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Paris
1884-87
Hamy, Ernest-Théodore
Décades americanae. Mémoires
d'archéologie et d'ethnographie
américaines
amerlcalnes
Tome 2 i
ItKGADKS UII'lilCAM
MÉMOIRES ~r
D'ARCHÉOLOGIE IT fflltlilPlI
AMÉRICAINES
l'Ail(1
DEUXIÈME LIVRAISON
i 1
PAHIS
ERNEST LEROUX, ÉDITEUR
I.IHHAIHK II K I.A mii:h:TÈ ASIATIyl T.
VI
•\ LK
TZO.MI'A.NTI.1
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Ki«. 8. Hiéroglyphe de Tzompauco,
il'upros le muiiuscrlt Aubin (p. 18).
On se
Un sp fera
féru une idée
iili'c assez
iissm/ exacte
nvw.tn do
iln l'aspect
I'ukiiacI de
dfi ces sombres
édifices eu examinant la figure que nous reproduisons ci-dessus,
d'après un manuscrit de la collection Aubin.
L'auteur de ce manuscrit, qui est un rapide résumé chronolo-
gique de l'histoire des Aztèques ayant à représenter le nom de
Tzompaneo, l'une des stations occupées par ce peuple dans le
cours de ses migrations vers Tenochtillnn-Mexico, adessiné une
travée de Tsompantli avec un crâne mis en placo. On voit fort
nettement sur cette curieuse figure deux montauls verticaux,
percés l'un et l'autre de trois trous ù des distances égales et que
traversent trois barres dont la médiane porte un crâne humain
)1 vwmm iirni 1 « p
Fig. 9. Le grand tvinplo il" Mexicoavec ses dépendances, d'après uu plan,
agrandi quatre fois. de MexieoTemixtilan (sic) atsiétjé par fortes. – Ou v
voit deux tzompantti (capita merifieatorum).
J.
(Ap, cil,), enfin par Schoolcrall (Ilixtorictil and statut mil Information res-
peeling llistnru, < inulHionnml Prospects nf the imtùm Tribvs or the United
tîntes.)
LE TZOMI'ANTM !)9
i) Latroisième
ligurorlulympantli«luinêmcmanuscrit(2«partie,pi. xix)
n'estqu'unerépétition decelle-ci.
simpliltëe
40 DÉCADESAMÉRICAINES
a._ _L_ .a_ v_
seur la signification du symbole, rendait le mémo nom de lieu
par in périphrase lieu d'ossements humains. Or les termes
mexicains qui correspondent à cette traduction sont omicalU
(omiti, os calli, maison), casa do lutesox ouomitlatiluijan (lugar
donde toshuesos est(in ammitados). Ramirez, auquel j'emprunte
cette rectification, u rétabli la véritable signilication de l'hiéro-
glyphe de Tzompanco, et la publication récente du texlo de
Bornaniino de San Francisco, que l'on doit u D. Joachiin Garcia
Icavibalcela, a achevédo mettre en évidence les liens tradition-
nels qui rattachent le nom du lieu ù la pratique barbare dont il
tire son origine.
L'étude du manuscrit Aubin, rapprochée dos textes de Tapia,
Sahagun, Torquemada, etc., dont elle est en quelque sorte l'illus-
tration, vient compléter celle histoire du tzvmpautli mexicain,
l'une des manifestations les plus caractéristiques du génie san-
guinaire des sectateurs de Huilzilopochtli.
!lk ANTIMOPOUTIH! DK LA OlAUELOm: 41 ?
VII
i:x AXïnitoi»or.riuK
de la nuADKLom:
1)T. V, p.-loi,i8or>,
iti-i.
2) "onigtOna f~sriflmurnnsk~:(eronfr~rmf;ttml~·/ottpe.MM~<hT«t~-M~
m \tiU"n\ lusei)hB"nks-l'«<K'#. Trwmtet,vol.CIV.p. 107el
pi. m, îoi-i»in–i )
1822
^n-T" deJ°"n*8'm'oirf P'"Jsi'li'<- d>-sAnlith*frmwisn, t. |,p. 516,
1.~¡~
4)°-,Cuvicr.fl'*«)««*«!•/«Ihruriede lu tmv,servant.lïnlroduction aux
Hecherdiessurlesossements fossiles,Paris,1821,in-i, le.LXVI
5)Cf.Boitard,L'Univers avantles/tommes, p. »'5lA 481.
42 DÉCADESAMÉRICAINES
f) Cf.Konig,loc.cit., |>.ili.
46 DÉCADESAMÉRICAINES
VIII
LES LACA.NDONBDK LA IMUTK UZUMACI.NTA
t. ne
gnolos, sont kilna
lu» Kntil !*nitp/*i2mitf^nu rma des hameaux
niii> «Lia finmnaiiv f^««
fort
plus représentées que par
modestes, assez bion tonus, nous dit-on, et qu'entourent de petits
champs relativement bien cultivés'.l,
Le secret de l'écriture des ancêtre» est si complètementperdu,
que pus un Lacaadon n'en comprend un seul caractère.
Tout leur art se borne à pétrir sur d'anciens modèlesdes vases
qu'ils barbouillait do couleurs voyantes, à entaillorsans goût t les
bois de leurs longues libelles(pi. III, lig. 1 à 4) ou à semer au ha-
sard des taches rouges sur les grossiers tissus dont ils couvrent
leur nudité'.
Ils no possèdent d'autre vêtement qu'une large
tunique à
manche» courtes, faite d'un coton fort grossier; ils ne portent
d'autre ornement que de lourds colliers de graines ou de dents,
de grilles d'oiseaux ou de pli-ces de monnaie qu'ils ont reçues
des blancs, ou bien encore des plumes d'aigle que leurs femmes
plantent dans une chevelure mal soignée, flottant ù t'aventure.
Enfin les seules armesqu'ils possèdent sont des armes de
l'âge
de pierre, qu'ils confectionnent d'ailleurs avec unu véritable
négligence.
M. Charnay mentionne des haches do pierre avec lesquelles
ces pauvres Indiensabattraient les arbres « pour cultiver leurs
champs. » Notre voyageur n'a pas pu se procurer une seule de
ces haches, dont il ne parle que par ouï-dire; il a en
revanche, une curieuse collection de flèches aimées de silex*,
donl les figures ci-jointes mettent sous les yeux du lecteur les
formes principales et font connaître les emmanchements.
(1
Fig. Vi, 16. fi. Trois poiutci ilf llècljcs cit silex des Liicuudons du Paso Yulcliiinn
l'i'iwitf nat. Ment (/utfcrfioii.)
SCf1iroliie",v""ir<|PSLacandons,
avait ramûss«
eux
euxa•Ua™lrm'y' P0"^nombre
lavuncoungrand deplumesd'ara. pour
44
30 DÉCADES AMÉRICAINES
.1 m
l'aide d'une cordo assez régulièreuiuut tordue, mais de force
médiocre et qui se fixe aux extrémités de l'arc a l'aide d'une
anse arrêtée par le relief de deux tortillons de coton.
L'appareil des archers Lacandons, dont je viens de donner la
description, est en somme très notablement inférieur à celui des
peuplades des Guyanes, del'Amazone et de l'Orénoque, qui, sans
.s'élever jamais au niveau qu'ont atteint un instant ces Mayasi
redevenus sauvages, ont, du moius, inventé et conservé des
engins de chasse beaucoupplus puissants elbion mieuxfabriqués
que ceux dont il vient d'être question dans ce petit mémoire.
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[i'iNOUSTHIK HAJIEÇONMfcftE Uti |/aRCIJ1PKL CAUFOBMEX J$J
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Fig. 21 k 23. Porçoirs en silex taillé. ArchipelCalifornien.(Urand. ual.t,
Mus, d'Klhnoijr. Colt. de Cetsac)
6~ ~~Ë~S~
1
3.i.y r:_u
Kig. M. Ui«|iic en coquillr? iloiit le contour a H(- uri ••(,MTontli. (thaml. nul.
Mut. d'Kthnngr. t'oit, de Censm.)
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~-xn~frtrn'
Fitr. 29, 30 et 31. Troi~ fragmpntt do roqtiilles perfora dont le trou a été
régulnrlsé il t'aid.* -h) forut. ir%rnu.l. nat. ~m? M~M'f~H.)
N%eg N~ffle
Fia.S2,33,34.Troisdisque*il'lml'iulisiii'rfori1».
fitkiculioii
dol'auriculc.
[iîmml.ikiI. Mm. tTEtlinogi: Cuil.deCtttue.)
~EËM~~
|'°lg.:i'i, 'M,'M.Troi>liniucounsà petite miriecilc,
oiiliùri'iiinnttermine». Archipel
(drniirf. ml. Mtmr cvlleelion.)
CnlifuniiiM).
.th NI
Mg. 38, 39. Deux hameçons il auricule iillougée. (Grand. nat. Mm. (ftithnoai:
Coll. de Cessac.)
–– ma ^VMpr
F'8-«- Fig.H. i.-jg.j2,
FiR, 10 et 41. Deux humeçoiiB de coquille portant ilc3 Biicoches. ISUme
Fig. 42. Autrii littiucçou clftcoquille avi-c trou de suspfiiisiou. -olleclion )
(M.)
raves) sont percés d'un chtw (fig. 30) dans lequel était introduit
et noué le fil suspenseur
Ce que l'on viontde lire s'oppliquoexclusivementauxharneçons
fabriqués en coquille lYhaliotisil San-Miguel,San-Nieolas, Santa-
Gatalina et San-Clemento.
Diverses tribus californiennes, cellesde Sanla-Cruy.en
particu-
lier, combinaient l'usage d'hameçons en os il celui des hame-
çons en coquilles.
W,
v
Fig. 43. Fig. 44.
l'"ig. 43?ïlaiiieçon en os rira insulaires de Sania-Criu, muni d'un crochet réem-
rail et llxn a l'aide de hitume. (firamt. nal. Mm. (l'Hlfinoyi: Colt. de Cessac.) –
Fif[. è-l. llauicçou presque geinblublu, en dent de cachalot, des iiisiilairos de lar-
cliipcl Hawaii, [Grand, mil. Mua. (tElhnoijr. Coll. Unilieu.)
1)Cf. P. Schumacher,
toc.cit., fig. 81: Putnam,op.cil., pl. XI. flg. 2, 3
et 4.
38 DÉCADESAMÉRICAINES
na;n,rr.~ aatann.nwr.o
1^E-T>.f'aT Cnlal'igiie
descriptif et mi-tlmlique del'ncpotitiwoi-aanisi'e
»"
P'r,n- '»%<•. « l'owtsion du i-mienain de In mwt rie Cook,
n"JOu.(Bull,dela Sor,drlitogr. &si't., XVII. p. VHt1879)
Uî SVASTIKA ET LA ROUF.SOMIHE EN A.MÉRIQCE ÎÎ9
Bî
Fig. 45-HochetdedansedesIndiensWolpi,formOd'unegourdeaplatiepercée
de un maocho en bols
deux trous par lesquels patse Le swastùta est
léger.
peint eu noir sur fond olauc, au centre de choque face et au milieu d'un disque
rayoauaot. (1/4 grand, nul. Mus. ti'Ethnogr. Coll. Instit. Smith.)
~Sti!af!&~
–
Fig. 16. Disqui' festonnéUmlb^d ,u,k\ n>prt<entaut la solaire.(Uatnréê
uuckssiu tic .M.W. l'utmmi.) figure
1)« Lesphilosophes
chinois,
<Jilnoireauteur,rl^prôsKr.Davis(TheClwuse.
A Oenerul ofChinaand Usinkabitanls,Il. p. 117),parlentde l'o-
Description
LE SVASTIKA ET LA m)UK SOLAIRE EN AMÉRIQUE Gfi
i
près telle quelle, sur dos objets recueillis chez les Chimau ot les
Yuncas de la côte péruvienne.
Je dois à M. Eugène Roban, antiquaire bien connu de toutes
les personnes qui s'intéressent au passé de l'Amérique, la con-
naissance de deux terres-cuites duPérou, ornées l'une et l'autre
d'une sorte de variante du Tue-heichinois.
La première appartient à M.Abel Drouillon, et a été recueilli»
rigine de toutes choses, sous le nom de Tae-heih. Ce signe est représenta dans
leurs livres par une ligure ainsi former» sur le demi-diamètre d'un cercle donné
décrive* un demi-cercle, et sur l'autre demi-diamètre, mais dans l'autre sens,
décrirez un second demi-cercle. JI existe d'autres caractères chinois qui se
rapprocheraient bien plus rlu symbole central des smllopcd disks du Tennessee,
etc; par exemple le carnetêrt*Ô, i-Miiployé quelquefoispour représenter le soleil
et qui se compose du cercle O ou soleilet du signe • ou hommeou t'Ire.
« Dans un grand nombre de poésies chinoisesou annamites, m'écrit ù ce propos
M. G. Uumoutier, il est fuit allusion a cette croyance qui a toujours été accré-
ditée chez ces peuples, que si ('on regarde attentivement le soleil, ony découvre
un corbeauà trois pattes qui lo divise en (rois segments. » Si l'on se refusait à
à admettre, continue le même sinologue, la division du cercle solaire par le fa-
tidique corbeau « (rois pattes, on pourrait voir dans la figure © le soleil jVQ
ou dans l'ancienne forme'" avec un tchou radical qui signifie .«')<'Kt', MM«ff
personnifiant unepuissance à son centre fe.
5J
OC DÉCADES
AMÉRICAINES