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L'abbé Joseph Alphonse de Véri est un ecclésiastique français né à Séguret (Provence) le 16

octobre 1724 et mort à Avignon le 28 août 1799.

Biographie [modifier]
Fils de Louis de Véri, descendant d'une noble famille florentine installée dans le Comtat
Venaissin depuis le XVe siècle, et de Jeanne de Crillon, Joseph Alphonse de Véri fit ses études
à la Sorbonne à Paris, dont il sortit docteur en théologie. Il y eut pour condisciples les abbés
de Boisgelin, de Cicé, Loménie de Brienne et Turgot, dont il devint l'intime.

En 1745, alors qu'il n'était encore que diacre, son oncle, Mgr de Crillon, archevêque de
Narbonne, le nomma chanoine honoraire de cette ville. La même année, il fut député par le
diocèse d'Embrun à l'Assemblée du clergé et introduit auprès de René Charles de Maupeou,
Premier président du Parlement de Paris, qui lui fit obtenir la commende de l'abbaye de Saint-
Satur en Berry.

Ordonné prêtre en 1749, il devint grand vicaire de l'archevêque de Bourges, Mgr de La


Rochefoucauld. Il y arriva peu après Maurepas, qui venait de tomber en disgrâce, et logeait
dans un petit pavillon dépendant du palais de l'archevêque, son cousin. Le ministre en exil ne
tarda pas à faire la conquête du jeune abbé qui, en retour, exerçait une influence réelle sur M.
et Mme de Maurepas.

Désireux d'entrer dans la diplomatie, l'abbé de Véri voyagea en Suisse et en Allemagne puis à
Vienne où il fréquenta assidument l'ambassade de France. Il fut rappelé en France en raison
du décès du cardinal de La Rochefoucauld (1757) et, privé de l'influence de son protecteur,
n'obtint pas la nomination escomptée, malgré l'arrivée du cardinal de Bernis, avec qui il était
lié, à la tête du département des Affaires étrangères. Quand Choiseul lui succéda, les
Maurepas firent intervenir en faveur de Véri le Dauphin et le duc de Nivernais (beau-frère de
Maurepas) et finirent par obtenir pour lui une nomination comme auditeur de Rote à Rome.

Véri accepta à contre-cœur. Il s'acquitta de sa tâche avec conscience, mais les subtilités de la
procédure ecclésiastique l'ennuyaient. Il resta dix ans à Rome, où ses fonctions lui permirent
d'accumuler une véritable fortune en bénéfices ecclésiastiques. Il avait alors 200 000 livres de
rentes et menait grand train, voyageant en voiture à six chevaux et entretenant une nombreuse
domesticité. Grâce à la bienveillance du duc d'Aiguillon, devenu secrétaire d'État aux Affaires
étrangères, il put rentrer à Paris en 1772.

Deux ans plus tard, à l'avènement de Louis XVI, son ami Maurepas devint tout puissant.
L'abbé de Véri exerçait toujours sur lui un ascendant considérable. On avait coutume de dire
que : « M. de Maurepas ne fait rien sans consulter sa femme et Mme de Maurepas n'agit que
suivant les conseils de l'abbé de Véri. » C'est suivant son avis que Turgot fut nommé
secrétaire d'État à la Marine, et il parvint également, pour les Affaires étrangères, à faire
écarter Breteuil, candidat de Marie-Antoinette, au profit de Vergennes. Lui-même n'eût sans
doute pas dédaigné de devenir ministre, mais il ne voulut pas solliciter et, de ce fait, il ne le
fut jamais. Mais il était au cœur des affaires du gouvernement, conseillant les uns et les autres
et notant ses observations dans son Journal qui constitue un document de premier ordre sur le
règne de Louis XVI. Après la mort de Maurepas, on dit que le Roi lui-même consultait
souvent l'abbé de Véri.
En 1789, il quitta Paris pour aller s'établir dans le Comtat avec ses deux sœurs, religieuses
ursulines que la Révolution avait chassées de leur couvent de Valréas. Après quelques années
passées à la campagne, il s'installa à Avignon vers 1792. Bien qu'il eût prêté le serment
civique, il fut arrêté le 29 décembre 1793 et incarcéré au couvent de la Miséricorde
d'Avignon. Condamné à mort, il fut sauvé par le 9 thermidor et sortit de prison le 10 octobre
1794. Il mourut le 28 août 1799.

Résidences [modifier]
À Paris : hôtel rue des Saints-Pères.
À Avignon : hôtel Maligeac, rue Petite-Fusterie.

Bibliographie [modifier]
Jehan De Witte, « Notice sur l'abbé de Véri », in : Journal de l'abbé de Véri, Paris,
Jules Tallandier, 2 vol., 1928.

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Catégories : Naissance en 1724 • Décès en 1799 • Abbé • Religieux français


Le 12 mai 1776, le roi Louis XVI renvoie son ministre, Anne Robert Turgot.

Cet économiste brillant et généreux (1727-1781) figurait parmi les disciples de François
Quesnay. Comme lui, il était partisan du libéralisme («laissez faire, laissez passer !») et
qualifié de «physiocrate» (*).

Le roi l'avait appelé à la fonction primordiale de contrôleur général des finances quelques
semaines après son avènement, le 24 août 1774.

Turgot avait alors osé l'avertir en ces termes : «Il faut, Sire, vous armer contre votre bonté, de
votre bonté même, considérer d'où vous vient cet argent que vous pouvez distribuer à vos
courtisans».

Un libéral avant l'heure


À son arrivée au ministère des Finances, Turgot découvre une situation catastrophique avec
un déficit de 22 millions de livres assez important pour que son prédécesseur, l'abbé Terray,
ait recommandé la banqueroute. Turgot veut éviter cette solution par laquelle l'État se
reconnaît incapable de rembourser ses créanciers, car elle ruinerait la confiance du public et
rendrait impossible tout nouvel emprunt.

Il fait quelques économies en taillant dans les dépenses de la Maison du roi et en supprimant
les corps de parade. Mais comme cela est loin de suffire, il engage aussi des réformes
audacieuses pour faire rentrer les impôts et libérer l'économie des entraves administratives.

Les spéculateurs manipulent le peuple


Un édit du 13 septembre 1774 met fin à «l'emprisonnement du blé» en supprimant les droits
de douane intérieurs sur le commerce du blé et en introduisant la libre circulation du grain.

Ignorant des principes de l'économie, le peuple croit cependant que cette liberté de circulation
va aggraver les disettes. Une augmentation momentanée du prix du blé donne du crédit à ses
craintes et provoque une série d'émeutes dans les villes, la «guerre des farines».

On soupçonne les spéculateurs comme le richissime prince de Conti d'avoir manipulé les
manifestants et de les avoir excités contre Turgot car ils tirent leur fortune des limites à la
circulation des grains qui leur permettent de provoquer artificiellement des pénuries
localisées.

Turgot poursuit les réformes vaille que vaille


En dépit de l'épreuve et d'une impopularité grandissante, le ministre n'en poursuit pas moins le
train des réformes.

Le 5 janvier 1776, un édit supprime les corporations qui entravent la liberté d'entreprendre et
l'initiative. Dans les semaines qui suivent, d'autres édits abolissent les corvées qui pèsent sur
les paysans. Turgot prévoit de remplacer ces corvées destinées à l'accomplissement des
travaux d'utilité publique par un impôt sur tous les propriétaires, la «subvention territoriale».

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