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TERRORISME
Introduction
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1ERE PARTIE : LECTURE ANALYTIQUE DE LA LOI 03-03 RELATIVE
A LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME
1- La notion du terrorisme
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falsification ... détournements, dégradations d'aéronefs ou des navires ou
de tout autre moyen de transport. Il en est ainsi des installations de
navigations aériennes, maritimes et terrestres et la destruction, la
dégradation ou la détérioration des moyens de communications, le vol et
l'extorsion des biens. Relèvent aussi de ces actes, les infractions relatives
aux systèmes de traitement automatisés des données, le faux ou la
falsification en matière de chèque ou de tout autre moyen de paiement, la
participation à une association formée ou à une entente établie en vue de
la préparation ou de commission d'un des actes de terrorisme, le recel
sciemment du produit d'une infraction de terrorisme (art.218 – 1 CP).
La répression est le fait postérieur à l'acte terroriste, qui est régi sous la
théorie du « Droit de L’Etat à punir ».
Le législateur marocain a prévu notamment dans la loi 03-03 des mesures
répressives, en effet si le droit pénal marocain se caractérise par des
peines lourdes, l’actuelle loi a alourdi encore ces peines lorsque les
infractions se rapportent à une activité terroriste.
Nous allons mesurer l'efficacité de la répression à travers les peines
applicables aux auteurs d'actes terroristes, qui sont de deux catégories :
des peines principales, propres à chacune des activités terroristes
constitutives d'infractions, et des peines complémentaires.
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En se basant sur les circonstances exceptionnelles, prévues par la
constitution, d'état d'urgence, de siège et d'exception, le législateur
marocain s'est permis de légaliser des mesures restreintes, de certaines
garanties juridiques des inculpés et des personnes soupçonnées de
terrorisme pour « faciliter » les enquêtes policières et judiciaires.
Toutefois, ces dispositions, et compte tenu de la réalité de la justice
marocaine, portent vivement atteinte aux droits de l'homme.
B - Le secret de la correspondance
C - Le secret bancaire
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fonds peuvent être saisis, gelés ou confisqués, et même s'il s'agit de
soupçons seulement.
• La loi fixe des peines lourdes jusqu'à la peine capitale, alors que la
peine capitale était prévue par le code pénal pour 17 crimes, tandis
que cette nouvelle loi y ajoute 12 nouvelles infractions.
II - La pratique de la torture
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Les défenseurs des droits de l’homme au Maroc n’ont cessé d’exprimer
leurs soucis pour non respect des droits de l’homme en matière de lutte
contre le terrorisme.
Par ailleurs, la commission des Nations Unies a exprimé dans ces
recommandations et observations au sujet du 3éme rapport périodique
rendu par le Maroc au titre de la Convention contre la Torture, son
inquiétude devant:
- la recrudescence de la pratique de la torture et des mauvais
traitements;
- l’extension considérable du délai de garde à vue;
- l’absence de garanties assurant l’accès à un avocat;
- le manque d’information sur les mesures prises par les autorités
judiciaires, administratives et autres pour donner suite aux plaintes
à des enquêtes, Inculpations, procès et jugements contre les auteurs
d’actes terroristes.
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judiciaires multiples qui ont des conséquences très graves sur la liberté
d’expression.
Pour ce faire, le code de la presse adoptée en 2002 contient quelques
dispositions positives. Parmi elles :
- La consécration du droit du citoyen à l’information, du droit d’accès
aux sources d’informations ;
- Le pouvoir d’interdire les journaux n’est plus une prérogative
administrative, mais judiciaire ;
- Les décisions de saisie, de suspension et d’interdiction d’un journal ou
d’une publication doivent être motivées ;
- Le journaliste poursuivi en justice dispose d’un délai de 15 jours pour
préparer sa défense ;
- La pénalisation de l’incitation à la haine et à la violence, …
Conclusion
Il est vrai que le l’Etat a le devoir de réprimer et lutter contre les actes du
terrorisme en vue de préserver les principes de l’Etat de droit et de
protéger le droit des citoyens à la vie, à la sécurité et à la liberté.
Toutefois il faut éviter de permettre au nom de la lutte contre le
terrorisme, de transgresser arbitrairement les droits fondamentaux des
personnes.
Pour remédier à cette situation déplorable, les autorités doivent procéder
à des Réformes juridiques et adopter plusieurs mesures, parmi elles:
- Incriminer tous les actes de torture (Article 2 et 4 de la convention
contre la torture);
- Restreindre le délai de garde à vue et garantir le droit d’accéder
rapidement à un avocat;
- Mener des enquêtes impartiales, infliger des sanctions aux
responsables de la torture;
- Accorder des indemnités aux victimes des actes de torture;
- Garantir l’indépendance et l’impartialité de la magistrature pour
assurer le droit des citoyens à un procès équitable ;
- Retirer les réserves émises sur la convention contre la Torture (etc.
…)
Malgré ce déficit, il faut ajouter que le Maroc vient de faire une déclaration
reconnaissant la compétence du Comité Onusien contre la torture pour
recevoir les plaintes individuelles et étatiques (Article 21 et 22 de la
Convention contre la Torture).
En plus la loi 43-04 relatives aux abus d’autorité commis par les
fonctionnaires contre les particuliers et à la torture, prévoit des peines
rigoureuses pour les actes de torture.
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