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La franc-maçonnerie : la religion du

diable enrobée d’humanisme

Apres son cours sur les croisades, le professeur est accroché par un de
ses étudiants, avide d’en savoir encore plus.
-Monsieur Fall, je vous ai entendu parler des templiers, mais ce qui
aiguise le plus ma curiosité c’est l’ordre maçonnique. Qu’est-ce que c’est
? Et le professeur d’histoire de lui dire.
-C’est la réunion de trois malédictions réciproques=l’hermétisme, le
satanisme et le secret de l’appartenance et de l’initiation. Que le bon dieu
nous en garde.
-Pourquoi ce ton sentencieux, réplique l’adolescent interloqué.
-Vois-tu, dans l’islam, on entre au grand jour, avec comme référents= le
coran et la sunna du prophète (PSL).
En franc-maçonnerie, l’impétrant qui ne peut être pauvre ou ignorant, est
admis dans une loge. Il enfile un tablier fait de peau de porc et une paire
de gants qui symbolisent son innocence face au meurtre d’Hiram.
Agenouillé, les yeux débandés, il fait acte d’allégeance devant le
vénérable maitre au-dessus duquel, sont accrochés, l’équerre et le
compas. L’initié entame le voyage spirituel qui consiste à le sortir des
ténèbres pour la lumière. De l’ignorance à la connaissance. Celui aussi de
la révélation intérieure incommunicable. Il s’engage ensuite, sur le
volume de la loi sacrée, à garder le secret maçonnique, et jure sa fidélité
à l’ordre, et se vouera à soutenir ses frères maçons dans le besoin ou en
difficulté.
Alors il est apparenté au mot de passe secret. Car tout est secret= son
appartenance, la liste des frères, les réunions ou tenues. Ainsi en loge, il
est formellement interdit d’écrire. A Défaut d’une mémoire d’éléphant,
avoir une mémoire fidèle pour accéder aux grades supérieurs. S’engage
alors pour lui, la suppression de tous les obstacles à la pénétration de la
lumière. En attendant, le voila franc-maçon, titre qui lui sert de passe-
droit pour une ascension sociale rapide, source de toutes les magouilles,
de toutes les collusions et de toutes les pratiques mafieuses.
-Si je vous saisis bien, notre religion est donc ennemie de cet ordre ?
-Bien sûr. Car célébrer le culte d’Allah dans la mosquée, le jour, et le soir
se rendre au temple maçonnique pour faire allégeance à Lucifer, n’est
pas seulement outrageant. C’est un sacrilège. Il faut être habité par
l’esprit du mal pour oser le faire.
Ce dialogue imagé, est le résumé de mon propos.
La franc-maçonnerie opérative
Au Moyen Age, après le triomphe du christianisme, les grandes villes
d’Europe cherchaient à se doter de cathédrales dont la construction
prenait des années comme pour les châteaux forts. Pour accomplir ces
travaux délicats, les maçons taillaient des pierres, les ajustaient avant de
les encastrer. Ils savaient travailler les pierres dont personne n’avait la
maitrise ; mais gardaient jalousement le secret de leur corporation et
articulaient des codes secrets par des salutations étranges.
Ces tailleurs de pierres construisaient leur demeure, les loges en face de
leur ouvrage. Ils étaient souvent robustes et pour cause, mais
analphabètes pour la plupart. O n entrait dans la profession comme
novice 8 à 10 ans. Les apprentis soumis à une entière obéissance au
maitre, apprenaient les rudiments d’un métier hiérarchisé, contenus dans
un parchemin ou rouleau, appelé les Anciens Devoirs. Leur vie était
partagée entre la taille des pierres le jour et les solitudes nocturnes dans
les loges. Ainsi, ils organisaient des rituels en puisant dans leur
imaginaire des origines fabuleuses, mythiques et bibliques. La légende se
substitue à la vérité.
Abraham, détenteur des 7 sciences dont celle de la géométrie, a
enseigné aux Egyptiens l’art de construire. Tout le temps que les Hébreux
étaient en Egypte, ils construisaient des pyramides. En Israël, ils ont édifié
sous la direction du tyrien Hiram Abif, le temple de Jérusalem ; et par une
chaine mystérieuse, ont transmis le métier aux constructeurs de
cathédrales. L’équerre, le compas et les 2 colonnes du Temple demeurent
des symboles forts de la maçonnerie. Pour des illettrés, l’enseignement
est vite compris et bien gardé. Dans les sociétés africaines où l’oral prime
encore sur l’écrit, les superstitions fondées sur des affabulations,
continuent encore à faire recette. Point n’est besoin de cohérence
logique, ni de vérité historique, tout est obscur. La légende et le mythe
servent de fil conducteur. Bref, toute cette histoire du métier, avec ses
obligations morales et professionnelles, bien alimentées, est rapportée
dans les manuscrits Regius et les Anciens Devoirs (Old Charges) par des
clercs, eux aussi, peu soucieux de chronologie et de faits avérés ? Surtout
que l’église protégeait ses ouvriers fort précieux. Le manuscrit Réqius fixe
le statut et les conditions de travail, de recrutement de salaire des
tailleurs de pierre ; la fraternité d’entraide, enfin la transmission du savoir
par les canaux hiérarchisés : l’apprenti, le compagnon, le maitre.
Vers la fin du xvi siècle, les cathédrales, les églises et les châteaux sont
construits en briques.
Frappés de plein fouet par le chômage,, les maçons s’organisaient en
mutuelle dans le but de se soutenir. Pour augmenter les cotisations, ils
ouvrirent leurs loges aux artisans, ouvriers et petits commerçants ? Les
bourgeois et les riches aristocrates, qui y firent par la suite leur entrée,
prirent progressivement le contrôle des 4 loges de Londres. Ces
nouveaux intrus, hautement éduqués, souvent membres de sociétés
scientifiques, étrangers à tout travail manuel, imprimèrent à la
maçonnerie sa marque spéculative, celle que nous lui connaissons
aujourd’hui.
Les Constitutions de James Anderson
En 1717, les loges que comptait Londres, s’étaient rassemblées et
élisaient un grand maitre du nom d’Anthony Sayer.
Deux ans plus tard, le révérend, Dr James Théophile Désagliers, 1683-
1774, est porté à la tête de l’obédience. Sa famille avait émigré en
Angleterre après la révocation de l’Edit de Nantes. Il devint même
ministre de l’Eglise du Royaume.
Aussi donc, la grande loge d’Angleterre (interconfessionnelle) se pose en
lieu d’ancrage de la franc-maçonnerie moderne. Les loges ayant perdu
tout caractère professionnel, n’en conservent que les symboles. A la place
de la construction des édifices, c’est une construction intérieure qui élève
les hommes de la terre vers le ciel.
La nouvelle confrérie se dote, dés lors d’une légende de refondation,
grâce à un presbytérien écossais, le pasteur James Anderson (1678-1789)
qui rédigea un livre de 110 pages, appelé les constitutions d’Anderson ;
la nouvelle bible des francs maçons est née.
Anderson, tente de revisiter les Anciens Devoirs pour les purifier des
incohérences grossières.
11 articles parlent de l’obligation d’appartenir à la religion chrétienne et
insistent sur le loyalisme envers l’Etat et ses institutions. Rien de plus
normal pour une société conservatrice imprégnée de religiosité. Ces
mêmes articles formalisent les relations de fraternité et de solidarité
entre frères maçons dans la loge et avec la plus grande loge de Londres.
Des lors, pour être franc-maçon, il faut croire en Dieu ou à un Etre
suprême. Mais quel Etre suprême ? Car ce terme ne figure pas dans la
bible, ni dans le coran. Cependant, les rituels et les symboles sont
explicités par la loge, l’obédience et le rite pratiqué.
Le plan de carrière est fixé par des grades et des degrés : de l’apprenti au
vénérable maitre.
Cette confrérie, à but humaniste, universaliste et moral, cherche à unir les
hommes dans leur différence, mais interdit les discussions politiques ou
religieuses. Ce club fermé, ne reçoit pas les femmes, les pauvres, les noirs,
les ignorants. Il est plutôt réservé de préférence aux riches bourgeois et
surtout les nobles avec l’expansion coloniale, la maçonnerie s’adapta et
s’ouvrit aux noirs sauf aux Etat Unis où ils ont leur propre ordre appelé ‘’
Prince hall.
Dans les 6 derniers articles, il est question de l’attitude à prendre dans les
réunions ou tenues. La prise de parole est ritualisée et systématisée par
un règlement ; il s’agit d’aider à la maitrise de soi. L’apprenti n’a pas droit
à la parole, son attitude consiste à écouter et à mémoriser.
Apres la tenue, des cotisations élevées, sont versées « le tronc de la
veuve » pour soutenir les frères fauchés.
Reste alors à développer les rapports de fraternité, d’amitié, et de
confiance mutuelle. Le tout alimenté par un banquet appelé Agape où la
nourriture et l’alcool sont en abondance. Ces rencontres exclusivement
masculines virent souvent à la débauche.
Pour préserver cette atmosphère bon enfant, tout est permis, sauf que les
divergences politiques ou religieuses, s’arrêtent au seuil de la porte.
D’autres points parlent de la relation avec les profanes. A ce niveau,
éviter de parler de son appartenance maçonnique ou celle de son « frère
», même pas à ses intimes : ami, épouse…
Grace au tuilage, il apprend les signes particuliers de reconnaissance, par
la parole ou le signe, pour permettre aux membres de se reconnaitre afin
de se protéger des ennemis prompts à percer leurs mystères. L’entraide
est le ciment unificateur des membres, en particulier pour ceux qui sont
en situation difficile : argent, recasement, promotion, poursuites
judiciaires.
Cette solidarité agissante est un attrait pour les arrivistes, les carriéristes
et les opportunistes de tout point. De plus est que les conflits internes
sont réglés par la justice maçonnique qui opère selon « laver son linge
sale en famille ».
Enfin la 3è partie des constitutions d’Anderson comprend 39 articles sur
les règlements généraux. Elles parlent de l’organisation des loges autour
d’une obédience. Du respect pour les dirigeants, à commencer par le
grand maitre à qui l’on doit obéissance, du venerable maitre pour lequel
la soumission doit être totale.
Club initiatique où se perpétue la fraternité humaine. Peut être mais dans
la réalité, c’est un club de service qui place l’intérêt maçonnique au
dessus de l’intérêt général ou national.
Aucune originalité car tout est emprunt rien n’a été inventé. Le récit
demeure encore événementiel, invérifiable. Aux maçons opératifs, ils ont
emprunté les outils : compas, équerre, maillet, règle, fil à plomb...
.Le symbolisme religieux est emprunté au satanisme et au christianisme.
Seule leur utilisation secrète les rend maçons. A l’ origine, deux rites
étaient reconnus, il y’en aura une centaine au fil des siècles.
Selon G. Mazzini, satanisme, grand maitre du grand Orient d’Italie « peu
importe la diversité de rites ou de formes puisque la pensée est unique
».
Le rite français
Le rite écossais ancien et accepte 33E DEGRES
Le rite york 10 degrés
Et le rite écossais rectifie 33 degrés
Viennent après=
Le rite émulation fusion des Anciens et des Modernes.
Le Droit Humain qui comprend un courant de gauche et un courant de
droite accueille les femmes.
Le rite de Memphis-Mesraim= unit la philosophie des lumières, la pensée
grecque antique et égyptienne.
Le discours d’Andrew Ramsay (1686-1743) sur l’origine templière de la
maçonnerie.
Andrew Ramsay, grand orateur de la loge de France, était exilé écossais. Il
fait remonter la maçonnerie aux ordres religieux des Templiers et
Hospitaliers, contrairement aux Anciens Devoirs (Old Charges) qui la
rattachent au Temple de Salomon. Le 30e degré de cet ordre est le grand
élu, chevalier kadosh (en hébreu saint) ; donc, un lien ombilical avec les
Templiers qui ont subi l’influence du mysticisme oriental.
L’année de la publication du discours de Ramsay, le pape clément XII
excommunie les francs-maçons, en raison du secret de leurs assemblées,
et dit-il « pour d’autres motifs justes et raisonnables de nous connus. »
Pour Ramsay, alors catholique ; « Du temps des croisades dans la
Palestine, plusieurs princes, seigneurs et citoyens, entrèrent en société,
firent vœu de rétablir les Temples chrétiens dans la terre sainte… Après
les déplorables travers des croisades… le grand prince Edouard, ramènera
tous ses confrères, et cette colonie de frères s’établit en Angleterre. Alors
les membres en prirent le nom de franc-maçons. Depuis ce temps-là, la
grande Bretagne fut le siège de notre ordre.
Extrait du discours de Ramsay
La légende affirme que Pierre d’Aumont, grand maitre, les a conduits en
Ecosse où ils bénéficiaient de la protection de la Couronne et y
perpétuèrent l’ordre du Temple. Leurs pratiques et leurs rites initiatiques
secrets qu’ils partageaient avec les tailleurs de pierres écossais, a évolué
vers la maçonnerie. La construction de la chapelle de Roslin, un
sanctuaire bizarre, avec des motifs étranges, est à leur actif. Sur la face,
sont incrustés des angles, des genoux accroupis, des mains sur le cœur.
On l’appelle la cathédrale des codes ou la chapelle de Mary.
En 1599 ? LA 1e loge dite Ecossaise est fondée. C’est le Rite Ecossais
Rectifié, qui revendique une filiation spirituelle avec l’ordre du Temple.
A ce jour, aucun historien n’a soutenu un lien quelconque entre templiers
et francs-maçons.
A l’origine, c’était une milice destinée à sécuriser les routes peu sûres des
pèlerins pour Jérusalem. Ces moines-chevaliers, au service du roi et du
patriarche de Jérusalem, qui leur céda une partie de l’Esplanade de la
Mosquée Al Aqsa, se faisaient appeler Templiers en souvenir du Temple
de Salomon dont il ne restait rien, sinon le mur des Lamentations
construit par Hérode le grand, et surmonté de briques cubiques, à
l’époque des Omeyyades.
Templiers et Hospitaliers, s’engageaient à garder les lieux saints. Les
premiers étaient vêtus de manteau blanc à croix rouge, les seconds du
manteau noir ou rouge à croix blanche. Tout en comportant une blanche
militaire, les Hospitaliers s’occupaient en particulier des pauvres et des
malades.
Les Templiers qui s’interdisaient de fuir devant l’ennemi, constituaient
une force redoutable. Leur devise était « ne pas céder au combat ».
Au nombre de 1000 à 1500, ils venaient de tous les pays d’occident une
véritable force internationale sans laquelle les envahisseurs n’auraient
pas, à eux seuls, réussi à conserver leurs conquêtes, pendant deux
siècles.
Entre temps, les templiers ont gagné en importance, en puissance
militaire et financière.
Ils ont sous leur contrôle de vastes territoires et la garde d’importantes
forteresses, sans parler des profits tirés des lettres d’échange pour les
pèlerins.
Mais après la perte d’Acre en 1291, ces moins-soldats se replient en
Europe. Leur fortune et leur influence ne tardèrent pas à inquiéter et
monarques et rois.
En 1307, Philipe le Bel fit arrêter simultanément 138 templiers avec leur
chef le grand maitre du chevalier du Temple Jacques Molay.
Sur l’accusation de reniement du christ, d’homosexualité et Sodomie, le
tout aggravé de l’adoration d’une idole appelée Baphomet. Ils seront
tous condamnés au supplice du bûcher et leurs biens donnés aux
Hospitaliers. D’autres pays suivirent la France.
Les rescapés changèrent de nom et d’accoutrement, pour se fondre dans
la masse, avant de fuir sous d’autres cieux. Le coup de grâce vint du Pape
Clément v en 1312 avec la dissolution de l’ordre qui, de fait, avait cessé
d’exister.
Maçonnerie et Religion
En proclament que « tout est dieu, ou Dieu est tout » la maçonnerie
relativise la religion révélée en tant qu’attachement à la foi au même titre
que d’autres attitudes de pensée. De ce fait, elle réunit pêle-mêle, cultes
et croyances, les cultes d’Egypte, l’occultisme, le spiritisme, l’hermétisme.
C’est donc, en toute logique que divorçant avec la Grande Loge
interconfessionnelle de Londres que le grand Orient de France supprime
en 1877 la croyance en Dieu et privilégié la liberté totale de conscience,
la recherche de la vérité et l’adhésion à la morale universelle.
E n proclamant sa neutralité religieuse, elle enlève progressivement toute
foi religieuse à l’initié par le silence et le secret maçonnique. L e frère de
lumière est invité à penser par lui-même, en dehors de tout dogme.
Parmi ses symboles et rites, le pentagramme, étoile à 5 branches, révélé
au 2e degré, représente dans le satanisme, le bouc de Mendés.
Albert Pike, fondateur du Ku Klux Klan, raciste anti-noir, 33e degré.
-Dans « Morales et Dogmes » -prétend que « la religion maçonnique doit
être maintenue dans la pureté de la doctrine luciférienne, la vraie religion
est le satanisme. Lucifer est le dieu de la lumière et le dieu des Bons
luttant pour l’humanité contre le dieu des ténèbres et des enfers ».
La Rose-Croix, une autre variante de la maçonnerie, affirme que le Dieu
de la Bible n’existe pas. Le 18e degré de la Rose-Croix, est ouvertement
antireligieux.
C’est tout naturellement que le Vatican considère la maçonnerie comme
une secte impie, se fondant sur l’enseignement de Jésus-Christ qui dit :
Jean 3 : 19,21 « Or voici d’où vient le jugement : la lumière est venue
dans le monde, mais les hommes ont mieux aimé les ténèbres, que la
lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises. Car celui qui pratique des
choses viles a de la haine pour la lumière, de peur que ses œuvres ne
soient reprises. Mais celui qui fait ce qui est vrai vient de la lumière, afin
que ses œuvres soient manifestées comme ayant été opérées en accord
avec Dieu ».
Huit Pape les ont excommuniés, dont les derniers en date est le Pape
Jean XXIII en 1983.
L’Islam, qui rejette toute idolâtrie, toute représentation imagée, est une
religion de foi totale et absolue en Dieu, dégagée de toute forme
d’association. Cette foi intérieure du croyant, est vivifiée, en plus des 5
piliers de l’Islam, par l’amour du prochain.
« Allah est le défendeur de ceux qui ont la foi : il les fait sortir des
ténèbres à la lumière. Quant à ceux qui ne croient pas, ils ont pour
défenseurs les Tagut (diable, idole), qui les font sortir de la lumière aux
ténèbres. Voilà les gens du feu, où ils demeureront éternellement »
Sourate Al Baquarah (vache) verset 257.
L’opposition du musulman au frère de lumière est inconciliable,
irréductible. Dans la plupart des pays arabo-persiques, les fils de la
Veuve, n’ont pas droit de cité. En Arabie Saoudite, ils sont inconnus.
L’Egypte de Gamal Abdel Nasser a fermé leurs loges en 1952, Un Fatwa
prononcé par l’université Al Azahar les assimile aux idolâtres.
L’Algérie indépendante, sous Ben Bella, interdit toute activité maçonne.
En Iran, la Révolution Khomeyniste ne leur laissa aucun répit, après la
fermeture de leurs loges.
Dans les Territoires occupés de Palestine, la maçonnerie alliée au
judaïsme est perçue en ennemie de l’Islam et de la Cause des peuples
opprimés. La Turquie, après le coup d’Etat de 1908, par des officiers, est
le pays musulman qui comptait le plus de maçons.
Depuis l’avènement du parti islamique AKP (Parti de la Justice et du
Développement) ceux qui ont rejoint sous les colonnes, sont en net recul.
Paradoxalement en Afrique les temples maçonniques se multiplient, aussi
bien chez les anglophones que parmi les francophones.
Franc-maçonnerie et pouvoir
L’histoire de l’Humanité s’inscrit dans une logique de convulsions et de
contradictions, indispensables à son évolution.
Elle se déploie à des périodes et dates manquantes en des lieux
déterminés. La maçonnerie les transcende pour les résumer en légendes.
Elle dit le contraire de ce qu’elle fait sans pour autant s’interdire de
s’approprier les conquêtes des peuples sur leurs oppresseurs.
La Révolution de 1789, c’est nous. La Déclaration des Droits de l’Homme,
notre œuvre. La Démocratie, notre trouvaille.
Au nom des mêmes principes, ils ferment les yeux quand les F16 et les
drones Américains bombardent la Libye après l’Irak pour leur voler leur
pétrole ; ou qu’Israël procède à un massacre à guichet fermé sur Gaza.
Pour se parer des accusations de collusion avec la finance internationale
pour dominer le monde, elle invoque ses activités philanthropiques et
humanistes mais reste muette sur l’exploitation des masses laborieuses.
En Afrique francophone, les confréries maçonniques sont des relais
efficaces de la françafrique qui pérennise la mainmise économique,
commerciale et culturelle de la France dans ses anciennes colonies.
Elles sont affilées pour la plupart aux obédiences françaises= le Grand
Orient de France, la Grande Loge Nationale française.
La Rehfram (Rencontres humanistes et fraternelles africaines et
malgaches) qui regroupe l’essentiel des loges africaines, se réunit chaque
année dans une capitale africaine pour échanger des humanités et des
fraternités. Cette partie visible de l’iceberg cache une autre réalité plus
profonde= aplanir les hostilités ouvertes entre frères de lumière. Comme
celle qui a opposé Pascal Lissouba membre du grand Orient de France et
Sassou Nguesso, initié dans un temple de Dakar. En 1997, ils avaient
plongé leur pays dans une guerre civile sanglante par milices armées
interposées, des milliers de congolais y laissèrent leur vie « Cet exemple
reconnait le monde diplomatique de septembre 1997, en dit long sur
l’influence des franc-maçons en Afrique francophone ». Sous la
colonisation, la maçonnerie s’était beaucoup investie pour le triomphe de
la mission culturelle et civilisatrice de la France sur « des peuples vierges
de passé et d’écriture ». Son manteau anticlérical abandonné en
métropole, elle affichait ouvertement son hostilité à l’Islam maraboutique
imprégné de la résistance omarienne.
L’indépendance acquise, beaucoup de dirigeants, pour des raisons de
souveraineté nationale, religieuses ou idéologiques, ont interdit dans leur
pays les activités maçonniques.
Au Mali le nationaliste Modibo Keita ferma la loge « Art et Science ». En
Guinée, le révolutionnaire Sékou Touré, après « le complot maçonnique »
de 1961, a décapité ses chefs.
En 1963, le très catholique Houphouët Boigny, jéta en prison, Kacou
Aoulou et ses frères de la Loge « Fraternité africaine ».
Le marxisant Mathieu Kérékou au pouvoir au Bénin, comme pour se
conformer à la lointaine Résolution de 1922 du 4e congrès de la défunte
Internationale invitant les partis communistes à exclure les maçons de
leur rang, il les cloua au pilori.
Après une décennie de repli tactique, la grande loge nationale française
opérait une Persée spectaculaire en Afrique francophone. Toutes les
loges rouvraient et reprenaient du service. Comme un caméléon, la
maçonnerie sut s’adapter aux situations changeantes. Elle reste inféodée
aux régimes en place, fuissent-ils des plus sanguinaires. La loi du silence
aidant, elle place en orbite ses hommes dans les hautes sphères du
pouvoir. De fait, s’installe une force occulte qui donne ses directives et
applique les mots d’ordre des puissances de tutelle.
Amedée Dunet, ex-33e degré, ex-vénérable secrétaire général de la
grande loge de France expliquait : « Elu grand secrétaire de la grande
loge de France, j’ai connu le fond de la lâcheté humaine, de la cupidité,
de l’hypocrisie, du mal. J’ai tout vu, tout su, tout connu. J’ai quitté la secte
écœuré, affaibli, anéanti. Les principes écrits ne sont jamais appliqués, les
chefs, des chefs de caverne. La franc-maçonnerie est un instrument entre
les mains de roués et de corrompus. C’est un syndicat d’arrivistes, sans
scrupules, de petits hommes sans conscience… C’est une erreur de croire
que la maçonnerie est un groupement d’hommes de gauche ».
Conférence-1924-Strasbourg
La Franc-maçonnerie au Sénégal
La première loge maçonne vit le jour au Sénégal sous domination
coloniale à St Louis. Dans son préambule de constitution, elle précise que
c’est : «En l’an de vraie lumière 5781, le 9e jour du mois maçonnique et
de l’ère vulgaire 9 juillet 1781 ».
A St louis où le commerce de la gomme prenait le pas sur le trafic de
l’esclavage, la franc-maçonnerie était à la mode dans la société coloniale,
les frères de cette loge se composaient de militaires, fonctionnaires et
négociants de la compagnie du Sénégal, évidemment tous français. Trois
loges seront créées plus tard : « La Parfaite Union », l’union sénégalaise
et « l’Avenir du Sénégal ».
En 1834, des personnalités métisses marquantes dans le tissu
économique et politique rejoignirent sous les colonnes. Ainsi, le premier
initié mulâtre est Pellegrin François, maire de St Louis, ont suivi Nicolas
d’Erneville, Valentin Batiste, Crespin Auguste. Les grandes familles de la
petite bourgeoisie métisse.
Il faut attendre 1882 pour voir la maçonnerie coloniale s’ouvrir aux noirs
avec Biram Sady et le capitaine des tirailleurs Mamadou Raçine.
Vers la fin du XIXe siècle, St Louis perd son rôle de carrefour commercial,
au profit de Dakar capitale de l’AOF où les grands fonctionnaires ont
ouvert la première loge en 1899. L’économie fondée essentiellement sur
l’agriculture et la commercialisation des matières premières, a pour pôle
d’attraction l’arachide, le principal produit d’exportation.
A) Blaise Diagne
La même année, Blaise Diagne, fonctionnaire des douanes, est initié aux
mystères de la maçonnerie dans la loge l’Amitié du grand orient de
France à St Denis de la Réunion.
L’homme est intelligent. Tout jeune, il raccolait des prix dans son école.
Courageux et ambitieux, il avait le flair des opportunités politiques et ne
tarissait pas de ressources imaginatives pour atteindre son but.
En 20 ans, il gravit tous les 3 grades et les 33 degrés et, est élu
vénérablement maitre de la loge Pythagore en Guyane. A Paris, il est
admis au Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France. C’est tout
naturellement qu’en sa mémoire, la 1e loge de Dakar est baptisée à son
nom en 1977. Il est le père spirituel des frères de la lumière du Sénégal.
Des jeunes élites, pressées de s’élever dans l’échelle sociale, investissent
avec les libanais, les loges de la région du Cap-Vert ou les temples de la
Rose-croix.
Michel Quillardet vénérable maitre du GOF en visite à Dakar en 2007,
estimait les enfants d’Hiram dans notre pays au nombre de 3000. Les
groupes de bienfaisance qu’ils animent ne sont autre que l’excroissance
de la Veuve. Dans une causerie célèbre, intitulée depuis, le Fatwa du
Ramadan, le grand guide Abdoul Aziz SY stigmatisé la pratique maçonne
assimilée a l’idolâtrie, et voué aux gémonies les musulmans adeptes des
loges
Le quotidien Walf Fadjri avait vu juste en dénonçant ces clubs de service
couverts de lauriers et que l’on appelle = Rotary ou Lion’s club.
Au plan politique, Blaise Diagne qui fut maire de Dakar et député
colonial, sans interruption de 1914 à 1934, était un politicien avisé,
manœuvrier, et à l’occasion machiavélique.
Galandou Diouf, un de ses lieutenants, hostile à l’administration
coloniale, a ouvertement combattu son accointance avec les maisons
bordelaises détentrices du monopole du commerce. Tout comme les
nationalistes africains, en particulier, L amine Senghor communiste de la
première heure, qui voyaient en lui l’instrument servile du colonisateur.
En pleine guerre, Blaise Diagne fit voter, le 29 septembre 1916, la loi sur
les 4 communes, donnant aux ressortissants de Dakar, St Louis, Rufisque,
et Gorée, la citoyenneté française, sans pour autant, leur conférer les
mêmes droits que le colon français.
Les affres de la guerre ne sont pas sans rapport à cette loi restrictive.
Entre 1914 et 1916, 50000 soldats étaient recrutés. L’Afrique, ruinée par
les épidémies et la famine consécutive au dépeuplement des campagnes
et aux réquisitions de céréales et de bétail pour effort de guerre, était
exsangue.
Devant l’obligation de fournir encore un certain contingent, les chefs
locaux donnaient aux recruteurs leurs anciens esclaves à la place de leurs
fils ou neveux.
L’exception vint d’El Hadj Malick Sy, grande figure de l’Islam, qui s’est
refusé à laisser partir au front un seul de ses 500 talibés, des adolescents
et adultes, confiés à lui, pour leurs humanités coraniques. Il donna son fils
ainé Mohamed qui disparaitra à la bataille de Salonique. Ses disciples
seront le fer de lance du Tidianisme à l’assaut des dernières poches de
résistance du paganisme.
Une autre grande figure, le capitaine Joost Van Vollenhoven, d’origine
néerlandaise, nommé gouverneur le 3 juin 1917, s’opposa à un nouveau
recrutement massif exigé par le ministre des colonies en termes
pathétiques : « je vous demande, monsieur le ministre, de ne pas donner
l’ordre de procéder à de nouveaux recrutements de troupes noires. Vous
mettriez le pays à feu et à sang. Vous le réuniriez complètement et ce,
sans aucun résultat. Nous sommes allés non seulement au-delà de ce qui
était sage mais au-delà de ce qui était possible de demander à un pays
En répondant au ministre qu’il ne pouvait obtempérer, il démissionna et
alla au front où l’attendait la mort. Par devoir de mémoire une grande
avenue de Bamako porte son nom. Tant il est vrai que pour rendre l’idéal
à la réalité, l’ultime sacrifice n’est pas à écarter.
Blaise Diagne contre ses frères de race
Le général Robert Georges Nivelle, chargé de défendre Verdun, usée par
deux années de guerre de tranchées, atroce, où chaque périmètre de
terrain étale ses morts sans nombre, décide de porter l’assaut final contre
les Allemands. L e 16 avril 1917, il lance une offensive massive, connue
sous l’appellation de Bataille de chemin des Dames. L’échec est total. Le
coût humain effarant ; 350000 morts et blessés. Une hécatombe. Pour ne
rien arranger des mutineries éclatent contre les mauvaises conditions au
front, ajoutées aux révoltes des circonscrits qui refusent souvent de
combattre. Alors la France se tourne, encore une fois de plus, sur ce qui
restait de la musculature dans ses colonies africaines.
Clemenceau nomme Blaise Diagne, commissaire général chargé du
recrutement indigène, en janvier 1918.
Fort de cette promotion, il est envoyé en Afrique avec une feuille de
route bien établie : recrutement de 64000 hommes en AOF et 14000 en
AEF. Dés lors, il distribue, à volonté, promesses et bonnes paroles. Ainsi,
chaque engagé aura doit automatiquement à une médaille militaire. Un
certificat de bien manger (la famille sévissait) une tenue militaire, la
citoyenneté française, et enfin, la garantie d’un emploi après la guerre.
Son mentor Clemenceau disait qu’ « on ne ment jamais autant qu’avant
les élections, pendant la guerre ou après la chasse. En attendant, les
agents recruteurs bien motivés, parcouraient les campagnes à la
recherche de « chair à canon ».
Dans les provinces du Sine et du Saloum des centaines de jeunes
fuyaient en Gambie anglaise où l’engagement n’était pas obligatoire.
Jamais le Sénégal n’avait connu une misère aussi profonde que pendant
la grande guerre. Malgré tout Blaise Diagne parvint à recruter 73000
hommes.
Après les hostilités, la plupart des survivants regagnèrent leurs villages
pour reprendre leurs activités agricoles ; car très peu eurent droit à un
emploi.
Le maire de Dakar assimilationniste convaincu, s’enorgueillissait du droit
de vote et du titre de sujet français pour les ressortissants des 4
communes qui se distinguaient de la grande masse des indigènes
taillables et corvéables à souhait grâce au système du travail forcé. « La
France, disait-il, seule est capable de travailler pour l’avancement de la
race noire ». En 1921, il est élu président de la commission sur les
colonies. Entre 1931 et 1932, Blaise Diagne occupe le poste de sous-
secrétaire d’Etat aux colonies dans le gouvernement de Pierre Laval. Dans
son livre intitulé Blaise Diagne, Aly Khaly Dieng, présente le personnage
comme une marionnette entre les mains de l’homme blanc.
A sa mort en 1934, il a eu droit aux hommages des différentes
obédiences françaises. A Dakar, les Lébous ont refusé son inhumation
dans leur cimetière. En dépit de fortes pressions des autorités coloniales,
ils sont restés dignes, fermes et résolus. Finalement, la dépouille mortelle
de celui qu’on appelle le premier député noir, trouvera sa sépulture dans
un petit coin, à l’entrée du cimetière des Abattoirs. C’est e le châtiment
réservé par l’Histoire à ceux qui tournent le dos aux intérêts de leur
peuple pour se mettre aux ordres de l’étranger. Ils tombent dans l’oubli.
C’est pour le ressusciter dans la mémoire collective que le président
Wade a donné le nom de Blaise Diagne à l’aéroport international de
N’Diass. Une insulte à la mémoire des milliers de morts africains dans la
boucherie de la première guerre mondiale-une offense à la morale- un
mépris des sénégalais. Mohamed Ibn Malick Sy, Van Vollenhoven et tant
d’autres seraient-ils morts pour rien?
Comme hier en 1918, Blaise Diagne arnaquait ses concitoyens au nom
d’une assimilation impossible. Comme aujourd’hui, Wade trompait son
peuple sous le manteau d’un nationalisme ombrageux. Ils ont, tous les
deux, en partage le simulacre maçonnique.
Tout le contraire de Mamadou Dia, ancien président du Conseil, pour qui,
l’immense amour qu’il a toujours porté au Sénégal, l’a rendu aimable.

Mamadou Ndiaye
Ndouck Fatick
Email : m.ndiaye33@yahoo.fr Tel : +221 33 949 12 22 ou 77 457 89 45

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