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MYTHOLOGIE NORDIQUE

Georges THORIX

MYTHOLOGIE NORDIQUE

Le Veilleur de Proue
à ROUEN - NORMANDIE
Le veilleur de Proue, 1998
droits réservés ARC - 1954 - Cherbourg
© le Veilleur de Proue, 2009
UNE MYTHOLOGIE NORDIQUE...
POURQUOI ?

Simplement, parce que malgré les siècles, les évolutions et les


révolutions, c’est dans le stratus mythologique des peuples euro-
péens, dans l’exploration consciente des vieilles attaches de l’His-
toire occidentale que se peuvent retrouver des traditions, une
métaphysique, complètement effacées ailleurs et dont les symbo-
les brusquement remis au jour, projettent une lueur singulière sur
la marche ascendante de certaines civilisations et expliquent leur
long et tragique cheminement à travers la fourmilière humaine.
Pour peu que l’on abandonne pour un temps l’étude des anti-
quités orientales, grecques et romaines, et que l’on se veuille pen-
cher sur les rares débris que les siècles ont laissé sur le sol euro-
péen, la perspective devient autre, la philosophie classique chan-
celle, l’histoire s’anime. Tout de suite, les faits marchent à la ren-
contre les uns des autres et se polarisent en un frappant rappro-
chement d’où naît cette pensée que dans l’âme et la politique aryen-
nes – en dépit de quelques passagères éclipses – tout se déroule
comme si une loi constante avait finalement commandé de tous
temps les événements mémorables.
Les conflits eux-mêmes prennent un autre visage et la posté-
rité timidement, apprend à contempler avec des yeux neufs leurs
véritables dominantes.
Comment par exemple, ne pas saisir dans les annales des guer-
res médiques cette idée-force – cette idée-base : du maintien, ou
de la destruction de l’indépendance hellénique, dépend en fait, la
continuation de la civilisation aryenne où la substitution à celle-ci
de la civilisation asiatique.
L’altération grecque prépare alors, appelle la victoire Macédo-
nienne qui renverse le mouvement historique. La Perse, de l’of-
fensive, est réduite à la défensive – Rome reprend le flambeau –
« Le Delenda Carthago » de Caton, c’est cet inconscient appel à la

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survie, comme l’est pareillement la raison des Croisades après la
prise de Constantinople et les grandes submersions islamiques.
Le Christianisme symbolique, c’est aussi cela, peut-être même, cela,
avant tout.
Parti de Galilée, considérée par les Hébreux comme terre de
mélange, largement imprégnée par le Gentil, l’homme-Dieu ne l’a
été que pour les nations aryennes et sa doctrine dont l’aire de
diffusion s’épanche immédiatement vers l’Occident Nordique,
revient du Nord dans les populations aryennes de l’Asie Mineure,
passant en Grèce, à Rome, gagnant l’Europe entière et, par les
émigrations futures des rameaux européens, l’Amérique et l’Aus-
tralie. Le seul terrain psychologique où la prédication christique
porte germes demeure celui où préexiste en quelque manière, le
fond nordique primitif.
Plus tard, la Méditerranée, la Propontide, le Pont-Euxin, le
Caucase, la Caspienne redeviennent la grande ligne de séparation
entre les deux impétueux courants de la pensée humaine.
Partout où l’on a cru d’abord au Grand-Dieu, le Premier, l’Uni-
que Dieu qui sut manifester à l’homme à travers le voile de la
matière, partout où le mot Dieu, exprime l’idée de la force éternel-
lement active qui imprime le mouvement à tout dans la nature,
suivant les lois d’une harmonie constante et admirable. O frère
Soleil ! O frère Vent ! du Povorello d’Assise partout où le symbo-
lisme explique l’angoisse des premiers hommes devant les « espa-
ces infinis » et l’admiration des premiers mortels contemplant en
silence le spectacle du Monde et cherchant à deviner la Cause
puissante qui fait jouer tant de ressorts mystérieux, partout aussi,
on retrouve les vestiges de l’unité primordiale, le stratus mythique
des races nordiques où les agents de la nature sont déguisés sous
les allégories religieuses et les poèmes mythologiques. Le chaos
primitif, l’Arbre de Vie, Thor dépossédé par Odin, Fricka son
épouse, Sunna, Mann, Nerthus, le Walhalla expriment hautement
dans le langage ésotérique de la poésie antique, l’Être Éternel,
immense qui renferme tout en lui, qui est en tout, qui est lui-

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même tout, qui n’a jamais été produit et qui ne sera jamais détruit.
Le royaume de Dieu en soi.
L’immense corpus de la Divinité, dont les Mythologies imbri-
quées et prolongées dans les poèmes sacrés des Eddas, du Beowulf,
des Nibelungenlied, restituent l’émouvante grandeur.
Cette mythologie nordique – aujourd’hui à la fois décriée et
oubliée – demeure cependant l’une des sources vives à laquelle
s’alimente le Christianisme dans sa forme Transcendantale la plus
pure et le polythéisme scientifique des lois de la nature.
C’est assez dire tout l’intérêt qui s’attache à sa connaissance
approfondie, à son étude circonspecte, à sa quête fervente.
Une telle œuvre certes, n’est guère facile à entreprendre ce sera
le mérite précisément, de Georges THORIX, au prix d’un effort
tenacement poursuivi, de recherches ingrates et rebutantes, de
l’avoir courageusement entreprise.
Au moment où notre Continent, las des luttes sanglantes et
vaines appelle de tous ses vœux son Unité retrouvée, il n’est pas
de meilleur moyen que de lui restituer l’un des fragments essen-
tiels et des plus nobles de son patrimoine spirituel, l’une des bases
les plus fermes de sa conscience ethnique.
Il le fallait faire de la façon la plus claire, la plus concise possi-
ble et ce n’est pas rien que d’avoir réussi dans le fatras des mytho-
logies et des enseignements communs aux métaphysiques, aux
sciences et aux philosophies à rétablir, dans un ordre catalogique
s’il en fut – l’une de plus belles histoires du mande.
Mais Georges THORIX, chercheur passionné, a voulu faire
plus encore en illustrant lui-même son importante étude.
Artiste à nul autre pareil, dont les œuvres si diverses, d’une
facture si puissamment originale et notamment ses Christ de pitié
ne cessent pas de saisir, d’étonner, d’émouvoir et finalement de
conquérir – ce qui est le but suprême de l’art vrai – a brossé avec
ferveur les planches magistrales qui illustrent ces pages où tout le
symbolisme nordique s’exprime en une maîtrise apparentée à la
fois aux traits d’Albrecht Dürer, à ceux de William Blake et à l’école
sacrée de Grunevald – sous un grandiose et hallucinant éclairage

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– dont seule une vision proprement Wagnérienne du monde –
peut donner l’ultime raison.
W. Du Loùt

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AVANT - PROPOS

Sortis tout droits des brumes de l’antiquité nordique les Dieux


barbus et passionnés que nous avons voulu décrire, et si possible
expliquer, dans ce modeste ouvrage ne sont en réalité que les ima-
ges de conceptions métaphysiques précises.
S’il est vraisemblable qu’ODIN ait bien existé sur le plan his-
torique il serait cependant bien hasardeux de prétendre que tous
les personnages de cette mythologie ont bien eu forme corporelle
et existence réelle.
Notre but véritable n’est pas de donner un aperçu identique à
celui des autres publications traitant le même sujet, mais au con-
traire d’élargir par de nombreuses remarques, le cadre étroitement
naturaliste fréquemment donné à la mythologie Nordique.
C’est pourquoi : conceptions métaphysiques, citations histori-
ques, constatations archéologiques et anthropologiques, morpho-
logies artistiques etc. se côtoient en ces quelques pages.
On voudra bien éventuellement excuser son auteur pour les
quelques inexactitudes qui pourraient s’y être glissées. Excuses
d’autant plus justifiées qu’il eut fallu au moins plusieurs volumes
normaux pour entamer de tels sujets.
D’ailleurs, ce ne doit pas être en tant qu’étude définitive et com-
plète qu’il faut envisager ce travail. L’auteur, ayant réalisé entière-
ment textes et dessins, souhaite plutôt que l’on regarde sa Mytho-
logie Nordique comme la première pierre d’un vaste bâtiment
que d’autres, plu, érudits et plus artistes que lui, viendront achever
et magnifier en reprenant s’il leur plaît les quelques idées maîtres-
ses qui sont la base de son ouvrage.
THORIX

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LES ÉTAPES DU DESTIN

Depuis l’Aurore de l’Humanité les civilisations ont succédé


aux civilisations et s’il nous arrive parfois d’en retrouver les vesti-
ges matériels, enfouis par le temps et le travail des hommes, leur
histoire n’est parvenue jusqu’a nous que sous formes de légendes,
mythes ou Traditions sacrées.
Formes d’ailleurs toutes poétiques et savantes où se dissimu-
lent, sous bon nombre de mots quotidiens, des symboles pleins
d’enseignements précieux, dont seuls ceux qui en possèdent les
clefs sont à même d’en comprendre le sens exact et caché.
Ce qu’il y a de plus remarquable encore n’est-il pas que nous
puissions retrouver dans l’ensemble des traditions universelles de
très nombreux symboles identiques dont le faisceau finit par nous
éclairer en prouvant que les connaissances des peuples de la pré
Antiquité étaient semblables dans leur substance. Qu’il y eut bien
des textes saints révélés, que seuls ont perdu complètement les
peuples décadents.
Mais ce qui rend particulièrement difficile la recherche de ces
symboles, c’est le fatras des coutumes et des légendes inventées
dans l’unique but de perpétuer l’enseignement divin et typique-
ment représentatives de la pluralité de nos races.
Car pour intéresser le profane il a toujours été nécessaire de
simplifier dans des rituels très courts les plus hautes connaissan-
ces métaphysiques. Ce qui malheureusement, nous laisse des usa-
ges, des superstitions, des fêtes, nous en a fait perdre trop souvent
le symbolisme exact, dégénérescence de notre compréhension et
déformation progressive de nos connaissances.
Recherche d’autant plus difficile que les exigences de l’histoire
ont tout modifié de par le monde et que les cataclysmes terrestres

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ont eux aussi, leur part de responsabilités dans cet effacement
progressif de nos valeurs spirituelles.
Car n’est-il pas vrai par exemple qu’en dehors de la volonté des
premiers chrétiens de tout effacer des croyances et des traditions
Celtiques, le fait que des villes Armoricaines se soient abîmées
dans les flots par de successifs effondrements de terrains nous ait
privé de plus de précisions effectives sur les enseignements drui-
diques ?
Or parfois, le sens de certains symboles disparus eut pu nous
aider dans les recherches ésotériques sur L’ODINISME, le VÉ-
DISME, le MAZDÉISME ou autres conceptions religieuses.
C’est pour cela que le moindre détail nous est précieux et que,
toujours par exemple, pour comprendre la signification d’un texte
des EDDAS il faut au préalable connaître le maximum de subs-
tance intrinsèque des autres traditions Aryennes et Nordiques.
Ceci, du fait que les différents peuples d’une même Ethnie ne
peuvent, puisqu’ils ont exprimé des idées identiques, être telle-
ment dans leurs procédés de fabulation sacrée.
Si indéniablement tous les fils de ce globe ont eu au départ de
leurs respectives civilisations, qu’elles soient nomades ou séden-
taires, les mêmes connaissances Cosmogoniques et religieuses, les
différences de leur tempérament ont crée cette diversité de for-
mes existantes qui caractérisent les possibilités vitales et spirituel-
les de chacun d’eux.
Les peuples blancs, dits INDO-EUROPÉENS ou ARYENS,
dont l’étude est le but de cet ouvrage ont concrétisé les civilisa-
tions les plus hautes de notre cycle obscur ou âge noir, appelé
KALI-YUGA par les sages de l’INDE,
Et s’ils ne sont plus de nos jours tout à fait à la hauteur de leur
tâche, nos peuples avaient été choisis pour détenir, conserver et
défendre les conceptions métaphysiques fondamentales ; concep-
tions devant subsister à la poussée de l’obscurantisme pseudo scien-
tifique qui est la condition de notre temps.

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Ils devaient même, au lieu de succomber, combattre pour le
rétablissement de la vérité, c’est peut-être là la raison authentique
de la combativité sacrée des peuples nordiques et des conceptions
odiniques de leur société.
À ce sujet que de rapprochements à faire entre les poèmes
héroïques des EDDAS et ceux de la BHAGAVAD-GITA texte
hindou Védique où KERISNA, messager divin, donne à ARJUNA
des raisons de croire et de combattre.
Ce combat ne prend-t-il pas une signification toute particu-
lière alors que devait commencer à la mort rédemptrice de
KHRISNA l’époque redoutable du KALI-YUGA de l’humanité.
D’ailleurs il n’est pas douteux que l’ensemble des peuples Indo-
Européens ou Aryens ait eu une Tradition héroïque de caractère
sacré.
La guerre Sainte qui correspond si bien au tempérament des
hommes du nord, n’est pas autre chose qu’un essai de réaction
contre les forces hostiles qui cherchent à implanter le désordre et
l’abrutissement de l’esprit dans la matière.
Et bien qu’il soit difficile de comprendre que la brutalité, la
férocité soient les armes de la justice et du droit, reconnaissons
que la manière forte est la plus radicalement propre à ramener
l’ordre et la discipline.
À ce sujet n’est-il pas frappant de constater que les incursions
vikings, en cette province de FRANCE qui par la suite allait deve-
nir la NORMANDIE, étaient considérées par l’opinion publique
de l’époque comme fléaux envoyés par Dieu pour tuer, piller, dé-
truire. Les acteurs en furent même appelés BYGOTHS, soit by
Got ou par DIEU.
Évidemment de nos jours les hommes non-religieux que nous
sommes ont peine à comprendre que les NORTHMEN obéis-
saient à des lois divines dont le Paradis n’était offert qu’au guerrier
intrépide et brave.
De même nous ne pouvons comprendre que la destruction
des êtres vivants représente dans le cas d’une « Guerre Sainte »

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(les Musulmans seuls en ont conservé la compréhension) le « pro-
cessus cosmique de réintégration du manifesté dans l’unité
principielle ». (R. Guénon)
L’antiquité avait, elle, les moyens spirituels de se permettre cette
compréhension. La preuve n’en est-elle pas le cas du dieu hindou
SHIVA, dieu destructeur s’il en fut, ou encore cette conception
universelle de la « Fin du Monde » que les chrétiens humanistes et
matérialistes de notre époque admettent encore, en souriant,
comme châtiment final de nos vices et de nos fautes.
Si le monde aryen avait bien pour mission de combattre que ce
soit par le bras ou par l’esprit, toutes les possibilités de dégénéres-
cence spirituelle de l’homme, il faut en voir comme explication
que la civilisation au lieu d’évoluer comme on le prétend, dévolue
au cours d’une période bien définie ou MANYAXITARA (terme
védique), cette période était partagée en quatre parties non égales,
dont les anciens avaient conservé la tradition.
Ainsi chez les Hindous, par qui toutes les connaissances tradi-
tionnelles avaient été regroupées, épurées et fixées une fois pour
toutes dans des textes relativement clairs, on appelait ces quatre
périodes :
KRITA-YUGA
TRETA-YUGA
DWAPARA-YUGA
KALI-YUGA
Chez les Grecs, HESIODE, poète métaphysicien vivant au
VIIème siècle avant le Christ JÉSUS, nous rapporte une connais-
sance identique dans sa « THÉOGONIE » où les quatre Âges de
l’humanité sont dénommés comme suit dans l’ordre chronologi-
que :
ÂGE D’OR
ÂGE D’ARGENT
ÂGE DE CUIVRE OU D’AIRAIN
ÂGE DE FER

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Selon lui les hommes de l’Âge d’Or vivaient comme des dieux,
exempts d’inquiétudes et de fatigue ; à leur mort ces hommes
devenaient des génies bienfaisants, protecteurs et gardiens tutélai-
res des mortels.
Ceux de l’Âge d’Argent étaient faibles, leurs vies n’étaient qu’une
longue enfance, ils mouraient presque aussitôt parvenus au terme
de leur puberté.
Les hommes de l’Âge d’Airain robustes comme le frêne, ne se
plaisaient qu’aux injures, aux combats sanglants et profanes, ils
finirent par s’égorger mutuellement. Nous leur devons la décou-
verte des métaux.
A l’Âge d’Airain succédait l’Âge Héroïque dont les guerriers
combattirent devant THEBES ET TROIE. On acceptait généra-
lement alors la dénomination d’Âge de Fer où ne sont respectés
ni la foi des serments, ni la vertu, ni la justice.
Comme on le voit, il y a correspondance absolue en ce qui
concerne la direction descendante par éloignement chronologi-
que graduel du principe divin, dans les quatre ÂGES hindous et
grecs. Sauf que les hindous ne voyaient en eux que les quatre
parties d’un cycle, auquel, par le fait d’un éternel retour en arrière
viennent se juxtaposer d’autres cycles semblables dans leurs frag-
mentations qualitatives.
Mais ce qu’il reste à retenir de cette dévolution humaine est
que chaque Âge soit caractérisé par une espèce entièrement nou-
velle, de par ses possibilités, espèce dont la naissance serait due à
des transformations progressives où l’esprit et la raison s’épanouis-
sant ainsi que le libre contrôle empêchent l’homme de sentir
inductivement les mystères sacrés.
II est possible d’admettre néanmoins que ces épreuves succes-
sives servent en définitive la cause de l’homme véritable.
A l’instar des Traditions Grecques et Hindoues on peut trou-
ver la trace de ces Âges, avec un peu de perspicacité et de lucidité,
dans les autres conceptions religieuses traditionnelles.

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Par exemple dans la mythologie Assyro-Babylonienne où il est
dit que l’homme fut crée par la déesse Mani avec de l’argile mêlée
au sang d’un dieu qu’Ea avait fait mettre à mort.
Mais les dieux décidèrent, on ne sait trop pourquoi, d’extermi-
ner la race humaine. Alors le déluge ravagea la Terre. Toutefois
sauvés par l’intervention du dieu Ea deux humains Outanapishtim
et son épouse en réchappèrent sur une Arche semblable en tout
point à celle du Noé de la Bible.
Mais l’humanité ainsi reconstituée fut encore une fois éprou-
vée par les dieux qui lui envoyèrent maladies et stérilité car ils lui
reprochaient d’être troublés par ses cris. Il en résulta une famine
qui fit que les hommes s’entre-dévoraient, quoique vivants d’une
« vie éteinte ».
En peu de temps la Terre fut de nouveau dépeuplée et ce ne
fut qu’à l’intervention d’Ea (défenseur de l’humanité comme le
dieu nordique Thor), qu’une nouvelle race d’hommes fut crée par
la déesse Mami. Désormais les hommes vivraient en paix avec les
dieux,
Les Celtes, dont l’empire s’étendait à une certaine époque sur
la presque totalité de notre continent, avaient eux aussi des tradi-
tions sacrées de la plus haute valeur spirituelle.
Ils nous laissent notamment dans les poèmes druidiques de
Talésien et dans certaines fables galloises un mythe du déluge iden-
tique à tous ceux que nous connaissons. À savoir que deux êtres
humains Hu-Gadarn et Kéridwen réchappent sur une barque à
l’inondation générale des « Grandes Eaux ». D’autres de leurs sym-
boles nous sont restés en gage de leur connaissance réelle, par
exemple celui de la « Cueillette du Gui » dont nous parlerons plus
loin.
Dans la mythologie Scandinave le déluge est représenté dans
les premières lignes de la « Voluspa » quand la Trinité Nordique
Odin, Vile, Vé, tua le géant Ymer et que la race des géants fut
submergée, sauf Bergelmer et sa femme qui s’enfuirent en bateau.

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Dans une autre partie du monde puisqu’il s’agit du Mexique,
une Tradition capitale vient confirmer ce que nous avancions plus
haut en affirmant que les Traditions Universelles offrent une unité
symbolique par un maximum de faits concordants et identiques.
C’est le mythe mexicain des « quatre soleils », qui remonte à la
civilisation Toltèque et qui fut repris plus tard par les Aztèques.
Donc d’après ce mythe ou « Histoire des Quatre Soleils » les
dieux créèrent successivement quatre mondes ou humanités. Des
pluies très abondantes survinrent et noyèrent tous les hommes
sauf quelques-uns qui furent changés en poissons lors de la fin du
premier soleil appelé « Chalchiuhtonatiuh » (soleil de pierres pré-
cieuses). Sous le second soleil, « Tletonatiuh » (Soleil de feu) où
comme dans l’ancienne conception hébraïque « la chair des hom-
mes fut faite de terre et de boue » (R. Girard, Popol-Vuh) la créa-
tion fut détruite par une pluie de feu et métamorphosée en pou-
les, chiens etc.
Le troisième soleil se nommait « Yohualtonatiuch » (soleil d’obs-
curité). Les hommes de cette troisième création, crées à partir du
bois comme dans la mythologie nordique, qui se nourrissaient de
pois et de résine et n’avaient pas de sang, furent engloutis dans un
tremblement de terre ou dévorés par des animaux. Le Soleil qui
éclaira 1a quatrième génération fut « Ehecatonatiuh » (soleil du
vent et de l’air). Durant cette période, les hommes nés avec du
sang divin à partir du maïs (celui-ci restant leur principale source
d’alimentation) ont pour but terrestre d’instaurer le véritable rè-
gne de dieu.
Il y a donc bien là aussi quatre cycles humains, dont le dernier
est un retour à l’âge d’Or.
D’autre part les Toltèques-Aztèques conservent eux aussi une
Tradition du déluge et de la confusion des langues. Ils disent que
l’humanité fut anéantie par le phénomène cosmique mais qu’un
homme, « Coxcotli » et une femme, « Xachiquetzal », se sauvè-
rent dans une barque et abordèrent sur une montagne appelée
« Colhuacan » ; ils eurent un grand nombre d’enfants. Ceux-ci fu-

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rent muets jusqu’à ce qu’une colombe, du haut d’un grand arbre,
leur communiqua le don des langues ; mais elles étaient tellement
différentes entre elles qu’ils ne pouvaient se comprendre. (Mytho-
logie Générale, Larousse)
Nouvelle pierre apportée à notre bâtiment les Toltèques et les
Aztèques du Mexique prétendaient jadis être venus d’un pays ap-
pelé Atlan ou Aztlan.
De plus le dieu barbu Quetzalcoatl était représenté, parait-il,
comme un homme blanc. Sa mission terminée, il aurait promis de
revenir à la fin des temps, avant de partir pour un lointain pays
« vers l’orient ».
Pour en finir avec les Aztèques nous dirons qu’ils avaient comme
les Égyptiens l’habitude de construire des pyramides dans le but
de conserver leurs secrets traditionnels et, comme vient de le prou-
ver M. J. Soustelle dans une récente étude, de servir d’hypogée à
leurs dignitaires de marque dans de secrètes chambres mortuaires.
Il y a donc là deux points de ressemblance absolue entre les
civilisations Égyptienne et Aztèque. Mais ce n’est pas tout. Une
rapide comparaison avec le fait que les Celtes, les Scandinaves et
les Scythes, de l’antiquité, enterraient leurs morts royaux ou divins
sous des Tumulus élevés, nous prouvera qu’il y a là effectivement
une fraternité d’usage dont la base doit venir d’une très ancienne
parenté spirituelle et raciale dont l’Atlantide, continent fabuleux,
est la cause en tant que lieu commun historique. Notons égale-
ment au passage, que les relations que nous possédons sur l’At-
lantide (Timée, Critias) proviennent des écrits grecs dont les auteurs
nous signalent qu’eux-mêmes les tenaient des prêtres égyptiens.
Avant l’Odinisme, Tacite, dans sa « Germania », attribue aux
germains de l’Ouest ancêtres des Allemands actuels une Tradi-
tion dans laquelle nous pouvons retrouver le symbolisme éternel
des âges de la création.
Le premier homme, selon ces peuplades se serait appelé
Mannos et il aurait eu pour père un dieu au un géant issu de la
terre, du nom de Tuisto.

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Tuisto voudrait dire « l’être aux deux sexes » quant à Mannus,
ce nom, selon toute apparence désigne l’homme en tant que créa-
ture douée de pensée et de volonté.
Mannus aurait eu trois fils, dont chacun aurait par la suite en-
gendré un des trois principaux groupements de tribus alleman-
des, les Ingévons, les Hermious et les Istévons (Mythologie Gé-
nérale, Larousse p. 222, 223).
Dans les mythes de la création de l’homme, il semble bien qu’il
y ait eu pour chacun des quatre âges légendaires, des modes diffé-
rents à partir de la figuration symbolique de chaque humanité.
Ainsi par exemple les Hébreux qui croient comme les Chré-
tiens que l’homme est venu de la main de Dieu à partir de la pous-
sière, l’identifient donc formellement (après la création de la femme)
avec les hommes de la seconde création des Toltèques, et de la
seconde création dans la Tradition Assyro-Babylonienne.
Les textes Aztèques nous apprennent que les hommes dans
leur troisième création sont conçus de bois, ce qui correspond
également à la troisième création de l’Edda – Avant qu’Odin donne
l’esprit à l’humanité ce qui caractérise la quatrième création comme
dans les textes du Popol-Vuh des Toltèquo-Aztèques où l’homme
à partir du maïs reçoit sang divin et esprit.
À noter que l’on peut retrouver dans l’Edda le géant Andro-
gyne (1ère création), les géants mâles et femelles (2éme création)
l’homme venu du frêne et la femme de l’orme (3ème création), cet
homme et cette femme bénéficiant du souffle d’esprit d’Odin-
Wotan (4ème création).
À noter aussi que l’Âge d’Or nordique se situe avant la créa-
tion de l’homme. De plus le fait que l’homme soit en bois de frêne
l’associe à l’arbre du monde scandinave et signifie, peut-être, le
passage en ses mains du pouvoir religieux jusqu’alors détenu par
la femme.
La même signification semble bien exister dans la quatrième
création des Aztèques, avec l’apparition des sculptures sacrées de
sexe mâle (R. Girard, Le Popol-Vuh).

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D’autre part il semble bien également dans toutes les Tradi-
tions que le culte traditionnel de la déesse mère (Nerthus pour les
Germains, etc.) allié à celui de la fertilité, donc profondément fé-
minin, devait avoir un symbolisme lunaire.
La « Race Solaire » de la quatrième création et de toutes les
Traditions, serait donc en réaction absolue contre les pratiques de
ce culte. La guerre des Ases et des Vanes dans la Mythologie Nor-
dique, les Vanes étant les dieux de la fertilité (Njord ayant rem-
placé Nerthus), représente donc une des formes de cette réaction.
Les Aryas Védiques qui, également, auraient lutté (lndra con-
tre Vritra) contre les conceptions des Dravidiens de l’Inde du Sud.
Ainsi s’était matérialisé le début du Kali-Yuga, et certains peuples
de notre temps semblent bien être toujours égarés dans des con-
ceptions matérialistes analogues.
Les Israélites, notamment, qui défendent jalousement leur ca-
lendrier typiquement lunaire ; qui rendent leurs dévotions au Sei-
gneur le samedi, jour placé sous l’influence néfaste de Saturne et
qui malgré un riche héritage spirituel semblent plus proches de
certaines conceptions chamanistes que du courant spirituel de notre
cycle. Car chaque âge doit avoir des normes à respecter pour par-
ticiper directement au jeu de la Providence.
Chez les chrétiens, il semble bien aujourd’hui que la vénéra-
tion mariale, très certainement justifiée à la base, arrive à faire oublier
la personne du Christ et son enseignement.
Le judaïsme, qui contient les plus grandes vérités traditionnel-
les, semble bien lui aussi être délaissé d’un peuple par trop maté-
rialiste. Et cependant que de sages doctrines furent professées par
nombre de grands Rabbins et qui vinrent servir le christianisme
hermétique par non-compréhension du peuple d’Israël.
N’est-il pas caractéristique que notre monde trouve ses inspi-
rateurs et ses chefs en majeure partie chez les représentants égarés
d’une des plus riches écoles spirituelles. Il est juste aussi de recon-
naître que l’esprit religieux perd du terrain dans le monde entier,

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et que le christianisme européen n’est plus qu’un leurre pour la
plus grande partie de notre continent.
Ayant participé à la science des Aryens, les Israélites semblent
s’être dressés très tôt contre le principe des castes de la loi de
Manou. Ils s’enfuirent donc de l’Inde, à moins qu’ils n’aient été
chassés, et vinrent s’installer sur les bords de la Méditerranée. Ils
semblent avoir adopté, en réaction contre le Védisme, certaines
conceptions religieuses de l’Inde dravidienne, conceptions lunai-
res en lutte perpétuelle contre celles des textes Avestiques Solaires
de l’Aryannité.
Ayant toutefois conservé l’image d’un Dieu unique, ils le con-
çurent à leur image, c’est-à-dire en lutte contre tout ce qui n’était
pas eux.
Plus tard, heureusement, ils acquirent relativement la sagesse
égyptienne, du moins l’élite. Moise fut l’un des chefs les plus cons-
cients de l’aberration de leurs antiques croyances. Il agit donc
comme un frein.
Mais la partie la plus sombre de leur histoire, en dehors de leur
perpétuel martyr, est celle qui aboutit à la crucifixion du Christ-
Jésus.
Car le judaïsme d’alors, tout en restant proche des conceptions
traditionnelles, s’attachait plus à la lettre qu’au sens. Alors le monde
vit ce peuple religieux sacrifier l’être divin, le fils de Dieu, sous
couleur de messianisme d’état.
II est vrai qu’ils avaient déjà, sous le règne d’Alexandre Jannée
(soit un siècle avant notre ère), tué et pendu à un arbre la veille de
Pâques un certain Jésus ben Pandira qui défendait un culte du
dieu solaire avec douze disciples symbolisant les signes du Zodia-
que. (Talmud, Sanhédrin 105 B ; Sota 47 a). En tout cas et suivant
le fait cité dans le livre de M. Arthur Weigall Les survivances païen-
nes dans le monde chrétien, ils s’approchèrent du satanisme in-
conscient en récidivant avec le Christ.
Effectivement, il serait vraisemblable, que le haut clergé de l’épo-
que ait voulu sacrifier Jésus à la conception messianique citée plus

21
haut, reprenant sur le fils de Dieu le sacrifice rituel antique que
devait effectuer le roi juif en immolant son fils préféré, tel que le
relate Philon de Biblos.
C’est ce qui expliquerait la libération d’un condamné criminel,
appelé soi-disant Barrabbas, pour être remplacé par le Christ. Or
en hébreu Bar-Abbas veut dire Fils du père et il est fort possible
que ces sacrifices humains ne soient perpétués jusque là annuelle-
ment, en la personne d’un condamné de droit commun.
Il ne faut pas s’étonner de ces pratiques puisqu’il était courant
dans le monde entier à l’époque (sauf peut-être aux Indes et en
Chine) de procéder à des sacrifices humains. Les nordiques par
exemple, faisaient de nombreuses immolations rituelles dont il
parait d’ailleurs que les victimes étaient consentantes. À noter que
chez eux, comme dans beaucoup de religions, la victime devait
être suspendue à un arbre, et seule particularité des hommes du
nord, c’est par un épieu ou une flèche venant frapper son côté
droit que le sacrifice s’achevait (voir le symbolisme d’Odin se sa-
crifiant à lui-même sur un arbre avec sa propre lance et de sa
propre main). Ce qu’il y aurait donc de particulièrement choquant
dans l’immolation du Christ serait la volonté (où l’espoir) du haut
sacerdoce d’en tirer un bénéfice rituel à son propre profit spiri-
tuel.
A noter aussi que dans ce drame sacré, le légionnaire romain
qui vint frapper jésus de sa lance au coté droit, a rétabli incons-
ciemment ou consciemment l’ordonnance rituelle du sacrifice
volontaire, solaire et nordique.
Remarquons cependant que le Christ était conscient de la né-
cessité de son martyr, celui-ci étant indispensable â la nature de sa
mission.
Remarquons aussi que c’est l’humanité dans son ensemble et
non particulièrement le judaïsme qui nécessita son sacrifice vo-
lontairement accepté.

22
C’est pourquoi le Christ est mort, au cours d’un véritable drame
solaire, pour régénérer l’ensemble de l’humanité, les Israélites y
compris.
Mais les choses en sont toujours là et en eux comme en nous
le meilleur côtoie le pire sans que pour autant nous en compre-
nions (ensemble) le danger réel.
Quoi qu’il en soit nous devons aux Rabbins traditionalistes
d’avoir conservé « l’Ancien Testament » ainsi que par les écrits de
leurs philologues les plus hautes traditions occidentales. Nous re-
trouvons aussi dans la Kabbale œuvre des Rabbins marranes du
moyen-âge le souffle de la véritable spiritualité.
Ainsi, indiscutablement toutes les Traditions nous livrent des
points communs tels que les âges de l’humanité, le déluge, la con-
fusion des langues, l’existence d’antiques civilisations aujourd’hui
disparues, etc.
Il en existe mille preuves concrètes. Et si parfois des nuances
différentielles existent sur ces points il faut y voir seulement ce
privilège humain d’une fréquente habitude de changer le sens d’un
enseignement par non-compréhension de celui-ci.
Cela n’empêche pas que dans les cas cités la filiation est authen-
tique. Nous le prouverons sans peine dans notre chapitre sur les
« Symboles Métaphysiques et Traditions Nordiques » par les nom-
breuses coutumes rituelles que ces peuples différents par le lieu et
le temps, possédaient sous des noms ou des formes différents.
Certains ethnologues du XXème siècle nous avaient déjà dit à
maintes reprises qu’Aztèques, Basques, Étrusques, Celtes et Égyp-
tiens étaient les fils de la race Atlante. Cela tend de jour en jour â se
confirmer davantage. Il est fort possible aussi que la race blanche
dite Aryenne (ou Noble) soit née â partir du rameau Atlanto-
Celtique qui depuis toujours habite nos territoires marins de l’Ouest
continental. Certains textes védiques tels que les « lois de Manou »
authentifient la thèse d’une sélection raciale, suivie d’une très lon-
gue ségrégation qualitative dont l’initiateur serait d’origine Divine,

23
et dont les Aryas de l’Inde, les Aryens de Perse ainsi peut-être que
les peuples scandinaves auraient été les concrétisations.
À noter que le langage scandinave est celui, qui, du monde
entier, selon les autorités compétentes, se rapproche le plus du
Sanscrit langue des Aryas et des Aryens.
Venu sans doute de quelques mutations génétiques essentielles
ce nouvel homme aux cheveux en fils d’or, aux yeux d’azur et au
teint lumineux cristallisait des qualités infiniment supérieures à
celles de l’Atlante ; dont la descendance tant physique que morale
avait causé les malheurs.
Crée en Asie, par le divin « Manou » (ou Manu) le « Mènes »
ou le « Mina » des égyptiens, le « Minos » des grecs, le « Menw »
des celtes cette race toute spiritualité, appelée spontanément « Race
Solaire » par l’ensemble de l’humanité, rayonne depuis de nom-
breux millénaires sur la vie du monde entier.
Sa « Mission » était d’allier la Volonté des hommes (de tous les
hommes) à la Providence du créateur, afin de contrecarrer le Des-
tin ou forme de la dégénérescence matérialiste du véhicule hu-
main.
Son but était la domination terrestre et l’instauration d’un rè-
gne de Justice où l’amélioration humaine pourrait lentement et
librement être réalisée.
Son « Moyen » était une volonté d’airain, que garantissait l’aé-
ration spirituelle vraiment unique de son âme, elle-même n’étant
que 1e reflet d’un sang généreux, neuf et pur.
En Europe, elle créa avec les derniers descendants des Atlan-
tes nos principales civilisations. La Crétoise et l’Égyptienne furent
les premières avec la Celtique.
Puis vinrent la Phénicienne, la Grecque, la Romaine, la Gothi-
que (scandinave, germanique et franque), mais son génie créateur
ne se suffisait pas dans ce monde limité et déjà quelque temps
avant la civilisation toute spirituelle de la société aryenne d’alors
avait pénétré le monde extrême-oriental en un véritable périple
Aryen.

24
Ses ramifications ultimes semblent avoir débordé le monde
chinois en se portant jusqu’à la pointe extrême du japon où les
Aïnous en seraient les descendants métis.
D’après M. A. Vayson de Pradenne (La Préhistoire, p.182) des
archéologues scandinaves ont signalé la ressemblance étrange de
vases à décor incisé, en chine et dans leur propre pays.
Des haches-marteaux à douilles, certaines en bronze, d’autres
en pierre copiées sur celles-ci, avec des formes très spéciales et
parfois des figures d’animaux stylisés sont répandues à travers la
Sibérie, l’Europe Centrale et l’Europe Nordique. D’innombrables
trouvailles faites depuis le XVIIIème siècle dans les districts de
Minoussinsk et de Krasnoïarsk, voisins de la Mongolie attestant
un grand développement culturel de la région à l’âge du bronze
(âge des archéologues et non celui des traditions) et même dès la
fin du néolithique.
Il apparaît donc clairement aujourd’hui que l’Extrême-Orient
a été en relations suivie avec l’Europe Nordique et l’Europe Cen-
trale, dès la pré-antiquité. Mille particularités artistiques et techni-
ques le démontrent clairement. Ainsi, le même décor des poteries,
en peintures polychromes avec des spirales, simples, doubles ou
récurrentes se retrouve depuis la Roumanie jusqu’en Chine, etc.
La preuve de l’influence civilisatrice des premiers Aryens se
trouve-t-elle dans des fouilles de M. Anderson (Le Ho-nan et le
Konsou) montrant qu’en Chine la civilisation Néolithique fit une
soudaine apparition avec un développement brusque en « explo-
sion ».
On pourrait même assurément à en croire certains archéolo-
gues patentés, tels que M. Henri Hubert, déduire que l’art des
Kjökkenanmöddinger japonais ou celui des Aïnos est un prolon-
gement de l’Art des Steppes Scythiques.
Parfois aussi l’ethnographie vient renforcer les thèses archéo-
logiques en nous montrant les traces de nombreux métissages
Indo-Européens.

25
Quoi qu’il en soit nous pouvons affirmer qu’il exista une civi-
lisation aryenne asiatique, dont la védique ne serait que l’une des
branches par l’établissement d’un groupement d’hommes blancs
chez les Hindous.
Les chinois lui devraient leur Antique sagesse de même que les
Tibétains et les Scythes d’Europe ne seraient que leurs descen-
dants expatriés par le déluge de fer des armées mongoloïdes des
Hiong-Nou ; ancêtres certains des Mongols et des Huns.
Car un jour les peuples nés des mélanges de sangs entre blancs
et orientaux se ruèrent à l’assaut de ceux-ci. Ils se retournaient
contre leurs progéniteurs avec haine et envie.
Il est vraisemblable par ailleurs que n’ayant pas respecté les lois
religieuses et ethniques de la pureté des Castes, les familles ayant
succombé dans cette faute grave devaient être déportées hors de
la communauté car, pour les Anciens, le sang était valeur de base,
quasi divine. Ce qui viendrait sans doute expliquer le fait étrange
de cette antipathie violente que les Hiong-Nou portaient aux Yue-
Tché et aux chinois.
C’est pourquoi selon M. R. Grousset (L’empire des Steppes)
l’empereur de Chine Ts’in Che Houang-Ti (221-210 av. J.C) et son
général Mong T’ien achevèrent la Grande Muraille destinée à pro-
téger ce pays contre les envahisseurs Hiong-Nou.
Mais en chassant ceux-ci vers 214 av. J.C. de l’actuel pays Or-
dos (soit la grande boucle du fleuve jaune) le général Mong T’ien
les obligea à attaquer les Yue-Tché peuple d’origine aryenne (ils
étaient appelé Yutchis par A. de Quatrefages dans son Histoire
Générale des Races Humaines) établi au Kan-Sou occidental.
Le chef des Hiong-Nou soit Lao-Chang devait subjuguer et
battre les Yue-Tché de 174 à 161. Il finit par tuer le roi des Yue-
Tche et fit de son crâne une coupe à boire – (Notons au passage
qu’une coutume semblable est rapportée par Hérodote IV, 65, à
propos des Scythes et que les peuples Nordiques et Germaniques
avaient eux-aussi coutume de boire l’hydromel dans le crâne de
leurs ennemis tués) – .

26
Forcée de s’enfuir, une fraction seulement de ces Yue-Tché,
que les chinois appellent Siao Yue-Tché ou petits YueTché, se fixa
au sud des Nan-Chan parmi les K’iang ou Tibétains dont, deux
siècles et demi plus tard, selon le Ts’en-Hau Chou, (Histoire de
Chine) elle avait adopté la langue.
Sortis du Gobi septentrional (mémoires de Se-Ma Ts’ien) les
autres clans Yue-Tché, appelés par les chinois Ta Yue-Tché ou
grands Yue-Tché, voulurent s’établir dans le bassin de l’Isiqkoul et
la vallée de l’Ili. Mais ils furent vite chassés par les Wou-Souen ou
Wou-Soun (Se prononce : Ou-Soun) que les historiens chinois
nous présentent comme des peuples aux yeux bleus et à la barbe
rousse.
Reprenant leur marche vers l’Ouest les Yue-Tché finirent par
arriver sur les bords du Haut Sir-Darya ou Iaxartés des géogra-
phes grecs, dans la province de Ferghâna appelée par la géogra-
phie chinoise le Ta-Yuan.
Le Ts’ien-Han Chou (Histoire de Chine) y signale leur arrivée.
Ils se trouvaient donc vers 160 av. J.C. aux confins du royaume
grecque de Bactriane fondé par Alexandre le Grand et où devait
encore régner le roi gréco-bactrien Eukratidés.
Le nom des Yue-Tché, qui est un mot chinois actuel, serait
selon M. Gustav Haloun une déformation de prononciation de
Zgudja, celui-ci étant le nom des Scythes (Ashkilzai) en assyrien.
Notons aussi que l’étoile Polaire était appelée Yeu-Tchu c’est-
à-dire Pivot de la Droite par les Chinois.
De même pour les Wou-Souen, mot que l’on prononce Ou-
Soun et que M. Jarl Charpentier, rapprochant de Asianoi ou Asioi
le nom des Alains en turco-mongol (racine As, pluriel Asod en
mongol) conclut que les Wou-Souen sont les ancêtres du peuple
samatique (ou nord iranien) des Alains.
Précisons que dans la province de Ferghâna, les chinois si-
tuaient un peuple appelé Sseu (ancienne prononciation Sseuk).
Peuple appelé par les Perses et les Indiens Saka ou Caka et que les

27
grecs connaissaient sous le nom de Sakai (Saces) c’est-à-dire Scy-
thes d’Asie.
Essentiellement nomades les Scythes furent un facteur essen-
tiel pour le développement de la civilisation universelle. Leurs in-
ventions furent innombrables, la moins connue est peut-être celle
de l’étrier qui leur assura une immense supériorité sur la cavalerie
des peuples antiques sédentaires. On ne pourrait donner d’eux
une meilleure description que de reprendre celle des bas-reliefs de
Persépolis représentant leurs frères de race les Sakas. Barbus, ils
étaient coiffés du bonnet pointu (comme l’actuel bonnet tibétain)
qui préserve les oreilles contre le vent cinglant des steppes leurs
vêtements étaient amples (tunique et pantalons larges attachés aux
chevilles) tels ceux des Mèdes et des Perses.
Cavaliers infatigables, leurs chevaux ne les quittaient jamais de
même que leur arme préférée, l’arc. Entassées et groupées sur des
chariots, leurs femmes et leurs richesses suivaient le gros de la
troupe des cavaliers. Ils avaient aussi l’habitude, de même que les
peuples du nord de l’Europe, d’enterrer leurs morts sous des tu-
mulus avec leurs armes, leurs richesses, leurs chevaux et dans cer-
tains cas, leurs femmes et leurs serviteurs.
Hérodote vit en eux (IV-20) les « peuples nomades d’Asie »
adorateurs du Soleil (1-125) à qui ils sacrifiaient des chevaux « au
plus vite des Dieux le tribut du plus vite des animaux ».
Dans son livre Des Scythes aux Gètes, vers 1859, Frédéric
Bergmann voyait en les Gètes et les Cimmériens, noms qu’Héro-
dote donnait aux Scythes, les ancêtres des peuples appelés plus
tard par les Romains, Goths et Cimbres.
Toujours selon M. F. Bergmann les Scythes (que nous appe-
lons aujourd’hui Aryens) auraient occupé la Bactriane vers 1500
av. J, C. se divisant, les Cakas seraient à l’origine des Bactriens des
Mèdes et des Hindous (Aryas) ; et les Parthes (du sanscrit Paradas
ou exilés) auraient pris le chemin de l’occident.
À l’époque de la domination de l’empire romain ceux-ci avaient
donné naissance aux (Les Dieux Normands, p. 25, Max Gilbert)

28
1 - Les Gètes - Mysiens ou Moeso - Gètes, du Don au Da-
nube, plus tard divisés en Ostrogoths du Don au Dniepr et Wisi-
goths, du Dniepr au Danube.
2 - Les Dakes (anciens Daves) en Thrace
3 - Les Gotes (de Ga-Vods), arrivés sur la mer Baltique (Celt =
ceinture : la mer qui ceinture au nord) du côté des îles de
Dorgundarholm (îles des Burgondes) et de Soélund (la forêt ma-
ritime)
4 - Les Svies ou Sviones (de Sviha, fasciner ou lier) ou Vodins,
arrivés à l’île de Gothland, d’où ils passèrent en Scandinavie
(Skadein-Apia, la terre ombreuse ou terre des forêts).
D’autre part il nous est pratiquement impossible aujourd’hui
de nous rendre compte exactement de l’influence qu’eurent les
Aryens (ou Scythes) sur la naissance des civilisations orientales.
Quoique les fouilles et les recherches limitées, qui nous sont rela-
tées par divers archéologues, dépassent par les résultats de leurs
découvertes tout ce que nous pouvons imaginer d’après nos ma-
nuels d’histoire ou nos musées.
Leur influence sur la civilisation européenne fut sans aucun
doute, également très importante, car chassés par les peuples
mongols qui quelques centaines d’années plus tard devaient rava-
ger notre continent de leurs expéditions sanguinaires, les Scythes
vinrent se réfugier vers l’Oural et vers le Caucase.
Hérodote (IV, 13) atteste que leurs migrations auraient été les
contrecoups des poussées venues de l’Est et du Nord-Est et qu’ils
furent chassés par les Issédons dont la description ressemble fort
au type Finno Ougrien.
Plus tard, la pointe avancée des Finno-Ougriens s’installa dans
le Nord de l’actuelle Finlande. Ses pratiques de sorcellerie et son
chamanisme contribuèrent sans doute à développer les croyances
magiques des scandinaves.
Remarquons qu’Odin par la découverte des Runes et de leur
valeur magique est à même de dominer l’univers, et que cette idée

29
n’est peut-être que l’effet, chez les Nordiques, d’un commerce
direct avec les conceptions finnoises.
C’est à partir de ces recoupements que l’on peut aujourd’hui
encore discerner les marques respectives du génie Aryen et des
usages mongoloïdes dans les civilisations orientales et occidenta-
les.
Il nous faut remarquer le fait que les Celtes, les Scandinaves et
les Germains dont la parenté avec les Aryens Scythes d’Asie ne
peut faire de doute, avaient les uns et les autres, et cela bien avant
l’ère imprécise de l’Odin historique, des usages permettant de croire
à une filiation, spirituelle et économique continuelle avec l’Asie.
Les poids babyloniens furent, par exemple, en usage chez les
peuples européens â l’âge archéologique du bronze. Mais les Nor-
diques se servaient déjà du système sexagésimal qui parait bien
avoir son origine en Mésopotamie. La soixantaine, le sussu est
une unité d’ordre supérieur, exprimée comme l’unité par un clou
vertical. Elle sert de base à toutes sortes de combinaisons, en par-
ticulier de la division d’un cercle en 360 degrés. C’est à-dire une
combinaison numérique de toute particulière importance (Les
Germains, Henri Hubert, p.307).
D’autre part nous ne pensons pas qu’il faille attribuer particu-
lièrement aux mycéniens, comme on le pense en général, le vaste
développement de la symbolique solaire dont témoigne l’archéo-
logie du nord. Le symbolisme « Solaire » vit le jour en Atlantide
car il est indiscutable qu’il ne fut pas particulier à une commu-
nauté européenne mais qu’il appartint pratiquement à tout l’uni-
vers, à partir d’une certaine époque. De l’autre côté de l’Atlantide,
les Toltéques avaient eux-aussi ne l’oublions pas des rites et des
cultes solaires ; de même que les inévitables relations sur un pré-
cédent culte lunaire.
L’Odin historique, qui se veut de la race des Ases (qui peuplè-
rent l’Asie), dont l’écrivain Islandais Snorri Sturluson mort en 1214
a écrit l’histoire au début de l’Ynglinga Saga est supposé être d’ori-
gine Scythe (le nom de cette race en assyrien est Ashituzai).

30
Fuyant devant les Mongols, mais peut-être aussi devant les
Romains (après l’expédition de Pompée contre Mithridate, en
Arménie vers 63 av. J.C,) il se serait réfugié vers le nord en compa-
gnie de ses fils, auxquels i1 conquérait des royaumes dans sa mar-
che.
(Ceux-ci, ou leurs descendants, seraient d’ailleurs à l’origine de
la plupart des familles royales Européennes).
Dépositaire de tous les secrets de la grande race Aryenne, il
aurait voulu en s’installant chez les peuples nordiques, dont la pureté
raciale était absolue, forger une espèce conquérante, à même de
préserver les traditions ésotériques primordiales, et de perpétuer
de dynamique manière la mission des Aryens Scythes, créateurs
des plus hautes civilisations.
C’est Odin divin messager, qui au cours de sa mission terres-
tre, a cherché à faire une seconde fois du monde septentrional la
« matrice » des peuples de l’Europe. C’est Odin le « père des ar-
mées » qui engagea le inonde nordique, régénéré dans une guerre
sainte incessante de retour à l’unicité aryenne, guerre ayant pour
but de briser le monde méditerranéen latin, levantin et syriaque,
en état de décomposition matérialiste, pour préparer la voie du
développement futur.
De là sans doute, le sens invariable des invasions germaniques
et nordiques, car les Goths considéraient comme un devoir sacré
de se venger de toutes les injures surtout de celles faites â leurs
parents ou à leur pays.
Nous noterons qu’avec le triomphe du christianisme, les inva-
sions des peuples du nord, cessèrent presque immédiatement.
Ainsi qu’on peut le voir ces vues agrandissent considérable-
ment les conceptions actuelles de l’histoire, qui tendent à limiter la
civilisation au seul développement du monde méditerranéen
sémitico-latin.
Seuls peut-être les Grecs avaient conscience de l’ampleur cos-
mique de l’histoire sacrée des hommes blancs, encore furent-ils
sapés à la base par les forces obscures de la corruption, comme

31
leur histoire propre est limitée aujourd’hui dans nos « humani-
tés » par des incrédules.
Alexandre le Grand élevé par le sage Aristote allait-il chercher
la sagesse dans la patrie de ses ancêtres en conquérant l’Asie Per-
sane et Indienne, ou ne pensait-il qu’aux gains fructueux prove-
nant des pillages ?
Voulait-il seulement regrouper en un seul et vaste empire, les
royaumes de tous les peuples blancs en écrasant Darius III
Codoman ?
Et de son côté Dâryavous ou Darius Ier roi des Perses de 521
à 486 av. J.C., n’avait-il pas pour but de regrouper, bien avant Alexan-
dre, les mêmes peuples dans un même empire ? Car il conquit
l’Inde, soumit la Thrace et la Macédoine (où devait naître Alexan-
dre) mais fut vaincu en définitive par les Grecs à Marathon.
D’autre part Darius II, fils d’Artaxérxès n’aida-t-il pas Sparte à
combattre la décadence d’Athènes qui risquait de se communi-
quer à toute la Grèce.
Il est permis de voir dans ces événements historiques un lieu
où la spiritualité est présente. Il est même permis de regarder
Alexandre comme l’héritier spirituel véritable du roi de Perse Darius
Ier.
Mais peut-être alors faut-il y voir le sens d’une mission reprise
ensuite par Odin, prophète et conquérant nordique, après que
César eut relevé le flambeau dans un monde en décomposition
qui finit par l’engloutir lui et son œuvre.
Car les peuples d’une même race ont toujours eu tendance à
vouloir se regrouper mais aussi à vouloir se dominer les uns les
autres : Comme preuves formelles nous citerons le concept ac-
tuel d’une « fédération de l’Europe » mais aussi l’histoire des riva-
lités européennes du moyen-âge à nos jours.
Ce qui viendrait expliquer les tentatives antiques de regroupe-
ment, car n’est-il pas une preuve irréfutable de la commune ori-
gine des Scythes Asiatiques (où qu’ils se soient trouvés) et des
européens, le fait de retrouver de semblables manifestations artis-

32
tiques à des époques archéologiques à peu près identiques. D’autre
part pouvons-nous douter de l’influence des peuples Indo-Euro-
péens sur les autres races, et du caractère oriental des premières
manifestations de la race Aryenne.
Ne pouvons-nous pas ; par exemple, rattacher en toute certi-
tude à l’art sarmate une partie des très curieuses peintures rupes-
tres découvertes en Sibérie et jusqu’en Mongolie, (au mont Oglakty,
à Qizil-Kaya, à Soulek près de Minoussinsk, à Morosova dans
l’Ouriangkhai, dans le haut Iénisséi, et enfin à Durbeldji et à Iïkhé-
Alyk sur l’Orkhon) Certaines fresques évoquent le meilleur gréco-
scythe (Boulouk, Kedrala, Tsaghan-Gol) ; d’autres dessins rupes-
tres (de Soulek près de Minoussinsk) représentant des guerriers à
cheval, vraisemblablement coiffés d’un casque conique portant
l’arc et la longue lance, sont très proches des fresques romano-
sarmates de Kertch (Crimée, Russie), des inscriptions authenti-
quement runiques trouvées à Boulek inclinent certains savants à
dater ces peintures jusqu’au VIIème siècle de notre ère (L’empire
des Steppes, R. Grousset).
Il serait peut-être plus exact de voir là, au contraire, la preuve
de l’origine scythique de cette forme d’écriture dont Odin-Wotan
passe pour être l’inventeur chez les nations germaniques. De voir
là, aussi, la preuve formelle de l’appartenance scythique des peu-
ples qui devaient habiter cette région, et aussi de celle de ce dieu
nordique dont la fuite, ou la montée, vers la Scandinavie aurait
apporté aux peuples du nord leurs principaux usages artistiques et
religieux de caractère indo-européen.
Ainsi la civilisation nordique d’alors aurait donc été appelée à
reprendre le fardeau écrasant du flambeau sacré des Aryas Scy-
thes. Il lui aurait fallu recréer la sphère de rayonnement de la « Race
Solaire » en occupant par la force les bastions avancés. Il lui aurait
fallu reconquérir le monde avant la venue de la vérité chrétienne.
Cette mission échoua en partie par dégénérescence des buts
réels. Comme d’ailleurs par la suite le christianisme a échoué en
certains cas.

33
C’est bien l’époque noire du Kali-Yuga qui, depuis, semble
régner sur le monde.
À proprement parler le combat de l’homme nordique, héritier
des Aryas Védiques, des Aryens Mazdéens, des Scythes traditio-
nalistes, des Celtes druidiques, des Grecs Hermétistes, des Ariens
d’Arius, des Chrétiens Gnostiques, des Nestoriens etc. est nul de-
puis le moyen-âge, ou presque, puisque seules quelques voix se
sont élevées en Occident pour défendre les vérités dont nos aïeux
illuminaient leurs vies et leurs temps. L’hermétisme antique, la
Kabbale moyenâgeuse n’ont trouvé de prolongement que dans
les Rose-Croix maçonniques ou dans les bribes d’enseignement
sacré que détenaient encore quelques sages disséminés sur notre
continent. Christian Rosenkreutz, chevalier allemand, fût effecti-
vement suivi de quelques noms plus ou moins justement célèbres,
puis bien plus tard Fabre d’Olivet écrivain français, Richard Wa-
gner génie musical allemand hanté de religiosité et entre autres
notre contemporain René Guénon dont on ne saurait trop re-
commander la lecture de son œuvre.
Que nous reste-t-il de la fougue populaire des temps antiques,
de cette fougue capable de créer les civilisations les plus brillantes,
capable encore de se mesurer à l’adversité capable de verser son
sang en véritable Holocauste.
Rien, absolument rien ! Le matérialisme le plus exécrable en-
vahit peu à peu nos préoccupations cérébrales, nos corps dégénè-
rent par l’inaction due au progrès technique et par l’hyper sexua-
lité collective. Tout est mis en œuvre pour que l’homme n’ait plus
le temps de se pencher dans la salutaire méditation, chaque instant
de nos existences étant de plus en plus « meublé » par des occupa-
tions matérialistes.
De plus le Chaos philosophique, politique et social vient don-
ner le coup de grâce à la combativité Sacrée qui jadis préparait
l’humanité à des lendemains plus ensoleillés. Ajoutons aussi les
guerres matérialistes qui viennent périodiquement briser notre
vitalité en assassinant la saine jeunesse et en ne laissant subsister

34
comme éléments reproducteurs que des vieillards ou des dimi-
nués physiques, qui nous font perdre notre caractère ancestral
véritable.
De plus les guerres matérialistes ont pour effet d’écraser les
derniers centres de spiritualité (destruction des élites judaïques
traditionalistes en Pologne etc. au cours du dernier conflit – des-
truction progressive du clergé chrétien derrière le rideau de fer,
celle vraisemblable des moines tibétains, etc.).
De même que nous avons perdu nos véritables Traditions
Ésotériques, allons-nous perdre totalement nos coutumes folklo-
riques et nos fêtes religieuses par lesquelles revivaient annuelle-
ment, bien que dissimulés, les symboles les plus sacrés. Ceci ne
tient qu’à nous, uniquement à nous.
Car il s’agit de savoir si nous perdrons définitivement ou non
le souvenir de notre origine, nous laissant subjuguer par une
pseudo-culture universelle dite cosmopolite où les « Droits de
l’homme » tendent, on ne sait trop pourquoi, à lui faire oublier ses
devoirs à travers l’idolâtrie progressive de sa propre image.
L’homme n’est pas un but mais un moyen, il reste à s’en sou-
venir comme d’une obligation à lutter pour le droit de conserver :
traditions religieuses, coutumes de notre terroir, qualités morales
et ethniques, dans lesquelles doivent s’incarner avec virilité notre
volonté de combattre l’obscurantisme scientifique et de replacer
l’être humain dans son cadre naturel propre, où il se doit de Régé-
nérer.

35
SYMBOLES MÉTAPHYSIQUES ET
TRADITIONS NORDIQUES

Sur les pierres et sur les murs de Scandinavie existent comme


partout dans le monde où se sont établies les civilisations des des-
cendants probables de la Race Atlante, les marques symboliques
de vie spirituelle.
Marques ésotériques, métaphysiques dont la connaissance est
aujourd’hui pratiquement ignorée du plus grand nombre d’hu-
mains.
De même l’analyse comparative des textes des Eddas, subs-
tance de la Tradition Nordique, avec les enseignements ésotéri-
ques traditionnels compilés dans les autres religions nous con-
firme le caractère sacré des croyances nordiques.
Il convient donc dès lors de respecter les Eddas comme nous
respectons les autres « Bibles » de l’humanité – Ce qui nous per-
mettra également d’y puiser certains enseignements qui pourront
nous aider à mieux comprendre les mystères de la religion chré-
tienne et à préparer l’indispensable Renouveau spirituel.
- La Double Spirale -
Symbole que nous retrouvons constamment que ce soit sur les
vases de la Grèce antique, sur ceux trouvés depuis l’Asie Centrale
jusqu’en Mongolie prés de Minoussinsk où vivaient jadis les
Yutohis d’origine Aryenne, ou encore en nombre infini sur les
bijoux Celtes et Nordiques, sur les monuments religieux hindous,
etc.
« Cette double-spirale qui peut-être regardée comme la projec-
tion plane des deux hémisphères de l’Androgyne, offre l’image
du rythme alterné de l’évolution et de l’involution, de la naissance
et de la mort, en un mot, représente la manifestation sous son
double aspect » - (Elie Lebasquais, Tradition Hellénique et Art
Grec, dans les Études Traditionnelles n° de décembre 1935).

37
Comme le constate René Guénon dans son livre la GRANDE
TRIADE (chap. 5) Cette « spiration » c’est « l’expir » et « l’aspir »
universels par lesquels sont produits, suivant le langage taoïste, les
« condensations » et les « dissipations » résultant de l’action alter-
née des deux principes Yin et Yang, ou, suivant la terminologie
hermétique, les « coagulations » et les « solutions » : pour les êtres
individuels, ce sont les naissances et les morts, ce qu’Aristote ap-
pelle generis et phthora, « génération » et « corruption » pour les
mondes ; c’est ce que la Tradition Indienne désigne comme les
jours et les nuits de Brahmâ, comme le Kalpa et le Pralaya ; et à
tous les degrés, dans l’ordre macrocosmique comme dans l’ordre
microcosmique des phases correspondantes se retrouvent dans
tout cycle d’existence, car elles sont l’expression même de la loi
qui régit tout l’ensemble de la manifestation universelle.
Toujours d’après Guénon les deux points terminaux de cette
double-spirale représentent les pôles de notre terre où passe l’axe
du monde. Celui-ci étant déterminant de l’équilibre produit entre
les deux forces cosmiques contraires et complémentaires, qui re-
présentent les sens différents des hémisphères de la double spi-
rale, nous avons donc là authentiquement une conception sym-
bolique de la création et de la stabilité du monde.
- Le Swastika -
Symbole universel, on le trouve surtout chez les Celtes, les
basques, les Étrusques, les Pélasges dans la Grèce pré hellénique,
chez les Scandinaves ainsi qu’en Orient de l’Inde à la Mongolie et
à la Sibérie.
Bien que l’on appelle une de ses formes Sauwastika, leur nom
traditionnel est bien le mot sanscrit Swastika, qui dérive, dit-on, de
Su-Asti, formule de bénédiction au sens propre et, qui selon M.
René Guénon SYMBOLIME DE LA CROIX (Chap. X) a son exacte
équivalence dans le KI-Tôb hébraïque de la Genèse – Le fait que
celui-ci se trouve répété à la fin du récit de chacun des jours de la
création est assez remarquable si l’on tient compte de ce rappro-
chement, car il semble indiquer que ces « jours » sont assimilables

38
à autant de rotation du Swastikas ou, en d’autres termes, de révo-
lutions complètes de la « Roue du Monde », révolutions dont ré-
sulte la succession de « soir et matin » qui est énoncée ensuite.
Toujours d’après R. Guénon (GRANDE TRIADE, Chap. V) les
deux sens de rotation du Swastika représentent la même révolu-
tion du monde autour de son axe, mais vue respectivement des
deux pôles.
D’autres, comme la circonférence, représentent symbolique-
ment le monde manifeste, le fait qu’elle est sous-entendue (par ses
extrémités en angles droits dont la rotation équivaut à un cercle)
indique très nettement que le Sevastika n’est pas une figure du
monde, mais bien de l’action du Principe à l’égard du monde.
Chez les nordiques on l’appelle « croix de Thor », ne pas oublier
que ce dieu est marié à Sif (la terre) et qu’il est sensé, plus qu’un
autre, par son pouvoir, être la force des dieux ou du « ciel », lequel
étant considéré par les Chinois et les Hindous comme le principe
générateur de toutes choses.
Le Svastika est sauvent appelé « insigne polaire » aussi peut-il
peut sans aucun doute être apparenté au symbolisme de l’axe-du-
monde (Arbre de Vie).
R. Guénon nous dit qu’au Moyen-âge il servait d’emblème à la
personne du Christ et qu’on peut l’assimiler à la croix chrétienne.
Jadis, d’ailleurs, les Nestoriens d’Asie Centrale, Schisme de la
religion catholique constitué surtout par les descendants des Yutchis
ou Scythes, de même peut-être que les Ariens disciples d’Arius
établis en Europe sous forme d’Église schismatique, en avaient
fait leur emblème religieux principal, suivie du Paraclet.
Adolf Hitler, dictateur nazi, en fit à tort un emblème politique
lié à sa doctrine de discrimination raciale.
Seuls, les tibétains, semblent en conserver réellement la valeur
religieuse.
Avant d’aller plus loin dans la recherche des sources de la Tra-
dition Nordique, il nous faut aborder à nouveau le sujet très im-

39
portant du véritable visage d’Odin puisque plusieurs conceptions
différentes se présentent à notre discernement.
Le problème est en effet de savoir si ce personnage que la
Mythologie nous décrit comme un dieu légendaire, mais dont le
prêtre chrétien Snorri-Sturluson, chantre de la Tradition Nordi-
que, nous révèle un visage humain historique, est bien oui ou non
autre chose qu’un Roi génial qui aurait marqué son époque de sa
personnalité supérieure et que la renommée aurait fini par défier.
Historiquement parlant Odin a vraisemblablement existé bien
que l’on n’en ait aucune preuve matérielle réelle.
Toutefois l’empreinte que son nom a laissée chez les peuples
du nord nous oblige à conclure affirmativement, car seul un être
vivant divin peut laisser un tel sillage. Le christ, par exemple.
N’oublions pas qu’Odin a bel et bien contribué à l’établisse-
ment d’une nouvelle civilisation par des préceptes et des lois, aux
incalculables prolongements sociaux, culturels, spirituels. (L’an-
cien droit nordique s’appelait Odhal, le Hâvamal ou Paroles du
très-haut n’est-il pas de son côté une charte morale du comporte-
ment humain que l’on pourrait presque comparer aux Tables de
la loi de Moïse).
L’influence du génie napoléonien sur la vie française n’est ab-
solument pas comparable bien que, par exemple, le code Napo-
léon ait régi pendant plus de 150 ans notre société et qu’il ait trans-
formé radicalement le visage de la France dans tous les domaines.
Dans son HISTOIRE PHILOSOPHIQUE DU GENRE HUMAIN, Fa-
bre d’Olivet, un des auteurs les plus éclairés du XIXème siècle sur
les problèmes métaphysiques et spirituels, compare Odin à
Apollonins de Tyane et les définit comme les envoyés quasi divins
de la Providence avec pour but de préparer le chemin du Christ,
dans nos âmes et dans nos corps.
Missionnaire, Odin aurait eu pour but véritable d’écraser l’Oc-
cident latino-sémitique en décomposition, pour qui le Phallus était
devenu le symbole religieux par excellence, de préserver de toute
corruption les Traditions Primordiales de l’humanité, et de prépa-

40
rer l’avenir de la race nordique, fille de la race aryenne et prédesti-
née au plus haut avenir, puisque dernière des quatre espèces hu-
maines crées ; son rôle est de remonter la pente de l’âge noir et de
préfigurer au retour d’un nouvel âge d’or.
Odin, prophète authentique, aurait été d’origine Scythe et aurait
commandé aux peuples des Ases, également d’origine scythique,
par un double pouvoir : politico-religieux.
Les Ases auraient vécu à une certaine époque entre le Pont-
Euxin et la mer, Caspienne. Mais il semble possible aussi qu’ils
aient constitué surtout une vaste congrégation religieuse dont les
membres sélectionnés parmi les plus nobles représentants de la
race Aryenne Scythique aient eu pour but de conserver les secrets
métaphysiques. Cette secte, refoulée par les invasions mongoloïdes
se serait repliée pour continuer sa mission, vers le Caucase d’abord
et l’Europe Nordique ensuite.
Il est certain que les noms topographiques rappellent leur pré-
sence dans les parages de la mer Caspienne (Aspienne) notam-
ment Astrakan, ville russe située dans une île de cette mer à l’em-
bouchure de la Volga, ainsi qu’Astrabad, port situé sur la rive ira-
nienne. La mer d’Azof ainsi que la ville, doivent peut-être égale-
ment leur nom au peuple d’Odin.
Il est d’ailleurs un fait troublant entre tous, celui de la présence
des deux lettres As dans beaucoup de noms sacrés.
Asclépios nom grec d’Esculape ;
Astrée fille de Jupiter et de Thémis, déesse de la justice qui
séjourna parmi les hommes pendant l’âge d’or ;
Asures classe de dieux souverains dans la mythologie védique ;
Assur dieu suprême du Panthéon assyrien ;
Astarté déesse du ciel chez les peuples sémitiques.
Frappants aussi sont les noms de dynasties royales ou même
de noms de pays, de rois commençant par les deux lettres.
Assyrie empire antique ;
Assam province de l’Inde entre le Tibet, la Birmanie et le Ben-
gale ;

41
Aso Mont sacré de la province de Higo (sud du japon) ;
Les Ascaniens, nom d’une dynastie de l’Allemagne du nord,
qui a régné en Brandebourg, en Ascanie, en Saxe du XIème au
début du XVème siècle.
Les Asénides nom d’une dynastie qui régna sur un empire ro-
mano-bulgare de 1185 à 1257 ;
Les Ashkanides dynastie de l’ancienne Perse (250 av. J.C. à 224
ap. JC), crée par Arsace en même temps que l’empire des Parthes ;
Les Asclépiades familles ou corporations de médecins grecs
qui prétendaient descendre d’Esculape. Les Asmonéens nom
donné à la famille juive des Macchabées originaire d’Asmon ;
Les Ashkenazim juifs traditionalistes d’Europe du Nord - Ashk
veut dire nord, en Hébreu ;
Asa Roi de Juda (944 à 904 av. J.C.) ;
Asarhaddon roi d’Assyrie (680 à 699 av. J.C.) ;
Aser un des fils de Jacob chef de la Tribu qui porte son nom ;
Astolphe prince légendaire d’Angleterre, à qui une fée fit pré-
sent d’un cor que nul mortel ne peut entendre impunément ;
Actyage dernier roi mède (549 av. J.C.) ;
Assuérus nom biblique d’un roi de Perse ;
Ascagne (Iule ou Jules) fils d’Enée et de Creuse, fut emmené
par son père en Italie après la prise de Troie, lui succéda comme
roi de Lavinium et fonda la ville d’Albe-la Longue (Énéide). Il est
la souche de la famille des Iules, dont César se glorifiait d’être issu.
Rappelons les 7 couronnes symboliques de César, lui conférant
un pouvoir religieux de Pontife en même temps que son pouvoir
politique ;
Aspasie Maîtresse et conseillère de Périclès. Sa maison était
fréquentée par les philosophes et les écrivains les plus célèbres de
son temps (Socrate, etc.). Vers le Vème siècle av. J.C. ;
Asoka Empereur des Indes, se convertit au bouddhisme dont
il fut le propagateur réel (portait comme son grand-père
Tchandragoupta le titre de Monarque Universel).

42
Il semble donc bien qu’il y ait un pouvoir éminemment reli-
gieux dans les lettres As. Selon Fabre d’Olivet le mot As signifiait
un Prince, et même un Dieu dans la langue primitive des Celtes.
Toujours selon lui « on le trouve avec la même signification de
Prince et de Principe chez les Scandinaves, les Étrusques et les
Vasques. Les Romains se servaient du mot As pour exprimer une
unité de mesure ou de poids. Nous l’appliquons encore aujourd’hui
au premier nombre des dés ou des cartes, c’est de ce mot très
antique que dérive le nom donné à l’Asie. Dans tous les dialectes
atlantiques il exprime la base des choses. » - (HIST. PHIL. DU GENRE
HUMAIN Tome 2 - p. 44)
Pour mémoire, nous rappellerons que les Aztèques du Mexi-
que prétendent être venus d’une patrie appellée Aztlan - Et aussi
hasardeux que cela puisse paraître, il y aurait peut-être un rappro-
chement à établir entre les Ases et les Aztèques et peut-être l’At-
lantide ou Aztlantide.
Mais revenons aux Ases en faisant remarquer que Pline, qui
parle des Aséens, les place aux environs du Mont-Taurus. Stabon,
de son côté, cite une ville nommée Asbourg qui paraît avoir été la
capitale des Ases puisque nous en retrouvons dans l’Edda l’exis-
tence d’Asgard, cité des dieux.
Si nous en croyons Fabre d’Olivet, Odin aurait été sectateur du
Zoroastre de la Tradition avestique et aurait été initié aux mystères
de Mithra.
Toujours selon lui, le nom germanique de Dieu, God ou Goth,
viendrait de l’Atlantique Whôd, l’éternité. De même que les Ases
auraient imposé le mot Wôd ou Gôth aux peuplades germani-
ques comme appellation du Dieu Suprême, il y aurait d’autre part
aux Indes un mot semblable appliqué à la planète de Mercure et
au mercredi.
C’est dont de Wôd que Wotan serait venu, signifiant simple-
ment sectateur de Wôd, la transformation en Odin voudrait signi-
fier le Divin. Plus tard les peuples Goths, Gothans, Gothins se-

43
ront, par rapport à Odin, ce que sont les chrétiens par rapport au
Christ.
LA VACHE AUDHUMBLA ET LE GÉANT, PREMIERS ÊTRES.
Faut-il voir dans ces deux personnages de la Mythologie Nor-
dique une correspondance avec d’anciennes conceptions Aryano-
Scythiques ?
Nous trouvons effectivement dans le Chah-Nameh (le livre
des Rois) poème avestique de 60 000 vers, composé par le poète
compilateur persan Firdousi, au Xème siècle, que le premier homme
(Androgynique) Gâyômart et le taureau primitif Gôth, furent les
créatures initiales productrices de toute vie.
La mort de Gôch et de Gâyômart fut l’œuvre d’Ahriman (le
diable persan). Il y a là survivance de notions archaïques suivant
lesquelles tout résultait de l’immolation d’une victime par un sa-
crificateur primordial.
Mais de la semence de Gâyôrnart, enfouie quarante ans dans la
terre naquit le premier couple humain : Machya et Machyoî. En
tout cas nous pouvons affirmer que la race des géants nordiques,
dont Ymer fut le dernier représentant, correspond bien à l’An-
drogyne de toutes les traditions.
L’AIGLE HRAESVELG (avaleur de cadavres).
Il est dit dans l’Edda que l’aigle Hraesvelg suscite des tempêtes
en agitant les ailes (V. M. 37).
T.H. Gaster (LES PLUS ANCIENS CONTES DE L’HUMANITÉ, P. 87)
a remarqué que « dans bien des mythologies, le vent et le tonnerre
sont supposés être produits par les battements d’ailes d’aigles géants
ou d’oiseaux similaires. Les Sumériens donnaient cet aspect au
monstre Im-Dugud. La Mythologie Hindoue à l’aigle Garouda.
Cette croyance se retrouve parmi les chinois, les Birmans, les Fin-
nois, les habitants des Îles Shetland, les Tlinkits, les Aztèques, et
les indigènes de l’île de Vancouver. Les « ailes du vent » sont aussi
mentionnées dans la Bible : particulièrement dans les psaumes
17 ; verset II, et 103 verset 3 ».
Yggdrasill, L’arbre De Vie, L’axe Du Monde

44
Le nom Yggdrasill est dérivé, selon R.B. Anderson, du nom
d’Odin, Yggr (le profond penseur) et Drasill (porteur, cheval).
Yggdrasil signifie donc porteur de Dieu. Son symbolisme est
exactement celui de l’Axe du Monde, de tous les enseignements
sacrés.
Pour les hindous Aryas c’est : Banyan.
Pour les Hébreux c’est : l’arbre Séphirothique.
Pour les Iraniens : le Gaokéréna.
Pour les Égyptiens : l’arbre Dad.
Dans le symbolisme chrétien du Moyen-âge, on parle de l’ar-
bre Peridexion (sans doute corruption de Paradision) au pied du-
quel est un dragon, comme le serpent qui ronge une racine
d’Yggdrasill.
Les fruits de l’Arbre de Vie sont les « pommes dOr » du jardin
des Hespérides (les pommes d’or d’Idunn dans la Mythologie
Nordique) La « Toison d’or » des Argonautes (le gui, pour les rites
druidiques) également placée sur un arbre et gardée par un ser-
pent ou un dragon est un symbole de l’immortalité que l’homme
doit reconquérir (R. Guénon, LA GRANDE TRIADE)
Selon la Tradition Nordique quatre fleuves prennent leur source
sous l’arbre de Vie à la fontaine Urdar. Ils représentent les quatre
phases de l’évolution cyclique dont la tradition est universelle,
comme celle de l’Axe du Monde.
La version chinoise de cet axe est le Tchoung Young, l’invaria-
ble Milieu où se trouve le Médiateur c’est-à-dire l’être entre le Ciel
et 1a Terre (le Pape pour les Chrétiens).
L’invariable Milieu est le point unique où s’opère, l’union des
influences célestes et terrestres. Le fait même que Odin-Wotan se
soit sacrifié par la lance en restant neuf jours et neuf nuits sur
l’Yggdrasill, découvrant ainsi les Runes, est bien la preuve qu’il
était le Médiateur entre le Ciel et la Terre, que recevant les influen-
ces célestes, son but était de les manifester pour les nordiques.
L’Invariable Milieu, lieu de présence divine c’est aussi le Mishkan
pour les hébreux, ou habitacle divin du Temple de Jérusalem où le

45
grand Prêtre seul pouvait pénétrer pour remplir, comme le faisait
dans son pays l’Empereur de Chine, la fonction de Médiateur.
Odin ne l’oublions pas, tenait d’autre part son assemblée avec
les dieux, au pied d’Yggdrasill ou « Centre du Monde ».
Le « Centre du Monde » ou Ming-Tang (en chinois) ou la
« Jérusaleum Céleste » a selon les Traditions respectives douze
ouvertures correspondant aux douze mois de l’année.
Sur la façade orientale les trois ouvertures correspondant aux
trois mois de printemps. Celles de la façade méridionale aux trois
mois d’été, celles de la façade occidentale aux trois mois d’automne,
celles de la façade septentrionale aux trois mois d’hiver.
Ces douze ouvertures forment un Zodiaque (R. Guénon LA
GRANDE TRIADE).
II y aurait donc correspondance absolue avec douze dieux
nordiques, chacun représentant certainement un mois, et qui de-
vaient siéger rassemblés autour d’Odin près de l’Yggdrasill ou
centre de Monde des Nordiques.
Nous pourrons effectuer le même rapprochement avec les
douze disciples du Christ (Judas pouvant fort bien correspondre
à Loki).
Les douze dieux solaires des Aztèques, que commandait le dieu
Treize (R. Girard, POPOL-VUH) et les douze vassaux du grec Jason
qui se mirent en quête de la Toison d’Or.
Dans le rituel chinois l’empereur apparaissait comme le « ré-
gulateur » de l’ordre Cosmique ce qui suppose l’union en lui ou
par son moyen, des influences célestes et terrestres. Il est fort
possible qu’Odin ait été lui-même considéré dans son rôle comme
un « régulateur » de cet ordre, ce qui viendrait éclairer le terme de
dieu que les anciens lui conférèrent.
Dans l’architecture de leurs propres habitations, les Germains
avaient l’habitude de faire reposer toute la charpente d’un édifice
sur un vaste tronc d’arbre celui-ci évoquant indiscutablement le
symbolisme de l’Axe du Monde et du Médiateur en l’occurrence
le chef de famille, le Pater Familias des latins. Autre manifestation

46
de ce symbolisme traditionnel quelques tribus allemandes élevaient
sur les hauteurs des colonnes faites d’un seul tronc, appelées
Irmensul soit « colonne géante » (MYTHOLOGIE GÉNÉRALE LA-
ROUSSE, p. 224).
À titre d’exemple nous rappellerons que l’Empereur Charle-
magne au cours de l’expédition qu’il dirigea en 772 contre les
Saxons, fit détruire, dans le pays qui aujourd’hui est appelé West-
phalie, une de ces colonnes qui était l’objet de cultes spéciaux et
d’une grande vénération.
Il nous faut aussi signaler les troncs d’arbre votifs enterrés les
racines en l’air et qui selon M. N. Toustaint (article, paru dans le n°
6 de « VIKING », sur l’Yggdrasill) remonteraient au néolithique scan-
dinave et dont M. R. Guénon nous signale (L’HOMME ET SON
DEVENIR SELON LE VÊDÂNTA, p.53) l’existence aux Indes. De même
que celle de deux oiseaux qui résident sur le même arbre et qui
signifient ou symbolisent « l’indestructible et le destructible » c’est-
à-dire le principe permanent de l’être à travers ses états de mani-
festation comparé à l’individualité distincte, transitoire et contin-
gente – (sur l’Yggdrasill l’aigle du sommet portant lui-même un
faucon entre les deux yeux ).
À propos de l’arbre votif M. R. Guénon en donne le symbo-
lisme Hindou en citant deux textes sacrés.
Katha Upanishad, 2ème Adhyâya, 6ème Vallî, shruti 1 :
« Le monde est comme un figuier perpétuel dont la racine est
élevée en l’air et dont les branches plongent dans la terre. »
Bhagavad - Gîta, XV, 1 :
« Il est un figuier impérissable, la racine en haut, les branches
sont en bas, dont les hymnes du Vêda sont les feuilles, celui qui le
connaît, celui-là connaît le Vêda ». La racine est en haut parce
qu’elle représente le principe et les branches sont le bas parce
qu’elles représentent le déploiement de la manifestation ; si la fi-
gure de l’arbre et ainsi renversée, c’est que l’analogie, ici comme
partout ailleurs, doit être appliquée en sens inverse (op. cit. p. 54).

47
Dans les deux cas, l’arbre est désigné comme le figuier sacré
(Ashw-Atta ou Pippala), chez les nordiques c’est le frêne (Ask)
chez les Celtes le chêne et le tilleul chez les Germains. Le rituel des
Druides Celtes qui coupaient régulièrement le Gui avec une fau-
cille en or, est symbolique de l’acte du Médiateur rapportant aux
hommes les enseignements divins (Moïse sur 1e mont Sinaï).
Certaines survivances de l’Axe du Monde existent encore un
peu partout pour les descendants des Toltèques et des Aztèques,
c’est le mât de Voltige : le Palo Volador ; pour les Européens c’est
le Mât de Mai ou l’arbre de Mai (enrubanné comme le Palo
Volador), le Mât de cocagne de nos foires, etc.
Constatons aussi que l’érection du Palo Volador des Mayas
actuels, mât dont le châssis de base forme une croix par ses quatre
branches égales dirigées vers les points cardinaux, se fait rituelle-
ment du 17 au 21 décembre et que d’autre part le Gui trouve
encore son emploi artistique dans nos fêtes de fin d’année. Il est
vraisemblable que de ces deux coutumes le symbolisme solaire
soit la véritable cause car nous savons que les cinq jours du Palo
Volador sont en rapport avec le dieu solaire des Toltéquo-Aztè-
ques (R. Girard., LE POPOL-VUH, p.326).
N’est-il pas curieux de comparer l’analogie du Palo Volador
avec l’érection chez les Égyptiens antiques d’un cyprès de Syrie
dont il ne subsistait plus que l’écorce de quatre rangées de ra-
meaux à sa partie supérieure. L’érection de ce cyprès (ou Dad)
symbolisant Osiris lui-même, au cours de la fête de Sed, n’était
peut-être qu’une survivance d’un rite commun aux peuples Atlan-
tes. Nous dirons enfin que fréquemment l’arbre et l’Axe du monde
se sont transformés en un culte où une montagne, un mont, par-
fois même une pierre de forte taille pouvaient tenir le même rôle.
Jésus fils de Dieu, médiateur entre l’homme et le Principe Éter-
nel ne chercha-t-il pas sur le mont des Oliviers, dans une suprême
imploration, à attirer sur ses disciples et sur l’humanité toute en-
tière la bénédiction protectrice de son Père ?
Le Dieu Solaire De La Fertilité, Balder

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Balder est le soleil d’été, mais aussi le Dieu de la Fertilité nordi-
que, par excellence – bien que ceci ne soit pas expressément ex-
primé dans les Eddas. « Les peuples de l’Antiquité expliquèrent la
mauvaise saison de l’année en supposant que le dieu ou la déesse
fertilité était descendu dans les régions inférieures ou s’était d’une
façon ou d’une autre retiré de la terre.
Les Babyloniens pleuraient solennellement chaque année au
cœur de l’été leur dieu Tammouz. Les syriens en faisaient autant
pour le dieu Adonis.
Les Grecs disaient que Proserpine passait six mois de l’année
dans les régions souterraines.
Le peuple Hittite pleurait périodiquement le dieu Télépinou »
- (T. H. GASTER, LES PLUS ANCIENS CONTES DE L’HUMANITÉ).
Bifrost Le Pont Qui Relie La Terre Au Ciel
Selon R. Guénon (GRANDE TRIADE p. 222) « suivant un sym-
bolisme commun à la plupart des Traditions, le « pont » qui relie,
soit la Terre an Ciel, soit l’État humain aux États supra-individuels
ou encore le monde sensible au monde suprasensible : en tout
cela, c’est bien toujours de l’Axe du monde qu’il s’agit, mais envi-
sagé dans sa totalité ou seulement dans quelques unes de ses por-
tions, plus ou moins étendues suivant le degré de plus ou moins
grande universalité auquel ce symbolisme est pris dans les diffé-
rents cas ; on voit par là que se « pont » doit être conçu comme
essentiellement vertical. Ec-Cirâtul-Mustagîm dans la tradition is-
lamique et le pont chinvat du Mazdéisme. «
Les quatre rivières des Eddas
Comparées aux quatre fleuves du « Paradis Terrestre ».
Selon R. B. Anderson (MYTHOLOGIE NORDIQUE p. 150) le dieu
du tonnerre, le puissant Thor, est obligé, dans la nouvelle Edda,
de marcher à pied pour se rendre chaque jour à l’assemblée des
dieux Ases dont le Tribunal se tient sous l’Yggdrasill (axe du
monde) près de la fontaine Urdar. Il est obligé de passer â gué les
rivières Kormt et Ormt et deux autres appelées Kerlaung, car s’il
ne marchait pas, le pont des Ases deviendrait la proie des flammes

49
et les eaux sacrées deviendraient bouillantes s’il franchissait Bifrost
dans son char du tonnerre.
Selon R. Guénon (LA GRANDE TRIADE), au centre du « Paradis
Terrestre » de la tradition hébraïque se tient l’Arbre de Vie d’où
partent quatre fleuves se dirigeant vers les quatre points cardinaux
traçant ainsi la croix horizontale sur la surface du monde terrestre,
c’est-à-dire sur le plan qui correspond au domaine de l’état hu-
main.
Toujours selon Guénon, ces quatre fleuves qu’on peut rappor-
ter au, quaternaire des éléments (la Kabbale les fait correspondre
aux quatre lettres dont est formé le mot PaRReS) et qui sont issus,
comme dans l’Edda, d’une source unique (comparable à la fon-
taine Castalie au pied du Parnasse) correspondant à l’éther pri-
mordial divisent en quatre parties, pouvant être rapportées aux
phases d’un développement cyclique (quatre âges de l’humanité),
l’enceinte circulaire du « Paradis Terrestre » laquelle n’est autre que
la coupe horizontale de la forme sphérique universelle.
Le même symbolisme existe dans la conception des Toltèques
ou Mayas du Mexique avec la genèse du losange et ses quatre
chemins du monde (R. Girard, POPOL-VUH p. 173). Sa caractérisa-
tion rituelle est le centre du village ou de la place centrale de celui-
ci où se rencontrent les lignes (tracées) venant des points cardi-
naux et où l’on dresse le mât de Voltige sacré.
Nous remarquerons au passage que les phases Toltèques du
développement cyclique, empruntent le sens du mouvement de
rotation du Swastika et que le passage de l’orient à l’occident indi-
que la fin d’un cycle et son renouvellement.
Le Vêtement Céleste Du Dieu
Odin porte un manteau bleu foncé, qui représente le ciel.
Un ancien mythe iranien nous dit que le dieu Mazda « A pris le
ciel pour lui comme vêtement tout brodé d’étoiles et tissé d’or. »
Nonnus, poète grec du VIème siècle de notre ère, décrit Hé-
raklès de Tyr (ou Baal), comme portant un vêtement semé d’étoi-
les et enveloppé d’un manteau qui éclaire les cieux dans la nuit.

50
L’Hydromel des Ases, le chaudron et le vase d’abondance des
Traditions.
Les Ases et les Vanes s’étant livré combat se réunirent pour
faire la paix et crachèrent ensemble en signe d’accord dans un
vase. Du contenu de ce vase les Ases firent ensuite un être infini-
ment parfait qu’ils appelèrent Kvaser. Celui-ci était si doué que nul
ne pouvait lui poser une question à laquelle il ne fut capable de
répondre.
Kvasesr messager divin parcourut le monde entier pour ap-
prendre aux hommes la sagesse.
Mais deux nains l’ayant invité à une fête, l’assassinèrent traî-
treusement.
Fjalar et Galar de leurs noms, laissèrent couler son sang dans
deux coupes et une chaudière (la chaudière s’appelait Odroerer,
ce qui remue l’esprit (od-raerer), les coupes étaient Bodu et Son).
Quand les dieux s’aperçurent de la disparition de Kvaser, les nains
leur dirent qu’il avait été suffoqué par sa propre sagesse, ne « pou-
vant trouver personne qui, en lui proposant un nombre suffisant
de questions savantes, pût le délivrer de sa surabondance ».
Des nains, le breuvage inspirateur de vers finit par tomber en
la possession des géants.
C’est là que le dieu Odin s’en vint le conquérir par mille ruses,
dont celle de ramper comme un ver.
Après avoir passé trois nuits avec la géante Gunlad, gardienne
de l’hydromel, dont il avait conquit le cœur, il la persuada de le
laisser prendre une gorgée de chacun des trois vases.
Ce faisant il n’en laissa pas une goutte et dans le but de s’enfuir
plus vite il se transforma en aigle pour regagner Asgard la ville des
Ases.
Poursuivi par un géant changé lui aussi en aigle, il laissa tomber
dans son vol un peu de précieux breuvage qui échut en partage
aux mauvais poètes. À noter qu’Odin fit don de sa précieuse li-
queur aux Ases, pour leurs banquets. Comment ne pas évoquer la
liqueur de vie des Hindous le Sama (le Haoma pour les Aryas

51
avestiques), nectar doré des dieux symbolisant l’immortalité en
assurant à ceux qui en boivent la victoire sur la mort. Et comment
ne pas évoquer les « Vases d’abondance » des diverses Traditions,
dont l’exemple le plus connu en Occident est le Graal, et qui ont
pour contenu, tel le vase précieux de la déesse Céridwen des lé-
gendes bretonnes, « le breuvage d’immortalité ».
Il est fort passible que l’on puisse interpréter le larcin d’Odin-
Wotan comme la forme poétique de l’initiation ésotérique qu’il
aurait subie victorieusement. À noter que poursuivant son but
Odin rampe tout d’abord comme un ver et qu’ensuite il se trans-
forme en aigle, animal symbolisant l’éternité et la spiritualité.
De même on établira assez facilement un rapprochement sym-
bolique entre le sang du Christ qu’est sensé contenir le Graal et le
sang de Kvaser contenu dans les trois récipients.
Chez les Toltèques la boisson sacrée s’appelait le « Boronté »
(la boisson Neuf inventée par Ixmucané ; R. Girard POPOL-VUH,
p. 246).
Le Combat De Thor Et De Hrungner
Hrungner le géant avait un cœur de pierre pointu et à trois
cornes, sa tête était aussi de pierre, comme son bouclier qui était
large et épais. Son arme était un caillou qu’il brandissait au-dessus
de ses épaules.
Thor lança son marteau contre lui au moment même oh le
géant lançait son caillou. Les deux armes se choquèrent, le caillou
fut brisé en deux dont un morceau frappa Thor à la tête. Mais le
marteau dans sa course vint écraser la tête de Hrungner dont le
corps vint tomber sur le dieu du Tonnerre de telle façon que son
pied gisait sur le cou de celui-ci.
Quand les Ases apprirent que Thor était tombé tous vinrent le
soir, mais aucun d’eux ne put le délivrer en bougeant le pied du
géant.
Alors arriva Magne (la Force) fils de Thor et de Jarnsaxa, âgé
de trois nuits. Avec facilité il délivra son père en lui disant : « C’est

52
un grand malheur, père, que je sois venu si tard, j’aurais pu, je
pense, tuer ce géant avec mon poing ».
Il y a dans ce récit deux choses capitales à relever : d’une part la
force précoce d’un enfant divin ; thème que nous retrouvons dans
d’autres Mythologies, chez le dieu Mardouk possédant dés sa nais-
sance toute la maturité d’un adulte, chez Héraklès (Mythologie
Grecque), chez Moïse (la Bible) etc. D’autre part le géant de pierre
que nous retrouvons chez les Hittites, qui semble menacer les
dieux de sa taille et de sa force et dont seul le dieu Ea sera capable
de les débarrasser.
Vidhar tuant le loup Sigurd (Siegfried) et sa lutte contre le dra-
gon Fafnir.
LE COMBAT FINAL DE TOUTES LES TRADITIONS
Sigurd, dont la famille descend d’Odin, n’est-il pas la réplique
du St Georges chrétien, qui lui-même n’est peut-être autre que 1e
dieu égyptien Horus qui tua le monstre symbolisant le dieu du
mal, Set.
La Mythologie Babylonienne relate la guerre entre le dieu puis-
sant et un dragon nommé Labbou, la Mythologie Indienne parle
de la lutte entre Indra et Vritra, la Mythologie Grecque de celle
entre Zeus et Typhon.
II y a trace de ce combat primitif dans la Mythologie Nordi-
que par le combat des Ases et des Vanes.
La Bible fait allusion (Isaïe, 51, 9 ; Psalm, 73 - 14 Rt 89 - 10 :
Job, 26 – 12) au combat primitif entre Jéhovah et le dragon
Leviathan ou Rahab (Rageur) d’autre part il faut remarquer aussi
que dans presque toutes les Traditions on parle d’un dernier com-
bat à la fin des Temps.
Le prophète Isaïe (27-1) et St Jean dans l’Apocalypse (12) don-
nent le combat primitif comme modèle de ce qui se passera de
nouveau à la fin des Temps (T - H Gaster, p. 128 LES PLUS AN-
CIENS CONTES DE L’HUMANITÉ).

53
Comme on le voit le Ragnarok ou crépuscule des Dieux de la
Mythologie Nordique trouve sa confirmation en tant que proces-
sus cosmique, dans d’autres textes saints.
Nous terminerons ce chapitre en rappelant que si plus tard le
christianisme devait détruire le plus sauvent possible les marques
symboliques de l’Odinisme, il ne dut les succès de sa conquête sur
les peuples du nord qu’à la juxtaposition de symboles identiques
dans les deux religions. Symboles dont l’origine provenait d’une
commune et traditionnelle essence.

54
LES DIEUX NORDIQUES ET LA SUBSTANCE DE L’EDDA

Fort longtemps avant l’aube du christianisme naissant, le monde


Nordique éclairait déjà la spiritualité occidentale de ses vigoureu-
ses et traditionnelles conceptions.
C’est pourquoi la nouvelle religion se trouva forcée de s’en
imprégner et en adopter en les intégrant à ses rites et mystères, les
fêtes et les symboles de l’antiquité indo-européenne.
Ce qui d’ailleurs ne pouvait, en soi, altérer ou déformer le sens
véritable des enseignements chrétiens puisqu’en « matière » de
spiritualité les croyances sacrées sont obligatoirement complémen-
taires et non pas contraires comme on pourrait parfois le penser.
Car il est bien entendu que le mythe religieux, d’où qu’il pro-
vienne, n’est que le déguisement particulier spécialement donné à
une connaissance traditionnelle ou métaphysique.
Déguisement ayant principalement pour but d’en dissimuler le
caractère transcendant et éblouissant à ceux qui ne sont pas dans
l’état approprié de compréhension intellectuelle, et secondaire-
ment de plaire ou correspondre par sa forme poétique et artisti-
que aux normes psychologiques d’un tempérament ethnique non
moins particulier.
C’est pourquoi, en fait le moyen-âge chrétien fut pratiquement
le retour à l’orthodoxie nordique de l’Europe par le triomphe de
l’aventure Gothique dans ses réalisations les plus démesurées.
N’est-il pas infiniment révélateur, par exemple, de retrouver
gravées sur les portiques des très vieilles églises scandinaves soit
les représentations métaphysiques d’origine pré chrétiennes soit
les représentations légendaires du drame des Eddas.
N’est-il pas significatif aussi le fait de devoir la conservation
des textes sacrés nordiques au laborieux travail de deux représen-
tants du ministère chrétien.

55
Car alors que les prêtres chrétiens de son temps cherchaient,
dans leur ensemble, à faire disparaître les vestiges spirituels de
l’Odinisme, le prêtre Soemund (le savant) s’appliqua à réunir et à
compiler les Traditions de cette religion. Cela lui valut d’ailleurs la
réputation de sorcier. Né entre 1054 et 1057, mort vers 1133 , il
appartenait à une vieille famille norvégienne qui avait embrassé le
Christianisme vers l’an 1000 et qui s’était installée en Islande.
Lui-même avide de s’instruire, fut un grand voyageur, il visita
l’Allemagne et Paris. Il est l’auteur du CODEX REGIUS ou plus vieux
texte de l’Edda.
Et c’est à l’École Latine qu’il avait fondée sur son domaine
héréditaire à Oddi, que s’instruisit Snorri-Sturluson (né en 1118,
mort en 1241) qui plus tard écrivit le Heimskringla, la grande his-
toire du nord et l’Edda qui porte son nom.
Nous ne pourrons donner que quelques extraits des Eddas, et
cela par manque de place.
Nos lecteurs voudront bien nous en excuser.
Le Panthéon nordique, comme celui des anciens grecs, était
peuplé par de multiples dieux dont les forces de la nature repré-
sentaient pour l’homme moyen les images les plus vraies.
Le hurlement glacé du vent sur la mer déchaînée, la foudre qui
embrase et pulvérise tout ce qu’elle frappe, les tempêtes de neige
gigantesques du grand nord, les aurores boréales, la nuit intermi-
nable de l’hiver ou bien le soleil de minuit, autant de phénomènes
terribles et déroutants que l’esprit craintif des hommes de l’anti-
quité cherchaient à expliquer.
C’est pourquoi autour des véritables connaissances spirituelles
vinrent se cristalliser pour le peuple les formes anthropomorphes
de dieux robustes et sains que chacun pouvait comprendre.
Odin (Wôdan, Wuotan ou Guodan chez les tribus germani-
ques, Uuôden chez les Anglo-Saxons) a donné son nom au mer-
credi : Wôdansdag, danois et suédois Onsdag, anglais Wednesday,
néerlandais Woensdag – Les écrivains latins l’identifient avec Mer-
cure – Il donna son nom à plusieurs localités : Odense en Fionie

56
; Odensherg, Odenskirka en Suède ; Odenswald, Godesberg
(Wödansberg) en Allemagne ; Wednesbury dans le Staffordshire.
Odin est un grand et vénérable vieillard à la barbe flottante,
revêtu d’un sombre manteau bleu ou bariolé à capuchon rabattu,
et coiffé d’un chapeau à larges bords – II n’a qu’un œil ayant donné
l’autre en gage à Mimir pour acquérir le privilège de puiser tous les
matins à la fontaine miraculeuse, source inépuisable de toute science
et de toute intelligence.
Il est l’animateur des entreprises guerrières (Herfadir ou Herjan :
père des armées comme le mot hébreu Sabaoth déformation de
Jéhovah Zebaoth), il porte alors un casque d’or, une armure res-
plendissante et la redoutable épée Gungnir (la frémissante). Son
cheval (gris) est Sleipnir (le glissant) il a huit pattes. Sur les épaules
d’Odin sont perchés les corbeaux Hugin (la réflexion) et Munin
(la mémoire), qui dès l’aube explorent le monde pour renseigner
le dieu quand le soir descend.
À ses pieds sont les loups Geri et Freki (le glouton et le vo-
race).
Il porte au bras l’anneau Draupnir (dégoutter) d’où provien-
nent toutes les neuf nuits huit anneaux de poids égal.
Comme l’Assur des Babyloniens et le Jéhovah des hébreux
sont les chefs des armées et les inspirateurs des guerres de domi-
nation ; c’est lui qui donne la certitude de la victoire – la gloire et
l’immortalité – qui promet à la nation élue l’empire souverain dans
le monde (F. Wagner, LES POÈMES MYTHOLOGIQUES DE L’EDDA p.
55).
Selon F. Wagner ce culte est originaire de la Basse-Allemagne,
ce que tendent à prouver les chants de Sigurd et la Saga des
Völsungs – Odin est le fondateur le cette noble famille dont les
traditions se rattachent à l’histoire primitive des Francs du Rhin.
Thor est le fils d’Odin – dieu du printemps, il subjugue les
géants du froid, de plus il est à proprement parier le défenseur du
genre humain.

57
Sif, son épouse, symbolise la terre et porte une chevelure d’or
éblouissante.
Lui-même porte une barbe rouge, car sa nature est de feu : il
est ceint d’une ceinture de forces sa main brandit un marteau que
l’on peut définir comme la foudre puisqu’il est le dieu du ton-
nerre.
Autres signes de sa divinité, il porte sur la tête une couronne
d’étoiles et il conduit un chariot traîné par deux chèvres dont les
sabots et les dents jettent mille étincelles de feu.
Ses deux fils sont Magne (la force) et Mode (le courage).
Son nom allemand est DONNER, le jeudi porte son non en
anglais (Thursday) en allemand (Donnersdag), en flamand
(Dondersdag).
BRAGI fils d’ODIN est le dieu de la poésie. IDUNN son
épouse, distribue aux dieux les pommes d’or donnant l’immorta-
lité.
TYR fils d’ODIN dieu de l’honneur martial et de la guerre, il
est audacieux, farouche, intrépide. C’est lui qui pour permettre
aux dieux d’enchaîner le loup GLEIPNER, sacrifia sa main droite
dans la gueule du monstre.
HODER frère aveugle de BALDER, il symbolise l’Hiver. L’in-
fernal dieu LOKI le forcera en abusant de son infirmité à devenir
le meurtrier de Balder.
BALDER est le fils d’Odin et de FRIGG. Il est l’été fertile que
tue périodiquement l’hiver – NANNA son épouse, tourne tou-
jours son visage souriant vers le ciel – À la mort de BALDER son
cœur se brise et elle meurt.
FORSETTE est le fils de BALDER et de NANNA, son nom
signifie : président – Autrefois l’île d’HELIGOLAND était appe-
lée FORSETELAND. La justice est son fait – on ne saurait trou-
ver meilleur tribunal que le sien.
ULLER fils de SIF (la Terre) et beau-fils de THOR - Ses attri-
buts sont l’arc et les skis - On l’invoque dans les combats singu-
liers - Il symbolise l’hiver.

58
HERMOD (le vaillant au combat) fils d’ODIN, il est le messa-
ger des dieux.
RIND est la déesse de la terre qui, après la mort de Balder, est
au pouvoir de l’Hiver. Le mot anglais RIND rappelle la croûte
terrestre durcie par le gel – VALE est le fils qu’elle eût d’ODIN -
LOKE dieu maléfique qui déchaînera les cataclysmes de la fin
du monde. Sa femme s’appelle SIGYN
HELL déesse de l’enfer est sa fille
NJORD dieu des vents et de la mer, il est bienfaisant de na-
ture.
FREY est son fils, il symbolise les bonnes récoltes, la paix, la
stabilité.
FREYA sœur de FREY, la plus belle des déesses, elle incarne
l’amour et la sensualité
HEIMDALL fils d’ODIN, il est le dieu qui garde l’accès du
pont Bifrost (arc-en-ciel), de son cor il préviendra les ASES le
jour de la fin du monde, pour le rassemblement à un suprême
combat.
AEGER dieu des tempêtes, RAN est sa femme – Leurs filles
sont les vagues.
Les WALKYRIES, filles d’ODIN ont pour mission d’amener
les guerriers braves, tués au combat, dans le somptueux WALHAL
où ils pourront poursuivre leurs combats gigantesques.
Les Neufs Mondes De La Mythologie Nordique
1 - MUSPELHEIM - Gimle (Gimle) palais au toit d’or, plus
brillant que le soleil, situé dans ses plus hautes régions. Monde du
FEU. Royaume de SURT.
2 - ASAHEIM - Monde des dieux, formant une voûte au-
dessus de la terre. Au milieu est ISAVOLD (Idavold) le lieu de
réunion des dieux où se trouve HLIDSKJALF (HLIDSKJALF)
le trône élevé d’Odin.
3 - LJOSALFAHEIM - Monde des lutins de la lumière entre
ASAHEIM et le VANAHEIM.

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4 - VANAKEIM - Monde des VANS ou VANES, tout près
au-dessus de la terre.
5 - MANNAHEIM - Terre, Monde des descendants d’Ask et
Embla.
6 - JOTUNHEIM - Monde des géants, se trouve au delà de
l’Océan, il est sépare d’ASAHEIM par la rivière IFING (Ifing)
qui ne gèle jamais,
7 - SVARTALFAHEIM - Monde des Lutins des ténèbres.
8 - ELHEIM - Monde des morts, enfer. Le chemin qui y me-
nait descendait des mondes supérieurs par le Nord à travers JO-
TUNHEIM et franchissait le fleuve GJOL (Gjol) dont le pont
GJALLAR (Gjallar) était recouvert d’une toiture d’or brillant.
9 - NIFLHEIM - Monde du brouillard Royaume du FROID
et des Ténèbres, au milieu duquel est la fontaine HVERGELMER
(Hvergelrner) où habite le dragon NIDHUG (Nidhug).
Les Ases Et Le Crépuscule Des Dieux
Loki, dieu du mal, père d’une monstrueuse descendance com-
prenant le loup Fenris qu’il eut de la sorcière Sngerbede ainsi que
le serpent Jormungander qui entoure le monde de ses anneaux,
père aussi de Hell déesse de l’enfer, sera le chef des noires légions
de la fin des temps.
C’est lui qui au cours d’un banquet donné par Aeger, se leva
pour insulter et calomnier les Ases qui auparavant l’avaient humi-
lié. Les mille et mille fautes qu’il a à se reprocher n’iront-elles pas
jusqu’à inciter les dieux à le murer dans trois lourdes pierres et à
lui imposer de surcroît le supplice du venin d’un serpent tombant
goutte â goutte sur son visage. Supplice d’autant plus pénible que
la femme de Loki, Sigyn, dans le but de le secourir, essaye d’arrê-
ter la chute du venin en le recueillant dans un vase ; mais se trou-
vant forcée de vider celui-ci dès qu’il est plein, fait ainsi alterner les
moments de calme à ceux de souffrance que la Mythologie nordi-
que nous décrit comme étant des tremblements de terre gigantes-
ques,

60
F. Wagner (LES POÈMES MYTHOLOGIE DE L’EDDA p. 174) fait
justement remarquer dans son livre admirable que le châtiment de
l’esprit du mal est une idée que l’on observe chez la plupart des
peuples de l’Antiquité. Dans le livre du prophète Enoch, il se trouve
des détails analogues à la légende de l’Edda.
Dieu ordonna à l’archange Raphaël de lier les mains et les pieds
d’Azraël, l’instigateur des anges rebelles, et de le reléguer dans la
solitude du désert, sur des rocs aux arêtes aiguës, jusqu’au juge-
ment dernier.
Dans la Mythologie grecque, Prométhée fut cloué par Vulcain
sur le Caucase par ordre de Jupiter.
De même nous pouvons retrouver chez les Égyptiens le dieu
du Mal Seth, (Symbolisant les ténèbres) meurtrier de son frère
Osiris, dont la rivalité avec son autre frère Horus (la Lumière)
amène un combat où Seth arrache un œil à Horus mais se fait
émasculer.
Dans la Mythologie nordique Loki se délivrera vers la fin des
temps ainsi que Fenris le loup monstrueux jadis enchaîné grâce au
sacrifice volontaire de Tyr qui devint manchot du bras droit. Le
serpent du monde montera à l’assaut des continents tandis que
sur l’océan Naglfari (la barque de la mort faite des ongles des
défunts) vogue vers le champ de bataille Vigrid conduite par Loki
en personne.
Ragnarok, la « destinée finale des dieux », le « Crépuscule des
Dieux » verra trois hivers terribles se succéder sans interruption.
Les océans se couvriront alors de glace, les tempêtes feront
rage. Eggther, le gardien sentinelle du domaine des géants pincera
les cordes de sa harpe en un lugubre prélude à la Tragédie – « C’est
la sauvage musique des bourrasques qui hurlent à travers les forêts
sombres » (F. Wagner - LES POÈMES MYTHOLOGIE DE L’EDDA p.
47). Alors le chant des trois coqs cosmiques s’élèvera (le coq rouge
Fjalar, annonçant le combat, Gollinkambi ou Crête d’Or éveillant
les Ases et les Einherjar, guerriers du Walhal, le troisième coq
appelant les puissances sataniques à l’assaut), le chien de l’enfer

61
Garm hurlera férocement tandis que Heimdall de sa trompe ras-
semblera les guerriers des Ases. Hrym se mettra en route avec les
géants du froid, Surt de son côté arriva de Muspillsheim, l’épée de
feu à la main, suivi de ses légions de noirs démons montés sur des
coursiers frénétiques.
Sur terre les hommes seront corrompus et dépravés à l’ex-
trême. Les combats commenceront sous l’œil limpide et presque
joyeux de Wotan-Odin, reconnaissable à son casque d’or lumi-
neux, et le frêne Yggdrasill, arbre du monde, en chancellera sur sa
base.
Odin que le loup Fenris dévorera sera vengé par son fils Vidhar
qui tuera le monstre ; Loki et Heimdall (que certaines traditions
semblent définir comme l’ancêtre du genre humain) s’entre-tue-
ront. Frey succombera sous l’étreinte de Surt.
Thor, dont le culte précéda très certainement celui d’Odin dans
les pays nordiques et qui peut-être considéré au même titre comme
Médiateur puisqu’il est lié aux symbolismes de l’Arbre du Monde
et de la Croix, (rappelons à ce sujet sa faculté ultra personnelle de
bénir les actions divines et humaines par simple élévation de son
marteau en forme de T) écrasera au cours du cataclysme final le
gigantesque serpent Jormungander mais périra lui-aussi, rongé par
les éclaboussures venimeuses du reptile, Tyr et le chien Garm
s’entretueront à la lumière de l’incendie que Surt allumera et qui
embrasera le monde, car il nous faut préciser que le Soleil aura
(comme dans bien des Traditions) été avalé par Fenris le loup, de
même que Mânagarm aura dévoré la Lune. Les continents s’ef-
fondreront dans le gouffre des océans et la fin du monde sera
consumée.
Alors l’œuvre de régénération suivra car près de l’Arbre du
Monde au pied de la source sacrée de Mimir, Lif et Lifthrasir (la
vie et l’énergie vitale) auront réussi à survivre, ils se nourriront de
la rosée du matin et donneront naissance à une nouvelle race hu-
maine.

62
L’âge d’or revivra alors sur la terre, débutant un nouveau cycle
humain.
Au sujet de cette nouvelle race d’homme, nous constaterons
que le fait de se nourrir de rosée indique bien une amélioration
spirituelle totale car d’après la Quabbalah hébraïque la « rosée de
lumière » émane directement de l’Arbre de Vie et c’est par elle que
doit s’opérer la résurrection des morts, de même dans les Tradi-
tions extrême-orientales, il est fait mention de « l’arbre de la rosée
douce », situé sur le mont Kouenlum qui est souvent pris pour un
équivalent du Méru (la « montagne polaire » qui est comme l’ar-
bre, un symbole de l’Axe du monde) – (René Guénon, LE SYMBO-
LISME DE LA CROIX, p. 84,).
Un nouveau Soleil déversera des flots de lumière sur la terre de
nouveau féconde, une nouvelle lune aura pris la place de l’an-
cienne et les dieux survivants s’assembleront comme jadis au
Walhalla reconstitué dans les plaines de l’inlassable activité où
Idavöllr – Vali et Vidhar les fils d’Odin, Modi et Magni les fils
vaillants de Thor – Balder revenu se réconcilier avec son frère
Hoder l’innocent bras de sa mort tragique.
L’ordre de l’Âge d’Or sera définitivement rétabli, et dans Gimlé
(le Joyau) palais resplendissant couvert d’or, les êtres humains de-
meurés purs goûteront désormais une existence radieuse dans la
compagnie des dieux délivrés qu’ils seront de l’obligation des tra-
vaux et des guerres.
À l’abri du mal, ces hommes seront également délivrés de tous
châtiments et de toutes menaces de ceux-ci. Alors le dragon
Nidhögg symbole de la destruction devenu inutile réintégrera le
néant.
Les Ases : Odin, Thor, Tyr, Heimdall etc., de même que leurs
alliés les Vanes Njörd, Frey, Freya, auront payé de leur mort les
fautes que Loki, au banquet d’Aeger, leur reprochait.
D’abord il nous faut remarquer avec René Guénon que la Sym-
bolique semble bien s’être transformée au cours des temps, en ce
sens que dite « Polaire » elle est devenue « Solaire ». Nous savons

63
qu’il est encore courant en Chine de regarder le Méru ou Monta-
gne Polaire comme un symbole de l’AXE du MONDE.
Nous savons d’autre part d’après tes nombreux travaux scien-
tifiques dignes d’intérêt que le pôle nord aurait jadis été le berceau
d’une végétation quasi équatoriale que l’inclinaison subite du globe
de 23 degrés et demi sur son orbite aurait fait disparaître.
Nous savons aussi que dans sa position initiale le globe ne
devait pas subir les rigueurs de l’hiver, celui-ci étant inexistant. La
civilisation de L’ÂGE d’OR a peut-être emprunté ce territoire et
ne serait-il pas possible que le continent fabuleux de pas mal de
nos Traditions, l’Hyperborée, la Thulé, l’Aztlan, l’Atlantide, s’y fut
trouvé situé ?
Cela viendrait peut-être expliquer et prouver le fait d’une com-
mune origine entre les peuples antiques de l’Europe et ceux de
l’Amérique. En tout cas cela apporterait une explication ration-
nelle à la concordance de leurs Traditions Spirituelles issues à n’en
pas douter d’une Tradition Primordiale unique.
N’est-il pas curieux pour le moins que les Scandinaves de
l’Odinisme considéraient la fin du monde comme un terrible hi-
ver ou plus exactement comme une terrible année où trois hivers
consécutifs seraient le prélude de la gamme des cataclysmes cos-
miques.
Il est bien dit dans la substance de l’Edda au chapitre du Ragnaök
que les Océans seraient alors couverts de glace, or nous savons
que le poids du pôle augmente d’année en année, de siècle en
siècle, par continuelle formation de nouvelles banquises.
N’y-a-t’il pas là une preuve de l’antique connaissance sur l’évo-
lution de la vie du globe ?
N’est-il pas étrange par ailleurs de pouvoir distinguer dans toutes
les Traditions, y compris dans la Mythologie Nordique, l’identi-
que croyance que le nord est le royaume des défunts ou plus exac-
tement de la mort, et que la fin du monde viendra de cette direc-
tion ?

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CHANT DE VAFTHRUDNIR
Odin dit
1) Je te demande conseil, Frigg ! car j’ai envie de me mettre en
route
Pour rendre visite à Vafthrudnir ;
Je brûle du désir, dis-je, de m’instruire dans la science des cho-
ses anciennes
Auprès du géant omniscient
Frigg dit
2) Je voudrais retenir ici Herjafadir (1)
Dans le domaine des Ases,
Convaincue que, sous le rapport de la force, nul géant
N’est comparable à Vafthrudnir
Odin dit
3) J’ai beaucoup voyagé, j’ai fait de multiples expériences
J’ai maintes fois mis les dieux à l’épreuve
Ce que je veux savoir, c’est quel aspect présente
La demeure de Vafrhrudnir
Frigg dit
4) Fais bon voyage ! Reviens sain et sauf !
Sois heureux chemin faisant !
Que l’intelligence te reste fidèle, Aldafadir (2)
Si tu vas te mesurer en paroles avec le géant
5) Sur ces mots, Odin partit pour éprouver l’éloquence de ce géant
omniscient :
II arriva devant la résidence que possédait le pète d’Im (3) ;
Aussitôt Ygg (4) y entra
Odin dit
6) Soit salué, Vafthrudnir ! Me voici entré dans la halle
Pour te voir en personne
Je désire savoir tout d’abord si tu es bien instruit
O Géant, et si tu possèdes la parfaite sagesse

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Vafthrudnir dit
7) Quel est ce personnage qui, dans ma demeure
M’apostrophe en un langage si vif ?
Tu ne sortiras pas de ma résidence,
Si tu ne prouves que tu es plus intelligent que moi
Odin dit
8) Je m’appelle Gagnrad ; je viens d’accomplir un voyage,
Poussé par la soif vers ta retraite
Après ce long trajet, j’ai besoin de ton hospitalité
Et d’un bon accueil, O géant!
Vaft dit
9) Pourquoi donc, Gagnrad, parles- tu dès l’entrée ?
Avance dans la salle et prends un siège
Alors on expérimentera qui de nous deux connaît le plus de
choses,
L’Hôte ou le vieux harangueur :
Odin dit
10) L’Homme pauvre qui se présente chez le riche
Doit dire ce qu’il faut ou bien se taire,
Trop de loquacité, je pense, ne peut que faire du tort
À celui qui arrive chez un individu froid et soupçonneux
Vaft dit
11) Dis- moi ceci, Gagnrad, puisque dès l’entrée
Tu veux prouver que tu es bien instruit :
Comment s’appelle le coursier qui poursuit son chemin
Chaque jour au- dessus des fils du peuple ?
Odin dit
12) Il s’appelle Skinfaxi (5), celui qui, pendant la clarté du jour
Poursuit son chemin au- dessus des fils du peuple
II passe pour le plus splendide des traîneurs de char ;
Continuellement reluit la crinière du cheval
Vaft dit
13) Dis- moi ceci Gagnrad, puisque dès l’entrée,
Tu veux prouver que tu es bien instruit :
Comment s’appelle le coursier qui de l’est amène

66
La nuit chez les superbes divinités ?
Odin dit
14) II s’appelle Hrimfaxi (6) celui qui arrive chaque nuit
Chez les superbes divinités ;
De son mors il laisse, tous les matins, tomber des gouttes
d’écume
Qui répandent la rosée dans les vallées
Vaft dit
15) Dis- moi ceci, Gagnrad, puisque dès l’entrée
Tu veux prouver que tu es bien instruit :
Comment s’appelle le fleuve qui sépare
Le domaine des géants du séjour des dieux ?
Odin dit
16) Ifing est le nom du fleuve qui sépare
Le domaine des géants du séjour des dieux
Il coulera à découvert pendant l’éternité ;
Aucune couche de glace n’en couvrira les flots
Vaft dit
17) Dis- moi ceci, Gagnrad, puisque dès l’entrée
Tu veux prouver que tu es bien instruit :
Comment s’appelle la plaine où se livreront bataille
Surt (7) et les bienveillantes divinités ?
Odin dit
18) Elle s’appelle Vigrid (8), la plaine où se livreront bataille
Surt et les bienveillantes divinités
Elle s’étend sur cent lieues dans chaque direction,
La plaine qui leur est assignée
Vaft dit
19) Tu es bien renseigné, mon hôte ! Prends place sur le banc du
géant
Asseyons- nous et causons ensemble !
Dans cette salle, mon hôte, nous allons gager, nous deux,
Notre tête dans un assaut d’éloquence
Odin dit
20) Dis- moi ceci tout d’abord, si ton intelligence en est capable

67
Et si lu le sais Vafthrudnir :
D’où sont issues la terre et la voûte céleste
A l’origine des temps, O sage géant ?
Vaft dit
21) C’est de la chair dYmir que fut créée la terre,
Et de ses ossements se formèrent les montagnes :
Avec le crâne du froid géant des frimas on fit la voûte céleste,
Et de son sang proviennent les flots de la mer
Odin dit
22) En second lieu dis- moi, si ton intelligence en est capable
Et si tu le sais, Vafthrudnir :
D’où est issue la lune qui plane au- dessus des hommes
De même que le soleil ?
Vaft dit
23) Mundilfari (9) est le nom du Père de Mâni (10)
De même que de Sôl (11) ;
Chaque jour ils doivent faire le tour de l’espace céleste,
Pour permettre aux hommes de mesurer le temps.
Odin dit
24) En troisième lieu, dis- moi puisque l’on vante, ta sagacité,
Et si tu le sais, Vafthrudnir :
D’où provient le jour qui luit au- dessus de la foule,
Et la lune avec les phases de la lune ?
Vaft dit
25) Delling (12) est le nom du père de Dag
Et Nöt (14) est la fille de Nör (15) :
Les nouvelles et les pleines lunes furent créées par les augustes
divinités
Pour permettre aux hommes de compter les années
Odin dit
26) En quatrième lieu, dis- moi, puisque l’on vante ta sagacité,
Et si tu le sais, Vafthrudnïr :
D’où est venu l’hiver et le chaud été,
À l’aurore des temps, chez les sages divinités ?

68
Vaft dit
27) Vindsval (16) est le nom du père de Vetr (17),
Et Sumar (18) est le fils de Svösud (19) ...
Chacun d’eux rajeunira d’année en année
Jusqu’au crépuscule des dieux
Odin dit
28) En cinquième lieu, dis- moi, puisque l’on vante ta sagacité,
Et si tu le sais Vafthrudnïr :
Qui est né, à l’origine des temps, plus ancien
Que les Ases et les descendants dYmir ?
Vaft dit
29) Une infinité d’hivers, avant que la terre fût créée,
Naquit Bergelmir ;
Thrudgelmir était son père
Et Aurgeimir, son aïeul (20)
Odin dit
30) En sixième lieu, dis- moi, puisque l’on vante ta sagacité,
Et si tu le sais, Vafthrudnir :
D’où est venu Aurgelmir, l’ancêtre de cette race,
A l’aurore des temps, O sage géant ?
Vaft dit
31) Des Elivagar (21) jaillirent des gouttes de venin,
Qui s’enflèrent jusqu’à former un géant
Telle est l’origine de toutes nos générations
Voilà pourquoi toute cette race porte toujours malheur
Odin dit
32) En septième lieu, dis- moi puisque l’on vante ta sagacité,
Et si tu le sais, Vafthrudnir ;
Comment a- t- il engendré des enfants, ce fier géant,
Lui qui n’a goûté l’amour d’aucune géante ?
Vaft dit
33) On dit, que, de son propre chef, le géant des frimas
A donné naissance à une fille et à un garçon à la fois ;
Un pied du sage géant a produit avec l’autre pied

69
Un fils à six têtes
Odin dit
34) En huitième lieu, dis- moi puisque l’on vante ta sagacité,
Et si tu le sais Vafthrudnir :
Quels sont tes plus lointains souvenirs et que sais- tu de plus
ancien ?
Tu es omniscient, O géant !
Vaft dit
35) Une infinité d’hivers avant que la terre fut créée,
Naquit Bergelmir.
La première chose dont j’aie souvenance, c’est que le sage géant
Fut sauvé dans une barque
Odin dit
36) En neuvième lieu, dis- moi, puisque l’on vante ta sagacité,
Et si tu sais, Vafthrudnir :
D’où vient le vent qui soulève les flots ?
Jamais personne ne l’a réellement vu.
Vaft dit
37) Hraesvelg (22) est le nom du géant qui est assis
Aux confins du ciel sous la forme d’un aigle :
De ses ailes, dit- on, il produit le vent
Qui souffle au- dessus de l’humanité
Odin dit
38) En dixième lieu, dis- moi, puisque tu connais,
O Vafthrudnir, toutes les destinées des dieux :
D’où est venu Njörd (23) chez les descendants des Ases ?
Il règne sur une immense quantité de temples et de sanctuaires
II n’est pas issu de la famille des Ases
Vaft dit
39) Les puissances divines le procréèrent dans Vanaheim ;
Il fut livré aux dieux comme otage
A la fin du monde il reviendra
Dans la patrie des sages Vans
Odin dit
40) En onzième lieu, dis- moi, puisque l’on vante ta sagacité,
Et si tu le sais, Yafthrudnir :
Quels sont ces guerriers qui, chaque jour,
Se livrent combat dans les domaines d’Odin ?
Vaft dit

70
41) Tous les Einherjar (25) se combattent chaque jour
Dans les domaines d’Odin
Ils se taillent en pièces et quittent le champ de bataille
Pour se rassembler ensuite en bonne intelligence

71
Odin dit
42) En douzième lieu, dis- moi, puisque tu connais,
O Vafthrudnir, toutes les destinées des dieux :
Au sujet des runes des géants et de toutes les puissances divines
Dis- moi ce qu’il y a de vrai, O géant omniscient !
Vaft dit
43) Au sujet des runes des géants et de toutes les puissances divines,
je suis à même de te dire la vérité,
Car j’ai parcouru chaque monde :
J’ai visité neuf mondes, jusqu’au fond de Niflheim
Où sont relégués les défunts destinés à Hel
Odin dit
44) J’ai beaucoup voyagé, j’ai scruté beaucoup de choses,
J’ai maintes fois mis les dieux à l’épreuve ;
Quels êtres humains vivront encore, lorsque le fameux
Et terrible hiver aura ruiné l’humanité ? (25)
Vaft dit
45) Lif et Lifthrasir (26) ; tous les deux se seront dissimulés
Dans le bocage de Hirodmimir (27)
Ils se nourrissent de la rosée du matin,
Et de là sortira une génération nouvelle
Odin dit
46) J’ai beaucoup voyagé, j’ai scruté beaucoup de choses,
J’ai maintes fois mis les dieux à l’épreuve
D’où reviendra un soleil pour luire au ciel clair,
Quand Fenrir aura dévoré celui que nous voyons ?
Vaft dit
47) Alfrödul (28) engendre un fils unique
Avant d’être dévoré par Fenrir
Quand les dieux auront péri, ce fils
Suivra la voie tracée par son père
Odin dit
48) J’ai voyagé au loin, j’ai scruté beaucoup de choses,
J’ai maintes fois mis les dieux à l’épreuve :
Quelles sont les jeunes filles éminemment intelligentes
Qui planent au- dessus du flot des races humaines ?

72
Vaft dit
49) Trois filles de Mögthrasir (29) survolent
La plaine où combattent les troupes :
Génies tutélaires ayant pour unique mission de secourir les
mortels
Bien qu’elles soient issues de la race des géants
Odin dit
50) J’ai voyagé au loin, j’ai scruté beaucoup de choses,
J’ai maintes fois mis les dieux à l’épreuve
Quels Ases gouverneront les domaines des divinités,
Quand les flammes allumées par Surt seront éteintes ?
Vaft dit
51) Vidar et Vali (30) habiteront les divins sanctuaires,
Quand les flammes de Surt seront éteintes
Modi et Magni (31) posséderont Mjölnir,
Quand Vingnir (32) aura livré son dernier combat
Odin dit
52) J’ai voyagé au loin, j’ai scruté beaucoup de choses,
J’ai maintes fois mis les dieux à l’épreuve
Quelle sera la destinée finale d’Odin
Quand les divinités périront ?
Vaft dit
53) Le loup avalera Aldafadir
Celui- ci sera vengé par Vidar
Qui, dans sa lutte contre le monstre
Lui rompra les horribles mâchoires
Odin dit
54) J’ai voyagé au loin, j’ai scruté beaucoup de choses,
J’ai maintes fois mis les dieux à l’épreuve
Qu’à dit Odin lui- même à l’oreille de son fils,
Avant que celui- ci monte au bûcher ?
Vaft dit
55) Personne ne sait ce que, à l’aurore des temps,
Tu as soufflé à l’oreille de ton fils (33) :

73
D’une bouche que la mort va fermer j’ai révélé les mystères
des temps anciens
Et j’ai annoncé la chute des dieux
Je viens de lutter en éloquence contre Odin :
C’est toi qui seras éternellement le plus intelligent

74
Observations de F. Wagner

1 - Odin, « père des armées »


2 - Odin, « père du genre humain »
3 - Un géant, fils de Vafthrudnir
4 - Odin, « le terrible »
5 - À la crinière reluisante - Le Soleil
6 - À la crinière de frimas - La Lune
7 - Le « noir » démon des régions infernales
8 - Le lieu de la rencontre, en vue des combats qui vont se livrer
9 - Un géant
10 - La lune
11 - Le soleil
12 - Le point du jour
13 - Le jour
14 - La nuit
15 - Un géant
16 - Vent glacial
17 - L’hiver
18 - L’été
19 - Doux souffle du sud
20 - Géant Androgyne de la création
21 - Les « flots tumultueux » qui jaillissent de la source bouillonnante située au
centre de Niflheim
22 - Avaleur de cadavres
23 - Divinité de la mer
24 - Les guerriers accueillis au palais d’Odin, après avoir trouvé la mort sur le
champ de bataille
25 - Le long hiver qui précédera le Crépuscule des dieux et la fin du monde
26 - « La vie et l’énergie vitale »
27 - Au pied du frêne Yggdrasill
28 - « Le rayon des Elfes », le soleil
29 - « Puissance menaçante », un géant, père de trois génies charitables

75
30 - Deux fils d’Odin qui se retrouveront au Walhalla après la régénération
universelle
31- Deux fils de Thor et de Jarnsaxa
32 - Thor
33 - Le mystère de ces paroles n’est révélé nulle part dans l’Edda - Odin seul
connaît la destinée ultérieure de son fils Baldr, tué inconsciemment par
son frère Hödr – Baldr sera retenu dans le royaume de Hel jusqu’à la
rénovation du monde.

76
VOLUSPA

1 - Je vous invite à m’écouter, êtres sacrés, Puissants et Humbles


descendants de Heimdall : (1) Tu veux, Ô Alfadir (2) que je
révèle les destinées primitives, des dieux et des hommes, les
plus anciennes dont j’ai souvenance.
2 - Je me souviens des géants nés à l’aurore des Temps, De ceux
qui jadis m’ont donné naissance, Je connais neuf mondes, (3)
neuf domaines couverts par l’arbre du Monde. Cet arbre sage-
ment édifié qui plonge jusqu’au sein de la Terre. (4)
3 - C’était au commencement des Temps où Ymir vivait, II n’y
avait ni sable ni mer ni ondes rafraîchissantes ; On ne voyait ni
terre ni voûte céleste. C’était un abîme géant sans végétation
nulle part
4 - C’était avant que les fils de Bor eussent soulevé la croûte terres-
tre et créé le splendide séjour du Midgard (5) le soleil luisant du
sud brillait sur les rocailles du domaine : Alors le sol se couvrit
de plantes verdoyantes.
5 - Le soleil du sud, le compagnon de la lune, étendit la main
droite sur les bords du ciel (6), Le soleil ne connaissait pas sa
route ; la lune ne connaissait pas son pouvoir ; les étoiles ne
connaissaient pas leur emplacement.
6 - Tous les dieux montèrent sur leurs sièges de juges ; Les sacro-
saintes divinités tinrent conseil : Elles donnèrent un nom à la
nuit et aux phases de la lune ; Elles réglèrent l’heure du matin
et le milieu du jour, l’après- midi et le soir, pour mesurer le
temps.
7 - Les Ases s’assemblèrent dans les plaines d’Ida. Ils édifièrent
des sanctuaires et des temples ; Ils établirent des fournaises,
forgèrent l’or, façonnèrent des tenailles et confectionnèrent
des outils.
8 - Ils jouèrent aux dés dans l’enceinte et se livrèrent à la joie Rien
ne leur manquait en fait d’or (7) Jusqu’au jour où arrivèrent de

77
Jötunheim (8) trois filles géantes douées d’un pouvoir supé-
rieur (9).
9 - Tous les dieux montèrent sur leurs sièges de juges ; Les sacro-
saintes divinités tinrent conseil pour savoir comment on allait
créer le groupe des nains avec le sang de Brimir et les os de
Blaïn (10).
10 - Alors fut formé Modsognir (11) le plus célèbre de tous les
nains, en même temps que Durin. (12)
11 - 12 - 13 - Énumération de 47 noms de nains, dont la signification
présente de vagues rapports avec les diverses manifestations des forces de la
nature, avec la sphère d’activité de chacune de ces créatures et le rôle qui leur
est dévolu dans l’organisation du monde.
14 - Le moment est venu d’énumérer, pour les descendants des
hommes, les nains du groupe de Dvolin, jusqu’à Lofar. Ceux-
ci explorèrent les terres saturées d’humidité, depuis les rochers
du domaine jusqu’aux plaines de sable.
15 et 16 - Énumération de 21 autres noms de nains qui ont leur résidence
dans le sein de la Terre. Cette succession des ancêtres de Lofar
demeurera célèbre aussi longtemps que l’humanité vivra.
17 - Un jour, trois Ases puissants et charitables sortirent des rangs
de cette troupe pour regagner leur demeure. Ils trouvèrent sur
le rivage Ask et Embla (13) qui étaient sans force encore et
sans destination.
18 - Ceux- ci ne possédaient pas d’arme ; Ils n’avaient ni raison ni
vie, ni mouvement, ni beau teint. Odin leur donna une âme,
Hönir leur donna la raison, Lodor leur donna la vie et le beau
teint (14)
19 - Je sais qu’il existe un frêne qu’on appelle Yggdrasill, La cime
de l’arbre est baignée dans de blanches vapeurs d’eau, De là
découlent des gouttes de rosée qui tombent sur la vallée : Il se
dresse éternellement au- dessus de la fontaine d Urd (15)
20 - De la demeure aménagée en dessous de l’Arbre Sortirent
trois femmes instruites de beaucoup de choses : l’une s’appe-
lait Urd, l’autre Verdandi. Elles gravèrent des runes sur une

78
baguette. Skuld était la troisième. (16) Des enfants du genre
humain, elles racontèrent les arrêts du destin.
21 - Je me souviens de la première guerre qui éclata dans le monde,
Quand les Ases assaillirent Gollveig (17) à coups de javelots.
Ils la brûlèrent trois fois, trois fois elle renaquit ; Anéantie à
maintes reprises, elle conserve néanmoins la vie. (19)
22 - Elle passait pour sorcière partout où elle apparaissait, cette
sibylle qui fomentait l’intrigue et suscitait le scandale ; Elle exer-
çait la magie où elle pouvait, l’acharnée ensorceleuse. La créa-
ture malfaisante y trouvait sa volupté.
23 - Tous les dieux montèrent sur leurs sièges de Juges ; les sacro-
saintes divinités tinrent conseil pour savoir si les Ases allaient
châtier l’outrage. Et si tous les dieux allaient obtenir satisfac-
tion.
24 - Odin lança le javelot contre la troupe belliqueuse : ce fut la
première guerre qui éclata dans le monde. Le rempart de la
forteresse des Ases s’écroula et les vannes aux instincts com-
batifs envahirent la plaine.
25 - Tous les dieux montèrent sur leurs sièges de Juges; Les sacro-
saintes divinités tinrent conseil pour savoir qui avait répandu le
désastre dans les sphères célestes qui avait demandé que la fille
d’Odin fut livrée a un géant. (20)
26 - Thor seul s’avança, bouillant de colère, Rarement il reste calme,
quand il apprend de pareilles choses. On viola les serments, les
promesses Jurées et tous les accords solennels conclus entre
eux.
27 - Je sais que le cor de Heimdall (21) est dissimulé sous l’arbre
vénérable qui se dresse dans l’espace éthéré ; je vois l’arbre
arrosé par le torrent impétueux qui jaillit du gage de Valfadir
(22).
Voulez- vous en savoir plus ?
28 - J’étais assise seule au- dehors, lorsqu’un vieillard arriva, Le
plus terrible des Ases, qui me fixa du regard : « Que me de-

79
mandez- vous ? Pourquoi me tentez- vous? Je sais pertinem-
ment, Odin, où ton œil est plongé. »
29 - Je sais que l’œil d’Odin gît au fond de la célèbre fontaine de
Mimir ; Chaque matin Mimir boit de l’Hydromel sur le gage
d’Alfadir.
Voulez- vous en savoir plus ?
30 - Herfadir (23) me combla de bagues et de colliers ; J’acquis 1e
don des sages prophètes et des visions enchanteresses... Ma
vue s’étendait en long et en large sur chaque monde.
31 - J’ai vu les Walkyries accourir de loin, prêtes à s’élancer avec.
leurs coursiers vers le peuple des Héros : Skuld (24) tenait le
bouclier, suivie de Skögul (25), Gud (26), Hild (27), Göndul
(28), Geirskögul (29). Je viens d’énumérer les guerriers de
Herjan, les Walkyries avides de parcourir la terre.
32 - J’ai vu dieu Baldr souillé de sang : Le fils d’Odin fut victime de
la fatalité. Une plante fameuse et éclatante de beauté se dres-
sait, croissant au- dessus du sol, c’était le gui.
35 - Cet arbrisseau qui était d’apparence grêle devint une flèche
meurtrière que Hödr (30) fit partir. Un frère de Baldr venait de
naître : cet autre fils d’Odin se mit à combattre, âgé d’une nuit
34 - Il ne se lava pas les mains, il ne se peignit pas la tête, Avant
d’avoir envoyé au bûcher le meurtrier de Baldr (31). Or, dans
son palais de Fensal, Frïgg (32) versa des larmes sur les calami-
tés du Walhalla.
Voulez- vous en savoir plus ?
35 - J’ai vu enchaîné dans une gorge de la forêt la forme repous-
sante de Loki aux sinistres desseins. À ses côtés est assise Sigyn
qui est loin de se réjouir du sort de son époux (33)
Voulez- vous en savoir plus ?
36 - Un torrent dévalant de l’est, envahit la vallée glaciale dont le
froid perce comme le tranchant de l’épée : on l’appelle Sid...
(34)
37 - Du côté du Nord s’élevait, dans les plaines ténébreuses, la
salle d’or réservée aux familles des nains ; Une autre se dressait

80
dans une région inaccessible au froid : C’était la demeure où
buvait le géant qui s’appelle Brimir (35).
38 - J’ai vu une salle érigée loin du soleil, sur les rives des cadavres
(36) : La porte s’ouvre vers le nord, Par les lucarnes du toit
s’infiltrent des gouttes de venin, Cette salle est tressée de crou-
pes de vipères.
39 - J’ai vu patauger dans des torrents impétueux les parjures et les
assassins et ceux qui séduisent les confidents d’autrui : Là,
Nidhögg (37) suçait le sang des défunts ; Le loup déchirait les
cadavres.
Voulez- vous en savoir plus ?
40 - À l’est dans la « Forêt de Fer » était installée la vieille (38) qui
y mit au monde l’engeance de Fenrir. Un de ses rejetons, en
particulier, De forme monstrueuse, enlèvera le soleil (39).
41 - Il se repaît de la chair des cadavres humains et éclabousse de
sang rouge la résidence des dieux. L’éclat du soleil se ternit
Pendant les étés qui suivent toutes les tempêtes font rage.
Voulez- vous en savoir plus ?
42 - Là était assis sur une butte et pinçait la harpe, la sentinelle des
géants, le joyeux Eggther (40) À côté de lui chantait, dans la
forêt des oiseaux, Le coq au beau plumage rouge, qui s’appelle
Fjalar (41).
43 - À côté des Ases chantait Gollinkambi (42), qui éveille les
guerriers dans le palais d’Odin. Un autre coq, noir comme la
suie, chante sous la terre dans les demeures de Hel.
44 - Voici Garm hurlant avec fureur à l’entrée de Gnipahellir. Je
connais une masse de choses ; je prévois dans un lointain ave-
nir la fin du monde et la chute des dieux tout- puissants.
45 - Les frères se combattront et s’entre- tueront ; les fils des sœurs
déchireront les liens de parenté. La perversité envahit le monde
; l’adultère s’étale au grand jour. On sévit sur la terre par la
hache et l’épée ; les boucliers sont fendus ; une époque de dé-
sordre et de dépravation précède la ruine du monde (44).
L’homme n’aura plus d’égards pour l’homme.

81
46 - Les fils de Mimir bondissent ça et là (45), pendant que la
destinée s’accomplit au son d’un vieux cor retentissant. Heimdall
souffle avec ardeur, le cor dressé vers l’espace. Tous sont saisis
de frayeur sur les chemins infernaux
41- Le frêne Yggdrasill tressaille, mais il reste debout ; Le vieil
arbre gémit, pendant que le géant se démène. Odin va consul-
ter la tête de Mimir (46), avant d’être dévoré par le proche
parent de Surt (47).
45 - Que se passe- t- il chez les Ases ? Que se passe- t- il chez les
Elfes ? Tout le monde des géants se met en branle. Les Ases
délibèrent. Les nains, les maîtres des antres rocailleux, gémis-
sent à l’entrée de leurs demeures de pierre.
Voulez- vous en savoir plus ?
49 - Voici Garm hurlant à l’entrée de Gnipahellir. La chaîne se
rompra, la bête vorace se précipitera ! Je connais une masse de
choses ; je prévois dans un lointain avenir. La fin du monde et
la chute des dieux tout puissants.
50 - Hrym (48) s’avance de l’est soulevant les flots devant lui. Le
serpent du monde se tord dans une rage gigantesque ; le mons-
tre fouette les vagues. L’aigle jette des cris perçants ; De son
bec pâle il déchire les cadavres. Naglfari (49) démarre.
51 - Un bateau vient du nord - les troupes de Hel Arrivent par
mer, pilotées par Loki. Avec un fol empressement tous accou-
rent avec, le loup vorace ; Le frère de Byleist (50) marche à leur
tête.
52 - Surt arrive par le sud avec la flamme dévastatrice ; L’épée
flamboyante projette des éclairs. Les rochers s’écroulent Les
géantes courent éperdues. Les hommes s’acheminent vers le
royaume de Hel, et le ciel s’entrouvre
53 - Voila qu’une autre calamité bat sur Min. (51) Au moment où
Odin marche à la rencontre du loup, Le dieu au teint clair (52),
le meurtrier de Beli (53) s’en prend à Surt : C’est alors que va
succomber l’époux chéri de Frigg (54).

82
54 - Vidar, le redoutable fils de Sigfadir (55), Engage la lutte avec
la bête qui se repaît de cadavres ; Dans le gosier du monstre il
enfonce avec vigueur l’épée jusqu’au cœur ; c’est ainsi qu’il venge
son père.
55 - Voici qu’arrive l’illustre fils de Hlodyn (56); D’en bas le dieu
s’avance, imposant et resplendissant à travers l’espace... Le fils
d’Odin se porte à la rencontre du monstre.
56 - Le défenseur de Midgard (57) dans sa colère l’assomme. Tous
les êtres vont disparaître du séjour terrestre. Le fils de Fjorgyn
accablé, recule de neuf pas devant cette vipère capable de tou-
tes les horreurs (58).
57 - Le soleil commence à s’obscurcir, la terre s’abîme dans la
mer, Les étoiles scintillantes sont précipitées de la voûte cé-
leste. Le feu et la fumée font rage. Les flammes vacillantes
s’élèvent jusqu’au ciel.
58 - Voici Garm hurlant avec fureur à l’entrée de Gnipahellir. La
chaîne se rompra, la bête vorace se précipitera. Je connais une
masse de choses ; Je prévois dans un lointain avenir La fin du
monde et la chute des dieux tout-puissants.
59 - Je vois la terre surgir pour la deuxième fois du fond de la mer
et se couvrir d’une végétation nouvelle (54). Les torrents re-
tombent en cascades ; L’aigle plane au-dessus. Et en haut des
montagnes, il fait la chasse aux poissons,
60 - Les Ases s’assemblent dans les plaines d’Ida Et s’entretien-
nent de l’énorme serpent qui encerclait la terre. Là ils évoquent
le souvenir des grands événements et les anciens mystères de
Fimbultyr (60)
61 - Là, ils retrouveront dans la verdure les merveilleuses tablettes
d’or qu’avaient possédées les ancêtres aux temps primitifs...
(61)
62 - Les champs, sans être ensemencés, se couvriront de fruits, Le
mal se changera en bien. Baldr va revenir, Hödr et Baldr occu-
peront les champs de bataille de Hropt, (62) La résidence sa-
crée des divinités guerrières.

83
Voulez- vous en savoir plus ?
65 - Hônir alors pourra suivre la voie de la destinée... Et les des-
cendants des frères de Tveggi (63) Occuperont la vaste région
des vents.
Voulez- vous en savoir plus ?
64 - Je vois s’élever, à Gimlé (64), un palais à toiture d’or, plus
resplendissant que le soleil : Là auront leur séjour les troupes
restées fidèles Et elles jouiront de la félicité jusqu’à la consom-
mation des temps.
65 - Un puissant seigneur vient juger en toute souveraineté ; Il
descend dans son omnipotence, pour régler toutes choses, Il
prononce des sentences, il apaise des discordes et établit une
saine harmonie qui sera éternelle (65).
66 - Le sinistre dragon arrive au vol, le monstre reluisant descend
des monts Nida (66). Nidhögg (67) survole la plaine et de ses
ailes il recouvre les cadavres. Voici qu’il va sombrer dans l’abîme.

84
OBSERVATIONS DE F. WAGNER

1 - Comme dans le Rigsthula, Heimdall est considéré comme l’ancêtre du


genre humain
2 - Odin père de toute chose
3 - Les neuf mondes sont mentionnés dans d’autres documents Islandais.
Aristote, ainsi que la mythologie de l’Inde, parlent aussi des neuf sphères
célestes
4 - II s’agit du frêne Yggadrasill
5 - Le domaine central, la terre habitée par les hommes
6 - II retenait les coursiers ardents qui l’entraînaient
7 - Ils goûtaient les délices de l’âge d’or
8 - La patrie des Géants
9 - Les trois Normes
10 - Deux surnoms du géant Ymir. : Brimir (le Mugissant) et Blain (le Blême).
Allusion du sang qui jaillit de ses blessures en un flot impétueux et aux
ossements de son cadavre livide
11 - Qui respire le courage
12 - Au sommeil léger
13 - Le frêne et forme
14 - La trinité scandinave ODIN, HONIR, LODUR
15 - La fontaine sacrée où Odin va tous les jours puiser la sagesse et l’intelli-
gence
16 - Les 3 Normes représentant le Passé, le Présent et l’Avenir
17 - « puissance de l’Or », divinité subalterne châtiée par les dieux pour le
désordre qu’elle avait provoqué par ses maléfices, elle suscita les premiè-
res hostilités entre les groupes des Ases et des Vans (ou Vanes). La sé-
duction de fer exerce partout ses ravages
18 - Surnom d’Odin
19 - La soif des richesses est indestructible
20 - Un personnage inconnu, qui n’était autre qu’un géant, avait promis à
Odin de bâtir en trois jours, dans Asgard, un rempart qui résisterait à
tous les assauts à condition que Freya lui fut livrée, mais cette construc-

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tion ne fut pas achevée, Thor étant survenu, qui fracassa la tête du géant.
Cet épisode est raconté par Snorri dans son Edda en prose
21 - Heimdall, la sentinelle qui veillait aux portes du Walhalla devait sonner
l’alarme en cas d’alerte
22 - Odin, « maître des Champs de carnage », avait dû laisser un de ses yeux
en gage au fond de la source sacrée afin de pouvoir y puiser les trésors de
la Science
23 - Odïn, « père des armées »
24 - L’avenir
25 - La sublime
26 - La batailleuse
27 - L’éclatante
28 - La querelleuse
29 - Qui brandit la lance
30 - L’Ase aveugle, frère de Balder et fils d’Odin. Il agit inconsciemment sur
les instigations de Loki
31 - Cet épisode se retrouve dans le poème Baldrs Draumar
32 - Mère de Balder
33 - Cette scène est décrite dans la prose finale du Lokasenna
34 - Le redoutable
35 - Le tapageur
36 - Région où trône Hel, la sombre dominatrice des enfers
37 - La vipère monstrueuse qui ronge « avec rage et méchanceté » les racines
de l’arbre du monde
38 - La sorcière Angrboda (messagère d’angoisse) amante de Loki
39 - Le loup dévorera le soleil, le chien Mânagarm avalera la lune
40 - Le guetteur
41 - Multiforme
42 - Crête d’or
43 - La caverne rocheuse qui donne accès aux enfers
44 - Interpolation
45 - Les flots, les cours d’eau abandonnent leur voie naturelle et la direction
qui leur avait été assignée
46 - Il s’adresse au siège de l’intelligence pour y puiser une dernière leçon de
sagesse
47 - C’est- à- dire le loup Fenrir. Surt est le « noir » démon qui provoquera la
conflagration universelle
48 - Le géant des frimas
49 - La barque de la mort et de la destruction. Le nom de Naglfari (nagl,
ongle), en vertu d’une étymologie populaire, a donné naissance à un
mythe d’après lequel le navire aurait été construit avec les ongles des

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défunts
50 - C’est- à- dire Loki
51 - Surnom de Frigg. Le malheur auquel il est fait allusion, c’est la mort
tragique de son fils Balder
52 - Frey
53 - Un géant
54 - Odin
55 -
56 - Il s’agit de Thor, fils d’Odin et de sa première épouse Hlodyn, appelée
aussi Jörd ou Fjörgyn
57 - Thor le protecteur du genre humain
58 - Il tombe asphyxié par les haleines pestilentielles que vomit le monstre
agonisant
59 - Le poète va dépeindre en traits rapides la régénération nouvelle et le
retour de l’âge d’or
60 - Odin, la « divinité dominante »
61 - Voir strophe 8
62 - Voir strophes 32 et 33 - Hropt est un surnom d’Odin
63 - Autre surnom d’Odin - ses frères Vili et Ve, fils de Bor
64 - « Le joyau »
65 - Réminiscences chrétiennes
66 - Une des demeures qui subsistent après le cataclysme
67 - L’emblème de la destruction - Voir strophe 39

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Bibliographie
GUÉNON (René)
- La grande triade, Paris, Gallimard, 1946
- L’homme et son devenir selon le Vêdânta, Editions Tradi-
tionnelles, 1974
- Le symbolisme de la croix, Union Générale d’Éditions. 1970
- Orient et Occident Payot, 1929
- La crise du monde moderne, Gallimard ,1989
- Aperçus sur l’initiation, Éditions Traditionnelles. 1973
- Le règne de la quantité, Gallimard, 1970
- Autorité spirituelle et pouvoir temporel, Paris, 1929
DUMÉZIL (Georges.)
- Mythes et dieux des Germains
- TARPEIA, Gallimard, 1947
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- La saga de Hadingus, P.U.F., 1970
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- Les Germains (coll. l’évolution de l’Humanité»)
KARSTEN (T.E.)
- Les anciens Germains (Introduction à l’étude des langues et
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- L’humour chez les Vikings d’après les Sagas, revue Viking
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GROUSSET (René) - L’Empire des steppes, Payot, 1948
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- RICHARD WAGNER - , poète et penseur, Paris, F. Alcan,
1898

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- Le Popol-Vuh, histoire culturelle des Mayas-Quichés, Payot,
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GASTER (T.H.) - Les plus anciens contes de l’humanité
LANGLOIS Colonel
- La découverte de l’Amérique par les Normands vers l’an 1000
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WEIGALL (Arthur)
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WAGNER (F.)
- Les Poèmes héroïques de l’Edda et la saga des Völsungs
RING (Men de)
- Essai sur le Rigsmaal-Saga (les trois classes de la Société)
SJOVOLD (Thorleif) - Les vaisseaux Vikings
imprim. A.l.M.d.B. 2010
à Rouen - Normandie
Dépôt légal avril 2010

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