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Logique Propositionnelle
Par exemple,
Tout entier positif est la somme de quatre carrés parfaits
est une assertion vraie, et
Nous sommes en l’an 4000
1
est une assertion fausse.
On peut combiner des énoncés pour former de nou-
veaux énoncés. Pour ce faire, on utilise des opérateurs
appelés connecteurs logiques. Qui traduisent essentiel-
lement des mots du langage naturel (le français dans
notre cas).
¬A, A ∨ B, A ∧ B, A → B, A ↔ B
qu’on lit :
non A, A ou B, A et B, A implique B, A si et seulement si B.
2
Ces connecteurs sont dits respectivements :
négation, disjonction, conjonction, implication et équivalence.
Les valeurs logiques de ces énoncés composés sont
déduit de celles des énoncés A, B de la façon suivante :
3
la vérité de A.
Pour vous en convaincre, prenons l’affirmation :
∀n ∈ N Si n est multiple de 4 alors n est pair
À l’aide de notre bon sens, on remarque que cet énoncé
est vrai. Puisque c’est vrai pour tout les entiers, prenons
les trois premiers cas :
0) 0 est multiple de 4 et 0 est pair. C’est le cas (Vrai→Vrai).
1) 1 n’est pas multiple de 4 et 1 est impair. C’est le
cas (Faux→Faux).
2) 2 n’est pas multiple de 4 et 2 est pair. C’est le cas
(Faux→Vrai).
On a alors les trois possibilités de vérifier A → B.
4
Syntaxe.
Les langages.
Exemple :
Σa = {a, b, c, . . . , z},
est un alphabet, et
Σr = {1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 0, .}
aussi.
5
Un mot est une suite finie de symboles de l’alphabet.
Exemple :
aabnx
est un mot sur l’alphabet Σa, et
1.22.12334
est un mot sur Σr .
6
Soit Σ un alphabet, on note Σ∗ l’ensemble des mots
sur cet alphabet. Un langage est un sous-ensemble de
Σ∗.
Exemple :
00 aabnx00 .“cd00 =00 aabnxcd00 .
7
La longueur d’un mot w, notée |w|, est le nombre to-
tal de symboles qui le constituent. On remarque que
|w.a| = |w| + 1.
8
Exemple : 11 est un facteur gauche de 1123.
L’ensemble des formules propositionnelles.
9
↔ L’équivalence lue “si et seulement si”.
’(’ La parenthèse ouvrante.
’)’ La parenthèse fermante.
Exemple : ∧))((A1 est un mot de Σ∗P .
10
dit un connecteur unaire.
Exemple : A23 est une formule, ¬(A ∨ B) et (¬A ∨ B)
sont des formules.
1- F0 = P.
2- Fn+1 = Fn ∪ {¬F, (F ∧ G), (F ∨ G), (F → G) et (F ↔
G)| pour toutes formules F et G dans Fn}.
11
Théorème 1
[
F orm = Fn
n∈N
S
L’ensemble Fn satisfait les conditions de la définition
n∈N
1.1. alors il contient Form.
12
Induction structurelle sur Form
13
par induction structurelle sur Form”
Définition 2 La hauteur d’une formule F , noté h(F ),
est le plus petit n ∈ N tel que F ∈ Fn. On peut le définir
inductivement par :
1- Si A ∈ P alors h(A) = 0.
2- Si F et G sont des formules alors
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Lemme 1 Pour toute formule F ∈ Form , le nombre
de parenthèses ouvrantes, o[F ] est égal au nombre de
parentèses férmantes, f [F ].
Si F ∈ P alors o[F ] = f [F ] = 0.
15
Alors pour toute formule F on a o[F ] = f [F ].
Lemme 2 Soit F une formule et I un segment initial
de F.
Démonstration en exercice.
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Définition 3 Une sous-formule G d’une formule F est
un sous-mot de F qui est une formule, i.e. il existe
u et v ∈ ΣP tel que (F = u.G.v).
1- Si F ∈ P alors sf (F ) = {F }.
2- Si F = (HαG) , avec α ∈ {∧, ∨, →, ↔} alors sf (F ) =
{F } ∪ sf (H) ∪ sf (G).
3- Si F = ¬G alors sf (F ) = {F } ∪ sf (G).
17
Théorème 2 (de lécture unique) Pour toute formule
F ∈ Form , un et un seul de ces trois cas se présente :
1- F ∈ P.
2- Il existe deux uniques formules G et H telles que
F = (HαG) , avec α ∈ {∧, ∨, →, ↔}.
3- Il existe une unique formule G telle que F = ¬G.
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Preuve. Les trois cas s’excluent les uns les autres.
19
Substitution d’une variable par une formule.
20
Théorème 3 Si F et G deux formules propositionnelles,
et A une proposition alors FG/A est une formule.
21
Algorithme pour reconnaitre les formules.
22
Sinon (ce n’est pas une formule).
Formules et arbres.
23
Une méthode éffective pour retrouver le connecteur
principal dans une formule
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(1¬A∧B)0
L’arbre de décomposition d’une formule. Soit
Ar(F ) l’arbre de décomposition de la formule
F. On définit alors Ar(F ) inductivement comme
suit :
Ar(G)
3- Si F = (GαH), alors
α
@
@
@
Ar(G) Ar(H)
25
Formellement :
26
Les méthodes d’écriture d’une formule a par-
tir d’un arbre.
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3- La méthode postfixée : on parcourt l’arbre
de la même facon que la méthode Préfixée,
on ecrit alors les feuilles au premier pas-
sage, et les connecteurs au dérnier pas-
sage.
4- La méthode : On pondère chaque noeud
binaire par deux parenthèses, ouvrante et
fermante.
On écrit notre formule en infixée en in-
serrant “(“ au premier passage par un
connecteur binaire et “)” au dérnier pas-
sage par un connecteur binaire.
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Sémantique.
Le corps Z/2Z
+ 0 1
0 0 1
1 1 0
× 0 1
0 0 0
1 0 1
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Proposition 2 Pour toute distribution de valeurs de
vérité δ, il existe une unique extension δ : F orm → {0, 1}
qui coı̈ncide avec δ sur P et telle que ∀F, G ∈ F orm :
31
théorème de lecture unique.
Après cette méthode formelle on va parler des tables
de vérité.
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Comparaison de F2 et ({0, 1}, ∧, ∨, ¬, →, ↔) :
– 0 × 0 = 0 ∧ 0 = 0.
– 1 × 0 = 1 ∧ 0 = 0.
– 0 × 1 = 0 ∧ 1 = 0.
– 1 × 1 = 1 ∧ 1 = 1.
– 0 ∨ 0 = 0 + 0 + (0 × 0) = 0.
– 0 ∨ 1 = 0 + 1 + (0 × 1) = 1.
– 1 ∨ 0 = 1 + 0 + (1 × 0) = 1.
– 1 ∨ 1 = 1 + 1 + (1 × 1) = 1.
– ¬0 = 1 + 0 = 1.
– ¬1 = 1 + 1 = 0.
On en conclut que :
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– p ∧ q = p × q.
– p ∨ q = p + q + (p × q).
– ¬p = 1 + p.
Définition 5 Soit δ une distribution de valeurs de vérité.
On dit que δ satisfait la formule F si et seulement si
δ(F ) = 1. Une formule F est dite une tautologie si elle
est satisfaite par toute distribution de valeurs de vérité.
34
Définition 6 Etant donnée deux formules, F et G, on
dit que F est logiquement équivalente à G si et seule-
ment si (F ↔ G) est une tautologie. On note F ≡ G.
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0.
Etant données des formules P (A, B, C, · · ·) et Q(A, B, C, · · ·),
composées à partir des propositions A, B, C, . . ., dont
les tables de vérité coı̈ncident, nous dirons que ces as-
sertions sont logiquement équivalentes et on notera
P (A, B, C, · · ·) ≡ Q(A, B, C, · · ·). On peut dire que ces as-
sertions disent la même chose de deux façons différentes.
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Propriétés à retenir :
Idempotence de ∧ et de ∨.
A ≡ ¬¬A ≡ (A ∧ A) ≡ (A ∨ A)
Commutativité de ∧ et de ∨.
(A ∧ B) ≡ (B ∧ A) et (A ∨ B) ≡ (B ∨ A)
Associativité de ∧ et de ∨.
(A ∧ B) ∧ C ≡ A ∧ (B ∧ C) et (A ∨ B) ∨ C ≡ A ∨ (B ∨ C)
A → B ≡ (¬A ∨ B) et A ↔ B ≡ (A → B) ∧ (B → A)
A ↔ B ≡ (A → B) ∧ (¬A → ¬B)
distributivité de ∧ et du ∨ par rapport au ∨ et du ∧.
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(A∧B)∨C ≡ (A∨C)∧(B∨C) et (A∨B)∧C ≡ (A∧C)∨(B∧C)
Lois de De Morgan.
¬(A → B) ≡ A ∧ ¬B
Preuve par contraposée.
(A → B) ≡ ¬B → ¬A
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Un énoncé qui est toujours vrai est appelé une tauto-
logie.
Voici quelques tautologies très utilisées en mathématiques :
[(A → B) ∧ (B → C)] → (A → C)
Soit H une hypothèse, et C une conclusion. Une preuve
de H → C est :
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Théorème 4 Soient n un entier naturel, F, F 0, G1, . . . , Gn
des formules et A1, . . . , An deux à deux distinctes.
0
Si F ≡ F 0 alors FG1/A1...Gn/An ≡ FG .
1 /A1 ...Gn /An
40
Par associativité de ∧ et ∨ on notera (A1 ∧ . . . ∧ An) et
n
V
respectivement (A1 ∨. . .∨An) ; Ai et respectivement
i=1
n
W
Ai.
i=1
41
Pour chaque formule F , on définit
42
Lemme 3 Pour tout n-uplet (ε1, . . . , εn) ∈ {0, 1}n, la
n
V
formule εiAi est satisfaite par δε1,...,εn et uniquement
i=1
par celle là.
43
Lemme 4 Soit X ⊆ {0, 1}n et soit FX la formule
_ n
^
( εiAi)
(ε1 ,...,εn)∈X i=1
FX est satisfaite pour les distributions de valeurs de
vérité δε1,...,εn tel que (ε1, . . . , εn) ∈ X et uniquement
par celles là.
44
Théorème 5 Pour toute application
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Définition 8 Une formule est sous Forme normale conjonc-
tive FNC ssi
^ n
_
F = ( ¬εiAi).
(ε1 ,...εn)∈X i=1
Où l’ensemble X est l’ensemble des lignes du tableau
de vérité qui valent 0.
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On va vous convaincre de se résultat sur un exemple.
On suppose qu’on a une formule F (A, B, C) dont la
table de vérité est :
A B C F FNC FND
1 1 1 0 ¬A ∨ ¬B ∨ ¬C
1 1 0 1 A ∧ B ∧ ¬C
1 0 1 0 ¬A ∨ B ∨ ¬C
1 0 0 0 ¬A ∨ B ∨ C
0 1 1 1 ¬A ∧ B ∧ C
0 1 0 1 ¬A ∧ B ∧ ¬C
0 0 1 0 A ∨ B ∨ ¬C
0 0 0 0 A∨B∨C
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Méthode syntaxique :
(P ↔ Q) ≡ ((P → Q) ∧ (Q → P ))
(P → Q) ≡ (¬P ∨ Q)
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Ensuite on fait rentrer les négations le plus à l’intérieur
possible par les lois de De Morgan :
49
Système complet de connecteurs.
50
constructions.
Un système est minimal lorsqu’aucun de ses sous-ensembles
stricts n’est un système complet de connecteurs.
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Satisfiabilité
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– A est contradictoire ssi il n’est pas satisfai-
sable.
– G est conséquence sémantique de A, noté
A `∗ G, ssi toute distribution de valeurs de
vérité qui satisfait A, satisfait G.
– A, B sont équivalents ssi toute formule de
A est conséquence de B, et toute formule
de B est conséquence de A.
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Voici maintenant quelques résultats sur les
ensembles de formules.
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– Si A `∗ G et que A ⊆ B alors B `∗ G.
– A ∪ {G} `∗ H ssi A `∗ (G → H)
– A `∗ (G ∧ H) ssi A `∗ G et A `∗ H.
– {F1, . . . , Fm} `∗ G ⇔`∗ ((F1 ∧. . .∧Fm) → G).
– G est une tautologie ssi elle est conséquence
de l’ensemble vide.
– G est une tautologie ssi elle est conséquence
de n’importe quel ensemble de formules.
55
– A est contradictoire ssi A `∗ (G ∧ ¬G).
– {F1, . . . , Fm} est contradictoire ssi
{¬F1 ∨ . . . ∨ ¬Fm} ≡ 1
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Théorème 7 (Théorème de compacité) Pour tout en-
semble A de formules propositionnelles, A est satisfai-
sable ssi A est finiment satisfaisable.
57
Un système de déduction
58
Pour montrer que A ` G on montre que A ∪ {¬G} est
insatisfaisable.
La méthode des tableaux sémantiques est un système
de déduction par réfutation.
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(F ∧ G) ¬(F ∨ G) ¬(F → G)
↓ ↓ ↓
F ¬F F
↓ ↓ ↓
G ¬G ¬G
60
(F ∨ G) (F → G) ¬(F ∧ G)
. & . & . &
F G ¬F G ¬F ¬G
61
(F ↔ G) ¬(F ↔ G)
. & . &
F ¬F F ¬F
↓ ↓ ↓ ↓
G ¬G ¬G G
62
On a alors A ` G si et seulement si toutes les branches
de l’arbre aboutissent à une contradiction, c’est-à-dire
on trouve une proposition P et sa négation.
63
1. Est-il correct, c’est-à-dire, est-ce que le mécanisme
de déduction ne contredit pas la sémantique choisie ?
A ` F ⇐⇒ A `∗ F
64
Exercice 1.
1. ¬P .
2. (P → Q).
3. (P → Q).
4. (P ∨ Q) ou encore (P XOR Q).
5. (P ↔ Q).
6. (P ∧ Q).
65
Exercice 2. 1. On va prouver :
66
– Si F ∈ P, alors I = ou I = F , dans les deux cas,
o[I] = f [I] = 0.
– Si F = ¬G avec G satisfait les hypothèses, alors :
→
. &
↔ ∨
Ar(F ) =
A B ∧ B
A ¬
C
en préfixé
F =→↔ AB ∨ ∧A¬CB
et en postfixé.
67
F = AB ↔ AC¬ ∧ B∨ →
Exercice 4.
→
∧ B
Ar(F ) =
→ A
A B
A B A→B F
1 1 1 1
1 0 0 1
0 1 1 1
0 0 1 1
68
Exercice 5. On va montrer pour les deux premières
formules par les tables de vérités.
A B A→B A → ¬B F
1 1 1 0 1 A ¬A → A F
1 0 0 1 1 1 0 1
0 1 1 1 1 0 1 1
0 0 1 1 1
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((A → B)∨(C → A)) ≡ ((¬A∨B)∨(¬C∨A)) ≡ (1∨B∨¬C) ≡ 1
A B A↔B (A ∨ B) A∧B F
1 1 1 1 1 1
1 0 0 1 0 0
0 1 0 1 0 0
0 0 1 0 0 1
70
Exercice 6.
p q r F FNC FND
1 1 1 0 ¬p ∨ ¬q ∨ ¬r
1 1 0 1 p ∧ q ∧ ¬r
1 0 1 0 ¬p ∨ q ∨ ¬r
1 0 0 0 ¬p ∨ q ∨ r
0 1 1 1 ¬p ∧ q ∧ r
0 1 0 0 p ∨ ¬q ∨ r
0 0 1 1 ¬p ∧ ¬q ∧ r
0 0 0 1 ¬p ∧ ¬q ∧ ¬r
71
Exercice 7. On a (F ∧G) ≡ ¬(¬F ∨¬G), par le théorème
du cours (conséquence des formes normales) on a :
{¬, ∨} est un système complet de connecteurs.
Exercice 9.
p q p→q
1 1 1
1 0 0
72
0 1 1
0 0 1
1. La ligne qui nous intéresse dans cette table est
la première car c’est la seule qui satisfait l’ensemble
{p, (p → q)}. On voit que la conséquence q est aussi
satisfaite, d’où le résultat.
(A3) ≡ P3 → P1.
P1 P2 P3 A1 A2 A3
1 1 1 0 0 1
1 1 0 0 0 1
1 0 1 0 1 1
1 0 0 1 1 1
0 1 1 0 1 0
0 1 0 1 1 1
0 0 1 1 1 0
0 0 0 1 1 1
{F, (F → G)} ` G.
(F → G)
↓
¬G
MODUS TOLLENS ↓
F
73
. &
¬F G
Les deux branches sont contradictoires, d’où le résultat :