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Hoe Pei Shan


Readings in French Lit I: Devoir 4
Professeur Bolduc

Voltaire contre les Sages

Chez Voltaire, personne n’est pas épargné, même les sages. Dans le

premier paragraphe du Chapitre VI de Candide, en se moquant du

raisonnement des sages et de l’enseignement supérieur à l’égard de leur

traitement du tremblement de terre, Voltaire présente un commentaire

philosophique sur la métaphysique.

On apprend dans ce passage que, après le tremblement

catastrophique de terre, les sages de Lisbonne « n’avaient pas trouvé un

moyen plus efficace pour prévenir une ruine totale que de donner au peuple

un bel auto-da-fé » — l’ironie de Voltaire est évident dans le décalage entre

la vraie efficacité d’un auto-da-fé pour améliorer les maux naturels (nulle) et

la croyance des sages et de l’université que l’auto-da-fé est « un secret

infaillible pour empêcher la terre de trembler» (Leggewie, 316). Par surcroit,

le désaccord entre l’image terrifiante d’auto-da-fé, où des personnes sont

brûlées, et le champs lexical de célébration avec des mots « bel »,

« spectacle », et « grande », nous montre le sarcasme de Voltaire et

comment il fait éclater l’absurdité des raisonnements et des préjugés de ces

sages et de l’université. L’ironie est augmentée en remarquant que ceux qui

sont censés dépenser la connaissance n’achèvent qu’un fanatisme

irrationnel : le meurtre des personnes innocentes s’effectue comme une


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célébration pour aucune raison.

De plus, Voltaire choisit exprès le tremblement de terre, un événement

historique, car il veut faire l’appel à cette tragédie qui avait fait les auteurs

et les philosophes doutent l’optimisme de Leibniz : son ironie se manifeste

encore en l’écart entre l’optimisme envers ces institutions comme sources

de sagesse, et leur manque de jugement rationnel. Et pourtant, la vraie cible

de Voltaire n’est pas ni les sages de Lisbonne ni l’université de Coïmbre,

mais une doctrine philosophique avec un raisonnement faussement

scientifique, c’est-à-dire une philosophie fondée sur la croyance sans

examen, au lieu de la science ou des choses concrètes. Car l’atuo-de-fé, ici,

fait partie d’une « spéculation intellectuelle sur des choses abstraits qui

n’aboutissent pas à une solution des problèmes réels »1 et appartient à la

métaphysique, ce qui Voltaire est contre.

1
Larousse.fr : définition de la métaphysique

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