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d’édition
comprendre ses droits
contrôler ses comptes
Il n’en demeure pas moins vrai, aujourd’hui comme hier, que sans
auteur il ne naît pas d’œuvre de l’esprit. Sans œuvre de l’esprit, il n’est
pas de livres et donc point besoin d’éditeurs pour les commercialiser.
L’auteur est indispensable au monde de l’édition mais quelle place lui
est-elle faite aujourd’hui ?
points, une reddition type de comptes, les adresses utiles pour obte-
nir des conseils juridiques et bien d’autres renseignements encore.
Avec ce livre, nous voulons servir de façon pratique les auteurs qui
signent ou ont signé des contrats avec des éditeurs.
CHAPITRE 4
DROIT MORAL
CHAPITRE 5
QUELQUES RÈGLES
CONCERNANT LE PLAGIAT
OU LA CONTREFAÇON
Préambule
Le contrat d’édition est celui par lequel l’auteur d’une œuvre de l’es-
prit cède à des conditions déterminées, à une personne appelée
éditeur, le droit de fabriquer ou de faire fabriquer en nombre des
exemplaires de l’œuvre, à charge pour elle d’en assurer la publication
et la diffusion.
Dépôt de manuscrit
Avant qu’une œuvre ne soit éditée, fixée sur un support et que le nom
de l’auteur ne soit officiellement associé à sa création, il s’écoule un
temps plus ou moins long durant lequel les créateurs sont amenés à
remettre des exemplaires de leur œuvre aux éventuels éditeurs. Au
cours de cette période, l’auteur peut avoir besoin de faire la preuve de
la forme qu’il a donnée à son œuvre.
Remise du manuscrit
Que devient le manuscrit s’il est refusé ? Les maisons d’édition les plus
importantes le retournent, en général, en même temps que la lettre
de refus, et à leurs frais. Mais, dans un souci d’économie, cette prati-
que tend à changer. Soit le manuscrit est retourné aux frais de l’auteur
soit, et c’est le cas le plus fréquent, il est demandé à l’auteur d’envoyer
l’affranchissement du retour. Pour éviter tout risque de perte, l’auteur,
s’il le peut, a intérêt à récupérer lui-même son manuscrit, et dans les
délais les plus brefs.
L’objet d’un contrat est ce sur quoi porte l’engagement. Il doit être
clairement déterminé et doit être réel.
La cause d’un contrat signifie que, dans celui-ci, les parties doivent
avoir des obligations réciproques. L’auteur cède des droits patrimo-
niaux sur une œuvre qu’il a créée, l’éditeur exploite cette œuvre et
verse à l’auteur sa part sur les recettes financières à lui revenir de ces
exploitations.
a Un contrat écrit
contrat d’édition doit être signé pour la cession des droits d’adap-
tation. Le contrat de cession du droit d’adaptation incluant inévita-
blement des prérogatives d’ordre moral, lesquelles sont incessibles,
la validité de l’exécution juridique de ce type de contrat demeure
souvent subordonnée à la confirmation d’un accord donné, au cas
par cas, par l’auteur.
a Étendue de la cession
b Durée de la cession
c Territoires cédés
L’auteur qui formule des réserves sur les contrats qui lui sont proposés
doit le faire en obéissant à une logique : il va de soi qu’il ne faut pas
créer dans une même zone linguistique des problèmes de concur-
rence entre deux éditeurs ayant le droit d’exploiter l’œuvre dans une
même langue.
d Droits cédés
Selon le Code des usages, l’éditeur est tenu d’informer l’auteur, même
en cas de versement d’un à-valoir, du nombre d’exemplaires tirés, par
l’envoi de la photocopie du bulletin de déclaration au dépôt légal.
Par ailleurs, l’auteur aura intérêt à faire préciser au contrat le nombre
d’exemplaires qui lui reviennent et le nombre de ceux prévus pour la
promotion ou le service de presse.
1. CONDITIONS DE VALIDITÉ DE LA CESSION… 25
Les contrats font le plus souvent référence aux droits suivants bien
qu’ils fassent, en général, l’objet d’un apport des auteurs aux sociétés
de gestion dont ils sont membres :
– droit de reprographie (article L. 122-10 du CPI) ;
– droit de prêt en bibliothèque (article L. 133-1 du CPI) ;
– copie privée numérique (article L. 311-1 du CPI).
Aux termes de la loi, tous les droits d’exploitation qui ne font pas l’ob-
jet d’une cession expresse et écrite par un auteur demeurent sa seule
propriété (L. 131-2 et L. 131-3).
Le prix de vente public hors taxes est déterminé par l’éditeur, qui en
informera l’auteur si celui-ci le lui demande. Cette clause d’informa-
tion vaut pour toute modification de prix ultérieure. Si, à la signature
du contrat, l’éditeur argue de ce qu’il ne connaît pas encore le prix
auquel il entend vendre l’ouvrage, l’auteur pourra lui demander au
moins une approximation.
L’article L. 131-4 précise les cas dans lesquels, par dérogation, la rému-
nération de l’auteur peut être fixée forfaitairement (voir développe-
ments titre II, chapitre 1, principes de rémunération).
f Droit de préférence
L’auteur seul étant lié par le pacte de préférence, il lui est vivement
conseillé, sauf circonstances exceptionnelles, d’en limiter les effets à la
durée la plus courte, au nombre d’ouvrages le plus réduit et au genre
le plus précis possible.
encore lié à l’éditeur (voir dans Annexes : Code des usages littérature
générale, 2-c).
Un pacte de préférence n’est licite que s’il porte sur des œuvres
futures « de genres nettement déterminés » (L. 132-4). La notion de
« genre » est interprétée de façon relativement restrictive par la juris-
prudence :
– le genre « essai » est suffisamment déterminé, dès lors que le
domaine de spécialité de l’auteur permet de préciser la nature de ces
essais (TGI Paris, 23 avril 1971) ;
– la référence au « genre de la première œuvre » n’est pas un genre
nettement déterminé, au sens de l’article L. 132-4 du CPI ;
– la référence « aux œuvres en prose » n’est pas assez précise ;
– la référence « aux œuvres de l’auteur », c’est-à-dire aux œuvres
déjà publiées par l’auteur, est trop générale ;
– le genre « sciences humaines » est trop large car cette expression
générale comprend des disciplines aussi diverses que la médecine,
l’histoire, la géographie, la philosophie ou les sciences sociales.
1. OBLIGATIONS DE L’AUTEUR
Afin que l’éditeur soit à même de la reproduire, l’auteur doit lui remet-
tre l’œuvre dont le droit d’édition a été cédé. L’article L. 132-9 du CPI
dispose que « l’auteur doit mettre l’éditeur en mesure de fabriquer et
de diffuser les exemplaires de l’œuvre ». Pour cela l’auteur doit remet-
tre à l’éditeur, dans le délai prévu, l’objet de l’édition et ce, dans une
forme permettant la fabrication normale.
Un bon à tirer doit être donné par l’auteur. L’éditeur procède à l’im-
pression d’un ou deux jeux d’épreuves qu’il envoie à l’auteur afin que
celui-ci les lise, les corrige si besoin est, et les renvoie avec la mention
« bon à tirer ».
32 I – LE CONTRAT D’ÉDITION
La correction faite par l’auteur doit être des plus rigoureuses. L’éditeur
risque de se décharger de toutes responsabilités s’il a publié l’œuvre
dans la forme de celle portant le bon à tirer donné par l’auteur.
Il arrive que la remise à jour ne soit pas effectuée par l’auteur origi-
nal. Dans ce cas, et s’il n’a pas contrevenu à ses obligations contrac-
tuelles, l’auteur doit s’assurer que son pourcentage de droits ne sera
pas amputé de la rémunération accordée par l’éditeur à l’auteur de la
remise à jour.
34 I – LE CONTRAT D’ÉDITION
Modifications de l’œuvre
b L’obligation de garantie
D’une façon pratique, l’éditeur pourra accomplir tous les actes desti-
nés à sauvegarder les droits dont il est devenu le cessionnaire (mise en
demeure, saisie, etc.) et l’auteur ne pourra s’y opposer.
2. OBLIGATIONS DE L’ÉDITEUR
En contrepartie des droits cédés par l’auteur, l’éditeur doit lui rendre
des comptes et lui verser une rémunération qui, sauf exception,
doit être proportionnelle aux recettes de l’exploitation (L. 131-4 et
L. 132-5).
L’auteur peut négocier le versement d’un à-valoir (ou avance sur ses
droits) qui lui reste définitivement acquis quelle que soit la fortune de
l’ouvrage :
– soit (c’est le cas le plus fréquent et la formule la plus sûre), à la
signature du contrat ;
– soit, s’il s’agit d’une œuvre de commande, en deux ou trois verse-
ments (le premier à la signature, le second à la remise du manuscrit et
le solde éventuel à l’acceptation ou au plus tard lors de la remise des
épreuves à corriger). Ne pas accepter une clause qui prévoit le dernier
versement de l’à-valoir lors de la mise en vente du livre ou son inscrip-
tion au catalogue de l’éditeur. Il s’agit là d’une condition dont la réali-
sation est à la discrétion de l’éditeur ;
– soit, s’il s’agit d’une œuvre de longue haleine ou d’une œuvre
collective (collaboration régulière ou fourniture de plusieurs articles
pour une encyclopédie), par mensualités ;
– soit même, pour des raisons d’ordre fiscal, à cheval sur deux
années civiles.
Droit de « passe »
Dès lors que les droits sont calculés par rapport au nombre d’exem-
plaires vendus, la passe n’a aucune raison d’être. Pourtant la passe
est une pratique qui existe encore chez certains éditeurs alors qu’elle
est clairement refusée par la jurisprudence. La Cour de cassation a
jugé que le droit de passe imposait à l’auteur une réduction de sa
rémunération qui revenait à lui faire supporter des risques que le
contrat d’édition met à la charge de l’éditeur. Une telle clause doit
être annulée. « L’éditeur ne peut appliquer un droit de passe, alors
qu’il a décompté les droits de l’auteur sur les ventes réelles au public,
déduction faite des retours de librairies et non sur les ventes aux librai-
ries. Une telle pratique concernant le droit de passe est nulle. » (Cour
42 I – LE CONTRAT D’ÉDITION
Mise en solde
Mise au pilon
b Résiliation amiable
c Résiliation judiciaire
Le juge doit donc statuer sur la base des preuves produites par l’une
et par l’autre des parties. Le juge devra trouver une solution équitable
aux litiges pouvant survenir et, selon les circonstances, il décidera la
résiliation du contrat aux torts de l’éditeur, avec ou sans indemnités,
ou rejettera la demande de résiliation formée par les auteurs.
En revanche, les juges de la Cour d’appel ont considéré que les condi-
tions de cette cession étaient de nature à compromettre gravement
les intérêts matériels et moraux des auteurs, car le montage juridique
avait pour effet de rompre l’unité de gestion des œuvres, affirmée
dans les contrats d’édition, et ainsi d’exposer les auteurs à une disper-
sion des droits afférents à ces œuvres entre deux personnes morales
distinctes, aggravée par un manque de transparence de la structure
administrative mise en place. La Cour a également relevé qu’aucune
promotion des œuvres n’avait été effectuée depuis la cession des
contrats d’édition, que cette rupture dans l’unité d’exploitation des
œuvres, conjuguée à l’absence d’exploitation permanente et suivie,
porte gravement atteinte aux intérêts moraux et patrimoniaux des
auteurs, lesquels sont ainsi fondés à invoquer l’article L. 132-16 alinéa 2
du CPI pour obtenir la résiliation des contrats.
Rappelons qu’un auteur jouit d’un droit de préemption sur ses ouvra-
ges vendus lors d’un redressement judiciaire ou d’une liquidation des
biens.
DROIT MORAL
Ce concept a mis près d’un siècle pour émerger en droit français par
une lente évolution de la jurisprudence.
c Les titres
La loi permet certaines exceptions aux droits des auteurs, elles sont
prévues et énumérées par l’article L. 122-5 du CPI. Il s’agit, entre autres,
des parodies ou encore des analyses et courtes citations justifiées. Le
recours abusif à l’exception de citation est source d’un contentieux
relativement élevé (voir annexe jurisprudences, page 165).
Selon l’article L. 122-5 du CPI sont autorisés : « Sous réserve que soient
indiqués clairement le nom de l’auteur et la source, les analyses et
courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, péda-
gogique, scientifique ou d’information de l’œuvre à laquelle elles
sont incorporées. » Pour être licite, la citation doit respecter les quatre
conditions énumérées par la loi : indications du nom de l’auteur et de
la source, être courte, être incorporée à une autre œuvre et enfin se
justifier par la nature de l’œuvre dans laquelle elle est incorporée.
Les rapports entre auteurs et éditeurs ont tout d’un mariage. Mariage
de raison ou mariage d’amour ? Peu importe, mais il faut bien que
le ménage vive et que chacun des membres du couple y trouve son
compte ou plutôt ses comptes. On rapporte que Louis-Ferdinand
Céline traitait son éditeur (le digne Gaston Gallimard) de « maque-
reau » et qu’il l’accusait de garder ses droits d’auteur dans son coffre-
fort au lieu de les lui remettre. Le contrat d’édition a aussi pour rôle
de fixer les conditions financières de la communauté constituée entre
l’auteur et l’éditeur autour de l’exploitation d’un livre.
– Il est très difficile de contrôler ses comptes. Les faire contrôler par
un cabinet comptable est un engagement de frais dont l’auteur
estime souvent que le jeu n’en vaut pas la chandelle (sauf pour les
auteurs de best-sellers). Il faudrait qu’une société d’auteurs s’en
charge.
– J’ai décidé une fois pour toutes d’avoir confiance en mon éditeur
que je considère comme un ami. Alors je ne vérifie rien, je ne pose
66 II – CONTRÔLER LES COMPTES DES ÉDITEURS
– Sans moyens de contrôle, les éditeurs font ce qu’ils veulent. Ils sont
généralement étonnés qu’on soit informé des éditions étrangères
de nos textes. « Ah, j’avais oublié de vous le dire ! » Et par la suite
l’éditeur étranger ne leur verse jamais ce qu’il leur doit. Donc…
choisi, étant donné que mes éditeurs sont plutôt sérieux à ce sujet
(pas de retards excessifs, décomptes précis) de leur faire confiance
et de ne pas m’occuper de ces questions, ce qui ne m’enlève pas un
certain sentiment d’impuissance.
a Tirages
Plus d’un tiers des écrivains estiment que leur éditeur n’est pas totale-
ment explicite à leur égard sur le tirage de leurs livres.
b Ventes
Selon les réponses des écrivains, plus d’un tiers des éditeurs ne les
informent pas systématiquement et régulièrement des ventes de leurs
livres, seul moyen de déterminer leur rémunération.
Même chez les éditeurs, qui selon les écrivains les informent régu-
lièrement de l’état des ventes de leurs livres, il en existe qui ont des
périodicités de reddition de comptes supérieures à un an, cela en
infraction avec la loi.
Presque un écrivain sur deux doit relancer son éditeur pour obtenir
une reddition de comptes. Situation, parfaitement anormale, qui est
jugée difficile à vivre par les auteurs.
68 II – CONTRÔLER LES COMPTES DES ÉDITEURS
c Redditions de comptes
Les écrivains croient parfois que des comptes leur sont clairement
et justement présentés alors que leurs réponses montrent que leurs
éditeurs ne respectent pas du tout, ou pas complètement, leurs obli-
gations légales de présentation et de justification des comptes.
d Éditions à l’étranger
PRINCIPES DE RÉMUNÉRATION :
LA LOI ET LA JURISPRUDENCE
Afin que l’auteur puisse vérifier qu’il a perçu toutes les rémunérations
et redevances dont l’éditeur est redevable, aux termes du contrat
d’édition signé, ce dernier a une obligation de rendre des comptes à
l’auteur (L. 132-13 et L. 132-14).
1. RÉMUNÉRATION PROPORTIONNELLE
a Principes légaux
L’article L. 131-4 du CPI énonce que la cession par l’auteur des droits
sur son œuvre doit comporter à son profit une participation aux
recettes d’exploitation de l’œuvre. Par l’emploi du verbe « devoir », le
législateur a voulu qu’il ne puisse être dérogé par la voie contractuelle
à un tel mode de calcul. Le caractère d’ordre public de cette disposi-
tion est donc exclusif de la liberté contractuelle des parties (Cour de
cassation, 1996).
La règle posée dans l’article L. 131-4 du CPI étant faite pour proté-
ger l’auteur, seul celui-ci peut l’invoquer pour demander la nullité
du contrat de cession des droits d’auteur signé (Cour d’appel de
Paris, 1990).
2. RÉMUNÉRATION FORFAITAIRE
a Principes légaux
REDDITION DE COMPTES
1. PRINCIPES LÉGAUX
En règle générale, la date choisie par les éditeurs pour arrêter les
comptes annuels est celle de la clôture de l’exercice, soit le 31 décem-
bre d’une année civile, les comptes étant envoyés aux auteurs à partir
du quatrième mois suivant la date de l’arrêté (avril).
Le Code des usages indique que le relevé de compte créditeur doit être
adressé à l’auteur au cours du 4e mois suivant la date d’arrêté, ceci
constituant un délai maximum.
2. REDDITION DE COMPTES 79
L’auteur doit être vigilant sur la mention qui figure dans son contrat
quant à l’assiette de calcul des droits d’auteur. La clause de rémuné-
ration incluse dans le contrat d’édition doit faire référence au prix
de vente public hors taxes et exclure le calcul des droits d’auteur sur
la base du chiffre d’affaires de l’éditeur, du prix de gros ou du prix
distributeur.
Les usages commerciaux des éditeurs avec les libraires peuvent avoir
des répercussions pour les auteurs qui se voient appliquer les consé-
quences de ces usages dans les redditions de comptes qu’ils reçoi-
vent. Le dernier protocole d’accord fixant ces usages commerciaux a
été passé, en 2001, entre les éditeurs et les libraires.
Les envois d’office des nouveautés sont assortis d’un droit de retour
intégral, dans des limites de temps fixées par l’éditeur ou le diffu-
seur. Les conditions générales de vente définissent précisément la
durée du droit de garde (temps minimum de garde des nouveautés).
Le respect de ce délai minimum fait partie du contrat signé entre
libraire et éditeur/diffuseur. Les retours faits par le libraire doivent être
accompagnés d’un bordereau précisant le type de retours (retours de
nouveautés, ventes avec facultés de retour, autorisation commerciale
exceptionnelle…). Les livres ne doivent être ni souillés, ni disloqués, ni
marqués, ni étiquetés. Si les conditions fixées dans le contrat signé au
titre des offices sont respectées, l’éditeur émet une note de crédit (un
avoir sur les factures suivantes) des retours au profit du libraire, dans
le mois qui suit la réception du colis de retours.
Droits nets : montant des droits calculés à partir des ventes de l’an-
née, diminué de l’éventuelle avance consentie.
2. REDDITION DE COMPTES 85
Montant brut : droits dus par l’éditeur avant le calcul des prélè-
vements que doit effectuer l’éditeur au titre du versement de droits
d’auteur, c’est-à-dire incidence de la TVA et de sa retenue à la source,
cotisation Agessa (sécurité sociale des auteurs), CSG et CRDS.
Type de vente : il peut y avoir des ventes réseau libraires France, des
ventes hors Europe, des ventes directes ou clubs. Chacun de ces types
de ventes donne lieu, contractuellement, à un calcul de droits diffé-
rents (assiette et/ou pourcentage).
5. EN CAS DE FAILLITE
DE L’ÉDITEUR
Préambule
Le tirage total d’un livre est la somme du tirage initial et des retirages
successifs.
Nous sommes encore dans un monde dans lequel l’édition vit princi-
palement de la vente de livres sur support papier. Le nombre d’exem-
plaires tirés est donc une information pertinente pour l’auteur qui
veut prendre la mesure de l’investissement fait par son éditeur sur la
sortie du livre. Mais le livre numérique est aussi une réalité éditoriale.
Pour ce type d’édition, le tirage ne signifie rien de pertinent puisque
les ventes vont se faire par des téléchargements ou bien encore des
impressions à la demande. Les statistiques de fréquentation du site de
l’éditeur, son référencement par les moteurs de recherche ou plutôt
le référencement de l’œuvre de l’auteur par les moteurs de recherche
sur le net, la sécurisation des commercialisations sur le réseau seront
92 III – CONSEILS PRATIQUES POUR LES ÉCRIVAINS
La loi fixe les mentions obligatoires devant figurer sur les documents
imprimés soumis au dépôt légal. Pour les livres doivent figurer : le
nom (ou raison sociale) et l’adresse de l’éditeur, le nom (ou raison
sociale) et adresse de l’imprimeur (pays de production en cas d’im-
pression à l’étranger), la date de l’achèvement du tirage, la mention
de l’ISBN, le prix en euros, la mention « dépôt légal » suivie du mois
et de l’année de l’exécution du dépôt. (Ces mentions sont inscrites
habituellement à la dernière page de l’ouvrage, ou à la page précé-
dant la page de titre. Elles ne sont pas obligatoires pour les ouvrages
importés.)
C DISTRIBUTEUR DE L’ÉDITEUR
B ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES
C AVOCATS
LETTRES TYPES
Le (date)
Nom de l’auteur Nom du dirigeant de la société
Adresse de l’auteur Nom de l’édition
Adresse de l’édition
Référence du livre :
Date du contrat d’édition :
Monsieur,
(signature)
102 III – CONSEILS PRATIQUES POUR LES ÉCRIVAINS
Le (date)
Nom de l’auteur BNF
Service du dépôt légal « Livres »
Adresse de l’auteur 11, quai François-Mauriac
75013 Paris
Référence du livre :
Date du contrat d’édition :
Date de publication :
Monsieur,
Je suis auteur du livre intitulé «…» publié aux éditions : «…», imprimé par
«…».
(signature)
Le (date)
Référence du livre :
Date du contrat d’édition :
Monsieur,
Aux termes du contrat signé par votre société, l’article … [voir votre contrat
d’édition, en général il y a un article « reddition de comptes », sinon c’est inclus
dans l’article « rémunération »] stipule que vous vous engagiez à me rendre
compte au minimum tous les …
(signature)
104 III – CONSEILS PRATIQUES POUR LES ÉCRIVAINS
Le (date)
Référence du livre :
Date du contrat d’édition :
Monsieur,
Je vous demande donc de bien vouloir me faire parvenir, sous quinze jours,
la justification du règlement que vous m’avez adressé pour me permettre
d’en contrôler l’exactitude et d’apprécier plus complètement la commer-
cialisation de mon livre.
(signature)
106 III – CONSEILS PRATIQUES POUR LES ÉCRIVAINS
Le (date)
Référence du livre :
Date du contrat d’édition :
Monsieur,
(signature)
4
A B C D E F (1)
Stock initial Date et Nombre Nombre Nombre Stock en fin
début importance d’exemplaires d’exemplaires d’exemplaires d’exercice (2)
d’année des tirages vendus (3) inutilisables gratuits
en cours ou détruits
d’année
(1) F = (A + B) – (C + D + E)
(2) Sans distinction des lieux de stocks
(3) Sorties de stock définitives sans possibilité de retour
…/…
108 III – CONSEILS PRATIQUES POUR LES ÉCRIVAINS
(1) Le pourcentage est généralement variable selon le niveau atteint par les ventes (exem-
ple : 8 % jusqu’à X000 exemplaires, 9 % jusqu’à X0000 exemplaires et 10 % au-delà).
(2) Le contrat prévoit généralement des conditions particulières de rémunération pour
certaines exploitations comme les exemplaires soldés, les ventes livres de poche, les
ventes club, les tirages spéciaux, etc.
Les auteurs sont, le plus souvent, des gens qui essayent d’éviter les
conflits qui pourraient naître autour de l’exploitation de leurs livres.
La nécessité les amène parfois à faire des procédures quand les situa-
tions deviennent insupportables.
L’histoire, relativement courte, des codes des usages entre les éditeurs
et les auteurs montre l’intérêt de tels instruments pour éviter les situa-
tions sources de litiges mais également l’extrême difficulté pour les
représentants des auteurs, en l’état actuel de leurs forces, d’aboutir
dans leurs discussions avec les représentants des éditeurs.
116 IV – AMÉNAGEMENT DES RAPPORTS PROFESSIONNELS…
Négociés entre 1978 et 1981, seuls trois codes des usages ont pu être
signés et existent : en matière d’illustration par dessin, pour la traduc-
tion d’une œuvre de littérature générale, pour les écrivains de littéra-
ture générale.
Le champ d’application des codes des usages est donc très circons-
crit. Le propre d’un texte de ce genre est de n’engager que ses seuls
signataires même si son but est aussi de constituer pour l’ensemble
de la profession ainsi que pour les juges une base professionnelle qui
ne peut être ignorée.
PERSPECTIVES D’AVENIR
A GESTION COLLECTIVE
B MODIFICATIONS LÉGALES
Si, dans le livre, la gestion individuelle reste la règle, comme cela est
probable, à court et moyen termes, le législateur pourrait aider à une
meilleure et plus saine organisation de la gestion des droits au profit
des auteurs.
2. EXTRAITS DU CODE
DE LA PROPRIÉTÉ
INTELLECTUELLE (CPI)
rents, les pratiques éditoriales juridique- la gestion des droits de tous les auteurs
ment contestables. qu’elle représente.
La Charte publie un journal et anime un Présente ou représentée dans tous les
site Internet. pays francophones, elle gère le réper-
toire de sociétés étrangères avec
La Charte des auteurs et
lesquelles elle a conclu des accords de
des illustrateurs jeunesse
réciprocité.
38, rue du Faubourg-Saint-Jacques –
75014 Paris – Tél. : 01 42 81 19 93 Son répertoire est constitué de toutes
www.la-charte.com œuvres de fiction : théâtre, danse, radio,
télévision, cinéma, multimédia, art lyri-
Cose-Calcre que, arts de la rue.
Depuis février 2004, Cose-Calcre a La SACD regroupe environ 42 000
repris les buts défendus par le Calcre, membres : auteurs ou coauteurs d’œu-
créé en 1978. Le Calcre s’était donné vres de fiction du spectacle vivant et de
comme première finalité de défendre les l’audiovisuel.
écrivains contre les pratiques du compte Elle est administrée par un conseil
d’auteur abusif qui touche une majorité composé d’une trentaine d’auteurs élus
d’auteurs débutants ou inconnus. dans les différents secteurs couverts par
son répertoire et de représentants des
Outre des informations juridiques sur le
sociétés francophones homologues.
droit d’auteur, l’association conseille les
écrivains français sur les éditeurs qu’elle SACD
recense, sur le monde des revues, les 11 bis, rue Ballu – 75009 Paris
conseillers littéraires, la protection des Tél. : 01 40 23 44 44 – www.sacd.fr
manuscrits. Elle œuvre aussi dans le
Société des auteurs, compositeurs
domaine des rapports auteurs / édi-
et éditeurs de musique (Sacem)
teurs afin d’informer les écrivains sur les
usages et les différences existant entre La Sacem est une société civile de
diverses pratiques éditoriales. perception et de répartition de droits
d’auteur dans le domaine musical, elle
Cose-Calcre regroupe environ 100 000 membres :
8, rue Latran – 75005 Paris auteurs, compositeurs ou éditeurs
secr@cosecalcre.com d’œuvres musicales, mais aussi certains
www.cosecalcre.com auteurs-réalisateurs, des auteurs de sket-
ches, des auteurs de doublages ou de
Société des auteurs et compositeurs sous-titrages.
dramatiques (SACD)
La Sacem s’est donné comme objectif de
Fondée en 1777 par Beaumarchais, la protéger, représenter et servir les créa-
SACD est la plus ancienne des sociétés teurs de musique et la création musicale.
civiles de perception et de répartition La Sacem a pour missions essentielles de :
de droits d’auteur. Société gérée par collecter les droits d’auteur, les redistri-
et pour les auteurs, sa force résulte de buer aux créateurs et éditeurs. La Sacem
l’union librement acceptée des auteurs conduit également une action culturelle
qui conservent toujours, en tout lieu, qui favorise le développement de la créa-
leur droit moral d’autoriser ou d’inter- tion, aide le spectacle vivant, soutient
dire l’utilisation de leurs œuvres. Elle l’émergence de créateurs et interprètes,
apporte des solutions appropriées pour développe une action professionnelle
128 ANNEXES
NB. – Le Code de la propriété intellectuelle (CPI) est disponible sur plusieurs sites
Internet, à titre d’exemples : www.celog.fr/cpi ou bien : www.legifrance.gouv.fr
Est dite collective l’œuvre créée sur Ce droit est attaché à sa personne.
l’initiative d’une personne physique ou Il est perpétuel, inaliénable et impres-
morale qui l’édite, la publie et la divul- criptible.
gue sous sa direction et son nom et dans
Il est transmissible à cause de mort aux
laquelle la contribution personnelle des
héritiers de l’auteur.
divers auteurs participant à son élabo-
ration se fond dans l’ensemble en vue L’exercice peut être conféré à un tiers
duquel elle est conçue, sans qu’il soit en vertu de dispositions testamentaires
possible d’attribuer à chacun d’eux [L. n o 57-298 du 11 mars 1957, art. 6].
un droit distinct sur l’ensemble réalisé
[L. n o57-298 du 11 mars 1957, art. 9]. Article L.121-2
L’auteur a seul le droit de divulguer son
Article L. 113-3 œuvre. Sous réserve des dispositions de
L’œuvre de collaboration est la propriété l’article L. 132-24, il détermine le procédé
commune des coauteurs. de divulgation et fixe les conditions de
celle-ci.
Les coauteurs doivent exercer leurs
droits d’un commun accord. Après sa mort, le droit de divulgation
de ses œuvres posthumes est exercé
En cas de désaccord, il appartient à la
leur vie durant par le ou les exécuteurs
juridiction civile de statuer.
testamentaires désignés par l’auteur. À
Lorsque la participation de chacun des leur défaut, ou après leur décès, et sauf
coauteurs relève de genres différents, volonté contraire de l’auteur, ce droit
chacun peut, sauf convention contraire, est exercé dans l’ordre suivant : par
exploiter séparément sa contribu- les descendants, par le conjoint contre
tion personnelle, sans toutefois porter lequel n’existe pas un jugement passé
préjudice à l’exploitation de l’œuvre en force de chose jugée de séparation
commune [L. n o 57-298 du 11 mars 1957, de corps ou qui n’a pas contracté un
art. 10]. nouveau mariage, par les héritiers autres
que les descendants qui recueillent tout
Article L.113-6 ou partie de la succession et par les léga-
Les auteurs des œuvres pseudonymes taires universels ou donataires de l’uni-
et anonymes jouissent sur celles-ci des versalité des biens à venir.
droits reconnus par l’article L.111-1. Ce droit peut s’exercer même après l’ex-
Ils sont représentés dans l’exercice de piration du droit exclusif d’exploitation
ces droits par l’éditeur ou le publica- déterminé à l’article L.123-1 [L. n o 57-298
teur originaire, tant qu’ils n’ont pas fait du 11 mars 1957, art. 19].
connaître leur identité civile et justifié
de leur qualité. La déclaration prévue Article L.121-4
à l’alinéa précédent peut être faite par Nonobstant la cession de son droit d’ex-
testament ; toutefois, sont maintenus les ploitation, l’auteur, même postérieure-
droits qui auraient pu être acquis par des ment à la publication de son œuvre jouit
tiers antérieurement [L. n o 57-298 du 11 d’un droit de repentir ou de retrait vis-à-
mars 1957, art. 11]. vis du cessionnaire. Il ne peut toutefois
exercer ce droit qu’à charge d’indemniser
Article L.121-1 préalablement le cessionnaire du préju-
L’auteur jouit du droit au respect de son dice que ce repentir ou ce retrait peut
nom, de sa qualité et de son œuvre. lui causer. Lorsque, postérieurement à
134 ANNEXES
ment sur le territoire national. Les droits ou un procédé quelconque [L. n o 57-298
prévus par le présent Code peuvent du 11 mars 1957, art. 40].
alors être exercés à l’égard de l’entre-
prise de communication audiovisuelle Article L.122-5
[L. no 97-283 du 27 mars 1997, art. 1er]. Modifié par les lois :
[L. n o 06-961 du 1er août 2006] – [L. n o 00-
Article L.122-3
642 du 11 juillet 2000] – [L. n o 98-
La reproduction consiste dans la fixation 536 du 1er juillet 1998] – [L. n o 97-283
matérielle de l’œuvre par tous procédés du 27 mars 1997] – [L. n o 94-361 du
qui permettent de la communiquer au 10 mai 1994].
public d’une manière indirecte.
Lorsque l’œuvre a été divulguée, l’auteur
Elle peut s’effectuer notamment par ne peut interdire :
imprimerie, dessin, gravure, photogra-
1o Les représentations privées et gratui-
phie, moulage et tout procédé des arts
tes effectuées exclusivement dans un
graphiques et plastiques, enregistre-
cercle de famille ;
ment mécanique, cinématographique
ou magnétique. 2o Les copies ou reproductions stricte-
ment réservées à l’usage privé du copiste
Pour les œuvres d’architecture, la
et non destinées à une utilisation collec-
reproduction consiste également dans
tive, à l’exception des copies des œuvres
l’exécution répétée d’un plan ou d’un d’art destinées à être utilisées pour des
projet type [L. n o 57-298 du 11 mars 1957, fins identiques à celles pour lesquelles
art. 28]. l’œuvre originale a été créée ; [L. n o 94-
361 du 10 mai 1994, art. 5-11] « et des
Article L.122-3-1
copies d’un logiciel autres que la copie
Dès lors que la première vente d’un ou de sauvegarde établie dans les condi-
des exemplaires matériels d’une œuvre tions prévues au II de l’article L. 122-
a été autorisée par l’auteur ou ses ayants 6-1 » [L. n o 98-536 du 1er juill. 1998, art. 2]
droit sur le territoire d’un état membre « ainsi que des copies ou reproductions
de la communauté européenne ou d’un d’une base de données électronique » ;
autre état partie à l’accord sur l’espace
3o Sous réserve que soient indiqués clai-
économique européen, la vente de ces
rement le nom de l’auteur et la source :
exemplaires de cette œuvre ne peut plus
être interdite dans les états membres a) Les analyses et courtes citations justi-
de la communauté européenne et les fiées par le caractère critique, polé-
états parties à l’accord sur l’espace mique, pédagogique, scientifique ou
économique européen [L. n o 06-961 du d’information de l’œuvre à laquelle elles
1er août 2006, art. 4]. sont incorporées ;
b) Les revues de presse ;
Article L.122-4 c) La diffusion, même intégrale, par la
Toute représentation ou reproduc- voie de presse ou de télédiffusion, à titre
tion intégrale ou partielle faite sans le d’information d’actualité, des discours
consentement de l’auteur ou de ses destinés au public prononcés dans les
ayants droit ou ayants cause est illicite. assemblées politiques, administratives,
Il en est de même pour la traduction, judiciaires ou académiques, ainsi que
l’adaptation ou la transformation, l’ar- dans les réunions publiques d’ordre poli-
rangement ou la reproduction par un art tique et les cérémonies officielles ;
136 ANNEXES
d) [L. no 97-283 du 27 mars 1997, art. 17] tre l’utilisation licite de l’œuvre ou sa
Les reproductions, intégrales ou partiel- transmission entre tiers par la voie d’un
les d’œuvres d’arts graphiques ou réseau faisant appel à un intermédiaire ;
plastiques destinées à figurer dans le toutefois, cette reproduction provisoire
catalogue d’une vente judiciaire effec- qui ne peut porter que sur des œuvres
tuée en France pour les exemplaires mis autres que les logiciels et les bases de
à la disposition du public avant la vente données ne doit pas avoir de valeur
dans le seul but de décrire les œuvres économique propre ;
d’art mises en vente. 7º La reproduction et la représenta-
e) La représentation ou la reproduc- tion par des personnes morales et par
tion d’extraits d’œuvres, sous réserve les établissements ouverts au public,
des œuvres conçues à des fins péda- tels que bibliothèques, archives, centres
gogiques, des partitions de musique et de documentation et espaces culturels
des œuvres réalisées pour une édition multimédia, en vue d’une consultation
numérique de l’écrit, à des fins exclusi- strictement personnelle de l’œuvre par
ves d’illustration dans le cadre de l’ensei- des personnes atteintes d’une ou de
gnement et de la recherche, à l’exclusion plusieurs déficiences des fonctions motri-
de toute activité ludique ou récréative, ces, physiques, sensorielles, mentales,
dès lors que le public auquel cette repré- cognitives ou psychiques, dont le niveau
sentation ou cette reproduction est d’incapacité est égal ou supérieur à un
destinée est composé majoritairement taux fixé par décret en Conseil d’État,
d’élèves, d’étudiants, d’enseignants ou et reconnues par la commission dépar-
de chercheurs directement concernés, tementale de l’éducation spécialisée,
que l’utilisation de cette représentation la commission technique d’orientation
ou cette reproduction ne donne lieu à et de reclassement professionnel ou la
aucune exploitation commerciale et commission des droits et de l’autonomie
qu’elle est compensée par une rémuné- des personnes handicapées mentionnée
ration négociée sur une base forfaitaire à l’article L. 146-9 du code de l’action
sans préjudice de la cession du droit de sociale et des familles, ou reconnues par
reproduction par reprographie mention- certificat médical comme empêchées de
née à l’article L. 122-10 [L. no 06-961 du lire après correction. Cette reproduc-
1er août 2006, art. 1 ; les dispositions de ce tion et cette représentation sont assu-
paragraphe s’appliqueront à compter du
rées, à des fins non lucratives et dans
1er janvier 2009].
la mesure requise par le handicap, par
4o La parodie, le pastiche et la carica- les personnes morales et les établisse-
ture, compte tenu des lois du genre ments mentionnés au présent alinéa,
[L. n o 57-298 du 11 mars 1957, art. 41]. dont la liste est arrêtée par l’autorité
5o Les actes nécessaires à l’accès au administrative.
contenu d’une base de données électro- Les personnes morales et établisse-
nique pour les besoins et dans les limi- ments mentionnés au premier alinéa du
tes de l’utilisation prévue par contrat présent 7º doivent apporter la preuve de
[L. no 98-536 du 1er juill. 1998, art. 3]. leur activité professionnelle effective de
6º La reproduction provisoire présentant conception, de réalisation et de commu-
un caractère transitoire ou accessoire, nication de supports au bénéfice des
lorsqu’elle est une partie intégrante et personnes physiques mentionnées au
essentielle d’un procédé technique et même alinéa par référence à leur objet
qu’elle a pour unique objet de permet- social, à l’importance de leurs membres
2. EXTRAITS DU CPI 137
Dans tous les autres cas, les disposi- d’un droit de préférence. Cette dispo-
tions des articles 1341 à 1348 du Code sition n’est pas applicable dans le cas
civil sont applicables [L. n o 57-298 du d’activités de recherche scientifique
11 mars 1957, art. 31, al. 1er et 2]. d’un établissement public à caractère
scientifique et technologique ou d’un
Article L.131-3 établissement public à caractère scienti-
La transmission des droits de l’auteur fique, culturel et professionnel, lorsque
est subordonnée à la condition que ces activités font l’objet d’un contrat
chacun des droits cédés fasse l’objet avec une personne morale de droit privé
d’une mention distincte dans l’acte de [L. n o 06-961 du 1er août 2006, art. 33].
cession et que le domaine d’exploita-
tion des droits cédés soit délimité quant Article L.131-3-2
à son étendue et à sa destination, quant Les dispositions de l’article L. 131-3-1
au lieu et quant à la durée. s’appliquent aux collectivités territo-
Lorsque des circonstances spéciales l’exi- riales, aux établissements publics à
gent, le contrat peut être valablement caractère administratif, aux autorités
conclu par échange de télégrammes, à administratives indépendantes dotées
condition que le domaine d’exploitation de la personnalité morale et à la Banque
des droits cédés soit délimité conformé- de France à propos des œuvres créées
ment aux termes du premier alinéa du par leurs agents dans l’exercice de leurs
présent article. fonctions ou d’après les instructions
Les cessions portant sur les droits reçues [L. n o 06-961 du 1er août 2006,
d’adaptation audiovisuelle doivent faire art. 33].
l’objet d’un contrat écrit sur un docu-
ment distinct du contrat relatif à l’édition Article L.131-3-3
proprement dite de l’œuvre imprimée. Un décret en Conseil d’État fixe les
Le bénéficiaire de la cession s’engage par modalités d’application des articles
ce contrat à rechercher une exploitation L. 131-3-1 et L. 131-3-2. Il définit en
du droit cédé conformément aux usages particulier les conditions dans lesquel-
de la profession et à verser à l’auteur, les un agent, auteur d’une œuvre, peut
en cas d’adaptation, une rémunération être intéressé aux produits tirés de son
proportionnelle aux recettes perçues exploitation quand la personne publique
[L. n o 57-298 du 11 mars 1957, art. 31, qui l’emploie, cessionnaire du droit d’ex-
al. 3 et 4]. ploitation, a retiré un avantage d’une
exploitation non commerciale de cette
Article L.131-3-1 œuvre ou d’une exploitation commer-
Dans la mesure strictement nécessaire ciale dans le cas prévu par la dernière
à l’accomplissement d’une mission de phrase du dernier alinéa de l’article
service public, le droit d’exploitation L. 131-3-1 [L. no 06-961 du 1er août 2006,
d’une œuvre créée par un agent de art. 33].
l’État dans l’exercice de ses fonctions ou
d’après les instructions reçues est, dès la Article L.131-4
création, cédé de plein droit à l’État. La cession par l’auteur de ses droits sur
Pour l’exploitation commerciale de l’œu- son œuvre peut-être totale ou partielle.
vre mentionnée au premier alinéa, l’État Elle doit comporter au profit de l’auteur
ne dispose envers l’agent auteur que la participation proportionnelle aux
2. EXTRAITS DU CPI 141
2o Une seconde part, qui ne peut excé- – e) du 3º à compter du 1er janvier 2009,
der la moitié du total, est affectée à 7º et 8º de l’article L. 122-5 ;
la prise en charge d’une fraction des – dernier alinéa du 3º à compter du
cotisations dues au titre de la retraite 1er janvier 2009, 6º et 7º de l’article
complémentaire par les personnes visées L. 211-3 ;
au second alinéa de l’article L. 382-12 du
– et, à compter du 1er janvier 2009, 4º
code de la sécurité sociale. [L. n o 03-517
de l’article L. 342-3.
du 18 juin 2003].
Sous réserve des articles L. 331-9 à
Article L.311-1 L. 331-16, l’autorité détermine les moda-
Les auteurs et les artistes-interprètes des lités d’exercice des exceptions précitées
œuvres fixées sur phonogrammes ou et fixe notamment le nombre minimal de
vidéogrammes, ainsi que les produc- copies autorisées dans le cadre de l’ex-
teurs de ces phonogrammes ou vidéo- ception pour copie privée, en fonction
grammes, ont droit à une rémunération du type d’œuvre ou d’objet protégé,
au titre de la reproduction desdites des divers modes de communication au
œuvres, réalisées dans les conditions public et des possibilités offertes par les
mentionnées au 2o de l’article L. 122-5 et techniques de protection disponibles
au 20 de l’article L. 211-3. Cette rémuné- [L. no 06-961 du 1er août 2006, art. 16].
ration est également due aux auteurs et
Article L.335-2
aux éditeurs des œuvres fixées sur tout
autre support, au titre de leur repro- Toute édition d’écrits, de composition
duction réalisée, dans les conditions musicale, de dessin, de peinture ou
prévues au 2o de l’article L.122-5, sur un de toute autre production, imprimée
support d’enregistrement numérique ou gravée en entier ou en partie, au
[L. no 01-624 du 17 juillet 2001, art. 15]. mépris des lois et règlements relatifs à
la propriété des auteurs, est une contre-
Article L.331-8 façon ; et toute contrefaçon est un délit.
Le bénéfice de l’exception pour copie La contrefaçon en France d’ouvrages
privée et des exceptions mentionnées au publiés en France ou à l’étranger est
présent article est garanti par les dispo- punie de deux ans d’emprisonnement et
sitions du présent article et des articles de 150 000 € d’amende [L. no 94-102 du
L. 331-9 à L. 331-16. 5 février 1994, art. 1er].
L’autorité de régulation des mesures Seront punis des mêmes peines le
techniques visée à l’article L. 331-17 débit, l’exportation et l’importation
veille à ce que la mise en œuvre des des ouvrages contrefaits [L. n o 57-298 du
mesures techniques de protection n’ait 11 mars 1957, art. 70].
pas pour effet de priver les bénéficiaires
des exceptions définies aux :
3
Ces critères peuvent être, à titre Tout apport critique du traducteur doit
indicatif : être approuvé par l’éditeur, qui assure
– l’adaptation du style à un certain la direction technique et littéraire de
public (public jeune, public spécialisé, l’ouvrage.
juriste, financier, etc.) ; L’éditeur doit, dans un délai fixé au
– l’adaptation à un format, une collec- contrat, accepter formellement la
traduction, la refuser ou en demander
tion (ce qui peut entraîner des coupu-
la révision ; les parties recommandent
res) ;
que ce délai soit de deux mois. II court
– l’adaptation de l’ouvrage à un à compter de l’accusé de réception de la
contexte français. traduction. Le solde de l’à-valoir est dû
à l’échéance de ce délai, sauf refus de la
II – Remise de la traduction
traduction ou demande de révision.
Le traducteur remet à l’éditeur le texte En cas d’acceptation de la traduction,
complet dactylographié au recto seule- l’éditeur verse le solde de l’à-valoir.
ment (feuillet de 25 lignes × 60 signes) Toute modification apportée au texte
de la traduction sous sa forme achevée, d’une traduction acceptée doit être
à la date prévue au contrat. soumise au traducteur avant la mise en
Tout délai supplémentaire doit faire l’ob- composition.
jet d’un avenant au contrat. Le traduc- Si la traduction remise ne répond pas
teur déclare conserver un double de son aux dispositions du contrat, celui-ci
manuscrit. pourra être rompu à l’initiative de l’édi-
L’éditeur accuse réception par écrit de teur. Le traducteur ne pourra réclamer le
cette remise. L’accusé de réception ne solde de l’à-valoir, mais il conservera la
vaut pas acceptation de la traduction. fraction déjà versée. Dans le cas où l’édi-
teur demande la révision de la traduc-
Si le traducteur ne remet pas le manus-
tion, celle-ci peut être effectuée par le
crit dans le délai convenu, et après mise
traducteur ou par un tiers.
en demeure fixant un délai supplémen-
taire et raisonnable, le contrat peut être Si le traducteur accepte de revoir lui-
rompu à l’initiative de l’éditeur. Dans même sa traduction, il perçoit les droits
ce cas, le traducteur devra, sauf accord prévus au contrat sans diminution ni
particulier, restituer la fraction de l’à- augmentation. Le délai de révision et la
valoir déjà perçue. date de paiement du solde de l’à-valoir
sont fixés d’un commun accord.
III – Qualité et révision Si le traducteur refuse de revoir sa traduc-
de la traduction tion, l’éditeur peut effectuer lui-même la
Le traducteur remet un texte de qualité révision ou la confier à un tiers.
littéraire consciencieuse et soignée, Un contrat doit, dans ce dernier cas,
conforme aux règles de l’art et aux être conclu entre l’éditeur et le réviseur.
exigences de la profession, ainsi qu’aux Ce contrat devra notamment prévoir le
dispositions particulières du contrat. délai de la révision et les modalités de sa
II signale à la remise de son texte rémunération.
les points sur lesquels il a effectué Les droits d’auteur prévus au contrat de
des corrections ou des vérifications traduction sont alors répartis entre le
particulières. traducteur et le réviseur en fonction de
3. CODES DES USAGES 151
Passe. – Les droits étant calculés par que l’éditeur aurait pu antérieurement
référence au nombre des exemplaires consentir à des tiers.
réellement vendus, la passe ne s’appli- L’éditeur ne peut transmettre, à titre
que pas.
gratuit ou onéreux ou par voie d’apport
en société, le bénéfice du contrat de
VII – Publication de la traduction
traduction à un tiers, indépendamment
L’éditeur est tenu de respecter la traduc- de son fonds de commerce, sans avoir
tion, et doit demander au traducteur
préalablement obtenu l’autorisation du
son bon à tirer.
traducteur.
• Si, après publication, il apparaît que
Les parties rappellent que les droits du
l’éditeur a procédé à des altérations
traducteur doivent être préservés.
graves, le traducteur est en droit de
demander une indemnité.
VIII – Mention du nom
• Si l’éditeur ne publie pas, dans le délai du traducteur
fixé au contrat, une traduction accep-
1) Les parties rappellent :
tée, l’intégralité de l’à-valoir est acquise
au traducteur. – que le traducteur jouit conformé-
ment à l’article L. 121-1 du Code de
• La résiliation du contrat a lieu de plein
droit lorsque, sur mise en demeure du la propriété intellectuelle du droit au
traducteur lui impartissant un délai respect de son nom, de sa qualité et de
convenable, l’éditeur n’a pas procédé, son œuvre ;
sauf cas de force majeure, à la publica- – que le nom du traducteur doit figu-
tion de l’ouvrage ou, en cas d’épuise- rer sur chacun des exemplaires, sauf
ment, à sa réédition. convention contraire, en application de
Le traducteur reprend tous les droits sur l’article L. 132-11 du Code de la propriété
son œuvre sans que cette résiliation du intellectuelle.
contrat porte atteinte à la validité des 2) Les parties conviennent que le nom
cessions de droits dérivés et annexes du traducteur, qui figure sur la page de
que l’éditeur aurait pu, antérieurement, titre, doit apparaître distinctement sur
consentir à des tiers. la première page de couverture du livre,
• Si l’éditeur a conservé les droits et ou à défaut, sur la quatrième page de
publie ultérieurement la traduction, les couverture.
droits d’auteurs proportionnels s’im-
3) Les parties recommandent que le
putent, dans les conditions prévues au
nom du traducteur figure également
contrat, sur l’à-valoir déjà versé.
sur les documents de promotion et de
• L’éditeur informe le traducteur de la publicité.
résiliation du contrat d’édition en langue
française. IX – Information du traducteur
Le traducteur obtient la résiliation du 1) Exploitation de l’œuvre
contrat dans les formes visées à l’article
L’éditeur informe le traducteur :
L. 132-17 du Code de la propriété intel-
lectuelle. – de la date de mise en vente théori-
La résiliation du contrat de traduction que ;
ne porte pas atteinte à la validité des – des cessions importantes de droits
cessions de droits dérivés et annexes dérivés et annexes.
3. CODES DES USAGES 153
des auteurs, arrêtent, dans le respect des aurait pu, antérieurement, consentir à
dispositions de la loi du 11 mars 1957, le des tiers.
principe suivant destiné à permettre une 2. Dans sa réponse, l’éditeur doit indi-
nouvelle exploitation de l’œuvre dans les quer son choix pour l’une des trois solu-
conditions et selon les modalités ci-après tions suivantes :
définies.
a) Soit traiter dans un délai de 2 mois
Principe. – Au terme de la cinquième avec l’éditeur proposé par l’auteur pour
année d’exploitation du dernier tirage l’édition seconde ;
de l’œuvre sous sa forme première, si le
b) Soit traiter dans un délai de 2 mois
nombre des exemplaires vendus annuel-
avec un autre éditeur de son choix à des
lement s’abaisse à un niveau inférieur à
conditions au moins équivalentes à celles
50 exemplaires, l’auteur dispose alors de
de l’éditeur proposé par l’auteur ;
la faculté de proposer un nouvel éditeur
pour une édition seconde en librairie c) Soit procéder personnellement à
faite dans les conditions conformes aux une nouvelle mise en vente dans un
usages de la profession. délai de 12 mois selon des conditions et
modalités analogues à celles prévues ci-
La dénomination « auteur » telle qu’em- dessus pour l’édition seconde.
ployée ici recouvre l’auteur, ses héri-
tiers et ayants droit, la dénomination À défaut d’accord avec un second éditeur
« éditeur » recouvrant, quant à elle, la ou d’une nouvelle mise en vente dans les
personne physique ou morale cession- délais prévus ci-dessus, le contrat sera
naire des droits d’exploitation de l’œuvre résilié de plein droit, sans que cette rési-
liation ne porte atteinte à la validité des
dans les conditions prévues au contrat.
cessions des droits dérivés et annexes
Par édition seconde, il faut entendre consenties antérieurement par l’éditeur
la remise en vente en librairie d’une à des tiers.
édition semblable à l’édition première
3. Dans le cas où l’édition seconde est
selon des modalités propres à lui assurer
réalisée par un second éditeur proposé
de nouvelles chances de succès, notam-
par l’auteur ou choisie par le premier
ment par une modification de la présen-
éditeur :
tation de l’ouvrage, une remise à l’office,
une nouvelle campagne de promotion. a) L’exploitation de l’œuvre par l’un ou
l’autre éditeur dans les conditions énon-
Modalités d’application
cées aux alinéas a) et b) du paragraphe 2
1. L’auteur doit informer l’éditeur de ci-dessus doit répondre aux exigen-
sa proposition par lettre recommandée ces légales et plus particulièrement aux
avec accusé de réception à laquelle l’édi- dispositions des articles 57 et 63 de la loi
teur est tenu de répondre dans un délai du 11 mars 1957. Cette exploitation ne
de 3 mois ; à défaut de réponse de l’édi- porte pas atteinte à la cession des droits
teur, l’auteur lui adressera une seconde annexes et dérivés consentis par l’auteur
lettre recommandée avec accusé de à l’éditeur initial ; par ailleurs, celui-ci
réception à laquelle l’éditeur sera tenu aura le droit de garder le titre à son cata-
de répondre dans un délai de 15 jours. logue mais s’interdira toute forme de
Passé ce délai, à défaut de réponse de promotion pour la vente en librairie de
l’éditeur, le contrat sera résilié de plein l’édition première.
droit, sans que cette résiliation porte b) Les conventions passées entre les
atteinte à la validité des cessions de deux éditeurs doivent être contresignées
droits dérivés et annexes que l’éditeur par l’auteur.
3. CODES DES USAGES 155
Cette exploitation seconde est consentie c) Chacune des œuvres couvertes par
pour une durée déterminée dont le mini- le pacte de préférence doit faire l’objet
mum ne saurait être inférieur à 3 années d’un contrat distinct. Chacun de ces
et ce, indépendamment de l’impor- contrats doit préciser les modalités d’ap-
tance des tirages auxquels aura procédé plication du pacte de préférence qui fait
le second éditeur. Au-delà de cette l’objet du contrat initial et, notamment
période, la vente des stocks restants ne d’œuvres futures pour lequel l’auteur
pourra excéder 12 mois. reste encore lié à l’éditeur.
Il incombe au premier éditeur d’assurer d) Aucune nouvelle clause de préfé-
la gestion de ce contrat, à charge pour rence ne peut intervenir avant expiration
lui de rendre compte à l’auteur et de lui des effets de celle stipulée au premier
régler les sommes perçues. contrat, même si les conditions ont été
À compter de la signature de cette modifiées ; cette interdiction ne vise que
convention et pour la durée totale les clauses portant sur les genres prévus
d’exploitation convenue de l’édition au contrat initial.
seconde, le premier éditeur s’interdit de
3 – Communication des
procéder à une vente en solde total ou
relevés de comptes
partiel des exemplaires de l’œuvre.
Reddition des comptes. – Sauf volonté
4. Par exception aux autres dispositions
contraire formellement exprimée par
de ce protocole, les dispositions relati-
l’auteur, l’éditeur est tenu d’adresser
ves à l’édition seconde sont applicables
à celui-ci et au moins une fois l’an un
immédiatement à tous les contrats en
relevé des droits d’auteur dans la présen-
cours.
tation conforme aux prescriptions de
2 – Droit de préférence l’article 59 de la loi du 11 mars 1957.
Auteurs et éditeurs conviennent, toujours Les relevés de comptes créditeurs sont
dans le domaine de la littérature géné- adressés au cours du 4e mois suivant la
rale, d’aménager ainsi qu’il suit l’exercice date de l’arrêté des comptes, les relevés
du droit de préférence. de comptes débiteurs étant, quant à eux,
adressés aux auteurs dans les 6 mois de
a) Ce droit est limité, par contrat et
cette même date.
quel que soit le nombre de genres nette-
ment déterminés qui y sont prévus, à la Cette obligation d’envoi systématique
production de l’auteur pendant 5 années des comptes est limitée aux 5 premiè-
à compter de la signature du contrat ou res années d’exploitation de l’ouvrage ;
à un maximum de 5 ouvrages y compris au-delà, le compte est établi chaque
la première œuvre objet du contrat année et tenu à disposition au siège de
initial. la société ou communiqué à l’auteur à
sa demande.
b) L’auteur recouvre immédiatement
et de plein droit sa liberté à la suite de Assiette des droits. – Il est rappelé que
2 refus, successifs ou non, d’ouvrages le taux des droits d’auteur est appliqué,
nouveaux présentés par l’auteur dans à défaut d’un prix de vente au public,
le cadre du pacte de préférence et sans sur son équivalent, le prix de référence
qu’il soit nécessaire que les refus portent technique hors taxes.
sur des ouvrages du même genre dans Passe. – La passe traditionnelle d’usage
le cas où le pacte de préférence porterait dans l’édition est supprimée lorsque
sur plusieurs genres. les droits sont calculés par référence
156 ANNEXES
Avertissement. – Le projet ci-dessous n’a pas été signé en raison de divergences entre les
auteurs et les éditeurs sur les provisions sur retours, sur les clauses inter-droits et inter-titres
et enfin sur la cession des droits de représentation en cas d’édition de pièces de théâtre.
Par édition seconde, il faut entendre résilié de plein droit, sans que cette rési-
la remise en vente en librairie d’une liation ne porte atteinte à la validité des
nouvelle édition semblable à l’édition cessions des droits dérivés et annexes
première selon des modalités propres consentis antérieurement par l’éditeur à
à lui assurer de nouvelles chances de des tiers.
succès, notamment par une modifica-
3. Dans le cas où l’édition seconde est
tion de la présentation de l’ouvrage, une
réalisée par un second éditeur proposé
remise à l’office, une nouvelle campagne
par l’auteur ou choisi par le premier
de promotion.
éditeur :
Modalités d’application a) L’exploitation de l’œuvre par l’un
de l’édition seconde
ou l’autre éditeur dans les conditions
1. L’auteur doit informer l’éditeur de énoncées aux alinéas a) et b) du para-
sa proposition par lettre recommandée graphe 2 ci-dessus doit répondre aux
avec accusé de réception à laquelle l’édi- exigences légales et plus particuliè-
teur est tenu de répondre dans un délai rement aux dispositions des articles
de 3 mois ; à défaut de réponse de l’édi- L. 132-12 et 132-17 du CPI. Cette exploi-
teur, l’auteur lui adressera une seconde
tation ne porte pas atteinte à la cession
lettre recommandée avec accusé de
des droits annexes et dérivés consen-
réception à laquelle l’éditeur sera tenu
tis par l’auteur à l’éditeur initial ; par
de répondre dans un délai de 15 jours.
ailleurs, celui-ci aura le droit de garder
Passé ce délai, à défaut de réponse de le titre à son catalogue mais s’interdira
l’éditeur, le contrat sera résilié de plein toute forme de promotion pour la vente
droit, sans que cette résiliation porte en librairie de l’édition première.
atteinte à la validité des cessions de
droits dérivés et annexes que l’éditeur b) Les conventions passées entre les
aurait pu, antérieurement, consentir à deux éditeurs doivent être contresignées
des tiers. par l’auteur.
2. Dans sa réponse, l’éditeur doit indi- Cette exploitation seconde est consentie
quer son choix pour l’une des 3 solu- pour une durée déterminée dont le mini-
tions suivantes : mum ne saurait être inférieur à 3 années
a) Soit traiter dans un délai de 2 mois et ce, indépendamment de l’impor-
avec l’éditeur proposé par l’auteur pour tance des tirages auxquels aura procédé
l’édition seconde ; le second éditeur. Au-delà de cette
période, la vente des stocks restants ne
b) Soit traiter dans un délai de 2 mois
pourra excéder 12 mois.
avec un autre éditeur de son choix à des
conditions au moins équivalentes à celles Il incombe au premier éditeur d’assurer
de l’éditeur proposé par l’auteur ; la gestion de ce contrat, à charge pour
c) Soit procéder personnellement lui de rendre compte à l’auteur et de lui
à une nouvelle mise en vente dans un régler les sommes perçues.
délai de 12 mois selon des conditions et À compter de la signature de cette
modalités analogues à celles prévues ci- convention et pour la durée totale
dessus pour l’édition seconde. d’exploitation convenue de l’édition
À défaut d’accord avec un second éditeur seconde, le premier éditeur s’interdit de
ou d’une nouvelle mise en vente dans les procéder à une vente en solde total ou
délais prévus ci-dessus, le contrat sera partiel des exemplaires de l’œuvre.
162 ANNEXES
l’idée, sa mise en forme originale, est Par une structure particulière originale
protégeable. qui caractérise la présentation d’un
TGI de Paris 27/06/90, Bonnet message pédagogique dans un manuel
c/ Joyeux et autres scolaire, les auteurs marquent l’œuvre
Les ressemblances entre deux ouvrages de l’empreinte de leur personnalité.
Autant en emporte le vent et La Bicyclette CA de Paris 21/11/94, Lagrange
c/ Librairie F. Nathan
bleue étant limitées à des éléments insus-
ceptibles d’appropriation, le second Charge de la preuve de l’originalité d’une
roman en raison de sa conception géné- œuvre de l’esprit : jugé qu’il appartient
rale, de l’esprit de l’œuvre, du style et de à celui qui se prévaut d’un monopole
l’évolution de l’action décrite, ne consti- d’auteur, sur des cartes postales repré-
tuent pas une adaptation contrefaisante sentant des parodies de diplômes, de
de la première création mais une œuvre démontrer que ces œuvres remplissent
personnelle et originale. les conditions pour être investies de la
CA de Paris 20/11/91, Desforges et protection légale et, en particulier, qu’el-
Éditions Ramsay c/ Trust company les répondent à la condition nécessaire
bank et consorts Mitchell d’originalité.
Si les emprunts à une œuvre préexistante CA de Dijon 24/03/98, Sté Éditions
portent sur des éléments insusceptibles Dalix et autres c/ Sté Éditions
et Impressions Combier
d’appropriation comme des termes, des
locutions, voire des chansons ou contes
C) RESPONSABILITÉ DE L’AUTEUR
du langage des populations francopho-
nes de Louisiane, cela n’affecte pas l’ori- L’auteur d’un ouvrage consacré à la
ginalité de l’œuvre nouvelle. D’autant bibliographie d’un auteur interprète
qu’il est démontré que l’auteur du décédé ne s’est pas borné à faire état
roman a mêlé ces éléments à d’autres du divorce de l’homme public, mais a
appartenant à des mots d’ancien fran- présenté un récit détaillé d’événements
çais, à de l’argot ou à des néologismes qui, même s’ils sont attestés, relèvent de
de sa création, le tout pour aboutir à une la vie privée des époux. Cette atteinte à
langue particulière participant à la créa- la vie privée est condamnable.
tion d’une œuvre romanesque originale CA de Paris 10/09/96, Éditions Sand
et Pascuito c/ Consorts Colucci
où le style, comme l’action, doivent tout
au seul talent du romancier. Un ouvrage, même présenté comme une
CA de Paris 14/01/92, Griolet c/ fiction, même faiblement diffusé, porte
Vautrin et Éditions Grasset atteinte à la vie privée d’une personne
Même si les histoires drôles émanent s’il s’agit en réalité d’une autobiographie
souvent d’un fonds commun dont l’ori- mal déguisée permettant sans peine
gine se perd, une compilation d’histoires l’identification des divers protagonistes
drôles peut être originale par la sélection dans leurs relations psychologiques et
des histoires, la narration suivant une affectives au sein du milieu familial.
expression propre, le classement dans Cass. Civ. 25/02/97, Perbet
c/ Consorts Bauzon
un ordre choisi qui donne une structure
particulière. L’auteur de cette compila- Est constitutive d’une violation du
tion a fait œuvre créatrice justifiant la secret médical, la publication des révé-
protection légale. lations faites par un médecin traitant.
CA de Paris 23/09/92, Éditions Michel L’argument selon lequel les révélations
Lafon c/ Librairie Arthème Fayard et autres étaient faites pour informer le public
4. JURISPRUDENCES 167
de faits qui lui auraient été dissimulés se prétendre titulaire d’un droit indivis
pendant plusieurs années ne sauraient sur l’ensemble réalisé et publié.
légitimer les révélations incriminées. Cass. Civ. 18/10/94,
TGI de Paris 23/10/96, Consorts Brun c/ Braesheather
Mitterrand c/ Gubler et autres L’encyclopédie est constitutive d’une
Le biographe, auteur d’une vie particu- œuvre collective mais cette qualification
lière, dispose de la liberté d’exposer ses ne peut pas s’appliquer qu’aux rapports
thèses dans la limite du sérieux et de la entre l’éditeur et les auteurs qui ont
complétude des recherches documen- participé à l’élaboration de l’œuvre et
taires accomplies, de la prudence, de dont la contribution se fond dans l’en-
l’exactitude et de l’objectivité de son semble en vue duquel elle a été préci-
expression. L’allégation par les héritiers sément conçue, tel n’est pas le cas pour
d’un écrivain de l’atteinte à l’honneur des photographes dont les œuvres
et à la mémoire de l’auteur qui rejaillit préexistaient et qui n’ont pas été asso-
sur les membres vivants de sa famille ciés à l’élaboration proprement dite de
en raison de la gravité des imputations l’ouvrage.
TGI de Paris 13/9/99, UPC c/ Sté
qui mettent en cause le patriotisme et
générale d’édition et de diffusion
le courage de l’écrivain doivent être
démontrés par les demandeurs. En l’ab- Si les communications scientifiques des
sence de démonstration d’une intention notabilités médicales d’un colloque sont
dolosive du biographe de porter atteinte individualisées et identifiées (lors du
à l’honneur et à la considération des colloque ou dans la publication faite)
héritiers vivants, la demande de ceux-ci elles ne se fondent pas dans un ensem-
ne peut prospérer. ble sans possibilité d’attribuer à chacune
TGI de Paris 21/09/94, Consorts Giraud
un droit distinct et dans cette mesure la
d’Agay et autres c/ Chadeau et autres publication des actes du colloque n’est
pas une œuvre collective.
D) STATUT D’ŒUVRE COLLECTIVE CA de Versailles 16/10/97, Sté
expansion scientifique française / Sté
Peut être qualifiée d’œuvre collective un éditions techniques et médicales
dictionnaire musical, composé par une
équipe de 80 auteurs qui pour certains E) STATUT D’ŒUVRE DE
étaient responsables d’une rubrique et COLLABORATION
avaient signé de leurs initiales leurs arti- Un ouvrage à la création duquel ont
cles, s’il est impossible d’attribuer à des concouru par des apports de genres
auteurs donnés des droits distincts sur différents tant l’écrivain que l’illustrateur
l’ensemble réalisé. constitue une œuvre de collaboration,
TGI de Paris 17/5/84, Hodeir propriété commune des coauteurs.
c/Librairie Larousse
CA de Paris 13/11/96, Pecnard c/
Caractère collectif d’un livre catalo- Sté Hachette livre et autres
gue destiné à présenter une exposition La participation de l’auteur du
compte tenu de l’absence de coopéra- graphisme et de l’auteur des dialo-
tion entre les 17 contributeurs et du rôle gues avait résulté d’un véritable travail
d’un salarié de la personne morale en concerté et créatif conduit en commun
vue de coordonner les diverses contribu- pour créer l’identité des personnages du
tions. Les juges ont pu relever sans faute récit, il en résulte que l’auteur des dialo-
qu’aucun des contributeurs ne pouvait gues ne peut être privé de sa qualité de
168 ANNEXES
droits de l’auteur sur les ventes réelles L’éditeur est tenu de rendre compte de
au public, déduction faite des retours de sa gestion à l’auteur, même en l’absence
librairies et non sur les ventes aux librai- de toute réclamation de ce dernier.
ries. Une telle pratique concernant le L’éditeur doit rendre compte à l’auteur
droit de passe est nulle. » des actes relatifs à une sous-cession des
Cass. Civ. 7/06/95, François droits.
Bourgeon c/ Éditions Glénat CA de Paris 20/01/99, ML Navarro
et SGDL c/ Hachette livre
Les dispositions de l’article L.131-3
alinéas 3 et 4 du CPI exigent que les La loi impose des mentions obligatoi-
droits d’adaptation audiovisuelle fassent res dans les redditions de comptes.
l’objet d’un document distinct du Souvent les contrats d’édition repren-
contrat d’édition. L’éditeur qui prévoit nent et énumèrent ces mentions : reddi-
contractuellement une compensation tions annuelles de comptes, un état
entre droits d’édition et d’adaptation mentionnant le nombre d’exemplaires
4. JURISPRUDENCES 171
Nullité de la clause qui stipule une rede- licite, puissent trouver à s’appliquer en la
vance de droits d’auteur calculée sur un cause, dès lors qu’elles exigent un accord
prix catalogue hors taxes. Si le contrat formellement exprimé par l’auteur pour
d’édition stipule au profit de l’auteur une rémunération forfaitaire.
divers pourcentages sur le prix des livres, Cass. Civ. 26/1/94, Édition Glenat c/
les dispositions de l’article L.131-4 du F. Bourgeon et Société France loisirs
CPI ne sont pas pour autant respectées L’assiette légale doit être constituée du
dès lors que la base de calcul est « le prix prix public hors taxes et non par le chif-
catalogue hors taxes ». En effet, l’ache- fre d’affaires de l’éditeur. Il a été ainsi
teur d’un livre le paye « taxes compri- jugé que les droits revenant à un auteur
ses », et le prix catalogue n’est pas un de manuels scolaires calculés sur le
prix de détail. La volonté du législateur chiffre d’affaires de l’éditeur, contraire-
de baser la rémunération sur les recet- ment aux prescriptions légales, n’est pas
tes effectivement perçues au détail n’est «satisfactoire», et qu’il convient d’allouer
donc pas respectée. La nullité de cette à l’auteur la différence entre la somme
clause substantielle dans tout contrat calculée sur le prix public hors taxes et
d’édition entraîne l’annulation du l’offre initiale estimée insuffisante.
contrat tout entier. CA de Paris 21/11/94, Lagrange
TGI de Paris 7/03/86, Presse c/ Librairie F. Nathan
de la Cité c/ A. Prost
Les principes de rémunération des
Il résulte des dispositions impératives du auteurs ont un caractère d’ordre public.
CPI que, dans un contrat passé entre un Il en est ainsi pour la règle prévoyant
éditeur et un auteur concernant la publi- une rémunération proportionnelle due
cation de son ouvrage, la participation aux réalisateurs de films assise sur le prix
aux recettes doit être calculée en fonc- public pour l’exploitation vidéographi-
tion du prix de la vente au public et non que de leur œuvre (articles L.131-4 et
des recettes perçues par le cessionnaire L.132-25 du CPI). Considérant que les
du droit de reproduction. articles précités sont applicables au cas
Cass. Civ. 19/10/84, Société dans lequel « le public paie un prix pour
Masson c/ Minio recevoir communication d’une œuvre
L’exigence légale n’est pas satisfaite en audiovisuelle déterminée et individua-
cas de rémunération proportionnelle lisable » il est impératif de prévoir que
assise sur le prix distributeur des albums le contrat de commercialisation d’une
de bandes dessinées. Il résulte des dispo- vidéocassette fixe la rémunération du
sitions impératives de l’article L.131-4 du réalisateur de façon proportionnelle au
CPI, que la participation de l’auteur aux prix de vente public des cassettes. À ce
recettes doit s’entendre par référence au motif, il a été jugé qu’une clause contrac-
prix payé par le public. La Cour d’ap- tuelle calculant la rémunération du réali-
pel a donc, à bon droit, déclaré nulle la sateur en fonction des sommes versées
clause des contrats conclue pour l’édi- par la société chargée par la commercia-
tion de 5 albums de bandes dessinées lisation à la société de production doit
selon laquelle l’assiette de la rémunéra- être réputée non écrite.
tion est constituée en fonction du prix TGI de Nanterre 25/4/94, Roman
c/ Société SF2 et autres
convenu avec le distributeur, sans que
les dispositions de l’article L.132-6 du L’article L.131-4 du CPI exige impérati-
CPI énumérant les cas particuliers dans vement que la rémunération contrac-
lesquels une rémunération forfaitaire est tuelle de l’auteur soit proportionnelle
4. JURISPRUDENCES 173
aux produits d’exploitation. Le caractère que dans cette hypothèse que l’auteur
d’ordre public de cette disposition justi- pourra rapporter la preuve du préjudice
fie la nullité du contrat qui ne respecte invoqué pour prévision insuffisante des
pas cette condition. Mais cette disposi- produits d’exploitation de l’œuvre.
tion a été instituée par le législateur dans CA de Versailles 23/05/96,
le seul intérêt de l’auteur, elle présente Tel & Tota c/ Roy
donc un caractère relatif et non absolu. Il appartient à l’exploitant d’une œuvre
L’action fondée sur cette base est pres- de rapporter la preuve de l’accord des
crite dans le délai de 5 ans prévu par parties sur une rémunération forfaitaire
l’article 1304 du Code civil. Un auteur destinée à rémunérer la diffusion d’une
ne peut invoquer l’existence de cette œuvre.
disposition illicite comme seule faute Cass.Civ. 27/01/93, FR3 c/ Gourier
engageant la responsabilité de l’éditeur
au bénéfice de l’exécution d’une clause Si le contrat précise la référence juridi-
dont l’illicéité ne peut plus être invoquée que motivant la rémunération forfaitaire,
par la voie de l’action en nullité. c’est à l’auteur d’apporter la preuve que
Cass. Civ. 17/2/97, F.Sagan c/
les conditions d’exploitation de l’œuvre
Librairie Flammarion ou la nature de cette contribution ne
correspond pas aux conditions fixées par
J) RÉMUNÉRATION FORFAITAIRE la loi pour le régime d’exception d’une
rémunération forfaitaire.
Le principe de la cession forfaitaire
CA de Paris 13/11/96, Pecnard
de l’œuvre est conforme aux disposi- c/ Hachette livre
tions légales de l’article L.131-4, 4o à la
condition que l’utilisation de l’œuvre ne Par application de la règle d’ordre public
présente qu’un caractère accessoire par de la rémunération proportionnelle,
rapport à l’objet exploité. Cette disposi- l’exploitant d’une œuvre n’est pas fondé
tion est souvent évoquée dans l’édition à se prévaloir de ce que la rémunération
pour la rémunération des auteurs : de forfaitaire aurait fait l’objet d’un accord,
préfaces, d’illustrations, de dessins ou de fut-il incontestable, avec l’auteur.
photographies. La question qui doit être CA de Paris 09/12/92, Ovet et
Bonechi edizioni c/ Guillot
posée est de savoir si les lecteurs achè-
tent le livre pour, ou à cause de l’œuvre Conformément aux dispositions de l’ar-
dont on dit qu’elle n’est qu’accessoire. ticle L.131-4, 4° du CPI, la rémunération
TGI d’Annecy 10/09/98, Molinard d’un auteur qui réalise un dessin pour le
c/ Fromagers savoyards compte d’une société organisatrice de
L’action en révision des conditions de voyages afin d’illustrer des documents
prix du contrat, prévue à l’article L. 131-5 publicitaires distribués gratuitement ne
du CPI exige pour s’appliquer que pouvait être que forfaitaire car la nature
l’auteur qui l’invoque puisse établir que et les conditions de l’exploitation rendent
la comparaison entre la rémunération impossibles l’application de la règle de la
forfaitaire attribuée et une rémunération rémunération proportionnelle.
proportionnelle assise sur le prix public TGI de Paris 16/12/80, Vijoux et
autres c/ Société Sotair et autres
(calculée sur la base du tarif le plus bas
usuellement appliqué au prix de vente L’utilisation par l’autorité publique de
public) fait apparaître que la rémuné- plans et croquis réalisés par un archi-
ration contractuelle forfaitaire est infé- tecte excluait toute possibilité de recet-
rieure aux 5 / 12e de la rémunération tes. Les conditions d’utilisation de ces
proportionnelle ainsi calculée. Ce n’est prestations intellectuelles ne sont pas
174 ANNEXES
en nullité commence à courir du jour de Les contrats d’édition doivent être quali-
la conclusion du contrat et non du jour fiés de contrats à exécution successive
où l’auteur aurait eu connaissance par dans la mesure où non seulement ils
un article paru dans le journal Le Monde définissent les obligations réciproques
Diplomatique au mois de février 2001, des parties, mais encore ils régissent les
de l’illicéité des clauses de son contrat rapports des parties entre elles au cours
reconnue par un jugement rendu par de l’exécution des contrats, notamment
le Tribunal de grande instance de Paris. en ce qui concerne la rémunération de
Une décision de justice n’a d’auto- l’auteur et la reddition des comptes,
rité qu’entre les parties concernées ; la période qui se prolonge bien au-delà de
connaissance de ce jugement ne peut la date de signature des contrats ; que
donc constituer le point de départ de la prescription des actions en nullité
la prescription quinquennale stipulée à exercées à l’encontre de tels contrats
l’article 1304 du Code civil. ne peut commencer à courir que du
CA de PARIS 4ème chambre – Section A jour où les relations contractuelles des
20/04/05 Snac et Van Ky Nguyen
c/ Librairie Éditions l’Harmattan parties cessent ou bien du jour où un
nouveau cadre contractuel se substitue
Une décision judiciaire rendue entre au précédent ; qu’en l’espèce, il ne peut
d’autres parties ne peut être invo- être contesté que les contrats signés le
quée comme cause d’erreur de droit 8 juillet 1994 et le 7 février 1986 conti-
susceptible de justifier la nullité d’un
nuent de régir les relations des parties ;
contrat, la Cour a décidé à bon droit
que la prescription des actions en nullité
que M. Nguyen n’était pas fondé à se
à leur encontre ne saurait donc être
prévaloir d’un jugement rendu entre
acquise au profit de l’appelante.
d’autres parties, le 30 novembre 1999,
pour prétendre n’avoir eu connaissance Si l’auteur est autorisé à céder ses droits
de l’erreur commise qu’à compter de à titre gratuit sur son œuvre, il convient
cette date et en a exactement déduit que cette disposition contractuelle soit
que l’action en nullité exercée plus de consentie sans ambiguïté par celui-ci, ce
5 ans après la signature du contrat était qui n’est pas le cas en l’espèce dans la
prescrite. mesure où la cession est stipulée dans
Une organisation professionnelle est un contrat préétabli par les Éditions
irrecevable pour poursuivre la violation l’Harmattan avec un prix qui s’entend
de dispositions impératives du CPI, pres- d’un montant non nul alors qu’il est de
crites pour un auteur, si le litige ne tend « 0 % pour le premier mille » et ce sans
pas à faire trancher une question de référence à aucune disposition légale.
principe touchant à l’intérêt collectif de En outre, l’article 5 viole les disposi-
la profession. tions de l’article L. 131-6 du Code de
En d’autres termes, la Cour de cassation la propriété intellectuelle qui précise
a estimé que le litige ne portait pas sur que «la clause d’une cession qui tend à
l’illicéité d’un contrat type mais seule- conférer le droit d’exploiter l’œuvre sous
ment sur l’illicéité d’un contrat particu- une forme non prévisible ou non prévue
lier dont seul l’auteur signataire aurait pu à la date du contrat doit être expresse et
se prévaloir, à condition d’avoir agi en stipuler une participation corrélative aux
temps utile. profits d’exploitation».
Cass. Civ. 21/11/06 Snac et Van Ky CA de Paris 24/06/05, Librairie Éditions
Nguyen c/ Librairie Éditions l’Harmattan l’Harmattan c/ Snac et Ghita El Khayat
176 ANNEXES
Enfin le contrat du 15 mars 2004 prévoit TGI de Paris 5/1/83, Alexandrov c/ TF1
la cession à Alphée des contrats et de En l’espèce, les passages reproduits se
tous les droits dérivés conclus avec les confondent avec l’ensemble du texte et
auteurs, traducteurs tels qu’ils existent rien ne permet de les identifier comme
au jour de la signature relevant de la de simples citations en l’absence de tous
collection « Motifs » alors que celle-ci est guillemets et ils ne servent pas d’illus-
une collection qui a pour vocation d’ac- tration à l’exposé d’une thèse. L’auteur
cueillir en édition de poche sans nouveau n’avait pas pris la précaution de faire des
contrat les titres publiés en première notes en bas de page et la référence à la
édition par « le Serpent à Plumes ». Or, fin de l’ouvrage à deux livres de l’auteur
les contrats d’édition conclus par COL cité ne signifie pas pour autant que ces
avec les auteurs portant sur les «éditions livres ont été cités. Le délit de contrefa-
de tous formats ordinaires ou de poche, çon est donc établi.
illustrés, de luxe ou populaire, à tirage
TGI de Paris 11/2/88, Aubier
limité ou non», les contrats d’édition c/ Éditions de l’instant
sont démembrés du fait de la cession
précitée, démembrement interdit par Porte atteinte au respect de l’œuvre et
l’article L.132-16 précité car préjudicia- au droit moral de l’auteur le fait de citer
ble par essence aux droits tant moraux deux passages différents d’une œuvre
que matériels des auteurs. en les présentant comme un passage
unique. La citation doit être fidèle au
Pour ces motifs, la vente du 15 mars
texte d’origine.
2004 ne pouvait pas bénéficier des
CA de Paris 21/6/88, héritiers Brel c/ RPR
dispositions de l’article 132-16 du Code
de la propriété intellectuelle et devait La loi n’autorise pas les recueils de cita-
donc être autorisée préalablement par tions même si celles-ci sont commen-
les auteurs. tées, mais l’illustration d’une œuvre par
des citations justifiées par leur incorpo-
Dès lors que cette autorisation n’a pas
été sollicitée, cette faute imputable à la ration dans une œuvre.
TGI de Paris 6/07/72, héritiers de Gaulle
société cédante entraîne la résiliation des
contrats d’édition à la date du présent Ne constitue pas une citation licite le fait
jugement en application de l’article de reprendre les principaux renseigne-
1184 du code civil aux torts exclusifs de ments fournis par un guide, y compris
celle-ci. les appréciations de l’auteur.
TGI de PARIS 1/02/2006, Snac - CA de Paris 24/10/84, Garcia c/ Derman
Bazot et autres C/ Société Centre
d’observation des livres (COL) - Éditions Le droit de citation doit être interprété
Sa. Alphée et Sa. Éditions du Rocher de manière restrictive, c’est-à-dire en le
limitant à la citation littéraire. Un cata-
M) DROIT DE CITATION : UNE logue de ventes reproduisait les œuvres
EXCEPTION AU DROIT D’AUTEUR d’un peintre sans l’autorisation des
La reprise dans un téléfilm d’un dialo- ayants droit. Il n’est donc pas possible
gue figurant dans un ouvrage antérieu- d’invoquer le droit de citation dans le
rement publié et traitant du même sujet domaine des œuvres graphiques, plas-
ne constitue pas une exception de cita- tiques ou architecturales, quand bien
tion nonobstant la brièveté du passage même cette reproduction aurait été faite
emprunté par rapport à la durée totale dans un format réduit.
de l’émission. Cass. 22/1/1991, Sotheby’s c/ Fabri
178 ANNEXES
AVANT-PROPOS ...................................................................5
Préambule .......................................................................................... 11
1. Définition du contrat d’édition .............................................................11
2. Attention ! Le « compte d’auteur » n’est pas un contrat d’édition ..........12
3. Au commencement est l’auteur et son œuvre… ...................................13
Dépôt de manuscrit
Remise du manuscrit
Préambule .......................................................................................... 63
1. Pourquoi contrôler les comptes des éditeurs ? ......................................63
Florilège de remarques ou de souhaits des écrivains
TABLE DES MATIÈRES 183
Préambule .......................................................................................... 89
Préambule .........................................................................................113
ANNEXES .........................................................................123