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lovers
EMMANUELLE ALT
Rédactrice en chef
ALEKSANDRA WORONIECKA
Rédactrice en chef mode
JENNIFER NEYT
Fashion & market editor
THÉODORA ASPART
Chef des informations mode et style
JADE GÜNTHARDT
Accessoires et bijoux
OHLMAN CONSORTI
Direction artistique
CAMILLE RIGOU-CHEMIN,
MARTIN HUGER,
ÉDOUARD MINEO
Graphistes
SOPHIE HAZARD
Secrétaire générale de la rédaction
ISABELLE GLASBERG
Secrétaire de rédaction
PAULINE AUZOU
Responsable photo
PAUL RICHMAN,
RICHARD STEPHENSON
Traducteurs Défilé Versace printemps-été 2018
KEREN ZENATI
Administrateur de la rédaction
FRANCIS DUFOUR
Directeur de la fabrication
CÉCILE REVENU
Chef de fabrication Dans le décor : c’est là que se sont précipitées nombre de collections
ANNA GRAINDORGE printemps-été 2018. L’ornement, l’imprimé, l’ajouré, le plissé, le coloré,
Assistante de fabrication le métallisé… s’allient en effet pour réenchanter les classiques, valeurs
DELPHINE ROYANT ajoutées d’un glamour éclairé et anticonformiste. Une richesse d’effets
Éditeur
et d’excentricités qui s’affiche brillamment au fil de ces pages concentrant
MURIELLE MUCHA,
CÉLINE DELACQUIS, le meilleur des catwalks. Apothéose notoire de cette fashion week :
CÉCILE BOUTILLIER, le final du défilé Versace, réunissant autour de Donatella les tops
SOPHIE MAAREK
Publicité planétaires fidèles à son frère Gianni, disparu il y a vingt ans, et qu’on
LAURENCE BERNHEIM n’avait plus jamais vues réunies depuis. L’un de ces hommages forts
Marketing et marquants dont seule la mode a le secret…
FABIEN MIONT,
BRIGITTE JUNCKER It was all in the decoration. This is the direction many of the labels headed for exuberantly to showcase
Diffusion
their Spring-Summer 2018 collections. Ornamentation, prints, openwork, pleating, colour and
VIOLAINE DEGAS
Directrice générale adjointe metallic lustre joined forces to give the classics a shot in the arm —the added values of enlightened,
XAVIER ROMATET
nonconformist glamour. A wealth of effects and eccentricities that stand out page after page, summing
Directeur de la publication up the very essence of the best of the runway shows. The climax of this latest fashion week was the
Versace show finale, which had Donatella surrounded by a host of international supermodels, who had
all worked with her late brother Gianni. Twenty years after his death, this was the first time they
had been seen together on the runway. It was one of those powerful, impressive tributes to which only
the fashion world holds the secret.
PRINTEMPS
C
/ÉS TÉ
RÉATEURS ILHOUETTES
ACCESSOIRES
LES PUBLICATIONS CONDÉ NAST S.A. SOCIÉTÉ ANONYME. PRINCIPAL ASSOCIÉ : THE CONDÉ NAST PUBLICATIONS LTD.
IMPRIMÉ EN FRANCE PAR IMAYE GRAPHIC. DÉPÔT LÉGAL NOVEMBRE 2017. DIFFUSION PRESSTALIS. ON POURSUIVRA
CONFORMÉMENT AUX LOIS LA REPRODUCTION OU LA CONTREFAÇON DES MODÈLES, DESSINS ET TEXTES PUBLIÉS
DANS LA PUBLICITÉ ET LA RÉDACTION DE VOGUE © 2017. LES PUBLICATIONS CONDÉ NAST S.A. TOUS DROITS RÉSERVÉS.
Photos défilés et couverture In Digital Images. LA RÉDACTION DÉCLINE TOUTE RESPONSABILITÉ POUR TOUS LES DOCUMENTS, QUEL QU’EN SOIT LE SUPPORT, QUI
Photos accessoires Clémence Le Vert. LUI SERAIENT SPONTANÉMENT CONFIÉS. DROITS RÉSERVÉS ADAGP POUR LES ŒUVRES DE SES MEMBRES.
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Tendances : bird songs
in digital images
Le retour de la plume, marque d’un chic très couture, utilisée jusqu’à l’excès : oiseau de nuit exubérant chez Saint Laurent,
effet fluffy-grungy chez Proenza Schouler, parade militaire glamourisée chez Nina Ricci.
Feathers are back, a hallmark of haute couture chic, taken to excess: exuberant night owls at Saint Laurent, fluffy/grungy effects at Proenza
Schouler, while Nina Ricci ratcheted up the glamour to the beat of military parades.
Par Théodora Aspart.
Tendances : silky
Quand l’imprimé foulard colonise la silhouette tout entière : envolée de brides cavalières chez Hermès,
extravagance eighties chez Versace, sérigraphie arty chez Céline.
When foulard prints take over the silhouette: a bevy of bridles at Hermès, 80s’ extravagance at Versace,
and artistic silk prints at Céline.
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Tendances : blooming
in digital images
Le semis de fleurs printanier revient, oui, mais… En all-over d’esprit 70’s chez Chloé, en plissé déconstruit-reconstruit
chez Y/Project et en mode «fitness à Versailles» chez Louis Vuitton.
Spring flower seedlings are making a comeback. Well, sort of. Chloé went for an all-out 70s’ mood, while Y/Project featured
deconstructed-reconstructed plissé, and Louis Vuitton sent out a line-up with a “Louis XVI at the gym” twist.
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Tendances : rise & shine
Coup d’œil sur les looks pailletés les plus aveuglants de la saison : caftan à chevrons néo-disco chez Marc Jacobs, combi brillamment
fleurie chez Dolce & Gabbana, iridescences de cristaux liquides chez Gucci.
A glimpse at the season’s most dazzling sequinned looks: kaftans with neo disco chevrons from Marc Jacobs, scintillating floral jumpsuits
from Dolce & Gabbana, and iridescent liquid crystals from Gucci.
Tendances : check-in
in digital images
Variations autour du tartan des college kids. Preppy, mais pas trop… Revu en mix & match ludique chez Miu Miu,
capitonné et effrangé chez Balenciaga, maximisé chez Burberry – socquettes pink en option.
Variations on a tartan theme for college girls. A preppy touch, but not overly so. Revisited with fun mix & match at Miu Miu,
padded and fringed at Balenciaga, and taken to the hilt at Burberry – with optional pink bobby socks…
Tendances : plastic art
L’avènement d’un style imperméable aux intempéries et, espérons, au temps qui passe : ciré spécial tailleur en tweed chez Chanel,
top polymérique chez Balmain, perfecto finitions paillettes chez Valentino.
Celebrating the emergence of a weather-proof, and hopefully, timeless style, with special waxed tweed suits at Chanel, polymerised tops at Balmain,
and sequinned-finish perfectos at Valentino.
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Une journée avec...
Lucien Pagès
Il fait partie de ces figures que l’on
croise non-stop dans les coulisses de
la mode... PR d’élite, représentant
marques qui buzzent et créateurs
pointus, Lucien Pagès nous a
entraînés dans l’une de ses journées
(épiques) de fashion week.
He is one of those people you run into all the time behind the fashion scenes. Elite press agent who represents labels that
buzz and leading designers, Lucien Pagès invited us to spend one of those (heroic) days with him during fashion week.
Par Sibylle Grandchamp. Photographe Vincent Desailly.
Lucien Pagès au cocktail organisé par Ralph Lauren.
page de gauche, vérification du placement des invités au défilé Loewe.
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To slip into the extraordinary scenarios that are part
and parcel of the fashion world, with greater ease, Lucien
Pagès invented the chameleon style. On a routine day during
de la mode, Lucien Pagès a his car. His driver was waiting for him that morning at the crack of
dawn to drop him off before anyone else arrived at the Loewe show, which
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Lucien Pagès says that he didn’t choose this profession. “Few people wake
up in the morning and say: ‘I want to be a press agent’. It happened up
on me. I dreamt of going to fashion shows, belonging to this world. Truly
being a part of it.” This native of the Cevennes, born under the sign
of Aries was right to follow his instinct: eleven years after he started out,
he is now in charge of 20 staff and 40 brands. In three years, his offices
have doubled in size and now span 400 square metres in the Rue de
Braque, in the heart of Paris’s Marais district.
de courtoisie, d’instinct et de vision. Rien, chez notre sujet, ne “In the beginning, the logical approach would have been for me to
trahit la moindre émotion – hormis peut-être une manière de become a designer. I knew all the major houses’ collections, I’d spent my
mâcher son chewing-gum un peu raide durant les pics de stress. youth filing magazine pages, recording video cassettes of fashion shows
Qui ne sont pas rares. on the eight o’clock news on TF1 or M6 — much more cutting edge!”
Annulation. Confirmation. Certains mots reviennent en boucle In 1993, he joined the Chambre Syndicale de la Couture Parisienne
au bureau. Sample traffic ? Un terme pour décrire la valse fashion school, then realised that he didn’t belong in fashion design. “You
quotidienne des coursiers chargés de pièces de mode prêtées aux have to know your limits. I felt that I would never be the best, and a
VIP ou aux rédacteurs de mode pour des shootings. Ne pas se shade naff.” American designer Adam Kimmel, who wanted to make a
tromper de destinataire, tamiser des milliers de mails, jongler name for himself in Paris, would become his first client, in 2006. A
entre SMS et coups de fil, intercaler les rendez-vous dans des novice in the profession, Lucien summoned his “fashion mates”, then,
plannings pleins à craquer... Pas le droit à l’erreur. «Il y a des one acquaintance led to another and he began to represent Vincent
événements qui ne sont rien dans le cadre de la vie mais qui, Darré, Olympia Le-Tan, Yazbukey, Christophe Lemaire, to name but
dans notre univers, prennent une importance considérable...» a few. The first major house he worked for was the Japanese Sacai
brand, founded by Chitose Abe. The story began with a text message
Lucien Pagès dit ne pas avoir choisi ce métier. «Peu de gens se from a friend: “Go and see my friend at Sacai, she dresses all the
réveillent un matin en se disant : “Je veux être attaché de presse fashion editors in the front row.” He flew from Paris to Tokyo and back
dans la mode.” Moi, ça m’est tombé dessus. Je rêvais d’aller aux just to see the show.
défilés, d’appartenir à ce monde… D’en être, quoi.» Bien en a pris
à ce Cévenol né sous le signe du Bélier de suivre son instinct :
onze ans après s’être lancé, le voilà à la tête d’un vaisseau de
20 personnes en charge de 40 marques. En trois ans, il a doublé
sa surface de travail qui s’étire désormais sur 400 mètres carrés
rue de Braque, au cœur du Marais.
«Au départ, la logique voulait que je devienne designer. Je
connaissais toutes les collections des grandes maisons, j’avais passé
Woman of influence
Par Sophie Rosemont. Photographe Andrew Woffinden. Réalisation Talia Collins.
Elle affiche 590 000 followers
sur Instagram et a intégré
la liste des 500 personnalités
qui comptent de Business
of Fashion. Cinq ans après
le lancement de son blog,
CAMILLE CHARRIÈRE
fait partie du cercle fermé
des influenceuses du système
mode. On l’a capturée entre
deux défilés.
BACKGROUND Née d’une mère prof et d’un père ingénieur,
Camille Charrière est la seule de sa famille à s’intéresser aux
versatilités de la mode. «Un jour, quand j’étais petite, se souvient-elle,
j’ai trouvé des sandales rose saumon que je voulais absolument car She recently topped 590,000 followers on Instagram
d’habitude, on m’en achetait toujours des bleu marine. Ma mère a fini and made it into the Business of Fashion 500 list
par céder, mais mon père, lui, a dit non et j’ai dû les rapporter.» of the people shaping the global fashion industry. Five
On ne devait parler qu’anglais chez les Charrière, sa mère franco- years after launching her Camille Over the Rainbow
anglaise ayant posé cette condition à son installation en France – d’où blog, Camille Charrière has entered the charmed
le bilinguisme de la demoiselle. Autre héritage lié à son éducation :
une vraie conscience écolo. «J’ai toujours été sensible aux questions
circle of fashion system influencers. We caught up
de surconsommation. Quand les marques me proposent de choisir
Camille between shows.
beaucoup trop de pièces à mon goût, je préfère décliner.»
NAISSANCE D’UNE BLOGUEUSE Après six années de BACKGROUND The daughter of a teacher mother and an engineer
droit, Camille Charrière bifurque vers la City : «J’ai fait ce choix father, Camille Charrière is the only one in her family to show an interest
pour pouvoir commencer à travailler très vite, d’autant que Londres, in the fast-moving world of fashion. “One day, when I was little,”
où j’avais décidé de vivre (et où je vis toujours) est une ville très she recalls, “I found these salmon pink sandals that I really, really wanted,
chère. Or, la finance s’est révélée, dès le premier jour, tout ce que because usually they always bought me navy ones. My mother finally gave
je détestais.» Elle ouvre un blog, «Camille Over The Rainbow», in, but my father said no, and I had to take them back to the shop.” English
pour écrire sur ce qui lui plaît vraiment, la mode. Elle le met à jour was the only language spoken in the Charrière household, her Franco-Brit
le soir ou pendant ses pauses déjeuner. Son blog joue bientôt le rôle mother having made that conditional on her settling in France – which
d’un «CV interactif», notamment auprès de net-a-porter, qui lui explains why Camille is equally at home in both languages. Another legacy
donne sa chance. Elle y travaille sur les contenus éditoriaux avant of her upbringing is a true eco-awareness. “I’ve always been conscious of
de rejoindre l’e-shop britannique MatchesFashion, en 2013. environmental issues and excessive consumption. When brands suggest
Au bout de quelques mois, ses employeurs lui demandent de choisir I choose too many items for my taste, I prefer to decline them.”
entre son blog et eux. La réponse fuse : ce sera le blog.
BIRTH OF A FASHION BLOGGER After six years studying
REPÉRÉE EN DÉFILÉS law, Camille Charrière opted for the City: “I made the choice so that
«C’est grâce aux fashion weeks que I could start working very quickly, especially as London, where I had
je suis sortie du lot. J’ai commencé decided to live (and still do), is a very expensive place. But right from day
à me rendre aux défilés avant les autres one, finance turned out to be everything I hated.” So she started a blog,
blogueuses. J’ai été photographiée, “Camille Over The Rainbow”, to write about what she really liked –
on m’a remarquée… C’est ce qui m’a fashion. She would update it in the evening or during her lunch breaks.
permis de percer.» Depuis, Camille Very soon, her blog came to be an “Interactive CV”, especially with
Charrière continue de courir Net-a-Porter, where she got her big break. She worked there on editorial
les shows et en profite pour réaliser content before moving to British e-shop Matchesfashion.com, in 2013.
les interviews qui nourrissent son After a few months, her employers asked her to choose between her blog
podcast Fashion No Filter, réalisé avec and them. No contest: she chose to blog.
une de ses amies, Monica Ainley.
«Sur Instagram, nos followers ne
s’intéressent pas particulièrement à la
ci-dessus, combi-pantalon Nathalie Dumeix, panier Birkin Bag Basket et
fashion week, qui est très bien relayée mules J. W. Anderson. à gauche, chemise Tibi, jean ELV Denim et boucles
par la presse. Mais c’est une période d’oreilles Anissa Kermiche x Rejina Pyo. page de gauche, veste Zara,
propice pour travailler avec de robe Ganni, T-shirt Acne Studios, collier Marlene Juhl Jørgensen, bracelet
nombreux acteurs de l’industrie.» Cartier, montre Omega et boucles d’oreilles Sophie Bille Brahe.
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SHOW STOPPER “I managed
to stand out because of the fashion
weeks. I started going to the shows
before the other bloggers and I got
noticed.” Since then Camille has
continued to frequent the shows and
takes advantage of them to do the
interviews that feed the Fashion No
Filter podcast she produces with a
friend, Monica Ainley. “Our
Instagram followers aren’t especially interested in fashion week, which gets
plenty of mainstream media coverage. But it’s a useful time to get up close
to a lot of people in the industry.”
#INSTAGRAM “When Instagram went live, most people didn’t
really see its potential. But us bloggers immediately began using it as a
showcase to get people coming to see what was happening on our sites.” As
time went by, the photo uploaded to Instagram began to be more than just
a teaser – it existed in its own right, even if it meant that the original
blogs were neglected. Camille has kept her own blog as a “personal space”
with op-ed pieces, never forgetting that was where she started out. But
her success is undoubtedly linked to the Instagram explosion and the way
the brands use it, aware of the power of this formidable communication
resource. In the early days, all you needed to do was upload a “small shoot”
with H & M to attract droves of followers. “Today, when a big brand
posts a photo of you, you get new followers, but people are following so
#INSTAGRAM «Quand Instagram est arrivé, la plupart des gens many people these days that you have to stand out from the crowd if you
n’ont pas vraiment saisi son intérêt. Nous, les blogueuses, l’avons tout want to grab them.”
de suite utilisé comme une vitrine pour donner envie aux gens de
venir voir ce qui se passait sur nos sites.» Avec le temps, la photo
HOW TO BE AN INFLUENCER Unlike some, Camille tells it
just as it is. When you ask her about being an influencer, her reply is less
postée sur Instagram ne se contente plus d’être un teaser, elle existe
than politically correct: “Bloggers have become influencers because the
par elle-même. Quitte à ce que les blogs originaux s’en trouvent
brands have decided to devote a share of their marketing budget, usually
délaissés. Camille a gardé le sien comme «un espace personnel» où
restricted to advertising, to them. In the early days, we were paid little or
elle s’exprime via des billets d’humeur, sans oublier qu’elle a
nothing, we did what we wanted, except that gradually, more and more
commencé par là. Mais son succès est clairement lié à l’explosion
brands began to take an interest in us. They now ask us to sign contracts
d’Instagram et à l’usage qu’en ont fait les marques, conscientes du
with such-and-such a product to post, on such-and-such a day and time,
pouvoir de ce redoutable moyen de communication. Les premiers
with a detailed specification.” Camille rejigs those restrictions in her own
temps, il suffisait de poster un «petit shooting» avec H & M pour
way, offering advertisers solutions far closer to her real persona. “The
que les abonnés affluent. Mais ça, c’était avant : «Aujourd’hui, quand
brands are seeking us out because of our point of view. You have to preserve
une grande marque poste une photo de toi, tu gagnes de nouveaux
it and not hide the fact from your followers that the post is sponsored.”
followers, mais les gens suivent tellement de monde qu’il faut sortir
du lot pour les intriguer.» GUEST LIST “Bloggers will often tell you they say no to everything,
INFLUENCEUSE, MODE D’EMPLOI Contrairement à but that’s just marketing guff! You can tell the difference between those
who are true to themselves and those who wear everything that’s thrown at
d’autres, Camille Charrière ne pratique pas la langue de bois.
them.” Ever since she started out, she’s applied the same rule: only accept
Lorsqu’on lui parle du métier d’influenceuse, quelque peu difficile
gifts from brands you really love. That said, she doesn’t turn down all
à délimiter, elle répond avec une clarté qui ne s’embarrasse pas de
offers that may be outside her fashion comfort zone, provided she’s allowed
politiquement correct : «Les blogueuses sont devenues
total creative control: “If I can adopt an item that in theory isn’t my style,
influenceuses car les marques ont décidé de leur consacrer une part
and if the brand is OK with me taking a different angle with it, why not
de leur budget marketing, habituellement réservé à la publicité.
work with them? If they won’t budge, then, on the contrary, the answer’s
Au tout début, on n’était pas ou peu payées, on faisait ce qu’on
no. A walking billboard I’m not. Forcing a total look on me that’s already
voulait sauf qu’au fur et à mesure, de plus en plus de marques se sont
been decided won’t work.”
intéressées à nous. Elles nous font désormais signer des contrats
avec tel produit à poster, tel jour, à telle heure, avec un cahier des
charges précis.» Contraintes que Camille reformule à sa guise,
proposant aux annonceurs des solutions qui lui ressemblent
nettement plus. «Si les marques viennent nous chercher, c’est pour en haut à gauche, pull Ganni, boucle d’oreille Anissa
notre point de vue. Il faut le garder ! Et ne pas cacher aux followers Kermiche x Rejina Pyo, jean ELV Denim et baskets Céline.
le fait que le post soit sponsorisé.» à droite, jupe, veste et boots Mango, et sac Loewe.
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GAUGING YOUR AUDIENCE Recently, Instagram
began drawing up statistics on followers that the bloggers can then
pass on to the brands. In Camille Charrière’s case, 82% of her
followers are women aged 25-34, the top 3,000 of whom live
in London, Paris, and New York. In short, women just like her.
Although the number of followers counts, knowing who they are
is also important. Being followed by teens, for example, generates
more likes, but less influence. “The idea isn’t to have a fan club that
approves everything with no supporting commitment.” Time was
when the brands simply had to trust the bloggers. These days, the
new data have changed everything as influence becomes a metric
that can be measured, even if Camille isn’t happy with the idea:
“On Instagram, you find celebrities who nurture a particular
universe without attracting thousands of followers, whereas others
have followers in their millions but don’t generate any results for
the brands.” So the calculation is more complex that it seems…
:+$7$%2877+()8785(" Fully aware that fashion is an
industry, Camille is relishing her good fortune of making it into the
Business of Fashion 500: “You really are out there on a limb when you’re
a blogger – you don’t necessarily have a mentor or an advisor, so it’s pretty
ci-dessus, robe Alessandra Rich. en bas, top et ceinture Acne, tough. You have to trust your instincts. I know that I do a lot more than
pantalon Joseph et mules Tibi. Coiffure Declan Sheils. Mise en beauté just writing a blog, but it’s great when others realise it too.” Her intuition
Rachel Singer Clark. as to what the future holds is that the scramble for followers that is
currently key won’t be able to go on for much longer. “It’s becoming an
unhealthy obsession. Today, there are so many profiles on Instagram that
INVITÉE DE MARQUE(S) «Les blogueuses racontent souvent you can keep scrolling forever. That’s why I created my podcast – I needed
qu’elles disent non à tout, mais c’est du bla-bla marketing ! On fait to go back to a more laid-back content creation – to do audio, not video.”
vite la différence entre celles qui sont fidèles à elles-mêmes et celles Which means that we’re counting on her to come up with ever more
qui portent tout ce qu’on leur propose.» Depuis ses débuts, elle ingenious ways of telling it like it is.
applique la même règle : n’accepter des marques que des cadeaux qui
sont de vrais coups de cœur. Pour autant, elle ne décline pas toutes
les propositions éloignées de son univers, du moment qu’on lui offre
une totale liberté créative : «Si je peux m’approprier une pièce qui, a
priori, n’est pas mon style, si la marque est d’accord pour que je la
revisite, pourquoi ne pas travailler avec elle ? Si elle est inflexible, au
contraire, c’est non. Je ne suis pas un panneau publicitaire sur pattes.
M’imposer un total look déjà pensé ne peut pas fonctionner.»
SE MESURER À SON AUDIENCE (OU PAS)
Depuis peu, Instagram dresse des statistiques sur les abonnés
des blogueuses, qu’elles peuvent ensuite transmettre aux marques.
Concernant Camille Charrière, il s’agit de 82 % de femmes de
25 à 34 ans, dont les 3 000 principales résident à Londres, Paris et
New York. Bref, des filles qui lui ressemblent. Si le nombre de
followers compte, savoir qui ils sont a son importance. Être suivi
par des lycéennes, par exemple, génère plus de likes mais moins
d’influence : «Il ne s’agit pas d’avoir un fan-club qui valide tout sans
engagement derrière.» Il fut un temps où les marques devaient
se contenter de faire confiance aux blogueuses. Désormais, ces
nouvelles datas changent la donne. L’influence devient une donnée
mesurable... Même si Camille s’oppose à ce constat : «On trouve
sur Instagram des personnalités qui cultivent un univers singulier
sans récolter des milliers de followers, alors que d’autres font
exploser les compteurs, mais n’apporteront aux marques aucun
résultat.» Calcul plus complexe qu’il n’y paraît, donc…
(7/ǡ$9(1,5b" Camille Charrière savoure sa chance de figurer
dans la liste des 500 de Business of Fashion : «On est vraiment
livrée à soi-même quand on est blogueuse, on n’a pas forcément de
mentor ni de conseiller ; c’est assez dur. On doit faire confiance à
son instinct. Je sais que je fais bien plus que tenir un blog, mais que
les autres s’en rendent compte, c’est merveilleux.»
Son pressentiment pour le futur est que la course aux followers
qui est actuellement le nerf de la guerre ne va pas pouvoir durer
très longtemps. «Ça devient une obsession malsaine. C’est la raison
pour laquelle j’ai créé mon podcast, j’avais besoin de revenir
à une création de contenus plus sereine, de faire de l’audio et
non du visuel.» Autant dire qu’on compte sur elle pour trouver
de nouvelles manières ingénieuses de s’exprimer…
Interview :
Editor’s picks
Après vingt ans de journalisme de
mode, elle a ouvert à Milan
10 Corso Como, le tout premier
concept-store – celui même pour
lequel l’expression a été inventée par
une sociologue italienne, en 1991.
Avec dans l’idée d’en faire un
magazine vivant, ne reposant que
sur ses choix et son point de vue.
CARLA SOZZANI nous
a donné rendez-vous dans
son appartement parisien, à la fin
des quatre semaines de shows.
After 20 years as a fashion journalist, she opened 10 Corso Como, in Milan, the very first concept store – for which
the terms was invented by an Italian sociologist, in 1991. The idea was to create a living magazine, based solely
on her own choices and vision. Carla Sozzani gave us an interview in her Paris flat, after four weeks of runway shows.
Par Théodora Aspart. Photographe Iorgis Matyassy.
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JEy aitNE
“qu’il PENSE PAS
une mode d’aujourd’hui et une mode d’hier. Ce qui est intéressant,
beau, unique, ce qui est créé par quelqu’un qui a une voix et ne copie pas
les autres, c’est toujours de la mode.”
“I don’t think there’s such a thing as today’s or yesterday’s fashions. What’s interesting,
beautiful and unique about it, is that when it’s created by someone who has their own voice
and doesn’t copy from others, it’s fashion, always.”
How did you get into fashion? I’ve always loved it. I was passionate
about it even when I as a little girl. I started out in 1968, when I was 21.
If you work it out, it’ll be 50 years next year. I was a student at the time,
but university, in Italy just as in France, was in the throes of anarchy.
Comment en êtes-vous venue à la mode ? J’ai toujours adoré One of my mother’s friends offered me a job working with her. She had a
ça. Petite fille, ça me passionnait déjà. J’ai commencé en 1968, small magazine, which covered everything from baby clothes to patterns,
j’avais 21 ans. Ça fera cinquante ans l’année prochaine, si vous cooking and haute couture. I took an interest in everything and loved
faites le calcul. À l’époque, j’étais étudiante, mais l’université, it all. I then worked on all the special issues of Vogue Italia, children’s
en Italie comme en France, c’était un peu l’anarchie… Une amie clothes, jewellery, brides, and so on. I also launched Italian Elle, but
de ma mère m’a proposé de travailler avec elle. Elle avait un petit I was fired after a few months! (laughs)
magazine où on trouvait de tout, de la layette aux patrons, de
A decisive encounter? With Anna Piaggi [the fashion journalist and
la cuisine à la haute couture. Je me suis intéressée à tout et j’ai tout
a leading figure of Italian Vogue in the 80s and 90s] and her husband,
aimé. Quelle meilleure formation ? Par la suite, j’ai travaillé sur
the photographer Alfa Castaldi, who I worked with from 1969 on. They
tous les numéros spéciaux de Vogue Italia, les hors-séries enfants,
were my mentors. She was truly passionate about fashion, and introduced
bijoux, mariage… J’ai aussi lancé le Elle italien… Mais j’ai été
me to her friends, Manolo Blahnik and Antonio Lopez, and he was an
virée après quelques mois ! (rires)
incredibly cultivated man. They were free thinkers who taught me never
Une rencontre décisive ? Celle d’Anna Piaggi ( journaliste de to compromise.
mode, figure de Vogue Italia dans les années 80 et 90, ndlr) et de
How did 10 Corso Como come about? When I left journalism,
son mari, le photographe Alfa Castaldi, avec lequel j’ai travaillé
I started out by setting up a small publishing house. I then opened a
dès 1969. Si je dois citer mes mentors, ce sont eux. Elle, qui était
photography gallery, in 1990, at 10 Corso Como. And an adjoining
tellement férue de mode, qui m’a présenté ses amis Manolo Blahnik
bookshop. After a year, I started to miss the fashion world. So I had the
et Antonio Lopez, lui, qui avait une culture étourdissante…
idea of incorporating a shop that would be like a living magazine, with
Des gens libres qui m’ont appris à ne pas faire de compromis.
my favourites, my vision of things. When it comes down to it, it’s another
Comment est né 10 Corso Como ? Quand j’ai quitté la presse, way of doing journalism. I added the restaurant later on. No one bats
j’ai commencé par fonder une petite maison d’édition. Puis j’ai an eyelid today, but 27 years ago, people were surprised that candles and
ouvert une galerie de photo, en 1990, au 10 Corso Como. Et une plates were displayed next to designer clothing. They would take a closer
librairie attenante. Au bout d’un an, la mode m’a manqué. J’ai donc look, think about it, then asked if they could come in.
eu l’idée d’intégrer une boutique qui serait comme un magazine
Which brands did you showcase right from the outset? Maison
vivant, avec mes coups de cœur, ma vision. Une autre façon de
Margiela, Comme des Garçons, Azzedine Alaïa, Prada among others.
faire du journalisme, finalement. S’est ensuite ajouté le restaurant.
Tout ça n’a l’air de rien aujourd’hui, mais il y a vingt-sept ans, And the brand you really feel you promoted? Margiela, perhaps.
les gens s’étonnaient que les bougies et les assiettes voisinent
Have you only ever followed your own tastes? Yes, because you
avec les pièces de créateurs. Ils approchaient, s’interrogeaient,
need to have a point of view and assert it. You can’t please everyone, that’s
demandaient s’ils pouvaient entrer…
a fact. So, the whole point of it, is taking your pick: choosing the pieces and
Quelles marques ont été présentes dès le début ? pairing them.
Maison Margiela, Comme des Garçons, Azzedine Alaïa, Prada…
What is your view of today’s fashions? I don’t think there’s such a
Celle que vous avez vraiment le sentiment d’avoir poussée ? thing as today’s or yesterday’s fashions. What’s interesting, beautiful and
Peut-être Margiela. unique about it, is that when it’s created by someone who has their own
voice and doesn’t copy from others, it’s fashion, always.
N’avez-vous jamais suivi que vos propres goûts ? Oui, parce
qu’il faut avoir un point de vue et l’affirmer. On ne peut pas plaire But the business isn’t the same today as it was in the past…
à tout le monde, c’est un fait. Alors, tout l’intérêt de la chose, True. When I was starting out, ready-to-wear hardly existed. I watched
c’est l’editing : choisir des pièces, les associer. it grow. At the time, the world was a smaller place, and we exported
less. In today’s globalised world, it’s getting harder and harder for young
Quel regard portez-vous sur la mode d’aujourd’hui ? Je ne
designers to stay independent, if only for logistics purposes.
pense pas qu’il y ait une mode d’aujourd’hui et une mode d’hier.
Ce qui est intéressant, beau, unique, ce qui est créé par quelqu’un Which runway shows caught your eye this season? Comme des
qui a une voix et ne copie pas les autres, c’est toujours de la mode. Garçons, as ever. I really liked the Black collection. By the way, I hate
shows with 80 different looks, I think it’s absolutely pointless. In the 60s,
Mais le business d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier…
when Italian ready-to-wear began, everything took place at the Palazzo
C’est vrai. À mes débuts, le prêt-à-porter n’existait presque pas.
Pitti, in Florence. It was all very civilised. You were given a seat number,
J’ai observé son arrivée. Et puis, le monde était plus petit, on
which you kept all week; you got there in the morning and the shows were
ne s’exportait pas autant. Dans le contexte globalisé actuel, ça
put on, one after the other. There were just 16 looks per label, that’s all.
devient difficile pour un jeune créateur de rester indépendant,
16 looks, that’s enough to understand a collection. If you liked it, you
ne serait-ce que pour des questions de logistique.
went into the neighbouring hall to see the rest of the clothes and talk to the
Quels sont les défilés qui ont retenu votre attention, cette designer. There was a real rapport, that’s why people of my generation
saison ? Comme des Garçons, toujours. J’ai aussi beaucoup aimé still have such close ties.
la collection de Noir. Entre parenthèses, je déteste les shows de
80 passages, je trouve que c’est complètement inutile. Dans les
années 60, au début du prêt-à-porter italien, tout se passait au
Palazzo Pitti, à Florence. C’était très civilisé. On se voyait attribuer
une place qu’on conservait toute la semaine, on arrivait le matin
et les défilés se succédaient. 16 passages par marque, pas plus.
16 passages, ça suffit pour comprendre une collection. Si on avait
aimé, on passait dans la salle voisine pour voir le reste des vêtements
et discuter avec le créateur. Il y avait une vraie proximité, c’est pour
ça que les gens de ma génération sont restés très liés.
25
“LES GENS
privilégiés n’ont besoin de rien, alors
à quoi bon se précipiter pour acheter
une veste ? Est-ce qu’on ne peut pas
Y a-t-il encore de la place pour l’art dans la mode, quand prendre le temps de l’apprécier, plutôt ?”
toutes les considérations semblent d’ordre commercial ?
Je n’ai jamais compris ce que veut dire «commercial» parce qu’à “The well-to-do don’t need anything, so why rush
mon sens, ce qui est beau est commercial. out to buy a jacket? Couldn’t we take time to
enjoy it, instead?”
10 Corso Como a 27 ans. Colette, à Paris, en a 20
(et s’apprête, pour différentes raisons, à fermer). Après tant
d’années, les concept-stores ont-ils besoin d’être repensés ?
Franchement, dans mon cas, je ne sais pas ce que je devrais
repenser. Il me semble que la formule est toujours d’actualité.
Mais pour être honnête, si je n’avais fait que de la mode, j’aurais
Is there still room for art in fashion, when commercial
déjà fermé. La moitié de 10 Corso Como, c’est la culture et
considerations seem to be paramount? I’ve never understood
le restaurant, tout ça vit comme si c’était une piazza et c’est ainsi
the meaning of “commercial” because, in my opinion, what’s beautiful
que l’ensemble fait sens pour moi.
is commercial.
La bonne idée, c’est d’avoir fait de 10 Corso Como une
10 Corso Como is 27 now. Colette, in Paris, 20 (and is about
marque… Ça, c’est arrivé tout de suite. Coca-Cola nous a
to close down, for various reasons). After so many years,
approchés pour une collaboration en 1993. Puis, il y a eu Swatch,
do concept stores need to be rethought? Frankly, as far as
et tellement d’autres… Par ailleurs, notre logo, qui est assez drôle
I’m concerned, I don’t know what I should rethink. It seems to me that
(et qui n’a jamais changé) a été facile à décliner sur des shopping
the format is still contemporary. But, to be perfectly honest, if I’d only
bags et toutes sortes de petits objets. Et puis, il y a eu pendant
done fashion, I would have already shut up shop. Half of 10 Corso Como,
dix ans le concept-store 10 Corso Como-Comme des Garçons
is given over to culture and the restaurant. It feels like a piazza and it
à Tokyo, pour lequel on a fait beaucoup de co-branding.
is this, as a whole that makes sense to me.
Après Milan, Shanghai, Pékin, Séoul, vous préparez une
Turning 10 Corso Como into a brand was a great idea…
ouverture à New York pour septembre 2018. La singularité
That happened right away. Coca Cola approached us to work on a
de ce nouveau lieu ? Sa localisation, déjà. Il se trouve près de l’eau,
collaboration in 1993. Then, there was Swatch, and many others […].
Lower Manhattan, dans l’ancien marché au poisson. Je vais donner
What’s more, our logo, which is fun (and has never changed) was easy
de l’importance au restaurant : les jeunes ont besoin d’échanger,
to add to shopping bags and all manner of small objects. Then, for ten
et pas seulement par écran interposé. J’aime bien les voir se donner
years, there was the 10 Corso Como – Comme des Garçons concept store
rendez-vous chez 10 Corso Como, à Milan, pour passer du temps
in Tokyo, for which we did a lot of co-branding.
ensemble plus que pour s’acheter une paire de sneakers.
Vous êtes une militante de la «slow life» ? Absolument. After Milan, Shanghai, Beijing and Seoul, you are getting
Les gens privilégiés n’ont besoin de rien, alors à quoi bon ready to open in New York in September 2018. What are the
se précipiter pour acheter une veste ? Est-ce qu’on ne peut pas standout features of these new premises? The location, to start
prendre le temps de l’apprécier, plutôt ? with. The store is situated by the water’s edge, in Lower Manhattan, in
the old fish market. I’m going to showcase the restaurant: I think that
Le rythme de la mode s’est intensifié dernièrement.
young people need to communicate, and not just via digital screens. I like
Ça va trop vite ? Selon moi, oui. J’essaie de ne pas tomber dans
to see them arranging to meet up at 10 Corso Como, in Milan, to spend
l’obsession du «in and out», du changement perpétuel.
time together, rather than to buy a pair of sneakers.
Chez nous, il y a des chaises partout, on n’est pas pressés. Quand
on a ouvert, les gens s’étonnaient qu’on mette autant de soin Are you a militant for slow living? Most definitely. The well-to-do
et de temps à emballer leurs achats. Aujourd’hui, ils adorent ça. don’t need anything, so why rush out to buy a jacket? Couldn’t we take
time to enjoy it, instead?
Comment ajustez-vous votre sélection en fonction des
différentes villes ? Je trouve nécessaire d’intégrer des marques The pace of fashion has quickened lately. Is it too fast?
locales pour deux raisons : d’abord, parce que c’est pratique pour In my opinion, yes. I try not to fall into the trap of being obsessed with
travailler sur des collaborations, ensuite, parce que c’est une what’s in or out, or with constant change. In our store, there are
question de respect que de valoriser la création du pays où l’on chairs everywhere, we’re not in a hurry. When we opened, people were
s’implante. Ceci dit, je constate que passé un certain niveau surprised that we took so much care wrapping their purchases.
d’éducation et de culture, il n’y a pas une grande différence entre Nowadays, they love it.
les goûts d’une Française et d’une Chinoise.
How do you tailor your selection to the different cities?
Qu’est-ce qui vous anime encore, après presque I think you need to bring in local brands, for two reasons. Firstly, because
cinquante ans ? La curiosité. J’aime savoir ce qui se passe. J’ai it makes sense when you’re working on exclusive collaborations, and
parfois songé à arrêter. Mon entourage m’y a encouragée. secondly, out of respect, promoting the designs of the country you’re
On me disait : «Mais tu vas avoir 70 ans !» et je répondais que passé setting up in. That said, beyond a certain level of education and culture,
ce cap, soit, je me retirerais. J’ai eu 70 ans, et devinez quoi ?… there isn’t much difference between a French or Chinese woman’s tastes.
What still drives you, after nearly 50 years? Curiosity.
I love to know what’s going on. Now and then, I’ve thought of giving it
all up. My entourage even encouraged me to. They said:
“But you’re getting on for 70!”. I answered that I’d retire after that.
I turned 70, and guess what!?
26
Bijoux :
assumées, florilège
Ornements à fort caractère et baroqueries
de bijoux-statements portés sur les catwalks.
Ornaments with true personality and lavishly assertive pieces: a selection of jewels worn on the catwalks.
Par Jade Günthardt.
Andreas Kronthaler
Stella McCartney Chanel Versace for Vivienne Westwood Dior
28
Gucci Area Moschino Oscar de la Renta Isabel Marant
Saint Laurent
Tod’s Proenza Schouler Chloé Jeremy Scott par Anthony Vaccarello
Saint Laurent
Balenciaga par Anthony Vaccarello Proenza Schouler Sonia Rykiel Giorgio Armani
Prada Dries van Noten Lemaire Versus Versace Michael Kors Collection
Lunettes : Du masque futuriste à la monture
surréaliste, le meilleur de la saison, rien que pour vos yeux.
From futuristic masks to surrealistic watches, the season’s best, for your eyes only.
Par Jade Günthardt.
Dolce & Gabbana Stella Jean Gucci Stella McCartney Adam Selman
30
Moschino Off-White Paco Rabanne Calvin Klein
33
Beauté : Key Events Star junior, famille à succès, idoles intemporelles
et sexy...Voici les 4 événements qui ont affolé
les réseaux sociaux cette saison.
Presenting four events that set social media abuzz this season, from fashion starlets,
to hi-viz families, supermodels of yesteryear, and fab older idols. Par Carole Sabas.
34
landon nordeman ; in digital images ; versace ; victor virgile/gamma-rapho/getty images ; antonio de moraes barros filmo ; wire image/getty images ; dominique charriau/wire image/getty images
HISTOIRES DE FAMILLE
Plus fort que les squads de copines, les dynasties de mannequins
ont fait fureur cette saison. En surexposition partout (front rows,
podiums, réseaux sociaux ou soirées), les photos de famille ont
presque volé la vedette aux collections. À New York, Kim
Kardashian et Kris Jenner sont venues applaudir Kendall chez
Alexander Wang, avant d’orchestrer une semaine de campagne
devant les photographes de rue, à coups de latex et dentelles ALLURE INTEMPORELLE
transparentes. Chez Anna Sui, Bella Hadid a joliment prêté son Paris a déroulé le tapis rouge sur les Champs-Élysées pour deux
épaule à sa grande sœur Gigi, qui avait perdu une chaussure dans superstars, Helen Mirren (72 ans, 1,62 m) et Jane Fonda (79 ans,
la précipitation backstage. À Londres, Tommy Hilfiger a organisé 1,72 m). Les sexy seniors ont joué, avec une joie bien palpable,
son plan de défilé comme une double réunion de famille. Gigi, le rôle de mannequins amateurs, aux côtés d’Irina Shayk et
Bella et Anwar Hadid ont ouvert le show à grand spectacle, un trio de Doutzen Kroes. Idoles multigénérationnelles, surchargées de
jamais vu ensemble sur les podiums. Quelques looks plus tard, projets hollywoodiens, elles se sont fait les porte-étendards de
Georgia May et Lizzie, filles de la superstar Mick Jagger, ce nouveau féminisme américain, à la fois combatif et de bonne
ont redéclenché une avalanche frénétique d’Instagram Stories. humeur. Elles ont emboîté le pas, en live, à toutes ces nouvelles
Chez Burberry et TopShop, c’est Kate Moss et sa fille Lila Grace égéries de la génération F.A.B. (Fifty and Beyond), comme
(14 ans) qui ont rivalisé de blondeur glamour au premier rang. Maye Musk, mère du patron de Tesla et nouvelle ambassadrice
Pas de doute, comme dans les feuilletons de télé-réalité, les sagas de CoverGirl à 69 ans. Le trend des cheveux blancs sur un teint
familiales font désormais les meilleurs Audimat de la mode. radieux, assorti à une silhouette d’éternelle ado, est devenu
un classique joué par toutes les marques, d’Uniqlo à Balenciaga :
Families. Bigger than the squads of gal pals, modelling dynasties were
même Demna Gvasalia a glissé dans son show une senior
all the rage this season. Hyper-exposed everywhere, from front rows to
anonyme, aussi inspirante que le reste de sa cabine.
catwalks, and from social networks to after-parties, photos of family
gatherings nearly upstaged the actual collections. In New York, Kim Timeless look. Paris rolled out the red carpet on the Champs-Élysées
Kardashian and Kris Jenner were on hand to applaud Kendall at for two screen superstars, Helen Mirren (72, 1m62) and Jane Fonda
Alexander Wang, before organising a week-long campaign for the street (79, 1m72). Clearly enjoying the outing, the two older ladies of the silver
photographers, sexed up with latex and sheer lace. For Anna Sui, Bella screen played supermodels for a day alongside two of today’s supers, Irina
Hadid prettily lent her big sister Gigi a shoulder after she lost a shoe Shayk and Doutzen Kroes. Popular with all generations and with no
in the backstage rush. In London, Tommy Hilfiger organised his own intention of bowing out from Hollywood anytime soon, the two are poster
catwalk show like a double family reunion, as Gigi, Bella, and Anwar girls and spokeswomen for a new style of feminism – combative yet good
Hadid opened his Roundhouse spectacular – the first time all three had humoured. They fell in with the leading lights of the F.A.B. (Fifty and
featured on the same catwalk. Fast-forward a few looks to Georgia May Beyond) generation, embodied by Maye Musk (mother of the Tesla boss),
and Lizzie, the daughters of superstar Mick Jagger, who triggered at 69, the new ambassador for CoverGirl cosmetics. The trend for white
another perfect storm of Instagram stories. At Burberry and TopShop, hair and radiant complexions, twinned with the silhouette of an eternal
it was Kate Moss and her daughter Lila Grace, 14, who stole the front teenager is fast becoming a classic for all the labels, from Uniqlo to
row show with their blonde glam. It’s official: just as in TV family Balenciaga. Even Demna Gvasalia slipped an unnamed older walker
reality shows, family sagas make for great fashion box office. into his show, who was as inspiring as the rest of his squad of models.
35
Beauté: spotlight
Lorsque les coups de cœur beauté de la saison
prochaine nous inspirent dès aujourd’hui.
When next season’s beauty picks inspire us this season. Par Mélanie Defouilloy.
FIERCE EYELINER
Looks pop, imprimés vintage
et turbans Art Déco… En écho
à la collection Marc Jacobs,
qu’il a lui-même décrite comme
«décadente et exotique», Diane
Kendal a imaginé huit cat-eyes
différents pour intensifier
férocement le regard de chaque
top foulant le catwalk.
Pop looks, vintage prints and art
deco turbans, for starters.
Mirroring Marc Jacobs’ collection,
which the designer himself
BRAID GAME described as “decadent and exotic”,
Pour Jil Sander, Eugene Souleiman propulse l’art Diane Kendal dreamt up eight
du tissage de fibres un cran plus loin. En couronne, different cats’ eyes to showcase
démultiplié à l’infini ou sacrément graphique, with wild felinity each
le macramé capillaire n’a jamais été aussi pointu. of the top models’ looks as they set
foot on the catwalk.
For Jil Sander, Eugene Souleiman took the art of fibre
weaving a step further. Hair macramé, in the form of
a crown, boosted to infinity or infinitely graphic, has never
been so “edgy”.
36
GLOW ON
Aussi rose et scintillant que le sable des dunes sur le
set Fenty Puma by Rihanna, les pommettes
d’Adriana Lima, Taylor Hill et Adwoa Aboah n’ont
pas manqué de faire ricocher la lumière. Un look
brillant signé du glitter anarchist James Kaliardos.
As pink and lustrous as the sandy dunes on the Fenty
Puma by Rihanna set, Adriana Lima’s, Taylor Hill’s and
Adwoa Aboah’s cheek bones bounced off the rays of light in
no uncertain terms. A dazzling look that carries the
signature of glitter anarchist James Kaliardos.
gioconda & august ; in digital images ; landon nordeman
37
landon nordeman
Dior PARIS 39
gioconda & august
Etro
MILAN 141
gioconda & august
Marni MILAN 143
Tod’s MILAN 145
Philosophy di Lorenzo Serafini MILAN 147
Roberto Cavalli MILAN 149
gioconda & august
Missoni MILAN 151
2 MILAN
Dsquuared 153
D Black Gold
Diesel MILAN 155
156 MILAN
Trussardi
Jil Sander MILAN 157
158 MILAN
EmilioVPucci
Sportmax MILAN 159
160 MILAN
Blumarine
ErmannoScervino MILAN 161
Ralph Lauren MN
NEW YORK 163
E/HIVER 20
17–
AUTO
1818
FA L
L/
7–
W IN 01
TER 2
Calvin Klein 205W339NYC NEW YORK 165
courtesy of marc jacobs
Marc Jacobs NEW YORK 167
landon nordeman
Michael Kors Collection NEW YORK 169
Tom Ford NEW YORK 171
MN
E/HIVER 20
17–
AUTO
1818
FA L
L/
7–
W IN 01
TER 2
Phili p Plein NEW YORK 173
Victoria Beckham
174 NEW YORK
Alexander Wang NEW YORK 175
176 NEW YORK
Coach 1941
Tory Burch NEW YORK 177
178 NEW YORK
Oscar de la Renta
Carolina Herrera NEW YORK 179
Zadig &Voltaire
180 NEW YORK
Jereemy Scott NEW YORK 181
Fenty Puma by Rihanna
182 NEW YORK
Helmut Lang Seen by Shayne
S Oliver NEW YORK 183
Zimmermann
184 NEW YORK
Branndon Maxwell NEW YORK 185
Burberry LONDRES 187
PT
EMBRE 20
17
SE
EP
17
S
TE M ER 20
B
Emporio Armani LONDRES 189
Tommy Hilfiger LONDRES 191
MY
NOW FAL
TOM
L1
7
17
TO
M
LL
MY
N O W FA
192 LONDRES
J.W. Anderson
Chri
Christopheer Kane LONDRES 193
194 LONDRES
Joseph
Verrsus Versace LONDRES 195
196 LONDRES
Halpern
Gar
areth Pugh LONDRES 197
198 LONDRES
Maryam
m Nassir Zadeh
Zero+Maria Cornejo LONDRES 199
Dior ACCESSOIRES 201
Prada ACCESSOIRES 203
Louis Vuitton ACCESSOIRES 205
Chanel ACCESSOIRES 207
Saint Laurent ACCESSOIRES 209
210
Gucci ACCESSOIRES 211
Fendi ACCESSOIRES 213
Dolce & Gabbana ACCESSOIRES 215
Miu Miu ACCESSOIRES 217
Chloé ACCESSOIRES 219
Bottega Veneta ACCESSOIRES 221
Céline ACCESSOIRES 223
Balenciaga ACCESSOIRES 225
Givenchy ACCESSOIRES 227
Giorgio Armani ACCESSOIRES 229
Valentino ACCESSOIRES 231
Lanvin ACCESSOIRES 233
Ralph Lauren ACCESSOIRES 235
MN
E/HIVER 20
17–
AUTO
1818
FA L
L/
7–
W IN 01
TER 2
Burberry ACCESSOIRES 237
PT
EMBRE 20
17
SE
EP
17
S
TE M ER 20
B
Marc Jacobs ACCESSOIRES 239
Moschino ACCESSOIRES 241
Tod’s ACCESSOIRES 243
Bally ACCESSOIRES 245
Roger Vivier ACCESSOIRES 247
Giuseppe Zanotti ACCESSOIRES 249
Gianvito Rossi ACCESSOIRES 251
Jimmy Choo ACCESSOIRES 253
Loewe ACCESSOIRES 255
256 ACCESSOIRES
Hermès
Alexander McQueen ACCESSOIRES 257
258 ACCESSOIRES
Stella McCartney
J.W. Anderson ACCESSOIRES 259
260 ACCESSOIRES
Isabel Marant
Sonia Rykiel ACCESSOIRES 261
262 ACCESSOIRES
Versace
Balmain ACCESSOIRES 263
264 ACCESSOIRES
Christian Louboutin
Roberto Cavalli ACCESSOIRES 265
266 ACCESSOIRES
Coach 1941
Proenza Schouler ACCESSOIRES 267
268 ACCESSOIRES
Emporio Armani
Salvatore Ferragamo ACCESSOIRES 269
270 ACCESSOIRES
Victoria Beckham
Michael Kors ACCESSOIRES 271
272 ACCESSOIRES
Hugo Boss
Max Mara ACCESSOIRES 273
274 ACCESSOIRES
Kate Spade
Anya Hindmarch ACCESSOIRES 275
276 ACCESSOIRES
Carven
Tomasini Paris ACCESSOIRES 277
278 ACCESSOIRES
Kenzo
Mulberry ACCESSOIRES 279
280 ACCESSOIRES
Etro
Maison Margiela ACCESSOIRES 281
282 ACCESSOIRES
Nina Ricci
Giambattista Valli ACCESSOIRES 283
284 ACCESSOIRES
Santoni
Hogan ACCESSOIRES 285
286 ACCESSOIRES
Pierre Hardy
Francesco Russo ACCESSOIRES 287
288 ACCESSOIRES
Stella Luna
Sergio Rossi ACCESSOIRES 289
290 ACCESSOIRES
René Caovilla
Tabitha Simmons ACCESSOIRES 291
292 ACCESSOIRES
Charlotte Olympia
Manolo Blahnik ACCESSOIRES 293
294 ACCESSOIRES
Jacquemus
A.P.C. ACCESSOIRES 295
296 ACCESSOIRES
Michel Vivien
See by Chloé ACCESSOIRES 297
298 ACCESSOIRES
Stuart Weitzman
Philipp Plein ACCESSOIRES 299
300 ACCESSOIRES
Lancel
Jérôme Dreyfuss ACCESSOIRES 301
302 ACCESSOIRES
Mambrini
The Kooples ACCESSOIRES 303
304 ACCESSOIRES
Longchamp
Swarovski ACCESSOIRES 305
CONDÉ NAST INTERNATIONAL
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Wolfgang Blau, President
James Woolhouse, Executive Vice President
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