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LA REASSURANCE

1. Notion

Nous avons préféré d’analyser ce point sous forme d’un chapitre à part entière, quoique matière
relevant du champ d’action du service directement attaché à la Direction générale, du fait du
caractère complexe de son régime applicable.

La réassurance est, en effet, une opération par laquelle une société d’assurance cède à une autre
société (d’assurance ou de réassurance) la charge d’une partie (voire la totalité) des risques qu’elle
prend en charge, en contrepartie :

- d’une prime de réassurance que verse l’assureur au réassureur et,

- d’une commission de réassurance que l’assureur reçoit du réassureur.

La réassurance est une assurance de l’assureur sans plus ni moins, sans toutefois qu’il soit
juridiquement protégé au même titre qu’un assuré ordinaire.

La Société d’assurance qui cède une partie de ses risques est appelée cédante car elle procède à des
cessions en réassurance ; elle est aussi appelée assureur direct : c’est elle qui garantit l’assuré
ordinaire et répond des engagements pris envers lui.

Le réassureur est appelé cessionnaire et les affaires qu’il accepte de réassurer sont dites acceptations
en réassurances.

N.B. Cessions et acceptations sont évidemment de même valeurs mais caractérisent les opérations
de réassurance tantôt du coté de l’assureur (cessions), tantôt à l’égard du réassureur (acceptations).

2. Principe

Seul un assureur peut céder des risques en réassurance. Cependant, le réassureur peut à son tour se
réassurer soit auprès d’un autre réassureur soit auprès d’un assureur direct pratiquant également la
réassurance ; Dans ce cas on dit que le réassureur rétrocède une partie de ses affaires de
réassurance.

De même, seul l’assureur répond à l’égard de l’assuré ; la faillite du réassureur n’est pas opposable
par l’assureur à l’assuré. Aucun lien contractuel ne lie l’assuré au réassureur.

3. Les catégories des réassurances

Les opérations de réassurance admettent une double classification tenant compte des aspects
juridiques et techniques ainsi que leurs modalités pratiques.

*Ainsi, en fonction de la force des rapports juridiques liant l’assureur au réassureur, l’on distingue la
réassurance facultative de la réassurance obligatoire de telle sorte qu’on peut parler de la
réassurance facultative obligatoire et la réassurance obligatoire facultative. Sur ce point, il convient
de faire remarquer que la réassurance obligatoire facultative (FACOB) dite encore réassurance avec
obligation d’acceptation admet une double implication :
- l’assureur a la latitude de décider souverainement de l’opportunité de réassurer un risque et ce,
dans des proportions acceptables.

- le réassureur est dans l’obligation d’accepter en réassurance, en tout ou en partie, les risques que
lui présente l’assureur dans la mesure et pour autant que cela ne soit pas exclu par le traité et ce,
dans la limite de ce qu’il est convenu d’appeler engagement maximal du réassureur.

La réassurance facultative obligatoire présente un avantage certain pour l’assureur direct. Celui-ci se
présente comme maître du système et agit de façon à ne garder pour lui que les risques ou partie de
risques porteurs de bénéfices et céder au réassureur les risques les plus lourds.

* De même, en tenant compte à la fois du mode de calcul de la prime de réassurance et de


l’engagement de chacune des parties, la réassurance sera dite : Réassurance proportionnelle ou
Réassurance non proportionnelle.

De cette summa divisio rerum, découle plusieurs formes de réassurances qui sont couramment
pratiquées :

- En réassurance proportionnelle, on a une réassurance en quotte- part dit aussi réassurance


participation et une réassurance en excédent de plein.

- En réassurance non proportionnelle, on a une réassurance en excédent de sinistres et une


réassurance en excédent de perte.

Chaque opération de réassurance entre donc tout à la fois dans chacun de ces trois cadres ci-dessus
dressés. Ex : une réassurance en cote part est une forme de réassurance souscrite selon un mode de
réassurance généralement obligatoire en même temps qu’une réassurance proportionnelle.

Dans tous les cas, la réassurance peut être financière, en commun et pour le compte commun ainsi
que la réassurance de dommages.

La réassurance financière : le réassureur joue le rôle de bailleur de fonds mais qui se voit remboursé
par le paiement de primes de réassurance que verse l’assureur (la cédante) et donc intervention de
sommes ou provisions fiscalement déductibles. Elle peut être aussi bien temporelle que spatiale.

La réassurance en commun : ceci s’entend quand plusieurs réassureurs adhèrent à un même traité
de réassurance.

La réassurance pour compte commun : c’est lorsque par traité obligatoire un assureur (cédant) se
réassure auprès de son réassureur (cessionnaire).

La réassurance de dommages : c’est la réassurance non proportionnelle. Cette appellation s’oppose à


Réassurance de sommes ou réassurance des capitaux qui désignent couramment la réassurance
proportionnelle.

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