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BUREAU PERMANENT DE LA

CONFÉRENCE DE LA HAYE DE DROIT INTERNATIONAL PRIVÉ

Manuel pratique sur le fonctionnement de la


Convention Notification de La Haye
Troisième édition

Principales Sections
Accueil FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ)

SCHÉMAS EXPLICATIFS
Sommaire
OBSERVATIONS GÉNÉRALES
ET FONCTIONNEMENT PRATIQUE DE
LA CONVENTION
Index des matières
TEXTE DE LA CONVENTION
Index des décisions citées
BIBLIOGRAPHIE

Recherche LISTE DE LIENS UTILES

Avertissement – Comment renvoyer au Manuel

© Conférence de La Haye – Bureau Permanent

Wilson & Lafleur ltée


2

Sommaire

AVANT-PROPOS

ABRÉVIATIONS

FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ)

SCHÉMAS EXPLICATIFS

OBSERVATIONS GÉNÉRALES ET FONCTIONNEMENT PRATIQUE


DE LA CONVENTION

I. BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION


1. Remarques liminaires
2. Rapport avec les Conventions de 1896, 1905 et 1954
3. Les principaux objectifs poursuivis par la Convention de 1965
4. Une Convention « ouverte »
5. Champ d’application et conditions d’applicabilité
de la Convention (art. 1)

II. VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION


1. La voie principale : les Autorités centrales
2. Les voies alternatives
3. Les voies dérogatoires
4. L’utilisation des technologies modernes

III. PROTECTION DU DÉFENDEUR (ART. 15 ET 16)


1. Protection préalablement à une décision : article 15
MANUEL PRATIQUE SUR LE FONCTIONNEMENT DE LA CONVENTION NOTIFICATION DE LA HAYE 3

2. Protection postérieurement à une décision par défaut :


article 16

IV. INSTRUMENTS RÉGIONAUX


1. La Convention interaméricaine sur les commissions rogatoires
2. Le modèle de convention bilatérale établi par l’Asian-African
Legal Consultative Organization (AALCO)
3. Le Règlement européen (CE) No 1348/2000 relatif à la
signification et à la notification dans les Etats membres des
actes judiciaires et extrajudiciaires en matière civile et
commerciale

ANNEXES

BIBLIOGRAPHIE

LISTE DE LIENS UTILES

INDEX DES DÉCISIONS CITÉES

INDEX DES MATIÈRES


4

Avertissement – Comment renvoyer au Manuel


Afin de permettre une utilisation aisée et souple des outils
fonctionnels d’un livre électronique (comme insérer des
commentaires en marge ou effectuer des recherches précises), ce
livrel ne suit pas la mise en page de l’édition imprimée. La
numérotation des paragraphes est cependant identique dans les
deux éditions, électronique et sur support papier. Aussi toute
référence au Manuel devrait-elle renvoyer au numéro de
paragraphe concerné ; lorsqu’un numéro de page est utilisé, il est
suggéré de se référer à la seule édition sur support papier.
5

© Conférence de La Haye – Bureau Permanent, 2006


Livre numérique publié par Wilson & Lafleur Ltée,
Montréal, 2006
Tous droits réservés
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Dépôt légal — 1e trimestre 2006
ISBN 2-89127-752-X
Conception et réalisation : RAIAM Logiciels
6

AVANT-PROPOS

Quarante ans après son adoption, la Convention de La Haye du 15 novembre 1965


relative à la signification et la notification à l’étranger des actes judiciaires et
extrajudiciaires en matière civile ou commerciale demeure un instrument essentiel à la
coopération et la pratique judiciaires internationales. En effet, forte de plus de
cinquante Etats parties (52 à ce jour), la Convention a démontré sa pleine efficacité en
(i) accélérant et simplifiant la transmission transfrontalière des actes à notifier, (ii)
garantissant, autant que possible, que les actes à notifier sont portés à la connaissance
du défendeur en temps utile pour qu’il puisse se défendre, et (iii) en facilitant la preuve
de la signification ou notification. La Convention a ainsi pleinement satisfait, et
continue de satisfaire, aux objectifs fondamentaux d’amélioration de l’entraide
judiciaire internationale et de protection du défendeur qu’elle poursuit.

La dernière version de ce Manuel ayant été publiée en 1992, une nouvelle édition était
devenue indispensable en vue de refléter l’évolution de la Convention, notamment à la
lumière de l’utilisation des technologies modernes, et de répondre de façon adéquate
aux questions soulevées par la pratique au cours de ces dernières années. Ce travail
s’est finalement traduit par une refonte complète du Manuel qui poursuit un double
objectif : (i) offrir à la fois des réponses pratiques et directes aux questions les plus
élémentaires rencontrées lors de l’application quotidienne de la Convention et (ii)
fournir des commentaires plus approfondis au sujet de questions précises soulevées au
fil des ans par la Convention.

En vue de faciliter la compréhension du fonctionnement de base de la Convention,


quatre Schémas explicatifs portant sur les principales dispositions de la Convention
ainsi qu’une section intitulée « Foire aux questions » (offrant des réponses pratiques et
succinctes) ont été intégrés à cette nouvelle édition du Manuel. De même, plusieurs
documents de référence indispensables ont été reproduits en annexe, tels que le texte
de la Convention, la Recommandation de la Quatorzième session au sujet de
l’utilisation des formules modèles, et les Conclusions et Recommandations de la
Commission spéciale de 2003 sur le fonctionnement pratique de la Convention.

La partie principale du Manuel est intitulée « Observations générales et fonctionnement


pratique de la Convention ». Elle offre des développements et explications détaillés sur
AVANT-PROPOS 7

le fonctionnement de la Convention, reflétant l’état de la pratique actuelle dans nombre


d’Etats parties ; elle aborde également les grandes questions soulevées par la
jurisprudence et la doctrine concernant la Convention. Afin de faciliter la lecture, des
termes ou expressions clés ainsi que le nom des Etats (et entités étatiques) dont la
pratique est reflétée, ont été mis en italique et / ou en gras. En outre, un index des
décisions citées, un index des matières et une bibliographie complètent ce Manuel.

Les informations et explications fournies dans ce Manuel peuvent être utilement


complétées en consultant le site Internet de la Conférence de La Haye à l’adresse <
www.hcch.net >. Sur le site figurent des renseignements plus précis et systématiques,
par Etat, nécessitant une mise à jour régulière, à laquelle le Manuel, même s’il fait
l’objet de révisions, n’aurait pu pourvoir de façon satisfaisante. Sont notamment
disponibles sur le site Internet tous les renseignements que les Etats parties
fournissent au Dépositaire (le Ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas) ou au
Bureau Permanent, tels que les désignations des Autorités centrales et leurs
coordonnées, les éventuelles déclarations ou objections faites par les Etats parties, les
exigences de traduction, les coûts de notification, ainsi que les méthodes de
transmission et de notification des actes.

La version provisoire de cette nouvelle édition avait fait l’objet d’un examen approfondi
de la part des experts (représentants gouvernementaux, y compris d’Autorités
centrales, praticiens, etc.), réunis en Commission spéciale en octobre / novembre 2003
pour examiner le fonctionnement pratique de la Convention Notification (ainsi que des
Conventions Obtention des Preuves et Apostille). La nouvelle édition du Manuel a ainsi
pu bénéficier des discussions et des résultats de la Commission spéciale de 2003 ainsi
que des commentaires envoyés par les Etats parties et de leurs réponses au
Questionnaire soumis par le Bureau Permanent préalablement à la réunion de la
Commission spéciale. Le Bureau Permanent remercie une nouvelle fois les Etats de leur
collaboration, notamment pour l’envoi de copies de décisions rendues en application de
la Convention. Ces renseignements ont grandement contribué à la richesse des
informations pratiques fournies dans le Manuel. Aussi, invitons-nous les Etats parties et
les praticiens à continuer de partager avec le Bureau Permanent tout enseignement
pertinent tiré de la pratique de la Convention.

Cette nouvelle édition a été préparée par M. Christophe Bernasconi, Premier secrétaire,
responsable des travaux relatifs à la Convention Notification, en collaboration avec
Mme Laurence Thébault (collaboratrice, puis consultante juridique au Bureau
AVANT-PROPOS 8

Permanent) ; nous tenons également à remercier Mme Alexandra Schluep-Pelinck


(ancienne collaboratrice juridique au Bureau Permanent) pour sa contribution à la
préparation de l’avant-projet de cette nouvelle édition du Manuel. Des remerciements
particuliers sont également adressés à M. Peter Beaton, président de la Commission
spéciale de 2003, pour son appui et ses commentaires sur une version précédente du
nouveau Manuel*.

Cette troisième édition du Manuel a fait l’objet d’une mise à jour continue jusqu’au 1er
janvier 2006**. Il est conseillé aux lecteurs de consulter régulièrement le site Internet
de la HCCH pour des renseignements pratiques complémentaires et mises à jour au
sujet de la Convention. Les lecteurs sont aussi vivement invités à vérifier les derniers
développements de la pratique et de la jurisprudence auprès d’experts appropriés
(experts gouvernementaux, praticiens, avocats, huissiers, etc.).

Christophe Bernasconi Hans van Loon

Premier secrétaire Secrétaire général

* Nous tenons également à remercier les personnes suivantes pour leurs contributions
respectives à la préparation de cette nouvelle édition du Manuel : Florestan Bellinzona
(juge suppléant, Monaco, alors en détachement au Bureau Permanent), Alisa R.
Brodkowitz (Rogers & Fleck, alors stagiaire au Bureau Permanent), Danielle Gauthey
Ladner (Office fédéral de la Justice, Suisse), Glenn P. Hendrix (associé, Arnall Golden
Gregory), Charles T. Kotuby Jr. (Jones Day, alors stagiaire au Bureau Permanent), et Cara
LaForge (Legal Language Services).
** Parmi les derniers développements importants pris en considération dans cette édition du
Manuel figurent un nouveau décret français de décembre 2005, ayant pour effet de
supprimer la notification au parquet dans les rapports avec les autres Etats parties à la
Convention, et la proposition d’un nouveau règlement modifiant le Règlement (CE) 1348/
2000, présentée par la Commission européenne le 11 juillet 2005.
9

ABRÉVIATIONS

A.2d Atlantic Reporter (Etats-Unis)


A.C.W.S. All-Canada Weekly Summaries (Canada)
A.D.2 Appellate Division Reports (Etats-Unis)
A.D.2 dept. Appellate Division Department (Etats-Unis)
AALCO Asian African Legal Consultative Organisation
(anciennement AALCC: Asian African Legal Consultative
Committee)
AC Aranzadi Civil (Espagne)
AJIL American Journal of International Law (Etats-Unis)
All E.R. All England Law Reports (Royaume-Uni)
Am. Bar Ass. J. American Bar Association Journal (Etats-Unis)
Ann. suisse dr. int. Annuaire suisse de droit international (Suisse)
Ariz. Ct. App. Arizona Court of Appeal (Etats-Unis)
Ariz. J. Int’l Arizona Journal of International and Comparative Law
& Comp. L. (Etats-Unis)
Art. Article(s)
ATF Arrêts du Tribunal fédéral suisse (Suisse)
B.R. Bankruptcy Reporter (Etats-Unis)
Bankr. Bankruptcy (Etats-Unis)
BGH Bundesgerichtshof (Allemagne)
BJM Basler Juristische Mitteilungen (Suisse)
Bull. civ. Bulletin civil (France)
BVerfG Bundesverfassungsgericht (Allemagne)
BVerwG Bundesverwaltungsgericht (Allemagne)
C.D. Cal. Central District Court of California (Etats-Unis)
CA Cour d’appel, Court of Appeals
Cal. App. California Appellate Reports (Etats-Unis)
Cal. Ct. App. California Court of Appeal (Etats-Unis)
ABRÉVIATIONS 10

Cal. Daily Op. California Daily Opinions Service (Etats-Unis)


Service
Cal. Raptr West’s California Reporter (Etats-Unis)
Cass. Cour de cassation (France)
CEDH Convention de sauvegarde des Droits de l’Homme et des
Libertés fondamentales du 4 novembre 1950
CJCE Cour de justice des Communautés européennes
(Union européenne)
Ch. civ. Chambre Civile (France)
Cir. Circuit (Etats-Unis)
Civ. Namur Tribunal civil Namur (Belgique)
Conn. B.J. Connecticut Bar Journal (Etats-Unis)
Conn. Sup. Ct. Connecticut Superior Court (Etats-Unis)
Cornell Int’l L.J. Cornell International Law Journal (Etats-Unis)
CPC Codice di Procedura Civile (Italie)
CPC Code de procédure civile (Québec, Canada)
CS Commission spéciale (Conférence de La Haye)
Ct. Int’l Trade United States Court of International Trade
(Etats-Unis)
Cumb. L. Rev. Cumberland Law Review (Etats-Unis)
Cyp. L.R. Cyprus Law Reports (Chypre)
D. Haw. District Court of Hawaii (Etats-Unis)
D. Mass. District Court of Massachussets (Etats-Unis)
D. Me. District Court of Maine (Etats-Unis)
D. N.J. District Court of New Jersey (Etats-Unis)
D. Nev. District Court of Nevada (Etats-Unis)
D. Or. District Court of Oregon (Etats-Unis)
D.A.R. Daily Appelate Reports (Etats-Unis)
D.C. Mo. Eastern District Court of Missouri (Etats-Unis)
D.C. District of Columbia Court of Appeals (Etats-Unis)
D.C.S.I. Diritto Comunitario e degli Scambi Internazionali (Italie)
D.P.R. District Court for the District of Puerto Rico
(Etats-Unis)
D.R.I. District Court of Rhode Island (Etats-Unis)
ABRÉVIATIONS 11

Del. Super. Ct. Delaware Superior Court (Etats-Unis)


E.C.R. Recueil de la jurisprudence de la Cour et du Tribunal de
première instance (Communauté européenne)
E.D. La. Eastern District Court of Louisiana (Etats-Unis)
E.D. Mich Eastern District Court of Michigan (Etats-Unis)
E.D. N.Y. Eastern District Court of New York (Etats-Unis)
E.D. Pa. Eastern District Court of Pennsylvania (Etats-Unis)
E.D. Va. Eastern District Court of Virginia (Etats-Unis)
ERPL European Review of Private Law (Royaume-Uni)
EuZW Europäische Zeitschrift für Wirtschaftsrecht (Allemagne)
EWiR Entscheidungen zum Wirtschaftsrecht (Allemagne)
F.2d; F.3d Federal Reporter (Etats-Unis)
F.R.D. Federal Rules Decisions (Etats-Unis)
F.Supp. Federal Supplement (Etats-Unis)
F.Supp.2d Federal Supplement (Etats-Unis)
Fam. Adv. Family Advocate (Etats-Unis)
Fed. R. Serv. Federal Rules Service (Etats-Unis)
FF Feuille fédérale (Suisse)
Fla. Dist. Ct. App. Florida District Court of Appeal (Etats-Unis)
FRCP Federal Rules of Civil Procedure (Etats-Unis)
G.O.Q. Gazette officielle du Québec (Canada)
HCCH Hague Conference on Private International Law / Conférence
de La Haye de droit international privé
HCPI High Court of the Hong Kong Special Administrative Region,
Court of First Instance, Personal Injuries List (Chine)
Hong Kong L.J. Hong Kong Law Journal (Chine)
HR Hoge Raad (Cour suprême des Pays-Bas)
IBL International Business Lawyer (Etats-Unis)
ICLQ International and Comparative Law Quarterly
(Royaume-Uni)
Ill. Ct. App. Illinois Court of Appeal (Etats-Unis)
ILM International Legal Materials (Etats-Unis)
Int’l Lawyer International Lawyer (Etats-Unis)
Int’l Litig. News International Litigation News (Etats-Unis)
ABRÉVIATIONS 12

Int’l Litig. Q. International Litigation Quarterly (Etats-Unis)


IPRax Praxis des Internationalen Privat- und Verfahrensrechts
(Allemagne)
IPRspr. Die Deutsche Rechtsprechung auf dem Gebiete des
Internationalen Privatrechts (Allemagne)
JCP E Semaine juridique, édition Entreprise et affaires (France)
JDI Journal de droit international (France)
J.E. Jurisprudence expresse (Québec, Canada)
JOCE Journal officiel des Communautés européennes
(Union européenne)
JORF Journal Officiel de la République Française (France)
JT Journal des Tribunaux (Belgique)
JZ Juristenzeitung (Allemagne)
KG Kammergericht (Allemagne)
LG Landgericht (Allemagne)
Loyola LA Int’l & Loyola of Los Angeles International and Comparative Law
Comp. L.J. Journal (Etats-Unis)
L.Q. Lois du Québec (Canada)
M.D. Fla. Middle District Court of Florida (Etats-Unis)
M.D. La. Middle District Court of Louisiana (Etats-Unis)
Marq. L. Rev. Marquette Law Review (Etats-Unis)
Md. Ct. Spec. App. Maryland Court of Special Appeals (Etats-Unis)
Mich. Ct. App. Michigan Court of Appeals (Etats-Unis)
Misc.2d Miscellaneous Reports (Etats-Unis)
Mo. Ct. App. Missouri Court of Appeal (Etats-Unis)
N.D. Northern District Court (Etats-Unis)
N.D. Cal. Northern District Court of California (Etats-Unis)
N.D. Ga. Northern District Court of Georgia (Etats-Unis)
N.D. Ill. Northern District Court of Illinois (Etats-Unis)
N.D. Ohio Northern District Court of Ohio (Etats-Unis)
N.D. Tex. Northern District Court of Texas (Etats-Unis)
N.E.2d Northeastern Reporter (Etats-Unis)
N.J. Super.Ct. New Jersey Superior Court (Etats-Unis)
N.W.2d Northwestern Reporter (Etats-Unis)
ABRÉVIATIONS 13

N.Y. App. Div. 2d New York Supreme Court, Appellate Division, 2d Department
Dept. (Etats-Unis)
N.Y. City Civ. Ct. New York City Civil Court (Etats-Unis)
N.Y.S.2d West’s New York Supplement (Second Series)
(Etats-Unis)
NCPC Nouveau Code de procédure civile (France ; Luxembourg)
Nev. Nevada Reports (Etats-Unis)
NILR Netherlands International Law Review (Pays-Bas)
NIPR Nederlandse tijdschrift voor internationaal privaatrecht
(Pays-Bas)
NJ Super. Ct. New Jersey Superior Court (Etats-Unis)
NJ Nederlandse Jurisprudentie (Pays-Bas)
NJW Neue Juristische Wochenzeitung (Allemagne)
NJW-CoR Neue Juristische Wochenzeitung – Computerrecht
(Allemagne)
NYLJ New York Law Journal (Etats-Unis)
OGH Oberster Gerichtshof (Autriche)
OLG Oberlandesgericht (Cour d’appel, Allemagne)
P.2d; P.3d Pacific Reporter (Etats-Unis)
Pace L. Rev. Pace Law Review (Etats-Unis)
Para. Paragraphe(s)
RabelsZ Zeitschrift für ausländisches und internationales Privatrecht
(Allemagne)
Rb Rechtbank (Tribunal de première instance, Pays-Bas)
RCADI Recueil des cours de l’Académie de droit international de La
Haye (Pays-Bas)
RDIPP Rivista di diritto internazionale privato e processuale (Italie)
Rec. Recueil de jurisprudence de la Cour de Justice des
communautés Européennes (Union européenne)
REJB Répertoire Électronique de Jurisprudence du Barreau
(Québec, Canada)
Rev. crit. d.i.p. Revue critique de droit international privé (France)
Rev. dr. Unif. Revue de Droit Uniforme (Unidroit)
Rev. Esp. d.i. Revista Española de Derecho Internacional (Espagne)
ABRÉVIATIONS 14

Rev. H.J. Revue des Huissiers de Justice (France)


Rev. i.d.c. Revue internationale de droit comparé (France)
R.I. Rhode Island Reports (Etats-Unis)
RICO-Act Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act
(Etats-Unis)
RIW Recht der Internationalen Wirtschaft (Allemagne)
RTD civ. Revue Trimestrielle de Droit Civil (France)
Rutgers Computer & Rutgers Computer & Technology Law Journal
Tech L.J. (Etats-Unis)
RvdW Rechtspraak van de Week (Pays-Bas)
RZAIP Rabels Zeitschrift für ausländisches und internationales
Privatrecht (Allemagne)
S.C.L.Rev. South Carolina Law Review (Etats-Unis)
S.Ct. Supreme Court Reporter (Etats-Unis)
S.D. Fla. Southern District Court of Florida (Etats-Unis)
S.D. Ga. Southern District Court of Georgia (Etats-Unis)
S.D. Iowa Southern District Court of Iowa (Etats-Unis)
S.D. Miss. Southern District Court of Mississippi (Etats-Unis)
S.D. N.Y. Southern District Court of New York (Etats-Unis)
S.D. Tex. Southern District Court of Texas (Etats-Unis)
S.D. W. Va. Southern District Court of West Virginia (Etats-Unis)
S.E.2d Southeastern Reporter (Etats-Unis)
SJ La Semaine Judiciaire (Suisse)
SJZ Schweizerische Juristen-Zeitung / Revue Suisse de
Jurisprudence (Suisse)
So.2d Southern Reporter (Etats-Unis)
Sup. Ct. Supreme Court Reporter (Etats-Unis)
Sup. Ct. NY County Supreme Court of New York County (Etats-Unis)
Sup. Ct. Wash. Supreme Court of Washington (Etats-Unis)
SZW Schweizerische Zeitschrift für Wirtschaftsrecht / Revue
suisse de droit des affaires / Swiss review of business law
(Suisse)
Temp. Int’l & Comp. Temple International and Comparative Law Journal (Etats-
L.J. Unis)
ABRÉVIATIONS 15

Texas Int’l L.J. Texas International Law Journal (Etats-Unis)


TF Tribunal fédéral (Suisse)
U. Pitts. L. Rev. University of Pittsburgh Law Review (Etats-Unis)
U.S. Dist. LEXIS United States Federal District Court Cases LEXIS
(Etats-Unis)
U.S. United States Reports (Etats-Unis)
UIHJ Union internationale des huissiers de justice et officiers
judiciaires
W. Va. Supreme Court of Appeals of West Virginia
(Etats-Unis)
W.D. Ky. Western District Court of Kentucky (Etats-Unis)
W.D. La. Western District Court of Louisiana (Etats-Unis)
W.D. N.Y. Western District Court of New York (Etats-Unis)
W.D. Pa. Western District Court of Pennsylvania (Etats-Unis)
W.D. Tenn. Western District Court of Tennessee (Etats-Unis)
W.D. Tex. Western District Court of Texas (Etats-Unis)
Wis. Ct. App. Wisconsin Court of Appeals (Etats-Unis)
WL Westlaw (Etats-Unis)
Wn.2d Washington Reports, Second series (Etats-Unis)
ZfIR Zeitschrift für Immobilienrecht (Allemagne)
ZZP Int Zeitschrift für Zivilprozess International (Allemagne)
16

FOIRE AUX QUESTIONS


(FAQ)
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 17

LISTE DES QUESTIONS FRÉQUEMMENT POSÉES

Cette section s’adresse plus particulièrement aux personnes souhaitant obtenir


des réponses pratiques et rapides aux diverses questions susceptibles de se poser lors
de l’application de la Convention Notification. Il ne s’agit que d’un aperçu succinct des
principales dispositions de la Convention. Aussi le lecteur est-il invité à consulter les
pages du Manuel auxquelles cette section renvoie afin d’y trouver de plus amples
développements (voir aussi les Schémas explicatifs après la FAQ). Les questions les
plus fréquentes en pratique sont les suivantes :

I Objet et nature de la Convention


1. Quel est l’objet de la Convention ?
2. Quels sont les Etats parties à la Convention ?
3. Quand la Convention s’applique-t-elle ?

II Les modes de transmission des actes


4. Quelles sont les voies de transmission prévues par la Convention ?
5. Existe-t-il une hiérarchie, un ordre d’importance ou une différence qua-
litative entre les voies de transmission ?
6. Des voies de transmission autres que celles prévues par la Convention
peuvent-elles être utilisées ?

A) La voie de transmission principale


7. En quoi consiste la voie de transmission principale ?
8. Qui peut expédier la demande de notification ?
9. A quelle Autorité centrale la demande de notification doit-elle être
adressée ?
10. Que doit comporter la demande de notification et comment doit-elle
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 18

être transmise à l’Autorité centrale ?


11. Qu’est-ce que la formule modèle ?
12. L’utilisation de la formule modèle est-elle obligatoire ?
13. Qui doit remplir la formule modèle ?
14. De quelles formalités les actes à notifier font-ils l’objet ?
15. Les actes à notifier doivent-ils êtres traduits dans l’une des langues de
l’Etat requis ?
16. Quel est le délai d’exécution de la demande ?
17. Comment la demande de notification est-elle exécutée ?
18. Que se passe-t-il en cas de refus par le destinataire de la simple remise
de l’acte ?
19. L’Autorité centrale peut-elle refuser d’exécuter la demande de notifica-
tion ?
20. Le requérant est-il informé de la bonne exécution ou du défaut d’exé-
cution de la demande de notification ?
21. L’Autorité centrale peut-elle demander le remboursement des frais af-
férents à l’exécution de la notification ?

B) Les voies de transmission alternatives


22. Quelles sont les voies de transmission alternatives ?
23. La formule modèle annexée à la Convention doit-elle aussi être utilisée
pour les voies de transmission alternatives ?
24. Les actes à notifier doivent-ils être traduits dans la langue de l’Etat de
destination ?
25. Qu’est-ce que la voie consulaire ou diplomatique ?
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 19

26. Est-il possible d’envoyer les actes à notifier directement au destinataire


par voie postale ?
27. Qu’est-ce que la communication directe à un officier ministériel, fonc-
tionnaire ou autre personne compétents ?

III La protection des intérêts du demandeur et du défendeur


28. Quelle protection matérielle la Convention fournit-elle au défendeur ?

A) Le sursis à statuer (art. 15)


29. Dans quels cas la protection prévue à l’article 15 (sursis à statuer) s’ap-
plique-t-elle ?
30. Quelles sont les conditions obligeant le juge à surseoir à statuer ?
31. Existe-t-il des exceptions à l’obligation de surseoir à statuer ?
32. Le juge peut-il prononcer des mesures provisoires ou conservatoires
malgré l’obligation de surseoir à statuer ?

B) Le relevé de la forclusion résultant de l’expiration des délais de recours


(art. 16)
33. Dans quels cas l’article 16 relatif au relevé de la forclusion s’applique-t-
il ?
34. Quand le juge a-t-il la faculté de relever le défendeur de la forclusion
résultant de l’expiration des délais de recours ?
35. La protection du défendeur prévue aux articles 15 et 16 joue-t-elle quel-
le que soit la voie de transmission utilisée ?
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 20

I. Objet et nature de la Convention

1. Quel est l’objet de la Convention ?

La Convention prévoit les voies de transmission à utiliser lorsqu’un acte judiciaire


ou extrajudiciaire doit être transmis d’un Etat partie à la Convention vers un autre Etat
partie pour y être signifié ou notifié. Le texte français utilise les deux termes « signifié
» et « notifié » alors que la version anglaise ne parle que de « service » (art. 1(1)).
Dans ce Manuel, sauf indication contraire, le mot « notification » désigne les deux
formes (la signification et la notification). Pour plus de détails sur la terminologie
utilisée, voir le paragraphe 48.
La Convention traite principalement de la transmission des actes d’un Etat à un
autre Etat ; la Convention ne traite, ni ne comprend de règles matérielles relatives à la
signification ou à la notification à proprement parler. Cependant, deux modes de
transmission prévus par la Convention incluent la signification ou la notification des
actes au destinataire final : les voies diplomatiques et consulaires (voir la question 25)
et la voie postale (voir la question 26). Pour les autres voies de transmission prévues
par la Convention, une étape supplémentaire, non régie par la Convention, est
nécessaire pour notifier l’acte au destinataire final (cette étape implique,
traditionnellement, l’Autorité centrale de l’Etat requis ou un officier judiciaire,
fonctionnaire ou autre autorité ou personne compétents de l’Etat de destination, voir la
question 4). En outre, la Convention contient deux dispositions matérielles importantes
visant à protéger le défendeur préalablement à une décision par défaut (art. 15) et
postérieurement à une décision par défaut (art. 16). Pour davantage de précisions sur
l’objet et la nature de la Convention, voir les paragraphes 1 et s. ; sur les articles 15 et
16, voir les questions 28 à 35.

2. Quels sont les Etats parties à la Convention ?

Une liste complète et mise à jour des Etats contractants à la Convention est
disponible sur le site Internet de la HCCH à l’adresse < www.hcch.net >.
La Convention utilise l’expression « Etat contractant » dans de nombreuses
dispositions mais avec des significations variées. Le présent Manuel opère une
distinction entre les expressions « Etat contractant » et « Etat partie ». Selon l’article
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 21

2(1)(f) de la Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités, l’expression « Etat
contractant » désigne un Etat qui a consenti à être lié par une Convention, que ladite
Convention soit entrée en vigueur ou non ; cela doit être distingué du terme « partie »
qui, en vertu de l’article 2(1)(g) de la Convention de Vienne, vise un Etat qui a consenti
à être lié par une Convention et pour lequel ladite Convention est en vigueur.

3. Quand la Convention s’applique-t-elle ?

Pour que la Convention soit applicable, les conditions suivantes doivent être
réunies :
1)Un acte doit être transmis d’un Etat partie à la Convention vers un autre Etat
partie pour y être signifié ou notifié (sur les termes « signifié » et « notifié », voir les
para. 46 et s.). Le droit de l’Etat d’origine (loi du for) détermine s’il y a lieu de
transmettre un acte à l’étranger aux fins de notification ou de signification dans l’autre
Etat (la Convention est dite « non obligatoire », voir les para. 26 et s.).
2)Une adresse pour le destinataire de l’acte est connue (lorsque l’adresse du
destinataire de l’acte est inconnue, voir les para. 71 et s.).
3)L’acte à notifier est un acte judiciaire ou extrajudiciaire (voir les para. 65 et s.).
4)L’acte à notifier porte sur une matière civile et / ou commerciale (voir les para.
49 et s.).
Dès lors que toutes ces conditions sont remplies, les voies de transmission
prévues par la Convention s’appliquent impérativement (la Convention est dite «
exclusive », voir le para. 44), sauf dans le cas d’une voie dérogatoire (voir les para. 49
et s.).

II. Les modes de transmission des actes

4. Quelles sont les voies de transmission prévues par la Convention ?

La Convention prévoit une voie de transmission principale (voir les questions 7 à


21) et plusieurs voies de transmission alternatives (voir les questions 22 à 26). Voir les
Schémas explicatifs 1 et 2, après la FAQ.
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 22

5. Existe-t-il une hiérarchie, un ordre d’importance ou une différence qualitative


entre les voies de transmission ?

Non, il n’existe pas de hiérarchie ou d’ordre d’importance entres les voies de


transmission et l’utilisation d’une des voies alternatives pour la transmission d’un acte
ne conduit pas à une signification ou notification de moindre qualité. Il revient à la
partie désirant effectuer une notification de déterminer quelle voie de transmission elle
souhaite utiliser (ce choix est bien entendu soumis aux conditions imposées par la
Convention, notamment, pour certaines voies de transmission, l’absence d’opposition
de l’Etat de destination). En conséquence, les voies alternatives ne doivent pas être
considérées comme des voies « subsidiaires » à la voie principale (voir le para. 183).

6. Des voies de transmission autres que celles prévues par la Convention peuvent-
elles être utilisées ?

Les Etats parties peuvent prévoir d’autres voies de transmission que celles
prévues par la Convention (voies dérogatoires). Il existe deux types de voies
dérogatoires : celles prévues dans un accord bilatéral ou multilatéral conclu entre Etats
contractants (art. 11, 24 et 25 ; voir les para. 237 et s. et les para. 289 et s.) et celles
prévues par la loi interne de l’Etat de destination (art. 19 ; voir les para. 242 et s.).

A) La voie de transmission principale

7. En quoi consiste la voie de transmission principale ?

En vertu de la voie de transmission principale prévue par la Convention,


l’autorité ou l’officier ministériel compétents selon la loi de l’Etat requérant (Etat duquel
émane l’acte à notifier – voir la question 8) transmet l’acte à notifier à une Autorité
centrale de l’Etat requis (Etat dans lequel la notification doit avoir lieu – voir les
questions 9 et 17). Pour davantage de précisions sur la voie de transmission principale,
voir les paragraphes 82 et s. ; voir également le Schéma explicatif 1, après la FAQ.

8. Qui peut expédier la demande de notification ?

La Convention indique que l’autorité expéditrice doit être une autorité ou un


officier ministériel de l’Etat requérant. Elle renvoie au droit de cet Etat pour déterminer
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 23

quelles sont les autorités ou officiers ministériels compétents pour transmettre la


demande de notification. Ainsi, dans certains Etats, les avocats, solicitors ou private
process servers sont autorisés à expédier une telle demande. En vertu de la
Convention, les particuliers ne sont pas autorisés à expédier une demande de
notification directement à l’Autorité centrale de l’Etat requis. Pour plus de détails, voir
les paragraphes 92 et s.

9. A quelle Autorité centrale la demande de notification doit-elle être adressée ?

La demande de notification doit être adressée à l’Autorité centrale de l’Etat


requis. En vertu de l’article 18(1) un Etat contractant peut désigner, outre l’Autorité
centrale, « d’autres » autorités ; de plus, en vertu de l’article 18(3), un Etat fédéral
peut désigner plusieurs Autorités centrales.
Une liste complète et mise à jour des Autorités centrales et « autres » autorités,
désignées par chaque Etat contractant en vertu des articles 2 et 18, est disponible sur
le site Internet de la HCCH à l’adresse < www.hcch.net >.

10. Que doit comporter la demande de notification et comment doit-elle être


transmise à l’Autorité centrale ?

La demande de notification transmise à l’Autorité centrale doit être :


1)conforme à la formule modèle annexée à la Convention (voir les questions 11 à
13), et
2)accompagnée des actes à notifier (la liste des actes à notifier est à déterminer
en vertu de la loi de l’Etat requérant ; sur les formalités relatives aux actes à notifier,
voir la question 14).
La méthode de transmission de la demande à l’Autorité centrale n’est pas
précisée par la Convention. La voie postale est couramment utilisée (courrier simple,
courrier recommandé avec accusé de réception, courrier express, service de courrier
privé, etc.). En cas d’urgence, certaines Autorités acceptent de recevoir les demandes
par télécopie, voire par courrier électronique, si la demande originale est ensuite
envoyée par poste. Il est néanmoins préférable de contacter l’Autorité centrale
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 24

concernée afin de déterminer à l’avance les méthodes de transmission des demandes


qu’elle accepte. Pour plus de détails, voir les paragraphes 105 et106.

11. Qu’est-ce que la formule modèle ?

Une formule modèle est annexée au texte de la Convention (cette formule est
reproduite à l’Annexe 2 de ce Manuel; voir les commentaires aux para. 107 et s). La
formule modèle contient trois parties : une Demande de notification (qui est envoyée à
l’Autorité centrale de l’Etat requis), une Attestation (qui est reproduite au verso de la
Demande et qui confirme si l’acte a bien été notifié ou non), et une formule intitulée «
Eléments essentiels de l’acte » (à remettre au destinataire).
En outre, la Quatorzième session de la Conférence de La Haye a recommandé
que les Eléments essentiels soient précédés d’un avertissement relatant la nature
juridique, l’objet et les effets du document à notifier (l’avertissement est reproduit à
l’Annexe 3).

12. L’utilisation de la formule modèle est-elle obligatoire ?

L’emploi de la formule modèle est obligatoire lorsque la voie de transmission


principale est utilisée (voir le para. 119). La Quatorzième session de la Conférence de
La Haye a cependant recommandé que la partie de la formule contenant les Eléments
essentiels, accompagnée de l’avertissement (voir l’Annexe 3), soit utilisée dans tous
les cas où un acte judiciaire ou extrajudiciaire doit être transmis à l’étranger en matière
civile ou commerciale, c'est-à-dire non seulement pour les transmissions par la voie
principale de l’Autorité centrale mais aussi pour les transmissions utilisant les voies
alternatives prévues par la Convention. En outre, la pratique consistant, dans certains
Etats, à renvoyer l’Attestation au requérant même lorsque la transmission a été
effectuée par le biais d’une voie alternative en vertu des articles 10(b) et (c) doit être
approuvée.

13. Qui doit remplir la formule modèle ?

La Demande de notification doit être remplie par l’autorité expéditrice (autorité


requérante). L’Attestation (qui confirme si oui ou non la demande de notification a été
exécutée) doit être complétée soit par l’Autorité centrale de l’Etat requis, soit par toute
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 25

autre autorité compétente que l’Etat requis aura désignée à cet effet. Cette Attestation
est envoyée directement au requérant. Lorsque ce n’est ni l’Autorité centrale ni une
autorité judiciaire qui a rempli l’Attestation (par ex. si elle a été remplie par un huissier
de justice), le requérant peut demander que l’Attestation soit visée par l’une de ces
autorités (art. 6(3)). La partie Eléments essentiels de l’acte à notifier doit être remplie
par l’autorité expéditrice et remise au destinataire avec l’acte à notifier. Elle doit en
outre être accompagnée d’un avertissement (sur la façon de remplir la formule modèle,
voir les para. 107 et s. ainsi que les instructions établies par M. Möller, reproduites dans
l’Annexe 4).

14. De quelles formalités les actes à notifier font-ils l’objet ?

En vertu de l’article 3(1) de la Convention, la Demande ne doit pas être soumise


à légalisation ou autre formalité équivalente (par ex. une Apostille). Cette dispense
s’applique également aux actes à notifier eux-mêmes. Les actes à notifier et la
Demande doivent être transmis en double exemplaire (voir, cependant, en cas
d’utilisation des nouvelles technologies, le para. 256). Ils ne doivent pas
nécessairement être des originaux. Sur l’existence de pratiques contraires à l’article 3,
voir le paragraphe 121. Sur la question de la traduction des actes à notifier, voir la
question 15.

15. Les actes à notifier doivent-ils êtres traduits dans l’une des langues de l’Etat
requis ?

En vertu de l’article 5(3), l’Autorité centrale de l’Etat requis peut demander la


traduction des actes à notifier lorsque ceux-ci doivent être notifiés selon les formes
prescrites par la législation de l’Etat requis pour la signification ou notification des actes
dressés dans ce pays et qui sont destinés aux personnes se trouvant sur son territoire
(art. 5(1)(a)), ou lorsqu’une notification selon une forme particulière a été demandée
par le requérant (art. 5(1)(b)). Pour plus de détails, voir les paragraphes 136 et s.
Afin d’éviter des délais inutiles liés au renvoi par l’Autorité centrale de la
demande de notification, pour absence de traduction, il est préférable de consulter,
préalablement à l’envoi de la requête, le site Internet de la HCCH à l’adresse <
www.hcch.net >, afin de vérifier si l’Etat requis a fait une déclaration générale en ce
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 26

sens. A défaut, il peut être utile de contacter l’Autorité centrale de l’Etat requis à cette
fin.

16. Quel est le délai d’exécution de la demande ?

La Convention ne fixe pas de délai particulier pour l’exécution de la demande.


Pour des observations sur le délai d’exécution, en pratique, et le principe de célérité
des procédures, voir les paragraphes 155 et s ; sur la date de la notification en
particulier, voir les paragraphes 158 et s.
En outre, en vertu de l’article 15(1), si le défendeur ne comparaît pas et que la
notification n’a pas eu lieu en temps utile pour permettre au défendeur de se défendre,
le juge peut être contraint de surseoir à statuer (voir les para. 275 et s.).

17. Comment la demande de notification est-elle exécutée ?

L’Autorité centrale dans l’Etat requis exécutera la demande de notification ou la


fera exécuter soit :
1)par la simple remise de l’acte au destinataire qui l’accepte volontairement (voir
les para. 134 et s.) ; soit
2)selon les formes prescrites par la législation de l’Etat requis (notification
formelle - voir les para. 128 et s.) ; soit
3)selon une forme particulière demandée par le requérant, pourvu que celle-ci
ne soit pas incompatible avec la loi de l’Etat requis (voir les para. 131 et s.).
Il est conseillé au requérant d’indiquer dans la formule de Demande la forme
selon laquelle la notification doit être exécutée. A défaut d’indication, l’Autorité centrale
sera libre de choisir.

18. Que se passe-t-il en cas de refus par le destinataire de la simple remise de l’acte
?

L’Autorité centrale peut tenter une notification formelle ou renvoyer directement


l’Attestation (comprise dans la formule modèle) à l’autorité expéditrice en indiquant les
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 27

motifs du défaut d’exécution de la demande. Pour plus de détails, voir le paragraphe


135.

19. L’Autorité centrale peut-elle refuser d’exécuter la demande de notification ?

La Convention prévoit deux cas dans lesquels l’Autorité centrale peut refuser
d’exécuter la demande : le refus provisoire lorsque l’Autorité centrale estime que la
demande ne satisfait pas aux conditions formelles et matérielles posées par la
Convention (art. 4) ; le refus définitif lorsque l’Autorité centrale considère que
l’exécution de la notification aurait pour effet de porter atteinte à la souveraineté ou à
la sécurité de l’Etat requis (art. 13). Pour plus de détails, voir les paragraphes 171 et s.

20. Le requérant est-il informé de la bonne exécution ou du défaut d’exécution de la


demande de notification ?

Dans tous les cas, l’Attestation de notification, conforme au modèle annexé à la


Convention (voir l’Annexe 2), est renvoyée au requérant (autorité expéditrice) par
l’Autorité centrale ou toute autre autorité désignée à cette fin par l’Etat requis (art. 6).
Si la demande a pu être exécutée, l’Attestation a pour effet de présumer la régularité
de la notification. Si la demande n’a pu être exécutée, l’Autorité centrale ou autre
autorité compétente doit indiquer sur l’Attestation les motifs de l’inexécution. Pour plus
de détails voir les paragraphes 115, 116 et 163 et s.

21. L’Autorité centrale peut-elle demander le remboursement des frais afférents à


l’exécution de la notification ?

Les Etats parties ne doivent pas facturer les services qu’ils rendent en vertu de la
Convention (art. 12(1)). Aussi les services rendus par l’Autorité centrale ne peuvent-ils
donner lieu à aucun paiement ou remboursement de frais. Néanmoins, l’article 12(2)
prévoit que le requérant est tenu de payer ou rembourser les frais occasionnés par
l’intervention d’un officier ministériel ou d’une autre personne compétente ou par
l’emploi d’une forme spéciale. Une Autorité centrale peut exiger que ces frais soient
payés d’avance. Il est donc conseillé de contacter l’Autorité centrale préalablement à
l’envoi de la demande de notification afin d’éviter tout retard inutile dans l’exécution de
la demande lié au défaut de paiement accompagnant celle-ci. Pour plus de détails, voir
les paragraphes 150 et s.
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 28

B) Les voies de transmission alternatives

22. Quelles sont les voies de transmission alternatives ?

Les voies consulaires ou diplomatiques (directes et indirectes) (art. 8(1) et 9 –


voir les questions 23 à 25) ; la voie postale (art. 10(a) - voir les questions 23, 24 et 26)
; la communication directe entre officiers ministériels, fonctionnaires ou autres
personnes compétents de l’Etat d’origine et de l’Etat de destination (art. 10(b)) et la
communication directe entre une personne intéressée et des officiers ministériels,
fonctionnaires ou autres personnes compétents de l’Etat de destination (art. 10(c) -
voir les questions 23, 24 et 27). Pour davantage de précisions sur les voies de
transmission alternatives, voir les paragraphes 183 et s.; voir également le Schéma
explicatif 2, après la FAQ.
Attention : avant d’employer une quelconque voie alternative, il convient de
vérifier que l’Etat de destination ne s’est pas opposé à ce mode de transmission. Les
éventuelles déclarations d’opposition faites par les Etats parties sont disponibles sur le
site Internet de la HCCH à l’adresse < www.hcch.net >. Sur la question de savoir si
l’opposition a un effet réciproque, voir les paragraphes 206 et s.
En outre, le défaut d’opposition, par l’Etat de destination, à une voie de
transmission particulière en vertu de l’article 10, n’implique pas forcément que cet Etat
de destination considèrera la notification en résultant comme suffisante aux fins de
l’exécution ultérieure du jugement dans cet Etat (pour plus de détails, voir le para.
211).

23. La formule modèle annexée à la Convention doit-elle aussi être utilisée pour les
voies de transmission alternatives ?

La formule modèle était initialement destinée à l’utilisation de la voie de


transmission principale (voir la question 12). La Quatorzième session de la Conférence
de La Haye a cependant recommandé que la partie de la formule contenant les
Eléments essentiels, accompagnée de l’avertissement (voir l’Annexe 3), soit utilisée
dans tous les cas où un acte judiciaire ou extrajudiciaire doit être transmis à l’étranger
en matière civile ou commerciale, c'est-à-dire non seulement pour les transmissions
effectuées par la voie principale de l’Autorité centrale mais aussi pour les transmissions
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 29

effectuées par le biais des voies alternatives prévues par la Convention. En outre, la
pratique consistant, dans certains Etats, à renvoyer l’Attestation au requérant même
lorsque la transmission a été effectuée par le biais d’une voie alternative en vertu des
articles 10(b) et (c), doit être approuvée.

24. Les actes à notifier doivent-ils être traduits dans la langue de l’Etat de
destination ?

Les voies alternatives de transmission ne requièrent en principe pas de


traduction de l’acte à notifier en vertu de la Convention. Il existe néanmoins des
pratiques contraires (voir les para. 227 et s.). En outre, la reconnaissance et l’exécution
d’une décision étrangère peut être refusée lorsque les actes notifiés n’ont pas fait
l’objet d’une traduction.

25. Qu’est-ce que la voie consulaire ou diplomatique ?

Il s’agit d’une voie de transmission par laquelle la demande de notification est


transmise par le Ministère des Affaires étrangères de l’Etat d’origine (autorité
expéditrice) au consul ou diplomate représentant l’Etat d’origine au sein de l’Etat de
destination. Selon les cas, ce dernier exécutera la demande de notification lui-même
(voies directes) ou devra la transmettre pour exécution à une autorité compétente de
l’Etat de destination (voies indirectes). Pour plus de détails, voir les paragraphes 185 et
s.

26. Est-il possible d’envoyer les actes à notifier directement au destinataire par voie
postale ?

En vertu de l’article 10(a), la notification des actes judiciaires peut être effectuée
en envoyant les actes directement au destinataire à l’étranger, lorsque les deux
conditions suivantes sont réunies :
1)les conditions prévues par la loi de l’Etat d’origine (lex fori) pour que la
notification par voie postale soit valable, sont satisfaites, et
2)l’Etat de destination ne s’est pas opposé à l’utilisation de cette voie de
transmission (les déclarations d’opposition faites par les Etats parties peuvent être
consultées sur le site Internet de la HCCH à l’adresse < www.hcch.net >).
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 30

Il ne fait aucun doute que la référence à la voie postale comprend les envois de
lettres par poste, les envois recommandés et les envois avec avis de réception (sur
l’utilisation du courrier électronique, voir les para. 259 et s.).
Pour une analyse plus détaillée de la notification par voie postale, voir les
paragraphes 195 et s. ; pour une analyse complète du terme « send » dans la version
anglaise de l’article 10(a) plus particulièrement, voir les paragraphes 213 et s.

27. Qu’est-ce que la communication directe à un officier ministériel, fonctionnaire ou


autre personne compétents ?

Il s’agit d’une voie de transmission par laquelle toute personne intéressée à une
instance judiciaire (art. 10(c)) ou tout officier ministériel, fonctionnaire ou autre
personne compétents de l’Etat d’origine (art. 10(b)) peut s’adresser directement à un
officier ministériel, fonctionnaire ou autre personne compétents de l’Etat de destination
pour procéder à la notification des actes. Ce dernier mode permet notamment la
transmission des actes à signifier d’un huissier de justice à un autre huissier de justice.
Un Etat peut cependant s’opposer à l’utilisation de ces voies de transmission (les
déclarations d’opposition faites par les Etats parties peuvent être consultées sur le site
Internet de la HCCH à l’adresse < www.hcch.net >). Pour plus de détails sur cette voie
de transmission, voir les paragraphes 229 et s.

III. La protection des intérêts du demandeur et du défendeur

28. Quelle protection matérielle la Convention fournit-elle au défendeur ?

La Convention contient deux dispositions clés visant à protéger le défendeur


préalablement à une décision par défaut (art. 15) et postérieurement à une décision
par défaut (art. 16). Les articles 15 et 16 obligent le juge à surseoir à statuer (art. 15 –
voir les questions 29 à 32) ou permettent au juge de prononcer un relevé de la
forclusion résultant de l’expiration des délais de recours (art. 16 – voir les questions 33
à 35), sous réserve de remplir certaines conditions. Voir les Schémas explicatifs 3 et 4,
après la FAQ.
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 31

A) Le sursis à statuer (art. 15)

29. Dans quels cas la protection prévue à l’article 15 (sursis à statuer) s’applique-t-
elle ?

L’article 15(1) s’applique dans les cas où un acte introductif d’instance ou un acte
équivalent a dû être transmis à l’étranger aux fins de signification ou notification, en
vertu des dispositions de la Convention, et que le défendeur ne comparaît pas. Pour
davantage de précisions sur le sursis à statuer, voir les paragraphes 275 et s.

30. Quelles sont les conditions obligeant le juge à surseoir à statuer ?

En vertu de l’article 15(1), le juge est tenu de surseoir à statuer aussi longtemps
qu’il n’est pas établi que :
1)l’acte a été notifié conformément au droit de l’Etat requis (ou, dans le cas
d’une voie alternative de transmission, l’Etat de destination) ou a été effectivement
remis au défendeur ou à son domicile selon un autre procédé prévu par la Convention,
et
2)dans chacune des ces éventualités, la notification ou la remise a eu lieu en
temps utile pour que le défendeur ait pu se défendre.

31. Existe-t-il des exceptions à l’obligation de surseoir à statuer ?

Oui, le juge peut statuer par défaut nonobstant le fait que les conditions visées à
la question précédente sont réunies, mais seulement si :
1)l’Etat contractant a fait une déclaration en ce sens (voir le tableau des
déclarations faites en vertu de l’art. 15(2) sur le site Internet de la HCCH à l’adresse <
www.hcch.net >) ;
2)l’acte a été transmis selon un des modes prévus par la Convention ;
3)nonobstant toutes diligences utiles auprès des autorités compétentes de l’Etat
requis (ou, en cas de voie alternative de transmission, l’Etat de destination), aucune
attestation n’a pu être obtenue ; et
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 32

4)un délai que le juge appréciera et qui sera d’au moins six mois s’est écoulé
depuis la date d’envoi de l’acte (art. 15(2)).
Ces conditions sont cumulatives.

32. Le juge peut-il prononcer des mesures provisoires ou conservatoires malgré


l’obligation de surseoir à statuer ?

Oui, en cas d’urgence le juge peut ordonner toutes mesures conservatoires ou


provisoires (art. 15(3) - voir le para. 285).

B) Le relevé de la forclusion résultant de l’expiration des délais de recours (art.


16)

33. Dans quels cas l’article 16 relatif au relevé de la forclusion s’applique-t-il ?

L’article 16 s’applique lorsque le défendeur n’a pas comparu, qu’une décision ne


portant pas sur l’état des personnes a été rendue par défaut et que les délais de
recours ont expiré. Pour davantage de précisions sur le relevé de la forclusion, voir les
paragraphes 286 et s.

34. Quand le juge a-t-il la faculté de relever le défendeur de la forclusion résultant


de l’expiration des délais de recours ?

Le juge a la faculté de relever le défendeur de la forclusion résultant de


l’expiration des délais de recours (art. 16(3)) si :
1)sans faute de sa part, le défendeur n’a pas eu connaissance, en temps utile,
des actes pour se défendre et de la décision pour exercer un recours ;
2)les moyens du défendeur ne paraissent pas dénués de tout fondement ; et
3)le défendeur forme sa demande de relevé de forclusion dans un délai
raisonnable à partir du moment où il a pris connaissance de la décision ou dans le délai
fixé à cet égard par l’Etat de destination dans sa déclaration au Dépositaire
(cependant, dans un tel cas, ce délai ne doit pas être inférieur à un an à compter du
prononcé de la décision). La liste des déclarations et un tableau récapitulatif des
FOIRE AUX QUESTIONS (FAQ) 33

déclarations faites par chaque Etat sont disponibles sur le site Internet de la HCCH à
l’adresse < www.hcch.net >.
Ces conditions sont cumulatives.

35. La protection du défendeur prévue aux articles 15 et 16 joue-t-elle quelle que soit
la voie de transmission utilisée ?

Ces deux dispositions s’appliquent quelle que soit la voie de transmission, prévue
par la Convention, utilisée (c.-à-d. la voie principale ou une des voies alternatives de
transmission), à l’exception des voies dérogatoires (voir le Schéma explicatif 2, après
la FAQ).
34

SCHÉMAS EXPLICATIFS

SCHÉMA 1 - FONCTIONNEMENT DE LA VOIE DE


TRANSMISSION PRINCIPALE

SCHÉMA 2 - FONCTIONNEMENT DES VOIES DE


TRANSMISSION ALTERNATIVES ET
DÉROGATOIRES

SCHÉMA 3 - ARTICLE 15 : LA PROTECTION DU DÉFENDEUR


AVANT LA DÉCISION

SCHÉMA 4 - ARTICLE 16 : LA PROTECTION DU DÉFENDEUR


APRÈS UNE DÉCISION
SCHÉMA 1

ÉTAT REQUÉRANT
FONCTIONNEMENT DE LA VOIE DE TRANSMISSION PRINCIPALE
[para. 82 et s.]

Autorité ou officier ministériel compétents selon les lois de l’Etat d’origine


transmet une demande de notification (art. 3)
[para. 92]

à l’Autorité centrale
Demande de traduction

de l’Etat requis
[para. 82]

Envoi de l’Attestation
qui exécutera la demande de notification ou la fera exécuter soit (art. 5)
[para. 127]

selon les formes prescrites selon la forme particulière par simple remise au
par la législation de demandée par le requérant, pourvu destinataire qui accepte
ÉTAT REQUIS

l’Etat requis pour la que celle-ci ne soit pas incompatible l’acte volontairement
notification des actes avec la loi de l’Etat requis art. 5(2)
art. 5(1)(a) art. 5(1)(b) [para. 134]
[para. 128] [para. 131]

L’Autorité centrale peut demander que l’acte soit rédigé ou traduit dans la
langue ou une des langues officielles de l’Etat requis
art. 5(3)
[para. 136]

Attestation complétée par l’Autorité centrale de l’Etat requis


ou toute autre autorité désignée par lui à cet effet
art. 6/7
[para. 163]
SCHÉMA 2
FONCTIONNEMENT DES VOIES DE TRANSMISSION ALTERNATIVES ET DÉROGATOIRES [para. 183 et s.]
Autorité expéditrice

Voie diplomatique ou Voie Voie diplomatique Communication directe Communication directe Voie postale Voies
consulaire directe, consulaire indirecte, si des entre officiers ministériels entre une personne art. 10(a) dérogatoires
sans contrainte indirecte circonstances fonctionnaires ou autres intéressée et des [para. 195]
ÉTAT D’ORIGINE

art. 8(1) art. 9(1) exceptionnelles personnes compétents officiers ministériels,


[para. 189] [para. 192] l’exigent - art. 9(2) art. 10(b) fonctionnaires ou autres
[para. 193] [para. 229] personnes compétents
art. 10(c) [para. 233]

Ministère de la Ministère de la Ministère de la Officier ministériel,


Justice (facultatif) Justice (facultatif) Justice (facultatif) fonctionnaire ou autre Accords entre un La loi interne
personne compétents de ou plusieurs d’un Etat
l’Etat d’origine Etats prévoyant contractant
d’autres voies de peut autoriser
Ministère des Ministère des Ministère des transmission, en d’autres
Affaires étrangères Affaires étrangères Affaires étrangères particulier la formes de
communication transmission
directe entre art. 19
Représentant leurs autorités [para. 242]
diplomatique au sein respectives
ÉTAT DE DESTINATION

Représentant consulaire Représentant de l’Etat de destination art. 11, 24 et 25


ou diplomatique consulaire [para. 236 et 289]
au sein de au sein de l’Etat de
l’Etat de destination destination Ministère des
Affaires étrangères

La protection
Ministère de la instaurée par les
Justice (facultatif) articles 15 et 16 ne
s’applique pas à ces
Officier ministériel, deux modes de
Autorité désignée par fonctionnaire, ou autre transmission
l’Etat de destination à personne compétents de
cette fin l’Etat de destination

Remise sans contrainte,


acceptation volontaire de l’acte
Destinataire
Opposition possible, sauf si l’acte
doit être notifié à un ressortissant Opposition de l’Etat de destination possible
de l’Etat d’origine - art. 8(2) art. 10 [para. 204]
[para. 190]
SCHÉMA 3
ARTICLE 15 : LA PROTECTION DU DÉFENDEUR AVANT LA DÉCISION [para. 275 et s.]

Transmission à l’étranger aux fins de notification,


selon les dispositions de la Convention

Si le défendeur ne comparaît pas,


le juge doit surseoir à statuer tant qu’il n’est pas établi que :

L’acte a été notifié ou signifié selon les formes prescrites L’acte a effectivement été remis au défendeur ou à sa
par la législation de l’Etat requis (ou, en cas de voie demeure selon un autre procédé prévu
alternative de transmission, l’Etat de destination) par la Convention
et et

la notification ou remise a eu lieu en temps utile pour que le


défendeur puisse se défendre

Le juge pourra néanmoins statuer par défaut


si toutes les conditions suivantes sont remplies :

ƒ l’Etat contractant a fait une déclaration en ce sens

ƒ l’acte a été transmis selon une des méthodes prévues par la Convention

ƒ nonobstant toutes diligences utiles auprès des autorités compétentes de


l’Etat requis (ou en cas de voie alternative de transmission, l’Etat de
destination), aucune attestation de notification n’a pu être obtenue

ƒ un délai que le juge appréciera, mais qui sera d’au moins six mois, s’est
écoulé depuis la date d’envoi de l’acte

Décision par défaut


SCHÉMA 4
ARTICLE 16 : LA PROTECTION DU DÉFENDEUR APRÈS UNE DÉCISION [para. 286 et s.]

Acte introductif d’instance ou acte équivalent a dû être


transmis à l’étranger aux fins de signification ou notification,
selon les dispositions de la Convention

Décision par défaut a été rendue

Le juge peut accorder un relevé de la forclusion résultant de l’expiration des


délais de recours, si toutes les conditions suivantes sont réunies :

ƒ la demande de relevé de forclusion est formée dans un délai raisonnable à partir


du moment où le défendeur a eu connaissance de la décision ou dans le délai
fixé à cet effet par l’Etat dans sa déclaration au Dépositaire (pourvu que ce délai
ne soit pas inférieur à un an à compter du prononcé de la décision)

ƒ le défendeur, sans faute de sa part, n’a pas eu connaissance en temps utile dudit
acte pour se défendre, et de la décision en temps utile pour exercer un recours

ƒ les moyens du défendeur n’apparaissent pas dénués de tout fondement


39

OBSERVATIONS GÉNÉRALES
ET FONCTIONNEMENT PRATIQUE
DE LA CONVENTION
TABLE DES MATIÈRES 40

I. BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION


1. Remarques liminaires
2. Rapport avec les Conventions de 1896, 1905 et 1954
3. Les principaux objectifs poursuivis par la Convention de 1965
4. Une Convention « ouverte »
5. Champ d’application et conditions d’applicabilité
de la Convention (art. 1)
A. Champ d’application personnel et territorial
a) Lieu de la notification comme facteur déterminant
b) Entre Etats parties à la Convention
c) Personnes physiques et morales, agences d’Etats et Etats
B. « [D]ans tous les cas où un acte […] doit être transmis à
l’étranger »
a) Terminologie
b) Caractère non obligatoire de la Convention
(1) Le problème et deux arrêts clés
(2) La Commission spéciale de 1989 sur le fonctionnement
pratique de la Convention Notification
(3) Historique des négociations de la Convention
(4) Pratiques nationales
(5) Exigence d’une procédure légale régulière (due process)
– validité d’une clause de notification excluant l’applica-
tion de la Convention ?
c) Caractère exclusif de la Convention
C. « [P]our y être signifié ou notifié »
D. « [E]n matière civile ou commerciale »
a) Remarques liminaires
TABLE DES MATIÈRES 41

b) La Commission spéciale de 1977


c) La Commission spéciale de 1989
d) La pratique actuelle
e) La Commission spéciale de 2003
E. Les actes judiciaires et extrajudiciaires
F. Adresse du destinataire de l’acte inconnue
a) Remarques liminaires
b) Pratiques nationales
c) L’article 1(2) inclut-il l’adresse électronique (courriel) du
destinataire ?

II. VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION


1. La voie principale : les Autorités centrales
A. Fonction et organisation de l’Autorité centrale
a) En général (art. 2)
b) Les « autres autorités » (art. 18(1))
c) Plusieurs autorités centrales dans les Etats fédéraux
(art. 18(3))
B. Les demandes de signification et de notification (art. 3)
d) L’autorité expéditrice
(1) Description générale
(2) Cas particuliers
e) Transmission de la Demande à l’Autorité centrale étrangère
f) La formule de demande (formule modèle)
(1) La partie Demande
(2) La partie Attestation
(3) La partie Eléments essentiels de l’acte à notifier
TABLE DES MATIÈRES 42

(4) Langues utilisées (art. 7)


(5) Emploi obligatoire de la formule modèle
C. Demande de signification ou de notification non soumise à légali-
sation ou autre formalité équivalente – pas de nécessité d’envoi
des documents « originaux » à notifier
D. L’Autorité centrale de l’Etat requis ne peut examiner les actes à
notifier
E. L’exécution de la demande de signification ou de notification
a) Les formes de signification ou de notification (art. 5)
(1) La signification ou notification formelle (art. 5(1)(a))
(2) La signification ou notification selon une forme particuliè-
re (art. 5(1)(b))
(3) La simple remise (art. 5(2))
b) L’exigence de traduction (art. 5(3))
(1) Observations générales
(2) Pratiques nationales
(3) Recommandations
c) Les frais (art. 12)
d) Le délai d’exécution et le principe de célérité des procédures
e) La date de la notification
f) Le système de la double date pour la Convention de La Haye ?
F. L’Attestation de l’exécution (art. 6)
a) Commentaires généraux
b) Quelques décisions judiciaires
c) Effet de l’Attestation
G. Le refus d’exécuter une demande de notification
a) Article 4 (refus provisoire)
TABLE DES MATIÈRES 43

b) Article 13 (refus définitif)


2. Les voies alternatives
A. Remarque liminaire de terminologie
B. Les voies consulaires et diplomatiques (art. 8 et 9)
a) Les notions en général
(1) La voie diplomatique
(2) La voie consulaire
b) Les voies diplomatique et consulaire directes (art. 8)
c) La voie consulaire indirecte (art. 9(1))
d) La voie diplomatique indirecte (les « circonstances
exceptionnelles » de l’art. 9(2))
C. La voie postale (art. 10(a))
a) La notion de « voie postale »
b) Critères de validité
(1) La lex fori
(2) L’absence d’opposition de la part de l’Etat de destination
(3) Effet de réciprocité en cas d’opposition ?
c) Reconnaissance ultérieure du jugement
d) Position particulière des Etats-Unis : trois lectures de
l’article 10
(1) Première catégorie : « adresser » « notifier »
(2) Deuxième catégorie : « adresser » = « notifier »
(3) Premières réactions
(4) Nouvelles évolutions conduisant à une troisième catégo-
rie
(i)) Brockmeyer : une clarification appréciée
(ii)) Papir : un pas en arrière
TABLE DES MATIÈRES 44

(5) Conclusion
e) Voie postale et exigence de traduction ?
D. La notification par le biais d’officiers ministériels, fonctionnaires ou
autres personnes compétents de l’Etat requis
a) La communication directe entre « officiers ministériels, fonc-
tionnaires ou autres personnes compétents » (par ex. entre
huissiers, art. 10(b))
(1) En général
(2) Position du Royaume-Uni (lettre du 11 septembre 1980)
b) La communication directe entre une personne intéressée à
une instance judiciaire et un officier ministériel, fonctionnaire
ou autre personne compétents (par ex. un huissier,
art. 10(c))
c) Exemples de transmissions valables en vertu des
articles 10(b) et 10(c)
d) Exemples de transmissions non valables en vertu des
articles 10(b) et 10(c)
3. Les voies dérogatoires
A. Accords additionnels entre Etats contractants (art. 11)
B. Rapports avec les accords additionnels aux Conventions de 1905
et 1954 (art. 24) et avec d’autres accords (art. 25)
C. Dérogation unilatérale à la Convention (art. 19)
4. L’utilisation des technologies modernes
A. Introduction : la table ronde de Genève de 1999 et la Commission
spéciale de 2003
B. Communication entre autorités de l’Etat requérant et autorités de
l’Etat requis
a) La transmission de la demande de notification
TABLE DES MATIÈRES 45

b) La coopération entre autorités


c) L’Attestation relatant l’exécution de la demande (art. 6)
C. Voie postale (art. 10(a))
D. Accomplissement de la notification
a) Par notification formelle ou selon une forme particulière
(art. 5(1))
b) Par simple remise (art. 5(2))
c) Jurisprudence : notifications internationales et nationales par
voie électronique (courriel)
d) Jurisprudence : notifications internationales par télécopie
(fax)
E. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de
2003

III. PROTECTION DU DÉFENDEUR (ART. 15 ET 16)


1. Protection préalablement à une décision : article 15
A. Le sursis à statuer (art. 15(1))
a) Une notification valable ou une remise effective…
b) … en temps utile
B. La poursuite de la procédure et, notamment, le prononcé de la dé-
cision (art. 15(2))
C. Les mesures provisoires ou conservatoires (art. 15(3))
2. Protection postérieurement à une décision par défaut : article 16

IV. INSTRUMENTS RÉGIONAUX


1. La Convention interaméricaine sur les commissions rogatoires
A. Remarques générales
B. Rapport avec la Convention de La Haye
TABLE DES MATIÈRES 46

2. Le modèle de convention bilatérale établi par l’Asian-African Legal Con-


sultative Organization (AALCO)
3. Le Règlement européen (CE) No 1348/2000 relatif à la signification et
à la notification dans les Etats membres des actes judiciaires et extra-
judiciaires en matière civile et commerciale
A. Remarques générales
B. Rapport avec la Convention de La Haye
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 47

1. BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION

1. Remarques liminaires

1. Le texte définitif de la Convention de La Haye relative à la signification et la


notification à l’étranger des actes judiciaires et extrajudiciaires en matière civile ou
commerciale (ci-après la « Convention Notification » ou « Convention de 1965 ») a été
adopté par la Dixième session de la Conférence de La Haye de droit international privé1.
2. La décision d’entreprendre des travaux sur un instrument relatif à la transmission
des actes à signifier ou notifier à l’étranger, si peu de temps après la signature de la
Convention du premier mars 1954 relative à la procédure civile, fut prise lors de la
Neuvième session de la Conférence 2 . Elle faisait écho à un mémoire de l’Union
Internationale des Huissiers de Justice et Officiers judiciaires (ci-après UIHJ) publié en
1960, qui faisait état des difficultés rencontrées dans la transmission d’actes à
l’étranger malgré les progrès obtenus avec l’entrée en vigueur des Conventions de
1896, de 1905 et de 1954. Les deux critiques principales à l’égard du système existant
avaient trait à la longueur et à la complexité de la transmission par voie consulaire ou
diplomatique et à la survivance de la notification au parquet et à ses conséquences
néfastes pour les défendeurs3.

1. Voir Conférence de La Haye de droit international privé, Actes et documents de la Dixième


session (1964), Tome III, Notification, La Haye, Imprimerie Nationale, 1965, notamment
p. 333 et s. Un avant-projet de Convention a été adopté par la Commission spéciale en
février 1964 ; le projet de Convention a été adopté par la Dixième session de la
Conférence de La Haye en octobre 1964 ; le 15 novembre 1965, plusieurs Etats ont signé
le projet de Convention, la Convention définitive portant dès lors cette date.
2. Conférence de La Haye de droit international privé, « Procès-verbal de la séance plénière
du 25 octobre 1960 », in Actes et documents de la Neuvième session, Tome I, Matières
diverses, La Haye, Imprimerie Nationale, 1961, p. 177.
3. Voir les para. 6-10. Voir aussi Conférence de La Haye de droit international privé, « Note
du Secrétaire général sur un Mémoire de l’Union Internationale des Huissiers de Justice et
Officiers judiciaires relatif à la signification d’actes à l’étranger », Document préliminaire
de septembre 1960, in Actes et documents de la Neuvième session, Tome I, Matières
diverses, La Haye, Imprimerie Nationale, 1961, p. 165.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 48

2. Rapport avec les Conventions de 1896, 1905 et 1954

3. Les travaux aboutirent à la rédaction d’une nouvelle Convention destinée à


remplacer les articles 1 à 7 des Conventions de La Haye relatives à la procédure civile
de 19054 et de 19545, entre les Etats qui l’ont ratifiée ou qui y ont adhéré, dans la
mesure où lesdits Etats sont parties à l’une ou l’autre de ces Conventions6. En d’autres
termes, les articles 1 à 7 des Conventions de 1905 et 1954 restent en vigueur entre les
Etats qui sont encore parties à ces instruments, seulement si les deux Etats impliqués
(c.-à-d. l’Etat d’origine et l’Etat de destination de la transmission) ne sont pas devenus
parties à la Convention de 19657.

4. Voir Conférence de La Haye de droit international privé, « Protocole Final », in Actes de la


Quatrième Conférence de La Haye pour le droit international privé (16 mai – 7 juin 1904),
La Haye, Van Langenhuysen Frères, 1904, p. 205 et s.; Conférence de La Haye de droit
international privé, Documents relatifs à la Quatrième Conférence de La Haye pour le droit
international privé, La Haye, Van Langenhuysen Frères, 1904, notamment p. 2-33. Il est à
noter que la Convention de 1905 était elle-même destinée à remplacer la Convention du
14 novembre 1896 relative à la procédure civile et le Protocole additionnel du 22 mai
1897, voir Conférence de La Haye de droit international privé, « Protocole Final », in Actes
de la Deuxième Conférence de La Haye chargée de réglementer diverses matières de droit
international privé (25 juin – 13 juillet 1894), La Haye, Imprimerie Nationale, 1894, p. 4-
6. Le texte de la Convention du 17 juillet 1905 relative à la procédure civile est disponible
sur le site Internet de la HCCH.
5. Voir Conférence de La Haye de droit international privé, « Projet de Convention relative à
la procédure civile », in Actes de la Septième session tenue du 9 au 31 octobre 1951,
La Haye, Imprimerie Nationale, 1952, p. 390 ; voir aussi Conférence de La Haye de droit
international privé, « Projet de Convention relative à la procédure civile », in Documents
relatifs à la Septième session tenue du 9 au 31 octobre 1951, La Haye, Imprimerie
Nationale, 1952, p. 61. Le texte de la Convention de 1954 est disponible sur le site
Internet de la HCCH.
6. Art. 22 de la Convention Notification. Il est vrai que le texte français de cette disposition
ne parle que des Etats ayant « ratifié[e] » la Convention Notification, sans mentionner les
Etats qui y ont « adhéré ». Mais il ne fait aucun doute que l’art. 22 s’adresse aussi aux
Etats ayant adhéré à la Convention Notification. Cette interprétation est soutenue par le
texte anglais de l’art. 22 qui mentionne de manière générale les « Parties to the present
Convention ».
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 49

4. Il sied de souligner qu’en vertu de son article 23, la Convention de 1965 préserve
l’article 23 de la Convention de 1905 ainsi que l’article 24 de celle de 1954. Ces
dispositions concernent l’assistance judiciaire, matière qui n’est pas visée expressément
par la Convention de 1965, mais qui par la suite a fait l’objet d’une autre Convention, à
savoir la Convention du 25 octobre 1980 tendant à faciliter l’accès international à la
justice (Convention Accès à la justice). Cette dernière Convention remplace, dans les
rapports entre les Etats qui l’ont ratifiée ou y ont adhéré (voir les observations à la note
de bas de page 6) et qui sont parties à l’une et / ou l’autre des Conventions de 1905 et
1954, les articles 17 à 24 de la Convention de 1905, et les articles 17 à 26 de la
Convention de 19548. Il s’ensuit qu’en matière d’assistance judiciaire, dans les rapports
entre Etats parties à l’une ou l’autre des Conventions de 1905 ou de 1954, ces derniers
instruments s’appliquent, à moins que les deux Etats en question ne soient parties à la
Convention de 1980.
5. Enfin, notons encore que si des accords additionnels aux Conventions de 1905 et
de 1954 ont été conclus par des Etats qui sont aussi parties à la Convention Notification,
ces accords doivent être considérés applicables à la Convention de 1965, à moins que
les Etats n’en conviennent autrement (art. 24 de la Convention Notification ; voir les
para. 238 et s.).

7. La plupart des Etats parties aux Conventions de 1905 et 1954 ont ratifié la Convention de
1965 ou y ont adhéré. En ce qui concerne les Etats parties à la Convention de 1905, seule
l’Islande n’a adhéré ni à la Convention de 1954 ni à la Convention de 1965 ; la Convention
de 1905 s’applique donc encore aux rapports entre l’Islande et les autres Etats parties à
cet instrument. En ce qui concerne les Etats parties à la Convention de 1954, le nombre
d’entre eux n’ayant pas ratifié ou adhéré à la Convention de 1965 est un peu plus élevé.
Ainsi, la Convention de 1954 déploie encore ses effets dans les rapports entre l’Arménie,
l’Autriche, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, l’Ex-République yougoslave de Macédoine, le
Kirghizistan, le Liban, le Maroc, l’Ouzbékistan, la République de Moldova, le Saint-siège, la
Serbie et Monténégro et le Suriname, ainsi qu’entre les Etats susmentionnés et les autres
Etats qui, bien que devenus parties à la Convention de 1965, sont encore parties à la
Convention de 1954 (par ex. la Fédération de Russie, la Suisse ou la Région administrative
spéciale de Macao (Chine)). Pour plus de détails et une mise à jour régulière de l’état des
Conventions de 1905, 1954 et 1965, voir le site Internet de la HCCH.
8. Art. 22 de la Convention Accès à la justice. Pour plus de détails et une mise à jour
régulière de l’état de cette Convention, voir le site Internet de la HCCH.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 50

3. Les principaux objectifs poursuivis par la Convention de 1965

6. Selon le Rapport explicatif de la Convention de 1965, les buts fondamentaux


poursuivis par la Convention peuvent être résumés comme suit :
« a Etablir un système qui porte, autant que possible, l’acte notifié ou
signifié à la connaissance réelle du destinataire en temps utile pour que
le défendeur puisse se défendre.
b Simplifier le mode de transmission de ces actes du pays requérant au
pays requis.
c Faciliter la preuve que la signification ou la notification a été effectuée à
l’étranger, par le moyen des attestations incluses dans une formule
uniforme »9.
7. A ces fins, la Convention de 1965 introduit un certain nombre d’éléments :
(a) L’article 15(1) de la Convention prévoit que, lorsque l’acte introductif
d’instance ou un acte équivalent a dû être transmis à l’étranger, selon les
dispositions de la Convention, aux fins de signification ou notification, et que
le défendeur ne comparaît pas, le juge doit surseoir à statuer aussi
longtemps qu’il n’est pas établi que cet acte a été signifié ou notifié selon les
formes prescrites par la législation de l’Etat requis (ou, en cas de voie
alternative de transmission, l’Etat de destination) ou que l’acte a été
effectivement remis au défendeur ou à sa demeure selon un autre procédé
prévu par la Convention, et que dans chacune de ces éventualités, soit la
signification ou la notification, soit la remise a eu lieu suffisamment à temps
pour que le défendeur ait pu se défendre (voir les para. 275 et s.). Cependant
l’article 15(2) tient compte de l’intérêt légitime du demandeur de voir la
procédure progresser. L’article 16 renforce la protection du défendeur en
prévoyant que le tribunal peut le relever de la forclusion résultant de

9. Conférence de La Haye de droit international privé, « Rapport explicatif » établi par


M. V. Taborda Ferreira, in Actes et documents de la Dixième session (1964), Tome III,
Notification, La Haye, Imprimerie Nationale, 1965, p. 363 et s. [ci-après « Rapport
explicatif »].
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 51

l’expiration des délais de recours, si certaines conditions sont remplies (voir


les para. 286 et s.).
(b) En lieu et place des voies consulaires et diplomatiques, la voie de
transmission principale des actes passe par une Autorité centrale, chargée de
procéder ou de faire procéder à leur signification ou notification (voir les
para. 82 et s10.). A côté de cette voie principale, la Convention prévoit
plusieurs voies de transmission alternatives, qui ont été aménagées en
tenant compte des particularités des différents systèmes juridiques (par ex.
la communication directe entre huissiers ou la voie postale ; voir les
para. 183 et s.).
(c) L’exécution de la demande de signification ou notification est attestée au
moyen d’une formule modèle, intitulée Attestation, qui doit être complétée
par l’Autorité centrale ou une autre autorité compétente de l’Etat requis une
fois la demande de signification ou notification exécutée. Si la demande de
signification ou notification a pu être exécutée, l’Attestation a pour effet de
présumer, d’une part, la régularité de la signification ou notification et,
d’autre part, que l’acte a été porté à la connaissance du destinataire en
temps utile pour qu’il puisse organiser sa défense. Pour plus de détails, voir
les paragraphes 163 et s.
8. Pour satisfaire pleinement au premier objectif mentionné ci-dessus (à savoir,
assurer que l’acte notifié a été porté à la connaissance réelle du destinataire), la
Convention aurait inévitablement dû s’immiscer dans le droit national et définir elle-
même les conditions d’une signification ou notification valable. Cela aurait été le seul
moyen d’éliminer les modes de signification ou notification fictifs comme la notification
au parquet qui est utilisée sous diverses formes dans certains Etats de tradition de
droit civil. Dans sa forme originale, ce système prévoit que la notification est effectuée
valablement, même dans le cadre d’une procédure à caractère international et lorsque
l’adresse du destinataire à l’étranger est connue, en remettant les documents concernés
au procureur dans l’Etat du for (comme c’est le cas en France, voir le principe énoncé à

10. La Convention Notification est la première Convention de La Haye à avoir établi un


système d’Autorités centrales. Depuis, un grand nombre de Conventions de La Haye a
adopté un système similaire. Voir la note de bas de page 126.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 52

l’art. 684 du NCPC) ou en affichant un avis dans les locaux du tribunal saisi (comme
c’est le cas en Italie, voir l’art. 142(1) du CPC)11. Même si la notification au parquet est
suivie d’une transmission de l’acte (ou, selon le système, d’une copie de l’acte) au
destinataire à l’étranger, il n’en demeure pas moins que la notification est valablement
complétée avec le dépôt de l’acte dans l’Etat du for – ainsi, au moment de la notification
au parquet, le destinataire ne peut pas prendre connaissance de l’acte en question. Il
n’est donc guère étonnant que la notification au parquet et, plus particulièrement, les
effets néfastes qui peuvent en découler pour un défendeur à l’étranger, aient occupé
une place importante lors des négociations de la Convention Notification. Cela étant dit,
la Convention n’a pas pour but de modifier les règles matérielles relatives à la
notification applicables dans les Etats parties12; elle ne fait pas non plus courir les délais
prévus par les droits de procédure nationaux13. L’objectif principal de la Convention
est d’établir un système de transmission des actes aux fins de signification ou
notification à l’étranger14. La Convention ne supprime donc pas la notification au

11. Voir, entre autres, Rapport explicatif, op. cit. (note de bas de page 9), p. 364-365 ;
T. Bischof, Die Zustellung im internationalen Rechtsverkehr in Zivil- und Handelssachen,
Zürich, Schulthess, 1997, p. 89 et s. avec de nombreuses autres références ;
O. Capatina, « L’entraide judiciaire », RCADI 1983, I (Tome 179 de la collection), p. 331-
332 ; H. Schack, « Einheitliche und zwingende Regeln der internationalen Zustellung », in
R. Schütze, éd., Einheit und Vielfalt des Rechts, Festschrift für Reinhold Geimer zum
65. Geburtstag, Munich, 2002, p. 932.
12. Dans ce sens, Rb Rotterdam (Pays-Bas), 25 mars 1992, NJ 1993, p. 44, Sturge et al. c.
Naatra Rotterdam BV ; pour la France, Cass. Ch. Civ. 1, 9 novembre 1993, Arrêt
No 1388, Milleman c. U Lee Johnson INC, qui rappelle cependant à juste titre les règles
procédurales de l’art. 15 de la Convention ; pour le Luxembourg, voir Schimpf c. Helaba
Luxembourg, Landesbank Hessen-Thueringen, International, CA du Luxembourg, 21
février 2001, No 24191. Voir aussi H. Schack, « Transnational Service of Process: A Call
for Uniform and Mandatory Rules », Rev. dr. Unif. 2001, vol. 4, N° 6, p. 827 et s.
13. Rapport explicatif, op. cit. (note de bas de page 9), p. 365 ; G.A.L. Droz, Compétence
judiciaire et effets des jugements dans le Marché Commun (Etude de la Convention de
Bruxelles du 27 septembre 1968), Paris, Librairie Dalloz, 1972, Nos 275-277 ; Cour
Supérieure de Justice de Luxembourg, 21 janvier 1981 ; Cour de cassation française,
16 décembre 1980, Rev. crit. d.i.p. 1981, p. 708, note G.A.L. Droz. Voir aussi le
para. 155.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 53

parquet (d’ailleurs, si tel était le cas, les art. 15 et 16 n’auraient pas été nécessaires),
mais vise à protéger un défendeur des effets potentiellement néfastes d’un tel système.
9. Or il va de soi que la protection offerte par les articles 15 et 16 ne peut opérer que
si la Convention est applicable, ce qui n’est le cas que lorsqu’un acte doit être transmis
à l’étranger pour y être signifié ou notifié (voir l’art. 1 et les para. 24 et s.). Aussi les
objectifs de la Convention ne peuvent-ils être pleinement satisfaits que si la loi du for
exige elle-même que l’acte soit transmis à l’étranger aux fins de signification ou
notification. Les récents développements observés en France illustrent parfaitement ce
constat. En effet, par un important décret du 28 décembre 200515, le régime français
de la signification et de la notification à l’égard d’un destinataire à l’étranger a été
considérablement modifié. L’une des principales modifications apportées par ce décret
est la suppression de la notification au parquet en rapport avec tout autre Etat partie à
la Convention Notification. En vertu de ce nouveau régime, les actes sont désormais
directement transmis par les autorités compétentes (soit les huissiers de justice, soit les
greffes de la juridiction concernée, selon les cas) à l’étranger, et ce, conformément aux
voies de transmission prévues par la Convention, y compris les éventuelles déclarations
faites par l’Etat requis ou de destination. Ainsi, dans tous les cas, la notification ou la
signification doit avoir lieu internationalement, soit dans l’Etat requis ou de destination,
et non plus, fictivement, au parquet, en France16. Quarante ans après l’adoption de la
Convention, ces nouveaux développements prennent pleinement compte des objectifs

14. Cependant, deux voies de transmission prévues par la Convention peuvent, le cas
échéant, inclure la notification des actes au destinataire final : les voies diplomatique et
consulaire directes (voir le para. 189) et la voie postale (voir les para. 195 et s.). Pour
toutes les autres voies de transmission prévues par la Convention, une étape
supplémentaire, non régie par la Convention, est nécessaire pour notifier l’acte au
destinataire final (cette étape implique généralement l’Autorité centrale de l’Etat requis ou
un officier judiciaire, fonctionnaire ou autre personne compétents de l’Etat de
destination).
15. Décret No 2005-1678 du 28 décembre 2005 relatif à la procédure civile, à certaines
procédures d’exécution et à la procédure de changement de nom, JORF du 29 décembre
2005, p. 67 et s. Date d’entrée en vigueur du décret : le 1er mars 2006.
16. Voir la Circulaire du Ministère de la Justice relative aux notifications internationales des
actes judiciaires et extrajudiciaires en matière civile et commerciale disponible à l'adresse
Internet suivante < http://www.justice.gouv.fr/applications/int/pays/ >.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 54

visés par la Convention (y compris les art. 15 et 16) et constituent donc un progrès
indéniable et considérable17.
10. Compte tenu de l’exigence d’une transmission de l’acte à l’étranger aux fins de
signification ou notification et du respect des voies prévues par la Convention, il paraît
toutefois surprenant que le nouveau régime français ait maintenu l’exigence d’une
formalité additionnelle appliquée sous l’ancien régime. En vertu de cette formalité,
l’huissier de justice ou le greffe en question doit envoyer au destinataire à l’étranger, le
même jour (ou, au plus tard, le premier jour ouvrable suivant) et par courrier
recommandé avec accusé de réception, une copie authentifiée de l’acte à notifier
(art. 686 du NCPC). Si, cette formalité permettait d’atténuer les effets néfastes d’une
notification au parquet sous l’ancien régime, elle n’a guère de justification dans le cadre
du nouveau système. En effet, compte tenue du fait que la notification au parquet a été
supprimée en rapport avec tout autre Etat partie à la Convention, que la transmission
de l’acte doit se faire selon une des voies prévues par la Convention et que les autorités
de l’Etat requis ou de destination procèdent à la notification en vertu de leurs propres
lois internes, cet envoi effectué par l’huissier de justice ou le greffe français n’a plus
vraiment de raison d’être. En outre, la nature de cette formalité soulève des
interrogations. Le NCPC prévoit en effet que l’exigence de l’envoi de la copie par voie
postale à l’étranger est prescrite sous peine de nullité de la notification18; or, dans le
nouveau régime, la notification est effectuée à l’étranger et selon les modalités établies
par la loi étrangère. La loi française semble par conséquent imposer une condition de
validité à une notification effectuée en vertu d’une loi étrangère. Quoi qu’il en soit, le
droit français considère que cette formalité n’est destinée qu’à informer le destinataire
de la mise en œuvre du processus de notification et qu’elle n’est en aucun cas
assimilable à une notification par voie postale directe. En d’autres termes, en vertu du

17. En l’absence de dispositions conventionnelles applicables entre la France et un autre Etat,


la notification au parquet continue d’être appliquée mais selon des modalités plus
favorables à la protection des intérêts du défendeur. C’est ainsi que le décret du
28 décembre 2005 a repris en droit interne français l’art. 15 de la Convention Notification
(voir l’art. 688 du NCPC), étendant ainsi la protection offerte par cette disposition à tout
défendeur. Concernant l’application du Règlement européen relatif à la signification et la
notification, voir les para. 297 et s.
18. Art. 686 et 693 du NCPC.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 55

droit français, l’envoi de la copie de l’acte par voie postale peut se faire nonobstant une
éventuelle opposition de l’Etat de destination à l’utilisation de la voie postale sur son
territoire19.
11. La même conclusion s’applique dans le cadre d’une notification à un Secrétaire
d’Etat ou à un autre représentant aux fins de notification (agent for service),
une méthode fréquemment utilisée aux Etats-Unis : si, en vertu de la loi du for, il n’y
a pas lieu de transmettre un acte judiciaire ou extrajudiciaire aux fins de notification à
l’étranger, la Convention ne s’applique pas ; en revanche, si la notification au Secrétaire
d’Etat ou à un autre représentant aux fins de notification n’est complète et parfaite
qu’avec la transmission d’un acte (ou d’une copie de celui-ci) au destinataire à
l’étranger, alors, la Convention s’applique20.
12. Enfin, les deux premiers objectifs énumérés ci-dessus sont expressément repris
dans le Préambule de la Convention. Il convient de garder ces objectifs à l’esprit lors de
l’interprétation des dispositions de celle-ci21.

4. Une Convention « ouverte »

13. Dans le but de promouvoir et de faciliter l’entraide judiciaire à l’échelle mondiale,


l’article 28 de la Convention prévoit que celle-ci est « ouverte » à l’adhésion d’Etats qui
n’étaient pas représentés lors des négociations de la Dixième session de la Conférence

19. Voir la Circulaire citée supra à la note de bas de page 16. C’est aussi pourquoi l’art. 686
du NCPC précise que la copie de l’acte doit indiquer de manière très apparente qu’elle en
constitue une simple copie afin de distinguer l’envoi de la copie de la transmission de
l’acte à notifier lui-même.
20. Pour une discussion détaillée des décisions rendues par les tribunaux des Etats-Unis sur la
Convention, voir les para. 28 et s. (sur la célèbre décision Schlunk), le para. 38 et le
para. 39 qui souligne une différence majeure entre la notification au parquet et la
notification à un représentant ; la notification à un représentant n’est, en effet, admissible
que si un lien suffisamment étroit entre le représentant et le destinataire étranger de
l’acte est établi.
21. Art. 31 de la Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai 1969, qui reprend un
principe du droit international public coutumier, voir notamment M.N. Shaw, International
Law, 4e éd., Cambridge, Cambridge University Press, 1997, p. 655-656.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 56

de La Haye22. Pour un Etat adhérent, la Convention n’entre en vigueur que si aucun Etat
ayant ratifié la Convention auparavant ne s’oppose à l’adhésion23. Ce « droit de veto »
doit être manifesté dans un délai de six mois. Il est à souligner que ce droit n’a jamais
été utilisé en pratique.
14. Il ne fait aucun doute que ce caractère « ouvert » de la Convention a grandement
contribué à son rayonnement mondial, puisqu’à cette date plus de la moitié des Etats
parties à la Convention y ont adhéré. Parmi ces Etats figurent notamment le Canada, la
Chine, la Corée, le Koweït, la Fédération de Russie, plusieurs Etats de l’Europe de l’Est
ou encore le Mexique et le Venezuela. Ainsi, le nombre de cultures juridiques et de
parties géographiques du globe différentes, représentées par les Etats parties, est
beaucoup plus élevé dans le cadre de la Convention de 1965 qu’il ne l’était pour les
Conventions de 1905 et de 1954.

5. Champ d’application et conditions d’applicabilité


de la Convention (art. 1)

A. Champ d’application personnel et territorial

a) Lieu de la notification comme facteur déterminant


15. Au préalable, il convient de remarquer que le principal critère pour que la
Convention s’applique est la transmission à l’étranger (c.-à-d. la transmission d’un Etat
partie à un autre Etat partie) ; ainsi, la Convention ne fait pas référence au destinataire,
à son lieu de domicile, de résidence ou encore de séjour24. La mention que cette

22. Les Etats suivants étaient représentés lors de la Dixième session de la Conférence de
La Haye : l’Autriche, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, les Etats-Unis, la Finlande, la
France, la Grèce, l’Irlande, Israël, l’Italie, le Japon, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-
Bas, le Portugal, la République Arabe Unie, la République fédérale d’Allemagne, le
Royaume-Uni, la Suède, la Suisse, la Turquie et la Yougoslavie, voir « Sessions
diplomatiques de la Conférence de La Haye de droit international privé, 1893-1993 », in
Actes et documents de la Dix-septième session (10 au 29 mai 1993), Tome I, Deuxième
partie, Centenaire, La Haye, Editions SDU, 1995, p. 68.
23. Art. 28(2) - en d’autres termes, il suffit d’un seul veto pour empêcher l’entrée en vigueur
de la Convention pour l’Etat qui désirait y adhérer.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 57

transmission devait se faire « à une personne se trouvant à l’étranger » (qui figurait


encore dans l’avant-projet de Convention) a en effet été supprimée dans le texte
final25. En principe, c’est donc le lieu de la signification ou de la notification qui est le
facteur déterminant et non le domicile ou la résidence du destinataire26.
16. Toutefois, le lieu de la signification ou notification n’est pas toujours à l’étranger.
En effet, pour les Etats qui connaissent le système de la notification au parquet, la
notification au défendeur étranger est réputée accomplie lorsque l’acte est remis au
parquet du procureur ou à un autre fonctionnaire local désigné dans l’Etat d’origine (sur
la notification au parquet, voir les para. 8 à 10 ; à cet égard, voir aussi les
commentaires aux para. 24 et s. relatifs au concept fondamental utilisé à l’art. 1(1) :
« dans tous les cas où un acte […] doit être transmis à l’étranger pour y être signifié ou
notifié »).
17. Selon les codes de procédure civile de certains Etats, lorsqu’une personne résidant
à l’étranger a élu domicile dans l’Etat du for, il se peut que la transmission à l’étranger

24. La Commission spéciale qui a élaboré l’avant-projet de Convention avait expressément


examiné la possibilité d’utiliser les concepts de domicile, résidence habituelle ou demeure
du défendeur, mais a décidé de les rejeter ; voir Conférence de La Haye de droit
international privé, « Rapport de la Commission spéciale », établi par M. V. Taborda
Ferreira, in Actes et documents de la Dixième session (1964), Tome III, Notification,
La Haye, Imprimerie Nationale, 1965, p. 74 [ci-après « Rapport de la Commission
spéciale de 1964 »], voir en particulier les p. 80-81. L’art. IV du Protocole No 1 à la
Convention de Bruxelles (pour le texte consolidé, voir JOCE C 27 du 26 janvier 1998, p. 1)
et la disposition parallèle pour la Convention de Lugano, qui font tous deux référence à la
Convention de La Haye, parlent d’actes « […] qui doivent être notifiés ou signifiés à des
personnes se trouvant sur le territoire d’un autre Etat contractant […] ». Cette disposition
n’a pas été reprise par le règlement (CE) No 44/2001 du Conseil du 22 décembre 2000
concernant la compétence judiciaire, la reconnaissance et l’exécution des décisions en
matière civile et commerciale (JOCE L 12, 16 janvier 2001).
25. Rapport explicatif, op. cit. (note de bas de page 9), p. 366.
26. Certains tribunaux aux Etats-Unis retiennent néanmoins, comme critère d’application de
la Convention, la résidence du destinataire, voire sa nationalité (« citizenship ») ; voir par
ex. Hunt's Pier Assocs. c. Conklin (In re Hunt's Pier Assocs.), 156 B.R. 464, 1993 Bankr.
LEXIS 989, 27 Fed. R. Serv. 3d (Callaghan) 165 (Bankr. E.D. Pa. 1993) ; Mommsen c.
Toro Co, 108 F.R.D. 444 (S.D. Iowa 1985). Bien que la Convention ait été appliquée dans
ces deux affaires, les critères examinés paraissent néanmoins erronés.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 58

ne soit pas nécessaire et la Convention ne s’applique alors pas27. Cependant, la Cour


suprême des Pays-Bas (Hoge Raad) a jugé que le fait pour une société étrangère
d’élire, en première instance, domicile au cabinet d’un conseil néerlandais ne donne pas
à celui-ci qualité de représentant habilité à recevoir les significations et notifications
adressées à cette société dans une procédure d’appel ultérieure s’il n’a pas été désigné
à cette fin. En conséquence, une demande de signification ou notification de la
procédure d’appel à la société allemande aurait dû être transmise selon l’une des
méthodes prévues par la Convention28.
18. Aussi un tribunal allemand a-t-il jugé que lorsque le destinataire d’un acte
possédait des appartements (Wohnungen) en Allemagne et à l’étranger, il ne pouvait
pas exiger que la notification ait lieu à l’étranger au seul motif qu’il y possédait des
demeures. Le tribunal en a conclu que la notification pouvait être faite à l’une des
adresses du destinataire en Allemagne29. Cette jurisprudence paraît incontestable, car
autrement tout destinataire ayant une résidence secondaire à l’étranger pourrait
invoquer la nullité d’une notification effectuée ailleurs.

b) Entre Etats parties à la Convention


19. La Convention s’applique uniquement entre deux Etats parties. Dans la majorité
des cas, cela ne pose pas de problème30. Dans certains cas, cependant, cette question
peut s’avérer délicate. Les tribunaux américains ont, par exemple, laissé ouverte la
question de savoir si la Convention était applicable entre les Etats-Unis et le Bélize
(anciennement le Honduras britannique)31, et ont jugé qu’elle n’était pas applicable

27. Conférence de La Haye de droit international privé, Actes et documents de la Dixième


session (1964), Tome III, Notification, La Haye, Imprimerie Nationale, 1965, p. 254.
28. Segers and Rufa BV c. Mabanaft GmbH, HR, 27 juin 1986, NJ 1987, p. 764, RvdW 1986,
p. 144. Sur cette décision, voir aussi les para. 27 et s.
29. OLG Cologne, 16 août 1988, RIW 1989, p. 814-815.
30. La liste des Etats parties est disponible sur le site Internet de la HCCH. Cette liste est
régulièrement mise à jour. La distinction opérée par les expressions « Etat contractant »
et « Etat partie » est expliquée dans la réponse donnée à la Question 2 de la FAQ.
31. Mayoral-Amy c. BHI Corp., 180 F.R.D. 456 (S.D. Fla. 1998). Voir cependant la note de bas
de page 41.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 59

entre les Etats-Unis et Taiwan 32 . La Convention s’applique tant à la Région


administrative spéciale de Hong Kong (Chine) qu’à la Région administrative
spéciale de Macao (Chine) 33 . Un tribunal néerlandais a considéré que la
Convention ne s’appliquait pas à la transmission d’actes à notifier à un défendeur sur le
territoire Nord de Chypre34.
20. La situation dans la province de Québec (Canada), mérite une explication plus
détaillée. D’emblée, il y a lieu de rappeler qu’au Canada, Etat fédéral, le droit
constitutionnel exige « […] l’utilisation d’une procédure de mise en vigueur qui respecte
le partage des compétences législatives entre le Parlement du Canada et les législatures
provinciales. Dans les matières affectant le droit interne, comme la procédure civile, la
mise en vigueur d’un traité exige son adoption par l’autorité législative compétente,
fédérale ou provinciale […]. »35. Alors que la mise en œuvre de la Convention dans les
autres provinces et territoires du Canada ne semble pas avoir soulevé de difficultés, la
procédure au Québec n’est pas encore terminée. En effet, quelques dispositions de la
Convention de 1965 ont été incorporées en droit interne québécois par le législateur en

32. Voir In re Schwinn Bicycle Co., 190 B.R. 599 (Bankr. N.D. Ill. 1995). Sur le statut de
Taiwan, voir la résolution 2758 (XXVIème session) adoptée par l’Assemblée générale des
Nations Unies, le 25 octobre 1971, et disponible à l’adresse Internet suivante : < http:/
/www.un.org/french/documents/ga/res/26/fres26.htm >.
33. Les déclarations concernées sont disponibles sur le site Internet de la HCCH. Sur
l’application de la Convention dans la Région administrative spéciale de Hong Kong
(Chine), voir Zhang Xian Chu., « The Extraterritorial Service of Judicial Documents from
Hong Kong », Hong Kong L.J. 1998, vol. 28, p. 356.
34. Rb ‘s Gravenhage, 22 décembre 1993, NIPR 1995, p. 418, Owel c. Staat der Nederlanden.
En 1983, la partie de Chypre détenue par les turques s’est auto proclamée « République
turque de Chypre du Nord » mais celle-ci n’est reconnue que par la seule Turquie. Le
dernier cycle de pourparlers de deux ans, dirigé par les Nations Unies – entre les
dirigeants des communautés chypriotes grecques et chypriotes turques, en vue de
parvenir à un accord en faveur de la réunification de l’île divisée – ont pris fin lorsque les
chypriotes grecques ont rejeté le plan de règlement des Nations Unies lors du référendum
d’avril 2004.
35. Dreyfus c. Tusculum, CA Québec, 15 juin 1998, No 500-09-005600-978, Lebel, Robert &
Zerbisias JJ., p. 28 ; REJB 1998-06805 (C.A.) ; A.C.W.S. 1999, 3d, p. 244. Demande
d’autorisation d’appel à la Cour suprême rejetée, NE°26843, 18 mars 1999.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 60

198536, avant même que le Canada ne ratifie la Convention le 1er mai 1989, mais,
comme le souligne la Cour d’appel du Québec, le législateur québécois n’a pas introduit
« […] pour autant, les règles relatives aux différents modes de signification que contient
[la Convention de 1965] »37. En d’autres termes, la Convention n’est, présentement,
pas pleinement opérationnelle au Québec. La situation est, cependant, en voie d’être
modifiée puisque le Code de procédure civile du Québec est en cours de révision et que
le Comité sur la réforme du Code recommande explicitement d’insérer des dispositions
spécifiques dans le nouveau Code afin d’intégrer, au droit positif québécois, les
différents modes de signification prévues dans la Convention 38 . L’on peut donc

36. Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant l’administration de la justice,


L.Q. 1985, c. 29, art. 7-12. Un décret est venu fixer la date d’entrée en vigueur de ces
dispositions au 1er mai 1989 : décret 582-89, G.O. 1989, 20, II, 2773.
37. Dreyfus c. Tusculum, citée supra (note de bas de page 35), p. 30. Voir également :
Option consommateurs c. Archer Daniels Midland Co, Cour supérieure du Québec,
26 janvier 2000, J.E. 2000-564 (C.S.). Le juge Frappier, à la page 2 du jugement,
s’exprime ainsi à cet égard : « Considérant que la Cour supérieure ne peut entendre en
appel ce jugement du 7 octobre 1999, lequel fut rendu conformément à l’art. 138 C.p.c. et
aux dispositions du droit international alors applicables étant entendu que la Convention
de La Haye, bien que ratifiée par le Canada, n’a pas été mise en vigueur par une
législation interne au Canada et au Québec ». Voir à ce sujet le rapport final du Comité sur
la réforme du Code de procédure civile (C.p.c.) (disponible à l’adresse suivante : < http:/
/www.justice.gouv.qc.ca/francais/publications/rapports/crpcrap2.
htm >), p. 211-213. A titre d’information, l’on peut noter que toute signification ordinaire
au Québec se pratique conformément aux dispositions des art. 120 à 136 C.p.c. Les
significations en provenance du Québec à destination d’une autre province du Canada,
sont régies par l’art. 137 C.p.c. ; mais pour toute signification ailleurs dans le monde, la
signification doit toujours être précédée d’une autorisation pour un mode spécial de
signification selon l’art. 138 C.p.c. Voir en outre : Cour supérieure du Québec,
4 novembre 1997, Richter & Associés inc. c. Stolzenberg, 500-05-002111-951.
38. La réforme du Code de procédure civile est une priorité au Ministère de la Justice du
Québec ; elle est déjà bien engagée et les modifications législatives devraient être
présentées dans un proche avenir. Voir à ce sujet le rapport final du Comité sur la réforme
du Code de procédure civile, op. cit. (note de bas de page 37), dont la recommandation
R.6-86 (p. 214) se lit comme suit : « [d]’intégrer dans le code les dispositions
procédurales […] de la Convention relative à la signification et la notification à l’étranger
des actes judiciaires et extrajudiciaires en matière civile ou commerciale. »
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 61

légitimement s’attendre à ce que la Convention devienne pleinement opérationnelle au


Québec dans un proche avenir.
21. Enfin, en vertu de l’article 29(1), tout Etat peut étendre la Convention aux
territoires « qu’il représente sur le plan international ». La France, par exemple, a
indiqué qu'en l'absence de déclaration contraire, la Convention Notification s'applique à
l'ensemble du territoire de la République Française39 . Aussi, la Convention
s'applique-t-elle, outre à la France métropolitaine et aux Départements d'outre-mer
(Guyane française, Guadeloupe, Réunion, Martinique), à l'ensemble des autres
territoires ultramarins français. Les Pays-Bas ont étendu la Convention à Aruba. Le
Royaume-Uni a étendu la Convention à Anguilla, aux Bermudes, Iles Caïmans, Iles
Malouines, Gibraltar, au Bailliage de Guernesey40, à l’Ile de Man, à Jersey,
Montserrat, Pitcairin, Sainte-Hélène, aux Iles Turks et Caïcos, et aux Iles
Vierges britanniques41. Les Etats-Unis ont étendu la Convention au Commonwealth
des Iles Mariannes du Nord42.

c) Personnes physiques et morales, agences d’Etats et Etats


22. Il sied de souligner que la Convention s’applique non seulement aux notifications
destinées aux personnes physiques ou morales de droit privé, mais aussi aux personnes

39. Voir la Circulaire du Ministère de la Justice français citée supra à la note de bas de
page 16.
40. Le Bailliage de Guernesey comprend, outre Guernesey, un certain nombre d’îles :
Alderney, Herm, Jethou, Lihou, Sark. De plus, comme l’Ile de Brecqhou fait politiquement
partie de Sark, la Convention s’applique aussi à Brecqhou.
41. Le Royaume-Uni avait aussi étendu la Convention à d’autres territoires qui, depuis, ont
obtenu leur indépendance. Certains de ces Etats devenus indépendants ont soit déclaré
qu’ils se considéraient liés par la Convention, soit adhéré à la Convention : Antigua-et-
Barbuda, Saint-Vincent-et-Grenadines et les Seychelles. Aussi, la Convention est-
elle en vigueur dans ces Etats. Les Etats suivants n’ont cependant pas déclaré être liés par
la Convention et n’y ont pas adhéré (dès lors, la Convention n’est pas en vigueur pour ces
Etats) : le Honduras britannique (aujourd’hui Belize), Fidji, les Iles Gilbert et les Iles de la
Ligne (aujourd’hui Kiribati), Saint Christophe et Nevis (aujourd’hui Saint-Kitts-et-
Nevis), Sainte-Lucie, les Iles Salomon britanniques (aujourd’hui Iles Salomon) et les
Iles Ellice (aujourd’hui Tuvalu).
42. Pour plus de détails sur toutes ces extensions, voir le site Internet de la HCCH.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 62

morales de droit public, aux Etats, y compris les gouvernements, agences


gouvernementales ou toute personne agissant pour un Etat, ou encore à une unité
territoriale d’un Etat. Ni l’historique des négociations ni le libellé de la Convention ne
permettent de déduire que celle-ci ne s’applique qu’aux seules personnes privées,
comme l’avait notamment fait valoir l’Allemagne, arguant que la notification à un Etat
ou à un gouvernement tombait en dehors du champ d’application de la Convention43.
C’est donc à juste titre que la Cour suprême des Pays-Bas (Hoge Raad) a jugé que
la Convention est applicable lorsqu’il s’agit de notifier un Etat étranger44. Aux Etats-
Unis, un tribunal a aussi considéré valable une notification adressée à la Turquie par le
biais de l’Autorité centrale de ce pays45.
23. Il est vrai que l’Autorité centrale de l’Etat requis peut refuser d’exécuter la
demande de notification si elle juge que cette exécution est de nature à porter atteinte
à la souveraineté ou à la sécurité de l’Etat requis (art. 13, voir les para. 174 et s.). Mais
il y a lieu alors de distinguer selon les règles sur l’immunité étatique46. En effet,
lorsqu’il s’agit de notifier à un Etat ou à l’une de ses institutions dans une affaire civile
ou commerciale dans laquelle cet Etat ou son institution n’a pas agi en sa qualité de
souverain (acta jure gestionis), la transmission par les voies principale et alternatives
de la Convention doit être possible47. Un refus de l’exécution de la transmission en
vertu de l’article 13 ou l’objection que la transmission doit se faire par la voie
diplomatique, n’est donc possible que si l’Etat requis en question a agi en sa qualité de
souverain (acta jure imperii). Il est à noter que la notification à un Etat par voie

43. Voir T. Bischof, op. cit. (note de bas de page 11), p. 246-247 ; B. Ristau, International
Judicial Assistance (Civil and Commercial), Washington, D.C., International Law Institute,
Georgetown University Law Centre, 2000 Revision, (vol. I, partie IV), p. 154-156.
44. La notification d’une « dagvaarding » (acte introductif d’instance) néerlandaise aux Etats-
Unis d’Amérique doit être faite conformément à la Convention : HR, 3 octobre 1997, NJ
1998, p. 887, VS c. Delsman.
45. Ohntrup c. Kurumu, 1992 U.S. Dist. LEXIS 271 (E.D. Pa. 1992), voir à cet égard B. Ristau,
op. cit. (note de bas de page 43), p. 155-156.
46. Voir notamment T. Bischof, op. cit. (note de bas de page 11), p. 247.
47. O. Capatina, op. cit. (note de bas de page 11), p. 330.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 63

diplomatique constitue une des « circonstances exceptionnelles » dans lesquelles ce


mode de transmission demeure conforme à la Convention (art. 9(2)48).

B. « [D]ans tous les cas où un acte […] doit être transmis à l’étranger »
24. En vertu de l’article 1(1), « la Convention est applicable […] dans tous les cas où
un acte […] doit être transmis à l’étranger pour y être signifié ou notifié ». La
Convention ne précise cependant pas dans quels cas il y a lieu de transmettre un acte
à l’étranger. Cette difficulté soulève deux questions distinctes. D’une part, quelle est
la loi qui détermine si un document doit être transmis à l’étranger pour y être notifié :
la Convention elle-même, la loi du for ou toute autre loi ? D’autre part, si, en vertu de
la loi applicable, un acte doit effectivement être transmis à l’étranger pour y être notifié,
les voies de transmission que prévoit la Convention, doivent-elles nécessairement être
appliquées ? Ces deux questions coïncident avec deux étapes différentes qu’il y a lieu
de distinguer en examinant l’applicabilité de la Convention. Aussi, ces deux questions
seront-elles considérées séparément et dans l’ordre chronologique dans lequel elles
surviennent. Mais auparavant, il sied de clarifier la terminologie à utiliser.

a) Terminologie
25. Lorsqu’elle aborde les questions soulevées ci-dessus, la doctrine utilise souvent
une terminologie confuse et incohérente, qui soit ne parvient pas à distinguer
correctement les deux étapes de l’analyse de l’applicabilité de la Convention, soit utilise
des termes différents pour désigner une seule et même étape. Il en résulte très souvent
un manque de clarté quant à la signification d’expressions telles que la Convention est
‘obligatoire’ ou ‘non obligatoire’, ‘exclusive’ ou ‘non exclusive’, ou quant au rapport
entre la Convention et le droit national ou local. Pour éviter davantage de confusion, ce
Manuel suggère d’utiliser la terminologie suivante :
- la question de savoir quelle loi détermine si un acte doit être transmis à
l’étranger aux fins de notification et, plus particulièrement, si cette matière
relève de la Convention elle-même ou du droit du for, revient à déterminer si
la Convention est de caractère obligatoire ou non ;

48. T. Bischof, op. cit. (note de bas de page 11), p. 247, note 45.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 64

- si, en vertu de la loi pertinente, un acte doit être transmis à l’étranger aux
fins de notification, la question de savoir si les voies de transmission que la
Convention prévoit sont les seules voies de transmission disponibles revient
à déterminer si la Convention est de caractère exclusif ou non.

b) Caractère non obligatoire de la Convention

(1) Le problème et deux arrêts clés


26. Les opinions sont divisées quant à la première question susmentionnée : Quelle loi
détermine si un acte doit être transmis à l’étranger aux fins de signification ou
notification ? Est-ce la Convention elle-même qui détermine cette question ? Si non,
quelle est la loi applicable ? Est-ce la loi du for ? Ou alors la Convention doit-elle être
appliquée toutes les fois où un destinataire est situé dans un autre Etat partie ?
27. Dans les années 1980, deux Cours suprêmes se sont prononcées sur cette
question essentielle. La première à se prononcer en la matière fut la Cour suprême
des Pays-Bas (Hoge Raad) dans l’affaire Mabanaft49. Cette affaire portait sur une
modification du Code de procédure civile, introduite en 1985, autorisant la notification,
nécessaire en cas d’appel, d’une décision rendue par un tribunal inférieur à l’avocat au
cabinet duquel le destinataire avait élu domicile lors de l’instance précédente. La Cour
devait déterminer si cette modification s’appliquait seulement aux affaires purement
internes, ou si elle s’appliquait aussi lorsque la partie en cause résidait à l’étranger. La
Cour décida que la question de savoir s’il y a lieu de transmettre un acte à l’étranger
pour notification doit être examinée et résolue selon le droit du for. Cependant, elle
indiqua aussi que le remaniement de la loi de procédure néerlandaise ne visait pas à
écarter l’application de la Convention Notification et qu’en conséquence le destinataire,
une société ayant son siège en Allemagne, devait pouvoir bénéficier de la protection
procurée par l’article 15 de la Convention.
28. La même conclusion - selon laquelle la loi du for détermine s’il y a lieu de
transmettre un acte à l’étranger aux fins de signification ou notification - a été retenue
par la Cour suprême des Etats-Unis dans l’affaire Volkswagenwerk

49. HR, 27 juin 1986, NJ 1987, p. 764, RvdW 1986, p. 144, Segers and Rufa BV c. Mabanaft
GmbH.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 65

Aktiengesellschaft c. Schlunk50. Suite à un accident de la circulation dans lequel ses


parents ont trouvé la mort, M. Schlunk a déposé devant les tribunaux de l’Illinois une
demande de dommages-intérêts fondée sur la responsabilité du fait du produit contre
Volkswagen of America (VWOA), filiale à 100% du constructeur automobile allemand,
Volkswagenwerk Aktiengesellschaft (VWAG), et constituée selon la loi de l’état de New
York.
29. Le demandeur a déposé par la suite une demande modifiée, assignant également
comme défenderesse la société mère VWAG. Cette demande contre VWAG fut notifiée
à VWOA aux Etats-Unis. La défenderesse VWAG a invoqué la nullité de la notification au
motif que celle-ci n’était pas conforme aux dispositions de la Convention. La thèse
avancée par le demandeur, et suivie par le Tribunal de première instance et par la Cour
d’appel, partait du principe que VWOA était, en raison de l’étendue du contrôle que
VWAG exerçait sur son activité, la représentante de fait de cette dernière aux fins de
notification en Illinois, alors même qu’elle n’avait pas été expressément désignée à ces
fins. Puisque la notification à VWAG pouvait être effectuée à l’adresse de VWOA aux
Etats-Unis en vertu de la loi de l’Illinois, la Convention n’était pas applicable.
30. La Cour suprême des Etats-Unis conclut que « [s]i le droit interne de l’Etat du
for définit la méthode applicable à la notification comme requérant la transmission des
actes à l’étranger, alors la Convention Notification de La Haye s’applique » 51 .
Cependant, en l’espèce, la Cour jugea que la Convention ne s’appliquait pas au motif
que, selon la loi de l’Illinois (la loi du for), VWOA était réputée représenter VWAG aux
fins des notifications adressées à celle-ci, de sorte qu’une transmission de la demande
à l’étranger ne s’imposait pas52. Selon le droit du for, il n’y avait donc pas lieu de
transmettre un acte à l’étranger et par conséquent, pas lieu d’appliquer la Convention.
Dans leur opinion minoritaire, certains juges ont estimé que les considérants de cette
décision, dont par ailleurs ils approuvaient le résultat, pouvaient conduire à des abus au
détriment des défendeurs. Selon eux, la Convention ne confère pas à chaque Etat partie
un pouvoir discrétionnaire de décider s’il y a lieu ou non de notifier des documents à

50. 486 U.S. 694 ; 108 S.Ct. 2104 ; ILM 1988, p. 1093, avec annotations in AJIL 1988,
p. 816 ; IPRax 1989, p. 313 [ci-après dénommée l’affaire ou la décision Schlunk].
51. Ibid., 700 [traduction du Bureau Permanent et nous soulignons].
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 66

l’étranger, mais fixe, au contraire, certaines limites – certes pas clairement définies – à
ce pouvoir.
31. Il est important de préciser que la décision Schlunk n’autorise pas les demandeurs
à avoir recours à une notification selon la loi de l’état comme moyen de circonvenir aux
exigences de la Convention. De plus, elle ne peut être comprise comme établissant un
principe général en vertu duquel une notification à une filiale aux Etats-Unis serait
toujours valable à l’encontre d’une société mère étrangère. Schlunk reconnaît
simplement que « lorsque, selon le droit du for, la filiale locale est réputée être un
représentant [agent] de la société mère, alors la notification à la société mère peut-être
effectuée localement, éliminant ainsi la nécessité de transmettre les actes à l’étranger.
Dans un tel cas, si aucun acte ne doit être transmis à l’étranger, alors la Convention, en
vertu de ses termes exprès, ne s’applique pas. »53

(2) La Commission spéciale de 1989 sur le fonctionnement pratique de la


Convention Notification
32. Les décisions Mabanaft et Schlunk ont fait l’objet de longues discussions lors de la
Commission spéciale sur le fonctionnement pratique des Conventions Notification et
Preuves qui s’est tenue en avril 1989. Le Rapport de la réunion résume les travaux
comme suit :
« Le principe aux termes duquel le for doit trancher cette question [à savoir s’il y a
lieu de transmettre des documents à l’étranger aux fins de notification] selon sa
propre loi a été largement admis, bien que fût reconnu le danger de permettre la
signification sur le territoire du for à une personne n’ayant pas été expressément

52. Selon la Cour, « [l]orsque la notification à un représentant local (domestic agent) est
valable et parfaite en vertu à la fois de la loi de l’état et de la clause de Due Process, nos
investigations prennent fin et la Convention n’est pas davantage prise en considération.
[…] La seule transmission à laquelle la Convention s’applique est la transmission à
l’étranger lorsqu’elle est exigée en tant qu’étape nécessaire à la notification. En outre,
contrairement à l’argument de VWAG, la clause de Due Process n’exige pas la
transmission officielle à l’étranger des actes chaque fois qu’il y a lieu de notifier une
personne de nationalité étrangère» [traduction du Bureau Permanent] (ibid., 707).
53. U.S. District Court for the Eastern District de l’état de Louisiane dans Blades c. Ill. Cent.
R.R., 2003 U.S. Dist. LEXIS 3823 (E.D. La. 2003) [traduction du Bureau Permanent].
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 67

désignée à cet effet. Car un pareil mode de signification peut ne pas réaliser les
objectifs de la Convention, qui vise à assurer que le défendeur soit informé en temps
utile de la procédure engagée contre lui »54.
33. Certains experts ont exprimé des regrets au sujet du résultat de la décision
Schlunk, à savoir la non application de la Convention. La Commission était néanmoins
d’avis que l’incidence pratique de cette décision sur la jurisprudence ultérieure serait
probablement assez limitée.

(3) Historique des négociations de la Convention


34. L’approche adoptée par les cours suprêmes néerlandaise et américaine, de même
que par la Commission spéciale de 1989, paraît compatible avec l’historique des
négociations qui ont conduit à l’adoption de la Convention. Ainsi, le Rapport sur les
travaux de la Commission spéciale chargée d’élaborer l’avant-projet de Convention
fournit une explication claire :
« En outre on a pensé que c’est bien la loi du pays du tribunal saisi qui est
compétente pour indiquer les cas où il faudra recourir à la convention, et qu’il serait
inopportun de limiter, sous cet aspect, la liberté du juge saisi. »55
35. Cette position a été confirmée lors de la Session diplomatique en 1964, lorsque
plusieurs voix se sont exprimées dans ce sens :
« La présente Convention est applicable dans tous les cas où, selon la loi de l’Etat
requérant, il y a lieu de transmettre aux fins de notification […]. »56

54. Conférence de La Haye de droit international privé, « Rapport sur les travaux de la
Commission spéciale d’avril 1989 sur le fonctionnement des Conventions de La Haye du
15 novembre 1965 relative à la signification et la notification à l’étranger des actes
judiciaires et extrajudiciaires en matière civile ou commerciale et du 18 mars 1970 sur
l’obtention des preuves à l’étranger en matière civile ou commerciale », p. 8, (disponible
sur le site Internet de la HCCH ; ce Rapport a également été publié dans ILM 1989,
p. 1561) [ci-après « Rapport de la Commission spéciale de 1989 »].
55. Rapport de la Commission spéciale de 1964, op. cit. (note de bas de page 24), p. 81
[nous soulignons].
56. « Procès-verbal No 3 », Proposition Puhan, in ibid., p. 167 [nous soulignons]. Cette
proposition a été suivie par une intervention dans le même sens de M. Loeff.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 68

36. Le Rapporteur a également souligné une nouvelle fois que « l’on doit laisser à l’Etat
requérant le soin de définir quand l’acte doit être notifié à l’étranger »57.

(4) Pratiques nationales


37. Aux Pays-Bas, le principe posé par le Hoge Raad dans l’arrêt Mabanaft n’a pas été
remis en cause : lorsqu’une partie à un procès élit domicile aux Pays-Bas aux fins de
notification, la Convention ne s’applique pas, même si cette partie habite, ou est établie,
dans un autre Etat partie à la Convention58. Dans une décision postérieure, le Hoge
Raad pose toutefois des conditions de forme plus strictes à l’élection de domicile : celle-
ci doit être faite à l’avance et doit être expresse et écrite59.
38. La décision Schlunk a généralement été suivie par la jurisprudence
américaine. La plupart des tribunaux se sont fondés sur les règles pertinentes
applicables dans leurs fors respectifs pour déterminer si une transmission d’actes aux
fins de notification à l’étranger était requise ou non60. Dans la majorité des cas, il a été
répondu à cette question par l’affirmative et la Convention a été déclarée applicable61.
Par exemple, le Tribunal supérieur (Superior Court) de l’état du Delaware a jugé
que « [l]a seule notification à un représentant local [‘domestic agent’], en l’occurrence
le au Secrétaire d’Etat du Delaware, sans envoyer d’avis par courrier recommandé au
défendeur non-résident, ne constitue pas une notification valable ou parfaite en vertu,
ni [du droit pertinent du Delaware, c’est-à-dire, dans cette affaire, la section 10 du Code
du Delaware, § 3113, qui traite de la notification d’actes à des automobilistes non-
résidents] ni de la clause de Due Process [exigence d’une procédure légale régulière] du

57. « Procès-verbal No 8 », in ibid., p. 254.


58. Hof Amsterdam, 21 décembre 1989, NJ 1991, p. 485, Wifac NV c. van Meerten. En outre,
l’art. 63 du Code de procédure civile néerlandais prévoit désormais expressément la
possibilité d’une notification au cabinet de l’avocat en charge de l’instance précédente, en
cas d’opposition, d’appel ou de recours en cassation en relation avec cette décision.
59. HR, 2 février 1996, NJ 1997, p. 26, Nieuwersteeg c. Colonia Versicherungen AG.
60. Pour les commentaires suivants, il peut-être utile de rappeler que la notification d’actes
dans une procédure fédérale est régie par l’art. 4 des FRCP. Selon l’art. 4(e), un tribunal
fédéral peut se fonder soit sur le droit fédéral, soit sur le « long arm statute » (la loi
attributive de compétence étendue) de l’état dans lequel il siège pour déterminer si un
défendeur est sujet à une notification d’actes en dehors de l’état.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 69

Quatorzième Amendement »62. Le Tribunal a ajouté « qu’une notification au Secrétaire


d’Etat est aussi valable qu’une notification personnelle au défendeur dans l’état [pourvu
que] le demandeur [envoie] par courrier recommandé des copies des actes requis et un
avis de la notification de ces actes effectuée auprès du Secrétaire d’Etat. […] Il est clair
que la loi impose une condition de sorte que la notification au Secrétaire est valide si,
et seulement si, le demandeur satisfait à l’exigence de l’envoi au défendeur »
[traduction du Bureau Permanent]63. En ce qui concerne l’exigence d’une procédure
légale régulière (due process), le Tribunal a conclu que la notification auprès du seul
Secrétaire d’Etat, sans envoi subséquent au destinataire, ne satisferait pas au due
process : « Le due process exige que le défendeur reçoive un avis propre [reasonably
calculated], en vertu de toutes les circonstances, à informer les parties intéressées de
la procédure pendante, et leur offrir l’opportunité de présenter leurs objections’. […] Il
est évident que la seule notification au Secrétaire d’Etat, sans l’envoi requis au
défendeur non-résident, ne permettra pas d’aviser le défendeur de la procédure
pendante »64. Le Tribunal a donc conclu qu’une transmission à l’étranger était requise
et, par conséquent, que la Convention était applicable. Dans une autre affaire
impliquant aussi un automobiliste non-résident, la United States Court for the

61. Par ex. Weinstein c. Volkswagen of America, 1989 U.S. Dist. LEXIS 3809 (E.D. N.Y.
1989) ; McClenon c. Nissan Motor Corp., 726 F.Supp. 822, 1989 U.S. Dist. LEXIS 15072
(N.D. Fla. 1989) ; Raffa c. Nissan Motor Co., 141 F.R.D. 45, 1991 U.S. Dist. LEXIS 20273
(E.D. Pa. 1991) ; Borschow Hosp. & Medical Supplies, Inc. c. Burdick-Siemens Corp., 143
F.R.D. 472, 1992 U.S. Dist. LEXIS 15669 (D.P.R. 1992) ; Hunt's Pier Assocs. c. Conklin (In
re Hunt's Pier Assocs.), 156 B.R. 464, 1993 Bankr. LEXIS 989, 27 Fed. R. Serv. 3d
(Callaghan) 165 (Bankr. E.D. Pa. 1993) ; Golub c. Isuzu Motors, 924 F.Supp. 324 (D.
Mass. 1996) ; Bowers c. Wurzburg, 519 S.E.2d. 148 (W. Va. 1999) ; Schiffer c. Mazda
Motor Corp., 192 F.R.D. 335, 2000 U.S. Dist. LEXIS 6020 (N.D. Ga. 2000) ; Broad c.
Mannesmann Anlagenbau, A.G., 141 Wn.2d 670, 10 P.3d 371, 2000 Wash. LEXIS 599
(2000) ; Denlinger c. Chinadotcom Corp., 110 Cal. App. 4th 1396, 2 Cal. Rptr. 3d 530,
2003 Cal. App. LEXIS 1161, 2003 Cal. Daily Op. Service 6738, 2003 D.A.R. 8518 (Cal.
App. 6th Dist. 2003) ; Uppendahl c. Am. Honda Motor Co., 291 F.Supp.2d 531, 2003 U.S.
Dist. LEXIS 20717 (W.D. Ky. 2003) ; Cupp c. Alberto-Culver USA, Inc., 2004 U.S. Dist.
LEXIS 4182 (W.D. Tenn. 2004).
62. Quinn c. Keinicke, 700 A.2d 147 (Del. Super. Ct. 1996), (154).
63. Ibid.
64. Ibid.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 70

Southern District de l’état de Virginie-Occidentale (Parkersburg Division) est


parvenue à la même conclusion, jugeant que le paragraphe pertinent du Code de la
Virginie-Occidentale exige la transmission d’actes pour effectuer une notification à un
automobiliste non-résident65. Par conséquent, la cour a jugé que la Convention était
applicable. Un autre exemple est fourni par la United States District Court for the
Northern District de l’état du Texas (Dallas Division), qui a décidé que
« [p]roprement lues », les dispositions applicables du Texas Civil Practice & Remedies
Code « perme[ttent] au Secrétaire d’Etat de servir de représentant du défendeur aux
fins de notification, pourvu qu’il transmette la notification au défendeur comme cela est
exigé par la loi »66. La cour examine alors si la transmission à l’étranger, qui a été
effectuée, est conforme à la Convention67. En revanche, lorsque les règles pertinentes
applicables dans le for n’exigent pas de transmission à l’étranger, les tribunaux ont jugé
que la Convention n’était pas applicable68.
39. S’il est vrai que la notification de citations à comparaître auprès d’un représentant
(agent) d’un défendeur étranger demeure d’une grande importance pratique aux Etats-

65. Randolph c. Hendry, 50 F.Supp.2d 572 (S.D. W. Va. 1999) (575) ; la disposition
concernée est § 56-3-31. Voir aussi Davies c. Jobs and Adverts Online, 94 F.Supp. 719
(E.D. Va. 2000).
66. Paradigm Entertainment c. Video Systems, 2000 U.S. Dist. LEXIS (N.D. Tex.
2000) [traduction du Bureau Permanent]; § 17.044(a)(1) et (b). Voir aussi Kim c. Frank
Mohn A/S, 909 F.Supp. 474, 1995 U.S. Dist. LEXIS 19154 (S.D. Tex. 1995) ; Alternative
Delivery Solutions c. R.R. Donnelley & Sons Co., 2005 U.S. Dist. LEXIS 15949 (W.D. Tex.
2005).
67. Voir aussi Dupont de Nemours c. Rhodia, 197 F.R.D. 112, (123) où la cour indique
qu’« [e]n vertu du § 3104(d) du ‘long arm statute’ (loi attributive de compétence
étendue) du Delaware, la notification est parfaite seulement si le demandeur envoie ‘par
courrier recommandé au défendeur non-résident […] un avis consistant en une copie de la
procédure et de la plainte notifiées auprès du Secrétaire d’Etat […]’ ». La cour en conclut
que la disposition exige nécessairement une transmission à l’étranger et implique donc la
Convention. De même dans Hayes c. Cucuz, 271 F.Supp.2d 1007 (E.D. Mich. 2003)
(1009), la cour a jugé que les demandeurs n’avaient pas valablement notifié les actes au
défendeur allemand « lorsqu’ils avaient notifié un représentant de société résidant au
Delaware ; le droit du Delaware régissant la notification exige aussi l’envoi au défendeur
d’une copie des actes notifiés, ce qui nécessite de satisfaire à la Convention [de
La Haye] ; or [les demandeurs] n’avaient pas agi en ce sens ».
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 71

Unis 69 , il convient de préciser que, selon les circonstances, la notification à un


représentant n’est admissible que si un lien suffisamment étroit entre le représentant et
le destinataire étranger de l’acte est établi. Manifestement, cela constitue une
différence majeure par rapport à la notification au parquet, puisque cette dernière fait
fi des liens que le destinataire étranger peut avoir ou non avec le for70. De nombreux
litiges ont soulevé la question de savoir si une filiale locale d’une société étrangère
était réputée être le représentant (agent) ou l’alter ego de la société mère étrangère
aux fins de notification. Par exemple, dans Chung c. Tarom, S.A., un tribunal examina
la question de savoir si la notification d’une citation et d’une plainte à une filiale locale
d’une société mère française constituait une notification valable à l’égard de la société
mère française71. Citant la décision Schlunk, le Tribunal indique tout d’abord que « [s]i
[…] la notification d’actes est entièrement accomplie à l’intérieur des Etats-Unis en
conformité avec la loi de l’état et la clause de due process, comme il est allégué dans
cette affaire, alors les dispositions relatives à la notification de la Convention de La Haye
ne s’appliquent pas »72. Le Tribunal examine ensuite la question de savoir si la filiale de
la société française peut être considérée comme la représentante de sa société mère ou

68. Voir par ex. Kawasaki c. Guam, 1990 WL 320758 (D. Guam 1990); Apollo Technologies
Corp. c. Centrosphere Industrial Corp., 805 F.Supp. 1157, 1992 U.S. Dist. LEXIS 16291
(D. N.J. 1992), (1189) ; Daewoo Motor Am., Inc. c. Dongbu Fire Ins. Co., 289 F.Supp.2d
1127, 2001 U.S. Dist. LEXIS 25600 (C.D. Cal. 2001) ; Eto c. Muranaka, 57 P.3d 413
(Haw. 2002).
69. L’art. 4(h)(1) des FRCP autorise la notification à une société étrangère lorsque la
notification peut être effectuée aux Etats-Unis auprès d’un « employé, gérant ou directeur
[de cette société] ou […] tout autre agent habilité, en vertu d’une désignation ou de la loi,
à recevoir des notifications d’actes ». Cela signifie qu’une société étrangère peut-être
amenée à être notifiée aux Etats-Unis, à la condition que la notification puisse être
effectuée auprès d’un employé ou dirigeant de cette société, situé aux Etats-Unis. Si
aucune autre transmission subséquente n’est exigée, la Convention ne s’applique pas.
70. Sur la notification au parquet, voir les para. 8-10.
71. Chung c. Tarom, S.A., et al., 990 F.Supp. 581 (N.D. Ill. 1998).
72. 990 F.Supp. 584, n. 2 [traduction du Bureau Permanent]. La même conclusion a été
adoptée, par ex. dans Melia c. Les Grands Chais de France, 135 F.R.D. 28 (D.R.I. 1991) ;
Sheets c. Yamaha Motor Corporation, 891 F.2d 533 (5th Cir. 1990) ; dans le même sens,
Rhodes c. J.P. Sauer & Sohn, Inc., 2000 U.S. Dist. LEXIS 7311 (W.D. La 2000).
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 72

son alter ego aux fins de notification. Rappelant la règle générale, selon laquelle la seule
existence d’une relation mère-filiale est insuffisante à établir le lien étroit nécessaire
pour que la filiale puisse être considérée comme la représentante de la société mère aux
fins de la notification, le Tribunal détermina finalement que la société mère française
exerçait un contrôle insuffisant pour permettre de considérer la filiale comme sa
représentante ou son alter ego. Le Tribunal conclut que la Convention Notification
devait être appliquée73. Dans d’autres cas, en revanche, les tribunaux de diverses
juridictions des Etats-Unis ont considéré qu’il y avait bien un lien de « représentante »
ou d’ « alter ego » entre une société mère étrangère et sa filiale basée aux Etats-Unis,
de manière à permettre à la filiale aux Etats-Unis de se voir notifier un acte pour le
compte de sa société mère étrangère74. De même, des tribunaux américains ont aussi
estimé que dans certaines circonstances, des sociétés mères américaines pouvaient se
voir notifier des actes pour le compte de leurs filiales étrangères75.

73. 990 F.Supp. (584-587). Voir aussi McClenon c. Nissan Motor Corp., 726 F.Supp. 822,
1989 U.S. Dist. LEXIS 15072 (N.D. Fla. 1989); Fleming c. Yamaha Motor Co., 774 F.Supp.
992 (W.D. Va. 1991), considérant que la notification d’actes à une filiale locale était
inappropriée en l’absence de preuves suffisantes démontrant que la société mère et la
filiale n’avaient pas maintenu des identités sociétaires distinctes ; Blades c. Ill. Cent. R.R.,
2003 U.S. Dist. LEXIS 3823 (E.D. La. 2003), statuant que les demandeurs n’avaient pas
apporté de preuve suggérant que la société mère et sa filiale « avaient fait quoi que ce
soit qui les aurait privé de leur distinction juridique qui leur est, par ailleurs, conférée ».
Voir aussi International Cultural Property Society c. Walter de Gruyter & Co., 2000 U.S.
Dist. LEXIS 9447 (S.D. N.Y. 2000), posant les conditions dans lesquelles une succursale
(branch office) peut être considérée comme la représentante aux fins de notification
d’une société étrangère. Dans cette dernière affaire, la cour jugea que le demandeur
n’avait pas satisfait à la charge qui lui incombait d’alléguer suffisamment de faits
permettant d’établir un commencement de preuve à l’effet que la succursale new-yorkaise
du défendeur était la représentante générale à New York de la société mère étrangère ou
était contrôlée à un point tel par la société mère étrangère qu’elle n’en constituait qu’un
« simple département » (mere department). Par conséquent, la notification auprès de la
succursale new-yorkaise a été jugée insuffisante pour effectuer une notification à la
société mère en Allemagne. Puisque la notification ne pouvait pas être effectuée, ni être
parfaite en vertu de la loi de l’état, la Cour en conclut qu’une transmission aux fins de
notification à l’étranger était exigée et que la Convention Notification était alors
applicable.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 73

40. Certains Etats plaident en revanche pour la nature obligatoire de la Convention.


C’est le cas notamment de la Suisse, qui lors du dépôt de son instrument de
ratification, a fait une déclaration de portée générale au sujet de l’article 1, pour
souligner qu’à son avis, la Convention doit s’appliquer à titre « exclusif » (c.-à-d. selon
la terminologie suggérée par ce Manuel, à titre « obligatoire ») entre les Etats parties76.
En Allemagne, les opinions divergent. Dans son intervention en tant qu’amicus curiae
dans l’affaire Schlunk, le Gouvernement allemand a plaidé pour le caractère obligatoire
de la Convention77. Le même gouvernement avait pourtant exprimé l’avis contraire une
décennie plus tôt dans un document officiel (Denkschrift) relatif aux Conventions
Notification et Preuves de La Haye78. Enfin, la Cour constitutionnelle allemande a

74. Voir par ex. King c. Perry & Sylva Machinery Co., 766 F.Supp. 638, 640 (N.D. Ill. 1991),
estimant que la notification à une société japonaise avait été accomplie par voie de
notification à sa filiale aux Etats-Unis en raison du fait que la filiale américaine était
réputée être la représentante involontaire « involuntary agent » de sa société mère
étrangère ; United States c. International Brotherhood of Teamsters, 945 F.Supp. 609
(S.D. N.Y 1996), reconnaissant les deux théories de la « représentation » et de l’ « alter
ego » relatives à la notification, mais refusant d’exercer sa compétence au motif que le
demandeur n’avait pas présenté de preuves suffisantes à l’appui de l’une de ces théories.
Voir aussi, New York Marine Managers Inc. c. Ektrans International Transport & Trade,
716 F.Supp. 783 (S.D. N.Y. 1989) ; Doty c. Magnum Research Inc., 994 F.Supp. 894
(N.D. Ohio 1997); Sankaran c. Club Med, Inc., 1998 U.S. Dist. LEXIS 11750 (S.D. N.Y.
1998).
75. Voir par ex. Acapalon Corp. c. Ralston Purina Co., 1991 Mo. App. LEXIS 1322 (Mo. Ct.
App. 1991).
76. Cette déclaration a la teneur suivante: « La Suisse estime que la Convention s’applique de
manière exclusive entre les Etats contractants. Elle considère en particulier que des actes
dont le destinataire effectif est domicilié à l’étranger ne sauraient êtres notifiés ou
signifiés à une entité juridique non autorisée à les recevoir dans le pays où ils ont été
dressés sans déroger notamment aux art. 1 et 15 alinéa 1, lettre b ». La signification et la
portée juridique de cette « réserve » ont été mises en doute par la doctrine suisse, voir
notamment T. Bischof, op. cit. (note de bas de page 11), p. 191 et s.
77. « Brief for the United States as Amicus Curiae supporting respondent », Addenda A-D, in
Schlunk, op. cit. (note de bas de page 50), in 108 S.Ct. 2104. Le Royaume-Uni, la France
et le Japon étaient intervenus de façon similaire auprès de la Cour suprême des Etats-
Unis.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 74

déclaré que la Convention s’applique seulement lorsque le droit national exige une
notification à l’étranger (caractère non obligatoire de la Convention)79.
41. Ce bref aperçu de la pratique des Etats parties semble confirmer, à quelques
exceptions près, le caractère non obligatoire de la Convention. Cette approche avait
expressément été admise par la Commission spéciale de 1989 et a été confirmée par la
Commission spéciale de 2003 80 . Rien n’indique que la Convention ait moins été
appliquée à la suite des décisions Schlunk et Mabanaft. Concernant les Etats-Unis plus
particulièrement, il semble que, tout en suivant l’approche adoptée dans la décision
Schlunk, la plupart des décisions relatées aient conduit à l’application de la Convention.

(5) Exigence d’une procédure légale régulière (due process) – validité d’une
clause de notification excluant l’application de la Convention ?
42. Afin d’évaluer la validité d’une notification, les tribunaux américains examinent
aussi si cette notification a été effectuée conformément au « due process », c’est-à-dire
si elle a été effectuée de manière « à informer, dans un temps raisonnable au vu de

78. Drucksache des Bundestags No 8/217 du 22 mars 1977, p. 41. Cet avis semble partagé
par G. Geimer, Neuordnung des internationalen Zustellungsrechts, Vorschläge für eine
neue Zustellungskonvention, Berlin, Duncker und Humblot, 1999, p. 180. Dans le sens du
caractère non obligatoire de la Convention, voir aussi H. Schack, op cit. (note de bas de
page 12), p. 827.
79. BVerfG, 7 décembre 1994, NJW 1995, p. 649 ; RIW 1995, p. 320 (note Morisse, p. 370) ;
IPRax 1996, p. 112 (note Tomuschat, p. 83) ; EuZW 1995, p. 218 (note Kronke, p. 221) ;
JZ 1995, p. 716 (note Stadler, p. 218) ; EWiR 1995, p. 161 (note G. Geimer) ; IPRspr.
1994, No 160b. Voir aussi OLG Munich, 30 décembre 1986, affaire numéro 7 W 3138/86,
NJW 1987, p. 3086
80. « Conclusions et Recommandations adoptées par la Commission spéciale sur le
fonctionnement pratique des Conventions Apostille, Obtention des preuves et Notification
(28 octobre au 4 novembre 2003) », extraits dans l’Annexe 6 (le texte complet est
disponible sur le site Internet de la HCCH), [ci-après « Conclusions et Recommandations
de la Commission spéciale de 2003 »], No 73. En particulier : « Rappelant les conclusions
et recommandations de 1989, la CS confirme l’opinion prédominante selon laquelle la
Convention a un caractère non obligatoire […] ». La Commission spéciale de 2003 a aussi
souligné l’importance fondamentale de l’art. 15 dont l’objectif est d’assurer que le
défendeur est effectivement informé en temps utile pour organiser sa défense (No 74).
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 75

toutes les circonstances du cas d’espèce, les parties intéressées à l’action et de leur
permettre de présenter leurs objections »81. C’est à la lumière des critères posés par le
droit de l’état ainsi que par la condition d’une procédure légale régulière (due process)
que la District Court de l’état de Pennsylvanie a examiné la validité d’une clause de
notification incluse dans un contrat de cautionnement, en vertu de laquelle la
notification adressée à deux garants en Allemagne est valablement effectuée à une
adresse en Pennsylvanie, même si aucun avis de cette notification ne parvient ensuite
aux garants 8 2 . La District Court jugea que les garants allemands avaient
contractuellement désigné un représentant local aux fins de notification. Le Tribunal
conclut que « puisque la notification à l’adresse d’Indianapolis telle que prévue par
l’accord de garantie est acceptable en vertu de la loi de Pennsylvanie et compatible avec
la clause de Due Process, la Convention Notification de La Haye n’est pas concernée »
[traduction du Bureau Permanent]83.
43. Alors que la décision ci-dessus doit être interprétée à la lumière de la décision
Schlunk, elle pose aussi indirectement la question de savoir si les parties à un contrat
peuvent convenir d’exclure l’application de la Convention et d’établir leur propre régime
de notification. Dans des systèmes de droit civil, une telle approche paraîtrait très

81. Ce critère a été formulé dans l’arrêt de principe de la Cour suprême des Etats-Unis,
Mullane c. Central Hanover Bank & Trust Co, 339 U.S. 306, 70 S.Ct. 652 (1950)
[traduction du Bureau Permanent].
82. Pittsburgh National Bank c. Kassir, 153 F.R.D. 580 (W.D. Pa 1994). Les garants allemands
ont convenu de la clause suivante : « Toute action juridique ou procédure relative à cet
Accord de Garantie à l’encontre du Garant peut être portée, au choix de la Banque, devant
une Cour fédérale ou un tribunal d’état dans ou de l’état de Pennsylvanie et par exécution
et remise de cet Accord de Garantie, le Garant soussigné accepte, pour lui-même et à
l’égard de ses biens, de façon générale et inconditionnelle, la compétence non exclusive
des cours susmentionnées ; et il autorise, par la présente, la notification de toute action
juridique ou procédure entreprise devant de tels tribunaux relative à cet engagement à
[l’adresse suivante], et accepte que si un tel représentant aux fins de notification
(« process agent ») échoue dans sa mission de porter à la connaissance du Garant une
telle notification de procédure, cet échec ne puisse compromettre ou affecter la validité
d’une telle notification ou de tout jugement rendu sur la base de cette notification. »
[Traduction du Bureau Permanent].
83. 153 F.R.D. 583.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 76

surprenante, puisque les règles de procédure (telles que celles sur la notification) ne
sont pas à la disposition des parties à un contrat ; cela est d’autant plus vrai dans les
systèmes de droit où la notification est considérée comme un acte de souveraineté. En
d’autres termes, si la loi du for prescrit une notification à l’étranger – et déclenche ainsi
l’applicabilité de la Convention – les parties ne peuvent pas en décider autrement. Lors
de la Commission spéciale de 2003, plusieurs experts ont confirmé que de tels
arrangements ne seraient pas permis dans leur Etat ; d’autres ont cependant indiqué
que l’exécution d’un jugement rendu à la suite d’une notification effectuée selon ces
arrangements ne serait pas pour autant nécessairement refusée84.

c) Caractère exclusif de la Convention


44. S’agissant de la seconde question posée (voir le para. 25), le caractère exclusif de
la Convention est aujourd’hui incontesté, à quelques exceptions près (voir le texte
accompagnant la note de bas de page 89). Ainsi, lorsqu’en vertu du droit du for un acte
judiciaire ou extrajudiciaire doit être transmis à l’étranger pour y être signifié ou notifié,
la Convention s’applique et fournit la liste appropriée des moyens de transmission
disponibles aux fins de notification à l’étranger. Dans ce sens, la Convention est
« exclusive ». La Convention prévoit une voie de transmission principale (par le biais de
l’Autorité centrale de l’Etat requis, voir les para. 82 et s.), et plusieurs voies de
transmission alternatives (voir les para. 183 et s.)85. La Convention permet cependant
aux Etats parties de prévoir des voies dérogatoires. Il existe deux types de voies
dérogatoires : celles prévues dans un accord bilatéral ou multilatéral conclu entre Etats
contractants (art. 11, 24 et 25 ; voir les para. 237 et s. et 289 et s.) et celles prévues
par la loi interne de l’Etat de destination (art. 19 ; voir les para. 242 et s.).
45. Le caractère exclusif de la Convention n’a jamais vraiment été contesté. Il a été
confirmé tant par la jurisprudence 86 et la doctrine 87 que par la Commission
spéciale de 200388. Même les pays qui connaissaient et connaissent toujours le
système de la notification au parquet se sont ralliés à cette façon de voir. La Cour
d’appel du Québec a néanmoins statué, dans une décision du 15 juin 1998, que la

84. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note de


bas de page 80), No 77.
85. Voir aussi les Schémas explicatifs 1 et 2, après la FAQ.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 77

Convention « ne réduit pas la transmission des actes de procédure aux seuls modes qui
y sont expressément décrits ». La Convention ne ferait qu’identifier des circuits formels
de communication « sans pour autant limiter la liberté des individus de signifier
individuellement des procédures judiciaires »89.

C. « [P]our y être signifié ou notifié »


46. La Convention s’applique lorsqu’un acte est transmis à l’étranger pour y être
« signifié » ou « notifié ». La Convention elle-même ne définit pas les termes
« signifié » et « notifié ». L’objet de la Convention est la transmission des actes d’un
Etat à un autre Etat. La Convention ne traite ni ne comprend de règles matérielles
portant sur la notification en tant que telle ; elle ne détermine pas non plus les
conditions ou formalités de cette notification (voir les para. 6 et s.). Cela étant dit, le
sens technique des termes « signifié ou notifié » est bien établi et correspond à une
remise formelle des actes, légalement suffisante pour porter la procédure pendante à la

86. Cela est particulièrement vrai aux Etats-Unis, où la question a été examinée au regard de
la clause de suprématie de l’art. VI de la Constitution américaine : dans l’affaire Kadota c.
Hosogai (608 P.2d. 68, Ariz. Ct. App. 1980), une Cour d’appel de l’Arizona a jugé qu’en
vertu de la clause de suprématie, la Convention prévaut sur les méthodes de notification
prévues par le droit des états et qui dérogent à celle-ci. Dans le célèbre arrêt
Volkswagenwerk Aktiengesellschaft c. Schlunk, op. cit. (note de bas de page 50), la Cour
suprême des Etats-Unis a confirmé que la Convention s’applique de façon exclusive (en
utilisant toutefois le terme « mandatory », plutôt que de parler des « exclusive means for
service ») et donc prévaut sur le droit de procédure fédéral ou des états dans tous les cas
où elle est applicable. Voir encore Vorhees c. Fischer & Krecke, 697 F.2d 574 (4th Cir.
1983) qui précise que la Convention est « self-executing » et donc égale en rang aux
actes du Congrès ; Gebr. Eikhoff Maschinenfabrik c. Starcher, 328 S.E.2d. 492 (W. Va.
1985) ; Kreimerman c. Casa Veerkamp, 22 F.3d 634 (5th Cir. 1994).
87. T. Bischof, op. cit. (note de bas de page 11), p. 251, qui parle toutefois du caractère
« obligatoire » de la Convention ; B. Ristau, op. cit. (note de bas de page 43), p. 160.
88. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note de
bas de page 80), No 73.
89. CA Québec, 15 juin 1998, S.A. Louis Dreyfus & Cie c. Holding Tusculum BV, citée
supra (note de bas de page 35). Toutefois, lors des discussions de la Commission spéciale
de 2003, le caractère particulier des circonstances de l’affaire a été souligné ; sur ces
circonstances voir notamment le para. 269.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 78

connaissance du défendeur90. C’est dans ce sens technique que la Convention utilise


cette expression91.
47. De même, la Convention ne détermine pas – et ne peut déterminer – quels actes
doivent être signifiés ou notifiés. Il revient à la lex fori de décider si un acte doit être
signifié ou notifié et quel acte doit être signifié ou notifié92. Ainsi, si la loi du for dispose
qu’un ou plusieurs destinataires doivent, d’une certaine manière, être avisés, sans
exiger de notification, la Convention ne s’applique pas.
48. L’emploi des deux termes « signifié ou notifié » dans la version française de
l’article 1(1), alors que la version anglaise ne parle que de « service », reflète la
distinction qui est faite entre ces deux notions dans des pays comme la France ou la
Belgique. Alors que la « signification » est la notification de l’acte par exploit d’un
huissier ou d’un officier ministériel, la « notification » consiste en la notification d’un
acte dans les cas et les formes prévus par la loi, sans intervention d’un huissier93. Ainsi,
le terme français « notification » est plus large et couvre la « signification » qui est une
forme de notification. Les systèmes de droit anglo-saxons n’opérant pas cette

90. Voir par ex. la décision Schlunk de la Cour suprême des Etats-Unis, op. cit. (note de bas
de page 50), 701.
91. Voir, cependant, l’art. 17 qui traite de la « signification » ou « notification » des actes
extrajudiciaires. Les actes extrajudiciaires ne sont pas directement liés à un litige et ne
portent pas la procédure à la connaissance du défendeur ; mais la loi du for peut exiger
que des actes extrajudiciaires soient remis formellement au destinataire (auquel cas la
Convention peut s’appliquer, voir les para. 65 et s.)
92. Voir par ex. P. Volken, Die internationale Rechtshilfe in Zivilsachen, Zurich 1996, p. 61.
93. Lors des négociations, la proposition d’un délégué allemand d’utiliser seulement le terme
de « signifier » se heurta à l’opposition des délégations espagnole et portugaise. En effet,
ces deux pays ne connaissaient pas la signification. Le compromis proposé par la Belgique
fut de réunir les deux notions (Actes et documents de la Dixième session (1964),
Tome III, Notification, p. 159). Depuis, le Portugal a introduit la notion de signification
dans son droit de procédure.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 79

distinction 94 , le terme « service » (dans le texte anglais) recouvre à la fois la


signification et la notification95.

D. « [E]n matière civile ou commerciale »

a) Remarques liminaires
49. La Convention est applicable « en matière civile ou commerciale ». Ces termes, qui
délimitent le champ d’application matériel de la Convention, ne sont pas définis dans la
Convention. Les mêmes termes figurent dans plusieurs autres Conventions de La Haye,
notamment dans les Conventions relatives à la procédure civile de 1905 et de 1954 ainsi
que dans la Convention du 18 mars 1970 sur l’obtention des preuves à l’étranger en
matière civile ou commerciale (ci-après la « Convention Preuves »). Il est intéressant
de noter que ces termes identiques sont interprétés plus strictement dans la pratique
de la Convention Preuves que dans celle relative à la Convention Notification. Cette
différenciation s’explique par le fait que l’exécution d’une commission rogatoire à
l’étranger est souvent plus lourde de conséquences que la notification d’un acte dans un
autre pays. Plus généralement, l’entraide en matière d’obtention des preuves est un
domaine plus sensible parce qu’elle implique une coopération accrue et qu’elle touche
en partie au droit de procédure national96. Une comparaison de la jurisprudence rendue
en application de ces deux Conventions conserve néanmoins tout son intérêt.
50. D’autres instruments internationaux multilatéraux ou bilatéraux font également
référence à la notion de matière civile ou commerciale. On peut ainsi citer la Convention
européenne de sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales du
4 novembre 1950 (CEDH) (qui dans son art. 6(1) parle de « droits et obligations de
caractère civil »), la Convention américaine relative aux Droits de l’Homme du

94. Le droit écossais connaît cependant la distinction entre signification et notification. Pour
plus de détails, voir R.J. Graveson, « The Tenth Session of the Hague Conference on
Private International Law », ICLQ 1965, p. 528.
95. Aussi, sauf indication contraire, dans ce Manuel, le mot « notification » est-il utilisé
dans un sens large qui comprend non seulement la signification mais aussi toutes
les autres formes de notification.
96. Voir T. Bischof, op. cit. (note de bas de page 11), p. 46, et les références indiquées à la
note 104.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 80

22 novembre 1969 (qui dans son art. 8(1) parle de « droits et obligations en matière
civile ») et, dans le domaine plus spécifique du droit international privé, le Règlement
du Conseil européen No 44/2001 du 22 décembre 2000 concernant la compétence
judiciaire et l’exécution des décisions en matière civile et commerciale (qui comme son
prédécesseur, la Convention de Bruxelles de 1968, utilise les termes de « matières
civiles et commerciales ») et le Règlement européen (CE) No 1348/2000 relatif à la
signification et à la notification dans les Etats membres des actes judiciaires et
extrajudiciaires en matière civile et commerciale (qui utilise l’expression « en matière
civile et commerciale » ; sur ce Règlement, voir aussi les para. 297 et s).
L’interprétation que fait la Cour de justice des Communautés européennes de cette
notion sera examinée plus précisément, ultérieurement (voir le para. 61). La notion est
aussi utilisée dans la Convention de La Haye sur les accords d’élection de for97.

b) La Commission spéciale de 1977


51. La notion de « matière civile ou commerciale » a donné lieu à de vives discussions
tant pendant l’élaboration de la Convention98 que pendant les Commissions spéciales
de 1977 et de 1989 sur le fonctionnement pratique de la Convention Notification. Lors
de la réunion de 1977, les experts se sont rendu compte que l’interprétation de ces
termes pouvait diverger de façon notable d’un système de droit à l’autre. Ainsi,
plusieurs pays de tradition de common law ne connaissent pas la distinction entre droit
privé et droit public que font les civilistes, ou du moins ne lui attachent aucun effet. Pour
ces pays, constitue une matière civile ou commerciale, tout ce qui n’est pas pénal. Dans

97. Adoptée le 30 juin 2005. La Convention utilise l’expression « matière civile ou


commerciale » (art. 1(1)). Pour une analyse de l’historique de l’expression civile et / ou
commerciale, voir le « Rapport de Peter Nygh et Fausto Pocar », in Document préliminaire
No 11 d’août 2000 à l’intention de la Dix-neuvième session de juin 2001, p. 29 et s.
(disponible sur le site Internet de la HCCH) ; selon ce Rapport, la modification du « ou »
en « et » n’implique pas de modification du sens de l’expression. Il n’est certainement pas
nécessaire que la matière soit à la fois civile et commerciale : bien que les matières
commerciales aient souvent un aspect civil, certaines matières civiles n’ont aucun aspect
commercial.
98. Les auteurs de la Convention avaient finalement décidé de ne pas traiter de cette
question, laissant aux Etats parties le soin de la résoudre ; voir le Rapport explicatif, op.
cit. (note de bas de page 9), p. 365-366, voir aussi p. 79-80, 159-161, 166, 305 et 307.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 81

les Etats de droit civil, il est coutume d’exclure des matières civiles ou commerciales, le
droit pénal, le droit fiscal et le droit administratif. Enfin, dans le système interpersonnel
égyptien, les matières de statut personnel ne sont pas considérées comme des matières
civiles. De profondes divergences sont également apparues quant à la question de
savoir selon quelle loi le contenu de ces matières devait être déterminé, les uns se
référant au droit de l’Etat requérant (Etat d’origine), les autres au droit de l’Etat requis
(Etat de destination).
52. Les experts ont constaté que, dans la pratique, les Autorités centrales se montrent
d’un très grand libéralisme et sont prêtes, dans l’idée de rendre service au destinataire
des actes, à notifier des actes qu’elles ne seraient pas obligées de notifier en vertu de
la Convention. La plupart des Autorités centrales refusent seulement de notifier, ou faire
notifier un acte, dans les affaires relevant du droit pénal ou fiscal. Forts de cette
constatation et réalisant qu’il ne leur était pas possible de recommander une solution
uniforme acceptable pour tous les Etats, les experts se sont bornés à former le vœu que
la Convention soit appliquée de la manière la plus libérale possible quant à son champ
d’application matériel.

c) La Commission spéciale de 1989


53. La Commission spéciale qui s’est réunie en 1989 pour examiner le fonctionnement
pratique des deux Conventions Notification et Preuves, a étudié à nouveau le problème
posé par l’interprétation de l’expression « matière civile ou commerciale ». Après la
Commission spéciale de 1977, deux cours de dernière instance s’étaient prononcées sur
la question, dans le cadre de la Convention Preuves :
- Dans l’affaire Arcalon c. Ramar99, la Cour suprême des Pays-Bas (Hoge
Raad) a jugé qu’une commission rogatoire émanant d’un tribunal des faillites
de Californie rentrait dans le cadre des « matières civiles ou commerciales »
au sens de la Convention. Selon le Hoge Raad, l’objectif et la portée de la
Convention justifient une interprétation extensive de son article premier.

99. HR, 21 février 1986, NJ 1987, p. 149, RvdW 1986, p. 50 ; traduction anglaise dans ILM
1989, p. 1578.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 82

- Dans sa décision Re State of Norway’s Application100, la Chambre des


Lords (Royaume-Uni) a eu à rechercher si une commission rogatoire, dans
une cause présentée comme une action civile mais qui mettait en jeu une
demande en recouvrement de droits de mutation successoraux formulée par
l’Etat norvégien à l’encontre des biens du défunt, constituait une « matière
civile ou commerciale ». La Chambre des Lords a jugé qu’il convenait
d’appliquer un système de qualification double, c’est-à-dire d’examiner la
nature du litige tant selon la loi de l’Etat requérant que selon la loi de l’Etat
requis. En l’espèce, la demande en recouvrement de droits successoraux
était considérée comme une matière civile ou commerciale en Norvège
comme au Royaume-Uni. Par conséquent, la commission rogatoire entrait
dans le champ d’application matériel de la Convention Preuves.
54. Par ailleurs, il a été signalé aux experts qu’une Autorité centrale allemande avait
refusé d’exécuter des demandes de notification émanant de tribunaux des Etats-Unis
dans le cadre de poursuites en responsabilité (notamment responsabilité du fait de
produits défectueux) tendant à l’obtention de dommages et intérêts punitifs
(punitive damages) importants. L’Autorité centrale avait considéré que la demande
en dommages et intérêts punitifs n’entrait pas dans le cadre des matières civiles ou
commerciales. Cette pratique a fait l’objet d’un débat lors de la réunion de la
Commission spéciale101. Comme l’indique la note de bas de page au paragraphe 7 du
rapport de la Commission spéciale, dans une décision postérieure à la réunion de la
Commission spéciale, l’Oberlandesgericht de Munich (Allemagne) a rejeté la
position adoptée par l’Autorité centrale et a jugé qu’une demande en dommages et
intérêts punitifs constituait une matière civile102.
55. A l’issue des discussions, la Commission spéciale de 1989 chargée d’examiner le
fonctionnement pratique de la Convention Notification et de la Convention Preuves a

100. House of Lords, 16 février 1989, All E.R. 1989, p. 745, ILM 1989, p. 693.
101. Voir le Rapport de la Commission spéciale de 1989, op. cit. (note de bas de page 54),
para. 7-10.
102. OLG Munich, 9 mai 1989, partiellement publiée dans RIW 1989, p. 483 ; annotation
IPRax 1990, p. 157 (Stürner / Stadler). Une traduction en langue anglaise de la décision
entière par B. Ristau a été publiée dans ILM 1989, p. 1570.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 83

adopté les conclusions suivantes quant au « domaine matériel des deux


Conventions » :
« a La Commission souhaite que l’expression « matière civile ou
commerciale » reçoive une interprétation autonome, sans qu’une
référence exclusive soit faite soit à la loi de l’Etat requérant, soit
à la loi de l’Etat requis, soit aux deux cumulativement.
b Dans la ‘zone grise’ des matières qui se situent entre le droit privé et le
droit public, l’évolution historique devrait amener une ouverture plus
large de la notion ‘civile ou commerciale’ ; il est notamment admis que
le droit de la faillite, le droit des assurances et le droit du travail
puissent tomber sous la notion ‘civile ou commerciale’.
c Par contre, en ce qui concerne d’autres matières considérées par la
plupart des Etats comme de droit public, par exemple le droit fiscal,
cette évolution ne semble pas pour l’instant conduire à les inclure dans
le champ d’application des Conventions.
d Cependant, rien n’empêche des Etats parties d’appliquer entre eux les
deux Conventions à des matières de droit public, mais pas
nécessairement d’une manière identique pour les deux
Conventions. » 103

56. A cet égard, il convient de rappeler que l’interprétation « autonome » des traités
est prévue par l’article 31 de la Convention de Vienne sur le droit des traités du 23 mai
1969 et constitue aussi un principe de droit coutumier international. Depuis cette
dernière Commission spéciale, quelques tribunaux se sont prononcés sur cette
question.

d) La pratique actuelle
57. La tendance libérale amorcée par l’Oberlandesgericht de Munich (Allemagne)
en 1989 s’est confirmée. Le même Tribunal a jugé en 1992 qu’une action intentée
devant un tribunal des Etats-Unis ayant pour objet une demande en dommages et

103. Rapport de la Commission spéciale de 1989, op. cit. (note de bas de page 54), p. 27
[nous soulignons].
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 84

intérêts punitifs (punitive damages) entre dans le champ d’application matériel de la


Convention Notification, même si les montants demandés sont exagérément élevés à
ses yeux. La valeur litigieuse de la demande ne saurait constituer un critère de
distinction adéquat entre les matières civiles et celles qui relèvent du droit pénal, dans
la mesure où les demandes en dommages-intérêts introduites aux Etats-Unis ne sont
souvent pas chiffrées 104 . De façon similaire, l’Oberlandesgericht de Celle
(Allemagne) a jugé qu’une demande de « treble damages » (dommages-intérêts
triples fixés par la loi) fondée sur le RICO Act des Etats-Unis constituait une affaire civile
au sens de l’article 1(1) de la Convention et devait donc être notifiée au défendeur en
Allemagne105. Ces deux affaires posent par ailleurs la question du refus de l’exécution
de la demande de notification fondé sur une atteinte à la souveraineté ou à la sécurité
de l’Etat requis selon l’article 13 de la Convention, qui sera discutée plus loin (voir le
para. 175).
58. La jurisprudence suisse semble évoluer dans le même sens106. Ainsi, le Tribunal
cantonal du canton de Fribourg a considéré qu’un acte de poursuite est un acte
judiciaire au sens de la Convention, en tous cas lorsque la poursuite se rapporte à une
créance de droit privé107.

104. OLG Munich, 15 juillet 1992, IPRax 1993, p. 309 et les références de doctrine et
jurisprudence citées.
105. OLG Celle, 14 juin 1996, décision reçue de l’Autorité centrale allemande.
106. Dans une affaire qui ne concernait toutefois pas l’application de la Convention, un tribunal
bâlois a qualifié de matière civile un jugement portant condamnation du défendeur à
s’acquitter de dommages et intérêts punitifs, BJM 1991, p. 31.
107. Tribunal cantonal du canton de Fribourg, 10 février 1999, décision reçue de l’Autorité
centrale (voir aussi la note de bas de page 111). Il semble cependant que cette décision
se fonde plus sur la jurisprudence du Tribunal fédéral suisse qui considère que les
procédures de poursuites pour dettes et faillite, qui ont pour base des prétentions civiles,
tombent sous la notion de matière civile ou commerciale, que véritablement sur une
interprétation autonome de la Convention. A noter que le Message du Conseil fédéral
suisse du 8 septembre 1993 concernant la ratification de la Convention Notification
préconise une interprétation autonome de la Convention, conformément à l’art. 31 de la
Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités et à la recommandation de la
Commission spéciale de 1989.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 85

59. La Cour suprême des Pays-Bas (Hoge Raad) est arrivée à la même conclusion
et a jugé que le droit de la faillite relevait du champ d’application matériel de la
Convention. La conclusion de l’avocat général, à laquelle les considérants de cet arrêt
renvoient expressément, s’appuie sur une interprétation autonome de la
Convention108.
60. On peut conclure de ce bref aperçu de la jurisprudence récente que la
recommandation de la Commission spéciale paraît avoir été entendue. Les juges et les
Autorités centrales des Etats parties semblent faire le plus souvent une interprétation
autonome, ou du moins libérale, de la notion de « civile ou commerciale ». Cette
pratique doit certainement être encouragée.
61. On rappellera à cet égard que plusieurs tribunaux supranationaux se sont efforcés
de donner une interprétation « autonome » des traités relevant de leur compétence.
Par exemple, la Cour de justice des Communautés européennes, interprétant
l’expression « matière civile et commerciale » contenue dans la Convention de Bruxelles
(aujourd’hui remplacée par le Règlement du Conseil No 44/2001 du 22 décembre 2000)
s’est prononcée comme suit :
« 1. Pour l’interprétation de la notion de « matière civile et commerciale »
aux fins de l’application de la Convention du 27 septembre 1968
concernant la compétence judiciaire et l’exécution en matière civile et
commerciale, notamment de son titre III, il convient de se référer non
au droit d’un quelconque des Etats concernés, mais, d’une part, aux
objectifs et au système de la convention et, d’autre part, aux principes
généraux qui se dégagent de l’ensemble des systèmes de droit
nationaux.
2. Est exclue du champ d’application de la convention une décision rendue
dans le litige opposant une autorité publique à une personne privée, où
l’autorité publique a agi dans l’exercice de ces fonctions »109.

108. HR, 15 juin 2000, NJ 2000, p. 642.


109. LTU Lufttransportunternehmen GmbH & Co. KG c. Eurocontrol, 14 octobre 1976, No 29/
76, Rec. 1976, p. 1541.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 86

62. L’absence d’une juridiction supranationale « gardienne » de l’interprétation


uniforme de la Convention Notification accentue l’importance cruciale des
communications et échanges entre les autorités chargées de l’application de la
Convention. Une telle interaction constitue, en effet, une condition essentielle pour
assurer, dans la mesure du possible, une mise en œuvre harmonieuse de la Convention.
L’interprétation autonome reste le meilleur moyen de parvenir à ce but.

e) La Commission spéciale de 2003


63. A la lumière des observations relatives à la pratique actuelle relatées ci-dessus, la
Commission spéciale de 2003 (qui a examiné le fonctionnement pratique des
Conventions Notification, Preuves et Apostille) a souhaité encourager une large
interprétation des termes « matière civile ou commerciale » et a réaffirmé les
conclusions adoptées en 1989 aux lettres a) et b) citées précédemment (voir le
para. 55)110.
64. La Commission spéciale (CS) de 2003 a en outre ajouté les conclusions suivantes :
« 70. […] la CS prend note du fait que si dans certains Etats les questions relatives
aux impôts ou taxes sont considérées comme couvertes par la Convention, dans
d’autres Etats cela n’est pas le cas.
71. La CS note que dans certains Etats parties, la Convention a été appliquée à des
procédures en relation avec le recouvrement de produits d’activités criminelles.
72. Enfin, la CS soutient que la définition de « civile ou commerciale » apparaissant
dans d’autres traités ne devrait pas être utilisée à des fins d’interprétation sans
considérer l’objet et le but de ces textes. »

E. Les actes judiciaires et extrajudiciaires


65. La Convention s’applique tant aux actes judiciaires qu’aux actes extrajudiciaires
(art. 1(1)). L’article 17 précise que « les actes extrajudiciaires émanant des autorités et
officiers ministériels d’un Etat contractant peuvent être transmis aux fins de
signification ou de notification dans un autre Etat contractant selon les modes et aux

110. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note de


bas de page 80), No 69.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 87

conditions prévus par la présente Convention ». Il est toutefois à noter que les
dispositions de la Convention ne sont pas toutes applicables par analogie aux actes
extrajudiciaires. Plus importants encore, les articles 15 et 16 de la Convention ne visent
que les procédures judiciaires.
66. Les actes judiciaires au sens de la Convention sont les actes de la juridiction
contentieuse ou gracieuse, ou encore des actes d’exécution forcée111 . Les actes
judiciaires comprennent les actes introductifs d’instance112, la réponse du défendeur,
les décisions et jugements rendus par un membre d’une autorité judiciaire, mais aussi
les convocations des témoins et des experts à l’étranger, ainsi que les demandes de
production de pièces adressées aux parties, même s’il s’agit là d’ordonnances rendues
dans le cadre de la procédure probatoire. Il est parfois difficile de déterminer si une
convocation adressée à un tiers, par exemple un témoin se trouvant à l’étranger, est
soumise à la Convention Notification ou plutôt à la Convention Preuves. En cas de conflit
entre ces deux instruments, la Convention Preuves prévaut, parce qu’elle permet
d’assurer la protection du témoin.
67. Les actes extrajudiciaires se distinguent des actes judiciaires dans la mesure où ils
ne sont pas directement liés à un procès, et des actes purement privés du fait qu’ils
nécessitent l’intervention d’une « autorité ou d’un officier ministériel » selon les termes
de la Convention. Il existe de nombreux types d’actes extrajudiciaires. Sont ainsi des
actes extrajudiciaires au sens de l’article 17, les sommations de payer, les congés
donnés en matière de contrats de bail ou de travail, les protêts établis en matière de
lettre de change et effet de commerce, à la condition qu’ils émanent d’une autorité ou
d’un huissier. Les oppositions à mariage, les consentements à adoption, les

111. Ainsi, dans une décision du 10 février 1999, le Tribunal cantonal de Fribourg (Suisse) a
jugé qu’un acte de poursuite (en l’occurrence la signification d’un avis de saisie à un
débiteur domicilié en France) est considéré comme un acte judiciaire au sens de la
Convention, en tous cas lorsque la poursuite se rapporte à une créance de droit privé
(décision reçue de l’Autorité centrale, voir aussi la note de bas de page 107).
112. Le Oberlandesgericht de Munich (Allemagne) a jugé qu’une « cross-complaint »
américaine, c.-à-d. les conclusions prises par un défendeur contre un co-défendeur, est
assimilable à un acte introductif d’instance et doit donc être notifiée conformément à la
Convention, OLG Munich, 17 novembre 1994, RIW 1995, p. 1026.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 88

reconnaissances de paternité relèvent également de cette catégorie dans la mesure où


ils impliquent certaines formes à respecter113.
68. La détermination d’un acte comme étant judiciaire ou extrajudiciaire dépend du
droit de l’Etat requérant (Etat d’origine). Cela s’explique par le fait que le droit de
cet Etat détermine les compétences de ses autorités et officiers ministériels d’établir un
document donné, et détermine s’il y a lieu à transmission d’un acte à l’étranger pour y
être signifié ou notifié. Dans certains Etats, un notaire est assimilé à un officier
ministériel, dans la mesure où il agit dans l’exercice de ses fonctions et non en tant que
personne privée114.
69. La dénomination d’acte judiciaire ne dépend pas du degré d’instance ; un relevé de
défaut, une déclaration d’appel ou un pourvoi en cassation peuvent tous devoir être
transmis à l’étranger pour y être signifiés ou notifiés et ainsi relever du champ
d’application de la Convention. A cet égard, la décision d’un juge de Floride (Etats-
Unis) selon laquelle seul l’acte introductif d’instance, mais non les communications
subséquentes pendant le procès, notamment la déclaration d’appel, entre dans le
champ d’application de l’article 1 de la Convention, est clairement erronée115.
70. Tout comme la notion de « civile ou commerciale », la notion d’actes judiciaires
et extrajudiciaires doit être interprétée largement. Lors de la Commission
spéciale de 1977, les discussions firent ressortir que dans certains systèmes, par
exemple en Angleterre et en Irlande, les personnes privées notifient elles-mêmes
certains actes extrajudiciaires avec un effet juridique identique. Aussi, bien que la
Convention ait voulu exclure de l’article 17 les actes émanant de personnes privées, à
la requête des délégations du Royaume-Uni et de l’Irlande, la Commission spéciale a-t-

113. Conférence de La Haye de droit international privé, « Rapport sur les travaux de la
Commission spéciale sur le fonctionnement de la Convention du 15 novembre 1965
relative à la signification et la notification à l’étranger des actes judiciaires et
extrajudiciaires en matière civile ou commerciale (21 – 25 novembre 1977) », in Actes et
documents de la Quatorzième session (1980), Tome IV, Entraide judiciaire, La Haye,
Imprimerie Nationale, 1983, p. 380 (aussi disponible sur le site de la HCCH), p. 388 [ci-
après « Rapport de la Commission spéciale de 1977 »].
114. T. Bischof, op. cit. (note de bas de page 11), p. 263.
115. Chabert c. Bacquie, 14 mai 1997, 694 So.2d 805 (Fla. Dist. Ct. App. 1997).
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 89

elle encouragé les Autorités centrales à notifier les actes extrajudiciaires n’émanant pas
d’une autorité ou d’un officier ministériel, si ces actes sont d’un type qui, normalement,
devrait requérir l’intervention d’une autorité dans leurs pays.

F. Adresse du destinataire de l’acte inconnue


71. La Convention ne s’applique pas lorsque l’adresse du destinataire de l’acte n’est
pas connue (art. 1(2)).

a) Remarques liminaires
72. Lors des discussions de la Commission spéciale de 1977, il est apparu que la
pratique des Autorités centrales des Etats parties est très libérale lorsque l’adresse
indiquée dans la demande de notification est incomplète, inexacte ou fictive, ou en cas
de changement d’adresse. Dans ces cas, les Autorités centrales s’efforcent
généralement de retrouver l’adresse exacte du destinataire de l’acte avant d’invoquer
l’article 1(2) de la Convention pour refuser d’exécuter ou de faire exécuter la demande.
Sur le plan pratique, la Commission spéciale s’est ralliée à la suggestion de l’Expert du
Royaume-Uni de compléter la formule de demande par une mention additionnelle qui
indiquerait à qui l’Autorité centrale pourrait s’adresser pour obtenir un complément
d’information sur l’adresse du destinataire en cas de difficultés. Il est préférable en effet
de demander une information complémentaire plutôt que de renvoyer le dossier (voir
l’Annexe 3).
73. On a évoqué aussi le problème des notifications d’actes à des militaires
accomplissant leur service à l’étranger et dont l’adresse codée reste secrète. Dans ce
cas, il est suggéré que l’Autorité centrale de l’Etat requis confie l’acte pour notification
soit aux autorités militaires, soit au Consul résidant dans le pays étranger où le militaire
est stationné.
74. Lors de la réunion de la Commission spéciale, les experts ont souligné l’importance
de préciser le plus exactement possible le nom du destinataire, particulièrement lorsque
celui-ci est une personne morale, société, association ou fondation. Toute différence
entre le nom indiqué dans la requête et le nom officiel du destinataire risque de rendre
la notification impossible ou sans effets. Si une différence apparaît dans les noms
figurant dans l’acte à notifier et la demande de notification, il est recommandé de
prendre en considération le nom figurant dans l’acte à notifier.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 90

b) Pratiques nationales
75. Les tribunaux néerlandais se sont prononcés à plusieurs reprises sur la portée
de l’article 1(2) de la Convention. Dans un premier cas116, la Cour suprême (Hoge
Raad) a examiné si une adresse qui se révèle inexacte en appel faisait obstacle à
l’application de la Convention alors que l’intimé avait comparu en première instance
sans se prévaloir d’une quelconque irrégularité concernant son adresse. La Cour
suprême a jugé que lorsqu’une partie a de bonnes raisons de penser que le destinataire
d’un acte a son domicile ou sa résidence habituelle à une certaine adresse à l’étranger,
et que sur cette base, elle procède par la voie prévue par la Convention pour le notifier
à cette adresse, le simple fait que cette adresse s’avère par la suite incorrecte n’a pas
pour conséquence de rendre la Convention inapplicable. Le Hoge Raad tire argument de
l’article 15(2) qui prévoit la faculté pour le juge de statuer en l’absence de toute
attestation de notification au défendeur, pour autant que les conditions posées aux
lettres a) à c) de cette disposition sont remplies. Le Hoge Raad explique que le juge
peut, s’il l’estime approprié, ordonner d’autres mesures destinées à porter un acte à la
connaissance du défendeur avant de prononcer le défaut. Il peut s’agir, par exemple, de
la publication de l’acte dans un journal qui paraît au lieu de la dernière adresse connue
du défendeur.
76. Deux décisions ultérieures ont suivi le raisonnement développé dans ce cas. Le
Tribunal d’arrondissement d’Utrecht a prononcé un jugement par défaut contre un
défendeur, dont l’épouse avait refusé la simple remise de l’acte adressé à son mari à sa
dernière adresse connue en France, et avait indiqué ignorer où il se trouvait, celui-ci
s’étant absenté du domicile familial pour une durée indéterminée117. En l’espèce, le
Tribunal a estimé inutile d’essayer d’avertir le défendeur par d’autres moyens. Dans une
autre affaire, la Cour suprême (Hoge Raad) a confirmé que la Convention restait
applicable lorsque l’adresse du défendeur en Allemagne était connue lors de l’audience
préliminaire, mais qu’ensuite le pourvoi en cassation n’avait pas pu être notifié par
l’Autorité centrale allemande parce que le défendeur était parti sans laisser d’adresse.
Toutefois, avant de prononcer le défaut, le Hoge Raad a imparti un délai à la requérante

116. HR, 2 décembre 1988, NJ 1989, p. 374, RvdW 1988, p. 211, Charly Holding AG c. Giorgio
Gomelsky.
117. Rechtbank Utrecht, 6 décembre 1995, NJ 1996, p. 756, Van Zelm BV c. Martinus Bomas.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 91

pour faire publier la convocation dans un journal local à la dernière adresse de l’intimé
en Allemagne118.
77. Aux Etats-Unis aussi, la question de l’applicabilité de la Convention dans le cas où
l’adresse du destinataire est inconnue s’est posée. La lo i de procé du re
californienne 119 prévoit que la notification peut se faire par voie de publication dans
un quotidien lorsque l’adresse du destinataire de l’acte demeure inconnue pendant
toute la période de publication de la notification, bien que le demandeur ait déployé tous
les efforts que l’on pouvait attendre de lui (reasonable diligence) pour localiser le
destinataire. Dans ce cas, la Convention n’est pas applicable, puisqu’il n’y a pas lieu de
transmettre un acte à l’étranger (voir les para. 26 et s.). Dans Kott c. Superior Court
of Los Angeles Co.120, un tribunal californien a estimé que le demandeur n’avait pas
fait preuve de la diligence attendue pour trouver l’adresse du défendeur au Canada,
bien qu’il sût que celui-ci était un citoyen canadien. La notification par voie de
publication est donc refusée ; le demandeur doit procéder selon la Convention. En se
fondant sur les considérants développés dans Kott, un second tribunal californien a
conclu que la Convention n’était pas applicable dans un cas où l’adresse du destinataire
de l’acte est restée inconnue pendant toute la période de publication de la
notification121. Ce n’est qu’après l’expiration du délai de publication qu’il est apparu que
le défendeur résidait en Espagne122. Il ressort des deux décisions précitées que la loi

118. HR, 20 février 1998, NJ 1998, p. 619, Malenstein c. Heymen.


119. California Code of Civil Procedure, para. 415.50 subd. (a)-(b).
120. Kott c. Superior Court of Los Angeles Co., 45 Cal. App. 4th 1126 (Cal. Ct. App. 1996).
121. The People c. Tarradas, 58 Cal. App. 4th 120 (Cal. Ct. App. 1997).
122. De même la Cour de cassation française déduit que le défendeur est domicilié dans
l’Etat du for dans une affaire où l’acte introductif d’instance devant la High Court anglaise
avait été signifié à la dernière adresse connue du défendeur à Londres, celui-ci n’ayant par
la suite pas fait connaître sa nouvelle adresse à l’étranger (en Allemagne, en l’occurrence)
ni aux demandeurs, ni aux autorités anglaises et cet acte ayant été, sur autorisation du
tribunal anglais, à nouveau signifié à des adresses différentes à Londres et diffusé par voie
de presse internationale. La Cour en conclut que l’art. 15 de la Convention de La Haye ne
s’appliquait pas et confirme l’exequatur des décisions anglaises rendues par défaut :
Cass., Ch. Civ. 1, 30 juin 2004, Stolzenberg c. Sté Daimler Chrysler Canada Inc., Juris-
Data No 2004-024353 ; Avis de M. Jerry Sainte-Rose, JCP E, 2005, II, 237.
BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 92

californienne fait dépendre l’application de la Convention de la détermination par le juge


du degré de diligence du demandeur. Cette interprétation de l’article 1(2) reflète une
nouvelle fois le caractère non obligatoire de la Convention, puisque les conditions de son
application dépendent de la loi du for (voir les para. 26 et s.).
78. La District Court of Appeals du District de Columbia (Etats-Unis
d’Amérique) s’est aussi prononcée sur la notion d’adresse inconnue123. Suite à un
accident de la circulation aux Etats-Unis, le demandeur américain intente une action en
dommages et intérêts à l’encontre d’un défendeur allemand. Or, il s’avère que le
défendeur, avocat de son état, fait tout pour éviter de recevoir une notification en
Allemagne. De guerre lasse, le demandeur engage un « private process server » en
Allemagne. Celui-ci parvient après un certain nombre de recherches à trouver le
défendeur à Berlin et à lui remettre personnellement la demande et la convocation. Le
défendeur allègue que la notification faite par le « private process server » est contraire
à la Convention, puisque l’Allemagne s’oppose formellement à cette méthode de
notification. Le demandeur rétorque que la Convention de La Haye n’est pas applicable
en l’espèce, car l’adresse du défendeur est inconnue au sens de son article 1(2). Le
Tribunal considère toutefois que dans la mesure où le « private process
server » est parvenu à retrouver le destinataire de l’acte et à le lui remettre
personnellement, il n’est pas question d’une adresse inconnue et la
Convention s’applique. Plus insolite est la conclusion à laquelle arrive le Tribunal : il
admet que la notification est valable, malgré l’opposition de l’Allemagne, au vu des
efforts répétés du demandeur pour localiser le défendeur, de la mauvaise foi du
défendeur qui a essayé d’empêcher que l’acte lui soit notifié et du fait que le défendeur
a effectivement eu connaissance de la demande en temps utile pour se défendre.

c) L’article 1(2) inclut-il l’adresse électronique (courriel) du destinataire ?


79. A l’heure des nouvelles technologies de communication électronique, la notion
d’adresse prend une toute autre dimension. Le terme utilisé à l’article 1(2) inclut-il
l’adresse électronique du destinataire ? La Commission V de la Table ronde de
Genève124, qui avait pour principal mandat d’étudier les répercussions des nouveaux
moyens de communication électroniques sur le fonctionnement de la Convention

123. Bulin c. Stein, 668 A.2d 810 (D.C. 1995).


BUT ET CHAMP D’APPLICATION DE LA CONVENTION 93

Notification, a donné une réponse affirmative à cette question. En appliquant la


méthode de l’équivalent fonctionnel et en tenant compte des objectifs de la Convention,
les experts sont arrivés à la conclusion que le terme « adresse » devrait aussi
comprendre l’adresse électronique. Par conséquent, si seule l’adresse électronique du
destinataire de l’acte est connue, ce qui est de plus en plus souvent le cas dans les
litiges relatifs à des transactions purement électroniques, la Convention peut en
principe, selon cet avis, s’appliquer.
80. Toutefois, il conviendrait peut-être de réexaminer cette conclusion car ses
conséquences sont loin d’être claires. Ainsi, qu’advient-il d’une adresse électronique qui
ne comporte pas de rattachement géographique (par ex. miller@hotmail.com,
miller@yahoo.com), ne permettant ainsi pas de déterminer si la transmission doit être
faite dans un autre Etat partie ? De plus, le destinataire peut utiliser une adresse
comprenant une extension géographique (par ex. .us, .nl, .ch, .fr etc.) sans pour autant
que le destinataire ne réside dans cet Etat ou ne s’y soit rendu ; ou bien il peut avoir
obtenu cette adresse alors qu’il voyageait via ce pays sans avoir, par ailleurs, aucun
autre lien avec cet Etat : cela est-il suffisant pour déclencher l’application de la
Convention ? De plus, les Etats sont-ils prêts à admettre la validité d’une notification
faite à une adresse électronique seulement, notamment au regard de la protection du
défendeur instaurée par l’article 15 ? Et qu’en est-il d’un numéro de télécopie, qui est
d’une part encore moins personnalisé qu’une adresse électronique (puisque la
responsabilité pour un télécopieur, au sein d’une entreprise par exemple, peut relever
de plusieurs personnes), mais d’autre part plus facile à localiser géographiquement ?
Pour une discussion des autres questions que soulèvent Internet et les nouvelles
technologies quant au fonctionnement de la Convention, voir les paragraphes 245 et s.

124. Le Bureau Permanent a organisé, en collaboration avec l’Université de Genève, une Table
ronde pour examiner les questions de droit international privé posées par le commerce
électronique et Internet. Cette Table ronde s’est tenue à Genève du 2 au 4 septembre
1999. Le rapport de la Table ronde est intégré au Document préliminaire No 7 d’avril 2000
à l’intention de la Commission spéciale sur les affaires générales et la politique de la
Conférence de mai 2000. Il est accessible sur le site Internet de la HCCH.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 94

2. VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION

81. La Convention prévoit une voie de transmission principale (voir les para. 82 et s.)
et plusieurs voies de transmission alternatives (voir les para. 183 et s.).

1. La voie principale : les Autorités centrales

82. En vertu de la voie principale de transmission prévue par la Convention, l’autorité


ou l’officier ministériel compétents en vertu du droit de l’Etat requérant (Etat d’où l’acte
à notifier émane) transmet l’acte à notifier à l’Autorité centrale de l’Etat requis (Etat
dans lequel la notification doit avoir lieu)125. La Convention Notification est la première
des Conventions de La Haye à avoir établi un système d’Autorités centrales. Depuis,
plusieurs autres Conventions de La Haye ont adopté ce même système126 qui s’est

125. Voir le Schéma explicatif 1, après la FAQ.


126. Le système des Autorités centrales a notamment aussi été adopté dans la Convention de
La Haye du 18 mars 1970 sur l’obtention des preuves à l’étranger en matière civile ou
commerciale. Le système a aussi été développé dans des instruments adoptés sous les
auspices d’autres organisations, par exemple dans la Convention européenne du 20 mai
1980 sur la reconnaissance et l’exécution des décisions en matière de garde des enfants
et le rétablissement de la garde des enfants et dans la Convention Interaméricaine du
15 juillet 1989 sur le retour international des mineurs. Ce mécanisme est aussi repris
dans la législation communautaire récente de l’Union européenne (voir par ex. la Décision
du Conseil 2001/470/CE du 28 mai 2001 relative à la création d'un réseau judiciaire
européen en matière civile et commerciale (JOCE L 174 du 27/06/2001 p. 0025 - 0031) ;
le Règlement (CE) No 2201/2003 du Conseil du 27 novembre 2003 relatif à la
compétence, la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière matrimoniale et en
matière de responsabilité parentale abrogeant le règlement (CE) No 1347/2000 et
modifiant le règlement (CE) n° 44/2001 en ce qui concerne les questions alimentaires
(JOCE L 338 du 23/12/2003 p. 0001 - 0029)). Les Autorités centrales instituées en vertu
de tous ces instruments traitent non seulement de l’exécution de demandes mais
s’acquittent également d’une large gamme de tâches de coopération internationale, y
compris la communication entre elles, avec les requérants et avec d’autres autorités
gouvernementales sur leur territoire. La bonne application des traités dépend en grande
partie du bon fonctionnement des Autorités centrales.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 95

avéré d’une grande efficacité et constituer un progrès indéniable par rapport aux voies
de transmission diplomatiques et consulaires.

A. Fonction et organisation de l’Autorité centrale

a) En général (art. 2)
83. L’Autorité centrale est une autorité réceptrice, chargée d’accueillir les demandes
de notification en provenance des Etats requérants et de les exécuter ou de les faire
exécuter ; l’expédition des demandes de notification à l’étranger à une autre Autorité
centrale n’est, en principe, pas de son ressort127. Cependant dans certains pays (par
ex. la Bulgarie, l’Egypte et la Finlande) ainsi que dans bon nombre de cantons
suisses 128, l’Autorité centrale remplit aussi la fonction d’autorité expéditrice au sens de
l’article 3. L’Autorité centrale est uniquement une autorité de transmission des actes au
destinataire ; elle ne saurait être assimilée à un représentant (agent) du défendeur,
auquel la notification peut être effectuée129.
84. Chaque Etat contractant désigne une Autorité centrale et décide des modalités de
son organisation (art. 2). Afin de garantir le bon fonctionnement de la Convention et sa
pleine efficacité, il est essentiel que chaque Etat contractant désigne une Autorité
centrale et la pourvoie du personnel approprié. En outre, les Etats contractants sont
priés de fournir au Bureau Permanent les coordonnées complètes (adresses postale et

127. Dans une affaire luxembourgeoise, un défendeur domicilié en Israël a invoqué la nullité
de la signification au motif qu’une copie de l’acte à signifier avait été remise au Parquet du
tribunal luxembourgeois saisi de l’affaire et non au Parquet Général près la Cour
Supérieure de Justice du Luxembourg, désigné comme Autorité centrale en vertu de
l’art. 2. La Cour d’appel saisie rejette le recours en indiquant que le Parquet Général a été
désigné en vertu de l’art. 2 de la Convention pour recevoir les actes en provenance d’Etats
parties pour y donner suite au Luxembourg et non pour recevoir les actes qui sont à
expédier à l’étranger : Cour d’appel (référé), 8 juillet 1997, Katz c. Recettes des
Contributions, Discount Bank et Etat du Grand-Duché de Luxembourg, décision transmise
au Bureau Permanent par l’Autorité centrale luxembourgeoise.
128. Voir la note de bas de page 137.
129. Broad c. Mannesmann Anlagenbau, A.G., 141 Wn.2d 670, 10 P.3d 371, 2000 Wash. LEXIS
599 (2000).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 96

électronique, numéros de téléphone et de télécopie, et, le cas échéant, sites Internet)


de leurs Autorités centrales, ainsi que les langues parlées et les coordonnées des
personnes à contacter130.
85. La plupart des Etats parties ont désigné leur Ministère de la Justice ou un
organe au sein de ce Ministère131. D’autres Etats ont placé l’Autorité centrale au sein du
système judiciaire 132 . Quelques Etats ont retenu leur Ministère des Affaires
étrangères133.
86. Les Autorités centrales sont composées de bureaux comprenant un nombre
variable de personnes. On peut signaler que les Autorités centrales désignées en vertu
de la Convention Notification fonctionnent fréquemment comme Autorités centrales
dans le cadre de la Convention Preuves. Dans certains pays, comme la France, les
fonctionnaires de l’Autorité centrale traitent de façon centralisée tout ce qui concerne
l’entraide judiciaire internationale de droit privé.
87. Les Etats-Unis ont récemment introduit un système innovateur et ont fait appel à
un sous-traitant, une société privée effectuant des notifications, pour accomplir les
fonctions de l’Autorité centrale (Process Forwarding International). Il sied toutefois de
souligner que cette procédure d’adjudication n’a pas eu pour conséquence la
désignation formelle d’une nouvelle Autorité centrale. En effet, le Département de la
Justice demeure, formellement, l’Autorité centrale aux fins de la Convention. Cela étant,
Process Forwarding International est la seule société privée de notification habilitée à
agir au nom de l’Autorité centrale des Etats-Unis et pouvant, conformément aux
articles 2 à 6 de la Convention, recevoir des demandes de notification présentées par

130. Voir Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note
de bas de page 80), Nos 50 et 51.
131. Par ex. le Bélarus, la Belgique, la Bulgarie, la Chine, Chypre, le Danemark, l’Egypte,
l’Estonie, la Fédération de Russie, la Finlande, la France, le Koweït, la Lettonie, la Lituanie,
la Norvège, le Pakistan, la Pologne, le Portugal, la République tchèque, la Slovénie, le Sri
Lanka, la Suède, l’Ukraine.
132. Par ex. la Barbade, l’Irlande, Israël, l’Italie, le Luxembourg, le Malawi, les Pays-Bas, les
Seychelles.
133. Par ex. l’Argentine, le Botswana, le Japon, le Mexique, la République de Corée, Saint-
Marin, le Royaume-Uni.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 97

d’autres Etats parties, notifier des documents et établir une Attestation conforme à la
formule modèle annexée à la Convention. Le champ d’action géographique de Process
Forwarding International s’étend aux territoires suivants : Etats-Unis, Guam, Samoa
américaines, Porto Rico, îles Vierges américaines et Iles Mariannes du Nord. Process
Forwarding International est tenue d’exécuter la notification et d’établir l’attestation à
renvoyer au requérant étranger dans un délai de six semaines à compter de la réception
de la demande134. La Commission spéciale de 2003 a expressément conclu que les
termes de la Convention n’empêchent pas les Autorités centrales de confier à une entité
de droit privé une partie des activités prévues par la Convention, tout en maintenant
son statut d’Autorité centrale et en demeurant l’ultime responsable pour les obligations
qui lui incombent en vertu de la Convention135.
88. Pour plus d’informations sur les Autorités centrales de chaque Etat partie (par ex.
leurs coordonnées), voir le site Internet de la HCCH.

b) Les « autres autorités » (art. 18(1))


89. En général, l’organisation des Autorités centrales est centralisée. L’article 18(1)
permet cependant à un Etat contractant de désigner « outre l’Autorité centrale, d’autres
autorités dont il détermine les compétences ». Le Royaume-Uni a fait usage de cette
faculté et a désigné, outre l’Autorité centrale, d’ « autres autorités » pour l’Angleterre
et le Pays de Galles, l’Ecosse, l’Irlande du Nord ainsi que pour les territoires d’outre-mer
auxquels la Convention a été étendue (voir le site Internet de la HCCH). Les Pays-Bas
ont désigné les procureurs du roi près d’un tribunal d’arrondissement autre que celui de
La Haye comme « autres autorités » (voir le site Internet de la HCCH). La Chine (pour
les Régions administratives spéciales de Hong Kong et de Macao), Chypre, le Pakistan
et la Pologne ont aussi désigné « d’autres autorités » (voir le site Internet de la HCCH).
90. La multiplicité d’autorités compétentes ne doit toutefois pas entraver le
fonctionnement de la Convention : l’article 18(2) prévoit en effet que le requérant peut
toujours s’adresser à l’Autorité centrale.

134. Pour plus d’information à ce sujet, voir le texte de la communication soumise par les
Etats-Unis, disponible sur le site Internet de la HCCH.
135. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note de
bas de page 80), No 52. Sur la question des frais, voir les para. 150 et s.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 98

c) Plusieurs autorités centrales dans les Etats fédéraux (art. 18(3))


91. L’article 18(3) tient compte des spécificités des Etats fédéraux en prévoyant que
ceux-ci ont la faculté de désigner plusieurs Autorités centrales. Plusieurs Etats fédéraux
ont fait usage de cette faculté. En Allemagne, chacun des 16 Länder a sa propre
Autorité centrale. Le Canada a désigné une Autorité centrale fédérale à Ottawa et une
Autorité centrale pour chaque province et territoire. La Suisse compte 26 Autorités
centrales cantonales, soit une pour chaque canton et demi-canton, et une Autorité
centrale fédérale.

B. Les demandes de signification et de notification (art. 3)

d) L’autorité expéditrice

(1) Description générale


92. Selon l’article 3, une demande de notification ne peut être adressée à l’Autorité
centrale de l’Etat requis que par une « autorité ou [un] officier ministériel compétents
selon les lois de l’Etat d’origine ». En d’autres termes, la Convention impose l’exigence
minimale que la demande soit expédiée par une « autorité » ou un « officier
ministériel », mais laisse à l’Etat requérant le soin de définir qui a la qualité
d’autorité ou officier ministériel compétent au sens de l’article 3. Quels sont les
éléments essentiels de ce cadre général ?
93. D’emblée, il importe de noter que les particuliers ne sont pas autorisés à
présenter une demande de notification directement à l’Autorité centrale136.
94. En outre, l’Etat requis ne peut appliquer ses propres dispositions internes pour
vérifier la compétence de l’autorité requérante. De même, un Etat partie à la
Convention Notification ne peut imposer aux demandes soumises dans le cadre de la
Convention des exigences qu’il impose hors du cadre conventionnel (par ex. pour les
commissions rogatoires reçues d’Etats qui ne sont pas parties à la Convention de
La Haye).

136. Rapport explicatif, op. cit. (note de bas de page 9), p. 368 ; voir également ibid., p. 184-
186.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 99

95. La diversité des autorités ou officiers ministériels compétents pour émettre des
demandes de notification auprès d’une Autorité centrale est très grande. Dans la plupart
des Etats parties, il existe des autorités décentralisées, juridictions, procureurs,
greffiers, huissiers, process servers, etc. Dans certains Etats, tels que la Bulgarie,
l’Egypte et la Finlande, et dans certains cantons suisses137, les demandes transitent
systématiquement par l’Autorité centrale nationale, qui les envoie ensuite à l’étranger.
96. La réunion de la Commission spéciale tenue en 1977 a débattu de la possibilité
d’établir une liste des autorités expéditrices pour l’ensemble des Etats parties ; elle a
jugé qu’une telle liste serait utile, mais a également fait remarquer qu’elle serait
nécessairement descriptive et uniquement indicative 138 . Il est en effet difficile
d’imaginer qu’il soit possible d’établir un répertoire exhaustif et à jour énumérant
chacune des autorités expéditrices pour chaque Etat partie. En outre, la publication
d’une telle liste produirait des effets indésirables en pratique puisque cela encouragerait
le contrôle de la compétence d’une autorité expéditrice plus strictement que dans la
pratique actuelle (voir le para. 97). C’est dans ce contexte que la deuxième édition du
présent Manuel (publiée en 1992) avait proposé en Deuxième Partie (Transmission des
demandes de signification ou de notification par l’Autorité centrale) des renseignements
généraux concernant chaque Etat partie, comportant une description des autorités
compétentes selon l’article 3 pour adresser des demandes de notification à l’Autorité
centrale d’un autre Etat partie (voir Section B – Expédition des demandes de notification
à l’Autorité centrale d’un autre Etat contractant - de chacun des rapports nationaux).
Ces renseignements ne comportaient pas d’énumération de toutes les autorités ou tous
les officiers ministériels individuellement, mais visaient plutôt un groupe de personnes
ou organismes (par ex. « tous les greffiers des cours » ou « registraires locaux »).
Certains Etats tels que le Canada ont, par la suite, présenté ces renseignements sous
forme de « déclarations » au Dépositaire, et le Bureau Permanent les a mis à disposition
sur le site Internet de la HCCH. Seuls quelques autres Etats ont mis à disposition de tels

137. Il s’agit des cantons suivants : Appenzell Rhodes Intérieures, Fribourg, Grisons, Jura,
Neuchâtel, Schwyz, Tessin et Zurich ; voir Office fédéral de la justice, Département
fédéral de justice et police, Entraide judiciaire internationale en matière civile, Lignes
directrices, 3e éd., Berne, 2003 (mis à jour en juillet 2005), p. 7, disponible sur Internet
(< http://www.rhf.admin.ch/themen/rechtshilfe/wegl-ziv-f.pdf >).
138. Rapport de la Commission spéciale de 1977, op. cit. (note de bas de page 113).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 100

renseignements mis à jour pour diffusion sur le site Internet de la HCCH (par ex.
l’Irlande, la Fédération de Russie). Ces initiatives doivent être saluées car les
renseignements concernant les autorités expéditrices et leur compétence constituent un
aspect essentiel du bon fonctionnement pratique et efficace de la Convention
Notification. C’est pourquoi, la Commission spéciale de 2003 a invité les Etats parties à
fournir au Bureau Permanent des informations descriptives concernant les autorités
expéditrices afin de les placer sur le site Internet de la HCCH (voir le para. 98).
97. La discussion parmi les experts, lors de la réunion de la Commission spéciale de
1977, avait fait apparaître le fait que les Autorités centrales étaient très libérales et ne
contrôlaient pas systématiquement la compétence des autorités émettrices. La
Commission a montré que, mis à part quelques cas fantaisistes ou mal intentionnés,
une demande de notification adressée à l’étranger répondait à un besoin précis, et
qu’une telle demande pouvait être présumée se conformer au droit procédural du for.
De nombreux Etats ont confirmé cette approche dans leurs réponses au Questionnaire
de 2003139.
98. Ainsi, la Commission spéciale (CS) de 2003 s’est mise d’accord sur les points
suivants :
« 47. La CS rappelle qu’il appartient au droit de l’Etat requérant de déterminer la
compétence des autorités expéditrices (art. 3 ). En outre, la CS prend note des
informations fournies par de nombreux experts au sujet de la position des autorités
expéditrices et conclut que la plupart des problèmes pratiques ont été résolus.
48. La CS invite les Etats parties à fournir au Bureau Permanent les informations
relatives à leurs autorités expéditrices et leur compétence afin de les placer sur le site
de la Conférence de La Haye. La CS convient aussi que de telles informations
devraient être indiquées dans la Formule Modèle relative à la demande de
notification140.

139. Conférence de La Haye de droit international privé, « Questionnaire accompagnant la


version provisoire du nouveau manuel pratique sur le fonctionnement de la Convention de
La Haye du 15 novembre 1965 relative à la signification et la notification à l’étranger des
actes judiciaires et extrajudiciaires en matière civile ou commerciale », Document
préliminaire No 2 de juillet 2003 à l’intention de la Commission spéciale d’octobre /
novembre 2003 (disponible sur le site Internet de la HCCH) [ci–après « Questionnaire de
2003 »].
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 101

49. La CS recommande qu’en cas de doute quant à la compétence de l’autorité


expéditrice, les autorités de l’Etat requis devraient, plutôt que de rejeter la demande,
rechercher une confirmation de la compétence de cette autorité, soit en consultant le
site Internet de la Conférence, soit en engageant des contacts informels et rapides,
y compris par courriel. »
99. Concernant la Recommandation 49, il est important de préciser que la Commission
spéciale de 2003 a souhaité adopter une approche plus libérale que celle de 1977 qui
avait alors conclu que « l’Autorité centrale de l’Etat requis pourrait, dans des cas
exceptionnels, demander à l’Autorité centrale de l’Etat requérant des éclaircissements
sur la compétence de l’autorité expéditrice. » [nous soulignons]. La Commission
spéciale de 2003 a volontairement abandonné l’exigence d’un cas exceptionnel et a
expressément encouragé la communication entre Autorités centrales.

(2) Cas particuliers


100. Comme indiqué ci-dessus (voir le para. 92), la Convention impose une exigence
fondamentale que la demande soit expédiée par une « autorité » ou un « officier
ministériel ». Il a été débattu par le passé de la question de savoir si les solicitors ou
avocats peuvent être considérés comme organes compétents en vertu de l’article 3 de
la Convention.
101. En ce qui concerne les solicitors anglais, les auteurs de la Convention avaient
accepté que ceux-ci devraient effectivement être admis comme autorités ou officiers
ministériels compétents141. Lors de la réunion de la Commission spéciale de novembre
1977, la question des demandes de notification adressées par des avocats a été
soulevée. On a fait remarquer que dans certains systèmes de droit, les avocats
signifient les actes judiciaires sous la surveillance d’un tribunal, et pourraient en
conséquence être assimilés à des officiers ministériels142.
102. Lors de la réunion de la Commission spéciale tenue en avril 1989, il est apparu que
certains Etats avaient refusé des demandes de notification émanant d’avocats des

140. La Fédération de Russie ne soutient pas cette recommandation et réserve sa position.


141. Rapport explicatif, op. cit. (note de bas de page 9), p. 368.
142. Rapport de la Commission spéciale de 1977, op. cit. (note de bas de page 113), p. 15.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 102

Etats-Unis d’Amérique. D’autres Etats, comme l’Allemagne, ont adopté, à l’occasion


tout au moins, une attitude plus libérale sur ce point et donné effet à des demandes
émanant d’avocats aux Etats-Unis, à condition que ces demandes contiennent une
référence précise à une disposition légale du for autorisant les avocats à transmettre
ces actes à notifier (voir les observations ci-dessus concernant les Formules de
Demande).
103. Depuis la réunion de la Commission spéciale de 1989, les tribunaux américains
ont eu l’occasion de préciser ce qu’il fallait entendre par « autorité ou officier
ministériel » selon leur droit de procédure fédéral (Federal Rules of Civil Procedure ou
FRCP). Dans une première affaire (Marschhauser)143, un tribunal de Floride a rappelé
qu’en vertu de l’article 3, la compétence de l’autorité ou de l’officier ministériel doit être
déterminée en application du droit de l’Etat requérant et non de celui de l’Etat requis.
En l’espèce, la demande de notification avait été établie par un magistrat américain
(United States magistrate judge) et adressée à l’Autorité centrale étrangère par un
avocat. Selon le droit de procédure fédéral, un avocat (private attorney) est habilité à
notifier un acte judiciaire aux Etats-Unis. Par conséquent, il est également compétent
pour adresser une demande de notification à une Autorité centrale étrangère144. De
même, les règles de la plupart des juridictions d’état permettent également aux avocats
de notifier des documents judiciaires. En effet, aux Etats-Unis les avocats représentant
les parties à un litige sont considérés comme étant des officiers du tribunal145. Un
tribunal texan est allé plus loin dans l’interprétation faite par la décision Marschhauser
en reconnaissant à « toute personne âgée de 18 ans au moins et qui n’est pas partie au
litige » la compétence d’adresser une demande de notification à une Autorité centrale
étrangère146. Cette large interprétation est toutefois douteuse, puisqu’il pourrait en
résulter que toute personne âgée de 18 ans au moins et qui n’est pas partie au litige

143. Marschhauser c. The Travellers Indemnity Company, 145 F.R.D. 605 (S.D. Fla. 1992).
144. Voir aussi en ce sens, plus récemment, FRC International, Inc. c. Taifun
Feuerlöschgerätebau und Vertriebs Gmbh, 2002 WL 31086104, No 9, (N.D. Ohio 2002).
145. Holloway c. Arkansas, 435 U.S. 475 (1978).
146. [Traduction du Bureau Permanent] Greene c. Le Dorze, 1998 U.S. Dist. LEXIS 4093 (N.D.
Texas 1998). En effet, en vertu de l’art. 4(c)(2) des Federal Rules of Civil Procedure
(FRCP), toute personne âgée de 18 ans ou plus et qui n’est pas partie au litige peut
notifier une assignation.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 103

s’adresse directement aux Autorités centrales requises, ce qui est précisément ce que
la Convention cherche à éviter en spécifiant que la demande doit être expédiée par une
autorité ou un officier ministériel147. Il faut noter que dans l’affaire devant le Tribunal
texan, l’accent était mis non sur la compétence d’un particulier à expédier des
demandes en vertu de la Convention, mais sur celle d’un private process server. La
plupart des private process servers aux Etats-Unis se considèrent comme des officiers
qualifiés par les tribunaux, et non des particuliers, et qu’ils devraient donc pouvoir agir
en qualité de requérant sur les formules de demande de la Convention. D’autres private
process servers ont agi en supposant qu’ils n’étaient pas habilités à expédier des
demandes, et ont fait signer les formules de demande par l’avocat du demandeur148.
104. Dans leurs réponses au Questionnaire de 2003 (voir la note de bas de page 139), les
Etats-Unis ont indiqué que « les personnes et entités aux Etats-Unis, compétentes pour
transmettre les demandes de notification en vertu de l’article 3, comprennent tout
fonctionnaire judiciaire, tout avocat ou toute autre personne ou entité, autorisés selon
la réglementation de la cour ou du tribunal » [traduction du Bureau Permanent]. Dans
ce cadre, il est proposé que les demandes expédiées par des avocats ou private process
servers des Etats-Unis soient exécutées ; cela s’applique d’autant plus lorsque la
demande vise explicitement la loi ou la règle de procédure leur accordant cette
habilitation (dans ce cas, un avocat ou process server devra être considéré comme un
officier ministériel plutôt que comme une autorité). En outre, en cas de doute sur la
compétence, il convient de rappeler la Recommandation 49 de la Commission spéciale
de 2003 (voir les para. 98 et 99).

147. Rapport explicatif, op. cit. (note de bas de page 9), p. 15.
148. Quant aux marshals des Etats-Unis (qui sont des agents du Ministère de la Justice,
soumis à l’autorité et au contrôle de l’Attorney General des Etats-Unis), il convient de
noter que le Service des marshals des Etats-Unis n’a pas été impliqué dans la
transmission des demandes en vertu de la Convention de La Haye pour notification à
l’étranger ou la fourniture d’une assistance aux parties à cet égard depuis 1983, lorsque la
Loi 97-462 a modifié l’art. 4 des FRCP et autorisé les avocats à transmettre les demandes
de notification directement. Avec la délégation des activités de l’Autorité centrale à une
compagnie de notification privée (voir le para. 87), les marshals ne sont plus impliqués
dans le traitement des demandes reçues pour notification aux Etats-Unis non plus (voir
également le para. 129).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 104

e) Transmission de la Demande à l’Autorité centrale étrangère


105. La transmission ou expédition de l’acte à l’Autorité centrale étrangère n’a jusqu’à
présent pas soulevé de problème particulier. La Convention ne précise pas comment la
demande doit être transmise à l’Autorité centrale à l’étranger. La voie postale (courrier
simple, courrier recommandé avec accusé de réception, courrier express, service de
courrier privé (type DHL, FedEx, UPS etc.)) est couramment utilisée. Toutefois, il sied
de souligner qu’en Chine de récentes mesures ont été adoptées afin d’interdire aux
autorités, fonctionnaires et officiers chinois, de recevoir des demandes, notamment en
provenance des Etats-Unis, autrement que par le service postal chinois. Il en résulte
que les demandes de notification envoyées en Chine par le biais d’un service de courrier
privé ne seront pas traitées par l’Autorité centrale chinoise. Par conséquent, il est
recommandé d’utiliser les services postaux de l’Etat requérant pour la transmission de
demandes de notification en Chine. Dans un tel cas, l’Autorité centrale chinoise recevra
les documents par le biais du service postal chinois et sera ainsi en mesure de les traiter
et d’agir en conséquence149.
106. La question de l’utilisation des nouvelles technologies de communication telles que
la télécopie ou le courrier électronique par l’autorité expéditrice pour transmettre une
demande de notification à l’Autorité centrale requise se pose aujourd’hui avec acuité.
Cette question sera examinée plus en détails ci-dessous (voir les para. 250 et s.).

f) La formule de demande (formule modèle)


107. La demande doit être conforme à la formule modèle annexée à la Convention
(art. 3(1)). Par ailleurs, la demande doit être accompagnée de l’acte judiciaire à notifier
ou de sa copie 150, le tout en double exemplaire (art. 3(2)). Néanmoins, les Etats
parties peuvent s’entendre pour déroger à l’exigence du double exemplaire des pièces
transmises (art. 20(a)).

149. Il convient d’ajouter que la demande de notification accompagnée des documents ne doit
pas être transmise à un particulier. La transmission doit se faire directement du requérant
vers l’Autorité centrale.
150. Dans l’affaire Northrup King Corp. c. COPSA, 51 F.3d 1383 (8th Circ., 1995), la Court of
Appeals confirme qu’une copie de l’acte est suffisante au regard de cette disposition.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 105

108. La Commission spéciale de 1977 a constaté que la seconde copie répond à un


besoin important. Les experts ont recommandé qu’elle soit systématiquement renvoyée
à l’autorité requérante avec l’Attestation de notification afin de permettre à l’autorité
requérante d’identifier avec exactitude l’acte qui a été notifié. Cela est particulièrement
important lorsqu’un procès donne lieu à de multiples actes de procédure.
109. La Commission spéciale de 1977 a aussi fait valoir l’intérêt de ne pas changer
l’ordre des mentions sur la formule, afin d’éviter les malentendus.
110. La formule modèle comprend trois parties (voir l’Annexe 2) : (i) une Demande
adressée à l’Autorité centrale étrangère ; (ii) une Attestation à compléter et à renvoyer
par ladite Autorité centrale ou autre autorité compétente de l’Etat requis (l’Attestation
est imprimée au verso de la Demande) et (iii) un formulaire intitulé « Eléments
essentiels de l’acte » pour le destinataire de l’acte à notifier.
111. L’utilisation d’une version électronique de cette formule modèle est encouragée
(voir les para. 255 et s. ; une version électronique de la formule modèle est disponible
sur le site Internet de la HCCH).

(1) La partie Demande


112. La partie Demande doit être remplie par l’autorité expéditrice de l’Etat requérant
et indiquer :
1°) l’identité et l’adresse de l’autorité expéditrice,
2°) l’identité et l’adresse de l’autorité requise,
3°) l’identité et l’adresse du destinataire,
4°) la forme de notification choisie en vertu de l’article 5(1)(a), 5(1)(b) ou 5(2)
(en rayant les mentions inutiles et en mentionnant le cas échéant la forme
particulière requise),
5°) la présence ou non d’annexe(s) à l’acte à notifier en rayant la mention inutile,
et
6°) une liste des actes et annexes accompagnant la demande de notification.
113. La Demande doit être datée et signée par l’autorité requérante. En outre, la
Commission spéciale de 2003 a recommandé que soient indiquées dans la Formule de
Demande les informations relatives à la compétence de l’autorité requérante (règles de
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 106

procédure ou textes de loi de l’Etat requérant habilitant cette autorité à expédier des
demandes de notification)151. Une telle information pourrait aisément être ajoutée dans
le cadre réservé à l’identité et l’adresse de l’autorité requérante.
114. Certaines critiques ont été émises par les huissiers de justice (notamment en
Belgique et aux Pays-Bas) à l’endroit de la formule modèle. En effet, selon eux, la
formule ne donne pas assez d’informations au destinataire étranger d’une demande en
paiement (ce qui concerne 90% des actes signifiés). Pour que le défendeur puisse
mieux se défendre, ou au contraire décider de s’acquitter du montant réclamé, la
formule devrait contenir des indications quant au montant dû, au lieu et au délai de
paiement, à la manière de se défendre et aux conséquences pour le défendeur en
l’absence de toute défense de sa part152.

(2) La partie Attestation


115. La partie Attestation (voir aussi les para. 163 et s.) doit être remplie par l’Autorité
centrale ou toute autorité compétente de l’Etat requis désignée à cette fin (art. 6). Une
fois complétée, l’Attestation est renvoyée à l’autorité expéditrice identifiée dans la
Demande de notification. Doivent être indiqués dans l’Attestation :
1°) si la demande de notification a pu être exécutée :
i) la date et le lieu de la notification,
ii) la forme de la notification utilisée (art. 5(1)(a), 5(1)(b) ou 5(2), identifiés
dans l’Attestation par a), b) ou c)), en rayant les mentions inutiles,
iii) l’identité de la personne à qui les documents ont été remis, sa qualité et,
le cas échéant, son lien avec le destinataire de l’acte ;
2°) si la demande de notification n’a pas été exécutée, les raisons de
l’inexécution ;
3°) dans tous les cas :

151. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note de


bas de page 80), Nos 48 et 49. Voir également les commentaires aux para. 47 et s.
152. « Betekening in het buitenland en de Europese Titel », Proceedings of the Conference
organised by the Dutch Royal Association of Bailiffs with support from the Hague
Conference, Arnhem 1996.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 107

i) si le remboursement des frais est exigé en vertu de l’article 12(2), en


rayant la mention inutile,
ii) la liste des documents renvoyés avec l’Attestation, et
iii) le cas échéant, la liste des documents justificatifs de l’exécution.
116. Enfin, l’Attestation doit être datée et signée (signature ou cachet) par l’Autorité
compétente de l’Etat requis. Lorsque ce n’est ni l’Autorité centrale ni une autorité
judiciaire qui a rempli l’Attestation (par ex. un huissier de justice), le requérant peut
demander que l’Attestation soit visée par l’une de ces autorités (art. 6(3)).

(3) La partie Eléments essentiels de l’acte à notifier


117. Selon l’article 5(4), la partie de la demande conforme à la formule modèle qui
contient les « Eléments essentiels de l’acte » est remise au destinataire. Afin que le
destinataire soit informé le plus précisément possible, des instructions pour remplir la
formule ont été établies (voir l’Annexe 4). La Quatorzième session de la Conférence de
La Haye (qui s’est réunie du 6 au 25 octobre 1980) a en outre recommandé que les
« Eléments essentiels de l’acte » soient précédés d’un avertissement concernant la
nature juridique du document remis. Cet avertissement doit aussi indiquer l’identité et
l’adresse du destinataire ainsi que la personne ou l’autorité à laquelle le destinataire
peut s’adresser pour recevoir des renseignements sur les possibilités d’obtenir
l’assistance judiciaire ou la consultation juridique dans le pays d’origine de l’acte (voir
l’avertissement que la Quatorzième session recommande d’utiliser, Annexe 3).

(4) Langues utilisées (art. 7)


118. Les mentions imprimées dans la formule sont obligatoirement rédigées soit en
langue française, soit en langue anglaise. Elles peuvent, en outre, être rédigées dans
la langue ou dans une des langues officielles de l’Etat requérant (art. 7(1))153. Les
blancs correspondant à ces mentions sont remplis soit dans la langue de l’Etat
requis, soit en langue française, soit en langue anglaise (art. 7(2))154. Les Etats
parties peuvent, par accord entre eux, prévoir d’autres exigences en matière de

153. Voir par ex. la décision du Tribunal fédéral suisse, rendue le 15 septembre 2003, X. SA
c. Y. AG, 4C.132/2003, p. 755, ATF 129 III 750, 756.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 108

langue(s) à utiliser (art. 20(b)). A la différence de ce qu’énonce la première phrase de


l’article 7, la Quatorzième session a recommandé que les mentions imprimées dans
les « Eléments essentiels de l’acte » soient cumulativement rédigées en français et en
anglais155.

(5) Emploi obligatoire de la formule modèle


119. L’emploi de la formule modèle est obligatoire en vertu de l’article 3(1)156. La
Quatorzième session a même recommandé que la partie de la formule qui contient les
« Eléments essentiels », accompagnée de la note d’avertissement, soit utilisée dans
tous les cas où un acte judiciaire ou extrajudiciaire en matière civile ou commerciale doit
être notifié à l’étranger, c’est-à-dire non seulement lors de la transmission par la voie
principale de l’Autorité centrale mais aussi lors de la transmission par les voies

154. Ibid. Dans cette affaire, la demande avait été envoyée en France (au Procureur de la
République concerné), mais au moins une partie des blancs avait été remplie en allemand.
Le Tribunal fédéral suisse conclut que la demande était défectueuse en la forme. La Cour
poursuivit, cependant, en statuant qu’un défaut formel de la demande ne conduit pas
nécessairement à une notification qui n’est pas valable dans l’Etat requis si l’Autorité
centrale concernée exécute la demande (ou la fait exécuter) malgré ce défaut formel. La
Cour fonda son raisonnement sur l’art. 4 de la Convention (voir la p. 756 de la décision),
qui requiert de l’Autorité centrale qu’elle « informe immédiatement le requérant en
précisant les griefs articulés à l’encontre de la demande » lorsque celle-ci ne respecte pas
les dispositions de la Convention (refus provisoire de la demande, voir les para. 172 et
173). Renvoyant à T. Bischof, op. cit. (note de bas de page 11), p. 279-280, la Cour
décida qu’une action intentée en vertu de l’art. 4 n’est appropriée que si les défauts
formels rendent l’exécution de la demande provisoirement impossible. D’après la Cour, tel
n’est pas le cas lorsque l’Autorité centrale comprend la demande malgré une erreur
commise quant à la langue utilisée pour remplir les blancs de la Formule modèle. En
exécutant la demande, l’Autorité centrale confirme qu’elle a compris la demande. La Cour
examina alors si la notification avait été valablement effectuée. Soulignant que la
notification avait été effectuée par simple remise, rendant ainsi la traduction des
documents non nécessaire, la Cour en déduisit que la notification avait été valablement
exécutée en France (voir la p. 756 de la décision).
155. Pour plus de détails sur la Recommandation adoptée par la Quatorzième session
(Annexe 3), voir le Rapport explicatif établi à ce sujet par M. Möller et reproduit à
l’Annexe 5
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 109

alternatives prévues par la Convention. En outre, la pratique consistant, dans certains


Etats, à renvoyer l’Attestation au requérant même dans les cas où la transmission de la
demande a été exécutée en vertu des voies alternatives prévues aux articles 10(b) et
(c) doit être approuvée et encouragée.

C. Demande de signification ou de notification non soumise à légalisation ou autre


formalité équivalente – pas de nécessité d’envoi des documents « originaux » à
notifier
120. L’article 3 dispose en outre qu’une demande conforme au modèle annexé à la
Convention peut être expédiée à l’Autorité centrale de l’Etat requis « sans qu’il soit
besoin de la légalisation des pièces ni d’une autre formalité équivalente » (le plus
important exemple d’une formalité équivalente étant bien entendu l’Apostille de
La Haye).
121. Il arrive parfois qu’une Autorité centrale informe l’autorité ou l’officier ministériel
expéditeur (le requérant) de ce que les documents accompagnant la demande ne
pourront pas être notifiés à moins d’être des « originaux », c’est-à-dire de porter le
cachet et le timbre de la juridiction émettrice. En outre, certaines juridictions semblent
exiger une légalisation intégrale des actes à notifier. Cette pratique est erronée.
122. Certes, si l’on adopte une position très formaliste, la dispense de légalisation
prévue à l’article 3(1) ne concerne que la demande, et non le ou les actes à notifier.
Selon l’article 3(2), les actes à notifier sont une annexe à la Demande. Dans ce cadre,
il semble difficile de trouver une raison valable d’exiger la légalisation (ou une formalité
équivalente) pour les actes en annexe si la Demande elle-même est dispensée de toute
obligation de cette nature. En d’autres termes, la dispense de légalisation doit couvrir à
la fois la demande et son ou ses annexes, c'est-à-dire également les actes à notifier.

156. Voir par ex. la décision du Tribunal fédéral suisse, citée à la note de bas de page 153,
p. 755 ; voir aussi la décision de l’autorité de surveillance du canton de Schaffhouse
(Suisse) du 13 septembre 2002 (ABSH-2002-87_94) qui considère viciée la notification
d’un commandement de payer sans utilisation des formules modèles, notamment des
éléments essentiels de l’acte. En conséquence, l’autorité décide de restituer le délai
d’opposition fixé dans le commandement.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 110

123. Il existe deux problèmes potentiels concernant l’exigence que les actes notifiés
soient les actes « originaux ». Tout d’abord, l’original de l’acte ou des actes doit souvent
être déposé auprès du tribunal saisi ; dans tous ces systèmes, l’exigence imposée par
l’Autorité centrale destinataire crée donc une situation inextricable. En outre, l’exigence
du cachet et du timbre originaux de la juridiction émettrice sur les actes empêche la
transmission électronique des actes de l’autorité expéditrice à l’Autorité centrale de
l’Etat requis. La transmission électronique, qui est déjà largement utilisée, devrait être
encouragée car elle permet un gain de temps précieux. Or le système de transmission
électronique ne peut pas marcher si l’Etat requis exige des documents sur papier avec
des cachets et timbres originaux. L’exigence stricte de cachets et timbres originaux
empêche l’application de la théorie de l’équivalence fonctionnelle selon laquelle il suffit
qu’un document (numérisé) envoyé électroniquement soit susceptible d’être reproduit
sous une forme tangible (c.-à-d. imprimé) en toute occasion par la suite. Il s’ensuit que
le fait qu’une copie électronique de l’original puisse être reproduite (et faire apparaître
les cachets et timbres sur le document) dans l’Etat requis devrait être jugé suffisant.
Cependant, la transmission électronique doit satisfaire à certaines conditions
indispensables en vue d’assurer la non répudiation de la demande et des actes.
Notamment, la réalité de la transmission de la demande par une autorité expéditrice (et
non, par exemple, par un imposteur) doit être vérifiable de façon indépendante. En
outre, la demande doit être invalidée si, soit la formule de Demande, soit les actes, ont
été irrégulièrement modifiés au cours de la transmission.

D. L’Autorité centrale de l’Etat requis ne peut examiner les actes à notifier


124. La Convention ne prévoit pas de mécanisme d’acceptation ou de rejet par l’Autorité
centrale de l’Etat requis de demandes particulières en raison du contenu des actes à
notifier – l’Autorité centrale n’a pas le pouvoir d’examiner les actes et de contrôler et
juger leur contenu ou le bien-fondé d’une affaire. Le pouvoir de l’Autorité centrale se
limite à vérifier (i) que la Demande est correctement remplie (voir les para 112 et s. ;
voir aussi les para 172 et 173), (ii) qu’il s’agit d’une matière civile ou commerciale »
(voir les para. 49 et s.) et (iii) que l’exécution de la Demande ne portera pas atteinte à
la souveraineté ou à la sécurité de l’Etat requis (voir les para. 174 et s.).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 111

125. Il ne revient pas à l’Autorité centrale de l’Etat requis de déterminer si un acte doit
être notifié ou quels actes doivent être notifiés – il ne fait aucun doute qu’il incombe à
la loi du for d’en décider (voir les para. 24 et s. et les para. 46 et s.).
126. Il arrive parfois qu’une Autorité centrale rejette des demandes de notification au
motif, par exemple, que des tentatives multiples de notification pour la même affaire
avec la même cote ne sont pas possibles, ou que pour le type de demande présentée
devant la juridiction de l’Etat requérant, la loi de l’Etat requis exige la notification de
certains autres actes. Cette pratique est erronée.

E. L’exécution de la demande de signification ou de notification

a) Les formes de signification ou de notification (art. 5)


127. L’Autorité centrale de l’Etat requis procèdera ou fera procéder à l’exécution de la
demande de notification soit selon (i) les formes prescrites par la législation de l’Etat
requis (signification ou notification formelle), (ii) une forme particulière demandée par
le requérant, pourvu que celle-ci ne soit pas incompatible avec la loi de l’Etat requis
(signification ou notification selon une forme particulière), soit par (iii) la remise de
l’acte au destinataire qui l’accepte volontairement (simple remise). L’Autorité centrale
décide elle-même de la forme de la notification, à savoir la notification formelle ou
simple remise, à moins que le requérant n’ait demandé qu’il soit procédé selon une
forme particulière157.

(1) La signification ou notification formelle (art. 5(1)(a))


128. Dans ce cas, l’Autorité centrale procède ou fait procéder à la notification de l’acte
selon les formes prescrites par la législation de l’Etat requis pour la notification des
actes dressés dans ce pays et qui sont destinés aux personnes se trouvant sur son
territoire.
129. Les Etats parties ont développé des pratiques différentes sur ce point158. Dans
certains Etats, l’Autorité centrale intervient toujours par l’intermédiaire d’un

157. Il est à noter que la notification formelle peut entraîner l’exigence de traduction de l’acte
dans la langue ou une des langues officielles de l’Etat requis (voir les para. 136 et s.) et le
remboursement des frais (voir les para. 150 et s.).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 112

fonctionnaire qui agit selon les formes prescrites pour la notification des actes dressés
dans le pays. Aux Etats-Unis, selon le système en vigueur jusqu’en 2003, la première
tentative de notification était toujours effectuée par la poste ; en cas d’échec de cette
tentative, deux tentatives de notification à personne (impliquant les marshals) étaient
alors entreprises. Ainsi, la notification formelle n’était utilisée qu’en dernier ressort. En
vertu du nouveau système mis en place en 2003 (voir le para. 87), la notification
personnelle (impliquant un agent de notification (process server) professionnel) est la
méthode de notification privilégiée pour toutes les demandes. Les marshals ne sont
donc plus impliqués dans l’exécution des demandes de notification. Dans d’autres Etats
comme la France, la Belgique et les Pays-Bas, le recours à la notification formelle,
par l’intermédiaire des huissiers, n’intervient que lorsque le destinataire n’a pas accepté
l’acte volontairement 159 . Ceci peut conduire à l’inexécution de la demande de
notification, lorsque l’acte à notifier n’est pas traduit dans la langue de l’Etat requis et
que cet Etat a posé cette traduction comme condition à la notification formelle160.
130. La Convention ne contient aucune disposition sur la validité de la notification (voir,
cependant, les art. 15 et 16, et les commentaires aux para. 6 et s.). Il appartient donc
au tribunal de l’Etat requérant de déterminer si la notification a valablement été
effectuée selon le droit de l’Etat requis161 et de tirer les conséquences de l’échec de la
notification (par ex. nullité de l’assignation)162. Si la demande de notification a pu être
exécutée, l’Attestation a pour effet d’établir une présomption de validité de la
notification (voir le para. 170). Le Tribunal fédéral suisse a statué qu’une notification

158. Voir les informations recueillies par le Bureau Permanent auprès des Etats parties ayant
répondu au Questionnaire de 2003, disponibles sur le site Internet de la HCCH.
159. De même, dans la Région administrative spéciale de Macao (Chine), l’autre Autorité
(art. 18(1)) procède en premier lieu à une notification par courrier recommandé avec
accusé de réception qui, si elle échoue, est suivie d’une notification personnelle par un
officier judiciaire.
160. Voir par ex. une décision de la Cour d’appel de Paris, Chambre 21, section B, 29 janvier
1987, Vogel c. Mannesmann Kienzle GmbH, Juris-Data 022287.
161. Les tribunaux américains ont ainsi eu à déterminer si la notification avait valablement
été effectuée selon le droit du Nouveau-Brunswick au Canada (Brown c. Brookville
Transport Ltd., 1999 Conn. Super. LEXIS 519 (Conn. Super. Ct. 1999)) et le droit
allemand (Frederick c. Hydro Aluminium, 153 F.R.D. 120 (E.D. Mich. 1994)).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 113

valablement effectuée selon le droit de l’Etat requis doit être reconnue par tout Etat
partie163.

(2) La signification ou notification selon une forme particulière (art. 5(1)(b))


131. Dans ce cas, l’Autorité centrale procède ou fait procéder à la notification de l’acte
selon la forme particulière demandée par le requérant, pourvu que celle-ci ne soit pas
incompatible avec la loi de l’Etat requis. Cette disposition a été adoptée à la demande
de certains Etats qui craignaient que la notification selon la loi de l’Etat requis ne
satisfasse pas à leurs propres exigences en matière de notification. Pour qu’un Etat
requis refuse une forme particulière de notification qui lui est demandée, il ne suffit pas
qu’il ne la connaisse pas ; il faut que cette forme soit incompatible avec ses lois164.
132. Lors de la Commission spéciale de 1977, les débats ont confirmé que l’emploi
d’une forme particulière est assez rarement demandé. Lorsqu’une telle forme a été
demandée, par exemple aux Etats-Unis, la requête a pu être satisfaite, car la procédure
requise n’était pas incompatible avec la loi locale165.
133. L’absence de jurisprudence récente consacrée à cette disposition et les réponses
des Etats parties au Questionnaire de 2003166, suggèrent que ce mode de notification
est toujours aussi peu utilisé en pratique.

(3) La simple remise (art. 5(2))


134. L’article 5(2) prévoit que, sauf dans le cas où une forme particulière est
demandée, l’acte peut toujours être remis au destinataire qui l’accepte volontairement.
Ce procédé de la simple remise est employé par de nombreux Etats parties (voir aussi

162. Voir notamment une décision de la Cour d’appel de Paris, Chambre 22 section A, 24
septembre 1985, Sté de droit britannique Bard International Ltd. c. Morison, Juris-Data
025625.
163. Décision datée du 15 juin 1999, publiée dans SJ 2000, p. 89, Crédit Commercial de France
(Suisse) SA c. X.
164. Rapport explicatif, op. cit. (note de bas de page 9), p. 369.
165. Rapport de la Commission spéciale de 1977, op. cit. (note de bas de page 113), p. 384.
166. Questionnaire de 2003, op. cit. (note de bas de page 139).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 114

la note de bas de page 159 et le texte accompagnant). Il est également admissible sur la
base de la Convention dans certains Etats dont le droit de procédure ne connaît pas ce
mode de notification (c’est notamment le cas par exemple en Chine continentale et
dans tous les cantons suisses)167. La personne qui remet l’acte à son destinataire est
souvent un fonctionnaire de police. Dans la plupart des cas, les destinataires acceptent
l’acte volontairement ou viennent le retirer au bureau de police, ce qui entraîne une
dispense de traduction des pièces à notifier (voir le para. 142) et la gratuité de
l’intervention. Un tribunal allemand a jugé que la remise de l’acte à la secrétaire de
la société défenderesse, en lieu et place de l’associé gérant, constituait une notification
par procuration (Ersatzzustellung) et, partant, ne pouvait être assimilée à une simple
remise168. Dans une décision plus récente, une autre cour allemande a décidé que la
simple remise pouvait être effectuée au destinataire en personne ou à son représentant
aux fins de notification (Zustellungsbevollmächtigter) qui accepte volontairement
l’acte169.
135. Le destinataire a toujours le droit de refuser la simple remise de l’acte. Dans ce
cas, l’Autorité centrale va soit tenter une notification formelle, soit renvoyer la demande
au requérant avec la mention qu’elle n’a pas pu être exécutée170. La notification
formelle dépend souvent de la traduction de l’acte dans la langue de l’Etat requis
(art. 5(3) ; sur les exigences de traduction voir les para. 136 et s.)171. A défaut d’une
telle traduction, la notification formelle risque d’être refusée par l’Autorité centrale et la

167. Dans les cantons suisses, l’Autorité centrale procédera à la remise simple dans les cas où
l’acte n’est pas rédigé ou traduit dans la langue de l’Autorité. Le destinataire de l’acte peut
refuser cette notification. Par ailleurs, une notification formelle est impossible en l’absence
de traduction. L’échec de la notification fera l’objet d’une mention sur l’Attestation
renvoyée à l’Autorité requérante. L’Autorité requise peut suggérer à l’Autorité requérante
de fournir une traduction de l’acte, qui lui permettra de procéder à une notification
formelle. Voir T. Bischof, op. cit. (note de bas de page 11), p. 286-287.
168. BGH 9e Zivilsenat, 20 septembre 1990, IPRspr 1990, No 200, p. 409-411.
169. OLG Düsseldorf, 12 mars 1999, 3 W 13/99, décision reçue de l’Autorité centrale
allemande.
170. Voir par ex. aux Pays-Bas, HR, 20 mai 1994, NJ 1994, p. 589, V. c. Raad voor de
Kinderbescherming te Rotterdam ; Rb Utrecht 6 décembre 1995, NJ 1996, p. 756, Van
Zelm BV c. Martinus Bomas ; HR, 31 mai 1996, NJ 1997, p. 29.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 115

demande renvoyée au requérant. A moins d’accords additionnels sur ce point, l’Autorité


centrale n’est pas tenue de faire traduire l’acte à notifier à ses frais.

b) L’exigence de traduction (art. 5(3))

(1) Observations générales


136. L’article 5(3) dispose que « [s]i l’acte doit être signifié ou notifié conformément à
l’alinéa premier, l’Autorité centrale peut demander que l’acte soit rédigé ou traduit dans
la langue ou une des langues officielles de son pays ». Cette disposition à l’article 5 pose
plusieurs problèmes d’interprétation, qui, il est vrai, ne revêtent pas tous la même
importance.
137. La première question qui se pose est de savoir si le texte précité constitue le
deuxième alinéa (comme indiqué dans la précédente édition de ce Manuel, p. 41) ou le
troisième alinéa de l’article 5. Bien qu’il ne s’agisse apparemment pas d’une question de
fond, celle-ci a été source de confusion dans le passé. Aussi, afin de limiter tout
malentendu à cet égard, convient-il de préciser que le texte précité constitue le
troisième alinéa de l’article 5172.
138. Il est aussi important de souligner que l’article 5 ne traite que des exigences de
traduction concernant les actes à notifier, par opposition à la Demande de notification,
dont les exigences linguistiques sont régies par l’article 7 (voir le para. 118)173.
139. Ensuite, que faut-il entendre par l’expression « conformément à l’alinéa premier »
utilisée à l’article 5(3) ? Certains auteurs y lisent une référence à l’article 5(1)(a)
uniquement174, alors que pour d’autres, « l’alinéa premier » englobe les lettres (a) et

171. Pour un cas où, malgré la traduction de l’acte, l’Autorité centrale n’a pas procédé à une
notification formelle après que le destinataire de l’acte en ait refusé la simple remise, voir
OLG Saarbrücken, 1er octobre 1993, IPRax 1995, p. 35.
172. Rapport explicatif, op. cit. (note de bas de page 9), p. 370 ; voir aussi T. Bischof, op. cit.
(note de bas de page 11), p. 305.
173. Taylor c. Uniden Corpn of America, 622 F.Supp. 1011 (D.C. Mo. 1985).
174. G. Born, International Civil Litigation in United States Courts, 3e éd., Boston, Kluwer Law
International, 1996, p. 802-803, ainsi qu’un dicta dans la décision Vazquez c. Sund Emba
AB, 548 N.Y.S.2d (A.D.2 dept. 1989).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 116

(b) 175 . De l’avis du Bureau Permanent, la seconde opinion est exacte. L’Autorité
centrale176 doit pouvoir demander la traduction de l’acte lorsqu’elle procède à la
notification selon une forme particulière demandée par le requérant : en effet, cette
forme particulière peut sembler surprenante pour le destinataire de l’acte. La protection
de ses intérêts justifie l’exigence de traduction dans ce cas.
140. En outre, dans les pays disposant de plusieurs langues officielles, il pourra devoir
être tenu compte de la langue prépondérante dans la région en cause177.
141. Enfin, il importe de souligner que les Etats parties peuvent déroger à l’article 5(3)
par accord entre eux (art. 20(b))178.
142. Comme l’article 5(3) renvoie uniquement à l’article 5(1) et non à l’article 5(2), il
s’ensuit qu’une simple remise conforme à l’article 5(2) n’exige la traduction ni de l’acte
ni des pièces jointes dans la langue de l’Etat requis. En ce sens la Cour de cassation
française a correctement décidé que :
« la formalité de la traduction n’est prévue que dans le cas où l’autorité requérante a
demandé de signifier l’acte dans la forme prescrite, pour l’exécution de significations
analogues, par la législation interne de l’autorité requise ou dans une forme spéciale,
et non dans le cas de la simple remise à l’intéressé »179.
143. La Commission spéciale de 2003 a observé qu’une large majorité d’Etats parties
n’exige pas de traduction pour la notification par simple remise180.

175. T. Bischof, op. cit. (note de bas de page 11), p. 305 in fine ; voir aussi D. McClean,
International co-operation in civil and criminal matters, Oxford, Oxford University Press,
2002, p. 31, note 75 et texte accompagnant.
176. Il appartient bien à l’Autorité centrale de demander une traduction, et non à la partie
destinataire : voir CA Liège, 26 mai 1992, Pasicrisie belge 1992, II, 73.
177. Par ex. le flamand à Anvers (OLG Hamm, 27 février 1985, 20 U 222/84, IPRax 1986,
p. 104).
178. Par ex. l’application de la Convention franco-suédoise d’entraide judiciaire du 7 mars 1965
affecte le champ d’application de l’exigence de traduction imposée par la Suède. Dans ce
cas, la notification d’un document rédigé en français a été jugée valable selon l’accord
bilatéral, en dépit de la déclaration générale de la Suède à l’égard de l’art. 5(3) de la
Convention. CA Paris, Chambre 5 Section A, 25 février 1987, Cie. Union et Phénix
espagnol c. Skandia Transport, Juris-Data 023490.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 117

144. De même, les voies alternatives de transmission prévues par la Convention ne


requièrent en principe pas la traduction de l’acte à notifier181. La Commission spéciale
de 2003 a confirmé cette interprétation tout en notant que dans des cas isolés, des
exigences de traduction sont imposées par le droit interne d’un Etat182 . Pour des
décisions contraires en matière de notification par la voie postale, voir les
paragraphes 226 et s.

(2) Pratiques nationales


145. La mise en œuvre de l’article 5(3) varie d’un Etat partie à l’autre. Plusieurs Etats
ont déclaré par avance que leurs autorités ne procéderont à une notification formelle
que si l’acte à notifier est rédigé ou traduit dans leur langue officielle (ou une
de leurs langues officielles)183, privant ainsi leurs Autorités centrales du pouvoir
d’appréciation que leur confère cette disposition (ce pouvoir d’appréciation est déduit de
la tournure potestative de l’art. 5(3) : l’Autorité centrale peut demander). En prévoyant
ce pouvoir d’appréciation en faveur des Autorités centrales, les auteurs de la
Convention de 1965 voulaient introduire plus de flexibilité que dans la Convention de
1954 en ce qui concerne les exigences de traduction (voir l’art. 3(2) de la Convention
de 1954). Ainsi, les Etats qui sont parties à la Convention Notification et qui décident

179. Cour de cassation française, Ch. Civ. 1, 25 avril 1974, Richard Ott c. S.A. Montalev,
Clunet 1975, p. 547. Voir dans le même sens, CA Paris, 1re chambre, section C, 17 juin
1994, Direction générale d’exploitation des aéroports de l’Etat d’Ankara c. Julien Roche,
No Répertoire général 92.24984 ; CA Colmar, Ch. Civ. 2, 25 février 1994, Fessmann
GmbH c. Réorganisation Modernisation de l’industrie alimentaire, Juris-Data 044246. Voir
aussi en ce sens la décision du Tribunal fédéral suisse, reflétée dans la note de bas de
page 154 ; OLG Saarbrücken (Allemagne), 5e Zivilsenat, 15 juin 1992, RIW 1993,
p. 418-420 ; Arrondissementsrechtsbank Middelburg (Pays-Bas), 4 juin 1984, NIPR
1984, p. 329 ; Tribunal de Relaçao (Porto) (Portugal), 8 novembre 1994, CJ Ano XIX,
t. V, 1994, 208.
180. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note de
bas de page 80), No 66.
181. Dans ce sens, Heredia c. Transport SAS, 2000 U.S. Dist. LEXIS 4094 (S.D. N.Y. 2000).
182. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note de
bas de page 80), No 65.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 118

malgré tout de supprimer cette flexibilité en privant leurs Autorités centrales de tout
pouvoir d’appréciation, reviennent, en réalité, à l’ancien système, plus rigide. Dans
certains cas, l’exigence d’une traduction obligatoire ne se justifie guère et peut même
constituer un obstacle à une entraide efficace et rapide. Tel serait le cas, par exemple,
de l’exigence d’une traduction en allemand d’un acte introductif d’instance ou d’un
jugement en espagnol devant être notifié à un mexicain qui a passé toute sa vie au
Mexique mais qui vient de s’installer à Berlin ou Zurich et qui est clairement plus à l’aise
avec la langue espagnole qu’avec la langue allemande184. De nombreuses variations de
cet exemple et couvrant des situations similaires peuvent être envisagées (notamment
nous pourrions imaginer un acte rédigé en anglais mais traduit en chinois, à notifier à
un américain venant de s’installer à Shanghai).

183. Par ex. l’Allemagne (voir à ce sujet : OLG Düsseldorf, 3e Zivilsenat, 2 septembre 1998,
IPRax 2000, p. 289-291), l’Argentine, le Botswana, la Bulgarie, le Canada, la Chine
(Région administrative spéciale de Macao uniquement), la Fédération de Russie,
la Grèce, la Hongrie, le Luxembourg, le Mexique, le Royaume-Uni, la Suède, la
Suisse (seulement pour les cas où le destinataire n’accepte pas volontairement un
document) et le Venezuela. Pour des décisions dans lesquelles une notification a été
jugée non valable pour ne pas avoir respecté l’exigence allemande, voir Vorhees c. Fischer
& Krecke, 697 F.2d 574 (4th Cir. 1983) ; Harris c. Browning-Ferris Industries Chemical
Services, Inc, 100 F.R.D 775 (M.D. La. 1984) ; Cipolla c. Picard Porsche Audi Inc., 496
A.2d 130 (R.I. 1985) ; Brown c. Bellaplast Maschinenbau, 104 FRD 585 (E.D. Pa. 1985) ;
Isabelle Lancray SA c. Peters und Sickert KG (BGH, 20 septembre 1990 (IX ZB 1/88)),
NJW 1991, p. 641, Asser 5/358 ; Pennsylvania Orthopedic Association c. Mercedes-Benz
AG, 160 F.R.D. 58 (E.D. Pa. 1995). Dans plusieurs de ces cas, la notification a non
seulement été jugée non valable en raison de l’absence de traduction mais aussi parce
qu’elle avait été effectuée par le biais de la voie postale plutôt que par le biais de la voie
principale de l’Autorité centrale (l’Allemagne s’est opposée à l’utilisation de la voie postale,
voir le para. 204).
184. En vertu de l’art. 8(1) du Règlement européen relatif à la signification et la notification
(voir les para. 297 et s.), le destinataire peut refuser de recevoir l’acte à notifier si celui-ci
est dans une langue autre que la langue officielle de l’Etat membre requis (ou, s’il existe
plusieurs langues officielles dans cet Etat membre, la langue officielle ou l’une des langues
officielles du lieu où il doit être procédé à la notification ou signification) ou la langue de
l’Etat membre d’origine qui est comprise du destinataire. Voir la note de bas de page et le
texte l’accompagnant.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 119

146. De toute manière, en faisant une déclaration pour laquelle la Convention ne fournit
aucune base explicite, ces Etats, qui privent leurs Autorités centrales du pouvoir
discrétionnaire offert par la Convention, imposent une charge supplémentaire aux
requérants étrangers. Cela est d’autant plus frappant que les Eléments essentiels de
l’acte à notifier, qui constituent une partie de la Formule modèle annexée à la
Convention et qui doit être complétée soit dans la langue de l’Etat requis soit en français
et / ou anglais (voir le para. 118), devraient fournir à l’Autorité centrale toutes les
informations pertinentes nécessaires pour examiner la nature et l’objet de l’acte et pour
évaluer si l’exécution de la demande est de nature à porter atteinte à sa souveraineté
ou à sa sécurité (art. 13, voir le para. 174).
147. Il convient de noter qu’un grand nombre d’Etats ayant répondu au Questionnaire
de 2003185 a indiqué exiger la traduction des actes à notifier. D’autres (par ex. Israël)
n’exigent pas la traduction de l’acte lui-même, pourvu que les Eléments essentiels de
l’acte soient rédigés dans la langue indiquée. Si une traduction est exigée, une
juridiction au moins a jugé que la totalité de l’acte doit être traduite, y compris tout
élément joint traité par la loi de l’Etat d’origine comme une partie essentielle de
l’acte186. D’autres Etats procèdent selon le cas d’espèce. Certaines Autorités centrales
sont apparemment disposées à notifier des actes dans toute langue que le destinataire
est susceptible de comprendre187 ; un acte bref adressé à une entreprise commerciale
en anglais ou une langue semblable à celle de l’Etat requis (par ex. un acte en norvégien
pour une notification en Suède) sera admis, mais pas un acte volumineux adressé à un
particulier dans une langue relativement « obscure » 1 8 8 . Dans la Région
administrative spéciale de Hong Kong (Chine), en vertu de la disposition 3(1) des

185. Questionnaire de 2003, op. cit. (note de bas de page 139).


186. D. McClean, op. cit. (note de bas de page 175), p. 32, note 78 et le texte accompagnant,
qui renvoie à l’affaire Teknekron Management Inc c. Quante Fernmeldetechnik GmbH, 115
FRD 175 (D.C. Nev. 1987).
187. Par ex. en Slovaquie et en Ukraine, le destinataire disposant de la nationalité de l’Etat
requérant est présumé comprendre la langue de l’Etat requérant.
188. Voir D. McClean, op. cit. (note de bas de page 175), p. 32, note 81 et le texte
accompagnant, qui renvoie à l’affaire Arrondissementsrechtbank Breda, 21 avril 1981
(pas d’exigence de traduction pour une notification en Turquie).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 120

Rules of the High Court, la traduction des documents est exigée, sauf si une cour ou un
tribunal étranger certifie que le destinataire comprend la langue utilisée.
148. En France, l’article 688-6 du NCPC dispose que l’acte est notifié dans la langue de
l’Etat d’origine mais si le destinataire ne connaît pas la langue dans laquelle l’acte est
établi, il peut en refuser la notification et demander que celui-ci soit traduit ou
accompagné d’une traduction en langue française (aux frais de la partie demandant la
notification). Concernant les actes à notifier à l’étranger, les tribunaux français se
sont prononcés à de nombreuses reprises sur les conséquences d’une absence de
traduction dans la langue de l’Etat requis d’actes en français. Un tribunal a ainsi reconnu
la validité d’une assignation française effectuée en Allemagne aux motifs que le défaut
de traduction n’avait pas pu porter préjudice aux droits de la défense dès lors que le
défendeur avait constitué avocat en temps utile et qu’il avait été gérant d’une société
en France, ce qui impliquait une connaissance suffisante de la langue française. Le
Tribunal a estimé que l’exigence de traduction n’est qu’une faculté dont rien n’indiquait
en l’espèce qu’elle devait être mise en œuvre189. Quelques années plus tard, le même
Tribunal a estimé que la Convention n’imposait aucune obligation de traduction. Par
conséquent, la notification en Allemagne d’un acte rédigé en français était valable
(l’arrêt ne précise cependant pas s’il a été procédé à une simple remise ou à une
notification formelle)190. Un autre tribunal a indiqué qu’en vertu de l’article 5 de la
Convention, les assignations françaises qui n’avaient pas été traduites dans la langue
des destinataires (en l’occurrence une société allemande et une société turque)
encouraient la nullité lorsque l’absence de traduction avait porté préjudice aux droits du
défendeur191.

(3) Recommandations
149. La Commission spéciale de 2003 a souligné l’importance de respecter les diverses
exigences de traduction prévues par les droits nationaux des Etats parties192. Dans ce

189. CA Colmar, Ch. Civ. 1, 30 mai 1984, Weber c. Sarl Alwelis, Juris-Data 040920 ; suivant le
même raisonnement pour une notification en Italie, CA Poitiers, Ch. Civ. 2, 30 octobre
1991, Delvis International c. Seric, Juris-Data 050388.
190. CA Colmar, Ch. Civ. 2, 18 janvier 1991, Sté Lorch Weingut Weinkellerei GmbH c. Sté Geyl
et Bastian SA, Juris-Data 043183.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 121

cadre, il peut-être proposé, tout d’abord, qu’à moins que le requérant n’ait une bonne
raison de penser que la notification par simple remise sera acceptée ou que le
destinataire est susceptible de comprendre la langue du document, il devrait en
fournir une traduction. Dans le cas contraire, il y a un risque de retard pendant que
l’Autorité centrale rend compte de l’échec de la simple remise et demande une
traduction du document193. Même en l’absence d’une exigence formelle de traduction,
la fourniture d’une traduction pourra être souhaitable. Il existe une jurisprudence aux
Etats-Unis selon laquelle la notification à une personne ne comprenant pas la langue
des actes en cause n’est pas conforme aux exigences d’une procédure légale régulière
(due process). S’il est vrai que cette question a été développée dans une affaire à
laquelle la Convention ne s’appliquait pas 194 , cela a été repris dans des affaires
ultérieures relevant de la Convention, mais jugé mal fondé dans les faits195. Là encore,
il sied de souligner l’importance du formulaire sur les Eléments essentiels de l’acte à
notifier.

191. En effet, d’après la Cour d’appel de Paris, s’agissant d'une nullité pour vice de forme, la
nullité ne saurait être prononcée en l’absence de tout grief. Or, en l'espèce, l'intéressé a
comparu devant la juridiction d'un Etat qui n’est pas le sien, a pris connaissance des
éléments du litige au point d'être à même de conclure et faire plaider. Selon la Cour, il ne
justifie donc d'aucun grief ; la nullité des assignations n’est pas prononcée. CA Paris,
Chambre 5 section B, 19 mars 1998, Delos c. Sté Yunsa, Juris-Data 021646.
192. A cette fin, la Commission spéciale a invité les Etats parties à fournir au Bureau
Permanent toute information pertinente relative à l’étendue des exigences de traduction
pour l’exécution des demandes en vertu de l’art. 5 ; Conclusions et Recommandations de
la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note de bas de page 80), Nos 67-68.
193. Voir D. McClean, op. cit. (note de bas de page 175), p. 32-33.
194. Julen c. Larsen, 25 Cal. App. 3d 325 (1972).
195. Shoei Kako Co Ltd c. Superior Court for the City and County of San Francisco, 33 C.A.3d
808, 109 Cal, Rptr, 402 (Cal. App. 1973), où le défendeur japonais comprenait l’anglais ;
voir également Tribunal de District de Tokyo, 26 mars 1990, résumé dans
M. Sumampouw, Les nouvelles Conventions de La Haye – leur application par les juges
nationaux, vol. V, La Haye, Martinus Nijhoff Publishers, 1996, p. 362. Voir aussi une
décision espagnole constatant que l’absence de traduction des documents à notifier et de
la demande de notification porte atteinte aux droits de la défense : Audiencia Provincial de
Alicante, 5e section, 8 octobre 1997, AC 1997-2443.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 122

c) Les frais (art. 12)


150. Un Etat partie ne doit pas facturer ses propres services rendus conformément à la
Convention (art. 12(1)). Aussi, les services rendus par l’Autorité centrale ne peuvent-ils
donner lieu au paiement ou au remboursement d’aucun frais. Cependant, en vertu de
l’article 12(2), le requérant est tenu de payer ou de rembourser les frais occasionnés par
l’intervention d’un officier ministériel ou d’une autre personne compétente ou par
l’emploi d’une forme de notification particulière. La Commission spéciale de 2003 a
réaffirmé ces règles ; elle a aussi prié les Etats d’assurer que les frais facturés reflètent
les dépenses réellement encourues et demeurent raisonnables196.
151. La question des frais avait déjà fait l’objet de discussions lors des Commissions
spéciales de 1977 et 1989. Il est apparu notamment que les Etats parties ne
demandaient pas le remboursement des frais liés à une notification par simple remise
(art. 5(2)).
152. En vertu de l’article 12(2)(a), la notification par voie formelle (art. 5(1)(a)) peut
donner lieu au remboursement des frais toutes les fois où elle implique l’intervention
d’un officier ministériel ou d’une personne compétente. Un des résultats heureux de la
réunion de la Commission spéciale de 1977 fut que plusieurs Etats ont supprimé
certains frais imposés pour l’intervention de leurs fonctionnaires. Ainsi, le Royaume-
Uni a supprimé tous les frais de notification sauf dans des cas spéciaux. Certains Etats
comme l’Espagne, la Suède et la Suisse n’exigent aucun remboursement sauf
notification selon une forme particulière demandée par le requérant (art. 12(2)(b)).
Certains Etats parties ont instauré soit un tarif fixe (par ex. les Bahamas qui appliquent
le même tarif fixe que celui exigé pour une notification nationale, le Canada pour la
notification par l’Autorité centrale ; voir également les modes de paiement mis en place
par les Etats-Unis à la suite de la délégation des activités conduites par l’Autorité
centrale), soit un système de paiement forfaitaire (par ex. le Japon pour l’intervention

196. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note de


bas de page 80), No 53.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 123

des marshals197)198. L’avantage de ces systèmes (montant fixe ou forfait) est leur
transparence pour les requérants étrangers199.
153. Il résulte de l’article 12(2)(b), qu’en cas de notification selon une forme particulière
demandée par le requérant en vertu de l’article 5(1)(b), les frais afférents à la
notification doivent être remboursés par le requérant, que celle-ci ait donné lieu, ou
non, à l’intervention d’un officier ministériel ou d’une personne compétente. Ainsi, en
France, pour l’intervention d’un huissier de justice sur demande expresse du
requérant, un tarif fixe est prévu.
154. Lors de la Commission spéciale de 2003 plusieurs délégations (par ex. la Chine
(pour la Région administrative spéciale de Hong Kong) ou encore la Finlande, la
Lituanie ou le Luxembourg) ont indiqué ne pas exiger le remboursement des frais liés
à la notification. En outre, des accords bilatéraux ont pu être conclus entre certains
Etats afin de dispenser les requérants du remboursement de ces frais lorsque la
notification concerne une affaire à caractère particulier, tel que le recouvrement
d’aliments d’enfants200.

197. Au Japon, un montant fixe est prévu, différent selon que le marshal effectue la
notification pendant les heures de travail ou non, et auquel doivent être ajoutés les frais
de transport du marshal (montant fixe par kilomètre parcouru).
198. Dans ces hypothèses, le remboursement des frais doit très souvent accompagner la
demande de notification.
199. Il est intéressant de noter que l’art. 11 du Règlement européen 1348/2000 (voir les
para. 297 et s.) reproduit littéralement l’art. 12 de la Convention de La Haye. Cependant
le Rapport de la Commission européenne en 2004 (voir la note de bas de page 37)
indique que l'application de cette disposition n'est pas satisfaisante, principalement en
raison du fait que, dans certains Etats membres, les frais facturés pour la signification ou
la notification d'un acte sont très élevés (plus de 150 euros) et manquent de transparence
(puisque les montants ne sont pas connus d’avance du requérant). Par conséquent, la
Commission propose que les frais occasionnés par l'intervention d'un officier ministériel ou
d'une personne compétente selon la loi de l'Etat membre requis doivent correspondre à un
droit forfaitaire, dont le montant est fixé à l'avance par cet Etat membre et qui respecte
les principes de proportionnalité et de non-discrimination. Les Etats membres devraient
communiquer le montant de ces frais à la Commission.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 124

d) Le délai d’exécution et le principe de célérité des procédures


155. La Convention n’impose pas de délai dans lequel la demande de notification doit
être exécutée. La formule de Demande (qui fait partie de la formule modèle annexée à
la Convention ; voir les para. 107 et s.) indique néanmoins que l’Autorité centrale
requise doit procéder « sans retard » à la notification201. Mais l’expérience pratique
montre que le délai d’exécution de la demande varie d’un Etat partie à l’autre, parfois
même d’une Autorité à l’autre dans un même Etat. Dans des cas exceptionnels, il est
arrivé que l’utilisation d’un délai excessivement long pour exécuter la demande de
notification ait engendré le dépassement, au moment de la notification au destinataire,
du délai (de comparution, de réponse ou d’appel) prévu par la loi de procédure de l’Etat
requérant et indiqué dans l’acte202. Il est évident que de tels retards sont inacceptables.
156. Il est même arrivé que la date de comparution soit déjà passée au moment où la
demande de notification parvenait à l’Autorité centrale requise. Ce que devrait faire
l’Autorité centrale confrontée à ce cas de figure a fait l’objet de discussions lors de la
Commission spéciale de 1977. On a fait remarquer que les délais de comparution ne
sont généralement pas définitifs. Il est très rare que le juge statue au fond à l’expiration
du délai car, dans la plupart des systèmes juridiques, sont pratiqués des reports
d’audience. Par ailleurs, l’article 15 oblige le juge à surseoir à statuer tant qu’il n’est pas
établi que (i) cet acte a été notifié selon les formes prescrites par la législation de l’Etat
requis (ou, dans le cas d’une voie alternative de transmission, l’Etat de destination) ou
que l’acte a été effectivement remis au défendeur ou à sa demeure selon un autre
procédé prévu par la Convention, et que (ii) dans chacune de ces éventualités, la
notification ou la remise a eu lieu suffisamment à temps pour que le défendeur ait pu se
défendre (voir les para. 275 et s.). De toute façon, les experts ont estimé que le

200. Ainsi, les Etats-Unis ont indiqué avoir conclu des accords bilatéraux avec plusieurs Etats
afin de permettre aux requérants d’adresser leur demande de notification directement aux
agences d’états traitant des aliments d’enfants.
201. Voir sur le recto de la Formule de Demande (reproduit dans l’Annexe 2) le texte sous les
cadres identifiant le requérant et l’autorité destinataire. Il convient aussi de noter qu’en
vertu de l’art. 6(2) de la Convention, l’Attestation (c.-à-d. le verso de la formule) doit
relater la date de l’exécution.
202. La date de la notification au destinataire est indiquée dans l’Attestation, qui se trouve au
verso de la formule modèle de demande.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 125

défendeur avait toujours intérêt à être informé des procédures intentées contre lui à
l’étranger. C’est pourquoi la Commission a décidé de recommander que, même si le
délai de comparution prévu dans l’acte est passé, l’acte soit toujours notifié sauf si
l’autorité requérante ne spécifie expressément le contraire. La Commission s’est ralliée
à la suggestion de l’Expert du Royaume-Uni selon laquelle la Formule de Demande
pourrait, le cas échéant, être complétée par une mention qui précise que l’acte doit être
notifié avant une certaine date et qu’en cas d’impossibilité, l’acte devra être renvoyé à
l’autorité requérante ou devra tout de même être notifié dans les délais les plus brefs.
S’agissant du délai d’appel ou de recours, l’article 16 offre une certaine protection au
défendeur qui peut se faire relever de la forclusion résultant de l’expiration des délais
de recours (voir les para. 286 et s.).
157. D’une façon générale, la Convention a permis de réduire considérablement les
délais d’exécution des demandes de notification transmises depuis l’étranger. Il
demeure néanmoins des cas dans lesquels ces délais sont encore trop longs (parfois
plus d’un an)203. Dans leurs réponses au Questionnaire de 2003, certains Etats comme
le Canada (pour le Québec), la Finlande, le Koweït, le Luxembourg ou la Suisse ont
indiqué des délais d’exécution inférieurs ou égaux à un mois, voire, dans certains
cas exceptionnels, de seulement quelques jours. En revanche, de longs délais dans
l’exécution de la demande de notification peuvent à leur tour entraîner des retards
considérables dans la procédure devant le juge du for et ainsi entrer en conflit avec le
principe de célérité des procédures, qui est garanti au plus haut niveau par bon nombre
de traités de protection des droits de l’Homme204. En Europe, la Cour européenne des
Droits de l’Homme a jugé que « le caractère raisonnable de la durée d’une procédure
s’apprécie suivant les circonstances de la cause et eu égard aux critères consacrés par

203. Voir D. McClean, op. cit. (note de bas de page 175), p. 34, note 90 et texte
accompagnant, qui renvoie à une affaire italo-américaine (Quaranta c. Merlini, 237 Cal,
Rptr, 179 (Cal. App. 1987)) dans laquelle trois tentatives de notification d’actes au
défendeur en Italie ont été effectuées, en essayant trois adresses différentes et deux
noms différents ; dans chaque cas, le défendeur n’a pu être localisé ou avait déjà
déménagé. D. McClean fait remarquer que même entre les Etats-Unis et l’Angleterre, en
l’absence de problèmes de langue pouvant soulever des difficultés, la notification par
l’intermédiaire du système des Autorités centrales peut prendre plus de 180 jours (visant
ITEL Container International Corp c. Atlanttrafik Express Service Ltd, 686 F.Supp. 438
(S.D. N.Y. 1988)).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 126

la jurisprudence de la Cour : notamment, la complexité de l’affaire, le comportement du


requérant et celui des autorités compétentes »205. Il est généralement admis que le
caractère international d’une affaire constitue un facteur de complication. La nécessité
d’effectuer une notification transfrontière ne saurait toutefois justifier un allongement
de la procédure de plus de quelques mois. De même, le comportement des autorités
compétentes doit être pris en compte pour déterminer si la durée d’une procédure est
encore raisonnable. Les autorités compétentes visées sont en premier lieu les autorités
judiciaires, mais aussi les autres services publics de l’Etat auquel incombe ainsi une
obligation de résultat206. Les Etats répondent à ce titre de l’organisation et de l’efficacité
de leurs Autorités centrales. On ne peut donc exclure que des délais de notification
interminables dus au manque de diligence et à l’inefficacité des Autorités centrales ou
des autres autorités compétentes puissent constituer une violation du principe de
célérité des procédures.

e) La date de la notification
158. La situation se complique encore lorsque le requérant a transmis un acte pour
notification à l’étranger en utilisant deux voies différentes (par ex. transmission par
l’Autorité centrale et par la voie postale) et qu’il en résulte que l’acte a été notifié au
défendeur à deux reprises à des moments différents. Quel est alors le moment à
prendre en considération, par exemple pour déterminer si le délai pour former un appel
a été respecté ? Selon la Cour de cassation belge207, dans un tel cas, le délai d’appel

204. L’art. 6(1) de la CEDH garantit que toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue
dans un délai raisonnable. La Convention américaine relative aux droits de l’Homme
signée à San José le 22 novembre 1969 prévoit de façon similaire à l’art. 8(1) que « toute
personne a droit à ce que sa cause soit entendue avec les garanties voulues dans un délai
raisonnable […] ». La Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples du 27 juin
1981 garantit aussi dans son art. 7 que « toute personne a droit à ce que sa cause soit
entendue. Ce droit comprend : […] (d) le droit d’être jugé dans un délai raisonnable
[…] ».
205. Affaire X. c. France, 31 mars 1992, A No 234-C, para. 32 et les références citées.
206. L.E. Pettiti, E. Decaux & P.E. Imbert, La Convention européenne des Droits de l’Homme,
Paris, Economica, 1995, p. 268.
207. Arrêt du 4 novembre 1993, Pasicrisie belge, 1993, 1re partie, p. 927.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 127

commence à courir à partir de la première notification au défendeur, alors que selon la


Cour de cassation française208, la seconde notification fait courir un second délai de
recours. Ainsi, l’absence d’une règle conventionnelle relative à la date de la notification
peut conduire au développement de pratiques divergentes.
159. Mais la date de la notification revêt aussi de l’importance pour le demandeur.
Certains droits de procédure nationaux prescrivent que la notification doit être faite
dans un certain délai, sous peine de nullité et même de péremption de l’action209. Si la
plupart des juges ne sont pas trop formalistes et accordent une exception à cette règle
au demandeur en raison des circonstances du cas d’espèce210, quelques-uns appliquent
ces délais strictement211. Dans certains cas, de longs délais de notification risquent
d’empêcher le demandeur de faire valoir ses droits, et, en contrepartie, incitent à
l’utilisation des voies de transmission alternatives, voire au contournement de la
Convention. Un tribunal suisse a même renoncé à appliquer la Convention et a
consenti à la notification d’ordonnances procédurales par publication dans la feuille
d’avis du for, au motif que la notification par la voie de l’Autorité centrale espagnole

208. Arrêts des 9 mai 1990 et du 3 mars 1993, voir à ce sujet R. Perrot, « Jurisprudence
française en matière de droit judiciaire privé », « B. Procédure de l’instance : Jugements
et voies de recours. Voies d’exécution et mesures conservatoires », RTD civ., 1993,
p. 651-653, sous « Voies de recours. Délai : point de départ en cas de notifications
successives ».
209. Certaines lois de procédure nationales aménagent des exceptions à cette règle lorsque
l’acte doit être transmis à l’étranger ; voir par exemple l’art. 4(m) des FRCP aux Etats-
Unis et pour une application de cette disposition, Frederick c. Hydro Aluminium, 153
F.R.D. 120 (E.D. Mich. 1994) ; Pennsylvania Orthopedic Association c. Mercedes-Benz AG,
160 F.R.D. 58 (E.D. Pa. 1995).
210. Au Royaume-Uni : Court of Session, Outer House, 20 mars 1996, John Caygill c. Stena
Offshore AS ; aux Etats-Unis : Robillard c. Asahi Chemical Industry Co., 1995 Conn.
Super. LEXIS 3109 (Conn. Sup. Ct. 1995) ; Broad c. Mannesmann Anlagenbau, A.G., 141
Wn.2d 670, 10 P.3d 371, 2000 Wash. LEXIS 599 (2000).
211. Aux Etats-Unis : Prom c. Sumitomo Rubber Industries, 592 N.W.2d 657 (Wis. Ct. App.
1999). Dans ce cas, le demandeur avait essayé, en vain, de tirer argument du délai de six
mois prévu à l’art. 15(2)(b), qui devait prévaloir sur le droit national, pour sauver sa
notification qui avait été effectuée sept jours après l’expiration du délai de soixante jours
posé par la loi du Wisconsin.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 128

était impraticable pour chaque acte de procédure en raison des délais interminables
qu’elle implique212. Les tribunaux belges et luxembourgeois ont résolu le problème
en faveur du demandeur en jugeant que selon les droits belges et luxembourgeois, la
signification est réputée parfaite dès l’accomplissement des formalités prévues par leur
droit interne ; il n’y a pas à tenir compte de la remise effective de l’acte à son
destinataire résidant à l’étranger pour apprécier si ledit acte a été signifié dans le délai
légal213.

f) Le système de la double date pour la Convention de La Haye ?


160. En vue de régler ces problèmes, le Règlement européen relatif à la signification et
à la notification (voir les para. 297 et s.) a introduit le système de la double date. En
vertu de ce système, il faut distinguer deux dates : pour les besoins du requérant
(demandeur), la date de la notification est celle à laquelle il a accompli les démarches
nécessaires prévues par la loi de l’Etat d’origine pour une notification à l’étranger ; en
revanche, pour le destinataire (défendeur), la date de la notification se détermine
conformément à la législation interne de l’Etat requis. Ce système est censé permettre
de mieux tenir compte des intérêts du demandeur et du défendeur. Ainsi, le requérant
désireux de respecter un délai de prescription que lui imposerait la loi du for peut s’en
tenir aux seules conditions prévues par cette loi, sans être à la merci des complications

212. Obergericht Basel-Land, 18 septembre 1995, SJZ 1996, p. 316.


213. Au Luxembourg : Voir entre autres, Cour supérieure de justice du Grand-Duché de
Luxembourg, 21 janvier 1981, Faillite Breyer c. Sté Total Belgique, Rev. crit. d.i.p. 1981,
p. 708, note G.A.L. Droz. En application de l’art. 156(2) du NCPC, la signification est
réputée faite le jour de la remise de la copie de l’acte au parquet, CA du Luxembourg,
Schimpf c. Helaba Luxembourg, Landesbank Hessen-Thueringen, International, 21 février
2001, No 24191 et Insinger de Beaufort c. Harm, Banque Populaire du Luxembourg et
Stark, CA du Luxembourg, 20 mars 2001, No 24934 ; pour une remise de la copie de
l’acte à la poste, voir l’arrêt de la Cour d’appel du 30 novembre 1999, Marty c. Basinco
Group, No 22952, selon laquelle la remise de l’acte au destinataire est un élément
extrinsèque aux formalités prévues et est sans incidence sur la régularité et les effets de
la signification. En Belgique : les tribunaux considèrent que la signification est accomplie
à la date de la réception de l’acte par l’Autorité centrale du pays requis. Voir par ex. Cour
de Liège (7e chambre), 9 mai 1995, HD Plastics Ltd. c. SA Dematex, JT 1996, p. 82 ; Civ.
Namur (réf.), 3 mai 1996, Monnet c. Laurent, JT 1996, p. 763.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 129

et éventuels retards qu’une notification à l’étranger peut entraîner. Mais cette


protection du demandeur ne se fait pas aux dépens du destinataire, puisque pour lui, la
date de la notification se détermine conformément à sa propre loi.
161. Toutefois, une éventuelle transposition d’un système de double date dans le cadre
prévu par la Convention de La Haye n’est pas sans soulever de délicates questions.
D’une part, la Convention de La Haye n’a pas pour objectif de modifier les règles
internes des Etats parties à la Convention (voir les para. 6 et s.). Or la détermination
dans une règle conventionnelle de la date de la notification constituerait une intrusion
dans la loi nationale de ces Etats. D’autre part, il est généralement admis qu’un tribunal
applique son propre droit (lex fori) aux questions procédurales. Or, en vertu du système
de la double date, la loi de l’Etat requis détermine la date de la notification pour le
destinataire. Cela revient à dire qu’une loi étrangère détermine le moment auquel un
acte procédural, aux conséquences importantes dans le for, est effectué (cette loi
étrangère peut notamment faire courir le délai du recours à former dans l’Etat
d’origine). Enfin, le système de la double date ne peut déployer ses pleins effets – et
notamment la protection des intérêts du requérant – que si la loi du for prévoit
effectivement un mécanisme permettant de déterminer, pour les besoins du requérant,
la date d’une notification à l’étranger (comme c’est notamment le cas en droits belge et
luxembourgeois ; voir ci-dessus). Or de nombreux Etats ne prévoient pas de telles
règles. Même au sein de l’Union européenne, plusieurs Etats ne connaissent pas de tels
mécanismes. Il s’ensuit que pour ces Etats, le système de la double date ne peut pas
déployer les effets escomptés.
162. A la lumière de ce qui précède, la Commission spéciale (CS) de 2003 a conclu
comme suit :
« 75. La CS considère et rejette la proposition d’adoption par les Etats parties d’une
recommandation visant à mettre en place un système de double date, selon lequel
les intérêts du demandeur (ex. délais de prescription) et ceux du défendeur (ex. délai
pour répondre) sont protégés par l’assignation de dates différentes. La CS prend note
que de nombreux systèmes juridiques ont adopté des moyens efficaces pour
protéger les intérêts du demandeur sans tenir compte de la date réelle de la
notification. »
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 130

F. L’Attestation de l’exécution (art. 6)

a) Commentaires généraux
163. L’Autorité centrale de l’Etat requis ou toute autre autorité que l’Etat aura désignée
à cette fin établit une Attestation conforme à la formule modèle annexée à la
Convention (art. 6(1) ; voir aussi les para. 115 et 116). Cette autre autorité désignée ne
doit pas forcément être une autorité judiciaire214 ; mais, dans tous les cas, cette autre
autorité doit avoir été désignée comme autorité compétente pour remplir l’Attestation.
En vertu de l’article 21(1)(b), une telle désignation doit être communiquée au
Dépositaire, à savoir le Ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas, et peut être
faite soit au moment du dépôt de l’instrument de ratification ou d’adhésion, soit
ultérieurement. Dans le souci de réduire les délais de transmission, un certain nombre
d’Etats (par ex. le Canada, la Norvège, les Pays-Bas ou la Suisse) ont désigné soit
l’autorité ou la personne qui notifie effectivement l’acte, soit une autorité judiciaire de
l’arrondissement dans lequel la notification a été effectuée comme autorité compétente
pour établir l’Attestation. Il convient toutefois de souligner que lorsque ce n’est ni
l’Autorité centrale ni une autorité judiciaire qui a rempli l’Attestation, le requérant peut
demander que l’Attestation soit visée par l’une de ces autorités (art. 6(3)).
164. La Convention établit clairement que l’Attestation doit être directement adressée
au requérant (c.-à-d. à l’autorité requérante ou à l’officier ministériel de l’Etat d’où
émane l’acte, voir à cet égard l’art. 6(4)). En pratique, l’Attestation est parfois remise à
l’Autorité centrale de l’Etat requis qui, à son tour, la remet au requérant. Dans cette
dernière hypothèse, l’Autorité centrale ajoute souvent son visa sur l’Attestation,
notamment dans le cas où le requérant l’aurait demandé par avance (voir l’art. 6(3)).
165. Lorsque le requérant indiqué sur la Formule de Demande est un avocat
(attorney) des Etats-Unis, certaines Autorités centrales refusent apparemment de
retourner l’Attestation à ce requérant directement. Au lieu de cela, elles retournent
l’Attestation par la voie diplomatique au consulat ou à l’ambassade la plus proche de la
juridiction du for, qui à son tour transmet l’Attestation par courrier au greffier de la
juridiction aux Etats-Unis. Le problème qui résulte de cette pratique est que les

214. Rapport explicatif, op. cit. (note de bas de page 9), p. 370. On le déduit aussi
indirectement de l’art. 6(3).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 131

greffiers, qui ne sont pas accoutumés à recevoir par courrier des documents étrangers
non réclamés, les jettent ou les perdent souvent. Le Bureau Permanent a connaissance
de plusieurs affaires dans lesquelles des Attestations ont été ainsi « perdues ». Cette
pratique doit donc être désapprouvée.
166. La Convention ne précise pas comment l’Attestation doit être adressée au
requérant. Par conséquent, la voie postale, et même le courrier électronique ou la
télécopie, sont admissibles (sur l’utilisation des technologies modernes pour la
transmission de l’Attestation, voir le para. 258).

b) Quelques décisions judiciaires


167. L’Attestation doit contenir un certain nombre d’informations précises concernant
l’exécution ou, selon les cas, l’inexécution de la demande (voir les alinéas 1 et 2 de
l’Attestation). La jurisprudence indique que la pratique ne semble toutefois pas trop
formaliste sur ce point. Ainsi, la Cour suprême des Pays-Bas (Hoge Raad) a jugé que
l’article 6 n’exige pas l’utilisation de la formule modèle elle-même. Selon le Hoge Raad,
il suffit que l’Attestation contienne les principaux éléments de la formule modèle pour
satisfaire aux conditions de l’article 6. La Cour fonde sa décision en indiquant que le but
de l’Attestation n’est pas de protéger les intérêts du destinataire de l’acte à notifier215.
S’il ne fait aucun doute que l’on doit se féliciter de l’absence d’un formalisme excessif,
il faut également souligner que, du fait du large usage de la Convention Notification, de
nombreuses juridictions tendent à considérer l’Attestation comme un assentiment
faisant foi de la bonne exécution de la notification conformément à la loi de l’Etat requis.
En d’autres termes, l’utilisation de l’Attestation modèle annexée à la Convention est
vivement encouragée.
168. La pratique montre que les Autorités centrales ne fournissent pas toujours
d’Attestation et retournent plutôt la totalité du dossier de l’affaire au requérant, y
compris les instructions des organes judiciaires à chaque niveau de l’organisation des
tribunaux et toute contestation de la notification par le défendeur dans l’Etat requis. Ce
dossier comprend généralement la preuve locale d’une notification sous forme d’une
longue déclaration délivrée par un huissier de justice ou une autre personne
compétente. Même si cette personne fait preuve d’une grande diligence dans la

215. HR, 10 mai 1996, NJ 1997, p. 27, Willems c. Moser.


VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 132

réalisation de la notification et la fourniture de précisions à cet égard, et même lorsque


les renseignements fournis par la déclaration locale de notification sont assez utiles
pour le demandeur, il n’en demeure pas moins que les juridictions de l’Etat requérant
attendent une Attestation de La Haye en due forme à titre d’agrément faisant foi.
169. Un tribunal américain a jugé qu’une omission dans l’Attestation – en l’espèce,
l’autorité compétente avait omis d’indiquer la forme de la notification effectuée –
n’entraîne pas la nullité de la notification, compte tenu de la bonne foi du requérant et
du fait que les défendeurs ont effectivement pris connaissance de l’acte à notifier216.

c) Effet de l’Attestation
170. L’Attestation crée une présomption réfragable de régularité de la notification qui
permet de poursuivre la procédure devant le tribunal étranger. Cette présomption est
aussi importante dans le cadre de la reconnaissance et de l’exécution d’un jugement par
défaut rendu en application de l’article 15(2) de la Convention. Elle ne permet toutefois
pas de réparer une notification qui, selon le droit de l’Etat requis, n’est pas valable217.

G. Le refus d’exécuter une demande de notification


171. La Convention contient deux dispositions permettant à l’Autorité centrale de l’Etat
requis de refuser d’exécuter une demande de notification. Dans le premier cas, il s’agit
d’un refus provisoire (art. 4), dans le second cas, d’un refus définitif (art. 13).

a) Article 4 (refus provisoire)


172. Lorsqu’une Autorité centrale reçoit une demande de l’étranger, elle procède à un
examen sommaire pour vérifier que cette demande remplit les conditions posées par la
Convention. Cet examen se limite à la formule de Demande, aux Eléments essentiels de
l’acte à notifier, et si besoin, à l’acte lui-même218. L’utilisation obligatoire de la formule
de Demande (art. 3(1)) simplifie cet examen. Si l’Autorité centrale estime que la

216. Greene c. Le Dorze, 1998 U.S. Dist. LEXIS 4093 (N.D. Tex. 1998).
217. BGH, 9e Zivilsenat, 18 février 1993, IPRax 1993, p. 396.
218. OLG Düsseldorf, 3e Zivilsenat, 19 février 1992, NJW 1992, p. 3110-3112. Voir cependant
les para. 124 et s.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 133

demande ne satisfait pas aux exigences formelles ou matérielles posées par la


Convention, elle doit en informer immédiatement le requérant219.
173. La discussion lors de la Commission spéciale de 1977 a montré qu’il existait très
peu de griefs exprimés à l’encontre de la demande. La pratique des Autorités centrales
est, en effet, relativement libérale. Les irrégularités d’ordre formel, comme l’absence de
copie de l’acte (voir les para. 120 et s.) ou l’indication d’une adresse incomplète du
destinataire (voir les para. 71 et s.), sont souvent corrigées par l’Autorité centrale
requise elle-même. Dans les autres cas, l’Autorité centrale requise impartit un délai au
requérant pour compléter ou rectifier sa demande. Comme nous l’avons vu
(para. 155 et s.), le fait que le délai de comparution prévu soit dépassé ne justifie pas
un refus d’exécuter la demande.

b) Article 13 (refus définitif)


174. L’article 13 dispose que lorsqu’une demande de notification est conforme aux
dispositions de la Convention (et donc pour laquelle un refus provisoire est sans
fondement), l’Autorité centrale de l’Etat requis peut refuser de satisfaire à cette
demande seulement si elle considère que son exécution porterait atteinte à la
souveraineté ou à la sécurité de l’Etat. « De l’introduction du mot exécution [...] il
résulte que la demande, comme telle, ne pourra jamais porter atteinte à la souveraineté
et à la sécurité de l’Etat requis, même si, par exemple, elle concerne une institution
méconnue de l’Etat requis ou à laquelle il s’oppose »220. Les auteurs de la Convention
ont préféré les mots « souveraineté » et « sécurité » aux termes « ordre public »221.
Selon eux, la notion de « souveraineté » est équivalente à la notion d’ordre public
international222 et tend à exclure les réserves fondées sur la notion d’ordre public
national. Un examen détaillé de l’ordre public national impliquant une révision au fond
de l’acte à notifier serait de toute manière incompatible avec le but de la Convention.

219. Voir aussi la décision du Tribunal fédéral suisse, citée dans les notes de bas de
page 153 et 154.
220. Rapport explicatif, op. cit. (note de bas de page 9), p. 375.
221. Les mêmes termes figurent dans les Conventions de La Haye du premier mars 1954
relative à la procédure civile (art. 11(3)) et du 18 mars 1970 sur l’obtention des preuves à
l’étranger en matière civile ou commerciale (art. 12(1)(b)).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 134

175. Par le passé, quelques tribunaux allemands s’étaient fondés sur cette
disposition pour refuser de notifier à des défendeurs en Allemagne des demandes de
« punitive damages » américaines, qu’ils considéraient comme contraires à l’ordre
public223. Cependant, depuis, plusieurs décisions acceptant la notification de demandes
de « punitive damages » 224 ou « treble damages » 225 ont été rendues en
Allemagne (voir aussi le para. 54). Ces décisions confirment à juste titre que les motifs
de refus de l’article 13(1) ne sont pas identiques à l’ordre public tel qu’il est formulé
dans le cadre de la reconnaissance et de l’exécution des jugements étrangers, et qu’ils
posent des conditions plus strictes que celui-ci226.
176. Récemment, deux litiges impliquant des demandes d’octroi en dommages et
intérêts punitifs (punitive damages) ont été portés, respectivement, devant la Cour
fédérale constitutionnelle (Bundesverfassungsgericht) et la Cour suprême
fédérale (Bundesgerichtshof). Ces deux affaires ouvrent à nouveau le débat relatif à
l’applicabilité de la Convention Notification à une demande de notification d’une
réclamation de punitive damages. Dans la première affaire, très médiatisée, la société
allemande Bertelsmann est poursuivie dans une procédure de class action (action
collective) s’élevant à dix-sept milliards de dollars de dommages-intérêts, après s’être
engagée financièrement auprès de Napster, un fournisseur permettant des échanges
gratuits de fichiers musicaux sur Internet, lui-même poursuivi pour violation des droits
d’auteur227. L’assignation a été transférée à l’Autorité centrale pour la Rhénanie-du-
Nord-Westphalie (Nordrhein-Westfalen), c’est-à-dire l’Oberlandesgericht de

222. « Procès-verbal de la séance plénière des 27 et 28 octobre 1964 », Actes et documents de


la Dixième session (1964), Tome III, prises de position de MM. Arnold et Panchaud,
p. 193
223. P. Volken, « Ein Franzose in Den Haag », in A. Borrás et al., éd., E Pluribus Unum, The
Hague, Nijhoff, 1996, p. 539, qui voit dans ces décisions une des causes du fondement de
la position de la Cour Suprême des Etats-Unis dans l’affaire Schlunk, qualifiant la
Convention de non obligatoire (voir les para. 28 et s.) : P. Volken prend pour sa part
position en faveur du caractère obligatoire de la Convention.
224. KG Berlin, 5 juillet 1994, IPRspr. 1994, p. 159, suivi de BVerfG, 7 décembre 1994 citée
supra (note de bas de page 79).
225. OLG Celle, 14 juin 1996, décision reçue de l’Autorité centrale allemande.
226. OLG Frankfurt, 13 février 2001, RIW 2001, p. 464-467.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 135

Düsseldorf, par une demande datée du 11 mars 2003. Par une décision en date du
20 mars 2003, l’OLG de Düsseldorf (agissant en tant qu’Autorité centrale) a admis la
demande de notification, qui a alors été exécutée et déclarée conforme. Puis, sur appel
de cette décision, l’OLG de Düsseldorf (agissant cette fois en qualité de Cour d’appel) a,
dans un jugement en date du 11 juillet 2003, confirmé la décision de l’Autorité centrale.
Suite à un recours constitutionnel (Verfassungsbeschwerde) déposé par Bertelsmann, le
Bundesverfassungsgericht, dans un arrêt en date du 25 juillet 2003, a, quant à lui,
suspendu, à titre provisoire, l’exécution de la décision de l’OLG de Düsseldorf pour une
première période de six mois. Le Bundesverfassungsgericht déclara en effet que
l’argument constitutionnel méritait d’être examiné228. Le délai de six mois fut alors
renouvelé à plusieurs reprises, jusqu’en novembre 2005, date du retrait par Bertelsman
de sa demande de recours. Par conséquent, la suspension temporaire fut révoquée et
la Cour constitutionnelle n’a pas eu à se prononcer sur le fond du recours de
Bertelsmann 229 . Le 16 décembre 2005, une Attestation de notification fut émise,
confirmant la notification faite à Bertelsmann le 9 décembre 2005 (suite à une nouvelle
exécution de la demande initiale). Pendant ce temps, aux Etats-Unis, la procédure s’est
poursuivie et est toujours en cours.
177. Le recours de Bertelsmann reposait sur l’article 13 de la Convention et l’allégation
selon laquelle l’action collective entreprise par les plaignants américains, réclamant des
dommages-intérêts excessifs, portait atteinte à la souveraineté de l’Etat allemand.
Bertelsmann arguait, notamment, qu’en raison du montant excessif de la demande et
de l’étendue de sa médiatisation, la seule notification de la plainte portait atteinte aux
droits constitutionnels du défendeur. En outre, le refus d’exécuter la demande de
notification en vertu de l’article 13 constituait, selon lui, le seul moyen dont disposait

227. La décision la plus récente dans ce litige très complexe a été rendue par la District Court
du Northern District de Californie aux Etats-Unis (action collective - « class action
certification »), voir Jerry Leiber, et al. c. Bertelsmann AG, 2005 WL 1287611 (N.D. Cal.).
Il convient de noter que Napster est, aujourd’hui, de nouveau actif en tant que site légal
de chargement de musique payante.
228. Voir les commentaires de B. Hess « Transatlantischer Rechtsverkehr heute: Von der
Kooperation zum Konflikt? », JZ 2003, p. 923 et s.
229. Voir « Bertelsmann zieht Klage zurück », Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ),
12 novembre 2005, p. 14.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 136

l’Allemagne pour protéger les droits fondamentaux et principes juridiques garantis par
la Constitution allemande et auxquels un procès devant un jury américain
contreviendrait230.
178. A l’encontre de cet argumentaire, le Président de l’OLG de Düsseldorf avait
justement indiqué que la notification d’une demande de dommages-intérêts même
exorbitants est possible en vertu de la Convention de La Haye, et que l’éventualité de
l’octroi de dommages-intérêts élevés ne contrevient pas aux droits fondamentaux du
défendeur. En effet, l’exécution de la notification n’engendre pas la confiscation des
biens de la société en Allemagne, le dénouement du litige initié n’étant pas connu à ce
stade de la procédure, toute saisie éventuelle des biens en Allemagne pourra toujours
être empêchée ultérieurement, lors de la procédure d’exécution. Le Président de la Cour
souligne en outre que l’objectif poursuivi par la Convention de La Haye est compromis
toutes les fois où une autorité étrangère entreprend, lors de la phase de notification au
défendeur d’une poursuite judiciaire, un examen détaillé des réparations réclamées,
sous couvert de l’ordre public. Un tel examen par l’Autorité centrale peut en effet
engendrer des délais excessifs affectant de façon significative l’assistance judiciaire
mutuelle. Enfin, la Convention de La Haye ne devrait pas être appliquée de manière à
offrir la possibilité à l’Etat requis d’entraver le cours d’une affaire pendante en
appliquant sa propre interprétation231.

230. A l’appui de son allégation, Bertelsmann avance, entre autres, que l’objectif véritable
d’une telle action collective est de nuire à la réputation du défendeur. Selon Bertelsmann,
les sommes réclamées dépassant largement le montant des biens du défendeur, la
pression économique engendrée par la simple notification de ces plaintes aurait des
conséquences considérables sur le défendeur lui-même, les employés allemands de la
société et l’Etat allemand ; le principe de proportionnalité entre la faute commise et les
réparations dues ainsi que la liberté reconnue par la Constitution allemande d’exercer son
activité professionnelle ne sont pas respectés. Il dénonce en outre la complexité et le coût
liés à l’obtention de preuves dans le cadre d’une action collective où par définition, les
demandeurs ne sont pas identifiés.
231. Le Président de l’OLG Düsseldorf observe, par ailleurs, que le refus d’exécuter la demande
de notification ne protégerait pas Bertelsmann de toute poursuite aux Etats-Unis puisque
la plainte avait été notifiée avec succès auprès de deux des filiales de Bertelsmann situées
aux Etats-Unis. Il observe aussi que l’utilisation de demandes de réparations
disproportionnées ajoutées à une couverture médiatique d’envergure visant à encourager
un règlement amiable n’est pas étrangère à la pratique juridique allemande.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 137

179. Il est regrettable que la Cour fédérale constitutionnelle allemande ne se soit pas
prononcée dans cette affaire avant que Bertelsmann ne retire sa demande. Le fait que
le Bundesverfassungsgericht ait accepté de suspendre temporairement l’exécution de la
décision de l’OLG de Düsseldorf fait, en effet, planer des doutes considérables quant à
la continuité de sa position de 1994232. Seule une décision sur le fond aurait permis de
clarifier cette question et de lever ces doutes. En effet, dans l’attente de la décision de
la Cour constitutionnelle sur le fond, plusieurs Autorités centrales allemandes ont
suspendu l’exécution de demandes de notifications afférentes à des procédures
américaines d’envergure. Le grand retard engendré dans le procès Bertelsmann a sans
doute affecté le fonctionnement pratique de la Convention en Allemagne. Une autre
affaire importante, toujours pendante devant la Cour suprême fédérale
(Bundesgerichtshof)233, confirmera, espérons-le, l’interprétation restrictive, et juste,
de l’article 13. Ce second litige porte aussi sur une demande de punitive damages. Bien
que le montant de la demande soit bien supérieur à celui en jeu dans l’affaire
Bertelsmann, l’intérêt médiatique pour cette seconde affaire est, assez curieusement,
beaucoup moins élevé que pour la précédente. Dans cette nouvelle affaire, le défendeur
est une grande entreprise pharmaceutique allemande. L’Autorité centrale de la
Rhénanie-Palatinat (Rheinland-Pfalz) a exécuté la demande de notification mais, en
appel, l’Oberlandesgericht de Koblenz a suspendu l’exécution et renvoyé la question au
Bundesgerichtshof. Aussi, dans l’intérêt du bon fonctionnement de la Convention
Notification, est-il espéré que le Bundesgerichtshof confirmera l’interprétation
restrictive de l’article 13 qui avait été adoptée par la Cour constitutionnelle en 1994.
180. Dans une autre instance, le Tribunal de Düsseldorf a rendu une décision selon
laquelle la notification en Allemagne d’une « antisuit injunction » anglaise, qui
interdit à une partie à un procès pendant en Allemagne de poursuivre ce procès et / ou
de commencer d’autres procédures dans ce pays, était à même de porter atteinte à la
souveraineté de l’Allemagne et devait par conséquent être refusée par l’Autorité
centrale allemande selon l’article 13(1)234. Malgré ces quelques exceptions, il convient
de souligner que les refus d’exécution de demandes de notification pour atteinte à la

232. Voir les références dans la note de bas de page 224.


233. L’affaire a été portée devant la BGH en juin 2005 ; Elle est enregistrée sous le
numéro IV AR(VZ) 3/05.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 138

souveraineté ou à la sécurité de l’Etat requis restent très rares. Les exemples donnés
lors de la Commission spéciale de 1977 sont de nature exceptionnelle (par ex. procès
dirigé à l’étranger contre un magistrat national pour dommages provoqués dans
l’exercice du pouvoir judiciaire, citation à comparaître devant un tribunal étranger
adressée au souverain national).
181. L’article 13(2) renforce l’interprétation très stricte des motifs de refus d’exécution
de l’article 13(1) en confirmant que les autorités de l’Etat requis n’ont pas à examiner la
compétence du tribunal étranger. L’exception d’incompétence du tribunal doit être
soulevée devant ce dernier et non dans le cadre de la notification à l’étranger. Il en est
de même pour les exceptions de litispendance et de chose jugée.
182. Enfin, il convient de rappeler que l’exécution de la demande de notification ne
préjuge pas de la reconnaissance ou de l’exécution ultérieure par l’Etat requis de la
décision rendue dans l’Etat requérant à la suite de la notification235. Sur ce point, la
Commission spéciale (CS) de 2003 a d’ailleurs conclu comme suit :
« 78. La CS rappelle que la Convention n’aborde pas la question de la reconnaissance
et de l’exécution de jugements. En outre, les experts réaffirment la nécessité, pour
la Convention, de fonctionner de manière à soutenir les droits procéduraux du
défendeur. Notamment, la CS rappelle le principe selon lequel le défendeur devrait
être effectivement informé en temps utile pour organiser sa défense. Cela est
particulièrement notable lorsque dans l’Etat de destination la validité de la
notification est examinée. »

234. OLG Düsseldorf, 10 janvier 1996, IPRax 1997, p. 260, commenté par W. Hau,
« Zustellung ausländischer Prozessführungsverbote: Zwischen Verpflichtung zur
Rechtshilfe und Schutz inländischer Hoheitsrechte », IPRax 1997, p. 245.
235. Rapport explicatif, op. cit. (note de bas de page 9), p. 375-376. Pour une décision
judiciaire, voir par ex. Auto de la Audienca Provincial de Alicante, Section 4, 1er mars
2002, AC 2002\779 : au stade de la reconnaissance et de l’exécution d’un jugement, la
cour espagnole vérifie que la notification a permis au défendeur de préparer sa défense.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 139

2. Les voies alternatives

A. Remarque liminaire de terminologie


183. Outre la voie principale de transmission (système des Autorités centrales), la
Convention prévoit un certain nombre d’autres voies de transmission (voir le Schéma
explicatif 2, après la FAQ). Ces autres voies sont parfois qualifiées de voies
subsidiaires236. Néanmoins, cette expression, qui ne figure pas dans la Convention, est
quelque peu ambiguë. Elle semble en effet insinuer que ces autres voies sont
subordonnées à la voie principale (par ex. qu’elles ne peuvent être utilisées que si la
voie principale a échoué) ou encore que les autres voies sont d’une certaine manière de
qualité inférieure à la voie principale. Or tel n’est nullement le cas. Il n’existe pas de
hiérarchie ou d’ordre d’importance entres les voies de transmission et la transmission
par le biais d’une de ces autres voies ne conduit pas à une notification de moindre
qualité. Il revient à la partie désirant effectuer une notification de déterminer quel mode
de transmission prévu par la Convention elle souhaite utiliser (ce choix est bien entendu
soumis aux conditions imposées par la Convention elle-même). Par conséquent, les
voies alternatives ne doivent pas être considérées comme subsidiaires à la voie
principale. Si l’expression « subsidiaire » a été utilisée dans le Rapport explicatif, c’est
sans doute pour souligner le caractère novateur de la voie principale et la perspective
de la voir largement utilisée en pratique. De plus, l’expression visait aussi probablement
à refléter le fait qu’un Etat partie peut, par voie de déclaration, s’opposer à l’utilisation
de certaines des autres voies sur son territoire. Mais si leurs conditions d’application
sont remplies, les autres voies peuvent être utilisées sans autre restriction. C’est
pourquoi ce Manuel utilise l’expression « voies alternatives » plutôt que « voies
subsidiaires ».
184. Les voies alternatives comprennent : les voies consulaires ou diplomatiques
(directes et indirectes) (art. 8(1) et 9), la voie postale (art. 10(a)), la communication
directe entre officiers ministériels, fonctionnaires ou autres personnes compétents de
l’Etat d’origine et de l’Etat de destination (art. 10(b)) et la communication directe entre
une personne intéressée et des officiers ministériels, fonctionnaires ou autres
personnes compétents de l’Etat de destination (art. 10(c))237.

236. Voir notamment le Rapport explicatif, op. cit. (note de bas de page 9), p. 372.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 140

B. Les voies consulaires et diplomatiques (art. 8 et 9)

a) Les notions en général

(1) La voie diplomatique


185. La voie diplomatique classique constitue le mode de transmission le plus formel, le
plus complexe et aussi le plus long. L’autorité expéditrice de l’Etat d’origine envoie la
demande et l’acte à notifier au Ministère des Affaires étrangères de son Etat (selon
l’Etat, cela peut devoir être effectué par l’entremise du Ministère de la Justice). Le
Ministère des Affaires étrangères envoie alors les documents à la représentation
diplomatique ou consulaire de son Etat dans l’Etat de destination, laquelle les transmet
ensuite au Ministère des Affaires étrangères de l’Etat de destination238. Si ce dernier
accorde l’entraide judiciaire, il fera alors suivre les documents au Ministère de la Justice
de l’Etat de destination qui les remettra ensuite à l’autorité ou à l’officier ministériel
compétents. Ces derniers procèdent alors à la notification de l’acte au destinataire
(selon l’Etat, le détour par le Ministère de la Justice pourra être évité).
186. Compte tenu de sa complexité et de sa lenteur, cette voie de transmission n’est,
en principe, applicable qu’en dehors de toute relation conventionnelle entre les deux
Etats concernés.

(2) La voie consulaire


187. La transmission par voie consulaire se distingue de la transmission par voie
diplomatique dans la mesure où elle permet d’éviter de recourir aux services du
Ministère des Affaires étrangères de l’Etat de destination. Ainsi, le Consul de l’Etat
d’origine adresse la demande et l’acte à notifier directement à l’autorité désignée par
l’Etat de destination, qui les remet ensuite à l’autorité ou à l’officier ministériel
compétent. Ce dernier procède alors à la notification de l’acte au destinataire239.

237. Voir le Schéma explicatif 2, après la FAQ.


238. La voie diplomatique était la principale voie de transmission prévue dans la Convention de
1896 relative à la procédure civile. Une variante de la voie diplomatique classique prévoit
que le Ministère des Affaires étrangères de l’Etat d’origine envoie la demande directement
au Ministère des Affaires étrangères de l’Etat de destination.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 141

Puisque l’acte n’est pas remis au destinataire par le Consul de l’Etat d’origine, mais
plutôt par une autorité de l’Etat de destination, cette voie de transmission est désignée
comme voie consulaire indirecte. Elle doit être distinguée de la voie consulaire
directe, dans laquelle le Consul de l’Etat d’origine remet lui-même l’acte à notifier au
destinataire.
188. La Convention de 1965 prévoit la voie consulaire directe et la voie consulaire
indirecte. Certains pays ont complètement abandonné ces voies dans les relations avec
les Etats parties à la Convention. D’autres ont encore recours à ces voies relativement
fréquemment.

b) Les voies diplomatique et consulaire directes (art. 8)


189. Les agents diplomatiques ou consulaires de l’Etat d’origine peuvent procéder à la
notification d’un acte directement au destinataire dans l’Etat de destination, pour autant
que cette notification soit effectuée « sans contrainte », c’est-à-dire par remise
informelle (art. 8(1)). La notification ne peut donc être effectuée par ce biais que si le
destinataire accepte volontairement la remise de l’acte240 . Selon la personne qui
exécute la notification, le mode de transmission sera dénommé voie diplomatique
directe ou voie consulaire directe. Lorsque toutes les conditions sont remplies, la
transmission par voie diplomatique ou consulaire directe comprend la notification
effective des actes au destinataire final. La notification fait ainsi partie intégrante de ces
deux voies de transmission – sans notification effectuée par l’agent diplomatique ou
consulaire, ces voies de transmission ne sont pas complètes241.
190. Tout Etat contractant peut déclarer s’opposer à l’usage de la transmission par voie
diplomatique et consulaire directes sur son territoire, sauf si l’acte doit être signifié ou
notifié à un ressortissant de l’Etat d’origine (art. 8(2))242. Par conséquent, si l’Etat de
destination s’est opposé à l’utilisation de la voie diplomatique ou consulaire directe sur

239. La voie consulaire est la principale voie de transmission dans les Conventions de 1905 et
de 1954 relatives à la procédure civile.
240. Décision de la Cour constitutionnelle allemande, BVerwG, 20 mai 1999, NJW 2000,
p. 683-684 ; cette position avait déjà été prise par un tribunal suisse, le Tribunal
cantonal du Valais, Chambre civile, 1er septembre 1998, décision reçue de l’Autorité
centrale valaisanne.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 142

son territoire, ces voies peuvent seulement être suivies pour notifier des actes aux
ressortissants de l’Etat d’origine.
191. Un tribunal allemand a jugé que le requérant allemand qui choisit de faire
notifier un acte par la voie consulaire, en lieu et place de la voie de l’Autorité centrale,
supporte le fardeau de l’allégation et de la preuve que l’acte est bien parvenu au
destinataire243. Un autre tribunal allemand a statué que dans ce cas, l’acte ne doit
pas être rédigé ou traduit dans la langue de l’Etat de destination244. Ceci explique
que la voie consulaire directe est assez souvent utilisée pour les notifications adressées
aux nationaux de l’Etat d’origine.

241. Ainsi, au sein du système mis en place par la Convention, les voies diplomatique et
consulaire directes constituent des exceptions puisque la Convention traite principalement
de la seule transmission des actes. Dans le cas d’une transmission par la voie principale
(Autorité centrale), la notification des actes n’est pas régie par la Convention mais plutôt
par la loi de l’Etat requis ; dans le cas d’une transmission par l’une des voies alternatives
(autre que les voies diplomatique et consulaire directes ainsi que la voie postale (voir les
para. 195 et s.)), la notification des actes est régie par la loi de l’Etat de destination. La
notification des actes est aussi abordée par les art. 15 et 16 (voir les para. 274 et s.).
242. Se sont notamment opposés à l’usage de la voie diplomatique ou consulaire directe sur
leur territoire (voir la liste complète des Etats sur le site Internet de la HCCH): l’Allemagne
(aussi, une tentative de notification par la voie d’un Vice-Consul des Etats-Unis en
Allemagne a-t-elle été jugée non valable par un tribunal américain : Dr. Ing HCF
Porsche AG c. Superior Court for the County of Sacramento, 177 Cal, Rptr, 155 (Cal. Ct.
App. 1981)), la France (aussi un tribunal néerlandais a-t-il correctement jugé que le
Ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas avait agi conformément à la Convention en
refusant d’accepter un document destiné à être notifié par voie diplomatique à un
défendeur en France : Gerechtshof Den Bosch, 19 novembre 1980, NJ 1982, p. 416), le
Portugal (aussi l’exécution au Portugal d’un jugement canadien a-t-elle été correctement
refusée au motif que la notification des actes au destinataire portugais avait été accomplie
par le biais de l’Ambassadeur canadien au Portugal : Tribunal da Relaçao de Lisboa, 13
mai 1999). Sur la question de la réciprocité d’une opposition en général, voir les para. 206
et s. et concernant l’art. 8(1) plus particulièrement, voir la décision japonaise citée à la
note de bas de page 267.
243. OLG Hamm, 35e Zivilsenat, 30 septembre 1994, IPRax 1995, p. 255-256, note H. Kronke.
244. LG Berlin, 5 février 1997, confirmé par KG Berlin, 22 avril 1997, décisions reçues de
l’Autorité centrale.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 143

c) La voie consulaire indirecte (art. 9(1))


192. La Convention autorise aussi la voie consulaire indirecte, c’est-à-dire la
transmission de l’acte à notifier par le consul de l’Etat d’origine aux autorités
compétentes que l’Etat de destination a désignées à cette fin (art. 9(1)). La plupart des
Etats parties ont désigné l’Autorité centrale, c’est-à-dire l’autorité qui assume déjà les
fonctions de la voie de transmission principale. Une telle désignation non seulement
rend la voie consulaire indirecte tout-à-fait superfétatoire, mais soulève en plus un
problème délicat : si l’Autorité centrale agit comme autorité réceptrice en vertu de
l’article 9(1), la notification doit-elle alors remplir les conditions posées par les articles 5
et 6 de la Convention (traduction et utilisation de la formule modèle) ? La réponse à
cette question n’a ni été discutée lors des Commissions spéciales ni tranchée par des
juges. Cependant, par souci de certitude et de prévisibilité, une Autorité centrale ne
devrait être soumise qu’à un seul ensemble de règles ; aussi doit-il être répondu à cette
question par l’affirmative. Par conséquent, dans le cadre de la Convention Notification,
la voie consulaire indirecte n’a d’intérêt que si l’Etat de destination a désigné en vertu
de l’article 9(1) une autorité ou un officier (tribunal, procureur, greffe ou encore
huissier) dans le ressort duquel est requise la notification (voir notamment les
désignations du Danemark, de la France, de l’Italie, de la Norvège, ou des Pays-
Bas). Enfin, certains Etats parties n’ont pas désigné d’autorité réceptrice, bloquant ainsi
de fait l’usage de cette méthode245.

d) La voie diplomatique indirecte (les « circonstances exceptionnelles » de


l’art. 9(2))
193. La voie diplomatique indirecte peut seulement être utilisée si des circonstances
exceptionnelles l’exigent (art. 9(2)). Un exemple de circonstances exceptionnelles est la
notification d’une demande à un Etat souverain étranger246, 247.

245. Pour connaître la position de chaque Etat partie sur ce point, veuillez consulter l’état
présent de la Convention disponible sur le site Internet de la HCCH.
246. T. Bischof, op. cit. (note de bas de page 45), p. 247, note 45.
247. Aux Etats-Unis, en vertu du Foreign Sovereign Immunities Act, lorsque la demande de
notification a été refusée par l’Autorité centrale de l’Etat requis en vertu de l’art. 13, une
note diplomatique est envoyée et la notification est considérée comme effective dès la
délivrance de la note, qu’elle ait été acceptée ou pas.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 144

194. Il est utile de rappeler que les avis des experts de la Commission spéciale de
novembre 1977 divergeaient quant à l’intérêt de la voie diplomatique indirecte : alors
que certains ont estimé que cette voie pouvait accélérer la transmission, d’autres ont
souligné qu’elle provoquait des retards importants.

C. La voie postale (art. 10(a))


195. En vertu de son article 10(a), « la présente Convention ne fait pas obstacle, sauf si
l’Etat de destination déclare s’y opposer, à la faculté d’adresser directement, par la voie
de la poste, des actes judiciaires aux personnes se trouvant à l’étranger ».

a) La notion de « voie postale »


196. Au préalable, il est important d’observer la particularité de la voie postale : si
toutes les conditions applicables sont remplies, la transmission des actes par la voie
postale comprend la notification des actes au destinataire (les critères de régularité de
la voie postale en vertu de la Convention sont examinés aux para. 202 et s.)248.
197. La Convention ne définit pas la notion de « voie postale » (ou « voie de la poste »).
Cette voie recouvre certainement l’envoi d’actes par lettre postale, par courrier
recommandé et courrier avec avis de réception au sens des Conventions de l’Union
Postale Universelle249. Le télégramme et le télex doivent également être assimilés à la
voie postale, bien qu’il soit difficile d’imaginer que ces deux méthodes soient
fréquemment utilisées en pratique. Plus actuels et surtout beaucoup plus répandus sont

248. Ainsi, au sein du système mis en place par la Convention, la voie postale constitue une
exception puisque la Convention traite principalement de la seule transmission des actes.
Dans le cas d’une transmission par la voie principale (Autorité centrale), la notification des
actes n’est pas régie par la Convention mais plutôt par la loi de l’Etat requis. Dans le cas
d’une transmission par l’une des voies alternatives (autre que la voie postale et les voies
diplomatique et consulaire directes (voir les para. 189 et s.)), la notification des actes est
régie par la loi de l’Etat de destination. La notification des actes est aussi abordée par les
art. 15 et 16 (voir les para. 274 et s.).
249. Les Conventions adoptées par l’Union Postale Universelle sont révisées très
régulièrement. La version la plus récente de la Convention Postale Universelle a été signée
à Bucarest en 2004 et est entrée en vigueur le 1er janvier 2006. Sur les Conventions
Postales Universelles, voir aussi les para. 259 et 260.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 145

la télécopie et le courrier électronique (courriel). Ces moyens de communication


présentent l’indéniable avantage de la célérité, mais n’offrent peut-être pas encore
toutes les garanties de sécurité requises. La question de savoir s’ils sont couverts par
une interprétation extensive de la notion de voie postale sera discutée ci-dessous (voir
les para. 259 et s.).
198. Dans une affaire d’enlèvement international d’enfants au sens de la Convention de
La Haye de 1980, un tribunal new-yorkais a estimé que la transmission d’une demande
par un service postal privé (en l’occurrence par DHL) n’entrait pas dans le champ
d’application de l’article 10(a) de la Convention Notification250. Le Tribunal ne précise
pas le motif de sa décision sur ce point. On peut toutefois se demander si cette décision
est opportune. En effet, les services postaux privés offrent les mêmes garanties que les
services postaux nationaux, tout en étant généralement plus rapides. Par ailleurs, suite
à la vague de privatisations dans le secteur postal, la distinction entre service public et
service privé a tendance à s’atténuer. On ne voit par conséquent pas bien ce qui
empêcherait d’assimiler un service postal privé à la voie postale au sens de la
Convention.
199. Quelques affaires aux Etats-Unis ont conduit à des décisions en accord avec la
position avancée au paragraphe précédent. Ainsi, par exemple, une federal district
court de l’état du New Jersey a conclu qu’une notification par DHL constituait une
notification par voie postale au sens de la Convention : « Considérant que le motif
principal d’une demande de notification est de ‘créer des moyens appropriés pour
assurer que les actes judiciaires et extrajudiciaires à notifier à l’étranger’ sont ‘portés,
en temps utile, à la connaissance du destinataire’, ce tribunal estime que la notification
par [X] faite à l’égard du Directeur général de [Y] est en conformité avec la Convention
de La Haye. » [traduction du Bureau Permanent]251, 252.

250. Mezitis c. Mezitis, NYLJ, 21 novembre 1995, (25), col 5 (Sup. Ct. N.Y. County 1995)
251. EOI Corp. c. Medical Marketing Ltd., 172 F.R.D. 133, 142, n. 19 (D. N.J. 1997) ; Voir
aussi, R. Griggs Group Ltd. c. Filanto SpA, 920 F.Supp. 1100 (D. Nev. 1996) (une
notification par Federal Express est satisfaisante au regard de l’art. 10(a)) ; mais voir, In
re Cinar Corp. Securities Litigation, 186 F.Supp.2d 279, 304 (E.D. N.Y. 2002), (émettant
un doute, sans se prononcer, sur la question de savoir si un service de courrier
international constitue une forme de « voie postale » au sens de la Convention de
La Haye).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 146

200. La Commission spéciale de 2003 a d’ailleurs pris note de l’utilisation croissante des
services postaux privés pour la transmission rapide de documents dans des situations
professionnelles diverses et des rapports selon lesquels ces services postaux ont été
utilisés pour notifier un acte conformément à l’article 10(a) de la Convention. Elle en
conclut qu’aux fins de l’article 10(a), le recours à des services postaux privés est
équivalent au recours à la voie postale253.

b) Critères de validité
201. La notification par la voie de la poste en vertu de l’article 10(a) est valable si (i) la
notification par poste est admise par le droit de l’Etat d’origine et que toutes les
conditions imposées par ce droit pour la notification par poste sont remplies, et (ii) l’Etat
de destination ne s’est pas opposé à l’utilisation de l’article 10(a).

(1) La lex fori


202. La validité d’une notification d’un acte à l’étranger par voie postale dépend tout
d’abord du droit du for. Cela ressort clairement de l’historique des négociations de la
Convention :
« […] en permettant l’utilisation de la voie postale si l’Etat de destination ne s’y
oppose pas, l’avant-projet n’entend pas se prononcer sur la validité d’un tel mode de

252. En outre, dans un grand nombre d’affaires ne relevant pas de la Convention de La Haye,
des tribunaux des Etats-Unis ont considéré qu’une notification par un service postal privé
constitue « une forme de voie postale » selon les termes de l’art. 4(f)(2)(C)(ii) des FRCP.
Voir, par ex. Power Integrations, Inc. c. System General Corp., 2004 U.S. Dist. LEXIS
25414 (N.D. Cal. 2004) (la notification à un défendeur taïwanais par Federal Express
remplit les conditions de l’art. 4(f)(2)(C)(ii) des FRCP ) ; Dee-K Enterprises, Inc. c.
Heveafil SDN, BHD, 174 F.R.D. 376 (E.D. Va. 1997) (la notification par DHL à un
défendeur indonésien remplit les conditions de l’art. 4(f)(2)(C)(ii) des FRCP). Mais voir,
Export-Import Bank c. Asia Pulp & Paper Co., Ltd., 2005 U.S. Dist. LEXIS 8902 (S.D. N.Y.
2005) (émettant un doute, sans se prononcer, sur la question de savoir si un service de
courrier international tel que DHL constitue une « forme de voie postale » au sens de
l’art. 4(f)(2)(C)(ii) des FRCP).
253. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note de
bas de page 80), No 56.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 147

transmission au regard de la loi du tribunal saisi : pour que la voie postale puisse être
utilisée il faut au départ que la loi du tribunal saisi le permette. » 254
203. Ainsi, la loi de procédure de l’Etat d’origine détermine si une notification par la voie
postale est admissible et, le cas échéant, à quelles conditions, la notification par la voie
postale doit être effectuée (par ex. uniquement par courrier recommandé avec avis de
réception). Par exemple, dans un cas de notification d’un acte introductif d’instance à
une défenderesse en France, la Cour suprême des Pays-Bas (Hoge Raad) a jugé que
l’envoi d’un courrier recommandé ne constitue une transmission directe par la voie
postale valable, au sens de l’article 10(a) de la Convention, que si ce courrier
recommandé a effectivement atteint le destinataire à l’étranger. En l’occurrence, le
défendeur n’ayant pas reçu le courrier envoyé par le demandeur néerlandais, l’acte
introductif d’instance n’avait pas valablement été notifié255.

254. Rapport de la Commission spéciale de 1964, op. cit. (note de bas de page 24), à la p. 90.
Voir aussi B. Ristau, op. cit. (note de bas de page 43), para. 4-3-5 ; T. Bischof, op. cit.
(note de bas de page 11), p. 269. Cela a été confirmé par des tribunaux français,
suisses et américains : voir notamment CA Paris, Chambre 1, section C, 14 janvier
1993, Nuance Mode c. Alberto Baroni Spa, Juris-Data 023584 ; Obergericht Basel-Land,
18 septembre 1995, SJZ 1996, p. 316 ; Prom c. Sumitomo Rubber Industries, 592
N.W.2d 657 (Wis. Ct. App. 1999) ; Randolph c. Hendry, 50 F.Supp.2d 572 (S.D. W. Va.
1999) ; Brockmeyer c. Marquis Publications, Ltd., No 02-56283 (9th Circ. 2004). Cette
dernière décision offre une description détaillée des exigences imposées en vertu de
l’art. 4(f) des FRCP pour la notification par la voie postale internationale : ainsi dans les
cas où l’art. 4(f) est applicable, la notification par voie postale internationale est autorisée
seulement si elle est envoyée par le greffier de la cour qui doit alors utiliser un envoi avec
accusé de réception (art. 4(f)(2)(C)(ii)), ou si elle est approuvée par la district Court
(art. 4(f)(3) en vertu duquel les tribunaux ont autorisé une variété de modes de
notification à l’étranger alternatifs, y compris, non seulement le courrier ordinaire et le
courrier électronique, mais aussi la publication et le télex ; voir les références citées dans
la décision Brockmeyer ; dans l’affaire Brockmeyer, les demandeurs ont omis d’effectuer
les étapes nécessaires à l’obtention de l’approbation préalable de la cour). Sur la décision
Brockmeyer, voir aussi le para. 218.
255. HR, 31 mai 1996, NJ 1997, p. 29.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 148

(2) L’absence d’opposition de la part de l’Etat de destination


204. En vertu des termes expressément utilisés au début de l’article 10, la validité d’une
notification par la voie postale dépend ensuite de l’absence d’opposition à cette voie de
transmission de la part de l’Etat de destination256. Chaque Etat peut notifier son
opposition soit au moment du dépôt de son instrument de ratification ou d’adhésion,
soit ultérieurement (art. 21(2)(a)). La pratique des Etats est divergente à ce sujet. La
plupart des Etats ne s’opposent pas à ce que les actes judiciaires en provenance
d’autres Etats parties soient notifiés directement par la voie de la poste sur leurs
territoires. Cependant, plusieurs Etats ont déclaré s’opposer à ce mode de notification.
La liste des Etats s’étant opposés à l’utilisation de la voie postale comprend, entre
autres, l’Allemagne257, la Chine258, la Norvège259 et la Suisse260 (pour une liste
complète, voir le site Internet de la HCCH).

256. Voir par ex. Hui Suet Ying c. Sharp Corporation and Sharp-Roxy (Hong Kong) limited,
Court of First Instance de Hong Kong, 15 février 2000, HCPI 1997, 1269 : décision selon
laquelle en l’absence d’opposition du Japon à l’art. 10(a), la notification par voie postale à
un destinataire au Japon doit être considérée comme valable, bien qu’il ait été allégué que
ce mode de notification n’est pas reconnu au Japon. Cette décision peut être téléchargée
en version anglaise à l’adresse suivante : < http://www.hklii.hk/hk/jud/en/hkcfi/2000/
HCPI001269_1997.html >.
257. L’inadmissibilité de la notification par voie postale en Allemagne a été reconnue aux
Etats-Unis : Lyman Steel Corp c. Ferrostal Metals Corp, 747 F.Supp. 389 (N.D. Ohio,
1990) ; Pittsburgh National Bank c. Kassir, 153 F.R.D. 580 (W.D. Pa 1994) ; Rhodes c.
J.P. Sauer & Sohn, Inc, 2000 U.S. Dist. LEXIS 7311 (W.D. La. 2000) ; voir pour d’autres
références D. McClean, op. cit. (note de bas de page 175), p. 35, note 101 ; en France :
CA Reims, Ch. Civ. 1, 1re section, 25 novembre 1998, Dahlgren GmbH c. SA Socatrem,
Juris-Data 049772 ; CA Dijon, Ch. Civ. 1, 2e section, No Répertoire général 99/01730,
Société Jucker GMBK c. Société L.0.I Thermoprocess GMBH, et à Chypre : Cour suprême,
11 décembre 1995, Cyp. L.R. 1995, p. 1069. Voir aussi les décisions allemandes : OLG
Munich, 28 septembre 1988, IPRax 1990, p. 111 ; autres références dans D. McClean, op.
cit. (note de bas de page 175), p. 35, note 101.
258. L’opposition ne s’applique pas aux Régions administratives spéciales de Hong Kong et
Macao.
259. Voir Jenco c. Martech International (E.D. La. 1987) (non répertorié ; référence tirée de
D. McClean, op. cit. (note de bas de page 175), p. 35, note 102).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 149

205. Une opposition à la voie postale comme moyen de notification ne s’étend pas aux
situations dans lesquelles la voie postale est utilisée comme un simple complément à
une autre forme de notification. La Commission spéciale de 1977 a en effet estimé que,
dans un tel cas, l’utilisation de la voie postale ne devrait pas être considérée comme une
atteinte à la souveraineté de l’Etat de destination et devrait donc être admise
nonobstant une opposition faite en vertu de l’article 10(a) 261 . Une déclaration
d’opposition à l’utilisation de la voie postale s’applique en revanche lorsqu’une copie de
l’acte est envoyée par courrier au destinataire à l’étranger suite à une notification au
parquet. En effet, puisque la transmission à l’étranger fait partie intégrante de la
notification et est exigée par la loi du for, la Convention s’applique, ainsi que l’ensemble
des déclarations 262 . Le même raisonnement s’applique dans le cadre d’une
notification substituée (substituted service), connue dans certains états des Etats-
Unis : lorsque le droit procédural d’un état permet d’effectuer une notification
substituée (substituted service) au Secrétaire d’Etat, mais exige également du
demandeur qu’il envoie un avis directement au défendeur à l’étranger, la Convention
ainsi que l’ensemble des déclarations s’appliquent à cette transmission à l’étranger263.

(3) Effet de réciprocité en cas d’opposition ?


206. Une question qui se pose en pratique est celle de savoir si l’opposition faite par un
Etat partie contre l’utilisation d’un certain mode de transmission a un effet de
réciprocité. En d’autres termes, un Etat peut-il utiliser une voie de transmission pour
notification à l’étranger, alors qu’il s’oppose lui-même à l’usage de cette voie pour les
transmissions en provenance de l’étranger ? Pour donner un exemple, l’Allemagne et la

260. L’inadmissibilité de la notification par voie postale en Suisse a notamment été reconnue
par la Court of first instance de Hong Kong : Continental Mak Limited c. Verkehrs-Club de
Schweiz, 31 octobre 2001.
261. Dans ce cas, seule la date de la notification formelle devrait être prise en compte aux fins
de l’art. 15 ; voir le Rapport de la Commission spéciale de 1977, op. cit. (note de bas de
page 113), p. 387.
262. Voir les para. 8 et s.
263. Voir Melia c. Les Grands Chais de France, 135 F.R.D. 28, 1990 U.S. Dist. LEXIS 12684
(D.R.I. 1990).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 150

Suisse, qui se sont toutes deux opposées à la notification sur leur territoire par voie
postale, peuvent-elles utiliser la voie postale pour notifier des actes à l’étranger ?
207. Il semblerait qu’en pratique, les réponses données à cette question varient. Elles
peuvent dépendre, d’une part, de l’approche adoptée par l’Etat d’origine « opposant »
(dans les exemples cités, l’Allemagne ou la Suisse) et, d’autre part, de l’approche
adoptée par l’Etat de destination, qui, par hypothèse, ne s’oppose pas à la voie de
transmission incriminée. Ainsi, l’Etat d’origine peut soutenir que sa propre déclaration
d’opposition (réserve) doit être comprise de manière « réciproque ». C’est ainsi qu’en
Allemagne, l’Oberlandesgericht de Düsseldorf a statué que l’objection allemande, en
vertu de laquelle « [u]ne signification ou notification selon l’article 10 de la Convention
n’aura pas lieu », doit s’interpréter de manière « réciproque » (allseitig), rappelant qu’il
s’agissait-là de la jurisprudence allemande majoritaire 264 . En vertu de cette
interprétation, des actes en provenance de l’Allemagne ne peuvent pas être transmis
par voie postale à l’étranger.
208. L’Etat de destination peut quant à lui invoquer le principe de la réciprocité de
l’opposition faite par l’Etat d’origine. Ainsi, dans l’exemple donné ci-dessus, l’Etat de
destination peut refuser les notifications par la voie postale émanant de l’Etat d’origine,
quand bien même il ne s’est pas opposé à ce mode de transmission. Le principe de la
réciprocité de l’opposition invoquée par l’Etat de destination peut se fonder sur l’équité
et la théorie traditionnelle du droit international public : si un Etat fait une réserve
prévue par un traité, il ne peut exiger des autres Etats parties le respect d’une
disposition ou d’une norme conventionnelle dont il refuse lui-même l’application265.

264. Voir OLG Düsseldorf, 3e Zivilsenat, 8 février 1999, ZfIR 1999, p. 324-326. Bien que le cas
d’espèce porte sur le mode de transmission par le biais d’un officier ministériel prévu par
l’art. 10(c) de la Convention (voir le para. 233), les développements de la Cour sur la
nature et les effets de l’opposition allemande aux modes de transmission prévus à l’art. 10
sont de caractère général et s’appliquent par conséquent aussi à la transmission par voie
postale.
265. Voir par ex. K. Ipsen, Völkerrrecht, 3e éd., Munich, Verlag C. H. Beck, 1990, para. 14,
notes 11 et s. ; A. Verdross & B. Simma, Universelles Völkerrecht: Theorie und Praxis, 3e
éd., Berlin, Duncker & Humblot, 1984, para. 733, note 5. Ce principe semble aussi
découler de l’art. 21 de la Convention de Vienne sur le droit des traités qui traite des
effets juridiques des réserves et des objections aux réserves.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 151

Mais ce principe n’est pas absolu et, dans une approche plus moderne, peut être nuancé
comme suit : alors qu’un Etat ayant fait la réserve ne saurait exiger des autres Etats
parties (n’ayant pas fait la même réserve) qu’ils appliquent le traité sans effet
réciproque, ces autres Etats ne sont nullement obligés d’appliquer la réciprocité266. En
d’autres termes, les autres Etats ont la faculté de lever la réciprocité267.
209. A cet égard, la démarche de la République slovaque, qui s’est opposée à la
notification par voie postale sur son territoire, paraît d’un intérêt particulier. La
République slovaque a en effet pris contact par la voie diplomatique avec d’autres Etats
parties pour leur demander de clarifier leur position, c’est-à-dire d’indiquer s’ils
invoqueraient la réciprocité de la réserve slovaque ou non. Les Etats parties qui ont
répondu à cette requête ont tous indiqué qu’ils n’invoqueraient pas la réciprocité de la
réserve slovaque. Parmi les autres Etats ayant déclaré s’opposer à la transmission par
voie postale, tous n’ont pas engagé les mêmes efforts pour contacter les autres Etats
parties, mais évitent néanmoins d’utiliser ce mode de transmission pour leurs envois à
l’étranger (c’est notamment le cas de la Suisse), à moins que l’Etat de destination ne
leur ait expressément communiqué son acceptation des notifications par voie postale
émanant de l’Etat d’origine opposant.
210. Dans le but de clarifier davantage la situation et d’améliorer le fonctionnement de
la Convention, une uniformisation de la pratique des Etats parties (d’origine et de
destination) semble souhaitable. La Commission spéciale de 2003 a permis de révéler
qu’une telle uniformisation était d’ores et déjà bien avancée268.

266. Voir M. Kaum, « Ausländersicherheit für Briten – Inlandsbezug ausländischer


Vorbehaltserklärungen », IPRax 1992, p. 18, avec d’autres renvois. Voir également la
« Note sur les réserves et les facultés dans les Conventions de La Haye », établie par le
Bureau Permanent, Document préliminaire C de juin 1976, in Actes et documents de la
Treizième session (1976), Tome I, Matières diverses, La Haye, Imprimerie Nationale,
1978, p. 102 ; G.A.L. Droz, « les réserves et les facultés dans les Conventions de La Haye
de droit international privé », Rev. crit. d.i.p. 1969, p. 381.
267. Voir en ce sens, au sujet de l’opposition faite par l’Allemagne à la voie de transmission
consulaire prévue à l’art. 8(1) : Tokyo District Court, jugement, 24 février 1998 : il n’est
pas contraire au principe de réciprocité prévu à l’art. 21 de la Convention de Vienne qu’un
Etat s’étant opposé à l’utilisation de la voie consulaire utilise ce mode de transmission à
l’égard du Japon qui n’a pas exprimé une telle opposition.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 152

c) Reconnaissance ultérieure du jugement


211. Le fait qu’un Etat n’ait pas déclaré s’opposer à la notification par la voie postale,
n’implique pas forcément qu’il reconnaîtra ensuite un jugement étranger à l’encontre
d’un défendeur qui a été notifié par cette voie. L’Etat de destination peut refuser
l’exécution d’une décision étrangère au motif que la notification par courrier ne satisfait
pas à son droit interne. On ne peut que recommander aux demandeurs envisageant de
faire reconnaître et exécuter un jugement dans l’Etat de destination, de vérifier à
l’avance si la notification par voie postale est acceptée par le droit interne de cet Etat.
212. A cet égard, le communiqué du Japon est particulièrement intéressant. Lors de
la Commission spéciale de 2003, la délégation japonaise a clarifié, comme suit, sa
position concernant l’article 10(a) :
« Le Japon n’a pas déclaré s’opposer à l’envoi d’actes judiciaires, par la voie postale,
directement à des destinataires au Japon. Comme le représentant du Japon l’a
clairement exprimé lors de la Commission spéciale de 1989 sur le fonctionnement
pratique des Conventions Notification et Obtention des preuves, le Japon ne
considère pas que l’utilisation de la voie postale pour l’envoi d’actes judiciaires à des
personnes au Japon constitue une atteinte à sa souveraineté.
Néanmoins, comme le représentant l’a aussi indiqué, l’absence d’opposition formelle
ne signifie pas que l’envoi d’actes judiciaires par la voie postale à des destinataires
au Japon sera toujours considéré comme notification valable au Japon. En effet,
l’envoi de documents par une telle méthode ne constituerait pas une notification
valable au Japon dans le cas où les droits du destinataire n’auraient pas été
respectés.»269

268. Voir Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note
de bas de page 80), No 79.
269. Traduction du Bureau Permanent ; Conclusions et Recommandations de la Commission
spéciale de 2003, op. cit. (note de bas de page 80), No 57. Le Japon avait fait un premier
communiqué à cet égard lors de la Commission spéciale de 1989 - Pour un exemple de
refus de reconnaissance et d’exécution au Japon d’un jugement new-yorkais au motif que
la notification par voie postale et sans traduction d’une citation à comparaître à un
défendeur japonais n’est pas respectueuse des droits du défendeur, voir : Hachioji Branch
of Tokyo District Court, jugement, 8 décembre 1997.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 153

d) Position particulière des Etats-Unis : trois lectures de l’article 10


213. Aux Etats-Unis, l’article 10(a) a suscité plus de décisions judiciaires que toutes les
autres dispositions de la Convention. Dans la vaste majorité des cas, il s’agissait de
notifier des demandes de dommages-intérêts fondées sur la responsabilité du fait du
produit à des défendeurs japonais. Or, ces décisions des Etats-Unis ont causé, et
causent toujours, une certaine confusion. En effet, les tribunaux font des lectures
différentes de l’article 10(a). Pendant longtemps, deux catégories de décisions
pouvaient être distinguées ; il semblerait néanmoins, qu’une troisième catégorie ait
récemment vu le jour.

(1) Première catégorie : « adresser » « notifier »


214. A partir de 1985, les tribunaux de district fédéraux (Federal District Courts) et
certains tribunaux d’état (state Courts) des Etats-Unis ont jugé que, dès lors que c’est
le verbe « notifier » qui est généralement employé ailleurs dans la Convention,
l’utilisation du verbe « adresser » à l’article 10(a) signifie que cette disposition
n’envisage pas la notification d’actes par la voie postale. Gardant à l’esprit le caractère
exclusif de la Convention reconnu dans la décision Schlunk (voir les para. 44 et s.), si
l’article 10(a) n’envisage pas une notification par voie postale, la conclusion s’ensuit
qu’il est impossible de notifier un acte introductif d’instance par cette méthode dans un
autre Etat partie. D’après cette première catégorie de décisions, l’article 10(a)
autoriserait seulement l’envoi de documents relatifs au procès, une fois que le
défendeur a reçu notification par une autre voie conventionnelle. Ce raisonnement se
fonde principalement sur une interprétation grammaticale du texte du traité. Pour
étayer cette approche, certains tribunaux ont aussi tiré argument du fait que le droit de
procédure interne de l’Etat de destination soit ne connaissait pas, soit n’admettait pas
la notification postale. Le précédent le plus fréquemment cité à l’appui de cette
première catégorie est la décision de la United States Court of Appeals for the Eight
Circuit dans l’affaire Bankston c. Toyota Motor Corp. de 1989270.

(2) Deuxième catégorie : « adresser » = « notifier »


215. Selon la deuxième catégorie de décisions, les tribunaux ont jugé que l’article 10(a)
permet la notification par la voie postale. L’arrêt de référence est la décision de la United
States Court of Appeals for the Second Circuit dans l’affaire Ackermann c. Levine271.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 154

Dans cette affaire, la Cour a jugé que la décision d’un tribunal allemand doit être
reconnue par un tribunal des Etats-Unis, même si la notification au défendeur résidant
aux Etats-Unis a été faite par la poste (et même si l’Allemagne elle-même a élevé, en
application de l’art. 10(a), une objection formelle à l’acheminement des actes sur son
territoire par la voie postale). Cette conclusion repose sur une interprétation historique
et systématique de la Convention. L’utilisation du terme « send » au lieu de « serve » a
été mise sur le compte d’une inadvertance de rédaction272.

(3) Premières réactions


216. Lors de la Commission spéciale de 1989, les divergences de vue entre les
tribunaux des Etats-Unis étaient déjà patentes. Elles ont fait l’objet de discussions
animées à l’issue desquelles les experts ont rejeté l’interprétation restrictive de
l’article 10(a) faite dans Bankston273.
217. Depuis la Commission spéciale de 1989, la division de la jurisprudence s’est
affirmée, sans que se manifeste une tendance en faveur de l’une ou l’autre

270. Dans le sens de Bankston - tribunaux fédéraux : Mommsen c. Toro Co, 108 F.R.D. 444
(S.D. Iowa 1985) ; Pochop c. Toyota Motor Corp. Ltd., 111 F.R.D. 464 (S.D. Miss. 1986) ;
Cooper c. Makita Electric Works Ltd., 117 F.R.D. 16 (D. Me. 1987) ; McClenon c. Nissan
Motor Corp., 726 F.Supp. 822, 1989 U.S. Dist. LEXIS 15072 (N.D. Fla. 1989) ; Wasden c.
Yamaha Motor Co. Ltd., 131 F.R.D. 206 (M.D. Fla. 1990) ; Raffa c. Nissan Motor Co., 141
F.R.D. 45, 1991 U.S. Dist. LEXIS 20273 (E.D. Pa. 1991) ; Gallagher c. Mazda Motor Corp.,
781 F.Supp. 1079 (E.D. Pa. 1992) ; Arco Electric Control Ltd. c. Core International, 794
F.Supp. 1144 (S.D. Fla. 1992) ; Anbe c. Kikuchi, 141 F.R.D. 498 (D. Haw. 1992) ; Mateo
c. M/S Kiso, 805 F.Supp. 792, 796 (N.D. Cal. 1992) ; Gonnuscio c. Seabrand Shipping,
908 F.Supp. 823 (D. Or. 1995) ; Golub c. Isuzu Motors, 924 F.Supp. 324 (D. Mass.
1996) ; Knapp c. Yamaha Motor Corporation, 60 F.Supp.2d 566 (S.D. W. Va. 1999) ;
Nuovo Pignone c. Storman Asia M/V, 310 F.3d 374, 384 (5th Cir. 2002) ; Uppendahl c.
Am. Honda Motor Co., 291 F.Supp.2d 531, 2003 U.S. Dist. LEXIS 20717 (W.D. Ky.
2003) ; Cupp c. Alberto-Culver USA, Inc., 2004 U.S. Dist. LEXIS 4182 (W.D. Tenn.
2004) - tribunaux d’états : Suzuki Motor Company c. Superior Court of San Bernardino
County, 200 Cal.App.3d 1476 (Cal. Ct. App. 1988) ; Frankenmuth Mutual Insurance
Company c. ACO Inc., 484 N.W.2d 718 (Mich. Ct. App. 1992) ; Zwerling c. Zwerling, 636
N.Y.S.2d 595 (N.Y. Sup. Ct. 1995) ; Meek c. Nova Steel Processing Inc., 706 N.E.2d 374
(Ohio Ct. App. 1997) ; Prom c. Sumitomo Rubber Industries, 592 N.W.2d 657 (Wis. Ct.
App. 1999).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 155

interprétation. L’opinion délivrée par le Legal Advisor du Département d’Etat,


condamnant la décision Bankston, ne semble pas avoir eu l’effet escompté274. Par
ailleurs, il semble que seuls les tribunaux des Etats-Unis ont éprouvé des difficultés avec
l’interprétation de cet article275.

271. Ackermann c. Levine, 788 F.2d 830 (2nd Circ. 1986). Dans le sens d’Ackermann -
tribunaux fédéraux : Newport Components, Inc. c. NEC Home Electronics (USA), Inc.,
671 F.Supp. 1525 (C.D. Cal. 1987) ; Myers c. ASICS Corp., 711 F.Supp. 1001, 1007-08
(C.D. Cal. 1989) ; Borschow Hosp. & Medical Supplies, Inc. c. Burdick-Siemens Corp., 143
F.R.D. 472, 1992 U.S. Dist. LEXIS 15669 (D.P.R. 1992) ; Curcuruto c. Cheshire, 864
F.Supp. 1410 (S.D. Ga. 1994) ; R. Griggs Group, Ltd. c. Filanto Spa, 920 F.Supp. 1100
(D. Nev. 1996) indiquant (1105) que « [l]e placement d’un seul alinéa [alinéa a) de
l’art. 10] traitant de l’envoi d’actes non notifiés (‘nonservice documents’) au beau milieu
de quinze articles traitant de la notification des actes, serait incohérent avec la structure
de l’entière convention ». EOI Corp. c. Medical Marketing Ltd., 172 F.R.D. 133 (D. N.J.
1997) ; Eli Lilly c. Roussel Corp., 23 F.Supp.2d 460 (D. N.J. 1998) ; Trump Taj Mahal,
Assoc. c. Hotel Services, 183 F.R.D. 173 (D. N.J. 1998) ; WAWA Inc., c. Christensen, 44
Fed. R. Serv. 3d 589 (E.D. Pa. 1999) ; Zaboli c. Mazda Motor Corp., 1999 U.S. Dist. LEXIS
21756 (N.D. Ga. 1999) ; Randolph c. Hendry, 50 F.Supp.2d 572 (S.D. W. Va. 1999) qui
estime (577) que « si l’interprétation contraire devait être admise […] alors l’art. 10(a)
serait affreusement mal placé. En effet, il constituerait une disposition permettant
l’utilisation de la voie postale, mais ne fournirait aucune indication quant à la question de
la notification des actes à l’étranger – seule question que la Convention était censée
traiter ». Friede & Goldman c. Gotaverken Arendal Consultants, 2000 U.S. Dist. LEXIS
3319 (E.D. La. 2000) ; Heredia c. Transport S.A.S, 2000 U.S. Dist. LEXIS 4094 (S.D. N.Y.
2000) ; Paradigm Entertainment c. Video Systems, 2000 U.S. Dist. LEXIS (N.D. Tex.
2000) ; Schiffer c. Mazda Motor Corp., 192 F.R.D. 335, 2000 U.S. Dist. LEXIS 6020 (N.D.
Ga. 2000) ; Blades c. Ill. Cent. R.R., 2003 U.S. Dist. LEXIS 3823 (E.D. La. 2003) ;
Brockmeyer c. Marquis Publications, Ltd., No 02-56283 (9th Circ. 2004) (sur la décision
Brockmeyer, voir le para. 218) ; Papir c. Wurms, 02 Civ. 3273 (RCC), 2005 U.S. Dist.
LEXIS 2201, 2005 WL 372061 (S.D. N.Y. 2005) (sur la décision Papir, voir aussi le
para. 219) - tribunaux d’états : Nicholson c. Yamaha, 566 A.2d 135 (Md. Ct. Spec. App.
1989) ; Gapanovich c. Komori, 255 A.2d 607 (N.J. Super.Ct. 1992) ; Quinn c. Keinicke,
700 A.2d 147 (Del. Super. Ct. 1996) ; Denlinger c. Chinadotcom Corp., 110 Cal. App. 4th
1396, 2 Cal. Rptr. 3d 530, 2003 Cal. App. LEXIS 1161, 2003 Cal. Daily Op. Service 6738,
2003 D.A.R. 8518 (Cal. App. 6th Dist. 2003).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 156

(4) Nouvelles évolutions conduisant à une troisième catégorie

(i) Brockmeyer : une clarification appréciée


218. L’une des décisions américaines les plus importantes rendues récemment sur la
question du sens du mot « send » à l’article 10(a) est sans aucun doute Brockmeyer
c. Marquis Publications, Ltd.276. Dans Brockmeyer, le Ninth Circuit approuva la
décision prise dans Ackermann selon laquelle l’article 10(a) de la Convention
Notification permet la notification par voie postale à l’égard de défendeurs se trouvant
dans des Etats qui ne se sont pas opposés à l’utilisation de la voie postale. Cela étant,
la Cour dans Brockmeyer jugea aussi expressément que la Convention Notification, « en
elle-même, n’autorise pas expressément la notification internationale par voie postale »
et qu’il convient de « regarder ailleurs que dans la Convention de La Haye pour
déterminer si une notification par voie postale, qui n’est simplement pas interdite par
l’article 10(a), est effectivement autorisée » [traduction du Bureau Permanent]. En
d’autres termes, Brockmeyer suit la position recommandée dans ce Manuel selon
laquelle la validité de la notification par voie postale d’un acte à l’étranger dépend en

272. B. Ristau, op. cit. (note de bas de page 43), p. 205. Pour plus de commentaires sur
Ackermann, voir le para. 220.
273. Rapport de la Commission spéciale de 1989, op. cit. (note de bas de page 54) ;
concernant la Commission spéciale de 2003, voir le para. 225.
274. Dans cette opinion, publiée dans ILM 1991, p. 260, le Legal Advisor indique qu’à son avis
le résultat auquel est arrivé le tribunal dans Bankston, à savoir que la Convention ne
permet pas la notification par la voie postale, n’est pas correct.
275. Il n’est pas possible ici de faire référence au grand nombre de décisions non américaines
soutenant expressément l’opinion selon laquelle l’art. 10(a) permet de notifier des actes.
Voir par ex. Noirhomme c. Walklate, Queen’s Bench Division, Londres, 15 avril 1991,
compte rendu dans The Times du 2 août 1991, p. 27 et les arrêts suivants, cités dans la
décision Brockmeyer c. Marquis Publications, Ltd. (développée au para. 218) : Cour de
justice des Communautés européennes (5e ch.) du 22 juin 1999, Srl. c. Italo
Fenocchio, C-412/97, E.C.R. 1999, I-3845 ; Alberta (Canada) Queens Bench, Integral
Energy & Envtl. Eng’g Ltd. c. Schenker of Canada Ltd., (2001) 293 A.R. 233, 2001 WL
454163 ; Cour d’appel de Thessaloniki (Grèce), R. c. Re Recognition of an Italian
Judgment, 2000 WL 33541696.
276. No 02-56283 (9th Circ. 2004), 383 F.3d 798 ; 2004 U.S. App. LEXIS 18349.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 157

premier lieu de la loi du for (voir le para. 202). Ensuite la Cour examina avec précaution
l’article 4(f) des FRCP et décida qu’en vertu de cette règle, la notification par voie
postale n’est valable que si l’acte a été envoyé par le greffier du tribunal en utilisant une
forme de voie postale requérant un accusé réception (art. 4(f)(2)(C)(ii)), ou si la
notification a été approuvée par la district court (art. 4(f)(3))277.

(ii) Papir : un pas en arrière


219. A notre connaissance, la décision la plus récente sur la question en jeu a été
rendue par la United States District Court for the Southern District de l’état de
New York (qui fait partie du Second Circuit et qui est par conséquent liée par le
précédent créé par Ackermann)278. Dans cette affaire, le demandeur se fondait sur une
notification par voie postale en vertu de l’article 10(a) mais il n’avait pas tenté de
satisfaire aux conditions de l’article 4(f)(2)(C)(ii) des FRCP. Le défendeur remettait en
cause la notification en se fondant sur la décision Brockmeyer. La District Court
reconnut que la notification effectuée par le demandeur ne satisfaisait pas à
l’article 4(f)(2)(C)(ii), mais décida que la notification était néanmoins valable. Le
Tribunal statua comme suit :
« Ackermann constitue la loi de ce circuit et exclut de se fonder sur Brockmeyer.
Dans Ackermann, le second circuit déclara que la notification par voie postale
effectuée en vertu de l’art. 10(a) constituait une méthode de notification alternative
approuvée par la Convention de La Haye. […] Le tribunal rejeta donc l’argument
selon lequel la notification par voie postale serait inefficace parce qu’elle ne
satisfaisait pas à la Règle fédérale de procédure civile 4. […] Le tribunal statua que
‘la question de savoir si la notification [faite par le demandeur] satisfait à la règle 4
[…] n’est pas déterminante compte tenu du fait que les Etats-Unis n’ont fait aucune
déclaration ou réserve lors de la ratification de la Convention au regard de la
disposition fédérale 4, ou de l’art. 10(a) de la Convention […]’. […] Ackermann et
Brockmeyer sont clairement contradictoires ; ce tribunal est bien sûr lié par
l’interprétation du second circuit de la loi fédérale. » [Traduction du Bureau
Permanent]

277. Voir la note de bas de page 254 in fine.


278. Papir c. Wurms, 02 Civ. 3273 (RCC), 2005 U.S. Dist. LEXIS 2201, 2005 WL 372061 (S.D.
N.Y. 2005).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 158

220. L’on peut cependant se demander si Ackermann et Brockmeyer sont vraiment


contradictoires. En effet, il semble plutôt que dans Papir, le Tribunal n’ait pas pris en
considération le fait que contrairement à Brockmeyer, qui impliquait la validité d’une
notification sortante, Ackermann impliquait une question relative à une notification
entrante. Le Tribunal dans Ackermann mena une double investigation, à savoir: (1) si
les Etats-Unis (en tant qu’Etat de destination) ont fait une quelconque déclaration ou
réserve relative à la notification en vertu de l’article 10(a)279 ; et (2) si la notification
par envoi postal recommandé était valable au regard de la loi allemande (la loi de l’Etat
d’origine). Le Tribunal répondit à cette dernière question par l’affirmative, indiquant
qu’« en vertu de la preuve présentée ci-après, la notification n’a pas enfreint la présente
loi allemande » [traduction du Bureau Permanent]280. Ainsi, il peut parfaitement être
avancé qu’Ackermann a en réalité adopté la position recommandée dans ce Manuel et
qui était clairement exprimée dans Brockmeyer, à savoir que la notification par voie
postale en vertu de l’article 10(a) est possible, sous réserve de deux conditions
cumulatives : (1) l’Etat de destination ne doit pas s’être opposé à cette méthode, (2) les
conditions de validité d’une notification par voie postale imposées par la loi du for
doivent être respectées. A la lumière de ces commentaires, il paraît difficile de voir
comment Ackermann et Brockmeyer pourraient être « contradictoires » ; il reste
seulement à espérer que la position développée dans la décision Papir finira par
s’éclipser avec la décision Papir elle-même.

(5) Conclusion
221. L’analyse des décisions rendues par les tribunaux américains sur l’article 10(a)
permet de dégager trois catégories de décisions potentielles281 :
(1) la position Bankston : l’article 10(a) ne permet pas la notification par voie
postale ;

279. Voir Ackermann, op. cit. (note de bas de page 271), 840.
280. Voir ibid., 838, n7.
281. Cette conclusion a été initialement proposée par M. Glenn P. Hendrix (associé au
Département contentieux de Arnall Golden Gregory) lors d’une présentation à la
Conférence de la section droit international de l’ABA, au printemps 2005 à Washington.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 159

(2) la position Ackermann telle qu’appliquée dans Brockmeyer : l’article 10(a)


permet la notification par voie postale mais seulement si une telle notification
satisfait aussi aux conditions de l’art. 4(f)(2)(C) ou de l’art. 4(f)(3) des
FRCP ; et
(3) la position Ackermann, telle qu’interprétée dans Papir : l’article 10(a) permet
la notification par voie postale, que la notification satisfasse ou non à
l’art. 4(f)(2)(C).
222. Eu égard à la catégorie (1), il peut être utile de rappeler que la Convention de 1965
a été le premier texte établi par la Conférence de La Haye comportant une version
anglaise officielle et concernant les notifications à l’étranger. Néanmoins, le verbe
« adresser » utilisé dans la version française de l’article 10(a) de la Convention de 1965
qui est rendu en anglais par le verbe « send », avait été utilisé à peu près dans le même
contexte dans trois traités précédents élaborés à La Haye (la Convention du
14 novembre 1896 relative à la procédure civile, la Convention du 15 juillet 1905
relative à la procédure civile, qui remplaçait celle de 1896, la Convention du premier
mars 1954 relative à la procédure civile qui a elle-même remplacé la Convention de
1905). S’il est vrai que le terme « adresser » n’est pas équivalent à la notion de
« service » (signification ou notification), il ne l’exclut certainement pas. Au contraire, il
a été interprété avec constance dans le sens de la signification ou notification282. On ne
peut donc tirer argument ni de la lettre, ni de l’histoire des Conventions de La Haye pour
justifier l’approche prise dans Bankston. D’un point de vue téléologique également,
l’approche dans Bankston n’a pas beaucoup de sens, puisqu’elle mène à la conclusion
que la Convention ne s’applique pas à la notification de l’acte le plus important d’une
procédure, à savoir l’acte introductif d’instance, mais qu’il s’applique à la transmission
d’actes d’importance secondaire comme les actes de procédure283.

282. Conférence de La Haye de droit international privé, « Mémoire sur la notification des actes
judiciaires et extrajudiciaires à l’étranger », par G.A.L. Droz, in Actes et documents de la
Dixième session (1964), Tome III, Notification, La Haye, Imprimerie Nationale, 1965,
p. 12-13, 15-17.
283. Voir aussi D. McClean, op. cit. (note de bas de page 175), p. 37, selon qui les conclusions
développées dans Bankston sont « totalement injustifiées » (« wholly unjustified »).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 160

223. Il se peut que les descriptions aux points (2) et (3) ci-dessus ne constituent pas
réellement des « catégories » distinctes, mais plutôt des sous-ensembles d’une même
catégorie. Néanmoins, elles reflètent des approches différentes pouvant conduire à des
résultats différents dans des affaires particulières. Comme expliqué ci-dessus, ce
Manuel désapprouve les décisions Bankston et Papir et recommande le raisonnement
qui est sous-jacent dans Ackermann et clairement exprimé dans Brockmeyer : la
notification par voie postale est possible et efficace en vertu de l’article 10(a) sous
réserve de deux conditions cumulatives : (i) l’Etat de destination ne doit pas s’être
opposé à l’utilisation de cette méthode, et (ii) les conditions de validité d’une
notification par voie postale telles qu’imposées par la lex fori doivent être respectées.
Dans ce contexte, il est à espérer que le Second Circuit précisera que la notification par
la voie postale internationale est effectivement autorisée en vertu de
l’article 4(f)(2)(C)(ii), mais seulement à la condition que l’envoi soit traité et effectué
par le greffier (clerk) de la federal district court devant laquelle le procès est intenté.
224. A ce jour, la Cour suprême des Etats-Unis ne s’est pas encore prononcée sur
l’interprétation à donner à l’article 10(a).
225. La Commission spéciale qui s’est tenue en 2003 a réaffirmé sa position selon
laquelle le terme « send » (adresser) dans l’article 10(a), version anglaise, doit être
compris comme renvoyant à la « notification » (« service »), par la voie postale284.

e) Voie postale et exigence de traduction ?


226. Est-ce que les actes notifiés par la voie postale doivent être traduits dans la langue
de l’Etat de destination ? En vertu de l’article 5(3) de la Convention, l’Autorité centrale
de l’Etat requis peut demander que l’acte à notifier soit rédigé ou traduit dans la langue
officielle de l’Etat requis, lorsqu’elle procède ou fait procéder à sa notification selon une
forme prescrite par son droit interne ou selon une forme particulière demandée par le
requérant. La simple remise de l’acte échappe à l’exigence de traduction (voir le
para. 142). Il ressort clairement de la première phrase de l’article 5 que cette disposition
est destinée à s’appliquer seulement à la voie principale de transmission (c.-à-d. la
transmission par le biais de l’Autorité centrale de l’Etat requis). Une interprétation

284. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note de


bas de page 80), No 55.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 161

grammaticale et systématique de l’article 5 mène à la conclusion qu’une traduction de


l’acte à notifier, et a fortiori des documents joints à celui-ci, n’est pas requise pour la
notification par voie postale285. Ainsi, plusieurs tribunaux ont jugé que la notification
par la voie postale d’actes non traduits dans la langue de l’Etat de destination n’était pas
contraire à la Convention286.
227. Une décision autrichienne rendue en application de la Convention de La Haye de
1954 relative à la procédure civile mérite d’être mentionnée ici. La Cour suprême de
l’Autriche a ainsi jugé que la notification par la voie postale en Italie d’une demande
autrichienne sans traduction dans la langue du destinataire est « sans effet », car
contraire aux principes d’une procédure légale régulière (due process). Le Tribunal
autrichien se réfère expressément au principe du procès équitable garanti par
l’article 6(1) de la CEDH 287 . La Cour européenne des Droits de l’Homme à
Strasbourg n’a, à notre connaissance, pas encore eu à se prononcer sur l’exigence d’une
notification dans la langue du destinataire dans le cadre d’une affaire civile ou
commerciale. Dans une affaire pénale, la Cour a cependant reconnu que l’absence de
traduction constituait une violation des articles 6(1) et (3)(a) de la CEDH288.

285. G. Born, op. cit. (note de bas de page 174), p. 811.


286. Shoei Kako Co. c. Superior Court of the City and County of San Francisco (Etats-Unis),
33 C.A.3d 808, 109 Cal, Rptr, 402 (Cal. App. 1973) qui a également conclu que l’absence
de traduction en japonais n’était pas contraire à l’exigence du « due process », vu que les
sociétés défenderesses comprenaient l’anglais ; Weight c. Kawasaki Heavu Industry
Industries Ltd, 597 F.Supp. 1082 (E.D. Va. 1984) ; Lemme c. Wine of Japan Import, 631
F.Supp. 456, 464 (E.D. N.Y. 1986) ; Sandoval c. Honda Motor Co. Ltd, 527 A2d 564 (Pa.
1987) ; McClenon c. Nissan Motor Corp., 726 F.Supp. 822, 1989 U.S. Dist. LEXIS 15072
(N.D. Fla. 1989) ; Heredia c. Transport SAS, 2000 U.S. Dist. LEXIS 4094 (S.D. N.Y.
2000). Voir aussi CA Paris (France), 6 avril 1979, JT 1980, p. 156 ; OLG Hamm
(Allemagne), 16 mars 1981 (2 U 182/80).
287. OGH, 16 juin 1998, IPRax 1999, p. 260.
288. Affaire Brozicek c. Italie, 19 décembre 1989 série A No 167, cité par F. Matscher,
« Sprache der Auslandzustellung und Art. 6 EMRK », IPRax 1999, p. 274. Cette affaire
impliquait une personne née en Tchécoslovaquie et résidant en Allemagne, qui avait été
détenue en Italie et avait informé les autorités italiennes concernées qu’en raison de son
absence de connaissance de la langue italienne, elle avait des difficultés à comprendre la
teneur de leurs communications.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 162

228. Enfin, rappelons ici la recommandation de la Quatorzième session de la Conférence


d’utiliser la formule modèle contenant les Eléments essentiels de l’acte à notifier
accompagnée d’une note d’avertissement dans tous les cas de notification à l’étranger,
donc y compris dans les cas de transmission par voie postale (voir l’Annexe 3; sur les
exigences de traduction relatives à la formule modèle, voir le para. 118).

D. La notification par le biais d’officiers ministériels, fonctionnaires ou autres


personnes compétents de l’Etat requis

a) La communication directe entre « officiers ministériels, fonctionnaires ou autres


personnes compétents » (par ex. entre huissiers, art. 10(b))

(1) En général
229. L’article 10(b) prévoit la faculté pour les officiers ministériels, fonctionnaires et
autres personnes compétents de l’Etat d’origine, de faire procéder à des notifications
d’actes judiciaires directement par les soins des officiers ministériels, fonctionnaires ou
autres personnes compétents de l’Etat de destination. Chaque Etat partie peut déclarer
s’opposer à ce mode de transmission (art. 21(2)(a))289. Les déclarations d’opposition
des Etats parties figurent dans l’état de la Convention qui est disponible sur le site
Internet de la HCCH.
230. Le droit de l’Etat d’origine détermine qui sont, dans cet Etat, les officiers
ministériels, les fonctionnaires et autres personnes compétents pour transmettre une
demande de notification en vertu de l’article 10(b). De même, le droit de l’Etat de
destination détermine qui sont, dans cet Etat, les officiers ministériels, les

289. Seule la déclaration importe et non le contenu du droit interne d’un Etat. C’est donc à tort
qu’un tribunal des Etats-Unis a jugé que, pour savoir si un Etat partie s’oppose à une
voie de transmission donnée, il convient d’examiner le droit de procédure de cet Etat afin
de déterminer si la méthode de notification envisagée serait valable dans cet Etat : Hunt's
Pier Assocs. c. Conklin (In re Hunt's Pier Assocs.), 156 B.R. 464, 1993 Bankr. LEXIS 989,
27 Fed. R. Serv. 3d (Callaghan) 165 (Bankr. E.D. Pa. 1993). Suite à un examen du droit
de procédure de l’Ontario, le tribunal conclut que les modes de transmission prévus par
les art. 10(b) et (c) de la Convention ne sont pas admissibles et que par conséquent, le
Canada s’y oppose.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 163

fonctionnaires et autres personnes compétents pour recevoir et exécuter les demandes


de notification en vertu de cette disposition290.
231. L’usage de cette voie de transmission présuppose que l’Etat d’origine ainsi que
l’Etat de destination ont un système de notification par officiers ministériels,
fonctionnaires ou autres personnes compétents en place. En pratique, un tel système
de communication directe entre personnes compétentes fonctionne surtout dans les
Etats qui connaissent l’institution des huissiers de justice291. Le demandeur ou son
avocat s’adresse à un huissier dans son Etat. Celui-ci envoie alors l’acte à notifier, soit
directement à son collègue territorialement compétent dans l’Etat de destination, soit à
l’organisation nationale professionnelle de l’Etat de destination, qui transmet cette
demande et l’acte à notifier à l’huissier territorialement compétent. Pour faciliter ce
mécanisme, des organisations professionnelles se sont entendues pour qu’il y ait dans
chaque Etat un tarif unique pour les notifications en provenance de l’étranger.

(2) Position du Royaume-Uni (lettre du 11 septembre 1980)


232. Lors de la ratification, le Royaume-Uni a déclaré que, conformément aux
articles 10(b) et (c), « les actes judiciaires devant être signifiés ou notifiés par les soins
des officiers ministériels, fonctionnaires ou autres personnes compétentes ne seront
acceptés au Royaume-Uni que par l’Autorité centrale ou les autorités additionnelles et
seulement si ces actes proviennent d’officiers ministériels, ou d’agents consulaires ou
diplomatiques d’autres Etats contractants ». Cette déclaration a conduit à se demander
si le Royaume-Uni avait toujours l’intention d’autoriser une notification directe effectuée

290. Ainsi, doit être approuvée la décision de la Cour suprême du Portugal en date du
10 novembre 1993, qui, en se référant expressément à la Convention Notification et au
droit procédural portugais, a refusé de reconnaître une décision rendue par une cour
anglaise au motif que la notification par un avocat à une société portugaise n’avait pas été
accomplie par une personne compétente : Supremo Tribunal de Justiça, 10 novembre
1993, CJ (STJ) Ano1, t. III, 117.
291. L’art. IV du Protocole annexé à la Convention de Bruxelles prévoyait un tel système de
notification d’un huissier à un autre huissier entre Etats parties n’ayant pas formulé
d’objection contre un tel mode de notification. Ce Protocole n’a pas été repris par le
nouveau règlement européen (CE No 44/2001, du 22 décembre 2000, JOCE L12, 16
janvier 2001) qui a remplacé la Convention de Bruxelles.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 164

sur son territoire par un « solicitor » (avocat) admis à pratiquer dans la juridiction. Par
lettre du 11 septembre 1980 adressée au Bureau Permanent par le Foreign and
Commonwealth Office, le Gouvernement du Royaume-Uni a précisé que la déclaration
faite au moment de la ratification « n’empêche pas que toute personne dans un autre
Etat contractant, qui est intéressée à une instance judiciaire (y compris son avocat)
puisse procéder à des notifications au Royaume-Uni ‘directement’ par les soins d’une
personne compétente autre qu’un officier ministériel ou fonctionnaire, par ex. un
solicitor » 292 [traduction du Bureau Permanent]. Aussi, dans l’affaire Tax Lease
Underwriters c. Blackwall Green, un tribunal des Etats-Unis a-t-il admis la validité
d’une notification faite directement à un résident du Royaume-Uni par l’intermédiaire
d’un « solicitor » anglais293. Lors de la Commission spéciale d’avril 1989, la délégation
du Royaume-Uni a en fait marqué une préférence pour le recours à la notification
directe par l’intermédiaire de « solicitors » anglais à des destinataires résidant en
Angleterre et au Pays de Galles. Cette position a été réaffirmée lors de la Commission
spéciale de 2003294.

b) La communication directe entre une personne intéressée à une instance judiciaire


et un officier ministériel, fonctionnaire ou autre personne compétents (par ex. un
huissier, art. 10(c))
233. L’article 10(c) prévoit la faculté pour toute personne intéressée à une instance
judiciaire, de faire procéder à des notifications d’actes judiciaires directement par les
soins d’un officier ministériel, fonctionnaire ou autre personne compétents de l’Etat de
destination. Chaque Etat partie peut déclarer s’opposer à ce mode de transmission
(art. 21(2)(a)). Les déclarations d’opposition des Etats parties figurent dans l’état
présent de la Convention sur le site Internet de la HCCH. Les remarques faites ci-dessus
au regard de l’article 10(b) et notamment de la position particulière du Royaume-Uni
s’appliquent mutadis mutandis à l’article 10(c).

292. Un extrait de cette lettre est disponible sur le site Internet de la HCCH.
293. 106 F.R.D. 595 (E.D. Mo. 1985).
294. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note de
bas de page 80), No 58.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 165

c) Exemples de transmissions valables en vertu des articles 10(b) et 10(c)


234. Les transmissions suivantes ont été reconnues comme conduisant à des
notifications valables, conformément à ces dispositions (outre le cas du solicitor anglais
mentionné au para. 232 et la note de bas de page 293) : la transmission effectuée à un
« independant process server » anglais aux fins de notification à un défendeur domicilié
au Royaume-Uni295 ; la transmission à un avocat de Californie aux fins de notification à
un défendeur aux Etats-Unis296 ; la transmission par le chef du bureau des douanes de
Buffalo, état de New York, responsable des enquêtes menées par ce bureau, d’une
demande à son homologue canadien en Ontario297 ; la transmission à un « private
process server » des Bermudes aux fins de notification au défendeur résidant aux
Bermudes (pour lesquelles la déclaration du Royaume-Uni (voir ci-dessus) s’applique
aussi)298 ; la transmission à un notaire suédois aux fins de notification au directeur de
la société défenderesse suédoise299. Dans la plupart des cas, la demande de notification
de l’acte émanait de l’avocat de la partie demanderesse. Enfin, il semble que
l’article 10(b) a aussi été invoqué pour une transmission entre un avocat américain (US
attorney) et un huissier en France300.

295. Balcolm c. Hiller, 46 Cal. App. 4th 1758 (Cal. Ct. App. 1996) ; White c. Ratcliffe, 674
N.E.2d 906 (Ill. Ct. App. 1996).
296. Tribunal de commerce de Paris, 2 août 1989, La Belle Créole c. The GEMTEL Partnership.
297. United States c. Islip, 18 F.Supp.2d 1047 (Ct. Int’l Trade 1998). La Court of International
Trade des Etats-Unis a indiqué que des fonctionnaires et personnes compétentes ont été
impliquées des deux côtés de la frontière.
298. Koehler c. Dodwell, 152 F.3d 304 (4th Cir. 1998).
299. Vazquez c. Sund Emba AB, 548 N.Y.S.2d (A.D.2 dept. 1989). A noter que le fait que la
demande n’avait pas été traduite en suédois ne constituait pas un obstacle en l’espèce, le
tribunal jugeant que l’exigence de traduction est seulement applicable dans le cadre de la
notification par le biais de l’Autorité centrale.
300. Voir D. McClean, op. cit. (note de bas de page 175), p. 38, note 119 et texte
accompagnant, qui renvoie à la décision Tamari c. Bache & Co (Lebanon) SAL, 431
F.Supp. 1226 (N.D. Ill. 1977).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 166

d) Exemples de transmissions non valables en vertu des articles 10(b) et 10(c)


235. En revanche, la transmission d’un acte introductif d’instance traduit en japonais à
un avocat au Japon aux fins de notification à un défendeur au Japon a été déclarée non
valable, le Japon s’opposant à cette voie de transmission301. Dans une instance, une
demanderesse établie en Allemagne avait directement mandaté un huissier aux Pays-
Bas pour notifier un acte notarié à la défenderesse à Rotterdam. L’Oberlandesgericht de
Düsseldorf a jugé que cette notification était sans effet au motif que la réserve par
laquelle l’Allemagne s’oppose à la voie de transmission prévue à l’article 10(c) déploie
un effet réciproque (allseitig), c’est–à-dire tant aux notifications effectuées sur le
territoire allemand en provenance d’un Etat partie qu’aux notifications émanant
d’Allemagne à des destinataires à l’étranger302.

3. Les voies dérogatoires

236. La Convention permet aux Etats contractants de déroger à ses voies principale et
alternatives soit par accords entre eux (art. 11, 24 et 25), soit unilatéralement (art. 19).
Ces voies supplémentaires sont dénommées voies dérogatoires. Voir aussi le Schéma
explicatif 2 après la FAQ.

A. Accords additionnels entre Etats contractants (art. 11)


237. En vertu de l’article 11, les Etats contractants peuvent s’entendre entre eux pour
admettre d’autres voies de transmission que celles prévues aux articles 2 à 10 de la
Convention. A titre d’exemple, l’article 11 mentionne expressément la communication
directe entre les autorités respectives des Etats (par ex. transmission aux fins de
notification d’un tribunal à un autre ou d’un fonctionnaire du Ministère public à un
autre). On peut aussi citer à titre d’illustration d’un accord tombant dans le champ

301. Kadota c. Hosogai, 608 P.2d 68 (Ariz. Ct. App. 1980). Cette approche a été confirmée par
la Cour suprême du Japon dans une décision du 28 avril 1998, dans une affaire où la Cour
avait à se prononcer sur la demande en reconnaissance et exécution d’une décision
émanant de la Cour de Hong Kong pour laquelle la notification avait été effectuée par le
biais d’un avocat japonais par remise directe aux défendeurs situés au Japon.
302. OLG Düsseldorf, 3e Zivilsenat, 8 février 1999, ZfIR 1999, p. 324-326 ; voir le para. 207.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 167

d’application de l’article 11, l’Accord nordique en matière d’entraide judiciaire du


26 avril 1974, conclu entre le Danemark, la Finlande, l’Islande, la Norvège et la Suède,
qui établit la communication directe entre tribunaux.

B. Rapports avec les accords additionnels aux Conventions de 1905 et 1954 (art. 24)
et avec d’autres accords (art. 25)
238. En vertu de l’article 24, les accords additionnels aux Conventions de La Haye de
1905 et 1954 sont considérés comme également applicables à la Convention de 1965,
à moins que les Etats parties intéressés n’en conviennent autrement.
239. En vertu de l’article 25, la présente Convention ne déroge pas aux Conventions
auxquelles les Etats parties sont ou seront Parties et qui contiennent des dispositions
sur les matières réglées par la présente Convention. Cette disposition tient donc compte
des accords bilatéraux ou multilatéraux existants et futurs.
240. Par le jeu des articles 24 et 25, les mécanismes de ces accords peuvent être
employés exclusivement ou alternativement avec ceux de la Convention dans les
relations entre les deux Etats concernés. Il convient de signaler à cet égard qu’une
opposition faite en vertu des articles 8 ou 10, par exemple contre la voie postale directe,
reste sans objet vis-à-vis d’un autre Etat partie avec lequel l’Etat opposé à la voie
postale a conclu un accord additionnel ou spécial permettant justement la transmission
par la poste.
241. Certains instruments multilatéraux, à savoir le Règlement européen relatif à la
signification et à la notification dans les Etats membres des actes judiciaires et
extrajudiciaires en matière civile et commerciale, la Convention interaméricaine sur les
commissions rogatoires (Interamerican Convention on Letters Rogatory) et le modèle
de Convention bilatérale proposé par l’Asian African Legal Consultative Organisation
(AALCO) seront brièvement évoqués plus loin (voir les para 289 et s.).

C. Dérogation unilatérale à la Convention (art. 19)


242. En vertu de l’article 19, la Convention ne s’oppose pas à ce que la loi interne d’un
Etat partie permette d’autres formes de transmission non prévues par Convention, pour
la notification sur son territoire d’actes venant de l’étranger.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 168

243. Cette disposition a été introduite dans la Convention à la demande des Etats-Unis
qui craignaient que les voies de transmission conventionnelles soient trop restrictives.
Ce sont d’ailleurs surtout les tribunaux américains qui ont appliqué l’article 19
jusqu’ici. L’interprétation de cette disposition, notamment du terme « permette », n’est
toutefois pas uniforme. Certains tribunaux, sur la base d’une interprétation stricte de
cette disposition, considèrent que seules sont permises les formes de transmission qui
sont expressément autorisées par l’Etat partie. D’autres estiment au contraire que
l’article 19 doit être interprété comme permettant n’importe quel mécanisme de
notification que le droit interne étranger n’interdit pas expressément303.
244. Dans de nombreux Etats parties, cette disposition est restée lettre morte, en
raison des objections que ces Etats ont élevées aux modes de transmission prévues par
la Convention.

4. L’utilisation des technologies modernes

A. Introduction : la table ronde de Genève de 1999 et la Commission spéciale


de 2003
245. La Convention datant de 1965, il est compréhensible qu’elle ne fasse pas référence
aux moyens de communication modernes, comme la télécopie et le courrier
électronique. La Convention ne fait d’ailleurs aucune référence à une technologie ou
forme de communication particulière. Dans ce contexte, la question se pose de savoir si
la Convention autorise ou, au contraire, exclut l’usage de la télécopie (fax), du courriel
et autres technologies, et le cas échéant, sous quelles conditions.
246. En septembre 1999, le Bureau Permanent de la Conférence de La Haye a organisé,
en collaboration avec l’Université de Genève, une Table ronde pour examiner les

303. Pour un exposé des deux interprétations possibles de cette disposition et un compte-
rendu de la doctrine et de la jurisprudence sur ce point, voir Banco Latino c. Lopez, 53
F.Supp.2d 1273 (S.D. Fla. 1999). Dans cette décision, le tribunal adopte l’approche
libérale et considère ainsi que la remise en mains propres d’un acte introductif d’instance
par un détective à un défendeur américain se trouvant en Espagne, constitue une
notification valable puisqu’elle n’est pas proscrite par le droit interne espagnol. Voir dans
le même sens, White c. Ratcliffe, 674 N.E.2d 906 (Ill. Ct. App. 1996).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 169

questions de droit international privé posées par le commerce électronique et Internet.


La Commission V de cette Table ronde avait pour mandat spécifique d’étudier les
répercussions des nouveaux moyens de communication électronique sur le
fonctionnement de la Convention Notification, notamment. Le travail de la Commission
a été publié dans un Rapport304, et a aussi servi de base à certains des commentaires
ci-après.
247. Plus récemment, l’utilisation des technologies modernes a fait l’objet d’un examen
particulier lors de la réunion de la Commission spéciale de 2003 sur le fonctionnement
pratique des Conventions Notification, Preuves et Apostille, et la tenue, préalablement
à cette réunion, d’un atelier entièrement consacré à cette question. Cet atelier a
clairement révélé les avantages et possibilités offerts par l’utilisation des technologies
modernes dans le cadre de ces trois Conventions305. Après avoir relevé les évolutions
techniques significatives de l’environnement dans lequel ces Conventions évoluent, la
Commission spéciale (CS) a conclu que :
« [b]ien que ces évolutions n’aient pu être anticipées à l’époque à laquelle ces trois
Conventions ont été adoptées, les nouvelles technologies constituent désormais une
part intégrante de la société actuelle et leur usage un élément de fait. A cet égard, la
CS [a] not[é] que l’esprit et la lettre de ces Conventions ne constituent pas un
obstacle à l’utilisation des technologies modernes et que leur application et
fonctionnement peuvent être davantage améliorés par l’utilisation de telles
techniques. »306
248. La Commission spéciale de 2003 a pris en considération l’ensemble des
technologies modernes susceptibles d’être utilisées pour la transmission internationale
des actes, c’est-à-dire essentiellement le courrier électronique et la télécopie (fax)307.

304. Ce Rapport, publié par le Bureau Permanent, a été intégré dans le Document préliminaire
No 7 d’avril 2000 à l’intention de la Commission spéciale sur les affaires générales et la
politique de la Conférence de mai 2000, « Les échanges de données informatisées,
Internet et le commerce électronique », établi par C. Kessedjian. Ce dernier est accessible
sur le site Internet de la HCCH.
305. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note de
bas de page 80), No 4.
306. Voir Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note
de bas de page 80), No 4.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 170

Quelle que soit la technologie moderne considérée, l’approche généralement adoptée


pour l’étude de son utilisation est celle de l’équivalent fonctionnel, cette méthode
consistant à examiner pour chaque mode de transmission prévu dans la Convention, le
but et la fonction des exigences s’y rattachant. Une fois cette analyse accomplie, il
convient d’étudier si ces exigences peuvent être satisfaites de façon équivalente dans
un environnement électronique.
249. Tout au long de ses discussions, la Commission spéciale de 2003 a rappelé
l’importance de la distinction qui doit être faite entre, d’une part, la transmission d’un
acte d’un Etat partie à un autre et, d’autre part, la manière de notifier cet acte au
destinataire. En effet, comme indiqué précédemment, la Convention traite
principalement de la transmission des actes d’un Etat à un autre ; la Convention
n’aborde pas ni ne comprend de règles matérielles concernant la notification effective
des actes (à l’exception des voies diplomatique et consulaire directes et de la voie
postale, ainsi que des art. 15 et 16). Néanmoins, la Commission spéciale de 2003 a, à
juste titre, reconnu qu’« il existe un lien entre les systèmes de droits nationaux et le
fonctionnement de la Convention »308.

B. Communication entre autorités de l’Etat requérant et autorités de l’Etat requis

a) La transmission de la demande de notification


250. La Commission spéciale de 2003 est arrivée à la conclusion que la transmission
internationale de documents dans le cadre de la Convention Notification peut et devrait
être effectuée par le biais de méthodes utilisant les technologies de l’information, y
compris le courriel. Elle a en outre constaté qu’une telle évolution était d’ores et déjà en
cours et a recommandé aux Etats parties à la Convention d’explorer toutes les voies
dans lesquelles ils pourraient utiliser, à cette fin, les technologies modernes309.

307. La Table ronde de Genève avait quant à elle limité le champ de ses investigations à
l’utilisation du courrier électronique.
308. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note de
bas de page 80), No 59.
309. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note de
bas de page 80), No 62.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 171

251. En effet, l’utilisation de moyens électroniques ne pose guère de problèmes dans la


mesure où la formulation des dispositions de la Convention est neutre quant aux
technologies de communication à utiliser310 . C’est précisément cette absence de
référence à une technologie spécifique dans le texte de la Convention qui permet
aujourd’hui de tenir compte des progrès spectaculaires et imprévisibles réalisés dans le
domaine des moyens de communication pour le fonctionnement de la Convention. La
Table ronde de Genève avait d’ailleurs constaté que l’utilisation de moyens de
communication aussi rapides et simples que le courrier électronique permettait de
satisfaire à deux objectifs fondamentaux de la Convention qui sont (i) de porter l’acte
en question à la connaissance réelle du destinataire en temps utile pour que le
défendeur puisse se défendre et (ii) de simplifier le mode de transmission de ces actes
d’un pays à un autre (voir ci-dessus le para. 6). Il ne fait aucun doute qu’une
transmission des actes par voie électronique augmente de façon significative l’utilité et
l’efficacité de la Convention. Les demandes de notification étant acheminées
instantanément d’un Etat à l’autre, elles peuvent être portées à la connaissance du
destinataire plus rapidement.
252. Les experts de la Commission spéciale de 2003 ont été d’avis que cette ouverture
de la Convention aux moyens de communication modernes ne nécessitait pas une
révision formelle de la Convention. Il a en effet été conclu que les termes de la
Convention ne s’opposent pas à l’utilisation des technologies modernes en vue d’assurer
le fonctionnement efficace de la Convention311.
253. De plus, les discussions de 2003 ont clairement révélé la nécessité de développer
les moyens techniques aptes à satisfaire certaines exigences de sécurité notamment
identifiées lors de la Table ronde de Genève et considérées comme indispensables.
Ainsi, la technique utilisée pour acheminer les documents par voie électronique devrait
garantir la confidentialité du message (assurer, par des moyens de cryptographie ou

310. Il est à noter que dans son art. 4, le Règlement européen relatif à la signification et à la
notification dans les Etats membres des actes judiciaires et extrajudiciaires en matière
civile et commerciale suit le même principe et ne prévoit pas de mode de communication
spécifique pour la transmission des actes, mais autorise « tout moyen approprié » pour
que l’acte soit transmis « dans les meilleurs délais » (voir les para. 297 et s.).
311. Voir Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note
de bas de page 80), No 60.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 172

autres, que le message envoyé ne pourra pas être intercepté par autrui), l’intégralité du
message (assurer que le message ne sera pas tronqué en cours d’envoi), l’inaltérabilité
du message (assurer qu’aucun changement ne pourra être apporté au message par le
destinataire ou toute autre personne). La technique devrait également permettre
d’identifier de façon incontestable l’expéditeur du message. En outre, une trace
irréfutable de la date précise de l’envoi et de la réception du message devrait être
conservée. Enfin, pour être performante et efficace, la technologie devrait être
opérationnelle à tout moment (éviter les surcharges, appelées « Spam » ou
« pourriels » en langage technique).
254. En outre, l’utilisation des moyens de communication modernes implique que
l’adresse électronique et le numéro de télécopie des Autorités soient connus et
largement diffusés. C’est pourquoi la Commission spéciale de 2003 a rappelé aux Etats
l’importance de la communication au Bureau Permanent de ces informations et de leur
mise à jour régulière sur le site Internet de la Conférence312.
255. Les Etats parties ont aussi été interrogés sur l’utilité d’une version électronique des
formules modèles annexées à la Convention. L’ensemble des Etats ayant répondu au
Questionnaire de 2003313 s’est montré favorable à l’établissement d’une telle version
électronique tout en rappelant que la transmission par voie électronique de cette
formule modèle doit également répondre aux exigences de sécurité mentionnées ci-
dessus.
256. Par ailleurs, en vertu de l’article 3(2) de la Convention, toute demande de
notification doit être accompagnée de l’acte judiciaire « ou de sa copie, le tout en double
exemplaire ». Selon la Table ronde de Genève, il convient d’interpréter cette expression
de façon fonctionnelle lorsque la transmission se fait par voie électronique. Un
document transmis par voie électronique pouvant en général être reproduit (imprimé)
à tout moment et en nombre illimité, l’exigence d’une copie ou d’un double exemplaire
sera satisfaite par l’envoi d’un seul message. D’autres difficultés pratiques ont aussi été
évoquées lors de la Commission spéciale de 2003 314 , notamment lorsque les
législations nationales exigent que les actes transmis soient des originaux ou qu’ils

312. Voir Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note
de bas de page 80), No 51.
313. Questionnaire de 2003, op. cit. (note de bas de page 139).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 173

portent un sceau ou timbre (voir les para. 120 et s.), ou encore lorsque le paiement
d’avance est requis. Néanmoins, plusieurs Etats ont d’ores et déjà indiqué accepter les
demandes de notification transmises par télécopie, sous condition, le plus souvent, de
l’envoi subséquent de l’original.

b) La coopération entre autorités


257. L’un des objectifs essentiels de la Convention est d’améliorer l’entraide judiciaire
mutuelle (voir le Préambule de la Convention). Or l’utilisation des technologies
modernes devrait très certainement permettre de faciliter et d’améliorer de façon
considérable la coopération entre autorités de l’Etat requérant et autorités de l’Etat
requis. Ainsi, par exemple, lorsqu’une demande de notification est incomplète, l’autorité
requise devrait être encouragée à utiliser les moyens de communication modernes afin
d’en informer immédiatement l’autorité expéditrice et lui permettre de prendre les
mesures nécessaires (telles que fournir les informations manquantes) dans les plus
brefs délais. Dans cet esprit, la Commission spéciale de 2003 a notamment
recommandé qu’en cas de doute quant à la compétence de l’autorité expéditrice, les
autorités de l’Etat requis recherchent une confirmation de la compétence de cette
autorité, soit en consultant le site Internet de la HCCH, soit en engageant des contacts
informels et rapides, y compris par courriel 315 . S’il est vrai que l’utilisation des
technologies modernes nécessite des moyens et ressources adéquats dont toutes les
autorités ne disposent encore pas à ce jour, il semble qu’en pratique l’utilisation des
technologies modernes dans le cadre de la coopération entre autorités ne soulève pas
de difficultés particulières et tende à se généraliser.

c) L’Attestation relatant l’exécution de la demande (art. 6)


258. En vertu de l’article 6, l’Autorité centrale de l’Etat requis (ou toute autorité qu’il
aura désignée à cette fin) doit établir une Attestation relatant l’exécution de la
demande, avec indication de la forme, du lieu et de la date de l’exécution ainsi que de

314. Sur un plan plus technique, des difficultés peuvent survenir dans des cas où des
documents électroniques sont rédigés dans une langue dont le logiciel de la personne
réceptrice ne reconnaît pas l’alphabet.
315. Voir Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note
de bas de page 80), No 49.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 174

la personne à laquelle l’acte a été remis. Le cas échéant, l’Attestation précise le fait qui
aurait empêché l’exécution de la demande. Cette Attestation est directement adressée
au requérant. Au cas où cette Attestation lui serait adressée par voie électronique, la
question se pose de savoir si un tel document électronique peut être utilisé dans la
procédure d’origine pour prouver l’exécution conforme à la Convention de la demande
adressée à l’Autorité centrale de l’Etat requis. Cette question relève exclusivement des
règles relatives aux preuves applicables dans l’Etat du for. En outre, il résulte des
réponses obtenues au Questionnaire de 2003316, qu’à ce jour, les Etats acceptent très
rarement de recevoir ou d’envoyer les attestations par courrier électronique ou
télécopie. Tout au plus, lorsque l’urgence le justifie, certains Etats envoient-ils
l’Attestation remplie par télécopie, mais ils la font alors suivre de l’envoi de l’original par
courrier. La Commission spéciale a néanmoins identifié la transmission de l’attestation
d’exécution comme l’une des étapes pour lesquelles les moyens électroniques peuvent
être immédiatement explorés317.

C. Voie postale (art. 10(a))


259. En raison de l’acceptation étendue de la notification postale à l’échelle mondiale,
l’article 10(a) relève d’un intérêt pratique considérable. C’est pourquoi, la Table ronde
de Genève a pris note avec grand intérêt des articles 39 à 41 de la Convention postale
universelle qui avait été conclue à Séoul le 14 septembre 1994. En vertu de
l’article 39(1) de la Convention de Séoul, les administrations postales pouvaient
convenir entre elles de participer au service de courrier électronique. Le deuxième
alinéa contenait une définition du courrier électronique : « un service postal qui utilise
la voie des télécommunications pour transmettre, conformément à l’original et en
quelques secondes, des messages reçus de l’expéditeur sous forme physique ou
électronique et qui doivent être remis au destinataire sous forme physique ou
électronique ». A la lecture de ce texte, l’on pouvait légitimement se demander si
l’expression « par la voie de la poste » contenue à l’article 10(a) de la Convention
Notification de La Haye ne devrait pas être comprise comme incluant un envoi par voie

316. Questionnaire de 2003, op. cit. (note de bas de page 139).


317. Voir Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note
de bas de page 80), No 63.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 175

électronique lorsque la messagerie utilisée est celle d’une administration postale318. En


vertu du texte, il pourrait notamment être envisagé qu’un expéditeur envoie l’acte par
courrier électronique privé à l’administration postale en chargeant celle-ci de le
transmettre par courrier électronique postal au destinataire. Contrairement à une
transmission directe par l’expéditeur au destinataire, un envoi par l’entremise d’une
administration postale assurerait à la transmission le caractère postal prévu à
l’art. 10(a) de la Convention.
260. La Convention Postale Universelle de Séoul a été remplacée par la Convention
Postale Universelle signée à Beijing en 1999 ; l’article 39 de l’ancienne Convention de
Séoul a été repris, tel quel, à l’article 45 de la Convention de Beijing. Néanmoins, la
Convention de Beijing a été, à son tour, remplacée par la Convention Postale Universelle
signée à Bucarest en 2004 (et entrée en vigueur le 1er janvier 2006). La formulation
utilisée à l’article 45 de la Convention de Beijing n’a pas été reprise dans la Convention
de Bucarest. A la place, l’article 11(1) de la Convention de Bucarest se lit désormais
simplement comme suit : « Les administrations postales peuvent convenir entre elles
de participer aux services ci-après qui sont décrits dans les Règlements : 1.1. Le
courrier électronique, qui est un service faisant appel à la transmission électronique des

318. Ainsi, le service postal français vient de mettre en place la lettre recommandée
électronique (LRE). En vertu de ce système, l’expéditeur envoie par courriel son message
à la poste via un service sécurisé. Le message est imprimé, mis sous pli et délivré au
destinataire qui est libre de l’accepter ou de le refuser. Il est intéressant de noter qu’un
expéditeur se trouvant hors de France est considéré comme étant un expéditeur situé en
France dès lors qu’il utilise le site Internet de la Poste française. En outre, la preuve
électronique du dépôt du message et de son contenu peut être imprimée par l’expéditeur,
la conservation des preuves électroniques est assurée par la Poste pour une durée de 3
ans (pour plus d’informations, voir le site de la Poste : < http://www.laposte.fr >). Depuis
peu, le département indien des postes offre un service similaire sous le nom de e-Post. En
vertu de ce système, l’expéditeur se rend avec son message sur papier auprès d’un
bureau de poste, où ce message est dactylographié et envoyé par courriel à un autre
bureau de poste. Là, le message électronique est imprimé, mis sous pli et délivré au
destinataire par le facteur. Ce système a rencontré un grand succès et ce marché est déjà
la proie d’opérateurs privés indiens qui reçoivent des courriers électroniques de l’étranger
pour les imprimer et les faire suivre ensuite par la poste indienne. Le United States Postal
Service et d’autres régies postales occidentales expérimentent également la transmission
électronique.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 176

messages ». Le Règlement correspondant n’a pas encore été émis. Le développement


de services de courrier postaux électroniques pourrait avoir des répercussions
importantes sur le fonctionnement de la Convention Notification de La Haye.
261. Il est intéressant de noter que dans leurs réponses au Questionnaire de 2003319,
les Etats ont indiqué être favorables à une évolution dans le sens de la transmission
électronique du courrier postal. Néanmoins, ici encore, la nécessité d’utiliser des
techniques adaptées, permettant de satisfaire certaines conditions de sécurité,
notamment la non répudiation des actes, a été soulignée.

D. Accomplissement de la notification

a) Par notification formelle ou selon une forme particulière (art. 5(1))


262. En vertu de l’article 5(1), l’exécution de la demande de notification est soumise au
droit national de l’Etat requis (voir les para. 128 et s.). Il en découle que la question de
la validité d’une notification par voie électronique est également soumise aux droits
nationaux et non à la Convention. S’agissant de la notification formelle, il est en principe
admis que la notification faite dans l’Etat requis selon les formes prescrites par le droit
de celui-ci constitue une garantie suffisante de validité, c’est-à-dire que l’acte a été
porté à la connaissance du destinataire en temps utile pour qu’il puisse organiser sa
défense. Il a été avancé que, l’article 5(1)(a) de la Convention pourrait très bien être
interprété comme permettant à l’Autorité centrale de l’Etat requis d’exécuter les
demandes de notification par courrier électronique, si le droit interne de l’Etat requis
autorise ce mode de notification 320 . Cette lecture de l’article 5(1)(a) doit être
approuvée321. De même, en application de l’article 5(1)(b), on pourrait imaginer que
l’autorité expéditrice demande à l’Autorité centrale de l’Etat requis de procéder par voie
électronique. L’Autorité centrale devrait alors s’exécuter, à moins que cette forme
particulière ne soit incompatible avec sa loi interne. Ces possibilités dépendent
cependant entièrement du droit interne des Etats parties. Des réponses au
Questionnaire de 2003322, il ressort que les législations nationales demeurent encore

319. Questionnaire de 2003, op. cit. (note de bas de page 139).


320. F. Conley, « Service with a Smiley: The Effect of E-mail and Other Electronic
Communications on Service of Process », Temp. Int’l & Comp. L.J. 1997, p. 407.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 177

timides sur ces questions. Néanmoins, certains codes de procédure prévoient


expressément la possibilité de notifier certains documents par la voie de la télécopie et /
ou du courrier électronique, tout en la soumettant à des conditions plus ou moins
restrictives. On peut citer l’article 82.1 du Code de procédure civile québécois qui
autorise la signification par télécopie, les Civil Procedure Rules en Angleterre (Rules
& Practice Directions, Practice Direction 6 – Service, Para. 3), qui permettent la
notification par voie électronique323, et des droits de certains états des Etats-Unis
(notamment New York, l’Illinois, l’Idaho, l’Oregon)324. Parfois, les tribunaux ont adopté
une interprétation extensive de la loi de procédure pour permettre ce mode de
transmission 325 . Il est aussi intéressant d’indiquer l’article 162 du Code de
procédure civile espagnol qui autorise la notification par voie électronique sous
réserve que le tribunal et le destinataire disposent de l’équipement technique
nécessaire et que les moyens utilisés garantissent l’authenticité du contenu du
document, l’intégrité de la notification et le moment auquel a eu lieu le transfert ainsi

321. Quant aux avantages de la notification par courrier électronique, en particulier lorsque les
coordonnées du destinataire sont inconnues, voir R. Cantor, « Internet Service of Process:
A Constitutionally Adequate Alternative? », University of Chicago Law Review 1999,
p. 943-967. L’auteur conclut cependant que la notification d’actes par Internet ne satisfait
pas aux exigences de base des règles de procédure issues des Federal Rules, sauf dans
des circonstances très limitées où l’Internet satisfait aux exigences de base des règles
procédurales issues de la loi de l’état concerné régissant la notification.
322. Questionnaire de 2003, op. cit. (note de bas de page 139).
323. Pour davantage de détails sur les conditions qui doivent être satisfaites, voir le contenu
des para. 3.1 à 3.4, disponibles sur le site Internet du Department for
Constitutional Affairs, à l’adresse : < http://www.dca.gov.uk/civil/procrules_fin/
contents/practice_directions/pd_part06.htm#top >.
324. Voir D.A. Sokasits, « The Long Arm of Fax: Service of Process Using Fax Machines »,
Rutgers Computer & Tech. L.J. 1990, p. 531, qui plaide pour une utilisation généralisée
(au moins aux Etats-Unis) de la télécopie (fax) pour la notification.
325. Avant que la loi de procédure de l’état de New York ne soit amendée pour autoriser la
notification par fax, un tribunal new-yorkais avait considéré que la notification d’une
ordonnance de procédure par voie de fax à une partie résidant dans l’état était valable :
Calabrese c. Springer Personnel, 141 Misc.2d 566, 534 N.Y.S.2d 83 (N.Y. City Civ. Ct.
1988).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 178

que la réception par le destinataire326. Aussi, est-il souhaité que les Etats parties
tiennent le Bureau Permanent informé de l’évolution de leur droit interne sur ce point.

b) Par simple remise (art. 5(2))


263. La Table ronde de Genève s’est interrogée sur la question de savoir si la réception
et la lecture d’un message électronique peuvent être assimilées à une remise simple. La
réponse donnée par la Commission est en principe positive, à condition que le droit de
l’Etat requis n’interdise pas la notification par voie électronique. Et qu’en est-il du droit
de l’Etat d’origine ? Le Rapport n’aborde pas cette question. En ratifiant la Convention,
un Etat accepte comme étant valable la notification effectuée par l’Autorité centrale d’un
Etat requis par simple remise. Un Etat partie ne peut d’ailleurs pas s’opposer à ce mode
de notification. L’application de la Convention introduit ainsi indirectement une méthode
de notification dont les Etats requérants devront tenir compte, même si leur droit
national ne la connaît pas. Il a été suggéré que les Etats parties à la Convention
informent le Bureau Permanent s’ils acceptent une telle forme de notification.
264. A également été évoquée la possibilité pour les parties d’insérer dans leur contrat
ou dans les conditions générales utilisées une « clause de notification » dans laquelle
elles accepteraient de se voir notifier un acte judiciaire ou extrajudiciaire par voie
électronique. Si une telle possibilité a effectivement été appuyée par la Table ronde de
Genève, la clause de notification ne pourrait avoir comme effet de permettre une
notification directe entre parties. Elle aurait comme seule conséquence de permettre à
l’Autorité centrale ou à un huissier de l’Etat de destination de remettre l’acte au
destinataire par voie électronique327. La Commission spéciale de 2003 a invité les Etats
parties à indiquer au Bureau Permanent si de telles clauses seraient considérées comme
valables en vertu de leurs droits nationaux. Seuls quelques Etats328 ont répondu par
l’affirmative, sous réserve le plus souvent de respecter certaines conditions329.

326. On peut citer aussi l’art. 117 du Code de procédure civil lituanien qui prévoit la
notification par voie de télécommunication à condition que le destinataire y ait consenti.
Le droit allemand autorise aussi dans certains cas l’utilisation des nouvelles technologies
sous réserve du consentement exprès du destinataire pour l’utilisation de ces technologies
et de la confirmation de la réception par celui-ci.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 179

c) Jurisprudence : notifications internationales et nationales par voie électronique

327. Aux Etats-Unis, un résultat similaire pourrait être atteint à l’aide d’un « waiver of
service », par lequel un défendeur dispense le demandeur d’une notification (voir
l’art. 4(d) des FRCP). Au lieu de faire parvenir au défendeur une citation à comparaître, le
demandeur envoie au défendeur (par voie postale ou par tout autre moyen approprié) un
document intitulé « waiver of service ». Au moyen de ce document, dont la forme et le
contenu sont déterminés par la loi, le demandeur informe le défendeur qu’il a introduit
une action devant un tribunal spécifié. Le défendeur peut refuser ou accepter ce
document. S’il l’accepte, il doit retourner le formulaire au demandeur. Le délai est de
30 jours s’il a reçu le document aux Etats-Unis et de 60 jours s’il l’a reçu à l’étranger.
L’acceptation du waiver of service par le défendeur libère le demandeur de son obligation
de notifier une citation à comparaître au défendeur. L’acceptation du waiver of service ne
prive pas le défendeur de la possibilité de contester la compétence juridictionnelle du
tribunal. De plus, l’acceptation n’interrompt pas les délais de prescription et ne peut servir
de fondement à un jugement par défaut. Si le défendeur refuse d’accepter le waiver of
service, la citation à comparaître doit lui être notifiée par la voie normale. Dans des
affaires purement domestiques, le défendeur qui perd le procès et qui avait refusé le
waiver of service peut se voir imputer les frais liés à la notification. Cependant, cette
disposition particulière ne s’applique pas aux procès impliquant une partie étrangère. En
effet, la disposition visant à transférer les frais de notification au défendeur en cas de
refus par celui-ci du waiver of service, ne s’applique que si le défendeur et le demandeur
sont tous deux situés aux Etats-Unis. La commission de la Table ronde de Genève n’a pas
eu le temps d’examiner en détail les différents aspects du waiver of service. L’on peut
penser, cependant, que l’envoi de la demande de dispense de notification par voie
électronique est d’autant plus justifié qu’il ne s’agit pas en réalité d’un acte judiciaire,
mais d’une simple communication transmise au défendeur. Ce point de vue est appuyé
par la note sur l’art. 4(d) des FRCP de l’Advisory Committee : « Il est à espérer que,
compte tenu du fait que la transmission des formules d’avis et de waiver constitue un acte
privé non judiciaire, ne prétend pas effectuer une notification, et n’est pas accompagnée
d’une quelconque citation ou ordre émanant du tribunal, l’utilisation de la procédure ne
portera pas atteinte aux souverainetés étrangères, ni même à celles qui ont refusé de
donner leur assentiment à la notification formelle par voie postale ou qui se sont opposées
aux dispositions relatives à la notification par voie postale [« ‘service-by-mail’
provisions »] de l’ancienne règle. A moins que le destinataire n’y consente, la réception de
la demande en vertu de la règle révisée ne donne lieu à aucune obligation de répondre à
la poursuite judiciaire, ne fournit aucun motif de jugement par défaut, et n’a pas pour
effet de suspendre les réglementations restrictives dans ces Etats où le délai continue de
courir jusqu’à notification » [traduction du Bureau Permanent] (FRCP 4(d), Notes de
l’Advisory Committee, 1993, para. 20).
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 180

(courriel)
265. Le 11 avril 1996, le juge Newman de la Queen’s Bench Division of the Royal
Courts of Justice à Londres (Royaume-Uni), a accordé à des avocats londoniens
l’autorisation de notifier, par voie électronique, une ordonnance en dehors de la
juridiction de la Cour330. Cette affaire était survenue dans un cas urgent nécessitant
une injonction immédiate. Une série de messages électroniques avait été envoyée aux
bureaux des avocats faisant référence à l’un de leurs clients, un personnage hautement
médiatique. Les messages contenaient des menaces à l’encontre de ce client, de
diffuser sur Internet des textes et / ou images à caractère diffamatoire, indiquant que
ces menaces seraient mises à exécution dans un bref délai. Les avocats se sont alors
adressés au juge pour obtenir, par voie de mesures provisoires (injunction), une
interdiction de diffusion adressée au défendeur. Dans cette affaire, les avocats
disposaient de preuves laissant penser que le défendeur était en Europe (des
enveloppes envoyées par le défendeur au demandeur portaient un cachet de la poste
émanant d’un Etat européen). Néanmoins, aucune adresse de retour n’était fournie. Un
numéro de télécopie était disponible mais celui-ci provenait finalement d’un pays autre
que celui à partir duquel les menaces avaient été envoyées. Les seules adresses dont le
demandeur disposait étaient deux adresses de courrier électronique, que le défendeur
avait fournies pour leur permettre de communiquer entre eux. Ayant uniquement ces
deux adresses de courrier électronique, le demandeur disposait de peu d’options. Afin
de s’assurer un droit à réparation en cas de publication des documents diffamatoires sur
Internet, le demandeur devait obtenir une ordonnance qui, en vertu des Rules of the
Supreme Court (RSC) Order 65/1/2(2) (alors) pertinentes, devait être notifiée en
personne.
266. Une notification en personne était impossible en l’espèce puisque le défendeur
communiquait exclusivement par courrier électronique et qu’il n’avait fourni aucune
indication sur la façon de le joindre par des moyens traditionnels. De ce fait, les avocats

328. Ainsi en est-il de l’Allemagne, du Canada (Alberta), de la Chine (Région administrative


spéciale de Hong Kong), des Etats-Unis et de l’Irlande.
329. Par ex. il se peut que seuls les accords portant sur la notification d’actes extrajudiciaires
soient autorisés.
330. Cette décision est discutée dans F. Conley, op. cit. (note de bas de page 320), p. 408.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 181

demandèrent une notification de substitution (substituted service) en vertu des


RSC 65/4, qui prévoyaient alors que lorsqu’« il apparaît à la Cour que la notification de
[l’]acte selon la manière prescrite [dans ce cas, notification en personne] est
impraticable pour une raison quelconque, la Cour peut ordonner une notification de
substitution [substituted service] de cet acte » [traduction du Bureau Permanent]. Les
termes de cette règle sont très vagues et offrent une très large discrétion au juge, lui
permettant de choisir toute forme de notification « comme bon lui semble ».
Cependant, une notification de substitution (substituted service) ne pouvait être
accordée que si la Cour était convaincue qu’une impossibilité pratique existait quant à
la notification effective, et que « la méthode de notification de substitution demandée
par le demandeur est une méthode qui permettra, en toute probabilité, de porter
effectivement l’assignation ou l’avis d’assignation (selon le cas) à la connaissance du
défendeur » [traduction du Bureau Permanent]. Les conseillers de cette affaire
parvinrent à établir qu’il était impossible d’atteindre le défendeur par des moyens
traditionnels dès lors que le lieu de situation du défendeur ne pouvait être établi. Le
juge Newman accepta la demande du plaignant d’utiliser le courrier électronique dès
lors que cela constituait la méthode de communication privilégiée par le défendeur.
267. La réponse du défendeur au courrier électronique qui lui avait été adressé permit
d’établir qu’il avait bien eu connaissance de la notification et que par conséquent, la
notification était valable. A notre connaissance, ce cas de notification internationale par
voie électronique est le premier.
268. La même année, un tribunal du Texas (Etats-Unis) a, à son tour, autorisé la
notification d’une ordonnance de mesures provisoires par voie électronique331 . Il
s’agissait toutefois d’une notification nationale, aux Etats-Unis. Dans une affaire plus
récente, un demandeur américain a essayé de notifier un défendeur domicilié au
Danemark par voie électronique et par courrier postal recommandé. La United States
District Court for the Eastern District de l’état de Pennsylvanie a jugé qu’à la
date de la décision, le courrier électronique ne constituait pas une méthode de
notification admissible en vertu des FRCP, ajoutant que le Judicial Conference Rules
Committee avait recommandé que les FRCP soient modifiées pour permettre la

331. Internet America, Inc. c. Massey, 14 octobre 1996, No 96-10955C (Tex. Dallas County
Dist. Ct. 1996), décision citée dans la NJW-CoR 1996, p. 392.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 182

notification par voie électronique332. L’approche du Tribunal est étonnante dans la


mesure où il n’examine pas du tout la validité de la notification par voie électronique
sous l’angle de la Convention, mais se fonde sur les FRCP, alors qu’il se réfère à la fois
à la Convention et aux FRCP, lorsqu’il examine la validité d’une notification par courrier
recommandé. Au début de l’année 2002, la United States Court of Appeals for the
Ninth Circuit a reconnu la validité d’une notification faite à l’adresse électronique de la
société défenderesse étrangère333. La Convention n’était pas applicable en l’espèce,
s’agissant d’une notification entre les Etats-Unis et le Costa Rica, Etat non partie à celle-
ci. Néanmoins, cette affaire mérite d’être mentionnée. Rio Properties, Inc. (RIO),
exploitant d’hôtels et de casinos à Las Vegas, a intenté une action en cessation contre
Rio International Interlink (RII), pour violation de son droit à la marque « RIO » par le
biais du site Internet de cette dernière. Se trouvant dans l’incapacité de localiser la
société défenderesse aux Etats-Unis et au Costa Rica, la demanderesse avait demandé
et obtenu du Tribunal de première instance l’autorisation de notifier la défenderesse à
son adresse électronique. S’ensuit un jugement par défaut contre RII. En appel, RII
invoque la nullité de la notification par courrier électronique. La Court of Appeals
confirme le jugement entrepris se fondant sur l’article 4(f)(3) des FRCP, qui autorise
tout mode de notification à l’étranger, même contraire au droit de l’Etat de destination,
pour autant qu’il ait été ordonné par un tribunal et qu’il ne soit pas contraire à un traité
international. Vu les circonstances du cas d’espèce, la notification par courrier
électronique n’est pas contraire à l’exigence constitutionnelle d’une procédure légale
régulière (due process)334. La défenderesse ne saurait par ailleurs tirer argument de la
décision WAWA, Inc., c. Christensen précitée au motif que dans ce cas, le demandeur
avait tenté une notification par voie électronique de son propre chef, sans avoir obtenu
une ordonnance judiciaire à cet effet.

332. WAWA Inc., c. Christensen, 44 Fed. R. Serv. 3d 589 (E.D. Pa. 1999).
333. Rio Properties, Inc. c. Rio International Interlink, 284 F.3d 1007 (9th Circ. 2002). Voir
aussi en ce sens : Ryan c. Brunswick Corp., 2002 WL 1628933 (W.D. N.Y. 2002) ;
Broadfoot c. Diaz, 245 B.R. 713 (N.D. Ga. 713).
334. Sur cette question, voir notamment : Y.A. Tamayo, « Are You Being Served?: E-Mail and
Due Service of Process », S.C.L. Rev. 2000, p. 227.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 183

d) Jurisprudence : notifications internationales par télécopie (fax)


269. Dans un litige en annulation d’une sentence arbitrale, la Cour d’appel du Québec
(Canada) a confirmé l’autorisation donnée par le juge de première instance au
demandeur de notifier la déclaration d’appel par voie de télécopie aux arbitres aux
Etats-Unis et aux conseils de la défenderesse à Paris335. La Cour d’appel indique tout
d’abord que ce mode de transmission est admissible au regard de l’article 138 du Code
de procédure civile du Québec qui accorde un pouvoir discrétionnaire au juge civil pour
autoriser, lorsque les circonstances l’exigent, la notification selon un moyen qu’il définit.
La Cour identifie le contexte d’urgence provoqué par l’expiration imminente du délai
d’appel et le refus ou l’incapacité de l’avocat canadien de la défenderesse de recevoir
notification comme une circonstance exceptionnelle justifiant la transmission par fax. La
Cour d’appel examine ensuite si la notification par télécopie est admise par différents
instruments internationaux auxquels le Canada est partie, dont la Convention de
La Haye de 1965. La Cour constate tout d’abord que la Convention Notification n’est pas
applicable en l’espèce336 et que même si elle l’était, elle ne déploierait aucun effet
obligatoire pour les parties337. La Cour poursuit néanmoins son analyse de la conformité
de la notification attaquée avec l’article 10(a) de la Convention. Elle pose comme
principe que l’interprétation et l’application des dispositions de la Convention doivent
tenir compte de l’évolution technologique, afin de leur permettre d’atteindre leur
objectif fondamental de facilitation des relations juridiques internationales. Or, à
l’époque actuelle, la transmission par télécopieur joue, en grande partie, le rôle qui était
dévolu traditionnellement à la voie de la poste. La Cour estime :
« que ce ne serait pas violer les principes fondamentaux de [la Convention] que de
reconnaître une transmission par télécopieur, pourvu que l’heure et le temps de la
livraison soient établis et le texte transmis authentifié adéquatement. L’emploi d’un
tel instrument de communication, fondé sur une interprétation libérale et évolutive
de [la Convention] respecte [son] esprit et préserve [son] efficacité ».

335. CA de Montréal, Québec, 15 juin 1998, S.A. Louis Dreyfus & Cie c. Holding Tusculum B.V,
citée supra (note de bas de page 37).
336. Sur l’absence de mesures de mise en oeuvre adaptées de la Convention au Québec, voir le
para. 20.
337. Voir la note de bas de page 89 et le texte accompagnant.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 184

270. Dans un litige opposant Molins plc, une société anglaise, à GD SpA, une société
italienne, cette dernière introduit une action en annulation du contrat de licence la liant
à Molins auprès d’un tribunal italien. GD SpA obtient l’autorisation du Tribunal italien de
notifier la demande, traduite en anglais, à Molins par télécopie. Parallèlement, Molins
entreprend une action en paiement contre GD SpA devant un juge anglais. Le juge
anglais doit se prononcer sur une éventuelle suspension de la procédure en Angleterre
pour cause de litispendance antérieure en Italie ; il doit donc déterminer quel juge (lui
ou son homologue italien) a été saisi en premier (art. 21 de la Convention de Bruxelles).
Pour cela, le juge anglais examine si la notification de la demande italienne effectuée
par télécopie à la société anglaise est valable au regard de la Convention Notification.
Le juge précise que la notification doit être conforme au droit de l’Etat de destination,
c’est-à-dire en l’espèce le droit anglais338. Sous certaines conditions strictes, les règles
de procédure anglaises autorisent en effet la notification par télécopie. Mais la simple
mention d’un numéro de télécopie sur le papier à en-tête de la société anglaise,
contrairement à l’indication d’une adresse postale, ne suffit pas pour présumer
l’acceptation par Molins de ce mode de notification. Il faut au contraire que le numéro
de télécopie soit communiqué par écrit et expressément aux fins de notification. Par
conséquent, la notification de la demande italienne à Molins n’est pas conforme à la loi
anglaise et donc à la Convention 339 . En appel, le Tribunal confirme le jugement
entrepris pour ce qui concerne la validité de la notification au regard de la Convention
et conclut que le tribunal saisi en premier est le Tribunal anglais340.
271. Les deux affaires susmentionnées suggèrent qu’une interprétation fonctionnelle et
évolutive de l’article 10(a) permet l’utilisation de la télécopie en vertu de cette
disposition. Il sied cependant de souligner que la notification en vertu de l’article 10(a)
n’est permise qu’à condition d’être autorisée tant en vertu de la loi de l’Etat d’origine
qu’en vertu de la loi de l’Etat de destination (voir les para. 202 et s.).

338. Sur les critères de validité de la notification en vertu de l’art. 10(a), voir les para. 201 et s.
339. Molins plc c. GD SpA, Chancery Division (Patent Court), 2 février 2000, publié dans The
Times, 1er mars 2000.
340. Molins plc c. GD SpA, Court of Appeal (Civil Division), 16 mars 2000, publié dans The
Times, 16 mars 2000.
VOIES DE TRANSMISSION PRÉVUES PAR LA CONVENTION 185

E. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003341


272. La Commission spéciale de 2003 a identifié trois étapes pour lesquelles les moyens
électroniques peuvent être immédiatement explorés : 1°) la communication entre une
partie requérante et une autorité expéditrice, 2°) la communication entre une autorité
expéditrice et une Autorité centrale de l’Etat requis, et 3°) la transmission de
l’attestation d’exécution par l’autorité désignée.
273. La Commission spéciale a reconnu en outre que dans de nombreux systèmes
juridiques internes, les droits procéduraux et les conditions technologiques ne
permettent pas la notification par des moyens électroniques, bien que dans certains
systèmes l’utilisation du courriel ou de la télécopie soit permise dans certaines
circonstances, notamment lorsque l’autorité judiciaire l’autorise ou que les parties
l’acceptent à l’avance. Néanmoins, la Commission spéciale a aussi reconnu que, compte
tenu du rythme des développements technologiques, les problèmes existants pourront
être surmontés, favorisant ainsi une plus large utilisation de ces méthodes pour la
notification. Les Etat parties à la Convention sont ainsi encouragés à explorer les voies
par lesquelles de telles innovations peuvent être obtenues.

341. Conclusions et Recommandations de la Commission spéciale de 2003, op. cit. (note de


bas de page 80), Nos 59-64.
PROTECTION DU DÉFENDEUR (ART. 15 ET 16) 186

3. PROTECTION DU DÉFENDEUR (ART. 15 ET 16)

274. Contrairement aux Conventions de 1954 et de 1905, la Convention de 1965


contient deux dispositions matérielles essentielles visant à protéger le défendeur
préalablement à une décision par défaut (art. 15) et postérieurement à une décision
rendue par défaut (art. 16). L’article 15 oblige le juge à surseoir à statuer tant que la
notification n’aura pas été réalisée selon certaines conditions et dans un certain délai
(voir le Schéma explicatif 3, après la FAQ et les para. 275 et s.). L’article 16 permet au
juge de relever le défendeur de la forclusion résultant de l’expiration des délais de
recours, sous certaines conditions (voir le Schéma explicatif 4, après la FAQ et les
para. 286 et s.). Les articles 15 et 16 s’appliquent quelle que soit la voie de transmission
conventionnelle utilisée.

1. Protection préalablement à une décision : article 15

A. Le sursis à statuer (art. 15(1))


275. Lorsqu’un acte introductif d’instance ou un acte équivalent a été transmis à
l’étranger conformément à la Convention et que le défendeur ne comparaît pas,
l’article 15(1) oblige le juge à surseoir à statuer aussi longtemps qu’il n’est pas établi
que l’acte a été notifié selon les formes prescrites par l’Etat requis ou l’Etat de
destination (selon que la voie de transmission principale ou une des voies alternatives
a été utilisée) ou encore que l’acte a été effectivement remis au défendeur ou à sa
demeure selon un autre procédé prévu par la Convention. Dans chacun des cas, la
notification ou la remise doit avoir été effectuée en temps utile pour que le défendeur
ait pu se défendre.
276. L’article 15(1) constitue une sanction indirecte à l’encontre du demandeur qui
n’aurait pas notifié l’acte introductif d’instance ou un acte équivalent. L’expression
« acte équivalent » comprend les actes qui ont des effets identiques à l’acte introductif
d’instance, comme la citation en appel342, la demande en intervention ou encore la

342. Rapport de la Commission spéciale de 1964, op. cit. (note de bas de page 24), p. 93. Voir
cependant A. Bucher, Droit international privé suisse, Tome I / 1, No 509, pour qui la
citation en appel ne constitue pas un acte équivalent au sens des art. 15 et 16.
PROTECTION DU DÉFENDEUR (ART. 15 ET 16) 187

« cross-complaint » du droit américain343. La question de la comparution ou de la non-


comparution du défendeur est déterminée par le droit du for344.
277. En vertu de l’article 15(1), si le défendeur ne comparaît pas, le juge est tenu de
surseoir à statuer aussi longtemps que les deux conditions cumulatives suivantes
n’auront pas été satisfaites.

a) Une notification valable ou une remise effective…


278. Premièrement, en cas de non-comparution du défendeur, un juge est tenu de
surseoir à statuer aussi longtemps qu’il n’est pas établi que la notification a été
effectuée conformément aux exigences formelles de l’Etat requis (en cas de voie de
transmission principale) ou de l’Etat de destination (en cas de voie alternative de
transmission), ou que l’acte a été effectivement remis au défendeur ou à sa demeure
selon un autre procédé prévu par la Convention. Par exemple, la remise par le consul
de France d’une citation à comparaître à la personne du défendeur aux Etats-Unis
constitue une voie prévue par la Convention (voie consulaire directe en vertu de
l’art. 8) : il n’y a par conséquent pas lieu de surseoir à statuer345. En revanche, la
signification de l’assignation par courrier recommandé à un défendeur en
Allemagne n’est pas un procédé prévu par la Convention, compte tenu de l’opposition
de l’Allemagne à la notification par voie postale au sens de l’article 10(a) : le juge doit
donc surseoir à statuer346. Lorsque le mode de transmission utilisé comprend certaines

343. Décision d’un tribunal allemand : OLG Munich, 17 novembre 1994, RIW 1995, p. 1026.
344. Dans une décision du 17 janvier 1990, Solal c. Semasep (inédit), la Cour de cassation
française (Ch. Civ. 3) a considéré que les principes de contradiction et de loyauté des
débats étaient respectés et que, par conséquent, le défendeur n’était pas fondé à
invoquer une violation de la Convention, étant donné qu’il avait adressé au juge des
courriers demandant le report de l’audience, démontrant par là-même qu’il avait
connaissance de celle-ci, ainsi qu’un mémoire d’appel.
345. Cass., Ch. Civ. 1, 19 mai 1981, Zavala c. Banque nationale de Paris, Rev. crit. d.i.p. 1982,
p. 564, note G.A.L. Droz.
346. CA Reims, Ch. Civ., 1re section, 25 novembre 1998, Dahlgren GmbH c. SA Socatrem,
Juris-Data 049772. L’ordonnance rendue en violation de l’art. 10(a) doit donc être
annulée : CA Dijon, Ch. Civ. 1, 2e section, No Répertoire général 99/01730, Société
Jucker GMBK c. Société L.0.I Thermoprocess GMBH.
PROTECTION DU DÉFENDEUR (ART. 15 ET 16) 188

formalités à respecter, il ne suffit pas que le défendeur ait reçu en personne


l’assignation à comparaître ou ait effectivement connaissance d’un acte judiciaire ; dans
un tel cas, la manière dont l’acte a été remis a son importance347. La preuve de la
notification sera le plus souvent apportée par l’Attestation prescrite par l’article 6348.
Cette Attestation ne crée cependant qu’une présomption de régularité de la notification,
qui peut être renversée par le défendeur (voir le para. 170).

b) … en temps utile
279. Deuxièmement, la notification ou la remise doit avoir eu lieu en temps utile. Le
juge du for dispose d’un large pouvoir d’appréciation pour déterminer si le défendeur a
eu assez de temps pour organiser sa défense. La Cour d’appel de Milan a ainsi jugé
qu’une période de 28 jours ne suffisait pas pour permettre à un défendeur finlandais de
comparaître et préparer sa défense devant un tribunal italien349. Le juge de l’exequatur
n’est toutefois pas lié par les constatations de fait du juge du fond sur ce point350.
280. Bien que l’article 15(1) oblige le juge à surseoir à statuer lorsque les conditions
énoncées sont remplies, les auteurs de la Convention étaient d’accord pour admettre
que le juge pourrait aussi « remettre l’affaire à une session ultérieure en accordant au
demandeur un délai nouveau dans lequel il pourra informer le défendeur du procès
intenté contre lui »351.

347. G.A.L Droz, note sous Cass., Ch. Civ. 1, 19 mai 1981, Zavala c. Banque nationale de
Paris, Rev. crit. d.i.p. 1982, p. 564.
348. Dans White c. Ratcliffe, 674 N.E.2d 906 (Ill. Ct. App. 1996), un tribunal américain
assimile un affidavit à l’attestation de notification au sens de cette disposition.
349. Alaska s.a.s. c. Amer Group Ltd – Koho, 14 juillet 1987, RDIPP, 1988, n° 3, p. 537.
350. CA Metz, Ch. Civ., 19 mars 1987, Mahou c. Simons, Juris-Data 041636. La Cour d’appel
de Metz accorde l’exequatur à un jugement néerlandais, considérant qu’un délai de plus
de quinze jours entre la citation à comparaître et le jour de l’audience est suffisant pour
permettre au défendeur d’assurer sa défense.
351. Rapport explicatif, op. cit. (note de bas de page 9), p. 377.
PROTECTION DU DÉFENDEUR (ART. 15 ET 16) 189

B. La poursuite de la procédure et, notamment, le prononcé de la décision


(art. 15(2))
281. Alors que l’article 15(1) est clairement destiné à protéger le défendeur,
l’Article 15(2) prévoit un mécanisme visant à protéger les intérêts légitimes d’un
demandeur diligent. Ainsi, en vertu de l’article 15(2), un Etat contractant peut déclarer
que ses juges peuvent statuer, nonobstant l’alinéa 1, si toutes les conditions suivantes
sont satisfaites :
(i) l’acte a été transmis selon un des modes prévus par la Convention ;
(ii) un délai que le juge appréciera et qui sera d’au moins six mois s’est écoulé
depuis l’envoi de l’acte ; et
(iii) nonobstant toutes diligences utiles auprès des autorités requises, aucune
attestation n’a pu être obtenue.
282. De nombreux Etats ont fait usage de cette faculté prévue à l’article 15(2). Voir le
tableau des déclarations sur le site Internet de la HCCH.
283. Contrairement à l’article 15(1), la prise de connaissance effective de l’acte par le
destinataire n’est plus exigée. Cependant, si selon la loi d’un Etat qui a fait une
déclaration en vertu de l’article 15(2), la validité de la notification dépend de la
possibilité effective pour le défendeur d’être informé de la procédure engagée contre lui,
le juge ne pourra pas poursuivre la procédure malgré la déclaration de l’Etat en vertu
de l’article 15(2). En d’autres termes, l’expiration du délai minimum de six mois selon
l’article 15(2)(b) n’implique pas que la notification est valable ; c’est à la loi du for qu’il
revient de déterminer si la notification est valable dans ces circonstances. L’article 15(2)
déroge simplement à l’obligation de surseoir à statuer prévue à l’article 15(1) et rétablit
la situation juridique qui aurait existé en l’absence de l’article 15(1)352.
284. La fixation du délai approprié est laissée à la libre appréciation du juge, pour
autant qu’il soit de six mois au moins353. Si lors de l’audience aucune attestation n’est

352. Voir T. Bischof, op. cit. (note de bas de page 11), p. 299 avec davantage de références.
353. Par ex. l’exequatur en France a ainsi été refusée à des jugements par défaut belges
rendus avant l’expiration du délai de six mois : Cass. Ch. Civ. 1, 16 décembre 1980,
Cristal France c. Soliver, Rev. crit. d.i.p. 1981, p. 713, note G.A.L. Droz ; CA Paris,
27 novembre 1986, Girault c. Denys, Juris-Data 027200.
PROTECTION DU DÉFENDEUR (ART. 15 ET 16) 190

produite, certains tribunaux ont coutume de fixer un délai supplémentaire au


demandeur pour lui permettre de notifier l’acte au défendeur354. La pratique des
tribunaux néerlandais semble diverger lorsque la notification a échoué parce que le
destinataire de l’acte reste introuvable. Dans un cas où il est apparu, lors d’une
tentative de notification en France, que l’adresse du défendeur était inexacte et qu’il
n’était pas possible de le localiser, le Tribunal d’arrondissement d’Utrecht a directement
rendu un jugement par défaut, indiquant que s’il était apparu que le défendeur avait
bien une adresse en France, il n’aurait pas pu rendre de jugement par défaut et il aurait
fallu procéder à une seconde tentative de notification355. Dans une affaire similaire,
l’Autorité centrale allemande avait renvoyé une attestation indiquant que l’intimée avait
déménagé sans laisser d’adresse. Avant de prononcer le défaut, la Cour suprême des
Pays-Bas (Hoge Raad) a fixé un nouveau délai à l’appelante pour lui donner l’occasion
de publier, au moins un mois avant la date de l’audience, un avis de convocation dans
le journal local à l’ancienne adresse de l’intimé en Allemagne356.

C. Les mesures provisoires ou conservatoires (art. 15(3))


285. Les articles 15(1) et 15(2) ne font pas obstacle à ce qu’en cas d’urgence, le juge
ordonne toutes mesures provisoires ou conservatoires. Ceci vaut pour les mesures
provisoires prises ex parte, comme pour les mesures prises dans le cadre d’une
procédure contradictoire. Le seul critère est l’urgence, déterminée par le juge du for.

2. Protection postérieurement à une décision par défaut : article 16

286. L’article 16 donne au défendeur qui n’a pas comparu et contre lequel une décision
par défaut a été rendue la possibilité de demander au juge du for le relevé de la

354. Voir notamment la décision de la Cour suprême des Pays-Bas, HR, 27 juin 1986, NJ
1987, p. 764, RvdW 1986, p. 144, Segers and Rufa BV c. Mabanaft GmbH.
355. Rb Utrecht, 6 décembre 1995, NJ 1996, p. 756, Van Zelm BV c. Martinus Bomas. Il existe
néanmoins une ambivalence quant à savoir s’il s’agissait d’un cas où l’adresse était
inconnue et donc tombait en dehors du champ d’application de la Convention, voir les
para. 71 et s.
356. HR, 20 février 1998, NJ 1998, p. 619, Malenstein c. Heymen.
PROTECTION DU DÉFENDEUR (ART. 15 ET 16) 191

forclusion résultant de l’expiration des délais de recours, si toutes les conditions


suivantes sont satisfaites :
(i) le défendeur, sans qu’il y ait eu faute de sa part, n’a pas eu connaissance en
temps utile de la procédure pour se défendre ou de la décision pour exercer
un recours357 ;
(ii) les moyens du défendeur n’apparaissent pas dénués de tout fondement ; et
(iii) le défendeur forme sa demande tendant au relevé de la forclusion dans un
délai raisonnable après avoir été informé de la décision ou dans le délai
déterminé par l’Etat dans sa déclaration au Dépositaire à cet effet ; si un Etat
fait une telle déclaration, le délai indiqué par l’Etat dans sa déclaration pour
former une demande ne doit pas être inférieur à un an à compter du
prononcé de la décision (un tableau récapitulant les déclarations faites en
vertu de l’art. 16 est disponible sur le site Internet de la HCCH)358.
287. La Cour suprême des Pays-Bas (Hoge Raad) a souligné que le défendeur doit
expressément demander à être relevé de la forclusion. En l’espèce, le défendeur n’ayant
pas formé de demande de relevé de forclusion, le Hoge Raad a jugé que le délai d’un
mois à compter du prononcé de la décision par défaut posé par le droit néerlandais
devait être respecté et ne pouvait être prolongé359. En France, la possibilité offerte au
défendeur par l’article 16 a été invoquée par les juges de l’exequatur pour reconnaître
une décision étrangère malgré certaines irrégularités dans la notification de celle-ci
(notamment, l’absence d’indication de la nature et des délais de recours dans la
décision étrangère notifiée)360.
288. En vertu de son alinéa 4, l’article 16 ne s’applique pas aux décisions concernant
l’état des personnes. Le but de cette disposition est d’éviter toute incertitude dans le

357. Aussi la protection prévue à l’art. 16 ne peut-elle bénéficier à un défendeur qui se serait
délibérément tenu à l’écart de la procédure ; en ce sens Audiencia Provincial de Huesca,
30 juin 1996, AC 1996/1448.
358. Certains Etats ont instauré un délai de plus d’un an, d’autres (par ex. la Suisse) n’ont pas
instauré de délai du tout. Dans ce dernier cas, le relevé de forclusion est possible à tout
moment, pourvu que la demande ait été formée dans un délai raisonnable après que le
défendeur ait eu connaissance de la décision.
359. HR, 15 juin 2000, NJ 2000, p. 642.
PROTECTION DU DÉFENDEUR (ART. 15 ET 16) 192

domaine des décisions de divorce ou d’annulation du mariage, plus précisément d’éviter


la remise en question des mariages célébrés après un jugement de divorce rendu par
défaut361.

360. Cass., Ch. Civ., 3 juin 1986, Guigou c. SPRL Favel, Bulletin civil, 1986, 1, No 149 ; CA
Paris, Ch. Civ. 1, 5 octobre 1992, De Wouters d’Oplinter c. Janson, Recueil Dalloz 1993,
Informations rapides p. 38 ; CA Paris, Ch. Civ. 1, 25 mars 1994, Falcon Cement Company
Ltd c. Pharaon, Juris-Data 022544.
361. Rapport explicatif, op. cit. (note de bas de page 9), p. 377, citant P. Lagarde, « La
Dixième session de la Conférence de La Haye de droit international privé », Rev. crit.
d.i.p. 1965, p. 258.
INSTRUMENTS RÉGIONAUX 193

4. INSTRUMENTS RÉGIONAUX

289. En parallèle à la Convention de La Haye, certaines organisations régionales ont


également adopté des instruments multilatéraux applicables aux transmissions
transfrontières aux fins de notification. Trois d’entre eux sont brièvement évoqués ici.

1. La Convention interaméricaine sur les commissions rogatoires

A. Remarques générales
290. La Convention interaméricaine sur les commissions rogatoires a été signée à
Panama le 30 janvier 1975 dans le cadre de la première Conférence spécialisée
interaméricaine de droit international privé. Elle a été complétée par un Protocole
additionnel lors de la seconde Conférence spécialisée interaméricaine de droit
international privé à Montevideo en Uruguay, le 8 mai 1979362 . Cette Convention
interaméricaine traite de la transmission des actes aux fins de notification à l’étranger
ainsi que de l’obtention des preuves à l’étranger, mais les Etats parties peuvent exclure
l’obtention des preuves de son champ d’application par le biais d’une réserve (art. 2(b)
de la Convention).
291. Comme la Convention de La Haye, la Convention interaméricaine instaure des
Autorités centrales et prescrit l’usage de formules modèles. De manière générale, les
voies de transmission qu’elle prévoit sont similaires à celles qu’instaure la Convention
de La Haye. Contrairement à cette dernière, la Convention interaméricaine ne semble
en revanche pas être de caractère exclusif363 étant donné qu’elle se limite au dispositif

362. Pour le texte et l’état complet de cette Convention, voir le site Internet de l’Organisation
des Etats Américains (OEA) à l’adresse suivante : < http://www.oas.org > (texte en
anglais uniquement). Le texte anglais de la Convention est également reproduit dans ILM
1975, p. 339 ; le texte anglais du protocole additionnel est également reproduit dans ILM
1979, p. 1238. Les textes en français peuvent être obtenus auprès de l’OEA. Sur la
Convention interaméricaine en général, voir D. McClean, op. cit. (note de bas de
page 175), p. 65-71 ; L.A. Low, « International Judicial Assistance among the American
States – The Inter-American Conventions », Int’l Lawyer 1984, p. 705 ; voir aussi
G. Born, op. cit. (note de bas de page 174), p. 767 et 835 ; R.D. Kearney,
« Developments in Private International Law », AJIL 1987, p. 737.
INSTRUMENTS RÉGIONAUX 194

procédural des commissions rogatoires et n’exclut pas d’autres modes de


notification364. En revanche, le Protocole de 1979 semble avoir considérablement
modifié le système des voies de transmission prévues dans la Convention originale. En
effet, le Protocole définit la « procédure » à laquelle il est fait référence à l’article 2(a)
de la Convention et qui détermine le champ d’application de cette dernière, comme
étant uniquement « les notifications ou significations d’actes ou de faits, ainsi que les
demandes de renseignements adressées par les juges ou tribunaux d’un Etat partie aux
juges ou tribunaux d’un autre Etat partie, lorsque de telles significations ou notifications
et demandes de renseignements font l’objet d’une commission rogatoire transmise par
l’Autorité centrale de l’Etat requérant à l’Autorité centrale de l’Etat requis » (art. 1 du
Protocole). Ainsi, entre Etats parties au Protocole, seule l’utilisation du système des
Autorités centrales semble désormais permise, l’utilisation d’une autre voie de
transmission ne remplissant plus les conditions liées à la définition des commissions
rogatoires contenue dans le Protocole365. Lorsqu’il est envisagé de faire exécuter une
décision (par ex. un jugement d’un tribunal américain) dans l’Etat requis (par ex. au
Mexique), les demandeurs sont donc tenus d’utiliser la voie formelle de la Convention
et du Protocole (c.-à-d. la transmission par le biais de l’Autorité centrale)366, sans quoi
ils courent le risque de se voir objecter lors de la procédure d’exécution que la
notification n’était pas valable dans l’Etat requis.

363. Pour des explications relatives à la terminologie utilisée à cet égard, voir les para. 25 et s.
364. Kreimerman c. Casa Veerkamp, 22 F.3d 634 (5th Circ. 1994), qui cependant n’examine
pas l’impact du Protocole sur cette question ; la décision contient en revanche une
comparaison entre la Convention interaméricaine et les Conventions de La Haye de 1965
et de 1970 ; voir aussi Laino c. Cuprum S.A. de C.V., 663 N.Y.S.2d 275, 235 A.D.2d 25
(N.Y. App. Div. 2d Dept. 1997), qui prend en considération le Protocole et renvoie en
outre à la décision Pizzabiocche c. Vinelli, 772 F. Supp. 1245, 1249 (M.D. Fla. 1991). Sur
la nature non exclusive de la Convention interaméricaine, voir aussi G. Born, op. cit. (note
de bas de page 174), p. 835.
365. D. McClean, op. cit. (note de bas de page 175), p. 69.
366. Bien évidemment, cela ne s’applique que s’ils décident d’utiliser la Convention
interaméricaine ; ils pourraient également utiliser la Convention de La Haye, en vertu de
laquelle tous les modes de transmission restent disponibles (sous réserve des déclarations
faites par un Etat) ; sur la relation entre la Convention interaméricaine et la Convention
de La Haye, voir les para. 293 et 294.
INSTRUMENTS RÉGIONAUX 195

292. Enfin, il sied de souligner que la Convention interaméricaine ne contient pas de


dispositions comparables aux articles 15 et 16 de la Convention de La Haye qui
protègent le défendeur tant au stade de la procédure même, que lorsqu’une décision a
été rendue par défaut (voir les para. 274 et s.).

B. Rapport avec la Convention de La Haye


293. Lorsqu’il y a lieu d’effectuer une transmission d’actes aux fins de notification entre
Etats parties à la fois à la Convention de La Haye et à la Convention interaméricaine, la
question du rapport entre les deux Conventions se pose : lequel de ces deux
instruments s’applique ?
294. En vertu de son article 25, la Convention de La Haye ne déroge pas aux autres
Conventions auxquelles les Etats parties sont ou seront parties et qui contiennent des
dispositions sur les matières réglées par la Convention de La Haye. Elle ne prévaut donc
pas sur la Convention interaméricaine. Or cette dernière contient une clause similaire,
à l’article 15 du Protocole. Il en découle que l’un quelconque de ces instruments peut
s’appliquer367. En pratique, les deux Conventions sont souvent utilisées en parallèle.
Une difficulté risque d’apparaître lorsque la demande est transmise en vertu de la
Convention interaméricaine uniquement. En effet, dans ce cas, le défendeur peut-il
invoquer les articles 15 et 16 de la Convention de La Haye ? Si leurs conditions
d’application sont effectivement remplies, ces deux dispositions de la Convention de
La Haye devraient s’appliquer même si la demande de notification a été formellement
effectuée en vertu de la Convention interaméricaine; en effet, si tel n’était pas le cas, le
demandeur pourrait décider unilatéralement de l’étendue de la protection accordée au
défendeur.

367. Voir aussi le Rapport de la Commission spéciale de 1977, op. cit. (note de bas de
page 113), p. 389, qui, pour l’art. 25 en général, indique qu’il est admis dans « les Etats
contractants que les parties peuvent utiliser les voies prévues soit par la Convention [de
La Haye] soit par l’accord particulier. »
INSTRUMENTS RÉGIONAUX 196

2. Le modèle de convention bilatérale établi par l’Asian-African Legal


Consultative Organization (AALCO)

295. Au cours des années 1980, l’Organisation (anciennement le Comité) juridique


consultative pour l’Asie et l’Afrique a travaillé à l’élaboration d’une convention
multilatérale relative à la notification et à l’obtention des preuves à l’étranger tant en
matière civile qu’en matière pénale, utilisant les Conventions de La Haye de 1965 et de
1970 comme modèles. Cette approche ayant été jugée trop ambitieuse, la vingt-
deuxième Session de l’AALCO décida d’établir deux modèles distincts de conventions
bilatérales pour la notification et l’obtention des preuves, l’une en matière civile, l’autre
en matière pénale. A la suite d’une autre réunion d’un groupe d’experts – à laquelle le
Bureau Permanent a participé – un Modèle de convention bilatérale sur l’entraide
mutuelle en matière de notification et d’obtention de preuves à l’étranger en matière
civile ou commerciale fut adopté lors de la vingt-troisième Session de l’AALCO368.
296. Le Bureau Permanent ne dispose pas d’informations sur l’influence concrète que ce
modèle de convention bilatérale aurait pu exercer dans le cadre de négociations
internationales. Notons toutefois que le modèle de convention est clairement fondé sur
la Convention de La Haye et la Convention interaméricaine, de sorte que son influence
spécifique ne saurait être trop importante. Enfin, il est à souligner qu’à l’instar de la
Convention interaméricaine, le modèle de convention ne contient pas de règles
équivalentes aux importantes garanties contenues aux articles 15 et 16 de la
Convention de La Haye (voir les para. 274 et s.).

368. Le texte de ce modèle de convention est disponible sur le site Internet de l’AALCO à
l’adresse Internet suivante : < http://www.aalco.org > (texte en anglais uniquement :
« Model for bilateral arrangements on mutual assistance for the service or process and the
taking of evidence abroad in civil or commercial matters »). Le modèle est suivi d’un texte
explicatif. Le texte anglais du modèle de convention est également publié dans ILM 1984,
p. 78. Pour un aperçu plus détaillé de la procédure de négociation et du contenu du
modèle de convention, voir D. McClean, op. cit. (note de bas de page 175), p. 51.
INSTRUMENTS RÉGIONAUX 197

3. Le Règlement européen (CE) No 1348/2000 relatif à la


signification et à la notification dans les Etats membres des actes
judiciaires et extrajudiciaires en matière civile et commerciale

A. Remarques générales
297. Le Règlement européen relatif à la signification et à la notification369 est entré en
vigueur le 31 mai 2001370. Il vise à améliorer et à accélérer la transmission et la
notification des actes judiciaires et extrajudiciaires dans les Etats membres de la
Communauté européenne371.
298. Le Règlement reprend de nombreuses dispositions de la Convention de La Haye de
1965, tout en y apportant quelques innovations372 :
a) Ayant comme principal objectif d’accélérer la transmission des actes aux fins
de notification, le Règlement instaure un système de décentralisation et de
transmission directe entre entités locales compétentes373. Pour ce faire,
chaque Etat membre désigne les officiers ministériels, autorités ou autres
personnes compétentes pour transmettre les actes (« entités d’origine »), de
même que les officiers ministériels, autorités ou autres personnes
compétents pour recevoir ces mêmes actes (« entités requises ») (art. 2
et 4)374. Toutefois, il sied de souligner qu’un système de transmission directe
entre entités locales est déjà prévu à l’article 10(b) de la Convention de
La Haye.

369. JOCE L 160 du 30 juin 2000, p. 37. Pour de plus amples informations sur le Règlement
relatif à la signification et à la notification, voir le site Internet d’Europa à l’adresse
suivante :< http://europa.eu.int/comm/justice_home/judicialatlascivil/html/
ds_information_fr.htm?countrySession=21& >.
370. Le Conseil de l’Union européenne a adopté ce Règlement en se fondant sur la compétence
que lui confèrent désormais les art. 61(c) et 65 du Traité instituant la Communauté
européenne (tel que modifié par le Traité d’Amsterdam) ; ce Règlement reprend
quasiment mot à mot le projet de convention de 1997 sur ce sujet qui n’est jamais entré
en vigueur. Le Règlement ne s’applique pas au Danemark ; voir le considérant (18) du
Règlement et les renvois qui y figurent.
INSTRUMENTS RÉGIONAUX 198

b) De plus, le Règlement prévoit qu’un Etat membre peut désigner soit une
seule entité d’origine et une seule entité requise, soit une seule entité
chargée des deux fonctions (art. 2(3)) ; cela revient ainsi à instaurer un
système équivalent au système des Autorités centrales prévu par la
Convention de La Haye.
c) En vertu du Règlement, une « entité centrale » chargée d’informer et d’aider
les entités locales en cas de difficultés doit également être désignée (art. 3).
d) Dans le même but de célérité, les actes doivent être transmis
« directement », « dans les meilleurs délais » et « par tout moyen approprié,
sous réserve que le contenu du document reçu soit fidèle et conforme à celui

371. Le 1er octobre 2004, la Commission européenne a adopté un Rapport sur l'application du
règlement (CE) No 1348/2000 (COM (2004) 603 final) s'appuyant sur les informations
recueillies lors d’une étude sur l’application du Règlement (le Rapport de cette étude est
disponible à l’adresse Internet suivante : < http://europa.eu.int/comm/justice_home/
doc_centre/civil/studies/doc/study_ec1348_2000_en.pdf > et lors des différentes étapes
d’une vaste procédure de consultation. Ce rapport conclut que depuis son entrée en
vigueur l’application du Règlement a, d'une manière générale, amélioré et accéléré la
transmission et la signification ou notification des actes entre les Etats membres mais que
l'application de certaines dispositions du Règlement n'est cependant pas entièrement
satisfaisante. La Commission a alors proposé, le 11 juillet 2005, un nouveau règlement
modifiant le Règlement (CE) No 1348/2000. Cette proposition a pour objectif d’améliorer
et d’accélérer encore la transmission des actes judiciaires et extrajudiciaires en matière
civile ou commerciale aux fins de signification ou de notification entre les Etats membres,
de simplifier l’application de certaines dispositions du Règlement et de renforcer la
sécurité juridique pour le requérant et pour le destinataire. En vue de réaliser ces
objectifs, la Commission propose de modifier le Règlement notamment à l’égard des
délais d’exécution de la signification ou notification (voir la note de bas de page 373), des
règles relatives au refus du destinataire d’accepter le document en cas d’absence de
traduction (notamment, le refus doit être exercé dans un délai d’une semaine ; voir aussi
la note de bas de page 376), de la double date (voir aussi la note de bas de page 378),
des frais (voir la note de bas de page 199), de la notification par voie postale (voir aussi
la note de bas de page 381), de la communication directe entre une personne intéressée
et un officier judiciaire, fonctionnaire ou autre personne compétents de l’Etat de
destination (voir aussi la note de bas de page 380). Pour de plus amples informations sur
cette proposition, voir le texte complet de la proposition ainsi que l’exposé des motifs
(Com (2005) 305 final/2).
INSTRUMENTS RÉGIONAUX 199

du document expédié et que toutes les mentions qu’il comporte soient


aisément lisibles » (art. 4(1) et (2)). Le Règlement anticipe ainsi
implicitement l’utilisation du courrier électronique. Notons que, là encore, le
Règlement n’instaure rien que la Convention de La Haye n’aurait pas déjà
prévu ou permis.
e) L’entité requise est chargée d’informer le destinataire qu’il peut refuser
d’accepter l’acte à notifier s’il n’est ni dans la langue officielle de l’Etat
membre requis (ou, s’il existe plusieurs langues officielles dans cet Etat

372. Pour des commentaires détaillés et des appréciations critiques de ce Règlement, voir
notamment : R. Dujardin, « L’efficacité des procédures judiciaires au sein de l’Union
européenne et les garanties des droits de la défense », in M.T. Caupain & G. de Leval,
eds., L’efficacité de la justice civile en Europe, Bruxelles, Larcier, 2000, p. 73 (avec
d’autres références) ; B. Hess, « Die Zustellung von Schriftstücken im europäischen
Justizraum », NJW 2001, p. 15; A.R. Markus, « Neue Entwicklungen bei der
internationalen Rechtshilfe in Zivil- und Handelssachen », SZW 2002, p. 65 ;
P. Meijknecht, « Service of Documents in the European Union: The Brussels Convention of
1997 », ERPL 1999, p. 445 ; J. Meyer, « Europäisches Übereinkommen über die
Zustellung gerichtlicher und aussergerichtlicher Schriftstücke in Zivil- und Handelssachen
in den Mitgliedstaaten der Europäischen Union », IPRax 1997, p. 401. Pour une discussion
sur l’expression « civile ou commerciale » utilisée dans le Règlement, voir M. Freudenthal
& R.H. van Ooik, « Betekenis ‘burgerlijke en handelszaken’ in Europese
rechtsmaatregelen », NIPR 2005, p. 381.
373. Si les délais nécessaires à la transmission et à la signification ou notification ont été
raccourcis, ceux-ci n'étant plus que de un à trois mois, la Commission européenne indique
dans l’exposé des motifs de sa proposition de 2005 visant à modifier le Règlement (voir la
note de bas de page 371) qu’il faut encore, dans certains cas, attendre jusqu'à six mois.
Pareils délais de transmission et de signification ou notification entre Etats membres étant
inacceptables dans un espace européen de justice en matière civile et commerciale, la
Commission propose d’introduire dans le Règlement une obligation de procéder à la
signification ou à la notification dans le mois suivant la réception de l’acte par l’entité
requise et de prévoir que l’entité requise doit informer l’entité d’origine immédiatement en
cas d’impossibilité de procéder à la signification ou à la notification.
374. Aux Pays-Bas, par exemple, les huissiers de justice ont été désignés comme entités
d’origine (art. 2 de la loi d’application du Règlement, voir P. Vlas, Burgerlijke
Rechtsvordering, Verdragen (éd. à feuilles mobiles), Deventer, Kluwer) ; sur ce point, voir
aussi R. Dujardin, op. cit. (note de bas de page 372), p. 74-75.
INSTRUMENTS RÉGIONAUX 200

membre, la langue officielle ou l’une des langues officielles du lieu où il doit


être procédé à la signification ou à la notification), ni dans une langue de
l’Etat membre d’origine que le destinataire comprend (art. 8(1)). Lorsque le
destinataire refuse d’accepter l’acte, l’entité requise en informe
« immédiatement » l’entité d’origine au moyen de l’attestation et retourne la
demande et les actes dont la traduction est demandée (art. 8(2)). Le concept
d’une « langue comprise du destinataire » paraît intéressant et constitue une
nouveauté ; cependant, le Règlement n’indique pas qui, du requérant ou du
destinataire, a la charge d’établir que ce dernier « comprend » la langue de
l’Etat membre d’origine. En outre, l’article 8 du Règlement ne précise pas les
conséquences juridiques découlant du refus d’un acte par son destinataire au
motif qu’il n’est pas dans une langue officielle de l’Etat membre requis ou
dans une langue de l’Etat membre d’origine que le destinataire comprend375.
Enfin, le Règlement n’indique pas si « la langue de l’Etat membre d’origine »
doit être une langue officielle ou non376.
f) S’agissant de la date de la signification ou notification, le Règlement institue
le système de la double date (art. 9) : la date de la notification est celle à
laquelle l’acte a été notifié conformément à la législation de l’Etat requis
(alinéa 1) ; toutefois, la date à prendre en considération à l’égard du
requérant est celle fixée par la législation de l’Etat membre d’origine
(alinéa 2). Le système de la double date constitue une réelle nouveauté et
vient combler le vide laissé par la Convention de La Haye en la matière.
Cependant, plusieurs Etats membres377 ont invoqué des dérogations en
application de l'article 9(3) du Règlement, au motif que leur droit procédural
national ne prévoit pas de système de double date378. En outre, il est
intéressant de noter que les experts de la Commission spéciale de 2003 ont
clairement rejeté la proposition de mettre en place un tel système dans le
cadre de la Convention de La Haye379.
g) Le Règlement retient aussi d’autres moyens de transmission à côté de la
transmission directe entre entités d’origine et entités requises. Le maintien
des voies consulaire et diplomatique (art. 12 et 13) peut paraître surprenant
dans l’espace judiciaire européen. Comme la Convention de La Haye, le
Règlement permet aussi à toute personne intéressée d’effectuer la
INSTRUMENTS RÉGIONAUX 201

notification directement par le biais d’officiers judiciaires, fonctionnaires ou


autres personnes compétents de l’Etat membre de destination ; tout Etat
peut s’opposer à l’utilisation d’une telle voie de transmission sur son territoire
(art. 15)380. En revanche, contrairement à la Convention de La Haye,
s’agissant de la voie postale (art. 14), le Règlement ne permet pas aux Etats
membres de l’exclure tout à fait, mais d’en préciser les conditions
d’utilisation381. Les Pays-Bas ont ainsi stipulé pour la notification directe par
la poste à des personnes se trouvant sur leur territoire que cette notification
doit être effectuée par courrier recommandé et que les actes à notifier
doivent être établis ou traduits en langue néerlandaise ou dans une langue
que le destinataire de l’acte comprend. Il en découle que la pratique

375. La Cour de Justice des Communautés européennes (CJCE) a justement été saisie de cette
question précise dans une demande de décision préjudicielle soumise par la Cour suprême
des Pays-Bas (Hoge Raad) (décision datée du 8 novembre 2005, Affaire C-443/03, Götz
Leffler c. Berlin Chemie AG). La Cour jugea que les objectifs principaux poursuivis par le
Règlement, l’objet de certaines de ses dispositions (en particulier les art. 5, 6, 8 et 10) et
la nécessité d’une interprétation autonome justifient d’exclure la « nullité de l’acte »
lorsque celui-ci a été refusé par le destinataire conformément à l’art. 8(1). La Cour
confirme la possibilité pour l’expéditeur de remédier au refus du destinataire en envoyant
la traduction demandée. Elle précise qu’« à supposer qu’il ne puisse jamais être remédié à
ce refus, ceci porterait atteinte aux droits de l’expéditeur de manière telle que celui-ci ne
prendrait jamais le risque de signifier un acte non traduit, mettant ainsi en cause l’utilité
du règlement et, plus particulièrement, de ses dispositions relatives à la traduction des
actes, qui concourent à l’objectif d’assurer la rapidité de la transmission de ceux-ci ». La
Cour examine alors la question du délai et de la manière dont la traduction demandée doit
être portée à la connaissance du destinataire. La Cour statue que la traduction de l’acte
doit être envoyée selon les modalités prévues par le Règlement et « dans les meilleurs
délais », ajoutant que la date de la notification devrait être déterminée par analogie avec
le système de la double date (voir le texte principal ci-dessus, sous (f)). Enfin, la Cour
conclut que « [p]our résoudre les problèmes liés à la façon dont il convient de remédier à
l’absence de traduction, non prévus par le règlement n°1348/2000 tel qu’interprété par la
Cour, il appartient au juge national d’appliquer son droit procédural national tout en
veillant à assurer la pleine efficacité dudit règlement, dans le respect de sa finalité ». Pour
un commentaire de cette décision, voir M.V. Polak, « De ganse aarde is niet van enerlei
spraak en enerlei woorden : taalvereisten en herstelmogelijkheden bij de
grensoverschrijdende betekening van stukken », Ars Aequi janvier 2006, N° 1, p. 57 et s.
INSTRUMENTS RÉGIONAUX 202

néerlandaise est plus généreuse sous le régime mondial (conformément à la


Convention de La Haye) que sous le régime régional (du Règlement
européen).
h) Les importantes garanties contenues aux articles 15 et 16 de la Convention
de La Haye qui prévoient une protection du défendeur ne comparaissant pas,
ont été reprises telles quelles dans le Règlement, même si elles ont été
fondues en un seul article (art. 19).
i) Enfin, il est important de souligner que l’application uniforme de ce
Règlement est soumise au contrôle de la Cour de justice des Communautés
européennes. Du fait que de nombreuses dispositions du Règlement sont

376. Cependant, dans sa proposition de 2005 visant à modifier le Règlement (op. cit. (note de
bas de page 371)), la Commission européenne suggère de supprimer l’expression « de
l'Etat membre d'origine », étant donné qu’il suffit que le destinataire comprenne la langue
de l’acte, qu’il s’agisse ou non d’une langue de l’Etat membre d’origine. En outre, la
proposition précise également que les dispositions linguistiques de l’art. 8 s’appliquent
aussi à la notification par l’intermédiaire des services postaux.
377. Par ex. l’Espagne, la Finlande, l’Irlande, la Hongrie, la Lituanie, Malte, les Pays-Bas, la
Pologne, le Portugal, le Royaume-Uni, la Slovénie et la Suède.
378. Néanmoins, dans sa proposition de 2005 visant à modifier le Règlement (op. cit. note de
bas de page 371), la Commission européenne souligne que ces Etats membres disposent
en réalité de règles équivalentes afin de protéger les droits du requérant (prévoyant, par
exemple, que la saisine d’une juridiction interrompt la prescription). La Commission
propose donc de changer le para. 2 afin d’assurer que cette disposition ne s’applique que
dans les Etats membres ayant prévu le système de la double date dans leur législation
nationale. Dans ce contexte, il est aussi proposé de supprimer le para. 3 et le mécanisme
complexe des communications.
379. Voir à ce sujet les développements aux para. 160 et s.
380. A l’heure actuelle, plusieurs Etats membres se sont opposés aux demandes directes de
signification ou de notification. Cependant, la Commission européenne propose de
supprimer le para. 2 qui octroie la possibilité de s’opposer à cette voie de transmission. En
effet, selon la Commission, pour autant que les prérogatives des officiers ministériels,
fonctionnaires ou autres personnes compétentes soient respectées, rien ne justifie de
refuser aux personnes intéressées à une instance judiciaire la possibilité de faire procéder
à la signification ou à la notification directement (voir sa proposition de 2005,
op. cit. (note de bas de page 371)).
INSTRUMENTS RÉGIONAUX 203

quasiment identiques à celles de la Convention de La Haye, la jurisprudence


de la Cour de justice pourra d’une part s’inspirer de la jurisprudence
développée par les juridictions des différents Etats membres de l’Union
européenne qui sont parties à la Convention de 1965, et d’autre part avoir, à
l’avenir, une influence, du moins en Europe, sur l’interprétation et
l’application de cette dernière382.

B. Rapport avec la Convention de La Haye


299. En vertu de son article 20(1), le Règlement prévaut sur la Convention de La Haye.
Rappelons qu’en vertu de l’article 25 de la Convention de La Haye, celle-ci ne déroge
pas aux autres conventions auxquelles les Etats parties sont ou seront parties et qui
contiennent des dispositions sur les matières réglées par la Convention de La Haye. Sur
un plan purement technique, il pourrait être argué que la Convention de La Haye ne
laisse la priorité qu’aux seuls instruments ayant eux aussi le rang de convention, ce qui
n’est pas le cas du Règlement si l’on applique à la lettre le principe du parallélisme des
formes. Cela étant dit, il semble être généralement admis que la référence aux

381. Dans son rapport de 2004, op. cit. (note de bas de page 371), la Commission souligne
cependant qu’il est difficile de connaître les conditions applicables dans divers Etats
membres donnés. Par conséquent, la Commission propose de prévoir une condition
uniforme (lettre recommandée avec accusé de réception ou envoi équivalent). La
Commission indique d’ailleurs que cette condition qui est déjà applicable dans de
nombreux Etats membres, garantit, avec suffisamment de certitude, que le destinataire a
reçu l'acte et qu'il en existe une preuve. En outre, un amendement est aussi proposé en
vue de préciser que les dispositions linguistiques de l’art. 8 s’appliquent aussi à la
notification par l’intermédiaire des services postaux, et aux autres voies de transmission
et de notification ou signification. Pour de plus amples informations, voir la proposition de
la Commission, op. cit. (note de bas de page 371).
382. A ce dernier égard, il convient de noter que la plupart des décisions rendues auparavant
par les cours et tribunaux des Etats membres de l’Union européenne relèveraient
désormais du champ d’application du Règlement relatif à la signification et la notification
(voir le para. 299). Ces décisions passées demeurent néanmoins d’un intérêt certain pour
l’interprétation de la Convention ; celles-ci ont donc été maintenues dans la présente
édition du Manuel. Ces décisions antérieures sont évidemment aussi importantes pour la
jurisprudence que les Etats membres de l’Union européenne vont continuer à developper
en application de la Convention Notification.
INSTRUMENTS RÉGIONAUX 204

conventions comprend le Règlement. En conclusion, contrairement à la Convention


interaméricaine, le Règlement ne laisse donc plus de place à la Convention de La Haye
dans les relations entre les Etats membres de l’Union européenne, à l’exception du
Danemark.
205

ANNEXES
ANNEXE 1
TEXTE DE LA CONVENTION

ANNEXE 2
ANNEXES PRÉVUES AUX ARTICLES 3, 5, 6, ET 7
FORMULES DE DEMANDE ET D’ATTESTATION

ANNEXE 3
RECOMMANDATION SUR LES INFORMATIONS DESTINÉES À
ACCOMPAGNER LES DOCUMENTS JUDICIAIRES ET
EXTRAJUDICIAIRES EN MATIÈRE CIVILE OU COMMERCIALE
TRANSMIS, SIGNIFIÉS OU NOTIFIÉS À L’ÉTRANGER ADOPTÉE PAR
LA QUATORZIÈME SESSION (25 OCTOBRE 1980)

ANNEXE 4
INSTRUCTIONS POUR REMPLIR LA FORMULE MODÈLE ÉTABLIES
PAR L’AUTEUR DU RAPPORT SUR LA RECOMMANDATION ADOPTÉE
PAR LA QUATORZIÈME SESSION, M. GUSTAF MÖLLER (FINLANDE)

ANNEXE 5
RAPPORT EXPLICATIF SUR LA RECOMMANDATION
ADOPTÉE PAR LA QUATORZIÈME SESSION,
ÉTABLI PAR M. GUSTAF MÖLLER

ANNEXE 6
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
ADOPTÉES PAR LA COMMISSION SPÉCIALE DE 2003
206

ANNEXE 1
TEXTE DE LA CONVENTION

CONVENTION RELATIVE À LA SIGNIFICATION


ET LA NOTIFICATION À L’ÉTRANGER DES ACTES JUDICIAIRES ET
EXTRAJUDICIAIRES
EN MATIÈRE CIVILE OU COMMERCIALE

(Conclue le 15 novembre 1965)

Article 1
CHAPITRE I – ACTES JUDICIAIRES
Article 2 Article 7 Article 12
Article 3 Article 8 Article 13
Article 4 Article 9 Article 14
Article 5 Article 10 Article 15
Article 6 Article 11 Article 16
CHAPITRE II – ACTES EXTRAJUDICIAIRES
Article 17
CHAPITRE III - DISPOSITIONS GÉNÉRALES
Article 18 Article 23 Article 28
Article 19 Article 24 Article 29
Article 20 Article 25 Article 30
Article 21 Article 26 Article 31
Article 22 Article 27
ANNEXE 1 207

Les Etats signataires de la présente Convention,


Désirant créer les moyens appropriés pour que les actes judiciaires et extrajudiciaires
qui doivent être signifiés ou notifiés à l’étranger soient connus de leurs destinataires en
temps utile,
Soucieux d’améliorer à cette fin l’entraide judiciaire mutuelle en simplifiant et en
accélérant la procédure,
Ont résolu de conclure une Convention à ces effets et sont convenus des dispositions
suivantes:

Article 1
La présente Convention est applicable, en matière civile ou commerciale, dans tous les
cas où un acte judiciaire ou extrajudiciaire doit être transmis à l’étranger pour y être
signifié ou notifié.
La Convention ne s’applique pas lorsque l’adresse du destinataire de l’acte n’est pas
connue.

CHAPITRE I – ACTES JUDICIAIRES

Article 2
Chaque Etat contractant désigne une Autorité centrale qui assume, conformément aux
articles 3 à 6, la charge de recevoir les demandes de signification ou de notification en
provenance d’un autre Etat contractant et d’y donner suite.
L’Autorité centrale est organisée selon les modalités prévues par l’Etat requis.

Article 3
L’autorité ou l’officier ministériel compétents selon les lois de l’Etat d’origine adresse à
l’Autorité centrale de l’Etat requis une demande conforme à la formule modèle annexée
ANNEXE 1 208

à la présente Convention, sans qu’il soit besoin de la légalisation des pièces ni d’une
autre formalité équivalente.
La demande doit être accompagnée de l’acte judiciaire ou de sa copie, le tout en double
exemplaire.

Article 4
Si l’Autorité centrale estime que les dispositions de la Convention n’ont pas été
respectées, elle en informe immédiatement le requérant en précisant les griefs
articulés à l’encontre de la demande.

Article 5
L’Autorité centrale de l’Etat requis procède ou fait procéder à la signification ou à la
notification de l’acte:
a) soit selon les formes prescrites par la législation de l’Etat requis pour la signification
ou la notification des actes dressés dans ce pays et qui sont destinés aux
personnes se trouvant sur son territoire,
b) soit selon la forme particulière demandée par le requérant, pourvu que celle-ci ne
soit pas incompatible avec la loi de l’Etat requis.
Sauf le cas prévu à l’alinéa premier, lettre b), l’acte peut toujours être remis au
destinataire qui l’accepte volontairement.
Si l’acte doit être signifié ou notifié conformément à l’alinéa premier, l’Autorité centrale
peut demander que l’acte soit rédigé ou traduit dans la langue ou une des langues
officielles de son pays.
La partie de la demande conforme à la formule modèle annexée à la présente
Convention, qui contient les éléments essentiels de l’acte, est remise au destinataire.
ANNEXE 1 209

Article 6
L’Autorité centrale de l’Etat requis ou toute autorité qu’il aura désignée à cette fin
établit une attestation conforme à la formule modèle annexée à la présente
Convention.
L’attestation relate l’exécution de la demande; elle indique la forme, le lieu et la date
de l’exécution ainsi que la personne à laquelle l’acte a été remis. Le cas échéant, elle
précise, le fait qui aurait empêché l’exécution.
Le requérant peut demander que l’attestation qui n’est pas établie par l’Autorité
centrale ou par une autorité judiciaire soit visée par l’une de ces autorités.
L’attestation est directement adressée au requérant.

Article 7
Les mentions imprimées dans la formule modèle annexée à la présente Convention
sont obligatoirement rédigées soit en langue française, soit en langue anglaise. Elles
peuvent, en outre, être rédigées dans la langue ou une des langues officielles de l’Etat
d’origine.
Les blancs correspondant à ces mentions sont remplis soit dans la langue de l’Etat
requis, soit en langue française, soit en langue anglaise.

Article 8
Chaque Etat contractant a la faculté de faire procéder directement, sans contrainte, par
les soins de ses agents diplomatiques ou consulaires, aux significations ou notifications
d’actes judiciaires aux personnes se trouvant à l’étranger.
Tout Etat peut déclarer s’opposer à l’usage de cette faculté sur son territoire, sauf si
l’acte doit être signifié ou notifié à un ressortissant de l’Etat d’origine.
ANNEXE 1 210

Article 9
Chaque Etat contractant a, de plus, la faculté d’utiliser la voie consulaire pour
transmettre, aux fins de signification ou de notification, des actes judiciaires aux
autorités d’un autre Etat contractant que celui-ci a désignées.
Si des circonstances exceptionnelles l’exigent, chaque Etat contractant a la faculté
d’utiliser, aux mêmes fins, la voie diplomatique.

Article 10
La présente Convention ne fait pas obstacle, sauf si l’Etat de destination déclare s’y
opposer:
a) à la faculté d’adresser directement, par la voie de la poste, des actes judiciaires
aux personnes se trouvant à l’étranger,
b) à la faculté, pour les officiers ministériels, fonctionnaires ou autres personnes
compétents de l’Etat d’origine, de faire procéder à des significations ou notifications
d’actes judiciaires directement par les soins des officiers ministériels,
fonctionnaires ou autres personnes compétents de l’Etat de destination,
c) à la faculté, pour toute personne intéressée à une instance judiciaire, de faire
procéder à des significations ou notifications d’actes judiciaires directement par les
soins des officiers ministériels, fonctionnaires ou autres personnes compétents de
l’Etat de destination.

Article 11
La présente Convention ne s’oppose pas à ce que des Etats contractants s’entendent
pour admettre, aux fins de signification ou de notification des actes judiciaires, d’autres
voies de transmission que celles prévues par les articles qui précèdent et notamment la
communication directe entre leurs autorités respectives.
ANNEXE 1 211

Article 12
Les significations ou notifications d’actes judiciaires en provenance d’un Etat
contractant ne peuvent donner lieu au paiement ou au remboursement de taxes ou de
frais pour les services de l’Etat requis.
Le requérant est tenu de payer ou de rembourser les frais occasionnés par:
a) l’intervention d’un officier ministériel ou d’une personne compétente selon la loi de
l’Etat de destination,
b) l’emploi d’une forme particulière.

Article 13
L’exécution d’une demande de signification ou de notification conforme aux
dispositions de la présente Convention ne peut être refusée que si l’Etat requis juge
que cette exécution est de nature à porter atteinte à sa souveraineté ou à sa sécurité.
L’exécution ne peut être refusée pour le seul motif que la loi de l’Etat requis revendique
la compétence judiciaire exclusive dans l’affaire en cause ou ne connaît pas de voie de
droit répondant à l’objet de la demande.
En cas de refus, l’Autorité centrale en informe immédiatement le requérant et indique
les motifs.

Article 14
Les difficultés qui s’élèveraient à l’occasion de la transmission, aux fins de signification
ou de notification, d’actes judiciaires seront réglées par la voie diplomatique.

Article 15
Lorsqu’un acte introductif d’instance ou un acte équivalent a dû être transmis à
l’étranger aux fins de signification ou de notification, selon les dispositions de la
présente Convention, et que le défendeur ne comparaît pas, le juge est tenu de
surseoir à statuer aussi longtemps qu’il n’est pas établi:
ANNEXE 1 212

a) ou bien que l’acte a été signifié ou notifié selon les formes prescrites par la
législation de l’Etat requis pour la signification ou la notification des actes dressés
dans ce pays et qui sont destinés aux personnes se trouvant sur son territoire,
b) ou bien que l’acte a été effectivement remis au défendeur ou à sa demeure selon
un autre procédé prévu par la présente Convention,
et que, dans chacune de ces éventualités, soit la signification ou la notification, soit la
remise a eu lieu en temps utile pour que le défendeur ait pu se défendre.
Chaque Etat contractant a la faculté de déclarer que ses juges, nonobstant les
dispositions de l’alinéa premier, peuvent statuer si les conditions suivantes sont
réunies, bien qu’aucune attestation constatant soit la signification ou la notification,
soit la remise, n’ait été reçue:
a) l’acte a été transmis selon un des modes prévus par la présente Convention,
b) un délai que le juge appréciera dans chaque cas particulier et qui sera d’au moins
six mois, s’est écoulé depuis la date d’envoi de l’acte,
c) nonobstant toutes diligences utiles auprès des autorités compétentes de l’Etat
requis, aucune attestation n’a pu être obtenue.
Le présent article ne fait pas obstacle à ce qu’en cas d’urgence, le juge ordonne toutes
mesures provisoires ou conservatoires.

Article 16
Lorsqu’un acte introductif d’instance ou un acte équivalent a dû être transmis à
l’étranger aux fins de signification ou de notification, selon les dispositions de la
présente Convention, et qu’une décision a été rendue contre un défendeur qui n’a pas
comparu, le juge a la faculté de relever ce défendeur de la forclusion résultant de
l’expiration des délais de recours, si les conditions suivantes sont réunies:
a) le défendeur, sans qu’il y ait eu faute de sa part, n’a pas eu connaissance en temps
utile dudit acte pour se défendre et de la décision pour exercer un recours,
b) les moyens du défendeur n’apparaissent pas dénués de tout fondement.
ANNEXE 1 213

La demande tendant au relevé de la forclusion est irrecevable si elle n’est pas formée
dans un délai raisonnable à partir du moment où le défendeur a eu connaissance de la
décision.
Chaque Etat contractant a la faculté de déclarer que cette demande est irrecevable si
elle est formée après l’expiration d’un délai qu’il précisera dans sa déclaration, pourvu
que ce délai ne soit pas inférieur à un an à compter du prononcé de la décision.
Le présent article ne s’applique pas aux décisions concernant l’état des personnes.

CHAPITRE II – ACTES EXTRAJUDICIAIRES

Article 17
Les actes extrajudiciaires émanant des autorités et officiers ministériels d’un Etat
contractant peuvent être transmis aux fins de signification ou de notification dans un
autre Etat contractant selon les modes et aux conditions prévus par la présente
Convention.

CHAPITRE III - DISPOSITIONS GÉNÉRALES

Article 18
Tout Etat contractant peut désigner, outre l’Autorité centrale, d’autres autorités dont il
détermine les compétences.
Toutefois, le requérant a toujours le droit de s’adresser directement à l’Autorité
centrale.
Les Etats fédéraux ont la faculté de désigner plusieurs Autorités centrales.

Article 19
La présente Convention ne s’oppose pas à ce que la loi interne d’un Etat contractant
permette d’autres formes de transmission non prévues dans les articles précédents,
ANNEXE 1 214

aux fins de signification ou de notification, sur son territoire, des actes venant de
l’étranger.

Article 20
La présente Convention ne s’oppose pas à ce que des Etats contractants s’entendent
pour déroger:
a) à l’article 3, alinéa 2, en ce qui concerne l’exigence du double exemplaire des
pièces transmises,
b) à l’article 5, alinéa 3, et à l’article 7, en ce qui concerne l’emploi des langues,
c) à l’article 5, alinéa 4,
d) à l’article 12, alinéa 2.

Article 21
Chaque Etat contractant notifiera au Ministère des Affaires Etrangères des Pays-Bas
soit au moment du dépôt de son instrument de ratification ou d’adhésion, soit
ultérieurement:
a) la désignation des autorités prévues aux articles 2 et 18,
b) la désignation de l’autorité compétente pour établir l’attestation prévue à l’article 6,
c) la désignation de l’autorité compétente pour recevoir les actes transmis par la voie
consulaire selon l’article 9.
Il notifiera, le cas échéant, dans les mêmes conditions:
a) son opposition à l’usage des voies de transmission prévues aux articles 8 et 10,
b) les déclarations prévues aux articles 15, alinéa 2, et 16, alinéa 3,
c) toute modification des désignations, opposition et déclarations mentionnées ci-
dessus.
ANNEXE 1 215

Article 22
La présente Convention remplacera dans les rapports entre les Etats qui l’auront
ratifiée, les articles 1 à 7 des Conventions relatives à la procédure civile,
respectivement signées à La Haye, le 17 juillet 1905 et le premier mars 1954, dans la
mesure où lesdits Etats sont Parties à l’une ou à l’autre de ces Conventions.

Article 23
La présente Convention ne porte pas atteinte à l’application de l’article 23 de la
Convention relative à la procédure civile, signée à La Haye, le 17 juillet 1905, ni de
l’article 24 de celle signée à La Haye, le premier mars 1954.
Ces articles ne sont toutefois applicables que s’il est fait usage de modes de
communication identiques à ceux prévus par lesdites Conventions.

Article 24
Les accords additionnels auxdites Conventions de 1905 et de 1954, conclus par les
Etats contractants, sont considérés comme également applicables à la présente
Convention à moins que les Etats intéressés n’en conviennent autrement.

Article 25
Sans préjudice de l’application des articles 22 et 24, la présente Convention ne déroge
pas aux Conventions auxquelles les Etats contractants sont ou seront Parties et qui
contiennent des dispositions sur les matières réglées par la présente Convention.

Article 26
La présente Convention est ouverte à la signature des Etats représentés à la Dixième
session de la Conférence de La Haye de droit international privé.
Elle sera ratifiée et les instruments de ratification seront déposés auprès du Ministère
des Affaires Etrangères des Pays-Bas.
ANNEXE 1 216

Article 27
La présente Convention entrera en vigueur le soixantième jour après le dépôt du
troisième instrument de ratification prévu par l’article 26, alinéa 2.
La Convention entrera en vigueur, pour chaque Etat signataire ratifiant
postérieurement, le soixantième jour après le dépôt de son instrument de ratification.

Article 28
Tout Etat non représenté à la Dixième session de la Conférence de La Haye de droit
international privé pourra adhérer à la présente Convention après son entrée en
vigueur en vertu de l’article 27, alinéa premier. L’instrument d’adhésion sera déposé
auprès du Ministère des Affaires Etrangères des Pays-Bas.
La Convention n’entrera en vigueur pour un tel Etat qu’à défaut d’opposition de la part
d’un Etat ayant ratifié la Convention avant ce dépôt, notifiée au Ministère des Affaires
Etrangères des Pays-Bas dans un délai de six mois à partir de la date à laquelle ce
Ministère lui aura notifié cette adhésion.
A défaut d’opposition, la Convention entrera en vigueur pour l’Etat adhérant le premier
jour du mois qui suit l’expiration du dernier des délais mentionnés à l’alinéa précédent.

Article 29
Tout Etat, au moment de la signature, de la ratification ou de l’adhésion, pourra
déclarer que la présente Convention s’étendra à l’ensemble des territoires qu’il
représente sur le plan international, ou à l’un ou plusieurs d’entre eux. Cette
déclaration aura effet au moment de l’entrée en vigueur de la Convention pour ledit
Etat.
Par la suite, toute extension de cette nature sera notifiée au Ministère des Affaires
Etrangères des Pays-Bas.
La Convention entrera en vigueur, pour les territoires visés par l’extension, le
soixantième jour après la notification mentionnée à l’alinéa précédent.
ANNEXE 1 217

Article 30
La présente Convention aura une durée de cinq ans à partir de la date de son entrée en
vigueur conformément à l’article 27, alinéa premier, même pour les Etats qui l’auront
ratifiée ou y auront adhéré postérieurement.
La Convention sera renouvelée tacitement de cinq en cinq ans, sauf dénonciation.
La dénonciation sera, au moins six mois avant l’expiration du délai de cinq ans, notifiée
au Ministère des Affaires Etrangères des Pays-Bas.
Elle pourra se limiter à certains des territoires auxquels s’applique la Convention.
La dénonciation n’aura d’effet qu’à l’égard de l’Etat qui l’aura notifiée. La Convention
restera en vigueur pour les autres Etats contractants.

Article 31
Le Ministère des Affaires Etrangères des Pays-Bas notifiera aux Etats visés à
l’article 26, ainsi qu’aux Etats qui auront adhéré conformément aux dispositions de
l’article 28 :
a) les signatures et ratifications visées à l’article 26;
b) la date à laquelle la présente Convention entrera en vigueur conformément aux
dispositions de l’article 27, alinéa premier;
c) les adhésions visées à l’article 28 et la date à laquelle elles auront effet;
d) les extensions visées à l’article 29 et la date à laquelle elles auront effet;
e) les désignations, opposition et déclarations mentionnées à l’article 21;
f) les dénonciations visées à l’article 30, alinéa 3.

En foi de quoi, les soussignés, dûment autorisés, ont signé la présente Convention.
Fait à La Haye, le 15 novembre 1965, en français et en anglais, les deux textes faisant
également foi, en un seul exemplaire, qui sera déposé dans les archives du
Gouvernement des Pays-Bas et dont une copie certifiée conforme sera remise, par la
ANNEXE 1 218

voie diplomatique, à chacun des Etats représentés à la Dixième session de la


Conférence de La Haye de droit international privé.

N.B. Le 25 octobre 1980 la Quatorzième session a adopté une Recommandation sur les
informations destinées à accompagner les documents judiciaires et extrajudiciaires en
matière civile ou commerciale transmis, signifiés ou notifiés à l’étranger (Actes et
documents de la Quatorzième session (1980), tome I, Matières diverses, pp. I-67;
idem, Tome IV, Entraide judiciaire, p. 339; Manuel pratique sur le fonctionnement de la
Convention de La Haye du 15 novembre 1965 relative à la signification et la notification
à l’étranger des actes judiciaires et extrajudiciaires en matière civile ou commerciale).
ANNEXE 2
ANNEXES PRÉVUES AUX ARTICLES 3, 5, 6, ET 7
FORMULES DE DEMANDE ET D’ATTESTATION
DEMANDE AUX FINS DE SIGNIFICATION OU DE NOTIFICATION À
L’ÉTRANGER D’UN ACTE JUDICIAIRE OU EXTRAJUDICIAIRE

Convention relative à la signification et à la notification à l’étranger des actes


judiciaires ou extrajudiciaires en matière civile ou commerciale,
signée à La Haye, le 15 novembre 1965.

Identité et adresse Adresse de l’autorité


du requérant destinataire

Le requérant soussigné a l’honneur de faire parvenir - en double exemplaire –


à l’autorité destinataire les documents ci-dessous énumérés, en la priant, con-
formément à l’article 5 de la Convention précitée, d’en faire remettre sans
retard un exemplaire au destinataire, à savoir:
(identité et adresse) _______________________________________
_______________________________________________________
a) selon les formes légales (article 5, alinéa premier, lettre a)*.
b) selon la forme particulière suivante (article 5, alinéa premier, lettre b)*:
__________________________________________________________
__________________________________________________________
c) le cas échéant, par remise simple (article 5, alinéa 2)*.
Cette autorité est priée de renvoyer ou de faire renvoyer au requérant un
exemplaire de l’acte – et de ses annexes* – avec l’attestation figurant au verso.

Enumération des pièces


__________________________________________________________
__________________________________________________________
__________________________________________________________
__________________________________________________________

Fait à ..........., le ......


Signature et/ou cachet.

* Rayer les mentions inutiles.


N.B. Les Commissions spéciales de 1977 et 2003 ont recommandé d’ajouter dans la
Formule de Demande des informations relatives à la compétence de l’autorité
requérante (le requérant) (voir le para. 112).
ANNEXE 2

Verso de la demande

ATTESTATION

L’autorité soussignée a l’honneur d’attester conformément à l’article 6 de


ladite Convention,

1.que la demande a été exécutée*


– le (date) _____________________________________________
– à (localité, rue, numéro) _________________________________
______________________________________________________
– dans une des formes suivantes prévues à l’article 5:

a) selon les formes légales (article 5, alinéa premier, lettre a)*.

b) selon la forme particulière suivante*: ______________________


______________________________________________________
c) par remise simple*.

Les documents mentionnés dans la demande ont été remis à:


– (identité et qualité de la personne) _________________________
______________________________________________________
– liens de parenté, de subordination ou autres, avec le destinataire de
l’acte: _________________________________________________

2.que la demande n’a pas été exécutée, en raison des faits suivants*: __
______________________________________________________
______________________________________________________

Conformément à l’article 12, alinéa 2, de ladite Convention, le requérant est


prié de payer ou de rembourser les frais dont le détail figure au mémoire ci-
joint*.

Annexes

Pièces renvoyées: ___________________________________________


__________________________________________________________
__________________________________________________________

Le cas échéant, les documents justificatifs de l’exécution: ____________


__________________________________________________________
__________________________________________________________

Fait à ..........., le ......


Signature et/ou cachet.

* Rayer les mentions inutiles.


ANNEXE 2

ÉLÉMENTS ESSENTIELS DE L’ACTE

Convention relative à la signification et à la notification à l’étranger des actes judici-


aires et extrajudiciaires en matière civile ou commerciale,
signée à La Haye, le 15 novembre 1965.

(article 5, alinéa 4)

Nom et adresse de l’autorité requérante: ______________________________


_______________________________________________________________
_______________________________________________________________
Identité des parties*: _____________________________________________
_______________________________________________________________
_______________________________________________________________

ACTE JUDICIAIRE**

Nature et objet de l’acte: __________________________________________


_______________________________________________________________
_______________________________________________________________
Nature et objet de l’instance, le cas échéant, le montant du litige: __________
_______________________________________________________________
_______________________________________________________________
Date et lieu de la comparution**: ___________________________________
_______________________________________________________________
Juridiction qui a rendu la décision**: _________________________________
_______________________________________________________________
Date de la décision**: ____________________________________________
Indication des délais figurant dans l’acte**: ___________________________
_______________________________________________________________
ACTE EXTRAJUDICIAIRE**

Nature et objet de l’acte: __________________________________________


_______________________________________________________________
_______________________________________________________________
Indication des délais figurant dans l’acte**: ___________________________
_______________________________________________________________
_______________________________________________________________
_______________________________________________________________
* S’il y a lieu, identité et adresse de la personne intéressée à la transmission de
l’acte.
** Rayer les mentions inutiles.

N.B. La Quatorzième session a recommandé que les « Eléments essentiels de


l’acte » soient précédés d’un avertissement et qu’ils soient utilisés même pour les
voies de transmission autres que celle de l’Autorité centrale. Voir aussi les instruc-
tions pour remplir la formule. Voir l’Annexe 4, et les para 117. et s.
ANNEXE 3
RECOMMANDATION SUR LES INFORMATIONS DESTINÉES À
ACCOMPAGNER LES DOCUMENTS JUDICIAIRES ET
EXTRAJUDICIAIRES EN MATIÈRE CIVILE OU COMMERCIALE
TRANSMIS, SIGNIFIÉS OU NOTIFIÉS À L’ÉTRANGER ADOPTÉE PAR
LA QUATORZIÈME SESSION (25 OCTOBRE 1980)

La Quatorzième session, [*]


Ayant pris connaissance du Rapport établi par le Conseil de l’Europe relatif aux «
Informations destinées à accompagner les documents judiciaires et extrajudiciaires en
matière civile et commerciale transmis, signifiés ou notifiés à l’étranger », transmis à la
Conférence de La Haye par lettre du 31 octobre 1979,
Constatant le progrès qu’a constitué, tant en matière juridique que sur le plan de
l’information des justiciables, l’établissement d’une formule modèle sur les « Eléments
essentiels de l’acte » par la Convention de La Haye du 15 novembre 1965 relative à la
signification et la notification à l’étranger des actes judiciaires et extrajudiciaires en
matière civile ou commerciale,
Reconnaissant qu’il est hautement souhaitable qu’une telle formule, susceptible d’être
complétée, accompagne tout document de nature judiciaire ou extrajudiciaire en matière
civile ou commerciale transmis ou notifié à l’étranger pour donner au destinataire de l’acte
un premier aperçu de sa nature et de son objet,
Etant convaincue qu’il est de l’intérêt d’une bonne administration de la justice qu’une
seule formule soit utilisée, que la transmission de l’acte intervienne ou non par la voie des
Autorités centrales instaurées par la Convention de 1965,
Ayant pris en considération qu’une modification de la formule « Eléments essentiels de
l’acte » annexée à la Convention de 1965 impliquerait une révision de cette Convention,
ce qu’il n’est pas opportun d’entreprendre,
I 1 Recommande aux Etats membres ainsi qu’aux Etats non membres mais Parties à la
Convention de 1965 de prendre les mesures appropriées pour assurer que tout acte
judiciaire ou extrajudiciaire en matière civile ou commerciale, transmis ou notifié à
l’étranger, que la transmission de l’acte intervienne ou non par la voie des Autorités
centrales instaurées par la Convention de 1965, sera dans tous les cas accompagné de la
formule annexée à cette Convention, formule complétée par un avertissement, figurant ci-
après ;
2 Recommande à ces Etats d’informer le Bureau Permanent, le cas échéant, des mesures
prises conformément à l’alinéa précédent;
II 1 Exprime le Vœu que tout Etat, toute organisation et institution concernées prennent
les mesures appropriées pour assurer que tout acte judiciaire ou extrajudiciaire en
matière civile ou commerciale, transmis ou notifié à l’étranger, sera dans tous les cas
accompagné d’un avertissement et des éléments essentiels de l’acte, figurant ci-après;
2 Charge le Secrétaire général de transmettre ce Vœu directement ou, dans les cas
appropriés, par l’intermédiaire des organisations internationales compétentes, à tous les
Etats et à toutes les organisations et institutions concernées.

* Ce document est reproduit dans sa forme originale. Aussi, la terminologie utilisée dans ce
document demeure-t-elle inchangée et n’a pas été alignée sur la terminologie utilisée dans la
partie principale de ce Manuel (Observations générales et fonctionnement pratique de la
Convention).
ANNEXE 3

Identité et adresse du destinataire / Identity and address of the addressee / -----:

IMPORTANT

LE DOCUMENT CI-JOINT EST DE NATURE JURIDIQUE ET PEUT AFFECTER VOS DROITS


ET OBLIGATIONS. LES «ELEMENTS ESSENTIELS DE L’ACTE» VOUS DONNENT
QUELQUES INFORMATIONS SUR SA NATURE ET SON OBJET. IL EST TOUTEFOIS
INDISPENSABLE DE LIRE ATTENTIVEMENT LE TEXTE MEME DU DOCUMENT. IL PEUT
ETRE NECESSAIRE DE DEMANDER UN AVIS JURIDIQUE.

SI VOS RESSOURCES SONT INSUFFISANTES, RENSEIGNEZ-VOUS SUR LA POSSIBI-


LITE D’OBTENIR L’ASSISTANCE JUDICIAIRE ET LA CONSULTATION JURIDIQUE SOIT
DANS VOTRE PAYS SOIT DANS LE PAYS D’ORIGINE DU DOCUMENT.

LES DEMANDES DE RENSEIGNEMENTS SUR LES POSSIBILITES D’OBTENIR L’ASSIS-


TANCE JUDICIAIRE OU LA CONSULTATION JURIDIQUE DANS LE PAYS D’ORIGINE PEU-
VENT ETRE ADRESSEES : …

IMPORTANT

THE ENCLOSED DOCUMENT IS OF A LEGAL NATURE AND MAY AFFECT YOUR RIGHTS
AND OBLIGATIONS. THE ‘SUMMARY OF THE DOCUMENT TO BE SERVED’ WILL GIVE
YOU SOME INFORMATION ABOUT ITS NATURE AND PURPOSE. YOU SHOULD HOW-
EVER READ THE DOCUMENT ITSELF CAREFULLY. IT MAY BE NECESSARY TO SEEK
LEGAL ADVICE.

IF YOUR FINANCIAL RESOURCES ARE INSUFFICIENT YOU SHOULD SEEK INFORMA-


TION ON THE POSSIBILITY OF OBTAINING LEGAL AID OR ADVICE EITHER IN THE
COUNTRY WHERE YOU LIVE OR IN THE COUNTRY WHERE THE DOCUMENT WAS
ISSUED.

ENQUIRIES ABOUT THE AVAILABILITY OF LEGAL AID OR ADVICE IN THE COUNTRY


WHERE THE DOCUMENT WAS ISSUED MAY BE DIRECTED TO: …

---

Il est recommandé que les mentions imprimées dans cette note soient rédigées en
langue française et en langue anglaise et le cas échéant, en outre, dans la langue ou
l’une des langues officielles de l’Etat d’origine de l’acte. Les blancs pourraient être
remplis soit dans la langue de l’Etat où le document doit être adressé, soit en langue
française, soit en langue anglaise.

It is recommended that the standard terms in the notice be written in English and
French and where appropriate also in the official language, or one of the official lan-
guages of the State in which the document originated. The blanks could be completed
either in the language of the State to which the documents is to be sent, or in English
or French.
---
ANNEXE 3

ÉLÉMENTS ESSENTIELS DE L’ACTE / SUMMARY OF THE DOCUMENT


TO BE SERVED / -----

Nom et adresse de l’autorité requérante


Name and address of the requesting authority
---

* Identité des parties


Particulars of the parties
---

**ACTE JUDICIAIRE / JUDICIAL DOCUMENT / -----

Nature et objet de l’acte


Nature and purpose of the document
---

Nature et objet de l’instance, le cas échéant, le montant du litige


Nature and purpose of the proceedings and, when appropriate, the amount in dispute
---

** Date et lieu de la comparution


Date and Place for entering appearance
---

** Juridiction qui a rendu la décision


Court which has given judgment
---

** Date de la décision / Date of judgment / ---

** Indication des délais figurant dans l’acte


Time limits stated in the document
---

**ACTE EXTRAJUDICIAIRE / EXTRAJUDICIAL DOCUMENT / -----


Nature et objet de l’acte
Nature and purpose of the document
---

** Indication des délais figurant dans l’acte


Time-limits stated in the document
---

* S’il y a lieu, identité et adresse de la personne intéressée à la transmission de l’acte


If appropriate, identity and address of the person interested in the transmission
of the document
---
**Rayer les mentions inutiles / Delete if inappropriate / ---
225

ANNEXE 4
INSTRUCTIONS POUR REMPLIR LA FORMULE MODÈLE ÉTABLIES PAR
L’AUTEUR DU RAPPORT SUR LA RECOMMANDATION ADOPTÉE PAR LA
QUATORZIÈME SESSION, M. GUSTAF MÖLLER (FINLANDE)

a) identité et adresse du destinataire [*]


Le nom et l’adresse du destinataire doivent être clairement indiqués en tête de
l’avertissement.
De plus, quand l’acte n’est ni transmis ni notifié au destinataire en son nom personnel,
il doit être informé qu’il le reçoit en sa qualité, par exemple, de gérant de société, de
tuteur, de liquidateur d’une succession, de trustee, de syndic d’une faillite, etc.

b) les demandes de renseignements sur la possibilité d’obtenir


l’assistance judiciaire ou une consultation juridique dans le pays
d’origine du document peuvent être adressées à ...
En pareil cas il faut indiquer le nom, l’adresse et, le cas échéant, le numéro de
téléphone de l’autorité ou de l’organisme qui, dans le pays où une action judiciaire doit
être entreprise, est le plus qualifié pour donner au destinataire des renseignements
complets sur sa possibilité d’obtenir l’assistance judiciaire ou une consultation juridique
(par exemple, un tribunal, un bureau d’aide judiciaire, une law society).

* Ce document est reproduit dans sa forme originale. Aussi, la terminologie utilisée dans ce
document demeure-t-elle inchangée et n’a pas été alignée sur la terminologie utilisée
dans la partie principale de ce Manuel (Observations générales et fonctionnement pratique
de la Convention).
ANNEXE 4 226

c) nom et adresse de l’autorité requérante (dans des cas appropriés il y


a lieu d’ajouter les mots « soit l’autorité soit la personne qui a fait
établir l’acte »)
En dehors du nom et de l’adresse, il est aussi recommandé d’indiquer dans l’espace
blanc correspondant à cette mention le numéro de téléphone de l’autorité requérante
ou de l’autorité (ou la personne) qui a fait établir l’acte, pour que le destinataire puisse
s’adresser à elle pour obtenir officieusement et rapidement des renseignements
supplémentaires.
Si ces renseignements supplémentaires ne peuvent être obtenus qu’ailleurs, le nom,
l’adresse et le numéro de téléphone de l’autorité ou de la personne concernée doivent
également être indiqués.

d) identité des parties


Les blancs correspondant à cette mention doivent être remplis en indiquant le nom et
l’adresse (parfois aussi le numéro de téléphone) des parties, c’est-à-dire le requérant
et la partie adverse. Quand il s’agit d’un acte extrajudiciaire, le nom et l’adresse de la
personne intéressée par la transmission de l’acte doivent être indiqués. S’il s’agit d’un
jugement, il faudra indiquer les noms des personnes au profit et à l’encontre
desquelles le jugement a été prononcé. Si la personne notifiée est l’une de ces parties,
et si le blanc qui correspond à la mention « identité et adresse du destinataire » a été
régulièrement rempli, il est, bien entendu inutile de compléter cette mention en
indiquant l’identité de cette partie, c’est-à-dire la partie adverse.

e) actes judiciaires et extrajudiciaires


Dans les « ÉLÉMENTS ESSENTIELS DE L’ACTE » une distinction est faite entre les «
ACTES JUDICIAIRES » et les « ACTES EXTRAJUDICIAIRES ».
Tous les actes relatifs à un litige, y compris les procédures sommaires ou la juridiction
volontaire – par exemple, les citations en justice, les jugements, les ordonnances et les
requêtes – sont considérés comme des actes judiciaires. Tout autre document juridique
doit être considéré comme un acte extrajudiciaire.
ANNEXE 4 227

Si l’acte à transmettre ou à notifier est un acte judiciaire, il faut rayer la mention


(figurant en lettres capitales) « ACTES EXTRAJUDICIAIRES » et vice-versa.

f) nature et objet de l’acte


La nature et l’objet de l’acte notifié désigne la catégorie d’acte juridique à laquelle il
appartient, par exemple, citation en justice, jugement, ordonnance, etc. Un aperçu
sommaire du contenu de l’acte (par exemple demande ou jugement de divorce, de
pension alimentaire, de dommages-intérêts) correspond à la mention « objet de l’acte
». Quand l’acte concerne des poursuites judiciaires, la référence à son objet peut être
très brève, puisque la nature et l’objet des poursuites seront indiqués, de façon plus
détaillée, dans la rubrique suivante (g).

g) nature et objet de l’instance et, le cas échéant, le montant litigieux


Sous cette rubrique, qui ne concerne que les actes judiciaires, toute action ou tout
recours exercé par le requérant doit être indiqué de façon plus détaillée que dans la
rubrique précédente. Par exemple, si une somme d’argent est réclamée, son montant
exact doit être indiqué ainsi, le cas échéant, qu’un bref aperçu des causes de l’action,
par exemple, des dommages-intérêts en raison d’un accident de la circulation.

h) date et lieu de la comparution


Cette mention, qui ne concerne que des actes judiciaires, doit être rayée, s’il ne s’agit
pas d’un tel acte.
Quand le destinataire de l’acte transmis ou notifié à l’étranger est requis de
comparaître devant un tribunal, ou une autorité, la date et le lieu exacts de la
comparution doivent être indiqués dans cette rubrique. Pour éviter tout malentendu, le
mois doit être écrit en lettres et non en chiffres. De plus, il pourrait être opportun
d’indiquer la qualité en laquelle peut éventuellement comparaître un représentant, par
exemple, un avocat autorisé à comparaître devant le tribunal saisi.
ANNEXE 4 228

i) juridiction qui a rendu la décision et date de la décision


Ces mentions, qui ne concernent que les actes judiciaires, doivent être rayées si tel
n’est pas le cas.
Ces mentions ne semblent soulever aucun des problèmes sur lesquels portent les
présentes instructions. Dans certains cas, cependant, il pourrait être opportun de
donner l’adresse du tribunal si, par exemple, le jugement a été prononcé par défaut et
si la personne contre laquelle il a été prononcé peut encore y faire opposition et
demander la réouverture des débats.

j) délais indiqués dans l’acte


Quand elle n’est pas appropriée, cette mention, qui concerne tant les actes judiciaires
que les actes extrajudiciaires, doit être rayée.
Tout délai indiqué dans l’acte, fixé pour introduire une action en justice ou exercer un
recours contre une décision, doit être indiqué dans cette rubrique.
229

ANNEXE 5
RAPPORT EXPLICATIF SUR LA RECOMMANDATION
ADOPTÉE PAR LA QUATORZIÈME SESSION,
ÉTABLI PAR M. GUSTAF MÖLLER
I. Introduction [*]
1 La Recommandation qui fait l’objet du présent Rapport peut être considérée comme
le fruit d’une collaboration entre deux organisations internationales, le Conseil de
l’Europe1 et la Conférence de La Haye de droit international privé2.
2 Ce fut, en fait, au sein du Conseil de l’Europe3 que prit naissance l’idée d’une note
d’information destinée à accompagner tous les actes juridiques en matière civile et
commerciale transmis, signifiés ou notifiés à l’étranger. On pensait que cette note
aiderait la personne (ou l’organisme) à laquelle l’acte était destiné, tout d’abord à
connaître la nature juridique du document, ensuite à en comprendre la teneur et,

* Ce document est reproduit dans sa forme originale. Aussi, la terminologie utilisée dans ce
document demeure-t-elle inchangée et n’a pas été alignée sur la terminologie utilisée
dans la partie principale de ce Manuel (Observations générales et fonctionnement pratique
de la Convention).
1 Le 1er mai 1981 les Etats suivants étaient membres du Conseil de l’Europe : République
fédérale d’Allemagne, Autriche, Belgique, Chypre, Danemark, Espagne, France, Grèce,
Irlande, Islande, Italie, Liechtenstein, Luxembourg, Malte, Norvège, Pays-Bas, Portugal,
Royaume-Uni, Suède, Suisse et Turquie. [Pour une liste mise à jour des Etats membres du
Conseil de l’Europe, voir < http://www.coe.int/T/F/Com/A_propos_COE/Etats_membres/
default.asp >].
2 Le 1er mai 1981 les Etats suivants étaient membres de la Conférence de La Haye :
République fédérale d’Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Belgique, Canada,
Danemark, Egypte, Espagne, Etats-Unis, Finlande, France, Grèce, Irlande, Israël, Italie,
Japon, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni, Suède, Suisse,
Suriname, Tchécoslovaquie, Turquie, Venezuela, Yougoslavie. [Pour une liste mise à jour
des Etats membres de la HCCH, voir le site Internet de la HCCH].
3 Comité d’experts sur l’accès à la justice (appelé auparavant Comité d’experts sur les
obstacles économiques et autres en matière de procédure civile, notamment à l’étranger).
La Conférence de La Haye a participé en observateur aux travaux de ce Comité.
ANNEXE 5 230

troisièmement, à savoir quelle action elle pourrait, le cas échéant, entreprendre à son
sujet, ou quelles seraient les conséquences pour elle si elle ne faisait rien.
3 Cependant, le Comité d’experts du Conseil de l’Europe se rendit compte que, dans
une mesure plus limitée, une note de ce genre existait déjà au sujet de la transmission
des actes juridiques par les Autorités centrales, dans le système créé par la Convention
de La Haye du 15 novembre 1965 relative à la signification et la notification à
l’étranger des actes judiciaires et extrajudiciaires en matière civile ou commerciale,
que nous appellerons ci-après la « Convention sur la notification à l’étranger ».
C’est la raison pour laquelle le Conseil de l’Europe décida de soumettre la question à la
Conférence de La Haye, ce qui fut fait par une lettre du Secrétaire général du Conseil
de l’Europe en date du 13 octobre 1979, à laquelle était joint un Rapport détaillé. Et,
comme les Etats membres de la Conférence de La Haye et les Etats parties à la
Convention sur la signification à l’étranger couvrent géographiquement une étendue
plus vaste, on pouvait espérer que l’emploi de cette note d’information serait plus
fréquent et son efficacité plus grande.
4 Une Commission spéciale de la Conférence de La Haye a siégé du 14 au 18 avril
1980, pour étudier la proposition du Conseil de l’Europe. Elle adopta un Projet de
Recommandation à l’intention de la Quatorzième session de la Conférence de La Haye.
Le soussigné rédigea un Rapport sur la réunion tenue par la Commission spéciale
(Document préliminaire No 8 à l’intention de la Quatorzième session). Le 20 octobre
1980, après une dernière séance, la Quatorzième session de la Conférence de La Haye
établit le texte définitif d’une « Recommandation sur les informations destinées à
accompagner les documents judiciaires et extrajudiciaires en matière civile ou
commerciale transmis, signifiés ou notifiés à l’étranger ». Cette Recommandation a été
rédigée par la Commission II, dont M. Christof Böhmer, de la République fédérale
d’Allemagne, était le Président et M. Johannes Bangert, du Danemark, le Vice-
Président. Le soussigné en était le Rapporteur. Le texte préparé par la Commission fut
adopté, avec une légère amélioration de la version française, au cours de la Session
plénière du 24 octobre 1980. Le 25 octobre 1980, les délégués signèrent l’Acte final de
la Quatorzième session qui contient la Recommandation.
5 Le premier objet du présent Rapport est de décrire brièvement les travaux
préparatoires et les discussions finales qui aboutirent à l’adoption de la
ANNEXE 5 231

Recommandation. Cependant, le lecteur qui désirerait faire une étude plus approfondie
de ces textes devra se référer au Rapport sur la réunion de la Commission spéciale
(mentionné ci-dessus) ainsi qu’aux procès-verbaux et aux textes qui seront publiés
dans les Actes et documents de la Quatorzième session de la Conférence de La Haye de
droit international privé.
6 Ce présent Rapport offre, au surplus, quelques rapides commentaires sur la
Recommandation. Pour aider les personnes et les autorités qui seraient amenées à
remplir la formule modèle, il fut décidé que le Rapporteur fournirait aussi quelques
exemples et avancerait certaines instructions. On trouvera ces instructions ci-dessus
après le texte de la Recommandation. Ces commentaires et ces instructions reflètent
les opinions les plus souvent exprimées au cours de la Conférence ; en outre le
Rapporteur eut l’occasion d’avoir des entretiens très utiles sur ces questions avec M.
J.H.A. van Loon, Secrétaire au Bureau Permanent de la Conférence. Le Rapporteur
entend cependant assumer l’entière responsabilité des idées exprimées dans le présent
Rapport.
II. Objet général de la Recommandation
7 Le nombre d’actes judiciaires ou extrajudiciaires en matière civile ou commerciale
transmis, signifiés ou notifiés à l’étranger, s’est considérablement élevé et il semble en
accroissement constant. La notification à l’étranger de ces actes est prévue par la
Convention de La Haye de 1954 sur la procédure civile et la Convention de 1965 sur la
notification à l’étranger4. De plus, un vaste réseau de traités bilatéraux porte, d’une
façon ou d’une autre, sur la transmission des actes, que ce soit par l’intermédiaire des
autorités judiciaires ou administratives, par les voies consulaires ou diplomatiques, ou
directement à leur destinataire.
8 Quand la notification doit être effectuée par une autorité centrale, le destinataire
doit, en règle générale, être informé qu’il s’agit d’un acte juridique au sujet duquel il lui

4 Sur le continent américain, la Convention interaméricaine sur les commissions rogatoires,


signée à Panama le 30 janvier 1975, et son Protocole additionnel signé à Montevideo le 8
mai 1979, portent sur ces matières. [Pour un aperçu de la Convention interaméricaine sur
les commissions rogatoires et d’autres instruments internationaux en cette matière, ainsi
que leur rapport avec la Convention Notification, voir le para. 289.]
ANNEXE 5 232

appartient d’entreprendre une action. C’est pourquoi, nous l’avons dit plus haut, la
Convention sur la notification à l’étranger contient le modèle d’une note d’information
qui doit être remise au destinataire d’un acte transmis à l’étranger lorsque la
signification ou la notification est effectuée dans le cadre de cette Convention, par
l’intermédiaire des Autorités centrales créées en vertu de la Convention. Mais la plupart
des conventions, qu’elles soient multilatérales ou bilatérales, qui portent sur la
signification à l’étranger d’actes en matière civile ou commerciale, permettent la
notification de ces actes par d’autres voies. Un procédé fréquemment utilisé est la
transmission par les soins du service postal.
9 Quand la notification est effectuée par l’intermédiaire d’une autorité centrale ou
judiciaire, l’Etat dans lequel la notification doit être faite peut exiger que l’acte soit
traduit quand il n’est pas rédigé dans la langue de cet Etat. Il pourra donc être difficile
d’imposer efficacement l’observation de cette condition quand la transmission est faite
par voie postale.
10 Quand la transmission n’est pas effectuée par l’intermédiaire d’une autorité
centrale, le problème qui se pose au destinataire est de comprendre la nature de l’acte
qu’il reçoit et de savoir ce qui est exigé de lui : il lui appartient alors de consulter un
avocat ou un conseiller juridique, ou encore d’entreprendre lui-même une action.
11 Pour les raisons exposées plus haut, la Quatorzième session s’est rangée à l’opinion
du Conseil de l’Europe qui jugeait extrêmement souhaitable que tout acte juridique
concernant une matière civile ou commerciale, transmis, signifié ou notifié à l’étranger,
soit accompagné d’une note contenant des informations destinées à aider le
destinataire à comprendre la nature et l’objet de ce document.
ANNEXE 5 233

III. Contenu de la Recommandation


12 Nous l’avons déjà dit, la Convention sur la notification à l’étranger [5] contient une
note d’information (« Eléments essentiels de l’acte ») qui doit être remise au
destinataire d’un acte transmis, dans le cadre de cette Convention, par l’intermédiaire
des Autorités centrales (voir aussi les articles 2 à 6 de la Convention et en particulier le
dernier paragraphe de l’article 5). La Quatorzième session constata le progrès qu’a
constitué tant en matière juridique que sur le plan de l’information des justiciables,
l’établissement de cette formule modèle, et elle reconnut qu’il était hautement
souhaitable qu’une telle formule modèle susceptible d’être complétée, accompagne
tout acte de nature judiciaire ou extrajudiciaire transmis ou notifié à l’étranger, pour
donner au destinataire de l’acte un premier aperçu de la nature et de l’objet de celui-ci.

13 D’autre part, la question s’était posée de savoir si l’emploi de la formule modèle


recommandée devait être étendu à d’autres matières que les matières civile et
commerciale, notamment en matière administrative, sociale ou pénale. Une
proposition en ce sens fut cependant rejetée. La raison principale de ce rejet fut la
crainte d’une application trop étendue de la Recommandation si elle n’était pas limitée
aux seules matières civile et commerciale. En particulier, si la Recommandation était
applicable en matière administrative, sociale et fiscale, elle viserait un nombre très
élevé d’actes extrajudiciaires.
Par ailleurs, il fut suggéré de compléter les paragraphes I (1) et II (1) de la
Recommandation par une disposition qui interdirait de notifier des actes à certains
ressortissants dans un Etat étranger en ajoutant les mots suivants : « sauf si l’acte doit
être notifié, à un ressortissant de l’Etat d’origine de l’acte, par les voies diplomatiques
ou consulaires ». Mais cette proposition fut retirée, quand on se rendit compte qu’il ne
serait pas nécessaire d’appliquer la Recommandation en pareils cas.
14 Il fut convenu, à l’unanimité, que dans l’intérêt d’une bonne administration de la
justice, une seule formule soit utilisée, que la transmission de l’acte intervienne ou non

[5 Pour une liste mise à jour des Etats parties à cette Convention, voir le site Internet de la
HCCH.]
ANNEXE 5 234

par l’intermédiaire des Autorités centrales instaurées par la Convention sur la


notification à l’étranger.
15 Comme toute modification de la formule « Eléments essentiels de l’acte »
impliquerait une révision de la Convention sur la notification à l’étranger, il fut estimé
qu’une telle révision ne serait ni opportune ni nécessaire pour accroître son utilité. La
Quatorzième session décida, par contre, de recommander aux Etats membres de la
Conférence et aux autres Etats parties à la Convention de 1965 de prendre les mesures
appropriées pour assurer que tout acte judiciaire ou extrajudiciaire en matière civile ou
commerciale, transmis ou signifié à l’étranger - que la transmission de l’acte
intervienne ou non par la voie des Autorités centrales instaurées par la Convention sur
la notification à l’étranger - soit, dans tous les cas, accompagné de la formule annexée
à cette Convention, comme expliqué ci-dessous, aux paragraphes 16 à 19.
16 a Pour donner suite à une des suggestions du Conseil de l’Europe, la note
d’information remise au destinataire doit clairement indiquer l’identité et l’adresse du
destinataire visé. Ce destinataire pourrait alors se rendre plus facilement compte si
l’acte lui était ou non réellement destiné à titre personnel ou en quelque autre qualité,
ce qui pourrait ne pas résulter clairement de l’acte lui-même.
Ce point peut revêtir une importance primordiale. Par exemple, le droit positif
concernant les personnes morales présente de profondes divergences dans les divers
Etats, et ces divergences peuvent jouer un rôle considérable dans un litige.
Le destinataire doit donc être en mesure de savoir, le plus rapidement possible, en
quelle qualité il lui est demandé de prendre telle ou telle mesure, ou en quelle qualité
un jugement a été prononcé contre lui.
On se rendit compte que cette mention pourrait faire double emploi avec la mention
relative à « l’identité des parties » que l’on trouve dans la formule modèle de la
Convention sur la notification à l’étranger. On estima, cependant, qu’il serait utile de
faire figurer sur ce point en tête de la formule une mention expresse. D’ailleurs, le
destinataire n’est pas toujours une des parties au litige, mais il peut être, par exemple,
un simple témoin.
17 b La formule modèle annexée à la Convention sur la notification à l’étranger ne
contient ni un avertissement explicite qu’il s’agit d’un acte juridique susceptible
ANNEXE 5 235

d’affecter les droits et les intérêts du destinataire, ni une invitation à consulter un


conseiller juridique. Selon les principes énoncés dans le document établi par le Conseil
de l’Europe mentionné ci-dessus, un tel avertissement doit accompagner tout acte
judiciaire ou extrajudiciaire transmis ou signifié à l’étranger en matière civile ou
commerciale. La Quatorzième session estima qu’une note en ce sens, complétée par la
suggestion qu’une consultation juridique pourrait être nécessaire, devrait être ajoutée
à la formule modèle. De plus, le destinataire doit être informé que les « Eléments
essentiels de l’acte » lui fourniront certains renseignements importants sur la nature et
l’objet de l’acte, mais il fut jugé nécessaire de souligner dans l’avertissement qu’il est
indispensable que le destinataire lise attentivement le texte même du document car il
est possible que tous les faits qui présentent de l’importance pour lui n’aient pas été
mentionnés dans la formule.
18 c Comme le destinataire peut disposer de ressources insuffisantes, on jugea
nécessaire de lui rappeler qu’il pourrait éventuellement obtenir le bénéfice de
l’assistance judiciaire ou d’une consultation juridique, et cela, tout d’abord, dans le
pays d’origine de l’acte.
Très souvent, le destinataire peut avoir du mal à découvrir lui-même auprès de qui il
peut recueillir des renseignements sur ses chances d’obtenir l’assistance judiciaire ou
une consultation juridique, dans le pays d’origine de l’acte. C’est pourquoi il fut jugé
opportun d’indiquer au destinataire, au moyen d’une mention expresse, dans un
paragraphe séparé de l’avertissement, à quelle autorité ou personne déterminée il
pourrait s’adresser dans le pays d’origine de l’acte, pour obtenir des renseignements
sur la possibilité pour lui d’obtenir le bénéfice de l’assistance judiciaire ou d’une
consultation juridique.
19 d Il fut, de plus, convenu de recommander l’emploi tant de la langue anglaise que
de la langue française pour les mentions habituelles figurant dans la formule modèle
(avertissement et éléments essentiels de l’acte). Cependant, on admit que ces
mentions pourraient également être rédigées dans la langue, ou une des langues
officielles, de l’Etat d’origine de l’acte. (La note prévoit des espaces blancs à cet effet.)6
Il fut décidé que ces blancs devraient être remplis soit dans la langue de l’Etat où l’acte
doit être transmis, soit en langue anglaise ou française7.
ANNEXE 5 236

20 La question se pose de savoir si la formule devait contenir des renseignements


supplémentaires sur l’action à entreprendre au sujet de l’acte – en dehors de la date et
du lieu de la comparution – et sur les conséquences que pourraient avoir pour le
destinataire le fait de n’entreprendre aucune action.
On estima cependant a) que, dans de nombreux cas, il est à peu près impossible
d’indiquer les conséquences possibles, ou même les conséquences immédiates du fait
de n’entreprendre aucune action ; b) qu’en cherchant à déterminer les conséquences
juridiques encourues par le destinataire, c’est la responsabilité de l’auteur de la note
d’information qui pourrait être engagée et c) qu’en tout état de cause, l’application de
cette note n’aurait qu’un caractère très général. La formule modèle ne doit pas
remplacer, mais plutôt compléter, les notes d’information plus précises portant sur des
domaines limités qui sont prévues par les règles de procédure de plusieurs systèmes
nationaux.
21 Au surplus, la Quatorzième session décida de recommander à chaque Etat membre,
ainsi qu’aux Etats parties à la Convention sur la notification à l’étranger, de donner de
temps à autre, au moment opportun, au Bureau Permanent, des informations sur les
mesures prises pour appliquer la Recommandation. Le but de cette disposition est de
permettre la création d’un centre où des informations pourraient être obtenues si le
besoin s’en fait sentir.
22 La Quatorzième session décida aussi, sous la forme d’un « Vœu », d’étendre la
Recommandation à des Etats qui ne sont ni des Membres de la Conférence, ni des
Parties à la Convention sur la notification à l’étranger, ainsi qu’aux organismes et

6 Aux termes de l’art. 7, premier paragraphe, de la Convention sur la notification à


l’étranger, les mentions imprimées dans la formule modèle annexée à la Convention
devront obligatoirement être rédigées soit en langue française, soit en langue anglaise.
Elles pourront aussi être rédigées dans la langue, ou l’une des langues officielles, de l’Etat
d’origine de l’acte. Par conséquent, dans la mesure où la Recommandation exige pour ces
mentions l’emploi tant de la langue française que de la langue anglaise, elle va plus loin
que la Convention.
7 Ce qui est conforme au second paragraphe de l’art. 7 de la Convention sur la notification à
l’étranger.
ANNEXE 5 237

institutions qu’elle pourrait concerner (cours internationales de justice ou organes


exerçant des fonctions judiciaires, etc.).
238

ANNEXE 6
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
ADOPTÉES PAR LA COMMISSION SPÉCIALE DE 2003

Conclusions et Recommandations
de la Commission spéciale sur le fonctionnement pratique des
Conventions Apostille, Obtention des preuves, Notification
[extraits*]

(28 octobre – 4 novembre 2003)

1. Une Commission spéciale s’est réunie à La Haye du 28 octobre au 4 novembre 2003


pour examiner le fonctionnement pratique des Conventions de La Haye du 5 octobre
1961 supprimant l’exigence de la légalisation des actes publics étrangers, du 15
novembre 1965 relative à la signification et à la notification à l’étranger des actes
judiciaires et extrajudiciaires en matière civile ou commerciale, et du 18 mars 1970
sur l’obtention des preuves à l’étranger en matière civile ou commerciale. La
Commission spéciale, qui a réuni 116 délégués représentant 57 Etats membres,
Etats parties à une ou plusieurs des Conventions examinées, et observateurs,
approuve unanimement les conclusions et recommandations suivantes :

I. COMMENTAIRES GÉNÉRAUX

2. La Commission spéciale (CS) constate et souligne l’importance continue des Conventions


Apostille, Obtention des preuves et Notification.
3. Compte tenu de l’utilité d’un suivi continu du fonctionnement pratique des Conventions, de
la nécessité de promouvoir une interprétation uniforme, de renforcer la confiance mutuelle,

* Seules les Conclusions et Recommandations se rapportant au fonctionnement pratique de la


Convention Notification ont été reproduites dans ce Manuel. Le texte complet des Conclusions et
Recommandations adoptées par la Commission spéciale de 2003 est disponible sur le site Internet
de la HCCH.
ANNEXE 6 239

et de permettre aux Etats parties aux Conventions de bénéficier des avantages mutuels en
échangeant leurs expériences respectives dans la mise en œuvre des Conventions, ainsi que
de promouvoir les avantages des Conventions auprès des Etats non parties, la Commission
spéciale recommande que des réunions plus fréquentes soient organisées afin d’examiner le
fonctionnement pratique des Conventions Apostille, Obtention des preuves et Notification.
La Commission spéciale recommande que les réunions visant à examiner le fonctionnement
pratique de ces trois Conventions se tiennent tous les cinq ans, sous réserve de disposer des
ressources supplémentaires nécessaires. En outre, il convient d’envisager la possibilité
d’examiner le fonctionnement pratique de la Convention de La Haye du 25 octobre 1980
tendant à faciliter l’accès international à la justice.
4. La CS souligne que les Conventions Apostille, Obtention des preuves et Notification évoluent
dans un environnement sujet à des évolutions techniques significatives. Bien que ces
évolutions n’aient pu être anticipées à l’époque à laquelle ces trois Conventions ont été
adoptées, les nouvelles technologies constituent désormais une part intégrante de la société
actuelle et leur usage un élément de fait. A cet égard, la CS note que l’esprit et la lettre de
ces Conventions ne constituent pas un obstacle à l’utilisation des technologies modernes et
que leurs application et fonctionnement peuvent être davantage améliorés par l’utilisation
de telles techniques. L’atelier qui s’est tenu préalablement à la CS (le 27 octobre 2003) a
clairement révélé les avantages et possibilités offerts par l’utilisation des technologies
modernes dans les matières couvertes par les Conventions1.
[…]

1 L’atelier était organisé autour des présentations suivantes : MM. THOMAS GOTTWALD et PETER FRANK
(Ministère fédéral de la Justice, Autriche) : eJustice – Datahighway to Austrian Courts – Electronic
Legal Communication (ELC) – Transmission of Legal Documents ; Mme JULIE NIND (Ministère de la
Justice – Nouvelle-Zélande) : Taking of evidence by video link across Tasman ; Mme DORIE MCKENZIE
et M. JAMES MASON (Foreign and Commonwealth Office, Royaume-Uni) : The issuance of Apostilles by
the Foreign and Commonwealth Office ; MM OZIE STALLWORTH et KEVIN MENDELSON (National Notary
Association, Etats-Unis d’Amérique): enjoa – The Electronic Notary Journal of Official Acts.
[...]
ANNEXE 6 240

IV. CONVENTION NOTIFICATION

Autorités expéditrices
47. La CS rappelle qu’il appartient au droit de l’Etat requérant de déterminer la compétence des
autorités expéditrices (art. 3). En outre, la CS prend note des informations fournies par de
nombreux experts au sujet de la position des autorités expéditrices et conclut que la plupart
des problèmes pratiques ont été résolus.
48. La CS invite les Etats parties à fournir au Bureau Permanent les informations relatives à
leurs autorités expéditrices et leur compétence afin de les placer sur le site de la Conférence
de La Haye. La CS convient aussi que de telles informations devraient être indiquées dans la
Formule Modèle relative à la demande de notification3.
49. La CS recommande qu’en cas de doute quant à la compétence de l’autorité expéditrice, les
autorités de l’Etat requis devraient, plutôt que de rejeter la demande, rechercher une
confirmation de la compétence de cette autorité, soit en consultant le site Internet de la
Conférence, soit en engageant des contacts informels et rapides, y compris par courriel.

Désignation des Autorités centrales


50. La CS réaffirme l’obligation, pour les Etats parties à la Convention Notification, de désigner
une Autorité centrale conformément à l’article 2 et note que de sérieuses difficultés peuvent
apparaître dans la mise en œuvre de la Convention si une telle désignation n’est pas portée
à la connaissance du dépositaire au moment du dépôt de l’instrument de ratification ou
d’adhésion. La CS prie les Etats parties qui ne l’auraient pas encore fait de désigner dès que
possible une Autorité centrale. Si des retards ne peuvent être évités quant à la désignation
de(s) l’Autorité(s) centrale(s), la CS prie ces Etats de fournir au Bureau Permanent toutes
les informations relatives aux mécanismes mis en place pour faciliter la mise en œuvre de la
Convention dans l’attente d’une (de) telle(s) désignation(s).
51. La CS demande aux Etats parties de fournir au Bureau Permanent les coordonnées
complètes (adresses postale et électronique, numéros de téléphone et fax, site Internet) de

3 La Fédération de Russie ne soutient pas cette recommandation et réserve sa position.


ANNEXE 6 241

leurs Autorités centrales, en particulier pour les Etats qui ont désigné plus d’une Autorité
centrale ou d’autres autorités en vertu de l’article 18. La CS note l’importance de tenir à jour
de façon régulière ces informations sur le site Internet de la Conférence.

Fonctionnement des Autorités centrales


52. La CS réaffirme qu’il appartient à l’Etat partie de déterminer son propre mode d’organisation
des fonctions de l’Autorité centrale. En particulier, la CS note que les termes de la
Convention n’empêchent pas les Autorités centrales de confier à une entité de droit privé
une partie des activités prévues par la Convention, tout en maintenant son statut d’Autorité
centrale et en demeurant l’ultime responsable pour les obligations qui lui incombent en
vertu de la Convention4.
53. La CS réaffirme qu’en vertu de l’article 12(1), un Etat partie ne doit pas facturer ses propres
services rendus conformément à la Convention. Néanmoins, en vertu de l’article 12(2), le
requérant est tenu de payer ou de rembourser les frais occasionnés par le recours à un
officier ministériel ou toute autre personne compétente. La CS prie instamment les Etats
parties d’assurer que les frais facturés reflètent les dépenses réellement encourues et
demeurent raisonnables5.
54. La CS invite les Etats parties à fournir au Bureau Permanent toute information relative aux
coûts, à la possibilité et aux modalités d’exécution d’une remise simple en vertu de l’article
5(2) ainsi qu’aux modes alternatifs de transmission prévus par la Convention, afin de les
placer sur le site Internet de la Conférence.

Les modes alternatifs de transmission


55. La CS réaffirme sa position selon laquelle le terme « adresser » (« send ») dans l’article
10(a), version anglaise, doit être compris comme renvoyant à la « notification » (« service
»), par la voie postale.

4 La Fédération de Russie ne soutient pas cette recommandation et réserve sa position.


5 La Fédération de Russie ne soutient pas cette recommandation et réserve sa position.
ANNEXE 6 242

56. La CS prend note de l’utilisation croissante des services postaux privés pour la transmission
rapide de documents dans des situations professionnelles diverses et des rapports selon
lesquels ces services postaux ont été utilisés pour notifier un acte conformément à l’article
10(a) de la Convention. La CS en déduit que, pour les besoins de l’article 10(a), le recours à
des services postaux privés est équivalent au recours à la voie postale.
57. La CS prend note de la clarification apportée par la délégation japonaise à sa position à
l’égard de l’article 10(a) :
« Le Japon n’a pas déclaré s’opposer à l’envoi d’actes judiciaires, par la voie postale,
directement à des destinataires au Japon. Comme le représentant du Japon l’a clairement
exprimé lors de la Commission spéciale de 1989 sur le fonctionnement pratique des
Conventions Notification et Obtention des preuves, le Japon ne considère pas que
l’utilisation de la voie postale pour l’envoi d’actes judiciaires à des personnes au Japon
constitue une atteinte à sa souveraineté.
Néanmoins, comme le représentant l’a aussi indiqué, l’absence d’opposition formelle ne
signifie pas que l’envoi d’actes judiciaires par la voie postale à des destinataires au Japon
sera toujours considéré comme notification valable au Japon. En effet, l’envoi de documents
par une telle méthode ne constituerait pas une notification valable au Japon dans le cas où
les droits du destinataire n’auraient pas été respectés.» [traduction du Bureau Permanent]
58. La CS note que le Royaume-Uni a confirmé sa position, d’ores et déjà exprimée lors de la
Commission spéciale de 1989, selon laquelle, il indique sa préférence pour l’utilisation de la
notification directe par le biais des « solicitors » anglais à destination de résidents
d’Angleterre et du Pays de Galles.

Utilisation des Technologies de l’information (TI)


59. La CS souligne que le fonctionnement de la Convention doit être considéré à la lumière de
son environnement professionnel dans lequel l’utilisation des technologies modernes est
aujourd’hui omniprésente, et dont la transmission électronique des communications
judiciaires constitue une part importante. Dans ce contexte, il peut être conclu comme suit :
60. Les termes de la Convention n’empêchent ni n’imposent l’utilisation des technologies
modernes en vue d’améliorer davantage le fonctionnement de la Convention.
ANNEXE 6 243

61. Bien que les termes de la Convention ne traitent pas des procédures internes, il existe un
lien entre les systèmes de droits nationaux et le fonctionnement de la Convention.
62. Il peut cependant être conclu que la transmission internationale de documents dans le cadre
de la Convention peut et devrait être effectuée par le biais de méthodes utilisant les TI, y
compris le courriel ; cela est d’ores et déjà en cours et la CS recommande que les Etats
parties à la Convention explorent toutes les voies dans lesquelles ils peuvent utiliser, à cette
fin, les technologies modernes.
63. Dans ce contexte, la CS identifie diverses étapes pour lesquelles les moyens électroniques
peuvent être immédiatement explorés : la communication entre une partie requérante et
une autorité expéditrice, la communication entre une autorité expéditrice et une Autorité
centrale d’un Etat requis, et la transmission de l’attestation d’exécution par l’autorité
désignée.
64. La CS reconnaît en outre que dans de nombreux systèmes juridiques internes, les droits
procéduraux et les conditions technologiques ne permettent pas la notification par des
moyens électroniques, bien que dans certains systèmes l’utilisation du courriel ou fax soit
permise dans certaines circonstances, notamment lorsque l’autorité judiciaire l’autorise ou
que les parties l’acceptent à l’avance. Néanmoins, la CS reconnaît que, compte tenu du
rythme des développements technologiques, les problèmes existants pourront être
surmontés, favorisant ainsi une plus large utilisation de ces méthodes pour la notification.
Les Etats parties à la Convention sont ainsi encouragés à explorer les voies par lesquelles de
telles innovations peuvent être obtenues.

Exigences de traduction
65. La CS convient qu’aucune traduction n’est exigée, en vertu de la Convention, pour une
transmission conforme aux modes alternatifs prévus par la Convention ; la CS note
cependant que, dans des cas isolés, des exigences de traduction sont imposées par le droit
interne d’un Etat.
66. La CS note qu’une large majorité d’Etats parties n’exige pas de traduction pour la
notification par remise simple (art. 5(2)).
ANNEXE 6 244

67. En ce qui concerne l’exigence de traduction pour une notification en vertu de l’article 5(1), la
CS souligne en outre qu’il est important de respecter les diverses exigences prévues par les
droits nationaux des Etats parties.
68. La CS invite les Etats parties à fournir au Bureau Permanent toute information pertinente (y
compris les déclarations) relative à l’étendue des exigences de traduction pour l’exécution
des demandes en vertu de l’article 5. La CS invite également les Etats parties à transmettre
au Bureau Permanent les informations concernant les conséquences, dans leur droit interne,
du refus par le destinataire d’accepter la notification en vertu de la Convention, lorsqu’ils
agissent en tant qu’Etat requérant.

Champ d’application
69. Concernant la signification des termes « matières civile ou commerciale », la CS encourage
une large interprétation et réaffirme les conclusions suivantes adoptées en 1989 :
a.La Commission souhaite que l’expression « matière civile ou commerciale » reçoive une
interprétation autonome, sans qu’une référence exclusive ne soit faite soit à la loi de
l’Etat requérant, soit à la loi de l’Etat requis, soit aux deux cumulativement.
b.Dans la « zone grise » des matières qui se situent entre le droit privé et le droit public,
l’évolution historique devrait amener une ouverture plus large de la notion « civile ou
commerciale »; il est notamment admis que le droit de la faillite, le droit des
assurances et le droit du travail puissent tomber sous la notion « civile ou commerciale
».
70. En outre, la CS prend note du fait que si dans certains Etats les questions relatives aux
impôts ou taxes sont considérées comme couvertes par la Convention, dans d’autres Etats
cela n’est pas le cas.
71. La CS note que dans certains Etats parties, la Convention a été appliquée à des procédures
en relation avec le recouvrement de produits d’activité criminelles.
72. Enfin, la CS soutient que la définition de « civile ou commerciale » apparaissant dans
d’autres traités ne devrait pas être utilisée à des fins d’interprétation sans considérer l’objet
et le but de ces textes.
ANNEXE 6 245

Caractère obligatoire et / ou exclusif de la Convention


73. Rappelant les conclusions et recommandations de 1989, la CS confirme l’opinion
prédominante selon laquelle la Convention a un caractère non obligatoire mais exclusif tel
que décrit de façon plus détaillée dans la version provisoire du Manuel sur le fonctionnement
pratique, sans préjudice du droit international sur l’interprétation des traités.
74. La CS rappelle l’objectif et l’importance fondamentale de l’article 15(2) qui vise à assurer
que le défendeur soit effectivement informé en temps utile pour organiser sa défense.

Double date
75. La CS considère et rejette la proposition d’adoption par les Etats parties d’une
recommandation visant à mettre en place un système de double date, selon lequel les
intérêts du demandeur (ex. délais de prescription) et ceux du défendeur (ex. délai pour
répondre) sont protégés par l’assignation de dates différentes. La CS prend note que de
nombreux systèmes juridiques ont adopté des moyens efficaces pour protéger les intérêts
du demandeur sans tenir compte de la date réelle de la notification.

Exclusion de l’application de la Convention entre les parties


76. La CS prend note de la pratique rapportée par un Etat partie à la Convention selon laquelle
des arrangements contractuels excluant l’application de la Convention pour les notifications
d’actes à l’égard des parties à ces contrats, y compris lorsque ces parties sont à l’étranger,
sont conclus et portés devant les tribunaux de cet Etat.
77. Plusieurs experts observent que de tels arrangements ne seraient pas permis dans leur Etat
et seraient considérés comme contraire à leur droit interne. Certains experts indiquent,
cependant, qu’un jugement rendu à la suite d’une notification selon ces arrangements ne
serait pas nécessairement refusé pour exécution.

Exequatur
78. La CS rappelle que la Convention n’aborde pas la question de la reconnaissance et de
l’exécution de jugements. En outre, les experts réaffirment la nécessité, pour la Convention,
de fonctionner de manière à soutenir les droits procéduraux du défendeur. Notamment, la
ANNEXE 6 246

CS rappelle le principe selon lequel le défendeur devrait être effectivement informé en


temps utile pour organiser sa défense. Cela est particulièrement notable lorsque dans l’Etat
de destination la validité de la notification est examinée.

Réserves et réciprocités

79. La CS note que les Etats parties n’invoquent pas la réciprocité contre les autres Etats qui ont
fait des déclarations en vertu des articles 8 et 10.

Organisations régionales d’intégration économique (ORIE)


80. La CS reconnaît qu’à ce stade il n’apparaît pas nécessaire d’envisager l’application de la
Convention en relation avec les ORIE.

Travaux futurs : formules modèles et Manuel


81. La CS accepte les travaux futurs tels qu'ils ont été entrepris par le Bureau Permanent en
relation avec un groupe représentatif d’experts à désigner par le Secrétaire général,
notamment en vue d’évaluer la nécessité de modifier les formules et de développer des
lignes directrices pour les compléter.
82. La CS reçoit favorablement la version provisoire du nouveau Manuel pratique préparé par le
Bureau Permanent. La CS invite le Bureau Permanent à achever la nouvelle édition en
tenant compte des conclusions et recommandations adoptées par la CS et souligne le
souhait de maintenir et de renforcer l’utilité pratique du Manuel en conjonction avec les
informations fournies sur le site de la Conférence.
247

BIBLIOGRAPHIE

Cette bibliographie comprend les traités, commentaires et articles qui traitent de la


Convention de La Haye du 15 novembre 1965 relative à la signification et la notification
à l’étranger d’actes judiciaires et extrajudiciaires en matière civile ou commerciale et
de son application dans les Etats parties. Elle ne saurait toutefois être exhaustive,
puisqu’elle fait seulement état des ouvrages connus du Bureau Permanent à ce jour.
Elle comprend aussi quelques ouvrages de référence sur le droit des traités ou sur les
droits nationaux de procédure ainsi que des articles traitant d’une question spécifique
de procédure. Les ouvrages et articles indiqués dans la bibliographie ne sont pas
nécessairement cités dans les observations générales sur la pratique et le
fonctionnement de la Convention.

CONFÉRENCE DE LA HAYE DE DROIT INTERNATIONAL PRIVÉ / HAGUE CONFERENCE


ON PRIVATE INTERNATIONAL LAW :

-- Protocole Final, Dispositions concernant la procédure civile, in Actes de la Deuxième


Conférence de La Haye chargée de réglementer diverses matières de droit
international privé (25 juin – 13 juillet 1894), La Haye, Imprimerie Nationale, 1894,
p. 4.
-- Protocole Final, in Actes de la Quatrième Conférence de La Haye pour le droit international
privé (16 mai – 7 juin 1904), La Haye, Van Langenhuysen Frères, 1904, p. 205.

-- Propositions relatives à la procédure civile, in Documents relatifs à la Quatrième Conférence


de La Haye pour le droit international privé, La Haye, Van Langenhuysen Frères, 1904, p. 2.

-- Projet de Convention relative à la procédure civile, in Actes de la Septième Session tenue du


9 au 31 octobre 1951, La Haye, Imprimerie Nationale, p. 390.

-- Projet de Convention relative à la procédure civile, in Documents relatifs à la Septième


Session tenue du 9 au 31 octobre 1951, La Haye, Imprimerie Nationale, 1952, p. 61.

-- Procès-verbal de la séance plénière du 25 octobre 1960, in Actes et Documents de la


Neuvième session, Tome I, Matières diverses, La Haye, Imprimerie Nationale, 1961, p. 177.
BIBLIOGRAPHIE 248

-- Actes et documents de la Dixième session (1964), Tome III, Notification, La Haye,


Imprimerie Nationale, 1965.

-- Rapport explicatif, par M. V. TABORDA FERREIRA, in Actes et documents de la Dixième


session (1964), Tome III, Notification, La Haye, Imprimerie Nationale, 1965, p. 363 (aussi
disponible sur le site Internet de la HCCH).

-- Rapport de la Commission spéciale, par M. V. TABORDA FERREIRA, in Actes et documents


de la Dixième session (1964), Tome III, Notification, La Haye, Imprimerie Nationale, 1965,
p. 74.

-- Mémoire sur la notification des actes judiciaires et extrajudiciaires à l’étranger, par G.A.L.
DROZ, in Actes et documents de la Dixième session (1964), tome III, Notification, La Haye,
Imprimerie Nationale, 1965, p. 11.

-- Note sur les réserves et les facultés dans les Conventions de La Haye, établie par le Bureau
Permanent, Document préliminaire C de juin 1976, in Actes et documents de la Treizième
session (1976), Tome I, Matières diverses, La Haye, Imprimerie Nationale, 1978, p. 102.

-- Rapport sur les travaux de la Commission spéciale sur le fonctionnement de la Convention


du 15 novembre 1965 relative à la signification et la notification à l’étranger des actes
judiciaires et extrajudiciaires en matière civile ou commerciale (21 – 25 novembre 1977), in
Actes et documents de la Quatorzième session (1980), Tome IV, Entraide judiciaire, La
Haye, Imprimerie Nationale, 1983, p. 380 (aussi disponible sur le site Internet de la HCCH).

-- Rapport sur les travaux de la Commission spéciale d’avril 1989 sur le fonctionnement des
Conventions de La Haye du 15 novembre 1965 relative à la signification et la notification à
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-- Questionnaire accompagnant la version provisoire du nouveau manuel pratique sur le


fonctionnement de la Convention de La Haye du 15 novembre 1965 relative à la signification
et la notification à l’étranger des actes judiciaires et extrajudiciaires en matière civile ou
commerciale, Document préliminaire No 2 de juillet 2003 à l’intention de la Commission
spéciale d’octobre / novembre 2003 (disponible sur le site Internet de la HCCH).

-- Aperçu des réponses au Questionnaire accompagnant la version provisoire du nouveau


Manuel pratique sur le fonctionnement de la Convention Notification (Doc. Prél. No 2),
Document préliminaire No 5 de février 2004, à l’intention de la Commission spéciale
d’octobre / novembre 2003 (disponible sur le site Internet de la HCCH).

-- Conclusions et Recommandations adoptées par la Commission spéciale sur le


fonctionnement pratique des Conventions Apostille, Preuves et Notification (28 octobre au 4
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Conférence de La Haye de droit international privé
(HCCH) www.hcch.net
Union internationale des huissiers de justice
et officiers judiciaires www.uihj.com
Union européenne (législation) www.europa.eu.int/eur-lex/
Organisation des Etats Américains www.oas.org

Les liens suivants ont été indiqués par les Etats concernés :

Allemagne
Ministère de la Justice du Land Nordrhein-Westfalen
(en allemand uniquement) http://www.justiz.nrw.de

Canada
Justice Québec www.justice.gouv.qc.ca
Alberta Courts www.albertacourts.ab.ca/
cs/sheriff_civil
Lois et règlements de l’Ontario www.e-laws.gov.on.ca

Chine (Chine continentale et Régions administratives spéciales)


Laws information system (Hong Kong) www.justice.gov.hk/eng/
home.htm
Hong Kong judiciary www.judiciary.gov.hk/en/
index/index.htm
LISTE DE LIENS UTILES 270

Chief Secretary for administration office (Hong Kong)www.cso.gov.hk


Hong Kong Legal Information Institute www.hklii.org.hk
Government printing bureau (Macao) www.imprensa.macau.
gov.mo
Ministère public (Macao)
(en chinois et portugais uniquement) www.mp.gov.mo
Cours et tribunaux (Macao)
(en chinois et portugais uniquement) www.court.gov.mo
Assemblée législative (Macao) www.al.gov.mo

Espagne
Ministère de la Justice
(en espagnol uniquement) www.mju.es

Etats-Unis d’Amérique
Département d’Etat des Etats-Unis www.state.gov
Process Forwarding International www.hagueservice.net
Département d’Etat des Etats-Unis
(Assistance Judiciaire Consulaire) http://travel.state.gov/

Fédération de Russie
Ministère des Affaires étrangères www.mid.ru
Ministère de la Justice
(en russe seulement) www.minjust.ru
Chambre de commerce et de l’industrie www.tpprf.ru
Cour supérieure de commerce
(en russe seulement) www.arbitr.ru
LISTE DE LIENS UTILES 271

Finlande
Ministère de la Justice
(International Legal Assistance) www.om.fi/20723.htm
Judicial system
(Service of notices) www.oikeus.fi/17307.htm

France
Legifrance – informations juridiques www.legifrance.gouv.fr
Chambre nationale des huissiers de justice www.huissier-justice.fr
Modalités de transmission des actes judiciaires ou
extrajudiciaires à destination de l’étranger www.justice.gouv.fr/
applications/int/pays/

Irlande
Ministère des Affaires étrangères
(Conventions de La Haye) www.foreignaffairs.gov.ie/
information/publications/
hague/default.asp
District court rules (voir “Rules and Fees”,
“District court”, “Part 1” – “Order 11
- Service out of the jurisdiction”) www.courts.ie/
The Law Reform Commission Report
(Convention Notification) www.lawreform.ie/
publications/data/volume6/
lrc_43.html
Attorney General www.attorneygeneral.ie/
Irish Courts service www.courts.ie/home.
nsf/lookuppagelink/home
LISTE DE LIENS UTILES 272

Italie
Ministère des Affaires étrangères www.esteri.it

Luxembourg
Chambre nationale des huissiers de justice www.huissier.lu

Pays-Bas
Royal Dutch Organisation of Court Bailiffs www.kbvg.nl

Portugal
Direction générale des services judiciaires
(Autorité centrale – en portugais uniquement) www.dgaj.mj.pt

République slovaque
Ministère de la Justice
(en slovaque uniquement) www.justice.gov.sk

Suisse
Office fédéral de la Justice
(Entraide judiciaire internationale) www.rhf.admin.ch/themen/
rechtshilfe/index-rh-f.html
273

INDEX DES DÉCISIONS CITÉES

Les chiffres renvoient aux numéros de page.

Décisions allemandes
Décisions autrichiennes
Décisions belges
Décisions canadiennes
Décisions chinoises (Hong Kong)
Décisions chypriotes
Décisions Cour de justice des Communautées européennes
Décisions Cour européenne des Droits de l’Homme
Décisions espagnoles
Décisions Etats-Unis d’Amérique
Décisions françaises
Décisions grecques
Décisions italiennes
Décisions japonaises
Décisions luxembourgeoises
Décisions néerlandaises
Décisions portugaises
Décisions Royaume-Uni
Décisions suisses
Index des décisions citées 274

Décisions allemandes
BGH, 9e Zivilsenat, 18 février 1993, IPRax 1993, p. 396 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132
BGH, 9e Zivilsenat, 20 septembre 1990, IPRspr 1990, No 200, p. 409-411 . . . . 114
BVerfG, 7 décembre 1994 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74, 134
BVerfG, Bertelsmann, 25 juillet 2003 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
BVerwG, 20 mai 1999, NJW 2000, p. 683-684 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
Isabelle Lancray SA c. Peters und Sickert KG (BGH), 20 septembre 1990 (IX ZB 1/
88)), NJW 1991, p. 641, Asser 5/358 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
KG Berlin, 22 avril 1997 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
KG Berlin, 5 juillet 1994, IPRspr. 1994, p. 159 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
LG Berlin, 5 février 1997 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
OLG Celle, 14 juin 1996 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
OLG Celle, 14 juin 1996 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
OLG Cologne, 16 août 1988, RIW 1989, p. 814-815 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
OLG Düsseldorf (agissant en tant qu’Autorité centrale), Bertelsmann, 20 mars 2003
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
OLG Düsseldorf, 10 janvier 1996, IPRax 1997, p. 260 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
OLG Düsseldorf, 12 mars 1999, 3 W 13/99 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
OLG Düsseldorf, 3e Zivilsenat, 19 février 1992, NJW 1992, p. 3110-3112 . . . . . 132
OLG Düsseldorf, 3e Zivilsenat, 2 septembre 1998, IPRax 2000, p. 289-291 . . . 118
OLG Düsseldorf, 3e Zivilsenat, 8 février 1999, ZfIR 1999, p. 324-326 . . . . 150, 166
OLG Düsseldorf, Bertelsmann, 11 juillet 2003 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
OLG Frankfurt, 13 février 2001, RIW 2001, p. 464-467 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
OLG Hamm, 16 mars 1981 (2 U 182/80) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
OLG Hamm, 27 février 1985, 20 U 222/84, IPRax 1986, p. 104 . . . . . . . . . . . . . 116
OLG Hamm, 35e Zivilsenat, 30 septembre 1994, IPRax 1995, p. 255-256, note
H. Kronke . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
OLG Munich, 15 juillet 1992, IPRax 1993, p. 309 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
OLG Munich, 17 novembre 1994, RIW 1995, p. 1026 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87, 187
OLG Munich, 28 septembre 1988, IPRax 1990, p. 111 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
OLG Munich, 30 décembre 1986, affaire numéro 7 W 3138/86, NJW 1987,
p. 3086 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
OLG Munich, 9 mai 1989, RIW 1989, p. 483, IPRax 1990, p. 157 (Stürner / Stadler)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
OLG Saarbrücken, 1er octobre 1993, IPRax 1995, p. 35 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
OLG Saarbrücken, 5e Zivilsenat, 15 juin 1992, RIW 1993, p. 418-420 . . . . . . . . 117

Décisions autrichiennes
OGH, 16 juin 1998, IPRax 1999, p. 260 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
Index des décisions citées 275

Décisions belges
Arrêt du 4 novembre 1993, Pasicrisie belge, 1993, 1re partie, p. 927 . . . . . . . . 126
CA Liège, 26 mai 1992, Pasicrisie belge 1992, II, 73 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
HD Plastics Ltd. c. SA Dematex, Cour de Liège (7e chambre), 9 mai 1995, JT 1996,
p. 82 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
Monnet c. Laurent, Civ. Namur (réf.), 3 mai 1996, JT 1996, p. 763 . . . . . . . . . . 128

Décisions canadiennes
Integral Energy & Envtl. Eng’g Ltd. c. Schenker of Canada Ltd., (2001) 293 A.R. 233,
2001 WL 454163 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
Option consommateurs c. Archer Daniels Midland Co, Cour supérieure du Québec, 26
janvier 2000, J.E. 2000-564 (C.S.) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
Richter & Associés inc. c. Stolzenberg, Cour supérieure du Québec, 4 novembre
1997, 500-05-002111-951100 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
S.A. Louis Dreyfus & Cie c. Holding Tusculum B.V., Cour d’appel de Québec, 15 juin
1998, No 500-09-005600-978, Lebel, Robert & Zerbisias JJ., p. 28, REJB
1998-06805 (C.A.), A.C.W.S. 1999, 3d, p. 244 . . . . . . . . . . . . . . . 59, 60, 183
Décisions chinoises (Hong Kong)
Continental Mak Limited c. Verkehrs-Club de Schweiz, Court of first fnstance, 31
octobre 2001 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
Hui Suet Ying c. Sharp Corporation and Sharp-Roxy (Hong Kong) limited, Court of
First Instance, 15 février 2000, HCPI 1997, 1269 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148

Décisions chypriotes
Cour suprême, 11 décembre 1995, Cyp. L.R. 1995, p. 1069 . . . . . . . . . . . . . . . . 148

Décisions Cour de justice des Communautées européennes


Götz Leffler c. Berlin Chemie AG, 8 novembre 2005, Affaire C-443/03 . . . . . . . . 201
LTU Lufttransportunternehmen GmbH & Co. KG c. Eurocontrol, 14 octobre 1976,
No 29/76, Rec. 1976, p. 1541 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
LTU Lufttransportunternehmen GmbH & Co. KG c. Eurocontrol, 14 octobre 1976,
No 29/76, Rec. 1976, p. 1541 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
Srl. c. Italo Fenocchio, arrêt du 22 juin 1999, C-412/97, E.C.R. 1999, I-3845 . . 156

Décisions Cour européenne des Droits de l’Homme


Affaire Brozicek c. Italie, 19 décembre 1989 série A No 167 . . . . . . . . . . . . . . . . 161
Affaire X. c. France, 31 mars 1992, A No 234-C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
Index des décisions citées 276

Décisions espagnoles
Audienca Provincial de Alicante, Section 4, 1er mars 2002, AC 200279 . . . . . . . 138
Audiencia Provincial de Alicante, Auto, 5e section, 8 octobre 1997,
AC 1997/2443 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
Audiencia Provincial de Huesca, Auto, 30 juin 1996, AC 1996/1448 . . . . . . . . . . 191

Décisions Etats-Unis d’Amérique


Acapalon Corp. c. Ralston Purina Co., 1991 Mo. App. LEXIS 1322 (Mo. Ct. App. 1991)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Ackermann c. Levine, 788 F.2d 830 (2nd Circ. 1986) . . .153, 155, 156, 157, 158, 159
Alternative Delivery Solutions c. R.R. Donnelley & Sons Co., 2005 U.S. Dist. LEXIS
15949 (W.D. Tex. 2005) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Anbe c. Kikuchi, 141 F.R.D. 498 (D. Haw. 1992) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
Apollo Technologies Corp. c. Centrosphere Industrial Corp., 805 F.Supp. 1157, 1992
U.S. Dist. LEXIS 16291 (D. N.J. 1992) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Arco Electric Control Ltd. c. Core International, 794 F.Supp. 1144
(S.D. Fla. 1992) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
Balcolm c. Hiller, 46 Cal. App. 4th 1758 (Cal. Ct. App. 1996) . . . . . . . . . . . . . . . 165
Banco Latino c. Lopez, 53 F.Supp.2d 1273 (S.D. Fla. 1999) . . . . . . . . . . . . . . . . 168
Bankston c. Toyota Motor Corp, (8th Circ. 1989) . . . . . .153, 154, 155, 156, 158, 159
Bankston c. Toyota Motor Corp, (8th Circ. 1989)100 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
Blades c. Ill. Cent. R.R., 2003 U.S. Dist. LEXIS 3823 (E.D. La. 2003) . . . 66, 72, 155
Borschow Hosp. & Medical Supplies, Inc. c. Burdick-Siemens Corp., 143 F.R.D. 472,
1992 U.S. Dist. LEXIS 15669 (D.P.R. 1992) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69, 155
Bowers c. Wurzburg, 519 S.E.2d. 148 (W. Va. 1999) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Broad c. Mannesmann Anlagenbau, A.G., 141 Wn.2d 670, 10 P.3d 371, 2000 Wash.
LEXIS 599 (Sup. Ct. Wash. 2000) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69, 95, 127
Broadfoot c. Diaz, 245 B.R. 713 (N.D. Ga. 713) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
Brockmeyer c. Marquis Publications, Ltd., No 02-56283
(9th Circ. 2004) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .147, 155, 156, 157, 158, 159, 160
Brown c. Bellaplast Maschinenbau, 104 FRD 585 (E.D. Pa. 1985) . . . . . . . . . . . . 118
Brown c. Brookville Transport Ltd., 1999 Conn. Super. LEXIS 519 (Conn. Super. Ct.
1999) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
Bulin c. Stein, 668 A.2d 810 (D.C. 1995) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
Calabrese c. Springer Personnel, 141 Misc.2d 566, 534 N.Y.S.2d 83 (N.Y. City Civ.
Ct. 1988) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
Chabert c. Bacquie, 14 mai 1997, 694 So.2d 805 (Fla. Dist. Ct. App. 1997) . . . . 88
Chung c. Tarom, S.A., et al., 990 F.Supp. 581 (N.D. Ill. 1998) . . . . . . . . . . . . . . . 71
Cipolla c. Picard Porsche Audi Inc., 496 A.2d 130 (R.I. 1985) . . . . . . . . . . . . . . . 118
Cooper c. Makita Electric Works Ltd., 117 F.R.D. 16 (D. Me. 1987) . . . . . . . . . . . 154
Index des décisions citées 277

Cupp c. Alberto-Culver USA, Inc., 2004 U.S. Dist. LEXIS 4182


(W.D. Tenn. 2004) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69, 154
Curcuruto c. Cheshire, 864 F.Supp. 1410 (S.D. Ga. 1994) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Daewoo Motor Am., Inc. c. Dongbu Fire Ins. Co., 289 F.Supp.2d 1127, 2001 U.S.
Dist. LEXIS 25600 (C.D. Cal. 2001) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Davies c. Jobs and Adverts Online, 94 F.Supp. 719 (E.D. Va. 2000) . . . . . . . . . . . 70
Dee-K Enterprises, Inc. c. Heveafil SDN, BHD, 174 F.R.D. 376 (E.D. Va 1997) . 146
Denlinger c. Chinadotcom Corp., 110 Cal. App. 4th 1396, 2 Cal. Rptr. 3d 530, 2003
Cal. App. LEXIS 1161, 2003 Cal. Daily Op. Service 6738, 2003 D.A.R. 8518
(Cal. App. 6th Dist. 2003) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69, 155
Dr. Ing HCF Porsche AG c. Superior Court for the County of Sacramento, 177 Cal Rptr
155 (Cal. Ct. App. 1981) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
Dupont de Nemours c. Rhodia, 197 F.R.D. 112 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Eli Lilly c. Roussel Corp., 23 F.Supp.2d 460 (D. N.J. 1998) . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
EOI Corp. c. Medical Marketing Ltd., 172 F.R.D. 133 (D. N.J. 1997) . . . . . . 145, 155
Eto c. Muranaka, 57 P.3d 413 (Haw. 2002) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Export-Import Bank c. Asia Pulp & Paper Co., Ltd., 2005 WL 1123755 (S.D. N.Y.
2005) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
Fleming c. Yamaha Motor Co., 774 F.Supp. 992 (W.D. Va. 1991) . . . . . . . . . . . . . 72
Frankenmuth Mutual Insurance Company c. ACO Inc., 484 N.W.2d 718 (Mich. Ct.
App. 1992) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
FRC International, Inc. c. Taifun Feuerlöschgerätebau und Vertriebs Gmbh, 2002 WL
31086104 No 9, (N.D. Ohio 2002) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
Frederick c. Hydro Aluminium, 153 F.R.D. 120 (E.D. Mich. 1994) . . . . . . . . 112, 127
Friede & Goldman c. Gotaverken Arendal Consultants, 2000 U.S. Dist. LEXIS 3319
(E.D. La. 2000) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Gallagher c. Mazda Motor Corp., 781 F.Supp. 1079 (E.D. Pa. 1992) . . . . . . . . . . 154
Gapanovich c. Komori, 255 A.2d 607 (N.J. Super.Ct. 1992) . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Gebr. Eikhoff Maschinenfabrik c. Starcher, 328 S.E.2d. 492 (W. Va. 1985) . . . . . 77
Golub c. Isuzu Motors, 924 F.Supp. 324 (D. Mass. 1996) . . . . . . . . . . . . . . . . 69, 154
Gonnuscio c. Seabrand Shipping, 908 F.Supp. 823 (D. Or. 1995) . . . . . . . . . . . . 154
Greene c. Le Dorze, 1998 U.S. Dist. LEXIS 4093 (N.D. Texas 1998) . . . . . . 102, 132
Harris c. Browning-Ferris Industries Chemical Services, Inc, 100 F.R.D. 775 (M.D. La.
1984) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
Hayes c. Cucuz, 271 F.Supp.2d 1007 (E.D. Mich. 2003) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
Heredia c. Transport SAS, 2000 U.S. Dist. LEXIS 4094 (S.D. N.Y. 2000) . . 117, 161
Holloway c. Arkansas, 435 U.S. 475 (1978) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
Hunt’s Pier Assocs. c. Conklin (In re Hunt’s Pier Assocs.), 156 B.R. 464, 1993 Bankr.
LEXIS 989, 27 Fed. R. Serv. 3d (Callaghan) 165
(Bankr. E.D. Pa. 1993) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57, 69, 162
Index des décisions citées 278

In re Cinar Corp. Securities Litigation, 186 F.Supp.2d 279, 304


(E.D. N.Y. 2002) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
In re Schwinn Bicycle Co., 190 B.R. 599 (Bankr. N.D. Ill. 1995) . . . . . . . . . . . . . . 59
International Cultural Property Society c. Walter de Gruyter & Co., 2000 U.S. Dist.
LEXIS 9447 (S.D. N.Y. 2000) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
Internet America, Inc. c. Massey, 14 octobre 1996, No 96-10955C (Tex. Dallas
County Dist. Ct. 1996) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
ITEL Container International Corp c. Atlanttrafik Express Service Ltd, 686 F.Supp.
438, (S.D. N.Y. 1988) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
Jenco c. Martech International (E.D. La. 1987) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
Jerry Leiber, et al. c. Bertelsmann AG, 2005 WL 1287611 (N.D. Cal.) . . . . . . . . 135
Julen c. Larsen, 25 Cal. App. 3d 325 (1972) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
Kadota c. Hosogai, 608 P.2d. 68 (Ariz. Ct. App. 1980) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77, 166
Kawasaki c. Guam, 1990 WL 320758 (D. Guam 1990) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
Kim c. Frank Mohn A/S, 909 F.Supp. 474, 1995 U.S. Dist. LEXIS 19154 (S.D. Tex.
1995) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
King c. Perry & Sylva Machinery Co., 766 F.Supp. 638, 640 (N.D. Ill. 1991) . . . . 73
Knapp c. Yamaha Motor Corporation, 60 F.Supp.2d 566 (S.D. W. Va. 1999) . . . 154
Koehler c. Dodwell, 152 F.3d 304 (4th Cir. 1998) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
Kott c. Superior Court of Los Angeles Co., 45 Cal. App. 4th 1126 (Cal. Ct. App. 1996)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
Kreimerman c. Casa Veerkamp, 22 F.3d 634 (5th Circ. 1994) . . . . . . . . . . . . 77, 194
Laino c. Cuprum S.A. de C.V., 663 N.Y.S.2d 275, 235 A.D.2d 25 (N.Y. App. Div. 2d
Dept. 1997) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
Lemme c. Wine of Japan Import, 631 F.Supp. 456, 464 (E.D. N.Y. 1986) . . . . . 161
Lyman Steel Corp c. Ferrostal Metals Corp, 747 F Supp 389 (N.D. Ohio, 1990) . 148
Marschhauser c. The Travellers Indemnity Company, 145 F.R.D. 605 (S.D. Fla. 1992)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
Mateo c. M/S Kiso, 805 F.Supp. 792, 796 (N.D. Cal. 1992) . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
Mayoral-Amy c. BHI Corp., 180 F.R.D. 456 (S.D. Fla. 1998) . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
McClenon c. Nissan Motor Corp., 726 F.Supp. 822, 1989 U.S. Dist. LEXIS 15072
(N.D. Fla. 1989) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69, 72, 154, 161
Meek c. Nova Steel Processing Inc., 706 N.E.2d 374 (Ohio Ct. App. 1997) . . . . 154
Melia c. Les Grands Chais de France, 135 F.R.D. 28, 1990 U.S. Dist. LEXIS 12684
(D.R.I. 1990) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71, 149
Mezitis c. Mezitis, NYLJ, 21 novembre 1995, (25), col 5 (Sup. Ct,
NY County 1995) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
Mommsen c. Toro Co., 108 F.R.D. 444 (S.D. Iowa 1985) . . . . . . . . . . . . . . . . 57, 154
Mullane c. Central Hanover Bank & Trust Co, 339 U.S. 306, 70 S.Ct. 652 (1950) 75
Myers c. ASICS Corp., 711 F.Supp. 1001, 1007-08 (C.D. Cal. 1989) . . . . . . . . . 155
Index des décisions citées 279

New York Marine Managers Inc. c. Ektrans International Transport & Trade, 716
F.Supp. 783 (S.D. N.Y. 1989) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Newport Components, Inc. c. NEC Home Electronics (USA), Inc., 671 F.Supp. 1525
(C.D. Cal. 1987) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
Nicholson c. Yamaha, 566 A.2d 135 (Md. Ct. Spec. App. 1989) . . . . . . . . . . . . . . 155
Northrup King Corp. c. COPSA, 51 F.3d 1383 (8th Circ. 1995) . . . . . . . . . . . . . . 104
Nuovo Pignone c. Storman Asia M/V, 310 F.3d 374, 384 (5th Cir. 2002) . . . . . . 154
Ohntrup c. Kurumu, 1992 U.S. Dist. LEXIS 271 (E.D. Pa. 1992) . . . . . . . . . . . . . . 62
Papir c. Wurms, 02 Civ. 3273 (RCC), 2005 U.S. Dist. LEXIS 2201, 2005 WL 372061
(S.D. N.Y. 2005) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155, 157, 158, 159
Paradigm Entertainment c. Video Systems, 2000 U.S. Dist. LEXIS
(N.D. Tex. 2000) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70, 155
Pennsylvania Orthopedic Association c. Mercedes-Benz AG, 160 F.R.D. 58 (E.D. Pa.
1995) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118, 127
Pittsburgh National Bank c. Kassir, 153 F.R.D. 580 (W.D. Pa 1994) . . . . . . . 75, 148
Pizzabiocche c. Vinelli, 772 F. Supp. 1245, 1249 (M.D. Fla. 1991) . . . . . . . . . . . 194
Pochop c. Toyota Motor Corp. Ltd., 111 F.R.D. 464 (S.D. Miss. 1986) . . . . . . . . 154
Power Integrations, Inc. c. System General Corp., 2004 WL 2806168 (N.D. Cal.
2004) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
Prom c. Sumitomo Rubber Industries, 592 N.W.2d 657
(Wis. Ct. App. 1999) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127, 147, 154
Quaranta c. Merlini, 237 Cal Rptr 179 (Cal. App. 1987) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
Quinn c. Keinicke, 700 A.2d 147 (Del. Super. Ct. 1996) . . . . . . . . . . . . . . . . . 69, 155
R. Griggs Group, Ltd. c. Filanto Spa, 920 F.Supp. 1100 (D. Nev. 1996) . . . 145, 155
Raffa c. Nissan Motor Co., 141 F.R.D. 45, 1991 U.S. Dist. LEXIS 20273 (E.D. Pa.
1991) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69, 154
Randolph c. Hendry, 50 F.Supp.2d 572 (S.D. W. Va. 1999) . . . . . . . . . . . . . 147, 155
Rhodes c. J.P. Sauer & Sohn, Inc., 2000 U.S. Dist. LEXIS 7311
(W.D. La 2000) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71, 148
Rio Properties, Inc. c. Rio International Interlink, 284 F.3d 1007
(9th Cir. 2002) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
Robillard c. Asahi Chemical Industry Co., 1995 Conn. Super. LEXIS 3109 (Conn. Sup.
Ct. 1995) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
Ryan c. Brunswick Corp., 2002 WL 1628933 (W.D. N.Y. 2002) . . . . . . . . . . . . . . 182
Sandoval c. Honda Motor Co. Ltd, 527 A2d 564 (Pa. 1987) . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
Sankaran c. Club Med, Inc., 1998 U.S. Dist. LEXIS 11750 (S.D. N.Y. 1998) . . . . 73
Schiffer c. Mazda Motor Corp., 192 F.R.D. 335, 2000 U.S. Dist. LEXIS 6020 (N.D. Ga.
2000) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69, 155
Sheets c. Yamaha Motor Corporation, 891 F.2d 533 (5th Cir. 1990) . . . . . . . . . . . 71
Index des décisions citées 280

Shoei Kako Co Ltd c. Superior Court for the City and County of San Francisco, 33
C.A.3d 808, 109 Cal Rptr 402 (Cal. App. 1973) . . . . . . . . . . . . . . . . . 121, 161
Suzuki Motor Company c. Superior Court of San Bernardino County, 200 Cal.App.3d
1476 (Cal. Ct. App. 1988) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
Tax Lease Underwriters c. Blackwall Green, 106 F.R.D. 595 (E.D. Mo. 1985) . . . 164
Taylor c. Uniden Corpn of America, 622 F.Supp. 1011 (D.C. Mo. 1985) . . . . . . . 115
The People c. Tarradas, 58 Cal. App. 4th 120 (Cal. Ct. App. 1997) . . . . . . . . . . . . 91
Trump Taj Mahal, Assoc. c. Hotel Services, 183 F.R.D. 173 (D. N.J. 1998) . . . . 155
United States c. International Brotherhood of Teamsters, 945 F.Supp. 609 (S.D. N.Y
1996) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
United States c. Islip, 18 F.Supp.2d 1047 (Ct. Int’l. Trade 1998) . . . . . . . . . . . . 165
Uppendahl c. Am. Honda Motor Co., 291 F.Supp.2d 531, 2003 U.S. Dist. LEXIS
20717 (W.D. Ky. 2003) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69, 154
Vazquez c. Sund Emba AB, 548 N.Y.S.2d (A.D.2 dept. 1989) . . . . . . . . . . . 115, 165
Volkswagenwerk Aktiengesellschaft c. Schlunk, 486 U.S. 694, 108 S.Ct. 2104, ILM
1988, p. 1093, avec annotations in AJIL 1988, p. 816, IPRax 1989,
p. 313 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65, 66, 67, 68, 73, 74, 77, 153
Vorhees c. Fischer & Krecke GmbH, 697 F.2d 574 (4th Cir, 1983) . . . . . . . . 77, 118
Wasden c. Yamaha Motor Co. Ltd., 131 F.R.D. 206 (M.D. Fla. 1990) . . . . . . . . . 154
WAWA Inc., c. Christensen, 44 Fed. R. Serv. 3d 589 (E.D. Pa. 1999) . . . . . 155, 182
Weight c. Kawasaki Heavu Industry Industries Ltd, 597 F.Supp. 1082 (E.D.Va. 1984)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
Weinstein c. Volkswagen of America1989 U.S. Dist. LEXIS 3809
(E.D. N.Y. 1989) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
White c. Ratcliffe, 674 N.E.2d 906 (Ill. Ct. App. 1996) . . . . . . . . . . . . . 165, 168, 188
Zaboli c. Mazda Motor Corp., 1999 U.S. Dist. LEXIS 21756 (N.D. Ga. 1999) . . . 155
Zwerling c. Zwerling, 636 N.Y.S.2d 595 (N.Y. Sup. Ct. 1995) . . . . . . . . . . . . . . . 154
Décisions françaises
CA Paris, 6 avril 1979, JT 1980, 156 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
Cass., 16 décembre 1980, Rev. crit. d.i.p. 1981, p. 708, note G.A.L. Droz . . . . . 52
Cie. Union et Phénix espagnol c. Skandia Transport, CA Paris, Chambre 5 Section A,
25 février 1987, Juris-Data 023490 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
Cristal France c. Soliver, Cass. Ch. Civ., 16 décembre 1980, Rev. crit. d.i.p. 1981,
p. 713, note G.A.L. Droz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
Dahlgren GmbH c. SA Socatrem, CA Reims, Ch. Civ. 1, 1re section, 25 novembre
1998, Juris-Data 049772 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148, 187
De Wouters d’Oplinter c. Janson, CA Paris, Ch. Civ. 1, 5 octobre 1992 . . . . . . . . 192
Delos c. Sté Yunsa, CA Paris, Chambre 5 section B, 19 mars 1998, Juris-Data
021646 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
Index des décisions citées 281

Delvis International c. Seric, CA Poitiers, Ch. Civ. 2, 30 octobre 1991, Juris-Data


050388 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
Direction générale d’exploitation des aéroports de l’Etat d’Ankara c. Julien Roche, CA
Paris, 1re chambre, section C, 17 juin 1994 No Répertoire général 92.24984
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
Falcon Cement Company Ltd c. Pharaon, CA Paris, Ch. Civ. 1, 25 mars 1994, Juris-
Data 022544 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
Fessmann GmbH c. Réorganisation Modernisation de l’industrie alimentaire, CA
Colmar, Ch. Civ. 2, 25 février 1994, Juris-Data 044246 . . . . . . . . . . . . . . 117
Girault c. Denys, CA Paris, 27 novembre 1986, Juris-Data 027200 . . . . . . . . . . . 189
Guigou c. SPRL Favel, Cass., Ch. Civ., 3 juin 1986, Bulletin civil, 1986, 1,
No 149 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
La Belle Créole c. The GEMTEL Partnership, Tribunal de commerce de Paris, 2 août
1989 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
Mahou c. Simons, CA Metz, Ch. Civ., 19 mars 1987, Juris-Data 041636 . . . . . . . 188
Milleman c. U Lee Johnson INC, Cass. Ch. Civ. 1, 9 novembre 1993 . . . . . . . . . . . 52
Nuance Mode c. Alberto Baroni Spa, CA Paris, Chambre 1 section C, 14 janvier 1993,
Juris-Data 023584 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
Richard Ott c. S.A. Montalev, Cass., Ch. Civ. 1, 25 avril 1974, Clunet 1975,
p. 547 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
Société Jucker GMBK c. Société L.0.I Thermoprocess GMBH, CA Dijon, Ch. Civ. 1, 2e
section, No Répertoire général 99/01730 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148, 187
Solal c. Semasep, Cass., Ch. Civ. 3, 17 janvier 1990 (inédit) . . . . . . . . . . . . . . . 187
Sté de droit britannique Bard International Ltd. c. Morison, CA Paris, Chambre 22
section A, 24 septembre 1985, Juris-Data 025625 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
Sté Lorch Weingut Weinkellerei GmbH c. Sté Geyl et Bastian SA, CA Colmar, Ch.
Civ. 2, 18 janvier 1991, Juris-Data 043183 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
Stolzenberg c. Sté Daimler Chrysler Canada Inc., Cass., Ch. Civ. 1, 30 juin 2004,
Juris-Data No°2004-024353, Avis de M. Jerry Sainte-Rose, JCP E, 2005, II,
237 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
Vogel c. Mannesmann Kienzle GmbH, CA Paris, Chambre 21 section B, 29 janvier
1987, Juris-Data 022287 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
Weber c. Sarl Alwelis, CA Colmar, Ch. Civ. 1, 30 mai 1984, Juris-Data 040920 . 120
Zavala c. Banque nationale de Paris, Cass., Ch. Civ. 1, 19 mai 1981, Rev. crit. d.i.p.
1982, p. 564, note G.A.L. Droz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187, 188

Décisions grecques
Cour d’appel de Thessaloniki, R. c. Re Recognition of an Italian Judgment, 2000 WL
33541696 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
Index des décisions citées 282

Décisions italiennes
Alaska s.a.s. c. Amer Group Ltd Koho, 14 juillet 1987, RDIPP, 1988, n° 3,
p. 537 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
Décisions japonaises
Cour suprême, Jugement, 28 avril 1998 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
Hachioji Branch of Tokyo District Court, jugement, 8 décembre 1997 . . . . . . . . . 152
Tokyo District Court, jugement, 24 février 1998 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151

Décisions luxembourgeoises
Faillite Breyer c. Sté Total Belgique, Cour Supérieure de Justice, 21 janvier 1981,
Rev. crit. d.i.p. 1981, p. 708, note G.A.L. Droz . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52, 128
Insinger de Beaufort c. Harm, Banque Populaire du Luxembourg et Stark, Cour
d’appel, 20 mars 2001, No 24934 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
Katz c. Recettes des Contributions, Discount Bank et Etat du Grand-Duché de
Luxembourg, Cour d’appel, 8 juillet 1997 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
Marty c. Basinco Group, Cour d’appel, 30 novembre 1999, No 22952 . . . . . . . . . 128
Schimpf c. Helaba Luxembourg, Landesbank Hessen-Thueringen, International, Cour
d’appel, 21 février 2001, No 24191 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52, 128
Décisions néerlandaises
Arcalon c. Ramar, HR, 21 février 1986, NJ 1987, p. 149, RvdW 1986, p. 50 . . . . 81
Arrondissementsrechtsbank Middelburg, 4 juin 1984, NIPR 1984, p. 329 . . . . . . 117
Charly Holding AG c. Giorgio Gomelsky, HR, 2 décembre 1988, NJ 1989, p. 374,
RvdW 1988, p. 211 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
Gerechtshof Den Bosch, 19 novembre 1980, NJ 1982, p. 416 . . . . . . . . . . . . . . . 142
HR, 15 juin 2000, NJ 2000, p. 642 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85, 191
HR, 31 mai 1996, NJ 1997, p. 29 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
HR, 31 mai 1996, NJ 1997, p. 29 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
Malenstein c. Heymen, HR, 20 février 1998, NJ 1998, p. 619 . . . . . . . . . . . . 91, 190
Nieuwersteeg c. Colonia Versicherungen AG, HR, 2 février 1996, NJ 1997, p. 26 68
Owel c. Staat der Nederlanden, Rb ’s Gravenhage, 22 décembre 1993, NIPR 1995,
p. 418 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
Segers and Rufa BV c. Mabanaft GmbH, HR, 27 juin 1986, NJ 1987, p. 764, RvdW
1986, p. 144 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58, 64, 66, 68, 74, 190
Sturge et al. c. Naatra Rotterdam BV, Rb Rotterdam 25 mars 1992, NJ 1993,
p. 44 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
V. c. Raad voor de Kinderbescherming te Rotterdam, HR, 20 mai 1994, NJ 1994,
p. 589 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
Index des décisions citées 283

Van Zelm BV c. Martinus Bomas, Rechtbank Utrecht, 6 décembre 1995, NJ 1996,


p. 756 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90, 114, 190
VS c. Delsman, HR, 3 octobre 1997, NJ 1998, p. 887 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
Wifac NV c. van Meerten, Hof Amsterdam, 21 décembre 1989, NJ 1991, p. 485 . 68
Willems c. Moser, HR, 10 mai 1996, NJ 1997, p. 27 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131

Décisions portugaises
Supremo Tribunal de Justiça, 10 novembre 1993, CJ (STJ) Ano1, t. III, 117 . . . 163
Tribunal da Relaçao (Lisboa), 13 mai 1999 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
Tribunal de Relaçao (Porto), 8 novembre 1994, CJ Ano XIX, t. V, 1994, 208 . . . 117

Décisions Royaume-Uni
Décision du juge Newman de la Queen’s Bench Division of the Royal Courts of Justice
à Londres, le 11 avril 1996 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180
John Caygill c. Stena Offshore AS, Court of Session, Outer House,
20 mars 1996 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
Molins plc c. GD SpA, Chancery Division (Patent Court), 2 février 2000 . . . . . . . 184
Molins plc c. GD SpA, Court of Appeal (Civil Division), 16 mars 2000 . . . . . . . . . 184
Noirhomme c. Walklate, Queen’s Bench Division, Londres, 15 avril 1991 . . . . . . 156
Re State of Norway’s Application, House of Lords, 16 février 1989, All E.R. 1989,
p. 745, ILM 1989, p. 693 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

Décisions suisses
Autorité de surveillance des poursuites du canton de Schaffhouse,13
septembre 2002, ABSH-2002-87_94 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
Crédit Commercial de France (Suisse) SA c. X, Tribunal fédéral (TF) 15 juin 1999, SJ
2000, p. 89 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
Obergericht Basel-Land, 18 septembre 1995, SJZ 1996, p. 316 . . . . . . . . . 128, 147
Tribunal cantonal du canton de Fribourg, 10 février 1999 . . . . . . . . . . . . . . . . 84, 87
Tribunal cantonal du Valais, Chambre civile, 1er septembre 1998 . . . . . . . . . . . . 141
X. SA c. Y. AG, Tribunal fédéral, 15 septembre 2003, ATF 129 III 750, 4C.132/2003,
p. 755 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107, 108, 109, 117, 133
284

INDEX DES MATIÈRES

Les chiffres renvoient aux numéros de paragraphe.


A Acte judiciaire 66
Interprétation large 70
Accords additionnels 5, 237, 238 et s. Qualification 68
Voir aussi Instruments régionaux
Adhésion à la Convention
Acte à notifier Voir Caractère ouvert de la
Acte judiciaire et extrajudiciaire
Convention
Voir Acte judiciaire et extrajudiciaire
Copie électronique 123, 256 Adresse du destinataire
Détermination des actes à notifier Voir Destinataire de l’acte à notifier
(application de la loi du for) 47, 125 Adresse électronique du destinataire 79,
Double exemplaire 107, 108, 173, 256 80
Examen de l’acte par l’Autorité centrale 124 Voir aussi Technologies modernes
et s. (utilisation)
Légalisation (dispense) 120 et s.
Original (non nécessaire) 107, 121 et s., 256 Adresse inconnue 71-80
Technologies modernes 123, 256 Militaire 73
Traduction 136-149 Publication de l’acte à notifier 75 et s.
Acte équivalent Agent for service
Voir Acte introductif d’instance ou Voir Représentant aux fins de
acte équivalent, Protection du notification
défendeur Antisuit injunction (notification d’une)
180
Acte extrajudiciaire
Voir Acte judiciaire et extrajudiciaireAsian-African Legal Consultative
Organization (LCO , Modèle de
Acte introductif d’instance ou acte convention bilatérale) 295 et s.
équivalent 66, 222, 276
Voir aussi Protection du défendeurr Assistance judiciaire (renseignements
Citation en appel 276 sur l’)
Cross-complaint américaine 66, 276 Voir Eléments essentiels de l’acte
Demande en intervention 276 (Note d’avertissement)
Acte judiciaire et extrajudiciaire 65-70 Atteinte à la souveraineté et à la sécurité
Voir aussi Acte à notifier Voir Refus d’exécution de la
Acte extrajudiciaire 67 demande (définitif)
Acte introductif d’instance ou acte
équivalent 66, 276
Index des matières 285

Attestation (de l’exécution) 115, 116, 163- autres personnes compétents,


170 Voie consulaire (indirecte)
Autorité compétente pour compléter Autorité requérante
l’Attestation (Autorité centrale ou
toute autre autorité désignée) 163 Voir Autorité expéditrice
Effets (présomption réfragable) 170, 278 Avertissement
Envoi au requérant 164, 165, 258 Voir Eléments essentiels de l’acte
Formule modèle 115, 116, 167 Avocat (solicitor, private attorney)
Jurisprudence 167 et s. Voir Autorité expéditrice, Officiers
Omission d’une mention 169 ministériels, fonctionnaires et
Visa de l’Autorité centrale ou autorité autres personnes compétents
judiciaire (exigence du requérant)
116, 163-165 (notification par)
Voie électronique 258
Autorité centrale 82-91
Autres autorités 89, 90 C
Communication avec l’Autorité centrale 105Caractère exclusif de la Convention
Voir aussi Technologies modernes Voir Exclusivité
(utilisation)
Etats fédéraux 91 Caractère non obligatoire de la
Organisation 84 et s. Convention 26-43
Sous-traitance (outsourcing) 87 Arrêts clés (Mabanaft et Schlunk) 26 et s.
Transmission de la demande à l’Autorité Clause de notification
centrale 105 Voir Clause de notification
Voir aussi Technologies modernes Commission spéciale de 1989 32 et s.
Commission spéciale de 2003 41
(utilisation) Historique des négociations de la
Autorité compétente pour compléter Convention 34 et s.
l’Attestation Caractère non obligatoire de la
Voir Attestation (de l’exécution) Convention
Autorité expéditrice 92-104 Pratiques nationales 37 et s.
Autorité centrale 83, 95 Terminologie 25
Autorité ou officier ministériel 92, 100 et s. Caractère ouvert de la Convention 13 et s.
Avocats (solicitors) 100 et s.
Compétence (en vertu du droit de l’Etat Champ d’application de la Convention
requérant) 94, 98, 103 ~ personnel 22 et s.
Formule modèle 98 ~ territorial 15-21
Adresse du destinataire inconnue 71 et s.
Autorité réceptrice Acte judiciaire et extrajudiciaire
Voir Autorité centrale, Officiers Voir Acte judiciaire et extrajudiciaire
ministériels, fonctionnaires et
Index des matières 286

Etats parties 19 et s. Contrainte (notification sans)


Exclusivité Voir Simple remise, Voie consulaire,
Voir Exclusivité Voie diplomatique
Extension d’application de la Convention Convention
Voir Extension d’application de la Voir Convention, Notification
Convention
Lieu de la notification comme facteur Convention Accès à la justice de La Haye 4
déterminant 15 et s. Convention de Bruxelles (compétence
Matière civile ou commerciale reconnaissance / exécution de
Voir Matière civile ou commerciale décisions) 50
Obligatoire Convention Interaméricaine sur les
Voir Caractère non obligatoire de la commissions rogatoires 290-294
Convention Caractère non exclusif 291
Personnes physiques et morales, agences Rapport avec la Convention de La Haye 293
d’Etats et Etats 22 et s. et s.
Signification ou notification Conventions de 1896, 1905 et 1954
Voir Signification ou notification (rapport avec les) 3 et s.
Transmission à l’étranger Courriel
Voir Caractère non obligatoire de la Voir Courrier électronique
Convention, Exclusivité Courrier électronique (notification par) 79
Clause de notification 42-43 et s., 259 et s., 261, 262 et s., 265 et s.
Due process 42 Voir aussi Technologies modernes
Voir aussi Due Process (utilisation)
Voie électronique (notification par) 264
Communication avec l’Autorité centrale
105
Voir aussi Technologies modernes D
(utilisation) Date de la notification 158 et s.
Communication directe Défaut de notification (poursuite de la
Voir Officiers ministériels, procédure) 281 et s.
Défendeur (protection)
fonctionnaires et autres Voir Protection du défendeur
personnes compétents Délai d’exécution de la demande 155 et s.
(notification par), Voies de Délai de comparution ou recours
transmission dérogatoires (dépassement) 155 et s., 173
Consul (notification par) Double date 160 et s., 298
Voir Voie consulaire En temps utile pour se défendre 279 et s.
Jugement rendu par défaut
Voir Jugement rendu par défaut
Index des matières 287

Principe de célérité 155 et s. Dérogation unilatérale à la Convention


Relevé de la forclusion (art 19) 242 et s.
Voir Relevé de la forclusion Destinataire de l’acte à notifier
Déclaration Adresse 15 et s.
Article 15(2) 281 et s. Voir aussi Adresse inconnue
Article 16 286 et s. Adresse électronique 79, 80
Déclaration d’exigence de traduction 145, Voir aussi Technologies modernes
146 (utilisation)
Déclaration d’opposition Adresse incomplète ou inexacte 72, 74, 75,
Voir Opposition 173
Défendeur Voir aussi Adresse inconnue
Voir Destinataire de l’acte à notifier, Adresse inconnue
Protection du défendeur Voir Adresse inconnue
Délai d’exécution Destinataire de l’acte à notifier
Voir Date de la notification Défendeur (protection)
Délai de comparution, réponse ou recours Voir Protection du défendeur
prévus par les droits de procédure Election de domicile 17, 27, 37
nationaux 8, 155, 156, 158, 161, 173 Etat souverain étranger
Voir Voie diplomatique (indirecte)
Demande de notification Militaire 73
Acte à notifier Personnes physiques et morales, agences
Voir Acte à notifie d’Etats, Etats 22, 23
Autorité expéditrice Voir aussi Voie diplomatique
Voir Autorité expéditrice (indirecte)
Double exemplaire Plusieurs appartements (cas où) 18
Voir Acte à notifier Représentant aux fins de notification
Envoi à l’Autorité centrale 105, 250 et s. (agent for service) 11, 28 et s., 38 et s.,
Exécution de la demande de notification 42, 83, 134
Voir Exécution de la demande de Simple remise 134, 135
signification ou notification Diplomate (notification par)
Forme (formule modèle) 107 et s. Voir Voie diplomatique
Voir aussi Formule modèle
Dommages et intérêts punitif (punitive
Dérogation damages)
Voir Voies de transmission Voir Matière civile ou commerciale,
dérogatoires, Dérogation Refus d’exécution de la
unilatérale à la Convention demande (définitif)
(art 19)
Index des matières 288

Dommages-intérêts triples fixés par la loi Immunité étatique 23


(treble damages) Notification à un Etat souverain étranger 23
Voir Matière civile ou commerciale, Voir Voie diplomatique (indirecte)
Refus d’exécution de la Souveraineté et sécurité (atteinte à la) 174
demande (définitif) et s.
Double date Etat contractant
Voir Date de la notification Voir Etat partie
Due Process 42, 149, 227, 268, 283 Etat partie 13, 14, 19-21
Exclusivité 44
Dérogation
E Voir Dérogation
Notification au parquet 44
Election de domicile Voir aussi Parquet (notification au)
Voir Destinataire de l’acte à notifier Terminologie 25
Eléments essentiels de l’acte 117 Exécution de la demande de signification
Emploi obligatoire (voie principale) 119 ou notification 127-162
Instructions 117 Voir aussi Attestation (de
Note d’avertissement 117 l’exécution), Refus
Traduction 118, 146 d’exécution, Technologies
Voies alternatives de transmission 119, 228 modernes (utilisation)
E-mail Signification ou notification formelle
Voir Courrier électronique, Voir Signification ou notification
Technologies modernes formelle
(utilisation) Simple remise
Equivalent fonctionnel (approche de l’) Voir Simple remise
Voir Technologies modernes Exequatur
(utilisation) Voir Reconnaissance et exécution
Etat (Exequatur)
Agences d’Etats 22, 23 Extension d’application de la Convention
Destinataire 21
Voir Destinataire de l’acte à notifier ,
Voir aussi Voie diplomatique
(indirecte)
Etat contractant F
Voir Etat contractant Fax
Etat partie Voir Télécopie
Voir Etat partie
Index des matières 289

Forme particulière Particulier (exclusion) 93


Voir Signification ou notification Personne intéressée à une instance
selon une forme particulière judiciaire 233
Formule modèle 107-123 Private process server 103, 104
Attestation de l’exécution de la notification Signification par huissier de justice 46, 129,
115, 116 229 et s., 234
Voir aussi Attestation (de Huissier de justice
l’exécution) Voie consulaire
Demande 112 et s. Voir Voie consulaire
Double exemplaire 107, 108, 173, 256 Voie diplomatique
Eléments essentiels de l’acte 117 Voir Voie diplomatique
Eléments essentiels de l’acte
Voir Eléments essentiels de l’acte
Emploi obligatoire 119 I
Légalisation (dispense) 120 et s.
Note d’avertissement 117 Immunité étatique
Traduction 118 Voir Etat
Version électronique 111, 255 Instruments régionaux 289-299
Voies alternatives de transmission 119 Asian-African Legal Consultative
Frais de signification ou notification 150- Organization (LCO , Modèle de
154 convention bilatérale) 295 et s.
Signification ou notification formelle 152 Convention Interaméricaine sur les
Signification ou notification selon une commissions rogatoires 290
forme particulière 153 Règlement européen 1348/2000 relatif à la
Simple remise 151 signification et la notification 297 et s.

H J
Historique de la Convention 1 et s. Jugement rendu par défaut
Huissier de justice 48, 95, 231 Voir aussi Protection du défendeur
Autorité expéditrice 95, 231 Mesures provisoires et conservatoires
Communication directe 229 et s., 234 (art 15(3)) 285
Frais 152, 153 Prononcé du jugement (art 15(2)) 281 et s.
Officiers ministériels, fonctionnaires et Relevé de la forclusion (art 16) 286 et s.
autres personnes compétents 229, Sursis à statuer (art 15(1)) 275 et s.
232
Index des matières 290

M Notification au parquet
Matière civile ou commerciale 49, 64 Voir Parquet (notification au)
Acte de poursuite 58 Notification au Secrétaire d’Etat
Autres instruments internationaux faisant Voir Secrétaire d’Etat (notification
référence à cette notion 49, 50, 53, 61 au)
Commission spéciale de 1977 51 et s. Notification substituée (substituted
Commission spéciale de 1989 53 et s. service) 205, 266
Commission spéciale de 2003 63 Voir aussi Secrétaire d’Etat
Commission spéciale de 2004 64 (notification au)
Convention Preuves 49, 53
Dommages et intérêts punitifs (punitive Nouvelles technologies
damages) 54, 57 Voir Technologies modernes
Voir aussi Dommages-intérêts à titre (utilisation)
punitif (punitive damages)
Dommages-intérêts triples fixés par la loi
(treble damages) 57 O
Droit administratif 51
Droit de la faillite 53, 55, 59 Objectifs de la Convention 6 et s.
Droit du travail et des assurances 55 OEA (Convention de l’)
Droit fiscal 51, 55 Voir Convention Interaméricaine sur
Droit pénal 51 les commissions rogatoires
Droit public 51, 55
Interprétation libérale et autonome 55, 56, Officiers ministériels, fonctionnaires et
59, 64 autres personnes compétents
(notification par) 229-235
Matière civile ou commerciale (suite) Autorités expéditrices (application de la loi
Pratique actuelle 57 et s. du for) 230 et s.
Recouvrement de produits d’activités Autorités réceptrices (application de la loi
criminelles 64 de l’Etat de destination) 230 et s.
Refus d’exécution de la demande 124 Avocat 232, 234
Signification 48, 129, 229 et s., 233, 234 Communication directe entre ~ 229 et s.
Mesures provisoires ou conservatoires Communication directe entre personne
(art 15(3)) 285 intéressée à une instance judiciaire
et ~ 233, 234, 235
Douanier 234
Notaire 234
N Opposition 229, 233, 235
Notification Personne intéressée à une instance
Voir Signification ou notification judiciaire 233
Private process server 78, 234
Index des matières 291

Royaume-Uni 232 Prononcé du jugement par défaut


Solicitor (anglais) 232 (art 15(2)) 281 et s.
Opposition Protection postérieurement à une décision
Communication directe (art 10(b) et (c)) par défaut 286 et s.
229, 233 Protection préalablement à une décision
Réciprocité 206 et s., 235 par défaut 275 et s.
Voie diplomatique ou consulaire directe Relevé de forclusion (art 16) 286 et s.
(art 8(2)) 189 Sursis à statuer (art 15(1)) 275 et s.
Voie postale (art 10(a)) 204, 206 et s. Poursuite de la procédure (art 15(2)) 281
Ordre public 174, 175, 178 et s.
Publication de l’acte à notifier 75-77
Punitive Damages
P Voir Dommages et intérêts punitifs
(punitive damages)
Parquet (notification au) 2, 8-10, 16, 39, 205
Partie à la Convention
Voir Etat partie
R
Personne intéressée à une instance
judiciaire Ratification de la Convention
Voir Autorité expéditrice Voir Caractère ouvert de la
Poursuite de la procédure (art 15(2)) 281 Convention
Private process server Réciprocité de l’opposition
Voir Officiers ministériels, Voir Opposition
fonctionnaires et autres Reconnaissance et exécution (Exequatur)
personnes compétents 182
(notification par), Autorité Défendeur (protection) 287
expéditrice Délai de notification 279
Ordre public 175
Procédure légale régulière (due process) Validité de la notification 130
Voir Due Process Voie postale 211, 212
Protection du défendeur 6 et s., 274,-288 Refus d’exécution de la demande 171-182
Acte introductif d’instance ou acte ~définitif 174, 205
équivalent 276
En temps utile pour se défendre 279 et s. Antisuit injunction 180
Mesures provisoires ou conservatoires Atteinte à la souveraineté et à la
(art 15(3)) 285 sécurité 174 et s.
Poursuite de la procédure (art 15(2)) 281 et Dommages et intérêts punitifs
s. (punitive damages) 175 et s.
Index des matières 292

Dommages et intérêts triples (treble Représentant aux fins de notification 11,


damages) 175 28 et s., 38 et s., 42, 83, 134
Incompétence du tribunal étranger Requérant
(exception non déterminante) Voir Autorité requérante
181 Réserve
Ordre public 174, 175, 178 Voir Opposition
~provisoire 172, 173
Absence de copie de l’acte 173
Adresse incomplète 173
Dépassement du délai de S
comparution 173 Secrétaire d’Etat (notification au) 8, 38, 205
Refus du destinataire d’accepter l’acte Voir aussi Représentant aux fins de
(simple remise) 135 notification
Règlement européen 1348/2000 relatif à Service postal privé
la signification et à la notification Voir Voie postale
dans les Etats membres des actes Signification (définition) 48
judiciaires et extrajudiciaires en Signification ou notification
matière civile et commerciale 297-299 ~ au parquet
Cour de justice des Communautés
européennes 298 Voir Parquet (notification au)
Courrier électronique 298 ~ au Secrétaire d’Etat
Délai d’exécution 298 Voir Secrétaire d’Etat (notification
Double date 298 au)
Frais de notification 152 Clause contractuelle
Matière civile et commerciale 50 Voir Clause de notification
Règlement européen 1348/2000 relatif à Date de la notification
la signification et à la notification Voir Date de la notification
dans les Etats membres des actes Délai d’exécution 155 et s.
judiciaires et extrajudiciaires en Destinataire
matière civile et commerciale Voir Destinataire
Rapport avec la Convention de La Haye 299 Droit matériel 7, 8, 249
Traduction (exigences) 298 Forme 127-135
Voie postale 298 Signification ou notification formelle
Voies de transmission 298 Voir Signification ou
Relevé de la forclusion 286-288 notification formelle
Décisions concernant l’état des personnes Signification ou notification selon
(exclusion) 288 une forme particulière
Délai (déclaration) 286 Voir Signification ou
Index des matières 293

notification selon une forme Voir aussi Représentant aux fins de


particulière notification
Simple remise Refus du destinataire d’accepter l’acte 135
Voir Simple remise Représentant aux fins de notification
Frais de notification (agent for service) 134
Voir Frais de signification ou Traduction 142, 143
notification Voie électronique 263, 264
Lieu de la notification 15 et s. Solicitor
Substituted service Voir Avocat (solicitor, private
Voir Substituted service attorney)
Télécopie (par) 80, 197, 262, 265, 269-271, 273Souveraineté et sécurité (atteinte à la)
Terminologie 46-48 Voir Refus d’exécution de la
Validité 130, 202 et s., 262, 278 demande (définitif)
Voie électronique (par) 259 et s., 262 et s., 265
et s. Substituted service
Signification ou notification formelle 128- Voir Notification substituée
130 Sursis à statuer (art 15(1)) 275-280
Frais de signification ou notification Acte introductif d’instance ou acte
Voir Frais de signification ou équivalent 276
notification Conditions 277 et s.
Traduction (exigence) En temps utile pour se défendre 279,
Voir Traduction (exigence) 280
Validité de la notification 10, 42, 130, 262, 283 Notification valable 278
Voie électronique 262 Mesures provisoires ou conservatoires
Signification ou notification selon une (art 15(3)) 285
forme particulière 131-133 Poursuite de la procédure (art 15(2)) 281 et
Frais s.
Voir Frais
Traduction (exigence)
Voir Traduction (exigence) T
Validité de la notification 131, 262 Table ronde de Genève
Voie électronique 262
Voir Technologies modernes
Simple remise 134-135 (utilisation)
Frais
Voir Frais de signification ou Technologies modernes (utilisation) 245-
273
notification Acte à notifier 256
Représentant aux fins de notification
(agent for service) Double exemplaire 256
Original de l’acte 256
Index des matières 294

Adresse électronique du destinataire 79, 80 Formule modèle 118


Attestation de l’exécution 166, 258 Plusieurs langues officielles 140
Clause de notification 264 Recommandations 149
Commission spéciale de 2003 247 et s., 272 et Voie postale 226 et s.
s. Voies alternatives de transmission 144, 192,
Convention Postale Universelle 259, 260 226 et s.
Coopération entre autorités 257 Transmission à l’étranger
Technologies modernes (utilisation) Condition d’application de la Convention
Equivalent fonctionnel (approche de) 79, Voir Caractère non obligatoire de la
248 Convention, Exclusivité
Exécution de la demande de notification 262 Transmission à l’Autorité centrale
et s. étrangère (forme) 105, 106, 250 et s.
Exigences de sécurité 253 Voies de transmission prévues par la
Formules modèles 255 Convention
Jurisprudence Voir Voies de transmission prévues
Notification par courrier électronique par la Convention
265 et s. Treble damages
Notification par télécopie 269 et s. Voir Dommages-intérêts triples fixés
Notification formelle 262
Notification selon une forme particulière par la loi
262
Simple remise 263, 264
Table ronde de Genève 246 V
Transmission de la demande 250 et s.
Voie postale 259 Validité de la notification
Voir Signification ou notification
Télécopie (notification par) 80, 197, 262, 265,
269-271, 273 (validité) , Voie postale
Voir aussi Technologies modernes (validité)
(utilisation) Veto (droit de) 13
Télégramme (notification par) Voie consulaire
Voir Voie postale ~ directe
Voir aussi Voies de transmission
Télex (notification par)
alternatives
Voir Voie postale Opposition
Traduction (exigence) Voir Opposition
Acte à notifier 136-149 Voir aussi Voies de transmission
Déclaration par avance 145 et s. alternatives
Due Process 149 ~ directe 189
Eléments essentiels de l’acte 118
Notification sans contrainte 189
Index des matières 295

Traduction de l’acte 189 Notion 196 et s.


Voie consulaire Opposition 204, 205, 206 et s.
~ indirecte 192 Notification au parquet (application
Autorité réceptrice 192 de l’opposition) 205
Description 187, 188 Notification au Secrétaire d’Etat
Voie de transmission principale 82-182 (application de l’opposition)
Voir Autorité centrale 205
Réciprocité 206 et s.
Voie diplomatique Reconnaissance du jugement 211, 212
~ directe 189 et s. Service postal privé 198 et s.
Notification sans contrainte 189 Technologies modernes 197, 259, 261
Traduction de l’acte 189 Traduction (exigence) 226 et s.
Voir aussi Voies de transmission Validité (critères de) 201, 210
alternatives Validité (critères de)
~ indirecte 193, 194 Voir aussi ci-dessus Etats-Unis
Circonstances exceptionnelles 193 (position particulière)
Notification à un Etat souverain Absence d’opposition 204 et s.
étranger 193 Lex fori (application de la) 202, 203
Description 185, 186 Voies de transmission alternatives 183-235
Opposition de l’Etat de destination Eléments essentiels de l’acte (formule
Voir Opposition modèle) et note d’avertissement
Voie électronique (emploi) 119, 228
Voir Technologies modernes Formule modèle 119
(utilisation) Terminologie 183
Voie postale (art 10(a)) 195-228 Traduction de l’acte 144, 192, 226 et s.
Voir aussi Voies de transmission Voie consulaire
alternatives Voir Voie consulaire
Convention Postale Universelle 259, 260 Voie diplomatique
Etats-Unis (position particulière) 213 et s. Voir Voie diplomatique
Japon 212 Voie postale
Modalités Voir Voie postale
Voir aussi ci-dessous Validité Voies de transmission dérogatoires 236-
(critères de) (Lex fori) 244
Courrier électronique 197, 259 et s. Accords additionnels aux Conventions de
Envois (forme) 197 1905 et 1954 238 et s.
Télécopie 197, 259 et s. Accords additionnels entre Etats 237
Communication directe entre autorités 237
Télégramme 197 Dérogation unilatérale 242 et s.
Télex 197 Instruments régionaux
Index des matières 296

Voir Instruments régionaux Voies de transmission subsidiaires


Voies de transmission prévues par la Voir Voies de transmission
Convention alternatives
Voie de transmission principale
Voir Voie de transmission principale
Voies de transmission alternatives W
Voir Voies de transmission
alternatives Waiver of service 264
Voies de transmission dérogatoires
Voir Voies de transmission
dérogatoires

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