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Yassine Hachaı̈chi – Esprit

Logique Propositionnelle

Introduction : Modélisation du langage

Un énoncé (ou une assertion ou une proposition) est


une phrase qui est susceptible de prendre l’une des deux
valeurs logiques soit le Vrai soit le Faux.

Par exemple,
Tout entier positif est la somme de quatre carrés parfaits
est une assertion vraie, et
Nous sommes en l’an 4000

1
est une assertion fausse.
On peut combiner des énoncés pour former de nou-
veaux énoncés. Pour ce faire, on utilise des opérateurs
appelés connecteurs logiques. Qui traduisent essentiel-
lement des mots du langage naturel (le français dans
notre cas).

Soient A et B deux énoncés, alors on construit les


énoncés

¬A, A ∨ B, A ∧ B, A → B, A ↔ B
qu’on lit :
non A, A ou B, A et B, A implique B, A si et seulement si B.

2
Ces connecteurs sont dits respectivements :
négation, disjonction, conjonction, implication et équivalence.
Les valeurs logiques de ces énoncés composés sont
déduit de celles des énoncés A, B de la façon suivante :

A B ¬A A∨B A∧B A→B A↔B


Vrai Vrai Faux Vrai Vrai Vrai Vrai
Vrai Faux Faux Vrai Faux Faux Faux
Faux Vrai Vrai Vrai Faux Vrai Faux
Faux Faux Vrai Faux Faux Vrai Vrai

Toutes les tables de vérité ont la valeur logique intuitive


qu’on attend. Sauf peut être la convention que le Faux
→ A prend toujours la valeur Vrai, indépendemment de

3
la vérité de A.
Pour vous en convaincre, prenons l’affirmation :
∀n ∈ N Si n est multiple de 4 alors n est pair
À l’aide de notre bon sens, on remarque que cet énoncé
est vrai. Puisque c’est vrai pour tout les entiers, prenons
les trois premiers cas :
0) 0 est multiple de 4 et 0 est pair. C’est le cas (Vrai→Vrai).
1) 1 n’est pas multiple de 4 et 1 est impair. C’est le
cas (Faux→Faux).
2) 2 n’est pas multiple de 4 et 2 est pair. C’est le cas
(Faux→Vrai).
On a alors les trois possibilités de vérifier A → B.

4
Syntaxe.

Les langages.

Un alphabet est un ensemble de symboles.

Exemple :
Σa = {a, b, c, . . . , z},
est un alphabet, et

Σr = {1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 0, .}
aussi.

5
Un mot est une suite finie de symboles de l’alphabet.

Exemple :
aabnx
est un mot sur l’alphabet Σa, et

1.22.12334
est un mot sur Σr .

6
Soit Σ un alphabet, on note Σ∗ l’ensemble des mots
sur cet alphabet. Un langage est un sous-ensemble de
Σ∗.

Exemple : N est un langage sur Σr , et R n’est pas un


langage sur Σr .

La concaténation de deux mots est la mise bout a bout


de ces deux suites u.v = uv.

Exemple :
00 aabnx00 .“cd00 =00 aabnxcd00 .

7
La longueur d’un mot w, notée |w|, est le nombre to-
tal de symboles qui le constituent. On remarque que
|w.a| = |w| + 1.

Il existe un mot de longueur nulle, ne contenant aucun


symbole, noté ε et dit le mot vide.

Proposition 1 Soient u, v deux mots sur un alphabet


quelconque, alors |u.v| = |u| + |v|.

Un mot u est un segment initial ou facteur gauche d’un


mot w ssi il existe v tel que u.v = w.

8
Exemple : 11 est un facteur gauche de 1123.
L’ensemble des formules propositionnelles.

L’ensemble des formules propositionnelles est un lan-


gage sur l’alphabet
ΣP = P ∪ {¬, ∧, ∨, →, ↔, ), (},
où :
P est l’ensemble des variables propositionnelles dites
aussi propositions. Notées généralement par des lettres
majuscules éventuellement indexées.
¬ La négation lue “non”.
∧ La conjonction lue “et”.
∨ La disjonction lue “ou”.
→ L’implication lue “implique”.

9
↔ L’équivalence lue “si et seulement si”.
’(’ La parenthèse ouvrante.
’)’ La parenthèse fermante.
Exemple : ∧))((A1 est un mot de Σ∗P .

Définition 1 L’ensemble des formules propositionnelles,


Form est le plus petit ensemble (pour l’inclusion) tel
que :

1- P ⊆ Form c’est a dire que toute variable proposi-


tionnelle est une formule.
2- Si F et G sont des formules alors (F ∧ G), (F ∨
G), (F → G) et (F ↔ G) sont des formules. {∧, ∨, →
, ↔}, sont dits des connecteurs binaires.
3- Si F est une formule alors ¬F est une formule. ¬ est

10
dit un connecteur unaire.
Exemple : A23 est une formule, ¬(A ∨ B) et (¬A ∨ B)
sont des formules.

On va maintenant donner une construction inductive


(par récurrence) de l’ensemble des formules.

1- F0 = P.
2- Fn+1 = Fn ∪ {¬F, (F ∧ G), (F ∨ G), (F → G) et (F ↔
G)| pour toutes formules F et G dans Fn}.

11
Théorème 1
[
F orm = Fn
n∈N

Preuve. On le fait par double inclusion.

S
L’ensemble Fn satisfait les conditions de la définition
n∈N
1.1. alors il contient Form.

Le second sens se montre par récurrence sur n.

F0 ⊆ F orm et si Fn ⊆ F orm alors Fn+1 ⊆ F orm.

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Induction structurelle sur Form

On a souvent des propriétés à vérifier sur l’ensemble des


formules. Soit P une propriété à vérifier sur l’ensemble
des formules ; alors il suffit de vérifier
Base que les vaiables propositionnelles (les éléments
de P) satisfont la propriété P ;
- Si G est une formule qui possède la propriété P alors
¬G la possède aussi ; et
- Si F et G sont des formules qui possèdent la propriété
P alors (F ∧ G), (F ∨ G), (F → G) et (F ↔ G) la
possèdent aussi.
On appelle se type de démonstration “démonstration

13
par induction structurelle sur Form”
Définition 2 La hauteur d’une formule F , noté h(F ),
est le plus petit n ∈ N tel que F ∈ Fn. On peut le définir
inductivement par :
1- Si A ∈ P alors h(A) = 0.
2- Si F et G sont des formules alors

h(F ∧ G) = h(F ∨ G) = h(F → G)

= h(F ↔ G) = max(h(F ), h(G)) + 1

3- Si F est une formule alors h(¬F ) = h(F ) + 1.


Exemple : Si A est une proposition, alors h(A) = 0, h(¬A) =
1 et h((A → (A ↔ A)) = 2.

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Lemme 1 Pour toute formule F ∈ Form , le nombre
de parenthèses ouvrantes, o[F ] est égal au nombre de
parentèses férmantes, f [F ].

Preuve. Par induction structurelle sur la construction


des formules.

Si F ∈ P alors o[F ] = f [F ] = 0.

Soit G ∈ Form vérifiant o[G] = f [G], alors o[¬G] =


o[G] = f [G] = f [¬G].

Soient F etG ∈ Form vérifiant o[F ] = f [F ] et o[G] = f [G]


alors pour tout α connecteur binaire, o[(F αG)] = o[F ]+
o[G] + 1 = f [F ] + f [G] + 1 = f [(F αG)].

15
Alors pour toute formule F on a o[F ] = f [F ].
Lemme 2 Soit F une formule et I un segment initial
de F.

I contient au moins autant de parenthèse ouvrantes que


de parenthèse fermantes.

Si I est un segment initial propre de F, qui commence


par une parenthèse ouvrante, alors o[I] > f [I].

I est une formule ssi I = F

Démonstration en exercice.

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Définition 3 Une sous-formule G d’une formule F est
un sous-mot de F qui est une formule, i.e. il existe
u et v ∈ ΣP tel que (F = u.G.v).

Soit sf (F ) = { l’ensemble des sous-formules de F }.

1- Si F ∈ P alors sf (F ) = {F }.
2- Si F = (HαG) , avec α ∈ {∧, ∨, →, ↔} alors sf (F ) =
{F } ∪ sf (H) ∪ sf (G).
3- Si F = ¬G alors sf (F ) = {F } ∪ sf (G).

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Théorème 2 (de lécture unique) Pour toute formule
F ∈ Form , un et un seul de ces trois cas se présente :

1- F ∈ P.
2- Il existe deux uniques formules G et H telles que
F = (HαG) , avec α ∈ {∧, ∨, →, ↔}.
3- Il existe une unique formule G telle que F = ¬G.

18
Preuve. Les trois cas s’excluent les uns les autres.

Pour prouver l’existance un induction structurelle sur la


construction des formules est suffisante.

Il reste donc a prouver l’unicité.

1- Si F = A alors ce A est unique.


2- Si F = (GαH) = (G0α0H 0) On a alors GαH) =
G0α0H 0) donc G est segment initial propre de G0 alors
G = G0. αH = α0H 0 alors α = α0 et donc H = H 0.
3- Si F = ¬G = ¬G0 alors G = G0. C.Q.F.D.

19
Substitution d’une variable par une formule.

Soient F et G deux formules propositionnelles, et A une


proposition.

On note FG/A la formule F si A ne figure pas dans


F , ou la formule F dans la quelle on remplace toute
occurrence (Apparition) de A par G.

Exemple : F = (A ∨ B); G = (C ∧ D) alors FG/A =


((C ∧ D) ∨ B).

20
Théorème 3 Si F et G deux formules propositionnelles,
et A une proposition alors FG/A est une formule.

Preuve. On prouve par induction structurelle sur l’en-


semble des formules :

1- Si F ∈ P alors FG/A = F si F 6= A, et FG/A =


G si F = A.
2- Si F = (KαH) alors FG/A = (KG/AαHG/A), qui sont
des formules par hypothèse d’induction.
3- Si F = ¬K alors FG/A = ¬KG/A qui est une formule
par hypothèse d’induction.

21
Algorithme pour reconnaitre les formules.

Etape 1 : Substituer toutes les variables par A.


Etape 2 : Substituer touts les connecteurs binaires par #.
Etape 3 : Si le i eme caractere est ‘‘neg’’ Alors
Si le (i+1) eme caractere est
(‘‘neg’’ ou A ou ‘‘(’’) Alors
Supprimer le i eme caractere.
Etape 4 : Tant que la sous chaine ‘‘(A#A)’’
figure dans la chaine
Remplacer ‘‘(A#A)’’ par ‘‘A’’.
Etape 5 : Si a la fin on a ‘‘A’’
Alors (c’est une formule)

22
Sinon (ce n’est pas une formule).
Formules et arbres.

Définition 4 Le connecteur principal d’une formule est :

1- Si F = A alors il n’y a pas de connecteur.


2- Si F = (GαH) alors α est le connecteur principal.
3- Si F = ¬G alors ¬ est le connecteur principal.

23
Une méthode éffective pour retrouver le connecteur
principal dans une formule

Si le premier caractère de la formule est ¬ alors c’est


le connecteur principal.

Si le premier caractère est ( alors on pondère les pa-


renthèses ouvrantes par 1 et les férmantes par -1. Le
connecteur principal sera le connecteur binaire qui se
trouve juste après la première parenthèse où le total
est 1.

Exemple : Dans les deux formules qui suivent le connec-


teur principal est souligné :
¬(A ∧ B).

24
(1¬A∧B)0
L’arbre de décomposition d’une formule. Soit
Ar(F ) l’arbre de décomposition de la formule
F. On définit alors Ar(F ) inductivement comme
suit :

1- Si F ∈ P alors F = A, alors Ar(F ) = A.


2- Si F = ¬G, alors
¬

Ar(G)
3- Si F = (GαH), alors
α
@
@
@
Ar(G) Ar(H)

25
Formellement :

1- Les feuilles de l’arbre sont des proposi-


tions.
2- Les noeuds internes sont les connecteurs.
3- La racine est le connecteur principal.
4- La hauteur de la formule est la longueur
du chemin le plus long d’une feuille a la
racine.

26
Les méthodes d’écriture d’une formule a par-
tir d’un arbre.

1- La méthode Préfixée : dite aussi la méthode


polonaise, On écrit la formule en parcou-
rant l’arbre de la racine vers les feuilles
avec une priorité a gauche. On écrit alors
l’etiquette de chaque noeud au premier
passage.
2- La méthode infixée : on parcourt l’arbre de
la même facon que la méthode Préfixée,
on ecrit alors les feuilles et le symbole ¬
au premier passage, et les connecteurs bi-
naires au second passage.
C’est la méthode usuellement utilisée sans
les parenthèses.

27
3- La méthode postfixée : on parcourt l’arbre
de la même facon que la méthode Préfixée,
on ecrit alors les feuilles au premier pas-
sage, et les connecteurs au dérnier pas-
sage.
4- La méthode : On pondère chaque noeud
binaire par deux parenthèses, ouvrante et
fermante.
On écrit notre formule en infixée en in-
serrant “(“ au premier passage par un
connecteur binaire et “)” au dérnier pas-
sage par un connecteur binaire.

28
Sémantique.

Le corps Z/2Z

Z/2Z est un corps, noté aussi


F2 = ({0, 1}, +, ×).

Les tables de l’addition et de la multiplication


sont :

+ 0 1
0 0 1
1 1 0

× 0 1
0 0 0
1 0 1

F2 est un corps commutatif.


29
La vérité des formules.

Une distribution de valeurs de vérité sur l’ensemble des


propositions P est une application δ : P → {0, 1} ap-
pelée aussi une évaluation.

“1” dénotera le vrai et “0” dénotera le faux.

30
Proposition 2 Pour toute distribution de valeurs de
vérité δ, il existe une unique extension δ : F orm → {0, 1}
qui coı̈ncide avec δ sur P et telle que ∀F, G ∈ F orm :

1- δ(¬F ) = 1 si et seulement si δ(F ) = 0.


2- δ((F ∧ G)) = 1 si et seulement si δ(F ) = δ(G) = 1.
3- δ((F ∨ G)) = 0 si et seulement si δ(F ) = δ(G) = 0.
4- δ((F → G)) = 0 si et seulement si δ(F ) = 1 et δ(G) =
0.
5- δ((F ↔ G)) = 1 si et seulement si δ(F ) = δ(G).

La preuve est simple par induction et en utilisant le

31
théorème de lecture unique.
Après cette méthode formelle on va parler des tables
de vérité.

A B ¬A A∨B A∧B A→B A↔B


1 1 0 1 1 1 1
1 0 0 1 0 0 0
0 1 1 1 0 1 0
0 0 1 0 0 1 1

32
Comparaison de F2 et ({0, 1}, ∧, ∨, ¬, →, ↔) :

Voici les connecteurs ∧, ∨, ¬ en fonction de +, ×

– 0 × 0 = 0 ∧ 0 = 0.
– 1 × 0 = 1 ∧ 0 = 0.
– 0 × 1 = 0 ∧ 1 = 0.
– 1 × 1 = 1 ∧ 1 = 1.
– 0 ∨ 0 = 0 + 0 + (0 × 0) = 0.
– 0 ∨ 1 = 0 + 1 + (0 × 1) = 1.
– 1 ∨ 0 = 1 + 0 + (1 × 0) = 1.
– 1 ∨ 1 = 1 + 1 + (1 × 1) = 1.
– ¬0 = 1 + 0 = 1.
– ¬1 = 1 + 1 = 0.

On en conclut que :

33
– p ∧ q = p × q.
– p ∨ q = p + q + (p × q).
– ¬p = 1 + p.
Définition 5 Soit δ une distribution de valeurs de vérité.
On dit que δ satisfait la formule F si et seulement si
δ(F ) = 1. Une formule F est dite une tautologie si elle
est satisfaite par toute distribution de valeurs de vérité.

Une tautologie est une formule qui prend la valeur 1


pour toute distribution de valeurs de vérité. On note
`∗ F .

34
Définition 6 Etant donnée deux formules, F et G, on
dit que F est logiquement équivalente à G si et seule-
ment si (F ↔ G) est une tautologie. On note F ≡ G.

– ∀F, G F ≡ G si et seulement si ∀δ ∈ {0, 1}, δ(F ) =


δ(G).
– La relation ≡ est une relation d’équivalence.
– cl(F ) est la classe d’équivalence de F pour ≡.
– Toute formule logiquement équivalente à une tauto-
logie est une tautologie. La classe des tautologie est
notée 1.
– La classe des formules dont la négation est une tauto-
logie sont dites les antilogies et constituent la classe

35
0.
Etant données des formules P (A, B, C, · · ·) et Q(A, B, C, · · ·),
composées à partir des propositions A, B, C, . . ., dont
les tables de vérité coı̈ncident, nous dirons que ces as-
sertions sont logiquement équivalentes et on notera
P (A, B, C, · · ·) ≡ Q(A, B, C, · · ·). On peut dire que ces as-
sertions disent la même chose de deux façons différentes.

36
Propriétés à retenir :

Idempotence de ∧ et de ∨.

A ≡ ¬¬A ≡ (A ∧ A) ≡ (A ∨ A)
Commutativité de ∧ et de ∨.

(A ∧ B) ≡ (B ∧ A) et (A ∨ B) ≡ (B ∨ A)
Associativité de ∧ et de ∨.

(A ∧ B) ∧ C ≡ A ∧ (B ∧ C) et (A ∨ B) ∨ C ≡ A ∨ (B ∨ C)

A → B ≡ (¬A ∨ B) et A ↔ B ≡ (A → B) ∧ (B → A)

A ↔ B ≡ (A → B) ∧ (¬A → ¬B)
distributivité de ∧ et du ∨ par rapport au ∨ et du ∧.

37
(A∧B)∨C ≡ (A∨C)∧(B∨C) et (A∨B)∧C ≡ (A∧C)∨(B∧C)
Lois de De Morgan.

¬(A ∨ B) ≡ (¬A ∧ ¬B) et ¬(A ∧ B) ≡ (¬A ∨ ¬B)


Pour prouver la fausseté d’une implication.

¬(A → B) ≡ A ∧ ¬B
Preuve par contraposée.

(A → B) ≡ ¬B → ¬A

38
Un énoncé qui est toujours vrai est appelé une tauto-
logie.
Voici quelques tautologies très utilisées en mathématiques :

Le tiers exclu : (A ∨ ¬A).

Transitivité de →, qui est la base du raisonnement


déductif.

[(A → B) ∧ (B → C)] → (A → C)
Soit H une hypothèse, et C une conclusion. Une preuve
de H → C est :

[(H → E1) ∧ (E1 → E2) ∧ · · · ∧ (En → C)] → (H → C)

39
Théorème 4 Soient n un entier naturel, F, F 0, G1, . . . , Gn
des formules et A1, . . . , An deux à deux distinctes.

Si F est une tautologie alors FG1/A1...Gn/An est une tau-


tologie.

0
Si F ≡ F 0 alors FG1/A1...Gn/An ≡ FG .
1 /A1 ...Gn /An

Si G1 ≡ G2 alors FG1/A1 ≡ FG2/A1

Un litteral est une proposition ou la négation d’une


proposition.

40
Par associativité de ∧ et ∨ on notera (A1 ∧ . . . ∧ An) et
n
V
respectivement (A1 ∨. . .∨An) ; Ai et respectivement
i=1
n
W
Ai.
i=1

Pour chaque variable propositionnelle on notera εA = A


si ε = 1 ; ¬A si ε = 0.

δ(F ) = {δ ∈ {0, 1}P |δ = 1}.

41
Pour chaque formule F , on définit

φF : {0, 1}P −→ {0, 1}


telle que

φF (ε1, . . . , εn) = δε1,...,εn (F ) avec δε1,...,εn (Ai) = εi.

Donc φF n’est rien d’autre que la table de vérité de F .

On remarque que F ≡ G si et seulement si φF = φG.

42
Lemme 3 Pour tout n-uplet (ε1, . . . , εn) ∈ {0, 1}n, la
n
V
formule εiAi est satisfaite par δε1,...,εn et uniquement
i=1
par celle là.

Preuve. Soit λ un distribution de valeurs de vérité.


Vn
λ( i=1 εiAi) = 1 si et seulement si λ(εiAi) = 1 pour
chaque i si et seulement si pour tout Ai on a

δε1,...,εn (Ai) = λ(εiAi)

43
Lemme 4 Soit X ⊆ {0, 1}n et soit FX la formule
_ n
^
( εiAi)
(ε1 ,...,εn)∈X i=1
FX est satisfaite pour les distributions de valeurs de
vérité δε1,...,εn tel que (ε1, . . . , εn) ∈ X et uniquement
par celles là.

44
Théorème 5 Pour toute application

φ : {0, 1}n −→ {0, 1}


il existe F tel que φF = φ. Ceci veut dire que toute
table de vérité correspond à une formule.

Définition 7 Une formule est sous Forme normale dis-


jonctive FND ssi
_ n
^
F = ( εiAi).
(ε1 ,...εn)∈X i=1
Où l’ensemble X est l’ensemble des lignes du tableau
de vérité qui valent 1.

45
Définition 8 Une formule est sous Forme normale conjonc-
tive FNC ssi
^ n
_
F = ( ¬εiAi).
(ε1 ,...εn)∈X i=1
Où l’ensemble X est l’ensemble des lignes du tableau
de vérité qui valent 0.

Théorème 6 Toute formule est logiquement équivalente


à une formule sous forme normale conjonctive et une
formule sous forme normale disjonctive.

46
On va vous convaincre de se résultat sur un exemple.
On suppose qu’on a une formule F (A, B, C) dont la
table de vérité est :

A B C F FNC FND
1 1 1 0 ¬A ∨ ¬B ∨ ¬C
1 1 0 1 A ∧ B ∧ ¬C
1 0 1 0 ¬A ∨ B ∨ ¬C
1 0 0 0 ¬A ∨ B ∨ C
0 1 1 1 ¬A ∧ B ∧ C
0 1 0 1 ¬A ∧ B ∧ ¬C
0 0 1 0 A ∨ B ∨ ¬C
0 0 0 0 A∨B∨C

47
Méthode syntaxique :

Pour passer d’une formule quelconque à une formule


équivalente sous forme normale conjonctive ou disjonc-
tive, on commence par substituer → et ↔ dans la for-
mule par des formules équivalentes qui n’utilisent que
¬, ∨, ∧ par les règles :

(P ↔ Q) ≡ ((P → Q) ∧ (Q → P ))

(P → Q) ≡ (¬P ∨ Q)

48
Ensuite on fait rentrer les négations le plus à l’intérieur
possible par les lois de De Morgan :

¬(P ∨ Q) ≡ (¬P ∧ ¬Q) et ¬(P ∧ Q) ≡ (¬P ∨ ¬Q)


Enfin utiliser la distributivité du ∧ par rapport au ∨ et
vice versa :

(P ∨ (Q ∧ R)) ≡ ((P ∨ Q) ∧ (P ∨ R))

(P ∧ (Q ∨ R)) ≡ ((P ∧ Q) ∨ (P ∧ R))

49
Système complet de connecteurs.

Définition 9 Un système complet de connecteurs est


un ensemble de tables de vérité à patir des quelles on
peut retrouver toutes les tables de {0, 1}n −→ {0, 1}.

Lemme 5 Pour tout n > 0 toute application de {0, 1}n


dans {0, 1} peut s’obtenir par composition des applic-
tions ¬, ∨, ∧.

Ceci est une conséquence des formes normales et leurs

50
constructions.
Un système est minimal lorsqu’aucun de ses sous-ensembles
stricts n’est un système complet de connecteurs.

Exemple : Le système ¬, ∧ est un système complet mi-


nimal de connecteurs. Ceci est dû aux dualités de De
Morgan et au lemme précédent.

51
Satisfiabilité

Définition 10 Soient A, B deux ensembles de


formules du calcul propositionnel sur l’ensemble
des variables P, G une formule, et δ une dis-
tribution de valeurs de vérité.

– A est satisfait par δ si et seulement si elle


satisfait toutes les formules de A.
– A est satisfaisable si et seulement si il existe
au moins une distribution de valeurs de vérité
qui le satisfait.
– A est finiment satisfaisable si et seulement
si tout sous-ensemble fini de A est satisfai-
sable.

52
– A est contradictoire ssi il n’est pas satisfai-
sable.
– G est conséquence sémantique de A, noté
A `∗ G, ssi toute distribution de valeurs de
vérité qui satisfait A, satisfait G.
– A, B sont équivalents ssi toute formule de
A est conséquence de B, et toute formule
de B est conséquence de A.

53
Voici maintenant quelques résultats sur les
ensembles de formules.

Pour tous A, B ⊆ F orm; m, p > 0 et


G, H, F1, . . . Fm, G1, . . . , Gp ∈ F orm :
– A `∗ G ssi A ∪ {¬G} est contradictoire.
– Si A est satisfaisable et si B ⊆ A alors B est
satisfaisable.
– Si A est satisfaisable alors il est finiment
satisfaisable.
– Si A est contradictoire et A ⊆ B alors B est
contradictoire.

54
– Si A `∗ G et que A ⊆ B alors B `∗ G.
– A ∪ {G} `∗ H ssi A `∗ (G → H)
– A `∗ (G ∧ H) ssi A `∗ G et A `∗ H.
– {F1, . . . , Fm} `∗ G ⇔`∗ ((F1 ∧. . .∧Fm) → G).
– G est une tautologie ssi elle est conséquence
de l’ensemble vide.
– G est une tautologie ssi elle est conséquence
de n’importe quel ensemble de formules.

55
– A est contradictoire ssi A `∗ (G ∧ ¬G).
– {F1, . . . , Fm} est contradictoire ssi

{¬F1 ∨ . . . ∨ ¬Fm} ≡ 1

– A, B sont équivalents ssi ils sont satisfaits


par les mêmes distributions de valeurs de
vérité.
– A est équivalent à l’ensemble vide ssi toutes
les formules de A sont des tautologies.
– L’ensemble vide est satisfait par toutes les
distributions de valeurs de vérité.
– F orm est contradictoire.
– Tout ensemble fini de formules est équivalent
à un ensemble constitué d’une seule for-
mule.
– {G} et {H} sont équivalents ssi G ≡ H.

56
Théorème 7 (Théorème de compacité) Pour tout en-
semble A de formules propositionnelles, A est satisfai-
sable ssi A est finiment satisfaisable.

Proposition 3 Prouvez que si A est contradictoire alors


il contient un sous-ensemble contradictoire fini.

57
Un système de déduction

En logique, on cherche à démontrer des théorèmes. On


peut le faire, soit directement à partir de la sémantique,
ce qui est coûteux (exponentiel en fonction du nombre
de variables), soit on utilise un moyen mécanique qui
ne travaille que sur la syntaxe des formules.

Un système de déduction est un procédé syntaxique qui


permet de déterminer si une formule est conséquence
logique d’un ensemble de formules.

Le principe de déduction par réfutation (ou par l’ab-


surde) est basé sur le résultat :
A `∗ G ssi A ∪ {¬G} est contradictoire.

58
Pour montrer que A ` G on montre que A ∪ {¬G} est
insatisfaisable.
La méthode des tableaux sémantiques est un système
de déduction par réfutation.

On construit un arbre dont les noeuds sont des for-


mules.

En premier lieu, on met sur une seule branche les for-


mules de A et ¬G.

Ensuite, on peut construire de nouvelle branches par


les règles :

59
(F ∧ G) ¬(F ∨ G) ¬(F → G)
↓ ↓ ↓
F ¬F F
↓ ↓ ↓
G ¬G ¬G

60
(F ∨ G) (F → G) ¬(F ∧ G)
. & . & . &
F G ¬F G ¬F ¬G

61
(F ↔ G) ¬(F ↔ G)
. & . &
F ¬F F ¬F
↓ ↓ ↓ ↓
G ¬G ¬G G

62
On a alors A ` G si et seulement si toutes les branches
de l’arbre aboutissent à une contradiction, c’est-à-dire
on trouve une proposition P et sa négation.

Exemple : Montrez par la méthode des tabeaux sémantiques


que
{P, (P → Q), (Q → R)} ` R

Dès qu’on introduit un système déductif, on se pose


deux questions :

63
1. Est-il correct, c’est-à-dire, est-ce que le mécanisme
de déduction ne contredit pas la sémantique choisie ?

2. Est-il complet, c’est-à-dire, est-il sufisamment riche


pour prendre en compte tout ce qui est décrit par la
sémantique choisie ?

Théorème 8 (de complétude)

A ` F ⇐⇒ A `∗ F

64
Exercice 1.
1. ¬P .
2. (P → Q).
3. (P → Q).
4. (P ∨ Q) ou encore (P XOR Q).
5. (P ↔ Q).
6. (P ∧ Q).

65
Exercice 2. 1. On va prouver :

Lemme. Soit F une formule et I un segment initial de


F.

I contient au moins autant de parenthèse ouvrantes que


de parenthèse fermantes.

Si I est un segment initial propre (I 6=  et I 6= F ) de


F, qui commence par une parenthèse ouvrante, alors
o[I] > f [I].

I est une formule ssi I = F

66
– Si F ∈ P, alors I =  ou I = F , dans les deux cas,
o[I] = f [I] = 0.
– Si F = ¬G avec G satisfait les hypothèses, alors :

I =  ou I = ¬, dans ces deux cas, o[I] = f [I] = 0 ;

Ou bien I = ¬J avec J segment intial de G, par hy-


pothèse d’induction, o[I] = o[J] ≥ f [J] = f [I].

– Si F = (GαH) avec G et H satisfaisant les hy-


pothèses, alors :

I =  dans ce cas, o[I] = f [I] = 0 ;

(*) ou I = (J avec J segment intial de G, par hypothèse


d’induction, o[I] = o[J] + 1 > f [J] = f [I].
(**) ou I = (GαJ avec J segment intial de H, par
hypothèse d’induction, o[I] = o[G] + o[J] + 1 > f [G] +
f [J] = f [I].

ou bien I = F par le lemme ?? o[F ] = f [F ].

Par (*) et (**).

Par les deux propriétés précédentes.


Exercice 3.
F = ((A ↔ B) → ((A ∧ ¬C) ∨ B))

G = ((C ↔ (C ∧ B)) → ((C ∧ ¬C) ∨ (C ∧ B)))


. &
↔ ∨
Ar(F ) =
A B ∧ B
A ¬
C

en préfixé
F =→↔ AB ∨ ∧A¬CB
et en postfixé.

67
F = AB ↔ AC¬ ∧ B∨ →
Exercice 4.

∧ B
Ar(F ) =
→ A
A B

A B A→B F
1 1 1 1
1 0 0 1
0 1 1 1
0 0 1 1

68
Exercice 5. On va montrer pour les deux premières
formules par les tables de vérités.

A B A→B A → ¬B F
1 1 1 0 1 A ¬A → A F
1 0 0 1 1 1 0 1
0 1 1 1 1 0 1 1
0 0 1 1 1

On remarque que pour chaque distribution de valeurs


de vérité (ligne de la table) F prend la valeur Vrai
(représenté par 1).

Pour la troisième, on va le faire par des “réductions” à


une totaulogie connue :

69
((A → B)∨(C → A)) ≡ ((¬A∨B)∨(¬C∨A)) ≡ (1∨B∨¬C) ≡ 1
A B A↔B (A ∨ B) A∧B F
1 1 1 1 1 1
1 0 0 1 0 0
0 1 0 1 0 0
0 0 1 0 0 1

On remarque que les deux formules ont la même valeur


sur chaque ligne.

Pour la seconde on va passer par des équivalences :

((A ∨ B) → C) ≡ ((¬A ∧ ¬B) ∨ C)

≡ ((¬A ∨ C) ∧ (¬B ∨ C)) ≡ ((A → C) ∧ (B → C))

70
Exercice 6.
p q r F FNC FND
1 1 1 0 ¬p ∨ ¬q ∨ ¬r
1 1 0 1 p ∧ q ∧ ¬r
1 0 1 0 ¬p ∨ q ∨ ¬r
1 0 0 0 ¬p ∨ q ∨ r
0 1 1 1 ¬p ∧ q ∧ r
0 1 0 0 p ∨ ¬q ∨ r
0 0 1 1 ¬p ∧ ¬q ∧ r
0 0 0 1 ¬p ∧ ¬q ∧ ¬r

71
Exercice 7. On a (F ∧G) ≡ ¬(¬F ∨¬G), par le théorème
du cours (conséquence des formes normales) on a :
{¬, ∨} est un système complet de connecteurs.

On a (F ∨ G) ≡ (¬F → G) par le système précédent, on


a : {¬, →} est complet.

Exercice 8. On a (F ⊕F ) ≡ ¬F et ((F ⊕G)⊕(F ⊕G)) ≡


(F ∧ G).

Exercice 9.
p q p→q
1 1 1
1 0 0

72
0 1 1
0 0 1
1. La ligne qui nous intéresse dans cette table est
la première car c’est la seule qui satisfait l’ensemble
{p, (p → q)}. On voit que la conséquence q est aussi
satisfaite, d’où le résultat.

r p q r→p p→q r→q


1 1 1 1 1 1
1 1 0 1 0 0
1 0 1 0 1 1
1 0 0 0 1 0
0 1 1 1 1 1
0 1 0 1 0 1
0 0 1 1 1 1
0 0 0 1 1 1

2. Les lignes qui nous intéressent dans cette table sont


la 1, 5, 7 et 8 car ce sont celles qui satisfont l’ensemble
{(r → p), (p → q)}. On voit que la conséquence r → q
est aussi satisfaite sur toutes ces lignes, d’où le résultat.
Exercice 11. On notera Pi pour i = 1, 2, 3 le fait que
le plat Pi est frais.

(A1) ≡ (¬P1 ∧ ¬P2) ∨ (¬P1 ∧ ¬P3) ∨ (¬P3 ∧ ¬P2).

(A2) ≡ (¬P1 ∨ ¬P2).

(A3) ≡ P3 → P1.
P1 P2 P3 A1 A2 A3
1 1 1 0 0 1
1 1 0 0 0 1
1 0 1 0 1 1
1 0 0 1 1 1
0 1 1 0 1 0
0 1 0 1 1 1
0 0 1 1 1 0
0 0 0 1 1 1

Les lignes qui nous intérssent dans cette table sont :


4,6,8.

On remarque qu’on a P3 = 0 sur les trois lignes, alors


P3 est un plat à éviter absolument.

Par contre aucun plat n’est sûr.


Exercice 12.
(F → G)

F
MODUS PONENS ↓
¬G
. &
¬F G
Les deux branches sont contradictoires, d’où le résultat :

{F, (F → G)} ` G.
(F → G)

¬G
MODUS TOLLENS ↓
F

73
. &
¬F G
Les deux branches sont contradictoires, d’où le résultat :

¬F est une conséquence logique de (F → G) et ¬G.


(F → G)

¬F

G
. &
¬F G
Il y a deux branches non cotradictoires, d’où on a :

{¬F, (F → G)} 6` ¬G.

On peut à partir de ce tableau extraire la dvv qui sa-


tisfait {¬F, (F → G)} et pas par ¬G c’est : F = 0 et
G = 1, il suffit de parcourir une branche non contradic-
toire et de satisfaire ces littéraux ; c’est-à-dire : Si on
a P on évalue P = 1 et si on a ¬P on évalue P = 0.

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