Une potique dont lavnement se confond, en somme, et se multiplie, avec
lavnement sans cesse renouvel du pome.
Mallarm : lintervention du pote qui transgresse linterdit majeur proclam par eux et fait de la syntaxe lun des matriaux privilgis de son travail scriptural. Lespace du pote est un systme de renvois ou dchos, o les mots son prompts une rciprocit de feu . La syntaxe est garantie et pivot de lintelligibilit ne signifie donc pas que le texte mallarmen obit de faon occulte aux codes de la langue, mais bien que les positions et les agencements induisent la signification videmment polysmique du pome, lequel nest pas seulement caractris par une adquation entre la forme et le sens, mais encore par une coopration intense de la forme et du sens, telle que la forme produit du sens et le sens de la forme. Le pome devient le lieu o sactualisent des virtualits que la langue contient mais que lusage ordinaire tient enfuies, les refoulant ou les occultant. De la syntaxe, mais aussi de la prosodie, Mallarm ne retient quun double principe, mais doublement essentiel ; celui de la rgularit et celui de larticulation. A partir de quoi tous les carts sont permis pourvu quils contribuent cette cohrence seconde du discours quest sa signification symbolique. A bien y regarder, il apparat que la mtataxe mallarmennes participent tantt dune syntaxe du manque et tantt dune syntaxe de lexcs. Une criture paratactique, effaant les taxmes ou signes de liaison et relations entre les mots et/ou les propositions). Une criture hyperypotactique (multipliant au contraire les liaisons, les subordonnes, jusqu produire une sorte de phrase prolifrant. Lensemble cre une mise en forme du sens, dbordant le cadre pur de la syntaxe pour affecter celui mme du sens. Chaque figure est toujours plus quelle-mme, chacune est prise dans un rseau sinueux de signes textuels, de traces, dindices composant limpeccable partition. Le discours mallarmen parat instaurer dans notre culture le comble de la scriptualit, calque son phras sur celui de la conversation.