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Verlaine et Rimbaud.

Deux poètes, deux vies... une histoire.


C’est en 1871 qu’Arthur Rimbaud débarque à Paris. Il y rencontre Paul Verlaine.
Commence alors entre ces deux hommes une belle histoire, une histoire tragique qui les
lie à tout jamais au-delà des temps.

Deux poètes, deux génies en quête d’amour et d’inspiration. Pendant deux longues et
merveilleuses années, les deux hommes composent des vers magnifiques, des poèmes
aujourd’hui encore adulés et aimés que chacun fredonne et se dit et se lit…

De cette intimité innocente naît un amour interdit ou coupable ? Les sentiments de


Verlaine, tangents, entre sa femme Mathilde et son amant Rimbaud tenteront de faire de
son homosexualité une expérience. Mais cette expérience entre beauté, bonheur et aussi
douleur… s’achève un beau jour de juillet 1873 à Bruxelles. En proie à l’alcool, tiraillé
par ses sentiments profonds, Paul Verlaine tire une balle sur Arthur Rimbaud, son
amant. Il sera simplement blessé, blessé physiquement, mais aussi blessé dans l’âme.

Arthur Rimbaud s’en va et quitte Paul Verlaine. Pour mieux comprendre cette passion il
est intéressant de connaître les deux personnages.

PAUL VERLAINE

Paul Verlaine naquit à Metz le 30 mars 1844. Issu d’une


famille de la petite bourgeoisie, il fit des études à Paris. A
cette époque il se rend souvent dans des cafés et des salons
littéraires parisiens… C’est en 1866, à tout juste 20 ans qu’il
collabore au premier Parnasse contemporain et publie les
célèbres « Poèmes Saturniens ». Puis en 1869, « les Fêtes
galantes », évoquant le dix-huitième siècle de Watteau…
Mathilde Mauté devient sa femme peu de temps après, il
publie alors « La Bonne Chanson ».

Pourtant, l'année qui va suivre est celle qui bouleversa sa vie, il fait la Rencontre
d’Arthur Rimbaud ; Verlaine quitte alors sa tendre épouse, et suit aveuglement le jeune
poète en Angleterre, puis en Belgique. Naissent alors sous sa plume les « Romances
sans paroles ». Puis, le terrible drame survint dans les années qui suivirent…Verlaine
tire sur son amant, il est alors condamné à deux ans de prison qu'il purge à Bruxelles
puis à Mons. Après toute cette souffrance, Verlaine se convertit au Catholicisme et il
publie « le livre de Sagesse »... 1884 arrive son essai sur trois « poètes maudits » suit :
Mallarmé, Tristan Corbière, et bien évidemment Rimbaud, mais ce n’est qu’à partir de
1887 que sa célébrité s'accroît. Seulement voilà, son destin lui joue des tours, la fatalité
se joue de lui, il plonge alors dans la misère la plus totale. Le poète s’use…Il s’éteint à
Paris le 8 janvier 1896…
On raconte qu’au lendemain de son enterrement, plusieurs quotidiens évoquent un
événement curieux et pour le moins étrange : ce serait dans la nuit suivant les obsèques
que la statue de la Poésie sur l’Opéra, aurait perdu un bras. Son bras se serait cassé,
écrasé littéralement, avec la lyre qu'il soutenait, à l'endroit même où le corbillard de
Verlaine venait de passer quelques heures auparavant...

Son oeuvre poetique


Ecrits de jeunesse, le "petit Paul"

Poèmes Saturniens - Alphonse Lemerre - 1866 - 491 exemplaires


Les Amis : sonnets - Pablo de Herlagnez - 1868 - 50 exemplaires
Fêtes galantes - Alphonse Lemerre - 1869 - 360 exemplaires
La Bonne Chanson - Alphonse Lemerre - 1870 - 550 exemplaires

Les années Rimbaud, la "conversion" après l'enfer

Romances sans paroles : Ariettes oubliées, Paysages belges, Birds in the night,
Aquarelles - Maurice L'Hermitte - 1874 - 300 exemplaires
Sagesse - Société de la librairie catholique - 1871 - 500 exemplaires

Son oeuvre en prose


Oeuvres d'imagination

Louise Leclercq
Le Poteau
Madame Aubin
Pierre Duchatelet (1886)
Les mémoires d'un veuf (1886)
Histoire comme ça (1888-1890)

Oeuvres autobiographiques

Gosses (1889-1891)
Mes Hôpitaux (1891)
Souvenirs (1891)
Mes prisons (1893)
Confessions (1895)

Oeuvres polémiques - voyages

Les Imbéciles (1867)


Articles du -Rappel- (1869)
Voyage en France par un français.
ARTHUR RIMBAUD

Arthur Rimbaud naquit à Charleville-Mézières, un jour


d’octobre 1854, le 20. Sa mère, Vitalie Cuif, est une femme
très autoritaire et son père, Frédéric Rimbaud, est militaire,
capitaine des armées comme le fut celui de Verlaine. Rimbaud
entre à l'Institut Rossat en 1862, c’est une école fréquentée par
les enfants de la bourgeoisie de Charleville et très réputée.

En 1865, il entre au collège de Charleville et commence à


écrire... Il se lie d'amitié avec Georges Izambard, son
professeur de rhétorique qui lui fait découvrir de grands
auteurs comme Rabelais, Victor Hugo ou bien encore
Théodore de Banville. La même année, Rimbaud part pour
Paris mais comme la France et la Prusse sont officiellement en
guerre, il s’y rend sans autorisation, il est donc incarcéré à la
prison de Mazas. Cependant, son cher professeur Izambard
parvient à le faire libérer. Avant son retour à Charleville, il séjourne quelques temps chez
les dites demoiselles Gindre, proches de la famille Izambard.

La mère de Rimbaud implore le retour de son fils qui ne cesse de fuguer…il finit par
regagner Paris pour y rester deux semaines. Cette année là, il rencontre Verlaine et participe
aux réunions parisiennes du « Cercle Zutique » mais en sera exclu très vite. Rimbaud et
Verlaine, vivant des moments forts et dissolus, décident de s’en aller en Belgique, en
Angleterre. Rimbaud regagne les Ardennes à la fin de l'année 1872, et c’est en 1873,
l’année suivante, qu’il commence à rédiger « Une Saison en enfer ». Inutile de rappeler la
scène tragique qui sépara à tout jamais les deux hommes.

Au fil du temps Rimbaud voyagea beaucoup à travers le monde, dans de nombreux pays…
dans d’autres univers… Il fit du trafic d'armes de 1885 à 1888. Mais c’est en 1891 qu’il est
rapatrié en France à cause d'une tumeur au genou droit qui le fait souffrir atrocement et qui
causera sa mort en novembre de la même année...

Son apport poètique.

Rimbaud invente une langue nouvelle, comme il la souhaite : « de l'âme pour l'âme,
résumant tout, parfums, sons, couleurs, de la pensée accrochant la pensée et tirant » (Lettre
du voyant). « Trouver une langue » comme il le dit lui-même est l'un des aspects les plus
forts de sa recherche. Par ses visions, les êtres, les objets s'animent et s'unissent dans la vie
de l'image. Il écrit dans cette même Lettre du voyant que « Le poète se fait voyant par un
long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. » Le poète touche alors à
l'inconnu, devient le « suprême Savant ». Il est « voleur de feu », en offrant à l'humanité ses
visions de cet inconnu. Ce nouveau verbe poétique fait sauter les normes bourgeoises de
son époque. Avec lui, la poésie a la couleur de la musique et de la peinture, le mouvement
de la danse et du rêve. Rimbaud a ouvert la voie à la poésie contemporaine du XXe siècle et
nombreux sont les auteurs qui s'en réclament tels Jarry, Artaud, Vitrac et tous les
surréalistes, sans oublier les poètes du Grand Jeu comme René Daumal, ou encore Henri
Michaux, ainsi que des artistes interpretes, tel que Bob Dylan. Comme l'écrit Alain
Blottière « si Rimbaud a voulu dérouter nos habitudes de lecteurs, c'est qu'il savait que
l’étonnement, comme la musique des mots, participent de la poésie. (...) Rimbaud n'a
jamais cessé d'être moderne. »

Œuvres
• Une saison en enfer, 1873
• Illuminations (1873-1875)
• Reliquaire, poésies (1891)
• Poésies complètes (1895)
• Lettres, Égypte, Arabie, Éthiopie (1899)
• Œuvres, vers et proses (1912)
• Les Mains de Jeanne-Marie (1872)
• Stupra (1923)
• Un Cœur sous une soutane (1870)
• Sensation (1870)
• Le dormeur du val (1870)
• Lettres de la vie littéraire (1870-1874)
• Ma Bohème (1870)

SUR LES TRACES DE LEUR HISTOIRE

Verlaine sans Rimbaud ou Rimbaud sans Verlaine, deux talents, deux génies qui se sont
trouvés pour peut-être mieux se perdre… mais c’est surtout la naissance d’œuvres qui rend
leur union si impalpable et peut-être si atemporelle. Retrouvez à travers ces choix de textes
leur univers…

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