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Par commodité, le calcul des structures aux séismes est basé sur le concept de force,
alors qu'aucune force d'origine sismique réelle ne s'exerce sur elles. Lors des tremblements
de
terre, les structures subissent une mise en mouvement (de l'énergie cinétique leur est "
injectée
") et des déformations imposées. Leur survie en cas de séisme dépend davantage de leur
capacité à absorber cette énergie et à tolérer ces déformations, que de leur résistance pure.
On
observe effectivement que les structures ayant une bonne capacité à absorber l'énergie (par
stockage temporaire et par dissipation) se comportent mieux sous séismes destructeurs
qued'autres, plus " résistantes en soi ", mais qui n'ont pas cette capacité. Cette dernière est
conférée aux ouvrages lors de la phase de conception, qui est donc essentielle.
Hypothèses de calcul sismique générales :
- Un séisme impose aux constructions une suite d'accélérations violentes dont la durée peut
dépasser 1 mn. Cependant, le calcul réglementaire ne considère qu'une seule accélération
(supposée maximale), appliquée sans durée comme une force statique. Les deux situations
ne
sont pas comparables car la durée de secousses est un facteur de dommage important. Un
séisme long est en général plus destructeur qu'un séisme court plus fort.
- Pour le calcul aux séismes, les constructions sont considérées comme non déformées au
moment d'application des charges sismiques. Or, la période des secousses étant dans la
plupart des cas plus courte que celle de l'oscillation des ouvrages, les charges sismiques
sollicitent dans ces cas plusieurs fois les ouvrages déformés, avant leur retour en position
initiale. Leur action réelle est donc plus préjudiciable que dans le cas considéré par les règles
parasismiques.
- Le facteur le plus destructeur observé lors des tremblements de terre est la résonance des
constructions avec le sol. La résonance accroît considérablement les amplitudes d'oscillation
et, par conséquent, multiplie l'intensité des charges sismiques par un facteur important (les
charges sismiques sont proportionnelles aux amplitudes d'oscillation, appelées
" déplacements").
- La stratégie de protection parasismique réglementaire consiste à conférer aux
constructions
une ductilité suffisante pour éviter leur dislocation lors des oscillations imposées. On accepte
donc des dommages localisés (rotules plastiques) bien placés, économiquement réparables
ou
non, dans le but d'éviter l'effondrement de l'ouvrage sur les occupants.
- Le degré de ductilité, ou plus précisément de dissipativité car d'autres mécanismes de
dissipation entrent en jeu, est caractérisé pour le calcul par un " coefficient de
comportement".
Il s'agit d'un coefficient diviseur des charges sismiques ayant une valeur entre 1 et 8, selon la
dissipativité estimée de la construction.
Cependant, ce coefficient est global et forfaitaire et sa valeur peut parfois être très
surestimée
lorsque la structure comporte des zones susceptibles de rupture fragile (poutres ou poteaux
courts ou bridés, poutres sollicitées en torsion, changements brusques de section,
percements
importants, reports de charges, etc.), ce qui est loin d'être rare. La structure est alors
dimensionnée pour des charges inférieures à celles qu'elle pourrait subir. En outre, après la
division des charges par un coefficient de comportement, le calcul peut indiquer les
sollicitations de compression dans des sections dans lesquelles une traction ou un
soulèvement peuvent se produire.
- L'interaction sol-structure n'est pas prise en compte dans le calcul réglementaire. Son
incidence est le plus souvent favorable (dissipation d'énergie), mais les cas défavorables ne
sont pas rares (accroissement de charges dans le cas de certaines structures rigides).
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