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SOMMAIRE :

Introduction

Notions générales sur les investissements

Première partie : L'évolution des investissements étrangers en Algérie

Chapitre I : Les différents types d'investissements

Section I : les formes de l'investissement

Section II : les risques d'investissement

Chapitre II : Le cadre juridique des investissements étrangers en Algérie


depuis l'indépendance

Section I : le cadre idéologique et politique de l'Algérie

Section II : Les secteurs d'activités

Section III : La privatisation

Section VI : Le régime des investissements

Deuxième partie : Les garanties des investissements étrangers en Algérie

Chapitre I : Les garanties nationales et internationales des investissements


en Algérie

Section I : Les institutions chargées de la promotion des investissements

Section II : Les garanties nationales

Chapitre II : Les modalités de la mise en oeuvre de la protection au


moyen des garanties dont dispose l'investisseur.

Section I : La justice en Algérie

Section II : le règlement des différents

Conclusion
Introduction
L'Algérie s'est engagée depuis quelques années désormais dans un
ambitieux programme de privatisation de ses entreprises publiques. Les
difficultés qu'ont connues les autorités algériennes dans la gestion de la
crise économique les ont finalement obligé à recourir à l'aide d'organismes
financiers internationaux afin de rétablir les grands équilibres au sein d'une
économie marquée par son caractère disproportionnel; puisque basée en
majeure partie sur les produits tirés de la rente des hydrocarbures et de
leurs dérivés. L'objectif étant de réussir le passage délicat d'une économie
de rente à une économie de marché.

L'Algérie comme tant d'autres pays en voie de développement (Maroc,


Tunisie...) rejoint les rangs du Programme d'Ajustement Structurel (PAS)
orchestré principalement par la Banque Mondiale et le FMI, gage de
sérieux, lui permettant ainsi d'opérer un retour en force sur la scène
internationale.

Les entreprises sont une charge et la privatisation constitue la pierre


angulaire d'un programme plus vaste de restructuration de l'économie
algérienne. C'est fort de cette constatation que certains gouvernements
porteront, au prix même de leurs mandats, les réformes qui s'imposent.

La stratégie adoptée consiste à limiter le domaine des privatisations par


une définition des secteurs concernés et à procéder selon une méthode
graduelle. Le cadre juridique et institutionnel des privatisations est fixé par
des textes législatifs qui définissent les grands principes, ainsi que les
institutions et les procédures de privatisation.

Toutefois cette décision est plus que controversée et suscite le


mécontentement des foules qui n'y voient qu'une suppression future de leur
emplois venant ainsi gonfler un taux de chômage d'ores et déjà très élevé.

Cette dissension permet au fil des ans de nourrir le débat politique et


notamment de favoriser l'apparition d'un discours démagogue qui n'aura
pour but que de retarder l'inévitable échéance.

Dès lors, le processus de privatisation des entreprises publiques


algériennes s'avère long et difficile. L'Algérie rencontre les mêmes
obstacles que les autres pays en voie de développement dans la réalisation
de leur programme de privatisation et le bilan est faible.

C'est pourquoi les années 2000 ont insufflé un nouvel élan à ce processus
sous la houlette du Président Abdelaziz Bouteflika, des modifications de
procédures sont ainsi envisagées afin d'accélérer le mouvement.

L'heure est venue de tirer un nouveau bilan de ces procédures. Ainsi il


faudra déterminer les modalités du processus qui nous permettront
notamment de répondre aux questions que tout investisseur pourrait se
poser : Le Climat d'affaire est il aujourd'hui propice à l'investissement ?
Quelles sont les grandes étapes de l'évolution des investissements étrangers
en Algérie (Partie I) ? Les réformes ont-elles portées leurs fruits et poser
les bases nécessaires à l'investissement ? Dans quelles mesures ce
phénomène peut il se révéler intéressant pour les investisseurs étrangers ?
Quelles sont les garanties qui protègent les investisseurs (Parie II) ?

· Notions générales sur les investissements :

Le droit des investissements a une très forte connotation économique et il


ne peut pas être compris en dehors de cette dimension. La définition
économique de l'investissement se complète avec sa définition juridique1(*).
Il est toutes fois important de signaler qu'aujourd'hui la notion
d'investissement a connu une certaine extension, avec la diversité des
opérations économiques et ce que l'on appelle les nouvelles formes
d'investissements. Donc pour appréhender la notion d'investissement, nous
allons aborder les différentes définitions. Autrement dit, on abordera la
définition de l'investissement selon le dictionnaire, le législateur algérien et
la définition économique.

Selon Le Robert, le mot investissement désigne à la fois "l'action


d'investir" et les "biens d'investissement". En d'autres termes, le mot
investissement s'applique aussi bien à l'acte d'investir qu'au résultat de cet
acte.

L'investissement implique "un arbitrage entre présent et passé". Il


comporte toujours une part de risque lié à l'avenir incertain. En effet, la
décision d'investir implique "l'acceptation du risque que les recettes futures
soient inférieures à celles que l'on a prévues". Ainsi, il ne peut y avoir de
prise de décision sans mesure du risque encouru.

Au sens de la législation algérienne, sont considérés comme


investissements2(*) :

· les acquisitions d'actifs dans le cadre de création d'activités nouvelles,


d'extension de capacités de production, de réhabilitation ou de
restructuration ;

· la participation dans le capital d'une société sous forme d'apports en


numéraires ou en nature ;

· les reprises d'activités dans le cadre d'une privatisation partielle ou totale.

La définition économique :

Il n'existe pas une, mais plusieurs définitions économiques de


l'investissement. Leur analyse permet, de constater parfois une difficulté de
conceptualisation.

Un investissement s'analyse comme une sortie de fonds destiné à procurer


des recettes ultérieures. En d'autres termes, le projet d'investissement
s'applique également à l'ensemble des activités et des opérations qui
consomment des ressources limitées dont on attend des revenus, ou autres
avantages monétaires ou non monétaires. L'approche micro-économique et
macro-économique différentes dans leur classification des investissements.

Ø L'investissement dans l'approche micro-économique :

Quelques définitions :

Il est évident de signaler qu'il n'existe pas une définition exacte de


l'investissement, car les points de vues différents les uns des autres.

Si l'on devrait retenir qu'une seule définition on serait tenter de choisir


celle-ci : « un projet d'investissement est une opération entraînant une
affectation de ressources dans l'espoir d'en retirer des flux de période afin
d'enrichir l'entreprise ».

A cette définition générale on peut ajouter d'autres définitions. Quatre


visions différentes, qui ne semblent-ils, ressortir les éléments les plus
déterminants de l'investissement :

a. Définition de la comptabilité nationale : « la formation brute du capitale


fixe (FBCF) comprend les biens durables destinés à la production et dans
la durée d'utilisation est supérieure à un an. La (FBCF) exclue tous les
investissements immatériels ».3(*)

b. Définition de la comptabilité de l'entreprise : « les dépenses


d'investissement qui correspondent aux immobilisations incorporelles,
corporelles et financières sont nettement distinguées des autres dépenses
appelées charge ».4(*)

c. Définition économique : économiquement, l'investissement se définie


comme l'engagement des ressources dans le présent pour éventuelle
rentabilité dans le temps, les ressources et les emplois. Elle suppose tout
emploi permanent des ressources supplémentaires qui générera des revenus
des périodes plus au moins longues, dans l'espoir d'assurer sa rentabilité.

Ø Les investissements dans l'approche macro-économique :

Définitions :

Plusieurs auteurs ont donné des définitions de l'investissement que


comportent un certain nombre de nuances qu'il est utile d'essayer de
préciser avant d'aller plus loin dans l'analyse.

v Pour LAMBERT : l'investissement représente « l'achat ou la constitution


des biens intermédiaires ».

v Pour PRADEL : l'investissement représente « l'opération due


généralement, à l'intervention active d'un agent qui a pour objectif de créer
un capital, c'est-à-dire un bien durable procurant des satisfactions
différées ».

v Pour DIERTERLEN : « l'investissement se trouve au coeur de la vie


économique, théorie monétaire, théorie de fluctuations, théorie de
croissance, théorie de l'intérêt, théorie bien entendue, de l'entrepreneur de
l'épargne du capital du revenu, théorie de la prévision et des choix
aléatoires, nul domaine ou il n'entre en ligne de compte aussi n'est-il
presque aucun auteur, aucun ouvrage ou un tel aspect ne soit évoqué ».5(*)

C'est aussi une combinaison de facteurs détenus de la production qu'il


suscite.
Donc l'investissement dans l'approche macro-économique est défini
comme étant la part prélevée sur le revenu national et consacrée à la
constitution de biens instrumentaux et intermédiaires qu'a l'établissement
d'un développement économique du pays.

Enfin, l'investissement d'infrastructures6(*) englobe l'équipement nécessaire


à la croissance du pays comme les routes, les barrages, les transports...

L'investissement de superstructure comprend l'outillage et les machines


d'entreprises, il constitue en général, les biens destinés à la production
directe.

L'investissement dans le projet d'infrastructures ne donne pas de revenus


directes, ce n'est qu'ultérieurement et par suite d'autres investissements que
le revenu national pourra croître, cette rentabilité indirecte est différée de
l'investissement de base, rend souvent nécessaire son exécution par l'Etat.

ü La notion d'investissement international :

La notion d'investissement est rentrée dans le langage juridique sans


qu'une définition n'ait pu être établie de façon globale à ce jour. Qu'est ce
qu'un investissement au sens juridique du terme ?

L'une des premières mentions du terme « investissement » figure à l'article


12 de la CHARTE de la HAVANE. Notion récente7(*), elle date de la
deuxième guerre mondiale et appartient pour l'essentiel au droit des traités.
Pour sa part, le droit international classique étend les règles de traitement
et de protection des étrangers aux biens dont ils sont propriétaires et aux
droits dont ils sont titulaires. Se pose alors la question de savoir dans
quelle mesure les notions de bien et d'investissement se recoupent ou, au
contraire, se distinguent l'une de l'autre. La réponse n'est ni simple ni
uniforme. 8(*)

LAVIEC tente de délimiter la notion d'investissement sous la forme de


trois cercles concentriques.

Au sens le plus large, les investissements couverts par une Convention


englobent l'ensemble des droits patrimoniaux, soit les « biens, droits et
intérêts »9(*) Le second critère est d'ordre subjectif : un investissement est
l'ensemble des biens et des droits que la loi d'un Etat d'accueil qualifie
comme tels, et qui sont admis sur son territoire à ce titre. Le troisième
aspect consiste à circonscrire, sous la forme d'une liste, quels sont les
avoirs économiques qui seront considérés comme des investissements aux
termes de la Convention.

L'énumération exemplaire des avoirs économiques semble aujourd'hui


l'emporter. En d'autres termes, on adopte tacitement une définition
économique de l'investissement que l'on illustre d'une série d'exemples.
Cette définition économique pourrait s'énoncer ainsi :

Un investissement est une opération entreprise par l'investisseur dans le but


d'augmenter la valeur des ressources (capital) dont il dispose ; celles-ci
sont utilisées par l'investisseur pour créer et s'approprier une nouvelle
(« valeur ajoutée »). 10(*)

Cette façon de faire permet de distinguer les investissements des autres


biens de ressortissants nationaux à l'étranger tout en maintenant la
souplesse nécessaire pour englober les nouvelles formes d'investissements
qui se développent. L'importance que revêtent aujourd'hui les
investissements dans les relations économiques internationales, leurs effets
tant sur le pays d'origine que d'accueil interdisent de les assimiler à
n'importe quels biens d'un ressortissant national à l'étranger et justifient
l'existence de règles de traitement et de protection qui leur sont propres.
Mais en même temps, les investissements reflètent une large diversité de
formes, qu'elles découlent de l'imagination des investisseurs ou qu'elles
soient imposées par les réglementations nationales. C'est ainsi que les
nouvelles formes d'investissement (NFI), par exemple, s'expliquent en
grande partie par les restrictions gouvernementales frappant les
investissements directs. En résumé, le législateur se réfère donc à une sorte
de clause générale, qu'il ne définit d'ailleurs pas lui-même, mais dont il tire
un certain nombre de cas, non limitatifs, destinés à la circonscrire.

Enfin, on est en présence d'un investissement international 11(*) ou


étranger lorsque le ressortissant d'un Etat effectue un investissement sur le
territoire d'un autre Eta. Le rattachement d'un investissement à une
économie nationale et à un Etat repose généralement sur le critère de la
nationalité pour les personnes physiques et celui de l'incorporation et du
siège social pour les personnes morales. La résidence, le domicile ou le
lieu d'établissement n'intéressent qu'exceptionnellement le législateur alors
que les notions de contrôle et d'intérêt prépondérant servent dans plusieurs
codes d'investissements à définir l'investissement étranger et dans plusieurs
conventions à compléter la description du lien du rattachement d'une
société. Investir pour nous, c'est investir dans l'homme, sa liberté et sa
dignité, dans la justice sociale et le développement de la personne humaine
pour construire un monde où les droits de l'homme, des femmes, des
minorités politiques, intellectuels, économiques, religieuses, sont respectés
et non pas investir dans les murailles de fer qui emprisonne les hommes et
leur liberté fondamentale en protégeant toutes les dictatures.

PREMIERE PARTIE :

L'évolution des
investissements étrangers en
Algérie.
Pour avoir un aspect complet de l'étude des investissements étrangers en
Algérie, il faut d'une part étudier ses différents types (chapitre I), et d'autre
part son cadre juridique depuis l'indépendance de l'Algérie (chapitre II),
mais avant cela il faudra avoir un minimum de notions sur les
investissements

Chapitre I :

Les différents types d'investissements :

L'investissement, sous ses différentes formes (section I), comporte toujours


une part de risque (section II) lié à l'avenir incertain. En effet, la décision
d'investir implique l'acceptation du risque que les recettes futures soient
inférieures à celles que l'on a prévues. Ainsi, il ne peut y avoir de prise de
décision sans mesure du risque encouru.

Section I : les formes de l'investissement :

L'investissement se présente sous formes variées qui correspondent à son


évolution historique et à la mise en place des réglementations nationales
respectives. L'investissement financier a prédominé tout le 19eme siècle et
le début du 20eme siècle pour céder sa place dès l'entre-deux guerres aux
investissements directs.

Puis, durant les années 70, se sont développées de nouvelles formes


d'investissements qui, aujourd'hui s'imposent toujours d'avantage.

Sous section 1 :L'investissement en portefeuille ou


financier :

On vise par là les investissements faits sur le marché des titres d'un pays
étranger. Les transactions portent sur des titres de participations (action,
bons de jouissance, bons de participation), des emprunts obligatoires, etc.
l'allocation des moyens, c'est-à-dire la cause de l'investissement, suit
largement les mécanismes du marché boursier, ce qui a par ailleurs valu
l'appellation d'investissement boursier12(*) à cette forme d'investissement.
De surcroît, la rémunération des investissements en portefeuille est fixée à
un taux définit contractuellement et indépendant de la marche des affaires.

Une forme annexe de l'investissement en portefeuille, est l'investissement


spéculatif, nommé aussi hot money. En raison du caractère hautement
spéculatif de ces fonds, ils sont d'emblée exclus de toute garantie étatique ;
l'AMGI ne les couvre pas non plus. Lorsque nous parlerons
d'investissement en portefeuille, ce sera toujours à l'exclusion des
investissements spéculatifs, sauf mention expresse.

Sous section 2 : Les investissements directs

Le fond Monétaire International (FMI) définit les investissements directs


comme :

[ ...] les investissements effectués dans le but d'acquérir un intérêt durable


dans une entreprise exerçant ses activités sur le territoire d'une économie
autre de celle de l'investisseur, le but de ce dernier étant d'avoir un pouvoir
de décision effectif dans la gestion de l'entreprise. 13(*)

Ce dernier critère, celui du contrôle, sert communément à distinguer


l'investissement direct de l'investissement en portefeuille. L'investissement
direct associe aussi aux apports financiers le transfert d'éléments corporels
(technologie, outillage de précision) et incorporels (brevets, marques,
savoir-faire, capacité de gestion et de commercialisation, etc.). Les sociétés
filiales, les succursales, les participations majoritaires, sont quelques
exemples classiques d'investissement directs. On admet toutefois qu'il y a
aussi investissement direct dans le cas d'une participation minoritaire,
pouvant descendre jusqu'à 10% seulement du total du capital social (ou
moins encore), pour autant que l'investisseur conserve une voix effective
dans la direction des affaires ; il en va ainsi lorsque l'actionnariat est très
fragmenté.

La rémunération de l'investisseur dépend en outre directement de la bonne


marche des affaires.

Sous section 3 : Les nouvelles formes


d'investissement (NFI)

Ces quelques mots regroupent de nombreuses activités des sociétés


internationales. Le dénominateur à toutes ces NFI peut se résumer ainsi :

Une entreprise étrangère fournit des biens (corporels ou incorporels) pour


un projet d'investissement ou pour une entreprise dans un pays d'accueil
biens qui constituent des actifs pour ce projet ou cette entreprise, étant
entendu que dans le pays d'accueil la majorité ou la totalité du capital
social du projet ou de l'entreprise est aux mains des intérêts locaux.
L'investisseur étranger ne peut donc plus exercer de contrôle à raison de sa
participation financière, ce qui ne l'empêchera pas de contrôler
effectivement la société parce qu'il est détenteur, par exemple, d'un brevet
protégé ou d'un secret de fabrication ou de commercialisation (ce que nous
nommerons le contrôle réel). C'est d'ailleurs l'une des raisons majeures du
succès des NFI, puisqu'elles permettent à l'investisseur un contrôle effectif
sans participation majoritaire au capital social.

Appartiennent également aux NFI les techniques contractuelles


d'investissements où il n'existe aucune participation étrangère au capital de
l'entreprise d'investissement, mais où les accords ont pour cette entreprise,
au moins en partie, « la nature d'un investissement ».

Accords de licence, contrats clé en main, contrats de franchise, contrats de


gestion (contrats de management), joint venture (entreprise conjointes)
lorsque la part de l'associé étranger ne dépasse pas 50%. Contrat produit en
main, sous-traitances internationales, contrats de partage de la production,
contrats de service à risque, contrats d'assistance technique, de
commercialisation ou de coproduction sont les exemples les plus cités en
NFI.

D'un point de vue juridique, investissements directs et nouvelles formes


d'investissements, que nous appellerons aussi investissements directs
contractuels dans la terminologie de la garantie des investissements, sont
progressivement soumis à un même régime. Cette assimilation repose sur
la les considérations suivantes : NFI et investissements directs sont deux
notions qui ont évolué de manière convergente pour finalement devenir
identiques. Chacun des investissements repose sur l'exploitation d'une
entreprise ou la réalisation d'un projet dont le rendement procurera le
revenu escompté à son investisseur. D'un autre coté, on a glissé du contrôle
à raison de la participation financière vers un contrôle réel découlant de
l'ensemble des liens juridiques et économiques entre partenaires.

Dans les deux cas, l'investisseur s'assure en effet un contrôle, sans égard au
montant de sa participation. En outre, les deux formes se rapprochent l'une
de l'autre parce que de plus en plus d'investissements conjuguent
participation financière partielle (majoritaire ou minoritaire) et
contributions immatérielles et que le contrôle effectif découle de
l'accumulation de ces deux éléments au point de rendre les distinctions
arbitraires.

Les investissements peuvent également être différenciés par la nature du


bien investi:14(*)

-Les investissements corporels : actifs physiques repartis en actif


immobilisé et actif circulant (principalement stocks) ;

- les investissements incorporels : actifs incorporels (fonds de commerce,


marques, brevets, licences, procédés, etc.), et charges ;

-les investissements financiers : titres de participation, prêts à court


terme, etc.

Section II : les risques d'investissement :

L'investissement oblige l'investisseur à balancer les expectatives de


bénéficier avec le calcul des coûts et des risques. Pour cela que l'on a jugé
utile de traiter la notion du risque.

Et les risques se divisent en trois catégories :15(*)

Sous section 1 : Les risques économiques : se sont


les risques relatifs aux activités commerciales ou
industrielles. Ils se divisent à leur tour en deux :

a- Risques commerciaux :

Erreur d'appréciation de rendement d'une entreprise, pertes d'exploitation


liées à une mauvaise gestion, faillite d'un partenaire commercial,
insolvabilité d'un client.

b- Risques économiques stricto sensu :

Inflation, variations du taux de change, dévaluation d'une monnaie ou


autres mesures prises par un Etat dans l'exercice de sa souveraineté
économique.

Sous section 2 : Les risques de catastrophe :

C'est le danger de destruction vu l'endommagement d'une entreprise


d'investissement en raison d'une catastrophe naturelle : secousses
sismiques, éruptions volcaniques, raz-de-marée, cyclones, inondations,
foudres. Certains systèmes de garanties assimilent ces risques naturels au
risque de guerre et en offrent une couverture.

Sous section 3 : Risques politiques :

Se sont toutes les formes qui peuvent atteindre aux biens, aux revenus qui
en découlent et à la liberté d'en disposer à un Etat étranger. Toutes les
institutions nationales de garantie couvrent les investissements contre la
survenance de risques non commerciaux, c'est-à-dire les risques politiques.
Ces derniers visent tous les actes arbitraires, discriminatoires ou illégaux
imputables à un gouvernement ou à l'un des ses organes et qui privent
l'investisseur de l'exercice de ses droits sur son investissement.

Sur un autre angle, plusieurs conséquences sont prises en compte, pour une
autre forme de risques :

· Risques d'atteinte à la propriété : impossibilité d'exercer les droits


attachés à votre investissement, actif détruit en totalité ou partiellement,
fonctionnement de l'entreprise étrangère totalement empêché.

· Risque de non paiement : non-paiement des sommes qui vous reviennent,


par exemple au titre des bénéfices garantie, de cession de part ou de
liquidation de l'entreprise étrangère.

· Risque de non transfert des mêmes sommes.

Chapitre II :

Le cadre juridique des investissements


étrangers en Algérie depuis
l'indépendance.

Avant de parler sur le développement de l'investissement étranger en


Algérie, il est indispensable de tracer le cadre idéologique et politique dans
lesquels s'inscrit cet investissement (section I).En suite, nous allons
aborder les secteurs d'activités (section II) de l'industrie algérienne, la
privatisation (section III). Pour finir par le régime des investissements en
Algérie (section VI).

Section I : le cadre idéologique et politique de


l'Algérie :

L'événement principal qui a marqué le peuple et les dirigeants algériens est


leur lutte séculaire (depuis 1830), pour l'indépendance, lutte qui est une des
plus sanglantes de l'histoire de la colonisation de l'Afrique, après une
guerre de libération, qui a duré ouvertement de 1954 à 1962.

Pendant cette lutte se sont forgées les idées qui par la suite ont guidé la
construction du jeune Etat algérien, né en 1962.

En effet, la suite logique de la lutte pour l'indépendance politique devrait


être celle pour l'indépendance économique.

Sous section 1 : L'économie algérienne :

Après une longue reconquête de l'indépendance, et après un siècle de


régime colonial, l'Algérie veut créer une économie indépendante.

Le souci d'indépendance économique à amener l'Algérie à prendre des


mesures radicales. Autrement dit, l'Algérie s'est attelée à transformer les
structures sociales et économiques du pays, héritées de la colonisation.

D'abord, il fallait rompre avec l'organisation sociale et économique


inégalitaire prévalant à l'époque coloniale.

Pour cela il était primordial de consolider l'Etat, pour lui donner les
moyens de procéder à une transformation économique, par la :

§ Récupération des richesses nationales (domaine de la colonisation,


richesses minières et hydrocarbures).

§ Nationalisation des entreprises industrielles et le secteur bancaire.

§ La création d'une monnaie nationale et l'établissement du contrôle des


changes et du commerce extérieur.

La prise de pouvoir sur l'appareil productif s'est effectuée par étapes


successives, chacune d'elles s'appuyant sur la précédente :

Dans le domaine de l'agriculture, la législation sur les biens vacants a


permis la récupération des terres coloniales.

En matière de ressources naturelles, les principales vagues de


nationalisation (les mines en 1965, les sociétés pétrolières entre 1967 et
1971) ont assuré le contrôle et l'exploitation de ces ressources dans l'intérêt
du pays.

En même temps s'opèrent la prise en main des structures monétaires et le


contrôle des circuits financiers : création de la Banque Centrale d'Algérie
le 01/01/1963, contrôle des changes avec les pays de la zone franc dés le
19/10/1963, création du dinar algérien le 10/04/1964, nationalisation de
diverses banques en 1966 et 1967.

Puis le regroupement, en 1969, de tous les instituts financiers par la


création de trois instituts bancaires nationaux (BNA, BEP, CP). Et
finalement la prise en main du commerce extérieur dans son entier.

En ce qui consterne le domaine de l'industrie, le gouvernement a créé un


appareil institutionnel correspondant à ces mécanismes. Celui-ci est
constitué par les Sociétés Nationales dont chacune coiffe une branche de
l'industrie. Ces Sociétés Nationales sont presque sous la tutelle du
Ministère de l'Industrie qui exerce de cette manière une surveillance et une
coordination efficaces.

Après c'est la mise en place d'un système de planification qui, à partir de


1969, qui va être à la base de plans de développement étalés sur plusieurs
années.

Dés 1966, l'économie algérienne prenait une nouvelle direction, avec pour
préoccupation essentielle de mettre un terme à la désarticulation de
l'économie et à la domination par les intérêts étrangers inhérents à passé
colonial du pays.

La construction d'une industrie de base, la réforme agraire (1971et1972) et


l'indépendance à l'égard de l'extérieur, vont ainsi être les trois pivots de
cette politique volontariste.

Différents plans nationaux vont ainsi se succéder de 1967 à 1977.

Pour le secteur des hydrocarbures, un plan de valorisation de toutes les


catégories de ressources énergétiques (pétrole, gaz naturel..) a été lancé en
1978. C'est un programme de trente ans, dont le coût devrait dépasser
trente cinq milliards USD (un montant représentant quatre fois l'encours de
la dette contractée au moment de son lancement).

A la mort du président Houari Boumediene (12/1978), ce plan sera


bondonné.

Le président qui le succède (Chadli Ben Djedid, 1979-1992), engage, dés


1980 une politique de remboursement de la dette extérieur.

Dés 1984, avec l'amenuisement des rentrées en devises générés par


l'exportation du pétrole, l'Algérie se trouvera bien en peine d'effectuer ce
remboursement.

En 1986, avec l'effondrement des cours pétroliers, la vulnérabilité de


l'économie algérienne apparaîtra dans toute son ampleur.

Le pays se résignera au rééchelonnement de sa dette extérieur, évalué alors


à plus de vint cinq milliards USD, au début des années 1990.

Sous section 2 : L'évolution économique :

L'évolution de l'économie algérienne se fait au rythme des réformes depuis


1994 sous l'oeil du FMI. Cette évolution est positive aux niveaux des
résultats du commerce et des équilibres macroéconomiques.

Mais elle reste toujours dépendante des prix du pétrole, tant au niveau
économiques (97% des recettes d'exportation) que budgétaire (60% des
recettes de l'Etat proviennent de la fiscalité pétrolière).

L'économie algérienne est marquée par un niveau faible des taux de


croissance et la persistance d'un niveau de chômage assez préoccupant
(20% environ de la population active dont 80% des jeunes dont 200 000
arrivent annuellement sur le marché de l'emploi).

Le renforcement des potentialités exportatrices de l'Algérie en


hydrocarbures a permis aux finances algériennes d'afficher performances
réelles avec le budget en équilibre, un solde de la balance des paiements
positifs et des réserves de changes en croissance régulière (33,5 milliards
USD en 2003, 42,3 milliard USD en 2004, et 78 milliard USD en 2006) ;
alors qu'elles étaient de 2,6 milliard en 1994.

Les équilibres macro financiers retrouvés, le gouvernement visant à


relancer durablement la machine économique, initiera en 2001 un
ambitieux programme de soutien à la relance économique. (PSRE)
s'articulant autour d'actions destinées à la redynamisation des activités
productives agricoles, au renforcement des services publics dans les
domaines de l'hydraulique, des transports et des infrastructures.

Ce programme sera complété par un autre programme, pour la période de


2005-2006, doté de cinquante cinq milliard USD, soit 4200 milliards de
dinars, le programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC).
16(*)

Le produit intérieur brut en USD qui stagnait depuis 1995, croît de


nouveau depuis 2000 (51,5 milliards USD en 2001,56milliards USD en
2002, 59 milliards USD en 2003, 86 milliards USD en 2004 et prés de 110
milliards USD en 2006).

Dans l'agrégation dette, l'amélioration est aussi nette. Le stock de la dette


publique est en décroissance continue.

Le stock de la dette extérieure, qui était de l'ordre de 20 milliards USD en


2004 (ramené aujourd'hui à moins de cinq milliards USD), avait culminé à
32 milliards USD en 1996. Le taux d'endettement est d désormais
nettement inférieur à celui accusé par les autres pays de la région.

Section II : Les secteurs d'activités :

Sous section 1 : Le secteur de l'industrie :

Présentation générale : Depuis le début des années 90, l'industrie


algérienne, à l'image de tous les secteurs de son économie, s'est engagée
dans un processus de réformes principalement articulées autour
d'opérations de restructuration des entreprises publiques qui représentent
80% du potentiel industriel du pays, les 20 % restants constituent un tissu
de PMI-PME du secteur privé.

Les Entreprises publiques économiques (EPE), près de 1400 à la fin de


l'année 2003, ont fait l'objet de restructuration donnant lieu à la filialisation
de leurs activités. Les activités filialisées sont déjà opérationnelles. Les
restructurations sont en phase d'achèvement.

Le secteur industriel privé est composé, essentiellement de PMI - PME


dont le nombre est estimé à 200.000.

L'organisation du secteur public économique repose sur :

- Un Conseil des Participations de l'Etat (CPE), qui est l'autorité en matière


de gestion des capitaux de l'Etat. C'est cette instance qui fixe l'organisation
du secteur public économique et décide en dernier ressort de la
privatisation et cessions des entreprises.

Le CPE n'agit pas directement sur les entreprises publiques mais le fait à
travers des Sociétés de Gestion des Participations (SGP)17(*), qui ont un
mandat d'exécution des résolutions du CPE, notamment l'exécution des
programmes de privatisation.

- Le Ministère Délégué à la Participation et à la Promotion de


l'Investissement assiste les SGP et les impulse sous la conduite du
Programme de Privatisation et de valorisation des entreprises publiques.

Le secteur industriel public couvre l'ensemble de l'industrie


manufacturière:

· Industries de base : mécanique, sidérurgie, métallurgie.

· Industries électrique et électronique.

· Industrie agro-alimentaire.

· Textiles et cuirs.

· Matériaux de construction (cimenteries - briqueteries).

· Transformation du bois.

· Chimie - pharmacie - engrais.

· Bâtiment - travaux publics.

Globalement, l'industrie algérienne a renoué avec une forte croissance à


partir de 1998 : ainsi, la production cumulée réalisée à fin Septembre 1998
a fait ressortir une augmentation de 8,1 % par rapport à la même période
de l'année 1997.

Les industries mécaniques et métalliques qui font partie du noyau dur de


l'industrie de base ont enregistré une production en nette amélioration.
Seules les branches sidérurgie - métallurgie et bois - papier continuent
d'enregistrer des contre-performances les autres branches connaissent une
amélioration de la production.

En conséquence et d'une façon générale, les niveaux de production atteints,


même s'ils restent en deçà des capacités nominales, permettent d'escompter
un redressement durable de l'activité industrielle.

L'analyse des effets de l'ajustement structurel mis en oeuvre ces dernières


années permet de dégager :

Une tendance favorable au plan des données macro-économiques :

Baisse du taux d'inflation, des taux d'intérêt, une reconstitution appréciable


des réserves de change et une stabilisation des taux de change ;

La mise en place d'un cadre juridique mieux adapté aux exigences du


nouveau contexte économique.

Ces progrès au plan macro-économique18(*) resteront, toutefois, insuffisants


sans amélioration des performances des opérateurs économiques au plan
micro- économique.

Pour cela, le programme du gouvernement dans le domaine de l'industrie a


mis l'accent, en priorité, sur trois grands axes :

· La poursuite et l'approfondissement de la politique de restructuration ;

· La poursuite de l'application du programme de privatisation ;

· La mise en place progressive d'un environnement financier, matériel et


institutionnel permettant de définir et d'appliquer une politique industrielle
dynamique et cohérente en vue d'une relance durable de l'investissement et
de la production.

Objectifs assignés :

Les objectifs assignés au secteur industriel doivent tenir compte de


l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce et l'accord
d'association avec l'Union européenne, ce qui implique pour l'économie
algérienne la mise en place d'un environnement marqué par l'émergence
d'une concurrence accrue dans lequel il lui est difficile d'évoluer dans son
organisation actuelle. D'où la nécessité d'une mise à niveau de l'économie
d'une façon générale et de l'industrie en particulier, en vue d'atteindre le
degré de compétitivité requis, renforçant ainsi le processus de
restructuration et d'approfondissement des réformes économiques.

Sous section 2 : Le secteur d'hydrocarbures,


d'énergie et des mines :

L'Algérie est un pays riche en hydrocarbures. Son domaine minier de 1,5


million de Km2 est encore largement exploité. Ses réserves prouvées (en
hydrocarbures) sont de l'ordre de 45 milliards de tonnes en équivalent
pétrole.

L'Algérie est dotée d'importantes infrastructures et de grandes capacités de


production. Ce secteur a connu des évolutions importantes, depuis
l'adoption de la loi n°91/21 du 4 décembre 1991 ; amendant la loi n°86/14
sur les hydrocarbures et consacrant ainsi l'ouverture de ce secteur à
l'investissement étranger. Cette démarche novatrice a donné une véritable
impulsion au partenariat.

Plus de 60 contrats d'exportation ont été signés depuis 1992 entre la


compagnie nationale Sonatrach et des compagnies pétrolières étrangères.

Mis en oeuvre dans l'activité exploration sous la forme de contrat de


partage de production, le partenariat ne se limite pas à ce domaine, il se
prolonge en aval par la création de sociétés mixtes dans les activités de
services, de maintenance et d'engineering.

Cette libéralisation du secteur des hydrocarbures élargie aux activités de


l'aval pétrolier est renforcée depuis la promulgation de loi n°05-07 sur les
hydrocarbures, du 28 avril 2005. Cette loi, bien qu'amendée en 2006,
établie la suppression du monopole de l'Etat dans le secteur, Sonatrach
devenant de la sorte une entreprise économique et commerciale
entièrement délestée des prérogatives d'autorité qui jusqu'alors avaient
étaient les siennes et que l'Etat devait récupérer pour les déléguer à des
agences spécialement créées à cet effet.

L'année 2002 a vu l'approbation et la promulgation de la loi sur l'électricité


et la distribution du gaz. Cette loi, qui instaure le régime de la concession
de la distribution de l'électricité et du gaz, permet également
l'investissement privé dans la production de l'électricité et de la vente
d'énergie.

Ce secteur est toujours dominé par l'établissement public Sonalgaz qui


compte prés de 5 millions d'abonnés pour l'électricité et 1,5 million pour le
gaz naturel. Sa capacité de production électrique est de 6000 mégawatts.
Les investissements globaux du secteur pour la période 2000-2001 sont
estimés à 12 milliards USD. Un énorme projet de 2000 mégawatts, dont
1200 destinés à l'exportation vers l'Europe, est aujourd'hui en cours de
concrétisation dans le cadre d'un partenariat entre Sonatrach, Sonalgaz et
un consortium de firmes internationales. Ces projets visent à doubler la
puissance installée de Sonalgaz.19(*)

Dans les mines les résultats ne sont pas en accord avec la réalité présente,
c'est à dire par rapport aux potentialités de l'Algérie en ressources
minières. Pour amener les investisseurs à s'intéresser à l'exploitation de ces
ressources, l'Algérie a adopté le 3 juillet 2001 une nouvelle loi minière qui
encourage l'investissement des nationaux et étrangers. Deux textes
d'application de la loi minière de juillet 2001 ont été publiés, l'un
concernant les modalités et procédures d'attribution des titres miniers et
l'autre relatif à leur attribution.

A) La réforme du secteur des hydrocarbures :

Le gouvernement algérien a initié une réforme de la législation sur les


hydrocarbures. Un avant-projet de loi a été élaboré. Il a pour fondement la
nouvelle politique énergétique destinée à faire face dans les meilleures
conditions :

. Au processus de globalisation accéléré de l'économie mondiale ;

. À la libéralisation du secteur des hydrocarbures dans un marché


concurrentiel ;

. Au financement du développement du potentiel énergétique sans


intervention de l'Etat ;

B) Objet de la réforme en cours

Cet avant-projet de loi a pour objet :

· De définir le régime juridique des activités de recherche, d'exploitation,


de transport par canalisations des hydrocarbures ;

· De consacrer la libre concurrence en matière de raffinage, de


transformation des hydrocarbures, de stockage, de distribution des produits
pétroliers ainsi que des ouvrages permettant leur exercice ;

· De définir les droits et obligations des personnes physiques et morales


exerçant une ou plusieurs de ces activités ;

· De définir le cadre institutionnel régissant ces activités.

C) Une redéfinition du rôle de l'Etat :

L'Etat reste, en toutes circonstances, propriétaire du domaine minier.


Seules les quantités d'hydrocarbures extraites et les droits liés aux titres
miniers, de recherche et d'exploitation de ces produits ont un caractère
commercial. La différence est la consécration de la séparation du rôle de
l'Etat en tant que propriétaire du domaine minier, régulateur et protecteur
de l'intérêt général, de celui de l'entreprise publique, opérateur économique
commercial. Deux agences seront créées, l'Autorité de régulation des
hydrocarbures et l'Agence nationale pour la valorisation des ressources
hydrocarbures, et seront chargées de remplir respectivement les missions
générales suivante :

. La mise à la disposition des opérateurs pétroliers de l'information utile et


la promotion des investissements dans le secteur, l'attribution des contrats
de recherche et/ou d'exploitation et la collecte de la redevance pétrolière ;

. La régulation des monopoles naturels (transport par canalisations,


stockage des produits pétroliers), ainsi que le respect des normes et
standards et de la réglementation concernant le secteur, en matière
d'hygiène, de sécurité et d'environnement.

Ces deux agences nationales, bénéficieront d'une autonomie de gestion et


seront administrée par un conseil d'administration, et rattachées du point de
vue administratif au ministère chargé des hydrocarbures.

Investir en Algérie est devenu l'objectif des sociétés arabes de renommée


régionale et même mondiale. De facto, les secteurs hors hydrocarbures
sont désormais la cible de cet investissement.20(*)

La masse d'investissement des pays arabes est d'un volume de 400


milliards de dollars. Il fera remarquer que les investissements étrangers
réussis en Algérie "sont des investissements arabes". Il citera l'exemple
d'Orascom Télécom Algérie, dans le domaine des télécommunications.
Pour cette raison, il est indispensable de parler sur le secteur des
télécommunications.

Sous section 2 : Le secteur des


télécommunications :

Vu le retard de l'Algérie par rapport aux pays de la région et la priorité


accordée par le gouvernement, ce secteur joue un rôle pionnier et sert de
modèle à l'ouverture à la concurrence dans d'autres secteurs de l'économie.
Un programme communautaire a déjà été engagé qui renforcera les
capacités de régulation dans les télécommunications et les services postaux
et contribuera à développer la société de l'information.21(*)

A) L'ouverture du marché des télécommunications :

L'ouverture du secteur des télécommunications au capital privé, local et


étranger a débuté en 2001. Une libéralisation progressive du secteur est en
cours. Dans cette perspective, l'Algérie s'est dotée d'une autorité de
régulation, l'Autorité de Régulation de la Poste et des télécommunications
(ARPT). Cette institution est chargée de veiller :

· À la transparence et à garantir une concurrence loyale entre opérateurs;


· Au respect des aspects réglementaires et législatifs ;

· Au contrôle et à la tarification de toutes les transactions

B) Les capacités actuelles et potentielles :

1 : Téléphone fixe :

Avec un parc de téléphones fixes de l'ordre de deux millions de lignes,


dont plus de 70 % d'abonnements pour les administrations, les commerces,
les services et les entreprises, le taux de connexion des ménages reste très
bas, moins de 30 %.

L'Algérie possède des publiphones dans les grandes villes. De nombreuses


boutiques spécialisées dans les télécommunications permettent de
téléphoner et assurent le complément nécessaire des publiphones.

La téléphonie fixe devait être intégralement numérique fin 2001. Le


câblage par fibre optique est quasiment achevé, soit plus que tout ce qui a
été réalisé depuis l'indépendance. A noter que le réseau de téléphonie fixe
couvre la totalité du territoire mais souffre cependant de contraintes liées
au nombre insuffisant de stations de commutation et de lignes disponibles.

2 : Téléphonie mobile :

Avec actuellement 2 600 000 lignes, la téléphonie mobile s'est développée


très rapidement à travers l'octroi de licences d'exploitation GSM à des
opérateurs privés internationaux (En 2001, la deuxième licence GSM a été
octroyée à l'opérateur égyptien Orascom, commercialement dénommé
Djezzy GSM). En 2004, une troisième licence a été obtenu par l'opérateur
koweitien, commercialement dénommé Watania. Le marché algérien
actuel est très porteur.

Section III : La privatisation :

Avant de parler sur la privatisation, on peut définir le secteur public


algérien :

Le secteur public algérien se définit comme l'ensemble des entreprises dont


le capital est détenu directement ou indirectement par l'Etat22(*). Il comporte
1 400 entreprises, affiliées à 36 sociétés de gestion et de participation (hors
secteur des hydrocarbures).

Sous section 1 : Définition de la privatisation :

L'article 1 de l'ordonnance n°95-2223(*) définit la privatisation comme étant


la transaction ou les transactions, qui se manifestent par :

· Soit, par le transfert au profit des personnes physiques ou morales de


droit privé, de la propriété de tout ou partie des actifs corporels ou
incorporels ou de tout ou partie du capital social d'une entreprise.

· Soit, par le transfert à des personnes physiques ou morales de droit privé,


de la gestion d'entreprises publiques et cela au moyen de formules
contractuelles qui devront fixer les modalités et les conditions de transfert
de la gestion de son exercice.

L'article 13 de l'ordonnance n°01-0424(*), définit celle-ci comme une


transaction se traduisant par le transfert au profit des personnes physiques
ou morales de droit privé autres que des entreprises publiques, de la
propriété de :

· De tout ou partie du capital social des entreprises détenu directement ou


indirectement par l'Etat et/ou les personnes morales de droit public, par
session d'actions, de parts ou souscription à une augmentation de capital.

· Des actifs constituant une unité d'exploitation autonome des entreprises


appartenant à l'Etat.

On peut définir la privatisation d'une manière plus simple comme étant le


transfert d'un bien public, corporel ou incorporel au profit d'une personne
physique ou morale de droit privé.

Sous section 2 : L'évolution du cadre juridique de


l'investissement privé en Algérie:

L'évolution s'est faite en trois étapes :

1) la marginalisation du secteur privé.

2) Celle de le l'incarner.

3) Celle de le réhabiliter.

A) La marginalisation du secteur privé de l'indépendance à 1982.

Comme on l'a déjà vu, l'économie de l'Algérie est désorganisée après


l'indépendance, et cela par le départ de plusieurs opérateurs.

Et pour régler ce problème, il y avait beaucoup d'entreprises qui se sont


constituées en comités d'autogestion pour continuer leur travail.

A partir de 1967, elles seront intégrées et faisant partie dans le patrimoine


des entreprises publiques nationales.

En 196325(*), le premier code des investissements se fut promulgué. Ce


dernier a le rôle surtout de rassurer les investissements privés étrangers.
Mais aucune garantie à l'investissement privé national, cela est adopté à
l'orientation socialiste entreprise à l'époque. Toutefois le discours politique
n'a pas rassuré les investissements étrangers.

Un nouveau code des investissements fut promulgué par l'ordonnance du


15 septembre 1966.26(*)

Dans cette étape on reconnaissait une certaine place à l'investissement


privé national ou étranger dans le cadre du développement économique.
Mais elle n'a pas aide à démarginaliser le secteur privé. En effet l'économie
nationale exclue le capital privé dans ses composantes vitales. Le champ
du secteur privé est réduit à cause des dispositions législatives et un
discours politique hostiles.

Cette marginalisation de ce secteur s'est poursuivie par la loi n°78-02 qui


donne à l'Etat le profit du monopole sur le commerce extérieur. Cela
contraignait les dépositaires des sociétés d'import-export et généralement
l'ensemble du secteur privé qui opère sur commerce extérieur27(*).

Mais cela commence à changer et à évoluer, à partir de l'année de 1982,


même si ça reste toujours un peu dirigiste.

B) De 1982 à 1988 :

L'existence d'un secteur privé est née à compter de 1982.

Les décideurs ont la volonté d'encadrer ce secteur et à orienter vers des


objectifs fixés. Mais toute fois en favorisant le secteur public.

Il y avait certains encouragements à la faveur du secteur privé, par


exemple, le droit du transfert de fonds nécessaire pour l'acquisition des
équipements et des matières premières, l'accès aux autorisations globales
d'importations (AGI), ainsi qu'au système des « importations sans
paiements ». Tout en adoptant autres dispositions restrictives, comme
l'obligation d'agrément pour tout investissement, la limitation du
financement bancaire à 30% du montant des investissements agréent, le
plafonnement des investissements privés et l'interdiction d'être propriétaire
de plusieurs affaires.

Certes le secteur privé a connu des progrès mais cela est resté limité. En
effet sur 2500 projets agrées, il n y avait que 373 projets qui ont vu le jour.
Et cela pour l'existence des difficultés d'accès aux crédits bancaires malgré
les dispositions législatives qui autorisent le financement privé, aux
licences d'impositions, et aux terrains.
Autrement dit malgré les efforts consacrés au développement et l'évolution
du secteur privé, réalisés depuis l'année 1982, on a assisté à une division et
séparation entre le secteur public et privé, qui ne leur a pas permis de
développer des relations de partenariat en matière de sous-traitance. Ce
cloisonnement a résulté des choix en faveur de grandes unités de
production publique à fort taux d'intégration verticale, de la disponibilité
de ressources en devises suffisantes leur permettant de s'approvisionner à
l'étranger, et de la méfiance suscitée par le discours politique vis-à-vis du
secteur privé.

A partir de 1988, de sérieuses réformes sont apparues (après la chute des


prix du pétrole en 1986, qui a affecté le niveau de vie des algériens).

C) De 1988 à nos jours :

La crise de 1986 a permet de reconnaître les faiblesses du système


économique algérien, et cela a conduit à réviser la politique suivie sur le
plan extérieur et intérieur.

La nouvelle vision s'est traduite à l'extérieur par des négociations avec les
différents bailleurs de fonds et organisme financiers internationaux.

A l'intérieur, cela s'est traduit par l'apparition de nouveaux textes qui visent
le passage d'une économie socialiste à une économie du marché.

L'évolution la plus importante concernant les entreprises publiques se


traduit par une claire orientation vers la privatisation.

Durant la période 1988-1995, un ensemble de réformes sont engagées afin


de conférer aux entreprises nationales les moyens de leur autonomie.
L'entreprise publique est désormais une personne morale distincte de l'Etat,
possédant son autonomie financière. L'Etat crée des structures spécialisées,
dénommées « fonds de participation », auxquelles il délègue la gestion de
ses participations.

La loi domaniale, en 1990, rend cessibles les biens relevant du domaine


privé de l'Etat. Cette formule démontrera vite ses limites28(*) avec
l'accentuation de la crise des liquidités en 1993 et 1994, qui obligeront
l'Etat à rééchelonner sa dette avec l'aide du FMI.

Sans oublier l'abolition de toute discrimination dans la gestion et la


circulation des moyens de paiement29(*). Et l'importance loi sur la monnaie
et le crédit, a consacré l'indépendance de la Banque Centrale vis-à-vis du
Trésor et le désengagement de ce dernier dans le système de crédit aux
entreprises.

Ce dernier relève désormais des banques commerciales soumises aux


règles du marché.
Le monopole des entreprises publiques sur le commerce extérieur30(*) est en
partie supprimé. Le secteur privé a, dorénavant, une place prioritaire par
les plans de développements nationaux31(*).

De cette manière, que la page du socialisme fut tournée. C'est-à-dire cette


nouvelle orientation a permis au plan constitutionnel, par la suppression du
monopole de l'Etat sur le commerce extérieur et la naissance du principe de
la liberté d'entreprendre, au plan légal par la probation du nouveau code
des investissements, et en ce qui concerne le plan conventionnel par la
signature des différents conventions (ex : convention franco-algérienne).

Le domaine de la privatisation a connu la promulgation de différentes


ordonnances dans ces dernières années, on peut citer l'ordonnance n°95-22
du 26 août 1995 relative à la privatisation des entreprises, rédigée sur le
modèle de textes similaires dans d'autres pays et principal texte d'ancrage
du programme de privatisations, ne constitue pas l'unique canal des
opérations de privatisation ; la cession d'actifs est en effet rendue possible
par l'existence de deux autres canaux officiels.

Cette situation, caractérisée par la multiplication des intervenants et la


confusion de leurs attributions dans le processus de privatisation, conduit à
la création, en 1999, d'un ministère de la Participation et de la
Coordination des réformes doté de larges attributions. Après cette loi, les
pouvoirs publics ont été amenés à définir une politique plus audacieuse
avec l'ordonnance n°01-04 du 20 août 2001 relative à l'organisation, la
gestion et la privatisation des EPE.32(*)

Le législateur ne distingue plus entre les entreprises du secteur stratégique


et celles du secteur concurrentiel. Les deux catégories sont éligibles à la
privatisation ainsi que les entreprises qui assurent une mission de service
public. Par contre dans les entreprises que l'Etat considère comme
l'élément vital de l'économie ou de l'industrie, une action spécifique peut
être émise par l'Etat, à titre provisoire, afin que ces entreprises ne soient
pas confisquées au profit d'intérêts étrangers et que leur activité originelle
soit sauvegardée.

La politique algérienne de privatisation vise, à travers la cession d'actifs


publics à des repreneurs privés, l'amélioration du management et
l'acquisition de nouvelles technologies, le désendettement du Trésor vis-à-
vis de la Banque d'Algérie.33(*) C'est pour cette raison que l'Etat, à travers
les Sociétés de Gestion des Participations, négocie le prix de cession des
entreprises dans la mesure où les opérations de privatisation sont censées
procurer des recettes nouvelles au Trésor.

La politique des pouvoirs publics tente de favoriser des privatisations


vertueuses. C'est ce qui ressort de l'article 17 de l'ordonnance n°01-04 du
20 août 2001, aux termes duquel les « opérations de privatisation par
lesquelles les acquéreurs s'engagent à rentabiliser ou moderniser
l'entreprise et/ou à maintenir tout ou partie des emplois salariés et
maintenir l'entreprise en activité, peuvent bénéficier d'avantages
spécifiques négociés au cas par cas. »

En d'autres termes, la privatisation utile à la collectivité nationale est celle


qui permet aux entreprises déjà existantes de bénéficier d'un apport
extérieur (financier, technologique, managérial) pour pouvoir développer
leur activité, renforcer leurs capacités de production, créer de nouveaux
emplois. Par ailleurs, afin que l'Algérie respecte les engagements pris à
l'égard de la communauté financière internationale, en général, et les
institutions de Bretton Woods, en particulier, la politique de privatisation
exclut de maintenir en vie des entreprises agonisantes dont l'outil de
production est à la fois dépassé, inefficient et coûteux, sinon ruineux pour
le contribuable.

Les entreprises publiques ont perdu ces dernières années près de 300 000
travailleurs. Ces mesures sont aujourd'hui perçues par les travailleurs et les
syndicats comme un mal nécessaire. Le syndicat national adhère
aujourd'hui pleinement à l'idée de privatisation, qu'il considère comme une
chance ultime pour la préservation de l'emploi. La modernisation du
secteur public a un coût, mais les privatisations partielles ou totales
constituent les moyens les plus sûrs de la conduire. Ce chantier exige à la
fois des moyens financiers, une technologie avancée, un savoir-faire
technique et un management de qualité : il existe donc pour les entreprises
françaises et étrangères de nombreuses perspectives de partenariat.

Développement du partenariat : 34(*)

Le partenariat entre les entreprises algériennes et étrangères est en fort


développement. De nombreuses opportunités de partenariat se présentent.
Le Ministère de l'Industrie s'efforce de lister les projets proposés au
partenariat et assure leur large diffusion.

Les sociétés de gestion des participations (SGP) sont chargées d'animer le


montage des opérations de partenariat.

Il est intéressant d'aborder les organes chargés du processus de


privatisation.

Sous section 3 : Les organes en charge des


privatisations : ils sont au nombre de trois :

· Le Ministre chargé des Participations, qui a pour fonctions de faire


estimer la valeur de l'entreprise ou des actifs à céder, d'étudier et de
procéder à la sélection des offres et d'établir un rapport circonstancié sur
l'offre retenue, d'assurer la confidentialité de l'information et de transmettre
le dossier de cession à la Commission de contrôle des opérations de
privatisations.
· Le conseil des Participations de l'Etat, de définir et d'approuver les
politiques et programmes de privatisation des entreprises publiques
économiques et d'examiner et d'approuver les dossiers de privatisation. Un
comité assure le suivi des opérations de privatisation.

· La commission de contrôle des opérations de privatisation, qui a pour rôle


de veiller au respect des règles de transparence, de sincérité et d'équité du
déroulement des opérations de privatisation.

En pratique, le management des opérations de privatisation est confié aux


sociétés de gestion des participations (SGP) qui sont des entreprises.

Et les procédures de privatisations sont : l'ordonnance du 20 août 2001,


précise que, préalablement à toute opération de privatisation, les éléments
d'actifs des titres à privatiser devront faire l'objet d'une évaluation par des
experts fondée sur les méthodes généralement admises en la matière.

Les opérations de privatisation peuvent s'effectuer :

· Par le recours aux mécanismes du marché financier (introduction en


Bourse ou offre publique de vente à prix fixe),

· Par appel d'offres,

· Par le recours à la procédure de gré à gré, après autorisation du Conseil


des participations de l'Etat sur rapport circonstancié du ministre chargé des
Participations ;

· Par tout autre mode de privatisation visant à promouvoir l'actionnariat


populaire.

Section VI : Le régime des investissements :

Sous section 1 : Le cadre législatif :

De 1963 à 2001 :l'investissement étranger en Algérie a connu plusieurs


étapes. Cela est concrétisé par plusieurs textes juridiques.

A) Les anciens codes :

1 : Le code de 1963 (L'ordonnance n°63-276 du 26/07/1963) :

Le premier code des investissements date du 26 juillet 1963. Il définit les


garanties générales et particulières accordées aux investissements
productifs en Algérie, les droits, obligations et avantages qui s'y rattachent
ainsi que le cadre général des interventions de l'Etat dans le domaine des
investissements35(*). Les garanties et avantages prévus par ce code
s'appliquaient uniquement aux investissements étrangers36(*).

Son article 03 ne prévoit que la liberté d'investissements reconnue aux


personnes physiques et morales sous réserve des dispositions d'ordre
public et des règles d'établissement.

Tout objet devait faire objet d'un agrément auprès de la commission


nationale d'investissements. Le capital privé national ne bénéficie pas des
mêmes avantages que le capital étranger. Le titre V traite des interventions
publiques. L'article 23 dispose que :

« l'Etat intervient par le moyen des investissements publics, en créant des


sociétés nationales, ou des sociétés d'économie mixte avec la participation
du capital étranger ou national, pour réunir les conditions nécessaires à la
réalisation d'une économie socialiste spécialement dans les secteurs
d'activités présentant une importance vitale pour l'économie nationale. »

Ce titre est peut être considéré comme une ébauche de la politique


algérienne en matière d'investissements. Il fait une distinction entre les
secteurs public, mixte, et privé.

Ce code, malgré sa bonne conception, n'a pas produit les résultats


souhaités.

2 : Le code de 1966 (L'ordonnance n°66-284 du 15/09/1966) :

C'est l'échec du premier code qui a poussé le gouvernement de l'époque à


promulguer un autre code en septembre 1966.L'exposé des motifs précise
que ce code « délimite le cadre dans lequel est organisée l'intervention du
capital privé dans les diverses branches d'activité économique ». Le mérite
du code est d'avoir défini la politique gouvernementale en matière
d'investissements privés.

En effet l'investissement direct peut être tout aussi bien privé que public.
Ce texte vise le capital, c'est-à-dire les opérations en capital susceptibles
d'être réalisées au profit de l'économie nationale.

Mais ce nouveau code ressemble un peu au précédent. Les investisseurs


étaient obligés de solliciter la commission nationale d'investissements pour
obtenir l'agrément.

3 : Le code de 1982 (La loi n°82-11 du 21/08/1982) :

C'est le troisième code des investissements, cette loi était destinée


entièrement aux investisseurs nationaux. Le capital étranger était régi par
la n°82-13 du 28/08/82 modifiée par la loi n°86-13 du 19/08/1986, appelée
aussi les sociétés mixtes. Mais ce dernier texte n'a pas suscité un grand
intérêt de la part des sociétés étrangères.
D'abord la société était faite selon le ratio 51/49 en faveur du secteur
public, ensuite la direction ou la présidence du conseil d'administration
était confiée à la partie algérienne.

C'est la raison pour laquelle la loi sur les sociétés mixtes était aussi un
échec.

4 : Le code de 1988 (La loi n°88-25 du 12/07/1988) :

Cette loi annule la loi du 21/08/1982, elle n'était pas destinée aux
étrangers. Seul l'investisseur peut bénéficier des avantages prévus par la
loi ; lorsque l'investissement, proposé relève d'une activité déclarée
propriétaire.

La réorientation idéologique, politique et économique de l'Algérie rendait


inadaptées les dispositions instaurés depuis le code de 1966. Le code de
1993 a donc instauré de nouvelles règles, en conformités avec les
nouvelles des orientations de l'Algérie.

B) Les nouveaux codes :

1 : Le code de 1993 (La loi n° 93-12 du 05/10/1993) :

L'année 1993 a été décisive pour le choix du passage à une économie


fondée sur l'initiative privé, privilégiant les mécanismes de marché37(*) pour
la répartition des ressources nationales et l'ouverture de l'économie
algérienne à l'économie mondiale. Ce dispositif institutionnel et
réglementaire est très incitatif. Il traduit le souci du législateur algérien
d'attirer les capitaux étrangers dans les meilleures conditions. Cette loi
repose sur les principes fondamentaux suivants :

· Liberté d'investir pour les résidents et non résidents.

· Déclaration d'investissement comme procédure simplifiée.

· Désignation du guichet unique de l'APSI, comme une autorité unique de


soutien et assistance aux investissements.

· Affirmations des garanties de transfert de capital investi et son bénéfice


ainsi que la garantie de recours à l'arbitrage international.

· Institution des dispositifs d'encouragement et d'incitation à


l'investissement, fondés sur le régime général et les régimes particuliers.

L'article 7 de ce décret, stipule la création auprès du chef du gouvernement


d'une agence de promotion, de soutien et de suivi des investissements
(APSI).
2 : Le code de 2001 :

Le code des investissements est réformé par l'ordonnance n°01-03 du 20


août 2001 relative au développement de l'investissement qui fixe le régime
applicable aux investissements nationaux et étrangers réalisés dans les
activités économiques de production de biens et de service ainsi que les
investissements dans le cadre de l'attribution de concessions et/ou de
licence. Toutes créations, extensions, réhabilitations ou restructurations
réalisées par une personne morale dans activités économiques de
production de biens et services (à l'exclusion du commerce) sont
susceptibles d'ouvrir aux avantages prévus par le Code des
investissements. Le régime peut bénéficier aussi bien qu'aux résidents
qu'aux non résidents.

Le principe directeur est que, plus l'intérêt de l'investissement pour


l'économie algérienne est grand, plus les avantages accordés ne seront
significatifs.

Cette ordonnance avait apporté des changements significatifs au régime de


l'investissement en vigueur depuis le 5 avril 1993. Et c'est en raison des
résultats décevants en matière d'investissement étrangers, que la législation
s'efforce de rendre plus aisé et plus attractif l'investissement en Algérie ;
c'est pour cela, que cette dernière ordonnance avait élargie le concept
d'investissement, en étendant son champ d'application et en renforçant les
avantages et les garanties pour les investisseurs avec la simplification des
formalités administratives liées à l'investissement.

Sous section 3 : Les engagements internationaux


de l'Algérie en matière d'investissement :

Ces engagements sont concrétisés par les accords bilatéraux, et les accords
multilatéraux :

A l'instar des réglementations, d'incitation, la loi algérienne entend attirer


les investisseurs. Pour cela, elle doit accorder le traitement favorable.
Certes, cette rupture de l'égalité de traitement n'est pas expressément
affirmée. Mais elle résulte logiquement des deux instruments juridiques
que sont, d'une part les conventions conclues par l'Etat algérien avec les
Etats dont ressortissent les investisseurs et, d'autres parts, la convention
passée avec l'ANDI, qui agit pour le compte de l'Etat de l'investisseur.

L'Algérie a conclu plus de 25 conventions bilatérales de protections des


investissements qui viennent s'ajouter aux conventions multilatérales
portant sur le même sujet.

A) : Conventions internationales :
1 : L'accord de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) :

Regroupant, outre l'Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie,


cet important accord signé en 1989 vise une intégration par la création
d'une zone de libre-échange, d'une union douanière, d'un marché commun
et d'une union économique. Les résultats de cet accord sont mitigés pour
plusieurs raisons :

ü Seulement quelques conventions ont été conclues en application de cet


accord, notamment la convention commerciale et tarifaire et celle relative
à l'échange de produits agricoles ;

ü début 1990, les échanges commerciaux de l'Algérie avec ses partenaires


de l'UMA n'atteignaient que 2% de son commerce extérieur

2 : L'accord avec l'Union Européenne :

En 1995, l'Union Européenne absorbait65% des exportations algériennes.


Par ailleurs 60% de ces importations provenaient de trois pays membres de
l'Union Européenne, que sont la France, l'Italie et l'Espagne. Un accord de
coopération entre l'Algérie et l'Union Européenne date de 1977. Il est entré
en vigueur en 1978 et donne à l'Algérie un régime préférentiel en matière
d'exportation vers les pays membres de l'Union européenne.

L'Algérie est signataire de la déclaration de Barcelone qui vise à mettre en


place un partenariat euro-méditerranéen. Cette nouvelle forme de
régionalisation Nord-Sud visant à établir une zone de libre échange euro-
méditerranéenne à l'échéance 2010 est constituée de deux principaux
piliers:

ü L'élargissement graduel de cette zone grâce à la libéralisation des


échanges entre pays méditerranéens.

ü La création d'une zone de paix et de stabilité basée sur des principes


fondamentaux, incluant le respect des droits de l'homme et la démocratie.

ü La création d'une zone de prospérité par le biais d'un développement


économique et social durable, et plus particulièrement l'établissement
progressif du libre-échange entre l'UE et ses partenaires méditerranéens, et
parmi les partenaires eux-mêmes, en vue de la création d'une zone euro-
méditerranéenne de libre échange étendue d'ici 2010.

ü L'amélioration de la compréhension mutuelle entre les peuples de la


région et le développement d'une société civile active.

3 : Un accord d'association a été signé à Bruxelles le 19 décembre 2001.


En principe, il sera ratifié en 2005.

4 : Accord entre le gouvernement de la République française et le


gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire sur
l'encouragement et la protection réciproque des investissements, a été signé
le 13 février 1993, et entré en vigueur le 27 juin 2000.

B) Autres accords multilatéraux :

1 : En matière d'investissement :

· La convention pour le règlement des différends relatifs aux


investissements (C.I.R.D.I).

· L'adhésion à l'Agence multilatérale de garantie des investissements


(M.I.G.A). le 11 octobre 1985, le conseil des gouverneurs de la Banque
internationale pour la reconstruction et le développement, a ouvert à la
signature d'une convention portant création d'une nouvelle institution
internationale de développement38(*), l'Agence multilatérale de Garantie des
investissements. Et l'objectif fixé à l'A.M.G.I est d'encourager les flux des
investissements à des fins productives entre ces pays membres. Comme
elle vise à renforcer la compréhension et la confiance mutuelles entre les
gouvernements des pays d'accueil et des investisseurs étrangers.

· Traité portant création de la communauté économique africaine signée au


Nigeria en 1991, prévoyant à long terme la mise en place d'un marché
commun africain.

2 : En matière douanière :

Les principaux accords et conventions conclus par l'Algérie sont :

· La convention de New York du 4 juin 1954 sur l'importation temporaire


de véhicules routiers privés.

· La convention de Genève du 18 Mai 1956 sur l'importation temporaire de


véhicules routiers commerciaux, des embarcations de plaisance et des
aéronefs.

· L'accord de Belgrade du 13 avril 1988 portant création du système


général des préférences commerciales (SGPC) entre pays en
développement.

3 : En matière de transport :

· La convention de Chicago du 7 décembre 1944, modifiée et complétée,


relative à l'aviation civile.

· La convention de Bonn du 7 février 1970 concernant le transport


international des marchandises.
Deuxième partie :

Les garanties des


investissements étrangers en
Algérie.
La protection des investissements étrangers se fait par la mise en oeuvre
(chapitre II) des garanties nationales et internationales accordés aux
investisseurs (chapitre I).

Chapitre I :

Les garanties nationales et internationales


des investissements en Algérie.

Il n'est pas très judicieux de parler sur les garanties accordées aux
investisseurs (section I) sans insister sur les institutions chargées de la
promotion des investisseurs (section II).

Section I : Les institutions chargées de la


promotion des investissements

Deux textes à caractères réglementaires ont été pris en Octobre 2006. il


s'agit du décret exécutif n°06-355 du 9 octobre 2006 relatif aux
attributions, à la composition, à l'organisation et au fonctionnement du
Conseil National de l'investissement (CNI) et du décret exécutif n°06-356
du 9 octobre 2006 portant attributions, organisation et fonctionnement de
l'ANDI (Agence nationale de développement de l'investissement).

Sous section 1 : Le Conseil National de


l'investissement (CNI) :

Il s'agit d'un organisme placé sous l'autorité du Chef du Gouvernement qui


en assure la présidence. Il est cependant placé auprès du ministre chargé de
la promotion de l'investissement. Il a une fonction de proposition et d'étude
et est doté également d'un véritable pouvoir de décision.
Ses principales missions sont les suivantes :

Au titre des fonctions de proposition et d'étude, on ne relèvera que le CNI :

· Propose la stratégie et les priorités pour le développement de


l'investissement ;

· Propose l'adaptation aux évolutions constatées des mesures initiatives


pour l'investissement ;

· Propose au gouvernement toutes décisions et mesures nécessaires à la


mise en oeuvre du dispositif de soutien et d'encouragement de
l'investisseur ;

· Etudie toute proposition d'institution de nouveaux avantages ;

· Au titre des décisions qu'il prend, il y a :

· L'approbation de la liste des activités et des biens exclus des avantages


ainsi que leur modification et leur mise à jour ;

· l'approbation des critères d'identification des projets présentant un intérêt


pour l'économie nationale ;

· l'établissement de la nomenclature des dépenses susceptibles d'être


imputées au fonds dédié à l'appui et à la promotion de l'investissement ;

· détermine les zones qui sont susceptibles de bénéficier du régime


dérogatoire prévu par l'ordonnance du 15 juillet 2006.

Il faut ajouter que le CNI évalue les crédits nécessaires à la couverture du


programme national de promotion de l'investissement, encourage la
création d'institutions et d'instruments financiers adaptés et d'une façon
générale, traite de toute question en rapport avec l'investissement.

Tous les ministres en charge des dossiers et questions économiques sont


membres du CNI, soit 9 au total. Assistant, en qualité d'observateurs
seulement, le président du Conseil d'Administration et le directeur général
de l'ANDI.

C'est au décret exécutif n° 01-281 du 24 septembre 2001 que l'on a définit


la composition, l'organisation et le fonctionnement du CNI.

Sous section2 : L'ANDI (Agence nationale de


développement de l'investissement).

L'ANDI est un établissement public à caractère administratif (EPA), doté


de la personnalité morale et de l'autonomie financière39(*). Elle est placée
sous la tutelle du ministre chargé de la promotion des investissements.

L'ANDI exerce sept missions40(*) : une mission d'information, une mission


de fac licitation, une mission de promotion de 'investissement,

Une mission d'assistance, une participation à la gestion du foncier


économique, la gestion des avantages et une mission générale de suivi.

a) s'agissant de l'information, on retiendra surtout que l'ANDI assure un


service d'accueil et d'information au profit des investisseurs, constitue des
systèmes d'information et met en place des banques de données.

b) Pour ce qui est de la facilitation, l'ANDI met en place le Guichet Unique


décentralisé, identifie les contraintes à la réalisation des investissements et
s'efforce de proposer un allègement des procédures et de réglementations
relatives à la réalisation de l'investissement.

c) Dans le domaine de la promotion de l'investissement, elle assure la mise


en relation d'affaires des investisseurs non résidents avec des opérateurs
algériens, entreprend des actions d'information pour promouvoir
l'environnement général de l'investissement en Algérie.

d) Sa mission d'assistance consiste à organiser un service d'accueil et de


prise en charge des investisseurs, leur accompagnement, la mise en place
d'un service de vis-à-vis unique pour les investisseurs non résidents et les
assister pour accomplir les formalités requises.

e) La participation à la gestion du foncier se traduit par l'information des


investisseurs au sujet de la disponibilité des assiettes foncières et la gestion
du portefeuille foncier.

f) Concernant la gestion des avantages, l'ANDI est tenue d'identifier les


projets qui présentent un intérêt particulier pour l'économie nationale,
vérifier l'éligibilité aux avantages, délivrer la décision relative aux
avantages, établir les annulations de décisions et /ou retraits d'avantages
(totaux ou partiels).

g) Enfin, à travers sa mission générales de suivi, l'ANDI a en charge le


développement d'un service d'observation et d'écoute, doit assurer un
service de statistiques, collecter les informations relatives à l'état
d'avancement des projets en étroite collaboration avec les investisseurs,
enfin s'assurer du respect des engagements contractés par les investisseurs
au titre des conventions (bilatérales et multilatérales) de protection des
investissements.

h) S'assure du respect des engagements souscrits par les investisseurs


durant la phase d'exonération.
Sous section 3 : Le Guichet Unique :

Il s'agit d'une institution très importante, en ce sens qu'elle doit accomplir


les formalités, constitutives des entreprises et permettre la mise en oeuvre
des projets d'investissements.41(*)

Le guichet unique est une institution décentralisée, puisqu'elle est créée au


niveau de la Wilaya. Siègent en son sein les représentants locaux de
l'ANDI, celui du CNRC, des impôts, des domaines, des douanes, de
l'urbanisme, de l'aménagement du territoire et de l'environnement, du
travail ainsi que le représentant de l'APC du lieu où le guichet unique est
implanté.

Le décret n°06-356 accorde à chaque représentant des institutions citées


supra une mission spécifique en liaison avec la nature de l'administration
qu'il représente.

L'investisseur non résidents fait l'objet d'une attention particulière de la


part du législateur. En premier lieu, le directeur du GUD constitue
l'interlocuteur direct et unique de l'investisseur non résident. En second
lieu, le directeur du GUD doit accompagner l'investisseur, établir, délivrer
et attester du dépôt de la déclaration d'investissement et de la décision
d'octroi des avantages. En troisième lieu, il doit prendre en charge les
dossiers examinés par les membres du GUD et s'assurer de leur bonne
finalisation, une fois acheminés vers les services concernés.

L'ensemble des documents délivrés par le GUD faisant foi, toutes les
administrations sont tenues de s'y conformer.

Au 31 janvier 2006, il existe six guichets uniques décentralisés, implantés


sur l'ensemble du territoire national (Alger, Blida, Oran, Constantine,
Annaba et Ouargla).

Sous section 4 : Le fonds d'appui à


l'investissement :

Le fond d'appui à l'investissement (FAI) est créé au sein de l'ANDI par le


décret exécutif n° 02-295.Il est destiné à financer la prise en charge de la
contribution de l'Etat dans le coût des avantages consentis aux
investisseurs, notamment les dépenses au titre des travaux d'infrastructures
nécessaires à la réalisation de l'investissement. Une nomenclature des
dépenses susceptible d'être imputées à ce compte est fixée par arrêté Pour
la seule année 2002, le Fond d'Appui a été doté d'un montant 1,3 milliard
de DA42(*).

Section II : Les garanties nationales :


.

La nouvelle législation concernant les investissements s'efforce de rendre


plus facile et plus attractive l'implantation des opérateurs économiques
étrangers en Algérie. Ainsi, l'ordonnance du 20 août 2001, relative à
l'organisation, la gestion et la privatisation des entreprises publiques
économiques, élargit le concept d'investissement, étend son champ
d'application, renforce les avantages et garanties consentis aux
investisseurs et simplifie les formalités. Mais avant de parler sur la loi de
20 aout 2001, on en parlera des autres lois élaborées avant.

Sous section 1 : Garanties et protections :

A) La loi n° 03-15 du 25 octobre 2003 relative à la monnaie et au


crédit :

« Elle a abrogé les articles 183 et 184 de la loi 90-10 car ils faisaient
double emploi avec les articles 30 et 31 de l'ordonnance 01-03 relative au
développement de l'investissement de "la loi "monnaie et crédit" posant le
principe de la garantie de rapatriement des capitaux investis, de leurs
bénéfices et de leurs dividendes. »

· Article 125 :"Sont considérées, au sens de la présente ordonnance,


comme résidentes en Algérie, les personnes physiques et morales dont le
centre principal de leurs activités économiques est situé hors d'Algérie."

· La loi précise à travers l'article 126 que :

"Les résidents en Algérie sont autorisés à transférer des capitaux à


l'étranger pour assurer le financement d'activités à l'étranger
complémentaires de leurs activités de biens et de services en Algérie."

En application de cette loi, le règlement 2000-03 de la Banque d'Algérie


relatif aux investissements étrangers précise les conditions43(*) de transfert
des dividendes, bénéfices et produits de la cession des investissements
étrangers.

Les investissements éligibles au rapatriement sont "les investissements


résultant d'une immobilisation d'actifs, financés à partir d'apports
extérieurs : fonds propres en devises régulièrement importés, apports en
nature dont l'origine externe et l'importation sont régulièrement constatées,
ou encore financements extérieurs non garantis par une banque ou un
établissement financier de droit algérien."

"En cas de financement partiel de l'investissement par apports en


numéraires libellés en dinars et/ou apports locaux en nature et/ou de
financements en dinars algériens, le montant des bénéfices nets à transférer
est évalué au prorata des apports extérieurs tels que définis ci-dessus par
rapport à l'investissement global."

B) L'ordonnance n° 01-03 du 20 aout 2001 :

D'après l'ordonnance, qui prend le relais d'un certain nombre de textes plus
anciens, les investissements étrangers bénéficient de garanties légales
suivantes :

· Principe d'égalité : l'égalité de traitement est posé par l'article 14 alinéa 1


aux termes duquel « personnes physiques et morales étrangères reçoivent
un traitement identique à celui des personnes physiques et morales
algériennes, eu égard aux droits et obligations en relation avec
l'investissement ». Sous réserve des dispositions des conventions conclues
par l'État algérien avec les pays dont les investisseurs sont les
ressortissants.

· Principe de sécurité juridique ou d'intangibilité des avantages acquis : les


révisions ou abrogations susceptibles d'intervenir à l'avenir ne s'appliquent
pas aux investissements réalisés dans le cadre de l'ordonnance du 20 août
2001. À la différence du modèle français, il n'y a pas de garantie relative
au caractère préalable de l'indemnité.

· Principe d'indemnisation : sauf dans les cas prévus par la loi, les
investissements réalisés ne peuvent faire l'objet d'une réquisition
administrative. La réquisition donne lieu à une juste et équitable
indemnisation.

· Garanties juridictionnelles : tout différend entre l'investisseur étranger et


l'État algérien sera soumis aux juridictions compétentes, sauf conventions
bilatérales5 ou multilatérales conclues par l'État algérien, relatives à la
conciliation et à l'arbitrage ou accord spécifique stipulant une clause
compromissoire, ou permettant aux parties de convenir d'un compromis
d'arbitrage.

· Garantie de transfert ou de cession de l'investissement : l'article 30 stipule


que les investissements qui bénéficient des avantages prévus à la présente
ordonnance peuvent faire l'objet de transfert ou de cession.

· Garantie de transfert du capital investi et des revenus qui en découlent :


L'article 31 de l'ordonnance d'août 2001 affirme que les investissements
réalisés à partir d'apports en capital, au moyen de devises librement
convertibles, régulièrement cotées par la Banque d'Algérie, et dont
l'importation est dûment constatée par cette dernière, bénéficient de la
garantie de transfert du capital investi et des revenus qui en découlent
également sur les produits réels nets de la cession du droit au rapatriement
des bénéfices ou des dividendes.

· Au terme de l'article 4 de cette ordonnance (n°01-03) modifié et


complété.

« Les investissements qui sont réalisés librement, sous réserve de la


législation et des réglementations relatives aux activités réglementées et au
respect de l'environnement... ».

Par activités réglementées, il faut entendre toutes celles qui obéissent à des
règles particulières organisées par les lois et règlements qui les définissent.
Pour pouvoir exercer une activité réglementée, l'entreprise commençante
une autorisation ou un agrément délivrés par les autorités administratives
compétentes.

Cette garantie porte également sur les produits réels nets de la cession ou
de la liquidation, même si ce montant est supérieur au capital initialement
investi.

Sur ce dernier point, les garanties apportées par l'ordonnance sont en


réalité un rappel des règlements de la Banque d'Algérie, pris en application
de l'ancienne loi 90-10 relative à la monnaie et au crédit.

C) Le transfert des capitaux :

Aux termes de l'article de l'ordonnance sous citée : « les investissements


réalisés à partir d'apports en capital, au moyen de devises librement
convertibles, régulièrement cotées par la Banque d'Algérie et dont
l'importation est dument constatés par cette dernière, bénéficient de la
garanti de transfert du capital investi et des revenus qui en découlent44(*).
Cette garantie porte également sur les produits réels nets de la cession ou
de la liquidation, même ci ce montant est supérieur au capital investi ».

L'application de ce texte n'a pas manqué de faire problème. En réalité, il y


a lieu de distinguer, aux fins de déterminer la part transférable, le capital
(autrement dit tous les biens utilisés dans la production) et les fonds
propres (ce qui représente la valeur des capitaux possédés par l'entreprise ;
capital social, réserves et bénéfices non distribués). Seuls les fonds
exportés vers l'Algérie, au titre de l'investissement ont vocation à servir
d'assiette pour le calcul du montant des capitaux et des revenus
transférables et non pas l'ensemble des dépenses effectuées en amont pour
la réalisation de l'investissement.

Par ailleurs, l'importation de biens et produits pour leur revente en l'état


n'ouvre pas droit au transfert des revenus qu'elle a pu générer.

En fait, c'est toute la problématique de l'organisation du marché des


changes et des mouvements de capitaux qui est soulevée par le transfert
des dividendes et des capitaux.

La situation est beaucoup plus claire depuis l'adoption du règlement n°05-


03 du juin 2005 relatif aux investissements étrangers.

Ce texte définit les modalités de transfert des dividendes, bénéfices et


produits réels nets de la cession ou de la liquidation des investissements
étrangers réalisés dans le cadre de l'ordonnance n°01-03 précitée.

Alors que sous le règlement n°2000-03, « l'autorisation de transfert était


accordée par la Banque d'Algérie, dans un délai qui ne pouvait excéder
deux moi, à compter du dépôt du dossier », le règlement n°05-03 fait
désormais obligation aux banques et établissements agréés d' « exécuter
sans délai les transferts au titre des dividendes, bénéfices, produit de la
présence et tantièmes pour les administrateurs étrangers ».

Mais tout comme le règlement n°2000-03, le règlement n°05-03 dispose


que les bénéfices et les dividendes produits par les investissements mixtes
(nationaux et étrangers) sont transférables pour un montant correspondant
à l'apport étranger, dument constaté, dans le capital.

S'agissant de la cession et de la liquidation des investissements, le transfert


s'effectue pour un montant correspondant à la participation de l'investisseur
étranger, dument constaté, dans la structure de l'investissement réalisé.

La Banque d'Algérie ne procède qu'à un contrôle dorénavant des transferts


effectués par les banques primaires.la mise en oeuvre de ce règlement est
censée mettre un terme aux lenteurs constatées dans les opérations de
transfert. Pourtant la justification donnée de ces retards n'était pas
dépourvue de fondement :

Il s'agissait de permettre à la Banque d'Algérie de disposer et d'analyser


l'ensemble des éléments d'information pertinents sur les opérations
d'importation de capitaux dans la mesure même où celles-ci conditionnent
les mesures de transfert qui leur sont consécutives.

En matière d'investissement, la législation algérienne prévoit différends


régimes de faveur. D'une part le régime général qui accorde différents
avantages en matière fiscale et douanière, et d'autre part les régimes
particuliers qui visent à favoriser certains investissements en fonction de
leurs objets ou de leur localisation.

D) Avantages fiscaux (accordés aux investisseurs) :

Il s'agit d'avantages fiscaux prévus toujours par l'ordonnance 2001-03


relative au développements de l'investissement. En 2006 elle sera modifiée
et complétée (par l'ordonnance 2006-08.).

Elle fixe le régime applicable aux investissements nationaux et étrangers


réalisés dans les activités économiques de production des biens et des
services ainsi que les investissements réalisés dans le cadre de l'attribution
de concession et /ou de licence.

Elle prévoit deux régimes d'octroi d'avantages fiscaux et autres mesures


initiatives, à savoir un régime général et un régime dérogatoire.

Pour en bénéficier, les investisseurs doivent être déclarés préalablement à


l'ANDI et faire objet d'une demande expresse d'avantages.

1 : Avantages du régime général :

Ces avantages sont accordés de droit à tous investissements ne rentrant pas


dans le champ d'application de la liste « noire » qui reste à paraître par
décret.

Ils sont accordés au titre de la réalisation de l'investissement et de son


exploitation.

Comme ils sont accordés pour une durée fixée par décision de l'ANDI au
cas par cas. Le délai commence à courir à compter de la date de la décision
d'accord du régime.

v Les avantages accordés au titre de la réalisation de l'investissement :

Exonération en matière de droit de douane pour les équipements importés


entrant directement dans la réalisation de l'investissement ;

Franchise de TVA pour les biens et services entrant directement dans la


réalisation de l'investissement ;

Exemption du droit de mutation à titre onéreux pour toutes les acquisitions


immobilières effectuées dans le cadre de l'investissement ;

v Les avantages accordés au titre de l'exploitation de l'investissement :

Après le constat de la mise en exploitation de l'investissement, une


exonération de l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) et de la taxe sur
l'activité professionnelle (TAP) pour une durée de trois ans.

2 : Avantages du régime dérogatoire :

Ce régime est prévu spécifiquement pour les investissements réalisés dans


les zones à promouvoir (définies par le Conseil par le Conseil National de
l'Investissement) :

v Au titre de la réalisation de l'investissement, ils bénéficient des


avantages suivants :

· Exemption du droit de mutation à titre onéreux pour toutes les


acquisitions immobilières effectuées dans le cadre de l'investissement ;

· Application du droit fixe en matière d'enregistrement au taux réduit de


deux pour mille pour les actes constitutifs et les augmentations de capital
de la société bénéficiaire des avantages ;

· Prise en charge partielle ou totale des dépenses au titre de travaux


d'infrastructures nécessaire à la réalisation de l'investissement ;

· Franchise de TVA pour les biens et services entrant directement dans la


réalisation de l'investissement, importés ou acquis sur le marché local,
lorsque ces biens et services sont destinés à la réalisation d'opérations
assujetties à la TVA ;

· Exonération en matière de droits de douane pour les équipements


importés et entrant directement dans la réalisation de l'investissement.

v Au titre de l'exploitation, les avantages sont les suivants :

· Exonération, pendant une période de dix ans d'activité effective, d'impôt


sur le bénéfice des sociétés (IBS) et de taxe sur l'Activité professionnelle ;

· Exonération, à compter de la date d'acquisition, de la taxe foncière sur les


propriétés immobilières entrant dans le cadre de l'investissement pour une
période de dix ans

v Régimes particuliers :

L'investisseur qui souhaite obtenir le bénéfice des avantages attractifs d'un


des régimes particuliers existants doit satisfaire à des conditions
spécifiques. Ces régimes prévoient divers avantages et exonérations
fiscales selon les cas.

Les régimes particuliers concernent :

Les zones spécifiques : Il s'agit des zones dont le gouvernement a souhaité


encourager le développement.

v Les investissements privilégiés :

Sont concernés les investissements qui présentent un intérêt particulier


pour l'économie nationale. Il s'agit notamment des investissements dont la
réalisation conduit à l'utilisation des technologies propres susceptibles de
préserver l'environnement, de protéger les ressources naturelles,
d'économiser l'énergie et de conduire au développement durable.

Ils donnent lieu à l'établissement d'une convention entre l'ANDI et


l'investisseur.
v Sociétés bénéficiant des avantages fiscaux

ü Le bénéfice total :

Peuvent bénéficier de la totalité des avantages fiscaux prévus par la


législation sur l'investissement : Les Sociétés à Responsabilité Limitée
(SARL) ;

· Les Sociétés par Actions (SPA) ;

· Les Sociétés en Commandites par Actions (SCA).

ü Le bénéfice partiel :

Les entreprises individuelles et les sociétés de personnes telles que les


Sociétés en Nom Collectif (SNC), les Sociétés en Commandite Simple
(SCS), les sociétés en Participation (SP) qui n'ont pas opté pour
l'imposition à l'IBS, bénéficient des avantages fiscaux à l'exception de ceux
qui concernent l'IRG.

v Investissements cédés ou transférés :

En cas de cession ou de transfert de propriété d'un investissement, avant


expiration de la période d'exonération, le repreneur continuera à bénéficier
du reliquat des avantages accordés à condition que celui-ci s'engage auprès
de l'Agence à honorer toutes obligations prises par l'investisseur initial.

E) Décret n°07-08 du 11 janvier 2007 :

Cette loi fixe la liste des activités, biens et services exclus des avantages
fixés par l'ordonnance n°01-03 sous citée, relative au développement de
l'investissement.

Selon l'article 2 de ce décret, on entend par biens et services :

a) Tout bien, meuble ou immeuble, corporel ou incorporel, acquis ou créé


en vue de la formation, du développement, de la réorganisation ou de la
mise à niveau d'activités économiques de production de biens et de
services et destinés à y être utilisé durablement sous la même forme ;

b) tout service lié à l'acquisition des biens visés à l'alinéa a) si- dessus.

Et ces activités qui sont exclus des avantages de l'ordonnance du 20


aout 2001 sont : (selon l'article 3 et 4 de ce décret)

· Les activités exercées sous le régime fiscal du forfait,

· Les activités exercées sous le régime fiscal du forfait,


· Les activités qui obéissent à leur propre régime d'avantages,

· Les activités qui ne peuvent, en vertu d'une mesure législative de


bénéficier de privilèges fiscaux ;

· Les activités, qui, en vertu de la législation particulières, se situent en


dehors du champ d'application de l'ordonnance n°01-03 du 20 aout 2001.

· Et toutes les forme d'activités artisanales exercées sous la forme


ambulante, foraine ou à domicile, ainsi que l'artisanat traditionnel et
l'artisanat d'art au sens de l'article 6 de l'ordonnance n°96-01 du 10 janvier
1996.

En ce qui concerne les biens exclus des avantages : (article 5 et 6 du


même décret).

1) Les biens relevant des comptes de la classe des investissements du plan


national qui sont :

· Matériel de transport routier de marchandise et de personnes pour propre


compte.

· Equipements de bureaux et de communication non directement utilisés


dans la production.

· Emballage récupérable.

· Agencements et installation.

· Equipements sociaux.

2) Aussi les biens d'équipements usagés ainsi que ceux issus


d'investissements existants exceptés les terrains et les meubles.

Comme il ya eu du nouveau à propos du transfert, l'article 7 de ce décret,


nous dit que :

« Les investissements ayant bénéficié des avantages ne peuvent être cédés


ou transférés qu'après déclaration de l'opération auprès de l'agence
nationale de développement de l'investissement, appuyée de l'engagement
du repreneur de prendre en charge les obligations pesant sur l'investisseur
initial »

Il faut toutefois signaler que :

« Les projets d'investissements présentant un intérêt particulier pour


l'économie nationale visés par l'article 10 de l'ordonnance n°01-03 du 20
aout 2001, ne sont pas concernés par les exclusions prévues par le présent
décret ».45(*)

Sous section 2 : Les facilitations :

A) Régimes douaniers :

1: Le perfectionnement actif :

Régime qui permet l'importation en suspension des droits et taxes de


marchandises destinées à être réexportées après avoir subi des
transformations, des ouvraisons ou des compléments de main d'oeuvre.
L'admission temporaire est dispensée de caution.

2: L'entrepôt sous douane :

Régime qui permet l'importation de marchandises en suspension des droits


et taxes jusqu'à assignation d'un régime douanier. L'entrepôt peut être soit
public (ouvert à tous les importateurs) soit privé (à usage exclusif de
l'opérateur bénéficiaire).

B) Facilitations douanières :

1: Dépôt temporaire :

Mécanisme douanier qui permet de disposer dans ses propres locaux d'une
zone sous douane ou vous pourrez transférer, dés leur arrivée sur le
territoire national, les marchandises en attendant leur dédouanement.

2: Dédouanement à distance :

Procédure qui permet d'être relié au système informatique et d'introduire


24h/24, les déclarations en douane à partir d'un terminal installé dans les
locaux de l'entreprise.

3: Circuit vert :

Procédure qui permet de disposer directement des marchandises dès le


dépôt de la déclaration en douane. Le contrôle des documents et la
vérification des marchandises devant se faire à postériori. Cette procédure
conçue sur la base de la technique de gestion de risques, est réservée aux
opérateurs économiques (notamment les producteurs et les industriels) qui
disposent d'un crédit d'enlèvement (compte auprès du receveur des
douanes territorialement compétent) ainsi que d'une comptabilité au réel, et
jouissent d'une bonne moralité fiscale.
Chapitre II :

Les modalités de la mise en


oeuvre de la protection au
moyen des garanties dont
dispose l'investisseur :
Pour comprendre bien la procédure de la mise en oeuvre de la protection
des investissements au moyen des garanties accordés aux investisseurs
étrangers, il est important de connaître le système judicaire algérien
( section I) qui se manifeste dans le règlement des différents (section II)
qui peuvent exister entre les parties.

Section I : La justice en Algérie :

Sous section 1 : l'organisation de la justice en


Algérie :

A) Le système judiciaire Algérien :

Il est constitué de trois parties : le tribunal ; la cour et la Cour Suprême.

La loi organique n°98-01 du 30 mai 1998 à établir un Conseil d'Etat


destiné à se substituer à la compétence des cours et de la cours Suprême
tranchant en matière administrative. De plus une loi organique n°98-03 du
3 juin 1998 crée un Tribunal des conflits compétant pour régler les conflits
de compétence entre les juridictions relevant de l'ordre judiciaire et les
juridictions relevant de l'ordre administratif.46(*)

1 : Les tribunaux :

Ils sont au nombre de 210, il s'agit des juridictions du premier degré. Ils
sont constitués en sections : section civile, section commerciales, section
sociale, etc. ...

Ils statuent à charge d'appel devant la Cour. Les tribunaux siègent au chef-
lieu des cours. Leur compétence est spécifique dans les matières
suivantes :
· Saisi immobilière ;

· Règlement des ordres et licitations ;

· Saisi et vente judiciaire des navires et aéronefs ;

· Exequatur ;

· Contentieux relatifs aux accidents du travail, aux faillites, aux règlements


judiciaires, aux demandes de vente de fonds de commerce ayant fait l'objet
d'une inscription de nantissement.

Le droit algérien organise un privilège de juridiction au profit du


justiciable algérien, en ce sens que tout étranger, même non résident en
Algérie pourra être cité devant les juridictions algériennes pour l'exécution
des obligations par lui contractées en Algérie avec un algérien. Il pourra
être traduit devant les juridictions algériennes pour les obligations pour les
obligations par lui contractées en pays étranger envers des algériens. A
l'inverse, un algérien pourra être attrait devant les juridictions algériennes
par des obligations en pays étranger, même avec un étranger.

2 : Les cours :

Elles sont au nombre de 48 :

C'est devant que s'exerce l'appel des jugements des tribunaux. Celui-ci doit
être formé dans le délai d'un mois. Ce cours à compter de la notification de
la décision du tribunal, soit à personne, soit à domicile réel (lorsque les
jugements sont réputés contradictoires) soit à dater de l'expiration du délai
d'opposition (lorsqu'il s'agit de jugements par défaut).

L'appel est en principe suspensif. La loi peut cependant en décider


autrement.

Les délais d'appel sont augmentés d'un mois en faveur de ceux qui résident
en Tunisie et au Maroc et deux mois pour ceux qui résident dans d'autres
pays.

3 : La Cour Suprême :

La Cour Suprême est compétente pour statuer sur les pouvoirs en cassation
formés contre les arrêts et les jugements rendus en dernier ressort par les
cours et les tribunaux.

Le pourvoi en cassation ne peut être fondé que sur l'un des moyens
suivants :

· Incompétence ou excès de pouvoir ;


· Violation ou omission des formes substantielles de procéder

· Manque de base légale ;

· Défaut, insuffisance ou contrariété de motifs ;

· Violation ou fausse application de la loi interne ou d'une loi étrangère de


statut personnel ;

· Contrariété de décisions émanant de tribunaux différents et rendus en


dernier ressort.

Le délai de pourvoi en cassation est de deux mois à compter de la


notification de l'arrêt de la cour, soit à personne soit à domicile réel ou élu,
de la décision attaquée.

A l'égard des jugements et arrêts rendus par défaut, le délai court à partir
du jour où l'opposition n'est plus recevable.

Lorsqu'une partie a sa résidence à l'étranger, les délais de recours sont


augmentés d'un mois, en ce qui la concerne, quelle que soit la nature de
l'affaire.

Les recours devant la Cour Suprême ne sont pas suspensifs d'exécution,


sauf en matière d'état et de capacité des personnes et quant il ya faux
incident.

4 : Le conseil d'état :

En vertu du décret exécutif n°98-262 du 29 août 1998 fixant les modalités


de transfert de l'ensemble des affaires inscrites et/ou pendantes au niveau
de la chambre administrative de la Cour suprême au Conseil d'Etat,
« l'ensemble des affaires inscrites et/ou pendantes au niveau de la chambre
administrative de la Cour suprême, à l'exclusion des affaires qui sont en
état d'être jugées » est transféré au Conseil d'Etat.

La loi organique 98-01 précitée fait du Conseil d'Etat l'organe régulateur


de l'activité des juridictions administratives. Il assure l'unification de la
jurisprudence administrative à travers le pays et veille au respect de la loi.

Le Conseil d'Etat est compétent pour trancher en premier et dernier


ressort :

-Les recours en annulation formés contre les décisions réglementaires ou


individuelles émanant des autorités administratives centrales, des
institutions publiques nationales et des organisations professionnelles
nationales. Exemple : les décisions de l'ANDI sont susceptibles d'un
recours en annulation devant le Conseil d'Etat, de même que les décisions
rendues par les autorités de régulation sectorielles. Il convient, en revanche
d'exclure les décisions prises par le Conseil de la Concurrence en matière
commerciale47(*).

-les recours en interprétation et des recours en appréciation de la légalité


des actes dont le contentieux relève du Conseil d'Etat (par exemple la
décision d'un ministre, du wali, d'une autorité administrative
indépendante).

En appel, le Conseil d'Etat connaît des décisions rendues par les


juridictions inférieures (tribunal et cour).

Il est également juge de cassation des décisions des juridictions


administratives rendues en dernier ressort.

La procédure devant la Conseil d'Etat est régie par les dispositions du CPC
qui s'appliquent à la procédure à caractère judiciaire.

Il faut savoir qu'avant la mise en place du Conseil d'Etat, le contentieux


administratif était dévolu en premier ressort à la chambre administrative de
la Cour suprême.

Les spécificités de la procédure administrative :

Le Tribunal administratif (la chambre administrative de la Cour jusqu'à la


mise en place de l'ensemble des tribunaux administratifs) est saisi par
requête écrite et signée de la partie ou d'un avocat inscrit à l'Ordre national
des avocats, déposé au greffe de la cour. La requête est obligatoirement
accompagnée de la décision attaquée.

Le tribunal administratif ne peut être saisi par un particulier que par voie
de recours formé contre une décision administrative.

Le recours doit être formé dans les quatre mois de la date de notification
ou de la publication de la décision attaquée.

Est instituée une procédure de conciliation dans un délai de trois mois


maximum, à compter de la saisine de la cour. Si la conciliation aboutit, la
Cour rend une décision qui constate l'accord des parties.

Si la conciliation échoue, il est dressé un PV de non conciliation. C'est


alors que commence l'instruction de l'affaire.

Dès que seront mis en place les tribunaux administratifs, les chambres
administratives des cours disparaitront.

Cela signifie qu'en matière administrative, le double degré de juridiction


est maintenu. Les décisions rendues par les tribunaux ne sont susceptibles
de recours que devant le Conseil d'Etat. Le demandeur au recours dispose
d'un délai de deux mois, à compter de la notification de la décision du
tribunal pour interjeter appel devant le Conseil d'Etat ou demander
l'annulation de la décision du tribunal.

B) La compétence des cours et des tribunaux dans les domaines


relatifs à la procédure d'urgence :

De nombreux contrats conclus entre des entreprises algériennes et des


entreprises étrangères, notamment les contrats à exécution successive
donnent lieu, au stade de leur exécution à la saisine des juridictions
algériennes à l'effet de les voir prononcer des mesures dictées par
l'urgence. Le droit algérien distingue, à cet égard les mesures d'urgence
proprement dites, les injonctions de payer la procédure de référé.

1 : Les mesures d'urgence :

Les juridictions algériennes sont compétentes pour prononcer des mesures


d'urgence dont la demande est présentée à la juridiction qui est compétente
au fond. Le magistrat saisi rend une ordonnance qui constate la situation
d'urgence alléguée par le demandeur. S'il rejette la demande, il peut être
fait appel de cette ordonnance à condition qu'elle ait été rendue par le
Président du tribunal du premier degré.

2 : Les injonctions de payer :

Toute demande de paiement d'une créance qui est liquide, exigible et échue
est recevable dès lors qu'elle tend à l'obtention d'une procédure d'injonction
de payer. Le demandeur doit joindre à sa requête tous les documents qui
attestent de l'existence et du montant de la créance. Si le juge accueille sa
demande, il autorisera la notification d'une injonction de payer. Dans le cas
contraire, il rejettera toute voie de recours pour le demandeur, sauf pour ce
dernier à exercer les recours de droit commun.

Une injonction de payer n'est recevable que si le débiteur a son domicile


ou sa résidence en Algérie. L'avis de l'injonction de payer est notifié au
débiteur par lettre recommandée avec avis de réception. Le débiteur doit
s'exécuter dans les 15 jours, sous peine d'y être contraint par toutes voies
de droit avec le paiement d'intérêts de retard de frais. Le débiteur peut dans
ce délai formuler un contredit à l'injonction de payer mais devra
obligatoirement consigner le montant des frais, sans quoi, il ne sera pas
délivré le récépissé par le greffer. S'il n'y a pas de contredit, le débiteur est
invité à comparaitre devant le juge. S'il s'abstient, le juge statue d'office et
le jugement rendu est réputé contradictoire. Si le contredit a été formulé
hors délai, il suffira au créancier par simple lettre visée sur l'original de la
requête du juge d'exiger le paiement de sa créance. Les effets qui
s'attachent à l'injonction de payer sont ceux d'un jugement contradictoire.

Lorsque la décision est susceptible d'appel, le délai court à partir de


l'expiration du délai de contredit (soit 45 jours au maximum) ou à partir du
prononcé du jugement qui rejette le contredit (soit au maximum 30 jours
au maximum). Passé ce délai ou si l'injonction de payer n'est pas
susceptible d'appel, elle sera revêtue par le greffier de la formule
exécutoire sur la requête du créancier.

Toute ordonnance contenant injonction de payer qui n'est pad frappée de


contredit ou qui n'est pas visée pour exécution dans six mois de sa date est
réputée périmée et ne peut produire aucun effet.

3 : La procédure de référé :

Dès qu'il s'agit de décider d'une mesure de séquestre ou de toute mesure


conservatoire, l'affaire peut être portée par citation devant le Président de
la juridiction du premier degré compétente au fond.

Le magistrat peut statuer à tout moment, y compris les jours fériés.

Les ordonnances de référé ne préjudicient pas au principal. Le Président


des référés est apte de prescrire toutes les mesures d'instruction nécessaires
à la solution du litige. Les ordonnances de référé sont exécutoires par
provision, avec ou sans caution.

Elles ne sont pas susceptibles d'opposition ni de défense à exécution.

L'appel de décision peut être formé dans les 15 jours de la notification de


l'ordonnance. L'appel est jugé également selon la procédure d'urgence.

SECTION II : le règlement des différents :

Parmi les garanties données aux investisseurs étrangers, on a le recours à


l'arbitrage, en cas d'existence des différents. Pour régler ces litiges, les
parties peuvent soumettre leur litige, soit à l'arbitrage international, en
faisant recours aux institutions internationales pour le règlement des
différents CIRDI (sous section 1) ; soit aux juridictions algériennes
territorialement compétentes, c'est-à-dire l'arbitrage interne (sous section
2).

Sous section 1 : L'arbitrage institutionnel :

A) Le Centre international pour le règlement des différents relatifs


aux investissements (CIRDI) :

1) Origine, buts et structure :

Dans le but de promouvoir le développement économique des pays moins


développés et de renforcer le rôle joué dans ce domaine par les
investissements privés internationaux, les gouverneurs de la Banque
mondiale invitèrent en 1962 leurs administrateurs à examiner l'utilité et la
possibilité de créer, sous les auspices de la Banque, un mécanisme devant
permettre le règlement, par voie de conciliation et d'arbitrage, des
différends s'élevant entre les Etats et investisseurs étrangers.

Le 18 mars 1965 fut la signature de la Convention pour le Règlement des


différents relatifs aux investissements par les Etats membres de la Banques
et aussi entre Etats et ressortissants d'autres Etats48(*), connue sous formes
abrégées « Convention de W Washington » ou « Convention de 1965 ».
Elle entre en vigueur le 14 octobre 1966.

La convention institue un nouvel organisme, le Centre international pour le


règlement des différends relatifs aux investissements, doté de la
personnalité juridique et dont le siège a été fixé à Washington.

Le Centre a pour objet d'offrir aux Etats et aux investisseurs étrangers des
moyens de conciliation et d'arbitrage entièrement régi par la Convention et
les règles adoptées pour son application, y compris la reconnaissance et
l'exécution des sentences. La convention institue un système juridictionnel
complet. Il se compose d'un conseil administratif, qui comprend un
représentant nommé par chaque Etat membre et dont la présidence
appartient au Président de la Banque mondiale et d'un secrétariat.

Le centre tient à jour une liste de conciliateurs et une liste des arbitres et
met à disposition des parties des règles de procédure et une infrastructure
qui doit leur permettre de constituer une commission de conciliation ou un
tribunal arbitral en vue de vider leurs différends.

2) La compétence du Centre :

L'article 25 de la Convention précise que la compétence du Centre repose


sur trois éléments, à savoir le consentement des parties, le statut des parties
et la nature du différend.

a) le consentement des parties :

Selon le rapport des administrateurs de la Banque concernant la


convention :

Le consentement des parties est la pierre angulaire de la compétence du


Centre. Le consentement doit être donné par écrit ; une fois donné, il ne
peut plus être retiré unilatéralement.

La ratification de la Convention ne vaut toutefois pas consentement d'un


Etat.

De point de vue formel, la convention exige uniquement la forme écrite,


sans autres conditions, en particulier quant à la nature juridique de l'acte
qui contient le consentement. Celui- ci peut être donné par les parties dans
un acte unique en vue du règlement d'un différend spécifique ou déjà
émané d'actes antérieurs comme un contrat d'investissement, une loi du
pays d'accueil ou un accord bilatéral de protection et de promotion des
investissements.

b) Le statut des parties :

La Convention de Washington entend régler les différends entre « Etats et


ressortissants d'autres Etats ». Sont exclus de la compétence du Centre tous
les litiges opposants des Etats, y compris par voie de subrogation, des
particuliers uniquement ou un Etat et ses propres ressortissants.

En matière d'investissement l'Etat délègue souvent le pouvoir de négocier,


et de consentir un recours au CIRDI, à des entités ou collectivités
publiques distinctes dotées parfois de la personnalité juridique, la
Convention de Washington précise qu'un tel consentement ne pouvait être
donné qu'après approbation par l'Etat, sauf si celui-ci indique au Centre
que cette approbation n'est pas nécessaire.

En ce qui concerne la notion de « ressortissant d'un autre Etat


contractant », la Convention distingue entre les personnes physiques et les
personnes morales. Ont la qualité pour agir, toutes les personnes physiques
qui, largement au moment du consentement qu'à la date d'enregistrement
de la requête en conciliation ou en arbitrage, possèdent la nationalité,
déterminée en fonction des règles généralement reconnues en droit
international, d'un Etat autre que l'Etat partie au différend.

Quant à la qualité pour agir des personnes morales, la Convention précise


d'abord qu'elle repose sur la nationalité, définie conformément aux critères
généraux de rattachement des sociétés à un Etat, soit le lieu d'incorporation
ou du siège social, au moment où les parties ont consenti à soumettre le
différend au Centre, avant d'introduire une exception en faveur des
personnes morales constituées dans l'Etat d'accueil mais que les parties
conviennent de considérer comme des ressortissants d'un Etat en raison du
contrôle exercé sur elles par des intérêts étrangers. Un investissement
prend souvent la forme d'une société, en particulier d'une entreprise
conjointe, de droit national tout en étant traitée, par ce même droit, comme
un investissement étranger. Le recours aux procédures CIRDI doit être
garanti à ces sociétés contrôlées par des étrangers.

c) la nature du différend :

Aux termes de l'article 25 alinéa 1, la compétence du Centre s'étend aux


différends « d'ordre juridique » qui sont « en relation directe avec un
investissement ».

Selon le rapport des administrateurs, l'expression « différends d'ordre


juridique » a été utilisée pour :

[...] montrer clairement que si les conflits de droit relèvent de la


compétence du Centre, il n'en est pas de même des simples conflits
d'intérêts. Le différend doit concerner soit l'existence ou l'étendue d'un
droit ou d'une obligation juridique, soit la nature ou l'étendue des
réparations dues pour rupture d'une obligation.

Précisant encore que chaque Etat jouit de la faculté de soustraire certaine


catégories de différends à la compétence du Centre. La notification des
exclusions ne vaut pas consentement au sens de l'article 25 alinéa 1 pour
les autres différends et ne saurait pas non plus déployer un effet
récapitulatif sur les clauses d'arbitrage conclues antérieurement.

Quant à la notion d'investissement, on a renoncé à en donner une


définition, estimant qu'il appartenait aux parties de délimiter l'objet de
leurs différends éventuels. La jurisprudence du Centre montre qu'en plus
de formes traditionnelles d'investissement, des formes contractuelles
modernes d'investissement (contrats de service, de gestion, d'assistance
technique et de licence, etc.) tombent dans la compétence du CIRDI. En
cas de doute, les parties, en particulier l'investisseur, seront bien conseillés
de préciser qu'ils entendent soumettre leur transaction à la compétence du
Centre, d'autant plus d'importants coûts sont généralement liés à la
détermination de la notion d'investissement.

d) Des effets des consentements à l'arbitrage :

Lorsque les parties consentent à soumettre un litige à l'arbitrage du CIRDI,


et non à la conciliation, cela implique qu'elles renoncent d'une part à
l'exercice de tout autre recours, l'article 26 pose ainsi une présomption de
non-épuisement des instances nationales, et d'autre part à l'exercice de la
protection diplomatique49(*), les deux dispositions s'équilibrant
mutuellement.

3) Conciliation ou arbitrage :

La convention de Washington institue deux procédures distinctes. Alors


que la conciliation50(*) rend à rapprocher les parties en vue d'une solution
acceptable pour tous, l'arbitrage51(*) entraine la décision d'un tribunal
arbitral qui revêt un caractère obligatoire pour les parties.

Conformément à sa nature consensuelle, la convention réserve toujours la


volonté des parties. Ce n'est qu'à défaut d'accord entre les parties ; ou
lorsque leur volonté ne peut être clairement établie, que les règles
conventionnelles trouvent application : par exemple les règles sur la
composition du tribunal52(*), le droit applicable53(*), la procédure à suivre54(*),
etc.

En matière d'arbitrage, le tribunal est juge de sa propre compétence55(*), ce


qui correspond par ailleurs à un principe bien établi du droit international
de l'arbitrage. Il peut en plus trancher toute question de procédure non
prévue par la Convention.

L'article 42 qui traite du droit applicable, souligne une fois encore le


principe de l'autonomie de la volonté, prévoit qu'à défaut d'accord :

[...] le tribunal applique le droit de l'Etat contractant au différend, y


compris les règles relatives aux confis de loi, ainsi que les principes de
droit international en la matière.

Le rapport des administrateurs indique que cette dernière disposition se


réfère au droit international au sens de l'article 38 paragraphe 1 du statut de
la cour internationale de justice.

4) CIRDI, sentence, reconnaissance et exécution :

A l'égard des parties, la sentence est obligatoire56(*) et ne peut faire l'objet


d'aucun appel ou autre recours, à l'exception des cas d'interprétations, de
révision et d'annulation prévus dans la Convention57(*).

Selon l'article 54, chaque Etat membre est tenu de reconnaître le caractère
obligatoire de la sentence et d'assurer l'exécution sur son territoire des
obligations pécuniaires que la sentence impose comme s'il s'agissait d'un
jugement définitif de sa plus haute autorité judiciaire. Aucune exception
d'ordre public n'est admise. Ainsi, la sentence CRDI a la force d'obliger
chaque Etat à assurer l'exécution des obligations pécuniaires sur son
territoire.

Quoique L'article 55, de la Convention introduit un déséquilibre entre les


parties dans la mesure où il réserve le droit en vigueur dans l'Etat dans
lequel la sentence doit être exécutée concernant l'immunité d'exécution
dont jouissent les Etats. Selon l'article 54 et 55, on peut comprendre que :

· A l'égard d'un investisseur reconnu responsable d'une violation de contrat,


la sentence CIRDI possède tant force de chose jugée que force exécutoire ;

· A l'égard d'un Etat reconnu responsable d'une violation de l'un de ses


engagements, l'article 54 lève tous les cas l'immunité de juridiction dont
jouit cet Etat, mais l'article 55 fait dépendre l'exécution de la sentence de la
pratique suivie en matière d'exécution par l'Etat dans lequel l'investisseur
cherche à obtenir satisfaction.

B) L'arbitrage du Centre international pour le règlement des


différends relatifs aux investissements (CIRDI) :

Depuis que l'Algérie s'est dotée d'un nouveau droit de l'arbitrage


international, qu'elle a ratifié la Convention CIRID de la Banque Mondiale
1965 sur le règlement des différends relatifs aux investissements et la
convention de Séoul sur l'Agence multilatérale pour la garantie des
investissements , déjà citée, le recours à l'arbitrage international est devenu
le mode privilégié de règlement des litiges naissant entre les entreprises
algériennes et les entreprises étrangères, les unes et les autres privilégiant
l'arbitrage de type institutionnel (Chambre de Commerce Internationale ou
CIRD) et sollicitent très rarement l'arbitrage ad hoc.58(*)

La mise en oeuvre de l'arbitrage peut trouver sa source au droit


conventionnel algérien d'arbitrage.

1) Le droit conventionnel de l'arbitrage :

Les garanties conventionnelles conférées aux investisseurs en matière


d'arbitrage puisent leur source dans les conventions bilatérales de
protection des investissements. Toutefois la portée de ces conventions est
limitée puisque leur caractère bilatéral limite leur champ aux seuls
investisseurs ressortissants des deux Etats contractants. Mais une
multiplication des accords en matière des investissements peut résoudre
cette difficulté.

Toutefois, pour assurer une protection généralisée des investisseurs par des
règles d'origine internationale, on peut recourir à une convention
multilatérale de protection des investissements, qui répond à cet objectif.

En effet, les conventions bilatérales, en renvoyant au règlement CIRDI


s'alignent sur la procédure découlant directement de la convention de
Washington.

a) Les conventions bilatérales et l'arbitrage CIRDI :

Le caractère fondamental de l'institution de l'arbitrage en matière


d'investissements internationaux est confirmé par les conventions
bilatérales 59(*)qui, du moins pour celles liant l'Algérie, prévoient
systématiquement ce mode de règlement des différends. Ces accords
suivent tous une logique similaire selon laquelle, les parties soumettront
leur litige à l'arbitrage du Centre International pour le règlement des
différends relatifs aux investissements (CIRDI). La convention franco-
algérienne60(*) déjà citée, n'échappe pas à cette règle.

b) La mise en oeuvre de l'arbitrage :

L'article 8-2 de la convention bilatérale ne confère qu'aux seuls


investisseurs le droit de soumettre le différend à la juridiction compétente
de l'Etat Hôte ou à l'arbitrage CIRDI, à l'issu du délai de 6 mois pendant
lequel aucune solution amiable n'aura été trouvée.

La convention algéro-belgo-luxembourgeoise61(*) ne fait pas référence qu'à


l'arbitrage CIRDI et non à la possibilité de soumettre le différend soit à
cette institution, soit à la juridiction de l'Etat d'accueil, c'est-à-dire elle vise
l'une ou l'autre. Par contre dans la convention algéro-française ou algéro
italienne, on fait référence à une option entre la compétence de la
juridiction de l'Etat d'accueil et celle du CIRDI. On pourrait donc conférer,
dans ce cas, à l'Etat la faculté de soumettre un différend à ses propres
juridictions. Une faculté qui ne se comprend que pour l'arbitrage CIRDI.

Le fait de référer ce droit à l'état d'accueil, par contre pose problème, car
dans le cas ou l'Etat hôte serait le demandeur, il lui suffirait de soumettre le
différend à ses propres juridictions dès l'instant suivant l'expiration du
délai de six mois. L'article 8-2 alinéa 2 de la convention franco-algérienne
fait de ce choix, un choix définitif.

Le fait que seul l'investisseur soit visé, ne pose pas de problème. Cela est
conforme à la structure de l'article 8-2, et aussi à l'esprit de la convention
qui est d'assurer la promotion de l'investissement, et qui s'adresse donc,
aux investisseurs beaucoup plus qu'à l'Etat d'accueil.

c) Le droit applicable au fond :

Dans certaines conventions, on se pose quelques interrogations, sur le droit


applicable au différend. Et dans la convention franco-algérienne, on trouve
une solution classique, en négligeant de préciser la hiérarchie des normes
susceptibles d'être appliquées, puisque l'article 8-4 dit que :

« Pour le règlement du différend, il sera tenu compte des principes du droit


international, des dispositions du présent accord, des termes de
l'engagement particulier qui aura pu être accordé à un investissement et du
droit national de la partie contractante impliquée dans le différend, y
compris des règles relatives aux conflits de loi ».

L'arbitrage CIRDI auquel renvoient toutes les conventions bilatérales de


protection des investissements conclues par l'Algérie, permet d'assurer une
homogénéité du régime de protection des investissements, puisque les
ressortissants de pays non liés à l'Algérie par une convention bilatérale de
protection des investissements bénéficieront, s'agissant du règlement du
litige, de la même protection que les investisseurs ressortissants d'un Etat
partie à une convention bilatérale, en vertu de l'adhésion de l'Algérie à la
convention de Washington.

2) La convention multilatérale relative à l'arbitrage CIRDI :

Le règlement de conciliation et d'arbitrage CIRDI permet à chaque Etat


contractant ou aux ressortissants de chaque Etat contractant d'introduire
devant le Centre, une procédure de conciliation ou d'arbitrage. L'Algérie a
adopté à cette convention.

Sa mise en oeuvre ne se limite pas aux différends entre investisseurs


ressortissants d'un Etat contractant et un Etat membre, mais couvre
également les différends qui peuvent surgir d'un investissement entre un
Etat membre et l'Agence Multilatérale de Garantie des investissements
(AMGI), instituée par la convention de Séoul qui opère un renvoi à
l'arbitrage CIRDI, convention également adoptée par L'Algérie.

Le Centre n'est compétant que pour le règlement « des différends d'ordre


juridique qui sont en relation directe avec un investissement »62(*), suivi par
des conventions bilatérales qui font référence à « tout différend relatif à un
investissement », sans exigence de lien direct entre les litiges et
l'investissement.

Il est possible qu'un différend relatif à un investissement, aux termes de la


convention bilatérale, ne soit pas considéré par le Centre comme ayant un
lien direct avec l'investissement, aux termes de la convention de
Washington.

La garantie d'un arbitrage CIRDI n'étant qu'une possibilité parmi d'autres,


l'investisseur pourra assortir son opération d'investissement d'une classe
d'arbitrage institutionnel ou d'arbitrage ad hoc. En plus le consentement de
l'Etat d'accueil à recourir à la procédure CIRDI résulte de son adhésion à la
convention de Washington.

Il suffira donc que l'investisseur parti à un différend avec l'Etat d'accueil


exprime son propre consentement dans un acte séparé, pour que celui-ci
suffise à introduire l'instance. Il s'agit d'une garantie certaine accordée aux
investisseurs en matière de règlement de litiges relatifs à leurs
investissements.

Ainsi, le droit conventionnel de l'arbitrage assure aux investisseurs une


sécurité. Cette dernière est complétée par des règles d'origine interne, leur
accordant une protection identique à celle existante dans le droit des pays
exportateurs de capitaux.

Sous section 2 : Le droit interne d'arbitrage :

En droit interne, la réforme du Code de procédure civile introduit un


régime spécial applicable à l'arbitrage et innove également en introduisant
un régime spécifique applicable à l'arbitrage international.

Qu'il s'agisse du choix des arbitres, du siège de l'arbitrage, de la loi


applicable à la procédure ou, du droit applicable au fond, les dispositions
du décret législatif n°93-09 du 25 avril 1993 modifiant et complétant le
code de procédure civile, qui ont mis fin à l'insécurité juridique découlant
de la prohibition de compromettre à l'endroit des personnes morales de
droit public.

L'article 442 alinéa 3 nouveau, reprenant en quelque sorte la jurisprudence


Galakis, dispose désormais clairement :

« Les personnes morales de droit public ne peuvent pas compromettre ;


sauf dans leurs relations commerciales internationales ».

Les dispositions de ce décret et sa pratique ultérieure vont conférer une


grande liberté aux parties et une moins grande latitude à l'arbitre dans la
mission de détermination des règles applicables, en cas de silence de
contractants.

En même temps, une sentence arbitrale rendue entre deux entreprises


étrangères ne peut pas être efficace que si elle est exécutée, le principe
prévalant en la matière est que l'exécution de la sentence doit être
volontaire, la partie succombant devra accepter de bonne grâce la sanction
qui leur sera infligée par les arbitres.

Il arrive cependant qu'une partie, sans refuser d'exécuter une sentence qui
la condamne, estime d'avoir au préalable exercer les voies de recours que
la loi autorise devant les juridictions étatiques. Souvent, la partie perdante
montre une mauvaise foi et cherche à se soustraire à son obligation de se
conformer à la sentence finale, alors qu'elle l'avait acceptée, en souscrivant
une clause d'arbitrage.

En droit algérien, le juge a en principe l'obligation de donner effet à une


sentence arbitrale, que ce soit à l'occasion d'un recours exercé devant lui (à
condition que la sentence ait été rendue en Algérie) ou à l'occasion d'une
demande d'exécution forcée par la partie gagnante, si la sentence a été redu
à l'étranger.

Le juge algérien apprécie la validité de la sentence, par rapport à l'ordre


juridique algérien, au regard des exigences posées par l'ordre public
international, le respect des droits de la défense, et la stricte conformité de
l'arbitre à sa mission. Dans les quelques sentences arbitrales portées à la
connaissance du juge algérien au cours de ces trois dernières années ( la
plupart des sentences arbitrales sont exécutées volontairement), le juge
algérien a adopté une attitude, favorable à l'égard de l'arbitrage
international, en acceptant de donner effet aux sentences étrangères et
internationales dont certaines avaient condamné des entreprises
algériennes.

La toute première clause que les entreprises étrangères entreprennent de


négocier avec leurs partenaires algériens est la clause d'arbitrage. Les
prescriptions d'un règlement d'arbitrage ou un arbitrage de type ad hoc.

Par ailleurs, il importe peu que le droit applicable au litige soit le droit
algérien ou un droit étranger. La partie étrangère accepte d'autant plus
volontiers la compétence du droit algérien que celui-ci protège beaucoup
plus les intérêts du vendeur (dans un contrat de vente) ou ceux de
l'entrepreneur (dans un contrat d'entreprise) que ceux du consommateur ou
du maitre de l'ouvrage algériens.

La garantie posée par l'article 41 du code des investissements est


désormais en concordance avec le droit algérien de l'arbitrage 63(*)tel qu'il
résulte du droit de procédure civile modifié par le décret législatif n°93-09
du 23 avril 1993 dont on a déjà parlé.

Cette réforme de l'arbitrage innove également en introduisant un régime


spécifique applicable à l'arbitrage international. On parlera des dispositions
relatives à l'arbitrage international.

L'Algérie s'est inspirée de la loi fédérale suisse relative au droit


international privé (LDIP) et du droit français tel qu'il résulte de la réforme
de 1981, elle offre désormais aux partenaires étrangers une législation de
l'arbitrage conforme à celle présente dans la législation de l'arbitrage des
principaux Etats commerçants du monde.

Malgré que le droit algérien trouve sa source dans des législations connues,
il n'est pas tout à fait une copie. Il dissimule certaines originalités qui se
traduisent parfois par une position plus stricte, ou plus libérale, que celle
des législations française ou suisse. L'investisseur devra donc se garder
d'une référence trop constante aux textes ayant inspiré le législateur
algérien.

Conclusion :
L'Algérie n'est pas indépendante à tous les niveaux. Certes, elle a pu se
libérer dans une large mesure de l'emprise étrangère, grâce à ses propres
efforts. Mais elle continue, évidemment, à dépendre de la technologie
étrangère.

Il faut également reconnaître que les résultats accomplis sont fortement


impressionnants. Malgré une situation peu favorable à ses objectifs,
l'Algérie a parcouru avec une détermination et des sacrifices considérables,
une évolution extrêmement rapide et il ne fait pas de doute qu'elle
continuera sur la voie de la réalisation de ses options.

Un certain climat de confiance s'est créé, ce qui a permis un


développement fulgurant de la coopération avec l'étranger.

Mais malgré tous ces efforts consentis par le gouvernement algérien, créer
sa propre entreprise en Algérie relève du parcours du combattant par le fait
qu'il faut passer par de nombreuses procédures qui coutent beaucoup de
temps et d'argent. Ce qui retarde la création de richesses et d'emplois.

C'est ce qui ressort du rapport de la banque mondiale en 2006, qui pour la


première fois établit un classement mondial où la pratique des affaires est
plus facile, place l'Algérie à 128e place, derrière la Mauritanie (au 127e
rang) devancée par la Tunisie et le Maroc classés respectivement à la 58e et
102e position.

Un rapport qui touche 155 pays, qui examine une série d'indicateurs
relatifs à la réglementation des entreprise en ce qui concerne la création, le
fonctionnement, les activités commerciales, les impôts, et la fermeture
d'entreprises, en évaluant le temps et les coutes liés aux exigences
réglementaires des différents Etats.

Au vu des conclusions du rapport de la Banque Mondiale, le gouvernement


algérien devrait relancer une réforme réfléchie et rapide de la fiscalité
d'entreprises mais aussi simplifier les procédures de création d'entreprises
en Algérie.

BIBLIOGRAPHIE
Liste des ouvrages :

- BOUKHZAR.N, Mutation des banques et l'essor du secteur privé en


Algérie, 2001.

- CHARVIN.R, l'investissement international et le droit au développement,


Harmattan, 2002.

- GOUESET Vincent, Investissements étrangers et milieu local, Presses


universitaires Rennes, 1999.

- HABERLI Christian : Les investissements étrangers en Afrique, avec des


cas portant sur l'Algérie et le Ghana, librairie générale de droit et de
jurisprudence, nouvelles éditions africaines, 1979.

- LAVIEC J.A, Protection et promotion des investissements directs


étrangers, PUF, Paris, 1995.

- LUSEAUT.A, Les fondements de l'entreprise, Ed ELLIPSES, 1992.

- MEDHI Haroun, Le régime des investissements en Algérie à la lumière


des conventions franco-algériennes, LITEC, 2000.

- MOULOUDI.B, L'investissement et stratégie de développement.OPU,


1988.

- SCHAUFELBERGE Peter, La protection juridique des investissements


internationaux dans les pays en voie de développement, études Suisses de
Droit international, éd. Zürich polygraphique, 1993.
- TERKI.N, L'arbitrage commercial international en Algérie, OPU, Alger,
1999.

Thèses et mémoires :

- Baziz Samra, Analyse de la politique de soutien à l'investissement de la


pêche et des ressources atlantiques, université de Bejaia, 2001.

- DIALLO SAMBA FALL, Le régime des investissements étrangers en


Afrique de l'ouest : cas de la Mauritanie, mémoire d'un master 2 recherche,
faculté internationale de droit comparé des Etats francophones, université
de perpignan, 2006.

- FUMEY Marc, Méthode d'Evaluation des Risques Agrégés, Thèse de


doctorat, institut national Polytechnique de Toulouse, spécialité systèmes
industriels, 2005.

- Hannache née Nahi Fazia, l'investissement étranger en Algérie dans le


cadre de l'ordonnance n°01-03 du 20 août 2001 relative au développement
de l'investissement, Mémoire de master en droit des affaires, université de
Perpignan, faculté de droit et des sciences économiques, 2002.

- HARFOUCHE Habib, Les investissements directs étrangers en Algérie,


mémoire DEA, université de Perpignan, 2005-2006.

- HAROUN Hayet, La problématique du foncier industriel et de


l'investissement en Algérie, mémoire en master 2 en droit des affaires,
faculté de droit et des sciences économiques, université de Perpignan,
2004.

- Ould Mohamed Tomy Moussa, La protection des investissements privés


étrangers en Mauritanie à la lueur de la réforme de 2002, mémoire de
master II recherche en droit, spécialité droit public, université de
Perpignan, faculté internationale des droits d'Afrique Francophone, 2006.

- TABARINE Rachid, L'encouragement et protections des investissements


directes Européens au Maroc, DEA en droit privé, université de Perpignan,
2004.

Articles et législations

- BEDJAOUI.M et MEBROUKINE, le nouveau droit de l'arbitrage en


Algérie, journal du droit international, 1993.

- C.Hamza, Les zones spécifiques dans le code des investissements,


IDARA, journal de l'Ecole Nationale d'Administration, Alger, volume 4
numéro 2,1994.
- El Watan - 18 février 2006.

- Mouloud Zouaoui, Liberté économique dans le monde, journal Le jeune


indépendant, 31 août 2005.

- Talanana Yahya, Investissements arabes en Algérie, journal le Maghreb


01/10/2006.

- ZOUMAIMIA.R, Le régime des investissements étrangers en Algérie,


journal du droit international, 1993.

- L'Ordonnance n° 01-03 du 20 août 2001 relative au développement de


l'investissement

- La loi n° 03-15 du 25 octobre 2003 relative à la monnaie et au crédit

- Ordonnance n°95-22 du 26 août 1995 relative à la privatisation des


entreprises.

- Ordonnance n°01-04 du 20 août 2001 relative à l'organisation, la gestion


et la privatisation des entreprises publiques économiques (EPE).

- Loi n°63-277 du 26 juillet 1963 portant code des investissements,


J.O.R.A du 2 août 1963.

-Ordonnance n°66-284 du 15 septembre 1966 portant code des


investissements, J.O.R.A, du 17 septembre 1966.

- L'ordonnance n°63-276 du 26/07/1963 de l'investissement.

- L'ordonnance n°66-284 du 15/09/1966 de l'investissement

- La loi n°82-11 du 21/08/1982 de l'investissement

- La loi n°88-25 du 12/07/1988 de l'investissement

- La loi n° 93-12 du 05/10/1993 de l'investissement

- Décret législatif n°93-09 du 25 avril 1993 modifiant et complétant le


code de procédure civile

Sites internet :

www.Droit-Afrique.com

www.algérie-dz.com

www.coface.fr
www.andi.dz

www.bna.com.dz

ANNEXES

* 1 Baziz Samra, Analyse de la politique de soutien à l'investissement de la pêche et des


ressources atlantiques, université de Bejaia, 2001, p.8

* 2 L'ordonnance n°01-03 du 20 août 2001 relative au développement de l'investissement.

* 3 A.LUSEAUT, Les fondements de l'entreprise, Ed ELLIPSES, 1992.

* 4 A.LUSEAUT, Les fondements de l'entreprise, Ed ELLIPSES, 1992.

* 5 B.MOULOUDI, L'investissement et stratégie de développement.OPU, 1988.p.15.

* 6 Baziz Samra, Analyse de la politique de soutien à l'investissement de la pêche et des


ressources atlantiques, université de Bejaia, 2001, p.9

* 7 Christian HABERLI : Les investissements étrangers en Afrique, avec des cas portant
sur l'Algérie et le Ghana, librairie générale de droit et de jurisprudence, nouvelles éditions
africaines, 1979, p.19.

* 8 Peter Schaufelberger, La protection juridique des investissements internationaux dans


les pays en voie de développement, études Suisses de Droit international, éd. Zürich
Sculthess polygraphischer Verlag, 1993,p.51

* 9 En Anglais : Property right and intersts.

* 10 Baziz Samra, Analyse de la politique de soutien à l'investissement de la pêche et des


ressources atlantiques, université de Bejaia, 2001, p.11.

* 11 Peter Schaufelberger, p.53.

* 12 Marc FUMEY, Méthode d'Evaluation des Risques Agrégés, Thèse de doctorat, institut
national Polytechnique de Toulouse, spécialité systèmes industriels, 2005, p.16.

* 13 MEDHI Haroun, Le Régime Des Investissements en Algérie, éd. Litec, 2000, p.63.

* 14 Marc FUMEY, Méthode d'Evaluation des Risques Agrégés, Thèse de doctorat, institut
national Polytechnique de Toulouse, spécialité systèmes industriels, 2005, p.14.

* 15 Site internet de la COFACE : www.coface.fr

* 16 Site internet : algérie-dz.com

* 17Melle HAROUN Hayet, La problématique du foncier industriel et de l'investissement en


Algérie, mémoire en master 2 en droit des affaires, faculté de droit et des sciences
économiques, université de Perpignan, 2004, p.52

* 18 Mme Hannache née Nahi Fazia, l'investissement étranger en Algérie dans le cadre de
l'ordonnance n°01-03 du 20 août 2001 relative au développement de l'investissement,
Mémoire de master en droit des affaires, université de Perpignan, faculté de droit et des
sciences économiques,2002,p.8.
* 19 Site Web : algérie-dz.com

* 20Investissements arabes en Algérie, article du journal le Maghreb 01/10/2006.

* 21 Article du journal algérien El Watan, le 28/02/2006.

* 22 Christian HABERLI : Les investissements étrangers en Afrique, avec des cas portant
sur l'Algérie et le Ghana, librairie générale de droit et de jurisprudence, nouvelles éditions
africaines, 1979, p.189

* 23 Ordonnance n°95-22 du 26 août 1995 relative à la privatisation des entreprises.

* 24 Ordonnance n°01-04 du 20 août 2001 relative à l'organisation, la gestion et la


privatisation des entreprises publiques économiques (EPE).

* 25 Loi n°63-277 du 26 juillet 1963 portant code des investissements, J.O.R.A du 2 août
1963.

* 26 Ordonnance n°66-284 du 15 septembre 1966 portant code des investissements,


J.O.R.A, du 17 septembre 1966.

* 27 N.BOUACHA, Le phénomène de privatisation en Algérie, université de François


Rabelais, Tours, mémoire pour l'obtention de master 2 droit des affaires internationales,
2005, p.45.

* 28 C.Hamza, les zones spécifiques dans le code des investissements », IDARA, journal
de l'Ecole Nationale d'Administration, Alger, volume 4 numéro2, 1994.

* 29 Loi n°88-06, modifiant et complétant la loi de 86-12 du 19 août 1986 relative au régime
des banques et du crédit.

* 30 Loi n°88-29, J.O.R.A.n°29 du 20 juillet 1988.

* 31 Loi n°88-25, J.O.R.A, n° 28 du 13 juillet 1988.

* 32 Entreprises publiques économiques.

* 33 N.BOUKHZAR, Mutation des banques et l'essor du secteur privé en Algérie, 2001,


p.140.

* 34 Mme Hannache née Nahi Fazia, l'investissement étranger en Algérie dans le cadre de
l'ordonnance n°01-03 du 20 août 2001 relative au développement de l'investissement,
Mémoire de master en droit des affaires, université de Perpignan, faculté de droit et des
sciences économiques,2002,p.18.

* 35 Article premier (code 1963).

* 36 Article 2 (code 1963).

* 37 R.ZOUMAIMIA, Le régime des investissements étrangers en Algérie, journal du droit


international, 1993.

* 38 Peter Schaufelberger, La protection juridique des investissements internationaux dans


les pays en voie de développement, études Suisses de Droit international, éd. Zürich
Sculthess polygraphischer Verlag, 1993,p.101

* 39Melle HAROUN Hayet, La problématique du foncier industriel et de l'investissement en


Algérie, mémoire en master 2 en droit des affaires, faculté de droit et des sciences
économiques, université de Perpignan, 2004, p.41
* 40 Site Web : http://www.andi.dz

* 41Melle HAROUN Hayet, La problématique du foncier industriel et de l'investissement en


Algérie, mémoire en master 2 en droit des affaires, faculté de droit et des sciences
économiques, université de Perpignan, 2004, p.45

* 42 Melle. HAROUN Hayet, La problématique du foncier industriel et de l'investissement en


Algérie, mémoire en master du droit des affaires, 2004, p.41

* 43 Site Web : www.bna.com.dz

* 44 HARFOUCHE Habib, Les investissements directs étrangers en Algérie, mémoire DEA,


université de Perpignan, 2005-2006, p.65.

* 45 Article 10 du décret 07-08 du 11 janvier 2007.

* 46 HARFOUCHE Habib, Les investissements directs étrangers en Algérie, mémoire DEA,


université de Perpignan, 2005-2006, p.66.

* 47 N.TERKI, L'arbitrage commercial international en Algérie, OPU, Alger 1999, p.43

* 48 M. TABARINE Rachid, L'encouragement et protections des investissements directes


Européens au Maroc, DEA en droit privé, université de Perpignan, 2004, p.99

* 49 Article 27de la Convention pour le règlement des différends relatifs aux


investissements entre Etats et ressortissants d'autres Etats, signée à Washington le 18
mars 1965.

* 50 Article 28ss de la même convention.

* 51 Article 36ss de la convention.

* 52 Article 37 al. 3 de la convention.

* 53 Article 42.de la convention

* 54 Article 44.de la convention

* 55 Article 44 al.1 de la convention

* 56 Mr Ould Mohamed Tomy Moussa, La protection des investissements privés étrangers


en Mauritanie à la lueur de la réforme de 2002, mémoire de master II recherche en droit,
mention droit comparé, spécialité droit public, université de Perpignan, faculté
internationale des droits d'Afrique Francophone,2006,p.113.

* 57 Article 50ss.

* 58 Mr Ould Mohamed Tomy Moussa, La protection des investissements privés étrangers


en Mauritanie à la lueur de la réforme de 2002, mémoire de master II recherche en droit,
mention droit comparé, spécialité droit public, université de Perpignan, faculté
internationale des droits d'Afrique Francophone,2006,p.109

* 59 DIALLO SAMBA FALL, Le régime des investissements étrangers en Afrique de


l'ouest : cas de la Mauritanie, mémoire d'un master 2 recherche, faculté internationale de
droit comparé des Etats francophones, université de perpignan, 2006.

* 60 Accord d'investissement avec la France, signé le 13 février 1993, entré en vigueur le


27 juin 2000.

* 61 Cette convention prévoit expressément qu'à l'issue d'un délai de six mois et en
l'absence de règlement amiable, « le différent est soumis, à la demande de l'une ou de
l'autre des parties au différent, à l'arbitrage CIRDI ».

* 62 Article 25 de la convention.

* 63M.BEDJAOUI et MEBROUKINE, « le nouveau droit de l'arbitrage en Algérie », journal


du droit international, 1993.

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