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ay EPF-LAUSANNE DEPARTEMENT D’ARCHITECTURE avril 1990 ATELIER du Professeur Pierre von Meiss. Michel Malet; Ivo Frei, Barry Stanton, assistants ARCHITECTURE, VILLE et TERRITOIRE Texte de référence théorique pour le travail diatelier du de semestre; 616 1990. La bibliographie (chap. 7) n'est pas qu'une indication de sources, La lecture intégrale de ces textes est nécessaire la réussite de cet atelier. La ville d'YVERDON servira de support a notre travail. Elle sy préte parfaitement, gréce a la concentration de prati- quement toutes les typologies d'urbanisation suisses sur le territoire limité d'une ville d’environ 20'000 habitants. 3 La Commission d'Examen est composée dans un souci de cohérence par architecture et de 'urbain expert extérieur: Bruno FORTIER, Paris expert 3¢/4e années Luigi sNozzt expert tere année Bernard VERDON consuttant JP. STOECKLI, (un des traducteurs de 1. INTRODUCTION Le somestre précédent vous a conduit vers un apprentissage de I'espace architectural: la geométrie utlisse comme moyen ‘pour ordonner plan, coupe et facade, travail sur les ‘elations entre espaces, entre structure et enveloppe ou Partition spatiale entre structure et lumiére, entre Programme et caractére spatial, ete. Vous avez méme tenté de réciser 'ambiance désirée par une ébauche de ‘matérialisation avec ses textures, couleurs et reflets. Nous. avons donc exploré ‘espace proche, celui qui sert le plus souvent de coquille a notre bien-étre quotidien. L'échelle de travail étalt de 1:50 ou plus grand, line faut pas pour autant oublier que le réle de chaque édifice est double: satistaire a lui-méme, ainsi qu’a ses Usagers actuels et futurs d'une part et Gautre part contribuer & donner forme a la rue, aus quartier, & a Allant au-dela de la traditionnelle correspondance entre espace et structure, le XXe siécie a fourni a Tarchitecte de nowvelles possiblltés de créer des espaces CRaumplan” — ou plan libre” et leurs dérivés).. ‘ E Qu’a-til apporté & 'urbanisme ? Un logement pour tous- décent, aéré, ensoleillé - ce n'est pas le moindredes exploits. De plus une formidable machinerie Be privés et publics a fondamentalement modifié de ‘Vivre en ville". Ce tournant s'est effectué ily a environ 60 ans: " + Vers 1930 la désintégration de la rue et de tout espace public forement organise sembllt 1 Rows Cot & Kosta Fed, Collage Cy, Mit Pres, Cambridge, 1978 Colaae Cy. Biker, Bi, 1964 (tao: vaduetons ire Pela owe Colin & Koetter Fred, Collage City, Ibid p. 2 La nouvelle ville ainsi engendrée ce n'est guére satisfaisante et nous ne sommes pas disposés & en assumer les contradictions inhérentes: liberté d’établissement et de mouvement, bien-étre matériel, confort s'accompagnent de leur corolaire négatif, de nuisances, d'effritement dela ville, etc. Si ces nouveaux modeles se sont souvent soldés parunéchec, Crest aussi dO a un manque d'expérience. lest donc utle de réexaminer les résultats de notre plus grand “taboratoire™("histoire), sans pour autant chercher & les copier. Nos besoins contemporains sont effectivement — différents. Ce semestre sera consacré & un apprentissage du projet Urbain avec deux objectifs précis: = eftque dela vile contemporaine avec la désanticuation de ses tissus et la prolifération d’objets sans signification collective = essais pour une alternative, ville imaginaire dt jécle, formée de tissus urbains cohérents qui place a lndividuel et & l'histoire, ville parsemée 'espaces et d'objets urbains (monuments 7) signifiants. Nee Lrouvrage "Collage City” 2 nous s critique permanente au cours. 2. "DEL'ILOT A LA BARRE*? - UN ABREGE D'HISTOIRE URBAINE * Les nécessités de défense, les infrastructures et moyens de transports rudimentaires, ainsi que les exigences d'une Construction économique ont assuré la densité et la contiguité des tissus urbains jusqu'au Xixe siécle. ‘Dans pratiquement toutes les cultures pré- industrielles, habitation ordinaire et les lieux de travail urbains sont abrités par des édifices qui forment ensemble un tissu relativement homogéne. Cette régularité une fois établie, les ruptures prennent une importance particuliére. Elles Sont réservées en principe aux monuments ou repéres publics: le temple, le chateau, le marché. eeieale Dans le centre historique de Beme une “lecture objet’ n’est permise que pour la cathédrale, fndtet de ville, les portes de la ville et les fontaines. Les autres batiments s'unissent pour former le tissu et ce ‘est qu’a leur approche immédiate que nous commengons & reconnatre de nowelles unités identifiables comme telles. Une hiérarchie est ainsi établie. Le plan de Rome dressé par Giambattista Noli en 1748 est un document typologique remarquable qui monire avec claré cette complémentarité entre tissu et objetou centre ville et monument. Il permet de distinguer les relations échelle et d organisation spatiale entre espace extérieur, espace public intérieur et masse du tissu urbain de habitation ». Ph Forres wrbains, de (ot & ta base (>e! Pow cour qui connalasent ot de HHGr@nOe en 1733 ef tuelle. Densiicstion progressive du tiss 4 von Meias, Petre. Oe. 5 Bassand, Michel. Larue, Ace de colloque, 21 © Siskind, Pavick, Lo Pi la forme au leu, Pa Parfum, Fayard, Paris 1986, Pour certains batiments-objets sacrés de Rome ce n'est que la facade frontale qui joue ce réle d'objet- annonclateur d'un prolongement de I'espace public vers Vintérieur et vice versa, tandis que les trois autres cotés sont noyés dans le tissu général. On a affaire & tune fagade-objet. On observe aussi que, malgré Vexiguné qui résulte de la densité urbaine, le tissu céde, méme si ce n'est que légérement, pour réserver un Slargissement de l'espace public devant les batiments ou fagades-objets. Dans les deux exemples cités, Berne et Rome, Fobjet urbain est lié & une idée: le temple au culte, la porte au pouvoir, la fontaine a I'idée de lieu d’échange de nouvelles et de fables. Ces idées dépassent la fonction premiére de l'objet et sous-tendent une tradition sous forme d'allégorie, qui exprime un grand fait de vie collective. Les préalables au monument sont remplis.' Une parenthése: l'étude purement morphologique de tissus urbains moyenageux nous fait croire parfois 4 un Eden d’équilibre social et physique. La misére, la saleté etla Ppuanteur de ces rues ayant disparu, notre histoire imaginaire et nostalgique passe a cété de toute réalité vécue &'époque.°. -OUrs se remplissaient de plus en jusqu’a létoutfement. Ajoutons que les arrid plus au fil de W'hist ‘Dans les rues adjacentes de la rue Saint-Denis et de a rue Saint-Martin, les gens vivaient tellement serrés les uns contre les autres, les maisons étaient si étroitement pressées sur cing, six 6tages qu'on ne voyait pas le ciel et qu’en bas, au ras du sol, air ‘stagnait comme dans des égouts humides et était saturé dodeurs. Il s'y mélait des odeurs d’hommes et de ‘étes, des vapeurs de nourrture et de maladio, de relents d'eau et de pierre et de cendre et ‘savon et de pain frais et d'oeuts cuits Vinaigre, de nouilles et de cuivre jau de sauge et de bidre et de ome Rencontie Sociale Romande, 1981, 91) ébastopo! cle) 7 8 urbanisation par Tots (fin du XXe sit Howard, Ebenezer, Les Cités-Jardins de dem: ‘Choay Frangoise, Urbanisme; Utopies et real ft Raymond Unwin) - Remarqueslisez tout le ; Seull, Paris, 1965; notamment pages Le modéle d'urbanisation du XiXe et du début du XXe sidcle est surtout celui de /7lot avec des appartement aux étages (Paris haussmannien, Lausanne entre 'avenue d'Ouchy et avenue de la Harpe, plan Cerda pour Barcelone, etc.) Barcelone, plan Cerda 1859 La Grande Bretagne fait exception avec ses “row houses”. Premiére puissance industrielle, économique et militaire mondiale du XiXe siécle, elle peut s’offrir “le luxe de Vinver ". Elle fournit les idées et les moyens les plus importants pour repenser architecture et la ville (Cf utopies sociales d'Owen, Be Ebenezer Howard, Parker & Unwin - la cité jardin) ? / 8. Ces influences sur le reste de l'Europe se prolongent jusqu’a nos jours. Quartier du Regent Park, Chester Te (1312-1825) Dunod Paris, 1969. 9 10 3. EXPERIENCES COMMUNALES a grande échelle Bénévolo, Leonaido, Histoire de I’Achitectue Taturi Manfredo, Vienne, Bruxelles, 1981, ‘oUuge. La politique immobiliore de la Vienne socialise de AMSTERDAM 1914-1927 9 (Bureau municipal et pour Amsterdam -Sud HP. Berlage,) Le principe de la barre mélangé a I'échelle des avenues haussmanniennes (Frampton) D'aprés C. Rowe le réel effort pour un nouveau cadre de vie donnant plus d'air. de lumiére et d'espaces ouverts s'accompagne 4 Amsterdam-Sud d'une réminiscence obsoléte de espace urbain du passé hérité du Paris d’ Haussmann. ‘Amsterdam-Sud, HP. Berlage, 1914-1927 VIENNE 1919-1933 2° (Bureau Municipal) Lot repensé en immeuble a cour géante et verte ou se situent des équipements collectifs. (Peu d'égards a I'hygiénisme; logements minuscules non - traversants, souvent mal ensoleillés. Surtout un prog de construction de masse. ‘moderne, Ounod, Paris 1979, BERLIN 1924-1931 11 (Municipal Martin Wagner) Grands ensembles avec une tendance a application systématique de la barre. Architectes choisis par Martin Wagner: Bruno Taut, Hugo Haring, Otto Salvisberg, Hans ‘Scharoun, Walter Gropius. FRANCFORT 1925-1931 22 (Ernst May) application de la banlieue-jardin a grande échelle avec tune philosophie décidément hygiéniste. ead a ee erin, plan masse du querer Bri Marin Wagner 1923 congrés CIAM a Francfort “Die Wohnung fur das Urbaniste, Bruno Taut architecte, 1924-1931, Existenzminium’ 13. La gestation des idées et les tentatives de réalisation exemplaires a grande échelle de l'entre-deux-guerres ont mené vers 1933 au 4¢me congrés CIAM a Athénes. A la suite de ce congrés, Le Corbusier a rédigé ses résultats dans le fameux programme-manifeste, fa Charte d’Athénes, +4 qui devait servir de guide & toute urbanisation future. Les années aprés la 2e guerre ont vu'établissement de plans routiers, l'apparition du zoning et la modification. hygiéniste des réglements de construction (bannissement de ‘lot, obligation de la barre) ... Atel point que certains 2 13 4 articles dela Charte d’Athénes restent le plus commode des Bs PBrvesia, ine May, STE boues-émissaires lorsquil s'agit de ertiquer urbanisation entre 1945 et 80. a Unge's, selon. Die Suche nach einer neuen Wohntorm,Sied Deutsche Veriagsanstlt, Stuttgart, 1983 ‘Bullock, N., Housing in Frankfurt, in Architectural Review no 976, juin le Wohnung tur das Existenzminimum. Actes de congrds; Le Corb ‘Schmidt, V. Bourgeois. Englert et Schlosser, Frankfurt am Main, 1830 Le Corbusier. La Charte d’Ahénes, Les Editions de Minuit, Paris, 1957, 4, THESES et CRITIQUES DU PRESENT a) LOBJET PRIME ot LE TISSU URBAIN S'ECLIPSE chaque édifice s'érige en objet, voire en monument. "Nous parlons ici de attachement de larchitecture moderne a l'objet (un objet qui n’est pas un objet) dans la mesure oti il concerne la ville, cette ville qui allait devenir "évaporée". Car sous sa forme actuelle non-évaporée, la ville de I'architecture moderne, devenue une congere dobjets disparates, est tout aussi problématique que /a ville traditionnele qu'elle a cherché & remplacer.* 15 Le probléme du centre ville moderne restait peu abordé par la Charte d’Athénes jusqu'au congrés CIAM de 1947. Rowe prend le projet pour le centre de St. Dié par Le Corbusier pour illustrer les correctits envisagés: +. Le projet pour St. Dié simule une version d'une sorte de ‘centre-ville’, voire d'un contenant structuré. Et pourtant on est tenté de se demander, malgré la notoriété de auteur si, au cas ou St. Dié aurait 616 réalisé, ce centre n‘aurait pas été Vinverse d'un succés. St. Dié exprime de toute évidence le dilemme de I’édifce isolé, occupant espace qui essaye en vain de détinicdes espaces. eens ‘ Pian pour St Dié, Le Corbusier b) CRISE DU RAPPORT PUBLIC-PRIVE, En rendant tout le sol a la collectivité (immeuble dans le parc), ces espaces hésitent entre "no-man's land” et équipement collectit. Cette ville s'est privée des merveilles pluralistes du privé. ‘ull faudra bouleverser un des dogmes le moins avoués, mais le plus visible de 'architecture moderne: La proposition que tout espace extérieur: 4 la collectivité et qu'il soit accessible ‘Les libertés spatiales absolues de la (Le Corbusier) et ses dérivés plus r intérét, Plutot que d'offrr & nlimporte od, ce partout étant la méme chose, il serait 19. Rowe Colin & Kootter Fred, Collage City, ibid p. 2 16 Rowe Colin & Koetier Fred, Collage City, ibid p, 2 17 Rowe Colin & Koetter Fred, Collage City, ibid p, 2 2 " Pius loin Rowe précise sa pensée en comparant Unité d7habtation de Le Corbusier au Palais du Quirinale & Rome L'Unité ‘habitation est une barre qui satisfat plus ou moins aux exigences en termes C'ensolelliement, 'aération, etc."... La Mancla Lunga, agrandissement du palais du Quirinale, encore plus long que ces Unités, comporte toutes les qualtés pour Satisfaire la vie moderne (accessibilté, lumiére, air, aspect, wes, efc,). Pourtant, tandis que Unité continue & imposer son isolement et son caractére objet, agrandissement du Quirinale agit oitféremment. Dans sa relation a la rue d'un cété et aux jardins de Fautre, la Mancia Lunga agit @ la fois ‘comme occupant d'espace et comme définisseur espace. Cola permet aux deur, 4 la rue et au jardin, de devenir des figures positives devant un fond passit ‘en exprimant leurs personnalités distinctes et indépendantes. Vers la rue l’édifice projette une facade dure qui agit comme référence réguiatrice au service du circonstanciel. Tandis qu'il établit ainsi fe domaine public, il est aussi en mesure Cassurer au jardin une situation tout a fait conzaire, plus douce, Privée et potentiellement adaptable L'élégance et économie de cette opération, réalisée avec si peu de moyens et avec tant d'évidence, evraient s'imposer comme une critique fondamentale eta maniére dont se font les viles 'aujourd nai.” = : Al At a i /\ su petite Enver Get plans de Pry ot dYomrdontes Bains, Un Ginbrence de topogyaciee des deux communes 0's ipt- (ue Ge tates ambrences dans les modes dmplan tavon Ges bbtimants of dans leu! typologie 19 Rowe Cae b Katto Fred, Collage City, bid p. 2 7 thorbeiy Gents Cheatin, Ganive Loci, Mandage, Brvnaien 168 ) ABSENCE DE LIMITES ET DE SEUILS Lagglomération d'objets n'a ni commencement ni fin, on ‘entre plus dans une vile, notre environnement), un vide interminable et paturalstique sans limes percepibies risque 'écartor toute comprénension.* 19 4d) MEPRIS DES ELEMENTS NATURELS. Les technologies modernes se jouent des accidents du terrain... et pourtant, quelle aubaine ca aurait pu étre pour le projet ! .“Depuis le début des temps, 'homme s'est rendu compte que le fait de créer un lieu signitie exprimer essence de létre. L'univers artificiel dans lequel ilvit n'est pas seulement un instrument pratique, ou en relation avec les niveaux de I" Comment s'appuie, comment s'éiéve un éditice ? (Par appuyer, on entend aussi bien extension latérale et les contacts avec le milieu qui Fentoure, que le rapport aux ouvertures). De quelie manitire se réfere-t ia son environnement, comment fonctionne son profi? Co genre de questions pose de fagon concrete le “the 5. QUELLE VILLE POUR DEMAIN ? s Ilest temps que Farchitecture réapprenne & se Y ‘histoire ot au projet de la vile, dans la mesure ot | “@xisfe un projet pour atte derniére. Chaque intervention, | meme rédtice le plus humble, dott étre considérée comme tne pierre de Iéaification d'une ville en continuelie | transformation. Si cette proposition semble couler de source, elle ne correspond pas pour aitant & la pratique. Sia ville veut se libérer de son obstination avec objet, ily a quelques idées choyées par les architects qui demandent d'étre revues : ‘La notion de Farchitecte messianique en est une; la notion de I'architecte comme avant-gardiste en est une autre; lidée étrangement désespérée que architecture est oppressive et coercitive est encore plus néfaste.." . Bangue de tat de Fribourg, M. Botta 1977-1981 Cet appel a la modération, voire a une certaine humniité va rencontre de architecture litaire tournée vers la publication. Et pourtant il existe des exemples de grands architectes contemporain ayant accepté la subordination de Vouvrage aux exigences du tissu urbain: Halen de Atelier 5 & Berne; Hebelstr. 11 de Herzog et Demeuron & Bale; les ailes latérales de ta Banque de I Etat de Fribourg de Mario Botta; I’école Salggio de Livio Vacchini & Locarno; etc, Aussi différents que soient ces exemples, leur point ‘commun est la création ou la continuation/réinterprétation d'un tissu urbain plutét que latfirmation de Vindividualité de I'éditice, Renoncer & une vile composée essentielement d'éétices- > phares permet de créer la masse de tissu nécessaire pour réeliement parvenir & soutenc les espaces et les édiices Publics. Ces exceptions n‘ont d’ailleurs nul besoin de se manifester Fewpoton Sa apace cl uns epee exposition de la facade, tandis que les orne, piazza Navona (estiat du plan Noll) in Se Joo, Santa Maria, della Consolasione, & parti de 18 6. TISSU URBAIN : CARACTERISTIQUES: Définition: La morphologie d'un tissu urbain se caractérise par la /a continuité unissant un grand nombre éléments. Lindividualité de éditice céde devant son rble en tant ue maille d'un ensemble. Ces éléments entretiennent un rapport connectil, de proximit6, voire souvent de contiguité et de resemblance (notamment échelle). Lhomogénéité relative qui en résulte permet de “Wire” un grand nombre d'individualités comme une nouvelle entité qui Peut alors adopter un sens collectit. Un tissu urbain n‘est pas une valeur en soit. ya de “bons" et de “mauvais”tissus. Un examen “a la loupe" d'une forme particuliére de tissu urbain nous fait normalement découvrir une typologie d'habitation et de lieux de travail spécifiques (organisation public/privé, caractéres distributifs, constructifs, etc. en relation avec un mode de vie). C'est donc plutdt dans I'adéquation entre typologie de tissu, typologie de bétiments, et mode de vie qu’on trouvera Ja possibilité d'un jugement de valeur. Les régies qui régissent la morphologie d’un “bor tissu devraient en outre ~ grice a la raréfaction des objets, atribuer une plus grande valeur collective & ces demiers ainsi qu'aunx espaces publics (places et rues)- ~ permettre une considérable diversité de détail pour les édifices qui constituent le tissu; ce qu'on demande un nouvel édifice ou & une transformation, ce n'est pas imiter son voisin, mais de découvrir et d'accepter les facteurs qui font passer la cohérence de l'ensembie avant ‘affirmation individuelle. = accepter des changements court terme sans mettre en ‘question la cohérence de I'ensembie et étre capable de ‘gérer des changements & long terme. Phan Not, ome ca cht 1950 ee a“ 7. ESPACES ET EDIFICES PUBLICS : CARACTERISTIQUES Hatin, vile nouvele pres de Londres, place du mar: Rowe Colin & Koatter Fad, Collage City, bid p, 2 Sila vile est reconduite pour 6tre formée essentiatiement do tissus, espace et objet urban regagnent une valeur exception avec un grand potential de signification collective. Une place prend sa valour non seulement griice aux édifices quia définissent, mais autant grace & toute la “masse” d'un tissu dense qui 'appule a larriére. C'est pour cette raison que des places en banlieue, reproduites par analogie {A des modéles historiques plus urbaines apparaissent comme tne falsification et sont le plus souvent vouées a 'échec. Un décor de thédtre ne suffit pas pour faire la vile. Rowe prend I'exemple de la place du marché de la vile nouvelle de Harlow pros de Londres. Ici 'aspect individuel des édifices est effectivement déjoué et les batiments sont groupés pour délimiter ia place, et pourtant : lorsque notre curiosité s'éveille, illusion (C'une place simulant 'espace médiéval) s‘efface rapidement. Car une vue générale ou un coup d'oeil & Tarriére de cette scéne révéle quill ne s'agit guére plus que d'un décor de théétre: L'espace de la place ‘qui prétend étre un soulagement de densité, un impact bénéfique sur le contexte, se révale soudainement comme une déception. La place existe sans le suppor arriére essentiel, sans pression sous forme batie ou humaine qui conférerait crédibilité et vitalité & son existence. L’espace reste ainsi fondamentalement ‘inexpliqué’. Loin d'avoir 6t8 générée par un contexte historique et spatial (ce qu'elle para? étre) le place du marché de Herlow est en réalté un corps étranger parachuté dans une banlieue-jardin... 24 Dans notre ‘Vile imaginaire pour le XXie sicie", un édifice-objet se doit de trouver non seulement sa juste place (stratégique) dans le tissu, mais aussi son juste ‘contenu. Il aura une signification pour la collectivté: ce ‘sera un batiment public qui symbolise une valeur collective pour I’époque ot il se réalise.

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