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collection Textes de référence - Lycée [LEGT]

Programmes et Accompagnements

Français
Classes de seconde et première
Voies générale et technologique

Littérature
Classe terminale
Série littéraire

Ministère de l’Éducation nationale


Direction générale de l’enseignement scolaire

Edition 2008

Centre national de documentation pédagogique


Suivi éditorial
Christine NOTTRELET
et son équipe
Jeannine DEVERGILLE – Maryse LAIGNEL
31, rue de la Vanne – 92120 Montrouge – 01 46 12 84 87

Maquette
Fabien BIGLIONE

Maquette de couverture
Catherine VILLOUTREIX

© 2008 – CNDP, Téléport 1 @ 4, BP 80158 - 86964 Futuroscope Cedex


ISBN : 978-2-240-02617-0
ISSN : 1778-2767
« Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes de l’article L. 122-5-2° et 3°, d’une part, que « les copies
ou reproductions strictement réservées à l’usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre
part, que « les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou
d’information de l’œuvre à laquelle elles sont incorporées », toute représentation ou reproduction, intégrale ou
partielle, faite sans le consentement du CNDP est illicite (article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction par
quelque procédé que ce soit constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de
la propriété intellectuelle. »
résentation

Le présent ouvrage regroupe en un seul volume des publications jusqu’à présent


séparées :
- les programmes d’enseignement de français des classes de seconde et première
des séries générales et technologiques ainsi que le programme de littérature de la
classe terminale de la série littéraire.
- les accompagnements des programmes des classes de seconde et première des
séries générales et technologiques ainsi que le programme de littérature de la classe
terminale de la série littéraire.
- les horaires de français des classes de seconde et première des séries générales et
technologiques ainsi que le programme de littérature de la classe terminale de la
série littéraire.
- la définition de l’épreuve écrite et de l’épreuve orale (obligatoire et de contrôle)
pour les séries générales et technologiques du baccalauréat.

Rappelons que les programmes et les accompagnements ont un statut différent.


Les programmes identifient, délimitent, et commentent les questions à étudier ;
publiés sous forme d’arrêtés ministériels, ce sont des textes réglementaires qui
s’imposent à tous.
Les accompagnements, eux, viennent à l’appui pour aider les enseignants dans leur
démarche : ils précisent les finalités de l’enseignement, visent à faire ressortir les
indications essentielles nécessaires à l’application des programmes, suggèrent des
points forts, et proposent des pistes de mise en œuvre1; ils permettent une
meilleure appropriation des programmes.

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© MEN/CNDP

Présentation 3
éférences des textes officiels

Programmes
Arrêté du 3 octobre 2002
Programme de la classe de seconde générale et technologique.
B.O. n° 41 du 7 novembre 2002.
J.O. du 11 octobre 2002.
Arrêté du 20 juillet 2001
Programme de l'enseignement de littérature en classe terminale de la série littéraire
(L).
B.O. hors série n° 3 du 30 août 2001 - Volume 8.
J.O. du 4 août 2001.
Arrêté du 5 octobre 2006
Programme d'enseignement de français en classe de première des séries générales
et technologiques.
B.O. n° 40 du 2 novembre 2006.
J.O. du 18 octobre 2006.

Horaires
Arrêté du 16 février 1977 modifié
Fixant les horaires des classes préparant au baccalauréat de « Technicien
musique » devenu « Techniques de la musique et de la danse options Instrument et
danse ».
B.O. n° 12 du 31 mars 1977.
J.O. du 13 mars 1977.
Arrêté du 14 février 1992 modifié
Fixant les horaires des classes préparant au baccalauréat technologique « Hôtel-
lerie ».
B.O. n° 13 du 26 mars 1992.
J.O. du 21 février 1992.
Arrêté du 18 mars 1999 modifié
Organisation et horaires des enseignements classes de première et terminale des
lycées sanctionnés par le baccalauréat général.
B.O. n° 14 du 8 avril 1999.
J.O. du 30 mars 1999.
Arrêté du 18 mars 1999 modifié
Organisation et horaires de la classe de seconde générale et technologique.
B.O. n° 14 du 8 avril 1999.
J.O. du 30 mars 1999.

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Références des textes officiels 5


Arrêté du 15 septembre 1993 modifié
Organisation et horaires des enseignements des classes de première et terminales
des lycées sanctionnés par le baccalauréat technologique, séries : « Sciences et
technologies industrielles (STI) », « Sciences et technologies de laboratoire (STL) »
et « Sciences médico-sociales (SMS) ».
B.O. n° spécial 4 du 23 septembre 1993.
J.O. du 17 septembre 1993.
Arrêté du 14 janvier 2004
Organisation et horaires des enseignements des classes de première et terminales
des lycées sanctionnées par le baccalauréat technologique de la série « sciences et
technologies de la gestion (STG) ».
B.O. n° 7 du 12 février 2004.
J.O. du 27 janvier 2004.
Arrêté du 1er septembre 2006
Organisation et horaires des enseignements des classes de première et terminales
des lycées sanctionnés par le baccalauréat technologique de la série « Sciences et
technologies de la santé et du sociale (ST2S) ».
B.O. n° 36 du 5 octobre 2006.
J.O. du 28 septembre 2006.

Définition des épreuves


Note de service n° 2001-117 du 20 juin 2001
Portant définition des épreuves anticipées de français des baccalauréats général et
technologique valables jusqu'à la session du baccalauréat 2008.
B.O. n° 26 du 28 juin 2001.
Rectificatif du 30 juillet 2001
Portant sur le coefficient de l'épreuve orale.
B.O. n° 31 du 30 août 2001.
Note de service n° 2002-140 du 26 juin 2002
Portant définition de l'épreuve de littérature du baccalauréat, série littéraire.
B.O. n° 27 du 4 juillet 2002.
Note de service n° 2003-002 du 8 janvier 2003
Portant modification de la définition des épreuves orales obligatoires et de con-
trôle de français.
B.O. n° 3 du 16 janvier 2003.
Note de service n° 2006-199 du 4 décembre 2006
Epreuve écrite de français (définition applicable à compter de la session 2008 des
épreuves anticipées des baccalauréats général et technologique).
B.O. n° 46 du 14 décembre 2006.

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6 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L


Sommaire
Programmes
Préambule : le français au lycée ........................................................................................................ 11
I - Finalités ................................................................................................................................. 13

II - Progression d'ensemble ......................................................................................................... 15

III - Mise en œuvre ..................................................................................................................... 15

Programmes de français seconde ..................................................................................................... 17


I - Objectifs ............................................................................................................................... 19

II - Contenus .............................................................................................................................. 19

III - Démarche ............................................................................................................................ 21

IV - Mise en œuvre et pratiques .................................................................................................. 21

V - Relations avec les autres disciplines ....................................................................................... 23


VI - Documentation et relations avec d'autres partenaires .............................................................. 23

Programmes de français première .................................................................................................... 25


I - Objectifs ............................................................................................................................... 27

II - Contenus .............................................................................................................................. 27

III - Démarche ............................................................................................................................ 30

IV - Mise en œuvre et pratiques .................................................................................................. 30

V - Relations avec les autres disciplines ....................................................................................... 32

VI - Documentation et relations avec d'autres partenaires .............................................................. 32

Programme de littérature terminale série Littéraire ...................................................................... 33


I - Finalités ................................................................................................................................. 35

II - Objectifs .............................................................................................................................. 35

III - Contenus ............................................................................................................................. 36

IV - Mise en œuvre : modalités d'application ............................................................................... 36

Accompagnements
Accompagnement des programmes de français (2001) ................................................................ 41
Perspectives d'étude ................................................................................................................. 43

Objets d'étude .......................................................................................................................... 56

Étude raisonnée de la langue ...................................................................................................... 84

Démarches et progressions ......................................................................................................... 97


Accompagnement des programmes de français (2006) .............................................................. 123
Préambule ............................................................................................................................... 125

Le roman ................................................................................................................................. 126

La poésie ................................................................................................................................ 128

Le théâtre ................................................................................................................................ 129

L'argumentation ....................................................................................................................... 130

Un mouvement littéraire et culturel ............................................................................................ 131

L'autobiographie ..................................................................................................................... 134

Les réécritures ......................................................................................................................... 136

Les objets d'étude, de la classe de seconde à la classe de première ........................................... 137

Accompagnement du programme de littérature terminale série Littéraire .............................. 139


Introduction ............................................................................................................................ 141

Les objets d'étude ................................................................................................................... 145

Mise en œuvre et démarches .................................................................................................... 181

Horaires et épreuves
Horaires .............................................................................................................................................. 191

Définition des épreuves ................................................................................................................... 195


Épreuves anticipées de français applicables à compter de la session 2009 du baccalauréat .......... 195

Épreuves de littérature Terminale L ............................................................................................ 203


Programmes
Préambule : le français au lycée ........................................................................................................ 11
I - Finalités ................................................................................................................................. 13

II - Progression d'ensemble ......................................................................................................... 15

III - Mise en œuvre ..................................................................................................................... 15

Programmes de français seconde ..................................................................................................... 17


I - Objectifs ............................................................................................................................... 19

II - Contenus .............................................................................................................................. 19

III - Démarche ............................................................................................................................ 21

IV - Mise en œuvre et pratiques .................................................................................................. 21

V - Relations avec les autres disciplines ....................................................................................... 23

VI - Documentation et relations avec d'autres partenaires .............................................................. 23

Programmes de français première .................................................................................................... 25


I - Objectifs ............................................................................................................................... 27

II - Contenus .............................................................................................................................. 27

III - Démarche ............................................................................................................................ 30


IV - Mise en œuvre et pratiques .................................................................................................. 30

V - Relations avec les autres disciplines ....................................................................................... 32

VI - Documentation et relations avec d'autres partenaires .............................................................. 32

Programmes de littérature terminale série Littéraire ...................................................................... 33


I - Finalités ................................................................................................................................. 35

II - Objectifs .............................................................................................................................. 35

III - Contenus ............................................................................................................................. 36

IV - Mise en œuvre : modalités d'application ............................................................................... 36


Préambule
le français au lycée
réambule : le français au lycée

 Ce préambule indique les finalités de l’enseignement du français au


lycée d’enseignement général et technologique. Il spécifie les objectifs
à atteindre, les types de contenus à enseigner et les démarches à mettre
en pratique pour chaque classe. Il fixe les cadres et les principes du
programme ; les modalités détaillées feront l’objet de documents
d’accompagnement destinés aux professeurs.

I - Finalités
L’enseignement du français participe aux finalités générales de l’éducation au
lycée : l’acquisition de savoirs, la constitution d’une culture, la formation person-
nelle et la formation du citoyen. Ses finalités propres sont la maîtrise de la langue,
la connaissance de la littérature et l’appropriation d’une culture. Ces trois finalités
interdépendantes méritent une égale attention.
- Il contribue à la constitution d’une culture par la lecture de textes de toutes
sortes, principalement d’œuvres littéraires significatives. Il forme l’attention aux
significations de ces œuvres, aux questionnements dont elles sont porteuses et aux
débats d’idées qui caractérisent chaque époque, dont elles constituent souvent la
meilleure expression. Par là, il permet aux lycéens de construire une perspective
historique sur l’espace culturel auquel ils appartiennent.
- Il favorise la formation personnelle de l’élève en donnant à chacun une meilleure
maîtrise de la langue et en l’amenant à mieux structurer sa pensée et ses facultés
de jugement et d’imagination. Il doit lui permettre, au terme de cette formation, de
savoir organiser sa pensée et de présenter, par oral et par écrit, des exposés cons-
truits abordant les questions traitées selon plusieurs perspectives coordonnées.
- Il apporte à la formation du citoyen, avec la connaissance de l’héritage culturel,
la réflexion sur les opinions et la capacité d’argumenter. Cet enseignement s’inscrit
dans la continuité de celui du collège, mais ses démarches sont plus réflexives, afin
de permettre aux lycéens de devenir des adultes autonomes, aussi bien dans leurs
études à venir que dans leur vie personnelle et leur intégration sociale. Pour
remplir ce rôle majeur dans leur formation culturelle, le français doit à la fois leur
apporter des connaissances et s’attacher à former leur réflexion et leur esprit
critique.

I. 1 La formation de la pensée : les perspectives d’étude


L’étude des textes contribue à former la réflexion sur l’histoire littéraire et cultu-
relle, sur les genres et les registres, sur les significations et la singularité des textes
et sur l’argumentation et les effets de chaque discours sur ses destinataires.

L’histoire littéraire et culturelle


Elle doit permettre aux élèves de découvrir et de s’approprier l’héritage culturel
dans lequel ils vivent. Elle les aide à comprendre le présent à la lumière de l’his-
toire des mentalités, des idéologies et des goûts saisie dans la lecture des textes.
Elle repose avant tout sur la connaissance de la littérature française. Mais elle doit
aussi donner des ouvertures sur les espaces culturels francophone et européen qui
lui sont historiquement liés. Elle implique la mise en relation de textes littéraires et

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Préambule 13
de textes non littéraires, ainsi que de l’écrit et d’autres langages. Au collège, les
élèves ont lu des textes porteurs de références culturelles majeures. Au lycée,
l’approche de l’histoire littéraire et culturelle se fait de façon plus réflexive. Elle
permet de saisir les grandes scansions historiques que constituent les changements
majeurs dans les façons de penser et de sentir, mais aussi dans les façons de
s’exprimer.

Les genres et les registres


Le langage en général, et l’art littéraire en particulier, ont pour propriété spéci-
fique d’exprimer des attitudes et émotions fondamentales, communes à tous les
hommes, qui prennent forme dans les genres et les registres de l’expression. Il con-
vient donc de donner aux lycéens un accès à ce patrimoine commun de
l’humanité.

Les significations et la singularité des textes


La lecture et l’écriture de textes variés permettent aux élèves de mieux percevoir
comment tout texte s’inscrit dans des ensembles mais présente aussi des particula-
rités liées à la situation où il est élaboré, au projet de son auteur et aux conditions
de sa réception ; les élèves peuvent ainsi discerner comment la signification est
influencée par la situation, mais aussi saisir l’originalité et l’apport des œuvres lit-
téraires majeures, en ce qu’elles se distinguent des contraintes usuelles.

L’argumentation et les effets de chaque discours sur ses destinataires


L’examen de débats d’idées majeurs, qui ont marqué l’histoire culturelle, permet
d’éclairer les rapports humains dans la confrontation d’idées, la façon dont s’éla-
borent les diverses sortes d’arguments et leur influence sur les interlocuteurs.
Ces quatre perspectives d’étude sont nécessaires pour accéder, de façon réfléchie,
au sens des textes lus, et pour former le jugement comme l’esprit critique. Elles
permettent, ensemble, une lecture variée des textes. Elles sont complémentaires ;
cependant, l’enseignement du français au lycée doit permettre aux élèves de se les
approprier progressivement. On aura soin de mettre en avant, pour chaque objet
étudié, la perspective ou les perspectives les plus pertinentes.

I. 2 Les connaissances : les objets d’étude

Les textes
La formation d’une culture et la connaissance de la littérature demandent des lec-
tures nombreuses et diversifiées. L’enseignement du français au lycée porte donc
avant tout sur les textes, essentiellement littéraires. En effet, les œuvres littéraires,
par leurs effets esthétiques et par les idées qu’elles portent, représentent à cet égard
des objets d’une richesse particulière. La lecture d’œuvres majeures du passé et
d’œuvres contemporaines permet aux élèves de développer leur curiosité et de
nourrir leur imagination, tout en leur faisant acquérir les éléments d’une culture
commune.

La langue
La maîtrise de la langue est la condition première de l’accès aux textes et de la
formation de la pensée. Elle engage l’identité individuelle et collective. Aussi repré-
sente-t-elle une finalité essentielle et doit-elle être enrichie sans cesse pour répondre
aux besoins des lycéens. Une meilleure maîtrise du vocabulaire, de la syntaxe et
des formes de discours est à la fois une spécificité de l’enseignement du français et
la condition de la réussite dans les autres disciplines. Les élèves doivent donc
devenir capables d’user avec pertinence, tant à l’oral qu’à l’écrit, des principales
formes de discours pour confronter de manière cohérente et convaincante plu-
sieurs types de représentations, d’analyses ou d’idées. À cette fin, on ne manquera

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14 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L


pas d’associer à l’étude des textes et à l’expression écrite des temps d’étude de la
langue, du point de vue morphologique, syntaxique, discursif et stylistique.

La formation d’une culture


La culture prend forme par les lectures et par la mise en relation des textes entre
eux. Mais elle exige aussi de les confronter à d’autres langages, dont le discours de
l’image.
D’autre part, elle se structure grâce à une mise en perspective historique. À cet
égard, la richesse des savoirs pour l’étude des textes et de la littérature impose de
privilégier, au cours des années de seconde et de première, les mouvements et phé-
nomènes qui constituent les grandes scansions de l’histoire littéraire et culturelle,
et les genres majeurs. La mise en perspective historique se construira donc par
l’approche des moments clés de l’histoire des lettres, de la pensée et de
l’esthétique.

II - Progression d’ensemble
- Le collège a donné les éléments d’une approche chronologique de l’héritage litté-
raire et culturel ; le lycée est le lieu propice pour approfondir celle-ci et l’étudier de
façon réflexive, en faisant percevoir les liens (de continuité et de ruptures) entre
passé et présent. L’accent mis sur la lecture d’œuvres complètes et de groupements
de textes significatifs oblige à tenir le plus grand compte des compétences réelles
des lycéens face à des écrits longs et parfois complexes. En fonction des difficultés
de lecture que présentent les œuvres relevant d’un état de langue historiquement
éloigné, l’attention portera davantage, sans exclusive cependant, sur des textes et
mouvements littéraires des XIXe et XXe siècles en seconde, et sur des textes et
mouvements littéraires et culturels antérieurs en première. En seconde, les élèves
abordent la notion de mouvement littéraire ; en première, celle, plus complexe, de
phénomènes littéraires et culturels. Le domaine français, et francophone en
seconde, est privilégié ; en première, il est mis en relation avec des phénomènes de
dimension européenne.
- Les genres ont été abordés au collège ; au lycée, ils sont étudiés méthodiquement,
y compris dans leurs évolutions et leurs combinaisons. Les registres (par exemple,
le tragique ou le comique) sont abordés en seconde, puis approfondis en première.
Leur étude permet une mise en relief des modes de connaissance de l’humain et du
monde propres à la littérature, et favorisera des relations entre les lettres et la phi-
losophie lorsqu’on abordera celle-ci en terminale.
- La réflexion sur la production et la réception des textes constitue une étude en
tant que telle au lycée, alors qu’au collège elle n’a fait l’objet que d’une initiation.
En seconde, elle envisage le processus même de l’écriture. En première, les diffé-
rentes formes de relations entre les textes et les réécritures sont davantage
analysés.
- Les éléments de l’argumentation ont été abordés au collège ; au lycée, ils sont
envisagés sur un mode plus analytique. La classe de seconde met surtout en
lumière les façons de convaincre et persuader ; en classe de première, on insiste sur
les formes et pratiques liées à la délibération ; entre autres exercices, la formation
à la dissertation concourt à cette fin.

III - Mise en œuvre


Le français au lycée doit donner une culture active. Elle est nécessaire pour que se
développe la curiosité des lycéens, condition première du goût de lire et de
s’exprimer et du plaisir pris aux lettres et aux langages. À cette fin :
- La lecture est privilégiée : des lectures abondantes et variées sont indispensables.
On fait donc lire aux élèves au moins six œuvres littéraires par an et de nombreux
extraits. Pour l’étude des textes, qui est le but premier, il existe diverses démarches
critiques ; le professeur les choisit en fonction des situations d’enseignement, mais
ces démarches, ainsi qu’un nécessaire vocabulaire d’analyse qui doit rester limité,

© MEN/CNDP

Préambule 15
ne constituent pas des objets d’étude en eux-mêmes : elles sont au service de la
compréhension et de la réflexion sur le sens.
- Les productions écrites et orales sont diversifiées : elles permettent en effet une
meilleure compréhension des lectures en même temps qu’une amélioration de la
maîtrise de la langue, des discours et des capacités d’expression. Des exercices
brefs et fréquents développent l’écriture d’invention, en même temps qu’ils
forment à l’écriture de commentaire et à la dissertation.
- Le travail sur la langue est réalisé à partir des textes étudiés mais aussi à partir
des productions des élèves, de façon à améliorer la maîtrise de la langue par la
pratique en même temps que par l’analyse.
- Afin d’assurer une intégration effective de l’étude de la langue et de l’expression
orale et écrite et des lectures, le travail s’organise en ensembles cohérents de
séances (ou « séquences ») organisant selon des objectifs communs ces divers
aspects de la formation.
Le programme indique les objets d’étude qui sont abordés à chaque niveau, de
façon à assurer le cadre d’une progression commune de la seconde à la première.
Mais le choix des œuvres et des textes correspondants, ainsi que les modalités de
leur étude et les exercices appropriés, relèvent de la compétence des professeurs.
En particulier, un objet d’étude peut être abordé à l’intérieur d’une ou plusieurs
séquences ; une séquence peut aussi rassembler des éléments issus de plusieurs
objets d’étude.
En alliant connaissances, capacité de réflexion personnelle et mise en place de
méthodes de travail, on donne aux élèves des références solides et on les rend
capables d’accéder ensuite par eux-mêmes à d’autres connaissances.

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16 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L


Programmes de français
seconde
rançais
classe de seconde

I - Objectifs
Première année du lycée et année « indifférenciée », la classe de seconde a une
double fonction : consolider les acquis antérieurs et être la première étape dans la
réalisation des buts fondamentaux de l’enseignement du français au lycée, à savoir
une maîtrise sans cesse accrue de la langue, la connaissance de la littérature, la
constitution d’une culture et la formation d’une pensée autonome.

II - Contenus
II. 1 Les perspectives d’étude
Il s’agit avant tout d’amener les élèves à savoir construire les significations des
textes et des œuvres. À cet effet, quatre perspectives d’étude sont mises en œuvre :
- l’approche de l’histoire littéraire et culturelle ;
- l’étude des genres et des registres ;
- la réflexion sur la production et la singularité des textes ;
- l’étude de l’argumentation et des effets sur les destinataires.
Le but essentiel est que les élèves s’approprient ces quatre perspectives pour lire et
produire des textes. Cependant, il convient de les former progressivement à cette
démarche. Aussi le programme indique-t-il :
- les notions à aborder, c’est-à-dire les objets d’étude retenus pour l’année de
seconde, ainsi que les connaissances et les compétences à faire acquérir ;
- la perspective dominante qui constitue l’approche la plus pertinente pour chacun
de ces objets d’étude ;
- une (ou des) perspective(s) complémentaire(s) permettant d’étudier les textes et
les œuvres dans leur complexité.
De la sorte, les élèves disposeront de repères précis. Le professeur, guidé par ces
perspectives et ces objets, est libre du choix des textes et œuvres qu’il fait étudier
dans ses classes. Il peut ainsi organiser son enseignement en tenant compte du
niveau de ses élèves et de son projet pédagogique. Il part de ce que les élèves con-
naissent déjà pour les conduire progressivement vers des objets et questions qui
leur sont moins familiers.

II. 2 Les objets d’étude


Les professeurs construiront librement leur progression annuelle à partir de la liste
qui suit, selon leur classe et leur projet. Les points 1 à 5 doivent être obligatoire-
ment abordés dans l’année. Les points 6 et 7 sont optionnels.

1 Mouvement littéraire et culturel


En partant des textes et en ménageant des temps de recherche autonome, les élèves
sont amenés à construire la notion, nouvelle pour eux, de mouvement littéraire et

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Programmes de seconde - Français 19


culturel (auteurs, œuvres, contextes), pour apprendre à mieux contextualiser les
œuvres qu’ils lisent. En classe de seconde, l’étude porte sur un des mouvements
majeurs qui structurent l’histoire littéraire et culturelle française. La démarche de
contextualisation particulièrement mise en œuvre ici est sollicitée en tant que de
besoin dans les autres objets d’étude. L’élève se construit de la sorte un savoir sur
les mouvements majeurs au fil de ses lectures. Afin de faciliter une progression, on
étudie en seconde un mouvement littéraire et culturel du XIXe ou du XXe siècle.
Corpus : un ensemble de textes littéraires (poésie ou prose) et de documents (y
compris iconographiques), et une œuvre au choix du professeur.
Perspective dominante : histoire littéraire et culturelle.
Perspective complémentaire : étude des genres et des registres.
NB : Les documents d’accompagnement donnent une liste des mouvements appro-
priés à la classe de seconde.

2 Le récit : le roman ou la nouvelle


Le but est de faire apparaître le fonctionnement et la spécificité d’un genre
narratif.
Corpus : une œuvre littéraire du XIXe ou du XXe siècle, au choix du professeur,
accompagnée de textes complémentaires.
Perspective dominante : étude des genres et des registres.
Perspectives complémentaires : réflexion sur la production et la singularité des
textes ; approche de l’histoire littéraire.

3 Le théâtre : les genres et registres (le comique et le tragique)


Il s’agit de percevoir les spécificités (le théâtre comme texte et comme spectacle) et
les évolutions du genre, les liens, mais aussi les distinctions entre genre et registre.
Corpus : une pièce au choix du professeur (comédie ou tragédie) accompagnée de
textes et documents complémentaires.
Perspective dominante : étude des genres et registres.
Perspectives complémentaires : approche de l’histoire littéraire ; étude des effets
sur les destinataires.

4 Le travail de l’écriture
L’analyse des rapports entre sources, projets, brouillons, texte et variantes, permet
de montrer que la production d’un texte est un processus singulier à l’intérieur
même des règles d’un genre ou par rapport à celles-ci ; on aborde la question de
l’originalité d’un style.
Corpus : un groupement de textes littéraires et de documents au choix du
professeur.
Perspective dominante : réflexion sur la production et la singularité des textes.
Perspectives complémentaires : étude de l’argumentation et des effets sur le desti-
nataire ; genres et registres.

5 Démontrer, convaincre et persuader


Le but est de percevoir et comprendre les différences, mais aussi les liens, entre
démontrer – dans le domaine des vérités vérifiables – et convaincre ou persuader,
en s’appuyant sur des arguments rationnels ou sur des facteurs affectifs.
Corpus : un groupement de textes et de documents (éventuellement iconographi-
ques) au choix du professeur.
Perspective dominante : étude de l’argumentation et des effets sur le destinataire.
Perspectives complémentaires : étude des genres et des registres (en particulier, le
polémique) ; approche de l’histoire littéraire.

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20 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L


6 Écrire, publier, lire
L’examen de la situation des auteurs, des lecteurs ou des spectateurs, des modes de
diffusion, est conduit de façon à montrer leurs effets sur les textes (qu’ils s’y plient
ou y résistent).
Corpus : un ou plusieurs ouvrages, au choix du professeur, et divers documents et
extraits (incluant des articles).
Perspective dominante : approche de l’histoire littéraire et culturelle.
Perspective complémentaire : réflexion sur la production et la singularité des
textes.

7 L’éloge et le blame
Le but est de percevoir et comprendre en quoi les usages de l’éloge et du blâme
sont des moyens importants d’argumentation.
Corpus : une œuvre ou un groupement de textes (poésie ou prose), accompagnés
de documents complémentaires (en particulier d’images, mais aussi de textes de
presse), au choix du professeur.
Perspective dominante : étude de l’argumentation et des effets sur le destinataire.
Perspective complémentaire : étude des genres (en particulier le portrait) et des
registres.

III - Démarche
L’enseignement du français en seconde s’organise en séquences qui associent la lec-
ture, l’écriture, l’oral et le travail sur la langue. Un objet d’étude peut être abordé
à l’intérieur d’une ou plusieurs séquences. Une séquence peut rassembler des élé-
ments issus de plusieurs objets d’étude.
La durée des séquences peut varier en fonction du projet du professeur et des réac-
tions des élèves ; leur durée moyenne sera d’une quinzaine d’heures.
Le professeur a le choix des œuvres, des textes et des documents étudiés à l’inté-
rieur du cadre défini au paragraphe précédent. Les documents d’accompagnement
fourniront à titre indicatif des listes d’œuvres et de documents ou de types
d’œuvres et de documents, et donneront des exemples de mise en œuvre.
Les contenus indiqués dans le programme font l’objet du travail en classe entière.
Les modules sont les lieux privilégiés pour développer, en liaison avec les activités
menées en classe entière, la maîtrise de la langue, la production de textes écrits et
oraux et la méthodologie appliquée notamment à la documentation.

IV - Mise en œuvre et pratiques


IV. 1 La lecture
Les élèves qui entrent en seconde ont déjà appris, tant dans leur cursus antérieur
que dans leurs pratiques personnelles, à s’approprier des écrits divers selon des
modalités de lecture variées. On vise à développer leur goût et leur capacité de lire,
en les confrontant cependant à des œuvres plus éloignées de leur univers familier,
dans un souci de formation d’une culture partagée. Dans ce but, des lectures aussi
nombreuses que possible sont indispensables. Il convient donc que les élèves lisent
au moins six œuvres littéraires par an ainsi que des textes et documents très diver-
sifiés. On développe deux formes de lecture : la lecture analytique et la lecture
cursive.
- La lecture analytique a pour but la construction détaillée de la signification d’un
texte et constitue donc un travail d’interprétation. Elle peut s’appliquer à des
textes de longueurs variées.
- Appliquée à des textes brefs, elle cherche à faire lire les élèves avec méthode.
- Appliquée à des textes longs, elle permet l’étude de l’œuvre intégrale. Découverte
dans un premier temps grâce à une lecture cursive, l’œuvre est ensuite reprise et

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Programmes de seconde - Français 21


étudiée de façon analytique (étude d’extraits, analyse de chapitres ou de traits
caractéristiques, temps de synthèse).
Les documents et extraits seront organisés en groupements de textes, étudiés en
trois ou quatre semaines au maximum. De même, l’étude d’une œuvre intégrale ne
s’étendra pas sur plus de trois ou quatre semaines.
- La lecture cursive est la forme libre, directe et courante de la lecture. Elle se déve-
loppe dans la classe et en dehors de la classe afin de faire lire des élèves qui n’en
ont pas toujours l’habitude ou le goût. Elle est avant tout une lecture personnelle
qui vise à développer l’autonomie des élèves. Elle n’amène pas à analyser le détail
du texte mais à saisir le sens dans son ensemble. Elle peut s’appliquer à des docu-
ments, extraits et textes brefs, mais son objet essentiel est la lecture d’œuvres
complètes.
En classe, le professeur propose des titres et des textes, indique des orientations
pour aider les élèves à avoir une lecture active, généralement en fonction d’un
projet, et établit des bilans.
Les lectures d’œuvres dans l’année se répartissent entre lectures cursives et lectures
analytiques (étude d’œuvres intégrales), si possible de façon équilibrée.
Les lectures documentaires, qui peuvent être, selon les situations et les besoins,
analytiques ou cursives, devront aussi devenir en fin de première un moyen
courant d’information. On utilise les dictionnaires et encyclopédies, la presse et les
bases de données (en particulier les ressources des technologies de l’information en
liaison avec le CDI). Les lectures documentaires permettent une meilleure contex-
tualisation des œuvres étudiées, favorisant ainsi leur interprétation.
La lecture s’applique aussi à l’étude de l’image. On utilisera des images fixes et
mobiles, pour s’attacher à dégager les spécificités du discours de l’image et mettre
en relation le langage verbal et le langage visuel.

IV. 2 L’écriture
Le but est d’amener les élèves à écrire souvent et régulièrement des textes de
nature et de longueur variées. Ils seront entraînés progressivement à produire trois
types d’écrits :
- des écrits d’argumentation, en relation avec les textes et les œuvres étudiés ;
- des écrits d’invention, en liaison avec les différents genres et registres étudiés ;
- des écrits fonctionnels, visant à fixer et restituer des connaissances. La liaison
entre lecture et écriture doit être constante. Dans les écrits d’invention, en seconde,
on procède en particulier à des imitations, des transformations et des transposi-
tions des textes lus. Ces écrits contribuent ainsi à une meilleure compréhension des
lectures et permettent aux élèves de construire leur réflexion sur les genres et
registres.
Toutes ces pratiques se font selon des consignes explicites. On recourt dans la
mesure du possible au traitement de texte et aux autres ressources des technologies
de l’information.

IV. 3 L’oral
En classe de seconde, le but est de permettre aux élèves de pratiquer des activités
orales diversifiées et de commencer à analyser les spécificités de l’oral (variations
des formes de parole et des niveaux de langage en fonction des situations, des buts
et des interlocuteurs).
À cette fin, on associe (en classe entière et en modules) :
- l’écoute, où l’on insiste sur la diversité des genres de l’oral et sur les relations
entre les interlocuteurs (y compris en situation scolaire) ;

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22 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L


- l’expression orale : elle inclut des lectures à haute voix, des récitations, des jeux
dramatiques, aussi bien que des prises de parole et des exposés (de durée limitée).
Ces travaux sont organisés le plus fréquemment possible à l’intérieur de groupes,
notamment dans le cadre des modules. L’oral constitue souvent aussi une propé-
deutique aux travaux d’expression écrite.

IV. 4 L’étude de la langue


Elle est un facteur commun à l’ensemble des activités proposées. Elle doit associer
la pratique de la langue et une réflexion sur celle-ci. À cette fin, elle prend appui
sur l’observation des œuvres et des textes lus et étudiés, ainsi que sur les produc-
tions écrites et orales des élèves.
En classe de seconde, il s’agit d’abord d’améliorer la maîtrise de la phrase, du
texte et du discours (étudiés au collège), et de poursuivre l’acquisition d’une
langue plus abstraite.
Pour cela :
- à l’échelle de la phrase, les éventuelles lacunes morphosyntaxiques doivent être
comblées ;
- à l’échelle du texte, on privilégie les questions qui touchent à l’organisation et à
la cohérence de l’énoncé ;
- à l’échelle du discours, la réflexion sur les situations d’énonciation, sur la moda-
lisation et sur la dimension pragmatique est développée ;
- le vocabulaire fait l’objet d’une attention suivie. Les domaines considérés sont
ceux des objets d’étude de l’année. Le lexique est enrichi en relation avec les textes
lus. On analyse la création et la structuration lexicales. Pour donner accès au
vocabulaire abstrait, on fait notamment réfléchir sur la nominalisation et la défini-
tion ;
- lorsque les œuvres et textes étudiés l’appellent, l’analyse des variations sociales et
historiques de l’usage langagier est abordée.
Pour une meilleure maîtrise de la langue, on insiste également sur la diversité des
moyens de reformulation dans les productions écrites et orales. On conduit les
élèves à analyser (particulièrement en modules) les moyens lexicaux et grammati-
caux nécessaires à leur réalisation.

V - Relations avec les autres disciplines


Discipline carrefour, le français développe des compétences indispensables dans
toutes les disciplines. De plus, en seconde, des relations plus précises seront éta-
blies et indiquées comme telles aux élèves, avec les disciplines suivantes :
- l’histoire, pour l’histoire culturelle ;
- l’éducation civique, juridique et sociale, entre autres pour les exercices de débat ;
- les arts, pour l’étude des genres et des registres, l’histoire culturelle et l’analyse de
l’image ;
- les langues anciennes, pour l’étude des genres et des registres, de l’histoire litté-
raire et culturelle, du lexique ;
- les langues vivantes, en particulier dans l’approche des mouvements culturels
européens.
Cette liste n’est pas limitative ; chaque professeur l’enrichira en fonction du projet
pédagogique de la classe et de l’établissement.

VI - Documentation et relations avec d’autres partenaires


Les travaux de documentation (par l’usage des fonds documentaires multimédias
et pluridisciplinaires) ainsi que les lectures et les échanges autour des lectures
appellent un travail coordonné du professeur de français et du professeur-docu-
mentaliste en fonction du projet pédagogique de la classe.

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Programmes de seconde - Français 23


Il est aussi recommandé de développer l’attention des élèves à l’actualité littéraire
et culturelle. Il est conseillé de solliciter dans la mesure du possible des interven-
tions d’auteurs, d’acteurs, de metteurs en scène, d’éditeurs, de bibliothécaires, de
journalistes et de plasticiens, qui s’inscrivent dans le cadre des projets
d’établissement.

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24 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L


Programmes de français
première
rançais
classe de première

I - Objectifs
L’enseignement du français en classe de première poursuit, pour les élèves de
toutes les sections du lycée d’enseignement général et technologique, les objectifs
fondamentaux du français au lycée : une maîtrise sans cesse accrue de la langue, la
connaissance de la littérature, la constitution d’une culture et la formation d’une
pensée autonome.
- Pour la maîtrise de la langue, le but est d’amener les élèves, en fin d’année, à
rédiger un texte composé, écrit dans une syntaxe et une orthographe correctes et
avec un vocabulaire approprié, et de les conduire à exprimer clairement leur
pensée à l’oral.
- Pour la connaissance de la littérature, six œuvres intégrales seront lues dans
l’année (étudiées en lecture analytique, ou abordées en lecture cursive), mais un
nombre plus élevé est, bien sûr, recommandé. Des groupements de textes complè-
teront ces lectures. Ces textes sont étudiés parce qu’ils représentent des formes
d’expression qui mettent en jeu les propriétés des genres et des registres majeurs,
parce qu’ils appartiennent à des périodes significatives de l’histoire littéraire et cul-
turelle, et qu’ils révèlent des enjeux de l’expérience humaine et participent de
débats d’idées importants. En fin de première, les élèves doivent disposer ainsi
d’un ensemble de lectures constituant des références essentielles.
- Pour la constitution de leur culture, les élèves devront, en fin d’année de pre-
mière, pouvoir se repérer dans le cadre chronologique de l’histoire littéraire, en
s’appuyant sur les textes abordés dans cette classe et dans les années antérieures. Il
ne s’agit pas à cet égard d’entrer dans tout le détail de l’histoire littéraire, mais de
faire comprendre la nature et le sens des changements d’orientation esthétiques ou
culturels les plus décisifs. En série L, cette mise en perspective historique fera
l’objet d’une attention particulière et sera plus approfondie.
- Pour la formation d’une pensée critique autonome, au terme de l’enseignement
commun obligatoire du français, les lycéens devront être en mesure de lire, com-
prendre et commenter par eux-mêmes un texte, en repérant les questions de
langue, d’histoire, de contexte, d’argumentation et d’esthétique, qui peuvent être
pertinentes à son sujet ; ils devront être capables, à partir de leurs lectures, de for-
muler un jugement personnel argumenté, notamment dans un commentaire ou
dans une dissertation.

II - Contenus
II.1 Les perspectives d’étude
Dans la continuité de la classe de seconde, il s’agit avant tout d’amener les élèves
à dégager les significations des textes et des œuvres. À cet effet, on continue de
privilégier quatre perspectives d’étude :
- l’étude de l’histoire littéraire et culturelle ;
- l’étude des genres et des registres ;

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Programmes de première - Français 27


- l’étude de l’argumentation et des effets sur les destinataires ;
- l’étude de l’intertextualité et de la singularité des textes.
La progression entre la classe de seconde et celle de première porte donc sur
l’acquisition des connaissances et sur le développement des aptitudes suivantes :
- la perception des grandes périodes qui ont marqué le déroulement de l’histoire
littéraire ;
- la reconnaissance des principaux genres et registres littéraires, et la compréhen-
sion de leurs évolutions ;
- la maîtrise des principales formes de l’argumentation (et notamment de la délibé-
ration) ;
- l’approfondissement des notions d’intertextualité et de réécriture.

II.2 Les objets d’étude


La liste des objets à étudier en classe de première complète celle de la classe de
seconde. Les objets 1 à 5 sont communs à toutes les séries d’enseignement général
et technologique. L’objet d’étude 5 est facultatif dans les séries technologiques.
Pour la série littéraire, s’ajoutent les objets d’étude 6 et 7.

1. Le roman et ses personnages : visions de l’homme et du monde


À partir des questions que soulève l’étude des personnages, il s’agira d’aborder le
roman comme une forme littéraire privilégiée de représentation de l’homme et du
monde. En situant une œuvre dans son contexte littéraire, historique et culturel,
on s’interrogera sur l’évolution du genre romanesque.
Corpus : un roman au choix du professeur (du XVIIème siècle à nos jours),
accompagné de textes et de documents complémentaires (les lectures cursives
seront encouragées).
Perspectives d’étude : connaissance des genres et des registres ; approche de l’his-
toire littéraire et culturelle ; réflexion sur l’intertextualité et la singularité des
textes.

2. La poésie
L’analyse des relations entre forme et signification permettra de faire saisir aux
élèves la spécificité du travail poétique sur le langage. En situant les textes étudiés
à l’intérieur des mouvements littéraires qui les ont influencés, on fera discerner les
continuités et les évolutions qui ont marqué l’histoire de la poésie.
Corpus : un recueil de poèmes ou un groupement de textes poétiques (du XVIème
siècle à nos jours), au choix du professeur.
Perspectives d’étude : connaissance des genres et des registres ; approche de l’his-
toire littéraire et culturelle ; réflexion sur l’intertextualité et la singularité des
textes.

3. Le théâtre : texte et représentation


On analysera le texte de théâtre en tenant compte des éléments sonores et visuels
qui caractérisent sa représentation. Il s’agira de faire percevoir que ces éléments
varient selon les genres, les registres et les époques, et que la réception d’un texte
de théâtre se modifie à travers ses différentes mises en scène.
Corpus : une pièce de théâtre, au choix du professeur (du XVIIème siècle à nos
jours), accompagnée de textes et de documents complémentaires (en particulier de
caractère visuel).
Perspectives d’étude : connaissance des genres et des registres ; approche de l’his-
toire littéraire et culturelle ; réflexion sur l’intertextualité et la singularité des
textes.

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28 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L


4. L’argumentation : convaincre, persuader et délibérer
Il s’agira de réfléchir aux modalités de l’argumentation directe ou indirecte à
travers les problèmes que posent les différentes formes de l’essai, de la fable ou du
conte philosophique.
Corpus : une œuvre littéraire ou un groupement de textes, au choix du professeur,
accompagnés de textes et de documents complémentaires (pouvant inclure des
articles de presse et des images).
Perspectives d’étude : analyse de l’argumentation et des effets sur le destinataire ;
connaissance des genres et des registres.

5. Un mouvement littéraire et culturel


En partant des textes, et en ménageant des temps de recherche autonome, on étu-
diera un mouvement littéraire et culturel du XVIème, du XVIIème ou du
XVIIIème siècle, en le situant dans son contexte européen et en le mettant en rela-
tion avec les éléments d’histoire littéraire découverts en classe de seconde.
Corpus : une œuvre littéraire ou un groupement de textes, au choix du professeur,
accompagnés de textes et de documents complémentaires (y compris
iconographiques).
Perspectives d’étude : approche de l’histoire littéraire et culturelle ; connaissance
des genres et des registres ; réflexion sur l’intertextualité et la singularité des
textes.

6. L’autobiographie
La lecture d’une œuvre autobiographique permettra d’étudier les rapports entre
réalité vécue et fiction littéraire, en faisant apparaître les problèmes liés à l’expres-
sion de soi.
Corpus : une œuvre littéraire, au choix du professeur, accompagnée de textes et de
documents complémentaires.
Perspectives d’étude : connaissance des genres et des registres ; approche de l’his-
toire littéraire et culturelle ; analyse de l’argumentation et des effets sur le
destinataire.

7. Les réécritures
On étudiera et on pratiquera les formes de réécriture par amplification, par réduc-
tion et par transposition, en montrant comment elles peuvent s’adapter à des
situations, des destinataires et des buts différents.
Corpus : un groupement de textes littéraires, au choix du professeur.
Perspectives d’étude : réflexion sur l’intertextualité et la singularité des textes ;
analyse de l’argumentation et des effets sur le destinataire ; connaissance des
genres et des registres ; approche de l’histoire littéraire et culturelle.

Objets d’étude Série L Séries S/ES Séries


technologi-
ques
1 Le roman et ses personnages : visions de
l’homme et du monde

2 La poésie

3 Le théâtre : texte et représentation

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Programmes de première - Français 29


Objets d’étude Série L Séries S/ES Séries
technologi-
ques
4 L’argumentation : convaincre, persuader et
délibérer

5 Un mouvement littéraire et culturel [facultatif]

6 L’autobiographie

7 Les réécritures

III - Démarche
Le professeur assure la mise en œuvre du programme par des ensembles cohérents
de travaux (ou « séquences »), associant lectures, expression écrite et orale, et
étude de la langue. Comme en classe de seconde, un objet d’étude peut être abordé
à l’intérieur d’une ou plusieurs séquences ; et une séquence peut rassembler et arti-
culer des éléments issus de plusieurs objets d’étude.
Le professeur choisit les textes et les œuvres qu’il fait lire et étudier ; il organise
son enseignement en tenant compte du niveau de ses élèves et de son projet
pédagogique.
La durée des séquences variera en fonction du projet du professeur (leur durée
moyenne sera comprise entre 12 et 15 heures).

IV - Mise en œuvre et pratiques


IV.1 La lecture
La classe de première poursuit l’effort engagé en seconde pour assurer des lectures
aussi nombreuses que possible. Il convient que les élèves lisent au moins six
œuvres littéraires par an, ainsi que des textes et documents très diversifiés.
On s’attache à approfondir la maîtrise des deux formes de lecture : la lecture ana-
lytique et la lecture cursive.
La lecture analytique a pour but la construction détaillée de la signification d’un
texte. Elle constitue donc un travail d’interprétation. Elle vise à développer la
capacité d’analyses critiques autonomes. Elle peut s’appliquer à des textes de lon-
gueurs variées :
- appliquée à des textes brefs, elle cherche à faire lire les élèves avec méthode ;
- appliquée à des textes longs, elle permet l’étude de l’œuvre intégrale.
Découverte dans un premier temps grâce à une lecture cursive, l’œuvre est ensuite
reprise et étudiée de façon analytique. L’objectif de la lecture analytique est la
construction et la formulation d’une interprétation fondée : les outils d’analyse
sont des moyens d’y parvenir, et non une fin en soi. La lecture analytique peut être
aussi une lecture comparée de deux ou plusieurs textes ou de textes et de docu-
ments iconographiques, dont elle dégage les caractéristiques communes, les
différences ou les oppositions.
La lecture cursive est la forme libre, directe et courante de la lecture. Elle se déve-
loppe dans la classe, et en dehors de la classe, afin de conduire vers les livres des
élèves qui n’en ont pas toujours l’habitude ni le goût. Elle est avant tout une
lecture personnelle et vise à développer l’autonomie des élèves. Elle n’amène pas à
analyser le détail des textes, mais à saisir le sens et les caractéristiques d’ensemble.
Elle peut s’appliquer à des documents, extraits et textes brefs, mais son objet
essentiel est la lecture d’œuvres complètes. Elle constitue ainsi un moyen impor-
tant pour former le goût de lire, et permet aux élèves de déterminer des critères de
choix. En classe, le professeur propose des textes, indique des orientations pour

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30 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L


aider les élèves à avoir une lecture active, généralement en fonction d’un projet, et
il établit des bilans qui pourront permettre aux candidats, ainsi éclairés, de
défendre à l’oral de l’examen leur point de vue sur les textes lus.
Les lectures d’œuvres dans l’année se répartissent entre lectures cursives et lectures
analytiques (dont les études d’œuvres intégrales), si possible de façon équilibrée.
Les lectures documentaires (analytiques ou cursives, selon les situations et les
besoins) deviennent en fin de première un moyen courant d’information. On con-
tinue à utiliser les dictionnaires et encyclopédies, la presse et les bases de données.
On introduit des lectures de documents longs.
La lecture s’applique aussi à l’image (fixe et mobile, y compris des films). L’ana-
lyse s’attache à dégager les spécificités du langage de l’image et à mettre en
relation celui-ci avec le langage verbal. On encouragera l’étude d’œuvres cinéma-
tographiques fondées sur des adaptations de romans ou de pièces de théâtre.
Les documents et extraits sont organisés en groupements de textes, étudiés en trois
ou quatre semaines au maximum. De même, l’étude d’une œuvre intégrale ne
s’étendra pas sur plus de trois ou quatre semaines.
L’ensemble des lectures constitue le fondement du travail d’histoire littéraire et
culturelle : un mouvement est étudié à partir d’une œuvre majeure, ou d’un grou-
pement de textes, accompagnés de documents complémentaires ; des lectures
cursives en enrichissent l’approche ; les lectures documentaires nourrissent la
réflexion à son sujet. En retour, l’histoire littéraire contribue à contextualiser les
lectures.

IV.2 L’écriture
Le but est d’amener les élèves à la maîtrise de l’expression écrite autonome dans
les trois domaines suivants qu’on veillera à équilibrer :
- écrits d’argumentation et de délibération, en relation avec les textes et œuvres
étudiés : les exercices d’analyse, de commentaire et de dissertation concourent à
cette fin ;
- écrits d’invention, en liaison notamment avec les différents genres et registres
étudiés : lecture et écriture sont associées dans des travaux de réécriture qui contri-
buent à une meilleure compréhension des textes ; on fait apparaître les liens entre
invention et argumentation ;
- écrits fonctionnels, visant à mettre en forme et transmettre des informations et à
construire et restituer les savoirs (en français et dans les autres disciplines) : les
exercices de comptes rendus, de synthèses et de résumés sont utilisés dans ce but.

IV.3 L'oral
En classe de première, l’objectif est de compléter l’analyse des spécificités de l’oral
et d’en assurer une pratique effective.
À cette fin, on associe :
- l’écoute, que l’on continue à cultiver en insistant sur les exercices de reformula-
tion des propos entendus ;
- la lecture expressive des textes littéraires, qui porte sur des textes plus longs
qu’en seconde ;
- les pratiques de production orale, en privilégiant les comptes rendus, les exposés
oraux de lectures et de points de vue personnels, les échanges et les débats.

IV.4 L’étude de la langue


Cette étude constitue toujours en première un objectif majeur. Étroitement asso-
ciée aux lectures analytiques des textes ainsi qu’aux productions orales et écrites
des élèves - notamment dans les écrits d’invention, dans le commentaire et la dis-
sertation - elle doit être intégrée à chaque séquence. Le travail sur la langue
privilégie, en première, la réflexion sur le sens. Il a pour objectifs essentiels :

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Programmes de première - Français 31


- l’enrichissement du lexique, et plus particulièrement celui de l’abstraction et de la
sensibilité ;
- la réflexion sur la subjectivité dans la langue, liée à l’étude de l’énonciation ;
- la consolidation de la structuration et de la cohérence des textes produits par les
élèves ;
- l’étude des variations historiques, sociales et culturelles de l’usage langagier.

V - Relations avec les autres disciplines


Discipline carrefour, le français développe les compétences indispensables dans
toutes les disciplines. Des relations plus précises seront établies (et indiquées
comme telles aux élèves) avec les disciplines suivantes :
- les arts, notamment pour l’étude des genres et registres, de l’histoire culturelle et
l’analyse de l’image ;
- les langues anciennes, pour l’étude des genres et registres, de l’histoire littéraire et
culturelle, du lexique ;
- les langues vivantes, en particulier dans l’approche des mouvements culturels
européens ;
- l’histoire, y compris l’histoire des sciences, pour la construction de problémati-
ques d’histoire culturelle ;
- la philosophie, que les élèves aborderont en terminale, par la réflexion sur les
registres, sur l’histoire culturelle et sur la langue, et par la formation au commen-
taire de texte et à la dissertation.
Cette liste n’est pas limitative ; chaque professeur l’enrichira en fonction du projet
pédagogique de la classe et de l’établissement.
Le programme accorde une grande place au dialogue. Les Travaux personnels
encadrés constituent un dispositif susceptible de faciliter cet apprentissage dans la
mesure où ils nécessitent discussion, débat, argumentation et justification, dans le
cadre d’une initiation à la recherche autonome. Ils développent les qualités
d’expression des élèves, en supposant notamment de leur part une aptitude à la
relecture, la correction et la reformulation. Les thèmes retenus sont choisis en rela-
tion avec les objets d’étude inscrits dans le programme.

VI - Documentation et relations avec d'autres partenaires


Dans le cadre de son projet pédagogique, le professeur de français travaillera en
relation avec les professeurs documentalistes : recherches documentaires (utilisa-
tion d’Internet, usage des fonds multimédias et pluridisciplinaires...), organisation
de lectures et d’échanges autour de ces lectures, etc.
Il lui est aussi recommandé de développer l’attention de ses élèves à l’actualité lit-
téraire et culturelle. Il lui est conseillé de solliciter, dans la mesure du possible, des
interventions d’auteurs, d’acteurs, de metteurs en scène, d’éditeurs, de bibliothé-
caires, de journalistes et de plasticiens, qui s’inscrivent dans le cadre des projets
d’établissement.

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32 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L


Programme de littérature
terminale L
ittérature
classe terminale L

I - Finalités
I. 1 L’enseignement de littérature en classe terminale poursuit les objectifs et les
finalités de l’enseignement du français en classe de seconde et en classe de pre-
mière, et renforce la spécificité de la série littéraire. Il a donc pour finalité propre
de former la pensée par une forte culture littéraire et de donner les connaissances
appropriées. Un accent particulier est mis ici sur les contenus ouverts tant sur le
passé que sur l’immédiat contemporain, tant dans le domaine français qu’étranger.
Il reprend les perspectives d’étude mises en œuvre les années précédentes. Il prend
aussi en compte la réflexion sur la langue et la maîtrise de l’expression orale et
écrite.
I. 2 Cet enseignement constitue, grâce au nouvel horaire, un élément fort de l’ori-
ginalité de la série littéraire. Il doit représenter un apport spécifique pour les élèves
désireux de poursuivre des études supérieures dans le domaine des lettres et des
arts, mais aussi des sciences humaines et du droit, des études politiques et des
études commerciales.
I. 3 Il s’agit donc de former des lecteurs avertis et, dans toute la mesure du pos-
sible, des liseurs, ainsi que des adultes capables de s’exprimer avec précision et
aisance à l’oral comme à l’écrit. Dans un monde où les discours sont de plus en
plus techniques, complexes et médiatisés, il est essentiel de donner aux élèves les
moyens d’une analyse critique, d’une maîtrise raisonnée et d’une mise en œuvre
lucide des discours, de la langue et des langages. L’enseignement de littérature con-
tribue ainsi à la formation personnelle et citoyenne. Il permet aussi un dialogue
cohérent avec les autres disciplines enseignées dans la série, en particulier la philo-
sophie et l’histoire, ainsi que les options arts, théâtre et cinéma. Il offre des liens
avec les TPE, par ses finalités, ses perspectives d’étude et ses contenus.

II - Objectifs
II. 1 La formation du jugement
L’enseignement de littérature en terminale littéraire complète les perspectives
d’études déjà mises en œuvre:
- il développe la capacité de comprendre et interpréter les textes selon leurs formes
et leurs contextes (étude des genres et de l’histoire littéraire) ;
- il développe la capacité de saisir et d’apprécier l’originalité des œuvres, en
donnant des éléments de comparaison nombreux et diversifiés; il forme donc le
jugement critique ;
- il enrichit la faculté d’argumenter, de délibérer, en même temps que celle d’ana-
lyser de façon critique toutes les formes de l’argumentation ;
- il enrichit la perception des affects humains tels qu’ils se manifestent dans et par
la littérature et les arts et fait saisir leur relation avec les mythes ;
- il approfondit l’analyse des relations entre la littérature et l’image.

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Programme de terminale - Littérature 35


II. 2 Les connaissances
Les objectifs en ce domaine sont d’élargir la culture des élèves en abordant des
domaines qui n’ont pas toujours été étudiés dans les classes antérieures (ou qui y
ont été seulement abordés) et de les initier à la diversité des approches critiques.
L’ouverture à une culture plus large peut être d’ordre temporel (textes anciens,
médiévaux ou, au contraire, textes de l’immédiat contemporain), générique
(notamment pour les aspects textuels et littéraires du débat d’idées), langagier
(relations entre littérature et image, cinéma).
La première littéraire a donné aux élèves la connaissance des scansions majeures
de l’histoire littéraire ; l’enseignement de littérature en classe terminale doit com-
pléter celle-ci.
Le travail sur la langue portera principalement sur les moyens de l’abstraction et
de la conceptualisation, en relation avec le travail effectué en philosophie.

II. 3 L’expression écrite et orale


Au cours de l’année, les élèves sont amenés à reprendre et approfondir les formes
d’expression travaillées jusque-là, tant écrites qu’orales (réactions à des lectures,
lectures analytiques, débats, exposés, etc. ; écritures de commentaire, écritures de
dissertation, écritures documentaires, écritures d’invention) afin de maîtriser les
compétences suivantes :
- exposer par oral et par écrit l’interprétation d’un texte ;
- exposer par oral et par écrit un jugement argumenté ;
- rédiger un compte-rendu de lecture ou de recherche ;
- concevoir des projets d’écriture.

III - Contenus
Les compétences et les connaissances ci-dessus appellent des études portant sur :
- les grands modèles littéraires – sources culturelles –, y compris l’approche des
mythes fondamentaux dans la littérature ;
- les langages, en particulier dans la relation du verbal et de l’image ;
- la littérature dans le débat d’idées ;
- la littérature contemporaine.
Les objets d’étude correspondants se répartissent donc dans les domaines suivants :

A - Grands modèles littéraires – Antiques.


(ainsi que les mythes qui peuvent s’y manifester) – Français, du Moyen Âge à l’âge classique.
– Européens.

B - Langage verbal et image – Littérature et langages de l’image.


– Littérature et cinéma.

C - Littérature et débat d’idées – Œuvres et textes participant à un débat d’idées


majeur dans l’histoire littéraire et culturelle.

D - Littérature contemporaine – Œuvres contemporaines françaises ou de langue


française.
– Œuvres étrangères (en traduction).

IV - Mise en œuvre : modalités d’application


L’enseignement de littérature en classe terminale repose sur un programme révi-
sable périodiquement. Tous les objets d’étude ci-dessus y sont mis en œuvre, à
tour de rôle. Quatre sont prescrits chaque année, le renouvellement se faisant par
quart ou moitié, selon la difficulté des œuvres concernées.

© MEN/CNDP

36 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L


Les objets d’étude ainsi prescrits sont représentés par des œuvres choisies pour
leur importance et leur représentativité. Le texte annuel d’application précise de
façon explicite le domaine de connaissance et l’objet d’étude correspondant aux
œuvres à analyser ; il indique d’autres œuvres ou catégories d’œuvres dont la
lecture doit contribuer à compléter et enrichir les connaissances des élèves et leur
permettre de contextualiser et mettre en perspective les œuvres étudiées.
Les œuvres choisies pour l’application du programme seront réparties de façon à
assurer chaque année la présence au moins :
- d’une œuvre du passé et d’une œuvre contemporaine ;
- d’une étude touchant au langage de l’image ;
- d’un mythe majeur, antique (par exemple : Les Atrides, Œdipe, etc.) ou moderne
(par exemple : Don Juan, Faust, etc.).
NB : ces critères peuvent se combiner.
L’évaluation portera sur des connaissances précises, clairement rattachées aux
perspectives et objets d’étude, et tiendra compte aussi des lectures
complémentaires.

© MEN/CNDP

Programme de terminale - Littérature 37


Accompagnements
Accompagnement des programmes de français (2001) ................................................................ 41
Perspectives d'étude ................................................................................................................. 43

Objets d'étude .......................................................................................................................... 56

Étude raisonnée de la langue ...................................................................................................... 84

Démarches et progressions ......................................................................................................... 97

Accompagnement des programmes de français (2006) .............................................................. 123


Préambule ............................................................................................................................... 125
Le roman ................................................................................................................................. 126

La poésie ................................................................................................................................ 128

Le théâtre ................................................................................................................................ 129

L'argumentation ....................................................................................................................... 130

Un mouvement littéraire et culturel ............................................................................................ 131

L'autobiographie ..................................................................................................................... 134

Les réécritures ......................................................................................................................... 136

Les objets d'étude, de la classe de seconde à la classe de première ........................................... 137

Accompagnement du programme de littérature terminale série Littéraire .............................. 139


Introduction ............................................................................................................................ 141

Les objets d'étude ................................................................................................................... 145

Mise en œuvre et démarches ................................................................................................... 181


Accompagnement des
programmes de français
2001
 
 


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Accompagnement des programmes de français (2001) 43


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44 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L


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Accompagnement des programmes de français (2001) 45



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46 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L


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Accompagnement des programmes de français (2001) 47


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Accompagnement des programmes de français (2001) 79


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Accompagnement des programmes de français (2001) 83


  
   

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84 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L


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Accompagnement des programmes de français (2001) 85


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Accompagnement des programmes de français (2001) 87


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Accompagnement des programmes de français (2001) 89


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Accompagnement des programmes de français (2001) 105


  
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Accompagnement des programmes de français (2001) 111


   
        
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Accompagnement des programmes de français (2001) 117


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Accompagnement des programmes de français (2006) 129



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Accompagnement des programmes de français (2006) 135



 

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136 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L

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Accompagnement des programmes de français (2006) 137


Accompagnement
du programme
littérature terminale L
Introduction

Finalités
Le nouveau programme de littérature pour la classe terminale de la série littéraire
précise les finalités indiquées dans le précédent programme : « Former de jeunes adultes
dotés d’une forte culture, les préparer à des études supérieures dans divers secteurs
disciplinaires, former leur capacité de réflexion et d’expression. »
Ces finalités générales demandent à être complétées par les spécifications suivantes.
– L’identité de cette série appelle une solide culture littéraire : compléter et enrichir
cette culture, telles sont les finalités premières de cet enseignement. Cela nécessite des
lectures nombreuses et diversifiées. Le programme et ses modalités d’application pré-
voient que, chaque année, les élèves auront à lire et étudier quatre œuvres intégrales. Ce
nombre est en lui-même modeste. Il ne suffirait pas à nourrir une culture littéraire
large s’il n’était accompagné de nombreuses autres lectures : associées à l’étude des
œuvres prescrites, elles forment des « lectures en correspondance » qui construisent des
pans de cette culture qu’il s’agit d’acquérir. L’expression « lectures en correspondance »
semble préférable à celle de « lectures en réseau » qui est parfois employée dans le même
sens : « correspondance » suppose que les liens entre les textes envisagés sont intrin-
sèques, « réseaux » pouvant donner à penser qu’ils sont seulement décidés par le pro-
fesseur. Les deux formes d’approche ainsi organisées doivent à la fois donner aux élèves
des connaissances précises et développer leur capacité à percevoir, organiser et pour-
suivre de telles démarches d’acquisition de savoirs et de réflexion.
– La seconde finalité se dessine par là même : il s’agit aussi de former des lecteurs avertis,
informés et curieux ; on pourrait dire idéalement des « liseurs ». Aisance, vivacité et
ouverture dans les lectures forment un trait identitaire fort des compétences de la série
littéraire. Elles constituent également le substrat de la capacité à comparer, donc à
raisonner en opérant des rapprochements et des distinctions pertinents. Cette capacité
est essentielle comme fondement d’un mode de rapport aux savoirs. La compétence
correspondante, le « savoir-comparer » est la condition de la capacité de juger non pas
arbitrairement ou par répétition de formules apprises, mais par élaboration d’un
jugement « instruit » (au sens où on instruit un dossier). Ces démarches sont essentielles
pour la formation de l’esprit critique.
– Une troisième finalité est l’accès conjoint à une conscience historique enrichie. Il ne
s’agit pas de répéter les contenus vus en classes de seconde et de première, et même au
collège, mais de reprendre et approfondir l’étude de domaines qui y ont été seulement
abordés, de compléter ainsi la formation à l’histoire littéraire. La part accordée à
l’Antiquité, aux modèles français depuis le Moyen Âge jusqu’à l’âge classique, ainsi
qu’aux modèles européens majeurs répond à cet objectif.
– La perception de l’histoire doit être liée étroitement à la réflexion sur le présent. L’étude
de la littérature contemporaine, l’étude des liens entre la littérature et les langages non
verbaux, en particulier celui de l’image (sous ses diverses formes), y concourent.
– Bien entendu, l’approche des différents langages n’est pas une propriété spécifique du
présent. Elle concerne l’ensemble de l’histoire culturelle. Elle apporte la capacité à
comprendre que le langage verbal est rarement employé seul : il est toujours en contexte,
et celui-ci se manifeste d’abord en un intertexte, verbal mais aussi, très souvent, non verbal.
– Enfin, autant que par leurs compétences de lecteurs, les élèves de la série litttéraire se
caractérisent par leur qualité dans l’expression, écrite et orale. L’attention portée aux
différents langages va de pair avec un travail général sur l’expression et un travail spé-
cifique sur la langue, qui se prolongent dans cette classe. L’art d’écrire avec clarté,
voire avec richesse et inventivité, celui de parler avec précision et à-propos, comme

© MEN/CNDP

Accompagnement du programme de littérature - terminale L 141


l’exploration continuée et approfondie du vocabulaire et de la syntaxe, concourent à une
finalité d’aisance face à la langue, commune à tous les élèves certes mais essentielle en série
littéraire.
L’ensemble de ces finalités s’inscrit dans la continuité des orientations des programmes
des classes de seconde et de première. Elle n’appelle pas seulement l’approfondissement
des acquis antérieurs mais une ouverture accrue des connaissances et des compétences.

Objectifs
La formation de la pensée : les perspectives d’étude
Bien évidemment, les acquis antérieurs sont repris et réinvestis. Il est essentiel que chaque
professeur fasse percevoir cela aux élèves, pour leur permettre de réutiliser ces acquis.
En particulier, les perspectives d’étude mises en œuvre dans les années antérieures sont
conservées et approfondies :
– les genres et les registres ;
– l’histoire littéraire et la capacité à contextualiser œuvres et textes ;
– en relation avec celle-ci, la perception des intertextes, manifestations premières et
fondamentales de tout contexte, conduit à une observation plus approfondie des
singularités des textes et des faits de style ;
– la comparaison de différents langages s’inscrit dans une démarche générale de
compréhension et de maîtrise des discours ;
– l’étude de la langue et la maîtrise de l’expression rejoignent cet objectif.

Les connaissances : domaines et objets d’étude


L’usage est qu’il y ait quatre œuvres inscrites dans les listes d’application, périodique-
ment renouvelées. Si l’étude de ces quatre œuvres constitue un objectif immédiat, elle
ne prend sens que dans sa relation avec un espace de connaissances plus large ; sans quoi
il se créerait une contradiction flagrante entre l’ambition d’une culture large et ouverte
et le petit nombre de textes ainsi concernés.
Il convient en conséquence de marquer bien clairement – et d’informer les élèves dès le
début de l’année – que les œuvres inscrites dans la liste d’application ne constituent pas
le programme mais bien un mode d’application du programme. Celui-ci, pour sa part,
est structuré en domaines et en objets d’étude.
Les domaines d’étude
Ils traduisent les finalités ci-dessus indiquées :
– la formation d’une culture historique approfondie appelle l’étude des grands modèles
culturels que porte la littérature ;
– la réflexion sur les discours et les langages réclame l’étude de langages divers, notam-
ment pour ce qui concerne « Littérature et langages de l’image » ; elle s’associe également
à l’étude réflexive de la langue ;
– la formation à la réflexion est liée à l’étude de la littérature dite « d’idées » ou plus
exactement de la littérature dans les débats d’idées ;
– la réflexion sur le présent nécessite une ouverture sur les littératures contemporaines,
qui dialoguent constamment avec celles du passé.
Enfin, le souci d’ouverture se traduit dans la prise en compte aussi bien du domaine
culturel français que des domaines antiques (grec et latin), européen, francophone,
international.

Les objets d’étude


Au sein de ces domaines, tous très vastes, le programme spécifie des objets d’étude, qui
indiquent les éléments essentiels de chaque domaine. Ils sont au nombre de huit (on en
donne ici une formulation simplifiée ; leurs formulations spécifiques dans le
programme seront reprises et explicitées dans chacun des chapitres correspondants) :
– grands modèles antiques ;
– grands modèles français ;

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142 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
– grands modèles européens ;
– littérature et langages de l’image ;
– littérature et cinéma, ces deux arts ayant eu au XXe siècle des échanges particulièrement
riches ;
– littérature contemporaine française et francophone ;
– littérature contemporaine d’autres aires culturelles ;
– littérature et débats d’idées. La « littérature d’idées » n’a pas paru devoir être distin-
guée en différents objets d’étude : non que scientifiquement la chose ne soit possible et
nécessaire – « littérature d’idées » n’est qu’une formulation par approximation, reprise
ici par commodité – mais parce que l’année de terminale donnant une large place à la
philosophie, il ne paraissait pas indispensable de développer par trop cette partie du pro-
gramme : il s’agit de faciliter le dialogue entre littérature et philosophie, non de créer une
situation où les deux auraient risqué quelques télescopages ou doubles emplois.
Ces domaines et objets sont des aspects du même espace culturel ; il ne s’agit donc pas
de les scinder. Les œuvres de chaque liste d’application sont envisagées comme repré-
sentatives de ces domaines et objets ; là encore, scinder serait abusif. Aussi deux objec-
tifs didactiques apparaissent-ils nettement :
– faire saisir aux élèves qu’ils étudient telle ou telle œuvre en ce qu’elle a de singulier et
de significatif, et que sa signification ouvre l’accès à un vaste domaine culturel. Exemple
manifeste : Dom Juan participe de tout un ensemble d’œuvres, littéraires et artistiques,
présent à travers l’Europe moderne ;
– leur faire percevoir comment ces divers aspects – domaines, objets – dialoguent entre
eux. Un même « sujet » grec peut avoir été repris dans la littérature française, en Europe,
au cinéma, dans les arts et comme matière dans un débat d’idées.
De la sorte, il doit être clair pour eux que la liste d’application annuelle est un moyen
de rendre compte du programme : à travers elle, il s’agit de prendre conscience et connais-
sance des quatre domaines d’étude (ils y sont à chaque fois représentés) et des huit objets
d’étude (tous ne sont pas représentés chaque année, mais les élèves doivent être informés
de ceux qui ne sont pas étudiés en tant que tels l’année qui les concerne, et amenés à
mieux comprendre ceux qu’ils étudient en discernant des liens avec les autres). L’idée
de modèle, par exemple, est essentielle pour l’approche des intertextes culturels en géné-
ral, au-delà de chacun des objets ici distingués, et l’une des vertus des œuvres majeures
est de donner matière à de tels aperçus.

Objectifs pratiques et démarches


L’enseignement de littérature durant l’année de terminale est lié à un examen final ; celui-
ci constitue bien sûr un objectif pratique ; mais on ne saurait, sans appauvrir à l’excès les
apports de cette année, se borner à la seule préparation myope de l’examen. D’autant
que le choix de limiter le programme d’application à quatre objets d’étude par an
ouvre aux professeurs et aux élèves des possibilités en matière d’organisation souple du
travail et d’approfondissements. Aussi insistera-t-on dans la pratique sur :
– l’étude continuée de la langue, l’approfondissement des acquis, en particulier
l’approche des aspects historiques du vocabulaire et de la précision dans le vocabulaire
et la syntaxe ;
– la pratique de lectures nombreuses, en associant à l’étude des œuvres intégrales d’autres
lectures en correspondance, notamment la lecture cursive d’autres œuvres intégrales ;
– la diversité des exercices d’expression, orale et écrite, tant pour préparer des exercices
d’examen que pour former à des structures fondamentales de l’expression (ordonner
un propos, enrichir la recherche et la confrontation d’idées, organiser une argumenta-
tion, concevoir des projets d’écriture longue).
Ainsi se structurent des ensembles diversifiés et cohérents (autrement dit des séquences)
pour chaque objet et œuvre étudiés.
Chaque professeur ayant la liberté de sa progression et de l’organisation du travail au
long de l’année, le présent document d’accompagnement s’attardera assez peu sur les
démarches. En revanche, outre les questions de contenus, il reviendra de façon plus
précise sur les points évoqués ci-dessus : l’étude de la langue, la diversité des formes de
lecture et les formes d’expression.

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 143


Les objets d’étude
 a notion de modèle

Le programme fait appel à l’idée de « modèle » pour L’un des objectifs majeurs de l’enseignement de
définir l’un des grands domaines d’étude de la litté- littérature en classe terminale étant de former des
rature en classe terminale littéraire. Cette notion, lecteurs cultivés, cette connaissance des modèles
quoique assez explicite par elle-même, demande majeurs est une des voies principales de cette for-
sans doute quelques précisions sur ses implications mation : ils sont représentatifs du fond culturel com-
et applications. mun à partir duquel peut se constituer une
authentique réflexion sur la culture.
Aussi les modèles, dans leur diversité, seront-ils
présents dans toute liste d’application du programme.
Définition Cette partie du programme de la classe terminale fait
Si le mot « modèle » a plusieurs acceptions en fran- écho à des contenus des programmes de collège, qui
çais et si un modèle scientifique, un modèle culturel, prescrivent l’étude de « textes porteurs de références
un modèle en art et en haute couture ne désignent culturelles majeures », ainsi qu’aux programmes
pas les mêmes réalités, il est ici entendu en son sens des classes de seconde et de première : ces liens
le plus simple et le plus fondamental : ce qui est ou seront repris dans les chapitres suivants ; il convient
a été repris. Cette reprise peut se faire par imitation de les faire percevoir aux élèves en chaque occasion.
proprement dite, mais aussi par pastiche ou parodie, Enfin, on ne peut oublier que les modèles ont été et
voire par opposition, ou encore par influence plus sont constamment construits comme tels, au fil de
ou moins implicite. Ainsi, Voltaire imitait l’art l’histoire. Un ensemble d’opérations y contribue :
de Racine dans l’écriture de ses tragédies, et Hugo sélection des œuvres majeures, opérations d’adaptation
s’y opposait pour ses drames (la « Préface » de ou de traduction, accumulation de commentaires.
Cromwell est assez explicite sur sa relation com- Pour n’en citer qu’un exemple : les comédies-ballets
plexe d’admiration / répulsion vis-à-vis de Racine) ; de Molière ont été reçues dans le canon littéraire
de même, Montaigne et Rabelais sont souvent pré- en passant de la scène à la lecture et plus encore en
sents dans les intertextes, de façon tacite mais déce- étant dépouillées, pour la lecture – et parfois pour
lable par un lecteur cultivé ; enfin, les auteurs et la scène même –, des ballets qui avaient fait une
œuvres qui ont, de longue date, constitué le corpus bonne part de leur succès initial. Il est utile de faire
canonique de l’enseignement des lettres (auteurs percevoir aux élèves ces processus de modélisation.
grecs et latins et auteurs français) constituent un
fondement sans la connaissance duquel la compré-
hension des œuvres ultérieures et, par suite, de la Contenus
culture et de son histoire, est impossible. La notion
de modèle désigne donc ici, au-delà des catégories de
genres, registres, mouvements littéraires et artis- Les trois modèles concernés
tiques – qui constituent des modèles de discours et En fonction des critères de définition et des objectifs
d’esthétique – les modèles culturels historiques. Telle indiqués ci-dessus, il s’impose de prendre en
est la fonction de la précision apportée par l’adjec- compte :
tif « grand » dans l’énoncé « grands modèles litté-
raires » : il ne suppose pas un jugement de valeur Les modèles antiques
fondé sur un arbitraire idéologique, mais bien, à la Par le relais de l’école, par l’analyse et la traduction,
lumière de ce qui vient d’être spécifié, l’observation puis par l’imitation littéraire, ils ont imprégné large-
des modèles qui ont exercé une influence inscrite ment la littérature et la culture. Les tragiques grecs,
dans la durée et qui ont statut de modèle culturel. les historiens et orateurs romains, comme les poètes,

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 147


sont un tissu que les élèves d’aujourd’hui connaissent Elles font partie du bagage culturel nécessaire en
peu ou mal, surtout s’ils n’ont pas choisi l’option tant qu’œuvres représentatives : elles ont exercé une
« Langues anciennes ». Certes, cette dimension de influence déterminante sur un courant, un genre, un
l’histoire culturelle a été abordée antérieurement registre, la circulation d’un mythe.
dans la scolarité, notamment en classe de sixième. Un indice net de leur statut est perceptible dans la
Mais dans l’ensemble, elle reste encore à étudier. langue : le nom d’un mythe ou d’un personnage
emblématique d’un mythe, et / ou un nom de per-
Les modèles français sonnage ou d’auteur passé dans le langage com-
Ils constituent une matière particulièrement riche. mun sont le signe de leur rôle de référence
Les choix retenus sont indiqués plus loin (chapitre historique ; par exemple pour Faust, Dom Juan,
« Les grands modèles français, du Moyen Âge à l’âge Tristan ou Œdipe mais aussi pour des termes tels
classique », p.156), mais il convient de souligner tout que « dantesque », « rabelaisien », « donquichot-
de suite que l’enjeu majeur est d’approfondir la tesque », « cornélien », « cartésien ». Et quand cet
conscience de l’historicité de la culture. indice linguistique n’existe pas en tant que tel, c’est
la fréquence de la référence qui en joue le rôle,
Les modèles européens comme c’est le cas pour Montaigne ou Molière.
Ils sont à entendre dans leur relation avec la culture Par conséquent, de telles œuvres sont à étudier en
française. Il s’agit donc de faire apparaître des liens elles-mêmes, en leur qualité d’œuvres représenta-
et des influences, à proportion de l’influence exercée tives. En elles-mêmes : la démarche est alors l’étude
sur la France, et non selon la circulation des modèles de l’œuvre intégrale. En tant qu’œuvres représenta-
dans l’ensemble de l’Europe. Par exemple, le mythe tives : dans ce cas, on associe à cette étude de l’œuvre
de Faust a été diffusé en Allemagne et en Grande- intégrale des lectures cursives organisées selon le
Bretagne bien avant d’avoir une présence sensible en principe des lectures en correspondance, pour appro-
France : s’il est bon d’indiquer ce fait, l’étudier en fondir la connaissance du genre, du registre, du
détail demanderait un temps et des compétences que mythe, du courant, de l’esthétique, en un mot de la
les élèves ne peuvent avoir, et ferait passer une his- problématique dont ces œuvres sont représentatives.
toire littéraire européenne avant une histoire de la Dans les chapitres relatifs à chacun de ces domaines,
littérature française qui en est un préalable néces- une liste des auteurs et / ou des œuvres représentatifs
saire. Un tel exemple explicite bien l’esprit de cette est indiquée.
partie du programme et du programme en général :
le souci d’ouverture. Il s’agit de donner de telles Des lectures ouvertes, en correspondance
perspectives et non d’étudier tous les modèles. Le Pour percevoir les jeux d’influences, chaque modèle
dialogue s’impose ici avec les enseignements de doit être abordé en associant aux œuvres majeures
langues vivantes étrangères. des lectures diversifiées. Ces corpus peuvent être
pour partie recommandés ici ; mais ils sont aussi à
l’initiative des professeurs, en fonction des œuvres
Les corpus et les démarches inscrites dans les listes d’application et du projet
pédagogique qu’elles suscitent. Ils constituent par-
Des œuvres représentatives fois, dans les chapitres suivants, des listes relative-
Un critère s’impose dans le droit fil des objectifs et ment longues : il ne s’agit pas de prescriptions mais
des définitions exposés : lire et étudier des œuvres d’aides et de suggestions.
qui ont eu un rôle de modèles culturels. Par com- Au total, les auteurs et œuvres indiqués dans ces
modité, ceux-ci sont souvent indiqués par un nom chapitres – œuvres représentatives et suggestions de
d’auteur ; mais chacun, parmi les professeurs, se lectures –, joints à ceux indiqués dans les documents
réfère à une ou quelques œuvres de cet auteur qui d’accompagnement des programmes de collège et de
ont joué un rôle important. Ainsi chacun admet que lycée, constituent les références des connaissances
Goethe est un modèle européen, en se référant que le professeur de lettres doit être à même de
à Faust et Werther, mais ne songe pas à traiter de mettre en œuvre dans son enseignement (et par voie
la sorte tous les écrits de Goethe. Dès lors, les cor- de conséquence, ils représentent le répertoire des
pus à envisager sont ceux des œuvres majeures. lectures exigibles dans les concours de recrutement).

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148 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
 es grands modèles antiques

Objectifs et définitions comme un personnage littéraire (au même titre


qu’Ulysse) et ce n’est pas non plus un auteur ;
Les littératures grecque et latine ont profondément quant à la forme du dialogue socratique (ou plato-
inspiré et imprégné les productions artistiques du nicien ?), elle a moins influencé l’écriture du dialogue
XVIe au XXe siècle, parce que leurs œuvres ont formé philosophique de notre littérature que le dialogue
intellectuellement les artistes : ils les ont traduites, cicéronien. La question est donc de savoir quelle
apprises par cœur, commentées, jouées à travers œuvre faire lire et de quelles lectures en correspon-
l’Europe, ils ont ensuite admiré dans les musées ou dance accompagner l’étude de l’œuvre : dans le
dans les salles de concert et de théâtre les œuvres contexte actuel d’une classe terminale littéraire, c’est
qu’elles inspiraient à leur tour. Au-delà de l’admi- plutôt en cours de philosophie qu’un dialogue de
ration des lecteurs, ces œuvres lues, traduites, Platon sera étudié. Autre exemple, celui du genre
commentées, réécrites ont peu à peu construit des épique : on peut toujours faire lire l’Iliade ou
topoi qui, depuis, parcourent les œuvres littéraires
L’Énéide, mais en termes de modèle, il est sans doute
comme les œuvres philosophiques. Il est donc
plus formateur de faire lire aux élèves une des
important que les élèves de la classe terminale
œuvres majeures du Moyen Âge pour découvrir
littéraire étudient l’une de ces œuvres comme
autour d’elle les textes sources de l’Antiquité mais
exemple des modèles antiques.
aussi leurs prolongements (Victor Hugo, Saint-John
Mais dans le vaste champ des œuvres grecques et
Perse, etc.). Et pour un choix parmi les grands
latines, lesquelles retenir comme modèles ? L’usage
genres de l’Antiquité, force est de constater que la
le plus courant est de faire une sélection en référence
poésie lyrique latine, la poésie épique grecque, le
à des auteurs : par exemple Homère pour les Grecs,
dialogue philosophique ne permettent pas toujours
Virgile et Ovide pour les Romains. Mais ce sont
d’envisager des lectures d’œuvres intégrales : peu de
aussi des genres, autant sinon plus que des auteurs,
lecteurs, hormis les spécialistes de l’Antiquité, peu-
qui ont modélisé les productions postérieures :
par exemple, la tragédie grecque, la comédie, en vent se vanter d’avoir lu dans leur intégralité un
associant Aristophane à Plaute et Térence. On peut recueil d’Horace, de Tibulle, de Catulle, pourtant si
penser encore à un personnage devenu modèle de influents au XVIe siècle, un dialogue de Tacite ou
référence : Ulysse, par exemple, comme figure de la L’Énéide. Aussi c’est souvent à l’occasion de la
quête. On peut enfin penser qu’un texte qu’on lirait lecture d’une œuvre relevant d’une autre entrée du
plus volontiers aujourd’hui en cours de philosophie programme que le professeur sera conduit à faire
ou d’histoire qu’en cours de littérature, un dialogue découvrir également, à travers un groupement
philosophique de Platon ou un discours de Cicéron, d’extraits, tel ou tel aspect de la littérature antique.
fait aussi partie des modèles antiques, parce que son Toutes ces données relèvent du processus de modé-
écriture, autant que ses idées, a façonné celles de lisation dans sa réalité présente aussi bien que
ses successeurs. comme héritage d’usages constants au long de
Les grands modèles antiques rassemblent donc des l’histoire.
auteurs, des genres, des figures littéraires. Faire une De ce fait, les propositions qui suivent présentent
sélection parmi eux conduit à s’interroger sur leur une liste des grands modèles antiques, hiérarchisée
rôle et leur influence dans l’histoire, mais aussi sur selon ce que les élèves peuvent lire en pratique ; elle
ce que les élèves de la classe terminale vont effecti- est assortie d’exemples plus ou moins développés
vement pouvoir lire. Par exemple, Socrate représente qui permettent de comprendre dans quelles pers-
bien évidemment une des figures majeures de la pectives construire le concept de modèle antique
pensée grecque, mais il ne peut pas être considéré dans le cours de littérature.

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 149


Contenus : œuvres Il ne s’agit pas de faire lire cette œuvre monumen-
tale, mais de mener, à travers quelques extraits, une
représentatives et lectures réflexion sur les concepts d’œuvre modèle et de tra-
vestissement. On pourrait par exemple partir de ce
en correspondance jugement critique emprunté à Jean-Jacques Mayoux
Nous associons ici la mise en œuvre des définitions (dans Encyclopædia Universalis) : « Débarrassé des
ci-dessus et l’indication de lectures en correspon- prestiges du chef de l’action physique, responsable
dance, ainsi que de perspectives de lecture. seulement de lui-même, armé du seul courage moral,
patient, discret, ingénieux, dans une œuvre où la
réalité s’établit sur le plan du symbole, c’est peut-
Ulysse (l’Odyssée) être l’essentiel Ulysse. Mais, ce symbolisme de Joyce,
L’Odyssée figure parmi les textes fondateurs inscrits il ne faudrait pas qu’on pût le confondre avec le
au programme de la classe de sixième. Il n’y a pour- symbolisme celtique ; aussi se veut-il mystificateur et
tant pas à craindre que les élèves de la classe terminale parodique. Il nous donne, selon une vieille tradi-
aient le sentiment de revenir une fois encore sur tion culturelle, une Odyssée travestie, marquée par
une figure connue, si l’on s’intéresse moins aux des parallélismes fantaisistes… »
épisodes narratifs spectaculaires (le combat contre
Histoire littéraire et culturelle (et initiation à la
le cyclope Polyphème, par exemple) qu’au sens
littérature comparée)
même du cheminement d’Ulysse.
Pour évoquer un exemple assez frappant, parmi tant
Ulysse se comprend d’abord en regard d’un autre
d’autres possibles, Le Chant de la fidèle Chunhyang,
personnage, celui d’Achille : l’un incarne la fougue
de Im Kwom-taek (film sorti en France en
et les vertus du héros jeune, qui tire sa gloire
novembre 2001) offre la figure du héros en quête,
de mourir au combat ; l’autre, pourtant très bon
celle de la femme qu’il aime et qui l’attend, mais
combattant, réalise pleinement son destin d’homme,
aussi la figure des prétendants. La longue scène
moins glorieux aux yeux d’une société de guerriers
finale est construite exactement sur le modèle du
qu’admirable pour toute l’histoire humaine : son
massacre des prétendants : le héros entre au banquet
arme est l’intelligence, la parole (la « ruse » grecque,
sous des habits de pauvre, les fonctionnaires cor-
Ulysse aux milles ruses étant celui qui utilise son
rompus mangent en toute sérénité, jusqu’au moment
esprit là où la force ne suffit pas), sa vertu est la
où le héros entame sa vengeance en révélant son
fidélité au destin qu’il s’est tracé, revenir chez lui à identité. De la légende grecque à la légende coréenne
Ithaque. Il est pleinement homme, puisqu’il est apparaissent ainsi des figures récurrentes qui sollici-
curieux de tout, puisqu’il veut écouter les sirènes, tent l’interprétation de ces récurrences.
puisqu’il s’arrête un long temps chez la nymphe
Calypso, puisqu’il dit sa douleur humaine lorsqu’il
raconte chez les Phéaciens les aventures qu’il a La tragédie grecque
vécues depuis la chute de Troie. Et il donne à la S’impose avant tout de retenir les deux grands
condition d’homme une dimension supérieure en cycles :
persévérant, en reprenant toujours sa route, en – le cycle thébain, celui d’Œdipe (Antigone, Œdipe
descendant dans les Enfers (comme Énée), en assumant roi et Œdipe à Colone de Sophocle, Les Sept contre
sa vengeance. Thèbes d’Eschyle, Les Suppliantes d’Euripide) ;
– la guerre de Troie (Ajax de Sophocle, Iphigénie à
Perspectives possibles de lecture Aulis, Les Troyennes d’Euripide) et le retour mal-
heureux des héros (L’Orestie d’Eschyle, les deux
Intertextualité et réécriture
Électre de Sophocle et d’Euripide, d’Euripide encore,
C’est bien évidemment l’occasion de lire ou de relire
Oreste, Hélène, Andromaque, Iphigénie en Tauride).
le sonnet de Du Bellay, « Heureux qui comme
Ulysse », et de s’interroger sur la construction de la Eschyle
figure littéraire de l’exilé (ou sur l’expression de la L’intérêt des œuvres d’Eschyle est de marquer un
souffrance de l’exil) à partir de la figure première du début, d’ouvrir un genre et une époque, le début du
héros grec. Ve siècle (âge qui fonde, qui inspire ; âge des guerres
On peut d’autre part suivre dans la littérature médiques) ; il faut noter qu’il est ressenti par les
grecque le cheminement de la figure d’Ulysse, dans Athéniens, dès le Ve siècle déjà, comme le poète du
Ajax de Sophocle, dans Le Cyclope et dans Hécube passé. Dans la perspective d’une approche du genre
d’Euripide, la retrouver ensuite dans L’Enfer de de la tragédie, on retiendra de son œuvre L’Orestie,
Dante et dans La guerre de Troie n’aura pas lieu de pour lire en regard les tragédies de ses successeurs,
Giraudoux. et Les Perses, pour l’écriture très originale de la
Le personnage de l’Odyssée peut être comparé à pièce et les relectures contemporaines auxquelles
celui d’Ulysse de Joyce (publié en France en 1922). elles ont donné lieu.

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150 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
Sophocle scandaleux ? Dans la version relue par Ariane
Le genre de la tragédie est avec Sophocle à son apogée; Mnouchkine (2000), quelle lecture féministe ou
sa vie correspond au déploiement de la grandeur moderne est-elle mise en œuvre ? Au-delà d’une
d’Athènes. C’est lui qui porte à trois le nombre des réécriture de type théâtral, il est intéressant aussi de
acteurs, d’où une action plus animée, des caractères faire lire le roman de Didier Lamaison, Œdipe roi,
plus nuancés. On retiendra parmi ses tragédies celles paru dans la « Série noire » (Gallimard) et présenté
du cycle thébain (Antigone, Œdipe roi, Œdipe à comme une traduction du mythe, ou encore les
Colone) et Électre, par référence aux tragédies romans Antigone, Œdipe sur la route d’Henry
d’Eschyle et d’Euripide. Bauchau (Actes Sud, réédition 2001).

Euripide
Contemporain de Sophocle, on sait qu’il plaisait La comédie grecque et latine
moins, sans doute parce qu’il ne travaillait ni dans Aristophane
la grandeur ni dans l’équilibre serein. Il s’interroge Comme au XVIIe siècle en France, les deux genres,
sur tout, il expérimente toutes les solutions théâ- comédie et tragédie, connaissent leur apogée
trales. Les structures de ses tragédies deviennent plus de façon concomitante à l’époque d’Aristophane.
libres, l’écriture oscille entre poésie et prose, entre La lecture des comédies d’Aristophane permet donc
réalisme, pathétique et romanesque. On retiendra de saisir ce que représente le théâtre à Athènes au
parmi ses tragédies Électre et Oreste (cycle troyen) Ve siècle.
et Les Suppliantes (cycle thébain d’Œdipe), ainsi que De l’ensemble des comédies, on retiendra
Médée pour les relectures contemporaines de la L’Assemblée des femmes avec en perspective
pièce. La Colonie de Marivaux (par exemple, pour obser-
ver le statut de la femme tel que le théâtre permet de
Perspectives possibles de lecture le revendiquer), Les Nuées (pour le portrait de
Histoire d’un genre Socrate et les questions d’éducation).
L’écriture de la tragédie grecque, depuis Eschyle (rôle
prépondérant du chœur, action encore simple, Plaute
presque statique, simplicité compensée par la Sur les vingt et une pièces qui ont été conservées,
conception de la trilogie) jusqu’à Euripide (dévelop- on trouve des farces (l’Asinaria, la comédie aux
pement d’un véritable théâtre d’intrigue, les parties ânes), des comédies d’intrigue (la Mostellaria,
lyriques devenant presque indépendantes de l’action). la comédie des revenants, le Miles Gloriosus, la
Les élèves peuvent ainsi comprendre l’évolution qui comédie du soldat fanfaron, source du personnage
mène de la tragédie grecque à la tragédie classique de Matamore chez Corneille), des comédies de
du XVIIe siècle. caractère (l’Aulularia, la comédie de la marmite,
L’énonciation, les effets sur le destinataire source de L’Avare de Molière), une tragi-comédie
Le théâtre comme texte et comme représentation : les (Amphitryon).
représentations contemporaines des tragédies grecques
ne sont pas rares; il est en particulier possible de voir Térence
certains essais de restitution (par exemple, en France, Six pièces nous sont parvenues, témoignant de l’in-
les mises en scène de la troupe Démodokos ; en fluence de la « comédie nouvelle » des Grecs : leur
Grèce, les mises en scène grecques). Comment la thème tourne autour d’un jeune homme qui aime
catharsis est-elle liée à la représentation autant qu’au une jeune fille pauvre, de parents inconnus ; il réus-
texte ? sit dans sa poursuite grâce à l’aide d’un serviteur
astucieux ; à la fin de la pièce, la jeune fille découvre
Intertextualité et réécriture
sa véritable identité. Les comédies de Térence sont
La réécriture d’Électre, d’Antigone, de L’Orestie,
plus orientées que celles de Plaute vers la peinture
dans le théâtre du XXe siècle (Anouilh, Giraudoux,
psychologique des personnages, l’expression des
Sartre), chez Cocteau (La Machine infernale) et chez
sentiments et d’une morale.
O’Neil (Le deuil sied à Électre).
Histoire littéraire et intertexte Perspectives possibles de lecture
Aristophane dans Les Grenouilles juge en parallèle Réécriture et intertexte
les mérites d’Eschyle et Euripide. Qu’en penser ? La récurrence d’un thème, celui de l’éducation à tra-
Réécriture vers Les Adelphes et l’Héautontimoroumenos de
Électre de Cacoyannis (1962). À partir de Médée Térence, à lire en regard des Nuées d’Aristophane ;
d’Euripide : quelles questions la pièce continue-t-elle la comédie des Nuées peut elle-même être lue dans
de poser reprise sous le titre Medea par Rolf l’intertexte que constituent Le Banquet de Platon et
Libermann (1999) ? Pourquoi le livret a-t-il paru Le Banquet de Xénophon.

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 151


Et pour montrer les reprises : Molière a été un grand antique, le récit de la mort d’Eurydice. Il est
lecteur du théâtre latin dont il s’est inspiré pour intéressant de comprendre la place de ce récit dans
certains personnages (le soldat fanfaron, le serviteur une œuvre scientifique (voir aussi le chapitre « La
rusé, le vieillard, le jeune homme, l’avare) comme place des mythes », p.162).
dans l’invention des intrigues. Écriture et réécriture
Histoire littéraire et culturelle, histoire esthétique Le poète exprimant sa douleur après la disparition
On peut aussi bien s’interroger sur des questions de la femme aimée est l’un des topoi majeurs de la
d’esthétique (de quoi rit-on à Athènes et à Rome ? littérature ; les élèves peuvent donc poursuivre leur
comment l’écriture des textes crée-t-elle le comique ?) lecture du récit de Virgile en lisant ou en relisant des
qu’organiser suffisamment de lectures en corres- sonnets de Ronsard et de Desportes, ou tel poème
pondance autour d’une comédie d’Aristophane pour d’Éluard (par exemple « Notre vie »).
découvrir la variété et la richesse de la production Orphée à l’opéra et au cinéma
théâtrale du Ve siècle athénien. Le livre IV des Géorgiques peut servir d’entrée à
l’Orfeo de Monteverdi (1607), à Orphée et Eurydice
Virgile de Gluck (1774), sans oublier la parodie Orphée
aux Enfers d’Offenbach (1858).
Des Bucoliques, des Géorgiques et de L’Énéide,
Le chant IV de L’Énéide peut être lu en regard de
œuvres riches et variées, nous retenons deux lectures
trois films, Vertigo d’Alfred Hitchcock (1958),
à proposer aux élèves de la classe terminale : le
Orfeu négro de Marcel Camus (1959), Le Testament
livre IV des Géorgiques, le chant IV de L’Énéide. Ces
d’Orphée de Jean Cocteau (1960).
deux passages ont été traduits par tous les écoliers
depuis le XVIe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle, Littérature et autres arts et langages
d’où leur profond retentissement dans l’histoire Orphée en peinture : parmi de nombreuses œuvres,
littéraire et culturelle, en particulier en littérature et nous proposons des lectures de tableaux qui inter-
en musique. rogent la lecture du mythe : Nicolas Poussin,
Paysage avec Orphée et Eurydice (musée du
Géorgiques, livre IV Louvre), Charles-Paul Landon, La Tristesse
Le livre IV s’ouvre sur des conseils et des observa- d’Orphée (Musée des beaux-arts, Alençon), Gustave
tions techniques d’apiculture, puis décrit les jardins Moreau, Orphée (musée d’Orsay) et Orphée sur la
propres à nourrir les abeilles, les précautions à tombe d’Eurydice (musée Gustave-Moreau).
prendre pour récolter le miel, éviter les maladies.
Virgile décrit ensuite la cité des abeilles, et la visée L’Énéide, chant IV :
devient sans doute plus politique. Puis il en vient à les amours de Didon et Énée
la reproduction artificielle des abeilles, connue grâce Après les Géorgiques, Virgile compose les douze
à Aristée. Aristée a perdu son essaim ; il demande chants de L’Énéide, épopée retraçant l’arrivée d’Énée
l’aide de sa mère, Cyrène, qui l’envoie consulter en Italie après la chute de Troie pour y fonder la
Protée, dieu marin et prophète. Il apprend de lui qu’il nation romaine. Dans les six premiers chants, il
a déclenché la colère des Nymphes, en provoquant imite l’Odyssée en racontant les voyages d’Énée en
accidentellement la mort d’Eurydice. Le récit de Méditerranée et sa descente aux Enfers. Dans les six
cette mort occupe la fin du livre. Cyrène ordonne un derniers, il s’inspire de l’Iliade, pour raconter les
sacrifice expiatoire : du corps des victimes naissent combats menés par Énée. Le chant IV introduit dans
des essaims d’abeilles. l’épopée une veine romanesque : Virgile conte l’his-
toire de la reine Didon, qui accueille à Carthage
Perspectives possibles de lecture Énée et sa flotte ; l’amour naît, s’épanouit, se heurte
bientôt aux impératifs de la quête d’Énée et trouve
Réflexion sur l’histoire des genres
une fin tragique et magnifique.
Dans ce type de poésie antique (Hésiode, poète grec
du VIIe siècle avant J.-C., Les Travaux et les Jours,
Perspectives possibles de lecture
Lucrèce, poète latin du I er siècle avant J.-C.,
De Rerum Natura) on trouve des récits étiologiques : Réflexion sur l’histoire des genres
la mythologie est convoquée pour donner l’explica- Dans cette trame épique s’insèrent des épisodes
tion d’un phénomène naturel, d’un épisode de tragiques, dont le plus célèbre est celui des amours
l’histoire qui nécessite une lecture symbolique ou de Didon et Énée. Mais avant d’être tragique, cet
mythique. Ovide, contemporain de Virgile, suit cette épisode est un extraordinaire chant d’amour, un
modèle de plainte élégiaque.
inspiration dans Les Métamorphoses. Le lecteur
d’aujourd’hui a la surprise de découvrir, au cœur Réflexion sur les registres
de ce poème scientifique et didactique, l’un des Tragique et élégiaque peuvent être analysés dans
passages poétiques les plus connus de la littérature l’expression de la passion amoureuse, telle qu’elle est

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152 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
décrite dans le chant IV, telle qu’elle est commentée – Les Héroïdes sont constituées d’un ensemble de
par Virgile lui-même, lorsqu’il évoque au chant VI lettres en vers dans lesquelles s’expriment des
la rencontre de Didon et Énée aux Enfers ; ou encore femmes abandonnées (Briséis, Pénélope, Médée,
dans cette expression telle qu’elle est commentée par Phèdre, Sapho, Didon…). Les accents de cette rhé-
l’une des lettres des Héroïdes d’Ovide (voir ci-des- torique élégiaque sont à la fois épiques et tragiques
sous) ; ensuite telle qu’elle a été modélisée pour les et jouent sur le topos du pressentiment d’abandon
générations de latinistes qui lisent ce texte, depuis le défini après la séduction. Les hommes leur répon-
XVI e siècle jusqu’à nos jours, comme l’une des dent dans une deuxième série de lettres.
expressions les plus célèbres des souffrances de – L’Art d’aimer et les Remèdes de l’amour expri-
l’amour. ment, sur un ton faussement doctoral, les règles du
Intertextualité et réécriture jeu amoureux (conquérir, plaire, etc). Ce sont les
L’œuvre de Virgile inspire profondément les écri- œuvres les plus imitées par les écrivains du Moyen
vains de la Renaissance : l’Italien Dante fait de Âge au XVIIe siècle.
Virgile le guide du poète dans son cheminement à – Les Métamorphoses (quinze livres) constituent à
travers l’Enfer et au Purgatoire dans La Divine la fois une épopée du mythe gréco-latin et une épo-
Comédie, Ronsard imite L’Énéide dans le projet de pée de l’amour. Ovide réunit et classe toutes les
sa Franciade, Du Bellay paraphrase, dans « Telle que légendes connues concernant le plus généralement
dans son char la Bérécynthienne », la prophétie des métamorphoses d’êtres humains en plantes, ani-
d’Anchise sur la grandeur de Rome (L’Énéide, VI, maux, astres, pierres, etc. On rencontre dans cette
v. 781-787) et traduit le livre IV de L’Énéide. Au œuvre Dédale et Icare (figures mythologiques),
siècle suivant, Racine lit dans le deuxième chant de Médée et Jason (personnages tragiques), Énée (héros
L’Énéide les récits de la chute de Troie qui inspirent épique), Romulus (roi légendaire), César (person-
les plaintes de son Andromaque. Chateaubriand nage historique), etc.
convoque sans cesse les vers de Virgile dans son
Génie du christianisme, lorsqu’il compare la beauté Perspectives possibles de lecture
des œuvres que cette religion a produites à celles de Histoire littéraire et culturelle
l’Antiquité. Le romantisme redécouvre en Virgile Alors qu’Ovide est l’auteur sans doute le plus lu au
l’expression du sentiment de la nature ; Victor Hugo Moyen Âge, recopié, expliqué, moralisé (Chrétien
lui emprunte non seulement la grande voix épique de Troyes, Marie de France, Roman de la rose) puis
mais aussi de multiples citations des vers qu’il a à la Renaissance (Boccace, Dante, Du Bellay,
beaucoup traduits en tant qu’écolier. Baudelaire à Ronsard…) et au XVIIe siècle, on constate que son
son tour emprunte au chant II de L’Énéide pour œuvre est sous-représentée dans l’ouvrage de réfé-
le poème « Le cygne » des Fleurs du mal. Puis, au rence des études latines au lycée, Les Lettres latines
XX e siècle, l’influence de l’écriture poétique de
(Morisset et Thévenot, Magnard, 1950). Comment
Virgile se fait sentir dans les œuvres de Claudel, qui expliquer cette éclipse ?
lui rend un vibrant hommage dans Réflexions et
propositions sur le vers français, de Giono, qui Intertextualité et réécriture
publie Les Pages immortelles de Virgile choisies et Les poètes de l’Antiquité se sont inventé une figure
expliquées par Jean Giono (avec une traduction féminine destinataire de leur écriture, Corinne pour
complète des Bucoliques et de larges extraits des Ovide, Lesbie pour Catulle, Cynthie pour Properce,
Géorgiques et de L’Énéide), de Valéry. Plus près de Délie pour Tibulle, ce que Ronsard reprend avec
nous, La Modification de Michel Butor est bien Cassandre, Hélène ou Marie. Quel est le lien entre
l’œuvre d’un lecteur de L’Énéide. l’image de la femme et la composition, l’écriture de
ces recueils, la définition d’un art poétique ?
Littérature et autres arts et langages
Virgile et la musique : Le chant IV de L’Énéide a Littérature et autres arts et langages
inspiré Didon et Énée de Purcell, Les Troyens de L’œuvre d’Ovide et les arts picturaux : les poésies
Haendel et Les Troyens de Berlioz. d’Ovide ont été illustrées dès l’Antiquité (sur des
Virgile et la peinture : La Mort de Didon de Rubens mosaïques, des fresques), et jusqu’à Picasso. Quels
(musée du Louvre). sont les motifs récurrents retenus par les peintres ?
Que disent ces choix sur leur époque ?

Ovide
– Les huit livres des Amours traitent de tous Les Catilinaires de Cicéron
les motifs traditionnels (l’attente devant la porte Un des genres majeurs de la littérature grecque et
fermée, la maladie de l’aimée, la coquetterie, l’ins- latine fut l’éloquence. Les grands discours politiques
tant du premier triomphe, la jalousie, les turpitudes, et judiciaires de Démosthène, Lysias, Isocrate,
l’amitié…). Cicéron, comme les discours des généraux reproduits

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 153


dans les œuvres historiques d’Hérodote, Thucydide, des orateurs de la Révolution française, à ceux de
César, Tite-Live, Salluste et Tacite, ont servi de Victor Hugo, à leurs caricatures.
modèles oratoires aussi bien aux tragédiens clas-
Mise en contexte
siques qu’aux orateurs de la Révolution française
Littérature, histoire et vérité historique : deux points
et du XIXe siècle. Le discours a été l’arme première
de vue différents et complémentaires sur « l’affaire
du combat politique, ce qu’illustrent parmi d’autres
Catilina », pour reprendre le titre d’un volume de la
discours : Les Catilinaires de Cicéron. Le contexte
collection « 10-18 », permettent de lire parallèlement
politique très troublé pendant lequel les quatre dis-
Les Catilinaires de Cicéron et La Conjuration de
cours sont prononcés, la personnalité des protago-
Catilina de Salluste qui pose son regard d’historien
nistes, l’urgence dramatique de l’action, qui dure
sur le même événement, à quelques quatre-vingts
moins d’un mois, permettent à des lecteurs non lati-
ans d’écart.
nistes de saisir l’enjeu des discours, leur efficacité
rhétorique, leur réussite esthétique.
Première Catilinaire (8 novembre, – 63) : Elle fut
prononcée devant le Sénat au milieu de l’émotion
Relations avec d’autres
soulevée par les mesures de sécurité que le consul a disciplines. Une mise en
dû prendre. Cicéron s’adresse à Catilina, qu’il veut œuvre particulière –
démasquer et contraindre à sortir de Rome, et au
Sénat pour lui faire comprendre la grandeur du lecture en langue originale
péril. Le discours a été réécrit plus tard, mais garde et lecture en traduction
les traces d’une improvisation fougueuse. On devine
en le lisant les interruptions de Catilina, les mouve- Les exemples ci-dessus mentionnent, chaque fois
ments et la fièvre de l’assemblée (intensité dramatique). que nécessaire, les liens entre l’étude des modèles
antiques et d’autres disciplines, comme les arts et la
Seconde Catilinaire (9 novembre, – 63) : Catilina a philosophie (de même que les liens avec l’approche
décidé de quitter Rome et part dans la nuit. Les des mythes). Bien évidemment, l’étude des modèles
Romains sont inquiets et surexcités : les uns voient
antiques dialogue particulièrement avec l’option
en lui une victime, les autres craignent une guerre
« Langues anciennes ». La collaboration entre des
civile. Pour rassurer son camp et intimider ses adver-
enseignants de lettres classiques et de lettres
saires, Cicéron convoque en hâte le Sénat et pro-
modernes, ou les liens établis par le professeur lors-
nonce la Seconde Catilinaire.
qu’il enseigne à la fois le programme de littérature
Troisième Catilinaire (3 décembre, – 63) : Catilina et l’option, peuvent donner l’occasion de la lecture
a rejoint l’armée de Manlius, mais ses complices res- d’une œuvre antique pour engager une réflexion sur
tés à Rome préparent un coup de force, fixé au la lecture en traduction et la lecture en langue originale.
17 décembre. Faute de preuves malgré ses informa- Voici, à titre d’exemple, un extrait des Documents
tions, Cicéron ne peut agir contre eux. Dans la nuit d’accompagnement des programmes de langues
du 2 au 3 décembre, il parvient à saisir des docu- anciennes au lycée. Le commentaire linguistique et
ments compromettants ; il réunit le Sénat le lende- stylistique proposé ci-dessous peut être exploité dans
main, confond les coupables et les fait arrêter. Le une classe terminale, avec les élèves latinistes ou
soir, il réunit le peuple pour le mettre au courant des non, comme dans le cadre des travaux personnels
événements et le dresser contre Catilina : c’est le dis- encadrés.
cours de la Troisième Catilinaire. Un caractère essentiel de la langue latine, telle qu’elle
a été progressivement travaillée par les prosateurs et
Quatrième Catilinaire (5 décembre, – 63) : Il reste à
surtout les poètes, est la souplesse et la liberté de
décider du sort des conjurés arrêtés. Le Sénat est
répartition des mots dans la proposition et dans la
consulté. Lorsque César doit donner son vote, il
phrase. Les variations du professeur de philosophie
prend fermement parti contre une condamnation à
qui surprennent Monsieur Jourdain (« D’amour,
mort. Craignant qu’il retourne l’opinion, Cicéron
belle marquise… ») dans Le Bourgeois gentilhomme
intervient dans le débat et prononce la Quatrième
sont effectivement possibles en latin. C’est une
Catilinaire. Le discours de Caton fera basculer défi-
marque de la langue littéraire (à table et dans la rue,
nitivement les votes et les conjurés seront exécutés.
les Latins s’exprimaient presque comme nous) et elle
mérite d’être repérée et analysée avec attention.
Perspectives possibles de lecture
Maniée par de grands artistes, elle « donne à voir »
Discours et effets sur les destinataires par le recours à des tours très imagés. En voici deux
Le modèle rhétorique grec et latin du discours judi- exemples.
ciaire et du discours politique, rapporté aux discours

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154 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
Premier exemple Iamque vale ; feror ingenti circumdata nocte
Corinne est amoureuse d’Ovide. Pour le lui montrer, Invalidasque tibi tendens, heu non tua, palmas
« elle enlaça ses bras autour de mon cou ». Le poète (Géorgiques, IV, 497-498).
peut écrire: « Adieu ! Une immense nuit m’enveloppe et
Implicuitque suos circum mea colla lacertos m’emporte, et je tends vers toi, moi qui ne suis plus
(Amours, II, 18). tienne, hélas, mes paumes impuissantes. »
L’ordre des mots mime le geste. On voit deux effets de la disjonction (hyperbate) :
Le cou du poète est enserré entre suos et lacertos. – v. 497 : le mot qui signifie « entourée » (circum-
Comment résister ? Et comment rendre cela en data) est, de fait, pris entre le nom de la nuit (nocte)
langue française ? et l’adjectif qui dit son immensité (ingenti) ;
– v. 498: la figure dessine le geste émouvant. Le pre-
Second exemple
Prenons un autre exemple, emprunté à un éclairage mier mot, invalidas, étant un adjectif, fait que l’on
plus grave, celui du monde des morts. attend un nom à l’accusatif féminin pluriel. En retar-
Le chant d’Orphée a été plus fort que la mort et le dant l’apparition de ce mot par l’insertion de
poète peut ramener à la vie celle qu’il aime. Mais on l’exclamation heu et de l’apposition non tua, Virgile
sait que l’amour va la lui faire perdre une seconde étire le vers et le geste. L’hyperbate trace une hyperbole
fois, puisque obéissant à un mouvement irrépres- pour l’œil : les paumes tendues sont à l’extrémité du
sible, Orphée se retourne. En s’éloignant, Eurydice vers comme des bras. Cela donne de ce geste éminem-
prononce ces ultimes paroles : ment virgilien une version spectaculaire et pathétique.

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 155


 es grands modèles français,
du Moyen Âge à l’âge classique

Objectifs de sources modernes majeures. Il ne s’agit pas, bien


entendu, de redoubler ce qui a déjà été
Conformément à la définition même de la notion de étudié et lu, mais d’élargir la connaissance et la
« modèle », on envisage ici des œuvres qui, en réflexion.
France, ont ensuite été reprises, imitées, voire paro- À cela se joint une raison proprement historique.
diées, ou qui ont influencé fortement d’autres Lorsque l’école a commencé, en France, à prendre
œuvres et la culture générale, de façon parfois moins en compte la littérature française, à partir du milieu
directe et visible. Le but est de donner aux élèves une du XVIIIe siècle et surtout au XIXe siècle, les œuvres et
connaissance aussi large que possible de telles auteurs enseignés ont été d’abord les classiques,
œuvres et, par l’étude précise de textes représenta- c’est-à-dire les auteurs du XVIIe siècle ; mais à la suite
tifs, de leur permettre de saisir et d’analyser ce rôle du mouvement romantique s’est dessinée une confi-
de la littérature comme « réservoir » de schèmes col-
guration particulière : tandis que l’école continuait
lectifs de pensée, de sensibilité et de représentations.
d’enseigner les classiques, nombre d’écrivains se sont
Pour les élèves de la classe terminale littéraire, ces
inspirés de la lecture de textes médiévaux et renais-
œuvres présentent deux spécificités : d’une part, ils
sants. Ainsi, pour comprendre les œuvres composées
en ont déjà rencontré dans leur scolarité antérieure,
aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles, une connaissance de
d’autre part, elles les mettent en présence d’un rap-
ces deux sortes d’influence, classique pour une part,
port singulier à la langue et à l’histoire, puisqu’elles
médiévale et renaissante d’autre part, est nécessaire,
sont écrites dans notre langue (à la différence des
comme celle des modèles antiques.
modèles antiques ou européens) mais correspondent
à des états de celle-ci qui exigent un travail particu-
lier d’appropriation. Ces deux traits font que ce Auteurs et œuvres
domaine d’étude est d’une richesse et d’une impor- À la lumière de ces critères, sont donc à retenir avant
tance particulières. Il est le lieu par excellence où se tout :
réinvestissent et se complètent les acquis d’histoire
Moyen Âge
littéraire des années antérieures.
La tradition épique : chansons de geste, romans de
la Table ronde.
Tristan.
Contenus Le Roman de Renart.
Renaissance
Critères Rabelais.
Montaigne.
Outre les critères généraux de définition des
La Pléiade.
modèles, interviennent ici deux critères particuliers.
Au collège, les élèves ont étudié des « textes porteurs XVIIe siècle
de références culturelles majeures », qui, pour le Molière.
domaine français, allaient du Moyen Âge en cinquième Les tragiques : Corneille, Racine.
au XXe siècle en troisième (voir Programmes de français Les écrivains philosophes : Descartes, Pascal.
du collège). Il convient donc de prendre appui sur ces Les moralistes.
acquis antérieurs. Cependant, comme la période N.B. – Cette liste ne se veut pas exhaustive mais vise
moderne a fait l’objet de lectures et d’analyses en à dégager des priorités. Elle suppose aussi que le
classes de seconde et de première, l’attention doit domaine étant connu de tous, il n’est pas indispen-
porter en classe terminale sur ce qui a été moins étu- sable de détailler ici les lectures en correspondance
dié. C’est pourquoi sont privilégiés le Moyen Âge, le qui peuvent s’organiser à partir des noms et titres
XVIe siècle ; mais aussi le XVIIe siècle, comme temps qu’elle contient.

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156 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
Démarches siècles , etc. Il importe que les élèves parviennent à
percevoir le jeu de similitudes et de différences selon
les époques, essentiel pour entrer dans la compré-
Étude de l’œuvre intégrale hension des phénomènes de l’histoire culturelle.
Chacun des modèles ci-dessus peut être représenté
dans les listes annuelles d’application du programme
par une œuvre. Celle-ci est à étudier selon les Liens avec d’autres
protocoles usuels de lecture analytique de l’œuvre
intégrale : étude des structures d’ensemble, examen
domaines d’étude
approfondi de passages-clés. L’œuvre est ainsi et d’autres disciplines
étudiée en elle-même.

Autres domaines d’étude


Lectures en correspondance La relation avec l’étude des mythes et avec la litté-
Pour mettre en œuvre l’idée même de modèle, il rature et les débats d’idées s’impose d’elle-même,
convient de faire apparaître que l’œuvre étudiée en ceci en fonction des œuvres retenues : Tristan, les
elle-même est significative d’un genre, d’un registre textes épiques médiévaux, Racine sont souvent en
ou d’un courant de sensibilité qui, en essor à son relation avec l’approche des mythes ; Rabelais,
époque, a eu ensuite des retentissements. À cette fin, Montaigne, Molière, les moralistes, les écrivains-
deux sortes de lectures complémentaires, mises en philosophes, avec celle de la littérature d’idées.
œuvre selon la démarche de la lecture cursive, sont S’agissant du théâtre, les liens avec l’image sont
à employer : manifestes. Enfin, il va de soi que les œuvres de ces
Lecture d’œuvres de même nature, périodes exigent souvent des mises en relation et en
contemporaines de l’œuvre étudiée comparaison avec des modèles antiques.
L’étude d’une pièce de Racine appelle ainsi la lecture L’étude des modèles européens enrichit les compa-
d’autres pièces de Racine mais aussi d’une pièce au raisons qui mettent en lumière, pour des périodes
moins de Corneille et de passages de Pascal, sans identiques, les contrastes, les spécificités, mais aussi
préjuger d’autres textes choisis en fonction de la la relativité de la culture nationale.
pièce étudiée. De même, des chapitres de Montaigne Il convient aussi, même s’il ne s’agit pas d’un
(sur l’éducation par exemple) nécessitent la lecture domaine d’étude à proprement parler, de mettre à
correspondante des chapitres de Rabelais sur le profit la distance historique pour faire appréhender
même sujet (et réciproquement). la dimension historique de la langue.

Lecture d’œuvres ultérieures


De même que les élèves ont eu l’occasion, en classe Liens avec d’autres disciplines
de seconde, de comparer des tragédies ou des comé- C’est ici la philosophie qui est la discipline avec
dies classiques avec des pièces ultérieures, de même laquelle les liens sont les plus forts : la réflexion
ici l’étude de l’œuvre intégrale est à compléter par philosophique se nourrit souvent de références
des lectures qui mettent en lumière sa représentati- aux modèles culturels majeurs de chaque aire
vité. De cette façon, une étude de Tristan (pour linguistique.
prendre un exemple qui est en application au Les liens s’imposent avec les options artistiques pour
moment où ces lignes sont écrites) s’enrichit par la l’étude des œuvres théâtrales mais aussi pour des
lecture d’œuvres où les lignes de force du mythe œuvres à caractère plus philosophique (par exemple
réapparaissent (Le Diable au corps par exemple) ; Pascal et les Vanités). Les professeurs disposent de
celle d’une chanson de geste, de La Légende des la plus grande liberté en la matière.

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 157



Définition
es grands modèles européens

plus proche de nous, de l’œuvre de Soljenitsyne ou


d’Orwell pour la représentation des totalitarismes
Cet intitulé implique une sélection dont il faut expli- modernes. Dans la culture européenne moderne,
citer les critères. Il ne s’agit pas de décider qu’une certaines œuvres sont devenues emblématiques,
œuvre a plus de valeur qu’une autre, mais de moins en tant que telles que par le statut quasi
prendre en compte l’influence qu’elle a eue, et mythique de leurs auteurs : que l’on pense à la figure
comment, à ce titre, elle constitue un modèle (voir le d’un Lorca, d’un Byron ou d’un Thomas Mann.
chapitre « La notion de modèle », p. 147). Seront Le terme de modèle ne doit pas pour autant donner
donc considérées comme grands modèles européens lieu à des interprétations abusivement rigides ou sta-
les œuvres qui ont exercé une influence durable dans tiques. Trop statiques car la réception d’une œuvre
la littérature européenne en général, et en particulier par des auteurs qui l’érigeront ou non en modèle, est
dans la littérature française (dans une classe termi- variable dans l’espace et dans le temps (voir au cha-
nale, c’est en effet cet aspect qu’il convient d’abord pitre « La notion de modèle », la notion de modéli-
d’envisager). sation p. 147). Trop rigides car l’influence de certaines
Il en résulte qu’une œuvre marquante dans une litté- œuvres capitales dans la littérature européenne ne
rature nationale n’est pas nécessairement un modèle peut se réduire à une action univoque : par leur
européen. L’œuvre de la romancière Jane Austen, pour richesse, elles recèlent des potentialités de dépasse-
aussi marquante qu’elle soit dans le domaine anglo- ment ou même de contradiction qui en font un élé-
saxon, ne peut revendiquer ce titre, contrairement, par ment essentiel de l’histoire littéraire européenne.
exemple, à l’œuvre de Fielding. Ainsi, le théâtre de Shakespeare a nourri une
Encore faut-il ne pas retomber dans les jugements de réflexion sur la remise en cause des modèles clas-
valeur en évaluant une influence. On désigne donc siques et infléchit une création plus qu’il n’a donné
ici par influence un rayonnement qui peut se consta- à imiter, au sens réduit de ce terme, des formes dra-
ter et se mesurer à des formes d’appropriation : matiques. On pourrait en dire autant du théâtre de
appropriation par les traductions (les traductions Brecht ou de Don Quichotte, dont l’influence
dont une œuvre a fait l’objet au cours du temps révè- dépasse une relation de filiation.
lent sa notoriété), appropriation par la langue (voir Enfin, le rayonnement de certaines œuvres dépasse
la partie « L’étude de la langue », p.175), appropria- la littérature pour construire une « conscience euro-
tion surtout par l’intertextualité. péenne » par leur questionnement sur l’homme. Les
Si une œuvre apparaît comme un modèle, ce n’est créations de Dante, Shakespeare, Cervantès, Goethe,
donc pas par sa seule notoriété mais par sa postérité. Kafka, Dostoïevski structurent notre imaginaire et
Par définition, le terme de modèle implique l’imita- constituent notre identité culturelle. Peut-être faut-
tion : un modèle apparaît comme une création ori- il réserver le terme de « grand modèle » à ces œuvres
ginale et qui a fait école. Lazarillo de Tormes est un qui ont construit une conscience européenne et dont
modèle parce qu’il est à l’origine d’un genre qui a eu la connaissance est indispensable à qui prétend y
dans toute l’Europe à une longue fortune, le pica- accéder.
resque. On pourrait en dire autant du roman histo-
rique de Walter Scott, de l’Utopie de Thomas More
ou d’un style comme le pétrarquisme.
Mais on peut aussi considérer comme modèle une
Objectifs
œuvre qui cristallise les attentes d’une époque don- En classe de première, les élèves ont étudié un cou-
née et en donne une expression exemplaire. Ainsi rant littéraire et culturel dans sa dimension euro-
l’œuvre de Goethe, Les Souffrances du jeune péenne. Ils ont ainsi constaté que des mouvements
Werther, reprend une forme romanesque éprouvée littéraires ne peuvent être simplement appréhendés
mais devient une référence pour un romantisme à l’échelle nationale, d’abord parce qu’ils parcourent
européen dont elle exprime la sensibilité. Nous toute ou une partie de l’Europe, ensuite parce qu’un
pourrions en dire autant de la pièce de Calderón, courant culturel national se construit dans sa
La vie est un songe, pour le courant baroque, ou relation à des influences extérieures – qu’il se les

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158 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
approprie comme l’humanisme français s’approprie Liste d’œuvres, classées
la Renaissance italienne, ou qu’il les refuse comme par domaines linguistiques
la France « classique » se construit par opposition à (liste non limitative)
l’Europe « baroque ».
En privilégiant cette démarche, cet objet d’étude Domaine anglophone
s’inscrit dans la cohérence d’un cursus qui élargit William Shakespeare, œuvre théâtrale.
progressivement un champ disciplinaire, dans le Daniel Defoe, Robinson Crusoé.
temps mais aussi dans l’espace. Il permet à l’élève de
Laurence Sterne, Vie et opinions de Tristram
resituer des savoirs déjà acquis (notamment en his-
Shandy.
toire littéraire) dans une perspective plus vaste qui
Jonathan Swift, Les Voyages de Gulliver.
lui en donne une perception plus complète, plus
Henry Fielding, Tom Jones.
juste, plus nuancée. Il favorise le dialogue entre la
littérature et les sciences humaines puisqu’on ne Walter Scott, Ivanhoé.
peut ici ignorer les rapports étroits entre une œuvre Domaine hispanophone
littéraire et l’ensemble d’une culture.
De plus, cet objet d’étude répond à un objectif de Cervantès, Don Quichotte.
formation générale. La littérature étrangère devient Lazarillo de Tormes.
l’objet premier de l’étude. L’élève, amené à Tirso de Molina, Le Trompeur de Séville.
construire sa réflexion à partir de repères qui ne sont Lope de Vega, œuvre théâtrale.
plus exactement les siens, dépasse les limites d’une Calderón, œuvre théâtrale.
expérience individuelle et immédiate et approfon- Federico García Lorca, œuvre théâtrale et poétique.
dit l’apprentissage de l’altérité. Au-delà de la variété
Domaine germanophone
des cultures, il peut percevoir leurs points de ren-
contre et réfléchir à ce qui fonde l’identité d’une Goethe, Les Souffrances du jeune Werther, Faust.
culture européenne. Franz Kafka, œuvre romanesque.
Thomas Mann, œuvre romanesque.
Bertolt Brecht, œuvre théâtrale.
Contenus
Domaine italophone
Dante, La Divine Comédie.
Problématique Machiavel, Le Prince.
Au cours de son histoire, l’Europe a été le lieu Goldoni, œuvre théâtrale.
d’échanges culturels permanents. Pendant tout le Pirandello, œuvre théâtrale.
Moyen Âge, l’Europe chrétienne érudite commu-
nique dans la même langue, le latin. Lorsque les Domaine russophone
langues vernaculaires s’affirment comme langues lit- Dostoïevski, œuvre romanesque.
téraires à la Renaissance, il n’en existe pas moins Gogol, Les Âmes mortes.
une tradition d’échanges fondée sur des réseaux
Tolstoï, Guerre et Paix, Anna Karénine.
savants et un important mouvement de traduction
Tchekhov, œuvre théâtrale.
assurant chacun la diffusion des textes et des idées.
Ainsi, dès le début du XVIIe siècle, un Anglais pou-
Tout en respectant les critères d’une définition, ces
vait lire les Essais. Intellectuels et artistes étaient de
propositions tiennent compte des exigences d’une
la sorte conscients d’appartenir à une communauté
qui dépasse les frontières comme en témoigne l’ex- classe terminale. Elles ne mentionnent donc pas des
pression de « république des lettres » : élaborée au œuvres qui peuvent apparaître comme majeures
XVIe siècle, cette représentation était encore d’actua- mais difficiles à aborder par des lycéens, en tant
lité pour Voltaire qui, dans le Siècle de Louis XIV, qu’œuvres complètes. Elles trouveront une place
désigne l’Europe des lettrés comme « une espèce de plus appropriée sous forme d’extraits, dans les lec-
république […] partagée entre plusieurs États ». tures en correspondance. On peut ainsi attendre que
Inversement, c’est toujours dans une démarche idéo- l’élève qui étudie l’Odyssée dans le cadre des grands
logique marquée et en quelque sorte par réaction modèles antiques lise quelques pages d’Ulysse de
qu’une littérature s’affirme dans sa dimension natio- Joyce (voir le chapitre « Les grands modèles
nale. La notion de « grands modèles » est donc ici à antiques », p.149).
entendre dans toute sa rigueur, en distinguant les
modèles fondamentaux et ceux qui ont eu une
influence moindre.

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 159


Comment aborder Des lectures
l’histoire littéraire en correspondance
à l’échelle européenne ? On ne peut étudier une œuvre en tant que grand
modèle sans faire appel à des lectures en correspon-
Le fait de prendre comme objet premier une œuvre
dance. Leur objectif est d’abord de mettre en évi-
étrangère, au lieu de la convoquer seulement pour
dence toutes les relations d’intertextualité. Une
éclairer tel ou tel aspect de la littérature française,
œuvre comme Lazarillo de Tormes ouvre sur les
amène à envisager l’histoire littéraire d’une façon
nombreuses variantes du roman picaresque en
plus complexe et nuancée. Si l’élève peut retrouver
Angleterre avec Fielding et Thackeray, en France
dans l’histoire littéraire européenne de grands cou-
avec Lesage et Diderot. L’aventure de Robinson ou
rants littéraires et culturels comparables (que l’on
les voyages de Gulliver ont donné lieu à de nom-
songe aux romantismes, aux avant-gardes…), il
breuses réécritures. On peut ainsi mesurer la façon
s’agit de points de rencontre qui ont généré des
dont une époque mais aussi une culture s’appro-
échanges, des dialogues, parfois des refus, en aucun
prient un modèle. Par exemple, que devient chez
cas d’un alignement.
Corneille la comedia espagnole ?
On ne peut étudier une littérature à l’échelle euro-
Cependant le rayonnement des grands modèles ne se
péenne sans prendre en compte le rythme et le mode
d’appropriation propres à un domaine linguistique mesure pas toujours à des réécritures, au sens strict
ou à une nation. L’émergence d’une littérature natio- du terme. On ne peut pas dire que L’Étranger soit
nale peut être plus ou moins précoce (ainsi la litté- une réécriture du Procès de Kafka et pourtant
rature russe ne naît-elle qu’au XIX e siècle). Les Camus reconnaît dans l’univers de Kafka la peinture
mouvements littéraires et culturels ne se développent d’un univers comparable au sien. Le thème du pro-
pas tous au même moment, ils n’ont pas tous la cès absurde, métaphysique ou politique, inspirera la
même durée, ils ne désignent pas toujours une même littérature de la deuxième moitié du XXe siècle jus-
réalité. L’élève est donc amené à décentrer le point qu’à La Plaisanterie de Kundera. On peut faire la
de vue qui jusqu’alors avait été le sien, à s’inscrire même remarque à propos de l’œuvre de Dostoïevski
dans un espace culturel plus vaste. et de son influence sur l’œuvre de Malraux. Les lec-
Il est aussi amené à réfléchir à la notion de modèle. Si tures en correspondance mettront en évidence ces
une œuvre exerce une influence, ce n’est pas de façon relations.
linéaire et univoque. La lecture d’un modèle a évolué Enfin, ces lectures n’ont pas toujours à se consti-
dans le temps: Don Quichotte, après avoir été perçu tuer de l’amont de l’œuvre vers l’aval. Elles peuvent
comme modèle de la littérature héroï-comique, est établir des correspondances synchrones et faire
devenu pour nous un laboratoire de l’écriture roma- appel à des textes de philosophes, d’historiens, pour
nesque. Une œuvre de faible diffusion au moment de mieux comprendre pourquoi une œuvre s’est consti-
sa parution peut se trouver modélisée à une époque tuée en modèle à un moment donné. Suivre à travers
beaucoup plus tardive. C’est le cas de Tristram Shandy les textes des Essais de Montaigne ou dans les
de Sterne, relu par les tenants du «nouveau roman» Méditations de Descartes, avec l’image du « malin
et dès lors revendiqué comme modèle. génie », le thème de La vie est un songe éclaire le
On montrera donc que la notion de modèle est toujours caractère exemplaire et représentatif de la pièce de
relative dans l’espace et le temps. Plus que de modèle, Calderón.
on peut alors parler d’opération de modélisation.
La classe terminale paraissant le lieu privilégié pour
interroger cette opération et se demander comment Le problème
elle se constitue, on pourra ainsi évaluer la part des
facteurs politiques, sociaux, économiques, linguis- des traductions
tiques dans ce processus. De la situation dominante Cette réflexion s’applique aussi bien aux œuvres
ou périphérique d’une nation dans l’espace euro- antiques qu’aux œuvres modernes en langues étran-
péen, des alliances privilégiées qu’elle entretient, gères. Longtemps les professeurs de lettres n’ont
dépend en effet, le plus souvent, le rayonnement guère eu de réticence devant l’étude des œuvres
d’une langue et d’une culture. antiques parce que les lettres classiques étaient la
Le rôle des institutions comme l’école, l’importance règle. Mais le problème s’est posé avec plus d’acuité
de tous les moyens de diffusion, en particulier le pour l’étude d’œuvres en langues vivantes étrangères.
mouvement des traductions et de l’édition des textes
seront envisagés. De cette façon, l’étude de la litté-
rature peut s’ouvrir aux préoccupations des sciences Rappel de quelques évidences
humaines et élargir ses perspectives, comme le On ne peut avoir une connaissance élargie de la
demande la classe terminale. littérature sans faire appel à des textes traduits. Si la

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160 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
traduction ne permet pas une étude stylistique Édouard Glissant, un genre littéraire original.
approfondie, elle autorise une étude littéraire. Une Son analyse permet d’approfondir l’étude de la
collaboration avec le professeur de langue peut réception : par les différences de lecture qu’impli-
permettre à l’élève d’aborder le texte original, ceci quent les traductions d’un même texte à des époques
en fonction de ses compétences. différentes, par le dilemme du traducteur pris entre
On peut ainsi lever quelques difficultés, mais peut- le respect du texte et la nécessité d’en favoriser la
être faut-il aller au-delà en ne considérant plus réception par un public auquel elle n’avait pas été
seulement la traduction comme un moindre mal d’abord destinée.
mais comme un objet d’étude et de réflexion à part L’état des traductions à une époque donnée est un
entière (voir la partie « L’étude de la langue », p. 175). indicateur précieux de la diffusion et de la circulation
des textes.
Enfin, l’élève peut trouver, dans les problèmes de
Le travail sur la traduction peut traduction, un point de départ à un projet d’écriture
s’effectuer sur plusieurs plans personnel réalisé dans le cadre des travaux person-
Il peut être l’objet d’une réflexion et d’un travail sur la nels encadrés, en collaboration avec un professeur
langue, en collaboration avec le professeur du domaine de langue. Par exemple, dans la liste d’application
linguistique concerné. Les élèves peuvent s’y essayer du programme de littérature pour 2002-2003, figure
mais aussi se livrer à des analyses comparées. Le Supplément au voyage de Bougainville. En liai-
La justification que les traducteurs donnent de leurs son avec le thème retenu pour cette même année,
choix dans des préfaces et parfois dans des publica- « L’Europe », on pourrait imaginer qu’un élève com-
tions séparées est à cet égard un outil de travail. Le fait pare diverses traductions de passages choisis de
que certains écrivains mènent parallèlement une œuvre Robinson Crusoé de Daniel Defoe ou qu’il étudie,
personnelle et un travail de traduction (on peut citer en se fondant sur les textes mais également sur le
entre autres, Philippe Jaccottet pour Rilke et Góngora, mouvement des traductions, l’influence de La Brève
Yves Bonnefoy pour Shakespeare) fait bien apparaître Relation de la destruction des Indes de Las Casas
cette dernière comme une forme de réécriture à part sur le mythe du bon sauvage en France (voir aussi la
entière, si ce n’est, comme l’affirme l’écrivain antillais partie « L’étude de la langue », p.175).

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 161



Objectifs
a place des mythes

tue le lieu où se jouent les conflits intérieurs et exté-


rieurs livrés par l’homme. Par son aspect énigma-
En classe terminale littéraire, le mythe n’est pas un tique et fabuleux, il exprime le sacré, le divin et
objet d’étude en lui-même : il apparaît nécessaire- entretient des rapports étroits avec la religion, deve-
ment en lien avec une ou deux des œuvres inscrites nant un modèle et une norme pour juger les actes
dans la liste d’application annuelle du programme. des humains. Il s’oppose ainsi en apparence au
L’étude de tel ou tel mythe s’articule à celle logos, au discours rationnel. Platon oppose forte-
de grands modèles (antiques ou européens) ou ment le muthos au logos : le premier est assimilé au
à d’autres objets d’étude. Chacun voit bien com- point de vue non crédible et contradictoire de l’ad-
ment, par exemple, l’inscription dans le programme versaire, alors que le logos représente la connais-
d’application d’Œdipe ou de Faust ouvre des mises sance rationnelle. Dans La République, il estime que
en correspondance avec les objets d’étude du les mythes détiennent un pouvoir de suggestion dont
programme. le pédagogue peut tirer profit. À condition de
Les objectifs ne sont donc pas de faire étudier les contrôler les « faiseurs de contes » et de soumettre
mythes, mais de montrer : ainsi les mythologies à la réflexion philosophique,
– comment la littérature et l’art puisent souvent dans pour faire comprendre et accepter par tous les règles
le terreau très riche du mythe pour s’interroger sur de la République, on peut recourir à certains
l’homme et les rapports qu’il entretient avec le pou- mythes, expressions imagées de vérités plus pro-
voir politique ou divin, sur le sens de la vie humaine ; fondes. Les mythes platoniciens (la célèbre allégo-
– comment l’adaptation du mythe entre en réso- rie de la Caverne est souvent assimilée à un mythe)
nance avec la situation historique et culturelle de en fournissent un bon exemple. Dès lors, le mythe,
l’écriture, avec les conceptions idéologiques et esthé- par sa symbolique et sa forme figurative, exprime-
tiques du créateur ; rait la même vérité que le logos. On peut donc
– en quoi l’honnête homme du XXIe siècle peut trou- dépasser l’antinomie muthos-logos en concevant que
ver intérêt à confronter sa conception de l’homme et le mythe, sans entrer dans le cadre du discours
du monde à celle véhiculée par les mythes, et ainsi rationnel, rend accessibles des concepts et des réali-
approfondir sa réflexion et sa culture. tés difficilement intelligibles et touche au plus pro-
fond de la sensibilité et de la conscience humaine.
Cocteau disait très justement que « le mythe est un
mensonge qui dit la vérité ».
Définition Un genre est essentiellement lié dès l’origine au
On rappellera ici brièvement les points de définition mythe : le théâtre devient le lieu de la représenta-
suivants. tion de mythes sacrés qui engagent l’ordre cosmique,
Le mythe (étymologiquement muthos en grec : ainsi du théâtre grec voué à Dionysos. Source de
« parole, récit ») est un récit connu de tous, qui réflexion et d’émotion tragique, le mythe trouve en
révèle une vérité et explique à l’homme son origine effet son mode d’expression privilégié dans le rituel
et sa place dans l’univers. Selon Pierre Grimal, « le théâtral. Dans son traité La Poétique, Aristote défi-
mythe est un récit se référant à un ordre du monde nit la tragédie comme genre à partir de l’idée de
antérieur à l’ordre actuel et destiné non pas à expli- muthos. La collusion du mythe tragique et de la tra-
quer une particularité locale et limitée (c’est le rôle gédie mythique apparaît dans le triple rapport de
de la simple légende étiologique), mais une loi orga- l’homme à son pouvoir, à sa famille, à la divinité. Au
nique de la nature des choses ». Les spécialistes s’ac- XVIIe siècle, la tragédie classique s’adosse au mythe
cordent pour voir dans le mythe une histoire pour privilégier ce qui est de l’ordre de la « mons-
symbolique, simple et frappante, possédant une truosité » et dépasse l’imagination (passion, colère,
forme narrative où l’action des personnages s’inscrit jalousie, héroïsme…). Le XXe siècle redécouvre la
dans un ordre chronologique. Sans exposer rien de dimension sacrée du théâtre et cherche à revenir aux
scientifique ou de démontrable, il permet à l’homme sources du mythe. Aujourd’hui, la critique d’une
de cerner sa situation au sein de l’univers. Il consti- société moderne en perte de mémoire passe par un

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162 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
retour à la tragédie antique et à ses pièces : le Figures liées aux grands modèles antiques
Philoctète de Philippe Minyana rejoint le Philoctète – Prométhée : Eschyle ; Hésiode ; Sophocle ; Byron ;
de Sophocle. Gide ; Aragon, Les Poètes.
Pour le dramaturge ou le poète, le mythe se présente – Sisyphe : Hésiode ; Camus.
comme une matière première incertaine, en raison – Œdipe : Sophocle ; Freud (extraits) ; Cocteau ;
de ses nombreuses versions parfois contradictoires, Robbe-Grillet, Les Gommes ; Ingres ; Moreau.
de ses personnages peu caractérisés, de son absence – Ulysse : Homère ; Hésiode ; Sophocle ; Euripide ;
de réalisme. Les auteurs s’approprient le récit brut, Ovide ; Virgile ; Dante (extraits) ; Joyce (extraits) ;
intense et simple du mythe pour exprimer une vision Giraudoux.
métaphorique ou symbolique du monde, en – Électre : Sophocle ; Eschyle ; Euripide ; Giraudoux ;
confrontant l’être humain à ce qui le dépasse. Hofmannsthal ; Richard Strauss ; Sartre ; O’Neill.
« Matière à rêver », le mythe est ainsi repris par les – Antigone : Sophocle ; Cocteau ; Anouilh ; Brecht.
artistes (poètes, peintres, sculpteurs, musiciens, – Orphée : Virgile ; Ovide ; Monteverdi ; Gluck ;
cinéastes…) non pour que les éléments de la fiction Haydn ; Offenbach ; Bruegel ; Tintoret ; Cocteau ;
mythologique se retrouvent à l’état brut dans la pro- Marcel Camus.
duction artistique, mais pour que, choisis, combinés,
Figures liées aux grands modèles européens
déconstruits et reconstruits, ils puissent exprimer
– Dom Juan : Tirso de Molina ; Molière, Mozart ; Da
une émotion, un plaisir et un sens nouveaux.
Ponte ; Richard Strauss ; Milosz ; Miguel Manara ;
Camus.
– Faust : Goethe (en extraits) ; Thomas Mann ;
Contenus Valéry ; Marlowe ; Lessing ; lithographies de
Un enseignement de littérature en classe terminale Delacroix ; René Clair, La Beauté du Diable ;
littéraire qui intègre un travail sur les mythes se Boulgakov, Le Maître et Marguerite ; adaptations
fonde nécessairement sur une définition simplifiée musicales (Berlioz, Gounod).
du mythe, récit dont le héros et / ou un épisode a
nourri la conscience et la culture occidentales par les À l’exception d’Orphée et de Sisyphe, chacun des
problèmes philosophiques qu’il soulève. Les réfé- mythes ici choisis s’appuie sur une œuvre littéraire
rences appartiennent ainsi à un champ relativement fondatrice autour de laquelle gravitent d’autres
limité. œuvres appartenant à d’autres genres (musique,
La sélection que nous opérons pourra apparaître peinture, cinéma, poésie, roman…).
très étroite ; mais le choix de la forme la plus immé- Cette série de suggestions ne saurait être exhaustive.
diatement accessible du mythe apparaît pédagogi- En fonction de l’objet d’étude et des œuvres du pro-
quement le plus efficace puisqu’il permet de mettre gramme d’application, on peut inviter à étudier des
en relation un mythe lié à un personnage et un genre mythes liés à des motifs : le labyrinthe, la tour de
littéraire. Babel, le miroir, le sacrifice de l’enfant, le mythe du
N.B. – Les références indiquées ici sont mentionnées bon sauvage… On ne s’interdira pas en effet d’ins-
de façon simplifiée puisqu’il s’agit d’auteurs et crire dans le programme d’application des motifs
œuvres généralement connus de tous les professeurs ; bibliques ou des mythes plus modernes.
nous n’apportons de précisions que lorsque cela Ainsi, pour ne donner qu’un exemple commode, le
nous paraît indispensable. programme 2002-2003 permet d’étudier la part
des mythes dans trois œuvres retenues par la liste
d’application : une tragédie de Sophocle, Le
Choix des principaux mythes Supplément au voyage de Bougainville avec le mythe
du bon sauvage, Si c’est un homme avec les mythes
Mythes antiques du golem et d’Ulysse. À ce sujet, on peut consulter
Prométhée, Sisyphe, Œdipe, Orphée, Ulysse, Électre un article de Daniela Amsallem montrant l’utilisa-
et Antigone. tion de la figure d’Ulysse, plus sous l’aspect dan-
tesque qu’homérique, par Primo Levi (dans le livret
Mythes modernes de présentation de la vidéocassette Si c’est un
Dom Juan et Faust. homme, éditions L’École des lettres).

Propositions pour
la liste d’application
Le programme annuel pourra ainsi prendre une des
formes suivantes centrée sur les figures d’un
« héros ».

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 163


Relations avec pitre « Les grands modèles antiques », l’exemple
d’Orphée, p. 152) ;
d’autres disciplines – les langues anciennes, bien entendu.
L’étude des mythes ouvre des relations fructueuses
avec :
– la philosophie : les mythes ont été convoqués par Mise en œuvre
la psychanalyse comme des modèles ; plus encore, ils Comme le précise le programme, si la liste d’appli-
sont sollicités dans les interrogations touchant aux cation doit donner place au mythe, celui-ci n’est pas
questions d’anthropologie ; un mythe comme celui un objet d’étude à examiner isolément mais il s’in-
d’Orphée est lié aux questions d’esthétique ; tègre à l’étude des œuvres prescrites. Il peut donc
– les arts : nombre de mythes sont des sujets volon- avec pertinence avoir une place dans l’analyse de
tiers repris dans la peinture, la musique, le théâtre celles-ci ; il peut également faire, en cours d’année,
ou les œuvres cinématographiques (voir au cha- l’objet de temps de synthèse.

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164 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L

Définition
ittérature contemporaine

Liens avec les acquis de


La littérature contemporaine, en tant que domaine seconde et de première
d’étude du programme de la classe terminale, peut
La littérature contemporaine permet de réinvestir
concerner tant les œuvres françaises ou francophones
et d’approfondir ce qui a été acquis en classes de
qu’étrangères. Domaine ample et divers dont l’exten-
seconde et de première à propos de l’objet d’étude
sion rend a priori difficilement utilisables les critères
« Lire, écrire, publier », centré sur la création, la
appliqués d’ordinaire aux champs littéraires plus
diffusion et la réception des œuvres. Elle donne aussi
anciens et suppose de délimiter raisonnablement
maintes occasions de percevoir des liens entre litté-
d’emblée la période concernée. Aucun événement
rature et débats d’idées (voir le chapitre « Littérature
particulier ne peut être choisi comme indicateur de
et débat d’idées », p.173). Et, bien sûr, elle permet
rupture d’avec la production antérieure, mais un
d’approfondir une question rencontrée dès la classe
faisceau de motifs, tenant à la fois au contenu et à
de seconde, les genres et leur évolution vers des
la diffusion des œuvres est à prendre en compte. Le
formes mixtes ou ambivalentes et une autre en classe
programme de la classe terminale indique, dans les
de première, le biographique (les formes de récits de
finalités assignées à cette classe, une approche de
vie constituant un des aspects les plus dynamiques
« l’immédiat contemporain » : aussi, pour la France,
de la production contemporaine).
s’accordera-t-on à considérer notamment les œuvres
Ainsi, elle interroge les catégories définies au cours
publiées à partir des années 1980 ; mais pour les
des années antérieures : les récits de vie par exemple
productions étrangères et certaines œuvres françaises,
se sont développés sous des formes diverses dans
le temps nécessaire à leur diffusion et à leur recon-
la production récente. Prendre en compte ces œuvres
naissance impose une chronologie plus large.
et les examiner en regard de celles étudiées en
première dans le cadre du biographique peut être l’oc-
casion d’une réflexion sur le choix et les limites ou les
Objectifs ouvertures de ce genre aujourd’hui. Dans cette pers-
Mettre au programme un ensemble littéraire aussi pective, on peut lire par exemple (fût-ce par extraits)
abondant et encore peu modélisé à l’université vise à: La Montagne de l’âme de Gao Xingjian comme une
– favoriser l’engagement des élèves dans l’interpré- œuvre qui mêle à l’entreprise autobiographique des
tation personnelle et à mobiliser plus largement leur références mythologiques et la structure d’un roman
jugement critique ; picaresque. De la même manière, les récits d’auteurs
– les rendre attentifs au rôle de la littérature et de la tels que Jean Échenoz (Équipée malaise) ou
culture dans leur univers présent ; Emmanuel Carrère (La Moustache) renvoient, sans
– les aider à se constituer des repères au sein d’une s’y conformer totalement, en les transformant en
production particulièrement foisonnante. partie, à des genres rencontrés précédemment (le récit
La littérature contemporaine frappe en effet par d’aventure ou de voyage, le récit fantastique).
l’abondance de sa production. De plus, elle fait l’objet de L’étude ou la lecture cursive de ces œuvres, qui
commentaires critiques nombreux dans la presse (spécia- entretiennent un dialogue constant avec leurs aînées
lisée ou non) et est fréquemment au cœur de polémi- (voir les quatre premiers chapitres sur les modèles),
ques qui mêlent des références esthétiques et des choix sont donc à même d’engager les élèves dans une
idéologiques. Par ailleurs, elle soulève la question de la démarche réflexive sur les codes littéraires, l’éclate-
diffusion, donc des publics, puisqu’elle recouvre des ment des catégories, la diversité de la production
œuvres de large diffusion qui s’apparentent à des best- récente. Cette étude permet, conformément à l’un
sellers, et d’autres qui touchent un lectorat plus restreint, des objectifs définis ci-dessus, d’interroger les liens
voire confidentiel. de la littérature contemporaine avec son passé, lien
Par ces différents traits, elle incite à saisir des enjeux qui fait d’héritage comme de distanciation, voire de
font dialoguer la littérature avec les autres arts, l’histoire remise en cause. La perspective historique au cœur
(d’autant que l’histoire contemporaine est au programme des programmes de lycée (et déjà de collège) est ainsi
des classes terminales) et la philosophie. réaffirmée pour que les élèves appréhendent, avec

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 165


une conscience critique, un héritage historique et Dans l’écriture théâtrale, un auteur comme Bernard-
culturel manifesté par ces écrivains. Marie Koltès est susceptible de permettre aux élèves
Enfin, la lecture et l’étude des textes contemporains de réinvestir leurs connaissances sur le tragique, tout
permettent de poursuivre la réflexion engagée pré- en réfléchissant aux modalités d’une écriture contem-
cédemment sur l’évolution de la langue et la manière poraine du conflit. La lecture de Dans la solitude des
dont les auteurs jouent des codes à leur disposition, champs de coton peut de surcroît être accompagnée
tant pour la syntaxe que pour les niveaux de langue de l’étude du film de Stéphane Metge (La Sept-Arte,
ou la création lexicale (par exemple la fréquence des 1996) qui éclaire le travail de Patrice Chéreau lors de
énoncés disloqués, empruntés à la syntaxe de l’oral, sa célèbre mise en scène à la Manufacture des
ou encore l’exploration des lieux communs). Œillets, et permet de saisir comment les personnages
se construisent dans l’échange même, dans et par la
langue (voir aussi Théâtre aujourd’hui n° 5).
Pour la poésie, on peut – quoique dans une moindre
Contenus et démarches mesure – opérer des distinctions du même ordre que
ci-dessus, entre des poètes explorant le lyrisme (dans
la lignée d’Yves Bonnefoy ou d’Antoine Émaz) et
Contenus
d’autres qualifiés parfois de constructivistes, privi-
Il ne saurait être question de figer d’avance une liste légiant une poésie-événement où le poème est la
des œuvres contemporaines qui méritent de figurer trace d’un processus, d’opérations sur le matériau
dans les listes annuelles d’application, ce qui serait langagier (Dominique Fourcade par exemple).
nier le fait qu’il s’agit d’une production vivante. Surtout, la poésie est probablement le genre qui
En revanche, puisqu’une des finalités de l’enseigne- aujourd’hui dialogue le plus avec les autres langages,
ment de la littérature contemporaine est d’aider les intègre l’image (les recherches de Denis Roche qui
élèves à se repérer dans un ensemble particulière- allient photographie et autobiographie), s’ouvre aux
ment prolifique, le travail sur les œuvres figurant ressources des nouvelles technologies et à de nou-
dans les listes annuelles d’application vise à veaux lieux de diffusion (succès du slam, poésie
construire des catégories, en respectant la nécessaire urbaine et sociale venue de Chicago). Elle est parlà
souplesse de celles-ci. même un espace privilégié pour réfléchir à cette par-
À titre d’exemple, on peut concevoir, à propos d’un ticularité de la littérature contemporaine qui bous-
récit français, d’élaborer des repères sur la produc- cule les catégories établies.
tion narrative en France depuis les années 1980. La littérature contemporaine francophone ou étran-
Celle-ci peut se caractériser par trois traits distinctifs gère relève partiellement de la tripartition évoquée
principaux (que l’on emprunte ici aux travaux de plus haut. On peut ainsi penser aux œuvres de
Dominique Viart, de l’université de Lille 3) : Nancy Huston (Instrument des ténèbres) ou de Paul
– le « retour au sujet », perceptible d’abord chez des Auster (L’Invention de la solitude) pour le retour au
écrivains, par exemple Philippe Sollers, qui avaient sujet, de Jim Harisson (Légendes des forêts d’au-
été partie prenante des courants critiques tels que le tomne, Dalva) ou de Sepùlveda (Le vieux qui lisait
structuralisme (tendance relayée ensuite par une des romans d’amour) pour le goût du récit. Mais
nouvelle génération) ; il convient donc ici d’entendre chaque genre et chaque littérature nationale suppo-
« sujet » comme lieu de perplexité et non au sens seraient une démarche appropriée ; on ne peut donc
romantique du terme ; donner ici une liste close.
– le goût retrouvé pour le récit, décelable notam- L’étude de l’œuvre inscrite dans la liste d’application
ment dans les écrits des écrivains voyageurs ; et de ses spécificités ne sera pas menée indépendam-
– l’importance accordée au réel dans sa dimension ment de la prise en compte des conditions de sa récep-
historique ou sociale, recouvrant entre autres le tion et de sa diffusion. On pourra ainsi proposer aux
choix de l’engagement ; une partie de la littérature élèves des corpus d’articles critiques ou de documents
policière française participe de cette catégorie éclairant le contexte dans lequel un texte s’inscrit.
(Thierry Jonquet, Didier Daeninckx…). Là encore, établir des repères dans la production
Ces trois aspects se trouvent souvent liés dans des nationale ou étrangère constitue une aide précieuse
œuvres à caractère biographique ou autobiogra- pour l’autonomie des élèves. De cette façon, on peut
phique. les amener à distinguer une littérature de grande dif-
Mais si la littérature française contemporaine se fusion, une de statut médian, couronnée par les prix
caractérise par la place importante du récit, entre littéraires, et une autre de diffusion restreinte.
autres dans les formes du biographique, on aura Ce travail est l’occasion de repérer les politiques
soin d’ouvrir aussi le champ des œuvres étudiées suivies par les éditeurs, les problèmes posés par la
au théâtre et à la poésie, comme aux nombreuses diffusion, en un mot les enjeux économiques, sociaux,
œuvres relevant de genres nouveaux ou peu politiques de la littérature ; on réinvestit ici les acquis
définissables. des classes de seconde et de première.

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166 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
Démarches cursive du roman de Krista Wolf, Médée, de
construire une séquence permettant à la fois de
Œuvres et lectures en correspondance cerner le travail de réécriture du mythe (en compa-
La liste annuelle d’application fixe l’œuvre à étudier raison avec Euripide notamment) et d’interroger
et peut éventuellement indiquer des lectures en l’interprétation de Krista Wolf en relation avec la
correspondance (voir « Introduction », p.141). Pour réunification allemande.
chacune des catégories évoquées plus haut, un grand – De même, la production contemporaine comprend
nombre d’œuvres pourraient être retenues : parmi de nombreux textes qui se nourrissent de liens avec
celles-ci, certaines sont considérées comme fonda- l’image et permettent de travailler conjointement sur
trices, par la rupture qu’elles ont manifestée comme deux objets d’étude. Dans ce cadre, si l’œuvre proposée
par la postérité qu’elles ont connue. Ce sont donc pour l’étude des liens entre littérature et images est
elles qui seront étudiées en priorité, alors que des en relation avec la peinture, on peut faire lire des
lectures complémentaires seront empruntées aux textes de François Cheng, parmi lesquels Le Dit de
œuvres participant de la même orientation. Tyani. Ce récit relate la quête spirituelle d’un artiste
À titre d’exemples : auprès d’un vieux maître calligraphe et ouvre à une
– À propos du retour au sujet, parmi bien d’autres réflexion sur les liens entre arts graphiques et litté-
suggestions, on peut ainsi envisager qu’une œuvre rature. Un tel travail peut aussi s’accompagner de la
comme Vies minuscules de Pierre Michon, s’accom- lecture d’extraits de recueils poétiques chinois ou de
pagne, en classe, de la lecture d’extraits de Vies ima- quelques textes de Victor Segalen.
ginaires de Marcel Schwob, mais aussi de l’œuvre de Les liens entre récit contemporain et cinéma sont
Pascal Quignard, Les Tablettes de buis d’Apronenia fréquents. Autour de l’œuvre proposée dans le cadre
Avitia, journal fictif d’une patricienne. du domaine « Littérature et images », on peut ainsi
– Dans le même esprit, pour l’exploration des res- lire en classe des extraits de Hiroshima mon amour
sources du langage dans le domaine théâtral, l’étude de Marguerite Duras, mis en relation avec le film
d’une des œuvres de Bernard-Marie Koltès peut être d’Alain Resnais. Nombre d’auteurs travaillent en
enrichie par la confrontation avec d’autres modes effet aujourd’hui dans la même perspective, mêlant
d’écriture, comme celui de Michel Vinaver qui dans leurs récits des procédés empruntés au scéna-
crée personnages et intrigue dans l’entrelacs des rio, voire à des notes prises en repérage.
répliques.
Maintes œuvres, de surcroît, favorisent des propo- Lectures, projets d’écriture,
sitions de recherches : par exemple, confrontation étude de la langue
entre la réécriture et le modèle, éclairage historique L’étude de l’œuvre fixée par la liste d’application
sur l’époque choisie par le romancier dans le cadre ainsi que les lectures complémentaires sont l’occa-
de la ré-interprétation d’un fait historique (Patrick sion d’exercices variés : ceux qui sont directement
Rambaud, La Bataille). Celles-ci peuvent aussi être reliés à la préparation de l’examen mais aussi des
centrées sur le parcours d’un écrivain (perspective recherches documentaires, des études de la langue et
peu développée dans les classes précédentes), dans le des projets d’écriture (voir le chapitre « Le travail
cadre des lectures en correspondance. Il est fruc- de l’année : contenus, démarches et progression »,
tueux de comparer les Lettres parisiennes de Nancy p 183).
Huston à l’ensemble de son œuvre (appréhendée par Pour ces derniers, la classe terminale offre la possi-
fragments) afin de percevoir dans son roman bilité de mobiliser les élèves autour d’un projet qui
L’Empreinte de l’ange comment s’expriment les les inscrit dans une démarche réflexive sur les choix
mêmes préoccupations sur la question de l’engage- opérés par les auteurs, tant en terme de construction
ment politique, mais resserrées sur le conflit franco- du récit ou de dramaturgie que de style (voir le
algérien. Une œuvre singulière permet alors chapitre « L’expression orale et écrite », p.185).
d’étendre la réflexion à l’incidence d’un conflit L’approfondissement de cette question peut être
comme celui-ci sur la littérature française et franco- considéré comme l’une des spécificités de la classe
phone de notre « immédiat contemporain ». terminale littéraire. Il ne s’agit pas de confondre
l’écriture d’invention et la création littéraire à part
Dialogue entre les objets d’étude entière, mais d’explorer, à travers divers travaux, les
Les exemples précédents illustrent, s’il en était choix effectués par les auteurs. Nombre d’écrivains
besoin, la manière dont le professeur pourra, autour contemporains français sont ainsi appelés « mini-
des œuvres du programme, construire des parcours malistes », alors que la littérature africaine, notam-
de lecture qui éclairent les emprunts et les réécritures. ment francophone, est parfois qualifiée de « réalisme
– Ainsi, nombre d’auteurs dialoguent avec les baroque ». De telles étiquettes rendent compte d’une
modèles antiques (comme Pascal Quignard ou réelle diversité mais elles recouvrent aussi des réali-
Krista Wolf), français ou européens. En guise tés disparates quant au style des auteurs. En effet,
d’illustration, on peut proposer, à partir de la lecture des écrivains comme Christian Gailly et Christian

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 167


Oster, qui privilégient une langue simple, ou Pierre contrent là l’opportunité d’opter pour des choix
Michon et Pierre Bergounioux, qui accordent au d’écriture convenant à leur projet : hagiographie,
vocabulaire la plus grande attention et n’hésitent pas reconstruction ironique, dialogue…
à recourir à des archaïsmes ou à des mots rares, sont
jugés « minimalistes », sans que cette classification Liens avec d’autres disciplines
ne soit véritablement interrogée. Une telle dénomi- De même, le projet d’écriture peut articuler des
nation désigne en fait aujourd’hui tant le style que savoirs à la frontière de plusieurs disciplines, par
le sujet des récits. Un projet d’écriture est alors l’oc- exemple histoire et littérature. Ainsi, à partir du
casion de déclencher une lecture minutieuse du roman La Clôture de Jean Rolin, on peut proposer
texte, de bousculer des étiquetages hâtifs et peut aux élèves de choisir une statue marquante de leur
s’accompagner de propositions d’écriture plus ville (comme Rolin avec celle du maréchal Ney),
courtes, centrées sur des faits de langue (voir la par- pour passer de la description du monument et de ses
tie « L’étude de la langue », p.175). principales caractéristiques à l’évocation d’un lieu
À titre d’exemple, on peut proposer, à la suite de la qui lui est associé (le quartier du XVIIIe arrondisse-
lecture du récit Rimbaud, le fils de Pierre Michon, la ment de Paris longeant le boulevard du Maréchal-
réalisation d’une anthologie de notices biogra- Ney dans le cas du roman). La rédaction des
phiques consacrées à des auteurs classiques fran- différents jets est alors ponctuée par la relecture
çais et étrangers. Chacun peut s’engager dans un d’extraits de l’ouvrage, afin notamment d’identifier
projet d’écriture identique à celui de l’auteur sur une les procédés propres à l’évocation historique et ceux
autre figure mythique de la littérature. En effet, plus proches du travail d’ethnologie du quotidien,
Pierre Michon s’inscrit dans une réflexion sur les ainsi que la manière dont ces deux approches s’in-
représentations d’un poète connu des élèves et apte terpénètrent.
à déclencher les leurs, et l’analyse de cette tentative La réflexion sur la littérature contemporaine dia-
questionne la démarche critique suivie par l’auteur logue aussi avec les arts (voir plus haut l’exemple du
comme le statut de ce type d’écrit. Par l’écriture, les cinéma) et avec la philosophie (la littérature comme
élèves peuvent approfondir leur jugement critique, révélateur des questions de l’homme et de la société
leur aptitude à dialoguer avec les œuvres et remettre d’aujourd’hui) ; dans ce dernier cas, le lien peut se
en cause les représentations scolaires les plus sou- faire aussi par le relais de l’objet d’étude
vent véhiculées sur de semblables figures. Ils ren- « Littérature et débats d’idées ».

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168 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
 angage verbal et images

Cadre général et objectifs mière; «L’œuvre et le corps» en classe terminale);


– cinéma et audiovisuel (ensemble organisé autour
de la « Pratique artistique » et de l’« Approche
La croisée des langages et des culturelle ») ;
– danse (avec ses deux volets : « Pratique artistique »
formes d’expression du sens et « Approche culturelle ») ;
Le domaine d’étude « Langage verbal et images », – histoire des arts (dont la perspective interdiscipli-
alternativement mis en œuvre dans deux objets naire – arts plastiques, éducation musicale,
différents, « Littérature et langages de l’image » et histoire, langue, lettres – vise à intégrer l’ensemble
« Littérature et cinéma », s’inscrit dans le prolonge- des pratiques artistiques dans « une approche
ment du travail sur la littérature et l’image réalisé au raisonnée et sensible des œuvres, comportant des
cours des années précédentes, notamment en classes aspects théoriques et pratiques ») ;
de seconde et de première. – musique (ensemble organisé autour de la
Il s’agissait alors de conduire les élèves à prendre « Pratique et culture musicale » et de l’« Approche
conscience de l’importance qu’occupent les modes technique ») ;
d’expression visuels dans la culture contemporaine, – théâtre (associant la « Pratique artistique », centrée
mais aussi de la place tout à fait considérable de sur l’espace et le jeu, et l’« Approche culturelle »,
leur dialogue avec la littérature au cours de l’his- centrée sur les textes dramatiques fondateurs).
toire ; ils apprenaient ainsi à appréhender de Le programme de littérature de la classe terminale
manière raisonnée et critique le discours de l’image. indique deux objets d’étude privilégiés : « Littérature
À travers l’apprentissage de démarches d’observa- et langages de l’image » d’une part, « Littérature et
tion et d’analyse, cette étude était fondée essen- cinéma » d’autre part. Cela implique qu’une priorité
tiellement sur les relations entre texte et image. Elle doit être accordée à la relation avec les options
prenait en compte (notamment dans l’objet d’étude « Arts plastiques » et « Cinéma et audiovisuel ».
« Histoire littéraire et culturelle ») les différentes Toutefois, si on considère que la notion d’image
formes d’interactions entre ces langages au sein de s’étend à tout ce qui relève de la perception visuelle
notre héritage ; elle soulignait l’importance des en ne considérant pas seulement le résultat fixé sur
codifications génériques et des registres de discours un support matériel donné (toile, pellicule ou écran),
dans le domaine visuel comme dans le domaine l’objectif dans ce domaine d’étude est de conduire
textuel et littéraire ; elle mettait l’accent sur la force les élèves à appréhender l’ensemble des relations qui
argumentative de l’image et ses pouvoirs de se tissent entre la littérature et les langages visuels.
démonstration, de conviction et de séduction sur le Dès lors, la relation avec les options « Danse »,
spectateur ; elle s’attachait particulièrement aux « Théâtre » et « Histoire des arts » trouve naturelle-
grands genres qui intègrent une dimension visuelle ment sa légitimité. Et si l’on admet que les percep-
dans leur manifestation (théâtre, poésie). Enfin, le tions sollicitent simultanément la diversité des
travail consistait également à donner aux élèves des vecteurs sensoriels, comme le manifestent évidem-
bases méthodologiques pour appréhender la spé- ment les œuvres cinématographiques, la danse ou
cificité du langage visuel : cadrage, lumière, lignes le théâtre, alors la relation avec l’option « Musique »
et masses, couleurs, contrastes, points de vue, est elle aussi légitime, tout spécialement lorsqu’il
plans, etc. s’agit de l’opéra.
Ces différentes dimensions sont reprises et
approfondies en classe terminale littéraire, à
travers l’examen des œuvres au programme. Mais Objectifs
elles sont aussi plus étroitement mises en relation L’objectif général est de permettre aux élèves de
avec les enseignements de certaines options de la comparer langage verbal et langage non verbal et de
série littéraire en classes de première et de terminale, réfléchir à leurs différences, leurs convergences, leurs
à savoir : complémentarités, leurs interrelations au sein des
– arts plastiques («L’œuvre et le lieu» en classe de pre- œuvres.

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 169


Dans la pratique et selon les œuvres retenues dans les illustrations de Gustave Doré qui réalisent le
les listes annuelles d’application, cela se traduit par double ancrage du texte et de l’image dans des
les objectifs concrets suivants : œuvres aussi variées que celles de Dante (L’Enfer),
– développer la réflexion sur la dimension esthétique Rabelais (Pantagruel), Perrault (Contes), Balzac
dans deux directions : la direction sensible qui (Contes drolatiques) ; ce sont aussi, au-delà de l’illus-
fonde la relation entre esthétique et perception, et la tration, les parcours visuels qui accompagnent les
direction historique, par l’approche de grands œuvres des écrivains surréalistes : les photographies
mouvements culturels qui déterminent les liens entre dans Nadja d’André Breton, les portraits de
la littérature et les autres arts ; « L’inconnue de la Seine » par Man Ray dans
– appréhender les genres visuels et les registres, selon Aurélien de Louis Aragon. En ce cas, le statut
les mêmes démarches que celles qui ont été mises culturellement codifié de ce lien est particulièrement
en œuvre pour les genres textuels et analyser les soumis à de grandes variations historiques ; il fait
relations entre ces genres et registres dans les arts de alors l’objet d’une interrogation d’histoire littéraire.
l’image et du texte ; – Les œuvres romanesques dont un peintre est le
– approfondir la dimension argumentative de héros et la peinture le nœud du drame. Ainsi des
l’image et la force émotionnelle de la persuasion œuvres traçant la figure de l’artiste maudit dans les
qu’elle met en œuvre. romans du XIXe siècle : Le Chef d’œuvre inconnu de
En même temps, il est utile de conduire les élèves à Balzac, Manette Salomon des Goncourt, L’Œuvre de
mieux appréhender l’explosion des langages visuels Zola.
dans le champ social (publicité, télévision, vidéo, – Les écrits de peintres ou de sculpteurs (Cézanne,
Internet) pour en maîtriser les significations, les Van Gogh, Gauguin, Kandinsky, Giacometti, etc.)
effets et les enjeux culturels. qui permettent de mettre en regard la genèse de
l’œuvre picturale avec celle de l’œuvre littéraire, de
rendre sensible l’expérience visuelle de la peinture
dans sa dimension de création, d’inscrire les œuvres
Domaines et objets d’étude dans leurs contextes à la fois socioculturel, artistique
et théorique.
Enfin, un grand nombre de textes d’écrivains et de
Littérature et langages de l’image philosophes sur la peinture, la photographie, la
Le choix des œuvres au programme détermine natu- sculpture (Diderot, Baudelaire, Zola, Valéry,
rellement les objectifs que le professeur sera amené Artaud, Merleau-Ponty, Bonnefoy, Barthes, Deleuze,
à privilégier. Compte tenu de la richesse du domaine, etc.) manifestent avec force le lien entre l’écriture, les
il n’est pas possible de limiter ici des orientations qui arts visuels et l’univers de la vision. L’examen de
seraient inévitablement partielles. On peut cepen- plusieurs extraits, sous forme de textes en réseau, à
dant envisager quelques grands types de relations l’occasion de l’étude d’une œuvre, peut permettre
qui permettent de tracer des passerelles entre d’introduire parallèlement aux enseignements de
littérature et arts visuels. philosophie la réflexion sur l’esthétique et conduit
Pour cela, le plus pertinent est de se fonder sur des les élèves à approfondir leur propre regard sur
types d’œuvres qui pourront orienter les listes l’univers de la création picturale.
périodiques d’application. L’étude de telles œuvres et des relations qu’elles
– Les œuvres qui se construisent à travers le lien illustrent entre littérature et arts visuels, doit être
entre l’écriture et l’image : en les combinant, elles menée en relation étroite avec les enseignants d’arts.
invitent à interroger les voies de passage de l’une à Cette collaboration interdisciplinaire, qui peut être
l’autre, leur porosité relative et la rencontre de leurs concrétisée par un travail personnel encadré, est
signifiants. Ce sont, par exemple, les relations entre indispensable pour aider les élèves à percevoir, en
poésie, dessin et peinture dans l’œuvre d’Henri deçà des liens thématiques, génériques, esthétiques
Michaux ; plus largement la question de la disposi- et culturels, la spécificité des langages visuels et de
tion plastique et figurative de la poésie sur l’espace leur mode de création.
de la page (voir Un coup de dés jamais n’abolira le Enfin, au-delà des œuvres que les élèves sont invités
hasard de Mallarmé ou les Calligrammes à étudier dans le cadre du programme, la réflexion
d’Apollinaire). peut être élargie aux relations entre les différents
– Les œuvres où l’image, sans être constitutive du langages dans l’histoire culturelle de la production
texte, fait cependant corps avec lui et ne peut être esthétique. Les élèves comprennent ainsi que
séparée de sa signification globale. Ce sont par l’histoire littéraire ne saurait être limitée, de fait,
exemple les médaillons qui introduisent les dizains aux œuvres et mouvements littéraires considérés
de la Délie de Maurice Scève, sur le fond culturel isolément, mais qu’elle se forme, par-delà les œuvres
de l’allégorisme médiéval ; ce sont, sur l’horizon du et les auteurs, dans le croisement, la séparation ou
réalisme et de la littérature populaire au XIXe siècle, la réunion des langages. La réflexion sur les genres,

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170 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
par exemple, sera enrichie s’ils connaissent le pas- (thématiques, symboliques, analogiques, etc.).
sage du syncrétisme des langages dans la chanson de À l’inverse, le cinéma impose une relative fermeture
geste (tout à la fois récit verbal, poème, mime, figurative, l’image donne visage, multiplie dans l’in-
musique et chant) à leur spécialisation ultérieure en fini du détail les propositions de sens. Ce double
genres et formes distincts (roman, poésie, théâtre), mouvement, le texte qui en dit moins et suggère
s’ils maîtrisent les variations culturelles de leurs plus, l’image qui en montre plus et suggère moins,
dominations les uns par rapport aux autres (la pein- est un objet de réflexion dans la mesure même où le
ture dominée par la littérature jusqu’à la moitié du cinéma est langage : il construit lui aussi, par ses
XIXe siècle, l’inversion de leurs rapports par la suite, moyens propres, une représentation polysémique du
et l’importance des œuvres actuelles qui combinent réel qui ne saurait être réduite à une figuration
les langages, y compris celui de la vidéo), s’ils savent référentielle.
prendre en compte les variations historiques et Comme pour les relations entre littérature et langages
sociales de leurs modes de réception (de l’audition de l’image, le champ est donc ici très ouvert et les
collective à la lecture individuelle et silencieuse par démarches d’étude sont déterminées par le choix des
exemple). œuvres. On peut cependant souligner quelques lignes
de réflexion : l’adaptation de la littérature au cinéma,
Littérature et cinéma les écrivains-cinéastes et les cinéastes-écrivains.

Les relations entre littérature et cinéma constituent,


De la littérature au cinéma
depuis l’avènement et l’explosion de l’art cinémato-
Le lien central entre littérature et cinéma est celui
graphique, un thème de réflexion majeur dans l’his-
de la narration. Pour cette raison, le roman et la
toire récente de l’esthétique. Ces relations sont en
nouvelle sont, parmi tous les genres littéraires, ceux
effet ambiguës : la littérature, notamment roma-
qui ont connu les plus importants transferts au
nesque, a été et est toujours une source d’inspiration
cinéma. Ce transfert est complexe : interviennent
pour le cinéma ; elle tend à occuper ainsi une posi-
non seulement les transformations du texte narratif
tion de référence et d’autorité par rapport à lui.
en images, mais aussi le passage aux dialogues en
Inversement, les formes d’expression propres à la
situation et non plus rapportés, à la lumière, à la
création cinématographique, avec leur puissance
musique, à la bande-son. L’organisation même du
d’impact émotionnel, sont souvent dans une relation
discours romanesque « réaliste » du XIXe siècle, avec
de rivalité avec la littérature.
Les réflexions à introduire auprès des élèves concer- la segmentation de ses unités (description, récit,
nent à la fois les rapprochements entre les deux dialogue, monologue, etc.) et le jeu des références
langages et les spécificités du langage cinématogra- internes entre ces unités qui consolident l’effet de
phique. La dimension de l’écriture, préalable inévi- réel, éclaire et justifie au-delà de la seule trame
table à la réalisation du film, leur est commune et un narrative, l’importance des réalisations auxquelles il
travail sur les genres codifiés du résumé, du synopsis, a donné lieu dans l’histoire du cinéma (nouvelles de
du scénario, du story-board permet de reconnaître Maupassant, romans de Hugo, Zola, Dumas, etc.).
l’autonomie relative d’un « univers de l’écrit » propre Mais des œuvres d’autres époques sont également
au cinéma. En outre, la réflexion sur le montage, concernées. Le problème qui se pose alors est celui
opération centrale dans la mise en intrigue du film, de l’adaptation et de l’autonomie du langage ciné-
peut être rapprochée de celle sur la composition matographique : ainsi des Liaisons dangereuses
(dispositio) qui constitue une contrainte générale de converties du roman par lettres à la trame cinéma-
l’écriture. Le travail concerne également le récit fil- tographique. Une démarche du travail avec les élèves
mique et ses modes d’énonciation (point de vue au consistera à comparer roman et film dans leur
cinéma ; temporalité chronologique ou non linéaire, découpage et leurs dialogues. Mais il peut être utile,
flash-back, ellipses, dilatation, etc. ; formes de nar- de façon même modeste, de comparer aussi diffé-
ration, par la « caméra subjective » par exemple). Il rentes versions d’un même roman au cinéma à tra-
porte bien entendu sur les genres, leurs formations vers quelques scènes-clés. Les élèves découvriront
et leurs transformations critiques. que la question n’est pas celle, intuitivement pre-
Un des points essentiels concerne l’ouverture et la mière, de l’adéquation, mais celle de la construction
fermeture relatives du sens. La littérature ne peut d’une œuvre nouvelle dans le langage qui est le sien.
« saturer les moyens de perception » (Julien Gracq) Les problèmes alors rencontrés sont comparables à
et maintient ouvert le champ imaginaire de la percep- ceux de la traduction (voir la partie « L’étude de la
tion du lecteur : celui-ci se figure les personnages, les langue », p.175), mais d’une portée plus large encore
lieux, les événements, il construit une représentation dans la mesure où l’œuvre cinématographique s’im-
d’ensemble à travers les fragments figuratifs que le pose comme une création à appréhender dans un
texte lui propose, il ouvre dans l’espace laissé vacant contexte (culturel, générique, stylistique) qui lui est
un champ de significations et d’interprétations propre.

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 171


Écrivains-cinéastes et cinéastes-écrivains (notions d’écriture, de point de vue, de séquence,
Le lien entre littérature
Écrivains-cinéastes et et cinéma est aussi marqué,
cinéastes-écrivains d’interprétation, d’argumentation, etc.) ; on veillera
en
Le France particulièrement,
lien entre littérature et cinéma par ceestqu’on
aussi amarqué,
appelé cependant à préciser les acceptions particulières de
le
en«France
cinémaparticulièrement,
d’auteur ». On désigne par cepar là à la
qu’on a fois les
appelé ces termes selon les contextes d’emploi. Les secondes
réalisations cinématographiques
le « cinéma d’auteur ». On désigne d’écrivains,
par là à la comme
fois les permettent au contraire de serrer d’aussi près que
Pagnol (Regain),
réalisations Malraux (L’Espoir),
cinématographiques les représen-
d’écrivains, comme possible, dans son signifiant, le langage propre dont
tants du(Regain),
Pagnol nouveauMalraux
roman (Robbe-Grillet,
(L’Espoir), les Duras)
représen-et on étudie une réalisation (lumière, contraste, cou-
les réalisations
tants du nouveau de cinéastes qui soulignent la
roman (Robbe-Grillet, parenté
Duras) et leur, timbre, touche, gestualité, etc.). Si on peut
de
les leur création
réalisations deavec celle qui
cinéastes dessoulignent
écrivains (Nouvelle
la parenté attendre que les élèves maîtrisent ces notions, à l’ins-
Vague
de leur: création
Truffautavec et sacelle
« caméra-stylo
des écrivains»,(Nouvelle
Rohmer,
tar de celles du français comme discipline fonda-
Resnais, Godard, et
Vague : Truffaut etc.).
sa «Ces dernières se»,sont
caméra-stylo effec-
Rohmer, mentale, on veillera cependant à ce que leur
tuées dans
Resnais, un contexte
Godard, etc.). où
Cesladernières
prise de conscience du
se sont effec-
introduction soit strictement motivée par les besoins
langage
tuées dans propre au cinéma
un contexte où las’est élaborée
prise parallèle-
de conscience du
de l’analyse concrète des œuvres.
ment
langageà un travailau
propre critique
cinéma(sociologie,
s’est élaboréesémiologie du
parallèle-
film),
ment ànotamment autour de
un travail critique la revue Les
(sociologie, Cahiers du
sémiologie
cinéma.
film), notamment autour de la revue Les Cahiers du Les productions des élèves
Dans
cinéma.la mesure où la liste d’application peut Le travail à réaliser en cours d’année dans le
proposer
Dans la de telles où
mesure œuvres à l’examen
la liste des élèves,
d’application le
peut
domaine « Langage verbal et images » privilégiera les
travail
proposer se de
focalisera sur lesàformes
telles œuvres l’examende cedeslangage. Il
élèves, le
productions créatives selon la conception métho-
devra
travailalors, à traverssur
se focalisera l’analyse des films
les formes de ceeux-mêmes,
langage. Il
dologique de l’écriture d’invention (voir Le docu-
être
devranourri
alors, àde la lecture
travers de des
l’analyse textes
filmscritiques
eux-mêmes,qui
ment d’accompagnement des programmes de
rendront
être nourri sensible l’effervescence
de la lecture de textesdecritiques
la réflexion
qui
esthétique sur le grand champ d’exploration et français de seconde et de première) : qu’il s’agisse de
rendront sensible l’effervescence de la réflexion
d’innovation
esthétique sur queleconstitue
grand chample cinéma dans la culture
d’exploration et bâtir un scénario d’après une œuvre littéraire brève,
contemporaine.
d’innovation que constitue le cinéma dans la culture de faire une réalisation vidéo (reportage ou fiction),
contemporaine. de combiner images et textes dans une création ori-
ginale, on devra prendre en compte les contraintes
inhérentes au genre et au registre choisis, les varia-
tions de formes figuratives, les références cultu-
Mise en œuvre relles et les codifications formelles qui permettront
de réaliser un travail en relation étroite avec les
Les relations interdisciplinaires œuvres étudiées ou avec des œuvres connues des
participants.
Le domaine d’étude « Langage verbal et images », à
Les travaux réalisés pourront aussi consister en
travers ses deux grands objets, est par excellence
essais critiques sur des œuvres vues en cours d’an-
un lieu de rencontre entre les disciplines. La mise
née, eux-mêmes conçus en relation avec des genres
en œuvre du travail par le professeur de lettres
d’écriture (article sur une exposition, analyse d’une
suppose un lien étroit avec les professeurs d’arts
plastiques, de cinéma et audiovisuel, de théâtre, de œuvre, pamphlet, manifeste, etc.). On peut en outre
musique et d’histoire. Ces relations sont mises en souligner auprès des élèves que les essais critiques en
œuvre à travers les propositions de travaux person- matière de création artistique (peinture, sculpture,
nels encadrés qui constituent un vecteur privilégié cinéma, etc.) supposent une implication et, éven-
dans ce domaine. tuellement, un engagement polémique de l’énoncia-
D’un point de vue méthodologique, il est important teur. L’histoire de l’art, en poésie, en peinture, en
que soient soulignées les convergences et les spécifi- cinéma, au théâtre est marquée de successives que-
cités des moyens d’analyse. Les premières attestent relles d’Anciens et de Modernes qui forcent la porte
la parenté des formes d’expression différentes dès à l’innovation et sont à examiner comme éléments
lors qu’on les envisage du point de vue du sens de l’histoire culturelle.

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172 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
 ittérature et débat d’idées

Définitions et objectifs concerné, de déterminer le débat d’idées pris comme


objet d’observation apte à initier les élèves à cette
La littérature est en relation avec la vie des idées de problématique. Mais comme les sujets possibles sont
multiples façons : par intervention directe de textes multiples, on retiendra les questions de la plus
littéraires dans un débat, par élaboration de grande ampleur dans l’histoire.
réflexions, par des influences plus indirectes de Les œuvres proposées dans la liste d’application du
diverses formes et divers degrés. Par « idées », il programme peuvent être :
s’agit ici, au sens large, des sujets qui sont matière à – des œuvres qui interviennent dans un débat
discussion à un moment donné de l’histoire. Ils peu- d’idées : par exemple Les Derniers Jours d’un
vent être de dimension nationale ou internationale. condamné ou Les Châtiments d’Hugo, Les
Pour d’évidentes raisons d’histoire et de lisibilité, on Tragiques de d’Aubigné, Les Provinciales de Pascal ;
s’en tiendra en classe terminale littéraire au domaine – des œuvres qui élargissent un débat en une
français. Mais au sein de ce domaine, tous les genres réflexion sur des questions générales d’éthique, voire
peuvent être envisagés : si les formes diverses de de philosophie : par exemple L’Éloge de la folie
l’essai, du pamphlet et du manifeste sont bien sûr d’Érasme, les ouvrages de Rabelais, des passages des
concernées au premier chef, les genres de la poésie Essais de Montaigne, le Discours de la méthode de
(que l’on songe au rôle qu’elle a joué dans la Descartes, les Pensées de Pascal, le Traité sur la
Résistance, aux Châtiments d’Hugo, aux Tragiques tolérance de Voltaire, Le Supplément au voyage de
de d’Aubigné…), du théâtre (pièces à thèse, théâtre Bougainville de Diderot, la Lettre à d’Alembert,
de l’engagement, mais aussi pièces signifiantes par l’Émile et Le Contrat social de Rousseau ;
leurs choix esthétiques mêmes, comme dans le – des œuvres qui indirectement sont significatives
théâtre de l’Absurde) et du roman (à thèse mais pas des débats en cours ; par exemple au XVIIe siècle,
seulement), voire du biographique, peuvent l’être L’Autre Monde de Cyrano de Bergerac pour la
également. pensée libertine, au XXe siècle Les Choses de Perec et
Ainsi, il s’agit davantage des liens du littéraire avec les discussions sur la société de consommation ;
les débats d’idées qui ont marqué l’histoire française, – des œuvres qui elles-mêmes ont pu faire l’objet
et le cas échéant européenne, que de ce qu’on d’un débat d’idées, conduisant ainsi à une initia-
nomme de façon un peu vague mais restrictive « la tion aux débats d’idées sur la littérature (dont
littérature d’idées ». notamment les grandes querelles telles celles du Cid
Envisagée de la sorte, l’étude des liens entre littéra- et de Tartuffe ou les procès contre Madame Bovary
ture et débats d’idées a pour objectifs : et les Fleurs du mal).
– d’enrichir la connaissance de l’histoire Les débats d’idées sont nourris de confrontations
littéraire et culturelle ; exprimées dans de multiples textes : les lectures en
– d’approfondir la réflexion sur les rapports entre correspondance jouent donc ici un rôle essentiel.
création littéraire et argumentation ; Elles peuvent porter :
– d’établir des liens entre littérature, histoire et – sur des textes immédiatement contemporains de
philosophie. l’œuvre placée au centre de l’étude ; les élèves sont
ainsi amenés à contextualiser par l’examen d’un
intertexte précis.
Contenus et lectures – sur des textes antérieurs ou postérieurs ; de cette
façon, les élèves sont conduits à mieux saisir les héri-
en correspondance tages, les influences et la durée des grands débats
L’histoire est tissée de conflits et de débats d’idées. dans l’histoire littéraire et culturelle.
Comme cette partie du programme concerne toutes Enfin, les textes littéraires peuvent être mis en rela-
les périodes, il ne saurait être question d’établir une tion avec des œuvres d’autres arts et des textes et
liste a priori des sujets concernés : il appartient à la documents non littéraires pour donner corps aux
liste d’application, lorsque ce domaine d’étude est contextes.

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 173


Progression de la classe Autres disciplines
Ce domaine dialogue aussi – conjointement ou
de première à la classe non, selon l’époque et le sujet pris en compte par la
terminale liste d’application – avec l’histoire, la philosophie
et les arts.
Ce domaine d’étude bénéficie des acquis des classes
de seconde et de première en histoire littéraire et en L’histoire
argumentation. En classe terminale, le programme d’histoire
Les élèves de la série littéraire ont eu l’occasion concerne le XXe siècle. Des sujets abordés en histoire
d’étudier en première la littérature épistolaire : se prêtent à des liens étroits avec ce domaine
celle-ci, par les formes de la lettre ouverte ou de d’étude comme la guerre, le pacifisme, la Résistance
l’essai présenté comme une lettre, apporte des et leurs modes d’expression, la mémoire de la Shoah
références à réinvestir dans ce domaine. et les difficultés à l’exprimer, les droits de l’homme
Les enjeux de délibération que tout débat d’idées et la façon dont la notion s’est construite et expri-
sollicite requièrent évidemment une attention parti- mée, les changements sociaux et les mentalités,
culière. Mais l’argumentation directe et indirecte l’éducation, la situation des femmes et les revendi-
(de l’éloge et du blâme à l’apologue) et les formes cations qu’elle suscite.
argumentatives qui visent à la polémique (pamphlet,
manifeste…) jouent un rôle aussi important et La philosophie
doivent être également prises en compte. De Montaigne, Descartes, Pascal aux écrivains des
Lumières, mais aussi aux problématiques du
XXe siècle mentionnées ci-dessus, les rapports avec la

Relations avec d’autres philosophie sont manifestes. Les questions d’esthé-


tique (le beau et l’utile, le goût…) s’inscrivent dans
objets d’étude ces mêmes rapports.
et d’autres disciplines
Les arts et l’étude de l’image
Dans l’établissement des lectures en correspondance,
Autres objets d’étude films, photographies, caricatures, peintures, affiches
Il serait grave de distinguer une « littérature d’idées » peuvent intervenir comme éléments de contextuali-
d’une littérature dont on laisserait à penser qu’elle sation. Ils sont alors le moyen de revenir sur les
serait sans « idées ». Les contenus sémantiques sont questions soulevées par le discours de l’image ; ils
présents partout. C’est pourquoi il est nécessaire de peuvent faire percevoir que les idées et les débats
marquer autant que possible les liens avec les autres mêlent souvent de l’affectif et de l’imaginaire au
œuvres et objets d’étude de la liste d’application ; rationnel, dans les images comme dans les textes.
celle-ci variant périodiquement, on ne peut dresser
ici une liste de tels liens mais on doit souligner
l’importance du principe.

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174 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
 étude de la langue

Contexte et objectifs variations temporelles au cours des années de


collège (à travers la lecture des textes et les activités
d’écriture) ; ils sont conduits enfin à appréhender le
Cadre général pour l’étude subjonctif au lycée dans le cadre plus général de la
modalisation. Ils sont alors appelés à maîtriser le
de la langue au lycée concept de mode sur l’horizon de l’énonciation (la
L’étude de la littérature et l’étude de la langue sont modulation de la relation que le sujet de la parole
indissociables. C’est pourquoi les programmes de entretient avec la réalité de ce qu’il énonce), aussi
français mis en place à partir de 1995 ont fait de bien dans ses formes contraintes par le système
l’étude de la langue un travail continu de la classe de grammatical que dans ses formes libres, en compre-
sixième à la classe terminale. En 2002, les nouveaux nant par exemple la nuance entre « c’est la seule
programmes pour l’école élémentaire recentrent les femme qui l’a aimé » et « c’est la seule femme qui
contenus à acquérir dans le domaine de la langue l’ait aimé ».
française sur l’apprentissage des formes simples les Plus généralement, l’étude réfléchie de la langue au
plus usuelles et repoussent au second cycle l’étude lycée permet d’en approfondir la connaissance. Pour
des formes plus complexes. Dans le même temps, les élèves, elle s’exerce en liaison étroite avec leurs
plusieurs universités ont mis en place des modules pratiques d’expression effectives et la diversité
de langue destinés à approfondir la réflexion gram- culturelle des emplois. Cette étude doit prendre en
maticale, tout en remédiant aux difficultés observées compte quatre questions essentielles.
à l’entrée en première année chez certains étudiants
qui se destinent à des études littéraires. C’est donc La distinction entre la syntaxe de l’oral
désormais dans un cadre plus large, allant de la et la syntaxe de l’écrit
maternelle à l’université, qu’il faut envisager le Les lycéens doivent dominer les différences entre
travail de la langue, sous la forme d’une étude les deux codes pour mieux maîtriser le passage
progressive et ininterrompue. de l’un à l’autre et même pouvoir en jouer (en écri-
Le document d’accompagnement pour les classes de ture d’invention par exemple). Cette distinction
seconde et de première souligne l’importance des commande également l’étude des formes complexes
activités de consolidation, d’approfondissement et (de la phrase et de la période) et celles de la pro-
d’enrichissement (notamment en matière de voca- gression thématique du texte (thème / propos),
bulaire). La remédiation, en orthographe comme en indispensables pour le travail d’expansion qu’exigent
morphosyntaxe, est souvent nécessaire, mais elle l’apprentissage de l’argumentation et le contrôle de
n’est cependant qu’un des objectifs du professeur. sa cohérence.
Elle doit toujours s’effectuer dans le cadre d’une
réflexion sur le sens (des mots, des phrases et des La prise en compte de l’énonciation
textes) à maîtriser, à expliciter, à faire partager. Cheville ouvrière du discours, l’énonciation est
L’autre objectif essentiel est celui des acquisitions envisagée dans ses dimensions simultanément
nouvelles qu’autorise la capacité de conceptualisa- personnelle (la prise en charge de la parole et ses
tion des lycéens. Elle permet d’éclairer d’un jour marques), interpersonnelle (l’action et l’influence
nouveau des connaissances acquises mais le plus exercées sur autrui) et impersonnelle (les formes
souvent imparfaitement dominées. Ainsi, pour codifiées par l’usage).
prendre l’exemple du subjonctif, les élèves ont – L’étude de la première de ces dimensions au lycée
appris à reconnaître et à identifier ses emplois est focalisée sur la question de la modalité : les élèves
ordinaires à l’oral à la fin du cycle des approfondis- comprennent le lien entre modes verbaux et moda-
sements du primaire (« je veux qu’il vienne ») ; ils ont lité, entre modalité et modulation des positions de
étudié plus systématiquement les formes et les parole (touchant notamment les degrés de la certi-

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 175


tude dans l’affirmation de la vérité). Elle concerne Les objectifs pour
également la découverte de la notion d’aspect
(accompli / non accompli, inchoatif, duratif, termi-
la classe terminale littéraire
natif) qui permet de comprendre comment la langue Le volume horaire de l’enseignement de littérature
dit non seulement les états de choses ou leurs trans- en classe terminale favorise la mise en place de
formations, mais plus finement la manière dont on temps réservés à l’étude de la langue, associant
envisage les procès eux-mêmes. l’analyse et la réflexion à la mise en œuvre. C’est dire
– La dimension interpersonnelle est, entre autres, que le travail dans ce domaine doit apporter des
centrée sur les actes de langage directs (« Fermez la acquis nouveaux et ne saurait être limité aux indis-
porte ») et indirects (« Vous ne trouvez pas qu’il y pensables commentaires de remédiation lors de la
a un courant d’air ») qui permettent de sensibiliser à remise des travaux écrits. Travaillant sur des œuvres
la puissance d’action de la parole : injonctif et et des objets d’étude, les élèves comprennent qu’il
performatif / suggestion et persuasion. n’y a pas d’idées, d’opinions ou de jugements
– La dimension impersonnelle concerne les codifi- qui ne passent par le filtre de la langue. La syntaxe
cations de l’usage, depuis les contraintes de comporte en elle-même une « vision » du monde. Les
phraséologie jusqu’à celles des genres. contenus des classes de seconde et de première
Ces dimensions conjuguées permettent de mieux sai- rappelés ci-dessus restent pertinents pour cette année
sir la parole en acte. Elles contribuent à l’étude des de terminale où ils peuvent être approfondis. Mais
textes et à l’exercice de l’écriture, notamment deux motivations spécifiques justifient particulière-
argumentative. ment cette étude : le lien que la langue entretient avec
la création littéraire, le lien qu’elle entretient avec
Les éléments d’histoire de la langue la délibération et les différentes visées du discours.
et de ses variations sociales
Une connaissance même sommaire de l’histoire de la Le lien avec la création littéraire
langue française et de son évolution est nécessaire Par-delà le seuil de la compréhension littérale et
pour tous les lycéens. Elle s’acquiert à l’occasion de connotée, les élèves sont conduits à appréhender la
l’étude des œuvres lues dans l’année. À travers langue comme le matériau de l’écrivain, de même
l’évolution des mots et de leur sens, mais aussi de que l’argile est celui du sculpteur. C’est dans ce sens
l’étymologie et des transformations de la morpho- que Roland Barthes affirmait que le propre de l’écri-
syntaxe, les lycéens inscrivent leur langue dans son vain est de « voir la langue », dans sa matérialité
histoire et perçoivent l’épaisseur de l’instrument résistante (prosodique et rythmique tout autant que
dont ils ont hérité et qu’ils transmettront aux futures syntaxique et sémantique). D’autres, romanciers
générations. comme Marcel Proust ou philosophes comme Gilles
Deleuze, ont souligné que l’écrivain est celui qui sait
Le vocabulaire sensible et abstrait se faire étranger à sa propre langue, mettant une
L’enrichissement du vocabulaire et la précision de sorte de langue étrangère dans sa langue maternelle
son emploi sont des exigences essentielles au lycée. pour produire des significations nouvelles, inédites
L’abondance des lectures et des pratiques d’écriture jusqu’à lui. Cette position, qui est celle de la modernité
demandées aux lycéens doit fortement y contribuer. issue de la « coupure mallarméenne », est confirmée
L’accent est mis, d’une part sur le vocabulaire de par l’importance de ce phénomène d’innovation sou-
l’abstraction indispensable à l’exercice du commen- vent paradoxale dans la littérature contemporaine.
taire, du jugement et de l’argumentation, et d’autre Elle justifie le travail d’observation de la langue à
part sur le vocabulaire de la perception et de la l’œuvre dans les textes, contemporains ou non, et
sensibilité, nécessaire à l’expression des émotions et invite les professeurs à la « faire voir » à leurs élèves
des passions. La place importante accordée dans pour dégager de telle œuvre étudiée la déformation
les programmes à la question des registres est liée à qu’elle imprime à son matériau, sur l’horizon de
cet aspect de la formation. l’usage et de ses normes.
Cette démarche réflexive sur le fonctionnement de
la langue, concernant à la fois le vocabulaire, la Le lien avec l’argumentation, la délibération
phrase, le texte et le discours, s’effectue toujours à et le jugement
partir des œuvres étudiées et des productions orales La pratique de l’argumentation que les élèves ont
et écrites des élèves. Elle peut être intégrée à ces exer- expérimentée en classes de seconde et de première
cices ou faire l’objet de moments spécifiques. L’étude conduit en classe terminale à approfondir l’étude
proprement grammaticale se trouve ainsi étroite- des effets du discours. En relation étroite avec
ment liée avec la singularité des œuvres, mais aussi l’enseignement dispensé en philosophie et l’exercice
celle des travaux réalisés par les élèves. Elle doit de la dissertation, le travail sur la langue intègre
conduire la réflexion vers le caractère esthétique de alors grammaire, rhétorique et poétique. Une intro-
la langue, par la question du style. duction à la rhétorique générale permet d’élargir

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176 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
un domaine, souvent restreint au relevé de quelques celui qui l’énonce, etc. Cet examen conduit à formu-
figures, à une réflexion sur les conditions d’efficacité ler des hypothèses sur un des traits caractéristiques
de la parole. de l’écriture balzacienne.
Pour la syntaxe, outre l’exigence logique à ce niveau
d’étude d’une connaissance correcte des formes et
Contenus et démarches conjugaisons, l’accent porte sur les modalisations :
subjonctif et conditionnel des verbes, usage des
adverbes et locutions doivent être étudiés en relation
Acquis et acquisitions avec la formulation des jugements. Cette partie de
l’étude de la langue est indispensable en français
Les grands champs notionnels découverts en classes
mais aussi dans les autres disciplines, notamment
de seconde et de première doivent être maîtrisés. Le
la philosophie.
glossaire diffusé dans le document d’accompagne-
Le nécessaire travail sur les écrits des élèves conduit
ment de ces programmes peut servir de support
et de guide dans cette perspective. Il désigne un aussi, par-delà la correction et la remédiation
vocabulaire notionnel et conceptuel indispensable. comme on l’a vu plus haut, à poser avec eux la ques-
Les acquisitions en classe terminale concernent donc tion de la norme et des normes : celles qui sont liées
notamment le vocabulaire propre à la discipline. au système de la langue, celles qui sont déterminées
On attend des élèves un maniement précis et rigou- par le code écrit distinct de l’oral, celles qui sont
reux du langage grammatical. Mais ils doivent aussi dictées par le genre, celles qui relèvent de tel ou tel
maîtriser les notions essentielles de l’analyse et de usage socioculturel et qui sont par là variables et
la critique littéraires qui sont présentes dans les évolutives, etc. Plus qu’un ensemble de règles à
programmes eux-mêmes et seront alors affinées : ce appliquer, la norme devient ainsi objet de réflexion.
sont les notions qui structurent l’histoire et l’insti-
tution littéraires, celles qui désignent les catégories Langue et étude de la littérature
esthétiques, celles qui concernent la diversité des
L’approche raisonnée de la langue est réalisée à tra-
genres et des registres, celles qui permettent de
vers les objets d’étude du programme, donc à travers
reconnaître et d’analyser les formes d’écriture.
des questions littéraires. Il s’agit d’ouvrir la réflexion
Le vocabulaire correspondant à chacun des espaces
sur la langue à un questionnement plus large, inté-
notionnels envisagés est à considérer dans la pers-
grant et débordant l’étude de la langue elle-même.
pective d’un enrichissement lexical méthodique. Le
On y rencontre trois grands domaines qui concer-
retour sur les genres et les registres permet ainsi de
nent de manière privilégiée tel ou tel objet d’étude :
préciser les dérivations et nuances comme les dis-
la relation entre la langue et le style, la relation entre
tinctions et oppositions : par exemple, autour de
l’idée de comique, la reprise des termes tels que la langue française, les langues étrangères et leur tra-
humour, ironie, cocasse, burlesque…, mais aussi duction, la relation entre la langue et les langages
ceux de grave, sérieux, dramatique… De même non verbaux.
autour du tragique, du pathétique, du lyrique, du
polémique, du didactique. Sans ces gammes de Langue et style
termes connus avec précision, la netteté et la nuance Cette question concerne plusieurs objets d’étude :
du jugement critique et de l’argumentation ne « Grands modèles littéraires français », « Littérature
peuvent être atteintes. Ainsi, le vocabulaire de la et débat d’idées » et « Littérature contemporaine
discipline conduit à un enrichissement du vocabulaire française ». Elle s’inscrit dans la continuité des
général. acquis des classes de seconde et de première. Dans
Le travail sur les notions est toujours à réaliser en ces classes, on est parti de la question de « la singu-
relation étroite avec les textes qu’on étudie pour en larité des textes » pour aborder celle du style et de
éclairer les significations. C’est ainsi, par exemple, l’originalité. Ce sont ces deux notions qu’il convient
que la première page de La Fille aux yeux d’or de d’approfondir en classe terminale.
Balzac (« Un des spectacles où se rencontre le plus Comme d’autres notions (le « point de vue » par
d’épouvantement est certes l’aspect général de la exemple) qui appartiennent à la fois au langage
population parisienne, peuple horrible à voir, hâve, courant, à celui de diverses disciplines et au lan-
jaune, tanné ») invite à réfléchir au problème de gage spécialisé propre à la critique littéraire, le mot
l’énonciation et de la généralisation: ses moyens syn- « style » est polysémique et ambigu. Il est pourtant
taxiques et lexicaux, les relations entre le générique essentiel à la reconnaissance de ce qui fait la
et le spécifique, la forme du jugement et le statut de singularité des écritures et de ce qui produit un effet

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 177


d’identité. On s’attachera donc à éclairer la diversité traduction. Par-delà l’adage « traduction / trahison »,
des emplois de cette notion eu égard aux contextes le problème essentiel concerne la possibilité de
culturels et théoriques de ses définitions. passer d’un contenu d’une langue à l’autre qui, par
La mise en perspective permet d’appréhender la traduction, assure les échanges entre les cultures.
l’histoire particulièrement agitée du style. Synonyme La traduction est non seulement une condition
de registre au XVIIe siècle comme dans la tradition de inévitable de l’accès aux œuvres étrangères, mais elle
la rhétorique médiévale (style bas, moyen, élevé), a joué et joue toujours un rôle fondamental dans
le style est devenu l’expression de la singularité l’histoire des cultures et de leurs relations (ainsi les
d’une écriture au XIX e siècle (Flaubert) et au textes sacrés). « La littérature est l’épreuve de la
XX e siècle. Le rapport du style avec des normes traduction. La traduction est un prolongement inévi-
esthétiques et idéologiques est alors complexe (« le table de la littérature », écrit Henri Meschonnic.
beau style »). En est issue la conception, répandue au Il s’agit donc de rendre sensible l’importance
XXe siècle, du style comme écart, déviation par rap- littéraire de la traduction. Comme pour le style, un
port à un état moyen de l’expression ordinaire, à immense domaine de réflexion s’ouvre ici, mettant
un degré zéro hypothétique. en jeu la langue elle-même. L’histoire de la traduc-
Il est donc nécessaire, sans entrer dans les discus- tion, depuis la traduction littérale jusqu’à la liberté
sions d’écoles et de courants, de reconnaître que le interprétative qui fait d’elle un « art », est semée de
mot « style » recouvre une réalité complexe. Sa prises de position, de débats et de conflits. Il
saisie s’opère par l’observation des formes elles- convient tout d’abord de distinguer la traduction
mêmes, sans se limiter à des formes locales et isolées technique, centrée sur une recherche de l’adéquation
de leur contexte. Au contraire, c’est l’intégration des terminologique, de la traduction littéraire qui relève
différentes dimensions de l’écriture et du sens qui d’une autre manière d’être dans la langue. Les pro-
constitue le style. On le reconnaît en associant, en blèmes classiques de la «trahison» et de la «fidélité»,
deçà et au-delà de la phrase les modes de prises en du regard culturel qui acclimate à la culture d’arri-
charge du discours (les voix), le rythme et la prosodie, vée les données du texte de départ en se les incor-
les formes narratives et descriptives, le traitement porant, illustrent parmi d’autres les difficultés et les
des genres et des registres, qui contribuent à former enjeux de l’exercice lorsqu’il touche les univers
une vision du monde. C’est tout cet ensemble, passé sensibles de la langue. On peut citer par exemple
au crible de la langue et de son énonciation, qui Victor-Henry Debidour traduisant Aristophane de
dessine les contours du style individuel d’un auteur. manière à rendre sensible en français moderne la
De l’analyse émergent donc des faits de structure, verve comique du grec ancien ou la difficulté de la
singularisés par le « pli » que vient former l’énon- traduction du concept de frontière entre le latin et le
ciation particulière qui leur donne une cohérence français (voir Document d’accompagnement des
propre. Des traits saillants peuvent être identifiés programmes de langues anciennes au lycée, p. 51).
(comme la généralisation chez Balzac, le discours Selon le mot de Novalis, « le traducteur est le poète
indirect libre et le point de vue descriptif chez Zola, des poètes ». C’est dire que, loin d’une simple trans-
l’installation différée du sujet chez Claude Simon, position, la traduction est œuvre de (re)création. Les
etc.), mais c’est la mise en rapport de ces traits avec grandes traductions se maintiennent dans l’histoire
les significations et les valeurs du contexte qui per- culturelle comme des œuvres à part entière
mettront de caractériser le texte et de fonder ainsi (Les Histoires extraordinaires d’Edgar Poe « de »
le jugement critique. Baudelaire) et les plus grands traducteurs sont aussi
Il paraît important enfin de faire apparaître les souvent des écrivains : on peut penser, outre
relations entre le style, qui manifeste une singularité, Baudelaire déjà cité, à Nerval, Gide, Leiris,
voire une individualité et une originalité, et l’usage Jaccottet, etc. Ils sont passeurs de langue, dans la
qui se nourrit de stéréotypes. Les élèves peuvent y mesure même où leur langue propre peut se faire
reconnaître deux contraintes corrélées dans tout entendre dans celle du texte qu’ils traduisent, où
exercice de la langue. Pas plus qu’on n’échappe à l’écho de la culture de la langue maternelle est
l’usage, on n’échappe à un style propre. pleinement perceptible dans la langue étrangère
traduite, où la langue d’arrivée peut se trouver aussi
Langue, langues étrangères et traduction déstabilisée par son contact avec la langue de départ,
Cette question concerne en particulier les objets et par là innovante. Ainsi comprise, la traduction
d’étude : « Grands modèles antiques », « Grands n’est plus seulement transfert du sens littéral, elle
modèles européens » et « Littérature contemporaine englobe également toutes les dimensions signifiantes
étrangère ». de la langue: rythme, prosodie, polysémie, figuration.
La liste d’application annuelle peut proposer un L’inévitable déperdition de l’original est compensée
nombre relativement important d’œuvres étrangères par des transformations dans le discours final,
traduites. Il est donc indispensable de développer lorsque le traducteur crée et découvre, dans sa
avec les élèves une réflexion sur le statut de la propre langue, des équivalents rythmiques ou

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178 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
métaphoriques. La traduction s’effectue alors, non invite à approfondir ces liens riches et complexes
plus de mot à mot, mais d’énonciation à énonciation. entre littérature et arts visuels, mais s’effectue à
Ces quelques réflexions peuvent guider les orienta- partir de l’étude particulière des œuvres proposées
tions du travail sur la traduction. La comparaison selon les années au sein des objets d’étude, et parti-
de deux ou plusieurs traductions d’une même culièrement du second d’entre eux : œuvres mixtes,
œuvre, à travers des extraits, permet de mettre à nu, à la fois verbales et visuelles, œuvres d’écrivains-
d’analyser et de comprendre les choix différents critiques d’art, écrits de peintres, films inspirés ou
effectués par l’un et l’autre traducteurs (voir les non d’œuvres romanesques, etc. Si les lectures en
traductions de Shakespeare). Chaque fois qu’il est correspondance s’ajoutent à l’étude de ces œuvres, il
possible, bien entendu, le recours au texte dans la reste que le travail d’analyse est ancré dans une réa-
langue originale est souhaitable. Il s’effectue avec lisation singulière et que, du même coup, des
la contribution interdisciplinaire des enseignants de connaissances plus générales doivent être mobilisées
cette langue et des élèves qui l’étudient. Des exercices pour son examen (par exemple le lien entre poésie,
de description en français du texte original (phrase, dessin, peinture, photographie dans le surréalisme).
lexique, figures, dimension prosodique, style) per- Il contribue à un enrichissement du vocabulaire mais
mettent d’évaluer le transfert d’une langue à l’autre aussi, au-delà, à une initiation à la réflexion sur
(voir les propositions des chapitres « Les grands langue et langage(s), qui peut dialoguer avec la
modèles antiques », p.149, et « Les grands modèles philosophie.
européens », p.158).

Langue et langages non verbaux


Langue, délibération et jugement
Cette question concerne surtout le deuxième
domaine d’étude du programme : « Littérature et Rhétorique et poétique
langages de l’image ». Elle constitue la troisième voie En classe terminale, le travail des élèves dans le
d’élargissement de la réflexion sur la langue en domaine de l’argumentation se trouve à la croisée de
terminale littéraire et de questionnement sur ses deux disciplines, le français et la philosophie.
ouvertures. Prolongeant de loin les grandes divisions discipli-
De la classe de sixième à celle de première, l’impor- naires médiévales, ce passage de l’une à l’autre
tance d’une éducation à l’image au sein du cours de recouvre l’ancienne distinction entre « rhétorique »
français est soulignée. En relation étroite avec les et « dialectique », celle-ci couronnant les acquisitions
enseignements d’arts plastiques, mais sans s’y super- de celle-là. La dissertation fait alors figure d’exer-
poser, cette formation a un objectif qui lui est cice-phare. Dans ce contexte, la spécificité du travail
propre : elle s’attache à dégager les spécificités du en français mérite d’être soulignée.
discours de l’image et à mettre en relation le langage Si les élèves ont à réaliser, dans les deux disciplines,
verbal et le langage visuel, afin de conduire les élèves des travaux méthodologiquement comparables en
à mieux maîtriser les interactions croissantes entre commentaire de textes et en écriture argumentée,
les langages dans le monde contemporain et leur c’est en français qu’ils peuvent examiner de plus près
apprendre à observer de façon réfléchie et critique une pratique de la langue, vouée à l’apprentissage et
les discours visuels qui y occupent une place consi- à l’analyse de la parole efficace. Cela prolonge les
dérable. On se reportera utilement aux documents travaux amorcés depuis la classe de troisième mais
d’accompagnement des programmes du collège de manière le plus souvent fragmentaire. Il convient
(classes de quatrième et de troisième), au chapitre donc d’éclairer la rhétorique, discipline de la délibé-
« Lecture de l’image » du document d’accompagne- ration, de l’argumentation et du jugement. Si elle a
ment pour les classes de seconde et de première, disparu des structures déclarées de l’enseignement
ainsi qu’au chapitre « Langage verbal et images » du avec la disparition de la classe de rhétorique, elle
présent document (p. 169). n’en a pas moins continué à irriguer divers domaines
Au cours des années précédentes, la lecture de de recherche (de la stylistique à la théorie de l’argu-
l’image était envisagée de manière générale et exten- mentation et à la pragmatique) et surtout à informer
sive en liaison avec l’histoire littéraire et culturelle, les pratiques du discours dans le débat d’idées
à travers les similitudes thématiques et esthétiques (politique, social, juridique, etc.).
que l’expression plastique entretient avec les œuvres Cette introduction peut être effectuée en relation
littéraires, ses variations comparables de genres et de étroite avec l’objet d’étude « Littérature et débat
registres, ses visées argumentatives, les formes d’idées ».
particulières de ses manifestations dans le théâtre, la Il ne saurait être question de faire un cours de
poésie ou le cinéma. Le travail en classe terminale rhétorique en classe terminale. Mais des éléments

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 179


d’information peuvent être fournis aux élèves, avec ou qu’elle soit extérieure et publique dans le débat
l’appui de quelques textes célèbres, pour assurer une préalable à une prise de décision.
initiation à la rhétorique, son histoire, ses grands Concrètement et pratiquement, cette sensibilisation
domaines, sa visée. à la rhétorique, à la fois modernisée et relativisée
Deux de ses grands genres originels (judiciaire, de manière critique, constitue pour les élèves, au-delà
délibératif, épidictique) ont été réactualisés dans la des connaissances culturelles qu’elle apporte, un
conception des programmes de français au lycée : le instrument de travail. Elle facilite l’expansion du
délibératif, parce qu’il conditionne, en amont de discours, son adéquation à ses objets, la mesure et le
toute décision, la formation du jugement ; l’épidic- contrôle des buts visés par le jugement. Elle contri-
tique, parce qu’il mobilise, en louange ou en blâme, bue ainsi à l’exercice de l’écriture, notamment en
les valeurs en jeu dans le jugement. Les discours de matière de dissertation et d’essai. Elle dialogue
la presse écrite ou parlée, offrent des manifesta- avec la philosophie en ce qu’elle contribue à la
tions quotidiennes de ces genres. problématisation que celle-ci construit à partir des
Les grandes étapes de la mise en œuvre du discours, conceptualisations ; elle y contribue aussi par
de l’inventio à la dispositio, l’elocutio et l’actio, l’interrogation sur les catégories communes de pensée
commandent encore l’organisation de la parole et et les topoi. La littérature est ainsi non seulement un
particulièrement l’organisation du discours réservoir d’exemples et un lieu de la perception
argumenté, entre les thèses et leur réfutation. Et les esthétique, mais une voie de la pensée.
principales topiques (qui, quand, où, comment,
pourquoi, etc.) constituent toujours les grandes Discours sociaux et débats d’idées
voies d’accès de l’observation qu’on demande aux Le programme de la classe terminale est centré sur
élèves de mobiliser pour appréhender avec perti- des contenus littéraires et artistiques. Mais la
nence le commentaire des textes. De même, l’instal- réflexion sur la délibération, l’argumentation et le
lation des rôles-clés des partenaires de la jugement, telle qu’on vient de l’esquisser, conduit à
communication au sein du discours (l’ethos du côté travers les relations entre littérature et débat d’idées
de l’orateur et le pathos du côté du destinataire) à prendre en compte aussi les discours politiques,
montre quotidiennement son efficacité : un orateur institutionnels, juridiques, philosophiques, qui
crédibilisera son discours en se montrant modeste et constituent un vivier considérable pour la réflexion
apaisant face à un auditoire anxieux et insécurisé. analytique et critique. Elle conduit également à un
La fusion entre la rhétorique et la poétique, associant regard critique sur le discours de presse et d’opinion.
au XVIIe siècle les techniques pour convaincre à l’art La combinaison des langages (notamment visuels
de plaire, a contribué à l’affaiblissement progressif et verbaux) qui y sont à l’œuvre, l’intensité de leur
de la rhétorique, de plus en plus exclusivement diffusion dans le champ social, la structure du
consacrée au « beau langage ». La restriction de la conflit et les stratégies qu’elles promeuvent, le pro-
discipline aux figures de style a fait culminer ce blème de leur influence effective sur leur destinataire
processus au XIXe siècle. Et dans les essais pour faire et le statut de ce dernier, la question de leurs réfé-
de la rhétorique une forme nouvelle au XXe siècle rences culturelles explicites ou non, l’importance
(comme l’a amorcé Perelman), elle s’est recentrée de la dimension esthétique et des valeurs hédonistes
d’abord sur l’argumentation des propositions par- qui y sont rattachées, forment autant de pistes de
tageables entre sujets raisonnables. La dimension travail fécondes pour une analyse des discours
affective (les passions), naguère centrale, a ainsi sociaux. Elles renvoient simultanément à la rela-
été un moment minorée dans certaines des sciences tion entre langue et langages, à la question
du langage, avant d’être réactivée, d’un autre rhétorique du discours efficace, au statut même de
point de vue, par la sémiotique et la pragmatique la littérature dans les discours contemporains.
contemporaines. Compte tenu des différentes orientations des élèves
Le retour de la rhétorique dans l’enseignement doit dans leurs études ultérieures (en lettres bien entendu,
prendre en compte ces différents aspects d’une telle mais aussi en sciences sociales, en sciences poli-
histoire, complexe mais centrale dans notre culture. tiques, en journalisme, etc.), de telles perspectives de
Les émotions et les passions ne sont pas le seul travail peuvent légitimement faire partie de la for-
fait du discours littéraire, même si leur rôle y est mation en classe terminale littéraire, à travers l’étude
central et détermine, en relation avec les transfor- de la langue et des langages. Elles supposent qu’un
mations sociales, les usages des sentiments. Elles lien soit établi par le professeur de lettres avec
font évidemment partie de toutes les pratiques d’autres disciplines concernées par ces domaines
persuasives du discours (échanges quotidiens, (histoire, philosophie, cinéma et audiovisuel) ; elles
publicité, politique, médias…). Elles interviennent sont également à relier aux travaux écrits et oraux
également dans le processus de la délibération, que que doivent réaliser les élèves, notamment les
celle-ci soit intime et intérieure à celui qui réfléchit, travaux personnels encadrés.

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180 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
Mise en œuvre et
démarches
 e travail de l’année :
contenus, démarches et progression

Horaire et répartition des – toute autre lecture d’œuvres est encouragée par le
professeur qui n’oublie pas qu’au-delà de la prépa-
contenus d’enseignement ration de l’épreuve finale, il invite les lycéens à la
Si l’horaire hebdomadaire donne un volume total curiosité, à l’autonomie et à la recherche incessante.
assez abondant et commode, il serait dangereux et De la même façon, dans la mesure du possible, on
contraire à notre démarche de mettre en équation les promeut les sorties au théâtre, dans les musées, dans
quatre heures hebdomadaires sur trente semaines les cinémathèques ou dans les médiathèques ;
utiles et les quatre objets d’étude au programme, en – enfin, les travaux portant sur la langue et les exer-
considérant qu’à chacun d’eux on consacre un quart cices d’expression écrite et orale ont leur place dans
du temps annuel, soit trente heures. En effet, ce ces ensembles et prennent appui sur les œuvres dont
serait ignorer à la fois la continuité des apprentis- elles servent la lecture.
sages et la nécessaire diversification des pratiques.
De plus, chaque œuvre au programme de l’année est
liée à l’un des quatre grands domaines et à l’un des Contenus et démarches :
objets d’étude. Elle appartient donc à un ensemble.
Enfin, l’année de terminale se situant à la fin des
approfondissement des
années de lycée, elle peut et doit bénéficier des acquis et découvertes
acquis des années antérieures. Le travail de l’année Les perspectives et les objets d’étude travaillés les
doit donc logiquement prendre en compte la réalité années précédentes ne sont pas sans rapport avec les
de la classe et du programme selon un rythme quatre domaines au programme de la classe termi-
d’activités diversifiées. Pour cela, l’horaire offre un nale. Il importera de permettre aux lycéens de per-
espace large et des possibilités variées. cevoir les liens nécessaires à la constitution de leur
Ainsi, le travail d’analyse de chaque œuvre au pro- propre culture. Il semble donc souhaitable de leur
gramme ne devrait pas excéder douze à quinze rappeler ce qu’ils savent déjà, de leur permettre de
heures. réaliser qu’ils possèdent, avant même d’avoir lu
Les études globales (portant sur la structure, l’or- l’œuvre au programme de l’année, des savoirs sus-
ganisation de l’espace ou du temps, un motif, un ceptibles de l’éclairer et de constituer les premières
personnage ou un réseau de personnages, la contex- clés d’approche possibles.
tualisation et la réception de l’œuvre en son temps,
le système des images…) et les lectures analytiques
ou cursives d’extraits choisis en fonction du projet Exemples de liens
d’étude complèteront cette approche. – « Les grands modèles littéraires » ont à voir avec
Les lectures en correspondance, indiquées par le l’étude des genres et registres (tragique et comique
programme de l’année et / ou proposées par le pro- notamment) et avec les recherches effectuées sur les
fesseur, sont le fait des élèves qui en rendent compte mouvements littéraires et culturels du XVIe au XXe siècle;
sous des formes variées : ils s’articulent à la réflexion continue que l’on mène en
– à l’oral : exposés, présentations illustrées, lectures classe sur les différentes formes de l’intertextualité.
expressives, débats mettant en œuvre au besoin les – « Littérature et débat d’idées » est un domaine lié
technologies de l’information et de la communication; à l’étude de l’argumentation menée sur les deux
– à l’écrit : évaluations sommatives, réponses à des années précédentes ; de plus, cet objet d’étude se
questions préparatoires à l’épreuve du baccalauréat, prête aux prolongements les plus contemporains,
commentaires de textes, dissertations, écritures même sur une œuvre ou une notion apparemment
d’invention ; anciennes.

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 183


– « Langage verbal et images » trouve un écho obligé Une progression
dans les réécritures et le travail de l’écriture. Cet
objet d’étude devrait également encourager la
dans les démarches d’écriture
confrontation et l’étude des différents discours à Il semble raisonnable d’aller du plus simple au plus
l’œuvre sur un même objet. complexe. Lors des épreuves anticipées de français,
– « Littérature contemporaine » devrait permettre les lycéens ont acquis la capacité à répondre à des
une lecture plus autonome de la part des lycéens. questions qui portent sur un passage appartenant à
L’appareil critique se trouvant par force réduit, les une œuvre ou un groupement de textes. Il s’agit ici
élèves auront à faire appel aux compétences de d’étendre la compétence à l’œuvre elle-même. Il est
lecture déjà acquises pour formuler leur propre idée donc souhaitable d’entraîner les élèves à organiser
à partir de connaissances fragmentaires et de genres des réponses à des questions :
différents (critiques littéraires empruntées à des – portant sur l’œuvre ;
revues et journaux d’obédiences diverses, billets – proposant ou requérant une interprétation ;
d’humeur, illustrations satiriques, entretiens…). – suscitant la confrontation entre l’œuvre et celles
appartenant au même mouvement littéraire ou
inspirées par le même mythe, ou suivant la même
problématique de rapport entre texte et images,
Progression annuelle littérature et cinéma.
Elle peut se concevoir aussi bien pour la lecture que Outre la réponse à ces différents types de question-
pour l’expression écrite ou orale. Même si elles sont nement, on peut attendre des lycéens des pratiques
présentées ici de manière séparée, il va de soi que le d’écriture de commentaire, de dissertation, mais
travail de la classe suppose que les trois activités aussi d’invention (voir le chapitre « L’expression
soient liées. orale et écrite », p.185).

Une progression Une progression


dans les démarches de lecture dans le travail de l’oral
Elle peut intervenir entre les objets d’étude ou dans Ici encore on peut travailler à partir des acquis des
l’étude de l’œuvre au programme : épreuves anticipées de français.
– les objets d’étude : si on reprend l’exemple des Les lycéens peuvent être entraînés à :
mythes de Faust ou de Dom Juan, les domaines – répondre à une question sur un texte connu ;
d’étude peuvent se trouver liés autour de tels – organiser l’expression d’un point de vue sur ce
mythes. Partant de l’un, on découvre, on approfon- qu’on a lu, ce qu’on a appris ;
dit, on complète les autres. À l’œuvre littéraire – transposer une situation et des personnages, en
peuvent en effet correspondre des œuvres cinémato- jouant sur les genres, les registres, les époques ;
graphiques, des représentations picturales, des – organiser un débat d’idées à propos de l’œuvre
adaptations contemporaines qui sont autant de ou de celles mises en rapport avec elle ;
témoins de la vivacité du mythe et nourrissent – soutenir des discours critiques contradictoires
éventuellement le débat d’idées à propos de l’œuvre relativement à une œuvre donnée, en fonction de
et du mythe ; son implicite idéologique, de son esthétique, de sa
– l’œuvre au programme : lue pour une part en lec- pertinence par rapport au moment de sa parution.
ture analytique, elle est complétée par les œuvres qui
servent de référents (approchées en lecture cursive),
Une étude approfondie
approfondie par la critique (réception de l’œuvre à
son époque et depuis) et les ouvrages parascolaires et une perception esthétique
de préparation au baccalauréat. Il s’agit donc de de la langue
partir de l’œuvre, de travailler sa contextualisation Les années de collège et de lycée ont appris aux
aussi bien littéraire qu’historique, sociologique ou lycéens à reconnaître et à pratiquer les différentes
politique (ce qui rejoint le débat d’idées), enfin de formes de discours. En classe terminale, il s’agit de
tenir compte de l’histoire de sa réception et de celle de parvenir désormais à un jugement esthétique et
ses adaptations (y compris pour les objets «Littérature raisonné qui induise éventuellement une pratique.
et images» et «Littérature contemporaine»). Selon qu’il s’agit ou non d’une œuvre en traduction,
verbale ou non verbale, les démarches de lecture,
d’interprétation et d’écriture varient : les questions
de langue, de style et de rhétorique sollicitées sont
donc à adapter à chaque fois (voir la partie « L’étude
de la langue », p.175).

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184 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L

Objectifs
expression orale et écrite

mentaires (lectures, reproductions d’images, docu-


ments vidéo), la place à leur donner, la façon de les
Si l’enseignement de la classe terminale vise à la articuler au propos. Il doit également gérer la durée
préparation d’une épreuve, il doit aussi former aux et le rythme de la communication orale, mieux
structures fondamentales de l’expression, apprendre contrôler ses gestes, ses attitudes, ses déplacements.
à ordonner un propos, enrichir la recherche,
confronter des idées, organiser une argumentation,
ou même concevoir des projets d’« écriture longue ».
Oral et échanges
On ne peut y parvenir que par la pratique d’activités Si le professeur doit fixer des contraintes spécifiques
écrites mais aussi orales, fréquentes et variées. à chaque exercice, notamment dans le temps qui lui
sera imparti et la définition de la question à traiter,
il peut progressivement donner aux élèves le choix
des formes qui lui apparaîtront les mieux adaptées
L’expression orale au but poursuivi : exposé ou organisation d’un
débat, présentation d’une interview fictive, choix de
Oral et progrès dans l’expression lectures expressives, commentaire d’un extrait de
C’est par des activités orales que l’élève peut faire film, etc.
part de recherches personnelles, d’un travail d’in- Ce travail ne prendra un sens que par rapport à un
auditoire actif qui doit se sentir impliqué à plusieurs
terprétation et qu’un échange peut s’instaurer dans
titres. La recherche qui lui est présentée complétant
la classe. Des prises de parole plus longues, plus
et engageant la sienne, il est naturellement amené
fréquentes sont la condition d’une meilleure appro-
à intervenir pour demander un éclaircissement,
priation des œuvres, mais surtout d’une plus grande
compléter ou discuter tel ou tel point. Principal
autonomie de l’élève.
destinataire d’une communication orale, il peut
Le professeur n’a pas le monopole de la parole. Il
en apprécier l’efficacité et, surtout, réfléchir aux
invite au contraire les élèves à la prendre, dans des
conditions de cette efficacité.
exercices qui leur sont déjà familiers dans la forme
(exposés, organisation de débats, présentation orale
de l’extrait d’une œuvre), dont ils peuvent mieux
assumer la responsabilité et qui doivent faire L’expression écrite
l’objet d’une démarche plus réfléchie.
Cette réflexion doit plus que jamais porter sur les
La préparation de l’épreuve
spécificités de la communication orale. Les élèves en
effet oscillent souvent entre deux extrêmes : soit En apparence plus simple que l’épreuve écrite de
un oral confondu avec une expression spontanée l’épreuve anticipée de français (EAF), l’épreuve de
et familière, soit un oral calqué sur le modèle de littérature exige, ne serait-ce que parce que le temps
l’expression écrite. Ils doivent apprendre que est très limité, une très bonne maîtrise de compé-
l’expression orale se travaille et se perfectionne mais tences et de savoirs complexes que l’élève, dès la
exige une autre syntaxe, une autre organisation du classe de seconde, a appris à mettre en œuvre. Il
discours, un autre rythme qu’une communication devra donner forme à des réponses précises et orga-
nisées, en sachant établir des relations et construire
écrite.
des comparaisons appropriées dans la réponse à la
seconde question. C’est pourquoi il convient de
Oral et réception poursuivre l’apprentissage en continuité avec ce qui
L’élève doit être conscient qu’une intervention orale a été engagé dès la classe de seconde.
se construit par rapport à un contenu mais aussi par Mais on l’enrichira aussi en ne limitant pas les acti-
rapport à un auditoire dont il doit évaluer les vités écrites au seul modèle proposé par l’épreuve de
compétences, les attentes, les intérêts. Il sera donc terminale et en continuant à pratiquer les exercices
invité à faire des choix motivés sur l’organisation qui ont été sollicités pour l’EAF et qui ont des fonc-
des informations, le choix de documents complé- tions de formation pour la suite des études.

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 185


Le commentaire gnements artistiques : écriture de dialogues ou de
scénarios par exemple – peut être envisagée, en fonc-
Le commentaire est le lieu d’expression d’un juge-
tion du projet annuel de la classe (voir notamment
ment personnel sur un texte, dans un vocabulaire
les chapitres « Littérature contemporaine », p.165 et
précis et pertinent qui permet de le caractériser dans
« Langage verbal et images », p.169).
sa spécificité : identification du genre, du registre, du
mouvement littéraire, du topos, de son enjeu, de sa
place dans un réseau intertextuel. L’acquisition et
la maîtrise de ce vocabulaire précis propre à favori- Expression et TPE
ser la « justesse de l’expression » sont des objectifs
majeurs de la classe terminale littéraire (voir la par- La pratique réfléchie de l’oral trouve sa pleine justi-
tie «L’étude de la langue», p.175). La caractérisation fication dans l’épreuve finale des travaux personnels
exacte d’un texte et la formulation rigoureuse de sa encadrés dont les objectifs ne sauraient se dissocier
spécificité s’avèrent des compétences indispensables de ceux du cours de littérature, aussi bien dans les
à construire dans un enseignement littéraire. compétences à acquérir que dans les contenus. On
peut en effet trouver des points de rencontre dans les
programmes respectifs de l’année.
On peut établir des correspondances entre le sujet de
La dissertation
TPE « Art, littérature, politique » et les problèmes du
On a coutume de ne considérer la dissertation litté- témoignage tels que le pose Si c’est un homme de
raire que telle qu’elle se trouve inspirée par les Primo Levi. On peut par exemple mener un travail
épreuves de concours. En classe terminale, on peut de TPE en littérature et en arts plastiques, en se
inviter les lycéens à réfléchir sur la richesse de l’exer- demandant s’il est légitime de traiter de la Shoah
cice qui, de plus, concerne diverses disciplines et dans une fiction cinématographique (La vie est belle,
occupe notamment une place centrale dans les La Liste de Schindler) ou en histoire et en littérature,
exercices de philosophie. Aussi, s’il est toujours le en travaillant sur les témoignages et les engagements
lieu d’expression d’une délibération, ses enjeux, ses artistiques auxquels a donné lieu le génocide rwan-
modes d’organisation rhétorique varient selon qu’il dais (Serge Hatzfeld, Dans le nu de la vie ; création
est philosophique, littéraire ou historique. Mettre photographique du plasticien américain Alfredo
ces codes en perspective, permettre aux élèves de Jaar, The Rwanda Project).
prendre par rapport à la pratique de la dissertation Le thème «Europe» peut éclairer la dimension euro-
une distance critique fondée sur l’usage, à l’occasion péenne du mouvement surréaliste. On peut ainsi
d’un corrigé type ou d’un modèle, constitue une étudier chez certains artistes la tension entre cette voca-
piste de travail qui peut s’avérer passionnante. tion et l’héritage d’une culture plus spécifiquement
Dissertation et commentaire prennent en compte nationale (par exemple, l’hispanité chez Salvador Dalí).
l’ensemble des œuvres lues en correspondance. Dans Le thème de la « Frontière » prolonge la réflexion sur
le cadre du commentaire, c’est par la comparaison la frontière entre sauvage et civilisé que suscite Le
que se construit la juste caractérisation d’un style. Supplément au voyage de Bougainville; on peut ima-
Dans le cadre de la dissertation, les lectures en cor- giner un travail de TPE qui associerait la
respondance éclairent la problématique d’une philosophie et la littérature et étudierait le mythe du
œuvre, permettent de l’approfondir et de la nuancer. bon sauvage chez Rousseau et Lévi-Strauss. Toujours
dans la même perspective, on retrouve dans le cas des
« enfants sauvages » le problème des rapports entre
L’écriture d’invention nature et culture ; on peut ainsi travailler, en asso-
L’écriture d’invention reste l’un des exercices les plus ciant lettres et arts, sur le témoignage de Jean-Marie
efficaces pour évaluer la connaissance maîtrisée que Itard, Victor de l’Aveyron, l’adaptation cinémato-
les élèves ont d’un auteur, de son univers, de ses graphique de François Truffaut, L’Enfant sauvage, le
motifs, de son style. Les exercices de réécriture roman de Vercors, Les Animaux dénaturés.
(transformation générique, parodie, pastiche, « à la L’élève engagé dans un TPE de cette nature peut
manière de ») ou d’amplification (début ou suite de donc présenter des bilans partiels de ses recherches
texte, insertion d’un dialogue, d’une description, de personnelles en contribuant au travail de réflexion
didascalies) gardent leur pleine légitimité. Les collective sur le programme de littérature. La
consignes prendront nécessairement appui sur pratique de l’oral se fonde sur une nécessité qui en
les textes du programme. La conception de projets approfondit le sens. Elle s’associe alors à la concep-
plus amples – notamment en relation avec les ensei- tion d’un projet d’écriture d’une certaine ampleur.

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186 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
L’écriture et pour une part l’écriture d’invention ont solide travail de documentation sous la direction du
également leur place dans la réalisation d’un projet professeur d’histoire, s’inscrit dans le thème « Art,
d’écriture que l’on peut mener en liaison avec les littérature, politique » et amène à mieux lire Le
travaux personnels encadrés. Il s’agit dans ce cas Supplément au voyage de Bougainville de Diderot.
d’une écriture qui s’étend sur un long terme. Elle Recueillir et retranscrire un témoignage (on peut
suppose une planification préalable et l’établisse- penser à des témoins de conflits, comme la guerre
ment d’un cahier des charges. Elle impose des réajus- d’Algérie, la guerre civile espagnole ou aux témoins
tements, des réadaptations, des corrections d’une société en voie de disparition comme la société
successives par plusieurs va-et-vient entre l’élève et paysanne traditionnelle) pose le problème de la
le professeur. Cette pratique de l’écriture est l’occa- « frontière » entre document historique et texte
sion privilégiée d’un travail précis sur la langue et littéraire et prolonge la réflexion engagée sur l’œuvre
le style. Moins liée à une évaluation, en tout cas de Primo Levi.
immédiate, elle favorise une plus grande implication
personnelle et révèle le plaisir du texte à écrire,
réécrire ou à lire.
Ce projet peut être choisi de façon à prendre en
Langue et expression
compte à la fois les œuvres inscrites au programme Il va sans dire que toutes les pratiques d’expression
de littérature et les thèmes imposés en TPE. Le tra- orale et écrite supposent une observation attentive
vail d’écriture peut alors gagner en richesse et en des faits de langue (acquisition d’un lexique pertinent
efficacité. Un élève pourra ainsi associer le thème de et nuancé, en dépassant le seul lexique spécialisé,
« La Ville » à l’étude de Nadja. À partir d’un travail acquisitions de compétences grammaticales et syn-
photographique ou plastique sur une ville qui lui est taxiques). Étudiés en situation, ils peuvent être aussi
familière, il entreprendra l’écriture d’un récit, qui l’objet de mises au point ponctuelles en fonction des
établit avec l’image des liens similaires à ceux besoins des élèves (voir la partie « L’étude de la
qu’établit Breton dans Nadja. langue », p.175). Mais l’écriture, d’argumentation et
Rédiger la diatribe d’un paysan du tiers-monde plus encore d’invention, reste un des lieux privilégiés
contre la société de consommation et ceci après un de conquête de la langue.

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Accompagnement du programme de littérature - terminale L 187


Horaires et épreuves
Horaires .............................................................................................................................................. 191

Définition des épreuves ................................................................................................................... 195


Épreuves anticipées de français applicables à compter de la session 2008 du baccalauréat .......... 195

Épreuves de littérature Terminale L ............................................................................................ 203


oraires

Classe de seconde générale et technologique

Enseignement commun obligatoire Horaire

Français 4 + (0,5 Mod.)*

* L’horaire entre parenthèses est un horaire en classe dédoublée.


Mod. : module, en groupes différenciés.
NB : Un même enseignement ne peut être suivi au titre des enseignements de déter-
mination et au titre des enseignements facultatifs. Le latin et le grec peuvent être
commencés en classe de seconde.

Série technique de la musique et de la danse (TMD)

Enseignement général Horaire

Français 4

Série hôtellerie

Enseignement obligatoire Horaire

Français 3 + (1)

( ) L’horaire entre parenthèses correspond à un enseignement en travaux dirigés.

Classe de première
Série économique et sociale (ES)

Enseignement obligatoire Horaire

Français 4

Série littéraire (L)

Enseignement obligatoire Horaire

Français et littérature 5 + (1)

( ) L’horaire entre parenthèses est un horaire en classe dédoublée.

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Horaires 191
Série scientifique (S)

Enseignement obligatoire Horaire

Français 4

Série sciences et technologies de la santé et du social (ST2S)

Enseignement obligatoire Horaire

Français 2 + (1TD)

(TD) Horaire correspondant à des travaux dirigés.

Série sciences et technologies industrielles (STI)


Génie mécanique (toutes options)
Génie des matériaux
Génie électronique
Génie électrotechnique
Génie civil
Génie énergétique
Génie optique
Arts appliqués

Enseignement obligatoire Horaire

Français 2 + (1)

( ) L’horaire entre parenthèse correspond à des travaux dirigés.

Série sciences et technologies de laboratoire (STL)


Physique de laboratoire et de procédés industriels
Chimie de laboratoire et de procédés industriels
Biochimie/Génie biologique

Enseignement obligatoire Horaire

Français 2 + (1)

( ) L’horaire entre parenthèse correspond à des travaux dirigés.

Série sciences et technologies de la gestion (STG)

Horaire

Enseignement obligatoire Spécialité communication Spécialité gestion

Français 2 + (1) 2 + (1)

( ) L’horaire entre parenthèse correspond à un horaire en classe dédoublée.

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192 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
Série techniques de la musique et de la danse (TMD)

Enseignement général Horaire

Français 4

Série hôtellerie

Enseignement obligatoire Horaire

Français 3

Classe terminale
Série littéraire (L)

Enseignement obligatoire Horaire

Littérature 4

Série techniques de la musique et de la danse (TMD)

Enseignement général Horaire

Français 2

Série hôtellerie

Enseignement facultatif Horaire

Français 2

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Horaires 193
preuves anticipées de français
applicables à compter de la session 2009
du baccalauréat

 Les épreuves anticipées de français vérifient les compétences


acquises en français tout au long de la scolarité et portent sur les con-
tenus du programme de la classe de première. Elles évaluent les
compétences et connaissances suivantes :
- maîtrise de la langue et de l’expression ;
- aptitude à lire, à analyser et à interpréter des textes ;
- aptitude à tisser des liens entre différents textes pour dégager une
problématique ;
- aptitude à mobiliser une culture littéraire fondée sur les travaux conduits en
cours de français, sur des lectures et une expérience personnelles ;
- aptitude à construire un jugement argumenté et à prendre en compte d’autres
points de vue que le sien ;
- exercice raisonné de la faculté d’invention.

Épreuve écrite
Durée 4 heures
Coefficients : 3 en série L, 2 en séries ES et S, 2 en séries STG, SMS, STL, STI,
hôtellerie, techniques de la musique et de la danse.
Les sujets prennent appui sur un ensemble de textes (corpus), comprenant éven-
tuellement un document iconographique contribuant à la compréhension ou
enrichissant la signification de l’ensemble.
Ce corpus peut également consister en une œuvre intégrale brève ou un extrait
long (n’excédant pas trois pages).
Il doit s’inscrire dans le cadre d’un ou de plusieurs objets d’étude du programme
de première, imposés dans la série du candidat, et ne doit pas réclamer un temps
de lecture trop long.
Une ou deux questions portant sur le corpus et appelant des réponses rédigées
peuvent être proposées aux candidats. Elles font appel à leurs compétences de
lecture et les invitent à établir des relations entre les différents documents et à en
proposer des interprétations. Ces questions peuvent être conçues de façon à aider
les candidats à élaborer l’autre partie de l’épreuve écrite, la partie principale con-
sacrée à un travail d’écriture.
Lorsque de telles questions sont proposées, le barème de notation est explicitement
indiqué, le nombre de points attribué aux questions n’excède pas 4 points dans les
sujets des séries générales et 6 points dans les sujets des séries technologiques.
Qu’il soit ou non accompagné de questions, le sujet offre le choix entre trois types
de travaux d’écriture, liés à la totalité ou à une partie des textes étudiés : un com-
mentaire ou une dissertation ou une écriture d’invention. Cette production écrite

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Épreuves anticipées de français 195


est notée au minimum sur 16 points pour les sujets des séries générales et sur 14
points pour les sujets des séries technologiques quand elle est précédée de ques-
tions, sur 20 dans toutes les séries quand il n’y a pas de questions.
Le commentaire porte sur un texte littéraire. Il peut être également proposé de
comparer deux textes. En séries générales, le candidat compose un devoir qui pré-
sente de manière organisée ce qu’il a retenu de sa lecture, et justifie son
interprétation et ses jugements personnels. En séries technologiques, le sujet est
formulé de manière à guider le candidat dans son travail.
La dissertation consiste à conduire une réflexion personnelle et argumentée à
partir d’une problématique littéraire issue du programme de français. Pour déve-
lopper son argumentation, le candidat s’appuie sur les textes dont il dispose, sur
les “objets d’étude” de la classe de première, ainsi que sur ses lectures et sa culture
personnelle.
L’écriture d’invention contribue, elle aussi, à tester l’aptitude à lire et comprendre
un texte, à en saisir les enjeux, à percevoir les caractères singuliers de son écriture.
Elle permet au candidat de mettre en œuvre d’autres formes d’écriture que celle de
la dissertation ou du commentaire. Il doit écrire un texte, en liaison avec celui ou
ceux du corpus, et en fonction d’un certain nombre de consignes rendues expli-
cites par le libellé du sujet.
L’exercice se fonde, comme les deux autres, sur une lecture intelligente et sensible
du corpus, et exige du candidat qu’il se soit approprié la spécificité des textes dont
il dispose (langue, style, pensée), afin d’être capable de les reproduire, de les pro-
longer, de s’en démarquer ou de les critiquer.
Le document iconographique, s’il est joint au corpus, ne peut pas servir de sup-
port. En aucun cas, il ne sera demandé d’en faire une étude pour lui-même.
Comme elle doit se prêter à une évaluation objective des correcteurs, l’écriture
d’invention doit se fonder sur des consignes claires et explicites. Elle s’inscrit dans
le programme défini par les objets d’étude de la classe de première.
Elle peut prendre des formes variées. Elle peut s’exercer dans un cadre argumen-
tatif :
- article (éditorial, article polémique, article critique, droit de réponse...) ;
- lettre (correspondance avec un destinataire défini dans le libellé du sujet, lettre
destinée au courrier des lecteurs, lettre ouverte, lettre fictive d’un des personnages
présents dans un des textes du corpus, etc.) ;
- monologue délibératif ; dialogue (y compris théâtral) ; discours devant une
assemblée ;
- récit à visée argumentative (fable, apologue...).
Mais, lorsqu’elle concerne le genre narratif, elle peut s’appuyer sur des consignes
impliquant les transformations suivantes :
- des transpositions : changements de genre, de registre, ou de point de vue ;
- ou des amplifications : insertion d’une description ou d’un dialogue dans un
récit, poursuite d’un texte, développement d’une ellipse narrative...
Ces instructions annulent et remplacent celles de la note de service n° 2001-117
du 20 juin 2001, B.O. n° 26 du 28 juin 2001.
Elles sont applicables à compter des épreuves anticipées de la session 2009 des
examens des baccalauréats général et technologique, organisées en juin 2008.

Épreuve orale obligatoire de français


Durée : 20 minutes
Préparation : 30 minutes
Coefficient : 2 pour les séries L, ES, S, STT (spécialités action et communication
commerciales, action et communication administratives).
Coefficient : 1 pour les séries STL, SMS, STI, hôtellerie, techniques de la musique
et de la danse, STT (spécialités comptabilité et gestion, informatique et gestion).

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196 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
I - Finalités
L'examen oral a pour but d'évaluer la capacité du candidat à mobiliser ses con-
naissances. Il doit lui permettre de manifester ses compétences de lecture,
d'exprimer une sensibilité et une culture personnelles et de manifester sa maîtrise
de l'expression orale ainsi que son aptitude à dialoguer avec l'examinateur.

II - Définition

Le déroulement de l'épreuve
L'examen oral se déroule en deux parties de chacune 10 minutes qui s'enchaînent
et sont précédées d'un temps de préparation de 30 minutes. Le temps consacré à
accueillir le candidat et à remplir la fiche d'évaluation est d'environ 10 minutes.
Ainsi il n'est imputé ni sur le temps de préparation ni sur celui consacré à
l'épreuve.
Chacune de ces deux parties est évaluée sur 10 points.

La première partie de l'épreuve


Dans la première partie de l'épreuve, le candidat rend compte de la lecture qu'il
fait d'un texte choisi par l'examinateur dans le descriptif des lectures et activités.
Cette lecture est orientée par une question initiale à laquelle il doit répondre en
partant de l'observation précise du texte, en menant une analyse simple et en
opérant des choix afin de construire une démonstration. On n'attend donc de lui
ni une étude exhaustive du texte ni la simple récitation d'une étude faite en classe.

• Le choix de l'extrait
En aucun cas le candidat n'est interrogé, pendant cette partie de l'épreuve, sur les
lectures cursives.
L'extrait est tiré d'un des groupements de textes ou d'une des œuvres intégrales
étudiées en lecture analytique figurant sur le descriptif des lectures et activités.
Trois possibilités sont offertes à l'examinateur qui adapte ses attentes et son éva-
luation à la possibilité qu'il a retenue :
- interroger sur un texte ou un extrait de texte figurant dans un des groupements
de textes ;
- interroger sur un extrait - ayant fait l'objet d'une explication en classe - tiré
d'une des œuvres intégrales étudiées en lecture analytique ;
- interroger sur un extrait - n'ayant pas fait l'objet d'une explication en classe - tiré
d'une des œuvres intégrales étudiées en lecture analytique.

• La longueur de l'extrait
La longueur du texte ou de l'extrait à étudier ne peut être fixée dans l'absolu. Elle
dépend en fait de la question posée et des éléments de réponse à rechercher dans le
texte. On s'en tiendra donc à une limite inférieure (une demi-page, ou moins dans
le cas d'une forme poétique brève...) et à une limite supérieure (une page et demie,
éventuellement deux pages pour un texte théâtral).

• La question
Une question écrite amène le candidat à étudier, en lien avec l'objet d'étude ou les
objets d'étude retenu(s), un aspect essentiel du texte. Elle est formulée avec clarté
et évite toute utilisation abusive de termes techniques susceptibles de mettre le can-
didat en difficulté. Elle appelle une interprétation, fondée sur l'observation précise
du texte.

© MEN/CNDP

Épreuves anticipées de français 197


• L'exposé du candidat
Le candidat fait une lecture à haute voix de la totalité ou d'une partie du texte à
étudier, avant son exposé ou au cours de son exposé au choix de l'examinateur.
L'exposé est ordonné. Il prend constamment appui sur le texte proposé mais ne
peut consister en un simple relevé. Il présente, de façon libre mais adaptée, les élé-
ments d'une réponse organisée à la question posée.
L'examinateur n'intervient que de façon très exceptionnelle :
- pendant la durée de l'exposé, seulement si le propos du candidat tourne court ;
- à la fin de cet exposé, s'il juge indispensable de vérifier la compréhension littérale
du texte par le candidat.

La deuxième partie de l'épreuve


La seconde partie de l'épreuve est un entretien, pendant lequel l'examinateur
s'attache à conduire un dialogue permanent avec le candidat.

• Les objectifs de l'entretien


L'examinateur ne se livre pas à un "corrigé" de la première partie de l'épreuve. Il
veille à ne pas exiger du candidat la récitation pure et simple d'une question de
cours. Il cherche au contraire :
- à ouvrir des perspectives ;
- à approfondir et à élargir la réflexion, en partant du texte qui vient d'être étudié
pour aller vers :
- l'œuvre intégrale ou le groupement d'où ce texte a été extrait ;
- une des lectures cursives proposées en relation avec le texte qui vient d'être
étudié ;
- l'objet d'étude ou les objets d'étude en relation avec le texte qui vient d'être
étudié ;
- à évaluer les connaissances du candidat sur l'œuvre ou l'objet d'étude ;
- à apprécier l'intérêt du candidat pour les textes qu'il a étudiés ou abordés en
lecture cursive ;
- à tirer parti des lectures et activités personnelles du candidat.

• La conduite de l'entretien
En liaison avec l'objet ou les objets d'étude, l'examinateur cherche à évaluer un
ensemble de connaissances et de compétences issu des lectures de l'année. Il ouvre
le plus possible cet entretien aux lectures et aux activités personnelles du candidat,
telles qu'elles sont mentionnées sur le descriptif.
Pour cette raison, l'examinateur s'appuie sur les propos du candidat et conduit un
dialogue ouvert. Il évite les questions pointillistes.

III - Évaluation de l'épreuve orale


L'examinateur se donne pour principes, dans les appréciations qu'il porte :
- d'utiliser toute l'échelle de notation ;
- de valoriser les éléments de réussite plutôt que de pénaliser les carences ;
- de valoriser la culture personnelle manifestée à bon escient par le candidat.
Il importe, dans ce processus, de prendre en compte le caractère oral de l'épreuve.
On proposera donc une évaluation dans les trois grands domaines que l'on peut
alors considérer comme essentiels : l'expression, la réflexion, les connaissances.
Le tableau qui suit résume, pour chacune des deux parties de l'épreuve, les princi-
pales connaissances et compétences faisant l'objet de cette évaluation :

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198 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
EXPOSÉ ENTRETIEN

Expression et Lecture correcte et Aptitude au dialogue


communication expressive Qualité de l'expression et
Qualité de l'expression et niveau de langue orale
niveau de langue orale Qualités de communication
Qualités de communication et de conviction
et de conviction

Réflexion et analyse Compréhension littérale du Capacité à réagir avec


texte pertinenceaux questions
Prise en compte de la posées pendant l'entretien
question Qualité de l'argumentation
Réponse construite, Capacité à mettre en relatio
argumentée et pertinente, au et à élargir une réflexion
service d'une interprétation
Références précises au texte

Connaissances Savoirs linguistiques et Savoirs littéraires sur les


littéraires textes, l'œuvre, l'objet ou les
Connaissances culturelles en objets d'étude
lien avec le texte Connaissances sur le
contexte culturel

IV - Documents

Les documents nécessaires


L'examinateur reçoit à l'avance les descriptifs des lectures et activités des candi-
dats qu'il aura à évaluer.
Les photocopies des textes étudiés en lecture analytique ne figurant pas dans les
manuels sont jointes aux descriptifs.
Pour l'épreuve, le candidat apporte :
- son exemplaire du descriptif des lectures et activités ;
- deux exemplaires du manuel en usage dans sa classe ;
- un jeu de photocopies des textes ne figurant pas dans le manuel, identique à celui
qui a été adressé à l'examinateur ;
- deux exemplaires des œuvres intégrales étudiées.
Le jour de l'épreuve, l'examinateur apporte les descriptifs des lectures et activités
qu'il a reçus ainsi que les textes photocopiés joints.
Les fiches d'évaluation individuelles des candidats ainsi que les bordereaux de
notation sont remis aux examinateurs avant l'épreuve.
Tous les candidats scolaires présentent un "descriptif des lectures et activités". En
cas d'absence du descriptif, l'examinateur le mentionne au procès-verbal et
procède tout de même à l'interrogation à partir d'un texte de son choix et après
discussion avec le candidat sur le travail accompli et les lectures faites dans
l'année.

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Épreuves anticipées de français 199


• Le descriptif
En vue de l'examen oral, le professeur rédige pour l'ensemble des élèves de sa
classe un "descriptif des lectures et activités" réalisées pendant l'année.
Ce descriptif des lectures et activités peut s'élaborer progressivement, au cours de
l'année, dans un travail concerté avec les élèves.
Il présente une série d'éléments apportant à l'examinateur les informations néces-
saires sur le travail réalisé par le candidat pendant son année de première. Il
précise de ce fait le titre et la problématique de chaque séquence ainsi que l'objet
(ou les objets) d'étude qui sont abordé(s). Il indique également les textes (groupe-
ment ou œuvre intégrale) étudiés à l'intérieur de chaque séquence et la démarche
retenue pour cette étude (lectures cursives ou analytiques, approches d'ensemble
retenues pour l' étude des œuvres intégrales).
Il mentionne obligatoirement et clairement - afin de faciliter le travail des exami-
nateurs - le manuel utilisé dans la classe, l'édition des œuvres intégrales et les
références très précises des différents textes indiqués : édition, chapitre, page,
début et fin de l'extrait. Il donne, le cas échéant, quelques indications sur les acti-
vités complémentaires - en particulier orales - proposées à la classe et sur le travail
personnel de l'élève.
Le descriptif est signé par le professeur et visé par le chef d'établissement. Un
exemplaire est remis à l'élève.
La mise en page - linéaire ou tabulaire - et la présentation de ces indications sont
laissées à l'appréciation de chaque professeur ou de chaque équipe pédagogique.
Dans tous les cas on veillera à préserver la concision et la lisibilité de ce document.
Les candidats individuels ou les candidats issus des établissements scolaires hors
contrat présentent l'épreuve dans les mêmes conditions que les candidats scolaires.
Le "descriptif des lectures et activités" est alors constitué par le candidat lui même
en conformité avec les programmes de la classe de première.

• La fiche d'évaluation
La question et les références du passage à étudier sont indiquées par écrit au can-
didat, au moyen d'une fiche qui lui est remise et qu'il signe avant de commencer sa
préparation. Le modèle de fiche est porté en annexe.
Après la prestation du candidat, l'examinateur porte sur cette fiche pour chaque
partie de l'épreuve ses appréciations ainsi que le nombre de points sur 10 attribué
à la première partie et à la seconde partie. Il signe la fiche complétée. Seule la note
globale sur 20 est reportée sur le bordereau de notation.

• Cas particuliers
Pour la session 2003 de l'examen, les élèves doublant la classe terminale qui ont
fait le choix de repasser l'ensemble des épreuves de français et les candidats qui
doivent repasser les épreuves de français présentent à l'épreuve obligatoire de fran-
çais la liste des œuvres et des textes qu'ils ont étudiés en classe de première, signée
par le professeur et le chef d'établissement.
Ils sont interrogés sur l'un des textes de cette liste, choisi par l'examinateur selon
les modalités suivantes :
- pour la première partie de l'épreuve, une question est posée sur un des textes
figurant sur la liste ;
- pour la seconde partie de l'épreuve, l'entretien appelle une mise en relation entre
le passage étudié dans la première partie de l'épreuve et l'œuvre intégrale ou le
groupement de textes d'où le passage étudié pour la première partie de l'épreuve a
été extrait.
Tous les candidats scolaires doivent présenter une liste des œuvres et des textes
étudiés en classe de première et, en deux exemplaires, l'ensemble des textes et des
œuvres intégrales étudiés. En cas d'absence de cette liste, l'examinateur le men-
tionne au procès-verbal et procède tout de même à l'interrogation à partir d'un

© MEN/CNDP

200 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
texte de son choix et après discussion avec le candidat sur le travail accompli et les
lectures faites dans l'année de première.
Les candidats individuels ou les candidats issus des établissements scolaires hors
contrat présentent l'épreuve dans les mêmes conditions que les candidats scolaires.
La liste des œuvres et des textes est alors constituée par le candidat lui-même selon
le programme en vigueur lors de sa scolarisation en classe de première.
Ces conditions particulières de passation de l'épreuve obligatoire s'appliquent éga-
lement à la session 2004 de l'examen uniquement pour les candidats qui
présentent au moins pour la troisième fois l'examen, pour la session 2005 pour les
candidats qui se présentent au moins pour la quatrième fois, pour la session 2006
pour les candidats qui se présentent au moins pour la cinquième fois et pour la
session 2007 pour les candidats qui se présentent pour la sixième fois.

Épreuve orale de contrôle pour les élèves de terminale


Durée : 20 minutes
Temps de préparation : 30 minutes
Coefficient : 3 en série L, 2 en séries ES et S, et 2 en séries STT, SMS, STL, STI,
hôtellerie, techniques de la musique et de la danse.
Les candidats de terminale scolarisés en classe de première à partir de 2001-2002
et qui ont fait le choix de présenter l'oral de contrôle de français au second groupe
d'épreuves présentent à cette épreuve "le descriptif des lectures et activités" de la
classe de première, signée par le professeur et le chef d'établissement.
Ils sont interrogés sur un des textes de ce descriptif, choisi par l'examinateur, selon
les modalités de la définition de l'épreuve orale obligatoire.
Tous les candidats scolaires des établissements publics et privés sous contrat
doivent présenter "le descriptif des lectures et activités" de leur classe de première.
Dans le cas contraire, l'examinateur le mentionne au procès-verbal et procède tout
de même à l'interrogation à partir d'un texte de son choix et après discussion avec
le candidat sur le travail accompli et les lectures faites durant l'année de première.
Les candidats individuels ou les candidats issus des établissements scolaires privés
hors contrat présentent l'épreuve dans les mêmes conditions que les candidats sco-
laires. Le "descriptif des lectures et activités" est alors constitué par le candidat lui
même en conformité avec les programmes de la classe de première.

Cas particuliers
Pour la session 2003 de l'examen, les candidats scolaires des établissements
publics ou privés de terminale scolarisés en classe de première avant 2001-2002 et
qui ont fait le choix de présenter l'oral de contrôle de français au second groupe
d'épreuves, présentent la liste des œuvres et des textes qu'ils ont étudiés en classe
de première. Pour les candidats des établissements publics ou privés sous contrat,
cette liste doit être signée par le professeur et le chef d'établissement. Les candidats
individuels ou les candidats issus des établissements scolaires hors contrat consti-
tuent eux mêmes leur liste en conformité avec les programmes de leur classe de
première.
Tous les candidats sont interrogés à partir d'un extrait d'œuvre ou d'un texte
choisi dans leurs listes par les examinateurs selon les modalités suivantes :
- pour la première partie de l'épreuve, une question est posée sur un des textes
figurant sur la liste ;
- pour la seconde partie de l'épreuve, l'entretien appelle une mise en relation entre
le passage étudié dans la première partie de l'épreuve et l'œuvre intégrale ou le
groupement de textes d'où le passage étudié pour la première partie de l'épreuve a
été extrait.
Tous les candidats doivent présenter la liste des œuvres et des textes qu'ils ont
étudiés en classe de première. Dans le cas contraire, l'examinateur le mentionne au
procès-verbal et procède tout de même à l'interrogation à partir d'un texte de son

© MEN/CNDP

Épreuves anticipées de français 201


choix et après discussion avec le candidat sur le travail accompli et les lectures
faites durant l'année de première.
Ces conditions particulières de passation de l'épreuve orale de contrôle s'appli-
quent également à la session 2004 des baccalauréats général et technologique mais
uniquement pour les candidats qui présentent au moins pour la troisième fois
l'examen, pour la session 2005 pour les candidats qui se présentent au moins pour
la quatrième fois, pour la session 2006 pour les candidats qui se présentent au
moins pour la cinquième fois et pour la session 2007 pour les candidats qui se
présentent pour la sixième fois.

Épreuve orale de français - Fiche d’évaluation


Fiche à joindre OBLIGATOIREMENT au bordereau de notation de l’épreuve
orale de français

INFORMATIONS CONCERNANT LE CANDIDAT

Nom et prénom : Série:

Date de naissance : N°d’inscription :

Établissement : N°de jury :

Classe : Jour et heure :


(si nécessaire)

TEXTE D’ÉTUDE :

QUESTION PRÉPARANT À L’EXPOSÉ :

Date et signature du candidat :

À REMPLIR PAR L’EXAMINATEUR

APPRÉCIATIONS RELATIVES À L’EXPOSÉ

Points attribués / 10

CONTENU DE L’ENTRETIEN ET APPRÉCIATIONS

Points attribués / 10

NOTE GLOBALE / 20

Nom de l’examinateur
Signature

© MEN/CNDP

202 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
preuves de littérature terminale L

Épreuve écrite obligatoire, série L


Durée : 2 heures
Coefficient : 4

Nature de l'épreuve
Les candidats ont le choix entre 2 sujets portant chacun sur un objet d'étude dif-
férent du programme de l'année.
Les sujets peuvent s'appuyer sur un texte littéraire ou critique, ou un document
iconographique, pour engager la réflexion des candidats.
Les candidats sont invités à répondre, de façon construite et organisée, en deux
développements successifs, à deux questions.
- La première question porte sur un aspect de l'œuvre retenue. En aucun cas, elle
ne porte sur les œuvres recommandées en lecture complémentaire.
- La deuxième question porte sur l'ensemble de l'œuvre, en relation avec l'objet
d'étude retenu.

Évaluation
L'évaluation se fondera sur les éléments suivants :
- la connaissance des œuvres et des objets d'étude au programme ;
- l'aptitude à prendre en compte des problématiques ;
- la clarté, la pertinence et la cohérence des propos ;
- la mise en œuvre de savoirs littéraires et culturels ;
- la justesse et la correction de l'expression.
Les libellés de sujets préciseront le barème accordé à chaque partie de l'épreuve.

Épreuve orale de contrôle, série L


Durée : 20 minutes
Temps de préparation : 20 minutes

Nature de l'épreuve
L'épreuve consiste en un exposé suivi d'un entretien.
Le candidat répond, dans un exposé organisé, à une question portant, soit sur un
aspect d'une œuvre, soit sur l'ensemble d'une œuvre, en relation avec l' objet
d'étude, soit sur un point de comparaison entre plusieurs œuvres inscrites au pro-
gramme de l'année.
Au cours de l'entretien, l'examinateur, partant de l'exposé présenté par le can-
didat, invite celui-ci à préciser son propos, approfondir un commentaire ou une
interprétation, à développer des perspectives. L'entretien pourra également
prendre en compte les œuvres lues en lecture complémentaire pendant l'année.

© MEN/CNDP

Épreuves de littérature terminale L 203


Évaluation
L'évaluation se fondera sur les éléments suivants :
- la connaissance des œuvres et des objets d'étude du programme ;
- l'aptitude à prendre en compte des problématiques ;
- la clarté, la pertinence et la cohérence des propos, l'utilisation des notes person-
nelles ;
- la personnalité de l'interprétation et du jugement critique ;
- l'aptitude au dialogue et à l'échange ;
- la justesse et la correction de l'expression.

© MEN/CNDP

204 Français 2de & 1re voies générale et technologique - Littérature Tle L
Achevé Xpress.qxd 25/02/08 10:56 Page 1

Imprimé par Jouve


11, boulevard de Sébastopol
75001 Paris

Papier 100 % recyclé


Dépôt légal : mars 2008
 
 
 
 

       




 
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