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ae 182 Soci a eu een er Se 198s QUELQUES ASPECTS DE LICONOGRAPHIE DE L'ANGE DANS L’ART ROMAN DE CATALOGNE. LES SOURCES ECRITES ET LEUR INTERPRETATION. ‘18 publication récente de Touvrage d’Aurelia Stapert sur !Ange roman dans la pensée et dans Var (Paris, 1975) me fournit Foceasion d'étudier quel, Ques aspects de l'angélologie a travers les représentations romanes de la Catalogne. St fai restreint le sujet au pays catalan, c'est en raison d'une certaine té du cadre géographique et historique. L'ange dans art peut étre Guudié sous bien des aspects. Je laisserai de cété ic le point de vue splistique our me concentrer sur les problemes d'iconographie considérée comine expression des croyances et des espérances du peuple catalan, Je confor {eral cette iconographie aux sources écrites. omettral délibérément tow ov Gui touche a iconographie du commentaire de lApocalypse de Beates ag Liebana pour trois motifs principaux : *) Les manuscrits peints conservés & Gérone et &la Seu d'Urgell datés du X* sidcle sont antérieurs & l'époque romane, 2°) Tl n'est pas prouvé qu'il aient été confectionnés en Catalogne, mais dans le sud de I Espagne. &) V'abondance de Viconographie angélique des Beatus qui ont exercé Bae RMtuence certaine sur l'art roman nécessiterait& elle seule une longue étude. Tangélologie a souvent retenu mon attention depuis de longues années dans mes recherches sur 'Apocalyptique juive. Aussi, aie estimé uttle ds vous faire part de quelques-unes de mes réflexions, 1- L'‘ANGFLOLOGIE JUDEO-CHRETIENNE. ‘V’ange occupe une place non négligeable dans Ancien Testament, sur- tout a l’époque postexilienne & mesure que le monde juif prend conscience dela transcendance de son Dieu. Les sages dTsraél font alors intervents leg anges comme intermédiaires entre Dieu et son peuple, 'abord pour lui com, Iuniquer des révélations et ensuite comme agents ou exéouteurs de ses des, Fppigue anc ggue langélologe se fait jour principalement dans Vapoes. mans les plus anciens textes de Ancien Testament, apparaissent ange Gf Talvé et Varmée des cieus, si bien que Dieu est appelé Yahve saba‘o (is ge pxahré des armées » sans doute terrestres, mais aussi célestes, Ange fe Yahvé se manifeste au lieu et place de Yahvé. Il annonce, par exemple, 1a vocation de Gédéon : L’ange de Yahv6 lui apparut et lui dit: « Que Yatee 153 goit avec toi, vaillant guerrier ! » (Jug 6,12). Il annonce aussi la naissance de Samson : Un ange de Yahvé apparut & sa femme et lui dit: «Ains done ta es stérile et tun‘as pas eu d'enfant. Eh bien, tu concevras et tu auras un fils» (Jug 13,3).L’ange intervient plusieurs fois dans I’A.T dans des eirconstanees Analogues lors dela nalssance d'Tsmael (Gen 16,7-12 ;21,17-18), pour appe, {es Jacob (Gen 31,11), pour transmettre a un prophéte une mission (ey -IReg 13,18 et 19,5). L’ange dans ces textes est un messager de Diew Michel dans un codex anglais du XI* siécle (26). Mais tout récemment Johannes Peter Robland qui a écrit une monographie relative au culte de Yarchange Michel avant et au début de 'époque byzantine cite le témoignage de Pantaléon, diacre de 'église Sainte Sophie de Constantinople vivant entre Ie XI" et le XII siécle, qui a déja opéré cette identification (27). On ne s'en étonnera pas outre mesure si on sait que déja les rabbins avaient tiré de ‘Yanonymat lange de Yahvé de Ancien Testament en lui donnant le nom de Mikael (28). Le culte de Michel a fleuri & ’époque byzantine et il est méme devenu le patron de l'empereur de Constantinople, ce qui est tout & fait dans la ligne des conceptions juives qui placent des anges & la téte des nations palennes, L'archange serait apparu en vision & Constantin, la suite de quoi, il Iui fis batir une église, le Michaelion, situé prés de la ville, et qui devint tun sanc- tuaire célébre. De Constantinople, le culte de Michel passa en Italie et de Yen Europe. L'apparition légendaire de 'archange au sommet du mont Gar- gan en Italie, a la fin du V* siécle, sera a Vorigine d'une rapide extension du culte de Saint Michel. En France, le culte du Mont SaintMichel n’était qu'une copie de celui du mont Gargan ; le mont SaintMichel devint au Moyen Age un centre de pélerinage égal au sanctuaire italien. Les légendes attachées aux deux sanctuaires ont des points communs. Le cute des anges fu freiné au concile de Latran en 745 qui condamnait les invocations suspectes d'un certain prétre allemand Adelbert aux six archanges : Adelbert leur adressait cette priére :« Precor vos et conjuro vos et supplico me ad vos angelus Raguel, angelus Tubuel, angelus Michael, angelus Adinus, angelus Tubnas, angelus Sabaoc, angelus Simiel (29). IMfaut dire aussi que le cultefut tout naturellement refoulé dans l'église par celui des saints. On a écrit avec raison : «Tels que certains théologiens avaient faconné les anges, ils n'étaient pas en état de satisfaire & Ia longue les besoins religieux du grand nombre. En vertu de leur origine, ils appar- tenaient beaucoup trop & la sphére divine. C’était des figures célestes sans couleur. Ils n'avaient pas histoire, pas d'individualité, pas de physionomie particulidre. L'un était parcil a Tautre, ils ne se distinguaient que par la nature de leur service. L'imagination était impuissante les représenter. IL y avait en eux trop peu d’humanité » (30). Le développement de Vangétologie n’a donc pas eu lieu dans VEglise seul, Ie culte de St Michel s'est répandu, En effet, le peuple chrétien a trouvé dans les saints ce que l'angélologie ne pouvait lui donner. Car ce sont des tres supérieurs, pourvus de qualités et de pouvoirs divins, mais qui appar- tiennent a la nature humaine et, de ce fait, sont les fréres des hommes et done parfaitement accessibles. Comme on le voit, le développement de Pangélologie a été limité par le haut, en raison du culte christique, et par le bas, en raison du culte des saints qui supplantérent en partie les anges. II- QUELQUES ASPECTS DE L'ICONOGRAPHIE DES ANGES EN CATALOGNE. Nous avons exposé dans les grandes lignes les sources scripturaires ou 188 avceryPhes sible quelle soot nintinesouproches de iconogrephi omane Iinous faut nainenant ies luster par qucaues oxen e ree teres ms sn ano jens i ptr fe wth Nowe oe oronssuotésdvement: des anges et du Chis du Chie eine te des anges, de Michel odes archanges, des anges et detesrese e Tulle de Mare t des anges. Nous he toucherons urvene aoe e au cycle de "Ancien Testament, A: Les anges et le Christ. 1) Annonciatio Jatisteire du salut commence par !Annonciation de Ia nalssance du Saureur dla Vierge Marie. Liconographie romane sures theme enn it ce means a je bolts de sa grande mission pesat sur elle» (31) Dare Tequol weet (conographique, quelquefois elle laisse tomber le inscoarees jetuel Senroule un fil de pourpre, Mais Id encore, elle ese cere a Vike tut luk est debout. Selon le type syrien, devant Tenvoré sien |e Vierge se tient debout, non plus passive comme dans la forma greeque, ration sppanete ag corant Pour ainsi dire au message angélique. Cae foe Cation eptralt deja sur ampoule de Monza et dés le VI siécle. Cette samen, Cation est répandue en Orient: elle apparait sur les manunrcae syriaques sent tes fresques de Cappadoce (33). Les artistes trangals ca Me en, se partagent entre les deux traditions (34), ion. 1 aCtileme, nous avons deux types iconographiques de VAnnonea tion, Mis Vieie est habituellementreprésenteedebont Pie ecrn eo, Situge 8a droite de Vange par rapport au speetateun tesisi ee sate dans un geste dacoptation face alange tantot malgplve rane ees fuseau, Comme ole vot, dans ce demior eas i'sagh dian ten ue la Viergo état ropréseniée asise le fuseau dase wna one a eo de filer dans sa chambre. Ee sant le'visage nt cans le corse lara Gabriel debout le ailes deploys tent de sama oa Os Tange quilivela main droite. Vattude de Tange avec tes age cas cele de Foratour anviaue, tndis que son Eton Samrat cette oe &¢ des messager uche dele Viegs unsure Bie ener fonempler lt sine Sur esol de chaque sb dela ree a eae tun eur, Teutee font. La colombe & la hauteut de Vette cies oute ala conception per Torelle: symbolise incstaeee ae ee sas Cette scine est inspnge en partie par le Protérangle de Taoyacs (oo arias a ue BA Pemba eet Inler apoeryphe qui eut une grande difuson dase ta sie Pre (cure un tte gee on posse de nomreuses versions Nase IaVierge cose trmentenne, éthiopienne, slave, mals pas de texte lean, le Vierge roqutfangs ase en ain dele pocrens Bescseke a Sonserv6 pa conte en latin, ne donne aucune peta ae tw Marie : «De nouveau le troisiéme jour, tandis qu'elle tissait la pourpre de Ses doigts ilse présente a elle un jeune homme dont on n’aurait pu déctice la beauté » (traduction Michel) (36). La présence d'une jeune fille la scone de TAnnonciation est inspirée aussi par le Pseudo-Mathieu. Selon cet apo- eryphe, en raison de la suspicion de Joseph qui trouve Marie enceinte, des Jeunes filles qui étaient avec elle lui dirent : «Que distu Joseph ? Nowe Savons qu‘aucun homme ne T's touchée, nous savons que la pureté, que ‘a virginité reste immaculée en elle. Car elle a été sauvegardée par Dieu, t tov. jours elle est restée en priére avec nous ; chaque fois, un ange du Selgnetr S‘entretient avec elle, chaque jour elle recoit la nourriture de la mate de Tange... Nul ne l'a rendue enceinte, si ce n'est 'ange de Dieu ». (chap XI). La pureté et la: é de Marie sont symbolisées & Sorpe par les leurs de lys gui s'élévent aurdessus de Ia bande ondulée au bord de la scene, Par 'Tnear nation, Marie inaugure un nouvel ordre de choses symbolisé par Varhucte fleuri situé a gauche, qui s’oppose a un ordre ancien symbolisé par V'arbusts aux fleurs fanées, En raison de ce symbolisme, il est probable que Marie fait figure de Nouvelle Eve, Nous avons note plus haut la présence de la colombe, symbole de !Bsprit saint & la hauteur de Voreille gauche de la Vierge. La conception auriculaire de Marie est relativement répandue dans le christie nisme le plus orthodoxe, comme dans certaines sectes, telle celle des Cathe, res, II s'agit dune sorte de matérialisation de la doctrine de la conception par le Verbe, par la parole. On la trouve a la fois chez les Peres orientauy (Grégoire le Thaumaturge, Saint Ephrem, St Jean Damascéne) et cher lec Peres ou écrivains occidentaux (Agobard de Lyon, Saint Bonaventure), et dans les textes liturgiques, par exemple le Missel ambrosien (offertoire de la messe de lAnnonciation). Pour les Cathares, on peut citer le témoignage de Tnterrogatio Johannis, qui a circulé notamment dans la région de Coe Cassone. Cet écrit met dans la bouche de Jésus ces paroles : «Quand mon Pére décida de m’envoyer dans ce monde, il envoya devant moi l'un de see anges par le Saint Esprit pour me recevoir ; cet ange s'appelait Marie, ma mire. Ht je descendis : jentrai et je ressortis par Yoreille de Marie» (37), Cette secte affirmait que la chair était mauvaise et évitalt de parler de le ‘conception par les voies ordinaires. Rien n'indique pourtant que la fresque de Sorpe se rattache au catharisme, car 'iconographie a popularisé la conception «per aurem » (38). Le type iconographique le plus répandu représente la Vierge debout face & Vange avec une trés grande sobriété. On le trouve dés le XI" siécle sur les fresques de Casenoves, réparties actuellement entre le Musée d'Art et d'Histoire de Gendve et la Fondation Abegg de Berne. La scéne s'nser! ‘intérieur d'un décor architectural trés simple (fig.1). Sous deux arcs outre, Passés séparés par une colonne médiane, Gabriel et Marie se font face. Lange tient une main levée pour montrer le dialogue. Il ne porte pas le baton dumessager. Il est pourvu d'ailes, Pune releyée et autre baissée, comme par exemple sur le Beatus de la Seu d'Urgell. Elles sont cloisonnées et de couleur bleue et ocre. Gabriel ne vole pourtant pas: il est dressé sur la pointe des pleds avec une allure dansante. Son pied effleure la colonne médiane, ce qu indique qu'il va a la rencontre de Marie (39). Du point de vue stylistique on a rapproché a juste titre les fresques de Casenoves des manuscrits let 4 de liothéque municipale de Perpignan : un étant un sacramentaire pro. ‘sRant peut-stre de Saint Michel de Cuxa, Vautre un évangéliaire & Pusege G'Arles sur Tech :« Le décor mural n’était & Casenoves que l'agrandissement Aéchelle d'un monument, des dessins que les miniaturistes roussillomnads 161 avaient coutume de tracer sur le parchemin » (40). aes a ta ene tlle ret sn pn ee a ate Ses le ee TAnnonciation peinte au devant d'autel de Betesa, conservé au Musée d'art de Catalogne. Varchange tient une sorte de baton ou de sceptre de la main gauche tandis qu'il léve la main droite en direction de Marie on lit auvden ‘sus de la scéne l'inscription : GABRIEL AVE MARIA. L’Annonciation d'Avia dans le Bergada conservée au Musée d'Art de Catalogne fait partie d'un ensemble consacré aux épisodes divers de la vie de la Vierge (Visitation, Nativité a Bethléhem, Adoration des Mages, Présn tation au Temple). Lascéne est présentée sur un fondrouge et sous ine aren, ture double nen séparée par une colonne médiane. Gabriel, les ailes évloyées et les dewx mains levées en direction de Marie, marche les piede ‘us sur une sorte de nuage. La Vierge les mains levées dans une attitads Ahumilité et @'acceptation, est debout et immobile derriére un sitge-coffre orné d'un cousin. Il s'agit d'une soéne Wintérieur. Au retable de Véglise de ancien prieuré augustin de Saint Martin d’En Valls en Cerdagne conservé dans la vieille église romane d’Angoustrine il (fig2). L'ange debout dont une seule alle est déployée, I en direction de Marie, assise semble ti, sur un tréne-coffre peint orné du, cousin, comme les Vierges a IEnfant de la méme époque (41), Sa main droite est levée, tandis que de la gauche elle semble tenir une pelote de leine pu un fuseau comme a Lluca. La scene se déroule sous une arcature. Comme VAnnonciation de Llugé, celle d'Angoustrine est du XIII" siécle. Sur la fresque de Saint Martin de Fenollar, la scéne de "Annonciation Teprésento Gabriel, tes grandes alles déployées et la main levée comme un héraut délivrant un message fig-3). Marie s'est levée de son sidge orné d'un coussin, la téte inclinée, muette et interdite, la main droite levee dans lah, fude de Vacocptacion, tandis yuvelle tient de la main gauche une sorte de boule blanche, sans doute une pelote de laine comme A Angoustrine. LAnnonetatio peinte sur ta paroi laérale de Yautel de Se conseryé i Solsona tranche surcolles que nous avons décrilce jasgsnen sent (42), Une ttt ange auéolée renversée emerge des nuteag ne de Vorelle gauche de la Vierge gut se tient debece Bapttme et Ascension du Christ. tae Daptéme arevétu deux formes dans Wart chrétien, une forme hellé nistique et une forme syrienne. nlavons pas sous les yeux une sone historig sacrement. La formule hellénistique se retrouve au baptistére des onthe 102 doxes de Ravenne ; le Christ imberbe et nu est plongé dans V'eau, ila Vttt tude des statues archaiques d’Apollon, Jean-Baptiste ne porte pas de croix mais le baton des bergers grecs, Du fond de V'eau sort le diew-fleuve, la tte couronnée de plantes aquatiques, le sceptre de roseau ala main. Comme le ‘remarque justement Emile Male, le Christ semble baptisé non pas dans le Jourdain, mais dans l'Alphée ou dans le Céphise (43). Chad cert aia ee es a ae, type syrien qui a prévalu sur le type hellénistique (44). Be Coase aT hact San eon ee Sera gee aca Dees ee nee tee am acc snre eae Se ee ra aes ek A aie me em eg ek a ea eee Ce ee ee aes eee cee a ence ee a es eae ase du baptéme ait été influencée par le livre sur la Divine Hiérarchie attribué faussement Denys I'Aréopagite (VI* siécle) (47). Cook et Gudiol datent Se nee Sees aga ee prétée, le peintre a cru bon d’écrire IORDANUS a la hauteur de. Yauréole Pep ean Gee eat SONS RATT a ee ae erat en LiAscension comme le baptéme de Jésus, a revétu des formes iconogrs- phiques différentes chez les Grecs et chez les Syriens. Les Grecs représen- tent ‘Ascension comme 'apothéose d'un héros. Le Christ gravit les pentes d'une montagne, tel le mont Olympe, et la main de Dieu sort de la nuée et le saisit par la main pour lefaire entrer au ciel.Sur les flancs dela montagn®, les disciples font un geste d’admiration. On peut citer a titre d’exemple un ire de Munich o4 Ascension se confond avec la Résurrection (50) et ivoire de Narbonne. 1” Les Syriens par contre, sur les ampoules de Monza, représentent-le Christ assis sur un tréne, dans une mandorle portée par quatre anges. Il siege déja dans sa gloire comme le Seigneur et le juge des hommes. D'une ‘main, il tient le livre et de l'autre il bénit. Sur la terre, la Vierge se situe aur centre du grouse des apdtres. E. Male a souligné a juste titre, que niles Actes des Apétres ni les Evangiles canoniques, ni les Evangiles apocryphes ne mentionnent la présence de Marie & Ascension, La théologie ditil, a déja ‘commencé son eeuvre ; Marie a valeur de symbole : elle personnifie "Elise que le Christ en montant au ciel a laissé sur la terre (51). Ce dernier type iconographique est peint sur le devant d'autel de Mar- tinet en Cerdagne, conservé actuellement aux Btats-Unis, au Worcester Art Museum (52). Le Seigneur y apparait assis comme un juge et non debout comme on lattendrait dans une Ascension ; ily est placé dans une mandorle, ‘bénissant de la main droite et tenant un livre de la main gauche. De part et autre du Christ, & Vintérieur de la mandorle, on lit 'alpha et l'oméga. Deux anges soutiennont la mandorle. Deux autres anges situés de part et d'autre du personnage central tiennent une croix patée, tandis que deux autres anges, de chaque eété du Christ, portent d'une main une croix et de l'autre balancent un encensoir. Au bas de la scene, court cette inscription tirée des Actes des Apdtres 1,11: VIRI GALILEI Q (U) ID AMIRAMINI (sic) ASPI. CIENTES IN CEL(U)M HIC GESUS QUEMADMODUM VIDISTIS EUM. Ce verset est en réalité illustré dans le registre inférieur : les douze apdires accompagnés de leur nom inscrit regardent vers le haut et tiennent leur main pointée vers le cil ; ils entourent la Vierge Marie porteuse de la coupe avec Iaquelle on la représente en Catalogne sur les décorations murales ; elle est située immédiatement sous l'image tiomphale du Christ (Cook et Gudiol rattacheat ce devant d’autel & atelier de la Seu d'Urgell et le datent du XII*sidcle). Ce devant d'autel de Martinet représente autant une Asct sion qu'une Parousie, conformément au texte des Actes 1,11 qui évoque & Ia fois le départ du Christ et son retour. Au Linteau sculpté de Saint-GenisdesFontaines qui est, comme la reconnu Henri Focillon «le travail d’un magon qui a copié comme ila pu quelque modele, miniature ou cofiret d'ivoire » (53) ; au début du XI siecle, on voit aussi le Christ assis en Souverain juge a lintérieur d'une mandorle portée par deux anges a genoux, leurs grandes ailes éployées. Ce Christ en tajesté est entouré seulement de six apdtres. Mais on ne peut affirmer qu'il sfagil iei d'une Ascenston. La présence de alpha et de Yoméga de chaque c6té du Christ nous renvoie de toute évidence 'Apocalypse,1,8 : «Mol je suis Y'alpha et 'oméga dit le Seigneur Dieu, celui qui estet-qurétaitet-qui vient, le Tout-Puissant (0 Pantocrat6r) ». La sebne du linteau de Saint Genis des Fontaines figure donc plut6t la Parousie du Christ (fig.4). Le linteau de Saint-André-de-Soréde s'est inspiré de toute évidence de celui de Saint-Genis-des-Fontaines, ce qui est reconnu sans difficulté par tous les historiens de art (54). Ceux-ci ont porté principalement leur atten- tion sur Ies progrés réalisés dans le relief et le modelé des figures. Mais ce qu'on ne semble pas avoir observé, ce sont les modifications iconographi- ques apportées au theme proposé 4 SaintGenis. D'une part deux séraphins -ils portent six ailes comme dans la vision d'Isaie 6- ont pris la place de deux apotres dans le voisinage immédiat des anges porteurs de la mandorle. Diautre part, le Christ apocalyptique alpha et Yoméga sont la pour le sou. ligner- n'est plus représenté assis comme & Saint-Genis ot l'on apergoit net- 168 eo pre renyereeo See ee ee cane lui-méme, parce que précisément, il est debout. Si on continue toutefois warm ic ChestTa main levde pour beni et porteur du Lier, celuel eps ea oe ene eee te aera cee cera stein: eeaions near Bae weg clypeatae » (55), Ce caractére triomphal apparait dés le TV sigele dans le ere er Cra a ear pac dCar See ee Te ea a nas ee cae iru ce Sa ee ee eer Ee eee eae IS Majed Ia main reste veo Te cel ig) cette Hguaconevogue de inn 5 pre, oe inno oe Tan 8 B- Le Christ de YApocalypse, Les artistes romans ont cherché & reproduire a Yenvi la vision apoce 'yptique de Jean au chapitre 4 du livre de la Révélation : « Voici, un trone était tabli dans le ciel et sur ce trOne quelqu'un était assis. Encadrant le {rone, un arc-en-cel & Yaspect d'émeraude. Autour du trone étaient vingt quatre trOnes sur lesquels siégeaient vingt-quatre vieillards vétus de blanc etayant sur la tte des couronnes d'or... Au miliew du tréne et autour, quatre Animaux pleins d’yeux par-devant et par-derriére : le premier ressemble i un lion, le deuxiéme a un taureau, le troisiéme a un visage semblable & celui d'un homme et le quatriéme resemble a un aigle qui vole. Les quatre Ani ‘maux ont chacun six alles; tout autour et a lintérieur, ils fourmillent d'yeux. (42 et sq.) Danses édifices romans du midi de la France, on a sculptéla vision apo- calyptique aw tmpan du portail occidental, par exemple i Molssac on a Conques. Aussi lefidéle avant d'entrer dans Péglise, est il déja invita meds ter les choses de I'au-dela, En Catalogne au contraire, la vision apocalyptique du Christ est peinte au fond des absies romanes, a Vorient de V'édifice. On ne saurait trop insis: ter sur le symbotisme de cet emplacement, D'aprés Luc 24,50 lAscencion dui Christ se situe dans Ia région de Béthanie & Vorient de Jérusalem’ «IL emmena ses apétres vers Béthanio, et levant les mains, il les benit. Tandis quill les bénissait, il s’éloigna d'eux et il était emporté vers le ciel ». De fait, Cest sur le mont des Oliviers que la tradition ade bonne heure, élevé Vlise de Ascension, dés la fin du IV siécle (58), L’honneur de cette fondat Tevient a une riche et dévote matrone du nom de Poemenia ou Pomnia, ant rieurement & Varnée 378. Saint Cyrille, évéque de Jérusalem, pourra Serive auV* siécle dans ses Catéchéses : «Il se dresse encore cet Elacon, montrant Jusqu’a ce jour aux yeux des fidéles et celui qui est monté sur la nuée et Ia Porte céleste de son Ascension, car si a Bethléem il est descendy des cieux, Cest du mont des Oliviers qu'il les a regagnés ». (CatX,19). Cyrille établit ensuite un parallle avec les translations merveilleuses de certains person. ages de l'Ancien Testament pour rappeler que Jésus est monté au ciel & Vorient du Cédron, deméme qu’Elie avait été enlevéa lest du Jourdain, C'est de YOrient que le Christ devait revenir, pensaiton en interprétant le texte du « Viri Galilei» dans le livre des Actes, tout comme la Gloire de Yahvé (la ) du livre d'Bzéchiel était partie vers TOrient lors de la rule du Temple de Jérusalem et en était revenue apres sa restauration, Le cul de four de I'abside romane, orientée & lest représentant par sa forme méme le ciel ait donc le liew tout indiqué pour qu’on y peigne la vision apocalyptique. De bonne heure, l'art chrétien a mis en images e texte de "Apocalypse. A Rome par exemple, a la basilique de Saint Paul hors les murs les restes de mosaique de Varc de triomphe -léglise a été brilée en 1823: montrent le Tréne, les vivants, les vieillards. Cette mosaique remon, terait & l'poque de Léon le Grand (440-460). Au Vie sigele en Orient, 1a {théophante du Trisagion » avec le Trone et les vivants est peinte & fresque &Yabside d'une chapelle du Baouit dans la vallée du Nil. A Saint Paul hare, les murs, les Vivants tiennent déjale livre des Evangiles, ce qui prouve que Texégése de Saint Irénée qui a vu dans le tétramorphe le symbole des Evarr gélistes était déja répandu (59). 168 A Tépoque préromane, le commentaire de l'Apocalypse de Beatus de Liebana largement diffusé dans le monde ibérique a illustré la seéne apoce lyptique. Pour ne citer que les exemplaires du Beatus conservés en Catalo- ge, celui de Gérone comme celui d'Urgell ont représenté la majesté.da Set gneur intronisé. Ces figurations ont joué le rle de relais pour les peintres et artistes de 'époque romane 60). En Catalogne, la scéne apocalyptique a été souvent peinte aux absides : par exemple a Pedret, aSaintClément de Tahull, a Sant Pere del Burgal, sur lavoiite de I’église préromane de Saint Martin de Fenollar en Roussillon et dans deux petites églises de.Cerdagne telles Caldegas et Angoustrine, etc. Plutot que de fatre:des énumérations completes, je voudrais signaler quelques particularités dans l'iconographie angélique. Deux représentations peu banales du tétramorphe : 1) Les quatre anges évan- -sélistes & Saint Clément de Tahull. On ne rencontre pas, on le sait, le tétra- ‘morphe dans art des Catacombes. Les symboles des évangélistes sont figu- és autour du Pantocrator aux absides des besiliques romaines dés le TV" sié- cle. Ces représentations des évangélistes sont en relation avec celles des ‘anges. Ils forment eux aussi 'escorte naturelle du Christ. Is sont représen ‘és sous les traits des quatre animaux de la vision d'Ezéchiel ; ils sont pres- que toujours pourvus dTailes et tiennent un livre. A Vabside de Saint-Clément de Tabull; artiste a peint un tétramorphe peu banal. Autour du Christ en majesté, le maitre de Tahull a représen:é quatre anges. Ceuxcci a l'exception de Matthieu représenté lui-méme par un ange, présentent des symboles. Le pendant de Saint Matthieu, Saint Jean, serre dans ses bras un aigle. Ces deux évangélistes sont représentés en entier et épousent la courbe de la partie supérieure de l'abside, Par contre, Saint Mare et Saint Lue sont peints en buste a Tintérieur d'un médaillon (fig.8). A droite, 'ange symbolisant Saint Marc tient le lion auréolé par ure patte. A gauche, Saint Luc sais le boeuf auréolé etailé par la queue. Ces qua- ‘re réalités enfermées a l'intérieur d'un cercle semblent évoquer les quatre roues du char divin de la vision d'Ezéchiel 1,15 et sq: « Et je regardai et voici une roue en bas auprés des étres vivants, auprés de tous les quatre » (fig). ‘Les quatre roues sont d'ailleurs.réellement peintes dans la partie semi-cylin- drique de V'abside de Bsterri d’Aneu entre deux somptueux séraphins & six ailes proclamant le Tricagion : SCS SCS §CS sclon la vision d'Touie G (fig.20)- ASaint Clément de Tahull, outre la métamorphose que le Maitre a fait subir au tétramorphe transformé en réalités angéliques, Vartiste a jugé bon de pla- cer deux séraphins dotés de six ailes tels.que Te prophéte Tsaie a pu les contempler dans le Temple : «année de la mort du roi Ozias, e vis le Set gneur assis sur un tréne haut et élevé ;et les pans de sa robe remplissaient loTemple. Des séraphins se tensient devantui; savaient chacun six alles; de deux ailes, ils se couvraient 1a face, de deux ils se couvraient les pieds, de deux ils volaient. Bt ils se criaient l'un Pautre et disaient : Saint, Saint Saint est Yahvé des Armées ;toute la terre est remplie de sa gloire.». (Is 6,1). Le Maitre de Tabull a done opéré une synthése entre Ancien et le Nouveau Testament ; pour mieux glorifier le Tout-Puissant, ila complévé asa maniére la vision de Jean par celle siIsafe tout en transformant la lettre de la pre- 2) On trouve une autre représentation originale du. tétramorphe en Andorre dans la-peinture murale,provenant de I’église de San Miquel 16 'Engolasters (MAC). Comme a Saint Clément de Tahull, les vivants autour du trOne sont devenus des anges. Mais par rapport a la figuration de Tahull, colle d'Engolasters a subi quelques modifications, Les évangélistes Mare et Lue ne sont plus inscrits dans un cercle et sont figurés sous les traits d'un ange. Seuls leurs symboles sont présentés dans un médaillon le lion de Saint Mare et le boeuf de Saint Luc. Lsigle de Saint Jean est auréolé et il n'y lignons le, est le patron de l'église et c'est pour ce motif qui p de Vévangéliste, parce que sans doute il ny avait pas d’espace adléquat pour u'll soit représenté en bonne position. Michel, identifié par son nom, porte un étendard en tissu quadrangulaire, motif que Jacques Bousquet a étudié ickméme de la Catalogne a Italie et & Byzance (61). Par ailleurs, il tient de Ja main gauche un rouleau avec encore visible la moitié de inscription TT, CIUS = PETICIUS. 11 s‘agit done de Yarchange faisant figure d'intercesseur ainsi que nous le verrons plus loin. C- Saint Micher. Cette singularité nous améne tout naturellement a traiter de Varchange Michel et des archanges en général dans 'iconographie romane de Catale. gne. Avant de quitter '’Andorre, nous voudrions attirer l'attention sur le Ascouverte récente de fresques romanes a Sant Cerni de Nagol, dans la région de Sant Julia de Loris, par Pere Canturri (62). II s'agit d'une église de plan rectangulaire avec une abside semi-circulaire dont la consécration Temonte & lannée 1055, Pour le sujet qui nous intéresse ici, il faut signaler Ja présence d'un Agnus Dei placé dans un médaillon de forme circulaire adoré par quatre anges imberbes. Le théme est trop connu pour qu'on s'y arréte. Toutefois, le chiffre de quatre pourrait faire penser aux quatre archanges Michel, Gabriel, Raphaél et Uriel vénérés dans l'Eglise ancienne (63), Par contre, ce qui intrigue, c'est la présence d'un personnage debout auréolé tenant dela main droite une sorte de sceptre surmonté d'une erois, de la gauche il porte un rouleau. I! porte le loros, écharpe ornée de perleg typiquement bizantine, 2 ichel. Son costume ressemble en effet curieusement a celui du Saint Michel gigantesque figuré sur les fresques de la cathédrale du Puy datant du XII siécle et aussi a ceux de Gabriel et de Michel a Santa Eulalia de Estahon (64). Mais au Puy, il manqued 'archange le rouleseaneticus Gabriel et Michel Senta Eulalia dEstahon avec les inseusead Saas et POSTULACIUS. Que le personnage de Sant Corni de Negols soit Gairicr ou Miche}, le rouleau quil porte & la main le désigne oswne oyawe Thumanité auprés de Dieu. Du point de vue de liconographie angélique, le cul de four de Vabside de ie n présente le plus grand intérét par son esprit de sy thése. Autour- du Pantocratéry on reconnait le tétramorphe avec cette curio. sité qu’on représente un Saint Jean ailé & corps humain et téte d'aigle, De part et d'autre de In mandorle, les deux anges pourvus chacun de six ailes Semées d'yeux sont absolument semblables. Seules les inscriptions SANC. ANGTUS.SERAPHIM -permettent-de les-distinguer, ‘Aux deux extrémités n four, deux angesrichement vétus m de pierres faisont figure décharpe, tenant A la main droite zunelance surmontéed'uneeroix, sont représentés dela mémemaniére-Seu, Sc BOSFULAAGHUS sur celui que porte Michel 1a pthion este promis — requéte par laquelle.on introduit l'affaire, la postulation est pour conclure— cnn dinstance a demande motes peresttenc au ge desetuer, Comme on le voit, eest done Michel qui est chargé de trancher. On n'en sera pas éionné outre mesure, car Ticonographie romane le représente en train de peser les émes, par exemple, pour notre région, au retable de l'église de Surt- guerola en Cerdagne. Nous reviendrons sur ce dernier point plus loin. En tout cas, a Estahon, Vartiste s'est passablement éloigné du livre de la Révé- lation johannique. 11a voulu synthétiser les données de I'A.T. et du NT et méme des apocryphes. Les-archanges. Gabriel et Michel-intercesseurs ou~ avocats-sont-également-aux-eonques-absidiales de Sant Pere de Burgal =t @Esterri-de-Cardos. Cas archanges intercesseurs étaient déji présents dans l'art de Byzance et-des pays-qui-ont-suivi som influence. A la cathédrale de Cefalu, non loin de Palerme en Sicile, Michel-et- Gabriel sont-figurés sur les mosaiques ce Tabside commencées ew 148, Mais li, ils ne portent plus 4 la main les row. eaux des avocats avec les inscriptions significatives. Is s‘inclinent devant la mére de Dieu placée sous le Pantocrator a laquelle ils rendent un culte (65). Par contre, dans les célébres fresques de San-Vieenzorde Galliano au sudde-Come, les deux archanges entourent le Christ de la théophanie abs- diale et portent chacun un écriteau avec petitio.et-postuiatio (66). Ce sont ici des archanges intercesseurs. Il est clair qu’a Galliano comme en Catalo- gnc, Fartste s'est passablement éloigné de la vision apocalyptique en intro duisant les deux archanges. En représentant des archanges avocats auprés du Christ de le vision absidiale, il montre celui-ci comme le Juge de la fin des temps. Par ce biais iconographique, la vision johannique est done deve nue une scene de Jugement. ‘St Michel de Cuixa. A notre connaissance, V'archange Michel ne semble pas avoir été représenté isolément dans l'art catalan roman alors que les sére- phins V'ont été par exemple 4 Cuixa (fig.11). Méme dans les églises dont il est le patron, par exemple a 'abbaye de Cui, il est figuré en compagnie d> la Vierge, de Gabriel et de Raphael. Faute de restes iconographiques dans Tabbaye de StMichel, nous possédons nne description asses précise remon- tant au moine Garcias de ce qui était représenté, peut-étre peint, a la crypto du Pessebre, «Super reverenda martyrum Valentini, Flamidiani, atque confessoris ‘Nazarii corpora ad locum nunc condigne venerantur, pulehro et areuato ‘opere beatae genitricis Mariae et archangelorum Det in crypta, quae ad prae sepium dicitur extruxit Ecclesiam, ita ut ex utroque virginis latere, sum Det angi tantae Det matris gloriam laudbus sive merits in absequium novae salutations a dextris ejus Gabriel conceptum partus nuntiet aca sini tris virginalis glorise plenitudinem splendidius Raphael affirmet. Ad pedes ctiam seu in sinu causa famulatus cireumsepsit et hine inde martyres sept livit, qui de se vel languentium salute dicerent : Eece iste Deus fortitudo nos tra. A facie autem Reginae, ut est terribilis ac divinus Michael, tamquam ad tuitionem suf fifi ante tempora natum fidelibus omnibus ad se veniens asst gnavit dicens : Invenietis infantem panais involutum et positum in praesepic (Marca Hispanica col-1080) ». Le moine Garcias dans son sermon relate Teeuvre de Vabbé Oliba au XIé sidcle ; voici la traduction approximative du 168 text latin: Audesus des corps énérabes des martyrs Valentin et lami: fre digeeneenfesseur Nazaire, au lieu méme oi on les vénére maintenant Tete renga dans un ouvrage magnifiquement voaté (in arcuato opere], | leva Véplise de Marie, la Bienheureuse Mere et des bienheureag sete: Reet ae sau pee de Ja Créche (in crypta quae ad du Dieu Tres Haut célébrent i gloire dela Movede Disa pon de ees ee rts Haat cllebretin lage dela ve de Dice pan ges, Gabriel a sa droite la saluant d'une nouvel Fe teamern conception defn tfeslendie Raph se auch eee son service i dose ereulalrement les sepltures deserts eae Proclamment poi eurmbmes et pour le tlt de cour gaa tants: «Voit ceiew est note fora» De meme en face dele gaia ee Lele fdvn Michel comme pou Te rte el dg oe Fs ‘ x fides et tus eeue gui vendient disant : « Vous trouverez I’Enfant enve 8 eeenet piace ame isnt: «Vou upuveren Enfant envlopp das ls lenges ef a oe Diabord de trévesremarqus curl texte du moine Gar ; emrquss sur le texte du mone Garcas 1) Seu des uolsarchanges Gabry Raph ot Miche ont ennioerae eos Uriel dont Vautorité ecclésiastique avait interdit le culte (cf.supra). 2) Le Ione ae Tarvange Mica une ue mins lca hems ese less t fannoncersanalsances cour guiviennen re ee Cu ct pce dene iy moet nal pls ale ge eee aie dei ‘tg gon fondateur. Mats ext pls diflle dere quel texte apeceyehnns Groiequele caltedes archangess Satin dahon eer at sebre parce que cette demniére voulait reproduire en quelgussortela csi la Natvité comme dei a Sto Marie Majeure & Heme 68) nate fae, ausslrappeler que leculte de St Michel auguel on a souvent comseené aot hapelles haute notamment dans les tours des closers at aus pat jué dans tes. M. Ganivet a mis & jour une chapelie souterraine, un Michasion, dans lrégion dApamde en Syrie Ble dort ae tree nae En Italie, il faut rappeler que Varchange s'est m: la talon dan ane a ent Garman tia avon ee sera représentée par les artistes romans, comme on le verra plus loine En aig ex Sut gee oy ante Tee Sa rotamment consacrée a l'archange. Le 11 juin 996, le comte Ram a Kerr de puretve de & ose ne ome Ramon Miche suse au Fay pour construire un monstns Cooteseoee 8S! Yenwans ute qa nau quo et sancum taken see gelu Be Teas quorum ibidem siti sunt, ad construendum coenobium) (69). En ce monastre fat ni ell de Viewe tenia he oe Borah ayer ere sels Ser nares cei Raphab et Gabriel, comme & Cuixa (fg 12) Quotge en sbi eer hee, sigcle On ne peut done sur ce point souscrire au jugement d’Aurelia Stapert pour qui le culte de Saint Gabriel ne se pratiquait pas au Moyen-Age, mais Temonterait au XIV" siécle (71). Outre le sermon du moine Garcias, il faut, ‘mentionner le témoignage du Bréviaire de Cuixa. Il connatt les fetes de St Gabriel (folio 50) et de St Raphaél (folio 58) a cété de la féte de V'nvention de St Michel archange au mont Gargano (folio 44) (72). De son cbté, le sacra mentaire de Ripoll, qui date du XI sigcle, mentionne seulement une messe de St Raphaél située sans indication de date immédiatement avant la vigile de St Michel (73). Nous avons déji mention d'un autel dédié a St Raphaél & Besalu en 998 (74). Nombreuses sont par contre les églises dédiées a St Michel. Pour le dioctse d’Urgell, on peut signaler au X* siecle les églises de Paradis en 949, de Pons en 940, de Berga en 983. Au XII* siécle, on connait celle dePedret (1168) et Viver (1187) (75). Enfin, & Arles-su-Tech, on conse cra plusieurs autels en 1157 dont deux dédiés & St Michel et Gabriel. On a cru les retrouver avec des peintures au chevet oriental (76). ‘Michel Te peseur des Ames et vainqueur du Dragon. Les iconographes romans ont représenté principalement Michel comme peseur des ames et pourfendeur du Dragon. La Catalogne n’a pas été absente Gans la figuration de cette imagerie, bien que les représentations du juge- ‘ment dernier proprement dit ne sofent pas tés fréquentes. On peut citer toutefois la fenétre sculptée de St André deSordde et les peintures a fresque ‘du musée de Solsona provenant de Sant Pau de Casserres, en somme deux ‘exemples du début et de la fin de 'époque romane. A la partie inférieure de Ia fenétre de St AndrédeSoréde, quatre grands cereles sont sculptés en relief sur un bandeau allongé. Aux deux fextrémités a V'intérieur des cercles, sont représentés le lion et le boeuf évanr gélique ailés : ils tournent le cou de telle fagon que la téte vient se placer au ‘entre du médaillon, A lintérieur des deux autres cercles, deux anges symé triques sonnent du cor, la téte tournée vers le bas comme pour convier au Jugement dernier les humains. Dans les espaces laissés libres par les ‘médaillons aux anges du Jugement, dont le cor déborde vers le bas, le sculp- teur a représenté trois séraphins dotés de six fines paires d'ailes. On remar- quera aisément que cette sculpture a été enchissée a la partie inférieure de Ia fenétre et qu'elle occupait une autre place, sans doute la partie supé- riewre. Il manque diailleurs deux symboles du tetramorphe. Cette sculpture cst attribuée au Maltre du linteau de StGonis-des-Fontaines par Georges Gaillard (77) et par Gudiol Ricart (78) ; nous sommes donc en présence de la plus ancienne représentation des anges du Jugement dernier en Catalo- me. A Sant Pau de Casserres, dans un arcosolium en 'honneur d'un défunt anonyme, Jésus est représenté au centre, les bras levés dans sa fonction judi claire. De chaque cdté du personage central, deux personages soulévent la dalle de leur tombeau en présence des deux archanges Michel et Gabriel. Deux groupes danges sonnant de la trompette complétent le Jugement final, Cet ensemble pictural daté du XIII siécle est attribué au Maitre de Liusse- nés (79). Ceest a la méme époque qu’appartiennent deux devants d'autel : celui appelé & tort de Eguillor et celui de Suriguerola, ce dernier provenant de Cer m Eguillor conservé au musée d'art de Barcelone comprend quatre scénes (80). Ta promiére représente sur un fond rouge semé de fleurs dorées plutot que Tetolles les exchanges Raphaél et Gabriel -ils sont identifiés par des inscrip. tions- portant dans un linge un enfant symbole de V’éme. Ils font Voffice de sychopompes, car ils sont chargés d'introduire dans le Paradis les ames des lus. Nous avions signalé plus haut que ce re était joué dans certaines apo- cryphes par Michel, len était de méme dans la Légende dorée de Jacques siécle (81). En dessous de cette scene, ‘est sur un fond vert semé aussi de fleurs ou d'étoiles que Michel pase une ame sur un des plateaux de Ia balance, tandis qu'un démon essaie de faire basculer de sen Coté Vautre plateau, La troisiéme scéne située en haut et a droite figure St ichel protégé par un bouclier qui enfonce une lance surmontée d'une crobe lans la gueul: d'un animal fantastique, dont le corps est celui d'un oisean 4 cing tétes. Une inscription latine en précise le sens : MICHAEL PRELIA. BAT CUM DRACONE:: Michel combatiait avec le dragon. Le quatriéme seéne est intitulée : INVENCIO STI MICHAELIS : Invention de St Michel, Elle représente un des épisodes de 'spparition deSt Michel au mont Gargan, Un personnage armé d'un are regoit & la téte une fléche face 4 un taureoy erché au-dessus d'une caverne qui le dévisage. Cette scene illustre Ala let, tre la Légende dorée de Jacques de Voragine : « Lan du Seigneur 390, vivait dans cette ville (Manfredonie auprés du mont Gargan) un homme nommé Garganus, qui possédait un énorme troupeau de’ boeuf et de moutons. Et comme ses troupeaux paissaient au flanc de la montagne, un taureau lais, sant ses compzgnons, grimpa jusqu’au sommet de la montagne. Garganus se mit sa recherche, avec une foule de ses serviteurs et letrouva enfin au som, met de la montagne, prés de 'entrée d'une caverne. Furieux, il lanca contre ui une fléche empoisonnée ; mais celle-ci, comme repoussée par le vent, se retourna vers lui et le frappa Iui-méme », L’évéque cherchant 4 connaltee Ie brodige apprit de Michel : «Sache que c’est par ma volonté que cet homme 8 €t6 frappé desa fleche. Je suis V'archange Michel. Fai résotu de me garder ce lieu jet fai eu recours & ce signe pour faire connaftre que j'en étais Thabi, tant et le gardien », (82). Le devant dautel de la petite église de Suriguerola au pied de Puigcerda est actuellemert conservé au Musée d'art de Catalogne. Il est consacre & St Michel. Trois scénes représentent successivement 'épisode du boeuf et dt chasseur au mont Gargano, la rencontre de 'évéque de Siponte avec lee hom ‘mes qui lui parent de la manifestation de St Michel, et sur un penneau en mauvais état de conservation, ily avait sans doute apparition deVarchange, Mais c'est la scine pittoresque de la psychostasie qui doit retenir plus spe: cialement notreattention. Sous un arc trilobé, V'archange est situé an centre, On le représents en train de peser une ame que lui disputent deux démong, I1tourne le dos i la porte du ciel, Derriére Iui, un ange & genoux présente lune ame a Tepétre Pierre reconnaissable a ses clés ce dernier prend par la main l'élu afin de Tintroduire au Paradis, Il est difficile de dire si ce deuxiéme ange figure Gabriel qui était ui aussi conn comme psychopompe, ou s'il sagt toujours de Michel représenté dans une deuxiéme phase de son Action, faisant suite a la psychostasie, Dans un autre panneau, V'archange lutte, les ailes éployées et, penché dans son effort, il plonge sa lance surmere ‘€e d'une croix dans la gueule d'un dragon & corps d'oiseau assez semblable & celui d'Eguillor mais quin'a que quatre tétes dont trois émergent des diver, ‘ses ramifications de la queue. Un anneau passe dans la gueule da monstre que semble saisir Michel. m Ce art cee pce pe ces eae ee ae a a ae en aes center ea SEE EE eee Bees occ nate ee eee eae ae eee ee ee aes eres seek ee cae teria [ee er ey eae a a Cae eee es ara Le devant dautel de Gombrén est consacré & quatre épisodes de la vie de St Martin. Deux d'entre eux représentent la mort de St Martin et l'ascen- mn de son ame au ciel. Un ange, les ailes éployées, entouré de deux per sonnages auréolés dont I'un porte une croix patée, se tient auprés du saint étendu sur un lit, Dans l'autre scéne, deux anges emportent au ciel dans un Tinge "Ame de St Martin représentée par un buste auréolé (fig 14). Un saint ‘uréolé contemple la scene, les bras étendus en priére. La Légende dorée de Jacques de Voragine au XIII siécle rapporte que St Séverin, évéque de Colo- ‘ne, ayant prié pour Martin, entendit des voix dans le ciel, ce qui lui fit dire = «Cest mon maitre Martin qui vient de quitter le monde et que les anges emportent au ciel ». (84), La date du devant d'autel de Gombrén fut longtemps indiseutee. Un le faisait remonter au XF* sicle (Post). Cook et Gudiol estiment que Teeuvre fut, exécutée & Ripoll au XIIé sidcle et qu'elle est plus rustique qu'archaique (85). ae cr shade Se ease eee ace ee ae ae GCE a a Le ea oe eee Pa een eee ea res qui accostent de part et d'autre, la pierre funéraire d'un évéque d'Eine anonyme ne représentent pas des anges psychopompes tels Raphaél st Gabriel, identfiés par leur nom ailleurs en Catalogne. L'évéque est repre senté debout, les mains eroisées sur la poitrine, en ornements secerdovaux (fig.18). Il est coifé de la mitre comme au XII sigele (87). Ila été idemtifie par Alart avec un certain Raymond a I'épiscopat éphémere (1201-1202) (88), Bréhier (89) Y'e confondu a tort avec Vévéque Guillaume Jorda décédé en 1226 comme Fateste une inscription funéraire du clotre Zine (90) et non en 1186 comme ‘e dit cet auteur. Tandis quune main divine bénissant merge entre les ceux cores de Ia mitre, deux anges thuriféraires soutien nent la téte du. défunt, Une autre pierre tombale de F. de Soler provenant du prieuré de IBule est actuellement conservée au clolire d'Eine (ig16), Ce personage est représenté de la méme maniére que 'évéque, ce qui n'est pas @tonnant car les deux peirres tombales sont lceuvre du'méme artiste Key. mond de Bianya (91). Deux anges thuriféraires placés de chaque c6té du ddéfunt tiennent la draperie sur laquelle est placée la téte, Mais lexplication envisagée des anges psychopompes n'est pas évidente.On pourrait tout auisel bien considérer que les deux anges accomplissent Tacte liturg Yencensement au moment de labsoute. E- La Vierge et les anges. La Vierge partage en Catalogne avec le Christ la gloire des absides et'de nombreux devants d'autel. Le fait n'est pas étonnant car pour les conques absidiales, un tel phénoméne existait déja a Byzance et Rome. En Catalogne, dans un premier temps, comme M. Durliat 'a montré, la Vierge accéde & emplacement d'honneur dans les absides en compagnie de son Fils, Crest le cas a Ste Marie d’Aneu et a Ste Marie de Tahull (fig.17), Marie présente son Fils, au centre de la conque absidiale, & V'adoration des Mages ; elle est escortée par deux archanges intercesseurs dont il ne sub, siste plus que Mickel, porteur du rouleau avec (PE)TICIUS (92). Ailleurs, par exemple, sur le devant d’autel de Avia conservé au Musée de Vich consacré a la Vierge Marie, Viconographie différe (fig-18). Celleci une Vierge 4 'Enfant- occupe le centre du devant d'autel sous arcade que- trilobée soutenue par deux anges. Au devant d'atitel de Sescorts conservé & Vic, la Vierge & YEnfant est entourée d'une mandorle portée per quatre anges (fig.19) (93). Dans les deux cas, il uv s'ugit pas dune assomption” mais dune glorification ¢e Marie Mére de Dieu. Seule la présence de I Enfant, Dieu présenté par la Vierge & l'adoration des Mages fera que le peintre du devant d'autel de Cardet inscrira aux quatre angles de la mandorle les sym. boles des évangélistes habituellement réservés a Anonyme de la vision johannique (04) Au tympan de Iéglise de Cornelli-de-Conflent (fig.20), Marie se mani feste au grand jour en abandonnant les sombres absides of on la reléguait habituellement. Assise en Majesté, elle présente I'Enfant tandis que de part et d'autre dela mandorle, deux anges thuriféraires balancent leur encensoir, tout en soutenant Ia mandorle. Une inscription en vers léonins précise le sens quill faut donner a liconographie : Heredes vitae : Dominam laudare venite :per quam vite datur : mundus per eam reparatur : Héritiers de la vie, venez louer la Dame par laquelle la vie est donnée, par elle le monde est réparé ». Ce qui prim: donc sur ce tympan, ce n'est plus 'Enfent Dieu, Cest laMére ou plus exactement la Dame que les fidéles sont invités & louer parce m4 4qu’elle a donné la vie au monde, ainsi régénéré. Et ’est Marie que les anges 4 Vencensoir sont aussi chargés de louer. Un pas a donc été franchi ici par rapport aux représentations de Marie présentant [Enfant & adoration des Mages. Il ne faut pas oublier que SteMariedeComnella était "église d'un pricuré de chanoines augustins chez lesquels le culte de la Vierge était en grand honneur. Retenons que dans la région, les églises des prieurés qu'ls dtensientul en consacrées 4 Serrabons Espirk de Conflent au Vilar au Monestir-delCamp, etc. A la méme époque, dans Tordre de Citeaux, (0 ies monestes at iene dete et enthousase de Suit Bernard pour la Vierge se communtqua a tous les cisterciens (95). L’art exprima ces ser: timents nouveaux, comme c'est le eas & Comellé-de-Conftent. LAssomption. En France, cst dans la seconde moitié du XII siécle que le Mort, la Résurrection, TAssomption dela Vierge commencent &emplir ls poriails (96). Avant ceite époque, le récit de la Mort de Marie ne figure que sur des ivoires, des miniatures ou des 6toffes. Certains de ces objets repro- duisent dailleurs des monuments byzantins. En Catalogne, au XIE siécle, 'Assomption a été, semble til, représentée de deux facons :tantdt c'est le corps de la Vierge qui est transporté au ciel par des anges, tantot c'est uniquement son éme qui est transférée également par des anges. a Pour le premier type iconographique, on peut citer le célébre tympan sculpté de Wéglise de Cabestany (97).On y représente a gauche la résurrec tion de Marie Tappel de son Fils ;& droite, des anges se saisissent de la man- dorle entourant Ia Vierge tandis que d'autres anges balancent 'encensoir en lujrendant pour ainsi dire un culteliturgique. Marie est représentée debout, les yeux clos, ben quelle soit ressuscitée dentre les morts. Ce qui paral & premiére vue une anomalie ou une inconséquence révéle une théologie, ou ‘du moins une eroyance : le corps de Marie est monté au ciel. On voit appa- raitre sur ce tympan, per ailleurs insolite, un théme curieux et rare, celui de la ceinture miraculeuse de Marie, emprunté a certains apocryphes du Transitus Mariae, Dans le livre arabe du Passage de Ia Vierge (98), figure episode de St Thomas inerédule A TAssomption de Marg, comme i evat {16 a la Résurrection de Jésus: la Vierge lui donna en gage sa ceinture (89). oe See a ee Soe ea a images de certaines croyances et en définitive, sur certains dogmes. On &vouls voir sass! une Assomption & Saint Martin-deenollan, mais i ne Sagit peutBire que d'une glorification (fig. 21). Un devant d'autel conservé au Musée de Vich comprend quatre scénes dela vie de Marie présentées autour de la Mere a'Enfent entourée du tétra- ‘morpho, La dernier gone traits dela mise au tombeau et de TAssomption de la Vierge. Une inscription latine placée sous la seéne vient en préciser eS ea ieee an eee entourent le corps de la Vierge ; deux dentre eux saisissent la défi par les épaules, 'autre par les jambes. Au registre supérieur semé figurant le ciel, deux anges auréolés, les alles relevées vers le haut, trans. ferent dans un linge Marie, représentée ici les yeux ouverts, qu'ils tiennent chacun par une main pour lntroduire dans la gloire de Dieu figurée en haut de la scéne. II ne peut s'agir que de l'ame de la Vierge représentée comme ‘une femme vivante, portée par les anges psychopompes (100) (cf.supra). 18 Le texte inspirateur de cette iconographie est le livre du Passage faus- Sement attrioué a St Méliton, évéque deSardes en Lydie. La présence de tous les apétres au moment de la mort de la Vierge est expliquée ainsi par l'apo- cryphe : « soudain par Vordre de Dieu, tous les apdtres furent enlevés par lune nuée des endroits oi ils préchaient la parole de Dieu et ils furent dépo- ‘és devant Is porte de la maison ot habitait Marie » (101). Le role des anges dans le transfert de Marie au ciel est souligné dans cet apocryphe : «Le Sei, gmeur ayant embrassée, la remit aux mains des anges pour quills la portas- sent dans le Paradis » (102), Tl nous faut conclure par quelques bréves remarques : 1) Les anges dans les écrits judéo-chrétiens constituaient l'environnement our ainsi dire obligé du divin ou du merveilleux. On pourrait dire au lecteur e ces éerits en guise d'avertissement : chaque fois qu'intervient un ange, Dieu, le divin ou le merveilleux ne sont pas loi 2) Les iconog-aphes romans ont généralement respecté tout en interprétant avec plus ou moins de bonheur les présences angéliques aux grandes étapes de la vie de Jésus. Mais quelquefois, ils ont fait intervenir un ange la od les textes sacrés étaient muets, comme c'est le cas pour le baptéme de Jésus, 3) Labsence cu la présence d'anges a telles scénes seripturaires du N-T. leur confére un sens nouveau : c'est le cas pour la scéne de 'Ascension a Estavar ott manquent les anges traditionnels et ot sont présents les symboles des Gvangélistes : c'est le cas aussi pour la scéne de Ia vision apocalyptique de St Jean dans certaines peintures absidiales, of interviennent les archanges Michel et Gabriel comme avocats ou intercesseurs. 4) Liconographie mariale subit elleméme une transformation & mesure quéévolue Ia théologie. D'ebord représentée au fond des absides avec "Enfant qu’ellz présente a adoration des Mages, elle est entourée du tetra. morphe, puis elle sort au grand jour du portail de Cornella pour recevoir un vrai culte oi interviennent les anges a l'encensoir j enfin, on la représente dans son Assamption au tympan de Cabestany entourée d'anges dont cet. tains porteursd’un encensoir, pour Ia conduire au ciel et pour lui rendre un culte liturgique, 5) Pour Ticonographie de Michel, qui semble avoir été fort populaire en Catalogne, conme pour celle de la vie de la Viergs, nvus avons noe influence certaine des apocryphes, voire de ce qui sera plus tard la Légende doré En bret, les croyances de la chrétienté de Catalogne ne semblent pas avoir beaucoup divergé de celle des pays environnants 4 l'époque romane, M, DELCOR 16 0 an ns eg te mr tie sts oan eres are ©) One yin rent errant ow de uh (ease aa eh (ature a we estefan ek Drom fe nie vere hasten saa (cnt ter oo ae 44 (14S nh ngs pte Mr eh ate aes Senet i rte i melts ee kt as (2) ie hg se en 9 mo ena te Tate ee recone et pee hne ce veces aoe ineatt (2 Tenn Ann ern 8 (be lan on 8 (oh eet ns (gr eg cr be rh 180 6 Daa Smaps 9a oe ep Te ony 4 (ore ie (coe anh ee i te ee Bl Co tic ucure ie ab anne rae (2) rt ae ot eo Getty de crt (cor i on a 8 1 hake Tin a tne opt ta ot (0 Apa a ip it ert 2 ete er ina a oy tor a re We (20) cl W. luesken, Mel Zine Daeg und Verein eee wd der morgen 20 Si tet Segoe Banat a Pde (21) Sohannr Ptr Roblin, Der Emory! Mich pA (28) Talaud de Jerson, Yom 7 (23) Mars 12, co 384 (90) Frmest Lacs Ler erat cle des sits dane FE chien, Pasi, 808, 7. So Garena Ry, mr tnroorast eeu ear ie 1 ta A ae Pe acres Brains orerras B50 den Bbthigs va ot ay. as Maar is pre csr ans is 19 phnche 222 (2.6. do Jephnion, Ls és rapsires de Capredoe Pai 1028 (04) cE Mile ep tp 58 ent tendon dag Sagy Ali, Jon Sarda, E Romine Ct; Barcelona, Eo (3 Fira BNE wn Jor pa Eas Poa todas de oat omens Catena el IM Bureebw eit Aipbe 048 w 64 sae 6 tarp spores Patan de agus Peo Mathie. Testes nos erauisp Cha © ‘erica, ae a, ™ (90 ef Ealoa apy, Le tre ston des Cathar nero Flams Apecypia dri bogie Eaton Site ado Coss Pa Se Serre dr ae (90 6 Rewierns Les afm apr Trti Orn et fortune excess Eads agsgus $08 ousres 145) Fry Lae tlhednnren HN pp ETAT Reatae Vasee ae ee fun hte psigae ot dv eration es prec Sr astgars Fae es (99) Sur es tevauade Casenoes ror rel de de Jin Weta dan Genova ns tome Atha pp tee Pa ee (4) M, Daa La pine oman on Rolln on Cerdgne a Cis cienon més ‘vale, FV, 1961, pp. 23. ae s - (30) ga Dee Les Vere rome de Coan et Cone den Hirt des, Brean, Damas (42) cf Cook et Gui Pour magnet romdnes, fa 185. (49) Eile opt 70. (4) fl po. pp. 70.72 (49) Coot Gute Rca, Ptr roma Images roman. 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UAnocabpe dene Pr, Anvarg Chin’ ty 1078 yu O62 (00 Mirtle Motta print catalaneprromanewromane dans ses aprons evs emeeceny Sion ester de Sint Micha 10 po BT pe tanrae cate dew jc Anwar de Jhansi der Aspanen en Niches Ba eae ee Westatin h. a la ee '61) eJacgues Songun «Le thie des archanges 4 Tétendar de a Catlogne ‘es Galler de Selah de Co Ota eee (G2) of Pers Cant Leslee dant CarideNepliessevs peur recomaniqesy dans Quderns ‘ete endarane 4 HTS PETES : io (62) Us st mendon noumment dan ere thoion &Hénoch cha) «ot uml sore de IRA Ge een com de om a ee a Br il Gur Cabri et fated Les bneie statu rte de Constop ont elope ue reread Pan eet ee fechas llr eurent ptf snemymen cla Oued dese Seen eae abe 4 Byane, dane (64) cout rohit, art cre op fi. 18, 252. (69) André Grater, Ia penture yeantng Para Skin, 197, p 120 reproduction p17. (6 Ande Grape romane dono eel Pars Sr 198 yp, 39 ag t ‘Teproduction de Parchange Michel p. 40. ei aera (67) adap dang M. 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(0) Gagne ett epee ian nr Gb asin rmanen tha“ a mamas Tew ye rund erga nde eri eo un rts ph eclns me 0) SaaS Mipnna Pate ey 9 (5) Jnr Vornado. 9 48 oe Ald ear, rnd Gs ues dd ata Brlng 87, 28 (ain ata ny Sere yes ow pn cy Ge Gre SRAM bua Tar Sat Nps Se je Todos 188 le (00 Jes de Varn de drop cp 28. (6) Coke Gud Ric pw. 204 {Go Jon Amd Laure Ls pve mand Taas Medi 171 p62 ee (67 cet. Qvehy tre came Pe Pst 1618 p18 hon repr ge gr sNews historias aria pointer ener osilonniy dane ula a Si 2 seta cng ere et Preer ete AK ETE pp BOD spleen Pe ieee (60) ck Brier, eh op cp 288. ee 1 Blrapheroesslonnte 101, dng att, apr sieniigue (©) Steir es PeheesOmennos bee) 2A (aos) (01) cat Dara «Raysond de Bini oR. de Vi dans les Cahir de Sint Micel de Cus 14,1878, eae (92) cf, Dune «Lconrrapie dati en Catalog» dans ls Clers de Saint Michel de Ca, 1974, menor (23) £1. Aaa, W. Cook, Flies Romane, Parts UNESCO, 187, 24. 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