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Comprendre le judo c'est d’abord le pratiquer à fond. Jigoro Kano insistait sur la pratique
régulière. À partir des séances d’entraînement quotidiennes, lui et ses collègues ont
établis les bases scientifiques du judo afin de permettre à chaque judoka d’évoluer à un
rythme personnel.
Depuis Kano, les maîtres n’ont pas cessé d’encourager la pratique régulière. Tous
insistent sur l’importance de répéter le plus grand nombre de techniques dans des
conditions variées afin qu’elles deviennent des mouvements très personnalisés. Sensei
Kawaishi disait :
La répétition seule ne garantie pas le succès. Répéter une faute mille fois ne la corrige
pas. L’amélioration et la maîtrise sont possibles que s’il y a sincérité dans le travail et
qu’il existe une possibilité de correction à l’occasion.
¨ De la sincérité découle l’efficience.
Sans action sincère, il ne peut y avoir de véritable réaction.¨
Proverbe Zen
L’étude du judo n’est pas que la récitation d’un alphabet technique, elle comprend tout ce
qui est modelé par l’intuition et la créativité des participants. C’est d’ailleurs dans ce sens
que le maître Kyoso Mifune 10ième dan disait dans Cannon of Judo que les techniques du
judo sont illimitées. La créativité vient du mouvement et le mouvement sublime est celui
qui est réalisé sans effort. »
On ne fait pas du judo dans des situations stables ou neutres. C’est dans la pratique
dynamique que les meilleurs résultats sont obtenus. C’est dans des combinaisons de
déplacements continus et par des changements de postures soudaines réalisés avec des
partenaires participatifs que le judo prend toute sa forme et sa splendeur. Les moyens
employés dans les dojos pour réaliser cette dynamique sont :
L’Uchi-Komi qui est le placement d’une technique qui est répété à cadence
modérée sur un adversaire offrant une résistance limitée. Chaque tentative d’application
est corrigée et les gestes inutiles sont éliminés un par un au cours de chacune des entrées.
Le Randori aussi appelé Kakari-Geiko a pour but la simulation d’un combat réel. Dans
cette forme de confrontation, les deux partenaires passent tant à l’attaque qu’à la
défensive sans se préoccuper de l’arrêt du combat même s’il y a IPPON. Le Randori
favorise les échanges fréquents de partenaires afin d’utiliser la plus grande variété de
tactiques et stratégies.
Selon le professeur Michel Novovitch, le Randori sert à effectuer des mises au point
importantes aux techniques personnalisées car elles sont faites à plein potentiel. Même
au cœur de l’action du Randori, les judokas doivent garder en tête de se respecter
mutuellement. Ils ne sont pas des ennemis mais bien des partenaires d’entraînement.
Ultimement, le Randori doit permettre au judoka de se dépasser techniquement.
Le judoka ne fait pas parti d’une ligne d’assemblage où il est invité à reproduire
machinalement des gestes techniques. Sa formation va bien au-delà. On y trouve une
dimension spirituelle qui lui donne son caractère spécial. Jigoro Kano le faisait
remarquer :
¨ L’apprentissage n’a pas atteint son but si l’élève ne peut exécuter les mouvements
quand il le veut et en dépit de l’opposition de son adversaire¨.
¨Le but de l’étude et des pratiques n’est pas seulement d’agrandir le champ de nos
connaissances, mais de former en nous le caractère.¨ Kai Bara Ekken
Babillard de discussion et d’opinion selon Ronald Désormeaux
Les études universitaires du Maître Jigoro Kano et ses incursions dans les écoles
avoisinantes l’avaient mis en présence du Zen et des autres formes de méditation. Il
insistait pour que ses élèves et enseignants pratiquent les katas avec le même
enthousiasme que le Randori. Son implication dans l’adoption du Koshiki no kata et des
autres katas formels du Kodokan a été substantielle.
Aujourd’hui, la majorité des judokas ne sont pas des professionnels et ne pratiquent pas
aussi régulièrement que les pionniers du Kodokan. Exiger d’eux une formation aussi
complète que celle qui dominait vers les 1890 n’est pas à la mesure du réel. Cependant,
cet idéal de combiner Zen et Judo tel qu’exprimé par Avakian et Watanabe doit viser des
objectifs plus atteignables et réalisables et prendre des dimensions plus modernes.
Quelque soit le style de formation adopté, méditation, visualisation, préparation
psychologique ou autre, une chose demeure :
` ` Il n’y a pas d’action humaine authentique et efficace sans un tonus mental
adéquat. Plus ce tonus, cette tension, cette énergie mentale est puissante, plus
l’action sera complète, harmonieuse et efficiente. `` 1
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Luis Robert, page 379.
Babillard de discussion et d’opinion selon Ronald Désormeaux
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