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CoUoquæ intetndlionauo du C.N.R.S.

No 564. L'oNoxÀsargûr LÀTrNr.


-

Ion I. RUSSU

L'ONOMASTIQUE DE LA DACIE ROMAINE

RÉsuMÉs.
En relevant tout d'abord I'importance des noms propres comme mâtériaux linguistiquos (mots,
thèmes ar/ec sumxes), donc, gomme restes du langage des nàtiones ou peuplades auxq,ielles iis ap'parte-
Daient, et comme documents historiques, on soumet à une analyse Âominaire les n^oms de peiônnes
connus en Dacie romaine. On les a groupés en deux grandes catégories:
A) noms romains, 1â majorité écrasante, plus de ZZ0O, soit 70_76 /o du total;
B) noms non-romains qui étaient d'une diversité remarquable, donli,-la plupart'sont :
o,) grecs el de type ( gréco-oriental r, plus de 420
ù,) iUyriens, plus de 120
cJ celtiques (gaulois, pânnoniens), environ 70, st germaniques
d,l thraco-gétiques, une soixantaine
€, sémitiques (palmyréniens, ituréens), une soixantaino
/, asianiques et iraniens
9.,) africains : l) égyptien, 2) nord-ouest africains.
,. Une telle répartition linguistique et territoriale est complétée par le groupement des noms
d'après leur place et leur fonction dans le système onornastiquà romain, à saioir': "ly noms simples
(un s€nl élément), Marcu, Rufus, Antoniui, Vitalis; Mgroni Bithus, Siad,ullus, etc., qui indiqrient
dos { étrangers r.fp eregrini) n'ayan' pas encore la cirilds Ràmana ; p) leé tria nominâ : nom (gentilic'ium)
romain (obligal,oire) + su-rnom (cognomen) qui pouvait èl,re romain ( Maîimu$ Ra1ii7 ou grec
(Menander, Philelus), illl'rien rDdsirrs, Dasunius), cerLique ( Ibliomaris, Magioia), thrdco-géti'que
( Bithus, Decebdlus ), e|ec.
__ on -souligne en conclusion la nécessité d'une étude analytique exhaustive el aompétente de
l'ensemble onomastique de la Dacie romaine alin de mieux connalire ia structure sociale-démôgraphique
et le développemeut de la romanisatiou de cette pmvince carpato-danubienne.

-- Ngting
s."fflxes)
the importânce oI the proper name first as linguistic materials (words, or 6tems with
i.e. lemains of the lâûguage ôt I'he aaliones or tribes tô which they belonged, sécond as historic
documents' we analyse briefly the personar names known in Roman Dacia, wà hive classiffed them
into two categories
A) Roman names, the vast majority, more than ZZOO, i. e. ZO-7b% of the total
B) Non-Roman names, of quite different kinds:
a) Greek and Greek-Oriental, more than 420
ô) Illyrian, more thân 120
c,, Celtiq (Gallic, Pannonian), âbout 70, ând cerman
d,) Thraco-Getic, about 60
e, Semitic (Palmyrenian, Iturean), about 60
l,l Asianic and Iranian
g, African; 1) Egyptian; 2) north-west African.
Such â
.linguistic and geographic distribution has been supplemented by grouping names
according to thefu place and function in the Roman onomaslic systema as Îollows: "
.

- - _l)
simple names.(one element), Marcus, Rufas, Antonius, Vitqtis, Mgron, Bilhus, Suq.dullus, etc,
which were used for "foreignerc" (peregrini) no1 yet having'the ciuitas iomàna
354 I. I. RUSSU

2) the tria nominq, F-omall nomen (gentiliciurn,) (obligatory)+ sùîîame (cognomen) wl.ic]n
could be Roman (Maaimus, Rufus) o: crpek (Mendnder, phitetui), I yrian (Iiasrus, Dasumius),
CelLic (Ibliomarus' Magiond)' Thraco-Getic (Bithus, Decebalus) etc. We insist in conciusion on re
necessity of an analytic, complete and competent study of the entire onomastic material ol
Roman Dacia in order to know better the sociÀl-demograpÀic structure and the development of the
Romanization of this Carpatho-Danubian province.

._-_ Es wird zunàchst hingewie€en auf die Wichtigkeit der Eigennamen als linguistiches Material
(Wôrter, Stâmme mit Suffixen) als Reste der Sprachen der entspréchenden Nalionei oder Volkstâmme
und als historische Dokumente. Danach werden die in rômischen Dakien bekannten Persouennamen
einer summarischen Analyse unterworfen. Man kann sie in zwei grosse Gruppen einteilen :
A) rômisehe Namen, die tbenviegende Mehrheit, mehr als 2200, d, h. 70-Zb % der cesamtzahl;
- B) nicht rômische Namen, die von einer erstaunlichen Mannigf altigkeit sind, àie meisten davon
sind- :
a,) g-riechische und vom ( griechisch-orientalischen ù Typ, mehr als 420
b,,l ill].rische, mehr als 120
t keltische (gallische, pannonische), ungefâhr 20, uud germanische
d,l thrakisch-getische, ungefâhr 60
e,) semilische (palmyrenische, iluraeische), urgefâhr 60
f,,l asianischc und iranische
g.,)alrikanische ; 1) âgyptische, 2) Dordwest-afrikanische Namen.
Eine solche linguistische und lerritoriale Aufteilung wird durch das Gruppieren der Namen
nach ihrem Plaiz und ihrer Funktion in dem rômischen Namensystem vervollsiândigt : l)einfache
Namen..(ein einziges . Elemenl, Marcus, Rufus, Antonius, Vitalis, Mgmn, Bith"us, Éuad.ullus,
u's.w., die die perugtini kennzeichnen, d. h. die Personen, die noch nicht die ciuiias Romina besitzen .
2.)_ die.tria noÀina-: Name (gentilicium) rômisch (obrg;tori""nf-1- n"i.,a-" (cognomen), der romiscli
(.Maûimus, Rufur) oder griechisch (Menander, phil;tus), iltyrisch /Dcsius," Dasumîus), kellisch
(Ibliomarus, Magiona), thrakisch-getisch (Bithus, Decebalus./ u.s.w. sein kann.
Man unterstreicht zum sehlus-s die Notwendigkeit einer erschôpfenden und kompetenten, analy-
tischen _untersuchung der cesamtheit des onomaltiscllen Material; des rômischen batien, îm airr
diese Weise- die ial-dem ographische Struktur und die Entwicklung der Romanisierung cliescr
.soz
karpatis'.h-danubis'.hen Provinz besser kcnnenzulernen.

Le matériel ânthroponymique de la province romaine de Dacie est d'une richesse et


d'une.variété exceptionnelles, on_ dire même uniques dans un cadre géographique
(limes) et chronologique {entre 102/6-peut
eL z77l\ ap. J.-c.l bien délimité a la fariphêrie^ae
I'empire; il reflète tel un véritable miroir concave ethnoJinguistique et'soËio-démo-
graphique du monde- gréco-romain
- destructure
la et, les élémentsàe p""*qre tout l,empire,
comme une conséquence bien naturelle t'afïlux des infinitae copiaè hominum ex toto-orbe
Romano'.. (Eutr.). L'onomastique de la province carpato-danubienne représente une
archive documentaire d'importance particulière, spécialèment de deux points de vue :
10 pour les systèmes anthroponymiques et la langue ancestrale de chacùne des diverses
naliones q.ui ont, participé (par leurs détachements dans I'armée de Trajan) à l'action
de conquête, de défense et de < colonisation r de I'ancien royaume de Docébale, à la vie
économique et sociale, à la romanisation du pays; 20 par léur fonction dans le système
onomastique romain, soit comme simples et seuls noms individuels (personnels), soit àomme
surnoms (cogrromina ; rarement des gentilices, comme le celtique samognallus) dans le
système romain d'es lria nomina. Les noms de personnes sont âvant toui des matériaux
linguistiques, des éléments du lexique et de la morphologie de la langue d'un type déterminé :
romanoJ-atine., sémitique, grecque, thraco-gétique, illyriènne, celtique, etc. ; eïmême temps,
ils.sont des distinctils précis etrhniques et gé6graph1ques, des inàicateurs de I'origine âes
individus, de leur situation sociale et juridique, donc àe la prosopographie dans I'aàception
la plus larg.e d'un territoire (province). Mais ils appartiennent, plutotàur couches privilégiées
de la société provinciale <r daco-romaine r qui àvaient ici ia possibitité et sôntaien"t la
L'oNoMASTTOUE DE LA DActE 355

nécessité de construire des monuments et de graver des inscriptions avec leurs noms ;
d.p.d.v. économique, les inscriptions avec des noms propres ont un caractère de classe.
Malgré son importance de premier rang, I'onomastique de la Dacie n'est pâs encore
étudiée d'une manière pertinente et compétente dans son ensemble, ni du point de vue
philologico-linguistique, ni du point de vue socio-démographique et historique. On dispose
seulement de deux recherches partielles et lacunaires. L'éminent numismate hongrois
André Kerényi de Budapest (1909-1961) a rassemblé et classifié le matériel onomastique
des inscriptions (A Daciai személgneaek Die Personennamen uon Dozien, Bud.apest,
-
1941/2), presque la totalité du matériel épigraphique connu dans les publications des terri-
toires de la province. Mais les listes-répertoires des noms données par A. K. ont de grands
défauts, d'énormes erreurs et lacunes, dont la moins grave relaiivement est due au fait que
le matériel épigraphique n'a pas été utilisé dans sa totalité I en revanche, les confusions
et les fautes commises en ce qui concerne la classi{ication des noms propres d'après leur
origine ethno-linguistique sont beaucoup plus graves; et cela à cause d'une information
partielle et d'une préparation tout à fait insullisantes dans le domaine de I'onomastique
ancienne (d'un numismate qui n'était ni épigraphiste, ni philologue ou linguiste, mais
était mal orienté et dirigé). Ses erreurs concernent avant tout les noms (surnoms, cognomina)
( barbares D : illyriens, thraco-daces, orientaux D et celtiques, qui ont été groupés d'après
,<r

des critères approximatifs et souvent complètement arbitraires, I'auteur ignorant les


résultats des recherches comparatives et de l'étymologie. Si le rassemblement du matériel
brut est partiellement méritoire et le groupemenf, des noms romains eL grecs parait
relativement juste (voire acceptable) ces deux catégories étant génêralement plus faciles
à séparer des autres les listes des- noms < barbares I (non-romains et non-grecs) dont
l'importance est très -, grande, sont en revanche parfois entièrement gâchéesl, et elles ont
dû être refaites. C'est ce que nous avons fait dans l'O nomasticon Daciae en deux étapes
(,41SC, IV, 7943-4, p. 186-233 ; V, 1949, p. 282-293). Ces répertoires, étant plus proches
des réalitês ethniques et linguistico-sociales de la province carpathique, apparaissaient
par conséquent plus utiles pour l'étude de l'anthroponymie antique dans son ensemble et
notamment de la population des contrées carpatho-danubiennes. C'était quand même
(en 194314 et 1949) un travail préliminaire et donc provisoire, avec des lacunes bien
naturelles, qui attendent toujours même après plus d'un quart de siècle des conigenila
el addend.a; entre temps, une série -de contributions et de rectifications âvaient - été apportées
par le sâvânt hongrois A. Alfôldi (1944). Il restait beaucoup à faire dans ce secteur de
l'onomastique pour fixer des critères plus précis sinon définitifs et absolus, et des listes sûres
pour les divers < stocks I de noms non-romains et non-grecs en Dacie. Nous avons recueilli
tout le matériel onomastique des inscriptions publiées ou < inédites rr, des éléments
récupérés des fragments, etc., en vue d'une monographie générale dont le deuxième
volume traitera de la population (civile), des structures sociales, économiques, juridiques
et des allaires culturelles. Mais ici, il n'est pas nécessaire ni possible d'ofÏrir, dans les limites
du présent exposé, les listes complètes de tous les noms avec la documentation et la
bibliographie appropriée, les commentaires et la discussion de rigueur. On se limitera donc
à quelques considérations générales sur les noms rcmairs, à des tableaux (listes alpha-
bétiques) des noms non-romains et, à l'étude de leur fonction dans le système onomastique
romain.
Pour faciliter et simplilier les choses, en réduisant les dimensions de l'exposé aux
limites imparties, on va grouper les très riches matériaux anthroponymiques de Dacie
en deux sections : A) noms romoins (noms individuels-surnoms, tria nomina des citoyens),

(l) En voici quelques exeûplos : de8 noms thraces commo Dizo, Pirusus, Scorilo so trouvent sur la liste des
Illyrioas; des noms r orientaux r, Fotnaa, Saropio, ?rremo, etc., sur ceUe des Grecs.
356 I. I. NUSSU

B) noms non-romains (avec les fonctions de noms personnels ou de surnoms dans Ie système
romain), qrri se groupent à leur tour d'aprèsles naliones et les ethnies et contrées de l,èmpire
qui ont des ( représentants I plus ou moins nombreux dans les inscriptions et clins
l'onomasiique de la province carpatho-danubienne.

A) Lns Nol.rs RoMÀrNs

Dans le matériel onomastique de l'épigraphie de la Dacie, les n oms romains représentent


la majorité absolue qu'on peut évaluer à plus de 2 200, c'est-à-dire 70-75 o/o du total;
dans ce chi{ïre on comprend tous les personnages attestés en Dacie ou originaires de ces
contrées, même s'il existe un indice péremptoire qu'il s,agit d,une personne d,origine
< barbare_rr; p. ex. Marcus et Antonius lils d'un auxiliaire-vétéran < Ituréen t (et gregale
T.haemo Horati.f(ilio) Ituraeo et NaI f(ilio) eius et Marco f(ilio) eius et Antonio-f(ilio)
eius dans le diplôme militaire de 17 février 110 ; de la même année Ziùalis lils d,un
militaire r Belge I (M. Ulpio Sacci f(ilio) Longino Belgo et Vitali f (ilio) eius), dans le
diplôme de 2 juillet 110. On observe dans ces deux textes épigraphiques juridiques des
anthroponymes variés : romains (Marcus, Antonius, Horalius, Vitalis, Marcus Ulpius
Long.inus), sémitico-ituréens (Thaemus,ly'al,), celtiques (Saccius, patronymique), donl les
relations et les fonctions r onomastiques rr et socio-juridiques iont assez- claires : les
noms non-romains sont des indices ou des preuves directes d,ordre linguistique sur l,origine
ethnique et territoriale des personnages, tandis que les noms romains désignent toujôurs
des <, barbares r (Celtes, Sémites) de province devenus -Romani (Marcus, Vit"n"1 oi d,es
citoyens dotés des tria nomina ; Marcus Ulpius Longinus; les enfants des militaires-
vétérans sont nommés d'un seul nom individuel .. Marcus (praenomen), Antonius (gentili-
cntm), V italis (surnom-cognomen). On pourrait se demander à juste titre : pourquoi le
fils (qui recevail la ciuitas Romana,.comme son père) porte un seul nom lcognomen)
Tilalis ? tandis que le soldat-vétéran Ifuréen Thaemus n'a pas (ou on ne l,écrit pal encore)
le prénom et le gentilice de l'empereur Marcus ulpius Traianus (qui lui conférait 7a ciaitas\ i
et ses enfants romano-ituréens s'appellent tout court Marcus eL Antonius. c'était peut-être
pour faciliter le travail des scribes ou des graveurs et des fondeurs en bronze qui exécutaient
les travaux di{Iiciles dans les ateliers de confection des diplômes militaires à home. on voit
dans les exemples mentionnés le < mécanisme I et les étapes d,e la diffusion des noms
personnels romains, qui couvrent des personnes naluralisées, c'est-à-dire devenues ciues
Romani. Les cas des deux diplômes militaires de Dacie qu'on a cités plus haut ne sont pas
c,hoisis par hasard : ils sont particulièrement significatifs dans l,èmpire romain, tôut
d'abord pour le phénomène de l'adoption des noms romains, la substitutiôn et la disparition
des noms indigènes (barbares) d,es nationes.
Il est impossible (en même temps, peut-être inutile) de présenter ici les listes des noms
romains (latins-italiques, y compris les dérivés de type romain) de la Dacie (noms et
surnoms) ; il faut relever que dans cette province comme il est biea naturel on
retrouve la totalité de I'onomastique romaine, portée - par des Italiques ou par des- pro-
vinciaux romanisés. On a des noms (gentilices) d'aspect archaique et de diffusiôn plus làrge
au rersiècle de l'empire : Annius, Antonius, Arrius, Caecilius, Caelius, Caerellius, Càlpurniis,
Carailius, Cassius, Clod.ius, Cominius, Cornelius, Domitîus, Fabius, Fabricius, Hôrennius,
Ianuarius, Iulius, Iunius, Licinius,, Marcius, Oclauius, Opellius, Papirius, petronius,
Pompeius, Pomponius, Pontius, Publîcius, Sedius, Sentius, Seatilius, Spedius, Statius,
Tarius, Terentius, Urbicius, Valerius, Varenius, Varius, Verius, Veltius, Velurius,
Vibius, eta.; à côté, on trouve les noms (gentilices) des empereurs du rer siècle : Clauilius,
Flauîus, Cocceius ; mais ceux du rre siècle sont beaucoup plus fréquents : utpius, Aelius,
L,oNoMÀsTIgUE DE LA DÀCIE 357

Aurelius, septimius (nombreux indigènes géto-daces romanisés) avec la


ci,iras Romana
regue des empereurs respecl.ifs.
Il est évident d'autre rert
, son
rans ensembre et ses détairs -que
'onomasLique
seuremenl
romaine de Dacie pourra êbre présentéc
après une pubricaLion intégrale au'matèrill
épigraphique-de la province (dont le I"" vorume àii 'i*rriptton", noEi""
no^iroï-""t
p""y ."^t- 1975), qui devra remplacer les ré_perLoires des nom'ina no..ro a" a."ilî.e"yi
(p.3-135, n:" l-1590 et p. l9b-2i l, nos 22b0-â496 : il comporte
moins d,erreurs e[ de faules .
elles sont plutôl r épigraphiqugs3 de lecLure, donc pluJ < uraisemb]ables ,r du poinL de vuJ
1t
D)- Dans les I.D.,R. on Lrouvera la t;tatité d". p";;o;;;;;;ifi;;;;;;;;.
f^:"lT:Tt"_Cf:1e
res [exres eprgraphlques (rnlernesr et dans res rnscripriones etrra
(legali. Augusli)' procurateurs, o{Iiciers, sous-o1fi"i".J, rotA"tr, fines:-res iouverneurs
vétérans, fonctionnaires,
affranchis, esclaves. erc., àonl A. Kerényi J prerà"ià'"ïrri
n*l3lXl
o âmples rabteauxlllvaitleurs,
(selon ses critères onomastiques) d.après le rang et là protôssion (op. cii.,
p.223-267).
. Du point de vue onomas.tiqr.re et soclo_juridique, les noms propres romains de Dacie
(comme des autres provinces de i'empire) deviont êire groupcs
et 3tuàics.r, a"r*'""ieg;i".
principales:
avec la forme et la fonction du surnom_cognomen
._..:)_:"^:::_^uniÇue Hulu,s, lz,ilalis ; mais aussi du type du prénom : Marcus, ou du gËnLilice
"(gênêralement
;
"rrjïl!.t:t.n lfrT.us,
21'ntonrus; cr. res exemples déjà mentionnés de Dacie, si les personnes :
avaient rËellemenl,
un-nom unique)' Le porteur €st presque toujours un pérégrin
BaIonis, Salurninus Scenobarbi, etc.; ^ ç"o"-"rtoy"ij , ttiàïîÀi,

!:::: ina (ou seulement le n_om-gentilice


pJi.."l-,t.^-i^r,ii-,
^r,.,"b,) italis, plus
_f le surnom_cognomen). Le surnom
est
_(ariyus, .!ufnus., _V rarement < étùnger r': grec Claudius
rnrletu,s, Aelrus riorrysius ; illyrien Aelius plclor, Aurelius Dassius
; c""ttiqr" ùar"". Ui;i;i
t\ouanttco. tablus r briomrras ; sémitique Aerius Mare. aurerius Themeitianus,
er.c.

B) Lns uolrs NoN-RoMÀrNs

_ Les- et < barbares o r9l.o11 groupés selon leur origine linguistique et


_noms grecs
q9ostlpliqT"l et leur imporLance quantir-abivi dans d"s ristes alphabétiques avec (entre
parentneses) deux mentions : le nombre des exemples
eL _ le cas échéant I .oo
de surnom-cognomen dans Ie système romain. qui irrdiqu" ."o, doute une """à"tJ."
éLaoe tlus
avanr"ée de ra lion, de l'inLégraLion. Tr esL signinlatir; r"tà;u,",r"tï àËtiii,
.rom_anisa
que la proportion des cognomina est pius grande p*.-iïi
oo-, g"."r.
a) Noms grecs
poinL de vue de la quantil.é, les anLhroponymes grecs e
Dacie se situenL immédial,e_
.Du
ment, après les noms romains (latins_italiques), étint eniiron
les arrtres noms non-romains pris ensemble
420, doncpl;;";t;;;;;;;
i'b_g). Mais dL ces noms helléniques un oetit
nombre était.porbé par des Èellènes auLhenri[ues, ae uieiiie ;;;;il;;];;;"i"""#rr"
Hellade, soit des zones de colonisation grecqrre o"ilrrt. La plupart a"s o"u"s,r ciai"rrîeo
u
"o
réalité .originaires des nationes dans les provinees o;i""iâr", de l'Emnire , pi"i"",,r.
B.alkanique. (M*ésie,_Thrace, Macédoine, ÀchaTe), il";;;lÊsé",
etc.,
A;;"ilir;";"."SïT;
donc en générat des'éLats gréco_micéâonie". q"i .à"r,
T^i."-t3L1T*:FqVCt",
lerrrr'olres de tangue eL de cu.lture grecque_s à
oes ",iJË
l'époque romaine. De sorte que les porr,eurs
hellénique) en Dacie àoilrenr Àt.e considérés p'"rl"l"ïlrp;;l
9j,,t"^T:j:.":^t:T_9. lvp.ou originaires d,autres provinces
sorf, comme des I hraces balkaniquei, soit $oui la
I. I. RUSSU

plupart comme des Asiani, Sémites, Égyptiens, Iraniens, < Levantins rr dans I'acception
ancienne. Quelques-uns d'es Graeci étaient même des ... rr Italiques rl, tels les serai eL llberti
de l'aristocratie romaine et de la cour impériale de Rome, d'où ils venaient comme hauts
<fonctionnaires I ou chefs de bureau en Dacie (p. ex. le procurator aurariarum Dacicarum,
décédé en Dacie, M. Ulpius Aug(usti) Iib(ertus) Hermias, cuius reliquiae en indulgenlia
Aug(usli) n(ostri) Romam lalae sunl, CIL,III, 1312). Dans l'appareil fiscal et adminiJtratil
de--la province carpathique il y avait beaucoup de Graeculi avec des anthroponymes
helléniques : Chrestus, Eros, Eutgches, Philetus, Hermes, ehc., qui par leur talent et leur
culture, par des relations personnelles et leur habileté se sont élevés et ont été promus à des
situations matérielles et soeiales que pouvaient envier à juste titre beaucoup d'hômmes libres.
. Les noms grecs de personnalités historiques, de célébrités à résônance légendaire
(c,omme Aletandros., Antipatros), de rois et héros, de même que les noms théophoies sont
plus fréquents même chez les gens du peuple.

.-
Abascantus (2, cogn.), Achilleus (cogr\.J, Adamas (2), Adrastilla (cogn.), .ldrdsta.e (cogrc.-),
Afrodisia (cog .), Agathangelùs (cogn.), Agdthopus (cogr..), Atecdnder lZZ, lZ c6gn.), Atenandriint*,
Amatdntus, Amaethgstus (cogn.), Ammia (cogr\.), Ammii (cogn.), Anicetus (2 cogn.), AnthimE lcogn.\,
Anthw (cogn.), Antigonus (cogn.), Antiochianus (cogn.), Aniiochus, Anlipàtq (7, S cogn,), .*itroétui,
Apalaustus, .Aphrodisius (3 cogn.), Apollinaria laoglr.), Apoltod,otus, AfroUofa:nés lco{n.i, Apoltonit,
Apollonius (4, 2 cogn.), Ariortus (cogt.J, Atistainete (cogtt.), Atistonicui (cogn.), Àrtimiàora' leognl,
Aùemidorus (3, 2 cogn.), Arteno, Asctepid, Asclepiades (B;2 cogn.), Asctepiàdote, Àsclepius (1, t cogû.i,
Athenodorus (cogr..), Beronice (2 cogn.), Blaste, Btastus 1cogn.1, nubatus (2, côgn. 1j, Xàtt|- 1coign.l,
C-al,hcles (c-ogn), Calligenia (cog\.), CqLiroe (cogn.), Cdttiôtenes (3, 2 àogn.), Caitistratus icogt.l,
C-allistus (3J, Callitgche (cag\\.), Calliope (cogï.), Cares (Carcnt-,|), Cq. to (Chârito, oogrl.), Cariioà,
Cerdo (2, l.cogn.), Chetido (cogn.). Chrest-. Cr?ste, Chrcslion. Chrestus 15. 4 cogo,1, Chironi, Crgsampelus
(cogi.), C-hrisanl(h./us (2 cogn.). Chrgseros (cogrl.), Chrgsorcmos. Cissrs (,!). CIeIus lcogn-1, C[inias
(cogrr.), C-(h)lone (cogn.), Clonas (cogî.), Cono(n) (cogû-), Cofinthianas (côgn.1, Crito (cign.j, Curi a
(cogn.), Cg.ti\a (cogî.), Cgtilus (2), Dqphnis (aogrr.), Ddphnus, Dedatus lcogn-), Dàmeiriâ @ogn J,
Demelrius (4, 2 cogn.), Diocles (co$r.), Diodelionus (cogl-), Diofan-, Diogenes\4, I cogn.). Dioginià,
Diomedes (cogn.), Dion. Dion\sid 13. 2 cogn.), Diongsiîs (e. a cogn.1. Diophantus 1co[n.j. Aioicoru:
(2), Dius, Elico, Encotpus lcogn.), Enthimus (sogn-), Epagathus 1côgi,1, Afiictesis 1d, cigt.j, zptg"""s
lcogt\.), Epipodid, Epipodius (2, 1 cogn.), Epius (coga.j, Erastus, Eimà (i. Hermis), E-ros, Arotiaruts
(cogn.l, Etion, r'd- (cogn.), Euqngelianus lcogn.j, Euangelus (cogn.), j?uanthus (cogn.), Euarestus
(sogt.), Eucharisl.us (cogn.), Euctichus, Eudoûus (cogn.), Eufemtts, Euhemerus \L), bumenus, Euod.ia,
Eltodu| (cogû-), Eupater (Eupatot), Euphorus lcogn.), Euprcpes (cogn.), Eareiis rcog\t.), Eutgches
17, 2 cogn.), Euthgces, Eutgchia 12 sogn.), Euthgmus, Eutrapeius-lcogi), Filetus (Ph-J, nioniine 1c'igrl..),
G_amjte (cogn), -gene (cogn.), Goryias (3, ! cogn.\, Gr(d)ecq, GtuTecinus (cogn.), Ifcenus icogn.),
H_ediste, Hedglos (Thâsios ?), Hel- (cogî.), Hetico (eogn.) Hetiodorus lcogî.), H;tpidia (aogl\.), H;tpi;,
Ilelpizon (cogn), Eerq- (3, 2 cogn.), Heractid.es (cogn.), Hetmadio (B), Heimerci, Ernes (Hérmea,'tt,
6_cogn.), Ermescus, Eermiqs (4, 2 cogn.), Hetmione (Z cogn.), Hiero lcogn.), Hipponicus rcàgn Eggio
),
13, 2 cog]r.), HVius, Hglas, Idcchius, Ierio (cogn,), Ircne 1cogi.1, trcni.cui 1cogo..)',^Isidora, Uiaa'ico6.),
Lqudice, _Leonas, Logismus, Lgcinus (cogî.), Lgsios {cogn.), Macarius, Maced.o (cogn.), MacroTius
(!!8n.)-, Iuleleager (cogn.), Meletina (aogn.), Memnon lcogn.), Menemachus (cogn.\,- l,tinàidet (cog .\,
M_enofrlus,- Menonia (gentil.), Meropos ('l), Metrobianus (cogn.), Metrodorui f"ogii.), Moschis icoga.l,
Moschus, Mgrinus, Mgron (2), Ndrcissus (cogn.), Nedymrs {cogo,), Nicano\ Nice (4, J cogn,), Nicefottis
(eogr\.), Nicels (cogn.), Ir'ico, Nicomaedee (3, 2 cogn.), Nlt- (7), Oceq.nus, Offas, Olljmpia, ônéias
@69!,.1,
Onesimus (6, 4 cogrl.), Ore.rt.rs (cogn.), P.rtestrice {cogrL.\, pasinicus (cog;.), pqircatu; @ogn.), pirgà-
mia_nus.(cogn), P3nlhile (cogn.), Phi.Iemo, Phitetus (4,8 cogtt.), phiiinus (cogn.), philipplcui 1coga.1,
?(n)iUOis (cogn.), Philippus, Philoctemon (cogn.J, Phitomusus (2, cogn. tli ciilopatii, eniiotilnus,
(2,-t cogn.), phronime (v. Fron-\,
P-htlu-mene (c98n.), Philumenu.e (sogn.), Phoebus (cogn.), potgd.euces
Posid.onius, Potinus, Procles, Ptoshodus, Protas, Ptotinus (Cogn.), protogenla (cogn,), prolus (coga-),
Pgû-,. Smdtagdûs (v. Zmar-), Soeates l2), Soctatio, Sosipaier (cogn.), Sostralai icogn.;, Sàtericas
lcogn.), Stephanus (4, 3 cogn.), Stra- (?), Strato (cogn.), Straionicuj 1côgn.i, Sgrmpâorui 1É;ni-, Z cogn.1,
Svnda, Sgnethus, Syntrcphus i.2,1 cogn.), Theottorûs (3, Z cogn.), Theod;te, Theôdôtus (coln.J, fneopiitat
(2 cog\.),,7àe.!- (cogn.), Theùpropres (cogn.), frrods lcogî- ?J, Thrq.son, Threptà 1éogi-1, fnreptio
lc^ogû.), Ttueptus (9ogn.l, Timo \aog\.), Timocles, Timotaies, Timon (aogn.), Timosirat"us,"Timotircw
(-3, z gogn.f,- Ttophima (csgra.), Trophimus (4 cogî.), Tgthe- (cogn-i, igiienis, XenopiLon (cogn.),
Zen-, Zeno (2, cogn. l), Zenouius, Zeuûis (cogr,.), Zmarugdus lSmar-j, Zie lcogi.1, Zoiîtanus, Ziitus
(3, I cogn.), Zosimiq.nus (cogî.), Zosimue (2 cogn.), Zotizus (t, I cogn.).
L'ONoMASTI9UE DE LÀ DACIE 359

b) Noms illgriens

_ Les populatiols illyriennes de la province de Dalmatie, du Sud et de la partie orientale


de -la.Pannonie, d'une partie de la Macédoine et de la Mésie Supérieure ont largement
participé aux actions de conquête, de < colonisation I et de civiiisation en sens gréco-
romain en Dacie, tout d'abord par l'intermédiaire de quelques unités militaires, puiJ avec
les nombreux mineurs venus dans la zone aurifère de la province ( Atburnus-AÀpeium ;
)
les anthroponymes illyriens sont plus de 120, la plupart dans la zone minière1-

. - Aepicadus 1v, Epig), ,4io (Nandoris), And.ena (cogn.), Andet, Andfddd, Anrjueia, Anduenna,
Andù.nocnes, Annaeus ('l), Anneses, Auilat us (cogtr.), Aaid.àrus (v. Bed.-), Baezus, Bato (7J, Bed.atus
(v. Bqed-), Bersius lgeûLi].), Beucus lBreucus ?), Beus- (?), Beusas lZ), Bisius, Biso, Bitwaàtl, Breucus,
Bricenq, Calanus ('l co.grj..), Carpius (ill, 'l), Dasq, Dosas (2), Dasatus, D'sius (\/ar. Ddssir,s, O, 3 cogn.),
D^asmenus,.Dasum.tas (ggntil.), Epicadus (8; Aepic-, Epicatius; 1 cogn.), Geido ,t), Gtàuus,
itoponym.
Glquic.icla (?), Lab o (ill. ?), Laûincia l1), Lauius, Liànus, Liccaius, Licco, Linda,'Liâsas, Lon(i)us,
Mduid.a, Nenclon-, Nauqtus, Nosetis, Opidua (cogî.J, panes, pdnianus (,1), plabaotius, plaetoria (iial,_
ill. ?),,Plaius, Planius l2), Plares l3, I cogn'.), platino, ptqtor (9, I cogi.J, erinaaa, Sameccus, Sànilis,
S_cenobarbu-s 15.2 cogn.), Scenus (-o 1J, Scirvius (?), Suùta, Su nus (,t), Saltc
1itt. 1), Suttin-, Suttius, (?\,
Talanius ('l), Tq.to (celL.'l), Temaius, Ttitus, Trosius lge.'tit.), Utciâius (itl.2), Varyo (i\. 1), Veneiius
(gentil,), Venetus, Veryo (4J, Verzoûia (genlîl.), Vezpait- (?), Vinent-.

_ .Le_nombre réduit de cognomina (et donc d,e ciues Romani) illyriens est significatif en
Dacie-: Lesrllyriens sont en grande majorité des pérégrins, même dans les contrals consignés
dans les labulae ceralae d'Alburnus Maior. On â relévé d,autre part depuis longtemps-que
les éléments ethniques illyriens avec une nomenclature purement iomaine "sont assez
nombreux ; o,rr remarque aussi dans la zone minière des r grôupes ethniques > des piruslae,
Baridustae ; d.es domo Aequo, Splono, eLc.

c) N oms celliques
Des territoires de population celtique (gauloise) (population majoritaire ou représentant
.
d_es enclaves plus ou moins importantes : Gallia, biitannia, Hiipania, zone àes Alpes,
Nord de l'Italie, Noricum, Nord et Est de la Pannonie) sont venui en Dacie, pendan-t et
après les campagnes de conquête, de nombreux éléments militaires et civils, en commençant
par les unités de I'armée impériale (légions, surtout la XIII Gemina, etc.; Iormations
auxiliaires telles que alae ot cohortes Briltonum, Britannic-, Gallorum, Lingonu;m, Hispano-
rum, Alpinorum, Montanorum, Raelorum, Pannoniorum, etc.) ; des commèrçants (p. ex. T.
Fabius lbliomarus, Treuer) et d'autres éléments productifs se sont établis àussi eh Dacie,
y apportant, et perpétuant un grand nombre d'anthroponymes typiquement, celtiques,
qu'on retrouve dans les inscriptions de la province.
Adcobrcaatus, Adullus \v. Sud.dultus), Amqdusa (cog .), Amba (cogn.), Anamus (cogt.), Alenus,
.(cogn. ), Atlio (cogn,), Beltdgentus (Etayiscus), ao"clnus (,1), Boni-o, aou-, nrogi lc6gi-5, Aucco,
.4lld,lus
Businnius (cogt.), Bustutio (Pannonius), Cqndia, Cqtantius (gerrLit.J, Cimio 1cogn.1, C;ti;us, iond.unus
(cogn.), Congonius (cogn.), Cotu (Norica), Deiotards (2 cogn.),-Ducio (Dugio), Dim-
lcogn.), Galticqnus
(cogn.l, I_b.liomalus Ioiudi- (1), Iubena (Eraviscaf lôonercus iBtiiloi, Lqndio lc6gi.j, teugonus
-lcogtt.),
(:9Cn.), Linda (ill.'l), Lilugenus, Lossa (2), Magiona lcogn.J, -mdtus (2 2), MasinniuÀ 1iogi.1, I,Iôccus,
l[ociuncius (gpîLil.). Mo(iur, Mopnenus lcogn.), Mold;(i)us (Bîitto). Mommo (cogn.). /Vaus (as?).
Neridon l'l), Nerlonius, (gentil.), Nôuonlico (cogn.). plicia (,1),,Rplrrr&s (cogn,). deuicnuis 1?1, Riuiui,
sacctus, sameccus l't), Sqmognatius (gentil.), Seccia, Sepenestus, Sisidt4 (cogn.), Smer (,1), Solorilr,

(l) L I. Russù, Illitiî, IslotiÛjlimba fi onomasticd, romanizarua, Bucureçti, 1969; Aputum, )i.ll,1974, p. Z4Z-
245; Insùiptionæ Daciae Romanae,I, Bucuresti, p. 184-25?.
360
T. I. RUSSU

Adu us ?), Sur,nus (Silvanus ? cogn.), Surl_,


"-"-?!y?i:,ft. Saruc
ii';f;l:I:r:::"*i"" tsu','i.l""ieu"e(iust1, ve-poiiuil;";;,,1;.";i;"rf,tï'(ô,1');,i,ii"li;,:"ii,'.1,
Quelques divini[és celtiques sont menLionnées
Gesahenae, Matres (Motrnnoil, .importantes
ottË, S'ù;;;;,, ;;"";i;
: Campestres, Epttna,
plutôt de I'Asie Minàure uussumarus et Bussarr.s veuus
f crr"ij""l, à"'."'J#"'qr,l rliiiit,;r,""*.
c l)
zes noms oermoniques de ra zone Rhénane
tr"i;;é 'Ë';ï;bi""'i-portrot de en
Bataaus (cosn.\ eL" Batauo'(cogn : sont mentionnés Dacie seurement
),
d'origine germanique : (BoiaaàruÂ, c"i"'"",nî;îÀl'i;:::i::;,:" troupes auxiliaires
y. oli t".'i g,'"i.àn, i"'il.otio,, d; Ê:"i:"-Tfi-:_i1_]',";qui.
Ger.mani.eianorum)
àr la p'ésenie ;;-il;;.;;p
ili;;;;,;;;;à,],ï,!n'o"^,
Hercutes
de mirir.aires ven-us des ;l::,T... germaniquesMagusanus
(Germània, xXlII, lgtt, Provrnces en Dacie
;.'166-174).
d) .lûoms thraco-gétiques
La majeure parlie des anthroponymes
sont sans douLe < imporrés o.a" Mbsie'ài"a.de type "ïitr"i'[hrace des inscripLions de la Dacie
peuvent être communs aux Thraco-Mési.". il i"rka niq ues I mais quelques-uns
; ;; ë;t*fiaces
Il est' vrai que ceux-ci sonr moins aomb;;;;;Ë;"J,i[ions danubiens et carpathioues.
r,inlérieur de rà proJince
qui porte leur nom. mais its y existai;;i-;;
;;"il i;i:i:,"*. àDace
Decibatus eques sinsularis a irome, ;;;.
seulement par le m1térier arct totogijue
iôôi ;i;" #;i "" e[ ned usenom de silvinius
manifestenr nas
di ïri*,iii"ir'"t
un problème archéologique et histo.ilui'lui;"ï;t*
""-bre,
des camps auxiliaires : c jest
ài"iàu a pn.r,.
Auturcntius (cogn.),
.4urasanas (2), Boôas (cosn.),
+lr,fil',Ëlrj'ï1îl? Ïi"fliiu'1-:lq'n-itarique).
B^risenui, Ë.;,;"T;;.""c;;;'i;:";""1,!.(!lliili,;
Denzi (cogJl.),nir Ë-.ôdj 3yf"lïf,âil:idîfi,,lii#J li"Ëiii
rtt. oi""i rco.g".t,.a*ir"'irl.
Ëii,, iiir)"""(àà".t. nt_ lz), Dotens lcosn.), brebias
1, tpnrà,'È,i"nîï i;jil;;fii
ï,!,!^iilTl;"friir#,î-J;l'3;;i t'"e' a"pr"pài in1.",i,'iî?,'i'if"'.îî",r.
,:!:"it" ,y"fuyxi;i"ili)o'i{i,f,Tlf;,(,ï."T,:;",'"',;1,;nr);":.":x;:*Ii:::iri"ii:Ëïi
rsoi" rr,'s,î, i'e",;î,"rii.,i'iir."iliiii.lrî!i:,,iilfTïrf:;*,1".:;:,::i:lff,tiilii",i,; I
(coioret-). î"iiti-èog".1, r"i,n) i,i""i1i',''iJà,i",1""i,
Tii;!r:.,n* cosn.), _uttis _zenus (?),
lr), zà;)j I

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I
L'oNoMAsTIgUE DE LA DÂCIE 361

e) Noms sémiliques (syro-pamyréniens, ituréens)

Les éléments syriens ont eu une importance, quantitative et d'ordre culturel et


religieux, assez grande en Dacie d'après I'ensemble du matériel épigraphique ; on rappellera
les nombreuses formations auxiliaires orientales qui y ont tenu garnison : Ala I lluraeorum
sagittariorum, Cohors I lturaeorum sagiltariorum equitata miliaria, Cohors I Augusta
Ituraeorum sagillariorum i Cohors I Flauia et lI Flauia Commagenorum equitata sagilta-
riorum; Palmgreni Sagiltarii eæ Sgria (dont dérivent trois < Numeri t : Palmgrenorum
Porolissensium, Palmgrenorum Oplatianensium (?\ et Palmgrenorum Tibiscensium);
Suri Sagittarii (N umerus Surorum Sagitturiorum [\{alvensis]) ; Cohors I Antiochensium;
Cohors I Tgriorum Sagillariorum; Cohors I Sagittariorum miliaria equitata, cantonnées
- mentionner
dans toutes les contrées de la province carpathique. Il était nécessaire de les
toutes et d'en tenir compte dans l'étude onomasiique, câr la plupart des anthroponymes
qu'on trouve ici appartenaient aux militaires des unités auxiliaires de même qu'un grand
nombre des théonymes sémitiques très répandus en Dacie.
Abeddllath (inscr. ell langue grecque), Abgarcs (cogî.J, Abtaenus, Addeùot (Adde Bar 'l), Alapqtha'
Aninds l2), Audeo (cogn.), Bana, Banan-, Bannaeus, Barbarcas (cogt.J, Barhadadus (cogÛ.), Batic(iw),
Barc-, Barcemia (cogn.), Barsemeius, Bqrsimsus, Bericio (cogn.J, Bolhas (cog\L.), Borafas (cogrt.),
Gaddes, Gocles (cogr.), Gord (cogn. ?), Gards (cogn.), Habibis (cogû.), Hemasdeu, (Palmyr.), .Iat€imos
(Ateim- ?), Ierheus, Iiiddeus (laddai), Malchus, Male (2 cogrL. l), Mattauius eL Mqttquia (7J' Nql'
Neses, .lvisd (cogr.) , Perheu 12\, Phâmp- (? cogn.), .Ragisbel (?), Rqnu' Salmas, Semeius (Bqîsemeiw ?J,
sura (4,2 cogn.), Sûriacus (2), Surill-, Sutilleo, Surillio, Surio, Surus (6, 5 cogn.), (2 cogî.\, Sgritio,
SUrûs {cogn.), Taibol (llJ, Thaemus, Theines \2 aog\.), Themaes (cogî.), Thementianus (cogn.), Themhes
lcogî.'l), Themo (2 cogn.), Tiiadmes (cogt\.), Zabd,ibol (3, 2 cogn-), Zota laog .).
Beaucoup de Syriens avaient des noms romains ou.., ( gréco-romains rl : ,Aur€lii
Aleaand,er et Flaus Suri negotiatores, Gaius Gaianus et Proculus Apollofanes Suri negotiatores
(CIL, ill 7761, 7915), etc. Très nombreuses étaient les divinités sémitiques largement
diffusées en Dacie (cf. le répertoire de tous les éléments sémitiques de cette province dans
les AcIa Musei Napocensis, VI, 1969, p. 167-185).

I) Iy'oms Asianiques

De I'Asie Mineure (ou à travers cette région) onô immigré en Dacie beaucoup de
colons y apportant des éléments variés de culture, notamment des divinités et des cultes
mais moins de noms de personnes, car la majorité d,es Asiani p. ex. porteni des anthro-
ponymes romains ou grecs (CIr, III 870 : lrs 4061, Napoca), un petit nombre des noms
thraco-bithyniens (Dizo, Eptala, Tzinta, Tzinto, Tattario l?)\; dans les autres inscriptions
des gens originaires de Bithynie (c1. Apphia\, Mysie, Phrygie, Galatie, elc., les noms les
plus fréquents sont toujours grecs, comme il est bien naturel dans un tel milieu < hellé-
nistique r. Le seul nom authentiquement < asianique ) en Dacie semble être ?arasds,
patronymique d'un soldat dtt Numerus Germanicianorum (Zenon Tarasi miles N. Germ.).
Du Pont ou de la Cappadoce, sinor directement de l'Iraa (Perse) sont venus des personnes
avec des noms iraniens : Arzaltes, Farnaæ (2 cogn.), Arimo (? cogn.).

g) Noms Africains
Des deux grandes zones de l'Afrique du Nord ont immigré en Dacie des éléments
militaires et civils, des divinités, etc. Les anthroponymes peuvent être groupés en deux
catégories : l) éggptiens : Ammutio (? cogn,), Arphocras (cogn.), Hammonias (cogn.),
362 I. I. RUSSU

Paculianus (? cogn.), Sambu (eogn.), Sarapio;2) noril-africains (Maures, Puniques, etc.) :


Afer (Aper ?), Africana (eogn.), Atasa (Latasa ?), Birsus, Bocinus (2), Iarse ('!)' Sa ara
("og".).

Les tableaux schématiques de noms de personnes (provenant presque e, toto orbe


Romano...\ et les brèves considérations qu'ils ont permis dans le présent exposé -sont
provisoires ; elles étaient utiles et nécessaires d'abord pour connaltre les éléments de I'ono-
inastique de la Dacie, en indiquer la <r matière première I et esquisser les données du
problème. Le matériel doit être étudié plus à fond grâce à une documentation analytiqre
èxhaustive, L'étude de cette anthroponymie provinciale ne se limitera pas à de simples
listes alphabétiques de noms, mais devra tenir compte de la fonction t onomastique I et
en mêmè temps socialo-juridique des noms propres, de la situation des divers persontrages
qui portent etrco"" ,to nôm non-romain, de leurs relations familiales, des groupes ethniques
ou des < gentes r, de la fonction ou occupation dans le cadre social de la province ou en
dehors de celle-ci.
Comme on l'a relevé à maintes reprises et notamment au début du présent exposé,
l'onomastique de la Dacie romaine (d'une importance documentaire exceptionnelle) doit
être étudiée avec la plus grande compétence linguistique et épigraphico-onomastique dans
l'esprit d'une discipline qui possède déjà ses critères bien déterminés, ses < lois I déduites
des-matériaux mêmes constiiués par I'ensemble du matériel épigraphique. Après avoir été
explorée exhaustivement du point de vue linguistique et êtymologique étude qu'on.ne
saurait considérer comme une linalité, un t but en soi > I'onomastique -
de la Dacie romaine
(comme de toute autre province de l'Empire) serâ -une discipline d'intérêt historique.;
un auxiliaire de première importance pour l'histoire générale de la province I car on doit
le répéter avec insistance
-
lss 16rng de personnes sont les meilleurs documents concernant
-
la pôpulation et les structures démographiques d'un territoire dans I'antiquité. Tel un
véritable < noyau de documentation r, I'onomastique sera utilisée comme base d'une
recherche plus poussée des structures sociales et ethniques de la province de Dacie, de la
romanisati-on et de la romanité dans les territoires de la rive gauche du Bas Danube.

DISCUSSION

M. Russu êouligne que son rapport représente un résumé (5 % environ) de deux volumes à
publier sur la Dacie romaiae 1t"" volume sur I'organisation administraiive et militaire, 2" volume
Àur la population et la romanisation). Il a examiné pour ce faire tout le matériel épigmphique, soit
au moins 3.000 inscriptiouô dont beaucoup d'inédits.
M. SoLrN souligne que les noms de M. Russu posent des problèmes de méthode. Par exemple
les listes de noms séimitiq,r"s (p. 361) : Suras et ses dérivés peut être naturellement syrien, mais il
s'est répandu partout et it fàrau son sens ethnique; il est devenu un cognomen normal. C'est le
cas de beaucoup de noms issus" d'un ethnique, on peut même constater que le nom saras est un tom
épichoriqne dans beaucoup de régions européetnet: Italie du Nord, Gaule, Illyrie. Le nom ne permel
eir cas de conclure que son porteur est orientâI, sinon olr risque de graves erreurs historiques-
- ",rcnn
D€ mème pour les noms u egyptiens I Arphocros eL Hammonius. ce sont des noms grecs nés el
Égypl,e, mais qui ne sont plus e-i;fpoque romaine des noms égypl,ienÊ : ils se sont répandus parlôul
en Grèce, en lialie, à Rome en mème temps que la culiure hellénistique.
M. Mrnrrr,ov est d'accord. On peut parler de I'inlluence de Ia religion égyptienne, mais il €d'
évident que Hatpocras, Hammq Sarapio, par exemPle, sont des noms courants, ( hellénistiques t' -
L'oNo ÀsrrguE DE LA DÂCIE : DracuasroN 363

y-lvoir d'aurrgl litiges Bur te classem€nr : par exemple Tanaùo pellt etl]e
ll,j::"Y::^*::.q^1T_qe-y1
aeianique. Mais ces petites diyergences n,enlèyent rien à l,iuiportanc" àr-
liiïl Oilji."*.t ""prii.t
M. Russu admet que Surus puisse être parmi les noms épichoriques celtiquos, illyriens,
l,hr€ces (sararraris doir, être un nom thrace). _elassé
tt v a uï eiJlent-irràouu"ope"r, dans toutes ces 1ancuo.
qui doit êrrc commun. surue est le rype mdme de racine
surcbalis, peut êr,re crassé à 6on avii-en Dacie d;trd;;. s;;;;;;i il;;;trË;;ilffi;;i
que l-es immigrés de syrie sont nombreux, -parmi
irr-"'ornr ir"""ar, mâis il raur,
il. nr.r, ,;àiî o"" rrr,nn""-""qu"" "ur.i
Rôfrqin h,,io"o
prendre des nom6 comme Hammonius, sarqpio. - p. Letius nq;mïii "oorrrir,",, c.'y;i;;;;"s#;;;
en Dacie sont-ils des Romains ? Il no re pensâ pas. l ii,ài"""i","',
", a'immig"es ou ae aescenaaiis
d'immigrés égyptiens. -ai"tie"ï !u'n s''agit

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