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  • Benjamin Fondane Et Claude Vigée - Le Questionnement Des Origines

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    Alice Gonzi
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    www.benjaminfondane.com C’est après la Seconde Guerre mondiale que Claude Vigée découvre, grâce à André Néher, l’oeuvre de Benjamin Fondane. A le lire ensuite, à Jérusalem, dans les années soixante, il se sent avec ce poète juif d’origine roumaine assassiné le 3 octobre 1944 à Birkenau, une fraternité. Ces deux poètes, à des moments différents (Fondane est né en 1898 à Jassy, en Roumanie ; Vigée, en 1921, en Alsace), ont entrepris ce questionnement des origines que nous désirons explorer au cours de ce colloque, en mettant en regard l’oeuvre de Fondane et celle de Vigée. Le mot « origine » a pour racine le latin oriri, « se lever, naître ». Questionner les origines, c’est donc aspirer à une aube nouvelle, à une reprise de la bénédiction au terme du combat nocturne. C’est aussi susciter ce « rien de lumière » dont parle Robert Misrahi quand il s’interroge sur le sens de l’acte d’écrire : « L’origine, ce fonds lumineux dont parlent les mystiques, est donc à chercher dans l’ambiguïté du dédoublement de l’écriture : elle constitue un commencement par elle-même, mais dans la mesure où elle dit l’autre que soi, l’autre qui commença avant elle sans avoir jamais eu, pour autant la possibilité de commencer sans elle. »1 Nous voudrions, au cours de ce colloque, montrer les affinités et les divergences entre deux oeuvres qui, face à l’Histoire, ont passé au crible la pensée occidentale, mettant en question le dualisme idéaliste et trouvant dans le poème la façon exacte de dire que l’esprit, s’il veut atteindre à la plénitude d’être, doit s’imprégner de la réalité sensible et accueillir cette formidable puissance de la bénédiction – montée des eaux, fertilité, fécondité, puissance d’être et de dire, voix. Claude Vigée reprend à Goethe la notion de « démonique » ; Benjamin Fondane, après Lévy- Bruhl, parle de « participation ». Claude Vigée en appelle à « l’origine future » dans Le Parfum et la cendre (1984) en affirmant que « la véritable richesse d’un homme c’est sa puissance de projection du temps révolu dans l’avenir ».2 Dans Baudelaire et l’expérience du gouffre de Benjamin Fondane, on peut lire: « Non seulement Baudelaire descend dans le sous-sol humain où grouille un monde de stupre et de honte, mais il prend sur lui de montrer que le soussol peut donner des fleurs, que cheveux, boue, crasse peuvent aussi chanter. Aussi, son chant accorde-t-il à ces choses méprisées et ridicules le baptême de la forme séparée que leur avait refusé l’Idée, et témoigne par là que la poésie est autre chose que la manifestation sensible de l’Idée, quand elle le veut, quand elle l’ose. »3

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    Benjamin Fondane et Claude Vigée - Le questionnement des origines

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    www.benjaminfondane.com C’est après la Seconde Guerre mondiale que Claude Vigée découvre, grâce à André Néher, l’oeuvre de Benjamin Fondane. A le lire ensuite, à Jérusalem, dans les années soixante, il se sent avec ce poète juif d’origine roumaine assassiné le 3 octobre 1944 à Birkenau, une fraternité. Ces deux poètes, à des moments différents (Fondane est né en 1898 à Jassy, en Roumanie ; Vigée, en 1921, en Alsace), ont entrepris ce questionnement des origines que nous désirons explorer au cours de ce colloque, en mettant en regard l’oeuvre de Fondane et celle de Vigée. Le mot « origine » a pour racine le latin oriri, « se lever, naître ». Questionner les origines, c’est donc aspirer à une aube nouvelle, à une reprise de la bénédiction au terme du combat nocturne. C’est aussi susciter ce « rien de lumière » dont parle Robert Misrahi quand il s’interroge sur le sens de l’acte d’écrire : « L’origine, ce fonds lumineux dont parlent les mystiques, est donc à chercher dans l’ambiguïté du dédoublement de l’écriture : elle constitue un commencement par elle-même, mais dans la mesure où elle dit l’autre que soi, l’autre qui commença avant elle sans avoir jamais eu, pour autant la possibilité de commencer sans elle. »1 Nous voudrions, au cours de ce colloque, montrer les affinités et les divergences entre deux oeuvres qui, face à l’Histoire, ont passé au crible la pensée occidentale, mettant en question le dualisme idéaliste et trouvant dans le poème la façon exacte de dire que l’esprit, s’il veut atteindre à la plénitude d’être, doit s’imprégner de la réalité sensible et accueillir cette formidable puissance de la bénédiction – montée des eaux, fertilité, fécondité, puissance d’être et de dire, voix. Claude Vigée reprend à Goethe la notion de « démonique » ; Benjamin Fondane, après Lévy- Bruhl, parle de « participation ». Claude Vigée en appelle à « l’origine future » dans Le Parfum et la cendre (1984) en affirmant que « la véritable richesse d’un homme c’est sa puissance de projection du temps révolu dans l’avenir ».2 Dans Baudelaire et l’expérience du gouffre de Benjamin Fondane, on peut lire: « Non seulement Baudelaire descend dans le sous-sol humain où grouille un monde de stupre et de honte, mais il prend sur lui de montrer que le soussol peut donner des fleurs, que cheveux, boue, crasse peuvent aussi chanter. Aussi, son chant accorde-t-il à ces choses méprisées et ridicules le baptême de la forme séparée que leur avait refusé l’Idée, et témoigne par là que la poésie est autre chose que la manifestation sensible de l’Idée, quand elle le veut, quand elle l’ose. »3

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    www.benjaminfondane.com C’est après la Seconde Guerre mondiale que Claude Vigée découvre, grâce à André Néher, l’oeuvre de Benjamin Fondane. A le lire ensuite, à Jérusalem, dans les années soixante, il se sent avec ce poète juif d’origine roumaine assassiné le 3 octobre 1944 à Birkenau, une fraternité. Ces deux poètes, à des moments différents (Fondane est né en 1898 à Jassy, en Roumanie ; Vigée, en 1921, en Alsace), ont entrepris ce questionnement des origines que nous désirons explorer au cours de ce colloque, en mettant en regard l’oeuvre de Fondane et celle de Vigée. Le mot « origine » a pour racine le latin oriri, « se lever, naître ». Questionner les origines, c’est donc aspirer à une aube nouvelle, à une reprise de la bénédiction au terme du combat nocturne. C’est aussi susciter ce « rien de lumière » dont parle Robert Misrahi quand il s’interroge sur le sens de l’acte d’écrire : « L’origine, ce fonds lumineux dont parlent les mystiques, est donc à chercher dans l’ambiguïté du dédoublement de l’écriture : elle constitue un commencement par elle-même, mais dans la mesure où elle dit l’autre que soi, l’autre qui commença avant elle sans avoir jamais eu, pour autant la possibilité de commencer sans elle. »1 Nous voudrions, au cours de ce colloque, montrer les affinités et les divergences entre deux oeuvres qui, face à l’Histoire, ont passé au crible la pensée occidentale, mettant en question le dualisme idéaliste et trouvant dans le poème la façon exacte de dire que l’esprit, s’il veut atteindre à la plénitude d’être, doit s’imprégner de la réalité sensible et accueillir cette formidable puissance de la bénédiction – montée des eaux, fertilité, fécondité, puissance d’être et de dire, voix. Claude Vigée reprend à Goethe la notion de « démonique » ; Benjamin Fondane, après Lévy- Bruhl, parle de « participation ». Claude Vigée en appelle à « l’origine future » dans Le Parfum et la cendre (1984) en affirmant que « la véritable richesse d’un homme c’est sa puissance de projection du temps révolu dans l’avenir ».2 Dans Baudelaire et l’expérience du gouffre de Benjamin Fondane, on peut lire: « Non seulement Baudelaire descend dans le sous-sol humain où grouille un monde de stupre et de honte, mais il prend sur lui de montrer que le soussol peut donner des fleurs, que cheveux, boue, crasse peuvent aussi chanter. Aussi, son chant accorde-t-il à ces choses méprisées et ridicules le baptême de la forme séparée que leur avait refusé l’Idée, et témoigne par là que la poésie est autre chose que la manifestation sensible de l’Idée, quand elle le veut, quand elle l’ose. »3

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    Benjamin Fondane, Claude Vige:

    Le questionnement des origines


    Colloque international vendredi 15 et samedi 16 juin 2012

    Institut danglais de Paris 3 5, rue de lEcole de Mdecine, 75006 Paris Institut danglais de Paris 3 5, rue de lEcole de Mdecine, 75006 Paris Mtro : Odon

    Vendredi 15 juin 2012


    10 heures : Ouverture du colloque, par Anne Mounic. En guise dintroduction : 10 heures 15 - Monique Jutrin : Deux potes dans la tourmente.

    Prsidence : Anne Mounic 10 heures 45 - Pierre Brunel : Variations sur un sujet : La vraie vie est absente. 11 heures 15 - Heidi Traendlin : Lenfant, le pote, ltranger : larrachement aux origines, dans la posie de Benjamin Fondane et de Claude Vige. 11 heures 45 : Pause. Prsidence : Anne Mounic 12 heures - Carmen Oszi : Et in Arcadia ego ! Hertza. 12 heures 45 - Frdric Hartweg : Retour aux sources : la matire de Bischwiller. 13 heures 15 : Djeuner libre dans le quartier.

    Prsidence : Frdric Hartweg 14 heures 15 - Hlne Lenz : Figures du paysan et figures de lmigrant dans la posie de B. Fundoianu, Benjamin Fondane. 14 heures 45 - Gisle Vanhese : Rflexions sur lorigine du pome chez Benjamin Fondane et Claude Vige. 15 heures 15 : Pause.

    Prsidence : Monique Jutrin. 15 heures 30 - Alice Gonzi : Perte du rel et rgnration dans luvre de B. Fondane et de C. Vige. 16 heures - Frdric Le Dain : La fte de lorigine et les deuils de lHistoire. 16 heures 30 - Till R. Kuhnle : Baudelaire ou aleph?

    17 heures - Lecture de pomes de Benjamin Fondane.

    17 heures 30 - Claude Vige : lecture de pomes.

    18 heures : Pot de colloque.

    Samedi 16 juin 2012


    Prsidence : Anne Mounic. 10 heures 30 - Oleg Poliakow : La libert oriente. 11 heures : Pause.

    Prsidence : Monique Jutrin. 11 heures 15 - Margaret Teboul : Benjamin Fondane et Claude Vige, lecteurs de Charles Baudelaire. 11 heures 45 - Evelyne Namenwirth : Benjamin Fondane et Claude Vige, les voies du chant.

    En guise de conclusion : 12 heures 15 - Anne Mounic : Benjamin Fondane et Claude Vige, ou la soif de lArbre de vie .

    13 heures 15 : djeuner de colloque.

    est aprs la Seconde Guerre mondiale que Claude Vige dcouvre, grce Andr Nher, luvre de Benjamin Fondane. A le lire ensuite, Jrusalem, dans les annes soixante, il se sent avec ce pote juif dorigine roumaine assassin le 3 octobre 1944 Birkenau, une fraternit. Ces deux potes, des moments diffrents (Fondane est n en 1898 Jassy, en Roumanie ; Vige, en 1921, en Alsace), ont entrepris ce questionnement des origines que nous dsirons explorer au cours de ce colloque, en mettant en regard luvre de Fondane et celle de Vige.

    Le mot origine a pour racine le latin oriri, se lever, natre . Questionner les origines, cest donc aspirer une aube nouvelle, une reprise de la bndiction au terme du combat nocturne. Cest aussi susciter ce rien de lumire dont parle Robert Misrahi quand il sinterroge sur le sens de lacte dcrire : Lorigine, ce fonds lumineux dont parlent les mystiques, est donc chercher dans lambigut du ddoublement de lcriture : elle constitue un commencement par elle-mme, mais dans la mesure o elle dit lautre que soi, lautre qui commena avant elle sans avoir jamais eu, pour autant la possibilit de commencer sans elle. 1 Nous voudrions, au cours de ce colloque, montrer les affinits et les divergences entre deux uvres qui, face lHistoire, ont pass au crible la pense occidentale, mettant en question le dualisme idaliste et trouvant dans le pome la faon exacte de dire que lesprit, sil veut atteindre la plnitude dtre, doit simprgner de la ralit sensible et accueillir cette formidable puissance de la bndiction monte des eaux, fertilit, fcondit, puissance dtre et de dire, voix. Claude Vige reprend Goethe la notion de dmonique ; Benjamin Fondane, aprs LvyBruhl, parle de participation . Claude Vige en appelle lorigine future dans Le Parfum et la cendre (1984) en affirmant que la vritable richesse dun homme cest sa puissance de projection du temps rvolu dans lavenir .2 Dans Baudelaire et lexprience du gouffre de Benjamin Fondane, on peut lire: Non seulement Baudelaire descend dans le sous-sol humain o grouille un monde de stupre et de honte, mais il prend sur lui de montrer que le soussol peut donner des fleurs, que cheveux, boue, crasse peuvent aussi chanter. Aussi, son chant accorde-t-il ces choses mprises et ridicules le baptme de la forme spare que leur avait refus lIde, et tmoigne par l que la posie est autre chose que la manifestation sensible de lIde, quand elle le veut, quand elle lose. 3

    Contact : Monique Jutrin jutrin@zahav.net.il et Anne Mounic anne.mounic@free.fr

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    Robert Misrahi, Construction dun chteau (1981). Paris : Entrelacs, 2006, p. 19. Claude Vige, Lorigine future , Le Parfum et la cendre. Paris : Grasset, 1984, p. 84. Benjamin Fondane, Baudelaire et lexprience du gouffre (1947). Bruxelles : Complexe, 1994, p. 208.

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