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HISTOIRE
Mt-ALA

COMPAGNIE
DE JÉSUS
ENFRANCE

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t.utet!ae PartsiOtun), d)p <t)t*MaH
A'"i0 MCMXXtV
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HISTOIRE

DELA

COMPAGNIE DE JÉSUS

FRANCE
iU'~EN

OMGMES A LA SUPPRESSION
(i528-i762)

TOMEtV
SOUSLE HtNiSTÈBE BE RtCHEMEU
PB~Mt~RB fART)R
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t.eP.HoïMrtFOUQUBRAV.8 V.

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ÉTUDES 1.
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AVANT-PROPOS <––

On ne s'étonnera pas du sous.iitte de ce nouveau volume, a!


t'en songe &la part prépondérante de Richelieudans le gouver-
nement de ta France durant tes vingt dernières années du fe~no j
do LouisXttt On verra du reste que te cardinal se montra, lui
aussi, pour la Compagniede Jesua un protecteur, mais protec-
teur autoritaire, jatou\ et gattican. C'est assez dire que la Jâ
situation des Jésuites français sous son long ministère '.ut parfois
deHeate et qu'U leur fattut une prudence constammenten eveit J
pour pouvoir garder tout ensembleMonoatimc et taur indopon"
danco. tei of ta certaines poraonnatit~sindiscr&toaou matadraites &
durent ctra désavouées par les Supoftouttt;mais a tout prends,
t'Ordrc do ttaini Ignace fut gcneratetnent bien vu de ttichotieu, 1
et, sans se mettre a son service, put conserver avec ses bonnes
grâces te beneNco de son puissant patronage. Le fait est
d'autant plus rcmar<ptabtoMue les ennemis da la Compagnie
pronterent do tout pour la compromettre et provoquer contre
etto t'animoaitodu gMnd muMatro a t'apparition des tibottea
critiquant sa poiitiquo, au moment de la brouille du Mi et do
ta reine mère, tora dos polémiques aur te pouvoir tomporot du
Pape, dans les eennits entre séculiers et réguliers, dans d'autres
circonstancesencore, les adversaires des Jésuitesne manqueront {
pas d'attribuer, sinon a leur action directe, au moins a tour
inspiration, tout ce qui faisait oba!ae!c a l'autorité suscepti-
ble du cardinal. Mais la tactique no réussit pas. Grâce a sa
clairvoyance, a sa large eomprchen"ion de t'interet national,
v< AYANT.PMOP08.

Richelieu sut rendre justice à des hommes non moins zétés


pour le bien du pays que pour celui de la religion. Puis, nous
devons l'avouer & la louange de Louis Xtti, jamais ce prince
surnommé le Juste, et très capable à l'occasion d'imposer sa
volonté, n'aurait permis une offense grave ni un dommage
sérieux à l'encontre d'une société religieuse qu'il aimait fort,
qu'il défendit efucacement, qu'il combla de bienfaits et de témoi-
gnages d'affection. Au souverain, bien plus encore qu'au ministre.
la Compagnie de Jésus doit se proclamer redevable du succès
des œuvres entreprises en ce temps-là par ses enfants une
trentaine do fondations nouvelles; le progrès des établissements
antérieurs; le développement des travaux apostoliques à l'inté-
rieur du royaume l'accroissement des missions du Canada, de
Constantinople et du Levant; l'influence spirituelle sur les
milieux les plus divers, sur la cour, la noblesse, le clergé,
les autres ordres religieux l'avancement des hautes études et
de l'enseignement secondaire; et un certain renom de gloire
acquis à la France par des Jésuites français dans le domaine des
sciences, de l'érudition, des lettres et des arts.

Nous serons obligés, vu l'abondance des matières, de donner


deux tomes portant le même sous-titre. A la nn du tome V,
avec la mort de Louis X!H, s'achèvera la tache qui nous était
assignée. Un autre publiera les volumes suivants déjà ~n
préparation.
H!bL!OGRAPmE DES TOMES !V ET V

L~ USTE)'KSUOCOMEXTS
(CONTtMWT ET OUVRAOBS
!<t)XESCORE
CiTBS).

1. SOURCES MANUSCMTE8

i° HEC~M~S
t)E CCCfME'<T8
CONSERVES
DANSLACOMt'At.NtE.
Historia Missioois Canadensis.
An~iao historia.
Anglia, Ep!sto!aeCeoera)ium.
Ptandro-Betgka, Episto!ao Generattum.
nermaoia Superior. Eptstotne Gonerattum.
Mediotanpcsts. Ep!ato!ae Geoefat!unt.
Kheni !nferioris prov!neta, Ep!sto!)p Cenera!!u)M.
Archives do la province de France, Bccue!! de lettres adressées au <
P. Petau.

2" noctMEKTSCOSSEaV~S
M?!8 ~ES ABCMtVES
ET MBUOTMÈQMBS
Pt:BUQt)E8.
rcel.IOuas. ;t

Paris, bibliothèque nationale.


mss français 3tM!8-3670.:«t77. 30?H. !)7S8. t0708, MH!M,i6i!:0*
i«itt<). «K79. i77<7.20983. S~UNi.
msa latins 97t;H,i3i:)7. i3t3H. ?
mss italiena, M.
fonds Dupuy, 4M.7~ 378. ~2,473, 703. 7C7. HK9.
– Vc. Colbert, ). 4< htO. M3.
Paris, BiN:othèque.Sa!nte.Conev:eve. mss. 3M, 3238.
~M. Archives nationales M, 2ti MM, 287,388; – H, i802. )?
Paris, Archtvos du Ministère des A<Ta!rc8étrangères. Constant!-
nopie, correspondance, 3, 5; Turquie, correspondance, 3, 4. i60;
– Turquie, supplément i, 2, iO.
Roma, Archivio Vaticano, Nunziatora di Francia, o. <M*87,30$,
3U8,39:W<. 4it). 422, 442. Nunziatura di Savoia, S8, S9. Bar- J'
ber:ni. XXXtX.
vot mBUOGRAPtOE
Iloma. MMiotheca Yaticaoa, Barberini latino MOO, 8!03, 8«9,
8t8U, M~8, MM8. <
lloma, BiMiotheca Pia, HC. i4â.
/~OM«,Bibliotheca Corsioi, 7t:t.
/~to, Archivio di stato, Gesuit. cotteg.
?«n«o, Arehhto di Stato; Storia det!a reate casa, Lettere ministri;
tnaterie ecctesiastice.
reoe:M. Archivio di Stato, Dispacci di Conslantinopoli; Dispacct di
Aleppo; Det)beraz!oo! de! Senato; Decreti del Senuto.
Archives départementales, Ardèche. Am'go, Aube. Uouches-
V'') aMcc,
du.Xhùne, Côtes-d'Or. nard. Gironde, ttaut~MarnR, Hérault, lndre-
et-Loire, tsërc, l'as-de-Catais, t'uy-de-Uôme, SaùMp-et-Lotre. faro-
et'Uaroone, Vendfp, Vosges, séries D. H.
~'tvtHcc,Archives communa!es, Atby, Arles, thtpaumo, Hesan~oo.
Cha!oo-sut'-SaAoe, C))Hr!cvt!te,C!ennont-Fefraod, Chaumont, Eptoat,
hejus, t!fsdm. Maçon, MontpeUicr, Pamiers, t'ontoisc, )'orrentruy,
Rennes, 'l'ours. SériMAA, M, GH.
~r«Mfp, h;M<oth~qucs )nunic}pa!es A!x, Boutgei;, La HoeheHe,
Louviers.
~«MCf, Archives du grand séminaire de Viviers.
Archives de la Visitation de Nevers.

t!. 80UHOB8 tïaPMMËEa

i" XKCHtt.SOE Mt~MEXfSET QHMA'.KSCOXTEMt'OHttSS.

~pufc~tf~OM< « «)ff«ft<' tf~ f<tf~ fOttffele jMfOHM<)«MJ~Mttf, par MM~


pftTtOMMa <fft)"M<)ff «M6<ft)~t<M<<' (s. t., MDCXHX.<n'8").
<<M<H&tHg<M~A<f <<«f. CAoMM'Mtt)< ft ;tUM ftMM~MtMCMt pat teP. ~OW'M(P<'î)8,
M85,io-ta).
Mtu~o(j. L. Ouel de), «:M«'M(t'a~b. )66&.a )n.fQ!.).
M)!<M (M)enoe),8. J., «f*p"i~ "M.f(t<'Montff< d'"M~mHt<p<~h<< (Pont'tt'Moot-
Mn, t69&,tn. t).
Hatnt;))Mna(Joaanea), 8. J., ?<*~MM<tfo<toc~to«< J<«t (Uuatt.MDCXXKX,
)o~.
Bo~f< (Jean), Ae<<~e<~ ~Mede C' (M!o. MOCXXXYi), )o.
BREMtK) (~Mn~a'JOMpb).8. J., M<'t<!«0t) H~t~ff de ~MC~MfO <M<0<0<M fier
~tM <4' tMo~o~Mtc fieJ<'tt<<~«Ht<HA'OMt'e~e ~ot)fe, ttaduettondu P. Nar-
<)«(Montrât, ttH?,tn-tt").
CAOMM (Nieulas),N. J.. Aofout' «Xnte. <M<M en sa <~f«<ft~pft~ffMottet
«M~Mx-H~ lie fft t'tp <tefo"~Mf (BntMUM,MUCMHV, 2 <a.t°).
Ct:tM<T (Louis),N.J., t<t~'f<'t<a et A<etftK-~« M&w (Rouen,NDOXU.
tn.to).).
Cn~ot-MM
(Samuet),tc~<~cj'<?. (Pa~ts,t830,3to'8:).
XMCtMM(MeoCi,<K"tfM, pab!)t;Mpar Adamet 'fanceM (Pa~e, t898, <a
tn.t).
OMBT<~ae'}ae<), ~'<<Med Map&eMc MOf<~atM ~e~<*<t~fo~H~eMf<'t«e<<eAoMh.MM
(Camton,~f-awMh <tt~<M<a, XXIII.Pa~h, ta80, to-
Muceo!tNhMon), .V''wo<<e< «e ~enf~, t~fntef due de ~ontHtOfcncM (PaH9,t66&,
to.M).),
fEnmEn(Jérémlede), te MMuM~xe'<'A<t«< (Paris.<62â.ta'ta).
GA)«Mt8(ftr.),8. J., Le ~«<f~<n<!j!<'
OMAt~f s<M<~MMOtfp <n~« ~x P. CH~Ot-
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MBHOGRAfHtE
fieottcs (Hugo). t'pistolae (AïMtetdam, MDCt.XXXVM,<o-4'').
Gt:Mue<o'< (Samuel, ildstoire ~Mfa~tgue de la M~a<e maison de Sat'o~e
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Jot« Motde .W" ? fardtMt (te MM~t~tt ~M a /<"< durant te grand oyo~c
de la co«r annees JC3C.~C3~(Ams)efdam, IGU, to*~).
t~tca-ot (Claude), Mémoires four~cfftf fi la vie de Du t'e~<e< de NoufanM,
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LEMBB&e(Pierre), ~<'fMf« <tM actes, titres et m~MoiMt Mnffn)«')< les a~ttM
Jtt Clergé <<efroHM ~a~i', t7t6.<750. t3 to.fot.).
tc«f~ <~ t<t ~V..<MM ~<MMM. publiées par FaugOre (Path, tM8, 2 )n.8").
Af~fft <~ tn ttM<-rMt<e~fe J~'We de ~ofornottMt (Patio, <68t, ~-f)..
t' M'M tfe ~M. < o~nehtt* ~ans<'f)ttt<, fr<'<~M<'d')"pres, et de quelques OMitM
personnes <) M. Jean CM rf~'ff d<' Bat~n'tMe. abbé de .satt)f-< «an, atw des
fema~MM historiques ft <A~o~~u«, pat fMorots Du Vivier (Co!0!;oe. MDCCII,
in-t6).
Actf't! ~f M. t «x ~<<(de Pau~ (Paris, <S83, 2 <o.8°).
MtmtBBK (t~aofoi~, Œttf~M de. (Co)). des Grands EcdwatM, Paris, tM9,
r. to.~).
~t-moi~M df .Mo~ffM .Votf. publiés par de ChampoHton-Ftgeae (8of!<M de tHta.
<o)Mdu Ffance. Pario, t8M, 9 to-8°).
At''moiyf~ de Mu))<fh<t<UtoMetdam, 0)a, 9 tn'M).
.Wmetf~ df .Woo~~nt tCott. Miehaud, 3* sèr., t. \').).
~fmottv< df Mootff~x <Co!t. Ntchaud, 3' sér., 1. )));.
.~fmotf~ ttf' t.otfutt d Ot~<t<x tCo)). Mtettaud, a° e~t., t. <X).
.V~fff<o poM«M, Anf f<< f~Mtotuf a<fan«<' t<fo<«Kt <M<M<WMm sibi muluo
fon/MfM«Mm, ~ft« f~ fon!'<f«t<t"M<' dt~oof. ~Mjrto c<~)<«M A«'p<'M tm~yf~oM
tAottf~ptap, t635. h) f)
O~taff CaMt df «fffMtto .<tA<<m<~< ~t~f~ pOtOMtc~fm (<).t., <<HO,.)o't~
PttHt)t:n. ~~ofogtc ou ftf~ftXf pour tM < ~«<f<')t contre ff< f«<omn)M do,
tftftf <'t)M<'M<< (Pa~)~. )G25,)n-a').
Penn~ (C)aude). 8. J., N<<f"i'<'fH<~<'< fff~tfo~~Mf, <!Hf<'tt)<' <*< Mo~«tf, 'h' ~o
< ~<' df CAo<on*~Mf*<a'!H<'(Chaton, MOCt.)X. )n-M.).
PouEaeMSB(Matie de), Af fAfo~M'')' df «)<'<<<<'dM < t<MW')M(Paris, )673,
!o ~).
<~M<t<'<ttH))fpoMMfn<* ~MtfMttfMMf «~«<ta<f<n*<<ttn~frt auto Ao~un~n pfo<')'<*
dfntf Mp~not' df Wc~f~fM (t. t.. tSM. in.t°).
a<BtBOt (Mtehet). 8. M~fatM* <.f~Mji df cotfo'fo «'motf, fh' <tM~~)o
<))aM««~ttuit (Patte. <M), tn't"
HtBHMH(Antolne), N. J., ~on'Mfoh <t)<'<<<~< poMt' «'ft~f n tA<<<o<f~d« CA~ftw'
MOMe <« O~fMt (Patb. t905.t9)9. a tôt., tn.~).
Mtc*~ (MonoMt OEKmt, tn" de), <K"M fOMp~fM puNt~es pat Tenant de <.a
Tout (Pa~o. tSM a tn.O).
~WaMott sur <'Mta&~f'm''n< <tM M~M d" ~«<af'Mff<'MMt< (a. 1. o. d. – MM
t63& tn.)~.
~MpOMtfa" ~tw <M<<f«M t~fo~tf pour f't MftfMWde ~r<< eonftv ~<'d<<*
fouM d Htt ~MK~e e (Paria, MDO<<Vtt.h) 8*).
Htcuen (EdmoMd), ~<o«on de c<' qui *'<t ~OMffMNof&oanf 1.. tM9, in'&').
Botto~o (Pettua). N. J., De wtfo ft t~tM ~MMi<fMachf< de Ao ~ofAf/bMfaMM
fafdtnoM*, t<AWderfm <Patb. )0~, )o'9°).
8«.Ant), N<<fo<M <tMtna<t<<« <*<fe~<~M ~xp fM M<«<*HM OffotMa ont
/!afft)t pour la M'tf<'M"ot d<'< <n/MfMM (Pâtit. <636, tn.8").
S~t~tne (J. B.). S. J.. t dt- .M. de ~«~ (Paris, «M. to~.
8~MBEtu (Aotatoe). 8. J., y~oftatM~df ~«pfM<,~<'A<<Ma<< ~po~~tto. ff df
<'etM(<t~ ~omat)< PottM/~fM <n df~eth pM't~td~ (Rotne, MUCXXXV, tn-t°).
~pcottdf o/<<' pour f~Nttf~fM de ~'o<~ eoo<fe <<* livre /~« par un ~«Me
po'tf ~f'~OMM « ~f<'M<ffe apologie (Pa~s, t0t3. in'
y<')tMM«'«<
politique du l'leu;.
dit
d'<tfw«))d ~e«t<catd<n<!<
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deMcAfMfM
lIeRfd'l'lIeli
(AmstMdatn,
(ADlsterdam.
2 tn.t~)
MDCLXXXVOi.
ewCLXXwp~a In·ta).
x B!Bt.tOGRAPHtE.

OUVRAGES
O'AOMCRSNOS COSTENPOBAtSS

AtencrettUB (Cb. d'), Histoire de la ville de Monlpellier depuis <on origine


<M~«'d nos temps (MootpeM)ef. MDCCX~XVtt,3 <a.fot.).
AtMNK (J.). Histoire du collège de fanaM (Meanes, MO?.!a.8'').
AMtM <~OH)s.BMenne), Histoire de la pWe ? ta ~e<AfMe(Pah$,t?56, 2 ttt"t.
BotMt (Adt)en), Vie de Code~fo~~e~Moc: (Amste~dttn, <?n, to-)3).
Wcd'f(tmon(< Bicher (Liège, r't, tn '<).
BM~Ott(€ de). MfaWe<~ Marie de ~'t;nfe, reine d.tn~Mfrff (Paris, ta~7, t
t~").
BABBtiBB-Pmt
(M. C.), ~«fo<r<' <ft<coW~e de fomtfra son oW~tae ao<
~oMM(Pott, t9U, )n.8°,. ,j
BM*ttT (Hen~), f«o< A~to~/aMf sur les écoles de CAotoH.~ur-Sftdnc(Chaton,
t87~, )n~').
B~Htt.t (touh). Aa dMcA<'f«f(le Chevreuse (tatta, t90, tn-8°).
Bc~M et c'ABB~ttMtT.tfft t <m'fMtM< de ~'«Kfhf.f<'M)<<'tO~on, <M5,to-8").
BBAtf~AU )M" Henri de), ~Mfmo<ff< pour «'<T<~o t'Aftfot'f de <*Aa~f<~t duc de
lorraine (Mett, tM6. ia.t9). c
B~ou<) AbM).Mt~o~f d<'la t<~<'de eopcMM«'(AtM9.<sce, <n*a"t.
j
BstT<~T et CK~EV,t «fm~f OftnM<fa<<«Mhistoire onftMttx*f< moderne de }
la p<Mcde CAn~)).<Mf.so(!jt<' (!.yan, MOCLXII.a tn.t"). S
BtiMOK <jMepb), ta Syrie f< ht y(-r~ .som~ ait .Vf~' ~fff <t'e)tteM, ta&
to a--).
BBSSO!) (t'AbM), te )~famfa< de d tttfff~ (.<M))nfMfron~t'cm~M, <669).
BMsoEt 4,quM ~.). A'offA~MtHtv ~onfohe (Pa~b, na2.39, < io-M.).
BotMEtu.AtCK~ttt (C" do), ta ~<fAM<0d'.ttj)M)M<nt (fatb. <883,to.
BoMnBT~atotne),8. J., tcj)0f/o<< M«M<t<nn<tt<v <t<t<0t<<*d)tJ'.Jt<«pnM"anO)y
«.yoa, tM?. <o.ta)..
BotCHteo (Bpnest), les de tiaofndM (BttMfMMde la ~o~W d'~mt'foMoa de
< /)?Mff.t. X. <S68t..
pofM~tT (OuOtaome t)yac!n)hf), M~tot~ df< ~xft'~M ff df< négociations ~tt<
p~f<'d~n< traité d<' tt'M~AHKc(Patb. )!S?, 9 tn.t°).
~fo<)~ du ~)<M de M'M~Aahf (Pa~. <?)). a tn ~).
BotRBos tOeoT6~)' A'ottfe Ah<0)~o< sur le eoK~aede ~ontouton (<t.t. n. d.,
ta.8').
Bt)&M!tt)(Heot~,
~Mtof~ MfMfa~ dM «'a«mM< MMotfM.f<a ~MtMff.t. tV. V,
VI (Parle, t9ao.t92?, <o*8'').
Bâtée (Ottto~o). CMCWpMonaeMpfMcd~ la < <M<' de PoWt (Pat~, 006,9 to'M).
BM~ae tV~M do La). 8. J.. le ~aM~t<<m<'W ~m«)<m daM ~ffAfFcAMd~
<e<ca<'f~Hj!<fMM,t. Vf), tMt'MptembM, <0)0.
BBoeua(Bon), de), Saint t'tnMat de Paul (Paris, MO?.to-H).
BMM*eo<JaMpb),~OMM~CuMenoM (Boo~, <899.ta*8°).
~MmotM'tAhtoW~oMde 'a cWe d<'BoH~ <Boufg,&tn.8°).
~M~a<f<'<e< ~toM~e df BoMM(Annoles df .soff~Md~OtMf<!«ot)df<<a,
tMO.
Baoeten (Joseph), S. J., AfMyfj)<M<'d<~M df &o<n<*t'y<'aodans ~<'fAe~<t de
<c<MMMt<g<NM~, t. tM. annfe t0t9.
CtBDBMfocB(Adotphe). te eoM~" ~M ~<MMMd~fMf) (A)rM9.(a89, <o'8°).
CnAUt~ (0. t..). Histoire t<e?'ot«~<M (Tours-Paris, t8<t. 4 ta'8").
CBAB~nMT(B ), ~Wotfe de la guerre <'<*f~M~ .ttM (Parle. <a78,2 tn'8°).
Cn~MT(Henri), 8. Mude «tf ~a lie <'<les tphtfM dM P. te ~Moyt)f,Paîh,
t88?, tn.8").
yM<<Mnco«o!M ,~He<e~M (Lille, <890.tn.8").
CoapAtBt(M. CI.). MMdM~«<oWotKM <t~ t'.<M~o<< (Albi, <Mt, tn.t°).
Conso!)(AbbéGotuoTM de), ~ouMMA~foW~Medet'~re~ft'~M de <?MHM (Pathr-
RennM, t880.)80, to~).
Coc&stMBDBLtt.t«t (AbM K. L.), W<fo<Mde. ~(Mp~a~M de Sofn~MfpA
tPatte. M8?, 2 ttt.8°).
Cotsm (Victor), Madame de MaM<e/bf< (Pa~t, t85~, tn*8").
OBUOGBAPHtE.

B~h'nao.n ~~nmftthtttt
Caaadcottt «'M Aot'ae
<e« Vnf~a Ffanctae
ffanc~ae MM<feCMt
MM décent tPati~.
CasMMts (FMo~ob), (Paris,
MOOOUHV, to-~).
CtMCtB(M. de ~). te posément de BoM~o~Medepu~ Ma <M~)<ae~M& sa
cAufe (DHoo-Patb, t89t. a ia'8°).
Cean! (Odette de). 8. J., Nh«)fM de saint f~onfo~ N~ (t.yoa.Pa~9, 1893,
10'8"),
(ChMtea).8.
"D~tN. t'ae wocotton et une d<~fdce d e<K<fde AoM«~M
(Paris, 1861. 10-1<1).
~)fuea HBC~sot tPMOfota),~Mfofre de ~<Mttn'a<(Moatt~a), 1868,tc-S°).
06B<ot (J. M.), M'~otM d «H coM~e M)Ma<e<(M< [Bayonne}(Agen, t8M, tthM).
DMtms et DBCB). N~fo'~tttt cc«~ed~tno< (Eptoat, 1901, <o-8').
Onoz (S~aphto). «Mo~e f<« collège de BMN«fOM(HeM~on, <a<8,2 to-8'').
D~to~t(J.'B.). ~ofM dx for~M~t tfe foHfoMM(Pa~h, <M5,a <D-8°).
OtMt (faut), 8. J., t«'&t<MfMen<des ~t<~ .~OMf~eMtcrdans WfonaM
<t<'M«<'ta<MMc< tTAMfo<~religieuses publiés & t'oeMeton de Jubilé <pbcopa) dt)
M" de CabtMte~. 1. H (Paris, M99. tn.&
DnMtt et RtDt.T,Ae <WoHoft « ~e cardinal f~ ~Met'eM (ChamM~y. ta78,
!o-a').
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FaQM~ftt'AbM). MM'M't,<'<'<<<< AhtoMqMe(AMaa,MM.to-8~
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~f,e
tM9ft~Med<'S<t<n~Vot~f~e )fMftuM~'<M(h', MttCC!!).)),3 <a't9).
Mt:~)tR (t'Abb~,Nt<fo<f<'dMf<'<ttt.~<t~<)M)«f
MEtEB~)beH de), tM prcM<<'<McoxfMtcftM ~ftHt~<<<~) tMontMutt~ut.M~. t89R.io.~)
f« t~onf~ ~on~a)o~
1919.IIHIQ
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d uHopftf.) Atifof~M <Hf coM~~ d'~tf/M (MaMetMe,taa7, !n.a'). d'~r/ft n~fMc
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Hf6<nm' (~a)~.A)ffcd). <o «'«~o~n<<-<ef~~ dM~')<fawMMd (Pa~h. )aot,
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Roaoe~tcat
(En).P!we). te< d~n~Mtemps dMsiège do ~cfAcMe(PMb, t69tt,
In.So),
8*)~E*Btu<e, <'oW*~<d (Pat)<, tSeo. < to.~).
8~tt.P)eaae ORJtM~ (La R'" Mtte). Ke de la ?" .WM fA<«fd de ~af<-< <PH.
boMC,tt)<o.t[..a°(.
8tK«.8AU<Em(Ceoe*Mtede),AteoM~de~<-HaM(a"MpMHd<'ta Rot. ~~fA<'ato9
d~M<W tMatHf. t. XLVt,<9t9~.
8eu)M)]t:t)o (A.). <-VdMf<tMottMOfato da <o ('om~Mtc de MtM M ~Mfe <ûM<
tonftca f~e <PaH~.8918. to-8°).
8MOtMt6(Auj;o<!e).W<~o<f<' du t<'o''f<!&fewfpMeMf de Dieu Julien ~<tt<Ho<f
(Patte.PoMteM,<895,2 tn.& ).
8tMM<jHto(Aan~a),~f)f< o/tAe OM~oto/and (London, tasa, to-~).
8cMB (Benjam)o), Les <'OMOd<MM ~anfo~ (Oathec, )8M, <n.a°).
T<tSto?t(Bthe!Mdt..), yAe«<fo~o/'Me~e<odM<aF'ond<t,<)n(!on. tOOt.tn-8").
U)Ht.tOCt~t'tHE. !n,t
TopM (UMttM),~o«« AW el ~fM<cM (pa~9, <MG,))!-S°).
T~nou~M tt'b.), te collège tte fe~)9Mf«t (f<Mp:gnan,t8a8, to.8").
V~tM (Oomenifû),8. J., Mf<t(fM~«-~ o ~0x0~fom~MMe <Mt~tto e M~~ooro/o
tttMo c<M«di jiacottt ~Tmta. t9t0. tn-s ).
VMiBBt (Louis). ~«<o<fe dit follège fte fo~o~M~ (Ponentn)y, t866.to*S~.
t'(<'<tet'< /HenAft)f~Mf~«Wettef~cotMattMt t'ar une religieuse UMuMne(parie,
t893, to'ft**).
t te de <WmfM «'~t <<fUfde 0<M .Yo« CrMt<t~<? ~ff~ tPa~)~, t8M, tn.O).
Xem (Joseph), )~t)tt~< (<«.<nc«--t'tmr. le f«t)< <te ~f~ <Utt~Patb, <. d.,
)0't6).
CHAPITREPhEMtEK

LES PRBMtKRS HBBH.BS CO~B BtCMKt.t~

(<02~i626)

SoOMnaiye. – t. ttifhctioo est proma ait e.ndtuatat. –~ H entre nu mtotst~e;.


~a ['o)}t)')))c. 3. U'~te des J~uh~'a dam t'atïah'o du toachtgo axK~'s. – t.
Choi\ du fonftsscnr 'te Madam'' th nr!eUe-M:tfte do t~uc< – Affatro de ta
attctim'. – t~cs pn'tuip~ hhettes ccnhe ta )iotiti<(ue )te Michpttru fan~s~nten'
aMtibuM au\ J~uit' ).)tfmoMt<t« «~ r~~) condant))~ )'af le pr~ût de
t'an<. et Ct'mu)~ par ta Sorbounc. – t). )nt<'ne)ttion h0!)<))o ))e t'oheraite de
)'a)it).

aoutcesoanuac~teat. HMuett) dp deeumm~coaM~t dans h Compagnte t a' Cattia,


Kf~tot. 6etnta)tun< ad tM~ntot: b) tfaneta, ept9)"~Ceneta))t)m; e) ftaoeta.
KpjstotB ad t:entfatetD.
X. Mutna. Bit'). Coreint, fnd. ~0.
)t). t)')tM. Atthht" Yatteanu. finnetatufa dt f~unrta, o. 69, 6t. <(N. 00; – Bittt. plat,
n u. «o. )M.
tV. Paris, Btt't. nationale, ?. asu. tOtM; f. Oupo~. ~ot. )t~.
V.fath. tMhhet dM Mtots~~ode~ A<!a~<'<t'tMos~tM, Rome. to~tPtpoMttaate, t'~
VI. Paris, eth))o<h~<)ue de )')n«t)u). to!tertt"o Codehoy. <o). KV.
8ottMea tmp~tm~ea ) .Wn)0ff*< de Mx'AfM<M. ~.e ~ffure ~t)(< – Af~fuM
Jt~tt<<f. – Atcnet. t<M)ft< de HtcAft~tt. C'Atgeot~, < "<ffr<<o~tftt«'<oyt'M. – ~t)n"f«
(<<*<«.< f<tM<x .h'«t«M. Btuce. ~m~hc Mkoft.tf. <;araMC, ?<'<'« «M~o~ ~cafa~Qt'.
PntttMt~)« tt)<'ff)< doc. ttt'. – tffftffb A'HtXtt <~orttt<v, t. ~)). – tta)'tn, Nt~f'X~ du
~«tMt'aXMff. – t.t)fIe).M<<tnor<' .t« <t''p))f tf~ AnM<<UM. – Baittet. t'<f de <!Mtf. – ttou
séant. Hnf"~ <<«<M'M de tfMt~.tttf. HMotatt*. Nhtot~.ht MttMnot d<-N"'AfhtH.
tte Ba))too. H~t~~t~M"~ tfa ~anff. )tou<Mayp. te <r'h'Mtd<' B<'ft<Meet f<' CtMHaa)
'fe~tfM~tt; &n C<tfm~t<~< ~~foaM.– ~taMao. M<<f''<)~o~t)'y<'tfft~<Mt)ttfe'<et.t
'hpt"t!)"t)f. – taao)n. < jMfpA tt Wf~hfa.

t. Bans!o <ra!Mdu <0aetW<6ao,qui scellaitla <~eone!Ma<itM)


de Looia X)Mavec la rehta m~re', il avait été convenu que l'on
t~compettsctaUles services de Richelieuen demandant pour lui
!o chapeau de cardinal. Mais, prévenu secrètement que cette
nomination no tWMriaitpoint à Sa MajeaMTrès chrétienne, le Pape
Paul V oierefusa toujours aux pressantes instances du marquis
de Coonvres,ambassadeur à Rome. Ce fut seulement en i682,
après la mort du cardinal do Hotz, que le roi consentit, sur la
1.Voittome<!t,1.tM,e. t. p.4M.MO.
COMMOMBM<)Ss)!–T.)t. f
9 SOUSMCHEUBU. PMM~ME PAMTtE.
prière de sa mute, &la promotion de Févéque de Lucon 1. D'après
le bref adressé au prêtât par Grégoire XV, le nouveau pape pré-
tendait surtout récoopenser les travaux dp controversiste et du
théologien, t'enctturager dans la voie où il avait débuté d'une
manière éclatante~ « Dans i~ite que nous avons à soutenir
contre le prince des ténèbres, lui éorivait'U, votre science et
votre piété ont été, en vos contrées, comme un giaiye de salut
pour abattre l'orgueil des hérétiques, et exercer une sainte
vindicte parmi toapouptM croyants. Or sachez que vous nous
aurez comblé des preuves de votre reconnaissance si, vous mon-
trant semblable à vous-même, vous continuez & augmenter en
Franco la dignité de t'Ë~tise, et s) vous écrasez les forces de
l'hérésie sans vous laisser arrêter par aucune difficulté, en mar-
chant avec confiance sur les aspics et les basilics. Ce sont là
les grands services que t'Ëgiiso romaine o\e et attend de vous.
Uuant & nous, certain que notre espoir ne sera pas dé~u, nous
vous embrassons avec amour dans notre charité paternotte Il
Les services espérés du nouveau cardinal n'étaient pas précisé-
ment ceux qu'il devait rendre un jour. L'évoque de Lucon Mvétu
de la pourpre romaine no sora plus qu'un homme d'Ëtat moins
soucieux des intérêts spirituels do t'Ëgtiso que des avantages
temporetsde son pays.
Au début toutefois, satisfait d'une dignité longtemps ambi-
tionnée, it ne songeait qu'A se rendre utile au Saint-Siège comme
Ala couronne, et donnait &ta Compagnie de .tésus des marques
d'une sincère affection. ttépondant te r' décembre aux compli-
ments du P. Coton, il lui disait Il Mon Père, en quelque temps
que vous me ~<vori''iexdes teamoignagesde vostre ttonno votontt',
jo les Mcevray touajoura comme prooédans d'une personne do
mérite et de grande considétation parmi tous les gens do bien.
Cetuy qu'il vous plaist me rendre présentement sur le sujet de
la dignité que je dois à la bonté du Roy et do la Reine, m'ost
d'autant plus agréable qu'on vous réjouissant avec moy de

1. HanotaM. ~h~p <<« fat'<f<<t0~


~c ~<<A<M, t. )t, p. <Metauh. –Wmo~M
de WtAtMfM, 1.1, 90?.
9. Uutrete M/~n<edft ~f<<tf<DOM.e poinf<<~ ~a/h<,t'~t~qnode t.utoo a~att
tMb!M peuta leaeh~Mûtnes dosondtattsouno ~MtmfMoa eu eaMt~amaqui
eut untrèsg~ostoee~s,fut ~pandH-dana toutelafMBMet traduitdeosta ptupMt
deatangae~ de t'BuM,w, <o)Men tu~f,enarabeet dan* ) Mtomedes sauvages d'A*
me~tque. o (UpNcanx.A" M/&fMe et ~ofW~He /~<tHfaheM ~t~onf,t. H,
p. St.)
9. Brefdo O~gotMXVRkheUeo, 3 MTemhtotOM.(B!bt.CoMtnt, cod. ?0,
miscell.,p. &3.)
tBS Pt~tERS H0BHES. 3

l'honneur reçu, vous me promettez quand et quand l'assistance


de vos prières pour m'en acquitter à la gloire de Dieu. Je vous
en remercie et voua supplie de croire que la pourpre dont il
a plu à Sa Sainteté de m'honorer, ne me donnera point de
contentement parfait, que lorsqu'en servant t'Ëgtiso et le Roy
je pourray rendre à vostre Ordre en général, et à vous en
particulier, des preuves du désir que j'ay d'estre, mon Père,
au~ctionnéà vous servir*.

8. Marie de Médicis,ayant obtenu le chapeau pour son grand


aumônier, voulut encore le faire entrer dans le conseil; mais
les préventions du roi allaient lui rendre !&tache difficile.Tous
les ministres a qui Louis Xt!! avait accorda sa conflancedepuis
la mort de Conoini, lui avaient représenté ce prélat comme
un esprit dungereux et dominateur. Aussiavait-il coutume de
répondre à sa mère, torsqu'etto vantait le xète et les talents
du cardinal <' Je !o connais mieux que vous. Madame,c'est
un homme d'une ambition démesurée En<0~ te comte de
se
Schomberg joignit au prince de Condé et à M. de Puysieux
pour faire donner la présidence du conseil au cardinal de La
Rochefoucauld, non par estime de sa personne, observe
jalousement Richelieu, mais pour m'oater t'espôrance de t'oc-
cuper et à la Meinol'honneur d'avoir part dans ce choix n.
Cependant, opr~s ta disgrâce do Sillery, le marquis do La Vieu.
ville s'entendit avec Mariede Mëdicia,et tous deux convainqui-
rent le roi d'appeler t'évoque do Lueou mais cette fois ce fut
celui-ci qui montra pou d'empressement ii prétendit que te
fardeausemblait trop lourd pour sa santédëticato. « Si nonobstant
ces considérations, ajoutait-il, Sa MajestéN'anermiten sa résolu-
tion, tecardinat ne peut avoir autre réplique que t'obeiaaanco*.
tt se Htainsi ordonner, au mois d'avril t6}H,d'occuper une place
qu'il desirait avec passion. Quelquesmois plus tard, te 19 août,
te marquis de La Vieuvitteétait &son tour disgracié; itichetieu
avait gagné la pleine connance do Louis XM);itdevint t'ame du
ministère et le vrai chef du conseil sooala présidence nominale
du cardinal de La Hochefoucautd.
Jusqu'alors Richelieu s'était montré le partisan des Jésuites; it
t. t<c«M do RtcheUeo au P. Cotoo, t" dt'cetnbM <692. (B)M. de t'iM)!tu'. tôt.
Qodeffoy. wt. XV.f. 40).)
2. O~&ct. ~<o(fe dit M~ne <f<OM~ ~W t.1, p. ~)3.
9. ~MmotMtde WeAeMeM, t.1, p. 207.
4. Ibidem, p. M9.
4 – FRBMtÈHB
sousMCHBUBU. PAKTtE.
les jugeait spécialement capables de tenir tète à FMrésie; il les
aimait d'autant plus que les protestants cachaient moins leur
haine pour la Compagnie. « La bonté de Dieuest si grande, avait.
11écrit un jour en s'adressant aux Calvinistes, qu'elle convertit
d'ordinaire en bien tout le mal qu'on veut procurer aux siens.
Vouapensez nuire aux Jésuites et vous leur servez grandement,
n'y ayant personne qui ne reconnoisseque ce leur est une gaude
gloire d'être Marnes do la bouche même qui accuse l'Église, qui
calomnie les Saints, fait injure à Jésus-Cbrist et rend Dieucou.
le
pable. Ce leur est véritablement chose avantageuse, nous
voyonspar expérience, on ce que, outre les considérations qui
les doivent faire estimer de tout le monde, beaucoup les aiment
particulièrement parce que vouslesde haïssez*.
Kndiverses occasions l'évoque Lu~on avait défendu les
Pèrea avec vigueur, et ceux-cise basant sur le passé comptaient
ferait servir ses admirables talents
que, parvenu pouvoir, il
nun seulement à la grandeur do la France, mais encore au
du P. Vite!.
triomphe de la foi. Têt était en particulier l'espoir
IcseM, quand il écrivait au nouveau ministre cette lettre de
félicitations
a tllustrissime et KévérendissimoSeigneur, il est enfin arrtvé
Févénement déairé de tous les gens de bien et qu'ils attendaient
a appela VoireSeigneurie
pleins de connanee le roi TrêsCbréiien
à
Illustrissime siéger dans son conseil, Il convenait en eQet de
mettre en évidence votre rare et grande sagesse, comme on Oam'
beau sur le chandelier, pour répandre sa lumière non dans un
cerelo Matreint, mais dans tout le royaume. Jo n'en doute pas.
toua ceux qui ont à cœur le bien général se sont réjouis pour
eux-mêmeset pour le royaume tr~schrétien; ils ont fait des vœux
pour Votre Seigneurie Illustrissime, persuadés que ses conseils
très éclairés donneraient un nouveau lustre Aun État dé)&très
florissant. Quant & moi qui prévois nettement Futilité et les
avantages quien ~sulteront, non seulementpour l'administration
du paya, mais aussi pour le bien do l'Église et les progrès du
catholicisme, je m'empressedo joindra aux félicitations do tous
mes compliments et mes vœux. Je ne cesserai de demander il
Dieu,dans mes prières, qu'il conservelongtemps sur cette terre
un prélat qui unit a tant de sagesse une si hautepiété. Je sais,
en eNet. avec quel zèle VotreSeigneurie embrasse tout co qui

te*pWot<paM.<
t. Mehe)!ea, po<n~(~ /Mea~oMtM.cha~.
M.
UBBU.ES.
LESPREMIERS
touche à l'honneur de la Majestédivine, avec guette ardowette
poursuit FerMUr et i'impiété qu'elle a réfutées dans de <t~9
doctes ouvrages. C'est pourquoi me lenable que Dieua voulu
donner à la France une marque insigne de oa proteeNon en
élevant Votre Seigneurie à un poste brillant, où eUe pourra
rendre de nombreux services et travailler par dea œwvtwsra-
tantes à la sauvegarde et à t'e~ensioo de la SamteËgMse.Je
n'ignore pas quelle fat de tout temps sa bienveillance enveM
notre petite CotnpagtMo.~e me plais a~~jo~~Fd'hu~ à lui en mani-
fester ma profonde reconnaïsMaco, j'ose et lui demander de
vouloirbien toujourata pMM~et', afin ({n'appuyés MM'son anto-
rite noua puissionsen paix noua dépenser au service de Dieu et
du prochain, dans la mesure où le permettra ïe nombre de:<
sujets et l'esprit de notre institut. Kn attendant, je dépose hum'
Moment aux pie<h.do Votre Seigneurie Illustrissime, avec jmoa
dévouement et ma soumission,!ea respects de cette Compagnie
dont Dieu m'a eonQôen partie le soiu. Si ces homn~ea
~pondent qu'imparfaitement auxmôriteade Vot~eSB~goea~
Illustrissime,dumoinsnoasprieronaMeu.MOveraioBtn~tÏM~~
de la comMerde phMenp!usde ses ~cea~de sea dona.–
Momoje 3 juin t<ta~
Qu'on ne a'etonne pas des tormea.élogieux de cette lettre. Le
P. ViteUeschiee connaissaiten hommea; it avait deviné le g~nia
de Richelieu.
Parvenu au pouvoir, te cardinal avait Achoisir entre deux
politiques celle do Henri tVou cello doMariede Medioi9:t'ami-
tié do t'Kspagncou l'abaissement de la maison d'Autriche. Or le
choix etoU fort deticat. Comment concilier ensemble, dans les
rotations extérieures, les intérêts du pays et ceux de la ratigion?
'<Le roid'Kapagrne,observa Richelieu dana ses~M<MnM,aodit
chefdes catholiques, et par jo nesaisquenorencontMd'aiMres
ot d'artinoes, non par piété, so trouvo en effetavoir se~ inMrets
le plus souvent Mesavec les leurs. a Aucontraire les intérêts de
la Franco, opposés&ceux de l'Espagne, s'accordaientd'ordioaiM
avec ceux des États protestants. ~a nouveau ministre n'hésita
point; dominé par uno Ncute pensce, la prépondérance de la
menaMbiefrançaise, it reprit hardiment t'oeuvrede Henri <V.!t
espérait que son KètoA ôtouNeFt'Mresie dans le royaume lui
ferait pardonner t'attianco avec les protestants contrel'Autriche,
t. LeMtp
daP. <KBCmt af otdtaatdeBteheMea, a Joiet6M.(OatUa,Bpht.Oeo.
adetteMM,t. tOt3.!OM.)
& SOUSMCHEUEU.– PREMIERE
PARTIE.
Imbu du principe gallican, que dans la gestion des affaires
tempo-
relles le pouvoir dvildoit être soustrait à tout contrôle de l'Église,
on le vit assister coup sur coup la Hollande contre l'Espagne, le
Palatinat contre la Bavière, les Grisons contre les Valtelins, et
fiancer une 611ede France à l'héritier du trône d'Angleterre.
Cette conduite, avoue un écrivain protestant, « était évidemment
destinée à arrêter les progrès du catholicisme;
quoique l'alliance
française fût d'une nature exclusivement politique. Je protes-
tantisme devait néanmoins en recueillir un grand profit, pré-
cisément à cause de l'union étroite des intérêts religieux et
politiques*
Aussi fut-ce un scandale, et à la cour romaine, et en France,
parmi ceux qui s'appelaient les Aon~f~/Ao/t~M~. Ils néirissaient
Richelieu du nom de fo~Ao/t~Mp et lui appliquaient les
paroles de l'Écriture, /M/<M ~~p~M <ïM~/<M<M « Vousprêtez
secours à l'impie, vous vous joignez à ceux qui haïssent Dieu, et
ainsi vous attirez sur vous-même la colère du Seigneur. o Quant
à la Compagnie de Jésu~, son attachement au Saint-Siège et aux
doctrines romaines était trop connu pour qu'on pût se méprendre
sur ses véritables sentiments. Malgré la prudente réserve corn.
mandée par les circonstances et dans laquelle elle se tint tou-
jours, elle M vit cependant accusée d'être l'instigatrice de l'op-
position faite à la politique anti'espagnote de Richelieu; on
même temps on lui attribua l'inspiration des principaux pam-
phlets dirigés contre les actes de son gouvernement. Nous allons
dire quel fut, en fait, le rôle des Jésuites français dans les aSaires
épineuses de cette époque.

3. A peine Richelieu était-il entré dans le conseil, qu'on y


mit en délibération ie mariage de Henriette-Marie de France,
troisième. BHode Henri tV, avec Cbarles, prince de Galles,
héritier présomptif du trône d'Angleterre. A vrai dire, l'idée
d'une semb!ab!e alliance notait pas nouvelle. En i6i2 il avait
été sérieusement question du mariage de Madame Christine,
sœur du roi, avec le prince Henri, fils de Jacques I' puis, après
sa mort, avec le prince Charles son frère 2. En 1620, le duc de
Luynes essaya de renouer des négociations pour fiancer Madame
Henriette au même prince Charles; mais alors le roi d'Angleterre
et Bnchingham, son favori, méditaient une alliance avec l'infante
t. Ranke,NMo~ de la PapattMpeM<fan<
<Mxn*e<]<vn'<Mc<M,t. tV,p. t8t.
2. Voirtomem. p. 332.
LES PREMtENSUBELLES. 7

à la nn de janvier 1624,
d'Espagne. Après l'échec de ce projet,
Jacques s'étant assuré que ses avances seraient bien remues,
demanda pour le prince de Cal!es la main de Madame Henriette.
Dans la séance du Conseil où l'on examina le côté politique de
cette union, Richelieu exposa avec une grande netteté les intérêts
et con-
respectifs de l'Angleterre, de l'Espagne et de la France,
clut en faveur de l'alliance proposée'. Restait la question reli-
fallait
gieuse, hérissée de difncultés presque inextricables. Il
obtenir, en eNet, que la sœur du roi Très Chrétien pût pratiquer
librement sa religion dans un pays o& l'hérésie était ofnciet-
lement reconnue, et qu'elle ne subit pas l'injure de voir persé-
cuter ses sujets catholiques. Jacques I" avait envoyé en France
deux ambassadeurs extraordinaires lord Kensington, plus tard
comte do Holland, et lord Hay, comte de Carlisle. Pour s'aboucher
avec eux, le roi nomma quatre commissaires le cardinal de
Richelieu, le garde des sceaux d'Aligre, le marquis de La Vieu.
ville, surintendant des finances, et M. Loménie de La ViUe-aux.
Les
Clercs, secrétaire d'État, chargé des auaires d'Angleterre.
conférences s'ouvrirent le 3 juin (i62~), à Compiègne, où se
trouvait alors la Cour2.
Les ambassadeurs de Jacques t~ déclarèrent que leur mattre
accorderait sans peine à la France les articles onertsa l'Espagne,
à l'exception cependant de trois. Le premier regardait la liberté
de conscience pour les catholiques anglais; le second octroyait
une église publique pour les officiers de la maison de la prin-
cesse le troisième portait que les entants issus de ce mariage
demeureraient, jusqu'à l'âge d' douze ans, entre les mains de
leur mère qui les élèverait dans sa religion. Sur les instances des
commissaires français, les ambassadeurs anglais flnirent par'con-
céder ce troisième article. « La plus grande diMculte fut sur le
ou
sujet de la liberté de conscience en Angleterre, ou publique
tolérée secrètement 3. »
En vain les commissaires réclamèrent la liberté publique, as-
surant que cette concession était absolument nécessaire au roi de
France pour lui servir de garant auprès du Pape, sans l'aveu
Les ambassadeurs
duquel on ne pourrait conclure le mariage.
répondirent que le roi d'Angtoierre ne pourrait accorder awx

9. JtMmottM de ~Mctc«<M, t. Vf.


t. t. p. 289. Avene!,Ae«~ de ~MeteKeM,
p. &M et suiv. t. Mt.
2. BntM. OomM«c cat<!Mdor, t. M23.M2S.P. M9. –OrMM, op. e«., l, p.
3.~Mmo<M<<e~McM<eM.t.t.p.M2.
8 SOUSMCHEUEU. PRENDRE PARTtE.

catholiques la liberté publique de conscience, sans violer les lois


de son royaume et sans s'exposer à une révolte générale de ses
sujets its promirent seulement que Jacques i" et le prince de
Galles s'engageraient par une simple lettre &traiter les eatho-
tiques aussi &voraMemeni qu'il leur serait possible. à condition
qu'on n'eu pariât point dans le contrat. Richelieu résolut alors
d'envoyer à Londres le marquis d'Ëfnat et N. de La ittc-aux-
Ctercs, pour négocier directement avec Sa Majesté Britannique
les articles sur lesquels ses représentants n'avaient pas osé pren-
'Ire une résolution. Mais déjà le mariage était décidé en prin-
cipe'.
JJ restait à s'entendre avec Rome ot à obtenir du Pape une
dispense. Or Urbain YiMne semblait pas enclin à l'accorder. Par
deux brefs, il avait adressé à Louis Xttt et à la reine mère de
graves représentations à ce sujet. Le nonce. M~ Spada, avait
reçu l'ordre do s'opposer de tout son pouvoir à une aUiance < on-
sidérée comme funeste aux intérêts de r~gliso. Dès lors on
s'eftorga de modifier les sentiments de Sa Sainteté. Au mois do
juillet, le marquis de La ViouviHe, dans un entretien avec le
P. Arnoux, lui demanda s it serait disposé eutreprendt~ le
voyage do R'uno afin d'expliquer au Pape les avantagea de cette
affaire matrimoniale. Le Jésuite se déclara tout prêt A rendre
service, pourvu toutefois que dans ses instructions il n'y eot rien
de contraire A t~aconscience et a son zèle pour la réputation du
roi. Apparemment le P. Arnom< n'était pas homme à mener &
bien pareiHa négociation 2. Le P. de Séguiran. confesseur de
Sa Majesté, no pouvait non plus, dans la circonstance, servir
d'intermédiaire à Richelieu il était d'avis – et no l'avait pas
caché au roi – que Rome exigeat toutes Jes conditions féc!amees
autrefois par la Cour d'Espagne s. Louis XtM, circonvenu par les
subtues raisons de son ministre, que soutenait !e eardinat do La
Rochefoucauld, persista dans ses vues optimistes sur t'avenir de
sa soeur et dans ses dispositions conciliantes & l'égard de
Jacques le,. On chargea le P. de BéruHe do foire valoir aopres
de h cour romaine les motits de l'utilité publique En mémo
temps Richelieu écrivit AM" de Marquemont, le priant de tran-
t. C<.CHOët, t t, p 422. DeBaillon,WMWeMe.J~a~<'~e~<tnc<~Me d~!<*
gleterre,p. 38.
a.LetU<dunonceautard.BMbe<!nt,7JatMettCM.(AtthitMVat, Konz.
<tiPfaada.
n. 4<0,f. 970,M))
a. Du tt6)ne an même, <4 aoM M:< M&~M, a. <M. f. M.toa).
4. M~nMUM donné &M. de B~oMe (Bib!. Nat., <a9. ?. My<M,f. at0-23t).
t.23t).
LES PREMtERSLIBELLES.

quilliser le Souverain Pontife le roi, disait-il, a pris toutes ses


assurances relativement au salut de Madameet de ses serviteurs;
il y a lieu d'espérer Beaucoup de ce mariage pour le bien
générât du catholicisme en Angleterre. Le pape, anxieux,
remit l'examen de l'auaire à une congrégation de cardi-
naux'.
Entre temps, le confesseur de la reine mère travaillait de con-
cert avec le confesseur du roi à faire prévaloir les véritables
intérêts do l'Église. <' Je sais, écrivait le P. Générât au P. de
Séguiran, que le P. Jean SuBren et vous unisses vos efforts ann
que l'on tienne compte des avantages de la religion catholique.
Je ne doute pas que VotreRévérence ne s'y emploie sérieusement,
car je connais son esprit de charité et son aèlo pour la gloire
divine; il est cependant de mon devoir de lui déclarer en peu de
mots combien il me plaira qu'elle s'y livre avec ardeur. Elle fera
ainsi une chose très agréable à Dieu, très utile à de nombreux
catholiques, dont la foi et la piété sont comprimées par la vio-
lence, et qui no peuvent rendre à Nôtre-Seigneur l'honneur qu'il
attend de tous les chrétioas. Ces malheureux espèrent, a l'occa-
sion du mariage, quoique faveur divine, quelque secours, grâce
à ceux dont la voix et les prudents conseils sont plus écoutés du
pieux roi Louis Xt!t; leur espoir repose en Votre Révérence.
Puissent-ils n'en être pas frustrés. Dieu ne vous a peûMtre permis
un si lacilo accès à l'oreille et au coaur de Sa Majesté Très Chré-
tienne, que pour promouvoir une ouvra si importante et si
digop d'une âme religieuse. Je vous la recommande donc positi-
vement et le plus fortement qu'il m'est possible~. e
D'Augleterre et d'Ecosse les catholiques adressaient lettre sur
lettre au roi do r~nco. Ils lui exposaient leur misérable situation;
ils le remerciaient do son bon vouloir et de ses efforts pour
apporter quelque adoucissement à leurs maux 3. De son côté, le
P. Richard Blount. provincial de la Compagnie en Angleterre,
écrivit au nonce du Saint-Siège a Paris. Dans l'incertitude des
conditions qui seraient adoptées par les deux rois, il plaçait sa
confiance dans la divine Providence il mettait toutefois M" Spada
en garde contre les interprétations captieuses qui seraient données

t. LeMM du noofe,0 sept. <63~(AKMt.Vat.,NOM.di ~aada, n. 69,f. io,.


tM).
a. LettMdoP.VUeMeMMao P. de Séguiran,
t&JniUet
<Mt(PMBe!e, Bpht. Oen.,
<.)V).
a. DeB&Htoo.o~f.,p. 89.
<0 SOUSRICHELIEU. PRBSUEREPAHTt~.
aux conventions matrimoniales, si t'en n'avait soin de les rédiger
de manière à éviter toute équivoque*.
Les articles de mariage furent signes à Paris, Je 10 novembre
i624. On donnait à la princesse huit ce~t mi!!e éous de dot,
moyennant quoi elle renoncerait, pour elle et ses descendants, à
tout héritage provenant de la couronne de France. On lui assu-
rait, ainsi qu'à toute sa maison, le libre exercice de la religion
catholique. Elle avait droit à uneobapone dans toutes les maisons
royales et en quelque Mou qu'elle se trouvât. Elle aurait à sa
cour, outre un évoque, son grand aumônier, vingt-huit prêtres
ou religieux pour desservir ses chapelles. On lui laissait le soin
d'élever sea enfants jusqu'à rage. de treize ans, comme aussi le
choix des personnes commi~s à leur éducation. Outre les articles
généraux, tiscns'nous dans le ~fc<Mc/«!HfoM, il y en eut trois
particuliers i" les catholiques, tant ecclésiastiques que séculiers,
prisonnieM depuis le dernier édit, seraient tous nus en liberté;
– 8° les catholiques anglais ne seraient
plus recherches pour
leur religion; a° ce qui se trouverait en nature des biens
saisis sur les catholiques, depuis le dernier édit publié contre
eux, leur serait restituer
Aussitôt après la signature des articles, Jacques s'ompreMa
d'élargir un certain nombre de prisonniers, prêtres ou taïq~s,
qui attendaient leur condamnation ou bannissement ou &la mort t
il fit restituer les amendes a ceux qui les avaient dé}&payées, et
donna l'ordre de surseoir &l'exécution des lois pénales contre les
insoumise C'était l'apaisement, si l'on eut persévéré dana cette
voie. Maisbientôt le P. Btount constatait une repriM dea mesures
violentes et se plaignait avec raison de la faiblesse du marquis
d'Effiat, notre ambassadeur A Londres. « Depuis le départ de
M.de La Vitte'aux-Ctercs, écrivait-il a M~Spada, on no tient plus
aucune des promesses faites en faveur de la religion. La perséou'
tion recommence et s'accroît de jour en jour. En vertu des
anciennes lois de nombreux catholiques sont poursuivis pour le
seul motif de religion, et plusieurs ont été jetéa dans les fera
tout cela à Londres même, sous les yeux de l'ambassadeur de
Franco, qui ne jouit d'aucune autorité, et au détriment du Roi Très
1. LettredoP. Btooota Spada.(AfeMt.Vat.,Knm.dt Francia,o. 6t, f. <?.tCf.
~eeo~ e/~e M~A p~e~cc, t. Vt).p. M.
2. Le MeFCHfe ~<Mf<t<o, t. X, an. 16it, p. <SMS7. – et. Btuce, <M).<M., t. <6M-
MM, p. 98?.
8.1e dlereuro jranÇata, 1. lilll, an. t637, p..93.1f1ft. A. SlrfeJdanll, ~tMo/
ticeao/
a. ~e o~a~.
<~MMM Me~t~e /~oM~h, xnt, – Bmce,
t. tV. p. )49. <037. op.fM.. t. t6M.<62a.
op. <93.t"< p. <t0.
-.A. StdeMana,
f
LES PKEMERSUBBU~S.

Chrétien,avili dans la personnede son ministre » Cette coupaNe


incurie valut au ~présentant de LouisXtH!abienvei!!anceduMi
d EtHatle
d'Angleterre Jacques demanda pour le marquis sui-
cordon bleu du Saint-Esprit, qui M fut accordé l'année
vanter
Pendant qu'on réglait en France les conditions du mariage on
et qu'on délibérait à Rome sur l'opportunité de la dispense,
ecclésiastique lade
s'occupait à la cour de former la maisond'abord les yeux sur
future reine. Le cardinal de Richelieu jeta
et lui proposa
Duvergier de Mauranne. qu'il traitait alors en ami,
i'omce de confesseurde Madame. Vivementpressé d'accepter par
le P. de BéruUe qui croyait à sa vertu. l'abbé de Saint-Cyran
ce
s'excusa,prétextant qu'il ne se sentait point propre à ministère. tout
Le cardinal se montra si oNenséde son refus, qu'U rompit
commerce avec lui et ne voulut plus le voM- I! neréusstt pas
de Poitiers, auquel désirait confier
davantage près de i'évéque
la charge de grand aumônier. En vain le nonce suppna le prélat,
au nom de Sa Sainteté, d'accepter au moins pour quelque temps de
une position si délicate; M~'de La Bocheposay.comme t abbé
Saint-Cyranson ami. ne consentit à aucun accommodement
Lea amis de la Compagniesouhaitaient qu'on ebotsMun Père ce
Jésuite pour confesseurde Madame.La reine m<'repartageait
sentiment, persuadée qu'on rendrait ainsi à sa nUo un éminent
service. On mit en avant les noms des Pères Jacques Gordon,
Jean SuSren et Pierre Coton\ Le ConseMavait songé à la Domi.
nation de ce dermer. comme pouvant être agréable au roi
il ohoisitlo
d'Angleterre. Maisje P. (.énéra! avait d'autres .'ues Hommedo
P. Barthélémy Jacquinot, provincial do Toutotse".
science, de prudenceet de vertu, le nouveau cojf~seurdo Madame
reçut un très cordialaccueil à la cour. Les ambassadeuraanglais
eurent beau déclarer queleurs instructions portaientde n'admettre
t. Let~edoP. Moumaunonce Spada.MM~Mt62&<~Mw.Vat..Noat.<M
ftaneta.o.406.f.2).
2, Glitret, op e3t., t- 1. p. 480. ~"<A~<
?& p. t?t.<M. L~<, ~.<.«
~S;
vie de N· de Saü~t·CVran, p. 3B. cote.
Gdk. < <"
~tu~X~
D~mneta,0.69. tol. 20~. it. 68. 1. 13a). ~X
~S~<
ao P. de MtoMB.Njatn <6a4<Hou&M~.AM M<W!<'f«M ~~onM, pt~eajMMOee.
'l'et. D. XV). MM
P. G<nM au P. d. MMB~MM. <&JotMet
"Mt~ito <
Cea-, t. M). -€h OaMMe,~e« oM~a~ (CaM~oo,DocotoentBtn6dtb. doe. lit,
p. «).
)3 SOUSMCHEUEO. PMNtEttB PARTtE
aucun religieux de la Compag~i dans la maisondola princesse,
le roi et la reine mère n'en 'sièrent pas moins dans leur
résolution. Mariede Médicisdisait hautement qu'elle faisait de la
présence des Jésuites près de sa &Ue une condition absolue de
bon consentement au mariage*. '< Le P. Jacquiuot, écrivait le
nonce te février t625, a commenceà entendre les confessions
de Madameet à t'instruire deux fois la semaine des principaux
points de la religion catholique. Les représentants de Jacques ler
se sont plaints qu'on ait choisi un Jésuite comme confesseur, se
déclarant prêts à accepter des religieux do tout autre ordre. Le
roi leur a répondu qu'its n'avaient point à s'occuper de la con-
duite de Madame,tant qu'elle restait en France quand elle irait
en Angleterre, lui-même etSaMa{est6ttriianniques arrangeraient
entre eux sur ce point comme sur lesautres~. n MaisLouis Xttt
avait compté sans lesmenéesdes diplomatesanglais, ils manœu-
vrèrentsi bien qu'ils gagnèrent quelques évoqueset ébranlèrent
l'esprit de la reine mère et de ceux qui gouvornoient son con-
seit* On Ct aussi intervenir les amis des Jésuites, pour leur
conseiller de renoncer spontanément A la mission qu'on avait
voulu leur confier4. Maissur qui les en décharger? LeP. Jacqui-
not, tout te premier, attira l'attention du nonce sur les Pères de
l'Oratoire. H"' Spada s'empressa do communiquer ce renseigne'
ment à Richelieu, en ajoutant que M. de Mrutte était vraiment
un sujet demérite et très estimé ARome. Le cardinal so contenta
de répondre que c'était en effet un homme &mettre an avant
et qu'il pourrait servir t'Égtise dans la Grande-Bretagne~,tt
consultaensuite te comtede TitMèrcset M.de La ViMe-aux-Cteres,
et leur demandas'ils ne connaissaient point a Paris, outre le
f. Jacquinot, quelque personne propre a exercer la charge do
confesseur de Madame. Si vous ne pouvez prendre un Jésuite,
répondit le comte de TiUières,vous ne trouverea pa« mieuxque
Hèrutle". o Quelquetemps après, le fondateurdo l'oratoire était
désigné pour remplacerle P. Jacqoinot.
). OMMM,Op. <M., p. C.
z. i.eUte 'io 'tonee a Ba~be~ot. <t MwHeft6M (Archiv. Va), Nooz. dt Pfoae!e,
n. <!<,f<4<).
).
3. OaMeae, c. Volt, &copfopM, une teUMdu P. ~acqotnot a Jezooe CMm~dde
Matet, <9MtWor t6a&,datM ta t « de la AA?~M~<'~~c CMeofd de ~aM par
la mère Saint-Me~MdeJeaaa, p. M. cote.
4. Hapto, op. fM., p. t7<.
&.LeUte de hpada & Barbette!. M Mw~Mt6M (AtfMv. Vat., Nnaz. di ftaocb,
o. M, f. 29.M).
C. Du mPmeau taCme(MMfM, f. B2*M~.
t.E8 PRBMŒBSUBEtJLBS. fa
Au commencementdu mois de décembre 1634, Urbain VM!
conformément&ravis de ta congrégation des cardinaux, setéso-
tut en faveur du mariage; il en prévint le roi de France par un
bref du 30 do même mois', a Les regards du monde terrestre,
aussibien que ceuxdu monde spirituel, sontnxéssur vous,écrivit-
it &la jeune princesseM;puis il t'exhortait à devenir l'Esther de
son peuple opprimé, la Ctotilde qui soumit au Christ son victo-
rieux époux, l'Audebergedont le mariage implanta en Angleterre
la foi chrétiennes. Le bref de dispense fut envoyé au conce;
mais, avant de le remettre à Louis XH1, Spada devait attendre
(lue Fatticte du contrat relatif à la tolérance des catholiques eut
été conQ'Tnépar une déclaration publique de Jacques )". Le roi
<t Angleterres'en tint aux clauses secrètes, affirmant qu'U ne
pouvait faire davantage~.LouisXtt! promit MtenneMementqu'eu
tant qutt dépendrait de lui «le contenuezditxariictes concernant
la religion set oit gardé et accomply a. Madames'engageaéga-
lement, si Dieu bénissait son union, à ne mettre que des
catholiques auprès de ses enfants~ Urbain VtMse contenta de
ces promesses et ordonna de délivrer la dispense.
Lu solennitédos fiançailles fut sétéhrée le jeudi 8 mai M25,
et la cérémonie du mariage te dimanche suivant dans le parvis
Notre.Kame' Jacques t" étant mort le 0 avril, MadameHenriette
devint, pour son malheur, reine d'Angleterre. Kéele M novembre
t0u9. elle n'avait pas encore seize ans. t'no carmélite, la Mère
Madeleinede Saint-Joseph, l'avait préparée à la piété, et aa foi
était inébranlable; mais Mariede Médicisl'avait élevée dans la
f) '~oMtéet l'ignorance. Cour tendre et générous, esprit prompt
et ouvert, l'épouse de Charles 1" allait rencontrer dans son
nouveau royaume des inimitiés qu'elle nosaurait pas con)urer.
Rllepartit ta a juin, sous la condo ? du duo de Buettingham.Sa
maison françaisese composait do cent-ah personnes, y compris
les domestiquesdo toutes sortes. A la tête du cte~é se trouvait,
en qualité de grand aumônier, Dauiel du Ptexsis, éveque de
Nende, parent do ttichelieu. Le P. de Bérulte avait le titre de

t. Bfcîd'U~ato V)))&LatthX)U.8~d~eobteMM(BiN.do CMpeotMa,


eo!t.
PetMte, t 899).
1. XIU,
2. Cf. De BtUtoo, op. < p. 45.
3 ~mntfM <f<- ~<cteMf«.t. t, p. a9î. – ne Battton, o~. c~ p. <t, 45.
4. Metatatton do M maM M2~. aux AMMw.de< ANa)~ BtMes~ea, t!Me par
MoQfnaye.~ep.tfcB~MMeeftO~oiM.p.530.
5. t~Mte de Madame&Urbain VMt.e awtt) tOS5 <Btb!.
G. Ae .VeMMfe~OMfo~.t.X), ann. <625.p. 8M. Nat., Doaut, <. vol. 4M!.
M SOUSMCHEUEU. PREMtëM PAM~B.!
confesseur ordinaire. Puis venaient quatre aumôniers, deux
chapelains, deuxclercsde obapelle et douze prêtres de l'Oratoire
parmi lesquels le P. AchilledeHarlay-Sanoy,ancien amba~adeur
de France à Constantioople*.Ce grand nombre d'ecclésiastiques
devait donner de l'ombrage aux Anglais ils les regarderont
comme autant d'ennemis du protestantisme, venus dans leur
pays pour y rétablir l'autorité du Pape sous la protection de la
jeune reinee. En fait, ce mariage tout politique, voulu par
Richelieu, ne servira ni la religion, ni même l'alliance angto.
française.

5. Quelquesjout's avant le départ de MadameHenriette, le


St mai, le cardina! Barberini, neveu d Urbain Vit!, était prrivô
à Paris en qualité de Légat. Il venait traiter avecle roi de France
les aSaireade la Vattetino.
Étroite et fertile vallée de vingt lieues de longueur, la Yatie-
lino reliait le Milanaisavec le Tyrol autrichien, et interceptait
les communicationsdes Vénitiensavec la Suisse et la Franco.
On conçoit quot intërct les Espagnols avaient à s'en emparer.
Etto avait étô .cédée aux <!risons par les ëvequea de Coire au
commencement du xvt siMc!o.Maiscomme tes Grisons, de..
venus protestants, persécutaient tes Vattetinarestes catholiques,
ceux'ei s'insurgèrent et se placèrent sous la protection de
t'Kspagno. Répondant & leur appel, le duo de Feria, gou.
verneur du Milanais, se rendit maître de toutes les places
fortes do la fattee
Or, la France n'avait pas moins d'intérêt que l'Espagne a ne
ménager un passage au nord de t'itatie; aussiles Grisons furent-
ils bien accueillis de Louis Xttt, quand ils vinrent en iu20
implorer son aecouracontre t~s Vattelins révoltes. Le gouver-
nement français ne pouvait se dispenser d'intervenir on faveur
d'anciens alliés, et il le lit sans retard. Mais, au lieu d'en-
treprendre une action militaire, que lui interdisaient alors
les troubles intérieurs du royaume, il out recours A la voie
des négociations. Bassompierrese rendit t la cour de Madrid,
ann de protester e~oiro l'invasion de la Vattetico. Par le
traité du 25 avril <6ai, Jes Espagnols promirent d'évacuer

t. CtHonMayp,
te c<!Mf<Ma<
deM~Me <?MfAeMe",
eaf<Mw~ p.to.
op. 1.1,p. 4?a.
3.Ot!<~t,
9. M ~cw~e/hH!f< 1. )V,an. t6:o, p. t74. – 0. Haootaot, cp. M< t. M,
p. 395.401, Mt, M4.
LES PRBMtERSMBBUES. <S

les forts dont ils N'étaient emparés, poa.vn que les Grisons
accordassent une amnistie générale aux YatteMnset f 'on
supprimât dans Je pays toutes les nouveautés préjud! es
au culte catholique. Les Jésuites purent ainsi renh dans
leurs aneiens domiciles, d'où ils avaient été exilés neuf années
auparavant
Au début de ce conOit qui intéressait l'équilibre européen,
le pape Grégoire XV, tout en conservant une attitude impar-
tiale entre les deux couronnes, avait réclamé une garantie
efficaceen faveur dé la vraie religion. JI faisait A Philippe IV
et à Louis XMtune obligation de conscience de ne tolérer
dans la Valteline que le seul exercice du catholicisme. A cette
époque, le P. Arnoux et*))*encore confesseur de Sa Majesté
Tn's Chrétienne. M~'Cofmi, nonce à Paris, reçut l'ordre do
lui rappeler grnve~fnt qu'il ne devait rien épargner pour
éctairer sur ce poi~ la piété du rop. Mêmerecommandation
fut faite lors de t'entrée en charge du P. de Séguiran. Sa
Sainteté, écrivait au nonce le secrétaire d'État, veut que Votre
Seigneurerie suiv~ toujours la tn~mo ligne do conduite, qu'elle
remontre forietucut au successeur du P. Amoux& quels dan-
gers la religion catholique se trouvera exposée dans la Yatte.
Une. si ce pays retourne sans condition sous le pouvoir des
Grisons~.
)t semble que le haité do Madrid avait donna sur ce point
des garanties suffisantes; mais les Espagnols ne s'empressèrent
pas de s'y conformer loin d'évacuer la Vattetino, le marquis
de Fuent's conseillait A Phitppe <V de s'assurer encore do
Monacoet do Finale. C'était le moyen do donner des fers A
t'tiatie'. La France sottioitait le Pape de contraindre t'Es-
pagne à remptir ses pr~measM, <mand un Coup do tête des
Grisons vint compliquer la situation déjà fort embrouiUée
ils entreprirent de recouvreF par ~eaarmes ce qu'ils avaient
perdu. Grégoire XVne vit atora de satut pour les catholiques
que dans la protection de l'Espagne, ot it eut recours au P. do
Séguiran et au cardinal de Hetz pour obtenir que la France
n'exigeât pas avec trop de rigueur t'exécuta du traité de Ma-
t. M M<wuM p.9M. PtaMan,
t. Vttt.an.<oa9,
~<tfo<t, oj). t. M,p. 9a?.
WM..Sof. p. Vt,t. Vt.a. «.tS.
KotdMa.
2.Dépêche e Cotstat,0 oet.<63<
d'ARoetcMa Vat.,BtM.l'la.o. tM,
(AtcMv.
f. 8,0).
.t. t.pdo*to!o&CoKto!, 4 JuHîet M9a (fMffem, a. )<o, f. 6?.?0).
<. Bougeant, N~fotM <ft) ~o<M do tt~~p/)at<e, 1.1, p. <M<
<6 SOUSMCBEUEC. PRBMt~RB PARTtE.
BaM l'entretien
dpM. Dans
drid. Ségoifan eut avec le
reotM~en que !e P. de Ségoiran !e roi
sur ce sujet, Louis XM! nnit par toi dire o qu'a Rome ils
étaient tous Espagnols M. « Eh bien! répliquait le cardinal
Ludovisio, qu'on dise si l'on veut que le Pape est Espagnol, j
mais qu'on avoue aussi que, comme chef de t'bgtise, Mne peut j
faire autrement'.
Lorsque le chancelier, Mrutart de Sillery, prit, eù 1623~ la
direction des affaires, le nonce écrivit à Rome que les inté*
rêts religieux dans le pays on litige étaient de plus en plus
compromis. « Le chancelier, disait-il, anectionné aux vieilles a
maximes de Henri iV, se propose, tout en conservant la paix ?
en France, de tenir toujours occupé le roi Catholique, afin [
1
qu'il ne puisse songer à de nouvettes entreprises ni tenter de
nouvelles acquisitions. Les motifs de conscienceont moins de
force sur lui que la raison d'État. Et il se plaignait du
P. de Séguirat; et du cardinal de La Rochefoucauld,auxquels il
ne trouvait pas la souplesse et le dévouement désirables~. <
Faut-ils'on étonner quand Philippe tV, inndète à sa parole, non (
seulementcontinuait de garder la Yattetine,mais encoreenvahis'
sait. de concert avec l'Empereur Ferdinand, une partie du pays
des Grisons?
La France, Veniseet ta Savoie,intéressées à arrêter les progrès
desdeux branches do la maison d'Autriche, signèrent te 7février
1623un traité d'alliance otfensivo et défensive pour obtenir et,
au besoin, imposer t'eséeution du traité de Madrid. Ann de
détourner forage prêt à fondre sur elle, t'Kapagne offrit de
remettre la Vattetineentre les mains du Pape, jusqu'A t'entior
accommodementdu différend. Le nonce, d'accord avec !e P. de
Séguiran et t'nrchovéque do Tours,Mertrandd'Kscbaux,favorisa
cette solution3. LouisXMty consentit, &conditionque les forts j
seraient rasés et t'anairo réglée dans trois mois*. La mort do
Crégeire XV,survenue te 8 Jttuitet<693, occasionnades retards,
et rien n'était encore décidé quand le cardinal de Richelieu
entra au ministère.
Les Valtelins, persuadés que lour sort dépendait surtout de
la France, avaient résolu d'envoyer une ambassadeALouis XtH;

t. t.t)(Ïo~)eACoMtnt, Vat, BtM.Pta,n. «o. f. ?<.??).


<6:3(AKhtv.
MJntMet
2.Coraict à t.u<ot!t!o,
28mait6M(t&~em,n. «a, f. aa3-9M).
9. Lettre du nonce ft BMbe~nt, 29 mais <62~ (AKMt. Va)., Bibi. P!a, n. «,
f. 60, a?!.
4. Zc~ereMM /Wn)foh, t. M, Mn. tM?, p. 60.
LES PRENMRSUBBH.~

mais craignant que ta négociation ne trainat 'en longueur, Us


eurent recours au P. Générât de la Compagnie pour obtenir
le P. Yi'
plus facilement une audience du roi. Le 9 avril t624,
tellescbi écrivit, & leur prière, la lettre suivante au P. Suf-
ffen, confesseur de la reine mère « Les catholiques de la
Yaitenneenvoient des ambassadeurs au Roi très Chrétien; ils
comptent beaucoup sur votre bienveillance et votre charité
pour mener & bien leur entreprise. H s'agit d'uneetchose qui
intéresse la sécurité et le progrès de la religion ta plus
grande gloire de Dieu, si elle réussit comme on le désire.
Je ne doute pas que le Roi Très Chrétien, à raison de sa haute
piété, ne veuille favoriser la foi catholique; mais il peut arriver Si
que sou bon vouloir soit entravé par des conseils opposés.
donc Votre Révérence peut obtenir de la reine mère, qui prend
part aux délibérations importantes, qu'on ait surtout égard
l'honneur de Dieu et au bien de la religion, sa démarche
sera certainement conformeà l'espnt de notre Institut et très
agréable à Dieu. Je m'abstiens de toute autre recommandation,
laissant tout à votre prudence et à votre charité'.
Les sentiments do ViteHoschiétaient partagés en France par
à
les AoM< c~Ao/t~M. Leurs chefs firent une forte opposition
Richelieu qui des son entrée au miniatere avait pria parti pou
les Grisons A entendre Micholde Marittac, « les principaux du
eonMii aoroient dinamés comme peu soucieux do la religion, ai
oo s'a~t'm~ssoit à vouloir conserver aux Grisons la souveraineté
Murla Va!teiino;cela n'étoit pas ;usto; Mou y étoit ouonaé; et il
étoit &craindre que ce ne fut l'heure, que plusieurs âmes très
Muntesprévoyoient, de la punition do cet État, si on négtigeoit
les moyensque Dieu présentoit do ruiner t'héreaio~.
Urbain Y<M.comme Grégoire XV. avait surtout à cœur te
salut des amea. Les instructions données a~c~aini furent donc
renouveléesa M"'Spada, son meeessenr. Pois le Pape dressa un
auraient droit
projet de transaction d'après lequel les Espagnols
de passage par le territoire contesté quand its en feraient la de-
mander Le commandeur de SiHery. ambassadeur à Home, y
donna son approbation. Mais, pour MeheMeu,les ménagements
dus au SouverainPontife ne balancèrent pas longtemps les inté-
rêts du pays. Il n'hésita pàs à désavouer la conduite de notre
). Let)M aoP.anCtea,oavril<6M(Pmae<a,BpM.
dnP. V)te!tMcM Cen.,t. IV).
a. AM'ao<M< t. t. p. 862.
(feBteAeK~M.
3. tee ~e<tM
~eyettM ~oHfo«,
/faHfOt<,t.t. X, aaa. M-M.t~ <?'
Ma. M!M,P. <N9*
CO!)PMMB M ~<Ji. t. tW.
~8 SOUS MCHEUEU. – PREMtERBPARTIE.
ambassadeur. Le marquis de Cœnvres, député vers les Suisses et
les Grimas, envahit la Valteline, le 25 novembre i62~, et s'en
rendit mattre en trois mois. Cela fait, le ministre de Louis Xttt
invita la cour de Rome à régler amiablement l'affaire avec lui.
Et c'est &cette nn que le cardinal Barberini vint à Paris comme
tégat du Saint.Siège au mois de mai t625 t! était accompagné
d'un thé 'togien consulteur, le P. Eudaomon-Joannès. jésuite, grec
de nation, très connu par de solides écrits
publiés autrefois en
faveur du cardinal Bellarmin contre les théologiens anglicans.
Le cardinal Barberini professait, comme le pape Urbain Vttt,
une haute estime pour la Compagnie de Jésus.
Cependant des
gens malintentionnés voulurent profiter de son béjour dans la
capitale pour l'indisposer contre les Jésuites français, a Monsieur
le tégat, raconte le P. Garasse, ayant fait soo entrée,
laquelle fut
aussi magnifique qu'on sçauroit imaginer, nos ennemis ne
per-
dirent pas leur tems, car, aussitost ils tachèrent de
gagner son
oreille et de b!amer nostre Compagnie. Les uns tacho!ont de le
divertir de nos maisons, lesquelles néantmoins il visitta et fut
reçu très honorablement dans le co!tpge~. Les autres lui por-
tèrent tous les libelles diffamatoires
qui avoient été composés
contre nous depuis trois ou quatre ans. tt y en eut encore
qui
furent si étourdis que de t'intimider au sujet du P. Eudaemon-
Joannès, duquol ita disoient le nom cstro odieux à Paria aux gena
de lettres et nommément a cet auguste Parlemout,
lequel ils pré-
tendoient avoir esté oSensé par un écrit dudii Père. Et M. Servin
s'oublia si fort que do proposer cette affaire au parquet des Gens
du Roy et former quelque sédition,
pour ordonner prise de corps
contre luy. Mais M. le Procureur Générât te
renvoya bien verte.
méat. Le diable donc, voyant que t'entrée lui estoit fermée
par
cette voye, it tacha de dinamer le Pt're auprès du Hoy. comme
l'un des plus factieux Jésuites du monde et le plus grand ennemi
de son Etat. Le Roy t'aiteodoit en coite qualité et avec préven-
tion d'esprit. mais il lui fit un accueil royal, après l'avoir ouï, et
le caressa plus qu'on avoit attendu, dont ses ennemis demeu-
rèrent chargés de honte~. n
Louis XtH et Biche~u se montrèrent d'autant plus prodigues
d'bonneurs envers le égal, qu'ils étaient bien décidés a ne rien

t. te Mercure~anfo~, 1. X,ann. t6M,p.SMet H)tt. t. XI,ann.<6!5,p. <85et


sulv.
9.MMeduP.H)teaaauP. <Mo<Mt. tCJoin)6ï5(Franda,BpM.ad Oen.,<. tV).
a. Oan<se,/~fMau CMy. (OaMyon. op.c«.,p. <MO).
LES PREMMRSUBBLMS. 1 M
n~ntaniof sérieusement
accorder qui pût contenter B~manemnmttt'Eana~sna. Bar-
LoMOMeBap-
l'Espagne.Lorsque
berini, dans sa première audience. demanda, au nom du Pape,
la restitution des forts de la Vattetine,!o roi répondit qu'il s'en
tiendrait au traité de Madrid,et il nomma pour négocier avec le
représentant du Souverain Pontife trois commissaires,parmi tes~
quels se trouvait !e cardinal .de M!chetieu.Barberini.qui n'avait
que vingt-quatre ans, était trop inexpérimenté pour se mesurer
avecun aussi habite diplomate. Bientôt convaincu que les com-
missaires français ne se prêteraient à aucune transaction, il
rompit brusquement les pourparlers, et le 28 septembre, sana
avoir rien conclu, il quitta la capitale'. L'affaire ne fut réglée
que l'année suivante par le traité de Moncon(5 mats 1626). Les
fortsdevaient être remis au Pape pour les démolir; les Valtelius
rentraient sous l'obéissance dee Grisons; l'exercice de la seule
religion catho~uo était maintenu dans la vallée, et la disposi.
tion des passages laisséeà la Franco~.

0. Le cardinal de Richelieu n'ignorait pas que les Aonsfo~Ao-


/tyMMlui reprochaient d'emptoyer les armes du Roi TrèsChrétien
à relever, dans les pays étrangers, t'héréaie qu'il combattait dans
le royaume. De leur critique il n'avait nul souci3.Toutofoiane se
<aisait.itpas illusion,torsqu'it prétendait, dans un entretien avec
M"'Spada, qu'il obtiendrait quand il le voudrait l'approbation
écrite non seulement de la Sorbonno mais encore de la Com-
pagnie de Jésus*? Pourquoi donc alors N'en prendre surtout aux
Jésuites, quand parureut « djux méohams livres "où sa politique
extérieure était violemmentattaquée commeune trahison envers
'1
t'Êgtiso?
Le premier, intitulé ~My~MM ~o/<~M 6tait un recueil do huit
lettres daos lesquelles des personnages illustres mais ano-
nymea,exprimaient teur opinionsur les anairea du temps, sur les
princes et leurs ministres~. L'auteur s'appuyait autant sur des
raisons politiques que sur des princ~peareligieux. C'était un pu-

t. X),ann.)03&,p
t. te .~e«M<w~<tMf<Xjt. aM.–Cf.Ot~at.op.c~4.tt.p.
461. –
a. te .t~MHM ~aMfe<<,<. XM,Mn. t628,p. 20t. PtaaMn, op. c~ t. M.p. 9:9.
– Boogeaot, op. f~ 1.1, p. «o.
3. Cf. Fagales, op. e~ 1.1. p. M).
4. t~eMMdeSpada au card. Me~tatM d'Etat, 23 cet. t625 (AKMw.Vat., Non&.dt
PMnda, <ot. MtV, f. aM.3&9).
6. ~t~<o<~opoMMea.Aoe M< trp~o~ o~foo~ cfM~M <MtM<WMm
Mn~<<M«MMffe~e<cotM<~eMt«oM~B<At"eM,<6!5).Vo<)rt'ana!yMdtce!'beUe <?< mM~eo
conflde,u:1I leenet eonalclerattone dlgna; (ADveh,162&).Voir1'00&"88dt ce ~ihalle
dans Ae~MO'~ ~uMc, t. p. ?M-?79.
20 SOUS tMCHEUEf. PREMERE PARTIE.

blieiste tout dévoué à ta maison d'Autriche, dont il soutenait la


cause contre la France, tt reprochait à Richetieu la conclusion du
mariage anglais, et le rendait responsable des malheurs q~e
pourrait entratner l'alliance d'une princesse catholique avec un
prince protestant. Il montrait a Louis XtMque prendre les armes
pour rétablir I'é!eeteu'' palatin, gendre de Jacques )* dépossédé
de.ses États par le duc de Bavière, serait manquer à sa conscience
et an bien de son peuple'.
Tont le monde était convaincu que tesJu~~M y~o~
avaient été écrits en Allemagne, mais personne n'en connaissait
Je véritable auteur. Les ennemis de la Compagnie, espérant faire
retomber sur les Jésuites français la mauvaise humeur de
Richelieu, attribuèrent cet ouvrage au P. Jacques Keller, recteur
dn cottcge de Munich, qui possédait toute la confiance de i'étec-
teur de Bavière. Les explications do P. Coton et du P. Suffren
semblèrent dissiper tous les soupçons du cardinal ministre.
Le second libelle, intitulé ~~wow//o ad ~ycw, traitait le
même sujet que le précédent, mais seulement du point de vue
tbéotogique. D'après le titre complet de l'ouvrage, on y démon-
trait brièvement mais vigoureusement, hreviter et M~t'a~, que la
France s'était couverte de honte et de déshonneur Il Le dedans
du livre, déclare Richelieu dans ses jy<~M<Mt M, étoit conforme à
ta fausseet calomnieuse inscription; on y déduisoit au long, avec
un styie envenimé, qu assister les Hollandais contre t'~pagne,
le Palatin contre Bavière, Savoie contre <!ônes, Venise contre la
Valteline, étoit faire la guerre directement contre tes catholiques,
violant tout droit divin et btimain. L'auteur, parmi son discours,
mê!oit des injures atroces contre le cardinal qu'il appeloit le
boute-feu de cette guerre, le promoteur du mariage d'Angleterre
et l'auteur de la dernière tigue avec les protestants et autres
mauvais catholiques
Une telle appréciation se conçoit sous la plume de Richelieu,
encore tout ému des attaques dont it avait été l'objet. Toutefois

t. Le.VefffM/<ntf0< 1. X)..ann.<6M.p
Met sotv.
2. Lettres du cafd. Spada, t8 juin. tW Juillet et septembre <6)6. ~Aïchtt. Vat., NMBa.
di Francia. n. 400, 495.436, COt.)
3. C. C. yAeot09< ad ~MttOftCMttt~'W. f<'pPMe&~«Ot<(M<M)tM 0<<BMH<M<
/MfMM<m< AMM««MC.p~wp ~f~ ex CeW<~ <t ~oMMMM~0~0, ~Ma
~cp«M' e<ttCfMoe detnoMtra~Mf CaM~M /hf<e <M~Me<'<M<p<«m/beatM <tt«Me
e< <t~tMtttB< ~e««Mt Aoc <eMpore CM~a coMoMeo* omisse, MfM~M~ MiMp~e
prosequi MM poMp. (Aogoetae Francorom catn facultate catholle. Magtsttat., Mmo
<626).
<. ~e'me<f€< de Bfe&eMeM,t.t, p. 360.
LESPMtUt-aSLJBË~LES. S!

l'écrivain anonymete n'avait-il


n'avait-il pas raison lorsquu
pas maison ï<Msqu'Uprétendait
préieoda!i
avoir présenté son ~~o~~M~ ~~t, sinon avec humilité <
du moins avec venté et Méliié »? Ce n'était pas un vulgaire
c'éiaitmn
pamphtétaire,recourant& decalomnieuses inventions
théologien possédant, avec les notions d'une saine politique, la
connaissance des aSaires et des hommes. Son tort était de se
renfermer dans le domaine de l'absolu, de gâter nne thèse juste
en soi par des exagérât ious regrettables. Partant de ce principe
favoriser l'hérésie.
qu'un souverain catholique ne peut jamais
ni dans ses Etats ni au dehors, il en tirait des conséquences
démesurées et ne recutait devant aucune conclusion pour peu
qu elle lui parut renfermée dans les prémisses. De tous côtés,
disait-il, on se pose bien des questions j'en choisis quelques-
unes pour les suumettfM au Mi. On demande donc si un roj,
allié puhtiquement avec des hérétiques, peut être averti par les
États de son ruyaume? s'il pèche mortellement en agissant de
la sorte? M par Je fait seuJ de faire ia guerre aux catholiques et
de favoriseri'hérésie, il n'est pas excommunié? si ses conseillers
n'encourent pas la même peine que lui'?. si on peut lui résister
par les armes? s'il ne serait pat<possible d éiabKr un protecteur
de la <~Mgtonet des faihies/quetqu'un qui régn&t à coté de lui?
et qui pourrait exercer ou donner ce pouvoir L'auteur M
cea mais it ne cache
répond pas A toutes questions, pas qu'il
serait porté &les résoudre afnraaativement. U compare, en eoet,
la conduite de Louis X~Hà cette de Josaphat, châtie par le Sei.
gneur p~Hr son alliance avec Ochosias, roi idolâtre d'fsrat'L il
lui rappelle que itenri <Vavait été assassiné par la permission de
Mcu, au moment, o& it s'apprêtait à porter secours &des princes
Lérctiques contre les catholique!)'.
On le voit, i'~</wo~MH du théologien anonyme attaquait des
opinions patronnées par Jes Parlements, acceptées comme des
maximes d'État par les t'niversités et passées depuis longtemps
dans les habitudes de la politique française. Aussi l'émotion fut-
elle vivo à la cour et à ia ville, grande l'irritation dans Jes
régions du pouvoir. Mais quel était l'autour de cet écrit? Pour
mieux dérouter le public, l'ouvrage se présentait comme la
traduction latine d'un livre français ~<&Mo/<Mo.M; C~~eo M
f~~MM! ~OM~aM. Avant de l'introduire en France, on l'avait
répandu en Flandre traduit en Wallon, ce qui le lit attribuer par
t. VoitaoatyMdëtaiU~eder~dMOMMo dansAcN~wne /ir<!Mfe~, t. XI,eon
t6M,p. 1071etM)iv.
9S SOUfMCHEUEU. PRENDREPARTIE.

quelques-uns au fameux prëditiateur de la Ligue, Jean Boucher.


L'archidiacre de Tournai protesta qu'il n'y était pour rien et se
justifia publiquement de la catornuie U'autres l'attribuèrent à
Jansénius, qui plus tard écrivit contre la France un ouvrage encore
plus insultant puis à Scioppius qui en était bien capable. « Je ne
doute pas, écrivait le secrétaire d'état Phetypcaus à M. de
Béthune, ambassadeur à Rome, que vous n'ayez vu par de là un
mescbant libelle que l'on tient avoir esté composé à Borne contre
le Boy en forme de remonstrance. Ce libelle a couru par toute la
France. L'on tient que l'auteur est Gaspard Scioppius, Atte-
mand Les ennemis de la Compagnie prétendirent que le por.
nicieux écrit avait été médité de concert avec ta cour de Borne
et !es Jésuites. Les uns nommaient te P. Scnban! qui sediscutpa;
d'autres le P. Kudaemon-Joannès~: ce dernier, lors de son
voyage avec le cardinal Barberini n'aurait eu d autres maximes,
dans ses entretiens A Lyon, Avignon et Paris, que celles dot'.4<
MOMt~M.« Mais ledit cardinal et tous les Jésuites, mandait de
Borne M~'dcMarquemont, déchargent fort sx mémoire de ce crime,
et ceu~ q~i ont considéré ses arires compositions semblent ne
recognoistro pas son style en cetie-cy~. » tt est tout a fait faux,
/a/~<mo. écrivait de son côté te cardinal secrétaire d'Etat, que
ce Père soit fauteur des livres incriminés
Les ~Jeptes de Théophile de Viau, trop heureux do se venger
du P Caras!.e, te signatéront comme le vrai coupante, tts espé-
raient le faire poursuivre pour outrages envers la France et son
roi. Souvent, raconte le vaitthnt polémiste, je m'entendois
saluer par ta ville avec ces parâtes ~~MOHt~o<M/~y~. Du
Moastijr, esprit enragé contre notre Compagnie, N'en attoit
parcourir toutes les boutiques des libraires de la rue Saint-
Jacques, demandant & haute voix si on n'avoit pas I'M)OH~<oM
du P. Carassus contre le Boy? Banpban, d'un autre costé. lit un
sanglant tibetto contre nostrc Compagnie et nommément contre
muy, me dtsant autour.de ce malheureux livre H Le P. Harasse
se défendit et rencontra dans le cardinal de La Rochefoucauld, te
3t oet. t625(Archiv.
t.8pa'!aà Barberini, Vat.,NuM.dt Francia,n. 6), f. <58).
Cf.BaHtct.t'<efte WcAef.p.S<).
X.Phe~'MMa Mthuoo,a<not. <6M(Mbt. nat~ft. )€69, M;.
a. S~adaàa Barberini,
Bathe~ot,31
3) oct.
cet. t6M(AKb!t.ft.
1625(Archiv.
Vas., Nuoi.
NOM.di Fronela,
FMaeta.n. rA,
6t. r.
f.
458).
4. MaMoemont a Phetypeaa*(ArcLiv.dutntn.des AC.BtMng.,Rome,eo~fesp..
t.xxxvth.f.~t).
&.BathettotaSpada.30déc.<6Ï5(Archiv.Vat. Nonz. di Francia,o. M, L690).
~c« aMvray. p. ?.
6. Garasse,
LES PMEMKRS UBEUES. 23

1 1 ar_W f_ u tn 1
duc de Montmorency et le procureur général Mathieu Noté, des
amis qui cautionnèrent sa probité. « Le Roy, qui a sceu le vrai
auteur, nous a fait ennn cette faveur de dire, en présence de
plusieurs seigneurs, qu'il scavoit que ce n'estoitpas un Jésuite.
M~le cardinal de Richelieu et M"'le Nonce nous ont fait l'hon-
neur de déposer le même et de dire publiquement que l'auteur
de cet avorton ne fut jamais un Jésuite, ni bon ami des Jé-
suites" M
Kn vain avait-ou fait planer sur plusieurs religieux d'indi-
gnes soupçons, jamaison ne put avancer contre eux une accusa-
tion formelle. Cependant les accusateurs ne s'avoueront pas
vaincus ù les entendre. t'/wo~tOMne pouvait avoir été ins-
pirée que par l'esprit de l'institut dont elle rendait la doctrine,
ft le Souverain Pontife avait positivement afOrmé qu'un Jésuite
on était fauteur. Ce bruit pénétra jusqu'à la cour de Savoie, et le
P. Pierre Monod, confesseur de la Sérénissime princesse, en
avertit le P. Cène)a!. Vitetteschi lui répondit, le 25 janvier iMâu:
Il Jamais le Souverain Pontife n'a pu affirmer ce!a, carit connaît
le véritabte autour du libelle, lequel, je crois, n'est point non
plus ignoré du MuiTrès Cbt~tien. Votre Révérence aura donc soin
do dire à qui df droit la vérité, et elle prontera de la première
occasion pour montrer la fausseté des accusations dirigées contre
nous, la malice des calomniateurs et je dommage que la crédu-
lité peut causer à lu réputation du prochain. Dieu, on qui repose
notre espérance, fera tout servir au bien générât et aussi à notr"
profit spirituel, si nous suppurions patiemment tes injustes traite.
menta des bonnncs~.

7.Michetieu, dès l'apparition des deux libelles, s'était bien


promis do les faire condamner part'autorité judiciaire et l'auto-
rité religieuse. Le 30 octobre iu25, une sentence du prévôt do
Paris déclara "tesditt tivres pernicieux, méchants et séditieux,
remplis de faux bruits, et contenant plusieurs maximes etpropo.
sitions contraires A l'autorité des rois étabtis do Dieu et a la
sûreté de leurs personnes, au repos des peuples, et tondant à les
induire a rébellion sous un taux et simulé prétexte de religion
Htteordonnait en conséquence qu'ils seraient lacérés et brutes en
place de Grève; enjoignait a toutes personnes, de quelque qua-
lité qu'ettes fussent, d'apporter les exemptMros en leur pos-
t. ?<(?"<,p a?,88.
a. LettMduP.O<n~a)aoP.Mono<t, Ceo.,1. tV).
2ata!)t)et<C26(t.ngt!t)n.,Ep!st.
SOUSMCHEUËU. – PREMtËREPARTIE.

session au greffe do Chate!et pour être supprimés. et défendait


.<à peine de la vie~.aux particuliers de tes lire et retenir",aux
ni expo-
imprimeurs et aux tit~raires « de les imprimer, vendre,
sert
Quelques jours après la sentence du prévôt, le 16 novembre,
la Faouité de Théologie se réunit en assembtép extraordinaire au
collège de Sorbonne. Sur la proposition de Si' Ueorgett Froger,
syndic, on nomma une commission de huit membres, charges
d'examiner la doctrine des tibeites et d'en faire un rapport à t'as-
semblée dut" décembre~.
Dans l'intervalle, le nonce intervenant auprès de quelques
docteurs, leur demanda de dresser une censure en termes géné-
raux sans spécifier ni condamner des propositions particulières:
on éviterait ainsi « le risque d'oCenscr le Saint-Siège et de btesser
les maximes de conscience les ptua universelles par trop de zète
de Spada n<'
pour la défense des droits royaux~ a. La dëmarctt''
fut pas tout à fait inutile. Le <" décembre, la Fatcaitc, après avoir
entendu le rapport de ses commissaires, déotara t'.i~MOH~to <t</
~fafM "ent!crement exécrable et détestubte.remptiedecatom'
nies noires et d'injures atroces.et contenant beaucoop de choses
contre la vraie et saine doctrine de t'~tise Partant, elle
les magistrats
pliait et conjurait les Révérendissimes protats et
séculiers, par le zèle qu'ila ont &l'honneur do Dieu, à la justice,
au salut du Roi et au bien générât de son État. de châtier exem-
plairement par toutes. voies justes et raisonnables ce reste
survenu, après une ample vendange, de tant de malheureux
assassins du passé
Sans attendre la censure do la Sorhonno, les tenants du gatti
canisme s'étaient empresses de remuer t'opinion au pront de
teura doctrines. Sous prétexte de défendre l'honneur de ta Franco
et la personne sacrée du roi, des écrivains aux gages doRiehetteu
saisirent l'occasion de réveiller d'anciennes querelles. En ce
temps'tA vivait dans la capitale un ministre converti, -térémie
Verrier, jadis professeur de théologie catviniato à Kimes. Catho-
lique do nom, mais plus soucieux des prétentions de t'that quo
do p~wOtde Parle,80octobretM6(.tnw~M~MtoM~ofXMMMM,
t. Mentepte
t nt. p 60,8t).Cf. ~<'M"M' .?"«?. < <.P78?. Mt.
9 D'~enM. toHM~o~MdtftorMM.t «.P. )'.p<0o.
8. DeSpada&BatbcHnt.6 (MMmbM <M& (Arcblv.Va). Non!,dt t~MCta,o.6t.
r. r.711),
t" dëc.<025(DAtgcntK,CoM.~t~ 1.)). P. M,p.
4. Censurede la Sorbonne,
tOa}.
LES PREM!ERSUBEU.ES. 3~
a

des droits de rË~iise, il entreprit à la demande du cardinal,


une reptation de r/t<~M<ont«o ad ~eye~M*.En quelques semaines
il eut composé J~ C~o/~Me <f~a<, ou <~MCOMM ~o/<e des
alliances du Roy ~M CAfM~~t, contre les calomniesdes ennemis
<~ MM E~ Le P. de Bérulle, paratt-tt, approuva cette répli-
que quand elle lui fut remise mémo il proposa d'ajouter quel-
ques lignes, qu'on aurait insérées de fait dans !e corps de t'ou-
vrage~. Par contre le cardinal de Sourdis dénonça dans t'assem-
btéedu clergé un livre dont le seul titre tuisemMait n un sujet de
scandate* Quoi qu'il en soit, tout n'était pas également esti-
mahte dans a'uvre de Fet rier '<il picquottait ouvertement nos-
tre Compagnie, dit le Il. Carasse, et moi nommément comme si
('eusse étô Fauteur de j'/tf~HoM~o o.
Le Ca~o/t~M? J ~~< fut suivi d'uno autre réfutation encore
inspirée par KicheMeu. Ette était due à la ptumedeMaydu
~hastoÏet, mattM des requêtes, avocat générât au Paiement de
hennés. Sous ce titre, ~i~<<~Mw ~A~u~~ sans ~«~s<oM-<Mf~/«.
«<'«<'<libelles <M/ow«~ <MM ~M< en .4~MO~H~ l'auteur
~prenait les arguments dévetoppés par ferriet*, et, comme lui,
ne ménageait pas los Jésuites, tt'autrea publicistes prirent goût à
la même besogne bientôt !e pays se trouva inondé de réfuta-
lions, oie tnanitestes, de pamphtets violente et passionnés. Devi-
uant o~ cette campagne dop!umo pourrait aboutir, les huguenots
eux'méates, par haine de la Compagnie et des doctrines fomai-
ncs, sa mirent & défendre dans teura écrits lo gouvernement
qu'ils combattaient les armeh à t~ main~. Dans t'autre camp per-
sonne n'osait pt'ta sodéctarer&~M c~o/t~wp, ni même, sansatter
jusquo-tâ, prendre seulement la défense des Jésuites, tant on
craignait le courroux de ttichetieu. Le sieur Pelletier eut p"ur<
tant to courage d'étovor la voix en faveur des accaséa et de
publier pour ou< une ~o/o~K' Loin de calmer les esprits, cet
"puscute fournit un nouvel aliment de discorde. Ferrier, le conai-
dérant comme une critique dirigée contre lui, en entreprit la
réfutation. Mettant hum de cause les Pères Jésuites pour s'atta-
t. Spadaa BMbe'tnt.31ott. tOM(Naox.Jt Ftaneta.n. M.f. MS).
et lc curdtnofdv°Hic~hetteu,
2. Housaa)e.l.Pearcllnalda llArufle p.03.60.
p,.03.00.
2 ~'Mtf~.tMatM
a. MouMa~c. ~e<«MM~~<ffet~.
~<' c«nM<M<(to M'M<*et tt ayante
<'Hf~<<)a<<ft~<tAfM<'«,
da Mnov.«!25.
t.CafaMe,WcMMM f~oy. p. 71.
&.M.Hubaulldao<sa <ht<o ~oW<CM in ~MfMMM ~K~'w~aMaalibellis
(p.<(?*«?),a (ÏonoOnno MbMogMpf!e taiMnn~e dealibelle.écritspouroucontre
JapotiUqoedeBtcheMeu.
B.Apologieox ff~tMepn«r (M~fM ~«Met <oH<fe (a)omM<M de <eu~
par leeteurPelletier(Puis, <C20,
ct)ne<7)<<, tn*8,p.80).
26 SOUSMCHEUEU. PMMtËREPARTtE.
–-– 1- --–t~ – ~––– t~~it-A* *ttttt
quer &ïa seule personne de Pelletier, il l'accabla de récrimina-
tions, eu lui opposant sou propre dévouement à ia cause du Roi,
de l'État et du bhn public.
Maisd'autres allaient bientôt s'en prendre aux yetigieux de la
Compagnie. impatiente de dire son mot, ''Université de Paris
entra en lice. Tarin, son recteur, feignit de croire que le
P. Pierre Coton était t'ajteur véritable de J'~tuo/p~~ parue sous le
nom de Pelletier. L'Apotogie du Frère Pierre comme il
l'appelait, devint entre ses mains, grâce aux notes venimeuses
dont il accompagna une nouvelle édition, un violent pamphlet
contre la Compagnie. Cet ancien éjève du collège de La Flèche,
ou it avait d'abord batayé les classes, puis servi do marmiton
aux pensionnaires, fut continué, de trimestre en trimestre, un
an et demi dans sa charge de Recteur de t Université. w~ re
~<<ï /< contra 7~M)/<!< Peu lui importait la sentence
du prévôt de Paris, menaçant de peine de mort quiconque lirait
ou conserverait les J/o /)o/</<f<! et !4f/Hton~)o ad ~«.
Ami de l'avocat généra! Servin, assuré de l'appui df plusieurs
membres du Parlement, il ne se contenta pas de !iret/t</woM~o,
it nt un extrait des propositions tes plus dangereuses, les plus
compromettantes, et les pub!ia Mus le titre Co/~« </of~<M«~
~Mt<!f<!CfO//P<~a f</t/a </PM)Mt<0 ~M~WMNM~f~OfM. « Kt
pour faire le volume plus gros et ptus odieux, raconte <:arasao,
il prit la peine de lev er des registres de Paris, de Rouen et de
Mjon tous les orrests qui avoient esté prononcés contre nous,
au nombre de soixante-quatre, depuis t pstabiissementde nostre
Compagnie en Franco, compilant tout ce qui est 'te plus atroce,
et je faisant imprimer aux despens de l'Université. Le roi
averti par le P. de Séguiran du préjud! ;o que pouvait causer a
sa personne t'imprudenio puMicaiion du Recteur, montra do
l'indignation et commanda & M.le Chancetierd'en faire justice
M AMgreen écrivit au lieutenant civil et lui Meommanda Faf-
faire comme très importante au service de Sa Majesté. Or ce
magistrat, Il très intime du Recteur et par conséquent fort peu
favorable à nostre Compagnie, sa contenta d'en faire une répri-
mande & l'imprimeur C'était bien mal comprendre la
volonté royale et traiter bien doucement 1 Université; celle-ci
cependant feignit l'indignation et, pour défendre Tarin, pré-
senta au chancelier un mémoire contre ics Jésuites, a les gens
t. Garasse,~e« au ffoy. p. ?t.
2. GaMMC, p. M.
LES PREMIERS
UBELLES. 27
de Clermont comme mme eUe disait avec dédain. Elle y soutenait
que « l'exécrabte libelle d'où l'on avait extrait les Co/!t<a
ne
<~«c~'MM!p, pouvait avoir pris naissance que chez eux, parce
qu'il était conforme à l'esprit de leur Société. "Mût à Dieu,
disaient les rédacteurs du factum, qu'ils ôtent cette opinion et
fassent preuve du contraire. Quant à nous, puisqu'ils réduisent
l'anaire a ce point quits nous contraignent de faire voir à tout
le monde que c'est d'eux et avec eux qu'il y en a qui ont tel
sentiment ou font <"ts discours, nous soutiendrons par leurs pro-
pres écrits et livres cette cause, qui n'est point tant notre cause
que ceMe du royaume de France et de tous les gens de bien
En présence des passions déchatnécs, la Compagnie ne crut
pas devoir garder plus longtemps te silence. Les Jésuites de
l'aria décidèrent que, d~s 1 ouverture de t'Avent, les Pères pré-
dicateurs protesteraient avec uniformité de paroles coniM
les calomnies répandues dans le public. le premier dimanche,
le P. Coton il Saint Faut, le t*.Sunren à Saint-Gervais, le P. Garasse
à Saint-Merry, le t*. Caussiu &Saint-Louis, afurmèrent quasi en
mêmes termes que ta Compagnie de Jésus était complètement
étrangère à la publication des livres incriminés, et que, loin
do tes approuver elle Marnait tout ce qu'ils renfermaient d'in-
jurieux pour te roi et son ministre. Cette protestation, enteaduo
de plus de dix mitto personm's, fut bientôt connue de toute la
ville, en sorte qu'aucun homme de bonne foi ne put désormais
douter de t'ionu~) ce des religieux. < Ce désaveu uéantmoina,
ne noua servit de rien, observe le P. Garasse car le Hcetoup
prit de M occasion de nous calomnier derechef et de dire publi-
quement que nous n'avions garde d'écrire ou d'imprimer nos
sentiments, mais que nous nous contentions de les déclarer do
vive voix, taquette manière est sujette à désaveus. Il
L'avis était bon A suivre. A leurs protestations verhates contre
les libelles, les Pères résolurent d'ajouter une protestation écrite
contre te rectaur do t'Université. Mais n'était'it pas à craindre
que réc! de la publicité no soulevât une nouvelle tempête. Et
d'ailleurs a qui adresser la requête? Le Parlement la rejetterait;
le corps universitaire la regarderait comme une injure à son
chef; et Richelieu, que Tarin semblait défendre, ne la laisserait
peut-être pas parvenir au conseil du roi. On prit donc le parti
t. Wme<re<fe t'CtUeeMMp
(leParis nuc~NMeeM~f
defronce (O'AfgenM,
· CoM.
t. )t, p. 'M).
~Mdfc.,
2. Gâtasse,p. M.
? SOUS
Mt:HEUEU.
– PBEMt&M
PARTIE.
de présenter à « Nessienra de Sorbonne » une sorte de remon-
trance pour qn'it leur plut imposer silence au recteur, si faire ¡
se pouvoit
Ktto fut rédigée par le P. Garasse, sous la forme d'un cas de
conscience à résoudre par la Faculté. On demandait si le recteur
n'oSensait pas Dieu mortellement en persécutant les Jésuites,
et si ceux'ei n'étaient pas <bodës en raison d'exiger de hti une
réparation d'honneur, ou, à tout le moins, de se plaindre publi-
quement de ses criantes injustices. Après avoir rapporté les
principales attaques dirigées par Tarin contre la Compagnie.
le P. Garasse disait en unissant S'il n'étoit question quo d'en-
durer en notre pa<ticuner, nous baiserions les vestiges do M. le
Recteur, et forious comme saint Ignace, te grand martyr d'Au-
tioche nous caresserions les ours et les lions qui nous perse-·
cuteni. Mais estant question d'un corps injustement outragé,
et d'un sujet qui ne nous rendrott pas martyrs comme saint
tgnacj, mais victimes de toutes les malédictions du monde,
permettez-nous qu'il nous Mste quatre choses, lesquelles ou
ne nous sçauroit ravir sans injustice la ptume pour nous v"
défoodM modestement; la voix pour nous plaindre justement;
tes poulmons pour soupirer doutcement dans nos angoisses, et
nos vmux pour les présenter a Dieu dévotement on faveur de
ceux qui nous aH!igeut~. a j)
Cettoremottirance futMmise au ?' rioger, syndic; 11la corn'
muniqua d'abord au ti' t'uvai et a quelques autres gens de
bien do teor corps Tous reconnurent qu'etto était juste et
fondée, mais ils avouèrent qu'elle ne servirait qt''A surexciter
davantage un homme qui M sentait soutenu par quoique puis- ·
sant ennemi des Jésuites. Et en eOct Tarin, informe de leur §
jémarc!)~. «invectiva cruellement contre eux et tacha de mon-
t~cr en sa harangue que la Sorbonne n'avoit aucun droit de
correction sur lui au contraire c'estoit tui qui avoit du pouvoir
sur la Sorhonne, pour la convoquer quand bon lui semble
Cette conduite du Recteur dëtermlna les Pères à porter t'anaire `
au conseil royal. Ils no pouvaient sans doute compter sur le
bon vouloir do Richelieu; mais ils regardaient comme un devoir
de conscience de ne aëgMger aoona moyen de sauvegarder
l'honneur do la Compagnie. Le P. Coton, de concert avec le

). CaMW.p. ?t. ~¡
a. MtMf. p. 7<ma. <
3. OtM~M.f. M.
LESPMMtBRS
UBBU.ES. 29
P. deSégniran, adressa donc au roi en son conseilla supplication
suivante
« Sire, comme ainsi soit que par les réitérés discours de M. le
Recteur de t'foiversite, et par tant de libelles duiamatoires
qui se crient et vendent par les Mes tous les joun, on fait
accroire au peuple que nostM docttine est duférente de la
commune de i'ÉgUse, et notammentqn'ette enseigne d attenter
à la personne sacrée des Mis, cstop la puissance absolue que le
ciel leur a donnée sur leurs sub}eets, les déposséder, et révolter
les peuples contre les sapénoritez établies d& Dieu horrible
calomniequi ne combat pas seulement la ve~té, ains est baatanto
(capable) de mettre le gtaivo à la maindes furieux et la sédition
dans les âmes factieuses, qui se tiendroient par noe conscience
ptTonee assez autboriscz et asseoMaen leurs damnables des-
seins, quand ils c~ifoient qu'un Ordre de religieux, qui est en
estime de doctrine et de vertu, approuwe)poi< tenM attentats,
quoy que très cx~CMtdeset abominables. Jomet ausai que têts
libelles, rempt}'' d'impostures, sèment la division parmy vos
&ubjcctt.qui partaRcnt ieurs jugements, les uns A accosw, les
autres A les excuser.
Ptaise A \'ostra Majesté, comme duement informée de la
vérité, défendre sous griesvcs peines, tant audit Recteur qu'à
tous outres, do descrier la doctrine des dits Pères on quelque
manière que ce soit, et do ne dire, cacrire, improuver ou publier
tttnse aucune contre la réputation tant de leur Ordre que de
tcurs particulières pcfaonnes. Attendu mesmement que tous les
autres princes do l'Europe, osians ogatement intéressez on ceste
leur protendue doctrine, aucun d'eux no s'en est formalisé jus.
qu'&présent: veu aussi qu'on no les peut représenter si mes.
cbans sans taxer VostreMajesté,vostre Consoit, vos Parlement et
plus do cent mille personnes de qualité, qui jusqucs Amainte.
nant leur ont coulié t'iustructioa do tours eofans, lesquels sont
autant de tesmoins de leur dttotrine et déport~ment, qui ne les
doivent souffriraius les exterminer si ce dont on les accuseestoit
fondé en vérité M
A la requête des PP. Cotonet Séguiran. t'Univorsiteen opposa
une autre signée du ttecteur, dans laquelle elle prônait la mode-
ration dont elle et les autres académies du royaume avaient
tou}oursusô envers la personne des Jésuites, et elle sa plaignait

t. le .Vew)M 1.XI,aan.Mae,p.80,8t.
/)-aMfot<.
30 sous MCHEUm – PHEMtËREPARTtE
de la manière soi-disant indigne dont ses
suppôts avaient été H
traités dans l'Apologie que ces Pères avaient
pubUée sous le nom s
de Pelletier. Quant aux reproches adresses à la doctrine de leur
Ordre, elle n'avait rien dit qui ne fut complètement wai; et
par conséquent « Maistre Pierre Coton et Maistre Gaspard &
Sëguiran » avaient eu tort de soutenir ie contraire; ce qu'eUe
offrait de faire voir, soit en présence du roi soit en la cour du
Parlement, « sans invective ny passion aultre que celle qui doit
estre apportée a la défense de la vérité' M.
Richelieu, encUn à faire retomber sur les P~res Jésuites la
responsabiiitô des pamphlets publiés contM sa politique, ne se
soucia point de leur faire rendre justice il
s'appliqua plutôt a
les mortifier; it .Ct porter au Parlement et la
suppMque du Hec.
teur et celle des PP. Coton et Séguiran, bien que cette demi&t~
ne fut adressée qu'au roi en son conseil. Maisles choses en res-
tereni là pour le moment d'autres graves conflits, d'autres
libelles plus méchants nreut oublier cette futile querelle.
t. ~M<'m,p. 83. ¡5
CHAPITREt!

t-M CKtVeaStT~S PB FRANCE COKTNB LES J~SUTES

(i622-t626)

SoaMoahre. -1. L'Unt~e~t~ de Pads s'oppose t'~tabUssemcntd'un eoU~ee do


ta Compagnh' & Pontets. Elle pmfêeha l'achat du coM~e du Mans.
.<- Vicissitudes do t'UnhetsUé de Tournon. – t. Les Un~eK)Ms de France
&<-liguent contre elle. a. Elle est tiuppr!nt~. – < ~Uniwrstté tte Pada et
le collège d'Angoutôme.

aoMcea manuscrites h 1. ileçueils


df dofumente conaerséa dana la Compagoto ) a) fMn.
Ha.Ephtotae GpMMttam)-b:tMnefa. Ephtotac adMnetatem; –c~Fanciae hhMWat
-di t.ugdunensie, eptsMao t.eceMXu'n!
fi Lugduneo~a. fundaMoneacottcatoMm;- e!t.u8<)unen-'h. tphtotaaattCeMtatem; –
e'Tf'osana. BptaMtaea.iGpoefatenx b)
pm~?'~ '°" t"ea'ort)m. ti Bpt«o)aeea~tnaOuo j) Aeo toog~saMonum
prolineluilulit.
«. Paris, Afthtwa eaMonatt-a.M «t et MMssa.
<)t. paWa. et6)toth~ua na)<ot)e)e.ma. (f. Sta~
AtfhKea depatrh-mentatea de t'A~ehc. de ta Mautp~aMnne. detachaK'atp.e~fteO.
AffoiTM conMauna!Mde poatoiM. eMe BB.
Not~oeatmp~m~at ~<wM/~<tftfo~. –~una~~«oM~MM ~t~M.
fMMj~,«f. OH
C<.n)~<MM')<f)ufa~m~t. t.ett)a~pen<)<-t.
~w«Mdfott.
7
~? ~?~ dit A<< ~M~nA MaM~. de~.w..M.
~e J~M«M
BottMtintde.M~~t eoWae ~faot.Mnx-.tx.MaMo<taoea.
~Mo~ < ~~~fM<M
~f.oufda' NMtat~-
de't.~MW ~<.~F«. ttaodet. naou.
'tft a~<.M.Dnpoan'ft~ef,
DM <'cW~deClermont
a" A~~m<.tc<!M)nA

t. ).Tn!versi~ de Pa~a.oo a~aq~ant tes doctrtnea romaines


do la Compagnie do J~sHs, n'agtMa)i<.e!!e,<:oï0!uoeMol'avait
prétendu, que par amour de la vônM, sans invective ni
passion '<?Meat dMQcHede le croire, quand on la voit déployer
tant d'animosité contre aa rivale stn ta terrain de la liberté
d'enseignement. Au lieu d'accepter loyalement une eoncurrenoe
destinée a décupler les énergiea des professeurs, elle consuma
ses forces en de stériles débats, aCn d'entraver les progrès de
collèges florissants qui ~a!aaient trop ressortir & son gré la
décadencedoses propres écoies. C'estainsi qu'on Ja vit s'opposer
&tafondationd'un cottëge&Pontoise,aragrandiMomentde celui
32 SOUSMCHEUBO.– PREMtÊREPARTtE.
<t~ Clermont Aà Pnma
de t*)nm<i~~Tt< Paris, à& tftla mpnnn~Maan~a
reconnaissance MB'aIe de FUniversité
Mgate <to t t

de Toumon et de celle d'Angoutéme.


Louis XJH, par lettres patentes du 23 septembre t6H, avait
permis au cardinal de Joyeuse de bâtir, fonder et doter sufn-
samment à Pontoise une maison et résidence de Jésuites. sans
que toutefois lesdits religieux y puisent tenir école pour i'ins-
truotion de la jeunesse' M. Les habitants de !a ville, heureux de
la concession royale, avaient facïKté l'installation des Pères et
cherché à leur être agréables de toutes façons. Ils espéraient
pouvoir un jour leur confier le collège fopdé en t56~ par les
soins de la Confrérie-aux-C!ercs~. Le 37 janvier t<;20, ils autori-
sèrent les échevins à <' solliciter le plus fermement possible
cette faveur et à se pourvoir auprès Ju roi Il pour obtenir
des lettres de Sa Majesté n. Elles leur furent accordées !o
2tmar8i62i~
Mis an courant de toutes ces démarches, le P. Général ne se
– il
pressait point de donner son approbation. Déjà en «t0~
le savait – à
Université do Paris s'était opposée l'ouverture
d'un collège de la Compagnie à Pontoise. N'était~ pas à craindre
qu'on rencontrât les mêmes difficultés, lesquelles deviendraient
peut-être une occasion de troubles pour les maisona de Paris?
Sa Paternité écrivit donc au P. Armand, provincial d'exfuniner
sérieusement la question avec ses consuïtours et do lui trans-
mettre leur avis, se réservant, aprèa l'avoir reçu, d'en délibérer
!ui'mémo avec ses assistants*.
Malgré ces hésitations et ces têtards, les habitants no renon-
cèrent pas à tour dessein; ils prièrent M. d'Matincottrt, <' !eur
seigneur .!o solliciter en leur nom du P. Générai l'approbation
si ardemment déairéo~. Devant leur insistance, appuyée par un
vœu de la congrégation provinciale, VitoHeschi se détermina,
non sana quelque inquiétude, adonner son consentement' los-
truit par l'expérience des difncnttéa qo'entraMtem presque necett-
eaïrement une teUo mesure, nous serions porté A ne point

t. Voirt. ttt, t. Il, chap. p 3M.ComptM ~M«<M 0!' f<M~<'meat,


t. V),p. 335.
2.MMMMUon do Corpsde wtMc.37maM<6)9(AKMw. comm.de PontotM.BB.
<,reg. <M&-<683). Cf.<<aC&an'eaUor.LeaMM<fMA~M~o<)c.p. t0.
8.Le<aseptembre patentesordonnèrent
sotMatde Boave!tta t'e~eeattoo
des pye-
mMte* (~M'tafes dMMt-d~oM~<M«e<.t. M.p. 608.Ma).
a.teMMadaP. Get!eMtanP.AnMn<Md6c.t6at,<9sep<. MM(Ptaae!a,EpM.
~en~t.tV).
&.LettredoM.d HaUoeooH auP. MaêM),MmaMMaa (Ptaneta,FMd.coll.,LH,
o. <M).
6.~etaeoasjt.Pmw.,<Mt.<? Lo~dm,fondât <o!t~ t. vt. a. <M.
LESUNiVERStTËS
C(H<iaSLES JÉSUITES. 3~

l'adopter, mandait-il au P. Armand. Maispuisque !a congrégation


provinciale le demande, je permets à Votre Révérence (si elle
juge avec ses consulteurs que les inconvénients puissent être
sufnsamment évités), de changer la rés!dence en coUego. j'y
mets cependant une condition, o*e8tqu'elle signifie aux habitants
de Pontoise qu'on commencera les classes seulement à Fessai,
en sorte qu'il nous soit loisible de résiner le contrat et de
renoncer à l'enseignement s'il doit on résulter quelques trou-
bles H
Les difficultés prévues par le P. Vitettesobi ne tardèrent pas
à surgir. L'Université de Paris résolut d'empêcher l'ouverture
du collège, comme contraire à la clause précise et condition-
nelle do l'admission de la Compagnie à Pontoise. Le 3i mai t683
elle dénonça son opposition à la ville de Paris: laquelle arrêta
d'intervenir en cette <~jse et de présenter requête au Parlement,
son juge naturel. Les Pontoisiens, d'autre part, portèrent leurs
réclamations au Conseil du roi; ce fut en vain le Conseil
accepta bien de retenir te procès et différend des parties
mais par un arrêt du 3 février i62~ il débouta la ville de Pôn-
toise de l'entérinement des lettres patentes que Sa Majesté
révoqua avec défense de s'en aider~ M.
En 1637 les habitants, soutenus par la duchesse do Guise,
rencuvolèrent leur tentative' itsne réussirent pas mieux que la
première fois~. Il en fut de même on iB~ë. Les otuciers,
échevins et syndic de t.) ville avaient oncoro décidé, malgré
l'abstention du procureur du roi, do confier le collège A la
Compagnie*. Mais t'Univorsité do Paris, de plus en ptua hostile
à cette entreprise, recourut au Parlement, et la cour, par arrêt
du 2 juillet 1650, nt défonto aux Jésuites « d'enseigner au
collège et dans la vitto et faux-bourgs do Pontoise, d'y tenir
écotos ou études, ni même do s'ingérer audit collège dans
aucune direction ni instruction, directement t.u indirectement'' H.

2. Pour empêcher le succès des Jésuites, les Universitaires sem-


btpJent n'avoir d'autres ressources que d'empêcher la fondation

). LettreduP. <Mo<M)auP. Aïmand, <~janviert6M(PMne}a,BpM.Geo.t. tV).


2. Bcqu<te de lavilledeParisao Patentent,juin <623(~oaa<eades <o<*<HM<K
.MMMM,t. Il, p. S<0.S«) AKMdu conseil,9 fëwttef)62).(Mtffem,p. 9M.)Cf.te
McfCttM/h!woh, t. X,aoo. t6~,p.403.Le JMe~Ct~e~Mf~, t. l, p. a<t.aM.
3.t.ogdnn..Fondât.coHpg., t. Vt.o. <23.
4.0<Ubemt!on dut? JuU! Mf. (Archiv.eomm.da Pontobe,BB,t, f. <89).
6. <*oMp<M rendusaMPa~emea~, t. Vt, p. 235.
COaPACMB
BB <<M;S. T. M. 3
3~ SOUSMCtiEUEU.– PMEMiKRE
PAMTtt:

ou le progrès de leurs établissements. Ce n'était pas toujours


chose facile, car le roi, les ministres, les prélats, les plus puis-
sants personnages de la noblesse ou du clergé favorisaient une
œuvre dont l'utilité s'imposait. Ainsi Louis XH!, reconnaissant du
service que les Pères rendaient à la jeunesse française, les aidait
de tout son pouvoir. Ayant su que la dotation du collège de Paris
était devenue insuffisante par suite de l'augmentation du per-
sonnel enseignant, il résolut d'y pourvoir. En i62i il s'adressait
a son grand aumônier, le cardinal de La Rochefoucauld, et le
bénénces. L'estat de
priait d'appliquer à cette maison quelques
mes affaires, lui écrivait-il, ne me permettant pas d'y contribuer
de mes propres moïens. j'ay appris qu'il y it plusieurs mala-
dreries vacantes et auxquelles il n'y a, grâces à Mieu, maintenant
aulcuns malades n'y aultt'es charges. J'ay estimé que le revenu
de celle qui est près de ma ville du Mans, de celle qui est proche
de Beauvais et de celle de Pompone ne sauroit estre plus utiUe-
ment employé qu'à l'effect susdit. Et pour ce j'ay bien voulu
vous en advertir et prier d'y donner vostre consentement et de
vouloir faciliter l'union des dites maladreries au collège des Pères
Jésuites'. '<
L'exemple du roi était, peu après, suivi par l'évéquo de Luçon.
L'acte d'une donation qu'il ttt le 8 janvier i622, nous montre Ce
« Il n'est personne
qu'il pensait alors de l'Ordre de saint Ignace.
disait le prélat, combien le
qui ne voie, personne qui n'admire,
peuple catholique est redevable à la uorissanto Compagnie de
Jésus, dont les ouvriers travaillent avec tant de succès a la vigne
du Christ. Cen'est pas sans un vif sentiment de plaisir que nous
constatons surtout les fruits abondants et incroyables que la
France entière recueille du collège do Clermont, placé en quelque
sorte au cœur du royaume pour être dans l'Univers chrétien une
source de vie et des plus purs sentiments. Touché de ces motifs,
nous pensons qu'il est du plus haut intérêt pour la gloire de
Dieu et l'utilité de l'Église, que nous aidions et favorisions selon
nos forces la Société de Jésus. C'est pourquoi, de notre plein gré
et librement, nous promettons de payer chaque année au collège
de Clermont la somme de mille livres, a prendre sur quelqu'un
t!c nos bénénces. jusqu'à ce que nous puissions la remplacer
de même valeur ou par une pen-
par un bénéfice ecclésiastique

t. Lettreduroi aucardinalde La Rochefoncanld, 14cet t6M.(Archtv.


mt-.ms.
Mi.) Réponse du cardinal,8 déc.(BiM.nat/.fr. 9768,f. i70).
LESUMVERSiTËS LESJÊSUtTES.
COXTRE 3S
sion équivalente. Ce que nous promettons d'exécuter volontiers
dans l'espace de trois ans, en témoignage de notre sincère affec-
tion envers la dite Compagnie*, a
Le collège parisien regorgeant d'élèves avait aussi besoin de
dilater son enceinte. La cour de Langres où les Pères s'étaient
établis après avoir quitté l'hôtel de Clermont, avait son entrée
sur la rue Saint-Jacques. Resserrée à gauche par le collège des
Cholets, à droite par le collège de Marmoutiers et celui du Mans,
elle s'étendait en profondeur jusqu'à la petite rue Sainte-Barbe.
L'ensemble des bâtiments formait ainsi un carré long, fort étroit
et rétréci encore à ses extrémités~. On conçoit le désir d'agran-
dissement qui bantait les Jésuites. Ils avaient commencé par
acheter le long de la rue Saint-Jacques huit maisons particulières
quatre en montant, adossées aux Cholets; quatre, en descendant,,
adossées à Marmoutiers. Ils portèrent eusuite leurs vues sur le
collège du Manss.
Ce collège, fondé vers tMO, devait son origine aux libéralités
du cardinal Philippe de Luxembourg, évoque du Mans. Le prélat
y avait institué douze bourses pour les jeunes gens pauvres de
son diocèse désireux d'étudier en l'Université de Paris Mais
l'enseignement y fut suspendu en 1623, a cause de l'insuffisance
des revenus, et Charles de Beaumanoir de Lavardin, qui occupait
alors le siège épiscopat du fondateur, permit au Principal de
louer les chambres au profit de l'établissement. Les Jésuites se
présentèrent pour acquéreurs; mais l'Université da Paris ayant
eu vent de t'a'taire, et pressentant une diminution de son inuuence
clans la perte d'un de ses coUèges, s'opposa par un acte du
12 septembre 1095 « aux entérinements et vérifications des traités
et conventions faites ou à faire avec les prêtres et écoliers du
collège de Clermont ». Cela n'empôoha point M~'de Beaumanoir
de passer le ii octobre avec le P. Filleau, Recteur, un contrat
par lequel il cédait le collège du Ma<M avec toutes ses dépendances
aux Jésuites. Ceux-ci s'engageaient de leur côté à acheter
pour ledit seigneur évêque une maison choisie par lui dans
t. Actede donationde t.ooolivresde rente,traduitsurletextelatin envoyéau
P. Cénera). (Epistotae Cf. ~</<'<ae
caKttnaMum). onnuae t6M (Ffaoctaehistoria,
t, 111).
2. Vottrtomett.p )4, t85.
3. Bmond,BMotredit coM<~de &M/h p. no, «t.
~e.OMt!«~.
4. Cf. Meindre, ~M/otre de Paris, catalogue des principaux collèges.
8. Acte d'opposition de l'Université, M sept. )6K. (le ~efeMM- Jésuile, t. t.
p. 763.) –Cf. Dupont-Ferrier, Du coM~e de t'moM<aM <Mc<e~OMfs.OMHd
p. M,.a8.
36 SOUS MCHEUEU. PREMtEBE PARTIE.
*–*A~t~ I~.n~A A~t~~MM~~tt~~ ~n <n~wtt<t-tf~<: Tt~ttt~
la capitale, jusqu'à concurrence de trente.trois mille livres 1.
Dès qu'il eut connaissance de cet acte de vente, Tarin présenta,
au nom de l'Université, une requête au Paiement il demandait
que le contrat fut déclaré nul comme préjud!dab!e la fondation
à
et contraire aux intentions des fondateurs. Deux jours après, Je
principal, le procureur et les boursiers
du collège) du Mans por-
taient plainte à leur tour2. On était à ta fin d'octobre. La chambre
des Vacations, en remettant l'audience au lendemain do la Saint-
Martin, défendit néanmoins aux Jésuites de mettre le contrat à
exécution et de faire aucune démolition ou nouvel ouvrage, à
Les i'~res et
peine de tous dépens, dommages et intérosts~ n.
devant une Cour
t'évêque ne jugèrent pas à propos de parattrc
dont ils n'attendaient aucune justice. Le 22 novembre ils rési-
lièrent le contrat et nront signiOer à l'Université leur désiste-
ment

3. Les Jésuites n'avaient pas réussi dans leur tentative pour


ouvrir un collège à Pontoise et pour agrandir celui de Clermont,
Ils furent plus heureux ù La Ftècbe ils obtinrent que tours élèves
ne seraient plus sous la juridiction de t'Université d'Angers et
ne pourraient ~tre cités que devant le prévôt de la vitte Par
contre ils échouèrent à Toulouse où leur fut refusé le privilège
de conférer les grades, comme ils en avaient le droit en vertu do
la bulle de Jules !<!<
Mais, dans le même ordre de choses, t'attaire qui eut le plus
de retentissement fut celle du collège de Tournon, lorsqu'en
<622 le roi l'autorisa par lettres patentes à donner les grades en
théologie, y compris te doctorat. Un simple exposé des faits noua
montrera ce qu'il faut penser du reproche d'empiétement adressé
dans cette circonstance & la Compagnie je J~sua par quelques
historiens.
On se souvient que ce collège, établi en 1536 par le cardinal
François de Tournon, puis honoré en 1552 du titre d'Uni' eraiié,
avait été conBé aux Jésuites en i66i avec tous ses pnvit&ges~.
t. Contratenlreles J~aKesctCharlesde Beaumanotr,
si oct. <6M(AMMt.
Na).,
MM.388,f. 2M). t6M ~CfCMM t. t.
2. ReqoMMda 22 et 24 oct. (te désuile, p. 7M, 707).
a. AKM da25Mt. <M&~MJem, p. 258).
desMsaXes
4.Actede(Maternent tATcMv.oat.,MM, 888.f. M8).Cf.Dt)pont.Fen!ef,
6. CLDeRocbcmonteht,Le collègeCcnr~If, t. t, p. t0&.
6. Ibidem,p. MB.
7. Voir 1.1, p. 288 et ao~.
LESUXtVERStTËS
CONTRE
MSJÉSUITES. 37
En fait, l'Université de Tournon ne comprenait pas toutes les
facultés. Ce n'était alors qu'une modeste école de grammaire,
de philosophie et de langues, autrement dit une Vacuité des
Arts dont les gradues jouissaient des mômes avantages que
ceux de l'Université de Paris. On n'y vit jamais aucun pro-
fesseur de médecine ou de droit. L'enseignement de la théologie
n'y fut autorisé qu'en i58f. Après t'édit de rétablissement
de la Compagnie, Henri IV confirma les droits d'Université jadis
octroyés au collège « à cause de la profession des lettres latines,
grecques, hébraïques, chatdes, morale et naturelle philosophie
et it les étendit encore en permettant les leçons de métaphy-
sique, de mathématiques at de théologie '<tant schotastique que
positive2 H. Le comte Just de Tournon, ayant reçu du roi plein
pouvoir, fit constater ces droits t'anné 3 suivante,et it fut convenu
entre lui et le P. hicheome, provincial do Lyon, que <'doresna-
~ant on tiendroit lecture de la langue hébraïque, de mathéma-
tiques, do philosophie entière et parfaite et des autres sciences M,
comme dans les grands collèges et universités de rtnstitut~ H.
t n nouveau contrat fut passé à ce propos, puis soumis au P. Gé-
néral, auquel on demanda son approbation*. Et comme la pré-
senco de nouveaux professeurs nécessitait une augmentation du
revenu, le ~omte promit une rente annuelle de quatre mille
livres, jusque l'union d'un bénéHce d'égale valeur. Ce don
généreux de 1 ithMtro et puissant Seigneur de Tournon n,
ajouté à plusieurs autres, lui mérita le titre de « second
fondateur de t'Un'versitô~ u.
Celle-ci, au début du xvtr sifete, était assez uonssanto.
Il y avoit, dit uu témoin (le chanoine Dobane), environ
sept cens escottiers estudiants à Tournon, la ptuspart gentils-
hommes; non pas tant seulement des provinces voyainos, mais
des plus estoignëes Picards, Normands, Bretons, Cttampenoys,
Tourangeoia. Au logis où j'<stois en pension. nous estions
vingt escoUiera, dont le plus honorable, tant à cause de sa
nayssance et profession, estoit messire Fran~oya de Gondi, nta
de feu M. le duc de Retz, abbé do Saint-Aubin et du despais
archevesque de Paris, tt y avoit aussi deux chanoynes, comtes
t. HMoiMma.delafondation Fuodat.eoUeg..
(Tolosan.. t. IV, n. 58).
2. PaU'ntes
doHenritV.octobret60t(AfeMo. det'A~deche,D. coU.de Toumoo).
3. MtM ducomteJustau P. OeneMt (ATcMt. duco)t.S'*JoMph a Lyon).
4. DonationducomtedeTournon(Tolosan. fondâtcoUeg.,t. IV, n. Ot).
6. LeMM du P. Généralau comtede Toumon.23 août <605.(t,ugduo.Ëptst.
Gtn)
38 SOUS MCHEUEU. – PRKM!EBEPAimE.

de Saint-Jean de Lion, l'un appelé le comte de Coitenson,


t'aniM le comte de Kebe, qui est à présent archevesque de
Narbonne. H y avoit dix escottiers de Tours et les aultres
estoient Auvergnats, Foresien~, et moy seul du pays de Vivarois.
JI y avoit aussi d~ns la dite ville quantité d'escoiiiers Flamands,
Lorrains, Allemands, Suisses, Piémontois, Milanois et Savoyards.
U y avoit aussi quatre Irlandais de fort itonnemayson et quelques
Anglois. Enfin c'estoit une académie peuplée d'aussi bolle
jeunesse et noblesse qui fût en France*.
Les troubles do la régence, suivis de la révolte du Lan-
guedoc, mirent On à cette prospérité. La ville prit l'aspect
d'une place de guerre et en subit toutes tes charges. Au duc
de Montmorency qui ordonnait do lever sans dehu un subside
de huit cents livres pour le transport des munitiuns, los con-
snts répondirent ie 2t juillet t621 Kotre til!e se trouve
réduite en extroame paouvreté et néc~sité, n'ayant pour lors
au!cung cocttnerce pour gaignier et profuc'er, le peu de prof-
net qu'elle soutoit faire au moyen des escoUict~ cessant par
le peu de nombre qu'it y ou a depuis phtsieura annce~. Il
Jusqu'à cette époque. lo collège de Touruon. quoique plu-
sieurs fois nanti do toutes les autorisations requises pour ta
» do son programme d'études et la col-
profession entière
lation du la maîtrise es arts. n'avait joui do ces faveurs que
d'une manière spéculative. cause de l'opposition do iTni-
vorsité de fouiouso~. Le m"ment semblait venu, si l'on voulait
des privilèges inoontes-
prévenir la d' cadouce, d'exercer enuu
tables, et métne d'en augmenter t'étendue. On résolut de pro.
fiter du passage de Louis X)tt & Lyon, en 1022, pour obtenir,
avec une nouvelle confirmation des prérogatives univorsitairea,
l'autorisation de conférer les grades en théologie. Le roi donc
il se
fat informé qu'en Vivares, Uanphiué et Lyo)moi<) ne
trouvoit aucune Université ou il ao tist ie~on de cotte science,
il comprit
qu'au coUègo dos Pères Jésuites de Tournon
tout le bien que ces trois provinces pouvaient attendre d'un
établissement d'où sortiraient des personnes doctes et ca-
pabies d'être promues aux chargea ecclésiastiques; et il donna,
le 22 décembre, des lettres patentes, par lesquelles il main-
1. Mémoires
ms. duehano)neDcbane<AKMt.da CMn<< St'mtnatMde Viviers,
n. 0).
2. MetMaHoodes eoneut",2) JotMet<M<(AteMv.dép. de l'Ardèche, Tournon,
B 20t).
3.LettreduP. O~neMtau P. AMOM, 2&maKt6Za(A~ottan. Esptat.Oeo.,t. M}.
LESfXtVERStTËS COXTRE LESJESUTES. :?
«~t- t-- -~tt~–~ ––n!t tnM<*<TK*n-
tena!t le programme d'études du collège, approuvait l'augmen-
tation de ses revenus et confirmait ses privilèges universitaires
en tes étendant à la théologie'.
Le P. Générât apprit avec joie ce nouveau bienfait du Roi
Très Chrétien, mais tout de suite, il prévit et redouta une
nouvelle opposition de Université de Toulouse. M pria le P.
Arnoux alors présent dans cette ville de, solliciter même en
son nom s'it le jugeait a propos l'appui du premier pré-
sident du Parlement dont l'autorité serait d'un grand poids
dans cette aiiaireï. Les appréhensions du P. Yiteiteschi paru-
rent tout d'aburd mal fondées. t)ès le C mars t0a:i, les lettres
au Parlement
patentes de Louis XHt avaient été enregistrées
de Toutouse'.
Les Pores du c"Ufge envoyèrent alors à Home un Mémoire
de graduer
pour demander au Souverain Pontife t'autorit~tion
ex théologie; à quoi, ajoutaient-ils après t'exposé de la re-
quête, Sa Sainteté sera d'autant plus facilement induite, qu'elle
verra que ce n'est pas une nouvelle érection, mais une simple
ont
amptiation, et que ses prédécesseurs, par huttes expu's,
concédé a nostre Compagnie d'accepter les tniverMtes, conférer
tes degrés. etc., et en demie!' lieu que Sa Majesté nous t'a
déj~ accordés o. Cette instance auprès du Saint-Siège avait
toutes chances de succ''s, maia, par suite de eircunotances
que nous allons rapporter, ello resta guspendue.

4. Les lettres patentes de décembre <u22, destinées a sauver


de la décadence le collège de Tournon, faittiMni le perdre com-
plètement. En euet elles exciteront la jalousie de rivaux envieux
et susceptibles. L'Université do Valence, où pourtant l'on n'onNei-
ac-
gnaitque le droit, avait toujours vu avec déplaisir les faveurs
sa
cordées a voisine. Cette fois, elle ne aocontenta pas de se plain-
dre elle voulut nuire directement et sollicita tes raiveraités
d'AM, de Toulouse et de Cahors de se joindre à elle pour frapper
un grand coup. La première refusa, dans une assemblée solen-
nelle, de soutenir une lutto qu'elle déclarait incivile mais les

t. Patentesdu22décembre <CM, ea faveurdo collègede Tournon.(Le~e~MM


/!r't<!po't X,ann. tB~t,p. 408.)
au P. Arnoul,20marst023<Mjac!tce.
x. LettreduP. C6n~m!
3. A~M do Parlement de Tou!oa<e, 0 man MM (Archiv. do ta Haute~Cafonne,
tt, H7).
4. Requête desJésuitesdeTournon
auSouverain
PonMfe,MM. Fandat.
(Tolosan.,
colleg.,t. tV,o. 68.)
40 SOtJS MCHEUEU. – PRENNE PABTtE.
.11~ 1 1
deux autres acceptèrent; avec les juristes de Valence eUes pro-
testèrent contre l'enregistrement des patentes et s'opposèrent à
la collation des grades par les Jésuites de Tourn on Le Parlement
de Toulouse, circonvenu par les adversaires de la Compagnie,
n'hésita pas à rapporter son arrêt du 9 mars, sans avoir entendu
la défense des religieux, et à faire inhibition au collège de Tour-
non (i9 juillet 1623) '<do prendre le nom, tiltre ni quanta d'Uni-
versité, ni bailler aucunes matricules testimoaiales d'F~iude, ni
aucuns degrez en aucune Faculté, ni aucune nomination aux
bénéCces à peine de nullité, <*tautre arbitraire
Mais les Jésuites ne tinrent nul compte de cet arrêt, les titres
de Tournon leur paraissant indiscutables ils continuèrent à déli-
vrer, conformément à leurs droits antérieurs, des lettres testi-
moniales d'étude en parchemin, scellées du sceau du secrétaire
et signées de la main du Recteur. Par un nouvel arrêt du ti août
le Parlement de Toulouse déclara Il nuUes et de nul eBect et
valeur les lettres expédiées. avec inhibitions &ceux qui les
avaient obtenues, do s'en aider et servir, ni prendre le nom et
qualité de graduez, à peine de faux et autres peinM portées par
les ordonnances 3. » Alors les Jésuites recoururent à la justice du
roi ils se pourvurent devant le Conseil privé pour faire casser
l'arrêt qui leur était défavorable et maintenir l'Université de
Tournon eu la possession et jouissance ues privilèges, droits et
pouvoirs accordés par les lettres patentes do <622~ ECectivo-
ment, l'anairo fut évoquée, et le Conseil ortlonna (i5 décem-
bre 1633) qu'en attendant le jugement, Il lesdits recteur et
régens do ladite Université de Tournon jouiraient des mesmos
privilèges, authoritez, prééminences et libertés dont ils jouis-
soient auparavant les dites lettres de décembre <62~ Ce
dernier arrêt, rendu sur la requête du syndic des Jésuites, fut
oigniHé aux syndics des Universités de Toulbuso, de Valence et
de Cahora, assignées a comparaitre dans deux mois devant le
Conseil « pour, parties ouyea, leur estre faict droit ainsi que do
raison x.

1.Cf.Baudet,/<0t~e ffp't'P«<w«<M de C~OM,p. «t. – MaMtp, op. rif.,


p.8t.
2. AMMdo Parlementde Toulouse.)9 juillet<M3(~e jMc«'Mre ~M~e, t. 1,
p. 2M).
3. AMMduParlement deToulouse,tt août)M3(~oAfe«'M~e ~tHfe. p. 9M).
4. BeqoMedesJésuitesau Conseilprivé(CoodreMe. W~e<<'<-~M~a~ede ~a
ttot~anceel det p~ea~e de Cempa~Mte de .M«M,t. 0, p. MO).
6 Attetdu CooseU privé,<5décembre <6!3(~e A~CMfe ~MnfoM, 1.X. p.<M).
c. Ibidem,p. 4<7.
LESU~VERStTKS COKTHE LESJ~SMTES.
t t tt t – 'A-– t~t~ ~t~t~X
Dans ces conjonctures, les Universitaires de Valence cherchè-
ent de nouveaux appuis; comme si leurs collègues de Toulouse
i de Cahors ne suffisaient pas. Us requirent !e concours non
entement de l'Université de Paris, mais encore de toutes les
utres Universités françaises. « L'intérêt qui touche la conserva-
ion des Universités de ce royaume vous est commun et à no~s,
eur écrivirent-ils, et nous avons creu de notre devoir do vous
tonner advis d'un nouveau dessein qui s'est depuis peu formé
)n en quartiers à nostre commune mine; aBn que, le mal vous
estant ~ogneu, nous puissions le prévenir à son commencement,
)t par bonne intelligence empescher le progrez qu'il pourroit
aire. Après avoir rappelé les lettres patentes de 1622, obtenues
par tes jésuites, et tout ce qui s'était passé devant le Parlement
le Toulouse et le Conseil du roi, l'Université de Valence ajoutait
Nous ne doutons point que vous ne jugiez sainement de la
Us
:onséquense qu'un tel commencement peut apporter; car
les Jésuitesj espèrent, quand ils seront déclarez capables de faire
tes promotions et conférer los degrez en l'une des facultez, do le
pouvoir faire en toutes, et par ce moyen tour dessein s'achemi.
nera peu &pou à la ruine des t'niversitez. Joignons donc] nos.
trc intervention avec la vostre en la donense de cette cause,
pour; que la postérité ne nous puisse Masmer d'avoir, par
Mstre connivence, laissé couler dans t'Estat une telle nouveauté,
caquette ils prétondent d'estabtir dans un petit tien pour en
tprès la faire suivre par tous leurs collèges. Vousnous obli-
gerez grandement de nous taire part, a'it vous ptaist, de vos bons
[tvis et résolutions, lesquelles nous embrasserons avec tout
t'honneur et respect qui nous sera pus<.ibte a
Pareille invitation fut accueillie avec empressement par t'Uni-
veraité de Paris, convaincue que, Mtes Jésuites triomphaient, la
jeunesse accourrait en foule prendre ses degrés à Tournon8. Puis,
à son tour, elle exhorta toutes les Universités du royaume à in-
tervenir dans une affaire intéressant ta conservation de leurs com-
muns privilèges. Bordeaux, Beims, Poitiers, Caen, Bourges, Or-
téans, Aix, Angers répondirent à l'appel et envoyèrent à Paris
des députés a. Ainsi toutes les Universités de France, sauf Pau et
MontpeMier, confondues dans un même sentiment d'hostile

t. Lettredu B~ndtcdn )'OntMK)M deVolenee ao*UntveM!Ma de Fmnce,M mars


<M<(Jootda!n,N~tofMde t </a<MM<M de ~of~, pt~ceejust., n. LXV).
2. Le~e~MM/~ONM~. t. X,son. <62<,
p. 422.
3. Voirlesdécretsde p!u<teoM UnWeM!Ma (fe ~fCMfe~tMtte.t. p. 749-Mt).
M SOtS MCMEUEU. – PhEtMEREPARTiB.

jalousie, se liguèrent contre la Compagnie de Jésus représentée


par le collège de Tournon, C'était un réveil de l'antagonisme
latent, mais toujours vivace, entre tes écoles séculières et tes
congrégations religieuses'.
Uans un apf~MsMM~< en forme de requête, présente aa roi
et à son conseil, MeFromont, député de t'fniversité de Valence,
parlant au nom des t nivcrsit&t françaises. ctabtit un parattète
entre celles-ci et les Jésuites, et dénonça tes entreprises de la
Compagnie comme préjudiciables aux intérêts généraux de i État.
« Les Universitez sont corps séparez, faits & pièces rapportéps,
de toutes professions de personnes privées, recluses et solitaires,
qui n'ont aucune intelligence ni dessein que sur leurs livres,
ayant renoncé à tnut maniement et counoissance d'aitaires. Les
demandeurs, au contraire, font un corps oni, puissant et dinox
par tous les coins de h France, voire de la terra c'est un scut
esprit qui agit en pius!eurs testes. ils ne subsistent que pour
eux et ne travaillent que pour s'agrandir, ne mesurant leur cha-
rité qu'a l'aune de tours intérêts, t Les Universttéa, comme
Mtea aisnées de ta couronne, no relèvent que do t'autorité des
rois; les .~suites ne reconnaissent d'autre supérieur que leur <:A-
néraj. Les Universités ont toujours combattu pour les droits et
privilèges de t'Êgtise Gallicane les Jésuites ont toujours Mtu*
tenu l'opinion contraire et se sont affranchis de la puissance
et juridiction des évoques n. <' Si Vostre Majesté lour accorde le
droit des promotions, pourquoi non pas aux Barnabites, aux
pcres de i'Oratoire, A ceux de lit Doctrine chrétienne, et autres
qui se présentent tous les jours? voire & tous les Ordres des
Mondians qui enseignent, preschont et font los mesmes fonc.
fions?. Tous ceux-Jtê attendent avec impatience le succez de
ceste cause, pour auMitosi se mettre en campagne, et par sotti-
eitations ou importunité. comme tes Jésuites, suivre la piste et
le chemin qu'ils auront frayé. Que si te privilège est rendu
commun, et qu'il soit loisible à tous les réguliers de promouvoir
et conférer tM degrex, it y aura enfin autant d'Universitex en
France que de villes ou de bourgs, qui est la ruine du royaume,
ainsi que les plus clairs-voyons ont jugé des long temps. Car la

t. t.'UotweM)M
de ParisM dMtosoapar une aohnostMMttteaMte;rite ne se
contentapas do demander0 Intervenirau fMei~,elfeeepptfaencoM SaM~MMde
tMtteindfele nombrede. eot~gMoù les~<o!tM,disait-elle,t'~tatentlntrodults
a'l 6ubreptlcemt'ot
Mb!epHcen)Mt et
e<oonot'ttant
nonobstant
les France
de des anclens
dea
justesoppositions
oppoatMoM andeoacoH~a.
collèges,Un!M~-
Univer-
autrecomoanantez et t)Mesde Ptanec e. et deteat dêfendn)
d'co«ab!)faoeoa
aotrea t'aveaif.(~ J~~M~ ~MMe,1.1.p. 9M.Keqaetedu t? Jo!otOM.)
!.? tÊSMTES.
CONTRE
tES MXhEMStT~S
quiMer te
occasïooae de quitter to com-
trop grande fréquence des collèges occasionne
ado fféaucnce
nécessaires à la
merce, l'exercice det'agricutture et autres arts
vie et société politique, pour se précipiter aux esohotes. sous
et augmenter sa condition
t'espérance que chacun a d'accrotstre
en portant une robe plus longue que d'ordinaire*.
Un tel plaidoyer, où l'on mettait en avant l'intérêt publie,
ceux du
devait nécessairement impressionne!' des juges, comme
Confit privé, habitués à considérer tes choses du point de vue
tes idées exposées dans
politique et dont plusieurs partageaient
t'.t'~MMMM~.
Le P. Générât avait approuvé les premières démarches par les.
le libre exercice de ses
quettes te collège de Tournon réclamait
droits. Mais, quand it apprit la ligue formée par les f nivelés
de France, tt ctwgnit que le débat, restreint d'abord à un seul
ta
étahtisscment. ne pt'H 'tes proportions plus vatttcs, et que
à cette occasion, n Mcom-
Compagnie etto.tn.~ne ne fut inquiétée
manda donc au P. de Sésuirande faireen sorte qu'on no «'occupai
ou du moins quo
plus, s'i! était possible, du procès de Tournon,
te Conseil ne déchut rien qui pût nuire aux autres cotteges?.
Cette tigne de conduite était d'autant plus sage, que tes t'niver-
M
sitcs dans teurs requêtes ne visaient po<; seutonent le droit
conferev les Rrndea. mais sussi t'étenduo de t enseignement dans
à des futurs
teacottéges déjà fondés, et jusqu'à l'existence l'égard
cott<*gps.
fut possible
Cependant la cause était trop avancée pour qu'U
de reculer. On no devait plus songor qu'à parer tea coupa des
adversaires et a diminuer l'éclot d'un triomphe presque assuré.
La veitto du jugement, le 30 Mptembre. le eyndie de t Université
do Tournon demanda et obtint dos lettres en forme do reqnéte
ctvitc contre t'a) réi du Parlement de Toulouse, afin que celui-ci
remit les parties « en tcj catat qu'ottea esloient auparavant~.
tt'autre part. tes t'niversitaires ne tf~rent pas inactifs. Le
recteur de t'Univorsii~ do Pa~a était atora M'Jean Auberi. régent
de rhétorique au cottege do Catvi; it se distingua par uno
ardeur infatigabte cemro tes Jésuitet cola lui valut l'honneur
d'être tnaintenu dans ses fonctiona deux années consécutives.
en
Quand vint to moment décisif, it n'épargna rien pour battre

t. neqaCtedet'UotMK)M ~f .V«v"~ ~"< t. t. p. M~


deValence
3.~tUodu P.Mn~t m.P.de S~tMa. t" ~HtetMM~Moda,Mpt~O"' Jt. ano.
S. MeqaOte du ~ndtf deTootaoo.aoeept.t6M<Ac~wM~anf~. t.
«Ht, p. 400;.
44 SOUSMCHEUEU. – PHEHtËM:PARTtE.

brèche le crédit de la Compagnie it multiplia ses visites aux


juges et, en affectant la modération, it sut les gagner à ses
idées Admis te 37 septembre &plaider devant le Conseil la cause
des Universités de France, it parla en latin, selon l'usage, avec
beaucoup de force et d'adresse si bien que le garde dos sceaux
ne put se retenir de le complimenter. Comme le Recteur avait fait
allusion à la naissance du roi, dont c'était t'anniversuire, M. d'A-
tigro lui répondit « que les fniversitez devaient espérer aussi,
qu'en mesmejour qu'il a voit pieuà Uiou de donner ta vie au Roy,
Sa Majesté conservoroit cotte des Université~ ApW'sUllecourte
délibération, le Conseil refusa de casser t'ar~t du t'artfment de
le
Toulouse comme demandaient tes Jésuites. saut aux deman-
deurs, ajouta-t'U, su pourvoir par requestc civile contre ledit
arrest audit Parlement3 M.

5. Les choses ne pouvaient en rester là. i)< le lendemain,


les Jésuites de Tournon présentèrent au Conseil privé une nouvetto
supplique, par taquette ils réclamaient la jouissance des droits
et privit"ges dont ils étaient en possession avant les lettres
patentes do Louis XHL Le Conseil no voulut point trancher lui-
même la que'.tiun;ii ordonnaseulement que les Reoteuret Syndic
do t'Uoiversité do Tournon jouiraient de leurs anciennes préro-
galives, jusqu'à ce que le Partotnent de Toulouse eu eut arrêté
autrement*. En attendant le jugement déOnitif. des <V~o~M
furcttt échangea entre les parties, et la lutte se poursuivit avfo
ardeur devant l'opinion publique.
Les Jésuites nreot cunnattro les raisons qui militaient en leur
faveur. u La profession do religieux, disaicnt-itx, tes exctut bien
de la lecture do ta médecine; mais, pour la théologie, ceste
quatité leur donne plus d'advantage qu aux séculiers, pour estre
moins distraits es amures du monde ot avoir l'esprit plus Mbre,
à causa de la pureté de vie. Et, de faict, tes grands docteurs do
t'Êgtiso ont esté Religieux, comme sainct Basile, satoct méfosme,
sainct Augustin et sainct Grégoire. Aussi, tant s'en faut que les
religieux se Boientintroduitadan*! los Universitez, qu'au contraire
te sont tea ttcHg!eux de aainct Benoist et de sainel Augustin

t. Jourdain,op.f~ p. <08.JeanAubertfutrecteurduat mata<6aaao M mars


toa&.
2. RëponM dutbitaceOftauMCtaut t!e t'UntweMJX
(te We<fMM ~Mj-o~,p. <t0).
3. Atf<'tdu Conseil
ptt~. 97sept.tMt (M~eM.p.4<?).
<.Ordonnança duConseil pt! 28eept. t6M(~'.Ve~ufe/iranfoh,t.X,ann.tMt,
p. 4M).
LESUXtVERStTËS COXTRE LESJËStJiTES. 4S
.––.t t– –––SA*t, tt~t~~mc. tt*~ct«httB~nou-
nt~M-
qui ont gouverné tes premières Universitez. Ce n'est chose
velle que tes Jésuites ayent des Universitez; ils en ont au Pont-
a-Mousson, à Otmus, à Gratz, à Prague, à Vienne en Autriche,
à Lisbonne et en ttatic ils ont pouvoir de bailler des degrez à
ceux qui ~nt estudié en leurs Uoiversitez. Et quant à celle de
Tournon, it ne faut pas craindre qu'eue soit tirée en conséquence
pour autre, en faveur dt's Pères Jésuites; d'autant qu'ils ont
trouvé t'fniversité établie, quand ils sont entres à Tournon, et les
ttuitcs et lettres patentes enregistrées au Partement*.
En ce qui concernait la lecture de la tttéotogie A T~urnon, le
syndic du cottage montra combien cet enseignement y était avau-
tageux pour le royaume et pour t'Égtiso. « f En toutes tes Uni-
vorsitez de France, hor~ qu'en Sorbonno et celle do Toulouse, on
no fait point de t<*etnr«ni de profession de tbcotogic, si ce n'est
par quelque t!)'n!"gat. ou par quoique jeune docteur régent
la
pour s'accréditer durant quelques mois. Et, où on enseigne
la
thcutogip, on se mntonte dolire théologie scotastique, sans faire
cas de la muraue lui est la principatto et plus nécessaire pour tes
curez, ny dp la positive n<'n moinsnéeoa'iaire contre t'hérésie.
a Lo:! Universitex do ttio et d'Orange estahnes par les Hetigion-
naires qui gastoot et perdent le Vivarais pt le itauphinc, sont
voisines do cctto do T"urnon il ''st donc expédient que la lecture
y soit faicte do la sainte tth'otogie, at!n que les bons escoliers et
docteur-! qui est sortiront, puissent ramener les esprits égarés. –
:)"t,'étautiti~'mout du cette Université et la profession de théologie
feront que les sujets du Roy, qui sont contraints d'atter chercher
en Avignon, à ttoto ot à Chamhéry et autres Univorsitéz étran-
gères, tes tcfona do théologie et d'y prcndro tours degroz,
domeuroront dorcsnavant en France, et los étrangers tnesmo
seront convifs à y wenir~.
Ces raisons auraient du former la bouche a tous les opposants;
elles no furent malheureusement pas écoutées. Les adversaires
de la Compagnie ressuscitèrent, aeton leur tactique habituelle,
les ancien uea catomnies, en imprimant un recueil do tout ce qui
avait été autrefois publié contre elle. On Ht aussi courir contre
!e<)Jéauitea un papier volant dea raisons sur lesquelles estoit
intervenu i'arrest du 37 septembre t62~. Il Sous prétexte do

t. AMmofM <fMJ~H~Mpouf <'<y«<MMfM de yoMMtOM (Ae~tewre ~'<tMfo~,


<N!0.<6'!).("~M)
op.cM.,p. 82.
a. ~Mem,p. «;ï.t66,passim.Cf.MMsip.
3.~o ~eMM~c t. X,p. 460.
/)ranfo<t,
46 SOUSRtCHEUEU. PhEMiÊRE
PARTIE.
défendre les Universités de France, on s'eoorcait de prouver
« par les propres escrits et pièces des Révérends Pèresj qu'ils
n'entreprennent pas seulement sur les droicts des Universitez,
mais aussi contrarient et préjudicient grandement à l'autorité
dn roy, à la justice ordinaire de Sa Majesté, à la dignité et au
pouvoir de Messieurs les Cardinaux, Archevêques et Ëv~ques, aux
règles et professions des autres religieux, à la jeunesse estudiant
soubs eus, à ceux qui entrent on leur Société, au bien et repos
des villes qui les reçoivent, à des sciences, à t'anti.
et a<tx dela perfection et
qn'té commandemens l'Eglise, etc., mesme au pouvoir
do Sa Sainteté' Ainsi, d'après cette énumération, il n'y avait
personne, dans le royaume et sur la terre, qui n'eut à se plaindre
de la Compagnie, néau des individus, des famittes et de tou*e
institution. Les P~MM des UtJversitez de France concluaient
en demandant non seulement la révocation de toutes tes Lettres
que les Jésuites avaient obteaues pour s'attribuer tes num, titre,
qualité, droits et privilèges des Universitésn, mais encore l'inter-
diction Il à eux et à tous autres ttetigieux de poursuivre à i'ad-
venir t'cstabtissement d'aucun collège de plus en ceux qu'ils
ont ès villes où il n'y a Universités, ils ne pourront doreanavant
faire plus de trois classes, pour tes langues latine et grecque
seulement », Us auront ainsi, ajoutait'oa, plus de tuisirs~' de
servir t'Ëgtiso, le Roi et leur patrie, ct ~etont d'autant plus
obligez de prier Mien, comme ils fout profession M.
Les Jésuites de Tournon, forts de lours privitegea antérieurs aux
lettres patentes de décembre t682, ne se prcssèrfnt pas de pa-
raltre devant If Parlement do Toulouse. P. <tén''rat. it est vrai,
n'avait pas renoncé à réclamer pour la Compagnie l'exercice de
tous ses dmits; mais, afin do no pas exposer l'ensemble des col-
lèges à quoique avanie, il désirait qu'on fut assuré d'abord de
l'approbation du Consoi! privée Cunuant on la bienveillance de
cetoi-ct. !o comte do Tournon lui présenta une requête où il de-
mandait que le procès pendant devant te t'artement de Toulouse
fût renvoyé devant une autre Cour, pour cause de suspicion légi-
time en effet, il y avait des parentés, alliances et amitiéa h
entre Messieurs du Parlement do Toulouse et les professeurs de
l'Université de la même ville. LeConseil reconnut le bien fondé

i. MfeMM do9 UnherstMs (~f JMefO'fe ~tM~e, t. ), p. 253'. CL D'AtgfnM


(CoMffho jM~)Cfo~Mw,1. Il. P. Il, 266).
a.~M~em.
3. Lettre du P. G~n~at au P. de SOgotMD,?cet. <621~F~aDc~a,
Epht. Oen., t. tV).
LESUX!YERMTKS
CONTRE
LESJ~UtT~. M

de ce motif, évoqua iui'même l'affaire et donna aux Universités de


Toulouse, de Valence et de Cahors assignation de comparaître*.
L'Université de Paris comprit alors la nécessité, pour abattre
i'enofOMcommun, de réunir une seconde fois en un seul faisceau
les forces de tontes les Universités françaises La plupart répon-
dirent à tappet par l'envoi de députés ou pat des procurations au
nom du recteur. M*Aubère. On convint en outre que la ligue
universitaire ne bornerait pas son action à l'affaire présente, mais
qu'eue l'étendrait à celles qui pourraient survenir sur tous les
points du royaume. Bientôt, dans une réunion générale de toutes
tes FacuMcs,l'Université de Paris donnait Ason Recteur le pou-
voir et te soin de conserver et défendre par toute voie due et rai-
~onnaMc. les droits des Universités, suivant ftes précédents
arrests] du Paiement de Toulouse et du Conseil privé
Le Reoteut défendit avec une habite vigueur, non toutefois «par
voie due et raisonnable les intérêts qui lui étaient connés.
C'est sous son inspiration que fut rédigé contre le comte de Tour-
non unJtA'wouc dans teque!, au Moud'exposer fidèlement les faits,
«n énuméraitcfmptaisammeut" quinze ft'audfs",disait-oa, aux-
tjuoUostesJésuiiesavaienteurecourspour perdre <esUuivorsités\
Kux'mémos, concluait le ~wo~ ce~ rengioux reconnaissent, en
évoquant i'anairo au Conseil, que leur cause est très mauvaise,
puisqu'Hs refusent pour juges ceux qui ont été leurs pro-
tecteurs et sont encore A présent leurs bienfaiteurs, plus qu'en
autre ville du royaume' M.
Au mois de mars t626 le Conseil allait s'occuper du procès,
·
lorsque la comte de Tournon fit présenter des Lettres ~'J~<~
dont l'effet devait tout suspendre pour six mois. Il n'en fut pas
tenu compte et, le 27 mars, le Conseil prononça un arrêt qui ren-
voya do nouveau tes parties devant le Parlement de Toulouse.
celui-ci d son tour ordonna, !e 20 août, l'exécution de son arrêt
du iOjuiMet tu23". Ainsi so trouvèrent supprimés les titres et
1. Cf.t'oodKtte,"p.W.. t. M.p. 203.2~.
x. Mctct du ta~tUa t02&<~MMO~ dea <tx-<h<«tt< ~M~«, t. ttt, f. 49).
a. DttpM déotets et procuration (Le .VM'fMM ~M~e, t. ), p. 734.7M).
t. ~«wtM dea <o).d'<aM< J<'<M~e<,p. 4t.
!VpmowfuM~e le eeW~~c yoH''<wt dest'x.<M«t<)t
(~Mttt~M J~M~M,1. )tt,
enattribueia tMacMan
p. <6S).Bande! 6 PtetMd'Oliveprofesseur
&tttn~eMtMde
CahoM (W~M'e~cf</«<ce«M<et'nAo«.p. tMj.
6. ~MHa~M <<< MMMHtM f. C.
7. Onappelait&fMM'fd ~<t<ee!!ssque !eMtacMtdattà tousccu<qu<étaient
forcésde6'abMoterpoo~teservicepublie.
8. AKMdu ConseiiptM.atOMs do
t&t8;a~<t PattementdeTouîouM.MaoOMMO
(Le ~ewc ~aHr~t, ). Xt, ann. <620. p. «o).
M SOUS RICHELIEU. PREMIÈRE PARTIE.

privitèges d'Université accordés au collège de Tournon par I~s


bulles des papes et les édits des rois.
Le dénouement a de quoi nous surprendre. Jusque-ta le Parle-
ment de Toulouse et le Conseil privé, s'étaient presque toujours
montrés favorables à la Compagnie de Jésus. Comment donc s'ex-
pliquer qu'ils aient consenti à sacrifier les droits indéniables de
l'un de ses collèges ? Une lettre du 3 septembre i626, adressée au
P. Généra! par le P. Pierre Lacaze, supérieur de la maison pro-
fesse de Toulouse, nous donnera la solution de l'énigme. Dans les
débats devant le Conseil, dit-il, la question politique domina la
question scolaire. Influencés par les libelles répandus à profusion
parmi le publie, les conseillers et les ministres, au moins en
majorité, se laissèrent persuader qu'il importait au bien de t'Ëtat
de ne pas reconnaître les privilèges universitaires à une Société
toute dévouée au Souverain Pontife, exempte de la juridiction
des Ordinaires et obéissant à un Général étranger, que l'on s'ima-
ginait hostile à la France. Au Parlement de Toulouse; la même
préoccupation détermina la conduite d'un certain nombre de
magistrats. Le premier président, les présidents et les anciens.
conseillers de la Grand'Chambre restèrent dévoués aux Jésuites;
mais les jeunes conseillers de ta Chambre des Enquêtes embras-
sèrent le parti des Universités. De plus, suivant un usage établi
depuis plusieurs années &Toulouse, les présidents et les conseillers
qui faisaient partiedes Congrégations de la sainte Vierge, devaient
s'abstenir de siéger dans toutes tes causes concernant la Compa-
gnie en6n, chose absolument nouvelle, la même abstention fut
exigée, dans l'affaire présente, de tous ceux qui avaient leurs fils
au pensionnat de Toulouse. Cr&ce à toutes ces' exclusions, l'arrêt
contraire aux Jésuites fut rendu à l'unanimité moins une
voix'.
Cependant l'acte de la Cour suprême du Languedoc ne consa-
crait pas un droit commun pour toute la France il ne concernait
qu'un seul collège de la Compagnie, les quarante autres restant
parfaitement libres de renouveler des tentatives semblables dans
leur contrat avec les municipalités, en vertu des privilèges qu'ils
avaient obtenus du Saint-Siège. On comprend toutefois que, de-
vant le parti pris d'hostilité, les Jésuites n'aient montré nul em-
pressement, qu'ils aient même retenu sur une pente dangereuse
des fondateurs trop zélés. C'était sagesse, comme on le verra
t. LettreduP. Lacazean P. Généra!,
3 sept i626(To!oMn.,
EpM adCen-,t. t,
n. t6).
LES UXtVERStTËS CONTRE LES JË4MTBS. 49
~'t~A~ ~«~~mc~wM~t&~t~ &1&t~tt~~A~~t~ et~t sur-
<îMt*
par l'affaire d'AngouIème, assez semblable à la précédente
venue à la même époque.

M. La famille des Valois-Angoulème avait toujours protégé les


lettres et les arts. Jean le Bon, frère du poète Charles ~'Orléans
et grand-père de François I", conçut le dessein d'établir une
Université dans le chef-lieu de son Comté; mais il mourut avant
d'avoir pu réaliser son projet. Son petit-fils François, devenu roi
de France, accomplit le vœu du « bon ComteJean "en accordant
à Angoulême, par lettres patentes du mois de décembre i5i(;,
« collège, écoles et Université en toutes facultés et sciences' M.Les
mattres, gradués, écoliers, bedeaux, messagers devaient y jouir de
la même juridiction, puissance et autorité, des mêmes privi-
lèges, immunités, exceptions et franchises que ceux des Univer-
sités de Paris, Poitiers et Toulouse. François!" voulait ainsi récom-
penser les bons services rendus dans les guerres anglaises,
« par l'une des principales clefs et frontières du royaume, du
costé et endroit du duché de Guyenne ». il était convaincu que les
écoles serviraient beaucoup à la prospérité de la vilit:, comme au
pronct et instruction des pauvres et jeunes personnages des pays
circonvoisins, et à l'exaltation de la saincte foy catholique~
L'Université d'Angoulême eut à lutter dès sa naissance contre
celle de Poitiers qui, redoutant une rivale, résolut de s'opposer
u l'enregistrement des lettres patentes du Parlement de Paris. Sur
la requête présentée le 7 mars i6i7 par le procureur Deschamp,
chargé de défendre les intérêts des Poitevins, l'avocat général
conclut à l'audition des parties dans le délai de trois semaines.
Par suite de longueurs dans la procédure, la vérincaHondes lettres
patentes n'eut lieu que les 2 avril i5M. La vil!e d'An~oulême,
eo possession de son droit, n'en avait pas encore pronté, lorsque
Louis Xll!, par un brevet du 10 mai 1623, permit d'y établir un
collège de jésuites s.
Un article du contrat, passé le ii juin entre la Compagnie et
la municipalité, regardait spécialement les prérogatives univer-
sitaires. Le maire et les écbevins, afin d' « honorer et illustrer
ledit collège », accordaient aux religieux de jouir du droit d'Uni-
versité « pour lettres humaines, philosophie et théologie H, con-
). VoirtomeHt. p. 6i2et soiv.– Cf. BotMonnade, JM~M du collègee<~ff'e
<f~M~oMMme, p. 3*6.
2. Lettrespatentesde Fmncoht",décembre )5t6(AMMv. comm.d'AngoaMme.AA,
6, f. 81).
Cf.tome
3. Cf. tome nï. 6t9.
M. p. 6M.
COMPMtMB
M <ÉM)8. T, tV. 4
M SOUSRiCHEUEU.– PHEMtKRE
PAHTtK.
cédé par les lettres patentes de Françoise, con&rmé de règne en
règne et nommément par Louis XtM avec, pour eux et leurs
écoliers, tous Jes privilèges enregistres ès cour de Parlement à
Paris 1
Peut-être cet acte n éveilta-t-il pas tout de suite les suscep-
tibilités de Poitiers et de Bordeaux, mais les progrès rapides du
nouveau collège tirent bientôt craindre à ces deux villes une con-
currence plus dangereuse encore si les Jésuites s'avisaient d'user
de leur droit d'Université. Les docteurs de Poitiers, dans leur
décret d'union avec les universitaires de France contre les
Jésuites de Tournon, attirèrent l'attention de leurs collègues
parisiens sur la situation exceptionnetto du collège Saint-Louis
à Angoutême Le recteur Jean Aubert s'empressa d'intéresser à
à cette cause le Parlement de Paris, auquel Angoutème ressor-
tissait, et demanda qu on entev&t aux Jésuites de cette ville le
droit d'Université concédé par tes lettres patentes do <5<(}.Mais,
à la nouvelle de cotte démarche, ta municipatité augoumoise
protesta énergiquement, le tl mars tM25~. L'évoque et le cha-
pitre se joignirent en cette circonstance aux maire et échevins, et
tous ensemble revendiquèrent pour la ville la jouissance de son
droit d'Université. tts obtinrent au mois de juin un arrêt du Grand
Conseil qui, reconnaissant la justesse de leurs réclamations, les
maintenait en possession de leurs privilèges. '<Quant à l'Univer-
sité, y est-il dit, il a esté ordonné qu'elle sera estabtio et instituée
en ladite ville ~d'Angoutème) toutesfois et quantes, par t'advis
commun desdits é~equo, chapitre, maire et corps de ville, à
l'exemple des autres Universitex du royaume, suivant les lettres
de concession octroyées par te roy François f', entaque!te seront
agrégez tes rettigieux do ladito ville et mesme tes Jésuites, tout
ainsy qu'ils sont aux Universitez do Poictiers et de Hourdeaux*.
Cet arrêt ne découragea point les opposants. le t8août,J<'an
Tarin, successeur de Jean Aubert, présenta au Grand Conseil une
requête par laquelle "tes Recteur, Doyens, Procureurs et supposts
de l'Université de Paris demandaient l'annulation du contrat
passé entre la municipalité d'Angouteme et les Pères de la Com-
1.Contrateotrela 'tUe et lesJésuites,« juin t622(<<«MafM
des <o(.<t<M<M.
t. Il, p.693,cote).
2. Décretd'untoodet UntteMih; de PottteMavectes UnheKiMs do royaume
(Ae~eKMMJésuite,t. p. 7~ ).
3. Détibetattondu corpsdeville,11mafst625(Archives comm.d'AngouMme,BB,
6,f.t68). Cf.BotMoanade, o/ cM..p. 6t, 65.
4. Arrêt du Grand Conseil, juin t6M (Archives de la Charente, D, 7, n. 6.)
LES UNIVERSITÉS CONTRE LES JÉSUITES. 5t

pagnie de Jésus. Msavaient été avertM, <t)8Meot-MS, que les jé-


«
suites"voutans s'introduire Men cette ville pour y tenir cotiège
et y instruire la jeunesse, avaient trouvé moyen de faire annexer
à leur prétendu collège la prébende préceptoriale, et non
contents de ce, auroient faict unconiract par lequel supposant
que ladicte ville a droict d'avoir Université, et ce en vertu de
lettres qui n'ont jamais sorti effect, ils se seroient faict céder
ledict prétendu droict, et à présent sous prétexte de faire homo-
loguer l'union de ladicte prébende, veulent faire indirectement
autoriser par le Conseil la qualité d'Université qu'ils donnent
injustement, sans tiltre valable, à leur dict collège, qui est une
usurpation préjudiciable à toutes les Universités de France et
particulièrement à ceUe de Paris H.
LesJésuites d'Angoulême, instruits par les mécomptes qu'éprou-
vait alors te collège de Tournon, se montrèrent peu soucieux de
s'engager en la poursuite d'un procès dont l'issue serait d'autant
plus douteuse qu'ils y interviendraient à un titre quelconque.
tt'aitteurs, leur sorait'ii jamais possible d'organiser une Université
dans une vit!e où, comme le passé l'avait prouvé, tous les éléments
de succès faisaient défaut? Ils résolurent de séparer leur cause de
celle du maire et des éohevins, de l'évêque et du chapitre, etde
conserver peut-être ainsi à la ville le droit d'Université dans le-
quel elle avait éjté maintenue par t'arret du mois de juin. Dans
une requête présentée au Grand Conseil le ti septembre 1625, ils
se contentèrent de protester contre les fausses allégations du
Recteur de l'Université do Paris. Celui-ci, disaient-ils, Il sous un
prétexte imaginaire avait supposé qu'ils voûtaient s'attribuer la
direction de l'Université accordée &la ville par le roi François
alors qu'ils ne prétendaient qu'à la simple administration du
coitège établi par le Roi ( Louis Xt!t), consenti par i'évesque,
postulé et entretenu par ladite ville En conséquence, le syndic
de la Compagnie suppliait le Grand Conseil de lui donner acte de
la déclaration suivante Quêtes Jésuites n'ont jamais entendu
former ni gouverner ladite Université d'AngouIesme, ni contre-
venir à t'authorité dudit sieur Recteur 2. »
Cependant l'évêque avecle chapitre, lemaireavec tes éche-
vins, conseillers et pairs de la ville, continuèrent à solliciter

t. Requêtede t'Un~eKttéde Pattean GrandConseil,)2 août )626(Ae~<f-


CMr<'7<!aM«e,t.),p.t96)
2 Requête
deaJtsattesaa GrandConseil,4 sept t625(LeMefCMfe ~M«e,t. 1,
p.200).
68 SOUSMCHEUEU.– PREMIÈRE
PARUS.
l'exécution dn contrat et le maintien de leurs privilèges antérieurs.
Après la plaidoirie des avocats, le Recteur Tarin demanda à être
entendu; puis tes jugea, n'ayant aucun égard à la requête du
syndic du collège, déclarèrent le i9 septembre 1625, nul et
résolu M sur le point en litige le contrat de t622, sans qu'à
l'advenir les maire et eschevins pussent j prétendre droiot d'Uni-
versité en ladite ville d'Angoutesme' Cet arrêt peu libérât,
arraché en quelque sorte au Grand Conseil par les intrigues de
Tarin et consorts, froissa d'une manière très sensible t'amour-
propre des Angoumois. Cen'est pas sans raison que les historiens
de la ville se firent t'écbo des do!éancea de leurs compatriotes.
Tous ceux qui ont parlé de cet arrêt « ont étc unanimes pour le
Marner et pour regretter qu'on ait si à la tégèM tésé les intérêts
de la population ». Il eut du moins un avantage débarrasser les
Jésuites de leurs ennemis qui « ayant obtenu gain de cause ne se
préoccupèrent plus du cottège~
Les Pères de la Compagnie, noua le savons par ta déclaration
du syndic d'Angoutême devant le Grand Conseil, ne tenaient pas
au titre plus brillant qu'utile d'université ce qu'ils déiraient
avant tout c'était la connrmation de t'étaMistement du collège.
tts t'obtinrent de Louis Xt!), en 1827, par l'entremise du mare-
chai de Schomberg, gouverneur de la province~.

t.A~t. do GMedConMH, <0septembret635(Le JMf<M /htwfo«,t. XI,ann.


M2a,p.t0<w.
9. De MasiioogoM, LesJ~M~e~ d'~n~oxMmc, p. 69.– Ho!Moonede, < <«.,
9?
P.3. Lettres
patente:de LoutsX<U.juin<62?(Afch!<fe!.dc
la Chwente.D,t, n.0).
Pendantcesdéme!<~ avec t'UnWeKtte,te9coagn'jtaMon~ avaienteu
t'Mvinftatea
lieu.Panntles~M<t<<o<<touwmmon'Hfat tesotode pïcseotM au P. GeoMet,
t'ao
concernait
la pennb&ton dedonnerMit~~ctfM <p<W~M~ auxcommunautés de
femmes. Vitette~bt
aet~tattttsenee. Of.acauseda 6'anduombtede demandeson
auraitdea!ttn'avoirKeouMqo'am PP.Pm*<nt!aan. LeP. G~M<refusa a Cette
Mesxte,tepoadtt-H, ~taMtepourde justesmotth,est d'un usagecommundansla
Compagnie. o On continuadonca demanderta peftnh~ona Rometo«e~~Mo«M
(<et<t
Cong.PMt.,tMt).
CHAP!TREtM

tKE StITE D'AFFAIRES DËSAGB~ABLBS

(<<;2W026)

Sommatre. – Vofatton du jouno Favier. 2. Les biens <<M collèges. :1.


.~<îahe<tc-4!cMr<'adu t'.Arooux.4.A~t!~AmbroiscUuvot.–&. Le P.Andf
\'<.tsht etTh~e~ttette Viau. 6. DtsgrâM du P. <:o S'~uirao. 7. Accueil fait
par la eoor ao Il. Jean Sufr~en sox Buccesseat'.
SourcM maauaefttea t. Recueils de Documents coo~ene~ dana la Cnmpagoio a) Ep)<-
totae eeeefattnm m) e~tercot b) tMtne~. Eptatotae MoeMttun) –c) ftaoeta, Epi~otae
ad Cenefatrm; "'t) Lugdunfoaia. t:phto)aetieneMHon) -e) ).jgt<uneMit, EphMMed
CeMotem, "0 tMoctae historia -s) Kraocta, t'undattocea eoHes)on<<n.
H. Roma, ATchb~ ~aUtaoo, SonttatuM <!) FraMfta, n.eo, tB, a: sw, 40t – ctU. Pia,
B* M.
t)t. Parb, B)M)oth6qM' hattonatt), t. (f. saxt 8<m. 3~8.
K. *))t, BH'))~h<\tue muotctpate, maattsft)t9, eot~attoadacca de Petruse.
V. tatpenMaa. N)M)ut))~He tuM)th<pate< manuet~ta. eeUecMua Fe)MM.
NeeMea tm~tm~ea) Atenet, ~MfM<<e N'fAeMfM.–MAno~tttea'fM~M. –jMA)M<«'<
t~f MotAtft' Mo~. –pMCfa tf~&a<t.F <tf< <M<fm6~<'oa~"rM<M
ft't t'~M~ – ~ttttOtM des
Mt<t)MM<t J~M«M.– GM~aM~.?''<-<<«H eM~(CaMyoa, CotMMMXt ttKWM. <<<<e. W'.
– O't'~eaua.ta t~e<h' P.<frMCot"<t. C<~fda~a,M~s<e~')«S<?<ftot<<Je)~p.v~– jMM.
))ne.n<t~tt«<'<fffAr<Mt~"M'f<' !')<~<<<'B'q~. -~MotrM fAMMM~MM<MMy
att~tf fNt«e)rf<<<. B)f~ Huquet. <h<fo<M-du Po~Mnott ~~o~oad~.– Jour.
data. MMo'M de ft/n<rM'<t<t' de Paris. Pmt, «~Af~AM sur tt CoMjM~~e <t.: J~<M.
l. tV.

<. A !'eMtop!e~es uMvot~Maipca, les autres ennemis da )&


Compagnie no perdaient aucune occasion de la combattre et de
la vilipender. Sans aller jaaqu'à menaccrson existence, ces atta.
quea et ees catomnies pat ticutièfea tendaient cependant à i'aSai-
blir, en tournaht contre elle t'opinion à un moment donné un
assaut général aura d'autant plus de chances de
réussite, que Jes
esprits auront été plus prévenus, les passions plus surexcitées.
Entre i63~ et 1626 survinrent plusieurs aHahes
désagréables
'nu allaient singulièrement assombrir Jes dernières années de la
belle carrière du ceiebre P. Coton.
Placé à la tête de la province de France, après avoir aban-
donné au P. Nicolas Vilhiès le gouvernement de celle
d'Aqui-
8t SOt~SMtCHEUEU. PREMIÈRE PAWtE.
<a!no
taine, l'ancien confesseur de Henri IV et de t~~tt.
t'nn«!«n «ntttonc~ttf~nHotm! tV ~<ttn Louis Vttt
X!Marrivait à
Paris le 2~ janvier i625. A la cour comme partout ailleurs, it
rencontra l'accueil le plus bienveillant. « Le cardinal de Riche-
lieu qui estoit enfermé dans son cabinet avec les ambassadeurs
d'Angleterre, quand il lui atta rendre sa première visite, n'eut
pas plus tost esté averti qu'il estoit dans son autichambre, qu'il
quitta les ambassadeurs, disant qu'ils luy perniettraient bien
d'atter embrasser son bon ami, et il t'embrassa euectivementavec
de grandes démonstrations d'amitié. Toute la cour le vint voir en
foutte. Le Roy et les Heynos i'attèrent entendre le jour de la
Puritication à Saint-Gervais, où il devoit prescber le caresme,
et, à certaines gens près dont le jugement suit toujours la mau-
vaise volonté, il fut applaudi universellement et écouté avec
avidité d'une multitude innombrable de peuple qui l'avoit tou-
jours regardé comme un saint Il
Un début aussi heureux semblait présager des jours tranquilles
à ce jésuite que le peuple de Paris avait surnommé fange de la
paix 2. Maisla Providence en avait disposé tout autrement. Le
P. Coton, dont la douceur était proverbiate. savait montrer la
plus grande énergie quand il s'agissai de défendre les inté-
rêts des âmes. S'il lui fallait par exempte protéger une vocation
sincère contre les abus de l'autorité paternotle, oa le voyait
allier une invincible fermeté aux ménagements 'une légitime
condescendance. On en trouvera ta prouve dans te fait suivant
que le P. Harasse nous a conservé.
Un maltre des requêtes nommé Favier, avait un n!s qui don-
nait tes plus belles espérances. Le jeune homme, ayant entendu
l'appel de Meu, sollicita de son père l'autorisation d'entrer dans
la Compagnie de Jésus; rebuté plusieurs fois, it résolut de suivre
le conseil évangélique plutôt que d'être inndéio à Dieu it quitta
secrètement la maison familiale et se réfugia en Lorraine, au
noviciat de Nancy. Mais il n'y fut pas longtemps en repos. Le
père désolé, presque au désespoir, présenta requête au Parlement
contre tes Jésuites ils avaient ensorcelé son nta pour mieux
l'accaparer et le corrompre do leurs pernicieuses doctrines et
afin deroogager plus avant dans tes secrets de l'Ordre, on lui
avoit fait changer de nom par la substitution d'une lettre, t'appe-
lant François Xavier au lieu de François Favier M.La
Compagnie

VieditP. PierreCoton.p. tCS.


t.D O~Mans,
a. OaMsse, ~Mcf<ait tfay. p. 21.
UNESMTE~'AFFAMES
DÉSAGRÉABLES. 55
(est-il besoinnde dire? ) oo s'était
de le dire? s'était point des moyens
rabaissée à des
point rabaisséeà moyens
aussi ridicules; le novice était allé en pleine liberté ;,il n'avait
été ni séquestré, ni séduit. Pour en convaincre tes siens et !e
Parlement, le P. Provincial de France, d'acord avec celui de Cham-
pagne, le nt revenir à Paris. Aussitôt arrivé, on le conduisit chez
le Procureur générât, en présence duquel it fut remis à M.Favier.
Et dans cette circonstance tout le monde admira "ta modestie
du P. Coton qui souffrit sans s'émouvoir, devant plus do cent per-
sonnes d'honneur, tous les outrages que la rage pouvoit suggérer
à un père irrité'. L'enfant, de son coté, «après des difficultés
merveilleuses, fondant en larmes et en sanglots, se jeta aux
genous do M. le Procureur générât, et a haute voix fit vœu de
vivre et de mourir jésuite ce qui cuida faire sor~ le père des
bornes de la raison. Malgré les plus vives inst <ces, il refusa
de rentrer chez ses parents et fut laissé à la disposition du
P. Provincial, Cetui-ci pensa que, sans mettre en danger une
vocation si solide et si sincère, it pouvait condescendre quelque
peu aux exigences paternelles. Il pria donc Lo'jis Xttt de confier
le novice à son père pour trois semaines; après ce laps de temps,
on le laisserait libre de suivre ses désirs, s'il y avait persévéré.
Le Roy fit l'honneura M.Favior de l'envoyer quérir, et lui com-
manda de traiter son fils avec toute sorte de douceur, luy donnant
une entière et pleine liberté pour mettre en effet sa vocation. Le
père néantmoins le tenoit fort otroitement serré dans son logis,
luy faisant des indignités incroyables, jusques &luy faire déchi-
rer sur le dos en mille lambeaux la soutane et les habits qu'il
portoit. En quoy cet enfant montra des effets d'une merveilleuse
générosité, demeurant jour et nuit, l'espace de quinze jours ou
trois semaines, déchiré et demi-nu au cœur de t'hyver, résolu de
mourir ptustost que do revcstir un habit séculier. M
Le délai fixé par to roi ayant expiré, le matira des requêtes
n'en continuait pas moins à tenir son tits enfermé. MaisFrançois,
résolu plus que jamais de rester fidèle à Dieu, parvint à s'en-
fuir et revint à Nancy d'où il fut envoyé en Attemngne. N. Favier
se plaignit de nouveau à Louis Xttt ot fatigua le Parlement de
ses clameurs. Mais on ne l'écouta plus ses indignes procédés
envers l'enfant tui avaient aliéné toute sympathie <. Le mal-
heureux magistrat ne le pardonna pas aux Jésuites et, quoyque
dans la suite du temps il leur rendit son amitié, ce ne fut qu'après

1. Garasse,
Récitau vray. p. 123-128.
56 MUS MCNEt.tEU. PREN~MÎ PARTtE.

t-–~ –~–At~ ~~B~t- t


leur avoir fait sentir des effetsde sa haine, d'autant plus que
les temps lui en donnèrent plus doccasion <. n

a. Au dire des calomniateurs, la Compagnie, non contente


de séquestrer tes personnes, savait aussi accaparer les fortunes
sous prétexte de fonder des maisons d'éducation, elle aurait
acquis des richesses considétaMea. Laceusation, déj& réfutée
maintes fois, se renouvelait alors avec insistance. Le P. de Sé-
guiran dut en avertir le P. Coton, absent de Paris et occupé à
la visitede la Province. Il lui dit que les faux bruits répandus
commençaienta mal impressionner la cour. Richelieului-même,
parait-il, conseit!a!tau roi de ne plus accorderde lettres patentes
aux villes qui demandaient des collègesde la Compagnie.Favo-
rable d'aiUeurs & la liberté d'enseignement,te ministre n'était
pourtant point d'avis de multiplier tes établissements d'ins-
truction secondaire. Il redoutait tes suites pernicieuses du
demi.savoir, les atteintes souvent irrémédiables qu'il porte A
la piété, au respect. à l'esprit de soumission, a tous tes senti-
menta (lui sont te lien des sociétés humaines s H. Dans un Ëtat
bien ordonné, peosait'it, la culture tittéraire ne doit pas
être générale. Pou idée était donc do réduire te nombre des
collèges; on la retrouve dans un cur!eu< projet do ~~w~~
pour toutes tes aOairesdu royaume réd!gé vers <625et publié
parmi ses f~MfM; entait, otto uefnt jamais mise A exécution.
Maison voit commele moment était opportun pour attaquer tes
établissements de la Compagnie, Ils étaient beaucoup trop
riches, prétendait-on; et t'~n s'oubr~ait de persuader au rui
de ne plus leur attribuer de secours temperas. Sans attendre
son retour à Paris, le P. Coton s'empressa de détromper
Luais Xttt, dont on pouvait surprendra ta bonne M. !t lui
écrivit de Tours te ta juillet i625: t<csmosmes ennemis (do
t'ÉgtMOet de votre servicej voulurent Mire accroireau fou Hoy,
le grand Henry, vostre pore, que nostre Compagnie ostoit si
t. D'OtMane,
~.c~ p. tM.
9. Jootdato, M«to~<' <<<* f~t<M<'<<Mde ~aW<. p )4S.
coU6ge8
Noaa
et co
voaïû)!<.MaaM.ond!Mau
a'eat wU!eacydire au tel Mt dans
dao<Patts,
eo ~feMCM~
Rouen. qu'il n'y att plus
qu'it ]~<~<M, p!ux de
de
collèges Il ce n'ea' èl villes c, après QOlQmde8:parle, Roucn, Amiens,vole3, OiJoa,
Lyon. To!oM, BoT<ieao)t, PctMeta. Beoaet. la HMchp. Pan, qui sont en )eMe a<-
tteMe en ynostM
ao< (xtuMoxt que tout ccot qo oo cnwoiM.
myaomo e!tMco~mod~~)eo~ cf~nohtmKoaa woutoot'to'co ehaeooe
patUeuMtMmeat e~tMCM
aux leU,es y pourront estre commodément envolez. Matis,oulon8 qnea chacnna
d'tcettM Mait deoa coU~ges, t'na de tëcnMeM et t'antM de Pf. MM!te9.et A
cause du grand nombre df KnoMM ')n! se trouve dans Paris coua Mn!oo! qu'il y
en ait quatre, trois de sëcutteMet an de bottes (Avenel, Ae~ej* du c«f<f. de
Richelieu. t H, p. 0'
U?!BSUITE tTAFPAMES~SACaëAB~ES. 5~

riche que nous regorgions de hénéBcea; Araison de qaoy je tu


contraint de porter un dénombrement de tous nos biens à
M. de Bettiévre, lors chancelier, à M. de Sutty, surintendant
générât des Bnances, et à messieurs les Secrétaires d'Estat,
faisant voir ce que j'oSre encore de faire pour te présent –
que nous n'avons pas deux cents francs par homme, y compte*
nant vivre, vestir, librairies, sacriatiea. bastimens, procès.
viatiques et toute autre despense, tant commune que particu-
lière et, touchant les benôBcea,que nous nommerionsplusieurs
ecclésiastiques en France dont !e moindre a, lui seul, plus de
bénéficesque nous tous ensomhïe.Et cela fat vëpiOëpour clore
la bouche &la médisance.et sommes ppêta d'en iaMe encore la
preuve si VoatMMajesté le désire. Si nostre Compagnie, Sire,
ne faisoit la guerre à Sathan et à ses supposts, nous ne serions
en ces peines, et les ennemis de la vérité nooa laisseroicnt en
repos, ains diroient Mon de noua et nous tonetoient a Yostfo
Majesté. Maintenant, comme ils sont et comme nous sommes,
ilsne se désisterontjamais. Aussi sera-ce un eSect de sa grande
bonté et de la sapiencoqui accompagne )<ouis.te.Juste,do nous
prendra, a'it luy plaist, en sa protection, comme t'ont toujours
raietle feu Roy, son Père, et la Heyne,sa chère et très honorée
mère, et Vostre Majestémesme, Sire, l'a fait Jusqu'à présent.
Soustels auspices et ceuxde la grâce de Dieu, nous continuerons,
partout QUil tuy plaira de nous establir, d'estw ce que noua
luy sommes, totalement acquis et redawabiea.et d'en produire
les eOectaet los preuves, à l'endroiet tant do ses propres sut'-
jects que de tous étrangers. u
A la marge do la minute de cette tettre, lu P. Cotonavait
ajouté la nota suivante Il C'est pour rospondre en générât aux
eatran~caimpressionsque le grand favori (Richelieu sans doute)
a mis deapuiapeu en l'esprit du Moy.'M«~«~?<M'~~Mo ~MM~o
M~aoM'f <H~p~M/o, chose maintenant qui doit estre seereto.
Plaise a Dieu qu'estant a Paris j'y puisse apporter quelque
remède '.M

3. Maintenirt'oxistencodes collèges et voitier Aleur entretien,


ne fut pas le soul soucidu P. Coton pendant son dernier Provin.
ciatai; il eut aussi b défendre l'honneur de qnetques'uas de ses

1.Lettredo P. Coton<tLouiaXtU,13f'Met t~~ (Ptat, /!ecAe~AM,


t. tv,
p.640).
S8 SOUSRtCHEUEU. – PREMtÊHERAMTtE.
confrères les PP. Jean Arnoux, Ambroise Guyot, André Voisin,
Gaspard de Séguiran, François Garasse – injustement pour-
suivis par des ennemis acharnés.
t.e P. Arnoux était alors l'un des prédicateurs tes plus en re-
nom il était recherché par un si grand nombre de prélats que le
P. Général dut se réserver la disposition de sa personne tt venait
dedonner avec grand succès le carême de t63~ dans la cathédrale
d'Orléans, lorsqu'il fut appelé pour prêcher à Paris; c'était avec
congé exprès du roi car, malgré son éloignement de la cour,
le religieux n'avait point perdu les bonnes grAccs de Louis Xttt
Son arrivée dans la capitale, la veille de la Pentecôte, porta
ombrage à plusieurs courtisans. M'ayant rien sceu do ce
voyage, quelques-uns de ceux qui geuvernoieut alors, et qui
estoient des plus puissants ennemis de nostre Compagnie, tirent
tous leurs efforts pour le renvoyer incontinent après les fêtes.
Et si ce n'eus! esté les prières do Madame la comtesse de
Saint-Pot, on croit qu'ils en fussent venus à bout On parvint
toutefois & h fermer l'entrée ~de la cour et à empêcher le roi
d attor l'entendre à Saint*Gorvais, où it prêchait l'octave du Saints
Sacrement avec un grand concours de tous les ordres, non
sanscstro esp!é dans toutes ses paroles Le ~te du Père n'en
fut pas refroidi; i! ne cessa durant trois mois, d'exercer son
fructueux ministère dans diverses églises et plusieurs commu-
nautés religieuses. Vers septembre, il partit pour Komo où
t'invitait depuis longtemps le P. Vitettesobi Soit faveur du
P. Général, soit pèlerinage do dévotion au tombeau des saints
Apôtres, ce voyage d'un religieux n'avait pas est tui-mcme do
quoi préoccuper l'opinion. Mais l'ancien confes~ur du roi avait
des ennemis personnels qui no manquèrent pas do donner a l'évé-
nement des motifs odieux. tt ne fut pas si toat parti, qu'on
vit des tibt" contre luy, comme ayant esté appelé par te Papo
ou par nostre T. R. P. (Générât) pour sçavoir de luy tous les
secrets d'Estai.juaques aux confessions du Roy tt'autres diaoient
qu'estant mal content do nostre Compagnie, il attoit a Romo
pour demander dispense à ses v<fux, et la calomnie alla si

1. Cf.CotdMa, ~Mto~.Snf.~<t<,P. Vt,t. V),n. 65.


2. Lettrede Spada&BMtwt!n!, 7 JoUtft<6~<(AMhtw. Vat., Nuo:. di tMtttta,
0.40t,f. <28).
3. OMNMp, MfMaM<~o~ p. 2.
4. Ibidem.
6. Lettrede Spade,?JotUet,d~&dMc.
PËSAGREABLES. 59
UNE 8U!TE D'AtPAtRES 1

avant que plusieurs évesques vinrent à la maison professe pour


–~ –t. A.<t. *nnm< & tn *na!e<tn ~t'~tiaeao nMtP

en estre instruiets'. ?»
Pendant que ces bruits, inventés pour perdre la réputation
du prédicateur, couraient le royaume, le P. Amoux vivait à
Rome dans la solitude et la pratique de ses devoirs religieux.
M fait peu de visites, écrivait à Peiresc son correspondant
romain; on le voit rarement u l'ambassade, et il refuse pres-
» 81 n'acceptait que de
que toutes les invitations du dehors2.
c'était l'année du jubilé,
prêcher ta parole de Pieu. Comme
il paria plusieurs fois A Saint-Louis des Français et à Saint-
Jean de Latran, et le public y accourait en foule, à la suite
des cardinaux et des ambassadeurs~. Au milieu de ces travaux
de soupçonner le nouveau
apostoliques, le jésuite était loin
et dont it faillit être la
complot tramé en Franco contre lui
victime.
Un jour, un des Pères de la maison professe de Paris reçut
du Procureur généra! l'annonce d'une étrange nouvelle on
avait dérobé la vatise du P. Arnoux pondant son voyage
et on y avait découvert tes pièces tes plus compromettantes~.
Cétait un raconta~o. reposant toutefois sur un fondement
bientôt connu.
Le P. Arnou< avait donné sa confiance à un jeune homme
nommé Oudin il lui écrivait souvent et lui recommandait cer-
ta!nes aUaires concernant le service de Dieu et tes intérêts de la
Compagnie. Il Mais, commec'estoit chose importante et qui
méritait le secret, ito avoient convenu certains termes ordi-
naires dont ledit Oudin avoit la listes Or ce malheureux,
soit qu'it fat un hypocrite, soit qu'il ont succombé aux ten-
tations. so mit a mener une vie dissolue oit il perdit sa for-
tune; tombé ensuite gravement malade et n'ayant pas d'argent
monnaie avec les
pour payer ses dettes, il résolut de battre
lettres du P. Amoux. tt les lit ottrir pour deux mille livres
d'abord & la comtesse de Saint.Pot, puis au P. Mornac,
procureur du collège de Clermont. Ne recevant do ces deux

op.f~ p. 6.
t. Garasse,
2 CaMMe, N~fM "Mf~ p. 0.
a. Nouatt'atoo!pas latet~eëtftte doRotnet Peireie,maisnouseono~M<M9 ce
rapportparunelettrede tnt.mfme Aaonfrère, a~ M~!MMM(BtM.mun.d'Ait,
correspondancedePetMM.t. t)), fol. t32).
4.LettreduP. de CM~oHM au P. RenéA;MOt<, M janviert<!25(Prai,op.e«.,
p. 4M).
6. Gâtasse,p. 7.
60 SOUSMCHEUEC.– PBBMÏÊME
PABTiE.
côtés aucune réponse, il vendît enfin la correspondance à nn
grand seigneur, ennemi mortel des Jésuites. Ap"&s l'avoir par.
courue, Facquéreup s'imaginant avoir en sa possession le moyen
de les perdre, courut à Compiègne la montrer au roi. Louis XtH
renvoya les lettres au chancelier, lequel en confia l'examen
à MM.Le Doux et Du Chatelet, maîtres des requêtes ordin~ures
de l'Hôte! Tandis qu'ils remplissaient consciencieosMnent
leurs fonctions, on répandit dans la capitale tes bruits tes plus
absurdes, tes plus invraisemblables, qui, comme it arrive d'ordi-
naire, n'en trouvèrent que plus de créance. Cet Oudin était
un Jésuite, de ceux qu'on appelle w-ro~ ne revêtant pas
l'habit de la Compagnie, mais admis ta la participation de
tous ses mérites. tt était entretenu par le P. Générai comme
agent et correspondant; c'est lui qui recevait les lettres en
latin et les traduisait en français pour tes plus chers confi-
dents do la Compagnie. Quant aux documenta découverts, ils
étaient excessivement graves, et pour preuves on en St circuler
de prétendus résumés, bien que les lettres du P. Arnoux
n'eussent point quitté tes mains des magistrats enquêteurs. On
y lisait que les Jésuites délibéraient sut toutes les affaires de
t'Ëtat; que le procès-verbal de ces délibérations faites à La
Flèche était envoyé au P. Générât; que !o P. Arnoux se trou-
vait fort avant dans ces machinations, et que dans ses lettres
on chiffres il traitait to roi avec mépris, le désignant par un
zéro. Href, dans toutes ces missives, au nombre de plus de
trois cents, écrites par le P. Arnoux depuis sa disgrâce, on
voyait « toute l'intrigue et l'esprit de cabale de la Société
ett'euet de son gouvernement~
Le plus répandu de ces résumés avait pour titre .V~Mt~
CM~<?tMH< les ~MCt/MKMr~0<H~ </Mlettres ~MCle P..ttVtOtM,
~Mt~P, avoit MC~M ton MOM)M!~ OM<~n, 0/M~ ~M'~ /M<
cA<M~de la COMf,~XPM~ (tM ~Oj/ <M~ par Mn<~ CMH*
missaires ~M~S ~a~ ~a/M~ ~OKf t?PO~ /M<~t<M lettres
informer ~Mfle co~~aM ~< icelles. C'était un misérable
pampblet que fauteur, pour mieux tromper le public, pré-
sentait sous une apparence officielle. Dirigé principalement
contre !o P. Arnoux, il reproduisait bri&vcmeot les bruits
répandus au moment de sa disgrâce, et prétendait en prouver
la véracité par des extraits supposés de la correspondance
1. <)<'M<~M
<t<'««t-<M<oMJ~Mt/M,(. Ht,p. note.
2. /Mem, p. 2-9,note.
UXESUITED'AtTAiRESDËSAGRËAPLKS. 0<

incriminée; mais l'ensemble présentait si peu de vraisem-


blance que pour tout esprit rénéchi l'illusion était impos-
sible.
Oudin mourut pendant l'enquête. Celle-ci, poursuivie avec
un soiu minutieux, devait révéler l'exacte vérité. Les maîtres
des requêtes, Le Uonx et Do Chatelet, déclarèrent en plein
conseil qu'ils n'avaient trouvé dans les lettres Mchose aucune
digne de b!asme ou qui put estre soupçonnée contre l'Estat* ».
Le jésuite ne méritait qu'un reproche, celui d'avoir eu trop
de confiance dans un homme qui ne s~n montra pas digne.
En somme, disait le nonce, cette intrigue ourdie par la ma-
lice humaine, la Providence divine, l'a fait tourner à la gloire
de Dieu et à l'avantage de la Compagnie! H
Le P. Général, de son côté, avait interrogé 1 ancien confes-
seur du roi et bien vite reconnu l'imposture, aussi s'empressa-
<-il d'exprimer à LouMXi!! son intime conviction. « Rien ne
me serait plus pénible, lui ccrïvait-il, que de voir un reli-
gieux de la Compagnie manquer de respect envers Votre Ma-
jesté, surtout s'il s'agissait du P. Arnoux. qui aurait ainsi ré-
pondu par la plus noira ingratitude & tous les bienfaits dont
il a été comblé, et je no manquerais pas do punir d'une
fa<;on exemplaire une si grande faute. Mais, grâce à Dieu, je
puis le certifier, ce Père, que je connaia intimement et par
ses lettres et par ses entretiens, a toujours montré un profond
respect, une cordiale aueetton envora Votre Majesté, et témoigné
la plus sincère gratitude pour les faveurs reçues de sa royale
munincence; ce qu'il continue de faire maintenant. Quant aux
papiers récemment découverts, où il est question do Votre
Ma}esté, les explications du Père me semblent si satisfaisantes
qu'à mon avis elles méritent une entière créance, et l'obtien-
dront sans aucun doute de votre parïaito justice*.
Le P. Coton pouvait, comme le P. Cénéral so porter garant des
bons sentiments du P. Arnoux, mais il n'eut pas à intervenir
directement dana une cause où, pour faire triompher l'innocence,
il sufnsait de l'intégrité des magistrats. Il n'en fut pas de même
dans une étrange affaire où se trouvèrent impliqués ~ea religieux
de la résidence do Dieppe.
1. 6MMM, o~. cit., p. 7. 8.
2. Spada&barbetint.<&mars<M5(AK&W. Vat.,NOM.di PMMb,o. 899.&
M.~
3. Lettredo P. viteMeMMà t~ote Xttt, M toaMM3~(Bpb~Gcn.ad e]HeM09,
t. t).
62 SOUS RICHELIEU. – PMMtËRË PARTIE.

)L f~tt~
4. Cette .~tt~ t' –t. ~–J~–A- ~-t–*
ville, l'un des plus ardents foyers du calvinisme, ne
possédait que depuis peu une maison de la Compagnie, bien que,
dans le passé, elle eût été plusieurs fois le théâtre de ses travaux
apostoliques. Nous avons mentionné au cours de cette histoire
les succès des PP. Antoine Possevin et Olivier Manare en
t570, et le séjour prolongé du P. Jean Gontery en <608, sur
l'ordre de Henri iV. Deux ans plus tard tes habitants s'assem-
bJèrent, et même se cotisèrent, pour fonder un collège mais,
remarque un vieil historien, bien que le zèle de quelques'uns
eût paru en l'exécution de cette entreprise, la froideur de quel-
ques autres la fit avorter2 ». Au mois de juin i6i8, quelques
Pères étant revenus cvangétiserla ville, leurs partisans songèrent
à les y établir en simple résidence, à titre de missionnaires. Même
ainsi, on se heurtait à de fortes oppositions, quand survint une
circonstance qui fit tomber les préjuges. « Comme la peste mois-
sonnait le peuple, deux de ces Pères s'exposèrent au péril pour
l'assister »; par leur charité, leur courage « à risquer leur vie
pour la conservation de cellede l'âme et du corps des Dieppois »,
ils gagnèrent Il les cœurs et les affections de leurs ennemis ». Dès
lors disparut la malveillance qui avait empêché jusque-là leur
établissement 3.
La chambre de ville les admit en 16i9, ù la condition qu'ils ne
pourraient avoir qu'une maison d'A<M~cp,destinée à recevoir les
missionnaires du Canada, soit à leur embarquement soit à leur
retour 4. Les Jésuites s'installèrent « rue du Bccuf, proche de
l'église Saint-Jacques », dans une maison qu'ils acquirent pour
quatrorze mille livres, grâce à la libéralité d'un généreux bien-
faiteur, Alexandre Bouchard, sieur de Caudecoste
En 1625 la modeste résidence de Dieppe, dépendante du col-
lège de Rouen, était composée de trois religieux, le P. Ëtieune
Chapuis, le P. Ambroise Guyot et le Frère Benoit. Or, il arriva
qu'au commencement de cette année, le P. Guyot fut accusé faus-
sement du crime de lèse-majesté, enfermé dans les prisons de
Rouen et enfin reconnu innocent par le Conseil du roi. L'auaire
n'eut pas alors un retentissement considérable, maiselle devint,
<
1. Voir tome t. p. M5.546 tome iH, p. <6:.
2. AsseUne, Les OH~o"«e: et cA<wt<oMe.<de la o<Me de Dieppe, t. Il, p.
)7&.
3. AMeHne. op. cil., t. H, p. 202.
4. JtMmo<re< t-AfoMoto~MM ~OMf<cft'<t <tf~<o«ede Dieppe, t. M,p. 129.
6. Fondation de la maison de Dieppe (fMnc)a, PNodat. colleg., cabler B, n.
42')
UXE SUITE O'AFFAtRES DËSAGRKABLES. 63

plume du substitut du Procureur Généra! au


en 1762, sous t~la -~t–– ~tît~-A ~1– w~«~~«*t ~A~~M~t

Parlement de Rouen, le prétexte des plus perades insinuations',


renouvelées et amplinéeseni8~i parM. Floqnet, dans son Histoire
du Parlement de Normandie 2. Le P. Garasse a raconté ce drame
judiciaire tel qu'il l'avait appris du P. deBrébeufetdu P. Guyot3;
nous suivrons donc son récit comme celui du témoin le mieux
informé.
Auxenvirons de Dieppe, dans la paroisse d'Estran, demeurait
un meschant prestre nommé François Martel, qui cachait
sous les dehors d'une vie régulière une âme vile et criminelle. Il
avait choisi pour confesseur le P. Guyot; mais, comme il l'avoua
depuis, il abusait des sacrements; hypocrisie sacrilège que, dans
sa candeur excessive, le jésuite n'avait point soupçonnée. Celui-ci
entretenait donc avec le fourbe des relations amicales. Un jour
~u'il allait le visiter « par manière de promenade avec le
Frère Benoit, il rencontra*" quatre pauvres soldats espagnols qui
lui demandèrent l'aumône ». Comme il n'avait point d'argent,
il leur dit de l'accompagner chez « un homme do bien où
ils trouveraient quelque secours. Chemin faisant, on parla dos
affaires de la Valteline qui occupaient alors tous les esprits.
A la cure d'Estran la conversation reprit sur le môme sujet;
les Espagnols, en bons patriotes, chantèrent merveilles de leur
pays et du gouvernement détour souverain. '< Plût A Dieu, s'écria
le P. Guyot, que le roi de France fut aussi bien servi que celui
d Espagne » A ce vœu d'un Odèlc sujet, le curé repartit que le
roi d'Espagne méritait d'être roi de France. Le Père et son com-
pagnon relevèrent ce propos avec une indignation bien légitime,
mais si vive, que François Martel, outré de dépit, résolut de se
vengera la première occasion. Elle n'allait pas tarder. Peu de temps
après, ce mauvais prêtre, dont on avait enfin découvert les crimes,
fut arrêté avec Nicolas Galeran, son domestique et son complice,
et emprisonné à la conciergerie du Parlement de Rouen. Misà
la question, il s'accusa d'une faute dont il n'était point coupable,
en prétendant qu'à la suggestion du P. Guyot il était entré avec
quatre Espagnols dans un complot contre le roi.
Cette délation fut aussitôt prise au sérieux par io premier
président, Faucon de Ris, qui croyait avoir à se plaindre du P. de

t. <om~« <~ CoMM~MMM et de la Doctrine<<e~sociétése disantde J~M


()762.)n-M;.p.t70.<M.
9. Ftoquet, Histoire <f" P«~<'Me')< A'efaMtKMe, t. tV, p. 4<9-4M.
3. Garasse. Récitou way. p. 23.
~4 SOUS MCBEUEU. PREMIÈRE PARTTE.

Ségmran. Mavait convoité la charge de Garde des sceaux, et


quand M. d'Aligné lui fat préféré, il n'avait point caché son
ressentiment contre les Jésuites, d'ailleurs bien étrangers à son
échec: ils me le payeront », s'éiait-it écrié. plupart des
membres du Parlement étaient, comme lui, mal disposés envers
la Compagnie. Un autre président, à la nouvelle de l'accusation
portée contre le P. Guyot, dit aussi « Voilà la meilleure affaire
qui se soit jamais présentée, à jaquette il faut servir le Roy. » Fau-
con de Ris, se sentant appuyé, n'hésita pas, sur une simple dé-
non dation qu'il ne prit pas soin de contrôler, à lancer un man-
dat d'arrêt contre tes trois religieux de la résidence de Dieppe.
Pendant qu'on allait tes saisir, le curé d'Estran, dont tes autres
crimes n'étaient que trop réels, fut condamné à être brûlé vif, et
Galeran, sonvatet, à être pendu. Toutefois, sur le point de paraMre
devant Dieu, le calomniateur eut remords de son mensonge il le
rétracta publiquement en présence de dixou douze personnes. Sa
déposition fut écrite par un greffier dans la prison. Une seconde
fois, sur le lieu du supplice, interrogé « s'il persistoit dans la
décharge du P. Guyot, il dit qu'oui, et qu'il le reconnoissoit pour
innocent Le grefner prit encore acte de cette suprême rétrac-
tation, et, comme il le devait, la joignit au procès-verbal qu'il
remit devant témoins au premier président. De quoi vous
mêlez-vous? lui dit Faucon de Ris visiblement contrarié. – De ma
charge, reprit l'honnête fonctionnaire il ne m'est pas permis
d'opprimer les innocents. Et comme le président s'apprêtait à
déchirer le rapport « f;ardez-vous-en bien, lui dit le grefner,
je vous l'ai remis pour le présenter à la Cour quand il sera
besoin. »
Cet incident aurait dô faire réuéchir Faucon de Ris; mais il
résolut de n'en point tenir compte et commença d'instruire te
procès des trois Jésuites. Bientôt le P. Cbapuia fut élargi et cooné
à la garde du P. Honoré Nicquet, recteur du collège, pour en
répondre à la première réquisition. On agit de même a l'égard
du F. Benoit, et l'on ne retint que le P. Guyot. Interrogé par le
premier président, le religieux avoua sans détour la rencontre
avec les soldats espagnols, l'entretien sur la Valteline, la scène
chez le core Martel et le propos sur le roi d'Espagne « mieux servi
que le roi do France mais il ne se connaissait pas d'autres
crimes. Faucon de Ris vit bien qu'il n'y avait pas dans ces faits
matière à condamnation; toutefois l'on pouvait, en poursuivant
l'affaire, soulever du scandale, donner le change & la crédulité
UNESUITED'AFFAmESD~AGR~ABLES. 85
.A~- ~tt~* t w~'t~ït- -A ~~–
publique, ameuter l'opinion contre les Jésuites il y avait donc
tout pront &garder le Père soaa tes verrous.
Cependant les confrères d'Ambroise Guyot ne le laissaient point
sansdéfense. Le procureur du collège de Rouen, )e P. do Brébeuf,
futur missionnaire du Canada, courut à Paris informer le P. Coton,
lui expliquer la trame du complot il avait entre tes mains la
preuve certaine que le premier président, pour arriver à ses nns,
n'avait point honte de suborner de faux témoins. Le P. Pro-
vincial, anxieux, réunit ses consulteurs. Fattait-it dénoncer t'in-
digne conduite de Faucon de Ris? En attaquant de front un si
haut personnage, n'allait-on point s'atiéoer tous les Parlements?
Mieuxvalait peut-être s'expliquer avec lui directement, lui mon-
trer par une démarche conBdeotiette qu'on n'ignorait ni ses
desseins ni ses procédés. Cette tactique prévalut, et l'on choisit
pour l'exécution un ancien recteur du collège de Rouen, jadis en
bons termes avec Messieursde la Cour, le P. Jean Phetippeau. tt
partit en poste, le 28 janvier, avec le P. do Brébeuf, et dès sou
arrivée il alla saluer Faucon de Ris qu'il connaissait personnoUe-
ment. Le président se tenait alors à l'écart dans une satte où se
trouvaient plusieurs groupes de visiteurs. Quand il aperçut le
jésuite, il devina aussitôt la raison de sa présence et fit semblant
de ne pas le reconnattre. Froissé de cet accueil, Jean Phetippeau,
qui avait moins de souplesse que de sang-froid, ne se laissa pas
déconcerter avec courage il déclara le but de sa visite, affirma
l'innocence du P. Guyot et protesta contre les fa'tx témoignages
qu'on s'eNorçait de recueillir à Rouen et à Dieppe pour faire con-
damner un innocent. « Je voudrais bien, s'écria Faucon de Ris,
que vous me disiez en présence de ces Messieurs ce que vous
venez de me dire en particulier. » Et il s'approcha de la cheminée
où tout un groupe se chauSait. « Je suis prêt, reprit to Père avec
assurance, de voua maintenir en présence du roi lui-même ce
que je viens de vous dire, dont je prends ces messieurs ù témoins,
que vous avez sollicité des personnes contre te P. Ambroise. »
Et &l'appui de son reproche il exhiba plusieurs lettres signées;
puis en se retirant, it ajouta C'est une animosité particulière
que vous couvez depuis longtemps contre le P. de Séguiran. M
Une si grande liberté de paroles ne pouvait qu'aigrir davan'
tage le premier président. S'il ne trouva rien à répliquer, il se
promit du moins de montrer par des actes bon irritation. Cepen-
dant il s'aperçut bientôt que ses singulières pratiques, ébruitées
par la ville, avaient ému le r-v.
public. On vv~aauvaywv prendre en
commençait uà jravuvaai vu
CMPAemB M <ÉSt;9. – Tt M. B
66 SOUSMCH6UEU.– PREMïÉMBMMML

faveur Faccnsë, et en suspicion le chef de la magisîratMe; an


sein même du Parlement il y eut quelques hommes assez cou-
rageux pour lui tenir tête. t!n jour qu'on plaidait une eause im-
portante et que les Gens du Roi étaient en retard « Voila ee que
c'est, dit Faucon de Ris impatienté, comme le Roy est mal servi.
Et c'est pour cette parole, Monsieur, riposta le président de
Saint-Aubin, que vous voulez rendre le P. Ambroise criminel de
l&se'ntajesté. a t'ne autre fois, M. Nicquet, avocat général, jusque-
là très contraire aux jésuites, déclara franchement que si l'on
continuait à mettre tant de passion dans l'affaire Guyot, il quitte-
rait le Parlement et porterait plainte au Conseil du roi.
En fait, la cause fut évoquée au Conseil, grâce aux amis du
P. Coton. Un huissier à la cbatne, nommé Mauroy, se rendit à
Rouen et remit au premier président, le 2i février, une lettre de
cachet. Aux termes de celle-ci <'toutes procédures, charges et in-
formations faites contre le P. Ambroise Guyot seraient envoyées
au roi, et cependant ledit Père mis entre les mains de l'huissier
do son Conseil, pour estre remis par luy ès mains de coluy qui
sera ordonné par Sa Majesté Au bout de six jours seulement
de lac-
Mauroy revint avec les pièces du procès et en compagnie
cnsé, qui fut donné en garde aux Pères de la maison professe.
Assures de son innocence, tes Jésuites se tinrent en repos, tandis
maintes intrigues.
que les partisans de Faucon de Ris formaient
Ma appelèrent à leur secours tous les conseillers d'Ktat qu'ils
savaient « à leur dévotion Quand l'affaire vint en délibération,
on entendit M. Favier. malire des requêtes, encore sous le coup
du chagrin causé par le départ de son fils, Ne répandre en amères
invectives contre la Compagnie de Jésus tout entière, et lui repro.
cher la doctrine du tyrannicide. A vrai dire, conclut-il, tout
Hnstitut est coupable, si le P. Ambroise ne l'est pas. il y va de
l'intérêt du royaume de se défaire d'un Ordre A l'occasion duquel
on agite ai souvent cette malheureuse question du meurtre de
nos rois.
Charles Miron, évoque d'Angers', n'eut pas do peine montrer
le danger d'un tel raisonnement et l'injustice de la solution
aisé*
proposée. a Plusieurs faibles esprits, dit-il, se persuaderont
i. LemamMctM auo nous8vonaentretesmainsdit M. d'AngeM t,e tette de
M.KtMfdetduP.CaMyon portefaatMtnentM.Ang~nnes JaMuMMnitCMM,
e~quo tteBMOM, moufntfta~le siège'!ecetteville.Chat:M
M'îon.etCqued'An~
passadoceaiègesurcelui de Lyon,pntMa.C'estbiendelui qu'Hs'asMpotatuerao<
teoy,quiécrivait
aprèsc ettedate,ajoute quiestaajoMd'ha! archevesque D.
de L}fon
Cf.CaillaCtW!«0!)a, t. M, p tM.
UNESUITED'AFFAIRES~)6SAG!~ÊAB~ES. 67
ment qu'une doctrine, qu'on veut faire croire embrassée par des
personnes reconnues savantes, est soutenable en elle-même; et
chasser les Jésuites pour cette cause, c'est gâter nos anaires et
tomber dans l'inconvénient que nous voulons éviter, surtout
quand on verra que des gens savans et hommes de bien ont mieux
aimé souffrir le bannissement que quitter la doctrine qu'on tem
impute. Ainsi je conclus que ceux qui remuent ces questions
oiseuses font un très mauvais service au roi. Je ne m'arrête pas à
justifier le P. Ambroise, puisque M.Favier le reconnatt lui-même
innocent, mais je dis que le meilleur service que nous puissions
rendre à l'État c'est d'étouffer à jamais ce procès et cette ques.
tion'.
M. de Léon appuya M. d'Angers et fut suivi de messieurs de
Kesmond et do Fouquet; mais ilsno parvinrent pas à ébranler la
majorité du Conseil qui demandait !o renvoi du procès au Parle-
ment de Rouen. Le chancelier d'Attgre allait prononcer i'arret
quand !I. do Turquan, le rapporteur, « se leva tout en colère a
et protesta que personne au monde autre que le roi ne pourrait
lui arracher ce procès d'entre les mains; car il importait souve-
t ainementau service de Sa Majesté que la cause ne sorttt point
du Conseil et que la question de doctrine fut étounée à jamais~
L'examen impartial de J'affaire conduisit à l'acquittement du
P. Guyot. Laissé a la disposition des supérieurs, it ne retourna
point à la résidence de Dieppe et fut nommé à celle de Pantoise.
C'était un bon religieux que l'éprouve sanctifia, en fortillant sa
vocation. Il n'en fut pas de même du P. Voisin dont nous devons
maintenant conter los malheurs.

5. Nous avons dit ailleurs, en parlant de la Doc~tMe cMr/e<Mc


du P. Harasse, comme quoi le Parlement de Pâtis avait condamné
la mort le po&tolibertin Théophile de Viau, et comment cotui-ci,

) Garasse,t<.30,31.
3 Garasse, op. f~ p. 22.32.
3.En)020il futsérieusement que~Uoo de auppîhncfla ~stdencode Dieppe.Onla
tonseftacependant quandonconnutlesraisonsd'nOttteetmfmede neccMJM que
titvaloirteP. Honore Nicquel, recteurdu f~ttegedeMoaeo.LoulsXIIIencontirme
)'p<a)')t9sempot
par lettres
patentes du 0 juin t027,avecdéfenseauxMsuites« de
tenireecteny fatmaucunotectuMoyleçonpubliqueB.maistesteM&MeUon nefut
fM maintenue danstontesa ttauent,cardansunetettfodu tt maMt637,le goavet*
nutt.lesmaireetechewtns « attestentquelesMtesdela Compagnie etaNteà Dieppe
avotfnttomntpncf à y enseigner lescontroverses.tescasdoconscienceet touttesles
partiesdesmathématiques avecgrandsotnet aMMotte. an contentementet eaustae*
lionde toutela ville.e (Dofondtttoao Franclm
testdentiae, Mstoria,Ht,n. 40.)
68 SOUSMCHEUEt'. PREMIÈRE
PARTIE.

échappé d'abord par la fuite, avait été de nouveau arrêté*. U


était depuis plusieurs mois détenu à la Conciergerie lorsqu'ennn
on instruisit son procès. Ce fat très long un an et six mois, pen-
dant lesquels ses amis le représentèrent aux juges et au puMio
comme une malheureuse victime des Jésuites. Lui-même dans
une ~oA~?c au roi se plaignit amèrement des prédicateurs,
courageux censeurs de sa conduite, et particulièrement du
P. André Voisin de la Compagnie de Jésus. '< J'ay veu, disait-il,
mes accusateurs faire en leurs sermons de longues digre&sions et
quitter l'évangite pour prescher au peuple que j'estois athée,
impie et abominable. Un h~mmo qui fait profession de religieux,
le P. Voisin, jésuite, s'est jeté dans la vengeance d'un tort qu'il
n'a pas receu et s'est forgé des sujets d'oCense pour avoir prétexte
de me haïr. Cet homme a fait glisser dans les âmes faibles une
fausse opinion de mes mœurs et de ma conscience, et prostituant
l'auihorité de sa robbe à l'extravagance de sa passion, il a fait
éclat de toutes ses infâmes accusations contre moy. !t a pénétré
tous les lieux doses cognoissancos et des miennes pour y répandre
la mauvaise odeur qui avoit rendu ma réputation si odieuse
A vrai dire, le P. André Voisin, prédicateur d'un grand zèle
et animé des meilleures intentions, manquait parfois de mesure.
Un jour, n'avait-il pas eu le mauvais goût de blâmer du haut de
la chaire la fastueuse collation donnée par Richelieu aux ambas..
sadeurs a l'occasion du mariage anglais, et qui n'avait pas coûté
moins de quarante mille livres? Le puissant ministre ne lui par.
donna jamais~. Assurément un homme apostolique pouvait et
devait condamner au nom de la morale Théophile de Viau, 898
oeuvreset sa coterie; mais le P. Voisin fit plus; en dehors des
fonctions sacerdotales il mena campagne pour attirer sur le
prince des libertins les foudres do la justice. Sa conduite incon-
sidérée fut désapprouvée du P. Général, qui retarda les vœux

t. Vo!ftome)H.liv. ))!,chap.v, n. b, p. 666.569.


2. <BMtw< coM~fMde Théophiledp t <<tM. puMteeapar Cb. AMeanme, t. H.
p. 33?,M2). Cf.LacMw, Af p'cfM </«t)M~eyAfO~Affe ffe «a".
t ceque nousseeomMdes Ingénieux
a. e Cettecollation, et autresoMtteMqui
avaienttbaw dela dresser,coûtapourtetno!n9ouatantemtUeM<K8, en quatre
articles enconatutes.en partuma,enfontatoesd'eaude senteuteteo feud attt0<e.
JamaisPathn'aMttMate!!omas"McenM.Uy eutquc!qoea M~difatcnM quiB'ëthaof*
tSMOt paruntropgrandM)eet<teM!{'Mnt puissamment cetabusetcette(mpetCutte.
Bienleur valutde n'estrepasjésuites;carunde nosPeteaa'estantavancédodire
Maternent,&Satnt'Andte~ft.AKS, que oucinquanteomofMOM eussente«e
mieuxt<np!oyet a fonderon hôpttatquouatante
à faireonecoUaUon de trois hcut~ eneut
800ton8êpeude~onMapïesetfut€nass6deFMBceB(Gata&M,~<«OMtM~p.6)).
UNE SUITE O'AFFAMES DESAGREABLES. 69
m-
solennels d'un religieux si peu pénétré de l'esprit de saint Ignace*.
Elle fournit aux partisans de Théophile un excédent moyen de
défendre le poète, en accusant les Jésuites d'animosité particulière
contre lui.
Au commencement du mois d'août i6a&, le procès touchant à
sa fin, « nos ennemis, raconte le P. Garasse, Srent tous leurs
efforts pour y engager les Pères de nostre Compagnie, nommé-
ment le P. André et moi. Tous les jours on faisait entendre au Roy
nue nous sollicitions contre le criminel, et ceux qui taschoient de
lui sauver la vie, sçavoir M. de Uancourt et M.de La Roche-Guyon,
prioient publiquement tes juges de n'avoir égard aux calomnies
du P. Voyain qui en faisoit sa propre cause. Car, pour moi, on
connutbientost que je ne m'en mes!oisen façon du monde, et bien
m'en prit, car j'estois e~pié de toutes parts. Le malheur voulut
que !e P. Voyain, qui se confloit entièrement & quoiqu'un des
juges, fut par lui trahi publiquement. Car it porta en pleine
chambre les écrits et tes mémoires dudit Père, par lesquels il
remontroit à Messieurs qu'il y alloit de la cause de Dieu et que la
mort de ce malheureux seroit un sacrifice très agréaMe (au Sei-
gneur~. M
Ce zèle intempérant produisit sur tes juges un e8et déptoraMe,
et l'on entendit deux présidents s'écrier <'que le P. Voyain méritoit
miuux la mort que Théophile un autre nt observer que l'opi-
nion des Jésuites no devait pas prévaloir au Parlement Ainsi la
situation do t'accusé s'améliorait; celle de l'accusateur devenait
critique les amis du poète rcsoturent de faire condamner le
jésuite. MM.de Liancourt et de La Roche-Guyon se montrèrent
tes plus acharnés à sa perte. Cesjeunes soigneuravoutoient mat
de mort au P. Voysin et avoient dit publiquement qu'ils lui pas-
seroient t'épée au travers du corps en quelque lieu qu'ils le trou-
vot oient. En aHondant, ils cherchèrent à lui ravir la réputation
et l'honneur. A l'instigation de Théophile, ils l'accusèrent d'un
crime infâme qui, dit le P. Garasse, ne vint jamais en pensée
X personne qu'a ce diable incarne Comme ils avaient accès
auprès du roi, ils lui racontèrent tes bruita qu'eux-mêmes répan*
daient a la cour. Si absurde que fût la calomnie, elle ne laissa
pas d'effaroucher Louis XtH, o ennemi de toutes sortes d'or-

t. ~tttea ditP. <Ko~atao P. Atmaod,t5 juillet <62t<aoP. VoMo.2 décembre


<M)(P.<'ne)a,Bpht.Oeo.,t. )V).
2. OaîMM, petit ou vray. p. 62.
3. ~Mdem, p. 68.
M SOUS MCBBUBU. – PREMIÈRE PARTtE.

dures '< et il s'écria mdigné « Le P. Voysin est le


plus méchant
homme de mon royaume. M
A peu de temps de là, le P. Coton reçut du chancelier le MUet
suivant Mon Père, je vous escris parle commandement du
Roy
à ce que vous ayez, la présente vue, sans détay et sans
répUquo.
à renvoyer le P. Voysin hors de France
Pourquoi cet arrêt
d'exil? Etait-ce pour punir, sans enquête et sans jugement, une
faute imaginaire? Non pas. Au dire de M. de Uéihune, il avait été
dicté par Richelieu, surtout à cause de « certains
propos indis*
crets » que Je P. Voisin s'était permis contre tes profusions du
favori. Celui-ci profitait du mécontentement générai que le
jésuite avait provoqué, pom le faire chasser de sa patrie.
Chargé d'exécuter un ordre aussi sévère, le P. Provincial
chercha le moyen d'en dérober la connaissance à son subordonné.
Répondant à un désir précédemment exprime d'aller à Morne
conférer avec le P. Générât, it lui proposa do s'y rendre tout de
suite, afin do prendre part aux fêtes du jubilé. liais André Voisin,
qui devait prêcher la station do t'Avent dans l'église Saint.Paut.
déclina l'offre de son supérieur, no voulant pas, disait.it, saor!upf
une u)uvre apostolique à une satisfaction personnelle. On insista
on combattit son esprit jusques au troisième jour do
septembre,
auquel ie P. Ignoco {Armand), député procureur pour la congré-
galion fgénératcj, dit publiquement qu'il ne partirait point qu'it
n'eust veu te P. Voysin&cheval. Cette paroto
quiiuifutrappurtéo
par quelqu'un, lui donna un estrange martel en teste et lui Qt
connoistre que uos prières n'estoicnt que des déguisements de
la volonté du Roy, de façon qu'on fut contraint de lui dét-ouvrir
la secret de l'aiiaire M.
A cette nouvelle, te Père aurait voulu tenter une
suprême
démarche auprès de Louis Xttt, se jater à ses pieds pour
prouver
son innocence et demander justice contre aes calomniateurs.
Neanmoina, sur tes inatanccs du P. Coton, it résolut d'obéir au
commandement du roi et, te 4 septembre, it partit pour Rome.
Les principaux amis de Théophile, VaUaux. Oea BarreaM, Saint-
Mmy, qui t'avaient si indignement calomnié, l'attendirent Nur
la Mute, au~ environs de Lyon, dans une maison près de laquelle
il devait nécessairement passer. Lorsqu'ils l'aperçurent. ils se
portèrent A sa rencontre, lui tirent mille caresses d'abord et
des protestations estranges d'une amitié sincère, et sur teur

t. Garasse,
op.e~ p. 60.6).
UNE
SUITB
O'AfPAtRES
h?AG!~AB~Ë5. 7<
départ lui persuad&rentpar tenu cajoleries d'entrer dana tewp
carrosse. ? M ila lui firent mille indignités. jusq<tesAle
sonfOeteret lui tirer la barbe et lui donner des coups d'~pet~n
dans le ventre, ce qu'il endura patiemment sans répondre une
seule parole Cette scène de brutalité révoltante ne montre-
t-ette pas clairement que ht haine seule avait aussi inspM les
outrages et ta catotooie?
Arriveà Home.le Père n'eut d'autre souci que de se réhabiliter
aux yeux de LouisX)H. Ëchappaot au couple de ses supérieurs,
il n)utUp!!aHses dontarehes à l'ambassade de France, au Vatican
et auprès des plus iuOuentspersonnages. Ko vain le P. Ceoérat
voulut-il, pour te ramener a t'observation de la rëgte, J'envoyer
dans quelque résidenceoù Savocationcourrait moioade dangers.
t'tbain VtH, prévenu eu sa faveur, le retint à Rome. Ce que
vuyant, te p. YJtetjpiicbicrut devoir avertir not~ ambassadeur.
« Um'envoya, écrit cotui'ci, le P. Battbaxat',assistantdo France.
tequet me vint trouver. me dist que le P. do Seguiran lui avoi~
fait sçavoir que t inteMtiondu Hay esloit que, pour certatos
propos que !te P. Voisin}avoit tenus assex iodiscrôtemeat, Sa
Majestén'avoit point agr~aMoqu'il demeurast en Franco et que
peut'eatrete voudrait'eite aussi peu ici. Moquai il m'adverttssoit,
auo quej'advisasao le te'nperamant queyy voudrais preodra;
qui sera de parler au Pape sur ce HMbjccta la première occasion
que je te verray, oOoda pénétrer en quoy Sa Sainteté a besoin
du service dudict pfro, et, selon ce que j'apprendray, je me
~ouveroeray en ce aub~eei.soit à le ta!sMf !eyjusquea a ce que
j ayojFe':eHquelque commandement du Roy, ou bien &m'em-
ployer que dea maintenant Sa Sainteté le laisse aMor~. p De
France, le ministfod'Ëtat ~poodit a H. de Bëthune Ce que
le P. Bttttbazafvoua a dit du P. Des VoiMM(sie) est véritable.
t.'on parlera au P. Cotonet au P. de Seguiran pour te faire
retirer de Momn.~o voif~ part voua y pourrez donner tea maina,
mais en sorte que cet ordre semble plus tost venir de MaSQp<9*
rieurMque de vostro poursuite~.
Le religieux, obligd de quitter Bomo, no se rendit pas au
collège de Porrentruy où 11 était envoyé. Espérant toujours
recouvrer t estimedu roi, it vint se cacher dans les environs de

t. CaMM<
p. 68,M.
9. Lente de M. de BMhuae & PMypeaut. 0 <t<€.<6C&(BiM. Mt., f. sa!?,
f t?t).
a. PMtpeao' t e«hun<, t<~M<!M<6M. (BtM.a~ f. fv.8C69, t M.)
18 SOUSMCHEUBU. PRES'ÊRE t'ARTtE.
~tt~~M~~A~~A
Paris. Grâceà l'intervention de quelques amis il*t put se cocotier
t ~~é~~w~tt~ ~– -t–
la bienveillancedu chancetier, et celui-ci pria Sa M~estéde lui
per<nettr&de rentrer à la maison professe. « C'est moi, répondit
LouisXttt, qui ai commandé au P. Provincial de !e faire sortir
du royaume, et je l'ai fait à bon escient; et aujourd'hui
qu'il
refusa d'obéir à mes ordres et à ceux de son Général, je devrais
le laisser retournera Paria! Non,je n'y consentirai jamais*, »
Malgré un refus si catégorique, !o P. Voisin persévéra dans
son projet. Mvint à Paris ou il logea, selon tes uns chez M. de
Modernes, selon les autres, chezun président de ses amis; mais il
échoua dans ses tentatives,comme nous l'apprend le P. Le Jeune.
« Apresavoir icy demeurétrois ou quatre jours, et escritdiverses
lettres sans lieu ny datte, il a faict prier la tteyne Mère d'obtenir
du Hoy qu'il se vinst jottor à ses pieds, ou pour se justiner
ou pour luy demander pardon. s'il avoitouencéen quoique chose,
avec promesse do le mi~x servir cy après. La Reyno Mèreen
parla au Royqui respondit qu'il ne le vouloitpoint voir; et tout
cela s'est passé si seorettementque nous n'avons rien sçou que
quelquesjours après. On ne sçait oùil est, ny ce qu'il a iaict
du despuis
Invité par le P. Générât à se retirer au eo!!ège de Chamhéry,
ie malheureux dévoyé promit d'obéir et n'eut pas la courage
de tenir sa promesse. Nousne le suivronspas dans sa vie errante.
A Lyon H séjourna plusieurs semaines au couvent des Carmes3.
Venu ensuite dans Avignon, il n'écouta point le pro-té~at qui
t'exhortait a se soumettra*. <t se montra mémo insensible aux
avances charitables ot patemeHes de ses supérieurs. ttevant ce
scandale pub!ic, le P. Vitelleschi se vit contraint do menacer
d'une peine sévère to religieux inude!o\ Sur son ordre, le
P. Etienne Charlet, Provincial de Lyon, enjoignit au P. Voisin,
au nom de la sainte obéissance,dose rendre au co!go do Cbam-
béry avant quatre jours, sous peino d'excommunication ipso
/<M~. Les supérieurs ne demandaient qu'un signa do repentir
pour ouvrir leurs bras Ateofant prodigue; ita n'eurent point ce
t. t~mMdoP. tanaeeAMnand etduP. ~se~tteaBe~h 90P.O~n~a!, ?mat tMO
(PMoe)a, Kpttt.adUen..t. <V).
a_~e«Mda P. toJenno au P. Provincial de Lyon, 20 mais )690 (PMMhe
1. IIJ. MxtMta,
3. ~Ute du P. G~Mt au P. Com)o)t)oe de .MMa, tt Mût t690
<Bpht. Gen. ad
BincM, 1. <BtB-M?9).
4. t~Xtedtt P.Bt. GuyooaoP.Wn~a). <nut.t026(t.ugdao.,
0. t.eUtedt) P. Oén~at ao P. Chenet, aaMpt. tûM Ep!st. ad Oen-.t.M).
t.
s. PMrepfbm <~a<unta J'. CA<tW«,21 cet. <620 (t.Mdoo.,Bpht.edOen.. th.
«<ag(!an.,~t«. Oeo., t. ))~.
UNBSUITED'AFFAtRBS
DËSAGBEABLES. ?3

bonheur. André Voisin se soumit à l'injonction do P. Provincial,


mais il ne changea ni de sentiments ni de conduite. Aveuglé par
l'orgueil, l'infortuné n'aspirait qu'à retourner à Paris et ne tenait
aucun compte des prescriptions de la règle*. Le voyant incor-
rigible, le P. Général lui permit, suivant son désir, de passer à
un autre ordre religieux'

6. Richelieu s'était montra bien dur à l'égard du P. Voisin,


pour quelques paroles de critique; il allait bientôt sacrifier un
autre jésuite, coupable de n'être pas assez souple à ses volontés.
Le confesseur du roi exerçait depuis quatre ans une charge déli-
cato qu'il n'avait point recherchée. Par sa réserve, son intégrité,
sa vertu, il s'y conduisait de façon à mériter les é!oges du
nonce et du Souverain Pontife3. Mais, s'il évitait d'empiéter à
la cour sur les droits de personne, it no renonçait pas pour-
tant à aucune des prérogatives inhérentes à ses fonctions. Or,
ce qui était chez lui simple accomplissement du devoir, fut
taxé d'orgueil par les malveillants. Un trait montrora !a pué*
riliié de leurs griefs.
Louis XtH,comme Henri !V, avait toujours pendant la messe son
confesseur auprès de lui. M"' do L'Aubcspino, évéquo d'Orléans,
froissé de voir un religieux à cotte place d'honneur, prétendit que
c'était faire outrage à la dignitédea prélats, &qui seuls appartenait
de se tenir aux cotés du roi pendant l'ofneo divin. s*tr ses plaintes,
Sa Majesté décida que désormais le confesseur se placerait parmi
les aumôniers. Le P. de Séguiran n'avait fait que suivre la cou-
tume de ses prédécesseurs. !l déclara qu'il seroit bien marri
do ne pas rendre aux Seigneurs pré!atb l'honneur et la respect qui
leur eat du~ Le bruit courut cependant qu'il avait prétendu A
1~préséance sur les évoques et les princes de l'Eglise, Intéressés
dans la question, les cardinaux do La Rochefoucauld et Richelieu
le défendirent cette imputation, dirent'ila, était pure calomnie*
Quant a Louis XUL il avait exprimé plusieurs fois au P. Gêné.
rai la satisfaction avec laquelle il recourait aux lumières d'un

t. Lettresdu P. <Mn6Mt au P. Filleauet au P. SuCten,25JaiHet<6M(fMnete,


BcM.Gen.,1.!V).
2, LettredoP. GénéralM P. Mae).t" die. taxa(t~gduo.,EpM.Geo.,1.1~.
3. Lettredo CoMtntaoMtd.Ludoviaio, a<jao~ef MM(AMMv. Vat..BtM.Pla,
a. Ita, 1. 17,18),OnlOêmoau mhne.23févrierIG24(.\rehl'.Vllt"Nooa.dldtPMn.
Plan-
t. n.<S).OoM6n!oaomtme. 23 M'~ett62<(AtchW.
cia, t49. Vat..KoM.
aM)
th.pMe~'ce~ot~
<. o. M.f. 66.68).<tM<)Keme~p< p~fa<M9 dM
desSt'ada&t.udowte!o. du C~~<.
<6M <.Il, P.
(MMeM. BM.
405,
o.Ibidem.
M SOUSMCHEUEU.– PBEMtÈttE
PAttTiE.
religieux du plus grand mérite'. Men fallut, en enei, au P. de
Séguiran pour se maintenir plusieurs années en dépit des intri-
gues qui se déclarèrent dés le début. Richelieu, en parvenant au
pouvou, lui montra d'abord beaucoup de bienveillance; mais
quand il eut constaté l'esprit d hostilité régnant contre lui à la
cour, il ne fit rien pour 8'y opposer. Cela s'explique. Le jésuite,
dans l'exercice de ses fonctions, ne prenait conseil que de sa
conscience il ne savait point natter les puissants, ni capter leurs
faveurs par d'adroits témoignages d'admiration. Or le ministre
de Louis Xtit prêterait les hommes disposés à approuver ses
actes. Pour tes indépendants il n'avait que froideur, en attendant
l'occasion de les ctoigaer sans éctat. H fallait à sou absolutisme
un entourage de serviteurs complaisants; le P. de Séguiran
n'en était point son éloignement fut résott!. Mais par qui le
remplacer? CboiMfait-ou encore un jésuite? L'affaire des libelles
Afy~~M/<o/~<c<!et J</M<oM~<o<t<M< avait indisposé Riche-
Ueu contre la Compagnie los désagréubtes aventures des
PP. Arnoux, Guyot et Voisin avaient encore augmenté los pré-
ventions contre elle ù la cour. Par aitteurs t (hatoiro était vu
d'uneeit favorable, depuis que le P. deBcruite avait gagné les
bonnes grAces du ministre en assurant par son habileté to
mariage do Henriette de France avec le roi d'Angleterre. Un
songea donc d'abord à prendre le successeur de Séguiran parmi
tesOratoriens. Les ~suites, écrivait te sieur de VatavozA Peiresc,
sontici en fort mauvais prédieamcnt, tant it cause des lettres du
P. Arnoux que do la déposiiiou de ce matheureu!! prMre (Fran-
çuis Marte!), comme aussi parce que tu cardinal ne tes aymo
point à cause du tivro qui a esté fait à Home contre tuy. On parle
de donner au Roy pour confesseur te P. Chantetoube, do ceux do
l'Oratoire. Jc ne scay si cela se pourra faire M ·
En enet doux obstacles s'opposaient & la réalisation do ce des-
sein la conduite irréprochable du P. do Séguiran, qui ne don-
nait aucune prise a la critique~ la vo!on<6 formetto du roi qui
tenait & garder son confessfur. Quels moyens employer pour
prévenir l'esprit do LouisXMt etto détacher d'un religieux estime?
La calomnie ne pouvant atteindre la personne du confesseur,
t. Ontesait parunet~ponMdo P. U~mt «o n'SMt6?Mà ooe lettreMogjteoM
do ~a!9X)tttEpM.Oeo.<n< ditetMe,1.1).
2. t<ettf0de Vah*e<APftMM<B)b). de C~fpentMs,
MM.cott.PetMM. t. 49,f.
<<enoncepa~oauMtda p~etda chohttunOMtotien
389.300). (t<cUm duaJanv.t620,
AttMw. Val.,Nunt.di Ftaneta,n. ?, t. 8)).
3. LettreduP. Oëaëtatà M<'t~n~ot. 28d~e.<Mt(OaUia, Epitt.Oeo..t. IV).
UKE
SMTE DËSAGBëABLES. ~&
~A~FAinES
on lui reprocha une aitidude trop raide, une direction trop
étroite. Pendant plusieun moison ue cessa de parler sur ce ton
si bien qu'à ïafin le roi, sans rien perdre de son estime pour le
P. de Séguiran, sembladésirer un antre confesseur.L'intrigue ne
réussit toutefois qu'a moitié. Le cardinal de La Rochefoucauld,
grand aumônier, intervint fort opportunément; avant qu'on eût
proposéle P. deChanie!oube ou tout autre, it engagea Sa Majesté
à se mettre sous la direction du P. SuSren. déjà confesseurde la
reine mère. LouisX!Magréa ce choixet s'y arrêta si résolument
que rien dans la suite no put te faire changer d'avis Néanmoins
il fallait obtenir aussi le consentementde Marie de Médiciset du
jésuite mi-même.
Le vingt'unicsme jour de décembre, raconte Garasse, le Roy
après une délibération de six mois se résolut de se défaire du
P. Séguiran et de substituer te P. Suffren a sa place. Il appela
pour ce sujet M.le cardinal de La Rochefoucauldet lui déclara
sondessein avec commandement exprès de le faire scavoir &la
heine ~amère, ce qu'il Ot avec M.le Cardinal de Richelieu. Car
tousdeux allant trouver tatteine mère dans sa chambre lui Mrent
entendre la volonté du Roy son Ob. A quoi d'abord la lieine,
commesi elle n'eust rien sceude raCaitc, pria Messieursles
Cardinauxde no passer outre, jusqu'à ce qu'oHe eust parlé au
Hoy. MaisM. le Cardinal de Richelieu la pria de no rien remuer
ci d'acquiescer a la volonté du Roy, d'autant que c'estoit une
attaire vuidéf~ qu'eUo pourroit aigtir l'esprit de son Ots qui
av"it résolu ce changement depuis le jour de la Pentee~to~?juin),
jurant par !effu que voilà, se tournant du costédola cheminée,
qu'il avoit emposché le coup et tuttô contra l'esprit du Mo)t'es'
paco d'un demy an tout entier. La Heine trouva grande difn-
cuttô &consentir6 ce changement, croyant d abord que la Roy
lui voutustoater le P. Suttren. Maisquand elle entendit que la
volontédu Roy n'estoit pas do la priver dudit Père, eito montra
une grande facilité, les priant néantmoinsde ne to taire pas s~a-
voir à nos Pères jusqucs &ce qu'elle enst par!6 au ttoy pour lui
fairo entendre Ms raisooa.
"Commeitsestoiont sur ces contestations, te ttoy survint dans
la chambre do la Reine mère et voyant quelque dispute entre
elle et les cardinaux, it luidit d'abord Madame, c'en est fait ;j'ai
« résolu de prendre Je P. Suttren. – A quoi la Reine lui dit
t. Awwht delnnntto,20<!<o.t6MtA~hh.Vat.,KMn<.
di rancis, o. 899,f. 458).
SOUS MCHEUËU – PREM!ËRB PARTIE.

premièrement « Sire, je ne scais si vous ne


comptez pas sans
'< l'boste. Car je
m'asseorequ'itnevoudrapas.LeRoytuirepartit
ccJ'ai bien préveu cela mais je lui ferai
commande!' par son
Supérieur.–Mais quoy, dit la Reine, Sire, n'avez-vous point
« songé à ce
qu'on pourra dire, et faire courir le bruict que c'est
une de mes inventions et que je vous ai donne le P. Suffren
« pour sçavoir l'estat de vostre concience. M n'est peut.estre pas
expédient que vous et moy ayons un mesme confesseur. Le
Roy ne répondit rien à cela sinon qu'il y avoit bien pensé et qu'il
avoit déctaré sa volonté à M"'le Cardinal de La Rochefoucauld et
qu'il n'en voutoit ptus entendre parler'. a
Le grand aun-~ior, de retour à Sainte-Genieve,
dépêcha un
carrosse au P. Cotou, le priant de le venir trouver sur les six
heures du soir. Le P. Provincial,
o~upé à la préparation de son
sermon du lendemain, s'excusa par lettre et décida d'envoyer à
sa place deux Pères dont l'un était le P. Lallemant
que le cardinal
avait connu à Rome. Tous deux furent aimablement reçus;
cependant M~ do La Rochefoucauld ne voulut point leur faire
de communication de vivo voix; il se contenta de leur remettre
pour le P. Coton un pli cacheté, dans lequel il lui déclarait la
volonté royale et lui racontait ce qui s'était passé chez la reine, tt
était de sept à huit bourfs quand les Pères revinrent à la maison
professe. Le P. Provincial causait avec le P. do Séguiran dans la
salle de récréation. Après avoir lu le bUtot, il continua son entre.
tien avec une grande tranquillité sans laisser paraître la moindre
émotion puis, au son de la cloche, il 8e rendit à la chapelle pour
la récitation des litauies. Quand elles furent terminées, il recom.
manda aux prières de la communauté une affaire
importante, et
se retira, selon sa coutume, devant le Saint-Sacrement où il
demeura plus longtemps qu'à t'ordiMairo.
Le lendemain, de bon matin, Il il s'en atta trouver le R. P. S6-
guiran dans sa chambre et luy dit d'abord Mon Révérend Père,
je viens vousdonnorune nouvelle, laquelle peut-estre vous eston-
nera. n Le P. deSéguiran t'interrompant N'est-ce pas, mon
Père, que je ne suis plus confesseur du Roy? – C'est cela mosme,
reprit te P. Coton. A ces paroles le R. P. Séguban se tournant
vers soo oratoire, commença à bautte voix le Te ~<*MM /aM</<MHM~.
Uo quoy le R. P. Cotondemeura estonné et grandement édiné. »
Après quelques réllexions sur l'état présent des affaires, le

t. Garasse,~c« aMpfoy.p. <t2.<t4.


UXE SUITED'AFFAIRESttÊSAGRËABLES. T?
P. Provincial dit quit était résolu, « devant que passer oultre M,
Hvoir le roi et à lui faire entendre le préjudice
que pourrait lui
causer ce changement. Mais te P. de Séguiran t'en dissuada,
« d'autant, dit-il, mon Père, que la chose est faicte et
qu'il n'y a
plus de remède ».
Ensemble ils altèrent chez le P. Suffren qui, ne songeant « à
tien moins o, préparait tranquiUement sa prédication
pour
Saint-(!ervais. A la vue des deux Pères, it eut un soudain saisis-
sement. Le P. Provincial lui ayant annoncé la décision du roi
et lu le hiitet du rand aumônier, it se défendit longuement de
porter un si tour~ fardeau, jusqu'à se jeter aux pieds de son
supérieur qu'il suppliait par ces paroles Si ~w<~~o~M,a~HKï
Mo~.« MonPère, lui répondit le Il. de Séguiran, il est temps de
se sacrifier pour la Compagnie; il faut absolument
accepter cette
charge, ou voir périr la Compagnie en France. Le P. Sutfren
se résigna. MLa seule consolation que j'aye en cette affaire,
dit-il,
est que je ne vivrai plus guéros, et que je verrai d'autant
plus
tost Nostre Seigneur car il est impossible que je puisse durer
longtemps en cet estait
Uans ces sooncs, si bien décrites par un contemporain, on no
sait ce qu'il faut le plus admirer ou du joyeux
empressement
avec loquel Je P. de Séguiran abandonna un poste d'honneur, ou
de la vive répugnance que le P. Suuren mit à
t'accepter. Le
premier prit congé de son royal pénitent par une lettre qu'il
adressa au grand aumônier, tt le priait df remercier de sa
part
Sa Majesté do l'avoir déchargé d'un oMce dont il s'était toujours
jugé très ~ndigne; do lui faire agréer ses excuses pour les fautes
qu'il avait pu commettre dans une charge si difficile; de lui
demander en quet thu il devait se retirer d'invoquer sa libéralité
pour te paiement d~< gages do quelques serviteurs3. Le lendemain
u la messu, la roi ayant reçu du cardinal de La Rochefoucauld
la lettre du P. do Séguiran, ta lut c* ta relut avec une si vive
émotion, que l'archevêque ~e Tours et t'évoqua d'Auxerre s'en
aperçurent et s'approchèrent pour en demander la cause. Le
P. Séguiran, tour dit-il, est un très bon homme et très bon reti.
gieux jo n'ai aucun mécontentement do tuy je veux qu'il soit
payé jusques au dernier sot et qu'il sa retire où il voudra je
m'en remets au Provincial. Au reste, it a tort do me demander
t. GaMase,p. t<5,tto
2. ~Mem.p. tt7.
3. (!aTa9M,p.
)t?.
78 SOUSMCHEUBU.– PRENDREPARHE.
––. ~– !t <––~ ––~t *-&- a~~tt––~ n~i-
pardon; car il m'a toujours servi très ndettement. » Puis il
chargea les deux prélats de lui rappo' ~r ces parot~ comme
témoignage de son entière satisfaction*.
Le P. de Séguiran avait aussi écrit au P. Vtietteschi, et lui
avait dit toute sa joie d'être déchargé d'un emploi si délicat et
si redoutable. Le P. Général voyant qu'il considérait son appa-
rente disgrâce comme un nouveau bienfait de la bonté divine,
le félicita do ses religieuses dispositions. Mais, ajoulait-il, je
veux surtout remercier Votre Révérence de la maniera dont elle
s'est acquittée de son emploi, ne s'épargnant au<'uno peine pour
la conso!ation du roi Très Chrétien, le bien générât du royaume
et aussi de la Compagnie. Je lui suis vivement «connaissant du
soin avec lequel elle a traite los auairos contres à sa prudence
et a sa charité. De nombreux cottpges et moi en particuiier
lui devons les plus grandes obligations; aussi est-ce en mon nom
et au nom do toute la Compagnie que je veux la remercier
encore une fois do sa sollicitude et de ses labeurs. Pu!sse le divin
distributeur des grâces la combler de ses dons et de ncs conso*
tations~. »

7. Le 39 décembre le P. Suttrcn se rendit au Louvre pour se


présenter au roi et savoir ses volontés; il en tut très favorable.
ment accueilli. Louis XIII lui dit que, se nant a Mprud'hom-
mie a, it avait depuis longtemps formé le dessein do le prendre
pour Cftnffsaour, et qu'ayant su do la Reino m~'re Il le conten-
tement qu'elle avoit do ses entrctïens M, il avait résolu do lui
remettre sa conscience entre tes mams. Car, repeta-t'it à trois
reprises, <' je veux me sauver, à quelque prix que ce soit
Puis il ajouta Au reste, je no veux point vous obliger d'assister
tous les jours à Ma messe it sutura que vous veniez me voir
une fois la soma!)he et, quand j'aurai besoin de vous extraor-
diuairpmoni, je Vfua envoyerai un carrosse. Asseuroz tous vos
Pères que je n'ai rut mécontentement du P. Seguiran ni d'aucun
do la Comp et qu'en toutes tes accusations qu'on me fera
do vos Pères je m'csctairciray avec vous. Puis il le congédia
avec do tr~s nonnes paroles, tuy redisant souvent Ayez soin
do mon Ame, car jo mo veux sauver~ n.

t. ~Mem.t.. ~?. <te.


9. t.cUMduP. '):<)cMb<aoP. do N~go!îan,
36Jaia)MO(Francia,Bpht.Oen.,
1. !V1.
8. CMM:e, p. 118, t<9.
t;KE SUITE&AFFAMKSMSAGRËAB~S. ?a

Marie de Médicisse réjouit beaucoup du changement de confes-


seur elle savait que le P. Snnren ne donnait pas la moindre
prise aux calomnies portées contre ses frères en religion. Pour
exprimer son contentement elle dit nn jour qu'il n'estoit pas
comme tes autres Jésuites et que tout en iroit mieux Cet
éloge blessa un des seigneurs présents, lequel nourrissait de
tout autres sentiments a l'égard de !a Compagnie. <' Madame,
rcptit-it, je vous respondrai sur ce point par le narr& tt'nne
histoire qui est arrivée ces jours passés. Je pris dernièrement
dans une de mes maisons une nichée de touvoteau\, et une
dame, qui a bien t'hooneur d'estro connue do Vostre Majesté,
Mtant entrée dans ma salle où j'avois faict porter ces louveteaux,
me pria de luy eu donner un. Je luy présentai toute la nichée et
<tte, faisant estat de se contenter d «n seul, les considéra tous
fort attentivement, en prenant tantoat t un, tantost it autre, et
< nfin, après les avoir tous regardez entre tes deux yeux, elle les
tctta par dépit, disant qu'ils estoient tous louveteaux et tous
fotanta d'une louve, et que le meitteur ne valoit rient. Ce
mordant apologue montre t'ien do quette haine certains courtiaanh
poursuivaient les Jésuites, Ils s'entpre~scrent de le raconter au
roi qui le lendemain le rapporta au P. Suttren.
Ceux qui fréqueotaiet~ le plus la personne de Louis XtH eu-
rcnt recours a toutes sortes d'artinces pour le détourner do son
nouveau confesseur, le représentant comme un homme scrupu-
toux, d'une sévérité outrce et si farouche qu'au moindre pceh~
vcnict il imposait dos jeunes et des disciplines pour peni-
tfncQ-' Le jour mémo ot') Sa Majesté devait se confesser au
l'ère pour la première fois, to 3~ dëc"mbre, voitte de Ko<'t,
des gens mat intentionnés allèrent par tout le Louvro racontant
Il que le ttoy n'avoit pu dormir de la nuiet pour l'appréhension
d approcher te P. Suttrt'n, et qu'il n'y avoit pas d'apparence de
le tenir dana cette servitude et géhenne d esprit n. Au grand
déplaisir de ce8 intrigants, ta roi se rotova du trihnnat de la
pénitence si Mtisfait, si consola, qu'il se rendit aussitôt prfa de
ta reine mère pour lui déclarer son contentement, disant à
haotte voix que jamais il n'en avoit receu de pareil do ses con.
fessions, et qu it csperoit toujoura aller de mieux en mieux:'

t. OaïMM.op. rit., p. 120.


?. <~<tMdu nonceau eaïd)na)secrétaired Ëtat 2 janvier<626(AKhW.Nat.,
KaM.dt Francia.n.M, fol.9~.
3. OaMMC,p.<Xt.
vU'
80 I;JU.IIn"U"
SOUS MCHEUEU. ·-·1l..iHl.1·p·W.·1s1·.
PRENDRE PARTtE.

Tous les bons serviteurs de Louis XH! faisaient l'éloge du nou-


veau confesseur. Notre ambassadeur à Rome, le comte de
Béthune, écrivait « L'on ne pouvoit faire un meilleur choix
que du bon P. SuQren, estant, selon mon sens et par la connois-
sance que j'ai eue de lui six mois durant, un des meilleurs et
moins intéressés religieux que je connoisse
Richelieu n'en a~ ait pas une idée moins avantageuse il te re-
présente dans ses Mémoires comme un personnage de grande
pieté et simplicité, éloigné do menées et d'artiBces~ M.Toutefois
t'humb!a religieux n'allait-il pas. justement par sa vertu et son
mérite, acquérir sur l'esprit de t<ouis Xtt) un ascendant capable
de gêner i'inttuence du premier ministre? A raison mém~de sa
charge, ne se croirait-il pas oMigo à donner au roi des conseils
qui dérangeraient tes plans d'une certaine pontiquo peu embar-
rassée do scruputos? Préoccupé de cette crainto, le cardinal eut
l'idée do faire la teron au jésuite et lui écrivit en ces termes
Ayant p!eu au roy faire choix de vostrc personne pour estre
son confesseur, t'aucctton que je porto à vostt'Mordre et la c')-
gnoissance que ~'ay du bien quo vous pouvoa fairo en servant,
comme vous ferez, Sa Majesté en cette charge, h<e faiot désirer
que vous !a remplissiez en tant d'années qu'i) ptaira A Uiou de
vous laisser au monde. C'est cequi faici que m'asseurantquo voua
ferez quoique cas da mes avis sur le procédé que voua awe&a
tenir on cette condition nouvello. je vous toucherai un mot par
la présente do cf que je juge nécessaire, tant pour vatre con-
duite que pour l'honneur et maintien de vostre Compagnie, que
j'ay tousjoura aimée.
Il Ke vous m"s!c!!donc point, je vous prie, des anaires d'Est~t,
parcf qu'outre qu'eHes ne sont point de vostre charge, n'en
cognoissant point les suites, il vous seroit impossible d'en porter
un jugement certain.
N'anex chez le Moyquotorsqu'on vous y appellera, aQu que,
no rendant point votro personne commune et ordinaire, ce que
vous déNtpexpour le bien soit de plus grande fonsideration.
Il Ko parlez d'aucune des affaires du tiers et du quart qui in-
téressent les aécuMefs non seulement parce que vous n'êtes pas
eataMy pour cela, mais d'autant que vous seriez accablé, ne
pouvant par!or pour tous ceux qui en vous recherchant vous dé"
toumeroiont des dovoira do vostre profession.
t. LctModeBOthune t PMypeaait,e. d., t6ao(e)bt.aat., f.fr. 80!8, a<).
2. ~t'mo~-Mde J!fcAe~e",
1.1,t. VMt, p. t!<).
UNE SMTB D'APURES DK8A6HÉAB~6S. 8<
··1.. _· H. __· S 1 S. · a- _II 1_ _1 -1--
« N'ayez point l'ambition do disposer des eveohes et des
abbayes, estaut chose qui doit dépendre immédiatement du Roy,
ainsi que toutes les autres grâces! à moins que vous ne seussiez
quelques raisons qui vous obligeassent en conscience de parler
pou!*empescbet que les grandes chargea de t Égt!scfussent rom-
pttes par des pet~onnos indignes <tetes possèdes.
f K'emptoyea on vos sermons que trois quarts d'heure au plus,
aHo que dans l'attention que les moina dévots ont accoutumé de
donuct pour peu de temps, les honnes âmes reçoivent tes bonnes
instructions que vous voudrez leur donner.
.aur ce qui est de vostre "rdre, embrassez peu tes affaires
qui le concernent et quand il sera nécessaire d'en parter, tatssex
te faire à d'anhes de la Compagnie, ann que chacun voie que
vostftt Ordre déshe ptuftosi obtenh du roy ce qu'it demande par
justice que par le respect den &son confesseur.
FaitCitqua vos f~t c:* se rendent xoMmisen ce qui se doit aux
thdinaires qui Nonttes puissances tè~iitmes estabties par t'Ëgtiso,
Uu'itt no donnent point de jalousie ans autres religieux, qui
estant ptus ancioas, portent d'autant plus in~patiemment d'eatre
traita par tes vostres comme tt'its csto!ent inférieurs. Une non
seulement vos Pères ne a'enbrcent pas d'ostablir des eot!&gesau<
tieux oit Us trouvent do ta résistance, maia mesme qu'ita n'aiitent
pa~ partout où ils sont appetës. Qu'aux lieux où ils sont déjà
e~tatdis, ils se contentent de prcscher, fonfesser, cat~obisof et
instruire la jeunesse sans prendre cognoissanco des villes («c).
des partieuttera et des acerets des famiMos.
Il ~aiiea que désormais vos Pères ne poursuivent ptua d'unions
de bt'n~ncea a teurs collèges; oar outre que e'eat porveftir i'in-
tcntion dos font.ateuM. ee grand soin qn'ita ont de bien fonder
leurs maisons leur attire t'cuvie et fait dire qu'ita s'attendent
moina que tt's autres religieux Ala providence divine.
Que vu') aupërieurs prennent soigneusement garde, je vous
ptio, qu'aucuns de vosire Compagnie ne fassent imprimer des
livres contenant de maMva!seamaximes contre tes justes regtes
dos Ratats voire qu'ils s'abstiennent d'an mettre en avant aucune
qui puisse estre prisa en mauvais sens.
Il Tout cela estant, la roy continuera à avoir de voua la saiis.
faction que vostro réputation luy a des}a donnée, vous maintien-
dra, ainsy que vostre Ordre, en la créance en laquelle il doit
désirer d'estre dana le monde, et voua Requerra do plus en plus
de louange de la bouche mesme do ceux qui voua voudroient
eotMcstEot:<<<t<.– t. M.. B
M SOUSMCHEUEU. PHEMtt~E PART)E.
ma!; qui est ce que je sais que vous méprisez, mais pourtant
oéeessairppour le bien dovostre Compagnie'.a1)
Cettelettre est à rapproche! de coUe M.de Luvncs écri-
vait en <6~<au P. de Seguiran le dueque laissait au confesseur
du roi pleine liberté le curdin~t te charge d'entraves. Pourtant
si quelqu'un n'avait pas besoin de ces instructions
c'était aspurëment P. SuQrea, dont la conduite métioutcuses.
irréprochable
à la cour avait donne depuis longtemps des garanties aufOsantes.
Maisn'est-ce point sa seule quaMtede jésuite
qui ou'usqueet mot
on dcBanco KichoMeu?Sous to forme embarrassée des avis, ou
plutôt des ordres, on devine <ju'ii n'est pas loin d'admettre les
défauts reptoch<!aà la Compa~oie de Jésus par ses ennemis; it
semMe croire qu'elle cherche à so rendre indôpoudantodo la
hiérarchie ecclésiastique et Aenrichir ses collèges par t'uuion do
grosbénënces; qu'~Momépris.!los autrea fanti!t<'sro!igie«seset
SHplalt aux intrigues politiques. S'il a encore
quetque estime
pour eUe, il parait bien refroidi dans sou aUectian; il désire
qu'oHenes'accroisaoptus.qu'otte recutedevaut le moindre obs.
tac!o et refuse môme les étalements qu'on lui otMra.
Quantaux recommandationslégitimes, pas besoinn'était de les
appuyer sur tes motifs do !a prudence humaine. Le p. SuUren
entendait au fond du efm une voix plus impérieuse celle de
la conscienceechiree par los prescriptions do t'mhtiiut et
dirigée
par dea principes aurnatu~ Uansla place que J'ai été force
d'occuper par obéissance à tordre do Dieu, dis«it<i<au P. ûë.
nt'rat, j'ai résolu de consoner nue cooduito telle qu'etio
no puisse onrir quoi que co noit de contraire a !a modestie, ta
MmpMcite,aia pauvreté re!igieuao.C'estla regte quej'ai toujours
atti~io,a !a grande sat!sfactiondu roi, do la rfine et de toute ia
cour, depuis onao ans que j'y suit!, et je ne m'en départirai ter.
tninomeni point. Car, ainsi quej'ai ou l'honneur de vous t'écrire,
je no voisni motifs ni nécessitedo changer. Je croisau contraire
qu'H importe plus que jamais à la gloire do Dieu, à !'ediQcation
du prochain, Al'honneur do la Compagnie,de conserver
la fin la mente manière do vivre. J'espère d<'nc jusqu'à
que VoiroPater-
mie voudra bien, danasabontu, m'accorder
ieagracoa queje lui ai
demandéeset queje lui demanda encore, afin
do confesseurdu roi doivent bientôt passer do que, si teafonctioM
mes malim dana
coMead'un rcngiotM d'un autre Ordre, comme !e bruit s'en eat

cfed~S~T~&
RIeAelien,1.11,
p, tG~,tao),
< dit–~
UXES~TE P'AFFAiRKSOËSAGMëABLES. 83

a den do change
répandu, toua soient obMges d'avouer qu it n'y
dans OM manière de vivre, et qu'ils n<:puissent rien trouver à y
reprendre 1.
La Ça do cette lettre nous apprend que dans certain milieu
on n'avait point encore fenoncô au projet d'enlever aux Jésuites
la dnMOtionde la fouaciooco royale. Ma~ Louis XM!s'attacha tel-
lement à son nouveau confe~eur. qu'il ne voulut plus entendre
P.
parier do changement~. Kt le P. Sunron, encouragé par le Ge-,
n~rai', mit tout son soin à rempMr dignement ses deHoaies fonc-
tiens.
f. t~Htcdu P. Sontenau P. C~Mt, t5 février'690 (Pral.op. f~. 1. tV.
p.:.73}, 3 )&M<AKhW. Vat..
Lettre du Nonce au cardinal eec~tatM dt~t. jander
%uns. dl J1tanr/a, n, t. 3:').
3. Lettresdu P. (M'osâtao P. Sonteo.36 janvieret 93 ~"Het t6M(~anda,
t;t.ht.Geo..1.1~.
CHAPtTMEtV

%tTAOttS COXTHK LE P. OAMS~t!

(tu~.t62tt)

aoaiKOatfe. – t Onctu'tfh'' A fomprftnfttn' h' f. <ctcn. – L<* )'f)pnr O~ict


:)«a<)OM t~ ~nh'w < )'t<f)«. c.xa~e t~'ond t'ar Non .t~'f~'a" 3. tiruit
f.)H .tûtouf ttQ cet outca~e. t. t'xt'ttf.ttton uo ta .<n'M<t't<')fAf"/o'~<~)'t'. ffr-
)}'!<'a <')i))q))''s <!<' ~'tnt-Cyran. – &. t n titw)te contr" Mtcht'ticn hnMcn)p)t)
a<~)"')* il Gat.x.o. <t. I.a .<t'umH).' )f'At-f~u~<~)(c ptt cpnsx~o en Soybonne. <

Soureea tnanasc~tM ) t. ttffthib do dotunn'ttb to))''Pt*t dana h Cotn~aante


atftantta.Bt'~to).<e<.enetra)ium) b} ttanctao tpht")~et – et ~~uttanta, t()ht")ae
Cem'fattun).
tt. aoma. AMt'X)a VaOtaoo. ~unttamr.' dt ffanf)a. o. 3:B. saa.
)M. t~m~M, B)b)totbf'tw toutitf~'atc. <nM. de pufo ton)foean.
8c<w:ea <n)prtm~a! t.afSMe. S. t. ?<'« ntt oM~ tCaM~on. pe<'t'm<)<< tnM)M, << <))'
~pofo~e do ffo~))<'<< HOMMOt. t<ot<yOt< ho~ contre les n<A?«<M << <t&f<r<)a<de t)<M*
fM tt~e; (!M~x'))M ftu <<<MfM~ tf~<h<t~. ogtet. J«a<n)t<)< et f~ttut~
de <a fto~ftfte fMtr'MMede t'rot)fut<Mf))~MM.– teJft~M~e ~fo'tfox, 1. !Ht. –H'Atsc))*
gré. Ct)M~«<t~t<tM<-<<tntm. – pahaf, Mm'fM, 1.1. Rafan. <onv< 1.1. – Ma)hMt'<
~*«f~< fo<np~ t. t. nat'h). X. A. ~<fn«-~ {f« ~anM<tt<B<f. – ta'ffW' t'"
Mo<M fo~d<< du p. UaMMt fft'tu~ t~t~a~ <t<)<fB de ~'M«c< OU}. fba~f).
tM OhtttOf~MM <f~ta n~M&M~M tfM ~ttfM.

t. hea incidents p<ntb!ps de <6aa aon)Maiant pr~ta~pF une


tM~o g~n~M!ode boucHeMcootre la Compagne. L'ao t6~8 oo
a'ouwfttpaa soua de n)e!t!oMM attapices:.Le P. Coton tout to pré-
mtcFfaUMt~<Mvictime d'une attaque poynde. Chaque onnéo, la
Mte de la C{Mone!sioM su c~MbraJtsoteoneMentent& la n!a!son
professe da Paris, t<o
roi, par ~aK! poufNon aouveaueonfesseut',
s'y M0<< le ))"janvier. aOod'asaMtct'aux t~pfes et au sormo!)
Le P. ~o Joune, ofatcMf<tiat!MgM6 de !a pMvioca do ~yoo, pt~'
eha sur !a royaotô do J~suo-Cht'!aido façoa à n~riter les éloges
de LouiaXMt'.Appâta cérémonie, tBadis que Sa Majestés'entre.
tenait avec !a P. Coton, quelques. eouFi!saas s'approchèrent et
l'un d'eMx, te duc do La Moche-Hayon,désirant surprendre te
1.Samac,N~Maf tt~ Oof.<«~ doc.Mt,p. Mt).
(CaMjco,
ATTAQUESCOXtRBLE P. GARASSE. M

P. Provinciatdan~ses paroles, lui posaà brû!a'pourpomt ce cas de


foascience Uo criminel do ieso-majestéest-ii ohMgéd'avouer
sua crime quand il n'y a ci preuve ni témoin. C'était entamer
indirectementla question du tyrannioide. L'archevôquo deTouM
et i'éveoao d'Anxerro, présents à l'entretien, éventèrent le piège
.-t n~pt signe au iéauite d'esquiver la réponse; mais un docteur
.toSo.bonne, M. de M. curé de SaioMïennain-rAMxer~ois. :n~er-
vint et en~age~ ta P. Coton dans la députe, Il répondit qo'eo
~~nerat un homme n'est point oMtg~ do coopeMFà sa nMtt;
'uantmoins que !e crime pouf~it cstpe tel, td <S!M)fme et si
a. Lecuré
:Méjud!c!ahteau publie, qu'il seroit tenu de cette l'advouer
~c Saint-Germain a~teva forteotent contre doct~oc p~-
tendant qM'eMo estoit hectique et contraire au sentiment de
la Sorbonno Pour mettre On à une discussion de plus en
ptua orageuao. le roi pria !o P. Coton d'exposer par écrit son
sentimentet do le montrer au grand aumônier. Le P. <!u@riM.
casuiatode la maison professe, fut employé pour d~dMirele
( as, ce qu'it fit avec beaucoup d'adresse et ncs P~rea l'ayant
communiqué & M. <o cardioat do La Rochefoucauldsuivant le
conutandement qui en avoit esté foict. ledit aieur de Né écri-
vit une dispute tr~ scandatcusc ta~essas, par laquelle it <a8-
chuit de montrer que noa auteurs, et notamment SuarM et
hcxsius.avoiontenMigne une doctrine les pernicieuse a ta Sa.
( ~e personne de nos Roys~.
On ne tiait ce qui serait advenu ai la question eo! ëM portée
<!<'vant!a Sorbonne et te Parlement, toujours hostiles à la €om''
t~goio. Maisle profnreurgcnerat fittppt'imade tia propreautorité
i~erit du cure do Saint~ermain. etju~na tes fuites ttevanUe
Kt!,entuiesp~quant<a deptrino~tc tawa~~otogien'
R;cnet!oun'était point intervenu danttcotto a<faîre;~Mmoin9
t'.usles yeux étaient tonmea veMlui pour saisir an moindrosigne
-o opinion. Le P. Provincial sut & p~po!) gagoer oa iawMpen
lui demandant !a permission,<p~ accorda ~tontieM, d'imprimer
icpart, Mua!e titre de P<~MM</pla CoM~~M~<~~Ms par j!f"
t<tf<ftMaf ~<f~/<eM,quetquaa oittraitade Noa t!vra coN~ iea
tninisireado Charentoo. CcMeopportune publication déjoua tea
< usasdesadversaires. Comment resM8citO!'de vieilles quere!

t<tJtaw!etMM(AKMf.
t. AwtMde! !<nn«o, Va).,Ko)))),
di PMOtta,
B.a9<.
f. !69.9?0).
«MaMe, op. e~, p. 131-123.
80 SOUSR!CMM.!EU. PMMtËRE PABTtB.

contre une Compagnie que le tout-puissant ministre paraissait


protéger ouvertement'? P.

2. Cependant une polémique toute récente leur fournissait des


armes, sinon contre tout t'Ocre do saint tgnace, au moins contre
l'un de ses membre!, les plus zétes, te P. François Garasse.
Itopuis la reprise du procès do Theophitet mars t6â~) l'animo-
ait6 grandissait dans un certain clan contre fauteur de ta ~oc-
~Mp fM~eM~p~f< ~M«~ ~M t~. 81s'agissait de sauver la tête du
poète ticoncietM. MM.de Liancourt, do La Hochc-Cuyon et Mont-
morency dans la noblesse, les Pasqnier dans la bourgeoit-io, surent
~iaMir un courant favorablo au prisonnier, en menant des atta-
ques furieuses contre Caras~e et son livre, témoins à charge dont
il fallait détruire t'autorHë à tout prix. Chose étrange, ils furent
anivittdans teurassaut par uncco!e)<iastiquo,François O~ier, prieur
commendataire de Chomeit. On no sait tropquetto mouche lepiqua.
Visant a ta réputation d'homme do lettres, il avatt des relations
assez intimes avec tes beaux esprits et vivait en bons termes avec
texnt&dKuenno Pasquier: secrot-itattpmt par lis trait)* lancés
contre eu< cëda't'it a leurs iuatancea, ou t<ien,désireux de mettre
la main a ta plume, vit-il une chance de succès dann t'audace
mémo do so mesurer aven un potémiate fameux? Poussa aanx
douto par toux ces motifs à la fo!a, il publia ~<'M<fHt el f~Mw~ (le
la ~of/Mn~fM~~MA' U's l'éplire deditatoire Au<Bit. PP. Je-
suitea n i! diverse son venin. <!arasse, dit'it, mieux pourvu des
conditions nécessaires a un pn~'te aatyriquo et a un farceur, que
non pas des quahtex convenables a un docteur catholique, a fait
depuis naguère un livra qui porte un tilire spécieux d'escrU contre
les athées, et qMi.&parier stuceremont et comme devant Dieu, est
un ctoaque d impiët~ et une «entine do profanationa, Mn ramas
do bouMonnorieset do eonteafaeetieus, uno satyre de matignitôot
de mosdisance contre innoia gens do bien et de mériter Il Poire
croire quo la ~ac~Mp fM~Mc est un odieuxtibette, têt pat donc te
but du prieur ftgier. Pour y parvenir tous les moyens lui sembtcnt
honnates: mensonges, Insinuations, calomnies on t'entendra re-
procher a un oMettont religieux do sa tivrcr lui-mèmo aux viees
qu'il combat dans les autres.

t. Attht det~ionUo,
<0janvier<626(Atfhtw.wat.,NOM.dt PMac!a.R.398,f.
a6M78).
9. ~emMttetecw'fede~nBoc~W«ec"Wc<M8(te aox
ff<)fO<<Ca)'<tM~,Ëp!6tfo
M. PP.~Mottes.
ATfAQUKSCOXTtΠP. GARASSB. M

Ce fut à Poitiers; où il s'était retiré sur l'ordre deses supérieurs


aussitôt après la publication hâtive de ta Doctrine CM~<M~ que
le P. François Garasse connut les attaques dont it était t'omet.
fout d'abord celles des jeunes tibertins et des Pasquier remurent,
moins pour son propre honneur que pour leur effet probable aur
tes juges de Théophito. Craignant donc que te procureur général
ne se laissât influencer, il crut bon du lui adresser le t4 novem-
bre (t623) un mémoire apologétique. Il Monsieur, écrivait-itdans
la lettre d'envoi AMathieu Mo!~je voua demande pardon, si j'oxo
prendre h hardiesse d'interrompre vos sérieuses occupations pour
vous prier de jeter tes yeux sur cotte apologie. Je l'ay jugée
nécessaire pour dissipa, sous i'auihoritô de vpstre nom, tes
calomnies qui se sont formées contre moy depuis la publication
de mon livre. Jo suis otdigé do faire voir que <cs maximes do
mon livre no sunt pas de mon invention et que théophite est
abnudonnô aux impiétés par la déposition de st's propres escripiz,
quand vous n'auriex d'autres preuves do ses atheismea et vitai-
nies. Ceux qui me suscitent tes accusations, que vous ptendresa'it
vous p!u<st la peyno do voir, sont les enfants de fou H. Pasquior
qui ont imprime de moy choses horribles. t'ermettex-moi, H'it
vous ptaist. que je défende mon innocence sans tes oneneer, et
que me mettant a t'abri do vostre authorite je fasse voir a tout
le monde que je suis. Monsieur, vostre très humbïo serviteur.
tte Poitiot~, novembre tOM'.
A cotte date !e jésuite devait encore ignorer ta C<M«M~duprieur
Osier r~ptnduo dans Patisau mois d'octobre, (jtuand il on eut pria
connaissance, it ne vuutut point rester sous io c~updea calomnies
tancées ftar un personnage dont la conditinn pouvait en imposer.
Augmentant donc et refondant son mémoire à Mathieu Moto, Mnt
parattrea !« Un de décembre ~o/t)~f~~w<{uM <?o)~M<tM~oM~
<UM /«<'<'COM~ <*les ~A<?M~ et /<Mj! </Cno~t a~f/C.
Il Je euntesso, ~erit-i! au début, qua j'ay hataneé
longtemps
en mon esprit la résolution que jo viens)de prendre touchant cette
responao apologétique, ot n'eut été te commandement exprca do
t Apuatrequi m'enjoint de rendre mon ministère honorable, de
peur que la parolo do Dieu n'en soit méprisée, assurément j'eus
penché du caste du sitenea dans tequet j'eus trouvé du soulagement
et du mérite mais, puisqM'M a plu a mes ennemis m'envier Jo
repos de mu études particuliers (s/ctpar tes efforts et les Nacoussos
1. t~tttf!tt'*y. OsMMe &M.MoM.poN~epar t.afh<'0fe fttt MfMO<M<nAf«f~<
P.COMOMM, (!9n<~<'<e
fte t'to~t ~W~a~e~effonfp, ftt, p. cooeteott.}.
88 SOUSH!t:t)EUEU. – PRENt~BRP~BTtE.
violentes qu'ils ont donnesà la robe que je porte et à la fonction
quej'exerce, ils m'ont ravi les moyens de me taire. Si je crie
doncques, je protesteque ce n'eatny par la violencede la douleur
que je sens, ny par Fexcès de l'injustice qui m'est faite, mais
par le juste ressentiment du tort qu'on a fait à mon ministère*.
Apt~savoir montré combienii était inconvenantpour un ecclé-
mastiquede se faire le défenseur deslibertins et d'accabler d'in-
jures un religieux qui combattait leur Immoralité, Garasse exa-
mine tour à tour los griefs articulés contre Ha conduite et et
livre. En des pages alertes, il f)age!teimpitoyablement le censeur
de la Doctrine fM~M~, lui renvoyant avec esprit soa reproches
do mëcbanpoto. d'indécence et de bouMbnnerio. Il Je proteste,
déclarait-il en Unissant, que comme voicy la première apologio
qui aort de ma plume, aussysera-t-elle taderxiere pour actionset
auaiMs per8onnei!es~. t~nis, tendant ta main &son adverfaire
et lui pardonnant de bon c«'ur Vivonsen paix, disait-il, c'est
ce que je lui demande; vivons en gens do bien, c'est ce que nous
dovonafaire; vivons en bons ecctcsiastiques,c'est ce que tout le
monde attend do aooa; vivons en bons amys, c'est ce qu'il doit
procurer et que Je no luy refuserayjamais, n
Ce dernier appel fut entendu, d~s que de graves et honorables
personnages s'entremirent pour amener une rcconcitiationentre
tes doux auteurs. <:aratse le premier écrivit uno tettro d'estime
ft son adversaire, qui répondit sur le même ton*. Apres la
publication de ces tettMs de part et d'autre, le jésuite ni en-
core paraître, sous !a pseudonyme de Guay, un ~OMtwoM ~p.
M~t~ de cf ~tMa f/tt ~ff~ ~ot~ co~~ le livre f~ At
Doctrine <'w«'tM<~ it y afnrmait que le prieur do Chomoilavait
fotracM sa C~MM~

3. Quottefut, dans la Compagnie de Jesua et dans le pubUc,


l'impression produite par t'~o/o~tp Jp ~w~oM ~~t~a~Mo~
premifTO édition (de Poitiers, décembre <023)deMta te
P. <:enerat. Avec raison il déplorait la méthode excessive
et viotonto de l'autour. Que Dieu pardonne a nos Pères du
foMegc do Poiiiera qui ont laissé parattro ce livre, nouveau
t. ~pofo~f<tf~)fo« Mo~M.attn'MeamteeteaM.
9. hataMo, ~pnfo~f. p. ??.
a. ~Mes!, chap. «o. Co.
4. ~e~M <tMP. f~Mfo~ CoMM'Md .V. Ogier, ~ouf'Awf ~fOHfWo~oM.fi M.
pOtMf<f"<Mf <~<ff «Mf~f t)M'<MC <t~.
S. M!ftMO,~matt-M. 1. XXXt,p. 88).
ATTAQUES CO?fmE t~ P. TARASSE. 89

sujet de sollicitude pour moi M,écrivait-il le <8 janvier i63~


au Recteur do cott&gedo Cteymont'. Sur cette remarque, ou
de leur propre initiative, les sapériem~ supprimèrent la plus
grande partie des exemplaires, tandis qu'une seconde édition se
pt~parait A Paris. C'est la seule que nous connaissionset par
suite nous ignorons en quoi elle difMrait de la p~mière". Sacs
doute tes passages tes plus vih contre te prieur Ogier avaient
disparu.
Pour éviter dfHMl'avenir de pareils ëcaris; le P. Général
ordonna au t*. Gatesse (et cette fois en vertu de la sainte
.Maoce) de ne plus faire imprimer aucun ouvrage sana
l'avoir envoyé à M~tnoet obtenu de là même l'autorisation~.
toutefois it apprit avec bonheur le encens de l'Apologie et
..es heureux r~ut~ts t'apatsen'~ni do la tempête soulevée
p:n la ~oc~)~ c<~(Mp et la ~coacitiatton do l'auteur avec
t'tftfr'.
Pcn<!antla quorelle, le célèbre <:uez do Battae, jadis élève
<to tarasse, avhit pria parti pour le prieur il critiquait vi-
vement le style trop negii~ de son ancien mattto. Mais te
jésuite m' se tai. ~a pas faire. itans la ~c~tOM~</««fMf
(/a~c <tM«cHf de C«/M<, il se permit de signaler &eemi'ci
ses propres défauts le eutto exagère de 10 forme, le ton
emphatique, la lenteur et la Minutie dans la composition.
toutes vca lettres, lui disait.it, no sont qu'un pre~itt de
metanehotienoire et d'une gloire magniMquequi approche do
bien près du frénétique. Vos périodes sont des périodes tuna*
tiques; vos locutions sont dea ampoules; voa virgules sont dea
Fodomontadct); vo'i intarponctuationa Mnt des menaces.
Vous Mtes une nevre de woatreestudo, et, quand voua com-
posez, on peut dire que vousAtea ou dans le frisson ou dans Jia
thateur, Jamaisdana r~gatité et le tempérament d'un homme
sain\
A ces coups droitf. portés d'uuo main un peu lourde. Matzaene
p~ponditpoint; it crut plus sage et plus respectueux de subir
c't aUeocales reproches d'un vieux professeur, et même de Mn-
'fef dans ses bonnes gr&ees.
it existait un parti qui ne devait jamais par-
Cependant
t <<eUM au P. Mtteao, M janvier <69t (PMada, Ep)at. «eo.. ). tV~.
de V)t<-)teMh!
9 Cf. NommenroKet.< 1. t". ~ot. )<a&.a. t~.
3 LtUM de ViteHMtM&MaMMe,Mf~ttet <6M «'mad~ E~«. Ocn., t. tV).
< pp même ao P. dp Matme~anM, 8 <Mtt <6M (F&<<f«n).
& ~MpOMM «tf~ ~o<Mj!e an <<e)~de C~ac, p. 7, 8.
90 SOUSHtCHEUEU.– PREMtÊREPARHE.
donner à Garasse ses vigoureuses ripostes. La rude correction
inuigée dans l'Apologie à Etienne Pasquier réveilla l'ani.
mosité de ses enfants. tts pressèrent un avocat de réhabiliter
la mémoire du grand homme. La réponse d'Antoine Memy,
publiée d'abord sous le titre de ~e~MMf ~OM~~~<~MM~Pas-
~M< parut ensuite sous celui d\/t~<-C<Hw~. C'est une misé~
rable parodie de Recherches des ~f~c~M on le jésuite avait
si bien disséqué le mortel ennemi de son Ordre*. Le voyant
si mal défendu, François Garasse ne se donna pas la peine de
répliquer. Quant aux attaques personnelles, il avait promis
de ne plus les relever, et it tint parole. Qu'ils partent,
qu'Hs esctivent, qu'ils invectivent contre moi, avait-il dit de
ses calomniateurs dans son Apologie, qu'ils esvantent leur colère,
qu'ils remplissent le monde de libelles, qu'ils profanent mon
non. ils n'auront jamais autre response de moy que celle de
Sophonie Pax, pax, pax, a lacie ~OMXM~ ~M!o~M~o est dies
OMH)M<t MO~MMA~. M

Aussi bien Harasse n'avait entendu guerroyer que pour


la défense de la foi. Sa campagne, on ne pent le nier, mit le
désarroi dans le camp des libertins; elle contribua dans une
certaine mesure à la condamnation de leur coryphée. Par un
arr~t du i" septembre 1625, le Parlement prononça contre te
poète Théophile de Yiau une sentence de bannissement. Peine
légère au gré de plusieurs le rapporteur do Fanairo, CnH-
tauma des Landes, et d'autres magistrats intègres l'avaient
jugé digne de mort; mais « la cabale du duo de Montmo''ency,
secondé de la Oeur de toute la jeunesse, fut si forte. qu'on
trouva moyen de faire passer son procès pour une entreprise
des Jésuites », et de capter ainsi l'indulgence du Parlement
« auquel ils étaient odieux* ».
Quoi qu'il en soit, t'œuvre apologétique du P. (!a rasse n'était
pas achevée. En publiant La Dof~Mp CMtWtMC des Ap<MM'esprils,
oit il combattait les maximes do l'athéisme, il avait promis de
la faire suivre d'une seconde partie l'exposé de la doctrine
chrétienne, tt a'y mit au commencement de t'anaée <62~. Mais
aucun dogme n'ayant été respecté par les incrédules, il

1.Voirtome)U,p. 665,566.
2. Apologie de fraMpott
CofaMM, p. 857.360.
a. Rapin,B<<M<~
dit ~nM~H~Mc, p. )90-)93Audiredomêmeauteur.a GuUtaume
desLandestombamaladed'unesi f[randeInjustice
faitea sonrapportD(p. i93).
ATTAQUESCONTRELE P. (.ARASSE. M

fut nécessairement amené à écrire un traite complet. Pendant


ce vaste ouvrage qui parut à la
près de deux ans it s'occupa de
nndeit;25.
La MMt~e <A~/o~~Me des vérités capitales de la religion
c~MMe était dédiée au cardinal de Richelieu, et divisée en
trois tomes comprenant chacun trois livres. Dans le premier
tome, l'auteur traitait de l'athéisme, de Dieu, de Jésus-Christ;
dans le deuxième, de l'homme, de rame raisonnable, de Fêtât
de l'Ame séparée; dans le troisième, de tËgtise, des vertus et
des vices, du monde et de son gouvernement.
S'adressant aux gens du monde, it écrivit en français, s'éloi-
les
gna le plus possible de la forme scolastique, et préféra
la sécheresse du raisonnement. S'il cite
procédés littéraires à
tes auteurs grecs oulatins. c'est en sa propre langue; il appuie
ses preuves de récits historiques, développe sa pensée par
des images ou des comparaisons, et termine chaque livre,
A
parfois même les chapitres, par de courtes élévations Dieu,
des prières à Notre-Seigneur, aux anges, a la Vierge Marie.
Mieuxécrit que ta Doc~nc cw«?M«', t'ouvra~e, gâté par les
défauts de l'époque, n'est assurément pas un modcto de bongoùt;
mais i! ne mérite puiut tous tes reproches que lui adressent de
confiance beaucoup d'écrivains quino t'ont pas lu. tt n'avait pas
encore vu le jour, que tes beaux esprits ou tes libres penseurs
dators partaient déj& de todétérer à la congrégation de t'/w/M.
tarasse tes raillait sans amertume. Ceux qui se sont obligés
d'en porter les nouvelles Home auront une bonne commodité
cotte année (cette de jubilé); car ils pourront y gagner l'indul-
ceite.ci
genco pténière do leurs autres fautes, et pardon pour
qui n'est pas des plus grosses
Au surplus, de précieux encouragements le consolaient et le
soutenaient. Des littérateurs en vogue, Jacques Sirmond, Mat-
herbe, Racan, Uatzac, auxquels it avait communiqué des feuilles
de son manuscrit, ne lui ménageaient pas les éloges. Malherbe
du livre en préparation
par exemple défiait ainsi lesdétracieurs
Efpritsquieherchexà tHesdtre,
AdfesseK'ousen d'autrestiem
Ceste(puwreestune(Bu'redeDieu
Garassen'a fait quet'escrtre

t.Ac.S!oB)M<<cto~Me,adtNtbsement8,n.XVt.
2. ŒMCfM
a.ŒMcn co'M~tM de .VnMct~e(Co)twUondea Onode ËMha!M),
t. t,
p.M6.
? SOUSMCHEUEU. fRBMiÊM PARTtE.
Non moins hyperbolique, Matzaorangeait te jésuite « parmi les
Pères des derniers siècles' o. Et Bacan arguait des beautés de
son livre pour prouver l'immortalité de t'ame contre les im-
pies
«ratai escho!icrd'Ëspicofe.

Quandtu voistesdoctesmeneiUes
Cu'afait naistMeoses tondues~eU!e~
Cegrandornementdunos jours,
Peux'tucroire,csp'tinMe!te.
Que tant d'admirablesdhcours
Soientpartisd'uneâmemofette'?

Toutefois, quand il s'agit de doctrine, les témoignages des plus 1


grands littérateurs ont pou de poids. JI nous faut avoir t'avis
des juges compétents. Or, la Somme ~o/M~M~ soumise par
parties à des théologiens romains et Adeux des principaux mem* j
bres de la Sothonne re~ut leur comptète approhatioo. Cc!)e des
docteurs Froger et de Mootereut était formutée en ces termes
Nouasoubsaignés, docteurs rôgons en la Faculté de Théologie
de Paris, certiOons avoir lu et sérieusement examiné trois livres
do la &MnM<c ~o/o~wc. auxqueto nous n'avons trouvé chose
qui ne soit conforme à la doctrine que tient t'ËgtMe catholique;
au co~trairo, nous le («c) jugeons très digne d'être mis en
lumière pour servir d'antidote contre les impiétés des athées *'t
libertins de ce temps' r~ 1
Kst-co a dire qu'il no se trouvât rien a reprendre dans cet
ouvrage? Nonassurément. Garaase, dit le P. Rapin, n'avait pas
l'esprit aussi exact que demandait cette étendue de capacité dont
il avait 't réputation; il se méprenait quelquefois dans les
citations qu'il faisait it avait lu tes auteurs anciens avec trop
de rapidité, metaatteura sentiments aux siens. dooaani sou-
vent leurs pensées pour tes sienncs a. routons qu'il publia la
Sommesans l'avoir corrigée assez sérieusement. Un plus grand
souci do l'exactitude, une vérification attentive des textes lui au-
rait fait éviter bien des fautes. Dans certains traités on remarque

t. Lettrede BatMcau B.P. GMMM, a. d. (eR'f~d<' ~<<:0f,Paî)<,MM.< t,


p. <M).
2. ~p~MtMMtfpoMf MfMt'enu fomMenceMM~ ~MMpMff" P. Co<'aMe ~OM<M
tM<mp<M. (<B"p«'«fcMacon.'puMtees
('at TenantdeLa Tour,t. t, p. Me.)
3. ApprobationttesdoctenMFrogeret deMoateteni(PMt,~e<'AcMAM, <. IV,
?6'.
?.?&
p.
4. Beptn.~<~e<fcd"~a<M<'n'<mf,p.
t89.
ATTAQUESCOMRE LE P. GARASSE. M

d'importants pM~a que les esprits mal tournés se garderaient


bien d'attribuer aux typographes; de môme, eertainea manières
de parler, toutes nouvelles et à double entente, risquaient tort de
n'être pas prises dans le sens de l'auteur. Donne veine* pour
Uavergier de Hauraone. Noncontent de tirer bon parti des fautes
t-eoUes,t'abhé de Saint-Cyran, prodige de mauvaise foi, entreprit,
à l'instigation de Jansénius. de travestit t'ouvre de Garasse.
Kipn n'est plus facile que de défigurer la pensée d'un écrivain en
isolant ses phrases de leur contexte. Saint-Cyran fit subir cette
tortore a la Somme ~A~o~t~Mc. Puis, avant même de livrer è
l'imprimour sa perfide censure, it en répandit à Paris parmi
ses adeptes tes passages les ptus méchants. Ues ~u'U les connut, le
ou
jf suite se récria IlToute la vengeance que je désire do cetuy
do ceux qui ont diMamé et deamembré mes propositions, est qu'ils
~~achentque je tes désavoue pour miennes en l'estat qu'ils les ont
et autant d'heures à comme ils en
publiées, que sij'avois perdre
à l'examen de mes cscrits, it n'y a liv re au monde, quel-
perdent
que saint qu'il puisse estre, dans lequel retranchant, adjoustant,
substituant, changeant, biaisant le sens, comme Ha font dans ma
SoMWf, je ne trouvasse autant d'hérésies comme Ëpiphane et
Théodoret en ont rccognu et de&faict par leurs docks volumes.
L animosité des Aristarques me faict cruire que si je faisois im'
hérésies
primer !o symbole des apoaires on y tfouveroit des
centaines~.
et les amis de
Cependant, divulguées par les fils de Pasquior
leur
Théophile, tes critiques acerbes de Saint-Cyran fanaient
chemin au préjudice de la Compagnie; elles parvinrent jusqu'à
home otto Il. Général s'en émut. Bientôt le P. Coton reçut l'ordre
de soumettre à une nouvelle révision la doctrine incritninée. Il en
chargea un homme de science solide, de jugement sur, le P. Jean
Suuren; etcemi-ciaprèsanesamenconscienoiotM pouvait écrire
au P. Vitetieschi J'ai lu les propositions erronées et scanda-
leuses que quelqu'un avait extraites de la Soww<??%<fo/o~Medu
P. CaraMe. et qu'il allait livrer h l'impression. Je tes ai eonfron-
tMeaaveo le contexte do l'auteur. J'avoue qu'il y a en cetui'ci
certaines propositions qui, A première vue, paraissent hardies.
ou
Cependant si on tes considère avec la rigueur de l'École, toutes,

t.lbid~m. <cWf"«'
~KaMMC.A'o~M ~<co'wWeH~t<'MM'~epM~'wh<<'dM'M<M<~
.so~tee<des ~~opM~MM de «~o~e M~a par f'a feMMtranonyme(M<a
SoMBte d" P. ~'aafof<Of'fOM'M.
théologique
M SOUS
M~CtiEUEU.PKEMtÈKE
PARTtE.
à peu près toutes, peuvent se défendre; et les conséquences on
qu
a voulu en tirer soat, pour la plupart, ou ridicules ou fausses
ou frivoles. QM~M~~C~Mf, a~ MO~MM tfC~t~~M ~C~~Mf.
Maiscelui qui a recueil ces propositions et qui en a déduit ces
conséquences est mat ~tteotionné envers te P. Garasse il n'est
donc pas étonnant qu'il ait vu des fautes où it n'y en a
point »
Cettejuste appréciation était bien faite pour
tranquilliser le
P. Général; mais Uë'ait écrit que la personnalité de Garasse
donnerait plus d'un souci aux Supérieurs. Tandis qu'on attaquait
j'orihodosie de sa doctrine, parut uniibeih qui le tit aoup~onnef
de révolte contre le pouvoir.

5. Les ~M<!<~tOM~ po/~cae étaient une sang~nte satire du


cardinal miniatte et de sa pnUtiquo. Elle n'avait
que quelques
pages l'autoui- anonyme, partisan do l'Espagne, y résumait
touf sessriefsensoiï&nto et onze questions, souvent
injurieuses,
parfois trôs impertinentes. Qu'onen juge.
«N'est.it p~ expédient, au milieu des aS~iMs, de lire
quoi.
quetbis les sept psaumes de la pénitence?
«N'est'iJ pas une lumière de t'ËgMsecelui quia auua)6ta
guwFû contretous les défenseMrade t'Égnso, et n'a t-itpasaceom.
pli Ma évangéliquesparoles de la &aintaÉcriture /MM~a
oy</c<M et /we~M?
e Pendit y avoir un homme
qui ne soit ni chair ni poison
ni
catholique huguenot ? si un tel homme venait a mou<
Et
tir, où irait-il ?
« Si Robert, docteur de Paris et fondateur de J'ancienne Sor.
bonne, venait à ressusciter, ne précherait.M pas en cour sur ce
texte do saint Luc JM</a,eMM/o~/<MMAo~wM ~M ?
« Parce que tes paroles do t'Êcritufo sont un
Judas Iscariute n'a.t.U point étô cardinat soua tepeu ubscures,
pontificat de
Jésus-Christ?'1
« Les cardinaux sont-ils
oMig&tde croire qu'il y a un enfer
pour eux? Comment yseront.itareçus par Ce'hère sur le seuil,
en courtisanNou en soldats, ou de l'une et Fautre aurte?
«Ne seront-ils pas tenus d'y travailler aune alliance entre
l'eau et le feu, le froid et le chaud '1

doP. 8uflteo au P. Géndral,


8uBh!aaaP. G~M!, 18 février 1628 (dan8
<3M.~t620
t "'t
*vt~'?M'
t'< (dMap~t.~A~
Piaf, Recherrhea,
CO~MBLE P. ~RASSB.
ATTAQUBS 95
« K'ya't-iipas espoir qu'ils parviennent aussi à établir la paix
entre Dieu et Betiai?
f Judas fut-it docteur en théologie, en droit civil, ou en droit
canon, ou rien de tout cela? En enfer attise-t-il le feu de la dis-
corde parmi tes diables, ou mënage-t-it entre eux des alliances,
ou fait-il t'un et l'autre ?.?
<' Pourquoi i'Htutrissime Seigneur cardinal officie-t-il poutifica-
t<'mentavec bottes et opérons ? N'a-t-it pas appris cela dans les
tp~ons.du docteur Richer
«a, quand et comment sera enseveli i'ttiustrissime Seigneur?
Uui suivra ses funeraiUes? Le~uera't'it en mouraut ses Mens à !a
Sorbonne, et quels sont-ils Un bréviaire ou un g!aive ? Un cha-
t'eMurouge ou un casque ? Et oA peindra't-on ie bréviaire ?sur
)eso!,paMequ'Hi'afou~ao&pied8?ou devant ses yeux pour
~u H commence a te lire ?. a
Les autres questions n'étaient pas moins oBensantes quelques-
unes ne respectaient ni les infirmités ni ia vie privée de Richelieu.
) raitôen disciple de Machiavel, te cardinal montra une irritation
pt ochede !a fureur. Toutes les blessures faites son amour-pro-
t'K' par t'~MtOM~o a~ F~~Ms'étant rouvertes, it eut le tort de
n<'pas contenir son ressentiment; il alla jusqu'à jurer la mort du
mupaMe a'it te trouvait. Et que ue fit-il paa pour cela? « Moyens
indignes et hommes infâmes~ tout lui fut bon. Ses informa-
teurs cherchèrent d'abord parmi les polémistes du temps. Le
nom de tarasse s'ourit & eux et tes ennemis des Jésuites s'inge-
nit'ront & confirmer leurs soupçons. O'aiMeursit ne fui paadifu*
~i!e de le faire partager & Richelieu. Voutui-it obtenir des aveux
tn feignant la conviction? voulut.il simplement se venger sur
quelqu'un d'une ouenae impunie~? noMst'ignorons mais nous
Mvons qu'il usa do procédés inexcosaMMS.Laissons Harasse lui-
tnome nous en Mire te récit.
Environ le 20' de janvier {<6a6{ fut apporté d'AHcmaguo
un livret do quinze ouMixe pages QtM~tOHM~o/Mcae ~Mo<~e-
~«M. Ce livret, tr~s ingénieux et plein de venin, portoitto
ttomdeN. deBassom~ierre on ces termes: ~aMow~e~oetM~<t~
«~M~Aa~. Uodeux copies Mutes qui furent portées dans Paris,
). v'OMMonMpoMM'ttf, «~nMfhtein Inojoriaxto SoF6o"<f<tt
~"of<M&<Mf<te;
'«f&M) <n<Mt<tof<6M<,
M<me tM~ef< p~MMeMt<' <MM<WM<Mo ea~tnaMde
Mtf~eMm «ce de NMpcMo. annotOïWiCMMt
~tt'Motf «tpeWoM'mBoMompe-
t'~f'Mf<d«< o~pfotap<t.
t. KtMtd,Ae<O~ad~eM~<<<'la WpM&K~edM~MfM.t.Il, p. 88t.
3. LcMMduP. deLaToutao P.G<o.,<& Bpht.,t. <,f. 45).
janviert620(fMaetao
90 SOUSMCHEUEU. PARTtE.
PMEMtÉBE
t'uno fut donnée à M. de Metz à l'issue do Louvre, et l'autre à
M.te Lieutenantcivil, lequel t'ayant leu la nt voir à M. le car.
dinal de Biehetieu. qui d'abord montra des ressentiment
inoM'yab!eset nt toutes tes diligences ponrsçavoifd'où et de
quelles mains venoit cet escrit. Buon, tibraire, homme très
honorable pour sa qualité et ami de notre Compagnie, sçachant
toutes tes inquiétudes de M.le Cardinal, le fat trouver pour lui
faire entendre que c'estoit luy qui avait Nceu le paquet, lequel
lui avoiteste covoyô de Kaocy. M.le Cardinal voolut s'est~taiM~
decette affaire, et pourcet eNectil appe!a!o tacteurdo tnessagct
de Nancypottrs~avoipde tuy la v~~té, lequel avoua franchement
qo'i! avoit apporté ledit paquet à H. Bu"o; et eoquh plus outre
d'où il l'avoit pris, Mapend~tqu'on l'avoit jette par la feneatK?
de la chambre basse, suivant le dyle ordinaire ushé entre les
messagers do France. Cesdoux copies desquellesj'ay parlé, en
tirent osotorem. millier dam hu!t ou dix jours, n'y ayant bou
eapr!t dansParis qui n'en vouiût avoir copie escrito a la main, a
quelque prix que eefuat.
Nosennemis ne laissèrent point etuuter cette uceasiou, maia
tasohèrent de persuader à M.le Cardinatqu'Mvenoitde ma veine
et doma plume. Les prinoipau!!catomniateursfurent ceuxqui ont
esté ey-dcvant nomm~a,ravoir Pavereau, t<anomaa,Ou Mous-
tier, Saint'Mëmy, ViUieraet Sxint'Germain, lesquels gagnèrent
iettoment la créance do M. le Cardioa) et doaea domet!iqnes,
qu'on m'aeouMit pubMqacment d'avoir eomposô, ou du moins
donne dea mëmoireapourla compositiondudit livret.
!<osPores,ayantapria tes eneatacatrangea quecette calomnie
avoit opère dana t'psprist dn ttoy et de N. le Cardinal, furent
d'advia que j'allasse trouver mondit Seigneur to Cardinal pouf
luy taire entendre mon tnno~nce; eoqneje na io 90 de~onvief
Car l'ayant salué dans Chaillot aur le poinot qn'ii t~ortoitpour
ouyr messedana t'eglihc des Perja Mihimea.jetuy proteatay que
Jo brnitqoeseadomestiquca fa~soientcourir estoit grandement
préjudiciable et contraire &ta uMieaiaMonque je faisois publi-
quement d'estro son trea hmhMo serviteur. A ces paroles M.le
Cardinal me prenant par la main me dit avec un accent plein de
cotêro « Neditea point, monPère. que ce sont me<)domeNuqMca:
car p!ua de cinquante personnes d'honaeur m'ont assuré
u qu'homme du monde ne peut avoir faict ce liv re que vous
"Mut ".Sur quoy me trouvant eatonn~d'at<ordet prenant do nou-
vellesforceade moaïnnooenco,je tnidonnay poufosiag'ema part
ATTAQUESCOKTHHtB P. CA!tASSB. 97
do paradis, et je tuy juray monsatutquej'eateia injustement
calomnié. Ce jurement prononcé avec grande force, en pré-
sence do plus de cinquante personnes d'honneur, désabusa
l'esprit de M. le Cardinal, eu sorte que me prenant par la
main <' Ha, mon P~'fe, je le croîs et n'en vem:
d'autre prouve; mais quiconque Mit, qu'il s'asseurepoint
que
pour les intérests du Hoy, j'en sçauray Mea tirer justice; car,
« pour ce qui me touche, je le pardonne volontierset de bon "1
CtHUt'.
~'adioatay, pour une entière justiScation, que, gracesa Meu,
je n'avois pa» perdu le sens oommun depuis deux mois, auquel Í
temps je tuy avois dédié ma Somme de ~~o/o~ tasehant de
ypconnoishoson <aetitc en tormea trla honnorables.Il fépartii va
Je te cto!a, mon t~re. et n'eu soyea plus en peine. <.Kêant.
moinH,t'aprés-dinee mesmede ce 90 de janvier, nous apprismes,
par le rapport de M.le h~sideut de Lamoignon, que l'esprit de
M.le Cardinal ~sioitsi fort provenu <Iecette créance que, tacite'
mont et sous-main, il Msoit faiM des onquestes par LaUbtnaael
Favereau. qui se pottoit en qualité de dénonciateur; ce qui fui
cause que le lendemain ~7. le P. Cotton, par l'advis de ses con-
itutteurs. trouva hon do me faire jurer sur les saints Ëvaneites
t't sur ta part de mon salut, de tuy dire si, directement ou indi-
rcctement, j'avois contribua a la composition de ce tibette. Je
juray d&)Mhef.estant a genoux devant le f. Cotton, mon Pro-
vincial. et tes ptiocipau~ t'&retde la maison et du collège, que
j'eatoia entièrement innocent et tormioay mon jurement par eea
paroles, tenant la main sur le canon da la messe 7~<t~M t~
W~W~ <~Aaff sancla ~t<!0~/M.
Cela fait, le P. Cotton et le P. de Séguiran partirent
aller à Chaillot trouver M.le Cardinal et luy donner toutes pour
les
asMuranees que la Religion et la prudence humaine peuvent
donner en ce cas. H. te Cardinaldit froidementqu'il estoit marry
de la peine qu'ils avoiant pris, et que j'avois tort do me mettre
en peine, apr~s t'asseurance qu'il m'avoit donnée le jour devant;
quiconque fust. au reste, l'auteur de ce livret, qu'it a'en repen.
tiroit. NosPtrea luy dirent derecbef qu'ils mettaient la main ao
feu pour soutenir mon innocence. Le P. S~guiran luy ayant dit j
qu'it voubit estre bruste pour moy, M.te Cardinalse déclara pins
qu'il n'avoit falct, luy disant « MonPère, je vous conseille de J
feapondre pour voua mesmo. LeP. Coiton ajoata /H~–~
M< M~ M<M«o. Car oo U est innocent, ou il est
CM)MMtB t)<:<«t9. – t. M. ta~~ j\
7~
08 sous MCHËUEU. t'BEmËRK t'AHTtE.
« nichant homme du monde, ce que nous n'avons pas recogneu
Mjusques à posent.
~'ap~s-dinée du mesme jour 87, on plein conseil, M. fe
Cardinal produisit ce libelle, et dit hauitement quii sçavoit de
bonne part quej'estoia innocent, et que c'estoit une calomniede
nos ennemis, laquelle estant découvertemêritoit d'estre chastiée
exemplairement. Ce tesmoignage deschargea nostre Compagnie,
estant donné en présencedu Roy par la bouche de ceiuy qui se
tiontoitle plus interesse. On no laissoit pas neantmoins d'assurer
publiquement que, le lendemain 28, mon Mvre dovoit estro
brusté par la main du bourreau, en Ïa cour du Palais. Lauemas
et Pavereau Inisoientdes assetnbtées dans la maison do Saint-
Uermain, ausquellos on examinoit tous mes iivres pour en tirer
quelque conformité du atyte; et en effetils portèrent AM.Je Car-
dinat un papier dans lequel il y avoit vin~'cinq ou trente coo-
formitez pretenduea, la plus part ai honteuseset ridicules, que
mondiot Soigneur ne jugea pas a propus de tes faire voir a per-
conno, et ai ne laissoit pas neantmoins d'asseoir son jugement
par une préoccupation funeste, disant à tous nos t'eres qui le
voioient que j'avoia tort et faitioisdéshonneur à noatro Compa-
gnie; que je me perdroia, a'MSn'y proaoient garde, et mettrois
nostre Société en peine.
Il Favereau et Lauemas payèrent bien plus avant. Car ayant
trouve le movondo retirer quelques feuilleseacritetdoma main,
Us coutrenrent mon caractère et cacrÏvirent une lottre en mon
nom A un imprimeur do Venise, par taquone je le priois de
m'envoyer une centaine des fy~f~oMj ~o/~w~ que j'avoit.
faictes, lui recommandant sur ioutoa chose!)Jo secret. Ayant
dressd et minuttu cette lettre, Mata portèrent il M. Je Cardinal,
qui la montra au P. Cotton,pour ravoir si c'eatoit moncaractère.
A quoi te Père repartit que, sur sa part de Paradis, c'eatoit une
pure calomnie et une &UMeMdigne de mort, luy protestant, au
reste, de m'envoyer le Jendemainavec des papiers escrits do ma
main, pour découvrir la vérité du faict. J'y fus troia ou quatre
fois, mais en vain, car jamais jo ne sceua aborder mondit Sol.
goour le Cardinal, pour luy faire entendre t'impoatenre de mes
onnemia.
Le Roycependant et la Reine disoien~que c'estoit moy qui
avois composé ce MbeMe.Ce que le P. Snnron ayant appris par
ie rapport de ceux qui hantoicnt plus franchement la Cour et la
Beiae mère, résolut de faire ses plaintes au Boy. Et en eNect,
ATTAQUES COXTRE LEP. 6ARA8SE. 99
la veille de la. Chandeleur, devant que de confesser le Roy, il
se jetta à ses pieds luy disant Sire, je demande à Vostre
« Majestéprotectionet justice, de !a partde nosPères qui sontplus
et
persécutez opprimez maintenant qu'ils n'ont esté du temps
mesme du feu Roy vostre père de 'glorieuse mémoire, quand
il n'estoit pas encore dans le giron do t'Egtiso cathoUque.
ces paroles, te Roy se mit en action et dit au P. Suiuen d'une
\oix passante Si vous estes afOigez,vous le méritezbien. Car
pourquoy est-ce qne le P. Garassusescrit centre moy et contre
M.te Cardinal Riohptieu'~
de
Le P. Sun'ren cuida pasmer à ces paroles, et prenunt des
forces de nostro innocence, it dit au Koy « Si le P. <:aifaMMs a
esorit ce Mvro,je veux estre chastié pour luy et subir toutes
les rigueurs do justice. Je prie Yoatre Majestéde se aouvenir
do ce qu'elle m'a ptomi~, quand j'entray en cotte charge
qu'aux accusationsqu'on feroit contre nous, elle garderoit une
oroiMeAnoatro innoceoee, poura'esotaircir avec –
moy. Mais
quoy, dit !e Roy. c? n'est donc pas le P. <:ara8sua qui a faict
n ce livre'? Ccpendan' ~atfemaNme l'a juré.
Le Père no laissa pas écouter Foc~asionpourtuy faire enten.
dre les quaMt~ade LaMemaa.qui avoit esté déctaré infâme par
arrest, luy remonstrant que Sa Majestéestoit oMi~ée on cons.
ciencode fermer tes oreilles tant à Lauomaaqu'à Du Mouatieret
autres semblables, qui font triomphe do calomnier noatre Com-
pagnie et tuy rendr ) de mauvais offices.il promit au Père qu'il
n'en croiroit rien !ua, et que désormais il no ao taiaserdt pas
prévenir a Lanbmat. La Reine régnante aoua lit la meamofaveur
d'en parler ASa Majesté et de luy faire entendre que c'eatoient
dea ennemia de n4)stro Compagnie qui probablement avoient
composé ce livre pour noua rendre odieux, et qu'H n'y a point
d'apparence qu'un homme qui dit la messe chaque jour ait mis
la main a un ai m&chaot ouvrage.
Si dans la C~ur du Roy nouacationspersécutez A l'occasion
de ce tiboMe,nos auait'ea n'pateient paa en maittour ordre dana
la Cour du Parlement. Car ce livre ayant esté bru"!6 par arrest
des Chambres asttombtéca, M. Servin, qui avoit sur to ctcur la
mémoiredu ~on'j'Kc<des ~oyM~ invectiva furieusement contre
moy, suscitant les esprits dc&juges a un décret de prise de corps.
ApfôHsa harangue, un des plus anciens conaciMeraecctéaias-
t. Cf.t~MMdo P.foCten,OjMwtM t6M(PMneho Bpht..t. <,<. 0).
2.OowMae tatt~quo de CMMte, to!t<<«t.p. 6M.
MO SOUSMCHBUEU. PRENtËRB PART!B.

tiques, se levant en colère, jura le nom de Dieu que j'e~ntoof-


rois, a'Uestoit un de MMjuges. M. le Préaident d'Osembray et
M.Oostandes,Doyende ta Cour, s'opposèrent fortement Ala con*
juration de Sorvio, me donnant ndvis de tout ee qui s*estoit
passé, le troisième jour de tovrïor, auquel jour je recMSsur
le tard adwta de me sauver la nuiot suivante, d'autant qae la
brigue de Servin estoit si forte que, to lendemain quatrième de'
février, l'on debvoit asseurémcnt décréter prise do corps contre
moy, et me mettre on la Conciergerie.
« Nos P~s, devant que dé rien détopnMnpf.tpoMvèt'cntbon
d'envoyer le P. Taeon chez 'a. le Procnrour Centrât, pour
prendre son conseil. Le Père y fut sur les huict heures du soir,
et ayant faict entendre a tnoadit Soigneur !o Procureur Henérat
J'advertissemcntqu'on nous avoit donné, il conseilla à nos Pèrpa
de ne rien changer pour cette nuiet, d'autant, tuy dit-il, que
te le dessein de vos ennemia aeroit de donner reapouvante au
P. CarassMaet le rendre criminel par! son ahaenco. Au reste,
dites'tuy de ma part qu'H n'aye point de peur, pour co qu'eo
tout cas on ne peut décréter prise do corps contre luy que
sur !ea eonctusionades Cona du Boy, ou aur tes plaintes do
M. te Cardinal de Richelieu, K'i! se rend partie. Or, quoy
qu'i! puisfo arriver, je hty en donneray advia quatre hoarfs
<' devant pour te moins, et on quatre heu~a, dit.it, on iait bien
do h besogne.
le bruit courut cependant par toute la ville do Paria que
j'eatoia dana la Conciergerie, prest d'estre mené en Grève,
opinion qui'a'eohauBf ai fort dans t'eNpritdo ta popu!ace, que
plus do miûo personnes accoururent, qui au Palais, qui vera la
Urêvo, qui dana ncatra maison, pour voipa'it eatoit véritable.
«eux princes, sur cette rumeur, envoyèrent à Saint-Louis, pour
me prier de me sauver en tour hostet, et ce bruit ayant esté
porto dana t'assemblée du Ctcrge, on s'apporceut, au diacoura et
au visage do plusieurs Êvcsques, {d'}un ressentiment et td*]une
aNectionMon différente. Lesuna en triomphoient comme d'une
chose faicto, et les autres en tesmoignoient de FaMictiotn En
suite de ces opinions, Il, te Cardinal et ses domestiques, ou
ceux qui tuy pensoient faire plaisir, n'ont laissé couler aucune
occasion, durant te oaresmo pasaé, de calomnier et d'afMger
nos Pères, syadiqt<«nttours prédications, teur imposant des
choses hon.e<Me9, leur envoyant, on ottMre do vérité, des épi-
grammes impudiques, après t'~iop ~OMa, les coudoyant et
COKfBE~E P. ~MANB.
ATTACHES toi
'11- .&A.a.&
heurtant dansi'estomach à l'issuo de la cbaiM, tes trompetant
et injuriant par tes rues avec des atrocités non pareiitea.
« L'un de ceux qui a'estpot'té le plus ardemment contre nous,
a esté cet homme de néant, nommé Tarin, Recteur de t'Uni*
veraité; lequel, comme j'ay dit, de pauvre garaon bailleur
(balayeur] de classes de La Flesobe, et fils d'un meunier de
Mocheforten Anjou, ayant esté promeu à cette charge, a taseM
par ses ingratitudes 'eSacer ton~a les obligationsqn'ii nous a,
prattiquant et mesnageanttous tes sujets imaginaMespour nous
perdre. Cetuy'ey donc, se présentant te jour de la Chandeleur
devant le Roy, pour luy donner le cierge, suivant la ct-ntume,
so fit accompagner d'anë trentaine des plus factieux do t'~ai-
versitê et, apr~t avoir dit quatre ou cinq tnota &la tonange du
comme
)toy, qui est le thème de MmMaMesactions, il se jetta
font forcené à genoux devant Sa Majesté, tuy disant « Sire, je
nuisioy de ta part desUniversitezdo France, pour vousdire que
ce sont les Jésuites qui ont composétes livres intitulez ~tcftMO.
.< M~oatF~MHet ~««~«Mtc~o/tftfoe. NousNouapresentonsa
VoatMMajese.Sire, enquatit6de~énoac}ateurspourdescharger
nostMconscience. Aces paroles, le Royt'intertwnpit disant
Jo suis bien ayse du so!n que voua avea du salut de mon
Estâtet de ma vie; passez outre. Cesparoles assommèrentai
fort d'eatonnement t'esprit de ce jeune garçon, qu'it ne aceut
jamais dire autre chose, si ce n'est fOeiet! 0 terre! et N'égara
si toing qa'it apprêta à rire à toute t'aMistanee qui catoit très
belle et tt~a honorab!e<.»
Lesennemis do la Compagnie n'ayant pas réussi dans ieura
projetaeontreto P. Garasse,incriminèrent unjésuite d'Allemagne,
comme ita t'avaient fait autrefois pour i'M~o ad ~~t.
Michotieu,sans contrôler la vérité de leurs assertiona, se laissa
au mois de
persuader. MHy a trois jours, eerivaii te P. %uuren
juillet 16~0, le cardinal s'eat plaint devant moi de la conduite
d'un des Nôtres a sonôgard. Jo t'ai défendu comme j'ai pu, en
disant que personne parmi nous n'était capable d'one si noire
ingratitude; mais je ne crois pas avoir complètement dissipe ses
soupçons.Prions Dieudo t'eetairer afin qu'il comprenne combien
!a Compagnie fui est toute dévouée.S'il ne nous conserve pas
son affection, nous devons nous attendre à toutes sortes de
désagréments
t. OM)MM, 0<Mta<t<:my. p. <M-<M.
9. )~MM doP. SoOteaaoP. G~mt, 9$it)U!M MM(Franciae Bpbt.,1.1,o.63).
<M SOUS MCHEUBU. PMSUËRE PARTtE.
n w
En fait, Richelieu ne cessera d'estimer les Jésuites, maM Il
saura bien leur faire sentir parfois sa rancune de ne trouver
parmi eux aucun admirateur attitré de sa poUtique.
6. Tandis qu'on menait grand bruit contre la
Compagnie de
JesMsau sujet des CM~~MMM~o/~f~,
Saint-Cyran compilait
dans l'ombre et publiait La sommedes ~!M~ /<!MMp~capi-
M~ MM~MK~~la Somme ~<'0/O~M<? du P. ~MfOM Garasse.
Elle ne comprenait pas moins de trois volumes in-quarto,
plus
ennuyeux et malhonnétes que nuisibles. Il fallut des coups
plus forts et partis de p!us haut pour ruiner le livre du Jésuite.
Au mois de février (t626), Jean Tarin; Recteurde rUniveraité,
le dénonçait Ata Sorbonneet en sollicitaith censure.Le P. Garasse
persuadé que la tiate des propositionsprétendues fautives avait
été dressée pa. Docteur Filesac, se préparait à écrire contre
tui; maiail en fut détourné par le P. Généralt it quoi bonjeter
det'huitesur !efeu?'?
Le a mars la Faculté confiait à plusieurs de ces membres
t'esamen de l'ouvrage. Le 2 mai elle entendit leur rapport et,
à une forte majorité, déclara que la Somme méritait
une censure ?; mais les docteurs qui l'avaient~~o/oy~Mc deman-
approuvée
dèrent le temps do préparer leur défense un m~is leur fut
d'abord accordé, puis te délai fut prorogé jusqu'au t" juillet.
A cette date, les réguMorsqui M trouvaient en grand nombre
dans t'assemblée J!reni décider à la pluralité des voix qu'on
attendrait encore un mois ou deuxann que l'auteur pût « de sa
franche volonté rétracter ce qu'il avait écrit aveo trop pou
de piété, de vérité et do modestie Enfin le i" septembre, la
Faculté, après avoir obtenu du Parlement un arrêt qui éliminait
de rassemblée la plupart des« Dooteursreligieux oumendiana~
jugea que te livre du P. Garasse devait être condamné comme
contenant plusieurs propositionshérétiques, erronées, scanda-
leuses, téméraires, et plusieurs passages de t'Ecritura Sainte et
des Saints Pères mal cités, corrompus et détournés de leur vrai
sens. et des bouCbnneries sans nombre, indignes d'être écriica
et lues par des chrétiens et des théologiens n.
1. LeU,e du P. Généralun P. Armand. IfluUle11626¡ au P. de La Too~
Tour, 38to)t!~
28juillet
MM;
t. t.eUte<h!
eo P. OamMe, t< JoMtet.
P. C~Mtoo P. aeaoOt
A~M(t. tcan.
<4~t)îet
(PMne!aean P. t.
)6M<Epht-, detV).
La
2. <~)tM de M. Lambert, 9 mat <6M (Archiv. Vat-, NuM. d) fMnda. n. 395,
f. 954).
3. An« du faoût )6!!0 (Le ~w<ye
4. CcNMM<fela ~omme ~oh~Me ~OHfch, t. XU. <630,p. 626-53?).
(b'AtgeaM, CoMeet.~<< t )t, P. Il,
p.2S)Oetaa!t.).
ATTAQUESCO?<TRB
LE P. GAHASS8. <M

Revue et confirmée le t6 du même mois, cette censure était


injuste. En euët les propositions taxées d'erreur ou de scandale
présentaient bien un sens condamnable, si eties étaient consi-
dérées isolément; mais, rapprochées du contexte, elles étaient
au contraire susceptibles d'une favorable explication. La Sor-
bonne, avec un parti pris évident (puisqu'elle réoasa en cette
circonstancetes Docteursréguliers), ne tes envisagea que de la
première manière elle agit avec la même mauvaise foi que
Saint-Cyran.
Le P. Garasse n'avait pas attendu a Paris la décision de la
Sorhonne; il s'était retiré do son plein gré a Bordeaux, loin des
avaniesque ses adversaires,Des Barreauxet consorts, cherchaient
Alui sMscHerdans tes mes et jusque'! dans les églises. tt trouva
auprès de nobles et inébranlables amitiés le dédommagementde
tant d'injures, mais ce qui soutint surtout son courage, ce fut la
consciencede n'avoir combattu que pour la cause de Jésus'Chdst.
Mevonudans ta province d'Aquitaine A laquelle it appartenait
par sa naissance, il se consacra tout entier au ministère aposto-
Hquo. Les dernières années de sa vie ont été marquées par un
dévouement, une intrépidité que tes historiens tes moins bien'
veittantaont été forcéado reconnattre
Dansl'intervalle de ses prédications, il rédigea quelques-uns
de ses souvonira ~<~ ait vray </M/)c~~M<<o~MM/<w<'M fOM~
/~J~~<CoW~e~M~M~MM~ M//e~P<!M~ ~OM
~3 fait par le R. P. ~a~fOM f<?oy<M<p, ~M<en ~aM/-
nous avons fait
frit t<H~AonH~~o~c. Cette rotation, a laquelle
de targcs emprunts, est écrite dans un style original, nerveux,
animé non par la passion, mais par t horreurdu vice, l'amour
de la vertu et le zêle do la vérité. Pour l'époque o'eat un écrit
très français on oubue vite te manque de goût et de mesure
quand on est entralné par le mouvement de la pensée, la viva-
cité de l'expressionet t'éttqueneo d'une âme convaincue.Carasso
n'avait pas la prétention d'être un styliste, ni même un littéra-
teur il ne voûtait être qu'un apôtre.!t n'écrivait pas pourplaire,
mais pour combattre l'impiété ou défendre l'iuqocence. t<est un
narrateur véridique et sincère nous pouvons le croire quand it
).Un<630Ueed<MM aaMM!tedespeaUfMa à BoîdeM* t ranoêe étant
euh'antc,
a PotUeM.quandte 06ao tt setiteofe~met
y<(6wM, aveolesmourante poot !eaf
CMCnMt dolate!ts!on:
lessecours tt gagnaauf~sd'eottlta
a terrible et Me-
<Mta<Me
le <4Joiodansd'admtmMas
cofnba Mn~tneata d tnmtMM.villed~ttdadegtavet
sursontombeau attestantMnM~MMitqoe
unetascttpMoc (BtM. mua.doPo!Uet9,
mas.deDomFonteneau, XXXtt,368).
i04 SOUSMCHEUEU. PREMtËREPARTIE.
Mppo~e des ëvéoemeots dont il a M le témoin,
i<m des acteurs ou lune des~etimea. parfois même
Aussi le mettfoos.MM
encore à on~ut; daM l'exposé des faits qui vont suivre: les
déta~caraoté~quesdont est plein son ~.it, éclaireront d'un
jour plus vif les témoignagesd'autres
d'la compagnie. contemporains, étfaogeK
V
CHAPITRE
LA pWESTtON i~BS RËCUUBRS A t.'A8SBMBHÊB GÈt~BAM DU CLBMÈ

(i620.i626)

SonMnaiM. – t. La question des MejfuMe~. – 2. tnaovaHoa'de t'évoque d'Of-


tcans. 3. DiMcuttés des Jésuites avec )'~vt'oue de Po!t!cM. 4. la question
des prtwitcgcs en Sorboune; il Paris; dans le d!ocescsdeLantn~ea. – 6. L'eve-
que de Seei! et les Jésuites d'Atcu~on. – C. Assemblée de t6%< plaintes de
t.utthHMMe Le Preste, t!~quo de Quimper. 7. t.'A!iMmbt<e soMtteni te curé
de la Bonssac contre les Jésuites. 8. tJu livre du Etienne tUnet pour la
défense des (<rtwtMges. – 9. D~axtMon do t'évêque de Chartres, ou Règle.
Mt~tf coa(M les K~uMers. – 10. Con')u~ etnMtse de t'AssetoMee. – H. Corn.
tnent la Wc~<«<<H)t est nccuotNie & Home. – t2. Condamnation par t'Assetn.
t)!ee da t(<25de demi HbeMM faussemeotattrtba~ aux Jésuites. –13. io~efeace
du partemeat. – t4. Bcsistfmce du cturge et rô))) de tticheUeu.
SoMMea cmaMM~ttea t. RMueOe do eoeutoeot.) cooeeM~ daot la Contpagote i
a) Franciae historia 1 b'FMncta. Ept8to)aegeneMt)um;c) Attuttanta, Ep)ato)ae
tieneMtttm.
H. AMhhea de la pM<taea de fatia; papiers Rolland.
lit. AKMM< de la province <!eLtoo.
IV.Noma. AMhhto vattean". NmHtato)~ 'H tTaocta. n. 6}, M,~ 4u9. «&
v. PaWa,BtMtetheque naUooate. f. Hopny. MXHt tM~. < S'RT.
SMtMea ttaprtm6ea le M<TMttf ~ronfott, ana. <(?*, <<!?). – MeM)'M' J't<f.
eaKMM,N<<e« au M<<dans CamfC, ~ef.t<Mt).- Vat«<fMdieN<fA<Mftt.–BeaU'
<of)tto. ~'<)<t:<ott<Md< FMttoe. – M«h~ du t~t~h~. de OM~f. – CuMcfM""du
pf<x<<r~<ttt.<- dea «MemM~ ~tt~Mtf: <«<ftMsAt. )t. – Et. etnet, J.Mp<KMe a<tr
f/MMtt~ d'M<tf~nd pt~/at. – B~t~eNtrc, teMfcMf J~t~M-MM. – <)H"a<M<tM <o<'
'<fM<M J~M«M. Hap))). M<<<e<M '<« JoM~tftmf. O'Awtaay. AM)M<M<~fonoto
9~Mt< «dt~maMaMM. – ttttoTto 8M. ~fcmeTtot<~otd«e. – C*Mdata. N<t<Wo SM~
<o<~ JfM. P. Vt. fMet, A<'<jM«'n<<~ au ~fM' t<Mc. fByot.~moHdWfA~.
PMt, Ne<AeMA«.t. tv. Men'Hte. M«<otM eoM~ de ~<m~M'. oettour. t'M
«t«c< « PaM~~M.

I. Noas sommes acrivëNà ooe époque où Je ~eU!can!sm&


dev!eat de plus en plus agissant. L'autorité ponUBoaïe,d'abord
contesMedana~'ordMpolitique, rest~assi mainteaaotdans J'or.
dre MU~iao~parceax-Mm6mesq<ti,aux-EtataGénéï'aMxdeM~,
l'avaient soutenue avec ardeur contre les audaces du Tiers
Ktai Edmond Richer peut se consoler de la condamnationdu

t. Voirtomelit, p. 340et s.
Ma SOUSMCREHEU. Pt)BM)ÈRE
PARTtE.
Z.<M en voyant adhérer à ses théories
schismatiques la plu-
part des curés de Paris et des docteurs de la Sorbonne. Dans
cette France qui se croyait unie avec Rome,
l'opposition galli-
cane se glisse partout; bientôt eUe va se manifester
bruyamment
par une attaque générale contre tes privilèges des Réguliers.
A vrai dire, depuis le xm* siècle, la
magistrature et le clergé
avaient souvent cherché querelle aux Ordres mendiants. Plus
tard, les décisions du concile de Trente ne parvinrent
pas à em-
pêcher les disputes entre tes Ordinaires et tes Religieux. Des
conflits de juridiction s'élevaient à tout
propos. Si encore on
avait plaidé en cour de Rome. Mais non; tes Parlements s'étant
arrogé le droit de contrôler tes actes du c!ergé, on vit des pré.
lats chercher auprès des cours séculières un
appui pour leur
opposition à des privilèges accordés par le vicaire de Jésus-
Cbrist.

a. Les Papes avaient, entre autres, donné aux


Religieux te
pouvoir d'entendre tes confessions Jn tout temps do l'année. En
laissant aux ndè!es la liberté de choisir un confesseur, ils vou-
laient les attirer en plus grand nombre au sacrement de
tenco. <.Or, écrivait le nonce péni.
BenUvogtio le & juin <6t9, it y a
en France des évêques et des curés, surtout des curés de
Paris,
qui prétendent que ni tes moines ni tes Pères Jésuites ne peuvent
entendre les confessions ni administrer la sainte communion aux
jours des fêtes principales~. Il Pourtant la question avait été tran.
chée une fois déjà en 1592. lors du démé!é entre les curés de
Douay et les religieux de divers Ordres. Un bref de Clément VfH
avait condamné los prétentions des
premiers et eonOrmé tes
privilèges des seconds, en leur recommandant d'en user avec
respect et modérationa. A Paris, sous Henri de Gondi, cardinal
de Betj!,les réclamations des curés furent vaines le
prélat, con-
seillé parte nonce, ne les écouta Mais il n'en fut pas do
pointa
môme à Orléans.
Au printemps do i6i0.
t'évéque, Gabriel de L'Aubespine,
déclare aux PP. Jésuites et autres Réguliers de sa ville
épisco.
pale qu'ils auraient A s'abstenir de confesser <:tdonner la com-
munion, huit jours avant et huit jours après la Pentecôte, et
1. VomomeMt.p.295et6.
2. Lettte de BeoUwogUo an Mc~tatM
d'Ëtat,~Ju'D <a)0(AMn:~M~ 'M ~w-
fM, < tt), p. 347).
S.Brefdu22décembre
<6M(O'AwHgny,
AMMm~M
4.Vo!fplushaot. c~wtoh~oMM. t. h p.
r geo).
LAQUESTÏOX D!-SHËUUUEt~ t0?
comme les Pères de la Compagniereprésentèrent que, vu leurs
privilèges, cette prohibition ne pouvait les atteindre, l'évêque la
leur Qt signifier juridiquement par voie de notaire. U écrivit
ensuiteaux députés du clergé, alors réunis AParis, pour les prier
de t'aider dans une cause qui leur était communeet de s'efforcer,
à l'occasionde cette assemblée, de maintenir aux prélats et aux
curés leur autorité et leur juridiction. MEn apprenant cette
nouvelleau cardinal secrétaire d'État, Bentiviglioajoutait « Les
députésont embrassé, dit-on, cette affaireavec chaleur ils atten-
dent pour la traiter que les cardinaux soient présents, a0n d'en-
tendre leurs avis; au reste les Jésuites ont accédé à l'ordre do
Févéqued'Orléans*.
C'étaitde leur part un acte de condescendance, et nullement
une renonciationà des privilèges qu'ils n'avaient pas le droit
d'abandonner. Le P. Général et le P. Chariot.alors provincial de
France, comptaient tenir ferme dans une aSaire intéressant la
liberté du ministère apostoliques. Maisla vivacitéet l'impression-
nabilité de M"*de L'Aubospineréclamaient des ménagements.
11ne faut pas l'irriter, mandait Bentivoglio & Borghèse, car
d'une nature très ardente, il e<~hommeà porter tout à l'extrême,
ne serait'ee que pour avoir la satisfactionde faire parler do ses
nouveautés. Il s'est déjà cahné un peu, et, commeil est mobile
et changeant, on peut espérer qu'une autre fois il se montrera
plus favorable aux religieux3. De fait, l'évoque d'Orléans,
revenu a des sentiments plus modérés, ne renouvela pas son
ordonnanceà l'occasionde la Toussaint;en conséquencele nonce
s'abstint de lui communiquer un bref comminatoire par lequel le
Souverain Pontife condamnaitses mesuresantérieures*.
Cependant l'innovation de M" de L'Aubespine, alors que cer-
tains exaltésparlaient déjà de convoquer un concilenational en
faveur des curés contre les Religieux, oBraya les cardinaux de
Itetz et de La Rochetoucauld.Ann de prévenir le retour do sem'
blables nouveautés, ils jugèrent indispensable l'intervention
simultanée du Pape et du roi le Souverain Pontife presserait
Louis XH1d'interposer son autorité auprès des évoquesles plus
exigeants, en les laissant libres de soumettre leurs griefs au
Saint-Siège. Résolution fut prise d'agir en ce sens~. Nous no
t. BenMvcaUoa
BoTBhtM, lettredéjàctMe.
a. Lettre du P. C~nCMiou P. Cha~M.t!~ot)!et <6t9 <fMne!a.Spisl. <Mo..t. M)).
8. Bent!t06t!o&BM~!)6so,20 nov. M<0 (AMtt:<o~f<!<? ~OM<«, t. ht, p. MO).
4. Do <n6tneao tn@me,at oot. t<UC(tM<tpm, p. 6~).
BenMtogMoa BoîsMse, M sept. MM (op. Wt-, p. MO).
~<M SOUSMCBBUBU.< PBNatBREPARTtE
savonstrop ce qui s'ensuivit, mais nous constatonsau contraire
que le cas de l'év&qued'Océans ne testa point isolé. APoitieïs, à
Langues,à Alencon, à Quimper, a Hennéset ailleurs tes Jésuites
eurent maille à:partir avec.I'Ordinaire.

3. Henri-LouisChasteigaier de La Hocheposay,depuis sa nomi-


nation à l'évêché de Poitiers, en i6tt. s'était toujours montre
favorableaux pères de la Compagnie. Graceen partie à sa bien-
veillance, deux prieurés avaient ét~ unis au coHège Sainte-
Marthe<.Rieo n'était encore venu troubler la bonne harmonie et
les études prospéraient sous le gouvernement du P. Lespantard,
quand M-"de La ~ocheposays'a'asade choisir commegrandv!caire
Duvergier de Hauranno, auquel il céda l'abbaye de Saint-Cyran
en Brenne. Ami de Jansénius, esprit inquiet, présomptueux,
farouche, se communiquantpeu, et fort particulier en toutes ses
manières so,i)uvorgier, nous le savons,n'aimait point les Bisde
saint Ignace. Mard!et entreprenant, il gouverna l'éveqoc et le
diocèse, exerçant son inOueneoau profit de son ambition et de
ses antipathies. Bientôt les curés poitevins, endoctrinés par lui,
ne montrèrent « moins préoccupés du salut des âmes
que de
l'afauencadesndètesautt messesdes Jésuitesa Un capucin, le
P. Athanase, donna dans ces jalousies. Tr&agonte du
peuple, it
déclare, pendant le carême do 1620, du haut de la chaire do
Saint-Porobairo,qu'il y a obligation de précepte <.d'assister de
trois dimanches l'un, pour le moins, A la messe de paroisse<n,
et cite â l'appui de sa doctrine certain décret d'un concile pro-
vinoialdo Bordeaux. !<e8fldêles N'étonnent,s'alarment du nou.
veau joug dont ils sont menacés, se répandent on plaintes dans
la vitle et viennent en foule au collège des Msuttes les con.
Nulter.Le P. Viguior, qui enseignait alom les cas depourconscience,
fut chargé par le P. Rectour de réfuter la doctrine étroite du
capucin.11la fit en dictant un petit traité qui ne permettait pas
do réplique Aussitôt Hnvergier de représenter a
l'évéqMeque
c'en est fait de son autorité a'H ne soutient les prétendus droita
de la paroisse.M"do La Rochoposayentre complètementdans ces

.M.K~ la du
aidentBolJand
Il'Bree.,lIle),
9. Btpto.'H~. dit Je<M<'n<<tae,
p. 80.
9. fmet, ~< ~WM~~M MMjttw <?<?, p. ?a
te ~fettH) ~jmttf, 1.1, p.2.
B. ttap!n, op. c«., p. 7t.
LA QUESTIONPES H6CUUBRS. <<?

vues et, le 30 mars, quatrième dimanche de ca~me, it publie


l'ordonnance suivante
<' Estans advertis du troaMe qu'on apporte depuis quelques
jours aux consciences de plusieurs personnes, sur l'obligation
que ohaonn a de fréquenter son église parochiate, et désirant y
remédier par le pouvoir de nostre charge, nous déclarons et
ordonnons qne le décret du dernier concile de Bourdeaux sur ce
sujet sera entièrement observé, duquel la teneur s'ensuit « Qoe
tes curez ayent à dénoncef Mtours paroissiens cet ancien décret
de t'Ëgtise par lequel tous coux-!a sont excommuniez qui par
trois dimanches suivais ot continuels n'assisteront à la messe
paKtchiatc, que tes confesteurs soyent soigneux d'interroger
teurs péntfenis s'its ont detinqué en cet endroit, tear proposant
devant les yeux h gt avi<6du péché, afin qu'its ayent & sen
'< gardet' & t'avenir*.
Cette ordonn"uee adressée au blétropolitain fut soumise à
l'examen d'une commission et eonnrmëe le i0 avril. Le cardinal
de Soardts, lui aussi, excommuniait les contrevenants et de(en-
thtit à tontes personnes de diseoter la qMpation~.
Cn nt alors courir toutes sortes do bruits au sujet des propos
tenus par les Jesuitef. soit entre eux. soit avec les membres de la
Congrégation do la Sainte Vierge; on citait même tours paroles
Ceux qui estoient assemblés à ce synode (de Bordeaux) estoient
<!eaign"rans. Co n'est pas aux évosques à décider la question
présente. Le conoMode Bourdoaux n'a pas eato approuvé par
le Pape. Ce que le Pape en a dit ne se doit pas entendre comme
Monsieur do Poitiers t'explique. t/interprëtation irançoiso faite
par tea mestnes évesques synodaux ne respond pas &leur t'usinât
latin, eto. Sans s'informer de l'exactitude do ces dires, M~de
La Mocheposaydécida de nuppt~mer !o eours de cas de ~or science
et tes assomMéea de la Congrégation~ d~nt faisaient partie plu-
sieurs magistrats du Prësidiat; puis il chargea son ~rand vicaire
d'aller signifier ta double suppression aux Jésuites. Duvergier
choisit mal son temps; rencontra et reconnu a la porte du coUegc
par la foute des etcvea sortant de classes, it fut traite ppu respec-

t. M~onaoMf<*de ~ff~tte '? ~oMeM,30maM16!o(Annalesdes MMttM<M


~<fM. t. n, p.6M). Mf.Ae~ft«w J~M< t. <,p. 2.
2. <'oM/?fma«oft
decelleonfoHaanee. par te e~rdina)io Sourdis(HateaM,
ftt., p. <02)
3. AeMefCM~P~<M«e,t. t, p. St.3!.
t. H~oanoHM«tp~tmoat M eona~o~eK ~nno~ dea Mt-tt~cat. t. M,
p. 6!0).
«o SOUStUCHBUEU. PREM~RBPARTIE.
tueusement. Quant aux Pères, Us promirent d'obéir. Maisl'évêque
no se contenta point de leur bon vouloir pour Favenir; il exigea
des excuses pour !e passé et une rétractation publique. Puia, ann
de venger l'insulte faite à son grand vicaire par leurs élèves, il
leur défendit d'exercer aucun ministère auprès dea moniales de
la ville1. Acette nouvetto, M" t'~besse de Sainte-Crois, Charlotte
Ftandrine de Nassau, fit observer au prélat qu'& l'égard de son
monastère telle interdiction laissait quelque tache après elle
Est'ce qu'ette-mémo ou ses nt!es o donnoyent scandale à la maison
des Pères, ou les Pères à la sienne ? KUevouloit estre éclairée de
ce doute atin d'en faire faire la punition requise Lui fut
répliqué par Monsieur l'évesque que rien oo le mouvoit que le
seul nom de Jésuites; qu'il voutoit les ranger aux termes de leur
restabtissoment et à l'observation des saincts décrets et recognois-
sance de sa juridiction ordinaire, sans av~it recours a t'extraordi-
naire. contre tes libériez do t'Ëgtise Gallioane » Devant une
explication si naïvement claire, t'abttcsse a'inciina mais saobant
à quoi s'en tenir, elle adressa des lettres do plainte a ses amis de
la cour. Elle no pouvait, disait-elle, maintenir t'ordre et la disci-
pline dans son monastère sans le secours des Jésuites; olle priait
donc le roi de lui accorder sa protection~. !'n consoitter d'État
vint a Poitiers et recueillit les dépositions de& parties. H était
peine de retour dans la capitale, que t'évoque reçut une lettre de
cachet par laquelle Louis X!tt lui ordonnait de rétablir tes choses
dans t'état o~ elles étaient, do laisser les Jésuites exercer leurs
fonctions dans tes maisons religieuses et surtout dans l'abbaye de
Sainte'Croix; enfin do ne rien innover en matière de religion
dans une province si gâtée par le protestantisme'.
La teiiro du roi no parlait pas de la Congrégation do ta Sainte
Vierge. C'est que Monseigneur, & la requête de9 Pères et sur la
communication des bulles et statuts do cotte pieuse société, avait
tcvè son interdit; cela, it est vrai, à des conditions excessives
ainsi aucun nouveau membre ne pourrait être reçu désormais
sans son consentement, et il se réservait le droit, si bon lui sem-
blait, do tes obliger à faire en sa présence leur acte de consé-
cration'
t. Raph,op.rit., p. 71,M.
2. te ~'eMfe <?')<<?, 1.1,p. <, 9.
a. Bap!o,p. M.
4. Repta,p. M. – Cf.De~oof,AMMx~Ma PoMfM,p. «, <a.
5. O~cMnoHM de M'' ffeAa ~ocAe~o~o~
sur fa CM~~aWon,M moit020
(~'MK~M des <0<.(tt<OMt
.t. )t, p. Ott).
CUESTMN DES RëCUt.<Bas. «t

.);t.~AtA 1- n f'A~~t ~t<tï< ~~ooA ~tt~M<m


Durant tout le démêlé, le P. Mènera! n'avait cessé d'exhorter
les Pères au respect et à la déférence envers t'évoque'. U écrivit
au cat~iual do Sourdis, pour le prier de prendre la défense de
religieux dont la doctrine était conforme l'opinion commune
des théologiens~. Mais, par ailleurs, H btam& la conduite de ses
subordonnés sur plusieurs points on avait manqué de prudence
en intervenant tes premiers dans une affaire relevant de l'éveque
diocésain, et l'on n aurait pas dû accepter, même tacitement, les
conditions imposées aux congréganistes. Hy avait ta une grave
atteinte aux privilèges de la Compagnie, et mieux eut valu dis-
soudre ta Congrégation; il fallait doncs'euorccr de lui rendre son
indépendance primitive~. Ces: du reste ce qui arriva peu de
temps après, lorsque t'évoque de Poitiers se fut rendu compte
par tui-mémo de la bonne édification que cette confrérie pieuse
c< cbaritabtt; donnait à toute la vitto*.

t. Cette querelle apaisée, d'autres n'avaient pas tardé à surgir.


Au commem ement dp 1022, un docteur curé de Paris se plai-
Kuit. dans une assemblée de Sorbonne, do quelques religieux qui,
disait'it, excitaient te peupit* à décaisser los paroisses. Vautres
dénoncèrent à ce sujet certain livre d'un Cordelier, Kmmanuet
Kottriguo, contenant plusieurs exagérations touchant les droits
des Kegutiers. Six mois plus tard, sur le rapport des commissaires
chargés d'examiner l'ouvrage, la Faculté 8e disposait a le con-
damner~; mais le if André Huval, devinant tout le parti que les
Hichéristes pourraient tirer de la censure, s'y opposa énergique-
ment. Il pressa rassemblée de xe rien faire au mépris et en haine
du Pape si bien qu'on décida de ne point passer outre sans
savoir la volonté du roi. Les cardinaux de La Rochefoucauld et de
S<mrdisjugèrent alors que le plus pressé était d'obliger les Riché.
ri&tosà se démasquer; on leur demanderait dono de souscrire aux
deux articles suivants <' t" Le Pape, comme pape, peut faire des
toix qui obligent en conscience tous et chacun des Mdcteschré-
tiona – 8" Mpeut donner des privitfgea aux religieux pour

t. LeMtpaamPP.AnMM.Sa~Mo.~pMtatdtPMnc~etAquManta.Bpht. «en.).
)~MM9tt'tP. <Mn~a)ancardinaldoSoutd! M~ta <6M(GaU)a. Bp)«.Gct).
11 e*tMM9, t. <0<3-t8?9).
a5jo!Uet1620,au P. tMpao''tJ.a? oet. 1620(Aquttao.,
9. t~UîMaoP. Suffren,
KcM.0<n.,t )t)
4. Coidan,N«t. sac. ~eM,P. Vt.lib. V. a. M.
5. ~eMn!dononceancard.Ladottsto,a Jaio<6N(AKMv. Vat.,NoM.<M Ptaeda,
a. 38,fol,312). Cf.DAtgeot~,Colt.~M(t<c<ofunt,
<.Il, P. Il, p. <M,<8<.
«9 SOUSKtCHBttEU.
– PMKUtÊRB
PARUE.
entendM les confessionspar tous tes diocèses'. MRiobelieu,
viseur de Sorbonne,s'eHbrçaen vain d'obtenir de Hichwet doses pro-
adhérents la signature de ces deux propositions,
qui tiennent ce-
pendant à l'essence mê~o de la diMipUneet de la foi. L'ancien
syndic prétendit défendre par son re~s .<l'indépendance de t'au.
torité souveraine.
teatihertésetunmunitesduroyaume et la vieille
doctrine de la Sorbonne 2),.Il présenta dans ce sens une
au ConseUd'htat. sans avoir honte de recourir à un tribunal Mquete
sëonUercontre raction de Ms supëneum
vit nn ëvôqae, Jean de Vionx.Pont.le ecctés!astiques.Et i'on
~compenser de son ~!e en
lui confiant un canonicat vacant dans ja cathédrale de Meanx
Deuxansap~es, ce sera toute une assembMede
préiatsqui s'em.
parera des théories de Biche, pour leur donner droit d~ cité en
France. U'ic)là notonsencore quelque manifestationdd
nisme ép!scopat. catiica.
En 1633 t'archevcquo de Paris, Jean de t:ondi.
voulut défendre à tous tes religieux de sonFrançoisdiocèsede confes.
ser pendant la Semaine Sainte et t'octave de
et les cardinaux de Sourdis et de La HochefoucauM. Pâques. Le nonce
d'accord
pour s'etever contre pareille interdiction, en reMrcrent a Home.
Quoique la mesure ne dat être appliquée qu'une seuto fois
dans l'année, le Saint-Père maintint les droits des
religieux:
t archevêquese soumit*.
Quelques mois plus tard, le 10 septembre, Sebastien Zamet,
évêque de Langres, défendait aux habitants du Cbaumont de
se eonfeascr et de communier aitteurs
que dans
roiasiate. depuistes Rameaux jusqu'à ta Quasimodot'cgtiso pa-
sans une
permission pa~iouti&rodu doyen et des chanoines, curez de
ladite église~ Ëst-i! vrai que les ;ésuites de Chaumont so
soient conformes à i'o~onnanee
épiscopate? Le .M~M~
foM taMrmec; il so trompe. Los Pères du cottëgo ue la con.
nurent que to mars t0a&. dimancho do ta PaMion. où elle
fut tue au pr~e de l'église paroissia!e, et dès
Je jeudi suivant
ils firent Mgniner aux chanoines par un notaire
apostolique
t. ~M~<~M~o<f<ca<
(f~MMonet
~eAef,fp.SM.M<.
9. W<f. <~ a~Mf<M~.p. 367.36~
8. FM~fM,p. 369.
4. ~x ~x avril
tla, o. 63 fol. 2t2-U3}. Val.,
~~onnanco de t-~fqa. de t.M~, Msept. MM (AMbtt. t.mm. de
9.13). Chaumom,
0. Ao~<wMM/yonfoh, t. X, n. <MM. MO.
p.
LAQUESTION
CESRËCUUMS. fia
leur appel en cour de Home, déclarant a se maintenir, et tew
dit collège, en tours dits privilèges M.
Uan<une supplique à la Sacrée Congrégation, les Jéanitea
avaient demandé « t" Si une fois approuvés pour los confes-
sions ils avaient besoin pour tes entendre, même oettes des
inurmes, d'une nouvelle autorisation des ouréa, dans quelque
temps de t'anneo que ce fut, même dans le temps paacat?
a" S'ils pouvaient donner la communion à toute sorte de
peMonnea.aussi en quelque temps que ce fut de l'année,
c<cept6 seutement le jour de Pâques? <- 3~S'iis étaient tenus
un non d'observer la dite défense de J'évoque de Langres'. u
La sacrée Congrégation répondit, à la première question nô
guthement, à la seconde affirmativement, et a ta troisième que
!a défense de t ëvequo de Langres ne devait point être ob"
spr~ce~M.
En agissant commeil avait fait, Sébastien Xamet avait cédé
à t importunitédes cttanoines de Cnaumont cependant it avait
t:ttMeten Jésuites confesserau temps de Paquea comme à t'ordi.
oitite'. Ma qu'il eut reçu ta déclaration de Momo, il a'em*
(tre~iade révoquer Nonordonnance de 1623 par un acte pu.
htic qui témoigne assez de son humble soumissionau Saint.
Sh'ge*.
5. h'Mvequode S~ez, Jacques Camua, dans une eirconatance
semblable, montra moins do dooititô. Nous avons dit. au
tome ttt, avec quet peu d'omprcssemoat il avait permis aux
Msuitos de s'etabtir dans la petite ville d'Atencon~. Leur
fou&soétait a peine ouvert que, sous t'inituence d'ua cure do
sa ville épiscopale, membre do l'Oratoire it prit contra eux
mtoattitude hostile. Sans dire pourquoi, il leur défendit d'exer-
cer dans leur chapelle aueuno des fonctions du ministère, de
prêcher, de confesser, de donner la communion, et m<)mo,aux
jours do" fêtes principales, do dire la messe~. Eu vain te

t. tf~e<<o~t f~ ~aMt~M <fM<oM<t<tM.


<~nt)<t<M t. ))t, a<. Cf.
MM<o<M o~t'~ttMt' mM.?). p. note).
dufnW~~(B)bt.tnundoC!)ao!noot,
3.W~OMtf la x«ft~ CoMjt~tt~oM )<.e.VeK'Mfe
~«nfo~,p. 8«, a)!t).
a. ).eUMdn P. tMn~mt
a': P. Armand,<aonOt)6!K(t~nda, t!pht.Oen.,
1. /Vl.
4. 0<'e~ay<tMoM fh' < <<r~M<'
ftf top~fM, 39 Mpt. t62t fte ~Mx~e
/~aMf«h
p, 8t). 8t5).
t. Totne )t), p. &29,MO.
6. Cf. HooMate, te P. MMtMe<'<l'oratoire, p. 60t.
?. AtMpMf<!HMM«<'
AtMfMf<!HMW«' ~CM(ftaadae hhtoHa, t.t. Mt,
Ut,o.
o. 6!)..
<:OBM6!<tB na <e<t:N– T. «. 8
«4 SOU& MCHEUEU. – PRËMtÈRE PAMtE.

P. Jean-Baptiste
P. Jean-Bapt!ste de
de Saint-Jure
Saint~wo s'eCorca
s'eCor~ de toi
de lui persuader combien
pefsoadep
cette interdiction,
ceMe ïoterdicMoo. contraire
contpaim à& la
ta <t!aMnt:n~ <<
du concile de
discipline
Trente et aux pièges de t'tnstitut, nuirait au Mon des
seu! but du nouveau collège d'Alençon; en vain la reineâmes, mère
et le cardinal de Richelieu joignirent leurs remontrances à
celles du P. Recteur; Jacques Camus, loin de céder,
exigea
l'exécution rigoureuse de ses ordres. Le nonce du
Ottavio Corsini. qui tenait l'évoque de Séez Saint-Siège
pour un homme
de vertu, ne put s'empêcher de lui manifester sa
surprise.
Après lui avoir rappelé pour quels sages motifs les Papes
ont accordé aux Réguliera, entre autres privilèges, celui de con-
fesser en tout temps, il ajoutait En le nombre
des confesseurs vous restreignez aussi la restreignant
liberté des pénitents.
Eu retuoant à des religieux l'usago de leurs
privi!èges veux
troublerez la pah;, car, seuls les Souverains Pontifes les
ont accordés sunt maMres de tes réformer; et il noqui
venir à l'idée de Voire Seigneurie Ëminentisaime peut
que ces
privilèges soient sans valeur. Et Corsini, rappelant que l'année
précédente l'archevêque de PariMavait reçu un Marne du
Pape pour avo;r voulu retirer tours pouvoirs aux MeguMera
à l'occasion des totea pascales, suppliait
l'évoqua de Séez de
répondre aux intentions de Sa Sainteté, et do ne point priver
toute J'annéo une petite ville, comme Atençon, du secours
spirituel de quelques Jésuites'.
Ces considérations, ces prières adressées le représen-
tant direct et autorisé du Saint-Siège n'eurent par aucun euet. Non
seulement Jacques Camus ne voulut rien changer à ses' déci*
aions, mais bientôt il tes aggrava par un mandement dans
lequel it déclarait excommuniés les prêtres qui entendraient
tes confessions ut les Mè!es qui se confesseraient hors de
!'ég!iso paroissiale on sans l'autorisation du eurés. Sn{ot do
scandale pour les uns, de moquerie pour les autres, t'excom.
munication du prélat, même en supposant sa validité, n'at.
teignait point les habitants d'un faubourg d'Atenpoa, celui
de Monsort, situé dans to diocèse du Mans. tta continuèrent
donc à fréquenter Io collège, Charles de Beaumanoir, leur
évoque, ayant donné aux Pères pleins pouvoirs; mais
eux se glissaient des ndèies des autres quartiers sans parmi
que tes
CoM)ot&
à Jacques 28d6c.t023(B!M.
Camnt, nat..f:nopay,t. MX)V,
A~)..
2. ~<McfMOMHMMf
MM.(~Mttao MstOfh.t. ))), n. 60).
corfessenrs puissent toujours tes reconnattre. M"Camus, s'aper-
cevant un peu tard que son autorité était compromise, laissa
faire*; puis de vives réclamations s'étant élevées de toutes parts,
il finit par permettre aux Jésuites de confesser ses diocé-
sains dans la chapelle du cottège, excepté quatre fois dans
l'année, la veille et le jour des solennités principales, où ils
pourraient entendre les confessionsdans tes paroisses~.
t'n grand pas était fait; mais on ne pouvait en rester t&. Le
P. Provincial n'avait pas le droit de renoncer à des privilèges
accordés par le Saint-Siège en faveur, non des religieux, mais
des fidèles. Il profita de sa visite, pendant t'été de i625, pour
ccrireà t'évoque de Séozune lettre pleine do déférence et de fer-
meté. Aprèsavoir signalé, dans tes restrictions apportées au mi-
nistère de ses subordonnés, leur caractère d'innovation, puis-
qu'elles étaient contraires à la discipline du c~noite de Trente
et à la pratique universelle de t'Ëgtiso, it suppliait le pré!at d'en
reconnattre los désastreuses conséquences.
Tellerestriction, disait.it, parnous approuvée devant ou con-
tre le jugement du Saint-Siège, révoqueroit en doute toutes les
absolutions que jusqu~s à présent ona données à têts jours,pour
ne rien dire do l'espèce d'infamie que porte avec soy l'interdit
d'une église MUd'une chapelle detempa en temps.A bien dire,
telle restrictionnouvelle semMenodénoter autre chosesinon que
le Saint-Siège a erré, ou du moins a eu tort d'exempter tes Reli-
gieux et de leur conférer te pouvoit ut los privilèges qu'ils ont,
non pour eux, n'en ayant que la peine, mais pour ayder au salut
des Ames, en servant messieuMtes évesq~es et soulageant les
curez qni sont occupezau baptême, mariage, extrosme-onctiou,
sépulture, visitation des malades, et au service do leur église.
Mepréhensionqoin'a estéMcte pamnaucun concile (Beuménique
et qu'il est matay«éde fairesans oHensM'topasiouruniveKet de
t'ÉgUse,lequel tenant la place de Saint Pierre, a intendance et
juridiction sur toutes tes ouailles de Jésus'Christ sans excep-
tion. M
Rappelant ensuite t humM«remontrance adressée au Saint-
Siège sur le même sujet par le synodeprovincial de Bordeaux, il
suppliait toprétatdetaisser les Pères d'Alençonexercer librement
leur miniatèrejusqu'à la décisiondo Souverain Pontife; « autre-
ment, ajoutait-il, ce seroit prévenir son jugement, vous en com-
eurleeoMtge
t. Kottce d'Aten~cn (AKbtv.pMV.det.ym!).
a. MfdcM. Cf. PMt. Retherches, t. <V,p. MO.
i<6 SOUS
MCBBtmt. PRÉFÈRE
PARBE.
mandant, nous en obéissant. Ooo si vous estimez de oeteponw&if
faire, octroyez-moi do moins que j'attende la t'eaponsede nostre
Père Général, sans l'autorité et consentement duquel je ne puia
contrevenir à ce qui se pratique en nostre Compagnie par toute
l'estendue de la terre. M En Poissant, le P. Coton faisait appel à
la piét~ et prudence singulière n de t'évêqne, à son zèté pour « la
gloire de Dieu, et le saint des âmes et protestait de sa très
humble obéissance pour tout ce qui n'était pas contraire au de-
voir de sa charge*.
tt faut croire que M~'Camus se laissa convaincre, car désormais
noua ne trouverons plus aucune tt~co de dissentiments entre tui
et tesJésuites. Maistoutes cesréconcihationsparucatiôres ne chan-
geaient rien aux tendances gallicanes de t'~piscopat. Le concile
provincial tenu à Bordeaux en 162~ sembla donner t~dson aux
adversaires des Régnïicra il renouvela les règlements de celui
de i68a qui restreignait !euM privHègea; il défendit de bâtir des
monastères, des églises ou des collèges sans la permission de l'Or-
dinaire il frappa de censure les prédicateurs qui parieraient con-
tre FoMigation d'assister Ala messe paroissiale un dimanche au
moins sur trois; il prétendit qu'en 1632 te Pape Grégoire XVavait
défendu aux RégaMers de prêcher et de confesser sans l'approba-
lion et la permission de t'Ordinaire~. Or, comme le P. Générât le
8t observer au P. Charles de La Tour, la boMe do Grégoire XV n"
limitait les pouvoirs des Réguliers que par rapport aux confessions
des religieuses, et cela ne regardait aucunement la Compagnie
puisqu'ette s'interdit eUo-mcme l'exercice ordinaire de ce minht-
tère. et n'ailleurs, ajoutait Vitellesohi, il est certain par la décla-
ration de la Sacrée Congrégation des cardinaux, qui a suivi cette
Butte que nos privilèges n'ont point été atteints et que les Nôtres
une fois approuvés peuvent entendre tes confessioaa comme au-
paravant*. » Et !o P. Général ne cessait de recommander aux Su-
périeurs do voitter avec soin à la conservation des privilèges do
la Compagnie. <' Manous ont été accordés par tes Souverains Pon-
ines; nous ne devons ni ne pouvons les abandonner ou en faire
Si
pou de cas, puisqu'il s'agit de l'autorité même du Saint-Sivgo.
). Lettredu P. Cotonè JacquesCamus,24août<6M(Ftanctaehhto~a,t. tM.
n. 67).
2. Labbe, M<'M<aM~a ConWMa, t. XV. M J[e ~MWF~'fNMfo~, t. X, an. M2t,
p. M8.
8. ~ecfofa«oae<Sacf. Con~f.Cone<M<t'pe~Con«.&C. ~V.0~oW<Papse.V~
de &:emDt<t<m ~<p< (Le.Were"M ~'ancoff.t. X),aa. <6:5,p. 692-690).
au P. de t~Toor.<"dêc.tM?(~anch Bpbt. Ooa.,t. tV).
<.t~ttMdevitetteschl
!<A(~ESWK'! DES BËCUUERS. <H
*n!Ott<t<MM«it!f!nnnnBn<!a<*no
donc on nous signifie demodiBernos usages, t«ma<tn<Mmo~A<MMt–
nous devons ~pon-
dre avec modestie que noua ne pouvonsy consentirsansta volonté
formelle du Pape
En enet l'heure était venue d'one brmble mais inébrantaMe
resistaaoe. « Oneniendoit sourdement, dit un contemporain, des
menéescontre les Réguliers et les pnvitégies, et dea propositions
aucunementscandaleuses contretoute taMoinoorie(car c'est ainsi
qu'ils parteBtdesOrdrea reMgieox)laquelle, à !eupdipe,HfaUoi<
réformor et contenir en son devoir*. »

6. Beaucouppensaient alors tlue la prochaine AssemuMegëoô-


rale du cter~ y pourvoirait. Eue s'ouvrit au moisde mai 1625.
Aen juger par divers incidents pariiouMorsou locaux, il semble
t'ien que bon nombre des tMpuieaa'y rendirent avecl'intention de
se prêter aux mesures rigoureuses que tes plus exattéa propose-
raient nul doute que ptuaieura prélats iouuenta y apportèrent
t'iutentioo très arrôtee d'y faire triompher ieura prëientiona gai-
ticancs.S'it faut en croire le P. Garasse, le plan d'attaque contre
les Religieux aurait été concorté le propre jour de Saint-Tho-
maa,1684.entra deuxÉvoquesdes plus pulssansde touteta France
qui se reaconirêrout à Notre-Damedes ArdUtioressous prétexte
d'une neuvaioe~ Cesdeux Èvêqucademeurèrentdix jours chez
les Pères do t'Oratoire, traitant de leun anaires. Et commeje près.
choist'avent à Saumur, jo découvris une partie do leur dessein et
en donnaiavisau P. Seguiran. teque!estoit alors Ala cour.Durant
etteneuvaine ils ne laissèrent pas de traiter avecmoi fort fami-
tninôrement, ne perdirent aucunede mes sormona; et, los fêtes
de NoHtestantvenues.Fund'eux agt'ëa queje lui quittasseiachaïro.
Car en e8e<c'est un des Évêquesqui s'en acquitte le mieux et te
ptus dignement do la France.
Le B. P. S<'guiranprévoyant te danger docette assemblée,
Mten sorte avecM. le Cardinal de La Rochoiouc~utt'que le Roy
commandât&M. teChancetier de ta convoquer à Montargis et de
t'êtoigner de Paris, pour éviter toutes les ligues et factions des
esprits remuons. Aussitost,un des Évêques quej'ai nommés s'ap*

t. ~eUMadup. VMetîeMM 8sept.t625(~<<feM);


ooP. Ntqnet, auP;(ÏeMgotMO.
8 <Xc.t6M(~<'mm).
2. Oam's?, ~'M <mt'f<!N. (CMamB,e~. eM-, p. 49).
8. Il a'agtt sans donte de Mbnof d-Bahuopet. Mqae de Charltes, et de CaMet de
~AubMp!oe. ét~qoe d o~MaM,eppeM* &tooM un tô!e tmpMhmt dans t'aManbMe
de t6a5.
ii8 SOUS MCBEUEU. PREMiËRE PARTIE.

perçeut de la ruse et en jetta te blasme sur le P. Ségutran; s'en


vint nous voir à nostre maison professe, pour nous
prier d'oster
ceste fantaisie, disoit-il, de l'esprit dudit Père, qui s'attireroit
par
ce moyen !a haine de tous les Ëvêques de France. Séguiran se
laissa aller aux prières qu'on lui en tit de dehors, car dedans il
n'en fut jamais importuné par nos Pères*, »
L'AssemMée se tint donc à Paris et s'ouvrit au couvent des
Grands Augustins, le 23 mai i625~. Parmi ses travaux nous ne
retiendrons que les discussions relatives à la question des Régu-
liers et aux affaires de la Compagnie.
La campagne contre les religieux s'ouvrit par l'examen des dé-
mêlés du D' Louytre, doyen de Nantes, avec M~René de Rieux,
évéque de Saint-Pol-de-Léon, au sujet des Carmélites 3. Le doc-
teur, subdéiégué des cardinaux de La Valette et d<.La Rochefou-
cauld dans l'affaire du Carmel, avait menacé de jeter l'interdit
sur la maison épiscopale du prélat, si les Carmélites de Morlaix,
réfugiées dans le diocèse de Saint-Pol à cause de la contagion,
refusaient de reconnattre M de Bérulle comme visiteur. L'As-
semblée déclara « abusif, nul et de nul eNet » tout ce qu'avait
fait le doyen de Nantes*.
A partir de ce moment il n'y eut presque plus de séance où
quelque prélat ne vint récriminer contre telle communauté, telle
abbaye, tel religieux do son d:ocèse. A entendre ces plaintes, on
aurait dit l'exécution d'un plan combiné d'avance
pour provo-
quer t'Assemblée à des actes de répression. Pourtant, combien la
plupart étaient injustes ou mesquines
Le i? juin, Guillaume Le Prestre, évéque de
Quimper, porta
une accusation contre les Jésuites de cette ville; mais elle ne fut
discutée que le surlendemain, lorsque l'évoque de Chartres,
Léonor d'Estampes, présenta un rapport sur cette aSaire. En
voici la substance « Les Jésuites s'étant, en 1620, tumultuaire-
ment et par la faveur du peuple, introduits dans la ville de
Quimper, auroieni disposé le mesme peuple à demander avec im-
portunité audit Seigneur Evesque son consentement pour leur
establissement a et le prélat, « pour éviter quelque désordre,
auroit esté contraint de le leur accorder, à condition toutefois
que cela ne pourroit apporter aucun préjudice à ses droits ny

t. Garasse,
op. c«., p. 4a.
2. Le Mercure yhKtpoh, t. XV, p. 63t.
a. Voirtomem, p. 67tetsuiv.
4. Le JM~CM~e/hmfo~, p. Mi et Bott.
LA QUESTIONDES RÉGULIERS. «9

A son chapitre, soit pour te spirituel soit pour le temporel


Le récit que n~us avons fait, sur pièces authentiques, de la
fondation de Quimper, au tome lit do cette Histoire nous dis-
dans ce préambule. U
pense de relever les erreurs contenues
Le
est certain que M~ Prestre, quels que fussent les motifs déter-
minants de sa conduite, avait donné un très libre consentement
É~ à l'érection du collège. tt n'est pas moins vrai que les Jésuites
en promettant de respecter les droits de l'évêque et du chapitre
entendaient bien que la Compagnie serait à son tour acceptée
avec ses conditions ordinaires d'existence. JI en fut du reste
a ainsi pendant plusieurs années. Me<620 à t625 les Pères purent
exercer le ministère en Cornouaille et dans la ville épiscopale
sans aucune récrimination de la part de personne. Le i" janvier
¡
i6~. Guillaume Le Prestre, en témoignage de sa bienveillance,
avait même voulu présider dans ta chapelle de la Compagnie
les solennités du saint Nom de Jésus. Le matin il y célébra la
messe en présence d'une foule nombreuse; et comme le local
était trop étroit pour contenir les tidètes, il leur donna rendez-
vous pour le soir a la cathédrute. Là, H leur adressa sur le mys-
t tère du jour un sermon auquel il mêla Jes louanges de la Com-
pagnie, se félicitant du bien que les disciples de saint Ignace
Í: opéraient dans son diocèse. Uurant tout le cours de cette année
ses sentiments ne se démentirent point, et non plus ne languit
le zète des Jésuites à lui donner satisfaction 3.
Dans les premiers mois de <625 il modifia soudain son attitude.
w Les Pères avaient-ils donc changé de conduite? Nullement. l.eurs
muvres devenaient ptas fructueuses que jamais: les classes
étaient suivies par de nombreux élèves; grâce aux congrégations
de la sainte Vierge, l'esprit de piété se répandait dans toutes tes
i classes de la population tes communions, de plus en plus fré-
quentes dans toutes les églises, en étaient un signe évident. Mais
1 des ndètes de tout âge et de toute condition assistaient avec
assiduité aux exercices de dévotion dans la chapelle du collège,
et tes curés de la ville craignirent de voir diminuer leur propre
influence. Alléguant qu'ils avaient charge d'Ames et que c'était
à eux de les diriger, ils se plaignirent ù t'éveque de ce que tes
Pères leur enlevaient leurs ouailles. C'est alors seulement que
¡
t. ~o~M< f~p~Mede f~or~M (Collect.des ~e~.f~aM~ desaM.gén.
du clergé,t. tt. p<607et eott.).
2 Voir tome H!, p. M6 et aut*.
8. t«<erae oMnMoe ~SMMM.coMf~fcM'hop~MMh (FMndcehtstor.,t. t)),
n. 62).
<M SOUSMCHEUm PREMBËRB
PARTIE.
M" Le Prestre crut
s'apercevoir que tes jésuites empiétaient sur
ses droits, et rendit contre eux ope ordonnance
qu'il essaya de
jostiner dans i'AtaemMée du clergé'. Leur reproohant, nous dit
le d'avoir exercé le ministère sana
rapportdeLéonor d'Estampes,
avoir été examines ni
approuvés par lui, et ~ns lui avoir exhibé
leurs pnvUèges. it leur lit défense, le 37 mars
t625, <. d'entendre
les confessions et de donner la communion
depuis le dimanche
des Rameaux jusqu'au dimanche de Quasimodo
inclusivement.
en outre ii déclarait.. rebeMea et excommMn!és, suivant la teneur
du canon OMHM
M~MM~Mp spa-tM, toua ceux qui n'obéiraient pas
ponotueMementSM.
Cette ordonnance, poursuit le rapport esté signiné a
ayant
Léon Le Fèvre, vico-reoteur [du coHôgo], ii y auroit fait response
avec évident mépris de la dignité et autorité dudit Soigneur
Evesque C'est grave; mais, par bonheur, on nous donne tea
termes de cette réponse
que voici Los Jésuites a\oient juridte.
tion de Sa Sainteté qui avoit universel sur tout le monde
pouvoir
depuis quatre ans ils avoient exercé dans ladite
[le ministère]
vit!e, à la vue et sans opposition dudit Seigneur
Kvcsque; quant
aux privMéges, qu'ils sont
pMstx a tes montrer et qu'ils se trou.
vent an droit commun des privées; et pour le canon <hMMM v'
M~M~Kf ~~M. qu'il ne denbud aux privilégiés d'entendre les
confessions au temps de Pâques, non
plus qu'aux évesques et à
Sa Sainteté,
qui no sont curez immédiats ni propres prostrés ~des a;
paroissiensj. et io peuvent
par eux-mêmes et leurs détégués;
[ennu les Jésuites de Quimper n'avaient pu] contrevenir aux
conditions de leur établissement, n'en ayant admis d'autres
que ce que la Compagnie pratique par toute ta Franco sans
contrMdit~. “ Héponso parfaite. o& i'on chorchorait en vain ta «

t. CoMect.de* ~c~M'tûM. t. e.
2. Ce ~°'°'" T"' du <}"?~ de t~ao (Uu ta<5. Mua hnoM-at )tt)
Mt aloal eoctu: Om~ M~~M .~M, cA~f. c,,m <~ aa~M .M«.~
<<a peM~ oMM<opMM<a < < M~~ M?~M~~
~l' W'~a~ M~<, ~M~, M~
Mt~M. McMMam peMtMp<Mh<(~ a BM)p~o Mce~efe. eMMa~
~M~<M«mo~ofeeye a~ ~a~ <nM Mn
PM ta tact preMWtMMc~te~
K~
le pape et t~eqac sont le o propre a~M'S~~cS~
<t Mt datt au'oD remplit dob!~<m
?~ ~"f'eu~ de Mnc~p~~
Mn<e t usagodola pulasance des clés, dontp!a les temps de
M. sont les p~mteM depo~ta)~
le V Mnd do lattan (MM M.a X) d~Me.M) Ao~
que tes ~M~M~t
absoudre librement et licitement MM qui se pM'se.teMn~
p"&~S~' au canon ~?"< ~.efqXS,
p. M et sul9.) (0-AM! ~.t t.
3. BtppoU de Monoï d'Estampes (Coll. des
pMCM.M~oM. 1. c.).
LA QUESTMMDES RËGCUBHS. M<

moindre trace de mépris; si elle blessa Févêqne de Qntmper


c'est qu'eUe était sans réplique. Mais à qui la tante?
Guillaume Le Prestre reprochait encore aux Jésuites de sou-
mettre aux mesures disciplinaires, en usage dans tes collèges, les
élèves ecclésiastiques sur lesquels it avait seul le droit de cor-
rection puis d'avoir choisi pour la construction des nouveaux
bâtiments un lieu comprenant, disait-il, « le tiers de la ville
a
ttii'exagération est évidente; quant à l'ensemble du grief, il
hfpsoio d'explication.
Conformément aux le~trea patentes du toi, la ville de Quimper
Mvaitacheté pour hatir le collège quelques maisons et des jardins~.
H~ Le Prestre prétendit que l'emplacement choisi ne pouvait
&treaccordé par le conseil de ville, attendu que lui seul, en
et
qualité de seigneur féodal de Qnimper, avait droit d'en jouir
d'en disposer. A la requête du chapitre, les juges des Molaires"
défendirent aux Jésuitt's de démolir ni de bâtir dans le fief
d'amende pour tous les
fpiMopat a peine de cinq cents Mvrea
matons et ouvriers qui y contreviendroient. Maisil intervint
une décision toute contraire du Presidia!, interdisant aux cha-
nniaes de poursuivre leur opposition. Ce tribunal permit en
même temps de déblayer i'emptaeement et de faire les prépa-
ratifs des bâtisses. Mautà donner ensuite une indemnité au
de Ronnes
prêtât. Celui-ci appela do cetta sentence au Parlement
attendu, disait-il, que le Prësidiai formé de la meilleure partie
des babitann, était inhabile à connaître de la question ». Plu-
sieurs fois le Parlement se prononça contre t'évêquo Atora
Guillaume Lu Prestre se plaignit de t injustice des arrêta, soua
prétexte que la plupart des conseillers, appartenant a !a Congré-
gation do la Sainte-Vierge et ayant leurs enfants sous la direction
des Jésuites, étaient plus disposéfen leur faveur~. En somme la
ville se trouvait soute en cause dans cea démotés, et t'ôvêquo attri-
bHait tout aux Jésuites.
Comme conclusion de son rapport, Léonor d'Estampet deman-
dait Al'Assemblée, au nom de bl"Le Prestre
t" Qu'elle s'entendit avec le Pape sur la confection d'un Me-

t.Cf.f!en't!!<o~.f~p.M.).
9. Aehata dea tt.ta. M~to et 6 sept. t<t2t et 2? maM <6M (Areblvesdu ~nb.
lére, D. 6).
a.' Terme cmp!oyé en Btetegca poat désigner 'o ~MteMon temporelle dea
~~aqaes. =
~~t du Parlement deBeonea, do
a juin <a:5<AKb!w. MoiaMK, 0.) D.
5. Cf.fteuMte,op.e«.. p.2M6.
<M sous MCHBUEU. PRMUËRE PARTIE.
«
glement afin que los Exempts et particulièrement tes Jésuites
puissent être réduite aux termesdu droit commun »; et qu'elle en
Ht un artiole des remontrances à soumettre au roi.
a*Qu'attendules « habitudes » que Jésuites
au Parlement de Rennes, il ptot « à Messeigneurs etQuimpéroisont
de t'Assemblée
sejoindre avecle suppliant pour lui faire obtenir a uueévocation
de toutes affaires dudit Parlement de Rennes au Parlement de
Paris ou au Grand-Consoit.
3*Qu'il fat détenduaux Jésuites de de soumettreleurs
élèves ecclésiastiques aux mesures Quimper
disciplinaires communesà
tous les autres
L'Assembléeadopta gravement ces conclusions,mais remit &
s'en expliquer dans une séance utténeureoù
vu l'importance do la matière, tous les prélats l'on convoquerait,
Le 9 juillet, t'évoque de Chartres présents à Paris.
ayant retu devant eux son
rapport sur les plaints de Guillaume Le Prestre, t'Assemblée
décida qu'il serait pourvu par des règlements généraux « aux
prétendues exemptionsdes Jésuiteset de tous autres Moineset
Religieux Puis elle ordonna la comparution du P. Provincial
pour rendre compte de la conduite de ses subordonnés~. La
P. Cotonne se trouvait pas à Paris, et le P. de
rieur de la maison professe, était retenu au Marguestautd. supé.
lit par la fièvre. Ce
fut le p. Ignace Armand qui se
présenta, pendaut lu séance
du ai juillet.
)i dit qu'en t'ahsence de ses supérieurs it estoit venu
surer t'Assembléeque ceux de la Compagnie no a'escarterent pour as-
jamais de l'honneur et du respect qu'ils doiventaux prêtais, et
que ses supérieurs n'avoueront [n'approuveront]jamais ce qui
sera fait au contraire.
Knquiss'it vouloitavouer {oudésavouerala du Vice.
Recteur de Quimpor, laquetteaeatô lue mot àrcaponse a dit
mot. qu'it
n étoit que partiouMerre!!gionx.et qu'il en avec
ses supérieurs, ne devant entrer en dispute surcommuniquerait
cetiequestion.A
quoy M'"le Présidenta reparti que ta présente AssemMéene s'of.
froit pas do disputer; qu'elle ne faisoit et décider.
et partant qu'il eut à prendre un certain qu'ordonnerdans
à faire foy, de ta part de ses supérieura. temps Joque!il eut
de l'aveu ou désaveude
tarespoDso à tuytue; au deSautdo ce, t'Assembléeprononcera,
ainsi que la gravité du fait te requiert.
t.
3 ?S?~C'(<'oM~.dMpw~aM..t.
~Mdem.Cf. Annales <fMMM~o<u ~u~, e.
t. itt, p. 80.M.
LAQUESTKM DESRËGUUERS. i83
MLedit religieux Ignace a dit ne pouvoir prendre ce temps dé-
terminé, nedépendant point de luy. Quoyfait, Ms'estretiré <. a
Onne le revit plus.
Guillaume Le Prestre, pour soutenir fes droits temporels,
adressaau roi une requête o~ il demandait qu'il ptnt à Sa Ma-
jeaté, sans avoir égard aux arrêts du Parlement de Bretagne ni à
la sentence du Présidiat, <*ordonner que tes Jésuites ne pour-
ront prendre aucune place dans la ville, que du consentement
duditsieur Evesque &.Le Conseilprivé, par arrêt du 25 août 1625
renvoya la requête en la cour du Parlement de Rennes pour
estre fait droit aux parties aur l'appel interjeté H. L'aNeirene
s'arrangea pas de si tôt. Ennn au mois de mars 1626, à la suite
d'une transaction, tes habitants consent!rent & payer, pour les
droits seigneuriaux de févêque, une indemnité de seize cents
livres s. Maisrevenonsà t'Assembléedu clergé.

7. Le t9 juillet elle «vait entendu les plaintes de M. Vincent


Charnass~, curé de La Boussac, au diocèsede Bo!, contre tes
jêsjites de Rennes, :t les ayant prises en considération, avait
chargé t'archovcque de Bourgeset t'évoquede MaiMezaia de Mre
un rapport. De quoi s'agiasait-i! donc ?
Dans tes limites de la commune do La Bouaaaoétait situé le
prieur de Sainte-Mariede lirégay (ou Bregain). uni au coHège
de Rennes par Paul à la charge pour tes Jésuitesde desservir
t'égtise*. Devenus par le fait curés primitifs de la paroisse, ils
entendaient y exercer tes fonctioups~ccrdotate' C'était tour droit
et mêmeleur devoir; pourtant, verq 1638, Vincent Charnass6,
soutenu parson évoque, AntoineHovot,entreprit des'y opposer.
Déhoutéde ses prétentions par le Présidiat do Rennes il en ap.
pela au Parlement qui d'abord lui donna raison; puis, revenant
sur son premier jugement, la Cour. par deux arrêts, reconnut
tes titres incontestables des Jésuites, leur permit de saisir le
temporel du curé et les maintint en possessionde H eétéb.er la
gMnd'messe, faire t'oMco divin et toutes les fonctionscuria!es
t. MMÛadespMe(~.wetbam
de t'AMetnbMc
do ete~ (~MH~Mdea))o<-d«a<M
~t)MM.~<M.p.70.?'!
Le au
a. HeqnMedoG. ftestM <fMMMfMM. t. <U. 89).
~(~nxa~ p.
de Quimper.commeseteocaf da Nef,aoMtt voulu qo'on N!!tse: atmea
3. b'<!w<'qoc
tant eapieMe qu'en bo<Met <oftea*ttîM"d3M t'egHMet aattcsMeot.t~habt-
tantaKto~Mnt d!Mnt que ta supMotMë appartenait au roi t cause de la coneesdoo
de r<M:tto!M<e& ta ville tour la eonatMcMonet t'eotKUeo do coHegetCtplus tard
tes amies du roi foMnt tentée posées (HeMttte.p. a), M).
6. ~t<oSaBe<aeSe<M<. p. 287, n. M.
<M SOUSMCHEUEU. PKEMtËRE PAMiE.
~~t'A~.t!–-t-t-
en 1 éghse de La Boossao aux
quatre fêtes solennelles de l'année.
avec défense au sieur Cbarnassé de tes troubler à
y l'avenir “ u..
C'est alors que le curé, désireux de faire casser les
arrêsts
rendus contre fui, résolut de recourir à
l'Assemblée générale du
clergé. Là, il était sur de recevoir satisfaction. Dans la séance
du 6 août, présidée par le cardinal de ,)
Sourdis, elle ordonna, sur
es conclusions de
l'évèque de Maillezais qu'on accorderait à
H. Vincent Charnassô cent '1
cinquante liv res pour frais de procé-
dure et que le cterge se joindrait avec le dit
recteur de La Bous. :'1
sac pour poursuivre au conseil du
Roy la cassation desdits arrests
et tout ce qui s'en est suivi et pour obtenir évocation au môme
conseil de tous les proc~ et dia~rends .,u.s et à
.nouvoir.. entre y
lui et tes Jésuites.
Après quoi, on chargea les agents généraux
du clergé Ild'en faire tes
poursuites et ditigences nécessaires, on
attendant que rassemblée eut dressé nn
règlement sur cette
matière~. M ,j
~I
8. L'annonce d'un J
~w.~< pour remédier à ce qu'on
oppelait tes abus des Réguliers, revenait comme un refrain (\'
dans toutes tes décisions prises à leur
sujet. L'évêque de Chartres
avait été chargé de le formuler; on t'attendait
avec impatience.
MMttem~ tes travaux de l'Assemblée
préoccupaient alors tcus les
e~.L.p. Etienne Mnet, provincial de
venu & Paris et s'y étant rencontré avec Champagne, étant
t'évéque de Langres qui f
l'appréciait fort, tous deux s'entretinrent de la
Sébastien Xamet. enronédans question du jour.
l'Oratoire se montrait peu A
favorable aux privilèges, mais animé d'unie Macère .tétait
disposé 6 entendre raison. Le P..re lui avoua franchement sa I~i
pensée et ses craintes si t'Assemblée n'y prenait
nions qui semblaient y garde, tes opi. w
triompher la mèneraient à des mesures
injustes et ittégates.M. de Langres.ébraate sinon
convaincu, te
pria de proposer les inconvénients
qu'its'imaginoit et de dresser
'lotion' La chose avait trop
d'importance pour ;1
?°~. autres occupations, reculât devant
ce travail. Mlit parattre. sous le .1;
pseudonyme do François de Fon-
taine, ~a~. <a
la ~Me
~<.<~
Rc~gt~lier~.
~1. 'SMa!<62~.<Mna~de<
~°~ Mw~aM. t. Mtt. 6M
3. GMaMp, 'oM~M.
S. J., ~c~OMffa~ p. 49,40. <.<)<,?;?..?,)
tA QUESnox DES RËGUUE~. <M

Croissant la hiérarobio, d'après saint Thomas, l'ensemble


des pasteurs et des ndèiea subordonnés à un chef unique i'au-
teur montre que les religieux, comme tels, ne peuvent la trou-
b!er. « LesPapes et les conciles, disait-H, tiennent que les évoques
et lescurez succèdent aux apoatres etaux disciples deJésns-Chriat;
cela est très vray mais aussi il est vray que tes papes et les =
conciles ont employé tes religieux et tes ont comme insérez dans
ceste hiérarchie, comme fonttesBoys qui, outre la miticeordi'
naire et qui va aux despens du Roy, ont des cornettes blanches
où s'assemblent les volontaires, qui sont bien souvent les pfe*
utiers aux coups, et moyennant qu'ils facent bon devoir et soient
soubs i'authorité duMoy, touttemondoiestouc.iesaymeettea
admire. Outre ceux qui de droit sont obligez do procurer le salut
des âmes, Dieu et son vicaire en iorre ont des troupes d'élite quiis
~n\o\ent au secours, et, pour mieux s'acquitter do leur charge,
ilsleur donnentdes privit~ges et des armospourcombattre renfer,
tespcchez eUes mathcu~qui accab!enttesames. Con'estdunc pas
trouMer la biôrarohie, mais la secourir, vivre et mourir pour son
service.
Les premiers honneurs doivent être rendus aux évoques et
les seconds aux curez; cela est hora de dispute. CequoleareMgieux
demandent ce n'est ny grandeur ny honneur, ny revenu, ny
séance, ny rien qui esclate; ils no demandent que anepaang et
eau travailler jour et nuit servir et consolor tout le monde
prescher, confesser, visiter hoapitaux et prisons; on ne doit donc
pas «ppetor cela troubler la hiérarchie. L'ÊgMao orientale n'a
jamais eu celte créance, veu qu'aujourd'hui même on n'y fait
quasi ny patriarche, ny arehevesquo. ny évesque sinon les Roi!-
gieux do l'Ordre do saint Basile M
Et a co propos te P. Binet rapporte un mot du saint évequode
<:eueve, dont le clergé do France poursuivait &!otala hNatiOcation.
a jour, raconte'M!, que j'avois l'honneur do discourir avec
luy et que je luy touchois en discours familier cette corde, il me
dit avec sa sérénité angélique Je ne scay où ces mesaieartt
vont forger cette hiérarchie et où ils vont imagmer ces distinc.
tiona quand it leur plaira, je tour montreray que les religieux
sont une des plus importantes pièces de la vreye hiérarchie de
rEgMso et y a tel qui fait semblant de vouloir battre seulement
les religieux, qui voudroit avoir abattu Ics évëquescttePapo
4. E. Btnet,S.J., F!e~po!Me
OM~ demnMdMd'Ma~fondp~at. p. tox.
a. B.Btoet,8. J., ~M~ot~e
a"~ demandes<fuM
grandp~fat. p.87,88,99,M.

M& S<MS WC.HKLMSU. PRENt&~K P&KHE.

~N 1·u 9% N 1 · a
mesme. Y~ons, dH-U,Mlas' ~onsetsecwons-uousdo ceux que
ta bon Dieu nous envole quand nous aenons encore dix Ms
autant que noua sommes, cettea, noua ne serons paa encore la
mo~ô de ce qu'M faudrait, tant Mest ~ay que <o<tMwMnd«$est
<n MX~t~nopoM<«s<. »
Pourquoi donc eneBot, contrairement à t'eap~t de ~ÈvangHe
se priver du aeccuMdeaReUgteax~AwaH-on quelque chosesù
leur yeprooheF?tc~eP. Bmetexamwe succesa~emeut tous les
griefs tant de Ma rebattus «Les MUgteux sont trop attachés au
Pape et se voudraient rendpe p~ pa<ssants que~e~ ovesques »
Usfont déserter les paroisses et atthent tout à ewx; Maabusent de
~ews privilèges, se tout trop mdepoadants des OcdmatMs < et
quasi M)M~e~ts. Msm&pr~ent les eco~asUques et meMMafSles
cm~a et empiètent sur eux ne suivent pas les maximes dt)
t'oyaume .< Ma femp~eat tes metUeuMa chE~pMet se feude~
comme de pet~a sou~emms~ Ce~ Mppoohea n etatent pas nou
veaux on les avait faits aux Ordres les mieux d~sc~p~~nêa, aux M<
g~ax tea plus édmant~. Le P. B~et tnoutM qu'Ua sont in~tc
qu'on sfen prévaut comme de moUta 4MusoMes,que sous prôte!i
de combattre les abus des p~\Megea, on chercbe à aMpp~mer
p~Megea meMea. Ce qui est fort a pesev, Messogneo~. o*
qu'ou n'attaque pasencecy ~~Mg~HeM aeutement, mais l'aut
tHe du Samt'S~ge mais yuo~ de rRgU&e (t~a~tout ceM
abouti un gfaud paftage); tuatab~ conçues gênotaux,
Na~ts cauon~a, la doctrine g&nêtate de t EgUM,fe~uc de
)'t!u~eM Qipratiquée par taut de Mèctes; et tout cee, pou
point d' boauouret de pou~oh', et pow uu su~otque taut do gt
cardinaux hieu sages, taut de aaMuset ~eueraMes ~e;Ma~d
a\OMut Mau~M dans le gouvernement de t'Ëgtke u'out
voulu tomuer\"
Auu d'apa~My t'otrage et de calmer les esprits, le P.
aurait voulu que le cannât de La ttocbetouoautd '<a\e<
qu'autre q~ lui MssemMat Iltut choM pour arbitre du dit
Car H a mo~eu.aj~outott-H,dottou~ef uu hon aooord, d
à MeaaeigneuM les pvelaAaet à mesateut~ les curez plus
Muta qu'Ua n'eu dêatMnt, et tayaut aussi aux rolig
liberté de ~ouh' de tours dM~ts*. M

t. <Mdem,p.?9,60.
a. <Md<Ht.p. M. MMM.
a.MMeM.p.aM.aM.
4. MMem.
·<
DESRË6UUBR8.
M QOESTKM <87
L'ouvrage du jésuite fut traduit en toutes les langues. Quant
au moyende conciliationqu'il avait proposé, l'Assemblée ne te
goûta point elle ne voulait d'autre arrangement que la renon-
ciation des ReMgieux à tours privilèges. Un des premiers
archevêquesde France, raconte le P. Garasse,voyant qu'on ne
de la part de FAs-
pouvoitnous OëchM',nous porta cette parole
sembMe.que noua vinssions &renoncerfranchementet librement
aux privilèges ultramontains, ot qu'ils nous promettoient que,
et qu'en effet
pour un privilège, ils nous en donneroieut quatre, cette
nous tierionsévesques dans leurs diocèses, n porta parole
a un homme qui ie renvoya bien vilement et lui fit voir qu'elle
tendoit manifestement à un schisme et estoit très scandateuse.
Unavançoit de sembtabtesdiscours qui n'estoiont que des avants-
c.turiera d'une rcbeUion. et on entendit un des principaux
Hicheyistesdit~ pubMquementque ai ia corde se rompoit, on
\crroit MeMtOtle Pape et les Jésuites confinez au-delà des
Monts*.
L'inutile démarche tentée auprès du Provincial de la Com-
pagme de Jésus)fut probablement renouvelée auprès des supe.
rieurs d'autres Otdtres; mais tous durent répondre qu'ils ne
Souverains
pouvaientrenoncer a des privilèges accordes par tea Ïo droit de
Pontifeset qu'ils no refonnaisaaientpoint aux évêques
modifier r~nv-e du Saint-Siège. Aus~i bien, la plupart des
membres de t'A~omMëe n'avaient pas non plus, uroyons.nous,
cette nretontion.ia. ils n'apercevaient pas la tendance au schiame
et nous verrons bien.
<mecachait leur hostilité à t'atat reM~ieMX.
tôt que, tout en désirant la suppression des privMMgos,ils
n'oserontrien faire sans le consentement du Souverain Pontife.

0. Leurs visées furent nettement formulées par Monor d'Es.


enfin &la
tampes, dans le ~/fMMM~si somont annoncé qu'it tut
séancedu7aoat. Onte d!scutaauxmoisde septembre et d'ootobre.
Il avait pour titre ~f/a~~oH <MM~e~M~«A' <<fMc~<'
'/<'~<!n€CSMf cn~fMM J<'N~M/Av~ C<<!U~a personnes
contre f<tM~oM~ ~ Meo~a/e, aotM ~~<<* de ~M~a
~MMp~M,
f.e~ p~MM/<~M~.
Danscett) Û~/<t«!~oH,tea prôtondnea« entreprises dosHegn-
tiers n étaient tout simplement l'usage des droita &eux coMerés

M<'«aMt~
1.OarMM. p.M.
2. .Me~m'e~OMfob, p. ))& ctaoW.
<a8 SOUS
MCHBUBU.
PMtUËRE
PARUB.
par les Papes toutes les restrictions apportées a l'encontre par
certains évéquea, et dont nous avons parlé plus haut, étaient
consacrées; d'autres, ni moins rigoureuses ni plus légitimes,
étaient proposées comme règle à suivre dans l'avenir. En un
mot, on boulevelsit l'organisation et tes statuts des Ordres
religieux; oubliant, ou feignant d'ignorer, que tes Réguliers
sont dans la pensée du Saint-Siègetes auxiliairesde i'Ëgtise, on
voulait en faire tes auxiliaires du clergé hiérarchisé sur place.
La prétention était de conséquence; et sans doute Léonor
d'Estampes le voyait, car en finissaut it soumettait son œuvre &
l'approbation du Souverain Pontife.
Dca qu'il connut la ~<<t<M<, le nonce, ?" Spada, s'en
émut; it pria le cardinal de Sourdisd'user de toute son innuence
pour qu'elle ne fut pas publiéj. L'archevêque de Bordeaux toi
promit qu'elle ne te serait point avant t'envoi d'une deputai~on
à Home. ttu reste, ajouta-t'it, j'ai ou soin d'y faire apposer la
formule sauf le hon plaisir de Sa Sainteté. » – Précaution
vaine, repartit le nonce, puisque déjà on est en train d'envoyer
la ~c~<<M< à tous tes évoques et d'en presser l'exécution.
François de Sourdis eut beau renouveler sa promesse, i! laissa
le nonce pou rassuré, o Je doute fort qu'il réussiase, é~ivait
Spada au cardinal Barberiui de mon oot4 je n'ai pas manqué
d'agir discretomoutauprès des évéqueabien at!eetionné9au Saint*
Siège; tous ~gardent la chose comme très difncite nous con-
naîtrons bientôt te dénouement '<
Les démarchea du nonce ne restèrent pas infructueuses, car
dans la première séancedu 2u octobre t'AssemMéoprit )a résolu.
tion suivante Sur ce que M*'le cardinal de Sourdis)a remontré
que le Règlement fait pour tenir en devoir tes HéguMera.
dovoit estro présenté à NostroSaint'Père, pour eahe autorisé et
approuvé par son très grave jugement avant d'est ro divulgué
et publié'et qu'estant, commeil est. conformeaux saints Décrets
et à l'usage et pratique doce royaume, duquel SaSainteté corno!t
les nécessitéset besoins,it no doutoit pas que non seulement Ëtta
l'agréeroit mais le loueroit; délibération prise, d'nno commune
voix a esté ordonné qu'it soroit escrit à Sa Sainteté avec toute
soumission et respect; cependant que ledit Règlement no
seroit envoyé, ny publié, ny divulgué et que Mcsseigneurales
évesques de Chartres et do Valence iroient de la part do t'As-

t. SpadaABatbMM,
Mcet.MK(AMb.
Vêt.,Nuat.tUPtaneta,
a. M.f. 4M.M4).
LAQUESTION
DESMËCUUERS. t~
semblée en assurer H" le Nonce et le supplier d'y vouloir joindre
ses bons ofnces
Dans la seconde séance du même jour, t'évêque de. Chartres
donna lecture de la lettre qu'il avait été chargé d'écrire au
Saint-Père. Après un bel é!oge du Souverain Pontincat, après
des louanges bien méritées à l'adresse d'Urbain ~Mt, l'auteur
traçait avec plus d'art que d'exactitude un tableau peu loyal
des prétendus désastres causés par tes privUèges des RéguUers
A Rome, heureusement, on n'était pas dupe; on ne se faisait
pas illusion sur le but que poursuivait t'Assemblée. Aussi le
cardinal Barberini, écrivant au nonce, approuvait-il sans féserve
st's instances auprès du cardinal de Sourdis, et lui recom-
mandait-it à nouveau de s'opposer de tout son pouvoir a la
publication du Règlement, a acte si peu respecteux envers le
Saint-Siège et qui entt'ainorait tes plus déplorables consé-
quences ». n Au reste, lui disait-il, Votre Seigneurie peut assurer
les évéquea que Sa Sainteté leur dunnera toute satisfaction conve-
uab!p e: plus qu'ils no pensent peut-ctre »n

1n. Personne j)o doutait que la Compagnie de Jésus ne fut


particulièrement vis6o par la fameuse Déclaration. En effet, il
s trouvait doux artictes qu'on no pouvait appliquer d'autres
qu'à aea propres membres. 0'apfèa te premior, aucun évéque ne
donnerait plus les «rdrea sacrés ni les dimissoiroa Aaucun reli-
s!eux qui n'eM déjà fait vœu mdennet de pauvre'é. O'aptès
le second, toutes tes fois qu'un religieux sortirait de son Ordre
une <' pension congru.: et suffisante p~ur l'entretien de sa vie
serait levée par t'évoqua sur la maison dont il serait parti.
"La-dessus,rapporte Garasse, comme six Evcsquos ou Archevos-
')ues noua fussent venus voir tous ensomMe dans la maison pro-
fesso, entre lesquels estoient les doux de Saumar qui désiroient
fortjustifner leurs règlements et nous faire croire qu'ils ne ton*
choient en façon du monde nostre Compagnie, mais seulement
un tas do Cordoners vagabonds qui soulevoient un grand scan-
dale dans t'Egnse de Dieu, nous leur ftmea avouer que ceq deux
articles que je viens dé cotter no visoientque contre nostre Com-
pagnie, et que le dorBior avoH esté auggufe AMeaaieurates Eves-
1.PMcts'Mthat ms.,< ~ancodu20och&M.
a. Pfoeèa-tetba)
m<, 2.séaneeduZOOftobîo.
3. t~ttM de Bpadat Batbet!o!,2< Ot'. t6M (AKht*. Vat., Nna<. <j<Ptane~, a. 406,
f 3t0.92t).
-S2t).
},
C<M)PA6ftB M <6tt<. – t. M. 0
~0 SOUSRICHELIEU, PMEMtERE
PARTIE.

ques par un homme assez connu, sorti de chez nous, cornue l'un
d'eux nous confessa franchement'. M
Maispourquoi ces démarches des prélats auprès des Jésuites?
C'est que déjà le P. Provincial, les supérieurs locaux, le P. Binet,
d'autres encore avaient montré par leurs actes et leurs écrits l'in-
compétence de t'Assemblée dans une matière réservée au Saint-
Siège, et leur ferme intention d'en appeler à Rome. Si l'on pou-
vait les tranquilliser, empêcher leurs protestations, leur faire
croire que l'entreprise est sans portée, combien cela faciliterait
la réussite Car ce que les évêques, eux, veulent demander au
Pape, ce n'est pas à proprement parier un jugement, mais la
simple « confirmation du règlement concerté contre les préten-
dues exemptions dos Réguliers »; et ils entendent solliciter cette
comirmation, non par devoir, mais par '< convenance et bien-
séance et aussi par tactique, pour eiouner les plaintes de
certains intéressés qui cherchent à se détacher do l'obéissance
qu'ils doivent aux seigneurs prélats establis par le Fils de Dieu
pour connoistre, ordonner et disposer en son Eglise, sous la
direction et souverain gouvernement du chef visible séant à
Rome, l'autorité duquel les prétendus Réguliers font mal à propos
servir à leur intérêt
Ainsi, âpres avoir supprimé en pratique les privitfgcs accordés
et de tout temps maintenus aux Religieux par les Papes, on de-
mandait au Pontife régnant tout autre chose encore que son
approbation, fa connivence. Etait-ce audace ou naïveté Sans
doute, dans cette conduite assez incohérente, il y avait surtout
do l'hésitation. es membres de t'Assemblée, résolus pour la plu-
part de restreindre les privih'gea, n'étaient pas tous également
imbus des préjugés gallicans. Les plus sages retenaient tes plus
emportas. Ceux-ci persuadés au fond de l'illégalité de teum'uvre,
auraient voulu forcer en quelque sorte la main au Souverain
Pontife. On en a une preuve dans leur peu de loyauté: en dépit do
toutes les résolutions inscrites aux procès-verbaux des séances,

t. OafBMC, M<'<« an e'ay. p. 4t. 45.


a. Votetle tftte du proce~ftbat(séance du 24oelobrois a Surcequi a MMK-
monstrequ'ilMto)tnfcMMifepour tirer unfruit cettaiodu règlement quiotatt
MMecntetMcontrelesp~tenduMe'cmpMona dMM~M, dofaired~putatton
MptMsode <)uet'tu't)n des seigneurs P~tatsdeweM SaSainteté,poureo pouMutvfe
h ecn'iHTUtto)).estantconvenable et bienséantdorendraencetteM')Con)te t'obets-
sancequiettduean chefwMbte dot E~ise, !'ateuet l'approbation
duquelservirade
sceau t~ assurépourobtentfles efTet< e~pMatt pourftoanertMpta)ntcs, été.. e
tffocts~Mbat m<de t'Atsembteo de tG25.)
9. ~<<teM.
CO~AMXATtOX UE U~ UBËLLËS. i3)

ils laissèrent, avant tout recours à Rome, divulguer le texte de


lit ~c/<!f<!«<M<.Dès le iO octobre elle avait été envoyée, au
moins manuscrite, daoa plusieurs provinces ecctésiastiques avec
une lettre très ferme, invitant les archevêques et évoques & la
faire exécuter dans leurs diocèses*. Et quand, le 5 novembre, oo
revient sur la question, l'Assemblée, il est vrai, proteste que
lesdits règlements ne seront distribués par ordre et ne seront
pris en exécution, que premièrement ils n'ayent esté approuvés
par Sa Sainteté mais en même temps elle avoue qu'ils sont
imprimer et divulgués et no prétend nullement empcscher
quj ceux qui par curiosité les voudront avoir eu puissent pren-
dre de l'imprimeur ou d'ailleurs~
On serait tenté de croire à une comédie. Tout ce que l'on peut
dire à )a décharge de f .ssemblée, c'est que !o secrétaire, Kichard,
prieur de Lansac, avait agi & son insu, et que rien jusque-t~ no
s'était fxit ofnciettement. 81avait encore on sa possession, au
mois de novembre, cent vingt-cinq exemplaires de la D~c/oya~oH
signés de lui, qu'it consentit remettre te 0 du mémo moia
entre les mains du nonce. M'' Spada, en écrivant à honte ces
derniers renseignements, reconnaissait que beaucoup do
copies avaient été déjà divutguéea mais pas « au nom do t'As'
semt'ïée~

11. L'évoque de Chartres avait été désigné pour porter a Romo,


avec te texte de la ~c/ara~on, une lettre < oneetivodes députés
du etorgé sollicitant t'adhésion du Saint-Pore, Avant son départ,
)o nonce lui signala le mauvais cuct que produirait à !a cour
pontinca!e la vue d'un texte imprimé. tt serait aussi préférabte,
ajouta-t-il, de remplacer le titre do C~c/oM~OMpar celui de
.M~Me; ennn. dans ta lettre à Urbain VUt, H conviendrait
de présenter te rt'gtoment comme un simple pr~et en évitant
surtout d'exprimer le déplaisir que ressentirait !'A8<iemb!ées'H
n'était pas approuvé*. Léonor d'Uatampcs promit de tenir
compte do ces observations; mais, à ce moment même (il t'igno.
tait comme le nonce) son voyage n'avait plus aucune raison

t. LeUM&meMtcuM < atchewMqtM; et évottOM


dece toyamnepontétapes*
chefet prévenir!e'e! entreprisesdesR<so))et<"(te .VfMMM~M~o~.t.Xt,
p. 715).
2.PtOf~s-~Mbat tn~ séancedo t nov.t6M.
:<.t<ett<edo Spada,7 nov.t6~S(AKMv.Vat. NuM.dt Ftanch,o. C9,f. 490,
4U)j.
4.Ibidem.
132 SOUS RiCHEUEU. – PBEMtÈRE PAUTiE.

d'être. Déjà un exemplaire imprimé de la Déclaration était


parvenu à Rome, et Urbain ViU en manifesta tout de suite un
très vif mécontentement.
Le 5 novembre notre ambassadeur, M. de Béthune, écrivait
au secrétaire d'Etat Phelypeaux You~ saurez que le Pape
m'a faict de grandes plainctes de la /)<V!~OM qui a esté faicte
par t'Assemblée du ctfrgé contre tes Réguliers, m'ayant dit
jusque-tà Sa Saincteté que l'Evesque de Spatatro [Marc-An-
toine de Dominisj avoit commencé en ceste façon sa désobéissance
à t'Egtise. Avant de détibérer sur les abus reprochés aux RcU-
gieu\, tes prélats dévoient en parler au Roy et le supplier d'en
faire escriro à Sa Saincteté; ils dévoient observer le respect qui
a esté toujours rendu au Saint-Siège. parler au Nonce et lui
faire entendre leurs plainctes, devant que d'en donner connais*
sance au public, comme ou a faict. Me tout cela Sa Saincleté
accuse particulièrement M. le cardinal de Sourdis. M'ayant ad-
jousté à ce que dessus qu'Elle est toute preste, non pas de dé-
puter des Italiens pour aller informer dans les diocèses, mais
telles personnes que Sa Majesté luy voudra nommer'.
Les justes réprimandes du Saint-Père durent être aussitôt
communiquées aux principaux membres de t'Assemblée on
peut croire qu'elles refroidirent leurs ardeurs gallicanes. Pron-
tant de la circonstance, M"'Spada sut mnn"'uvrer avec tant d a
propos que, conformément au désir d't'rbain VHt, la ~<'c/<!<a~«M
contre tes Réguliers resta sans effet. « Mais, écrivait le nonce A
Barberini, cette suspension sera-t-elle de longue durée? Je n'en
suis pas certain, et j'attendrai d'en être bien assuré pour vous
mieux renseigner. J'en dois dire autant d'une censure qu on vient
de décréter contre t ~MOH~oad /M et qui me parait indi-
gne d'une si grande Assemblée. Je me demande comment je
remède~. » Spada faisait allusion &
pourrai y apporter quelque
une nouvelle affaire qui nous touche très particulièrement.

i2. La censure des libelles anonymes J!<! ~o/<«c<ï et


/i<~HOM!<!0 ad /~€M faussement attribués à des Jésuites, ne
causa pas moins de soucis aux députés du clergé que leur entre-
prise contre les Ordres religieux. Les discussions qu'elle souleva
6 décembre<625(BiN.
t. LettredeBéthane& Phelypeaux, nat.,mss.fr., 3677,
f. 17Õ).
2
2. LettredeSpadaBarbertni, 1626 'Archiv.
janvier Nonz. di
Vat., Francia,
n. 6N,f. 27. ?3).
3. Voir plus haut, ehap. t, n. 6 et 7, p. <9-26.
0~
CONOAMKATtOXUE DEUXUBELLES

sur les doctrines romaines furent comme un prélude de la grande


bataille qui se livrera bientôt autour du livre du P. SantareUi.
H nous est donc nécessaire d'entrer ici dans quelques détails.
La Faculté de théologie avait prié l'Assemblée de i625 de ne
les deux audacieux libelles
pas se dissoudre sans avoir condamné du
vieux restes des doctrines parricides ». Dans la séance
ad
7 novembre, quelques prélats ayant dénoncé l'o~o
de l'examiner.
/~<w, on chargea aussitôt Léonor d'Estampes
de Chartres en faisait son rap-
Quelques jours plus tard l'évêque C~s~-c
de rédiger une ~c/a~M
port, et on lui commandait
..u nomdu clergé. A cette nouvelle, le nonce alla trouver plu-
la
sieurs évoques dociles à ses conseils et leur demanda que
censure projetée fut conçue en termes très généraux, comme
l'avait été celle de la Sorbonne. Maisune telle réserve ne pouvait
plaire au rapporteur il s'attacha beaucoup moins à censurer
les libelles qu'à établir les principes du régalismc. 1)'après un
tard, son travail, lu en
procès.vorbal qu'on devait renier plus
aurait été approuve.
français dans la séance du 29 novembre, y
sauf certains points. et on aurait convié l'autour pour donner
censure de la vouloir mettre
plus de couM et d'autorité à ladite
en latin et la faire imprimer
L'évêque obéit, et sa traduction, peu rigoureuse puisqu'il
avoue s'être attaché non pas aux mots mais aux choses parut
décembre 1625. sous ce titre
imprimée, avec la date du 13
C~MM/tMM, ~-cAK~tt~'MMt, ~CO/XM-MMC~~W~tyMP ~M!
{ rM/M~ /~t ~f/Mf~ Mf/M~C/S COMM~M tM~M~f~.
de aMo~yM~s~M~~M e~ /aM~ïM /<&< ~M~~M (Jugement
des cardinaux, arcitevéques. évoques et autres qui se sont trouvés
en l'assemblée ecclésiastique de toutes les provinces du Royaume,
sur des libelles diffamatoires sans nom d'auteur)~.
Sans doute le texte de ce ./My<'M<~rénétait et résumait les
du
idées que Léonor d'Kstampes avait émises dans son rapport
29 novembre, mais n ayant pas été soumis à la connaissance
de l'Assemblée, celle-ci ne peut être en rigueur tenue responsable
de toutes les erreurs qu'il renferme. Et il y en a de fort graves.
Entendons d'abord l'évoque de Chartres nous déclarer te sans
fard, sans adulation et médisance, ce que la Religion enseigne
touchant l'authorité des Roys « H est donc à scavoir, dit-il,

des M~~ont.
de tAss. du clergé.(~MMa~M
1.Extraitsdes procès-verbaux
t. t!),p. 88). suiv.
2. Le J~t-CM~ /'tY<))f<"<,t. XI, p. <OMet
,i3t SOLS HtCHEDEU. – PBEAMEHEt'AHTtE.

qu'ouïe l'universel consentement des peuples et des nations, les


prophètes annoncent, les Apostres confirment et les Martyrs con-
fessent que les ttoys sont ordonnez de Dieu, et non ceta seulement,
mais qu'eux-mesmes sont Dieux. non par essence, mais
par
participation non par nature, mais par grâce non pour toujours,
mais pour certain temps, comme estans les vrays tieutenans du
Dieu Tout-Puissant, et qui, par l'imitation de sa divine Majesté.
représentent ici-bas son image. M
Apres cet hymne emphatique à l'omnipotence royale; le prélat
courtisan ose avancer les propositions suivantes « Le h<'y a en
sa disposition la vie et la mort de tous ses sujets. Chacun de
ceux-ci est oblige d employer tout son pouvoir pour
amptiner
t Estât dans lequel il est né, principalement parce que Dieu l'a
ainsi ordonné. – Encore qu'un prince ravisse nos biens et qu'it
nous osto nostre liberté, qu'il nous surcharge et nous fasse tout le
mal que Dieu annonçoit à ceux qui luy demandèrent un
ttov,
nonobstant tout cela, il faut obéyr au Prince pour fascheu\
qu'il
puisse cstre. ~t s'il persécutera hengion.s'tt a lesarmes la main,
s'il e~oso les udeiies au martyre: néantmoins, si nous voulons
uhéyr à i'Ëscrituro, il vaut remporter une victoire céleste
par l'effusion de nostre sang que do souiller la renommée de la
patience des Chrestiens, en lui résistant t'épée au poing. Quant
aux alliances avec tes hérétiques, it ne faut, dit-it, répondre qu'un
mot C'est que le Koy a faict l'alliance parce qu'il ta voulu;
qu'il entrepris la guerre parce qu'il estoit juste et raisonnabte.
a
ou pour mieux dire qu'une telte guerre est juste parce
qu'il t'a
entreprise'. Il
Jamais peut-être le gallicanisme politique ne tétait exprimé
avec autant d'audace. Ces maximes parlementaires que te Tiers.
Ktat aurait voulu faire déclarer toi fondamentale du royaume, un
évéque tes érigeait en dogme de foi. C'était dépasser toute mesure.
Le nonce oifrayé réclama. Sur ses remontrances, la majorité de
t'AssentMée s'empressa de désavouer Léopor d'Hatampos et set
complices Puis, afin de décliner toute participation à une œuvre
~schismatique, olle résolut, le i 2 janvier 1626, sur la proposition
du cardinal de La Yattette, de publier une nouvelle censure,
portantla simple condamnation des libelles sans aucun exposé de
doctrine. Séance tenante t'évoque d'Angers, Char!psNiron, rédigea

t. CensnMdesUhettM,
t3d~ttmb)ret6M,paTMooo)rd'Bstan)pe8(te.V~<'M<v
/~M-
f~, p.MM).
2.Vtth~to8M. JVemoWeMfon~/e,t. V),p. MtM.
COSUAM~ATtOX DE DEUX UBELLES. <35

–t –
nn texte très court, mais t~ttout Aà ~!t
fait -H:~––<
suffisant. t't~t~
L'/t<~n<MM~o ad
< <fM et les ~«a ~o/t~ca étaient condamnés « commecon-
tenant plusieurs choses fausses, téméraires, scandaleuses, sédi-
tieuses, contre l'utilité, la tranquillité et la prospérité du Moyaume,
et contre la personne du Roy, son autorité et son conseil

<3. Loin d'apaiser tes esprits, cet acte, tréa correct, ce tit que
les exciter. Le Parlement avait adopté rœuvro de t'évêque de
Chartres. Quand l'avocat générât, t~ouisServin, apprit que t'As-
scmhtée s'apprêtait ù la renier, il dénonça dans un violent réqui-
sitoire les menées factieuses du nonce, qu'il désiguait par la
méprisante quatiOcation d étranger; et la Cour, par arrêt du
~t janvier 1626, ordonna que le Procureur générai auroit <:om-
<n!sMonpour informer desdites menées, séductions et suborna-
tions En même temps, elle défendait toutes personnes de
s'assembler pour remettre en question la censure de Léonor
d'Estampes et d'en publieraucune autre, sous tes peines portées
contre tes criminels do téze-majesté
Cet arrêt était à peine connu du puhiic, que parut é~atement
!a censure dressée par Cher'es Miron, la soute ofnciettement
admise par t'Assernt'téo. Aussitôt, ft rihstigation do Louis Servin,
nouvel arrêt du Parlement, irrité qu'on méprisât ses ordres ciLa
<~oura ordonné et ordonne que ledit arfcst du 21 janvier dernier
sera exécuté selon sa forme et teneur. Fait défenses a toutes
personnes d'y contrevonit sous les peines y contenues: a cassé,
révoqué et annullé comme attentat les actes des détihérations des
'.cas dudit ctergê, ai aucuns ont esté faits au préjudice dudit
~'freat leur fait inhibition et défenses d<!ptusa'assembter, publier,
n'y faire imprimer aucunes délibérations contraires à celle par
eux faicte le t3 décembre dernier, sous les peines portées par
ledict arrest~.
Le Parlement avait-il donc t'espoir d'intimider les évoques?
Knce cas il setrompait. Son ingérence souleva leur indignation.
ns convinrent, le <9 février, de convoquer tous les prélats, non
députés, présents &Paris, afin de concerter les moyens qui se
pourroient prendre pourtirer raisondudit arrost Le lendemain,
on décida d'envoyer au chancelier une députation de trois
t. AtrCtdu
t. CctMM« 'h<Mt~cfM&t'e
2) Jantïet (~ .V<'<TMfe
t6M<0'Afgentté, <<)M.~xJ.. to?8-<OM).
/ira«fe«.pp.. H. t'. tt,
2.Arratdu21Janvier1626(t)'Argen·té, ('oll. Jud.,1.Il, P. Il, p.199).
f.<99).
3. AM<'t
du18M~ter<620
(~on~Mdes<o<-<ow~M~M, t. t«. p.M).
4. ËttMUdes pMb~vMbaatdesA5!.duclergé.séancedut9 Mttter(~nnatM
des <oMha<M.p. no).
~6 SOUS MCB8UEU. – PREMtKM PABTiK.

évoques, qui demanderaient l'évocation de t'anaire au Conseil


privé, ou, si besoin était, iraient jusqu'au roi lui présenter de très
humbles remontrances contre l'acte inquatinabie do Parlement.
La réponse du chancelier fut dilatoire, et t'Assemblée parvenue
au terme de son mandat dut se dissoudre te ~2février. Auparavant,
eUe eut soin de supprimer dans le proc&s-verbat ce qui avait
trait au ~cMfMt do Léonor d'estampes

t&. Maisles évoques étaient toujours un peu honteux de ce


fattum. imprimé ailleurs et sous leur nom. Ils recoururent au
cardinal de La Rochefoucauld qui, ne faisant pas partie de l'As-
semblée, en avait cependant suivi avec anxiété tous les débats
Avec lui ils avisèrent an moyen de sauvegarder t honneur du
ctorjsré". Les 26 et ~7 février, tous les prétataet députes présents
a Paris se réunirent à t'abbaye Sainte-Geneviève et stj~n~rcnt une
protestation ainsi conçue Nous soussignés. Cardinaux, Arche-
vesques, Evesquea, et autres ecclébiastiques, taht députés de t'As
aemhtée ~éaérateductergé na~uères tenue &Paris, qu'autres prê-
lats trouvés do présent audit Paris et à la suite de la cour, dé-
ctarons il tous qu'il appartiendra qu'encore que noua détestions
et condamnions deux certains libelles latins publiés contre
~honneur et l'autorité du Kov et le repos de son Kstat. et ap-
prouvions tous ia < ensure faito par ladite assombtéo, y lue et
approuvée te i3 de janvier dernier sigme de M" !e t~ardittat do
t~ Vatette y présidant, et Micbard, secrétaire, pour 1 envoyer
dans tous tes diocèses; néanmoins nous ne pouvons approuver
un certain discours latin, publié sous te titre de .~<w<'wf des
M~/M~M~, ete. daté du t~ décembre <0~. En désavouons et
improuvona respectivement la publication et impression, comme
faits sans charge ni pouvoir de ladite AssemMép, ni do nous; et
ledit iibeUe n'ayant jamais été lu ni vu daus'tadito Assemblée,
ni par au* unde nous que depuis ladite publication, nonobstant
certain acte prétendu, signé dudit Kicbard sur l'un des exom*
ptairps imprimés, et tes arrêta aussi donnés par surprise sur c''
sujet, tes 21 de janvier dernier et <Hdu présent mois. i~ait en
t'Assemblée tenue à Sainte't.enovieve les 20 et 37 février
<ea6 Il
t. Lettre do Spada a Barbe~ot.M M~f. tO~a (AM))!v Vat.. KoM. <HFfaacta.o. 65,
f. )')9).
2. ~em.f. <09~.<t0.
des «o<.<~M<
de <M<'m&Mc(~nMofe<
a.Mc~'fnMoHt/M~?'<M~M<'m~e<
!H,p. M).
UËUEUXtJBELLES.
CO'<OAM!<AT<0'<: 07

Quand il s'agit de souscrire à cette déclaration, iesév&quesde


Chartres, de Soissons et d'Avranehes se sépareront de leurs cot-
à
tègues; ils mirent du moins commecondition teursigoatureque
les autres signataires adhéreraient aux trois proposi~ons sui-
vantes t" four quelque cause et occasion que ce puisse estre,
il n'est permis de se rebeller et prendre les armes contre le Roy.
2° Tous subjects doivent ohôyr au Moy, et personne ne les
3"Le Roy ne peut esfre
peut dispenser du serment do ndétité.
dëp~c par quelque puis~noe que
ce soit, ni sous quelque pré-
texte et occasion que ce puisse estre'. »
)t ne fut tenu aucun compte détours exigences, et l'évêque de
Chartres soutenu par ie Parlement s'entêta dans son refus. Onne
sait ce qui serait arrivé, si tth heneu n'avait entrepris de le ra-
.ncoerade meilleurs sentiments. Ce fut difM<e. <. car il estoit
constitué on dignité. ap-
nucstton de faire rétracter un homme
eussent bien voûta que la
pt!y& de personnes puissantes qui moitié
<'
dispute M atteophts avant ".Kn<m moitié par douceur,
par autorité te cardinal ohtigea ~onor d'~tampes a
signer Mnedemi.rétractation Kous soussigné, évoque de Char-
le
tres. déclarons qu'en la dèclaration que nous avons faite par
.mmandoment ductergé, pour ri-fuler et condamnerles livres
noua en
~/MMM~o /~Mn et .Vy~~« ~o/~tfa, souscrite de
date du i3 décembre a dernier, nous n'avons ou autre intention
été tenue en ce royaume
que do suivre la doctrine qui a toujours
tant pour la sûreté do la personne de nos roya que de !em'
Ktat. sans avoir voulu ni entendu en aucune façon condamner
ni l'opinion contraire ni aucune autre d hérésie. Fait & l'aria,
cf ~7 février tu3u. L. d'Kstampcs, évoque de ChartrM'.
C'étaU une médiocre satisfaction dunnén aux autres prêtais: ils
s eumnientôront. Le t'artoment, lui, la regarda comme un*'ira.
hison. Mans son dépit, it cassa par un ar~t du 3 mars lesdéli-
hératit'ns do i'Assemntée de Satnte.t.encviéve, défendit anx éveques
el leur enjoignit, sous
présents a t'aris do se réunir do nouveau,
peine do saisie de leur temporel, de se retirer dansquinM joursa
en leurs diocèses' Ce troisième arrêt fut signifié te 7 mars

za~tt~f <62S(te ~f-


'tMt~f'M <~ <'Atttft~et <feM<Mt"M.
1. p<')ftt«t~oa
c~ /)wtf" t. Xt,enn.1620,p. 05. 196).
9..M<'wo)t~' t. f 30!“
de ~<<tff<c". est
3.00 <MOM a 3 dMembM! dans les .V~mo'~ < Mic/'c~ex. mats l'errent
twM'*ntc.
<. ~Mo«-<-< (le MfA~'M. 1.1. p. 3aT.
&.<!<~ << maM 7M.!0!~M<w<<«<MMMf~'M t. )H. p 96)
08 SO~'SMCHEt.)KU. PREMtKRËPARTIE.

l'archevêque d'Auch, M~' de Trapes, chez lequel se trouvaient


réunis six archevêques, vingt évoques et plusieurs ecclésiastiques
du second ordre. C'était la cause do la religion qui était enjeu;
it importait de ne pas laisser un tribunal laïque empiéter sur la
liberté des jugements épis< opaux. L'archevêque d'Auch soutint
sacrés de t'Kt;tise.
éncrgiqucmentavec t'évoque d'Angers lesdroits
JI répondit aux envoyés du Parlement « en présence et par l'aveu
de tous M
Messieurs du Parlement de Paris n'ont aucune autorité surie
clergé de Franco que nous représentons et qui ne retève que du
rov. leurs arrêts sont un attentat intotérabte contre l'honneur de
Dieu et l'autorité de Sa Majesté, et par conséquent tendant n la
subversion de la Religion et de t'Ëtat. Les prêtais ont pou voir et
obligation, de droitdivin et humain, de s'assembler pour tesan~i-
rcs del'Église quandles occasions terequi&rent. ils sontassemhtés
A présent pour résoudre certaines questions urgentes et surtout
afin d'obtenir du
pour aviser à co qu'ils pouvent et doivent faire
il
rov la caution des arrêts dont s'agit, comme préjudiciables
A l'autorité de t'~gtise et de Sa Majesté, faire défendre aux dits
du Parlement d'en donner de semblables à l'avonir, et détromper
tes peuples de la créance qu'ils pourraient y avoir au préjudice
du salut de leurs Orneset du respect dô &la religion t. li
Cette réponse jeta quelque désarroi parmi les membres du
Parlement. Cependant deux jours aptes, le 0 mars, il déclara
dans un quatrième arrêt, rendu par dix-sept voix contre quinze,
ladite réponse nulle, impérieuse, calomnieuse, tondant à la
destruction des lois fondamentales do t'Ëtat en mémo temps
il décrétait d'ajournement t'archevéquo d'Auch et t'évoque d'An-
gors, et ordonnait la saisie do leur temporel Lo toi étant
absent, la reine mêre défondit au Parlement d'exécuter son
arrêt avant le retour de Sa Majesté. Dans l'intervalle, Richelieu
intervint d« nouveau. tt iattoit, dit-il, te schisme,
empêcher et no
réunir le clergé, maintenir l'autorité do t'Ëgtise, pas
violer cello du Parlement qui, eu beaucoup d'occasions impor-
tantes, est nécessaire & ta manutention de t'Ëtat. Le cardinai
intéressé en ces doux corps par la dignité qu'il a en t'EgIme
et par ta qualité do premier. ministre, sans Messor les droits
d'aucune des parties, par un sage tempérament, les tnit d'ac-

t. ~ftaM~OM~f f<wt<'c~M'd'~MfA<Ja8M,~'WM-det~ <


MM"M~"<'
~<!W< t. XV).
p. «?). Cf. M
Poyo). me~ Wf~f, 1.H. p. 26),lob.
3..t~ dit 0 mo~ M-M(<<MOMfM <t<'«oM~OM.1.t)!, p. 0~.
MEUKfX
COXMMXATtOX HBEHES. <39
cord. !t conseilla au roi d'évoquer à sa propre personne la
connoissance de cette aCaire; ce qui fut fait par arrêt du Con-
stii. A quoi le Parlement ne déférant pas abso)ument
comme it eût du, te cardinal crut devoir conseiller au Roi.
grande douceur et force tout eosomMe.. [Sa Majesté) envoya
quérir quelques-uns du Parlement qu'elle reprit de leur faute;
pu!s messieut~ du ctergé, auxquels elle dit qu'eMe les main-
ticndroit toujours en tours immunités, n'approuvoit pas les arrêts
du Parlement contre eux, mais aussi qu'ils se devoient abstenir
eu tours réponses de termes qui piquassent cette compagnie'.
Le cardinal de ).a Hocbefoucautd entreprit alors de justi-
lier la conduite de t'~p~copat français, dans un ouvrage
a'!ress6 au roi et intitulé ~<Mon< ~o«<' le </t~<tt~wfait ~af
/< t't~M~ </Pce tOyaMWC~'WM~M~ publie (!<Cf .'f ~e
<' jMycM!pn<des fHr</<M«Mjr, M~cAcK*t< etc. L autour
tnontre que cet écrit est marque au sceau du schisme «n y
retrouve tes principes erronés de l'article présenté par le
fiera aux t'.tats<:énéraux de iûH et la doctrine qui a fait con-
damner le serment de ndétité exige des catholiques par le roi
d'An~etorre: encore celui-ci uo prétondait-it étahiir qu'un
point do police et de discipline, tandis quo l'évêque de Char-
tres présentait ses maximes comme autant d'articles do foi~.
On croit gëneratement (et la chose est très vraisemblable)
que l'ouvrage, paru souste nom du eardiaai do !<a Macbe.
foucauld, avait été composa par IL P..tésuitu Jean PhéMppeau*.
Hicber prit la plume pour le réfuter en exposant à nouveau
ses opinions bétérodoxea~. Toutes ces députes le ravissaient,
et !'on raconte qu'à Ja vue dos suc~s régalistes et gallicans
dans te domaine reMgieux et poniiquo, Ha'écria un jour avec
orgueil JV«Mevivit H~o ~oc~M<o(Ma doctrine est pleine
de vie)' Peut-être avait-il raison, si l'on en juge par les
cntérpa qu'un ouvrage venu do Home décbatnait en ce mo.
menHa même su, les Pères de la Compagnie do .Msus.
t. JV~tOb~<f<* ~<«'M<( t, p. 367.
2.t.eUMdo8t)ftd91 Batbetint. t0 no*.t020(Archlv.Va).,Xunt.dt t'Mnc!a.o. 403.
î. C99,C9tt.
a. C'any, op. ftf.. t. 1.p. 388.
4. Cf.aornute~og~e<M.~f ~aCf<'de Jf"M,t. Vt, c. 0?4.N 1.
à. L'oatMttede Richeravait t'oot OtMCot"'M<'<o«o/M tMf«M«'w <MfM)~f
Noho'M po"f <ettMHt'cM. o M<<<'«~<'a<~e<oM< ~oNttte tf<«'fo<< fa~-
dft)H< <f<'
AoAnfAf/hMcoMM.fOt~tO lesf<'«<<
«'A<«w~M« «' t<'M'~<,pnf yA<*
!')oM<<fM!Mfoh enMo~Mf,t028.–Cf. <tatttet.Af f< t<'f~ntOt)~M<c~f,
p. 859.
LeLoog.Bibi.A'of.. M.M, 665<teutw.
6. Pu)ot,op. cil., t. M,f. x6~
CHAMTMEY!i
nwanx'r LH PARI,tiM~'T,
'U'¡ SA!iTARtiLU
8.I'IRE '$var
(~~)

,),~ <n.p. ')'f"X~


1.
SoJlUDatre: "?"3~ .1 ce
S. .«mer !c 't' tnn.U<-
'e .Mnac.. i.a.is c.~
"A). tn.n.-o
nichetic. < f. Pn. "c.).tu #les t'at'c t'1 elu
du l'aile
,-cxi.tcn. 7. u..)e ,lu 1I[101'e; Ju,nitcx ¡lit ,njct
1'.lrlelll('III,
roi t 1'ls,III'
"31':l1..Sfl1' .11'\allll~ 1' porlre au
10. I.a Il,1'11'311'
i~ il sl¡.:III.'I', du l'. ('01011,
110 la tll"'r!anUioli 1'1 alti t'ail.
13 C,'IDI,agll'o: a)
la
X~ vorUIIII"II18 r.'nscmra riana d)It:U\f1lSel t:1'rell'
1',1;1"111:
1 i.nectte·us du c) £11,.lo'ae
ga,upcea ineauscriteaIo)t'fanrl:lI't:pISI",ael- W, 41ti.
1"aohI81¡¡,la: di 1'raneia. Q,
~?. a1L
p6 fil A't"hht'S m .Õa'
Wriw·frv~rutieimrttm.,aj-,h,au,
yESs~sM:~– rPeR~eAeliere. 1J'It:ptn', A"n~otrâ
Aunutes 'les sa
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Saur<:ea 1mpflméell, nu e·wJ jEara)014 JW« )*Oîlt-30 te l'nrloment
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ton, pu, ut, I:u/
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la rue Sniut.laccluolf, recevait sis
des mieux acbalandés parmi let4que,
publicnlione ""toioo ~IIIo"1U
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x~ el ile jiolesfale ItW atti Pvnti~eis
s nt·ynmendnpuP»itenliae, p-~ '&
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p. Georges de t.a '< ~°°'
.'auvrit. pn"o"
~i. ~dao. quel
X .pc~t n.
!'Mn des ~J~
.~=:?s=~ ou devait les envoyer
ratint lee six exompJraircs
Par prudcnce il
earYOn:aut
docteur de Sprbauue,
Un n'ODporta que cinq.

,.CnM~
iM
LE HVRE DE S.tXTAMEt.UDEVANTLE PARLMEKT.
_d
.tans le magasin peu après le P. do La Tour, avait remarqué
un
rouvrage et obtenu du frère do M. Cramoisy d'emprunter arnvés
Les autres, aussit&t
<~emp!aire pour i'étudier à loisir.
t ue Saint-Antoine furent distribués à cinq théotogiens (lui les
la manière
.\amiaèrent sans retard. Ha reconnurent do suite à
traités
.tont procédait l'auteur, et surtout aux sujets scabreux
mal
.tans tes chapitres «x et xx\t, tout le parti que des gens
iivro. Au~ te P. Coton.
intentionnés sauraient tirer d'un pareil
recoud le
mis au courant, u'eut.it plus de repos qu'il n'eut
si\i. meexemptaire. La chose semblait aisce, car celui qui le
on théo.
.t. tenait avait un frère .truite. M La Mothe, étudiant
t<e soir morne cetui'ci reçut
tot;ic au cott~e de Ctermont.
rt.tdre de faire toux ses elrorts pour retuettre lit maison pro-
t. s~een possession de son bien. Le lendemain donc tf jeune
~!igieu\ s'en va trouver son h'ére qui actueMptMOtttestoit
et le
sur la lecture des deux chapitre [tes plus dangetOMX
ttéta~ n.on f~re. je s.a:s bien ce qut
voyant, it 8'cscria de vous
vous amène icy. YoitA un livre qui est capable
Maistre La
ruiner entièrement. – <eat pour cela, dit
de Dieu de me
~'the, que je viens vous conjurer au nom
donner ce livre, ann que jamais plus il n'en soit parlé.
le voilà, do très bon cwur. avec les
A la bonne heure;
voir
extraits et mémoires que j'en avois faict pour tes fatre
A vostrc Provincial. ~'une chose suis.je mar~ seutement.
c'est que eo matin, comme je le Msoia. est entré dans mon
cstndo un Pocteur de Sorttonno. dos ptus animes contre
vo~tre Compagnie, qui ne manquera pas de vous susciter
ta'deMUS quelques querettes'.
Cet adversaire, en euet. avait eu te temps de noter plusieurs
ne s'étaient pas écoles que
passages, et vingt-quatra heures et
des copies s'en répandirent dans t't'niversité. au Parlement
à
s'en aitoicnt ceotaiuo dans tes
jnsqu'a la Cour. Nos ennemie
demandant ~<WM .s«~w~M,
boutiques des libraires,
~MM~~M ~MM~CM. Il
Les Pérex
n faUait arrêter cet esclandre. Mais que M)re?
rêsotureutdo consulter un ami puissant et dévoué, le procureur
Mathieu Moté. '< Ce bon seigneur nous dit que le Koy
générât
les
avoit accu la diugenco que nous avions apportée pour retirer
son advia nous np
exemplaires et qu'il nous en avoit loués; qu'à

1. OMaMe, We« ait e~a~ p. «o.


<M SOUSMtCHEUEU.– PHMMKREPAHTtË.
-t~t -–~–~ –- ?
dehvions craindre ny pis ny mieux que ce qui estoit arrivé aux
livres de Mariana, BeUarmin et autres qui avoient traité les
mêmes matières; qu'asseurément !e livre seroit bruslé
par arrest
et que toute la querelle s'assoupiroit dans ses cendres. HSons
par.
tager cet optimisme, tes Pères attendirent les événements qui ne
tardèrent point, !ouvrage étant introuvable à Paris, un prési-
dent de la grand'chambre, très hostile aux Jésuites,
dépêcha un
exprès à t.yon où it so vendait depuis quelque temps sans avait
choqué personne; huit jours plus tard le magistrat recevait le
fameux traité et en connaît l'examen au docteur Filesac, un
émute do B!oher. un docile serviteur de Richotiou, un homme tout
acquis aux doctrines gallicanes'.

9. Mais quel était donc ce livre incendiaire et capable de faire


bannir do France la Compagnie de Jésus? Le ~ac/<ï~ de hae-
<M<,etc. était le premier volume d'une somme de théoto~ie
morale qui, dans le projet de Santarelli, comprendrait toute
l'explication du dëcatogoe. A propos du premier commandement,
fauteur traitait do l'hérésie, du schisme, de t'apostosio et de
la puissance du Pape, successeur de saint Pierre. Sur ce dernier
point il suivait la doctrine, & la fois si logique el ai conciliante,
admise par Bettarmin et les théologiens du Saint-Siège. Dans
le ptan divin tout est subordonné & ta fin suraaturoUe; – or
saint Pierre et ses successeurs ont reçu do J<'sua't:hris<la charge
de conduire les hommes cette nu – donc Ha ont dans les
matières spirituelles un pouvoir direct et immédiat, et, en
vertu de cetui'ci, mais indirectement, on pouvoir, suprême aussi,
dans les matit'res temporelles relatives à la fin dernières'
Comment et de quel droit un roi chrétien pourrait-il se sous-
traire a la juridiction du représentant do Bieu? Au touvorain
pomifo a été concédo le pouvoir te plus étendu do Mer et de
dé!!orious tes chrétiens, quels qu'ils soient3 – donc il peut
diriger et critiquer h conduite des princes, tes empêcher de faire
des lois contraires au bien des âmes, les punir de peines eceté-
aiastiqueN, tes excommunier, les déposer, défier leurs peuples
du torment do MéMié~. B'aMteurs. wn'eat-co pas une obligation
pour un peuple chrétien de ropoussor un prince iundéte ou hère-

t. GaMMe. p. t;t.
2. Cf. BettMmtn,?<-aom.~o<5, ?. op.t. Il, p. <?.
3. Bettatmtn,~<otMht~-~apnf,8. Op.1.X)t, p. <
4. Bd)aMo!n,De~om.~'o~t.,7.op.t. Il. p. )M.
LE UVMECE SAKTAHELUORYANTLE PAHLEMEKT. ~3

tique qui s'onbrcerait d'entraîner ses sujets dans l'hé~sie ou


tinHdétité? Or, c'est au Pape, chargé de veiller aux intérêts de
ta religion. de décider si un roi est, ou non, coupable d'un tel
crime; c'est donc à lui de décider si le prince doit être, ou non,
dépossédé de son trône
Cesthéories devaient soulever la cot<<redes régaliens mais elles
) talent alors admises des meilleurs eanouistes. C'est pourquoi le
livre du P. Santarelli fut approuvé sans réserves par les réviseurs
romans. O'abord par ceux du P. Générai, qui eurent cependant
le tort d'oublier ou do négliger ta recommandation faite autre-
fois de ne plus toucher aux questions irritantes s'ils avaient été
puis prudents, ils auraient oblige l'auteur à émettre simplement
!e principe du pouvoir des clés sans entrer dans le détail de toutes
tes conséquences. Mais ces réviseurs vivaient dans un paya où
l'ou regardait comme un avantage pour les rois d'être sujets du
Pape; ne sont-its pas excusables de n'avoir pas songé à la monta'
Hté peu orthodoxe do t-ertaios milieux français.? Au surplus,
en sortant de leurs mains, le 7f<!fM~ ~M~t passerait à
mettesdu Vice.Cérant do Rome et recevrait t'estampitta du Mattre
du Sacré Palais. Ce dernier ne donna t'/H~<Mo~«' que sur
l'approbation do deux docteurs: et il pouvait to faire sans crainte
après ce témoignage élogieux du P. Vincent Candide, professeur
de théologie, de J'Ordre de saint Dominique. Il J'ai lu avec la
plus grande attention te ?~w~' '/<?~W~~ f~M~cAMM)~etc. du
très révérend P. Antoine Santaretti, dans lequel je n'ai rien
trouvé qui soit contraire la sainte foi on aux bonnes mœure.
ttien plus, cet ouvrage me parait être plein d'érudition et fait
avec une remarquable intelligence. Toutes les choses y sont
éclaircies et prouvt'ea par des raisons tirées de ta théologie et de
l'un et t'autro droit; et l'auteur y appuie ires & propos sa propre
doctrine sur l'autorité d'itiustre!) écrivains et sur des sentiments
d'un grand poids. C'est pourquoi je juge que ce livre est trfa
digue de voir le jour pour le bien et t'avantage d'un grand
nombre~.
Assurément le P. Dominicain ne pouvait M douter que certaines
opinions, sur l'étendue du Mouvoirpontificat, allaient offusquer,
dans le royaume très chrétien, deb parlementaires, des docteurs
do Sorbonne et mcmo to cardinal ministre.
i. MMfm. Cf. J. <!eLa Scn~M. Aa ~<ofc~e do~<'<h<<~)f!p. Ot et eohantM.
9. ~offNtu«feNoeM<<,NfA<<M)0<f.f'j)pyo6HMo~. )<nf<'nM<Cf«t<tM<,Bo)n8e,
MJaouatU tM&.
SOUS
RtCHEUE~ PREMIÈRE
PARTIE.
3. En examinant le ytac~o~M <~?~<M~~<, le docteur Filesac ne
se proposait d'autre but que de fournir au Parlement des armes
contre la Compagnie de Jésus. Lesextraits qu'il en fit ne donnaient
point une idée juste de l'ouvrage. C'était des propositions iso-
lées, dont la rigueur était adoucie dans le contexte par des
cations préalables. En voici plusieurs. expti
Le Pape a sur les princes une puissance de direction, donc
il en a une de correction vu qu'il ne peut avoir cette-ta sans
celle-ci, pourquoi donc ne pourra.t-it corriger et punir les prin-
ces méchants par censures
ecclésiastiques?
« Pour raison de foi, ou
pour quelque ~rand péché, et fort
co~nu, si l'Empereurou le Hoi est incorrigible, le
Pape peut le
déposer.
Le Pape peut avertir les rois de tours devoirs et les cbastier.
M a été dit Msaint Pierre et à ses successeurs Pais mes brebis.
Or, c'est la propre du pasteur de cbastier ses ouailles do la
pein~
qu'on juge plus supportante. Donc, si pour !e bien public i! échoit
quelquefois que la prudence et la raison dictent qu'il fài!!e chas-
ti~r le prince désobéissant et incorrigible
par peines temporelles,
voire le priver du royaume. le Pape peut
imposer ces peines, vu
que les princes sont du bercail de t'Elise'
ToUes sont quetques-unes des prétendues erreurs trouvées
Fitesao dans le livre de8antare!H. Eïtesexcitôre.t au par
plus haut
point la fureur de Servin et consorts au Parteme! de Tarin et de
ses adeptes dans t'Univorsité. Elles
provoquèrentRussi l'irrita-
ti~n de ilichelieu. Ces maximes, lit-on dans ses sont
<WM<
capables de ruiner toute t'Ëgtise de Dieu &taqut:!o les puisaanceK
temporellesdoivent être soumises par amour, qui est la sou.siss:sR
de la grâce, non par <or<:eet contrainte, qui est la soumission
de t'enfer U y aurait peu d'assurance dans les Etats si elles
avoient tieu. Qui est !o prince a qui on ne puisse faussement
impa.
ter des crimes, plus facilement de t'insufnsance &
gouverner, et
davantage encore de la négligence a s'en acquitter comme il doit?
Qui seroitte juge de ce<tchoses? Qui iesconaidéreroitsans
passion
et sans intérêt ? Ce ne seroit pas le Pape qui est
prince temporel
et n'a pas tettemeni renoncé aux grandeurs do la terre
qu'il y soit
indifférent. Mn'y a que Dieu seul qui puisse être juge; aussi les
~PMpMtUoM extraitesdolivredoSanetMe! (~n~M MM<!an<
1. n), p. <M,)&<).
< "Mpttsnie évfdentet de MM~M loi. Marine, Bet<Mm!n, ScatM.
~~MS~ quele Pape autres
IIIOJeos ne eufdsalent
pas.
LE UVKE PE SAKTARELU DEVAIT LE PARLEMENT. t4~

rois ne pècbcnMts qu'envers lui, a qui seul appartient ta connais-


sanco de leurs actions. M est probable que le Pape étabtiroit
mieux son autorité tégitime, s'il arrêtoit le cours des écrivains
d'autant que cela donne
qui ne lui prescrivent point de bornes,
lien à beaucoup de gens mat affectionnés au Saint-Siège de ravaler
»
sa puissance au delà de ce qu'eue doit être en en'et
Maintenant que nous connaissons les sentiments de Michetien,
nous comprendrons mieux son rote dans toute cette affaire. Quant
au\ Il gens mat aneciionnés au Saint-Siège ",its étaient toujours
de Jésus. On a vu
prêts & s'en prendre d'abord à la Compagnie
les
déjà, dans diverses rencontres, &queues extrémités pouvait
entraîner leur passion où les ménera-t-etto, s'ils la sentent par-
tagée parle favori du roi?'?

Servin n'eut pas plus tôt re~u les extraits de Fite~c qu'il
se proposa do s'en servir avec éclat d~s la première occasion.
t.QU'sXm s'étant rendu au Parlement, le 6 mars, pour la vérifi.
cation de quelques édits, l'avocat général, selon la coutume, dut
le haranguer. Tout le monde attendoit avec une extrême impa.
<!encoqu'il tombât sur los Jésuites ce devoit estre le bel endroit
»
~du discoure; maisit y fut peine qu'on cessa de t'entendre~"
Sa tangue embarrassée brouittait les mots; tout à coup, frappé
L'émo.
d'apoptesio, il tombait aux pteds du procureur générât.
tion fut gran'Ie de voir, il l'ouverture de ce débat, l'ennemi. mor*
tci des Jesnites foudroyé sana avoir le temps de se recoanattre ni
de donner «n signe de repentance
Oo put croire un instant que cette murt tragique refroidirait
l'nrdeur de la poursuite. Il n'en fut rien. Dès le lendemain, tes
ppocéduret furent reprisas par Omer Tato. te successeur d'ofQce
de Servin. t<esJésuites avaient le droit do omptor sur fa bienveit.
tuneo it était leur obligé ct avait promis au P. Sirmond de tefr
montrer un jour les eHctsdo sa gratitude. Maissa promi'Te ttaran-
guo tes déçHt c<lour nt presque regretter son prédécesseur. H
eochéritsut'tes mémoires et dur t'inimitié de M.Servin si odieuse-
ment, que M.le Procureur Général fut obligé de te tirer par la
robbe deux ou trois fois. it rapporta non seu!emont tout co qui
s'estoit faict contre nostre Compagnie depuis l'an i57!t, mais
aussi les plus furieuses catomniet que nous ayons souucrtes en
af'~e~f". 1. 1.il.3S8.
<f<*
t. AMm<Af'<
2. 0 OtMans. La t to < < t-'otOM,p. 205.
Garas'.e, llécil
3.L Garas'.e, ~e't ot<
o« tM~
tM~ «~.
f. «~.
cot)f<c!<)(: ne <<<t<. t. tv i0
~6 sons HtCHEHEU. PREMtÈHE PAHTiE.
toute l'Europe depuis nostre naissance, faisant à tout
propos ia
lecture de ce qu'il pensoit estre le plus
propre pour animer l'es-
prit des juges contre nous. Et en effect Je fruit de son plaidoyer
fut un grand et générât effarouchement de la Cour, et disait-on
publiquement que Servin, en l'espace de vint-cinq ans, n'avoit
pas tant endommagé nostre honneur que M. Talon dans une
matinée'.
Sa réputation de "grand justicier') donnait encore un surcrott
d'autorité aises paroles; aussi, sur ses concisions
passionnées, le
Parlement décida-t-i), dans Ja séance du 13 mars,
que le livre de
Santarelli serait « lacéré, fustigé et brus!é par la main du bour-
reau dans la cour du Palais Miseen goût
par cette première flé-
trissure, la rage des magistrats s'acharna sur les victimes. « Quel-
ques juges fort anime!: conclurent que l'exécution se feroit dans
la seconde basse-cour do la maison
professe, tous nos Pères pré-
sents. D'autres estoient d'advis de le faire brusier à la fontaine de
Birague qui est justement au milieu de la rue Saint-Antoiue,
tout au-devant de nostre église. Kéantmoinsundes Présidents
qui
ne nous a jamais monstré beaucoup d'affection, détourna to
coup
par une cbresiienne et puissante considération, pour ce que nous
estions au commencement du jubilé et
que nostro église estant
nommée la seconde pour les pardons, it auroitun
abord incroya-
ble de peuple qui rocevroit d~ scandale de cette action, au lieu
de gagneras indulgences, lesquelles seroient grandement décré-
ditées. Cette mesme raison animoit que!ques autres à
pousser
plus avant, et t'afuuence du peuple servoit de motif à ieurpassion
et à leur animosité, i cari ils nedemandoient autre chose
que nos-
tre abaissement et confusion. L'affaire alla si avant,
qu'on mit en
délibération d'interdire nostre église, ou de prier M~ de Paris
d'en nommer ou d'en substituer une autre
pour la visitte des par-
dons affin qu'on eust le moyen de faire l'exécution dans nostre
basse-cour sans scandale. On revint néantmoins à la première
réso!ution, quelque chaleur que M. le premier Président tcsmoi-
gnat du contraire. et le livre fut bruslé. dans la cour du Palais
avec une affluence incroyable du
peuple
Cet autodafé ne pouvait satisfaire ceux qui rêvaient la ruine
même des Jésuites, et sur-le-champ ils proposèrent contre eux
d'autres peines. « La première fut de nous interdire les chaires de
la prédication, qui eust esté un aSront
insupportable, pour ce
1. Garasse,p. <M.
2. Gatassp, p. j4a, 149.
LE U\RK DE SAKTAMËLL)DEVAM LE PAM.EMEXT. )4~
·. v ·v·_ 1 -4 et -_w.<t 4-
nous tenions ~nn
les
que c'estoit sur le milieu du caresme que
ntpiiteures chaires tant de la ville que de l'Université. La seconde
fut de fermer le cotiège de Clermont, ou à tout le moins de noua
interdire la lecture des haultes classes, retenant seulement la
deBendro toutes les confes-
grammaire. La troisième fut de nous
sions d'hommes et do femmes de quelque estat et qualité qu'elles
fussent. A ce point M. Deslandes, doyen de la cour. nostre unique
tout transporte décolère
support en la grand'chambre, s'enleva
et dit avec un courage merveilleux: «Messieurs, à quoi pensons-
nous?Nous avons entrepris de nous faire moquer de nous par
toutela chrestienté, car si nous desnendons aux Jésuites les con-
« fessions d'hommes et de femmes de quelque condition qu'ils
soient, it faut que nous déttendionsauttoy et à la Meinemère de
se confesser au P. Suitren et que nous leur nommions un con-
fesseur'.

5. On avait rarement vu de séance aussi orageuse (lue colle du


t:) mars t62(;, '<ny si grande affluence de peuple, ny entendu à
la chambre du conseil un si grand bruit de juges, DU était deux
heures de l'après-midi quand elle prit tin. Le P. Garasse revenait
alors de Saint-Merry où il prêchait le carême sur le Pout.au-
houbte, it rencontra le carrosse do M. de Lamoignon, un des plus
insignes amis de la Compagnie, qui se dirigeait à toutes hrides
vers )a maison professe. Mon Père, lui dit le Président d'une
voixtremblante, tout est perdu A l'heure que je parle on fait
hrustcr le livre de Santaretty et demain on doit donner l'arrest
tie vostre bannissement. Je m'en vais trouver le P. Cotton pour
luy porter ceste fascheuse nouvotto et consulter avec vos Pères ce
sa con-
flue nous avons à faire. Le P. Provincial ayant réuni
sulte, on décida que lui-même irait, accompagné des PP. Jean
Snuren et Ignace Armand, se jeter aux pieds de Louis X!t! et
implorer s~ protection. Par malheur, ceux qui avoient suscité
ceste bourrasque avaient aussi prévu la démarche des Pcres et
trouve moyen d'éloigner le roi; il venait de partir pour la chasse
et ne reviendrait que dans deux jours. Alors le P. Provincial
demanda audience à la reine mère et la pria de commander au
premier président de surseoir toute nouvelle délibération jus-
le P. Coton,
qu'au retour de Sa Majesté. Mariede Médicis, écrit
y eût volontiers consenti, mais monsieur le chancelier, qui

<-CatMSf,
p. ~9. <M).
<48 SOUS MCBEMEU. – PREMtÈRE PARTIE.

cependant ne nous est pas hostile, l'en détouma'. » Le désir de


plaire &Richelieu avait sans doute éteint chez Mariltac tout sen-
timent de justice et de commisération. Car, dans les dessous de
cette affaire, on trouve partout la main du cardinal. Désireux de
tenir Rome en respect et de rendre populaires les doctrines réga.
tiennes, il n'était point fâché des rigueurs et des excès du Parle-
ment il lui tachait la bride contre les Jésuites, tandis qu'il para-
lysait le bon vouloir du roi et de la reine à leur égard. Les
sachant très utiles et les estimant, it ne cherchai point leur
ruine, mais leur humiliation, leur docilité, leur soumission,
peut-être leur reconnaissance, et au moment propice il saura se
donner l'avantage d'arrêter la persécution.

6. Revenus du Louvre à la maison professe, les Pères reçurent


un ordre du Parlement qui citait les supérieurs des maisons de
Paris et sept des plus anciens profès, à comparaMre le lendemain
devant la cour pour leur faire remonstraoee et te~urprononcer
l'arrest n. Cette convocation, raconte le P. Garasse, Il estoit une
finesse do deux présidents, lesquels s'estant imaginez que le
P. Sirmond, le P. Moratet moy n'estions pas de l'advis do Santa-
retty, serions pour désavouer publiquement sa doctrine en pleine
chambre du conseil, et que par ce moyen on pourroit former un
schisme dans nostre Compagnie. Mais, grâces à Dieu. ils ne pu-
rent trouver d'ouverture pour découdre et deschirer nostre
robbe 2. )J
Au lieu de signifier la citation par un huissier suivant l'usage,
le procureur générât l'avait fait connaltre aux Pères par un
substitut, chargé de les prévenir que la comparution de tous les
personnages désignés n'était pas obligatoire il fut donc résolu,
sur cet avis, que seuls les supérieurs de Paris M rendraient au
Parlement.
Le lendemain 14 mars, le P. Coton, provincial de Franco, le
P. Filteau, recteur du collège de Clermont, le P. Brossault, rec-
teur du noviciat, le P. Ignace Armand, remplaçant le P. de La
Tour, supérieur de la maison professe, empêché par ta.matadie,
arrivèrent au palais vers 9 heures du matin. Accueillis par six
huissiers, il furent conduits à la chambre du conseil, a travers
une foule de curieux qui par sa contenance leur témoigna res-

1.LettreduP. Cotonau t'. Général,te marst6M(Eptst.P. Cotont).


3. OMa'se,p. t&3.
63.
f
t.E L'YRE DE SAXTARELLt
UEVAKTLE PARLEMENT. i49

pcct, sympathie et intérêt. Il n'en fut pas même des juges, le


)'. Coton nous t'apprend. « Entrés dans la salle où se trouve la
première chambre, nous restâmes debout, la tête découverte
devant tes magistrats qui ne répondirent par aucun salut au
n'être, pas môme par une légère inclination de tête'. M
Le premier président, M. de Verdun, leur reprocha d'arriver
en retard et en si petit nombre. Mathieu Mo!ôles excusa il
leur avait Cxé l'heure lui mêmeet les avait prévenus que la pré-
sence des supérieurs suffirait. Ensuite il fut procédé à t'interro-
gatoire. Beaucoup d'historiens l'on reproduit d'après Le ~M~CMfe
/<aHfOM.Or le P. Garasse en nie l'authenticité. Les rédacteurs du
t/f«~ dit-il, Il ont dressé tout un procès-verbal des demandes
fie M. te président et des responses du P. Cotton, auquel je puis
dire en conscience qu'il n'y a pas un seul article de véritable~ M.
Denos jours, M. Fayard ne parle pas autrement. Cet interroga-
loire n'a rien d'authentique nous l'avons vainement recherché
et fait rechercher dans les registres et les minutes du Parlement
do Paris déposés aux Archives nationatcs~. Tenons-nous-en
donc à la relation du P. Provincial, la complétant par quelques
détaits empruntés à celle du P. Garasse, identique quant au fond.
Le premier président demanda d'abord au P. Provincial quel
t'tait son nom, ses fonctions n'était-it pas supérieur dos Jésuites
de France, et tes Pores qui l'accompagnaient, supérieurs des
maisons de Paris ? Le Père, après s'être nommé, dit qu'il n'avait
point sous sa juridiction tous les Jésuites du royaume mais seute-
tnfntceux de la province de Franco; it indiqua ensuite les noms
et tes titres do ses trois confrères. Après quoi, d'un ton grave.
M. de Verdun N'adressa au quatre Pères conjointement.
Mes Pères, la Cour a désiré que vous prissiez la peine de
venir icy pour vous faire entendre sa volonté à l'occasion d'un
livre do Santaretty, religieux de vostre Compagnie. Vous estes
srands dans le monde, mes Pères; vous gouverne!: la plus grande
et la meilleure partie de l'univers; vous commandez dana les
haires; vous disposez des consciences; vous moulez la jeunesse
vostre gré, et qui plus est vous avez l'oreille quasi de tous tes
princes~. La cour s'estonno fort de ce que, depuis quelques
LettreduP. CotonanP. Centrât,14maM<6M(PMcdchiatorSa, t. Ht, n.too).
a. Garasse, p. tM.
3. Fayard.<)~e<'f'<A~oW~t«'«M* le parlement de PH<<9, t. Il, p. 66.
4. LeP. Coton auraitpuinterromprete présidentd0fcettephrase !e<aitd'avoir
''oreM)ode tousleaprincesprouMque ceux-cin'envoulaientpointà la Compagate
d'admettre te pouvoirIndirectdupapedanalesaBaifeate)np«K!!e9.
150 SOUS MtCHEUEU. PBEMt~RE t'AHTtt!.

années, plusieurs méchants livres estant sortis au jour contre


l'autorité du Roy, nostre Souverain, vous n'avez jamais dée!ar<
vostre sentiment en faveur du prince naturel. -Toute la France
est témoin, repartit le P. Coton, que. depuis une vingtaine
d'années qu'it a plu au roi de nous rappofcr par édit. noos
n'avons pubtié aucun livre sans témoigner notre singulière
affection au service de Sa Majesté. – it n'est pas question de cela,
rcprtt le premier président, mai~ de combattre par raisons las
fausses maximes du tivre de Santaretty et de quelques autres
sembtatdes, qui assujettissent mat à propos la couronne dit Roy
au Saint-Siège de Rome 1. La Cour désire savoir de vous
i" Quel est votre sentiment, au sujet du pouvoir du Souverain
Pontife sur tes rois;
Pourquoi vous avez si longtemps dinéré de satisfaire A
l'arrêt de t<lti et a celui de «m, qui vous ordonnaient de pté-
sentcr a la tour, dans t'esnat o do six mois, une nouvelle ratin-
cation du décret qu'avoit porté votre Uénérat !Aquaviva;, quand
it s'agissait du tivre de Mariana;
« ~Pourquoi, lorsque tant de vos Pères écrivent en faveur de
la doctrine qu'on appelle indirecte, contraire aux lois fondamen-
tales du Royaume, aocun d'entre voua n a écrit,ni prêché dans
te sons opposé. Hëponde!!& ces questions. M
Je répondis a ta première, rapporte le P. Coton, que nous
n'avions d'autre sentiment que celui des Universités catholiques.
« A la seconde, que Votre Paternité avait confirme le décret
de son prédécesseur touchant la dangereuse doctrine du tyranni-
cide)
« A ta troisième, que nous avions jugé plusà propos de garder
le silence sur ces questions, puisque, on tes traitant, il nous
aurait fottu combattre le torrent des docteurs, même saint
Thomas, saint Bernard, t.erson et beaucoup d'autres auteurs
étrangers et français, ce qui aurait été difnciie; et parce que,
si nous avions combattu l'opinion contraire, qui est la plus com-
mune, la nôtre aurait aussi été condamnée par les écoles d'Italie,
d'Espagne et d'Attemagno, et que nous aurions eu, dans cette
cause, plus d'adversaires que de partisans. C'est pourquoi, nous
avions pense qu'il valait mieux étouuercette controverse, d'autant
plus que nous avons un Roi qui n'est ni un tyran, ni un usurpa-
teur, tes seuls dont partent Santarelli et tes autres; en sorte

t. OataMe,
op.t«., p t65*<6!.
DEVAITLEPARLEMENT.
LELhRE HESAKTAMELU <5<

que ceux qui, sous ce rapport, feignent de craindre quelque


triste accident, semUeut faire injure à notre souverain.
a Le premier président, reprenant la parole. ajouta Vous
avez vu dans quels périls nous ont jetés tes libelles diffamatoires
intitulés Af~«'«<! ~o/~tca, ~tt/moM~toad ~~f~, (~Ma~~oMM
~<M~/<&~<c<!< pourquoi donc, vous qui t;tesinstruits et éloquents,
n'écrivez-vous pas dans un sens contraire? Nous répondîmes,
que nous écririons toutes tes fois que nous pourrions le faire
– tt ne s'agit pas d'attendre, réplique te premier
a propos.
président; il vous faut écrire; et de plus, vous allez signer de
suite les quatre propositions dont to grefncrde la cour va donner
lecture. Lisez, greffier, à haute et iutctH~ibtc voix
Le grenier lut alors les quatre propositions qui suivent
i" Que le Roy ne tient son ttoiaume (lue de Dieu et de son
cspée. 2" Que le M<'yne rccognoit aucun supérieur en son
ttoixume, que t'icu seul. – :t° Que le t'ape ue peut mettre le
Ho\ et son Hoiaumo en interdit, et dispeh.~er ses subjets du
serment de <id~it6 qu'ils luy doivent, pour quelque cause et
occasion que ce suit. f Que le t'apo n'a aucune puissance, ni
directe ni indirect' médiate ni immédiate, eoactivc ni directive.
sur te )toy, poxr quelque cause et occasion que ce soit~.
u Voita, dit te premier président a la nn dota lecture, tes pro-
positions nuxquottes vous devez souscrire. Vous obtiendrez, en
outre, de votre t'~re <!<'nerat,qu'il censure et condamne le livre
cloSantarcni. – IlJe lui repondis, rapporta te t*. Coton, que ces
propositions créaient un mur examen et que, ait premier
énonce, elles présentaient deux choses itnpossibtcs ta promicro,
que notre t'e~'c t.enerat condamnât ce qu'avait approuve le
Battre du Sacré Ratais, puisque, s'it le faisait, il provoquerait
sur lui les rigueurs do l'Inquisition; la seconde, que la propo<
siiion oit il était dit que le Pape ne peut pas excommunier le
ttoi était injurieuse au Roi lui.mômc, qn'fUe le mettait, pour
ainsi par!cr. en dehors du berçait de Jcsus*Cbrist et de la com-
munion des Crêtes. A laquelle préside le Souverain Pontife,
Vicaire de Notre Seigneur Jésus-Christ et successeur de saint
Pierre 3.
Le P. Provincial s'arrêta sur ce dernier trait qui no fut pas
sans produire quelque émotion; puis, au nom de ses confrères,

t. RelationduP Coton(PMncnt&t.Prov..t. n), n. tOO).


2. AtHetesproposOtau<Jésuites(tEavteset ~'reuvM,n 37&h).
3. Relationdu P. Cotondéjàcitée.
f5â SOUS tUCHE~EU. PBEMtERE PARTIE,
il pMa la cour de vouloir bien leur remettre les
propositions
par écrit et leur accorder le temps de se concerter dans une
salle voisine. i! fut fait droit à leur demande, et on les
au bout d'un quart d'heure. Tous avaient décidé rappela
qu'ils ne
pouvaient souscrire des propositions contraires à une doctrine
autorisée et généralement enseignée dans
t'Égti~e, et ils étaient
convenus de la déclaration suivante
qu'ils remirent au premier
président. « Nous supplions très humblement la Cour d'avoir
pour agréable que nous ne tenions ni signions autre chose
touchant ces quatre articles
que ce que tiendront et signeront
les Prélats, les Universités et les autres Ordres religieux antérieurs
au nôtre car c'est tout ce que nous
pouvons'. n
M. de Verdun ordonna aux Pères de se retirer
quelque temps,
pendant que les magistrats délibéreraient sur leur déclaration.
Cette-ci était sage, habile et humble tout à la fois. Sur le
en litige, les Jésuites ne prétendaient point
point penser mieux que les
théologiens des autres familles religieuses et des autres
savants. Or n'avait'on pas vu, mémo en France, des corps
et des prêtres séculiers suivre la doctrine de évoques
Santarelli;
n'avait-on pas enten<:Mle cardina! du Perron la soutenir aux
derniers États Généraux? Pourquoi donc alors
exiger des seuls
Jésuites ia promesse de n'admettre que l'enseignement contraire?
Le raisonnement était juste, sans il embanassa et
réplique
~ois-.a les juges. lls se persuadèrent, dit Garasse,
qu'en pariant
de se ranger à l'avis des évoques nos Pères faisaient allusion
aux animosités présentes de la Cour et du Clorgé, où
journel-
tomeRt on ne voyoit autre chose que des excommunications des
Prélats contre le Parlement et des arrêts du Parlement contre
les Prélats. La Cour donc s'imagina que c'estoit une
espèce de
moquerie, à laquelle pourtant it est certain que nos Pères
n'avoient passongé. » La délibération se ressentit de la mauvaise
humeur des magistrats. Quelques-uns, entre autres te
président
de Ncsmcs, voûtaient qu'on retint
prisonniers le P. Coton et le
P. Armand; mais d'autres objectèrent le ridicule d'une mesure
ai odieuse, si injusiiQée; de part et d'autre on s'échauffa si fort,
que le premier président leva brusquement la séance et renvoya
la conclusion à un autre jour. Les Pères furent
congédies vers
1 heure do t'apr~s-midi~.

t. Déclaration des eopMeaM de Paris (ŒnTrea et


ëpTfatas, n. 87 M<).
2. Garasse, p. <M.)6t.
t.E t.tVMEDE SAKTARELUOEVAKTLE PARLEMENT. <53
1
7. Dans la soirée, le P. Provincial se rendit auprès du nonce
pour lui rapporter les événements et aviser avec lui. Spada se
montra très réservé; il témoigna sa peine du discrédit où se trou-
vaient les Jésuites; il donna des consens de modération; mais ii
aurait cru manquer à son rote en intervenant comme représentant
dn Saint-Siège dans une anaire où celui-ci n'était pas intéressé
dhectement et où il serait redoutable de provoquer le dépit de
t;nhcueu. t.e cardinal secrétaire d'État lui recommandait de sou-
tenir la cause dos Pères avec cette prudence que demandent des
matièressi délicates, danstesqoeMes souventil vautmieux se taire
que parter* VotreSeigneMrioiHustrissimeu'ad'autre attitude
a prendre que celle de directeur, sans employer !e nom, ni la per-
sonne, ni l'autorité du Saint-Père, comme elle a fait très sageme'~
jusqu'ici~. H
Quant au pape Urbain Vtt!. son impression nous est connue par
la correspondance du cardinal Barberini. la première nouvelle
que Sa Sainteté eut par vos lettres de !a commotion qu'avait cau-
sée a Paris la doctrine contenue dans tes chapitres x::x et xxx) du
haité de ~pf~t, elle jugea, par le souvenir de ce qui était arrivô
autrefois, de tout !o mal qui pouvait en résulter. Elle se plaignit
amèrement de nos écrivains et particutièrement des Pères de la
C"mpaguio à qui les Souverains Pontifes ont si souvent reeom-
tunndé de ne pas agiter cesqucstiona do l'autorité ponti8cate,qui,
uaics et catholiques en principe, trouvèrent cependant toujours
nfait une grande résistance, etqui, traitéeasaua autre besoin que
't en faire parade devant !a publie, ne servent qu'à exciter les
susceptibilités jalouses des princes, à les irriter contre le pouvoir
des papes @t&les prévenir contre eux au détriment de l'infailliblo
vérité. Sa Sainteté a chargé !o cardinal Magalotti de faire de
s~vèroa reproches au P. t.énérat pour avoir laissé imprimer cet
ouvragée »
Xotre ambassadeur a Rome, M. de Béthune, aurait voulu du
l'ape une protestation tormoHe et publique. Dans une lettre A
ttichetieu, il disait au sujet du livre condamné J'en ay parlé au
t'ape, luy remonstrant que .sa puissance spirituelle no s'augmen'
tcroii point par tels écrits, et quenéantmoins il en pourroitnaisire
plusieurs inconvénients et scandales dangereux. Maisit no so porto

<.LettredeBarberini&Speda,20few!eftMC(Arcblv,Vat.. Nno?.di Pmnt!a.


n. ~00, 489).
2. Dumtmeau même.awtt! <620(MM~x).
3. LeUtodeBatbe~tnt
à Spade,MtHMM,4~a dMe.
SOL'S MtCHEUKU. MEMBRE PAUT)E.

[pasjjusques icy, quelques remonstrances que je tuyaye faites, à


en faire décret ni deCense générale. ~t veut bien seulement;
deaendre, comme il a faiot, au Maistre du Sacré Palais, qui a la
charge de donner permission d imprimer. de no point souQrir ny
permettre d'ore en avant que tels livres, qui toucheront en quelque
façon que ce puisse estro caste matière de la poissant e des Papes
sur tes Kovs et leurs royaumea, paraissent on puh!ic H
Dans une autre tottre &M. Phetypoau\. l'ambassadeur disait tes
regrets et les décisions du P. Vitetteschi. t.e P. <;én6rat des
Jésuites, auquel j'ai parlé du nouveau livre, m'a tesmoigné on ht s
~rand sentiment qu'il ait esta mis en tumi'-ro, estant un homme
advisé et le plus s~ge politique wcc
quij'ayojamaM traité, ~n.
pour y estto sa pcnnissinn, et. n'est pas a dire qu'U ayt ou cott-
noissanc'' de la doctrinoqu'it cn))ten"it; ce manquement estant an.
rive par la relation do ceux auxquets it «voitdonne charge d'c\a-
minor les tivres. no pouvant pas fournir il les lire
par lui-
tnesme. Ledit Cenctat, pour tesm"igoer son aUcction eu ce
qui
peut satisfaire le Moy, et le désir qu'il a de luy omptairo, m'a dit
qu'il avoit escrit parh'ui aux supetieurs de sa C'ttnpaguie d'achc.
ter et de retirer autant d'exemptaires <mi se <rouver<'i<'ntdo ce
livre, m les suppritnant. Et non content de cet expedieht et do lit
preuve qu'il m'a t~nduo de son desp!aisir en ce rencontre incs
père et imprévu, il team~ne aussi sa doutour par des lettres
do soumission qu'il escrit au Hoy, à la tteyno mère, a M. le car.
dinal de ttichetieu et aux MM.tes cardinaux
qui sont prêseu.
tement on France?. u
Ainsi, d'après les lettres que uuus venons de dter, on htamait
sévèrement a Homo, commeinopportune, ta publication d« ~<
t~t~ etc.. maison ne niait pas pour cola ta juridiction
spi-
rituelle absolue du t'ape sur les r''ia comme sur les
peuples, ni
sa puissance indirecte sur tes souverains dans t'ordro
temporel.
~uand donc te P. HënH-atutréimprimer t'ouvra~edu P. Santaretti
sans les deux chapitres incriminés, il n'entendait
pas du toul re.
noneoraux Il principes vrais ot catholiqucs; n il voulait seutcment
écarter une pierre de scandale~.

8. Cependant toutes ces mesures tardives no


pouvaient amc-
1. ~ettMtteM.<!etMU)M9& mai<6M<BtN.
HttheMco. nat.,ma.ff.. 3679,I. a;).
x. MMmne f awt!!
&Phetypcau*. tMOtOM.
cat., fol.40).
~M.,
BMbMtnta8p&da. awt)<62a(AKhtt.Vot.,NuM.dtpMada,n. toc.f. tM.
172),
LKL~REt)ESAKTAHELt.)
DBVA\Tm PAHLM~T. <&5
tiurer la situation des Jésuites français. Pour les soustraire au
périt imminent, le t*. C~ion ne comptait plus que sur Louis XttL
Ayant appris son retour !o samedi soir (t~ mars), il résolut de se
couver le lendemain à sa messe et ensuite t'informer de tout. « M
satua le Hoy, dit le t*. tarasse, mais noreceut pas t'accucit ordi-
naire de Sa Majesté, laquelle se defnt de iuy le pius tost qu'elle
peut, ce qui n'douhta son afHiction*. t"ut semblait desespêrô.
Cefut le moment que Hichetieu choisit potn' se posft* en oncitia*
teu! Le !'tU !pM!fn<hamaitta perte des Jfsuitps lui, désirait scu-
tctttpnt les h)ide* aptfs tes avoir hnmitics. (tn voûtait, a*f-it
écrit dan'<ses <WwH«< leur defondtedo ptus onseigncrot uMvrir
leurs ~c«tf8, ou tc<tchasser <nôtnede frauce. Le cardioat dit aM
tï"y qu'il y a cet tains ahus <jn'nnabotit ptus aisumentea testoM*
tant )ju en tosYoutaotdt'ttuitcuuYcttetnfttt; hienqtt'aucuttcs fois
on sache des opinions trot manvaises, il est dangctCMXde s'y oppo.
<et', priMcipatcmmt tjuand eUes sont cot~rees du pr~'tcxtMdo la
tetigi"n: il ftuit it'ut <jttc Sa Majesté hmat to Partcntent do fac-
tion qu'il avoit taictc en taisant ht ~tet*to ti~tMet ptnpëchant quo
telle pet ttici«usc ducttittc n'H~t cnMts MMco royaume mais il
tattoit mettre or.tre qu'its ne passassent jmqM'aMp"i)t< tlui p"u
v'tit être aussi pt~judteiattto a son st'tvicc c"mme tour artion y
avait étt~utile tt fut d"ttf décida dans le ~nseit <ptelu r«i
ordonnerait au t'artem~ut par une tottM de cachet, do surseoir A
t'aMairedcsJusuitca; OHm''mctctnp!tonpt<'p~craita ccu~'cidcs
cunditiuns<jui donneraient a taCoMrMnQsattsfactionraisunnahto~
Le lundi tMmaM, tMt*. <:oton, déjà soutnant. v~utut pr~eher
x Saint-Paut commo & t'ordinaire nu totam' il fut oidigo de su
mettre au lit. \ct':) io miliou do !ajourt)Ma un getttithotnmo vint,
do ta p'~ do Louis Xttt, rinvitcr à sf rendre au Louvre; mais.
quand il vit. son ct~t. il ne lui permit paa de se taver. affirmant
que 10roi serait dêsotc d'oxposof acs jours. Atot atoPt'r« so con-
<onta de dicter au < ttaftrix, son soeitts. un t'ittet dans tcque!
il disait ou substance « que «'it y attoit du service de Sa~Ma,)fsh\
il n'y avait tiohwfa qui le poust cmpOiicherde M por<cr i'occom'
ptissemont do aoa volontés t'ttis. il envoya ou L"uvre, à «a
place, to f. tgnaco Armand et le t\ Chartes do La four, supérieur
do la maison professa
t. OaMMf, p. <M.
2. ~mo'fft (h*/)M<'t<f«, ). t, f. 9M.
a. ~e~0)~eap~9~ U9tt)'ttn).<7maM<OM«tebt*.Yot.,KttHt.dttMnc)e,n.69,
fot.0!*M).
4. OataMP, p. <M. ·
<S6
G SOUS MCHEUËU. PREMtKREPAHTtE.
introduit danste conseil, raconte le P.
datwd te P. Provincial et j'ajoutai Armand, j'excusai
qu'il m'avait chargé de re-
cevoir les ordres qu'on lui aurait donnés. Sur le
du tto<le carthnai m adressa la commandement
pa~te et me dit « Vous M'ignorez
Il pas. mon Père, tes
plaintes qu'a soulevées dans te Parlement
!e livre de SantareUi vous avez été
appeté ici pour apprendre
que Sa Majesté veut protéger la Compagnie. liais, au
ou en sont les choses, il est absolument point
Nécessaire de donner
quoique satisfaction & la Cour, qui ne pense & rien moins
vous expulser du royaume. Or, êtes. qu'~
a mauvaise doctrine contenue dans ce vouais a désapprouver
t~is et a~~ hoyaume. et it livre, pernicieuse aux
ajouta beaucoup de choses sem-
htabtcs.
Ayant consenti a cette demande, on noas
retirer jus<ma ce qu'on eut tihetté tes artictes pria do nous
faire signer. Pmson qu'on voulait nous
nou..rapp.a. et le Mi me remit entre les
mai~ ta formule et la déclaration
projetée. Elle contenait les
trois points suivants i" Nous la mauvaise doc-
desapprouverions
trmo contenue dans le livre susdit contre
la personne des rois
et des princes, et contre leurs États
qu'its ne tiennent que de Dieu
et qu'ils poss.dt.ni indépendamment de tout
autre; a" nous
souscr.r~ns la censure du même livre être faite pat.
le Uer~ ou par la Sorbonne; qui pourrait
nous p~fessorions sur cette
matière ta doctrine que les
Avcqu..s de France, i'Untversité et la
horbonne enseignor~ent communément' t)
Le P. Armand représenta humblement
au Consoil que le P. de
La Tour pouvaient P~ aucune détermination sa~
ave~oosut éteurPereProvineia).A la ho,no
froidement Kiehetieu. mais je vous advisede heure, répondit
ta pari du~v
<~it faut signer ee!a, ou faire état do sortir du
ro aume; non
que le ray vouscha. m~ H misses faire la Cour du Par-
~t. tt sufnra que six ou
sept Ido v<~ pères) signent !e
désadveu. au plus une douzaine?. u
Ce dé~veu était bien diMérent de
celui que t. Parlement
avait e.igé et que pas un
catholique, a t'exempte du P. Colon,
.aurait pu tdgner a cause de
certame.pression, schi~
'iq~s. 81 demandait toutefois & .tre e~min6
afin de savoir jusqu'à quel soigneusem~:
point la conscience "HMataM~s
de~ign~
pourrait être engagée.
1. SX~ au
2. cotasse,p, '61, (Francia,E~. oen.
LEMVhBCE SA~ARELUDEVAITt.6 PARLEMENT. <57
&. Les principaux Pères de la maison professe et les théolo-
se réunirent avec les cousulteurs
giens du collège de Ctermont
de province, pourdétibérersur les propositions que <eP. Armand
de
avait rapportées du Louvre. L'heure était grave, H s'agissait
maintien
l'honneur de la Compagnie, de sa ruine ou de son
dans le royaume, Il fallait échapper au couperet sans s avilir.
On pressa doao chacun des articles. on le tourna dans tous les
l'admettre dans
sens de façon à ''entendre, a l'interpréter, à
vérité catho-
celui-là seulement qui no blesserait point ta
lique. contenue
Article Uésapprouver la mauvaise doctrme
des rois et des
dans le tivro do Santarelli contre la personne
ne tiennent que de Dieu et
princes, et contre leurs États, qu'ils
de tout autre. Les Pères jugèrent
possèdent indépondanttnent non pas
qu'on pouvait en conscience signer la premicre partie
SantareUi fussent fausses, mais, pour
que les c~uctusions de irritantes;
elles étaient dangereuses,
l'époque et certains pava.
donc tour exposé était nuisible et capable de trouver la tranquil-
!ité publique. Ouant à la seconde partie, on décida qa'eUo
son sens obvie, car il est vrai que les
pouvait être admise dans d'aucun
rois sont des princes souverains, nu tenant !our puissance
autre et ne reconnaissant point de supérieur temporel.
Articto Souscrire la censure du livre de SantaretM qui
ou par la Sorhonne. – Si la
pourrait être faite par te Clergé no rien
censure émanoit du C!orgé, on pouvait raMonnahtoment
craindre. Aux États Céuéraux do iO~. en s'opposant a l'article
ioi fondamentale du royaume, et
proposé par lu Tiers comme
tout récemment encore, à t'Assemblée générate do i0a&. en
désavouaut tes théories de t'évoque do Chartros, le Ctorgé français
s'était montré sufnsammont attaché à la chaire do Saint-Pierre
de
et à l'enseignement de l'Église. Mais ai la censure émanait
la Sorbonne, n'avait-on pas tout &craindre de certains docteurs
JI est vrai;
dont les tendances setusmatiquos étaient connm's?
ne manquaient pas non plus,
par contre, les docteurs orthodoxes
tsamuett, Uuvat, Bevordy et phtsiouM autres universellement
aurait
estimés. Eu outre, dans le texte proposé, il appât att qu'on
celle de la
te choix de signer ou la ccnsuro du Clergé ou
Sorbonne; or on avait tout lieu d'pttoudre du premier un juge-#
ment acceptable. Néanmoins plnsieurs Pères flairaient un piège
ontes entratna en teurrappetani t'Miome KMMo ~MMMM~MfMa/tM
~Mt~o&e~ on pouvait en effet sapposerque la formule dressée
<S8 SOUR
RtCHË~EU
– PREMtEBE
PAMtE.
par Miohetieu dans un but de conciliation ne cachait point
d'embûches.
3~ Artiote « Les Jésuites professeraient la doctrine que tes
évêques, l'Université et la Sorbonne enseignent communément. M
Cette phrase ne peut avoir qu'un sens quand sur un point
de doctrine il y aurait unanimité entre les évoques, les Univer-
sites et la Sorbonno, les Jésuites suivraient. Nos théologiens
pensèrent qu'on pouvait s'y obliger sans so compromettre; cet
engagement restant d'ailleurs subordonné à la clause convenue,
et toujours sous-entendue en pareil cas, so/po Bcc/Mtac~w~f~o
)<aconsultation terminée, on rédigea la déclaration suivante
Nous soussignés, déclarons que nous désavouons et détestons
la mauvaise doctrine contenue dans le Uvre do Sanclarellus, en
ce qui concerne la personne dos liois, leur autorité et leurs États,
et que nous reconnaissons que t ours Majestés relèvent indé-
pendamment de Uieu sommes prêts d'épandre nostre sang et
exposer notre vie en toutes occasions pour la conOrmation de
cette vérité; promettant de souscrire à la Censure qui pourra
être faite de cette pernicieuso doctrine par le Clergé ou la Sor-
fjonno, et ne professer jamais opinions ni doctrines contraires
celle qui sera tenue en cette matière par ta Cierge, les Univer-
sités duttoyaumo et la Sorbonne~.
Le P. -Armand porta cette formule au P. Coton qui l'approuva
et signa le premier. Au moment de souscrire à leur tour, plusieurs
des autres Pères, malgré les considérations exposéM ci-dessns,
hésitèrent et même furent sur le point de refuser, Ils aimeraient
mieux, disaiont-its, sortir du royaume que t!e signer des
propo-
sitions pouvant paraltre contraires Al'enseignement de t'Kgtise.
Alors, raconte un témoin, le P. Armand noua pria da ne faire
aucune difncutté, et nous dit par deux fois les larmes aux yeux
Cp</fH<~uM f~ ~w~o~, Pa~M Mtp<.Ne donnons point cette afuic-
tion ù nostre M. P. Provincial qui a signd te premier; et, après

t. SofMUedtMUMtot) <M«to8!qop<tM PtreadoPMta.wohOaMMe. p. tM.<68.PMt,


~ecAe<f<<-<.
llethoi-ches,
t. t.tV,
1%)<.:69.?65.
Le LeP.
p, PMt
l'ratttonooen
tlonooea
nnoteletested'nue
oteconstater
d'nneconsotteMon
consultation
de
nosthëeto~tcns do Hotne eorteM)6m« on
sujet. peuty constatef tcor
quo Jagemeot fat
fontbfme&eetotdeaPadstfos,
i! Noo~donnons cette(MthMUood'ap~ad'A~enM (t. H,
des M<.<~f«M ~.<~M (t. lit, p. <M)et tes ~ow<f<'tp. n.~<fA<'MfM
p.ao8),te~~«Na~<'<
(1.XVtth
cependantplusieurs phM<es nonssurprennpnt unpea.pat exemple cettepMmcsM de
répandresonoangqu'onne demandait potnt. – « reursmaje~tet relèventin~peo-
dammentde DieuB.etc. LaeenadacotedectataMon.dan~CaTa~se.etH tte~atténue:
a Nouarecognoissons que le Bot w M<'<~ ? ~MtM«'~ <<<< f<~« quede D!eo
seul.0
LE HVRECE SAKTARKHJ
OEVAKT
LE PAM.EMEKT. <5&
tout. souvenons'nous de Venise*. Si nous sortons une fois de
France, nous n'y rentrerons jamais plus, et le service de Dieu en
déct~rra visiMement. MDe leur côté, les théologiens du cottage
do Ctermont ajoutèrent que, pour éviter les maux dont on était
menacé, on pouvait signer, ~««! ~<t<~Htof ca~MMin coM~on~w
tt<MM,pourvu qu'on réservât les droits du Pape et du P. Général.
Tous alors se résignèrent, mais en protestant que s'its apposaient
leurs noms c'est qu'Us croyaient les propositions véritables dans
tel sens déterminé

tO. Il L'acte estant faict authentiquement et en forme, autant


<juUse pouvoit, te P. Tacon, Procureur des Provinces, fut député
pour aller porter nostre signature au Roy, qui i'attendoit avec
impatience, mettant à tout propos !a teste il la fenestre, pour
vuit s'il découvriroit quelque Jésuite. Et eaun ayant veu le
)'. Tacon et son compagnon qui entroient dans le Louvre, il se
tourna vers la Reine sa mère et s'escria Les voicy, madame, los
votcy a, et donna deux pistoles a celuy qui lui en apporta ta non.
vctte te premier. Le Pt're donnant ce papier à M. le cardinal de
tUchetiou suivant sa commission, le Koy y accourut aussy tost
pour le lire entre ses mains. Et aprex avoir parcouru les noms
de ceux qui avoient signé, il dit tout hault Je les cannois tous
excepté deux. Incontinent aprex il monta a cheval, laissant la
commission, et chargea M.do La Vitto.aux*C!eres de porter nostro
signature le lendemain à la Cour du Parlement avec expresse
deMensode passer outtro '<
!Uc!tetieu prétend a tort dans ses W~o~M « que la Cour se
contenta de ta déclaration du te mars et qu'il « empêcha ainsi
la ruine des Jésuites < Le Partomont était trop anime contre la
Compagnie de Jésus pour cesser aussitôt ses procédures. Lorsque
le H mara, M. do La Vitte.aux'Cterca leur signifia l'ordra do Sa
Majesté, tes magistrats, no tenant aucun compte do la soonnsaion
des Pères ni de la Il défense expresse o du roi, refusèrent d'aban-
donner l'affaire dont ils étaient saisis ils prononcèrent, séance
tenante, un arrêt ptus sévère que le précédent <°Les Jésuites
devaient désavouer t'~i~woH~to ad ~ycw en mesmes termes

t. ChassefdeVeniseeo tCoa.t!aMte; cheonataneN quenouaavonswttca((.!tt.


p. 9tT.2<9),
tf9J<!so)<M
n y poMnt rentrerao'ca t6M.
2. UMMse, p. <M, t6').
3. Garasse, p. <69. Mo.
4. ~fmo~Mde ~tfAeMfM,
1. t, p. 3C9.
<60 SOUS !UCttËUEU. – Pt)EM!t:HE PARTIE.

que la censure qui eo avait été faite par la Sorbonne, et bailler


acte » qu'ils détestaient le livre de Santarelli; 2" Le Provincial
de France commanderait aux autres Provinciaux du royaume de
faire signer la censure par les principaux Pères de
– 3° H chargerait deux Pi'res chaque maison
d'exposer, l'un en français et
1 autre en latin, le sentiment de la Compagnie touchant If doc-
trine de Santarelli; lequel écrit serait au bout de huit jours
déposé au greffe du Palais. Il Autrement et à faute de ce faire dans
ledit temps, et iceluy passé, sera procédé à l'encontre d'eux
comme criminelsde lèze-majesté et perturbateurs durepos publie.
Et sera le présent arrest signiné au Provincial de ceste ville de
Paris, à ce qu'il ait à y satisfaire 1. »
Dans l'après-midi du même jour, le président Des Landes et
le procureur générât blatliieu Molement connaWre aux Jésuites !a
teneur de l'arrêt, lesengageant Aprendre les mesures convenables
avant qu'il leur soit signiué. « Nous priasmes M. le Procureur
Générât, raconte ~e t'. Carasso, de remonstrer il la Cour les deux
articles suivants. Le premier, qu'il n'estoit point ù ta
puissance
du Provincial de France de commander aux autres Provinciaux.
Le second, qu'il estoit hors de son
pouvoir d'assigner deux
hommes qui peussent en si peu de temps traicter et approfondit
une matière de si grande importance, et que nous jugions
que !a
Cour nous avoit donné trop pou de temps pour escrire, veu
nommément que ceux qui le pouvoient faire avec que!que hon-
neur estoient occupés ou leur prédication du caresme ou à )eur
iccou de théotogio. Mathieu Motc se chargea bien votoniiers de
porter cette rt'-c!amatioo a la Cour qui y fit droit. Elle accepta
que « sans user du terme do commandement te Provineia! de
France s'employât seulement à faire signer le désaveu par les
autres Provinciaux; puis elle donna terme de trois semaines ou
environ pour exposer en fronçais et en latin la doctrine de ta
Compagnie
Au milieu de ces événements !a matp.die du P. Coton avait
empiré. Six des principaux médecins de t'a<is, réunis en consul-
tation, venaient de déclarer qu'elle <'tait mortelle et qu'il ne
vivrait pas plus de huit ou dix jours. Hecueiltant ce qui lui restait
de force, le P. Provincial écrivit encore au P. Yiteltcschi, te
18 mars, pour lui apprendre les nouvelles exigences du Par-

1. AffMdu 17mars<M<!
t~chtt. oa)..M.24)..– Cf.D'ArgentM.
t. tt. x.t). p. 2on.
Garasse,p. <80.
LA MORT OU P. COTOX. <6i

-1- r.xi
lement. Maintenant, ajoutait-il, nous attendons que l'arrêt nous
soit officiellement siguiué. !l n'y a aucune difCculté sur le pre-
mier article parce que <~ Hbctte ~~<oH~<o ad Regem est un
danger et un grand scandale aux yeux du Clergé et de l'Univer-
sité qui l'ont condamné pour cette raison. Quant à l'obligation
d'écrire dans un autre sens [que le P. Sautarellij, nous la rem-
de manière à satisfaire le roi et
plirons avec le secours de Dieu,
le Parlement sans rien céder des droits du Souverain Pontife.
Votre Paternité verra combien il a fatlu que la Providence nous
assistât pour que les sentences ~A ~'o/o du Parlement aient abouti
à ces deux ou trois points; autrement nous aurions été certai-
nement exilés de France~.
Sur les cin<j heures du soir, le même jour, un huissier se pré-
senta à la maison professe pour signifier au P. Coton l'arrêt du
i7 mars. Deux des médecins du roi étaient alors dans la chambre
du malade. Le Père les pria de loi permettre de se lever affin
d'entendre avec décence t'arrest de la Cour Ils n'y voulurent
de se mettre sur son
point consentir, et lui pcxnirent seulement
séant avec la soutane sor tes épaules. L'huissier étant entré de-
manda p:ndon au vt'nérabh' religieux de la pénible mission qu'i!
était obtigé de remplir, et durant « un quart d'heure ou environ »
lit lecture de l'anét renfermant tes exigences énoncées plus haut.
'Juand il vint a la clause i!nale ou autrement il sera procédé
contre eux comme crinunets de It-ze-majesté on vit le P. Coton
Il sang!<'tter et soupirer profondément u.
L'huissier ayant faict sa e!):n gc. luy demanda s'il avait qm-i-
en ces propres
quc chose & respundre; et luy ayant respondu
termes ~ous o!<éirons il la ':our et exécuterons 1 arrest selon
la vo!onté du Hoy l'huissier, qui tenait sa plume pour escrire,
dit tout bas à un de nos PU'es Priez le P. Cotton de ne rien
de faire seulement un ~este, et qu'on me laisse
rcspondro mais
faire le surplus; car asseurément la Cour gtoseroit sur sa res-
trouvé h'es bon et
pouse que!!c qu'elle fust. Le conseil fut
commo venant d'uu a'uy particulier do nostre Compagnie. Le
Père donc ayant rcspcndu par quelques gestes et congédié l'huis-
sier le plus honnestonent qu'il tuy fut possible, dit. en présence
des médecins, les tnrmcsaux yeux Il Hélas! faut-il que je meure
« comme criminel de léze.majcsté et perturbateur du repos public
P. P' Cotont,citéepar
18mars<620<Ep!sto!ae
1.LettreduP. Colonau P.G'-oéM),
Prat, t. V,p. 47t)..
2. Garasse,
)M8~ <82. t83.
p. <82.
p. t83.
– T. 't.
COMMG!t)H 0': ~C~
162 SOLS tUCHKUEU. PREMIÈRE PARTtE.

<' aprez avoir servy deux Roys de Franco, l'espace de vin~t ans,
<' avectant de (idétité »

H. Profondément atteint dans sesattections les


plus intimes
par le dernier arrêt du Paiement, le P. Proviuciat passa la nuit
du t8 au 19 mars dans une agitation féhrite
qui, sans doute, pré-
cipita sa fin. Vers minuit, ayant remarqué l'altération de ses traits,
le frère infirmier lui recommanda do se tenir en
repos et de
penser Uieu. Ces derniers mots le frapp'-rent. Eh quoi: mon
frère, lui dit-i!, suis-je proche de !a mort? – L'infirmier avoua
qu'il lui donnait a peine quelques heures de vie. Aussitôt le ma-
lade fit appeler le P. i:crtrix auquel il se confessa a ~euoux.
Ensuite il s'occupa (le remplir tes derniers devoirs de sa
char.e.
!t manda près de lui te t'. F)a)h;ois Tacon et le P. !gnace Armand.
Au premier il recommanda d'un sens fort rassis toutes tes
auaircs temporcUcsde lit Compagnie en France. Puis, s'adressant
au second, il lui di) .< ~ox Père, puisque Uieu
m'appelle en ft
estat et au fort de nos auain's. je vous remets lit
provim-e entre
les mains, !<yantreçeuc de vous, et vousdL'darc.sit vous
ptaist,
Provinciat, jus<;ucs a ce que autrement en soit ordonné par nostre
H. P. Céuéra). n Le P. Annaud, tout en tarmes. objet ta son s''and
âge, Mon Père, reprit le P. <:oton d'une manière pressante,
vous voycK l'afiliction en taqueUu je meurs. Je vous
prie, ne
t'au~nenh'x pas par votre refus. » Ces paroles déeidt'rent )e
P. Armand, auquel !e matadc demanda aussitôt sa nénediftion.
Le vice-provineiat s'excusa disant que c'était au
supérieur de
hénir l'inférieur. Souvencx-vous. mon Père, repartit le P. C"tou
que j'ay esté vostre dist iptc et en cette quaiité ne me refusez
pas ce que je vous demande. Le P. Armand s'exécuta, puisa1\
son tour le P. Provincial voutut Lien donner ù toute la commu-
nauté sa dernière bénédiction.
A partir de cet instant, it ne pensa plus qu'aux intérêts de son
âme. JI bénissait itieu de ses souuranccs et lui onrait te sacrifice
de sa vie. Vers quatre heures du matin, se rappelant
que c'était
le jour de saint Joseph, il voûtât le sanctiCer lit
(;. par pri're et
demanda au P. I:pr!rix de réciter tes matines do la fête avec lui
mais, après te second nocturne, ses forces le trahirent et it dut
s'arrêter. Vers5 heures du matin, it lit introduire dans sa chambre
les frères coadjutcurs et les novices venus comme d'ordinaire A

t. UMasse.
)'. ttt.
LA MORT Df P. COTOX. <ti3

,n _¡"ton 1.~ ~i~ .cno 1~ ~nnn ai1 nnu


la maison Saint-Louis pour le service des messes. Il leur dit que
depuis de longues années il désirait mourir en la fête de saint
Joseph et que ses vœux allaient être exaucés; ne pouvant avoir
)a consolation de célébrer le naint sacrifice pour se préparer au
il les priait au nom de Xotre Seigneur d'y
grand voyage
assister eux-mêmes et d'y communier à ses intentions.
Apres ta communion de nos frères on lui apporta le saint
Sacrement. » An son de ia clochette annonçant l'approche du
l'entrée de
métré, il se teva et se mit a genoux sur le plancher. A
~'trc Seigneur, il )c satua par ces mots de t~ vangite «~ /toc
M«/« «/ t'c~M~ ~OM<~M<M«'Mx«</ «<c? tt te tccut avec une dévo
lion angétiquc, et demeura près d'un demi quart d'heure, tou-
jours il genoux, soutenu sur les bras de deux religieux. Porté
ensuite sur son lit, il demanda t'Kxtrémo-nnctiou. La cérémonie
Ut tait pas achevée, que poussant deu\ protonds sounirs il rendit
sot ion'* a Xit'u.
t) était environ <:ht'urcsdn matin, et t égtise de ta maison pro-
tt-~sc, en ce temps du juhité, se trouvait rcmptic do iidctcs. Comme
ou se mit a tendre tes autels en noir, its apprirent bienM la mort
<!nserviteur d'' t~ou. ~n exposa te corps revêtu des ornements
~ccrdotaux, d'abord dans une ehapettotatérate; puis pourper-
)))<ttre a la fonte d\'n approcttor plus facilement, on dut le
transporter dans lit sacristie. !t y eut alors atttuonce de personnes
j'i< usesqui voûtaient lui baiser tes pieds ou faite toucher à sa
<)' pnuitto divers objets.
fans tes autres égHst-s de la capitale, t'usquc h's prédicateurs
<t') carême rccomntandocnt tenr andnoire t'ame du jésuite
'h tout, on entendit des sanutots et des )nouveu<outtt cstranges
')')) furent des tesmoinnagcs irréprocttatdcs de la vertu de co
s.unt tfomme t)'ai!tenrs la nouvette du grand dcuit de la Com-
(tfnic ne tarda pas a être connue de toute la ville, et te peuple
accourut de tous les quartiers vers t'égnse Saint-Louis.
)t y cust. depuis midyjusqua sept heures du soir, le plus
(;mnd concours qui se soit veu de mémoire d tx'mme. On vcit
Licutost les partes et tes fenestres entevécs de tours gotts. les
axuoircs rompues et tout comme au uittagc. !) n'y yavoit rien qui
)" ))st résister aux ondées, je ne dis pas d'une simple populace,
mais des seigneurs et dames qui rcmplissoicnt nos trois basses
~"nrs, nostre sacristie et une partie de nosho jardin.Xos t'èrcs
')u cottégc et du noviciat trouvèrent une grande résistance Mnos
portes, pour ce que les rues de Saint-Antoine et de Saiut-Paul
t~ SOUS :t)CHEt.)EU. PREMIÈRE PARTIE.

estoient ou pleines de monde on embarrassées de carosses. Plu-


sieurs personnes de qualité disoient que le concours n'avoit pis
été plus grand aux honneurs du feu Roy Henri IV. »
Vers les six heures du soir, on voulut transférer la bière décou-
verte de la sacristie dans le ctxrur, avant de réciter t'on'ice. L'hon
neur de porter les précieux restes échut aux PP. tenace Armand.
de la maison pro-
vice-provincial, Cttartcs de La Tour, supérieur
fesse, Jean Suu'rcu, confesseur du roi et de la reine Mère. et
François Garasse. L'encombrement rendait leur t~cttc bien difn-
cite; ils tirent si~ne il deux frères coadjutcurs <te les aider
aussitôt plusieurs gentilshommes se présentèrent, trop heureux
do rendre ce dernier devoir au serviteur de ttieu
Autour du catafalque les religieux commencèrentà psahnodier
l'office des morts, mais « on ne s'y entendoit p:<s. tant estoit
grand le bruit do ceux qui se pressoient p"urapproct<er,et tant
il y avoit de gens dans cette grande assemblée <;uidonnoicnt des
Sur la fin de
marques éctatantes d'une forte et vive douleur
t'ofuce, un tumulte extraordinaire attira les regards vers t'entrée
do l'église. C'était t'archevequo de Paris <mia t aide de ses dômes.
au milieu de la toute.
tiques essayait de se frayer un passage
ttetirôa'.a campagne de Saint'Ctoud quand il apprit la mort du
religieux son ami, il était accouru en toute hato a lit maison pro-
fesse &travers ta multitude, qui n'avait point trouvé ptacc dans
to sanctuaire, il se faufila comme il put et arriva, son roehet ton
déchiré, presdu cerfueii au moment oùt'en commeu'-int t'absoute.
Se tournant de t"uttt costcx. il imposa silence, et prenant l'en-
censoir lit trois fois te tour du corps, puisl'alla baiser au front, et
revenant h ses pieds luy dit tes oraisons qui rest"ient de t'omeo.
et de ses propre mains le voutut mettre en terre'. La foss'
avait été creusée devant t'autet du c~té de t'épttre~ apr' s
t'avoir bénite, t'archevéquo y jeta ta première poignée de terre
et les nobles personnages dont it était entouré suivirent son
exempte.
Pendant plusieurs jours, on eut de lit peine x <ontootcr toutes
les personnes qui réclamaient un souvenir. Princes et prélats,
dames et seigneurs de lit cour, bourgeois ou g'ns du peuple.
demandaient quelque objet qui eut appartenu ou touché au cote.
bre jésuite. La reine mère obtint la mëdaitte de son chapelet;
t. OaMMe.p. MMM. Cf d'OtMaM. «p.<f., p. 220,222.
2. Le cofp'! du P. Coton fut plus lard, sur la demande dé aon frère, transporté dans
r~ttM du collège de Roanne (D OttMM. (' 3t2).
LAMORTt)L t* COTO\. <65

)! de ~uerchevitte, son rctiqnaire on envoya son bréviaire &


~F de L'Aubespine. Tout ce qu'ou put ainsi distribuer fut reçu
comme des retiqucs.
Longtempson n'eutondtt que louanges et bénédictions à la mé-
moh'e du confesseur de Henri 1\' et do LouisXttL En témoignant
-ts regrets, !e roi dectara (;u'i! te croyait bien haut dans te ciel.
te cardtnat de La Xocbcfoucautd, qui l'avait vu do près il la
coût. t'appp!at< ua bonnHo sans teptoche et d'une intégrité de
vit in:tt<t'rahtc 1. A la ncuveite df son ttcpas, t'évoque d'Ortéacs
d)~:))< Je ne sais qui, lie ta Contp.~nic, de t't'~Hso ou de ta
F~nco a ta ptus tar~c part une si grande perte. Je puis assurer
<t)tmoins que le t*. Coton, d'une innocence et d «ne douceur
;)'!nnratdc- était di:,ne de t'atnout' de tuus les hommes Le
)'. det!<'nd!e avait remarque eu lui )rcis indices de la plus haute
pofccticn, une union c«uttoue)Ie avec Hieu, une douceur que
non n'a:~ri!,sa!t et une si grande t-~atit'-de vie qu'it n'avoit ja-
)).:tis paru un moment duh-rent de tuy-mesmo Le garde des
aux,~ariitae, louait snrtuut sa p) ob!te et la doiturc inttoxihte
<t.son ta'ur~.Au dire d'And'e du Sanssay. évoque de Hcttdéem,
cttnndent de t ran'<'is de Satcs, le saint prêtât professait pour le
t*.C't)un une atTeetneuse estime, et en toute rencontre il partait
de lui ave< i~tnpattue et Vt neration

)<t'd~.)f)".<<t'ïM
?.H~frtus.)t<«<tuf")",H)'. Il, c. 13.
:t.)H)~tMm,)'.3~.
.<tM).
')tutt'))u<,t.t' ~·.
CMAP!Tt!K
VU
m ttVRE M StSTtHELU t~ SUBBOXXH

;t62C-«;a7)

So!0tnaire:).).t'sjt"<uth's'st)u))h'))pn) autan) '())')ts~ou«')t<.t)a)tft)t!)


t~Xt.Hs. )!)C)i"h<)) ))')n )t\)n.–t',t')f)')')tn.'th('iti.tti')))tt))hhah)
!;( !<o)nt')':tM<ct'' 'h'< ro)! t..t)),f'it«'))t .sto' )< t'ot'tuitt' d<s J< "ttttfs ~)x .t~
tt~n~ t'.tttanf S.)))'.n')h. ~.).)' 7 ««<«<t<s <<«)<« tstttt'n~n" t.tS'uhut'x'
t'. <cn'))'tt'<t <~un. – )'t0t't.))i<"t ')" )n')~c' ht'tuoh'htchtt'ttt ')n
t'nj))*. M. )!i<'h'h'u '-e tt"')'))' a intotctxr. – 9. )) uh)it'))t ).< -o"))tissi<'))ttc)t
~u(b'))))tt' <') hm'' h:i t'~is'am'fs <).' t L)))\t-t~tt' (0. SM ttiftk'uit't :«'.
)c)'.t))t')m'))t.–)<. tt)))''th!n)t)))'.ti~))r).))t'))tH':)h'))tSt)').t<)fsU t:tt\')t.
j'arntc ~cnd.tm r <)).«))' <)<*):<tt'xsm~
SOtt~cea Maauscfttes t. Rcfuetts de documenta t "u~ttt. 5 d.)ns ta ~"t0)'agnte f<
ttaoeiau ttiMona, t. ))). b) traxfiae t:9)'h)o)ae. – t ) Hamiaf t ()t;to):w <ttwM))um.
d)Can)ra'')aett!itt'tia.
X. t~'ma, AM))hio~a)icauo, ~un~tjtUM <)) tfancta, n < 3''t, t(M. tôt.. tta, n;<, nj.
tU.
))). t'jris. orfhhft ')u mtnisX'fc de~ AffattM tt~ang' f'<. )t"i))e, t'~rMj~nxtanf' <").
X\&tX.etSuppte'm'ut,to). H.
)~. fatt' Mb))o)b. oatinnatc. 0~9. fran'at~. 3«M,3<.W; x~s. i)a)h'))9, Ct; ox'i.taOm,
MM..
aou)-eea<n)p)r)m6e9!~f VftY)'t<<«M. t.~tt. VtntOt)~~ ~fhx'ftttM. t.ara~f,
~«<«tt t ). (<)3[)!t ):))a«<)). onx'Mto)t)')«, d<.f. ))).– tUOtt'f, /~«<)"o t-<~t<«ft-
f<)tt <'f)t~"f< f'f Sotto'ox'. U'fRfu~ tu<~t<j~~Mj<f)'<rt))<). – ~<n'f<ta<t), M<'
f0)t~ ttf < f nxftt't.' <'<tt«. – Ct))a).)<m")t'< <i)'A<)'. H)"«sa)' t'' < «t'ttnttf
B''f"<~f«f <«f<<t))<t<~ ~tfA<ttf".– Pta), ~icfAtff/.f* *<!< tft <CM<~o~M)<'.ffj.'tt'.
t.n.

t. <<cP. Coton M<(tt< Apeiftc descendu dans la tombe, <}Hoson


successeur devait s'occuper do snttshure au dernier arr~t du Por-
tentent. On Mol-appelle fju A la date du 17 mars la cour avait
donn6 aux Perps trois jouM pour hai!!er acte ~u'i!a suus.
crivaient &!a censure de la tacuhede théologie contre t'MtOM).
~to <!f/ ~f~n et d<)avoMa)OMt lit doetriHe de San<arc!M<<<<' deh)
expirait donc le 20 tnars. Ce jour-là, le P. François Tacon remit
auprocutcur genoraj, de ia part des Jésuites do Paris, une nou-
velle déclaration portant les signatures dos mêmes religieux qui
avaient signé !A première. EUe était ainsi conçue Nous sous-
EN SOMOKKE.
).E U\HE DESAXTARELU 167
tout
signés, Religieux de la Compagnie de Jésus, souscrivons en
et partout, comme si cela étoit inséré mot a mot, à la censure d'un
libelle qui a pour titre ~~oH~M~~ctM, iaqueHeaété faite
en Théologie de
par nos tressages Mattres Messieurs les docteurs
la Faculté de Paris. /~Ht, Comme it y a dans le livre d'Antoine
Sanctaret intitulé de //<M! ~o<M ~AM~M~ lequel a été
condamné depuis peu par la Cour du Parlement, ouantité de
choses scandaleuses, séditieuses, qui tendent au renversement
des États, à retirer les sujets de l'obéissance due aux Rois, aux
l'rinces et aux Souverains, touchent leurs États et mettent même
leurs personnes en grand danger et périt, nous les improuvons
pareillement, rejetions et condamnons'.
Par cette déc:ara<i<tntrès explicite et pnssabtement ampoutée se
tr"uvait exécutée la première partie de t'arrét du i7 mars. Mais
il exigeait en "t'tre qu'au bout de deux mois le Il. Provincial de
rrancc rapportât au greNe de !a Cour pareil acte signé des qua-
tre autres Provinciaux, des Recteurs et de six des plus anciens
Pères de chacun des co!h''gcs qoc la Compagnie avait dans to
de
royaume. Or, par su:te du déct'-s du P. Cotun, la province
franco n'avait p!us ofmie!tcmfnt de supérieur, et le P. Armand
jugea fort à dit Garasse, qu'it ne dehvoit pas prt'n.
<he la quatité de vico-provinoiat pour no s'ambatrasser p"in<
d«n-<ces anairps et avoh } prétexte)de représenter que, nous es.
t.<ntsans supérieur et sans chef. tout ce qno nous ferions seroit
~uhjcct à déxadveu. Kucnet, au nom du P. Fran'joisTacun, pt'u.
eurenr de n"s Provinces, nous présentasmps rcqueste à la Cour
il co qu'il lui p!eMstnous doum'r un peu de répit ju~qu'tt ce que
nous oustions respuusp de nostre P. ttt'nt'rat, veu que e'c''< &lui
t'eut de nommer les Provinciaux que nous n'esiisons pas capitu'
tairoment comm'' tes autres Ordress. Tant de fut laissé aux
Jésuites, qu'en fait on signa plus tard dans h'a tieutes villes du
rt".sort du Pnr!cm''nt de Paris, et encore conditionnt'uetnent~.
Cesdeux points rég!és, restait une ttoisit'me exigence de t'arrèt,
!a plus difnci!e Msatisfaire publier eu français ''t en htia un
exposé do ta doctrine contraire a cet! de Sautart'tti. Les Jésuites
jugèrent ne pouvoir a!!<'rjusque.ta. C'eut été agir contre leur
conscience; ils aimaient m!ou< se retirpraaus éc!at du royaume;

'!f&Jt~nn.a touchant)ps th~M ~)o<


t. Ot-t!M~'o)) '~e ')(«).<<'«<.
(DAtg''ntt<Ct)Mec«o <0tt'M,t. tt. P.tt. r. 207.)
~mMt
2. GaMMP, op. ft7.. f. 20t.
3. MtmoiM du P. t'tnct sur cette a<Mfc (Campan)ao htstoth, t. Ht, n. 3).
<68 SOUS – PREM~HE
tMCMEUBU. PAhTtE
lo P. Sunren le déclara au cardinal do Richelieu et a ta reine
mère'. « Si tes magistrats, écrivait te Il. de La Tonr, veutcnt
absolument nous contraindre a pat ter du pouvoir de déposer tes
rois qu its refusent de reconDattre au Pape, nous dirons franche-
ment qu'ii est impossihte de te nier puisqu'il a toujours été
reconnu dans l'Élise. Mou nous aidera; quelque chose qui
arrive a ses serviteur, il le fera tournct- a leur bien

2. La protection divin' en enct, pouvait seule tirer !es Jésuite:


de ce mauvais pxs; elle ne se lit pas attendre. t~n
remarquatti< n
tôt dans les hantes régions du pouvoir uno te.<ctio)t tavorahh'.
KMhe!i<-)t.soUicit' par h' P.r.t)n)ht, se montra dispos x n'te-
nir ranitnosité des parletnentaires. tie Medicis protnit Mu
)'. Snut< n son concours et sa proh'ftion. L< roi t~mui~na uxe
particutiete hienveittance comme h- )'. Ar<nandlui remettait
une iettro du P. (.cnérat et le suppHait 'h' n'' pa'<p< rmcttrf
<tne
te Parlement torcat la Compagni'' a s'<itct. il r~p-indit av<'c
émotion <ptit y ponrvoiroit tout de bon t.t il prit a témoin de
sa promesse !e cardinal de La H0fh''tom-:<utd, pr<t.( nt t'cntr<
tien
Les Jésuites et leur antisattrilntaient cf rfvitetmnt.' t'intcrces-
Mon du P. Coton <juo dos âmes )nivi<egiecs. Marx?Te~.nnier
a Vnh'nce, la mère Co~mnt- du Saint'Hsprit 'hdh'J ta mère
de Mate! A Hutnne, créaient dejM est possession de lit féticit~
étornejh' Je crois que les priercsdu d'-funct ont este t'\«uceex,
écrivait le P. Lejeune ait P. Provituia! do Lyon, car hier, jour
de Kostn-ttame )~ mara}. te )t<'y s'estant communit!
promit
d'évoquer tout ftsoy. K<de faict, .tpres h' disné, it manda quérir
Kon Procureur généra! et luy commanda que le Partemeot ne
tfaitast aucuueme tt au.}ourd'huy de no'.tre anaire. K<ce matin
te ttoy a commenw do faire ses stations pour ~oi~ner te jubilé,
et a visité cinq ég!i80&il pied. quoyqno fort étonnées, et a este
A huit heures en la "astre de Sainet Louys, et après avoir faiet
sa prière a dict au P. Ignace ~Armand}et <tuP. Jean Sunren qu'a
oBKc heures il aMcmMefoit son consfit pour oo~ro affaire. A
onxe tt~urea dis matin, ta Moyne régnanta a aussi esté a pied en
nostre esgtise avec toute Haeuitte, et après sa prière, qui a esté
t~Htpdu P. Armandau P. Général,36toan )696'PMt.~f/~t. t. V.
p. 475).
a.LettMdu P. de t.aTcM.0 awtH)f!MŒMoc.Mbt.pMt.. <.t)t. n. a9t.
9.t<fUM du P. Armand, 20tnMt,d<'jàc)«'e.
<.Cf.ftat. ~<'<'t<<AM,t. tV,p. 8M.
LE UYMEPE SASTAttEt
t.t EX SORBOXXE 169
d une petite dem y-heure, a tesmoi~ne & nos Pères un t< es grand
ressentiment de nos ati'aires et do ta mort du P. Cotton, et a dict
<pte si cela dcpendoit d'elle, elle mestroit hiontost ordre, mais
tjneto Roy Y travailluit en son conseil. Sur les quatre heures du
snir la Royne )!ero est venue, mais en carrosse, ne le pouvant
aucnnemont faite à pied. Monsieur le cardinal de ta Valette s'y
c~t neuve et Monsipt)!'!tchevesqut de Paris qui a donné la
tu ~diction. Et au sortir de t'ËsgHse, la !teync Morea diet il nos
h <cs qn'' le Hoy en son cona<H f~voitfort travHUt~ pour nous à
onxoh< «rcsdis matin et et' soir Monsieur te cardinal de La hoche*
f"nc;ndd, 'lui s'fst grandement fn)p!<è pour noua, nous Qmandé
')n<nuus ne fnstions ptus <'« po~nc, une tout ostuit acc"mmode
t <ptele Hoy a\"it r<;mcdiMà tout, ntt'is nous no savons pas en*
m!6 fn 'ntt'tte faeun'. Il t'no h'ttrc postérieure du t*. Annand
an P. ~m'rat n"ut apprend tpte t.ouis Xtt) ordonna au fremier
t'n sidt''tt, M. de Verdun, d avenir lit C'~urde ne plus rien remuer
<"))tt'' h'sJt'stntfs'.
t.c tnartn d'' t't~ptes, le cfttdinatdc nicheUcu, acc'ttupa~n~ d'un
)'<m:)t'' cutt~e de seigneurs, tint lui aussi a la maison proteste
t'"nr ~t~n'r tes indut~enpt's. He~u Mla porte do t'egU"<'par
t' Ignace Armand, il tut conduit ju''<pt'au pied du mathc'autot
"x. après av"ir pri~ !cbornements hacfe'i, Hcetehra le Saint Sa-
f.itke. Son aftion de (.:r~cfs terminée, il a!ta sur la tomba du
t*. Coton, montrant de restes et de parotes Je Fessenttment
't't it a~oit de sa mort Tous tes gentiisuommesde son entuurago
ptitent cettt'vistto pourunhun ausuro ttr~ponditeueuet au
t'. Atmand. <ptitui recommandait ta Compagnie, ~uaSa Majesté
t\oit dej)~ ordounô au t'artement do uo plu s'occuper du thr.)
'io Santaretti et ~u'ette le lui commandeDtit encore.
Les magistrats se voyant ahandonnea 'to ttichetiou penseront
')mts n'avaient plus qu'a oh~ir, < bientôt M. de Verdun attatt
'ssuter te roi de leur parfaite soumissiont.

:t. t<.<'t'. ttarasso rapporte au coutritiro que ta Cour ne s'adou*


cit en ta<;on aucune et it ajoute t.e propre jour assigné
p~r t')u reat nous fûmes sommes de représenter au ~reue la dé-
claration nue nous avion'' faicte touchant la souveraineté des
t. )<e)tM<<n P. Lejeunetm P. Chatte!.20tn~a <M&tPtaxttaehhto~a.t. t t,
n.6~).
?. ~ttt)' dof. AtMtn'< au P. OCc~tat.o avriltMOt~M<'m,tt. a9).
8. Oata'M'.p. a'<o.
<.LettreUof. Armand ao P. O~n~Mt. 9: a<t)tt<:M(t'tat. 1. V.p,
no SOL'S ntCMEUEL'. – PHEMi~RE t ~RTtE.

Bovs*.Mtcrhant plusieurs aanéesaprest'évéuemcnt,auteurdu


Récit ait t'w~ a ou ici un défaut de mémoire. Unexposé doctrinal,
portant le titre do Déclaration < ~Mt/fx < Paris ~OMcAow~ /«
.~oMt'<'fM~«'~ </MPapes f~ </M Roys, fut Lion rédigé en français
et traduit ensuite en latin, mais jamais i! ne tut présenté au l'ar-
lentont, ainsi <p)'it ressort de plusieurs lettres du P. Armand an
?. Générât. « t:ommo nous avions lieu de douter, lui écrivait-il
le i6 avrit, (lue le Parlement voulut ottéiraux injonctions du roi,
nous tenions pt~'tc notre rédaction pom tu présenter si ron ve-
nait t'exiget'. Jusqu'à présent on no nous a rien demandé et it
y a cependant trois j(nn~ <juo !<)terme du détai a <'xpiré. Ox
nous donne mémo t'cspoir <ju'"n no nous la demandera pas'. »
Mémo note n la date du V mai Le dépôt do !a dée!aration n'a
pas été téctamé Il Et dans une dépêche du :!8 mai, le seeté-
faire d'Ktat t'hctypoaux tnandait A M. de Héthunc « Les t'êtes
Jésuites inxnt faict <jjue!tjue difncu!té, )a C"tn' ne les en a pas
pressés davantage 4.
AuMi hien, A en juger pat* le texte <ptc nous a c"nsorvé <;a-
rasse, lit ~<'fAM~/<o~des Jésuites pari-tiens u'aurait pu on-
tenter h) t'artement. On n'y avait rien 'édé des droits du Sou.
vcrain t'ontifo, comme le t'. C"tou, !a voiue de lia tn<nt,
rayait promis au t.énéraL C'était un exposé do ptin' ipes,
tout haut tes rapports entre i'r~tise et t t~tat, la juridiction du
Vicaire de Jésus'Chrisi et la souveraineté du roi. Mais <m n'iu
diluait point tes limites o)) ces deux puissantet sa t'eucon-
traient, et on omettait tt's cas partieutiers «u lit première doit
s'exercer sur la se<"ndo en vertu de lit snhordinat!ou du temp"ret
au spirituel; par suite. M n'était point parte dM hodép.'sition
des rois, ni de tx rlispenso du serment do fidélité.
t'on'tncttement examinée jus~u'~ une virMUte pxr
uuinxo tttéotogiens .tésMi!cs. cette dé' tarati"n fut approMvée
sans réserve par la cardinal de La Hothefou<autd, André ttu*
val et prieurs autres ductours do Sort'oune. t.e nonce du
Saint'Sié~e assura <ju'"n en sfroit satisfait A Homo"
4. Les Jésuites français étxieut donc tirés de t'cmharras oit

t. <:OtM<c,
p. 2M.
9. t~Utf du t'. AtinanJ au t'. U.'n~t. )'i a*ft t6~9 t'MnchP Kp)s)., t. t).
J. t<e)h<'d't rn~tm' au tnffnp, ?<nat f~ft'M).
<- Phft~'MUt a tMtt)un~, as mat tM'i ))))M. nal., 30JO. f. a:.).
6. Oata~p, f~. f<t., p. x:<.
C. (!a)a<'i<c. p. a?7.
HVRE DE SAMARELLt EN SORPOXXt: n<
n v A
les avait jetés la publication malcucontreuse de leur confrère
italien. Maisétait-ce à teur honneur? Leur refus de ne point
comhattre la doctrine de Santarelli, dans co qu'elle avait de
plus contraire au ~atticanisme politique, nous permettra do mieux
apprécier l'ensemble de leur conduite.
M. t'abbé Puyo!, auteur d'une vie d'~f/Mton~ ~tcA~ leur
reprothe de n'avoir pas été « à la taille de ces énergiques
religieux qui préféraient être expulsés de Franco en tM3',
et de Venise en i<!08~ plutôt que do reconnaître des faits par
lesquels la puissance pun<!Hca!o était blessée Kt i! ajoute
La forte !i~née des enfants de saint Ignace, la puissante sève
''spagnote avait fait ptace A une m'uveHc postérité qui, en se
nfttionatisant, eser<;ai<peut-être une ptus grande !n<!uence. mais
en mOne temps pordatt quelque chose do la vigueur origineUe'
Ce jugement nous paratt sevcro. M. t'uy"! a vu, dans !a
Wf/<o« signée p:tr !s Jesnites le «t mars t62C, plus que
coux'ci 'ott pn tendu y mettre, plus qu'ils y ont mis reette-
txcnt. Le t'ar!en)cnt. lui, ne s'y est pas trompé; de tA son
:<ttët du H tnars. Happotons !a situation à cette date les
tesmtes ont desavoué !o livre de Santaretti comme duiestatde
et scandateux (entende: vu t'~tat des esprits en France); its
ont recunnu que te~. rois rctcteni ind''pond!tn)n)en< de Dieu
(eatende: quant au tempère!) ils ont pr"mis do s"us' rire à
la <ensure que f"t)nuterait !p <tor~ ou la Sorbonne. M&!<. tout
aux yeux des juges n'est qu'une t't'happatoiro. Oui "u
non. disent-ils aux Jésuites, admettox-vous !e pnuvnir indirect
du t'ape sur le tt'mp'uet du noi? si oui, vos désavcut u'"n<
aucune portée: si non, espnsex la doctrine 'ontraire dans un
é<rit fraufais et ~atin. Or a etto dernière inj"nction tes reU-
gioux fépttndont ptutot sortir du royaume que de refuser
au Pape un pouvoir qui cat une conséquence inétuctaMe do sa
suprématie spiritueHe. Kt ta-dessua Ri' !te!ieu. trop théologien
pour ne pas, A part s"i. d"uncr tort au Partotnent, arrête !a
procédure. Ainsi tes Jéauih's sont sau~é' Mns avoir eu rien
tdessé ta puh"a<M'c p~ttincato.
Co qu'on peut hur reproctter c'est, !o t« mars, une décla-
ration équivoque. Mais e:) face de t'exputsion imminente et du
détriment qu'en éprouveraient leurs œuvres et même !a reli-

est du2')dfeembro<50.
t. L'atr~td'c<t'nt!')on
3. L'attft do bann~ement est du <4 juin «oc.
3. t'oyo!,A~Mnwt //M< t. M.p. 280.
SOLS
MtCMEU&U.
PttEtMÊBE
PAM1E.
gion en France, ils sont excusables d'avoir saisi la planche
de salut qu'on leur'tendait, d'avoir recouru à des
expédients
qui, sans ternir t honneur, aidaient à gagner du temps et
pouvaient .apaiser les ennemis. Ce qu'on peut encore leur
reprocher, c'est d'avoir, justement par l'équivoque, fait un
semblant de concession. Et où lie va-t'on
pas quand on entre
dans cette voie? t'en a peu le virus gattit an va s'infiltrer dans
les esprits, et un jour viendra où les l'ères
français, non plus
sous le coup de la persécution <mais en
pleine faveur, signe-
ront la rf.:rettahtc dë<taration du 2~ mars t7t3.
Tel est notre jugement, a quatre si<c)cs de distance. Disons
que! fui celui de ttome au lendemain monp do la tourmente.
Voyant t("! choses de haut et indépendamment des circons-
tances particutit-rcs, t'rhain V)H, d'aiitcms t.ot
dispose a sou.
tenir la Compagnie. se montttt très mcc<.nten< de ta tonduito
dt'st'~res; il désapprouvait surt'tut leur eM~a~onent de suuscrirc
à la future censure de la Sorhonuo. Votre Seigneurie tttus-
trissimc, etri~ai) au nonce te cardinat Barhcrioi. fera entendre
aux prmeipau\ d'entre eux &
que! notatdo danger ils se sont
par lit exp'tscs. Quant & ta manicrt' d'apaiser la tempête et
do recouvrer teur crédit, Sa Sainteté a fait savoir au P. t.e-
nërat qu'on se gatde t'ien d'emptoyer des
moyens qui devraient,
A t'aident d.-mma~o de la
Compagnie, être réprouves par te
jugement inf~ittitda du Saint.Siogo' Le Souverain t'ontife
htamait aussi t'edition expurgée du livre de Santarctti, et
recommandait au u"nco d en empô*hcr ta diMosion.
).c )'. Centrât do 'i'.u coté aurait désire
qu'on ne prtt aucun
parti avant d'avoir reçu une direction de h..)ne. Mais il cela ta
P. Suuron réptiquait que le t'artoment n'avait
pas laissé to
temps d'agir avec une pareille tonteur; et, t~' ~6 mars, il écri.
vait au P. Assistant Je ne doute pas que pout'e<.hc, a ttomo,
eu n'ait jugé que nous nous sommea
trop prfcipitt:.s A soust'rh'e
ce quo le )toy demandoit, et Acensurer Santarctti comme le Par-
lement t ordoanoit; mais, comme j'escrivis
par mes dernières, qui
eusse ven la furie de nos ennemis, t'anhaitement de nos amis,
t'ovident danger ou noas nous trouvions ou de
quitter la Franco
ou. pour le moint, do quitter le cottega do Ctormont, et (l'ailleurs
t impossibitite d'obtenir du dctay, les impressions qn'ou avoit
donn6 au Ituy coMtrc nous, etc., eusse juge
que ce que eo saino
<_LeXMde ))Mbetini<t
Spa<!a, 3! a~t t<HG fAtChh.V~)..XuM.tMtMCtta,
D.6~,f. )&3,t5t).
DESAMAHELD
LEUVHK EXSOMMEE. H3
conscience et sans offense de Dieu nous pouvit~s dire ou escrire,
le devions plus tost faire que nous mettre cu ce danger, et tiens
assuré que N. H. P. Cénérat et Votre ttévéreoce aiant veu nostro
déclaration no trouveroient rien à redire, sinon qu'"n n'a pas
attendu response do Homo et des auttres provinciaux; mais quel
molien? Le Roy ne nous avait baillé que vingt-quatre heures, et
le t'attentent trois jours, et si précisément qu'on ne nous en
rahatit pas une heure. t.a Providence de Dieu, qui a envoyé
Votre ttévérence ù t!"n)o, a voulu qu'cUe aie expérimenté en
France quelque chose seuttdabte, <nais je t'assure que l'affaire
estoit bien réduit et! d'auttres extrén'ites ptus grandes que de
son temps.
« Je recognois hion, par une lettre que S. tt. It. <<enera!
m'a escrit du t~ avril et m'a esté rendue par M. le cardinat
nonce, qu'il ne dcsitoit aucunement qu'avant que nous eus-
sions sa resputtso nu d~c!:trAt le ttcntifuent de nos t'c'res on
telle tuaticro mais je crois que Votr<'ttcvpron< e nousdétondra
comme ses entants, <nt' à tneu no ptaise que nous aiuns eu la
moindre pensée de desunéir ou de mescontcntfr Sa Paternité.
J'attends eu h"nne dévotion le senti'Meut de Votre ttévt'-renco
pn t)"stre proct dcr, aft!n que. si quoique aultro «ccasiou arri*
voit, nous scaetti<t)ts comme il faut faire, et n anray jamais
difficulté a "bcir, qu"i qu'i! en arrive, a t'exempte de Hetuy
attt lie MCt</<*f< o6<f/<C<~<MW ~<?«/ <tM< <

5. tt importait, on effet, d'être pr'paro il tout événement, car


on était toujours mcnaeu do co«o censure du livre do S~ntareUi
a taquotto on avait promis de suu::crire. Ce fut ta So< honoo qui
se chargea do t~ dresser.
Encouragée par les partemontaire~, la fraction gallicane do ta
Faculté do 'titéoto~it} entreprit do faire condamner ta doctrine
du jésuite italien comme fausse et hérétique, t! ne s'agit ptus,
comme au t'artement, d humilier un ordre t cti~icnxdévoué au
Pape t'attaque est diriséo contre ïeSaint-Si~ptui-mémo. C'est
la aeconde phaso de i'anaire Santaratti nouii y rotrouvorona
encore r)int!ucncodetUchoticu.Ce<todQOtriu<'dupouvoirindiroct,
que beaucoup de français considèrent comme catholique, il no
lui doptatt pas de la voir condamnéo par un jugement doctrinal.
~e pouvant !o demander à i'Assembtéo du ctergo qui n'est pas

1.LcmodoP. Su~coanP. ChMttt,2<;(N~ta<6M(~. to~ontt'~a).


SOUS tUCttEUËU. t'HEMtHRE t'ARTtE.

réunie, il laisse lit S~boone la tbrmuier, quitte à réprimer tes


excès de son xéte au montent voulu.
Kdmond tticttcr nous a transmis une /~<<o~ <<!A/edeta
lutte ators eugasée entre docteurs gallicans et docteurs ultra-
montains Nous h résumerons et) la contrôlant
par la corres-
pondance du nonce avec le cardinal ttarberiui. et celle des Jé-
suites avec tcurt.énérai.
La ptupart des docteurs séculiers brAtaient de
profiter do la
eirconstancf pourafnrmor teurs opinions." ttétoit
temps,disaient-
ils, d'empéctu-rte coûts t-t les t-m.ts d'noc doctrine tant
prcjudi-
ciat~ rt~tise pt au sahtt des âmes <jm avoit domté un titre
sp' cicu\ la L~uo, mis tout ic ttoyaume de t rance, voire toute
< Kmopo,on confusion, causé la mort de pmsiours mittions de
ctnctiens et parricide des deux derniers do nos rois. Uoc-
ttiuc pernicieuse. Ilui '<induit de soi et
porte imperceptihtement
tes esprits A des ahoninabtes entreprises, non seulement d'atten-
ter :)!a vie des rois et princes souverains. mais aussi & renver-
ser tes Ktats et poissâmes poHti~ucs <pte Uicu a établis en sonvc-
raineté, pour y dm et tant <met'Hgtise dmcra, c'est-à-dire
la consommation des siectes H. jusqu'à
t:et état d esprit en Sot bonnefavorisait tes desseins de tUchetiou.
Cependant ox no pouvait rien entreprendre sans t assentiment du
syndic t~ro~er, théologien anim" des moitteures intentions a
!'ésarddttS:tint.Sie~e. <tn lui députa t'itesac, son ancien profca-
seur, dont t'a~e et l'autorité lui en imposèrent, et, bientôt gagné,
il roptit te noctem- ttouucnant, doyen de la t'a< utté, do
convoquer
pom te tH ma) s nnoasscmbtée dans ta<ptette on procéderait à
t'e\ame)) du 7M/ </<<~M«'
Le syndic avait :<peine cédé <pt'it io regretta. t)ans lit soirée du
ayant communupté sa résotution au U' thna!, eotni.ci le
bt~ma vivement tt n aurait pas d~ promouvoir cette attaire: il
avoit tout ~até cela attoit plus toin <pt'it ncvoyoit. Et sur ce
jttuvatt tni représenta tant de chose, ~u'it tui lit chauler d'avM< rr
Maisil était trop tard pour conhemander t'assemblée. Le tende.
main donc, eu la salle d<*la S'u bonne, quarante et un docteurs
se trouvaient réunis daus le nombre, pas
plus da trois regatiers
les autres étaient occupés a des statious de carême en
province.
t. nichp),~to« r~t.- </<-
«. ~)«it'<-<fpM~ eM.~or~ton- M(~ mf<M'
<"o) tif. 2tfe ))«);<6.i<ff."<<<~a«W''t < ~c'~( /t!<f{e<'
~<;?7
2.
? fo.'MM t'ett~Mf, p. )«.
3. Sfada &B~hMeni. n tnat~ tMC <~ch!t. Vat., Kun!. dt
Francia, n. 66, f. 63..
4. ~t /'t«oMt f<~a~'y< p.
LEHVHE
DESAKTAHELU
ENSOMBOXXE. i~
En qualité de syndic, Froger exposa le motif de la convocation,
puis it ajouta aussitôt que, reûexion faite, it lui semblait dange-
tpux de deliixéror sur une matière aussi grave sans eu avoir yeçu
t'aveu de l'autorité ecclésiastique, et qu'on ferait bien de s'en
tt-mr ta. Maisle doyen, ami de Hicher, fut d'un avis contraire;
la aeutté s'y rangea, et tout de suite elle nomma une commission
pour examiner le livre de Santarelli et en faire un rapport à la
prochaine assemblée.
Ann d ëetairer les docteurs chargés de ce soin, les Jésuites
jugèrent a propos de leur faire parvenir par l'entremise du roi
et 'ht chancelier quelques comtes observations.
« l'iaiso au Uoy de faire voir A Messieurs de la Sorbonne et à
ceux qui examinent ce livre et en doivent faire un extrait: t* S'it
n est pas vray qu'en tout te ti\ re dontil est questioni! n'est nutte-
nteut parlé du hoy en particulier. – S'il n'est pas vray que
t"ut le traite de la puissance du ~ape regarde autant t'Ëmpe-
tcur, tf itoy d Kspagne, cetuy de Pologne et tous les princes sou-
Ytr.tius, tant d'Attemagne et d'ttauo que te ttoy. – S'it n'est
pas vray qu après avoir traiite de la déposition des ttoys au cha-
pitre \XX, it traitte aussi de celle du Pape mesme au
suivant. – S'il n'est plis vray que ta mesme matière fut agitée
aux derniers Estais Généraux et que feu Monsieur te cardinal du
rcn'onafoict imprimer sa harangue, taquotte contient ta mesmo
<etrino t't faiet voir que saint Thomas et grand nombre dé doc-
teurs de la racuitti de Paris l'ont enseignée et imprimée dans tours
ouvres. y S'il n'est pas vray j qu'en ce cas; il faut aussi.
~fendre lit lecture de tous lesautuurs quisouatiennent la mesme
'tpiuion. – <~S'il n'est pas vray que c'est faire injure signateo &
S:)M:tjest~de dire que le tivro est ptus cr.'indre pour tuy (s<c)
<ptepour les autres souverains, comme s'il avoit rien approchant
des qualités d'un tyran, d'un usurpateur et d'un prince mat con-
tntionne attondv que l'auteur ne parle que de ceux*ift. –
7°S'il n'est pas ray qu'il vaut mieux faire commelos autres sou-
\<-fains,ei comme it fut faici aux Ratais Généraux du Royaume,
<tui est d'cstouuer et aupwimet' cette prétendue doctrine plus
t"st que do l'eventer et putttier davantage par contestations,
attendu que lit thf <c est une opinion et que t'Egtiac n'a rien
décidélà-dessus t,

). 6 Observations
ù MessJetiM
de taSotbonoe (FMne!ao
hhtoHa,t. tH, n. ?o,
sansdate).
m; SOUSHtCHEU~. PRËMtËttEPARTtE.
.t~–– -––t< t~
6. Ce dernier conseil qui s'adressait plus
speoiatement à
Louis XMtne fut pas suivi, et tes commissaires no tinrent
aucun
compte de ces sages observations, si toutefois elles tour furent
communiquées. Le i" avril, ils donn&rent tccturc de leur rapport
dans lequel ils s'étaient appliques faire ressortir ce
<juole ti~e
contenait do p!ns tort sur les rotations des deux
puissances 1. Ils
conclurent qu'une telle doctrine devait être condamnée comme
« nouvelle, fausse, erronnee et conlrairo à la
parote do Dieu
rendant la dignité du Souverain Pontife odieuse, ouvrant le chc~
min au schisme, dérogeant & l'autorité souveraine des rois
qui ne
dépend que de Dieu seul empêchant la conversion des prince!}
infidèles et hérétiques; troublant lit paix
publique; renversant
les royaumes, tes Etats et tes républiques; détournant los
sujets
de t'oht issanee qu'ils doivent a tours souverains et les induisant
des factions, rehettions et attentats a la vie do tours
princes x.
Les partisans des doctrines romaines. Uuvat,
Mancterc, tsam.
bert, !<c Ctorc, Fro~of demanderont oit vain <m'<.nse c.'Qtontat
d'une censure H~a!o, comme on avait fait pour r~/H)<
censure <jui justement « avoit ett'- bien reçue do tout le
monde,
mëtuo du Saint t'ero~ L'avis contraire pt'evatut; il fut d~cid~.
a lit majorité, que la doctrine de Santaretti serait condamnco
8e!"n tft formute proposée par tes rapporteurs, ftn n"mma une
commission pour redigef un te\te amptet on donnerait ensuite
une approbation définitive. Averti de ce <)ui se
passait, le car.
dina! Spada sortit enfin de sa tëse~ve et prit
auprès du couver*
noment une attitude enorgioue. <técrivit le soir mémo a Miche.
tieu. Il Monseigneur, nous voici plongea dans le
plus grand
embarras <pti fut jamais; nous voici a ta veitte d'un schisme, an
serment d'Angleterre. Si Votre Seigneurie Htustri'<sime n'v met
!a main et ne se déetare ouvertement, si elle n'v remédie
pa'i
avant demain matin, il ne sera plus temps. M. ritesac a amené le
syndic do la Sorbonne a une réunion extraordinaire. On a nommf
un petit nombre d'examinateurs, et parmi ce peu
beaucoup de
ttiebcïMes. Snr Mn simple et premier rapport to
toup a et<
porte, et demain matin en une nouvoHe assemMue extraordi.
naire on se propose d'ordonner la publication de ce
<p)ia'ost fait.
lion 1 Est-ce donc avec cette précipitation et tous ces ma-
t. <Relationdofoqut &'<'s< t'as~ en Sotbonne,
te<" o<tMe <~tcMw. Vêt. \u))<
mtMRt)a,n.M(',f.2!).
M< S'f"~ <
I;Cnttt',t~ofl.dctd·e·1. Il, Il. Il, p.:UO,}
9. Relation<'<Mo6f< p. 7.
~E UVRE OB SAXTARELUEX SOMtOXNË. ~7
tm-
neges que doivent se décider des points de doctrine de cette au
mortel
portaaco? Est-ceainsi qu'on prétend donner le coup est un
Saint-Siège,dans un temps où te proviseur de la Sorbonne
cardinal de Richelieu?Etc'estun Pitesae. connu pour la créature
de Sa Seigneurie Illustrissime, qui a le front de s'en faire le
cardinal.
promoteur sans craindre de nuire A la réputation dude tous tes
t'n cardinal du Perron a eu le codage, en présence
États, de défendre les droits de l'Église apostoliqueaux applau-
dissementsdo tout le royaume, et autourd'hui on n'entend parler
de la cause de Dieu qu'avec des gémissementspar ceux qui ne
peuvent l'aider autrement que par des gémissements.Je supplie
humblement Votre Seigneurie Illustrissime d'ôter le masque de
honte à tous les gens de bien, et de donner de si bons ordres
que demain Mne se parle do rien a la 8orbonne. Je pense qu'il
n'est ni du service de Meu, ni de celui du Roi, qu'étant aussi
juste et aussi pieux qu'il est, il se commette sous ses yeux ces
fasse croire ce n'est u
impiétés et qu'on qui pas'
18est probable que Richelieune donna aucun ordre. Danslas-
semblée du samedi avril, après ta lecture du projet do censure,
quelques docteurs des plus considères, tels que ttuva!et tsambort.
supplièrent leurs cottèguesd'adoucir les qualificationstrop sévè-
res, de aupprimer tes expressions « orronnee et contraire à
la parole do Dieu La censure, vivement appuyée par Hicberet
Fitesac,fut approuvée dans tes termes où elle avait été pro-
posee~.
Le nonce, très contrarie, s'onorca encore d'obtenir une inter-
vention dj gouvernement; mais les docteurs, avoue Kicbetieu,
étaient « soutenuspar la Cour qui cro) oit, en tes défendant, main-
tenir l'autorité royate~. Spada. se doutant qui les appuyait, se
rendit au t~uvre. Reçu par Mariode Medicis,il lui déclara que le
cardinal ministre s'était oui considérablementen cette anairo, et
qu'on en parlerait à son désavantage dans tous les pays étran-
gora. La reine répondit qu'après tout le mal qu'on avait déjà
dcbM sur son compte, ses ennemis pouvaient difficilement oser
davantage. Ce peut être vrai pour la France, repartit le nonce,
mais non pour les autres royaumes. A Rome surtout, j'ai rendu
jusqu'à ce jour au cardinal de fort bons ofOces,hormis en cette

1.t~UtedoSpadaà nMtfMfU. (Ob!.nat..nM.Uatt''n.6t.


t" avril<6M f. a&).
€f. MoUMaye, tefa~<f«t<N<fM~eW~cat<t<n<!<<<<! WcAfMex.p. tM.ttt.
2. CenmM daH<M deSantaKH! C"M.
(U'At6<'nt~, Jt«<«'t. tt, t'. tt. p 2tt).
n.~dMotfM
MtMoffM ftcNM<'Me't,
HC H<M<'f<e't, p.
p. ~3t.
-)3t.
fE <~OS. –'T. M.
COBM'~tE
~8 SOUS MCHKtJEU. PMEM~HE PAMTtH.

affaire dont
Htfaire dont i'imnnptanfM
~importance none mnme .~nm~t
permet ~< .t~ à
paa de me lairet. 1)
La censure, présentée d'alrord au roi et au cttancetier
qui en
exprimèrent teur contentement, fut ensuite impriméeen latin et
en français et mise en vente to lundi a avrit. Au dire de Hicttor
la acuité de Théotogie et les docteurs de Paris furent lors
grandement loués et bénits par les bons serviteurs de Dieu et du
Moiet par ceux qui aimoient t'itonneur. la
tranquillité et le repos
de la France ». L'Université de paris tint, le 33 avril, une
assemblée extraordinaire; elle y décréta Il qu'on devoitgrande-
ment louer la sacrée Faculté de Théologied'avoir jugé si saine.
ment, pieusement et religieusement, et d'avoir, si a propos
t'état de la chrétienté et principatement de la r'ranco, rotové pour
lu
tumiére de raucieuno et véritable doctrine, imité la vertu de
tours anciens, et fait chose tr~a digne de la profession
do défendre ta vérité ». Parte même décret, it fut ordonnéqu'its font
la censure sorait conservée dans les archives universitairesque et
lue tous les ans publiquement &la processiongénétato du mois
d'octobrea. Les Universitésdo Tuutousc, do Valence,de Bor.
deau<. de t'oitiers, do BourRfs.de Caonet plusieursautres con.
damuèrent aussi le livre de SantareMiet ordonnèrent la
censure do Sorbonnoserait inscrite dans tenrs registres que
KaMicatM et t'artomontaires triompttaient; quotques.nus même
prédisitiontdéjà la chute prochaine des Jésuites. Maistôt n'était
point le ptan do ttichetien. On te vit bien, quand t't'nivoraité
présenta requête à la Cour pour obtenir t'enrogistromeot do son
décret, fout en remerciant le tiédeur. Tarin, de son xéte pour les
droits de la royauté, Louis X)tt, &t'ins~ation du ~ardinat mi.
nistre. lui intima t'ardu' do cesser toute démarcha oMpr''sdu
t'arïcmont.. U'autant. lui mandait.it. (lue cela ne
pourrait
sinon rembraspr une division que j'ai éteinte, qui paroissoit
entre vous et tes Pères Jésuites, nesquo!~ ont désapprouvé ledit
tivro comme mécttant et pernicieux, et que le bien da mes
aMairesno comporte point des partiatitex dans ce Il
Mienptus, craignant que 'farin Il pressé par aucuns!<oyaumo\
A qui toutes
choses nouvottes plaisent ne devrai pas A ses eonunando.

a. K~ (Archiv. a,
ltvlarlon~W~iloGfe,
p. lot.
Ucupt t)e H.'nhtMttf. ao owtMtc~t (O-A~n)~, faM. ~Mf., 1. )). f.
l" alal. H,
t. tt'At{!<')~ê,f. 3~0.
~'tfnheMXc, rnaUMO. (n'Atgeat~. t«~. Jt«Mc.,
p- <t~.
H! t,ht~ CE SA?<TA~~E~ EX SORRO~E. H&

monts, le roi écrivit t~le <t3 n~nt


ni ~A<t!~t mai au
~tt
Président, Xt.de VttTt~Mn
t~n~Mt~~ttMfAcÏ~AT~t
premier Verdun,
le chargeant de veiller à l'exécutionde sa volonté. « En cas, lui
disait-it. (lue ce remède ~ord~ donné au Bectaur} soit trop
faible, ce sera &vous à en prendre un tel sur-te-cbfunp, que
j'aye le contentement q«e je m'en promots'. a Quelques auda-
cieux conseillaient a tarin do passer outre, sous prétexte (lue la
lettre du roi n'était pas revêtue du grand sceau; mais ils ne furent
pas suivis par la majorité~.
7. Uant le coup pott~ aux doctrines romaines par la Sorbonne,
le cardinal Spad~ n'avait pas eu do peine à reennnaKrola main
cachée de Hichotiou.Aussi ne fut'it pas dupe de ses hypocrites
excuses,torsque te ministre lui envoya le P. de Bet"!to pour lui
exprimer ses regrets de n'avoir pu empêcher !a censure et toi
faire ente)«h'e que te roi était circonvenu par des gens qui In
t emplissaientde crainteset de soupçons. l.enonce, outre de cotte
duplicité, se plaignit amèrement de la conduite de Michetieu
Il se pique, dit-il a Berutto, de faire le bon Français pr~'sde la
personnedu roi quand tes intérêts do Borne et du t'apo sont en
jeu, mais il manque a foire !o bon catholique ou no le fait qua
pou rondement et par manière d'acquit. A la. vérité, jo l'estime
et te tiens pour homme de t~to. de ressources et d'un grand
ncdit; cependant quii le sache, je na cesserai de faire retentir
partout tnea reproches, ~usqu'&ce qu'il m'ait donne sujet d'atten'
thé de sa part un remcde prompt et sfhieu~.
A Bome, le Papa et les cardinaux étaient sons le coup d'une
émotion non moins vive, dont nous retrouvons l'écho dans lit
correapondancadu cardinal do Marquomont. ~i0 roy très chré-
lieu, tito aisnA de t'6{;!iae, n'est donc plus dans lit bergerie
d'icottp, puisqu'on ne vcult pas qu'il reeognoisae le Pape pour

t. Copte do h tctttc du ~ut n M. de Yefjun. 3 tnat t~M (Atthh. Va! Kunt. di


fMneta, u. t. &)&.&<}.
9. C). Jotthtatt), Wit.~<' <'(/o<t'<'M<M <~ ~<rh, p. «t.
3. Sp9(<a<)BMbM<n!.Muata~t BteheUsufera retomber te< tott* ~urte < de H~uttp
t!))M.nal., f. Italien, et. fo). ta). )<e~aoctoh~etMt le P. H~Mm) ~tthattau f. Cha~
tel u M!c~te P. Monodpattant a PontthMt'teat)ftM'' te eetdtnat do HteheMeoOMttde
tôt ces paMtes On tn'a woutu(hat(;e~d'awo~ voulu n)e«M ma) ta Compacte toM do
ta<Ta!<ed~Saotatetty. Celan'est point. CefuMte ca~MnahtetMMtteqot fett toute <eMe
trame t't ato)t tuoetu irmUeete!m)ut) (Ï9toute la fMf)t< 00 t)uo)t~f <om fa!My wotf
h< n~moin's. t) t«)bt. n«., t. hOo. M58, fct. t<9.t R~ttttf. mott en t6M. t)<tpottt.ttt
M ttûfenJMe<t))<teCMaceu~ttana '(<))no tout m'Hetoent pmtnë?a. Au t<MtMtt<son
t't&tattonaMcatdinalat au mob tt'aoM t63?. ~euaprf'< tedfnoupment de t'attatte San<~
te)< pMato 'tm' te pape n'avait Hexwna lui Mpmfbff<h)t)9tp<c!MO))<tf)nfts <!<(;tatM
l'ourle Stint-a~-gf. Cf. t<Qu.sa}p.< fff.. p. t?< ft M~.
iM PARTIE.
SOMR!CttEMEU.PHSH~HE
son pasteur* M,s'écria Urbain VU< et il «Majusqu'à dire que ta
censure de Sorbonnoa étoit de tette qualité, quo d'une façon ou
d'une autre il était nécessaire qu'H.en appardt quelque répa-
ratif'n, qu'il en faudroit parler en une congrégation de bon
nombre de cardinaux ou en plein consistoire,et.sï cola nesufnsoit
écrivait
pas. qu'tt faudroitassomMerunconcite~ M.Cette censure,
a
encore Marquomont Hichetieu. n'a pas moint scandalisé la
cour de Mômeque le livre de Santaretti n'a irrita ta France. Le
cardinal Magatutt:a dit à M.t'Ambassadeur que cette occurrence
a plus touché et affligé !e Papo que no fist la ptiso des forts de
la Valteline, et certes j'ay moi.mcsme ouy Sa Sainteté en public,
dans sa congrégation du Saint-O~ce. et on particniier dans sa
chambre, en parier avec beaucoup do douleur et de sentiment.
Il est quasi tmpossible. qu'it ne se fassequelque rupture à nos
liaisons, si l'on n'apporlo quelque tenitifa ces aigreurs~.
no telles remontrances nreni comprondre à itichetien que ja
Faculté de Théologie,dépassant toute mesura avait notoirement
Mc:ts6J'autorité du Saint-Siège. « Par cotte censure, avoue-t-il
dans ses ~wof~, [les docteurs do Sorbonne) condamnoient
comme hérétiques beaucoup de propositionsensemble, de i'avitt
de rÉgiiae
desquels («e) piusieurs et la plupart dos docteurs
ont été, et aucuns saints et doctes personnages sont maintenant.
Rtoi bien cette opinion[de SantaroiM)est mauvaise et non rece-
vable on France, H est permis de n'ctra pas d'une opinion sans
condamner l'autre d'hérésie, qui diviserait la robe da Jesu~
Christ qui est son ËgMM*.Il
de se
Ajoutonsque te cardinal ministre n'avait nulle envie
brouiller avec ta cour de ttome ni avec tes bons catholiques de
France. Mva donc reprendre le ro!o de paciticat~ur qu'it a d~a
et le Cterge; it y
rempn rannee précédente entre le Parlement
sera aide par tes disputes qui régnaient au soin de la Sorhonna
depuis la censaro de Santaretti.
B. A peine avait'eMe été publiéo que les doatours uttramon-
tains, Uuvat, Mauctere,Poulet, taamberi, Beverdy, protestt'rent
coot~o l'audace des Mieheristca.Ils dirent avec raison que !a
t<ou!<XtM,o*t«tM6<tHM.
deM<Kqnemont~
). t.cUteducardinal aat.,?. S6G8,
t MI, a t~t! X tt. a ma) <6M (~Mhtw.des A<T.
3. jt.e«te du cachât do Ma~aMMnt
EtMnt: MoMP. CotM~ t. XXX)X.p. &).
3. Mttx~'opa Htehew. 7 mtt <M6<~<~<-m.p. 9~.
t..MftttOtn't '? «hh' «< t. 1. p. «t- t
HVBB PB SAXTAHKt.U ËK SOMOXXE. ~8~

tacutté, surprise par la violence et l'astuce de quelques-uns


avaitviotoles toisde sa discipline intérieure u ils aimaientmieux
tnourir, déclaraient-ils, que souscrire à une censure contraire ~ux
toncites tecuméniques et injurieuse au Saint-Siège'. Hésoius ou
<)eia fait*erévoquer oud'en adoucir les termes, ils tentèrent, paf
desinstancesamicales,d'amener leurs confr&resgaiticans Acorn*
j'tendro la gravité do i'oMensofaite au Pape et il ta religion.
y y réussissant point,Us songèrent encore&organiser une contre.
.ts~emMée; m ais los docteurs mendiants K'ouh''reot,et !o Prieur
desAugustinsreiusa une salle pout !a réunion~.Manst'as'iembteo
<tela Soruonno du 2 <nai, ia majorité des docteurs protestèrent
vtotommentcontre ceux <jui voulaient revenir sur la censuM.
AtorsMauciercmenaça d'en appeler AJ'autorité supérieure et,
{tussantau< actes, tie rendit au t~ou~reavec ses amis. L~. ie
«' thna! lit entendre Mar<ede Mtdids <.qu'it estoit prêt, avec
la meiMouropartie do son couege, d'espanohcr sonaang~ou sortir
du royaume plus tost que de souscrire a la censure de Santa-
tctiy~
Aprescotte démarche, (famnteto P. Carasso, « nous vein)?sun
grand changement aux auatres de leurs Majestéset de la cour.
Car M.de Mariuae. a prient garde des sceaux, dit courageu-
sementa la Meinentore ~uit n'estait pas temps de faire des
martyrs, e< qu'il valait mieux pstouQerces semences de dM'
hiou' itiehoMeude son cot&lit savoir au cardinal Spada ~u'i!
o)ai<décida Aintervenir eu <jua!it~do Proviseur do Sorbonne.
~e Pape, dit-il, a fort à cepur la révocationde !a censure..do
veuxlui donner cette satisfaction sans~ue les gens du Parlement
puissent crier contre mui sur cet aftioto~ u Maisit se contenta
d abordd'amuser le nonce et la eour da Hotnopar des nc~acia*
lions dont le P. de Beruttc devint te principal agent, Son idêo
t tait quo !a Sorbonne dressât uno nouvelle conattfe en termes
scneraux, sans condamneraucune propositiun particulière. pour
yparvenir, il fallait d'abord qu'un eertaia nombre do docteurs
lui adressassentune lettre danstaquette i!a se plaindraient de ta
façondont on avait procédé la première fois, <<eP. de Herutte,
chargé do la rédiger, obtint en trfs peu de jours vingt-q)Mtpe
t. ~Ment.t~«MdeButâtaa Ma~,<"iaMtett6M Vat.,Noaa.
(AMMt. dtFMafÏa.
n.<M.f. t0~.
?. Cf. Puyott op. f~ t. )). p. a<o. cote a.
:<. OttaMO,p. a!9.9:0.
4.tMt~M.
&. )LeMMM,W)totf<' <fe<OM<<
~fW, t. XXtV.
<M sms tMCMM
t~. PMEMtKMB
PAMTtE.
~natures; encore avait-il cru plus prudent de no demander leur
adhésion qu'à un petit nombredo retirions*.
t.c cardinal ministre n'avait pas encore jeté tes yeux sur cette
pétition, que parut un arrêt du Coosoitqui prétendait resoudM
toutes les difncutMs~.t/aHaire de la censure s'était co'npUqueo,
en en'et, do la question des docteurs re~utiots dont le t'artemont
voulait restreindre le no'nbr~ des voix pour tes décisionsconcor-
cant la doctrine~. t)onc,pat' rarrôt du i8jutttet, le roi, dëshant
en finit*avectoutes ces discussions,évoqua la cause itsa personne,
défendit au Patentent do s'immiscer dans les anttirM dM ht
Facutte, et commanda au syndic do celle-ci d'expédier au Conseil
tontes les pièces relatives &ta condamnation de SantaretHet &
t'admi'Miondes Hc~ntiet~
t<ot'artemont, ne tenant aucun compte de la volonté royale,
dcc!da que de tr~'s hutnbtos remontrances soraient adresséesA
Sa Majestéet contmua do detiberer sur lu présence des doctoum
re~uticM aux Assembles do ta Sorhonne; il arrêta memo.te
juillet, que tes Supérieurs des quatre Urdrea mondiants ne
pourraient envoyer plus de <tfux Religieux do chaque couvent
« pott) assister et avoir voixdetiberativttaux dites assemblées~
Matgrôcette défense tes ttoguMors,s'autorisant des tettrfsdu roi,
vinrent en grand nombre a t'assotnbtoo du mois d'aont. Maux
députes du t'artement se fendirent en Sorbonnopour verinor te
fait, et, a la «nite do lour procea'verbat, f'arret défavorable aux
Ordres mendiants fut maintenu et confirme dans toute sa
rigueur~ Ator: fatigué de cette obstruction, te nonce nt entendre
tM plus vives ptaintes; il représenta au ministre que ce demete
hritant tratnait depuis six utois, au grand seandate du publie
it était temps d'exécuté?tes promessesdont Son ËminencaN'était
moatr~o prodigue, il fallait en nni<'at qu'on n'fn partat plus.
Mehatieu répondit que satisfaction seraHdooneo au Saint-Siège!.
Defait, te r novembre. )LaoïsXHtsigna un arrêt de son Conseil
dans lequel, rappelant celui du juittet, it en ordonuaH
t. Spitda a~awttt'6M(MN.
&Ba<bct~t. nat..t. naMon. Qt.fo).<)a,69.-.M«MaQM<
<!e< Vat.,Kuae.di PMneta,
<!ottea~(A)t<'tt~. n.420,fol.t<8.t&&).
9.t~UM<!o P.6~n<'tat
anP. Binet,<tmat<6M(~aoeta,Bp!t.Geo.,t. tV~.
a. Spada&aMtMtat,t&Jutttett6'!0(Atet)!w.
Vat.,NuM,di PMne!a, n.CO.f.
«!).
4.A~t duCooMH, tSJutMf) t6M(Ae~f~ff /)w<f<!<<, t. Xtt,en. MM,p.MO).
&.AMCt duPattement.
3t Jutllett6XO < M.P. M.p. 9M).
<t (août<MO
O'A~ent~, t'oM.~tMKc..
0.t.eMM doMauetMc&~uy«M. (A<eh!t. Ve< Nun)!. dt t~aM~.
<M)–Cf..W<no<~< WeA<'M<'M,t.
o.MO,f. <CO, t. p. <aa.
7. Spadta
CMbeWat, 30ju)!!<?t
<620(Ateh!t.Va< Moot.dtFMOfte, 0.<03, <<!?.
468).
).(! t.hME PR SAXTAR~t.! EX SOMMONS. <M

~exécution,sansa~oir égard &Farrét du Pariemontrendu le 2~do


mémo mois. tt défondait en outra à tous ses sujets de quelque
profession, qualité et condition qu'ils fussent, de composer,
traiter, ni disputer do i'aftirmativoou négative des propositions
coMcornantle pouvoir et ~autorité souveraine do !ta Majestéot
des autres rois et souverains. a peine d'être punis comme
séditieuxet perturhateursdu ~pos puMio'. HCetartM fut s)go!Me
la FaouModans t'assemtdeo du i" décembre.
Késagréabto rUmvepsii6,à la Sorhonnoet à la mag!stt'atut'c.
r'ate~eoUon du roi ne fit que les exciter à la résistance. Deux
cas d'insoHmissioKso prodtostrent aussitôt.
L'arrêt du 8 noveothro maintenait aux docteurs réguliers le
droit do participer aux assomtdéosde la Facutté or, les docteurs
sfcuMersretusurent do renregiatrer, sous prétexte que le Par!c.
meot avait donné une décision contradictoire~. – t.'arrét du
a nove)nbrHdéfendait a qui que ce fnt do traiter tes questions
relatives aux deux puissances or, le recteur do l'Université prit
l'occasion d'uoo thèse du dominicain Testefort pour rappeler
et condamner !« doctrine qui attribue aux t'apos un pouvoir
indirect ou direct sur te tomporet des rois~. Les évoquesprésents
à Paris s'élevèrent contre t'uaurpatioM du recteur, auquel il
M'appartenaitnullement de trancher une question de théologie~.
Au surplus c'était trop de désobéissance, t'autorit'; du roi se
trouvait compromise, et dans son ontourago on conaeiMai~la
réprt'sitioH.t.o maréchat deSohomherg était d'avis « de ae débar-
rasser do ces pédants qui chaque jour mettaient aux priées Sa
Majesté avec la Papa Le P. do <téruHedisait que l'exil de
t~itesacet d'un do ses collèguos, durant trois Mois. produirait
plus d'an'ot que dix arrêts~. U'autres proposaient !es chatimanttt
les ptussév&rca.MaisKicheMeuavait un autre dessein aborder
de front tes insoumis, forcer ia Sorhonne. t'Université, !e Par-
temont à a'incMnordevant les voïentéa rayâtes.

9. )) dompta en premier lieu !a Faculté de ilidologie. !<o


a janvier <027. Philippe do Ccapéao,Avôquede Nantea,ao rendit
a t'assomMée,porteur d'une ïettre de cachot, ~o roi y ordonnait
). A~MdueoaMtt pttw~. <6M«yAtgoaM.
a ooweNtbta t'oM.~<f<c.,
p. aaa). n.
x. LeUtedanoacot.oa!t Xttt,Jea~tM <a:!(AMM*.Vat-,Mu)!dt FMaete,
40<,f tt 0)
doh ~6!e<!o
a. Condamnation fe!<e(bH
(u'Atgen)~ eM.,p.935).
4. Wtno~vt<f<-
We~fMM, 1.1, p. 4M.
6. HoOM~e,op.e~p. t6N.
ttt; SOtS HtCMUt.tKU. PKMMKOE
PAtWK.
aux docteurs. dans les termes les plus impératifs, d'enregistrer
arrêt du Conseilconcernant les Ordreamendiants et de cesser
toute contestation relative au livre de Santaretti'. Lu Faculté
conclut d'une voix unanime que l'arrêt du 2 novembre Mrait
enrt~ishé Quant au Uvro incriminé, t'évéquo doKan!cs déclara
que le roi tenait a savoir si la majorité des docteur acceptait
ou rejetait la censure du 2 avril <6~6. Après en avoir dëtib~ré
dans'M~ns grande agitation, la Facu!~ dédda unanimement que
t ouvrage du jésuite devait être condamné comme mauvais et
potMicieux; mais dix-huit docteurs seutetnout po~isteteut a
maintenit'ta première censure, cinquante t'ofusorentd'en Mfon-
naMre ta vatidité et sotticitôront l'autorisation d'en drosser uno
attirer instrMit de cette délibération et du désaveu de h cen-
bure, !o t'ape commanda au nonce do s'opposer a toute censure
nouveno~. Quoiqu'il en dut advenir, la Sorbonne était soumise.
ttichetieu ne ménagea pas davantage t Université une déeta-
ration royato aunuta en torntea sovëre:) le décret du Recteur
Mazurecondamnantla thexode Testctbrt~ t~'humiMationn'abattit
point Mazure, qui s'imagina Mtever lion erédii en se disculpant
tui.mémo devant LouisXHt. Le ~janviet', it se rend au Louvre
en hatut de ct'rémonie et suivi dea t~cuttés qui rempt~ent
tout le cabinet du t'oi\ '< Sire, lui dit-it, votre UniveMité.. est
grandement traversée et aMigée. pour vous avoir scrv! ndé*
temont. On veut. donner couraa cette damnable et pepoiciotts~
doctrine quia enfanté la Mgue. Noussommesignomi~teusement.
aoiea et persécutez pour avoir soutenu que vous ~tes souverain
et ne ponvea être déposé. Sire, le mat est si grand ets'augmentM
si tort, qu'ito'y aquo Votre Majestéseule qc! puisM y remédier
et teamenaceset vieteocesqu'on nous Minons réduisent josqu'au
point de demander vot~eprotection. Et aCn que toute la France
connoisse que ce que nous wou~disons est vérïtaMe, et que h
postérité aaone que noua vous avons rendo tous les dovoirade
notre ndétité, nous vous supplions, Sire, que noua soyonsjugéo

t. t~uoduMta h8c<bot)M,
3 ~Mtst <SM
M~~w.~ ~«fe«, <.~M,M!.
MM~c't0)'
9. <MtnpteMada de h t~aate de Soîhoaoe. a ~ot!et t09T (AKMw.V~t., «OM. d!
~<ranf)a.n. ~M.f. 818). – pMc6netha< do M~que de NetXet (MMMn,o. «a. t
tM'taa). Cf. ~WM~Mf~. p. a<t ~aM<fM d<<e~M~,t. t, p. 43$.
9. Samtoath delta MMMttoM~atta. <uttt<~ de la ee<Mtt)'aMotto<tMod'An<eo!o
8<u<)aM)!o(AKMw.Vat., NttM.di pMn~a, n. <M, t. )0~<5).
9.BMtMMoo mnatantta<!&aetdoMe<eat
<M<Mta ~M deTette&tt Mo~f.
tH~p'<t<)p«~.
t. XII,an.t6M,p. «).
S.FMth'M,
p.!t<.–Cf.D'Aw«aoy, ~me<M<<'A<'otM~<~tM<,
1.1,p. 4tt.
t~ HVttE &E SA!4TAMt.UEX StMWOXXE. 183

eu votre Parlement, ou sont ceux que nous a donnez pour juges


naturels Votre Najostôen son avènement à la couronne, ainsi
<~tevos prédécesseurs*.MLe roi se contenta de rëpondfM « Je
vous remero!e de i'auection et du soin que vous avez pour moi;
mais je ne trouve pas bon que vous vous mestioz de ce qui
touche la Foy c'est à faire aux <!octeurs.MonMardedes Sceaux
vousdira le teste LeRecteur fut matmeuô par M.de NaMttac.
<.Vousavez fait, hu dit-il, un décret que vous ne pouviez pas
faire, vostrc profession n'estant point de théologie, et l'avez
hastt sur un faux fondement, disant que la thèse [de Testeîort)
avo;tété condamnée par la Sorbonne, ce qui n'est point. u Une
discussion s'étant onglée, le Garde des Sceaux interrompit
Maxureet lui imposa -silence« de la part du Roy M.En vain ie
hpeteur suppUa LouMXtHde lui permettre de parter. Sa Majestô
lui réponait '< C'eat assez~ L'fnivetrsité dut se t'é~udre,
jusqu'& tMUvelordre, A ne plus censuret' les œuvrea des theo-
logions.

t0. Le Parlement n'aHait pas être aussi laeile à soumettre.


Il lui parut que la Sorhonne, en révoquant la censure du ~a~
<~~M~, avait porto atteinte A ses propres arrêts contre le
mêmeouvrage. C'est pourquoi, !o janvier, il Marnafetto revo-
cation, la déclara une entreprise contre t'autoriM du Roy, la
soreté dasa personne et de son Estât et ordonna que la censure
<tpa< et t avril tO~Qserait enregistrée au greC~do la Faculté
de thcoto~ie pour y avoir recours quand besoin seroit a. En
outre, i! défendit à toutes personnes de quoique état et qualité
qu'etteatussent d'~erire ou mettre en dispute aucune proposition
contraire à ladite censure, & peine do crime de tëse.majeate.
A cette audacieuse provocation le roi répondit, le ta janvier,
en donnant oao ~<<M~~oH par taquotta il interdisait A la
Faeuttô de traiter, en quelque sorte et manière que ce fut.
auairedeSautaratM: de publier aucun acte de ses detiberatioM
précédentes sur cp sujet; de m'en délivrer aucun extrait <m
t opie,sans «a permission expresse,a peine do nuMitôet désobéis*
sanee et d'encourir son indignation. Maisle Parlement ne fit
aucun cas de la Déclaration royate; revenant li la charge, il
ordttnna, le 35 janvier, que son arrêt du 4 serait exccuMselon

(te M~MM~Hfett, p.!?}.


<!aRettea~MMoM
t. HaMagaa
2. ~e ~'jnM ~aft~ott, p. ta'39.
<8~ soustOCME~EU.
PRRM!K!<R
t'AttTIE.
.A
sa forme et teneur, ovfe défense&toute personne d'y contrevenir
de
sous peine punition exemplaire
Amsi tes magistrats de la cour suprême, aoua pretextt de
défendre t'iadépendanoe du roi, résistaient ouvetteMent à ses
ordres, Le 39 janvier, un nouvel arrêt du Conseil lour fit
« expressesinhibitions etdenenses do connaîtrede cette attire
et chargea les sieurs cardinaux, prélats et autres que Sa
Majesté dfputeroit de décider « en quels termes sero!t n~ue
la censure de la pernicieuse ot détestable doctrine cantot t hu
livre de Santaretti t<cParlement ne cédn pas tout do te;
il résotut, le i'" Mvrier, do faire d''s remontrances au roi, et
désigna !o président Le Jay pour se rendre avec quatre conseil-
terf à la Sorbonne où t'nn préparait, disait'on, une d~eotaration
contraire à la censure primitive En cHet, la Faculté do Thfo-
togie, fort embarrassée au milieud'ordres oontradictnifM, tenait
alors une assemblée ordinaire; elle vettait de conchue ~u'ette
se soumettrait aM!: injonctions du roi, torsque sur~ittrent tes
dëputea du t'artement. Le Jay déclara qu'ii était envoyé par la
Cour pour retever le courage do ceux qui défendaient les droits
du pouvoir royat il promit a Fitosaeet aux ttteher~teNt'assis-
tance des magistrats, et menaça au contrairo de leur ressen'
timent te ?' Ouvatct teauttramontaina. Maittcesderoiersripos*
tt'rent qu'en dépit du Parlement, et contre lui, its soutiendraient
jusqu'au bout la doctrine do t'Égtise. Sa missionremplie, le Jay
M retira emportant l'original de la eonotusinn priao ait début de
t'assamMee 4.
A la nouvelle de cotte démarche, Louis Xt!) pensa qM'it no
pouvait plus longtemps laisser do tettos bravades impumes.
tt manda au Louvre le premier président, te président Le Jay,
tea gens du roi et tas conseiMeraqui avaient M députes en
Sorbonne. La, en présence des cardinaux de ttiobetieu ci dp
La Koohefoucautd,du garde des sceaux, do Marittao,et du <nar~-
tbat do Schomberg, il leur dit vous commande, et sous
peina d'encourir mon indigaation.de ne plus vousmeIet'ftcsatMrps
de ta Sorbonne. Si voua continuez de vous y Mgërcf, je voua
forai voir qui est le matttc do voua ou de moi. Mohetica
t. Mttxmtoodu NoyaMttoyeo,Stntttoet
Ooeteote
dola Paeu!M
de Th6o!o)!!?,
<tut3 tMw!e~ p. aM,9M).– AMÊt
taM(O'AtRenM, duPosémentdua&~n<!ef
~M~em, p. Mt).
3. At~t du Paiement. <" M<t!at )8M (0'Atcentf. p. 252).
9. PMt~'tCtM du pt~Ment te <tay(O'A~em~, C!'M.jM<Mc.,p. 2&3), ataj.
8. A<f~dM
4. P,od8o1'crhat du 39
Con<eu, ~ao<!et)OM
pl4!sldeot 1097(tP ~effHfe ~OMpo~,p.
(D'Argenlte, f~pn~ois,p. at).
ail-*
LE ).~RB MKSAXTAMË~HKKSOMBOXXK iM

les a.onnn.nl,oQ
reproones uo
prenant ensuite lit pa~te, mohva et adouci
_I~_ 1.1,1:· hrlAnA:' 1.0-.1 ~%n

Sa Majesté. U faud~it, dit-il, êtra fort mauvais ttt6o!ogieMpour


ne pus connottre que le Roy no retôvesa couronne et le tomporet
de son E~tatque de Dieuseul. Maisil faudroit bien t'estre aussy
pour no sçavoir pas que le Hoyne peut, ni par l'autorité qu'ii a
donocoàse'.t'artemens, ni par celle qui réside en sa personne,
ni pat' le pouvoir que la Sot bonnea du Saint'Swge, faire ou pro.
noncerun articledo foy, s'it n'a premièrement est~déclaré tel par
rÉgnsc en ses conciles tccMnténiques.81 n'y a point de docte
théologien, do non sujet ni d'homme de bien qui puisse no tenir
pa&tes propositionsdo Sanotaret pour méchantes et nhominatMea.
HMossont <6mer.nre8.scandateuses. pertmnatives du repos
des ~tats et donnent grande occasion d'envie contre le Saint-
Siège. Hn cette consideratipn il est non soMtementjuste, mais
neceasairc, d'ompesoher le cours d'un si petn!cioux tivt'e, non
seulement en le faisant nruster. maison outre par la voye do
t'Êgnse, en !o faisant condamner par uno censure authentique,
seule capabte do calmer beaucoup d'esprits. Lo ttoy a toujours
eu cette pon~o, et Sa Majestéest ftdete témoin que ceux qui ont
t hanncuf de la servir en ses conseil n'ont jamais eu d'autres
sentiment!.Maison a estime qu'il fatoit parvenir a cette Qn par
une voye innocente, et non telle qu'ette mit !a personne du R'<y
en plus grave péril quecotui qu'on veut cvitor. ).o ttoy attend
une censure do Homo. qui fera d'autant plus d'en<'t qu'elle
viendra d'une pari que beaucoup tiennent partie en causa. Si
Sa Majesténe la reçoit, otto en procurera une en son royaume,
qui puisse être soutenue par tout le monde et qui édifiotoute la
chrétienté au lieu do ta diviapr<.
Ce taagage forme, mais ptoaure, brisa les dernières résistances
des magistrat: Msormais le dénouement do t'anaire Santarotti
ne dépendra ptusque do Richelieu, Quand, ndëte Asa promesse,
it voutMtprcsspren cour do Rometa condamnationde t'ouvrago,
ta nunce lui tit entendra que le t'apo ne serait pas dispose &
tenter une entreprise qui avait soulevé d~a tant de difMcuttéa
Par aitteuM les tttch~ristes ne M «ttuchtioat nullement do «o
soumettre au Saint OMeo.Un instant le cardinal ministre eutie
dossein do recourir &i'assombModu cterge; mais il t'abandonna
t, o Ceque M.te cardinaldea!che!!eu a ditde<aatte Royen~wt!eftoaye
(D'Ar8\'ntrf. p.nI, 2~6). Vot..N'to<. dt ~neta,
a. ëiMMthBatbMtatA 8paf!a. 23~tHeî )69?(AMhh.
n. 4M,f<88?.89t). – Btef d'UtbttoVn<a HteheMao, 9tM*t!attCM(AKt)!w. des
~fTatMeËtMt)8<!tM. Home, Mpp!~eo<, t. tV.f. Mt).
SOLS h)t:HKLm. PM:Mft:HE MHTtt:.

mentot. et ton crutqu)tsere<na(tau~a/« ~'<o. Loin de là;


s'taxt souvenu qu'it était proviseur de Sorbonne, il manifesta
un jour t'iutention de se rendre avec plusieurs
évêques A t'as. 1
semHée des dwtcut*. atin d'y dresser une nouvelle censure Ce
fut une surprise ~énérate. et le nonce s entptoya, suivant ses
instructions parer le coup. JI nt partager tes vues du Pape
au cardinal do t.a Hochefoucautd et
à t'archevequo de Paris, et
ceux-ci trouv'rent de si graves raisons pour convaincre
Hicheiieu
'ju'it ren"n' a tout de bon a son projet ttus lors, l'atrairc Santa-
n'Hi passa dans le dumaiue de t'histoire.
ë
H. Afin de ne pas intenompro le récit de la seconde
phase,
nous avons omis plusieurs in. idcxts particuliers a la
Compagnie
de Jésus. Et d a)mtd <)ueHeavait été t'attitudo du P. (.t-nerai dès
la pren)i''te menace d'une censure? Hedoutant
qu'elle no fut une
source d<-tracasst'ries pour les Jésuites français, it s'était
empressé
de les recommander a la roino uu're il leur avait ensuite tracé E
la conduite tenir, dans la circulaire suivante adressée aux
cinq
provinciaux
Bien que Votre Hévercuce et les autres Pères attachent une
grande importance ù l'allaire présente, très ~fave en oifet, non
seutotnent pour ta Compagnie a<aisencore pour i'~gtise et la cause
de Uieu. cependant le devoir de ma charge et le souci de
répondre
aux intentions du Souverain Pontife m'obti~ent & vous donner
quelques avis.
Il Avant tout que les Xotres n't't rivent, ne signent et n'itu-
priutent a'<sotument rien désormais sur la question qui s'agite;
car te Saint Père a ajouté de vive voix l'autorité de sa feorn-
maadation au décret et Al'ordre très sévères que je vous ai der-
nièrement envoyés. Le roi Très Chrétien et les autres ne trouveront
pas mauvais que par respect pour la volonté du Souverain Pontife,
nous nous imposions un silence absolu dans une affaire
qui est la
sienne. S'ils demandent notre sentiment ou s'ils craignent 1
que
cette doctrine soit un danger pour le royaume, nous irona tous, et
vous les premiers, nous jeter aux pieds du vicaire de Jésus-Christ
pour le supplier au nom de sa sollicitude paternelle pour la

). Lettre de Spada à Barberini, 9 avrt) t627 (Archiv. Yat., NoM.dt Fmcde, a. 40<,
f.320).
2. ~ettrM de Barberini à Spada, 23 février et 9 maM t627 (/&t<~M, o.
406, f. 887
€t&36).
3. Spada a Batbefiai. 22 tdvrier t627 tBtbL nat., italien, M. f. an). Cf. Hon&-
Mye, op. cil., p. t-2. )?3.
ES SOMO~E.
LEHVHËDE SAYTAHEU.! 189

iocompatiMe avec
!u' accorder tout ce qui c'est pas incompatible
France, de tu'
sa dignité, et nous nous tiendrons disposés à tout souBrir plutôt
désirs de Sa Sainteté.
que de ne pas obtempérer aux
.< Quant à ce qui concerne directement la censure de la Sor-
aucun motif à y
bonne. les Nôtres ne se laisseront engager par
et
inscrire, quand môme it faudrait supporter de nouvelles plus
terribles tempêtes pour rester fidèles à la vérité et à l'obéis-
sance due au Souverain Pontife. Mais,puisque cette affaire importe
a l'honneur d~ la France et à la dignité de la Sorbonne eUe-
de
mëme, tes Nôtres s'euorceront de tout leur pouvoir, auprès
ceux qui sont susceptibles d'une pareille démarche, de les porter
à renier et à révoquer cette censure, laquelle du reste est btaméo,
nous dit-on, ou du moins désapprouvée par la partie la plus
saine et la plus nombreuse des Sorbonistes.
Konn it est très juste et tout à fait nécessaire que tes Noires
suivent en tout la direction de l'illustrissime Noncedu Saint-Siège,
à
<.trecourent aussi dans lours difficultés à la prudence et la
et de nos autres
coopération du cardinal de La Rochefoucauld
leur sagesse et leur piété.
protecteurs, si recommandab!os par de la gloire
Car, comme ces seigneurs sont conduits par la pensée
de Dieu, leurs avis et leurs tumit'rcs peuvent être d'un grand
secours pnur mener les choses Ala Hndésirée. Uieu nous aMistera
du haut du ciel et fera tourner les éprouves à notre plus grand
bien
Nous avons vu que tnatgré les monéas poradesde leurs onnenns
tes Jésuites ne furent point enveloppés dans tanuuvette tempête.
catmo
Pendant qu'elle faisait ra~o autour d'eux, ils jouiront d'un
n'étaient accoutumés. « Nous
auquel depuis longtemps ils plus
Charles do la Tour
sommes en paix, écrivait te Hmai 1626 le P.
au P. Générât it ne nous reste plus de la tourmente passée que
la réputation do notre MéUtéa la doctrine re~e dans rËgtiso de
tMeu. Nous rendons d'intinies actions de grâce il la miséricorde
du Seigneur pour tant et de si grands bienfaits et nous recon-
Votre
naissons que nous en sommes redevables aux prières do
Paternité et de toute la Compagnie
un incident faillit soulever les haines toujours
A la un de juillet
nous estions, raconte Garasse, dans les dou-
en éveit. Comme

6 ma) t62G (t-raoc'a. B)')st. Gen.,


1. Lettre du P. Vitelleschi aM PP. Pto'todaox.
t. t. iït.
~UiUre du P. de Lt 'four au P. VtteUetehi. 8 mai tGM < fMactap bhtofta.
n.90).
<SU SOLS tUCHKtJEU. t'HMHËHE P.UmK.
a_ -t_8ft.
cours de la sécurité, M'evesque de Cettoy par trop d'affection,
cuidarenouve!ter tesptayesqui eommencoient à se fermer d'elles.
marnes. Cnr ayant este prié de prescher le jour de saint Ignace
dans nostre egtiso de la maison professe, il le fit avec
plus de pas-
sion et de véhémence que noua no l'eussions d<itu. prenant
pour
sua thème tes paroles de saint t,uc, chapitre XXi, C«M<a<«~fr~M
~r~f/M ~<c<<oM~, Mo/t/c ~w<'<; et il rendit raison pourquoi,
preschant ia la feste d'un confesseur, il ovoit choisy les paroles
que t'Ègtisf a coatume d'appliquer aux Martyrs, d'autant, disoit-
il, que les Jcsuhes en c~ temps sont de vrays martyrs et leurs
ennemis de vrays tyrans et de vraya persécuteurs; et
puis se
tournant devers ta chapelle do nos saincts, qui garde tes os du
feu t*. Cotton, il apostropha ce grand serviteur do Dieu avec des
paroles si peines de véhémence, qu'on n'ontendoit en son audi-
toire que t)nn)fs et sanglots, ot l'appela cinq "u six fois glorieux
martyr et dfnenseur d<' t'authurité do t'r:gtise. Ces paroles no
ptourent pas n tant son auditoire, car il y en eut qui s'en attèrent
immédint0nft)t aprcz soustever l'esprit des jugcM. Ce qu'ils nrent
avec tant d'enieacf. que le lendemain, pronierjour d aoust, il y
eust arrcst contre H" t'ëve~qua de ttettey et commandoncnt au
Catdicn du grand c"uventdcs Cordeliers. oit it doh\oit prcscttor
le jour suivant, de tuy fermer lit chaire do son egli~ 1>
t.raco a ta hifnvfiHanco do t.<tuis Xt!t. t'unairc n'eut aucune
suite ft)ct)cuso pour ta Compagnie, fou do temps après, le Sou-
verain Pontife s'étant ptaint a M.de Ucthnno de
quetquos propos
et lettres écrites inconsidérément par un docteur <toSurbonne
le roi fit ohservfr a sou ambassadeur qu'il <<dtait..
ptus tostrire
que se piquer de pareittes choses. Ce que je suis moy.mesmo
ntdi"<; do practiqucr, ajoutait- a l'endroit do gens do tncsmo
cattn'gorie que le xcte a porté, en preachant .MParts, dans des
méditations et exhortations extravagantes et qui pourroient estre
dites séditieuses et foctieuspa, u'cstoit que les deportcmons de
telles gens sont recogncus bons et sincères d'aUtcurs.
Aiusy est-il
raisonnabie, si en do tcttesoccaMons j'apporte une grande patience,
quetot'ape ext'nse parettaritt' ces indise'étions~, u
t. Jeao.FtetMCamus,lediMtpteettamt deMtntffanM~de Sales.
2. Cara<.tp,
op.< )'. 23t'M3.Lp<tettfesdunoneeau!.<~d)t)a) Hatbettn!
etcettM
dMPP.Annant)<'tsmtfmau P. M~n~ta) eontittncnt<t""tetan<doan~ MfCataMe.
3.LettfetteLouisXtttftM.de tM'thune.23
ao~ttMG(Btb). t)ot..fmo'jMu. f. 88~
CHAPtTM YHt

URt6~
tM FOSttATtOXS At030
o
Sommatre: t.Kou~-Ue et infructueuse tcntathe d'ctabtt~ftoeot dans ta ville
dttCo)~e<rA)bt.fn'' M.d'.onproffssea a
.).' 't'rovps. fondation
La r.'siden.t. do Saint.Mthtc). r.. Ët.'bH~ftocnt d'un cottage a
)!u)dt-au'i.
Mont~eOt''). -<t.t< f~sid.'ht~ de M.o~xnos. A t.a))i:t'estc9t'<rea~u)ttcot
tcur r. skten' ft pn-nn' )'< la 'On-tion du cnjtt' 8. fondation du fo))~f
))e t.a Uofhcut'. 'J. M' <a~)iss<'u'cnt des J~uHc~ au < oMt;" do Pamter".
)U.t'cn')a<to)) du toU'do \a«))pb.

Sources manuscrites. t. necuet~ do dffu)))Ct)tat"n~t<tS<'ana t.)f.omp3s"to e)Aqu)-


taota. tp~tob" ).<;ntta))un) t.tAquiMuta. Ep~'otae ad '.t-ncfatofa –c! ~ampaxit.
txitMtae Ccherat~'t') – d) traoOa. t)'ht"tac GenctaOun) – t) ~o~osat)a. Ep~tntat'
'.pMfattmu! -t)A')ut)an)aeht9tofia:–H)Cat!)pantaehh'or)a;–h) tfaoehc htstofia;–
t' tototaMt' hhMtda – )) A'tuttauta. t'umtaUonfatoXt-stomn). – h) Campauta. tunda-
<ionf9fo))cs't" ''Mucta. ~undaUt'nM cuXegtoTcna n') T..toaana. yuodaUot't-s
coXfginrutn m <.a))~. tp~totao Ceuftattutn ad cttefnot u)Ey)ato)aeMM)putn.
p)tph<Qtaot:t')')fO)tnn)tt); t))\athcf.<tn'MM.
)). faht. mbttothC~ue de ))))"t'u). t-'ttp); Hndtf)ro)r.
)U. Atthhe~t'~mtUUt'atf~de H")t-s. A)).). M(.t)))'ft)ier.t~m)pf.
)t. AKt)ht-9dcpaMfn)p"ta'fs<)uTaM. 'tp)a c)~udp,dota!)'-U}f. t<c!)<uf)hcpt.Mo5e))p,
ttf ) H'~auh. do t.' Haute Mamc. de t'Attelé.
A~httPt 'Uoft'MtnM de COtdpaut.
l'1. Btttttothcquo muntttpato df)~ ttothe'te.

aoMeeatmnfHn<eat~.t~"n-< Ca~<-<.f.J.. <t)<<ttoa<~mtt)<t-<t)eto'~<t<«')<


-.tuKtt.n~ut f))t<)Wf~ -Cor-a~. M))<o~"Saf<~tX.< .'<-<.<.P. ~).-Gfn<te)f.
U~otOt~* «oH~ t'ff <'M'"Q"~ t'f!' P~'vo J~M««. – Compatn'. ~<Hftf< A)i<u~t~"M
.t.f f.)M)MM' Rothm). Hx~tM f««'f~ '<e ht t~e <t'.<(&<. – Oe MobtUtM). M
CA"~<'ttfe~~a<n< Oudnu. Kto&t'MnHMt~~ J~u< .< .Vottfjt~tfF.dana
rtffht
Wa"af~ ttf <.f«''Mt"~ d'~fo.~ Mt<H" fFSMh-o"ip. HJ'tc~f tte h' ""<' de
~.xtM.tJMf'n~fM' '.efotn.o f.tf'W <<M
tfMttfMfff.– fauft))"n.<Wof"~ th- N~fM<
~T)< et f«nf<Mt fut~H~ ''<- Mant~ttfff. tatMMttd. ~~tuxf <<"M')'
– ffmtf) Sf&a«~n <<. – Arc~M, M'tfotn! '<f r<Hf (te t~' ~<ofAf< Oc ~ttun-
dea. ~n"ntf< t'.t)t)~M. t.a'tctOMd. les orf~tn~ Ah~f~uM de fa t )/f'' t'onnff.
daM.t' .Vn~)~ < M:"))'. Hxtojfe.h) fo)t.~ ttF t'nnttM. – ttff~eth'
t<-n!9"< <«~n.f')'t't. Xt.–t.. <:u)MUd. <.<"<<<M'OMn'- 'tjfo<tt~f«ff.

i. do dôvctoppotncot dans le
La Compagnie do Jésus put peu
durant les années du oiaistt'rc de
rovaumo cin'j protatërea
d«naAtbi,unom<uson & Uordnaux
t<iche!ieu ttnco!!Hgo professe
et unor~deucc &Satut-Mttuc!,tete8t tohUna doMs fondations

entre im~ et 1620. H!te essaye do nouveau de a'utnMir it Troyes,


Cet échec mente pourtant
taaîsBansptusdoaucc~qu'auhcfois.
<M SÛL'S HtCXKUEL'. CHEmKRË PAHUE.
-t.~ ~t<~–< -t ~< t t
notre attention, carit fit du bruit dans son
temps et n'a pas tou-
jours été présenté d'une façon comp!ète et impartiale.
Nous avons dit déjacommeot, en <6u~ et en t6H, t'inQuence
prépondérante des Pithou avait fermé aux Jésuites l'entrée dp
cette ville'. La mort de François Pitbou, loin de faciliter les
choses, vint plutôt les compliquer. Par son testament du
25 novembre iUt7 it avait té~u~ sa maison à la
municipalité
pour y fonder un collège. à la érudition expresse que les Jésuites
n'y seraient point admis Ma)~les héritiers du défunt ayan)
proteste eontrt; ce legs, les éehevius ne purent s'ectend;'e avec
l'exécuteur testan notaire. L'évoque, Hene de Brcstay, le oha.
noino Jacuups KivcHo prout< fent de la hrouitto et
pour'tppe!er à
Tt~yes quelques religieux de !a Compa~ie, en attendant ia pos.
Mbintp dp les introduire comme instituteur~de la jeunesse. Eu
<a<9. je F. ChM6!ophe Nevelet s'inataHa~cs la maisondu chi.
noine, et il y dentourp deux ans, occupé aux fonctions du minis-
tère, matgré les t~etamatiunsdesma~iatratN municipaux~, tt fut
rctnptacé en iMt par les PP. imhert !!o<-tet Pierre Le Camus\
Le 2 juin de la n~rnM annue. Jacques XivuHph'gna aux Jésuites
tous ses î:~ns meubtcs et immeubles eonoant dans un meilleur
avenir, il demandait qu'on instituât en Noenom tes deux petites
classes dit futur coltêgo' Ace moment tes animosites contre tes
Pères s'étant un peucatmées, teurs anus et
eux.tnamea a'imagi.
nt~nt que la municipalité ne s'opposet'ait
plus à un établisse-
ment routier ils MttipiM.rcnt donc de Louis Xtt) une autorisa-
tion qui leur fut octroyée par un brevet du 30 janvier t8g3:.
Quand le P. do Séguiran le présenta au garde des sceaux, celui-
ci Ut des objections se rappelant ~'opposition des habitants en
ICit, il représenta au roi qu'il serait bon de tea consulter. Or,
nne assemblée consulaire, tenne A cet effet, décida
d'envoverA
Paris une députation, laquello sotqttierait humblement Sa
Majesté, « pour l'utilité ds ladite vitteet obvier à ta désunion de
Mababitana. qu'il lui ptnst les vouloir dispenser dudit csiaMis-
t. Votttome))).p. 3?)ft suiv.
~.TMtMnent de ~n~oia Hthoa.20novembre )6<?(Arth)t.romm..OOib.A.30,
P.aaal.
3. Werc'M /«)t)ro' t. X, aon. <M). p. <o6-<08. – OrojtM, .~MoftMcoMf'
«'ff<ft)<~<<~i<f<<MM.J~M~<.p.M.
t. ~ettM du P. 0<n<~ au P. Xewftet, a Dttw. <6t9 (Camnao.. Bt'ht.
r., Grosley,
f'. Heo t. ))
Du même ao
au P.
P. 3pau
~Mn Soutet.
3ou,el, il août
août «H9
lt"?l [M<
(ilsi ~n)).
leni).
H. CMstfy. ~MO«M poMf «fc<r. p.ut.
7-Bretetdu fo)t'jfme«f)f)tau< Jeunet d\')ab))t une tt'~JeneotTfoyc<())tb) dd
t <M)))o). Co)). Oodf-f~. 1. XV, f. t22).
XO~EL KCHECUAXS L~ V)~K CE TR'~KS tM
t ~)t*~ –t .t ~–t t~. U ~t~
sèment." Les députes obtinrent ce qu'Ut désiraient. Le P. de
Séguiraa leur ayant demandé au moins la concession d'un sim-
pte Ao~tfc ou pied à terre pour les Pères do passag'), ils répon-
diront « qu'ils n'avoient point charge de consentir Acela
Sur les entrefaites, Jacques Xivette tomba gravement matxde;
'<esentant ptt's de !~aHn, il dicta un nouveau testament par tequot
révoquant le précédent eteupprimanttactause relative Mla fonda-
tion de doux petites classes, il laissait aux Jésuites tous les biens
qu'it possédait aux villages de r'euges, Auboterre et MontsttMm,
ses livres, «moments d'église et argenterip, ptus deux mitto livres
pour acheter uue maison à Troycss'ita pat'veuaient & s'y ~tahUr
sinon,~tadito soMmo serait employée autrement à leur proÛt.
Suivaient divom legs a sa famille et à des (Buvrcs charitables.
Knnn il institmut, comme exécuteurs de ses volontés, sou frère,
Jean civette, et M. Louis ~ovetot. archidiacre et chanoine de
t'égtisadeTroyes. tt mourut pieusement dans les promifrs jours
doi'aoneoitm
tteus mois avant son décès, tes Jésuites avaient <mitt~sa mai-
sou, oit ils teut'vaientrhospitatité, et s'étaient toges dans le voi-
sinage du prieuré Saint*Uuentin ils craignaient en puât qu'on
lour reprocttAt d'avoir iatmenc~ ta testateur. Mais maigre celte
précaution, tes twritiors ~atureta attaquèrent le testament les
t'erca, disaient its. u avaient tellement pratiqué leur parant, qu'its
s'étaient rendus mattres da sa maison et de ses volontés sana que
tedict Nivelle usast contredite a. Pouravoir la paix, on consentit
à une transaction pm' laquelle )<'sheritiora rentr~reat en posses.
sion d'une partie des domaines, rentes ot vaisselle d'argent du
défunte
Cependant i'iuHta!tation des Jésuites dans une maison do louage
avait jeté t'atarmo parmi tours advemaiMs. La tO octobre tm3,
une assemblée do t'ëcbevinage dénia aux PP. Mar~uenat et r'agot
le droit d'avoir une demeure particulier'' c'était une innovation,
un établissement déguisé, dont on tes préviendrait du Il se dé*
partir A la remontrance qui leur fut adressée, les Jésuites
répondirent que leur domicile n'était destiné qu'aux retigietM
de passage a Troyes ou qui viendraient y séjourner pour des pré-
dications ils proposèrent do donner lA-dessus telle déclaration

p. U&etM))<r.
1.QMste),~<'mo<ff<poMf<f~t'<f, VoirAKht'.eomm.,MiiMMtton
A.so, fu).'!6a.a:o.
ton&utetfM.
2. GM*)ey, '«~'M. ,p'CaMM.t«<ft~t<<Mf<<!<'fnH)~«<tf,t. t,
P. <Utt
COMMCttE M <(:~i. – T. )<f. 13
iOt SOUS HtCttEUKU. t'HKMthhK t'AhTtË.

qu'on voudrait, et ils ajoutèrent qu'ils avaient un brevet du roi,


en vertu duquel ils continueraient d'occuper lour maison 1.
hevant cotte légitime résistance, tes maire et echevios en-
voyèrent une nouvelle deputation il Sa M~jestf, ta priant « de
tes vnutoir décharger de t'estabtissoment et demeure des Jésuites
Le roi assura les députés de ses bonnes intentions; mais le Con-
seil, persuadé que l'opposition venait do ceux qui occupaient les
principales charges, refusa do donner le moindre arrêt, afnn
qu'il ne parût pas que tes Jésuites eussent cato chassés ? A do
nouvettes sommations du maire, qui feignit de craindre que
la continuation de teur séjour n'eschautfat tes esprits tlu peupto
tes P~ifs répondirent par une fin de non-recevoir ils étaient
venus, dcctarèrent-its, appotes par )~' t'évoque, approuves par
tes anets du Consoil privé du tu novembre tUi7 et de la Cour
de Partemont du ~janvier tt~O, et le roi. par brevet du 30 jan-
vier i6:M, leur avait permis de s'etabtir dans ta vitte; Us no pou-
vaient donc on sortir, A moins qu'on leur montrât par écrit la
vo!on<~de Louix Xttt mais alors ils protchtaient d'obéir inces-
samment et sans diuicuttes
tJnedémarche fut tentée auprès do t'évoque, auquel on demanda
d'ea~a~ertes Pères la soumbsinn. Mundes par M" do Urestay,
tes rft~ieux protnirent do quitter teur mfnsun. s'i) lui ptaisoit
do tes toger prca de sa personne Ue plus, ils dëctarerent par
écrit, te )Mjanvier <02~, qu'ils ne s'établiraient jamais Troyc:<
par toUege. es~Uso. communauté, résidence ou hospice oy au.
froment sans l'autorisation du roi et consentement des trois or-
drcs de la ville. Tout cela ne pouvait s'tttsfaite tes opposants, tts
remontrèrent, dans uno assemblée do t'echevinago, qu'il n'cstoit
point il propos de recevoir tes dites oures, parce que, tes Jésuites
su '('tirant t'cveacttô, c estoit ta même chose que leur domouro
eu la maison qu'ils avaient toueo «n resutut donc do recourir
Sa Majesté, pour avoir ta'dcssus sa volonté et commandement
par c-fript
Le conseiller d'Ktat Jacqufa Vignier, potit-iits do Kicotas
Vit;niet'. ancien compagnon ti'esit des Pitttou, fut ehnr~ par
Louis Xttt de s'informer sur hs tioux des vëtitabtes dispositions
de ta ville. Hea son arrivée à Troyos, il fut circonvenu pnr les

du <0ottob~c)'JM(~ch)t. fonu').,A.3t. f. t et eu)*.).


t. ni'XMfaOont
G~eftnhn )'!<:<
))~)tMta))m)dt) (Atth)w.cotom..A..<t.f <-?!.
;a.UOtMt.Xiundu )'< <t6~< f. ~).
)&Jan<)ef
4 <:m<tey, WMo'tf).? t«-)t7.
NOUVEL
~CHEC
U.~SLA\)LLHUETHOYKS. <M
adversaires des Jésuites'. On provoqua quelques attroupements
dans los rues, et Yi~nier, dans son rapport au Conseit, ne manqua
))as designaler comme une manifestation do la votouté populaire
ics cris do quelques gens sans aveu, pays pour la circonstance~.
Puis les meneurs,.afin d'atteindre plus sûrement tour but, enga-
.rcrent le maire à se rendre en personne il la cour pour supplier
Sa Majesté de rctabtir la paix dans la vitte". Ason retour, le
t juin, it put annoncer tal'échevinage que le roi lui avait exprime
sa volonté en ces termes « Jo ne veux pas qu'il y ait coHège ni
maison des Pères Jésuites on ma ville de Troyes, mais pourra
t evesque.en avoir un ou deux. si bon tuy semble, à sa suite
pendant son séjour en la vitto pour t'assister en ses fonctions
~piritucttcs
Cette solution était conforme, on le voit, aux otfrcs faites par
t< s J<suitesle i janviot. ils ne tirent aucune ('csistance comme
ils t'avaient promis, et remirent au maito les ctt'a de leur de.
meure. Maison tem demanda ou outre de se retirer doucement
de la ville, srainto que leur ptêsenee, au jour de t'assemblée
~cn~rate des t~tata et mestiera~ ne causast quelques rumeurs
~armi le puupto Ce prétexte n'était pas suricux ii montrait
assez t'bostiH~ insurmontahto des eebevins. C'est pourquoi tes
J)''suitfane pront~rpnt point do la permi'si'tu qu i!s avaient de se
ntu~ict' a i'év~ftt~: itt proféreront sortir d'une vitto ou ils ren.
contraient tant d'ubstao!es Pour!ont ce n'était pas sans J'espoir
do s'y établir un jour Kou<tcomptons pour cela sur la Provi-
dence, rivait !o P. Centrât au P. ttecteur de Cb~ton!). Et il
donna t'ordro dM couserver soi;;neusoment to mobilier destina
au futur cottège. et do réserver tes rcntft provenant de la dona.
lion de Jacques ~iv~tte

Le journal du temps, ~.p.Wcff«~/<a«;oM, apr<a avoir ra-


conte les incidents qui précèdent, ajoute \ouavorro))8 cy.Mpr~s
t'!usicur!) vittes qui no ressombtont pas celle do Troyes. les-
à
qucUea reebfrfb~'nt et roeoureni les Perça Jésuites ft leur tirent
bas)ird« beaux coUt'gea~ Et parmi cites. il cite la ville d'Atbi.
1. MhMtaOon da )Umat )Mt (Afthttcatnm..A.a<.f. 97.:"<).
9 OM~tf),f. <5t.
3. MtMfattoadu !tama)(AKhtt.eomm.,A.St.f. 9'
). neUMMUon 'tu < juin (~'W<-<«.f. 99'. ao).
5. Gto<!ey. t'. 103.
n. H~)Mfa«"n du n«))< de juin t~t (Afthiv tonn).. A. 3), fat. 3)).
7. Letlte du P. Hfn~n) nu f. l'aul DuM. X no*. (';<)tn)'an. t:pht. Mn. ). )).
8. t<' .Vf~"tf /t<'f';<)fit. 1. X. an. <63), 't0i).
)04 SO~S RtCHKt.tEU. PREMËREPAttTtE.
Le P. Cordara, dans son lliduire de la CoM<~M~n~ <~ ~<M,
place la fondation d'Albi on Hm 1. Cen'est pas tout à fait exact
quelques classes avaient été ouvertes un ait plus tût, au mois
d'oc~o~c~ <nai~sans doute notre ~ieit historien a surtout tenu
compte du moment où le cottc~e devint comptot par t'adjonotijn
des humanités et de la rhétorique.
Quoi qu'it en soit, les Jésuites étaient connus et désiras de la
population albigeoise depuis tu On du xv<° siècle. Le cardtnat
Laurent Sttozzi. evêqued'Athi de <Mt M1M7. tpsavait introduits
dans son diofcsp, et le P. Auger, après avoir proche en i57t dans
la ville episeopatc. y taissa une si ttonno odeur do savoir et de
piété que les consuls projetèrent do « ptanter dans leurs tnurs
une pépinière df ta Compagnie de Jusus~ ~o dessoin, dont
un n-tfouve les traces de temps à autre dans les d<tiu6ratiuns de
t'echovinage, resta de tonguos années sans exécution Cependant
rien u'était nét:ti~e p[.ur le faire réussir. Quand Alphonse d'ED'eoc
fut nonune a t'ev6ct)6 d'Athi (rt8)t), tes magistrats lui uront eon-
naUro tes \mu\ de la puputaUon et le puèrent de leur prêter '<on
appui i. !<ea Lyott, d'une famiMeoriginaire de Horence, te nou-
veau prêtât était un savant, un ami dos lettres et dca études histo-
riques ausqnettes il cottsacrait ses !oisirs. tt approuva et encou.
ragea ta fondation d'un cottego de J'~uites. car, di~ait.it, it n'v
a meilleur tno~cn d'entp<'chfr que ta peste du t'hér~sio no puttute
dedans ta vitte.quodohit'n endoctrtnerta jeunesse. comme ont
aefoMstuntMde faire ct'u~ do cestu Contpa~nio Ht il m'omettait
pour sa part une rente de douze cents livres. Lorsqu'on tM8 il
lit s~n entrée dans sa ville npiscopate, la Compasnt~ de J~us,
frappée par tes arrêts du Partement de Pat'is. pouvait difticite.
ment ouvrir de nouveaux cotit'ses. H fallut donc so conteuter
d'envoyer AAttu des predicateuM. t.ca PP. ttiehard, Sevorin, <:at-
tior vinrent y prêcher des stations d'avent et do carême Apres
redit dcrotaMbsemeot, tcs<ooauta, toujoura d'occQF<tavec t't've'
que, rcnouve~'t'ent souvent dans toura d6tit<erations le projot
de conner aux Jésuites !our cottegeSainto'Uenuno, tnai:) au oitieu

1. Cotd9M,W~nr.Xw.Jf~<.P. V),ttt). tS.n. )M.


9. t)upf)!'t"e des fQO<t)t<A t'<'tfque, 5 cet. tM) (AtfMt. eomm.. nu. 8)).
3. tMhMfatton* dMMet 97 mat )M3. t" MM tM5 t~"tem, M. 2Jt, foi. a), 99.¡
fol. '!t,
<. Com~t~, «tf f tt&'a'
?<«'<<'<<if<fn)r<<)M<') p. )0t. to~.
&. LeUfo <t'A!phonM d Btbfoe aot euMoh, )&90.t)Me par Conipa~r~. p. <05. j.ute.
0. LettMt dM fP. AteMn'ha tteo~t tt Jac~nM Gordon am t0f)<ot<, 15 oct. et
)< now. tMt (Atthtt. tomn)., GC.. a<).
fomvnox com~E tt'ALBt.

le Languedoc et aon~
des troubles continuels (lui d~o!a:ent remettre à
d'Atbi eut beaucoup à souffrir, il fallut toujours
de tous les ~u<. Elle
plus tard une en.rcp~.b~
~.uspensjusqu'à Fannée <GM. AceMc époque. !epr.nuerp~-
sidont duParlement deTcu!ou.e. M. Ma.uy.r,
entremise les députés
aux consuls pour la faire aboutir. Par son
do la ville eu,n< en négociations aveo le P. B~
de
t, provincial d. T.utouso, c<au mois .te ,ua; un contrat
..uinnt et on
~datic~.ah .ign6 dans le pat~ ~seop~
successeur do son onclo depuis
Ah.honsc d'Etb~e !t. do g~n~n-o avec
Il fut résolu de débuter par deu. cta~.
cents Hv~ do ~nu.: on ajou.c.ah tes bu~an.
A .urequ~a l'onte
L.o~que. et uno classo d. philosophie .ndt.
,n,.ucHe ,non<cra;tadcu~mi)ted~ centcmquante.hos
Kn plus, il serait ~ib!e aux
q.a.r. ~Utc livres. ou des parheuh~. ils
Y.~ t~ dons de Fé~que. du c~r~ .ant
raient <.o~uq~ do .u~ g~e de nui~i jour et de toute
p~
a~; de tout d~ d .nt~
qu'au, .nuraitt. c.,nn~ au local, ne on
et e.<raordina!.e Quant
i np.s;on ~d.nai.e
coU~.Sa.ntc.n~sc.ait abandon~, on le
conçue, de douze
ptusku~ niaisons qu'on acb6<c. a;'jusque
mille üvres
'Juc,cbi d.nna.on app.ubaUon\ et le lirésident A leur
Le
obtint faeit.mon< !u ptacut du roi c-aoM ta~.
~r tn.taU~ dan. ma~n.
a T.~e. te H.c.ob.e. les J~u.tc. furent la
t. avait an~ag~i don.ptu~u~d~pondai.md.
,atadrene Sa;nt.t.a.a~~ T~d~fu~
..Q.ub~ou. h dMton du P. J.r.~<' de Sa.nt.At~n. (.
d~ag!st~ .uunc.pa~. Les a~
r~oq.,p dM renou~U~ent dans annat~
avant de quiMer leur charge, Inscrivirent
~!a:~un. ~a!c ~~and~d.
c.mm.nc~ t~'u ~u)Uc. d~aicnt.quc c.Mo.n roducUon de
P~c~oi~emantuf-ecotnn~un )!dc!t~ t~motnde
s; t!~cnd«
el entre si a~tdan~e ~'u.-do nos au<
nu~ainct~aacct~M. ca<:ef
cc~-uM qu'it~ aycnt do bonnes volontés pour pouMu~re
tomn.B~69.foL
t. WttMMtton~ <8MM< m9M.3eHa*~t6M(A~htw.
it, YI, 10.fol.SU-SU),
2. Contratde rOmlaUOD, 19ma' IGI3(A,hl9,eomm..AA,
"l-X. P. Jaclittinui,tt aot'llIGa3(Tolot.8p/SI,Qea.,1.1
Y~thohfuXatct,fol.Ht). -t n 'o'-
<ht<n
<.MMtetdo roi, 9 ao~ 'M (Afchtt.duTa~. 0. 9.AA. to. fol.331etao~.t.
a. CcatMtdefondation, 19mai )02a <AMh)'. comm..
i"S SOLS HtCHEHEL'. r«Em:HE t'A)n)K.
~-t~tt* -t J~ ~~ttt~- _t t
estat'ti'.sement du collège gouverne par des maistres Jésuites.
t'Iaise il Dieu que les assideus soins que nous y avons apodes fort
volontiers set vent do fondement stable et immuable au bien et
progrès do toute notre jeunesse albigeoise'. Les nouveaux con-
suls se montèrent dignes de leurs devanciers. Crace ta une aug-
tttentation de revenus on put ouvrir, d~s la rentrée de <62~. les
classes d'humanités et de rttetoriquo~. ha classe do p!)itf'<:opbio
ne put être créée qu'en Hi~a; après quoi le t'. Général conféra
aux consuls d'Athi tes titres et privi!cgcs do fondateura~

Tan'Ht que la provins de T~utnu<e «'exrichis'Mtitainsi d'un


étatdisscntcnt scolaire, celle d'Aquitaine jetait Hordcaux les
fondements d'une maison professe. Uepuis quinze ans elle était
vivement dt'sireo par les Supérieurs; tucnto on avait été sur te
point d'at'nutir en 1010. A celle époque, fin ric!)omarchand avait
commence de hatir preadoSainte-Cotond'o une maguiûque égiise,
destinée A servir de paroisse; mais il mourut, taisant la construc-
tion inachevée, t/arehevcquo résotut do ta donner A la Compa.
~ttioaveosfs d''pendaoces~, pour !rpction d'une tnaison professe
qucLouisXtH autorisa' t/annee suivante un des principaux con.
scU!ertt du Parlement do Bordeaux, très tict)o et aana enfanta.
promit un logs da vingt mille ccua à !a ntOno intention* tt sem-
b!ai< qu'on n'avait p!us qu'A mettre la main A t'œuvre. quand
toutes les fspt'rances s'évanouiront comme un rêve. Le cardiuat
de Sourdia. brouitté avec tes Jésuites au sujet do la résidence do
Saint*Haeairo, leur retira passagèrement se!)favcuM, et le génô-
reux magistrat, on no sait pour que! motif, révoqua son testa-
tnent~. Nais tes Supérieurs de ta Compagnie no furent point de.
tournes par ces dehoirca d'une entreprise qu'ita jugeaient néces-
saire; ils devaient un jour reusair,graco à l'appui eiaus !!beratites
de ptusiourf nobles petsonnagoa.
En <023 un président au Paiement de Bordeaux, Jacques Le
Comte, fcda.aux Jesuitfs une maison qu'i! avait acquise au prix
1.T)-<tamfntfoMu!atMt!<'
t';?3((!an~Ho)tan(!.
~<~owW~f«~<-(/e~' <'W<'<r)~,
n. )).
8)').«ndtM.
t,'Uf<a<!ann.,H)M. '6M(To!oMn.,m<Hor.pmt..)59&.)aM.n.)5).t.'augfaentauon
du tpffnu ('totfcnft)t de t'untot) que t'<<)ueaM)t fattc Junfteufëde 8a)o(.Afr~oe
(t&<~<m).
3. bettresIl'sUmonlales
du P. VIlt'lIescbl,
2l1Ju!fItall(Yarlae'!ltullates,f. tt~ij.
4. n"oduMUment
t~tt~Mt<-at)tnnnhte<t
ttoS'.Cotombeam ~iottet.
doP. vUcttcM-M. 98Ju);)? m~M
t0tt(vathe
<C)0(tacuttatea.f.
Afft))~.
t)toc6<a)a'
mj.
C.1.toanowttdoBetteao,p. 92t.B23).
6. PeteatM du rot, 7 maM <a)0 (Atcht*. <Ïela <:)Mndo. J~oXM. Il. (6~).
'). W<f<e ~<'<t<t~~«<'<;t<'t)<~e la M«~o" ix~/}'<!<' <h' Bo<Jf«M~ f~&tJfHt).
7, ~<<n.
MAtSM PROFESSE DE ttOHMEAUX. <39

de dix-sept mUtetivres'. l'eu après, un ami tout dévoué, JeanJau-


bert do Barraut.évoque de Bazas, donna une forte somme « pour
l'achat de places et autres choseanécessaires au logement des reti-
~!eux~ ".OoaUait s'instatter, quand des gens malintentionnés
firent opposition auprès des autorités de la ville etdugouverneur
de la province. Le duo d'Êpornoo, d'ordinaire sibienveittant, re.
maison
présenta au\ Supérieurs « qu'il ne pouvoitsouiMr qu'une
religieuse fust bastio si proche du cbastoau etcitadettede ta ville,
telle qu'cstois' ta et il
nosh M. qu'ainsi prioit nos Pères de M pour-
voiraitteurs~ Onattendit un peu, dans l'espoir que les oppo-
sants reviendraient à des sentiments plus équitables, et l'on
Elles
multiplia les dumarches pour éclairer le gouv~rneu)'.
n'obtinrent aucun succès et il fallut bien obéir.
Voyant l'embarras des Jésuites, le ptemier président, Marc-An-
tuino de fourgues, < urit et vendit aux Sup~rioura sa maison pa-
ternello, ptuscontratc que la précédente'. Plusieurs immeubles
voisins furent uobft~ dans la rue Saint-James, et Jacques de Cour-
dana ta
gués, aumônier du toi, donna une maison qu'il possédait
même rue. On ne dépensa pas moins de <jnixao<e.<reizomHte
livres pour l'acquisition de bâtiments et de terrains destina <' la
maition professe et à son cotise. Les tiboratitéa de bienfaiteurs
restés inconnus permirent d'en payer tout do suite une partie'
L'aménagement M nt sans retard. Toutes los mesurea étaiaut déjA
prises pnurtarrivëo proctmino lies Porcs: to cardinal d~Sourdia
avait obtenu du P. Cénorat que la cbapoMo fut placée sous le vo-
cable do Saint t'ran<;oi''Xavier, et il avait fixe l'époque do ta bé-
nédiction sotennetta. Trois jours avant la date convenue, tcsauto-
citésciviles enjoignirent au P. Pfovtociatdc ne pas ouvrir ta mai-
son professe. Les motifs de cette défense no sont point donnés par
tes documents qui relatent le fait nous savons seulement quo la
président do Courguos et te cardinal de Sourdisemptoyeront toute
leur influence u dissiper tes prétostcs, a démasquer tpscahtmnioa,
la mauvatse foi dea opposants. La défense fui tovéo, et, to it no*
vembre <6~, eut lieu t'inaMgurationde!acbapo!to'aveo grande
t. Donatto
tntefwtto<t!om0< fond.co))fa.). n. Co).
~MpMfM)!<<Aqa)tan..
2. '~<~<r<'<fe< M<aA<fHtfnt.
a. ~Men).
Annales twt)ae)MAqu)tan)ap, <52~,pMf<Mtum<!omO<tntUa. (Aquttatt.h~totta,
n. :t).
5. ~ftfe'n et '.WwM to'<f/)f'o<< t<fo6h«eMC<)t de <<tm<t<<on~fe/i'~e (AMh)tf*
(~ot. do t-tanee).
0, 11s'agI évidemment parIeliLellru annuehas
Ilro'iwlre,On1'011
d'unechapelle
que ta
))&'ag't
pKm~feptetfede t'tsUeo
~tdenMnentd'uoo Oo fut po~e
Satnt.Ftaotots-Xawtef
chapette('MwJMtfe. patteste
le <9
Mnuft'M
co*tnt-
2M S(Jt S HtCOEHEU. PhKMtKMRfARUK.
affluence du peuple, de la bourgeoisie et de la noblesse. Le Par-
lement tout entier avait accompagné son premier président dont
it pat tarait la joie et la bienveillance.
L'archevêque après avoir
cétébré le saint sacrince, prononça un discours de circonstance
o& après s'ôtro étendu sur les louanges de la
Compagnie do Jésus,
il invita les fidèles a fréquenter le nouveau
temple et à ne pas lais.
ser dans le besoin tes religieux qui s'y dévoueraient au ttien des
âmes'. Cet étoquent appel & ta charité troava de t'éctx' dans tous
tes eu'ors. Parmi les insignes bienfaiteurs de la nouvelle maison,
t'ancit'nne histoire manuscrite mentionne JeanJaubert de Uarraut
et le président de Gourgucs. t.o
premier devenu archevêque
d Artcs nt un legs de quatre mitto livres, donna sa
bibliothèque,
estimée cinq mille écus et Il pour gage dernier de non immorietle
atfeclion, voulut cst~ enterré dans nostro église M.Le second, déjà
fondatcnrdu nr viciât <!oilordeaux, tesmoi~na grande satisfac-
tion de ce que te.~tuicite doses parontzot le lieu de sa naissance
nous hervnit do retraite, et it pstoit de volonté de le donner
gra-
tuitemont, si les cohéritiers de na famille n'y fussent apporté
quetqoo obstacle. UameOtive de Lestoonao,son épousu [lui! ayant
aurvescuet imitant ses exemples, a suppléé ace qu'il n'a
peu exô.
cuter, ayant tégué par son testament la somme do quarante miUo
tivMt! pour estra employée au bastiment de l'église et de la mai-
son profe'.se~'t.
Le P. <:énéra) avait désigné pour premier supérieur, on
~<M~,le P. Jacques do Moussy,ancien provincial d'Aquitaine mais
celui-ci. de santé précaire, dut être bientôt déchargé do ses
foneth'xM.A t'automna 1025 arriva do Home, pour le rftnptxcer,
le P. Chartes do Lorraino~.
Prince d'une ittustro maison et ancien évequo de Verdun*,
Chartes do Lorraiuo venait do faire profession au collège Komnin,
.un an seulement apn's se~ prcmiert! VŒux; it avait demandé,
comme une faveur, la régence d'une petite ctasso do grammaire,
puis convoité les périls des missions toiutainos. Ces dfu< grâces
lui furent refusées le P. Vitetteschi pensa que son nom, ses
aptitudes, ses vertus le rendraient plus utile &ta tête do la nou-
bre)6M.et le MnetQatMontftt am Mettt)leat ma)<6!S~tepfnbteqoo
cette~)M
~tat)mte 'iut)'mpheetnM)do lamaisonttumatMfmajotist)u)nt)<)aehe~ co t':6~.
1. '~fo~MOtttM ~on))!< annatft<M<.
<H<M'<.
2. ~«~f lie t <o<a&t'«<'Mfff<<
3. to )'MsduP.tMo~Mt ao P.tteMooa)t,tOaattetet8 septembre
<G2j(Atottan.,
Et.ht.0''o..t.t)).
9. Voirtotne)tt, Ht.t)t. c.tt, o. U,p.480.– DoLaubtOMt!,
~nt'todu MfoC~ff<'<
dr t"r«'<nc,p. <M'<80.
M.USO\ DEt<un&EAHX.
FBOt'ESSE ~Ot

vette maison professe de Bordeaux. En annonçant sa nomination,


le P. Chartet, assistant de France, cernait !t est donc de trois
.rands talents do gouverner, de prescher, de converser, Lèpre'
Mier s'est vu dans la conduite pleine d'une prudence toute apiri-
tHpttoqui, ayant paru dès le noviciat, nous a fait naltre do belles
de son gouvernement.
espérances do ce qu'on peut se promettre
I,o second paroissoit avant son eutrée dans la Compagnie, quand
lit
il faisoit l'apostre dans son évesche; et dernièrement encore il
ses aa-
une prédication &Saint-Louis avec grande satisfaction de
M.le
dtteurs, partieutit'rement de M. le Cardinal do Savoye, de
Cardinal Bentivogtio et do M.nostre ambassadeur. Pour le talent
tous
t!c la conversation, il est si aimable qu'il a rdvi le cœur de
de
tes nôtres sans réserve d'un s.'ut. t'tusiours proposoient
)<-réunir ici; mais noua avons jugé qu'il commenceroit mieux
en France. pour le salut des âmes et pour la gh'ire do Uieu
A llorileaux, Charles do Lorraine no démentit point les pro-
messes de tics débuts dans la vie religieuse. Sa noh!e simpUcite,
)Hdistinction do ses manières, t'ëganM de son caractère lui ga-
vénéraient, tes
~naient toutes tes sympathies; ses subordonnée
con-
personnes du dehors recherchaient aea entretiens plusieursRome
versions furent le fruit de son exquise charité, t'eputé &
<n t628 par la congrégation provinciale d'Aquitaine, il se retira
dans
(ptotquos jours au noviciat do Saint.Andro pour s'y retremper do s'unir
intérieurement
t esprit dosa vocation. C'est là que pressé
ADieu par des tiens plus étroits, H'.btint du P. Cem-rat d'ajouter
A s~ obtigations de profes deux autt'es v.~ux qu'il prononça to
de
Mdécembre. Mov. Char!es do Lorraine, do la Compagnie
Sainte Trinité de
Jésus, jo voue et promob en l'honneur de la Tr&a
on toutes ctto~
toujours chercher la plus grande gloire de Uieu
t!e jo fais VtMUde dé.
graves et do quotquc importance. plus,
do
fondre jusqu'à t'ettuaion de mon sang t'ttnmafutea Conception Cedésir
la Bienheureuse Vierge Marie, ma treadouco mero
intense de ta perfection, cet amour ai pur de Dieu no pouvaient
attcr sMs une charité ardente pour to prochain, et, quand deua
on
ans plus lard la peste décimera la population de Bordeaux,
verra le Supérieur de la maison professa ambitionner t'honnou!
de
<!esacriuer sa vie au chevet des mourante. La biographie
siècle. Kous ne
Fittuatre et Batni retigioux a ot6 publiée au xv)u*
d'A.~t~tnc(CeLaubrussel,
t. LtttteduP. Charlelau provincial op.<-M., p. t02)
9. Lau~M- op.ftt.. 3t2.
op.<'<t..p. 2'0.
3. LaubTUM'-).
SOLS RtCHEUEL. t'HEMt~RË PARTIE.

pouvons vy insister
Pouvons insister davantage
davantage il nous
il nnn<! faut
faut nnt)rsn:ur<t le
poursuivre la ~nrécit des
nouvelles fondations.

t. En <(<26,la province de Champagne s'accrut d'une


petite
résidence à Saint-~ihiet. Cette ville peu importante était pour-
tant !e siège d'un parlement, auquel ressortissaient plusieurs
maisons de la Compagnie; de là, pour les l'ères procureurs, la
nécessité d'y faire de fréquents voyages et séjours afin de dé.
fendre les intérêts qui leur étaient confiés. Or, le P. Vitetteschi
ne voyait pas sans inquiétude des religieux vivre ainsi en dehors
de ta communauté; il recommanda au P. Houvot, Provip ial, de
remédier le plus tût possible aux inconvénients d'une pareille
situation'.
L'an tM3 une oxceUente occasion se présenta. Un jeune homme
du paya, .teau Bettemps, étant entré au noviciat, ses
parents,
riches marchands de Saint-~tihiet, <'lui laissèrent tous leurs biens
(environ cent six mille quatre cents francs ttarrois) avec plein
pouvoir d'en disposer pour la fondation d'un* résidence u en
cette vittc~. Avant de prononcée ses premiers vœux, le jeune
novice donna tout de suite aux supérieurs soixante mille francs
dont ils profitèrent aussitôt. Une maison fut achetée et agrandie.
Le i8 septembre 16~5. le duc de Lorraine autorisa le nouvel
établissement et amortit tous tes fonds de terre qui lui étaient
destinés, mais imposa comme condition, qu'il no serait jamais
collège~. l'el était aussi le désir des Supérieurs de la Compagnie
tu résidence de Saiot-Mihiot dépendrait do !'t niversité de Pont.a.
Mousson.Au mois do février 1626, l'installation étant achevée,
le P. Recteur, Philippe Ptumeret, vint célébrer ta
première messe
dans la chape)te\ A la Hn de t'annce, la communauté, dont le
P. ~tcotasAubertin avait été nommé supérieur,
comprenait cinq
religieux trois Pères et deux Frères coadjuteurs, sans parler
des Pères Procureurs que lours affaires appelaient dans la petite
ville où ils séjournaient parfois longtemps*
1. a Prime informatio de acceptattoae domù9 8t)ntn)e!tanae D
(Campaa. Fundal.
Co!tes,t.))),a.)<4).
a. )MMf'~ ~f la Mnfxoa ~e Conjpftnntc ù .So<o<-WA~< (Archtt. de la MeaM.
H. -traites de Saint-Mibte)).
3. t. Secuoda totoftnattodeaccpptaHonodotnQsD (Camp. Pundat coll., t. !!), n. 113).
Cf. CaffM. CMfa~ Pror. M~ t. Il, p. XLIII.
4. tM.)M/Mde la Mf«<oM.Cf. Carrez, p. XHV. – « Pftma taformatto B d~Jacltée.
~MfM.
6. LeUfe du P. Gêné.j) an P. Btnet, 30 dét. t629
(Catop.. Epist. Gen., t. 1). Utt.
aoo. mas. i626 (Cam)'. historia, n. t0)'
RËStDE~CË ttË SAtXT MUUËL. 203
< t .< 't –-t-JL~t-
Très bien accueillis dès le début, les Jésuites ne tardèrent pas
à jouir d'une grande considération et, malgré leur petit nombre,
à recueillir des fruits abondants. On les désirait dans les bour-
rendre on les
gades environnantes, et quand ils pouvaient s'y
recevait « comme les envoyés du ciel Aussi les supérieurs son
gèrent-ils sérieusement à multiplier les ouvriers sur une terre
aussi bien préparée, en mettant a Snint-Mihiet le Troisième An de
la province~. Le P. Vitetteschi. d'abord opposé, se laissa ensuite
convaincre~. Uo fait, on no passa jamais à l'exécution, bien qu'on
eut obtenu, le C juillet iM28. les lettres patentfs du duc de
Lorraine*.
C'était alors Charles !V, auquel à cette époque le P. t:énéral se
voyait contraint de refuser une faveur ardemment désirée. Depuis
H, poussés par
plusieurs années ce prince et son frère, François
quelques-uns de leurs conseillers qui supportaient impatiemment
le joug de l'étranger, demandaient au premier supérieur des
Jésuites la formation d'une nouvelle province, dite de Lorraine'*
elle serait gouvernée par un religieux originaire du pays: eUe
situées dans la
engloberait toutes les maisons de la Compagnie
Lorraine, le Ban-ois et le comté do Bourgogne, de plus les cottfges
de Mot!:et do Verdun et encore, s'it le fallait, les collèges alle-
mands de ttaguenau. do Motshcim et do Bockot.heim, établis non
loin de la frontière~. Tel était le plan proposé, et Leurs Altesses
en poursuivaient avec insistance la réalisation. Maisle P. Général
la
y voyail les plus graves inconvénients c'eût été désorganiser
et toutes les autres, et
province de Champagne par contre'coup
mécontenter les habitants de plusieurs contrées; les villes do
Metxet de Verdun appartenaient à la France; le comté de Bour-
gogne dépendait des P«ya'Bas; quanta empiéter sur l'Allemagne,
ce serait très peu pratique 't à cause de<- umeura et façons de vivre
si ditTérentes" enfin, céder aux caprices des ducs de Lorraine
était créer un précédent sur lequel ceux de Bavière, de Savoie,
deadmttttnda
t.. tnfonxatto domopMbationb SammiftU. (Campaa. o. U0.
h)"tuf)a.
~&«<<'<M.
3. t~tt~eda P. GénéralauP.JeanFouttef.aumaitOM(Campan Epist.Oen..t. )).
4 PatentesduHJuillettMa(ArchW. deMeurthe.pt-MoitUe,B.<M.f. 95).
6. Lettredu P. t'tnetau l'. C~néta)tt déc.t6M(Campan., Epht ad Gen.,t. t.
2! mai)6M(Ateh~esde
a M.virion,sonagent&Motne.
6' LettreduducFrançois
H. <628).
MeutH<e-et-Mose)te.
7. L€ttK8daducFfanfohetdudacChat!e<.29jotnt629(W'/<'M');doducFMnqoie.
21 juta t6M (~fffM). ,«
8. Mémoire du P. Hioet fatt par le commandement de M<"le duc Ffanqo!$ (Cam.
pan. HtBtoT.. 1.1)). n. 3).
Mt SU~S HtCHEt.tKf. f'H~UKHK PAUTtH
de l'arme et le grand-duc de Toscane pourraient un jour
s'ap-
puyer'. Vitetteschi, désote de blesser des princes qui, suivant la
ttadition de tt'ur famille, s'étaient toujours montres des
pro-
lecteurs et des bienfaiteurs insignes, no crut pas cependant pou-
voir leur sacriUer les intérêts de la Compagnie~. Ce refus lui
attira d'ameres récriminations et tes rapports du d'to (Htartes
avec les Jésuites furent quoique temps très tcodus*. Peu a
peu tout
s apaisa, et Leurs Altesses unirent par renoncer à leur entreprise.

5. Durant tesdeuxannt'esquisuhirantta fondation de Saint-


Shhit't. tesnnnatesde la Compagnie no mentionnent aucun nou-
vel etat'tis<.e)n''nt. C'est qu'alors les circonstances n'étaient
point
favorables. Ho i027 tes esprits se trouvaient encore sous le
coup
do la profonde émotion produite dans toutes les t niversites du
royaume par ta censure du livre de Santaretti; en iu2H le siège
de La Hochctte faisait l'objet de toutes les préoccupations. Et
puis
Hiehetiou, nous t'avons vu, était plutôt opposé il la multiplicité
descott~'s. Uurant tes quatre premières années doaon nunistt're.
aucun nf fut érige. Plus taKt seutetnent, quand it eut terrassé
par les armes le parti protestant, it comprit quo son triomphe no
serait ni complet ni durable, a'it no parvenait & les 'amener
par
la persuasion a la foi de leurs pères; or, pour atteindre ce but,
rien n'était plus efnoaco que la fondation do collèges
catholiques
dansdes vittcscommoLattochette.
Mnntanban.~ootpt'itier, Xtmoa,
tongtemps infectées du venin de t'hercsie.
ha jeunesse de ~tontpcttier fut confiée aux soins des Jésuites en
tu~U. dire vrai. les religieux de la Compa~niH étaient connus
dans cette ville depuis longtemps; it y étaient venus x divo~ea
époques et s'y était'nt fait respecter malgré t'opposition des
catvini'itot. Qu'il nous suMae do rappoh'r le succès do plusieurs
missionnaires en l'au t«u0, fpa conversions opérées par les
PP. Haymond des Elroits et ttichard Corberun do 1003 fi <005

1. Cordara.~«~f.of.7<'<'<. p. V).1.XVH.a. M7. Sos.


a. t~ttres du P. COa~tau f HeH)H"o'),a) tooM )6tt. ou P. Jatet 95 eoOt <M3
(Campan.. Hp)st. Oeo 1. 1).
3. LettMdudocPMOcoit
6 Virion,6 février<03<
(ArfMw.
de Meu~he~t.Mo'-cttp.
vo V<tescht, la sept. )M2(Ef~to).Pftncipum.
1. VI).
du P. Mn~atati P. Jean Fouttef, OJant~r <GM (Campan.. Bpht.Gen.,
<. Mtre
&. Votf Registres de< nfnMfaOoas do chapitM de tf.oo & <oo5. (AKhh. de
t UeMutt, (;.
0. A'~fntf «<}«.«!<-<6'H. ff. L. Gutfaud. ~Mf/M <"< la
~f/hfM'' M ~o~M~~
t. ), p. 0<o-6tt
UT~ CUt.t.ECKA ~OXTPELHEH. ~3
KTAHUSSËMEYF
.h. t' Henri
du P. Adtim en 1608
Ilanri Adam i6u8 ot et t607
t(;07 force de
force
tes controverses
voir et d'entendre tes disciples de saint Ignace, les bérettqnea
bonne grâce.
les comprirent mieux et se mirent à tes traiter avec
sur tes ministres des
tn 1608 le P. Léonard Patornay remporta
l'estime et la considération
victoires doctrinales qui lui valent
a des séances de la
de l'Université. Dès lors it fut convié tantôt
Kcultéde médecine et contraint d y occuper la première place
de droit, où les
tantôt à des«disputes de chaire a la Faculté
et se déctaratent très
concurrent l'appelaient '<Révérend Père
Le P. Mernard Galtier, en i609. eut la
hnuorés de sa présence
il s'était tellement attaché
joie de recevoir quarante abjurations; hautement
les cathoUqucs (lue ceux-ci a son départ témoign'-rent
un autre pré-
)cur peine d'avoir A sa place t'année suivante
dicateur A
IV les calvinistes, jusque-tà comprimés
\pr.sta mort do tteuri
relevèrent la tute, et tes consuls do Mont-
par sa main puissante,
leur vieille haine contre les Jésuites.
pellier sentirent se ranimer P. Jacques t.eorge
\ousavoosraconté plus haut l'opposition que le
tpncontra dans cette ville devenue l'un des plus ardents foyers
delà réhettion contre le pouvoir toyat. Une fallut non moins que
à l'obéissance et y
tuute l'autorité de Miehe;ipu pour la réduire
.-tablir la Compagnie de-tésua.
une Chambre des
Montpellier, sic~e d'un évécité, possédait
le xt~si.cle. une Université comprenant
Cumptos et aussi, depuis et des arts
les Facultés de tbéolosie, de droit, de médecine
la ville enseignèrent les belles.
t ontftemp' des mallres gagés par
lettres dans l'~ole.mage mais, a partir do iM~ les troubles
civils et religieux intprrotnpircnt les études; l'Ëcote-magefut
ot débordée se
transforma en hopitat. La jeunesao, licenciée
livrait A beaucoup do scandales lorsqu'on iMti Henrt tV
et rostabtir le collège qui
<-l.argea les consuls de faire remettre
sa ville de Montpellier. Le bon roi to dota
jadis solioit estro en
d'une crue do douze deniers imposée sur teeeldébitédansta pro-
vinco do Languedoc C'était un revenu, assez modique, de

t. CLCh~at. ~M.M<-mm«<M
~c<9' p.20?- Oudon.
<f<Mh.~ d~<.<~f. P.3Me<
.S~d~
Mt,. L. GniMud.
op. p Ott~t3. d21-G25.
2. Dudon, oy. rü., p. 2311, L, Oulraud, op. ttl., p.
Cf. L.Oultaud. op. tu., p,628-62U,
Volrl. III, p. ~,o, 1. Il, p. :\40,
Ristoirede Grt;lflr drJlonlprlltrr,
S~ duœllège Monll'elller de
(4rtbl,e!'o
6. patentesdeHeml1~ pourlerélablls5ell1enl
200 SOUS tttCHËHEU. PRMHFRE PARTIE.
deux mille quatre cents livres mais, par le fait- et la chose est a
retenir -le nouvel établissement sera désormais considéré comme
de fondation royale. Il s'appellera le ~wmaw~; Usera
co~p
administï~ par huit notables, quatre protestants et
quatre catho-
liques, sous le contrôle du conseil municipal; il sera dirigé par
un principal protestant, mais le reste du
personnel sera mi-
parti enGn un jour viendra où le corps professoral aura le privi-
lège de conférer la maîtrise es arts Comme local, après quel-
ques années d'installation provisoire, les consuls choisirent dans
l'lie de Cézelly un immeuble jadis légué a la ville. Le
premier
principal fut Isaac Casauhon~ La divergence desdeux religions,
qui tendaient sans cesse à prévaloir l'une sur l'autre parmi les
habitants, nuisait beaucoup aux études. Au point de vue do la
formation morale, les parents catholiques étaient loin d'avoir
confiance en des maîtres dépendant d'un
principal calviniste
et choisis par une municipalité où l'esprit de la réforme dominait.
Aussi voyons-nous bientôt les évoques entrer en lutte
pour sou.
tenir les intérêts de leurs ouailles et préserver de l'erreur les âmes
des enfants. En t604, umccord, plus tard
approuvé par le roi,
est passé entre le Conseil de ville et M"Jean de Cranter. Il est
convenu que lo prélat présidera toutes les délibérations des huit
administrateurs; qu'il verra et approuvera la liste des livresmis
entre les mains deséloves; qu'aucun auteur ne sera lu
qui puisse
oSenser l'une ou l'autre religion Pierre de renouilict, com-
patriote et ami de saint François do Sales, nommé en iMM A
l'évéché do Muntpellifr, résolut de maintenir et même d'étendre
les droits de son prédéces~ur A doux reprises il obtient des
lettres patentes affirmant son autorité sur le eott~o. Noutination
desprofeswxrs et collation des grades lui appartiennent, et quand
la municipalité lui résiste, il sait trouver un appui contre ollo
dans le Parlement do Toulouse* Visant à catbotieisor J'enseigne-

do l'oférauls.
Jesu.tM.cott~e~a)).- Cf.Faucillon.
Le«~a.- .ff<~M<~<de.Mo<«.
pt-M~ p s.
). ~<J<*m.
a. Patt-a~ ~e )~nft n' donnant poutotf de conférer te Rtade de mo))M a~o
n~pmhM <fH)7(AfthhM de t'H~auH, collège foya)). Cf. t.efmatn, to ~wfMf/ft
Jf~ft f<t<tf~t e«~<'i;t ~<o<~pfM<< j). 97.
3. Omtoa. op. t/ p. ~2. ~0. – (,. t:u)MuJ. «p. f<f.. M?.
4. Accord entre )'ti<f<f)ue et le ronsell de ville, Il Mt. tMt (Aftb)t. MOtn.,
GG.t.
e. t'atcntcsdo tuai t6)o approuvant l'accord de tGOt (An))~.
tOtpta., Grand Tha.
)otnu<. )t. p. 373). tt patentes tonOrmathfs. sont <0)3 c))fc< par nudon. op. f<t..
Aotrt c< &jfMMfo~, p. 237, 238.
6. A~to du t'attententea faveurde ''fnou)))et~out la ditM~ot)du to))f-ge,
COLLEGE
t~ABUSSEMEKT A MO'<TPELHEH. 207

ment, il fève déjà de le conner aux Jésuites; il tache donc de


les fixerà Montpellier, et après la prise de la viUo par Louis XH!,
en 1623, il parle de les y établir en résidence.
Le P. Yitelleschi donna son consentementl; toutefois, durant
du col-
uuelquea années onse contenta d'une mission dépendant
zèle des et Alexan-
lège deHèziers. Grâce au PP. Jacques George
drp Hegourd, elle sufntà inspirer auxcatholiqueslo plus vif désir
d avoir des Jésuites pour instruire leurs enfants~. Onentama donc
des négociations: mais elles furent lentes le projet n'était pas en
faveur auprès des consuls, et l'insuffisance des revenus enrayait
tes supérieurs de la Compagnie. Ap~sta soumission du Langue-
dot, en 1629, les circonstances devinrent plus favorables. Aux
t actions consulaires du mois de mars, la ville élut six consuls
chancelier de
catholiques et, on première ligne, F$an':oishancbin,
taFacuttédo médecine, un nouveau convertie Au mois de juin,
l'rivas tombait au pouvoir des troupes royales, et !'cnouiHet ren-
contrant Louis XIII daus A!HMobtenait sans peine l'autorisation
do mettre les Jésuites au fo/ <~ MMMan! Par brevet du
t6 juulet i620. le roi le leur octroyait e avec ses revenus, dé-
pendances, privilèges et exemptions Kn même temps Sa Majesté
mandait au sieur Evesque de tenir la main audit estabnssement,
et ordonnait aux coosuts et tous autres qu'il appartiendrait d'oxé-
uterau plus Mt na pr~aente volonté
Fenouillet, sana pordr? do temps, prunta de la présence de
niehelieu a MontpelHer puur installer les Jésuites. 11 fallait ce.
les idées calvi-
pendant ménager l'opinion du Conseil de ville ou
nistes dominaient toujours. Le premier consul, Ranchin, lo cou-
ique la 20 juillet; il donne commuoication du Bravet que les
t'~ros lui ont remia coux-ci, ajoute-t-il, ont la permission de
Hiohelieo
lévéquo, et, moyenoaut l'acquiescement du Conseil,
leur a promis de les établir avant son départ suivant .'ordre du
toi. Après eu avoir délibéré, le Conseil répond q' si to car*
<)ioa!veut établir l<'s Jésuites au collège, il no donnerait aucune

JatMet)0)5et 'a K*<'f '"ta )Aftb)t. de HMMut).J~otte~.to))~a M~a)).


op. f«, t'. 748.
f.t..Gu)Mt)d.
t. LettreduP. O~tat au P. Ba~MMmy Jacqutaot.20dte. t6M(Mo9..Eph).
(;en.,t,l),
duP. O~aOM)
2.Lettres auP. J. Oeotnc.39 M'f'e' 'M9.auP. H~oufd.<0oct.
f.M (MMfM). Lettredu tard. de LaRochefoucauld 20 <n<u
a y<-nont)!<!t, <6!j
(Dlbl.de &0cne*)~p. ms.3Ma,f. 39<).Cf.autraud.op. p.79t.notet.
3. FaofXton, f'p. f't.. t' 2 et6ut<r.Jt'M)te9au
a. Brevetpour)'t)aM)MCtne"t <)&< co!)~. tOjuillet tCï3(Atcb)t.de
n~Mutt.luttes).
M sous HtCXKt.!EU. PRHAUÈBE
t'AHUE. v
atHtéaioo. mais ne prétendait
adhésion, nrétendaU pas nas mettre
meth'e empeschement,
emneschemenL ni non
nan
plus tien payer dans le cas où les Pères demanderaient des fonds
pour tes premier frais d'installation, ou si tes revenus de la crue
devenaient insuf usants'
Puisque le cottè~o était de fondation royate et que t'évoque
avait le choix du personnel, t\'ncutttet pouvait regarder cumme
une simple formatttu la délibération du Conseil. Htte n'était pos
terminée <)u'it conduisit les PP. Carrel et de Sainte.Cotombce
dans i'tte do Cézetty, leur Ht prendre possession des bâtiments
scolaires, signiua aux anciens mattros qu'ils n'avaient plus
lieu u prétendre et dressa un procès-verb.d en ttonno forme
Quelques jours plus tard une épidémiG violente se déclarait :<
MontpcUier. ttcaucoup d'habitants s'enfuirent; hancttin et r'c.
nouittot rcstt'rent à leur poste. Pendant dix mois ce fut une
enravanto mortalité Les Jésuites oo purent ouvrir tours cours
qu'au mois d'octobre t(i:!0*.
N'ayant fait aucun contrat ni débattu aucune condition, ils se
trouvèrent bientôt dans la ~ne. Louis XtU vint a leur secours
Kn conurmant son brevet par des lettres patentes, données au
camp de Maurienno (juittoHMu). il leur permit d'actopter tous
te~s. donations et fondations qui leur ont este on seroient faic'
teaa t'adveni! Par autres patentes du 2 août <63:ï, il aug.
menta do deux mitt*' quatre cents livres le revenu primitif
h'aUteura le zèle et tes utiles travaut des rengieus tt's recomman.
dèront t'ieut~t il la t'ienveittanco du public; tes prem!cR) fro!Me-
tnents rcsaentia par la muMeipatita N'adoucirent et dispafurent.
Kos P6< dit une ancienne relation manuscrite, exercèrent dès
Sabord teurs fonctions avec anccca: ou vit un ~and nombre de
conversions; les sacrements furent fréquentes, et tout ce qu'it y
a de gfand et de considérable dans la vitta s'attacha si fort à
nous qu'ils noua ont comtes'' depuis l'amour et t'estimo dont it~
nous honorèrent dès le commencement~, t
Comme preovcs de cet attachement nous mentionnerons, en
i0:ti, un don du Conseil de ville do « soixante douzaines d'ais
1. M))b<'TaUon
du ConMttttc w))tc.aujuittet)f.39(AMh)*.
tomm BB,t. tM5-
t6M~.
3. Faucillon, < p.o, to..
a. Voir tteahtrfa do ehapilrp, 14 août )6ï9 (AKhh. de t'H~aot),
Rfi!)!ttMt<p!!u-
lolres).
4. Cf.Oodon.«/ f~, p. M9.
5. PaK-otMdoJttHtcttSM(Afch)v.
dot'HeMott,Reg~tredM t63)t.
a. PatmtMdo 2 août<&M (~Kh)w.de tH~aott.MtattM). T~MttMt.
7. ~oMeeeurteco!).do Montpett)e~(Lugdua.
tH9t.Prov..t. ), o. <).
S09
ËTABUSSPMEXT b LX COLLEGE A MOMPEU-'ËR.
l'abandon par l'évoque
pour la réparation du coUëge en <633,
d'un fief noble, oontigu aux bâtiments et estimé deux mille cinq
cents Uvrea='; en iM8, une rente annuelle de cent écus accordée
par le dioc&se~; en M~, la remise
« des lode et ventes dus
au roi qui voulut à cette occasion prendre le titre de fonda.
teur*.
Avec l'évoque FenouiUet, le cardinal de Richelieu avait été
t'on des principaux promoteurs de t'étabtissement dea Jésuites à
son rôle prépondérant,
Montpellier. Dès que le P. Générai connut
it s'empressa de t'en remerciera o Ce signalé service. lui écrt-
vait-il, no me permet pas d'attendre plus longtemps pour expri-
mer à Votre Seigneurie Éminontisaime, au nom de tous, nos son.
timena de profonde soumission et d'aBectueuse reconnaissance.
t'armi tes nombreuses ohtigationa dont la posante conservera
un éternet souvenir, il faut mentionner en pfcmière ligne le
soin avec ïequet \'<ttro Seigneurie s'efforce d'accrolire les progrès
de la religion catholique" Ricbeiieu n'était point fâché qu'ou
reconnut à Homo sou zè!o Acombattre le protestantisme duns le
a sc~ !tonnes
~tyaumo très chrétien. Sans doute faut-il attribuer
alors aux œuvrea do la Compa.
dispositions le nouvet élan donné
goie de Jésus, Itien qu'en l'année tO~Oon compte cinq nuuvetto&
fondations: uno résidence à Haronnea, et quatre eoHegcs. Lau-
gres, La )toche!!o, t'amiera et ~aanes'.

0. L<~debubde Marennca nous montreront la façon dont s'éta.


htissait é cette époque une résidence suivant t'écrit dos Constitu-
<ions.
Témoindes fruits do salut que tes missionnaires du cot~'go de

t.D~MfattooduSfMM)63t(AM'w.comŒHB.<6~<M9).de ( H~mu)), <c-


< Et<t dM contrats et <<atMdaeq ~tUoa dofot~ge (AKh)'.
8U1\88),Cf. Faudlloo, mp.eil., p, 19,
"'3"Don d'o~ d~M~t'~uaparta d)oetM(AMhh.dat'H~fau)), ~uttMj.
t.BondetodtO'co~pa~teMtt~ a
6. l'a lieu avant, ~«ette~tMMeitaussi ea'oï~ unelettrede temetMem<-nM
t ''we'tae(voir Dadon.n;).t~ ~x-uMM' o. X).
<aoow.t0ï9(RptU.Geo.ad ett~no<,1.)0<3.
0. t~MMduP. Général a BtthfHeu.
IG1:!), a
7. LatnfnMannéetMOaa eott6gofat encorefondupar PMnfnta)t de Lorraine te due
o a ville d u comtédoSaay'WeMtn
BcfheoMto BnaqueMO, principale enttHtMt)9 dlrectlandu P. Nt. ' )<M
tfaattdeMCOutMf. Lellftastfafurentinaugurdea
colasPago!de la t~toee de Champesne. a<rMun personnelt~ m«M~; ainsi.
MntcattefdesfrèrestoadiuteuK, ))y awattdemKtta'cutdelapMttaMCat)~th'!t:<
dem dola n~mantaSoptHeon!. deuxde la Cermaote to~tteuMet deutdeChato*
paane)maie.d<-alatio de tonnée.le nouvelftabttsMmcnt ayantc'a aan. ah
!.t0theo de Uettaante 8 npet)eo~c. Il ce a'ytrouvaitplus que des ft~ o)!emanda;
c'est pourqcol )t
)t n'appartient
pourquoi n'appatttent ('aa
('as AcotMhtttotte.
AcotM httto'M.
t«MHt.~)KnK<KK–T"r.
Xtu SOUS MCHSt.tEt. PREMtKMEPARTtK.
C1I. '1 y a'l '1 e__
Saintes produisaient dans la contre, une pieuse femme, N" de
Capus. veuve de Jacques de Bryan, résolut do leur donner toute
facilité d'avoir un contre de ministères dans la pot!to ville de
Maronnes sans estre à charge & aucun des habitans A cet
effet elle té~ua aux religieux tous les biens qu'ellc possédait en
Saintonge quotqucs rentes et quelques aires de marais sa-
iants '< situés en la parfisse de Saint'Just et autres Heu\
Apr<~sa mort, arrivée co octobre 1~8, les exécuteurs tcs<an<on-
taires&i~niuct-ent le to~s auxJésuites de Saintf s, et le t*. t'rovineiat
d'Aquitaine accepta la donation sousle bon plaisir du P. <!cnertd.
informe des clauses du testament, YiteUcscbi répondit qu'on
devait louer le dessein do la fondatrice, mais que, gardien do
t'inté~rite do l'institut, il ne pouvait appn'uvor certaines condi-
tions~. Puisque Votre Hévérenct', ëcrivait-it au )'. t'rovinciat.
m'assure que tt"* doCapus o'a jamais ou la pensée de nous deman-
der rien d'uppoter aux Constitutions, je vous envie toutes les
indications nccfssaires pour rédiger un nouveau contrat
Le it janvier i(!30 les t'P. tgnace Mah"<ct)t. provincial, et
nernadin Sica" fond~ do pouvoir du Hecteur do Saintes,
se rendirent au bour~ de Saint-J<<~t«u fut pns~ dnus la mai-
son do M' tmrand, l'un dos c\ccutfur'' testamentaires, un n"u-
vel acte de donation par tcque! le mUègf' de Saintes était
mis en pleine, recHo et actuelle posses~!<'nn du tons !es biens
dont avait juui la testatrice sans aucune réserve. Kt ce, affin
que au bour{: de Maronnes, comme le ptun grand et le p!us
notatdM. il v a\e un" rexidencf desdits ttéverends t'eres qui
soit semée comme ung membre dud!ct «)!b~o do Xainctes et
dospendo ontieromcnt de la direction du Heett-ur dudiet <o!tego:
A taquette résidence puissent estro nturria et entretenus autant
do Petff que le revenu desdits mh'f's le pourra permettre,
suivant ce qu'il sera ju~' et advise par ledit Il. P. t'rovinciat
et ses su'cftitcurs. Cn nouveau contrat prévoyait aussi !o cas
où t'autfmentation des revenus permettrait do cbanKcr )a resi'
dence en eu!b'ge ou en ma!~on do pf'bation, et il fut con-
venu que d''s toya t'<tah!)sscmcnt serait autonome'.
A peine iostattés Maronnes, les oussionnaircx répondirent

t. oContMftm<'tnfo'!at')'t)Ka tp<)JcottaM
MatfnnfnMfn(A'juttan.t'unj.eott.,
). )). n. tt). Onap~tatt«< te pctUtiaMta <att<'d nntnaMhMtant.
2. ~OIlS
?iousnaton*
'avons te)tomCle
te tulameuldeai"'
t'ntntretrouvé
liolni te:tame"<
dpM"*de de Call1lli
Cepmci
et ne
no eOl1naluOnl
conna!<Ma<
pas )Mthu<e<')"e ne pouvaitadmfOtcleP. f:t'n~a).
9 Lettte du P. U<'n<!tatan P. Matfito!. a? f))!)ft t<.?9 (A~uHeo. prist. Cen, 1. 11).
4. Coliltacltis enx'ndatt's
HEStDK~HKMAHEXXES. 2)t
aux intentions de la fondatrice de manière à mériter les étogea
du P. Hënerat'. Ils curent néanmoins à subir diverses contra-
riétés tant de lu part des hérétiques que de celle de certains
catholiques qui auraient préfère d'autres religieux. Ceponda*
la majorité de la population leur était favorable. l'ne famille
inttuentc du pays voutut metue construire il ses frais une eha-
{)fUe en t'tnmneur de la Sainte Vior~o~. Hientot le P. Provincial
d'Aquitaine songeait à mettre dans la petite ville un Troisième
An de prottation~. <\u mois de février tG33. à l'instante prière
et requête des t<at'itants on obtenait lettres patentes do
Louis SIII Permettons et accordons auxdits Pères Jésuites
d avoir une maison et dt'mourc audit lieu lie )!ar<'nnfs comme
tt ptus propre <*<commode (des lies adjacentes du Brouago)
j'our instmite tes habitants d'icelles en la vravc retigion,
('i~t~ et b"nncs m"'uts, vaquer a la convct~ion dts de~t'~es
t < faire les e~crcict's ordinaires à ceux de leur profession. u
t.e n'i permettait <n "utre d'accepter ju:'qu'A six mitto tivpfs
df revenu annuel cu ttiens d'Kt?!!fo ou autres*. Cette mémo
.(«née le noviciat de Hordcaux no pouvant contenir tous t<'s
t'~n's appeies « faire toxr troisième probation. quetqnes'ttnt
turent envovts A Maronnes avec un Père instructeur' Matbou-
rcuspment on n't'n avait p'.int nui avec les <dt!ttacto<)tnate-
rifts; cause d't difticuttea soutevecs par tes tteritier)' de
de Capua, la maison d'' Marenm's ne tarda pas il !io trouver
dans un'* hituation trett emt'arrassante. L'union d'un priaurc,
.mowtô m tu33 par t'évoque. Jaequfa Haout' permit do tenir
b"n quelque temps, Iloux ans ptua tard, daua t'imposaibitité do
sutttrc il t't~ntretien d'un nombreux porsonoet, Marenncs redc-
vcnait bimpte residcuce dépendante du co!t<-go de Saintes~.

7. Par contre, dans la province de Champagne, a Langres,


en 10:10,tes P~'res attandonnerent tcur t~sidence pour prcndro

t.eUfMdu P.<~at'fatau P. PMttnfht.? ~ept.et d~emb. <MO(Atu)Hn.,


t:r~ UtO.. ft)
LX)aan «t~ (AquHaaho Htatona,n M)
3. t.ettfc'tu P. Afotud HohjtMau P. Mn~at, tO Mtttft <M3 (Aqu)tan., t!ptot.
aJ t.fn.. 1. Il, n. 3).
t. Patente* de t.oah X)tt. ~wttft <MJ (AMh~. de h OMn.tc. H :.8, t. )3)
t<eUfe!du P. G~fatauP Boh;tc. t'.Jut)tet tOM; aa P. P'fMp de Otta~x,
t'tt. mat au P. t.uOtaumc Anatnot. 10 fnaM tMt (Aqo)ten K~t. (!fn.. 1. «).
Le))fe< d'union, t'~ ~ac')ttM naout. du t'tteoto s'.Barth~temy de t.a)anje,
att)) <C3j<Atftd* do t& OtMndp. H. S8. fut '53t.
Afto eona~. )')atiat. AluHan., t'.M. – Catato~t Pror. Aquttan.. t6t7.
2)3 sous tUCHEUEU.– PRENDREPARTtE.
la direction du collège municipal. La chose n'alla pas sans
dif6cu!téa. Nous avons dit déjà, au tome JM, comment t'évêque,
Sébastien Zamet, avait dû remettre à plus tard l'exécution
d'un dessein qo'U jugeait très utile au bien de son diocèse~.
Dans la viito, dans Je chapitre et parmi leq autorités locales,
tes esprits étaient assez divises à l'égard des Jésnites; aussi
l'opposition releva-t-eUe la tête, quand on apprit qua le prélat
s'employait de nouveau à leur coniier l'instruction de la jeu-
nesse. Parmi les biens qui devaient former leur dotation se
trouvait le prieure de Tronohoy, uni la résidence de Lan.
grès en 1623 par Urbain Vj! En consentant à cette union,
évoque et chapitre avaient spéciM qu'eUo était faite en vue du
futur co!R'ge~. Or, vnici qu'en i626 quetquea c!)auoinea mé-
contents interjetèrent appel comme d'abus; en môme temps
un certain n"toLre do notabtoa présentèrent requête a !a cour
contre les projets de Sébasnpn Zamet; les officiers du siège
roya!, de t'é!ec<iun et du grenier à sel intervinrent dans le même
aena auprès du conseil royat et allaient jusqu'à demander
l'expulsion, dans les vittgt'quatre heures, dea Jésuites domicitiés
à Langrea*.
Cependant les Pères ayant pour eux, avec réveque, la nreil.
!euro partia du chapitre et de la villo, «htinrcnt on 1037 des
lettres patentes les autorisant à a'étabUr au cdtège. Sur co,
nouvol obataoto. Quand on présenta les patentes au garde des
sceaux, M.de MarUiaosoUieitô par un Père do t'Oratoire Miusa
de les sceller; it fallut, pour obtonir les formalités néccsaaircs,
lui promettre que les Jésuites abandonneraient aux Oratoriens
!'enseignemant de la <héotogio\
Ayant eo main toutes les pièces requiMs, t'évcque et les
religieux do la Compagnie attendirent cepondan! une occasion
favorable pour a'en servir. Justement, le 25 af'ût i62H,
expi-
1.Vo)ttome)H, t. U),c. <)t,n e, p. 507et 8u)t.
~)(ffn).
3 Actedu at m<MMMt)MdM<<M<'ompf<-< fMxttuoa ~~<'m<'n<.t. Vf.
p. na.
Cf. < om~<<'<<fM<h« au ~a~t<'Me«<. p. <?0. t?7.
& ~ttre do P. t<aj;uUtoau P. Jouvancy,lui donnantun apwu htstoHqoede la
fondation, to MOtt:on(PMndtto Ht''totia,t. Ht, n. 82,f. 2;t7,2M).-.Lettro du
P. 0<a6ntau P. Suu'Kn.t9 aoûttcao ~Mnda Ep)ot.<:ta., t. tV). pans cette
affaireM. de Ma~ttafétaitpeur les ft-~t de l'oratoirequi ne manouatent pasdo
paMt'Mt&Langtea;quanta M.de Bem))e.tt novoulutpas !nte~<a)tn dansla
craintedpMtttuttefa tt)chc))eo B,mata!<o'at'tattpasdetnftHJf miensqood'évincer
les~uHe<. Voir0 tct)M<tMa~tthe)Tabafaud, ~«t. <fncoffMootde Déraille,
t t. p.tt!< – Pf"M!,.<)<-6M~f« ~«JMf~. p. !)t.
~STAUATtO\ AU COURGEDE t~XGR~S. 20
rait le bail fait avec l'ancien principal. Ce-jour-là donc,
M'' Xamet et les t hauoines, de concert avec le maire et les
tchev!os, résolurent de mettre les Jésuites A ta tête du coMège.
ttès le lendemain. malgré une ordonnance contraire do gou*
verneur de la ville, injonction était faite au principal de quit-
te*' les iieux. JI y eut contestation et i'aaaire fut portée au
Parlement. Deux arrêts de la Cour, l'un du 7 décembre 1628
et l'autre du 8 février iM29, accordèrent au principal et aux
régents une prolongation do charge pour une année pendant
lequel temps lesdits évêque, chapitre, maire et échovins
pourront se pourvoir de personnes capables pour la direction
du cottëge' A ce moment, le parti contraire aux Jésuites
renouvela ses menées et mémo adressa ac roi une pétition où
t ou disait que ces religieux n'étaient nullement utiles 2.
(h, t'etmcmb!e de la population pensait tout autrement.
Xous en avons la preuve d'abord dans les nouveUes lettres
patentes octroyées par le roi au mois de mai t630. Louis XtH
y déclare positivement avoir été sollicité par ses Il chers et
bien ftimés les doy~n. chanoines et chapitre, maire ot échevins,
bourgeois et habitaots de sa viUe de Langres p; ce sont eux
qui ont prié Sa Majesté de donner le seing et direction
de leur <o!!f~ej aux Po.Ms de la Compagnie de Jësu"
atin d'y reatab!ir en son entier la discipline scolastique et em*
peschor les désordres que la licenco des préoepteora y a
sou~entefoïa introduits' o. Mais. pour connattre les vraies
dispositions des habitants, il faut surtout considérer l'accueil
qu'Us ureot aux nouveaux mattros. Les lettres patentes étaient
peino remises nux ofUcieM du a)cge royal, que ceux-ci los
enregistraient Mua la moindre objection, et le 28 mai, avec
le consentement du conseil municipal, Ëtienoe Voinchet.
lieutenant civil, mit les PP. Jean Poorier, provincial, Antoine
t'févostet, supérieur de la résidence, et plusieurs autres en
possession du collège, de la maison preceptoriate et du
prieuré de Saint-Gpngoutph. Au cottcgo, raconte le prooës-
verbal, étaient présepa un grand nombre de porsoaoes.
jusques a quatre ou cinq cents, lesquels avec acclamation de
joye ont remercié le Roy du diot estaMissemont, et avec le

1. CotaptMf<*M~U< CM~<!t~MHf,p. ~7..


9. VotfcelleteMM denaPMod,op. cM.,p. 99.
3. Patentesdemal 1630(Arebiv. dela Haute'MMnc,
D. t0, a tasuiteduproees.
verbalde tiostattaUcadea ~~attea).
St< SOLS tOCHEUËU. – PM~ttKHË PAttTtË.

corps de ladite ville preste consbntement à icetuy avec toute


modestie et alégresse, ayant les escoliers et autres assistants,
en signe de resjouissance. crié Vive le Roy A plusieurs et di-
verses fois La ctuche du cottège sonna a toute volée pour
advertir un chacun de tadiete prise de possession o, et aus-
sitû' il y eut grande affluence de notables habitans, ecctesias.
tiques, otnciers de police et autres )pe~sonne8~de tuute qualité u.
Cette foule suivit le lieutenant civil et les Pères à la maison
preceutoriate et au prieuré de Saint.<:eogoutph dans l'église
elle chanta le Te ~«M<; « et it n'y a eu aucune rc< tamation
faicte ou emposoboucnt forme, ains ptusienrs grandes excla-
mations de joye, de Vive le Hoy, réitërces par un long temps
A diverses reprises'
A lire ce procfs-verbat on a l'impression que l'opposition aux
Jésuite'! avait ctë le fait d'une minorité la foule les désirait, et
maintenant exaucée elle manifeste hico haut sa sympathie.
H'apr~a un contrat passe avec la ville, tes P~res devaient ensoi-
guer le latin et le grec dans les trois ctnssvs déjà oxistantea. et
itsnuratpnt tes revenus, LionNet bâtiments du collège. Le chapitre
accorda la jouissanco de la préhende prccoptoriate, et la muni-
cipalité promit une rente de cent cinquante livres. Si le revenu
total, y ccmpria colui du Tronchoy, montait Adeux mille quatre
cents livres on ajouterait uno quatrième classe, puis une cin-
qutèmc pour une augmentation do mille livres' Ettes furent,
de fait, in''titue<'s dans la suite, ot en t0(t3 uno donation particu'
libre permit de fonder une classe do phitosophie~.
Se trouvant mat logés dans l'aiicien collège, les Jêauitfs le
vendirent et s'établirent dana une do sesdôpettdances, le pticure
de Saint.Gongoutp!)*, où ils firent quelques constructions. Mais
co local, situe à une extrémité de la ville, n'était guère favorable
à l'exercice du miniatôro: aussi cborcha-t-on bientôt & s'en
débarrasser. Kn i053 il fut acquis par les religieuses Visitandines,
et l'ou acheta dana te plus beau quartier do Langres une maison
vulgairement appelée le 6~M<PoMMp. C'est là que sera bâti,
et restera désormais, to collège do la Compagnie do Jésus. Pour

t. PMCê~Mbat do HMtattaUoa,
28nxt tMO(Archir.de la Baute-Marne,
D.)0).
2. fom~M~MfhM au fHf~MfMt,t. Vf,p. t7H73.
t. Un atcofCornent Mgaa&cette IntentionqaatMmilledna centsHwrea.
~Mfm.)
4. Leprleurdde 8a)nt-0eagoutph
avait«e uniau collègeentM9.pareoo~qoent
avantt'<o<Mdt!et!oodetP~M:,tMt!
cn!eaffat<of,MM d'BscaM
)'~p)scopatdeChat!ea
(CoMp~M ~<'N<h«,
p. 06).
tOXDAU~ MU COD.ECK DE )~ ROCHELLE. 8'5

t t~– –t t~?t t!
Ueu de t'SQ~t
l'ancien, ~ttt
en w~tn~~Pa
apprendre à la postérité qu'il tenait placera
les armes de la v ille au-dessus de la porte de la chapelle et au-
dessus du maMre-autei'.
Dans les premières années, et jusque l'entrée en possession
du prieuré du Tronchoy, la situa~on Onanci&refut assez pénible.
Maïs ensuite on moissonna dans la joie ce qu'on avait semé dans
les larmes; si bien que !o P. La~uitte, écrivant au P. Jouvancy
au commencement du xvm siècto. pouvait dire il y a p''u
(tecottègesdontt'étatdissemtnt ait été plus traversé que celui de
à
Langrea, mais il y a, présent, peu do villes oit nous soyons plus
aimés et où nos miuistères soient mieux rc~us*.

8. A !<aHocttetto, au contraire, les débuts furent très faciles.


L'initiative de "!che!ieu~, la volonté expresse du roi, tes instances
des cath"tiqups ouvrirent los voies à la Compagnie.
la citadelle du oahi-
Après avoir réduit par un s:ège célèbre
nistne, Louis Xttt. de retour AParis, signait, i8 novembre t6~8,
le
Je brevet qui suit Il Considérant le fraict que les Pères Jcsuitea
la conversion des
peuvent faire en la ville de La Mocbetto pour
âmes, Sa Majesté leur a accordé le lieu nommé Saint-Miche!,
n'y estabtir, et veut que
appartenances et deppendances. pour
~èa &présent ils en prennent possession, déctarant Sadite Majesté
dana ladite ville, elle leur
que si otto déairoit estabtir un coUé~c
en donneroit la direction.. Il
En vertu de l'acte myal, la P. Ignace Matescot, provincial
furent mis eu possession
d'Aquitaine, et la P. Jean de LaBonaudio
de la maison Saint-Mittn't par~'achitK Corisay, doyen de t'église
cathédrale de Saintes~. On y mit d'abord une simple mission Nous
la dépendance directe du P. Provincial, taron espérait l'érection
le P. Générât recootman'
prochaino d'un collège", En attendant,
dait d'y envoyer « des hommes d'une insigne modeatie, hrataota
do zote. des ouvriers infatigatdes qui, vivant au milieu des
doucement At'. religion par t'ootat de
hérétiques, les attireraient
teuM vertus~.
t. Com~MfMtdtM.p. t7t.
a. LettredoP. LagoMte,déjàe!Me. 2 no~.)628(OaMta,
B tettMdo P. <Mn<fa) au tMd.de RteheHeu, Bpht.Ocn.ad
t!iteMoa.
4. t. )<6)8*MM'.
BMteida Da tnemeMtBttM,a<
(Aqo)tao
8no*.<628 Fand~.fOtea., t. H.o.0):.Vo!r
Janv!eftM9<MMM<).
4. Brevetda 18DO~,1628(Aqa)tan., 1. Il, a. U' VoirRecaell
Fanda',..01le3', HecaeH da
da
r. ~aUtot.det OMtotM. ma. <a3,f. tt.
BtM.deLaBoet~ette.
&.A'c6~.~~fof'vt~ la WM<'<&'~ft~f~fM< t t). p. M9.
0 t<eUM duP.G<a~ataoP. Rots<et0.<0tnatt0:9fAqattao.. Bpbt.Oeo.,t. <Ï).
7.Dumêmoau P. MaÏescot. M HMtertCN(FM<f<'w).
2X. SOLS MtCHEUEt). – PHEMtERE PARTIE.

L'exercice du coite ayant été rétabli à La Rochelle, les catholi-


ques revinrent dans la ville en grand nombre, mais Us ne
savaient à qui confier l'éducation de leurs enfants. Ils se plaigni-
rent au roi de n'avoir pu « les rappeler jusqu'ioy, pour n'avoir
moyen de les instruire « Les auppnans, ajoutaient-ils, ont
recouts à Vostre Majesté, afin qu'il Luy plaise estabtir nn collège,
!uy continuer le revenu cy-devant anccté pour ceux qui en
avoiont la charge, et ie pourvoir de précepteurs qui, avec la
doctrine, donnent tes impressions d'une vraye piété. » Puis,
faisant allusion au brevet du 18 novemht~*i628, ils réclamaient
formellement les Pères Jésuites, '< ayant désjà esprouvé en ville
!')ttitit6 de leurs travaux en l'instruction du peuple et conversion
des Ames, et s'asseurant qu'à l'advenir leurs soins en l'éducation
de la jeunesse seroient utiles à ceste province'. ') Les supérieurs
de la Compagnie2, Louis XH! et Richelieu étaient trop d'accord
sur ce point pour que les choses traînassent en longueur. Par
lettres patentes du mois de décembre 1629, le roi « ayant agréé
et receu avec plaisir l'advis a du cardinal ministre, donna aux
Jésuites les b&timcnts et les revenus de l'ancien collège et pourvut
par une dotation de doux mille livres de rente annuelle à ~00-
tretien doa professeurs~.
Ueux mois plus tard, le H février i63u, les religieux de la
Compagnie, abandonnant aux Récollets la maison Saiot-Michet,
se transpo! tarent au coUôge~.Le lendemain eut lieu l'inauguration
solennelle des classes. Le gouverneur par intérim de la ville et
de la province~, le chef de la magistrature de l'Aunis, les princi-
pales autorités civiles et militaires y assistaient. Le professeur
chargé du discours d'usage prit pour sujet « La Hénovation de LB'
Rochelle '). C'était i'œovre de l'avenir, et le nouveau collège
devait y contribuer. Sous le premier Recteur, le P. du Tertre,

1. Requêtedescatholiques, fond.coU.,t. M,o.65).


<629(Aqatt)m..
2. LeUMdu P. Oén&mt an P. JeanSatEfea.
20dée. t6M (Pmoeta,Epbt. Oen.
t tV~.DumêrneauP. Ma)eM:ot, M<Mc<629(Aquttm. Bp!st.Gen.,t. Il).
3. Patentesduroi,décembre <629 Fond.coll.,t. Il. n. 96).VoirMM.de
(Aquttan.,
ma.
La RocheHe, 308, f at.3M6.
4 AKere, N<x<on<'<<<'~< ~oc~et<< t. M,p. 609. Le coUege de La BocheMe ayant été
bat) sur un fond appartenant aux religieux de Saint-François, ecox-e) après le trans-
fett des Jésottea, en revendiquèrent la posseMtoo, bien qne te roi les eût tcdemntaëa
par h don de 8a!nt-Mtehe!. LM syndics de la vUle MottnrenUe droit dea Jésuites
et en t6M un arrêt du Coaeet) termina ie con<!)ten teaffawot. (~'otf AMeM, tom~ U,
p. 520. Bibliothèque de La Roche)!e, ms. 287. f. t-a; – M9. 308. f. 87. 40, 4t).).
5. Le gouverneur de La Rochette et do pays d'Auots netatt plus Tolras (cotnmë
en )M6, pnls démiseionBaire), et ce n'étatt pas encore Rtchelleu nommé le H décembre
t630 Nouf.Ignorons quel fat l'intérimaire.
tOKOATtOX DU COLLËGKDE LA ROCHELLE, ai?

les débuta forent modestes. Déjà cependant bon nombre d'enfants


de familles hérétiques fréquentaient les cours. Durant le carême
on prêcha d&xa la chapelle tons les vendredis sur la Sainte
Eucharistie, et deux autres fois la semaine sur des matières con-
troversées. Maisle local était beaucoup trop petit pour l'afOuenco
des auditeurs; ce que voyant, les Pères de l'Oratoire. offrirent
et la foule avide
spontanément tout église de Sainte-Marguerite,
de la parole de Dieu s'y pressait nombreuse. Plusieurs conversions
furent le fruit de ce premier apostolat. On remarqua entre autres
eeUe d'un capitaine, gentilhomme de bonne maison, qui voulut
donner un témoignage publie de M.recounaissance aux religieux
de la Compagnie. tt fit sou abjuration solennelle en présence de
tuutes les notabilités de la ville, et quand it eut achevé sa formule
il la remit aussitôt à un Père Jésuite en disant « Voilà, mon Père,
l'acte do ma professiun de foi, car c'est à vous, aprèa Dieu, que
Je dois mon entrée dans le sein de l'Ëghse'.
A mesure que les Pères étaient mieux connus, ils étaient plus
à la reine, le
appréciés. La magnifique fête qu'ils offrirent
~t novembre 1632, acheva de leur gagner les Rochelois. Ils
tirent dresser un beau théâtre dedans la cour de leur collège,
raconte un témoin. Leur intention estoit d'ouvrir les jeux à
une heure de relevée; [mais] la Reyne no s'y rendant qu'à quatre
heures du soir obligea d'exhiber ceste action aux flambeaux, qui
la fit bien plus agréable et plus illustre. D'abord Sa Majesté fut
xatuée par dix-huiet députés de différentes nations, chasonn d'eux
vestus à sa mode, et qui parloient autant de langues naturelles.
Itare entreprise et bien fort intriquée (sic), mais qui se rendit
aisément à la main de ces Pères, d'autant que l'océan leur fait
présent, de jour en jour, de force jeunesse estrangère, laquelle
tous les endroits de la terre.
peut s instruire a leurs leçons de
La suite fut des victoires du Roy qui s'y représentèrent sous le
nom de l'~ercM/p Gaulois, conformément an dessain des arcs de
triomphe. Sur la fin dos actes, cette jeunesse florissante la
de escholiers – fit triompher
ptuspart composée gentilshommes
son grand héros dans un superbe chariot orné de toutes sortes
de trophées, tiré par des lyons, et, en le convoyant, cria mille
Vive le Roy, et autant de Vive la Reyne qui en sortit bien satis-
faite.
« Voilà sommairement comme le Collège Royal conjoignit ses

historia,n. 45).
tnit!a(Aqnitaoïae
t. Cotte~!RopeUant
2)8 SOUS HtCHEUEU. – tHEM~HE t'ARTtE.

devoirs à ceu~rde la vUie dont il fait à présent un membre fort


considérabte
Le ton de ce récit, da à la plume de David de Fos, avocat au
Présidial, montre assez que La HocbeUe, naguère si caJviniste,
~taitdéju ti~re de son cottège catholique: or it n'avait que deux ans
d'existence. Les méthodes d'enseignement, l'apostolat au dehors,
t'érectioad'unecongtégationdoIaSainte Vierge, bientôt florissante,
contribuaient plus que tout le reste a faire aimer la Compagnie de
Jésus. Le zè!o et la prudence des missionnaires, leur dévouement
désintéressé au bien commun dissipaient tous !e<<préjuges*. Sous
le gouvernement du Il. Mautas, successeur du t*. du Tertre, il
fallut songer a de nouvelles constructions. L'on commença
par
l'église, pour laquelle le roi et !e cardinal se montrèrent trcs
généreux, car ils désiraient son prompt achèvement. File fut
consacrée, le 8 août <638, sous le vucabtode la Sainte Vierge, par
i évéquo de Saintes s.
Avecle souvenir de la munificence royate nous devons
rappeler
le nom d'un autre illustre bienfaiteur, M. do
YiUemontev,
mattro des requêtes il pnurvut si Uhéfa!emcnt à l'entretien des
religieux, que le P. Cénérat lui envoya des lettres de participation
aux mérites de la Compagnie

<t. Parmi les fondations do l'année 1630 nous avons signa!<!


celle de PamieM. Co nom doit évoquer
dans.t'esprit du lecteur
to souvenir des origines do la Compagnie de Jésus en France.
Pamiers fut la seconde viUe du royaume A posséder un collège de
Jésuites mais i! ne subsista que peu de temps ouvert en 1559,
il tombait en <602, avec ses bâtiments et ses revenus, au
pouvoir
des reformés, devenus mattros de la viUe. Des démarches faites
en 15<t7pour le rétablir rcstereRt sans résultat~. Mais tescatho-
Mquesdu paya ne désespéraient pas de sa restauration, et nous
voyons l'un d'entre eux, Jehan de Soubreville, léguer une partie
de sa fortune, t'importance métairie de Pégnthe, pour rcntretien
et l'ameublement des Pères Jéanites, quand ils auraient
repri<
n ~ftM~OM t~ ff ~«t <'< ~fM~a <<-«<<
ff de ~tf fM WMftic
~«'A<'M<-
MM Mo~f<feMotft~w««<<t~f<-<t< ~<'<e«~. (BtN.de La HotheUe
n. 3289).
ÏmfîttnM.
2. Lt-ttre do P. GCo~at an P. Sicard, 8 maM <0!t (AqnHM..
t Geo. tt. ti)
Bp!st. Meo.,
"f" t);.
3. At-etM, ~wAf~. t. If, p. 6M.
4.t<et<MS du P. G<o<Mt
aa P. Mautaa.98 Jutttet,<9nov.<633(Aqattao.,Eptot.
(Jeu.,l,II).
6. Volt tome ), p. t69.287.
M~ABHSSEMEXT DU COLLEGE UE PAMtEHS. 2t0

les évêques qui succédèrent


possession du collège De leur côte,
a Hobert de Petgé, mort on t579, se montrèrent toujours
favorables à la Compagnie. Sous t'épiscopat de Bertrand de
Uarrau, le Conseit d'Etat, faisant droit &la requête des catholi-
ques contre les prétentions des syndics réformés, décide, te 7jan.
vier 1002, Il que les fruits de la mettftio de Péguthé seront
régis et administrés par iceux bourgeois catholiques de la ville
choisis par te sieur évesque puis, prévoyant le rétablissement
du cotK'gf, i! ordonne dès & présent que tadito metterio demeu-
rera aux Jésuites selon l'intention de Jehan do Soubrevitte~
Joseph d'K'<parH's, qui remplaça Bertrand de Barrau sur le
sotti-
sifge de Pamiers, aima si sincèrement la Compagnie qu'il
t ita du Souverain Pontife la faveur d'entrer au noviciat. La mort
à Tou-
l'empêcha d'exécuter son dessein; mais avant d'expirer,
t.'uso, le & décembre t625, it prononça ses v(Bux de dévotion,
tout constdé par la pensée qu'au jour de la Hésurrection it aurait
sa place marquée parmi tes enfants de saint Ignace 3.
Son successeur, Henri de Sponde, filleul de Henri tV, était un
«tnverti il avait retrouve la foi en lisant tes ouvrages de
Uu Perron et de Bettarmin~ Pans un voyage à Home en <600 il
des
reçut la prêtrise, <!t la connaissance do Baronius et conçut
lors le projet de faire un abrégé de ses ~HWt~ qui parut en
i(H2. Nommé à t'avcché do Pamiera par Louis XHtau commen-
< omohtdo i02u, et sacré à Home par le cardinal de Marquomont,
il revint en Franco et <!tson entrée dans aa viUe épiscopa!e Je
mai iM7 Ëmu des ravages causés par t'hérésio dana son
diocèse, il appela les Jésuites a non secours et les établit d'abord
de les employer
près de lui comme missionnaires, puis U résolut
P.
a l'instruction de ta jeunesse.Appuyé par le Racapé. supérieur
de la mission, il pria !o P. Lacaze, provincial de Toulouse, de
lui envoyer quelques professeurs. Mais on ne pouvait rouvrir le
on lui
collège saot l'autorisation du P. Générât. Pour l'obtenir,
~tt entrevoir la possit'itite d'une dotation sutnsantc les revenus
de Péguthé montaient à 900 livres; Henri de Sponde, te chapitre
et la vilto donnaient déjà 700 livres aux PP. M:8ionnaires;
bén~uM d'environ
i'évcque de Mirepoixavait l'intention d'unir un
t Testament deJeande SoubM'tUe, aMM t57<(Arehtv. comm.,casea).
9 At~t dueonMtt,
2.CoïdMa, M~~oWn Jao*tMt602(Ateh~ea
7 Jao'ler'GO:! V, X,deo00. Cf. H,Boites).
t'At!<~c.
3. Cordais,IlialorlnSor.Jt'a~t,P. \'1, 1.X 0, uo, Cf. l:ellin l'Arialaniu,t. Il,
MM~'t'f«M«', )t,
p. &69,
~4.~<<o
fAW<~t<n. 1.XtU,p. <?) StMMO, op.f<< t. XI,p. M. Horter,
o~.e« 1.1,p. 6M.
~0 SOUSMCHBUEU. – PREMtKHEPAHTJC.
800 livres, et l'on espérait un secours annuel des États de la
province; au total on arriverait à 3.000 livres environ'.
Avec cet avenir un peu vague en perspective, les Jésuites furen*
rétablis au collège de Pamiers l'an 1630, par un arrêt du Conseil
donné le 8 septembre à la requête de l'évêque, du
chapitre et des
consuls ti n'était que temps pour la jeunesse, car tes reformés
n'étaient jamais parvenus à réorganiser l'enseignement. Les
bâtiments scolaires n'avaient pas été mieux soignés que tes élèves.
A peine les Pères eurent-ils ouvert deux classes, le <8 octobre,
qu'ils éprouvèrent tes plus grands embarras. La maison ne com-
prenait que trois chamhreb, peu do mobilier et aucun livrai
La chapelle avait été mise en un tel état qu'on fut obligé de
célébrer tes offices dans t'écurie ou M.do Hoban tenait ses elte.
vaux tes ressourcfs sur tesuuoUes on avait compté faisaient
défaut. L'évoque s'était retiré a Paris où i! s'occupait deses travaux
historiques, et tes administrateurs de la métairie de Péguthé
employaient &leur uropre usage tes revenus destinés au collège
r~ attendant de pouvoir mettre ordre à tout cela, on s'ingénia
pour entretenir trois régenta chargea de cinq cesses. LeP. Générât
voulut qu'en plus it y eût ioujou~a un missionnaire
pr~t à
répondre aux besoins spirituel de la population Plus tard Ma-
lement, grâce a de libérales donations, le collège de Pamiers,
sorti des difncuttés matérielles, atteindra son plein
dévotonpe.
ment.

tu. A l'époque qui nous occupe, la catholique Bretagne n avait


encore que deux collèges da la Compagnie t'un aMennes, l'autre
& Ouitnpcr. Un troisième fut fondé à Vannes durant t'annéo
<630.
L'ancienne capitale dea Vénètes avait joui dans le passé d'une
certaino importance les ducs de Bretagne y résidaient, et ce fut
dans aef mura que les Ktats du paya Baoctionn&rentla réunion
de la province & la France (<53~). Vers la 60 du xvf siècle elle
perdit son Parlement au pront de Hennés, sa rivale (i5C2). Pour
ce qui concerne l'instruction publique, il paratt qo'ette n'eut
t. Lettreda P. LMMoauP. G~o~M). 2 )630(Toto: Fondet.eoueg.,t. ),
o. M).Cf.Cordera,W~.~«f. ~Mx,P. V),Jo)o ).XV,n.S5.
2.AftMdn toaMt),8Mpt.t6M(AtcMw. tomm.,to! t).
3. OotdaM. t f. <<ttM<!o P.G~Mteu P. Nattto,t5ioUtei<M9!aa P. MMHo,
tSJoHteHeM; ao P. RaM~,tajan~et <63t<'R)!<M.,Bptat.Geo.,). t).
4. Lahond6<, JxKf~M <~~omffM,t. H,p. tM,cote.
6. LettMdaP.0<a<mtsu P. Baeat~, 4 d~c.t63a(To!o9.,
Bpht.Gen.,t. 1).
c.Eatnëtneaomfme, ? mat t634«M~fM).
DUCOLLÈGE
~OXOATtO?! OEVAKXES. Mi

longtemps que de petites écoles. Eni57~ seulement elle décida la


construction d un collège pour l'enseignement dea « bonnes let-
tres Noble homme Jean Bricon, sieur du Pé. donna le. terrain
René d'Aradou, chevalier de l'ordre du roi, céda une maison
voisine avec ses dépendances*. Quatre ans plus tard, la bâtisse
étant achevée, le nouvel établissement prenait le nom de Saint-
Yves, et l'évêque, Louis de La Haye, tr~s zélé ami des lettres, lui
unissait tes dîmes des paroisses de Quistinic et de Saint-Avé et du
vicariat d'Arzon
Le personnel devait comprendre un principal, cinq régents, et
deux économes, t'uo chaQoiae.i'autMtaïc. Maisles bons régenta
et pédagogues étaient rares saasdoute, car en iMOcous voyons
Jacques Fahry, sénéchal de Vannes, M plaindre que « la jeunesse
est mal instruite et enseignée a. En 1593, désiMux d'avoir de
hons maîtres, i'év6qao Georges d'Aradon, successeur de Louis
de La Haye, proposa le coHfge Saint.\ves au P. Aquaviva il y
aUait. lui disait. de l'intérêt non seulement du diocèse, mais de
toute la province Avant même que les Supérieurs do la Compa.
gnie aiont pu prendre ce projet en considération, il dut être
abandonné en euet, les guerres de h Hgue forcorent les habi-
tants de Vannes Ase réfugier danst'enoeinte des murs, en dehors
de taquettese trouvait tocottôge~. Apr&srentrée de Henri tV ·
dans Paris survint le banuissameot des Jésuites, et l'institution
Saint-Yves continua de végéter sous des maîtres inoapab!os.
Cependant la prospérité des collèges de Mcnnes et de Quimper
ne pouvait manquerd'inspirer auxVannctais la résolution d'appe-
ler ta Compagnie do Jésus. En tttaB, des pourparlers sont engagés
avec les Supérieurs" mais, par suite de divergences do vues. tes
négociations traînent jusqu'en 1629 Le 7 mai do cette année.
l'évêque, Sébastien de Kosmadec, donne son approbation a réta-
blissement des Jésuites moyennant que los habitants do Vannes
l'aient pour agréable et que par assemblée publique et général
consentement ils approuvent ladite installation Le même
1.Sut tes originesduMX~edeVannM.w~t.aUemaod..)<!«"<"< f .fMA"
t899,CoM~<'<t<')aanM.t'.<8)etaa~.–NfM<<' f<w'~«'W<w"<c.t.Xt.
<8M.p. 39tetaatw. Allantc,~~tot~f~x eoMafd<' ) aa"<'<.f. 7 et M't*.
2.~WNM~M<Mf'r')f~'(~Moeta, fan't. eotteg.,t.tt, n.tM).
3.Oîdoooaoee du 2t aoOtt&Mehëe pat La!tetM<K!, op.f~p. 180.
t. LeMM de0. d'AMdoa au P. AquaMM.20joUtett693(Bt'iBt. BptMop.).
o~.f'< p. 187.
5. La)teman)t.
0. tafotmaUodeeot)tgto(PfMtta,Paodat.eoU<8. t.tt.t60).
P.UtteMe enauaemM. 1031.
S. LaUemaad. e~. f~ p. 0. – /«'' "e <'fMM~ocMM)<
op.c«.. p. <89.– AUaaic,
sMOMdafM, t. Xt.p. 395.
2~ SOLS RtCMEUË~ PBEMtKRE PARTIE.
jour une assemblée de la communauté
présidée parte duc d&
Brissao, lieutenant général pour le roi au gouvernement de
Bre.
tagne, arrêtait Jes conditions du futurcontrat Au mois d'août
de année suivante furent obtenues les
P. Omet, :.ccteur patates rova!es~. et le
duooUège de Rennes, vint a Vannes pour pren-
dre possession de Saint.Yves et
régler tes derniers arrangements.
Outre la somme dedix.huit mille livres
pou.. d~coastruct.oas
nécessaires et une auhededeux
.nmopourramoahtement. la
ville devait fournir une tente annuelle de deux
mille cen~ nua.
Mate livres, provenaot
quinze cents, des dttnes des deux pa.
tasses aane~.cs; cent quarante, déjà
et cinq cents, des dénier de l'octroi. La pt-chendo prcceptoriaie
Compacte promit d'irif-
titucr quatre classes une de
.hetorique, une d'humanités et
deux de grammaire
Aussitôt apt~s la signature du
contrat, on fit réparer les
anciens bati.uents et construire seize chambtcs
pour les Pères- on
acheta plusieurs maisons tiontigut'o et
jardint voisins; on ferma
la cour et l'enclos. Le tout fut
amenai <m.ctant do diHgonce.
que quatre classes purent ouvrir avant h fin de i0:!u.
ration faillit être troub!ëe t.'inaugu.
par une dispute de prëscan.o ontw
1 ~que et le président duprcsidia). moi.!tout finit par ranger
t amtatdo et !ecoUn:p, favorisé
partes trois ordres de ta ~mo, fut
frêqucntt'dès !c début par un bon nombre d'etèv~s'. Ucux ans oe
étaient pas ..cou)~ flue, aur t'initiativo de ttenrv
Colombel,
fteurdeKercado, la ville, décidant d'avoir une cinquième classe,
augmentait de deux cents livres terevoaunnnnot\
t'oiMSa tmo
!ot-o!!egodcVan))esdeviQ<dep!usonptusno-
rissant. sonate gouvernement des l'ères Hartbe!emv Jean
de La Cour et Mcotaa do Sainte.Cenavieve. En t~n Yimont, il comptait
d~& quatto cents etewea.Dans la suite ce chiure a't'h~a
douze cents, lorsque de nouvcUes donations jusque
aux classes de lettres un coura permirent d'ajouter
dopltilosophio et un autre de théo.
Jogie mora!c'.

~S.~J~ 100110, du ''°" numé-


rotée)or, Iaila~aaad,
op.rft.. P. 1811,
~&)~~?.)~
c~sa.'e~ne.. Mût )<!M(F~da.
Vitudai. eolleg., 1. Il. n. 131),
3. PMee)pt)!fon!Mf<o< a~coti (Pfancta. Funtat.
eo!<f8., 1. Il, a. tt~.
<. HUeMp annuae cotteg)) Venetentt<, )03) ~<.M<.w.o.
131).
~tbtba'u')" l'établissement
d'une~f'~o classe.atj~tte~ tM5~tchtv. do
blothlbati,
D),
nas.
Qnandte fondéspar tooteate<t)aMe< dont tt~
f'a su<d))e., a noms
oofMsont
.ont anooeHemcnt
n~
nus.~y?'
Quandle eoltegefut toutesles classes MsMstocon.
8usdlles,la ville pOJa"annuellement
FOXDATtOX UEVA~XES.
UUCOLLEGE 223
Parmi les bienfaiteurs de Satnt-Yves il faut placer tcer au
au premierrang le roi !.ouis Xt!! Pour témoigner aux Jésuites de
Vannes sa vive satisfaction du grand seing qu'Us apportent en
il
l'instruction de la jeunesse il leur donna, au mois d'août i63~,
~ou parc do Lestrenio'. Située à moins d'une lieue de Vannes,
sur la routede Nantes, cette propriété était environnée de murs et
contenait environs six hectares. La proximité de la mer. la soli-
tude. tes boi~d'atentour. t'avaient prédestinée à devenir la maison
'te campagne du collège.
1.'exemple du roi suscita do nombreux imitateurs: qui, don-
nnit une terre; qui. constituait une rente, et toujours on vue
J'aider les Jésuites dans leur apostolat~. Ainsi, to 5 novem-
)'tc t63(t, Laureut Le Moyno.sieur de Saint-Julien, et Olive Tenier
sa femme, désirant participer aux prières et mérites de la
Compagnie de Jésus et donner moyen aux Pères, d'exercer tours
fonctions au satutdca a mes'transportèrent au cottegeSaint-Yves
la propriété otjouMsaoco do la maison dite de Toutboutonpres
do Pontivy. Ils demandaient seulement au P. Général d'agréer
tes
'p)e te revenu fat emptoyé aux frais d'une mission donnée par
t'< reade Vannes quinze jouM ou environ par chascun au audict
Pontivy, et huitjoura ou environ en h ville de Hottau~ My eut
d'autres fondations do ce genre, et tes religieux do la Compagnie
ne rendirent pas nmins de Bfrvice à la Basse Bretagne par la prédi-
f«<ion que par l'enseignement.

si"t' thtM.otHMtMdXondest'arotMcade Satnt.A~elde ~uhttatt etdMMteu~a


-t'Anonet d'Atabon.CedfM)ftfut ano~Mpar bulledu pape tonocentX)), du
X dfMtnbM' t69t.CT.t~ttemao~."< f' f. t~. tOQ.
1.DonaUoa par laroiduparedeLf~tMotetA'tb)<MduMo~b)haa. n'
?.Votta K)atde<(Uî€<'dufo)~<;e<Anbt'rfdaMoïbtbtO. D'.
3.t)ooa«oode la tnatMode Ttta)bou)ûo(~M,t)aMe <i.).
CHAPITRE. tX

CfELQOBa ~t<tt!M6tT8 PB t.~ VtB OB9 AXCtMS


COLL~OKS

(!02:M6:M)
«
SaaMoatte i. A Mct~, Mto fo t'honnpttr 'to la duehc&se d« La VatoMc. – < «<~
tconhts scohtroa au eoU~o d~ t'aft~ 3. tA-t'~uo de Toul soutint on acte
['uMtc à t't ohCKh'- de font-à'NonsMn. – 4. Ct-ëtenttons de<t jurhtea do Cette
LoheMt! – D~od cntt-c les J~uttf's d'~n~ou~mo et Mv~quo An~tm-
')<* La HochpfouMutd. tt. SustcpttUttt.~ du t'aftexx'm tt'Att en PrOïenep:
?. t)uerc)to avec ta ~ou~ffneur 'te La fMche au sujet tt'un droit <<<* t~'tx'.
M. t'oa mulinerio d'oUcn' au coX'~c de ttennea. – t'. Les J&suttca gMëa 'ho''
t'usage do !euM dt~hs far les t t)hefst«'s. t't. t'tenfatts ft e~gencct ')
~ytoce de Condé è ttou~pM. U. ConstyucOon tte nomvttM t'gt~fa en pro~tnc~
et ttaas la tapitate. ); tn'dtnt .<u~ue< donna ))eM )a pesé do )~ pMtn~yf
ptcrMttu penstonnat aucoM~o doC!fnnoat. M. L~totsedu aottctat tte
t'afts. H. t)cureu6e t))) de deut tnsigopa btcnfatteunt.

Sonfeea toanosc~tMa 't. ttMQftto de documents fon~M~t dans ta Cumpa~cte t a)


~aofta. tt~ttohe cenetation)) – b) ttanfta. Cphtotae a<< Ccot~atetat – f) tMattae
t)tt!o~ '))eamt'an)ae MMo~a; e) t.u<duufm)t htMo~ta.
Il. Af<'ht«*t!e ta ~o<)nfe (!e Paris, pat'tendu ~r~tMeot ttottomt.
)H. Pa~t, AKtttMa natt"uat< )t. <Mt.
t~. Paris, BiMtotMque de t'AMenat. mM. t«a. a.
v. tenoet. *ît6)<M du fattMneot.
V). AMhhMd~pattffNtotatM <!e la Sarthe, de ('AH)ey.du t~ey.
0). <Kt)hM fomounates de th'~p.
Soupcea ttap~tto~es) ~M~Mt~~xt~ O'tnfeotK. <WMMo~t«f<f<o~um. –6tNA'e
<c'< nx tf<t~ tCaMtQt), Bof. faAt., M). AbMm. M~<o'M tf~f</a<MM«~ <~ ~oot
't'J~OHMoa. – Mt'ehto. ~M<t~«t"ft'~a~M"'«<<'<< – 'om~<M-~a<f"'o~
~tftfpt~nt. ). Vt. <)t. OanMon Poo)~. <~< ~««~ ') M~tt. – CaMton. M)«ott< dt<
''<Mt~«'"<' M de <<tKotn~ ~f~s?. – C. y~tto. < nfrtT«M (le ~'Mtt ') Metwon.
fa<(ff..Vof~tttf fAtufffo') (ft«)jt"F<ffn(t<'ft<.otVtt<'tf.–He MMMUi)))et.<
J~M«M « ~tt~'tMmf. E")t'"nnade. M~t-dt M)<~<t<jf<'t'f(f<<t'aaMt''m<
Ct~M. H«<o<n' d~ <te d~ <.« ~~Af. femett. A" ~Meou tôt* <t~ De Mont'
Mt.W<f<])~~ J.o ~M~. Do poftn'ta"n)eh. fatMa~ M"'f< de ~Mf.
tofOtM, M<«o)M dea ~<pM ~fM)n«. Xa~na). M~'offe't" H'Auoatp, M"
t~yt <fttttWn<vtd~Con<f< f<.an)'~) )te La Faite. Pf~r<pftOM de tt)~<t. Chan<t.
AMfnnf<f<tW<Mungt.–Oton<tet. MM/t)twfuM/tr<)ftfO<<f. <.ctma)o Ctttf. ttM~ott.
t)Ottt<M< <? ff) tW~ Pa~<t. Mut'a'tt et Ma!)'. P<t«aa!)<t~ A«t~~tt<- fa t'<H<-
'ff ftt~ft. ~e MCnana), ~.M ~u«ft tfa <!t rue Sftfnt ~'tfotn?. e<non< M«to<M'h'
Mt~~ <~«<< ttMH't. 0. de La noiie~p, .\o«f< auf ua M<<~ d? ~tM <t'<W~<'
«)t)tfft«<< p<tf fM OtvAtfM~t ~U«~.

t. Apf~sie r<jcitdos nouvones fondn<!ona, n nous faut M!a<pr


lea faits les p!u!< aotitaota do t'hiatoh'o dea oDc!et)a coHt'gca
LA VtE DES AXC)E\S COLLKGËS. sas5

durant les six premières années du miniat&ra do Hicheiieu.


En <6a~ le duc de La Valette, fils du duo d'Ëpernon, résolut,
l'occasion de son mariage, de faire une entrée solennolle dans
la ville de Vota dont il était gouverneur. Il y amenait sa jeune
femme, Cahriotte de Bourbon, u)iode Menri tV et de la marquise
de Yerneuit. ).n vieiUe cite «e mit en frais pour procurer a ses
illusires hôtes une réception brillante, et le collège fut appelé
.'( y contribuer. Le 19 avril !o mattre-échevin. Jean-Baptiste de
Yitiers, ayant assemblé les trois Ordres, on charga une commis-
tion de prendre les mesures convenabtex. Sans s'arrêter à aucun
projet « les sieurs commis trouveront bon do s'adresser aux Perea
Jcsuitcitcomme Aceux dont les inventions cs-setnb!ab!es tiubjects
.traient paru avec satisfaction dans toute la rrance a. Les Pères
tinreut it honneur de témoigner, en cotte occasion, leur recon-
naissance cnv<'rs ceux ft ~ui après Dieu et Sa Majesté its
devaient leur etautissement dans la vitte. Do ptusieurs desseins
<p)i)a dressèrent a la hâte. on choisit to plus faci!c un CoMt&a~
~'A<<HMe«~ fnHtw/t' ~f«' /f~ ~Mo~ ~A'wpM~.Ceu<-ci, sous la forme
de divinités païennes, devaient rivaliser A qui recevrait le )nieu]<
la duchesse, et lui adresser un eomptiment !orsqu'ft!e passerait
au milieu de leurs palais enchantés, construits à t'entrée do la
ville, entre la cathédrale et la porto Saint'Thibaut'.
Sur tout te parcours, les maitioua étaient tondues do magni-
Huuos tapisseries, ou ornéea de Oeura et do verdure. Onze com-
pagnies d'infanterie et trois corps de cavalerie formaient la
haie.
ttevant la fontaine Saint-Xico!aa un arc do triomphe trèa élevé
représentait le temple de Neptune. t<e Moude t'Ondu nt danser
les oaïadoa au chant des arènes nageant dans i'eau. fn pou piua
t«!n M trouvaient rangés quatre ceutNcnfonta, diviséa en 'tuntre
compagn!*a. « )ta étaient couverts do sole, satin, taffetas ou auttre
hello matière, le tout conforme au~ tivrcea de Nadamo. htane et
bien; le panaeho incarnat, btanoe'bteu; l'escarpin blanc; tes
baw incarnadina; tes armes grandement MtuiMnhN. Chaque
capitaine do compagnie vint faire un compliment a la princesse.
A t'cntréo do la place Boyate, second arc do triomphe le
pa'
lais ~e la Terre. )~ dae<se Flore, accompagnée do nymphes,

t. <ont~(<~n)«"fon<~W<'~fty /W<'M<Mfn~, ~ncf f~<'tt~)«<.


Mf~f
.MM'~mf <fu< Af«<''tf Ao<«<<*<? eNf<tt <?*?<< c'e<tnnerelationdMtêtes,
duo probablement au P. Motet<Cf.Bommettos~.op. t~ t. V.tel. toao).Votf
Vtan<Mn'PoaM.
muaavu vvavcv Aft n /~M~M
w. v. Av w..vp..
M~ p. ««0 a~,M,et nota)t.
we cv uwv ~.n.

C'WtCt)tB['K~t*T.tt. )~
MC SOUS MCHEHEU. PREMtÈHE PARTtB.

parsemait le sol do fleurs; le dieu Pan venait lui oSrir ses hom-
mages les sytvaina et tes satyres marchaient en cadence au son
d'un concert exécuté par tes muses.
Au bas de Fourniruo se dressait le palais de t'Air. Xéphir,
Eurus et tes autres messagers du dieu dansaient, tandis que des
rossignols artiticiels faisaient entendre un chant mélodieux.
Sur ta place Saini'Ëuoono on trouvait !o palais du Feu, haut
de cent pieds. A l'entour, des hommes armés de torches en forme
de lettres ftambtoyantes, traçaient en marchant des devises et
des anagrammes à l'honneur de la duchesse.
De là on la conduisit à la cathédrale oit un Te ~«nt fut chanté
puis ou gagna <*nbon ordre l'hôtel du gouverneur.
Le 25 ao~t, dans la grande salle du palais, les étèveajouèrent
Philis tf~OMt~ ou ~<M~OM~des A'~M~Aft<T~<M~a~M<Mf~'ApM-
"e!MPM~C el «~PMfde .Vc</aM~la </McA<"t~ f/f La tWe~P M)
la ville de <V~ Parmi les acteurs, on remarquait Bernard de
Xogaret, proche parent du duo d'~pomon. Tous s'acquittèrent
habilement do leur rôle. « Les enfants de Metz, dit un chroni-
queur, ont prouvé en cette occasion qu'its sont aussi bien nés
puur l'olive quo pour la palme, ayant autant d'adresse et do
bienséance aux exercices et gentiMe~beado la pai< que de courage
aux onets du champ de bataille 1.

Le t~ariage du duc de La Y«!ette avec CabrieHe do Bourbon


avait é<~ tnénagé par le frère de ce!!e ~i, Henri do Mourhon.
évoqua nommé de Metz. Ce jeune prêtât fréquentait ators tes
coun' du cottage de Ctermont, avec un autre Ots tégitimé de
Henri t\ le comte do Noret. Tous deu!! tic fi~nataient par leur
piété et leur anvoir. Le premier était membre de la congrégation
des ppns!pnnn~es depuis tu3t te second devint en tM:! préfet
d'' la congrégation dt'a externes~.
L'évoque de Nottt avait déjà défendu brUtamment des thèses de
philosophie, d" ptns!que et d'astronomie~, torsqu'it soutint, en
iua5, uu acte puhtiu do théologie fur les traités De ~<'o M~M
~Mu, et F~ !~A« /He«~M~o. Quaoi toute la cot'r, raconte le
P. Harasf' le dissuadott de faire ses réponses chez nous, mais
do faire cet honneur & la Sorbonne, auquel cas it n'y anMit pas
do poiua d'y amener le ttoy. Ce bravo princo se résolut ou do

t. Combat'<Af)«oe~ dtépMVhnMoo-t'onM, np. W(.,p. 28,29et cote <0.


3. Cata)on.W<fo<~e
H~f~ p. O*
Mn~f~o~tfMt,
a. ttUMdut'. U<n6ta!
aa P. ~UtM, < Mt.<63<
(~Mnch.Epttt.<:ef!t. )V).
V)E DKS AX(U6?!8 COLLÈGES. 237

ne point répondre, ou de faire cet honneur à ses maltres o M


avait doublement raison, et t'en ne s'explique guère la dé-
fiance dea courtisans. Ne savaient'ita pas que Louis XtH se plai-
saità honorer de sa présence les solennités scolaires du coUége de
Ctermont? Sa Majesté avait eUe.môme présidé la dernière distri-
bution des prix, doot elle avait daigné faire tes frais, et s'était
vivement intéressée à la tragédie de ~M~tfe jouée par les
élèves
Le roi accepta donc avec plaisir l'invitation du jeune prince
qui lui avait dédié ses thèses. Les gravures du placard imprimé
reproduisaient des scènes d'un dessin admirable. Louis XtH était
assis sur un char de triomphe, tratné par quatre chevaux vus de
front. Tout autour se déployait une guirlande de petits médail-
lons, supportés par des génies et représentant les principales
vittes fortes de la France.
La dispute eut lieu te jour de l'Epiphanie t625, devant « la
plus royalle et illustre assemble qui entrât jamais uu collège de
Ctermout~ Aux côtés du roi avait pris place toute la cour; les
ambassadeurs dea puissances étrangSrpa; le uonee du Saint-
Siège; les cardinaux de La Rochefoucauld et do tUobeUou; un
~rrand nombre d'archevêques et d'évolués; les prèsidents do
h'utc!!tes chaptbres de justice: les chevaliers de t'Ordre du Saint.
Ksprit; une foulo de dneteurs doa quatre Fueut~s; bref tout ce
quo la capitale comptait de personnages distiugués. Ou remarqua
qxo Louis XH! suivait la dispute avec la plus grande attention;
plusieurs fois, do ta maio, it Ut taira tes chuchotements indiscrets
de son entourage un pou mondain; it pria les t'veques d'argu-
menter, voulut que tous parlassent latin et que la discussion ne
sortit point des formes ordinaires do l'école. Daus l'attaque
comme dans lu riposte, elle fut digne do t'honorMbto assistance 4.
Trois semaines plus tard, te 27 tanvior, dimanche do la Saptua-
gésime, le roi revint au cottogc de Ctcrmont avec to même appa.
rcit pour assister encore & un tournoi presque Mmbtabto. Le
comte de Morotallait Houtonir ses thèses </H«'f~« ~At/o~o~<a.
On <it cette fois t'évcquo do Metz argumenter contre son frère,
et tous deux faire assaut do subtilité, do talent et do bonue grâce.
A ta grande joie de Louis XHt, un gentilhomme do sa suite,

t. RaMMe,~f« «M<~<t/ (CaMyon, Bof. <aM.,tH.p. 20).


x. UttMaeann.<62t(~MnttaohtttoHa,
t. Ht, o. 31,M).
8. ti~raMe, <
<. WfffN.
~8 SOUS RICHELIEU. PRENDRE PARTIE.

connu pour bien manier Fépee, voulut montrer qu'il savait aussi
manier le syllogisme il s'en tira fort dextrement, et à l'issue
de la séance. Sa Majesté, ravie dA son savoir, l'honorait d'une
charge vacante.
Reconduits jusqu'à la porte du coliègp à travers la cour des
élèves ornée d'un arc de triomphe, le roi et les seigneurs ne ca-
chaient point leur satisfaction jamais on n'avait vu, même
dans ITniveraité de Paris, dispute plus habilement conduite de-
vant pïusmaguiuque auditoire t.

3. L'année suivante (t626) l'Université de Pont-à-Mousson


célébra une f~to littéraire non moins soteonette. Le prince
Kicotas'Fran~ois de Lorraine, évêque et comte do Toul, venait d<-
ter'niner son cours de philosophie, pendant lequel it avait donné
à ses condisciples t'exempte du travail et do l'assiduité. Le 2~ fé-
vrier, il soutint un acte public en présence de François son
de la cour des Facultés en
nf're, dp Chartes 1\' son frèr«, ducale,
costume '!t des notabititês du pays. Le prince ayant Mtisfait &
l'attente gonërate. le doyen de la Faculté de Théologie demanda
candidat la collation des
pour l'illustrissime et très digne
grades académiques. Alors le chancelier to proclama successive*
ment bachelier, licencié, docteur es arts et en philosophie, <
lui romit tous les insignes de sa nouvelle dignité l'anneau, le
livre, le bonnoi carré, aurmonte d'une touue de soie bteue, et
to manteau violet a borduro rouge. Le prince fit ensuite sa
et promit sur
profeM:on do foi, agenouillé devant le Recteur,
tes Évangiles de garder toujours la religion catholiques.
En iu3T t'évoque de Toul sa disposait & sabir la ~H~tce
sur les vertus thcologates et le sacrement de pénitence. Dej&
l'on imprimait à Anvcra '< avec un grand luxe de gravure Il les
thèses qu'il avait dediëcs au pape Urbain YitL lorsque, le
8 septembre, des lettres de ttomo annoncèrent sa nomination au
cardinalat Il ne pouvait plus, revêtu de la pourpre romaine,
descendre dans la I!ee, ni suivre les cours ordinaires pour achever
sa iheokgie. Deux Jésuites lui donnèrent des leçons partieu-

t. UtKMeana.<6M~ (Penche htatorta,t. iït, < M, 55).te ~e~M~ ~nn~.


1.en. 1025,p. 878, <8t~83. – B. MMttn.
~M~~<~d<'<t<o<'M<<f<t<! fo«<MMOt<, p.
J. Pnfrc~W ~nM-~ouMM, p. 98.
3. Paelet..late aur E'vdercolton d'urt~enne cardlrrnl de Lorraine (dans ~mof~M
Mémoires
3. fn
<fc PawteT.
soc<<'M~rcMo<o'!<e <.o~<t<ta,
A'ofe < tVd«Cf«oH 3° ~!e,
ffMM~eMHe t. XVt, tM8,
cof<«"f'< p. <0?.
1888, p. 101.
LAYtEDESAKC!EXS
COLLÈGES. S29
itères*. En reconnaissance, il voulut, cette année-là, faire comme
<OMO~~ tes frais d<* la distribution des prix du cottège~.
Lorsqu'en i629 it quitta t't niversité. où il avait étudié pendant
sept ans avec tes plus beaux succès, il fat salué avant son départ
par de touchants adieux. Ses condisciples le complimentèrent en
quarante langues, tant anciennes que modernes, et jouèrent en
son honneur un drame intitule Jw~t~M, ~M ~Mwpatriarche de
l'eiaise. L'auteur, bien inspiré d'otirir un M beau modèle au
jeune cardinal, avait su mêler la louange uue te~on très
cfncace~

t. Mais tout n'était pas f~tes où événements heureux dans la


vie extérieure des coDèges. Quelques-uns subirent vers ce temps-
là des difnouttéa ju des tracasseries venant de causes diverses.
A l'Université de Pont-à-Mousson, tes idées d'indépendance
dont étaient imbus les professeurs de droit menaçaient toujours
de troubler la paix. Longtemps assoupies, eUes se réveillèrent
sous te Mctdrat du P. Philippe Nicaud. Les étudiants Allemands
imaginèrent de se grouper en jVo~oa, et demandèrent au duc
Henri Il de lenr accorder cette faveur. C'étatt une innovation
dangereuse, et le P. Recteur ne manquait pas de bonnes raisons
pour s'y opposer La requête des juristes avait été renvoyée au
conservateur. Antoine de Lenoncourt, primat de Lorraine. it vint
au Pont, et essaya de régler paisiblement t'auaire en convo-
quant au collège le conseil de l'Université. Mais les professeurs
do droit refusèrent do s'y rendre, ne voulant pas tenir séance
chez les Jésuites. Le primat dut se retirer sans avoir apaise te
conuit. Il fallait pourtant prendre une décision. Mandé à Kancy
par le duo de Lorraine, le P. Nicaud combattit auprès de Son
Altesse les préientiona des étudiants, Il rappela l'exemple de
Cujas et de Grégoire de Toulousa, l'un et t'autre opposés aux
~V~MMM dans des circonstances toutes sembtabtfs céder aux
Allemands serait créer un précédent dout s'autoriseraient les
autres étrangora bientôt it ne serait plus possible de maintenir
la tranquillité dans la vitto. Le duo n'osa rien résoudre avant
d'avoir examiné les usagM des autres universités; mais son
enquête no fut pas longue. Les Allemands ayant insisté pour
<.Abnun,op.Wt.,p. Ma. – MMUp, op. f«., p. 205.
a. MatUo, op. cM., p. a* <.
9. AhMtn, op. f«, p. 4M.
4. Nousavonswnqo'&PonM.MoMMa.leBecteordo coU~ge
des~suHe9êtahen
nometempsRecteurdptoutet*Un!veK!M.
2:t0 SOUS HtCHEUEU. – PREMtËRE PARTIE.

avoir une réponse favorable, il leur déclara ne vouloir plus


entendre parler d'une mesure qui tendrait à distinguer les étran-
gers de ses autres sujets.
Irrités de ce refus, les juristes n'attendirent que l'occasion de
témoigner leur mauvaise humeur. Elle se présenta au mois de
février i6~. quand Biaise Jaoquot fut nommé professeur et
doyen de la Faculté de droit. Le Recteur ayant voulu le sou-
mettre, avant son entrée en charge, aux cérémonies d'usage, ses
collègues feignirent de croire qu'on lui demandait un serment
d'obéissance, et protesteront contre une forma!it6 qu'on n'avait
jamais exigée d'eux-mêmes et contraire, disaient-ils, aux statuts
de la Facolté. Biaise Jacquot se présenta quand même à la pro-
ffssion de foi et reçut du Recteur la permission d'enseigner.
avec défense toutefois de commencer ses cours tant que Sou
Altesse n'aurait pas statué sur le nouveau conflit.
Henri Il, après en avoir délibéré dans son conseil, ordonna le
12 mai que tous les professeurs, juristes et autres, avant d'en-
trer en charge, feraient la profession de foi conformément ù la
huile do Sixte-Quint, et prendraient acte du Recteur n. Comme
le notaire de 1't'niversité avait négligé de tenir les procès-verbaux
des cérémonies précédentes, Je P. Mcaud convoqua le i9 janvier
iU25 tous les professeurs de droit et de médecine, sauf Biaise
Jacquot, pour régulariser leur situation. Tous se soumirent et la
paix un iastant troublée se trouva ainsi rétablie'.

5. Un cotlége qui ne sortait d'un embarras que pour tomber


dans un autre, fut colui d'Angouléme. Nous avons raconté, tout
à ses débuts, ses difficultés avec l'évéque, Antoine de La Roche-
ibucauld.puis avec l'Université do Pariss. Cette seconde querelle
n'était pas nnie que l'évéque en suscitait une autre. D'ailleurs,
depuis les premiers démêlés, et bien qu'il eût promis de protéger
désormais les Jésuites, il n'avait cessé de les tracasser de toutes
manières. Ainsi leur défendait-il do confesser les habitants de la
ville ou de prêcher au dehors sans avoir « chaque fois au préa-
lable demandé son autorisation et la permission du curé de la
paroisse; il en vint jusqu'à leur interdire tort ministère hors
de leur coDège, et là encore ne devaient-ils l'exercer que pour
leurs seuls élèves 3. Longtemps les Pères obéirent sans mur-

t. E. MaTtto.
op.<-«.,p. ao-9!.
2. Voit tome tu, p. 6<2 et sait., et plus hant. ebap. n, n. 6.
3. A. deMMMUt!oe8,Ae)~~M</Md~M~oMM<!te, p. Ot.
LA VIE DES ANCIENSCOLLÈGES 23<

murer, mais ils necrurent pas devoir céder aux exigences épisco.
pales'dans le conuit survenu lors de la construction de leur ég!ise.
La chapelle provisoire, « un petit mécbant trou où les écoliers
ne pouvaient se ranger étant devenue insuffisante, les Jésuites
commencèrent à élever un nouvel édifice, et pour emplacement
ils choisirent, sur les terrains acquis par eux, une ancienne salle
de déclamation et une partie de la « place en chaume » qui
s'étendait au devant du collège, en face des écuries de l'évèché.
Comme les palefreniers de Monseigneur avaient la singulière
habitude de conduire là le fumier de ses chevaux par une rueUe
voisine, le maire, pour accommoder les religieux, lit clore cette
issue. /M</c!raf Prétextant que l'endroit choisi n'était pas con-
venable, Antoine do La Rochefoucauld enjoignit aux Pères, sous
peine d'excommunication, do cesser leur entreprise il se gardait
bien d'explique le véritable motif do sa défense, et pour en-
venimer l'auairo soulevait une question de droit canonique. A son
ordonnance, signifiée le 3~ septembre i6~. les Jésuites d'An-
gouléme repondirent dès le lendemain par un acte d'appel &l'ar'
chevéquo de Bordeaux, et suspendirent les travaux do construc-
tion, en attendant la conclusion du procès en cours avec l'Uni-
versité de Paris. Ils les reprirent à la fin de tu25 Sur q~i, le
23 janvier i626, nouvelle ordonnance de l'évéque, dont il ne fut
tenu aucun compte. Fne troisième, signifiée le 30 du même mois,
ne produisit pas plus d'eHet; mais cette fois les Pères rédigeront
de « Trèshumbles remonstrancesàMonseigneur le Hévércndissime
Evesque d'Angoulesmc a. Appuyéssur les privilèges re~usdu saint-
Siège. ils aflirmaiont avec modération leur droit de bâtir des
églises ou oratoires dans l'intérieur de leurs établissements, d'y
ériger des autels et d'y célébrer la messe avec l'approbation de
leur Provincial ils déclaraient toutefois ne vouloir user de ces
privilèges sans le bon aveu a de l'autorité diocésaine.
'< Nous ne désiron'! rien tant, disaient-ils au prélat, que de vous
servir et condescendre, en tout ce que nous pourrons raisonna-
blement, à vos volontés, comme nous l'avons fait voir au fait des
confessions, prédications et autres fonctions de la Compagnie que
vous nous avez interdites horsdenostre chapelle. Nousprétendons
tant seulement par là vous faire voir ce qui est de nos droits,
a6nqu'il vous plaise nous estre d'autant plus douxet favorable,
que nous sommes retenus à user d'eux pour vostre considération

1. CoMpfetrM~Mt
OMp(tWe<MeM<
</ePaW<,
t. Vt,p. M5.
2~ SOUS RtCHEUEU. PRMUEREPARTIE.
et aspect.. Et comme
l'évêque les avait menaces d'excommuni-
cation, ils ajoutaient «Nous ne croyons
vous vemthez atterô cette pas, Monseigneur, que
extrémité, à Dieu ne plaise. Yoaaagrée-
rez plus tost, s'il vous plait,
par les considérations susdites, que
nous nous servions de nostfe édifice
la messe, en attendant pour une chapelle à y dire
que Dieu noua ait donné la commodité
debasura.tteurs. C'est ta irèshumbte prière que vous font
cet eserit, de Vostre par
Seigneurie Révérendissime, tes très humbles
et très ndètes Serviteurs) en
Jésus-Christ, tes religieux de la
Compagnie de Jésus du collège Saint.Louys d'Angoulesme' u
Ce n'est pas là, croyons-nous, le
langage de gens insoumis et
intraitables. L'historien du Co/ donc
malvenu de reprocher aux Jésuites, dans cette ~~oM/est
ton hardi et m~ne hautain, Ja fierté drconstance, leur
d'un Ordre qui se savait
indépendant de la juridiction éptseopaieet qui aimait à le faire
sentir
Les frôs humbles remontrances Il auraient du
convaincre
16v<'que elles no servirent qu'a l'irriter davantage. Sous
prétexte
que dea copies couraient dans le public et pouvaient t'abuser. il
Utrédiger une requête oùl'on de
seifo~ait réfuter les aUégations
des Pèr<-s.comme contraires à lour admission
dans le royaume et
à l'édit de teur retabUsaement. Sur tes conclusions de
son promo-
teur que tes Jésuites ne
pouvaient s'aider de leurs privilèges 1).
t évêqueMndit. to <2février i0~. une ordonnance par
il défendait aux religieux du laquelle
collège "de bâtir église, niconverUr
en église le' bat!ment naguère
paracttevc. ni d'y ériger aucun
autel, fo.aute pareillemont de ne publier ni soutenir
vent [le faire saM la licence qu'ils peu-
des évoques, pour autant que cela
est rompt! d'impteM et d'horreur H. Eu cas de
contravention, il
exconunuoiftiticsdits Jésuites et interdisait ledit lieu et prétendue
église, tt prescriviten même temps aux cu)~" et aux prcdicateuMdo
publier s~ santonce au prône des messes paroissiales, pendant
trois dimanchesconsécutifs, et de lui en
rapporter les certi-
ucats'
t.e i4 février, forts ile leur t~on droit, tes Jésuites en
rent de la sentence episcopateau cardinal appelè-
deSourdia, par un acte
quifutMgniué au promoteur le même jour. Que si « nonobstant
'T~a h~mMestemonstmatM.ctt~s par.MasMogoes. e .t~ p. 62,M. Cf.tf Vtr.
CM~e/tfott, t. xn.aon.t629. p. t<9.
2. BoiMoonade,
2. /~oMfcf).,
Af~M B~<. eon. <6<6.
collègee~/M
~"coM~f ~f<-e <f p. 60.
3. Le blercr~re fYarr~oia, t. XII, enn. 1616,p.p.tM~oM~me, – Con~tM
t. )6&.
t62, i03.
162, f08.- t-tn~t ait
Cnmytes rt:ptlna a.t
~tffmeat, Vt, p.
LA VtEDESAKCt&KS
COURGES. 233

ledit appel, lui disaient-ils, vous voulussiez passer outre au me-


prisde Fautorité dudit seigneur cardinal, comme vous avez ci-
devant fait, vous déclarent lesdits Jésuites qu'ils sont appelans
desdites inhibitions et de tout ce qui poapfoit faire en suite
d'iceUpa à N. S. P. le Pape, où ils protestent de se pourvoir,
toutes foiset quantes, tant contre vous que contre ledit seigneur
évesque et tous autres, vous enjoignant, de l'autorité du Saint-
Siège, faire seavoir lesdites appellations et le contenu en ces pré-
sentes a ieetni seigneur évesque, afin qu'il n'en puisse prétendre
cause d'ignorance').
Kn même temps, a6n d'éclairer l'opinion, les Jésuites publiè-
rent une Apologie où, s'autorisant du droit canon et des décrets
des eoncites, ils déniaient toute valeur it la sentence épiscopale.
Haus~m ordonnance, Antoine de La Rochefoucauld s'était plaint
d'une certaine t'emontrance portant qu" les Pères n'enten-
daient pas demander sa permission pour bâtir. – Cette remon-
trance, répund l'Apologie, ne porte pas cola, mais tout le con-
traire, puisque par eltc'meme nous vous demandons, sur la tin,
expressément permission avec très humbles prières, p Dans la
même ordonnance, l'évêque avait invoqué l'autorité du roi. –
Maisquand t'ien même, fépliquent les Jésuites, le roi voudroit
que nous fussions sujets aux évesques en toux cas raisonnables,
veut-il pour cela que contre toute raison nous soyons oppressés
par aucuns d'eu~: on qu'n nous traite ici autrement qu'en tous
les autres tieux de son royaume, où nous avoua l'exercice libre
'te toutes nos fonctions?. Nous avons obéi, Monseigneur, avec
beaucoup d'incommodité trois ans et plus, en tout ce que noua
avoxs pu, sans altégufr n"s droits et privilèges au fait des con-
h'sstona hors du coltègo, noua avons toujoura demandé congé
aux curés, outre votre approbation, pour ce que vous l'avez
ainsi voulu pour tes prédications, vous ayez désiré qu'on deman-
dât congé /o<tM~Mo~M,nous l'avons fait; vous tes avez défan-
dues entiômeut. nousavonacessé du tout. Et ainsi des catéchismes,
missions et autres fonctions que vous nous avez refusées. Parmi
les payens ou barbares, on nous permet d'ériger des autels, do 0
prêcher, de faire le service divin en tout lieu, et dans une ville
catholique, chez nous-mêmes, dans notre sol, cela nous est dénié. c
Le Roi entend-il cela, je voua prie? et l'édit de notre Mstablis-
sèment on dit-il mot? »Il
<
1. Compta t~n~)'< f"< J'a~Mpn~, t. Vt, p. 966.
S3t SOUSMtCHEttEU. – PREMtÈBSPAHTtE.
Les religieux démasquaient ensuite le prétexte ridicule de
l'opposition du prêtât « Vostre censure est nulle, parce que vous
faites du juge en vostre propre cauae, s'agissant ici de nostro
chapelle et du fumier de vos écuries Nemo sibi ~Mc~- esse
~o~M< Mais qui sera le juge qui nous biasme d'avoir Lasty en
la nécessité où nous sommes, aux despens de la ville et des au-
mosnos des gens de bien, une chapelle à faire le service divin en
un lieu le plus commode que nous ayons, tout entièrement nos-
tre, distant de vos estables (écuries), une grande place entre 1
deux, et selon le jugement de tous, assez décent et convenable?
Vous seul estes d'&dvis contraire, Monseigneur* n.
L'o/o~t~ se termiuait, ainsi que tes ttemontranees par
une protestation de soumission à l'évoque et non pas. commele
1
dit M. Boissonnade. '<par un refus d'obéissance
<m no sait pas au juste comment se termina ce ridicule conflit. 9
Sans doute Antoine de La Rochefoucauld comprit que sa cause, a
assez mauvaise, n'était soutenue par personne, tte teur coté les
Jésuites ayant persévère dans leur légitime uessein, n'y furent
1
plus contrariés: l'apaisement se fit et la chapoUe, objet des
dobats, fut ouverte au culte. Maisjusqu'il la mort du prélat, les
relations restèrent froides entre t'ëveché et la compagnie.
i
0. Partout, suivant to dé~ir dit t*. Général, tes Jésuites s'eSor-
caiont do donner l'exemple de la soumission à l'autorité ecclésias-
tique comme a l'autorité civito. Maisla utatveiHanco les observait
do si près, interprétait si faussement leurs intentions, clu'elle
trouvait encore a redire aux actés les plus inouensifs. t'n fait
entre beaucoup d'autres.
C'était là coutume au collège d'Aix en Provence, comme dans
toutes les autres maisons do la Compagnie, d'honorer particuliè-
rement ta saint fondateur le jour do sa fête, en exposant son
image au-dessus du mattre-autet. Or, a Aix, cette place était
occupée d'ordinaire par un tableau do saint Louis. )t sembla
scandaleux à certains esprits mal tournés que !o portrait du saint It
roi fut caché, mémo un jour, par celui do saint Ignace. Le 30 juit.
têt i627, MeDocormia, avocat générât au Parlement, ne dédaigna
point de venir à t'égtiso pour inspecter les préparatifs de la déco. l
ration et, « quoy que rien ne pareost encore parce ~ua le treillis
estoit tecdu, se doubla que l'on mettroit saint jgndce couvrant
t. ~f JMewf<'/htnfo~.t. c., p. )60,)s<. (
2. BoisMaoade,W<<o<<e<<M M~f~ef<~c<'ed~npouMme. p. 63.
LA YtE DES AKCtEXSCONGES. ~5

saint Louys Il demanda le P. Recteur et lui St des observations.


te P. Ctaude Sunren tenait à ne froisser personne; il promit
donc que le grand tableau du saint roi resterait en vue; du moins,
s'it devait être caché ou en placerait un autre plus petit au-des-
sus de celui du Mienheureux Père. Puis, MeOecormis insistant, il
promit tout à fait que le tableau de saint Ignace ne seroit point
devant cetuy de saint Louys
Nonobstant tout cela, ledit sieur advocat ne laissa pas d'aller
proposer t'aufure à la cour. Onla mit sérieusement en délibé-
ration, et furent « plusieurs choses dite:! là-dessus, entre autres.
xu'it ne fesoit point beau voir qu'un Espagnol tournast !e dos à
un saint Louys et à un Roy de France Sur les conclusions du
procureur généra!, la chambre des vacations nt défense au
Recteur du cottège et autres ayant charge dans l'église d'iceluy,
d'oster ni changer de sa place ordinaire l'image et portrait de
saint Louys qui est au maistre'autet, pour quotquo cause et pré-
texte que ce soit, & peine de saisie de tous tes revenus et gages
établis pour t'outretion dudit coUcgo, et autres arbitraires u.
Vers tO heures du matin un huissier se présenta au collège
Moyat'Bourb"u pour intimer l'arrêt, t~eP. Recteur répondit qu'H
<'cstoit prest pour ob~ir &la Cour, mais qu'olle eust oagard aux
autres églises, et à Aix et aiUourf, qu'on ne faisoit aucune difn*
culte, le jour des festes des Saints particuliers, de mettre sur
l'image du mostro-authet le tableau du Saint dont on faisoit la
lesto, et que dans Paris mesmo, en la présence du Roy, qui ne
manque point d'aller à nostfo église tous les ans te jour de
saint Ignace quand il est dans Paria, on couwroit !o tableau de
saint Louya, pour y mettre dessus eoluy de saint tgnacc. Et
quo de plus la Cour n'avoit point eu occasion de faire arrest,
puisqu'au seul signe de t'Advocat général susdit, il s'estoit
porté a condescendre à sa volonté, ayant commando au sacris-
tain de lesser l'image de saint Louya en sa veuo ordinaire, et
togcr aiiieurs io tableau de saiut Ignace.
« Nonobstant ces respousea, on obéit lat'arrest qui, estant sceu
par toute la ville, feut cause que te lendemain y eut meilleure
compagnie tout le long du jour, parce qu'on vonuit voir comme
quoy les deux images estoient disposées'.
Tel est, au vrai, le récit de cet incident, présenté par un auteur
do xvor siecte comme un exemple do l'insupportable ambition

du fo~e ~«t ~ot«<t«)t


t. MteMo,<H<M<M f<.«jr.1.1,p. 43,4t.
23f: SOLStUCttEUEU. PREMÈREPARTIE.
des Jésuites*. N'est-ce pas plutôt une nouvelle preuve que te~
actions les plus innocentes ne sauraient trouver grâce auprrs des
esprits prévenus De ta, dans t'ttistoire impartiale, la nécessité
de remettre en lumière certains faits qui p~r eux-mêmes n'au-
raient qu'une bien minime importance.

7. C'est le cas pour le din<heod survenu, eu t030, entre le cot-


tège de t.a t~~che et le gouverneur do cette ville. Tous tes histo-
riens du ticu l'ont rapporte, mais pas toujours sous sou véritable
aspect~. Il sera facile de remuer leurs nombreuses inexactitudes
A t'aide des procès-verbaux do t'atiairc conservés a la Biblio-
thèque de t'Arscnat.
A la mortdeCuiHautuo Fouquet, marquis do t.a Varenne, son
n!s, liené de La Vareuno, baron do Sainte-Suzanne, lui succéda
dans le gouvernement do La t'tcchc. Autant te père avait mon.
trd d'affectueux empressement à favoriser les Jésuites, autant le
tua déploya de t!<'tcingénieux à tes tracasser. Contrairement aux
derpieres voh'ntea paternelles, it refusa do tour payer une sonuno
de douze mille livres qu'il avait été chargt' de leur remettre
pour
t'ae)n'ven)ent do teur éguse bientôt, s"us pretfxto do revendi-
quer un priviRge illusoire, il passait à t'hoatitité ou~orte et
brntah'. Voici à quelle occasion.
En vertu d'une autorisation donnée fi son père par tteuri IV,
M. do La Varenne avait le droit do pécher dans les fusses do La
Hccbe il prétendit l'exercer m~tno dans ceux qui traversaient la
propriété des t'ères. Les religieux protestèrent, exhibant leurs
titres furmels eux souts, par suito de ta cession du domaine
royat, avaient !o droit de pêcho daus tes douves du col-
tège~.
t'n jour – te t8 mars t03U – un de tours domestiques y ayant
pris du poisson, le gouverneur le lui fit enlever par son mattre
d'hotet et lui défendit a peine des étrivi&rcs de jamaM rcc<'m.
moncer. Averti, le P. Procureur courut chez M. de La Varenne;
mais eu vain lui remontra-t-il doucement t'i~osttco de ses ?<'<"
cédés..<Si je n'ai pas la justice pour moi, répliqua to marquis,

t. tt)M<<~ <<t.tt<ft~ <~ <oM<««)))


J~ttt/M,1.1)).p. 3i3,n. t.
2. Ctefe.M'<~t<' fAm~~f t'< ~7~f<t<.~<)nery.AH ~fAf «« ~tt*
-Ch. de MootM)'. ~o~'f de Laf~A< – Marchant de Burbure,~«m AMh~~
</M~ < M~f n<<Mf
el f/f
~f<ot~< t" ~7ftAf.
3. Mémoires et titre touthant te dfott de t<tbe attaqué par M. de La Vatenne
(Archives. de la Sattbp, U., t. f. t2).
!.A VtEUESAXCiEXS
COLLEGES. ~7
douves quand boa me sem-
j'aurai la force; jo pécherai dans les
htera, et je défends aux Jésuites d'y pécher
tendre
Trois semaines après, le 6 avril, ses serviteurs viennent y
des engins. Le Frère cuisinier les aperçoit; homme « un pou
extravagant et mai assuré de son esprit o. il se fâche, lance des
trouvent de se
pierres et hlesse l'un des pêcheurs, qui prudent
retirer. Maisle soir mémo, ils reparaissent. Alors le P. Nimstre,
en barque, s'approche d eux. leur enjoint au nom du roi de s'en
attor, et, Il par advis de conseil, pour maintenir les droits du
c"tt<?e. itcoupf quelques mailles de tours htets.
En usant de ces moyens les Jésuites avaient suivi le cooseU des
9
« gens do htstiet! )ts ne tardèrent pas a s'o.t repentir. t.e avril,
le gouverneur lui-même. &la tête d'uno troupe armée de basions
A feu, de piques et de portuisanea s'apprôto à surveittor de loin
ses pécheurs, et il leur prêter main-forte s'it le faut. Les t'eres
sont inquiets, t~ la part du Recteur, (Uaude Loiret, to professeur
d'Écriture Sainte et un autre se rendent & l'hôtel de ville, pour
demander protêt Uoncuntre les sévices dont on les monaM sous
maire et tesëetto-
prétexte de pesohe dans tes foMoz Aussitôt le
vins vout trouver le gouverneur; ils le supplient d'empcsctter
vx'tonce on la t'iena desdits p~-rea
qu'il so commist personne ou
-Je n'ai point cette intention, répond La Varonno: mais je veux
à deux M*
pêcher devant leur maison comme c'est mon droh;
'<
fois je mo tiendrai près
pnoea ils ont repoussé mes gens: cette
''n personne avec mes ttommos et voua pouvez <' assurer tea
Jésuites qu'ils ne sounriroot Qulcun tort
Losofficiers municipaux portèrent ces paroles do sûreté Il au
coUe~e. Maisles Hetigieux, connai~ant lu caractère emporte du
marquât, avaient, diaaiont-ita, justes raisons d'appréttonder".
Ils prièrent donc les maire et cchevioa de restor auprès d'eux Il et
estro présena p"ur empesot<fr qu'it ne leur fust faict désordre
Lea magistrats aeceptt'reot ot n'eurent pas attendre longtemps.
Comme!ta so dirigeaientvora te mur d'enceinte, lesdomestiquea du
gouverneur commentaient & jeter teura Mota dans les douvea. A
une centaine do pas se tenait M.de La Varenne, entouré d'hommea
armés. Debout sur la muraille le procureur du roi, Chartes Mar-
sellier sommait au nom de la loi les peohouradoso retirer. N'étant

t. Pouree ~c)tnoo*euttoaste<ptoc~a-wbamde t'bote)de <t)tea touchantle


d'entretesJésuitesde La F)feheft M.doLa Varenne <B)M.
difrérend detAKC-
nat,mM.4«8) et!eM~moiM d'an P. ~otte cooMtt6a LaH<fhe.Cf.de
ntaonMttt
Rothemontttt.op. c«.. t. t. P '69tt M3.
23S SOt S RtCME~Ef. PHEJtttËRH
P~RTtK.

pas ohé!, il conseille aux Jésuites Il de laisser sortir leurs eschol-


liers pensionnaiMs et taira donner sur tes dicts domestiques et
pescheurs Les Pères refusent crainte de séditions a. Se tour-
nant alors vers les officiers municipaux, M' Marsettier leur dit
qu'il faut faire prendre les armes aux habitans pour défendre
tes droits du collège coutre les prétentions du gouverneur A
quoi le maire s'empresse do repondre qu'il no consentirait point,
p'tur cette affaire, a une rébellion. A hout de moyens, le procu-
reur du roi se tira de son rôle quelque peu ridicule en dressant
un proces-verhat qu'il enverrait au roi et on menaçant les
pécheurs de pfis"n. Ceu~.o!n'en continuèrent pas moins Il la dicte
pec!te à laquelle s'opposèrent les dicts Pères Jésuites par un acte
qu'ils firent dresser par un notaire )'. t.a-dossus les dt'ux partis
se rcptiprent en bon t'rdre.
Maisle titit~e demeurait et tes choses ne pouvaient que s'enve-
nimer. Kn etiet. le jour suivant, les Pères apprirent do personnes
d'honneur et dignes de foi qu'oo avoitdo tuuuvnh dcsseings sur
le collègo te marquis avait convoqué plusieurs tant bouchers
que auttres personnes du dehors do la vitte. avec armes, picqs
et auttrcs fb'rements o. Le P. tteotour s'exagéra peut-~tre le dan-
ger: toujours est-il qu'it lit fermer les portes d'' la maison et do
t'égtitie, el ordonna do suspendre les murs. Ce fut < aoso d'un
t;raud dmoi dans la petite ville au habitaient de notubrou): exter-
nes les uns prenant parti pour les Jésuite et les autres p"ur to
gouverneur, un pouvait craindra de graves d'surdres. Le jeudi
« avrit teaofnc!ora municipaux exigèrent du P. Itcclour la réou-
verture des ctnsses J'y contiens votontiors. teur r~pondit'it. mais
a la condition que vous prendre!! sous votre fauvcgardo nos per-
sonnes et nushiens. uLetuaire ass)traqu'Hctupcct)erai< toutes voies
de fait, et les o~et nés furent adm!sau'< cours d~s le tendemain'.
Lt) bruit do cette querette étant veau à Paris, les courtisans
n'épargnèrent p"iut tes quotihots au gou semeur do t.a Ftcctte.
On riait de c bon marquis do La Yarenno qui n'avait ost- utter
au ai~'go de La HocttcHe et qui avait t'té ttardimcnt et en homme
intrépide assit'gt'r t<' cottogo; pondant que la nnbtcs&edor'fanco
servait vaillamment Sa Majesté sur les champs de bataittc, lui
allait à la guerre des grenouiMct p. t<cConsfit d'H<at, auquel !o

t. Ptot~&'tfttMOt
d~jacités.CLSttnp~, f~ p. <a. – pp MontM~. cp. <'«.,
p. M.
2. Mftnoite
[oann!tt)td'unPèreJ~n)<f,d~a ttt~.Cf.i!pnofhemontftt,0~. f~
t. p tM.
I.AVtEUM AKOESSCO~KGES. 239

f. Xoiret avait porto plainte, envoya un mattre des requêtes pour


procéder à une information. instruit du rësuMat de Fenqucto,
Luuis xm Ut savoir au gouverneur, par une lettre de cachet,
à
ou on avait trouva ses procèdes fort blâmables, et qu'il eut
tcsser ses violences contre tes Jésuites. Ko même temps !o mac-
tmis d'EMat, le duo do Montbazon et le prince de Condôs'entre'
tXt'ttaient pour apaiser le diiferend. Peine perdue ni la lettre
~u rui. ni tes moque~es de la cour, ni les conseils d'amis ne pat'-
vinrent ti eaimer Hcn6 de La Varenne. !t no s'apaisa qu'en <oa~,
toM' uo tes Jésuites désirant avoir la paix, lui oS'rireot, pour
l'abandon do son pt~tondu droit do p~che, une somme do mUte
t eus U los accepta saus se faire pri<'r. C'est là fans doute qu'il
voûtait en venir 1.

8. Mu Haitqu'an x~u' si<'cte ia turbulenco do la gent ëcoUere


n'était pas te tn<'indrc souci des directeurs de «dtt'ge. Les Pores
de la Contpaguie d" J~us, tnatgrt' leur vigitanco et leur disci-
ptiae, no parvenaient pa~ t"~ouM a éviter h'a abus résultant sur-
<"ut du grand nombre des e!cve9 (:eu<-ei. presque t"us extomes
p! diss~tninét dans ditMrents quarticfa, échappaient aisément au
cantr'~o des mattrea et pouvaient préparer dans t'ombro det ava-
))io9tnattenduo!
t.t' toHcgo do Hennés comptait t'n tcao plus de quinze cents
)t)unfs gens do tuut agf et do toute provenance, depuis tes olasses
de grafnmatt'o jusqu'au co<n'!< de theo!og<e th', il prit uo jour
fnntaisi<' il que!quca ~are~'ux de ntachinor une petite r~votte
contre !'aut"rit~ sc"!aire. Us M plaignaient do ne pas avoir a~C!!
t)t) eunges, et rea'dun'nt d'<tenh' de vivo force ta auppt'oMh'n do
certain''s ctasses. Un jeudi matin, le 3 mai t6~, tes rebeUca, au
nombre de sept. eo rendirent au c<'u<'gopt~cedes d'un ufre et do
'u< tamtmurs. Loprincipat mcnt'uf,Jean J'~set m"ine do haute
'.tature, presque p"int de harbo, hahiHAdo noir. parut !o pro*
mier devant ta p"rtc, t'efp~c nue et proférant des Masphomea
sccrabtcMu. Les autre)) se rangèrent autour do lui, degaincreot
<t, à son exemplo se mirent li frapper indifféremment ceux do
!cur!) camarades qui se présentaient pour entrer Les Pères
«yant voutu intervenir, Jos<)et avec menaces et jurements leva
son arme sur !o professeur de t"giquo. Cependant tes bons e!evcs
t
1. De MontKy. ·.f. e.
t.
z. Cenomt)teau6""n<a enMtfdanstatoXf.tattaatde 3.5f043.t.<M 'Cf.GuHtotto
de CotMn,fo"<M''/i<<fcW~ < t~f/if'<*< ?<'(te /?<'<'w<.
1. )t),p. 0~.
~t0 – PHËHtËME
SOUSRtCttKUEU. PAHTtE.
s'efforçaient de fraaoMr le seuil; il s'ensuivit une bagarre dans
laquelle trois jeunes écoUe~ des classes de grammaire furent
blessés. Après ce bel exploit, nos mutins se retirèrent satisfaits
de leur manifestation, et sans trop penser Ases suites. Plusieurs,
pour la circonstance, s'étaient quelque peu déguisés: mais ioum
tnattres les avaient tous reconnus. Kn portant plainte au procu-
reur général, !c P. Recteur put lui donner leur nom, leur signa-
lement et l'adresse do leur domicile
Pt's to 8 mai, l'avocat général Busnel prit contre eux des ccn'
ctusiuns et demanda qu'ils fuMont amenés par deux huissiers
devant le P. Recteur pour recevoir un juste châtiment. Le ten-
domain, la t~our rendit un an'~t par tequet e!to con8ait.au sénf-
1 hat t'arrestation des coupables Nous ignorons la peine qu'ils
subtrent; mais nous voyous que, pour empêcher ttdte récidive.
le sénéchal multiplia les visites domicUiaires, Maisit les psp~e<
pougnartK et auttrea nrmca o, interdit aux étudiants d'en avoir
et d'en porter, et aus mattres de pensions de leur on soutMr, les
rendant responsabtes de tous les méfaits que tours jeunes hôtes
pourraient commettre A main armée
Cans la suite un no trouve plus l'intervention do la police dans
de semblables aQaires et t'on peut croh'e que cette grave muti.
aer!e fut un cas Isolé.

9. Koua avuna hignaiô tout à l'heure la prospérité du coUfge


do tiennes. Uan" d'autres vittca encore, la Compagnie prenait
de nouveaux accroisseMenta. A TuMe A Chaumout à Em-
brun &CharteviUe à Moulins s, à Heïma on augmentait
le nombre des classes. A Paris, on <830, au collège do Ctarmout.
la classe de eioqu~mo était tellement fréquentée, que tes Pères
féso~rent de la diviser en deux sections après Pâques. Le rec-
tcar do i'Univeraitô ayant appris fo projet, s'en émut. Il alla
se plaindre au prenner ptés!d<<nt du Parlement si on !aisso

t. M~ao!M du P. Reeteo~tAKhheadoPa~aceotttataottsJe la efand'thMub~).


3. Cottdottott
de t'MOtatR~cCM) el &n<tde taConf,a et 9 tnattMt (<6<J<'M).
8. ~M(f<'M.C~.Parfouru,~M rnMMwWe 'f~MM~M (.<«f)«~<~~f/H~nf. (. )!
p. M)*S9t).VoitaoM)6. do tiatat~auweaf,le coM~f ~cnnM(~uM~tn(<ft<'
AnfW<' (w~~o~~w dWf.<'<.K~<<t< ). !iLV)),p. na, no~.
<.CotdaM.N~tof.Sof.~M't.P. Vt. t.. X.n. )('S.
&. UM.aM. tnM.t62<(Campanta&tatoH8, o. a?).
6. Potn)~. W<fo<tv~<-<.t~M..V<'WMm<'<. ). H, p. MO.
?. UU.aao.tn:<.<M7(Oompan)œ ht~totie,o. <)).
S. Afcb! do t AOtet. ?. 9. Cf. Bouehard, M<jf. ft" foM. de .Vo'~M.
M. FoodaMoa d'un couM de tbM<e par Ffantob BMttMt (AKhtt. de la Marce,
D. tB8).
LA YtE DES AXCtEKS COLLEGES. Mt

faire les Jésuites, dit-il, bientôt ils auront deux coitèges dans
cas on
une seule maison. M. deChampigny répondit qu'en tous
saurait bien les forcer a l'observation des lois <~ ~M~J~M~ac
mM~Hjas et /~f~ aï<pn~M<, eus co<w~w<M~ Vraiment, les
d'un rè-
lois du royaume n'avaient rien à voir ici; il s'agissait
glement intérieur, et les Pt'rea étaient parfaitement libres de
deséteves. Devant
prendre une mesure très favurabte aux progrès
le Parlement, ils y
l'opposition d'! t't niverait~, soutenue par
renoncèrent.
Ainsi la menace do mesquines tracasseries paralysait les plus
louables etforts ou empêchait l'usage de droits incontestables.
A Pau, les Jésuites auraient pu, d'après les patentes royatcs,
tes grades,
enseigner ta philosophie et la théologie, conférer
d'Ortbcz. Ils
j.mir de tous les privilèges de l'ancienne t niversité
s'en abstinrent daua la crainte de voir leur cottègo de Pau exposé
:n)Xmêmes vicissitudes que cotui do Tournon, contre lequel
setaifut liguées toutes les t nivcrsitéa du royaume Maiste Par-
tomont de Navarre n'approuva point teur timidité; par un deoMt
du 2~ juillet itHO, it tour ~rdouna de conférer les diplômes de
baccalauréat, do licence et de doctorat au\ eteves dûment
examines P"ur<tuoi. on cUo~ leur disait.en, obliger les étudiants
Marnais à émigrer dans tes Univcrsttca voisines, quand, de par
ta volonté f'yate, te collège do Pau avait les prérogatives uni.
vpraitairea' ToutcMa la Cour no prétendait rien imposer que
sous le bon ptaisir do L~uis Xttt. tio son côtu le P. Vitetteschi,
ne voulut donner aucune
auquel le P. Provincial on avait référé,
autorisation avant de bien connaître les anciens statuts de t't'ni-
vorstto d'Orthex et les intentions do Sa Majesté. En fait, et sans
doute pour éviter têt éclats de la jalousie, aucune décision no fut
UoheMt'athde jMotUa,n a~dt tMo fn'At{;ant~,'"M. JffM.
1. DectettXt)
)))?); p. a)t;.t. do Toumno.
2. Nous etona fafnnto l'lus haut tea dt~tutt~ do toX~e Atootoo~.
des dtWMQM
tout ~M'eot')pt''<. 'toc dans ptmteHM auttea tU)M tea ~~uttea eofcnt
a<«: <M UnheMth~ tmatc". auxqueUM tfUM MUt~ft étaient )neoTpOt<a. Ainsi, à
a Ret'MOa la
Avignon, tiow dtMM mottft (ChoMat. o~. f'f.. p. aM et M~.h ato~) 32t
<atMtM do l'acte d'aa~aUoo tut longtemps cnntM~e (Caoty, f/t. f«.. p. et ~n~. <
– Vorln, Atcht*. <s~ «. t' Cttt et Mh.h a Mt" quand te cot!~< d<~fno df
ftttn e~e~M cM < uni à t'unhf~'M! fette~t so ~f~ta to droit do ptMdMtM
cotaens et de eonffMt les cMdM; oa~ elle eo ptoOta pour mettre OMtado a"t
t de
dbputMpub))q"M et traiter les <t('tM des Pt'Ma a'fe unepaHh))<ô manifeste
là. tonRuc 'metf)tt) qui ne fM<a ~0 fo t<M), toM du tnm~fcft de t UtdtCMtMa BcMnron
)Cf. Archives cotntn do Uù)e. n. <47<, rc<)n6tM6< ptatotMdM J<'<o)tM; t« <'M<-
« MW<.fc fnutf/tc.CoMtf. p. ctttn~ttton. – ~eawr!ef. ~e fcM~e '<e t.~f,
f. <tt et tt))*.).
cuf~aNavattHUta.
3. Dettcmn)aopMmao MM..n. M).
2t jn)))ct<6M(Aqnitan.
t. LettMduP. MnêMtaa P.Matf~tot,
:··1V W V n.yaua w Bpb).,t. M).
8jant)et<690(Aqoitan. -or

<K<f. T. tt. M
COSM'~tt. CE
242 SOt!S tUCHEUEU. – PREMERE PARTÏE.

prise. Du moins, nous ne voyons nulle part qu'on ait continué


les négociations au sujet de la collation des grades. Les annales
de la Province d'Aquitaine nous ont seulement conservé le sou-
venir d'un buttant tournoi théotogique auquel assistèrent trou
évoques et un grand nombre de membres du Parlement. JI fut
suivi de la conversion du Président Gassion qui, après avoir abjuré
l'erreur, retira son ttts des mains des hérétiques pour le confier
aux Pères de la Compagnie

iu. !t arrivait parfois que des ennuis étaient causés aux Je.
suites par tt's plus insignes bienfaiteurs de leurs maisons. Ainsi,
à Bourges, euront-its quelque peine a satisfaire pleinement le
prince de Condé.
ttenri H do Bourbon, gouverneur du liorry et du UourbonDais,
duc et pair do Chateauroux, avait manifeste t intention d'ériger
dans cette petite ville un collège de la Compagnie auquel il
destinait quatre mille livres de revenu Les supéneurs lui repré-
senteront le tort que ce nouvel établissement ferait à celui do
Bourges. No serait-il pas préférable d'assigner u ce dernier I~s
fonds disponibles afin de le rendre parfait et accomply on
qualité do grand collège selon la forme de) tnstitot ~? Lo prince
accueittit favorablement la proposition; H"n seulement il con-
ncntit Ii augmenter de quatre mille livres to dotation de Uourgfs,
il joignit encore un don do douze mino livres pour ta cons-
truction des bntimonts. Par un contrat passé to tO juin t02~,
le P. Jean t'oissey, recteur, promit d'ajouter Mt'cnsoignetnent
des lettres et do la pbitusupbie colui do lu ibéotogio, de t'~criture
Sainte et de t hébreu Le 35 octobre suivant, to prince et tt':i
notabilités de la ville assistaient A t'iuauguratit'n sotennotto des
cours.
Je veux, avait dit to gouverneur du Iterry, défendre et pro-
téger la Compagnie do Jésus comme si en étais le générât. H
il tint par"te. JI eut d'ab"rd à lu secourir dans un démété avec
t'LniverMte do Bourgps. Celle-ci, 'ontrariëc de t'importance
acquise au coltcgo par t'ndmission du haut enseignement,
ne tarda pas ri manifester sa mauvaise humeur. Uopuis i57~,

). Annate* pMt. Aqttttantae, tMO (A~u)tao. bts)., n. )5;.


2. PMJet d'ctabtbMMfnt <<Cb.!tfauruot (Atchh. du Cttfr, D. 3ï). –D'Auti:ate,
~xto~e ~f< ~~<<)<M<A (.'oxf/f. t. )tt, p. )4t, )4~.
3. t'tancta, t~nnJat. coXfj}.. t. 1, n. 98. C'nMp~<'<<v«'~< <tM~f/t'Mfo~. 1. V)t.
p. )4n. haynal, ~<i'fo<reftMB'r~, 1. Ht, p. <6t.
CootMt du tGjuin <OM(Francia, Poatlat. coHea.. t. 1. n. 8.).
LA V)K DES AKCtEKS COLLËGES. ~3

re-
date de l'incorporation du collège, le P. Recteur comme
des Arts avait coutume de
présentant le déeaaat de la Faculté Cette
du Recteur de l'Université.
prêter serment entre tes mains
formalité à laquelle on s'était soumis jusqu'alors, le P. Foissoy
avait volontairement omis de la remplir. L'Université en prit
aux philosophes de SMUte~larie.
prétexte pour refuser les grades
décida « qu'on ne
Quand arriva le moment des examens, elle
pouvait passer outre à la maîtrise
des arts et nomma des dé-
<' le prince les motifs de
putés pour expliquer à Monseigneur
cette mesure Les Jésuites, de leur côté, ayant exposé leurs rai-
sons, Coudé trancha en leur faveur on convint que désor-
mais le Recteur du collège serait exempté du serment 2.
L'harmonie semblent donc parfaite entre los Pères et le gou.
verueur du Berry, quand un léger incident menaça de la trou-
Hor. Le contrat du i6 juin formulait plusieurs conditions oppo-
sée à t'iasiitut. Le P. Vitettesohi refusa de le ratifier s'il n'était
renoncer à tous tes avan.
pas corrigé. '< Mieux vaut, disait.il, »
tages oQ'erts que d'enfreindre un
seul point des Constitutions.
U ne pouvait approuver l'obligation civile d'enseigner la théo.
non plus que la
togie et de donner deux miMions perpétuelles, lours
clause finale par laquelle les P~re. seraient déchus de tous
droits, s'its négtigeaieut quelqu'une des conditions du contrat~.
tt signalait en outre quelques formules surannées, par exemple
la préscntatiou d'un homme vivant et mourant et quelques
comme cette do Société du
expr~aiou~ dérogeant a t'usago,
nom de Jésus Mais ces derniers défauts, ainsi que le faisait
observer le P. Foksoy, devaient être attribués au stytc du notaire
renonçait tout on
public. Quant au droit de main-morte, Coudé y
conservant la <tct!on
remédiai
Quoi qu'il en soit te P. Général inststait pour qu'on
du moins au vice essentiel du contrat, et ann de tranquilliser
M. le Prince sur les intentions do la Compagnie, il imposait au
Itoctour et &ses successeurs, uu uum do l'obéissance religieuse,
1. PtaintMdu Recteurde rUahwM. f j"U)et tCM<AttM'_de la PM'. de
Paris,Papiers doPfé~deot R ottand). Cf.An-bhM du Cttft,K. t037.
2. i~UMaa t'. Grandamy au P. M~dt. 9 janvier<C30 ~fancta.E~t. adCeo.,
1. 0, as).
''3;f'N~a'ndala contMdoBttoHcenst (FMOcta.Fuo<h'.M)'<-Ht. <ier °-
< CoutumeMo<M'! dM«n&e &coo-tCtMf au 'UKmtnse dM)~6Ufle quitôt
tehappa~eapassant OMMmmuoauM)ceOe~nemoufaat point le seigneurnau.
M)t po autrementexercer
t esdroits au~aeta doouaU lieutou~ttoMda la MCCM.
sion, a tMO ad Gea.,
~LeUfedo P. PotMe~ au P. Général, Janetet (Francia, Efitt.
t. t,n. M).
244 SOUSRtCHEUEU. – PREMtÈHEPARTIE.

l'obligation d'enseigner au collège la théologie et la langue


hébraïque, et d'envoyer chaque année des missionnaires évan-
gétis~r ChAteauroux et les environs La mort du P. Coton, sur-
venue au moment des pourparlers, ne permit pas d'apporter
immédiatement au contrat les modifications désirables. Le
nouveau Provincia!, te P. FiHcau, trouva M. le Prince très con"
ciliant sur les points principaux, mais moins bien disposé sur
les secondaires Pour faciliter les choses on envoya de h«me
une formule se rapprochant le plus possible du projet primitif~,
et, te m octobre i<t27, un nouveau contrat fut passé à Hourges
entre les Pères du cottège Sainte-Marie et le prince de Condé.
Après l'indication des seigneuries, terres et fermes d'o~ pro-
viendrait la rente annuelte de quatre mille livres, venait t'énoncé
des clauses dont plusieurs août A remarquer
1° Cette cession étant faitt~ en vue de rendre le collège de Bour-
ges parfait et accompli, on y tira, à l'instar des cottèges de Lyon
Tournon, Avignon et autres lieux toutes les mfsmes facultés
et sciences En outre, le il. dénotât ordonnera aux supérieurs
d'envoyer chaque année en temps convenable quelques Pères,
approuvés de l'Ordinaire, pour faire des missions tant à Château-
roux qu'aux lieux circonvoisins, selon lit forme et tnstitnt de
ladite Compagnie
2" De plus, tes Pères moyennant ta sommede douze mittotivr''s
que Monseigneur leur a payée comptant, seront tenus de cons-
truire « dans deux ans, ou ptus tost si faire se peut un corps
de logis où ils seront tpnns de loger Monseigneur le duc d'An-
guien et autres enfants de mondict seigneur le prince, ~i aucuns
en naissent, tant qu'il plaira audiet seigneur les tenir au coHège
pour y estudier
3° A l'endroit le plus apparent des constructions nouvelles
« seront apposées les armes de Condé, et aussi une plaque de
marbre sur laquelle sera faite mention sommaire, en grosses
lettres d'or, de ses libéralités et munificences aun que chascun
recognoisse qu'il est insigne bienfaiteur desdits Pères ».
t" A l'ouverture annuelle des classes, A laquelle seropt invités
mondit Seigneur le Prince, messeigneurs ses enfants et descen-

1. a !n~t)<uUo et tingaMbebraitae,8 mars<62C(Variaet'acuOatpspro


– Theotcs'ae
tarifa eo)tegti9. Fundatiomi~toamnprooppidoCaatri-Hodntph) 9 mars t6ï6
(~<~cm).
2. Lettredu P. Filleauau P. Généra).2Csept. 1626(Francia,Epist. ad Gen., t. t.
n. 69).
3. Lettredu P. Généra)au P. FotMey,30 juin t626(Francia,Eptst.Gen., t. !V).
VIE DES A?<C)EK§COLLEGES.

dans d'eux onfera mention honorable par quelque beau dis-


cours des dites libéralités et bienfaits a, pom'en ran~tchir la
mémoire au public et aux auditeurs.
5° Si tes Pères viennent « à manquer et défaillir d'entretenir
le collège en ladite forme et qualité. ils seront « privés de la
jouissance des choses cy dessus "et Monseigneur le prince en
pourra autrement disposer. Toutefois en cas de cessation, ils no
serout point tenus à la restitution ni de la somme de douze mille
livres employées à la construction des bâtiments, ny des inté-
rêts d'icelle
(;" Et devront les Pères Jésuites faire approuver le présent
contrat par leur Révcrendissime Père Cénérat et délivrer à mon-
dict Seigneur les actes de ladite approbation dedans six
mois'
Bien que ce contrat ne fAt pas tout à fait conforme au projet
envoyé de Rome, le Il. Vitelleschi le ratifia mais dans ses paten-
tes il eut soin d'exclure en termes formels toute obligation civile
pour les ministères de t'Institua. Cette rcstrtctiun irrita le prince
de Condé. ~c parvenant pas à le calmer, le P. necteur eut l'im-
prudence de lui promettre d'obtenir dans trois mois une nouvelle
approbation qui le satisferait pleinement- Or, le maintien de la
restriction paraissait un devoir de conscience au P. Général.
Loin d'y renoncer, il recommanda au P. Filleau de faire tout le
possible pour amener le prince à ne rien exiger de contraire aux
Constitutions L'n expédient fut alors imaginé le notaire qui
avait dressé le contrat, accepterait au nom du prince les lettres
(l'approbation du tiénérat portant la restriction, mais il se cou*
tenterait défaire mention de ces lettres a la suite du contrat en
ne citant que les premiers mots et la data ViteUcschi agréa la
solution proposée, pourvu que le notaire reçût du prince, en
présence de témoins, le pouvoir d'accepter les patentes d'ap-
probation, puisqu'il n'avait aucune autorité pour le faire de lui.
même'
Ainsi se termina en 1631 cet incident qui avait duré plusieurs
1. Contrat du t6 cctobM '62! (Ftaneia, Fundat. eoUeg-, t. t, o. 9B).
2. Patentes du P. GenéTat. 7 février <6M (uailla, Variae Facettâtes p Lf-tt.
du P. Générât au P. HUeaa, 27 Janttet 1628 (Fraacia, BpM. Gen., t tV). 49)
3. du P. Filleau au P. Générât, 25 Jantter <MO(Francia, Eptst. ad Gen.
1.1
Lettre
4. Lettrée P. GeatMt ao P. PUleau, 25 mars 1680(Francia, Bpist. Gen t tV)
J
&. a Notanda toconttactu Bitaricensiu (Francia, Fundat. eoUeg. t.) n'9o'
6. UBUredo P. Oéaétat <MP. jMqafnot, 3 janvier t63t (Ptaneta,' Bpist 0" Cen.
t. 1\'),
2M SOUS RtCHEUEU. – PREMIERE PARTtE.

Mtnées. D'ailleurs on n'eut point à regretter d'avoir établi l'en-


seignement supérieur au cottège de Bourges il y prit une grande
mportance les cours étaient suivis par un nombre considérable
d'auditeurs, au milieu desquels on voyait de temps en temps
d'illustres personnages et le gouverneur du Berry lui-même.

11. A part les quelques difficultés mentionnées ci-dessus, les


collèges et maisons do la Compagnie poursuivaient leur oeuvre
bienfaisante, dans tout le royaume, avec une tranquille prospé-
rité. De généreuses aumônes permettent alors la construction de
nombreuses églises. Cettes du noviciat de Rouen, des collèges
d'Eu, de Limoges et de Reims s'achèvent cette du collègo de
Sens est commencée; celle de Mauriacest ouverte au culte, on
à
pose la première pierraa Rennes',&Béziers.à Auch, àAurillac,
Carpentras, à Chaumont.
L'église do Chambéry s'élevait peu à peu, <}uand le
t4 février 1627 un violent incendie détruisit une partie du col-
lège. On découvrit le lendemain que le sinistre ne pouvait venir
que d'une main criminelle restée inconnue. Mais,dans cette péni-
ble circonstance, les Jésuites purent éprouver combien leur
dévouement a la jeunesseleur avait gagné de solides sympathies:
sénateurs, religieux, bourgeois, artisans, tous se firent un devoir
de leur porter secours~. Le premier étage, où se trouvaient les
chambres des l'ères avait été le plus endommagé de tous côtés
on tour offrit en ville des logements. Les classes n'ayant pas été
détruites, il n'y eut pas d'interruption dans los études. Leduc de
Savoie, Chartes-Emmanuel, que le P. (.énéral avait déclaré fon-
dateur en i6i2, se chargea de reconstruire tout le cott~go~.
A Paris, rue Saint-Antoine, l'ancien hostel d'Anvitte et la
modeste chapelle aménagée en 1580 par les soins du cardinal do
Bourbon ne suffisaient plus depuis longtemps au développe-
ment des œuvres de la maison professe. Les Pères achetèrent
quelquesmaisons voisines, sur l'emplacement desquelles ilsproje-

t. SuttaCQJ1struclion deRennes,votrG.de 8atot-8aotear,op.c<fp. 7


del'église
et sut*.
9. LeUMda président do Sénat au Pttnco Thomas, {MMMmeurdeSapote, t&fewher t6M
(t.ugdtio. historia, t. t, o. M).
3. a Natr6 de t'embrazement du collège de Chambéry B (Logduo.. Pundat. eo)teg.,
t. n. n. <38). Note du P. L. Mtchaette sur les dons de ChaHes-Bmmanuet (M'<<fB),
n. t49).
de fa~ t. H,p. 95
deLa Force,BMeW~«cM
4.VoirtomeIl, p. 36,37;Plgaolol
etMtv.
LESCOXSTttfCTtOXS
DEGLtSKS. 2M
talent de construire une église*. Maisil fallait des fonds. Parmi
lesdonateurs signalons Louis Xll!, heureux de montrer sa recon-
naissance « envers un Ordre qui lui fournissoit des guides dans la
voie du salut Sa Majesté décida qu'on prendrait chaque année
deux mille livres sur l'Abbaye de la Couronne, récemment unie
au collège do Clermont, et deux mille autres sur le trésor
royal~.
A la suite de la Congrégation provinciale de t625, le procu-
reur délégué à Home présenta au P. Yitellcschi deux plans de la
future église. Le P. Générât approuva tout d'abord l'idée d'une
nouvcite construction quant aux plans, il se réserva de donner
plus tard son avis il entendait qu'on fit grand et beau. IlCe que
nous voulons surtout, dit-il, c'est que l'église soit digne de saint
Louis qui elle est dcdiée. digne du roi Très Chrétien qui lui
assigne des revenus, digne d'une ville si grande et si populeuse.
Aussi désirons-nous, autant qu'il sera possible et que l'emplaee-
mentle permettra. qu'oUene soit pas noiablementmoins vaste que
celle du <;esùde ttomo Sur les plans proposés che avait seule-
ment trente perches de longueur, un quart de moiusqu'à home;
le P. Général aurait désité qu'elto en etlt trente'ciuq. Il exhorta
les Pcrfs & cutuptcr sur )o secours de !a Providence qui ne fait
puint défaut aux œuvres entreprises pour la gloire do Dieu et le
saint des âmes Hunsune lettre du 30 décembre i626, il permit
nu P. Filleau, provincial, d'appeler à Paris le Frère Martellangc,
architecte en renom, et de lui adjoindre un compagnon pour
surveiller les travaux.
Au mois de mars i027 tout était prêt pour la pose de la
premier'' p:orro. Le dimanche 7. rapporte un témoin, le Roy
s'estant confesse et communié, vint outfr les vesprcs et la prédi-
cation en nostre égusc, et âpres cela mit la première pierre au
fondement de la future, Il tesmoigna pendant l'action une grande
piété, ayant toujours demeuré la teste nue tout !o temps que
1.t)<*
M~no~a),t''<<~<' M.53.
~a<)te~n<Ht.<t)<o«tf.)).
a. OfOM, /o'f<'f«/~H<~Mf(/<'<o fo'e ~<««f< t. )), p. 3S2.
3. Lilt. anu. )nM. t'H~' tF~oeiae hbtotta.t.m. n. &3.M~.Ce <htteM ceMf époque
(tt août t6ï6) que (M Pères de la tnatson profMse ac'jotKnt une maison de campa-
aneap~eMe ta ~o«f-)«MM. à laquelle Hs donnèrent le oomde.Vo<t<ot<<.<. Elle
fut connue plus tan! sous le nom de .Vo«ot) <tM< ~HfAow, tnats i) est inetact quo
Louis XtV en ait fait don & son confesseur. Quand le P. de La ChatM commenta a
remplir celle tbaff:e )t y avait près de cinquante ans que <M Jeauttea éta!ent propde-
tattesde tatHta.Cf Cumplts ~<w<M<'h<«r~'mf))~ V).5t.
<. Acta congr. pMV., t625.
6. «'<<<cm.
6. Lettre du P. Général au P.H)!eao,3f dec.t620(FMnc)a Epiât. Geo.,t. tV).
a;o SOUS HtCHSUEU. – PBEM!ÈHE PAHTtK.
~m -– ttt–– C~ t~- -–
Monseigneurl'Arehevesque fit les cérémonies qui durèrent près
de trois quarts d'heure. Quoy que !e temps fut fort fascheux, le
froid grand avec des Mmats de neige et grésil, chacun demeura
fort satisfaict de l'action. Le Roy mesme mit les quatre médail-
t<:s au quatre coinga de la tabte de marbre qui est enchâssée
entre les doux pierres fondamentales, et avec une truelle d'argent
au manche d'ébèno priut le mortier fort décrément et de bonne
grâce, et le deschargea sur les jointures de la pierre et du mar-
bre
Les historiens se partagent au sujet du plan do t'é~tise, les uns
l'attribuant au Frère MarteUange, les autres au P. François Derand.
Tous les deux, selon Piganiol de La Force, auraient dressé chacun
leur projet. Martettan:fe, dit-il «qui étoit ttabite architecte, s'étoit
proposé dans son dessein d'imiter t'égtiso do Jésus de Rome, qui
a été bâtie par le fameux Vignote, et qui est une des plus belles
qu'il y ait en ttalie. Le P. Ufrand au contraire n'avoit copié que
lui-même, et malheureusement les Jésuites préférereot son des-
sein à celui do )!arte!taoge~
Le biographe de codernift'.M. Cttarvet, est dum~mo avis. On
ne trouve pas dans cette œuvre, observe-t-il, t~ simplicité qui
caractérise tes ouvrages de notre artiste et qui devint un défaut
aux yeux des Pères qui attachaient on co moment à l'éclat une
importance telle qu'ils le confondaient presque toujours avec le
bon goût. Le P. Oerand a dA ~tre influencé par la façade d<*
l'église Saint-Gorvais et Saint'Protais avec laquelle on trouve
ptuaduneanatogio. Il ce serait pasimpossit'tencaHmoina que
Martettange, en saquatité de religieux d'un Ordre où l'obéis-
sance et l'humilité sont pousseea t'extrémo, (ut fourni des
détails, des dessins et mémo la surveillance qu'on était en droit
d'exiger do lui. Ce St'rait à cette tirconstanco qu'on aurait pu
lui attribuer d'être aussi l'auteur de la composition »
Et M. Charvet ajoute que, faute de preuves écrites, il en est
réduit à des conjectures. Plus heureux que lui, nous pouvons
donner le mot de l'énigme grâce à un recueil de plans conservés
a Uuimperuù il avait été apporté en i667 par te Frërocoadju*
teur Charles Turmel. Sur l'un des dessins de cette collection nous
trouvons la note suivante dont nous respectons le style

1.LettteduP.Tacoa au P.PMCOfeufgOnéMt
de la Compagole,
10!DMet6??(FtM.
c!a,Fondât,cotteg.,1.1,n. 9~.
PtgaototdetaForce, t.
«~.c«., tV,p.372.
3. Charvet, ~HcMo~ ~a~c~cn~f, p 207, 208.
LESCOXSTt~CTtO~S
UËGUSES. 3~

« Le plan et étévaiton do l'Église


at élévation t'Ëst!se de Saint-Louys
Saiot-Louvs de la rue
Saint-Anthoiue, à Paris, premièrement planté et estevé jusques
aux impostes par l'ordre du Frère Martettange, continué par le
P. Oorand et achevé de conduire par Frère Turmel, dont la
et
première messe fut dite par le ca~tinjd de Richelieu, le Moy
toute la cour y assistant, t0~2'.
Cette note, très probablement de Turmet, établit clairement
la part respective des trois architectes de la Compagnie dans
la construction de l'église artu~Uc Saint-Paut-Saint-Louis~. Le
plus habih* et le plus justement cétèbre des trois~ était Martel-
!ance. Si les supérieurs lui avaient laissé une complète indé-
pendance, sans doute il aurait su éviter tes défauts remarqués
nar <"U8les connaisseurs dans cet <;dittce, qui n'en reste paa
moins un atHa~c tri's intéressant d'art français et d'art
italien* Pouf quel motif n'a-t-il pas seul Il cunduit les
travaux jusqu'à leur entier achevt'n~'nt, nuus t ignorons, t'no
lettre que lui écrivait le i~ st'ptcn'bro i628 le Il. t;énérat nous
apprend qu'il s'était ptaixt t'a haut heu des modincations
apportées à son plan primitit. et Mteitcsthi. un peu surpris
tui-n~mc do ces changements, t'encourageait à la patience.
source do tant de mérites' Aussi bien cet artiste réputé n'avait
point perdu l'estime des supérieurs, et bientôt, à Paris même,
ils le choisiront comme architecte d'une autre attise

t. Vo)fBnu~Ja t.aRo::Mte, .Vo~M tffMf~ptoMt 'fV'~fM M~tfo~


u(«fft«~ /<~«<<'< <"'<< urn~e" tt.o?'t6?2.(Jf«M<"«'lerfi <"f'-HMMM
.~t \(.f<w'-t'~)!«f" '<tf««-«~. tenuea PMhte 7 awttt<HtX).
Lptaftho~edes J~a~donue~parTutmelest tocatm~eparlestatatognea deta
CoMp~te. Nous y voyous <o cOft que t'taa':ob Demad *tnt& ma~o profère
en «no et rcata ptuskuMancéeaa~e le )t)Mdepf«~f<)« /<t&t-<ca< En t6M
c'e~tChattM Turmel,wMn<de Moh 'luiprendfe titre.
a. Nousa<oa$d~a donneunecourteMo8~P' de MatteUaa~e ~omettt. p. tOO).
à Rome
ffancotsDeMod,né danstMV"~s en )Mt.entradansla Cftapagn!e
M ici et mouruten <Mt.Apt~savoir ëtf profesMUT def~MamatM, faitaeaetndts
e
dotbeoto~eet protêt les mathemat~aes au <:oU~e,Ma'ettop&d'arcMtecture
parUr d e)6?3 Il M thrait en mema t cmp~ a u totot~fe de tacoa~Mton etétaitun
djrectcoftteszeMettt~ ~oote.Etantto<nM mUadeUfat appeM a Agdepar t'ewe.
oue decetteville, Maetu!, e t y mourut. S ursestalents et sestraMMto!r Ohat-
Tel(M'foe .Vnt<'M""9<paestm). en <6M.Oa te
ChattesTnnnet,ce a Quimperen <597. eatmdanala Compagote
<ottde bonnebéateafpth)u6aux travauxd ateMtectn~,d'abordcommeMcftM
D~e/e<«/!t<'f'f"eent62?aau cottage'te Rouenpatsbientôtest tat.tnemeptw-
~-fn'<A'Mft'e &Otte<tM. Bto!a. a Paris.a Vannes.BnunaQuimpet, depuis1667,
il estarchilectus;c'estHqu'Umouruta t âgede quatre-tingts ans.dontdoqoante-
')t)atMpaasésdanala Compasoie. Ony avaitadmiré Mnapplication au tM~attetM
ptctc. dansla ~et«edMPeMt.~f<M<dM,
4. MareetReïmond. deh<foM<ff-~f/bfM<e
tAMt' aon~e,t. tV.p. 47tt tôt*.).
6. LettMdn P. Gen~t au Fr. Martettange. « sept. t6M(Ptantta, Epbt. Oea., t.tV).
8SO SOUS tUCHEUEU. – PREM~RE PARTIE.

fa. H semble toutefois qu'il n'eut aucune part dans t$ recons-


truction alors entreprise du collège de Clermont. Les ancieus bâti-
ments, « fort vieils et eaducqs étaient devenus trop étroits
et très incommodes.Obligé d'abattre et de rebâtir par parties, on
résolut de commencer par l'habitation des pensionnaires'; et ce
fut, croyons.nous, sur les plans d'Augustin Guillain, architecte
de la vitte~. On ne s'expliquerait guère autrement sa présencn
à la pose de la première pierre.
Ktte devait avoir lieu le 8 août iM8. Quelques jours aupa-
ravant le P. tenace Armand et plusieurs autres Pères se pré-
sentaient au Uurcau de la YiUe et invitaient le prévôt des
marchands et les échevins à mettre eux-mêmes la pierre fon-
damentale du nouvel édiOce. Le prévôt leur répondit qu'ils
estoieut les biens venus, que la ville estoit disposée df satis-
faire officieusement à leur désir tant par la considération do
leur mérite particulier, que par ce qu'ctto doibt au ~rand exo~-
cice des bonnes lettres qui se faict «udict cottage; pour ce leur
promet de le visiter mardy prochain, sans cérémony néant.
moinps et sans archers, ce qu'etto n'onireprcnd jamais <ans
lettres du r~ u
Au jour convenu, le prévôt des marchands, Nicolas de ttait-
teut; les échovins, Pierre Parfait, Ucnis Maittet et Augustin
Le ttou\; le procureur du roi,' Cabriot Payen; le sHerétairc do
la mairie Guillaume Clément, et tf receveur de la ville. Char-
tes Le Bor, so rendaient « en carrosses Il nu cott~p ou plu-
sieurs d'entre eux avaient leurs enfants. Hccus sotpnnet-
lement et Il avec grandes exclamations de joyc ptr une
muttitudo d'escoliers tant grands que petits puis conduits
par les Pères au lieu et endroit qui estoU prépare ils
poo&ront la première pierre suivant les formalités d'usage,
la truelle et le marteau d'urgent leur étant prést'ntés par
l'architecte Huittain. Sur cctto pierre fondamentato ils ptacô-
ront une plaque de marbre noir portant leurs noms en lettres
d'or; puis ils mirent par-dessus quatre des médailles gravées
à cette occasion et représentant d un côté le portrait du roi,
de l'autre les armes do la ville avec diverses inscriptions. Et

t. LettresduP. 0<n<fatao P. PitteauetauP. Attnand, tnaMtOM(M«f<'m).


2. Emond,Histoire'tMcollègetoM« ~f.fn< là.Ht.
3. Pmets-teTba! de la pose de la première pterM dea Moments du eollège de
Ctertront (Rftt~tKS du Bureau de la ville de Paris, 13 août <625-t4 août 1628, At-
thites nat., H. W2, f. M2).
CO'<STML'CTtO~DU PEXStO~AT OE PAHtS 251

tous les escoliers


ce pendant y avoit une musique doulce, et
ont recommencé à crier f<K~
dans la
La cérémonie achevée, ces messieurs furent menés
et là complimentés par quelques-uns
grande cour du collège,
des étoves vestus en mariniers très gentitz, chaseun ung
aviron en la main ». On les conduisit enfin à la grande salle
se sont pré-
oH leur fut servie une collation, après laquelle
sentés deux jeunes escoliers qui ont récitez ptusieuM vers
bastiments et de la réparation
hancois sur le subject des vietz messieurs
d'icoulx, et aussy à la louange de la ville. Ce faiet,
de part et
.te la ville s'en sont retournes avec remerciements
dauttre'.
Mats
Assurément, des deux côtés on avait bien fait les choses.
la fête allait avoir un lendemain inattendu.
de faveur; d'au.
L'université fut froissée de tant de marques
messieurs de la
tant plus qu'on publiait de tous côtés que
ville étaient devenus les patrons de Ctermont et avaient payé
A
aux Jésuites une somme de tu.OQO livres pour les ai.ter
rebâtir leur cottage~ Donc le lendemain de la ccrémome,
le Recteur de tTnivetsité, Nicolas Le Haistre. convoqua une
assemblée extraordinaire au cutt~o do Beauvais punr con-
suttor ses collègues sur la conduite à tenir dans une si grave
circonstance, Un convint qu'il fallait avant tout porter plainte
au prévôt des marchands, et ensuite recourir au Parlement
:.atts.
si les réponses do la Municipalité ne paraissaient pas
«
faisantes. Le il août, le Mectour accomp"gné des doyens.
et bedeaux masses Il se rendit à la
procureurs, suppôts portant
Chambre de Yitto. introduit aupr~ du prévôt et des échavina,
il teur exprima ~s amers regrets et ses vives appréhensions.
d'une telle
Ke doit~n pas craindre, dit.it, que les Jésuites ners
viennent à s'en prévaloir contre
marque de bienveillance, no
l'Université et à faire croire que leur cottcge, auquel Il cette
au)ttoris6
ville s'est opposée d.'s t'aonée t56~. est maintenant
par adveu public d'icette, voire
mesme fondé et ttasty de ses
deniers-~ "?
ces do-
Nicolas de Bailleul ne se laissa point troubler par
léances trop intéressées it répondit « que la ville les prenait

1.Ibidem,f. 6M'-6M
aJourda)n.<M~ede<tn'fff<M''cfOf'),p. du Bu.
9 P~c~Mba). dela ftqu)8)t!on du .eeteurde rCnhtMtM(Registres
reaude la*U!ade Parla, Afthtv. N at..H. f
!802, . 62tv.c-'&).
~5& SOUS RtCHËUEU. – t'REM~HE PAttTtE.

en t~~nt~~
~tt bonne ttapt
part ".même elle était contente que !c Recteur se
n mAmtt ~t~ Atn!t «~t~t~w~t~ ~<M~ ~A

soit venu esclaircir d'un tel faiel, qui s'est passé tout aultre.
ment qu'on ne lui a faiot entende, et auquel ladicte Université
M'a re~u aucun préjudice M. En enet, ta prévôt et les échevins
avaient as~Mté à la pose de la première picue sans marque
du magistrat et par un simple office de particntier~ ce qui
s'est passé en celte occasion a été sans aucune inteniit'n de
pré
judicicr aux droicta de l'Université; la vitto ~ait ce qui tuy est
deub et tny départira toujours très vo!ontieM aOeOiou ot
pro-
tection pour t)oc"nder ses bt')M dessoins' On t'u resta là, le
!tecteur ayant bien voulu se Ot'ntentcr do ces assmances; mais il
setivra s:<nsdou!<*"& do triste ronexionssur les pt'u~s
rapides
que les Jésuites avaient faits est quelques années dans les ran~s
de la )'omgp"isio parittieune~

i3. Leur noviciat de Paris n'était pas tm'ins M~ri~ant que leur
cott~ et lit aussi <'ncummenpa en tOJO !a conhtruction d'une
ogtise. r.tevée ~race il la muoUhenco do r'ranc'us Sublet dos
K"vers, ello sera pia~e suua !o vncabtf do saint François
Xavier, t'apure des Indes. La prenut-rc pierre fut posëo le
30 avril par le prince Henri de Bourb"u,
evcqae de Net:!et abbé
de Saint.Uertnain. Le Fr~re Martettango en avait dresse le
ptan.
at cotte fois obtint du P. Général « l'autorisation formelle de
faire tout ce qu'il jugerait à propoa sans avoir A ouivro les
ordres do personne~ «.
Bien të~itinto t'~cnce. car, daus aucun art. la liberté de
conception et l'unité do dirocti'<n ne sont aussi nécessaires qu'on
architecture. Livre a tui-mCtno, MarteUango construisit un mt'nu.
ment dont tes auteurs eontempomina ont vanté tes f"rmes régu.
lières et tes propt.rti'tna élégantes. Crace aux descriptions et aux
dessins qu'ils ont laissés de cotte église, auioufd'bui
dlaparuo,
il est facile do n"us en fairr une idée*.
Elle était petite. A l'intérieur elle avait soiae luises de ton.
t. Wth'M.
a. Jourdain, f~ p. 113.
3. GermainUrhc.~jM'f<<HM MoMreHo <<<' f<M<-<~ ~'«f~,1. H. ;). 8')<.M~n
')ne MaHeManse f'tttomnX'temeatte toa!tM,ttonttotoasdan<)p cataloguetMt-~9.
ottt!powete
Tunnd cutameptttM
M<e<u<
d'aMt.ftMtf,qoU eul
<~<-««-t<Ht.eot deMtef,
teUeeao~e.tA
nou; t'atoas
Mo*8MordtMte
<))<,
onpo~ta p!m
~te
TUfUleJ cmnmeprne/fcluanper~or:nu. Ce dernier,nousl'a,008dit, emporiaplus
tardAQuXnMfplusieursdestinsde son mettrefntMautres!oplande Ka'<Mdu
notMa;de Paris ce .d)tM plan,quelquepeu tnodtQo et alourdi,qoetM
euitMde OutmMft.uratent fait adopterpar cette tUtepourt'~gHM dotentto~co
(B. deLa Roset)?.op.f<t.. t?).
4. L'~the duoottetatdep.Parisa~att"on entréerue du P<jt'de*Pey (toe Bona*
t.KGUSEDUKOYtOVfDEPARtS. 2~3

gueur sur sept toises deux pieds' do largeur dana œuvre


et sept toises tluatre pieds do hauteur sous c!of Deux murs
do refend dctcrminaicnt une net cont'nue !ar~o do vin~t-aept
pieds, et laissaient droite et à gaucho doux espaces p"ur
de cin~ pioda, tturntoutce~ de trihanct. La nef pro-
cuapoHos
prt-ment dite, tonguo do six toist's, u'avai) ~uo deux arcades;
ensuite uno crcis~o ou bras do croix rcpromit, sur une t"h-
suouf do cinu hxsc-), t"uto la largeur do r~ditico; puis venait
to ch't'ur a\cc on'~ ncutc arcado, et entin uno ahsido deuil-
cireutairo ou «ait situé le rctaMe de Fau<p!. iteu\ cscatiers a tour
mados'ouvraient dans !o pr"tunM)nput des potitt bas'c't~.
Le purtait tt:ut d'rn dct doux "rdres dor! )uo et h'ni(;uo.
Sur la frise ~n !is;t)t rinsctiption Sancto t'raociacu Xavcri"
Sacrum ~S. t'rauo. \.tvcr. S.).
L'ordre dnm)uor'~u:ut sout au dedans do t Jditico. Les m'u!p-
tUMs dos tu' t'~tt". n'ptMscntaipMt dos «jtjt'ta sprvnut aux c~ro-
ntottifs !itur~i'p<o~. Sur lit fri<.oou voyait attorner !pa h-ttres S.
<;<F. S. nnttctatccs; initiâtes <juirappotatent Saint !'rau':<tis, pa.
trondo t'u~tiso,t'< t r.tnt;"iH Suhh't.s'tn f"ndat<*ur. st A co pr '?'"<,
<)m'au<cur de lit ~«)«/~<M« ~o~, Jt' dotsroxtar'pter'pt'on ne
p' ut d'.unor tr"p do tuuango~ il lit rc< "nnainsancodo:) J~~uitca
avf~cp hipataittour. ~ou soutonoot !tesam~"8"at a la clef de
h Vt'utc, on tt's n'Ut. 'ntre mtcare il d'autrex cndmits c) !or~'tU'un
y ponxp !o tuoin". 'Jui ~t.co, par c\emptp, ~ui n'avi~roit do les
aHerchprt'hct aur ta hahMh-tdo 'p)i ronfMunotMSanctuniro'pttcs
y t)"ut cppt'udant, ft <tU!tndon «'~ardo de pt'tN "n voit fur les pi-
ta~t~sa hauteur d'appuy. <pti en rctifnncut têt ttav~o' !n /M/
&t<<Ht'. <««fM««t'</f ~&/f,< '"«' tf'~f~ '/<' «'~f,
d'ma un tca artacs dux S'thtot~. u
uui </<w< ~'«3f«' cuu)p"8t'nt
H. Xous ne pnuv'ns oubtinr. on tt'rtainnot en chapitre, de
un
rappoter la ut<'m"irH d.' deux in~s'f's hienfaitcur!*<p~i par
<dttinront d" untr <our vie d;m'< do!. cQtnmu-
prtvit~c tn's raru
naut'sdo Jc'smtea.
nffDp~t tp )f.)))fu ')" )~<a<'))w)))fnt, ))n)t~- d.' te f'W
(~'<p othnttf't h'<'
t'f)f tft me< M~~t."nt ))"uot~t;t"a)tff.
t. Ladite tat-iH ~ifO* m. ur~. te fft) Atft) t~.t te ''CM'tan tn~«e
'0 to.3!tt.r.
ttton'ts!. <«'/)<?.. ~«.' /).~fw«'. t. Il, ta et <o)*. t'bat'f).
t' 97-<K'.
3. P~anM de L.~~te. ~Mft<pt'"n <'o~<<. ). Vt. p. )M.3VJ. – Cf. ttathm et
~'ft'f'f'o'f' f<! fW. < Ut. ('. 6~. -n ttcuMM
jja~n), /n'h~J<'
dans tp< tnfotf~ autcuKte detat) do )aM''n)fntanone) detca)h<'))h!empnm<OMM<tft
Je cette ~6)hc.
?1 SOUS RtCHEUEU. PRËM~HK PARTIE.

Arnauld do Borret, conseiller au Parlement de Toulouse, avait


largement contribué ù la construction do t'égtisodu noviciat dans
cette ville, donné au cottcge deux propriétés rurales et fondé une
chaire de thcotogie'. Magistrat intègre, il s'~tait montre pendant
vingt-huit aussi conatanunent juste dans l'exercice de ses fonctions
qu'on le surnommait la toi vivante- Marié à Mariede Cuihert
de Costa (ou de La Costo) et connaissant l'attrait de celle-ci pour
la vie rchgicuso, ii~vait abdiqué ses droits d'époux par un billet
daté du H novembre it!05 et remis au P. Jésuite Charles de Chezel.
t'eu aprfs il omettait te vteu de chasteté entre tes mains dos Vi-
caires généraux, et Marie do Costa entrait au monastère do Sainte-
Cathctino de Toulouse, fondation nouvelle à laquelle il avait acti-
vcmcut participô Lui-même,depuis lors, vécut comme un véri-
tahte religieux puis, à t'age do soixante ans, il detxauda aux
Supérieurs de la Compagnie la faveur d\ tro admis a titre d'hôte
perp~tuot dans une de teurs maisons, otiraut à ce propos mille
ecus pour tocottt'~ doToutousc\Cefutt& qu'on le rcoutd'ahord,
en tu! ttaos la suite il vint habiter au noviciat où il mourut,
en <M4, apr~s avoir fait t admiration do tous par sa pieté, son re-
non~emont ot sa ponetuatito'
Quotquesam~os ptus tard, en tuan, mourut uu cottoge d'Avi-
gnon M. Louis t!cau, cttauoino des Uont, protonotairo apoatotiquo
et vicaire gen' pat du diopfsp. <;uéri d'une malntlio
grave par
t'intercc~iun do saint tgnaeo et do la Sainte Vierg", il avait fait
de grandes tnr,,t~ct< aux i'eros. construit Asts frais un oscatier
monumnn<"t. une vaste ttihtiotttùtjue, ot r~signom faveur du cot.
t''g'* t'' prieurt* do Cadcrousaf. Vfts la nn do sa vi< il v<tut<ittie
retirct' dans unL'mnistm de la Compagnie pour N0pr<;t.arer il la
mort. On lui pcnnU de prononcer tes v<Muxsimph's do rctigionte
a St'ptt'uu'rM tt!2t, et sept uns apt~'s il rendit son Omo à Dieu,
taisant au t-uti~ ~'i« e<'ntsecus du rfnto ot t~a tivrcs dont tes
t't'ros avaient t'usagodcpuia longtemps~. ·

t. "tt.fontjathtdeU' H')tfCte.(HQme.Af<:hh.t]i N~<o,0~a)t.fo))t'a. faccoat~.–


L<'nf0 tttt P. <.<'wM) a M. <!e tte~et, 8 to~M t' (~()uitaf). ~pht. <.ff).. 1. li. Le
(*.Pau~ijne* a<a)t h)<~ uno vie Mant)*ft))f, )'n'tMt)h tnfot t~fJttc, de M. de Bowt.
9. CufdaM. M~f..<;Mf. ~x. f. Vt, 1. tX, o. n~.
3. Con))tun))tat)jnftcM"' M.Tt). futte.tie tou'tust-.Cf. )H<~effn<')<H<fo~x'(nou.
tfite ('dt~nn, Mt')<;)nt)M',p. M).
t. n htfottna))oN.d<c))<*c.
5. Lftttt' du t'. ttuman nu P. <n~nt. ao MM <0)) (Totot, f!)'ht. (!en.).
c. Conhfa. t. f.
T. ChtMMt, Af ~Ut~M W f<'<~ MMt't~ Mtt<f)t)OH, 2)7.
CHAP!TBEX

HM TRAVA~ At'OSTOHO~KS ET SCtEXTtHOUKS

M <62~ A 1630

et m.~on.. d.. m~.on. f. ~t~n~


Sommaire =t. tt~id.ne~ t'~dtcatcu.s
3""s.i.o.~i..<crtcu~. t. t.aeont.c~.se
-r..t.<.o~
t-x htstott.-ns. dc.ta~.o
– Les
tes t-rttdito. –t;. ).M ~'h.ittt-i:MC.-tiqucs.
vic.i.ucs de b e). lU. (.art p.~pa.
h ~at~. L<s.)~uhc,
s df. co,,b-r~a"ons ,)~t. us~. P~.ta .). t'otdro du
la C~ -'M.).. aur
), -H. t:'ab)i~ .en! <)<-sYi.i.a.))..< & t'ay. ).v..)o).nt
Ve,~
d.. t.U'-s~. Koh~.a.c.M.n M- de Satnte.Heuvc.
~~cX'~tio..
)?. Fondation det t't~rM do h )hssion.
c..nsen<i! .):'os la <HU'e a' *~a
aou~-es maousofttea ) t. hMUcm do tt.cumcota -0 tfa".).. ~MM).
c?.S).<)..r!a)iun). h- t.); ~'ht-be
cl) ~n~. ~be <;<ef."tu,= .) ~-du,.M.
~.ncfattuN a.! f.n. t!) Ef'to'ae <;f..<-raUu.u ..d dh<t
Oa.t~to'a. foU~t.'fum.
t.) Aanttantae t.b'oria. ).Cam)))ti'a. f.toda't.'ma
f). ftoo.). <"h"t.. VaUcano. Kuw.Jh.ta .tt ffaw)a. x. M. at.
))). Paris, Uit)))"t'" <)' s.<)))tc '.pnrYt~o. fn9. 3ja'<
n t'arx. ))))!!t"tttp.)uc de nu~Hut. cnt~e'toM bo~t-ff").
tM"fn''<. ntt')iu))<t'.(uc tt)m))tij'jh'. Jnum.)' do t.cbn.e.

a.~M (mp~meea .W,< *<.).d"


~T- Mfa~ «.< MM. ~n~
M. s~. J~ P. )V. n..<e.iU<. f.~ <
~ntaM. ~< t.
<Y'
~h. f ,<M.t. AX-x. M~
-M.chtu./t.)'?' ~s~ ~o.t.<
~m~at.
~no~. B.&~<
~.T.'t~ M'
~L. ~c~o. W~ '-A."<
<c)te~. <-< < ''ot.< en~ "~wa)C. M.
Af.).f..M~ S..t.tt.<
1:11,,11;
~t ~f~e.r.
~F.~<). C~n..cJ. M..«.~d.. ~f. "T"
t''< t-t M.M~t~~t'f' .<f'f. ~f Mtn-dc
M'e~t BttVM. S.c,
<M "w .M< tM <:ui)heftn~. ~C~e
? ..I .h~< 7~~t.«~
S.1in' ";II~c"'I/\1 Punl.-A1. Au PorucroU!l.
t'A)~!t)<<< '<et'ot'ttVdft t/MMfotO.

de la
t. A tucauro ~UHs'étendait to champ ou~.rt aux œuvres
faciliter ses travaux aposh'U-
C<tmpHHo!c,nous l'avons vue. pour
crMer sous lo nom de r~idcncos cert;una domicites dont ne
fptos,
neo c'avait ct6t~!6 ofucieUcmcnt&
p~r!cp"int t'tnstiiut. Comme
ce sujet, il fallait chaque fois recourir au P.Gcnciat, et iaforotede
En 1028
ces établissements Matait en quelque sorteindeternMnéo.
2j6 SOUSMCHEHEC. fHEMt~HE PARUE.
tt n&e~nr~~M~
assembléer~f~trSwt~ÏQt~
<t~t <~w~
~I~w~.t~ -t~~A~t~:–
provinciale de Lyon demanda des éclaircissements au
P. Vitetteschi. « Les Pères de la Congrégation, disait un des
jMo~M-
/~o, désirent savoir de Votre Paternité si les domiciles vulgaire
mentappetés résidences, bien quece nomne se trouve pasdansles
Constitutions, peuvent être établis avec des revenus et durer per-
pétuellement en quoi i!s ditfèrent des ct'ttè~es et des maisons pro-
fesses quelles règles po<)n duivpnt présider à l'érection et Ala
conservation do ces établissements o~ résident un petit nombre des
Nôtres, spécialement appliqués à procurer le salut (les âmes'.
« Il y a deux sortes de résidences,
«'-pondit en substance !e
P. Génërat. Les unes sont considérées cotUtne un eonxnoncement
de e<'U6gcparce qu'ou a Fospurance do les transformer un jour en
maisons d'enseignement; sans cela, cUesnt'p«urraifnt avoir de
revenus. Les autres sont membres des coUè~es d"nt elles dépon-
dont par exemple la residt'nmdoTuscu!u)n rctat~ementauctti-
ï~go homain, ot la résidence de Pontoise rctatiYemcnt au collège
do Ctermnnt H Paris. Ces résidences, membres de coHc~os,
peu-
vent t'tre pprpetuo!!es, mais elles ne peuvent administrer tfs
biens attribues pour elles ces coHe.trcs. Hn dehors (le ces doux
catégories on ne saurait admettre de résidences avec des revenus;
car d'après !'tustitut, les coUt'ges seuls et los maisons (le
probation
peuvent en avoir. Quant au modo d'érection do ces domiciles
stables, il dépend de plusieurs circonstances, d'abord des res-
sources qui sont ouortes, mais surtout dos fruits
qu'ils sont
destinés à produire~, n
«utre les résidences composées d'un certain nombre de Pères
sous t'aatoritt' d'un supérieur, !a
Compagnie étabtitisait parfois
des maisons de mission, dans lesquelles demeuraient
tomporai.
remcnt ou pondant toute l'année un ou deux
prêtres avec un
compagnon. Ces maisons ne devaient pas avoir de revenus porpé-
tuota; aussi le P. YitoUescbi htama.i.it soy~remcnt certains abus
qui s'étaient introduits sur ce point dans la province de Lyon; il
protesta qu'it ne les aurait jamais permis si on l'avait consulté.
Le Il. Provincial rc<.ut i ordre de rcsiHet' les contrats et de tout
ramonera la forme do t'tnstitut'.
Les maisons do mission et les résidences, de m~mo
que les
collèges et tes maisons professes, étaient autant do centres d'où
rayonnaient do nombreux apôtres dont le P. Générât ne cessait
1. Actacongr.Ffo* tG28.
2. ~tta Mogt. Prot., !tMpoa<. ad posta).
3. Mtt/em.
TRAVAUXAPOSTOUQUES ET s6tEXT<MQUf:S. 257

d'encourager le ministère « comme très utile, agréable à Dieu,


cher à la Compagnie depuis sa naissance et abondant en fruit
<!t)salut, si t'en observait exactement les règles des Mission-
uaircs'

2. Parmi les prédicateurs en vogue dans la période de i63~


a tC30nous citerons quelques noms des plus connus. C'est d'abord
le P. Coton, qui parcourt en apôtre la province d'Aquitaine
dont il avait l'administration. Nous le trouvons en i62~ prêchaut
avec succès le carême à Poitiers, puis t'octave du Saint-Sacrement
t'ontenay-te.Comte. Le P. Coton, écrivait un magistrat de
cette ville, nous a presché l'octave de la Feste-Dieu avec un
méritoire applaudissement et un fruit inestimable pour l'Eglise
catholique2, Ue Fontenay le provincial d'Aquitaine so rendit
te brave
près de La «ochotto. au Fort.Louis, où commandait
il avait converti. Les
capitaine Arnaud que. deu\ ans auparavant,
htstructious qu'il donna aux soldats do la garnison produisirent
tes plus heureux réauttats. n ne pouvait, comme jésuite, songer
a exercer son zète dans La RocheUe même, alors boulevard de
thércaie; il voulut du moins avoir la consolation d'y célébrer
les saints mystères. Le capitaine Arnaud transmit son désir aux
Oratonona, en tes priant d'obtenir de la municipalité que le
P. Coton pût leur faire visite et dire la messe dans leur égtise.
Leconseil de villé se montra dans cette circonstance plus condes-
t-endant qu'il ne l'avait été autrefois a l'égard du P. do Séguhan~
envoyé j'ar Uemi tV. Considérant que le P. Coton ne demandait
délibé-
qu'à rendre visite à des amis, il conclut daps une do ses
rations qu'U battait le recevoir. Le maire et les échcvins allèrent
x sa rencontre, ouvrirent parexception la porto depuis tongtempa
condamnée, du côté du Fori-Looia, aceueiturcut je religieux
avec bonneur et le conduisirent a ia maison do l'Oratoire; ils
t'u envoyèrent mémo des présents comme cela M pratique d'or-
dinaire a l'arrivée des grands personnages. Le Père répondit a
ces prévenances avec sa distinction naturelle, une noble simplicité
et
qui charma tout le monde. On parla beaucoup, a La Hoche~o
ailleurs, do la réception brillante faite à rUtustro ami do Menri <V
par les magistrats huguenots; mais on se perdit en conjecturât)

t. Ibidem.
a. Lettredo M.Beatya Dopay,<7juin t6:<(B)b<de tfnatitat,co)).Ootteffoy,
carton269,f. 2t9).
8. Vo~tome m.p. 168
Vo~tomeHt.p.tM *4
COMP~B CE <~t 9. – T. tV.
258 SOLSR!CBEUEU. PRE~nËRt;:
PAHTtE.
sur leurs véritables intentions. Laissons-leur le mérite d'avoir
uniquement fait preuve de tact, de bon goût et de totérance'.
Dans le cours de ses visites provinciales le P. Coton eut l'oc.
casion de revoir le Béarn it remarqua, non sans étonuement.
que partout, et dans la ville do Pau spécialement, les calvinistes
ne craignaient point d'encourir la colère de leurs ministres en
traitant avec égard les religieux de la Compagnie et en tour
connant leurs enfants~.
Après avoir quitté la province d'Aquitaine pour gouverner celle
de France, le P. Coton se fit entendre
plusieurs fois dans la
capitale. « )t commença ses prédications de cette apnée 162~, dit
le P. Garasse, par la fête de la Purification, dans Saint.Gervais,
suivant la coutume de Paris, parce que les prédicateurs de
carême prennent possession do leur chaire tel jour. Le Roy, les
Reynes, Monsieur et toute la cour y fut. La station fut suivie
avec un grand concours, tant .que la petitesse du lieu le put
permettre~. – « Je ne saurois vous dire, écrivait Je nonce au
P. Générât, toute t'édiCcatiou, tout le contentement
qu'ont
procuré à cotte ville pendant le présent carême les prédications
du fameu\ P. Coton qui nous ont empêchéde sentir aussi vivement
l'absence du P. Arnoux*. » L'année suivante l'éminont orateur
commettait a Saint-Pau! son trente et unième ou trente deuxième
carême, mais nous savons que la mort ne lui permit pas de
t'achèvera
t~ P. Garasse dont le talent d'écrivain était assez discuté, se
voyait très recherché comme prédicateur à cause de son caractère
tout personnel et si original, Il prêche l'avent à Saini-Mcrrv et
le carême à Saint'Etienna-du-Mont en 1625, et,
fnietque temps
avant son retour dans l'Aquitaine, sa province, le carême à Saint-
Sulpice en i62(! Les chroniques des Ursulines nous ont aussi
conservé le souvenir d'un de ses sermons donné Paris dans
leur communauté pour l'inauguration de la chapelle des Saintes-
Reliques. M"' de Sainte-Beuve t'avait invité à parler sur te culte
des Saints. t! prêcha un admirable discours où il dépeignit
ce lieu comme un petit paradis terrestre, en sorte qu'il laissa

t. Relation
du Soclu8du P. Coton,citéeparPrat, /<fcAf~M,t. tV,p. 40HM.
2. ~<~<a Soc.~MM. P. V). t. IX,n. 133.
3. GaritMp, Récit a" vray. p. 82-34
4. Lettre du nonce au P. Général, t5 mars <625 (Archiv. Vat., Kom. di
Franda.
o. 399. fo!. 871).
6. Voirplushaut, p. tM eta.
6. N<'c<<ait <my. p. 79, t6t.
ET SC!EXTtF!QUES. 2~a
TRAVAUX APOSTOLIQUES

·
toute la maison dans le plus vif désir d'en jouir au plus
'1 1 _.t. ~tf' ~.t.1~ n~no

tost' ))
Avec les PP. Coton et Garasse, les PP. Suffren, de SégTuran,
\'o\sin, Le Jeune occupaient les meilleures chaires de la capitale,
tandis que les cathédrales des grandes vittes de France se dispu-
taient les PP. Holtin, Jacquinot, Arnoux et plusieurs autres. Sur
un théâtre moins éclatant, le P. Paul de Barry avait le mérite
et la consolation de ramener à la foi les habitants de la petite
ville de Paray. Quand il y vint en 1626 annoncer la parole de
Dieu Il on Y comptait à peine douze familles demeurées fidèles
à l'Église Tel fut le triomphe do son apostolat, qu'il nt
tenaïtre dans la population la vie catholique et même le désir
de la vie parfaite 2.
Le Il. Mcotas Caussin, littérateur distingué, n'eut pas moins
de réputation comme orateur. A deux reprises, en i62~ et en 1628
il avait ét< désigné pour prêcher à la cour de Belgique, mais
si
chaque fois il protesta de son peu d'attrait pour un emploi
brillant, et malgré les instances de l'Archiduc, il obtint de
rester en France avec la liberté de s'employer à de plus humbles
ministères~.

3. A la prédication se rattache t'n'uvredes missions intérieures.


Grâce aux recommandations du P. Générât, otte reçut alors
dans les cinq provinces françaises une nouvelle impulsion. Jamais
les Pères n'avaient laissé languir un apostolat aussi important;
ils s'y consacreront de 16~ & tMU avec une activité extraordi-
naire. Les circonstances d'ailleurs réclamaient ce redoublement
de zèle. En effet les victoires de Louis XtH sur les huguenots
avaient eu pour conséquence le rétablissement du culte catho-
do faire entendre
lique dans tout le midi. C'était le moment
dans les contrées les plus infectées d'hérésie les enseignements
de la religion et d'y détruire les abus implantés par les ministres
do Calvin. Dès l'année i622, des missions, dites royales parce
le roi, avaient ét<- établies dans la
qu'elles étaient fondées par

t Cf De Leymont..V«da<M<- '/<-MM~eut'c, p. 282,3M. Cette chapellecens.


tfutte aM fMkde M- Je 8a)nte.Beaw était attenante a t'e~tse desUfMtUoes Mir
ette par deuxteoettes; placéedans la tt'MoM.e lle~taitreM~ée
ta'taeUe prenattjoaf
aus hab!)ante<du monastère.
2. Zettef,Le P. ~<"t<de ~0 p. 27et cutv.Cf. ~tto~e de< ,<M~<. de fMMce,
Il, p, lot.
3. Lettredu P. Géaefa)aa P. CaoMto.t4 juin t621(Francia,Bpist. Gen-, t. <V).
Lettredu P. Généralau P. FiUeau.28ja)t)et 1829(M~M.t. V).
230 SOUS MCHEUEU. PREMIÈRE PARTtE.

province d'Aquitaine, à Bergerac, à Puymirol, & Clërac, à Duras,


à Nérac, à Condom,à Tonneins, à Château-Jaloux et à Langognc.
Toutes dépendirent d'abord du collège d'Agen, lequel y employait
dix Pères, deux scotastiques et deux frères coadjuteurs. L année
suivante !a mission de Bergerac fut aBectée au collège de
Périgueux et celle de Ch&teau-Jaloux au collège de Bordeaux.
tandis que celui de Tulle était chargé de fournir des mission-
naires à Beaulieu, dans le limousin. En 162~ une nouvelle
mission fut établie à Saiote-Foy par le collège do Bordeaux, et la
résidence d'Ofihez devint une simple mission dépendante du
collège de Pau~.
Le zèle apostolique des Pères fut plus d'une fois secondé par
d'éclatants prodiges, et bientôt tout changea de face. La connais-
sance et la pratique dea devoirs religieux remplaça partout les
désordres que le calvinisme avait introduits. Cette transformation
fut si rapide et si complète qu'on la regardait comme un miracle
de la grâce. L'ouvre de régénération une fois accomplie, les
missionnaires ne l'abandonnaient pas aux vicissitudes du temps.
Afin d'on conserver tes fruits, ils associaient dans de pieuses
confréries les personnes les plus fervcntct de la contrée. Le but
n'était pas seulement d'accnmptir certains actes do dévotion
surérogatoire; on devait encoro visiter les malades, secourir
les pauvres et, par le bon exemple, porter le prochain aux
vertus chrétiennes. La C~te </ela cAo~ établie ft Nérae
en i62~, peut être regardée comme !o hpe de ces groupements
d'élites~. L'apostolat, si prospère dans la province d'Aquitaine,
n'était pas moins fécond dans les autres contrées méridionales
où se trouvaient plusieurs centres hérétiques. Outre les anciennes
missions de Gray, de Bourg, do Montéli'nar, de Die, d t'zcs, de
Satins, de Pontarlier, de Paray, de Fréjus. dans la province de
Lyon, do nouvelles missions furent établies Chabons, A Pilles,
A Nyona en 1024; a Nimes et au Buis en i62~: à Arles, dans la
vallée d'Aoste, à Saint-Paul-Trois-Chateaux, eu iUM; àKvian,
à Baume, à la Mure en i(H7; dans la vallée de Pragola en
i63(P. Les missions de Sommières et d'Annonay daus la province
de Toulouse existaient depuis iM2, et celle de Lcctoure depuis

Ptov.annalest625-t027.
1. Aqttttan!ao Aquitantaecatato~.
3. CordaM, Wt~. Soc. ~MM, P. tV, 1. )X, o. 133 et su!v. Cetatt une eotttté de
femmes pieuses qui s'engageaient à secourir !eA indigents et &servir les malades datu
les bOt'ttam.
3. Catalogl pM'. LogduMMh.
TRAVAUXAPOSTOLIQUESET SCtENTiFtQUES. 26t

t623. La mission de Privas fut créée en <62~; celles de i'ts!e et


de Montauban en 1627, celle de Ramiers en 1628'.
Durant la mémo période nous oe trouvons dans la province
de Champagne qu'une nouvelle mission. ceUe de Vezelioe, établie
en ttm et supprimée trois ans après Signalons aussi des
excursions apostoliques plusieurs fois l'année, à Itoyars, imposées
d'une donation
par le P. Général aux Jésuites d'Auxerre, à !a suite
de cinq cents livres faite au collège de cette ville par François de
«
Selles, sieur do Montot, trésorier général de la maison et des
nuances de Madame la Comtesse de Soyssuns
Dans la province de France on commenta eu 1630 à préparer
les missions bretonnes dont nous aurons à parler plus tard. Avant
d<*tes entreprendre il était nécessaire d'avoir des religieux
Thomas qui lui
possédant la langue du pays. Au P. Guillaume
avait remontré l'avantage d'admettre au noviciat des jeunes gens
le 30 avril « J'ai déjà
parlant breton, le P. Général répondait
recommande cette atfaire au P. Provincial et je viens d'apprendre
les habitants
qu'on s'en occupe. !l serait en elfet très utile que
do cette contrée pussent recourir pour leur consolation à quel.
au tribunal de la
ques'uns do nus Pères, qui les entendraient
dans les chemins de la vie
pénitence et seraient leurs guides loue le
chrétienne. Pour vous qui comprenez le breton, je
zèle avec lequel vous instruisez les âmes et les diriez dans la
voie de Dieu en travaillant ainsi au bien do prochain, vous
acquerrez de grands mêtitoa~.

4. Uans leurs prédications l~s Pères de la Compagnie s'en


tenaient d'ordinaire n l'exposition do la doctrine chrétienne et à
la réfutation dc~ erreurs calvinistes. Néanmoins ils durent plus
d'une fois combattre directement les ministres qui voyaient avec
leurs adhérents. A la tète des
peine diminuer le nombre de
controvcraistcs d'alors nous rencontrons encore le Il. Coton, tl
écrivait do Hordeaux au Il. de ttcrullo le 23 juin «~ « Je dois
faire une solennelle dispute Pau avec M. Charles, ministre
et
d'Orthiez que l'on tient habile homme, quasi toute lu noblesse
du pays en attend l'yssue pour se cathoticizcr tco] qui me
faict vous supplier très instamment d'appliquer quelques messes
pM*Mo~oac
t. Catatoffl
2. M~MM teXff* ù ce sujet <Mt )0ao (Ca~'an., Bptst. Oen.. 1. )!).
octobre )6!9(Cam:t'). tu~t. M))t, t. t. n- 3).
8. ttoaa'ton du
4. Lettre du P. MaëM) au P. Ouittaott)" ThJ!aM. M avril <C30 (Ffancta. BpM
Oen., 1. V;.
263 SOUS RICHELIEU. PRECHE !'ARm;.
à cette 60 et de m'obtenir quelques cotnmuoions générâtes des
deux monastères de votre obéissance a Paris, ~<oM< ~o <~
M«~M< moM<< ad Do y/o~am, sans autre chose sinon
spécifier
que cela aussi me regarde Nous dirons eu peu dé mots l'oc-
casion et les circonstances de cette dispute.
Durant une de ses visites au coHege de Pau, lorsqu'il était
provincia! d'Aquitaine, le P. Coton avait entrepris, à la prière
du Parlement, une série de conférences religieuses dans lu
prin-
cipale église de la ville. Un grand nomhro de protestants se
pressèrent autour de la chaire, confondus avec les catholiques.
Plusieurs reconnurent la vérité qu'ils emtn'asscrcnt immédia-
tempnt: d'autres, bien que convaincus, préférèrent pour divers
motifs différer quctque peu teur abjuration. Parmi ces derniers
se trouvait une dame de haute naissance
qui craignait qu'on
attribuât sa c<'nvet".ion n un entratnonent irrettét hi. t'n mois
après !e départ du Il. Provinciat, elle résolut d'organiser c))c<
oHo, entre tes docteurs des doux retirions, desconférenceseontr.
dictoircs auxqueHes cHc invita le minishe d'Orthez et le P. Coton.
Cotui'ci promit d'être tidète au rondex'vous. Le tninistrc avait
pristetnemo cn~agetnoxt. mais quand il sut que! serait son
antagoniste, i! se dédit atténuant pour excuse (lue la conférence
n'avait pas t'approhation de sescotie~ues. La H"hio dame
contprit
que jea ministres n'avaient point confiance f)) la honte de leur
caus< et itsufnt de que!qu<'s instructions parUeutieres du Il. Cotot:
pour la décider sans plus do retard à se déclarer cathotique~.
Lo P. A!exaadre tte~ourd n'était pas moins habite dans la
controverse, ni moins redouté des ministres, ~ous avons raconté
sa cé!6hro dispute avec Charnier au château de Lectouro
et les conversions qui on turent le couronnement K'< <(!:M
il remporta encore un hrillant succès dan~ une conférence
qu'il out à Béziers en présence du duc de Montmorency, couver-
nuur du Languedoc, et do toute sa suite. Trento.sh hérétiques
ébrantés par la force et la e)arto de ses arguments, abandon-
nÈrfnt la religion de Catviu
Nous r''trouvons le même Père luttant victorieusement en tO~U
contre le ministre La Paye & Heautiou et a Saintes. Ce fut le gou-
verneur de cette dernière ville qui les mit aux prises. Le comte
1. Lettredu P. Cotonau < df O.'ntX 2J Jutn <G2t(Arrhiv.oa! M. Mt, pabtMe
pat Houssaw,Les Co~)<«<'<(le ~f«nf< p. tt2).
2. RotcHu", )ttft ~eMt«to"t. Hw.)t), c. v)).
a. Vo~tomo )H. p. 5&oet suit
4. Coniafa,M«<.~o<f<x. p. vt, ). x, t). ut.
TRAVAUXAPOSTOLIQUESET SCtEXTtFtQUES. 2~

de Parafera avait con~u quelques doutes subies croyances hété-


rodoxes dans lesquelles il avait été élevé; &medroite et sincère
il voulut s'instruire, et s'adressant à l'évoque diocésain, Michel
Hacul, il le pria d'autoriser une dispute entre un docteur catho-
et La Faye furent choisis.
lique et un ministre réforme. Regourd
Aujour indiqué une foule nombreuse envahit le lieu de la confé-
rence. On n'attendait le
plus que signal de l'attaque, quand on
vit tout à coup le champion des huguenots se retirer discrètement
t!c l'assemblée où il ne reparut plus. Le champion des catho-
le sujet de la
liques, ma!tre du terrain, prit la parole, expliqua
ftinttoverse. exposa la doctrine orthodoxe et réfuta celle de
Cahin. La fuite.du ministre et l'éloquence du Père triomphèrent
ttt's dernières hésitations du gouverneur il se convertit sur-le-
thamp avec tuute sa famitte*.
L'année suivante le Il. Rogourd, toujours intrépide, formait
le ministre Ruvanel a une honteuse retraite puis, au mois do
une
,juillet it)~, il engageait A Paris, contre le ministre Mcstréxat
nouvetto intie qui eut, à t'époquf, un grand retentissement.
C'était pendant une absence do Richelieu, alors avec le roi
dans le Languedoc. Plusieurs personnes plus zélées qua pru-
dentes )' espérant quelques bons résultats d'une conférence
d'eu
publique sur des matières de controverse, imaginèrent
instituer une dans la capitale, et, l'insu de l'archevêque, oh.
tinrent do Mane do Wdicis l'autorisation nécessaire. De leur
de la le ministre
propre initiative elles choisirent le lieu réunion,
qui devait parler et le jésuite qui devait répondre; après quoi,
la disoute commenta, présidée partes hommestes plus distingués,
tels que M. do La Force ot le comnmndeur do La Porto, oncle dt'
Richotieu
ttouze jours durant, les discussions se poursuivirent au grand
scandale des esprits timoréa. A cote de ceux-ci, de graves et
sans appréhension la
prudents personnages ne voyaient pas
publicité d'un débat doctrinal, sur l'opportuuito duquel Fau.
toritc ccctésiastiquc n'avait pas mémo été pressentie. Les uns
défense
parlaient de recourir au Parlement ou de réclamer une
formelle de la reine; l'archevêque songeait à venir on personne,
avec la crosse, interdire solennellement la discussion. Plus
1. ~Jem.n. <0).
2, Plagel, fip. c~l., p. :'18.
D~ft unetrUteducard.deLaHMhefoneautd auP. Généralcetteconférence.
mahta ~putattondu jeAuito
an début,oautatt pas éMt'ubHque, y attira beaucoup
demonde~ettfe du2août<629.Mtb).S'Oene~ètrp,ntS.3:38.f. 2<t.2<9).
SOUS RICHELIEU. PR~HÈMK PAHT~.

cannes, le cardinal de La Valette et tes évoques d'Orléans et do


Chartres s'entendaient avec le P. deOérutto
pour terminer la
conférence sans éclat “ Ette n'avait déjA fait
que trop de bruit et
quand Richelieu en fut informé il témoigna son mécontentement
par cette lettre adressée de Pézenas à M. de Rancé. « Aïant
appris comme la reyne, par brevet, permit une conférence entre
unjésmte et uu ministre, et qu'en suite cette action a fait un tel
es~at dans Paris que tou~o la ville en a esté
scandalisée, je ne
puis que je ne vous en tosmoigneestre étonné comment la
dont la prudence est cogneue & un revue
chacun, s'est en cela laissée
surpMndre~ fi
Coïncidence piquante &t'heuro mémo n.t le cardinal
écrivait
ces ttgnos. on té.mprimait cUez
</Pla /0t. </<yc<«/M<fo~<. les Cramoisy ~c~M<~o~
~«<«. Ht<M!~M~ C~O~~O~
Or, dans ce livre paru en i6t7, HicueUct.alors
évéquo de Lu. on
pféconist)it les conférences puhHques avec les
durant rien plus, disait-il protestants, ne
que tonconuer tes occasions de
remporter à J'avantage de la vérité do nouvelles sur
ourserreuts dép..uittes
Ainsi c~ qu'avait «pprnuvé le cardinal
e damait. Où donc était t'évéque,
l'opinion juste? Uanste livre ..u dans
la lettre? Peut-être
l'expérience des atiaires avait.ctto appris au
card~at ministre quoique chose
que M. do L'on ignorait.
A Homo, on était
plus frappé de:) inconvénicntt que des
avanta~'ade cca controverses pubtiquos. Le 8
le P. t.énérat écrivant au t*. ttp~ourd, lui septembre t629,
marquait un vif
dépta)sir de sa dispute avec Mestréxat. t.os uummcs sagca. disait-
il, savent par expérience quo ces coméronces,
lo'plus souvent
inutttcH. sont parfois dangereuses pour le bien do la
aussi sont-elles condamnées fetigiun
par to Souverain Pontife. S'it venait
à connattre co qui s'est
passé à Paris, it ne manquerait pas do me
taire appeler pours'enp!aindre3. Le P. Vitettescbi craignait
que les adversaires do la Compagnie ne prontasscnt de
quelque
imprudence pour lui susciter d.'s queroitos. t! fut bientôt rassuré
par !o cardinal do La Hocbefoucautd et M.de
comme il convenait le zole du P. Sittcrv qui touorent
negourd et le fruit, non seule-
ment do ses prédications, mais encore de ses
conféremes avec
les hérétique~. Le cétèbM controversée était même
tellement
1. !Y ~ta,ftfeB~ C<h.a<~
t.. 39~ 'e).ea à M.de HMcé.30 JutUet)C~ ~<p. 45S.aM.
(Avenel,op. f,t', 1.t)t.
p. 39~).
9. t~UM do P. O~M) au P.
H~oant. 8 sept. t6M (FMnc)a. Bptot. Ocn 1. V)
4. Lettre du car.)t.,9) de La NochefouMutJ aa P. U~e~t. 2 aoOt <M) (Bib). de
TRAVAUXAPOSTOUQt~S ET SC~TIHQUKS.
tt~–
l'en-
apprécié de plusieurs personnages, qu'ils obtinMnt, par
tremise de l'ambassadeur français à Rome, la prolongation de
son séjour à Paris'.
Outre les disputes publiques que nous venons de signaler,
nous trouvons encore la trace de plusieurs autres, mais sans en
connaître tes détails. Ainsi, en i62~, nous voyons le P. Audebeyt
Mar-
aux prises avec le ministre Pierre, de Sate~ en t6~6, le P.
tincourt mesure aveo le ministre inay, à Annonay en i630.
le P. Me<in avec le ministre de Castel2. Le P. Cordara mentionne
curent
encore, sans nommer les combattants, trois disputes qui
lieu, à Pau.en 1625. à Ftoronsno <)tà Gignac en i626
De nombreuses conversious, mémo do ministres, venaient
encourager et .'écompenser les travaux des missionnaires. Qu'il
uous suffise de rappe!er ce qui se passa en tt!28 dans la petite
ville herbue d'Aubenas. Après t'entrée de François d'Ornano,
Mt-e du défunt maréchal, et lit destitution des magistrats cahi-
mission.
nistca, les Jesuitca du collège prccbt-tcnt une grande
Six Pères é~it'nt continuettcntpnt occupés a instruira, confesser,
a at'suudre ces âmes jusqo'titora rebelles à la grâce. Eu moins
de trois semaines, deux cent cinquante famitioa abjurèrent~. La
comme les plus opiniâtres
plupart du ces hérétiques, regardés
du pays, avouaient librement, dit Michetieu. qu'Ils avaient
les
désiré une telle occasion do se réduire, tes uns depuis six ans,
autr<"<depuis dix, voire quetques'uns depuis trente; tant tes
des
respects humains, bien que petits et faibles <'n considération
choses d;vinos ot de notre salut, sont quotqoefoM puissant et
quasi néccMairoa pour notre conversion

5. Tandis que missionnaires et controversistes se tivraicnt a


do fructueux travaux, tes écrivain') de lu Compagnie ne chômaient
pns.
Le P. fronton du t)uc venait do mettre la dernière main a son
et
grand ouvrage, la ~A/to~Mc gruco.tatino f~ ««c~«

S"<-oc't~e. 'M. 3Ma.f. 2<t.2)9~.t~«tMdu P. <~n''ra!au Mt.t.Je La Mt3.


93M(.t.tGM.AM.Jo Sillery,a ~n.ter t<,30(t!n)a. Kf)~.Gen.ad Ë~eMos.
tG'3). Oeo.,t. V).
t. Lellte do P. G6a<rat au P. Filleau, 31 aoOt t6M (ffaMte, EpM.
2. 8on)meftMf<. o~) f-'t.. 1. )V. e. 2M- – fht,ft, op. < f. M8.
3. Coradara. M.'t. AM. ~<'<. P. V). ). X, n. )0&: ). XI, n. <j2.
X«),n. UO.– Cf. MaMa,Mn~MCM~'f'M <<«tte~MOe.
~.CnTdata, ~<'M,).
«Ht, p. !)0.
5..Vt~f'~t /Af~< Mt). Mtchaud. t. 1, p. 430.
266 SOUS MCHEUEU. – PHEMIERK PARTtE.

des aM~MMMc/f~a~~MM lorsqu'il fut surpris


par la mort, à <
l'Age de soixante-dix ans (162~). Le JU~cMfcfrançais lui con-
sacra un article très élogieux et non moins mérité Dans espace )
do vingt aua le savant jésuite e\huma des manuscrits, ou revit
eu les enrichissant de précieuses notes, tes u-uvres de saint Jean
Chrysostome, do saint Grégoire de Nysso, de saint Jean Damaacèxc,
de Théodore Balsamon, de Mcephore Callisto, de saint Ignace
martyr, de Jean Moschus, et les opuscules de plus de cinquante
auteurs grecs jusqu'alors très pou connus. Amis ou adversaires,
hérétiques uu catholiques, se plaisaient il reconuaUt'e sa science
et ses talents, et tui-n~me saunait tes sympathies do tous
par lit
targeur de son esprit et ta douceur do son caractère. Uana ce
rctiKipu\ ou ne savait quoi le plus adumet. de l'assiduité au
travail ou de l'amour de lit prière il y persôvëta
jusqu'à ta mort
maigre de ouottes infirmités 3. Le P. Lnhbe n'a pas hérite A
inscrire son non) dans le catalogue des plus maints personnages de
franco au xvn" siecte
Égah'ucruditionUFronton duUue,peut-ftr<'tncn)eted~paMant,
!o P. Jacques Sinnoud acheva do publier t'n iU2!) tes .h<cw<
coHf</<'s</<-/« <<««/<'(Concilia antiqua Cattiae), c'est.a.dire les
actes do ces grandes assemblées auxquelles assistaient tes chefs
militaires et pohUques de la nation avec tes évoques
qui ont fait
la Franco. Cotte cottection, qui connnonco au totnps de
rentre
reur Constantin et Unit A pou pn'a avec to siecte. fortne trois
votumes; à ta un de chacun on trouve des notes tre., estimées
La réputation que Shtnond s'était acquise par ses touvrcs varices
était universetto. t es prftniors écrivains do son temps,
quelque
parti qu'ils appartinssent, les Maronius et les Bettattnin connne
tes Crotius ot tes Sauntaise, ne lui mena~ront point teurs Mmoi.
gnagcs d'admiration. Quand le cardinal Ba.'berini, grand ami
des lettres, voulut est tu~U p!aecr dans a.t
ttibtiutttcque les pur.
traits des savatts qu'it appréciait te plus, il ttt den~ndor celui du
P. Sirmond. Il Xoos nu pouvons rffuspr cet))a un si grand
prince
dont nous avons tant de fois éprouva te hienveittanco e, écrivit
[
<. ~~M~Afffttftf~tot ~tt«Mt<fu <)ff/<tnfff~<t<«~fo<«h<. Cf. Somtnet'o'ct
op. ftf.. t. ))). col. }t<t.
2. ~~<'<~t<M' /<'<tt< t. X, aon. <Mt, p. ?M ft autw.
a. ~Mneh, Ë!o~. defonEt. – Abmfa. ~«to~f ff<.t f7))) fMt~<f<'~<))t<.«..Vc)MM~.
p. <t0, «7. – Uatootut. ~HMo~ tt<-ffj)., t. )X. p. ?G.
<- t.abbp, A'oM<cM<Hft(~(a~u~ttf<. p. t23etMth. –Cf.~ittfoa.t. XXXVOt,
p. 103rl autt.
p, t031) eulv. – LeAe~cft-MM
Alercure /r«n(0t~
,(/nl1J;!J, t.
1. ]t,
71, p. ?a).
'/81,
&. Cf. Sotntnettoget, f«., <- V)), fot. t2M.
TKAVAL'.<APOSTOUQUES ET St:)EXT~UËS. aô7
..A.1 au P. .1.a
te P. Uénerat Armand; et la it lu.:
lui .1-
recommanda de PoSnn
faire
peindro un portrait, à l'insu, si possible, de t'intéresse, et
de renvoyer uHomo'.
Le Pape Urbai't Vt)t considérant les grands services qu'un tel
homme pouvait rendre la t'É~iise, souhaita ravoir auprès de sa
personne, mais, u<'voulant point paraître imposer sa votante, il
eut recours è t intenuediaire du cardinal Harborini. tnformô par
fc dernier du détir du Souverain Pontife, YitoUescbiécrivit au
f. Sinnond en lui exprimant Ja coosotation qu'il aurait tui-memo
t!csa venue à ttotuo et l'espoir que sa santé no s'opposerait pas a
i'c\ecu)inn de cf dcssoin t.'hmnbtc rcti~ious, tout en sed<'c!arajt
-<"unusaux moindrea ~otnntesdo s"n supérieur, lui représenta les
inconvénients d un si tong voyage et d'un séjour & t'etran~cr
)'f ur un vieittard hfptuagent<iro. et surtout la dift!fu!<6 de con-
tinuer autoin at".tt.«au<. Ces ratsons ne parurent Rassurantes
nu cardinal qui ihsista du nouveau, eu faisant vatoirtcs avantages
9
'ju ouraiont au\ savauts tes riches tr~sora do la vittc ~teructto
MaisLouis Xtt) xu voulut pas souffrir qu'on lui ravM un homme
<)~i faisait tant d honneur u son royaume, Il douanda ait
t' t:en'r.d que Sh mondno quittât pas ta Franco, et tous a'inch-
)t''M?n<devont oa vototttAsouveraine. ~on se~te'ncnt !p P. Sir-
tnond. répondit \'i)fUt'4''hi, mais !a Compagnie tout entière est
p!us entre fct<m'tins du Yottro Majesté treschr~tionno qu'entre les
mieuncs; elle peut dune diaposet de toua tes retigicu~ soîon
fon bon ptaisir. t'u'squ'eHo a daigm'' m'honorer de Muncomman-
detneut, c'est pou)' mui un devoir d'obéir avec une tordinto aMec-
tion'. e
Pendant qut!t h;tin Vnt r~etam~it a Homo la présence du P. Sir-
mond, Phitippe tV. r"i d'Kspi~ne, dentaadait un autre jcsuito
francaia. !eP. t'etau,commpprofQMeur d'histoire, pour le col-
te~o imperiat do ~adr~nrecotament fonde. Uana und tpttrp au
P. <~nor.< it ann'tn~att sou intention d'écrire, N'i! !o fallait, au
toi do France VUeth-sch!na voulut prendre aueuno dee!s!on
avant d'avoir ''QusuItM!c principat intcre''sc; il lui transmit donc
!a demanda et, "<)a rien lui imposer, M contenta de rappeler tes
motifs qu'on nvai* du no point répondra par un refua a un Ni

t. t~ttfcduP. Of~'at ou Atmaod,Ibdét.tcao(Ptaneh,tpht. Gen..1.tV).


3. LtUMdo t'. <:ea''M)au P. a~mond,a) ~ottet «tM(fMMtt, t!ph<.Tfo..
t.V).
Dur.}tneounfx'e, <8ntatt:C9(~Me~t).
<.Uan~taea txtub.«H,0 M-<o!)M <639(Bpht.Oeo.ad dtMtMt,t t)
6..WMotfMdoN~.eft'n, t. X«V)X,f. 03.
868 SOUStUCHEUEU. PRETRE PAMtE.
puissant protecteur; cependant il lai laissait toute liberté d'agir
comme bon lui eembterait Quette n'est pas votre délicatesse
pour moi, répondit le p. Petau, de désirer oonnattre mon avis
dans une matière ou c'était votre droit de décider
par voos'même.
Je ne saurais voua exprimer combien j'en suis touché, d'autant
plus que vous mefaites juge de mon sort en m'ordonnant de vous
dire sincèrement et librement tes obstacles qui pourraient
s'op.
poser au dessein du roi catholique s. Apr~s avoir expose avec
franchise que sa santé délabrée le rendait incapable do faire le
voyage d'Espagne et de supporter les cbatcurs accablantes du
pays, il ajoutait « Je m'abaudonue il la sollicitude de Votre
Paternité. t)uoi que vous décidiez, je le regarderai comme
l'expression do la volonté de Dieu, et je furai eu sut tede l'oxccutet
généreu'.ement, avec promptitude et avec joie. u Le P. Général
n'insislopas. « Je savait, ~rivit.it :m f. Petau, que l'état do votre
santé ne vouspennottfaitpasd'accederaudësu- du roi catholique;
mais il vous avait d'')uandé nommétueot ft avec insistance. Je
devais, pour rccounaUro sa bionveitianco & notre ôgaF.i, mettre
tous mes soins a le satisfaire. J'accepte v<'aIntimes excuses, si
bien mutivt~'s; H no faut nullement exposer une santé
prccaire
que vous saurez encore employer fructueusement, comme par le
passé. rhonnour de la Compagnie Un jéamte Portugais, le
P. Pram.ois Macedo fut nommé professour d histoire &Madrid, et
Uenia Petau put continuer de se livrer en franco à la composition
et à la pubticitUuu de ses importants travaux.
Kn iu~7 il avait mis a jour s"n fameux livre De ~f~o ~w.
/w. Esptitmaut te titre, dans ta dédicatf au cardinal de
tt!ct<etiou. its'c~prim;<it ainsi Saint Augustiu. au livre Xt'de
ses Co/</<tOH< disserte savamment sur la nature du
temps, ce
qui no t'empêche paa d'avouer ensuite, au livre XXV., sun igno-
rance a co sujet. QuHst.eoque le temps? ëcrit.it. Si por~nno ne
me le demande, jo te sais; mais si on m'interroge, je reste Acour!
d'explications. tt no s'agit pas dans cet ouvrage d'étudier le
temps en tui.memo, mais daoo aoa rapports avec t'existonca doa
ttommea et des pouptea, et d'en faire M<rtircotto science
part!ca.
tiéreque nous appâtons/M science </<"< ~M~ ),
En matière, avant du livre du
pareille t'appatitiou t'. Petau,
f. t~ttf« <iu C. ttt'oftat au P. Pttau. ïtjaotte~ '6M
(PMaf)a, Kt')<H.nfn.. t. V).
3. ~UM do P. fc!9u au < OL-n~at, tU<e pat CbateXato. /.<- < ~«~ ~'c~.).
p. ats·at~.
3. Lemo do P. O~n~Mtau p. petao, )9 atttt )639 (t-Mneb,
<. u. Pctau, ~<' ~<f~<MM t<'M~a<tox, dCdfcaM, au d<but. t:)tt. Oeo.. t. v)
ET SOEXTtFtQUKS. 269
ThAYAfX APOSTOUQUES
ausa
t.! <'M)<'H<~M~<' ~M~ofMHtde Scaliger faisait autorité;
dit le dernier mot.
l'orgueilleux protestant fe vnntait.it d'avoir on
On pourra bien ajouter ou retrancher à mea écrits, pourra
son servir avec une méthode nouvelle; mais la doctrine qu'its `
tettement sûre rien innover.
renferment est qu'on n'y pourra
Comme Archytos de Tarente mit le premier les principes géomé-
ainsi les ai-je mis le premier
t nques dans la science mécanique,
dans la science des temps' fette était, en effet, l'opinion reçue
an début du xvn~siècle. Protestants et catholiques, tous, pleins
d admiration pour la science chronologique de ScaUger, le con-
dont
sidi-raient « comme un ~énie incapable de se tromper, ou
les erreurs no pouvaient être aperçues ni corrigées que par lui-
.u.me~ ». Le P. P<;taudissipa ce préjugé, en réfutant un ouvrage
surfait et en posant la base d'une chronologie universelle.
L'écrivain ptotestant n avait point de méthode; il s'exprimait
d une façon peu ctairH, et, pour déguiser ce défaut, il avertissait
s~teeteuM de n'approcher point s'ils n'étaient initiés a toutes
les sciences et a tous les arts libéraux Petau, hetténiate, hé-
historien aur-
tm~Mnt, taunist'' consommé, théoto:den éminent,
tout et même astronome, prit un malin plaisir, avant de mon-
trop les fautes de Scati~er, &remanier to teste même de celui-ci
in-
un exprimant les n~mes idées sous une forme beaucoup plus
entendre le
tftti~ibto. on sotte que désormais pour bien protes-
Ace
tant ii faudra recourir d'abord au jésuite. Un a reprocha
dernier d'avoir traité son adversaire <'sans morei MaiaScaliger
n'avait jamais cu'to pitié pour p<'rsunno it subirait maintenant
la peine du talion.
La cbronoto~e do Potau ne pouvait être, vn l'époque, to der-
nier mot do la science; etto prouve du moins, par le long crédit
dont elle ajout, la supériorité de l'esprit qui l'avait connue.
La F)oc~M~ <~ ~Mt~ se compose da trois parties. La pre-
traite
mière, uniquement spéculative et base de tout l'ouvrage,
do la science d'ordonner et de disposer les temps selon les r&-
gtes do l'astronomie. La seconde, application des principe pré-
cédants à l'histoire, roule tout entifre sur lea moyena de fixer à
des temps déterminée les événements les plus importants. La
troisième est une chronolugie de tous les faits historiques, depuis
to commencement du monde Jusqu'à l'au 533 après Jésua.Chnst.
t. Cf.
l, Lep,
te
Cf.Cba'ellaln,
ChateUain, P. ~n<'
Denis~h" p, M".
Petitit,p. 2.01),
9. Ntceron,o~.f' ). XXXVX, p. t~.
a. Chattitatn.op.<«.,p. 201.
2~0 SOUS MCHEDEU. PREMIÈRE PARTIE.

L impahence de
L imoatience l'imprimeur &à t'nnnmntKt
de i'!mnr!m<!ttp ~a )n
l'approche de la Foire de Franc.
fort, ne permit pas à l'auteur de conduire plus loin son travail
Cette c~oH~w /o«e, comme l'appelle le P. Oudin, n~
renferme que des faits et des dates; mais elle n'eu est
pas
moins, au dire des savants, un véritable chef-d'œuvre qui a
servi de base à d'innombrables édinoes. Jean Athert t'abricius,
célèbre professeur d'etoquence à Hambourg, regrettait
que per-
sonne no t'eut continué jusqu'à nos temps avec la mémo cxacti.
tude et en suivant la même méthode. « Denis Petau,
disait-il, a
écrit de merveilleuses pages, et, bien qu'il s'acharne
trop vio-
lemment après son adversaire, il a conquis i'immortaUté daus
sontivrede~~Mc~Mc~y~
Nous pourrions multiplier les étogicux témoignages rendus .t
l'auteur par des protestants, enthousiastes de Scati~er; nous nuux
contenterons d'invoquer celui d'un calviniste fr:m~tis, Ato~andrc
Morus. ennemi déclaré des Jésuites. Il faut nécessairement.
eoivait-it, compter Denis Petau parmi les prme''a do lit cbrono~
!"gie. Comment ne pas admirer te multiple gt'nie de cet homme,
son érudition qui embrasse tant de choses a la fois, sa
f.tçon de
s'exprimer, qui est si latine et si harmonieuse? Notre admiration
va si loin que nous le suivonssouvont d''préférence A
ScaUger~.
«n peut juger, par celte appréciation d'un huguenot, ce
que dut
~tre celle des catholiques. Uenis Petau, drivait le cardinal
Nons, est !o plus laborieux des hommes et, en fait do scienc'-
chronotttgique, non seulement personne en noire siècle n'est son
égal, mais personne n'approotte do lui
Pourtant quelques Pères do la Compagnie trouv'ront a rodiro
à uno page importante du magistrat ouvrage ils
reprot herent a
l'auteur d'avoir abandonne, sur l'année de la naissance do Jésus.
Christ, le sentiment do Baronius, qu'ils s'imaginaient ~tro celui
do t'Ëgliae. Or to P. Petau, esprit largo et
indépendant que le
prcstigo d'un grand nom no pouvait arrêter devant une conclu.
Mon logiquement tirée do données scientifiques, était M même
temps plein de soumission n i'aatoriM infaillible dSt'Ëgtis"
romaine, tt s'ompressa donc de publier une tettre do juatiCea-
tion, où il montrait que son opinion n'étant point en désaccord
avec l'ensoignement catholique, il était libre do t'admettre et de

D.petao.DeCofMan~mpon<M, coteAlaOndela troisième


partie.
t. C!t6pa~Nteefcn,
op.f«., p. t09.m.
8. Ibidem,p. «t.
<. Cn< pM Chatcttato, p. :08.
TRAVAUX APOSTOUQUES ET SCtEXTt~QMS. 97i

la soutenir. Aussi bien, un soin extrême de ne rien avancer de


toute son œuvre et
suspect aux yeux de la foi apparat! dans
fut constamment la règle de sa conduite
En i630 Denis Petau publia les t~Mf~s </<? d'empereur Julien,
dont l'impression commencée en i628 fut quelque temps inter- 1
cette pubUoation
t~)!Upue. On alarma en effet sa conscience
n'atlait-etle pas autoriser les écrits d'un apostat, ennemi acharné
de la religion chrétienne? Mais, pour le rassurer, les savants qui
s'intéressaient a l'ouvrage annoncé, firent agir les cardinaux
Barberini et de Magni dans jugement desquels il avait toute
confiance. Sur leurs instances, il consentit à terminer l'édition s; s
toutefois il ne mit point son nom en tôto du livre, et dans la pré-
face il reprochait à quelques éditeurs précédents d'avoir donné
trop do louanges à l'empereur apostat.
Vers la même époque le P. Jean Lorin, professeur d'Ecriture
Sainte au cottcge romain, continuait les publications qu'il avait
autrefois entreprises au cotise de Clormont. Les juges les moins
favorables à la Compagnie ont été forcés do rendre hommage à
cet interprète des Saintes Lettres itt<ont loué son vaste savoir,
sa connaissance des langues anciennes, son esprit do sage oriti.
avait acquise partout sa
que. Prontant de l'influence que lui
science de l'écriture, il s'employa de tout son pouvoir a pro.
ta dévotion a t'tmma-
pager en ttatie, en Franco, en Espagne,
cutée Conception de Marie. Co fut sur son conseil que l'Université
de OAlese Ht une 1~ d'obliger tous ses doctoura au serment de
défendre jusqu'à la mort ce glorieux pri~itégo do ta M.'re de
ttieu'.

U. Uansto domaine de t'ascétismo comme dans celui de l'éru.


dition, la Compagnie «vait alors plusieurs écrivains marquants
et encore connus do nos jours. Le P. Ëtiennc Binot. condisciple
de François do Sales au eo)lcgo de Ctermont et plus tard lié d'une
conatanto amitiô avec la saint évoqua do Cencvo, a laissé de
nombreux écrits qui, sinon pour la perfection du stylo, au moins
ceux du
pour l'ensemble da la direction spirituelto, rappollent
il moins do
grand docteur*. Entre i6a~ et 1030 no publia pas
t. lhldem.
t" maMtOM(Archiv.Vat-,Nao<.di Francia,
Ht~'de Bagftta Bauberlui, t
n.M,f.6~K'MMO,p.«&Chatetta)o.t..Mt.2M.
AfortaM~ottuMoMntMm
9. Cf.OoQKtef. Met~o~Mm, p. 40j. DKwe,t«« ¡
20
Soc.~x', tnM9.p. <t7.~to~e do<<M'~anfe~o ~ntf, t. ). p. <0?..
t. M.B~mocd.~o(M duieH«mcn< Mt~te"et't francf.t. t. p. 12Uet entt.
2722 SOUS RtCHEHEU. – PREMtERK PAttTiE.

dix-sept opuscules. Signalons entre autres De restai ApK~M


<M<ï/A~<rcM~des <~tpAAOM~a~~f~f~t ~Mf~a~O!~ (tG26).
~'<'n~o/a~<oM </M~HM ~o~M f~ ~M<sont f/a«< des artf/< et
~A<ïM</o~nfMMM (t626). ~n~cA/c M)~A')co«/pf/e ~<<'MJ la
fontf~MH f/Mbon ~Ton (tG27). Le riche MMt'af /a ~o~<-
</0t~ </Mciel, et ?MO~</A f<!C!'<~
f~ ~r~n~f ~M/~f!~<CC /'0~-
HtO~P (<(!27). ~<'M<~<.<f)MtP)'<!M COM~'fla ~<' ~< À! M)07~
MMf/a~t~;j~'CC< prières ~'0)} les ~M<M ~<'M«'~ ~y~
MMf <~OMCP 10/t<e/n~OM <~tr~M<C <'fC~a~OM,tant </M<'HH~ la
f~n/~ton ~M'~t toute a?<<' ~<r/<fw o« M~«' (i628-i62!t)
binet avait de très beaux talents <récmain. tteaucnup
d'esprit et de sens, un tout' p~rs~asif, une imagination somp-
tueuse mais, emporté par sa faconde, il se perd cluelquefois
dans un verbiage puéril ou de mauvais gont. Quand il sait se
modérer, sa verve pittoresque nous chatmo et nous émeut; il
escelle dans le symbolisme. Pour le fond de sa doctrine, nous
pouvons nous en tenir l'opinion do sainte Jeanne de Chantât.
Je n'ai jamais (.ut, dit.eUc, un esprit plus conforme en solide
dévotion A celui do Monseigneur (François do Sales), en la con-
férence particulière des choses de Di.)~.
Le P. Nicolas Cnussin avait dejA composé Le yr<oM<Afde la
~«'/<' la ~/o!f~ des o~MM</« /~)~, tors~u'it entreprit d'écrire
Lti Cotir Aa<t<~<W/'<</<~)M~ fA~~t~tHC </M~<7!<)</<, <!«'f les
<y<'M! '/e fCMJ ~« </«HA les fMtfMOM< W<~H«!<Hf/ Le
premier volume, puhUt' en tu3~, eut une seconde t'dition en
1625: le second, approuve en <627 no patut qu'on iti29. et to
troisicmecn t63t. S'il s'y houvo des fautes de style et de goût
exeuba!dca & cette époque, elles sont bien rachetées par la soli-
dité da fond, les qualités du développement, la vigueur et ta
richesse do t'cxprcsaion. Aussi ce bet ouvrage, recuite quatorze
fois en Francs du vivant de l'auteur, fut-il bientôt traduit dana
toutes les langues de t'Europo
Lo P. François t'oiré était Père spirituel au collège de Pont-a-
Mousaon,quand il publia en i630 /.a triple coM<ow<p </ela jït~t-
hetrreuse Vierge ~V~'e</e~<eM.Ce livre, fruit d'immensea rcct<e)
cttca poursuivies avec une infatigable persévérance au milieu des
occupations les plus variées, est considère depuis près do trois

1. SMomeMoge),
t. ), cot.tM5.t499.
B~mond, p. )3t, <3!.
3. t<!«fM de sainte Jeanne de CAnnfat. t. t). p. 14.
4. Sommerwoget,
t. Il, M).909.
THAYAfX APOSTOUQUES ET SCtEMtFtQ~ES. 27:)

siècles comme un des principaux monuments ôtevés à la gloire


de Marie. H offre, selon t'espression de Uom Guéranger, un ré-
sume substantiel de ce que les siècles ont produit de plus magni-
Le
nque et de plus tumineux sur la reioe du ciel et de la terre
shte en a vieilli, mais il reste savoureux, tout imprégné de poésie
et de p!été. Kotuns encore, pour terminer cette revue de l'ascé-
tisme, nécessairement iucomptète dcuï excellents ouvrages,
l'un du P. Batthétcmy Jaequinot..tJf~~ f/x~ ~OM<- t'«'r<'
selon ~~M '/a«s /e M<on~ (t(!28) et rnutro du Louis Ht-
che"me, ~<«<v<'~«-<~<f <e f<H)~«t~o~~aA/p ci les /< o«
~)H<«< <c<<'(t6~7)

7. Les Pères uaiote, Salian, Solier et Hertri\ sont, de tG2t à


tG30, les rcprc!.t-ntan<8de rhistotre dans la Compagnie do Jésus.
Le P. Jean-Je~me Ka!'de voutut éctirc le livre d'or des t on.
traits les
gre~ations de la Sainte Vierge. Heumssant donc tous tes
des collèges il composa
plus edinauts cuxsi~nes dans les annales
un vutmMc qui parut on it;:}~sous le t!ifo .t~w~/M Co~M-
/<~ .S«Mf<H)«< «~««~ .U<Mt' (0//ff~ ~M«(!/<A«A ~~C<P.
/o~&~M'<
La )uen)e année te P. Jacques Satian donna le sh!cmo et de~
nier votutned~.t «Mo/M'/<'~twM ~Mt< depuis ta création
du mondejusqu'à ta naissance doJesus-Chrat. Cet ouvra~ d'une
erudttiot) humense. comprend, outre la vie intérieure du peuple
de Dieu. td'ta~eau comptet de riesrelations avec tons les peuples
do t'anti'tu'té. L'auteur le destinait a tMrvh' d'introduction aux
~<~ ptt/«<'< do Raronius. At!n de le conduire a sa pep.
fection, il eut lit patience de le retoucher et de le transer!rojus-
Au dire des jugea
:}U~ ~x fois tout entier de sa propre main.
autorisés. les ~M«H/<'< du f. Satian ~ctublont écrites avec la
plume do" saints docteurs
Kn 1~7 te t*. Fran' ois Sottier, dejA connu par divers ouvrages
commencé
asccUoucs traduits de l'italien et de l'espagnol, avait
la publication de t'<~o/~ t'«-/<~a~MC (les (les et royMMM<c< '/w
son manuscrit ces
Japon. Au mois oe juin 16~8 il terminait par
mots Je nuis seconde décade de mon llistoire Japonaise. A
A" << eox~oMne.
1. DomGucran,:er, préface,f.
2. Xouf te'teoJM')" plus toosacMent sur ce Mjet au to'ne v, fhap. <M).
3. Son)toeno,:f). t. tV, co). 720, tome V). M). t8!8.
4. 8u)n)nc~0i!<'t. 1. t. col. 7M.
5. Ab~nn, op. f'<, p
6. De ~fHo<o~e ~c t'.t~t~aMfe
)e GuXhcnny. t~Hoto~e t'.t~h~Mfe (le ), p. tt7.
«c ~fonfe, t. l,
COaP~GXtEDt. t~tS. – T.
a?~ SOUS MCHEtLtEU.– PREHtKREPARTIB.

la gloire de Dieu qui m'a donné, et à la louange de la Reyne des


Vierges et à l'honneur des saints Ignace et Xavier qui m'ont obtenu
les forces de le conduire à ce point, le soixa~te-dixième an de mon
âge. Mtt mourut quatre mois après, dans la résidence de Saint-
Macairo près de Bordeaux. Le Père chargé d'achever l'impression
de l'ouvrage y ajoutait quelques lignes a la
louange du laborieux
vieillard Les lecteurs, disait-il, lui ont cette obligation d'y
voir clair maintenant dans l'Histoire du Ja, si fort embrouillée
avant qu'il y eust mis la main, qu'on y connaissoit aucun ordre;
la peine qu'il a prise pour le public mérite
que la postérité qui
jouira de ses travau\ en conserve et honore la mémoire
Kn <6M un autre ouvrage tustorique d'un Jfsuiio fit
quelque
bruit au Parlement do Rouen. Le ~7 septembre, la Chambre des
Vacations interdisait la vente d'une ?'«A/e
CAfOMo/o~w publiée
oous le nom d'uu sieur
Tanquorot, et citait celui-ci à comparattro
devant la cour pour avoir rangé parmi tes
hérétiques un avocat
du Parlement do Paris, Pierre do Cugnières,
qui, sous Philippe do
Vatois, « avoit auutonu les droits du Hoy contre tes abus et entre-
prises do la juridiction ccotosiastiquo Ce sont les termes de
l'arrêt ?. Or tf véritnt~o autour, comme le deotara t'accune, était
le P. Jacques Uortrix, recteur du cutiëgo de Honon. Le 20 dé.
cemLro, apr~s un viotout réquisitoire do l'avocat ~én'at. Le
ttUorchoia.cuntro "certains esprits desguiso)', cootrairesau droict
commun et mal affectionnez à la franco u, toparh'moot condamna
la ?~&/p C~o~~w coMmo « ettcripte en plusiours cndroick
contre la veriM de t'ttistoiro, contre tes lois et bonnes maximes
do t'Estat et ordonna que h's ptanchca et caractcrca en tioroiont
rompus o. Toutefois t'urrét no dit mot des Jésuites dénonce par
l'avocat général. Tanquerot et l'imprimeur en furent quittes
pour
do tcgèrca amendea.

tt. Apresi'histoiro voici la poésie, roprfsonteo par tes PP. Collot,


de Lidct et Le Moyno.
Le P. Loui~ Cottot, successeur des PP. Potau et Caussin dans la
chaire do rhétorique au cotR'go de La r'tèeho, donna au public
un itMO un recueil do ses muvrespoftiquoN, contenant trois tra-
gédies ~t~<c«, .Sa~of, C~M~o~N;une tragi-cotneuio, A« ~<'(?f.

t. Abtam,op. p. tt6, t)0.


9. te ~fCMM .<fo~.<.XVt,ano. trao, p. 65t-SM.
8. ~d~nt, p. M<. Cf. fttnofM dea ~oMf<on< ~M</f<, t. ))), p. 3M) Floquet
WifofM dra Parlement de ~ofmotjfc. t. IV, p. <23 et autt.
TRAVAUX ET SCtENHFtQUES.
APOSTOUCUES 375

naM~, et quelques opnscntea Rotrou. grand imitateur d'Euri-


pide, de Plaute et de Séncque, oo dédaigna point d'imiter aussi te
P. Cellot auquel il est redevable de deux de sea chefs-d'œuvre il
a pris le sujet et les personnages de son C~o~o~ dans celui du
jfsuite pour son S~Cpn~, la pièce la plus romantique qu'on
puisse imaginer, il a puisé largement dans l'4<A~t, abrégeant
les trop longues tirades, mais prenant les principales scènes, les
personnages avec leurs noms, les plus beaux vers et les plus beaux
traits qu'il se contenta de traduire 3.
Le P. Claude de hidet, régent de rhétorique A Rouen et à Paris,
pabtia un poème sur la Prise de La Rochelle, et une tragédie,
Arsace, qui fut jouée sur le théâtre du cottfge de Ctermont au mois
d'août 1030. A Rouen, il avait compté nu nombre de ses élevés
l'ierre Corneille Lorsque plus tard il lui offrit son t'oau traité
sur la thcotogie mystique des saints le grand poète remercia
son ancien mattre en lui adressant, comme témoignage do recon-
naissante affection, six stances de dix vers. Retenons seulement
ta dernière qui résume toute la pi~co

Je fus ton disciple, et pout-~tre


Que t'houreux éc!ntde tm'a vers
f.blouitassez l'univers
Pour faire pou do honte au )ua)tre;
Par une plus sainte !Mon
Tu m'apprends da quello façon
Au vicoon doit fairo to nuorre.
Putssé.jo en user encore mieux,
Kt connnH je te dois ma gloire sur la terre.
Puissé.Jo devoir un jour cette dea cieux
to

l'lus connu ~uo do Lidot, Pierre Le Moyno nai~saU alors à la


célébrité. Abandonnant la composition !atino que l'on cultivait
avec soin dans tescottégcs de la Compagnie, U s'adonna do bonne

t. SototnMtogf!,
t. H.eot.CM.
a. Chardon, Ka de ~offOM, p. tM. U&.
3. B. DMtbitapt,
Aoyumant~Mte (te<etott~tfM,p. 2G9.
4. fMtubtemeaten <C!0.<6ï)tCoMeH)oova)tatoMd)<-ntufaoo.Pat)ot
tMpttt~cn).
twMtpartafotataut<ufdîanut)qt!eoaMtattqoefêtâtquelui<a)t)tunottajucUon ta
versd uomoreMude la MoM~e. Cf.<KuoM'< de Cof«e«fe,<mt. <Mg3!ef,
t. 1,
p. «. AaM.ta Ayc<'e da ~OMCM, p. '6), <67.
6. La M<o<o~<edM<a<a<<, ot<<on<Mp~en~estM~<<M~Me<~e~fe<MM de
ta Of<!ee.Cf.Sommet'oget.tV, col.1807,<S09.
8. Ba Mte do la M<'o<o~e d<t M<M~, o eté t<ttopHtn<' par to Mercure, décembre
t7:7. p. a8i)t. Cf. Ofa~M de (.'o~tctMe (Bdtt. Regaler, t. X, r. 3~.
3~ SOUS tUCHEUEf. – PMEMt~E PJ~TiE.

heure à la poésie fraot aise. tt avait eonmtence, en <G26,sos etttdcs


de theo!ogie & Pnot-a-Mousson, quand il fut obligé, pour un motif
accidentel, de tes intet'rontpre. C'~t à itoims, où il avait été en'
voye, qu it put'Uaen iG~9 Les ?ftOM~A<'$~<' ~.«t«$ /c~«~p, recueil
de pièces diverties, chansons, tttaucp~, Mpigfatnnx's. sonnets, odes,
etetfies, eg!ogues. t'ue des odes -S«f /ft < o~~fy<«~««</<* l'isle 'A*
M~ avait déjà paru en t037 Le recueil <'mnp!et.qui porltit ~'<M<-
~M!0<«r du t*. !\jurier, pM\iociai de Champagne, altira l'at-
tention du Il. itp!t~sehi.Craignaut que l'inclination du t*.t<eMoyne
pour la poésie ne le detournAt de travaux plus sérieux, il <tt f-
contmander au ttccteur de Pont'u-Mou~ux de vciHer Apo que te
jeune pcUgicux ne se tivr.U pas à la vctsitieatio!) au dchimen)
de ses études
Si{;na!ons eoct'ro pat )ui les écrivains de la mCrno époque, les
PP. Jean t.em'echou, <!u!<')tgctet Vi~cr.
Le P. Jean Leurcc!t"n, dont nous avons raconta la vocatinu si
éprouvée, est l'auteur des /~f~~Mts ~«~Mt«<<~<~ Cet
ouvrage qui obtint une certaine v"~ue t't eut prieurs éditions.
est un recueit de pt")dc:neit ptaifans et facétieux d arithn)'
tique, geumettio, a''tr"tog!t\ optique, ppr~pettive, n«'cauiqm',
chyntio, ci autres rares et curieux secret')~
t<et'. Jutes'Ceaar Mutenger, le potetnisto qui releva avec faut
do succès tca etreura do Uup!es<it- Mornayt"u' haut t eucharistie t,
pubuaeo tu~7 d!vcr« travaux sur tes antiquité!) rontaines, co)))-
tnenees t"rsqu'U était pr~fseura t't'nivcrsitôde t'iso
t.e P. Frant;"is \i~')'. ht'!)t'')itte di!'tint;nê, tradui'<it ''x tatinta
~t~f~o~M t'mtt~/tyMp d Hu''ehf, et coutp"sa un traita d's
P~Mf~OttF <<0/<SM)f'<<' /M/'<a'/M<yff~M<
t)o voit par cette esquissa rapide que, ~epuia tes huxddea ct't*
des depbito!ogiejunqu'aM< p!u<<hautes spt''cn!ations de !a neifoee,
les ~eauitfsoo restaient etrau~eM a aucun dcvetoppomentdt-
l'esprit humain.

) SotnmfttOKct, ). V. tôt. t3M, )~t.


j ~-n~c tto t'.t~nfM) au t*. t'"ut)ft. )2 now. )HM (C.))np!)n., Epht. Gen.. 1. t
3 ajmmcno~,t.)V.cn). n&<nM.
) Voit t. Il, )'. 5~H.
5 Cen'est pa*fommejésuiteque tintengerf"<ptofc~tota fh'' t op~avoir
pa<&6doute"o''dansb fontpa~ate, il t'atat)nutth-eaufsadfratcdp.t) y MatMfn
<620,fa~oMbtemeatattufitti pat le P. (!~M). Sawtnthommf,qo<')')up d tdtfaTto
peuUterm, XMebe<a st tien sontn&tn!taat<' paf rtMtnpte(! une<('*MtfaHem«nt
t<'aut~Mqoete)eup~tteutat'adtntMnt a la pMKMtenil tnoatat<<CahoKen ?28
(~Matn,op.t~ t62-t6~.
VtH,eo).?M,?t9.
O.Sonttncttbset.t.
THAVALX KTSCtEXTtHO~ES.~ !m
APOSTO!<t0~t'S
il. Un livre publié par le P. Jean Grillot et intitulé ~.yoM
(t/< tle con~tOH, oit .V(!)«'<'</<*
ce ~<«s'f~~Me </<<M M~Mo-
«;&tCMfCUt//e<~M«~P«)0~ <r(!OtM<~M~tt~MM aUH!OM
<cc~&fp nous amène &parler des victuncs quotaCotn-
pa~oie dessus fournit au H~au qui de <M8 & tu30 ravagea le
ceutroottetXtdtdo ht France. Mans cet espace de hoia ans, la
seule province do Lyon donna au c!ot une gturïcuse phatange de
<juatre*v!ns~ 'Martyrs de la chanté
"t.'tndignatiundivioo, tisons, nousdans nno relation c<'atem-
poraino, s'est fait pu!!Matnmpn<fcsxcntk avec des oneta pradt-
~tpux en ce toyamne do Franco, cette année t0~, et sin~nM~rc-
)neo<on la ville de t<you,ta<)uette a e<p<!r!)nont~au< despena de
h vie da plus do soi\an<u tniUo pofsonnes, «ont'ien ttiou est
tort itdc en la vougpancp <pt'!t prend de nus pcchca MOn attu-
hmtt~n~r~!otnent!aeontaKton au pesage dos troupes condMt-
les en t'tthnoot par tonarq'ns d t~en~M.Le 8 août quot~ucs cas
t!o pot.tRfort'nt s~natot it La <tuutotiùt dans les prent~ra jours
doticp~mh)" !o tt~au K'gnatt su<*tinte ta ~Utc. L<'schâteaux do
la n"!dcssc vo!s!no. les phtorcs<ptcs maisons de campagne uu la
huur~coistM avah cru lui ~chxppot', les vUtagO!)ot sah~tfea qui
c"m'ut)ne)tt tes cutcaux du Lyoaoa!s furcnt \!aU~ comme les
vio!t!ca el etr<'itfa rues do la ctt~
Toua ccu~ qui avaient pu tt'"uvcr un aa!!o ou dehors, a'~aieot
nt)d<).L' t't'Mtt
Capueiua, <!<!co)!c<'<,
Mtnimcs, Carntoa, M parla-
Kèr<'at les quart!cr!< do la v!Uo ot les hôpitaux pour as&itet'!es
tntdadca. Les rc!!gict)x do !a Contpogt)~ no n~tt'rcnt à toMacos
huas pcrm puur coMMfleur tMuppp et prendre part a leur honu-
ra!ee~e)<cc. Pour furtoux qu'ayc eat<)tomat ono'ajaMaia
mtt'tfomptt ''a ~g!b)cs dea Jt'au!<C!it<?atxarciccN ordinaires da
cchto C<'mpagtuo, tncsmutQoutdesstrmunN tea jours du dimao''
cho et de fcate, et les trihunau~ eftoioot toujours tvutpUs de
dix ou dnuxoconfessoMrsIlui Mcevu!oot touaeeM~ qui s'y pj~seo-
t'dent. ttavantago les aupôr!cMr!<ot pères nnetoas oc fa~oiont
uuUo dif<h:u)tu d'aller au Htutcau, d'eateodre du rumpaU les
'uatadcs. do faire doa sertautM et oxhortationa en Ja cour de

t. Sommctwoxc!,
1.1«.col.<8ï9.
9. Cf. AtfMtabc, ~ffo~ ef t<fM)nof fAaWfoM~. Ra~natj, .Va~Mf~o Bff
~<-<~M n'f m<f<uMt ~n'<U)ft <-<pfo~fttw tf~o~ fontpa~~o. t<<;on<<~o
MtOfo~tfO.
3. Betauot)
dela cootagtoa de Lyon(te ~c~f<M/)wHfo<t,
(. XV,
M. 1628p. 3&
tt outw.
4.Relationdéjàc)t<c,p. 35,30.
~8 SOUSMCHEUEU. PREMmRE PAMH!.
Samot-LauMns,de confesserceux qui alloient &t'hospita! et aux
mesmes jours les monastèresdes
fillesreligieuses, partie pour dire la messe& celles qui n'avoiont
point de prostré, partie pourtes consoter, et tes assister' là
Sept de ces héros de la chanté, dont le P. Thcopbite
a conser-~tes noms, tondront victimes Raynaud
det'épid~mie Nous
citerons parmi eux le P. François Bouton,ancien
missionnairede
Constantmopto.ouit avaitsounertuoo longue et dure captivité
Sentant approcher sa dernière heure. il se trolna au
d un de ses compagnons, te p. tgnaco pied du lit
ëtatt au pins mat Apr&slui avoir adaunintstrô testQi.môn)o
i'ompone. qui
dernier
sacMtttfn~, il étendit à ses côtés en !o priant do lui rendro te
même service, Il alla peu après Mcovoir au ciel la
de ses travaux3, recompose
Ce fut ogatement au mois d'août 1638
que la poste éclata dans
la vittode RourKes.Plusdo six mille habitants
maire et tes cchevins no désertèrent prirent la fuite. Ln
pas lour poste mais il ne
resta qu'un sent conseillerau pr~idiat, avec deux membres
du
ctergô et un professeur de l'Université. Quatre religieux de la
Compagnie ~quatre Capucins furent presque ~eutsa confesser
et à consoler tes mourants. Deuxdes Jésuites, le p. Baraceet
son
compagnon succombèrent; les deux autres surv~curcot A ta
su io des priera publiques ordonnées
faita Noire-HamedoUcsse.ta matadic par le maire et d'un v<.u
au mois do dec.'mt.ro ello avait fait disparut comptctomem
près do cinq mille vie-
ti<nos*.
La mêmo anoep mourut a ttcnMsausprvieo des
pestif~s le
Frercseotastiquo C!a.,do ttousMt. Pourobtenh-de son .up~ricur
la faveur ~'f~ ~~ga par ~u a plusieurs
pratiques de dévotion en l'honneur do la Très 8.:nte Vierge. Sa
demande ayant été exaucée, il prodige aux malades
du grand
bôptattps plus tendres soins pendant quatre jouM. après tes.
& v~if: 11
algéde vingt-huit ans peino

8, tteintiondéjattt~,
t. Hetattoad~~ ellèf,p.
p,85.
85. 3M.
4.
3. Votr t. <H.p. 0«. 6)7. 625.
~t'
:Aaett. de i'iaaee, 1. Il, p, 403,
4, Délibérations du conseil de .lUe (Archivescomm.
IIB, n, t.18f, 1?8. 114, 2301.
mun, de Dou~8. tnaa. r, 0.18), cr,
iterry. l, IV. p. ,n8, IIs,nat. piatolre dit
6. ~hgemïw, p. M8. SM.
~no~e,u.
AUSERVICECM PESTt~RËS. 3~9

Le Frère Jacques Vasserot.coadjuteurdu cottégedeCarpentraa,


eut le même hooheur. le 86 décembre 1688. Dès l'apparition de
la peste, il avait sollicité la grâce d'exposer sa vie au service des
mourants. Après avoir fait une confession générale, il s'enferma
dans l'hôpital, où, durant pmsieurs semaines, il dut remplacer
les médecins, tous emportés par la violence du mat, et prodi-
guer presque seul aux malades les consolations de t'ame et les
soulagements du corps. Atteint une première fois de contagion,
il échappa comme par miracle et reprit avec une nouvelle ardeur
son (Muvredo dévouement, t'ne rechute l'emporta !o lendemain
do Km't, quand t'épidémie était déjà sur&on déctin*. Sept autres
rougieux du mémo coMége tombèrent victimes de leur cha-
rité.
L'historien du couègc d'AuriHao nous rapporte comment, en
cotte même année, les C'u'do!icrsot les Jésuites, secondant le pré.
mior magistrat do la ville, re)pvaient les courages abattus, soi-
gnaient les malades, enterraient tes mort~. Le P. Jean-François
Martmcourt avait été au premier rang de ces braves. On nous
t'aura gré do reproduho ici la lettre par iaque!!oit demandait au
il. i'rtninciat la poru)!'miou de fie sacriMor.
Uieu, provoqué par tes péchés apéciatemeut du misérable
pécheur qui escrit ce mot, a afuigo natM AuriUao, deux pe~onnea
ostans morles en deux di~rsos maisons, cette première nuit et
matin de ia Visitation de la Vierge (:ijuit!et). Et bien que~ostimo
qu'ii y a plus d'appré!<onsion quo do rée!, toutesfoh) tout est en
euMy, et on croit et craint que la mal sera plus grand. K&tant
inutue en la Compagnie et homme de néant, et d'aittours par mes
péchés cau~e du mnt.joprioct domando à Votre Révérenceque de
justico je m'expose. Si Votre Révérence l'accorde &d'autres,
ce sera charité, mais pour moi co sera suivant te démérite do mes
péchés et comme ta vengeance divme le t'cqu!ort. Et ai Dieu so
sert de t:o moyen pour me donner îo ciel, casera nn exeéada sa
mi~Hcordo. J'en prie Votre ttôvérence p~rto sang do Celui qui,
comme jo t'cspore, lui auggérerade mot'ootruycr. Certainement,
s'it faut avoir pou d'appréhension, en ce cas j'assure Votra ttévô
renco, soit don de Dieu. soit mon estourdtsaemont, quo jo n'en
ay point du tout. Et do bonne votontô a servir en ccato extrémité,

1. CotdMa.op.fM.,). ««.a. )S3.–Ate8ambe,p. 270.–W"('fos<t !t, p M8.


9. Wooh~.t. t,f. tt.
B.Boaqate~~of<ee<uf~e fofM~etf~M~Mac, p. M. Cf. AMt!*M comm.d'AoH)'
lac,M. MshttMdes t!t!)b<mt)on!.
()0t?.t6t0).f. t30. 05.
?0 SOfS HtCXEt.tEf. PREH~MK PARXK.

j'en sens plus que je n'en mérite. Plaise à Dieu me i'augmnteret


que je puisse vivre et mourir pour Co!uy qui est mort pour nous.
Par lequel, au saint sacrifice, comme j'oiTro & son Père ma vie
et ma mort. l'unissant à son ourando. ainsi es mains do Votre
ttevercnco. je iuy résigne la mort do ce tronc inutile, mais sec et
propre à bruyères feux de sa juatice éternel. Je conjure Votre
Hevërence par my.mcsme m'aydor à changer ces
peines ès Mr.
vicosd'une expiation, et ja la prie y joindre sa bénédiction
ne!!o pater-
t ne supplique si bumb!e méritait d'être oxaucco. Ce fut avec
un joie toute sumaiureue que Je P. Martincourt se
jeta au
milieu de la fouroaMo qui consumait tant de matm'urcux. U v
dépensa sana r~servo durant quelques semaines les h~sors de
son ardente charité puis dévore ïui.mémo
put- le ma! impi.
toyable, il accueillit courageusement, tes yeu< ~.ur!o erucinx, la
moft qu'il avait ambitionnée~.
A Tournoo, dans dea circonstancea anatogue!), dix t'eres du
co!t~e avaient oncri teurs servicfa au tunsutai. L'un d'eux, io
P. t'ierre t'ournet, succomba bientôt A ta
peiner
t.'annco «iao ne fut pas moins féconde
que la précédente
en actions héroïques L'épidémie ayant
reparu en Uauphine,
les Jésuites nttcreoi comme de coutume au-devant de lu m"rt.
t<c P. PiorM Brun no craignit
pat de s'aventUMp au milieu
des vit!oa et des bourgs
tes pmaepronvts. tt était dans la petite
vMt~de 'fboin quand il no sentit
frappti mortellement en fcee
vant la confession d'un malade abandonne, Il t4uec"H)ba
quet.
quos juurs âpres. beureu< de donner sa vie pour te pro-
chain~.
Au mois d'avril ta peste ectata dant Cédera. Le P. Claude
do Sainte-Colombo, qui y pr<'<hait te catomo, s'<'tfrit ausaimt
pour porter 6ooouM aus victimes du fléau. Les ëcbcvim), loin
d'accedor à son deaif, rebug~'rcat o se ~fugior datM un
vUtage
ëtoigno do quetqttca mittea. Mentôt la eonto~ion s'~pndU jus.
qu'au t!eu do sa retraite, et te Père, hcufou< do se sacfMief.
pMdigua jour et nuit aux malades toua los soins do rame et
du corps, ti mourut !ai mémodu mal qu'il avait aaroate
par
d~voMtnon~.
t. t.eUMttuP. MMUneoutt
aoP. OcnfMt(TotoMoaoptov.necMtoatnm)
a. Af~tnbe,p. a: CofdMa.1. X«t, a. tt?. ~a'fnu.
3. Nadasl, <<HM'M~ff. M<'moy& t mt. – ~Mofoof, Il, <s?
< CohIaM,
). X)V.o. <9i.
0. tfsdt< p. MO. – CMdMa, t. JttV. a. <2t ~«o~f, M. <M.
AU SERYiCË DES PESWËHËS. 281

Au mois de juillet ce fut le tour de la ville d'Avignon. t!n


t'èro et un Frère coadjuteur, envoya au secours des pestiférés,
trouvèrent auprès d'cu\ uoo mort ttiorieusa. Ueux autres Pères et
ceux Frères les tomptacèrent; au bout de quotques mois ces
derniers succombaient, mais tes deux prêtres purent remplir leur
héroïque mission jusqu'à la ttn de l'épidémie. En moins d'une
année la ville avait perdu six mille habitants. Tant que dura
la contagion, tes P&ras ae tinrent à la disposition des pénitents
dans l'église du cottège restée ouverte, Le P. Antuine Four-
nier y prit !o germe du tuât, et fut la cinquième victime. Un autre
t'èro du coUè~e organisa les secours contre le fléau, à t'zès,
"ù tous tes ministres avaient abandonna teu' poste. Sa mort édi-
tiauto contribua grandement à la conversion dos horctiques de
ta vit te'.
A Aix on Provence, la p~tc s'était dëctaree le 3i juillet.
t.a encore tes Jésuites se dévouèrent sans merci. Fauria do
Saint-Vincent tes cite en teto dea reti~iou~ qui en cette
occasion se distinguèrent te ptus~ n. Troix Frères cnadjuteura.
un novico scota'<tique et deux Pèrea <aoururent A leur poste
do combat. Parmi ces derniers nous devons mentiounet' Ëtz~ar
d Oraiaon, Hts atnè du comte de Boutbon. Sa famille l'avait
pressa de )i0 reifugior prca d'otto et de «8 souatrairo ainsi au
ucau; mais t'intr~pide apôtre, sourd à la voix de sea proches,
ne jota nu plus fort du dau~'r, dan!* t~a huttes de Saint-
Hutrope, ait gisaient tes pauvres do la camp'tgue décimes par
la peste et la famim'. )t tomba au champ d'honneur~. Quel-
quos joufs ptus tard auccombait a son tour la recteur du
fottogo, le P. JacqueN tanard. dont saint François do Sates
d!aH Il )t <'st non «eutemont doctM religieux, mais encore
tout spirituel et tout de Uicu~. Il H fut très fc~rott~ de la
viUo et de la province on il jouiMait d'aoo grandt réputation
de «aintotë\ Lo P. Jean Loyre. atteint de la contagion dana les
infirmeries orguni~ea au couvent des Minimes, resta p!u9!onm
MCtnaincaentra la vie et la mart. A peine guéri, il vola de
nouveau avec un grand courago au Bocoura des p~tiferca de
MaKeittc. t<Aencore Dieu le préserva, et it revint & Ai< « vïc'

1.Ch<MMt, <.M~M<~<tt h t'Mo'«'< <).tft~noM.p. aM-!3t.


9. aoiXtbtM,
te foM~f'o~a~CoMft<m p. <&.
<f~<jf,
8. CofdtM, t. XtV. o. <tn. Atpgambe. 980. – ~Hofo~. ). M, p. t~.
<.) <M <<MpMmM~t fvMe~«M< de ) <tM<!M<Mt.1.1, p. M2.
6. CotdaM. 1. KtV, n. t<8 – Alegambe, p. 380.–M''Mn~< t. n, p. 65t. M6.
eh)n, .<tM)(t~<dit <o<M9<*f0!~ Bourbon d'~tf, 1.1. p. M*M.
2M SOUSMtCHEUEU.
PR~tÊME t'AKHE.
torieux
'I_a.
du mai et des ses bonnes
plus glorieux {encore~ œuvres. u
Le F. Philippe Le Port, coadjuteur de la résidence do Marseille,
fut aussi respecté du fléau bleu qu'il t'a)trontat toujours avec
une rare intrépidité'.
Vienne en Daupbiné fut témoin do l'héroïque dévouement
du P. Pierre Richard. Depuis longtemps déjà il avait fait
t'appreutissage do la chariM envers les pauvres et les n)a!ades de
la ville qu'il ne cessait de visiter. Quand la peste s'abattit sur
's, celui qu'ils n'appelaient plus autrement que tour p~re
tt'cmptoya gencreusement a les aoenurir et perdit la vie dans
t'accomptissement de sou périlleux miui'.têre. Tous le pleurè-
rent, et les consuls de Vienne, louant bien haut son z~te, pro-
1
mirent au P. <!encrat de reporter sur le cottego le témoignage i
de teur reconuaiManco~. )
En l'unuée t6~0 le ucau sovissait encore dans le midi de la
Franco, et le dévouement des Jésuites no se ralentirait point..
Parmi les nouvette'' viotimet, nous nommerons tout d'abord le
P. Louia ttouiitft, missionnaire a Montétimar depuis plusieurs
annéca. A l'apparition de la peste, il conua le soin Jos viita~es
a son compagnon et M chargea seul do la ville, d'où s'étaient
enfuis tous ceux qui auraient pu la soulager. Chaque jour,
après la célébration du Miot saorince, il parcourait tes rues, te
cruci8!<à la main, baptisant tes enfants, administrant tes morts,
mendiant pour tes retigipuxea eto!trees, relevant par se~ paroles n
et son exempte la ltopulalion abattue. Mais tant de fatiguea ¡
et la violence do t'épidemio vinrent à bout do M vaittancc.
Quand 11tomba, la ville entière" parut frappée en sa personne
ti expira ta t6 février, en pressant sur sa poitrine to cruniUs qui
l'avait soutenu dans tous les combats*.
Avec la peste, la famine avait visite la ~iite de Chambcry,
et ces deux Ocau!: ontramaient à leur suite des misères sans
nombre. Le P. Louis do Serres, recteur du collège, so mut-
tiplia pour venir en aide & tant d'infortunes, (trace aux au-
mûnca recuoitties de porto en porto, il fit distribuer durant
six tnoia des secours A six cents pauvres. Confiant dana la Pro-
vidence, il avait donne t'ordro do ne rien refuser A personne.
i
1.Souttt~,AMMtt~M f) .~OM~Mf, p t9.
2. t~eUtedeatooM~au P. OOoM.:a ~nttet tMO(Lugdun.,Ep);t.ad Gta..
n. 69). – lettres doP. AMhtaotet duP. (Mc~atauxtooMÏt.<9et 30avril<0:a L
totnm.de Wtcnne, 00. 50).Cf.CotdMa,t. «v. o. t<<.– AtEgttnbe,9!0..
–(AKhtt.
Wnoh~. tt' P
CuïdMa, t. Xtv,a. t2o. – Ategambr.p. M). – WHotoyc,1.p. 953.
A)t)EALXCOXGt~UATiOXS
REUCtKfSM. %M
Plusieurs de ses subordonnés avaient déjà payé do leur vie leur
dévouemeotaus mxtad~a, quand lui-même, le ajustât, partagea
tour sort et leur gtoire*.
Le P. Forier, dans son ~M~oMc des ~~M-~o~~MM, nous
montre les Jpsnitcs du coMcge d'Embrun M prodiguant au
chevet des moribonts et trépassant tour & tour, tandis que le
Père Rectenr, seul survivant mais malade, servait en l'église
Notre-Dame do chappetain et de tout2 t! employa au soula-
gement dos néce''<'i<<'ux« non seulement !a pension des <tésu!ic!t
défunls, mais, au-'tossu~ de !a rente annuelle, plus de mille
esoua dont le co)icgo se trouva pour !ca années su!vau<es en-
debtô d'auttnt~
Des ï'apparition d fléau a Bordeaux, le P. ChartfNdo Lorraine,
bien que sountant. '~a!t a!!e solfrir aux autorités do la ville;
mais les tna~)''h\tts n'eurcut garde d'nccoptor sa demande; ils
Meconton~runt do t'inscrire sur leurs registres pour servir de
témoignage a ta p s~Dté*. Le supérieur de la maison professe
dut même, sur i\'r'~o du P. Prov!nciat, «o reUrorquotques mois
a~Saint-Mac'titcatin d'y t'établir ses forct's defait!antoa. Piu~eura
autres Pcret so dispuh'rent !o poste de périt et d'honneur t'un
d'entre eux y mourut, !o P. Bernard Cibot, qui fut inhumô dana
l'hospice Saint-Mictu't, théâtre de ses exptoita'
Nous avons sigcitt! les principales victimes do la charité dont
nesannates et ics h stoires locales nous ont eonaorvcto aouvenir.
D'autrea succondt~rent. Sombrons furent ceux qui, après a'eiro
dévoues, n'eutent paa la <;onNo!at!ondo cueillir ta paime du
martyre, objot do leur ambition. Dieu, écrivait te P. Gcnerat
au Recteur de Kud<'<,toa n resorvéa pour de nouveaux travaux,
ann d'augmenter te m~rito de tour sacriSco". N

<0. Pour eompt~ter !e tableau do rapoatotat des Jéauitea


français) à cette ~o~Mo, il nous resta a dite la part priso par
queique~una d'entre euj! à !a fondation ou aux progrès des con'
grégatioas rctigicusts.

1.Utt<'MO
anauaf(Lut:tuo.hht.,1.1.n. M,60}.
8. yo~. ~fo<~ ~M~~M.~WMMM, t. M,p. <<M.Mt.
9. W<&
<. !t9ubtu<Mt.Ao tVt'tfH P. CAa~M de ~o~M~w, p. 9M.
B. UtteMe 6000~0 <6M<A'tu!<an.ahtorta,n.~). Cf. t.afOM:), t~no~ft oa MM*<(~
de, p. <M.
0. t<eUfe
du P. G<o<M!
au P. Jean ~ebrot,6 tnaM<Mt(TotoMn.
BpM.Cen.,
t,l),
Mt SULS n~OKt.)KL. fBKAttKME
PAttHE.
à--
Au tempsou à-
la Compagnie do Jësus établissait un collège &
ttoaono, vivait dans celle ville une jeune Cite, Jeanne Cue~ard
de Matet. que ttieu élevait peu Apeu aux derniers sommeta
mys*
tiques'. Ut s t'aaoëotut9, quand elle n'avait que viust-troisans,
Kotro-Sfigneur lui présageait déjà son rùto de fondatrice d'un
ordre nouveau, dans des visions mystérieuses dont atoM eUone
comprenait pas toujours ioseos~. Prévenue du gracpasinguuèrcs
~dondo contemptation infuse, oraisonde quiétude. extases), Jeanne
avait besoin lie directeurs éclaires Dieu lui en donna dans la
personne do p!usifurs Jésuites. Le P. Coton venait aouveot ri
Hoanoe. t'n jour oUoentra par hasard dans un confessionnal on
il se trouvait. Les parotos nuavemont ardoxtes du venerat'ta
religieux répondirent si bien aux dispositions de sun Auto, qn'otto
la tni dovoita tout entière. IlJ'avoue, dit.e!)e. qu'it a et~ !e
pr<'mie!'
ft're auquet j'ai déclare los miséricordes do Dieu envers moi. Sa
douceur était un hou hameçon elle d'tnoait aux âmes les
plus
cratotivea ta oonnance d'* s'ouvrir a h)i~.
Uana la suite, elle fui ton~tempa dirigée p«r des t'ere!! do ta
Compagnie. Tour il tour tes t't'. AntoineParot, Jean de Yiitars,
t'tntippe de Ncaux, Nicolas Uupont, Barthetemy Jaequtn"t, la
guidèrent dans les voies de la perfection. Lo dfrtuer tiurtout fut
pour elle « ju~o en dernier ressort de toutett i~ questiona capi-
tdtett'. u M l'avait cxaminea avec Kotnet J'avait rasauroa eu lui
déclarant que Dlou était bien fauteur do tout ce qui sa
pasiMut
en eHo. Uoodos premières questions qu'ette lui yountit fut ceito
de sctt aspirations & la vio du etottre. tt lui nt a co oujet une
réponse où paratt, avec une rare prudence, comme une vue pro-
phétique de l'avenir. Apreo avoir demandé tumiore & Noire
Seigneur pour vuutt conseiitor f.eton son bon plaisir, jo me aonN
prcssô do vous di~ que co ne serait pas votre mieux d'etru
enfermé dans un ctottra. L'état où les fréquentes visites do bleu
voaa mettent requiert une condition oaiatemeat Mhro. t~a
«racea cxtraotdmairca que voua Mcove!:demandeut une vocaUoa
e<traordioairo, taquctto. si vous ôtes bien humble, voua sera
1. t<e<~ ~t~ffa<f<'.<~«'CAf-t«~t <~.Vnff~,
/!M)<f«~j<-<'<~<On~<'<<M
tf~a
~fMfa~et Aa~Mowmfot.pMla M~e Satnt.KMM do ~MM.«u~teu~ du
monMt~edo ~oa. CetoatM. bteadoeumeatO, a été<MMd'M~ testnMOKWte
ot<s!nem. ftsavoirtaVieautographe dela M~fodeMatetet taRecueil
manant dola
bièrede)~<y.sa fontenipoM~p.
9. vie Mto~ e. <ut. – l'le<f<- la M. <<e~«M, p. &3.
9.e~t~f.et.t)t.
4. «edc A Jt. Volet,p. a?. Surle myaudMM dotaN6MdeMatet.woJt
Bt<mM< op.«t.,t. V),p. 20?et eutw.
AME AUXCOXGRëGATtOXS HEt.M~SBS. MS
manifestée en son temps. Vous .·travaillerez pt~sqae pour voua
seule, si voua allez prendre te voite quelque part, et il me semble
que Dieu vous destine a aider le proch&!n. Donc, mon conseil
est qu'attendant ce qu'il plaira au saint Amour do faire do vous,
vcuNcontiHuioxdo !o servir Mètement dans i'état "n vous êtes,
sans aoxictwoment penser a autre chose et, luisant ainsi, l'heure
viendra ou vous verrez à découvert ce que vous devez entre-
prendre'. L'avenir attait montrer t'opportunité do cette doci*
sion.
Ce fut encore !o p. Jacquinot qui trancha (et certes au gré du
Uivin Mattro) la queitHon de la communion fréquente. ttans une
apparitiott, Noire Soigneur, après avoir enc"uragé!ajouoentte,
avait ajoute hia A ton cnnft'ssour que je veus que lu me
Mfoivcs toustc!<j<'))ra~. MLeP. do Vittar'), auque!Jeanne s'adres-
sait alors, hésita; tnoia te P. Jacquiaot c<'nsu!t4 donna aMstitot
toute pornussion. Combien il avait ainsi répondu au désir du
Sacr~ Cn'ur. Jeans toi-m~n~ daigna le d~ctater a «a servante
dans une do ses premières connnunions quotidiennes. <'J'ai boni,
dit-il. el bénirai ce p~'re do ce qu'il a connu ta faim et qu'it y a
pourvu. Je le délivrerai do sco ennomia aux jours mauvaif en
compense de sa char!tô~ n Tuue!<ante parole, précieuse assu-
rance donnée au\ apotret de !a communion fréquente.
Ceci se p~oait au mois d'août <0~u. A partir da ce moment
Notre Soigneur multiplie seafavoura; de plus on plus o!airotncn<.
il manifeste à cette âme prMto~iee ft~n grand do~eia sur elle.
Je t'ai destinée A instituer un ordre souf mon Xom et qui
honorera ma Per~onno, incaruee paur J'amour des hutnmca. Uo
mptno que j'ai chois! te btonheMrou~ Iguaco pour instituer uno
compagnie d'hommeasonN mon Kum. jo t'ai oHohiepoMriattHuer
uno congrégation de t!Ucs*. u Pu!t), daua des visions aucceaaivea,
10 but, io plan, io caractère du futur institut N0 p~oiseot. Le
<5 janvier <&a5,pendant qu etto assiste a la tncMo du P. Coton,
Jeanne do Mate! connait par rcvoiation le eoatumo que devront
porter sea retigiousea la r<'bo Manche et, te manteau roo~o. Un
poa plus tard, étant en oraison dana t egliM du cottêgo, eUo voit
uno couronno d'épines au milieu do laquelle était marqaé le
saint nom de Jésus aM-desauad'un ccour percé de trois ctoua et

t.) 7~ ~? Jt/MM,p. 68,69.


t. Vieautogf.,c. imm.
3. v<eaa!ogf..c. mo~.
<. Vlo autogt., e. «st. – tYc de /« /?. dJ. ~<V< p. &?.
286 SOUS tUCMELIEU. PREMIERE PARTIE.

renfermant ces mots ~ntor ~~M~. Et Notre Seigneur lui dit de


faire mettre sur le scapulaire de ses fidèles épouses ce qu'elle a
vu dans cette vision', Puis H la pressait de se mettre à l'œuvre.
Mis au courant de ces faits surnaturels, le P. Jacquinot fut
d'avis qu'on ne devait pas attendre davantage. Quittant donc la
maison paternelle, Jeanne, avec deux cumpa~ues, Catherine
Fleurin et Marie Figent s'installa d'abord dans une maison
appartenant a M. de Chenevoux. Cinquante ecus composaient
tout leur avoir. Ainsi naissait dans le dénutuont l'ordre duVerbe
lucarné. La Providence lui vint en aide. Bientôt une pieuse
veuve, M" Claude Bernard, très instruite, hcs adroite et douée
d'un véritable talent pour étevor la jeunesse, s'adjoignit à la
nouvelle communauté; grâce à cette recrue on put commencer
à recevoir des pensionnaires~.
Avant même de quitter le monde, Jeanne de Mate! avait dressé
un plan de Constitutions. Aussitôt réunies, elle et ses Sues les
observèrent avec une édinante exactitude. Eu i6~7, profitant du
jubilé accorde par Urbain VU!, la fondatrice, sur l'unitiative du
P. Dupont, se rendit à Lyon pour demander à l'archevêque
l'approbation canonique. Charles Miron lit examiner la requête
par le R. Il. Morin de l'Oratoire; et celui-ci ayant donné un avis
très favorable, le prélat, persuadé « que ce dessein était do Dieu
approuva la congrégation pour Roannes. Ce n'était là que les
modestes débuts do l'Ordre du Verbe h'camé. Sun dévelop-
pâment, entravé par do longues et humiliantes contradictions,
no fut pas rapide. Le raconter nous entralucrait 1«iu de notre
sujet. Quelques mots seulement sur le rote dos Jésuites et l'appui
qu'ils donnèrent a la Mèrede Matolen diversfs oecationN.
Ce furentdeux Pères de la Compagnie, AntuioeMittiou ot Charles
Maitlan, qui lui conseilleront de s'établir à Lyon. Ëtto travailla
près d'un an avec succès à la fondation d'un tnonastore on cette
ville; mais, premier contre-temps, la mort soudaine de l'arche-
vêque et l'apparition de la peste arrêtèrent son entreprise*. A
la Su de l'année 1628, appelée par les PP. Arnoux et Jacquinot
pour un établissement dans la capitale du royaume, eUo se
rendit à Paris là, ceux qui avaient été jusqu'alors ses meilleurs
soutiens, durent tout-a-coop l'abandonner. Elic venait de faire

t. Vteaato~c. <mt.– Wc,p. 87.


2. Hette la R. ~F. de ~a<e~, p. M, t<M.
8. tMdeM. p. t08.
4. 7MdeM<,p. 110-lao.
AtDB AUX COXGRËGATtOXSREUG!EUSES. 287
.r_
une retraite avec le P. de Lingendes, quand arriva aux Jésuites
des trois maisons de Paris la défense formelle du P. Général de
s'occuper d'elle et de son œuvre. Que s'était-il donc passé? Son
séjour dans la capitale. la renommée de sa vertu, le bruit de
!;es projets avaient alarmé M°~de Sainte-Beuve, toute brù-
lante de zèle pour la prospérité des Ursulines. Celles-ci n'au-
raient-elles pas à souffrir de l'établissement d'un nouvel ordre,
semblable au leur dans son but et ses moyens? Fondatrice du
noviciat du faubourg Saint-Germain, M*~de Sainte-Beuve était
toute puissante sur certaios Jésuites parisiens; elle so plaignit
aux plus inUuents d'une personne qui prétendait établir une
compagnie do Jésuitesses, capable de ruiner tous les monastères
.te Franco. Ces P~res, à leur tour, se plaignirent au P. Général
des innovations de la Mère de Mate!et du P. Jacquinot. Or, à ce
moment mémo, on s'occupait à Rome de la suppression d'un ordre
de Jésuitosses creô depuis près d'un siècle par deux Anglaises.
Vitotleschi pensa que l'heure était mal choisie de le ressusciter,
et immédiatement il fnvoya la défense dont nous avons parlé
Le P. Général fut obéi. Pendant trois mois, la Mère de Matol,
top-~ chez la ducttosso de La Roche-Guyon~, resta sans relations
avec ses anciens directeurs. Sur l'avis du P. Jacquinot, alors
supérieur de la maison professe, elle s'était adressée à un Père
Carme. Cependant ses amis travaillaient à dénouer une intrigue
déraisonnable et fondée sur un malentendu. La P. de Lingendes
écrivit à Home Il Elle ne songe nullement à fonder un ordre de
JcsuiteMea elle a toujours été trop docile & nos avis. et ai elle
avait eu jamais pareille pensée, nous aurions su l'en d''tourner.
Son dessein n'est point non plus de nuire aux autres religieuses;
elle veut seulement unir sa barque à la tour, pour conduire plus
aisément et en plus grand nombre les personnes de son sexe au
port assuré do la religion. C'est un nouveau pitoto qoi se joint à
tant d'autres atin de faciliter le passage, n Puis ayant montré le
caractère surnaturel de sa mission, son éminente vertu, ta sainteté
de son entreprise, it concluait Voila, mon Hévérend Père, celle
que vous nous ordonnez d'abandonner. Le public, témoin de la
conduite que nous avons tenue jusqu'à présont, n'est-il pas en
droit d'insulter à l'œuvro de Uiou, et avons-nousraison d'autoriser
un tel scandale ~7 Cette lettre modifia du tout au tout le sen-

h) <<!de la ~c~n<et.p. t2Uet Mtiv.


2.Sur la partpriseparladuchesse volt )?. pMStin.
deLa RoEhe-Onyon.
3. Hedela ?. de ~atet, p. )36.
288 SOUS MCHEUEU. – PMEMt6RE PAHTtE.

timent du P. Générât; il laissa aux Pères de Paris pteino liberté


de s'occuper d'une œuvre évidemment utile A la gloire de Dieu.
L'orage apaisé, plusieurs personnes de distinction et de piété
s'unirent à eux et aux Oratoriens pour obtenir du Saint-Siège une
butte d'érection. Les cardinaux Cajetau et Bcntivogtio ayaut exa.
mine la fo mute du nouvel Institut, t'approuvèrent, ainsi que te
nom de t ~&e/nM~<' qu'ils reconnurent conforme Ason but'.
La bulle donnée en 1629 ne sera exécutée que dix ans plus tard,
après bien des difncuttés.

«. S'il est bon de tavoriser les religions nouvelles, quand il


est évident que leurs fondateurs sont conduits part'esprit de Dieu,
&plus forte raison convient-il aux hommes apostoliques de pro-
dans la mitico do
pager les ordres qui ont déjA fait leurs preuves
t'Ëgtise. LesJétiuites ne m'-gtigcrent jamais ce moyen ri pratique
de travailler à la gloire de Nôtre-Seigneur. Ainsi en t620. un des
Faut de
principaux missionnaires du temps, le P. Barry. apr~
avoir converti, comme nuus t'avons vu, la popataiiou de Paray
Aétabtirnu milieu d'elle
parseaardfntes prédications, songea.t i!
un<' commuoauté religieuse qui, en prêchant d'exempte, la
maintiendrait dans la ferveur chrétienne. Comme on lui deman'
dait de désigner lui-même l'ordre le ptus capable do répondre 1)
ce dessein, il conseilla d'appeler les tittea de saint François <!c
Sales. Le divin Mattre montra combien ce choix lui était agréable.
car te jour )ncme de t'inauguratiou do ce monastère, où la Bien.
houreuso Marguerite Marie devait plus tard recevoir les conN.
deneea du Sacré.CtMur, le P. de Barry. miné par la névro. fut
dubitcmpnt guéri pendant te sermon qu'il prêchait pour cett''
belle Mte"
L'Ordre de ~otrc.ttnme, fondé pour l'instruction des jeunes
fliles par te P. Jean do Bordes et la bienheureuse Jeanne de
Lcstonnao. se développait alors rapidement. Honouvcttpamaisoot
a'étovaient presque partout où ta Compagoio do Jésus possédait
des collèges. C'est ainsi que nous voyons cette congrégation
en
s'établir, sans doute avec le concours des Pères, &Tournon t6a~
à Aurillao en i03&; A Rodex, a Pan et à Saintes ea <OM; ~i
AIenconea t628; à Toulouse en 1030~
1. lbtdem, p. 140 ~r auiv.
2. S~ ~L C..<MM~ ~o~. ch.«, p. M et Mtt. .~<o~
Il. p. for. du taPoe
~«A~AfM~Me de AM~MM. p. 2M et <ait. Ve)r aussi
J''J~
euteur, ta t<~<'<'oMe.~W)Me<~ AMtoHnoc, p. 628.
A)&E ALX CO~GBÊGATtO~S RBUCtEUSBS. ?9

Les Jésuites de Paris n'avaient ces&ëd'exercer leur ministère


auprès des Ursalmea de cette ville Lorsque leur fondatrice,
M"' de Sainte-Beuve, tomba dangereusement ~aatade en M30,
elle Qt appeler !e P. Jérôme Lalemant qui arriva au moment
on le vicaire de Saint.Jaeques.do-Ha<tt-Pas se retirait après lui
avoir donné la sainte communion. « Mademoisette, lui dtt-it, je
viens au nom d~ ma compagnie vous rendre le dernier devoir et
je vous prie de me déclarer ce dont voua désirez que je voua fasse
ressouvenir en cette extrémité? Ue m'oacir & Dieu dans mes
souffrances et dans ma mort, r6pondit.ette, en union aux mérites
de ta sainte m<'rt et pasfion de son très cher Fils. » Le Père lui
demanda si elle ne désirait point recevoir t'extreme-onction
t. [)e tout mon coun', répundit.et!e, el je voua prie d'aller vous-
memo au-devant du prêtre t)ui la doit apporter et do hâter sa
venue. Tous tea assistants furent edinée~ de ses vifs senthneots
de foi durant la cer~xunie. Remercions Oieu. lui dit le Père,
de ce qu'il vous a fait la grâce de recevnir tes saints saerements
et de ce qu'il vous appelle ù Lui sL bien munie dea armes de
t Église..)tt rocita &cette intention un ~/oM<!Pa~t et lui donna
i'absntution <Hn< ~c«/o<MOf~.Pendant que le Père et h*a assistants
récitaient atteroativement te~oe~~M <wM,elle ferma tes yeux et
s'endormit doucement dH~ste Soigneup~.

0. t<esreligieux da la Compagnio~vaiant d'autant ptusa cœur


d'aider tes auttcs congrcsations, qu'& coUe époque, grâce A la
lutte vi~'ureuse de Louis X!H coutro le protestantisme, le champ
do l'apostolat catholique s'ouvrait plus large que jamais. Celui
d<*smission8enpa<<icutier,prenait, scus la protection du cardinal
de Richelieu, un développement si coosidérahto que les Jésuites
ne pouvaient y suture. Or, Dieu allait susciter une autre famille
religieuse qui, sous te nom de ~-<~M de /a .VMs<uM, aurait pom'
principal objet t'evangétisation des campagnes. Pour l'accomplis-
semunt de son dessein, it choisit M'~de Gondi et celui qui devait
ôtre suint Vincent de Faut. Noua avons dit comment ~o dernier
avait eu pour e<'t!aborateurs, dans une mission en Picardie, le
P. Fourché et to ttectour du coUègo d'Anuens~. Encouragée par

t. A eeUetpoqop,dansplusieurs villesdo province,


r~tabUMetnant
desUfauunea
eatdOa Xohtheoaataffotdca~oue~: a)Mi&8a)nt'Mato{t632),6 N9'eM«62!).
AQutmpet(tM3). ? C~py-eo'Vetots<)62t).a Ptwnttct(t6M),a Boutgea(tMt).
Cf.CAfW~MM des ~fM/~M.t. ). p. t79.<M.?0),2t<,224,293.
2. Dei~tnont, .Vo~ame de.'ia<n<e-BeMroc<les~ftMMneatte PaW~,p. 3M.:M5.
3.Votf tome<H,p.
Voit tome 6M.
<H,p. 6)0.
os <~M. –
COHPACNtB M. M
990 SOUS MCHBJEU. – PREMIÈRE PARTtE.

cet essai qui avait produit des résultais merveilleux, M°"de Gondi
conçut le projet d'assurer, à époques fixes, aux paysans de ses
terres, le bienfait de la parole de Dieu, en affectant à cette œuvre
un revenu de seize cents livres. M. Vincent fut charge de trouver
une congrégation qui accepterait ce legs en s'engageant adonner
tous les cinq ans une nusaion dans les vittage!; dépendant du cba-
teau de Fotlevitte
Plusieurs aonëcs se passèrent en d'inutiles recherches. le
t'. Chartet, Provincial de France, auquel on Jetait d'abord adresse,
opposa les constitutions de la Compagnie ~uin'admetta!ent, pour
les ministères spirituets, aucune obligation civile. ).es Oratorienti,
de leur côt6, ne bouturent prendra aucua engagctnent. Uovautce
double refus on décida do former une congrégation nouvelle. Lo
<7 avril <025. fut signe l, contrat de fondation de ce qui devait
s'appeler la .VwoM. M. et M°' do <:ondi donnèrent une souu)te de
quarante'cinq mille livres dont le revenu decait ~trc consacre à
l'entretien d'un certain nombre d'ecctéa!ast!qucs, au choix dudit
sieur de Paui Ïesqueta s'appliqueraient entièrement evansé-
liserlo pauvropeup!edetacatnpagne\ Que!qupstu"isapt~sM. Vin'
cent réunissait dc<tprêtres séculiers, ao retirait ave~ eux nu euUtge
dca Hons-Enfan'a, mi~ à sa disposition par t'arohovcquo de Paris,
et tes animait do sa puissante charité. L'ccuvre nai~antp, auto.
risée en France pay tettros patentes de LouisXttt au taoi~ domai
<6a7, fut approuva par te pape Urbain VIII. le 0 janvier t0~~
t. Bm.de BMaUe, Adtat t<ttfM)<~~<tu<,
p. a~.
a. Ibidem, f. M. se.
3. Jag~tfo~t~Mt~oM~u~M ~fanff, t. XVt.p. M~.
CHAPITRE
XI

LA MMStOX Ct' C~AUA

(i0i3.i6~)

SoNMoa~e t. t'rcmtcrs voyascs do fhampiatn. L'Af<&Mof<Of) de Québec.


f. Misstoo des H~cottets. La .s'of~Md~ m<t<TA.it«<< et la CcM~'u~nt~ de .VoMfmo*
n'try. 3. Leduc dt? Vottadourct la WM'on dca J~utte~. 4. t'roxter départ
d'' ~t)Mtonnatr<-s. K~tdenco da Kotrc-Dantp-des.Anses. – 5. Second départ.
t~j'toKtb!~ situation df la eolopie. t~n)an'hM du P. Soypm. 0. H!che)teu
t'rrnd en tMttt !rs afïairfs (tu Canad. <'om~a~nf<' tfM <'<'<t<.4M&c<<~– ?. Trot.
&Mn)o départ. entreprise des ft~rea Kerth contre Québec. ~eu< Pèees prison-
nifra. M. Quatrième départ et naufrax< – 9. Reddittoa do <}o6bcc. –
H'. Conduite des Anghh t' t!) colons et des tutMtoun.ttrcs.

aootcea <aaau<Mrttea < 1.Reçue)) do dotutnenx foa!em< dans t9 Compagnie o) fMMta


~)<Mtae Cfnffa))u<n. – &)Mntnuwnb bhMfhe tn)t!)«nta notao Franelae.
tt. Parit, AMhhet caUanatft. t~f. M,a~.

SoutceattnpttmCeat ~<(t<<(~< ff~<Jt'«t<fft. t'o~asf* du <~M~ CAon)~fof)t. – te M<~


<M~ ~Mt)fe< – f<t~da~ ~<t<e ~< fo<oat<)<,t~t.teao. y~e JMM~~tfa«an<
«<)<<<)H<~ doMtOfat~. <.<M~w annuae Sot<ft<t«< ~~H. – 8asMd, M<<f<~Mdu
Canada et ro~osM ~ue <Mft~t) ttfM«ft< t.t) /tt)« pûtt~ <<t<w)rfft<ot)<fMto~tft.
– Catre~&n.Cofum~M 'w'(h«, ]m. – Contafit. M<<f<M~'t Sofff<<~«JMM,P. tt. – Gu<nto,
B<<<ofMde m<ont<o<f<m ~)f)(<t<M. <<<t~Vc"wM<~Mnc<. – De Charlevoix, M«to<w <<
f<f«'oa<<e<<t A'ontvMeff'toM. Cteuttuo. M~<oWoaCoMft~M~tfu~otw~MMÏM
M6r<<f<OM!t.–te Cte~ft). f<tn)<tt'~aM<MM)f)< ~{o fo~~an* <o]\'oxM«<~Mft«'. –
fatUco, H<«o<M totao~' ~nf<?<«' Qt<Co'it'~a. – 6taaoe, Somt~t <Aam~<a<!).–
tm!tt, M'ttofM <~Wt)t)a<M<TM/Wtn{<t<<.–teftMtt, <OM~ d'N<<<o(t~d« faaa<<a. –
Pj)~mM, pfonn<fM /~ant<tft <!ftn<Mm~~Me du ~<~<~ De notbcmontet', t«
Jt~nfM et ta .YotwM<ffuttct.

1. Douze annéos s'étaient ccouMas depuia la destruction, en


i6i3, des colonies françaisesde SaiQi-Saaweoret de Port.Moya!,
et le retour des tniss!onaaiMs Jesuitea en France, Descircons-
tances provideaMeUcs,que nous devons faire conaaMM,allaient
ramener en i625 Ïea Pèresde la Compagne de ~ësasdaoa i'~mô*
rique du Nord, non plus sur les côtes de l'Acadie, mais sur les
bords du Saint-Laurent.
Samae! Champlain, qui avait accompagnéen i00&le sieur de
8M SOUSR!CMEUEU. PRMDÉRB
PARTtE.
Monts dans son voyage en Acadie, était revenu en France en
i607, après qu'un arrêt du Conseil eût dissous, à la requête des
commer~tntsdeSaint'Mato, ia Société fondée pour la colonisation
de cette contrée lointaine Maisla pensée de l'intrépide tnarin
1
se reportait sans cosse vers le grand Oeuve Saint-Lauréat qu'il
avait remonte jusqu'au saut Saiut-Loais. H aspirait & revoir ce
pays mystérieux on il espérait faire de nouvelles découvertes et
amener ces pauvres peuples & la connaissance do Pieus. H parla
de ses désirs à do Monta, & qui le roi venait de renouveler pour
un an sa commission de lieutenant généra! de la XouveUcFrance
(7 janvier <C08). Peu de temps apt~s, de Monts organisait une
expédition à la Mte de taquotteit ptacaHIe courageux explorateur, ·
comme son Meutenant particulier.
Champlain, noua dit le P. do Char!evoi<. otait un h"tnmc de
mérite; il avait un t:rand sons, beaucoup do pfnctration, dca
vues fort droites o, autant de prumptitude dans la décision que e
de constance dans les entreprises, un courage à l'éprouve des
contretemps les plus i)upr6vu&,un z~te ardent et d~aintorcM~pour
la patrie, un ~and fond d'honneur et probité. Maisce qui met le
comble à tant do honnoa qualités, c'est que, dans sa conduite, il
parut toujou)~ un homme véritahtement chrétien, z~té pour le
service do Dieu~pieiu do candeur et de religion. 81avait accou-
tumé de dire que ta salut d'une seule Amevalait mieux que ta
conqu~to d'un empire et que tes rois ne doivent songer a étendre
leur domination dans les paya où r~gno l'idolairie que pour tes
aoumettM A~éaux.Cbrist
Tous !e~ hiatoriona ont souscrit & ce portrait Mcie da t'homme i,
destiné par la Providence à préparer les voica aux pionniers f
ffan~ais de t'Amérique du Nord
PavUde Ronfleur, le <3atvri!<60a. Champ!ainarriva, le a juin. t
A Tadoussac, à l'embouchure do Saint-~auront; puis. remontant
le Neuve, il s'arrêto, le ajuiUot. au pied d'an cap couronné do
noyers ot de vignea. Les sauvages nommaient ce lieu AfMccp'fst' i
a-dire passage rétréci, parce q~'en cet endroit <eSaiot-Lam cnt
estMsscrré entre dooxeôtcs 6tevé~. C'eat !A que le cfi&bre navi- D
gateur établit te poste ou AotMa~M qat dev~t donner naissance
t. VNtttome)~ p. <a7.2ao.
1.1, p.O.<0
9. )eMOSMtfeCAompf<!<n.
a. *? Cnm~woh. Wt~~e ft ffe<~p«o.. p~n~~te te <? ~xM~ f<<M. t. 1.
4
p. 4.<0?. t'~o~Mde CAomptafM. <. t. p tM-XK. fatUon, ~fatot~ t~ ~o fc~onfc /)'OM.
f<W«!aa f<fnN~o, 1.1, p. «'~
LAMtSStOXWCAKADA. M3

à la capitale du Canada Le site était admirablement choM


placé à cent trente lieues de t'emhouchure du grand leuve,
Québec en commande tonte la vallée et poss&deun havre magni-
fique.
Champlain ne montra pas moins la rareté de son coup d'e~t,
quand it installa unantre poste dans cette position avantageuse
oil s'éteva plus tard la ville de Montréal. Nous ne pouvons ie soi.
vre dans ses nombreuses excursions, ni dans ses campagnes contre
les Iroquois, ni dans ses voyages en France où il était contfaint
de revenir pour traiter les intérêts de la colonie. Ce fnt en retour-
nant au Canada, en tuti, qu'it rencontra, vcM la 6n d'avril, le
navire qui portait à Port-Hoyat tes t'~res Mard et Massé. « Nous
avons voyagé quelque temps do conserve avec Cbamptain, écri-
vait Mard au P. Cénérah C'est un marin d'une intrépidité à toute
épreuve et d'une grande expérience, qui navigue depuis sept
ans dans ces mers. Kousno pouvions le voir sans eirroi lutter avee
une énergie extraordinaire et une rare habileté contre les gta~ona
d'une grosseuf prodigieuse, et poursuivre courageusement sa
route vers le Saiut-i.aurcnt au milieu des plus grands dangers~.

2. Matgré son dévouement sans bornes a t'ouvre de la coto-


ni*'ation. celle-ci resta tongtompa stationnairc. Do Monts s'en
désintéressait. Or. ce qu'il faUait surtout à hcotonie, c'était uo
puissant protecteur. Aussi Cuampiaic, revenu en France dans
l'automne de itttt, o'adrcosa-t-it au comte do Soistons. en loi
t'aisant valoir tes intenta de la patrie et ceux do la vraie foi.
Sincèrement chrétien, Chartes de Mourhon accepta le r~te qu'on
lui ottrait. Lo « octobre <6ta. !a rciue régoMte le nouxnait lieu-
tenant générai et gouverneur de t« Xuuvptte franco: Champtain
recevait huit juuts plus tard le titre de tifatenant particatier.
Sa commission de commandant lui enjoignait non seulement de
conserver to Canada sous t'ohéitsance de Sa Majc'dé mais
encore do provottuef et d'émouvoir les eauvagesA la connais*
sance et au service do Dieu, a la lumière de ta foi et de la
rctigion, catholique, apostolique et romaine
Le ct'mto de Soissona mourut quelques semaines après sa nomi-
nation. sanoavoir eu le temps de donner des marques de son bon

1. to;/<tj)M
lie <'A«n)pf<tfft.
1.1.p. )50.x:t.tattton,o/t.ett., t.t, p. ~t0.
2. Lettredu t*.Otantau P.(Mo~at(A'MfMe ttnnuae)0)a).
8. Comtnhatnn '!n <a oftobM t6t9 (Uiunnf. sn'axft t'A«m~to<t), t. t. f~tM Jm<
UtteaUMs, N). Cf. te~M de t'Aam~ht~H, 1.1, f. Mt.atO.
SM SOUSRICHELIEU. PM6<mÊRE
PARTtË.
_1-.1- '1- 2-
vouloir pour le Canada. Son neveu, le prince de Condé, auquel
échntta succession, prit le titre de vice-roi de la Nouvelle France
et conserva Champlain sous ses ordres En mente temps, pour
avancer les aitairfs de la colonie, une société commerciale fut
constituée, où pouvaient entrer tous tes marchands de Rouen, du
Havre, de Saint Mato et de La Rochelle. On lui accorda pour
onze années ta monopole de la traite des pelleteries, à condition
d'employer une partie des bénéfices à fortiHet' t'étahtissement de
Québec et à favoriser la conversion des sauvages soit en tes
attirant près des Français, soit en leur envoyant des mi)!'
Monnaires~ M.
En tut~ Champlain t!< appel au z6!e dos Récollets, une des
btanchea les ph)9<!or!ssantesde t'Ordredo Saint-Fran'.ois. Ces re-
ligieux avaient dans t'Amêriqua espagnole cinq cents couvents
distribues en ving't deuxprovinces. Introduits en Francepar t.ott!s
de Conzasue, duc de Never:),ils avaient formé en t6t3 la province
de Saint-ttooya qui fournit A Québec ses premiers apôtres". La
20 mars i0i5 Louis Xttt accorda des lettres patentes pour leur
t1tablis.Iomentdans la Nouvelle France. L'Assemblée générale du
ctergc remit à Champtain unosomme de (ptinzo cents t!v<'cadMti-
neoa l'achat des nhjeta du eu!to. Les marchands associa onrirent
d'embarquer sratuitement.de nourrir et d'pntrotonirs~mi'~tf)
naircs. Les prcparaitfa terminas, quatre Mecottota. les PP. Uonya
Jamaya.Jpan UothMo. Joseph Le CaMn, et to Frère Pacinquo
Oap!es<)!spartirent de Honfleur au mois d'avril. et arrivèrent à
Tadoussac le a!*mai après une heureuse navigation do trente ot
un joun)*.
Acette époque, les trouhtea qut allaient to royaume nuioaient
grandement aux progrès de la cotonip.On M souvent quoConuo,
chef do ta ligue des princes, fut arrèto et enfermé à la Rastiuo,
puisAVinccnnes. Pendant aa captivité, le marechot de fitémincs
te femptaca provisoirement dans scs fonctions de gouverneur du
Canada. Au sortir d'' aa prison, le prince vendU moyennant trentc-
trois mille livres ~a charge do viee.ro! au duo da Montmorency,
amiral de France. Ce dernidr Komma Champlain son lieutenant
générât, et t<ou!sXttt adtoss~aafondateMfdeOMebec, te 7 mai 1620.
une lollre par Jaquotte il lui recommandait vivement d'agir ia-

t. D!onm,o~ W~ 1. t, p. 90.
a. aoHo.~~to~edes ConaJfMM ~anfah, 1.1, p. <M.
8. M)(on.t. «t.– Ptttattd,t, <68.
<-Fedand.1, tN.
LA MtSStOX DU CAKAUA. 295

bas en bon Français et en Hts dévoué de i'Égtise. « J'aurai bien


agréabtea, lui disait-il, le sservices que vous me rendrez en cette
occasion, surtout si vous maintenez le pays en mon obéissance,
faisant vivre les peuples qui y sont le plus conformément aux
toix de mon royaume que vout pourrez, et y ayant le soin qui
est requis de la religion catholique, afin que voua attiriez par ce
moyen la bénédiction divine sur vous, qui fera réussir vos entre-
prises et actions à la gloire de Mt'u, que je prie vous avoir en sa
sainte et digne garde*, »
Champlain n'avait rien de plus cœur que t'étaMissoment du
catholicisme danata colonie, mais c'était là le moindre souci do la
société commerciale fondée en i0t3. Une partie de ses membres
étaient calvinistes; itssacriuaiont ait hancdeapeueteriest'hon*
nour natx'uat et la propagande religieuse. !.oa Récoiteta, subis'
saut les effets do leur mauvais voutoir, se voyaient refuser
toutes h") mesures qui avaient pour but la conversion des sau-
vages. Il Si voua vouliez rendre Montagnais sëdentairea, disait
aux m!)Miunnai~csun des tammit '!c ta société, nous les chasse-
rions Acoupa de batou~. n Il fut même défendu aux interprftea
de donner aux religieux des tc'~na de langue indigène~. Et si le
lieutenant générât Sf pormettait q'xtqucs observations, nos mar-
chands n'en tenticnt aucun compte, car, pn dohora de son com-
mandement. il n'était qu'un simvlo associé, au même titre que
tous les autres.
t'nte! état de choses ne pouvait durer; it compromettait non
Mutoment t'tuuvre de la convcr~ton dos fauvagcs maia encore !o
dévetoppement et la sécurité tt~too do la co!«nio. Uea plaintes
nombreusoa ayant été adressées ft ta cour, Montmorency résotut
d'opposer aux Mtaff~a«(~ <t'MOf«'< lino nouvone société commer-
ciato; mois Il fut assez mal inspiré sur le choit des direotourtt il
prit deux calvinistes, Guillaume <'t Ëmory de Caen, t'onote et te
neveu, qui, pour obtenir plus aisément le monopole dea pettetc-
ries, avaient manifesté to dessein d'embrasser ta religion catho.
liquo. Aprea quelques déméiés, tes 'tpux sociétés so réunirent en
une soute Mus te nom de CcH<~t~f t/c ~oM~Mto~Mc~. Et!e était
ouverte à toua les sujets du royaume, et la traita des pelleteries
lui fut assurée pour vingt-deux au'<<.
t. Pe~Md,t. <6M<M.
2. Segatd,étoffe 'fMCanatfa.p. <C9.
8. FaiUoo, ), <5t.
4. PoatonMaMMotement pafMonhnn~oey.Mabte toi ajootaonzeautteaanntcs
(PaUton, 1.<M,t8S).
?6 SOUS
HtCHEUEU.
– fMEaUËM
PAMTtE.
La convention signée entre le duo et les sieurs de Caen porte que
« ïe sieur deCnampiMa, lieutenant du vice'roi, aura ia
préséance
en tPMw, Mmmaodera à l'habitation de Québec et générale.
ment daoslla ~ouveMe P'rance amfrançais et autres qui y <~si-
deront a. La compagnie c~mmereiate devait lui
payer douze
cents francs d'appointements annuels, entretenir dix ouvriers
à son service et six familles de laboureurs, charpentiers et
ma~oos*.
~uiltaume de Caen pendant son ptemiers~joarao Canada rem-
p!:t bien ses engagements et sut plaire à tout le monde; mais
après son dopant, les commis de M société M'pri~ntics anciens
errements et se montrèrent plus qu'indUt'Mfents &la colonisation
et K t'ewan~etisation du pays. Bien que Cbamptain, mettant le
Canada sous la protection de f;aiot Joseph (tMg~~ favorisât de tout
son ponvoirïeB Kecuueia.~nx-eïcQntrccarfesdana l'exercice de
leurs BtinistèMa n'obUarcnt pas do luttait appr~ciabies. Ce.
pendant un dictionnaire de la tangoo huronneavait Mébaucbû
par !eP. Le €arondèsi'ann6e tQ<6, et le p. (.eorgesLe Bai)!if
pt~sonta au roi en <6M quelques études sur tes tangues huronne,
atgonqumeet moniagnaiso'. Il NosP&rcs.dit rauteur du Premier
~<MM~w< Vo~ d!aH<la A~OMte/~~rdMff, auro!ent bien
vou!uetabtirdess~nMnaiMttAQaebeo. aux T<ois.Mhi6res. à Ta.
dousasc pour y habituer, entretenir et élever tes enfants des ba~
barcs, mais comme c'eatoit une entMpriso à grands frais et que
nos moyens estoient mëdioepas e, M Mut ao!)icitor dans la utero
patria les aumônes oëeessairea. En tait, le premier essai de sëmi.
nairo(tuai) ne réussit pas. Il t,es gardons côtoient plus Mbortins
que les sauvages aduttea; la chasse et J'air des bois tes attiroient,
ot on ipa retenoit plus dimcUement M
Aussi bien les HccoMct&.vu leur petit nombro, no pouvaient se
consacrer à la fois A t'iostraction des enfants et ta i'cvang~nsation
des adultes, saoa parler dcatioiMqu'its devaient donner aux co-
tons fonçais. !ts r<~ï<tront donc d'appeler Ateur aide un autre
Ofdre religieux, etsongcreat aux Jësuitesqui avaient déjà fait on
Acadie j'apprentissage do ce rude apostolat. t. Le déBnitoire do la
province de Saint-t~enya, dit t'abbô Perland, s'adressa A ces Pùros
plutôt qu'a d'autres, parce que deux Mciétés avaient toujours
t. FcthB<1.Mt.
a. DépôtstoMtada'ottoata PêtoettopttfdeKotte-Se~eorfat (ootoorah~tttace
ao Canada, conimet'attesteotlesnombteotMtsttsMétet~ea
tn Mobonocuf.
3. ~Mtaod,l, M7.
4. Le Ctereq. ~<-m<<~ ~(OMf~MtM~, p. «9,9M.
tAMi8StO'<HUCAKABA. M?
subsisté dams une union très étroite, travaillant ~nsetoMe dans
pinsienra missions awe une entente iouta cordiale*.

3. Les Jésuites, de ~enr côté, souhaitaient beaucoup d'ôvangé-


tiser ces fêlons lointaines, à peine entrevues par leurs ppemieM
missionnaires La ~AMMa du P. Mard avait exaité l'ardeur apos-
tolique chez un bon nombre de religieux. A La Fiecbe, pendant
<U<ana, le P. Massé,ministre dea scotastiqoes, les entretenait sou-
vent de son séjour et de Matravaux en Acadie, et ses récite les en-
ttammaient d'un saint zèle pour la conve!*siondes tnSdôtes. Parmi
les plus enthousiastes se distinguaient deux jeunes philosopbes,
Paat LeJottneet Bar<h6!emy Vimont. Envoyés à Pans en i62a pour
commencer au coUege de Cteftnontlears études théologiques, Ua
répandirent autuuf d'eux le feu sacré dont ils hrûtatcnt. t.? P. Spi-
rituel, Jean de La Nfctesche, ne pouvait qu'encourager !eora pieux
ttéaira; il ne doutait pas, en effet, qu'au jour marqué pav Oieu la
porte de la ~ouveMo Ffam o no fut rouverte à la Compagtue de
Jéaua même il dit un jom au P. Vimont Je n'ai pas l'habi-
tude do faire des prédictions; cependant je voM afurtne que voua
verrez une maison de Jésuites à Ouébeo'. » Et non contect de
prier & cette intention, il recommandait Fœuvfa & wa anua et
il ses pénitents.
Parmi eca derniers ne trouvait un neveu du duc de Montmo-
roncy. Monri de Lévis, duc do Ventadour. Ce grand seigneur,
déboute du monde,s'était retiré do !a cour; ayant ensuite Mcu les
ordres saoréa, il no souhaitait plus que contribuer A ta gloire de
Jésns.Cbrist. n a'aneetionna tout do suite à la mission du Canada,
et. quand la mort lui eut ravi le P. do La Bretesche, il choisit,
pour le remplacer, un de sea fils de prédikcUon, !o P. Phi!i-
hort Koyr<'t, tout dévoué lui aussi A l'évangélisation de~ !odiens.
Pt'ocuMUfauco!tugede<!ourgcs, Noyrotne rêvait que leur sa-
crinof sa vie et ne perdait aucune occasion de favoriser t'ouvre
de Champtain. !i comprit sans peine quel puissant soutien oHe

t. FedM<t. t, ?t!.
2. CMOtiua, MhfoWf«' <'«a<M«t. <f"Moro~~ottWfte.t<~<<f<ff<*N, t. t, p.<.
:t. ~a dintaathMtt MtMi)partaitde bonmatinateouojeune«-t~teut,thM"n
unmorceaudppain<)Mtla poehp,quth maoseaipat a tnid),as&!ssu la MMgaUe
d'na pulls.il allaitd'uovilla~aa J'oratre, ladoctrineehtéUebne
enseignant atr1aat?-
d onputte.
<M8 et am cofaats.
t) a)!aHP Pendanta
endantet*âne,avecooe
<'<mtte,eo~etsMot
~gotahté adn'tmbtf,
ta doct~ae MMtnpMi
ebt6Ueaoe acntcet
epoatotat,nefcotMntle Mit queforttard, CpuMparle ~eûne.par tEttooMMet
unetoceeadon httsaote<!«taMd)tame! et de p~M!MUone!it fatmit)tto<t,dixati~U,
MOappteBttsMRe de mttttottnatKtha tes MOM~ea(~ontttnento~Mo~oeJM<<-
<fon<tAocae~owto?, P. )t, c. M).Of.deRochemeoteh, op.e«., 1.1,p. t<?.
S98 SOUSMCHBUEU. PBEMtËRE
PARTIE.
aurait dans la personne de son nouveau
pénitent auquel ce man-
quait ui vertu, ai zèle, ni influence, ni prestige. Justement le duo
de Montmorency, fatigué des tracasseries
que lui causait la cow-
p<~w<? des M~cAoHch, cherchait à se débarrasser de sa charge
de vice.roi. Le P. Noyrot conseilla au duo de Ventadourde l'ache-
ter, et lui montra comment it pourrait, dans cette haute
situation,
bateries progrès de la Mon protégeant les
predicatouradet'Ëvan.
gué. Heor! de Lévis se tai~a tacitement persuader, et bientôt
Louis X)tt ratifiait, par lettres
patentes de janvier 1025, l'acte
passé entre tes deux ducs'.
Ce fut à ce moment qu'un Père Récollet vint
prier to nouveau
vico.r.,i d'envoyer des ~suites au Canada. On ne
faire plus agréable requête. 11écrivit donc au P. Général pouvait lui
lui demander des missionnaires et on pour
r<'cut une réponse favo.
rabto?. f,o P. Coton, promoteur de la
premicro mission en Acadio,
«ait alors proviuoiat do France; dès
qu'il connut la propositinn
des tMcoMeta. il b~oit la Providence
qui lui permettait de <e-
prendre une <euvre taquett~ il n'avait jamais renonce
Cependant cène œuvre était trop aumatureHe pour ne point
porter le cachet de la contradiction, et cettc.ci lui vint d'abord
de certaines gêna qui prétendaient n'avoir en vue
de la foi. Le choix que nous f!mes des que t'intërèt
Jésuites, dit le P. Sa.
gard, fut fort eontpariô par beaucoup de nos amis
de nous en dissuader, nous apurant qui taschaient
qu'a la fin du compte ils
nous mottroient hors de nostro maison et du
avoit pas d'apparence de cmira ceste paya mais il n'y
moscognoiasance do cf8
bons Pères; ils noni trop sages et vertueux
pour le vouloir faire
et quand bien mesmo un ou deux
partioutiera d'entre eux en au-
roient ta votontô. une hirondcHo no fait
pas un printemps, ny
un ou deux religieux, la communauté <.n vint aussi
do la cow~w<' ~M M<<.tH~. Ptusieurs L'opposition associés étaient hu.
guenots. et aimaient assez peu tfs ordres rctigieux; ils avaient
ioiéré tes pauvres Récollets, mais ils redoutaient la venue
des
J~suitea qui avaient do puissants
proteoteum à la cour et pou.
valent faire arriver leurs plaintes
jusqu'au pied du trône ='
1. ~<MMK'<t~ ~W(M'«M.W~ton~ P. tU.
~t.ettMda P.U~Mt aa P. Armand,at).c.
?jao.!ef <6MtFmoc!a.
~IVJ, BpM. <:po..
8. TM, ~ctAefcAM. t. tv, p. M7.
<.8a~ M~M du Canadae<to~apM~e ~M WwMM~eoMeM
Récollets«
on</&(~< pour<oeMt-cM(o<tdes <n/MeM<~
fp.aM.
8. PMtaod.t,ats..
LAMtSStONDUCAKAOA. '!9a

En vain essayèrent'its d'entraver le départ des Jésuites que le


roi avait approuvé. Le duc de Ventadour leur nt entendre qu'ils
devaient non seulement y consentir, mais y contribuer; puis,
pour couper court à de nouvelles difQoultés, it se chargea lui-
même des frais du voyage*.
Le vice-roi avait môme oQert de pourvoir A l'entretien dea
Pères Jésuites jusqu'à ce qu'ils eussent trouve des ressources
suffisantes; mais cette générosité n'étant que provisoire, le
P. Coton dut chercher tes moyens d'assurer l'avenir de la mis-
sion. Le oiei lui vint en aide. !t était à Amiens lorsqu'il reçut la
visite du marquis de Rohault de Gamache, dont le Ma René ache-
vait au collège de cette ville ses études tittéraire&. Ce seigneur,
très homme de bien, consacrait une partie de sa fortune à dos
œuvres charitables. Rien ne fut plus facile que de t'intéresser &
celles du Canada; il promit, pour tes soutenir, d« donner, sa vie
durant, une t~nte annuelle de trois mille livres. Dieu l'en récom*
pensa en af~etant son fils à la Compagnie de Jésus. Dans le
courant do l'année i62u, avant de quitter sa famillo, le jouno
homme pria son père do consacrer à la fondation d'un collège
à Québec une partie du patrimoine qui lui était destiné. Le
marquis, consentant volontiers, remit au P. Coton, uno somme
de seize mille écns~.

4. Il ne rfstait plus qu'à choisir tea misaionnairea. Déj& des


religieux en ~rand nombres'étaient onerta prêtres, scoatatiquo<
coadjute'tM. Mans uno letlro au P. Coton, t'! P. ViteUeschi lui
signale tes PP. Chartes Latemant et Philibert Ncyrot, les Pfèrta
Barthétemy Vimont, Jean Goacstro, Jacques Bécheret, Léonard
Chauvin, rr<n~o!s Charton, Jacques Froment~; mais d'autres
encore avaient soiticiM directement du P. Provincial la mémo
faveur. Une mission aussi rude que. celle-là demandait do mates
courages et dea aanMs robustes. Le P. Coton désigna pour le
premier départ tes PP. Charles Lalomont, Eonomond Massé et
Jean de Bfébfuf*.
Le P. Lat~mant, ancien professeur de grammaire, de littéra-
ture et de mathématiques, était alors prmoipat du pensionnat
au collège <to Paris; il fut mis à la tête de l'expédition Le
1. tMJcm.
a. Mooom. hht. mtM.,P. tt, c. ta.
8. Lettreda to f~~tMtOM(ttaneh, Bp!M.'Oea-,t. iV).
4. Mon.hbt. n'tM..c.
6. tyepî~ Cha"tp!atn,11<tatto MadotteMi'AImand qui a*dteeMUeateoant
ett-
Mo SOUS HICHËUËU. pREMtE~Ë PARTIE.
n
P. Massenous est déjà connu après une absence de douze ans,
il retourne dans un pays où il avait laissé tout son cœur. Le
P. de Bréheuf, le plus jeune des trois, deviendra le
plus iUustre
par l'héroïsme de ses travaux et de sa Mort. On leur adjoi-
gnit deux Frères eoadjuteurs, François Charton et t.m.ert Buret,
dont le concours serait utile dans un
pays où it faudrait tout
cr<er.
Nos cinq Jésuites s'embarquèrent à
Dieppe, le avril <C25,
sur un navi.'e commande par Guillaume de Cam. tandis
que
Cbamp!ain. maintenu dans sa charge de lieutenant générât, res-
tait en France pour
s'occuperdes auaires <!ola colonie. Arrivés
à Québec, les Pt.tos y reçurent un trt-s n)auv;<isaccueil.
de Caen a étonna de n'avoir reçu aucun ordt~e du vice-roi Emeryà leur
sujet: il osa bien déclarer qu'il a y avait point de place pour
eux ni dans i'Aa&<<o~, ni au fort. ni ailleurs.
Que faire? ienr
taudrait-it donc retourner en t'fanco? Les deu< de Caen les v
engagaient. Mais tes PI'. Hec..ttets t.-ur oH'rircnt une charitable
hospitalité dans le couvent de Saint.Chartes. et les deux commu-
nautés ~curent plusieurs moiscAto à côte tetravaiHanteosembte
dtns !a meilleure inteUi~ence~ '<.
Cependant. désireux de ne point rester à la charge do ieurs
hôtes, les Jéstutea cherchèrent un endroit favorable
pour leur
propre étabtissement. Ils choisirent, non loin des RecoUets. un
emplacemont très agréable, alors connn sous le nom de fort Jac-
ques Cartier, et, en plus, un assez vaste terrain situé entre
rivière Saint-Chartes et le petit ruisseau Saint-Miche!. Us en
demandèrent au duc de Yentndour la concession
qui leur fut gra-
cieusement octroyée le tu mars iu26, nostro volonté estant.
disait le vice-roi, qu Us jouissent paisihtenx-nt de tous les
bois.
lacs, estangs, riviùres. ruisseaux, prairies, carit-rcs,
autres choses qui se rencontreront dans le contenu pairrières et
desdites
terres, esquelles ils pourront bastir, si bon ieup s.mhie. une
habitation, demeure, noviciat ou séminaire, pour aux et
ponr
y eslever et instruire les en fans des sauvages3

X' '!?~' auteurs écrivent son nom avec


aeut t. mais lui et Ma fr~e J<t(ttne signalent ~otemoM/.
t. Voir tome Ot, p. )99, 6ttt.4;)'5.
,< Lettres '< et au PMWneia) des HteoOets 28 juillet
Cha.op)a!o
dn ('onada. p. 868, et Ferlatid, l, 316, p.
3. Donation des terres de ~r de la Vacherie par
dour, 10 mars 1626 (Atcblv. lIal., U. 2U),
LAMISStOK
DUCANADA.
Le i" septembre 1625, les pères prirent possession du ueu
où devait bientôt s'élever la résidence de Noire-Dame-des-Aoges.
« ~ous. plantâmes la sainte Croix avec toute la solennité pos-
sible, écrivait le 1). Lalemant à son frère. Les Kéyérends Pères
Récoltets y assistèrent avec tes plus apparens des François, qui
Kous avons, depuis,
après ie disuer an mirent tous à travailler.
toujours continue, nous cinq, à déraciner tes arbres et à bes-
cher la terre tant que le temps nous a permis. Les neiges
venant, noua fusmes contrainets de surseoir jusques au prin-
temps
Pendant la rude saison de Utiver uu'it passa sous la tente des
se préparer à l'apostolat des
Algonquins, le P. de Babeuf, pour
sauvages, se livra surtout à l'étude des langues indigènes. Lea
PP. Lutemant et Massé partagèrent leur temps entre la même
étude et remerciée du saint ministère auprès de leurs compa-
triotes. Ueox interprètes avaient consenti à leur donner des tecoas
de langue hurouue et atgouqoiue. Cette étude était d'autant plus
à instituet- une
importante que, d~ja, le P. Supérieur songeait
école pour tes onfnnt<)des tndieos < Xous o'avona pas fait autre
chose cette annep, mandait le P. Lalemant au P. Cénéra). le
f août iu2<~ 'jue d'acquérir !a connaissance des lieux, des per-
sonneaet de t'idtoate des deux nations. Pour tes Français qui sont
ici au nombre de quarante-trois, nous ne nous sommes pas épar-
«ne exttortation sur la nècessito du sacrement de pé-
gnéa. Après
nitence, nous avons entendu leurs confession génér&teN. Nous
leur donnous tous les mois doux sermons. Nos Pères, grâce à
Dieu se portent bien. Tout notre temps, on dehors des ûsereicea
à cultiver la
spirituels et des o'uvrea apostoliques, est emptoyô
terre
Ces travaux manuels étaient neceasaafes~ & moins de s'exposer
&mourir de faim. « Noussommès si éloignés df la mer, que nuua
ne sommes visita par les vaisseaux français qu'une fois chaque
année, et seulement pM ceux qui en ont droit, car cette naviga-
tion est interdite aux autres. En sorte que, si par hasard tesns.
vires marchands perdaient ou s'ils étaient pris par les p t~tes,
nous ne pourrions compter que sur la Providence divine pour
~Hfo<<,t. XIII,
Asonfrère,f'août i6M(~e.tfeffMrc
1. LettfMdoP. Lalemant
an. 1626,p. 13).
d<e. t6Z5
2. Lettre do P. Gfmrat ao P. Gh. Latemant, t" (Francia, Epist. Gen.,
t.)V).
a. Lettre do P. Lalemant ao P. (Mn., t" août <M6 (Carayon, Boc. <n~<< X)t, o.
V!tt)
:'(M SOUS tt!CHEL)EL. PREMtERK PAhTtE.

nnx~fnp tt~me
nous nntt«<f Pn ~«nt w*n ~–- -–
pouvoir nourrir. En effet nous n'avons rien à1. attendre des
sauvages qui ont à peine le strict nécessaire; mais Celui qui a
pourvu jusqu'à présent aux besoins des colons français, ne cher-
chant ici depuis tant d'années qu'un gain temporel, n'abandon-
nera pas ses missionnaires tout occupés de sa gloire et du salut
des âmes. La moisson est abondante et Je nombre des ouvriers
petit, mais les nôtres sont disposés, avec la grâce do Dieu, à ne se
laisser abattre par aucune difficulté Il
De la culture des terres dépendait pour une large
part t'e\!s-
tcnce de la colonie. Or la compagnie commotciate t'avait beau-
coup trop négligée, ne pensant qu'à s'enrichir par la traite des
pelleteries. Sans doute quelques familles do taboureurs étaient
venues s'établir a Québec; mais on n'avait
pris aucun.. mesure
pour faciliter leur travail. Elles ne parvinreui u défricher quet-
ques arpouts do terre qu'a force do courage et en ..urmontant
tnitto obstacles, et quand elles purent récottor au deta du leurs
propres besoins, eu tes contraignit à vendre le surplus au prix
fixé par les associés des de Caen qui seuls
pouvaient racheter. Et
Champlain t'tait impuissaut contre ce monopote dout it redoutait
les conséquences. Tout ceci observp.t.i!, no se faisait
qu'a des-
sein de teuir le pays tousjouN nécessiteux et ostor le courage à
chascun d'attt'r y habiter les commerçants voûtant uinsi avoir
Il la domination entière sans que d'autres s'y puissent ae.
croistre
Les Jésuites, n'ayant rieu a attoodro ni des associés ni des sau-
vages, avaient donc pris to seul parti raisonnable de se hufUreA
eux.m~nes par la culture du sol. Champtaio les en tuxc haute-
mont. Pteust à ttieu que depuis vingt-trois aus. tes sociétés
[eotmnerciatcsj eustent esté aussi poussées du momo de&irque ces
bons Pères; il y auroit maintenant plusieurs habitations et mes-
nages au païs qui n'eussent esté dans lea transes et apprëhon-
Mons qu'ils se sont veues Quand au P. Générât, il feiioita tes
missionnaires d'imiter l'exemple des premiers Pères envoyés en
Ethiopie, lesquels joignaient le travail des mains aux œuvres de
t'apoatolat 4.

6. Lorsqu'au t026, le ueutonantgëuérat revint a Québec, il était


t, CH'o*!u8,~<. m<M.caoo~ t, p. 15.
2. t oyo~e<<fe CAam~tatn. 1. Il, p. 224.
8. t'o~M do Champlain, t. Il, p. ~t.
4. LeMMdu
G6n~t ao P. Ch. Lalemant, t6 dëc. <628(Francia,Bpht.Oea.,
LA MiSStO~ DU CANADA. 303

accompagné de deuxnouveaux missionnaires Jésuites, tes PP.Anne


de Xouë et Philibert Xoyrot, d'un Frère coadjuteur, Jean Gof-
fesho, et de vingt ouvriers engagés à leur service pour travailler
aux constructions. Une commission nouvelle accordée à Cham-
plain t'autorisait '<à bâtir des forts; à instituer des ofCciors pour
!a distribution de la justice, pour le maintien de la police et des
odonuances; à faire la guerre et la paix avec les peuples sau-
vages à découvrir un chemin pour aiter par l'occident auroyaume
tlu la Chioe et aux Indes orientâtes; en un mot à exercer sur les
lieux tou:' les pouvoirs du vice-roi pour le bien et le service de
Sa Majesté tr<'s chrétienne
C'était eo somme t'autorité souveraine, mais toute nominale;
tar, comment et sur qui t'exercer? Acemomentla colonie ne peut
si' suffire Acttc-nx'mo eUo n'est ni organisée, ni peuplée, ni cul-
tivt'e. Ette est presque uniquement un entrepôt de commerce, un
marchô de fourrures, en sorte que la direction réelle appartient
au\ u)arctt!)uds qui ont établi des comptoirs aux TroisHiviercs,
aux rapides de Saint'L"uis et surtout & Tadoussac. Québec mérite
)<poioo le nom de bourg; moitiu missiou, moitiu factorerie, ses ua-
ttitants sédentaires n excédent pas cinquante à soixante, tant reti.
gieux que traGquants. th'ux ou trois malheureusesfantittcsont ap-
pris Asubvenir x leurs besoins avec les produits tlu sol les autres
tit~nt leur subsistance de la Franco. Tout dépérit sous le mono-
p"!e des do Cuen fu changement comptât dans t'organisatioo
de la CoM)~M<yMtf Jf .Mon<Mw<'M~pouvait Meutremédier à une
ruine prochaine et inévitable de la mission comme de la colonie.
Aussi Cttamptnin, d'accord avec le P. hatemant, prit-il une réso.
lution suprême. Pendant que te P. dp Kout' accompagnera l'infa-
tigable P. Je Brébeuf au pays dos Murons, te P. Koyrot repartira
pour Paris, avec ordre d'exposer au vice-roi le véritable état des
choses. « Le secours qui nous est venu do France, écrivait te P. La-
lemant à son frère, est un bon commencement pour cette mission;
mais tes affaires ne sont pas encore en tel estat que Dieu puisse y
estre sorvy ndettemcnt. L'hérétique y a autant encore d'empire
que jamais; c'est pourquoy je renvoyé to P. Noirot, selon la per-
mission que tes Supérieufg m'en ont faicte, ann qu'il parachève
ce qu'U a commencé it est le mieux entendu en ceste anairo.
J'envoye son compagnon avec le P. Brébeuf & cent lieucs d'icy
à une de ces nations qui sont stables en leur demeure. J'eusse
t. Pet!amt,t,ata.
9. PathmM, ~M p<oon<eM ~anpah dans t'/tm~W~Me du Nord, p. 2;0.
30t SOUS tUCHEUEU. – PRENDRE PAM1E.

bien désifé estre de la par' mais nos Pères ne l'ont pas trouvé
& propos, jogeans qu'il estoit nécessaire que je demeurasse !c\
tant pour testabusMment de notre petit domicile
que pour t'en-
tretien des François a
Le P. Xoyrot, débarqué en France, te rendit à Rouen avec un
jeune aauvage auquel l'archevêque fut heureux de conférer !o$
saint baptême; ensuite, it atta directetnent à Paris, où il multi-
plia ses démarches courses, visites, lettres, mémohes. it ne né-
gligea rien pour gagner aux iutéreta de la Nouvelle h ance les
personnages ~s plus ionuenta de la capitale Au vice-roi, à
Louis Xttt et a leurs coxscitters, il exposa les mau\ dont souifrait
la eotonie; il Htontra t'unique rouede dans la dissolution d'uuo
Nociëtô commerciale où dominaient les calvinistes, et dans son
remplaeement par une société de catholiques assez d'~intfresscs
pour faire passer avant tont t'hoMeur de la mère patrie et la pro-
pagation de la foi catholique
L'incfoyahte activité qui! d~ptoyait donna quelques soupçons
aux ussocies de la CoMt~o~~ .MoH~<o~<My.A~ant de une ses
projets, ils employèrent tous les moyens pour tes faire ~chou'
uMn~e, par esprit de vengeance, iht se tivrèfeot A des act~s ea-
pablos de ruiner la mission pendant que teura afHdéa, en rance.
empêchaient te départ dea seconfa destina aux retigieu~ et des
munitions réetamëa par Champtain. leurs commis, résidant à Uué-
bec, réduisaient presque Alit famine les miMionnairfs et tes patho.
Uquea ponr tes contraindra à se désister eux-mêmes de !enr entre.
prise. Maisces menées odieuses ne pouvaient qu'oavrir les yeux
aux moiM ctairvoyanta. Le P. ~yrot ré'Mttutd'en Unir et pour
cela de N'adresser aa puissant du jour, aa cardinal de Richelieu.

6. Le vaillant missionnairp, tr~a hun adminiatrato'tt', homme


actif et entreprenant, n'avait point toutefois ta p!<rote faeite;
appréhendant do se troubler en présence du grand ministre. il se
fit accompagner par le P. Ragaeneau. Mniaau scut accueil de
Richelieu, toute timidité disparut; ~yrot aut s'exprimer Kans
embarras, exposer avec chaleur, étoquonce même,l'objet de sa
visite, et le cardinat lui prêta la plus grande attention

1. LeUMduP.mctOMt,<"aoOtt6M.(Ae.Vew<M/nfo~,<<m.aM.t6M,p.t2).
a.MonumentaM6<tn!M.,e.tv.
3. OMOiUus.op. cM.. 1. t. p. x. – Cofdafe, ~t. ~c. P. Vt, ). X, n. 220,
~e<
221,
4.MonutMnta
Matof.miss.,1.e.
LA Mt§8IOX BU CANADA. 3(K.

Au sortir de l'entretien la réso!utiou de Richelieu était priM:


lui qui s'apprêtait à humilier le protestantisme dans le royaume,
ne suuSrirait point qu'une société de quelques commerçants cal-
vinistes perdit une colonie française ou y enrayât l'expansion du
catholicisme. Prompt à passer aux actes, il supprime la compagnie
do Montmorency et se charge d'en créer une autre qu'il tiendra
sous sa dépendance. Il est déjà ~rand-mattre et surintendant
général de la navitfation et du commerce. Afin d'avoir la haute
maiu sur le Canada, il eu~a~e le duo de Ventadour à résigner la
charge de vice-roi eu sa faveur; puis, ayaut trouvé cinq auxiliaires
do hnnna volonté, il signe avec eux, le 29 avril t637, l'acte d'éta-
bUssement do la CuM~oy~)~ (les Cc~ .t~soft~s ou </t*/« JVoM<c
~ottcp. Avec un parfait dcaintereMemeot. la marquise de t.uer-
cuevitte cëdo ses droits sur t'Acadie et se fait inscrire pour une
somme de 3.ttuU livres daos !a nonveHosoci~t''
En puNiant l'acte d'établissement, .V~cMfp /ra«f0~ fait
remarquer le ~rnnd soin que monsieur le cardinal prend p'~ut'
ramener à la Foy les peuptcs sauva~ea. Ktdo fait, on voit aux
consid~rantu et aux artic!es de ce contrat que b'uis X!tt et non
ministre poursuivant une <fuvre de chUMatiun catholique et
française.
Le tt<tycuntinunnt te m~medésir que le deifunt rny sou pcra
avoit de faire rcehfn her et découvrir <'apaya. terres et tontrees
do la Xttuvpttc France dite Canada, quelque habitation capable
p"ury estatdir uuo cot'tuie, afin d'essayt'ravoe rabsistanco divine
d'amener tes peuples qui y habitent a la co~n"issance du vray
Dieu, les faire po!it er et instruire u la Foy et rpngion catholique,
Monaeisueur le cardinat de Hime!ieu, estant ot)Ut?épar tosdovoira
de M cttorgo de faire roussir tes eaintea intentions et desseins
desdita s~isueuM Hoys, avoit ju~ que le seul moyen estait do
peupler ledit paya de natut~tn fram.oM tathoMquM. pour, par
leur exempte, disposer ces nations à la religion rhr<tieuno ci à la
vie civile, et mpsme, y t'stahtissaat t'autorité royale, tirer de<'ditea
terroa no'~ottomeHt découvertes quelque avantageux commerce
pnur l'utilité des sut'jets du roy.
Néantmnina ceux auxquels on av'tit confié co aoin n'ont pas
été curieux d'y pourvoir iÏa ont agi « plus tost pour l'iutercat
des marchands que pour t'advaucompnt du service de Sa Majesté
ita n'ont eu aucun pntnoir et volonté de peupler et cultiver te

Monam. h)~.
1. Monam.
t. mtss., P.
h)~. n))~, !). c.M.
P. !). c. M. – Pe~antI,t. 2:9.
Fetiond,1, 2:9.
COMMt-ftS DB <tSt.B. – T. IV. 20
306 SOUSMCHEUEU. PRBMËBEPARTIR.
pays; us ont tout fait <' poureSarouoher les Fraoçois qui y vou.
drunt aller habiter M.
« Les désordres estant
parvenus Ace point, mondit seigneur a
oreu estre obligé d'y pourvoir. C'eat pourquoy, après avoir
examiné diverses propositions et
ayant recogneu n'y avoir moyen
de peupler ledit pays
qu'en révoquant les articles cy-devant
accordés AGuillaume de Caen et à ses associes, comme contraires
à l'intention du Roy, mondit Seigneur le cardinal a
convié les
sieuro deRoquemont.Monot'. deLattaignantS.Dabton~, Duchesne'
et Castillon, do lier uneforte compagnie pour cet enet, s'assembler
sur ce subjet et en proposer les mémoires. Ce
qu'ayant esté
eueotué. ils ont promis a mondit seigneur le cardinal de dresser
une compagnie de cent associés et faire tous leurs euurts
pour
peupler la Nouvelle Frauce dite Canada suivant les articles cy.
après déclarés.
La CoM~o~~tc des C<~ Associés
s'obligeait à faire deux
ou trois cents hommes dans la colonie dès i'aonée passeret
<628, elle
devait en transporter annuellement
pendant quinze ans jusqu'au
nombre do quatre mille tous Français et
catholiques, Elle tes
togerait et entretiendrait pendant trois années;
après quoi eUe
diatribuerait chaque coton une certaine quantité do terres défri-
chées. suffisante aux besoins de sa famille, et lui fournirait le
grain
nécessaire pour tes premières semaittes et
pour la subsistance
jusqu A la recette suivante, t~to pourvoirait A entretien de trois
prêtres et à tous les frais du culte, durant qui<Ka ans. dans chacun
des postes qu'on établirait.
A ces conditions te roi faisait & ta
compagnie tes plus grands
avantagea il lui donnait en toute propriété teCanodacttaFioride'
il lui remettait pour toujours !o trauc des
cuirs, peaux et polle-
teries. et, pour quinze ans, tout autre commerce
par terre et par
mor, sauf toutefois tnpécho des morues et baleines déclarée libre
pour tout Français: il lui promettait deux vaisseaux de guerre,
armés et équipés, d..nt ello pourrait nommer les
En outre, pour favoriser t'ouvre des futurs capitaines.
colonq, Sa NajcsM
'our accordait a oux.mt'mes un certain nombre de
Tout artisan, ayant exercé son métier privUéges.
pendant six ans dans la
Nouvelle Franco, serait réputé maître et
pourrait tenir boutique A
t. Contrôleur
6~M)<!es8<t)h!ea
en Broaage.
2.BottMeoh deCatols.
3. Sycotcde D!eppe.
4. Bchev!ode lavtHedu Matro<!e-G~ec.
tA M!5StONDU CANAOA. 30?

Paris et autres villes. Pendant quinze ans toute marchandise


toutes
provenantde la colonie serait exempte d'impôts, etde même
les munitions à elle destinées, les vivres et autres choses oéces-
saires à son ravitaillement. Les descendants de ceux qui se fixe-
raient dans le pays et les sauvages convertis seraient censés et
de
réputés naturel français; ils jouiraient dans la mère patrie
tous les droits inhérents à cette qualité sans être tenus à aucune
formalité de naturalisation*.

7. Ainsi se trouva remplie, et au dcta de toute attente, la négo-


ciation confiée au P. Noyrot. Tandis qu'il la menait à si bon terme,
it s'était occupé aussi, activement, en qualité do procureur,
d'approvisionner la résidence de Notre-Dame-des-Anges. Les
terres cultivées ne pouvant encore suffire à la nourriture da tout
le personnel. il fallait faire venir beaucoup de choses de Franco.
Crace aux aum&oes recueillies, le P. Noyrot put expédier à Hon-
Ocur tout ce qui était nécessaire, pour un an, à l'entretien des
missionnaires et de leurs ouvriers. Cet envoi aurait du arriver à
Québec vers le milieu do <627; mais le capitaine de La Matde,
tout dévoué aux de Caon, épousa leur animosité contre les J&saites
et arrêta les ballots destinés Ala résidence. Au mois d'octobre
tes provisions de t'annéo précédente touchaient tour lia, et te
Il. Lalemant réduit à ta famine se décidait à partir avec ses vingt
ouvriers tMt'arque en France dans to courant de novembre, il
rocut AParis une lettre du P. Centrât q"i t'exttortait A ne rion
négliger pour venir au secours de la mission
L'année suivants, 1038, Louis Xtt!, }Mr un édit daté du camp de
La Bothette, conHrma l'acte d'~tabiissoment do la Cow~~a~ de
la A'oMp<c ~M<ff qui compla bientôt plus de cent associés.
Soutenue par do puissants protecteurs, la nouvelle Mciéte donnait
déjà tes plus bettes espérances. EUe équipa quatre vaisseaux,
placés soua le commandement de l'un de ses membres, Claudo de
Roqucutont, lequel devait remettra & Champlain un brevet le
nommant gouverneur et beutenant général du roi au Canada, it
partit de Dieppe le 8 mai, accompagné do doux Jésuites, Chartfs
Lalemant et François ttagueueau, et de trois Récot!ets\ Le

t. ~eMey~tM~nf~. p. aM-9M.
9. P~tand.), aat.
& LpUMdo P. Otlaeralau P. Leiemant,1&détembKt62?(fmneia,BpM.Oeo.,
~tv).
<.AKhWeadotama~oe, A', Ht.
6. LettredoP. <M~Mtao P. Memaot.17juint6M(PraDda,Bfht. Oea.. tv).
30f SOUS tUCHEHEU. PRENtËHK PARTIE
P. Noyrotaveodenxfrérpscoadjuteurs snivaUtaQottiUe, montéaur
un navire chargé de provisions pour Notre-Uame-dos.Anges Ni
les uns ai les autres nodevaient
parvenir au terme de leur voyage.
Un nouveau coup de force allait être tente contre tes
pos:tea.
siens de. la France au Canatta,et cette fois par des huguenot'
français passes au service de l'Angleterre.
David Kertk, hattite et hardi marin, n6 & Dieppe d'une mère
franeaise et d'un père écossais, s'était fait donner par Chartes t"
l'autorisation d'attaquer notre colonie renaissante. Aidé de ses
deux frères, Louis et Thomas, it avait éttuipé Agrands frais
p!u.
siouM navires. La petite nott~ partit de Londres au
printemps de
1628 guidée par un trattre, !o capitaine Niohet, dieppois lui aussi,
qui avait commandéjadis un vaisseau des do Caon. SuperieuM
en nombre, tes audacieux aventttfiera s'empareront faci~ment de
Port'Roya! et allèrent mouiller devant Tadoussac, t'cmbou-
chure dll Saint-Laurent.
On~taitaioMau commencement du moisde juillet, Champ!ain
attendait d'un moment A t'autre les vaisseaux do la CnH)a<w
des f~ ~AAof~, ~uand dem hommes, accourus en toute hatn
du cap Tonrmen!e, lui annoncèrent t'approche de la Hotte
anglaise2. Averti de la présence de l'enneiiii, le gouverneur pré-
para quelqnes retranchements antoar de /A~<oH et du fort
dont tes remparts n'étaient pas encore termines. Par t'imprô-
voyance des de Caen, tout Manquait vivres et munitions. Les
Msnitcs et les Hccottots ntirpnt lours récottes la disposition du
commandant.
Le tOjuittet. des Bagnes, prisottniers des Angtais.
apporte.
Mnt&Champtain une toure dansinquette ttavidK«r<h t'informait
avait otnenu commitsion duruide!at:rande.Bretagne pnur
prendre possession du Canada, tt t'invitait en même temps tt
rendre le fort et fAa&w< nnn d'éviter une effnsioM de ttang
absolument inutile. A cette sommation, le gouverneur, d'accord
avec les principaux habitants, nt une t:M~' et nohte réponse
f Nonsien! ayant encore des grains, hteda d'indc,
pois et febvea,
sans ce qne le pays fournie, dont toaNotdats de ce
tieusepaa-
sent ~e eontcntont] ans~i bien que s'ils nvaient tes mcittenres
farines du monde. nouH ne serions pas dignes do paraître des
hommes devant notre ttoy, Hinous rendions le fort et ~<~«~
en J'oslat que nous sommes maintenant. Je sais quo vous <!stimo-
<-CMat!o<, op.fM.,). t, p. n.
2. PattoMM. p~87a, a!B. Ferland, t. 9M.
LA MiSSMXUUCANADA. 309
rez plus autre courage, en attendant de pied ferme votre pe~
sunne avec vos forces, que si Jacbemont noua abandonnions une
cbosetjui nouscstsi chère, sans premier voirt'essaide vos canons,
approches, retranchomens et bateries. Nous attendons d'heure
a autre pour vous recevoir, et ompescher, si nous pouvons, les
prétentions qu'avez eues sur ces lieux 1.
Champtain n'avait plus que cinquante livres de poudre, mais
suivant son expression, en ces occasions, bonne mine n'est pmi
défendue". Sa fermeté en imposa aux Anglais. Kertk, convaincu
qu'il se heurterait à une résistance d~sesperJe, renonça pour
l'instant à son premier dessein. Trouvant plus d'avantage a sur-
prendre la notti!!e qui venait ravitailler Québec, il quitta Tadous.
sac et croisa dans le golfe Saint-Laurent. A la hauteur de nie
d Anticosti ou de t'Assomption. il rencontra les navires fran-
t.'aiscommandes par Hoquemont. Cc!ui*ei se défendit avec cou-
rage contre des forces très supérieures après <)ixheures de
combat, il fut forcé d'amener pavillon. !i M rendit Aces trois
conditions vie sauve deafeti~ieu<, reapect des femmes, liberté à
tous. Kcrth renvoya en France Hoquomoot et les colons, et jeta
sur une mauvaise barque les ttëc<dtotsqui Oniront par aborder
à Hayonne. Le P. !<oyrot, poursuivi par les vaisseaux ennemis,
était parvenu '<c!)appor: il gagna, apr~'abion des dangers, mi
port do France. Uuand aux PP. Lalemant et Raguonoao, le vain.
quourtcs cunduisit comme pfisonMeFsenAngteterro~.
D~qu'U apprit la captivité des doux missionnaires, io P. Vitel.
tesch! s'cmpMMad'ecripo au P. PtUcau, ppovinciat do Franco,
l'engageant à faire tous ses efforts aMo d'obtenir leur mise en
tibortc~. Craco ai'intet'veniion de Marie doMëdioiaeta l'influence
do M tille, la reine Henfiette. los PeMs fnFent
pfo:nptement
detivfes et conduits do LondMa en Betgiqoo, d'où Us vinrent &
Paris. Les tribulations éprouvées p:<r h mission du Canada
avaient vivement ému !o cœur du Souverain Pontife; mais U no
doutait pas qu'elle ne produittt un jour des fruits abondants oe
salut Aussi le P. Général, auquel ii avait cunQd ses
espérances,
continua t.i! do la recommander ao P. FUtoaQet au P. La!emaat
mature toutes les éprouvcs H fallait poraôvcrer
1. )o~o~M~e MoMp~M.).tt,p.tM.<93. Cf. CteutiM.t.t.
a. Moaum. M<t. mt~. ). H. c. t. < f.tS.–petttBd 8, ea
Ctentio~. t.}, p. tMo. eoXa2~
&f<!fepopcM. Montât, e.t&74.<MO. p. <8i. 'eaaa~o~ o/
9.~MMduP. U.<OtrJ <uP. KttMO. a MtembM
t6M(FMn<a, Bcht. u<B t tVt
<.Lettresdu meme<aP. t~ktatot, Md~eembM<62a1 ta P.KUeM,TMt.t6M
1·bldcm).
<0 SOUStUCHBHEU.PREMIÈRE
PAttTtB.
8. Cependantla détaxe de Roquemont entraînait les suites les
plus f&cheuseapour Champlain et ses compagnons qui ne pou-
vaient, avant dix mois, recevoir aucunsecoursde la mère patrie.
Au mitieu de sa détresse le gouverneur ne perdit point courage.
Afinde faire durer le plus longtemps possible le peu de ivn's
qui restait, la ration de chaque homme fut rédn!te à sept onces
de pois par jour. La pèche, la chasse, les racines trouvées dans
les bois, quelques morceauxde vennisondonnes par les aao~tges
empêchèrent les Français et les religieux de mourir de faim pen*
dant l'hiver*.
En t629, la Compagniedes Cent ~Moct< arma de nouveaux
navires pourravitailler le Canada, et Richelieuordonna au com-
mandant de Raz!Uy de tes convoyer avec sept vaisseauxdu roi.
D6J&lu Motteétait tassemMéodans le port de La Rooheno,prête A
partir, quand un traité de paix fut conclu à Suseentre LouisXHtet
Chartes i". L'AngteterMétant devenuet'aUteedela Pranco l'ordre
donné à Razilly n'avait plus de raison d'être et fut révoquer
Au mois de juin, tes capitaines des navires ~~rchands qui
avaient retardé leur voyagepour attendre teavaiaseauxde guerre,
M décidèrent enHnà partir. ToutJ'espoir de la colonie reposait
sur cette expédition maia elle n<'devait pas m!etMattehtdre son
but que la précédente.
Cinq Jésuites étaient parmi les passagers tes PP. Latemaot,
Noyrot, Alexandreda vieux'Pont, Barthélemy Vimont,et te F~M
Matot,de la provincedo Champagne. Le P. Vimont,était embar-
que sur le vaisseaucommandé par le capitaine Dan!et. Co!ui.ct
poofséparta tempête sur rt!e du Cap-Bretoa, s'empara du fort
qu'y avaient construitles Angh!a,!e démolitet en bâtit un autM
à Fentrée de ia rivière du Grand'Cybou; il y taiMale P. Vimont
aveo quarante bonuneset revint en Fmnceavec eoixante prison.
nie~a*.
Le capitaine Joubert, moins heureux, fit naufrage sur les côtes
de Bretagne Quant au navire monté par les PP. Lalemant, Noy-
rot, de Vieux'Pontet !e Frère Malot,11alla 88brisersur lesrocheM
det'tte de Canseau, près de la Nouvelle-Écosse. Le P. Noyroietto
Frère Maïot, furent engloutis; les PP. Lalemant et de Vieux.
1.1,p. 99.
t. OKOttM,
a. M e'<tatt dttUaaa~ ao a~ge de La BoetteMe.Of. A~ece!, &<MfMbu cognât
de~cA~eM, M. <M, 463, 4M. <M, <M, 6)4,629. M)t ttt, tM.
9. ~McM, lU, 8M.
<.BehMoodo wyaso Mtoar teeeDt«!M Oactet e!MepMpMttmatt,p.SM.–Cote!t'
ftof oo~j 8tatn9apeia,
doa <Mo<<'pepeM, eo~afo< .6740.660,
totoniat p. 105,
<a74.{660,p, <09.
LAM!ËS!OK
DUCAKAOA. 3«
Pont parvinrent à gagner le rivage*. Quelques jours après, le
P. de Vieux-Pont rejoignit le P. Vimont au Grand-Cyboupour
travailler avectui&i'évaagétisation des indigènes~. Le P. Laie-
mant recueilli par des pêcheurs basques fut conduit à Saint-
Sébastien, où it aborda, après un second naufrage s.

9. Tandis que notre nottittemarchande était ainsi anéantie ou


dispersée, Champlain et les habitants de Québec, privés de tout
secours, se voyaient menacés de la plus crueUofamine. Étant
parvenu à construire une barque de dix à onze tonneaux, le gou-
verneur chargea son beau-frère, BouUé, d'aller à Gaspe,sur le
golfe Saint-Laurent, où chaque année se rendaientdes vaisseaux
francaia pour la pèche de la morue s'il n'en trouvait aucun, il
devait fairevoile jusqu'en France pour renseigner, sur la triste
situation do ïa colonie, le roi, le cardinal de Richelieuet les
associésde la compagnie. BouUéfut capturé avecson équipage
par les frôres Korthqu!, à force de questionner les prisonniera,
connurent,i'~iat désespéré du fort et de~aMa~oM*.
Onétait au moisde juillet. Champlain de plus en piua inquiet,
et craignant un coup de main de la part des Auglais,avait fait
venir tcamixsionnaip<'s desHurons afin qu'ils ne Matassent paa
sans secours au milieu des sauvages. Bientôt on apprend que dos
vaisseauxanglais ont été aperçus derrière !a pointe Lévis, à trois
miUesda Québec. Aussitôtle gouverneur convoque les Jésuites,
les RécoUetaet les principauxcolons, aun do pfendro teur avis.
Tousconviennentque la résistanceest impossible il faut obtenir
de l'ennemi les conditionsles plus avantageuses. Peu après co
conciliabule, une chaloupe anglaise N'avance&u milieu de la
rade, s'arrête et déploie un pavillon blano on répond en arbo-
rant un drapeau de même couleur. La chaloupe s'appr<he alors
de terre et l'oMeier qui la commande, présente au gouverneur
une lettre dans laquelle les deux Mres Louis ot Thomas Kerth
déclaraient connaltre le déplorable état de la colonie, deman*
datent la remise du fort entre leurs mains et promettaient une
a composition honnOtoet raisonnaMo~n.
Cbamplain proposa loi-même les articles de ia capitulation.
t. p. <0.–F&M!on.C!p.
t. CniQttne, c«.,t<MO.
2. LaMMda P. 0<a<tat au P. V!mont, t0 mate <630(PMne! Bf!:t. Oea.,t. <V).
8. CMottoe,t. t. p. M.
<. Pet!M<t,t, aa), 2M. – De ChMtevoh, op. cM~1.1. p. tes.
a. Voyages de Mandats, t. H,p. 262,263. OMottM. H, 26, a?. –PMhnd,
),239.
3<a SOLSMCHEUEf. PREMtÈRË
PARTIE.
11" Avant toutes choses, Messieurs Kerth montreroient la commis.
sion du Roy de la Grande.Bretagne. a" tb lui foumiroient un
vaisseau pour passer en France avec tous les Français sans en
excepter un sent. – 8° Les gens de guerre sortiraient avec teurs
armes et tous les effets qu'ils pourroient emporter. Et on6n il ne
seroit fait aucune insulte ni violence à personne'. Louis Kortk
promit que son trère David resté à Tadoussac, produirait la com
mission demandée et qu'on assurerait à tous le passage en France.
En outre, les cfQciers au service de la compagnie sortiraient avec
armesetbagagoa; tessotdata garderaient leurs armes, leurs habits
et une roho do castor; les religieux, leurs robes et leurs livres.
Tout le reste demeurerait dans la place2.

10. La capitutation fut signée le i9 juiUet 1629. Le lendemain,


Louis Kertk prit possession du fort, de t'A~AtM~nn, du couvent
dea Récollets et de la résidence de Notre'uame'dcs-Anges. On
assure, dit le P. de Charlevoix, qu'avant la prise de Québec,
Uavid Kertk avait reçu des aVM certains de l'accord survenu le
a~ avril entre le roi de France et le toi d'Ang!eterra, mais qu'il
feignit de l'ignorer. <' t! avoit fait de grandes dépenses pour son
armement et it a'~itait natté de trouver dans la Nouvette'France
beaucoup plus qu'il ne fattoit pour l'en dédommager, tt fut fort
étonné de voir qu'il n'était le mattre que d'un rocher habité par
une centaine de personnes, épuisées par une longue famine et à
qui il faUoit commencer par donner du pain; d'un magas<n oo
il n'y avoit que des peaux en petite quantité; do quelques maisons
mat bâties et encore plus mat meublées. Ainsi tout le fruit do sa
mauvaise foi fut do s'être ruiné. Il tt n'eut pas même, comme
nous le dirons plus tard, la 'consolation d'avoir travaillé pour le
prince qu'il aervait~.
voici, d'apte ua reçu dcUvra par Louis Kertk a Champlain
tout ce qui se trouvait dans le fort 7 canons, 7 pierriers,
5< boulets, M !ivM9de poudre, SOlivres de mèches, iA mous-
qoeta, 4 arqa'ebHses, 10 haiiebardca, 12 piques, 6 à 6 milliers
de plomb, 53 armures, 8 pétards do fonte verte, une vieille
tente et quelqoes ustensUes de ménage 4.

t. DoOhMteMh, t, p. tM.– Ca~n<ta<p. es. t~o~ < M,


MompFa<a,
p. 26?,X03.
Ca<pM<far. p. 99. CfeatttM, p. 27, 98.
8. DeChattewo!t, t?a, ~-CMmtos,p. 29.
< t'~oeet de C~OMptatt, h M, p. 9?o. 6B<o!B, N«<o<M de <a wtMtûu«eM
/~anfs<<e< la ~ourcMc ff<!Mtc, 1.1, p. 188.
LAM!SS!0?)OUCAXAM. 3<3

Apres l'inspection du fort, Louis Kerth se rendit chez les


HécoUets et les Jésuites, o traitant tes premiers avec autant de
fourtoisie qu'il témoigna d'aversion aux autres et allant jusqu'à
exprimer le regret de n'avoir pu commencer par démolir leur
b&timent sur ïeura fêtes Pour tes colons, il sa crut intéressé
a leur moutrer dea égards i) engagea ceux qui avaient dé&
< hé dea terres &ne pas perdre le fruit de leurs travaux, et leur
fit les oures les plus avantageuses s'ils consentaient à rester
dans le pays. M promit même de les rapatner au bout d'une
année, s'ils en exprimaient alors le désir. Le gouverneur, que
ces pauvres gens consuttôrent, leur accorda son agrément, mais
il les avertit que, si le roi ne reprenait pas le Canada dans un
an, ils feroient mal de demeurer plus longtemps privés dea
aaoromenta et des autres secours spirituels, satut de ïeura
antea devant leur être plus cher que tous les biens qu'ils pou-
vaient posséder
Tandis que Looia Kortk demeurait avec quelques colons &
Québec, Thomas rejoignit à Tadouaaao son frère David qui a'y
était arrêté, tt amenait avec lui Champtain, tea Rceottfta et les
PP. Massé,de Noue et de Brabeuf. Une fois à terre, nos catho-
ttques furent trattéa avec peu de ménagements. David Kerth no
voulut leur permettre aucun exercice publie du culte; il montrait
aiMi ce qu'on pouvait attendre de la toteraneo dea huguenots
a'ib étaient reatés mattres dans <e payas. Quant au trattro. te
Jé-
capitaine Jacques Michot. il ne cessait d'invectiver contre les
suites. Messieurs, leur dit U un jour en présence de Oavid Kertk,
votfa seul but, en venant au Canada, a été de jouir des déponiMea
de M. de Caen que vous avez dépossédé. Pa~onnoz-noua,
Ilonsieur, répliqua le P. do Brêbeuf, noua ne vînmes que pour la
gloire du Seigneur et nous nous exposâmes a mtUo dangers pour
convertir ~es Indiens. – loi, Michel t'interrompit en criant
Ah 1 Ah1 convertir les indiens; dites donc convertir iea castora.
C'est faux répartit te Père. Alors Michel, levant !e poing
s'exclama N'était le respect dA A l'amiral, je vous frappe-
rais pour ce démenti. – Le P: de Brébenf, homme d'une force
peu commune, garda néanmoins sou sang-froid et répondit
Rxcosez-moi; je n'ai pas eu Fintention de vous donner un
démenti; ces mots sont ceux dont nous noua servons dans les
1.PMtunM,op. tM..p. 8M.
t. Il, p. 37S.
9. foMOpM de Champlain,
t. 2<7.–Pettmd,t, 287. t~a~M de Champlain,t), p. 8N.
8 foUton,
3~ SOUS RICHELIEU, PREMtÈMË PARTtE.

écoles, lorsqu'on avance une proposition douteuse, et ils ne


comportent donc pas d'offense je vous prie cependant de me
les pardonner'.
Malgréces excuses, l'esprit malade de Michel s'empara de ce
sujet et il ne parla plus que de cette insulte présumée, » Il
s'emporta même en de telles imprécations contre Dieu et ses saints
que Champlain ne put s'empêcher de s'écrier « Bon Dieu
comme vous jurez pour un réformé. -Je le sais,
répondit-il
mais je veux être pendu, si je n'inuige à ce jésuite la correction
qu'il mérite. » Deuxjours après, il mourait dacs un de ces accès de
foreur auxquels il était sujets, t~s Anglais lui rendirent les hon-
neurs funèbres; mais après leur départ, les sauvages déterrèrent
le cadavre, le pendirent selon son imprécation u et le jetèrent
aux chiens. Ce qui montre, écrivait plus tard un missionnut <,
o qu'il ne fait pas bon blasphémer contre Dieu ny contre ses
saincts, ny se bander contre son Roy, trahissant sa patrie 3 ».
Au mois de septembre 1629, David Kertk quitta Tadoussao avec
cinq vaisseaux bien armés; il atteignit Plymouth le 20 octobre
Huit jours après, les Jésuites s'embarquèrent à Douvres pour la
France, ou ils furent d:stribués dans différentes maisons. Le P. La-
lemant se retira au cottège de Bourges; le P. Massé revint à La
Ftèchc le P. de Noue se dirigea sur Amiens et le P. de Brébeuf
sur Rouen. L'année suivante les PP. do Vieux-Pont et
Barthélemy
Vimont étaient rappelés du Cap-Breton et envoyés, le premier,
comme prédicateur, à Rouen; le second, comme préfet des étu-
des, à Vannes\
Quant à Champlain, it fut tout surpris, à son arrivée en Aa-
gleterre, d'apprendre qu'un traité de paix avait été signé entre
ce pays et la France trois mois avant la reddition de Québec.
L'ambassadeur français, auquel it remit un Mémoire, lui
promit
d'obtenir justice et réparation Le gouverneur de la Nouvelle
France rentra donc à Paris avec l'espoir de voir bientôt reconsti-
tuée une colonie à laquelle il avait consacré « toute son énergie,
toutes ses affections, sa vie tout entière 7
<. Voyagea de Champlain, tt, p. 319-320.
2. Ibidem. Monnmenta. P. n, c. vtn. – Cf. Parhmaa. M6, 887.
8. Lettre du P. Le Jeune, 7 août t6M (Ne<a«o<Mdes .M<«MM, 16M, p. 9).
4. PeHand. t. 237. De CbarteMtt. 1.1?3.
6. Cf. de Roehemonteit, t. i76. 177.
6. Voyages de Champlain, t. t). p. 326.
7. FeWaod, t. 248 – De PtMMo, N<«o<re. de la diplomatie
/h!Mfa<M, U.3M. –
CoM)MMfofS<o<e papers, col. tS74-t660, p. <02.
CHAPITREXU

LA MtSStOK DE COKSTAKTtSOPt.B

(i623-iS30)

à Saint-Penott. 2. L'inOueace de Cyrille


BommaiM Une Mto huéraire
Lucar combattue par M. de C~y. 3. Menées du patriarche Cy rille contre la
5. A Coastanttnopte, le patriar-
mission. 4. Affaire des Jésuites de Chio.
che s'unit aux ambassadeurs protestants pour faire ch~
et exil de trois mtsi.~t. 7. M. dcC~y fait rétablir
restation, eapttvM relative de
Satnt.Beoott. 8. Délivrance des captifa et sécurité
les J~uttea
la misstoo.
t. aecueUs de documenta consenes daus ta Compagcte e) Mt99)o
Seorcea mMeac~tea
CoM~n'tMp~'taM. t. 1 et VtU; b) ffMctt. EpHtotae ''«oefaUum,
la pM~cfc de ~aoce. p)Mea manuscriles sur Jésuites.
~Wh~esde Ponde Dn-
mMrts. Bibl. nationale, msa ft.. t6tso à <6<m (ambassade de M. M<y!.
1 Clnq ceo\8 Colbert, vol. 483.
puy. \'01. 1', 103
t~&X~es~
vol. III,
coU. Godefroy, \'01,
Vatleauo.,
VI,RomaArehlvlo dit'randa,Il, 61,6%Sn 30(k
l'iunJiatura Ha.
vm.~cBMta.ATCbttio dt MostanUnopott.
dt Ma'o.Dispacet a. "0.<?.<00.

de la
i. Nous avons retracé, au volume précédent, l'histoiro
mois de l'année
mission de Constantinople jusqu'aux derniers
i623'. A ce moment, le P. de CanUtao, son premier supérieur
une santé
et pour ainsi dire son fondateur, fut contraint par
où ans, au gré
délabrée d'abandonner un poste depuis quatorze
services. Le P. Laurent d'Auril-
de tous. il rendait les plus grands
P. Perrin et
lac le remplaça, et, à la Bn du mois de novembre, le
un Frère coadjuieur~. envoyés do France, apportèrent quelque
de la vigoureuse
renfort; assez du moins pour ne rien ralentir
aux œuvres apostotiques3.
impulsion donnée jusqu'alors
semaines après le départ du P. de CanUlac. les élè-
Quelques de mystère
ves de Saint-Benolt représentèrent un drame ou sorte

t. VolttomeMi,p. 606et sntv.


le Cr,JeanDiron.
2.Probablement
~X'd~} a~'d~ .eM (BtM. uai.. ma. .6.M. .)
3iG SOt'S RtCHEUEU. – PHEAUËREPARTIE.

en grec vulgaire, dans la nefdet'égtise transformée pour la cir-


constance. Galata n'était pas habitué à pareil spectacle ce fut
tout un événement. « Le sujet de cette action, écrivait le P. d'An*
rillac, a été c~mme saint Jean Cbrisostome, aagé seulement de
neuf à dix ans, se convertit de i'idotatrie et paganisme ù la foy
deJésus-Christ, et comme apr~s estre converti en ce même bas
aago, it convertit son père, sa mère et sa sœur. t.e jour désigné
à telle représentation fut te jour même de la feste de saint Jean
Cbrisostome, non selon t Église tatine mais selon t'Église grec-
que. Il y eust si grand concours, principalement des Grecs, que
si t'égtise eust esté une fois plus grande de ce qu'elle est, it n'y
eust peu demeurer. Hatre autres, it y eust deux ambassadeurs.
à scavoir l'ambassadeur de France et celuy do Flandre ou
d'Hollande, qui louèrent extrêmement les acteurs et faction, et
en sortirent fort contens et satisfaits. EUe se représenta pour la
seconde fois deux ou trois jours après, où vint M l'ambassadeur
d'Allemagne, et l'église fut encore pleine pour cotte seconde
fois*. )'
Pareille solennité littéraire n'était pas un simple divertisae-
ment eUe avait pour but, comme i'indiQue le P. d'Aurillac,
d'honorer le glorieux évéquo en faisant connaître sa vie et ses
vertus. Ce <.dialogue M,plus éloquent qu'un sermon, entr~oa
plusieurs conversions. Vos Révérences, disait quelques jours
apros un des principaux Francs de Galata, ont trouvé le moyen
de gaigner tes cœuM des Grecs par ces actions pubti'juea, parlant
en leur langue et louant tours saints, et s'accommodant encore
en la célébration do leurs festea. et leur teamoignant que nous
ne sommes pas tant atiénéa de leur Ëgtise~. »
On avait beaucoup remarqué l'absence du patriarche grec,
Cyritto. Bien qu'il eut exprimé le désir d'assister a la représon'
latioo, notre ambassadeur, M. do Césy, avait répondu qu'il ne
l'aurait pas pour agréable, et personne no fut étonné de ce
refus.

3. Cyrille Lucar, né en i5T2 dans Ftte do Candie, avait étu-


dié à Venise et à Padoue. M visita ensuite t'AUemagne où il
se lia avec tes théologiens protestants dont il adopta l'esprit

t. LeMM duP. d'Aurillac


anP. Général,
17joutettOM(MtM!o
CoMtaaUaopoHtana,
vitl, n. 39),
a.OMMdttttttattn.
3. LettreduP. d'AntiMM déjàcitée.
LAMtS8!OM UE CO~STAKTtXOPLB. 3i7

et les doctrines. n~M


Revenu en Gr~ce ~~«n et ~< nommé
n.~mmA archimandrite
archtmandfite
d'Alexandrie, il fut
par son parent Mététins Piga, patriarche
la la réu-
envoyé par ce prêlat en Lithuanie, où it s'opposa
nion des luthériens et des catholiques, ce qui le fit accuser de
tuthéramsme. De retour & Constantinople et élu patriarche
d'At~andrie après la mort de Mététius Piga, it se rendit dans
cette ville et en gouverna l'Église durant plusieurs années.
tt éta!t parvenu par ses intrigues à supplanter, en <6t9,
mais un mois après
Théophile, patriarche de Constantmopte;
son installation. il avait été renversé à son tour et remplacé
de Patras.Ia.Vieute.
par Thimothee, métropolite
A la mort de ce dernier, Cyrille, remonté par la faveur du
se servit do son
grand vizir sur le siège de Constantinople,
autorité pour répandre les doctrines protestantes dans i Ég!ise
conduite no sou-
grecque. Son élection simoniaque et son indigne
levèrent aucuno opposition parmi le cierge, malgré les remon.
trances des mi'<stnm)aites do la Compagnie de Jésus. Le P.
Généra! no vit de remède au mal que daua l'intervnnon de
l'ambassadeur d<' France, qu'il réclama par l'intermédiare du
p. de Séguiran alors confesseur du roi'. lie son côté, M" Cor-
A
aini. nonce du Saint-Siège & Paris, en montra la nécessite
M. de Pa's:eus, et Louis Xttt promit de ce rien épargner pour
obtenir un changement de patriarche~.
Grâce aux oMot<s do M. do Césy, Cyrille no tarda pas A être
noire ambassadeur !'ann<'nca:t
dépossédé de son siège, ainsi nue
au roi !o 30 avril <623. Il Sire, je n'ay pas mal employé le
temps et mes ofacos. depuis la dernière despcsche quo j'ou-
vovai & Vostre Majesté, car j'ay moyenné en telle sorte la
ruine du patriarche grec de Conatantinopïe qu'il est mainte-
nant hors do siège par commandement du premier viz!r.
Ce patriarche estoit un très dangereux hérétique, qui n'avoit
autre but que t'atMbtissement ou la ruine do i'ÊgUse Romaine,
et d'estabHr le calvinisme dans la Grèce et dana toutes les
partyes or!fnta!es. C'est chMe étrange qu'an patriarche de
l'autel
Constantinopto uiast la réattto du Saint-Sacrement de
et voutust ostor la confession, sana que les Crées nssent aucune
démonstration do le vouloir changer, car il pipoit leur igno-

do t*.<;<n<M)
t. tjeMM aa P. de Mgn'M!).<6ao0t<6N (Ftanch.Epttt.Oen..
<Vt
t. 2. LeMMdeCoM)n! & ~ndoth),2<tantiof <6M(AKb.Vat., Nooz.dt ~NOtta.
o. 03,f. M).
3i8 sousMCBBLtEU.
– PREMtËRE
PARTIE.
rance. On tient qn'U est retiré chez l'ambassadeur de Hollande,
et que les Pères Jésuytes sont fort menacés par luy et par
l'ambassadeur d'Angleterre*. e
Le nouveau patriarche, Grégoire, archevêque d'Amaz!e a au
pats du Pont eut à lutter contre l'influence occulte de
son prédécesseur. N'ayant trouvé aucun métropotite qui vouldt
le mettre en possession de sa charge, it s'en plaignit au grand
vizir et le jour mosmo, raconte M. de Césy, Cirille fut
embarque, les taira aux pieds, dans une frégate, pour estre
mjné à Rhodes, ou il aura tout loisir de commenter sur les
lustitutions de Catvin~ e. Le 88 mai, les métropoUtes cooaen.
tirent à introniser Grégoire et le 28 juin, Louis XUt félicitait son
ambassadeur de la conduite de cette affaire. J'ay eu plaisir,
lui écrit-il, d'apprendre le service que m'avez rendu au chan-
gement du patriarche. Voyez aussi de deBendre les Pères
Jésuistes de ses vengeances comme d'autres, a Unque les pra.
tiques des ambassadeurs d'Angleterre et de Hollande contre
eux ne prévalent, et qu'Ua puissent plus facilement soubs mon
authortté faire vaUoip le talent que Dieu leur a donné pour
sa gloire~.
Grégoire'ne fit que passer sur le siège de Constantinopte; t
on le remplaça bientôt par Anthimo, métropolite d'And<inop!e,
homme de bonne volonté, mais trop faible de caractère pour
des circonstances aussi dif6ci!es*. Un ne devait pas tarder à
s'en apercevoir.
vers la nu do septembre, on effet, CyriUe repatut & Conatan*
tinople, comme patriarche, grâce aux bons ofUces de ses amis
les ambassadeurs d'Angleterre et de MoHandc' Les métro-
polites épouvantes firent partager leurs craintes A Aotbime"
qui renonça de iui'meme & lutter contre son rusé et puissant
adversaire. N. do Cesy en fut aussi surpris que consterné.
e Si je n'estois icy, dit.H à M. do Pnisieus, je ne pourrois
croire ce que je vous escris maintenant; mais vous entendrez, a'H
vous p!aist, que ce matin ayant fait restab!M' le patriaMho
Anthime dans son siège, il vient d'aHor chez l'ambassadeur
de Motande où est CiriUe pour luy résigner ta patriarchat et

t. t~MMdeM.doC<:yau Mt. 80avrilMM(Bibl.pat.,Cr.MH6,f. <69t.).


3. Datn6meao même,t9 malt6M(~&M<-M, t t69).
3 Lettredaroi&M.do (Msy,28Ja!o <OM(BtM. oat., fr. !0)50,f. 335).
4. O~y au roi, OJotUet
<6!3(&.<9«&,f. Mt).
8. <May
a Pa):!eot(ibidem.L 2M).
0. Dumêmeau m6me(ff. <atM,f. 2)8).
LAMtSStONMCOXSTAKTiKOPLE. 319
le renoncer d&ace soir. Et comme j'aUois faire fermer cette
despesche on m'a adverty que ledit AniMmo venoit passer
céans pour m'en faire des excuses, mais je ne Fay*pas attendu,
luy ayant fait dire que j'estois aliô me pourmener, et que je
tronvois bien estrange q't'H eust si tost changé de résotution
au lieu d'aller doma!n veoir le visir pour le remercier de
son restabUssement, et que pour moy je ne pouvois ap-
prouver ce qu'il allait faire. M a respondu qu'il n'avoit point
d'argent et que, ponr avoir la paix avec Cirille, les Grecs
lui avoient conseiUé de se contenter d'un aMhevesohé. Si j'en
suis creu, sy ferai-je sauter CinUe pour la seconde fois, car
il fera trop de mal, s'U dure'.

3. A peine CyriUe eut.U repris possession du siège patriarcat


de Constantinople, qu'il nt imprimer à Winemberg, soua !e
nom d'un de sas disciples nommé Zacharie, une instruction
chrétienne remplie d'erreurs, et !a répandit dans tout FempiM.
<' C'est, écrivait au roi notre ambassadeur, un livre capable
d'infecter d'hérésie toute cette pauvre ÊgUse d'Orient, si on n'y
pémôdyo; car il est entièrement plein d'oppinions calvinistes
et iuth<!riennes, lesquelles so pourront facilement glisser dans
les faibles et ignorans esprits des Greca. Je no double point
que luy et les ambassadeurs ses amya n'essayent de faire quel-
que n'ai aux Pères Jésuites~.
Bien qua les prévisions de M. de Cesy dussent un jour se
reatiser, CyriUo tacha tout d'abord do Ha~aer les bonnes grâces
des missionnaires et, par ïeu!* entretatse, ceUes de l'ambas.
ttadeur de Franco~. Mais personne oo so laissa tromper par ces
avances insidieuses. A Paris et n Borne, comme à Contantinop!e,
on ne cessa do travailler & h déposition du perfide intrus'.
Cyrille, d partir de ce moment voua aux Jésuites une haine
mortello.
Un religieux de Jérusalem, désirant obtenir un comman-
dement dont il avait besoin, était aUu, aceumpagné d'un inter-
prète do M. do Céay, saluer le catmacan. Après que celuy-ci
<
t. CdsyAPoMeat,a oet(Afe<6N(Bibi.ntt., h. <nt&6, f. at8).Lettredo nM'ee
antard. MC~t~ted'Etat, MJ~tttt <6!4<AtehtMs Vat., Naaz.dt fMDeta.o. 6t,
f. 58).Cf.VeoMta,AKh.dt Mato,DtspMcttH Ccn~anMnop<e.o.e8,f.tM"t99.
a. C~t au roi, 3t janvier<6M(Htb).oat., ff. <6)60.
f. 239).
9. tjtMMaannotMM t9M(MtM.Constant..t. V)tt.p. M).
4. BadMftatù Bpada.Mavril<Mt(Atet)~.Vat.,NooB. dt P~aneta.a. 809,f. at,
20).CLt<MMde Spada&ta Propagande, :3 mat ta:). (M<fem,n.6t, f. <30).
320 SOUS [UCHEUEU. Pt~Mï~tE PAHT<E.
l'eust regardé, U demanda si c'estoit un Jésuite sur quoy il
luy fust respondu que non et qu'il estoit de l'ordre de saint
François; à quoy il répliqua que le premier Jésuite qoit ver.
roit, il le vouioit faire empâter. M Ces paroles, rapportées ù
H. de Césy lui donnèrent A penser <' que le patriarche Cyritte
[avait] faict faire quelque meschant of6ce aux Pères par quet-
que a~nbassudeuf ou par aultre moyen* 81 voulut ~'assurfr
de leur exactitude. Elles n'étaient que trop vraies, comme il
ranuonça lui-même au roi, te 7 juillct <G2~ en lui rappf'riaot
l'entretien qu'il avait eu avec te ministre turc.
Sire, tes Pères Jcsuytes ont esté a la veille d'estre ettas~a
d'icy et peut-eatre avec vioteuco et hasard de la vie de qu''I.
qu'un d'eus, si hicu ne m'eust inspire d'aller vfoir le cay.
Macan & leur occaston; car tursquo je tuy pariay du tuo.
gage qu'il avoit tenu contre eux à l'interpretto OMiviet. il
01 comme t'estouno de ce qu'après les avoir menacés de h
mort, ils ~toient encore icy, et me dit que je les foissf partir
plus tost ce jour*tA que le lendemain, s'its ne voulloient e',tt0
mat traittca, m'adjoustant que c'estoient gens trt'a daugt'ffux
pour tuua Estais o~ ils habitoiHnt, et m'attegHa des exemples
qui me tirent cogautstro ctayroment que tes enoooia des t'èn't,
tuy avoit'nt imprimé dans l'esprit ptusieurs mensonges que je
luy Iaksay dire jusqu'au bout~. a
M. 'te C~sy prit il son tour ta parole et lui
rappela que
rétabUssfmentdcs Jésuites à Constantinople avait été aut"t:s'
par le Uraud Seigneur pour la consolation et service pa
ticutier des ambassadeurs de France Lo caKmafan «'pa) it
que t.atata possédait d'autres religieux qui ne refuseraient t js
leurs services et qu'il faUait que les Jésuites sertissant df la
ville, Sa majesté no pouvant trouver u estran~o que le Urand
Seigneur enassast do son pays ceulx qui h' vouttoieut trou-
bler t/ambassadeur, t'interrompant. lui dit qu'it u y avait
aucune preuve contre les rérea, qu'it dém"utrfrait leur inuo.
conco en dévoitaut la catonuie et que d'aitteurh « c'pstoit
faire tort d la grandeur de rEmpiro ottomun de craindre
que
quatre pauvres Pert's fussent capables do le troubler Apres
plusieurs autrcà raisons it conclut qu'i! no permettrait pas leur
bannissfmeut sans avoir vu te Grand Seigneur et lui avoir fait
entendre ses remontrances & ce sujet. le caïmaean Bnit
par
1. C<syau Mt, 23JuintC2)(BiM.nal., fr. tOtM.f. 28?v., M8).
a. C~y au roi, JuHtet tMt (Mbt.nat., fr. )0)M.f. 29St.SM).
LA MiSSKM DE MXSTANTPMPt.Ë. 328

accorder quelques jours de


tes ionM de delà;
détRt et ttMMMtt à
et promit A l'ambassadeur
t*HfnhnBe<t<tcnt< de
<t&
no rien faire sans l'avoir revu.
Ce deslay, She, continue N. de Césy me donna le
temps de pouvoir recourir aux remeddes ordynayres do pays
<*ùquazy toutes eh Messe vendent; et après que j'eus vu les
auttrea visirs avec des présenta, et que le mufti eût accepté ce
ce que je lui envoyay, je pris rêsollution de retourner voir
ledit caymacan: mais je pris à très mauvais ausuM de ce
que, contre ta coutume des Turcs, il refusa uu très beau pré-
sent que luy envoyay en luy demandant audience. Toutes tuys
je débattis sy beurecsentent la cause des buus Pères qu'il me
promit et asseura do les laisser en repos, M condition qu'ils
ne ee ntes!eroient qoe de pMcr Dieu. A quoy je MpUquay
tant de choses que je la forcay de me dire que des chresUens,
tes plus grands et les pretn!<'rs du pays. av oient fait plainte
contre eux. Ht cella, Sire, se doit inta!mt'!cmpnt entendre du
patriarche CytiUe ou de quelque ambassadeur'.
Louis XtU ne douta pas que CyriUe ne fût appuyé dans ses
projets de vengeauce par tes représentants de ttottande et
d'Ang!eterre, et motue par le baile de Venise, car la Seigneurie,
depuis ses dû)uc!caavec Pau! V. en voulait toujours à la Compa-
gnie de Jésus. tt repondit donc il sunatnbas~dour.te t6 août
tu2~ Je no puis moins que v«us tecotntnander Ici Pères
Jésuites. tesque!s. ospnsrs Ala furyedo cayntacax, soruient pour
souMrit'.Ni de bunne beure vous n'y fetxeddic! et mestue estant
baitadcscbreaUeas hollandais etangMa~ <'nrecevraient du Mai,
ce que je désire que vous éotaht!ssip! Ht si vous voyez que le
batto de Venise tretnpe aux accusations qu'on leur impute, ~e
désire que vous luy faciez sentir que cola no pourra jamais estre
interpretté à bonne 6n et que moy, qui suis le protecteur de ces
bonnes gens, anray sujet et moyen de m'en ressentir. Je crois
qa'ea la deatitution de Cirille ron trotiveroit Mn Mces maux:
aussy est-ce c!toso à quoy il faut travailler à quoy – ajoota't-i)
!o sopteobre – je tno passionne pour la gloire de Dieu et ïo
satut do tant de pauvres âmes qui sont en Orient
La destituUon de Cyrille n'était guère possible qu'à une condi-
tion Mcoorif, de nouveau, aux « remeddes ordinaires du paya
où qaasy toutes choses se vendent Louis X)Met le Souverain
Pontife ne répugnaient point a employer cet unique moyen
t. M*yM roi, jotMett6M.lettre d~ ttMe.
9. Do
Da roi
M<aa Césy,
Ctsy, 00 aoOtet
août et MptembM
MptembM <6at (BtM. Mt..
Mt.. n. t0t60, f. <M t, 4M
4M<
<).
COHPABMB OB<)!<M. t. tt.
~M SOUS
RtCHEUEU.PRBNt~EMRTtE.
de sauvegarder la foi des Grecs contre les agissements du
patriarche Ou était décidé a dépenser an besoin dix mille ëcus,
dont trois mille seraient fournis par le Saint-Siège. Nais t'exe*
cution présentait de graves difficultés. « Si les Vénitiens, décla-
rait M. de Cesy, descouvrent que l'argent qui sera envoya ioy part
do Home. t'at!airo est ruynee. je dis ruyneo absolument 2 CaM
ce cas, éorivaii'it au roi, iteat mieux valu feindre uoe~conci-
liation avec le patriarche « que de paroistre son ennomy et ne
luy pouvo'r nuire. Et il ajoutait Il MHintpnant quo Vostre
Majesté me commande de travaU~r à pa ruyne et me donne capë-
tance de quotquesMCouMde Konto.jo m'eu vais rec<nntoencer
df nouveau
Maisr~ son zc!e, hautement reconnu par le Saint Siëge
M. de Ccsy no réussit pas dans son entrepr~e. Les ambassadeurs
do ttottanoc, d'Angleterre et le baUe de V~niac enchérirent aut
fos ou'M~de ramt'assadeur de France, et Cyrille conserva jus-
qu'où tu33 to hi~e patriarcal deConstantinopto t.csJësuitcs
devaient donc ~attendre Acpruuver t'ientAt les enets de la cot~e
do leurs )tu'8!ttn<!4ennemis. Ette atteignit d'abord deux feres
'n'i~inairp"do Chio.
On !iotiouvicot qu'it y avait dans cotte tto une résidence d<'
J~suitea. depfndanto de la t'rovinco df SieUe* Comme it s'yy
trouvait quotquo~ religieux Siciliens, dont ta nat!onatiM <!tait
odieuse aux Turcs. M. de C~y aurait pr~Mrô qu'elle no comprit
que dfn <:recMet des Fran':aia. t~s t'nnneo tu~ it écrivit dans
ce fCMsaM t'cro <:eM6rat.Cetui.ci remercia l'ambassadeur de sa
ttutticitude, maia it ne voyait aucun inconvénient & co que cette
ma!s"n restât ce qu'elle avait toujours été depuis sa fondation
sans éprouver aucune difticutta Les Pêroa, qui la composaient,
pour la plupart natifs du paye, et sachant dt's leur bas âge les
tangues'grecque et itatienm'. outreprenaient de numbrausca
excuMions apostoliques dans les ttcs de t'arettipe!.
1. t~Ut~tto Ma'Mttnt ~SfaJe. 3) sept. tMttdeatudaat~tbc~nt.tO M*Hett635
(Ant)W. Vat.. o. ao). f. Ot; n. 62. f. )f)).
d. C«~A M.deLa ViXe-am.CtetM,<août<Mt(AMttt.Vêt.,Naot.dt ~Moeh,
n. < f. ?tM)3~.
:t. t.eUMdoM.de C~ au M<. anntt69t (tM<f<'m,
M. MM~O).
<.HMfdUttMtn VOte M.de C<*ty,
MJaottM«m (0)M.na).Ctoq.tcotaCotbett,
t. <89.f. tza).
&. tLeUtM daC~'y à M. <) He~oX, 37 juin et 93 août tOM (BtM. oat.. rp. <0.t90.
f. 0:0. CM'.
f). Toma)tt. p. 0<0.
'?. t~UtedoP. O~n-M! nM.de C~y, 0 MM!e~t6M{Otbt.
09t. ff. <o.<58.
f. <t2).
LAMtSS!OS
PKCOXSTAXTtNOPLE. 323
C'est ainsi qu'en t6a? un enfant et ancien missionnaire de Chio,
le P. Dominique Maurice, appartenant depuia piuaïeurs annéea à
la mission de Constantinople, fut envoyé avec on do sea compa-
triotes, le P. Jean Marqueso, dansl'lie de Chypre. Tous deux
rctjnrent & Nicosie un exceitont accueil d'un noble habitant de
cette ville, nommé Natheo Cigata. Mata bientôt, sur la dénon-
ciation d'un consul vénitien, ils furent arreMs te 37 juin, comme
espions du r"y d'Espagne et jetés en pr!sun. Heureusement
le m"uasa!em, ou lieutenant du pacha, qui commandait alors A
Nicosie, était ami de la France. Au tien de tourmenter tes PpMa,
il dépêcha un exprès à M. Bordier, notre consul à Atop, pour
l'intéresser &leur sort. Ayant l'ordre [du vizir}, lui mandait.it.
je ne sceu faire autrement que do les tnettr~ en prison bien
vray que <;a a esté n mon grand regret. Je w<'usenvoie ce mien
homme exprès, qui est de nttion fran':<sp. lequel je voua
rccoutmando, pour ft<ir<!do vous mieux représeutpr t'auairc
commec'est pa% et aller j'arter uu visir, tuy dire a !t est vray
qn'it m'ayu cacrint les toUrcs que j'ay r~t~u du tuy pour punir
tcsdita Jcauitca. Je u'ay {rien) voulu fêre quo je voyo Mncom*
mandemoni o~pr~sdu vi«ir. car je douto que c~uy que )H] m'a
onvoyô no Mit do la pari dea Vénitiens, dfpuia que [ifa{ veulent
mai do mort à cette rei~iuM t'ordre dea iéauitea; et
ennapirent
la ruine do vostro na<i"u u
Va même temp~ tf P. U"m!nique Maurice fCtiwit de M prison
au~ PP. Casp;<r Manigtier el Joan Stella, misaiunnairea de la
compagnie de Jesua à Alop, les priant d'intervenir auprès du con.
sut aOaqu i! remuutratau grand vizir la tauMPtd dca accu~ttona
portes contre doux pauvroa pr~troa qui ne Notaient jamais 'te.
eup~< que élu salut dM amM M. Hordior. trea touche de d'à
plaintes, sut rcc!amer avec force en faveur do t'inn"eence, tandis
quo SI, do Cesy agissait pu!<-8ammontde son côté auprès dca
miMstrea de !a Subti'no h'ttp La a? juillet, te pacha do Chypre
re'~ut le commaudomont de rctachor ica deux Pèrea rctonua pri-
Monnioraa Kicosie
1.0 P. Uëuerat, mis an courant de cette déaogroabto aventure.
Nodemandait quo faire pour en oviter do pareilles a ravemr. Il

t. ~Mte dutoouMatftn
do Nicosie
M. Bo~Jttf.i~JoHMtM'r~Af€t)tw.duH!)ntt.
MMdct AtT.Etmoa Co!t<<aM)oop)< t. ))t.f. <a<
Cotte~ncadantp.
a. t.tUMduP. MattWceeo<t~KaMant~ie~et Stetta.a tat)!ctt6'~(MtM.Con<tt..
r, l, p. 133), ·
a*tUM.oat..fr <0.)S8.f. M.
4. t<MtodeMt<pMhMap]Mha<!eCh}~c.Miat)'tt<M?
(BtM.mt..ft.<0.tM,t.<t6).
3~ SOUStUCHEHEU. PREMtÈHE
PARTIE.
pria le P. SaSren, confesseur de Louis XIII, de soggéref au roi
d'agir auprès de la Seigneurie et d'obtenir que les représentants
de celle-ci laissassent en paix des missionnaires appliqués au seul
service de Dien t. Ce n'était pas la première fois que notre gou-
vernement faisait appel à l'équité mais il ne pouvait point trou.
ver d'écho dans !e cœur d'hommes avides qui sacrinaient tout
aux intérêts matériels. AOn que vous soyez informe, écrivait
outre ambassadeur à M. d Herbautt. pourquoy tes VénitioMsîavo.
risent Cirille et tes hérésies qu'on veut estabtir <tede<a, je vous
diray, Monsieur, qu'ils [ne] craitntent ri<'n plus en Levant que
de vu; r 1 Églisemotaynt' ot l'autorité du pape prendre quelque
pied, croyant que si cet empire vono!t en quelque décadence, tes
catholiques auruipnt plus tost rccour" au rov ou & cotuv d'Hs.
pagne qu'A la Ffpubiique de Venise. C'est puurquuy !et Vénitiens
désirent que tes Grecs demeurent plus tost en leurs schismes et
tes voyr infectés d'hérésies, que n"n pas de rpe~noish'e les
erreurs qui tes reudent du tnutattiéoés detËgl!<er<'n)ayoe-

a. La rcsiden' e do Cunatnntinopto, bien que sous la protectiun


immédiate de rambotMtdour ffttn'.ais, ne fut pas il l'ohr! des
persëeutions.
Le tnercppdi :H décenthro t027. H. deCésy fait venir les P''re-<
à ti'tn palais et tcuf «pnrend qt:e le catmactn. il ta sotticitation
du p:ttriarehe. des Htnhatwadeurs d'An~tetorro et do ttottaude t't
du bailo de Venise so prépare &tpsfatfc arrêter le lundi suivant.
Pour empêcher cette violence, it tes engage à rester quetquct.
jours nupr* do toi. pendant qmt avisera au moyen de les pré.
server de tonte avnui~. Kt qnct est donc leur crime, ou plutôt
quettes nouvottc!! catutnnics a't-on pu inventer montreeux? Kntre
'.<~<K'<h)P.C<o~M< au< autffM.)" d~eetnbM t~?tPMOt!a. Ep)at.<~o..t.)Y).
LfUM ttc C~y Ilt'.t'-hc'amtt'MettMttX.
Mttttaired'Etat.2t août)0 (U)b!.
"a< ft. <6)M). f. <t'<8). ~no OtanteMmhhbteAfet!odM~M~ dpCdinarrivaa
'tuatMm!Mtotta<<tt< «Mh t't'. Ponusahet h' p. AymafCu6ttn.dola t~o*tntetto
t~an)w taf. Mattat ea'ojtatt <oMhtopfp.M.da C~tyavaitobtenu tu leurfaveur
at Mof'fondu)t('ou~les fairetMtttfnttà <!M))ca<)on, Mottenomdpntitfthaodt
ftonfo)*. par<roya d'At"ta"')t!e
etdo Ca~M'.Ils furentdanacettedernière tOteata
Undetf~M t6M.etaoMÛût te eea<o)fM~atoteedtt:seaeutSotMhtm avecoo <Qte~
p~te tt de<tetttMda cëtateat
Keotnttnadattoo.
MataunUteeau servicedeaTottt peMuada
futpifthadnCa)Mque d~ffutt~et qatt httatttfaattëttf.Atntt
defËtpasMta
lui tttt.etootMfoawtdutpatMt'outteutMo~Qttnq mutepbotfeaqonempfnnta
gMatnM~t'. (<<ettM da C~y au P. (Mn~nd. M Mtftef t'~9. M~. CoRM.. VtU.
n. 38).– t.<ttMdoM..PMno"coMa).oumême(Mtee.CoMt.,t. ), a. <M).aurto
P. Co~tto,weh€. BectMt.~~ant ~~top'~WM MW~o~M wf~a~~t <neJ«*.
t. XU.f. 9:t, 9!930t. 32~.M9,et t. ~V tadetg~~Mt.
3. LettMduP. Gutt)tetooP. 0<n<Mt eo d<fembM t69? (M! Comt.,t. Vnt,
<- 48).
LANtSStOSCB COXSTAK~NOPLB. 325
autres accusations <'il y a que, ay le Grand Seigneur ne leaehasse,
ils sont capables de soulever en on jour tous lea cbrestiens », On
ne doit pas craindre de les arrêter, quoique Prantaia, disaient
leurs ennemis, « veu que maintenant, lea François et lea Espagnole
s'estant liés contre les Anglois, le pape travsilloit à fayre que
ces deux puissances attaquassent l'Ottoman* M.
Une fois encore M.de Césydéjoua le complot tramé contre les
Jésuites; avant la fin de décembre, presque tous les Pères ren-
trèrent dans leur maison de Saint Benott que des amis dévoués
avaient gardée pendant leur absence*. L'ambassadeur ne maa-
qua pas de s'en fétidter auprès du roi. <*Ça* lui écrit-il, sy le
caymacau eust suivy les passions et les mensonges de cents qui
les persécutent, ils eussent esté jettés dans la mer, afin que Vostre
Majestf fust tfdttitte ou à comporter cette action, ou à s'en res*
sentir en quelque maniete d'attt'rcr t'amitié qu'ette a avec i'Otto-
man, laquolle leur est insupportable3.
Fat!guo do rester Murla défensive en parant les coups des
adversaires, M. de Cêsy résolut Méprendre vigoureusement roSen-
sive eu dénonçant certaina do leurs actes comme une nouveauté
irê~ dangereuse pour i'cmpira*.
Cyrille avait fait venir d'Aogtetorre.au mois d'août 1627, toute
une imprimerie, à la tête de taqueUe il avait placé un caloyer
grec, Etudiant d'Oxford, lequel se promettait d'eatre un second
~auciut et d'achever do perdre la pauvre é~ise grecque, et la
rendre encore ptus irréconeitiabto quejamaif avec la romayne,
ce quy aéra fneiie – ajoute l'ambassadeur – sy on laisse fayre
ces bons seigneurs et ce saint personnage de Cirille, lequel de
jour à nuttre M fait cognoittre pour un méchant et pernicieux
tterôtique, voire atbcyste, avec quy un ne peut plus venir à aul-
cun party ay aecom~~dement'*
Au moment ou l'on a'y attendait le moins. trente Tnrca, con-
duits par un ou!cicr de police, fout irruption dans la maison du
caloyer et saisissent tous tes caractères d'imprimerie qu'ils em-
portent chez le e<umacan. t'no foule furicuM brise les preMes et
saccage tout ce qui lui tombe sous la main". Dca que t'ambassa-

t. C~syauto).a~t~MmbM <M?(B)M. na< fr. <a.<M.7M).


a. Lettredo baltoau eêatt de VeotM.e janviertoaa (Veoexta,
Afd).d) 8ta<o,
Db~td di Constant n. «M.f. 65&t, MO).
3. M~y au roi, <S tMttct t6M (MM. Bât., ff. <0.<M. f. t).
<. ~M<feM,f. 7 v.
'0 août<M?(BtM.nat.. ff. t0.tM, f. 698!.
5. C~ya d'He<bau!t.
e,a! janvier<6M(BtN.a~ f. Dopay,<.7<,f. aat).
a. o Mtada Coa<tant!ttop!a
?0 SOUS MCHEUEU. pnBMtMS PARTIE.
deur d'Angleterre, !e baile de Venise et le
patriaohe connurent
remuement, ils « dirent entre eutx assez hault raconte
M.de Cësy que c'estoit fait faire ce
moy qui avoya coup, pour
leur donner des anayreset
empesoher que les Jéauystesne fus-
sent attaqués, mays qu'il leur cousteroit dix mille esous
pour
faire noyer ou chasser d'ioy les Jëauystes.. co
quoje aceus dès
l'heure mesme, et )ne couliaut au commandement obtenu
trois jours en faveur des bons Pères, me dcpuvs
je contentays d'envoyer
domander audience au canmacan
pour le teodemain'
hcs le iendetnain matin, les Pères étaient arrêts, avant
que
l'ambassadeur de Franco eut pu tuterceder en leur faveur. Nous
avons retfouvo ie récit de l'un d'entM eux. le P. Jean
Régnier,
auquel nooa emprunterons tea principales circonstances de tour
arrestation et de leur doulourousu captivitë~.

6. Tous tes Pères de la mission ne furent


pas pria. Le supérieur.
ta P. Perrin. était aiors a Smyrno; tes PP.
d'Aottty et Mattin
habitaient encore a t'ambasxade. Les PP. Hegcier et (.niUier et
le rrèfe Amahio Fressange so trouvaient aeu!a a la résidence de
Saiut.ttenott avec doux gentilshommes grecs, les sieurs Canachi.
quand tu lundi janvier i62«, le vaivode ou {fouverneur do
Galata ho présenta, accompagné d'un janissaire du
patriarche ~'t
de quetques hommes armés. t! commanda aux
religieux et au~
gentitshotnmes de te suivro pendant que ses satellites s'cmpn.
raient de tous tpa livres do la bibliothèque. Cbex tecaïmacan, où
ita.furent conduits, déjà M.de Cëay était accouru pour protester
contre cette arrcataUon arhitraira oa lui Otde heUeNpromesses
qu'on n'avait paa l'intention de tenir. Aussitôt après son départ,
tes captifs furent jetés dans un étroit cachot, sorte
d'ogoMt d'une
infection iutot~rah!o. Ou nuoB enchaîna par le cou, raconte le
P. Régnier, comme do pauvres bêtes, avec des cottieM de fer
reMës ensemble par une grosso chatne rivée au mur. )! ne
peut
se dire combien olle cous incommodait la nuit quand nous vou-
lions reposer. Uèa qu'il connut ces indignes traitements, Fam-
hassadèur fit tout son possible pour le soulagement des
prison-
nier; il obtint qu'on t<risAtleurs fera, et un lui permit de se
charger de leur aour) itme.
Le mercredi 26 janvier, dans t'apres-midi, les trois Jésuites et

1. ft<yea M!,? MvhM«)<s(OtM. Mt..fr. <o.n3,f. 9-12).


9. a NatM)toaedet)apf)a!ontaepet6MuttonodenMttHnCona<tct<oeM!t.ooMtanno
t6M (MtM. CoMt-,t. V)tt,n. 53~.
LAMtSStO~DE COXSTAtfHXOPH!. 3~

comparurent devant la
un des Canachi comoaraMut !a justice; raot~ resta dans
jusMce l'autre
le cachot parce qu'on n'avait tien contre lui. Ils rencontrèrent.
comme interprètes au tribunal, un médecin maure, homme assez
honorable mais ennemi dénote ambassadeur, et !o janissaire du
leur demanda
patriarche qui parlait bien gMC. Le janissaire
d'abord, au nom du juge, qui tes avait envoyés dans co pays. Le
t' Gnillier répondit qu'il2 avaient été envoyés par le roi de
France, sous la protection duquel ils vivaient Qu'ètes-vous
venu faire à Constaatinople? ajouta le janissaire. –Servir am
bassadeur et les marchands français, répliqua le Père.– Cepen.
le caltmacan. voua êtes aussi à Chio, ou il n'y a
dant, interrompit
pas d'ambassadeur. Les missionnaires de Chio, lui fut'il ré.
pondu, sont de ce pays, et ils servent leurs compatriotes.
Alors l'interprète maure Ura un livre cache sous ses vêtements
et dit <'Le ct~macan est t~'s étonnô qu'on ait trouvé dana votre
la loi d~ prophète. Il
bildiotbèque c volume qui est contraire a de la
Or, le livre ne portât point au premier fouillet la marque
ré&idonee. tl n'appartient pas aux Jésuites. s'écrie le sieur Ca-
nachi, et, pour cette observation, on l'emmène hora de la salle
d'audience, afin de l'interroger séparément. Commont se fait-
votre
il, reprit le janissaire du patriarche, que ce livre soit dans
maison? 11 est bien possible, répondit le t\ t:uiUier. qu'après
notre départ on l'ait glissé parmi les autres pour trouver contre
noua un prétexte d'amusation. Il On emmena les Jésuite et l'ou
commenta l'interrogatoire de Canachi. en lui promettant la
liberté, s'il disait la voriM tout entière.
a Savfz-vous, lui domanda-i'on, qui sont ces Pères ot pourquoi
Us sont venusici? –Je n'en sais rien,car ilsyétaientavautmo).–
~Ju'avez-vous dit au Patriarche Avotre arrivée a Constuntiuople?
– Je ne m'en souviens plus. D'où vouez-vous maintenant?–
De Rome où j'ai fait mes études. Lo janissaire traduisit cette
doraièro réponte on disant que t'accusé était envoyé par le Pape.
Le sieur Canachi qui comprenait le Turc lui reprocha de n'être
du Grand Seigneur,
point un interprète ndole. Je suis sujet
ajouia.t.H, né & Napoli de Romauio, et je paye lo t~but aux
Turcs bien qu'ayant étudié en 'iatie.
Au sortir du tribunal, les Pères rencontrèrent uu chrétien do
leurs amis auquel ils racontèrent ce qui a'éta;t passé ils le
de
chargèrent d'en informât l'ambassadeur en priant celui-ci
leur. envoyer un homme aûr qui pourrait leur servir do conseil.
M. de Césy leorBt parvenir un billet dans le luel il les exhortait
3~ sous htC8HJËU. – PREMIÈRE PARTIE.

à garder bon courage et leur recommandait, s'ils étaient de


nouveau interrogés, de ne rien répondre si ce n'est en
présence
de l'interprète de franco ou du
résidentimpériat, et, mêmedan~
ce cas. de s'exprimer en peu de mots. Au reste lui-même allait
s'employer activement à obtenir leur délivrance. JI visita le
mufti. chef suprême de la religion mahométane. et un autre im-
portant personnage, Méhémet Etiendi, qui prirent à cœur la
cause des prisonniers et ne t'abandonnèrent
plus. Le pacha~ie )a
mer, ou ministre de la marine, se montra aussi très bien
disposé
peureux. Nais leurs mortels ennemis, I'ambas<'adeur d'Angleterre
et le baile de Venise ouvertement, l'ambassadeur de Hollande et
le pattiarctte en secret, excitaient par toutes «ortes de calomnies
le caïmacan A prononcer une sévère condamnation.
Le volume incriminé, comme hostile A la toi de Mahomet, fut
soumis n l'examen du mufti, lequel déclara
qu'un Mlivre, même
en admettant qu'il appartint aux Jésuites, no les rendrait
pas
coupables, t! n'était pas étonnant, observait-il, que ces religieux
eussent des ouvrages contraires aux croyances mahométnnes et
conformes aux leurs: d'ailleurs il n'avait cté ni écrit ni
inspiré
pnr eux. On ne put faire la preuve d'aucune des autres accusations
dirigées contre tes Porea, savoir qu'ils avaient voulu empécttor
la paix entre l'empereur et la
Turquie que leur doctrine semait
la discorde parmi tes Grecs; qu'ils cherchaient à faire nommer
patriarche le xieurCanachi comme favorable à la r'~nco; qu'ils
pervertissqient les jeunes Turcs, servaient d'espions d l'Eapagno
et fabriquaient do la fausse monnaie.
Uans leur cachot, où personne ne fut admis à tes
visiter, les
prisonuiera s'exhortaient à souffrir en Metex disciples de Jésus.
Christ, et s'oubliaient eax.mêmps pour travailler encore, autant
qu'its le pouvaient, an salut dea âmes. Ainsi, en dehors de leurs
exercices de piété, entreprirent-ils de traduira en
grec vulgaire
t'a~eM</f~r~ Ils eurent la consolation do terminer
cette œuvre avant leur élargissement, et de là faire remettre au
P. d'Aultry, demeuré libre dans le
palais de l'ambassade.
Cependaut, malgré te zèle et les démarches de leurs protcc.
teurs, le catmacan, sacrifiant les droits de l'innocence aux
injustes réclamations du patriarche et de ses complices, condamna
tes Pères à t'exit. Le vendredi 28
janvier. deux chiaoux, chefs
des sbires, devaient prendre les
prisonniers et les transporter
a Chio ou ù Bhodes. Aussitôt
que notre ambassadeur connut la
sentence, il obtint par l'entremise du mufti qu'on en diaérat
LAM!SSONDE CONSTANTtXOPLE. 329
~tt~ t – ~t -– !t J-–J~ __– t~-
i exécution; puis, allant trouver le caJtmacan, il demanda que les
trois religieux et leurs deux compagnons fussent connéa & sa
garde. « Pour une huitaine de jours, si vous voulez, répondit le
Turc, mais à une condition, c'est que vous les renverrez ensa'te
dans leur pays. MM. de Césy protesta que jamais il ne commet-
trait parcHte injustice si l'on chassait les Pères, il partirait
avec eux et romprait toute relation avec le Grand Seigneur, car
telle était la volonté du roi. Cela dit, il se retira en donnant les
marques d'un très vif ressentiment'.
Après quelques jours, ne recevant aucune satisfaction, il fit
suspendre tout le commerce des marchands français et se rendit
chez le mufti, pour le prier do prévenir le Crand Seigneur ou le
Uivan qu'il était décidé à quitter Constantinople. Le bruit de
son départ se répandit aussitôt dans le sérail. Le cadclesker,
chef suprême de la justice, s'en émut et dit bien haut qu'on ne
devait pas pour une affaire si peu importante se brouiller avec
l'ambassadeur de France. Les ennemis de la Compagnie, sur
le point d'aboutir, attaiont-ils donc perdre le fruit de leurs
intrigues? tb<ouvrirent leurs hou<ses plus largement que jamais
cinquante mille piastres, dont trente mille au cauuacan, furent
distribuée:} pour le succès de leur méchante entreprise. Toutefois
M. de Césy ne se montrait point inquiet, car ou répétait partout
que les prisonniers '.eraient libérés au commencement du carême,
dans les premiers jours de murs.
Subitement les choses changèrent de face et l'on apprit qu'il
éttit de nouveau question d'exiler les Jésuites. Le mufti et Méhémet
Mtendi. interrogés par notre ambassadeur, répondirent qu'il
n'y avait rien à craindre, que le catmacan ne devait ni ne pouvait
prendre une telle décision, Ils se trompaient.
On venait d'entrer en carême et les Pères s'attendaient & leurl'
prochaine délivrance, lorsque le lundi 13 mars, à une heure de
l'après-midi, les cinq prisonniers furent chargés de chaines:
puis un chiaoux et un serviteur du caïmacan les conduisirent au
port et les embarquèrent daus un caïque~ tout prêt a partir'.
Alors commença pour ces géuéreux confesseurs de la foi un
nouveau supplice dont le premier n'avait été qu'une ombre.

Lettredu balleau Sénatde Venise.4 mare t628(Vénéra.AKMt.dl Stato,


Ms; di Coost.,n. )M.f. 17).Cf.~c .MfffM~ 1.XtV,an. MM,
/}'OMfO)!t, p. 4M-4&4.
2. Canoten usagedaoelesmeMdu Levant
3 Lettre de Y. de Thon à Dapoy. datée do Péra, M mai t6M (BtM. n&t., f.
D~t")), t. 703. f. t26 v.). Lettre do balle au ténat de Yenke, t4 mare t6M (Venezta,
~tchtv. dt Stato, Dtepacci dt CoMt-, n, t06. f. ?X-S).
~30 SOMStUCMEUEU. P!tBMiÈMï
PARTIE.
SurveiUés pendant la traversée par de grossiers musulmans, qui
lenr rappelaient les léopards da saint ëvéque d'Antiocbe, ils
furent nourris au pain et à l'eau comme des esclaves destinés aux
galères. Leurs premiers gardions les ayant dépouillés à peu près
de tout, ils se virent exposas jour et nuit, à demi nus et sans
couvertures, à toutes les injures de l'air, à la pluie, aux tem-
pêtes. Dans les moments les plus durs, ils n'avaient d'autre res-
source, raconte le P. Régnier, que de s'animer entre eux par le
souvenir des quarante martyrs d'Arménie sur leur étang gtacé*.
Ënun. après un mois de ces snuurances ils arrivèrent le 9 avril
à Chio où its furent enfermés dans le château~.

7. Leur départ avait été si imprévu et si rapide que t'ambassa'


deur français ne put rien faire pour s'y opposer, tt ne renun';a pas
cependant u poursuivre leur mise en liberté, ainsi qu'il l'écri-
vait au roi, le t9 mars ttt2H Sire, lui disait-il. jo suys ré-
so!tu dochercher tous les tempuramens honorables quy me seront
possibles, pour obtenir que le caymacan face rovouir ou les Pères
qui sont partis d'icy, ou pareil nombre de ceuK de teur Compa-
~pie quy sont il Smirne. Mayaje ne scay si j'ose espérer le retour
de ceux qui sont part!a, considérant te livre qu'on a produit contre
eux, dans lequel il est parla do Mahomet en des termes capables
de fayre bien du mat à ceulx qui a'eo trouvent saysis; et bien
que ces Pères soutiennent qu'il a este supposé par leurs ennemis,
it y a toujours de quoy fonder une avanie sur ce subject. J'ay
toujours doux PetC8de leur Compagnie ausquets on n'a dit mot,
et que j'essayeray do remettre en leur maison an traitant le ra-
tour des autres
M. de Cesy poursuivit avec une patiente ardeur ce double but,
mais ce n'est qu'à force d'instances et do démarches qu'il devait
triompher de tous les obstacles. « A t'beure où jo vous escris,
mandait-il MM. d'Herbautt le <Hmars 1628, voylla l'ambassadeur
d'Angtcterre quy, de concert avec le Baylle de Venise, s'en va
demander au Caymacan l'esglise des Pères JésuytcN pour y faire
la prescbc, résollus de ne nea espargncr pour l'obtenir, car il
est vray que si le Jésuystes avoient perdu leur esgtise. difncitc-
ment les pourroit-on tenir icy, et seroit les chasser de tout, veu
<
t. NafMUoae. déjàc!t<e.
2. Ad~hde <'oastantinop!e
Arehlv.ptow.dePranca.PMcM mas.surlesJ~utte~
f. 3?9,880.
3. Cesyan Mt, OmaM 1628 (Bib). nat, ft M.<&3, f. 20).
MtSS!(M) DB CO?iSTAKTtXOt'LE. 33t

t – n~ -a~ ~t: ~4 A~t~ê~c


qu'on ne peutt bastir en Turquie aulcune esgtise et que toutes
celles de Galata sont occupées » Grâce aux bons officesde Fam-
bassadeur de France, non seulement l'église de Saint-Benott tut
conservée aux Jésuites, mais on leur rendit même toute leur bi*
btiothèque Bientôt M. de Césy put entrevoir comme prochain
le moment où tes Pères rentreraient dans leur maison. Ué}a la
chose serait faitte, écrivait-it le 20 mai, sy le Baytte de Venise
n'eust employé une nouvotte d~spance pour empescher le coup s.
Ne pouvant lutter avec avantage sur ce terrain, notre ambas-
sadeur recourut a i autorité personnelle de Louis Xttt que les Turcs
avaient en haute considération. tt est besoing que Sa Majesté
en escrive au Grand Seigneur et à ses principauté ministres.
manda-t-il ait t*.Suuren. J ay desiré on avertir vostre Hévéreuce,
afun qu'elle puisse employer ses ofûces puur faire quo tes dites
lettres soient telles que l'affection que Sa Majesté porte à vostre
Compasnve les doit fayro espérer; et croyez qu'en tout ce qui
despendra de )nes soins et de mes ditigencfs, j'apporteray toute
la chatteur que bmuriez attendre d'un do vos propres Pc<ea
Le soin et la diligence apportés par M. do Césy eu cotte osea.
sion ne ta'sst'rcnt rien Adésirer. Les autorités turques permirent
d'abord aux PP. d'Auitry et Martin, qui habitaient toujours au
palais de rambasaadf, d'aller en touresgiise de Saint Benoi~
pour tenir tes oracmens et toutes choses en bon ordre puis,
avant môme l'arrivée des lettres de Louis Xttt, le H juillet tU28.
un firman impériat les rétabtit dons leur résidence et te lende-
main its en reprirent possession. M. François-Auguste du Tttou,
~onseitter au Parlement, de pasatge à Constautinople pour se
rendre en Tt'rre Sainte, se nt un honneur do tes Il mener en Ga-
tata M.Avec lui le sieur Lem{erour, consul de France à Jérusalem,
ot une partie do la famille t'e M. de Césy attérent entendre ta
me&wet disncr )t Saint~Benott, où tous tes François se trouvèrent
et plusieurs Pérota aucctiopnës aux Jéauytea Grande fut la
jo'e de cului qui pouvait s'attribuer le succès do cet heureux
événement. En rapprenant au il
roi. ajoutait « De dire a Vostre

1. C~y&dHe~t'X.tOmaMt'.aa :~M.. f. )f).Ct.Ltt~e<tonatteat)


~oatdeVentM.
t" avril<6'M A~eh~.dt. Ntato.Uhpatetdi Coaat..n. <00.f. <07-«0).
(VenM)a.
a. ~eMmdu P. d AuH~au P. M~Mt. 13oat tCM(M(t9.ConH..Vttt. n. &0).
M tnat<M8(ft. tO.tM.f. N).
3. C~ya d He'bauH,
4. C<&yau P. Sutîten. t" mai <6!S (B)M. nal., fr. t0t59. f. <2~.
6. Ctay au M), ma: t6M (ft. i0.t53, f. 6)).
6. MtmMImpérialenfaveurdesJésuites.<t JoUïet<02a(Mh9.Coott..VH. o.
M).
7.C<eyao Mt.24juillet <6?8(ft. t0.tM,f.0).
333 SOUS MCHEUËU. PHEHtËHEPARTIE.
Ma;eatécombien ce restabUssement est honnorable et quel déses-
poiren tesmoigne le BayUede Venise, ce soroit chose difficile à n~
présenter ma~ j'estime que voylla ces bons Pères en repos pourl'
longtemps, car les lettres que j'attends de Yostre Majesté me pour-
ront servir à obtenir quelque escrit de la main du Grand
Seigneur
pour empescher qu'à l'advenir ils ne puyssent estre troublés
Le conseiller de Thou, peu favorable aux Jésuites,
approuva
très forl le zèle que notre ambassadeur
déploya dans toute cette
auaire. Ettc importait A la réputation du nom t~n~oia en Le-
vant, écrit-il Ason auu Dupuy: car il est certain que lesdits Pères
n'ont été pfMécutés que pour estre subjecta du
roy et en cela
vous me pouvez bien croire, car je n'ai
pas grand subject de me
passionner pour leurs intérêt:) n

8. Tout en s occupant de conserver et de faire rendre à la Com-


pagnie de Jésus la maison et i'égusc de Saint.Bonott, M. do Césy
n'oublia point do s'employer à ta dé!ivrauce des trois
re!igicu\
emprisonnés dans t'He de Chio. Au m~is d'avril, le mufti et te
pacha de la mer. ses amis, le prévinrent tlu'ordre avait été donné
uu secrétaire d'état de dresser un commandement en faveur des
Jésuites, mais qu'il ne sorait pas expédié avant que le caïmaeau
ne reçut qoetquo honncato présent ». L'ambasaadcur
supposa
qn'U s'agissait des t'eres qui avaient été cbasst.tde Cucstantiuopte
<.ou d'en <uirc yenir d'autres
Uueite no fut pas sa surprise
torsque, rendant visite aucaïmacau, cetui.ci lui présenta un corn.
mandement du Grand Seignem pertm-ttaut ta venue de
n'impotte
quels retigieux hormis les Jésuites. Je no voutus pas accepter,
raconte M.de Césy. – it me répliqua que te livre,
quy avoit esté
trouvé citez ces Pères et produit conhe cu< avec
tesmoings, me.
ritoit la mort t<o!ouh loi des-musulmans,
mays qu'estant r'raneoys
on leur avait sauve la vie. A quey lui ayant rcspondu ce que
jo debvois contre la qualité dos tesmoings et des accusateurs, il
tue dit qu'il me prioit de ne me pasfnscher. et
que c'estoit une
cbuse impossible pour cette heure de voir revenir lesJôsuvates

< Mjntttett6Z8.deMacampdeMntLaBochettc. leM),par


quatreetttMt~MsantM auGMndSeigneur. au tnuftl,au pMh<.tela m~, et au eat.
n)Mao, teataMUrtf~mmandt lerétablissement desJfsuttMa !<atnt.ttMM)t.
autfemeat,
<!tM)t.H.ce seraitrairecroirea une dtmtnattoo de t'ancteano
amjtte e. (Bibi.de
t tnsmut.cet) Godetroy. vol.XV.f. 388.389).
?0~ F. A.de ~°" "°' 23 juillet "°t"
03, f. 18:~
v
3. C~eyautoi.4 avttt(ff. <e.<63,f. 331).
LA MtSS!OXDE MNSTANTÏNUPLE. 333
·_ oP. r~e.el..W testaient 11~W
nnaC s
Les PP. Guillier et Hégoier et !e Fressange toojoms 0,
enfermés dans te château de Chio, incertains du sort qui leur
était réservé. En vain !e P. Perde, supérieur de la mï~on, fit
<.<Mr,par t'intermédiaire des principaux personnages de la ville,
une forte somme afin qu'on leur accordât la faveur d'habiter
dans qneique maison particuUère, il neput Oéchir la rigueur des
du caïmacan
~eôners*. Au mois de mai, le cadi ou juge reçut enSo
t'tttdFe de omettre tes prisonniers entre tes mains du eoo-
'.ut ft ança!schargé de les faire coado!rf à Smyrne; de !a ils de.
,aient prendre la mer pour rentrer dans leur pays~.
Cette déHvrauc~, n)nt"purensp'nent <r<'ptardive, prouvatt assez
l'innocence des ret)g!eu< contre lestluels la haine des ennemis
<iola Franef avait xceumuh' tant de c~!umnips. Cependant, mal-
~ré rar~ent répandu & profusion, h mission dont on avait com-
à Dieu. Les t'ères que 6
ph.té la ruine subsistait toujours grâce
de Césy avait hospitalisés au patais de l'ambassade. puis
r~tabns dans leur demeut~ de Galata, recommençaient a jonir
tt'nne sécurité retative. Au~i, dés !e mois de novembre <028. te
t*. t:en6rat .t'hosita-t-H pas & faire désigner par !o P. Pr"nnc!at
doux autres missionuaires pour remplacer tes PP. <:uiUier et
hé~nier A!a résidence do Constantinop!e s.
Pb~iourafois encore le baitode Venise, b'patriarche CyriHe
et t'ambassado'u' de HoUande essayeren' de soutever de nouvel-
les tempctes: ils ne purent réussir dans leurs maMvaiadost.cinx.
t/ambassadeur d'Angtc'ert payait été cbans''ot le nouveau venu
no desirait p'"nt ''ntrer en tign" avec cu\ fuonp avoit fait son
deyancier*
l'no imprudence de t'ambaMadeur d'AUemagno faittit tout
do vuutoir prétendre de faire
compromettre. <'il eut cette vanitë
venir des Jesuyste«aubjecta de t'Empereuron <:atata. aUegaaot
en quelques pla-
que c'estoit un article de paix et qu'il y on avoit
ces do Hongrie po~eddées par te t'rand Seignenr Le calma-
cao répondit qu'il n'y consentirait point et que, aans !e rpKpect
du roi de France, ceux qui se trouvaient à Saint-BenoH n'y reste'
raient pas une heure. A la suite de cette démarche, le baitode

t Cttyau roi,t" tnat(~. ta.tM, f. 40~3).


LettMduballeau6<oatdo veotM.2t Juillet<098(Veaezta.AttMw.di Stato,
DhMtet(!)Cooetant..n.t06. f. 3ÏM2&).
aJLeUM doP. G~Mt. 2no*.)6M(PModaeBotat..t. ).
4.C~yauM!.7oo<nt6M(Btbt.nat..n.<6.<M.f.68).
4, Cfa>,au '°1, 7 aol1' 1628 (Bibi. nal., rr, 16,1&3, t. 6S), a
&. Msyao tôt, < août t629 («' f. 199). Lettre do P. d'Aottty ao P. Gt-ntta).
t août (M)M. Const.. Vtt). n. 69'.
3M SOLS MCHEt.tEU. PREM~RE PAMtK.

VeniseBt connue bruit que le caïmacan « ne vou!to!t point que


les Jésuystes ni aultres religieux nouveauls demeurassent en ce
pays M. de Ces; atapme demanda une audieuce. Le catmacan
le rassura en lui disant qu'U ne voulait rien changer à la situa-
tion présente des religieux, pourvu qu'ils se comportassent
modestement sana contrevettir aux loys ottomanes comme le
patriarche continuait à se plaindre que les Jésuites séduisaient
tes entant du rit grec, tes Perea, sur te conseil de notfe ambas-
sadeur, cessèrent pour quelque temps de les admettre dans
leur école; coupant court aux faulses informations '). ils
s'appliquèrent uniquement & l'instruction des enfants du rit
latin
Jusqu'à la un de t.on ambassade, Philippe de Harïay ne cessa
de se tenir en éveil p"u*' rompre les trames perfides que Il des
gens sanaparoMe.sansfoy, sans honneur''t saxa au!cuo<*consi-
dération s..ourdissaient contre la Compagnie Co Jésus et l'in-
fluence française dans le Levant. Louis X!tt, pour le récompenser
de ses services, érigea en comté sa tcrrt* da Césy

t. ~<-M.
?. C~ytu M),a d~ffnhre<C<0 na)..ff. M.<33.f. 2~*).
<B)ht.
3. t~redc Hofdttf&M"'deC~ )Hib).n9t..ft.~o.UM.f. 5~
CHAPtTKËXtU

HiS MtSStUXS t~ ~:VA*<T

(<M2a.tMM)

ti~ JcsuXcs .t J.~ttMtt-t.t. – Uf


Sommaire t. Projet d'"n ~tabti-~pmfot
.)M Pt-aoebctttns. 3. E'ab!ct.t à i~mt-ap.
tw~icn et ~tnt-sf~
.te. t'P. der..n)Ua<- et Qu~Mt. 5. Aposto!~ des A'-m~' eo<p~
). Mtnts'
"y"
t t.. K.on.tet. t.M coM~a'tons.te'aS&t.
t.Mt. ?. 'Mbu~(on..tMt').S~ne<
.t-Ah.p Mtd.ci.M et!.j.M"~pa.-
)()ondp< titrent ch.('.Uep. -H. t. ~ou~ et 'c"a~< -0.
& Xa~P.- <U. L'W<)ue .tei~. f.'it ~.j~
~n< et 8nccf-s ap.sto))quo
h~UitM.

S.tw:ea ctaauMrttM. t. BM'.fth de docomeoM ~n~n~


MoefaUunt el '.aUta<< NtM'onM.
M)M)o CM.tantiMp-.Utaaa; -t.)~Mte.Ep)~o'ae
tpta<otM <.ecpp<))Utn <~ tphMtae <:efMtat't)taedp'M009.
)t. <Mht<M de h pto'toce de Catie. ttetuet) de n)be}f<'<p. c< )<
))) fMtAKhhMdoNtoX~MdM A<fatrt-«t'ao~M«.Tttn<(t)e.
n ~MM~tMqw~e.n)M.tfa~a'<<e~<6t~<6<<.o.
~M'Wbt~ d) ~<o. Ciepac.) dt MnMMUo..poU i C'~Mtd) «epp< O~.t
-tat ~et'ato !M!)<'efa')<
PHirfoiredu l'A,¡aI¡'IIII,J/t8
eOtlfCQSuuprtmé411J1 tiahlrath.lla't.mmta irrl.fifsl.ouvaesclvd
telolfon de l'élnGltasemenl rtea
~±~ I~oenmeale luPdits, dor, 11Il,
1':rea de hr (.'OUlp"~lIjl' Il. JAsus ~mil~sit~laf'an,
Fleurlau, ~atpl dva :Ula9fnns de IlrP~se. ·-·
ofitigraili, 1. 1*
Letlrea ~il/innfea,hler»oirca NP· d® la Compogvl®.IP Jr:tns vn I eawnl.
des
IRBtand. Retofiou de S..in', Il'' 1 Vll· stv'Ple. Catdala, fflalurfa SiA', Jeau, P. VI.
Pe8soa, l.oBUsle -Fi tn 'fnre
~ES5.-MC=.'t..S=!=:S! dans Revue A'Alah~fre Hlplo.
lieu. P. fia menI. i'AltiplK de tJar·ny. enDrfe de Cèoy.
.Mt~'t. M)R~'OM'

Jésuites raient eu
1 Fn aëtaMtssaut à CouM~ot'nopto !<'a
!curac<:on sur tout roriont. Tel était le
t'eanoir d'~<opce!'Mnjou<-
CaniUac; aussi i'avoos.nooa vu, en i<H&,eotre.
nlao du P. de ~chercher te. centres qui poup-
pendre un long voyage pour l'établissement de nonve! ~m~sioM.
!aient!e<n!eoxcon~n~&
de Jérusalem, il avait
ProBtant ue la bienveillance do patHaMhe
cette ville, mais le pro-
même voulu fonder un coHege dans
des Franciscains, gardiens du
jet éc!toua devant l'opposition
être repris plus tard par un consul.
Saint-Sepntore'. U devait
1. Voirtome!)t. p 60. 60.
3M SOUSH:t:MEt.)KU. t'REMtËMEPARTIR.

En tSat.LouiaXtH ayant appris que tes A'méniena


empié-
taient sur les droits des Cordctten et s'eubr<:aient de leur enlever
la. garde des Saints-Lieux "dépeseha le sieur des Hayea vers le
Grand Seigneur pour faire chastier t'iosotonco de ces
naurpc-
teurs. Et ann qu'à t'advenir [les retigieu<! poussent estre
pms
promptomcnt secouru? au besoin, et que tes pèlerins qui vont
visiter les sa!nts lieux y poussent recovoic de t'assistanc~, it lui
commanda d'estabUr an consul eu Hiérusatem,
puur les protéger
sous son nom et tenir !a main à l'exécution dt's t'onunandemfus
que sox ambassadeur ohticndfoit A la fut te en Ifur faveur'. «
).ou!s Ufs ttaycs, Laro))do Courmenin, remptit protupteme))! et
iidMotncnt sa dou)'!o n)iM)i"u.LeU mai, toCrand Seignem'donna
t'ordro au pacha do J~rusaton do rt'stituct* aux n'ioux francs
tea egnsoa et lieux de dévotion de la vHte et des envirot)9 o,
que
de toute ancienneté ils avaient <' tenus et possédez d« tea en
faire jcuir et d'fmpêcher qu'Us ne fusent « motestox nv trou-
h!ez parles Afn~uieos et par les aulrea nationx chrostiennca
Pour exercet' les fonctions de t'o!Mut à ~ërutfateat, on choisit
un de ces hommes avisca qui regardent le non t'enotn de la
Franco comme intimement tic à i'avaxcement de la religion. A
pfiuo nomme, le sieur Lempereur écrivit au P. Asai~ant de
France pour te prier de soumettre au P. Gênera! un dessein
qu'it
avait co~u et qui, croyait.it, serait tr~ utile < a la gloire de
Uieu, et t'hounenr du Muy et au eontentement de touto la chrex.
tiontc La création d'un consulat dans Jérusalem, diaait.it, est
de tp~agrande ~onséqut'nco pour t'iatcr~t particutier des Perça
Cordctiorf et dea peterina. mais eUo oure un autre avantage.
supérieur encore. Il Par le moyen d'uu canaat t'on pourra, av~c
le temps, eatablir un cottège d'hommes doctes pour réduire en
ta pristioe splendeur tous les cttrt'ftieas fehiamauquea enti~-
Mment dôvuy<}sdubon chemin. Or est ii que, M)tonta jugement
d'un chacun et le mien aussy, l'on no peult faire élection de
per-
sonnes plus capables que des Porea de vostro Société qui jour*
nellement fontparoistre, soit par bonsMcmptestioit par érudition,
qn'Hf n'ont aauradcsir que d'accroistre et au~mentpR te nombre
dea élus. ~o désire avec passion (qu'on fasse choix de vostre
Compagnie] tant pour la grande auection que jo luy ay vouée.
que pour la grande capacité qu'un chacun recognoist en elle,
t. t)MMayes,
fo<oy.<fAern<~
~t~~f~ fOf~o<oa~<'M<~<du~u MtfaaH<'e~M~
('. t. Cf. Rabhatb,~)tM<ftM<f<<n~
1.1. p. 33).339.
9. FM'~M. p. <M, 4:0.
<
PROJETit A ~ttJSALEM.
&TABUSSEMEKT 3M
très propre &mettfe ce dessein à exécution.Ëo tout cecy il n'est
Jtesoia que de patience et attendre que j'aye donn6 advia d'un
ferme ettranquiHo eataMiasementen oe qui me concerne*. »
Le P. Général recueillit de divers côtés dea informationset
toutes furent mvorab!es&la demande du consul. Le cardinal de
La Hochefoucauidavait m~me promis do fournir les Mcours
aêcessaires a ~entretien d'une nouvelle mission. Toutefois on
craignait fort l'opposition des Cordetiers. Parviendrait-on à la
vaincre? Ëtait-i! mente prudent d'essayer, on faisant intervonif
Coloi ou le souverain pontite? LeP. VitoUeschine le pensa pas,
Apt~s avoir tout cxamioc il nt 6avo!rau P. Amtand, Provinciat
de France, qu'il ne jugeait paa opportun d'établir une maison
de la Compagnieà Jérusatpm. Jtpertocitait seu!oment que deux
P~res accompagnassent, comme chapelains, ie nouveau consul,
a6o de voit comment ils seraient accepta par les Cot~eUers,et
N'i!aérait po~ibte de vivre en bonne intettigenco avec eux selon
<acnarftë curctienne et ret!gieu8o~.MaiM on dut Fem'ncet'bientôt
à cet essai. par suite des craintes qu'il inspira aux <Hade aaiut
ftan~uM'. Dèsqu'ik eurent vent de t'enireprino,ib oc plaignirent
ait P. YitcUesohidu tort '{ue la pr~senottdo deu<JéHuito<! cause*
nut à !eur couvent. i!a allèrent jo~uu~a déclarer qu'oux-memea
xeraieut obli~ de quitter Jôrmiaiem, si d'auto religieux y
mettaient toa pieds. Le P Ccnera!renouvela donc au P. Armand
Fordre de ne rien commenceravant qu'on eOttaplani toutea!eN
t!in!cu!M'a.

8. Croirait'on. si nouMn'en avionNpour garant M. de Cêay,


quo tes CordoMeran'étaient pas moins opposes à ta nomination
d'un oonau!qu'~ la vennodes ~ë~uites?<*~ovoua dit~y, taandait
notre ambassadeur o M. de Puy~ous, le ~3 avril <M3, que
religieux (Cordotiera~ne craigneot rien tant au monde que i'Mta.
Jttiasementdu aieur LompereM: et un ntoyne franeois qui est
ioy fa ConatantinopieJ.nomméle P. Nartin, proveo~, !uy Mbien
o~ dire qu'il ne ao tMuveroit pan bon mar<hant d'entreprendre
ce voyage. Et avec m~me impudonee ledit P. Martina refunô de

t. MtMduconsul t~mpe~otau P.Aedttaat,at septembre<09)(MtM. Coo~t..


<-1.o.ut}.MctooWtte (tv)ttgoof desMayca (W~M, n.oi).t:f.BtbÏHtt),
nu.fM.,p.933.
2. tnfdKnaMo pro MoMt~nMa MteuMotjmittoa
(MtM. CoMteat.,t. VtM,a. te).
LeUM doP. 0<a<t<i ta t'. AtmtBd. 98d«KnbM M!t(Pmatta.Bpt~~ Oen.,
<.L6ttM
M!MM 00 doballe
OiHM00 aotëattde VM!tf.M
KOM ae VCMtf. Moctobre <629(VeoNta,
CtMOM t029 AMMt.dt
(VtMNa, AttMt. dt 8Mo,
8tt)
~aMt d)
O'pattt Coottmt.,o.SO,
d) Coottmt., o.SO,f.f. <M.t60j.
<M.t60j.
eoM~este os ~tKt. – t. tt. aa
338 SOUStt~MEHRU. PMENtÈME PARTtE.
signer le traite que j'ay fait avec tes Arméniens. Mah je ne
laisseray de passer outtre. Et lorsque ledit sieur ~empereur ira
en ttiérusatem, it en sera le porteur, a8n qu'il puisse paf sa pre-
scoco contenir tes uns et tes autres aux tonnes du traité,
un moyen de tes faire vivre en meilleure qui sera
intottigeace'. »
Hisoqs'te toutefois, cette opposition manifeste contre le consul
et tes Jésuites n'était point genërate
parmi les Franciscains. Ainsi
un religieux même de Jérusalem écrivait à l'un do ses confrères
on Europe <. Ceu\ qui paroissent
plus touchez du véritable
honbcurde la famille franciscaine de Terre
Sainte] que d'une
vaine domination qu'ils n~prMent et
qu'ils baissent, estiment,
surtout aujourd'hui, qu'il no pouvoit rien arriver de
rahte à la custodio que ïa présence d'un homme plus favo.
d'authorito. et
même que la nomination de dt'ux t'èrcs JesHitos
pour résider avec
tuy. !hcroyentqu'it n'y a rien de plus propre pour diminuer les
fréquentes inquiétudes que ta famille reçoit des pacttaa et des
autres commandons, quo la prJsonce d'un consm
qui informera
la l'orto do leur vioteuce et en sera
plus cru que nous; qu'agis.
txmt par luy et par des drogmans fidèles
que nous n'avuns pas, il
accommudcra les an'aires véritables avec beaucoup moins do {do.
penscsj que nous ne faMQns.et empeaobora los faussas que nos
propres drogmans nous suscitent pour en partager FutUo avec tes
Turcs. Il
Quant aux appréhensions At'cgard des Jésuites, te mcmo reti.
gieux tes considérait commoi'cu'et d'une jalousie sans fondement.
Il Si l'on
voyoit quetqu«a.unes de tours ootreprises injustes,
ators on auroit raison do N'uttarmerot de se
ptaindro; mais quand
on tes verra boroéNà la du consut, deux coota dcua do
chapelle
ronle, au désir au plus d'avoir une petite retraite pour tes leurs
qui viendront visiter les saints tiou~ ce sera mal ~rvir. a mon
sens et celuy de ceux qui sont enclins Ata
paix, la custodie de
Torre.Sainto, d'eatror, pour traverser ces dt'&s~ina,daus des vues
qu'on détestera tôt ou tard et qui pourraient nous attirer to mat
quo noua cbi'rctnoos à eviiet'. Votre hevercuee ou jugera a!s6.
ment avec son bon esprit et sur la connaissance
qu'etto a dosja
acquise des vérihbtes ingrats de la eusiodie, dont je ne me
dcpartiray jamais~. M
t. Lettrede C~y ù Pn)<!eue.3 atd) t6!3.publiéepat le P. pMt f~tfAe~M
~7'
~pt't«*tfMt~owff~~Mn~Mf.annéetMt. p. a7t.M9./hytQy,comteile4'vay,dans
a. LeUM tfon ~.t~)co< ObteManMn ~Mto de ~Mtpn< Aun do ses tonf~Mt Mf
<Maffa~. p~mc.. traduite de nM)M en nan~<). (MtM. Con.<Mt..t. 1. n.M~
PfMMET A JÉRMSAHM.
U ÉTABUSSEMEXT 339

Ces sages réflexions ne purent dissiper tessoupcons injustes dea


six religieux qui composaient le discrète. Leurs craintes, sans
doute, n'étaient que chimériques puisque te P. Vitetteschi n'avait
mais elles étaient
point accepté les offres du sieur Lempereur;
entretenues par les perCdes insinuations des Vénitiens qui,
redoutant pour leur inOuenco l'établissement d'un consul français
Jérusalem, avaient persuadé aux Franciscains qu'on ne leur
donnait un c~asut que pour les controUer et pour estabiir des
Jésuites au Saint.Sépuicre et dans toute la Terre Sainte' ".Des
au roi les
députés furent donc envoyés & Paris, pour représenter
matheurs que pouvait entratner la présence d'un consul français
A Jérusalem et supptier au moins Sa Majesté d'ôtor tes deux
t'&res Jésuites, et do vouloir bien que les propres religieux do la
famille de Terre Sainte fussent chapelains du con&u~
Arrivés à Paris les députés confièrent leurs intérêts au baito de
Venise qui se charma de plaider leur cause avec la sienao auprès
du roi. Quelle nf fut pas la surprise de Louis Xttt lorsque te rusé
Vénitien vint lui remontrer que le protectorat français en Orient
était sérieusement menacé. Vous aurez à s~avnir, écrivit-il &
M. de Césy, que t'ambassadeur de Venise me vint vooir. il y a
sohis-
quelques jours, et mo voulut persuader que les ctn'estions
matiques qui rccognoissent !o patriarche de Jérusalem, même
tes ret!gieu< qui sont aux saints tiou<, voutoiont se retirer de ma
des Vénitiens~ par
protection et recourir à la leur seule [celle
t'apréhen'iion qu'ita avoient que j'eusse do~eing d'y eatabUr les
Jt suites, ce qu'ils donnaient à vostre désir, visant me mettre en
jeu et mo priant do tes <'sc!air*'ir là-dessus 'do ce que faisons to
consul Lempepeur en la Sainte Ciité et comment jo vouttois que
vous vescusaiez avec eux. Ja luy rcsp!iquay là-dessus que je
n'ovoya point anvyo d'ostabtir tes tpsdita Jésuites en Jérusalem,
tieux où se0
que j'y nvoy<tenvoyé Lcmpereur pour protéger teH
sont opérés les mystères do noatro Rédemption et mes subjocta
avec tes autres cbresi'ens qui les iront visitera
L'nmbasMdeur de Franco à Constantinoplo eut beau protester.
do son côté, qu'il n'avait jamais eu l'intention d'établir les
Jésuites A Jérusalem, il ne parvint pas à détromper les Pères Cor-
deliers, trop conOants dans la parole du consul vénitien. Il Je

t. t<<ttMde M.de C<tyà M.de La Vitt~aat.CtetM, n tuai t6~ (Oibt.nal., ff.


<6.<59.f.?')
2. ~~<'M.
n!tt..ff.<o.tM,f. <<~t.
8. LetttedoMt?M. de Ctey,0 Juint62t<ttit)<
3)0 SOLS MtCHEUEU. PREMBÈRB PARTtE.

dépesche un messager ceajours-cy aux supérieurs et religieux de


Biérusatem, mandait.il &M.de La Vilte-anx-Ciercs, pour leur aster,
a'U est possible, le soupçon qu'ils ont d'estre chassés des Saints-
Lieux par les Jésuites ou par les Capucins* et se trouvant ic;
maintenant un Père ou deux de Hiérusatem, je suys résoitu de
leur jurer sur les Évangiles ou sur la Croix qu'on n'a
point le
desseins qu'ils prétendent' »
Malgré les précautions prises par les Jésuites français de Cons-
tantinople, pour éviter tout ce qui aurait pu éveiller de nouveaux
soupçons, les Franciscains n'en continuèrent pas moins à répandre
le bruit qu'ils cherchaient à les supplanter dans la garde des
Saints-Lieux, et un jour le P. Yitetiesohi recevra un avertissement
de la Propagande à ce sujet. Bien que la Congrégation n'ait
ajoute aucune foi ta l'avis qu'eUe a reçu de Constantinople tou-
chant les menées et tentatives faites auprès des Turcs par les
retigieux français (lui sont dans cette vHte, avec promesse de
grosses sommes d'argent, pour usurper sur les P&res Mineurs
Ohservaotina la garde des Saints'Lieux néanmoins elle a voulu
par précaution qu'on vous communiquât cet avis, afin que vous
reotterchiez avec soin s'il n'y a pas quetquo fondement En tout
cas, Votre Paternité voudra bien ordonner expressément aux
susdits religieux derenoncer entièrement taune telle
entMpriau;
car on ne saurait songer à enlever aux susdits Pères Mineurs
Obaorvantina une très ancienne charge dont ils sont en possession
depuis plus de trois cents ans, sans avoir rien fait pour être privés
d'un si grand trésor, gardé et conservé par eux aux
prix de tant
de sueurs et do fatigua
Le P. François Martin, alors supérieur de la résidence de Cons-
tantinople, n'eut pas de peine & se justice? d'une calomnie
absolument gratuite. De son coté le P. Cénérat réitéra ses recom-
mandations aux missionnaires d'éviter tout ce qui pourrait éveiller
le moindre soupçon touchant la garde des Saints-Lieux~.

3. trréatisabtea & Jérusalem, les desseins du P. de CaniUac


devaient mieux réussir ailleurs.
1. e< Riche.
8ortatt<aUMeotMCbse~MttnsetCapot)OBto)fPagn!e<t,~<'P.~)tMtA
MM', t. l, p. 889 et e.
2.t~MtedeM.de C~ya M.de La Vu!e-ao<-C<eMa,<0mai tMS(BtM.aa' fr.
<0.<M, f.<00).
9.Deete~SaefaeCensMgattoota
de PMpa~ndaade,edP. OeoeMhMn
eocunanicata.
ft fettiet<M9(M)S!. t. IX,n. 202).
Constant.,
4. Lettre du P. Générai au P. P. Motttn, t" novembre t639! au P. Jean Amieo,
2 JaHtet <a« (Gat). mtM., Bpbt. Gen.
HtSSMNS
DULBVAKT.
MYRKB. 3tt
M. Des Bayes, lors de son passage à Constantinople en i69t,
s'était entretenu avec lui de la marche à suivre pour propager la
foi dam i'Orient. Ayant constaté qu'en bien des endroits tes consats
français étaient privés de tout secours spirituel, il aurait voulu
qu'its suppliassent le roi de leur envoyer quelques Pères de la
Compagnie on eût ainsi ouvert la voie u la prédication évangé-
lique non seulement dans les villes o& se trouvaient des consul~
mais dans tout le reste de l'empire turc. Au retour de son voyage,
il passa par Rome' et remit au P. ViteUeschi un mémorial dans
lequel il exposait ses vues. Le P. Cénérat tes approuva et s'em-
pressa de le faire savoir à Louis Xit).
Il Sire, un gentilhomme venu de Constantinople, a qui je conBe
cette lettre, m'a raconté tout le Lien que la Compagnie pourrait
faire dans ces contrées pour le service de Dieu en sorte que je
me vois obligé de représenter au zéte si vit de Vostre Majesté,
par t'intcrtUédiairo de ce même gentilhomme, les besoins spiri-
tuels de ces pauvres peuples. Si elle juge que la Compagnie puisse
coopérer à l'accomplissement de ses saints désirs, jo la supplie
avec la plus respectueuse at!ecti"o d'en disposer avec pleine
liberté et enti''re autorité, comme elle sait qu'elle peut en user.
Et nous tous, ses très obligés et très fidèles serviteurs, nous obéi.
rons au moindre signe de Vostre Majesté, & laquelle j'oSpe en
unissant mes plus humhtcs hommages
Quand M. Dcs llayes présenta cette tettre au roi, il plaida la
cause des consuls avec tant d'é)oqtteocp, que Louis XU! n'hésita
point Adonner t'ordr~ suivant à M.do Césy Voulant favoriser
Qutantque je le pourray t'estabtissement de tarouginn chreatienno
es provinces de Levant, jo désire que vous vous employez do tout
votre pouvoir pour obtenir dn Grand Seigneur une permission
générale aux Pères Jésuites de pr~scher librement et publique-
ment, dire la mesc", confesser, administrer les saints sacrements
et fairAtes autres offices propres a cette Compagnie, par toutes les
terres de son obéissance où il y a des consuls cstabtis pour la
nation fran':oise, tout aiusy qu'ils font eu Péra, saus qu'ils y puis-
sont estre empeschés en aucune sorte que ce soit. Vous ferez en
cela un oeuvre méritoire et duquel je vous scauray gré M

t. DeaHayeB,tMo~ <<«AeMMf, p. <M.


3. LeMfe daP. Général
t<oa!9X))t, )<mas t6M(publiéepa~!eP.pMt,op.<-«..
p. 360).
piècesJa:Ut)caU~ea,
8. LeUMdo roi&M.de <Mm(B)N.nat., ff. to.)59,ft. M9).Notons 009les
J<ea!teade ConetaoUcopten'haMtaiectpa. P<M,eommele dit LootaXUt.
mah
Gatata.
3M sous R!CHEUEU. – PREMt&RE PAHTtE.

!<u!lieu, après Constantinople, ne semblait mieux convenir


que Smyrne à l'établissement d'une mission de la Compagnie.
Située sur la côte de l'Asie Mineure, elle c'était pas loin de t'!te
de Cbio où le P. de Canillac s'était retiré malade en novem-
bre 1623. Dès le mois suivant, accompagné du P. Jean Colaro, il
était allé la visiter
Smyrne était toujours le plus important marché du commerce
entre t Orientet l'Occident, mais on ne reconnaissait plus en elle
cette église de t Apocalypsesi célèbre par ses origines chré-
tiennes. Parmi ses soixante mille hattitants, les Turcs dominaient
on y comptait aussi de nombreux t.recs et Arméniens. Séparés
pn- la diversité delà langue et du culte, tous étaient unis dans
une même aversion du catholicisme et du pontife romain. Les
iideles du rite latin, privés de prêtres, avaient presque tous
adhéré au schisme grec. Quant aux marchands des pays catho-
liques, la plupart, uniquement occupés des intérêts de leur com-
merce. s abstenaient de tout devoir religieux. Des superbes édi-
lices qui faisaient autrefois l'ornement de cette antitlue Égiise.
les Turcs n'avaient laissé à la disposition des ~rccs que celui de
Saint-Ceorges. Les Arméniens seservaient comme chapelle d'une
sa)te destinée A ~tro un dépôt de marchandises. Les Latins se
réunissaient dans une chambre étroite chez le consul de Venise
ou chez le consut de Franco
M.Samson Xupotton. homme d'une grande piété et très ami de
la Compagnie, exerçait ators à Smymo les fonctions de consul
;'our la nation française Havait ou d'abord comme chapelain
un Cordctierje P. Pierre Peiron, auquel succéda Vincent Schiati,
prêtre de Chio. Ce dernier ne sachant pas assez notre langue pour
entendre les confessions, demanda son congé au moment do l'ar-
rivée du P. de Canillac 4.On ne pouvait espérer que les Turcs per-
mettraient aux chrétiens d'ouvrir un nouveau temple. Il fut donc
décidé que les Pères de la Compagnie rempliraient les fonctions
de chapelains et habiteraient pour plus grande sécurité dans la
1.Cf. BWèpct~t~Mt tf<*tc<Hh«MfMco< des <f< M<ta WMc<~SM<y<«<'
(Catayoo, Oce.<«ff/.d. X).p. t62). –LettredoP. G~rat aMP. d Aurtt~e.t&Joit~
lett634(Gall.m!M..Eptst.Gen.).
2. Fleuriau. ~<~ des A~~mM)! de K~ff.p. t«, n6. –Cordara,N' Soc.MM.
(f. VI, ). XV, n. 2~2.208).
3. Cf. Léon Boor~o~s, SoMt~oM.Yo~o//o<t, nollce dans ~frMf <<<'Ma~e~te e< de
~rot'cacf (1886-1887). ~tfA<t'e<fM«CM«'< de <~).~oh<'f~ ffn«ff, 2< ~he, t. tV.
).. 95.
4. a Narréde ta résidencede la Compagnie
à Smyrne (Miss.Const..t. in, n. t).
tjettredo balleao sénatde Venise,t" cet. t024 (Vencria,
Diap.dt CoMt.,n. 98,
t. tt&.U?).
MISSIONS BU LEVA\r. – SMÏRNH. 343

_1 1 f~ t 1. v
maison du consul. M. Kapolton fut heureux d'employer à leur
entretien les trois piastres que, d'après un ordre do roi, chaque
navire français, à son entrée dans le port, payait au consul pour
l'usage de sa chapelle
Sur ces entrefaites. M"do Marchi. ôvèque de Santorin et visi-
teur apostolique, abordait à Smyrne~. Il fut douloureusement
surpris de voir que les Latins n'avaient, dans une ville si impor-
tante, ni curé ni église paroissiale. Pour obvier autant que possi-
ble à cet inconvénient, il ordonna que la chapelle du consul de
France, dédiée & Saint-t'olycafpe, serait désormais considérée
comme paroisse, et il en contia l'administration à perpétuité au
P.deCaniMac cta scssuecesseura.avecletitt'oetlesdroit~de curé'.
Le Père accepta cette charge et, avec l'aide du consul, décora
convenablement la chapelle dans laquelle il plaça le Saint-Sacrc-
meut. A partir de ce jour il remplit l'office d'un vrai pasteur,
rassemblant les match~ndset les matelots, les visitant dans leurs
maisons ou sur leurs navires, leur administrant les sacrements et
ne cessant, en public ou en particulier, do leur apprendre les
devoirs du christianisme. Ala vue do tant de bien opor' par !c
zélé missionnaire. de Marchi, devenu archevêque de Smyrne,
désira que le supérieur de la résidence fat aussi son vicaire
général. Le l'ère excusa de recevoir ce titre d'honneur; mais le
prélat en écrivit à Môme.et le P. Général Qt au P. de Canillac un
commandement exprès d'accepter le titre et les fonctions

Parmi les nombreuses conversions dues aux soins du P. Supé-


t'ieur, mentionnons celle du consul anglais, sur laquelle l'auteur
du ~Vo~'<'de la ~t</cMcc nous fournit quelques détails. Le sieur
consul des Angola, surmontant toutes les difficultés qui luy
furent faictes tant de son ambassadeur que de ses marchands, se
déclara publiquement catholique pour avoir le bien de jouir des
prédications du P. de Canillac et de la conversation des Nos-
tres. [Fidèle à leurs conseils et à la grâce] il advança tant en
dévotion qu'un chascun le regardoit comme un miroir de vertu.
L'an i62~, peu de mois après fson abjuration; il tomba malade &
la mort, communia souvent de la main des Nostres, demandant

). LettreduP. Généralau P. deCanillac,Mnov.<624


(GaU.mts~ Epbt.Ceo).
Cordara,o~.c«.,n. ~09).
2. Lettre do baUe au sénat de Venise, mars 1625 (Venezta, Uim. di Con~t.
n. 99, f. 292.299;.
a. Cordara, op. f~ n. 201.
4.Nart6. d~aettt.– Fleuriau,op.c~ p. t2t.
34t SOUS RICHELIEU. PHEMtÈRE PARTIE.

~––~––-–A ~– t -–t~t t fM~t

que publiquement on lui portast le Très Saint-Sacrement. Dans


le temps qu'il eust disposé de ses affaires temporelles, il ne vou-
tust qu'on luy parïast d'autre chose qae de Dieu et, pour ce, sup-
plia le P. de Canillac de ne l'abandonner point, comme il ne Sst
jusque à la mort D
Le t'. Supérieur, non content de prodiguer ses soins ans Latins
et voulant aussi pourvoir au saiut des Grecs, avait fait venir de
Constantinople, en 1624. le P. Jérôme Oueyrot~. Cetui-ci. à peine
arrivé à Smyrne, fut invite à prêcher dans révise Saint-Georges
ce qu'it continua de faire les jours de fête et le carême~. l'eu de
temps après, it oavrit dans ses appartements une ctaaso pour les
enfants des Crées~. Le Métropotite y mena son nHeut et son neveu
pour être instruits avec les autres lui-même, par suite de ses
relations avec les Pères, vit tomber beaucoup de ses préjugés,
connut mieux la Compagnie et se prit d'atteetion pour t'Élise
latine
L'instruction étant gratuite, le nombre des écotiers s'éleva
rapidement à quatre-vingts. les parents, satisfaits des résultats
obtenus, songèrent à se procurer un local plus commode seu!
quelques calvinisles jaloux firent échouer le projet. Au reste
l'enseignement se donnait dans des conditions très pénibles.
Manquant de livres, le mattre était obligé d'écrire de sa main des
.feuilles qu'it distribuait aux éi&vea. Mais cette peine fut bien
adoucie par tes fruits merveilleux qu'on ne tarda pas A recueil-
lir. Les enfmns, de retour Ala maison paternelle, rapportaient <<
leurs parents et à leurs domestiques les principes de ta doctrine
chrétienne, qu'ils «vaient appris en classe, et leur inspiraient
ainsi le désir d'entendre eux-m~mea ies ieçons du professeur.
Afin de satisfaire ce louable empressement, le P. Queyrot ins*
titua, pour les jours de fête, un catéchisme commun aux enfants
et aux adultes. Au commencement des réunions, un des enfants
récitait en grec vulgaire l'Oraison dominicale, !e Symbole des
Apôtres et tes dix commandements de Uieo; puis venaient les
interrogations sur les parties de la doctrine chrétienne apprise
durant la semaine. Le Père expliquait une ou deux des prin-
1.a Narré.
2. Lettre da P. Général au P.Qneyrot, 30 nov. t62~ (Gall. mtM.. Epist. Gea.).
3. Lettre du balle de Constantinople aU sénat de Venise, 4 janvier <6M f~enezta.
AKMv.dtStato, Senato, DettbemziontCoMt. Reg. XV, f. i63).–t<eKM do P.C<ne-
mt au P. d'Annttac, 7 fet. )<?&(Gall. m<M.. Bpbt. Geo.).
4. LettreduP. GénêMian
P. d'AorHtae.1 février
t626(0a!t.m!M..Bptet.Cen.).
b. Lettredu P. G<neMt
au Métropolite
de Smyroe,<9sept. t627(Ep!:t.6en.ad
Mtemos).
MtSS!OXSDU LEVAKT. SM~RXË. 3~

en chantant
cipales ventés de la foi, et l'on terminait l'exereice
à l'unisson les litanies de la Très Sainte Vierge. Tous, avant de
se séparer, récitaient one prière pour !e Souverain Pontife. Par
ce moyen on apprivoisait à l'Eglise cette nation tant aliénée
du Saint-Siège'
TeUe était ignorance religieuse des Grecs avant l'arrivée des
Jésuites, qu'un grand nombre ne savaient pas même former îe
signe de la croix. De gtaves erreurs s'étaient introduites parmi
le peuple. Les uns pensaient que le précepte de la confession
femmes
n'obligeait les hommes qu'à l'âge de vingt ans et les
le confesseur
qu'âpres leur mariage. D'antres croyaient que
n'était hé par aucun secret; de là, bien des abus ou l'on omet-
tait une partie do ses fautes, ou l'on s'abstenait du sacrement de
tontes ces idées fausses dispa-
pénitence. Grâce aux catéchismes
rurent, et avec elles la haine implacable que tes Grecs avaient
vouée aux Latins et a la religion romaine, plus odieuse pour
eux que les superstitions des Turcs. t!s finirent par apprécier la
avaient appris a
Compagnie de Jésus que leurs caloyers leur
détester; on les vit fréquenter les Pères, leur demander conseil
et même s'adresser à eux pour la confessfon
5. Aucun des missionnaires ne connaissait !a langue des
Arméniens; ils n'avaient donc pu jusque-là s'occuper de cette
nation qui méritait pourtant quelque intérêt. Plus dociles et de
nature plus ouverte que les Grecs, les Arméniens no montraient
leur
pas & l'égard des Latins la mcme hostilité mais, pour
ils ressemblaient u des
ignorance do la religion chrétienne,
et un Le curé ne
païens. Ils avaient a Smyrne un curé évoque.
savait ni lire ni écrire; il récitait de mémoire les prières litur-
l'n t'ère l'ayant prié,
giques. L'évoque n'était guère plus instruit.
de lui t'crire l'oraison dominicale en Arménien,
par interprète,
il dut la transcrire en lisant dans un livrer
Quand le P. de Canillao fut contraint par l'état de sa santé
de quitter la ville, on le remplaça par le P. Artaud Riondet qui
savait un peu l'Arménien. Faute d'usage de la langue le nouveau
tnissionnairo ne réussit d'abord qu'à moitié; puis, A force de
et son ministère
patience et d'étude, il acquit une grande facihté,
fut dès iota couronné de succès*.
t. e Kafrédelar~tdenee.
2. 7M<Tem.
3. a NMtédelarésidence Cordara,op.< n. 2t0.
4. Lettre du P. R!ondet au P. OMfat, 20 avril t6M (Gatt. miss., Eptst. Gen.).
3M SOUSRtCHEUEU. PREMME PARTtH.
A son arrivée à Smyrne, le P. Riondet n'avait
comme consul M. Samson NapoUoa plus trouvé
qui venait de partir avec
l'assentiment de notre ambassadeur; il allait bientôt être
en récompense de ses services, chevalier de nommé,
l'Ordre de Saint-
~chet et gouverneur pour sa
Majesté du bastion de France en
Afnque'. Il avait laissé le vice-consulat à M. Jean Dupuy en lui
imposant de garder tes Pères Jésuites comme chapelains et
comme hôtes <. Ce fut à ce vice-consul
qne le P. Hiondet remit,
en arrivant, une lettre de Louis XH). dans
ordonnait <\ son feprésentant do conscrit. laquelle le roi
auprès de lui jps
missionnaires et « de tes assister es nc.-a8.uns ..“ ilsen
avoir besoin, comme personnes pourroieut
disait Sa Majesté que nous
avons on singulière considération Jean Uupuyvoutut que.ette
lettre ftlt enregistrée en la chancellerie, et
aux Jésuites !a mcme bienveillance témoigna d abord
que Samson Xapotton
L œuvre de l'apostolat se poursuivit donc en toute
sécurité
Les marchands <)oChio exdus do la de Venise com-
chapelle
mencèrent u fréquenter e!!o de France Les Pères
alors, chaque premier dimanche du mois, <un entreprirent
principatcs fêtes do
l'année, et tous les dimanche de t'avont et du carême, des in-
structioM en diiférentea langue en f.ai8
italion après tes vêpres après ta messe, en
L« chnpeUe étant
contenir à la fois un ~rand nombro trop petite pour
d'auditeurs, on tes intro.
duisait par groupes; dès qu'une instruction était
linie, les mis-
sionnaires étoient obligez d'en commencer une
autre et cela
jusque trois et quatre fuis de suite, pour contenter ceux
navotont pu trouver place qui
à la précédente o. Le
~nMe interdit asos compatriotes la eonsutde
chapelle des Jésuites et il
punit d'une amende ceux qui A la desrobée n avaient assisté n
iours prédications « Cette amende, écrivait le P.
Perrin, a esté
apphquée it œuvres pies, savoir est à la réparation et
de h chapelle do Notre-Dame de fabrique
Constantinople. Dieu soit
bény qui nous a fait contribuer, sans y penser, à une si sainte
~ntreprMo".
Orammonl, '~AamMH Ar<M~M )~e<-
2. a Narrè de la Reaideacc. t "?<
3. LettredoM!au consuldoSinyme.<9avti)ta~a
4. K~N: fNot~dela t~.).
a 0 Narrédela R"ldence. a 'S~'iS-
6. Heu~aa. f<<«< <~ .WM<oH)) c~ff p ,M
.~S~ Venise.n Jolliet di S~.
Decrellcte)Senato,Cooslanllnopoll,
8. Lettredu P. Petftnd<j~citée.Reg.X~p,1:
r, 6,.).
UULEVAfiT.– 8MYMKE.
MtSStOXS 3~

Parte! les œuvres des Pères de Smyrne, nous ne pouvons passer


sous silence les congrégations érigées en l'bonneur de la Trcs
Sainte Vierge. au nombre de trois ce!!o dos marchands, celle
des artisans et cette des écoliers. L'an t629, raconte t'aonatiste
de la résidence, a à la sollicitation de plusieurs, pour accroistre
la fréquence des sacrements, nous avons institué une congré-
gation pour les marchands françois et autres tatins du pays,
de laquelle, outtrc les e\ercices ordinaires à toutes, Dieu a retiré
des fruictz par la vocation d'un dos plus ttonestes et vertueux
marchands quy fust enSm\rnc, loquel est à présent au noviciat
d'Avignon.. Aceste congrégation on a adjousté celle des artisans
tntins et grecs, ou laquelle les tatios passagers et habitans sont
en grand nombre, qui ne manquent do s'advaneer à la crainte
de Uicu ft en donnent des preuves tous te:! jours. At'inntation
de <esdeux concertions do personnes âgées, les enfants de l'es-
colle ont, p)U'dt-votion à la Vierge, commencé la leur, t taquei:o
ib ~e rassemblent tous les dimanches. lisent un livre spirituel eu
de la ~ierge.
grec, disent le chapeUet et chantent les litanies
viennent d la
puis s'en vont ouyr la messe, t.'aprês dtnor ils
doctrine chrétienne et y amencot quantité d'au! très Grecs.
tcotte <!nie, on la faict au< Arméniens fn leur langue, et puis
t'en va au\ vaiMet frau'.ois induire les mousses des ëqui.
pages'.
En même temps que le culte de la Très Sainte Vierge, la
dévotion à saint tgnaee s'était promptement répandue AStayrno,
et le
grâce aux miracles que Dieu opérait par son intercession
Il
contact d'une de ses reliques. t'nc femme turque qui tous les
mois estoit tourmentée du mal caduc, ayant appris la vertu do
cctto relique, pria un Grec do l'emprunter de nous pour ayder
lu
quelque femme chrestienue et la luy porter. Depuis que
rotique fut en ta maison do la femme turque, (son mat] ne la tour-
menta plus, et craignant qu'ji!j oe la saisît « l'ordinairo si elle la
renvoyait, elle [tajgarda l'espace de deux mois. Kousdemandâmes
souvent nostre relique au Grec qui. après plusieurs excuses et
détays, advoua qu'il l'avoit portée a une femme turque, Maquette;
en ayant rcccudu soulagement, faitoitdifUcutté de la rendre Un
de nos Pères dit au Grec qu'il assearât la dicte turque que le
mal caduc no la tourmcnteroit plus, puisqu'elle avoit eu recours
a sainct Ignace. Elle le creut et renvoya la relique avec une

t. a Nanêde la tésMepce.a.
?48 SO~S MCMKU8U. PREMtÈhE PABTtE.

belle bourse faicte de sa main, où elle avoit mis un nom de Jésus,


et depuis jamais le mal caduc ne l'a reprise*.
Ainsi les premières années de la mission peuvent être nommées
des années d'abondance elles furent suivies de n quelques
années de stérilité lorsque les Capucins vinrent s'établir A
leurs
Smyrne~. Les Jésuites injustement dépouiiïés de tous
anciens droits se trouvèrent en peu de temps sans maison, sans
librement
chapelle, sans revenus et sans aucun moyen de pouvoir
exercer leurs fonctions, non pas mesme de pouvoir célébrer !a
messe, comme it leur arriva souvent~ u. Kous raconterons plus
tard les indignités de toutes sortes qu'ils préférèrent souurit'
soins.
plutôt que d'abandonner un champ déjà fécondi- par leurs
four t'instant, afin de garder t'ordre chtonotogique des faits,
racontons comment la Compagnie de Jésus parvint a s'introduire
dans .ep.

6. Cette ville avait été visitée par le P. de CaniHac dans te


voyage qu'il entreprit, en i(H5, a travers la Syrie. Ello lui pamt
omir tous tes avantages requis pour uu centfo de mission. Or,
a la même époque, le connut français d'Atcp proposait nu
P. Coton d\ fonder une résidence semblable Acelle do Constan-
A un <'<<.b!)t-
tin"p!e. pt t'éminent religieux se sentait fort porté
sempnt qui favor~crait la propagation do la foi dans toute cette
contrée et jusque dans la Perse. Toutefois it ne voulut point
dans une affaire si importante sans avoir pris conseil.
s'engager
Il écrivit donc au comte de Brèves qui avait tongtemps représenté
la Franco en t'rient, et lui demanda ce qu'on pouvait espérer
d'un tel dessein. La réponse de l'illustre diplomate fut peu
encourageante.
Je vous diray. quant à la proposition que le consul d'Alep
faict à ceux de vostre Compagnie, que j'y trouve de l'obstacle.
do Jnita; et a
Alep est une ville habitée do Mores, de Turcs,
cause de la grande quantité do marchandises qui viennent do
Perse. it y a bon nombre de marchands François, Italiens,
et Fla-
Anglais et Flamands qui y résident. Quant aux Anglais
mands (Hollandais), vous savez qu'ils sont les ennemis de nostre
comme
religion et en particulier de vostre Société, et partant,
1. LtgMod.~oMoMde <M<wxt< ~M~fM '<ela CeM~Mfe<<eJM<)<
f« ~f0«f, p 0. «
2. Ptfa~a.u F< ~M ~M"<«' f/c~fre. p. n2.
3. B~~r<- ~~<<M de ~~M'WM~<<
B~<- ~otwt ~~M'M<mc«< <~M~M Pères <'<'wpM9"<ef" M r<
<'<'MpM de
~M~rne. (Catayoo. op. fM.. p. <0t). <
MiSSIOKS
OULEVAKT.– At~P. a49
ils verront [vos Pères] arriver par de là, Us ae manqueront point
de ton? dresser des embuscbes et de les faire ci~noistre plusiost
pour des espions que pour des ecclésiastiques. 11 y a d'autre
part, d'ordinaire, un ou deux religieux de t'ordre de saint Fran-
çois qui sont envoyés do Gardien qui réside en Jérusalem. non
seulement pour servir aux besoins des chrestiens, mais encore
pour les exhorter à secourir de leurs autmosaes les Saints-Ueux.
Si vos Pères vont [a Atep] ils seront ennuyée des dits religieux
de Saint-François qui croiront qu'ils ne sont attéa par det& que
pour !eur ravir los autmosnesqui leur sont faictes ordinairement
et pour cette cause, ils seront pour se joindre avec lesdits
anglais et Flamands pour faire chasser ceux de vostre Compa-
gnie, qui, vivant en Alep, n'auroient pas le moyen d'y profiter.
comme ik font en Couxtantinopte, attendu qu'il y a peu de
chrestiens de nostre créance, et partant, un coUè~e n'y sera pas
grandement utite'. n
Ces difucuHés, trop réeues, n'auraient pu cependant arrêter
le t*.Coton, mais son étoignementde la cour l'empêcha de donne*
suite au projet. On y revint quelques années plus tard, sur de
nouvelles instances du consul, et sur l'ordre du Souverain l'ou-
tife~.
A!ep, située sur tes tivcs du Marsyas, entre l'Euphrate et la
mer de CiUeio, était devenue par l'avantage de sa position un
dos tnarcués les plus importants do l'empire turc. Elle ne le
cédait qu'à Constantinopte et au Caire pour le nombre de ses
habitants~. On y comptait en i62~ beaucoup de chrétiens do
diBerentea nations, mais donnes de presque tout accours spi-
rituel. Rome s atarmo do co déplorable abandon, et le pape
Urbain VUt, d'accord avec les cardinaux do la Propagande~,
résolut d envoyer en cette ville des Pères do ta Compagnie de
Jésus\ Lo 2N décembre i62~, le P. ViteMeschi enjoignait an
Provincial de Lyon de désigner doux Pères pour la mission
d'Alep, et au P. de Ségairan de leur obtenir du roi des lettres
~e recommandation". Bientôt les PI'. Jean Stella et Gaspar Mani-
t. ~eMredeM.deB~ea auP. Coton,6 nov.tOlB,pobU&)
parPmt,Nff&e<'eAM,
Y,?7.
2. t<eMMdo P. Général au P. de Canfllac, 27 mai t6M (Oall. toss-, BpW. (ten.).
8. Cf. Massott, <Mtt. < foMMeMe ~«fo« <<OtM AeroMt, p. a?t.
4. La cooy~aUoo do la Pfotasande fut fondée paf Ot<go!M XVen )6M.
6. Cordara, W<<. &M'. ~MM. P. VI, 1. XV, n. at8. ~f~toffM <<« <.epOM<,t. J.
p. 120 – Beseon, to S~he e< yef~e &H~<eou tW <«f<e. p. t9.
a. LeUM dn P. (MaeMt ao P. t'omt~, M dec. <aat (Lagdan. Eptst. Gen., t. H).
Lettre do m&me au P. deMeutmn, même date (FMtMta, i!p}st. Gen., t. )V).
).
330 SO~SMCHEUKU. PHEM~HB
PARTIE.

gtier furent avertis de se rendre à NapseUte où ils devaient s'em-


barquer. C'est !à qu'ils reçurent tes lettres de cachet adressées
à l'ambassadeur de France en Turquie et à notre consul d A!ep.
A ses deux représentants Louis Xttt ordonnait de protéger les
missionnaires t< ea telle aorte qu'il ne lour soit donné aucun
empescbement en toutes leurs fonctions ecclésiastiques et spiri-
tuelles, ains qu'ils y soient soigneusement assistés par ïe&
consuls et auttres, comme chose qui tend A la gloire de Meu
et à l'édification des cathotiques*
t'artis de Marseitte le 32 juin iU~3, tes i'P. Stella et Manigticr
ti'arrêtèrent quelques jours a Matte et débarquèrent à Ate~au-
drette le vendredi 18 juillet. Le dimanche suivant Us étaient dans
Alep et se rendaient immëuiotemout à la maison du consul-
Lu, par matbenr, ils ue trouvèrent point le titutairo, mais un
certain Pierre utnvior qui a- ait aHertOé la cbargo sans posséder
les quahtea requtses pour t'exercer u~ec honneur dans des cir-
constances d~ncates ou difCcitcs~.

t. t.ettto du & M. de OMy. tt f~. t<~ (BtM. lial., ttt.t5< f 4Mt publiée
par Mebbath, up. «< p. a~. -< MtM du toi eu consul d'Alep inème date (Mi«.
Conttaot. ). ). f. MH~
x. o !<)tt)p)!rhshna nattatto eomtn ~Ufx' dnabua Pattihua At~putn tntMtt Man-
t;ett)n)..<detiMo ha). Ju). an. <G~ ad <4' <at. Aprit tOM Stante SteXa et
Mantj}tc<)u& (M~s. Cttoataat., 1. ). c. U~.
3. Pet)Q<M. "< t. )'. -'3f. Après 'lue tf' eonMhte. dU tft ameu~. tuMcm
fM ~t)~~ en titre doMee, il att~a Mu«nt 'tue <MOtotattea ne toutant t'a* t~Met
sur te* i)ca< atTeftnt'fMtteo'a tbaf)! tat~Mnt €M)Mqu'XatM fabaifnt ~f~e~
~at fOttUntMion.t~ <n~tCt<de la totonte n-to'ahe et de* coloos ~tmas~M qut
vivaient sous la )~otM))on de la t'MOtt.'ee trouvaient alors tonti~a a dMagecta~H!
n'ao~nt ~Mt'M<Mh)uM foactt"f)")Me dat~de~~ttestn~M~ca. t'<tat) la M*
d un cftta))) rtftft* 0)))<if~ qui ayant a~ft)~ pour trnit aa* <<? fOOMM<)'A"f <t
f ftent fte<6 dMla tcndttion de dun)p")tf)t)0du <roa&u)a< au ~0)) de consul, etf!uUa
hontcu~tnent <M~tdenM tMnfah <'t <t<ao)fMta eaatM <e<tMafuttnw,totnme M) a~att
fait f~f~temtoent faillie (ca~uttt<. la plus n'ao()e anttpathtp. n avais fais chasser
les Mfonda d'A)cpt U ae Un< fa* & lui <)ue(co ~Mtntttt n'eutMnt tf "~tne sort. 0
M. yat;t!tM)fn formulant eeUe affOMtton ne fait tjue ~umef une feqttfte adffMte
am tntf~atKa du roi p!tv le mandatée des t~~)<!et)t< funtah a Atfp. fAt~.M'taag.
TM~utf. ect~ t. IV). Toutefob la ~oottte <tou<oblige a Oet~f 'juf!qt)''< doutes taf
le seul point qui noua taMt~M tjUfttefui ~)tttMct la conduite du consul omw'ff
&t'~fd dpaJ~uXf*? t~dt'comcnt' qae nom atun~ dans tea maint sont tottMdte*
<oire<. t.M Pf. Nt~Uaet Mant; )'eMO"'nt de toautaia ~Ottotf et de dupHeXë
tt.t«M o M dp t' < Jutt) )fM7. Atf. Kt~"K. Tut'tuto. catr., t. n), f. tt")t de
tn0t))f le steut t'htHffe Caonp, Na~Mttto~,feodant a Atep. attMto va tMt que ce
consul n a putott'<)t) les intenta des J~nttea fM<'<et'<,t. tV, n. t0). Par contre.
nous atout pnuf ta d<feo:9 de t'teth) tttthtt~ t t" une teUfa de tut an f. t!otd!en de
~n)Mt<tn en faMUt dea <a!M!onoatîMde la Cotnpaso)~, 8 novembre tGj!) (Btbt.
nal., ft. )0)60.f.<a2);–2° uoeteUMdutOMu)t~ntth'odA~p.ponptnt ashaMaet
atUt des ~~uHM. au h~ttede' 'Veniseit Coo<tanHnop~,dans ):'ttt?t!e t) M t'tatnt. te
30 Joio t69!. que le consul français t'empiote, et n sain de cause, pour te* r<'Ma
itupt~ du thif (VeRMia,Arcbtw.d) Stato. niap. dt Comteot.. n. tm, &76-&?9)t–
a~ectin un temUtat ea bonne fatme du P. Qu~Mt. aMeetant. le atttt <63t, qoo
MSStO~S UU~EVAKT.At.6P. 35<
7. M. ~m~*n*tnnt
Ottiviep *«*n~nm~tn«tt«atu! t«a nntttfttttttX
n'ayant pu recevoir chea lui tes nouveaux
arrivants, ils furent contraints de se loger an /on~M~, on
maison commune des marchands français*. Et aussitôt commença
pour tes pauvres Pères une vie <!e contrariétés et d'épreuves,
qu'on aurait peine it croire si elles n'étaient attestées par des
documents irrécusables. Ils tes supportèrent avec une patience
héroïque, les regardant comme le gage assuré des fruits spiri-
tuels qu'its devaient un jour recueillir.
« La vérité historique, observe n ce sujet le P. Cordara,
demanderait qu'on indiquât tes personnes qui se déclarèrent
ouvertement contre la mission, les motifs qui inspirèrent leurs
actes, ce qu'ils entreprirent contre la Compagnie et comment ils
parvinrent a teur but. Mais la loi de charité nous oblige do ne
dire que ce qui est indispensable pour l'instruction de la pos-
térité~. Il t.ardons, nous aussi, dans la mesure du possible, la
même réserve; exposons simplement tes faits est renvoyant aux
sources le lecteurs qui voudrait connattto les causes de ces regret*
tables événements.
81y avait à Atep un couvent dont le supérieur, en vertu do je
no sais quel privitège, s'attcilmait le droit et le pouvoir de curé
ordinaire dans toute t étendue des possessions turques en Orient.
bos qu'il apprit ta présence des dcu~tJésuites, il teur dépêcha un
de ses religieux pour leur signinor de no pas s'avancer plus loin,
et leur défendre s'its séjournaient dans la ville, d'y esorcor
aucune fonction du saint miniatt'ro. Les Pf'res bésit''ront obéir
et tachèrent do gagner du temps, persuadés que, munis do
l'autorisation MUprémedu Souverain Puntifo. Us n'avaient pas à
Hosoumettro à une juridiction ioférieura et incerlaine. On eut
alors recours à des menaces dont tes Pt'rcs ne so montrèrent
point enrayés; ils y epposprent to titre do leur mission tégIUma
provenant du Saint-Siège, auquel aucune autorité ne pouvait
déroger. Le supérieur refusa d'on tenir compta. A l'heure mémo
où i'on célébrait uno messe eotonuottodanstat'happttoconautaire,
it lit afnchot' à la porta une sentence d'interdiction nvpo menace
d'excommunication aux missionnaitra.s'ns orient onrir le aaint
sacriOce ou enteadro les confessions dans la viHo. Les Jésuites
en appelèrent au Souverain Pontife et continuèrent dira la

le coneo!Olliviera pmMs6!M~feoitee(ATB)tMa.Tut'tu~. 1.)V.n. ?i)).Cf.


aabtMtb.op.e~, p.~0.
t. e 8)n)p))ch<)ma nafMtto d<'ja ett~.
a. Cofdara,M< A'.f. P. Vf,h XV.n. 't9.
352 SOUS
tUCMEUEt?.
– fRQUËRE
PARTIE.
messe, non Plus dans la chapeUe consolai qnia~it été féroce,
mais d'abord dans F~gtise des Maronites, &
qmnze cents pas de
la viUe. et ensuite en secret dans leur
propre chambre. En même
temps Us éorivtMnt à .'ambassadeur de France à Constantinople
et attendirent sa réponse et celle du Saint
Siège
M.de Césy regrettait qu'on ne lui eut
pas deatandé plus tôt
son avis et ses conseils. « Je vous diray. ccrivait'it à M. do ha
Vi!!e-atM.C!ercs. que j'ay reçeu un extresmo des plaisir de vo;r
aller les Pères Jésuystes en
Alep, sans avoir passé icy pour se
munir des commandements oeccssairfs
pour leur résidence.
dont j'eusse retm~ ou avancé teNtabtiMetnpttt. selon
tacogooi~
sanco que j'ay des auayfM du pays et de l'humeur de ceux
qui
gouvernent maiuteoant cet empiM. Et di~y encore une
foys
que tes i~ons t'tfM ue dehvroiont point atit'r en A!ep s'exposer
à ta haino des Vénitiens, Aog!oys et
Mamenta, sans venir ic~
RMad~ langue; et quaud i!s n'eussent eu d'au!tMs ennemi
que les Pcre~ do Hicru~tem. leur tit'jour en Alep n'cust jamais
esM qu'avec pétita. Je
puis dire avec v~tô que personne n'aymc
plus que moy tes pt'res J~uyatea, et croy to teut' avoir tesmoign~
mais do tels eNthar<p<ements mat A propos font
recepvoir un
< untrecuup à la dignité ~u roy, ce quy est très faschoux et de
conHcqut'nce; et je crains bien que deux P.'fos que nous avons
à Sm~nechexteconautno courront fortune,
lorsque le tuu~MtMt
de te Ucu't& saura comme ceu!'<
d'Alep ont esté mat M~eus.
C'eat pourtluoy je vous supplie, Mons!eut'. do
parer et rester
aux recherches que feront ces bons t'fps. attendant MOautre
temps, car, pour cette heure. il est du tout impossm!u d'eu
establir un soul en quelque endroit que ce soit de cet
empire
L'amuassadour n'avait que trop raison puur
Atep. comme
t'ev~notm'ut ce tarda pas & la montrer. Aux re!ig;euK
qui avaient
réduit les missionnaires A l'impuissance s'unireut d'autres adver-
aairos de Ja Compagnie, parmi lesquels se
signala ~o consul
vétMtieua. Atora, pour contraindre les Pères a quitter la ville, ou

t~ttMdo C.tMatd'Alep«nGafdieade~MMhm.a c<wto.<a!&(B)M. nat.fr.


? 160,1~ < de May.e d~Mbre MM(Ard~ dn
Mtn.des ACr.M~Kt. To~o)c.Co~poadaoce. 1.)«, f. n~. OeetetotoSaetae
ConattmU9n!.<tePmp~aoda 0~. 99 hottet t6M.eo faveurdeaMM~d'Attp
t. SV,o. 9~0. StmpUdMtma < Of.~rd~
na~MUoo. eiMe.
a.~ettMde M.do C~ya M.de la VtMMat.O!eM<, <aiam!MMM (MbLaat.
tD<.ff.M.)M.f. 4M).Cf.RaMtath. fM..t.. 3:9
3~t<eUM du tooMt t~Uen au <M'a~de VeotM. 0 tOMa
<6M(Vtnnta, AteMttodt
HMOo, Dttp. <MAleppo, o. t, f. <3'«).
MSSMXS DU ~EVA~<T- ALBP. 353

n'eut pas honte de recourir à la calomnie.Le pacha gouvemeur


de la province, étant alors absent, on adressa au moussalem, son
lieutenant, une supplique anonyme dans laquelle les Jésuites
étaient dénoncéscomme espionsde t'Espagoe, ennemisdes Turcs,
perturbateurs de tous les Etats, et dont le Sultan lui-même
avait tout à craindre si on ne se hâtait de les chasser ignomi-
nieusement. La supplique était accompagnée d'une forte somme
d'argent, moyen de persuasion tout-puissant en ce paya. Après
en avoir pris connaissance, le moussalem porta plainte au cadi
contre les deux étrangers et demanda leur renvoi, sous prétexte
qu'ils n'avaient aucun commandement pour autoriser leur
séjour. Le juge, obéissanta cette injonction, leur ordonna, sous
les peines les plus sévères, de partir dans trois jours pour
Atexandretto,au ils resteraiont jusqu'à ce qu'ils eussent reçu le
commandement sollicité par l'ambassadeur*.
).csPèressortirent d'Atep.te 3&novembre 1685.sousla garde
de deux janissaires qui los remirent entre les mains de trois ser-
viteurs do l'aga d'Alexandrette, venus à leur rencontre. Après
onze joura passés dans la prison de la ville, ils furent connés
au vice-consul aui les avait r~eiaméaet demeurèrent plus d'an
moisdans sa maison, attendant toujours, avecla réponse de l'am-
bassadeur, l'autorisation de séjourner dans Alep 2. Maistes ad-
versaires qui les on avaient fait chasser s'euorc&roatde leur en
interdire le retour. L'aga d'Alexandrette,gagné à prix d'argent,
ordonna tout a coup aux négociantsfrançais de lui apporter tes
clefs do leurs magasins et déclara qu'il ne les leur Mndpait
qu'après te dopart des Jésuites. Ceux-ci, no voûtant point faire
tort au commerceda nos marchanda, perdirent alors tout espoir3.
Le 10février i636, ita furent embarques sur un navire anglais,
avec ordre au capitaine do ne tes débarquer qu'en France;
« mais la Providencequi détruit les projets des hommes, quand
its sont contraires à ses desseins, en ordonna aatremont* p. Sur
les cotes do Malteil tt'&tevaune si furieuse tempoto, qu'on dut
relâcher au port. La P. Maniguer se trouvait alors dangereuse-
ment malade; le capitaine, touchéde compassion, le mit & terre
avec son compagnon pour en prendre soin. A peine le malade

t. 8!mpUc!&tM
oaMaUo.
Cf. OetdaM,
op.cM.,o. aM,aa?.
3. Lettre do eoMol d'Atep&M.de <M<y, 8 décerna Ma&(AKMtMdo Mta. des AN'.
BttMa., Tomate, correspondance,t. tt), f. t~).
8. CbtdMa, t. c.
4. ~Mmo~Mdu tecatt, t.1, p. Mt. <<eittedo coMottcntuen
d'Atep ao Sénat de
~tniM, 6 mais t~o
<« mafe tMa ~taeaa, Amble. (u
(Veneda, <Mcutv. dt OMW,
Stalo, UMp. dt AMppO,
Dh)p.<H Ahtppo,o. t, f.f. 0,ta, M).
0. ), M).
tM~AOMB M <~09. -t t. H. a~
35t SOUS MCHEUEU. PRBNËRE PARTIE.
fut-il ~Xt T ? ~.<m~, suivant un avis reçu
du P Général firent voile vers
Constantinople. Là ils sollicite-
raient la protection de J'ambafsadeur, et tacheraient d'obtenir
du Grand Seigneur le commandement
dent ils avaient besoin
pour retourner et se maintenir dans
2~ septembre i626, écrivait le P. Atep'. Partis de Malte le
Maniglier au P. Assistant,
nous sommes a~ heureusement au port de
le 5 novembre, si bien Constan<inop!e
que pour faire environ six milles,
nous avons consommé quarante-deux
jours dans l'Archipel
8 M.de Céay n'avait pas attendu ce
moment pour commencer
les démarches en faveur des
missionnaire.. Malgré tous les
obstacles,'il parvint à faire respecter, avec leurs
iontôdu roi son mattre, et le i8 octobre <626 il droits, la vo.
une bonne nouvelle au P. Gënérat. Il pouvait annoncer
Révérendissime Père, ce
m'a esté un M~mo regret d'avoir oy-devant rencontré
ques d~cuttes dans l'esprit des ministres du Grand Turcque!. tou-
chant l'establissement d'une mission de
deux Pères en Alep, et
je prends Dieu tatesmoing sy j'ay
manqué en ce pieux dessing
ny d'affection ny de diligence; maya comme il
monde de plus changeant n'y a rien au
que les choses de cette Porte Ottomane,
Notre Seigneur a permis
qu'un nouveau visir, maintenant en
charge, s'est trouvé plus capable de raison
que son devantier
m'ayant accordé aujourd'huy les commandements
impëriauh
'"cjay requis du Sultan pour l'establissement et seureté des
deux Révérends Pères
Gaspar Maniglier et Jean Stella et je
supp!!e Votre Paternité Révérendissime de
croyM que je n'es<
S~ mon sans pour ~cr
venérabie Société qu'homme du monde ne me a toute la
en aSechon de la servir o fpeut surpasser
t"
A Rome, on avait éta indigné des
manœuvres
faire échouer la nu~on. et l'on attendait avec employées pour
anxiété le résul-
tat dea démarches tentées
par l'ambassadeur. Dès qu'il fut
connu, le cardinal Ludovisi, au nom de la
congrégatiM de la
Propagande, et M. de Béthuno, au nom du
Saint-Père, s'empres-
(G~SM~ -Lettre doP. 'MO
(Onll.m!88"BpiaLcent. ~'S'
2. Lettredu '~ov. <6M(Mt.C.MtMt..
t. l, 0, 133),
a. LettredeM.de~8' anP. Ot1nêral,
18ocl.1620(BibI.DaL,rr. se.tas,r.
48t).
24
6&!em, Jwo1620(Veoeala, ArebJ\dl 8tato,D1spacc:1d1Aleppo, ~SSS~S~
Q, f. 120),
MtSStOXS
DULEVANT. ALEP. 39S
sèrent de remercier M. de Césy de son dévouement aux intérêts
de la religion 1.
Tout semblait promettre qu'un nouvel essai de mission réas-
sirait. Outre les commandements du Grand Seigneur pour les
autorités turques, on avait obtenu un décret de la Propagande
recommandant aux religions d'Alep de ne point s'opposer aux
ministères des Pères de la Compagnie2. Mais il semble qu'on ne
prévoyait pas assez l'attitude hostile des consuls étrangers, surtout
de celui de Venise; or celui-ci avait reçu ordre de la Seigneurie
de combattre de tout son pouvoir l'établissement des Jésuites.
Prévenu des luttes ù soutenir de ce c~té, le P. Maniglier avouait
au P. Général qu'il comptait uniquement sur le secours de Dieu
et les prières de la Compagnie. Sa confiance fut récompensée.
La Turquie était alors en guerre avec la Perse. Le H janvier
i637 le grand viair, ami de notre ambassadeur, partait de Cons-
tantinople pour rejoindre l'armée campée sous les murs d'Alep.
Les PP. Stella et Maniglior s'embarquèrent le ai du méma mois
sur les galères de Chypre, et parvinrent à Aloxandrette le t5 avril.
L'aga, prévenu de leur arrivée, lea ni arrêter; maia a la vue du
commandement signé par le grand visir, il leur permit do con-
tinuer leur route Deuxjours après, tes missionnaires rentraient
à Alep d'o'~ ils avaient été chassés seize mois auparavant. Un
de leurs mortels ennemis N'était vante d'avoir en mains onze
mille piastres s destinées à leur procurer un second bannisse-
meut* n. A son instigation, les consuls d'Angleterre et de Venise
les accusèrent, do nouveau, d'être des perturbateurs du ropoa
public et d'avoir engagé les sujets du Grand Soigneur it se faira
Francs, o'eat-à.diro catholiques romains' Le grand visir manda
devant lui les deux Pères et leurs accusateur!): Vous êtes des
imposteurs, dit-il à ces derniers; je connais ces religieux je les
ai vus a Constantinople et j'ai signé mol-même le commandemout
donné en leur faveur; je ferai mettre aux fera le premier de voua

1.t~M«det.ut!owhi &M.de <May. tt <Me.<6!a(B!M.nat., f~ totss, C tM).t.eMte


de MthaMaun~mo{Wfh'm, ff. tO.tBO.f. M3).
3. neeKtam89. 0.de Pm~. tacacMAtepp..23JMV.<6M<M)M. Constant.,1. 1,
n. U9).
3.LettrednP.StellaeoP. G~Mt, 29mat<M7(MiM. Coast.,t.1, o. tM).– lettre
dutootat~aiUeod'Mepaut&Mtde Veotse,28avrilt627(Venexta AMUt.<UStato,
Dlsp.dt Aleppo,a. t, f. tWM).
4. BesMO.ep.cM.,p. 20.
6.~tM<M(tu~epon~, t. t, p. t23. LeUMdueooao!wéatttead'Alepaubatte
de Venise CoMtMUBOpïe, 98avtUt69?(Venezta,Archiv.di Stato,Dbp.dl Cons.
tant.,o.tM, f. 6M-M9).
356 SOUS tUCHEHEU. – PREMIÈRE PARTtE.

1-- ~t --t- tt ~-––t–– '––-~–A- <-–


qui les molestera. Regardant ensuite les missionnaires avec
bouté, it leur dit « Ne craignez rien, rassurez-vous; je vous
maintiendrai dans Alep; faites bien, vivez en paix et ne doutez
point de ma protection 1. » tl ordonna ensuite au cadi d'enregis.
trer au greffe un décret par lequel il permettait aux Jésuites
d'en appeler à un tribunal suprême s'ils étaient désormais cités
en justice 2.
Le i3 mai, jour de l'Ascension, les Pères commencèrent à
célébrer publiquement la messe dans une chambre qu'ils avaient
touée mais ils essayèrent en vain d'acheter une petite maison
où ils auraient pu ouvrir une chapelle pour l'exercice de leurs
ministères. Aussi bien, dociles à 4a direction du P. Générât,
ils procédaient avec une extrême circonspection, afin de ne pas
donner prise à la jalousie des religieux dont ils redoutaient
toujours la sourde hostilité 3. Quant aux catholiques, charmés
d'avoir dans les deux missionnaires un secours longtemps désiré,
ils assistaient aux catéchismes et aux instructions avec une tou-
chante assiduité
Lorsque le calme parut solidement rétabli, le P. Général
crut le moment venu d'ouvrir une école, et comme ni le P. Stella
ni le P. Manigtier no savaient le grec vulgaire, il conseilla
nu P. Supérieur de Constantinople de rappeler l'un d'eux et de
le remplacer par un autre missionnaire. La persécution à laquelle
étaient alors en butte les Jésuites de Galata ne permit pas d'exé-
cuter ce dessein D'ailleurs, à ce moment même la mission
d'A!cp était dans la gène les subsides attendus d'Europe n'ar-
rivaient point. Telle fut bientôt la pénurie, que le P. Stella
dut retourner en France pour y recueillir des aumônes. Peu de
temps après il mourait à Avignon, victime de sa charité au ser-
vice des pestiférés* Le P. Maniglier, resté seul au milieu de ses
néophytes, vécut plus d'un mois dans un dénuement absolu,
réduitâunje&ne rigoureux et trouvant à peine assez de nourriture
pour no pas mourir de faim. Les Francs eux-mêmes, pré-
venus contre lui par les ennemis de la Compagnie, lui refu-

t. Mlmoiresdu Levant,t. l, p. 123. Lettredu P. Stellaau P. Général,


26malt627 (MtM.Constant,t. o.<3)).
2. Cordara, op. c«., n. 227.
3. Le'tKa do P. Général an P. Manquer, 24 août !62? (GaU mise. Epbt. Gen.).
Lettre do consul ~ntHeD,28jaio <627,d~adMe.
4. M~")o<t M du teeon!. ). c.
6. LettreduP. Généta! auP. Perrloet au P. ManigUer. t" décembm
<697(Gat).
miM.Ep!st.Geo.).Dum~meanP.MantgUer, 14septembre t6M(M<<fem).
6. BesMD, op.c«., p.Zf.–Ategambe.FefOM et victimae,p. 281.
MSSMKS DULEV~T. – ALEP. 35?

saient toute assistance quand le P. Queyrot accourut de Smyrne


à son secours, <'il paraissait plus semblable à une ombre qu'à un
homme*
Le remplaçant du P. Stella était à peine arrivé dans Alep que
la peste y faisait son apparition s.. Les deux missionnaires
n'hésitèrent pas à s'exposer au danger pour assister les malades.
Cet acte de charité leur gagna l'estime et l'affection de ceux
contraires. Mais les mar-
qui jusqu'alors leur avaient été
chands, craignant que la contagion du mal ne leur fit perdre
deux hommes qui leur étaient nécessaires, les forcèrent de se
retirer avec eux dans leur camp, c'est à-dire dans une vaste
maison où plusieurs d'entre eux occupaient dea appartements
tout en pro-
sépares~. C'est dans cette retraite que le P. Queyrot,
diguant ses soins à ses compatriotes, commença la composition
d'un ouvrage polyglotte très utile aux missionnaires du Levant;
livre admirable, dit le P. Besson, trésor de toutes les langues
italienne, françoise, latine, grecque vulgaire, grecque littérale,
arabe vulgaire et littérale encore~
A la fin de t'épidénue, le P. Queyrot otirit ses services au
amitié. Ce prélat
Métropolite grec qui avait pris les Jésuites en
lui permit do faire des catéchismes pour les enfants et des con-
férences pour les ecclésiastiques dans la maison épiscopato\
Comme elle était située hors do la ville, les Pères durent se sépa.
rer. Tous les lundis le P. Queyrot partait d'Alep pour M rendre
au quartier des chrétiens, « ne portant qu'un peu de riz qu'il
faisoit cuire sur un petit foyer dans une écuelle de cuivre, et un
pou de pain dont il vivoit, sans user de vin, jusqu'au samedi
Ce Jour-là il retournait vers le P. Maniglieraqui n'étoit pas
moins rigoureux à son corpa etils passaient ensemble la journée
du dimanche
Lesdébuts dos travaux sectaires du P. Queyrot furent modestes
mais assez heureux. Ceste eschote va croissant de jour à autre,
mandait-il à M.de Césy; l'on y compte maintenant jusqu'à trente
enfans grecs qui apprennent en grec, en arabe et en italien,

1.BesMn,op. CM.. p. 22.“


t628(mus.ConM.,1.1, o.
20novembre
2. Lettredu P. Queyrotao P. Gênera),
148).
3. Af<'Mo<rMd)f Levant, 1.1, p. 124.
4.BeMoo,op.c«.,p.M
5 Lettre da balle au sénat de Venise, 6 Jaowter t6!9(Venezta Archiv. dt Stato, Msp.
di Constant., o. t07, f. 3M-MO).
6. BesMO.p. 24. LettreduP. GenerataaP.Qaeyrot, tMO(GatLmlM.
t&Beptembre
Epht. Gea.).
SOUSMCimmu. PREMIÈRE
PAWtE.
et espérons qu'avec le
temps ceux des autres nations se serviront
de nous comme les Grecs en
l'instruction de leurs enfans, si
Notre Seigneur nous fait la
grâce d'avoir icy tquelque maison
comme il est du tout nécessaire »
Cerêve ne devait pasde sMotse réaliser.
Lepatriarche deCons-
tantinople, Cyrille, ayant appris que le métropolite
emptoymt un religieux de ia Compagnie d'Alep
pour l'instruction des
jeunes grecs dans la demeure lit fermer l'école, et le
P. Queyrot n'ayant pas d'autreépiscopale,
local pour réunir ses élèves dut
se résoudre à les licencier2. Dès lors il se
livra tout entier à la
prédication, comme son confrère. « Nos
sont de f<ureque!ques sermons. occupations, écrivait-il,
J'aypresché quelque temps en
grec vulgaire mais comme il y a peu
dent, a cause que la langue du de gens icy qui l'enten-
pays est l'arabe, j'ay esté con-
traint de quitter et prescher en
italien, comme le P. Gaspard
(Maniglier) en françois. Les autres religieux ont un
sur nous, parce que les marchands avantage
vénitiens se servent d'eux et
non de nous 3. » Malgré l'opposition du consul de
tructions des deux Pères étaient tr6s suivies Venise, Jcsins.
et la religion faisait
chaque jour de nouvelles conquêtes. Ce succès, nous le verrons
plus tard, devait leur attirer de nouvelles
voulant ainsi éprouver les instruments dont Use persécutions, Dieu
servait pour sa
gloire.

9. Autant leur etabtiascntent dans avait coûté de peines


aux Jésuites, autant leur installation Alep
à Naxie présenta de faci-
hté.
~axie, la plus importante des Cyclades
terroir et le nombre de ses par la fertilité de son
habitants, avait jadis été
avec le titre de duché, ù la famille vénitienne des attribuée.
Sanudo et
devint le stegc d'un archevêché
qui avait pour suffragants les
évéches de Chio, de Tine,
d'Audros. de Santorin et de Mitet.
Apr..s l'occupation dos Turcs, la population fut astreinte à
un tribut au Grand Seigneur; mais cette payer
obligation remplie, elle
jouissait du libre exercice de sa religion. Sous le
régime des
capitulations, l'ambassadeur de Franco se Bt le
protecteur de
t<ettmduP. Queyrot
&M de Césy,Mtutnt6M(Bib)nat., ff t<!tt.of
~<.t
2.~t.nedeM.n,ne<~s.C.n~X Syrienais).
B~X.~r'
Hecueilde (Archiv.Prov.deFrance,
Hpbeyréte).
n~ momentdu partagequi suivitla fondation de l'empirelatinde Coostaat!.
nuple.
MAXIE. 359
MISSIONS DU LEVANT. –
D

Naxie, comme de toutes les Cyclades, contre les exactions des


-1. 1_- .1l.m

fonctionnaires musulmans
En i626. les PP. Antoine Perrin et Dominique Maurice, au
milieu d'une de leurs excursions apostoliques, avaient abordé dans
l'itedeNaxie, poussés par des vents contraires, ou plutôt conduits
an gentil-
parta Providence. Usfurent parfaitement accueillis par
homme chrétien, espagnol de naissance, nommé François Coro-
nello, qui remplissait les fonctions de consul de France. Durant
leur séjour, arriva une bulle du Souverain Pontife, accordant une
indulgence plénifre à tous les tidètes qui recevraient les sacre-
ments de pénitence et d'eucharistie avec les dispositions requises.
Pour exciter son peuple à la piété et le préparer à la grâce du
le minis-
jubilé, l'archevêque ne vit rien de plus opportun que
tère de ces religieux étrangers, appartenant à un Ordre dont les
habitants de l'tte, souvent en rapport avec les Pères de Chio,
estimaient le z<e et le dévouement. Pendant deux mois, les
PP. Perrin et Maurice se livr'-rent sans répit aux travaux de
l'apostolat, no pouvant suture à entendre toutes les confessions,
tant était considérable le nombre des pénitents
Ce succès inspira au clergé et au peuple le désir de posséder
une maison de missionnaires. L'archevêque, après avoir consulté
la congrégation de la Propagande, pria l'ambassadeur de Franco
à Constantinople de lui obtenir deux Pères Jésuites le bien spi-
rituel du diocèse, disait-it, requérait la présence de cesrotigieux.
On proférait des Français parce qu'ils étaient moins sujets aux
Du reste on pour-
soup~ns de la part des magistrats turcs.
voirait à leur habitation ot à leur entretien. M. de Césy vit dans
ce projet un heureux moyen de répandre la lumière do l'évangile
sur toutes les tles de la mer Egée. 11 pressa de vive voix le
Il. Perrin, alors supérieur de la mission de Galata, de ne point
laisser échapper une si favorable occasion 3; en même temps il
intervint lui-même auprès du P. Général. Révérendissimo Père,
les jours passés, monsieur l'Archevêque de Naxie m'ayant repré-
senté le grand désir qu'avoit tout le peuple do son isle d'obtenir
la résidence de deux Pères Jésuystes pour leur consolation, et
ayant esté prié d'on escrire à Votre Seigneurie Révérendissimo,
cet office avec lequel je la
je n'ay pas voullu retarder davantage

1.Cf.LMMtt,MMde Kr~. p. 460etont*. fagotez,o~.c«., 1.1.p. 3M.


2.Lettreda P. Perttaan P. Gén<taj,14avril t627(Ntsa.CoMt..t. vm, n. 4t).
CordaM.op. cit., a. 232.
3.~Mde<n.– Cordara, o.238.
360 SOUStUCHEUEU. – PREMIEREPARTIE.

supplie d'agréer ce dessoing, en cas que Votre S. R°" le trouve


raysonnable et bien fondé. Et véritabtem~at on juge que toute
l'Archipelague ne doit pas estre abandonnée de tels secours spi-
rituels. Considérant le notable fruiot qu'on peut y fayre en plu-
sieurs isles où le peuple ne demande qu'à estre enseigné, et
voyant qu'on travaiito à des establisscments incertains et hasar-
deux en plusieurs endroits du monde, je ue puys comprendre
par queUe rayson on ne vouldroit pas ayder tant de pauvres âmes
en ces quartiers de l'Archipelle, ou nous voyons que, quand vos
Pères y ont été prescher, ils ne pouvoient fournir et satisfaire aux
confessions. Ce que Votre S. K°" scachant mieux que moy, je ne
me veutx étendre d'avantage, la suppliant me voulloir faire
rcsponce et me croyre pour tousjours do cceur et d'âme, de Votre
S. H* Mienhumble et tn'a affectueux serviteur.
« JI est trt's important, ajoutait-il en post.seriptum, que
Votre S. B" soit advertie que la prétendue résidence de Naxie no
peutt estre sinon dépendante de Constantinople, puysqu'auttre-
ment elle ne seroit ny seure ny selon le désir des Naxiotes et de
moyen particulier' »
La P. Général remercia l'ambassadeur de la bienveillance qu'il
avait toujours témoignée à la Compagnie. Il se déclara tout dis-
posé à permettre rétablissement d'une nouvelle mission mais
il se réservait d'examiner à quelle résidence on devrait la ratta.
cher, à Cbio ou à Constantiaopto~.
Cependant le P. Porfin, sur les vives instances do M.do Céay,
s'était déjà rendu à Cbio pour s'entendre avec les Pères Siciliens
et à Naxie pourconnattre les conditions dans tesquèUoson pourrait
s'y établira L'archevêque et le consul l'accueillirent '< moins
comme un hôte que comme un père Un rédigea un acte par
à
lequel les habitants, d'un consentement unanime, donnaient la
Compagnie, avec un revenu annuel, la chapelle ducale appar-
tenant à une confrérie do pénitents, et une maison adjacente
pour servir d'habitation. La mission devait dépendre do la rési*
dence de Constantinople. Deux Pères la composeraient, l'un
chargé des prédications, l'autre de l'instruction des enfants 4.
Malgré l'unanimité exprimée dans l'acte de donation, quelques.
t. Lettrede M.de CésyaoP. Cfo~a!,26JotUet'697(B)bt.net.,?. t6<68,f. 4t6).
2. LettreduP. GénéralAM.de M<y,21septembre !M7(Bplst,Oen.ad Ettercoa,
t. <Ot8.t9M).
23a~ùt1627(MiM.
8.LettreduP. Perrinan P. Général, CoMt,t. V)U,o. 45).
4. DoNNentam donaUoats(MtM.Con;(.,t. Xt, a. 46). Lettreda P. Pettio au
P. Général,8 ottobre<627 (~~M, n. 47).
MtSSMXSDULEVANT. NAXtE. 36i

uns se montrèrent mécontents que la mission dépendit de Cons-


« Gê-
tantinople et non de Cbio. Ils écrivirent sous main au P.
néral afin qu'il la rattachai à la Provioce de Sicile. Ce fut sans
doute en vue de concilier les esprits qu'on envoya aux Naxioies
un Père Français, Mathieu Hardy, et un Père Sicilien, Georges
Casa. Mais cet expédient ne servit qu'à entretenir la division 1.
Sur les représentations de M. de Césy, le P. Général décida que
désormais Naxie ne recevrait plus que des religieux grecs ou
française
Les premiers missionnaires trouvèrent dans l'ile de nombreuses
s'efforcèrent
superstitions et des coutumes extravagantes qu'ils
d'abolir. Donnons un exemple entre beaucoup d'autres. Une
femme qui avoit perdu son mary ou une mère qui avoit perdu sa
.fille assistoient à leurs funéraitles comme des désespérez, ou plutôt
comme des furies, s'arrachant les cheveux, se battant la poitrine,
déchirant leurs habits et hurlant d'une manière épouvantable,
mêlant avec leurs cris des blasphèmes contre la Providence. La
cérémonie achevée, elles a'enfermoiont six mois ou un an durant
dans leurs maisons sans en vouloir sortir, non pas même pour
aller à la messe et à l'ofnce divin aux jours les plus solennels de
l'année~.
L'ignorance des vérités religieuses et le relâchement des moeurs
n'étaient pas moins grands que la superstition. Les ecclésiastiques
cux-mcmes vivaient dans l'oisiveté et la mollesse, célébrant rare*
ment le saint sacrincoet s'acquittant très mai de leurs autres de-
voirs. Les missionnaires, sachant par expérience que la réforme
des peuples dépond do celle de tours pasteurs, N'appliquèrent
d'abord à l'instruction de eeox-ei quand ils forent instruits, tous
ensemble travaillèrent &enseigner les Gdèlos, et avec tant de fruit
ruines
que bientôt la venté et la vertu régnèrent è Naxie sur les
du vice et do l'erreur~.

tO. Au centre des Cyclades il y avait une autre lie qui pouvait
encore offrir & la Compagnie de Jésus un champ fertile d'apos-

1.LeMMadu 4wH )M7:a. d. 1630;<octobreM30(MtM.


Pt HatdyaaP.Oca~fa).
CotMt.,t. XI, n. M.49.69).
a. LettredeM.de Mayan P. Général, t. Vtn. n. 8t).
80juin <MO(Miss-Coost..
LettreduP. G~rat &M.de C< 22octobretOM(6pt<H. Cen.ad Etterooa,<0<3.
t673). <M?
3. Flenriau, op. p. M2-M3. titi. ano. fMid. Natten~a. (M)M. CoMt.,
).Vttt,n.t09).
4. Pteadau..o~.cM-,p. 235.
363 SOUSMCHEUËU. PREMIERS PAMTE.
ttt~i c-~–t'~
tolat. Quand tes Turc$ s'emparèrent de l'Archipel, Syra, l'ancienne
nombre de familles
Syroa, était devenue le refuge d'an grand
EUe avait pour évoque
franques qui y introduisirent le rit romain.
en t687 Domenico Marengo, prélat fJein de zète et de pieté, mais
mal secondé par un clergé grossier et ignorant'. Dans un de ses
il au Supé-
voyages à Constantinople, au mois d'avril, exprima
rieur de la résidence le désir d'avoir deux Pèrea de la Compagnie,
non pour une mission temporaire mais pour un établissement
stable. Comme i! était alors question de fonder une maison à Naxie,
le P. Perrin ne put accepter les offres bienveillantes de t'évêque~.
Celui-ci recourut à la résidence de Chio qui répondïtà son appel;i
mais tes deux Pères envoyés à Syra en <629 n'y deme«rèrent
au Supérieur do
qu'une année3. De nouveau M~Marengo s'adressa
le P. Générale
Constantinople, Le Pd'Au!try, après avoir consuM
ne donna pas suite au projet. Nous eu ignorons la cause peut-
être los ouvriers apostoliques étaient-its trop peu nombreux pour
divtMrainH leurs forces. Cefutseutementsousterègnedo LouiaXV
où ils restèrent
que les Jésuites s'établirent dénnitivementa Syra,
jusqu'à la destruction de ta Compagnie~.
op.ctt., p. <M.– Pa~oie!,
). LaemtJt, op.c«.. t. 1, p. M7.
9. LettredaP.Pw!a auP. G~ra), a~tt )6a?(Mt~.Coo~ t. Vu),a. tt).
a.K~'aa<t,op.p.M.-Oa~ayoo.Boc.<M~d.Xt.p.~9. 1. n. 65).
<. t<MM du P. d'AottfyaoP. Oeo~at. Meept. )MO (MtM.Coatt-, V))î,
&. JLeMoh, op. cM-, p. t50.
CHAPtTREXtV
PART PM8E AUX KVEXEMN~M POUTtOfR!

(t62~-i630)

8a!nmaiM:L Insoumission 'te La Rochette. 2. Le fort Saint-Marttn do t)~


attaqua par les Aogtab. – 3~Hn on son) chassas par Sehomherc. – 4. Si<go dx
La RocheUe; r~tts du P SuCceo et dM Jésuites aumôntera. – Eot~e du roi
La HocheOe) d~cours du Il. Sufïren. 6. Joie dans toute la franco et fftea
chez tes J~uhes. ?. ACfatro de la succciisioo de Mantoue. 8. Guerre du
Languedoc, relation du P. Sun'rcu. – 9. 0))posiUo!t de Marto de Medtcb et
do son parti à la politique do HtcheUm. – )0. Seconde intervention de ta France
dans l'affaire de Mantouc. – La utaiadte du roi à Lyon d'après une lettre
du P. SutTrea. – <9. ~ot<m~ <tM (fu~t.
Seoreea taM~Mrttes ) t. Recueils de <!oeamen'a ecOMM~~daMta Coopeg~e a) Bpfoto'
ho Generallum ad dtMfMSt b) catMa, ept~totae ceneMtiutD ad e!tent~; – e) fmo'
ctae ttfstorta; – d) Aqttttaotse htetoria.
t). Roma.ArehhtoVadeano, MuottetuM dtfMOfta.n. aas.
u<.t'M)9,B)b)toth6qM 6ato<eGeoe<)6te,n<8.aao.
aoureea unprtmeea < M~mow<~ MMft~tt, ~M~af, de fon~oy~aMaft, da B<M.
Mmp~fM. – ~cr<MnW<. Atïct), ~«r~ t«a'tA<M<<). <!MMer<'tr<Mp«.
Mt'f, t. H. –~tvA(wj) tMr<fH«~de f<if«oft<' <<eFMate, e<r. tt. t. tu. – BodofMM~t.
~a <<fMt~< temps (tt <~e <tet<t HocAfKc,M<a<)0ttda oonM. – ttaate), N~fo<M de
f~M'f. t. mt). Cordara, NtttoWo Sot'e'atX JMM,P. v. – oriSet, Histoire da ~ne
<'e~"<a~M. –OettatMo. N~of~o ttùthtn-x~/htnfa'M.– BcaoM.N~Mre de
<'Mt<<te ~(tote~. f8 t~ <;Mde. <t«f de ~oAa)). Areere, B<<<o<rede Ro~eXe. –
tte fcllce. ~<<f< fMtf«OH« de ftWtM.

i. Tandis q<Mla Compagnie prospérait eu t~ance soHs la pro-


tection de Louis XtH et de Richelieu, le royaume avait dû Bappor-
ter plusieurs guerres a<M<)ae!!e9!e roi et eoo miM8tra avaient ét6
contraints soit pour r~primef les protestants, soit pour refréner
les ambitions de la maison d'Autriche. Or, tes Jésuites ne pou-
vaient rester indiMerentsa des eotreprisea intéressant au ptuah~ut
point la religion ou la patrie. D'ailleurs ils n'avaient pas cessé
d'avoir les rctatioas !es plus étroites avec la cour. L'un d'eux, le
P. Jean Suffren, n'etait-U pas le confesseur de Louis X!H et de
Mario doMédiois? Accompagnant le monarque daMNea expddi-
3M SOUSMCBBUEU. – PREMtÈREPAMTE.
< < t~-<–
tMMmilitaires, en bonne place pour voir tes intrigues formées
autour de Richelieu, c'est un témoin utileà entendre. Sealettres
d'alors, comme aussi celles des aumôniers de l'armée royale,
apportent à l'histoire quelques traits nouveaux, quelques détails
intimes que les mémoires contemporains, pourtant si riches, ont
omis de relater.
A l'époque où nous sommes arrivés (t62%-i630), la réforme
française était devenue un parti pontiquo considérable. Au de-
dans du royaume les huguenots trouvaient un soutien dans les
mécontentsde toutes les opinions; au dehors. ils s'appuyaient sur
l'Europe protestante. Communiquantpar La Rochelleavec l'An-
gleterre, par Sedan avec l'Allemagne,parCenève aven les cantons
suisses, ils semblaiHnt toujours prêts à diviser les forces de
t'Était IlDéjà en i63t et en 1628, Louis X!H avait du, à la tôte
de ses troupes, guerroyer contre les révoltés~; l'avènement de
RicheUeuau pouvoir ne changerait riea Ala volonté royale, à la
nécessitéde briser une organisationdangereusepourta couronne.
Loinde là, le nouveau ministre forcé par les besoinsde la politi-
avec
que extérieure à s'unir aus princca protestants, aaifirait
cette l'occasion
empressement, pour se faire pardonner alliance,
d'anéantu'te protestantismefrançais. OenouveUcsprises d'armes
dea huguenots attaient bientôt la lui fournir.
Leurs chefs, après le traité do Montpellier (t9 octobre 1633).
ne manquèrent pas do prétextespour entretenir l'esprit de rébel-
lion. En déliance de part ot d'autre, on no se hâtait guère d'oxé.
euter les clauses de l'accord. Ainsi le gouvernement aurait dA
démolir le Fort-Louis, élevé dans le voisinage de La Rochelle'
mais tout au contraire le commandant, Pierre Antauld, continua
d'y entreprendre dea travaux de défense, et il en fut deTairaN.
même
sous son successeur, <!eande Saint-Bonnot,soigneur de
Les Bochelois r<Mlam~ran<.La vivacité même de leurs récla-
mations parut suspecte ce fort n'avait été élevé que contre tes
rebelles; comment pouvait-il inquiéter dea gens déterminés a
l'obéissance~?Maiseux ne l'entendirent point ainsi, et, en 16~,
sur leur appel, tes ducs de Rohao etdeSoubise organisèrent une
nouvelle campagne. Le premier devait soulever les populations
du haut et bas Languedoc,pendant que son frère croiserait avec

MMt-edespyofMfeo~
1.DePtUee. p. 307.
de~MMM,
t, ,"DI, tome '11. p. 480.487..
3. A~r~~t~M ~eM<U. p.Z<M.-De La GMde.te <<Me
de ~o~oa,
p. «o. – Rante, R<<<.de ~anee, t. lU, p. tM.
PARTPMSB AOXELEMENTS POMfïQUBS. 3M
une escadre Ilsur les cotes de Bretagne, de Saintonge et do Poitou.
Au mois de janvier 1635, Soubise surprit six' vaisseau du M;
dans le port de Btavet*et s'empara ensuite de Fite de Ré où il
9'éiabUt.U en fat chassé peu de temps après par Toisas, tandis
que le maréchal de Théminea contraignait les habitanta de La
Rochotioà implorer la paix~. Dorant tes pourpar!er9, M.de Cba-
tMtonconseilla au nonce de demander à la reine mère, pa? Fen*
tt<em!sedu P. Sunren, ~u'on detnaoteïat la ville3. Lou!aXM<,e
la prière des ao)bassadet)rs d'Angleterre ot de Hollande, crut
aofasant d'ordonner aux Rooholoisla restitution des MeïMecc!ô<.
8~aa~!q~!eset de leur interdired'armer en guerre aucun vaisseau4.
C'était !à aae condescendancedont Richelieu, qui en porte la
Ms~onsabUité,ne tarda pas à se repentir. Toutefois rabaisse-
ment des huguenots fut un sujet de joie pour tous les catholi-
quea. A cette occasionte P. Général écrivit au P. do Sëguifan
combien on se r~ouissait à Rome do la victoite du roi. n Puisse
la soumissiondes rebelles, ëcriwait.;t,les amener à se conwertif
et à no plus travailler qu'au bien pubMo~."Espoir bientôt déçu
la paix ne fut pas do longue durée au royaume très chrétien.
2. L'uniondo Charles t" awcola sfoar do LouisXtU,qui aurait
dû assurer une bonne harmonieentre la Franco et l'Angleterre,
ne Mrwitqu'a diviser !Mdeu<couronnea.Leduodo Bochtcgham,
ministroet fewn do Charles t". N'était brouillé avec la reine
HenrieMe;celle-ci avait beau réclamerl'exécution desconditions
stipulées dans son contrat de mariage en faveur des catholiques,
le miniatro affectait <!on'y avoir aucun égard. Au mépris formel
des traités, la maison française de ta reine fut congédiée, et les
Anglaisndetea au Pape se virent en butto à une crueUe peM~eu'
tion. !<e)tcontestationa qui s'ensuivirent commencèrcnt à jeter
de l'aigreur dans les relations politiques, et les Roobetoian'em-
pross&reotde rechercher l'alliance anglaisai Soubise,réfugié à
Londres, poussait Bucklaghamà voler au secoursde LaRoohetie,
prétendant que la demotition du Fort-Louis avait cM UBQdes
t. AndeoaorndePû~.t.ouh.
8. ~mo~M de NMeMe", 1.1, aaa. – MfMMM~anfo«, t. XtV, ao. <8M.
p. a0. AeqoM.op. fM.. p. <M et a.
8. t<<!<Me
da M. de ChaMttonau ooEee. 11~utMettStt (AMbtv.Vtt., Naot. dt FMaeh,
o* 89~ tell.
4. <f<'mo<fMde aMettex, 1.1, p. SM. Benott, ~tXeffe de ~dM (feW<M)<M.
t. M,pfeavM, p. St.
s. t~UM da P. <Mo6fa<M P.de MaaiteB. 3 now.
0. De f!M!M. B«!o<M. de <o <Mp<ODm«e t6M(rMae!aEBltt. Ota.. t.tVt.
~<mte<<e,t. Il, B.M9. – Orlffel,
~t. dM t~ de touta ~MM,<. t. p. 650.
368 SOUSMCH6UBU. PMM~M PAM!B.

conditionstacitea de la paix avec ta France, et que le foi d'An-


gteterre était engagé d'honneur a la fairj observer. O'unautre
oûté, le duo irrité de t'aC~ont que Biohetieu lui avait ïnuiëé ss
refusant do le recevoir comme ambassadeur extraordinaire, jura
qu'il reviendrait en France; le désir de se venger lui fit préparer
la guerre. Le 20 juittet t097, il parut à la tête d'une puissante
Mottedevant t tte de Ré et attaqua le fort de Saint-Martindéfendu
pat' le brave Toiras'.
~oumXtt! était alors dangereusement malade. Par prudence,
Richelieu a'absUot de lui apprendre l'ouverture des hostilités;
tnaM, sans rien laisser paraître de ses soucis, il prit les mesures
les plus graves et les plus aagca, au nom do roi2. Une lettre du
P. Suureo datée de Saiot'Cermaîn le <0 septembre t627, et
adressée à Rome au P. Assistant,nous apprend que!!e mervoit.
ïeuso activité déploya le cardinal jusqu'au rétablissement du
souvefaio.
« Sa Ma}est6,dit-il, étant malade, a étu quelque temps sans
ttavotr la desceoto des Anglais dans n!e de Be. Lorsqu'ette est
entrée en convalescence,on lui a fait connattre tout ce (lui s'etatt
passé. KUeavait un grand dMr de recouvrer la santé pour aller
en porsonao combattre t'eunemi, ot on a dA la roten!pcontre sa
volonté. Maintenant les choses aont on honno voie, car on a
trouvé un moyen tnfaUuMcde faire pénétrer dans !ofort {Saint'
Marnn] des hommes et des mun!t!ons; en sorte quo !e9 Ang!ais
(lui comptaient ie rëduire par la disette, n'osant point tenter un
assaut pour l'emporter do force, n'ont plus aucune espérance de
réussir dans !our entreprise.
Ona eu recours aux Basques do Bayonno et de SainMoan'
de-LuRqui se servent de barques plates, appelées pinasses, qu'i!s
conduisenten haute mer avec des rames sana t'aide de voiles. Le
canon des vaisseauxne peut leur nuire pareo qu'oHcssont basses
et entrant dans i'cau jusqu'au bord. Arrivéea à (Monne, au
nom!"e do quinze, on les a obarg~osd'hommes et de munitions.
TreM~ ~nt pu ponotror dans le fort saM aucun danger et sans
aucune rencontre; tes doux autres, ayant manqué t'entrée de la
rade Cacause do l'obscurité de la nuit, ont repass6 au milieu de
la <!otteangtabo Banssubir aucune porte.

t. AMntotfMde a<cM<en,<.t,p.<55. te W«'e«f<~nfct< NM.ann. MM,


p. M5. Cf. Btt))!b!, la <tMtAMM
de MMMMta, p. <«m).
3. Ct ~me ~MX~cMtc, a* e<f., t. «. p. 4M et Mtv. UetttM de Louis lui au
marquis do Ramboaluet.
PARTPM8EAM;ÊVËNEME?<TS
POUT!QUBS. 367
H Maintenanton espère que l'on pourra toujours avec facilité
employer le même moyen pour ravitailler le fort et en ramener
les malades et les Messéa. Les ennemis au contraire perdent
chaque jour bon nombre d'hommes; iia sont déjà obligés de
débarquer tes troupes laissées à la garde dés vaisseaux, et jus-
qu'aux mariniers, et bientôt ils se verront réduits à l'extrémité;
car Us n'ont presque plus de capitaines qui ne soient ou ma-
lades ou blessés. Nousaurons ainsi le temps de rassembler nos
vaisseaux et de composer une flotte qui nous permettra de les
attaquer et de les forcer à conclure une paix glorieuse pour la
France.
Déjà le roi do la grande Bretagne a fait des avances par
l'intermédiaire de puissancesamies; mais on est résotu à chasser
les Anglais par la force et à les faire repentir de la témérité
avec laquelle Us ont osé attaquer la France à l'improviste et
sans cause. Alors seulement on pourra consentir à quelque
traité honorable et avantageux. Tout le monde est animé d'une
telle ardeur à servir le roi et la patrie dans cette circonstance,
que chacunest prêt à sacrifierses bienset sa vie. Les populations,
les cités, les ports de mer qui se trouvent dans le voisinage font
merveille. Encore quelques jours, et le 20 de ce mois la Ootte
sera prête pour courir sus aux Anglais, et assez puissante non
seulement pour les combattre, mais pour les mettre en dé-
route'. n

3. Dansl'extrême impatience oAit était de marcher à l'ennemi


le roi, quoique très faible encore, no voulut point dinérer son
départ plus loin que le 85 septembre, et le t3 octobre il pa;oi-
gnit son armée. Le 8 novembre, les troupes françaises, sous la
conduitedu maréchal de Schomberg, forcèrent l'ennemi à lever
le siège, et Boohingham retourna piteusement en Angleterre
après avoir perdu la moitié de ses hommes~. Dèsle lendemain
9 novembre, le P. Suffren, qui avait accompagné le roi dans
cette expédition, écrivait au P. Chariotune relation des événe-
ments dont il avait été témoin.
<' Depuisla dernière que j'écrivis &VostreRévérence, par la-
quelle je luy donnoisadvis de la résolution que le roy avec son
conseilavoit pris d'envoler cinq mille piétons et quatre cents
Lettîe do P. Su~ea au P. Chalet, eMtetaDi de PMoee, to septembre <6ï7,
tMdoUde t'ttaHen (Aquttmhe Mtto~a, <. t6M, MM.o. M).
t 0~!BM,op. eM., t.J, p. 60?. – Etcee, Domctttf. eatcmfaf, t. <M7.t6M, p. 4M.
368 SOUS MCHEUEU. – PRBMtËRBPAMTB.
chevaux pour chasser l'Angloia de l'iste de R6, la chose est
arrivée en ceste façon. Pour plusieurs raisons; on trouva bon
que
tous ne passassent par un même lieu. On choisit deux lieux
prin*
cipaux: l'un s'appelle le Plomb et l'autre Brouage. Maiscomme par
tous les deux il falloit aborder par mer, et que les vens sont
souvent contraires, il est arrivé que M. de Chomberet M. de Ma-
rillac, estans allez en Brouage, ont este retenus jusques au huit
de ce mois de novembre, sans pouvoir entrer.
<' Ducosté du Plomb, la nuit du 30au 3i du
mois passé, octobre,
dix.supt cents [hommesj s'embarquent avec vingt.cinq chevaux.
Les Anglais, les descouvrans dans leurs
barques, tirèrent contre
furieusement une heure durant, mais aucun ne fut btessé. Estans
donc entrez en l'iste, les Anglois qui estoient en embuscade, le
ventre par terre, couchez dans les vignes, les
attaquent. Le
choc dura long temps, cinq des nostres
moururent, dix.huit ou
vingt blessez; mais des Anglois trente mortz, plusieurs blessez
et prisonniers, et bon nombre do jacobus trouvez et recueillis
par nos soldas. Bref, en ce chco les Anglois furent tellement
eslonoez que s'enfuians furent contrains do so retirer dans leurs
tranchées, los nostrcs les poursuivans t'esp~e dans les reins.
<'Cecy a teitemont espouvantë ces
pauvres Anglois qu'ils réso-
lurent, avant que toute l'armée du roy cntt'ast, de faire leur
dernier effort contre la citadelle de Saiot.MarUn. Et do fait, le
sixième de ce mois, novembre, depuis les trois heures du matin
jusques a onze heures, on ne cessa de tirer coups de canon et
mousquetades; car les Angluis, à la desesporade, vouloient em-
porter le fort. Mais le sieur de Toiras sortit avec ses (;eos et en
tua quatre cents, blessa ou prit prisonniers deux cents. Trois
gros
vaisseaux angtois s'eatans esohouea furent bruslez. et des nostres
n'y a eu que .roia ou quatre de tuez, peu de blessez. Ceste vic-
toire nous fahmit espérer que si tes cinq mitto
[pietooa] et quatre
cents chevaux entroient, on les chassaroii tout à fait, et ainsi il
est arrivé.
<'Car la nuit du 7 au 8 de ce mois de
novembre, M. de Chom-
bert et M.do Marittac avec le reste estans
entrez, te lendemain,
la messe dito, le conseil de guerre se tint, où fut résolu d'aller
attaquer t'ennemi et les faire desloger. On rangea l'armée; les
bataillons disposez marchèrent par ordre contre
l'ennemy. La
seule veue de ceste belle armée espouvanta tellement les
pauvres

1. MoaM!e
d'otaa8!!boftappéesooaJacquest".
PAHT PM8E AUX KVÊXËMEKTS POUTtQUËS. Mt

Anglois que, quittais te siège de Saint-Martin, s'enfuirent pour se


jetter dans leurs vaisseaux. Les nostres volant cela N'en allèrent =
les attendre en un lieu où ils dévoient nécessairement passer,
pour aller dans leurs navires; et là, les trouvant à commodité
pour les tailler en pièces, se ment sur eux, en tuent huit cents,
blessent quatre cents, prennent prisonniers deu< cents; les au-
tres meurent dans la mer, et ce qui reste se retire dans tes vais*
seaux. Des nostrcs cinq de morts, quatre do blessés entre tes- s
quels est le Général des galères, et le frère de M. de Chapes.
mais celui-cy plus dangereusement~ aiant eu l'os de la cuisse
brisé. ¡
Ceste nouvelle a esté apportée aujourd'hui, 9 novembre, au ¡
tever du Roy, par M. de Betingau. Trout&'sept enseignes prises,
sept pièces de canon. Le hoy alla soudain ouïr la messe, lit chan-
<cr to ?'c ~«M<. et, faute do chapeUe. la Cour l'entonna, et le
Roy tout le fin beau premier, avec tant de dévotion et de ressen-
liment qu'on ne puuvoit retcnit' les larmes. =
Il La nécessité du fort de Saint-Martin estoit grande. Plusieurs
mouroieot. les viandes toutes gastees. tl y a plus de huit jours
que lo Hoyno dit qu'ils n'en pouvoieut plus, mais que s'itx pou-
voient tenir justptes au 0. do ce mois, tout iroit bien. Kt eu otfot,
ça esté te neuvième du novombra que cofi est aftivô. Ainsi se
voit comme Uieu bénist la ttoy. Aussi est-il 1~ ~«« f~ ~H«'«<
~f«ta C<fec€<t< d tXQ/U.
a La Roehette est bien e&tonn~o.Le ttoy a ordonna que ce soir
tuutcs les pièces tirasseu<. et que les feux do joie se feissont ic~
f't aux environs, et dospc~h~ partout it co qupl'on rem'Tcia~t
tneu ~<«/«c~ M)«'a&~<« ntM~~M <«/t«'.
P. 8. ?iouNavons dit toute l'oetava dos Saints

~PM~MtaM/f~<C~p~!</<tM
CfeffpH<<MHt
de /'ttt&M<,
<a~< M<~o </c~<M
~~so~a~tM «/<!ef~f.

« ~< ~C /(tC~M<M
est 't

t. L'oxpëditinn anglaise. observe Ranhe, ne produisit aucun


uuttc résultat si ce n'est de précipiter avec une nouvelle ~'oorgiH

1.)~HfettoP.
~Hfe un P. SuOrMo
StttfMo au
au P.
P. Chattet.
Chattet. 9
9 noMtnbte'tM?(Aqa)tan. hht,
noMtnbM tM? (Aqa)tan. hht, o.
o. SS;.
SS;.
tONP~.X~ OEittm. – T. )t. tt
:HO SOUS MtCHEUBU. PRKMfKHEPAHTtE.

sur tes huguenots toutes les forces du pays' Le moment était


venu, en ooet, de porter aux réformés un coup décisif. Richetieu
résolut de faire cesser le scandale qu'it avait donné aux catho-
fois la au\ rebelles calvi-
li(lues en accordant une première paix
nistes scandale qui lui avait valu dans les satires du temps !e
suruuMtde cfII'dinal de La ~o<Ap~ Il montra avec force à
Louis X!)! !a nécessité de s'emparer de cette ville, foyerde toutes
les révoltes ai on nota prenait pas cette fois, ou ne ta éprendrait
roi
jamais, et il faudrait tous les ans recommencer la guerre; le
ne sera pas véritable roi de France, tant qu'il ne possédera pas
La tt"choHo, et s'it parvient à s'en rendre mattre, il sera le plus
de toute la chrétienté
puissant souverain de l'Europe et t'arbitre
Louis Xtt! se laissa persuader, et Hichotieu nommé <' tieutonant-
générât dans tes armées royales dirigea tes opérations du siège.
four fermer l'entrée du port aux Anglais, que los ltochelois
avaient <'ncoro appelés a leur secours, it fit construire dans
t'Océan, comme autrefois Alexandre devant Tyr, une digue j
infranctussatdo, en sorte <juorien no pouvait plus pénétrer dans c
la ville ni par mer ni par terre*.
La ttochetto était htoouéo. ttieutot ses or~ueitteusos muraittes
xeraient des défenses inutiles; mais si grave était l'enjeu de la g
tuttequi se livrait autour d'ottos que, dans t'attente du dénoue-
ment, la vie do t'Kuropo entière resta comme suspendue toute
une année. Enfin ia royauté t'emporta~ n.
Uurant ce font; siège, on avait beaucoup admire t'ordro et la
du foi. Un les
disciptine uni no cessèrent do régner daM l'armée
devait au xt'te et au dévouement que dos religieux, do différents
Ordres, avaient déployés dans leurs fonctions d'innrmicrs ou
d'aum"niors. Parmi eux se trouvaient trois Pères de la Com-
servi-
pagnie do J'-sua. On peut v«)r par touM lettres tes grands
la
cas 'p''ih rendirent; aussi Loui-)Xtt!, après victoire, so plut-il
à faire toar étogc' La correspondane de ces Jésuites n'est pa~
sans iot'Tét, nous y puiserons quelques-unes des particutarités
qui accompagnèrent la reddition do La Rochelle.
Les privations de toutes sortes et le fou des assiégeants avaient j
~~<.de~~apOM~.)V. p. 198.
1. Maotœ,
2. Mégot). ~t<<.p''tfta~' ~w~ MO~c<'f)M,t. H. p. 2!?.
:<. WMO~<'< fie WfAetW. 1. t. p. <Mt-:Ot. MemotM du rot, mal <6M (Avenel,
Ae<~M'/e~<c~'t.n.P.80;
4. ~<<uM "~e ~e ta ~"cAe//c (Aftb. ruf. do <tH. de France, 2'a6fte, t. tn,
t'.M'.
UPCaM~. t)'«<a~"< ~e < «H~<'M"«o"'< 1. Il, p. 230.
6. '.u~dat; M"' 'f f. V, X'
MHT PRtSE ALX ÉY~EME'<TSPOUTtQUES. 37)
t t *t-–t~ de t-
décimé les habitants }H~ de –t~- de
la ville _H~ 'tt-
plus vingt mille qu'ils
étaient au commencement du siège, il n'en. restait plus que
cinq mille, tellement fanatisés par leurs chefs et leurs ministres
qu'ils auraient préféré mourir que de se rendre. « Messieurs,
s'écriait dans un proche l'un de ces derniers, que faisons-nous
en cesto vie? n'est-ce pas pour aveoir paradis? Le vray moyen
d'y parvenir, c'est la persécution que vous avez en mains; mais
c'est la persévérance qui fait tout. Kt ainsi s'encourageaient de
mourir'. M"~do Hohan parcourait les rues, une épée &la main,
et criant « Vo!cyl'espée de mon fils qui délivrera la cité; voicy
i'espée que Meu a choisy pour vous donner la liberté~. M
Le 26 du mois d'octobre, les habitants rtduitb A la dernière
extrémité, entamèrent dea négociations pour les conditions de
la paix. « Ueux des Boohetois qui estoient dans les vaisseaux,
avec deux de la ville, estant allé à cet e8et trouver Nons}out'le
Cardinat, it lour dit que toute la m)8éric«rde qu'ils pouvoient
espérer du ttoyestoit qu'ils auroicnt leur vio et leurs hiens saufs,
et la liberté de )a religion bans spéeiMet' bi ce heroit dehors ou
dedans la vitto
Les députés, après en avoir conféré avec le conseil de ville,
revinrent totendemain, octobre, trouver le cardinal et deman.
dèront,tua!a en vain, lu conservatton dotours anciens privilèges~.
Supportant mal ce refus, ita s'écrièrent, avec insolonce « qu'ils
avoient vivres et argent pour longtemps et que Braguant, leur
capitaine do mer, venu avec l'armée anglaise tes secoureroit. –
Monsieur le Cardinat !eur dit Quant Avos vivres, le Roy a dca
sotdata dovant votre vitta pour tes vous faire consumer, caroa
y demeurera dix ans s'it ext do besoin quant & voire argent
<a ttoy en a bon besoin gardez'te ttien dans vos coures. Nais
pour Braguant, quedirex-voua si jo voua le fais veoir? M– ils
d)rfct que <eatMt chose impossible et qu'il leur faudroit donc
cttarmer !e~ yeux. – Lora Monsieur to Cardinal commanda qu'on
appetat Brngnant, le ministre Vincent et Faicao qui traitoientaveo
le Roy sans !o sceu des ttoche!o}s. Lors les ttochctoia, eaionnés de
cesto rencontre, parlèrent ptua bas et eurent commandement
d'accepter dans vingt'quatre heures les ottrea du Roy. do la vie,
des biena et de l'exercice de leur religion
t. « Nutanda defeddtttoneRapcUae (AquHaatM !)t«ot)a.a. 8~.
?. ~&<<<fw.
Cttf-ttt
Jd<
tettfetderitesaus PP.ttePatte(Ptaoc)aa
htttottt,t. tt, a. <<
t. KataodadeMddfttoae Ruj'eOat'.e
&.M"tt'w.Cf.«odoMaacbt, p. Ot.
373 SOUSRtCHËUEU. P!~ERE PARTIE.
t--t-t'<-–– **< < <
Les habitants réunis en assemblée génératosous la présidence
du maire Guitton nommèrent six députes, chargés do porter au
roi tes articles qu'ils avaient coptes et le samedi 88 « tout ce
traitté fut conclus et signé à la minuit'
Les ministres calviùistes reconnaissaient que la divine Pro-
vidence avait combattu contre tes Rocholois en faveur du roi. Ce
jour-tu mesmele P. Mitairo (Martin) s'en aUaat pour faire quel-
que visite rencontra le ministre Vincent, tequot luy dit que Dieu
estoit Papatin cestc année et que la superbe des Hochetois les
avoit perdus, pt qu'ils remat~uoieni trois m!racies en faveur du
Hoy f Que la peste, estant par toute la France, n'avoit point este
au camp, quoique plusieurs quittans leurs maisons empestées
vinssent trafiquer en l'armée. – Que les marées bautos et o~a-
ges, qui r~gnoient ordinairement en la pleine lune de septom-
bre, avaient esté retenus ceste ann<!aet que jamais on n'avoit veu
tel catmeen teite saison. – 3" Que quand t'Annota voutust faire
la troistesmo attaque, tonnerai feiat demauderqui d'entre eux
voutoit H'ou'firamomirnu passer en despit detadiguo, N'otTrirent
huit cents François (cutvinistcs) et quatre cents Angtois. au~quetz
Mn fdbt faire la et no et jutCt' sur tea KvangHM, et prit.ou
leurs noms, et furent appâtés les MvQUox. Ausquots, le
tendemain. devant que d'atter au combat, on leur demanda
derechef a'ihtperaJstoient; dirent qu'ouy. t.a marée venue on tes
mit x t avant-garde <'tle ministre Vincent &la teste, lequel dit au
Il. ttHaireMartin que quand il fust amvë à la portée du canon du
ttoy. une fraieur to saisit et tous tes i)6vouoz, tettement qu'il lour
fuatfoModo sa retirer?. –. t" Un quatrioma mirfMte ot parti'
cutiera Providence do Dieu sur le Hoy et son armce. est que,
quoique tos tempeatcs pas<tëean'aient pu faire jamais aucune
ouverture butante (sufnaante) a la digue pour faire passer
los vaisseaux, deux jours après quo to roy y est entré, moindre
tempcsto a rompu ta digue en quelques endroits n! que librement
tes vaisseaux y pouvoient entfer. ~<M MM~cfau~ «M~Met
'"a~, et A toutes tes créatures qui pouvoient t'cmpcseho~. '<
.<edimanebe 29 octobre, pondant que les maréchaux do camp
entraient dans La Rochelle pout'disposertcsiogemoMct assigner
les quartieM do la ville aux capitaines douze des principaux
habitants vinrent IltFouvertoRoy, iuydemander pardon, conduits

t. KttMhdej)!et~M.
~«<MH.
9. !<to<ao<ït
de Mddtttone
Hopt)!af.e
PART PRISE AUXëvëXMBXTS POHT!Q~ES. 3~

de cent gentilshommes.
par M. de BasMmpiefre, accompagnés
M. !e Cardinal les re~eut A t'entrée de la chambre du Moy. Le
M. le Cardinal,
Roy estoit assisté de M. le Comte de Soissons,
M. d'Angooiesme, M. d'Areourt, M. de Scbomberg. H. le Carde
des Sceaux. Les dépota s'estant misa genoux, un d'iceux. appelé
La Goutte, a faict la harangue d un bon dcmy quart d'heure,
avouant franchement la réhetUon, en se remettant tout Araict à
la miséricorde du ttoy. Le Roy luy a reparty en peu de mots,
mais bien sensoz, se ptaignant que tant do fois ils luy avoient
on eSect; enfin leur a
promis oheis~nce do parolle, mais point M
promisqu'itteurseroitbon Hoy, a'itstuyestoient bonssuhjects'.

5. Le lundi 3U octobre, âpres dmer. le eardina' <'ntra daus


La Roet)c!!o et se logea au couvent de Sainte-Marguerite dont
les assièges avaient fait un magasin de guerfe~ On trouva la
ville toute pleine do morta, dans tes chambres, dans les maisons
et dans les rues et places pubHqucs; la faiblesse de ceux qui
restoicotMtantvpnuo «tôt point et le nombre de ceux qnimouroient
étant si grand, qu'Us ne se pouvaient enterrer les uns les autres,
et taitiaoient teura morts gisant où ils soient expiré sans que
dans la viHf, pour ce qu'ils
pour ceta nnfection en fat grande
estoient si atténua déjeunes, qu'étant morts ils acbevoiout p!ut'~t
de se dessécher qu'its np pourrissoient~.
Le P. ttitaire Martin entra dans la ville avec le comto do
Soisaons et une multitude de soldats; ordre avait été donné au
nMifo et au< mintstre') do ne point sortir do leurs ma!aun<<aMnde
n'atre point insultés dans los ru~s'.
Nercrodi, jour de Tonssamtz. to Hoy feiat son entrée à La
Rochelle par la porto du Cigno. Les habitua de h viUe sortiront
tous. et demandèrent pardon au tioy, à doux conta pas de ta
et les régimena on bata!!te
porto, tt faisoit beau veoir la cavalerie
allant devant !o noy, qui alla a Sainte.Marguertte faire chanter
le Te ~MW, où prescba le P. Sunren~ »
La courte allocution que prononça en cette so!pnoe!!eciroons.
tance ts prédicatouf du roi, fut une auito d'applications pleines

t. EttMUde tettfes..Cf.<M'<'«<<' ~cM«", 1.1. M9.– BoioMMtM,~<


<~«<<-M f ~
~'Mp< <<<'s<' A <t
Rochelle,
p. t09.
9.. Sotantiade MtMttboe HopeUM.
3. ~tt)<M.W~fM<t. &M.
t. P. ·
<Notao<a<!eMddM!oQeRnpe!)ae.
0. a Motaotiadefe'MittoaeBofeMM. VotfRtdoeMitcttt, p. <OS.–
o~. <-M..
~MM~M~~f~ tt P ~3
3~ SOtS R!CMEUEU. PRËHit~RKPARTtK.

d'à propos, qui plureut égatement aux vainqueurs et aux


vaincus. C'est en persévérant jusqu'à la On, dit-il, que tous les
Saints ont fait la conquête du ciel cétébrép aujourd'hui par la
sainte Église. Apr&savoir surmonté toutes les difficultés, Mles uns
par le martyre, les autres par la pénitence, les autres par une
entière abnégation ils sont maintenant couronnes de gloire et
d'immortalité. C'ext ainsi, Siro, qu'a fait Yostro Majesté en
t'acMui~iti"n do cette ville qui a la gloire de vous posséder A
pté~ont. Apt't's avoir marement considéré tes ottstaeto-iqui s'y
rcutuntrorniont, vous l'avez hardiment entrepris)', Il et vostro
persévérance, tant de jours et do nuits redoubtéc. voua t'a mise
entre tes mains Comme Oavid, ce patron et Modèle do tous les
mis. réduisit A t'ohéissance tes Philistins, ennemis de Dieu et
do 8"!) t.tat, vous avez réduit cette vitte. Sire, c'est ta défait-
lance ctcxtr~tuo nécessité qui «jettex ses habitans entre vosbras
connue a un asito trca asseuré do miséricorde vertu insigne
en v't))M,l't en taquetto voua surpassez tous tes ttoya do la terre.
S'adrcstant ensuite «u\ hahitants ~a t.a ttachetto. t'oratour tes
cunjuro, au n<'ntde leurs ptusetters intérêts, de rester dtMmnais
~d'os à celui qui, nndgré leurs égaMments, tcur a montré tant
do douceur et do bontu. Il tta pauvre pcupto Hoehetois. s'écrie.
t'it, pourquoi vas'in chercher t'eau troublée et boueuse de la
terre d'Kgvpte ~'</<~<&< M~ via ~<~<<'<t~M«M<
A«/a<M~joilia ces patua et eaux puantes d'Angtetcrro, en mépri'
aint tt's très claires eaux que tu as chez toy et que tu peux
fucitetnent po~édor. Tu voutois vivre sanaHoy ctavois secoué
le joug de son obéyssanco, mais Mto faut en avoir un. Si tu le
desires équitaMe et juste, il ao nomma t<ouyate Juste; si tu aimes
ta douceur et la clémence, it te l'a fait paroititre aujour<! huy; ai
tes biens et tes richesses, it te laisse la libre jouyssaoca do ceux
que tu possèdes. C'fat un Hoy doux et bc~m qui t't'st venu ce
jourd huy visiter, duquel te cteurest entre tes mains do Uieu. et
qui !« conduit par ta main de sa toute-puissance en t'esécution
do ses saineics et royales entreprises. Hcnds'tuy to tribut, la
gloire et l'honneur que tu luy dois; ne rc8i<t8plus Asa puissance
car elle vient du ciel. n
Le P. Suttron termine son discours en Mbortani !c roi a
rapporter a ttieu le bonheur do ses armes et h n'aspirer qu'a la
gloire des étus. Sire, quo Vostre Majesté recognoisso que sa
victoire vient de Dieu ot non de vos armes, oi de vostro conseit;
et cependant que vous jonchez vostre chefdo couronnes mortelles
a'S
PARTP!U8E AUXÊ~EHEXTS POUTtQUKS
v1 w
ou
de co monde, aspirez à i'immortette et à la gloire eteroette
If
vous nuisiez vivre sans fin au siècle des siècles'.
le
Louis Xttt ne se content pas de rendre grâces à Uiou pour
succès do ses armes; it voulut réparer solennellement les uutrages
tes contre l'adorable RucnarisUe, en la
commis par hérétiques
faisant porter en triomphe dans toute la vi!to~ Le vendredy
les
fust faite la procession générale du saint Sacrement par
M. de Bordeaux tonoit le saint
nrincipatcs rues de La liochelle. et do
Sacrement. M. d'Angoutesmo et son Ois. M. do Schomborg
avec un ctergo tdancaHum~
t<assompierre !o po~p. Le hoyaMoit
suivi de trois ceutt seigneurs, tousie c!ot~e en main. Mueston-
Louis XH!
dues partant. Apres ces cérémonies expiatoires.
do la religion cathot~ue; mais.
~cceupa de rt-tahUr roscrcice
la population hugnenoto do la ville, il no
pAt' ménagement pour
immédiatement tous tes reUgioux
jugea pM opportun de rappeler
autrefois. Pour cesto he~. écrivait le
qui y demeuraient les
t'. Suffren, les pr~rcs de l'Oratoire auront les trois paroisses;
t'ërea Capucin un couvent au t'astion de i'Kvangiie; tes Pères
Woimps & la digue; nostro Compagnie &Saint.Michet. <pti est
mtre la vieille et la nouvelle ville. tt y a assois de bastimont pour
celle
nous. pour te commencement', u t.e lecteur se souvient que
nouvetto résidence deaJesuitea na tarda paa. commo nous l'avons
raconte plus haut. Ase changer on un florissant coitege'
K<tquittant L't Hochetto pour rotournet' Paris, to roi toujoum
de paMur
enclin aux actes de la plus tendre piëto. no manqua pas
de remercier la Sainte Vierge dans t'egtiso de
par Saumnr. a<!n
~otta.Uamo des Ardittiers'.

0. Cependant la nouvelle était parvonno ft Momado tabrittanto


victoire remportée sur let tterettquca, et aussitôt le P. VHe!te<Mhi
Très Chretienno~. En même
onvovait ses fcticitationa~ Sa Majeatô
au cardinal de Richelieu, dont personno n'igno.
temps it écrivit
rait la part prépondérante dans ce glorieux événement". Lo

t ~~fe"<r' '°~' f'


p. )t!. – Cf.RodcMtneth!.
a ~<f<-<tt, p. )<M.
a e NotandadetcddtUoao nupellae.p
deM'ddtHoae
4. a Kotando nopfUM.
& Ch. *M< o. N, p. 2~'
6 te ~w'M ~onf0<<. 1. XtV. an. '6!a, p. 710.
~ettMda P. Mo~a!nutoi, 9 d~~bM M!a(Bpht.t)eo.ad. <Ute~«M.
1.<5M.
1613).
*MMdo P. n<n<M!a tUtheMeo.13d~etnbM<02a(Oatt.Bpht.Oea.ad
onteMM,t. toa.tO~.
376 80HS !UCHEUEU. – HtEMtKME PARm.

A tt tt< -<- – ~<t


Souverain l'ontife, de son côté, manifesta une profonde satis-
faction, mats il ne voulut a faite aucune démonstration publique
qu'it n'eut receu ta lettre du !toy Le t8 décembre seulement,
H ttatta procession*
itordonnaunecérémonied'aetionsdoa~tes.
à
nettement pied depuis les AuguatiMBusques a Saint-Louya avec
toute tacomitive des Cardioautx. Entrant fut chanté le Te Oft«n.
Le ?f ~<Ht uni, !o Pape dit la messe oa estoient tes ambassa-
deurs de France, de Ventte et do Savoie, et tous les Cardinaux.
A la <h)do la messe fut pubHce indutgonco ptémëte, ce jour-ta,
a ceux qui v!i<horo!cntles t~ttsca do Saiot-Louys et des Augus-
t!n~
Ha!" co fut on Franco surtout <)ue la chute do t.a Rochettc, ce
boulevard du calvinisme, combla de joie tes cahotiques, t'r~di-
cateurN. poRtHS.auteurs c&tébr&rentà l'envi la victoire du roi
et la défaite dos huguenots. Les Josuites ne furent pas les domiers
a prendre part A ce~ manifestations. Los t'érea du collège de
Ctet mont niant esté priez pnr le onseit do vitto, do faire
t'entrée du ttoy Paris, ta
quchptet ttettes insoriptiona pour
Hcctenr do t't'niversité et autres en furent jat«ux ita atttrcnt
se ptoindrc ft diM quo ce leur ostuit faire une injure, comme
s'it n'y avait point d'autres <p)ipeussent faire cea choses.ta que
tesJ~Juitea; ma~ il leur fust rcapondu par Meneurs de ta vitto
qu'H teur eat"!t libre do so servir de qui bon leur ttembtoit, comme
ausat a eux do faire co qui bon leur aomMeroit et qu'ita en aoroient
trfs contenit
Lea~'te~ea et les mattrea du collège do Cterm"nt s'aMociL'rent,
danf l'intérieur du cottego, a !a joie de la capitato. et cét<brcrent
par des pn~moa do tuut genre qui sont parvonui<jusqu'à nou~, te
brillant triomphe de <,ouia Xttt\ A cotto occasion le P. Jean
Canaye, profesaaup d'tmmanitéa, pronoms un étoge du roi\
'<dans la manière vive et brillante do t'Uoe ttettt harangue et
digne, avec rodo vraiment pindarÏqne do Matherbe, d'être
rema!'qu<!e au milieu do tant d'autres ouvrages composés pour
la même drcoMtancc, et d'une vaieuf contestable'\

t. < Notande<!eteddtOone 0
Mut)e!t<tf.
3. ~mo~M de OMfM~.t. ), p. Mt.
9. t~«MduP. LeMmnaoP.PMttcda)de Champagne, ?<!?. <C99
(AqoUM.tt!<-
totta.t. t5M.t?aa.n. M).
<.< <.odowtttXttttHomphm de Rape!ttcapta,aba!omntaCtataooatant
to!!<'gU
8. variacatn~aumeeneteMtebMtot.a
0.~MoCaca~e.itoge de ~t)<<XM~ t"~ ta prisedefo ~ofAeMe
0. Cf.AM<tC, op.f<t.,p.3:8.
t'ARTHUSt! At'X ~<iEMEXTS POUT<OLKS
Au collège de La Ftcche les fêtes durèrent
plusienrajouM, &vco
panégyfiftttes, poésies, illuminations et pièces de théâtre; on
organisa même nn combat naval, un ~mntacre do siège de
La ttoohe!!e et la ville ne fut prise un'apr~t une vive ~Nistattce.
Une semaine ne s'était pas écoulée depuis ces so!ennitéasco!ait'es
<jne le comte lIenri (te Schomhorg arrivait ALa Ptèche, où Chartes
duc de ttattewin, son Ois, avait été é!ové. Il Le vieux maréchal
venait de M couvrir de gtoire en chassant de t't!e de Ré te duo
do HucMngham. et te t'ape lui avait même écrit
pour le Mucitet'.
Scttontbot'g totnoisnn au Typbaine, rMteur, son grand d<'s!r
d'aster A uca~ouveUe rept'esontation de ta A~MM<ocA<c. Kt!e
Melit en p~needtttt public nombreux et choisi; et comme il
n'y a pas de fête sans tendemnin.~etto.ci fut suivie de feux d'arti-
t!ce et do rcp~scntatiotM dramatiques ~ui dat~rpnt trois
joura
entiers'.

7. Au montent o~ l'on entreprenait ie hit'ge de La Moohette, le


duc Vinccntde Mautoue, surto point do Mnurh',reconnut, le 20 dô-
cembM tu~?, pouraon
tiouthoritiofsuocouamCtMrÏesdQConMguo,
duc de ~oveM.sujet do rci do franco, au tieu du duc de <:uaatatta.
issu do la m''mo raoe, mais d'un rau~ do parenté
plus é!o}~a~.
Le prince Charte avait déjà. tiana contestation, pris
possession de
hcanouveaux Ktats.toMuuc les Ksp«guo!arefust-rent do reconnattre
la tcgitimit~ do la succession, ttx étaient secondea
par rcmpepaur
d'Allemagne ~ei, pfetendant '}ue le duché do Mantoua était un
nef de t'Mmpiro, s'ar~cait !o droit d'inveatituro~ La duc do
Savoie, de son coté. signait oveo l'Espagne un traité par tc<)ue!
les doua nH~s «o partfgea:ent le Montfoffat; tours forceaféuniea
ittVMtifent Casai le 95 Mvr!ef <6a8~.
Apft's !a pr:M do La Rochelle, L«uia Xttt étant do retout' A
Paria, un conseMdes ministt'caae féuuit, le 38 dMeembro,&l'effet
do décider N'!t était & propos do MutoMt' Chartea de
Conzagae.
La relno mcro y assistait; or, e!to n'aimait pas le
prince, <joiavait
pt~jadia les armes cuntro eMoet so piuututd'étM du plus vieUt~
K!ce<{uo!c&Madieia'. Opiuant !a pt'emit'ro ao conseil, la vindi.

t. Dea(M:hetaonte,<.
t~foW~ ~oW. t. nt, p. 02.
3. ~MMo~M deBMfM~M, 1.1. p. Ma.&99.
8. Cf. de ftMMo, o~. f«., p. 3M. -< Boo~aot. M~fofM. <~ ~.w </« t~~M~<-
t. p «5.
t. Uojon~.pendtot<M
tMoMM deta ~gMfp,ta dacdeNe'Mt.eppMtMotnaaMattc
deMedttttavaitpMM da<ataeaaveome~!<,~pUqM « PcMonne o'~aoM queles
OooMgaa datentp~eM avantqueles MMtcttfmteateeottta&ommM. Ce<p~MÏM.
378 SOUSRtCHt~tEU. t'!<EM!HMK
PARtt~
ottive italienne s'opposa formellement à tout dessein do secourir
Casai les troupes, dit.eUe, étaient fatigudes du si~ge de La
ttochette; le parti huguenot n'était pas eccore abattu; il repren-
drait ses esprits durant cotte guerre; il valait mieux mettre ordre
aux affaires du dedans de i'Ktat qu'aux auaires du dehors 'lui
importaient peu à h Franco. Hicbetieu combattit ëtoquemmeot
tes objections en faisant appel aux sentiments d'honneur; l'en-
tendre, l'oppression du nouveau duc do Mantouo n n'ëtoit fuadée
que sur ce qu'il étoit Pran':ois »; te ducho lui appartenait et )i no
fallait pas souHrir ~u'un prince sujet de la maison d'Autr!che y
f~t ëtevé; tjuant au\ huguenots, ils étaient si bas <)u')!a n*'
devaient inspirer aucune crainte. l'uis, s'adressant au roi, il
njouta Je no suis pas prophète, mais jo croia pouvoir ntituret'
Votre Majestû ~u'en no perdant point de temps pour t'ex~cution
de co desseio, vous amea fait toverle ah'gf' do Casai ot donne la
paix &rttatio dans le mois de mai 1. Il
La reine m~re fut tr~a htoss~e que !o cardinal, tlui lui devait
t)a fortune, t'eut combattue dans le Conseil ftto le lui reprocha
trt's «igt'ement, en lappelant ingrat, tt s'excusa respectueust!-
moot et repondit f)u'it no manquerait jamais ASM devoira <'nve!)
elle, mais qu'il aimerait mieox quitter le ministère que de faire
par cotoptatsauM quotqu<' fttnfe au déshonneur et désavantage
do son mattre.
Cependant t'avis du ttiettotieu, bon droit, avait prévalu. t.o
n mars <6ao. t<ou!sX!tt, ft tx tvto da ses troupes avec Schombor~,
Uatisompierro et Ct~qu!, for<;a to paa de Suao; te H. le duo de
Savoie lit lu paix et tMittaaux troupes du roi libre ontr~ dans le
Montferrat. t<es Espagnols lovèrent otors to siège da Casât et se
rctiroroctdans le Mitaoais.
Le P. SutTron avait suivi to roi Suso. Pana une tettre au 1'.
Cbartet, dat~odo eetto ville te 9:tavrit <6a0. it rapporte uu pro-
dige accompli toMtju'Al'occasion do la fêto do Pâques, Lou!nXtH
touotta Ics écrouelles. J'ai ou fn prcMnco do témoins les imbr-
matioas ';ueje voua avais promises sur le miraclo qu'it plut 4 Dieu
de faire le jour do Paquea par to Rai Tr~s Chrétien. Une petite
HMOagoodo neuf oa~, du pays do VigMano, nommée Catherine

dit Montrât,eptqu~cntta reinea! themfot qu'ettenelui pafttonoa{'Mdépart et


commeleafemme.,ptiattpatcment Mntfort<)nd!eaU«'eUene)&tMa
letItaliennes,
fMSfteoeooaotMttoo<!eeea vengero (~ao~Mde .Von~~o~. XVt),
Bdt).Mtchtud,
t.. <8).
). DeFteMM,N~fo~ede ta C~OM<t«e t. )t, P. MQ.W'<o<f<tde
/!FOf)fn(tc,
.Vcn~ t. f.
t'ART PH!SKAuX ~V~ËMKSTS MUT~tps. 370
Porchère, était atteinte do scrofules depuis deux ans et aveugle
depuis M naissance. Aussitôt qu'AUe fut touchée par le ttoi ses
yeux s'ouvriront, eite vit son père et toutes les personnes pré-
sentes, et depuis ce jour elle n'a cessé de voir toujours mieux.
Sa Majesté ne veut pas qu'on parle de cette merveille, mais
oMpfa
~t "/OM/<ono< t/tCtfMtf~ ')

8. Pendant son séjour A Suse Louis Xttt signa, le 3~ avril, un


traitô aveu i'Angteterre. Alors Michctieu, Mtisfait d'avoir humilié
les t;spagnots en Italie, reprit ta lutte contre les protestants. Ce
parti, déjà très xuaihti par la prise do La Hoehe!!e, tentait de sr
relever dans les Cévenues, oit son plus habita générât, te duo d~'
Mohan. occupait une vingtaine do vittes admirablement défen-
dues par la dimcuttë de tour accès s. t.o tardinnt résolut d'on.
fermer Hohan Mucœur des montagnes; pourceta, il fallait a'otn''
parer succcsaivemont do t'rhas, d'Atais, d'Uxèa et des petites
places environnantes; pendant ce temps, Montmorency, d'Ëstrécs
et Conde ravageraient tout !o paya autour de Mmes, Castres et
Montauban. !<ts opérations ~e tirent avec entrain t't
rapidité; tes
troupes royales, animées par ta pr~sfnce do Louis Xttt, trave~
vent tes passages les ptuadifncUes dcsCevcnnes; Kioheiieu
rejui.
gnit ttientAt le roi a f rivas; cette ville se rendit Alois et ~es
cédèrent & leur tour, et Hohan, bloqua dans Anduae avec 3u<'u
hommes, demanda lit pai~.Hichetieu aurait pu te torcerdans
cette retraita, mais, presse par les mauvaises nouvelles d'ttatto
oi da ta cour, it proféra être débarrassé do cotte guerre au
ptua
vite par une paix avec los huguenote. Les condition!) en furent
arrêtées &Atais te an juin. Ce jour même, ta P. SuMren
« du camp du Hoy Il une longue lettre au t*. Assistant. envoyai),
<. Loué
Mit Hieu! Toutes tes vUtcs robettesdes Cevencs, Languedoc oi
~ivareta sont venues aujourd'hui so jctter aux piods du
Hoy et
luy demander pardon avec promesse do le servir ndotemeut. Ce
traita a connnencô lundi dernier et a oate conclu
aujourd'hui,
veille des M. Apostrett saint Pierre et saint Faut. Miorau matin
nous pensions cstro encore en guerro, car Uxe!:et Xiames doman-
dolent des chosea qu'on ne pouvoit teur accorder, et ta Moy
par-
tyst d'Atez trois heures après midy et viot icy faisant marcher

1.L'UteduP.8o<îtcn
ooP.ChM:e<, M<w)t<00(ftMt)ae HittoOe,t. tOtHMH
o. «6)
2..WHMt~M<fe~(eAeMe",
1. 1, p. 0<9.
8.M.MeL*Oarde,~e <<uc
de /!oAan,p.808,83).
380 sons MOtRUEt'. PHKMtËRB
PAKT!B
Ma troupes comme pour aller assiéger t'~ea et M. le maréchal
d'Estreo, <jui dea-ja dépôts quinze jours avoit fait le dégât a
Sismes, sapprochoit dTzez avec son ar<!)ëo pour en faire de
ntesme; maia paria dextérité do M. ie Cardinal et autres qui se
mc&toientde ce traité, touta'est porto il son devoir. Le confes-
~curde Louis Xttt expose ensuite dans te datait tes touditioos de
la pai< et it ajoule tte toutea ces villes ~hpUos, <~u sont vingt-
cinq eu trft)t«. celle qui s'est mieux ac<puit~o do son -devoir et
qui u eu p!us de gtoh~ f<« «M~po AoM<n«A<a eNtéMontaubao
car eue a porté la carte btanet~' au Hoy, n'so!ue non seulement
de dëtuotir les vieilles et nouvelles forttHcations. mais encore
!ct?bituptes )uurait)es. si le ttoy te vou)"it. Et quoy (pto bien hmu-
btemeot elle demaodast la Hher! do t'e~eccico de la religion,
oeaottnoins, !<tle Hoy ne le votiloit pot tnetttc, elle estoit preste
&uhéir. Vousvoyez comme <)/Mji ~< M/ A<f;et voilà cesto pro-
vince ta pluainffctco. et des plus heU<s do tar'raoeo. souple au
ttoy, et dana troiomaia han« moyen dojntnttit p!ut se rehetter. La
conttnuno opinion eat que to ttoy, ayant encore «ajourne <p)ot~nptt
semaines et) fo pays ponr veoir t'excoation dt") artictes de la
pai<, x'en retuurHora t'aPâtit oit it potura faire la feslo do ~Aa'
sotaption de ta Vierge.
Je ne doiUs ouhUer lu soin ~uo M. le Cardiunl a prit pour
cesto paix, cotnt'iou sagetneoi it t 't conduite. <tsemblo tpt'apres
le Roy, pieu vent 'pt'it en ayt toute la ~toira, car it ~est trouva
ton~teutpx tout seul portant te fardeau des anairca, MM.tca NaMs.
< hauxestans tous malades ou Messex. tt est ttipn raisonnable
de prier MouventMan pour ledit sonneur cardinal tant utito
t'~nso et a cet Kstat. et iort ath'ctionuu a noatre Compagnie
Hichotieu eupu~t. nous t'avoua vu, fa~or!"ade tout son pouvoir,
t:otnnto il l'avait fait à La ttochetto, !'<!tabtiMe<nentdes Jésuites
Hontauban et &Montpottier. persuade <ju'H travaillait ainsi au
bleu de la franco et da la religion eathott~uc

0. Louis Xttt après une entrée triomphale & fzcs et à


Xhnca, si~oa dan« <:et<<< deroi~ra ville l'édit </<*~/<'<?~, qui
acheva la ruine du parti cahinhto; puis il repartit le SMjuittet

t.t.fttfdttuP. SufTfeaau P.Ctxttet.ttaMetïatampduRot.M~oin


)OM(Attbh.
dela province 1.
deLyoat.
3..M~n~f) tf<-~<<-A<~e«.t. Il. f. M.
3. ~Mem, p. ~).. Cf. Uenott, M~htfe <V<M<
de .Vo)t<M. t. tt. pMOWta.p. 9?.
– t'c M!w, op. f~ p. 3ï9.
PART PptSB AUXt~ËM&STS MUTtQ~BS 36<
pour Paris. C'est à ce moment. ctoyoM.nous, que !e monarque
toujours animé d'an esprit de foi dont le mérite rejaillit sur
tes Jésuites ses directeurs. décida de faire construire dans !a
capitaïe une église dédiée ù Notre-Dame des Victoires. acte
touchant do feconaaissttnce pour le triomphe
emporte sur
t'herésie. Cette église sera celle du couvent des
Auguatins
hcchausses, surnommés tes Pet!ta Pcres. et deviendra plus tard,
par !o grand nombre des faveurs miraeuteuses que la Mère
de ineu se ptatt & y répandre, t'un des ttanctuaires tes
p!us
ce!hrM du monde. ).e roi en posa la
prentière pierre le 9 dé.
eenthto tM20*.
Uuant « Richolieu, apr~'s une inurn~o dans le Languedoc,
U ne tarda pas M rojotudro la cour
qu'<! Mvatt o~tce et très
tnontco contre lui. Parm! ses eonen):s, les uns lui
toprochaicnt
d'avoir trop n)6nug~ les huguenott. les autres de hr')t)itter le
roi avec sa femme, na tnt're et son frcre. Mxit le
par!! <~i
lui m~nageah l'accuoit to plus ~vëre ~<a:t celui do Mane do
M~dtots. taujouM irrtt'e do n'avo;r pn empêcher l'expédition
d'ttat:o. th s qu'tt fut atrivë A ~onta!ncb!eau, le t:)
septembfo
(tU~t), it <.« tendit eltez ta reine mère avec tes maréchaux
de Schnmhp~. de Ht~sotop!erre et do Marittac; re<.u avec uno
frotdenr remar<m~e de lont le monde, il
répond:! a la re:ne
(lui lui demandai des nouvelles de sa ~ant" Je me porte
beaucoup mten< que beauconp do gens <)u! sont icy no vou.
dro:eot. Mar!e do Ncdtcis rougit, et jetant les
yeu< aur le
cardiua! de tteruUe vêtu d'un costume do
voyage habtt court
et hottmea btanehcs. elle s~ mil a Mur!re de cet accuotrement.
Atont s'approchant d'elle, tUchonaH lui dit <.Jo voudrata être
aussi avant dan~ vos bonnes grâces
que celui dont voua vo:tN
monuM. KUf lui repondtt qu'ello no pouvait s'emp~her do
rire on voyant t habiuement axtraordmatro do M. do
tMruMp.
qu'au Kurpms t'cat!mo qu'e!!o faisait do ce prêtât ne diminuait
en tien tes sentiments avantageux
qu'eue avait pour !o vain-
quenr de t~ Rochelle et du Montauban. HieheUou lui nvant
présenté les marecham do Schomberg. de Bassompierfc et do
t. ~fMM~-oafo~. aan.<0t9.t. XV).p. Cotet <u~.Cf.P),na!atdeLa
CwWp«M 1. U. t.n. MU.K~h t.ue de M~e ~ed.M tatfe
n~ p.
~f"<
MH~ttfMaMMm ftNa~naeaeiK:h~t)aa)~tat)<. Opt.M. ~do.S
tôt Vttto~fttttm
«M)«t)< ta<).<Mett)Nq..e*tttot
p<~MOMMn)un,. P~pa~Mm.t.MntsatMftathaetMtoxnoatMtncnM~n
AuRu~toianh
OtMat~U.MMMtO.o.abMt~
todan~
&Mn~?~ <t.~ 0~
n))nt MnCX~tX.dte)\ tnenttsMetffthWa,
tte~ t<-MXX.Il
J~ SOUSMCM~EU. t'HËHt~REPARTiK.
Narittae, elle aNecta de ne parler qu'au dernier, frère du garde
des sceaux son favori'. A ce moment le roi entra, et
aptes avoir
donné & son ministre toutes les marques
possibtca de son at!ec*
t!on, il s'enferma avec lui dans ie cabinet de la reine mère.
Là, Richelieu se plaignit do l'accueil qu'il venait de recevoir
do MarÏo de Médicis, et demanda la
permission de se retirer
du ministère. Le roi lui oCrit de les raccommoder; et, en
''Met. sa more étant vanuo se plaindre do son côté, il lui
dit que si le cardinal !ui avait
manqué do respect, il serait
!o premier te cundamuer, mais qu'il h sup,<Jait de par-
donnor cette otfense~
Cependant Micheiiou, 19jour mémo, avorUt la t..at'qui'io do
Cambatct, sa n~'ce, dame d'atour do la reine mère, et p!us!eura
oftieicra qu'il avait p!acës dans la maison de cette princesse,
de 80 tenir pr~ts & en sortir parce que tui-m~mo était résolu
de quitter la cour. Puis il écrivit à Marie do Nëdic!a une lotho.
en apparerce aoumiso et a0'ctueuso, où il errait do renoncer
au miniatt're si elle le jugeait & propos. L indignation do ta
reine mure ne s'apaisa point devant cet marques de doMretce.
L'atRtiro alla jusqu'au point que le roi, craignant qu'elle
n'ont point de rem''do, en pleura tr< s amèrement
presque tout
un jour. et son confpssonr ;!c P. Suttreu) homme do très rare
vertu, en fut surpris d'un ch'jtera morbus dont il faillit mou.
rir. Le roi, enun, détrempa par eea larmes la co!re do la
reine, qui reconnut que fie cardinal) n'avait d'autro tort que
celui do lui avoir trop t~t dfm'tndo tion congé~. H

t0. Mario de M~dicisne tardera pas la cancovttir eftntro Mi-


chelieu do nouveaux gficfa sa raneuno sera f:<'nimMo
par
uno secondo intervention do la r'ranca dans t'aiMro do la ttuc.
costion do Mantoue. Intervention amoaeo et voulue par ta poli.
tiquo du cardinat. L'empereur d'Autricita, rerdinand t), tenant
l'égard du roide Franoo une conduite étrange, osa soutenir
par !ea armes les compctiteura du due chartes de <:onxaguo.
ApreNquetquea mois de négociations, où te minière do Louis \ttt.
déploya son hamntd ordinaire, trente mille Autriehiena cnva-
t. Reeuet)de Mathtco de Muafaue~. dté tMfOantet,~fo~e ~mff. 1. X))t,
p. Mt.
a..Vonffe*<~aoMon)D«f«) (?<<)!. 1.Xvnt.p.
Mte!iaat!, – t'f. too<tue~t.
te Xu/~M<)la fom de Août).~Met de .<Fnf<e
<fe~<'f«f«(M<-fHe ~M«MM.
~<M< /t«foW~"M, 1. L~VUt,Jullleiet octobret0&").
8. Wmo~M 'te /!<fAet«u,
1. Il, p.49.
POUTRES. 3~
PARTPRtSEAUXt~EM~TS

hissent te Mantouan. tandis que Spinota. à la tête de quinze


mille Espagnols ou italiens pénètre dans teMontterrat (octobre
Ma as-
i6ao); maîtres des petites places dans ces deux paye, vUte le
siègent bientôt Mantouoet Casât. Devant cette derniera
siège fut mené sans vigueur, tt cause du duc de Savoie qui,
embarrassé entre tes deux partis, essaya de négocier une sus-
offrit sa médiation. Ko
pension d'armes. Le pape de son côté avait donné des
attendant ~e Louis XtH, dont ta Mntô inquié-
tudes, vlnt se mettre à la tête do ses troupes. MtoheMeu joignit
A la charge de négociateur souverain tes fonctions do lieu-
tenant générât, des années du roi. JI avait sousses ordres Schom-
ce-
horg. La Force et Cr~qui. M~otn n ne rien céder, it entra le
obtenir
pondant en pourparlers avec le due de Savoie pour
tihro passage dos troupes royales sur ses Ktats; puis, voyant
que ChartM-Kmtnanuctno cherchait qu'A gagner du temps et
que les négociations tourn'tient on chicanes, il les rompit
résolument le Ht mara ~tntO) 11entrait de force en Piémont
<'t marchait sur Pignerol dont la forteresse se rendit le 3t.
Maia cette victoire n'intimida point l'Espagne ni t'Autricho;
elle n empêcha point le duo do Savoi'' do N0 ranger déci.
dément de leur c~<6en refusant le passage aux Ffaocaia. H
ne rea'uit a HichptioMqua publier contre Chartc~Kmmannet
une déclaration d hostilités; it to fit, ot pressa t.on!a XH<d'en'
vat<irtui-mémo In Savoie.
Cette vigueur a puuMor la guerre fontrariait Mariodo Médt'
c~ etto sQpp<j!)a<!otout son pouvoir nu< desseins du car-
dinat. "cndant que Louis Xttt so rendait en Bou~ogno, prêt
)t entrer dans la Savoio, elle s'avança p!te.m<)mejusqu'à lyon.
t:e fut là quo ttichenou eut & fuMr ses remontrances el cettes
d'autres puissants contradicteurs. Lo garde des sceaux, Marillac,
aur la miaore et t'appau-
intcrpr'tc de la reino mère, insista
~riMemont du r";anmo, sur la pcato qui dacintnit t'armée.
.e danger que courait !o roi, le périt d'une tutto avec t Europe,
te pou d intMt~tde la franco dans la qu~ttion do Mantouo. Le
tnomfot était mat venu pour do pa t~iHes représentations
hicbotiou l'emporta on montrant qu'it f«ttaii ~ien rcsoudre tes
questions pondantes avant de pouvoir atguer un traité. Louis XHt
do tft. tui.memo et ses lieu-
pénétra donc Jusqu'à Chambéry;
tenanta, soumettant plusieurs autres ptnccs de Savoie, repoas.
seront Chartes-Etamnanet justjMOdans In Vftuéc d'Aoatc.
Mais.do nouveau, to parti de la teiuo mbra nttait entraver
384 SOUS mCHEUEU. PREMtÈRE PARTIE.

l'ardeur belliqueuse du roi et de son minish'e. Marie de Médicis


exigea que son fils et le cardinal revinssent à Lyon s'entendre
avec elle, avant de pousser plus loin les opérations; eUe demanda
que Sa Majesté se ménageât et ne passât point le mont Cenis.
Pat' contre, ~~ie!~o~ieu montrait la nécessité pressante de ravi-
tailler Casât il obtint seulement que quelques régiments fran-
chissent tes Alpes sous les ordres de Montmorency. Ces
troupes
forcèrent le passade de Yeittane, occupèrent la place forte
de ce nom ainsi que Carignan. mais ne parvinrent
pas à ravitail-
ter Casât.D'an autre cotf tes Atteutandss'emparfrent de Mantoue
dont Chartes de t.onzague avait du s'enfuir. Cette situation
peu
brillante pour la France, était encore aggravée par la mauvaise
entente des chefs et le découragement des soldats que décimait
la maladie. La lassitude de part et d'autr* la mort du duc de
Savoie et tes prétentions manifestées par t'empfreur d'Autriche
i1 la dh'te de Hatisbonne arrêtèrent tes bostHités une h'êvp fut
signée le 2 septembre.
La diète de ttatisbonne s'était ouverte le t! juin sur l'initiative
do Ferdinand Il it désirait, entre autres, y faire élire son fils
rui des Romains. Hichetieu voulut y voir régler la succession
de Mantoue il confia le soin de cette négociation & Brulart,
abbé de Léon, et au capucin Joseph du Trembtay. Le Père
Joseph
obtint par son habileté que Ferdinand cédât sur ta question de
Mantoueet promtt de donnerl'investiture a Charles do (.«nxa~ue.
<;rAcoà lui aussi, tes électeurs catholiques, maitres à ta diète.
y maintinrent leurs droits, déboutèrent t'ompercurde ses pré-
tentions et ne lui accordèrent pas même t'étection d'un roi des
Homaiua.

H. Cependant la campagne de t030 avait gravement atteint


la santé de Louis XIII it était au camp de Maurionno, en juil-
let, quand la maladie s&déclara. Une Sevré violente avec dysen-
terie l'obligea bientôt à reprendre le chemin de la France. tt
se rendit a Lyon ou les deux reines accoururent pour lui
pro-
diguer leurs soins. Au début du mois de septembre it sembla
se remettre. A la date du 3 de ce mois le P. Suitfeo, écrivant de
Lyon an cardinal de La Hochefoucaut<t,n avait qoe de bonnes
nouvellesfi lui apprendre sur la santé de SaMajesté. «Nouaespé-
rons bientôt vous voir &Paris, écrivait-il au grand aumônier;
mais, depuis deux jours, la continuation de la guerre est plus A
craindre que le traitté de paix à espérer. Le Roy se porte fort
MMT PM8E AUXËVMXEME~TS
POUKQUES. :<8X
bien, et si n'estoyt la considération de la Meyaesa mère qui le
retient, et la crainte de la peste, il s'en irait dans peu de jours en
Piedmont t, »
C'était fonder trop d'espoir sur "ne amélioration passagère.
Vers la fin de septembre la Ccvre revint plus forte et fit de
rapides progrès. Le roi se trouva si mal qu'il appela son con-
fesseur, et lui dit en présence des reines « Quand vous verrez
qubjc serav en danger, ne manquez pas de m'advertir de bonne
heure, et ne pensez pas que cela me rende mélancolique, car
je ne crains aucunement de mourir. C'est une cruauté à ceux
qui attendent J'advertir de l'éternité quand on n'en peut plus;
pour *uoy, je désire avoir six jours pour me bien préparer. –
Sire, nous n'eu sommes pas lu, respond le Père mai9 si les
médecins jugeoient qu'il y oust du danger, je voudrois tesntoi-
gner MVostM Majesté combien je suis sou très humble et très
nuectionné serviteur, luy faisant ce que je voudrois que l'on
ttst à moy-mesme car, Sire, il s'agit icy de l'éternité. – )1
est vray, dit le hoy c'est pourquoy, mon Pore, jo v<ius parle
ainsi
tt nous reste deux lettres du P. Suuren sur la maladie de
Louis XHl it Lyon, l'une du 28 septembre et l'autre du i" octo-
bre, adressées au P. Barthélémy Jacquioot, Provincial do France.
Xous ne saurions mieux faire que de leur emprunter un récit
plein d'éditication qui nous montrera comment, dans ces temps
de fui, les Moistrès Chrétienssavaicnt envisager la mort. Hier
;~f soptembtej. sur tes dix heures du matin, ëerivait le P<'re
confesseur de Sa Ma)estu. eu suite d'une grando suubcation que
le roi avoit eue sur les deux beurea après minuict, qui avoit porté
les médecins & la cinquiesmo sai~uco, on remarqua deux ou
trois si~Ms de sa maladie mortelle. Et craignant qu'il ne peust
porter la force du redoublement qui dovoit arriver sur les dix
heures au soir, ou futd'advis qu'il se confessastot pristle viatique;
je fommençay donc &le porter doucement ù cela, sans luy dire
encores le danger auquel il estoit, ma!s &raison du jour de sa
naissance3 luy conseillay de faire devant Dieu une reveue de
vingt-neuf ans de vie que Dieului avoit doon6 co qu'il accepta
très volontiers. Et ayant ce matin employé une demy-heuro à

t. Lettreda P. SaB~eoau cMdtoat de La RochefoacMtM.


3 septembre
t03o(BtM.
Sah!<e-<~netiëve, me.300,f. 42)..
z. Le ~<'ffMf<fff)ro~. t. XtV, an. tMO, p. 7M.
a. ~ooteMU
Mon Xtu Manétaitaê tea? septembre
no Ma? MptemoM<60t.
teot.
COt)PAC!<te BB <6êt9. – T. <t. M
:<MG SOUS H!CHKHSU. – fREM!ËHE t'ARTtK

cela, il fut contraint d'interrompre cette action pour prendra


quelque remède.
Il L'apres-dtnéo nous continuasmes, et ayant employé quelques
deu< heures avec un t~s grand jugement, quoy qu'il eust resvé
toute la nuict précédente, it me dit Mon Père, je sois plus
malade qu'on ne pense. LoM je pris occasion de luy dire le dan.
gerauquel los médecins pensoientqu'it estoit, et que t'en esti-
moit A propos qu'it prist te Viatique. Soudain sans s'estonuer ny
s esmouvoir, it respondit Ha! que j'en serais aise je le désire,
et tout Licelle heure si vous voulez. Je pria donc t'nccasion et
Monsieur le Cardinal de t.y«n estant pour lors en la chambre du
ttoy, atta à Saint-Jean pour prendre'et porter le saiuet Sacre-
ment, loquel entrant dedans la chambre, soudain le tto\ se tova
de son tit.otse préparant pour le recevoir nt tant d'actes de dévo-
tion, disant tuy'mosmo tout haut le Confiteor a~ec tant de senti-
ment, que tes Moynea qui y estoient présentes, les trois Cardi-
naux, Monsieur te <:arde des Sceaux et la plus part de ses
domestiques fondoient eu larmes.
A t'mstant qu'il tnt communia, soscntnnt tout renforcé il dit
tout haut:" ~u'fat ceey'jo me trouve tout changé, me voit&
t)ion fort soulagé du ma! do toile. «h qu'il est utile de
'< recevoir ce bon Mieu. Kt puisse remettant au lit ni doucement
et dévotement son action de grâces, après taquctto il voulut voir
la Hoyne sa mère, el devant tous luy ~otnandtt pardon dos pei'
nés et fasetterios qu'il tuy avoit ittonné. t'espace de vingt'neuf
aaa que puisque le bon Uieu vouloit qu'il attast do ce monde en
t'autro, il e:i<o't tout prest a faire ce qu'il luy plairoit, et qu'il
disposast do luy comme do sa propre petite créature. Tout cota
sont ses propreH paMtca. la Hoyno no luy rcspondU que par
ea tarmea et Mangtots car la douleur d'un caste, et l'amour do
l'autre, d'un si bon tils, luy petvoicntteca'uf.
Il Demy-bcuro âpres, on luy bailla une médecine, laquelle
sans difficulté il prit incontinent jusques a la dernière goute,
contre son ordinaire. Ëttf luy fut grandement proutaMe, comme
ausqi luy estoit-etto beaucoup nécessaire. Mona!our le Cardinat
do Lyon envoya pat' toutes les églises de ia ville commander
d'exposer le sainct Sacrement, et faire prières pour ta santé du
Roy. Les Hoyncs Gront forces vœux le Hoy en Ci un, d'envoyer
homme exprès à Notre-Dame de Lorette, et d'y fonder une messe
à perpétuité. !t baisa dévotement quelques reliques quela Moyne
sa femme luy présentoit, et le cœur de M. de Genève que je
PAHT PHtSE AUX Ë~KEUEXT~ POUTtQUES. MT

luy fis buser, et voulut qu'on le suspendist sur le chevet de


son lit. Je ne pub exprimer les sentiments uoiveraeta de tous
ceux qui furent spectateurs ou auditeurs des dévote!! ft gène-
reuses actions que te Hoy fit en la journée d'hier. Un caresme
entier presché dans le Louvre n'a jamais tant touché les cœurs
que cette journée.
Le Moy craignant qu'A la minuit il luy arrivait
quelque res-
verie, me demanda t'Kxtrémo.Onction. Mais les médecins ne
voyans rien qui presiast n'en furent pas d'avis, tt me commanda
do ne t'abandonner point. Ce que je ns, y estant jour et nuict
presque toujours. La Royne régnante, depuis ltier a huict heures
du matin, n'a bnngé de la cttambro du Roy. La Boyno môra en
est sortie à une heure. Bref, chacun est si touché de cet
accident,
qu'aucun ne pense se conserverpourvu qu'on conserve le Roy'.o
Le-mieux qui s'était manifesté dans l'état du matado ne dura
pas longtemps. Le roi épuisé par une dysenterie qu'aucun remède
no put art''ter. se trouva si faible a trois heures du matin du
30,
écrit encore to t*. SaQrcn, qu'ayant esté appelé en
diligence, je
le trouvai quasi sans force, ne pouvant plus se
tever3du lict,
comme it faisttit le 8"ir dnupaMvant. Tous les médecins me
consoittèrent do tM disposer la mort, disant que si Dieu no
faiauit miracle il uo passeroit toute ceste journée. Me voita bieu
estonnc il ceste u"uvette. La Boync m~re s'estait retirée A une
heure aprèi) miuuict et ne t'estimait en si grand
danger; la
ttoyne régnante ne l'avait voulu quitter toute ta nuict, et si bien
quu. consultant avec elle et tes médecins Je mo réaotuaMo douce.
ment disposer le ttoy. à ce dernier instant, de
pourvoir à son
éternité. Cummo donc je tuyparh'M, et non si clairement, il me
demanda si je t'estimois en danger; je luy dis
que si le flux
continuoit, il y avoit grand haxard do sa vie. Sur ce, il
tes trois médecins et tes conjura de luy dire la vérité do appela
son
mat et danger. M. Seguin. au nom des trois,
t'ndver<it]que leurs
remèdes escient inutiles et s'estant rotirô. le ttoy
m'appette,
demande tuy'mea'm' do se confesser, et qu'it tuy fust
permia de
prendre encore une fois le viatique devant que recevoir i'e~tréme-
onction. Il se confessa avec un très grandjugement
otsenii'nont,
sans aucune appréhension do la mort et trouble do son cœur~
H. le Cardinal de Lyon dist la mes<e d<m sa chambre et le
communia.
~p~
an. 1630, p. 789, ?92J. ~~<
fai,,1. X\'I,
388 – PRMt~REPAMie.
SOUSMCHKUEU.
La messe achevée, le Roy, quoyque tout languissant, com-
manda qu'aucun ne sorlist. et ayant fait ouvrir tes portes ann
a Je suis bien marpy de
qu'un chacun entrast. dit ces parcttes
Mn'avoir la force de pouvoir parler te Père Soufran vous parlera
'< pour moi et vous dira ce q~o je voudrois vonsdire, me trouvant
A tous de tout
Micy au lict de la mort. Je voua demande pardon
ce en quoy je puis vouR avoir onencé, et ne monrray pas content
n 8i je ne s';ay que vous me pardonniez; je vous prie de dire do
ma part de mfsme A tous mes subjects. Ces parottes atten-
drirent si f~rt !« cœur de tous ceu\ qui cstoient présents, qui
côtoient presque cent posonnea, que tous, et la ttoyne et mes-
sieurs tes cardinaux et autres ou!o!era de sa maison, se jellans
à gonouK. pteurans et snngtoHans, crièrent C'est à nous
Sire, a vous demander pardon; pardonnt'z-nous, Siro. M cela
fait, il appfHo b Royt'o régnante, qui fstoit tftir~e en un coing
de la chambre d'où il ne pouvoit !a voir, de peur do i'aftn~et~
et ftentrebMssant tendrement. ils se parièrent ptustoat de c~ur
do voix l'espace de quoique
auo do buuche pt do larmes que
Câlinât de tUcheiieu, et succcs.
<em~. Et apr~s il appolit M. le
bh~~ent quelque autre pfu'ticutier, disant li un chacun on cf
cas ce qui t'ty cstnit pt~pro.
ttmant quo tout cecy se passoit, M. le Cxrdinat do t.yon avoit
fait apporter tc~trome-om <)"n et attendoit qu'on t'advortiat d<'
!a donner: o" naju~en encore estro temps, aina, par une inspi-
ration do Uieu, tes médecins se résolurent de le seigner pour la
La soignôe achevée, un nhcex que
Mpti~mo foi') du hra~ droit.
les médecins n'avnifnt pas prôveu M rompit et so vuida. tôt s
a
oa commença à espérer. Sur ces entrefaites, la Moyno n~ro.
du où le ao trouvoit.
qui on avoit port~ ta nouvollo danger Hoy
t ntra dans la chamhro. Hcs vu'u!< nouveaux se nrent a Dieu, a
l'honneur do la ~iorgo. desainct Claude et autrea, si bien que
est toujours attëdo mieux en
dcpuia la communion faicte. le ttoy
mieux do façon que sur les dix heures du soir, les Hoynea y
ps!ana. il M trouva avec autant do force qu'il oo leva seul,
mangeant de fort bon appétit,
voulut se promener par la
chambre, bref se comporta comme s'it n'avoit esté Ruera malade.
et laissé ce matin Asix hcorps
J'y av damc~ro toute la nutct, l'ay
en fort bon estât.
n Je~puis assurer Vostro Révérence que je ne voudrais pas ne
m'esiM trouvé en la cour pour y avoir veu ces actions héroïques,
car tout ce que j'eacri~is samody matin et que j'ai cscrit ce
PARTKUSE AUX ~Vt~EMMiTSPOU~C~ES. 3~

joe~d'huy a teUemeoi touché le cœur de ceste cour d'une si


grande opinion d~ la vertu du Roy, des faveurs particulières qu'il
M~oit de Dieu, qu'on ne ie peut imagier. Bref, je prie Dieu,
mon Révérend Père, que tout ce que Dieu a disposé arriver au
Hoy depuis dix jours qu'il est malade, serve à l'amendement de
ceste cour, qui est maintenant p!eino de bonne volonté. ALyon,
Je t" octobre tMM' ·~

12. La cour pot-dit trop tôt te souvenu' de ces grands exemples


d'abnégation. Les intrigues ue devaient pas tarder A y revivre,
et devaient amener cette fois âne rupture de !f'nguo dur~e. A
voir t'int!ueoce reconquise MLyon par !a reine tncra sur le jeune
roi échappa a la mort, on crut d'abord qu'oUo allait reprendre
touto ma autorité. Mah elle fut bientôt circonvenue pur lea
advct!i.ufeade HitheHfu hop int~t<'ss)~aoxptoitct'cert'viret))ent.
Usdisaient bien haut que la campagne do <030 avait tu~ le t'oi.
que !o t ardina!. pour !o ptaisir do fe tendre n~ceMaite, avait
tt~rittë ta saott' du souverain. Or, ces critiques
repundaicnt aux
Mentimentsdo M'trie de M~dicis cHe tca t'couta. s'anima do p!ua
ou pittN contre tUcbftiou et demanda sa disgrâce. Louis XIII – ce
qui «tontre ses dispositions d'aiorapout'aa mère –eonbta bien
aeenciUir cetto demande, Mais il remit sa décision au tnotnent de
son rotom' fari~
Il y arriva nu commencement d~ novembre t't prit logement
&t'hoatei des ambHss.utpura estraordinnaiM't~ poufehe ptus
pW'ttde lit reine tn~'rc qui habitait le Luxembourg. Il eut avec
eUo plusieurs entretiens. La cboso deptut à Richelieu; il orai.
guit qu'à la longuo Marie d~ Medicittno remportât; il nnrveitta
de près les contidt'neea do la tn~re et du tUa. t!n jour, il ~ioat
au Luxembourg un pou âpres le roi.
approche dea appartements
de !a reine, trouve tuoyen de xe tah'o uuvrir une des portes,
entre brusquement et dit que ao persuadant qu~ieurs Majesté
par!oient de !uy. il cttperoit qu'elles n'auroient pas dcMgrfab!e
qu'il vinst puur se ju~incr des crinus quit tiawoit qu'on luy
avoit impurs t.. La reine, surprise, fut d'abord 8i en colère
qu'ello no put parier, puis Netant rcssabie, elle lui reprocha
sa bardicaso ot ajouta '< qu'il catoit vray, putMpt'it le voutoit
sçavoir, qu'its parluient do tuy et qu'elle disoit au roy qu'elle
duP. SutTHO
au P. ~tcqntnot.t" cet. tSM(~M~~M~e~f~, 1.1),
p.t.«?LeUte
et8).
2..M<'M<~<-i
<~ ~)af<an~.Mny<'a~,
<<!)<.Mkhaott.t. XWtt,p. 229.
390 SOUSHtCHEUE~. – P!<M)K!)EPARTtE.

ne pourrait plus assister à ses conseils ni se trouver avec tuy en


quelque lieu que ce fust quand il [Richelieu} y sepoit, et qu'i!
ftdtoit nccfssairetocnt qu it {te roij se déCst de l'un ou de t'au-
tro Le cardinal répondit qu'il était bion plus raisonnable que
ce fût de lui. Le roi, gêné par la tournure que prenait t'enttc.
tien, no se dëetHM point it no chercha qu'& s'ëchappor, pr&-
<p\tftnt qu'H so faisoit lard, et que voutunt aller & Versmnea
il c~~o~~temps do parth'; et, faisant la hMrenco, il marcha
au~sy vistoque s'it cuatou peur qu'on eust couru apfcs tuy'
Htchctieu no put le rejoindre et se crut perdu. Le jour
mêtne. to hru!t de sa dtsgrace et de son cx}t se r~pundit
dant; la fapihtto, et ansahot la foule des courtisans accourut au
t.uxetnhourg vers la mcro du roi. Mattteureusotnent pour elle,
le cardinal de La Vatettp rot!n< ttichoticu déjt') prêt & gagufr
son < t~tcau du ttavt~ et lui fit prendre ta dëtormtnation de
rejoindre le roi A Vprsaittca. On sait tes luttes do ce hot conticit.
t.o cardinal trouva le toi dans son lit il l'entretint ptus df
doux heurta, et pur son adresse to persuada do prendre haute-
ment sa protection et d otcr d'aupr<'9 do la Heine sa mère
ceux qui lui d'tQnotont des conMita contraires à sea votont~s D.
Ms t'hpuro. Louis Xttt Ht arrêter le ~ardo des seeaus, Hiebot
de Marittac. et le rcmptaea par le marquis de Cttateaunettf. Le
lendemain it retournait tt t'ar!a. le cardicat chowauchant il la
portière do aon carraMe. <' Cetto nouvottc étonna fort la roino
mèreot ceux de aon parti; ta foule qui <H"it au Lu\emhourg
N'ectaircit en peu do <ontps o et ce jour roata dana t'tdatoi~
sous le nom do ~«f~~ </f~<M

t..WM)u<f<'<!fte ~t)<)<<ft~V«~t"«. 1. e. ~om)0ftay. te<<« .<yM« <' ta


fftMf de <«)'« .VW. (~e< uf fiel OttMt<ott<Mfof~uM. juillet <0"< f. tao et eoh.t
9. WMt"<M< <fe ~fto~hff, f. 3).
CHAPiT!U:
XV

ftXMXT~tS ORAGes
HKt.A COUR
~U30.<03~)

ScnnnatMa ) t. \'ah)8 t'n'ot-ts t)our)t'cot)Ci)~'r Xatin de M~dtcts avcchtcheUtu.


– L~ f<in'tuit'* in<'t)a'')'tt?)t'o de t'Mton 't'Orhana t'en') suspecte !a n'tnf
n)~n'. t.Mroi & Mparo ')'U~ ). Kô~ t)u t'. }iu)Y)'cnaut'r<s tt" Maftf df
))")tch a Con)p~)t' it est t\')))t)).tce p~t' te t'. )tai))m comtttp conf''s<eut' de
Lou))t Xt)t. – ta nin~ tx~r'' scrth))< <-)~aMt' ta f~ot~h'; t" P. Suffrex tx
&nt<'tatt& tpit )'a~-)).M. – n. Ht'')t~'tt)anfo df ~)a~ 'K' )K'tticis )'oar tt~J'
S))Hf<t)M )')Q<inc's<!ttt&-tt''t{!P)t.-– )!:tfhgc).cerctt)n duo <t'Ur!6aMatcc
~):'tt;"frt<e (!<*Yandouont. – Cant~gno tto Louis XUt pn ~otTatoo; tt pro-
<t'g<' tp~ fo)t''e' tte ta Comt'.tgn! –' t~. Co)np!o< et p)crA! <tn duc ttcnrt 'tf
~tonunQCcnet. – 10. Mt'<< a«)"t~)an9 aa mbon et & taort par tf P. Amom.
– Il, t.M J~uitcs pt )t:Mt(co <tM Urstm. 'tuchp~so < MonttooMncy. –
t~. Xou~et!t' r~ottc et nouvelle soun~Mion d'* ''aston d'UyMaoa. – !:<. !'ic!e'
Xtt'nt de la ft'tno tt~re; tcntathtt 'te tvtout' en Pn'nee au~qt)e)tps )'rntd part
to )'. Su<îrcu.

8CUMM)ManuM~ttea i t. H' c~ttt <tf dwamenM tt'nM' '<)!<~ta Contpato'e) a! Can).


ptnte. tp)tto))n' t:t'tttf.<(tun)! h) tfaoett. t('tt)o)M~fOfM)tuta: <;)ttant)ee eph'
totse; d) t.aXift. Et~ttotae eeMMttun) e<t a~tt~oMt et tt90')M~Bt<a)ce, tp)<tot)e
<.entt<H)um.
)t. t)n'm. tMtthfo W(f«oo. Koottatttta t)) FMCf)9, D. H.
t«. CKtt*<)?*. Atfbttfft du Moyacm' MnfS)mn<!ante de Pt)U)ppe K.
X. ~.l*. A~M'f* du Mtnhtt't0 dea A)!. Ettang., fMnce,t"Mc<foo't.. t. <t. !.&
V. tt)t)h Btbt.nt))., f. O')pt))f.M. aMt <;)m)-tcnM Mben, eo.
ft. t~tit, B)M. (!ct'tMtMut.fo)).Go<Wto~. XW.
~)t. t<e« M,An.h)<ea do la OtOotton, pa~tet' de fa duebMO de Montmen~nf~.
SoofeM ttap~tmeee < Journal de M. ft~Moa) t}<f~«~" q"'« a f''<' pendant
(~and oM<j<de la <<<'< t~t foWftM. t< «. t. <ft.M''o<MM'< <h<daf de Mo<t<*
tao~W~ t<trf<hv< M~tM<f< <t<y.H. << t~) WmofMt de a<tA'<f«', d*' Afonta~t, tte
A/cHt~t~. <~ tf)Mam~<~<, de Mtttaa d'<!fMant, (f~ M** tfot~ftt~. A~eoet.
~.fMtv< d< ftMtM'H. De t!t 6ftt< MtttntM eM~tue (f~ tout f~ ~tt< t'Mt ptM~ M
f<at~e tf~ ~) Mfna'M~«(f<tat les 'fM
f<M~t ~wt'BM' < M~~HM /~)nft)i<. -.OtOfet.
Wt'o~d't règne de <.o't<tjf~M. – CofdaM,H~to~ft f!tx'.JMM.P. <t. "Mm. W<h)~
~ft~fatt~ue d~ ta ~uf. f~ao!te. C<<ta~w 'ff* <on~tM<tM <t<~fat~MUM. ft~<ft'<t
<<eutfft tf~nM*. – foaqoeta~. t~ P. ~a't Sf/y~M d <«Mu)~de <f<tWtde <t<'d<ftt.–
Htthe, AMmofMt <u~ ta <'<<d. NoW~fM<M'des t/M<t*. – Mo~e. Mfdon)~ de tfoatmtt.
~tx- – HeanTd..Ma~<e de W<Me<*doM &a ~<!)< Ca<.– ToD!tt. Ao«h ~W <<M<A*.
<«M. O'HaMntxnte. t~e <? Mo~eda JWdM'. W«o< s"'<Mff d'< ~aatt«f<
t)t)Md9t, MhfofM du Pa~nMnt de y.'tftottt'. – tt'Htu'MOtîn~tMf~of~ de M ~ua<an
d< <<MT<t<n~ <) ttt fMttff.

t, Ko gardant aon n)!nh~M Lot)!sXIII n'avait point perdu


l'espoir de lui rcndpo un jour les bonnes ffraces de af nt&rc
39J SOUSR!CHEU6U. – fREM!)ÈME
PAhTtE

or. toutes les tentatives aUaient échouer devant une aversion


que le P. Suuron lui-même ne parvenait pas à vaincre. « En
sa qualité de confesseur de !a reine mère, raconte Richelieu, il
étoit l'organe le plus propre pour la disposer à la réconciliation,
ietj fut ptemiérement employé à ~ette iin; mais la malice des
esprits qui étoient près de cette princesse prirent [~f' prétexte
de sa simplicité pour éluder la force de ses persuasions. On
recourut alors au cardinal de Bagni <' pour voir si l'autorité
de son entremise pourroit faire ce que n'avoit pu la pieté du
premier' Le nouveau négociateur sembla d'abord réussir et
otarie do Médicis consentit à recevoir Riettctiou chez elle. au
Luxembourg. t.e 2:i décembre (i03u) out lieu une première
entrevue en pt~sence du r"i, du cardinal de Magn!et du t*.Suf-
ffen mais t accueitde la reine fut si gtnciat que « tous b!um<
tcut Nuit procédé'' Troitt jours âpres, A t'wcasion de la fôto
de sttiut Kt!enne, qui lui Mppetait le pard"n des injurfs, elle
lit ù son tuur des avances A tHcheticu e), p~r t'intermJdinito
de son conf<sour, tétuoi~ua le désir de lui parter. Ayaut
ubtenu t'agrement du roi, le ministre «ccompagné du Il. SuHren
?0 rendit MULu<emt)out'g, et cette fois ce fut lui qui par son
altitude montra qu'au fond de t'Ame it se souciait peu d'un
acconuuudement. )t refusa dano manière tdea''ante te siège qu'ette
lui ourait p~textant que tt'aswh* devant etto estoit unu grâce
tr~ particuut're qu'une peMonne qui estait eu sa disgrâce ne
pouvait recevoir .). ~ario de Mcdicio, retenant sur les recpnts
dém~t< t'a~sHMqu'ctto n'avait jamais ou i'iutention de t'~toi'
gner dos auaifcs. – Cependant, répliqua le cardiuat, vous
nvo!! dit put'tiquomput qu'i! ffutait qu'uu do nous deux sorUt
du conseil. – t<e P. Sunren prit aussitôt la
parole pour
excuser la feine Il et dit que c'calult la colêro qui lui avoit fait
tenir ce langage Le cardinat protesta qu'il n'avait donné
aucun sujet a une si grande cott'ro et que c'était une chose
inouïe do condamner & la légère un homme qui pouvoit dire
sans présomption avoir aarwy t'Katat heureusement on des
ofcasions fort importantes Au teste, ajonta.tit. « it estoit
prest de se justiner de quoy que co fust o; et il pria la reine
de vouloir t'eactaircir M'it catuit coupable ou innocent envers
elle o. Le P. SoNrcn eut beau joindre ses instances & celles

1.Wt'to~~ <&'M'f~<. 1.1), p. ato.


a. ~)"<«a~ .M. tf<~<ao~ t~<fAf~e" ~M~ < M-otto~ tf ~Hd oyosf
<ff eo"~ f tn'A<p. <«-. f/o <W<. ~«xf, 6<'t. tt, ). V, p. 0).
PEKOAKT
LESORAGES
M LACOUR. 3M
de hicheueo, Marie de Médicisrefusa de faire connattM tes vrais
tootifa de aon mécontentement, et rompit l'entretien en disant
« qu'elle se
comporterait à l'avenir avec le cardînat comme il se
gouvernerait en son endroit'
De Borne, le P. ViteitescM, informé du grave diHepend survenu
entre deux personnes auxquelles la Compagnie devait une
<-gate reconnats~nce, engageait te p. Snmren à faire tous ses
efforts pour les accordera Le prudent religieux
n'y épargnait
aucune démarche. Au mois de février t63< il
pouvait assuMr
la reine, de la part de h:cho<teu, tfae cetui'ci
tuy uSroH do
taire tout ce qu'il luy ptairoit pour acquénr fa bieoveillance
et Marie de Médiciad'autre part voulait hieo déclarer «
qu'ello
nvoit donné son ressentiment à Uieu; o!!e recoonoissoit M. le
cardioat si utile aux affaires de t'Eatat que, 8'il estoit
question
qu'il se retiras!, elle se mettrait & genoux devant le Roy pour
que cola no fust pas~ n. Peut-être, avec le temps, le confesseur
~erait'it parvenu A ramener la paix a la cour si son action n avait
été contrecarrée par des po~onnagea int<ress~ à envenimer la
qneretto, la princc«io de Conli, les maréchaux de ~arittac et de
Hassompiofre, tous tes ennetnis du cardinal et les partisans de
<:aa<ond'Crt~acs, fr~re du roi.

2. Subissant le joug de dou< ambitieux, t.f Coigneux et t'u\-


taurens, le jeune prince, héritier prcsumptif de ta couronne,
ralliait soua son nom tout les mécontenta. Ce fut autour do M
personne que ae trama en tcao te complot qui coûta ta vie au
comte de Chntaif. 81est vrai, t'heuroM~einttuonco de M" de Ment'
penoier. sa femme, t'arracha pour un temps h sa dissipation,
mais, voufapr~ dix mois de mariage, il retomba Mua l'empire
de ses deux favoris. Coux.ci, après l'arreatation de otarie do
t:on!iasup qu'il voulait éponsat', avaient, en <6a9, provoqué sa
l'ortlo du royaume, puisocgco!& sa réconciliation avec t~uia XtM.
<:aaton avait atora promis d'être désormais entièrement sous la
dépendance du roi, <.ajoutaut qu'il aim<'roit le cardinal, puis.
quo Sa M~eaté to dësiroit ainMi, et comme une personne que
Son Attesso rccotMMissoitpar cnet estre très utiio au service do
Sa Ma~eaMet au bien de son Estât*
t. /<MtMO~ p. «, 15.
Mtte duP. VttettMthtea P. an~po, Il jMt!tt tMt (ttMtta, Eptot.Geo.,
a. ~<w<'o<p.<<).
4..Wttotfe" de 6<n'~o« << Of~MM,p. 6M.
SOUStUCBEUEU.PRBMÏ6HB PART!8.
Toujours prêt aux belles promesses, quand il ne pouvait
autrement se tirer d un mauvais pas, Monsieurles oubliait au
moindre caprice, à la première impulsion de ses néfastesconseit-
iers. Unan s'était &peine écoulé quo Le Coigneuxet Puylaurens
croyant avoir à se plaindre do Richelieu aigrirent de nouveau
l'esprit du prince contre lui, et sous prétexte de défendre la
cause de la reine mère, le décidèrent A s'éloigner de la cour.
<:as!onosa bien, en présence da dix ou quinze gentilshommes,
reprocher au ministre d'avoir manqué à ses propres engage-
ments. Il s'étonnait, ajouia.t.it, que devant sa fortune à la
Reine sa bienfaitrice, au lieu de lui en témoigner sa gratitude,
Mfût devenu au contraire son plus grand persécuteur, conti-
nuant par ses artifices ordinaires A !a noicir dans esprit du
roi il le menaça morne de sa colère avec force gestes
dea mains et mouvementsdes yeux < en sorte que !e cardinal
resta sans réplique, ne sachant si o'ctoit tout de bon ou seule.
ment pour lui faire peur Aussitôt ~prts cette incartade.
Mousieurmontait en carrosse et partait pour «r!eana. Un quart
dheuro plus tard, le roi accourut « A touto bride chez
llichelieu Il pour lui dire qu'il soroit son second et le prête.
geroit hautement contre tous sans exception, fot'ce m~me contre
son propre frère'
On no laissa point do rendre Mario de M~!io!sresponsable
des mauvaisdoMcinado Gaston.Bien qu'eHe protestât les avoir
ignores, le cardinal, plus dëHant que jamais, résolut de renoncer
cuvera elle au régime dos concessions. Louis Xttt.au contraire,
ca~ssait encore t'espoir d'un accommodement;tout d~oiddqu'il
fut Asoutenir son ministre, tt no voulait pas cependant « man'
quer au respect qu'it devait avoir pour cotte dont il avoit ret;u
!a vie" .<. Sans doute it lui ferait mieu< entendre raison s'it
pouvait h mettre A i'abt! dea intrigues, l'éloigner des
tnaeontents. ))!parttt donc pour Compifgne, le t7 février, et
engagea sa mère à l'y rejoindre. Marie de Médicis t'y suivit
deux jours après. Alors il eMaya par toutes les voios possibles
d'adoucir son esprit, employant pour cela ci Vautier. son
premier médecin, et !o P. Suffren, son confesseur,qu'otte aimait
fort D. Nais, parattètemeni &ces tentatives conciliantes, le car-
dinats'était tracé un plan rigoureux qu'Msuivit avec une cons-
tance inQesibte~" Pour prévenir tes brAntt!cries dans t'~at.
t. ~M0<~ de CfM~M. p.68t.582.
~MnMtfM (~ .VoMet~f, p. 43.
PE?iMKT t.S OTAGESM LA COUR. 39!;

dipa-t-U ptus tard, et afin que la confiance fat entière, U ëtoit


oecessaire que la Reine assurât le Roi, même par eoritt qu'elle
oe voatoit jamais avoir d'autre pende que ceUe do bien de
son ~<at pour lequel elle contribueroit tout ce qui dependroit
d'elle et abandonneroit toutes tes personnes que le Roi jugeroit
coupables tant dedans la cour que dehors' Cet engagement
écrit, quoique proposé par le P. Sutfren. parut à Marie de
M~dioiaune trop dure condition et la marque d'une excessive
ntenance. Elle ne voulut point s'i y reaoudre,ni recevoir à tel
prix la soumissiondu cardinal.
h.~ lors Richelieu n'hésita plus à imposer de force cp qu'il
ne pouvait obtenir de bon gré. Dans!oconseil rënni le 22 février,
il exposa les moyensdo remédier auxmaux qu'entraînerait infaU'
Ubicmeot pour la France la rovotto de Monsieursoutenu par ta
reine m''ro, p<il conclut par cette alternative ou qu'on l'auto.
r!sat qu~ttot tes an'nircs, ou qu'on imitât Mariode Mëdiotsh
a'ë~oignerde la four. Lo roi, dans t'iote~t du bien public, con-
tientit a ~e sJparer de sa mère pour quoique temps, afin que
<*opendant sou esprit eut le loisir de ao désabuser~
Le lendemaindonc, de bon matin, LouisXIIIquitta subitement
€on)piôguo a~ea Anne d'Autriehe, ttpros avoir recommandé au
P. Suffren fi d'avertir la Reine mère de son départ, t'it~i qu'etto
serait éveillée, et de l'assurer qu'it avoit un re~rot tionsitnede
partir BanMtui diro aQicuu. Oesinstructionsécrites enjoignaient
au maréctt'tt d'Ea<r<!esde rester au château avec huit tompagniea
de gardes toyates, d'aecompagnorla reine dans ses promenades
~t de lui obéir en tout ce qu'elle commanderait; toutefois, si
elle voulait aller à la cour, il devait lui faire entendre avec
respect qu'il avait ordre de t'en empêcher. Marie de Madiois
était en quelque sorte prisonnière; bientôt elle apprit, avec
t'etevatiou do nichetieuù la dignité de duc et pair, la disgrâce
de ses principaux serviteurs, pxitcsou enfermés A la Bastitte*.

3. Malgrétout, Richelieun'était pas troa rassura Compiegno


t. JWmoff~<~ t. M.p. 3t<.
WfteMfM,
3. Copte!)). ~«<ot~ <~ toM« <<'jMf<p. 409,«O
3. Wmof~t <f<*Me~W~M, t. ttt, p. 80.
4. PM<M<!fedu cardinal. la pttoMtM do Coatt, 0!te <s~e do due de OutM. dut ae
MHMt &Eo. o 6tte tôt tettetntct oot~ de dooteut de se wtt ~tta~ do t< ~tae
oëM.qo'~ne ne tootat nt ne Mi pMMtttwfa e(~Mo<fM de BoMotMN~f~p. M)).
SoaeMpt fat tahamè dans nnpetttMte.K) det'~Mdoeo!)~e '!MyMu!tea,Mu«)<
<b&p<tte8a<nte-Ca<heWna (CofdMe, W't. j;o< jM«. p. VI, t. XV<,o. <M). – B~K~
~Mf. <f<'foM~f~M, p. 8?. M).
3<M sous MCHEU6U. PREMERBPA!WB.
se trouvait bien près de Paris; tes partisans de la reine mère ue
teoteraient'its point de la détivMr? Des le 2~ février, N. de ta
VUte-aux-Cte~cs lui fat envoyé pour rengager à se rendre à
Moulins et lui offrir le gouvernement du Bourbonnais. A cette
proposition elle sa répandit eu invectives contre te cardinal
s'imaginant que Nt'uUna ne serait qu'une étape vers i'ttatie, elle
déclara d'abord qu'etie souurirait plutôt tons les outrages que
de s'y rendre; puis. cédant aux représentations du P. Suuren et
de Cottignon, secrétaire do ses commandements, eUe écrivit
au Soi t)tt'o!te se lignait à lui choir. MaM, comme la peste
désolait NoniiM et que le château etf't fort dëtabre. elle sup-
pliait son nÏs de trouver bon qn'e!!e detnaur~t quelque temps &
Nevefs*. Elle n'avait demande que huit ou dix jours pour pré-
parer s<'n départ, bientôt elle r~ctatOH do nouveaux dotais qui
lui furent accordes.
tarant ces pcnih!cs négocialions, quelle avait t;tô j'atutudo
du P SuQrenP~eroi, en partant do <:ontpi6gue, lui avait ordonné
de r~er jusqu'à nouvel avis auprès do Mario de McdiciaaOo do
t'assister de ses conseils, et nous savons par la correspondance
de Louis \m avec le toar~cMa!d'KstrefH~ que le reUgieux sac-
quitta de son t~!e a la satitfactiun de tous. On espérait ai bien
qu'il detcrnuMrait la reine Asa rendre uu lieu de son oxit, qu'on
lui donna t'ordro. le tM maM, do ne ptus la quittera Mah on
se trompait fort sur l'apparente docilité de la pnsonxh're. Sachant
qn etto nu manquait point A la cour d'amis pr~ts à se déclarer au
utotueni opportun, elle avait le (tcsseio do ne point s'etoigner
de Paria; etto avait aussi t'espoirque son tils <:ah<onen viendrait,
comme il t'avait dej~ fait tant de fois, à uu accommodement dont
elle pourrait profltor. UMct ne fut duae pMa son étonnement,
quand elle apprit que Monsieur levant t'étondard do la revotto
faisait appot il toastcs mécontents pour t)ater la chute du cardinat.
A la vcr<te il eut peu de sucera, car il n'inspirait aucune conuaMe;
qaotquos rares gentitahommos sa joiguirout A tui: les autres
communiquèrent au fc! les lettres par lesquelles on rectamnit
teur cootouM. A peiao Louis XIII, d la tête d'uno petite armée,
commenra-t-it amorcttersur Orléans, que Monsieureno!6 s'enfuit
en Bourgogne. Poursuivi d'otapo en étape, it dut
passer en
·
t. ~eUtedeMM)edoNëdttbau roi, 9t février·t6t< (CIbt.t)&t-,
«)M.O tct.
opoy,
4sr,t ~t9).
t. t~UM< do roi &<!B<t~M, 0 maM <63) (~«fe<a, f.aa)t «toaM (~M<-at,f. :8(.
3. McooM du P. SofUrea aa M), as tnats t031 (~<t/fM. f. ttt).
PEXHA!~
MS ORMES 08 tA COUR.' 3~7
Franche-Comtéd'où U négocia avec le due Charles !V sa retraite
CO~orraine'.
Cependanila sortie de Monsieupdu royaume avait eonarmé
Marie de Médicisdans son idée de ne pas quitter
Compagne.
En vain le roi lui envoya le marquiN de Saint-Chamond
lui ordonner de se rendre à Moulins eUe refusa do pour
partir. pré.
tendaatqu'on lui tendait un piègeet que des gaières t'attendaient
à Marseillepour la conduire en !taUe~.Lesinstancesdu maréohat
d'Estrëea et du P Sa~reo ne nrcot qu'aHgmcuter ses
Ellen'accuoilittpas mieuxroUre d'échanger MouHas soup' ons.
à tous les raisonnementselle répondit «' qu'it en pourAngers;
arrivcMtt ce
qu'it plairait a Meu~
<:etont~temeot, cette r~s!aoce fut biottiM un scandale it la
cour et dans tout te ro; autno. Les ennemis de la Compagnie en
procurent pour rejeter !a faute sur le confesseurde la reine
mère et du roi. On (dta:t chuchotant que Louis XMt,
peu satis-
faitdu P. Suttron, songeait à se séparer de lui et à renoncer à
tout Jésuite pour la direction do aa conscience. Ce prétendu
projet fut au~it.~ d<'tnoatipar MchoUeu. Mon~ra. ëorivait.ii
nu prineipal intotessé. on n'a pomt pensé à faire changement en
ce qui touche \otro personne. Je no trouva
point eatranga que
!Mbruif. qui dit tant de fau~etes, i'ayt pubUô. tt awit bien
Mtv jusqae. qu'on disait qu'on changeroit vostre
Ordre, et
touteafoiavoua8.:avezbien que la ttoy l'ainle do toUeaorte.
quo.
quand n~nto Hicnvoua aur<dt nppa!~ jamaM ce changement
n'arri~croit. Je m estonne un pou que voua ayez eu <pttacreaoMo
mais nous en pa~otona plus amp!t!'ncnt voua et mo; '<
En l'ahsence du Sua'ran. Louis XtMs'était adres;)~pour la
confessionau P. Ataxandro Jarfi, jésuite, natif do Poitiers Ce
ne fut pas lui cependant qu'on choisit c~ommeconfMseur ordi.
oaire da Sa Majesté,quand on décida que !o P. SuCTrao resterait
avec Mariede Medic:9.Un sermon qua ce dernier prêcha dans
une église de Compicgnoaurait 6t6, un dire du P. <:riHet,l'occa-
1.W<t)ft~<-<
'f<.<;<t<h,«.MO, Cf.BHaeMootttte.
<nt''f'~o~n<' ff«w< p.1.1.p. SM.
W<'to~<-
(<<-
fa~"oteotte
~s;?."s~
net., Ctq-cente Cott~erl,t. "1. t, 4I\).8oj.
9. ~Ute do Mt &ea to~M, aa <aa!t ~poaM da la tetop, 3t tMt
)MM<'tu,f. il,
J; ~S~f~" 1631
eut#. Codefroy.0. XY, fol, 619)..
OM'M<~ff)<ro€<f~<o«~«e ffc ta foof. <. t). p. 99~. Of~ahc. C~to~ <?<
rou/it~teu~a des yats, &"331.
1
:MM s6fS R!CHEUEU. – PREMtÈHË PAHT<B.

aion ou le prétexte de son changement. « On prétendit qu'il y


avoit clairement désigna la reine mère et le cardinal de Richelieu,
l'une comme personnb injustement maltraitée, et l'autre comme
un persécuteur. Le roi, qui en fut bientôt informé, lui en sut très
mauvais gré, et, quoique [le Pèrej se défendit d'avoir eu l'in-
tention qu'on lui attribuoit et qu'il rejettat sur la malignité de
quelques-uns de ses auditeurs l'application que l'on avoit faite
de ses paroles, le cardinal engagea le roi à choisir un autre con-
fesseur, qui fut le P. Maillan, jésuite, et il chargea le marquis de
Saint'Cbamond, par une instruction datée de Dijon le 2 avril <63i,
de faire entendre au P. Suffren que Sa Majesté, le jugeant très
nécessaire auprès de la'reine sa mère, a'étoit résolue de s'en pri-.
ver pour le lui laisser entièrement, ayant fait choix d'un de leurs
Pères pour être son confesseur, n On ajoutait dans la même ins-
truction Il qu'i! n'y auroit pas grand mal do lui faire cunnattre
que Sa Majesté n'étoit pas trop satisfaite de sa dernière prédi-
cation
Pour un retig.c'tx aussi détaché du tn''nde que le P. Suffren,
l'abandon d'une cour orageuse n'était pas un sacrifice mais une
heureuse délivrance. Son successeur, le P. Charles MaiUan,était
provincial de Lyon lorsque tes deux cardinaux de HicheUeu!o
proposèrent à Louis XU! l'un et l'autre avaient eu l'occasion
d'admirer ses qualités et sa vertu & tonte éprouve. Le roi, dès
qu'it t'eut vu, i'aceuoittit avec joie et no voulut plus s'en séparer.
Toutefois ce vrai jésuite, pou touché de t'honnour d'un poste si
éclatant, n'avait point caché sa répugnance à l'accepter. Celui
qui aime sincèrement la vie religieuse, disait-il, ne peut aimer
la vie des cours. !<no résigna par obéissance et dans l'espoir de
servir la cause <!eDieu='.
Le P. Cénérat se montra très heureux do ce nouveau choix,
et, en félicitant le Père d'avoir été jugé capable d'un si lourd
fardeau, il lui disait les moyens de le porter d'une façon utile
et honorable. Il écrivitaussi &Richelieu et au roi pour les remer-
cier de l'affection qu'ils avaient témoignée u la Compagnie en
cette circonstance

1. OHC'et. ~«Mpe ~M <~Mc de ~eMf<XIII, 1. )t. p. <0<. )M<MeUon da 8!ear


maTqota de Saht*Chaun'ont (Avenet, MtfM de ~<eAeM<M,t. )V. p. )2t).
2. Sur Alphonse de Rlcbflleu
NufAtphonM erche'&qoa do
HM~ttea arcbe\'tqulI da Lyon, voir:
~o)t <O. de lion,
Mon, L;n
<a frère
/<~r<' de
</<?
~'eM'eM. Le faf'Mno~ de Lyon, dans la ~etw ff~taM~ 'Mp~omo«çMe, année
t90t, p. <a<-<09.
3. ~no/o~e ~e<M<tt<!«ee de ~ance, t. Il, p. 80t.
4. Lettresdo P. G~n<Mt
au P. Louisde La Salle,at mat <63t.au P. MatUan,
LUS ORAGES OE ).A COLH. M~
PEXU~Xf
"o
une .,s.~
Uésormais le P. Sutfren s'attachera tout entier avec par-
triste fortune de Mafie de Médids. « Depuis
faite abnégation à la
le départ du roi, écrit un témoin, it est tous tes jours un couple
à
d'heures avec la reine mère, procurant l'attacher solidement
la seute conao.
Uieu, et, par tes priocipos de i'Kvangfto qui sont
lation d'une Ame afUigée. adoucir les amertumes de son
cœur', n Mais son zèle restait impuissant, quand it s'agirait
d'obtenir la soumission de la reine aux volontés du roi. Craignant
elle se privait de
toujours d'être enlevée et transportée en Italie,
toute promenade et trouvait un certain plaisir à s'entendre
de telles conjonctures, grande était la
appeler prisonnière. Dans ne
la perpt~ité du confessfur. Par un sentiment do réserve it
Le
s'en ouvrait qu'au P. Général, et encore bien rarement.
à demi-mot son em-
juin (i<:3t) it se décidait à lui exprimer
barras et son affliction.
« Depuis le mois de février, disait-il, où it plut au roi très
rien
chrétien de se séparer de la Sérénissimo reine mère, je n'ai
<!erit à Votre Paternité. Cet événement imprévu et douloureux
m'a ému de telle aorto que je ne crois pas avoir éprouvé de ma
vie quelque chose do semblante. Ce qui s'est passé à Mois, il v
ce qui
a une quinzaine d'années, n'est rien en comparaison do
les divers
arrive aujourd'hui. Je m'applique avec soin à Meucitti.
fortifier
traits de la sainte écriture et des saints Pères qui peuvent
le cœur dans la souffrance; ann que. tout en soutenant t'amo
aussi
.te taSérénissime reine mère centre t'adveraité, j'aCermisse
et aux circons-
la mienne. Quant à la cause de cette séparation
ne veux
tances qui t'ont accon~ ;née. je n'en dis rien. car je
cour de la
blesser personne, depuis ce temps, je suia resté à la
les
Sért'nissime reine mure. très occupé par tea confessons et
une petite attaire de vivre ici & la
prédications. Ce u'est point
31ma)et 0 MtobM«~ (FMOcta. Ep~. Cet).t. Y). A pftnotnota'~ P'M' de
~utaX~e~M <~dtttMt.. Un~.He ~.9~0). t'e~H.~o
Niendoza, venaitdopublierun ounagolheologlquo contenantplusieurspropoalllooa
luebebea,dont
les menaça d efaitecondamner et briller
1 auteurblamaitl'allianceavec prole8taol8, de
S~~S~S=~S à pareiltravait.
S'p~3~ ayanteom-
Orace1\I1n\ervenUoo du P. Cenemitouttinitpara arranger,Blr.beUeu l'Imp,odeoee d'on
rendre les"êsulles deFrance r esponsables de
prisqu'ignedemipas
dunoaee 1\Barberini, 27juin ttl9t.Atebiv. V at.,Noœ.dl Franda,
élranger(LeUreLettredoP. Général ê alebelleu,19jatllet1&31 (Gall.Bplst.000,
n. 74,f. 175). mto.des.0. BMMg.. Rome, ~Mp.. t. XUV.i63t.
ad~M9).- O~Atditv. d u
Lto9.
en*o~ M (M!n.desA<r.
t'~etaUoo MtM~. P~n~. t. LVt.f. 93).Cf.Ave.
nel,~<~ <teWf&e~e". t. tv. p. M', ooteo.
MO SOUSBtCHEHEU. PRKMtERE
PARTIE.
cour de la reine, de façon à contenter la cour du roi, car leurs
vœux et tours désirs sont souvent contraires, et je n'ai point à
juger de quel côté se trouve l'équité. Xéanmoinsjusqu'& présent,
grâce à Dieu, il n'est rien survenu qui indispostit contre moi le roi
uu la reine, bien quo sur un terrain si glissant il soit si facile de
tomber.
« Que ne m'est-il donné d'ouvrir mon cœur aux pieds de Votre
Paternité, et de verser avec eonÛan~edans le sein du plus aimant
des Pères tout ce qui cause mon angoisse dans une affaire d'une
si haute importance. Privé de cet espoir, je suis forcé de con-
lier à Dieu seul les sentiments de mon cœur, et c'est de lui, qui
tient mon fort entre ses mains, que j'attends tout secours et tout
conseil. Votre Paternité comprend, à mon silence, combien la
Sérénissime reine mère a besoin des sacriHces et des prières do
la Compagnie je vous demande avec instance, en son nom, de
puiser pour elle dans le trésor commun de nos suffrages. Quant
Il moi, qui. depuis dix'sept ans bientxt, vis éloigné de nos mai-
sons et collèges, me voici depuis quatre mois à Compiègne, on
ne se trouve aucun des nôtres, mon compa~n'm excepté, et où
je resterai une ou ptusieuM années, selon qu'it plaira à Uieu.
Votre Paternité M'ignore pas, je pense, combien me doit être
pénible une tettp position; toutefois, si c'est pour ta gloire de
Dieu et la consolation do la reine mère, je ne refuse pas la
soutlrance que la divine volonté s'accomplisse ici'baa conmf au
ciet

5 Mario de Hédieis était toujours résolue do ne pasquitter


t~ompiègoe, quand etto reçut de son Ots Gaston, retiré eu Lor-
raine, un message inattendu. On t'invitait &M réfugier dans une
place forte du royaume, seul moyen, lui disait-on, do sosoustraire
aux embûches de Richelieu La ville désignée était La Capelle,
dont le vieux marquis do Vardes, ndôte au roi. avait cédé te
gouvernement à son Cts, partisan de Monsieur en cas d'échec,
il serait facile de franchir la frontière et de trouver asile dans
tes Pays-Bas. Ce plan fut adopté, et le cardinal, averti des négo-
ciations par son admirable police, se garda bien d'empêcher ace
entreprise qui aUait jostiner ses rigueurs it se contenta de
donner des ordres au marquis de Vardes. Cedernier aceourot en
hate & La CapeUe reconnu des soldats, it en fut plus respecté
t. LeUMdu P. SaTMO en P. G~n~at,3t Jato<e« (PMOtta,Bpbt.ad Gen.,1.1.
n. M).
PEXUAKTLESORAGESCE COLH. 40i

que son fils, le cha&sa de la vutaavec toutes les personnes sus-


pectes, ferma ios portes et se tint prêt à tout événement C'était
le i7jmUet.
Le lendemain à 10 heures du soir, ignorant tout, la reine mère
sortait de Compiègne en cachette, montait dans un carrosse avec
deux femmes de chambre et son médecin, et accompagnée do
deux hommes à cheval eUe marchait directement sur La Capette
où elle se croyait attendue par le jeune de Vardes. EUe n'en
était plus qu'à une demi-licuo quand il vint à sa rencontre et
lui apprit qu'elle n'avait ptus aucune espérance d'y entrer. Sur-
prise et tâchée do ce contre-temps, elle hésita d'abord sur le
parti à prendre, mais la crainte de tomber dans les mains du
cardinat ta nt rcsuudto <!c passer outre o. Le 19 juillet elle alla
coucher à Kstroeuogt duna tes Pays-Has, le 20 ette se rendit a
Avesnes '< d'u~ elle nt savoir à t'tnfante son arrivée < Isabelle
envoya des carrosses nu-devant de la fugitive et vint e!!o-momc
jusqu'à Mous!a reccvoh' et adoucir son chagrina
Mariedo Mudicisavait pris la fuite à l'insu du P. Suffren. Hcs
que, à peine en route, eUe eut fait appot à son dôvot.etnent, il se
hâta de la tfjoindte, supposant avec raison que ni !o foi ni le
I*.Général n'; irouvor~ient redire Cefut &eutement&Nous qu'il
put écrire au VtteHesohtet lui rendre compte des événements.
'< La Sércuissime reine mère craignant de voir augmenter en
Franco les ntauvai&traitements, perdant patience au mUieu des
<!jntrarietéa et des intrigues, est sortie du royaume et s'est réfu-
giée on Belgique où e!!o a chuisi un domicite plus sûr et plus
a~réabte, enaitendant qu'it ptaisaau roi très chrétien de s'adoucir
à son égard. Il n'a jamais étc dans son idée d'employer tes moyens
violents ni d'en vonir aux armes paur recouvrer le haut rang
que Dieu et la nature lui ont donne; elle veut seulement, dans
une anenciouse espérance, attcndro le secours du ciel. «n dit
que io roi a très mai pris ce départ beaucoup essaiont de
lui persuaier qu'i) cache quelque, mauvaise intention. Mais
les actes et le geuro do vie de la reine, qui no Mfpirent que ta
paix, confondront l'impudente ignorance de ses détracteurs.

1. AOMM deta reinemèredu M février<Mtau t8 ~atMet,


Joatde l'évasionde
Cotnpt~no (B)M.nat.ta«. de B~eone, t. t?0).
~<'wo~<de~ntgtat. p. 3:. Cf.toaqocMy.te ~fonj<«~n d ? fOMf de
~o«e<te~d'f<<ft de &o"M.U~(~M'McdM ~"M<<o!MA~<o~<9HM,octobre<900,
p. <t0etMh.).
3. LeUKsdu P. G<n<tat anP. Sat~en,13septembre, 97oo'embm1631(Ptantta.
~Geo..t.v).
~t.Geo..t.V).
coBMCKtSM ~t<M. – T. H. 20
4<M SOUS~UCH~MU. – PREMtËREPAM1E.

C'estamoninsuetsaosmeconsutterqu'ettoaquitté Compiègne
où elle était depuis six mois. Lorsqu'après son départ elle mécri-
vit de la suivre, elle comptait se retirer non en Belgique mais
dansune vitte franoaiseet voisine, do nom deLaCapetto.Ceprojet
n'ayant point réussi selon son désir, otteaété forcée de gagner
la Belgique, et sur sou ordre je l'y ai suivie avec tous les gens de
su maison. J'ai toutlieu do croire que le roi n'en a pas été froissé,
car lui-même m'écrivit, it y a quatre mois, qu'il jugeait oppor*
tune ma présence auprès de sa mère, comme confesseur ordi-
naire et prédicateur, et, il y a douze ans, quand elle s'enfuit do
Ktots, il m'approuva de ne l'avoir point abandonnée.
Je l'avouerai franchement à Votre Paternité, si j'avais pu
prévoir ou soup~nnor cotte nouvelle fuite, j'aurais écrit à mes
supérieurs nHn de connattre par lour entremise la volonté de
Uieu sur moi mais comme tes gens de la reine n'ont eu qu'une
heure pour leurs préparatifs do départ, it no m'a pas été toisiLte
d'écrire et d'attendre uno réponse. Par ailleurs, si je n'avais pas
ob'U t l'ordre qu'e!!o me donnait do l'accompagner j'aurais paru
condamner sa conduite, ce que je ne voulais pas et ne me croyais
pas permis, car, aux yeux de juges équitables son départ n'est
entacha d'aucune faute.
Votre Paternité devinera en quettu peine et amertume je me
trouve, et combien de pensées diuerentes agitent mon esprit,
quand je me demande ai ju dois rester à ta courdo la reine mère
ou la quitter. Je vois des courtisans qui abandonnent les patais
des rois pour aller servir Uiou dans tes monastères, ot moi. il va
de si longues années que je suis, à la cour, exilé des maisons
religieuses. Il me paratt diMeite, impossible même do contenterl'
le roi et sa mère, tant leurs désirs sont opposés. Je crains que
t'un ou l'autre, ou tous les deux, no perdent do lour aUccUon
envers noifa Compagnie si je commets la moindre imprudence,
même involontaire, et cela est si facile Je n'ai personne a qui
manifester ma façon de voir, a qui faire vatoir les motits qui
tmiitent on faveur de Marie de Nédicis. Tous ceux & qui je m'ou-
vre ont trop de préjugés pour mo comprendre. Ils prétendent,
pour ta plupart, quo j'ouensorai t'Eminontisaitne cardinal de
Hichetieu si je n'approuve pas les ennuis qu'à son Instigation le
roi occasionne a Fa mère mais, si je tes approuve, n'oScnserai-
je pas la feine? Je suis donc prit de tous tes cotés'
t. LettteJo P. SuttMnau P. (Ma~M),
de Mont,t" Mût tMt (Pmoeh,Ept~t.ad
Ceu 1.1, n. 80).
PEXUAXTLES ORAGESt'R ~A COfR. 40~
Ue alternative
Dans la cruelle alternative où it était
était n!ac6. SnNfan sut
placé, le P. SuSren sut
garder la mesure parfaite. sans blesser ni le roi, ai Narie de
Médicis.ni le cardinal de Richelieu il ne fut jamais compris
dans les déclarations publiées contre ceux qui sortirent du
royaume pour s'attacher à la reine mère. Mais que penser du
jugement si favorable à sa pénitente, exprimé dans la lettre que
nous venons de citer? Faut-il dire de lui, avec plusieurs histo-
riens qui ont copié Fontenay-MareuM, qu'il était « trop simple et
facile à abuser'"? L'ensemble de sa correspondance ne nous
permet pMde souscrire à cotte appréciation. Admettons môme,
ce qui n'est point du tout prouvé, que Murie de Med!cts au
moment de sa fuite, ait eu quolques-unes des mauvaises inten-
tons que Richelieu et ses partisans lui ont prêtées. Si !e P. Suf<
fren ne les a pas données, est-ce do sa part excès de Mimptioitc?
Nuitement. Homme do Dieu avant tout, acoupû au bien et au
progrfs surnaturel des âmes, ne prenant ù la cour de la reine
Marie d'autft* autorite que celle que lui conférait son titre de
confesseur, it avait lA droit de ne pas chercher & connattre ies
dessous peu édifiante de la politique et de l'intrigue il no
devait pas ttre un coureur de salons factieux sa vocation de
prêtre et dejcsuite le tenait dans une sphère plus haute et moins
agitée, t'ien au-dessus des mondes accrûtes et des complota. <t
avait encore une autre bonne raison pour ignorer les machina*
Uons dea partis la reine qui t'aima!t et t'catimaÏt beaucoup
comme confesspur, la cotMutta!t fort pou sur sa conduite pot!'
t!que :et!oprit a Btois et aComp!&gnp les déterminations les plus
graves sans lui on dire un mot. Par contre, ceux qui voulurenttic
servir de l'intermédiaire du P. SutTren pour travailler a la rocon'
citiotiondota mcro et du Bis. soit en iQtOsuiton <Q3<,n'eHrent
qu'a setouer de sa prudence et de safe<meto. M'est-ca paa lui qui
Htt d~ttut du séjour a Compieguo, orfssa Mario de Médicts de
donner par écrit a Louis Xttt tes assuraocesquit lui demandait?
Mais&cote dos hounetes gens qui voulaient user do son imtucnce
pour accorder tes partis, il y avait tes ~ena intercala a la cunt!.
uuatioa d'uao rupture. Ceu~ci so gardaient sons aucun doute
de dévoiler ioura plans funestes au P. Suffren, oi comme il t'écrit
au P. Ccuér~ quand il 8'ouvr.tit tui-meme à eux, il n'eiaU pas
compris, il n'était pas écoute. Non, le religieux qui a et6 vingt'stx
nns confesseur do Mario de Mediois, et prca de cinq ans confcs-

t. ~<'<M'!<fe~
</e~bnfMM~J~o~M~,
p. 2M.
<0t SOfS MCHBUEU. PMEMtËRE
PAHTtE.
seur tant
seut' tant ensemble
ensemble dn roimi etde
etde sa mère,
mère. au moment
mnmani~M M
des relations
les plus tendues entre les deux cours, sans faire aucune démap-
che qui lui en!evat J'estime de l'une ou de J'autre, sans commet.
tre une seule imprudence capable d'indisposer l'une ou l'autre
contre la Compare de Jéx<M,ce retigieux-îa Mepeut avoir été
un homme « trop simple et facile a abuser o il fut un homme
qui 60renfermait saintement dans son rote: voilit tout
Rien n'exptiq'te micox comment il put se méprendre sur tes
intentions do Mdr!e do Médicis que le ton de h correspondance
entre co)te-oi et le roi dans tes premiers temps du séjour en
t<e!g!que. Elle parte te langage de t'innoeence méconnue et
persécutée elle accuse, non son fils, mais te caruinat de vouloir
sa porte. louis Xt)t, devant ces protestations se montre ptutot
sévère. Uans une tettre inspirée par Hichetiou, il <r.titod imagi.
naires les rigueurs dont etto se plaint. Je suis d'autant plus
fâché, lui dii-i), de la ~solution que vous avez prise de vous
retirer do mes Ktatb, que vous n'en aviez point de vcritabte
sujet. Assurément t'orpueit et la ~ncune inclinaient la rpiue a
t'e~a~ration ctto oubtiait son propre tort, celui do u'atoir
point suivi à Compiegno tca conseils du P. Sunrcn et do ceux qui
vou!ni<'ntlui persuader ta soumission. Mais,en admettant celle
faute, il est tficn pt'rmM do reprocher il ttichetieu sa conduite
rusée et son ambition imp!acat'tc.. t<a dureté, dit M'~ de Motte.
vittp, avec taquotto il traita la reine mère, sa maitrt'sse et sa hipn*
faitrieo, pendant son exil, diminue de tM-aucoup tes louanges
qM'"n doit à sa mémoire, fttest ~ons do ce tompt m'ont assuré que
[te r"if n'eut point dessein de ce qui arriva. & (~mpi~ne;
mais, peu apWa, le cardinal lui nt 'omproadre qu'il tattoit
détruira toute cotto cauatt' qui portoit la reine n~'M a hrouittnr
t'Klat. et que pour co mit il fattoit t'arfétct' quelquo tempa, apr<'s
lequel, toua ceux de son parti étant motta uu prisonniers, ou la
feroit revenir; mais cotte princesse ayant passô en Ftandre ~<'
qui fut, à ce qu'on dit, pratiqué partui.mêmo il lai fut ais6 do
déguiser la vérité au Moi(ion «ta <'t lui pcrsnadefquo l'absence do
la reine sa mc~ était nécessaire au repos dp son royaume~, n

0. Marie de Médicis, durant son séjour dans les t'ays-Has. eut


mointea occasions de montrer les sentiments qui rantmaicot a

t. fouqueMy.~<aa.<~M& ~.Waf~~<-.Wf'fft <~(fc ~ouh.VW.


p <5tet Mt*.
2.MmotfMde .Modome de ~oMet
tffe «d)t. Mtthaud,p. <&).
PEXDAXrLESORAMSCEH COUR. 40S
l'égard des Jésuites.
nites. « A Mona.
Mona éorit
~cp!tla Sn(!*f~nta
le P. SnHren, raina mère
la reine m&M
a déjà donné de grandes marques de bienveillance envers notre
Compagnie et a re<;u avec beaucoup d'affection ceux des nôtfea
qui t'ontsatuée. Le jour de la Saint-Ignaceelle osl venue dans notre
église, et durant une demi-heure elle a prié avec ferveur notre
Bienheureux P&re. On parle de partir bientôt pour Bruxolles et
de visiter tes pieux sanctuaires de K&tre-Damodo Hâtes, de Notre'
bame d'Aspremont.de Notrf-Uamodo Foix, et les villes les plut
cétèbrea de ce pays, comme Anvers et Lille
Marie de )!~d)eis était depuis quinze jours la Mona, tors~uc
l'infante habette vint de ttruxettes pour rinvitpr ù se rendre dans
celle ville et l'y accompagner. Kue tut accueillio par tt's ttabitantti
de la capitalo avec tous tes honneurs dus à la mère de ptua!euM
souverains~. Connue ou lui présentait los autorités du pays et
tes supérieurs des ordres religieux, on la vit s'entretenir famith'-
rftnent avec le P. ttecteur du cottt'ge Uuet~ues jours
plus tard,
désirant visiter les églises, etto comntem a parcelle des Jésuites.
[et; apr~a ;) avoir fait ses pri'-res, <to tut voir toute la maison,
en taquotte elle rct eut dext'<'tpsj toute!) surtesde satisfactions
Elle gotua surtout te compliment en vers que dans
chaque dM-
sion lui adressa l'un des ctoves~.
An commeocotuent do septembre, toujours
accompagnée do
son confesseur et de tintante, elle <!tune excursion AAnvera' t.a
grande tité, <?<!portait noblement le nom demëtropotodes arts,
lui lit une réception digne de son rang. Elle visita tes
églises,
orgueil de ta vit<p; elle se rendit t'impritnerte ptantinionno où
ttatthasar Morotuscotuposa son ~toge en vers latins; etto fut chez
Van Mct< qui poignit son portrait; puis etto n'oubtia point tes
faunes, ui leur Maison protège, ni tour coUegp. Los eh'vps lui
otirirent la représentation d'une tragédie: elle s'y trouva envi.
ronneo do toute sa er )r, et le .V<'<cM«' /f~MfOMn'a pas
do narrer avec cotuphusanco cet événement. uOn lui avoit manqué
prépare
un théâtre couvert ct richfment pare, aOn qu'ette fnst t.rs de

t. LfXteduP. Su~coaoP. (Ma~at,t" eoat <Mt(~Moch,Bptot.ad


Cto <.0
9.neLe8eKe,W~.fttF<<-u<e~<f<M<«-<(po~f'Af<~tMe<Fe~a~~)em~M
daMilei WMM .f<.i~.BM. p. t?. Cf.OetMeM. ~0.~ de~.We de ~d~'A G
~oa<.<!M< <<MMo~ de f<<fa~o~ << ~~A~o~ede ~w, t" <Me,t. X)V
p.491.
t~o*?' au P. t"Mdt.Btts., Kpttt. Oen., t,
163/)0IIUa).
4. te ~~e"M ~ftafnh. t. Sv)), en. 1631, p. !M.
t. Co~dMa.
Ntt~. Sof.~t.. P. v(,). XVt,n. 2M.-Oo~ac~, OD.
6. le ~cM'M~/)'anfo~,
p. )03.803. e.a:.
406 SOUS HtCHEUëU. t'REJUlÊHE t'AtWE.

la foule du peuple, et les dames de sa suite. Elle demeura fort


satisfaite et loua ce qu'elle avait vu de l'aetion, laquelle ne peut
estre achevée le jour même, qui estoit !e neuvième de septembre,
sur les quatre heures après
pour n'avoir esté commencée que
midi. Auparavant la reine était allée à la chapelle des élèves
fit le P. SouQran
pbur prier et entende le sermon qu'y
Ce dernier, dana une lettre du 25 septembre, ajoute quelques
détails précieux &recueillir.. Votre Paternité a sans doute appris
!"t. belles rceoptions faites à la reine n~o par nos t'êres de Muns.
de KruxeUes et d'Anvers, combien elle-même nous estimp, avec
nos cotises, même les
quoHe amabitité cHe a visité xca ogHsea.
chambres et tes bihtiotbequea. Tout dernièrement elle est restée
considérer dans le pius petit
presque seule, les portes formées, a
détail !a magnitiquo ornementation de reguso do notre maison
professe.
Oana la n~me tettro le P. Suifren annonçait au P. Ct'nérat que
Mario de Medicis avait décidé de retourner bientôt & Uruxenes. et
de s'y <!xorjusqu'à ce que Dieu eut changé te ctuur de son i!ts.
« Lex ~tfaircs. ajoutait. sont toujours dans le mémo ciat. t."
reine o~t bien r<'so!uc de ne rien entreprendre de contraire au~
intcrcta du roi ou du royaume. Toute pensée de guerre ou do
rccuufa aux armes est loin de son esprit. Ceux qui sunt venus lui
faire de tiembliibles pwpofitiooa ont été ëconduita, et per~nnc
n'osa plus lui tenit pareil tangage. Ku France. e!i« pouvait «
continuellement ou une captivité plus
ppiue respirer, craignant
dure. ou quoique péri! poor Ms jours, Ici, a!!o vit p!uatr~nquiUe
et plus a t'aiso. ne s'occupant que de parcourir les villes les plus
tca principaux sanctuaires con-
importantes do la tto!giquo uu
aacrétt a la ttienheurauso Vierge.
« La aamaioe derni<'ro, la Sëréuiasimo tnfhnto a envoyé au rai
très chrétien la doyen de Cambrai, aun do trouver quoique voie
a un accommodement, et Son Aitcsao ot!e.méme N'onre tout
t'ntt'-re pour y contribuer; mats jo crains bien que toutes cef
tentatives ne soient inutiles. La reine more, me somMe't-it, ne
sécurité en France, tant que t'r~minen-
peut se promettra aucune
tiasime cardinal do Richelieu conservera auprca da roi l'autorité
et l'influence dont il jouit en ce moment. S'il a été aasc!!puissant,
tomme la reine me l'a souvent répété. pour la séparer du roi
alors que, quinze jours auparavant, celui-ci l'avait assurée, les

1. ~McB!.p. M3.Cf. DeLe StMe,op. Wf..p. M-69.


PENOAKTLES ORAGESDE LA COUR.
chose et
larmes aux veux. qu'il n'avait jamais pense à pareille
mourir que concevoir un tel dessein, ne
<m'it aimerait mieux il le voudra, en disant au
pourra.t-it pas recommencer, qo~od me Et
roi qu'ainsi t'exigeât t'ictëfet de t'Ëtat et le bien do
et la seconde ~vite pma
alors la nouvelle situation sera pire,
devine comu'on tl m est
sévère flue la premR're. Votre Paternité
difficile de tout concilier, et même de donner tel conseil plutôt
si la reine retourne en France, n'est-il
qu'un autre. D'un cote,
les promesses qu'on lui fera, –
pas a craindre que matgré toutes avant sa
on lui en avait bien fait en ma présence, qninze jours
à tes mômes anronts
détention ACompiègne elle n'ait supporter
do plus graves? car il est
que par le passé et peut-être prohabte
de sortir
do pour t'empêcher
qu'on la surveillerait plus près,
moi et
une seconde fois du royaume. Mais alors que dirions-nous,
si elle
tous ceux qui auraient conseil ce retour? D'un autre cot~.
ne rentre pas. cet exil perpétuel, outre qu'il ne lui sourit gut'ro.
servira do continuel prétexte a des troubles ou révottes on
franco.
« Quanta moi, j'essaie de toutes mes forces de ramener la p!)t\
<?tla sécurité, mais tous mes onorta sont inutiles. Le auuvenir
triatet
d'un passé que je n'aurais jamais pu prévoir, autorise do
tout ceci avec simplicité Votrea
provisions pour t'avenir. J'écris
Paternité. afin qu'ctto Mche qo'Uno dépend pas do moi do proou.
rer la paix au royaume de France, et que, dans sa pateructto
daus
<har!to, et!e vouitte bien me au~erer quoique bon conseil
uno anairc si dt'ticato s! et dimcite. Je fais. comme je le dois,
n
tti grand cas do sa direction qu'H me seraaise do m'y conformer'
tt n'ëtait pas facile au P. Vitelleschi, de donner au confesseur
da tareinc mère une direction précise dans une affaire trcscom-
et tes circonstances particulières.
ptoxo dont il ignorait to<dessous
Co que je puis dire en générât, repondit.it, c'est que vous ferez
nno tMuvretrès agréante a Dieu et digne de votre pietô en travail.
tant a!a pacification des esprits et a raOermissement do la paix
tant recommandée et qui, noua te savons
que le Fils da Dieu nous a
suis persuadé que
par expérience, produit do bi bons fruits. Je
sa
Votre Révérence, avec prudence et son zèto habituels, n'omet-
s,
tra rien pourprocureruno enviable concorde, desiréede toua~.t.
si

7. Après six semaines environ de séjour a Anvers, le P. SutTron


ao P.GMMt.H Mpt.M9t(PMM!MBp!«_.
t. t~MMdoP. SofrMO t 1.R.M}.
2.i~UMdoP. 0<n<M< 18Mt.MM(PMnett.BpM.Oeo..t. V).
auP.Safffeo.
4<~ SOUSMCHEU6U. PMMÏ6RKPARTtE
suivit Marie de Médioisà BraMttes. Sauf les préoccupations poli-
tiques, il se trouvait, disait-it, aussi heureux qu'en France, grâce
à la chafite de sea « bien aimes Pères et Frêpes' Mdes deux noris-
Motea provinces de Belgique. A Bongrand regret toutefois, t'igno-
rance de la langue flamande lai interdisait presque tout minis-
tère en dehors de la cour. JI consacra ses loisirs à recueillir les
matériaux de son beau livre, ~iwt~ cA~«'Ht<~ qui ne devait
être publié qu'après sa mort. n'eptrevoya!t ~ucun espoir de
rentrer en France. La reine mère restait convaincue qu'elle n'y
vivrait point tranquille tant que ie card:na! de Richelieu détien~
drait le pouvoir, et l'on savait que le roi no sacri6era!t point un
ministre qu'il regardait comme n~oessairo~.
Aussi bien, ni Louis XtU ni Richelieu ne aemhtaient désM-er!e
retour de Mariede Médicis; celui de Gaston d'Ortéans leur impor.
tait davantage. « On travaille en ce moment, ectivah le P. Suf-
fren te 8 ootubpe i63i, A réconcitior Monsieur, fr~re du roi, avec
le cardinal, et &te dëtoumer ainsi de la pieuse et tendre tu!ee-
t!on qu'il avait montrée jusqu'ici pour sa n)~re. La Mine ne
l'ignore pas et craint la réussite de ce projet; car, detaiss~e de
ses deux Bta elle entrevoit toute une suite de nouveaux nialheurs.
Je !aiMo &penser à Votre Paternité queUea sont tes angoisses de
mon ameau milieu de tout ce que j'entends et je vois. Depuis dix*
sept ans que je suia à la cour, je sais par expérience la ten-
dresse que la reine a toujours eue pour le roi et son royaume,
tout ce qM'o!!e a fait et sonNert pour !'uu et l'autre, toutes les
calomnies répandues contre elle en Franco et &t'etrangcr. Une
Note chose nous coasoto, c'est que lavér! sera connue un jour
etnousdetivMra~.
Tels étaient, on peut ta eMM~,les vrais sentimenta de la reine
mère au moment où le P. Snn~en écrivait, mais tes choses ne tar-
dèrent pas ta changer de face. Latentative d'un accord entre Cas-
ton d'Orteaos et Richelieu ayant échoue, le prtnco n'bésitera pas
à demander a<MEspagnole des secours d'argent, même à lever
des troopos, et Marie de Nadicia, entonrée d'intrigants, unira sa
cause a celle do Monsieur soutenu par le dno de Lorraine.
Au premier abord, Charles tV n'avait pas vu sans dépit le
frère de Louis XIII se réfugier dans ses Ëtats. La seote présence
do prince n'attait-ette pas attirer les représailles du gouverne-

t. <<tttedoP.Su~fen.25Mptembte, <:)Mp.
<MJ& t~
3.LettredoP. ttotffenaup. Q6a6Mt,
8Mt.<6M(~mndseEp!:tohB, t, o. M).
a.MtredoBMt.teatd~eM~.
PEKOA!~ LES OMGES DE LA COUB. 4<~
ment français? Peu a peu ses appréhensions se
dissipèrent, à l'idée
des avantages qui résulteraient d'âne alliance avec t'hédtiep ppé-
somptif de ta couronne. Or, deux ans plus tôt, durant un séjour
à la cour do duc Charles, Bastou avait paru distinguer sa sœur
cadette. Marguerite de Vaodemont, atoraagée de t5 ans. Ontnint
entendre qu'il ne devait pas songer à trouver asile en Lorraine,
s'U ne s'engageait irrévocablement avec la jeune
princesse.
Monsieur promit de l'épouser, et aussUût U fut reçu à
Êpioat ûù
s'était retirée la petite cour, chassée de Nancy par une maladie
contagieuse. Marie doNé<He!sdoson côté approuvait le projet de
mariage; et!e en pressait même !aoeMbra<ion. Nais la cérémonie
dut être ditMrée à cause des formalités a remplir vis.f'.vis du roi
et de la cour de Motn".
Entre temps, Gaston pratiquait des intelligences avec les
Espagnol et les gouverneurs de quetques provinces françaises;.
le duo de Lorraine, sous prétexte ae renforcer les armées
impé-
riales contre Custavo.Adotphc, se mettait a tever des
troupes
eues étaient en réauta destinées à servir sous !e duo d'Orléans,
lequel devait entrer en Franco avec une puissante armée pour
obtenir du roi M«!M«Mx/t~t le consentement a son mariage. H
devait bien prévoir, en effet, la puissante opposition de LouisXIII
et do son ministre. L'un et l'autro, aux nouvelles
reçues de
Lorraine, furent vivement blessés to roi ne pouvait agréer
l'alliance matrimoniale de son frère avec uno famiite J~dia rivatc
de ceHe des Bourbons, et ttichatieM supportait mal les entraves
apportées à ses grands desseins contre la maison d'Autriche t.
L'abbé du Horat fut donc envoyé A Charles IV, avec ordre d'e~i'
gcr des e~pticatious sur tes levées de troupes et de demander
ce qu'il en était du bruit d'un mariage de Monsieur avec la
princesse Marguerite Pois, comme déjà Fon savait A quoi s'en
tenir, Louis XUt à la têto de son armée traversa la Champagne,
et menaçant les frontières de la Lorraine it s'arfeta dans Heta
aveeRichetieu; pendant ce temps-la le maréchat de Lardée
s'emparait de Vie et do Moyenvio, places fortes occupées par des
détachements impériaux. Le duo Charles n'avait plus qu'a se
rendre à mère?. Par le traité de Vie (0 janvier i632) il teooncait
à toute atUaoco avec te< ennemis du Foi~ livrait pour trois ans

t. JtMnMtfM
de 0<M<Ott
(t'0~<toM, p. Ma.68?. D'aauMoawtHp,op.t<t.,p. ZB9.
Mt. – ~MmotfM de HMeMeM.Il. p. aaa.
9. JMAaot~deMtMtee,t. tt, p. aN. –te ~<'CMM/ir<t<tf<i~.
t. XVH,Ma. tMt.
p. 2M.–D'Haa&MntUte,op.f«., p. 2Met 6oiw.
SOUSMCH6UEU. fREMiÊM PARTtE.
..w v m f 9' 4 Il a _.n v. 1
la ville de Maraal, sa principale forioresse, et promettait do ne
donner aucune retraite à Monsieur, ai à la reine mère, ni à leurs
partisans. Naia ces engagements arraches par la contrainte,
Charles tV comptait bien ne pas tes remplir. Louis XtH )ui ayant
signifié son opposition au mariage projeté entre son frère et
Marguerite de Yaudemont, it protesta que cette union n'aurait
jamais lieu. Or, quelques jours auparavant, le 3 janvier au soir,
a Nancy, dans une chapelle du prieure de Saint-homain. en prc-
seuce do Catherine de Lorraine, abbesso de Remiremont, du duc
d'Elbeuf, de Puylaurens et de la dame Nouvelette, gouvernante
de la j<:une princesse, le mariage avait été béni par Frère Atbin
TeUier, de l'ordre de Saiot-Benott, auquel le cardinal Nicolas
François do Lorraine, évoque de Tout, avait donné tout pouvoir'.
Aux termes du traité de io, Monsieur devait quitter la Lor*
.raine. Le roi lui ourit l'oubli du passé et son retour ù !a cour
il préféfa se retirer auprès de !a reine mère à BrnseHcs~.
Durant teur séjour & Mots, Louis XIII et Richelieu téntoi-
gnèront plus d'une fois leur bienveillance pour la Compagnie de
Jésus. Le P. tsoaco Armand, alors provincial de Champagne,
accouru de Pont-a-Moussou pour ïts saluer, reçut d'eux le plus
aimable accueil, Le jour do !a Circ'tocision (iu3~), fête très chère
aux Jésuitet, le roi vint à J'église de leur collège pour y com-
mencer d'une façon vraiment chrétienne la nouvelle anm;e; to
cardinal y'cétébra la sainte mosso. Le soir, des musiciens do
la chapelle royale chantèrent tes vêpres qui furent suivies d'un
sermon auquel assistèrent Louis X!H, Anne d'Autriche et ie"
principaux personnages de la cour~.

8. Le i3 février le roi partait de Netapoar retourner en France.


Il n'eut pas plutôt quitté la Champagne que Chartes IV renouait
des intelligences avec les ennemis du royaume. L'empereur
Ferdinand s'engagea, aussitôt qu'il aurait repoussé Custava-
Adotphc, & envoyer 00 Lorraine une puissante armée pour
reprendre Marsal. Le roi d'Espagne, Phitippa IV, promit au duo
l'aide de ses nuances et de ses armes. Maisaucune de ces démar-
ches n'échappait à la perspicacité do tUchoMeu. Dans un con*
seil assemblé parle roi, il dévoita le complot et demanda des
t.Gtt~.op.f~t.H.p. a<9.
9. te Afc~cMM/W<nMh,t. XVnt,eu. t632,p. t?-t0.
3. Let~eduP. G<o<MtauP. Atmend,tS Inars<Mt(Oampan.,Spïst.Gea.,t. )).
Anoatee t. 1. n. <a).Cf.CotdMa,
tM: (O~mpsn.hht., MM.Soc.~MM,P. Vt.t.X~tt.
2)5.
PEXDAKT LESORAGES 06 LACOUR. 4U
ersiaues contre le
Mesures énergiques te duo Lon'a~e. Mprince
dao de Lorraine, prince sans
capote, saus foi, sans prudence, fourbe, déloyal et peu sage,
~oimé contre le roi, lié partioutiérement à ceux qui en voulaient
à Sa Majesté LouisXHLapprouvanHapoutique deson ministre,
~e remit en route pour aller prendre le commandementde son
armée. Le 13 juîn les ducs de La Forceet d'Efnat occupaient
Nomény,le lendemain Pont'â-Mousson.Le roi, de son c&té,après
s'étM emparé de Bar et de Saint-Hihie!, arrivait le 2~ juin sous
les tnurs de Xancy. La ville mal ravitailléene pouvait onr'r uae
longue résistance Charles tVune seconde foia demanda la paix
et son pardon. Le traité de Liverdun (2Cjuin m33) lui enleva
tes villes ot citadelles do Stonay et de Jameta et tout ïo comté
deC!ortaooH H devait en outre exécuter les autres clauses du
traité de Vie. et son fr~rc, le < ardinatNicotaf-Fran~oia,démen-
tirait eo otage jU9<p)'A h redattion des placespromises. Aus&itôt
le prélat se rendit auprès du roi à Pont.a. Mousson
L'ancienne Histoire et les ~M~ .4Hnue/ de la Compagnie
<'nt gardé quolques souvenirs du passage de Louis XtMdans la
vieille cité universitaire et de sa visite au fo!)~e des Jésuites.
S'il y fut Mcu avec courtoisie, on s'abstint cependant de solen.
nelles manifcatationa Pont'a-Moussonétait une vi!telorraine où
le roi avait pénétré en vainqueur plutôt qu'en nmi. Aprèsavoir
assisté dans régUae des é!èvea à la célébration des saints mys-
tères, il entra dans l'intérieur de la maison et visita toutes les
basses. Aux murs étaient suspendus des tableaux ~présentant
des siègea de villcs, des triomphes, des Jens, des festins et plu-
sieurs autres sujets empruntéa à l'histoire romaine. U interrog<*a
les enfants, leur demanda t'oxpucatton de toutes ces choses et
s'entretint famiMérement avec eus. En passant prés do la
chapelle des Congréganiatcsoù se conservait le Saint Sacrement:
Voita, dit-il, mes deux dévotions préférées, la Sainte Eucha'
ristie et la piété enversla Mèrede Meu. Maisit ce se contenta
pas do paroles aimables. Songeant aux calamités que la guerre
entralnait après elle, Mvoulut en préserver les propriétés du
<'onoge. H les prit of8cie!kmont sous sa protection, et, par un
ordre du jonr, défendit aux so!d&tsde loger dans les êdincea ou
de commettra aucun dégât dans toa champs. On vit alors se
réaMsartes paroles du poète courions et sujets a'empMSséMnt
d'imitfr le roi/Richelieu voulut bien donnera la communauté

de MfA~teu,
1.~MMofnM p. 888. DeHaMaa,
op.Wf.,t. «t.p,?, 6.
4)~ SOUS RtCHËUBU. – PREMtERE PABTtE.

des marques signalées de son estime le maréchal d'EfQat vint


diner au collège et demeura toute ta soirée au milieu des Pères,
les traitant avec une exquise simplicité. Les officiers préposes à
l'établissement des camps s'enqnirent avec soin où se trouvaient
situés dans les environs tes domaines appartenant à la Com-
pagnie, afin de les préserver de tout dommage. Totte fut ou la
vigilance des chefs ou la réserve des soldats, que dans un
jardin ouvert durant plusieurs jours à une foule nombreuse,
personne ne se permit de cueillir aucun des fruits murs qui
pendaient aux branches des arbres
Le 7 juillet, lorsque les places fortes exigées de Charles
eurent été remises aux garnisons françaises, Louis Xtit quitta
Pont-à'Mouxsonet la Lorraine.

9. Cependant, x Bruxelles, Caston d'Orléans n'était pas resté


inactif au milieu des fêtes données en son honneur. H rêvait à
nouveau de rentrer en Franco tes armes à la main. De puissant:!
personnages lui avaient promis leur concours et parmi eux
Henri t! de Montmorency, alors gouverneur du t~angueduc, le
premier des grands du royaume Mécontent d'être tenu en
suspicion par Richelieu et flatté du titre de connétable qu'on ttt
briller à ~es yeux, it crut généreux do se mettre à la tête d'un
parti qui ramènerait & la cour la mère et le frère du roi. Mise
en évcit sur ses agissements, sa fe'nme. Marie-Félico des Ursins,
s'enorca, croit-on, de le faire revenir sur ses pas2. tt était trop
tard le grand seigneur voutut rester Sdèle A une parole donnée
imprudemment. Toutefois it avait déclaré à Monsieur que son
concours ne pourrait être elfectif qu'à la fin du mois d'août,
après le vote de subsides que tes Ktats du Languedoc devaient
mettre à sa disposition. Avec sa légèreté coatumière Gaston ne
tint aucun compte de cet avertissement. Dès la fin de juillet, à
la tête de dix-huit cents chevaux, rebut de t'armée espagnole,
it se jette en France par le Bassigny pour gagner la Bourgogne;

t. Annales
<M2(Campan)ae 1.1,n. t8).Cordara,~M~o Soc.JMM,
historia, P. Y).
). XYU,o. 2t5.
2. Nous MtMtM sur ce point tea CAfOM<?MM de ta ~)<o«oM. Cf. Fttche, AMmot~M
<M<la vie. de AfnWf-f~Mfe des ~r~'x) do/< tM cAro~t~MM de la ~MMo<<oa,
)'. t62-tM. L'aateor a ot))M aurtoat un travail manuscrit, probablement composé
par les vtettandtnMjte Moulins après la mort de la duchesse, et eensen'é & ia Vkt-
taUon de SeveM Mas te titre de ~~M~M «mp<e< e~ffM~Met de ee ~)<oa a pu
«tt'c~ de certain de /M cottf<M<<e <'< f~< t'e~tM f/e ~t .t/~atae duchesse de
~o~morpMey, tn-f de 475 p. Rappelons qa'apf~ la Révolution t'ancteo monastère
de Moulins fut tfaoeK~ a Nevers avec tout ce qu avait pu Muter de sea ttesors.
PEXDA'STLES ORAGES DE LA COUR. ~3

poursuivi par l'armée royale, il traveMc sons encombre le Cba-


rolais, le Bourbonnais, la Limagne et le Rouergue, et arrive,
ses tronpes fourbues, dans les premiers joara d'août à Lodève,
ville du Languedoc, dont t'évoque s'était déclaré pour lui, ainsi
que ceux d'Atbt, de Ntmes, J'Uzès, d'Aleth et de Saini-Poas*.
Surpris avant d'avoir pu achever ses préparatifs et soulever la
province, Montmorency réunit en hâte quelques régiments, se
déclare pour Monsieur, gagne d'abord
quelques villes à son
partie et, inférieur en forces, ne craint pas de se mesurer avec
l'armée de Scbomberg ACastetoaudary. On sait le reste. Vaincu,
blessé et fait prisonniet, 1 infortuné duc est conduit à Lectoure,
en attendant son procès'. (/uc)ques jours plus tard, Gaston d'Or*
ïéans. assiégé dans Béliers, fa!sait la paix aux trois conditions
suivantes i" renoncer à toute intelligence avec t'Ëspayne, la
Lorraine et !a reine mètf; 2" demeurer en tct lieu 'tue le roi
aurait agréaMe: 3" ne point s'intéresser au châtiment ~uf le
roi ferait do ceux qui t'avaient suivi. Pur la dernière il abao.
donnait, sans le savoir. Montmorency à la hache du bourreau~.
On chargea le Parlement de Toulouse de Juger le gouverneur
du Languedoc; le roi eHa cuor se rendirent dans cette vitto.
et Richelieu réctama un châtiment
exemptain'. Le coupable
pourtant inspirait un intur~'t universel. Xon seulement parents
et amis, cardinaux, grandes dames et nobles
~igneurs a'enor-
cèrent d'exciter au cœur de Louis Xttt un sentiment de com-
passion mais les gens du peuple eux-m~mes sollicitaient hau-
tement la clémence «'yatc; tes églises ~e
remplissaient d'une
foule pieuse qui criait grâce, miséricordes Le roi et son ministre
restèrent Inuexibtes. tt faHo)t,ditR:ct<etipu, montrera toustes
particuliers que, quand m~me tes grands se sauvent, tons ceuxqui
adhpront&touM desseins n'évitant pastapoine qu'ils méritent". M
Montmorency nt preuve dans ses matheurs d'un courage ma-
gmBquo. Depuis qu'it avait utc conduit à Lectoure il ne songeait
plus qu'à se préparer à la mort et il en parlait froidement,
comme il aurait fait des dangcrf d'un autre.
Seules, !'afQictioa
1. WMO~M de Ca<~o)).
p. M~).&94.
2. N~re ~f'ra~ to~M~oc (M)t. M~at). t. XII, preovM. n. 5t0.
~h.~ p. 60S~95.ettmd. SehMBb<M8& t\
Richelieu (N<<<.du ~«~e~oc. t. c., n. 644).
4.DeT.NMofi t< (Mhm retiré )t écrira à Ma frère tt ao cardinal
la vie de te!at qatt avait entrât~ dacs ta flotte, mats Me M~ea pour MMtdte~
tard. arrlverong trop
5. Le Mercure ~ottfoi~. p. 869,870.
6. ~MO~M de ~c&eMctt, p. «9.
4<t SOUSMCHEUEU. PREMD~EPARTIE.

de sa femme et la peine de ses serviteurs ébranlaient parfois


la fermeté de son esprit, mais il puisait dans une foi profonde
et dans la réception de la Sainte Eucharistie une résignation
parfaite à la volonté de Dieu.
Transféré à Toulouse à la fin .d'octobre, il y arriva le a? sous
la garde d'une nombreuse escorte la foule qui l'aimait lui St
une ovation et faillit même l'arracher à la justice du Parlement.
tt fut enfermé dans une salle de l'hôtel de vUte et dès le lende-
main matin il fit prier le cardinal de La Valette de lui envoyer
un confesseur, autant que possible le P. Arooux, supérieur de
la maison professe des Jésuites'. Prévenu de ce désir, le garde-
des sceaux objecta qu'il n'était pas d'usage de donner un con-
fesseur aux criminels avant le pron"ncé de l'arrêt. On dut en
référer à Richelieu, puis au roi. HnBnvers 6 heures du soir 1~
maréchal de Brézé vint avertir le P. Arnoux de se transporter
à l'h&totde ville et d'y demeurer le jour et la nuit autant qu'il
le jugeroit à propos et le puurroit~
Le duo eu voyant entrer le religieux pour lequel il avoit une
aifection particulière temoigna une joie sensible. Mon Pore,
lui dit-il, je vous prie de mo mettre tout d cotte heure dans le
chemin du ciel !e plus co'trt et le plus certain que vous pourrez,
n'ayant plus rien à espérer ny u souhaiter que Dieu. Le
P. Arnoux luy proposa co qu'it y a de plus rude dans ta péni-
tence, uun qu'il pût tirer du supplice qui luy estoit préparé
une couronne paroitte a celle du martyre et il ajouta sur ce
sujet des considérations si efOcaccs que le prisonnier conçut
dès lors un ardent autour de iactoix. Ayant, disait-il, un regMi
Il
extrême d'estre si éloigné d~ l'innocence do mon Sauveur, co
m'est une grande consolation do me rendre semblable &luy par
la conformité de mes peines.
Le roi et le cardinal avaient fixé leur déport do Toulouse au
30 octobre, comptant que la senieuco serait ro~duo et exécutée
le 29 qui était un vendredi. Le duc aurait «ouhnité que le juge-
ment fût différé d'un jour afin de pouvoir se préparer à une
confession générale et « se fortifier par la vertu du Saint'Sacre-
ment Il contre los faiblesses do la nature; il pria donc le Père do
faire tout son possible pour lui obtenir cette faveur~.

t. ~Mmo~M dMtfMe~e ~MfHMfMx~.pafBtmnn OocM!,Mtno)nocut.))re~fA~.


cw. de<Wt<. <fe~anc< 2'~fte, t. tV.p. 6&.?2).
2. GtitTet, ~o<M (tM ~M de ~OM<<XIII, 1. Il, p. 345, 8t0.
3.~motfM~e JMoMfmoMMt~, p. ?2.7t.
PENDANTLES GRACESM LA COMt. ~&

Lorsque le P. Amoux revint le lendemain entre cinq et six


heures du matin, on ne savait pas encore si le roi accorderait un
jour de délai, Le duc conjura le sieur de Launay de 8'eo informer
et de faire une nouvelle et pressante demande. « Ne trouve-
riez-vous pas bon, lui répliqua celui-ci, qu'on soUicÏtat la grâce
tout entière'? Le duc besita d'abord, puis, sur l'avis du Père,
il consentit à ce qu'on lui proposait. « Dites à Monsieur le cardi-
nal, ajouta-t-il, que je suis son serviteur et que s'il veut bien
necbir le .'œur du roi à la misërMorde et l'engager à me laisser
la vie, je vivrai de façon à ne lui donner jamais aucun sujet de
s'en repentir. Assurez-le en même temps que si le roi et son
conseil jugent que ma mort soit plus utile à l'État que ma vie,
je no demande point que l'on fasse rien qui soit contraire au
service du roi pour prolonger mes jours. U Bt ensuite sa con-
fession genëra!e, entendit ta messe dans la chapelle et y commu-
nia. Il Mon Père, dit-il apr~-sl'action de grâces, qui a dedans soi
l'auteur de la vie no craint plus la mort; j'espère de voir bien-
tostce bon Dieu '}uejo viens de recevoir en sacrement~. »
apprit au sortir de la chapelle que le roi accordait le de!ai
soUicite. a Aquoy il répondit que, bien que ce dë!ay ne lui sem-
t)!ast plus nécessaire, il tacbet~it de ménager cette grâce, sans
perdre un seul moment du toisir qu'on tuy donnoit, pouf 6c
préparer à bien mourir. tt passa le rcato de la matinée a s'en.
tretenir pieusement avec son confessour. et s'occupa t'apr~s'midi
it mettre ordre tases ouaires temporetics. Il
pourvut à la dispff
sition de scs biens et à diverses iiberatit~a envers ses serviteurs.
Se souvenant do <ro!atableaux de grand prix qui étaient dans son
hôtel à Paris, il légua t'un A la princesse do Conde, "sa sœu)',
l'autre à la maison professe des J~Mtitcsde Toulouse, le troisième,
~présentant le martyre do saint Sebastien, au cardinal do Riche*
lieu
Cependant le de!a< qu'on avait obtenu Ot renaMro un peu d'es'
p~'rance; toute la cour se mit en mouvement pour arracher a
Louis XIII la grâce do Montmorency. Le duc de Chevrousc, Saint-
Simnn favori du roi, La Vauput gentilhommo de Gaston, furent
tes plus empressas, et surtout la princesse <!e Con~Aqui onritdo
remettre entre les mains du cardinal ses deux nts comme gage

t. Le~effMM~anfo«.t. <vnt, aa. t6Ji. f. 879.


2. OtXret. op.t«.. 1. Il, p. 3)7.
3. AMme<fM(le Won<M<of<'a<<,p. 7~.
Le AtetCHt~ /)'atfo<<, f. 87&, c!o.
H6 SOUSHtCHEUEf. – PREMMRB
PARTtË.
de la udéiité de son frère Si personne ne parvint à Oéchir le
monarque justement irrité, c'est qu'il avait fait sienne la maxime
de Richelieu MEn matière de crime d'État, il faut fermer la
p&rte&tapitiô~t J)
Le 30 octobre au matin, le duo de Montmorency fut conduit
de l'hôtel de vitte au palais, où tes jugea siégeaient soua la pré-
'.idonce du Garde des Sceaux. La rébettion étant manifeste, io
procès ne devait ôtre ni long ni difficile. U'aitteurs l'accusë était
résotn à ne pas défendre sa tête, mais, sur te conseil de son con-
fesseur, à dire simplement la mérite: il avoua tout voire il
s'accusa, s'il faut ainsi par!er, se calomnia tuy'mesmc, atin de
souurir la peine do tous ceux que sa considération faisoit crimi-
nels Le président, A la Hn do l'interrogatoire, lui ayant de-
mandé s'U ue croyait pas avoir mérité la murt J'ui déjà re-
connu la faute dans taquet te je suis tombe, plutôt par impru'
donce qu<. pur mance, répondit-il, et j'en demande pardon a
itieu ot an roi Quand il eut quitta la salle d'audience, le sieur
do CndH!ac lut le rapport du procès, et t'on recueillit les voix.
L'arrêt, prononcé d'un consentement unanime, privait le cou-
pable de tous ses honneurs, eonusquait ses biens au pront du
roi ci le condamnait a avoir la Mto tranchéo sur un éfbafaud
dressé dans ta place de Satio.'Toutefois Louis XIII, ayant égard
aux prières de quotqucs parents et hmia, ordonn't que t exécution
ao ferait à huis'cto') dans la cour de t'h'tet do vitte
tte retour dans sa prison, le duc de Montmorency écrivit & sa
femme cette lettre touchante Mon cher cn'or, je voua dis le
dernier adieu avec une aUection pureillo a celle qui a tousjout
esté parmy nous. Je voua conjure, par te repos do mon âme el
parCetuy que j'espère voir Mentost au ciel, de modérer vos res.
fontimeais, et do recevoir do la main de nostre doux Sauveur
cotto affliction. Je reçois tant de grâce!) do sa bonté que vous de-
vez avoir tout sujet do consolation. Adieu cneon* une fois, mon
cher cu'ur
Oo te voit, dans cette t~mosi nohte. si viguureuaemeat chré-
tienne, les leçona du P. Arnoux avaient promptemont fructitié;
<.Ot)N!ct,op. eM..p.SM,98<. D'Aumtte, '?< MacM Coae~,t. Mt,
M<M)3.
3. H)cheMeu, fMfonM~pott~t'e,3*pttUe,th. w,p. 2S.
3. AMmeffMtfe ~en~mofeof~, p. M..
t.MtMfet.p.aM.
&.OOffet, p. 950.–AtMdemofteoattoMeotmoMaty(u)M. aat.,C!oq-CeotaOot-
IxH.t.XX.p.n?).
0..Wmo~«~e~n<~OMn<y, p. 10.
t'CXM~T <~S ORAGESCE M COi!R. ~r
ee n'était point pourtant sans ressaut de la nature. « Mon Père,
lui dit-il une fois, cette chair voudroitbien resientir et murmurer,
mais nous t'en empescherona avec la grâce de Uieu MEt it s'ef-
forçait d'obtenir par la prière le secoura divin, o Avec les Je.
suites qui estoient près de tuy, it employoit le
temps & dire les
litanies de la Vierge. à boiter dea psaumes, a faire dea
prières a
Mou pour son salut et des questions au P. Arnoux
pour sa conso*
latiou, et entre autres si tes âmes des bienheureux attoient bien
vite en paradis, et si, torsqn'ettes sont, Meu teur ta~se ia con-
noissance et le soin dos amis qu'ilsont au monde; quoy le Père
ayant fait une r< punseconforme à son deair, it séct ia U m<'n
Dieu que voua mf donnez do consolation que je ne mérite
paN~.
10. Les tout dernieM moments du maréchat de Montmorency
ont et< "acontés par maints t)M<oriens
d'apr'< tes relations con-
tetuporainp!). Pcut-~tre apporterons-aous quciqucs det«its oon.
veaux xur co duutnureux <'ve))cnteut nuu-<tes
cfnprunterons a
une tfttre écrite p.tr l'un de'* c'uopasrnuns du t*rnou\ tfmoin
oculaire, dtguo do < r<-ance,et retracaot d'une ptume nnhe des
ëtn"tiunt encore toutes chauden.
« Quatre heures avant le
supplice. le ttoy envoia demander
audit S' de ~onttnutancv sou bastun de Maréchat de rrance et
Konfotticrdu Saint.~prit. Il respondit: ienos.
tesvoi!a;jt) tes
rftneta vo!on<icraau ttoy, puisque je tiuia tout a faict indigne
de sa tf<ate. – Kt ttuia se tournant vera les
p~re~ jésuites qui
t'as'.itttoient MesPt'tea. dit.it, dotnaode!! u itieu pmx' moy la
pf~ventmo, !a Foy, t'Ksp6rance. la charité, et saint Hep.
nard, saint ~na*e otMint Xavier. Apr~a, il teurfeit diro h'
pscaume /M ~M~M. ~~< f<c. pu~ on tuy vint dire qu'H
ne ttetoit pas tië s'it no voutuit. « Li6. dit.:i. je te veux estre
pour attor au supplice comme J~sus <:hrMt. n pleura de con.
sotation ttai~nt le crneiûx; il se repentit de t avoir haMe H la
bouche. n pria un dt'a gardes de demander pardon au Maréchal
do ttrext', de sa pa<t, et N'étant mif)en caleçon et <'nchemise alla
outr sun arrcst a la chopellc de t'hoste! do ville.
Apr''s t'avoir
«uy, il dit à Messieurs tes Cunjnnssaires qu'ils remerciassent le
Parlement, de sa part; que t'arro''t do la jcsticc du Roy csto!t
t. M<~<a.
9. WfanffM de ~e<t<mo<'M<y,p. so,8).
9~Aad<batdeeeUelettre.taote~ contapprendque teP. AtnoMfat
<!edeut-aotKe P~Mpoa~M)MMob~ ..e'Mt.&.dtte oMêoa ~taphteauaetOMcaao~
--–u~ t?ao~odana
a
MOtntnhMManpMsdneoaJMiO~.
mtnhMMMpMadacoaJM~.
oHPtctne t)Ë <K<).< – T. t<r.
4<8 SOUS MtMm~U. – PHENt~RE PAtUtK

pour luy unatrest de la miséricorde de~ieu; qu'on !uy faisoit


grâce dote faire mourir daastaNaison de vute; qu'il en estuit bien
aise pour éviter la vanité qu'il craignait, mourant avec c"urage,
mais qu'il en ostoit aussi marry, mourant avec moins de confusion.
Il rccect la dernière absolution et dit au père qu'il rcssentoit une
si grande grâce f< égalité d'esprit, que cola sout estoit sufOsant
pour ~uv faire croire en Dieu, quand il ne i'auroit pas creu pen-
dant sa vie. Car, dit it, je ne suisjar-.a~atté avec tant do <epos
d'efprit a aucun plaisir, comme je vai~ au suppUcf. Use tnit
nud hty'mestue jusques au nombril, tondit les mains itn hour*
reau, ftontetëquipa~e pitoyatde, panny les sanglotz et gentis-
setuons des gardes ft do toute t aMJstanee, dt"<ct'ndit de la
chapenc en la première basse-court. Estant Arrive pr<'s de t'e'
chafautt, il dit a l'un des pcrcs qui !'aMistoicnt Il Mon porf,
passM do ce coste.ht pourcmppsetfor ma teste de tomber st cttc
nondissoit. Apr~s.il monta, s'ajusta !uy me-one~urto poteau.
dit au b"urre!<u Mon amy, je te pardonne do b«n cœur.
t'uia, regardant le f. Araoux Adteu. mon pfre, dit it. je m'en
vois d unseut cuup ~ans !anguir. Kn<!n. regardant !e ciel, pro-
nom a dévotetnont ces ueHcs paroles. ~«M««<'~fAM,«tf~e ~<-
ft~~Mmc«M<.l'uis sn baista hur poteau, d <tuton âme s'en est
vouée au Cie), après iocoup rcreu. Jamais il no s'excusa, jamais
il no sa ptai~nit, jamaif il ne montra qno douceu: ~'ur ses
ennemis*. Il
Le cu:ur du courageux duc fut por' ain!') qu'H t avait d <!n'.
regUso <)o!a maison profpMo dfs <!<suites,et 8"n corpa onterr*'
dans t'eg!iso da Sami'Sernin
tmmediatemt'nt après t'es~cution. te Il. Arooux. suivant un
ordre forme', t'tait n!tê trouver !e roi. Il Sire, lui dit-u, Votfc Ma*
jeate a fait un grand exempte sur la terre par la mort de M. de
Montmorency mais Uieu, par sa mlséricordo, en a fait un grand
saint dana le cie). Mon Père, répondit le t'oi en soupirant, je
voudrais avoir contribue a son salut par des volets plus doucca Il
Louis XIII tip reprocha, dans la suite, d'avoir retisto aux pricros
t. MehUonde lamntt doduede MoatrooKoe) fa~ undes J<tn))Mqui t'atatent
a~stsM(B!M.nat..f. Oopuy.t. 3:9,f. tH. tta).
3. <f<mo(ff< de tVonfmo~"'j~. p. ?3. ?~. tour donnef une place d'honneur a ce
émut magaaot-ne la duchesse fit <!<i«f une ehapelle et un mauaolfo dans t'ës))M de
~taH~oate (AefOtJ eatM les ~uttM et M"' de Montmoteat). toaa, aut Atth<
de !a ~hnanonde Neter*)! n y tMttjOMtucn ):'iT. et futa!oM)Mnt~M auCtothe
de la Ooufade: la tX~otuttoa te jeta « la tottte (Dubtdtt. W)fo<~<'<h<~'o~fMM~
~e yoMtnMxf.tt. tO~).
3. Giiffet.
GtitTet. Dl).
e/t. tif., p. 341.
M., P. 3~
PKXM~T LES OHACKSPK t A COU). 4'

et aux larmes de toute sa dur. «n prétend même que, sur son


lit de mort, it protesta qu'il avoit eu dessein de sauver la vie au
duc de Montmorency, mais qu'il s'était laisse entraîner par une
foule de prétextes qu'on lui représontoit comme raison d Ëtat
Quant à Richelieu, it s'applaudit toujours de son inexorable ri.
gueur. Ce châtiment, dit-il au roi dans son Testament politique,
no ''o pouvait obmettre sans ouvrir la porte a toutes sortes de
rébettions dangereuses. fit voir à tout le monde que
votre fermeté egatuit votre prudence; et aussi que vn~ serviteurs
preféroient tes intérêts pubtics aux leurs particuticM. puis-
qu'its résistèrent en cette ntcaaion et aux tt'dticttations de plu-
sieurspersonoea qui leur Jevoient estre do grande considération,
et aux menaces de Monsieur Il
C'est vrai. t/intpnnité des grands désordres est te spectacle le
plu" d~ntoratisateur que t on puisse donner aux peuples. Aussi,
Ane considérer que la tnorato et le droit devons-nous faire un
tneritea Louis XHt et A son ministre do leur Stheritô dans cotte
circonstance, ~uetque sympatttique que pHt être ou devenir le
rcbetto. ils uni en raison de reprimer unptacahtemeni le crime
et le mandate d'un*' insurrection n main nrmco contre le Pouvoir
tc~itime, sant aumn motif tiré des droits de la religion et de ta
cite.
tt. U''s Jésuites avaient assiste 'e duc de Montmorency dans sa
ptbttu et surt'~t'hafand; des Jésuites encore aider'mt s'm tttustre
veuve à gravir te calvaire on ttieu t'appotait aux faveurs de
t'union divine.
Marie.Fetico des t*rsin<)avait hrit!~ à t't cour de Franco moins
pout'etre par ses charmea extérieurs que par «a distinction, sa
ttonoc grâce, son grand sens, tes dehors simples et aimables d'une
ttt's ferme et très deticnto vertu, ttana t~' Languedoc, elle avait
~agn~ toutes les sympathies par sa piët6 et son lngtnieuse bien'
faisanco. Junqu'A ta r~vottc de son mari, elle avait eu l'estime
pr"f"ndo et anectneuso d'un roi très sensitdo aux qualités mo-
rates. Mais. cotume cttc était parente do la roino mère et qu'on
la savait epoute parfaite et très aimante, un ta soupçonna d'avoir
connu et hvuris6 t'attiancc de Monsieuravec le marechat. Quand
). t<cLaboate'tf./<<f<Mf'M)<
MN~' JM'M. Ct<h't«0ft. t. t), p. )<U.
y«tOH)e'JpoM'f, t" t'atttc.)'.
2. ntctteUeu.
3. PHteduttucdettMfetano. t)!"«att paf84mftot'eme.t)!<fe 'tupaco8(t<p-Qt)tnt
et apt'aHMattpar too a~eataBttMbeth a la famtttedet M6dk)<. C~.Henfe,Mf-
t/oMp<teMM<mo~entj/. p. <03.
420 SOUStUCHEUEf – fMKXH~BPARTtE.

après le combat do Castetnaudary elle voulut M jeter aux pieds


do roi pour solliciter le pardon du coupable, Louis \Ut refusa de
la recevoir. Retirée à soo château de la Grange, gravement ma-
lade et accablée d'angoisses, elle n'apprit que par les larmes et
les sanglots de ses serviteurs le Mat dénouement qui brisait sa
vie'. Aussitôt eUe dépêcha un exprès au P. Arnoux, aBo d'avoir
par cetui'~i quelques dëtaiis sur les derniers moments du con-
damné. le messager devait attendre !a rëponso et la rapportera
L~ voici telle qu'elle fut écrite ù la hâte et encore sous t'impres-
sion ressentie uu spectacle d'une mott tragique <'<sintjutièrement
~dtuautt'.
Madame,
t. Si vous l'ai'nea au dernier point, cona~s-vous de ce que jo
vous proteste, devant le U!eu qui tue doibt juger, que sa fin a
este d:tos l'extase d'amour do Jésus mourant en croix. Le mcspris
absolu de t<'ut ce qui peuit afuiger. L'exercice de toutes tes vertus
solides, & t'envy t'uno do l'autre; une livraison parfaite do t.on
esprit à tticu par t'entift ahonduouoment de toutes tfs créatures.
Lajuye sensihtu de to déposition du ciel apor'u Mf La ~no.
rosit~ de <ceur taj ptu< viv. La souvenir tendre et continue) de
Mtchère muitiu. La charité ardente envers tuuscouh qu'il a peu
avoir Cicontreco'ur. L'horreur de vivre ptut tungtomps. L'impa-
tience do voir hoa Cn~teur. L'aMcoranpe d'en jouir ce jour- La
t 'm~~iou et d~testati"n admirante de toutes ses fautes. La satis-
fdcuun tnarate do sa conscience, Lu préparation <'< snuMrirdi< miHe
<(~sdavanttge. Lf< di)'c«m~ d'un homme qui va au festin d'un
grand roy, le souvenir particulier de tous ses serviteurs. L'ouhh
absolu de toutes te~ d'tices et attaches de ta vie. La cogn«!s.
sauco et reco~noi~ance au dernier degré («f Le snce~s de
tuutea sea nstions te~ ptus particutictea di~ne do son courage, et
ta persévérance jusqu'au bout, sans attcration oi variété quot-
do sem-
fonquo. En un mot je n'ay jamais vou ou imagina rien
btauto sauf des samts mortyrs. ni je ne scaurois luy sonttattter un
de
ptus gMnd bien que cetuy qui tuy a esté procuré par l'arrest
h justice du prince, qui est~ une sontence favorable de la mi-
séricorde de Dieu. Je me perds on me rcsouvonant de tout ce que
!a gr~cc a operu en luy, et le contemple dans le ciel entre tes
1.Htthe..W")<~M< <t)f Ma~f-fe dei <~<<M. t. t. p. tM. <!3,
191.
2~ AMHtufM*«fa~tf~ < ~fMMM <<ece ~u ta a pli <a' o<<'de fe~"<M de t'< f0)t-
Jt)Me et tfM ft~ <fc ~"e Jtfn~mne la dut OcMe<<0.Vo«<moMOf~ <& ttt~.
PEXOAKTLES ~MCES DE LA COUR.
bras de Dieu, oit i! demande ardemment pour v~naque vous aies
à mes paroUes la créance ~ue vos yeuk vous eussent donné lors
que ce spectacle c'est passé avec tant et faut de bénédictions de
Dieu qu'on ne penit plus v trouver aucun snbject de pegfet, sinon
pour ceux qui ne t'entendent pas. Adores, Madame, tes volontés
de Uien; profBtés (dej ceste occasion, la plus belle qn ait jamais
eu aucune veuhe en Ftance. Conformés-vous aux intentions de
celuy qui n'a rien tant appréhendé que vostre de~ptaisir. Et s'il
tuy reste quelque chose Aexpier en t'auttre monde, ce que je ne
pense pas, et, « vous dire tout. il n'en a point eu de peur, tant
il estoit intérieurement plein du Uieu do grâce, et vMtié amou-
reusement de son Ange <:ard!cn. de saint Hprnatd, saint tgnaco,
saint Xavier, ses saints particuliers, et surtout de la Vierge do-
tpnto ci mourante an pied de la Croix, suppléa y par votre
pattaoce. ~ans pou df jour< voua aur~s !cs part!cu!afitfa de tout
ce qui se passa dans tes trois jours pendant tesque!s le roi m'or-
donna de t'astister fans cpsso selon son d~h', qui est une des
grandes grâces que j'ayo jamais re' eoe de ma vie, qu~nd ce
u'eu''t este que pnur vona t''anh'is"<'r par mon service de quel
cœur jt1 tu) ay patu ut vous suis tt~'a humute, tr~ anecttonné et
tr~ obéissant serviteur', u

Avfo cette lettre, !o tnes'n~er de M~ de Mootmorpncy lui


apporta cf!!e 'pte son mar! lui avait ~<rite avant d'ntter au
supptit'a et quo nous avons cih~e plus haut. L'une et l'autre
avivt'rent et consacrent tout ensontbte sa grande duotonr. Son-
tenue par !a foi, ct!e adora tes {'tgements in!'ondah!es du Très
Hant, et Htt!rce déjà vers la vie parfaite, on t'entendit s'écrier
Je animais une lui, mon tneu: vous me l'avez At<~pour que
je n'aime plus que vons~. L'nscoMion de son amo tie fit
~radnettcment. Après avoir atteint son co'ur de femme a t'en-
droit to p!na sensible, to Scisnom !a pfiva do tout appui. KUe
reçut du roi l'ordre dp ao rendre AMoutins. Lyon était sur son
paMagf, et lit elle eaperait trouver un suutngcment & sa tris-
tcsse auprès de la M<'rede Chantât mats t'archovcque, ffere
du cardinal ministre, empoot<a par un moyeu détourné cette

t. t.eUM d.
Muottnoffney,
<t.diaP.do
d" P. Atoom
t.) V<<)tat!oo
&Matie-Mttta J''a Cette
deKetcM). UMtM <Pa~!fM
tettte, <!etaduchp~M'
eM~OM-noae. de
MunlmoJl'ncy, de ~erera).CelleMlf." uo,ons-nou8,t'II
"rf/lit. dela Visitation
tnMftc,ait moinsaousM fonceaothpottquo ) ta M!'d!Mntfeptodoettoa qu'en a
donnhM'*FOeheest une~taabtotUMphMM (o~.fM..p. <97.t99!.Cet Batcofe
<Mn<foffn<do<n<'tno <ou<tMdoeampota to'n MptodaX.
2. t'Oche.~<'Mo<M< w la r<p. p. MO.
42~ SOUSMCHEHEU.– PHBHtÈRE
PARTIE.
si légitime entrevue'. Au château de MoaMns, demeure déla-
brée, d'autres mortincations Fatteodaient. Soumise à une odieuse
surveillance. otte ao pouvait sortir, même dans la viMe, sans
être accompagnée d'un exempt. Plutôt que de subir cette
contrainte, elle resta connnee dans sa chambre, partageant
ses pensées entre l'objet de son inoubliable peinn et tticn dont
ctto voulait conoattro et suivre aveuglément te bon plaisir.
Mais, dans cette disposition généreuse, tes troubles, les obscu-
r!t~t:, les tentations l'assaillirent eUo recourut aux couseils du
P. Arnou<.
L'etninont directeur s'appliqua d'abord à pacifier cette âme
hrisce, mais toujours forte cependant, et d une at'sotue honne
volonté. Kon, lui disait* l'impuissance u ne pas pleurer
dans la pm-t'e, au snuvcnir <te celui que vous avez perdu,
ne constitno pa< un tnetango impar de la chair et do es-
prit. t.'iudicibto contentement ttue vous ressentez, malgré
votre immense chagrin, en priant, est une preuve que par
ce moyco !a grmo vous sotticite c'est le royaume da Uicu
qui tt'ettthtit au'dcdans de voua~.
Hn même tomps que toa teOrcs du jésuite, la tecture des
psaumea, du tivre de Job, des epttrea de saint Paut. quoique:)
entretiens avec le t*. Ctaudo do Lingcndcs. roctouF du cottcg'
et surtout la communion fréqueote~, maintenaient la recluse
voluntairo daus les sphères tes p!us !<autes et t<'s plus pures
du surnaturel. Cependant le t*. Arnuux avait dfvinu qu'a être
toujoux repueo sur sptt propfca u!cMurcs, elle allait rendre
inutttos !'toc)inati<'n aaturatte ot les dons excp!~nts qu'elle avait
reçus pour faire to bien. t<a duchesse lui ayant fait quelque
ouverture à ce propos, il se hâta de l'exhorter a rendre toutes
divines Ie< honnes intentiona qui !a portaient Ca soulager !cs
ntatheurfU! en so proposant pour modt'te et pour motif de
ses aetef do miséricorde la boniô n~mo du t't'ro cetesto'
Kttc oneit et. sans sortir encore do sa retraite, etto se mit a
faire t'nu'n'tne comme avant son veuvage.
Toute i1la ptntiqu'' de la charité et d'autres vertus héroïques
pour otto, comme i'amour det ennemis et le pardon des in-
jures, M"" de Montmorency n'en continuait pas moins souf-
t. ~~p)f),p. 20?.208.
?. ftitfte. op. f< p. ït6.
3. Koto"! tju e))e lui fut tontett)~* pif tes J~utte~ de Moulins qui tewt~eat ses
MtafutM f) ce BOjct tftttbf, )'. 210).
4. Mff~M. p. 22t.
PK~DAXT LES ORAGES UE LA COUR. M3

frir do fortes épreuves, tant de la part de Dieu que de celle


des hommes. Privée de toute consolation spiritueïte. oUe dé-
sira la visite du P. Amoux, une série d'entretiens avec le con-
lident de son âme. Cette faveur lui fut «fusée par ses impi-
toyables gardiens. Singulière dénance à l'égard de l'ancien
confesseur du roi. Oue craignait-on? Toujours cat-ii que Marie-
Fétice ressentit vivement ce nouveau coup. Ktte écrivit à son
directeur Je vois bien que Uieu ne veut pas que mon mat
diminue, puisqu'il ne permet point que j'ayu t'honneu)' de
vous voit c eatoit la seule consolation que je m'estois promise
en ce monde, mais puisque je suis un écueit et que mon ap-
pr"che peut faire faire naufrage, il faut que j'en retienne
mesme le désir. Je voudrais voir tous les autres dans !a bo.
nace, et ne demande pas à Dieu que ma tourmente a apaise.
cela ne pouvant plus être, mais bien qu'il me commande de
marcher par dessus comm'' à son apostro. !t fst vray qu'une
si chetifvo créature no peut mériter ses grâces, mais il
en paroMra plus ttieu de fbrtinor tant de faiblesses, et vous
biet. charitaltlo de les regarder avec compassion et de donner
vos assistances à la malheureuse des Ursins, qui est vostre
servante'.
A partir de ce joue. elle teUta soigneusement sur tous !<"<
mouvements do son < «'ur. Mais, à chaque avance dans la per*
fcction. J'ennemi du salut lui livrait de nouveaux assauts. Obsé-
dée du désir de la mort, elle on vint A compromettre sa santé
par des privations oMesaives; elle se sentit mémo un jour
portée & uae imprudence volontaire dans t'inteution d'ahr<-
~er sa vie~. Le P. Arnoux, auquet ello avait raconté cette
tentation, lui défendit !e .io~ne et lui recommanda la sainte
Communion. Je vous conjure, Madame, d" rendre à votre
corps trop faible tes aliments qui lui sont deus. et ne refu-
ser l'Ame la manne des afuigés, dont cite est piua digne
que jamais par la crtix de son cœur, qui lui donne la dispo-
sition requise pour en jouir le ptu~ souvent qu'ellc pourrai Il
tt lui couseinait aussi de fuir la solitude, et de distribuer
elle-môme ses aumônes en y ajoutant le bienfait de ses
exemples et de ses paroles instruite 't l'école de la soutiranco
t. LeMM<deMat!e.M))to les ~wo~«<w~M e~r~W.
au P. AnMOt.ctMottaoa
~tMM. p. tto, m (MaaoM~tdelaVhttaUonde KeMfot.
2..t~MO~M <fu)/)fM<'< f<'W~6~ P. m't~t
3. <<eUK'du P. AMuu< a la <!ucheMOde Montmoftoey. S tntre <M3 (Afchtw. de la
VitUattua de Xcteft, auto~Mpît~).
t't SQUS H!CHE<J8U. – PREFERE PARTtK.
elle paierait aisément le tangage
qui consoïe les matheureax.
La duchesse obéit avec la simplicité d'un enfant.
Vers cette époque, uo de ses frètes, le Père des t'fsina.
C~rme déchaa~ë, vint à la cour de France et obtint do Louis XIII
quoique adoucissement it l'injuste séquestration d'une femme
innocente. Malgré cela, elle ne voulut
point quitter Moutina
ft se retira comme dame
pensionnaire chez les Viaitandinos,
par respect, avoua.t-etïe, pour le njm de M'°' do Chantal,
et pour attendre là le moment de se consacrer u Uiou si tott&
était sa volonté' M. Mte devint
pour les religieuses non seu-
lement une bienfaitrice, mais uo sujet déditieation. mieux
encore une apôtre, une mattressa tu
spintuttti'e. Havie de sa
haute vertu, la Mère de Bréchard, une ntte insigne de saint
François do Sales, lui permit de voir tes Sueurs en particulier
et de les entretenir doa choses spirituelles. I!n
peu plus tard
cette p~mis~on fut conOrméo.nnr la fondatrice même de !a
Visitation. Quand, enfin venue « Moutins, Jeanne de Chautal
eut p~ho dA son tcgnrd clairvoyant rame de Mane.Fëuce.
<'t)e dunna toute tibert*' aux religieuses de t'ccour)!' a ette dahs
tours besoins car dit-otto, l'intérieur de )a pnuccs~ est un
ciol dp tomicre et un neuve do
pais, et it n'en sortira rien
qui ne vous porle puissamment A ttieu~ Toute la premit'ro
<*ttela couautta dana ses doutes.
A u~smo que se poursuivjit te travail d<t la ~racp en fctte
~mo privitt.~tëp. l'appel do ttieu A lu vie reti~euse se faisait
entendre ptu!! clairement. Toutefois ce ne fui
point to t'. Arnou\
qui dirigea la ducheoso de Montmorency dans ce moment décisif.
H était resté en correspondance avec elle, mais
ayant t'o: u de
tx'uve<tU tu dofft~o de venir la voir pendant
qu'il pochait à
Hium et emp~c!t<-par ses ministères de lui écrire de" tettpftt
Mquontes. it lui con~citia do se me«t'e sans réserve sous la
< ooduite du P. Ctaudo do Lingendex t. Or, elle tfouva
près de
fo nouveau guida tant de force et d'etau pour marcher ta
suite do JésMs.Chriat. qu'ette tf crut
longtemps nécessaire a
t. F))tht-,np.<<t., 3;9.
3. Htche. < «< il. 9f?.2SO. a~t.
3. ~'<< li. 2~ Il Mt dtraettede<).)h)u<r la 6~~)t6 du gouvernement de
'.outsXtt)a X~fd d uoM-Ustc-jt .jot,atec la pM<u)M).tn
du M),atatt ~htê &ta
MOtUedncdeMonttnofeoeyt p""MtMefatgoa)t<a)tnat)fneedes<-9td6MM!)t)qaM
s<o<douteà Mtchetiea,
')utdt t'tatMtent eomnec)tMavaientdfp)uaa duede t.M.
me; tna)<c~tattser.)MndM sur lanaturedes relations duP. AMoma~ceM°"de
MontmofMC)f. car )t<tttatentatoMt'utyet taott<'bteo)o)odeh politique.
4. POthe.op. e.t.. p. 301et Mtc.
PESHAKT
LESORAGES
ÛKLACOUR. 4S5
t'n'uvre de sa sanctinoation sur sa demande, et par un singulier
privilège, le P. Générât le maintint pondant neuf ans à la tête
du collège de Moutius Pourtant la manière du P. Ungendes
lui avait paru bien plus rude que~ceUe du P. Amoux. Non pas
que les deux directeura diSerassent de doctrine mais le second.
recevant une âme déjà disposée au dépouittemeot par le travail
préparatoire du premier, jugea le moment venu de briser tes
derniers obstacles que la uature oppose au libre jeu de la grâce
t.e P. Arnouxavait eu pour mission d'oHrir !o lait savoureux des
enfants; d~ns les débuts, il devait s'accommoder à fa fatbtosse
d'une veuv« aftttgéo c'est pourquoi H ne craignait point d'entre-
tenir en son cn'ur le souvenir do M. do Montmorency il lui en
partait souvent et le lui donnait comme modèle quand plus
tard. il lui nt entrevoit' peu à pou la nécessité du détachement.
c'était toujours avec une grande douceur dans la forme et en
laissant anpnrattfe par intervalles !e nom de celui qui m<'ritait
do si jub~s rc~tOtS. Le P. do Lingendes, lui, comprit que sa
charge était de donner le pain des forts. Pendant quatre ans, il
se nt une loi dp no pa* ter à oa pénitente que des grandeurs do
tticu, dcssnuttrances et dea amabititex do Jeaus~Cbrist; et ei elle-
tnptno lui confiait los sentiments de sou cœur au sujet do son
mari, il la laissait ta'dessus sans répons. Il avait pris c~tte r<so-
tut!on devant ttieu, et itla tint avec une constance qui rétounait
tui'm~me sans une assistance spéciale de t'Ksprit-Snint aurait-
il p't mattriaor sa ré~t!c entnpas<«n ? Mttrie'Fcticp, très utteetêe
d'un silence ai ottfaorttmaire. !o subit sans sa plaindre ni sa
fermer au p<être ou qui ctt~ voyait to ropresontaut do tt!eu
Puis, compreuant ta ~o~unindireote, otto ni la place toute grande
en son anaMa Jésus'Ctuist. Xon~pas qu'elle laissât t'unngc de Mn
tuari s'eSacer de M mcmou'o, mais olle ne s'y attachait plus
avec la vivacité d'une tondrcsso humaine elle ne lui donnait
qu'un regard paisible pour de là s'étover h la source de toute
!teau<6et de tout autour. H<'s t<'M, Mus ontravea. elle courut
vers les cimes. Héjo ette t.\ait traversé tes chemins tes p!usdif8-
ci!es de la vie parfaite, quand après une <ce«o« en r'~gte sous
la direction de son confesseur, cite résolut de ae consacrer à iueu

t. Lettresdol', Gén~ata la duchesse de MontmoMOcy, 6 mars,:o mat.a! au&t


<03u,<"(Kcembfe «;to. Bp)<t.Uea.elira tta!)am.
t. 11).– Lettreda P. Chaîttta
tattucheMedeMoatmoteney. M Juta tOM(ftancta Kpht..t. V)). Lettre de la
<)urhM~ de Montmorency ou P. Général.<.d. (N<'<Mn<<t<,ttx'pfM<'t t<'t-<~<t/f<,
f. M), note).
2. fttcbp, o~. f«.. p. 8(t9, 3)0.
~C SOUS MCHËUEU. PREMIÈRE PARTIE.
.)n.~t*t--J!-<
dans t*
l'Ordre de la Visitation au monastère de Moulin' Elle
aura le pénible mais précieux honneur de y
recevoir, à côté du P. de
Lingendes, le dernier soupir de la sainte Fondatrice; elle tra-
vaillera de toute son influence à la béatification de y
saint François
de Sales, et, devenue supérieure, elle célébrera les
y fêtes de sa
canonisation
On lui a reproché d'avoir transféré de Toulouse à
Moulins le
corps de M. de Montmorency, et d'avoir fait construire
pour la
sêputturo de sun mari, à la Visitation, une nouvelle église et u~
très riche monument3. Or, chose bien
digne de remarque,
l'initiative ne vint pas d'elle, mais du P. de
même
elle hésita sérieusement avant de se rendreLingendes; au conseil, on
dirait mieux à l'ordre, do celui
qui avait le plus travaillé
jadts A éteindre en elle les souvenirs et les
vifs de l'amour humain regrets alors tron
Peut-être nous sommes-nous
trop attardés au récit d'une t:n
trapue et d'une vocation célèbre nous avons voulu montrer
par un exemplo de quel crédit jouissait alors la
~sus auprès des grands, et comment ses Compagnie de
religieux savaient
mériter leur réputation d'habités directeurs d'Ames.
Revenons
m~ntcnant au singulier personnage dont l'ambitieuse
avait provoqué tant de mathcurs et tant de vertus. légère

12. Quand, après la défaite de


téans négocia les clauses de sa Castetnaudary, Caston d'Or-
soumission, ou le sonda sur le
point de son mariage avec la princesse Marguerite.
fut répondu par Son Attelé quoy il
qu'il y avoit eu des paroles don-
nées, mata que t exécution avait été remise &plus tard Or
Montmorency, près de mourir, révéla la réalité de l'union
secr.'te que les intéressés avaient
toujours niée jusque-là. On
conçoit le péril ou se trouvèrent, de ce fait, tous ceux
favorisée. Puylaurens se crut perdu et qui t'avaient
poussa Monsieur A sortir
du royaume au plus vite en
prétextant l'exécution du maréchal
de NootmorMcy". Partis de Tours le 10
novembre 1632, ils pas-
sèrent ta fronti.-re de Belgique et se
réfugient à Bruxelles.
Gaston allait-il cette fois unir sa cause & celle de la
reine mère?Y
t. ~J€M. p. 372et 8U)V.
2. Il, ~2 et s.
3. Sur cette éaUse et le maasotée, voir
Char,et. Alnrlellnn y~, p. 62, 63.
t ~r.?. 'u,TX~
&. ~<M<o<fM ~c C'«~oa. p. 697.
6. MBet,op.c~ p. 359. BMtn, f<~ t. U), ~s.
p.
PEKDAKT
LES ORAGES
DELA COUR. 497
Marie de Nédicis ioM t'espéra,
t'espéra. surtout quand elle le te vit résoto
ré!;(.!o
d'appeler près de lui sa jeune femme restée à Nancy. A la nou-
velle de ce projet, Richelieu
envoya une armée menacer la
Lorraine, soi-disant pour forcer le due Charles à mieux exécuter
le traité de Liverdun.
Saint-Cbamond, qui avait
de toute communication, reçut l'ordre d'arrêter coupé Kancv
la princesse.
Maiselle s'échappa sous un déguisement et
le 6 septembre t633'. Dès lors Caston ne cacha parvint à Bruxelles
sa femme et avoua bien haut l'avoir plus qu'elle fui
épousée deux aos.
It'Etbt-no lui ayant dit que s'il continuait sur depuis
ce ton le roi lui
interdirait tout retour en France et le déclarerait déchu de
ses droits <\ la couronne. Monsieur courut chez le P.
Suffren
Croyez.vom. lui demanda-t.it, que mon fréra ait le pouvoir
de faire pareille déclaration, et un
mariage contracté secr<-te.
ment peut-il encourir l'excommunication du
!'ape ? Le Pt're le
rassura, home n'invaliderait point son
mariage', et rien n'auto-
risait le roi ù lui enlever son droit de succession
Cependant Louis XtH. alors suns enfant, 1res jittou\ de t.aston
et ne pouvant sn faire à
l'idée quece fn're funderait une dynastie.
était déterminé à tout entreprendre
pour obtenir h dissolution
d'un mariage conclu sans sou consentement,
te~uct était néces-
saire d'après la loi française, puisqu'il s'agissait d'un
prince du
sang. N'espérant pas grand'chose du côté de Rome, il eut recours
A la complaisance des juges civils. Le
2 janvier iM~ il nt pré.
senter au parlement par le Procureur générât. Mathieu
Mole, une
requête, demandant qu'il fut informé contre le duc de Lorraine
à raison du rapt commis par lui sur )a
personne de Monsieur
pour le marier avec aas<t'ur rapt exécuté Il pn terre étrangère
et dans un couvent, lieu secret et caché,
qui suffirait pour établir
la clandestinité
A cette requête où l'on prétcodait considérer comme forcé
et
clandestin un mariage nccompti secrètement, il est vrai, mais
librement et volontairement devant témoins. Monsieur
en faisant ratifier à Bruxelles, le 25 février répondit
t63~ par t'archevé-
<tuede Malines, entouré de ses principaux officiers et de tes-
jnoingsa ce spécialement requis les liens sacrés qui l'unissaient

t. <.<'JV<«~~w)f<.<i).
t. XtX.en. <Mj,p. 278.
< 'fP" ('M)~. Afcht.. du t..taumo. Cotf~p..
<. t. p. 269). Cf. H.-oMht. ~o~f de .V~ffh da~ <e< 3M.
a. Ae ~M-rt.t-B /<-o«fo.t, t. XX. an. )83). il. 8M. <'a~.aM.«.
JMMo~M ~o~e<t ~oM.
i. Il, p. an.
4M SOUSMCHEUEU.– PREMtÈHK
PARTIE.
à h princesse Marguerite Cette ratification rendue publique
gênait fort les desseins de Richelieu, car elle pouvait empêcher
Louis XIII de rappeler son frère. Or, au moment de
guerroyer
contre l'Autriche, le cardinal ne voulait pas avoir à t'étranger,
dans les P<tys-Bas espagnols. un prince français sans cesse
occupé a tramer des complots contre i'Ktat. tt sut adroitement
combattre ta jatousie du roi, et l'on reprit les négociations d'un
accord avec Monsieur. Mtcs n'altèrent pas sans accrocs et furent
suspendues plusieurs fois avant d'aboutir, Gaston poursuivant
à la môme époque une entente avec
l'Espagne. Enfin, le i" octo-
bre t63~,fut signé & Kcouen un accommodement
par. lequel Mon-
sieur promettait une entier résignation aux volontés du roi.
< omme aussi do renoncer & toutes sortes de traités et intelli-
gonces qu'il pourroit avoir fait avec qui que ce fut Pour son
mariage, il consentait s'en remettre au jugement de tribunaux
civuf, et. s'it était dissous, à ne se remarier qu'avec le consente-
ment détruis XtH~
On hait que les promessM ne contaient rien Gaston. Au
demeurant, il aimait sa jeune femme et il avait fait tenir au
Pape uno tothoo~ il assurait Sa Sainteté que son mariage avait
bien été libre et valide, et ta priait de regarder comme non
avenue toute déctaratiun contraire qu'il pourrait être amené à
signer pour ohéirA une volonté supérieure~. Uo3la nu d'octobre
it <tnituo rpt<'ur en France, et te P. viteneschi, en écrivant au
P. Suiftfn lui primait toute la joie qu'i! ressentait d'une récon-
ciliation si désirée'.

t:t. ttaos le traité d Éc'tuen il n'était


pas question de la reine
mérf. Pourtant, do sun c'tté. otto avait essayé à
ptutiours reprises
de renouer t'tnt~t atoc t.) enruinat.tantôt avec te roi, doa
négocia.
tions auxquoDcs le P. SuMron.obéissant il la direction du P. t~né-
rat, no resta {(nsotrMnger.
rue prcmio e <)<'murct)p tentée eu t(!:ta par l'tnfauh' Istibelle,
Anne d'Autriche ctt't reine d'Espagne, no réussit point. a:ct<clieu
ayant proposé com'uo intcr'nédixircs tes comtesses do Saint.Pot et
de Soissoos, Mariede Médicis tes récusa, la
première n'étant point
t. Acte<!MSM parrefche~ue de MoHnp~. 2..fe~)cr '03~(ttib).nat.,fr. 3~).
f. U.Ct.~Mtofrct<<<! Ma!'h<.t
~'O~~an*.t<.:.mt.
2..V<'wo(~ f/ ~eH<<o< p. )93, note t. ~mo~M Jea<fAeMcM, t. t). p, 6X.
3. MenMtd. o/). rft. t). t2).
du P. VttettMtht ap P. SotTreo, 2< octobre <63<
(fMBcta.Ep~t. C~n..
t~ure
PEKDAKT LES ORAGES US LA COUR. ~9
de ses amies nt tn
et la c~t~J~
seconde ~Jtt~t ~–' <*
s'étant donnée au eardinal pour
marier son 6ts& M'" de Commet
1. L'expériencelui avait appris
Aredouter les agents secrets du rusé
ministre; surtont pendant
le séjour de <!astondan< h
capiiate des Pavs.Bas, elle s'en crut
entourée pour leur échapper, elle prit le parti de se réfugier
à Cand. Le P. SuSrcn l'y suivit et s'y livra an ministère de
la
prédication avec son zèle accoutumé
Mais lé cUaMt de ce pays ne fut
point favorable &la reine
mère. Elle était tombée malade dès le mois de
janvier i633
la fièvre empira tcttement, vers !a On dn mois de mai.
l'infante ts~ttettc dut pféwentr le roi. Louis XIII que
dépêcha aussitôt
Msa tm're un gentilhomme
porteur d'une tettr'; bien courte et
plutôt sèche C'était cependant une marque d'affection filialo
dont Marie de Médicis se tnontra touchée. Mais,
quand M. Des
t!ochf!! voulut lui préscntpr tes c«ndo!eancea du
cardinal, elle
l'interrompit brusquement en lui disant qu'elle ne voûtait feco.
voir ni de soa n"nveu(?sni do ses
eomp!)mcnts'.
h'ap~ses instruc):ons. t)es Mochesdevait aussivoir te cotues-
seur de la reine tt~re et lui faire
quelque fecommaudations.
e~tre autres que Sa Majesté é.ait bien assurue
que ses conseils
n'ava:ent pM< do< mauvais. Mais« si le P. SuUren ou
que!.
'tu« ault'd h' vnutuit embarquet' en n~goeiatittu d'affaires il
devait ~pondre « qu'il '~tait! bien a!~ de jugcfù sa barbe
quonno i [avait) jtaa envoie pour négoticr mats seulement pour
sçavuirdt s m'uveUcsde la t'eyno d.'nt le roy estuit en
peine
t:e«cdeir.~ro observation, du moins pour le t*. SuMron.semb!«
bien bupcrttue !o prudent jésuite n'eut
pas entrepris de M
propre initiative une négociation po!it!qup mais i! se préoc-
cupait beaucoup de la sauta do M pénitente qu'it avait n'com-
mandee au P. Cooétat. Je suit tr~s
inquiet <!o !a maladie do la
S~nissimo Keine. lui répondit VitcMeschi. et
je demande à
Dieu qu'il lui rende une parfaite santé. Comment
pourrions-noua
oublier dans nos prit'res collo qui a toujours tant
aucctionnein
Compagnie, qui l'a si sou veut prot~ée de sun autorité et com-
t.t~me Je ttnfantea t'hiHpe <V,t6fe~. «.32(nf<ne))M,~Mhh. do M~nme
COffMp, ). 2J. f. 260).<'f..Ufamn).op. f.t.. ).. a~.
2. Lettre du P. G6n~at au P. SunMa. ~Jui)ttt <039
3. LeU,e du toi à sa loéle, 3 JUIDtra3 (A..enel, ~eltree(~aoch, EpM. 0<o.. t. V)
cr. Jopto,
Cf. HtcGelteu, ).
de ~~<pM. 1. )V
IV, np.
P. 4M)
40~.
467).
LeUte ~"b
du MiaAW
Mto~e.
« ~<f<ie«p<t,
a~u.a Mcoade
«-M (AMnet. M~~p. r&.d<.
pMtte.
t. t<-MM de Scaglia à fh))tp~ )V. 12 Juin tM3 (B~Mtkf., aKMt. du
MMQn~
C<!tmp.,t.3x.f.6a).Cf.Henmtd.fM.,p.3<?.v.uaMyaQm~
<ostrocuonaus)cut 2 JuintM3(Ateo~c~M
OMBott.M, M<A<< t. tv.
t~.!too).
MO SOUSRtCH8).tËU. PRENDREPARTIE.
kt~t~de ses M~~f~tt~–t
btee –– t<
bienfaits, et qui, récemment encore, a obtenu la déli-
vrance d'un desn&tres prisonnier en Angleterre. Que Votre hévô-
rence la remercie en mon nom et que Uieu si libéral la récom-
pense par toutes sortes de consolations r~
De plus en plus isolée, instruite par beaucoup de
déceptions et
s'apercevant que le parti de Monsieur ne faisait rien pour eUe,
l'idée lui vint de traiter avec le n'Ï~t'insu da tUchelieu. Juste-
ment elle apprenait de France que le cardinal était dangereuse-
ment malade, et que Louis XIII à plusieurs reprises avait mani-
festé quelque regret de l'e\it imposé à sa mère. EUe pria donc le
roi d'Espagne d'agir auprès du P. Centrât do la Compagnie,
pour que celui-ci recommandât au P. Maittan, confesseur de
Louis XIII, de disposer son royal punitont à bien accueillir une
demande qu'elle allait faire Ces prccautiona prises, elle envoya
vers la <ind'octobre (t033) a l'aria un gentUhomntcdesaauite.
M. do ViUiors.Saint-Cencst, parent do Sniut.Simun alors grand
écuyer du roi. Louis XIII io reçut courtoisement et s'informa de
sa mère avec beaucoup d intérêt; maisil se plaignit do ce
qu'elle
eut tant oubnsu et haï !e cardinot il se montra surtout mécon-
tent do la protection dont elle couvrait !o P. Ci~ntetoube. un
Ofatction de son entourage, intrigant notoire et. en politique, son
principal confident
Un pou plus tard, au mois de d~ccmuM, rctat do Hichotieu
empira; les chirurgiens dcctaraient qu'il n'irait pas jusqu'à
!'Kpiphanip. La reine mère en con'.ut les plus vives espérances
de retour; clla pronta du premier pfctoxic pour onvover un de
sea gens, le sieur Jacquelot, x son fils. r:tte prenait déjà sfa
dispositions on vue do quitter lus Pays.Mas et avait décida que le
P. Sun*renla précéderait a ta cour ann do préparer sa prochaine
arrivée, quand Jacquotot revint tout a coup rapportant les
nouvo!!es les plus défavorables. Le roi faisait dire à sa m''ro que,
puisqu'elle n'avait tenu aucun compte de ses désiM au sujet du
renvoi des factieux qui l'entouraient, tous les agents qu'eUe
enverrait à Paris dans do pareilles conditions seraient mal vus et
ne réussiraient ù rien
MatgrôcMdeciarations, oit t'en entrevoit l'influence du cardinal
t. t~ttMdt)P.0<o<rat
teUrodul'. Généralaxu P. aofTfM.
Roaren,que
28jJuillet11\33
n))tettt33 ((PMncta.
Francia, Geo.,t1. . V).
9p:ti.Gen.,
Pf~t. \'J.
2. HMpncta que se dio a) pape!que en ï3 do Jugttodioe)fonded" Maureen
nombredeta Kyoatoadreo (OMMttes, archtt.du royaume, CorfMp.de PhtMpM tv.
t. 3!, tM).
3. AfemM~M tfe~<ftft<tM.
t. Il. p. fa.
J~Mo<M< de MeAfMtM, t. n. p. 493.
ft~MM LUS OMt<6S CE t.\ CQm. <3<
ministre, Louis XHt, t'Aute peut-Ctre troublée pat' tes
reproches
de son confesseur, resoiut de soumettre à son conseil d Ktat la
question du Mtour de sa m''re. Le t8 décembre eut lieu à ce
sujet une délibération sur iaqxctto ttichetiou. dans ses .Vfwo~,
s'étend avec une comutaisance suspecte. Qui sait s; tui-meme ne
fut pas l'auteur du réquisitoire sévère qu it cite tout au
long. et
"u le rappel de Marie de Médicisétait
présent'' comme iocompa.
tihteavec la traaquittitôputdique' On décida, cnnformément aux
vues du cardinal, que, si la reine voulait témoigner être
innocente des assassinats entrepris depuis peu, aH moins
par la
soUiotation dess!ens plus conHdens. en livrant à la justice du
roi les auteuM d<}si pcrnkteu\ conseils, Sa Majesté devait la
tec~votr en sou royaume, lui donner la jouissance de son bien
et de toutes ses pensions pour en vivre librement en
do ses maisons, é!o;gnue de la cuur, au moins quelqu'une
jusqu'à ce qu'on
eut des preuvea nettes de sa conduite'.
Une telle résolution était humilianto pour Marie de M~dicis.
Hn ces derniers temps, la po!ico do Richelieu avait arreto, dana
des circonstances d'ailleurs étranges, un individusci-disant
chargé
d'assassiner le cardinal. Cet homme, du nom d'featon, fut
pris
montant un cheval des ecurips de la reine mêra: il aurait eu
des rotations avec tes serviteurs du P. Cbanteloube, et, mis à la
question, il aurait même accusa ce doroier. Quoi qu'il en soit do
ces con)p!ici)cs dont !ea preuves n'unt
pas poru hicn claires aux
runtcmporains~ et dont les contidents d~ la reino so défendirent
ônergiquement sonp'onner la m'-re du roi do tes avuir permises
uu encouragt'-M eunsiituait une grave insulte. N'était-ce
pas uno
manœuvre pour voiler l'odieux d'un exit impusu par les froids
calculs d'un ministre t«ut*puissaoi
Uuand elle connut la décision du conteit, Mariede SMdictaétait
hromtteo avec son second uts, et, depuis la mort do l'infante
tsabetto (décembre <<t33).pou sympathique à aes hôtes
que fati.
guaient les po-p~tuottea intrigues des réfugia ffan':aia. Dans cette
situauca aana issue, elle se décide eoun a itechir son
or~uei!, à
négocier avec HicheMeu iui.mcme. Eue promet à son rival
t. t&Mt. p. MS.
2. KotoM<juecet Alfestonétait d'oo mea~tMréel pourteaoet tt Ht~
cocdan)~&moft(MenM~,op. e<<coupable
p. 986). WMfwde~eA~ p. 490.notet.
P. Chontetoube)
~°° ecestoy~t
ma!< o son teatataect
densh ttgoent
{Atfestoo) et ent
de la
ta MMttco.
P. Chantelaubelmaisen son testamentBsuppUdatte
upplldabeet ontl'eechaffaot
afeoMte
Hptotesta
question.
il protesta
devantDieuqu'ontuy aMHa~ache ceUe <!<pM)Uoa pM tM tonnnenta..
f (Vo)f
Acte", 1637.J par MotMeo de Morgues,
SOUS tUCHBUEU. PREMtËHË t'AHHE.
d'oublier te passé et de vivre eo bons termes avec lui; ctte ne
loi demande que d'user de son inQueuoe
pour la réconcitier avec
le roi, et ne met à sa rentrée aucune condition'. Ann
d'écarter
toute défiance, le l'. Suffren écrit lui-même au cardinal et se
porte garant de la sincérité de la reine tOt-re~.Entin te P. Chan.
tetoube, le ~rand ottstacte à ta paix, déclare
expressément
entend être exclu de cet accord. H était diflicile de montrer qu'it une
soumission plus compote. Mais Marie do Medicia n'a-t.oUe
point
dcpa~ la mesure? Apr.-s tant de preuves d'opiniatre'f, on ne
pouvait croire A pareil repentir. Sous la dktue de t'imptacabte
ministre, Louis X!)t écrivit à sa mère qu'avant do soa~cr au
retour elle devait tivrer & sa justice los mauvais
conseillers,
Chaotetoube, S~iut.Cermaio. et Fabroni'. tir, Marie de Médicis
croyait no le pouvoir faire sans déshonneur.
Cependant elle po~ev~rc dana son attitude aupplianic. Au mois
d'avtit <03t, par deux fois, olle dt'maudo un
passeport pour le
t'. Suurcn, honune siocèrc et d'ineompara)de probitc.
n))pu\ qu'aucun autre pourruit assu~r !o t~i des saiutcs intcn. qui
tioasde taMine sanx're' Uoux foia le passcpurt est rofu~
Au moM de juiUct ptte déclare au roi
par t'cotr«n)iHe do M. do
Chaott'tncsto, qua pour preuve de t'uncction qu' veut t'icu
porter à Hichetien. elle consent il f tonner d'etta tuutos les itor.
oonnet) qui lui aunt suspott~s'. )<ou)s\m
eraignont tadisaunuta.
lion de sa n~rt'. r~pundit. si t'ob en croit )o
eardinat. qu'it
n'y avoit pas tie't do su départir des p~nu'.itionf fuitoa & tadito
dame reine do tivrfr ta justice lu personne de
Chantotcutte, vu
principatetneot que. dfpuis tn~m<' que la rcinf traitoit son
accunxnodement. il s'~toit v~riu~ quantito de nouvettcs entrf.
prisea que ledit Chantt'tonhu avait fait faire tontrc les ptuaafnd~
serviteora du roi' n.
Mario de Medicisaima mieux cesse"
pour un tt'mps ses nuppii.
cations qnedo sacriNfr un serviteur, innocent Anet)you<.
Lorsqu<:n
ma5. dans une nouvelle pttase de ta guerre do TMnto Ans,
Louis XIII menaça tfa t'ays-BM, tes t-raurais habitant Hruxettos

1. L<MM$ de MumiBstonoucardinalet auroiappoUtea


&fat)a parM.de LaLcu.
jamteftMt (U)M. na).. Mt).Ktjpay.1.<M.t. -.0).
2. Xouso'atonaqueta réponsede RkheXeoau P. SutÏMn,25févriert03t'A«-.
"e!. Mf~< tte ?<Ae~eM. 1.tV,p. 53t).
3. t~Mte de Louis XIII a <a mêre, :5 février tM<. (~MeMt,
4. LCMMde M"' du Pa~ts a Aone d'AotHche(B!M. oat., ma. p. 53t.) t)!t).i.
6. PMfOtmoM faites (.at le alear de Khanteme<!e de la
part de la Mine. 3a <
juillet
<Mt(A<ene<.op.f<f..p.M3.Mt).
<}..Mt-mo~fit t'e MtcteMeM.p. 520.
PRMMAKT DELACOUR.
t t!SGRACES ~33
de cette mesure
garent Fordre de quitter cette wUIo.Ou excepta
tes gens de la reine mère et ceux de la princesse d'OfMaoa*.
se retira dans
Néanmoins, pour plus de sûteté, Marie de Mëdicïs
nombreuse garnison. Le
Anvers, place forte défendue par une
cUmatde cette contrée lui fut aussi funeste que celui de Gand.
EUe tomba do nouveau malade, mais cette fois LoutsXU! renvoya
aucun gentilhomme pour informer do aa santé. Au gran~ regret
du P. Suffren, Richelieu étaM parvenu à rompre toute relation
entre la mère et le fils.

t. UA~ton~t)~, t'~ 'MoWftte jtf~f<<, t. tH, p. <M-

CBtËOH.
CMtPAGtUB t. M.
!KDEX ALPHABÉTIQUE
DEPERSONNES
DESKONS

Xnt<:tT <~Mo de', M. M, &), !W. «M.


AMWt«tftt:.t't! ))<tt.
AttOMtE"Moed').M; HaMM< (Rfnt de', tM <0t.
A~E ~tM'cne. M. M)W. M.. MO, Wh
Bot~o~ (Jtan\ M.
AMMt !<<f<f' <t' Mt. BXtitMBT. tOttbtU~B*.
<MDOt HttO~ d M<<
HRC" iPtftW. t. J., ?0.
AM~t. (tKMM'. S. J.. M. M. 'M. <tT'a~ ~at<)«Mf. J.. !!A
M~Qtf
16',I\JO, 15% 331. BCMt (CtttXH'. MO.
A~J..
<)ttW )~t~ (Ktu~ df. MO.:MM. !0~.
At BBM (? M. M. M.
t:tt< (OotUeooc <)< !?. MO, !M. Mt. 3)3.
AtOBttB* (ttffCO)". S.~ !M. C«na (l'qu. de Po~TMttBt', tt~HS
t.m< )t<M< d
tLattMm o*. <" <:mtS(~Mt)HffM'.<BO.
Amn*t t~tMa (~a*. ?. ~a.
CAttn.Mc (fMOtoh det, t<. A, at~ <t6, M9t
tW.tM.tU,
mo~t ff<r<t)0at d~ t:M-M tM"' ''e'. MO, t)t.
n~e~~ t~totM 4~ tM. ?<' <:<Mt(Ocu~ <t" ~<'
HttotB (.tfM'. t*. J.. CtfMX <!<tf0!a<\ 8. 9M. ?%
MtMMM' )< t)rhtophe\ t!t. )?.
t:moT 'tuatt'.
~M<c fJtM-~out* U~M ')' M, Ot. M. Cfst 'Phmppc Pt «Mt. comte cf. tt~-
mMce (Le p s. A.
M~.
tttBtef" (~aotf'fO'. 't-'S. M-
t~muf)), !9<-9t~
t:aMPMt''
~t6("))K {C~at!. Ï60. t?0. t.at~ttt (f'~faca? de'. W. Mt.t~.
HMBtt' (t~ttMO<t de!. «< C'uottMcee «tf. Mt, M!.
BteM"* M'Mt bottât <
<:nMUMt"<f*o<t<'<fW.M.Ma.
t<M.M(P.)<!e' t etMM tt de tonatof, CH. Mt. N~. *<<
BtMaNMtt' (eMrt'h~ '<' !H,M%
tm.M. M~Mt.
Mt. de aa'ote, ~<a. aM.
t:MBtM
BBMMttt~
nMO(t.QQ' t:e<BMTtft)fCM\ S. J.. «n.!W.
RMCMftHf (CtttftMdt ,M. t<
t:e<M<M< <v<aW. <M. Mt.
MMeNM MMn'. a. J.. S. Ï90, NN.
lot. t~MTO" (ftaa<ot'
ee~ttceuo'<~t<!tM)'.<o&<M.Mt. toi, CNMtMT (dot, 6M'.
MeUL~e (Mf" '!e*' *°*'
K)MT (BetottOt <
<t0. «t. <M. <Mt ?<. Cta~M jM~mto!, tM.
<t')ptM' de!. M. il.
p~afB 8. aM.
ComtOMMB),
13% fB CocMO~.
tM«4 tHtOft H p~afe d< a.
RB~~M\ 9. A. <M.<6t.t~ ~t.
tM. tM. <M.
B'Mf tfttW. t.
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6t'<BT(MtCM\ t). < tM'ttB. ï". M.
eoaotttM (ffaa<o)'). *M.
BMtfT (t))ttu)f< th ~.t CoM)*) [Otbt)o), t~. '8t H.
BotT(tntt'et<«.<M. CoM'ff (P!"npp< tM. <8t.
BOtDtEX (toMU)'. N~ ~(P~
BotMT (Atnea!4 dt', ÏM. M. M. 69. <~ <M. <M. <M. <WM. N~
ttoMMeo(Me'M<!M-. as CtttttOMt'. e?.
tM. Mt. Mt. M. M8.
ÏUCtUt*ft~o)').8. < !M. <“. Cn~WOtM (a<bMU<o). <?. 'M.
df".
nat-xto'KSeott «<<tO«!eMtU.
Cot-BM'KSeott df, <«oo«!eMtU. M6t9M. Mt.
Ctf'ttB H~ {MKftMthe.. Lt6M),Me~M,
ÏM. <M.
BoMO!'(ftM<ott?< 6. ~.t ~8.
43'! CES KOMSMEPERSONSES.
~MX A~PHA~ÉT~Q~6
DM~t tL~ t&~notoe;. M. KtM<M iMeaft<:OMMeEtdf'.MÏ.
t'BM'<tt ~r~tob), s. ??. ttta~tt tt)a't<t, ).ooh et Tttomas'.MSW.
m<fT iJafque*\ !h J. XM.
DtC .fruoMn du', 8. j. ?&, ?0. La BM~tMttt Jtao d< 8. J., M7, !9~
MMM (N!fo)a' -t.. ïM. ).tMM ~'f~rc. S. J. ?. W.
Dcptt 'jfaa', fctxu), MB. Lt <:OtB ;JMn df. S. J.. Xïï.
tttttt .0* Ao<tr~ «t. <M. H). Hj. t?6. t-~ fttf. ntiutttff. ??. ?3.
<M. tsa. t<MtM~96. M.W.
tM~mO'M M ttAtBK~t, *)f <.t)%T~~ttttt. Lt ~ce'~ 'duc de', ~a. ~t, tu.8.
Lt H~t (Lot.t~ dr\ Mt.
('ft)M ;<naf<tuh d'.t~XN. )t). t.tH«<\T CttaTtf. s. J., yju. Mt. SM. M?.
K~etKE «)('huo'e << t~ M9.3)0.~)t.
t:t.ett)B (~)pt)on*e tt d tOT. tjUttttT tJ.'fdntt'\ S.
KM««o') {duc d <iM. tjtuoto~o~ .Le pr< ~dfn) d)-. B~. tM.
ts<t)tt tt ft~rtMnd <t', t(t. tjt~~t!. tGuH)au'uet)e UO. ton. )V!.
t'rte6t< (J'~t~h d'. ZW. t.~ Rt\tCt')E 'Jean de 8. J., ~)~.
t:Mtt)FM ,t''< ') tn tM. t~ <M. ).t Homnûttmu) 'tn)!!inc de. ?M~9M.
tstattt m~ thit 't -tM. M)..W'. <'J6. tt ttocottumutt .ft.'tn").. f.tr'tfMt <tf.
t:to"tT<i(R.m"at<d'i, s. J.. za). tu..M. ~\<t.' )07. t!<. it? t)7. tt!~ <?.
f) [)"eHO~JOtX!'E!t () t P.). J., t", tf, M. t~ti. <M. <<;).t6ù. t'A tf.. iM7. ?&<. M!.
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fttco~ nB n)t tt.' ~n.tdfo)'. fAfJ. h'M-ae Utxo~ .'tnrttt'M ')'
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M"M<~ff.<temt.)).)itf.A. M~CtMO~T (t ttt'tde de', 30& M~. !W, 3<o.
~!QP~t fjfau d~ s. J.. :?). RotOttttC i'M~tmOtn 'tf Mt.
ttomtee~ 'nu', w. K"mtt. «:tauf)f J..

~ttoHOt tMm.un f.<n"<). AM. ~M. ;?. Mut~ tt6)X Jt~'inte df. s. J.. )M.
~tMAt t hattoUf Han'tftnf .)f UO. "tt<t~«a~. tt. M. tO~. «M. «M. tO'A
~tT hth)"ph< S. J.. <~ tut. '«fT {<0t 'tk.nttc~e 'tf'ttt.
~Mtt~ t.hotht OB t:o<t)MH. <tUf ')* Stt~Tt «Ertt fUadafNp df !x~. 2W.
M?. M~. '«t~TE <)tX)NM «Jftt'tf .)~~ J.. !0a. ~XO.
\)Mt!0 .t'ht)~t'f'. J.. ?9. !M. SM~TK<:t<t«t*B i~)f");n <!f S. J.. !M.
MujUT ))tun"tt- t*. J.. M. StUa (Saint frao<n!< <)f'. tXt. <6&.M6.
~XtUt Jafquft. tM. <M. s~~Antn.< ftnt'.tof. 8. n~tuo.
Xoa<6ET if~~oant df. MO. !«.<m.te. !<'t. !?o.
~~M~~M~n~~ SCttoMBEfO («.ittfha) ')t. a. t"<), 36?. MX.
S'n t f.~ttnf < <<. J.. ~M. XM. X))t. ~n. M~. ~ft. ;M).
!<OttM~ff)o<t)..MBttT<)t.<.&'tt. S<t))B<ttt«:h.)t(f't.?.
h"taor (Phntb.n. s. M. yjx. XM. M~. stt.om~ t<:a<)'f<< <<< t'. s. tt. ta. to,
M!t3HO. M. M. ?<. ~Tt. M. 'M. tt7. <M. 2M
!'tt<BM (Loui" de*. S. J.. ÏXÏ.
tMttn ttMntOt<\ M~tM. StMtS (L"ttt' «!. ?. W. <<?. )T.'K
t').m)tB ~'tftTf). funta). Aïu. ~.0. ?). titt.ttM (ttMçntt tint )KaT df'. <?.
'm<tM)'< tU'rar d ). J.. :tt. MtMBt (Ktfntan )itt' <UNTde'. <-henff))rf. 3,
Mt~fs )<«'"« .< s'XH'û. Mn, 'MM~. <\<a.!<it.
WtM. S)t<))0<t) f~f'jUf* 8. J.. M. t~. tM. 2M),
tMtMMU Le pmhttn) d;. tOO. M.
XCC)~. MM. hntMott «:haftc< «B H(H)MnS. fon])c ttf,
293, ~M tM.
PtMt (Aatu)t)< 8. j., ?<. SO)tM!t8 (CMntwe <!f, !6t.
438 MMX AtPBABËT!QUE PBS KON8 DE PERSON!<ES.
SoUM (FfançoM. S. J.t ~t. t'MMs (Marte-Mt.t d< daehtMe PB M<M<T.
soeeM~ttM (jean de;. !<S. MOBBt~), !M~ Ma. M9~e.
SotRMa (Pran<o:a, tatdinat de), ?. <«. iM,
<M, t'M. t98. <W. ~M.
SMO~ (~nMT<!too;, &tq4 19, !), tM M~ <M-
tBO. VMSEMT (Jttqoei)', &. J. ~!9.
!<M~CB (Heo~ de', !<9. ?0. VMOMMT (Margftftte de). M9. MO, ?6~ M?.
hTtU~ (Jean), 8. J., Mt. M~&M. YtMtDoca (HtMt OS t.e<)~ duc <!t\ !M~OO.
scfrM'< (Mende', s. J.. M~. VBMm (Pt~Meot df'. <t9.<M, <6C.
StfMt'' (Jean. S. J.. O~tt. 20. ?7. ~Mï. M, Vno fft~oph"e de\ M. 6~T!, M.
9~)00. <Mt60. <M. <6S. nï t~, 2M, Mt. \)Et)t fosï (J~teMDdft de', S. J., !t0, <tt.
M~Mt. SM~M. an.
Yteea (FfMtûts;. S. J.. !1&
Tt€o~ (Fran~tth*. S. J., <M, <M, 166. t0?. YtG!t)t& tJafqttM). <M. <?.
T~MS (Omff). t~Vt~. \tt~tEM (Jean de), S. J.. 2&t,
TtRtX H)", M. 38, 36, M, tOO~M. t~X. YtU.tMO!ttEt «if), at«.
TtWM ~e P. du;, s. J.. ~8. ~)))0!<T (BMtM)fn))). &. J.. ÏM. M. ~'0. Mt.
ttt.
TBttt~M tMaMfha) tt< M*
TtKtUM (Ctaude;. 8. J.. ~tK'fT O): P~ (Satnt:, MO.
TBftHS (GutHautnf, S. ai). ~tMUMm) (Matto;, t. 5. M. M. 3?. N.
TMOt)jffaotoh Au~utte de', Mt. Mt. M. &<. TO.~). M. ?. <07. <)t. t~tS9. <
tNH9a. ~97. MO. :)&. <ïM. !W. ?6, Mt.
Toten (Manth~ df. tM, M~.
Tat Mt0t (t~omte <mt de), M. Mt. 267, ~6, ?0. M. MO. M9. !)?. M!,
Tatfta (de!. <M. SN, SM. m M6. MO. S~. 5t' !0~ ~M.
TOtU6M~ (JOM-ph du\ Mt. M9. MO.
T~(~')B~ (Chatte;. 8. J., ~9. ÏM, m. ~OMtf) (Andrt', S. J.. 68-~ ?9.

mM)'< <))t. Ht). HM. ?t. <M <M. )M tCO,


Ï6~. 260. ?0. Mt. M9. ) ïâHtT H)tb.M<tfn'<n. «*. ~), tea, Mt !t&.
TABLEDES MATURES

tW
A~Aft-feoM~ ,“
vu
BtBUOCMfUM.
PBBMiEB
CHAPITRE
Les premiers UteUM contre RicheMen (<eM-i6ae).

1. aitteueu est promu au cardladal. 3. 11entre aa mlo\&têrel" Politique'

&t'ufde M"dame Hentietteblule de Fraum 6. Atralra de la Va1It'lIn~


~x.R~~
~?~~c~ de Parie. 1
œlUuÑ pie la Sorbonoe. e. intervention baslile de l'UolveJllté

CIIAPITRE 11

de PfMee Centre tes Jëanitea (ioea.i686).


Les CoiversiMa
d'oo taU~se de
t ttntMKiMde Fada e'optmMt t'~tabUMement do Mena. 9.hCotopaga!o
Vict~dM
CoS -~B! eemp~he t-aehat MU~e
da~MMM deToatM~- U.t~M!~ de PfMca M HgueotcontM
L'U~eM!M de P.~ te collègedA~
Se.-0~ 81
gouMme.

CHAPITRR n!

Cae aaite d'atM~ea d<aa8r~b!ea(<e24.iMO).

2. Les biens des collèges. 3. Atralredes lellres


Ve~cattando jeune faYler.
6. DIsgrâce du P. de 8êgulreo. 7. Accueil fsit
Théophlle de Viau. Ma MCCNMOt. 63
par becat au P. Jean SotfMn,

CHAPITRB IV

At<aqoea contre le P. Garasse (<OM-ie88).

'&M.~ 8. BroUfait autour


,Doctrine eurime. Garasse répond par 8011Apulogie.
440 TABLE DES MATIÈRES.

de cet ouvrage. – 4. Publication de la Somme Pages.


yAfe~toae. Perfides c~U-
ques de Saint'Cyran. 6. Un tibeUe contre Richelieu faussement attribué a
Garasse.- 6. La XoM)MeM~o~~Me est censurée M Sorbonne. 84

CHAPITRE V
La qneaMon des R6gnUera à t'AaaemMée genérate da clergé
~680.1680).

t. La question des Bégniiers. – Innovations de d'Orléans. 3. Dit.


ficultés des Jésuites avec t chèque de Poltlers. t'ëvêqMO
4. La question despriviteges
en Sorbonoe; à Paris dans le diocèse de Langres. 5. Lévoque de Seez et
les Jésuites d'Aten~on. 6 Assemblée de <62&; plaintes de Guillaume
Le Prestre, ëteqne de Quimper. 7. L'AMeobtee MuUMt le coré de
La BouMat contre tea Jésuites. 8. Un livre du P. Etienne BiMt pour la
défense des prises. – C~ctorohott de tëtPque'He Charires, ou Règle-
MMt<contre tM RegaUeK. t0. CondnHeétraM&ede t'AMembtee. tt. Com.
ment ta Off~ro~oM est accueillie à Rome. Condamnation l'As-
semblée de t62&de deux libelles <MMemeot aUrtbnes aux Jésuites.par ta.
Ingérence du Parlement. tt. Résistance du cte~é et rôle de Richelieu. tOS

CHAPITRE Yt

L'affaire du livre de Santarelli devant le Parlement (<eze).


t. Craintes des Jésuites fran~tsà ('appartUondu t.vre de Santare!)) – 2
3. est Aperçu
de l'ouvrage. examtoë par le D' HteMe sentiments de Richelleu.
4. Requ~totre d'Omer Talon; le livre est condamné au feu l'eaistence de la
Compagnie en Franco est menacée. 8. Démarches Inutiles du P. Colon à la
cour. a. Le P. pMvtnetat et les Snpertenrs de Parts
le Parlement. comparaissent devant
7. Rôle du Nonce; regrets du Pape et du P. Général.
8. Richelieu taterttent. –9. CcMuttaUon dea Jésuites ao sujet de la déclara.
tion à signer. t0. La déclaration est portée ou roi; résistance du Parle-
ment. u. Mort et obsèqoes du P. Coton. ~o

CHAPITRE \'n

Le livre de Saatarem en Sorbonne (t6M-i6a?).

1. Les Jésuites se somnettent autant qu'Ma peuvent à t'arret du <7 mar&. –


2. Réaction en leur faveur. 3. Projet d'une déclaration touchant la souve-
raineté des rois. 4. Jugement sur la conduite des Jésuites dans l'af.
faire Santaretti. –5. Le 7Trncfo«t~ de ~e~Mt est dénoacéfrançais
à la Sorbonne.
6. Censure de cet ouvrage. ?. Protestation du Nonce; mécontentement
du Pape. 8. tUchetteu se décide a Intervenir. 9. 11 obtient ta soumission
de la Sorbonne et brise les résistances de l'Université. t0. Ses dilitenttes
avec te Parten.ent. -n Uirectt.n du P. Géneral
et~eidents relatifs a la
Compagnie, pendant t'aOMre de la censure. )66

CHAPITRE VUt

Les fondatioma de 1884 à 1830.

t.NoutelteettnfructoeasetentatiMdetabUssementdanstavtUedeTroTes –
a. Fondation du collège d'Atbi. a. Une maison professe à Bordeaux. 4.
TABLEDES MATtÈMS. Mi
ft~t).
La résidence de Saint-MiUet. 5. EtabUssemeotd'an collège à Montpellier.
6. La résidence de Marennes. – 7. A Langresles Pères quittent !enr rëst-
deace et prenoeot ta dtreeUondu eollège. Fondation du eottege de La
Boehette. – a. Hëtabtissemeatdes Jésaites au fotttgede Pamiers. – 10.Fon-
dation du collège de Vannes t9t
9
CHAPITRE

Quelques événements de la vie des anolens coUëgea (t688-i680).

t A Metz, fête M l'bonneur de la duthesse de La Valette. 2. Solennités


scolafres au eoUegede Paris. 3. L'ët~qoe de Toul soutient on acte pubUc
à t'Uai*eKH6 de Poot-à-MottSMm. – 4. Prétentions des Justes de cette
Uai~eMtte. 5. Différend eot~etesJésuttea d'ADgo<tM[neet!'et6queAt)totoe
de La Rochefoucauld. 6. Susceptibilitédo Parlement d'Ait en PKMeoce. –
7. QaefeUe avec le f~uveroeor de La Mècheau sujet d un droit de p~che. –
8. Une mutinerie dfCotieMau collège de Beane~. 9. Les Jéauites g~oe~
dans t uMsede tean dMits par les Universités. to. Bienfalts et ealgenees
du prince de Condé à Bourges. 11. Construction de Mateîtes églises en
province et dans la capitale. !2. Incident auquel donna lieu la pose de la
premièrepierre du pea~oanat au collègede Clermont. – )a. L'église do Bott'
état de Paris. tt. Heureuse fin de deut Insignes MeofaXenK. a2t

CHAPITRE X
Les travaux apostoliques et scientifiques (i6M-<030).

t. Restdencea et maisons de mtMton. – 2. PfedteateoM célèbres. – a. Le~


missionsIntérieures. 4. LatootMveKe. 5. L'apostolat de la pttMne:!ef
érudits. 6. LeaetTttaica ascétiques. 7. Les htstodeos. –8. Les Mttefa*
leurs. 9. Les Je~ottea vtetttnM de la thaWte. M. La part prtM par la
Compagole aux prog~a des congrégatlous religieuses. Débats de l'ordre du
Verbe tnearoe.– O.BtaMtMemeatdeaVbttaodtBesaPatay. Développements
de la congrégationdes Filles de Ciotre-Datae. t2. Fondation des Prêtres de
la MtMton. 259

CHAPITRE Xt
La misston da Canada (<a~a.ie39).

1. PfemteM foyages do Ohamplaln. ~'AntMatten de Québec. – 2. Mission de"


RecoUets.La SocMMdes <ncrcAotd< et la CuN~o~e de ~OMhwoM"ey.
3. Le dno de Ventadour et ta Afission des Jésuites, 4. PMmtef départ de
Mlsslonnalrea.RMdeDte deNotre-Dame.des'Anges. 6. Seconddépart. D~pto.
rable situation de ta colonie. MmaKbes du P. Noyrot. – 0. Richelieupreod en
<natnles affaires du Canada. Cam~a~e ttM Cent ~MecMs. 7. Troisième
départ. Entrepose des frères Kettk contre Québec. Dem Pères prisonniers.
8. Quatrième départ et naufrage. 9. Reddition de Qaébee. – !0. Conduite
des Anglaisà l'égard des colons et des mtsafonnatres. J

CHAPITRE XH
La mission de Coastanttmapïe (<088-ie80).

t. Une fête littéraire a Satnt-Benott. 2. L'inttuencede Oyritie Loear combat-


tne
uo par M
~Mu an de
uc Ce<y.
~c~j. o* Menéesdu
3. at~ucco uu patriarche
~o~o~~uc CyriUe
\/j«uc contre
~~vmto la
<« mission.
mtea<vu. –
COBMCNÏE &B ~É~M. – T. t~ 29
TABLEDES MATEÈMS.

<. ASMMdes Jésuites de OMe.– 6. A CoastMUmop!e,!e patrhMhe a'aott


eM MobMMdeoKpMttstants poM fa~oeh~ssef testées – 6. AtfMtaUoo.
capUtMéete~U de trots mtsstoaoidfea. 7. M.de Msy fatt tetabU~tesJesuMea
&BMnt-BenoK.– 8. MU~Mocedea capUtit et steottte fdaUte de la mMoo. 9<&

CHAPiTBE XtU

Les misatona du Levant (i883*t680).

1. Projet d'un 6)aM)Memeot des Jp;oitp< Je~Mtem. 2. Oppoimton et vaines


<:Mtnte9dM Pfanctsfatoe. 3. MaMmemeot 4 Smyrne. 4. Mintstefea des
PP. de Caatttae et One~ot. – 5. Apostolat des Arméniens par le P. Rtoodet.
LM coag~gattcoB de la Sainte Vterge. –e. L'~taMhsemeot d Atep << d~-Mé
et appMo~ par le Tôt. 7. Tribulations des PP. Stettael Rtondet; Ils sont
chassés d'Atep. – 8. Leur retour et leurs travaux. 9. E)at))iM)-nMot et
sucera apostolique à Natte. )0. L'~ue de 8)ta fait appel aux J~uitea. 335

CHAPtThE X!V

Part prtse aux ëvëoementa poMMqnes (iOM-t6SO).

t. Insoumission de La Rochelle. 2. Le fort de Satot Martin ettaqo~ par tea


Angtak. 3. Ils en sont ebaMés par Sehomherg. a. stt~ge de La Roehe)!p;t
jreejtado P. Sufhen et des ~snttM autnantcM. – 6. Bntt~e du rol à La Ro-
ebelle i d!sccms do P. SaC~en. – 6. Jo!e daM toute ta France et fêtes chM les
jesuttes.. – 7. AOMre de la Mceea~a de Meotoue. a. Goe~M en
doc; MtaUoQ du P. Snaren. – 9. Oppodthm de Marte de Medtcts etLanaue~ de son
parti à la politique de Richelieu. – <0. Seconde ttttrteattoa de la France dans
l'affaire de Mantoue. – tt. La maladie du roi à Lyon, d'après une tettteda
P. au~en.t:.JoMrK<e<<M dupea. 9~

CIIAPITRE XV
Pendant les orages de !& cour (< 680.1634).

LVatns eBbtts pour reeoottMef Martede Médicis avec Rtcbctteo. –2. Laeon.
duite toeotMtdereede Gastond'O~tëan~rend suspecte la Mtnemère. 3. Le rot
se s~paMd'e!!e. 4. Bô)e uu P. Suffren auprès de Mariedo Medtcfe&Com-
piègneHest remplacé par la P. MaUtaocomme confesaeurde LouisXIII.
6. La reine mère s'enfatt et passe la fmnMefe; le P. auH~enla aatt danstes
Pay<.Bas. e. BteaveUtancede Marie de MedMs pour les J~ottes des pro.
vtBeM Oallo-Belges. 7. Mariage secmt dn dae d'Otteass Mee
de Vaadotnoot. – 8. Campagne deLoots Xt)! en Lonaine; il pMttse blarguerite
les col-
lèges do la Compagnie. 9. CtMnptotet procès du duc Henri de Montmo-
Knct. – <o. tt est assisté dans sa prison et <tsa mort par le P. AnMM. –
«.Les Msattea et Ma~e-PcUce des UMtM. duchesse de Montmorency. –
t2. Nouvelle révotte et nouvelle soumissionde Gaston d'Orléans. <3. tM.
lement de ta reine mère; teotaMveWtajetoor en France, dd
le P. aoMutttes prend
pert 8afrrea.t~ 89<

< – tM)t

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