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Burins préhistoriques : ArchéoLogiques 2

formes, fonctionnements, fonctions Luxembourg, 2006


p. 241-252

PARCOURS DE BURINS, DE LA FABRICATION AU REJET :


EXEMPLES ISSUS DES SITES MAGDALÉNIENS DE CHAMPRÉVEYRES ET MONRUZ (SUISSE)

Marie-Isabelle CATTIN

Résumé : Un ensemble de 300 burins et 2 280 chutes de burins provenant des sites de plein air de Neuchâtel-Monruz et d’Hauterive-
Champréveyres permet de retracer le parcours technique et spatial d’un grand nombre de ces instruments. Les caractères
morphotechniques et dimensionnels des burins ne révèlent guère de différences entre les divers types. À l’instar de la situation dans
plusieurs sites contemporains, les burins dièdres dominent les burins sur troncature. Il ne semble, par ailleurs, pas exister de véritable
relation de “filiation” entre burins dièdres et burins sur troncature, car les remontages n’ont que rarement permis d’observer le
passage de burins sur troncature à des burins dièdres ou inversement. On retiendra encore que le taux de réaffûtage des burins est
considérable, surtout à Monruz où le rapport entre chutes et burins est de sept pour un, alors qu’il ne dépasse guère trois recoupes
pour un burin dans la plupart des autres gisements. La circulation des burins à l’intérieur de l’habitat est peu importante, ce qui
réaffirme le caractère relativement sédentaire de cet outil, déjà mis en évidence sur d’autres sites. L’association régulière de burins et
de chutes d’affûtage avec des déchets de travail des matières osseuses laisse peu de doute quant à leur emploi pour le travail de ces
matériaux. En outre, quelques cas de transformation de burins en pièces esquillées viennent appuyer l’hypothèse selon laquelle ce
dernier instrument intervenait également dans le travail des matières osseuses. Enfin, l’utilisation de chutes pour la fabrication de
lamelles à dos, attestée dans d’autres sites, n’a été mise en évidence ni à Monruz ni à Champréveyres où des nucléus spécialisés sont
réservés à cette production.

Mots-Clés : Paléolithique supérieur, Suisse, Magdalénien, Champréveyres, Monruz, burins, technologie, tracéologie, analyse spatiale,
remontage

Abstract:The assemblage of 300 burins and 2 280 burin spalls from the open air sites of Neuchâtel-Monruz and Hauterive-Champréveyres
allow the technical and spatial reconstitution of some of these tools. The characters of morphology and dimension do not show any differences
among the different types. Dihedral burins are predominant on troncature burins, which contrasts with other contemporary sites. No relation
between dihedral burins and troncature burins seems apparent as refitting rarely shows any transition from dihedral to troncature burins and
the opposite. We should notice that the proportion of burins resharpened is very important, especially at the Monruz site where the relation
between burins and burin spalls is from 7 to 1, whether in other sites only 3 burin removals per burin are observed. The transport of burins
at the habitat is not very important which confirms the character of this tool, slightly sedentary, also proposed in other sites. The association
of burins and burin spalls with bony materials waste emphasises the use of these tools in the work of these materials. Furthermore, some cases
of transformation of burins into pieces esquillées were observed confirming the hypothesis that this tool was also used to work animal hard
materials. Finally, the use of burin spalls to produce backed bladelets, as has been seen in other sites, was not observed at Monruz either
Champréveyres, where cores are specialised in this production.

Keywords: Upper Palaeolithic, Magdalenian, Switzerland, Champréveyres, Monruz, burins, technology, use-wear analysis, spatial analysis,
refitting

Les sites

Mis au jour à un kilomètre de distance l’un de l’autre, les sites de plein air magdaléniens d’Hauterive-
Champréveyres et de Neuchâtel-Monruz (rive nord du lac de Neuchâtel, Suisse) [figure 1] ont fait l’objet
de fouilles préventives réalisées entre 1984 et 1992 par le Service cantonal d’archéologie de Neuchâtel dans le
cadre de la construction de l’autoroute A5 (Moulin 1991 ; Affolter et al. 1994 ; Leesch 1997 ; Morel et
Müller 1997 ; Cattin 2002a-b ; Bullinger et al. 2006). Les investigations qui ont respectivement porté
sur des surfaces de 220 m2 et 450 m2 pour Champréveyres et Monruz, ont été menées dans de bonnes
conditions, la documentation incluant l’enregistrement tridimensionnel des pièces supérieures à 1 cm et
le tamisage systématique des sédiments par quart de mètre carré. Les travaux d’élaboration, achevés pour

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Marie-Isabelle CATTIN

Champréveyres et en cours pour Monruz, comprennent notamment le remontage exhaustif du matériel en


silex. Les données typo-technologiques, économiques et spatiales de l’industrie lithique peuvent ainsi être
confrontées ; il devient dès lors possible de détailler, entre autres, les parcours des burins. De plus, la bonne
conservation des restes osseux permet de comparer la distribution spatiale des déchets de travail lithiques
avec celle des éléments en matière dure animale et d’identifier quels liens fonctionnels existent entre les
diverses catégories de vestiges. En plus de leur proximité géographique, l’intérêt d’étudier ces deux stations
conjointement réside dans leur contemporanéité démontrée par les dates 14C, ainsi que par un raccord entre
deux lames reliant les deux gisements (Cattin 1992). Il est donc probable que les deux sites ont été occupés
simultanément ou, du moins, que leurs établissements sont séparés par un laps de temps très court.

Figure 1 - Localisation de Champréveyres et Monruz

Les burins

Sur les sites de Champréveyres et Monruz, les burins représentent environ 15 % du spectre des outils,
dominés, par ailleurs, par les lamelles à dos (plus de 60 %). Au total, ce sont 300 burins et 2 280 chutes
d’affûtage qui ont été recueillis. Il est possible de retracer le parcours d’un grand nombre de ces instruments,
de restituer les gestes de fabrication et d’utilisation, du lieu de production au lieu d’abandon ; cela, à partir
des données de l’étude morphotechnique, l’analyse des remontages et la distribution spatiale.
Les burins dièdres prédominent sur les burins sur troncature dans les deux sites, comptant respectivement
55 pièces à Champréveyres et 108 à Monruz ; les burins sur troncature sont au nombre de 28 et 55 pièces ;
enfin, quelques burins d’angle sur cassure complètent cet assemblage. La proportion des burins sur troncature
est comparable sur les deux sites ; Monruz compte en revanche plus de burins d’angle sur cassure et sur pan
naturel [figure 2].

Figure 2 - Proportion des différents types de burins sur les sites de Champréveyres et Monruz

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PARCOURS DE BURINS, DE LA FABRICATION AU REJET

Les supports

Les lames constituent le support privilégié pour la fabrication des burins. Elles correspondent à des pièces
relativement robustes au sein de la production, c’est-à-dire plutôt longues, relativement larges et épaisses.
Toutefois, on constate de légères variations sur les sites examinés, les burins de Monruz étant globalement
plus longs que ceux de Champréveyres [figure 3]. Mais cette différence dans les supports employés semble
essentiellement liée aux dimensions des nucléus exploités. À Champréveyres, les nucléus résiduels qui ont
produit des supports laminaires sont en effet en moyenne plus courts (longueur entre 3 et 9 cm) que ceux
de Monruz (entre 4 et 13 cm). En outre, le ravivage plus ou moins intense est également responsable des
variations de longueurs des burins. C’est ainsi que l’on peut expliquer que les burins sur troncature de
Champréveyres sont en moyenne plus longs que les burins dièdres, alors que cette différence entre les types
n’apparaît pas à Monruz. Enfin, le matériel donne l’impression que des supports légèrement plus épais ont
été préférés pour la réalisation des burins dièdres ; même si cette tendance se vérifie à Monruz, il reste difficile
de conclure que le module du support a déterminé le type de burin à réaliser.

Figure 3 - Distribution des burins entiers selon leur largeur et leur longueur.
En gris : burins de Monruz ; en noir : burins de Champréveyres

Une relation entre les divers types de burins ?

Le choix de fabriquer un burin dièdre ou un burin sur troncature s’effectue sans doute au moment de
la sélection du support ou en fonction de l’activité à réaliser. Bien que le passage d’un burin sur troncature
à un burin dièdre ait parfois été observé dans d’autres sites (par exemple à Pincevent, Leroi-Gourhan et
Brézillon 1966 p. 316), il ne semble pas exister de relation de “filiation” entre ces deux types de burins, et
ce d’autant moins que les remontages ne permettent que rarement d’observer ce passage. Une seule pièce
de Champréveyres comporte une troncature sur le pan d’un dièdre, alors qu’un autre burin dièdre a été
transformé en burin sur troncature avant de redevenir dièdre. À Monruz, le passage d’un burin dièdre à un
burin sur troncature n’a été relevé qu’une seule fois. Dans de tels cas, il est probable que la troncature avait
pour but de régulariser le bord avant que d’autres chutes n’en soient détachées. Ces gestes n’illustreraient
alors probablement que des étapes d’un procédé mis en œuvre pour entretenir des burins dièdres.

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Marie-Isabelle CATTIN

Intensité du réaffûtage

Dans la majorité des sites, le rapport entre chutes de burins et burins se situe en dessous de 5 recoupes
pour 1 burin, comme à Champréveyres, Marsangy (Schmider et al. 1992 p. 132, 134) ou aux Tarterets 1
(Schmider 1975) ; généralement, il se situe autour de 3 pour 1 [figure 4]. Avec un rapport de plus de
7 chutes pour 1 burin, Monruz se démarque nettement de cette moyenne et peut être considéré comme
une exception. Il semble que le ravivage des burins ait été nettement plus intense ici qu’à Champréveyres ;
en effet, à des supports au départ plus longs à Monruz correspondent des outils abandonnés de dimensions
quasi équivalentes dans les deux sites. On peut en déduire que les burins de Monruz ont été utilisés plus
longtemps et, de ce fait, réaffûtés à de plus nombreuses reprises [figure 5]. Sur les sites où les supports
des burins ont des longueurs similaires, voire plus importantes qu’à Monruz, on ne retrouve toutefois pas
une pareille intensité de ravivage, et on peut se demander si le réaffûtage particulièrement fréquent témoigne
ici d’un souci d’économie de la matière.
Dans le cas présent, cette hypothèse est vraisemblable, car les lames sont en majorité produites à partir
de nucléus en silex d’origine lointaine. Dès lors qu’il n’était plus possible de produire des lames d’une certai-
ne longueur, on aurait continué d’utiliser celles qui offraient encore un certain potentiel. Mais un ravivage
moins intense pourrait aussi ne correspondre qu’au dernier stade d’utilisation d’outils employés auparavant
ailleurs ; cette situation semble, du reste, coïncider avec celle de Champréveyres, alors que toutes les phases,
de la production à l’abandon, sont représentées à Monruz. En outre, cette observation est peut-être fondée
pour des gisements comparables à Champréveyres, où l’on a introduit une proportion relativement forte
d’outils finis, mais ne se vérifie pas nécessairement pour des sites où les matières locales constituent l’essentiel
du silex exploité. Il est par ailleurs difficile d’estimer le nombre d’outils emportés vers d’autres campements,
même si les chutes qui ne correspondent à aucun des burins retrouvés évoquent cette possibilité. Le tri
systématique des refus de tamis constitue un autre facteur qui peut influer sur ce type de données.

Figure 4 - Rapport burins/chutes sur quelques gisements magdaléniens

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Figure 5 - Burin remonté de Monruz (P50-739) montrant l’intensité du ravivage
(photo Y. André)
Marie-Isabelle CATTIN

Production et utilisation des burins

À Champréveyres, grâce aux remontages de burins sur quelques nucléus, il est possible de situer le lieu
de production ainsi que celui de l’utilisation et du rejet des burins. Trois cas de figure coexistent [figure 6],
à savoir la coïncidence des lieux de production, d’utilisation et de rejet, une faible distance entre les divers
lieux (1-4m) et un éloignement relativement important (plus de 5 m). Dans le premier cas, on peut envisager
une production destinée à un usage immédiat pour une tâche spécifique (probablement réalisée par le tailleur),
alors que, dans les autres cas, la production des burins aurait été destinée à un travail, peut-être collectif,
mais effectué à une certaine distance du tailleur et du lieu de production.
Un autre indice du parcours des burins est illustré par le remontage de chutes entre elles ou sur des
burins, témoignant de la fabrication et du ravivage de ces outils dans les campements. La répartition de
ces pièces montre qu’une partie des outils demeurent sur leur lieu d’utilisation et de ravivage, alors que
d’autres s’en écartent, ce qui permet d’identifier des lieux successifs de travail, des rejets ou des projections.
À Champréveyres, les burins n’ont circulé que dans des zones où les activités ont été nombreuses, ce qui
semble également se vérifier à Monruz ; en revanche, ils restent sur place près de foyers où peu d’activités
ont eu lieu.
La plupart des raccords à longue distance demeurent difficiles à interpréter, car l’éloignement entre les
éléments remontés peut révéler soit une succession des lieux de ravivage, soit la projection des éléments.
À Champréveyres, seul neuf remontages, parmi les 40 liaisons supérieures à 2 m, ont permis d’établir la
succession de plusieurs lieux d’utilisation. Mais un même burin n’a jamais été repris sur plus de deux postes
distincts. Cette circulation d’outils a néanmoins permis de définir une chronologie interne dans l’utilisation

Figure 6 - Situation des lieux de production, d’utilisation et rejet des burins à Champréveyres illustrant 3 cas de figure
1 - coïncidence des lieux de production, d’utilisation et rejet
2 - faible distance entre les divers lieux
3 - éloignement relativement important entre ces lieux

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PARCOURS DE BURINS, DE LA FABRICATION AU REJET

de diverses aires d’activités à proximité des foyers. Une situation similaire se retrouve à Monruz où la
circulation des burins à l’intérieur de l’habitat est relativement peu marquée, ce qui réaffirme le caractère
plutôt sédentaire de cet outil, déjà mis en évidence à Pincevent (Leroi-Gourhan et Brézillon 1972 p. 128).
À l’instar de ceux de Champréveyres, les burins de Monruz sont parfois repris sur deux postes successifs et,
dans un cas seulement, sur trois.
Concernant la fonction de ces outils, l’association régulière de burins et de chutes d’affûtage avec
des déchets de travail des matières osseuses laisse peu de doute quant à leur emploi pour le travail de ces
matériaux [figure 7]. En outre, quelques cas de transformation de burins en pièces esquillées viennent appuyer
l’hypothèse selon laquelle ce dernier instrument intervenait également dans le travail des matières osseuses.
L’analyse tracéologique confirme cette utilisation des burins, mais montre aussi que leurs bords ont parfois
servi, probablement à un autre moment, à découper de la viande, démontrant la multi-fonctionnalité de
ces outils (Plisson et Vaughan 2002 p. 96).

Figure 7 - Distribution des burins montrant leur association


avec des zones de travail des matières osseuses

Identification problématique de burins

Dans quelques cas, il est difficile de déterminer au premier abord s’il s’agit de burins ou de nucléus ;
la localisation spatiale et les remontages peuvent alors apporter parfois une réponse. Deux nucléus sur éclat
de Champréveyres, par exemple, présentent une morphologie qui les rapproche de burins, alors que les
remontages démontrent que la finalité de la production était l’obtention de lamelles et non la fabrication
d’un burin. À ce propos il convient de préciser que, sur les deux campements, la production de lamelles est
réalisée à partir de petits nodules apportés à cet effet. La nécessité d’obtenir ces supports à partir de burins
n’existe donc pas a priori. Enfin, ces nucléus qui rappellent des burins sont associés à des zones de production
de lamelles. Toutefois celles-ci se trouvent parfois aussi à proximité des lieux d’utilisation des burins ; une
certaine prudence s’impose en conséquence.

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Marie-Isabelle CATTIN

Un autre cas de figure concerne certaines lames que leur morphologie les rapproche des burins. Ces
pièces se caractérisent en effet par la présence, à l’une des extrémités, d’un dièdre naturel provoqué par un
outrepassage. Cette convergence de forme n’a pas échappé aux Magdaléniens car plusieurs de ces lames
portent sur ce biseau naturel un écrasement qui est probablement dû à une utilisation, alors que d’autres
portent des traces dues au grattage sur une matière dure [figure 8]. Ce comportement opportuniste qui
consiste à profiter d’objets qui présentent une morphologie favorable pour être utilisés comme burins est
plutôt rare. L’analyse tracéologique vient d’ailleurs confirmer cette observation, puisque seules trois pièces
sur 258 pièces brutes portant des traces d’utilisation ont servi à rainurer des matières osseuses à Champré-
veyres (Plisson et Vaughan 2002).
Un autre comportement relevant de l’opportunisme consiste sans doute à utiliser des chutes de burins
comme support d’outil, notamment pour des perçoirs, comme on l’observe par exemple à Monruz (Bullinger
2006 p. 85) et à Pincevent (Brézillon 1972 p. 41 ; Bodu 1993 p. 191), ou des lamelles à dos comme à Étiol-
les (Olive 1988 p. 86) ou Teufelsküche (Pasda 1994 p. 181). Toutefois, l’utilisation de chutes pour fabriquer
des lamelles à dos n’a été mise en évidence ni à Monruz ni à Champréveyres où des nucléus spécialisés sont
réservés à cette production. Dans le cas présent, la fonction de nucléus pour des burins est donc à exclure.

Perspectives

La confrontation des données issues de l’étude en cours des divers vestiges recueillis à Monruz permettra
sans doute de mieux cerner, entre autres, les relations entre outils et activités réalisées, circulation des objets
et chronologie interne ou encore interaction entre les deux sites. En effet, la relation déjà existante entre
Champréveyres et Monruz (Cattin 1992) pourrait être complétée par une liaison entre un burin et ses
chutes. Une matière allochtone particulièrement aisée à identifier en raison des oolithes qu’elle contient
(le silex de Lampenberg, MP 504, Affolter 2002 p. 87), n’est représentée que par une dizaine d’objets à
Champréveyres, notamment des outils (dont deux burins) ou leurs fragments, mais aucune chute. À Monruz
en revanche, ce silex a été apporté sous la forme de grands nodules et largement débité sur place. Compte
tenu de la convergence des situations entre les lames déjà raccordées et cette matière, il est très probable que
le burin rejeté à Champréveyres a été produit à Monruz.

Figure 8 - Pièces se rapprochant de burins par leur morphologie et leurs traces d’utilisation sur le biseau.
(Dessin  B. Nión)

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PARCOURS DE BURINS, DE LA FABRICATION AU REJET

Burins cycles, from manufacture to discard:


examples from the Magdalenian sites of Champréveyres et Monruz (Suisse)

The sites

The exhaustive refitting of silex is one of the aims comprise in the study of the Magdalenian open – air
sites Hauterive-Champréveyres and Neuchâtel-Monruz, far of one kilometer from each other [figure 1]. It
consequently becomes possible to detail, amongst other things, the technical and spatial reconstitution of
burins. The fine preservation of the bony material allows to compare the spatial distribution of the lithic
waste with the waste of hard animal materials work and than to determine functional relations between the
different types of remains.
Besides their geographic proximity, the interest in studying the two sites at the same time is that their are
contemporary, like revealed by radiocarbon dates 14C, and also by the refit of two blades coming from the
two sites (Cattin 1992). Therefore, it is highly likely that the two sites were occupied at the same time, or
at least, their occupations were separated by very short time

Burins

At Champréveyres and Monruz, burins represent around 15 % of the set of stone tools, which are
dominated by backed bladelets (over 60 %). In all, 300 burins and 2 280 burin spalls were collected. The
cycle of manufacture, use and discard of a major part of these tools can be reconstructed, from morpho-
logical and technical data, refitting and spatial distribution.
At the two sites, dihedral burins are predominant among truncated burins. 55 specimens were found at
Champréveyres and 108 at Monruz; truncate burins comprise 28 and 55 pieces respectively; Finally, “burins
d’angle sur cassure” complet the set. The proportion of truncated burins is similar at the two sites; “burins
d’angle sur cassure et sur pan naturel” are numerically more important at Monruz [figure 2].

Blanks

Blades are the blanks mostly used to manufacture burins. They are long, large and thick. Nevertheless,
we observed some variation between the two sites, burins from Monuz are longer than burins from
Champréveyres [figure 3]. The difference of the blanks used is seems related with de dimensions of the cores
exploited.

Is there a relation among the different types of burins?

The choice of manufacture a dihedral burin or un truncate burin occurs during the selection of the blank
or in terms of the activity carried out. The transition of truncate burin into a dihedral burin was observed
in other sites, like Pincevent, (Leroi-Gourhan et Brézillon 1966 p. 316). However it seems that is
no relation between these two types of burins. Furthermore, refitting, rarely provides any evidence of this
transition.

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Marie-Isabelle CATTIN

Intensity of resharpening

In the majority of the sites, the relation between burin spalls and burins is under 5 spalls for one burin,
like at Champréveyres, Marsangy (Schmider et al. 1992 p. 132, 134) or at Tarterets 1 (Schmider 1975).
Generally, the rate is around 3 spalls for one burin [figure 4]. Monruz is a exception, showing 7 spalls for
one burin. The resharpening of burins was more intensively employed at Monruz than at Champréveyres;
indeed, the blanks from Monruz, more longer, correspond to stone tools discarded, which dimensions
are similar in the two sites. We can deduce that burins from Monruz were used much longer, and per
consequent, resharpened more intensively [figure 5].
In sites where burins blanks present similar length, see more important than at Monruz, we do not find
such intensive reshaperning, probably due to raw material economy strategies.

Manufacture and use of burins

The circulation of burins inside the habitat is not important, which confirms the sedentary character
of this tool, also observed in other sites. Indeed, at Champréveyres, only nine reffits, among the 40 that
are superior to 2 m, allowed to identify the successive areas of use. Although, the same burin was never re-
used in more than two areas. This circulation of tools allows to establish the internal chronology of the use
of different areas of activity, next to the fireplaces. At Monruz, the situation is similar, where burins were
re-used in two successive areas, and one case in three areas.
Concerning the function of these tools, the associated burins waste and the waste of the worked animal
hard materials clearly shows that burins were used to work these materials [figure 7].
Moreover, some cases of burins transformed into “pièces esquillées” confirm the use of this tool to the
work of bony materials.
Use-wear analysis validate the use of burins in the work of animal hard materials, and also demonstrate
that the edges of these tools were probably used, to cut meat, showing the multifunctional character of this
tool (Plisson et Vaughan 2002 p. 96).
Finally, the use of burin spalls to fabricate backed bladelets, testified in other sites, was not observed at
Monruz or Champréveyres where cores are specialised in the manufacture of these tools.

Perspectives

The articulation of data provided by lithic remains, currently under study, at Monruz, will provide more
detailed information about relations between tools, activities carried out, the circulation of artefacts and
about the internal chronology or even on the interaction between the two sites.

Marie-Isabelle Cattin
Office et musée d’archéologie,
Laténium, Espace Paul Vouga,
CH-2068 Hauterive, Suisse
Marie-Isabelle.Cattin@ne.ch

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PARCOURS DE BURINS, DE LA FABRICATION AU REJET

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