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Hadjira DENNOUNI
Professeur à la faculté de Droit – Tlemcen
Directrice du laboratoire de Droit Privé Fondamental
Cette position peut être à l’origine d’abus de la part du professionnel ; d’où risque pour le
consommateur d’en être la victime. Pour parer à cette situation, ou en limiter les
conséquences de moins, la loi tient compte de ce désavantage et assure au consommateur
une certaine protection. Cette intervention du législateur, n’est pas sans porter atteinte aux
règles générales régissant le contrat : le principe étant l’égalité des contractants.
Cette obligation n’est pas expressément formulée en droit de la consommation ; elle est
perceptible en droit commun à travers l’exigence « de la bonne foi » dans la formation et
l’exécution du contrat (article 107 al 2 et 3 du code civil algérien).
Le droit commun sanctionne la mauvaise foi exprimée par le dol dans la formation du contrat
(article 86 du code civil). Dans le droit de la consommation, l’obligation de renseignement ne
se limite pas à « satisfaire la curiosité du consommateur1 » mais s’étend à une obligation
1
D. ZENNAKI : « L’information comme source de protection des consommateurs » ; séminaire
national sur la protection en matière de consommation ; Oran 14 et 15 mai 2000.
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C’est le contrat qui définit donc l’étendue de ces renseignements ; c’est pourquoi, toute
défaillance, rend le professionnel contractuellement responsable de tout dommage causé,
car l’ignorance du consommateur est le plus souvent légitime3.
l’article 4 de la 89-02 dispose : « les éléments prévus à l’article 3 de la présente loi sont
adaptés suivant la nature et l’espèce du produit et/ou du service compte tenu des spécificités
qui le caractérisent et qui doivent être portés à la connaissance du consommateur selon le
mode adapté au produit qui en est l’objet. Le texte demeure incomplet quant aux sanctions
prévues ; heureusement d’autres textes viennent les compléter. Ainsi en est-il du décret 90-
367 du 10 novembre 1990 relatif à l’étiquetage et à la présentation des produits
alimentaires : « l’étiquetage » des denrées alimentaires précise le texte, « comporte les
mentions obligatoires suivantes »:
la dénomination de vente.
Pourtant, des dérogations sont prévues et justifiées par des « contraintes dimensionnelles de
certains emballages ou de difficultés techniques éventuelles » (article 7 du décret 90-367).
2
Le produit
3
Jourdain : L’obligation de renseignement, Dalloz 1983, chronique p 139.
4
D. ZENNAKI : op.cit
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Il convient toutefois d’exclusse de ces lacunes, le secret de fabrication d’un produit par
exemple, et la dérogation est tout a fait légitime.
Dans la pratique algérienne, la publicité des prix n’est pas toujours assurée, d’ailleurs, en
violation des dispositions légales.
C’est pourquoi le vendeur annonce souvent des prix –avec une bonne marge de différence-
selon la tête du client !
Le défaut de publicité des prix est pourtant puni par une amende (article 51 de l’ordonnance
95-06). Les services de répression de la fraude ne font pas de cette publicité leur cheval de
bataille, ayant d’autres priorités (défaut de facture ou contrefaçon) pourtant, éduquer les
commerçants à ces pratiques demeure une vertu contribuant efficacement à la transparence
du marché7.
« Les mentions d’étiquetage doivent être visibles, lisibles et indélébiles. Elles sont rédigées
en langue nationale et à titre complémentaire dans une autre langue ». la question de la
seconde langue se pose bien évidemment. Et compte tenu du fait de l’utilisation quasi-
généralisée de la langue française, il aurait été souhaitable de préciser que cette langue
serait pour le moment la langue française, car nous ne voyons aucune utilité à utiliser la
langue turque ou chinoise inconnues du grand public.
A cet égard soulignons que le droit de la consommation, branche du droit des affaires,
combine les règles de droit commun (civil ou pénal) ainsi que des dispositions spéciales.
5
D. ZENNAKI : op.cit.
6
le texte prévoit que la dérogation est sollicitée du ministre chargé de la qualité.
7
Hadjira DENNOUNI : « La loi sur concurrence et la protection du consommateur », séminaire
national sur la protection du consommateur 14 et 15 mai 2000, faculté de droit, Oran
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Alors, afin de contribuer à son développement et d’aider les magistrats à statuer, il serait
convenable de combiner les sanctions pénales aux dispositions civiles y afférentes.
1.3.1 La qualité
Si les juristes sont plus intéressés par des exigences comme la sécurité ou la conformité des
produits8 sanctionnés par la loi, la question de la qualité demeure une question technique
liée aux performa,nces de l’entreprise d’où l’intérêt que lui portent les économistes.
La qualité peut être définie par la loi comme « Un message bref, mot, groupe de mot,
emblème, destiné aux consommateurs et attestant qu’un produit ou un service présente
certaines qualités, garanties par un organisme indépendant9.
Les signes de qualité ont un double but : promouvoir et valoriser les produits et services
d’une part et informer le consommateur d’autre part. l’emploi des signes de qualité n’est pas
impératif, les entreprises y ont recours par intérêt.
L’expression « signe de qualité » n’englobe pas la marque individuelle, choisie par une
entreprise et servant à distinguer ses produits ou ses services de ceux des entreprises
concurrentes. Son but est plus promotionnel qu’informatif. Elle ne garantit pas de façon
certaine la qualité du produit ou du service qu’elle désigne. Elle ne vaut que par sa
réputation et par la publicité qui l’entoure10. Les règles régissant la marque se trouvent dans
le code de la propriété industrielle11.
Elles relèvent par conséquent du droit de la concurrence qui punit toutes les formes de
tromperie sur la qualité des marchandises. Parallèlement à l’application du droit des
marques les signes de qualités sont soumis à des règles qui leur sont propres, elles sont
innombrables et le consommateur s’y perd. En droit français par exemple, il sont de deux
sortes : en droit français et en droit communautaire.
Les entreprises algériennes ont pris conscience aujourd’hui de la nécessité de s’aligner sur
les marchés étrangers, qu’il s’agisse des besoins des clients potentiels ou des contraintes à
respecter et y livrer des produits ou services de qualité réellement adaptés.
8
Hadjira DENNOUNI : « De l’étendue de l’obligation de sécurité en droit algérien »in « L’obligation de
sécurité » sous la direction de Bernard SAINTOURENS et Dalila ZENNAKI, presse universitaire de
Bordeaux Pessac 2003 n°9.
9
Jean CALAIS AULOY Franck STEINMETZ : « Droit de la consommation », 4ème éd, Dalloz 1996 p 55
et s.
10
op. cit p 55
11
HALI Haroun : La protection de la marque au Magreb OPU , Alger 1979.
12
Abdelhamid OUARET : gestion de la qualité du diagnostic à la certification, un guide de la qualité du
contrôle de la qualité et de la normalisation collection « guides plus » 1997 p 9 et s.
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C’est la dénomination d’un pays, d’une région ou d’une localité servant à designer un produit
qui en est originaire et dont la qualité ou les caractères sont dus au milieu géographique,
comprenant des facteurs naturels et des facteurs humains13. Elles indiquent le lieu de
production.
2.1 Le CACQE
Il a pour missions :
Il veille -grâce aux laboratoires qui en dépendent et des brigades d’inspections spécialisées-
à l’amélioration de la qualité des biens et services.
Dans son pouvoir de contrôle, le CACQE est assisté par les inspectons régionales des
enquêtes économiques et de la répression des fraudes (IREEF).
2.2 L’INAP
En vertu de la loi, la normalisation est l’activité par laquelle un organisme –en l’occurrence
l’INAPI- distinct du fabricant du produit, de l’importateur, du vendeur ou du prestataire,
atteste qu’un produit est conforme aux normes établies au préalable.
13
article L 115-1 du code de la consommation français.
14
M. Ali HAROUN : op. cit p 23.
15
Ordonnance n°73-62 du 21 novembre 1973, JO 1973 27 novembre.
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Il s’agit donc d’une forme spéciale de certification du produit, la norme étant le référentiel,
l’INAPI le certificateur. Il a donc pour mission, la mise en œuvre de la normalisation,
l’élaboration, la publication et la diffusion des normes algériennes. Il peut en outre adopter
des marques de conformité et des labels de qualité ainsi que la délivrance d’autorisation
d’utilisation de ces marques et labels et le contrôle de leur usage. Enfin, il a pour mission –
entre autres- la promotion de travaux de recherche ainsi que l’aménagement d’installations
nécessaires à l’établissement des normes et à la garantie de leur mise en application.