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w.
Ho
_
HISTOIRE
RELIGIEUX ET MILITAIRES.
CONTENANT
LEUR ORIGINE, LEUR FONDATION,
leurs progrès , les évenemens les plus considérables qui y font arrivés j
TOME HUITIEME.
Sixième & derniere Tartie , contenant toutes les Congrégations Séculières
de l'un & de l'autre scXe, & les Ordres Mt'iiairts & de Chevaleries qui
ne font soumis à aucune des Règles de Religion
Pi
K
3
»
A PARIS,
Chez Je a- N- Baptiste Coignar d Jmprimeur & Libraire
ordinaire du Roy, rue saint Jacques, à la Bible d'or»
M DCC XIX, ,
A rSC A P P RO B ÎTION ET P RIFI LE CE D £ SA MAJESTE.
T A B L E
■
DES CHAPITRES
SIXIEME ETDERNIEREPAR.TIE,
HISTOIRE
HISTOIRE
DES
ORDRES RELIGIEUX-
ET DES CONGREGATIONS
SIXIEME PARTIE,
CONTENANT
Toutes IesCongrégations Séculières de l'un & l'autre
Sexe3& les Ordres Militaires & de Chevalerie qui
_ ne sont soumis à aucune des Règles de Religion.
Chapitre Premier.
1
Sixième Partie , Chapitre II. 5
qui le visiceroient , & qui contribueroient de leurs biens pour Hospita-
l'entretenir. II est aulfi fort magnifique: il y a plufieurs "■*»,»*•
salles pour les malades , & on n'y est point incommodé de la Comte' m
mauvaise odeur , qui a coutume d'intecter les autres Hôpi- Bou to
taux- Il y a toujours pendant l'Hyver un grand nombre de
cassolettes & de réchaux parfumés i & pendant I'Eté on atta
che aux voûtes des vases,qui font toujours remplis de toutes
sortes de fleurs. L'on admire dans cette Maison quatre gran
des chambres hautes , tapissées de hautes lisses,& richement
meubléesjcomme dans l'Hôpital deBeauncoù des personnes
de qualité íe font porter ,étant traitées dans leurs maladies par
les Sœurs Hospitalières avec toute l'adresse,la propreté &la
douceur que l'on pourroit attendre de ceux que le devoir &
non pas la charité oblìgeroit à ces exercices. Ces chambres
ont la vûë d'un côté fur la rivière , & de l'autre fur la prai
rie. II y a une Cuisine particulière pour ces chambres. Le
Dortoir des Sœurs est à côcé,& tous les Offices de l'Hôpital
font dessous , auffi-bien que la Cuisine , le Réfectoire , &
l' Infirmerie des Sœurs. 11 y aauílì une belle Apothicairerie.
On y voit un Jardin où il y a toutes sortes de simples, & un
puits placé au milieu d'une cour ombragée de quantité d'ar
bres , qui fournit par des caneaux suffisamment d'eau à
toute la Maison.
Nous ne parlerons point en particulier des autres Hôpi-.
taux ^ue deílervent ces Hospitalières dans le Duché &
Comte de Bourgogne , où ils font en grand nombre , & qui
fe.multiplient tous les jours , nous nous contenterons de dire
que ces Hospitalières y pratiquent par tout également la
charité à l'égard des personnes de l'un & l'autre sexe. Elles
ne font que des vœux simples d'obéissance , & de cha
steté , pour le tems feulement qu'elles font emploïées au ser
vice des pauvres , leur érant libre de sortir & de quitter l'ha-
bît quand bon leur semble.
La différence qu'il y a entre celles du Duché & celles da
Comté , c'est que celles du Duché sont exemtes de la Jurif-
diction des Ordinaires , par plusieurs Bulles des Souverains
Pomifes i & que celles du Comté font soumises à l'Ordi-
naire,àla reserve des Hospitalières de Dole, qui se sont
maintenues dans leur exemtion , par un procès qu'elles ont
gagné contre l' Archevêque de Besançon. Les Supérieures
Tome VIIL . B
IO HlSTO I Kl D ES O R D R. ES RfiLI G I EUX ,
Congre- des Exe nues font perpétuelles , &: celles des soumises à I'Or-
jf.^V01* dinaire, ne sont que triennales. Les Exemtes lotit habillées
dTnÌ'l'Z- l'Eté de blanc & í'Hyver de gris , & les autres font en touc
tuV™ I tems habillées de gris. 11 n'y a pas lon^-tems que l'on aobli-
fjé celles-ci à porter en tout tems le gris j car elles portoient
e blanc pendant l'Eté comme les Exemptes. Les unes & les
autres ont un grand voile blanc , qui avance par devant de
la longueur de quatre à cinq pouces , & est soíìtenu par du
carton. Elles ont aussi un bandeau fur le front & une guimpe
qui descend jusqu'à la ceinture en diminuant & faisant deux
plis de chaque côté- La forme de l'un & l'autre habillement
est toûjours la mêmej& tant la jupe blanche de dessus que la
grife,qui est doublée de noir,font toûjours retroussées j s'at-
tachant par derrière avec un crochet d'argent de la longueur
de cinq à six pouces qui entre dans deux agraphes , aussi
d'argent.
Jacques Foderé , Hist. des Convens de saint François , &
de sainte Claire , de la Province de saint Bonaventure pag.
456. Histoire Ecclésiastique de Chílons tpag. 188. & Mémoires
Manuscrits.
Chapitre III.
Chapitre IV.
Chapitré
Sixième I^autie, Chápitre*V. 15
—— . Congrbì
GATION D»
C H A P I T K" E V. S Cl^jo
•
i6 Histoire des Ordr.esRìeligieux,
pRETRrs lement fous- la direction & l'obéïssance du Pape & de son
oh laCon- vicaire dans Rome , à édifier & instruire les peuples /ans
tio5^)e s. aucun intérêt humain , entendre les Confeflìons , leur prê-
josifh. ç^er ja paro|e je £)ieu & les encourager à la pratique de
{>lusieurs exercices spirituels capables de procurer le salut de
eurs ames. Les Prêtres de cette Congrégation ne vivoient
pas d'abord en commun > mais l'an 164.6. sept d'entre eux
donnèrent commencement à la vie commune & achetèrent
l'Eglise de saint Pantaleon des Monts x avec un Monastè
re attenant cette Eglise , que les Religieux de saint Basile
avoient abandonné pour aller demeurer dans un autre
lieu qui leur parut plus convenable. Ces bons Prêtres don
nèrent des rentes pour l'entretien de l'Eglise > & afin que
leurs héritiers n'y pussent rien prétendre , ou que l'un d'eux
venant à sortir de laCongregation,nepùt redemander la por
tion c[u'il pouvoit y avoir en conséquence de ce qu'il auroic
donne , ils le firent les uns aux autres Tan 1 6 47. une donation
mutuelle de cette Maison &: des rentes qu'ils y avoient affec
tées : ce que le Pape Innocent X. confirma l'an 1649.cn
approuvant leur Congrégation, qui fut transférée avec la
permission de ce Pontife, de l' Oratoire proche saint Laurent
in Damaso dans l'Eglise qui dépendok de leur nouvelle Mai
son , dans laquelle Te Pere Paul Motta se retira , & mourut
le 12. Janvier de l'an 1650. lui laissant une riche Bibliothè
que qu'il avoit- 11 ne restoit plus l'an 1669. que deux de ces
lept Prêtres à quicette Maison appartcnoit j c'est pourquoi
n'étant pas en nombre suffisant pour y remplir toutes leurs
obligations , ils la cédèrent à la Congrégation : ce qui suc
approuvé par le Pape Clément IX. qui ordonna qu'elle ap
partiendrait à perpétuité aux Prêtres qui y* vivroient en
commun. Le Pere MarcSoccini de la Congrégation de l' O -
ratoire de Rome aïant dressé les Constitutions de celle de
saint Joseph , elles furent approuvées l'an 1684. parle Pape
Innocent XI. q u iordonna encore que cette Congrégation
ne seroit composée que des Prêtre«,qui vivoient en commun,
aiant seulement accordé aux autres & aux Laïcs qui étoienc
de la Congrégation commencée à saint Laurent in Damaso ,
l'usage deT Eglise de saint Pantaleon des Monts pour y faire
leurs exercices spirituels fous la direction d'un des Prêtres
de la Congrégation de saint Josepht
Sixième Partie , Chapitre V. 17
Ces Prêtres font tous les jours une heure d'Oraison mers- Congre-
taleen leur particulier le matin , & une demi-heure le soir be^aTut
en commun. Ils prennent la discipline trois fois la semaine. J°íEr««
Us font une lecture de l'Ecriture Sainte & de quelque Livre
spirituel pendant le repas , après laquelle le Supérieur pro
pose quelque cas de conscience ou une question de Théolo
gie, & chacun dit son sentiment. Une fois le mois ils recon-
noissent leurs fautes devant le Supérieur. Us sont assidus au
Confeflìonal, font toutes les Fêtes &. les Dimanches le Caté
chisme , des Conférences spirituelles &des Exhortations: ils
visitent les Hôpitaux & s'emploient à plusieurs autres œu
vres de charité. Us ne font point engagés par aucun vœu.
Leur Maison est comme un Séminaire , qui sert aussi de re
traite àd'autres Ecclésiastiques , qui veulent vivre à Rome
éloignés#du bruit èc du tumulte du monde.Il est sorti de cette
Congrégation plusieurs personnes distinguée^ par leur ver
tu ,entr'autres le Cardinal Michel An^e Ricci qui mourut
l'an 1681. quelques mois après avoir été élevé à cette dignité
par le Pape Innocent XI.
Carlo Bartholom. Piazza, Eufevolog. Jtom.pirt. 1. Tratt.
y.cap. 31. & part. í. Tratt. z. cap 14.6c Philip. Bonanni, Ca-
talog. Ord. Relig. part. 3.
J^íous avons déja dit dans le Chapitre précédent que saint CoNaia-
Philippe deNerìinstitua à Rome l'an 1548. la Confrairie de ""TÍn"
h. sainte Trinité pour avoir soin particulièrement des Pele- trinitï.
rihs qui viennent de toutes parts dans cette Capitale du mon
de pour y visiter.les tombeaux des saints Apôtres j que pour
cer effet les Confrères eurent une maison où ils les recevoient
pendant trois jours,aussi-bien que les pauvres Convalescens,
qui le plus souvent pour être renvoies trop totdes Hôpitaux
retomboient malades faute de secours pour les aider à re
prendre leurs forces, & que le Pape Paul I V. leur aïanr don
né l'an 1558. l'Eglise de saint Benoît proche le* Pont Sixte ,
ils donnèrent à cette Eglise le nom de la sainte Trinité,auprès
de laquelle on a bâti depuis un Hôpital fort ample pour re
cevoir les Pèlerins & les Convalescens. Cette Confrairie qui -
est devenuë dans la fuites considérable que la plus grande
partie de la Noblesse de Rome de l'un & l'autre sexe s'est
fait un honneur d'être du nombre des Confrères, est celle
qui a donné commencement à cetee Congrégation de la sainte
28 Histoire des Ord ms Religieux ,
Pritres Trinité , par le zele & la pieté dè ses Gardiens & Adminï-
deiaCon strateurs.qui votant que le fréquent changement des Prê-
tion de ia tres qui desservoient leur Eglile x caufoit du trouble & de la
j^j1^^1 confusion dans le gouvernement du spirituel, qui changeoic
de figure autant de fois qu'il en venoit de nouveaux , par la
différence qu'il y avoit entre leur méthode & celle de leurs
prédécesseurs , principalement dans Instruction & dans la
conduite spirituelle des Pèlerins, qui étoient leur principal em-
ploi .résolurent d établir un gouvernement fixe, par lerection
d'une nouvelle Congrégation de douze Prêtres qu'ils logè
rent dans un quartier de l'Hôpital , comme dans un Mona
stère où ils vivoienten commun selon les Statuts ôcRegle-
mens qu'ils dressèrent & qu'ils rirent approuver par le Pape
Innocent XI. l'an 1 677. ce qui leur a íi bien réiiífi que cela
subsiste encore aujourd'hui>& afin de mieux s'asTeurer de la
persévérance des Prêtres qui se présentent pour être reçus
dans cette Congrégation , ils doivent avoir les conditions sui
vantes. i°. U faut qu'ils soient véritablement appellés à cet
Institut fans aucun intérêt ni respect humain,en quoi ils doi
vent s'éprouver par les exercices spirituels, aíin deconnoître
la volonté de Dieu : i°. Que ce soient des personnes d'une
vertu singuliere,qui aient une bonne réputstion,qui ne soient
d'aucun Ordre Religieux , non plus que 4e race Néophite.
30. Qu'ils aïent la science & la pkté requises pour les fonc
tions de l'Instirut, comme pour confesser & prêcher. 40.
Qu'ils aïent l'esprit de Communauté. 50. Qu'ils (cachent le
plein chanr. 6°. Qu'ils n'aient aucun emploi incompatible
•avec ceu* de l'institut. 70. Qu'ils soient dans la volonté de
vivre & mourir dans la Congiegation , dans la vûë d'acqué
rir le Ciel par les œuvres spirituelles auxquelles ils s'emnloi-
ront. 8°. QVils aïent beaucoup de charité , d'humilité & de
patience , aïant occasion d'exercer souvent ces vertus. p°.
Qu'avant d'être reçus ils aïent pratiqué pendant quelques
jours les exercices de l' Institut, & aïent postulé quelque
tems pour entrer dans la Congrégation.
Les fonctions de ces Pi êtres à»l'égard des Pèlerins , font
de les rteevoir avec beaucoup de«harité & de civilité, prin
cipalement les pauvres Prêtres : ce qu'ils font revêtus d'un
sac pareil à ceux des Confrères , qui est rouge, fur lequel du
côté gauche ril y a l'image de la sainte Trinité , les conduj
Sixiemé Partie , Chapitre VI. *j
íant à l'Eglileen Procession deux à deux pour y adorer le oBLats di
saint Sacrement , & y réciter quelques prières prescrites par SaimtAm-
les Statuts,après lesquelles ils doivent leur apprendre à faire BM>SE"
i'examen de conscience , & les instruire de la manière qu'ils
doivent se confesser & s'approcher de la sainte Table-.cequi
étant fini, ils les menent enchantant le Te Dcum , à l'endroit
où on leur lave les pieds , & delà au Réfectoire , où l'un des
Prêtres fait la bénédiction de la table & la lecture spirituelle.
Açrès le repas ils les conduisent aussi en Procession au Dor
toir, d'où après avoir Tait les prières du soir , ils se retirent
jusqu'au lendemain matin , qu'ils y retournent pour y faire
la prière, & reciter l'itineraire avec ceux qui doivent sJen
aller , après avoir été trois jours dans l'Hôpital : ils exercent
la même charité envers les convaleícens , & il leur est dé
fendu fous de grosses peines de ri-cevoir aucune aumône ,
fous quelque prétexté que ce soit. Quoiqu'ils aïent pour
Supérieur le Primicier de la Confrairie de la sainte Trinité,
qui est ordinairement un Prélat,dont ils dépendent , ils ne
t laissent pas d'élire entre eux un Supérieur tous les trois ans,
âvec d'autres Officiers pour leur Congrégation.
Cari. Bartholom. Piazza , Èujevoíog. Romane ,'part. i.
Tr.ittato 5. cap. 31. &Philip. Bonanni , Catalog. Otd. Relig.
part'. 3.
; »»'
Chapitre VI.
/
Obù&tde, S tybnilrroije
' , 6
« .. y-
- - ■ i
—
Sixième Partie, Chapitre VI. 31
fautre Signature. Lc dernier jour de Janvier de l'anne'e 1 560. 0 8LATÍ >1
il le créa'Cardinal , & le 8. Février suivant il lui conféra a*l0NJgAw"
l'Archevêché de Milan , n etant pour lors âgé que de vingt-
deux ans. La manière admirable dont il réùísiflòit dans tous
îes Emplois qu'on lui donnoit , fit quele Pape lui confia touc
ce qu'il y avoic de plus grand dans le Gouvernement de
l'Eglise , & dans l'adminiítration de l'Etat Ecclésiastique ,
avec une autorité si absolue , que le Saint doutant de ses
forces pour soutenir un si grand poids , fit quelques difficul
tés pour accepter cet honneur : ce qui lui attira quelques re
proches du saint Pere , auflì bien que de ses parenï ,.qui es
pérant toutes cho^s de son crédit & de son autorité, ne pou-
voient souffrir son humilité , qu'ils traitoient de bassesse de
cœur.
Son frère unique Frédéric Dorromée, étant mort à la fleur
de son âge , on croioit que pour le soutien de sa Famille , il
quicteroit le Chapeau de Cardinal pour se marier. Son on
cle , ses parens , ses amis , lui conseilloient de le faire j mais
le Saint envisageant ces conseils comme une tentation dan
gereuse, il prit les Ordres sacrés, k se fit ordonner Prêtre
par le Cardinal Cesis,dans l'Eg'ise de sainte Marie Majeure,
donc il fut fait Archiprêtre par le Pape , qui l'honora encore
dela Dignité de Grand-Penitencier, de plusieurs Légations ,
& de la Protection de plusieurs Ordres Religieux & Mili
taires. Après avoir reçu la Prctrise,il ne songea plus qu'à tra
vailler fortement à la réforme des mœurs , au rétablissement
de la discipline de l'Eglise, & à remédier aux maux causés
par les Hérésies de Luther & de Calvin , qui venoient d'être
condamnées dans le Concile de Trente, assemblé depuis
près de dix- huit ans, lequel suc enfin conclu par ses soins l'an
1563. malgré les délais que l'on vouloit encore apporter.
Apres que. le Concile eut été terminé , il fit de pandes in
stances auprès du Pape pour obtenir de fa Sainteté la permis-
ílon de se retijrer à son Eglise de Milan, préférant ses obliga
tions & son devoir à tous les avantages qu'il avpit à Rome >
mais le Pape persuadé qu'il yalloitde l'interêtdu saint Siège
& de toute l'Eglise de conserver auprès de fa personne un
homme si plein de zele pour le bien public , n'y voulut jamais
consentir : ainsi il fur obligé de céder par obéissance à la vo
lonté du saint Pere, qui le dispensa de la résidence ordonnée
Jl HíSTOlM DES ORDUIS RELÎGlItfX.
OsLAisDEpar le Concile de Trente , & il demeura dans les exer>
BKoisi.M cices de ícs Charges ordinaires, à'ia reíervedu gouverne-
Chapitre VII.
Q
Siziimi Partie, Chap. VII. 41
marié leur fille au Prince Rodolphe , étoient venus de- Le»Viir.
meurer à Castiglione , où ils avoient fait bâtir ce Palais avec * TDx*
beaucoup de magnificence- Ce suc là où elles commencèrent onom. '
leur Communauté , qui fut d'abord composée de treize filles.
Elles y demeurèrent pendant quatre mois fans changer leur
habillement, s'occupant pendant ce tems-là à divers exerci
ces de pieté , pour íe disposer à l'Institut qu'elles vouloient
embrasser fous la direction du Père Cepaire de la Compa
gnie de Jésus, qui étoit venu pour cet effet de Rome à Casti-
glione. Elles quittèrent ensuite leurs habits mondains pour
en prendre un noir, tel qu'il est représenté dans la figure que
nous en donnons. Le Père Cepaire dressa leurs Constitu
tions , qu'elles observèrent exactement > & cet Institut,qui
prit le nom de Vierges de Jésus , fut approuvé de vive voix
par le Pape Paul V. Cynthie fut la première Supérieure de
certe Communauté , jusqu'en l'an 1614. que ses grandes in
firmités l'oblieerent à se démettre de cette Charge en faveur
de sa sœur Olymoie , qui néanmoins mourut devant elle l'aa
1645. Cynthie vccut encore quatre ans , & mourut l an
1645. Elle fut suivie environ dix- huit mois après par fa
sœur Gridoaie , qui quitta ce monde l'an 1650. Dieu pour
manifester la sainteté de ces trois sœurs , a voulu préserver
leurs corps de corruption : car ils furent trouvés environ
trente ans après tout entiers, quoique leurs cercueils fussent
pourris,& que les habits dans lesquels elles avoient écé ense
velies fussent mangés des vers. Cette Communauté a pro
duit auífi plusieurs saintçs filles d'une éminente vertu >• com
me Olympie Bertonacci de Castiglione , Hippolyte Giugini
de Milan , qui furent les premières Compagnes des Fonda
trices j Isabelle F racaffani , Victoire de Guidi-de-Bagno , &
plusieurs autres. Marie de Gonzaeues , fille du Marquis
Louis François deGonzagues, 6c de Catherine de Gonza-
gues , prit auífi l'habit de cet Institut l'an 1645*.
Ces Vierges de Jésus ne gardent point de clôture. Elles
font vœu de chasteté perpetuelle,& promettent par serment
qu'elles vivront & mourront dans cette Société de Vierges.
Elles promettent encore à l'Abbesse & à celles qui lui succé
deront , obéissance perpétuelle : ce qu'elles font pendantla
Messe , qui se dit dans leur Chapelle domestique,en presence-
ie toute la Communauté j & elles renouvellent ce vœu & ces.
Tom FIU. E
4t Hstoihe des Ohdr.es Religieux,
tts Viïr- promesses deux fois Tannée ; la première le jour de la Cir-
oe t o^t concision , 8c la seconde le jour de la Fête du Bienheureux
oLiONi. Loiiis de Gonzagues , âpres avoir faic auparavant une re
traite de trois jours. Elles se conseilent 8c communient trois
fois la semaine , le Dimanche , le Mercredi 8c le Vendredi.
Elles jeûnent tous les Samedis, 8c la veille de la Fête du
Bienheureux Loiiis de Gonzagues. Le Vendredi elles ne
soupent point , & prennent la discipline. Le Mercredi elles
ne mangent point de viande , 8c ne font le soir qu'un leger
souper. L'Eté elles se levent à quatre heures du matin , 8c
l'Hy ver à cinq , & font dans leurs chambres une heure d'o
raison mentale. Elles vont ensuite à leur Chapelle pour dire
POfficede la Vierge» & après qu'on a lû un Chapitre de
l' Imitation de Jésus- Christ.elles vont travailler en commun.
Vers le midi elles font un quart d'heure d'examen de con
science , 8c vont ensuite au Réfectoire > & le dîné étant fini,
elles ont une heure de recréation , après laquelle elles reci
tent les Litanies de la sainte Vierge dans leur Chapelle,d'où>
elles sortent pour aller chacune dans leur chambre , faire
la Méridienne pendant une heure : ensuite elles disent Vê-
{>res 8c Complies , 8c vont au travail comme le matin. Après
e travail elles disent Matines 8c Laudes pour le lendemain,
en faisant , aussi bien qu'à Vêpres mémoire du Bienheureux
Loiiis de Gonzagues. Après les Matines elles vont souper, 6c
ont ensuite encore une heure de recréation , laquelle étant
finie , elles disent les Litanies des Saints , 8c d'autres prières»-
8c après un quart d'heure d'examen de conscience , elles se
retirent dans leur chambre pour se reposer. Ces filles vont se
confesser 8c communjer à TE . lise des Jesuites,dans laquelle
elles ont leur sépulture , qui est couverte d'une tombe de
marbre, où sont écrits ces mois, Ojsa Virginum'jeÇu. Celles
qui veulent être reçues dans cette Société doivent être no
bles, ou au moins de Famille honorable, 8c apporter une
dote suffisante. La Supérieure a le titre d'Abbesse j celle qui
gouverne souselle,le nom de Ministre, 8c a foin du temporel
de la Maison. II y a une Maîtresse des Novices , 8c quelques
autres Officières.
Pomp. Savazin , Vit. olympi* Gonzag. Bolland. Aft. SS.
Tom. IF.Juniifag. 1155. & Philip. Bonanni, Catalog. orà.
Religiof.part. 3.
Sixième Partie , Chapitre VIII. 43
VlERGSI
DE LA Pu-
Chapitre VIII. »if;ca.
TION DE
Des Sociétés des Vierges de la Purification de la sainte yltiïí TI
Vierge a Arone, O* des Vierges dites les Filles de la
sainte Vierge à Crémone.
Chapitre IX.
- Chapitre X.
Chapitre XII.
Chapitre XIII.
N iij
toi Histoire des Okdi.es Religieux,
So;v»s Dt ,
l A Cha-
Chapitre XIV.
■
Sixi eme Par.tie , Chapitre XTV. io?
na?e lui donnant occasion d ecre informée des» actions decec soevrsdb
homme Apostolique , qui s'oecupou • incessamment dans L £ , CilA"
tous ies exercices de la charité, elle se Icntit pius animée
que jamais de coniacrersa vie au service des pauvres. Elle
communiqua son dessein à ce sage Directeur, qui ne ju
geant pas .: propos de seconder pour lors ses désirs , & vou
lant connoître li c'étoit l'Eíprit de Dieu qui agiiídlt en elle,
en différa l'accomplissement jusqu'en 161^. qu'il lenvoïa
visiter les Confrairies de Charité qu'il avoit é;ablies dans
plusieurs vil âges pour le secours des pauvres malades. Elle
reçut les ordres de Monsieur de Paul avec beaucoup de joie
& de soumission , & elle lui rendit une obéissance si parfai
te , que depuis elle n'entreprit rien que par ses avis & par son
ordre , le regardant comme le Ministre &, l' Interprète des
volontés de Dieu.
Le premier voïage qu'elle fît pour ce sujet fut à Mont-
mirail , dans le Diocèse de Soissons. Avant que de faire ces
voïages , elle prenoit une instruction par écrit de la main de
ce saint Fondateur touchant ce qu'elle avoit à faire. Le jour
de son départ elle communioit pour recevoir de Jésus- Christ
une communication plus abondante de fa charité , & un ga
ge plus assuré de fa protection & de fa conduite. Elle étoic
ordinairement accompagnée dans ces voïages , de quelques
Dames de pieté j &. elle les faifoit dans des voitures pénibles,
souffrant beaucoup d'incommodités , vivant & couchanc
fort pauvrement , afin que se conformant à la misère des pau
vres , elle pût les encourager à souffrir patiemment leurs
peines. Elle procura de pareils établissemens à Paris. Le pre
mier fut à fa Paroisse de saint Nicolas du Chardonet lar»
1630. L'année suivante il y en eut dans celles de saint Benoît
& de saint Sulpice, les autres suivirent leur exemple , & ces
établissemens se répandirent aussi par ses foins à la campagne.
Ces Confrairies n'aïant été établies jusqu'alors que dans
des villages ou au plus dans des petites villes > les femmes
qui s'y engageoient , assistoient elles mêmes les malades, fai-
íoient leurs lits , & leurs preparoient les nourritures & les
remèdes nécessaires > mais après que rétablissement en fut
fait à Paris . il s'y introduisit quelque changement dans le
service des malades. Car comme il y entra un grand nombre
de Dames de la première qualité , qui ne pouvoient par elles-
Tome VIIL O
■
io£ Histoire des Ordres Religieux ,
Soujri nr mêmes rendre aux malades les services nécessaires , il fut
kitì\H * résolu qu'il falloic érablir des Servantes des pauvres qui fus
sent emploïées à ce Ministère íous la conduite des Dames.
Cela fut exécuté par les foins de M. de Paul , qui aïant pro
posé ce dessein à des filles dans la campagne , il s'en trouva
plusieurs qui s'offrirent de se conlacrer toute leur vie à cet
emploi. Òìs filles quoique dépendantes des Dames de la Pa-
' roisse , n'avoient aucune liaison ni aucune correspondance
entr'elles : ce qui faifoit qu'elles ne pou voient être bien in
struites pour le service des pauvres , ni pour leurs exercices
de pieté j en forte que lorsqu'il en falloit changer quelques-
unes ou en donner pour de nouveaux établissemens , on n'en
trouvoit pas aisément qui fussent toutes dressées. C'est pour
quoi M. Vincent de Paul crut qu'il étoit nécessaire d'unir
ces filles en Communauté fous la conduite d'une Supérieure,
afin qu'elles fussent dressées aux exercices de charité & qu'il
y en eût toujours pour en fournir au besoin : & ne trouvant
personne qui fût plus digne de cet Emploi que Mademoi
selle le Gras dans laquelle il avoit reconnu depuis tant d'an
nées une prudence consommée & une pieté exemplaire , il
lui mit entre les mains quelques filles pour les loger en fa
Maison & pour les faire vivre en Communauté. Elledemeu-
roit pour lors proche saint Nicolas du Chardonnet , où. elle
commença cette petite Communauté le xi. Novembre de
l'an 1633.
Après que Mademoiselle le Gras, se fut chargée de la
conduite de ces filles , elle eut tant d'amour pour cette voca
tion que Tannée suivante le jour de l'Annonciation de la
sainte Vierge , elle s'y engagea par un vœu qu'elle fie pour
cet effet , renouvellant en meme tems celui de viduité qu'elle
avoit fait dès l'an 1613. Ce fut pour lors que cette sainte fem
me se voi.ant engagée plus étroitement avec Jésus- Christ
qu'elle vendit de prendre par ces vœux pour son partage &
ion héritage , rappella toute sa ferveur & ne chercha plus
qu'à s'unir à lui par toutes sortes de bonnes œuvres > mais
particulièrement par la sainteCommunion qu'elle lui offroit
très souvent , tant pour le remercier de la grâce qu'il lui avoit
faite de l'appeller à cet état, que pour attirer sa bénédiction
sur ce que son amour pour savdivine Majesté lui faifoit en
treprendre pour le soulagement des pauvres. De si saintes
Sixième Partie , Chapitre XIV. 107
dispositions soutenues d'une parfaite confiance en la Provi-soiuis
dence , ne pou^oient pas manquer de lui mériter un heu- " 'f- 1
reux succès. Aussi Dieu qui le plaît àr faire sentir les effets-
de fa bonté à ceux qui ont le coeur droit òi qui se laissent
conduire par les dispositionsadorables de la volonté , fit bien
tôt paroître combien elles lui étoient agréables , en lui pro
curant les fonds nécessaires pour soutenir les dépenses con
venables tant à fa Communauté qu'aux œuvres de miséri
corde à l'égard des pauvres malades , Ôc cela par l'éreclion
d'une Compagnie de Dames de Paris , dont la qualité & les
richesses étoient plus que suffisantes pour pourvoir non seu
lement aux pauvres de la ville ; mais encore à ceux des Pro
vinces les plus éloignées ausquels elles firent sentir dans la
fuite les effets de leur charité. . .
Le premier dessein que cette Assemblée de Dames sepro-
f»osa , étoitde donner quelque soulagement aux malades de
'Hôtel- Dieu. Mademoiselle le Gras & quelques autres aïant
reconnu dans les visites de ces pauvres , qu'il leur manquoic
beaucoup de douceurs que l'Hôpitalne leurpouvoit four
nir , en communiquèrent avec M. de Paul qui leur conseilla
de faire des Assemblées pour chercher les moïens de pour
voir à ces besoins. La première se fit l'an 1634. chez Mada
me la Présidente Goussaut , où se trouvèrent Mesdames de
Ville- Savin & deBailleulavec Mademoiselle PolaillonFon-
datrice des Filles de la Providence. La seconde fut plus gran
de que la première. Madame la Chanceliére l'honora de la
présence avec Madame Fouquet. Elles y résolurent que l'on ■
donneroit tous les jours aux malades de cet Hôpital des con
fitures j de la gelée , & autres douceurs par manière de col
lation, qui leur seroient présentées par les Dames chacune à
leur tour,, accompagnant de quelque consolation spirituelle
cettë action de charité >• & pour rendre l' Assemblée plus
réglée 5 on y établit trois Officières , une Supérieure , une
Assistante & une Trésoriere. Cela resta ainsi jusqu'à ce que
M. de Paul aïant remarqué par expérience qu'il étoit difficile
que les mêmes personnes pussent s'occuper aux œuvres de
miséricorde spirituelle & corporelle, jugea qu'il falloit choi
sir tous les trois mois quatorze Dames entre celles qui
seroient les plus capables d'exhbrter 8c d'instruire , lesquelles
Ttisixeroient les pauvres deux à deuxehacune leur jour par
108 Histoire des Ordres Religieux,
Soi u m de semaine, & leur parleroient des choses nécessaires à leur salut
la Cha d'une manière touchante & familière. Tous ces exercices
KITi " de pieté se faisoient avec d'autant plus de ferveur que toutes
ces Dames étoient animées par l'exemple de Mademoiselle le
Gras qui s'y appliquoit avec tant d'ardeur que M. de Paul
fut obligé de modérer son zele.
Mais pour bien exécuter cette oeuvre de charité , il falloit
avoir des Servantes qui prissent le foin d'acheter & de pré
parer toutes les choses necessaires,& qui aidassent les Dames
dans leurs visites & dans la distribution des collations. Made
moiselle le Gras- qui commençoit d'en élever pour les dé
vouer à toutes les occasions où il s'agiroit de l'interêt des
pauvres , en donna quelques unes à la prière des Dames ,
3ui les logèrent près de l'Hôtel- Dieu. Dès la première année
e l' Institution de cette Assemblée , elle fit tant de fruit dans
l'Hôpital par les visites & les instructions de ces Dames j
qu'outre un grand nombre de Catholiques qu'elles disposè
rent à une bonne mort , ou à un changement de vie dans
ceux auíquels Dieu renvoïoit la santé, elles eurent la conso
lation de convertir plus de sept cens Hérétiques & quelques
Infidèles qui embrassèrent nôcre sainte foi , dont ils recon
nurent la vérité dans les productions d'une charité si ardente
& si étendue : Paris n'étant pas assez grand pour la contenir,
elles se chargèrent dans la fuite non feulement de toutes
les Provinces du Roïaume , mais encore de l'entretien de
quelques Missions dans les pais des Infidèles qui se sont res
sentis de leurs bienfaits.
Pendant que cette Assemblée Générale de Dames de tous
les différents quartiers de Paris s'appliquoit à ces œuvres
de pieté dans l'Hôtel-Dieu , il se formoit dans les Paroisses
de la même ville des Confrairies particulières de charité
pour assister les pauvres & les Artisans malades dans leurs
maisons. M. de Paul voïant le progrès qu'elles faisoient, y
mit la derniere perfection , secondé au zele de Mademoiselle
le Gras. Elles étoient composées des Dames des Paroisses,
& gouvernées fous la conduitedes Pasteurs , par trois Offi
cières choisies d'entr'elles , qui étoient une Supérieure qui
recevoit les malades , une Trésoriere qui avoit les aumônes
en dépôt,& uneGarde-meubre qui avoit foin du linge & des
autres meubles nécessaires. Mais la plus grande partie des
Sixième Partie , Chapitre XIV. 109
Dames n'étant pas en état de servir elles-mêmes les malades sokors dï
on leur donna aussi des filles de la Communauté de Made- "lT£H A"
moiselle le Gras engagées par leur profession à ce service
charitable. Le nombre des filles qui y entroient s'augmen-
tant tous les jours , elle acheta une maison au village de la
Chapelle proche Paris,qu'elle trouva un lieu très commode
& tres conforme à ses inclinations , tant pour avoir l'avan-
tage de» s'approcher de M. de Paul qui avoit obtenu l'an
• 16 31. la Maison de saint Lazare pour les Prêtres de fa Con
grégation, que pour y élever fa Communauté naissante dans
un esprit de Servantes des pauvres , & la former dans la
vie pauvre , humble , simple & laborieuse de la campagne ,
sur laquelle ellerégloit leur nourriture, leurs habits & leurs
Emplois. Cette sainte Fondatrice y alla loger au mois de Mai
1656. & y établit un Catéchisme qu'elie faisoit elle-même
aux femmes & aux filles les Dimanches & les Fêtes , avec
des Ecoles où ses Filles enseignoient les enfans de leur
sexe : ce qu'elles continuent encore dans les lieux où elles
font établies. Mais comme les emplois de charité se multi-
plioient tous les jours & augmentoient la nécessité d'un com
merce plus fréquent avec toutes les personnes qui y pre-
noientpart, Mademoiselle le Gras résolut, par l'avis de M.
de Paul,dequiter la Chapelle & de venir loger avec fa Com
munauté au fauxbourg saint Denis vis à vis saint Lazare
où elle loua d'abord en 1641. une maison qu'elle acheta
quelque tems après.
Ce fut dans cette Maison qu'elle commença d'exercer
l'hospitalité > y recevant un grand nombre de filles des fron
tières de Picardie , qui aïant été obligées d'abandonner leurs
maisons par la crainte des ennemis qui étoitnt entrés dans
cette Province , & qui avoient assiégé la ville 4e Corbie ,
étoient venues se réfugier à Paris. Non contente de leur four
nir par charité le logement & la nourriture du corps , elle
voulut y ajouter l'aumône spirituelle, par une Mission qu'elle
leur procura. Cette Maison fut aussi ouverte pour les per
sonnes de son sexe qui y voulurent faire des retraites spiri
tuelles , a Texemple de celles que M. de Paul avoit établies
pour les hommes dans fa Maison de saint Lazare. Ce Servi
teur de Dieu aïant donné commencement àl'Hô ntal des En"
fans Trouvés , en donna le foin à Mademoiselle le Gras & à
O iij
no Histoire des Ordres Religieux ,
Soïur« Dises filles > & l'an 163p. la ville d'Angers aïant eu recours à
rit? HA e^e PouroDtenir auffi de ses filles pour le service des mala
des de son Hôpital , elle alla elle même faire cet établisse
ment au mois de Novembre , nonobstant ses infirmités & la
rigueur de la saison.
Ce fut pendant ce voïage qu'elle apprit que la Reine Anne
d'Autriche avoit auífi demandé de íes filles pour le service
des malades de Fontainebleau. Cette Princesse enyetcnant
pendant le siège de Dunktrque un Hôpital pour les Soldats
malades &. blessés , leur en confia encore le foin. Quoique
Mademoiselle le Gras vît fa Compagnie chargée de tant d'oc
cupations dans Paris , à la campagne , & dans les Provinces >
elle ne perdit point pour cela courage i au contraire, redou
blant son zele & ses foins , elle embrassa encore des emplois
dans les Roïaumes étrangers, en donnant de ses filles à la
Reine de Pologne, Loûile Marie de Gonzagues , qui les
établit l'an 1651. à Varsovie. Cette ville étant pour lors affli
gée de la contagion , fut un rude apprentissage , & une dan
gereuse épretwe pour ces charitables filles ,qui à leur arri
vée se virent chargées du foin des pestiférés. Certe Princesse
aïant encore fondé un Hôpital dans la même ville pour y re
cevoir les pauvres filles orphelines ou délaissées de kurs pa-
rens ,en commit auífi le foin & la conduite à ces Servantes
de Jésus Christ. Elles furent pareillement chargées à Paris
du gouvernement & de l'ccconomie, auífi bien que du ser
vice des pauvres de l'Hôpital du nom de Jésus , que Von.
fonda l'an 1643. dans cette Capitale du Roïaume,pour qua
rante pauvres de l'un & de l'autre sexe: ce qui a été l'ori-
gine de l'Hôpital Général. II ne restoit plus à Mademoiselle
le Gras pour remplir l 'étendue de ion zele, que de se char
ger des pauvres aliénés d'esprit , & renfermés dans l'Hôpital
des petites "Maisons. Elle accepta cet emploi l'an 1645» ^ur 1*
prière qui lui en fut faite par l'Assemblée du grand Bureau
des pauvres , fi célèbre dans Paris , par la qualité & le mérite
des personnes qui la composent > & comme il y a dans cet
Hôpital , outre les insensés , un grand nombre de vieillards ,
qui y font entretenus par ordre de ce Bureau, elle s'engagea
encore de les faire alíìster dans leurs maladies.
II ne suffisoît pas à cette zélée Fondatrice d'avoir formé
une Compagnie de Filles pour les emploïer au service des
Sixième Partie , Chapitre XI V. m
pauvres , & de les avoir unies ensemble par les liens de la. [°ivqs m
charicé,fon amour pour ces mêmes pauvres lui aïant íugge- rite. " *
ré d'assurer & affermir pour toujours cette œuvre de pieté,
elle en écrivit en 165 1. à M. de Paul , qui approuva ion des
sein , & lui envoïa un mémoire pour présenter à P Archevê
que de Paris , Jean- François de Gondy. Ce mémoire , qui
contenoit premièrement la conduite que la Providence de
Dieu avoit tenue pour rétablissement de ces Filles 3 secon-
dement,leur mâniere de vie jusqu'alors 5 & en troisième lieu
les Statuts & Reglemens qu'il leur avoit dressés , aïant été
présenté à ce Prélat, elle obtint de lui Papprobation & l'érec-
tion de sa Compagnie , dont il lui fit donner des Lettres par
le Cardinal de Retz son Coadjuteur 5 & ces Lettres aïant été
Îierduës dans la fuite , lorsqu'elles furent présentées au Par
ement pour y être enregistrées , le Cardinal de Retz étant
pour lors Archevêque , en donna de nouvelles au mois de
Janvier 1655. par lesquelles il approuva cette Société, avec
ses Statuts & Reglemens , & l'érigea par son autorité en
Congrégation, sou s le titre de Servantes des Pauvres^ sous
la direction du Supérieur Général de la Mission , 8c de ses
successeurs , avec cette condition néanmoins qu'elles demeu-
reroient à perpétuité fous la dépendance des Archevêques de
Paris. Après que ces Lettres eurent été obtenues, M. de Paul
fît une Assemblée de toutes les Filles dans la Maison de la
Communauté le 8. Août de la même année,pour faire l'Acte
de leur établissement, & leur communiquer les Statuts & les
Reglemens qu'il leur avoit dressés i & après avoir pris les
noms de celles qui avoient été reçues , & qui desiroient per
sévérer dans 1' 1 nstitut , il nomma les Officières , dont la pre
mière fut Mademoiselle le Gras , qu'il pria de continuer fa
_ Charge de Supérieure pendant fa vie. 11 nomma ensuite une
Assistante , une Oeconome , & une Dépensiere, & conclut
par une exhortation qu'il leur fit à toutes , de rendre grâces à
• Dieu de leur vocation, & d'être exactes & fidèles à l'obser-
vance de leur Règle. Cette Congrégation fut ensuite auto
risée par Lettres Patentes du Roi l'an 1 6^7. & confirmée l'an
1660. par le Cardinal de Vendôme, Légat en France du
Pape Clément I X.
Tel a été Rétablissement des Filles de la Charité, & la
manière donc Dieu s'est servi pour conduire à fa perfection
<
in Histoire des Ordres Religieux ,
SoiprsdjClc ouvrage fi utile à l'Eglise. 11 ne restoit plus à la
\ut; A Fondatrice que d'en aller recevoir la récompense dans le
• • Tome VÌJL
3
Chapitre XV.
deEl\con' Des Ermites de la Congrégation de saint Jean-Baptiste en
Chapitre XVI.
Chapitre XVIII.
Ch AE1TRE XIX.
T iij
150 Histoire des Ordres Religieux,
r-iiM Db —— ' ' **
chritun Chapitre a a.
AI.
Des Filles & Vwves des Séminaires de l'Vnion Chré
tienne , avec la Vie de M. le Vtchet Prêtre , leur
Injlitutcur.
Chapitre XXI.
Chapitre XXII.
•
i74 Histoire des Ordres Religieux»
Conori leurs assemblées. Les Conviventi furent d'abord établis dan*
saint GaÎ k Maison de saint Gabriel > ensuite pour laisser entièrement
»»iu. cette Maison libre aux Confluent i , ils furent transferez dans
un autre quartier , où i' s acquirent une maison & firent bâ
tir une Eglise sous le nom de Tous les Saints. Cette institu-
tution qui fut approuvée par un Bref exprès du Cardinal
François Barberin, Légat/* Latere & Vicaire Général d'Ur
bain VIII. son oncle , tant au spirituel qu'au temporel dans
tout l'état Ecclésiastique, a ceci de particulier qu'elle ne doit
être composée que de personnes Laïques qui aient un bien
honête & surfilant pour leur entretien , fans autre confor
mité pour l'habit que la couleur noire , étant permis à ceux,
dont la qualité le demande > de porter des étoffes de foie.
11s peuvent entretenir un ou deux valets pour les suivre
quand ils vont en ville > mais dans l'interieur de la maison
ils ne sont pas plus à eux qu'au reste de la Communauté.
L'âge pour y être reçu est depuis 1 8. ans jusqu'à 50. Le No
viciat est de trois ans partages en deux probations , dont la
première dure un an & la seconde les deux autres suivans,au
Dout desquels s'ils ont les deux tiers des voix de ceux qui ont
droit de voter , ils sont incorporez à la Congrégation. Ils
font encore trois ans fans y avoir voix déliberative , c'est-à-
dire, qu'ils ne l'ontque six ans après leur entrée. Cette Con
grégation doit être gouvernée par un Chef, fous le titre de
Supérieur , assisté de quatre Conseillers , cjui auffi bien que
le Supérieur sont élus par la Communauté à la pluralité des
voix , dont ils doivent avoir plus de la moitié. Tous les ans
on procède à une nouvelle élection ou confirmation , tant du
Supérieur que des autres , qui disposent de concert des em
plois & des offices de la Maison , lesquels ceux qui y sont
nommez , sont tenus d'accepter. Telle est la Congrégation
de saint Gabriel , où sans être astreint à aucuns vœux, cha
cun s'emploïe sous l'obéïssance du Supérieur à procurer le
salut du prochain par tous les moïens conformes à son état.
Elle fut fondée l'an 1644. & établie à Boulogne l'an 1646..
dans le lieu où elle est encore aujourd'hui. Ce fut aprés ces-
deux établissemens qui produisirent dès lors , & qui produi
sent encore aujourd'hui de grands biens, & après une infinit
d'autres bonnes œuvres , que le saint Fondateur fut appell
au Ciel pour y recevoir la recompense de son zele ôtde se,-
Sijcïemi Paitu , Chapitre XXIII. 175
travaux l'an 1655. & le soixante dixième de son âge, laissant Fuut
après lui une grande réputation de sainteté , autorisée depuis „fI\Dl0,,I"r
par des miracles. Sa vie a été donnée au public par M. Del- Tauihim.
frate, Docteur en l'un & l'autre Droit , & Chanoine de l'E-
glise Cathédrale de saint Petronnede Boulogne &. imprimée
en cette même ville l'an 1704.
Carlo Antonio Delfrate , Vita del Votereb- jervo di Bit
Cesare Bianchetti Fondator. délia Congreg. di S. Gabriele.
Herman , H/fi. des Ordres Religieux Tom. IV- &les Mémoires
de Trévoux Juillet 1705.
Chapitre XXIII.
Chapitre XXIV.
Chapitre XXV.
Chapitre XXVI.
Cc iij «
xoé Histoire desOr.dkeî Religieux,
Fini* »ï ■ — ——
u jtiui. Chapitui XXVII.
C H A P I T * E XXVIII.
r
u6 Histoire des Ordres Religieux,
Minons faire des propositions de mariage qu'elle avoit enfin accepJ
.^tTRAl"téts Mais la Providence divine en disposa autrement > ca*
en entrant dans le Fauxbourg de Rennes , où elle étoit allée
pour conclure cure affaire ,1e premier objet qui se présenta
devant ses yeux , fut le convoi funèbre de celui qu'elle espe-
roit avoir pour époux, dont on portoit le corps à l'Egliíe de
Notre Dame de bonne nouvelle.
Un spectacle si triste & si imprevû ne lui permettant pas de
douter que Dieu ne la voulût détacher du monde , elle ne
pensa plus qu'à s'en retirer. Dès qu'elle fut de retour à Van
nes , elle renonça á ses plaisirs & à ses vanitez , & se consacra
aux exercices de pieté , quoiqu'elle n'eût alors que trente un
an. Les premières marques qu'elle donna de fa sincère &
véritable devotion,furent de distribuer aux Eglises ses bijoux
& ses pierreries , & de faire servir à l'ornement des Autels
les habits mondains qu'elle avoit portez jusqu'alors , ne vou
lant plus se servir que de vêtemens simples,modestes & d'une
étoffe commune. Non contente d'orner les temples des dé
pouilles du monde , elle commença d'emploïer au soulage
ment des pauvres ses revenus quiétoient considérables. Elle
contribua beaucoup au bâtiment de l'Eglise des Jésuites ,
ausquels elle donna d'abord trois cens Louis d'or , & du
rant le cours de treize années seize cens livres par an. Ou
tre cela elleentretenoit des Missions à ses dépens, en fondoit
de nouvelles en beaucoup d'endroits , & païoit souvent la
pension de plusieurs personnes, que leur indigence auroit
empêché d'entrer dans la Maison de retraite qu'on avoit
déja établie pour les hommes , comme nous lavons dit ci-
dessus..
Lorsqu'elle eut conçu le dessein de fonder aussi une mai
son de retraite pour des femmes , elle le communiqua au P.
Daran son Confesseur, qui bénissant celui qui le lui avoit ins- •
piré , ne songea plus qu'à chercher les moïens de l'executer»
Elle avoit dans fa maison deux étages partagez en plusieurs
chambres & propres à loger des personnes Tépaiément. Ils
convinrent de les faire servir à ces usages ,& ce zélé Direc
teur y envoïok de tems en tems en retraite quelques nnes
de ses Pénitentes pour y faire pendant huit jours les exerci-
cc&qu'il leur preferivoit. Elles n'en fortoient que pour aller
ài'Eg ise ôepour prendre chaque jour ses Instructions.Plu-
íieurs
Sixième Partie , Chapitr e XXVIII. 117
íîeurs Dames & Demoiselles de qualité se présentoicnt pour Mahon»
y être reçues , & aucunes n'en íortoienc lans en avoir tiré j^ÍTK**"
beaucoup de fruit & de consolation. Mais comme Mademoi
selle de Francheville refusoit de prendre de l'argent pour
leur nourriture , elles étoient plus réservées à y entrer : ce
qui étoit un inconvénient auquel on remédia en louant une
maison qu'on fit meubler , & dans laquelle on établit une
Oeconome qui veilleroit à la subsistance de toutes les person
nes du sexe qui voudroient y faire des retraites. A peine
fut elle en état qu'on y accourut de divers endroits , même
des Diocèses voisins , 8t les exercices ne s'y firent pas avec
moins desuccès que dans celles des hommes. Mais une œuvre
si sainte ne manqua pas d'être traversée. Quelques personnes
n'approuvèrent pas ces assemblées de femmes , & l'un des
Grands- Vicaires entrant dans leur sentiment , déclama pu
bliquement en Chaire contre cette nouveauté, & défendit
de continuer les retraites, soit dans cette maison soit ailleurs.
M. de rvosmadec Evêque de Vannes , étoit alors à Paris ,
d'où il partit peu de tems après pour retourner dans son
Diocèse , où voulant d'une part soutenir le procédé de son
Grand- Vicaire , & de l'autre favoriser le zele de Mademoi
selle de Francheville , il proposa au Pere Daran son Direc
teur un expédient pour contenter tout le monde , qui fut de
bâtir un appartement dans quelque maison Religieuse , où il
sembloit que les exercices de retraites se pou voient faire avec
plus de facilité & avec plus d'édification. Cette proposition
fut acceptée , & l'on choisit pour cet tffet la maison des Ur-
sulines. Mais avant que de commencer le bâtiment , Made
moiselle de Francheville voulut avoir l'agrément de ce Pré
lat qui étoit retourné à Paris , d'où il envoïa son consente
ment à M. de Kerlivioson Grand- Vicaire qui lui avoit écrit
à ce sujet. Après avoir obtenu cette permission, Mademoi
selle de Francheville envoïa en secret une somme d'argent à
la Supérieure, qui du consentement de sa Communauté,
fit jetter les fondemens de cette maison, dont la première
pierre fut posée le to: Mars 1671. par M. de Kerlivio , qui
en avoit dessiné le plan avec tant de justesse , qu'encore que
le bâtiment fut situé dans l'enclos du Monastère, il n'y avoit
ni commerce, ni vûë , ni entrée pour les personnes qui y ve-
noient en retraite, & on y travailla si diligemment qu'il fut
TomtVUL Ee
*i8 Histoire des Ordr.es Religieux,
Maisons achevé & meublé , & qu'on y commença les exercices dès le
1SR"KAI moli d'Avril de Tannée suivante.
Pendanc que l'on travailloic à cet édifice > Mademoiselle
de Francheville ne laissoit pas de s'occuper utilement au sa
lue des ames : car pour ne pas perdre ce tems , qui quoique
fort court , sembloit bien long a son zele pour l'avancement
spirituel du prochain, elle pria l'Evêque de permettre qu'elle
assemblât au Pargo ( Maison de campagne aux environs de
Vannes ) plusieurs personnes de son sexe qui desiroient y
faire une retraite:ce qu'elle obtint,avec la permission d'y faire
dire la Messe, & d'y raire faire deux Exhortations par jour :
ce qui y attira tant de monde , qu'il s'y trouva jusqu'à qua
rante- six personnes , qui en sortirent toutes remplies de fer
veur, & íi enflammées de l'amour de Dieu , que quelques-
unes qui n'avoientpû se déterminer jusqu'alors à quitter le
monde , eurent le courage de prendre le parti de la Religion-
Un tel succès redoubla le zele de Mademoiselle de Franche-
ville , & l'excita à faire de pareilles Assemblées en divers en
droits des Diocèses voisins. 11 s'en fit une à Plocrmel , com
posée de quarante cinq personnes, du nombre desquelles U
Ì! en eut plusieurs qui le consacrèrent à Dieu , les unes chez
es Ursulines, & les autres chez les Carmélites.
Comme d'autres villes souhaitoient jouir du même bon
heur, on en fit deux autres en difFerens tems à Quimperlé
& autant au Quilio Paroisse du Diocèse de Quimper,& tout
le monde y accouroit avec tant d'affluence qu'on ne sçavoit
où les loger. Telles furent les occupations de Mademoiselle
de Francheville jusqu'à ce qu'on eut achevé le bâtiment des
Ursulines , dans lequel on commença pour lors à faire les
retraites fous la conduite de ces Religieuses , qui concouru
rent de tout leur pouvoir à la sanctification des personnes
de leur sexe , avec les Ministres de Jésus- Christ.
Mais ce qui réjoúissoit le Ciel .allarma l'enfer, & les Dé
mons excitèrent une horrible tempête pour détruire cet ou
vrage. La calomnie publia mille faussetés , & l'envie noircit
les choses les plus innocentes & les plus saintes : ce qui ar
riva dans des circonstances d'autant plus fâcheuses que M.
de Rosmadec aïantété transféré à l' Archevêché de Tours ,
le Pere Daran étant mort , M. de Kerlivio étant disgracié ,
le Pere Huby n'étant pas écouté du nouvel Evêque qui
Sixie me Partie, Chapi tri XXVIII. n$
éroit prévenu par ceux qui l'approchoient,il ne íe trouva per- Mauo*»
sonne qui oíât se déclarer en faveur de la retraite des rem- ^tTRAI-
mes , qui fut enfin interdite dans le tems qu'elle commençpit
à donner des marques de la plus belle espérance > & Made
moiselle de Francheville eut encore une fois le déplaisir de
roir ses bons desseins traversés par ceux qui les dévoient sou
tenir & de qui elle dévoie attendre plus de secours. Ce coup
lui fut si sensible qu'elle ne put s'empêcher de verser des
larmes & de déclarer ce qu'elle avoit caché jusqu'alors , que
le logement que l'on avoit bâti chez les Uríulines s'étoit
fait à ses dépens : ce qui aïant également surpris & touché
ceux qu'elle fit les confidens de fa peine , on lui conseilla de
leur demander , qu'elles obtinssent la permission de conti
nuer les retraites , ou qu'elles lui remboursassent l 'argent
emploie à cet usage. Les Religieuses lui accordèrent fa de
mande , & après avoir fait de vaines tentatives auprès de
l'Evcque , non feulement elles rendirent les deniers qu'on
avoit avancés > mais encore les meubles , les Reglemens &
généralement tout ce qu'on avoit fait à l'usage des retraites-
Cette bourasque ne dura néanmoins qu'un tems. L'espric
du Prélat se calma, ÔC il consentit enfin à la prière de Made
moiselle d'Argouges, dont on avoit interposé le crédit , au
rétablissement des retraites pour les femmes , & il en donna
la direction tant pour le spirituel que pour le temporel à M.
de Kerlivio , qui sans perdre de tems chercha une maison qui
fût propre pour cela j mais n'en aïant point trouvé d'assez
grande , Mademoiselle de Francheville profita de l'offre
u'on lui fit de lui louer pour quelques années la maison du
eminaire, qui venant d'être achevée étoit inhabitée faute
d'argent pour la meubler , à condition néanmoins qu'elle la
mettroit en état d'y pouvoir loger'. C'est pourquoi comme
elle connoissoit l'intelligence & le ze'.e de M. de Kerlivio, elle
le chargea du foin de cet ouvrage en lui mettanc d'abord
deux mille écus entre les mains, avec lesquels il fit travailler
avec tant de diligence , qu'en peu de mois la maiíon fut dis
posée pour les retraites.
La première vûë de Mademoiselle de Francheville étoic
seulement de contribuer à ces rt traites de son bien & non pas.
de fa personne , soit qu'elle crût n'avoir pas les talens néces
saires pour cet emploi , ou qu'elle craignît que cela ne la dé
Ee ij
tio Histoire des- Ordres Religieux,
Maisons tournât de sa solitude j mais lorsqu'on lui eut fait entendre
tRír*Ai- qUe £)jeu demandoic aussi sa personne , elle s'engagea mal-,
gré ses répugnances au travail des retraites, mettant toute fa
confiance en Dieu , qui bénit tellement fa soumission à sa
sainte volonté par les grands talcns qu'il lui donna pour la
conduite des ames.que plusieurs personnes ont avoué que
ses entretiens familiers & ses exhortations les touchoient da
vantage que les Sermons des plus habiles Prédicateurs. La
première retraite se fit dans la maison du Séminaire le qua
tre Décembre 1674.1e nombrene fut d'abord que de douze
personnes j mais il augmenta de telle forte dans la fuite
qu'on yen compta jusqu'à trois cens. Pendant que l'onéioic
ainsi occupé à ces retraites , on ne négligea rien pour leur
donner un lieu fixe & indépendant , après que le terme de
cinq années , qu'elles dévoient se faire dans le Séminaire
que Mademoiselle de F rancheville avoit loué pour cet effet,
leroit expiré. C'est pourquoi on choisit proche l'Eglife de
íàint Salomon un terrein fort avantageux sur lequelon bâtie
une maison , qui étant achevée en 1 679. fut habitée Tannée
suivante , que l'on commença à y faire la première retraite
le 5. Mai , dans laquelle il se trouva quatre cens douze
personnes , dont le nombre fut encore plus grand aux Fêtes
de Pâques > d'où l'on peut juger du grand fruit que cette
pieuse Fondatrice a fait dans cette Mailòn pendant quatorze
ans qu'elle l'a gouvernée.
Après la mort de M. de Kerlivio , qui arriva le 11. Mars
1685. dans le tems qu'il avoit déja commencé à agrandir
d'un nouveau corps de logis la maison de retraite des hom
mes, Mademoiselle de Francheville se fit une espece de Reli
gion , de remplir les dernieres volontés de ce saint homme
en faisant achever l'ouvrige qu'il laissoit imparfait 5 & cela
en reconnoissance de ce qu'il avoit coopéré au succès de ses
desseins,qui enfin après lui avoir attiré l'estime des hommes,
lui mérita la grâce de mourir de la mort des Justes le 13.
Mars 1689. â^ée de soixante neuf ans , aïanteu la consola
tion de voir de son vivant dans la Bretagne quatre établis-
semens semblables au sien, l'un à Rennes , un autre à saint
Malo,le troisième à Qiiimper & le quatrième à saint Paul
de Léon. Comme ces maisons destinées aussi pour des retrai
tes ont été fondées en panie par ses foins & qu'elles suivent
Sixième Pa r t i e , C ha pitre XXVIII. m
les Reglemens de la maison de Vannes , elles reconnoissenc Maisons
pareillement MademoiseLe de Francheville pour lnstitu~ °^ïr*AI-
trice.
Le Pere Hubi qui a eu tant de part à rétablissement de
ces Maisons de retraites , étoit auíïï originaire de Bretagne.
M naquit à Henntbontle 15. Mai 1608- & reçut le nom de
Vincent fur les Fonts de Baptême. Il fit ses Humanités au
Collège des Jésuites de Rennes , & son p :re aïant appris le
dessein qu'il avoit d'entrer parmi eux , l'enroïa à Paris pour
y faire son cours de Philosophie dans un des Collèges de l'U-
niversité i mais le changement de lieu ne changea rien dans
son dessein. II en poursuivit l'accomplissement avec tant d'ar
deur , que le Pere Cotton se crut obligé de le recevoir dans la
Compagnie le 15. Décembre 1625. dans la dix huitième an
née de Ion âge. Au sortir du Noviciat il fit une année de
Rhétorique à Rennes,selon la coutume de ce tems-là , trois
ans de Philosophie à la Flèche, trois ans de Régence à Van
nes , & quatre ans de Théologie à Paris. U retourna ensuite
à Vannesoùil enseigna la Rhétorique pendant un an,& suc
Préfet des Classes pendant une autre année. Après avoir fait
fa troisième année de Noviciat , il fut envoïé à Orléans , où
il fit fa profession solemnelle le 18. Septembre 1648. Les
huit années suivantes les Supérieurs voulant ménager fa
santé , qui étoit foible & délicate , ne l'occupoient qu'à la
Préfecture des Classes & à enseigner la Théologie Morale
à Orléans , puis à Vannes , ce qui n'empêchoit pas qu'il
ne s'emploïâc au salut des ames pour lequel il avoit un si
grand zele qu'il s'offritau Pere Rigoleu pour l'accompagner
dans ses Missions. Quoique ce fût l'emploi pour lequel il
avoit plus de talent & d'inclination , cependant on l'en retira
pour l'appliquer au gouvernement en le faisant Recteur de
Qjimper j mais Dieu aïant fait connoître par les disposi
tions de fa Providence que le Ministère Apostolique étoic
son partage, on l'y remit & il vint à Vannes rejoindre le Pere
Rigoleu , après la mort duquel il passa ses trente dernieres
années avec un zele infatigable à l'avancement des retraites
des hommes & des femmes ,& mourut en odeur de sainteté le "
zi-Mars 1693- âgé de 85. ans , dont il en avoit passé soixante-
huit dans la Compagnie de Jésus. Son corps fut exposé pen
dant deux jours pour contenter le peuple qui accouroit en
E e iij
in Histoire des Ordres Religieux,
fiiL i m foule pour le voir. La maison de retraite des femmes deman-
tirnvi ^on coeur » & 'a demande aïant été appuïée de la reconv-
mandation de l'Evêque de Vannes , on ne put le lui refu
ser.
Pierre Phonamic , Vie des Fondateurs des Maisons de Re
traites. M. de Kerltvto , le Pere Vincent Huby , & Mademoi-
selle de FrantheviUe,
Chapitre XXIX.
Des Frères & Sœurs des Ecoles Chrétiennes & charitables ^'rANr
du saint EnfantJésus. ' •
Chapitre XXXI.
1
*4° Histoire des Ordres Religieux »
Rosp
LsïRï
Dijon
«Kl* * N ^eur ^ípiroit > & leur f*»re iupporter avtc patiet
pauvreté où Dieu lesavoic mis > mais plusieurs personnes ri
ches & de pieté , aïant voulu être de cette Confrairie , elle
s'est trouvée dans la fuite compolée des plus considérables de
la ville ^íans que pour cela elle ait perdu le nom de Confrai
rie des pauvres , puisque c'est à eux , que tout ce que l'on y-
fait de bon se rapporte.
Ce saint homme ne se contenta pas seulement d'exhorter
les pécheurs à la pénitence & à changer de vie , il voulut
encore leur ô:er les occasions du péché > c'est ce qui lui fit
entreprendre rétablissement dela Communauté du bon Pas
teur , cnai non seulement sert de refuge 8t d'azileaux filles dé
bauchées qui ont dessein de quitter leur-vie déréglée , mais,
encore de retraite & de lieu de Correction à celles que leurs
parcns , pour prévenir le deshonneur de leur famille, jugent
à propos d'y renfermer , & à celles qui font condamnées à y
être renfermées pour punition de leur vie scandaleuse , com
me il est porté par les Lettres Patentes que le Roi donna lan
16 87. pour rétablissement de cette Communauté. 1 1 établie
auflì une société qu'on nomme la Chambre dela Divine Pro
vidence, en faveur des pauvres servantes qui se trouvent sans
condition. Sa charité n'étoit pas moins grande pour les pau
vres malades qu'il visitoit , & confoloit par ses exhortations ,
par les aumônes qu'il leur faifoit , & les services qu'il leur
rendoit,avec tant de douceur & d'assiduité que l'Evêque de
Langreslui confia la direction spirituelle d'u grand Hôpital
de Dijon,ee qui donna lieu à rétablissement des Filles Hos
pitalières, dont il a été l' Instituteurs la manière suivante.
Il y avoit dans la ville de Dijon un Hôpital fort ancien ,.
fous le nom du Saint-Esprit , qui étoit desservi par les Reli-
• gieuses de l'Ordre du Saint- Esprit de Montpellier, sous la
direction d'un Commandeur & de quelques autres Relir
gieux du même Ordre. Mais cet Hôpital nes'étant pas trou
vé suffisant pour le nombre des pauvres malades ou autres qui
avoient besoin d'assistance, on y joignit dans la fuite du tems
PHôpital de Notre-Dame de la Charité, qui par la quantité
dès pauvres qui y ont été reçus , est devenu l'Hôpital Gêné*
saL Ces deux Hôpitaux furent assez long- tems administrez
gar
Sixième Partie, Chaîitre XXXI. 141
par les Religieuses de l'Ordre du Saint Esprit 3 mais cette hosp
union aïant changé l'état des choses , & les Magistrats qui en L,fRt*
„. r n.P „ ,., & . Dijon
avoiem i ìnlpection , s etant apperçu qu u y avoit quelque 01 l
chose dans l'administration qui n'étoit pas favorable au pu- G"s*
blic, s'y opposèrent pendant plusieursannéesrmais voïant que
toutes leurs remontrances & leurs oppositions ne fervoient à
rien , ils jugèrent que le moïen le plus convenable pour re
médier aux abus , étoit de renvoïer les Religieuses à l'ancien
Hôpitaldu Saint-Esprit pour y prendre soin des pauvres qu'
on y recevoit, & deconfier ceux de l'Hôpital de Notre- Dame
deCharité,à des filles qùi dépendroient pour'le temporelles
Administrateurs, & pour le spirituel des SuperieursEcclesias-
tiques qu'il plairoit à l'Evêque de Langres de leur donner.
Cette résolution prise,on l'executa,nonoDstant les oppositions
qu'on y fit , & qui furent levées trois ans apre's par un Arrêt
duConseil d'Etat du 22. Septembre i688.L'Evêque de Lan-
gres informé du bon ordre qu'on gardoitdans cette maison
depuis qu'il en avoit confié la conduite spirituelle à M. Joly,
donna volontiers son consentement à rétablissement d'une
nouvelle Communauté de Filles séculières pour le service
des pauvres , auquel elles seroient attachées par des vœux
fous l'obéïssance d'une Supérieure autant de tems qu'elles
demeureroient dans cet H ôpital.
La nouvelle de cet établissement ne se fut pas plutôt ré
pandue , que l'on fut surpris de voir à Dijon une troupe de
filles pieuses qui y venoient des Provinces mêmes 'les plus
éloignées pour s'y consacrer au service des pauvres. lien
vint de Paris,de Champagne & de Flandres, qui s'étant unies
à celles de la ville , furent logées dans une maison qui leur
avoit été préparée,en attendant qu'on les fît entrer dans l'Hô
pital de Notre- Dame de la Charité, où après quelques mois
elles prirent enfin la place des Religieuses du Saint- Esprit,&
y demeurèrent en habit séculier, jusqu'à ce que du consente
ment de l'Evêque de Langres, M. Joly donna l'habit deNo-
viceà quinze d'entr'elles le 6 . Janvier 1685. Cet habillement
est semblable à celui des filles de Ste Agnès d'Arras & de la
sainte Famille de Doùay,dont quelques-unes vinrent àDijon
pour instruire ces nouvelles Hospitalières des observances
régulières. Tro s ans après,c'est à dire en 1688. le Roi accor
da ses Lettres Patentes pour rétablissement de ces filles en
Tome FIJI. Hk
Histoiredes Ordres Religieux,
Hojpita corps de Communauté séculière, & en 1689. clies furent en-
Duon* e°t registrées auParlementle 13 Mars.
d e l a n- v^uoique M. Joly eût été établi Supérieur de cet Hôpital
pour le spirituel par autorité de l'Evêquejson humilité néan
moins l'empêcha d'en accepter ni la qualité , ni la charge ,
dont il pria un autre Ecclésiastique de ses amis d'un mérite
distingué & d'une grande pieté, de vouloir bien sechargerj
mais s'y étant trouve des difficultés , on conseilla à ces bonnes
filles de choisir elles mêmes un Supérieur , fous le bon plaisir
de l'Evêque de Langres. Elles suivirent ce conseil comme le
moïen le plus feur pour en avoir un , qui leur fût convena
ble i & s 'étant assemblées pour cet effet , elles élurent M. Joly»
dont elles avoient déja expérimenté le zele. Lorsque ce saint
Prêtre en fut averti , il témoigna beaucoup de répugnance
pour cet emploi j mais il se soumit enfin aux ordres de la
Providence , en acceptant la conduite de ces Hospitalières ,
dont la fidélité à remplir tous leurs devoirs l'encouragea à
leur dresser des Reglemens , afin qu'il y eût entr'elles une
uniformité d'actions & de pratiques.
II passa plusieurs années à cet ouvrage , auquel il s'étoiu
disposé par le jeûne & la prière , afin d implorer le secours
& les lumières du ciel ; & après avoir consulté les person
nes les plus éclairées dans ces matières , il les fit pratiquer
pendant quelques années , afin que l'experience lui en aïant
fait connoître les déíaurs & les inconveniens , il pût les re
toucher , comme il fit effectivement , en y retranchant plu
sieurs choses superflues ou difficiles à observer , & y en
ajoûtant d'autres qui lui semblèrent plus conformes à Pes-
prit de cet Institut & plus proportionnées à la foiblcsse de
ces filles , ausquelles il les fitoblerv ; jusqu'à la veille de sa
derniere maladie , que lui paroissant sans défaut , il prit la
resolution de les faire approuver , & les présenta pour cet
effet à l'Evêque de Langres qui les fit examiner par son Con
seil & par des personnes spirituelles expérimentées en ces
fortes d'affaires , & les lut aussi avec beaucoup d'attention.
IMais M. Joly-n'eut pas la consolation de les voir approuvés
de son vivant,nel'aïant été que quelques jours après fa mort
qui fur causée par une espece de maladie contagieuse qui
suivit immédiatement la disette des grains , dont la France
fut affligée en 16^3. & 1694.. Carce íaint homme s'em
Sixième Partie, Chapitre XXXI. 243
ploïa au secours fpirituel&corporel de ceux qui en étoient at- hoìpìta-
• taqués avec tant d'ardeur & si peu de ménagement pour fa "
santé,qui n'étoitpas encore bien rétablie d'une maladie qu il DE la m-
avoit eue,qu'ilne put résister à la malignité de ce mal,dont il t'RU'
regarda les premières attaques comme un avertissement qu'il
devoitachever ion sacrifice j c'est pourquoi il s'y prépara par
une Confession générale , & reçut le saint Viatique dans des
transports d'humilité, de reconnoissance &d'amour qui tirè
rent les larmes des yeux de tous les aííìstans. Enfin après
avoir souffert pendant dix jours des douleurs excessives fans
qu'il lui échapât aucune plainte , sentant approcher le mo
ment auquel il devoit quitter le monde, pour aller jouir de la
présence de son Créateur & de son souverain bien , il deman
da l'Extréme-Oction , répondit lui- même à toutes les prières
marquées dans le Rituel pour la recommandation de l ame»
& mourut fur les neuf heures du soir le 5. Septembre 1 654.
érant âgé de cinquante ans. Peu de jours avant fa maladie
aïant donríé son propre lit à des pauvres , il eut la consola
tion de mourir sur un lit d'emprunt après avoir prodigué
fa vie pour le soulagement des misérables : aussi les pauvres
le regardant comme .leur Pere, le titre lui en est resté après
fa mort. II y eut contestation entre les Chanoines de saint
Etienne, & les filles Hospitalières à qui auroit son corps, fur
une clause de son Testament j mais il fut adjugé aux Hospi
talières comme étant leur Fondateur. 11 futenterrédans le ci
metière de l'Hôpital , & son cœur fut donné aux Chanoines
de saint Etienne.
Douze jours après íà mort le 11. Septembre,l'Evêque de
Langres approuva avec éloge les Reglerriens qu'il avoit faits
pour les Hospitalières , aufquels il ajouta quelques modifi
cations , qui étoient plutôt des marques de l'exactitude avec
laquelle il les avoit lus , que des corrections qu'il y eût faites-
Ces filles é;ant demeurées en habit de Novices í'efpace de
près de douze ans , firent leurs premiers vœux le 2.5. Février
1696. dix huitmois après la mort de M- Joly,qu'elles recon-
noissent pour leur seul & véritable Instituteur , dont elles
imitent encore à présent la charité pour les pauvres malades,,
aufquels elles donnent toutes les assistances dont ils ont be
soin : ce qu'elles font avec tant d'édification, que la bonne
odeur de leur pieté & de leur charité a donné lieu à l'établif>
Hhij,
144 Histoiredes Ordres Religieux,
Filles do sèment de leur Institut dans trois autres maisons , dont il y
Tin A *" en a une à Langres. Quoique l'Ecrivain de la Vie de M.
Joly donne à ces Hospitalières le titre de Religieuses > elles
ne font pas néanmoins de vœux solemnels. Elles font cinq
ans de Noviciat , après leí quels elles font seulement trois
vœux fimples de chasteté , d'obéissance & de charité envers
les malades. Elles font fous la conduite de l'Evêque pour le
spirituel , & des Administrateurs de leurs Hôpitaux pour le
temporel. Les Supérieures font élues tous les fix ans. Leur
habillement qui est noir & tel que nous lavons fait graver,
est,comme nous lavons dé ja dissemblable à celui des filles de
SteAgnés d'Arras,& de la sainteFamille deDoùay,dontl' In
stitut est d'élever de petites filles orphelines & abandonnées
jusqu'à ce qu'elles soient en â^e d'être mariées ou d'entrer
en service. Elles font aussi trois vœux simples , & ont eu
Pour Fondatrice Mademoiselle Jeanne Biscot née à Arras
an 1601. & qui mourut le ty. Juin 1664. âgée de 63.
ans.
Le Pere Beaugendre Bénédictin , Vie de M. Joly , im
primée à Paris l'un 1700. & Mémoires envoyés par ces filles
Hospitalière s\& parles plies de laSocicté de St e Agnès d*Arras.
Chapitre XXXI L
»
Sixième Partie , C ha pitre XXXII. 149
gulier , conservoit la pauvreté & la modestie. Elle se retira Fiixm 00
ensuite dans la rue du Pot de Fer , où elle loua une petite teu^* *"
chambre , dont elle sc fit un oratoire. Elle n'en sortoit que le
.matin pour aller à la Messe , après laquelle elle se renfermoit
pour vaquer le reste de la journée à ses exercices de pieté.
L'oraifon , la recitation de l' Office de la sainte Vierge , le
chant des Cantiques de l'Eglise , Sc le travail des mains ,
l'occupoient successivement & laconsoloient. Nonobstant ses
infirmités elle embraffoit tout ce que le jeûne 8t les autres
exercices de la pénitence ont de plus rigoureux. Car outre
qu'elle se contentoit d'un peu de pain , de fromage & de
lait pour sa nourriture , elle couchoit sur une paillasse pi
quée avec une simple couverture, la charité lui aïant ôté ion
matelas pour le donner aux pauvres. La haire , le cilice ,les
disciplines étoient pour elle d'un usage fréquent > & tous les
Vendredis elle portoit une ceinture de fer à trois rangs de
pointes , afin de mieux imprimer dans son esprit les douleurs
de la Passion de Jésus- Christ par celles que lui causoic cet
instrument.
La vie que menoit Madame de Combé aïant donné une
grande idée de sa vertu & de sa' sainteté au Maître de la
maison , dont elle occupoit une chambre > cet homme la vint
prier un jour de parler à sa femme qui n'étoit nullement de-
vote , 8t étoit fort attachée à la terre, la suppliant de la re
commander à Dieu , St de l'exhorter à la pieté St à l'amour
des biens célestes: ce que cette sainte femme entreprit avec
tant de zele , Sc exécuta si heureusement , que cette femme ,
toute mondaine changea de vie,8t mourut peu de tems après»
avec toutes les marques d'une ame prédestinée: Dieu voulant
par cet heureux íuccès disposer St encourager fa Servante
aux grands desseins qu'il avoit fur elle, 8t qu'il lui fiteon-
noître quelque tems après ,se servant pour cet effet d'une
pauvre femme fort âgée, qui aïant rencontré Madame de
Combé dans la ruë , St l'aïant regardée fixement , la suivit
ensuite jusques dans fa chambre, ou elle demeura pour la
regarder avec plus d'attention , jusqu'à ce qu'aïant été in
terrogée sur ce qu'elle desiroit , elle se mit à pleurer de joïe>
fit la révérence St se retira. Madame de Combé surprise d'une
action qui lui paroissoit toute extraordinaire , la suivit aussi
à son tour , Sc í'aïant pressée de parler > elle lui raconta avec
*5© Histoire des Or.dr.es Religieux,
fFuiïi » simplicité ce qu'elle croioit que Dieu lui avoit fait connoître.
'IsnuR. * ^n jour cluc J etois en oraison , lui dit-clle, il me sembla que
» je voïois Nôtre- Seigneur Jésus Christ qui formoit un nou-
» veau monde , où la justice alloit habiter. Une troupe de filles
» pénitentes qui sortoient de differens endroits venoient à lui,
» & se prosternoient à ses pieds. La première qui se présenta ,
» c'étoit vous , Madame > vous prétendez touies les autres à
» Jésus- Christ. Oiii , c'est vous-même, je vous reconnois par-
»» faitement. Vous me voïez demi morte de vieilleííe & d'in-
» firmités , je fuis fur le point de comparoître au Tribunal de .
»> mon Dieu , & je le prens à témoin que je dis vrai.
Madame de Combe encore plus surprise de ce qu'elle en-
tendoit , alla aussi- tôt exposer le fait à son Confesseur , qui
pour éviter toute illusion, voulut voir lui- même la personne,
afin d'examiner ion esprit & s'informer de fa conduite. 11 U
chercha & la trouva enfin dans une petite salle basse où elle
se tenoit presque toû jours enfermée & cachée aux yeux des
hommes.n'y aïant qu'une Dame pieuse & son Directeur qui
sçussent le lieu de sa retraite. Le Confesseur de Madame de
Combé l'aïant priée de lui repeter ce qu'elle avoit dit à cette
Dame , elle le fit d'une manière simple , & touchante , lui
marquant plusieurs particularités de la maison & Commu
nauté future du bon Pasteur , à laquelle on ne pensoic pas
encore pour lors : ce qui se vérifia après son établissement,
qui fut Tannée suivante 1686. à l'occasion d'une fille qui
aïant été touchée par la force & l'éloquence d'un Sermon
qu'un célèbre Prédicateur fit dans l'Eglise de saint Sulpice
contre le vice d'impureté , alla íe jetter aux pieds de ce meme
Prédicateur , fondant en larmes, lui avouant l'état misérable
où elle étoit , & Tinspiration que Dieu lui donnoit d'en sor
tir. Ce serviteur de Dieu la reçut avec toute la charité que
meritoit une disposition si avantageuse , la mena à M. de la
Barmondiere Curé de cette paroisse qui la mit à Pinstant
sous la direction du Confesseur de Madame de Combé, que
ce sage Ecclésiastique chargea de cette nouvelle pénitente
qu'elle reçut avec joie dans fa retraite , où peu de tems après
elle forma une petite Communauté de Filles qui renonçant
aux faux plaisirs du siécle , dont elles avoient suivi les maxi
mes se retirèrent auprès d'elle pour embrasser fous fa con
duite une vie pénitente & mortifiée , à laquel e cet:e saints
Sixième Partie, Chapitre, XXXII.
femme tâchoìt d'engager toutes celles dont on lui donnoit Fn.«« do
connoissance : ce qui lui réussit principalement à l'égard ^„r,Pai"
d'une jeune fille , qui aïant quelque dessein de se retirer du
désordre y trouvoit toujours des obstacles qui lui paroif-
soient insurmontables. Car cette nouvelle Propagatrice de
la pénitence en aïant étéavertie,alla coucher chez une de ses
amies dans le quartier de cette pauvre malheureuse , qu'elle
alla trouver de grand matin , & elle la persuada si bien de la
nécessité dela pénitence , qu'elle abandonna tout & la suivie
sans différer davantage Pheureux moment de fa conver
sion.
Le nombre de ces nouvelles Disciples de la pénitence aug-
mentoit si considérablement tous les jours , qu'il auroit été
impossible fans un miracle qu'une étrangère dénuée de biens
comme étoit Madame de Combé les tût pu entretenir de
tous les besoins dela vie } mais fa confiance en Dieu lui te
nant lieu de rentes & de possessions elle n'en refufoit aucune:
ce qui lui mérita des secours encore plus extraordinaires
que ceux qu'elle avoit reçus jusqu'alors. Car comme elle
n'avoit plus de place pour les pauvres filles qui s'adressoient
à elle , une Dame la vint voir & s'engagea à fournir deux
cens livres par an pour louer une maison un peu plus grande
qu'elle trouva dans la rue du cherche midi , où furent jettés
les fondemens de la Communauté du Bon Pasteur , dont les
filles gagnoient leur vie du travail de leurs mains , qui ne
suffisant pas quelquefois , obligeoit Madame de Combé à .
aller déporte en porte demander de quoi les faire subsister.
Mais un jour que tout lui manqaoit , voïant fort bien qu'il
n'y avoit que Dieu seul qui pût lui donner ce qui lui étoit
nécessaire , elle courut à saint Sulpice cù prosternée au pied
de l'Autel & priant le Seigneur de ne point abandonner son
troupeau , un homme inconnu lui mit en main une bourse,
où il y avoit cinquante écus d'or , la priant d'agréer cette
petite aumône.
Un événement si miraculeux augmenta fa confiance jus
qu'à un tel point que les accidtns les plus fáVheux n etoient
pas capables de l'ébranler. Tel fut celui de la Dame qui
aïant retiré la parole qu'elle avoit donnée de païer deux
cens livres pour le loiUge de la Maison du Bon Pasteur y
nettoie cette Communauté cn danger de ne pouvoir subsister
*5* Histoire des Ordres Religieux,
FfiLïs du long-tems : car la sainte Fondatrice au lieu dé le chagriner
T°uKPA,'ne ^c £ìue ^e recommander a Dieu , qui recompenia cette
nouvelle confiance par un longe dans lequel il lui lembloit
qu'elle exposoit au Roi le malheureux état de ses filles, &
<jue ce Prince en étoit si touché qu'il lui promettoit une
maison & sa protection , & que prenant ensuite à pleines
mains de l'or & de l'argent , il le jettoit dans son tablier. : ce
que l'effet vérifia > car un jour qu'elle racontoit ce songe
à son Confesseur comme une chose fort consolante pour elle,
un Commissaire entra chez elle & lui dit qu'il venoit de la
part du Roi & du Lieutenant Général de Police la mettre en
possession d'une maison appartenante à un Calviniste , qui
avoit quitté le Roïaume & s'étoit réfugié à Genève. C'étoic
le 15. Mars 1688. Cette maison qui avoit été abandonnée
étoit en si mauvais état qu'on estima que les réparations mon-
teroient à plus de deux mille livres. Cependant quoique
Madame de Combé ne fùt pas en état de faire une dépense
de cette conséquence , elle ne laissa pas de commencer à y
faire travailler, pleine de foi & d'espérance que Dieu ne lais-
seroit pas son ouvrage imparfait > & que lui aïant donné une
maison , il la rendroit logeable. Sa confiance ne fut point
vaine ; car elle reçut peu de tems après une ordonnance de
quinze cens livres de la part du Roi , qui lui fit sentir les ef
fets de ses libéralités dans beaucoup d'autres rencontres.
La bonne odeur de cette Maison de Pénitentes repan-
, dant insensiblement dans Paris , il y vint plusieurs personnes
qui en furent si édifiées , qu'elles y laissèrent des aumônes
considérables , par le moïen desquelles les logemens furent
bien- tôt agrandis & capables de recevoir plus de quarante
Pénitentes. Une Dame y envoïa un ornement , quoiqu'il n'y
eût point encore de Chapelle dans la maison , & que les
filles sortissent pour aller entendre la Messe C'est ce qui fit
penser à Madame de Combé d'en avoir une. Le Curé de
laint Sulpice eut d'abord quelque peine à donner son con
sentement, mais il le donna enfin après avoir examiné la né
cessité qu'il y avoit de tenir ces filles dans la retraite. L' Ar
chevêque de Paris accorda fa permission , & envoïa son
Grand- Vicaire pour bénir la nouvelle Chapelle, ou la pre
mière Messe fut célébrée le jour de la Pentecôte de Tannée
1688.
Sixième Partie, Chapitre XXXII. 253
La Chapelle & la Maison se trouvèrent bien- tôt trop pe- g^"" Dlr-
rites pour les filles dont le nombre augmenta jusqu'à soixante teur.
& dix , & en moins d'un an il y en eut encore davantage ,
qui toutes pénétrées des sentimens d'une tendre & sincère
pénitence s'y étoient retirées pour reparer les outrages qu'el
les avoient faits à la Majesté de Dieu , par les déréglemens
de leur vie passée. Mais le Démon jaloux de ces progrès &
irrité de ce qu'on lui enlevoit ainsi tant d'âmes , qu'il avoit
déja soumises à son empire , mit tout en usage pour faire
échouer un si saint établissement , en rendant Madame de
Combé suspecte aux puissances & aux gens de bien , dans
l'esprit desquels il la voulut faire passer pour une hypocrite,
qui se traitoit auflì délicatement qu'elle traitoit rudement ses
pauvres filles , & qui après avoir fait fa bourse en France,
retourneroit en Hollande , où elle emporteroit cinquante
mille écus qu'on l'accusoit d'avoir dans un cofFre fort , ce
qui ne laissa pas de faire impression fur quelques esprits cré
dules , qui par leurs plaintes réitérées furent cause qu'on la
cita devant les Magistrats , & que l' Official alla visiter fa
maison de la part de l'Archevêque. Mais le Lieutenant Gé
néral de Police prit hautement la défense de cette sainte Fon
datrice . & le Roi informé des intrigues que la malice & la
crédulité formoient contre fa Communauté , se déclara plus
ouvertement que jamais pour elle , en ordonnant au Mar
quis de Seignelay d'écrire à l'Archevêque de fa part pour
lui recommander cette Communauté persécutée , qu'il pre-
noit sous fa protection Roïale. Ce qui obligea l'Archevêque
d'envoïer fur le champ à Madame de Combé pour l'assurer
qu'il la protegeroit contre tous ceux qui l'inquieteroient.
Après que cet orage eut été dissipé , la Maison du Bon
Pasteur fut en si grande estime , qu'on y vint de plusieurs
Provinces de la F rance pour en prendre l'esprit & les Règles.
Orléans , Angers , Troyes , Toulouse , & Amiens deman
dèrent à Madame de Combé des Sœurs & des Filles Péni
tentes , pour former de pareils établissemens, qui réussirent
fort heureusement par la capacité des sujets qu'elle leur en-
voïa pour cet effet > Dieu lui aïant donné un discernement
si juste , qu'elle ne se trompoit presque jamais dans les juge-
mens qu'elle faifoit de l'esprit de ses filles , de leur dispo
sition & des emplois qui leur convenoient. Quoique son In
2^4 Histoire des Ordres Religieux»
Fiilm do ltitut ne fût que pour des Pénitentes vo'ontaires, ellene Iais-
iiur.PaI" í°xt Pas d'c-n retenir quelquefois malgré elles , lorsque Dieu
lui inlpiroit de >\»ppo:er a la tentation qui les poufloit à leur
sortie & à leur perte. Elle en arrêta un jour une par la main
comme elle gagnoit la porte sans rk n dire » vous ne sortirez
{>as, ma sœur , lui dit die d'un ton severe , nous verrons qui
era le plus fort , de Dieu ou du Démon. Elle se crut obligée
de parler dans cette occasion avec un ton de maîtresse & de
Supérieure, ce qui ne lui étoit pas ordinaire. Car les moïehs
dont elle se servoit pour engager ses filles à se ranger à leur
devoir , étoient des discours remplis d'une charité douce &
compatiílante capable de gagner leurs cœurs. Elle les fai foie
postu er queîque tems avant que de les recevoir. Après les
avoir reçues, elle les tenoit en retraite avant que de les mettre
dans les exercices de la Communauté . & là , par le moïen
des Sœurs qui leurparloient & qui les voioient , elle tâchoit
de discerner leur esprit , leurs dispositions & leurs motifs»
Ensuite elle leur faifoit une vive peinture de. la vie austère
que 'on menoit dans fa maison , adoucissant néanmoins ces- *
idées efrraïantes par la consolation & la recompense que
Dieu destine aux Penicens. Tour conserver parmi ces filles
une estime réciproque ,& l'union sainte» qui est le lien &
le soutien des Communautez , elle avoit établi , que fans
distinction de condition & de richesses , elles fussent toutes-
habillées & entretenues d'une manière uniforme. Bien loin
d'avoir ces soins empressez qu'on voit dans des Supérieures,
qui ne font occupées que de la subsistance de leur maison &
qui voudroient que les autres ne pensassent qu'à cela , Ma
dame de Combé au roi t volontiers étendu fa charité fur tous
les pauvres , aufquels si elle eut été crue , on auroit distri
bué chaque jour , ce qui restoit aprés la subsistance de ses
filles > ne pouvant souffrir qu'on lui parlât de faire des reser
ves. Un jour venant de recevoir cent francs de fa pension>
elle rencontra une Demoiselle , dont elle connoissoit les be
soins , elle lui en donna cinquante & se fit violence pour ne
lui pas donner la somme entière- Une Dame de qualité extrê
mement riche , voulut donner une grosse somme à la Com
munauté du Bon Pasteur» le Notaire apporta le contrat touc
» dressé à Madame de Combé qui le refusa : à Dieu ne plaise»
» disoic-ellerajie jfaffoiblisse par un fonds £ considérable la cos-
Sixième Partie, Chapitre XXXII. 255
fiance que nous ne devons mettre qu'en Dieu seul. Une«D£rj;^
autre Dame aïant résolu de faire en force que cette maison PA.itt*,
fût fondée, elle la remercia encore de ses bonnes intentions.
Plus elle vivoit , plus fa confiance augmentoir. Enfin Dieu
vou ant l'en recompenser , elle mourut le 16. Juin de Tannée
1651. âgée seulement de 36. ans , après avoir souffert pen
dant deux ans des douleurs continuelles, dans lesquelles elle
donna des preuves incontestables de fa patience & d. fa par
faite soumission à la volonté de Dieu. Eile fut enterrée selon
ses deíìrs,dans le petit cimetierede saint Sulpice destiné prin
cipalement pour les pauvres.
La Maison du Bon Pasteur est composée de deux sortes
de personnes j de filles que l'on nomme sœurs, dont la con
duite a toujours été régulière i & de filles Pénitente?. Les
Sœurs se consacrent gratuitement à la conversion & à la san
ctification des filles qui font tombées dans le desordre : & les
filles Pénitentes pour expier leurs pechez,embrassent volontai
rement une vie de mortification de travail & de retraite. On
ne fait point de distinction de païs, ni de Paroisse, on ne de
mande qu'une bonne volonté 5 on ne reçoit point de pension
quelque modique qu'elle soit 5 on se contente de demander
la premier robe , on ne reçoit point non plus de femme , tanc
que leur engagement subsiste , ni celles qui font enceintes
ou attaquées de quelque maladie qui pourroit se communi
quer. .
Les robes des Filles Pénitentes font de bure ou de gros
drap brun 5 elles font ferrées & contiennent deux largeurs de
drap , le cou fermé & attaché par une agraffe. ïl y a deux
plis arrêtez fur les épaules j les manches font larges d'un bon
tiers & descendent jusqu'au bas du poignet. Elles ont une
ceinture de cuir noir , large d'environ un pouce & arrêtée
par une boucle de fer noirci. Leur coëffe est d'étamine assez
épaisse pour ne pas voir au travers , elle est d'une aune demi
quart : au dessous elles portent une autre coëffe d étamine
en forme de cornette longue de deux tiers & profonde d'un
quart , compris le rendouble , dans lequel on met un mor
ceau de bougran noir pour la tenir en écat j le repli de
cette coëffe est droit &L fans aucune avance, afin de bannir
entièrement la vanité, d'un habit qui ne prê he que la mo
destie & la mortification. Elles ont une pointe qui avance fur.
i<)(y Histoire des Ordres Religieux,
Fitiu ou la moitié du front en forme de bandeau , & portent à leur
rk * 1 Ai ceinture un gros chapelet de bois brun où il y a une croix, fur
laquelle est un Christ de cuivre jaune. Elles se servent de
bas de laine qu'elles font elles mêmes >& au lieu de souliers
elles ont des sandales de bois couvertes de cuir ou de chapeau.
Les Sœurs qui gouvernent la maison forment comme un
corps de Communauté. Elles y peuvent être reçues à l'âge
de vingt- trois ans & aprés deux années d'épreuve. .Quand
quelque Soeur est admise a la pluralité des voix , on marque
un jour pour la cérémonie publique de fa réception , à la
quelle elle se dispose par trois jours de retraite , pour de
mander à Dieu la grâce de connoître & d'accomplir fa sainte
volonté. Le jour destiné à la cérémonie, elle commence
avant la Messe de Communauté le P seaume Miséréré , qui est
continué par le Choeur, pendant qu'elle demeure prosternée.
Sur le point de recevoir la sainte Eucharistie, elle prononce
ces paroles d'une voix distincte : Suscite me fecundum elo-
qiíit m tuum & vivant , dr non confundas me ab expeclatione
mea > & après qu'elle a communié > le Chœur chante le
~f. Gujtate & vtàete quamfuavis ejl Deminus > Beatus virqui
fperat in eo. La Messe étant finie, elle embrasse toutes les filles
qu'elle doit servir à table au dîner , & ausquelles elle doit
ensuite baiser les pieds , pour marquer rengagement qu'elle
a pris d'être leur servante. Ces Sœurs font habillées comme
les Pénitentes , excepté que leurs coëffes íont de taffetas , 5c
il n'y a nulle distinction entre elles &les mêmes filles Péni
tentes , soit pour le logement , íoit pour la nourriture.
L'utilité de cet établissement a paru fi grande , qu'outre
les établissemens dont nous avons deja parle ci dessus , il s'en
est fait trois autres à Paris en moins de dix ans,qui font sainte
Théodore, sainte Valere & le Sauveur.
Vie deMadame de Combé, imprimée à Paris en I70O.Herm.
Hist. des Ordres Religieux , Tom. IV. & de la Marre ^Traité de
U Police de Paris > Tom. I.
Chapitre
(ybíadanazre de, IÉcale deSípnhraisc
partant wj-fraricle, cUo pain, .
dtftiBgf
32
Sixième Part ie, Chapitre XXXllI. 157
ì Oblatioií-
KAIRU Dï
C H A P I T R * X X X 1 I I. S AKBROl-
S E A Ml-
Des ObUtionnœires de l'Ecole de saint Ambroise à Milan..
/
L
OhlaJzoTicurz de ÍEcole de S1.Ambroise,
Comme Us sont dans ies Processxons Pnhitq-ues.
34
>
\
Sixième Partie , Chap i tre XXXIV. 155?
II va ensuite recevoir les offrandes des femmes à la P0*tc>®'í'A,R**i
du Chœur. Ces Oblationnaires font entretenus de revenus confra- '
Ecclésiastiques , assignés fur des Abbaïes de l'Ordre de saint ™ c'o *.
Benoît. ïhaterw-
Voiez, pour les Oblations Boti3.,Rerum Liturgic.lib. x. cap. Tí *"
8- ». 4. Martene ,de Antiquit. Eccles Ritibus Tom. 1. lib. 1.
cap. 4. art. 6. Thomaffin, Discipline de /' Eglise , part. 1. /. 3.
chap. 6. part, x.liv. 3. chap. z. & part. 4. liv. 5. chap. 4. &
le Vert , Explication des Cérémonies de l'Eglise , To/n. x.ch.i.-
& pour les Oblationnaires de Milan,Philipp. BonannijCataL
Ord. Selig. part. 3.
Chapitre XXXIV.
37
Sixième Part ie, C ha pi tre XXXIV. 263
res pour aller Jans lapriíbn consoler le patient & le disposer Difu-rin-
á faire une confession generale.lls demeurent pòur cet effet *^"r"
toute la nuit dans la prison , & ne l'abandonnent point jus- « rnjte'»
qu'à ce qu'il soitmort. L'heurede leconduireau supplice \ rATjk fr
étant venuë,lesautresConfreres quelquefois ennombreassez TI 5 Dï P£-
confiderable , viennent le chercher pour l'y accompagner,
marchant en procession fous leur croix couverte d'un crêpe
noir , à côté de laquelle il y a deux Confrères qui tiennent
de grands flambeaux de cire jaune- Ils chantent les sept
Pseaumes dé la Pénitence & les Litanies d'un chant lugubre,
& le criminel étant expiré, ils se retirent dans leur Eglise ou
dans quelqu'autre , d'où quelques heures après , ils retour
nent au lieu du suplice avec plusieurs flambeaux , détachent
le criminel du gibet , le mettent dans une bierre couverte
d'un drap noir & le portent dans leur Eglise où après avoir
dit ce jour- là l'Office des Morts & le lendemain un service
solemnel pour le repos de son ame , ils le mettent en terre.
Leur habillement consiste en un sac noir avec une ceinture
de même & dans les processions ils mettent un chapeau fans
apprêt fur leurs têtes.
L'Archiconfraternité de la mort est aussi en grande esti
me. Le principal emploi de ces Confrères est de donner la
sépulture aux personnes que l'on trouve mortes dans les rues
de Home & à la campagne,y aïanr toujours des Confrères
qui font députés pour les aller chercher & les conduire à
leur Eglise , où ils disent poúr eux l'Office des Morts, & ils
«nterrent gratuitement les pauvres de la Paroisse. Ils ont un
sac noir sur le côté duquel ils mettent un écusson , où il y a
une tête de mort , une croix & deux horloges de fable po
sées fur trois montagnes. Les Archiconfraternités & Con-
fraternités du Crucifix à saint Marcel , de Jésus & Marie ,
de saint Gilles & quelques autres ont aussi des sacs noirs ,
avec des écussons differens qui les distinguent. Entre les
ceuvres de charité , que les Confrères du Crucifix de saint
Marcel exercent , ils entretiennent les Capucines du Mona
stère du S. Sacrement proche le Palais de Monte Cavaílo.
Ceux de Jésus & Marie qui ont leur sac serré avec une cein
ture de cuir comme les Religieux Ermites de saint Augu
stin , vont toujours nuds pieds aux Processions. Piniten»
LesConfrairies de F^nitens Bleus à Rome, font celles de BtEU *•
4^4 Histoire des Ordres Religieux,
D fTBKiN ^nc J°feph » de íaint Ju icn^nr le Mont Giordano, de saint
■m akchi- Grégoire à Ripette ,de Nôtre- Damedu Jardin , & de sainte
tek.nit"'s Marie in Caccaberi , quiont sur leurs sacs un écusson où est:
Ïkatirmi- l'image au ^amc Patron de ces Confrairies. 11 y a un grand
te» de i>i. nombre de ces Penicens bleus en France qui ont faine Jerô-
miENs. me pOUr patron f & entre les Confrairies de Penicens établies
à Paris fous le règne d'Henri 111. il y en avoit une de ces
Penicens bleus de laine Jei ôme.
P£nitïn$ Outre l' Archiconfracernité des Stigmaces,doncnous avons
déja parlé en un aucre endroic , & qui porte des sacs gris,
de la couleur de /habillement des Frères Mineurs, iì y aautîì
la Confrairie de laince Croix des Luquois , qui porce de
pareils sacs , aussi- bien que celles de laine Homme- Bon , de
sainte Rose de Viterbe & desaince Rosalie de Palerme. 11 yr
a outre cela dans la même ville des Penitens qui onc des
sacs cannés comme ceux de laConfrairie dcNôire- Dame des
Pleurs & celle des Saints Barrhelcmi & Alexandre des Bar-
gamaches, toutes ces Confrairies n'étant distinguées que par
l'imagede leur Patron qu'elles portent fur leurs sacs.
R3ulii£Nt Entre les différences Confrairies de Penicens rouges éta-
bies dans la même ville , il y en a une qui a le citre d' Archi
confracernité , qui est celle de saince Ursule & de saince Ca
therine à la Tour des Miroirs. Ces Confrères porcenc des
sacs rouges avec une ceincure verce.Ceux de saint Sebastien
& de saint Valentin portent un sac de même avec un cordon
bleu: & ceux des quatre Couronnés , un pareil sac , avec un
cordon blanc.
^iithn i i| fe tr0uve aussi des Penitens verts> comme ceux de saint
Roch &de saint Martin à Ripette, qui ont un sac vert avec
une ceinture de même. 11s ont une fort belle Eglise & un
Hôpital où il y a des malades dont ils ont foin. Ceux de Nô~
tre- Dame de Pitié ont aussi un sac vert.
V^o^£T$EN, 11 n'y a q11'1106 hu^e Confrairie qui ait des sacs violets.
C'est celle du saint Sacrement à saine André Delle Frattc*.
Ces Confrères onc pris faine François de Paule pour un de
leurs Pacrons » c'est pourquoi ils onc un cordon comme les-
Minimes , & meccenc fur leur sac un écusson où saine An
dré & saine François de Paule sontrepresencés , tenant tous
les deux un Calice où il y a dessus une Hostie.
Enfin il y en a qui fonuhabiilés de différentes couleurs,,
comme
PenitentB laric
cU J.Tfumuts cC^cfTAÀsictdeJ'^JD orbe .
30 ' ^FoULff
Sixième Partie , Chapitre XXXI V. 165
comme les Confrères de faim Venant qui ont un sac rouge
avec une mozette blanche j ceux de saint Ambroise 8c de chkon-
saint Charles des Milanois ont un sac bleu avec une mozette "*i*Vr*
rouge , ceux de Nôtre-Dame de Constantinople , des Na- Confaì-
politains , un sac blanc , avec un chapeau , une mozette dVpTnÚ
bleue & un cordon de même , ceux des ames du Purgatoire TINí-
un sac noir 8c.une mozette blanche , auífi-bien que la cein
ture 8c le chapelet > ceux du saint Sacrement 8c des Apôtres
saint Pierre 8c saint André , un sac blanc avec une mozette
rouge 8c un cordon de même couleur > ceux de saint Tho
mas d' Aquin & de sainte Barbe , qui est la Confrairie des
Libraires, portent un sac blanc , une ceinture de cuir rouge,
& une mozette noire » ceux du saint Sacrement 8c dela Per
sévérance à saint Sauveur Delle Copelle ont un sac blanc
avec une mozette violette borde'e de blanc,8c ceux des Ago-
nifans portent un sac blanc avec une mozette violette sur
laquelle il y a un écusson représentant la Nativité de Nôtre-
Seigneur.Une des principales obligations dec es derniers est
de prier 8cde faire prierDieu pour ceux qui font condamnés
à mort parlajustice,afìnqu'ils puiíléntfaire une bonne mortj
pour cet effet la veille de l'execution ils en donnent avis à
plusieurs Monastères de Religieuses afin qu'elles se mettent
en prières pour le même sujet. Le jour qu'elle se doit faire
ils exposent le saint Sacrement dans leur Eglise où ils foni
célébrer un grand nombre deMesses pour le criminel pour le
quel le saint Sacrement est toujours exposé jusques à ce qu'il
soit expiré , 8c le Dimanche suivant ils disent l'OfEce des
Morts dans leur Eglise , & y font célébrer plusieurs Mtsses
pour le repos de son ame. Nous ne parlerons point des obli-
Îgâtions des autres Confrairies , cela nous conduiroit trop
oin : nous dirons seulement qu'entre les privilèges que les
souverains Pontifes a voient accordés à quelques unes d;
ces Confrairies celui de pouvoir délivrer tous les ans à cer
tains jours , un criminel condamné à mort , ou.à une prison
perpétuelle , étoit undes principaux ; mais comme cela don-
noit lieu de commettre impunément le crime, dans l'efpe-
rance de pouvoir obtenir fa grâce par le moïen de ces Con
frairies , Innocent X. leur ôta ce privilège. L'archiconfra-
ternité du Sauveur en délivroit deux 8c celles du Gonfalon,
de la Pieté 8c du suffrage, chacune un. II n'y a que celle de
Tome VílU L 1
I
i56 Histoire des Ordres Reli gieux,
"Chita- faint Jean Décollé , qui ait conservé ce droic , dont elle jouit
bliH.' D U encore,lui en aïant vu délivrer pendant mon séjour à Rome:
Chapitre XX X V.
Chapitre XXXVI.
Chafitre XXXVII.
■
178 Histoire des Ordres Religieux»
c h et a- le véritable Instituteur. Quoiqu'il en soit,Favin n'a pas rap-
l'a^coV* Port^ fiieikmem la description du Collier de cet Ordre. Le
DíGiNEïr. Pere Menestrier a plus approché de la vérité , lorsqu'il dit,
qu'il étoit composé de deux gousses de genest, l'une blanche
& l'autre verte , avec le mot Jamais : il y avoit néanmoins
plus d'ornement à ce Collier , dont on voie une description
fidèle dans un ancien Registre de la Chambre des Comptes
àParisdel'an 1393. où se trouve un compte rendu par Char
les Poupart, Argentier du Roi, le 15. Septembre de la même
année , dans lequel il y a la dépense faite pour le Collier du
Roi j une autre pour ceux que l'on envoïa au Roi d'Angle
terre, & à quelques Seigneurs Angloisj & d'autres pour des
Seigneurs François. Voici ce que contient le compte fait
pour les Colliers qui furent envoiés en Angleterre.
Audit fcan Compère Orfèvre demeurant k Patis four qua
tre autres Colliers d'or , / un pareil au Collier du Roi, pour le
Moi a"Angleterre : cefl à ffavoir icelui Collier fait en façon
de deux gros tuyaux ronds ,ér entre iccux tuyaux cojfe de Gc-
nefle doubles entretenans par les queue s, & autour d icelui fur
les coffes fait neuf potences > autour chacune de neuf grosses
perles , & en l'entrcd<ux d'icelles potences autour dudit Col
lier a cinquante lettres d'or , pendant à l'un d'iceux tuyaux ,
qui font par dix fois le mot du Roi Jame's > & au devant d'i-
celui Collier , a un gros balay quarré, environne de huit grosses
perles , pareilles aux perles du Collier du Roi , & au derrière a
deux cosses en forme de course de genefte , ouvertes entaillées ,
l'une de blanc l'autre de vert , & a dedans chacune d'icelles
casses trois grosses perles . & lefdits tuyaux poinfonne^de bran-
chesfleurs & cojfes de genèfle. Et les trois autres Colliers , l'un
pour le Duc de Lancaftre , l'autre pour le Duc de Gloceflre , &
l'autre pour le Duc d'Thorfl , semblables à celui-ci , a quelques
perles un peu moins fortes • pour ce , pour tout 830. francs y f.
4 . deniers.
Favin , Théâtre d'Honneur & de Chevalerie. Bernard Giu-
stiniani , Hifi. di tutt. gli. Ord. Milit. De Belloy , de l' origine
& institution des Ordres de chevalerie. Schoonebeck , Hifi..
des Ordres Militaires. Hermant, Hifi. des Ordres Militaires.
Mennenius, Delicis Bquefi. Ord. Milit. Le P. Menestrier
Traite de Chevalerie > 8í differens manuscrits.
Sixième Partie, Chapitre XXXVIII. 175)
ChîvI.
LIÏRS DU
Chapitre XXXVIII. Croissant
\
Sixième P artië.Chapit re XXXVIIl- 181
eaux > leur tOque étoit de velour noir , couverte par devant Chita.
d'une plaqûe d'or , qui representoit auffi un návire. L'on CuoR.ssaDnt
prétend que ce Prince avoit fixé le nombre des Chevaliers à
trois cens , & qu'il avoit ordonné que lorsqu'il en mourroic
quelqu'un , vingt neuf des principaux procédassent à l'élec- •
tion d'un nouveau Chevalier. Mais ce même Prince , qui
prétendit au Roïaume de Hongrie, après la mort du Roi
Louis son frère, aïant été tué à Bude l'an 1386. l'Ordre du
Croissant ou du Navire fut aboli à Naples par les troubles •
dont ce Roïaume fut agité. Car Ladiflas son fils aïant écé
{>roclamé Roi après fa mort , & aïant été couronné à Gacte,
es Napolitains appellerent Louis II. Duc d'Anjou : ce qui
causa des guerres sanglantes.
Ce futpendant ces troubles que la noblesse du Roïaume C h« v*.
se trouvant divisée en deux factions, il y eut plusieurs Gen- Dv
tilhommes de ceux qui s 'étoient déclarés pour la maison ■ T d
d'Anjou , qui prirent pour devise un Deviaoir d'or qu'ils LlOMI-
portoientsur le bras gauche dans un fond rouge, 8c d'autres
qui prirent une Lionne qui avoit les pieds liés qu'ils por-
toient fur l'estomac attachée à un ruban. Les uns & les autres
fe qualifìoient Chevaliers du Dévidoir , ou de la Lionne:
Ceux qui portoient le Dévidoir pour devise , le firent par
mépris pour la Reine Marguerite veuve de Charles III. qui
vouloit gouverner pendant la minorité de son fils Ladiflas ,,
voulant faire entendre par cette devise qu'ils étoient capa
bles de démêler les broúilleries de Naples 5 & ceux qui por
toient la Lionne aïant les pieds liez vouloient faire connoî-
tre par là, qu'ils tenoient la Reine Marguerite comme liée
partes pieds. Ladiflas eut d'abord l'avantage & Loiiis II..
ne fut pas plus heureux que Tavoit été son pere Loiiis I.
lorsqu'il voulut chasser du Roïaume Charles II F. Cepen
dant la victoire se déclara pour lui j mais ce Prince n'en
aïant pas profiié,son compétiteur demeura maître du Roïau
me auquel Jeanne II. ou Jannelle fa sœur succéda. Loiiis;
1 1 1. auffi Duc d'Anjou tenta inutilement de la dépossé
der > mais cette Princefle i'aïant appellé dans la fuite ,
l'aïant fait reconnoître par ses sujets pour Roi de Naples
il chassa du Roïaume les Catalans & les Aragonnois quii
y étoient entrés avec Alfonse leur Roi , dont l'ingrati-
tude obligea cette Princesse ( qui l'avoit adopté pour soxa
Tome VIII. • N. n>
• iSx Histoue des Ordres Religieux,
• c h e y a- fils , à annuler son adoption & à appeller Louis III. d' An-
CjÍoummt jou <lui m<>urut fans enfans lan 1434.
Son Frère René à qui la Reine Jeanne a voit laissé ses
Etats par son testament, en prit possession aprés la mort de
cette Princesse qui arriva Pan 1455: mais Alfonfe V. Roi
d'Arragon retourna en Italie & chassa René d'Anjou du
Roïaume de Naples, dont il se rendit maître lan 1442.
René qui étoit aussi Comte de Provence s'y retira & institua
. en 1448. étant à Angers , un nouvel Ordre du Croissant,
qu'il mit fous la protection de saint Maurice , comme il pa-
roît par les Lettres Patentes de ce Prince qui commencent
ainsi.
Au nom du PereJu Fils,& dusaint Esprits un Dieu en trois
personnes seul & omnipotent ■> avec saide desa très Benoifte &
glorieuse Mere la Fierge Marie , aujourd'hui onzièmejour du
mois £ Août de V an 144.0. tenant en sainte Eglise le Siège
Apostolique Nicolas Pape £>uint , * este encommcncé & mù jus
un Ordre pourperpétuellement ajamais durer aw plaisir de Dieu
far Chevaliers & Efcuyers qui feront & pourront estre jusques
au nombre de cinquante. Lequel Ordre fera appelle (jr nommé
í Ordre du Croissant ; parce que lesdits chevaliers & Escuyers
porteront dessous le bras destre un Croisant £ Armes camaillé%
fur lequelfera escript de lettres bleues Loz, en Croisant
drfera fait par la façon & manière que cy devant estfiguré &
pourtrút , duquel Ordre est pris pour Chief, Patron , conduiseur
ejr dejfcrtscur Monsieur saint Maurice Chevalier, tres glorieux
Martyr. De laquelle fraternelle union & compagnie defsusd. les
points de la Règle à garder &à observer s' ensuivent cy -âpres
par articles.
Ces articles contenoient entre autres choses qu'aucun ne
pouvoit être reçu dans cet Ordre , s'il n'étoit Duc , Prince ,
Marquis, Comte ou Vicomte , ou issu d'ancienne Chevale
rie & Gentilhomme de quatre races , & il falloit que fa per
sonne fùt sans reproche. Ces Chevaliers faifoient serment
fur les saints Evangiles , d'entendre tous les jours la Messe
qua,nd ils le pourroient : lorsqu'ils y manquoient,ils dévoient
donner en aumône autant que l'ondonnoit à un Chapelain
pour dire une Messe , & ils ne dévoient point boire de via
ce jour là. Ils promettoient aussi de dire tous les jours l*Of-
fice de la sainte Vierge , s'ils le sçavoient , & y manquant île
I
J
Sixième Partie, Chapitre XXXV11I. Ì83
ne dévoient point s'asseoir à table cejour là , ni au dîner ,ni c h i v a-
au soûper. Ceux qui ne sçavoieût pas l'Office de la Vierge "Poissant
étoient obligés de dire à genoux quinze Paìtr & autan*
à' Ave , ôc en cas de maladie de les faire dire par d'autres.
Ils promettoiem de s'aimer les uns Sc les autres comme ils
étoient obligés à l'égard de leurs propres frères , pere 8c
mere , de défendre l'honneur des Chevaliers en leur absence
& de ne porter les armes que pour leur souverain Seigneur.
Tous les Dimanches & les íêtes : ils dévoient avoir étant
à PEglise le croissant sous le bras droit : ils dévoient obéir au
Chefdel'Ordre , que l'on nommoit Sénateur , en toutes les
choses qu'il ordonnoit pour le bien du même Ordre. Ce
Sénateur étoit élu tous les ans le jour de íàint" Maurice. La
seconde personne de l'Ordre après ce Chef ejtoit le Chape
lain ou Aumônier , qui devoit être Archevêque , Evêque,
ou personne notable constituée en Dignité Ecclésiastique. II
y avoit aussi un Chancelier , un Maure des Requêtes ', un
Trésorier , un Greffier & un Roi- d'Armes. Le jour de saint
Maurice ils portoientdes manteaux longs jusqu'à terre, sça-
voir, le Prince un manteau de velours cramoify fourré d'her-
miqes, les Chevaliers un manteau de même fourré de menu
vair,& les Ecuïers un manteau de satin cramoisi aussi fourré
de menu vair. 11s avoient dessous ces manteaux des robes
longues de damas gris fourrées de même que les manteaux ,
& fur la tête des chaperons couverts & doublés de velours
noir , avec cette différence que ceux des Chevaliers avoient
un bord d or , & ceux des Ecuïers urrbord d'argent. Si qua
rante jours avant la Fête de saint Maurice les pere, mere ,
ou frère d'un Chevalier étoit mort , il devoit se trouver à la
fête avec un manteau noir , ou bien il lui étoit libre de s'en
dispenser. Le Chancelier avoit un manteau long decarlaté
doublé de menu vair aussi bien que le Trésorier & le G cf-
fîer , & le Trésorier portoit à son côté une gibecière. Lé len
demain de la fête de saint Maurice , l'on ceìebroit une Messe
solemnelle pour les Chevaliers decédés dans Tannée & pour
lors ceux qui y assistoient avoient des robes noires fourrées
de peaux d'agneaux de la même couleur , nous donnons ici
trois estampes qui représentent lnabrllemenr. de ces Cheva
liers , tel que nous l'avons trouvé dans la Bibliothèque du
Roi. * - (/
N n ij
184 Histoire des Ordres Religieux',
Chï'ta- Messieurs de Brienne , à la Bibliothèque du Roi ,vol. 174.
uiV ZfoL 44- & pour ÏOrdredu Croissant ou du Navire des Ar-
ue la cot-gonaates à Naples , on peut consulter les Auteurs' que nous
*ohm. ayons ci. devant cités.
Chapitre XXXIX.
Chapitre XL.
Chapitre X L I.
de'i'Et'o" re^er aans *eur ma"on pendant un áutre mois. Celui qui se
ie in e$TpJaignoit de ses blessures ou qui se vantoic de quelque Delle
paons. actjon f en e'toit aussi, puni par le Grand- Maître i & pendant
le tems de fa pénitence , il ne pouvoit être visité par les au
tres Chevaliers. Il ne leur étoit pas permis de joiier aux dez,
ni de donner à joiier. Ils ne pouvoient mettre en gages leurs
armes,ni leurs habits. 11 leur étoit défendu démanger seuls
& des choses vilaines ou de mauvaise odeur , & dévoient en
beuvant prononcer le nom de J £ s u s . Si quelqu'un fans la
permission du#Roi portoit la Bande , il de voit se battre avec
des Chevaliers de cet Ordre , & fi celui qui avait pris la
Bande étoit vainqueur , il étoit déclaré Chevalier & pouvoit
à l'avenir la porter : au contraire s'il étoit vaincu , il étoit
chassé de la Cour.Tous les Chevaliers ne dévoient combatre
que contre les Maures , à moins qu'ils n'accompagnassent le
Roi dans quelqu'autre guerrej mais s'ils combattoient contre
d'autres ennemis que les Maures fans être à la fuite du Roi,
ils étoient privez de l'Echarpe. 11s s'assembloient trois fois
l'an pour les affaires de l'Ordre, & ils dévoient tous se trou
ver au lieu de l'assemblée avec leurs armes & leurs chevaux.
Ils étoient aussi* obligez tous les ans de faire au moins quatre
fois , le jeu des cannes , & de courir la bague une fois la se-
maine,& celui quinégligeoit ces exercices étoit privé de l'E
charpe pendant un mois , &alloit fans épée pendant un autre
mois. Si quelque Chevalier fe marioit à vingt lieues à la ron
de , du lieu où se tenoit la Cour , tous les autres Chevaliers
étoient obligez de l'accompagner , lorsqu'il se préfentoitau
Roi pour lui demander quelques préfens 5 comme aussi de
l'accompagner au lieu ou il se marioit & de faire un présent
à la mariée. Tous les premiers Dimanches du mois , ils se
trouvoient au Palais pour faire des armes , deux contre deux
en présence du Roi» Le nombre de ceux qui étoient admis
aux Tournois & dans les Courses , ne pouvoit pas passer
trente contre trente. Dans les Tournois on ne pouvoit courir
plus de quatre fois, & celui qui dans l'une des quatre courses
ne rompoi t point fa lance étoic tenu de païer les frais duTour-
Sixième Partie, Chapitre XLII. i$$
nois. Enfin lorsqu'un Chevalier étoic à Particle de la morr, °R£"SDD'
les autres dévoient Palier trouver pour l'aider à bien mourir ns la Col
par de bonnes exhortations. Après fa mort ils accompa- í°"íîTiM>wf
gnoient son corps à la sépulture. I ls en portoient le deuil pen- D £ «■' e-
dantun mois j ils n'aíîìstoient à aucuns jeux pendant trois, & de'Íïto^
deux jours après Penterrement, ils porcoient au Roil'Echar- lE EN
pe du derunt & le prioient de recevoir en la place un de les
enfans s'il en avoit, & de prendre ra veuve & fa famille fous
fa protection. Alfonfe fut le premier qui prit l'Echarpe, il
la donna ensuite à ses enfans , Dom Pierre qui lui succéda
& qui fut surnommé le Cruel , Dom Henry , Dom Ferdi- •
nand , & DomTellez. Cet Ordre subsista encore après la
mort de ce Prince. Dom Jean Premier , Roy de Castille fie
de Léon prit foin de Paggrandir , & donna l'Echarpe à cenc *
Chevaliers le jour de son Couronnement quiíe fit dans la
Ville deBurgos Pan 1379. Ilfutenfuite aboli, &a été renou
velle de nos jours depuis que Philippe V. de la Maison de
Bourbon . & petit Fils de Loúisle Grand Roi de France , est
monté fur le Trône d'Espagne.
il y a eu encore en Castille deux autres Ordres Militaires, [y^ *F0£B
Pun fous le nom de la Colombe , & l'autre fous celui de la b«.
Raison, dont Pinstitution est attribuée au Roi Jean Premier ^
par quelques Auteurs j d'autres prétendent que celui de la
Colombe fut institué par Henry son Fils. Ainsi ne cbnve- *
nant point de l'Instituteur , Ljfc ne s'accordent pas non plus fur
le tems que ces Ordres furent établis jles uns prétendent que
ce futl'ani379.d'autres Pan 1390.8c d'autres enfin Pan 1395).
Mais que ce soit le pere ou le fils qui ait institué celui de la
Colombe , cet Instituteur donna aux Chevaliers pour mar
que de leur Ordre une colombe d'or émaillée de blanc la tête
én bas. L' Abbé Giustiniani dit que ces Chevaliers faifoicnt
vœu de chasteté conjugale , qu'ils devoientcommunier tous
les Jeudis , deffendre la Foi Catholique & protéger les veu-
ves:mais cet Ordre qui ne se conferoit qu'à des personnes de
considération ne fut pas de longue durée.
Celui de la raison n'étoit auíìi donné qu'à des personnes p*p*» "
dont la Noblesse étoit bien connuë,qui avoient été à la guerre, LA^A
pu qui avoient rendu quelque service considérable au Roi.
En les faisant Chevaliers,on leur*donnoit une lance au bout
de laquelle il y avoit un petit étendart. Ils devenoient par ce
O o iij
. a$4 H i stoi re des O rdres Religieux,
°* bÂ"d* moien Chevaliers Bannerets,comme il y en avoit en plufíeurs
de ia Co Roïaumes. L' Abbé Giustiniani , die que l'on trouve encore
• Ì.ARAisoDN,^ans 'a Province d'Andalousie de ces Chevaliers } mais ce
»e t' e sont fans doute des Seigneurs Bannerets, comme il y en a en
di'i'Etol plusieurs Roïaumes, & particulièrement en France,où on ne
iÌohí E* ^onnoit autrefois ce nom qu'aux Gentilshommes qui posse-.
doient de grands Fiefs, & qui avoient droit de porter une
bannière dans les armées, du Roi , fous laquelle marchoient
cinquante hommes d'armes avec grand nombre d'archers &
d'arbalétriers.
ïiculti ^ y a ^cs Auteurs qui prétendent qu'il y a eu aussi en Caf-
L ' tille un Ordre Militaire fous le nom de la Scama ou de l'E-
caille, dont ils font Jean II. Instituteur , & ils disent qu'il
» donna aux Chevaliers pour marque de leur Ordre une croix
rouge faite d'écaillé de poisson qu'ils dévoient porter fur un
habit blanc.
^troY e* ^ ces Ordres Militaires de Castille , nous joindrons celui
ìh Espa- de l'Eiolle en Aragon , dont on ne connoît point l'origine:on
*Nr* sçait seulement qu'Alfonse V. Roi d'Aragon fit des Cheva
liers de cet Ordre > ce qui fait croire qu'il peut en avoir été
l'institutcur. Summontedans son Histoire de Naples , dit
que cc Prince étant à Naples, le Duc de Bourgogne lui en-
voïa le collier de la Toison d'or , & qu'en revanche , le Roi
• -d'Aragon Iuienvoïa sa devise de l'Etole & du Lis, à condi
tion , qu'en cas qu'ils fussent en guerre dans la fuite, ils se
rendroient réciproquement les marques de cesOrdres. Sanso-
vino dans ses Familles Illustres d' Italie parlant de Basile Co-
latto, dit, qu'il fut fait Chevalier par l'Empereur Sigismond
qui en lui donnant l'Ordre du Dragon & celui de l'Etole, se
íervit des paroles suivantes : Te quem manu propria militix
cingulo , & focietatis nostrx Draconicx,.acstola Jeu Amphrigu*
ChariJJlmi Fratris noftriAt agoni <e, instgnivimus.
Vcye^pourì' Ordre de la Bande, Antoine de Guevara, Epij-
tres dorées, Lettre au Comte de Benavente. Favin, Théâtre
H' honneur & de Chevalerie. DeBtlloy, Origine de cheva
lerie. Mennenius , delici* tquestrium Ord. Giustiniani , HiJL
ditutti gliord. Militari. Herman & Schoonebeck,^»j/í«rí
Histoires des Ordres Militaires, & le Pere Anselme. Le Palais
d'honneur. Pour ceux de'la Colombe,de la Raison & de la
Scama,Mennenius Giustiniani Ôc Schoonebeck ì & pour w
Sixième Partie, Chapi tre XLÏII. 195
lui de r étoile , les mêmes Giustiniani & Schoonebeck. Sum or drm
monte , dansson Htfi. de Naples , & les Familles Illustres d'i- °*\*f*D*'
talie de Sanlovtno. Lviis\ om
Sauvìu r
DUMONDF,
D l L* A -
Chapitre XLIII, oniau d i
Dieu, et
DE
D E L*A
1 MA
Des Chevaliers des Ordres des Séraphins , des Epées , du TE m
Sun».
Sauveur du Monde , de l 'Agneau de Dieu , & de
ï'Amarante en Suéde.
Chapdtre XLIV.
■.
Sixième Partie , Chapitre XLIV. 303
voit faire dire pour chaque Chevalier défunt mille Messes , ordre m
un Roi étranger huit cent, le Prince de Galles sept cens, un 1A JARRE-
Duc nx cens , un Marquis quatre cens cmquante,un Comte a n g 1 e-
trois cens ,un Vicomte deux cens cinquante,un Baron deuxxEKKE-
cens , & un Ecuïer cent. Mais après que ce Prince eut intro
duit l'Hérésiedans son Roïaume , il changea cet Article des
Statuts , & ordonna que lorsqu'un Chevalier décédroit,tous
les autres donneroient de l'argent pour être emploie en œu
vres pieusesj sçavoir le Roi d'Angleterre 8. liv. 6. sols 8. den.
un Roi e'tranger 6. liv. i}. f. 4. d. un Prince 5. 1. 16. f. 8. d.
un Duc 5. 1. un Marquis 3. 1. 15. f. un Comte 1. 1. 10. f. un
Vicomte 1. 1. i. f. 8. d. un Baron 1. 1. 13- f. 4. d.&un Ecuïer
16. f. 8. d.
II y a eu dans la fuite du changement à l'habit & au col
lier. Présentement le manteau , qui d'abord n'étoit que de
drap bleu est: de veloursi l'on a changé la robe en un juste-
au corps de velours cramoisi > & les Chevaliers portent un
bonnet de velours noir , autour duquel il y a un cercle d'or
garni de pierreries , avec des plumes blanches , & une ai
grette noire. Sur le côté gauche du manteau il y a une croix
rouge entourée d'une jarretière au milieu d'une étoile, dont
les raïons sortent tout autour de la jarretière. L'Abbé Gin*
stiniani dit que les Chevaliers ne portent cette Etoile que
depuis l'an 1626. par une Ordonnance de Charles II. Mais
il y a bien de l'apparence qu'ils la portoient déja auparavant,
comme il paroît par le tombeau de Guillaume Hatton, Chan
celier d'Angleterre, & Chevalier de cet Ordre, décédé l'an
1 591. qui est dans l'Eglise de saint Paul de Londres, où il est
représenté avec le manteau de cérémonie , aïant sur le còié
gauche la croix entourée de la jarretière au milieu de cette
Etoile : ce que l'on peut voir dans la description de cette
Eglise, que Dugdalea donnée en 1658.
Les Chevaliers portent encore fur l'épaule droite un cha
peron d écarlate comme les Présidens & les Conseillers de nos
Parlemens de France. Le collier est présentement composé de
jarretières , au milieu desquelles il y a une rose , & ces jarre
tières font entrelassées de noeuds , faits de cordons d'or avec
des houpes , que quelques-uns prennent pour des chardons,
& au bas du collier il y a l'image de saint Georges ,armé de
toutes pieces , fur un cheval émaillé de blanc. Cette imags
304 Histoire des O rdr.es Religieux,
orsu dì eft ordinairement garnie de diamans. La Jarretière est de
tiïÍbRYn velours bleu garnie de perles , qui forment les paroles qui
riKiì.1' ^ont dessus. I-a boucle & le fermail font garnis de diamans.
Tel est i'habit de cérémonie qu'ils portent dans les solemni-
tés j mais aux autres jours outre la Jarretière ils portent un
cordon bleu en forme d'écharpe, depuis l'épaule gauche jus
qu'à la hanche droite , & au bas de ce ruban il y a une mé
daille d'or, où d'un côté est l'image de saint Georges , dans
un cercle d'or garni de diamans , & de l'autre quelques or-
nemens, au milieu d'un cercle d'or garni auífi de diamans :
c'est ce qu'on appelle le Georges.Ceite médaille est néanmoins
comme une petite bocte qui s'ouvre , & où quelques Che
valiers conservent le portrait de leur Maîtresse , selon la re
présentation de cette médaille , que nous adonnée Monsieur
A shmole,ôc qu'il a fait graver avec les habits & les ornemens
de cet Ordre.
Lorsque les Rois d'Angleterre donnent cet Ordre à quel
que Prince étranger, ils lui envoient tous ces ornemens,
félon qu'il est ordonné par les Statuts & qu'il paroît par cette
Lettre du Roi Charles 1 1. à Frideric Guillaume , Marquis
de Brandebourg , lorsqu'il lui envoïa l'Ordre de la Jarre
tière l'an 1654. Mon Frerey sajfurance que f ai de votre amitié
par plusieurs témoignages que vous m avez, donnes > m*oblige
à rechercher tous les moïens qui seront capables de ï'entretenir
ejr de l.i conserver. Pour ce sujet say trouvé à propos comme
Souverain du très ancien dr du très noble Ordre de la Jarre
tière , de vous élire l'un des Chevaliers , Pairs & Compagnon*
dudit Ordre , efiimant par la de faire une flus étroite amitié
avec vous, & d'augmenter le bien & h prospérité de cette très
noble société, laquelle parplusieurssiécles a eu nonjeulementles
Rois d* Angleterre nosprédécesseurs pour Souverains >mais aussi
í honneur d*avoirplusieurs Empereurs , Rois ejr Princes étran
gers pour Compagnons : comme au(ji de vous donner par la,une
marque évidente de mon affection , (jr de La haute estime que
jf ay de vos mérites & de votre personne , dr pour confirmation
de ladite élection,je vous envoyé par lejìeurChevalierdeWal-
ker, Jarretière Roi d'armes, la médaille dite le Georges, la Jar
retière & l' Etoile pour les porter à la minière accoutumée r À
sfivoirla Médaille autour du corps , la Jarretière à la jambe
gauche, & f Etoile fur le côtégauche de la casaque ou du man-
team
Sixième Partíe , Chapitre XL1V. $05
teatt. Ledit sieur AeWalkef vous assurera de ma part que je Onotun
désire avec passon de vous témoigner que je fuis , Monfrère , YS
votre bien affectionné Frère & Cousin C. R. cette Lettre suc anoibt*»
écrite de Paris l'an 1654. Mais les habits de l'Ordre ne fu- **'
renc envoïez au Marquis de Brandebourg que l'an 1665.
comme il paroîc par la Lettre suivante du Che/alier Walker>
écrite de Londres au Prince d'Orange. Monseigneur , s ay
reçu avec les Lettres de Sa Majesté , le Rot mon Maître , tout
Ï habit d» très noble Ordre de la Jarretière pourson Altesse le
Frince Electeur de Brandebourg , avec ordre de les envoier à
votre Altesse , que par vos moiens soient adressez, à son Altesse
Electorale. Cela contient unjuste-au-corps de velours cramoisi,
un manteau de velours bleu , le grand Collier du très noble
Ordre, d' or, avec l' Image desaint Georges cmaillé poifant 30.
onces , & un bonnet de velours noir. Comme onse doit porter le
papier donraplus de satisfaction afon Altesse Electoral , quoi
que l' habit n estjamais pet tésinon qu'à la Féte desaintGeorges* rr
mais le grand Collier ejiporte parle Souverain (^Compagnons
pendant les prier.es du matithsur tous les jours mentione^ dans
le papier, Four le livre des Statuts de l' Ordre quand ils feront
resoimeznje tacherai avec tout soin de les envoier , en atten
dantf'ai envoié tout l 'habit à mon chefamile Chevalier Guil
laume Davison de les envoier à votre Altesse de qui vous rece
vrez cela &Ia Lettre de Sa Majesté, & je n en doubtepoint ,
bien-tot tout le reste, ejr puisje prie humblement votre Attejfede
les adresser à son Altesse Electorale avec les très humbles &
obeiffans services de celui qui fera toute fa vie de fa Serenis-
fime Altesse ÈlettorAe,ér de votre. Monseigneur U ttès humble
& obéissant serviteur Ed.Walker. Garter. Chaque Prince
Etrangtr après avoir rtçu ces marques & ornemens de l'Or-
dre est obligé d'envoïer un Procureufau château de Wind
sor pour êrre reçu & insta!é à sa place avec les solemnités re
quises , &doii do ner un manteau de l'Ordre, son heaume*
timbre, & épée pour demeurer toujours dans l'Eglise de
Windsor. Lórsquece Procureur est instalé, le Souverain de
l'Ordre ou celui à qui il en a donné commission , lui auache
le manteau sur le bras droit r& après cette installation , il ne
le doit plus porter en aucun t m s , poirr celui qui l'a envoïé^
Henri 1 V. Roi de France aïant reçu l'Ordre de la Jarretière
de ia Reine Elizabethl'an 1596. envoïal'anóoo à "Wìn*-
Tome Vllh
$oé Histoire des Ordres Religieux»
Ohori m sor le sieur de Chastres , .Chevalier de i'Ordre de saint Jean
\Ìi£%*'in de Jérusalem , Gouverneur de Diepe & l'un de ses Lieute-
angietir nans Généraux en Normandie , comme son Procureur pour
**" être instaléà sa place , ce qui fut fait après que ledit lìeur
de Chastres eut promis au nom du Rjoi de France d'observer
les Statuts de I'Ordre , selon la forme & reneur que Sa Ma-
vjesté lavoit déja juré Pan- 1 j$6. lorfqu'.il reçut I'Ordre , &
dont voìcihtcasxu^.Nousfíenrjifar la Grae.e de Dieu Roi de
JFmnce. & de Navarre rptrafo >iw«orrs &\promettons filemr
^tellement fur notre honneur fn parole M Roi , que n osts obser
verons ésMadntÌMdnmsjM&ÀtutsxfrOrdotinan(.es,dutrh no
ble Ordre de Monsieur saint Georges ynomme la farrtiitre *.en
,ce qu 'ils mJe trouveront contraires a notre Religion Catholi
que , Grandeur & MajefiéR.oialle » ni aux Statuts & Qrdon-
-nances de nos deux Ordres du,Benoît saint Esprit dr Monsieur
saint. Michû. En témoin deauoi.nous avons figné la présente de
■notre main •& icelle sait jceller de notre S cel secret. A Rouen
lex. oBobre 1596. François Premier, Henri 11. Charles IX.
& Henri 1 1 1 . aussi Rois de France ont reçu, pareillement cet
Ordre * qui a été encore donné à cinq Empereurs , à plu-
-ficurs Rois d'Espagne , de Portugal , de Pologne, de Naples,
• de Dannemarck , & de Suéde , à des Duas de Bourgogne ,
de Savoye, de Milan, de Ferrare d' Urbin &àp!usienrs Prin
ces Souverains d'Allemagne , dont il y en a cinq ou six de la
.maison Palatine.
Le nombre des Chevaliers n'a point été augmenté depuis
V Institution de -.l' Ordre aïant toujours été fixé à vingt lìx ,
y compris le Souverain & Chef de I'Ordre. *La Reine Eli-
zaheth fit fous son Règne vingt trois Chevaliers parmi les
quels il y eut trois Rois de France , deux Empereurs & un
Roi de Dannemarck. M. Ashmole a fait graver Tord e de
la marche d'une procession de ces Chevaliers qui se fit à une
Fête de saint Georges , fous le regne de cette Princesse au
commencement du dernier siécle , où elle est représentée
avec l'habit & le grand collier de I'Ordre. II y a cinq Offi
ciers de cet Ordre jsçavoir le Prélat, le Chancelier , le Gref
fier, le Héraut appelle Jarretière, Roi d'armes d' Angleterre,
& THuissierappellé de la Verge noire , à cáuse qu'il en tient
toujours une à la main. L'Eveque de "Wmcester est Prélat
né de I'Ordre. L'Oífice de Chancelier fut creé par le Roi
, Sixième P.àrtie , Chapitre XLIV. 307
Edouard IV. en faveur de Richard de Beauchamp Evêque
de Salîíbury > & çé Prince ordonna que les successeurs de ce
Prélat exerceroient toujours cet office. Cepenaant il n'y en
eut que six de fuite qui l'exei?cerentraïant été donné áprès
cela à d'autres» Les, Eyêques de Saîiïbury firent dé tends en
tems des tentatives pour rentrer dans- la possession" decet^Of
fice , mais ce fut inutilement : cependant Sethward Evêque
de Saliíbury fit de nouvelles poursuites auprès du Roi Char
les II. & obtint fa demande. Ces deux Officiers, c'est à-
dire le Prélat & le Chancelier , ont un manteau de satinbleu
doublé de taffetas blanc , fur le côté droit duquel il y a la
croix de l'Ordre entourée d'une jarretière y & lé Chancelier
porte outre cela fur l'estomac une médaille d'or entourée
d'uneJarretière , au milieu de laquelle il y a une rose. Le
Greffier , le Hepauc," & lrHuîíuer ontauffî chacun un man
teau de même que ceux du Prélat & du Chancelier, à la dif
férence qu'ils portent fur le côté gauche I'écusson de l'Ordre
fans jarretière. Le Héraut porte fur l'estomac une médaille
entourée d'une jarretierre, fur laquelle médaille est un écus
son parti aux armes de l'Ordre &aux armes d' Angleterre ,
surmonté d'une Couronne Roïale d'or , & il tient un bâton
d'argent doré , aux extrémitez & au haut duquel il y a les
armes de l'Ordre & d*Angleterre.L'Huiffier à la Verge noire
a une médaille aulïï entourée d'une jarretière , au milieu de
laquelle il y a un nœud pareil à ceux ducollierde l'Offfáe,&
tient à la main une Verge noir garnie d'yvoire,au milieu &
aux extrémitez de laquelle il y a un lion. L'Office de Greffier
est annexé depuis long-tems a la dignité de Doïen de Wind
sor , & Marc Antoine de Dominis Archevêque de Spalatro íï
connu par son apostasie,ses écrits & fa fin tragique,a été Gref
fier de cet Ordre , en cette qualité de Doïen de Windsor.
Elias Ashmole, The Institution LáQ>s & cérémonies ofThe
Mojl noble Orderof The Girter. Bolland,^c7. SS.Tom. yApri-
lis pig. 158. Monion Bel valet , Caitechifnt. Ord- périscdïdis..
Froîílard , Chronique de France, d' Angleterre & d'Ecojfe. Ber-
nardGiustiniani,#//?. ditutt.gli. Orà.Milit. Joseph Michieli,
Teforo Milit. di Cav alerta.
308 Histoire des Ordres Religieux,
Ordridi
l'Etoim,, ■ ■ 1
■M Faamcz
Chapitre XXXVI.
Chapitre XLVI.
Chapitre XLVII.
Chapitre XLVIII.
■
Sixième Partie, Chapitre XLIX. 317
Fête de saint Michel, ils ne pourrontsortir de la ville niJeJe- Ordredm
parer a" quitter le lieu ou ils Jeront assemblés,que chacun n'ait Duchs'^i
jatisjait pour les frais & paye Ja part de la dépence. Jl n'y CiatbS.
aura aucun de nous qui puijjeje dijpenjerde s'y trouver,à moins
qu'il n'y envoie vn bon certificat des affaires importantes qui
l empêchent , ou £unt maladieyJans en excepter ceux qui Je
trouveront être en voiage dans le tems qu'on les ira avertir ér
citer au lieu de leur domicilie ordinaire : que s'il arrive que
quelques-uns des Conjreres ai ent différend enJembleUa Société
fera tous Jes efforts pour les réconcilier depuis le matin du Ven
dredi au lever du joleil , avant que la cour tiennejujques au
coucher du Joleil du Vendredy auquel la Cour aura, tenue : outre
cela tous les ans les Conjreres étant à la Cour Jeront éleéïio»
de l'un d'entre eux your Roi dr de ceux qui lui Jerv iront de con-
Jeil, lequel Roi &jon Conjeil dijpojeront, ordonneront de toutes
les affaires de la Société, & particulièrement de ce qui regar
dera l'jjfemblée de l'année Juivante , & les affaires qui y Je
ront mises Jur le tapis ou qui concerneront les Jrais & la dé
pense , dequoi ils rendront compte exaâí &fidèle , Icjquels Jrais
jeront paiez, par égales portions par chaque Chevalier pour lui
& pour Jon valet > un Comte paiera un tiers plus qu'un Baron.
Le Mardy les Conjreres étant a l'Hôtel de leur Ajjemblée a Cle
vés iront dés le matin à l'EgliJede Notre-Dame , afin d'y Jaire
leurs prières pour ceux de la Société qui Jeront de cedez,, & cha
cun ira al' offrande , ejrc. Donné & Jait l'an 1380. de notre
Jalutlejour de S.Rumbert. Ces Lettres font scellées de trente
six sceaux tous en cire verte, excepté celui du Comte de Cle-
ves qui est en cire rouge. Les armes de ces Seigneurs font
auífi au haut de la première page , 5c Schoonebeck les a fait
graver dans son Histoire des Ordres Militaires. 11 ajoute
que l'on ne peut lire le reste de ce qui est contenu dans ces
Lettres , mais il y a de l'apparence que ce n'est qu'une tra
duction qu'il nous a donnée de l'original, puisque le stile ne
se ressent point de l'antiquité.
Schoonebeck, Histoire des Ordres Militaires , Ton*. IJ.pag.
318 Histoire des Ordres Religieux,
OïDRE DE
S. GlORGFS
A ^OMTE' Chapitre L.
U > bo. &GO-
Des Chevaliers de saint Georges au Comté de Bourgogne,.
Chapitre LI.
,, Chapitre L I I.
Chapitre L1II.
Chapitre LIV.
Chapitre LV.
Yyij
35^ HïSTOl RE DES O RDRES RE JL IG IEUX .
Okdris di .
lt Chahs.
•* » Dí L.'E- Chapitre LVII.
•
S I XIEME P ARTIE , CH AP I T RE L V I I. 363
fit un Décret le 15. Mars, par lequel il fixa Phabillemenc j jRDRrs ni
ordonnant que tous les Nobles porteroient des robes noires à sL* o" AL'-^
grandes manches» que les Sages Grands porteroient cette to'le dor,
robe violette, aussi bien que les Sages de Terre Ferme pen-^"* SA*
dant le tems seulement qu'ils exerceroient ces Chargesj que V**m.
les Chefs de la Quarantie criminelle , & les Sages de* Ordres
auroient des robes violettes à manches étroites , vulgaire
ment appellées Manïche a Comio } & qu'on prescrivit aussi
celles des autres Magistrats , qui dans les fonctions publi
ques dévoient porter la robe rouge. Le même Décret deteN
mine encore l'habillement des Chevaliers de l'Etole d'or ,
ausquels il ordonne de quitter la robe rouge huit jours après
leur réception , fous peine de cinq cens ducats d'amende ,6c
de prendre la robe à manches étroites comme les autres > il
leur permet seulement de porter pour marque de leur digni
té sur leurs habits la ceinture & 1 etole bordée d'un galon
d'or, excepté ceux qui seroient députés pour accompagner le
Doge , recevoir les Ambassadeurs, ou paroître dans les
fontions publiques,qui pour lors porteroient des robes rou
ges.
Lorsque ceux , qui ont été en Ambassade auprès de quel
que Prince , ont reçu d'eux quelque Ordre de Chevalerie,
ils font obligés à leur retour en faisant leur entrée solemnelle
dans le Sénat suivant la coûtume de lui remettre les marques
de l' Ordre qu'ils ont reçu , & ordinairement le Sénat par
une délibération approuve l'honneur que ces Princes leur
ont fait > mais quoiqu'il leur rende les marques de l'Ordre
qu'ils ont reçu , ils ne les portent pas pour cela , & ils sent
1 tous réputés Chevaliers de l'Etole d'or. II y a quelques fa
milles à Venise qui jouissent de cette dignité qui a été accor
dée à leurs ancêtres pour les services qu'ils ont rendus à la
Republique , comme les Giustiniani Comtes de Carpasso , de
Contarini Comtes de Zafo,& les Quirini Comtes de Temene
au Roïaume de Candie. Le Grand Chancelier de la Repu
blique , quoique du nombre des Citadins qui ne font que du
second rang & qui nc sont pas nobles, jouit aussi de la dignité
de Chevalier. 11 est ordinairement habillé de rouge 6c d'une
robe' violette à gran Jes manches, avec une étole de la même
couleur i mais dans les fonctions publiques il a la robe Du
cale rouge , precede tous les Princes , & après fa mort lorf^
Zz ij „
564 Histoire des O rdr.es Religi eux,
OftDRtsDt qu'il est exposé sur son lit de parade , on lui met aux pieds
la Chaos- i1 1 *
», de t'E. «s éperons d or.
tolb d or, Outre les Chevaliers de l'Etole d'or il y a encore à* Venise
M a r C a ceux de saine Marc. Cet honneur n'est ordinairement con-
ViMi**. £er^ par }e senat qu'aux Sujets de la République ou quel
quefois aux étrangers qui lui ont rendu service dans les
armées & s'y font distingués par leurs belles actions. La
marque de cet Ordre est une médaille d'or où est représenté
le Lion de saint Marc tenant entre ses pâtes un Livre ouvert
où font ces paroles Pax tibi Marce Evangelijla meus. Ces
Chevaliers ne font point obligés à faire des preuves de no
blesse. Ceux qui ont été reçus , font conduits au Sénat où se
mettant à genoux aux pieds du Ooge , ils le supplient de les
faire Chevaliers. Le Doge après les avoir exhortés de con- .
tinuer à rendre service à la Republique , frape avec une épée
nuë sur le dos de chacun de ces Chevaliers en lui disant ,
tjìo miles fidelù j on lui attache les éperons d'or aux pieds &
le Doge lui met au col une chaîne d'or où pend la médaille,
c h i r a- Comme le Doge est Prince & Chef de la Republique , il
LIERS DO c (TAC ' ' r\ j r i » >1
Doge, conrere aufli de Ion autorité un autre Ordre qu on nomme
l'Ordredu Dogeou du Prince.de Venise. II le donne dans
fa salle d'audiance & la marque que portent les Chevaliers
de cet Ordre est une croix à douze pointes comme celle des
Chevaliers de Malte. Elle est émail lée de bleu orlée d'or
avec une ovale au milieu où est représenté le Lion de saint
Marc.
César Vecellio , Habiti antichi & moderni di tutto il mon-
do, Bernard Giustiniani,////?. di tutt. glt Ord. Militari. Fran
cise. Mennenius , DelicU. equejtr. Ord. & Schoonebeck ,
Hijloirc des Ordres Militaires.
Sixième Partie, Chapitre LVIIL 365
D I F F H-
RtNS Or-
d k u Mi
Chapitre LVIII. litaires
e'tablis
Des Chevaliers des Ordres de Nôtre-Dame de Bethléem , £ AR DE!
O U V 1-
de la Société de Jésus , desaint Pierre O* saint Paul O* **INsPoH
»
376 Histoire des Ordres Religieux,
Ordki vi de s amiable association d'icelut ,i élection uniquement faite
iNfKANct ^e nous 'Par neuxsouverain & Chevaliers d'icelut tris digne
Ordre , dr de nous prier dr requérir icelle èleílion accepter &
prendre le manteau & collier dr autres insignes de Chevalier
dudit tres digne Ordre* à" faire le serment selon les articles
contenus au Uvre des Statuts dudit Ordre , & que ont accou
tuméde jurer & promettre les Chevaliers d'icelut , & Jì la for
me desdits ferments ,nenous etoit pas agréable, leur ctoit don
népouvoir de nous dispenser de faire lesd- sermens ou partie d'i-
ceux tels qu'il appartiendrait > foi contentant de notre simple
foi dr parole , sf avoir faisons que nous aiant égard dr considé
ration à la tres cordiale ej tres entière amour, alliance & in
dissoluble drconfédération perpétuelle -,qui es entre notre dittrés
cher dr tres amefrère, cousin, a\lié perpétuel, ér bon compère &
nous,&que defa part tla accepté l'cleétion par nous,&nosfrères
faite dtfa personne au très digne Ordre de saint Michel duquel
nous sommes souverains , avons pour ces aujes dr autres à ce
nous mouveans, iccepté dr acceptons icelui tres digne Ordre de
faitit Georges dttlajarretttre,dr ce fait nous sommes revêtus &
affublés du manteau & autres insignes dudttOrdre à nous présen
tes & livrez, parles Jufd. Ambassadeurs , dr aptes les remerci'
mens in tels cas requts,avons fait le ferment en la forme drma
nie rc qui s'en fuit. Nous François par la Grâce de Dieu Roi
de France, Seigneur de Gennes & souverain de i'Ordre
de íaint Michel , promettons en parole de Roi de garder &
observer íc à notre pouvoir entretenir les Statuts & Ordon
nances du très digne Ordre S. Georges nommé la Jarretière
en ce qu'ils font compatibles , non contraires, ne derogeans à
ceux de notre dit Ordre de S. Michel , & pareillement des
Ordres que par ci devant pouvions avoir pris des autres
Princes. En témoing de ce nous avons fait mettre le sceau du
dit Ordre aux présentes signées de notre main. Donné k Paris le
lo. jour de Novembre Van de grâce mille cinq cens vingt-fipt
& de notre Règne le treizième.
Henri 11. e'tant parvenu à la Couronne de France, or
donna dans le premier Chapitre de I'Ordre de saint Michel
qu'il tint à Lion cù il fit son entrée l'an 1548. que les Che
valiers de cetOrdreporteroient à l avenir le manteau de toile
d'argent brodé à l'entour de fa devise > fçavoir trois crohlans
d'argent entrJassez de trophés semés de langues & flammes
Sixième Part ie > Chapitre LIX. 377
de feu, avec le chaperon de velours rouge.xramoisi couvert q^dre di
de la même broderie > que le Chancelier porteroit le man- s. m.chil
teau de velours blanc & le chaperon de velours cramoifiique lN fRANC£
k Prévôt & Maître des cérémonies , le Trésorier, le Gref
fier & le Héraut, auroient un manteau de satin blanc & le
chaperon de satin crámoisi , & qu'ils porteroient une chaîne
d'or au bout de laquelle pendroit fur l'eftomac une coquille
d'or feulement. Tous les Chevaliers qui étoient présens as
sistèrent avec le Roi, pour la folemnité de l'Ordre, dans l'E-
glife Cathédrale de saint Jean de Lion aux premières Vêpres
de la Fête de S. Michel , & le lendemain à la grande Messe,
& aux secondes Vêpres.
Sous le Règne des enfans de ce Prince l'Ordre commen
ça à s'avilir par le grand nombre de Chevaliers que l'on fit
au delà de celui porté par les Statuts qui n ecoit que de
trente fìx. François II. en fit dix huit dans une feule créa
tion à Poissy l'an í 560. dont on murmura fort. L'année sui
vante C harles I X. en fit 15. dans une promotion à saint Ger
main en Laie. On ajoûta à ce grand nombre trente trois Che
valiers dans une autre promotion ; & en 1561. & 1567.cn en
fit encore vingt- deux. Les itoubles de la France obligèrent
depuis le Roi d'en faire d'autres, dont il y en avoit quelques-
uns , qui n'étoient pas de naissance , car Brantôme dit que le
Marquis deTrannes fit donner cetOrdre à son Maître d'Hô
tel. Ces fréquentes promotions firent interrompre la pompe
des Chapitres & des cérémonies où le Roi aífistoitavec les
Chevaliers. Ilfe fit plusieurs réceptions dans les Provinces
avec peu d appareil , par les Chevaliers de l'Ordre à qui la
commission étoit adressée. Le dernier Chapitre où se trouva
Charles IX. fut celu^^ui fe tint dans l'Eglise de Notre-
Dame à Paris , la veiïwde saint Michel de l'an 1571. le Roi
prit fa place à main droite fous un dais de drap dor , & à la
gauche il yavoit un pareil dais fous lequel étoient les armes
des Rois d'Espagne, de Dannemarck & de Suéde qui étoient
aussiChevaliers de cet Ordre. M. le Laboureur dit qu'Henri
IIÌ. le supprima tacitement en instituant celui du Saine-
Esprit , auquel il le réunit. Cependant ce Prince par la créa
tion de l'Ordre du Saint- Esprit , déclara qu'il vouloit & en-
tendoit que TOrde de saintMichel demeurât en sa force & vi
gueur , & qu'il fut observé comme il avoit été pratiqué
Tomt fui* Bbb
378 Histoire des Ordres Religieux,
Om>m di depuis fa première institution. En effet tous les Chevaliers
i'nFrahci de l'Ordre du Saint-Esprit prennent l'Ordre de saine Mi
chel la veille du jouir qu'ils doivent recevoir celui du Saint-
Esprit > c'est pourquoi leurs armes font entourées des deux
colliers, & ils font appelles Chevaliers des Ordres du Roi.
Le Roi Louis XIV. aïant reconnu qu'il s'e'toit introduic
une infinité d'abus & de contraventions aux anciens Statuts
& Reglemens de l'Ordre de saint Michel j qu'il étoit avili
en la personne de p'.usicurs particuliers qui se qualifioient
Chevaliers de cet Ordre , fans avoir fait preuves de no
blesse & de services , & que plusieurs étrangers avoient sur
pris des certificats de réception fans ses ordres particuliers ,
ordonna le quatorze Juillet 1661. à tous ceux qui avoient
ccé reçus dans cet Ordre , de porter ou d'envoïer aux Com
missaires que fa Majesté nomma, les titres & preuves de leur
noblesse & de leurs services. Plusieurs aïant obéi", & les au
tres aïant négligé d'y satisfaire par la crainte de faire con- '
noître leur naissance & rimpoflìbilité où ils se trouvoient de
donner des certificats de leurs services , le Roi fit l'an 1665.
un nouveau Règlement , portant que tous les Statuts , Or
donnances & Reglemens faits l©rs de l'écabliílement de l'Or
dre de saint Michel par le Roi Louis XI. & depuis, feroient
inviolablement obfervés:que le nombre de ceux qui feroient
admis à l'avenir dans cet Ordre, feroit reduit àcent,outre les
Chevaliers du saint Esprit,parmi lesquels il y auroit six Ec
clésiastiques Prêtres â^és de trente ans & constitués en Di
gnités d'Abbés ou de Charges principales des Eglises Ca
thédrales & Collegiates , & six Officiers des Compagnies
souveraines j à condition toutes foi s qu'ils feroient les mê
mes preuves de leur naissance & fleurs services que les
Chevaliers Militaires : lesquels aoroient seuls le droit de
porter l'Ordre', de s'en qualifier Chevaliers , & de jouir
des droits , privilèges & avantages y attachési faisant défen
ses très expresses à tous les autres de quelque condition
qu'ils fussent , de plus porter la qualité de Chevalier ni ledit
ordrei nonobstant tous les brevets, Lettres de cachet Sccer-
tificars de réception qu'ils auroient obtenus, lesquels fa Ma
jesté déclara nuls & de nul effet : qu'à l'avenir nul ne pour-
roit être admis à l'honneur de recevoir cet Ordre qu'il ne
fut de la Religion Catholique, Apostolique & Romaine, 4c
Sixième Partie, Chapitre LÏX. 379
bonnes mœurs , âgé de trente ans , noble de deux races , & ordre o*
aïant servi sa Majesté' & l'Etat en des emplois considérables *_^["cÌ
dans les Armées , au moins l'espace de dix ans , & ceux de
Justice pendant le même tems , & à cette fin celui que fa
Majesté trouveroit capable de recevoir cet honneur , obtien-
droifcune commission signée de fa main contresignée du
Secrétaire des Ordres & scellée du grand Sceau de l'Ordre
de saint Michel adressante au Chevalier de l'Ordre du faine
.Esprit que fa Majesté commettroit pour informer des faits
ci-dessus & examiner les preuves tant de la noblesse que
des services : lesquelles étant faites , íeroient mises dans un
sac cacheté & -scellé du cachet des Armes du Commissaire
avec son avis,8c délivrées entre les mains du Chancelier des
deux Ordres , pour en faire rapport à fa Majesté , laquelle
par l'avis des Confrères qu'elle appelleroit , ordonneroit ge
qui lui plairoit fur la réception ou exclusion de celui quiau-
roit été présenté 5 & qu'à l'égard de ceux que sa Majesté ju-
geroit dignes de cet honneur . elle écriroit au Commissaire
de leur donner le collier en la forme ordina ire & accoutumée:
qu'afin de maintenir cet Ordre dans la règle & dignité con-
venable,tous les ans au jour & fête de saint Michel tous les
Chevaliers s'assembleroient en Chapitre dans la salle des
Cordeliers de la ville de Paris , à laquelle Assemblée prési-
deroit le Commissaire nommé par fa Majesté & en son ab
sence le plus ancien des Chevaliers 3.0Ù après avoir assisté
en corps à la Messe folemnelle qui seroit célébrée, l'on propo-
seroit& l'on examineroit tous les Reglemens nécessaires pour
y réussir : que des délibérations ils seroit tenu Registre par
celui qui seroit commis par le Secrétaire des deux Ordres j
& que les frais qui feroient nécessaires pour la célébration 9
des Messes & des Assemblées feroient paies fur .les deniers
du marc d'or , parles Ordonnances du Chancelier des deux
Ordres 5 qu'aucun des Confrères ne pourroit se dispenser
d'assister au Chapitre General , s'iln'avoit une excuse légi
time 3 auquel cas il envoiroit procuration à tel des Confrères
qu'il aviferoit pour consentir & signer les propositions & dé
libérations qui feroient prises au Chapitre , àja pluralité des
voix : que si après avoir été reçu dans cet Ordre , aucun des
Confrères changeoit de Religion, il seroit obligé de remettre
ícn Ordre entre les mains du Doïen des Chevaliers fans
Bbb ij
380 Histoire des Ordres Religieux,
Ordu de qu'il pût continuer à le porter tant qu'il ne feroitpas profes-
i*f*a"ciL. non de la Religion Catholique Apostolique & Romaine, sur
Chapitre L X.
Chapitre LXL
1
404 Histoire des Ordres Religieux,
Oidu cr quel il vous plaît présentement m honorer:garderay cjr observe*
fNF\"«cirsly ^es Loix, Statuts & Ordonnances dudit Ordrejans en rien y
contrevenir: en porteraj les marques , ejr en diray tous les jours
le Jervice , autant qu'un homme Ecclefiajlique de ma qualité
peut & doit faire: que je compuroitray personnellement aux
jours des folemnitez,, s'il n'y a empeschement légitime qui m'en
garde > comme je donneray àvis àvoslre Majejlé, & ne reve-
leray jamais chose qui Joit traitée ni conclue aux Chapitres
d'iceluy : que je feray , confeilleray , & procureray tout ce qui
me semblera en ma conscience appartenir à la manutention,
grandeur & augmentation dudit Ordre , prieray toujours Dieu
pour le salut ,tant de votre Majeslc , que des Commandeurs &
Supports d'iceluy , vivans & trepajse^. Ainsi Dieu me soit en
aide & ses saints Evangiles.
Quant aux autres Chevaliers & Commandeurs , nul ne
peut être admis dans l' Ordre , s'il ne fait profession de la Re
ligion Catholique Apostolique 8c Romaine, s'il n'est Gentil
homme de nom 6c d'armes de trois races paternelles pour le
moins , 8c n'ait pour le regard des Princes vingt-cinq ans
accomplis, 8c trente-cinq pour les autres. D'abord ilsumsoit
que tous les Chevaliers eussent vingt ans 8c c'est un des chan-
gemens qui ont été faits aux Statuts. Le Roi aïant fait choix
des sujets qu'il veut honorer de cet Ordre , les propose dans
le Chapitre aux Prélats, Commandeurs & Officiers.afin que
chacun donne son avis fur leur réception, 8? dise en con
science à ía Majesté les raisons qui pourroient empêcher que
quelqu'un des prétendans ne fùc reçu. S'ils font trouvés di
gnes d'entrer dans V Ordre , on les fait avertir qu'ils font re-,
çus , Sc on leur envoïe les commissions nécessaires, tant pour
faire faire les preuves de leur Religion , de leur vie & de
leurs mœurs , que de leur noblesse & extraction 5 & les pro
cès verbaux en aïant été remis entre les mains du Chance
lier, ils doivent faire faire à leurs dépens les habits de l'Or-
dre , fans être obligés d'en emprunter pour assister aux céré
monies. Le dernier jour de Décembre est marqué dans les
Statuts pour donner l'habit & le colliefde l'Ordre , & la cé
rémonie s'en doit faire après Vêpres dans l'Eglise des Augu
stins de Paris , lorsque le Roi est dans cette ville. Aucun
Chevalier Commandeur n'est admis à l'Ordre du Saint- Es
prit qu'il ne soit auíì Chevalier de celui de saint Michel ;
Sixième Partie , Chaîitre LXIV. 405
c'est pourquoi la veille qu'il doit recevoir l'habit & le collier PRe"jTit
du Saint-Esprit, il est fait Chevalier de l'Ordre de saint Mi- en franci
chel. II se met à genoux devant le Roi, qui le frappe légè
rement sur les épaules avec une épée nue: , en lui disant : De
part saint Georges & de part saint Michel je vous fais Che
valier. Le lendemain il se trouve à l'Eglise avec les autres
Chevaliers,aïant l'habit de Novice, qui est un habit blanc
de toile d'argent, avec la cape & la toque noire. II sémet
encore à genoux devant le Roi , à qui le Chancelier présente
le Livre des Evangiles , fur lesquels le Novice tenant les
mains fait son vœu & serment en cette manière. Je 'jure Jfc
"voué à Dieu en la face de son Eglise , rjr vota promets , Sire ,
fur ma, foi (jr honneur , que je vivrai <jr mourrai en la Foi dr
Religion Catholique ,fans j amais m'en départir , ni de l'union
de notre Mere sainte Eglise » Apofloliquc dr Romaine : que je
vous porterai entière & parfaite obéissance , fans jamais y
manquer , comme un bon & loyal Sujet doit faire: je garderai,
deffendrai & soutiendrai de tout mon pouvoir Vhonneur , les
querelles, <jr droits de votre Majeílé Royale , envers & contre
tous : qu'en tems de guerre je me rendrai à votre Juite en l'é-
quipage tel qu'il appartient à personne de ma qualité', dr en
paix,quand tl je présentera quelque occasion £ impo ftance, tou
tes dr quantes sots qu'il vous plaira me mander pour vousJer-
vir contre quelque personne qui puijfe vivre & mourir , fans
nul excepter, & ce jusqu'à la mort : qu'en telles occasions je
n'abandonnerai jamais votre perfonne,ou le lieu ou vous m'au
rez, ordonné de servir fans votre exprès congé ds commmde-
ment,signé de votre propre main,ou de celui auprès duquel vota
m ' aure^ordonné d'ejlre , fnon quand je lui aurai fait appa
roir d'une jufie & légitime occasion : que je ne sortira i jamais
de votre Royaume spécialement pour aller au service d' ucun
Prince étrangerfans votre dit commandement, & ne prendrai
pension , gages , ou estât d'autre Roi , Prince* ou Potentat &
Seigneur que ce soit, ni m obligerai au service d'autre petsonne
vivante que de votre Majesté feule ,fans votre expresse per
mission : que je vous révélerai fidellement tout ce que je jçau~
rat ci~aprés importer à votre service , à l' état <jr conjerv ation
du prejent Ordre du Saint-Esprit , duquel il vous plait m ho
norer, & ne consentirai m permettrai jamais , en tant qu'à
moifera , qu'il Joit rien innové ou attenté contre le service de
Eee iij
406 Histoire des Ordres Religieux,
Okdri di Dieu y ni contre votre autorité Royale , & au préjudice duàit
*• Ordre , lequel je mettrai peine d'entretenir dr augmenter de
tout mon pouvoir. Je garderai & observerai tres religieuse
ment tous les Statuts & Ordonnances d'icelui : je porterai à
jamais la croix cousue , & celle d'or au cou , comme il m est
ordonné par lesdits Statuts » & me trouverai à toutes les As
semblées des Chapitres Généraux , toutes les fois qu'il vout
plaira me le commander y ou bien vous ferai présenter mes ex
cuses , lesquelles je ne tiendrai pour bonnes ,fi elles ne font ap-
rouvées dr autorisées de vostre Majesté, avec l' avis de la plus
pro
grande part des Commandeurs qui seront prés d'elle , signé de
votre main , drscellé du scd de i' Ordre , dont je serai tenu de'
retirer aile.
Après que le Chevalier a prononcé ce vcea& serment , le
Prévôt & Maître des Cérémonies présente au Roi le man
telet de l'Ordre > qui en le donnant au Chevalier lui dit :
L'Ordre vous revit dr couvre du manteau de son amiable.
Compagnie & union fraternelle , k l exaltation de notre Toi
& Religion Catholique : au nom du Pere,du Fils , & du Saint
Esprit. Le Grand-Trésorier présente ensuite à sa Majesté le
collier, qu'elle met au cou du Chevalier, en lui disant : Rece
vez, de notre main le Collier de notre Ordre du Benoist Saint-
Esprit , auquel nous t comme Souverain Grand- Maître , vous
recevons , & ayez, en perpétuelle souvenance la Mort dr Pas
sion de Nôtre- Seigneur & Rédempteur Jésus Christ. En signe
de quoi nous vous ordonnons de porter h jamais cousue en vos
habits extérieurs la croix d'icelui , dr la croix a'or au cou ,
avec un ruban de couleur bleue céleste , & Dieu vous fasse U
grâce de ne contrevenir jamais aux vœux dr Jerment que
vous venez, de faire , lesquels ayez perpétuellement en votre
coeur, étant certain que fi vous y contrevenez en aucune forte,
vous ferez privé de cette Compagnie , dr encourrez les peines
portées par les Statuts de l' Ordre : au nom du PcreJu Fils , &
du Saint- Esprit- A quoi le Chevalier répond :Sire,Dìeu m'en
donne la grâce , dr plùtót la mort que jamais y faillir, remer
ciant tres humblement votre Majesté de l 'honneur & bien qu'il
vous a plu me faire ; 8c en achevant il baise la main du
Roi.
Comme par le serment il est expressément porté que les
Chevaliers Commandeurs ne s'obligeront au service d'au
Sixième ParTie,Chapit re LXlV. 407
cun Prince étranger , ce' qui ne pouvoit être observé parjRDRg o*
ceux qui n'étoient pas sujets du Roi de France , c'est ce qui *N
fit qu'Henri 1 1 1. déclara par le XXX V 1 1. article des Sta
tuts qu'aucun étranger s'il n'étoitregnicole & naturalisé dans
le Roïaumene pourroit être reçu dans l'Ordrei ni pareille
ment les François qui auroient déja quelqu'autre Ordre,ex-
cepté celui de saint Michel. Il excepta aussi les Cardinaux,
Archevêques & Evêques, & pareillement tous ses sujets qui
avec fa permission ou des Rois ses prédécesseurs , auroient
été ou pourroìent être dans la fuite reçus aux Ordres de la
Toison d'or & de la Jarretière-
Mais Henri I V. considérant combien il étoit avantageux
pour la réputation de l'Ordre du saint Esprit & pour le bien
du Roïaume de France, que les Rois , les Princes Souve
rains & les Seigneurs étrangers , non regnicojfs , fussent ag-
gregés à cet Ordre , ordonna par une Déclaration du der
nier Décembre 1607. dans PAffemblée generale de l'Ordre
qui se tint à Paris , que les Rois , les Princes Souverains , &
lts Seigneurs écrangers non regnicoles , étant de la qualité
prescrite par les Statuts.pourroientêtreà l'avenir Chevaliers
de cet Ordre : qu'à cet effet on envoiroit un Commandeur
& Chevalier vers le Roi ou Prince Souverain qui seroit élu
& aslocié à l'Ordre , pour lui donner le collier & la croix &
le revêtir du manteau en la manière qui seroit prescrite par
les mémoires & instructionsqui lui seroient donnés : que le
Roi ou Prince Souverain aïant accepté l'Ordre , seroit tenu
d'en remercier le Souverain & Grand Maître par une per
sonne c^u'il envoiroit exprès dans Tannée de fa réception, &
qu'à l'egard des Seigneurs étrangers non Souverains , ils
íeroient obligés de venir trouver en personne sa Majesté
dans Tannée de leur élection pour recevoir de ía main le col
lier & la croix de l'Ordre & prêter le serment ordonné par ,
les Statuts , à moins qu'ils n'en fussent dispensés. L'an 1608.
ce Prince fit Chevaliers de T Ordre du saint Esprit Dom
Jean Antoine Ursin Duc de Sanso- Gemini Prince de Scan-
driglia & Comte d'Ercole,& Dom Alexandre Sforze Conti,
Duc de Segni, Prince de Valmontane. Louis XI V. a hono
ré de cet Ordre plusieurs Seigneurs Espagnols èt Italiens :
il Tenvoïa aussi Tan 1676. à Jean Sobieski Roi de Pologne,
êí depuis aux deuxrinces Alexandre & Constantin ses fils.
408 Histoire des Ordres Religieux,
Oat>m do pour entretenir cet Ordre 8t dcnner moïen aux Cardi-
inFkTmce naux , Prélats & Commandeurs de se maintenir honorable
ment scion leur état,Henri 1 1 1. voulut qu'il y eût un fonds
de six vingt mille écus pour être partagés & paies tous les
ans en plein Chapitre selon l'état qu'il en feroit. II voulut
auísi que cet Ordre ne fût compoíé que de cenc person
nes outre le Souverain , auquel nombre seroient compris
les quatre Cardinaux & les cinq Prélats , le Chancelier , le
Prévôt Maîcre des cérémonies , le Grand Trésorier & le
Greffier , sans que ce nombre pût être augmenté , ni qu'à la
mort de quelques uns des Prélats ou Officiers l'on pût rem
plir leurs pbces que par d'au:res de la mêmequalité- Outre,
ces quatre Officiers qui íonc Chevaliers ou Commandeurs
& qui portent la croix cousue sur leurs habits & une autre
d'or attav. héc %un ruban bleu comme les autres Chevaliers,
il y cn a encore quatre autres qui font un Intendant , un Gé
néalogiste , un Héraut & un Huissier,qui portent seulement
la croix attachée à un ruban b'eu à la boutonnière de leur
just au corps.Cts Offices d' Intendant, de Héraut & d'Huis-
iier sont du tems de l' Institution de l'Ordre,& il en est fait
mention dans les Statutsj miis l'Office de Généalogiste pour
dresser toutes les preuves & les Généalogies des Chevaliers
suc créé l'an 1595. M. Uairambaut quult à présent pourvû
de cette Charge a faic un recueil de plus de cent cinquante
Volumes in folio , manuscrits concemanc /Histoire de l'Or-
dre & les Généalogies de tous les Chevaúers , depuis leur
institution jusqu'à présent, & pluseurs autres volumes con
cernant les autres Ordtes Militaires. *
Outre ces Officiers il y a les Tréloriers & Controlleurs
Généraux du Marc d'or , créés à l'instar du Héraut j ils en
portent la croix & jouissent des mêmes privilèges. Le droit
du Marc d'or est une espece d'hommsge & de reconnois-
sancéqueles Officiers du Roïaume rcudent au Roi, lors
qu'ils font pourvus de leurs Offices. Henri 1 1 1. fut le pre
mier qui par une Déclaration du 7. Décembre 1581. ordon
na que les deniers qui proviendroient de ce droit seroient
affectes & hipotequés au payement des frais de i'Ordre,au-
quel par une autre Déclaration du 7. Décembre de i'année
précédente , il avoit ercore accordé ie cirquiéme des dons
& aubeines , confiscations , amendes , lods & ventes , rachats
&
Sixième Partie ,Chaïitre LXîV. 409
& autres droits seigneuriaux. Ce Prince avoit affecté ces de- ?RJ?Rï D0
0 • 5 Esprit
niers àl'Ordre pour remplir en partie les six vingt mille écus in Fkancì ■
par an qu'il lui avoit assignez d'abord. Les Trésoriers des
parties caíuelles , mettoient entre les mains, du Grand Tré
sorier de l'Ordre ce qui pou voit revenir du cinquième des
dons & aubaines , amendes & autres droits Seigneuriaux ,
& le commis du même Trésorier de l'Ordre fut chargé de la
recette du droit du marc d'or. Mais I^ouis XI 1 1. l'an 1618.
créa trois Receveurs Généraux du Marc d'or qui dévoient
jouir des mêmes honneurs , prééminences , privilèges , fran
chises & immunités, que le Héraut ôcl'Huissier de l'Ordre
du saint Esprit. Ce Prince par un Arrêt du Conseil du mois
d'Octobre de la même année augmenta en faveur de l'Ordre
le droit du Marc d'or, & ordonna que tous ceux qui obtien-
droient des dons de fa Majesté à l'avenir , seroient tenus
d'en païer le dixième denier entre ks mains des Receveurs
du Marc d'or. Par une Déclaration du quatre Décembre
1634. il ordonna que fur la recette du Marc d'or , les Cardi
naux , Prélats , Chevaliers & Officiers de l'Ordre seroient
païés de la somme de trois mille livres de pension par chacun
an fur leurs simples quittances à la fin de Tannée, nonobstant
Sue par le XXX VI II. Article des Statuts , il fût dit qu'ils
evoient être païés tous les ans en plein Chapitre , auquel
article fa Majesté dérogeoit, attendu que les Chapitres ne
se tenoient pas régulièrement fur la fin du mois de Décem
bre comme il est porté par le X V 1 1. Article desdits Statuts ,
& même qu'il ne s'en étoit point tenu depuis plusieurs années
tant fous le règne d'Henri I V. son prédécesseur que sous le
sien > sinon pour les promotions qu'on avoit faites pour rem
plir les places des Chevaliers decedés. Louis XI V.augmenta
du double le droit du Mare d'or l'an 1656. & le céda pour
toûjours & à perpétuité à l'Ordre du saint Esprit pour lui
tenir lieu du fonds qui lui avoit éié promis dès le tems de fa.
fondation. II supprima les Offices de Receveurs Généraux
du Marc d'or , permit à l'Ordre d'établir pour la recette de
ce droit , tels Receveurs , Controlleurs & Officiers qu'il ju
gerait à propos , & ordonna que le même Ordre toucherois
{>ar an fur la recette de la Généralité de Paris , vingt miller
ivres , pour les intérêts de deux cens mille livres d'une part
qu'il avoit prêté à fa Majesté > & deux cens mille livres d'au*
Tome FUI. Fff
'4T0 HlSTOIREDES ORDRES RELIGIEUX»
Ordri w tre qu'il avoit fourni à Louis XII I. pour les besoins*de I'E-
l* f*Inc» ut" ^ar un autre Edit ^e ^ même année le Roi suivant ce
qui avoit été résolu au Chapitre tenu au Louvre , ordonna
l'alienation de la moitié du droit du Marc d'or , avec faculté
à l'Ordre de racheter cette moitié aliénée en rendant le prix
de l'alienation,& qu'après le rachat , elle demeurerait réunie
à l'Ordre fans en pouvoir être démembrée niemploïée ail
leurs qu'à Tentretien de *P Ordre » & par le même Edit fa
Majesté créa deux Trésoriers Généraux & deux Control-
leurs Généraux du Marc d'or ausquels il accorda les mê
mes honneurs , privilèges , franchises , & immunités , dont
joùissoit le Héraut, & jusqu'à présent ils ont été maintenus
dans leurs droits par plusieurs Arrêts du Conseil. 11s prêtent
ferment entre les mains du Chancelier de l'Ordre & rendent
compte au Grand Trésorier.
Quant aux privilèges dont jouissent les Cardinaux , Pré
lats , Chevaliers & Officiers de cet Ordre , Henri III. par
les Statuts les exemta de contribuer au Ban & Arriére- Ban
du Roïaume,de païer aucuns rachats , lots , ventes , quints
& requints , tant des terres qu'ils vendroient que de celles .
qu'ils pourroient acheter , & voulut qu'ils eussent leurs cau
ses commises aux Requêtes du Palais à Paris ; & par un
Edit du mois de Décembre 1580. il ordonna qu'ils seroient
francs íc exemts de tous emprunts.subsides, impositions, pea-
Íjes, travers , passages , sorti fications,gardes & guets de vil
es , châceaux, & forteresses : ce qui a été confirmé dans la
fuite par les Déclarations d'Henri IV. Tan 1 555. & de
Louis XI V.l'an 1658 en vertu desquelles les Chevaliers ont
été maintenus & conservés dans les mêmes privilèges , dont
leurs veuves jouissent pareillement. Un des privilèges dont
les Prélats , Chevaliers & Commandeurs jouissent aussi , est
d'avoir l'honneur de manger avec le Roi à la même table
aux jours de cérémonies de l'Ordre. Henri 1 1 1. par Parti-
cle LXXI V. des Statuts avoit ordonné que ces jours- là le
Prévôt , le Grand Trésorier & le Greffier dîneroient à une
table à part 5 mais Henri I V. considérant que ces trois Offi
ciers font aussi Chevaliers & qu'ils ont les mêmes marques
d'honneur que les autres , ordonna l'an 1 603. qu'ils mange-
roient aussi à fa table & seroient assis immédiatement après
le Chancelier, ce qui fut exécuté à toutes les promotions;
Sixième Partie, C haîitre LXIV. 411
mais à cel'e qui se fitl'an 1661. il y eut de la contestation íur0íDR!DW
ce sujet. Les Lihevaliers se plaignirent au Roi de ce que les jnFkancï.
Officiers prétendoient manger à fa table contre les Statuts
qui le défendent & qui ordonnent qu'ils mangeront en un
lieu à parc avec le Héraut & l'Huissier. Les Officiers en de-
meuroient d'accord ; mais-ils prétendoient manger à la table
du Roi .en conséquence de la Déclaration d'Henri IV. Le
Roi ordonna qu'avant la prochaine cérémonie les Officiers
lui représenteroient l'original de la Déclaration d'Henri IV.
faute de quoi , il vouloit que le Statut fût observé. Et cec
original n'aïant pu être représenté,il n'y eut que le Chance
lier qui dîna à la table du Roi avec les Chevaliers.
Henri III. ne se contenta pas de distinguer ainsi par
ces marques d'honneur & cts privilèges les Chevaliers de
l'Ordre du Saint- Esprit , il voulut aussi qu'ils se distinguas
sent par la pieté. C'est pourquoi il les exhorta d'aíïïster tous
les jours à la Messe & les jours de fêtes à la célébration de
l'Office Divin. II les obligea à dire chaque jour un chape
let d'un dixain qu'ils doivent porter fur eux , l'Office du
saint Elf rit avec les Hymnes & Oraisons comme il est mar
qué dans le Livre qu'on leur donne à leur réception, ou bien
les sept Pseaumes de la Pénitence , avec les oraisons qui font
dans le même Livre , & n'y satisfaisant pas de donner une
aumône aux pauvres. II leur ordonna de plus de se confes
ser au moins deux fois Pan & de recevoir le précieux Corps
de Nôtre Seigneur Jefus-Christ le premier jour de Janvier
& à la fête de la Pentecôte, voulant que les jours qu'ils com-
munieroient en quelque lieu qu'ils se trouvaíTent,ils portas
sent le collier de l'Ordre pendant la Messe & la communions
ce qu'ils doivent faire aussi aux quatre fêtes annuelles, quand
fa Majesté va à la Messe , aux processions générales , 8c aux
Astes publics qui se font aux Eglises.
Celle des Augustins de Paris fut choisie par ce Prince
pour y célébrer le premier jour de Janvier la fête de l'Ordre,
à moins que le Koi ne íoit absent de cette ville. Cette céré
monie commence la veille de ce jour-là à Vêpres;oùles Car
dinaux , Prélats , Chevaliers & Officiers de l'Ordre doivent
accompagner le Souverain depuis son Palais jusqu'à l'E-
flise. L'Huissier marche devant ,1e Héraut après i ensuite le
revôt , aïant à sa droite le Grand- Trésorier, & à sa tauche
F f fi]
'411 Histoire des Ordr.es Religieux,
sî'fi" k^* Greffier, & le Chancelier seul après eux. Puis marchent
»* f xanci les Chevaliers deux à deux selon le rang de leur réception,
& ensuite le Souverain & Grand-Maître qui est suivi par les
Cardinaux & Prélats de POrdre. Les Chevaliers font vêtus
de longs manteaux de velours noir semés de flammes d'or &
bordés tout autour du collier de- l'Ordre. Ce manteau est
garni d'un mantelet de toile d'argent verte , entouré auífi,
du collier de l'Ordre en broderie. Le manteau & le mante
let font doublés de satin jaune orangé. Les manteaux se
portent retroussés du côté gauche & l'ouverture est du côté
clroit. Sous ces manteaux ils ont des Chausses & pourpoints
de satin blanc , & pour couvrir leur tête une toque de ve
lours noir avec une plume blanche , à l'égard des Officiers
le Chancelier est vêtu comme les Chevaliers. Le Prévôt, le
Grand- Trésorier & le Greffier ont aufli des manteaux de
velours noir & le mantelet de toile d'argent verte j mais ils
font seulement bordés de flammes & d'une petite frange d'or,
& portent la croix cousue sur leurs manteaux & une autre
croix d'or pendue au cou. Le Héraut & l'Huissier ont des
manteaux de satin noir & le mantelet de velours ver». 11s ont
la croix de l'Ordre penduë au col ; mais celle de l'Huilïìer
est plus petite que celle du Héraut.
Le lendemain de leur réception ils vont entendre la Messe
revêtus des^mêmes habits , & le Roi à FOffertoire offre un
cierge où il y a autant d'écus d'or qu'il a d'armées. Après la
Messe les Chevaliers accompagnent fa Majesté dans le lieu
où il doit dîner & mangent avec luii Ils retournent l'après-
dîné à l'Eglife pour assister aux Vêpres des Morts , & pour
lors ils ont des manteaux & mantelets de drap noir & le Roi
un manteau violet. Le troisième jour ils vont encore à l'E
glife pour y assister au service que l'on y fait pour les Che
valiers decedés. A l'OfFertoire de la Messe le Roi & les Che
valiers offrent chacun un cierge d'une livre. Mais on n'a pas
vu de cérémonie complette depuis l'an 1661. II se fait tous
les ans le jour de la Purification &le jour de la Pentecôte une
Proceflìon où le Roi aíïìste avec tous les Prélats & Cheva
liers , & la Messe est ensuite célébrée par un Prélat de l'Or
dre. Henri III. destina les offrandes qui se font dans les
grandes cérémonies pour les Religieux du Couvent des Au
gustins , & obligea chaque Chevalier à fa réception de don-;
I
S IXIEME P ARTIE , CHAPITRE, LXI V. 413
ner dix écus -d'or pour eux , au Grand- Trésorier de l'Or- Ordre du
dre. -Ce Prince leur donna aussi mille livres de rente pour ^j^ce
dire tous les jours deux Messes , l'une pour la prospérité &
santé du Souverain & des Prélats , Chevaliers* & Officiers
de l:Ordre, & l'autre pour les Deffunts > 6c dans le Chapitre
qui se tint à Paris lan 1580. il fut arrêté que chaque Che
valier qui seroit trouvé sans fa croix païeroit pour chaque
fois dix écus,& 11 c'étoit un jour deC hapitre cinquante écus,
qui seroient aussi donnés par aumône aux Augustins.
Cette cérémonie de l'Ordre, qui, selon les Statuts , se doit
faire dans l'Eglise des Augustins , est peut- être ce qui à
donné lieu à l'Abbé Giustiniani de dire que cet Ordreavoit
été soumis à la Règle de saint Augustin par le Pape Grégoire
XII 1. qui.selon lui , l'approuva : en quoi il a été suivi par
Schoonebeck , qui ajoûte qu'Henri I V. obtint du Pape que
toutes les rentes Sc les revenus de l'Ordre seroient convertis
en Commanderies , & qu'il envoïamême un Ambassadeur à
BLome, pour remontrer à fa Sainteté que cet Ordre avoit été
institué pour la Propagation de la Foi Catholique , & pour
l'extirpation des Héré-sies , & que les Chevaliers s'y enga-
geoient par serment. 11 est vrai que ce Prince fit représenter
au Pape Paul V. l'an 1608. que les Chevaliers & Officiers de
l'Ordre s'engageant par vœu & serment d'en observer les
Statuts j & que ces Statuts défendant d'y admettre les étran
gers non regnicoles , & ordonnant à tous les Chevaliers de
communier aux jours de cérémonies , & à la réception des
Chevaliers > il prioit fa Sainteté de dispenser en ces deux
points de ce voeu & serment , en ce que l'Ordre étantétabli
pour l'exaltation & la Propagation de la Foi Catholique, il
étoit avantageux de l'étendre dans les païs étrangers; & qu'à
l'égard de la Communion que les Chevaliers dévoient faire
les jours de cérémonies , & à la réception des autres Cheva- '
Uers , il étoit plus convenable de la remettre à un autre jour,
à cause que dans ces jours de fetes & de cérémonies , l'em-
barras & le tumulte leur pouvoit causer plus de distraction
que de dévotion : c'est pourquoi ce Pontife par un Bref du
ì6. Février 1608. dispensa les Chevaliers de leur vœu 8c
serment , pour ces deux articles seulement, en permettant de
recevoir des étrangers non regnicoles > & en déclarant que
ks Chevaliers satisferoient aux Statuts , pourvu qu'ils com-
Fff iii
414 Histoire des O rdr.es Religieux-,
Ordre du muniaísent un des jours de l' Octave qui précederoit les cé-
in/rIncí rémonies de l'Ordre, ou la réception des Chevaliers j &par
un autre Bref du 17. Avril de la même année, il permit à
Henri I V. de faire tel changément aux Statuts qu'il trouve-
roit â propos pour le bien & l'avantage de l'Ordre : ce qui
autorisa ce Prince dans quelques changemens qu'il y avoit
déja faits : car dès Tannée précédente il avoit donné la Dé
claration dont nous avons parlé , pour admettre les Rois ,
Princes & Seigneurs étrangers , avoit fait ôter l'an 1 597. les
chiffres qui étoient fur les grands colliers, & y avoit fait
mettre à la place des trophées d'armes, avoit déclaré qu'au-
. cun Bâtard ne pourroit être reçu dans l'Ordre » sinon ceux
des Rois reconnus, & Légitimés. L'an 1601. à la naissance
du Dauphin de France qui lui íucceda fous le nom de Louis
X 1 1 1- il lui avoit donné la croix de l'Ordre, & le cordoqj
bleu j & l'an 1607. il avoit fait assembler les Prélats,Cheva-
liers 8c Officiers de l'Ordre , pour leur déclarer qu'il vouloit
donner la croix & le cordon bleu à son fils le Duc d'Orléans,
comme il avoit fait au Dauphin , & à l'a venir à tous ses en-
fcms mâles qui naîtroient en légitime mariage, étant en bas
âge, pour les faire connoître à tout le mondée par cette mar
que a'honneur : ce qui a été pratiqué jusqu'à présent par ses-
successeurs.
Quant à ce que Schoonebcck dit encore qu'Henri IV.
obtint du Pape que toutes les rentes & les revenus de l'Or
dre seroient convertis en Commanderies , il y a plusieurs
Ecrivains qui disent au contraire que ce fut Henri III. qui
voulut attribuer aux Prélats , Chevaliers & Officiers , des
Commmderies fur les Bénéfices j mais que le Pape & le
Clergé n'y aïant pas voulu consentir , ce Prince leur aílìgna
à chacun une pension , qui a été reduite à mille écus , comme
nous avons dit , & le Roi reçoit fa distribution fur 1 évalua
tion des anciens écus d'or , qui monte à six mille livres.
On peut excuser le même Schoonebeck, comme étranger,
d'avoir avancé qu'au lieu des H: qu'Henri III- fít mettre au
collier, l'on voit aujourd'huy des L. qui signifient Louis :
mais M. Herman , qui dit la même chose , ne pou voit pas
ignorer qu'il n'y a point d'L. au collier, & que les H. n'en
ont point été ôtees : au contraire,dans le Chapitre qui se tint
le }i. Décembre 161 «>. où Loiiis XIII. étoit présent , il fut
• Sixième Partie , Chapitre LXV. 415
arrêté que les H. demeureroient à perpétuité iur les brode- °*°RI15M01Ï
ries des manteaux & mantelets, & lur les colliers d'or desPTlluR au
Chevaliers, en mémoire d'Henri III. Fondateur de l'Ordre, ?.UCHk DB
& du Roi Henri IV. íecond Lhi & Souverain Grand-
Maître du même Ordre. Ce collier doit êire du poids de
deux cens écus ou environ, & ne 'peut êire jamais orné de
pierreries. Lorsqu'un Chevalier meurt , ses héritiers le doi
vent renvoïer au Roi. 11 n'y a présentement que les Cardi- •
naux , les Préiats ôcles Officiers qui font de robe,qui portent
la croix pendue au cou, attachée à un ruban bleu laige de
quatre doigts j tous les Chevaliers la portent auiíì ac. achée
à un ruban bleu en escharpe , depuis lepaule droite jusqu'à
la garde de l'épée. Cette croix est: d'or émaillée de bla ic,cha-
queraïon pometéd'or > une fleur-de-lis d'or dins chacun
des angles de la croix , & dans le milieu d'un co é une co-
"lombe , & de l'autre un saint Michel. Les Cardin tux & Pré-
latsportent la colombe des deux côtés de la croix , n'étant
seulement que Commandeurs de l'Ordre du Sain> Esprit.
Toutes les expéditions & provisions concernant cet Ordre t
font scellées par le Chancelier en cire blanche.
Le Laboureur , Additions aux Mémoires de Castelnau. Fa-
\\n,Theatre £ Honneur & de Chevalerie. Bernard Giustinianî,
Hist. di tutt.gìi Ord. Milit. Schoonebeck , Hist. des Ordres
Militaires. Herman , Hist. des Ordres de Chevalerie. Du
Chêne & Haudicquer, Recherches historiques de l ' Ordre du
saint Esprit. Les Statuts de cet Ordre imprimés en 1703. &
Manuscrits de Brienne à la Bibliothèque duRoi,vol. 174.
Chapitre LXV.
Sang -pTecieiicc .
89 J<£aiUyf
Sixième Partie, Chapitre LXVI. 419
O R DR! VO
■— Cordon
Chapitre LXVI. M
Chapitre LXVIII.
# .
418 Histoire des Ordres Religieux,
Ordride Famille avoic reçu d'avoir eu une Chevaliere de cet Or-
1 A VRAIE- j *
c*oix. dre.
L'Ordre de la Vraie Croix fut institué par la même Im
pératrice lan 1668. Le motif qu'elle eut rut à cause qu'au
milieu de l'embraíement du Palais Impérial qui arriva la
même année, une Croix qu'elle avoit, & qui étoit faite
de deux morceaux de la vraie Croix , se trouva miraculeu
sement préservée des flammes s & pour en marquer fa re-
connoissance à Dieu , elle voulut établir une Compagnie de
Dames , fous le titre des Dames de la vraie Croix , dont les
obligations étojent d'honorer particulièrement la Croix où
Jeíus- Christ avoit été attaché pour nos péchez , de procu
rer fa gloire & son service , & de travailler principalement
au salut de Leur ame. Pour les distinguer , elle leur donna
une croix d'or , au milieu de laquelle il y avoit deux lignes,
qui rignoient dans le long & le travers, qui étoient de cou-,
leur de bois pour marquer la vraie- Croix > aux extrémité?
detette Croix il y avoit quatre étoiles, & aux quatre angles,
dts aigles noires qui tenoient chacune un rouleau, fur le
quel il y avoit en écrit ces paroles : Salus & gloria. Elles la
dévoient porter fur i'estomacau côté .gauche, attachée àun
ruban noir. La sainte Vierge & saint Joíeph furent choisis
pour Patrons & protecteurs de cet Ordre qui fut approuvé
par le Pape Clément X. Ce Pontife lui accorda beaucoup
d'Indulgences, & les Règles & les Statuts furent dressez
par le Pcre Jean Baptiste Mani de la Compagnie de Jeíus.
L'Imperatrice Eleonore,MagdeIaine Thérèse de Neubourg,
veuve de Leopold , est présentement Chef de cet Ordre >
& le troisième jour de Mai Fête de l' Invention de la sainte
Croix de l'an 1709. elle le donna à l' Archiduchesse Marie-
Joseph , fille aînée de l' Empereur Joseph , & à trente deux
Dames dans l'Eglise de la Maison Proftsse des Jésuites de
Vienne.
Bernard Giustiniani, Ht st. ditutt.çli. Ord. Militari. L'on
peut voir aussi pour les Ordres de Ta vraie- Croix & de la
Cordeliere,MonsieurHermanj& pour ceux de la hache & de
1 Echarpe , le Pere Mendo , dans son Traité des Ordres Mili
taires.
o*drï db Outre ces Ordres particulièrement instituez pour des
aMiei*. 1 femmes i il y en a aussi d'autres qui se donnent i^difFerem-
I
Sixième Partii, Chapitre LXIX. 419
ment aux hommes & aux femmes s comme celui de Pama- o r dru
jant: institué par ia Reine de Suéde , dont nous avons parlé KïiLsïi*«-
dans le Chapitre XLIII.& celui dela mouche à miel que fc,eNTPKO-
p IETTEZ
Loiiise Bénédictine de Bourbon , épouse de Loiiis Auguste sans .ixt-
de Bourbon Duc du Maine & Souverain de Dombes , ins- CUTiaM< -
titua à Sceaux le 4. Juin 1703» La marque de cet Ordre
est une médaille d'or que donne cette Princesse, où d'un
çôcé il y a son portrait, & de l'autre une mouche à miel
avec cecte devise: je suis petite>mais mes piqueuses font p>ro~
fondes.
■ : : 1 ' .; \ ' *' ' — •
Chapitre {-.'-?£.
I» • • •
0
43^ H I STOI RE DE S O RD RE S RELIGIEUX,
Ordrfj
MlEiTM
*M F'u* C H A. PITRE LXX.
II SUPPO-
L>e plusieurs Ordres Militaires faux & supposés.
DES MA T I E R E S.
XIV. ■ l* mefme.
Militaire, 3M
II est aussi appelle" l'Ordre du Neud , Fonds établis par le Fondateur pour
la mefìne. être partagés aux Cardinaux Prélats
Son Instituteur fie le tems.de son Insti & Commandeurs de l'Ordre, 408
tution , /* mesmt. Nombre fixe des Chevaliers , & les
Statuts & obligations des Chevaliers marques des Officiers , latnefme.
de cet Ordre, la mefme frfuiv. Création de trois Receveurs Généraux
Son abolition , & ce qui en est la eau- du Marc d'Or, 409
se , Îi8 Déclarations fie Ordonnances de Louis
La Republique de Venise fait prisent XIII. en faveur de l'Ordre , la mef
des Statuts de cet Ordre à Henri III. me.
Roi de France , l* mtfme. Augmentation du dnrtdu Marc d'Or,
JLtprit ( Ordre du Saint ) en France , son fie la cession pour toujours à l'Ordre ,
instituteur & le tems de son institu la mefme .
tion , 3S7 fr sutv. Suppression des Receveurs Généraux,
Motifs de son institution , l» mefme. création de deux Trésoriers fie de deux
Lettres Patentes de cette institution où Contrôleurs Généraux du Marc d'Or,
l'on voit les intentions de son Fonda la mefme & fuiv.
teur 598 Privilèges accordés par Henri III. fie
Mauvaises interprétations de l'inten- confirmés par Henri IV. Se Louis
tioa du même Fondateur , 399 XIV. aux Cardinaux Prélats Cheva
Réfutation d'une mauvaise explica liers & Officiers de cet Ordre , 410
tion du CoHier de cet Ordre , par une Privilège accordé en particulier aux
autre plus naturelle , tirée* des Let Prévôt, Grand Trésorier, & Greffier
tres Patentes de l'institution , 4co. fr de 1 Ordre par Henri IV. la mejme.
pre'ced. Les Chevaliers s'en plaignent , fie il
Statuts de cet Ordre , & ce qu'ils con leur est ôté , excep:é au Chancelier ,
tiennent , la mefmo fr fuiv. 411
Sa grande maîtrise est unie àla Cou Obligations imposées aux Chevaliers
ronne de France , la mefme. de cet Ordre par son Fondateur, lé
La première assemblée des Cheva mefme.
liers de l'Ordre, & le lieu oiì elle se Eglise choisie pour y célébrer la Fête
tint , 401 de l'Ordre, la mefme.
Soícmnité de cette assemblée , & le Ordre de la marche de ces Cheva
serment qui y fut fait par Henti Ils, liers lorsqu'ils accompagnent le Roi
son instituteur , la mejme fr fuiv. le pur de la Fête de l'Ordre, fie leurs
Obligations Se serment que font les habillemens , la mefme & fuiv.
Cardinaux & Prélats le jour de leur Offrandes du Roi le jour de la'Fêtc ì
réception , 403 la Messe, 411
Conditions nécessaires pour âtre reçu Offrandes destinées par le Roi pour les
dans cet Oidre , 404 Augustins , - la mejme fr fuiv.
Manière de ciéer les Chevaliers , fie le Fondation faite dans leur Couvent par
serment qu'ils font, 405 le Roi. 413
Cérémonies qui se sont , fie paroles Le Pape dispense les Chevaliers de
qui se disent lorsqu'on leur donne le leur vœu , Se de leur serment , la mef
Manteau , & le Collier de l'Ordre , me fr fuiv.
40$ Il permet à Henri IV. de faire tel
Les Etrangers sont exclus de ect Or changement qu'il jugera à propos aux
dre par les Statuts, & pourquoi , 407 Statuts de l'Ordre , 414
' Cet Article des Statuts est changé par Etoile (Ordre de l") ou de la Noble Mai-
Henri IV. fie ce qui l'engage a ce fon en France, 308
changement, la mefme. Son instituteur , fie le tems de son ins
Obligation des Princes fie Seigneurs titution , J09
étrangers qui sont associez à l'Ordre, Sentiment de Favin au sujet de l'ins-
la mefme. tituteur de crt Ordre , fie de son insti
Seigneurs Etrangers qui y ont été as tution , fie sa réfutation , 308. fr Juiv.
sociez par Henri IV. 8c par Louis Lettre Circulaire qui prouve quel est
M m m ij
T A B L E
le véritable Instituteur, & lc cems de Caën , ïj mtfmt.
son institution , 309 11 obrient des Lettres Patentes du Rot
Charles VII. félon quelques Autears Sc s'associe M. Bloti» de Than qui
avilit cctOrdre en le donnant au Che fonde cette première maison,!* mesmt.
valier du Guet , 311 11 fait plusieurs Missions , 164
Réfutation de ce sentiment, 311. (3* U compose deux livres, leurs titres, Sc
suiv. ce qu'ils contiennent mejme & suiv.
Abolition de cet Ordre , Sc ce qui en II établit l'Ordre des filles de Notre-
fut la cause, 314 Dame de Charité , 16s
Et"le ( l 'Ordre de 1' ) supposé , son ins II convoque une Assemblée dans la
titution , selon l' Abbé Giustintani , quelle M Bloiiet de Camilli est fait
443 Supérieur de la Congrégation , U mes
La marque que l'on attribue à cet Or mt.
dre , 444 Sa mort, 166
Etoile deNotre-D»me(\'Oidtc de 1* )f*ux Euâistts, Congrégation de Missionnaires
Sc supposé , son Instituteur Sc le tems Sc leur Fondateur , lf$>
de son institution , Leur titre Sc leur emploi , l* mesme.
Marque de cet Ordre , 44Í Ils établissent de nouvelles Commu-
Histoire de celui qui rétablit , U mts- nautez en plusieurs endroits , i<3
mi. Leurs pratiques & les fins de leur ins
Etolt <»'0r( Chevaliers de 1' ) ì Venise, titut , x t«7
j<ft Eugent IV. (le Pape) approuve l'Ordre
Personnes aufquelles on donne cette de la Toison d'Or , $t»
dignité , Sc aufquelles il appartient de Exaltation ( Congrégation établie en
la donner , la mestne. France , sous lc titre de V ) de la
Cr que ceux qui Font reçue, font obli Sainte Croix pour la propagation de la
gés d 'observer, l»mefmt. soi , *4
Ce que l'on dit de l'origine de cesChe- Elle est approuvée Sc confirmée par le
valicrs , & de la marque qui les distin Pape , U mesme.
gue , lit me!me. Elle obtient des Lettres Patentes du
.ramilles de Venise qui jouissent de Roi, U mesmt.
cette dignité , î<3 F
Le grand Chancelier de U République
«n jouit auílì , /* mesmi. FErd'Or ( Ordre du ) St HesEcuters
Son habillement otdinaire , Sc celui du Fer d'Argent, son Instituteur Sc le
qu'U porte dans les fonctions publi tems de son institution , 3fo
ques , l* mesmt. Intention qu'il eut dans cette institu
Etole <( Ordre de 1' ) en Espagne , son tion , l* mesmt fr suiv.
Instituteur, 194 Marque des Chevaliers & des fccuïers
Eudes ( le Pere ) Fondateur des Prêtres de cet Ordre, 351
Missionnaires Eudistes, i5> Noms des premiers Chevaliers qui re
Sa naissance , la mesmt & suiv. çurent cet Ordre , mesme.
II fait vœu de chasteté , 160 Serment Sc resolutions des Chevaliers
1 1 fait ses études chez les Jésuites , Sc de cet Ordre»» I* mesme.
se fait recevoir à la Congrégation éta Les armes dont ils dévoient se sèrrir
blie dans leurs Collèges , /* mesmt. dansleurscombats,8cce qu'ils dévoient
il çntre chez les prêtres de 1 Oratoire, faire en cas qu'ils fussent vainqueurs
16 l ou qu'ils fussent vaincus , Z* mesme.
U reçoit la Prêtrise , l* mesmt. Ce que c'étoit à proprement parler que
1 1 s'expose à la peste dans deux Diocè cet Ordre , & quelles étoient les obli-
ses , en lecourant les pauvres affligés . gâtions des Chevaliers , 351
de ce mal , 161 Ferdinand , Infant de Castille , Institu
il est élu Supérieur de la maison de teur de l'Ordre du Lis , 341
J'Oratoire à Caën , U mesmt. Son surnom, Sc ce qui le lui fit donner,
ll.sort de l'Oraioite , Sc ce qui l'y en /• mesmt.
gage , i«3 Fidélité ( Ordre de la ) son Instituteur
U érige un Séminaire dans la riile de Sc la marque qu'il donna aux CtarM
DES MATIERES.
•liers de cet Ordre , 33$ traite cher les Ursulincs , U mesme.
Noms des premiers Seigneurs qui rc- Ses occupations Sc les lieux où elle éta
ç.irent cet Ordre , la mesme. blit ses retraites , en attendant que le
Florent V. Comte de Hollande , Insti bâtiment soit fini , 118
tuteur de l'Ordre de saint Jacques , Les Rctraitessoiu interdites, & ce qui
188 en est la cause , 119. rjr preced.
Les douce premiers Chevaliers <ju'il Elks sont rétablies , & comment , /*
Jit , Sc 'la marque qu'il leur donna , l» mtsme.
mtsme. Elle fait achever un corps de logis que
Sa mort funeste , & ce qui en fut cau M. de fCcrlivio laissoit impartait e»
se , 189 mourant , nm
Vengeance extraordinaire que l'on Sa mon Sc les établiffemens qu'elle *
tira de fa mort dans la personne de cc- eu la consolation de voir pendant fa
lui qui 1 avoit tué , la mefint. rie , /* mesme.
"î ( propagation de la ) Séminaire éta François , ( entreprise des ) pour La con
bli dans Rome . 77, version des Idolâtres , 84
Son instituteur & ses Fondateurs ,78. Réussite de cette entreprise , la mesme
& suiv.
■Nations qui y sont reçues, selon la fon François de Sales , ( communauté de
dation du Cardinal Barberin , 79 saint ) établie par M. lc Cardinal de
Ce Séminaire est uni & soumis à la Noaillcs , 13.9
Congrégation des Cardinaux de la Prieuré dont elle joiiit , la mesme.
propagation de la soi , l» mesme. ■ François, premier Roi de France , fait
Emplois que l'on donne aux Sémina une severe reprimendc à un Cheva
ristes âpres leurs études , 80 lier de l'Ordre de S. Michel , Sc pour
Sciences & langues qu'on enseigne quoi , 37r
dans ce Séminaire , la mesme. U fait du changement au collier de
Formule du serment que sont ces Sé cet Ordre, 37s
minaristes , /* mesme. II l'cnToïe à Henri VIII. Roi d'An
Foi ( propagation de la ) Communauté gleterre , Sc en reçoit 1 Ordre de la
établie à Sedan sous ce titre , %6 Jarretière, la mesme.
Son principal emploi , * la mesme. Lettre de François premier à ce sujet ,
Foi ( Chevaliers de la ) de Jésus- Christ, la mesme fr suiv.
le tems de leur institution ,. 185 François II. Roi de France, fait dix-huit
Fous , ( Chevaliers de l'Ordre des ) leur Chevaliers de l'Ordre de faintMichel,
institution, & leur Instituteur , 54$ 377
Marque de Cet Ordre , /* mesme. Frédéric III. Electeur de Brandebourg,
Original desLettres d'établissement de Instituteur de l'Ordre de la fidélité ,
cet Ordre , la mesme. ^ 33S
Francheville ( Madame de ) Fondatrice Ce qui lui donna occasion d'instituer
d'une maison de Retraite pour les fem cet Ordre, la mesme.
mes , xi J Marque qu'il donna aux Chevaliere
Sa naissance & ses Parens , la mesme.. de cet Ordre , & les premiers qui le
On lui propose plusieurs mariages.elle reçurent , la mes/ne.
en accepte un , Sc ce qui en empêche
la conclusion , Z* mejme suiv.
Elle renonce aux vanités du monde
St se consacre aux oeuvres de pieté , GAbrìel ( la Congrégation de saint )
116 son fondateur, 16%
L'ufage qu'elle fait de ses biens , l» Pratiques , observancrs , Sc gouverne
mesme. ment de cette Congrégation , 17 4
Elle commence à recevoir Jes person Emplois de ses Sujets , & le tems de fa
nes de son sexe pour faire les retraites , fondation , '* mesrre.
/* mesme ty> suiv. Gardas VI. Roi de Navarre , bâtit seloa
Elle est traversée dans les desseins , quelques Auteurs le. Monastère de
417 lai nie Marie de Nagera , Sc institue
Slle bâtit une nouvelle maison de Re l'Ordre Militaire du Lis , 349
M m m iij
TABLE
Ce qui le détermine à fonder ce Mo- assemblée» , la* mesme*
Bastere & cet Ordre , l* mesme. Dames qui ont été reçues dans cet
Marque & collier qu'il donne aux Che Ordre , 331
valiers du Lis , scion les mêmes , ta Gtergts ( Ordre de saint ) son instituteu»
mesme & suiv. & la demeure qu'il asilgna aux Cheva
Ce que disent quelques antres Auteurs liers , 3«7
ì ce sii|ct , & celui qui paroit le plus Ecur marque & leur obligation , l*
probable , 34'- Ó* /•««• mejmt.
Gardelles ( Ermitage des ) bâti par lc Gérard de Velsen tue Florent V. Comte
frère Jean Baptiste , 117 de Hollande , 18^
Gaston de Foix Prince de Navarre , Che 11 cil mis à mort à Leiden d'une ma
valier de l'Ordrc de l'Etoile , 314 nière aulTi cruelle que singulière , la
Ceneite ( Ordre de la ) & celui que quel mesme.
ques Auteurs disent en avoir été l'ins- Gérard V. succède au Duché de Juhers,
tituccur, 441
Ce qui donna occasion à cet institu II lui est disputé par Arnould d'E-
tion , selon les mêmes Auteurs, la mes gmond , la mesme.
me. Gérard remporte sur lui nne célèbre
La marque prétendue de cet Ordre , Victoire & institue l'Ordre de S. Hu
la mesme ò* suiv. bert en mémoire de cela, la mesme.
Geneviève ( filles de sainte ) leur pre Germanique { le Collège } Séminaire
mière Fondatrice , • us établi dans Rome , 8*
Ce qui leur a fait donrer le nom de Motifs de son institution & son Fon
sainte Geneviève , 11* dateur, la mesme.
Leurs pratiques & observances , 8c Nombre des Séminaristes , & l'Eglise
kur charité pour les pauvres, U mime. qu'ils poffedent , la mesme.
& *3* Exercices de ces Séminaristes , 83
Ce qui a donné lieu à leur union, avec Personnes illustres qui fout sorties de
la Communauté de Madame de MU ce Séminaire , la mesme.
ramion , l* mime. Giesualdo ( le Cardinal) Archevêque de
Les grands biens qu'elles ont reçu d'el Naples donne l'Eglis: de sainte Marie
le , /* mimi . de tous biens à Cb-arles Carassa Fon
Leur Institut est approuvé par an Lé dateur des ouvriers pieux , 4S
gat à Latere , la mime. GonAi ( Jean François de ) premier
Monsieur Ferrct leur donne des Ke- Archevêque de Paris , contribue à
glcmens & des Constitutions,/* mime la fondation des Prêtres de la Mis
& suiv. sion , 69
Elles íônt approuvées par l'Arehevê- II érige une Assemb'ée " d'ouvriers
que de Paris , 117 évangéliques en Congrégation , 84
Le Roi leur donne des Lettres Paten Titre de cette Congrégation , /* mes
tes , la mime. me.
Leur charité à l'égard du prochain , 11 érige le Séminaire de saint Nicolas
*3* du Chardonnet , 141-
Leur réception & leur engagement , Gonfalon ( Archiconfraternité ) établie à
la meme çysuiv. Rome, 160
Georges ( Chevaliers de saint ) leur mar Son établissement , & le nom qui fut
que , leur institution , & leur Institu donné aux Confrères , /* mesme &
teur, 31S suiv.
Ce qui adonné occasion à l'institution Autres Confratetnités qui font érigées
de ces Chevaliers , 31? à son exemple, 2.61
On leur fait des Statuts , & ce qu'Us Ces Confrères s'opposent à la violen
contiennent , la mesme. ce des Seigneurs Romains , dans un
Additions faites à ces Statuts , 3 3°- Ó* trouble qui fut excité à Rome, rendent
suiv. la linerté à cette ville , & prennent le
Ordonnance faite au sujet de cette ad nom de Gonfalon , la mesme.
dition , la mesme. Ce que signifie ce nom , /* mesme.
Lieu où ces Chevaliers tiennent leurs Eglises 81 Privilèges qui lcui font ac-
DES 'MA T I E R E S.
cordes en considération d: leur zele, On lui donne la conduite de toutes le!
la mesme. Soeurs de la Charité en qua.ité de Su
L eur pieté à l'égard des pauvres filles, périeure , ioí
des Confrères malades, & de ceux qui Elle fait un nouveau voeu , & renou
font morts, tSi velle celui de viduité quMle avoit dé-
Le Pape leur donne le foin de rache ja fait , la mesme.
ter les Captifs , la mesme. Elle achette une mai son au village de
Gon^agues ( Vincent de ) institué- l'Or- la Chapelle , Sc ce qui l'y engage ,
dre du Rédempteur ou du Sang Pré 109
cieux de ] cfus- C bri st , 41 J Elle y va loger , Sc s'y exercé à des
II cn reçoit l'habit Sc le collier , 41Í eeuvres de charité , la mesme.
11 fait plusieurs Chevaliers de cet Or Elle change de maison , Sc vient de
dre , la mesme & suiv. meurer au fauxbourg saint Denis , U
Cérémonies observées à la création de mesme.
ces Chevaliers , & leur serment , 416 Oeuvres de miséricorde qu'elle exerce
II fait des Officiers de cet Ordre , 41g dans cette nouvelle maison, /*
Les Ducs de Mantoue en ont toûjours mesme.
été Grands Maîtres, l.% mesme. On lui donne le soin de la maison des
G'»l*gues ( Eleonore de ) institue' les Enfans Trouvez , Sc de quelques au
Ordres des Esclaves de la Vertu & de tres Hôpitaux , tant cn France que dans
la vraie Croix, 417 les païs étrangers , la mesme & suiv.
Marque qu'elle donne auxChevalieres Elle fait approuver fa Congrégation ,
du premier de cesOrdres,&'ce qu'elles ses Reglemens & Statuts , m
promettent à leur réception, mesme. Sa mort & fa sépulture , n*
. Marque qu elle donne auxChevalieres "«fi ( le Collège des ) Séminaire établi
du second Ordre , 418 dans Rome pour la Propagation de la
Grandmont ( 1c Prieuré de ) dans le Parc Foi, 8(
de Vincennes, annexé à la dignité de Son Fondateur , l* mesme.
Chancelier de 1 Ordre de saint Mi Grégoire XIII. ( le Pape ) Fondateur de
chel, est distrait de l'Ordre de Grand- Íilusieurs Séminaires dans Rome pour
mont, - 374 a Propagation de la Foi , 81. & suiv.
Concordat fait entre le Roi Henri Il accorde à Philippe II. le pouvoir de
III. & le Général de Grandmont à ce conférer l'Ordre de la Toison sans
sujet , la mesme. la participation des Chevaliers , 349
Ce que ce Prince donne à cet Ordre Grégoire Xv. approuve l'Institut des
en échange , U mesme. Ouvriers Pieux , fi
Cardinaux qui ont joui de ce Prieure Guerin ( Monsieur) Directeur des Filles
cn qualité de Chanceliers de l'Ordre de la Croix , leur fait des Reglemens,
de saint Michel , 374
Gras ( Mademoiselle le ) Fondatrice des Guerra ( le Pere Matthieu ) Fondateur
Soeurs de la Charité , 103 de la Congrégation des Prêtres du sa
Sa naissance & ses parens , /* mesme. cré Cloud , if
Elle se marie, Sc s'applique aux œu Guet ( Chevalier du ) est fait Chevalier
vres de miséricorde , 104 de l 'Etoile , selon quelques Auteurs ,
Elle perd son époux , & exécute un 3»
vœu qu'elle avoit fait de garder la vi- Cet Ordre , selon les mêmes , est avili
duité 1 & de se consacrer à Dieu, /* par cet endroit , la mesme fjy suiv.
■ mesme. Réfutation de ce sentiment , Sc les
Elle fiit la visite des Confrairies de preuves du contraire , Jli. & suiv.
Charité établies par M. Vincent de Gustave Roi de Suéde , Instituteur de
Paul , iitf* l'Ordre des Epées *9Í
Son austérité dans ses voïages , & ce Marques de ect Ordre , & fa duree , /*
qui l'cxc.te à les pratiquer , la mesme & suiv.
mesme. Sujet de son abolition , l* mesme.
Elle procure des établisscmens à Paris
pour les Sœurs de la Charité , 7*
mesme.
TABLE
Maître de l'Ordre , ÍC unir fa grande-
H Maîtrise à la Couronne de France
40e*
Aíbt ( Ordre de la ) son lr.stiru- U tient la première Assemblée de
H tcur , & 1c tems de son institution, l'Ordre dans l'Eglife des Augustins de
Paris , 401
Ce qui fin la cause de cette institution, 11 y fait son serment comme Chef Kc
Grand-Maître de l'Ordre , 40*
Marque de cet OrJre, la mesme. Formule de ce serment, lamesmr,
( Société des Vierges de ) leurs 11 est revêtu du manteau de l'Ordre ,
Fondatrices, 38 &on lui metleccHlicr aucou, 403=
Leurs pratiques & observantes , /<• II donne le même Ordre au Chance
mesmt fr fitiv. lier , & à plusieurs Chevaliers , la
Hurlai ( Jean de ) est fait Chevalier du mesme.
Guet, 31a Serment que fonr le* Cardinaux r
11 est dispensé d'exercer son OíBcc Pré!att,& Chevaliers à leur réception,
pendant un an , & ce qui lui fit obte 403. & 40s
nir cette dispense , 313 Il ordonne que les denier» qui pro
"arlai ( François de ) de Chanvalon , viendront du drort du marc d'or se-
Archevêque de Paris , approuve les ronr affectés Sc hipotequés au pare
Constitutions des Filles de 1 Union ment des frais de l'Ordre , auquel if
Chrétienne , & y fait des Remarques, avoit déja affecté d'autres droits Sei
gneuriaux , 408. &sHÌV.
Elles font encore approuvées par le Il choisit l'Eglife des Augustins de
Cardinal de Noailles , & par quelques Paris pour célébrer la Fête de l'Or-«
autres Evêques , >Í9 dre , la mesme.
U7»r» ( le Bon ) Fondateur des Frères Privilège que ce Prince accorde aux?
Cordonniers & Tailleurs , 17$ Chevaliers de cet Ordre , 410
Son pais & ses païens, la mesmt. II les oblige à plusieurs pratiques de
li détruit le Compagnonage, 179 pieté , 4ii>
Ce que c étoit que ce Compagnonage, Henri Ils. Roi de France , fait une Or
U mesme fr sniv. donnance pour que les Princes étran-
II établit fa Société & celles des Tail geis puissent être admis à l'Ordre du-
leurs , 180. fr 183, Saint-Esprit, 407
Sa mort íc fa sépulture , l* mesme. Etrangers ausquels cc Prince confère
tltnri II. Roi de h tance , tient un Cha cet Ordre , /* mesme.
pitre de l'Ordre de saint Michel à U obtient une dispense du Pape pour
Lion , • 37Í les Chevaliers r 413. frsniv.
Ordonnances qu'il y fait au sujet de Le même Pape lui accorde la permis
l'habillement , U mesmt fr sitiv. sion de faire tel changement qu'il luis
Henri III. soustrait le Prieuré de Grand, plaira aux Statuts de l'Ord rer, 444*
raont dans le Parc de Vincennes de Changemcns qu'il faircn conséquen
l'Ordre de Grandmont , 374 ce de cette permission , la mesme.
Cc Prince fait un Concordat pour cela Holxjtuser ( Barthelemi ) Fondateur de
avec François de Neuville, Général de la Congrégation des Ckrcs Séculiers,
cet Ordre, la mesme. MJV
Les Cordeliers font tntroduirs dans cc Sa naissance & son paît, la mesmt.
Prieuré du Parc de Vincennes , & en- II reçoit la Prêtrise , dit fa premier*
íùite les Minimes , /* mesmt. Messe , & est fait Docteur . rto-
II institue l'Ordre du Saint-Esprit en 11 jette lts fondemens de fa- Congré
France , & ce qui le porte à cette in gation , la mesme.
stitution , 3-97 11 est fait Grand- Vicaire du Diocèse
Lettres Patentes de ce Prince , dans de Chiemzée, & Doien deLeoggen-
lesquelles on connoît son motif Aria tal j la mtsmr.
mauvaise interprétation que quelques- Les progrès que fait fa Congrégation,
uns ont donnée à les intentions , 398. , U mesmt.
fr fitiv. Sa mort , & les éloges que reçurent
U fc déclare Chef & SouvcrainGiand? les Statuts qu'U avoit faits pour fi»
Congrégation*
DES MATIERES.
Congrégation , * 111 ou de saint André , $40
Hésitai de la Santé ( 1' ) ce que c'étoit Il fait des Chevaliers de cet Ordre Sc
autrefois , Sc par qui il éto.t admini les dispense des anciennes cérémonies
stré , H5 de la réception , /* mesme.
Lieu où il a été transféré , la mtsme. II leur donne une Chapelle Roïale
Hôpital de l» Charité Chrétienne , son pour le lieu de leurs Assemblées en
Fondateur , les motifs & intentions place de celui qu'ils avoient aupara
qu'il eut dans cette fondation , 445 vant , qui avoit été ruiné par les Hé
Hospitalières itt Duché fr Comté de rétiques , la mesme.
Bourgogne , 9 Cet Ordre est encore aboli par les ré
Leurs vœux , Ix meftne. volutions d'Angleterre qui obligent
La différence qu'il y a entre celles du ce Prince à se retirer en France , l»
Duché Sc celles du Comté , la mesme mesme.
fr suiv. Jacques VI. Roi d'Ecoffe est mis fur le
Hospitalières de Dijon fr de Langres , Sc Trône âgé feulement d'un an , & est
leur Instituteur , 136 élevé dansl'hcrcsic , 390
Elles sont mises à la place des Reli Jarretière ( Ordre de la ) en Angleterre,
gieuses du Saint-Esprit dans l'Hâpi- son Instituteur , iyg
taldeDi:on, 141 Les sentimens differens des Auteurs
Le Roi leur accorde des Lettres Pa fur le sujet de son institution , la mes
tentes , 141. fr suiv. me fr suiv. '
Elles élisent M. Joly pour leur Supe- Présent quefaisoient les Chevaliers de
rieur, 141 la J arreticre à leur réception pour l'cn-
Elles font leurs premiers vœux , 145 tretien des Chanoines Sc des pauvres-
Hubert ( Ordre de S ) son Instituteur, Chevaliers de l'Eglisc de Windsor , la
le tems &lc sujet de son institution,381 mesme.
Cet Ordre est rétabli par Jean Guil Devise que dévoient porter les Cheva
laume de Neubourg , Electeur Pala liers de l'Ordre , la mesme.
tin , 383 Tems auquel ils étoient obligés de
Huti ( le Pere ) Coinstituteur des Mai porter le manteau de l'Ordre ,301. fr
sons de Retraites , 111 suiv.
S'a naissance Sc son païs , /* mesme, Origine du collier de cet Ordre & ce
II se fait Jésuite , la mesme. qui le compose , 301
11 fait sa profession solemnelle , la Autres marquis de cet Ordre & quand
mesme. ils sont obligés de lts poiter , la mes
Il s'emploïe aux Missions , & travaille me.
à l'avancement des retraites , la Nombre des Messes que le Roi & les
mesme Chevaliers étoient obligés de faire dire
Sa mon , m pour un Chevalier mort , 303
Hus (Jean jtems auquel il commença à Ce qui fut ordonné à la place de ces
semer ses erreurs , 331 Messes par Henri VIII. aprés qu'il eur
embrassé l'herefie , la mesme.
I Changement dahsl'habit de ces Chc--
valiers , la mtsme.
J Acquêt (Ordre de saint) en Hollande, Description du collier comme il est à
son Instituteur Sc le tems de son insti présent , la me/me fr suiv.
tution , 18 S Lettre du Roi Charles ll à un Mar
Les premiers Chevaliers de cet Ordre, quis de Brandebourg lorsqu'il lui en-
la mesme. voïa le collier , 304 fr suiv.
Marque de cet Ordre , la mesme. Lettre du Chevalier Walkcr au Prince
Jacquet y. Roi d'Ecosse Instituteur de d'Orange au sujet des habits de l'Or
l'Ordre du Chardon ou de saint An dre envoiés au Marquis de Brande
dré , 38* bourg , 30s
Marque & devise qu'il donna aux Obligation des Princes éti angers aprét
Chevaliers de ce: Ordre , lame/me. qu'ils ont reçu les marques & orne-
Jacques II. Roi d'Angleterre,d'Ecosse Sc mensde l'O'dre la mesme.
d'Irlande létablit l'Ordre du Chardon Cérémonie observée lorsque le Procu-
Terne VIII. Nnn
T A BLE
tenr de quelque Prince est infta'é , U Collier qu'il donna aux Chevaliers de
mtsmt. cet Ordre , U mesme fr surv.
Henri l V.estfait Chevalier de cet Or Jtan /.Roi de France.Iniiitutçur de l'Or
dre • /* mtsme. dre de l 'Etoile , jo>
Celui qu'il envoïa , comme son Pro Lettre circulaire que ce Prince écrit à
cureur & le serment qu'il fit , jo< ceux qu'il veut honorer de cet Ordre,
Autres Rois 'de France qui ont reçu la mesme t}y fitiv.
cet Ordre , la mtsme. Jean I. Roi de Castille*, institue un Or
Autres Souverains qui l'ont reçu , U dre de Chevalerie pour les femmes ,
mefme.
Nombre des Chevaliers de cet Ordre, Action mémorable qui porte ce Prince
la mtsme. à cette institution & la marque qu'il
Nombre Sc qualité des Chevaliers que donne aux Chevalieres , la mtsme.
fit 1a Reine Elisabeth , la mesme. Jeanne ou J cannelle Reine de Naples,i8t
Officiers de cet Ordre , la mesme. Louis III. Duc d'Anjou fait son possi
Evêque né Prélat de l'Ordre , U ble pour la déposséder , mais inutile
mesme. ment , la mtsmt.
Habillement du Prélat , du Chance Elle l'appelle dans la fuite & le fait
lier de 1" Ordre Sc des autres Officiers, reconnoître Roi de Naples , U mesme.
307 II chasse du R 01 au me les Catalans St
Jtan ( S. ) in Vtntrt , Abbaïe possédée par les Aragonois avec leur Roi , la mes
les Prêtres de l'Oratoire en Italie , 11 me.
Se$ dépendances , /* mesme. Sa mort, iSr
Jtan Jacquit (le Frère ) ouJtan- Baptiste, Jeanne (la Princesse) héritière du Roïau-
Propagateur des Ermites de la Refor me de Naples épouse le Prince André
me des Ermites de saint Jean- Baptiste fils de Charles II. Roi d'Hongrie,
3«4
II fait quelques nouveaux établissc- Elle ne veut pas que ce Prince prenne
nicns d'Ermitages Sc en reforme d'au la qualité de Roi , la mtsme.
tres , l* mtsmt r> fitiv. Elle se fait couronner conjointement
11 change l'habit de ses Ermites & ce avec lui : 315
qui l'y 'oblige , HÍ Elle est soupçonnée de sa mort , la
11 cstélu Visiteur General de tons les mtsmt.
Ermites du Diocèse de Langres , fs Elle épouse Louis de Tarcnte , la
mtsme. mesmt.
I! quitte le Diocèse de Langres & les Elle est obligée de s'enfuir avec lui en
raisons qui l'y obligent , 117 Provence , la mtsmt.
11 quitte fa Charge de Supérieur , U Elle retourne à Naples , la mtsme.
mtsme1 Jtsut-Christ ( Ordre Militaire de ) & d*
Sa mort , la mtsme. saPaffien, . 334.
Jean d'Antioche ( Saint ) Fondateur des Son Instituteur Sc la marque qu'il don
Ermites de Mont Luco , 118 na aux Chevaliers de cet Ordre , l»
Jtan I. ( Dom) Roi de Castille aggran- mtsmt fr fitiv.
dit l'Ordre de la Bande , 193 Jour de son institution Si personnes
Cet Ordre est aboli & ensuite renou- de distinction qui y reçurent lc collier,
vellé par Philippes V. de la maison de 335
Bourbon , la mesme. Jtsus s> Marit ( Chevaliers de ) leur
Jeun II. Roi de Castille Instituteur de institution Si la marque de leur Or
l'Ordre de l'Ecaille ou de la Scama , dre , l*t
*94 Election du Grand-Maître de cet Or
Marque qu'il donna aux Chevaliers dre Sc ses privilèges , la mtsme.
de cet Ordre , la mtsmt. Ce que l'on exigeoit de ceux qui y
Jean Roi de Suéde surnommé le Grand étoient reçus , la mtsmt frstùv.
Instituteur de l'Ordre de l' Agneau de Ce que portent les Statuts de cet Or
Dieu, 196 dre, 36>
L'année Sc le jour ausquels il fit cette Privilèges des Commandeurs Sc des
institution , la mesme. Chevaliers ,
D E S M A T I E R E S.
Leurs obligations 8c leur voeu , l* Elles obtiennent des Lettres Patente»
mesme. du Roi , la mesme.
Joigny ( le Comte de ) Emmanuel de Leurs progrés , la mesme.
Gondy Fondateur de* Piètres de la Les occupations charitables de ces
Million , 69 Soeurs , '* mesme é> suiv.
Joly ( M, ) Institutsur des Hospitalières Leur gouvernement Sc leurs prati
de Dijon 8t de Langres , I3Í ques , 188
Sa naissance Sc fes parens , la mejme. Leurs)v«ux Sc leurs promesses , 189
L'éducation qu'il reçoit d'eux & prin Ce qui s'observe lorsqu'elles sortent de
cipalement de fa mere , la mesme. la Congrégation , la mesme.
Action héroïque de fa charité envers Elles ont des Soeurs agrégées , ce que
les pauvres , 137 c'est que cesfecurs Se quelles font leurs
ïl fait fes études*, reçoit le bonnet de obligations , iso &suiv:
Docteur 8c eft fait Prêtre , /* mesme. Jtsrfh ( Saint ) Congrégation de Prêtre»
11 est fait Grand Vicaire de la Colle- Missionnaires, 191
giate de saint Etienne de Dijon , ijt Leur Instituteur 8c fa profession , la
11 fait une espece de Mission aux pau mesme.
vres 8c ce qu'il fait pour les engager ì Les Missions que ses Prêtres entre
se trouver à ses exhortations , l jj prennent Sr les fruits qu'ils y font ,
II établit la Communauté du bon Pa 199
steur , 140 11s font persécutés, comment Sc pour
11 établit auíTi une Société qu'on nom quoi , aoo
me la Chambre de la divine "Provi 11s s'établissent dans Lyon , soi
dence , la mesme. Irlandais ( le Collège dés ) à Rome , 8 j
11 institue les Hospitalières & ce qu'il Son Fondateur , la mesme.
fait pour cela , la mejme fy suiv. Ce que jurent les Séminaristes de ce
II donne l'habit de Novices à quinze Collège cn y entrant , la mesme
filles qui étoient venues de plusieurs
Provinces, 141
11 leur fait des Reglemens if les pré
cautions qu'il prend afin qu'ils foienc KlLitivi» ( Louis Eudo de ) prenvef
fans défauts , la mejme. Instituteur des Maisons de Retrai
Sa mort 8c ce qui en est la cause , 143 tes, . au
érsuiv. Sa naissance 8c ses parens , la mesme.
Contestation au sujet du lieu de fa sé Il s'engage avec une Demoiselle , i
pulture , la mesme. laquelle il proret de l'époufer , Ui
Ses Reglemens font approuvés , U Ses parens s'y opposent , Sc l'envoïent
mesme, à Paris , • la mesme.
Josef&( Saint ) Congrégation de Prêtres U fait une retraite chez les Carmes,'*
Séculiers , 1) mesme.
Stín Fondateur, la mesme. 11 prend les Ordres sacrés , la mesme.
Quelques Prêtres de cette Congréga U retourne á son pais, où après la
tion commencent la vie commune , x6 mort de son pere 8c de fa mere , il em
Leur première demeure Sc ce qu'ils ploie son bien en auvres pieuses .1:1
, font pour son établissement , la mes. ér suiv.
me. Il est fait Grand- Vicaire de l' Evêque
lis font transférés en un autre lieu , la de Vannes , aïs & suiv.
mesme. 11 établit une maison de retraite , & cc
LcursConstirutionssont dressées & ap qui l'y engage, a.14
prouvées , l» mesme. II dresse avec le Pere Hubi IcS Regle
Leurs pratiques 8c Observances , 17 mens nécessaires pour les retraites , &
Josephs la Congrégation des Soeurs de St) y fonde l'entretien de quatre Direc
Son Origine & son instituteur , i8í & teurs, us
suiv. Çctte Maison de retraite donne lieu à
Les soeurs de cette Congrégation font rétablissement d'une autre pour les
, confirmées Sc leurs Constitutions ap femmes la mesme.
prouvées , 187 On lui en donne la direction,tant pour
Nnn ij
T A B L E
I? spirituel que pour le tempoiel, 119 Sentimen du Père Bonanni au sujet
Sa mort , »*o de cet Ordre , & de son établissement ,
l* mesme.
Lévrier ( Ordre du ) son institution & si
marque, 35 3
LAiifluf , fils de Charles de Duras Obligations des Chevaliers de cet
Roi de Naples , est proclamé Roi Ordre , l* mejme.
dr cc mémc Roïaume , & couronné à Lettres de son établissement , l*
Gactte , 181 mesme.fr suiv.
II lui est disputé , & enfin il en reste Lyon ( la ville de ) est affligée de peste .
le Maître , U mesme. 194. fr 197
Sa sœur Jeannelle lui succède après fa Lion ( Chevaliers de l'Ordre du ) en
mort , /* mesme. France , 184
Louis III. Duc d'Anjou loi dispute ce L'instituteur de cet Ordre , & ce qui
Roïaume, la mesme. occasionna son institution , la mejme.
]_Annano , Maison de la Congrégation Lionne ( Chevalier de la ) marque de
de l'Oratoire *, ìt cet Ordre , & ce qu'elle signifioit :
Abbaïe possédée par cette Maison , & 181
ses dépendances , la'mesme. Lis ( Ordre du ) son Instituteur & son
J. turc tu ( Chevaliers de Nôtre- Dame institution , selon Favin , & quelques
de ) leur Instituteurs le tems de leur autres Auteurs 340
institution , j<7 Le sujet de son institution , & le ser
Marque de leur Ordre , ir privilèges ment que faisoient les Chevaliers qui
que leur Fondateur leur accorde , /* y étoient reçus , la mesme.
mesme Marque & collier de cet Ordre , /*
Leur obligation , /* mesme. mesme fr suiv.
Cc que font à présent ces Chevaliers , Sentimens de differens Auteurs au su
l* mesme. jet de cet Ordre , 341
Lemnos ( Piste de) est prise par les Turcs, Le véritable Instituteur de cet Ordre ,
3*s & lemotif qu'il eut en l'instituant,34i
Elle est reprise par les Chrétiens , U Le collier de cet Ordre, 343
mesme. Lis ( Chevaliers du ) leur instituteur , &
Ordres institués à ce sujet , U mesme. le tems de leut institution , jí8
Fonctions , habillemens & marques de Ce qui leur fit donner le nom du Lis ,
ces Chevaliers , l* mesme. U mesme.
Le**' du Chevalier \Talxer au Prince Marque ancienne de cet Ordre , l»
d'Oranee , au sujet des habits de l'Or- mesme.
dre de la Jarretierrc^nvoïés au Mar Loúis II. Duc d'Anjou , est appellé a la
quis de Brandebourg , 30s Couronne de Naples par les Nlpoli-t
lettre par laquelle Louis XI. ôte l'Offi- tains, i8r
ce de Chevalier du Guet à Philippe de 11 ne profite pas de ses avantages , 8e
la Tour pour en revêtir ]eau de Har- son Compétiteur reste Maître da
Jai , 311 Roïaume , /* mesme.
Lettre de Chevalerie donnée à Jean de Louis Roi de Hongrie , passe en Italie
Harlai , 313 avec une armée puilTante,8c s'empare
Léon X. ( le Pape ) confirme l'Ordrc de de la ville de Naples , 31s
la Toison d'or , 348 Ce qui est le sujet de cette guerre , U
11 leur accorde plusieurs beaux privi mejme.
lèges & à leurs femmes, U mesme. II consent à la paix , à la sollicitaáoa
11 établit l'Ordrc de saint Pierre & S. du Pape , /* mesme.
Paul, . 36Í Louis Patriarche d'Aquilée , chasse les
Marque de ces Chevaliers, U mesme. Turcs de l illc de Lemnos, 355
Il est confirmé par Paul lll. Umesme Chcvalicts qui fuient créés à ce sujet ,
Son abolition, & l'état présent '.des & ce qu'ils étoient obligés de faire ,
Chevaliers de cet Ordre , /* mesme. /* mesme.
Ce que coûtent leursOífices, & ce qu' Quels dévoient être leur habillement ,
ils rapportent, U mesme. & leur mar ,uc , /* mesme.
DES MAT IERES.
ímis XI. Roi de France , institue l'Or aux Cardinaux , Prélats .Chevalier»
dre de saint Michel , 370 & Officiers de l'Ordre , 4»
II détermine le nombre des Cheva 11 institue l'Ordre de saint Louis ,
liers Sí en nomme quinze , /* même. 4"
II leur donne un collier , Sí fa descri Fin & motif de ce Prince , la mesme.
ption , la même. 11 s en déclare Chef & Souverain , U
11 leur impose des obligations , 371 mesme.
II reprimende un Chevalier de cet Louis [ Ordre de saint ) en France , son
Ordre au sujet d'une de ces obliga Instituteur , le tems & le sujet de son
tions qu'il avoit transgressée , la mi institution , 411.
me. Le Roi lui assigne des revenus & s'en
II destine l'Eglise du Mont saint Mi déclare le Chef, la mesme.
chel en Normandie » pour y célébrer Personnes qui le doivent composer, la
les Offices Divins, & y recevoir les mesme.
fondations faites en faveur de l'Or- Marque de cet Ordre- la même.
dre , 371 Charges Sí dignités ausquelles cet Or
11 destine la Chapelle de saint Michel dre est affecté , 4* J
dans la Cour du Palais à Paris pour y Conditions nécessaires pour y être
faire les Fêtes & cérémonies de l'Or reçu, /* mêmt.
dre , lamefine. Promesses & serment que les Cheva
Projet de la fondation qu'il avoit des liers font à leur réception , la mesmt.
sein de faire pour cette Chapelle , U Ce qu'ils font obligés de faire après
mefme & s»'v' leur réception , 414
Privilège qu'il accordoit dans ce pro Jour auquel se tient TAssemblée de
jet aux Chanoines Sí Officiers de cette l'Ordre, Sc ce qu'on y fait , la mesme.
Eglise , 373 Rentes dont jouit cet Ordre , & le
Louis XII. s'empare du Roïaume de partage que l'on en fait tant aux
Naples , '374 Grands-Croix, & Commandeurs qu'
11 fait plusieurs Seigneurs Italiens aux Chevaliers , la mefme.
Chevaliers de l'Ordre de saint Mi Jour auquel le Roi nomme lesGrands-
chel , la mefme t> fuiv. Croix, Commandeurs Sí Chevaliers
Ils lui renvoient le Collier , & pour de cet Ordre, la mime.
quoi 37 í Les noms des premiers qui furent
Loiìii XIII. Roi de France donne des nommés par le Roi , 41s
lettres Patentes pour rétablissement La marque de cet Ordre , la méme^
des Prêtres de ['Oratoire . 58 Ludovifio ( le Cardinal ) Fondateur dw
II envoie leur Fondateur à la Reine Collège des Irlandois à Rome , 83
Marie de Medicis , Sí pourquoi, 59 Le tems de fa fondation , /* même.
II crée trois Receveurs Généraux du
Marc d'Or , 409 M
II fait des Ordonnances en faveur de
l'Ordre du saint Esprit , /« mesme. Agdelaine (Ordre de la ) projetté
Louis XIV. Roi de France fait plusieurs en France . 434
Reglemens pour remédier aux abus Sí lui qui devoit en être l'Instituteur,
Celu
aux contravensions qui s'éïoicnt glis & ce qui le portoit à cela , /* mesmt.
sés dans l'Ordre de saint Michel,& en vœu 'auquel dévoient s'engager les
retranche le grand nombre qui l'avoit Chevaliers de cet Ordre , 43J
avili , 378 & suiv. Serment qu'ils dévoient faire , U mes
II supprime les Receveurs Généraux me,
du Mare d'Or , & donne permission à L'habit & la marque qu'ils dévoient
l'Ordre du saint Esprit de faire tels porter , la mesme.
Receveurs , Contrôleurs Sí O'hcicrs Maison qu'ils dévoient avoir , 43 í
qu'il jugera à propos, 409 Le nombre des Religieux Sí des Che
dédommage ce même Ordre de valiers qu'il devoit y avoir , la mes
me'.
Ce que dévoient faire dans cette nui-
fou les uns Sí les autres , ta mesmt.
Nnn iij
TABLE
Obligation* aufquelleí auroicnt é:c de la Purification de la sainte Vierge,
aíTujetu cet C hcv aliers , la mejme & 4*
suiv. 11 leur fait des Constitution» & les fau
Habillement que dévoient avoir les approuver , /* mtfme,
valets des Chevaliers , 437 11 fait un autre établissement à Cré
Cc qu'ils dévoient sçavoir , & le vau mone , 44
qu'ils dévoient taire , la mejme. Nom & Règles qu'il leur donne , la
Ce qui empêcha l'institution de ect mtfme.
Ordre , 437 Melun ( la ville de ) est affligée de U
Ce que derint celui qui l'avoit pro- Contagion , ti$
jeeté , la mime, Secours que les pauvres y reçoivene
id agnus IV. Instituteur de l'Ordrc des de Madame de Miramion , la mejme.
Séraphins , 19 f Mémoires Solemnellts , qui fc recitoient
Motifs qu'il eut dans cette institution , publiquement , cc que c'étoit ancien
la mejme. nement , 1$*
Mahomet II. prend l'iflc de Lcmnos, M'tchtl (le Frère) de sainte Sabine , Fon
j<| dateur Sc Réformateur des Ermites de
Les Turcs en font chaíîcs dans la lut saint Jean Baptiste , 114
te , la mefmt. Ce qui l'cngagc à cette entreprise , la
On institue deuxOrdresMilitaircs pour mefmt.
s'opposer à eux , la mejme . Il fait des Statuts pour fa reforme , Sc
hi *rc ( Chevaliers de saint ) 3* 4 les fait approuver , la mejme.
Peisonnes qui font honorées de cet Ce qu'ils contiennent; la mtfme.
Or dre & leur marque , la mejme. Formule de leur profession , lit
Cétémonic qui fc tait à leur réception, Michel ( Ordre dé saint ) en France r
lamefme. son instituteur & le tems de son insti
Marc i'Or ( Droit du ) ce que ctft, tution , 370*
408 Nombre des CKcvaliers> & les nom»
Ce droit est donné à l'Ordrc du saint des quinze premiers qui le récurent,
Esprit , /* mtfme. la mejme ty fuiv.
11 eít augmente par Louis XIV. & Marque de leur Ordre , Sc l'obliga-
affecté pour toujours à l'Ord'e , 409 tion qu'ils avoient de la porter , 371
liane | Sainte ) de la Valltcell», tglise tin Chevalier de cet Ordre est repri-
donnée à faim Philippe de Nerf, 10 raendé pour avoir ôté cette marqué,
Son nom présent , la mtfme. /* mejme.
Jdarie ( Sainte ) la Roïale de Nagera Obligations qui leur font imposées par
* Monastère de Moines de saint Benoît, les Statuts ; la mejme.
340 Obligations du Roi à l'égard desChe-
Son Fondateur selon quelques Auteurs valier*, 371
ft cc qui rengagea à le fonder , U L'Eglifc du Mont- Saint- Michel en
me/mt. Normandie est choifie , pour y faire 1er
Maronites ( le Collège des ) Séminaire service de l'Ordre , la mejme.
établi dans Rome pour la propagation Celle du Palais à Paris ect ensuite des
de la Foi, 81 tinée pour cela, la mefmt.
Son Fondateur, la mejme. Chanoines Sc Officiers fondés pour
Marra ( Guillaume de ) Grand-Maître cette Eglise, 37>
de l'Ordre de la Paix fe fau Feuillant, Le Chapitre est soumis au saint Siège,
x88 Sc de nomination Roïale , la mtfme.
I] donne , avec le consentement <ks Prébendes de ces Chanoines 8c leur»
autres Chevaliers, la.Terre de Roque Privilèges , '* mejme.
Roquette à l'Abbaïc de Fciiillans , la Cérémonies que les Chevaliers dé
mejme. voient faire la- Veille de la Fête do
Maupas du Tour ( Henri de ) Institu saint Michel 8í le lendemain , la mef
teur des Soeurs de saint Joseph , 1S6 mt.
Mcllmi ( le Perc ) assemble plusieurs Ce qu'ils dévoient offrir à la Messe le
filles Si donne commencement à la jour de la Fête , la mefmt.
Communauté ou société des Vierges Les quatre premiers Officiers de i'Otn
DES MA TIFRES.
ère , 8c l'habillemcnt qu'ils dévoient qu'ils dévoient promettre , Ix mesme.
■avoir, Î7< Ce qu'ils dévoient donner eu entrant
prieuré annexé à la dignité de Chan dans I Ordre , 434
celier , la mesmt. Serment qu'ils dévoient faire aprés
Cardinaux qui ont possédé ce Prieuré, leur réception , la mesme.
/* tmsmt. Pratiques de pieté ausquelles les
Concordat fait pour le distraire de Grands Chevaliers auroient été obli
l'Ordre , la mesme. gés, /* mesme.
L'Office de Chancelier de l'Ordre de Leur habillement , /* mesme.
saint Michel est uni à celui de Chan Paroles que le grand Prince de la Mi
celier de l'Ordre du Saint-Esprit , l* lice devoit mettre au haut de ses let
mesme. tres, /* mesme.
Office ajouté aux quatre premiers , la ' Revenus que dévoient avoir de grand
mesme. Prince, les autres Officiers ou dignités
Italiens faits Chevaliers de cet Ordre de l'Ordre , les grands Ecuïers & les
par Louis XII. lu mesme. Ajoints , /* mesme.
11s renvoient 1c Collier de l'Ordre , 8c La marque que devoit avoit cet Or
pourquoi , Ï7Í dre , l* mesme.
Changement sarts à ce même Collier, Miolam ( Philbert de ) instituteur des
la mesme. Chevaliers desâistt Georges au Comté
François I. l'envoïe à Henri VIII.Roi de Bourgogne , 3**
d'Angleterre , U mesmt. Ce qui lui donne occasion de faire cet
Premier Chapitre de l'Ordre, & l'Or- te institution , /* mesme.
donnanec qui y fut faite au sujet de H est élu premier Batonierou Gou
rhabillement, J7<- ér s*iv. verneur de cét Ordre , 3 19
Avilissement de cet Ordre , 8c ce qui II donne fa maison de Rougemont t
en fut la cause , 377 cette Confrairie, lamesme:
Dernier Chapitre de TOrdre , 8c la Miramion ( Madame de ) Fondatrice
sole m nité avec laquelle il se tint, /* des filles do sainte Geneviève , fi*
mesme. Ce qui lui a fait donner ce titre , U
Reglemens faits par leRoi LouisX IV. mesme.
pour remédier aux abus & contraven Sa naissance 8c ses Parení, /* meme.
tions qui s'étoient glissés contre les Elle prend le parti de la pieté , 8c ce
Statuts , 378 qui l'y détermine , 113. fypreced.
Conditions misés par le Roi Louis Elie épouse M. de Beauharnois dont
XIV. pour être fait Chevalier de cet elle reste veuve peu de tems aprés , la
Ordre, /* mesme fy fuiv. mesme.
Michel (Ordre de saint ) supposé ,son Elle refuse les propositions de mariage
Instituteur selon Aubert le Mire & la qu'on lui fait , l* mesme.
marque que portoient les Chevaliers, Elle est enlevée par celui qui la recher
444 che, & menée au Château de M. de
Mignon ( se Collège de ) est donné à Buífi Rabutin, /* mesme.
l'Ordre de Grandmont, & pourquoi , Elle est remise en liberté , & pardon
ne à celui qui l'avoit enlevée , la mes
Mdie* de Jesus-Christ ( Ordre de la ) me.
projette 8c présenté au Pape Paul V. Elle tombe malade , & reçoit l'Extrê-
pour qu'il le confirme , 433 me- Onction , la mesme.
DifFerens |Chevaliers qu'il devoit y Elle revient en santé , 8c reçoit une fa
avoir dans cet Ordre , la mesme. veur singulière du Ciel , 114
Nombre qu'il devoit y avoir des uns Elle fait vœu He chasteté , la mesme.
& des autres , lamesme. Sa charité à l'égard des pauvres dans
Dignités qui dévoient être dans cet le tems des guerres civiles de Pafis ,
Ordre , & de quelle maniéré ceux qui & ses autres oeuvres de pieté , la mes
en .dévoient être pourvus dévoient être me.
élus, lamejme. Elle retire chez elle vingt-huit Reli
Conditions nécessaires pour être du gieuses des frontières de Picardie , 8c
nombre des Grands Chevaliers) & ce ta charité à- ta» égard, itj
T A B L E
Elle établit sa première Communauté, Clergé, 9I
la mesmt. Us font quelques nouveaux érablisse-
Elle la réunit avec celle de sainte Ge mens , la mesme.
neviève, ri 5 Us perdent leur maison de Sentis , Sc
Elle leur fait de grands biens, en est pourquoi , 100
élue Supérieure Sc leui faic acheter une Obligations imposées à cette Congré
maison sur le Quay de la Tournelle , gation , /* mesme.
«7 Gouvernement de cette Congréga
Elle réunit plusieurs communautés à la tion , rot
sienne, Sc va 'pour cet effet en quel Formule du ferment que font ceux qui
ques endroits où elle étoit nécessaire, y font admis , l* mesme.
/* mesme ér suiv. Mendenville, ( Madame de ) Fondatri
Elle va à Mclun pour secourir les ce des Filles de l'Enfance de Jesus.ioS
pauvres pendant un terni de conta Elle se retire Sc demandé pour saCon-
gion , n8 grégation des Rcglcmens Sc des Con
Les effets de fa charité pour les pau stitutions , la mesme.
vres de l' Hôpital Général Sc pour les Elle fait approuver ces mêmes Con
malades de l'Hôtel Dieu , la mesme stitutions , les fait confirmer par le
Ó" suiv. Pape , Sc obtient des lettres Patentes du
Elle établit dans fa maison des retrai- Roi , 107
, tes avec l'agiément du Roi & de l'Ar- Ce qui étoit contenu dans ces Consti
chevêque de Paris , tutions , fa mort , 111
Elle en règle le spirituel & le tempo M*roni ( Anne ) Fondatrice des filles de
rel, Í.3O l'Enfant jefusà Rome , 103
Sa mort Sc sa sépulture , *3t Son pars Sc fa conduite , /« mesme.
Mission ( les Prêtres de la ) le fuiet ou Elle se retire du monde St assemble
motif de leur établissement , Sc leur quelques filles , la mejme.
instituteur , «4 On leur donne de» Rcglcmens & elles
Leurs fondateur» Scieur première mai font un vœu , 1r+
son , 69 Motta ( le Pere Paul ) Fondateut de la
11s font érigés en Congrégation fou»lc Congrégation de saint Joseph , if
titre de la Mission , 70 Sa mort , ìí
Ils obtiennent des lettres Patentes du Mouche ( Ordre de la ) à miel , son insti
Roi , /* mesme. tutrice , & le tems de son insticutiou ,
Ils entrent dans le Prieuré de (aint La 418. fr suiv.
zare , & ils font plusieurs autres éta- Marque de cet Ordre > a 19
blisscmens tant dedans que dehors le Murat ( Mademoiselle de ) Chevaliere
Roïaume , la mesme. du Porc £p;c , }j9*
Etat piésent de cette Congrégation ,
73. fr suiv. N
Papes qui ont approuvé ou confirmé
cette Congrégation , 75 NEri ( Saint Philippe de ) fondateur
Pin , espne , & observances de cette de l'Oratoire en Italie , I*
Congrégation r /* mesme fr suiv. Sa naissance & ses Parens , la mesme.
Leurs voeux Sc engagemens , 7* ll.est envoie à saint Gtimain au pied-
Mijstonnaires de laCongréeationJdu saint du Mont Caífin , Sc pourquoi, la mes
Sacrement ,leur établissement & leur me.
fondateur , 93. fr preced. 11 va à Rome , & ce qu'il y fait , 1 j
Us font leur voeu par manière de pro Sa chasteté & sa pieté , la mesm:.
testation , & ce qu'elle contient , /* 11 fonde la Confrairie de'la sainte Tri
mesme. nité, 14
Ce voeu est changé en un serment de U commence l'Hôpitai de ce nom
stabilité , " 94 pour les pèlerins T U mesme.
lis font calomniés , & les suites qu'eut On lui donne l'Eglife de saint Benoh
la calomnie , /* mesme. aupiès de laquelle on bâtit un Hôpital,
Ils commencent leurs Missions , & on la mesme.
leur donne le nom de Missionnaires da Nombre des Pèlerins qui y ont logé
en
DES MA T I E R E S,
«n i f06 St de ceux qui y ont été re naire établi à Paris , 14*
çus en 1700- la mesme. Son Fondateur , U mesme.
'Nombre des malades qui y ont pareil Son établissement en Communauté Sc
lement été reçus , 15 en Séminaire , & fa fin principale , /*
11 reçoit les Ordres sacrés , I0 mefine. mesme.
II commence ses Conférences , la mes Biensfaits qu'il reçoit de Madame de
me. Miramion , U mesme fr suiv.
Noms des premiers quijse trouvèrent à Nare-Damc de Bethléem , Chapel'e unie
ces Conférences, la mtsmt. i l'Evêché de ce nom , , j8f
Noms de quetques personnes de con Celui qui fit cette union , & pourquoi
séquence qui se trouvèrent dans la fui il la fit , U mesme.
te à ces mêmes Conférences,/* mefine. K»tre-D*me ( Ordre des Chevaliers de )
11 obtient un Oratoire , la mesme. dit autrement du Chardon , 31a
11 s'aïïbcie Baronius & quelques autres Son instituteur St le tems de son insti
pour faire ses Conférences , 16 tution , la mesmt.
Ce qui se pratiquent dan» son oratoire,
'• /* mesme. G
Son zele pour les malades , & pour
xetirerlcs hommes de l'oecasiondu pé OBÍatimaitms àe l'Ecole desuint'Am~ A
ché, 17 broist, ce tfk a donné lieu à leur in-
i
Procession qu'il faifoit & qui se fait en stitut , iJ7
core aujoara'hw dans le tems du Car ObUtions qui sc faifoient anciennement i
naval , la mesme. la Messe , * 15/
Ce qui se pratique dans cette proces Les personnes qui en étoient dispen
sion & le repas qu'on donne à ceuz sées , St celles qui en étoient exclues*
qui y assistent, l* mesme. la mesme cy suiv.
Accusationsquc l'on fait contre lui à"ce Qblats de Saint Ambroise ( la Congréga
sujet , & les suites qu'elles eurent , tion des ) 191
18 Leur Fondateur , la mesme.
On le charge de la desserre de l'Egli- Motif de leur institution , Règles Sc
se de saint Jean- Baptiste à Rome /* Obligations qui leur fuient prescrites
mesme. pat le saint Fondateur , 34. fr suiv.
11 transfère íbn Oratoire à l'Egliíe de Us sont divisés en deux Otdrcs ,3c à
saint Jean des Florentins , & de là quoi ils étoient destinés , y%f
dans une autie Eglise qu'on lui don Us font partagés en six Assemblées ou
ne , 10 Communautés,pourquoi & quelles or
II est élu Supérieur de sa Congréga donnances leur turent faites par le faine
tion , 10 Prélat , la mesme,
U est élu Général de saCongrégation, Ócquetonville (Raoul d') assassine le Duc
11 d'Orléans , 337
Ordonnance qui fut faite à ce sujet, la Le sujet de cet assassin , Sc celui qui en
mesme. sot l'auteur , la mesme.
II fait des Reglemcns pour fa Con Olier ( Monsieur ) Fondateur des Sémi
grégation, la mesme. naires de saint Sulpice , 131
li se démet du Généralat , St son suc Sa naissance St ses parenj^* la mesme.
cesseur , 13 II fait les études , prend le degré de
Sa mort , St sa Canonisation , la mes Bachelier , & paroít dans le monde r
me. 13»
Weubourg ( Jean Guillaume Duc de ) H va à Rome , & le dessein qu il a en
rétablit l'Ordre de saint Hubert, St ce entreprenant ce voïage , la mefine.
quil'eiciteà cela, 38 3 Maladie dont il y est affligé , & dont il
11 fait des Chevaliers de cet Ordre, est miraculeusement guen , la mesmt
te leur assigne íes pensions , la mes fr suiv.
me. 11 retourne à Paris , & ce qui l'y obli-
Conditions ausquelles il leur assigne
ces pensions , la mesme. U fait faire des Missions, & y travaille
Hitolai ( Saint ) du Chardonet , Semi- lui-même , la mefine*
TomeFJJI. ' Û 00
TA B L ^
f 1 rrçoit la Prêtrise , 8c dit sa première ce fujet , /* mesmt fr suiv.
Meílé , Im mtsmt. Etablissement de cette Congrégation .
II fait des Millions , travaille à la re
forme de fort Abbaïe de Pebrac , & se Cardinaux , Prélats 8c Ecrivains qu'
défiait de son carolTc 6c de ses dome elle a donnés à l'Eglise, 13.^suiv.
stiques , 134 Oratoire ( Prêtres de 1") en France , í j
II refuse un Evêché , 6c ce qu'il lui Leur Fondateur , Ix mtsmt.
préfère , l* mtfm*. Leur premier établissement à Paris 8c
Jl recommence ses Millions ííyett les noms des Prêtres qui le commen
traversé , Im mtsmt. cèrent, {I
Fruits 6c profits des Missions , U mts Ils obtiennent des Lettres Patentes, 8c
mt. leur Congrégation est approuvée par
II refuse la Coadjutoreiie de l'Eveché le Pape , lajnesmt.
de Chaalons , 13s Esprit de leur Congrégation , 8c fou
U établit fa première Communauté progrés , Im mtjmt frsuiv.
de Prêtres à Vaugirard , 137 • Ils s'établissent à Roii:n , les oppo
Elle est transférée à Paris , /* mtsmt. sitions qu'ils y trouvent , 8c comment
Moïen dont la Divine Providence se ils les éludent , 61. fr suiv.
sert pour cela , Im mtsmt fr suiv. Ils font une Assemblée Générale,& ce
On lui donne la Currdc saint Sulpice, qu'ils y arrêtent , 61
l* mtsmt. 11s font d'autres assemblées, & ce qu'ils
Etat déréglé de cette Paroisse , & leï y ordonnent , '* mtsmt.
moiens qu'il prend pour y remédier, Les maisons qu'ils ont dans Paris , 8c
13Í les bénéfices dont elles jouissent , 63
Ce qu'il fait pour empêcher les Duels Leur premier Général , & ses succes
qui étoient fréquens dans fa Paroisse , seurs jusqu'à présent , I* mtsmt.
139 Ecrivains de cette Congrégation , /*
11 obtient des Lettres Patentes du Roi mtsmt.
pour rétablissement de son Séminaire Orttoirt ( la Compagnie des Dames de
dans la rué' du Colombier , l* mtsmt. r ) j«
II est maltraité par quelques esprits Leur Fondateur 8c leurs obligations ,
turbulens , 6c à quelle occasion , Im la mtjmt.
mtsmt fr suiv. Ordrts Miliuïrts , leur première institu
Ta charité pour des Religieuses , & tion , 441
pour des étrangers , i+o Orltans ( Louis de France Duc d' ) ins
II tombe malade & se démet de fa tituteur de l'Ordre du Porc Epie ,
Core , /* mtsmt.
II recouvre fa santé , établit encore un Ilépouse Valentinede Milan ,8c en a
Séminaire , procure une Mission au un enfant , l» mtsmt.
Vivatés, & y rétablit en plusieurs lieux II institue à ce sujet un Ordre Militai
les eieicices de la Religion Catholi re , /* mtjnft.
que , ^ 141 Marque 8c emblème de cet Ordre ,
Autres services qVil rend à l'Eglise, Im mtsmt.
A: fa mort , /* mtsmt. Ce qu'il roulut signifier par oet em
Séminaire* fondés tant de son vivant blème , la mtjmt fr suiv.
qu'aptes fa mort , la mtsmt. 11 est réconcilié avec le Duc de Bour
Qnro-rt ( Prêtres de 1' ) en Italie, 11 gogne , 6c le sujet de leur mésintelli
Leur Fondateur , la mtsmt. gence, 337
Le temsde leur établissement, 8c pour- II entreprend conjointement avec ce
2noi on donna à leur institut le nom Prince de chasser de France les An-
'Oratoire, 19 glois , l* mtsmt.
Leurs pratiques dans le commence II les attaque en Guyenne , Im mts
ment de leur institut , la mtsmt. mt.
Ils font tous réunis dans la maison de Le Duc de Bourgogne conçoit de
ì»y»llictllM, - 11 nouveaux dépits contre luy . Im mts
Leut institut se multiplie , /* mtsmt. mt.
Décret 8c Ordonnances qu'ils firent à 11 est assaflioé pat tu Gcntilkammc
DES MA T I E R E S.
Normand , U mefme. 11 enseigne dans l'Uníverfité de Tou
Ouvriers pieux , Congrégation établi : en louse , la mefme.
Italie , 4f II est pris par les Turcs & mené en
Leur Fondateur , la mefmt. esclavage , ts
Leur première maison , & sa situation, • 1 1 est vendu à plusieurs Maîtres, & il se
51 fauve miraculeusement, la mefme.
Leur institut est approuvé par le Pape, Son arrivée en France, la mefme.
• l* mefmt. On le charge d'une Cure , & du foin
Le nom d'Ouvriers pieux leur «st don des enfans du Comte de Joigny , la
ne' , & pourquoi , U mefmt. mefme.
On leur donne une ancienne Eglise Commencement & origine de fa Con
dans Rome, 51 grégation, & ce qui y donne occasion,
Leurs pratiques & Observances , /* 67. fr fuiv.
mefme fr fuiv. Il fort de Paris , où il retourne quel-
ûe terni après , & ce qui donne lieu
?a fa sortie & à son retour , la mefmt
& fuiv.
P Aix ( Ordre de la ) ses Instituteurs On lui donne le Collège des Bons-
& son institution , 187 Enfans, 69
Sujet de son institution , sa confirma Nombre des Maisons qui furent éta
tion par le Pape Grégoire IX & sa blies pendant son Généralat , 71
réunion à l'Ordrc de Cîteàux , 187 Cons ai ries & Communautés qui lui
fr fuiv. font redevables de leur établissement ,
Pajfìtn (Ordre de la )ie Nôtre Seigneur la mefme.
Jésus Christ ceux qui dévoient en être II assiste lc Roi Louis XIII -à la mort,
les Instituteurs , 419 & est chargé du foin des affaires Ec
Regsemens qui furent dressés pour cet clésiastiques & Bénéficiâtes du Roïau-
Ordre , où on voit les motifs de son me, 71
institution , la mefmt fr fuiv. 11 donne fa Règle à fa Communauté ,
Marque qui devoit distinguer les Che la mtfmt •
valiers de cei Ordre , 4}l Sa mort & ses obsèques , 7$
Choses ausquelles les Chevaliers dé Paul III. (le Pape ) institue" l'Ordrc de
voient s'obliger par voeu , la mtfmt. saint Paul ( selon le Pere Bonanni )
Pasteur ( les Filles du bon ) leur Fonda }66
trice & le motif de leur institut , 144 II institué' celui de saint Georges ,
Leur première Communauté & ce qui
donna occasion à son érection , 150 II accorde à ses neveux la permission
Lc Koi les prend fous fa protection , de créer des Chevaliers de l 'Eperon ,
& de faire des Docteurs & des Abbés
Filles qui composent cette Commu Titulaires , 394
nauté , & ce qu cllês apportent pour y Ce droit leur est confirmé par plu
entrer , la mefmt. sieurs Papes , la mefmt.
Celles qui en font exclues , la mtfmt. Paul V. (. le Pape ) approuve la Con
Cérémonies observées à leur récep grégation de l'Oratoireen France, f 8
tion , n6 ll dispense les Chevaliers de l'Ordrc
Aunes établissement de cetlrrstitut, du Saint- Esprit de leur voeu & de leur
lamefme. serment pour deux articles , 41 j
Paul ( Vincent de ) Instituteur des Prê U donne permission â Henri IV, R.oi
tres de la Mission, 64 de France de faire les changemens
Sa naissance , ses parens & son pais , qu'il jugera à propos aux Statuts de
la mefme. l'Ordrc du Saint-Esprit , 414
Les occupations de fa jeunesse , U Pénitent Bleus, leurs Eglises dans Rome,
mefme. & ce qui les distingue les uns des au
11 reçoit les Ordres sacrés , íJ tres , 164
On lui donne une Cure , qu'il aban Le Patron que prennent ceux qui font
donne après , & ce qui l'y détermine , en France , la mefme.
lamefme. Privilège accordé à quelques uns de
O o o 1j
T A BLE
ces Pénitent , & fa suppression , «.6 j Placgnti» ( la ville de ) est assiégée par
Pinitens Gris i Avignon , leur établisse lesAuglois, 415
ment , 3LÍO Les femmes prennent les armes pour
Pmitent Noirs , sous le nom Je /« Mifi- la défense de leur pais_, U mesme.
ruorde ou de suint 1 ean decoUí, . Ki i Iles font une sortie, mettent en fuite
Leur institution .leurs instituteurs , & l'armée ennemie, & font lever lesiege,
le motif qu'ils eurent en l'inltiruant,/* In mejme.
mesmt. Elles en sonj recompensées par une
Les Cérémonies qu'ils font lorsque Chevalerie instituée en leur faveur ,
quelque criminel est comdamné â la par Jean I. Roi de Castille, l*
mort ,& aptes qu'il est exécuté , 1Í3 mesmt.
Privilège singulier dont jouit cette PeUillon ( Madame de ) Marie de Lu-
Confratcrnité , íóf.dysuiv. roagne , Fondatrice des filles 4e la
Penitens Ntirs de l'Arcbiconfrater nité de Providence, 143
la mon , leur principal emploi, i« 3 Elle obtient des Lettres Patentes du
Tenttentes ( Le Monastère des ) fondé par *Roi , Sí commence fa Communauté ,
Charles Carassa, pour les Courtisan- i4+-&s»>v-
nes converties , 49 On lui donne une maison au faux-
Vhilippet I. Roi d'Espagne , tient un bourg saint Marcel , 14>
Chapitre de l'Ordrc de U Toison , Elle etabht les Nouvelles Catholiques
347 à Paris , , • 14S
II décharge les Chevaliers de l'obli- Autre projet qu'elle fait Sc qui ne reuù
gation de paier quarante écus d'or à sit pas , U mesmt.
leur réception , U mesmt. 6 i mort , l* mesmt.
Philippes II. Roi d'Espagne tient un Vorc-Epic ( Chevaliers du ) ou du Ca
Chapitre de l'Ordre de la Toison , & mail en France , 35s
y fait des changemens aux Statuts , Leur Instituteur , Sí le sujet de leur
348 institution., I * mejme.
Thilippt V. Roi d'Espagne de la-Maison Sujtt de 1 emblème qu'il prit pour cec
de Bourbon , rétablit l'Ordrc de la Ordre, l* mejme.
Bande, «93 Louis XII. fait des Chevaliers de cet
Aïant été appellé à la Couronne d'Es Ordre , . 338
pagne en 1700. il envoi» 1c collier de Lettres qu'il fait expédier à deux de
la Toison d'or au Duc de Bourgogne, ces Chevaliers , /* mesme & Jutv
& à Charles de Berry ses frères , Erreurs de quelques Auteurs au sujet
439 de cet Ordre , 339
Autres Seigneurs François qui l'ont Femmes qui ont été de cet Ordre, u
reçu depuis , U meftne. mesme.
Tie II. institue l'Ordre des Chevaliers providence ( Filles de la ) leur établisse
de Nôtre-Dame de Bethléem , 3$c ment & leur institutrice , • 143
Demeure & revenus qu'il leur assigne, La Reine Anne 4' Autriche leur donne
U mejme. une maison , • 14s
II institue auífi un Odre sous le nom Elles obtiennent le consentement de
de Société de J estes , 355 l' Archevêque de Paris , l* mesmt.
Motifs de ce Pontife dans cette insti Elles font renouvcller Sí vérifier leurs
tution, In mesmt. • Lettres Patentes , Sí obtiennent plu
Torretta est demandé à Charles VII. sieurs grâces , exemptions Sc privilè
R pi de France pour être le Propaga ges qui leur sont accordés par îc Roi ,
teur de ccr Ordre , l* mesme. . 14*
Pierre Chastel ( la Chartreuse de ) sa Leur institut est autorisé par des Let
fondation , 313 tres de confirmation de M. de Harlai
Les Chevaliers du Collier y tiennent de Chanvalon Archevêque de Paris ,
leur première assemblée , /* mesme. U mesme.
Ces aílemblées changent de lieu , & Elles renouvellent leur association , l*
pourquoi!, 315 mesme.
Lieu où elles sc tiennent présentement, Formule de cette association , 147
l» tnestiHx . L'Aiçkeïêque de Patií sc 4cc1mc Lc«r
D F S MA T I E R £ S.
Protecteur , & les établit dans plu- .Sujet de fa députation & le succès
•íums quartiers de cette ville , 148 qu'elle eut , la mesme.
Elles sontétablics à Mets Sc à Sedan , Robert \c bon Roi de Naples donne un
la mesme. mari à la Princesse Jeanne héritière
Leurs occupations dans ces villes , & de Ln Roïaume , 514
principalement à Mets , la mesme. Mauvais succez de ce mariage & les
Leurs voeux , /* mesme fr suiv. fuites fâcheuses qu'il eut, la mesme fr
Conditions requises dans ces jeunes suiv.
filles qu'elles reçoivent chez elles pour Roque Roquette Terre appartenant à l'Or-
les instruire , 149 dre de la paix donnée à l'Abbaïe de
Gouvernement de cette Maison de la Feiiillans , • iSS
Providence à Paris , U mesme. Routiers,ce que c'étoit & 1 occasion qu'ils
Turification de la sainte Vierge ( Société donnèrent à l' érection d'un Ordre Mi
des Vierges de la ) 43 litaire , . 187
Leurs Fondateurs , la mesme. Rupert ( Ordre de saint ) son Instituteur
Motif de leur institution , la mesme. Sc le tems de son institution , 33*
Leur nombre , leur vœu, leurs obliga Festin & fêtes qui furent faits à so»
tions , leurs pratiques te leurs obser institution , la mesme.
vances , la mesme fr suiv.
C O R R E C T 1 0 N S.
P Age t. ligne tf^dans la seconde , /i/í^dans la quatrième, pag. 10. Chap. II r. lig.
j. Oejanara , /«y^Dianara. pag. 112. lig. ix. mais pour la campagne , ///é^mair
encore pour. pag. 131. lig. 31. ne prétendent demeurer que fort peu de , Use\piètea~
doit demeurer quelque, pag. 113. lig. 18. est lue life\ est élue. pag. 118. lig. i.dans
ce lieu,/<yi* dans un lieu- pag. 19°- lig- ìU sont.íi/e^son. pag. 308- Chap. XXXVI.
R/â^Chap. XLV.pag. 407- lig. 40. deuztinces deun Princes.
/
CORRECTIONS ET ADDITIONS TOUR LE QUATRIEME TOME,
Chapitre XLVII.
P Age 344. troisième ligne , effacez, , ou que l'on contraint de le faire en les retv
fermant malgré elles dans les Monastères de cette Congrégation.
Ligne 8. du même Chapitre , efface\, comme il se pratique dans les autres Congr/i
gâtions de Repenties & Converties , dont nous avonS déja parlé.
Parce que la trafique de cette Congrégation oh il n'y a point de filles de force n'est pa$
semblable a celles des Maisons deforce.
Page 359. première ligne fr suivante , efface\ , dans le troisième rang senties pé
nitentes , ou volontaires ou forcées , qui n'aïant pas la volonté ouïes dispositions
requises pour la vie Religieuse , font gouvernées par celles du premier rang , en un
quartier sepaié de la même closture, avec un Règlement qui n'est gueres diffèrent
dejcelui des Religieuses, que de la solemnité des voeux Sc de la sainteté de l'habit,^'
lise\, dans le tro.siémc rang font les filles ou femmes qui sonr venues de leur bonne
volonté & fans contrainte pour faire pénitence de leurs fautes, & qui n'aïant pas les
dispositions requises pour la vie Religieuse , sont gouvernées par celle du premier
rang en un quartier séparé :elles ne diffèrent des Religieuses que par la solemnité'
des vœux & la sainteté de l'habit ; elles nc forment toutes ensemble qu'une même
maison & clôture, & leurs Règles & Constitutions ne forment qu un mêmetout.sous
le même gouvernement de l'Evêquc & du Supérieur , auquel Jes Soeurs du Refuge
sont sujettes comme les autres.
Page i6o.alavingt-quatriémeligne fr suivantes, effaces, outre ce Supérieur
particulier, ordonné par les Constitutions, cette Congrégation est pourvúë d'un
conseil , soit pour le spirituel , soit pour le temporel , qui>est composé de personnes ,
tant Ecclésiastiques Réguliers & Séculiers, que Laïques , qui font joints de charité:
& associés , pour procurer le bien de cette Congrégation,:^ Use\, Tout le gouver
nement des Monastères de cette Congrégation sc reduit à l'fivêque , qui en sera le
premier 8c principal Supérieur ; & quand il le jugera à propos il fera la visite de la
Maison par foi- même ou par un autre qu'il commettra. La Conprégation aura en
chaque Maison un Supérieur sous l'Evêquc dépendant de lui en toutes les fonctions
de fa Charge.
Personne de quelle condition.scxe ou âge qu'elle puisse cstre,nesera admise d*hs
Tome V11L P pp
CORRECTIONS ET ADDITIONS.
la clôture si ,ce n'est dans les cas portés dans le droit , & du consentement & appro
bation de l'Evêque ou du Supérieur.
Si tôt qu'une, personne est entrée au Refuge , elle n'est plus appcl!ée du nom
de fa famille, mais d'un nom de Saint oude Sainte qu'on lui aura donné ,ellene
•eut cstre appcllée par autre nom que celui de Soeur.
*Les Sœurs du Reruge ne font jamais appcllees aux grilles que pour parier arec le
Supérieur ou les Directeurs de leur conscience, si ce n'est que la .Vicre pour quel-
Ïucs nécessités tres urgentes , trouve qu'il fût nécessaire de le permettre,' & cepea-
ant elles ne pourront jamais estre vues des Séculiers; mais la griìlc estant fermée,
elles leur parleront brièvement , 6c la Mere présenté , ou du moins la Maisticsse , ou
une autre Religieuse.
A PPROBATION.
Î'Ay lu par ordre de. Monseigneur le Chancelier l'Ouvrage qui a pour Titre :
Histoire des Ordres Monastiques , Religieux , Militaires , & de tontes Us Congre-
?»tio»l de l'un tjr de l'autre sext,qui ont été jusqu'à présent, contenant leur Origine tjf
'oni»tiont, leurs progrìs.les ivenemens lis plus confiÀsrablts quij font arrivés,fr leurs
Observances , l* Décadence des uns , &c. On ne peut assez lciier son Auteur d'avoir
conçu un dessein si vistc , & de l'avoir ,par un travail immense , si heureusement
exécuté. Je ne doute point que le Public oc lui rende justice , en reconnoissant que
jusqu'à présent il n'a rien paru en ce genre de si parfait & de si travaillé. Fait i
Pans le 10. Mai 171*. ANQUET1L.
PRIVILEGE D V R 01.