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LE DRAME ROMANTIQUE
Bibliographie

En ouverture de la saison 2008-2009, les 26 et 27 septembre prochains, le théâtre Le


Phénix propose la célèbre pièce de Victor Hugo, Ruy Blas, considérée comme un chef-
d’œuvre avant-gardiste du Romantisme.

Lors de son apparition au milieu du XIXe siècle, le drame romantique est un genre théâtral
neuf, en rupture brutale avec les œuvres antérieures. Ouverture sur le monde et sur l’histoire,
refus de la distinction du comique et du tragique sont autant de facettes de cette révolution
dont les œuvres sont parfois inégales, mais toujours troublantes et fécondes. Seule la
révolution scénique du XXe siècle permettra de les jouer et de les comprendre.

Le « drame » désigne toute action théâtrale et plus généralement toute pièce de théâtre.
Le XVIIIe siècle voit la naissance du drame bourgeois dont les principaux théoriciens et
praticiens sont Diderot et Beaumarchais. Il allie le spectaculaire et la vérité et ses sujets sont
empruntés à la vie bourgeoise : importance de la famille, de la condition sociale, de la vie
privée, de l’argent. Morale, sentiments vertueux et pathétique en sont les autres principaux
constituants.
Sous la Révolution, apparaît le mélodrame qui accentue la double tendance à la surcharge
pathétique et au grand spectacle. Il est adapté à un public populaire, friand d’émotions fortes
mais sourcilleux avec la contrainte morale.
Après l’Empire, la tragédie s’élargit à la tragédie historique. Malgré leur statut de texte écrit
hors des préoccupations théâtrales, apparaissent ensuite les scènes historiques, signe de
l’émergence d’un vrai théâtre historique.
Le drame romantique a été influencé à la fois par le mélodrame et par les scènes historiques.

Les théories du drame romantique s’expriment principalement à travers les préfaces de


leurs pièces. Elles ont subi l’influence allemande (Lessing au XVIIIe, puis Madame de Staël et
Schlegel au XIXe). Les dramaturges dénoncent la fameuse règle des trois unités qui leur paraît
absurde et démodée: unités de temps, de lieu et d’action. Le principe de la bienséance et de la
morale classiques est également stigmatisé. De son côté, Stendhal, dans Racine et
Shakespeare (1823-1825), prône la nécessité de représenter des événements qui ressemblent
« à ce qui se passe tous les jours sous nos yeux ». La préface de Cromwell (1827) instaure le
drame romantique. Pour Hugo, la séparation des genres comique et tragique ne se justifie pas :
le drame doit mêler le grotesque et le sublime car « tout ce qui est dans la nature est dans
l’art ». Dans la préface d’ Hernani (1833), il revendique l’engagement du poète aux côtés du
peuple. Enfin, dans celle de Ruy Blas (1838), il définit le plaisir que le drame donne au public,
émanant de l’association de trois éléments caractéristiques pris dans trois genres théâtraux:
l’action du mélodrame, la passion de la tragédie et les caractères de la comédie.
Le drame contient également une dimension historique. L’expérience de la Révolution
et de l’Empire a marqué les consciences. Il s’agit désormais de l’histoire totale de la société,
représentée dans toutes ses composantes. La distinction classique qui réservait à la tragédie
les princes et les rois et à la comédie le Tiers-état, le peuple n’apparaissant que sous la forme
de valets, soubrettes et paysans de convention, est abolie. Pour illustrer le rôle historique du
peuple, les dramaturges choisissent un héros issu de celui-ci dont il incarne les valeurs et les
aspirations. Au drame de l’histoire, se mêle le drame de la vie privée.
Le héros romantique est habité par la passion amoureuse qui devient un point
d’ancrage autour duquel un monde menaçant ou menacé pourrait se réorganiser. Celle-ci ne
parvient jamais à s’accomplir, sinon dans la brièveté d’un bonheur fugitif. La figure du
pouvoir (roi, ministre) peut être animée par la passion, mais le pouvoir peut être antagoniste
de l’amour. Les rapports entre les personnages s’expriment par une rhétorique de l’excès.
La figure centrale du drame romantique doit connaître un destin exceptionnel, marqué
par la fatalité. Elle se caractérise par la solitude et l’échec. Elle est lyrique, traduisant
l’expression de son moi, quitte à crier sa douleur ou son désespoir dans des morceaux de
bravoure. L’héroïne est tantôt angélique, tantôt démoniaque. Courtisane, épouse, maîtresse,
mère, elle n’échappe ni à sa condition, ni aux lois, ni aux mœurs. Elle n’est ni mièvre, ni
inconsistante et peut se métamorphoser sous l’effet de l’amour.
Avant d’évoquer les drames de Hugo, et en particulier Ruy Blas, citons quatre auteurs
qui se sont illustrés dans le théâtre romantique : Alexandre Dumas, Alfred de Vigny, Alfred
de Musset et Gérard de Nerval. Les principales pièces d’Alexandre Dumas sont Henri III et sa
cour (1829), Antony (1831), Richard Darlington (1831) et Kean (1836). Alfred de Vigny a
écrit Le More de Venise (traduction–adaptation de l’Othello de Shakespeare, 1829) et
Chatterton (1835). D’Alfred de Musset, retenons André del Sarto et Lorenzaccio. Enfin,
Gérard de Nerval s’est également distingué avec Léo Burckart (1839).

Né en 1802 et mort en 1885, Victor Hugo est à la fois écrivain, dramaturge, poète,
homme politique et intellectuel engagé. Il se pose en théoricien et chef de file des écrivains
romantiques.
Son œuvre, très diverse, se compose de romans, de poésie lyrique, de drames en vers
et en prose. Elle suscita, dans ses triomphes et ses échecs, à la fois haine et enthousiasme. Son
théâtre est l’exemple même de la liberté romantique. Il se compose de Cromwell (1827), Amy
Robsart (1828), Hernani (1830). Cette dernière pièce pose le problème du pouvoir et de la
légitimité de celui-ci, mais aussi celui de la liberté de l’art. Elle déclencha une bataille célèbre
dont le romantisme sortit grandi. Citons encore Marion Delorme (1831), Le Roi s’amuse
(1832), Lucrèce Borgia (1833), Marie Tudor (1833), Angelo, tyran de Padoue (1835), Ruy
Blas (1838), Les Burgraves (1843).
Ruy Blas fut écrit en quelques semaines. C’est une peinture minutieuse d’une royauté
sur son déclin. Le genre de cette pièce est tragicoromantique, car les héros sont soumis à des
issues fatales mais tentent tout de même d’y échapper. Hugo y fait place au grotesque qui lui
tient à cœur, non comme ornement, mais comme le centre même de sa pensée. Après
Hernani, cette pièce est la seconde réussite de cet auteur et peut être considérée comme le
chef-d’œuvre du dramaturge.
I OUVRAGES Milner, Claude ; Pichois, Stendhal
GÉNÉRAUX Claude Racine et Shakespeare
De Chateaubriand à Kimé, 2005
Benichou, Paul Baudelaire : 1820-1867 809.2 STE
Romantismes français. 1, Garnier Flammarion,
Le sacre de l’écrivain : ; 1996 Ubersfeld Anne
Le temps des prophètes 840.900 7 MIL Le drame romantique
Gallimard, 2004 Belin, 1996
(Quarto) Spiquel, Agnès 809.2 UBE
809.914 BEN Le Romantisme
Seuil, 1999 Ubersfeld, Anne
Benichou, Paul (Mémo. Lettres) Le Roi et le bouffon :
Romantismes français. 2, 809.914 SPI étude sur le théâtre de
Les mages romantiques : Hugo de 1830 à 1839
l’école du II ÉTUDES Corti, 2001
désenchantement CRITIQUES (Les Essais)
Gallimard, 2004 842.7 HUG
(Quarto) Demorand, Nicolas
809.914 BEN Premières leçons sur Verhaeren, Emile
« Ruy Blas » de Victor Hugo et le Romantisme
Bony, Jacques Hugo Complexe, 2002
Lire le Romantisme Presses universitaires de (Le Regard littéraire)
Dunod, 1997 France, 1996 840.900 7 HUG
(Lettres sup. Lire) (Major Bac)
809.914 BON USU 842.7 HUG III PIÈCES

Chelebourg, Christian Dedeyan, Charles Dumas, Alexandre


Le Romantisme Le drame romantique en
Nathan Europe Antony
(128 . Lettres ; 261) S.E.D.E.S, 1982 Lettres modernes Minard,
809.914 CHE 809.2 DED [s.d.]
(Théâtre complet
Le Drame : du XVIe siècle Horville, Robert Alexandre Dumas père ;
à nos jours sous la dir. de Lorenzaccio : analyse 7)
Philippe Baron critique 842.7 DUM
Ed. universitaires de Hatier, 1972
Dijon, 2004 (Profil d’une œuvre ; 27) Kean : 5 actes ;
(Ecritures) 842.7 MUS Adaptation de J.-P. Sartre
809.251 DRA Gallimard, 2006
Marcandier-Colard 842.7 DUM
Dufief, Anne-Simone Christine
Le théâtre au XIXe siècle : Lorenzaccio : premières Richard Darlington
du Romantisme au leçons Lettres modernes Minard,
Symbolisme Presses Universitaires de 2005
Bréal, 2001 France, 1996 (Théâtre complet
(Amphi Lettres) (Major Bac) Alexandre Dumas père ;
809.2 DUF USU 842.7 MUS 11)
Hugo, Victor Musset, Alfred de Nerval, Gérard de

Hernani Lorenzaccio; précédé de Léo Burckart en


Flammarion, 1996 André Del Sarto collaboration avec
(GF ; 968) Gallimard, 1989 Alexandre Dumas ;
842.7 HUG (Collection Folio ; 1026) L’imagier de Harlem en
842.7 MUS collaboration avec Joseph
Hernani (vidéo VHS), Méry
adaptation Lorenzaccio : drame Flammarion, 1996
cinématographique de Larousse, 1994 842.7 NER
Raymond Rouleau (Classique Larousse)
INA, 1975 842.7 MUS Vigny, Alfred de
(Comédie Française)
Réserve 766080 Lorenzaccio drame en Chatterton
cinq actes : 1834 Gallimard, 2001
Mangeront-ils ? Librairie générale (Collection Folio.
Librairie Générale Française, 2002 Théatre ; 72)
Française, 2004 (Le Livre de Poche. 842.7
(Le livre de poche . Théatre de Poche ; 6248)
Théâtre de poche ; 2003) 842.7 MUS
842.7 HUG
Préface de « Cromwell » Lorenzaccio ; On ne
Larousse, 2001 badine pas avec l’amour
(Petits classiques et autres pièces
Larousse ; 87) Flammarion, 1988
842.7 HUG (GF ; 486)
842.7 MUS
Théâtre
Flammarion, 1990 On ne badine pas avec
Réunit : « Lucrèce Borgia » ; l’amour : texte précédé
« Marie Tudor » ; « Angelo, d’une étude suivi d’un
tyran de Padoue »
commentaire littéraire
842.7 HUG
Société d’édition de
l’enseignement supérieur,
Ruy Blas
1990
Flammarion, 2007
(Collection Littérature)
(GF ; 1335)
842.7 MUS
842.7 HUG
On ne badine pas avec
Ruy Blas (vidéo VHS)
l’amour ; Il faut qu’une
Adaptation
porte soit ouverte ou
cinématographique de
fermée ?
Raymond Rouleau
Bordas, 1984
INA, 1971
(Univers des lettres Bibliographie réalisée par
(Comédie Française) Anne Marsy
Bordas)
Réserve 766079 Sept. 2008
842.7 Mus

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