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Arts plastiques – Agrégation 2011 – Université Paris 8

Conférences d’Esthétique

EXEMPLE DE SUJET N°1


Texte de Hegel

« Ces cinq arts [architecture, sculpture, peinture, musique et poésie] constituent le


système déterminé et articulé en lui-même de l’art effectif réel. Il y a bien encore, outre ceux-
là, d’autres arts imparfaits, l’art des jardins, la danse, etc., dont cependant nous ne ferons
mention que de manière occasionnelle. […] Mais de même que dans la nature les espèces
hybrides, les amphibies et autres transitions, ne donnent guère à voir que leur impuissance en
lieu et place de l’excellence et de la liberté de la nature, savoir, leur incapacité à garder
fermement les différences essentielles fondées dans la chose même et à empêcher que celles-
ci se rabougrissent sous l’effet de facteurs et de conditions extérieures, il en va de même dans
l’art avec ce type de genres intermédiaires, bien que ceux-ci puissent encore produire, sinon
quelque chose d’élevé, du moins plus d’une réalisation réjouissante, charmante et méritoire. »

HEGEL, Cours d’esthétique, Plan général de la Troisième partie, édition Aubier, t. 2, p 249-251.

L’hybridité des arts fait-elle perdre à l’art son essence ?

NB : Cet extrait se trouve dans la brochure à la page 30.

Le même extrait dans une autre traduction :


« Ces cinq arts forment le système déterminé et organisé des arts réels. En dehors d’eux il
existe, sans doute, encore d’autres arts, l’art des jardins, de la danse, etc. [Mais nous ne
pourrons en parler que d’une manière occasionnelle ; car la recherche philosophique doit se
borner aux distinctions fondamentales, développer et faire comprendre les véritables formes
qui leur correspondent. La nature, la réalité, en général, ne reste pas, il est vrai, enfermée dans
ces limites déterminées ; elle s’en écarte avec une plus ou moins grande liberté. Aussi, n’est-il
pas rare d’entendre proclamer bien haut que les productions du génie doivent précisément
s’élever au-dessus de semblables divisions.] Mais si, dans la nature, les espèces mixtes, les
amphibies, les êtres de transition, au lieu d’annoncer l’excellence et la liberté de la nature, ne
révèlent que son impuissance à maintenir les différences fondées sur l’essence même des
choses, et à empêcher les types de se laisser altérer, déformer, par les circonstances
extérieures, il en est de même, dans l’art, de ces genres mixtes, quoique ceux-ci puissent offrir
encore beaucoup d’agrément et de mérite, mais rien de véritablement parfait. »

Traduction Charles Bénard, Esthétique, tome II, Livre de Poche, 1997, p 23-24.

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