Professional Documents
Culture Documents
MÉCANIQUE :
A. MODÉLISATION
CINÉMATIQUE
DES LIAISONS
Mécanique : A – Modélisation cinématique des liaisons
Mouvements relatifs
→
z θz
Les degrés de mobilité subsistants dans un contact entre deux solides
S1 et S2 correspondent aux mouvements relatifs indépendants Z S2
θy
autorisés au sein de ce contact. Ainsi, aux paramètres X, Y, Z sont asso-
S1 θx
ciés des mouvements relatifs de translation alors qu’aux paramètres
θx, θy, θz sont associés des mouvements relatifs de rotation. Dans la
O Y
base R, six mouvements peuvent donc être mis en évidence (fig. 2) : →
y
X
– 3 rotations Rx, Ry et Rz autour d’axes parallèles respectivement à
→
Ox, Oy et Oz ; x
Fig 2 : Degrés de liberté
– 3 translations Tx, Ty et Tz dans les directions respectives Ox, Oy et Oz .
1
Mécanique : A – Modélisation cinématique des liaisons
Dans un repère local M, n2/1, t2/1 , t2/1 étant dans le plan ∏, le vecteur rotation peut s’écrire :
Le lieu des positions successives de l’AIR sur chacun des solides définit les « surfaces axoïdes ».
CONSÉQUENCE – La forme de cette surface est à l’origine des particularités de la liaison du point de vue
géométrique et cinématique.
CONSTATATION – La suppression d’un ou plusieurs degrés de mobilité entre deux solides S1 et S2 crée une
liaison.
2
Mécanique : A – Modélisation cinématique des liaisons
2.5.3. Tableau des liaisons normalisées entre deux solides (norme NF E 04-15)
Le tableau de la page 4 récapitule le nom, les représentations plane et spatiale, les paramètres variables et
le torseur cinématique pour chacune des liaisons normalisées.
Relativement à la structure géométrique et cinématique d’un mécanisme, l’association des représentations
normalisées des différentes liaisons constitue un schéma cinématique (voir §3.5).
3
Mécanique : A – Modélisation cinématique des liaisons
v Rotation
v v
Liaison u (Ru, Rv) pu+qv
linéaire A u w V2/ 1 =
uu+ww
rectiligne A
Translation A
w w u A
(Tu, Tw)
v v v Rotation
Liaison u A A (Ru, Rv, Rw) pu+qv+rw
sphère-
A
u w V2/ 1 =
uu
cylindre w u Translation A
w
(Tu)
v Rotation
u v
Liaison (Rv) qv
appui plan A
A u V2/ 1 =
uu+ww
w w
Translation A
(Tu, Tw)
v v Rotation
Liaison rotule, u (Ru, Rv, Rw) pu+qv+rw
ou liaison A u V2/ 1 =
sphérique w Translation 0
A A
w
aucune
v v Rotation
Liaison u (Rv, Rw) qv+rw
rotule A u V2/ 1 =
à doigt w Translation 0
A
A w aucune
v Rotation
v v
u (Ru)
Liaison A A pu
pivot glissant A
u w V2/ 1 =
uu
w Translation A
w u
(Tu)
v v v Rotation
pu
Liaison
u
A
(Ru) V2/ 1 =
uu
u w A
hélicoïdale A u Translation pas
w w avec u = λ p et λ=
A (Tu) liées 2π
v v v Rotation
u aucune
Liaison A 0
glissière A Aw
u w
Translation
V2/ 1 =
uu
w A
u (Tu)
v v v Rotation
u
Liaison A
(Ru) pu
pivot A u A w V2/ 1 =
w u Translation 0
w A
aucune
v
u v
Liaison 0
encastrement
Aucun V2/ 1 =
A u 0
A A
w w
4
Mécanique : A – Modélisation cinématique des liaisons
3. MÉCANISMES
3.1. Structure d’une chaîne de solides : graphe des liaisons
Chaînes ouvertes, fermées, complexes
Dans un mécanisme, les pièces (solides) sont assemblées entre elles par des liaisons et constituent des
chaînes de solides. Suivant le nombre de pièces, de liaisons et suivant les assemblages réalisés, on obtient :
– des chaînes continues ouvertes (fig. 5-a) lorsque n pièces sont reliées entre elles par n–1 liaisons ;
– des chaînes continues fermées (fig. 5-b) lorsque n pièces sont reliées entre elles par n liaisons ;
– des chaînes complexes (fig. 5-c) lorsque n pièces sont reliées entre elles par a liaisons (a > n).
Fig 5-a : Chaîne continue ouverte Fig 5-b : Chaîne continue fermée Fig 5-c : Chaîne complexe
n pièces n pièces n pièces
n – 1 liaisons n liaisons a liaisons (a > n)
1 1 1
2 2 2
3 6 3 6 3
7
4 4 4
5 5
C’est une représentation d’un mécanisme fondée sur la description des pièces (ou groupes de pièces cinéma-
tiquement liées) et de leur liaison.
Fig 6 : Graphe des liaisons Fig 7 : Autres graphes des liaisons caractéristiques
5
Mécanique : A – Modélisation cinématique des liaisons
On appelle cycle, un chemin fermé du graphe ne passant pas deux fois par le même sommet. Parmi les
cycles qui peuvent être mis en évidence dans un graphe, un certain nombre sont indépendants. Leur
nombre µ appelé aussi nombre cyclomatique peut être calculé par la relation :
µ = nL – nP + 1 [5]
La figure 7-a montre un graphe de chaîne ouverte et la figure 7-b montre un graphe de chaîne fermée
complexe à plusieurs cycles indépendants (ici 3).
La mise en évidence des cycles indépendants est particulièrement intéressante pour étudier le comporte-
ment géométrique et cinématique d’un mécanisme.
v u v
Deux u Liaison
« sphère-plan » A
linéaire rectiligne
A w
w
v v
u
u
Deux Liaison
« sphère-cylindre » A pivot glissant
A w
w
w
Une « rotule » A u v
u
et une v
A Liaison pivot
« sphère-cylindre » w
coaxiales
6
Mécanique : A – Modélisation cinématique des liaisons
Cette équivalence peut être mise en évidence à partir de la composition des mouvements.
EXEMPLE – La figure 10 donne le détail de la liaison entre une tige 4 et un bâti 1 par l’intermédiaire d’une
rotule {2 ; 3} constituée par une sphère 3 et une bague 2 (collée dans le bâti 1).
→ → → ⎯→
v3 v1 v1 ⎯→ w3
→
v3 w4
1 2 3 4 α β
1 → →
u3 v4
L2/1
R3 R4
O α M β
→
u3 2 ⎯→ ⎯→ R1 → → → R3 →
w1 = w3 u1 u3 = u4 v3
O α
⎯→ ⎯→ →
L3/2
M w1 = w3 u1
cos α – sin α 0 1 0 0
3 P1,3 = sin α cos α 0 P3,4 = 0 cos β – sin β
4 L4/3 0 0 1 0 sin β cos β
Collé
Fig 11 : Repérage des positions relatives des solides
Fig 10 : Liaison d’une tige dans un bâti et matrices de passage
Le graphe des liaisons (fig. 10) montre que les liaisons L2/1, L3/2 et L4/3 sont associées en série.
On se propose de trouver la liaison L4/1 cinématiquement équivalente à cette association.
Les repères R1, R3 et R4 sont des repères locaux respectivement liés aux pièces 1, 3 et 4. La figure 11 montre
leur position relative.
L’analyse de la forme des surfaces de liaison entre les différentes pièces prises deux à deux, permet :
– de déduire leurs degrés de liberté relatifs ;
– d’écrire le torseur cinématique correspondant et donc d’identifier la liaison associée.
Le tableau figure 12 ci-dessous regroupe les différents résultats :
Cylindre d’axe u1
Aucun à cause Ω2/1 = 0
L2/1 + appui plan V2/ 1 = Encastrement
du collage VO,2/1 = 0
perpendiculaire à u1 O
Une translation
le long de u3 Ω4/3 = p43 u3
L4/3 Cylindre d’axe u3 V4/ 3 = Pivot glissant
+ une rotation VM,4/3 = u43 u3
R3, M
autour de u3
Fig 12 : Identification des différentes liaisons
7
Mécanique : A – Modélisation cinématique des liaisons
cos α sin α 0
–1
Mais Ω3/2 R3 = P3,1 Ω3/2 R1 avec P3,1 = P1,3 = – sin α cos α 0
0 0 1
p43 + p32 cos α + q32 sin α u3 + q32 cos α – p32 sin α v3 + r32 w3
V4/ 1 =
u43 u3
R3, O
CONCLUSION – La liaison L4/1 est cinématiquement équivalente à une liaison linéaire annulaire d’axe u3 .
On appelle fermeture de chaîne cinématique l’écriture de la loi de composition des mouvements sous la
forme :
n
Σ V
i=1
Ri–1 / Ri
+ VRn/ R0 = 0 [6]
Cette relation torsorielle se traduit par l’écriture de deux équations vectorielles qui, projetées dans un repè-
re, vont donner 6 équations scalaires.
La loi de composition des mouvements permet de calculer le torseur cinématique de tout solide de la chaîne
par rapport à n’importe quel solide de référence, ce qui donne lieu à l’écriture de simples relations faisant
intervenir les « vitesses ».
La loi de composition des mouvements doit être appliquée à la fermeture de chaque chaîne cinématique, ce
qui donne lieu à l’écriture d’un système d’équations linéaires en « vitesses ».
8
Mécanique : A – Modélisation cinématique des liaisons
3 5 4 1 2
→
y1
Volant de
manœuvre
Point B
O →
→ x1
z1
Fig 14 : Dessin simplifié (échelle 1:2) du mécanisme de commande de robinet à papillon selon une vue de dessus
9
Mécanique : A – Modélisation cinématique des liaisons
Cylindres d’axes
perpendiculaires 2 rotations autour Ω2/3 = q23 y1 + r23 z1 Rotule à doigt
L2/3 V2/ 3 =
(B, x1 )
concourants au point B du point B VB,2/3 = 0
R1, B
(croisillon)
Une translation
Ω3/4 = p34 x3 avec u34 = λ p34
Surfaces hélicoïdales le long de x3 V3/ 4 Hélicoïdale
L3/4 d’axe x3 + une rotation
=
VA,3/4 = u34 x3 pas (A, x3)
R3, A et λ=
autour de x3 2π
10
Mécanique : A – Modélisation cinématique des liaisons
→
z3 OA = R y5
AA' = 0
A'B = λ x3
L4/5 = Liaison pivot
L5/1 = Liaison pivot A
→
→
z1 y3
L3/4 = Liaison hélicoïdale
A'
→
y1 → L2/3 = Liaison rotule à doigt
x3
→
z1
O
B L1/2 = Liaison pivot
→
y1
→
x1
O'
Levier 5
Écrou 4
Liaison Vis 3
avec le →
x1
papillon Axe de commande 2
Carter 1
Fig 17 : Schéma cinématique spatial sans les paramètres de position (perspective isométrique)
→
→
y3 2 1
4 → y1 →
y5 x3
λ
3 B β
A
b
R
→
x5
5 α
O →
a x1
1
Fig 18 : Schéma cinématique plan du mécanisme de commande de robinet à papillon selon une vue de dessus
11
Mécanique : A – Modélisation cinématique des liaisons
Le tableau de la page suivante propose, pour chaque liaison normalisée, le rappel de la représentation spa-
tiale, la modélisation plane suivant une ou deux vues, le torseur associé et éventuellement la liaison équiva-
lente (à titre indicatif).
REMARQUE – Dans le tableau, afin de mieux voir quelles sont les composantes du torseur cinématique spa-
tial qui ont disparu, celles-ci ont été colorées en grisé.
ATTENTION
Ne pas confondre un mécanisme plan avec un mécanisme représenté en projection plane.
12
Mécanique : A – Modélisation cinématique des liaisons
Nom
v de Représentation Torseur cinéma- Liaison
Modélisation(s) plane(s )
la liaison u spatiale tique associé équivalente
v v
Liaison
A w pu+qv+rw rw
u
sphère-
A u V2/ 1 =
vv+ww
V2/1 =
vv
plan w w A A A
v v
pu+qv 0
v A u V2/ 1 =
uu+ww V2/1 = u
A uu Aw
Liaison u w A
linéaire
rectiligne v v
A w pu+qv pu
w V2/1 =
uu+ww
V2/1 =
ww
A A w
u A uA
v v
A pu+qv+rw rw
v
u V2/1 =
uu
V2/1 =
uu
w A A u
Liaison u wA
sphère-
cylindre A v v
w
A pu+qv+rw pu
u
w V2/ 1 = V2/ 1 = A
u
w
0 0
A A
v v
u v
Liaison qv 0
appui plan A
A u V2/ 1 =
uu+ww V2/ 1 = u
w uu Aw
w A A
Liaison v v
rotule, u pu+qv+rw
ou liaison A u V2/ 1 =
w 0
sphérique A w A v
rw
V2/1 = A u
v v 0
Liaison u pu+qv+rw
A w
rotule
A u V2/ 1 =
uu
à doigt A w A
w
v v
pu 0
v A
u V2/ 1 =
uu V2/ 1 = u
u A uu Aw
Liaison w A
pivot A
glissant v v
w
A pu pu
w V2/ 1 =
uu
V2/ 1 = A w
A 0 u
A
u
v v
Liaison u v
pu 0
hélicoï- u V2/ 1 =
uu V2/ 1 = u
dale A w A uu Aw
w A
A
v
0
v u V2/1 =
uu
u Aw A
Liaison
glissière A v v
w
0 0
A
w V2/1 = V2/ 1 =
A
uu 0 A
w
A
u u
v v
pu 0
v A V2/ 1 = V2/ 1 =
A u
u u 0 0 A
A
Liaison w w
pivot A v
w
pu
A w V2/ 1 =
u 0
A
13
Mécanique : A – Modélisation cinématique des liaisons
En fait, le variateur GUSA est constitué de 3 mécanismes similaires à celui de la figure 19 : les centres A des
manivelles sont décalés de 120° les uns par rapport aux autres, ce qui permet d’obtenir une vitesse plus uni-
forme à la sortie.
→ E
y0
12
F
L0/1 0 L0/12
A 1
D L0/8 12
L1/2
→
x0 L0/5 L5/12
O 8
C 2
O' 5
8 L3/8
B L2/3
L4/5
3 4
L3/4
0 1 2 3 4 5 0
Fig 20 : Schéma plan de l’un des mécanismes de transformation de mouvement du variateur GUSA et graphe des liaisons
14
Mécanique : A – Modélisation cinématique des liaisons
REMARQUES
– Lors de la phase d’entraînement de l’arbre [8] par la biellette [7], les deux solides sont liés par la roue
libre, c’est pour cela qu’ils ne constituent qu’un seul solide (noté [8] dans le schéma et le graphe des liai-
sons.
– Le mécanisme comporte 3 cycles indépendants.
– Le cycle {0 ; 5 ; 12 ; 0} constitue la chaîne cinématique de réglage de la variation de vitesse.
→
y0
d
λ
→ L0/1 0
x1
A 1
→
x8 L0/8
L1/2 L0/4
θ →
O α x0 8
C β 2
O' 4
8 L3/8
B L2/3
L3/4
→ 3
x2
0 1 2 3 4 0
Fig 20 : Schéma plan de l’un des mécanismes de transformation de mouvement du variateur GUSA et graphe des liaisons
• OA = R x1 • O'B = r x8 • OO' = d x0 • OC = λ x0
15