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éditorial, [sic] parle du froid d’écrire, au-delà du bourgeon coriace.

Car le poète se
moque du bourgeon, et Michaux l’écrivait: « attention au bourgeonnement:
la Cave Poésie René Gouzenne metteurs en scène, écrivains, poètes, amoureux des belles écritures, qui ont,
par leur présence, rendu hommage à cette petite salle et à son fondateur René
par Laurence Barrère écrire plutôt pour court-circuiter ». dixit propose son court-circuit ce mois- Gouzenne.
ci,[sic], évoquant la parole singulière de ce lieu inaugural qu’est la Cave poésie, Créée en 1967 par René Gouzenne et des amoureux des beaux textes, la Avant de nous quitter en juillet 2007, René Gouzenne, le directeur-fondateur
à René Gouzenne, sans qui... non un salon, mais un grenier de transparence du poème. Cave Poésie est devenue en 40 ans, un des lieux culturels emblématiques de du lieu, a mis en place une équipe artistique bénévole qui assure désormais une
Toulouse. La programmation éclectique du lieu séduit chaque année plus de continuité dans les choix de programmation. En décembre 2007, le lieu a été
dixit, association, collectif et revue représente d’abord la parole du poème, 16000 spectateurs. Théâtre, lectures, chanson, poésie, musique, danse... la Cave rebaptisé « Cave Poésie René Gouzenne », en hommage à cet amoureux des
Au-delà des paradoxes, le poème n’est pas une histoire de saison, aussi infernale avant celle du poète, représente d’abord la parole donnée à. Avec le numéro 7 de Poésie propose une cinquantaine de spectacles de janvier à décembre sans belles écritures, comédien passionné, qui a, pendant 40 ans, défendu sur scène
soit-elle. Il n’y a pas de printemps pour un poète. sa revue semestrielle, ce sont à travers trois écritures les entrelacs du sens, du interruption. des auteurs contemporains.
silence et de la mort que nous donnons à entendre. 14 mars, soirée d’échanges, La programmation du lieu a toujours privilégié la découverte d’artistes,
Peut-être, me suggera Serge Pey, est-ce toujours l’hiver, pour nous poètes. entre un collectif, ses invités, et un espace du poème, où nous réunissent cette principalement issus de la Région Midi-Pyrénées, et qui, pour la plupart, Informations pratiques :
La Cave poésie, et avec elle le collectif dixit créent l’équinoxe infinie, ce semaine tous les possibles, contre les institutions, contre les langages établis. se sont fait un nom sur le plan national voire international. On peut citer, Accueil : du lundi au vendredi de 10h à 19h / le samedi de 15h à 19h
mois-ci. Car entre les solstices le poème reste présent et [sic], le mensuel Le poème ne fera pas rire, le poème aprintanier ne parlera pas des fleurs que parmi eux, Bernardo Sandoval, Juliette, Marina Foïs, Vincent Roca, Mano Adresse : 71, rue du Taur 31000 Toulouse
de dixit, la part manquante, prend et donne la parole à la longue histoire l’on veut bien lui accorder. Solo, Danielle Catala, Bruno Ruiz, Philippe Berthaut, Serge Pey, Isabelle (entre la Place du Capitole et la Basilique St-Sernin)
d’une saison infinie. Luccioni, Serge Lopez, Vincent Pradal, Claude Bardouil, Pierre Matras, Métro: Ligne A station Capitole - Ligne B station Jeanne D’Arc
dixit s’adresse aux aiguiseurs de saisons, par vous et pour vous, à Serge Jean-Marc Brisset, Philippe Bussière, Patrick Abejean… S’appuyant
La poésie, sa célébration, est toujours hors-dogme, hors-élitisme ; hors-saison. Pey et à ceux à qui il ensaigne la naissance, à travers cette semaine, où sur l’expérience à la Cave Poésie, de nouveaux lieux se sont ouverts à L’équipe de la Cave Poésie René Gouzenne :
[sic] ce mois-ci rend hommage à la Cave Poésie, à Serge Pey, à son atelier de nous nous plaçons hors la masse, hors l’état, où nous parlerons, où nous Toulouse. Direction Administrative et coordination artistique : Pierre Marty
tous les possibles, à l’effervescence permanente. Une dyonisie sporadique. dirons l’entre-quatre des saisons. Car « la vérité n’a qu’un visage, celui Avec deux petites salles de spectacles, la Cave Poésie est un lieu Relations publiques : Vanessa David et Nadège Vidal
La poésie n’est pas un événement, et pour reprendre Aragon, elle est un d’un démenti violent » disait Bataille. intimiste, convivial où peuvent se rencontrer spectateurs et créateurs. Régie son et lumière : Martin Catherine, Michaël Le Sauce
mouvement perpétuel, l’essence de chaque moment, en ou entre les mots, Pour la saison 2007/2008, la Cave Poésie a fêté ses 40 ans par Accueil / Billetterie : Gisèle Etoa Etoa
dans le froid torride des saisons, des bouches, et du suintement des Le poème ne fera pas rire, le poème sera en avant. un cycle de lectures « Les 40 rugissants », chaque mardi de Equipe artistique : Philippe Berthaut, Elisabeth Champierre-Vignat,
plumes qui les ravagent. l’année, avec 40 intervenants, comédiens, chanteurs, Clara Girard, Serge Pey et Bruno Ruiz

Je lui écrivais ce matin, une dixième lettre, qu’enfin j’osais lui agenda
hommage multiple envoyer ; j’attendais que les mots viennent de l’Hydre, du ventre de
des étudiants de l’atelier de Serge Pey la bête, j’attendais qu’un autre parle pour qu’il m’entende, ce maître
mutant. Parce qu’il est difficile d’employer les noms communs avec
mars_2009_n°03
théâtre / lecture / rencontre
serge et sa poétique de la naissance Serge Pey, il nous a tant convié durant ces heures partagées, à trouver les 16 MARS : Jeux Olympiques de Pékin par Li Pi Ting et Thierry Madiot, 21h00 [sic] c’est gratuit,
noms propres qui nous réinventent; qu’il nous faut jaillir de nous même - Cave Poésie (Toulouse) et ce mois-ci, c’est avec :
La langue retroussée pour tenter la parole, cette parole qu’il embrase pour nous, qu’il tourne et DU 17 MARS AU 4 AVRIL : Lettres à nos hommes qui sont Là-bas (Cie Théâtre de laurence barrère
je souffle une à une retourne, dans la terre, Serge est un planteur et nous mangeons les fruits, mathias trives
l’éclat), 19h30 - Cave Poésie (Toulouse)
les pierres ephémères d’un palais invisible. au fur et à mesure; amandine monin
4, 6, 11, 13, 17 & 19 MARS : Un soupçon d’Hamlet (Cie Arènes Théâtre), 20h30 -
La vieille accoucheuse Pey (Amandine) Théâtre du Pont-Neuf (Toulouse) sarah turquety
m’enseigne comment les extirper de mon silence DU 24 AU 29 MARS : Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (Cie La xavier camarasa
noir - noir pour noir, impression de lumière en négatif. et Serge là encore, de la langue de Parménide au nuage de Maïakowski, de la sardine de Part Manquante), 21h00 - Théâtre du Pont-Neuf marc perrin
(Sarah) Diogène aux taches de Pollock, Serge la grandeur et l’humilité du savoir, l’en-saignant du et ismaël
possible, et du « vivre poème », et exposition
L’atelier,
JUSQU’AU 22 MARS : Denis Darzacq, Le corps sculpture /Olivier Mirguet, Supervision L.A. - direction de publication :
Ce lieu de rencontre, de recherche et de libération, nous amenant à mettre les cris silencieux de nos corps remercient cet espace qu’est l’atelier, Serge, matthieu marie-céline
Le Château d’Eau (Toulouse)
en corps et en action la connaissance et la pensée, à sculpter dans la chair de pour la rencontre de sa parole. merci. Tout résonne. Et agit. Et existe. Tu pierre hunout
la langue notre part d’ombre, afin d’élargir à l’infini, notre “univers cité de nous apprends l’inconnu, son poème. Tu apprends à naître. Tu danses avec dixit vous propose association dixit , 6/8 place du pont-neuf,
l’être”. la bouche, et avec toi nous pouvons enfin « convoquer les fantômes », et 14 MARS : soirée dixit à la Cave Poésie, à l’occasion du Printemps des Poètes - à 31000 toulouse, france. tél : 05 61 14 27 01 fax :
(Matthias) dixit
« applaudir l’apocalypse ». partir de 19h30 05 34 32 05 81. , collectif et revue
de poésie, est une association à but non-

issn en cours
et Serge, là, ineffable, là, à qui nous voudrions tous écrire la lettre invisible, l’hommage Une maïeutique du poème, de toi aux hommes. 27 MARS : dixit vous propose Refreins ou la nuit lancinante du poème à l’Impro - lucratif régie par la loi du 1er juillet 1901.
(Laurence) (Toulouse) - 19h30 président : anthony clément / vice-président :
impossible... benjamin alexandre / secrétaire : matthieu
marie-céline - © dixit tous droits
réservés aux auteurs - toulouse - mars 2009
en mars, dixit n°7 va paraître, avec :
Laurence Barrère ismael
extraits de Sourdine extraits de lettres à la mort
21.
6.
tunis est une syncope
Marc Perrin j’ai oublié d’écrire le matin
ses murs sont un seul mur qui ne dit qu’un mot
extraits de Avec Monsieur M. ne pas écouter le salut intérieur 15.
ses gens sont une même personne qui ne dit aucun mot car elle s’est cousue
dans l’espérance simple du funambule je sais
les phalanges
[...] Vous écartez la joie. Vous venez de vivre un instant de joie écartée par filant, que tu es morte depuis avant le deuil pourtant je sais aussi la forme de tes
un homme était adossé à un mur mais je n’ai pas su si le mur le soutenait ou si
la machine. Nous sommes le rire. Vous ouvrez les corps. Nous permettons trois fémimins mains couler avec l’eau du robinet l’une dans l’autre
c’était lui qui soutenait le mur
l’élargissement. Nous choisissons. Nous additionnons. Nous multiplions. et l’infini le deuil a fait le deuil et et pourtant
nous nous sommes regardés
Nous totalisons. Nous sélectionnons. Nous décidons. Vous opposez. Nous le supplice il aura fallu qu’un mur obstrue la marche du soleil
c’était l’homme qui s’était rentré dans ta main
arrêtons. Vous vous opposez. Vous êtes réguliers. Vous êtes là régulièrement. de la joie d’écrire. j’ai interverti mes yeux me suis tu
dans ton sexe nu
Vous êtes en règle. Vous êtes ici. Vous êtes tombés ici, le 20 août 1944. j’ai effacé mes empreintes puis me suis coupé les doigts en leur milieu
il y a longtemps de cela
Vous êtes mort pour la libération. Vous vivez. Vous venez de vivre. Venez 7. puis me suis amputé les bras
il y a longtemps de cela
vivre. Vous êtes les bienvenus. Vous marchez dans la ville. Vous êtes les ëtre à l’identité laiteuse mais je n’ai pas vaincu
je l’ai suivi comme un arbre pour le tuer
combattants. Vous êtes les martyrs. Vous êtes les résistants. Vous êtes qui poursuit la fuite alors j’ai posé un couteau prés d’une moitié d’orange
édenté il appelait la mort en lui présentant sa bouche vide
les victimes. Vous êtes les persécutés. Vous êtes les racistes. Vous êtes de toi-même
je l’ai tué nous nous sommes encore regardés encore regardés
les antisémites. Vous êtes les criminelles. Vous êtes l’humanité. [...] le songe est une enclume
pour qui parle le marbre
dans l’oubli de la chair.

une pièce poético-musicale composée, une poétique de l’image Etre le 1. Monoérotisme. Massif.

dixit présente le 27 mars à l’Impro


de la création, et une deuxième partie improvisée, succession de tableaux
sonores sur des poèmes des membres du collectif dixit. la page de tunis Ainsi. Refuser l’enfant. Nier l’enfant, jusqu’à nier l’idée même de sa
par ismaël possible enfance. L’enfant est la perpétuation de soi, excrémentielle et
Refreins ou la nuit lancinante du poème Xavier Camarasa pathétique. Raciale et assassine. Assassine, de l’altérité. Assassine du chat,
Pour Y. de l’arbre, du nuage. Des alphabets qui se sont dispersés, aux quatre vents.
Une poétique de la création, dans un échange, un mouvement pérpetuel, et ses Refuser l’enfant. Choisir à la place, l’amour. Pour se perpétuer par les
fluctuations de possible. Au-delà d’un simple dialogue, Refreins ou la nuit lancinante du Unicité. autres. Et perpétuer les autres par soi. Perpétuer les infinis. Par les infinis.
Probablement, la musique et la poésie sont aptes à construire un imaginaire dont les poème donne vie à une dialectique toute mouvante, entre une pensée du poème et
liens l’unissant à la réalité peuvent vite devenir fluides, légers, distants; à tel point que Aux infinis. Nous n’y aurons que ses matières pour empreintes. Que les
ses lancinations. Un échange qu’a rendu possible la mise en musique d’un ensemble Désirer, ne plus faire qu’un. S’enfuir, ou bien peut-être, s’enfouir, en lui, ou
ce monde nouveau abstrait et vivant semble aussi infini que celui qui nous semble réel de textes qui parlent eux-mêmes du langage. Un échange, une mise en voix rendus différences pour miroirs. Que ses nuits pour demeures. Que les étoiles pour
et quotidien. Approchez vous, un soir au coucher de soleil, d’un fleuve. Mais un jour
bien peut-être, en elle. Il s’agirait, de piéger l’éclipse, d’en faire une image, paroles.
vivants par le bonheur de se laisser surprendre par la création, la sienne, comme
calme, sans vent. Vous savez une de ces soirées de printemps où l’on sent tout autour celle de l’Autre. Une création qui interroge le silence du son , le bruit du langage. Une
sûrement celle d’un puits. Ne plus faire qu’un, indivisible, inséparable de La ville. Cette nuit, compacte. Un pain. Nous n’en connaissons aucune autre,
de soi comme une vie impalpable. Un pont se mire à la surface de l’eau, incroyablement création multiple, et qui agit. Ce qui ne peut se nommer dans mon langage, la musique lui-même. Tout, rempli de son propre tout. Miroir dans un miroir. Ni même à hanter par nos cris. Ni, à traverser, à rebours, de nous-mêmes. Ici, nous nous
lisse. Regardez le pont puis son reflet puis les deux et oubliez la surface, le miroir d le fait vibrant. un reflet, ni même une ombre, cécité du reflet. Encore moins un visage, dont sommes noués. Dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. Ici, une fois
l’eau, le pont... Qu’est ce qui est réel, quel monde est plus vaste et plus compréhensible ? on puiserait, non pas l’eau, mais une sœur encore inconnue. Impuissante à l’oiseau aura quitté l’arbre, nous emporterons nos corps, à réapprendre le goût
Celui dans lequel je suis ou celui que j’imagine dans son étrange rapport de symétrie avec Laurence B. immerger les vides. Noire. N’épousant aucune forme humaine. A la fois si de la pierre. A se dévêtir de l’empreinte. Ici, finie par se fermer. L’étoile et.
l’autre ? Introduisons dans ce jeu une nouvelle donnée, l’instant, le moment présent lointaine, et si proche. De ce que nous pouvons imaginer de l’invisible. Encore
et ses fluctuations de possible. Alors ces deux mondes se mettent à évoluer dans un Commence, la mémoire.
moins une main, dont le secret, se réinvente, chaque pleine lune. Toujours le …
immense va et vient.
Probablement, l’improvisation musicale et la poésie peuvent approcher à cet instant, Textes : Laurence Barrère / Musique : Xavier Camarasa / Saxophone : Andy même. Toujours différent. Comme le chant du loup. Il se réinvente, régénérant
Lévèque / Vibraphone, flûte, percussions : Juliette Carlier / Voix : Nadia la substance de la main. Sa calligraphie de sable mouvant. Encore moins la Ne préméditons rien qui soit réalisable.
à cette évocation et à cete projection d’un imaginaire qui n’a plus besoin de s’appuyer
sur les bases et les fonctionnements du monde réel. C’est cela que nous tenterons de Levoyer / Piano : Xavier Camarasa / Contrebasse : Matthieu Marie-Céline / conception immaculée du sang dans le corps à jamais nouveau de la femme. …
mettre en mots et en sons le 27 mars prochain à l’Impro, avec saxophones, flûte, voix, Récitants : Laurence Barrère, Ingrid Bricquet-Galmar, Anthony Clément, Rien. Miroir dans un miroir. Rien.
vibraphone, piano, contrebasse et percussions, dans une première partie présentant Benjamin Alexandre Un jeudi à midi et quinze minutes.

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