Professional Documents
Culture Documents
spécialité: ENERGETIQUE
présentée par
Cláudia BARROSO-KRAUSE
le 9 Novembre 1995
Remerciements
et très particulièrement,
Executive summary
There are regions where the environment and climatic conditions do not threat physical
integrity of individuous. Nevertheless, they may affect their comfort. Despite of that, it is not
easy a task of changing behaviour to take into account building thermal response analyses, in
millenary process of architectural conception. The situation may became still more relevant
when tropical humid region are concerned. An architectural design comprising local cultural
aspects and construction techniques would no longer suffice.
This is the framework upon which this research were oriented for, aimed at
representing thermal models related to natural ventilation conditions at the first steps of the
architectural design. The chosen methodology has to face either architectural principles and
summer comfort. The results are shown through a "tableau de bord" (control display)
establishing relationships between architectural objects and comfort related objective functions.
Building elements are compared following their thermal behaviour. Creation or inclusion of
new elements are allowed. So are the creation of hierarchies that should guide the conception
phase.
Several icons were thus created defining architectural elements (say architectural
choices), each of them being associated to indexes representing their thermal influence.
Summing up different elements, different choices locally available, the project can be attributed
a comfort grade, which represents the quality of the design on a thermal comfort stand point.
By using the "tableau de bord", it would be possible to some extent to avoid or at least
better use thermal simulation software. Future research may add the " tableau de bord" to
those softwares. By the same token, the relationships with others areas (lighting, acoustics,
civil works,...) are thereby made easier.
The analytical methods used at the construction of the "tableau de bord" allow each set
of relevant physical phenomena to be represented. One is to study the phenomena involved,
split them all into objects (or sets of objects) representative of the architectural choices, by this
way establishing hierarchies. Ranges of thermal performance are then put together as a
function of the different architectural choices. With the aim of comparing different choices,
each icon is associated to an evaluation scale based on a decomposition of the heating grade-
hour.
The research works resulted in a prototype, so far representing a tropical humid region,
summer time, a night occupation typology with no mechanical climatisation.
However, other "tableau de bord" may be adapted, for instance including mechanical
climatisation (in such case, the evaluation scale could be presented in terms of energy
consummation - kWh). Deeper analyses of specific building elements would be possible as
well. At this regard, the research works have performed the analysis of an almost unknown
building element, i.e. the vegetation as a shelter cover. On icon was created to represent the
vegetation and its behaviour evaluated as a passive element.
v
SOMMAIRE
Page
Avant-propos 10
Conclusion 124
Annexes
Annexe 6 - Variation de l'irradiation solaire reçue par les façades et toitures selon 172
diverses orientations (Ch. 3.6.2)
Annexe 7 - Valeurs de coefficients utilisés dans le calcul du débit d'air (Ch.3.6.4) 173
Annexe 8 - Le calcul des coefficients d'échange thermique par convection pour la 174
climatisation naturelle (Ch. 2.4.2.1)
Annexe 9 - La linéarisation des équations à la puissance 4 pour les climats chauds 175
étudiés. (Ch. 2.4.2.1)
Annexe 10 - Exemple de tableau pour le calcul du rôle du végétal comme composant 177
de l'enveloppe -cas sans comble.(Ch 2.4)
Annexe 12 - Vol d'oiseau sur le confort d'été et sur quelques outils d'évaluation 189
architecturale. (Ch. 1.2.2)
Logi qu e ar abe
UnEntrepreneur commenceàsavoir tout sur tout maisfinit par neplusriensavoir sur rienet
ceci est dûencequi leconcerneàlafréquentationdesArchitecteset desIngénieurs.
MohamedMOKZOUNI, entrepreneur Irakien
Avant-propos
1d'après Wiston Churchill : "First man builds a house, afterwards the house builds him"
2
contrôle, d'ailleurs qui n'a pas réussi à apporter la satisfaction voulue.
Avant-propos 11
1de Khaldoun ZREIK dans l'Editorial de la revue Sciences et techniques de la conception, vol.1,n°1, 1992; Ed.
HERMES, Paris.
2 d'après Jacques Dreyfus, 30 ans après avoir écrit "Le confort dans l'Habitat", dans son livre "La société du
confort, quel enjeu, quelles illusions?"
3On se demande si cette limite est valide, quand on s'aperçoit de la façon dont certaines bêtes (le castor ou le
"joão de barro") construisent leur habitat.
4personnellement, la 1ère définition de "conception" dans le petit Robert me semble plus claire, malgré son
apparente différence avec notre sujet: "Formation d'un nouvel être dans l'utérus maternel à la suite de la
réunion d'un spermatozoïde et d'un ovule". La suite de ce chapitre le démontrera.
La conception architecturale 13
En résumé cependant, on peut dire que ce processus est découpé dans un but de
contractualisation, en diverses phases (esquisse, APS, APD, projet,...), caractérisées surtout
par le niveau de détail atteint:
THERMIQUE ARCHITECTURE
CONTRAINTES
PRATIQUE dossierd'appel
DU GENIE d'offre
CLIMATIQUE secteur commercial
programmation + client
(procédures:
ventiler,...) APS Client
PHENOMENES PROJET
PROJET 1/n CHANTIER
PHYSIQUES PROJET 2/n
PROJET 3/n FOURNISSEURS
ELEMENTAIRES PROJET 4/n
( λ, τ, α, E, ... ) PROJET n/n
5pour être réaliste, le mot "architecte" ici, et désormais, désigne quiconque conçoit pour bâtir et pas seulement
celui qui y est légalement habilité.
6d'ailleurs, il y a des approches différentes notamment par le "poids" attribué par chaque concepteur aux divers
critères disponibles, ce qui rend difficile la modélisation des processus de conception [PF92].
La conception architecturale 14
On remarque qu'en même temps, chacune de ces phases correspond à un certain niveau
de contraintes prises en compte et donc à une liberté de choix "inversement" proportionnelle à
l’avancement.
contraintes
Ainsi, on s'intéresse ici à la phase d'esquisse. Cependant, pour avoir une vision globale,
on abordera d'abord une phase précédente: celle qu'on décide d'appeler de pronostic et
diagnostic.
1.1.1 Le pronostic et le diagnostic
A partir de l'étude d'un climat, d'un site et d'un cahier des charges, le pronostic général se
propose d'établir et de hiérarchiser les meilleurs axes de conception à suivre, les stratégies les
plus réussies, en tenant compte plutôt de l'idée d'un profil d'occupation (type et période) à
respecter que de la connaissance d'un projet particulier.
habitudeset désirs
lebudget
lesparticularités
Figure 1. 3 - Les éléments de conception à prendre en compte du coté de l'usager
Leterrain
sesenvirons
sonpotentiel
Figure 1. 4- La représentation geo-climatique nécessaire pour le pronostic thermique
Le relevé de ces éléments extérieurs qui interviendront dans le projet se fait par un
processus en alternance dans une phase interdépendante qu'on appelle de diagnostic
thermique7. Les éléments repérés seront considérés comme des contraintes ou atouts dans le
processus de conception. C'est l'établissement d'un ensemble de valeurs propre à chaque projet,
qui l'identifiera et déterminera des prises de décisions spécifiques.
1.1.2 La phase d'esquisse
Ensuite, l'architecte commence à organiser cette masse d'informations selon son style et
en utilisant des images mentales retenues dans le cadre de ses choix culturels, budgétaires, etc.
C'est la phase d'esquisse, où sont établis les axes principaux du projet. L'architecte est alors
en train de minimiser les inconvénients rencontrés (voire de les annuler), et d'utiliser les atouts.
Pour cette composition optimale, il a besoin d'un va et vient continu avec la phase de
diagnostic.
C'est le moment précis du début de la conception, où l'on traduit par des images (ou
des traits) le brouillon (ou brouillard) d'idées venu de la phase de pronostic général (et non
seulement thermique). Cette phase se caractérise par la manipulation d'objets architecturaux
complexes à partir de prises de décisions. A ce stade là, l'architecte reste "flou" en ce qui
concerne la description physique de ces formes et éléments.
7partie intégrante d'un diagnostic global, qui n'est pas complètement achevée quand on passe à l'esquisse.
La conception architecturale 16
Mais, que savons-nous de ce confort? A la fois beaucoup et bien peu: beaucoup quand
on considère le volume des rapports, articles,..sur le sujet. Bien peu quand on examine la
possibilité de sa prise en compte dans un projet.
Ce chapitre propose d'abord de discuter les principaux enjeux dans l'optique thermique
d'évaluation d'un projet quelconque:
A
C A)- les possibilités climatiques du lieu
Si l'on réfléchit aux possibilités climatiques d'un lieu, où les phénomènes peuvent être
décrits à partir des données des stations météorologiques (parfois, des seules valeurs de
température sèche et d'humidité), on peut dire qu'elles constituent "l'identité énergétique" du
terrain, permettant de prévoir ce que l'on éprouve, sous certaines conditions climatiques:
La conception architecturale 18
Pour quantifier cette identité, on propose ici l'idée des dhnat (degrés-heures naturels)
d'un lieu. Ils représentent, pour un type de climat à étudier, son potentiel frigorifique et la
charge calorifique préliminaire à laquelle on doit s'attendre. Les dhnaturel,,définis comme la
valeur des dégrés-heures8 de la température de l'air en dehors d'une certaine limite se
partagent, entre des dhnat de confort et des dhnat d'inconfort. Le graphique ci-dessous illustre cette
approche:
Dans un but pédagogique on traduira d'abord la notion de confort (ou l'inconfort) par
des écarts de températures, même si l'on reconnaît l'importance de l'influence de l'humidité.
8il faudrait faire la différence entre le degré-heure décrit et celui généralement fourni par les stations
météorologiques. Celui-ci fait rapport à la quantité de chaleur perdue par un édifice durant cette saison et la
base de référence est toujours (ou presque) 18°C[PL92]
9ou à l'extérieur des deux limites, selon le cas
La conception architecturale 19
On peut aussi, faire référence à une température sol-air10 et aboutir à d'autres dhnat,
mais il semble raisonnable de choisir comme référence pour les climats tropicaux humides un
endroit soumis à un vent moyen et à l'ombre.
TER
GOV
JAC
Océan Atlantique N
Figure 1. 8 - Carte de Rio de Janeiro(partial), Brésil
Trois stations ont été retenues, dans un rayon de 100 km, soumises à des configurations
géographiques différentes:
- Jacarépaguá (JAC) est une plaine océanique (l'Océan Atlantique), coupée par
de nombreux lacs et marais et beaucoup moins urbanisée; La température varie pendant l'année
autour de 24,2°C avec une humidité relative de 77,9%.
Les valeurs retenues pour l'étude sont celles du mois de février (valeurs moyennes sur 5
ans), en saison d'été [BK90]. En ne disposant que des valeurs extrêmes et leurs heures
d'occurrence, une reconstitution préalable des données météorologiques pour une journée-
typique a été réalisée selon les algorithmes utilisés par le logiciel CASAMO-CLIM (voir
Annexe 1).
On remarque qu'à l'intérieur d'un même climat général, et pour les mêmes températures
de seuil de confort (19°C et 27°C), on obtient des dhnat très différents.
On observe aussi l'occurrence de dhnat d'inconfort liés non plus à la surchauffe, mais à la
sous-chauffe. Si les dhnat de confort et d'inconfort sont du même ordre de grandeur, on peut
espérer par une stratégie de déphasage arriver à un certain confort moyen.
Journées typiques d'été (22°S)
35 chaud
En outre, une analyse heure par heure des valeurs des dh (voir tableau suivant) permet
d'envisager des stratégies à adopter.
11Selon Dreyfus[JD60], en pays tropical, le climat d'altitude ne s'observe que pour une altitude égale ou
supérieure à 400m, quand le climat est comparable à celui des régions voisines d'altitude plus faible, mais les
minima de température tendent à être trop marqués en hiver pour qu'il y ait confort vrai.
La conception architecturale 21
Calcul des dh naturels d'inconfort pour les trois stations à Rio (Brésil)
(référence: Tconf max = 27°C; Tconf min = 19°C)
Rio Teresópolis Rio Governador Rio Jacarépaguá
h T air HR dh d'inc T air HR dh d'inc T air HR dh d'inc
1 20,48 81 confort 27,17 62 0,17 24,78 85 confort
2 19,62 84 confort 26,31 66 confort 24,26 87 confort
3 18,94 85 -0,06 25,65 68 confort 23,84 89 confort
4 18,47 87 -0,53 25,24 70 confort 23,56 90 confort
5 18,23 87 -0,77 25,1 71 confort 23,4 91 confort
6 18,27 86 -0,73 25,29 75 confort 23,49 91 confort
7 18,83 84 -0,17 25,86 82 confort 24,16 90 confort
8 19,88 81 confort 26,76 80 confort 25,4 86 confort
9 21,31 76 confort 27,91 75 0,91 26,98 80 confort
10 22,97 72 confort 29,22 68 2,22 28,64 74 1,64
11 24,68 67 confort 30,58 62 3,58 30,08 68 3,08
12 26,24 62 confort 31,89 55 4,89 31,05 64 4,05
13 27,5 59 0,50 33,04 50 6,04 31,4 63 4,4
14 28,32 57 1,32 33,94 48 6,94 31,33 64 4,33
15 28,6 56 1,60 34,51 45 7,51 31,11 68 4,11
16 28,48 56 1,48 34,7 46 7,7 30,77 65 3,77
17 28,12 58 1,12 34,56 48 7,56 30,29 67 3,29
18 27,54 59 0,54 34,15 50 7,15 29,72 69 2,72
19 26,77 62 confort 33,49 51 6,49 29,06 71 2,06
20 25,84 65 confort 32,63 53 5,63 28,34 73 1,34
21 24,79 68 confort 31,6 54 4,6 27,59 76 0,59
22 23,68 72 confort 30,48 56 3,48 26,83 78 confort
23 22,56 75 confort 29,32 58 2,32 26,09 81 confort
24 21,48 78 confort 28,20 60 1,17 25,40 83 confort
total jour froid (-) -2,26 0 0
total jour chaud 6,56 77,19 35,38
total journalier d'inconfort 8,82 77,19 35,38
Tableau 1. 2 - Etude horaire des dhnat d'inconfort pour les 3 stations
Si on compare les écarts rencontrés avec ceux des marges permises sous certaines
conditions (comme décrites en ISO 7243[IS82]et 7730[AS93] avec des valeurs de clo et met
attendues), on peut finir par les négliger à certaines heures, ce qui dirigerait les choix de
conception.
La conception architecturale 22
1.2.2 Les outils d'aide thermique: les atouts et les contraintes pour
l'architecture climatique d'été
L'architecture dite climatique maintient par nature, plus qu'une autre, des liens forts
entre l'environnement extérieur, le climat et l'intérieur. La complexité qui en découle incite les
concepteurs à utiliser des outils d'aide à la décision.
Les besoins de chaque phase du projet impliquent l'utilisation de différents types d'outils
d'aide à la décision. On trouve une classification intéressante en [PB88] à ce propos. Brejon y
classe les outils d'analyse thermique en quatre groupes:
- ceux destinés à la thermique d'avant-projet, à l'usage de l'architecte et du
thermicien;
- ceux appelé de la thermique du projet, à l'usage du concepteur, du contrôleur
et de l'installateur;
- ceux dont le but principal est la gestion technique, et dont le public est
l'exploitant et le gestionnaire;
- ceux créés pour l'audit à l'usage de l'exploitant et du gestionnaire.
Un relevé des outils disponibles (voir Annexe 12) montre qu'il en existe sous forme
"papier", et sous forme "informatisée"12.
Une fois les grands axes tracés, une phase très importante d'approfondissement du
projet démarre, et les outils de simulation y ont un rôle primordial. Ils doivent être capables de
reconstituer le scénario global attendu et d'en donner les réponses physiques (température
intérieure, humidité, éclairage, etc..).
12selon l'usage, le produit informatique logiciel reçoit le nom de didacticiel - pour la formation et de progiciel,
quand il est commercialisé. D'une façon générale, dans tout le contexte de l'énergétique du bâtiment, on trouve
plus d'une centaine de produits en France, rassemblés chez une dizaine d'éditeurs.
13et on ne rentre pas ici dans le monde de la méthode personnelle de classement.
La conception architecturale 23
Puisque chaque outil est destiné à une étape précise du projet pour un besoin propre,
on risque gros en les utilisant au mauvais moment. Par exemple, on ne peut utiliser les outils de
simulation dans la phase initiale qu'en leur attribuant certaines entrées "au hasard". Cela
empêche l'évaluation de l'importance des décisions réellement prises. En revanche, une bonne
utilisation d'un outil adapté aux besoins du début de conception, doit empêcher des
modifications capitales et tardives du projet, dont l'importance dans le coût global sont faciles à
imaginer.
Quelques points sont importants à remarquer pour l'usage de tous ces outils:
- les limites des zones décrites dans les diagrammes de confort ne doivent, en principe,
être considérées que comme indicatives, car des erreurs surviennent du fait des écarts des
conditions climatiques locales par rapport à celles qui ont servi de base à l'établissement
(amplitudes de températures, vitesse de vent). En définitive, l'efficacité des méthodes
constructives suggérées dépend aussi de la conception et de la construction du bâtiment.
- ils "cachent" les hypothèses sur le milieu étudié, et il faut donc toujours se repporter à
la bibliographie d'origine pour vérifier la pertinence du projet (climat + cahier de charges) avec
les limites d'utilisation des outils14.;
- ils traitent toujours de prévisions, c'est à dire, qu'ils donnent des indications
qualitatives, des statistiques sur un résultat final probable et non une évaluation précise d'un cas
particulier.
- pour les deux deux classes d'applications les plus importantes - l'aide à la décision et
l'aide au diagnostic - ils présentent le défaut d'exiger des utilisateurs la connaissance précise et
la saisie d'un grand nombre de données;
14Le climat tropical ne présente guère d'atouts pour l'établissement d'un bilan neutre (quand l'énergie non-
utilisée produite à l'intérieur de l'organisme est dégagée facilement par le corps) pour l'individu (voir annexe
12). Ainsi, dans le cas d'un projet d'atelier de travaux pratiques de lycée technique par exemple, cas non-traité
dans cette thèse [JA93], où l'homme arrive à produire par son activité, non les 80W prévus par la plupart des
diagrammes, mais environs 200W - une énergie dont il profite parfois à 20% pour son travail - une option
consciente pour un bon projet s'avère fondamentale pour qu'il puisse dissiper ces 80% et maintenir la
température d'équilibre vers les 36,7°C nécessaires.
La conception architecturale 24
- un outil n'est pas "créateur". Le plus développé des "systèmes experts" rêvés
ne fera qu'obéir à une série pré-conçue d'instructions.
- la plupart d'entre eux n'exposent pas d'une façon claire leurs limites
d'utilisation ou leurs hypothèses simplificatrices, ce qui amène souvent à des résultats
altérés17...
Pour la meilleure adaptation aux objectifs de cette recherche, il nous a semblé approprié
le choix d'un logiciel ayant, entre autres, les caractéristiques suivantes:
- avoir été conçu pour l'étude de la climatisation naturelle et être déjà validé;
- avoir une littérature scientifique d'appui disponible;
15dans les méthodes statiques, tous les échanges thermiques à l'intérieur du bâtiment et hors de lui sont
supposés se faire à chaque instant en régime permanent, ce qui revient à négliger tous les effets de l'inertie
thermique; l'ajout forfaitaire de classes d'inertie amène aux méthodes "quasi statiques". Les méthodes
dynamiques opèrent au contraire en régime sans cesse variable et permettent de définir divers aspects de
l'inertie thermique. La méthode harmonique part du principe que si un système linéaire est soumis à une
sollicitation sinusoïdale, sa réponse en sortie est elle-même sinusoïdale et de même fréquence, étant le signal
initial amorti et déphasé.
16Ainsi, comme exemple, SIMULA offre la possibilité de simuler aisément des serres accolées à un bâtiment.
Le transfert entre zones du rayonnement solaire n'étant pas possible pour CASAMO-CLIM, cette manipulation
y requiert des astuces et n'offre que des résultats précaires. L'humidité relative, facteur d'importance pour
l'étude du confort en pays chauds, est traitée dans CASAMO-CLIM pour le calcul de la température apparente
de la voûte celeste (température du ciel) et pour les simulations; elle est négligée - puisque de moindre
importance dans les climats tempérés - par SIMULA.
17Ceci est d'ailleurs très bien visualisé par l'étude menée à l'Ecole d'Architecture de Toulouse en 1992 par Jean
SOUM à la suite d'un banc d'essai effectué avec le SITERPA de UFSC, Brésil, où des saisies incorrectes ont
provoqué un jugement erroné à propos de la performance du logiciel Casamo-Clim.
La conception architecturale 25
- permettre la prise en compte de l'effet de l'humidité, par ses effets sur le confort d'été
(voir le chapitre suivant);
- avoir des sorties sous forme de données de température et d'humidité relative;
- prévoir la prise en compte des effets de masques sur les parois opaques et surfaces
vitrées;
- autoriser la prise en compte des phénomènes de microclimat;
Tout d'abord, le module initial permet une première définition des plans géométriques
du bâtiment et du site, ce qui fait connaître la valeur de la contrainte thermique et des
potentialités des masques solaires, lointains ou intégrés au bâtiment. Le deuxième module, une
fois les grands axes définis, décrit le projet, par l'introduction des matériaux18, apports internes
et dimensions spécifiques à la géométrie de l'enveloppe du bâtiment. Les résultats de ce module
peuvent amener l'architecte à modifier les surfaces d'ouvertures, la composition de certaines
parois ou même à introduire des masques. Ces modules s'enchaînent de manière logique depuis
l'introduction des données du projet jusqu'aux calculs finaux de température résultante et
d'humidité relative intérieure. Le logiciel permet ensuite d'étudier plusieurs variantes d'un
même projet de façon à obtenir des conditions d'ambiance aussi confortables que possibles en
période chaude.
Les sorties du logiciel ont été conçues pour faciliter la conception thermique de
l'envelopppe:
18Le logiciel possède des bibliothèques renouvelables de matériaux, parois et apports internes (valeur et profil).
La conception architecturale 26
(1) (2)
(3) (4)
Figure 1. 10 - quelques sorties graphiques du logiciel CASAMO-CLIM[CE85]:
1) flux journalier par plan de travail,
2) diagramme solaire d'une surface masquée,
3) évolution quotidienne de l'ambiance,
4) situation dans un graphique bioclimatique
Mais jusqu'où aller dans la description des objets par l'architecte lors de la conception
de son projet? Le but d'un outil d'aide à la conception architecturale en phase d'esquisse est
d'orienter le concepteur sur certaines voies, non d'évaluer ce qu'il a déjà décidé. Il est donc
important qu'on ne lui surcharge pas la réflexion et, qu'on ne lui pose pas de questions trop en
"aval" de la phase de conception en cours.
On propose ici un concept de "tableau de bord" qui rassemble les choix les plus
fréquents dans une certaine culture reliés à des modèles réduits de performance thermique19.
Ces choix sont réunis selon la systématique architecturale locale ou la hiérarchie thermique
pour le confort d'été. La base créée permet aussi l'inclusion de nouveaux objets, dans un but
didactique20.
Pour créer une méthode, on pose des prémisses pour la construction du tableau, réquis
nécessaires pour son usage par les architectes en début de conception, à savoir:
19 qui renseigne sur la plage des conséquences thermiques et aérauliques (voire lumineuses et acoustiques) sur
un résultat final probable.
20 si les explications à propos de la performance des systèmes passifs sont parfois difficiles à assimiler, les
concepts et les formes s'intègrent facilement dans le vocabulaire quotidien de l'architecte.
La conception architecturale 28
Pour ce faire, il propose un rapport entre les choix architecturaux disponibles pendant
la phase d'esquisse et la plage des conséquences thermiques et aérauliques (voire lumineuses et
acoustiques) constituant le résultat final probable. Ces choix sont réunis selon la hiérarchie
architecturale locale et la hiérarchie thermique pour le confort d'été. La transposition de
l'influence de tous les objets architecturaux du tableau de bord est faite à la même échelle, sous
forme linéaire. Des icônes représentent les principaux objets de la conception architecturale
comptant pour la performance thermique d'un bâtiment. La méthode du tableau de bord
décompose des éléments considérés comme inséparables, par le biais d'un artifice: l'évaluation
de leurs influences spécifiques par simulation.
- l'échelle du bâtiment:, intégration architecturale dans son site; on rassemble les acquis
de la bonne architecture extérieure;
- l'échelle d'une ville:on rassemble dans le territoire, des systèmes de maille, de liaison,
d'espaces intermédiaires, c'est à dire on propose la qualité en vue du potentiel "thermique"
disponible.
La conception architecturale 29
Dans cette thèse, on travaille sur la première échelle: celle du bâtiment, son enveloppe,
son environnement proche. Parallèlement au pronostic thermique, traité dans la thèse, la
méthode permettrait d'autres évaluations: l'acoustique, l'éclairage, le bilan environnemental, le
coût d'installation et d'entretien, la consommation équivalente de climatisation..., pourraient
être ajoutés.
21Certaines associations de procédés et matériaux sont considérées comme standard, selon la région: ainsi, pour
les couvertures, on retient l'inclinaison horizontale d'une dalle, celle d'environ 15° pour les plaques de
fibrociment et 25° pour les tuiles en terre cuite. De même pour le paramètre couleur extérieure, elle est sombre
pour les dalles , gris pour les plaques en fibrociment et entre rouge et crème pour la tuile en terre cuite.
La conception architecturale 30
Pour la quantifier, une méthode d'évaluation a été créée, à partir de Casamo [CE85] et
de la notion de degrés-heures naturels déjà utilisée. Il s'agit d'un indice qu'on appelle degrés-
heures d'inconfort.
L'indice des degrés-heures d'inconfort produits par une certaine variante du projet de
base est donc défini24 comme suit:
t 2 oc
+
dhinconf oc = ∑ ∫ [T res oc − Tccoc ] dt
t 1oc
L'inconfort (écart entre Tres oc et Tccoc ) est comptabilisé durant la période d'occupation
soit de t 1oc à t 2oc , seulement quand il est positif. Ce calcul est effectué par le biais d'un tableur
(voir Annexe 2).
Il mesure donc les écarts de température à la température maximal générés dans une
variante du projet. La valeur de référence pour le confort demeure 27°C (avec les corrections
décrites ensuite) et peut être modifiée selon l'activité et la région considérées.
La limite précédente est soumise à modification par l'étude IPT (voir tableau ci-
dessous) et ensuite à nouvelle correction pour l'éventuel effet de la vitesse d'air.
Le résultat est des données pour l'établissement de la température de confort d'été pour
un homme standard. Il fournit, parmi d'autres recommandations, un tableau de seuil de confort
pour la température de l'air à l'intérieur des ambiances, en fonction des conditions extérieures:
Te/HR* <45% 45%-60% >60%
> 30°C 29°C 27°C 27°C * - pour le mois le plus chaud:
30° >Te >28°C _ 27°C 27°C Te - température extérieure moyenne des
maximales journalières.
< 28°C _ 26°C 26°C HR- l'humidité relative extérieure moyenne des
minimales journalières.
Tableau 1. 3- Seuil de température de l'air en fonction de l'humidité, proposé par l'IPT
[IP81]
La conception architecturale 32
La correction pour l'effet de la vitesse d'air obéit à la formule suivante, ajustée par nous
sur les courbes de performance du diagramme de l'étude CSTB (ch.2.3.3 et [CS92]), (pour une
humidité absolue de 17g/kg d'air sec, soit 32°C et HR=57% ):
où:
Tableau 1.4 Des valeurs de la correction pour la vitesse d'air de la température de seuil
de confort de l'IPT, en degrés Celsius.
35,0
34,0
33,0
32,0
31,0
°C 30,0
29,0
28,0
27,0
26,0
25,0
T 0,06 0,13 0,50 0,80 1,00 1,50 2,00 3,00
CSTB
(0m/s)
On a créé un indice d'évaluation qui permet la comparaison entre variantes d'un projet.
Plus la note globale de la variante du projet est élevée, plus - au niveau thermique - le projet
réel deviendra inconfortable. On défini le dh d'inconfort comme l'intégrale de surchauffe du
projet sur la période d'occupation, ce qui a un sens physique.
Mais pour qu'une décision soit prise, le concepteur doit pouvoir aussi évaluer le surcoût
financier d'une option par rapport à une autre. Ceci lui permet une meilleure évaluation face au
prix d'installation (ou d'exécution) et de l'entretien de chaque option. Il nous faudrait donc une
évaluation du coût "financier" de l'inconfort thermique25.
Le dessin ci-après donne l’ordre de grandeur des apports existants dans un bâtiment,
dans le contexte tropical.
Pour l'obtention de la sensation dite de confort minimale, la plupart de ces apports doit
être rejetée (ou non reçue) par le bâtiment. Ce résultat peut être atteint soit grâce à un
équipement de climatisation + l'enveloppe constructive, soit par l'enveloppe constructive seule.
25A l'architecte le soin de comparer ce coût thermique, autre qu'au budget de l'oeuvre, à ceux des autres
domaines de son métier: l'acoustique, l'éclairage, l'ergométrie, l'esthétique, etc.
La conception architecturale 34
On obtient ainsi deux cas différents pour l'analyse financière des procédés constructifs:
- le cas climatisé: la température d’air intérieur est considérée constante (et confortable
par défaut26), et il y a variation du flux entrant dans le bâtiment. Dans ce cas, on évalue les
variantes en comparant leur prix d'exécution au prix de la consommation du système de
climatisation.
- le cas sans climatisation, objet principal de notre recherche: l'usager sent la
température résultante évoluer heure par heure et totalise des degrés-heures d’inconfort.
Le problème qui se pose donc ici, est d'avoir un calcul capable de "monétariser" les
degrés-heures, de façon à permettre une évaluation économique des variantes. Les ordres de
grandeurs de certains phénomènes peuvent être faibles, et l'architecte peut alors se demander
s'il faut en tenir compte.
En outre, très souvent on se trouve face à une situation d'ambiance non préalablement
prévue pour le conditionnement d'air. A ce moment, trois possibilités se présentent:
26la température ressentie résultante peut-être momentanément trop élevée dans certains cas, même si le total
journalier est correcte;
La conception architecturale 35
Pour avoir une évaluation relative du résultat des variantes et savoir si les variations
observées sont significatives, on se propose de déterminer une échelle de référence qui se situe
à l'extérieur des cas étudiés et représente ce qu'on pourrait faire de mieux pour un certain profil
d'occupation dans un certain climat. On a déjà les dh d'inconfort résultant des choix de
l'architecte, ceux résultant des conditions extérieures, les dhnaturels (chapitre 1.3.1). Il nous
manque seulement un repère sur ce qu'on pourrait faire de mieux dans le climat considéré.
Tid= (Text*0,96)-4°
où
La température de référence idéale est une température fictive, cela va de soi, mais qui
permet de garder une cohérence avec la température de calcul du tableau de bord. Elle permet
de déceler les éventuels dh d'inconfort de base, crées par le lieu pour la période d'occupation,
de rendre bien compte de la valeur d'un projet local performant et offre donc à l'architecte un
point de repère dans l'échelle de performance des projets (avec lequel apprécier son propre
choix).
27lesauteurs écrivent souvent la température du ciel de la façon suivante: Tc= Text*εc0,25; εc étant l'émissivité
équivalente du ciel, une fonction empirique de la température de rosée, selon Berger in Molle[NM84]; on a
retenu ici, par analogie, celle du mois de mars pour les Antilles (Guadeloupe), εc=0,85.
La conception architecturale 36
Ils répresentent ce qu'on pourra faire de mieux pour chaque climat étudié. Cette
notation permet de déceler les éventuels dh d'inconfort de base, créés par le lieu pour la
période d'occupation, de rendre bien compte de la valeur d'un projet local performant et offre
donc à l'architecte un point de repère dans l'échelle de performance des projets (avec lequel
apprécier son propre choix).
L'association proposée pour les choix se présente sous la forme d'un tableau de bord
applicable dans un cadre climat-scénario d'occupation. Des colonnes d'icônes représentent les
principaux objets de la conception architecturale comptant pour la performance thermique d'un
bâtiment. L'utilisateur pourra ainsi vérifier aisément la hiérarchie de ses choix dans un même
domaine.
La présentation des icônes doit permettre aussi bien l'analyse générale d'un bâtiment,
que celle d'une zone suffisamment importante, selon l'utilisateur, pour mériter d'être analysée à
cette phase-là.
La première section du tableau de bord se réfère, si elle existe (voir chapitre 2.3 plus
loin), aux influences du site, tel que nous l'avons défini: des groupes de phénomènes
particuliers à un terrain, pouvant augmenter ou affaiblir les valeurs prises par défaut dans le
tableau. C'est la section du pronostic thermique.
Elle permet un dépistage des phénomènes de base pouvant intervenir dans le choix des
stratégies à suivre et l'ordre de grandeur des performances thermiques du bâtiment. Ainsi,
peuvent y être présentés des scénarios de densité urbaine, d'intensité des vents, de relief
(altitude, proximité de la côte, etc..), de bruit et de pollution, d'orientation du terrain (s'il y en a
une déterminante pour le projet), de contiguïté, etc. C'est ici qu'on peut retrouver les
contraintes dues à la densité urbaine, ou dégager une situation géographique optimale.
Ainsi, à coté des influences dues à l'implantation - décrites dans la section pronostic -
on retrouve une section où sont notés les trois grands groupes de l'enveloppe constructive
responsables du confort d'été: la forme (et le volume), l'enveloppe elle-même (divisée en
toiture, surfaces opaques et translucides) et le débit d'air selon le type de projet (les ouvertures
effectives pour le renouvellement d'air).
La conception architecturale 37
zone de l'enveloppe
Forme/volume/hauteur Enveloppe:
N n= n= Opaque Translucide Overtures
1 n= n=
Toit ? n= ?
N ?
14
N
?
6,5 ?
?
Comble
45°
2 5
45°
2,50m<h<4,50
6
45°
8 -8
4,50m<h<8,00
10
8,00m<h
-12
12
La difficulté d'une telle démarche, quelque soit son utilité, vient de la constatation que
certains objets élémentaires constructifs sont très dépendants les uns des autres au niveau de
leurs performances. Mais, heureusement, l'observation nous conduit quand même à la
constatation qu'il y a une ressemblance de choix dans chaque style architectural, du moins dans
ce qu'on appelle l'architecture courante28. Et on fait appel à cette homogénéité de solutions
constructives pour rassembler les performances vis-à-vis du confort.
L'idée du tableau de bord se divise en deux: celle d'un tableau de bord "source" et des
tableaux de bord "exécutables", utilisables régionalement. Le schéma de la Figure 3.2 place les
tableaux de bord dans le processus de conception.
Ensuite, on veut créer un groupe d'icônes qui représente un modèle physique (équations
et variantes) indépendant d'un côté et un ensemble de matériaux constructifs rassemblés d'une
certaine manière d'un autre. Ils seront créés à partir de l'étude des recommandations de la
littérature en climatisation naturelle (ou artificielle, dans le cas spécifique des cas climatisés),
établies à partir de la bibliographie actuellement disponible, pour certaines combinaisons de
climat avec des scénarios d'occupation standards (bureau, école "matin", maison, usine, usine
24h/24h, etc..).
Ils doivent apporter une réponse de qualité au projet et ceci, non seulement dans notre
approche (la thermique dans la conception), mais aussi dans les autres domaines du confort des
ambiances et de la qualité du bâtiment (mise en oeuvre et entretien). C'est pourquoi on
cherchera à identifier les éléments répandus en architecture dans la plupart des cultures et en
même temps pour la climatisation passive, à préciser leur formulation et leur action, et à les
présenter accompagnés d'une note représentative de leur influence spécifique vers le confort
attendu. Ainsi, à chaque chiffre, placé à coté d'un objet de conception (ou d'un choix),
correspond en fait une méthode rassemblant les cas, leur interprétation physique et leurs
conséquences sur le projet final.
28l'architecture traditionnelle, ou celle qui correspond à environs 80% du bâti, où les proportions internes et les
choix de matériaux obéissent plutôt à un cahier des charges traditionnel qu'à une intention de créer un
monument...
29On pense surtout sur des cas où les coefficients sont faibles, comme par exemple, l'usage de l'inertie pour le
climat amazonien ou le rôle du microclimat pour des zones urbanisés;
La conception architecturale 39
Au cas où un choix n'a pas de modèle physique déjà décrit, il faut alors l'introduire dans
les tableurs de gestion du tableau de bord générique. Cette phase est illustrée au chapitre 2.4:
Inclusion d'un nouvel objet - le composant végétal.
30 grâce à cela, on créera comme exemple, le Cadre "ville ouvrière-habitation", décrit par un ensemble des
données météorologiques représentatives de l'été dans les banlieues de haute densité de population dans le sud-
est brésilien, plus un scénario d'heures d'occupation, issu des habitudes locales.
31 une partie de la bibliographie s'y rapportant est décrite dans ce travail, et les centres de recherches y font très
souvent des ajouts.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 39
"Logic, Logic,...
Logic is just the beginning
of the wisdom, not the end"1
Pour préparer un tableau, on aura donc besoin d'identifier et de hiérarchiser les sources
de chaleur, dans le projet d'architecture. Avant d'être réunies sous forme d'icônes thématiques,
ce sources le seront par domaine. Ces domaines devront représenter les étapes parcourues par
l'architecte soit dans la chronologie de ses prises de décision, soit au même moment, pour
chaque axe conceptuel.
Grosso modo, les climats et les interventions de l'architecte "se donnent rendez-vous"
sur l'enveloppe de la construction et aux environs proches. Ce dernier aspect influe en fait sur
la qualité des phénomènes qui atteignent le premier (la vitesse du vent, la température
extérieure de l'air, le rayonnement incident). Ainsi, la première petite hypothèse du tableau
consistera-t-elle à révéler les limites du microclimat du milieu et ses influences sur les prises de
décision, et la deuxième concernera l'évaluation de la cible3 ou du confort attendu selon les
choix effectués.
La difficulté d'une telle démarche, quelle que soit son utilité, vient de la constatation
que certains objets élémentaires constructifs sont très dépendants les uns des autres au niveau
de leurs performances. Mais, heureusement, l'observation nous conduit quand même à la
constatation qu'il y a une ressemblance de choix dans chaque style architectural, du moins dans
ce qu'on appelle l'architecture courante4. Et on fait appel à cette homogénéité de solutions
constructives pour rassembler les performances vis-à-vis du confort.
1La logique, la logique... La logique n'est que le début de la sagesse, et non sa fin. (Captain Spock, personnage
du film Star Trek VI - the undiscovered country)
2Antoine de Saint-Exupéry, dans "Le Petit Prince", Editions Galimard, Paris, 1946.
3 On remarque déjà dans cette définition de la cible deux notions différentes: celle de l'attente d'un résultat (et
non une prévision d'un résultat, comme dans les simulateurs), et celle du besoin de caractériser le confort
thermique. La première notion nous amène au chapitre 1.1 précédent; la deuxième, à la définition d'une "note
de confort", comme décrite dans le chapitre 1.2
4l'architecture traditionnelle, ou celle qui correspond à environ 80% du bâti, où les proportions internes et les
choix de matériaux obéissent plutôt à un cahier des charges traditionnel qu'à une intention de créer un
monument...
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 40
Dans tous les cas présentés ci-dessous, l'étude porte sur des "zones architecturales
d'intérêt thermique", importantes à ce stade de connaissance. Après un tri parmi les
phénomènes les plus importants de notre point de vue (l'apport thermique), on dégage des
"objets architecturaux" cohérents avec le lieu et l'occupation et logiques du point de vue de la
conception architecturale. En outre, ils doivent correspondre à des modèles thermiques
indépendants.
Cette décomposition peut se faire selon plusieurs méthodes. Nous avons comparé cinq
possibilités:
ere
1 méthode envisageable: l'analyse thermique simplifiée
- on regroupe ces entités en groupes d'icônes architecturaux dans la logique des choix
de conception.
Avantages et inconvénients:
- pas de performance relative par rapport aux conditions thermiques offertes (en base)
par un lieu naturel.
eme
2 méthode envisageable: la stratégie "projet réaliste" et des variantes
- on fait évoluer le bâtiment de référence selon des variantes et les résultats obtenus par
simulation sont exprimés en termes de dh d'inconfort apportés (ou pas) par la variante étudiée,
- on regroupe les variantes en groupes d'icônes architecturales dans la logique des choix
de conception.
Avantages et inconvénients:
Avantages et Inconvénients:
Avantages et Inconvénients:
- les dépendances des résultats sont ainsi un peu affaiblies ( voire annulées)
On a préféré la réunion des stratégies 2 et 4 pour la stabilité des notes déjà déterminées.
Mais on a modifié la référence. Celle-ci devient la température de projet fournie par le besoin
de l'usager (c'est à dire celle issue de son occupation) et corrigée par la valeur de l'humidité
rencontrée dans l'ambiance - voir chapitre 1).
On pense ainsi réunir les avantages jugés prioritaires au moindre coût. Au risque de
limiter le champ d'application de chaque tableau conçu, on garantit l'acquis de l'architecte -
qu'on interprète ici comme la mémorisation des notes déjà établies - que des futures mises à
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 43
jour du tableau ne changeront pas. On garantit aussi une lecture égale parmi des utilisateurs de
versions différentes.
2.1.2 Principes de la décomposition retenus
(3)
(1)
(2)
Figure 2. 2 - Une décomposition théorique d'un scénario bâti pour un cas de référence.
2e) on relève dans cet univers un bâtiment-type représentatif (où une ambiance
représentative), et on prend certains repères comme son volume, l'enveloppe usuelle, le
pourcentage et la disposition des fenêtres, l'existence et le type de comble, l'ombre portée, les
reliefs particuliers, etc.
3e) on fixe le scénario de référence pour un tableau de bord, donc certains repères
comme le bâtiment-type, un descriptif du profil d'occupation standard - pour des apports
internes divers - et la détermination d'un climat de base.
l'annexe 2); ceci pour la période la plus inconfortable - ici la saison chaude, à moins que des
contraintes d'usage5 s'imposent.
5e) maintenant on est capable d'effectuer une première analyse du cas de référence dans
l'optique du confort (confort d'été, dans notre cas). Pour cela, on modélise le bâtiment de
référence, et on l'optimise au niveau de l'implantation (pour le placer au mieux, soleil et vent,
sur le terrain), suivant ce que préconise l'annexe 12.
8e) on simule ce bâtiment de référence en commençant par les variantes portant sur la
zone considérée source principale des apports, pour cerner ce qui deviendra le groupe
principal. Les résultats comprendront des influences négatives minimales du relief et du
microclimat.
9e) on fait évoluer le bâtiment de référence selon des variantes rencontrées dans les
autres groupes créés, à partir des résultats retenus pour le groupe principal, et les températures
calculées par simulation sur les variantes sont exprimés sous forme de dh d'inconfort apportés à
ceux du groupe principal.
10e) après une analyse des résultats, on regroupe les variantes qui méritent de figurer
dans le tableau de bord en groupes d'icônes architecturales cohérentes dans la logique des
choix de conception.
Les études décrites auparavant nous permettent d'exprimer la "réussite thermique" d'un
projet - le confort - sous forme de couples acceptables - température/humidité - rencontrés à
l'intérieur d'un bâtiment. Les limites d'acceptation varieront en fonction des pays et des
activités. En tout cas, ce qui se trouve hors-limite est en zone d'inconfort et doit être supprimé.
Une note d'inconfort représentera cet inconfort.
Faute d'un scénario plus explicite, on se référera ici à la référence suivante comme seuil
de confort d'été pour un homme ayant 1 met d'activité: la valeur de la température "universelle"
de seuil de confort de 27°C corrigée selon deux études: les études IPT[IP81]concernant le
5On pourrait citer ici le cas de bâtiments scolaires standards où en général le mois le plus chaud correspond à
un mois de vacances scolaires.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 45
rapport avec l'humidité et, pour des cas où une vitesse d'air existe une deuxième correction par
le biais d'une formule extraite d'un diagramme du CSTB[CS92]; le chapitre 1.3.2 décrit avec
détail ces deux procédures.
Le but de l'utilisateur, comme dans les jeux de score, est d'obtenir, malgré les
contraintes de son cahier de charge (ou de son terrain), un certain nombre de points dans
chaque colonne et d'atteindre ainsi un N minimum au vu des contraintes et des atouts.
Il pourra ainsi vérifier la hiérarchie de ses choix dans un même domaine. De plus, une
telle méthode lui permettra de compenser un mauvais choix, auquel il a dû se soumettre
(comme la taille et la forme d'un terrain donné) par son travail.
L'important dans cette phase du travail consiste à transposer l'influence de tous les
objets architecturaux du tableau de bord (déjà identifiés à des modèles physiques
indépendants), sur une même échelle, et si possible, sous forme linéaire, afin d'obtenir une
bonne lecture du tableau.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 46
La méthode du tableau de bord décompose des éléments jusqu'ici considérés (en toute
justesse) comme inséparables, par le biais d'un artifice: l'évaluation de leurs influences
spécifiques, surtout par des résultats de simulation. Or, cet objectif conduit à manipuler un
grand nombre de variables, ce qui rend difficile, voire empêche une analyse des résultats et la
décomposition des influences spécifiques. Ainsi, on a pris le parti de fixer certains éléments du
projet, qui en général le sont déjà par défaut. Si l'option esthétique, structurelle ou les désirs du
client peuvent changer au long du travail de conception, en revanche, on admet comme établies
depuis le début de ce processus certaines informations, telles que: le lieu du projet (ou au
moins la région) et le profil de l'usager. C'est ce qu'on a convenu d'appeler des scénarios
socioculturel et géographique.
Toutes les valeurs repérées dans une région pour les éléments sélectionnés dans le
tableau (forme, toiture, ouvertures, etc..) doivent y être même (et surtout) celles dont la
performance est négative. En plus, d'autres icônes, représentant des manières de bâtir non-
habituelles, mais dans la plage des options possibles (du point de vue du marché et des
limitations climatiques) doivent être incluses. C'est ce "mélange" qui permettra l'intégration des
nouvelles techniques et la conservation de celles issues de l'architecture vernaculaire locale.
On peut démontrer dans une perspective historique que l'homme peut avoir un rôle
encore plus déterminant que le climat sur la façon de bâtir et en conséquence sur le confort
atteint (rôle décrit dans l'annexe 3). De plus, en général, la maîtrise des éléments de la Nature
est plus facile que celle des "éléments" (enjeux) humains. Néanmoins, comme on l'observera
dans cette même annexe 3, ce que l'homme crée, l'homme peut le changer...
Le grand pari qui concerne aujourd'hui l'architecte est l'obtention de la satisfaction des
besoins de sensations et d'humanité du futur habitant. Ces besoins correspondent aux
"solutions d'hygiène", pour reprendre l'expression de l'époque de Pasteur, mais maintenant bien
au-delà des valeurs minimales, pour la satisfaction des besoins physiologiques et
psychosociologiques[AL92].
Est architecte celui qui permet aux usagers de bien ressentir les nouveaux espaces, de
faire le lien entre le passé et l'avenir. Concepteurs de l'aménagement et de l'espace qui
détermineront le cadre de vie, il leur faudrait seulement, peut être, réintégrer dans cet énorme
acquis, l'échelle humaine. Puisque il y a confort et confort: le confort tout court qui défini la
norme du bon logement et le confort, comme dit très bien [JD90] discret, plus subtil, qui
ignore la norme et que la norme ignore. C'est la recherche du chapitre 2.2.1. A la charnière
d'un savoir historique traditionnel et vernaculaire, on doit savoir intégrer, d'instinct et
d'expérience, les données naturelles du site et de son climat aux possibilités nouvelles des
sciences et des techniques.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 47
Les données géographiques, qu'on pourrait aussi appeler climatiques, se rapportent tout
d'abord au microclimat et seront traitées dans le tableau dans une zone qu'on appelle zone de
diagnostic. Ce qu'on fixe pour le tableau de base ce sont les données extérieures comme la
durée de l'ensoleillement, les valeurs du rayonnement incident, de la nébulosité, de la
température et de l'humidité relative, et, en général, du régime principal des vents incidents et
de la valeur de l'albédo des environs6.
Pour rechercher l'appartenance d'un climat à une zone climatique prise en compte dans
un tableau de bord, on compare le graphique établi (disons avec les moyennes mensuelles des
maxima et des minima de température et d'humidité pour la période considérée) sur le
diagramme psychrométrique pour le climat considéré avec celui de stations de référence.
Dans le domaine du microclimat il y a une limite, au delà de laquelle le sujet devient une
étude d'urbanisme, échappant aux interventions architecturales. Ainsi, l'étude ne doit concerner
ici que l'impact du milieu proche du bâtiment7 sur sa performance. En fait, on cherchera à
identifier les éléments du terrain capables de modifier d'une façon sensible les données
standards des stations météorologiques8. Ce qui nous intéresse ici sont les procédures
accessibles au concepteur standard pendant la conception d'un projet de bâtiment.
6En principe, le fait d'avoir déjà établi le niveau d'urbanisation dans le scénario socioculturel, nous amène à un
aperçu d'une surface typique et par conséquence d'une valeur d'albédo de sol. En revanche une étude dirigé vers
les effets d'implantation, à niveau urbaniste, pourrait fixer d'autres paramètres, comme le bâtiment entier et
faire varier le régime des vents, par l'effet Venturi par exemple et le paramètre mentionné.
7Qu'il soit naturel ou déjà modifié par l'homme.
8On sait que les données mesurées qui servent de référence à la conception du projet, le sont suivant des règles
très précises, capables d'enlever des phénomènes particuliers, et donc en général, fiables.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 48
habitudes et desirs
budget
points
spécifiques
réglementation
Le terrain,
Cahier des charges ses environs
ses potentialités
Il faut bien clarifier les phénomènes méritant vraiment d'être pris en compte dans la
phase d'esquisse et pour chacun d'eux déterminer:
Ensuite, il faut les représenter avec le même langage que les autres objets
architecturaux faisant partie de la "table d'orientation" de l'architecte (table d'orientation
intellectuelle, ou abaques ou logiciels).
9offrirà l'architecte, dans son langage, les différents phénomènes physiques thermiques concernant le bâtiment
qui peuvent l'influencer dans ses décisions dans le projet.
10 20°C
: bien sûr, un bâtiment climatisé -et donc en général isolé- ne répond
pas avec la même intensité aux phénoménes locaux que celui qui ne l'est pas..
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 49
On définit les objets liés au groupe pronostic comme étant ceux qui ne font pas partie
du climat général, mais qui ne peuvent pas être négligés dans la création
On remarque ici que les éléments d'un microclimat naturel (montagnes, vallées),
artificiel (issus du tissu urbain) ou de transition (pergolas, plantations,) peuvent se mélanger.
L'important est de qualifier et quantifier leurs influences et c'est au concepteur de leur
reconnaître un caractère permanent ou désirable, et de réfléchir aux moyens de s'y adapter ou
de les créer.
L'environnement proche peut être divisé, si l'on pense aux influences thermiques, en
trois effets: l'effet du relief (et du bâti) proches sur la ventilation qui atteindra l'enveloppe
constructive; l'effet de l'albédo du terrain qui entoure le bâtiment sur le rayonnement diffus et
réfléchi; l'effet de masques lointains sur le rayonnement global incident.
- il influe sur la température extérieure proche (et donc sur le flux susceptible
d'être échangé avec l'intérieur);
Dans cette optique, les trois groupes de phénomènes qui sont créés par la zone du
pronostic sont:
Cette famille réunit deux groupes différents d'objets: ceux qui réduisent la durée de la
journée et ceux qui affaiblissent l'intensité du rayonnement. Ils peuvent être rencontrés dans la
Nature sous diverses formes:
- pour les premiers: grottes ou canyons, que ce soit au fond ou sur le coté
(comme à Rocamadour, en France), etc..
- pour les deuxièmes, on les trouve sous forme de forêts, ou de fonds de vallée
ou de villes subissant un phénomène d'inversion de température (ce qui se traduit par un fort
brouillard), etc..
- aux résultats des études liées au tissu urbain (comme celles de Van Straaten ou
du CSTB - voir annexe 12).
Ceci semble orienter notre tableau de bord, non vers des éléments "notés" comme on a
pensé au début mais vers une étude préalable de reconnaissance et de modification des données
climatiques de base du projet. Ces modifications conduiront à une re-définition du scénario
climatique à prendre en compte pour utiliser le tableau de bord.
S ?° N
E
Figure 2. 5 - L'orientation d'un bâtiment.
L'effet de l'orientation sur la réception des apports étant déjà bien connu, on passe ici à
son interprétation pour le tableau de bord. Quand et comment la prendre en compte? Notre
méthode s'appuie d'abord sur une étude préalable d'usage. On retient de cette étude, s'il y en a,
les orientations les plus répandues. A celles-ci on ajoute celles correspondant aux points
cardinaux dans la meilleure et la pire des orientations; c'est à dire en ayant plusieurs façades
vers l'extérieur, qu'elles soient prises en longueur dans la direction Nord-Sud ou Est-Ouest. Le
résultat est une plage cohérente de choix.
Ensuite, on calcule les écarts obtenus pour la forme géométrique de base par rapport à
ces orientations. Cela nous amènera à un tableau comme celui-ci:
Bilan journalier, en Wh/m², Rio, mois de février (pour un trouble de Linke égal à 4)
angle Irradiation %
albedo=0,1 0° 7846 100%
Axe Nord-Sud
Plan angle Irradiation % angle Irradiation % angle Irradiation %
N 90° 1854 24% 25° 7458 95% 15 7765 99%
E 90° 3505 45% 25° 7299 93% 15 7636 97%
S 90° 1278 16% 25° 6970 89% 15 7467 95%
O 90° 3505 45% 25° 7299 93% 15 7636 97%
moy 32%
angle Irradiation %
L'expérience nous a démontré qu'une séparation totale des paramètres externes n'est
pas possible et que les influences des ces hypothèses fixes doivent faire partie d'un groupe. Or,
pour une bonne organisation du tableau, le bon sens (ou l'intuition) recommande qu'on le fasse
sur le groupe jugé principal, celui qui aura le plus de variantes (et donc d'icônes) et qui en
même temps reçoit la charge maximale de chaleur. Les autres groupes apporteront seulement
des corrections à la valeur retenue.
Chaque mode de transfert porte plus particulièrement sur certains objets architecturaux.
Pour savoir dans quel ordre aborder la production des notes de confort, il faut d'abord créer,
grâce à la littérature et à la simulation numérique, une hiérarchie d'influence entre ces
transferts, et examiner la possibilité de les associer pour la création de groupes d'objets
architecturaux cohérents du double point de vue de la Thermique et du processus de
conception.
Tout cela dépend des contraintes de forme et de volume prises dans l'étape précédente,
celle de la conception du cas de base. Il devient clair que pour un tableau de bord
d'architecture verticale (un étage intermédiaire ou le rez-de-chaussée d'un immeuble) les murs,
l'ensemble de parois opaques et/ou vitrages, deviennent le groupe principal, à la place occupée
par la couverture pour les architectures horizontales14.
habitudes et desirs
budget
points
spécifiques
réglementation
Dans ce cas, la figure standard devient un parallélépipède dont les dimensions typiques
varient surtout en fonction de l'usage (et du budget, pour le cas de l'habitat). Une salle d'usine,
un bureau "tout-étage", ou une chambre d'hôtel moderne, ont sûrement des proportions et des
dimensions typiques spécifiques. Cela nous ramène à une analyse du processus de conception
architecturale des ambiances. La surface conçue est le résultat (bon ou mauvais) d'une étude
ergonomique, donc d'une boucle faite dans un autre domaine de la conception architecturale.
Celui qui en général est plus à notre disposition est la hauteur de la pièce. En dehors des
installations de grande hauteur (cas des usines), et des limites de hauteur totale des bâtiments à
plusieurs étages (qui varient selon par zone urbanisée et le pays), il n'y a que la contrainte
financière, qui détermine sa valeur.
Pour notre méthode du tableau de bord, il semble donc que la morphologie devrait
aboutir à des variations de hauteur à surface constante; elle même issue d'une étude statistique
à propos des pièces intérieures pour chaque scénario étudié. C'est une approche qui réunit
deux paramètres thermiques parfois contradictoires pour l'objet de notre travail - le confort
d'été: l'accroîssement des apports solaires latéraux et un effet spécifique de la ventilation, à
savoir le renouvellement d'air parasitaire ou au moins sa stratification. Celle-ci permet en effet
de "repousser" l'air surchauffé vers le haut, jusqu'à son éventuelle extraction.
Malheureusement, il semble qu'une différence significative due à la stratification commence
seulement à se faire sentir au-delà d'une hauteur de 4m, hauteur déjà inhabituelle dans la
plupart des constructions.
Un autre sujet d'intérêt en ce qui concerne la morphologie, est le plancher sur pilotis.Il
faut remarquer qu'il ne joue un rôle que dans des conditions peu répandues: sur un terrain bien
dégagé dans un grand périmètre, des pilotis d'une hauteur d'au moins 1m, selon les études du
CSTB[CS92], et sans obstacles pour la libre circulation de l'air. En réalité, même si on les
inclut dans le groupe morphologie, on observe que leurs éventuels effets bénéfiques dépendent
étroitement des résultats d'une étude préalable du microclimat.
Hauteur
4,50m<h<8,00
8,00m<h
2.3.2 La couverture
habitudes et desirs
budget
points
spécifiques
réglementation
Le groupe "couverture" peut être peu important ou même ne pas exister (pour les
ambiances inférieures d'un immeuble), ou bien il est celui qui compte le plus dans la réception
des apports solaires, et donc il devient le groupe principal.
Dans le premier cas, il sera considéré comme un groupe de correction des notes de
celui qui sera le groupe principal15, et il faudra suivre la méthode qu'on va décrire dans le
groupe des murs. Dans le deuxième cas, comme groupe principal, il sera le dépositaire de
toutes les influences considérées comme des hypothèses fixes (voir chapitre 3.6.1).
Par la faute de son inclinaison proche autour de l'horizontale (voir exemple dans la
figure 2.6) et de la difficulté d'avoir des masques, la toiture pour un local à un seul niveau - ou
au dernier étage d'un immeuble - peut concentrer jusqu'à 50% des apports thermiques reçus.
15Très probablement celui des murs ou, pour les bâtiment trop vitrés, celui du vitrage.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 57
Son rôle de transmetteur des apports à l'ambiance est cependant très dépendant de l'existence
d'un comble. Ainsi, les deux sont réunis dans un même objet et partagés selon les modes
possibles de réalisation: toiture sans comble (légère, lourde ou isolée), avec comble non
ventilé, avec comble (peu ou beaucoup) ventilé.
Ainsi, le cas de référence étant créé (voir chapitre 2.1.2), et toutes choses égales par
ailleurs, on fait varier les caractéristiques des couvertures selon ce que l'on trouve sur place et
ce que la littérature préconise. Les couvertures choisies appartiennent au domaine standard
rencontré dans la région de l'étude, et sont ensuite comparées à celles issues d'une étude
préalable (du point de vue du confort d'été) sur le sujet. Pour une bonne comparaison des
résultats, on essaie d'avoir toujours des procédés réalistes (utiliser des toits au bon nombre de
pentes selon le matériau choisi), pour qu'ils soient facillement reconnaissables par l'utilisateur16.
Aussi dans un premier temps, les couvertures seront simulées avec des caractéristiques
standard décrites par les laboratoires locaux, après comparaison aux valeurs existantes dans la
littérature.
Une fois les résultats des simulation obtenus, on les analyse dans le but de vérifier la
possibilité d'une présentation plus élémentaire. Ainsi des variations sont faites et on analyse les
écarts. En général, il s'agit d'évaluer plusieurs facteurs d'absorption solaire (la couleur externe),
de conductivité et éventuellement (comme dans le cas de la couverture) d'autres objets de
conception accrochés (le comble, par exemple).
Faut-il rappeler que pour être accepté, chaque tableau doit être à la fois représentatif
d'un milieu culturel ET simple à consulter. Donc, si les premiers résultats nous conduisent à un
nombre excessif d'objets à insérer dans le groupe du tableau de bord, il faut les réduire.
Ceci nous amène à une dernière étape de sélection des icônes dans la réalité
architecturale de l'univers étudié. On prend l'option de la faire faire par l'autre groupe de
professionnels concerné: les architectes. Cette partie de l'étude se fait donc en commun avec un
ensemble représentatif d'architectes17. On prend les cas jugés les plus intéressants pour les faire
figurer dans le groupe du tableau, les plus répandus, et aussi ceux qui ont une mauvaise
efficacité et on ajoute quelques suggestions d'amélioration.
Une fois cette phase finie, on obtient un ensemble de cas portant chacun une note de
confort (ou d'inconfort) comme dans l'exemple suivant:
16Disons, pour le standard constructif de région brésilienne cela pourrait être quatre pentes pour les toitures
légères, et à une seule pente, horizontale, pour les dalles. L'important, on renforce ici, c'est sortir d'une
uniformisation réductrice utile pour les études thermiques, mais inopérantes au bâtisseur local.
17. Et c'est peut être là la magie de la méthode, réunir des architectes et des thermiciens dans une colaboration
efective, et non plus dans une relation de modification et d'imposition des informations mutuelles.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 58
Tableau 2. 1 - Exemple des cas de figure d'un groupe principal du tableau de bord.
Type de comble:
Nombre de dh SC - sans comble
d'inconfort de la CF - comble fermé
variante
En outre, s'ils répondent de manière différente aux influences des autres groupes
considérés, ils seront rangés en sous-groupes, par homogénéité d'influence. La figure suivante
illustre cette approche pour des icônes d'un groupe couverture, considéré comme principal.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 59
Comme l'on a dit auparavant, l'importance du groupe "mur extérieur" dépend du type
d'architecture considéré. Si on le diagnostique comme groupe principal, on utilisera la
procédure décrite dans le chapitre 2.3.2 pour le traiter. Sinon, on le considèrera comme un
groupe auxiliaire, et ce qu'on cherchera alors ce sera des écarts apportés aux notes du groupe
principal par l'influence du type de mur choisi.
Au début, la méthode suit la même procédure que pour le groupe couverture décrit ci-
dessus. On choisit certains murs extérieurs, représentatifs des habitudes locales plus quelques
variations théoriques pour les combiner aux variantes déterminées par le groupe couverture.
Le rôle des murs extérieurs sur la température intérieure résultante d'un bâtiment
soumis à la climatisation naturelle peut être résumé par une capacité de réception du
rayonnement solaire incident (et d'émission pendant la nuit) et un potentiel de stockage et
d'amortissement de la chaleur, l'inertie.
L'étude de l'ombre portée est la plus complexe. Il est souvent difficile de définir
simplement l'efficacité de la protection solaire apportée par un masque. Une hypothèse
conservatrice consiste à ne considérer que son action sur le rayonnement direct incident par le
biais d'un calcul d'ombre. Mais elle peut être apportée par un élément qui interfère aussi avec
les débits admis, ce qui agit sur le libre choix et la combinaison des icônes, prémisse de notre
travail.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 60
l l l
rien h1 h h h1 h h1
h
l
Figure 2. 15 - Les types de masque dans un bâtiment et les effets sur la ventilation.
Une étude préalable sur les effets de la ventilation des masques portants (que l'on
définit comme des dispositifs architecturaux appliqués au voisinage immédiat de la surface à
protéger) rencontrés dans l'univers considéré, déterminera l'existence de modifications sur les
débits admis pour le cas de référence et l'éventuelle création des sous-groupes particuliers.
Sinon, l'effet de l'usage des masques pour le confort d'été se traduit ici sur deux plans:
l'un plus général, qui conduit à une réduction de l'apport solaire journalier sur les surfaces
opaques atteintes et sur les surfaces vitrées non-protégées. Un autre, extrait du premier,
concernant les pare-soleil seulement sur les vitrages. Pourquoi utiliser cette méthode? Parce
qu'elle nous permet un artifice de réduction du nombre de simulations à réaliser pour le tableau
de bord.
Ainsi, pour le premier plan, on sélectionne des pare-soleils divers, on estime leur
efficacité18 par le rapport du flux incident journalier19 sur la surface avec et sans protection
solaire et on les groupe selon la valeur rencontrée. Ensuite, on fait des modifications sur la
valeur de la latitude (et donc sur la valeur du rayonnement solaire incident) du projet jusqu'à
que les surfaces reçoivent sans masque les mêmes valeurs que l'on aurait obtenues avec
masques. Une fois trouvé la latitude equivalente, on simule le bâtiment-type. La différence de
résultats montrent l'influence de chaque sous-groupe de masques sur les icônes du groupe
principal.
En revanche, le cas de l'ombre portant sur des fenêtres, est traité séparément, et intégré
à l'étude du vitrage, dans le chapitre 2.3.4.
Outre la protection par le biais de masques, l'échauffement d'un local est directement lié
au facteur d'absorption solaire (couleur) des surfaces externes. Ici, l'étude se porte sur des
revêtements courants dans la région.
On caractérise les parois en question par le facteur solaire en faisant varier la nature du
revêtement et on recherche s'il existe un écart important entre les extrêmes considérés (pour
18L'efficacité peut être estimée avec un calcul d'ombre sur le diagramme solaire. Givoni[BG78] et JC Borel
dans le Cahier du CSTB de 1962, "Protection de parois opaques par de pare-soleil" nous offrent quelques
procédures de calcul.
19Comme on étudie une seule pièce, et avec des valeurs réelles d'inertie, il n'y a pas de différences importantes
à remarquer par rapport à l'effet sur la période d'occupation. Non-obstant, une attention particulière doit être
prise quand de la formation des groupes surtout pour la position relatives des fenêtres.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 61
des flux incidents). Cette approche se fait en utilisant la formule du facteur solaire Fts égal au
rapport du flux transmis au flux incident [CS92]. Pour des parois verticales20 sans protection,
en régime permanent, il vaut:
0,05α
Fts =
R + 0,17
Equation 2. 1 - Le facteur solaire
où:
Ceci étant, une analyse plus approfondie peut être effectuée, par simulation, pour
vérifier si les couleurs en jeu méritent un sous-groupe ou non.
A propos de l'inertie thermique d'un local, on sait qu'elle tend à réduire les variations de
température entre le jour et la nuit. Cependant celles-ci étant très faibles en climat tropical
humide, le rôle de l'inertie sera limité, voire nuisible. Une forte ou assez forte inertie peut être
recommandée dans des locaux occupés uniquement de jour. Pour ceux occupés de nuit, une
très faible inertie est préférable, l'ambiance échappant à l'arrivée de la chaleur diurne.
Les variantes privilégiées par l'étude couverture sont ensuite simulées selon l'inertie et
les résultats sont réunis selon la variation de notes d'inconfort. Une analyse de ces résultats
nous permet de classer, voire de rassembler les variantes selon le groupe (ou sous-groupe)
principal.
Le dernier pas consiste à combiner les résultats (s'ils sont significatifs) de l'étude
couleur, avec ceux de l'inertie (même commentaire) de façon à générer soit 2 groupes
indépendants, soit un seul groupe inertie+couleur, représenté par le matériau lui même, dans
ses dimensions.
Les notes affichées représentent les écarts rencontrés dans les dhinc de chaque variante
choisie par rapport à ceux du cas de référence. Ainsi l'icône qui représente le mur du projet de
base (et les variantes d'égale influence) apparaît avec une note 0.
- il s'agit d'afficher non des notes globales mais les écarts par rapport aux notes du
groupe principal;
On a deux possibilités à considérer concernant la couleur: soit elle ne joue pas un rôle
important et donc elle ne figure pas dans le tableau, soit la variation de couleur est importante
et c'est la valeur du coefficient d'absorption qu'on affiche.
Pour l'inertie et la conductivité (qui ont lieu dans la même zone de la parois), on adapte
une représentation architecturale du le matériau utilisé, le choix le plus évident pour le
concepteur.
Ces écarts, traduits en images nous donnent des icônes comme ceux-ci:
Légende:
0,3
-1
- parpaings 10 cm, revêtement clair (α =
0,7
0,3)
0
Ce groupe peut exprimer deux concepts différents: celui d'un mur vitré, comme pour
l'architecture dite "internationale" ou, dans les cas plus ordinaires la variation de l'espace vitré
utilisé dans le bâtiment.
Dans le premier cas, l'étude remplace celle du groupe du mur extérieur et doit être
analysée comme tel, les éléments d'analyse étant ceux du coefficient de transmission et de
conductivité, ceci en plus des éléments du cadre (aluminium, acier, bois, rien...)
L'analyse préalable devra déterminer avec précision dans le cas d'un local à l'étage ou
sur un seul niveau, lequel des groupes deviendra le groupe principal, vu l'importance des
apports par les parois par rapport à celle de la couverture.
cause des aspects de sécurité et de privacité. Les grandes baies vitrées sont rencontrées plutôt
dans les immeubles du tertiaire, où la hauteur permet la maîtrise des aspects mentionnés.
En fait la surface des baies se décompose en surface vitrée et surface perméable à l'air,
l'ouverture proprement dite. Il faudrait bien séparer le "mur" vitré, de la surface percée du
bâtiment. Le premier correspond effectivement à un mur, constitué de verre, représenté parfois
par la partie vitrée de la baie qui ne s'ouvre pas entièrement à l'extérieur et qui peut représenter
50% de l'ouverture (p. ex. la fenêtre coulissante). On rentre ici dans la conception de la fenêtre,
ce qui conduit à un dilemme. Doit-on descendre à ce niveau de détail, quand on sait que
l'architecte n'y pense pas encore? En outre, la surface effectivement vitrée d'une fenêtre pourra
varier, selon l'habitude de l'usager, ce qui nous échappe.
Pour essayer de résoudre les difficultés, la procédure suit celle des groupes auxiliaires
précédents. Le but étant de produire des écarts, on fait une analyse préalable sur la plage des
cas rencontrés - pourcentage d'occupation, type de matériau employé, et occultation utilisée.
En ce qui concerne le pourcentage de vitrage par rapport aux surfaces des façades, on a
pris le parti de reconstituer des pourcentages utilisés et, à moins de rencontrer sur le terrain des
aberrations, de ne pas la faire varier. Si cela s'avère nécessaire, on ne travaillera qu'avec des
pourcentages types de vitrage, par ex: 10%, 50% et 80% du bâtiment (ou des façades
extérieures - le maximum, si on pense aux ouvertures nécessaires). Pour représenter la
situation, on utilise un pourcentage de surface vitrée par rapport à la surface exposée totale. Si
l'on travaille sur des ambiances non-climatisées, on néglige les effets de cadre.
Le type de vitrage concerne le matériau utilisé et sa mise en place. Il est décrit par ses
valeurs de conduction, réflexion et surtout de transmission selon la longueur d'onde. La
fonction de tous les verres de fenêtre est de laisser passer la lumière du jour à l'intérieur des
bâtiments, en attendant (et pendant) le moment de jouer le rôle de parapluie où d'isolant contre
le vent, le bruit, la poussière et des températures indésirables. La transparence désirée implique
cependant une transmission de la chaleur dans un "sens unique"21. Pour y résoudre, les
fabricants sortent des produits chaque jour, depuis le traitement de surface jusqu'à des vitres où
les caractéristiques du verre sont modifiées pour une moindre absorption de la partie
infrarouge du spectre solaire. Dans le domaine du bâtiment standard en climat tropical, on
observe un usage très répandu du verre dit absorbant clair. L'emploi du double vitrage, ou des
verres gris ou réfléchissants, est réservé aux bâtiments climatisés de haute gamme, dont
l'architecture sort de la présente étude.
Les systèmes d'occultation de vitrages pris en compte ici sont ceux dégagés de l'étude
du chapitre 2.3.3.1 parce qu'appliqués uniquement sur les fenêtres. Ils peuvent présenter
d'innombrables formes architecturales et peuvent être employés soit à l'extérieur, soit à
l'intérieur ou même, dans le cas du double vitrage, entre deux vitres.
Les systèmes intérieurs comprennent les stores vénitiens, les stores à enroulement, les
rideaux. A l'extérieur, on trouve des stores, les claustras et les pare-soleil et jusqu'aux claies
recouvertes de plantes grimpantes. Même s'ils jouent différemment sur la réduction des apports
21on parle ici d'effet de serre, où le verre arrive à provoquer une élévation des températures intérieures bien
supérieur à celle que provoquerait la pénétration du rayonnement solaire par des fenêtres ouvertes, même en
tenant compte des effets dela ventilation. Ceci est du à la transmission selective du rayonnement par le verre.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 64
de chaleur, ces différents systèmes peuvent être rassemblés par la réduction apportée du
facteur solaire de protection du vitrage (Fv), comme dans le tableau ci-après:
TYPE DE PROTECTION Fv
store extérieur venetien blanc 0,15
store extérieur canevas 0,25
caillebotis 0,25
store intérieur venetien blanc 0,45
rideau intérieur clair 0,40
arbre peu dense* 0,55
arbre dense* 0,25
ailettes verticales extérieures fixes 0,30
ailettes verticales extérieures mobiles 0,15
vitrage athermique vert ou bronze 0,60
vitrage réflecteur 0,50
vitrage nu 0,85
ouverture non protégée 1
* - les valeurs pour les arbres ont été retenues ici pour illustrer le cas de claies.
Tableau 2. 2 - Facteur solaire de protection d'après[JB62]in[NM84]
Dans la méthode de création des icônes de ce groupe, on réunit l'étude des types et de
l'occultation dans l'expression du flux traversant par rayonnement le vitrage22. Le but est de
diminuer le nombre de simulations en trouvant un élément de synthèse de ces influences. Pour
cela on prend l'expression du flux total traversant un vitrage. Ici, on a pris celle de Casamo-
Clim :
φ = {α 1( n) . I + α 2( n ) . D}. Fv . S . rt
où:
α1(n): coefficient de transmission du rayonnement direct
n: nombre de vitre (1 ou 2)
I: rayonnement solaire direct incident
α2(n): coefficient de transmission du rayonnement diffus
D: rayonnement solaire diffuse
Fv: Facteur solaire de protection (entre 0 et 1)
S: surface de l'ouverture (m²)
22le cas de l'ombre portante sur un vitrage, outre la réduction des valeurs de rayonnement reçus, conduit à une
réduction, voire d'une annulation du flux transmis à l'intérieur et réfléchi après sur les surfaces internes des
murs. Même si les flux directs et diffus sont considérés par une bonne partie des logiciels de simulation comme
isotropes, ils existent et sont calculés à partir du flux rentrant par le vitrage.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 65
Ainsi, on réunit les cas inventoriés, et on groupe ceux présentant les mêmes valeurs de
φ. Le pas suivant est la simulation du cas de référence, en modifiant les valeurs de α1(n) jusqu'à
retrouver un α1(n) équivalent. Ce nouveau coefficient doit nous donner le même résultat sur un
cas standard que le vitrage considéré.
Des simulations et des vérifications des écarts par rapport aux groupes (et sous-
groupes) sont réalisées, le nombre et types de vitrages sont choisis et les icônes sont exprimés
comme dans la figure suivante:
Légende:
10 → 100% - pourcentage de vitrage
simple, double - type de vitrage
Fv - facteur solaire de protection
Une fois les principaux icônes de l'enveloppe choisis, et le rôle des murs extérieurs
étudiés, on fait passer les icônes choisis au crible de la variation de débit d'air.
Le débit d'air est décidé pour une part par le concepteur et pour une part par l'usager.
Au niveau de la conception initiale, le rôle de l'usager étant non-maîtrisable, reste à analyser
celui de l'architecte.
la taille efficace de l'ouverture. Ensuite, il faut une bonne conception interne, pour préserver les
acquis. Il s'agit d'étudier la ventilation traversante, c'est à dire, d'assurer la perméabilité du
bâtiment (ou de l'ambiance).
Comme la morphologie architecturale des fenêtres (et des autres moyens de créer un
courant d'air) n'a pas un rapport simple avec le débit créé, on est obligé d'utiliser le débit lui
même comme icône, et de fournir en annexe à l'utilisateur une formule simplifiée de calcul du
débit selon les surfaces d'entrée et de sortie.
Le calcul du rapport volume /vitesse de l'air intérieur peut se faire comme suit:
Surface de sortie
débit
vitesse intérieure =
surface moyenne de perméabilité
Surfaces d'entrée
où:
1/surface moyenne de perméabilité2 = 1/∑2 surfaceeffective d'entrée +1/ ∑2 surfaceeffective de sortie
De cette façon la représentation des icônes du groupe perméabilité se fera comme dans
la figure suivante:
1 vol/h 0
35 vol/h -16
PERMEABILITE
Notre idée est de présenter maintenant une modélisation d'un objet peu connu - le
végétal - et de montrer comment on arrive à une représentation dans le tableau de bord. Nous
avons choisi d'étudier la végétation comme objet architectural lorsqu'elle est vivante et
représente la dernière couche externe d'un bâtiment
Les valeurs nous démontrent qu'une démarche scientifique se justifie, non seulement de
la part des architectes mais aussi de la part des tous ceux que produisent et veulent maîtriser
l'énergie et le milieu naturel.
Une préanalyse dans ce cadre, montre que l'usage (millénaire) de la végétation semble
être particulièrement avantageux:
On illustre cette argumentation avec un tableau, issu des recherches de Van Straaten
[JD89] sur le sujet:
Tint Tint. avec
Climat Inertie Orientation Saison Text standard couverture végétale
forte Equateur l'été 21-31 19-25 19-24
l'hiver 7-18 15-22 15-22
Equateur l'été 21-31 18-33 18-28
chaud sec faible l'hiver 7-18 10-30 12-27
Ouest l'été 21-31 17-34 18-30
forte Ouest l'été 21-31 19-26 19-25
l'hiver 7-18 15-21 15-20
Equateur l'été 17-26 18-24 18-24
Méditerranéen. forte l'hiver 10-17 14-19 15-19
Ouest l'été 17-26 18-27 18-25
l'hiver 10-17 10-17 15-19
Equateur l'été 22-32 19-26 19-24
chaud humide. forte l'hiver 12-25 17-22 17-22
Ouest l'été 22-32 19-26 19-25
l'hiver 12-25 17-22 17-21
Tableau 2. 3 - L'effet de la couverture végétale sur les murs extérieurs vers la
température interieure (Source: Van Straaten in J. Dodd[JD89])
Le tableau réunit le produit de quelques expériences faites par Van Straaten avec des
couvertures végétales sur des murs extérieurs dans des climats chauds, pour des saisons et des
inerties de construction diverses. Les chiffres en gras soulignent les résultats qui présentent des
écarts importants par rapport à la température de l'air intérieur sans l'usage du végétal.
On remarque dans les chiffres la diminution des températures maximales en été et hiver,
avec parfois même l'accroissement des températures minimales pour les périodes d'hiver, et une
réduction de la variation de température pour les constructions de faible inertie, ce qui cadre
parfaitement avec les objectifs théoriques de la climatisation passive [NB86] comme on
l'observe dans le schéma ci-après:
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 69
EFFICACITE TYPIQUE
EVAPOTRANSPIRATION
HORS
VEGETATION
DU BATIMENT
SUR L'ENVELOPPE
DU BATIMENT
e
2 groupe: le végétal associé
a t
- le deuxième agit sur le rayonnement attendu aux environs (et donc aussi sur la
température extérieure),
- dans le troisième groupe la végétation semble jouer sur les propriétés optiques
de la surface traitée toute comme sur les coefficients convectifs superficiels.
Ici on s'occupera de l'étude du végétal en tant que composant végétal (le 3e groupe de
la Figure 2.22).
Comme on l'a déjà indiqué, l'étude se référera ici au 3e groupe (végétal composant) de
la figure 2.22. Pour cette modélisation thermique simplifiée des effets d'un écran végétal sur
un bâtiment, deux types de recherche sont nécessaires:
Dans le modèle pour ce travail, on a pu déjà résumer l'élément végétal, compte tenu de
la latitude considérée et à lueur de tout ce qui a été décrit dans l'annexe 11, comme un
matériau inerte, en négligeant une éventuelle conductivité, des éventuels échanges convectifs
intérieurs et prenant les valeurs de 0,9 pour l'emissivité et 0,45 pour l'absorption solaire
On peut admettre que l'écran végétal joue surtout un rôle d'écran interactif avec le
bâtiment.
bâtiment
Figure 2. 24 - La couverture végétale sur un bâtiment - interprétation schématique
T I
τ ciel
l'ensemble végétal
T
ext = l'écran e(T )
h
ce αee ε ee
T
h ε ei ext
ce
h αe εe
surface(Ts ) ce
bâtiment
Cas standard εi
φ1
α ε Técran=Te
ee ee
εei φ3
T φ2
ext φ4 Tsurface=T Tsurface=Ts
αe ε e s
εi φ1
φ5
φ4 φ3
Tint φ5 T
Tint ext
φ2
On a:
φ 1 = α ee I − σε ee (Te4 − Tciel
4 ) − h (T − T )
ce e ext (échanges avec l'extérieur)
1
φ 2 = σr1 (Te4 − Ts4 ) où r1 = (échange radiatif entre feuilles et bâtiment)
1 1
+ −1
ε ei εe
φ 3 = hce (Te − Text ) (hypothèse d'un coefficient convectif unique et d'un vent suffisant)
φ 4 = hce (Ts − Text )
(idem)
φ 5 = hi (Ts − Tint )
(hypothèse du comble peu inerte sur ambiance climatisée)
φ1 = φ2 +φ3
φ =φ + φ
2 4 5
On obtient Ts et Te par résolution analytique ou numérique. Pour une résolution
simplifiée sur tableur on a introduit un coefficient de linéarisation hre dans les équations de flux
1, 2 et 5, hypothèse compatible avec les climats étudiés (voir développement en annexe 9).
Cette opération nous a amené aux équations modifiées suivantes:
φ2 = h rer ( T t − T p)
où hre vaut 6,63 W/m2 °C.
T
ext φ1
T =T
αε toit t
ε
φ5
T
int
φ1 = φ5
Tint
Sur une partie du toit (1-τ) on a les mêmes équations que dans le premier cas limite:
φ1 = φ2 + φ3
φ2 = φ4 + φ5
et
φ 1 = α ee I − σε ee (Te4 − Tciel
4 ) − h (T − T )
ce e ext
1
φ 2 = σr1 (Te4 − Ts4 ) où r1 =
1 1
+ −1
ε ei εe
Dans l'autre partie du toit (τ), on est dans le second cas limite:
φ 1 = τα e I − hce (Ts − Text )−τε ehre (Ts − Tciel )−(1−τ )r1hre (Ts − Te )
r1hre (Ts − Te )+α ee I =2hce (Ts − Text )+ε eehre (Te − Tciel )
En résolvant, on retrouve la forme du cas le plus simple (cas limite n° 2) où le flux 1
modifié s'écrit sous la forme:
γε ee hre
α ee hce
φ 1m = τα e + (1 − τ ) r1hre . I − hce + 2 (1 − τ ) r1hre .( Ts − Text ) − τε e + . hre ( Ts − Tciel )
D D D
soit:
φ 1m = α eq . I − hec eq .(Ts − Text ) − ε eq .hre (Ts − Tciel )
Le système aboutit ainsi à des nouveaux coefficients équivalents αeq, hceeq et εeq, qui
traduisent les valeurs du matériau "écran végétal" pour un mur extérieur. (cf. exemple de
tableur en annexe 10).
Pour un mur standard avec une couche végétale de 50% d'opacité (valeurs optiques α
et ε égales à 0,9 et coefficients hce de convection naturelle standards du CSTB[CS77], voir
détail en annexe 8, ces coefficients équivalents ont comme valeurs:
Pour les scénarios non-climatisés, cas de reférence du tableau de bord (voir chapitre 2)
on ajoute au système d'équations utilisé dans chaque cas précèdent au moins deux autres
équations statiques, qui correspondent aux autres échanges effectués avec l'extérieur. Pour cela
il faut utiliser des hypothèses sur le bâtiment et son renouvellement d'air.
φ1
T T
α, ε écran= e
ε φ3
T φ2
ext φ4 Tsurface=Ts
ε
ε φ5
φ6
T
Tint ext
φ7
Les nouvelles équations ajoutées aux systèmes peuvent par exemple, correspondre aux
flux 6 (dû au débit d'air) et 7 (dû à la transmission linéique et surfacique du bâtiment) calculés
en régime permanent:
φ5=φ 6+φ7
où
Ces valeurs entraînent des coefficients qui correspondent à des situations typiques de
pays chauds et ne peuvent pas remettre en cause le classement des solutions.
La validation d'un modèle simplifié est une étude rigoureuse qui oblige à la
comparaison soit avec des données expérimentales, soit avec des logiciels plus performants. En
l'absence de cette possibilité de validation, on propose de vérifier l'ordre de grandeur des écarts
obtenus par l'utilisation de ce matériau équivalent lors de simulations réalisées au moyen du
modèle. Il s'agit donc plutôt d'une étude de sensibilité. Il convient de remarquer ici que
l'influence d'un seul paramètre offre toujours des résultats apparemment "négligeables" par
rapport à la température moyenne résultant de la simulation d'un bâtiment entier.
En ce qui concerne le modèle simplifié de géométrie de l'écran, l'essai a été fait à Rio de
Janeiro (Brésil), par une journée représentative de son été (le mois de février). La simulation a
été faite par rapport aux tôles d’acier (utilisées comme éléments de toiture).
Ensuite, des modifications sur les équations du chapitre 2.4.2 sont proposées pour les
adapter à l'usage par le logiciel de simulation du tableau de bord.
Le cas de base choisi a été un bâtiment quelconque, climatisé, dont la toiture est
constituée d'une couverture en acier, appelée couverture sèche. Dans le but de bien cerner les
écarts de performance, on n'a utilisé l'écran végétal que sur la toiture et on a donc écarté les
effets de rayonnement sur les murs verticaux en supposant (ce qui n'est pas vraiment le cas)
que les auvents suffisaient à éliminer les gains par les parois verticales.
Les systèmes décrits sont résolus dans le but de fournir des réponses quant au niveau
d'inconfort ressenti par l'usager et des éventuels besoins énergétiques de climatisation. Une
température à l'intérieur de 20°C toute la journée se combine avec la température de la toiture
et la résultante est analysée dans le tableau qui suit.
On présentera le résultat obtenu sur la température intérieure telle qu’elle est ressentie
par l'utilisateur (température résultante et dh d'inconfort) en "oubliant" le rôle de l’humidité.
Les consommations d'énergie électrique pour la climatisation ont été calculées pour la
température de 20°C, pour la maîtrise des gains par la surface traitée (la toiture) et ils sont
présentés sous forme de flux par m2 de toiture et en total journalier. La traduction du tout est
affichée en francs.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 78
Le figure et le tableau ci-après présentent les résultats obtenus par simulation pour
l'utilisation de l'écran végétal sur une toiture, pour un jour typique d'été, à Rio.
Tresambienteavec
l'écranvégétal
63 Ttoit ombrépar
58 l'écranvégétal
53 Textérieure
48
Ttoit std
43
°C
38 Tres. std
33 seuil
28 deconfort
23
18
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
heures
Figure 2. 30 - Utilisation de l'écran végétal sur la toiture pendant une journée d'été, à
Rio.
On constate une reduction significative des temperatures maximales atteintes, celles qui
à la fois nuisent à l'ambiance climatique, et poussent l'usager vers une climatisation artificielle
pas toujours indispensable.
C'est peut être irréel... On ne recouvre pas facilement des toitures entières et ici on n'a
voulu étudier que les apports provenant de la surface en question. Les apports admis par les
murs abaisseraient les températures resultantes, mais pas l'importance des écarts.
D'ailleurs c'est là une justification du choix du cas climatisé (d'ailleurs très réel dans ce
climat humide): toutes les valeurs qui concernent le toit sont beaucoup moins sujettes aux
autres influences quand on climatise. Les écarts rencontrés sont respectables et, dans un calcul
sur une saison d'été de 90 jours/an, les chiffres des économies de flux deviennent vraiment
attractifs.
Si l'on analyse également la performance de la couverture végétale au fur et à mesure
de son développement naturel on observe des écarts significatifs à partir déjà de 20% de toiture
couverte et ceci même pour une maille végétale plus ouverte (τ = 0,84):
Côté confort, en acceptant 27°C comme température de seuil de confort (Givoni), nous
présentons les résultats sous forme de températures résultantes maximales et moyennes et sous
forme de degrés-heures d'inconfort journalier, à l'intérieur de l'ambiance, pour le jour
représentatif étudié. Ces résultats sont importants pour deux raisons: d'abord parce qu'ils
montrent l'inconfort ressenti et deuxièmement, parce que c'est lui qui peut conduire à une
consommation superflue de climatisation. Comme ce que l’usager paye c’est l’inconfort, ce
que l’on cherche à travers l’optimisation des produits c’est à lui éviter d’avoir à installer une
climatisation, ou à en minimiser le temps d'utilisation et la puissance
On observe également des écarts semblables à ceux rapportés par la bibliographie (voir
comme exemple le tableau 2.3), ce qui nous a permis de croire à la pertinence relative du
modèle et à l'opportunité d'une telle utilisation du végétal dans le domaine de la climatisation
passive..
On cherche dans tout tableau de bord à proposer un rapport entre les choix
architecturaux disponibles pendant la phase d'esquisse et la plage des conséquences thermiques
et aérauliques (voire lumineuses et acoustiques) constituant le résultat final probable. Ces choix
sont réunis selon la hiérarchie architecturale locale et la hiérarchie thermique pour le confort
d'été. La transposition de l'influence de tous les objets architecturaux du tableau de bord a été
faite à la même échelle, sous forme linéaire. Des colonnes d'icônes représentent les principaux
objets de la conception architecturale comptant pour la performance thermique d'un bâtiment.
Ces valeurs - dans la version papier - apportent une contribution à la note globale N
(obtenue par addition des scores de la phase d'esquisse) et permettent la comparaison à la
valeur idéale du tableau.
Dans une version informatique (sous tableur), de meilleurs calculs seraient faits
automatiquement et permettraient l'identification des choix d'esquisse les plus sensibles à la
thermique comme aux autres disciplines (acoustique, sécurité, etc.) et donc susceptibles
d'émettre des messages d'alerte.
Introduction
d'un attibut (λ, κ, φ)
particulier
note globale = N
n = note par defaut
Lecture
normale
5 + + ... + =26
Verification de coherence avec le modèle
( valeur hors limite ou pas)
Identification des adresses concernées
Remplacement des attributs standards
Reéxecution des formules
Affichage du nouveau score
Dans un premier temps, l'utilisateur pourra toujours se servir d'une version papier, sur
carton, illustrée par la figure 1.14. Le tableau ayant été structuré en chapitres, l'utilisateur peut
obtenir, par simple lecture la position de son choix dans l'ensemble des choix possibles, ou
obtenir des sous-totaux et les comparer avec la note globale idéale affichée en haut.
Le deuxième niveau de lecture, avec la même présentation, mais sur tableur (disons
Excel de Microsoft), est prévu pour les cas où l'utilisateur possède déjà quelques certitudes de
plus sur son projet. Il pourra alors soit accéder à certains icônes et modifier, grâce à des
options qui lui seront offertes, les valeurs sensibles aux connaissances acquises; soit changer
d'icône, dans une liste qui défile sous ses yeux. Dans les deux cas, le tableur effectuera en
chaîne les différents changements, en remplaçant les chiffres utilisés par défaut, et en affichant
alors les nouvelles notes partielles et la nouvelle note globale, plus proche de la réalité.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 81
Dans certains cas, des messages d'alarme le préviendront d'un éventuel conflit avec des
axiomes standards d'autres domaines (éclairage, acoustique, dégâts provoqués par l'excès
d'humidité, etc.).
1e niveau de "lecture"
2e niveau de "lecture" :
l'utilisateur posséde
quelques données en plus,
il a donc accés à un tableur
qui lui donnera des réponses
plus précises.
Niveau "caché"
du tableau de bord:
listage et programmation
des modèles employées
pour les deux situations,
résultats physiques associés
à chaque réponse offerte
V
Ainsi, on a les icônes les plus importants (ceux du groupe principal) en haut, décrits
avec des légendes standardisées et réunis, si nécessaire, en sous-groupes. Les autres groupes
auxiliaires affichent des notes d'écart, correspondant à leur performance à l'intérieur du groupe
principal et sont visualisés plus en bas.
- les groupes auxiliaires, les groupes "d'écart" qui traduisent les écarts possibles
selon d'autres choix effectués.
L'ensemble conduit à une note globale attendue, dans cette phase de conception,
concernant la qualité thermique d'été du projet.
Une exemple d'un tableau de bord peut être rencontré à la fin du Chapitre 3.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 83
Dans la plupart des outils de simulation de confort des ambiances (pour ne pas parler
des outils et logiciels en général), qu'il s'agisse d'outils-papier ou d'outils informatisés, il y a
presque toujours une des trois absences suivantes, qui sont aussi importantes qu'étonnantes: les
hypothèses de base, les limites d'usage et même parfois, le mode d'emploi.
En général, en faisant une extension du diagnostic de Mme Galan sur l'usage des tables
de décision[IG73], cet état de fait s'ajoute à que l'enseignement de l'outil est par trop général.
Ainsi, l'utilisateur, ne voyant pas très bien comment l'utiliser, tâtonnera pour essayer de trouver
une solution, puis, bien souvent, pressé par le temps, n'obtenant pas des résultats satisfaisants,
il reprendra sa méthode personnelle qui le conduira au but - ou non - par des voies plus ou
moins rationnelles.
Ainsi, il s'agit dans notre cas, de ne pas oublier de fournir à l'utilisateur, outre le mode
d'emploi (ou la procédure d'usage), les hypothèses de base appliquées de la méthode (celles
décrites dans le chapitre 2.1), et de celles du logiciel utilisé (dans le cas du test réalisé dans ce
travail, il suffit de les reprendre du cahier scientifique de Casamo-Clim [MA90]). Ceci acquerra
encore de l'importance lors du développement de la version informatisée.
1) On vérifie si les hypothèses de base décrites sont compatibles avec le scénario visé;
2) On vérifie (et l'on modifie, si nécessaire) les limites établies pour les zones de
confort.
3) On définit, d'après la cible du tableau - une école, une maison, un bureau - une (ou
plusieurs) zone réelle que deviendra le scénario de référence. On en extrait des descriptions
pour les demandes faites dans les points suivants.
On choisit, d'après ce qui a été décrit dans les points précédents, des profils-typiques
pour la création d'un cas de référence d'un tableau de bord:
24On aimerait remarquer que la procédure exposée ci-dessus est commune à la version-papier et à la version
tableur. Comme le tableau de bord informatisé aura la même apparence que la version papier, il n'aura en plus
que des procédures spécifiques à l'usage des macros pour l'ouverture des options de modifications de certaines
valeurs. On propose que cette version soit faite avec le même tableur de gestion utilisé pour la confection du
tableau-papier, pour une bonne compatibilité.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 84
lointains intervenant dans ces facteurs), de la température de l'air et de l'humidité relative; des
valeurs typiques de l'atténuation du rayonnement par l'atmosphère (dans le test le facteur de
Linke[MA90]) et de l'albédo des sols. On opte aussi pour un régime de vents, aussi varié que
les possibilités du logiciel de simulation: des directions principales de vents, avec des horaires
de changement et des valeurs de vitesse. On vérifie dans le logiciel choisi, s'il y a encore des
entrées climatiques à faire et on revient au scénario de référence pour y présenter les
informations.
6) un profil-typique pour les apports internes: on crée des occupants (nombre, activité
et vêtement) avec des dégagements calculés et distribués sur une période d'occupation, on
définit les paramètres du seuil de confort, et on vérifie, calcule et partage des autres apports
internes (de la lumière, des ordinateurs, des cuisinières, etc..).
7) Tout ceci défini, on choisit au mieux les paramètres d'implantation (orientation vers
le soleil et latitude) pour dégager au maximum dès le début les phénomènes liés au
microclimat. Pour une uniformité des résultats quant au débit, on le prend initialement minimal.
Ici, on remarque le début de l'utilisation du logiciel de simulation thermique de bâtiment choisi.
8) On fait une étude préalable de ce bâtiment et des variantes, celles-ci d'après l'usage et
d'après la bibliographie (climatisation artificielle optimisée ou climatisation naturelle). Des
exemples très mauvais, mais réels, et des innovations cohérentes avec la réalité sont les
bienvenus.
11) Selon les besoins de la méthode, des simulations des variantes seront faites pour la
création et la comparaison des éventuels degrés-heures d'inconfort avec ceux trouvés au
paragraphe 5. Ainsi on obtiendra des valeurs pour les icônes du groupe principal et des écarts
pour les icônes des groupes auxiliaires;
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 85
Pour aider à résolution des deux derniers paragraphes du chapitre 2.6.1 une série de
feuilles de calcul à été créée sur le logiciel Excel 5, de Microsoft:
- variante.xls - c'est un modèle de classeur, ou des feuilles de calcul sont préparés pour
recevoir les informations des variantes transposées par la macro précédente et permettre une
organisation des comparaisons de résultats.
- rec-jour.xls - ce tableur calcule une journée typique en régime périodique à partir des
données maximales et minimales de température de l'air et de l'humidité relative avec ses heures
d'occurrence. Il a été conçu, à partir de formules de la méthode Casamo[MA90], pour aider le
concepteur dans des régions ne disposant pas d'une mesure en continu.
Une copie de ces tableurs et une description de la macro peuvent être trouvés dans l'Annexe 4.
Applications 86
"menos um prego,
mais uma casa"2
Et s'il est vrai que l'agression thermique en zone tropicale humide est très importante,
dépassant souvent les limites des conditions de confort de jour et de nuit...il est d'autant plus
vrai qu'un projet architectural, bien qu'adapté au climat dans lequel il s'insère, peut être
techniquement mauvais, s'il ne prend pas en compte les autres objectifs à atteindre3.
L'idée de base exposée dans des chapitres précédents est de fournir des indices de
confort (ou d'inconfort) pour chaque objet, indices indépendants mais pouvant être additionnés
pour les différentes sources de surchauffe d'un bâtiment. Le but est de mettre sous les yeux de
l'architecte plusieurs typologies constructives notées selon le confort qu'elles apportent dans le
cadre de son projet4, une sorte de tableau de bord des principaux éléments du projet. Cela lui
permettra de juger le rapport coût-bénéfice de chacune de ses décisions dans le domaine du
confort thermique dès l'esquisse.
On a donc créé un tableau de bord pour une maison typique ouvrière, d'une banlieue
urbaine d'une grande ville, dans un climat tropical humide.
1
de Walter Gropius, qui a aussi écrit que la définition de "rationnel" s'agissant de la construction de maisons
populaires, c'est littéralement "raisonnable" et que, dans ce terme, on doit surtout retrouver, au-delà des
exigences économiques, celles de l'ordre psychologique et social[WG72]
2
... un clou de moins, une maison de plus. Slogan de la COHAB-GB (Coopérative pour l'Habitation Populaire,
departement de Guanabara, actuel département de Rio de Janeiro) à l'époque de la construction de la Cité
Kennedy[PC91].
3
on ne doit pas oublier, le but de la conception en architecture est la satisfation de tout un éventail de besoins,
qui vont des intérêts divers du client et des autres domaines de l'Ingénierie à la question de la dégradation de
notre environnement.
4
Il y a, dans le travail architectural, une activité d'assemblage de composants ou d'ensembles de composants -
murs, vitrages, toitures, cloisons, assemblage fait dans chaque projet avec plusieurs autres critères que
l'obtention d'une température de confort.
Applications 87
Comme on l'a vu dans l'annexe 3 (le préambule historique) de notre recherche, des
problèmes de logement apparaissent en général, à cause du grand flux migratoire existant vers
les villes importantes, et sont résolus "en hâte" par les administrations locales, dans le souci
plutôt de l'économie que du confort de l'habitant. Du coté de cet habitant, l'idée d'avoir
n'importe quel toit pour sortir des rues, paraît formidable. Ce n'est qu'après un certain temps
que les exigences changent. Alors il voudra aménager sa maison, soit pour recevoir un parent
lointain, soit pour faire face au "dédoublement" de la famille. Il le fera selon ses connaissances
(ou celles des voisins ouvriers). Le résultat, neuf fois sur dix, est lamentable du point de vue
thermique (voire même économique).
Ainsi, nous élaborons notre tableau de bord à partir d'une sorte de HLM6
représentative, dans le Département de Rio de Janeiro (RJ) au Brésil. L'endroit choisi est la cité
Kennedy, dans la municipalité de Senador Camará, RJ. Le choix se porte sur cette cité à cause
du nombre de maisons bâties, de la réussite relative du projet (l'ensemble n'est pas devenu un
bidonville ou un quartier dangereux) et à cause de l'existence de nombreuses études sur la
période de réalisation du projet et sur l'état actuel, 30 ans après. L'avantage pour la recherche
vient du fait que les maisons (et les idées initiales) ont été plusieurs fois modifiées, ce qui nous
donne sur un même projet de base plusieurs variantes représentatives de la typologie
economico-socio-culturelle. En outre, on a pu réaliser un travail de mesure sur terrain (comme
préconisée dans la méthode décrite au chapitre 2), en faisant en 1994 des visites et des
vérifications sur place, dont certaines conclusions se retrouvent dans le texte qui suit et
l'ensemble dans [BK95].
La cité Kennedy est une cité ouvrière bâtie par l'Etat au début des années soixante pour
abriter un pourcentage important (80,2%) d'habitants déménagés des bidonvilles désaffectés de
la ville de Rio de Janeiro. Il s'agissait d'un grand ouvrage: 5054 maisons, vendues au prix
coûtant de la seule construction (US$ 63/m²) et non de l'ensemble bâtiment + parcelle.
5
"Vila" ici en brésilien correspond à la cité française, dans le sens d'un ensemble bâti au même temps et ayant
une même destination, tandis que la "villa" française se rapporte plutôt à l'idée d'une maison moderne de
plaisance, ou d'un pavillon[PR88]. Ainsi on a ici préféré utiliser le mot "cité" au lieu de la "Vila" original.
6
plutôt une HVM, puisqu'il s'agit d'une politique de Vente et non de Loyer à prix modéré.
7
Mais bien sur, sans les contraintes climatiques et psychologiques de cette époque...
8
la philosophie a réussi. La situation de l'état de proprieté aujourd'hui est la suivante: 96% sont propriétaires,
2% locataires et 2% proprietaires en cours de financement.
9
si en 1964 le rapport salaire minimum/ coût de 1 m² de construction était 1, en 1991 ce rapport avait rétréci à
0,42 et cela pour un salaire de US 85.[SG81]
Applications 88
Pour ce faire, une recherche avait été développée sur les anciens bidonvilles désaffectés
par l'observation des demeures (dimensions, nombre de pièces, distribution et usage par la
famille), et des entretiens avec les habitants. Le résultat de la recherche a révélé, en termes
architecturaux, que les demeures se construisaient en général autour d'une seule pièce,
comprenant la cuisine (ou accolée à celle-ci) et une salle de bains complète (douche, évier et
chasse d'eau) en dehors de la maison. L'évolution se faisait en étapes à partir d'un noyau initial,
auquel s'ajoutaient des ambiances, de manière improvisée.
L'ensemble des principes adoptés comme philosophie - le moindre coût (conforme les
budgets familiaux en question) associé à l'atteinte maximale des aspirations des usagers -
débouche sur des directives strictes concernant l'optimisation économique de la construction,
conduisant à leur tour à des plans d'architecture très simples pour les maisons. Ils sont conçus
avec des prévisions d'extensions qui pouvaient être bâties avec un minimum d'altérations au
projet original. Le profil de la maison de base est défini par une pièce, une cuisine et une salle
de bains complète: c'est le noyau constructif du projet.
cuisine
2,55m²
3,00 1,70
séjour
10,12m²
0,80 0,90
s.b.
1,26m²
En outre un principe important: le processus constructif devait être tel que les
extensions et les modifications puissent se faire par des méthodes connues des usagers (et
aisément assimilables par des parents ou des voisins novices en la matière) et avec des
matériaux répandus dans la région[IA64].
10
plus tard, en 1986, l'IPT développa la théorie que dès la conception du projet, on doit considérer que l'habitat
n'est pas un produit achevé, mais un processus d'altérations successives, et donc qu'une prise de parti pour une
construction en étape doit offrir des options suffisamment flexibles pour que chaque famille puisse l'adapter à
ses besoins spécifiques [IP88], ce qui renforce l'approche de la COHAB sur la question.
Applications 89
e
2 glèbe
e
1 glèbe
route nationale
"Av. Brasil" 3e glèbe
vers
Rio
En revenant à l'architecture, on se rend compte que le but était d'offrir aux gens des
bidonvilles une expérience d'une maison ET d'un terrain autour, une parcelle de 8 sur 15 m, et
pas seulement une maison. Et de plus, des projets d'extension selon leurs besoins et les
disponibilités de chaque famille. De cette façon une typologie fut définie et sept types furent
établis, de la maison simple au centre de terrain ou mitoyenne, deux ou trois pièces11, jusqu'à
celle à étage avec un commerce (28m²) au rez-de-chaussée12. Pourtant, tous ces types furent
conçus à partir du même noyau (voir figure 3.1).
En moyenne, les surfaces utilisées pour chaque pièce des sept types de maison sont:
11
au Brésil, on a l'habitude de ne compter que les chambres pour caractériser le nombre des pièces d'une maison
ou d'un appartement; dans ce texte français, on a utilisé la nomenclature française, où l'on inclut la salle dans le
nombre total, mais on prend le soin d'en faire la remarque ici.
12
Ce petit magasin répondait aux habitant qui possedaient dans des bidonvilles des "biroscas", des tout petits
magasins sur les ruelles, "pour tout vendre" y compris de la boisson. La seule difference à la cité Kennedy,
outre l'implantation et la qualité de la construction, a été l'entrée de l'habitat, qui ne se faisait plus par
l'intérieur du commerce, mais par un couloir indépendant.
Applications 90
- 10m² pour le séjour; 2,7m² pour les cuisines; 1,7m² pour la salle de bains; 4m² pour
la(les) chambre(s).
La forme du plan génère des toitures à deux pentes en tuile de terre cuite, avec un
nombre minimal d'arêtes, dans un but d'économie, mais qui répond très bien au niveau
thermique (peut être le hasard, peut être la sagesse populaire d'antan...).
- fondations: radier
Cent pour cent des maisons ont été soumises à des modifications. Quelques unes même
en sont à leur septième rénovation. Dans toute la ville, la recherche n'a pu trouver que deux
maisons (sur les 5.000 bâties) demeurées dans l'état originel. Même en mauvais état, ces
maisons restent utilisables, c'est à dire qu'elles ont su résister au passage des ans, témoignant de
la réussite du choix des matériaux et du projet du noyau constructif. Le graphique 3.1 suivant
illustre les modifications apportées selon l'ordre des restaurations.
La plupart des modifications ont eu lieu sans recours aux projets d'extension prévus,
très souvent d'une manière désordonnée, ce qui aboutit à des espaces perdus et des plans
complexes. 98% des maisons ont vu leur surface horizontale augmenter, et malheureusement
pour le confort d'été, le terrain planté a été remplacé par une cour de dalles horizontales, qui
offrait outre un remplaçant au "quintal" traditionnel, une préparation pour une future
augmentation. Alors que 100% des couvertures avaient deux pentes de tuiles en terre cuite sur
un plafond en bois, 84% des maisons aujourd'hui sont couvertes en dalle horizontale13[PC91].
13
Peut être aussi faute d'une transformation dans la formation des ouvriers (des employés dans le secteur
bâtiment, qui a connu un dévéloppement important dans le domaine des gratte-ciel. Le statut d'un proprietaire
d'une maison avec une dalle est en tout cas consideré comme beaucoup plus élévé que de celui qui n'en a pas.
Applications 91
100
90
80
70
60
50
40
30
plancher
20 murs
10 revêtement
0 amenagement int.
1er dalle
ampl.vertical
3ème
ampl.horizontal
5èmè
Cette partie correspond aux points 4,5 et 6 de la notice de fabrication (voir chapitre
2.6.1).
3.2.1 Le climat
BAIE DE
GUANABAR A
C .K .
R IO D E
J A N E IR O
23°S
OCÉAN ATLANTIQUE
0 10 20 km
43°30W
Pour une étude du confort, d'après les observations sur le terrain - que l'on décrira plus
loin et d'après la station météorologique, le mois le plus désagréable (puisqu'il réunit des taux
Applications 93
élevés d'humidité et de température) est celui de février, en période d'été, dont les valeurs
caractéristiques sont résumées ci-dessous:
Valeurs typiques pour le mois de février; période d'observation: 1989-1990[BK90]
Phénomène Valeur maximale Valeur minimale
Température de l'air 34,7°C, à 16:00h 25,1°C, à 5:00h
Humidité relative 92,1%, à 4:00h 53%, à 15:00h
Régime de vent principal 5,1 m/s à 150°SE (jour) 2,6 m/s à 300°NO (nuit)
Albédo standard du sol 0,3 0,2
Tableau 3. 1 - Valeurs climatiques recueillies pour la zone de la Cité Kennedy.
3.2.2 L'occupation
Selon les témoignages recueillis d'une façon informelle auprès des membres de
l'association des résidents, la plupart des habitants sont encore ceux qui furent déplacés des
bidonvilles au début du projet (80,8%), dont une bonne partie travaille dans des usines qui se
sont installées le long de la route nationale qui dessert la région, ou bien dans les régions
proches. Néanmoins, une partie importante des adultes (48%)[PC91] déclare passer environ
deux heures dans le transport journalier.
- celui de la femme que reste à la maison toute la journée, sauf dans la période matinale
pour les courses, qui ne semble pas être le profil dominant;
- celui du couple qui part tôt le matin, en laissant ses enfants soit à la maison jusqu'à
l'heure de l'école, soit chez une voisine appartenant au profil précédent;
- celui des enfants mi-temps à l'école, l'autre mi-temps dans les rues, à la maison ou
chez quelqu'un du premier profil.
Pendant l'année 1994, on a fait une recherche de terrain à la Cité Kennedy. Le but,
outre contrôler par le témoignage des habitants les données rencontrées dans la bibliographie,
était d'effectuer des mesures qui, si elles n'ont pas pu être utilisées, car en nombre limité,
pouvaient illustrer, sur un ensemble architectural connu et correspondant au modèle développé,
les résultats des choix architecturaux effectués par rapport à la réalité extérieure.
On part du principe qu'un édifice, construit pour abriter des personnes, crée par soi-
même un microclimat ayant un rapport avec le climat ambiant (on ne doit même pas mépriser
ce rapport même pour le cas d'un bâtiment climatisé, compte tenu des interactions continues
qui existent entre l'extérieur et l'intérieur).
On admet par la suite que, presque toujours, les seuls éléments climatiques accessibles
au concepteur sur ce "microclimat" sont ceux disponibles à la station météorologique la plus
proche.
14
D'une façon pas entièrement réprésentative, puisque il n'y avait pas une équipe de recherche, mais seulement
deux personnes a poser des questions
Applications 94
On sait qu'un concepteur - architecte ou ouvrier - conçoit en climat chaud aussi (voire
surtout) en fonction de certaines contraintes non-climatiques, décrites dans la recherche
comme choix externes du projet.
Les capteurs ont enregistré les températures à cet endroit pendant une semaine (du 5 au
13). Malheureusement pour la représentativité de l'échantillon, on eu deux problèmes:
- ce mois de février fut le plus chaud du siècle, et présenta, selon les études du Prof Ana
Maria Brandão, du Centre de Climatologie de l'Université Fédérale de Rio de Janeiro une
moyenne des températures maximales entre le premier et le 24e jour, de 37,6°C (avec 3 jours à
40°C), la valeur la plus élevée depuis 1901.
- le capteur intérieur a du être placé trop proche du plafond, sur une armoire, pour ne
pas déranger les usagers de la pièce.
La figure 3.7 présente par exemple ce que les deux capteurs ont mesuré le 8 février:
Une analyse préalable pour une période d'occupation nocturne typique de 18 h jusqu'à
6h du matin (suivant aussi le profil qui sera adopté pour le tableau de bord), nous donne
quelques résultats significatifs:
45
Tcc ext
40
Tcc int
35 T ext
°C T int
30
25
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23
h
- l'écart des degrés heures d'inconfort entre l'extérieur et l'intérieur démontre comment,
sur un scénario extérieur déjà difficile, un bâtiment (c'est à dire un ensemble de choix
architecturaux), peut encore aggraver les conditions climatiques:
25
20
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23
Le témoignage des habitants a ratifié nos premières conclusions: les soirs d'été, ils
commencent à dormir au rez-de-chaussée, et vers 2 heures du matin ils se lèvent, prennent une
douche et passent dans la chambre à coucher pour finir leur sommeil. Pendant ce temps, des
climatiseurs de fenêtre (qu'ils n'ont pas fait marcher pendant nos mesures), essaient de refroidir
un peu l'ambiance.
Applications 97
4, 0 0 x 0 ,2 0
0, 9 0 x 2, 1 0 de t .1 p la fo n d
5 ,0 0 3 , 00 3, 3 0
1, 2 0 x 1 ,2 0
4, 0 0 x 0 ,2 0 0 , 90
0, 7 5 0, 2 5 3 , 00 0, 2 5
P la n C o u p e tra n s v e r sa le
m o us t i qu ai re
0 ,2 0
s t ore ven it i en
0 ,2 0
0 ,8 0
Fa ç a d e Su d
D é ta il 1
Il s'agit d'un module de 36 m³, établi sur un plan qui répond aux proportions standards
des maisons à ambiance unique, comme de chambres à coucher habituelle (Voir annexe 5). On
a ajouté deux stores vénitiens tout en haut de la pièce, opposés, pour permettre des variations
de débit d'air autant dans le comble que dans la pièce. En outre, on a garanti une ligne de
changement pour les toitures (dans le détail 1 de la Figure 3.9). Il s'agit d'une astuce pour fixer
la zone de comble et la séparer des effets de changement de la géométrie du toit.
3.3.1 Valeurs admises pour les zones fixes du tableau de bord: le jour-
typique, l'occupation,...
Compte tenu de l'usage résidentiel du cas de base et en tenant compte des recherches
sur les heures d'occupation dans l'habitat, on a donc privilégié l'occupation en fin de journée et
début de matinée, en prévoyant un nombre de 2 personnes, par rapport à la taille de la maison
et non pas en fonction de la réalité de ce genre d'occupation urbaine brésilienne.
Pourcentage d'utilisation Occupation (2 pers.) Eclairage (100W) Appareils ménagers (50W)
50% 18 et 19h 5 et 6h; 18 et 22 ∅
100% 1 à 7h et 20 à 24h 19 à 21h 5 et 6h; 18 à 21h
Applications 98
26 26 27 29 30 30 31 31 32
27 27 28 30 31 31 32 32 33
28 28 29 31 32 32 33 33 34
29 29 30 32 33 33 34 34 35
Tableau 3. 3 - Valeurs de température de seuil de confort d'été, en degrés Celsius.
Pour la plupart des groupes, la valeur de la température est retenue d'après les valeurs
affichées dans la partie n°1 du tableau ci-dessus, à partir des résultats obtenus pour l'humidité
du projet simulé.
Pour le groupe du débit d'air, cette température sera ensuite corrigée selon la table n°2,
s'il existe un renouvellement d'air importante, traduite dans la table par des valeurs de vitesse
de l'air à l'intérieur de la pièce..
Applications 99
Le chapitre 2.6 suggère que les règles et les limites d'application de la méthode soient
déclarées à chaque fois.
15
La valeur décrite par Givoni pour la période nocturne, transcrite dans le chapitre 2, ne correspond pas
forcément aux profils des usagers étudiés quand de la méthode IPT ici utilisé et ceux de la Cité Kennedy.
Applications 100
Pour appliquer la méthode décrite dans le chapitre 2.1, on a décomposé les principaux
modes d'échange thermique de la maison -type:
Comme chaque mode de transfert porte plus particulièrement sur certains objets
architecturaux, pour savoir dans quel ordre aborder la production de notes de confort, on crée,
par le biais de la littérature et de la simulation numérique, une hiérarchie d'influence entre ces
transferts, et l'on examine la possibilité de les associer pour la création de groupes d'objets
architecturaux cohérents du double point de vue de la Thermique et du processus de la
conception.
16
où presque 100% des cas tombent sur des figures géométriques classiques de bâtiment.
Applications 101
Ensuite nous traitons deux sous-groupes importants: les murs verticaux extérieurs (et la
partie vitrée des fenêtres) et le débit d'air admis. Les transferts par le plancher ne sont
importants que dans des conditions très spéciales (h du plancher = 1,00 sur un terrain dégagé,
selon CSTB[CS92]), et on donc a négligé ici leur influence spécifique.
En pratique, dans le cas étudié, nous verrons aussi que l'existence de volets fait que les
vitrages ne jouent pas leur rôle de capteur solaire et que les murs opaques soient ciblés pour ce
transfert vertical.
L'autre groupe important qui apparaît - le débit d'air - est présenté ici plus comme une
information apportée à l'architecte qu'à cause de l'importance des écarts de notes. Simulés au
début avec un taux de renouvellement d'air raisonnable de 35 vol/h, les variantes ont eu après
ce taux changé vers 1 vol/h. En effet, comme on a décrit dans le chapitre 3, pour la situation
étudiée, urbaine, le taux de renouvellement d'air dans un bâtiment reste toujours très faible et
devient encore moindre avec les soucis de privacité et de sécurité qu'on retrouve sur place.
Resterait peut être à étudier sur ce sujet, l'effet de la stratification de l'air et son éventuel
avantage (augmenter la hauteur des ambiances en laissant la strate d'air la plus chaude en
dehors de la couche "occupée") par rapport à une augmentation du coût, puisqu'on considère
qu'ici il n'y a pas d'effet de stratification d'air, à cause de la hauteur limitée de la construction.
Applications 102
Le cas de base étant un bâtiment simple, la plupart des apports tombent sur la
couverture. Donc, on a d'abord fait varier ses caractéristiques (des variantes de couverture que
l'on trouve sur place et que la littérature préconise), après avoir placé au mieux le bâtiment
(soleil et vent), toutes autres choses étant égales par ailleurs.
Dans un premier temps, les couvertures sont simulées avec des caractéristiques
standards décrites par les laboratoires locaux, surtout l'IPT [IP88] après comparaison aux
valeurs existantes dans la littérature (facteurs d'absorption solaire et caractéristiques physiques
des matériaux décrits dans l'annexe 5).
Pour répondre à l'usage et aux règles de la climatisation naturelle, le tout a été simulé
avec trois situations de comble: inexistant, fermé et ventilé. Le reste de la maison essaye de
correspondre à la construction standard améliorée dans l'optique du confort d'été, suivant le
plan présenté sur la figure 3.9, avec un plafond en bois, un plancher en dalle de béton et des
murs en briques creuses revêtus d'enduit blanc des deux cotés.
On a obtenu une population de 51 cas avec à chaque fois la note absolue d'inconfort
c'est à dire la somme journalière des écarts de la température résultante à l'intérieur par rapport
aux seuils de confort adoptés (la température de 27°C, corrigée à chaque heure par l'humidité
résultante, de chaque variante).
Faudrait-il rappeler que pour être accepté, chaque tableau doit être à la fois
représentatif d'un milieu culturel ET simple à consulter. Or, les premiers résultats nous
conduisaient à un nombre excessif d'objets à insérer dans le groupe couverture du tableau de
bord.
Comme les couvertures possédaient des couleurs différentes, celles-ci ont été simulées
avec des valeurs égales de ε (emissivité) et de α (absorption) selon la teinte, pour une bonne
comparaison des résultats entre des matériaux différents. Ainsi, par exemple, la valeur α= 0,3
correspond autant à une teinte claire de tuile coloniale qu'au gris clair des tôles et des dalles.
Cela dit, si l'on arrivait à dégager des résultats pour chacun des phénomènes (montrant
une influence constante sur les variantes), on pourrait les re-écrire comme des nouveaux objets
architecturaux.
On a observé les écarts et ceux-ci, malheureusement,( comme on peut l'observer sur les
tableaux 13.1, 13.2 et 13.3 dans l'annexe 13), ne montrent pas d'homogénéité.
C'est ce qui nous a conduit à une autre tentative de hiérarchisation des degrés-heures
d'inconfort obtenus: en les comparant à la moyenne dans chaque groupe de paramètres. Il s'agit
de retrouver les dh d'inconfort moyen par catégorie - matériau, couleur et type de comble et
ensuite d'étudier les écarts obtenus par rapport à cette valeur moyenne.
Même si les résultats (affichés dans le tableau 13.4 de l'annexe 13), semblent donner
l'ordre suivant d'importance: matériau, comble et couleur, nous n'avons pas réussi à séparer
vraiment les phénomènes. Ainsi on ne peut pas considérer ces éléments comme remplaçants de
l'objet originel (l'ensemble comble, matériau, couleur extérieur).
Comme les résultats des analyses ne montrent pas une indépendance suffisante des
facteurs thermiques étudiés, l'icône proposé pour la couverture doit rester un icône complexe,
provenant de l'étude typologique architecturale. Il est défini par l'ensemble d'une couleur
extérieure, associée à un matériau de toiture, à l'existence d'un comble et à l'existence d'un
écran plafond.
Ceci nous amène à la sélection finale des icônes dans la réalité de l'univers étudié.
Comme la réduction des 51 cas du début n'a pas pu être faite par une méthode
thermique, on l'a faite faire par l'autre groupe de professionnels concerné: les architectes. Cette
partie de l'étude s'est donc faite en commun avec un ensemble représentatif d'architectes (dans
ce cas-ci le choix a été fait à partir des observations faites à la Vila Kennedy ([PC81] et
[BK95]).
On gardé les cas jugés les plus intéressants pour les faire figurer dans le groupe du
tableau, les plus répandus, et surtout ceux qui ont une mauvaise efficacité et on ajoute
quelques suggestions d'amélioration.
Applications 106
On le complète ultérieurement par l'étude des influences des autres groupes. L'idée est
de traduire ces influences par des additions (ou des soustractions) faites sur les dhs lus dans
l'icône de couverture choisi. Le résultat, la performance attendue du projet, pourra être
comparé aux dhs naturels, ce qui permettra une première évaluation de la qualité thermique
globale attendue.
Applications 107
Dans notre cas, compte tenu la situation urbaine considérée et selon les informations
apportées par les chapitres 1.2.1 et 1.3.3 et détaillées dans l'étude du groupe du débit d'air,
chapitre 3.6.5, les projets ont été re-simulés pour un débit minimal et les chiffres pour le dh
d'inconfort sont les suivants17:
N° Couverture Note
variante d'inconfort
17
les chiffres précédentes seront repris lors de l'étude du débit d'air.
Applications 108
L'utilisateur du tableau de bord aura une description figurative des résultats sous forme
d'icône. La traduction des éléments étudiés pour le groupe de couverture - couleur, matériau et
type de comble - dans l'icône se fait via une représentation conventionnelle:
Ainsi, pour notre tableau les icônes choisis pour le groupe couverture sont ceux de la
figure 3.13. Ils sont rangés en quatre sous-groupes, parce que, comme on le verra plus loin, ils
répondront de quatre manières différentes aux influences des autres groupes considérés.
On a choisi certains murs extérieurs, représentatifs des habitudes locales plus quelques
variations théoriques pour les combiner aux variantes déterminées par le groupe couverture.
On a ainsi étudié le rôle des briques creuses et des murs en parpaings creux.
Le rôle des murs extérieurs sur la température intérieure résultante d'un bâtiment
soumis à la climatisation naturelle peut être résumé par une capacité de réception du
rayonnement solaire incident (et de son émission pendant la nuit) et un potentiel de stockage et
d'amortissement de la chaleur, l'inertie.
L'étude de l'ombre portée est complexe. En fait, même pour une période spécifique, elle
varie selon l'orientation du mur et l'heure de la journée. Elle peut être apportée par un élément
qui interfère aussi avec les débits admis, ce qui empêcherait le libre choix et la combinaison
des icônes, prémisse de notre travail. Les recherches sur le terrain avaient attiré notre attention
sur des petits auvents dans le partout (protection contre les pluies), et comme une protection
solaire efficace (vu la hauteur du soleil à cette époque) ne pouvait pas être aisément obtenue
pour les surfaces le plus exposées - E et O (voir tableau 3.8), on a pris le parti de n'étudier que
le cas du bâtiment-type, laissant les variations pour une étude postérieure.
Au niveau de la couleur, l'étude se porte sur des revêtements courants dans la région,
soit enduit couleur blanche ou crème (coefficient. d'absorption tendant après un certain temps,
vers 0,3) et le revêtement des briques apparents, α = 0,7, qui pourrait représenter aussi certains
revêtements colorés divers dans les plages du vert, du bleu ou et du rouge[MC72].
Une première approche a été faite en utilisant la formule du facteur solaire Fts égal au
rapport du flux transmis au flux incident.[CS92]. Comme a été décrit au chapitre 2.3.3, pour
des parois verticales sans protection, la formule vaut:
0,05α
Fts =
R + 0,17
Applications 110
On caractérise les parois en question (résistance thermique variant entre 0,4 et 0,5) par
le facteur solaire pour faire varier la nature du revêtement et on obtient:
Couleur du revêtement Facteur d'absorption Ftsolaire d'environ
blanc nouveau 0,2 0,015
blanc standard 0,3 0.02
brique apparent 0,7 0,05
couleur sombre 0,9 0,07
Tableau 3. 9 - Les facteurs solaires pour des revêtements courants
On remarque un facteur 4,5 entre les extrêmes considérés (pour un flux incident de 500
W/m² cela correspondrait à 28,5 W/m² en plus) ce qui justifie une analyse plus approfondie de
la couleur. Pour le mener, on a simulé les variantes du groupe couverture avec les coefficients
d'absorption 0,3, 0,7 et 0,9. Les résultats en écarts de dh d'inconfort sont les suivants:
Groupe Variante \ alpha 0.2 0.3 0.7 0.9
02 0 0 +4. +7.
1 04 0 +1. +5. +7.
25 0 0 +4. +7.
33 0 +1. +5. +7.
36 0 +1. +5. +7.
39 0 +1. +5. +7.
06 0 +1. +5. +7.
2 08 0 +1. +5. +7.
10 0 +1. +5. +7.
29 0 +1. +5. +7.
30 0 +1. +5. +7.
31 0 +1. +5. +7.
50 0 +1. +4. +6.
52 0 +1. +5. +7.
56 0 +1. +5. +7.
3 44 0 +1. +5. +7.
48 0 +1. +5. +7.
46 0 +1. +5. +7.
14 0 +1. +5. +7.
4 42 0 +1. +5. +6.
12 0 +1. +4. +6.
Les variantes privilégiées par l'étude couverture ont été simulées selon l'inertie et on a
étudié le cas des briques creuses de 10 et 20 cm (M1B et M2B) et des murs en parpaings creux
de 10 et 20 cm (M1P et M2P) toujours revêtus en clair (α=0,2).
VARIANTES M2B M1B M1P M2P
2 21.20 24.55 24.47 23.81
4 25.39 27.93 28.02 27.81
6 33.57 33.49 34.20 34.56
8 30.09 30.91 30.78 31.87
10 30.72 31.65 31.55 32.82
12 44.64 43.58 43.97 44.10
14 36.41 35.92 36.73 36.99
25 21.19 24.54 24.46 23.79
29 33.57 33.49 34.20 34.56
30 29.38 29.80 30.72 31.24
31 30.71 31.30 31.16 32.37
33 33.57 33.49 34.20 34.56
36 30.87 31.44 31.31 32.53
39 31.28 32.03 32.02 32.80
42 39.99 39.24 40.01 40.55
44 36.50 36.02 36.84 37.06
46 37.37 37.19 37.53 38.24
48 35.76 35.39 36.17 36.93
50 37.29 37.96 38.11 38.02
52 35.63 35.28 36.08 36.33
56 35.63 35.25 36.06 36.31
Tableau 3. 11 - Les résultats de variations des murs sur les variantes choisies du
"bâtiment-type"
Applications 112
Etude des murs - comparaison sur la période d'occ.
45
40 M2B
M1B
35 M1P
dh
d'inc M2P
30
25
20
2 4 6 8 10 12 14 25 29 30 31 33 36 39 42 44 46 48 50 52 56
variantes
Les résultats démontrent une faible variation d'inconfort par rapport à ceux du groupe
principal. Néanmoins, une analyse de ces résultats nous permet de ranger les écarts en quatre,
créant des sous-groupes à l'intérieur du groupe de la couverture (voir figure 3.13):
Les écarts rencontrés Les sous-groupes du gr. principal
Variantes M1B-M2B M2P-M2B M1P-M2B Sous-gr. description variantes
2 +3 +3 +3 1 2, 4, 25
4 +3 +2 +3 2 6,8,10,29,30,31,33,36,39
6 0 +1 +1 3 14,44,46,48,50,52,56
8 +1 +2 +1 4 12,42
10 +1 +2 +1 Les écarts pour le tableau par
12 -1 -1 -1 sous-groupe
14 0 +1 0 Murs 1 2 3 4
25 +3 +3 +3 M1P +3 +1 0 -1
29 0 +1 +1 M2P +3 +1 +1 0
30 0 +2 +1 M1B +3 0 0 -1
31 +1 +2 0 M2B 0 0 0 0
33 0 +1 +1
36 +1 +2 0
39 +1 +2 +1
42 -1 +1 0
44 0 +1 0
46 0 +1 0
48 0 +1 0
50 +1 +1 +1
52 0 +1 0
56 0 +1 0
Tableau 3. 12 - Les écarts pour le groupe mur, par variante et par sous-groupe du
tableau.
Ces écarts, traduits en images nous donnent les icônes suivants:
Applications 113
Légende
- parpaings 10 cm
- parpaings 20 cm
- brique creuse 10
cm
- brique creuse 20
cm
Comme on l'a déjà dit, ce groupe exprime le pourcentage d'espace vitré utilisé dans le
bâtiment. En général on trouve des limites de conception pour les baies vitrées dans l'habitat
individuel, à cause des impératifs de sécurité et de privacité. En fait la surface des baies se
décompose en surface vitrée et surface perméable à l'air, l'ouverture proprement dite.
Une fois les principales icônes de l'enveloppe choisies, et le rôle des murs extérieurs
étudié, on a fait passer les icônes choisis au crible de la variation du débit d'air.
On a choisi un débit standard pour les climats chauds de 35 vol/h.. Ce calcul se fait en
utilisant une formule empirique (voir annexe 7) pour le calcul du débit à l'intérieur d'une
ambiance en fonction de la vitesse extérieure, par le biais des réductions selon le nombre et
position des ouvertures (coefficient c1), la rugosité du terrain(coefficient c2) et l'angle incident
du vent) sur la façade (c3), comme illustré à la figure 3.16 suivante.
A l'extrême on a fait une simulation avec le débit maximal, théorique, qui créerait la
vitesse de l'air maximale encore agréable de 1,5 m/s à l'intérieur, soit 120 vol/h.
Ces calculs du rapport volume /vitesse de l'air ont été faits comme suit (pour détails de
la formule, voir annexe 7):
surfa
ce D (m3/h) ≅ S (m²) x 3600s/h x c1 x c2 x c3 x v (m/s)
60°
totale où dans le cas de la cité:
=
c1 = 0,50
c2 = 0,33
surfac c3= 0,97( pour 30°) et 0,87 (pour 60°)
e
totale débit
= 1,44 vitesse intérieure≅
surface moyenne de perméabilité
30°
On remarque, pour la période d'occupation étudiée ici que si une variante a une toiture
performante, comme la n°2, toiture de tuile en terre cuite sur un comble fermé, l'ouverture du
bâtiment à l'extérieur, où il fait encore chaud, l'amène à une situation plus inconfortable. En
revanche l'air extérieur peut apporter un affaiblissement de la température intérieure à une
variante "mauvaise", comme la n°12, qui est constituée d'une dalle bitumée sur l'ambiance.
Applications 116
2
E v o l u t i o n d e s d h d 'i n c o n f o r t s e l o n l a
4
v e n ti l a ti o n
6
8
45
10
12
40 14
25
29
dh d'inconfort
35 30
31
30 33
36
39
25 42
44
20 46
1 v o l/ h 3 5 v o l/ h 1 2 0 v o l/ h 48
50
3.6.4.2 Correction pour la vitesse de l'air (effets des débits d'air sur le
métabolisme)
Ce nouveau facteur de correction, basé sur l'indice discuté au chapitre 1.3.3. une fois
incorporé au calcul des degrés heures d'inconfort nous donne de nouveaux résultats:
Var. 1vol/h 35 vol/h 120vol/h
2 21.20 5.99 2.78
04 25.39 9.15 3.89
06 33.57 16.21 6.29
08 30.09 13.46 5.31
10 30.72 13.58 5.35
12 44.64 20.66 7.64
14 36.41 15.33 5.92
25 21.19 5.97 2.78
29 33.57 16.21 6.29
30 29.38 12.31 4.95
31 30.71 12.76 5.10
33 33.57 16.21 6.29
36 30.87 13.71 5.40
39 31.28 13.77 5.42
42 39.99 15.71 5.82
44 36.50 15.04 5.78
46 37.37 16.40 6.21
48 35.76 14.62 5.69
50 37.29 10.71 3.94
52 35.63 14.09 5.38
56 35.63 14.01 5.45
Tableau 3. 14 - Degrés heure d'inconfort dus à la variation de ventilation avec correction
par la vitesse de l'air.
Applications 117
2
45
04
40
06
35 08
30 10
dh d'inc.
25 12
20 14
15 25
29
10
30
5
31
0
33
1vol/h 35 vol/h 120vol/h
36
Figure 3. 18- Progression de l'inconfort : données corrigées par la vitesse de l'air (conf.
tableau 3.13).
Les mêmes résultats, traduits en écarts et, par groupe d'icône nous donnent:
3.7.L'inclusion de la végétation.
Comme on l'a vu précédemment, nous avons choisi d'étudier la végétation comme objet
architectural lorsqu'elle est vivante et représente la dernière couche externe d'un bâtiment.
Dans le modèle pour ce travail, on considère l'élément végétal comme un matériau inerte, en
négligeant une éventuelle conductivité, des éventuels échanges convectifs intérieurs et prenant
les valeurs de 0,9 pour l'emissivité et 0,45 pour l'absorption solaire.
On l'appliquera sur la toiture, ce qui voudra dire travailler sur le groupe principal, celui
de la couverture. On l'utilisera sur la dalle pleine bitumée sans comble, l'icone V12.
τ - 74%
0,9 0,9
45 ?
DP SC DP SC
Icône V12 normale Icône V12 avec une
couverture végétale
Figure 3. 20 - Un icône pour un bâtiment du tableau avec une couverture végétale
Il est évident que le résultat variera en fonction du stage de développement et du type
du végétal (représenté par sa taux d'opacité τ et par le coefficient β de remplissage de surface
de la toiture); tout comme en fonction du type de toiture en question. Dans ce cas-ci, on a
choisi de le prendre au tout début de son développement, avec un taux d'opacité de 16%.
Pour ce faire, des modifications sur les équations du chapitre 2.4.2 sont proposées pour
les adapter à l'usage par le logiciel de simulation du tableau de bord.
Les échanges décrits au chapitre 2.4.2, vont être interprétés de deux façons, pour
pouvoir les utiliser dans le logiciel Casamo-Clim, qui avait été retenu précedement pour le
tableau de bord générale (voir chapitre 1).
vu par Casamo-Clim :
Pour faire accepter les valeurs αeq, ε eq et hce eq par le logiciel Casamo-Clim, il faut donc
réaliser une nouvelle équivalence. Dans cette équivalence, le flux transmis (et non la densité de
flux) doit être invariant.
Ainsi,
S1 vrai (αeq.I- hre εeq ∆Tr - hce eq .∆Tc) = S1* (α*.I- hr. ε*. ∆Tr - hce ∆Tc)
S1 .αeq = S1*. α*
avec S1 , hce eq, hce, hre connus par les données du projet et par le cahier scientifique de
Casamo-Clim. Ainsi on trouve successivement des valeurs pour S1*, ε*, α* et Casamo-Clim
simule l'effet de la végétation sur la surface extérieure en question.
Pour le tester on a pris la variante n°12, un bâtiment avec une dalle pleine revêtue en
bitume et on a ajouté la couche végétale à 16% opacité (τ = 0,74) et sur la totalité de la toitûre
(β = 100%).
hce eq=18,6W/m²°C,
hre= 6.63,
αeq =0,23 et
Casamo Clim prend deux valeurs selon le sens du flux - 1,2W/m²°C pour les flux
descendants (en général pendant la journée, quand la température de a surface extérieure est
supérieure à la température intérieure) et 7W/m²°C pour le cas contraire, qui à lieu en général
pendant la nuit. Ici, à cause de la période nocturne d'évaluation, on a pris le parti d'utiliser la
valeur la plus élevée.
Applications 120
L'application de ces coefficients dans les formules précedentes nous apportent les
valeurs suivants: S1* = 31,9m², ε* = 0,11, α* = 0,09
Une fois simulé l'effet de la végétation sur la surface extérieure du bâtiment en question
avec ces modifications proposé au ch. 3.7.1 et les résultats rétrouvés soumis à la méthode du
chapitre 2, on obtient:
Extérieur dalle avec bitume (V12) ajoutée d'une couche végétale
h Occ Tair HR Dh d'inc Tair int Tres HR Dh d'inc Tair int Tres HR Dh d'inc
1 oui 27.17 62 1 27.81 27.91 84 2 29.9 29.89 75 3
oui 26.72 64 1 27.34 27.46 81 1 29.6 29.63 72 3
2 oui 26.31 66 0 26.91 27.05 88 1 29.3 29.36 74 2
oui 25.95 67 0 26.51 26.66 84 1 29.0 29.10 75 2
3 oui 25.65 68 0 26.15 26.31 86 0 28.7 28.84 76 2
oui 25.41 69 0 25.84 26.00 92 0 28.5 28.59 77 2
4 oui 25.24 70 0 25.61 25.75 88 0 28.3 28.42 78 1
oui 25.14 71 0 25.40 25.53 89 0 28.1 28.21 79 1
5 oui 25.10 71 0 25.28 25.38 94 0 28.0 28.08 79 1
oui 25.15 73 0 25.19 25.27 95 0 27.9 27.92 79 2
6 oui 25.29 75 0 25.22 25.28 94 0 27.8 27.85 79 2
oui 25.53 78 0 26.90 27.78 94 2 27.3 27.34 79 1
7 oui 25.86 82 0 27.42 28.45 87 1 27.1 27.24 87 1
oui 26.27 81 0 27.96 29.04 86 2 27.2 27.32 86 1
8 non 26.76 80 pers. 28.41 29.48 80 pers 27.1 27.31 85 pers
non 27.30 78 pers 28.98 29.97 83 pers 27.3 27.45 88 pers
9 non 27.91 75 pers 29.60 30.47 76 pers 27.5 27.65 85 pers
non 28.55 72 pers 30.24 30.98 74 pers 27.8 27.87 83 pers
10 non 29.22 68 pers 30.89 31.49 76 pers 28.1 28.11 85 pers
non 29.90 65 pers 31.55 32.00 69 pers 28.4 28.37 82 pers
11 non 30.58 62 pers 32.21 32.52 67 pers 28.7 28.65 84 pers
non 31.25 59 pers 32.88 33.08 68 pers 29.1 28.97 81 pers
12 non 31.89 55 pers 33.54 33.66 62 pers 29.5 29.32 78 pers
non 32.50 53 pers 34.18 34.24 60 pers 29.9 29.68 79 pers
13 non 33.04 50 pers 34.78 34.79 57 pers 30.3 30.04 72 pers
non 33.53 49 pers 35.31 35.31 56 pers 30.7 30.39 74 pers
14 non 33.94 48 pers 35.78 35.78 57 pers 31.0 30.72 71 pers
non 34.27 47 pers 36.17 36.19 52 pers 31.3 31.03 69 pers
15 non 34.51 45 pers 36.46 36.52 51 pers 31.6 31.30 68 pers
non 34.65 46 pers 36.66 36.77 53 pers 31.8 31.52 66 pers
16 non 34.70 46 pers 36.76 36.94 50 pers 32.0 31.70 66 pers
non 34.67 47 pers 36.76 37.02 50 pers 32.1 31.83 65 pers
17 non 34.56 48 pers 36.67 37.02 50 pers 32.2 31.92 66 pers
non 34.39 49 pers 36.50 36.94 50 pers 32.2 31.96 66 pers
Applications 121
(cont.)
Extérieur dalle avec bitume (V12) ajoutée d'une couche végétale
h Occ Tair HR Dh d'inc Tair int Tres HR Dh d'inc Tair int Tres HR Dh d'inc
18 oui 34.15 50 7 36.40 36.93 48 10 32.5 32.14 63 5
oui 33.85 51 7 36.13 36.78 52 10 32.3 32.13 61 5
19 oui 33.49 51 6 35.86 36.62 53 10 32.5 32.12 66 5
oui 33.08 53 6 35.54 36.42 51 9 32.4 32.02 64 5
20 oui 32.63 53 6 35.25 36.25 52 9 32.3 31.96 65 5
oui 32.13 54 5 33.19 33.06 57 6 32.3 31.97 67 5
21 oui 31.60 54 5 32.42 32.25 62 5 32.2 31.86 66 5
oui 31.05 55 4 31.79 31.61 68 5 32.0 31.72 68 5
22 oui 30.48 56 3 31.11 30.98 66 4 31.6 31.43 66 4
oui 29.90 57 3 30.53 30.43 69 3 31.4 31.21 65 4
23 oui 29.32 58 2 29.92 29.87 71 3 31.0 30.92 71 4
oui 28.75 59 2 29.36 29.36 73 2 30.7 30.67 69 4
24 oui 28.20 60 1 28.82 28.85 80 2 30.4 30.42 71 3
total de dhd'inc. occupation 30 45 42
Tableau 3. 15 - L'effet de l'écran- végétal sur la dalle pleine bitumée sans comble.
40
35
Tair ext
C 30 Tres dalle
Tres "verte"
25
20
h
Ainsi cet icône apparaît dans le même sous-groupe de la couverture comme de suite:
τ - 74%
0,9 0,9
45 42
DP SC DP SC
Icône V12 normale Icône V12 avec une
couverture végétale
Figure 3. 22 - Un icône pour un bâtiment du tableau avec une couverture végétale
Applications 122
Comme l'on a vu aux chapitres 2.2 et 3.4, pour le tableau de bord on a préféré
considérer la morphologie de l'ambiance intérieure, volume plus facile à standardiser que
l'extérieur.
L'étude statistique pour les pièces étudiées dans ce tableau de bord a abouti à des
surfaces moyennes entre 9 et 16 m². Ainsi, une pièce de 3m sur 4m peut être considérée. On
retrouverait un intérêt thermique (la stratification) en plus de la possibilité d'accroire les effets
des apports latéraux si cette surface varie en fonction de la hauteur. Malheureusement, comme
il semble qu'une différence significative due à la stratification commence à se faire sentir
seulement au-delà d'une hauteur de 4m, hauteur déjà inhabituelle dans l'habitat ouvrier, on ne
l'a pas considéré.
Un autre intérêt concernerait le plancher sur pilotis (au moins 1m, selon les études du
CSTB, et sans obstacles pour la libre circulation de l'air) mais là aussi on revient à un problème
de clôture décrit ci-dessous.
18
Ceci pour une maison traditionelle ayant les caractéristiques suivantes: implantation en terrain plat et
dégagé; axe des ouvertures de la maison parallèle à l'axe des vents dominants; perméabilité des façades au vent
et sous le vent de l'ordre de 30%; toiture à 1 pente (10° environ), orientée face au vent; surface de base environ
30m²; hauteur globale entre 3 et 4m[CS92]
Applications 123
Ainsi, on a les icônes les plus importants tout en haut, décrits avec des légendes
standardisées et réunis en sous-groupes, correspondant à leur performance à l'intérieur du
groupe principal et /ou à l'intérieur des autres groupes (les groupes d'écart).
Tout en haut, apparaissent des notes correspondant à la situation extérieure. Il s'agit de:
L'addition des notes selon des choix réalisés dans chaque groupe conduit à une note
globale, pour la qualité thermique d'été attendue du projet, dans cette phase de conception.
Applications 124
Couverture Murs
matériau: type de comble: coeff. absorption - parpaings 10 cm
de la surface
TTC- tuile coloniale en SC - sans comble
terre C. extérieure/teinte:
CF - comble fermé 0,3 -clair - parpaings 20 cm
TM - tôle métallique
CV - comble ventilé 0,5 - gris
FB - fibrocement - brique creuse 10
0,7 - gris vieilli cm
DP - dalle pleine 0,9 - rev. bitumé
DPI - dalle pleine isolée - brique creuse 20
cm
Perméabilité: 1vol/h - fermé, peu ouvert 35 vol/h- tout ouvert sans obstacles dans le
pourtour immédiat
120 vol/h- tout ouvert sous conditions spéciales de situation du terrain
Conclusion
Peut être parce qu'il veut essayer de nouvelles techniques et matériaux, à cause de
la mode ou simplement de sa nature, peu importe. Il bâtit, ou au moins il projette selon
sa culture, ses idées, la mode en vigueur ou son budget. Surtout là où le climat ne
constitue pas un adversaire effrayant. Même la force de l'architecture solaire ou
bioclimatique des années 70/80, bien que justifiée par les contraintes économiques de
l'époque, démontre plutôt une tendance culturelle qu'une prise de conscience spécifique.
Ce à quoi on a assisté a été une répétition d'une vague de même ampleur que celle
provoqué par la diffusion des idées de Le Corbusier, c'est à dire, son exploitation jusqu'à
l'épuisement et pas toujours avec du bon sens.
Le réalité est que, pour gérer ce monde complexe et encore peu exploré de la
conception et bien le traduire concrètement, l'architecte emploie une méthode dont on
sait déjà que la liberté de pensée est un facteur vital.
Comme aucune recherche s'achève en elle même, on sait qu'il manque encore:
- la diffusion auprès des organismes de habitat social, des ONGs figés sur
l'urbanisme et autoconstruction, et services de formation.
-*-
Références et bibliographie
Bibliographie 126
Références et bibliographie
[4R93] ABRIL, ED - Ruas, Guia do Rio de Janeiro, Ed. Abril, Rio de Janeiro,
1993
[AD82] DEMEYER,A.et al - La Convérsion Bioénergétique du Rayonnement
Solaire et les Biotechnologies- Technique et Documentation, Paris, 1982
[AD91] ADEME - fiche d'information Habitat en climat tropical, Maison de
l'Energie, Paris, 1991
[AF88] FROTA, A.; SCHIFFER, S. - Manual de conforto térmico, Ed.Nobel,
São Paulo, Brésil, 1988
[AS93] ASHRAE - Standards for design and evaluation of the indoor themal
environment, in ASHRAE Journal, 1993
[AZ93] ZÖLD, A. - Estimation of thermale performance before the design of the
building, Proceedings de la 3ième Conférence Européenne en Architecture, Florence,
Italie, 1993
[BG78] GIVONI,B. - L'homme, L'architecture et le climat, Editions Le Moniteur,
Paris, 1978
[BG84] GIVONI B. - Design for climate in hot, dry cities., in Urban Climatology
and Its Applications with Special Regard to Tropical Areas. n° 652, WMO, Genève,
1984, pp 487-513 (transcrit en anglais en [PH90])
[BG92] GIVONI,B. - Confort, climate analysis and building design guidelines, in
Energy and Buildings n° 18, Ed. Elsevier Sequoia, 1992
[BK90] BARROSO-KRAUSE, C. "Coberturas, conforto higrométrico,
edificações: ponderações e propostas para clima tropical úmido em situação de verão",
thèse de Mestrado de Conforto Ambiental, FAU-UFRJ, Brèsil, 1990
[BK95] BARROSO-KRAUSE,C.; ADNOT,A - Test de la méthode du tableau de
bord dans le contexte d'une ville tropicale, rapport intermédiaire, convention ADEME n°
4.09.0084, CENERG, Paris, 1995
[CB89] BONFIM, C. - Os efeitos da inércia na otimização do conforto térmico
em prédios de ocupação diurna, em clima tropical úmido - thèse de Mestrado de
Conforto Ambiental, FAU-UFRJ, Rio de Janeiro, 1989
[CE85] CENERG - CASAMO-CLIM, Ecole des Mines de Paris, 1985
[CE85] EMP, logiciel "Casamo-Clim", Ecole des Mines de Paris, 1985
[CG93] GOES, C. - Considerações sobre bises-soleils e proposta de cálculo de
radiação solar sobre brise e janela, thèse de "mestrado de Conforto Ambiental", FAU-
UFRJ, Brèsil, 1993
[CS77] CENTRE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DU BATIMENT, Règles
Th-77, CSTB, Paris, 1977
[CS92] CSTB - Guide sur la climatisation naturelle de l'habitat en climat tropical
humide, tome 1, CSTB, Paris 1992
[CWXX] WEBB, C.G. - A "confort graph" for life in the tropics, The New
scientist, vol.8, p. 1643/1645
Bibliographie 127
Les équations
20 π/4 π/4
Te min
10
Au niveau de la reproduction du scénario sur l'échelle horaire journalière (ce qui nous
intéresse), on aura trois périodes horaires, et trois arcs de sinusoïdes, à savoir:
1er) Pour t ∈ [hTmin, hTmax,]:
(T − Tmin ) (T + Tmin )
l'équation (A): Te = max * sin( w1 * (t − t1)) + max
2 2
la fréquence w1,
π / période et ce cas-ci, w1= π/(hTmax-hTmin)
soit 2π
t1, est le déphasage spécifique entre le début de cette sinusoïde interne et le début de
l'échelle horaire journalière. Il l'est donc aussi du point hTmin,, un point connu dans les deux
échelles. D'après le graphique ci-dessus, on remarque que la différence entre les longueurs du
point hTmin sur chaque échelle nous fournira la valeur de t1 . On obtient ainsi:
t1=hTmin - 3/4 de sa période,
c'est à dire,
t1= hTmin - 3/4 (2*(hTmax - hTmin).
Annexe1 133
2e) Pour les deux morceaux de la sinusoïde extérieure, la procédure est semblable:
Les écarts t2 (1e partie) et t2' (2e partie), sont obtenus de la même manière qu'avant,
sauf que t2'' est obtenu à partir de hTmax .
Ainsi:
t ∈ [0, hTmin]
(T − Tmin ) (T + Tmin )
l'équation (B): Te = max * sin( w 2 * (t − t 2 )) + max
2 2
fréquence w2 = π/(24 - (hTmax - hTmin))
t2 = hTmin - 3/4 de sa période,
soit t2 = hTmin - 3/2*(24 -(hTmax - hTmin))
t ∈ [ hTmax,, 24]
(T − Tmin ) ' )) + (Tmax + Tmin )
l'équation (B'): Te = max * sin( w 2 * (t − t 2
2 2
t2'' = hTmax - 1/4de sa période,
soit t2'' = hTmax - 1/4*(24 -(hTmax - hTmin)).
90
HR max
π/4 π/4 80
A
π/4 π/4
B'
π/4 π/4
B
t2 π/4 π/4
HR moy
t2' t1
50 π/4 π/4
40 HR min
-5 -3 -1 hHRmax hHRmin
0 24
période journalière
Annexe1 134
On en obtient:
t1 = hHRmax - 1/4 de sa période, c'est à dire,
t1= hHRmax - 1/4 (2*(hHRmin - hHRmax).
t2 = hHRmax - 1/4 (2*(24-(hHRmin-hHRmax));
c'est à dire t2= hHRmax - 1/2*(24-(hHRmin - hHRmax))
t2' = hTmax - 3/4 (2*(24 -(hHRmin-hHRmax));
dont t2' = hHRmin - 3/2*(24 -(hHRmin - hHRmax)).
Ces formules nous ont permis la création de journées-types dans les tableurs du genre
Excel pour des valeurs moyennes mensuelles de température et d'humidité relative.
Pour l'utilisation de la méthode pour des séquences plus prolongées (des semaines-
types), compte tenu les points de liaison entre jours, deux moyens peuvent être envisagés:
°C
max
min
h
- soit les jours sont calculés indépendamment; et ensuite, les valeurs obtenues à
chaque rencontre 0-24h sont remplacées par la moyenne et la sinusoïde extérieure de chaque
jour redessinée en fonction de la valeur obtenue.
- soit après le calcul indépendant décrit ci-dessus, on recalcule des nouvelles
semi-périodes en démarrant du premier point de la deuxième partie de la sinusoïde extérieure
(les valeurs de hTmax ou hHmin) de la journée précédante, jusqu'au premier point de la
sinusoïde extérieure du jour en question. Cela pour tous les périodes compris dans la séquence
désirée.
La première option modifie la journée-type, la deuxième, modifie la formule de la
sinusoïde extérieure de chaque jour. Les deux, pour les climats en question, ne semblent pas
fournir des écarts importants, mais une vérification préalable est toujours conseillée.
Ici, on a vérifié la méthode de remplacement des heures de rencontre de journées par la
valeur moyenne entre celles de 23h et 1h. Faute d'une séquence de journées-type pour le climat
tropical humide, on l'a testé sur une séquence réelle d'été, mesurée au Brésil, en janvier 1990.
Annexe1 135
Les différences rencontrées dans ce petit échantillon de 8 jours réels mesurés ont été de
l'ordre de 0,5°C, plutôt négligeable, si on pensait à une séquence encore non stabilisée en
journées-type.
36
34
32
30
°C 28
26
24
22
20
1 1 1 1 1 1 1 1
1eres heures de chaque journée
Annexe1 136
rec-jour.xls
A B C D E F G H I J K L M
2 Données dh naturels jour Calcul
3 Tmin hmin chauds conf froids température t'2 t'1 t'3
4 22 6 23 44 0 -22.5 -13.5 7.5
5 Tmax hmax t2 t1 t3
6 30.4 15 -16.5 -7.5 7.5
7 w1 w2
8 HRmin hmin 0.35 0.21
9 55.3 16
10 HRmax hmax humidité rel. th'2 th'1 th'3
11 94.5 5 6.5 -5.5 19.5
12 th2 th1 th3
13 Seuils Confort -1.5 -0.5 -3.5
14 T+ T- w1 w2
15 27 21 0.29 0.24
16
17 Résultats à l'extérieur Valeurs sinusoide heure/ heure
18 h Te HRe dh n dh nat dh nat h verifi Te HRe verifi
inc+ conf. inc- cation cation
Te He
19 0 24.90 81.85 0 2 0 0 24.90 81.85
20 1 24.10 86.03 0 3 0 1 24.10 86.03
21 2 23.39 89.57 0 4 0 2 23.39 89.57
22 3 22.80 92.25 0 4 0 3 22.80 92.25
23 4 22.36 93.93 0 5 0 4 22.36 93.93
24 5 22.09 94.50 0 5 0 5 22.25 22.09 94.50 94.50
25 6 22.00 93.71 0 5 0 6 22.00 22.00 93.71 93.71
26 7 22.25 91.39 0 5 0 7 22.25 22.25 91.39 91.39
27 8 22.98 87.74 0 4 0 8 22.98 22.98 87.74 87.74
28 9 24.10 83.04 0 3 0 9 24.10 24.10 83.04 83.04
29 10 25.47 77.69 0 2 0 10 25.47 25.47 77.69 77.69
30 11 26.93 72.11 0 0 0 11 26.93 26.93 72.11 72.11
31 12 28.30 66.76 1 0 0 12 28.30 28.30 66.76 66.76
32 13 29.42 62.06 2 0 0 13 29.42 29.42 62.06 62.06
33 14 30.15 58.41 3 0 0 14 30.15 30.15 58.41 58.41
34 15 30.40 56.09 3 0 0 15 30.40 30.40 56.09 56.09
35 16 30.31 55.30 3 0 0 16 30.15 30.31 55.30 55.30
36 17 30.04 55.87 3 0 0 17 30.04 55.87
37 18 29.60 57.55 3 0 0 18 29.60 57.55
38 19 29.01 60.23 2 0 0 19 29.01 60.23
39 20 28.30 63.77 1 0 0 20 28.30 63.77
40 21 27.50 67.95 0 0 0 21 27.50 67.95
41 22 26.64 72.54 0 0 0 22 26.64 72.54
42 23 25.76 77.26 0 1 0 23 25.76 77.26
43 24 24.90 81.85 0 2 0 24 24.90 81.85
Annexe1 137
Bibliographie:
[CE90] CENERG, Casamo-Clim- cahier scientifique, Ecole des Mines de Paris, Paris,
1990
[IM91] IM, - extrait fichier météorologique 1990 (janvier), station n° 83.743 (lat 22°55'
et long. 43°10); Instituto de Metereologia, Rio de Janeiro, RJ
[CK93] BARROSO-KRAUSE,C., KAEHLER,J.W. - Note et tableurs, Centre
d'Energétique, EMP, Paris 1993
Annexe 2 139
Réproduction du tableur:
A B C D E F G H I
h T res HR Tref std Tref (D) corr. Tref (E) corr. dhd'inc journ. dh d'inc occup Occupation
3 1 29.1 75 27 27 32 0 0 oui
4 28.8 77 27 27 32 0 0 oui
5 2 28.5 78 27 27 32 0 0 oui
6 28.2 75 27 27 32 0 0 oui
7 3 28.0 81 27 26 31 0 0 oui
8 27.7 82 27 26 31 0 0 oui
9 4 27.6 78 27 26 31 0 0 oui
10 27.4 79 27 26 31 0 0 oui
11 5 27.4 79 27 26 31 0 0 oui
12 27.3 79 27 26 31 0 0 oui
13 6 27.4 79 27 26 31 0 0 oui
14 26.8 79 27 26 31 0 0 oui
15 7 26.9 87 27 26 31 0 0 oui
16 27.1 86 27 26 31 0 0 oui
17 8 27.0 85 27 26 31 0 0 non
18 27.4 88 27 26 31 0 0 non
19 9 27.9 85 27 26 31 0 0 non
20 28.3 83 27 27 32 0 0 non
21 10 28.7 85 27 27 32 0 0 non
22 29.0 78 27 27 32 0 0 non
23 11 29.3 79 27 27 32 0 0 non
24 29.6 81 27 27 32 0 0 non
25 12 30.0 73 27 27 32 0 0 non
26 30.4 75 27 27 32 0 0 non
27 13 30.7 72 27 27 32 0 0 non
28 31.1 69 27 27 32 0 0 non
29 14 31.4 71 27 27 32 0 0 non
30 31.7 65 27 27 32 0 0 non
31 15 32.0 64 27 27 32 0 0 non
32 32.2 66 27 27 32 0 0 non
33 16 32.3 66 27 27 32 0 0 non
34 32.3 65 27 27 32 0 0 non
35 17 32.4 66 27 27 32 0 0 non
36 32.3 62 27 27 32 0 0 non
37 18 32.5 63 27 27 32 0 0 oui
38 32.4 61 27 27 32 0 0 oui
39 19 32.3 62 27 27 32 0 0 oui
40 32.1 60 27 27 32 0 0 oui
41 20 32.0 62 27 27 32 0 0 oui
42 32.0 67 27 27 32 0 0 oui
43 21 31.8 66 27 27 32 0 0 oui
44 31.6 68 27 27 32 0 0 oui
45 22 31.2 66 27 27 32 0 0 oui
46 30.8 69 27 27 32 0 0 oui
47 23 30.4 71 27 27 32 0 0 oui
48 30.1 69 27 27 32 0 0 oui
49 24 29.7 75 27 27 32 0 0 oui
50 Total dégrés-heures d'inconfort journalier 1
51 Total dégrés-heures d'inconfort pour la période d'occupation: 0
Annexe 3 141
Pourquoi un préambule historique? Parce que seule l'histoire peut fournir le recul
nécessaire à la compréhension du présent et de ses choix de procédés, et que cette réflexion
peut fournir les moyens d'une approche cohérente pour la définition des chemins de l'avenir.
C'est à dire que la méthode de l'analyse historique peut se revéler très efficace pour cerner une
realité vaste et diversifiée comme celle du processus humain de concetion de l'habitat
On s'est restreint au territoire français pour deux raisons: parce qu'on ne voulait pas
mélanger plusieurs voies, issues de plusieurs réalités; et parce que, comme on le verra ci-après,
toutes les formes architecturales représentatives des époques vécues par l'homme peuvent y
être rencontrées. Il s'agit de s'entrainer à la lecture historique, sociale et culturel du bâtiment
pour effectuer au mieux le travail décrit dans le chapitre 2.2.1.
Aux époques les plus éloignées où l'homme projetait déjà sa demeure, ce projet se
traduisait par un traçage direct sur le sol du projet, ce qui nous a laissé peu de trace. Les
manuscrits et les maquettes, en outre le fait d'utiliser des matériaux de base fragiles2, étaient
destinés aux monuments et temples, pour des clients "haut de gamme" - l'Eglise, les conseils
municipaux,...
On peut démontrer dans une perspective historique que l'homme peut avoir un rôle
encore plus déterminant que le climat sur la façon de batir et en consequence sur le confort
atteint. De plus, en général, la maîtrise des éléments de la Nature est plus facile que celle des
"éléments" (enjeux) humains. Néanmoins, on observera que ce que l'homme crée, l'homme peut
l'ajuster...
1d'après Wiston Churchill : "First man builds a house, afterwards the house builds him"
2déjà le climat jouait son rôle... Les documents les mieux conservés qui nous arrivent du début de l'Histoire
écrite sont ceux venant d'Egypte, où à coté d'une tendance à la communication visuelle, on se retrouve dans un
climat très sec, favorable à la conservation. C'est vrai qu'il y a eu aussi des dessins sur pierre, mais il s'agissait
plutôt de croquis (Comme celui de Sheik Said, en Egypte), pas suffisamment clairs pour le but visé. Les
parchemins étant trop chers, ce sont les maquettes, en bois ou en argile, qui ont permis aux chercheurs de
mieux reconstituer les moeurs de l'époque[MO76]
Annexe 3 142
3nom du site de Dordogne où l'on a découvert des squelettes de certains de ses représentants
Annexe 3 143
astres. Ceci, en plus des pratiques religieuses, pouvait être important pour l'agriculture, ce qui
amène à les considérer comme les premiers bâtiments fonctionnels (même multi-fonctionnels!).
Vers 1000 avant JC, l'Age du fer succède à celui du Bronze. On retrouve sur ce qui
sera le sol français, un peuple venu de l'Europe Centrale - les celtes, que l'on connaît mieux
comme Gaulois. Farouches guerriers qui accordent une place de tout premier plan à la valeur
militaire, les Gaulois sont aussi de remarquables
paysans et une partie de l'outillage agricole qu'ils
utilisent ne changera pas jusqu'au XIXe siècle.
Verriers, céramistes et forgerons, ces artisans ont
une production importante et réputée. Regroupés en
villages ou en oppida4, ils vivent dans les forêts, qui
leur fournissent du gibier (surtout le cerf et le
sanglier) complémentaire aux produits agricoles. Ils
excellent dans le travail du bois5 et c'est
généralement en cette matière qu'ils construisent
leurs maisons, recouvertes ensuite d'un toit de
chaume.
Après avoir duré près d'un millénaire, la
civilisation gauloise finit par succomber sous le choc
de la conquête romaine. La civilisation gallo-romaine établie est une brillante synthèse de
l'héritage celtique et des innovations apportées par Rome. La Gaule devient sillonnée autant
par des voies romaines empruntées par des lourds chariots qui relient les villes entre elles, que
par des voies fluviales pour les transports.
Au IIIe siècle, la construction des moulins à eau constitue un progrès technique décisif.
La prospérité générale se traduit par un développement spectaculaire des villes du pays. Les
oppida sont abandonnés et des agglomérations, au plan régulier, sont construites dans la plaine
ou sur une position fluviale favorable: Lugdunum (Lyon), Condate (Rennes), Rotomagus
(Rouen). Les facilités et les agréments de la ville plaident en faveur de la romanisation. Les
nouveaux notables gaulois, rapidement acquis à la nouvelle civilisation, s'y installent et s'y font
construire des maisons parfois luxueuses6. Les villes se couvrent de monuments
caractéristiques: thermes, temples, aqueducs et amphithéâtres. Constructeurs et ingénieurs hors
pair, les Romains transforment la physionomie et les costumes d'une Gaule convertie à la
civilisation.
Durant le Bas-Empire7, du fait des incursions barbares et des difficultés économiques
entraînant un relatif déclin des villes, apparaît la "maison de campagne", luxueuse "villa" bâtie
par les riches notables à la campagne, à la fois lieu de résidence et exploitation agricole vivant
repliée sur elle-même. On possède une description d'une villa à Avitacum (Clermont-Ferrand):
" Nous sommes à Avitacum; les bains sont adossés à des rochers couverts de bois, de façon
que les bûches que l'on coupe en forêt viennent rouler tout auprès du fourneau qui est à coté
de la salle des bains chauds. L'eau est apportée par des tuyaux de plomb qui passent dans les
4sortes de collines fortifiées faisant fonction de chef-lieu d'une "cité", c'est à dire du territoire correspondant à
un peuple donné.
5solides buveurs du vin , de la cervoise et de l'hydromel, ils sont les inventeurs du tonneau, appelé à remplacer
l'amphore méditerranéenne
6en fait ils oublient leur langue celtique d'origine pour utiliser le latin, lequel s'imposera dans l'ensemble du
pays, et donnera naissance plus tard au français.
7du IIe au Ve siècle après J.C.
Annexe 3 144
murs. La salle des bains de vapeur est éclairée au grand jour... vient ensuite la salle de bains
froids: elle est aussi vaste que les piscines publiques. Dehors est annexée une très grande
piscine où l'on se rend en sortant des bains chauds.
En sortant de là, on trouve devant soi le réfectoire
des femmes. L'office est contigu à cette pièce et
n'est séparé que par une cloison de l'atelier de
tissage... En partant du vestibule, s'ouvre une galerie
fermée; de cette galerie on passe dans la salle à
manger d'hiver... de cette salle on passe dans une
autre pièce plus petite, là est le lit pour se mettre à
table et un très beau buffet. Au sortir de la table, on
est reçu dans une salle très fraîche, par conséquent
très agréable en été. Comme elle est plein Nord, elle
reçoit le jour, mais non pas le Soleil. Si l'on quitte la
galerie ouverte pour descendre vers le rivage, on
trouve un large espace ggazonné et à peu de
distance un bois ouvert à tout le monde".
Dés le III siècle que les Francs, parmi d'autres Barbares, poussaient ses troupes vers
l'intérieur de la Gaule. Proches parents des Angles et des Saxons qui ont envahi à la même
période les îles Britanniques, ils vivaient depuis de nombreux siècles sur le cours inférieur du
Rhin, regroupés en villages à l'orée des forêts. Très tôt admis comme colons8 ou comme
soldats, ils finissent à l'occuper jusqu'à la hauteur de la Somme.
Pendant le Ve siècle, et profitant que l'empire romain d'Occident succombait sous les
coups des Barbares, le roi franc Clovis décide de conquérir la partie de la Gaule demeurée
fidèle à l'autorité romaine et, ceci fait, Paris devient sa capitale. Quelques années plus tard, les
francs, maîtres de presque toute la Gaule et alliés à l'Eglise catholique, commencent à avoir un
début d'appareil administratif. Cette organisation administrative atteint son apogée sous
l'empire de Charlemagne, et pourtant l'organisation est simple: l'empire est divisé en deux cents
comtés, confiés à des comtes qui prendront vite des habitudes d'indépendance.
L'étendue du territoire9 facilite cette évolution qui prépare l'avènement de la société
féodale. Cette époque vit un timide début de renaissance culturelle. On constate un renouveau
architectural (Aix-la-Chapelle, Germigny-des-Près) et un brillant essor de l'enluminure.
Toute la période suivante est marquée par un grand nombre de guerres internes et
d'invasions sur le territoire franc. Des slaves aux vikings et Normands, il y a bien peu à
raconter en dehors des guerres. Tout cela se
traduit par une destruction massive des moyens
de production (hommes, biens, structures
organisationnelles, etc..) qui entraîne à une
régression technique, politique et économique.
Le commerce à long distance s'affaiblit, les
communautés se ferment sur elles-mêmes,
recherchant l'auto-suffisance. Parallèlement à la
8après des nombreux raids dévastateurs au IIIe siècle, plusieurs peuples barbares avaient reçu l'autorisation de
s'installer dans les régions frontalières peu peuplées afin de les mettre en valeur et de défendre des frontières de
l'empire.
9à cette date, les territoires s'étendent des Pyrénées au Danemark et des frontières de la Bretagne à l'Elbe et au
Moyen Danube.
Annexe 3 145
10les obligations du suzerain et du vassal posaient souvent des problèmes dûs au fait qu'un même personnage
pouvait être vassal de plusieurs suzerains, s'il possédait des terres dépendant de seigneurs différents. Si ceux-ci
entraient en conflit, le vassal devait choisir le suzerain auquel il accordait son soutien...
11A l'origine, elle viserait à préserver la sécurité d'une région, mais les querelles liées au système lui donneront
un caractère quasi continuel
12les serfs, du latin servus, significant l'esclave et les vilains, du latin villa, désignant à l'époque carolingienne
l'exploitation agricole.Faute de leur manque de proprièté, les deux sont obligés de rémunerer au(x) seigneur(s),
en services, argent ou pourcentage de récolte, le droit d'exploiter la terre. [PC87]
13Le succès rencontré par la vie monastique est dû à la solution trouvée à l'époque par de nombreux hommes -
chrétiens, seigneurs et paysans - souhaitant échapper au monde troublé, pour se consacrer à la prière.
Annexe 3 146
14Au stade suivant de cette escalade féerique des constructions religieuses, les architectes découvrent et ensuite
développent l'arc ogival et la croisée d'ogives. C'est le "gothique" et l'édifice s'élève à des hauteurs vertigineuses
15La Bourgogne, la Provence, le Languedoc, l'Auvergne,le Poitou, la Saintonge, le Roussillon, sont ainsi les
régions les plus richement dotées en monuments romans, tandis que à Caen, Cerisy et Jumièges se dévéloppe
un art anglo-normand original qui préfigure déjà la période gothique.
16la construction d'un Etat fort coûtant cher, Philippe IV crée un impôt, le "fouage", perçu sur chaque famille
ou "feu", impôt suprimé plus tard par Charles V,et qui laissera le royaume en situation difficile vers 1380
Annexe 3 147
existante. Au niveau architectural les constructions s'éloignent encore plus au niveau qualité et
confort (dans son sens plus général), qu'il s'agisse de celles de la noblesse/ Eglise ou du "reste".
Malgré tout, on trouve le village français du XVe bien semblable à ceux d'aujourd'hui.
Quelques années après la fin de la Guerre de Cent Ans, on retrouve une France en
nouvelle ascension. Sous le règne de Louis XI, il y a une rapide reprise de l'activité
économique. S'il augment fortement les impôts, il sait en revanche favoriser le commerce. En
supprimant les droits de péage sur les routes, ce roi (à beaucoup d'égards proche du "Prince"
italien décrit par Florentin Nicolas Machiavel [PC87]) stimule l'essor des foires, et la prospérité
rencontrée à l'époque en est témoin.
Quelques turbulences historiques encore, les
guerres d'Italie cette fois, qui au plan artistique,
permettent à la culture italienne de se répandre en
France et d'y entraîner l'éclosion de la Renaissance17.
Ce mouvement intellectuel et artistique
engagé en Italie au XVe siècle triomphe en Europe et
la France de la Renaissance devient au XVIe siècle
l'un des principaux foyers de l'humanisme. Date des
environs de 1450, la mise au point par Gutenberg
d'un procédé d'impprimerie révolutionaire. Le livre
(et les connaissances techniques y comprises) qui
était rare et précieux se répand largement[GD76].
Le changement dans le domaine de
l'architecture est remarquable. Les châteaux fortifiés du Moyen Age sont abandonnés ou
transformés: on les embellit, on perce les murs d'ouvertures nombreuses pour laisser pénétrer
l'air et la lumière.
En fait, séduite par la somptuosité italienne, la noblesse de la Renaissance veut
abandonner les lourds châteaux moyenâgeux pour l'élégance des palais nouveaux. C'est tout un
nouvel état d'esprit qui triomphe, imprégné d'humanisme, soucieux de culture et d'art. Les
châteaux du début de la Renaissance (Chenonceaux, Azay-le-Rideau, Amboise, Chambord,
Blois, parmi d'autres) sont les plus significatifs de cet esprit nouveau. Ils comptent parmi les
monuments qui incarnent le mieux cette culture française enracinée dans l'héritage national
mais fortement teintée d'influence italienne.
17François Ie en est responsable. Ce roi, qu'on dit brillant et qui était allé se battre en Italie, attire en France, à
son rétour, des artistes italiens (Le Primatice, le Rosso) qui créeront une véritable école; d'ailleurs, c'est sur les
rives de la Loire que vit ses dernières années et meurt le concepteur de Chambord, Leonardo Da Vinci.
Annexe 3 148
18selon Gideon[SG78], il y était compris dans ce désir, aussi la jalousie du roi par rapport au chateau de Vaux-
le Vicomte , fait bâti par son ministre Fouquet. Celui-ci serait ce qu'on porrait appeler le premier chateau
"urbain" construit à l'air . réalisé par l'archictecte Louis Le Vau, il était entouré d'un vaste jardin, l'oeuvre de Le
Nôtre.
19une crise politique qui a abouti à l'insurrection sur Paris vers 1651.
Annexe 3 149
Outre la splendeur des palais, le domaine militaire, par la faute (ou grâce à?) de la
politique d'expansion, connaît des progrès. Des fortifications, des ports, des canaux sont
construits pour couvrir les frontières du royaume. Certaines places fortes comme Luxembourg,
Sarre et Strasbourg en sont témoins. D'ailleurs, une réunion des deux choix peut être
rencontrée dans les Invalides, un mélange d'hôpital-église, dont l'architecture de la chapelle est
l'essence même. de ce mélange "utilitaire-somptueux"
Ces deux mondes si éloignés qui se sont créés22 (et ses conséquences dans le bien-être)
ne se modifient vraiment que à l'arrivée du Siècle des Lumières. Pour étendre encore le pouvoir
de l'Eglise, des écoles se créent peu à peu dans les villages. Le but était, selon l'ordonnance de
Louis XV de 1724 [MH81] "...instruire tous les enfants des devoirs de la religion catholique
(..) comme aussi pour y apprendre à lire et même à écrire à ceux qui pourront en avoir...".
Ainsi, à la fin du siècle, la moitié de la population sait à peu près lire et écrire. Ce qui
permet en outre, que le XVIIIe siècle se passionne pour les sciences et les idées. Partout les
chefs-d'oeuvre de la littérature classique sont perçus comme des modèles faisant référence. On
discute entre autres, l'idée du progrès, celle du bonheur, les soucis de l'individu. Ce siècle voit
s'ouvrir les premiers cafés où bourgeois et hommes du peuple se rencontrent aussi pour
échanger des idées que pour jouer aux échecs. A la fin du siècle, Jean-Jacques Rousseau
dénonce "les origines de l'inégalité" et propose un "contrat social" qui définit les grands
principes des systèmes démocratiques à venir.
Ainsi, bien évidement dans l'architecture, outre les cafés, les salons deviennent des
pièces en destaque, non plus seulement mondaines, mais lieux de conversation essentiels aux
idées qui s'y échangeaient. La
préocupation avex
l'ilumination des ambiances
prend plus d'importance; tapis,
escultures et meubles lègers
commencent à remplacer, dans
une vision plus fonctionnel, les
nombreux et lourds elements
de décoration.
Mais la chaleur des
idées ne suffisait pas à bien
chauffer les ambiances. Coté
confort, en dehors de la
tapisserie qui aidait à
conserver la chaleur intérieure,
on ne pouvait compter que sur des foyers à bois. Ensuite, il y a le développement du charbon23,
fait pour parer à la pénurie de bois.
Mais c'est ce siècle qui voit le début de l'apparition de la société démocratique
d'aujourd'hui. L'établissement par Turgot24, d'une politique rigoureuse mais pour le
developpement, offre entre autres la libre circulation des grains; l'abolition de la corvée royale
(remplacée par l'appel à une main-d'oeuvre rémunérée); la subvention territoriale, payée par
tous les proprietaires sans distinction et, une innovation difficile à admetre pour certains, le
projet d'élection de "municipalités" locales, qui associe la population à la préparation de
certaines décisions.
Peut être soient aussi ces projets de reforme, associés à l'évolution des idéeset à la crise
financière de l'Etat qui préparent les événements de 1789.
De la Révolution française on essayera de ne retenir que quelques conséquences
concernant surtout notre sujet: l'homme et sa façon à lui de bâtir son habitat. Ainsi on retire
d'un bilan rapide l'apparition d'une nouvelle nation, beaucoup plus homogène soit au niveau
23.En 1797, Lebon invente un autre usage pour le charbon: l'éclairage au gaz de charbon. D'ailleurs, selon
Radanne[PR89], entre 1700 et 1800, tous les usages majeurs du charbon ont été identifiés et ne progresseront
plus guère.
24Turgot était le contrôleur des finances de Louis XVI. Grand serviteur de l'Etat, avait fait partie des grands
physiocrates de Louis XIV et à coté de Diderot et d'Alembet a été l'un des rédacteurs de l'Encyclopédie, un
gigantesque ouvrage visant à régrouper l'ensemble de connaissances humaines.
Annexe 3 151
25ily a eu le remplacement de toutes les anciennes divisions du territoire (provinces, généralités, diocèses,
gouvernements, bailliages) pour la division en départements à peu près égales.
26réalisés au même temps que des savants comme Pasteur, identifient les bactéries responsables des grandes
maladies contagieuses et découvrent des vaccins.
Annexe 3 152
fonction mixte habitat/travail, , avec combles formant atelier, ou le petit immeuble à 3 fenêtres
en façade, à double orientation rue/cour. L'habitat en "ténement" domaine les secteurs de
croissance urbaine[PC79]. Il constitue une rationalisation de la maison urbaine traditionnelle,
sous l'impact de différents facteurs surtout:
- le discours des hygiénistes du XIXe siècle, que rend compte de la crainte des classes
dirigeantes de voir se constituer un habitat collectif, source d'agitation sociale; la maison avec
jardin, reprenant certaines caractéristiques de la maison rurale des paysans émigrés, devrait
permettre la renaissance des idées de famille, de propriété et de moralité.
- la présence des Anglais dans la vie économique régionale (surtout en Haute
Normandie) implique l'importation de modèles d'habitat rationalisant la maison urbaine
traditionnelle.
Coté science de la conception, on observe une séparation entre l'art de l'architecte et
celui de l'ingénieur. Dans la période gothique, comme dans la période baroque suivante, les
architectes avaient non seulement employé les nouvelles
connaissances de l'ingénierie comme se sont intégrés avec, en
créant des nouveaux moyens pour exprimer les émotions, les
idéaux et les perspectives de l'époque. Il s'agissait de toujours
plus qu'un seul projet de conception, d'une seule conception du
projet. Malheureusement, au XIXe siècle, les nouveautés
techniques ont été employées mais non absorbés par
l'architecture. Comme exemple, le fer structurel, dont les
colonnes commençaient à remplacer les piliers en bois depuis
1780, restait utilisé comme simple structure sans étudier ni
développer une façon de l'intégrer au projet; on bâtissait encore
plus haut qu'avant, mais suivant les anciennes règles. Ainsi, tant
que ces procédés étaient employés par l'architecture sans une
vrai intégration, la même séparation se faisait entre l'ingénieur,
subordonné mais déconnecté de l'architecte et celui-ci, laissé à
coté du processus de développement des nouvelles techniques qui prospéraient à son
pourtour.[SG78].
La meilleure image de cette dichothomie est l'existence autonome d'un enseignement
d'architecture à l'intérieur de l'Ecole des Beaux-Arts et d'un apprentissage "polytechnique"
séparé. Napoleon crée en 1806 l'Ecole de Beaux-Arts, le programme comprenait tout le
domaine des arts plastiques et attachait l'Architecture à l'intérieur, elle qui jusque là avait un
rapport spontané et suffisant avec les Beaux-Arts. Malheureusement, selon certains[SG78]
l'Ecole est si mal conduite que les conséquence se font sentir tres tôt. L'Architecture devient
éloignée des besoins de la vie ordinaire pour répresenter des formes d'expression sculturelles.
Or un autre Institut "représentait" les techniques de l'ingénieur: l'Ecole Polytechnique, fondée
12 ans plus tôt surtout pour le développement industriel français. C'était une école spéciale :
elle visait une préparation scientifique uniforme pour les écoles techniques supérieures: l'école
des ponts et chaussées, l'école des mines, l'école d'artillerie, etc. Ayant comme professeurs des
géants mathémathiciens comme Monge, Lagrange Berthollet, elle était aussi chargée de
l'importante fonction de combiner la science théorique avec la pratique.
A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, avec le développement des techniques et la
naissance du chauffage central - chaudières à bois, gaines de distribution d'air chaud, bouches
de soufflage au niveau du plancher - apparaissent les premiers calculs thermiques....Et le
Annexe 3 153
première moitié du XXe siècle: 1914-1918 et 1939-1945. Deux guerres mondiales (une seule
qui a été mal refermée...) en à peine 30 ans!
Au sortir de la 2e guerre, le paysage de l'habitat dans les grandes agglomérations de
France est particulièrement sinistré. Cinq logements ont été détruits, autant dégradés. Le
nombre d'immeubles vétustes est estimé à 3
millions et demi. C'est une personne sur deux
qui est considérée comme mal logée ou sans
abri [LM93]. Surpopulation des logements et
inconfort (dans tous les domaines) sont le lot de
millions de français. Les réfugiés qui regagnent
les villes peuplent les hôtels et les "abris de
fortune". Rien qu'à Paris, ce sont plus de 40%
des habitants qui vivent dans des immeubles
insalubres.
En fait les abris de fortune existaient
déjà avant-guerre27. C'étaient des habitations à
bon marché, où baraquement et roulottes se
côtoyaient. Parmi elles, on repère des abris faits
de plaque de tôle ondulée arrondie qui les font
rassembler à des tonneaux, dans lesquels on s'entasse à dix ou douze et d'où s'échappe un
morceau de tuyau en guise de cheminée.
Des lambeaux d'Isorel, des bouts de carton cloués à l'intérieur qui n'arrêtent ni le froid
ni la pluie. Des pages de magazines collées sur les interstices qui servent à la fois à boucher les
trous et à décorer. Si le poêle à charbon, la lampe à pétrole et la bougie remplacent l'électricité,
pour l'eau, il n'y a rien à faire. Il faut sortir la chercher et parfois faire plusieurs kilomètres. On
appelait ces habitations des "igloos". Le temps a passé. Des jardinets, des barrières, des
27selonles réflexions [LM93] de Eugène Claudius-Petit, ministre de la Reconstruction (1948-1953): " Dans le
Nord, ce que nous estimions être la maison minimum construite en briques était offerte en remplacement des
baraquements provisoires (...) et qui dataient de la guerre de 1870."
Annexe 3 155
baraquements et même des rues ont eu raison de l'urgence. Un embryon de ville a jailli. Ces
"igloos" ressemblaient à des gros bidons ensevelis à moitié et couchés sur le coté. Peut-être
est-ce là l'origine du mot "bidonville"28, cette "forme" d'habitation qui réussira, malgré les
actions faites par l'Etat et certains organismes29, à traverser le XXesiècle.
Mais, dès 1945, devant l'ampleur du problème, le gouvernement encourage la
transformation de casernes, d'usines, d'entrepôts, de fortins pour aboutir à la création de
100.000 habitations provisoires. C'est le début d'un provisoire qui, faute de mieux, persistera
de nombreuses années. Cet homme-là connaîtra à nouveau les maladies, l'humidité, la boue et
les rats, qui avaient déjà cessé de jouer leur rôle
dans son quotidien. Les découvertes et
conclusions des travaux de Pasteur concernant les
maladies infectieuses et leur propagation,
aboutiront à la création d'une charte de la santé
publique reconnaissant les risques de l'habitat
insalubre. C'est l'homme forcé à créer et à diffuser
des règles et des lois pour les notions de confort
minimal30.
De 1947 à 1950 une nouvelle phase
apparaît. C'est le début d'une démarche pour la
construction prioritaire et massive de logements et
pour des améliorations notables dans les normes
des habitations31. Il s'agissait de construire
rapidement et à bas prix pour loger des personnes
habitant des taudis ou hébergées dans des conditions déplorables. L'époque n'étant pas au
raffinement [PC93], on définit un confort minimal et celui-ci est très supérieur à celui que les
gens connaissaient. C'est aussi l'époque de la rédéfinition des règles de fonctionnement des
HBM32 et de la naissance des HLM33. Le règlement de construction édicté par le décret du 22
octobre 1955 marque déjà un progrès indiscutable dans l'habitat. En fait, l'évolution des normes
de confort ne cessera de se faire durant les vingt années suivantes34.
C'est aussi l'époque du mouvement d'auto-construction des "castors". Les "castors"
seront des ensembles d'ouvriers de l'époque qui, mécontents de la situation, se regroupent dans
des coopératives et qui achètent des terrains pour y bâtir leur logement pendant leurs congés.
Leur caractéristique principale était que dans la plupart des cas, ils exerçaient des activités
autres que celles liés au bâtiment. Cependant, pendant leurs week-ends et congés, ils
devenaient tour à tour terrassiers, charpentiers, maçons, plombiers, couvreurs, électriciens,
chauffagistes. En fait, le mouvement des "castors" a existé de tout temps, sauf qu'ici il a perdu
28qui on aussi poussé, par des differentes raisons, en péripherie des grandes métropoles, comme au Brèsil et au
Mexique, plutôt connues sous le nom de "favelas".
29dans le cas français on revient souvent à Emmaüs
30la loi de 1902 assure déjà au maire le droit de déterminer des arrêtés municipaux portant règlement de la
santé publique, pour l'assurance d'une salubrité minimale des maisons et des leurs dependances. Son article 11
lie le permis de construire à l'obéissance du règlement sanitaire de salubrité.
31Entre autres, les superficies minimales des logements sont augmentées, passant pour un trois pièces de 45m²
à 57m². La salle d'eau devient obligatoire.
32Habitations à Bon Marché, loi de 1947
33Habitations à Loyer Modéré, loi de 1950
34et à titre indicatif, de 1953 à 1972, la surface locative minimale d'une HLM (type IV) est passé de 53m² à
73m².
Annexe 3 156
35bien qu'on s'éloigne un peu encore, il faut mentionner peut-être le plus important des mouvements des
"castors", l'Emmaüs, le groupe de l'abbé Pierre, que depuis 1945 se bat pour les sans-abri.
36ce chemin, s'il permettait l'élévation des bâtisses des deux cotés de son chemin de rail, empêchait cependant,
à cause de la proximité des immeubles bâtis, la pénétration du rayonnement solaire et a été considéré à
l'époque, la source de plusieurs maladies respiratoires, surtout dans l'aire de jeux des enfants
37la référence à M. Charles-Edouard Jeanneret, surnomé Le Corbusier, et à son slogan "la maison est une
machine à habiter" devient inévitable ici. Peut être, parce qu'il a apporté une nouvelle (et bonne, et différente)
solution à un moment d'histoire de la pensée architecturale, un dogme (... et une mode) en a été créée partout.
C'est injuste de lui attribuer cette panoplie désastreuse qu'on a tous fait, en le copiant n'importe où et comment,
pour être "moderne", pour être "rationnel, comme il s'impose d'être".
Annexe 3 157
En prennant comme exemple un de ces relais - Villejuif38, dans la banlieue sud de Paris
- on vérifierait cet impact causé et son évolution[CE93]. Villejuif
Paris commence son histoire comme un vieux relais de poste sur la route de
e
13 Fontainebleau. Un village avant la guerre. De grosses fermes, tenant
sous leur dépendance quelques maraîchers, pépiniéristes et petits
Villejuif
N7 cultivateurs, quelques fonctionnaires... Douze mille habitants
Fontainebleau représentés par une municipalité radicale. Ensuite la guerre. La crise du
logement. La plus-value des terrains. Les lotissements. Peu à peu le
treizième arrondissement de Paris se décongestionne. Certains propriétaires fonciers lotissent
leurs terrains (les anciens champs) et les ouvriers affluent sans cesse. Sur des petits lots, ils
construisent leurs baraques en planches et leurs maisonnettes. Une colonie de peuplement du
bâtiment parisien et de la métallurgie, des cuirs et peaux, de l'alimentation, de la verrerie
s'installe. Cet afflux incontrôlé des gens conduit à un degré de sous-équipement: pour une
population qui s'élevait à dix-huit mille habitants en 1925, la ville possédait un seul ensemble
scolaire, datant de 1888, notoirement insuffisant pour les 1300 enfants inscrits. Cette année-là,
les ouvriers prennent la gestion de la commune39. Conscients de la difficulté, ils commencent la
lutte pour l'assainissement, pour l'urbanisation, pour les transports, pour l'hygiène, l'adduction
d'eau, pour l'éclairage, pour l'instruction des enfants.
Mais la partie sombre de l'histoire de la construction en France commence à s'achever
avec des directives ministérielles, qui à partir de 1973, freinent la logique de concentration des
HLM et du béton, symbolisée par des tours et par des projets clos, et arrivent même à détruire
certains40. L'alternative actuelle s'élabore autour de l'accession à la propriété pour tous (et donc
dans ce cas pour les bas revenus). Ainsi, aujourd'hui en France, la proportion des personnes
propriétaires de leur logement est plus importante que le nombre de locataires. Il y a 78% de
propriétaires en maison individuelle, contre 33% en immeuble collectif. En plus, réflexion faite,
minimisé à une époque, le souci principal de la majorité des organismes d'HLM d'aujourd'hui
est, outre l'équilibre financier de leur parc immobilier, l'investissement pour la satisfaction à
propos du cadre de vie de leurs locataires. On repense les dogmes du début, on adapte la ville
et tout ce qui concerne sa périphérie sociale à ses habitants.
L'expérience acquise avec les réussites (et surtout les échecs) du passé a amené à la
constatation qu'il faut, bien sûr, avoir de l'eau, d'électricité, du gaz et du soleil, mais aussi que
"loger, c'est donner tout ce que le confort peut offrir. Et habiter intéresse toutes les notions du
subconscient de l'individu. L'histoire du lieu, le fait qu'il soit humainement et très tendrement
habitable, cela importe plus que tout41"[ML93]
38Villejuif, dans la banlieue sud est passé par un grand renouvellement architectural depuis 1920, réalisé
surtout par l'architecte André Lurçat à la demande de Paul-Vaillant Couturier, maire de 1929 à 1937
39Les Villejuifois avaient élu en avril 1925, au complet, une liste du Bloc ouvrier et paysan, présentée par le
Parti Communiste et conduite par un vétéran du mouvement coopératif; d'ailleurs, depuis cette date-là jusqu'à
nos jours la ville n'a eu que des municipalités dirigés par des membre du Parti communiste, à l'exception, bien
sur de la période 40-44, quand il y a eu la dissolution générale par l'Etat des gestions communistes en France.
40les premières destructions de tours ont eu lieu à Vénissieux en 1985, un accord signé en juin 1986 entre le
Ministre de Logement et l'Union des HLM fixant une date d'achèvement de la réhabilitation à 1995..
41morceau du discours prononcé par Aillaud lorsqu'il reçut en 1960 le grand prix du Cercle d'études
architecturales.
Annexe 3 158
42ici encore, le mot "passive" pourrait être remplacé par n'importe lequel de ses synonymes, qui apporterait le
sens d'une architecture bioclimatique, naturel ou tout bonnement consciente.
43"on se souvient des efforts déployés à la fin du 19esiècle par le mouvement hygiéniste pour éclairer et ventiler
les logements urbains anciens plus ou moins insalubres. Nonobstant, 100 ans après, le "parti de la lumière"
restant le bon, il est pour le moins décevant de constater une réduction à la portion congrue des surfaces vitrées
sur des nombreux programmes de logements conçus dans les années 1975-90. Limitations de déperditions
thermiques, esthétique de la meurtrière?"...[AL92]
Annexe 3 159
redécouvertes, nous apportant des mots comme architecture solaire, passive, bioclimatique,
etc.
L'enveloppe de la construction se redéfinit comme un "outil actif" et pas seulement un
élément de protection. Planchers solaires direct, murs Trombe, toitures-capteurs, le confort
thermique à l'intérieur est
complété (voire assuré) par ces
dispositifs plus ou moins passifs
intégrés à l'enveloppe
constructive. Cependant, la
conception actuelle d'un retour
de l'investissement à court
terme (5 ans, en général) les
discrédité auprès des maîtres
d'ouvrages qui devaient prévoir
un complément traditionnel.
Quoi qu'il en soit, la réussite
des solutions strictement
architecturales (gains directs et serres), immédiatement convaincantes et plus faciles à mettre
en oeuvre est incontestable. Le mur Trombe44 étant moins souvent utilisé, le solaire actif
connaît en France deux formes de développement: le plancher solaire direct (PSD) déjà
mentionné et le chauffe-eau solaire, les deux plus ou moins réussis en ce que concerne
l'intégration architecturale.
A la lumière de tout qu'on a déjà vécu ou appris, le grand pari qui se pose aujourd'hui
c'est l'obtention de la satisfaction des besoins de sensations et d'humanité du futur habitant. Ils
comprennent un large éventail qui comporte les "solutions d'hygiène", pour reprendre
l'expression de l'époque de Pasteur, mais maintenant bien au-delà des valeurs minimales,
jusqu'à celles ayant pour objet la satisfaction des besoins physiologiques et
psychosociologiques[AL92].
Cela, pour ne pas risquer de passer la plus grande partie de sa vie (qu'il s'agisse du
logement où l'homme vit avec sa famille ou du bureau ou il travaille), dans des conditions
inconfortables et ainsi "faire peser une menace sur sa santé et sur celle de sa famille, risquer de
voir son aptitude au travail et à l'effort s'amenuiser progressivement, et même hypothéquer un
peu le développement futur.[JD60]
Au coeur des politiques d'aménagement, l'architecte est celui qui permettra aux usagers
de bien ressentir les nouveaux espaces, "de faire le lien entre le passé et l'avenir, en d'autres
termes, de diminuer les angoisses du présent, face au monde en mouvement. Concepteurs de
l'aménagement et de l'espace qui détermineront le cadre de vie, ils ont à leur disposition des
méthodes de simulation et de calcul sophistiquées, ainsi que des matériaux souvent
véritablement conçus et mis en oeuvre pour une fonction unique et précise"[AL92]. Il leur
faudrait seulement, peut être, réintégrer à ce énorme acquis, l'échelle humaine. Puisque il y a le
confort et confort: le confort tout court qui défini la norme du bon logement et le confort,
44appélé aussi mur Trombe-Michel, car breveté par l'ingénieur Félix Trombe et l'architecte Jacques Michel.
Simple dans son principe théorique de façade-capteur à l'air, il requiert dans sa mise en oeuvre une maîtrise
scientifique et constructive inhabituelle. Apparemment abandonné à cause de son coût et de la difficulté d'une
maîtrise esthétique, il semble souffrir, selon [AJ92]du fait d'être à cheval entre l'architecture et thermique pure.
Annexe 3 160
comme dit très bien [JD90] discret, plus subtil, qui ignore la norme et que la norme ignore.
L'un et l'autre dernièrement sans communication entre eux, voire incompatibles et pourtant...
C'est dans cette recherche que se plonge le concepteur contemporain. A la charnière
d'un savoir historique traditionnel et vernaculaire, il intègre, d'instinct et d'expérience les
données naturelles du site et de son climat aux possibilités nouvelles des sciences et des
techniques. Réunis dans des associations nombreuses, gouvernementales ou non, il essaie par
des différentes filières de connaître à nouveau l'homme, ses besoins et ses rapports avec la
Nature, celle-ci n'étant plus traitée que comme "l'extérieur". A l'abri des modes, climatisé ou
non, c'est peut être le début de l'époque des démarches architecturales simplement conscientes,
dans un sens plus étendu, qui s'annonce.
Références bibliographiques
[AL92] LIEBARD, ALAIN et CIVEL, Y-B - A la Recherche des ambiances - Systèmes
Solaires, 1992
[AN76] NASCENTES,Antenor - Dicionário Ilustrado da Língua Portuguesa da
Academia Brasileira de Letras, Bloch Ed., Rio de Janeiro, Brésil, 1976
[BG78] GILLE B., Histoire des techniques, Paris,Pléiade,1978;
[CE93] ESCODA, C.- André Lurçat et les écoles de Villejuif in Villejuif notre ville
revue municipale d'information, septembre 1993/février 1994
[EF87] Electricité de France - Techniques de chauffage électrique dans l'habitat existant
non équipé de chauffage central - collection techniques d'amélioration de l'habitat existant,
EDF, Paris, 1987
[EM81] MAZRIA, Eduard - Le guide de l'energie solaire passive; Collection Habitat
/ressources; Editions Parenthèses, 1981
[GD76] DOREL-FERRE,G. et all - Techniques et sociétés; Librairie Armand Colin,
Paris, 1976
[JD60] DREYFUS,Jacques - Le Confort dans l'Habitat, Ed. Eyrolles, Paris, 1960
[JD90] DREYFUS, Jacques - "La société du confort: quel enjeu, quelles ilusions?" - Ed
l'Harmattan, Paris, 1990
[MH81] HINNEWINKEL, Marie-José et all - Histoire: découvrir, comparer, connaître;
Ed. Fernand Nathan, Paris,1981
[ML93] LALLAOUI, Mehdi - Du bidonville aux HLM - collection "Au nom de la
mémoire", Ed.Syros, Paris,1993
[MO76] OLIVEIRA, Mário - Desenho de arquitetura pré-renascentista - monographie
de Livre docência, Faculdade de Arquitetura, Universidade Federal da Bahia, Brésil, 1976
[PB88] BREJON,Paul - Les Logiciels d'Energétique de Bâtiment - Développement,
évaluation technique, illustrations, thèse de doctorat à EMP, 1988
[PC81] PLAN Construction - Typologie opérationnelle de l'habitat ancien (1851-1948)
- actes du colloques du 10 janvier 1979 à l'abbaye de Royaumont, Ministère de
l'Environnement et du Cadre de Vie, Paris, 1981
[PC87] CONRAD,Philippe - L'aventure de France - Ed. Du May, Paris, 1987
Annexe 3 161
gauche) ↓←
e e
(continuation de la 2 colonne à (continuation de la colonne à
e
droite, 1 page) gauche)
=SELECTIONNER("L18C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L236C1:L242C1")
=SELECTIONNER("L145C1:L151C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L32C3")
=SELECTIONNER("L19C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L243C1:L249C1")
=SELECTIONNER("L152C1:L158C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L33C3")
=SELECTIONNER("L20C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L250C1:L256C1")
=SELECTIONNER("L159C1:L165C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L34C3")
=SELECTIONNER("L21C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L257C1:L263C1")
=SELECTIONNER("L166C1:L172C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L35C3")
=SELECTIONNER("L22C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L264C1:L270C1")
=SELECTIONNER("L173C1:L179C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L36C3")
=SELECTIONNER("L23C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L271C1:L277C1")
=SELECTIONNER("L180C1:L186C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L37C3")
=SELECTIONNER("L24C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L278C1:L284C1")
=SELECTIONNER("L187C1:L193C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L38C3")
=SELECTIONNER("L25C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L285C1:L291C1")
=SELECTIONNER("L194C1:L200C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L39C3")
=SELECTIONNER("L26C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L292C1:L298C1")
=SELECTIONNER("L201C1:L207C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L40C3")
=SELECTIONNER("L27C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L299C1:L305C1")
=SELECTIONNER("L208C1:L214C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L41C3")
=SELECTIONNER("L28C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L306C1:L312C1")
=SELECTIONNER("L215C1:L221C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L42C3")
=SELECTIONNER("L29C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L313C1:L319C1")
=SELECTIONNER("L222C1:L228C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L43C3")
=SELECTIONNER("L30C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L320C1:L326C1")
=SELECTIONNER("L229C1:L235C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L44C3")
Annexe 4 164
=SELECTIONNER("L31C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
er
(continue 2 colonne à droite) →↑
e (continue page suivante, 1 colonne à
gauche) ↓←
e
(continuation de la 2 colonne à
gauche, 2e page)
=SELECTIONNER("L327C1:L333C1")
=COPIER()
=SELECTIONNER("L45C3")
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=SELECTIONNER("L334C1:L340C1")
=COPIER()
=SELECTIONNER("L46C3")
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=SELECTIONNER("L341C1:L347C1")
=COPIER()
=SELECTIONNER("L47C3")
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=SELECTIONNER("L348C1:L354C1")
=COPIER()
=SELECTIONNER("L48C3")
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=SELECTIONNER("L355C1:L361C1")
=COPIER()
=SELECTIONNER("L49C3")
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=SELECTIONNER("L362C1:L368C1")
=COPIER()
=SELECTIONNER("L50C3")
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=SELECTIONNER("L(-49)C(7)")
=FORMULE("0")
=SELECTIONNER("L(1)C")
=FORMULE("0.5")
=SELECTIONNER("L(-1)C:LC")
=RECOPIE.INCREMENT("LC:L(48)C";0)
=RETOUR()
FIN DE LA MACRO
Ces tableurs rassemblent les données issues des simulations par groupe étudié et les
résultats de calcul du tableur de calcul de degrés-heures d'inconfort (dhd'inc.xls).
Légende:
Tair ext - température de l'air estérieur
HR ext - humidité relative à l'extérieur
V1....Vn - variantes simulées
Occ - l'existence d'occupation
Dh d'inc -valeur du dégré d'inconfort
Tair int - température de l'air intérieur
Tres int - température resultante à l'intérieur
Annexe 4 165
Variante.xls
Extérieur V1 Vn
h Occ Tair HR Dh Tair Tres HR int Dh Tair int Tres HR Dh d'inc
ext ext d'inc int int d'inc int int
1 oui 27.17 62 1 26.14 26.12 89 0 26.18 26.18 89 0
oui 26.72 64 1 25.73 25.73 91 0 25.77 25.79 91 0
2 oui 26.31 66 0 25.35 25.37 93 0 25.39 25.42 93 0
oui 25.95 67 0 25.01 25.04 95 0 25.05 25.09 95 0
3 oui 25.65 68 0 24.72 24.74 97 0 24.75 24.79 97 0
oui 25.41 69 0 24.47 24.49 98 0 24.50 24.53 98 0
4 oui 25.24 70 0 24.32 24.31 99 0 24.35 24.35 99 0
oui 25.14 71 0 24.18 24.16 100 0 24.21 24.20 100 0
5 oui 25.10 71 0 24.15 24.08 100 0 24.17 24.12 100 0
oui 25.15 73 0 24.13 24.04 100 0 24.16 24.08 100 0
6 oui 25.29 75 0 24.20 24.08 100 0 24.26 24.16 100 0
oui 25.53 78 0 25.95 26.47 99 0 26.17 26.83 99 1
7 oui 25.86 82 0 26.42 27.05 93 1 26.81 27.70 93 2
oui 26.27 81 0 26.85 27.50 91 1 27.37 28.36 86 1
8 non 26.76 80 0 27.13 27.70 85 0 27.65 28.58 85 0
non 27.30 78 0 27.51 27.95 88 0 28.21 29.11 83 0
9 non 27.91 75 0 27.91 28.20 81 0 28.74 29.56 81 0
non 28.55 72 0 28.34 28.45 83 0 29.22 29.91 78 0
10 non 29.22 68 0 28.78 28.70 85 0 29.66 30.16 80 0
non 29.90 65 0 29.22 28.96 78 0 30.05 30.33 73 0
11 non 30.58 62 0 29.66 29.22 79 0 30.40 30.45 75 0
non 31.25 59 0 30.10 29.48 76 0 30.73 30.53 76 0
12 non 31.89 55 0 30.52 29.73 73 0 31.06 30.63 69 0
non 32.50 53 0 30.92 29.99 71 0 31.39 30.77 71 0
13 non 33.04 50 0 31.29 30.23 68 0 31.71 30.93 68 0
non 33.53 49 0 31.63 30.46 69 0 32.01 31.09 66 0
14 non 33.94 48 0 31.93 30.68 67 0 32.28 31.26 67 0
non 34.27 47 0 32.18 30.88 65 0 32.51 31.42 65 0
15 non 34.51 45 0 32.38 31.07 64 0 32.69 31.57 60 0
non 34.65 46 0 32.53 31.22 66 0 32.82 31.70 63 0
16 non 34.70 46 0 32.62 31.36 62 0 32.90 31.81 62 0
non 34.67 47 0 32.67 31.47 62 0 32.92 31.89 62 0
17 non 34.56 48 0 32.67 31.55 62 0 32.90 31.95 62 0
non 34.39 49 0 32.62 31.62 62 0 32.84 31.98 62 0
18 oui 34.15 50 7 32.72 31.84 60 5 32.91 32.18 60 5
oui 33.85 51 7 32.62 31.91 61 5 32.81 32.24 61 5
19 oui 33.49 51 6 32.54 32.01 62 5 32.72 32.31 62 5
oui 33.08 53 6 32.38 32.05 60 5 32.55 32.34 60 5
20 oui 32.63 53 6 32.27 32.14 65 5 32.43 32.42 62 5
oui 32.13 54 5 30.73 30.35 67 3 30.83 30.49 67 3
21 oui 31.60 54 5 30.16 29.82 70 3 30.24 29.94 70 3
oui 31.05 55 4 29.67 29.36 76 2 29.74 29.46 76 2
22 oui 30.48 56 3 29.07 28.84 74 2 29.13 28.92 74 2
oui 29.90 57 3 28.57 28.37 77 1 28.62 28.45 77 1
23 oui 29.32 58 2 28.02 27.87 79 2 28.07 27.95 79 2
oui 28.75 59 2 27.52 27.41 82 1 27.57 27.48 82 1
24 oui 28.20 60 1 27.04 26.97 84 1 27.09 27.03 84 1
Total dh d'inc occ: ext V1 V2
30.05 22.04 23.64
Annexe 4 167
3) etudext.xls
Etude pour l'obtention d'une temperature optimale ressentie à l'extérieur (fictive)
Données standards moins pertes vers le ciel et le vent
h Occ Tair ext HR ext Dh d'inc Text-4° (Tex*0,96)-4° Dh d'inc opt.
1 oui 27.17 62 1 23.17 22.09 0
oui 26.72 64 1 22.72 21.65 0
2 oui 26.31 66 0 22.31 21.25 0
oui 25.95 67 0 21.95 20.91 0
3 oui 25.65 68 0 21.65 20.62 0
oui 25.41 69 0 21.41 20.40 0
4 oui 25.24 70 0 21.24 20.23 0
oui 25.14 71 0 21.14 20.13 0
5 oui 25.10 71 0 21.10 20.10 0
oui 25.15 73 0 21.15 20.14 0
6 oui 25.29 75 0 21.29 20.28 0
oui 25.53 78 0 21.53 20.51 0
7 oui 25.86 82 0 21.86 20.83 0
oui 26.27 81 0 22.27 21.22 0
8 non 26.76 80 0 22.76 21.69 0
non 27.30 78 0 23.30 22.21 0
9 non 27.91 75 0 23.91 22.79 0
non 28.55 72 0 24.55 23.41 0
10 non 29.22 68 0 25.22 24.05 0
non 29.90 65 0 25.90 24.70 0
11 non 30.58 62 0 26.58 25.36 0
non 31.25 59 0 27.25 26.00 0
12 non 31.89 55 0 27.89 26.62 0
non 32.50 53 0 28.50 27.20 0
13 non 33.04 50 0 29.04 27.72 0
non 33.53 49 0 29.53 28.19 0
14 non 33.94 48 0 29.94 28.58 0
non 34.27 47 0 30.27 28.90 0
15 non 34.51 45 0 30.51 29.13 0
non 34.65 46 0 30.65 29.27 0
16 non 34.70 46 0 30.70 29.31 0
non 34.67 47 0 30.67 29.28 0
17 non 34.56 48 0 30.56 29.18 0
non 34.39 49 0 30.39 29.01 0
18 oui 34.15 50 7 30.15 28.78 2
oui 33.85 51 7 29.85 28.50 1
19 oui 33.49 51 6 29.49 28.15 1
oui 33.08 53 6 29.08 27.76 2
20 oui 32.63 53 6 28.63 27.32 1
oui 32.13 54 5 28.13 26.85 1
21 oui 31.60 54 5 27.60 26.34 0
oui 31.05 55 4 27.05 25.81 0
22 oui 30.48 56 3 26.48 25.26 0
oui 29.90 57 3 25.90 24.70 0
23 oui 29.32 58 2 25.32 24.15 0
oui 28.75 59 2 24.75 23.60 0
24 oui 28.20 60 1 24.20 23.07 0
Total dh d'inc occ journalier 30 Total dh d'inc occ optimisé 4
Annexe 5 168
3,00
0,90
1,20 x 1,20
4,00 x 0,20
Façades (surfaces): m, m²,m3
Plan Coupe transversale
Façade Sud: 14.85
mur 12.61
0,20
mousquitaire
store venitien
0,80
Annexe 6 Variation de la radiation reçue par les façades et toitures selon orientations diverses (Ch. 4.6.2)
Bilan journalier, en Wh/m², Rio, mois de février (pour un albedo de 0,2 et trouble de Linke égal à 4)
angle Irradiation %
0° 7846 100%
Axe Nord-Sud
Plan angle Irradiation % angle Irradiation % angle Irradiation %
N 90° 2246 29% 25° 7495 96% 15 7778 99%
E 90° 3898 50% 25° 7336 93% 15 7649 97%
S 90° 1670 21% 25° 7007 89% 15 7480 95%
O 90° 3898 50% 25° 7336 93% 15 7649 97%
Axe NE -SO
Plan angle Irradiation % angle Irradiation % angle Irradiation %
NE 90° 3436 44% 25° 7471 95% 15 7745 99%
SE 90° 3029 39% 25° 7098 90% 15 7528 96%
SO 90° 3029 39% 25° 7098 90% 15 7528 96%
NO 90° 3476 44% 25° 7471 95% 15 7745 99%
Annexe 7 174
Annexe 7 -Valeurs des coefficients utilisés dans le calcul du débit d'air (Ch.
3.3).
Formules de base:
φ5 r = σr ( T 4t − T 4int)
Plages moyennes usuelles de variation de température dans les climats chauds:
Tciel 0°C (273 K) -> 40°C (313 K)
T toit 10°C (283 K) -> 70°C (343 K)
T plafond 20°C (293 K) -> 40°C (313 K)
4 4
T a −T
b
Formule de linéarisation employée= he r =
T a −T
b
T − T toit 30 K 20 K 20 K h ree x t ::
ciel
he re x t 1,41.108 1,11.108 0,91.108 1,14.108
4
T
toit
− T 4plaf. 6,43.109 K4 1,17.109 K4 1,06.109 K4
T − T plaf. 50 K 10 K 10 K h re int :
toit
he r int 1,29.108 1,17.108 1,06.108 1,17.108
h re int +h ree x t
h rem o y =
2
Annexe 9 177
h rem o y =1,17.108
h re = σ. h rem o y
h re=1,17.108x5,67.10-8
h re=6,63
Essai de la formule sur le cas jour (l'écart le plus fort externe de températures):
φ2=6,63x0,47x(50) r=0,47
φ2=5,67.10-8x0,47x(6,63.109)
φ2=155,9W/m² Ttoit =70°C
φ2=171,35W/m² Tplafond =20°C
r=0,47
L'écart maximal de 15,45W/m² a été considéré négligeable pour l'étude en question et le
coefficient moyen adopté..
Ainsi avec le coef. de linéarisation employé hre = 6,63 on obtient les formules linéarisées :
Annexe 10
1 0 27.17 15.16 20.46 20.46 18.68 20.79 0.00 288 296 300
2 0 26.31 14.34 16.68 16.68 14.91 20.63 0.00 287 296 299
3 0 25.65 13.70 13.79 13.79 12.02 20.51 0.00 287 295 299
4 0 25.24 13.31 11.99 11.99 10.23 20.43 0.00 286 295 298
5 0 25.1 13.18 11.38 11.38 9.61 20.41 0.00 286 295 298
6 51 25.29 13.36 17.04 17.04 16.12 20.68 0.00 286 296 298
7 286.2 25.86 13.91 41.79 41.79 44.79 21.90 0.00 287 301 299
8 554 26.76 14.77 71.06 71.06 78.54 23.33 0.00 288 306 300
9 795.3 27.91 15.87 98.93 98.93 110.44 24.68 0.00 289 312 301
10 983.6 29.22 17.13 122.49 122.49 137.13 25.81 0.00 290 316 302
11 1102.8 30.58 18.44 139.73 139.73 156.36 26.63 0.00 291 320 304
12 1143.6 31.89 19.69 149.34 149.34 166.64 27.06 0.06 293 321 305
13 1102.8 33.04 20.80 150.52 150.52 167.14 27.08 0.08 294 321 306
14 983.6 33.94 21.66 143.19 143.19 157.82 26.69 0.00 295 320 307
15 795.3 34.51 22.21 127.88 127.88 139.36 25.91 0.00 295 317 308
16 554 34.7 22.39 105.88 105.88 113.34 24.80 0.00 295 312 308
17 286.2 34.56 22.26 79.94 79.94 82.92 23.51 0.00 295 307 308
18 51 34.15 21.86 55.89 55.89 54.95 22.33 0.00 295 302 307
19 0 33.49 21.23 48.17 48.17 46.38 21.97 0.00 294 301 306
20 0 32.63 20.40 44.40 44.40 42.61 21.81 0.00 293 300 306
21 0 31.6 19.42 39.88 39.88 38.10 21.61 0.00 292 299 305
22 0 30.48 18.34 34.97 34.97 33.19 21.41 0.00 291 299 303
23 0 29.32 17.23 29.88 29.88 28.10 21.19 0.00 290 298 302
24 0 28.2 16.15 24.97 24.97 23.20 20.98 0.00 289 297 301
Nous allons donc d'abord établir une liste de phénomènes physiques et physiologiques
influents. En ce qui concerne la thermique, nous pourrions chercher à établir des
caractéristiques physiques générales (limites et validité) pour un "matériau végétal équivalent"
pour chaque utilisation - l'importance thermique d'un élément de l'enveloppe d'un bâtiment, est
surtout liée à deux paramètres: sa conductivité et son coefficient d'absorption du rayonnement
solaire.
Comme on l'a dit dans les paragraphes du chapitre 2.5 précédent, il faut un repérage
des phénomènes physiques concernant l'élément végétal. Pour l'analyse de sa performance
thermique, compte tenu du manque de données, une recherche bibliographie a été menée sur la
performance de surfaces végétales et la connaissance (au niveau d'une représentation
"standard" d'un écran végétal) des principaux phénomènes thermiques concernés.
λ
ϕ= ∆T
e
Equation 11. Erro! Argumento de opção desconhecido. L'expression de densité de flux
thermique
Dans ce cadre, les éléments végétaux présenteraient, d'après les données extraites du
R.E.E.F.(CSTB), des valeurs très basses de conductivité, comprises entre 0,05 et 0,23 W/m°C
Annexe 11 181
pour les bois naturels à une humidité de 15% en masse1,ce qui pourrait apporter à un tableau2
comme le suivant:
Dans le cadre de l'utilisation étudiée, compte tenu la géométrie de l'usage (les sections
de transferts étant très petites - les tiges des feuilles), on néglige donc l'effet de la conductivité.
Les échanges convectifs des surfaces végétales sont méconnues. On reconnait les
phénomènes comme semblables à ceux des surfaces de bâtiments, on les mesure cas par cas,
mais on n'a pas,pour l'instant des corrélations établies. Ainsi, dans le cadre de l'utilisation
étudiée, on ne considère pas les échanges convectifs internes (entre des feuilles), et on ramène
le végétal à un rôle d'écran solaire et d'isolant (lame d'air ventilé):
En plus de ce qui a été exposé dans les chapitres précédents, si le végétal présente
également une faible absorption solaire -dans le sens ordinaire des matériaux constructifs- on
1définitionset dénomination obtenues suivant les spécifications des normes B 51-002 et B 51-004
2des valeurs de chaleur massique extraites des données du LNEC (Laboratorio Nacional de Engenharia Civil,
Lisboa -Portugal),
Annexe 11 182
pourra réaliser un composant solaire passif avantageux: La question devient donc d'établir le
facteur d'absorption "constructif".
Or, on constate bien entendu, au niveau des surfaces végétales3, des températures plus
basses la journée que celles obtenues avec les matériaux ordinaires de bâtiment. Ceci est dû à la
grande quantité d'énergie nécessaire à la transpiration et à l'évaporation superficielle des
feuilles4. Ainsi, ces surfaces s'échauffent moins que la plupart des autres et non seulement
diminuent de quelques degrés les températures aux environs mais aident aussi à la stabilité de la
température interne - plus précisément de la température résultante sèche (ses éventuelles
variations à forte amplitude sont connues pour rendre une ambiance inconfortable).
2
1- avec carton et goudron
3
2- avec graviers clairs
3- toiture "verte"
Figure 11. Erro! Argumento de opção desconhecido. -- Profils de température des toitures
plates pendant une journée d'été ensoleillée. Source: Krusche[PK82]
On sait également que le microclimat interne sera d'autant plus agréable que la
végétation sera variée et abondante5. L'énergie solaire incidente se dissipera effectivement par
des réflexions multiples vers l'atmosphère. Seule une petite partie atteindra l'enveloppe par la
transmission vers les feuilles.
Dodd[JD89] signale que la couche extérieure des feuilles joue un rôle d'écran solaire et
que plus elle est claire et brillante, meilleure sera (comme d'ailleurs pour les matériaux
standards) la réflexion de l'énergie incidente obtenue. En revanche, en ce qui concerne la
physiologie des espèces végétales, on constate que le fait qu'il y a dans le feuillage une
agrégation de feuilles, entraîne à une réduction de l'éclairement moyen de celles-ci - à cause de
l'effet de masque - mais permet aussi [AD82], une certaine pénétration du rayonnement6.
En ce qui concerne les propriétés optiques, une feuille végétal aurait simultanément des
valeurs sur les feuilles de transmission et d'absorption. Et on raisonne avec le modèle suivant:
ρ+α + τ = 1
En effet, un des aspects intéressants rencontrés dans la littérature est l'étroite relation
existant entre les propriétés optiques de réflexion, d'absorption et de transmission des végétaux
et la longueur d'onde incidente. Les végétaux n'étant pas opaques au rayonnement de courte
longueur d'onde, les valeurs de leurs paramètres optiques sont déterminées par les propriétés
radiatives de leurs principaux pigments ainsi que par leurs propres structures internes, comme
nous pouvons le voir dans la table suivante (valeurs théoriques moyennes, par bande) de
Monteith:
Bande considérée (en mm) Réflexion Transmission Absorption
Cependant, selon les auteurs, seul le rayonnement dans la bande de longueur d'onde
entre 0,4 et 0,7 est utilisé, et ce à cause des propriétés d'absorption de la chlorophylle. Ceci dit,
toute la bande d'onde infrarouge n'est pas utilisée par le végétal pour cette transformation ce
qui représente environ 50% du total de l'énergie solaire incidente.
Un recueil de tous les phénomènes concernant le végétal se fait par un bilan thermique
théorique d'une feuille verte, présenté par Krusche[PK82] selon les paramètres courants, tels
que couleur, porosité, etc., et illustré dans la figure suivante:
Annexe 11 184
En résumé, une valeur moyenne d'absorption solaire "constructive" (un jour d'été et
dans un endroit très bien placé géographiquement parlant), d'après la bibliographie, pourrait
être du type:
Cette division aboutirait à une valeur théorique de 0,2 pour la transmission et 0,1 pour
réflexion. Dans le même raisonnement, le facteur d'absorption α physique pourrait être calculé
comme 0,45 [75% (100% - consommation interne: 25%) -30%, soit 45%], valeur qu'on a
retenu ici. En outre, on retiendra dans cette recherche la valeur standard de 0,9 pour
l'emissivité, faute d'études détaillées et en tenant compte de la fréquence de cette valeur parmi
les matériaux courants.
C'est évidement un calcul rapide et très simpliste, mais qui permet de mettre en
évidence ses qualités thermiques potentielles.
7voirpour cela la et la courbe de performance des végétaux par rapport à latitude (Erro! Argumento de opção
desconhecido.)
Annexe 11 185
Cependant, on constate que la capacité d'un végétal d'exécuter toutes ces tâches
décrites est liée à son pouvoir d'absorber le rayonnement incident, ou l'éclairement. En plus,
quand on passe de l'étude théorique d'une feuille au couvert végétal réel, on remarque que pour
un même organe, la hauteur de sa réponse dépendra aussi de son état physiologique et plus
particulièrement des aspects journalier et saisonnier, ce qui mettra en jeu un autre ensemble de
paramètres également important.
Pour que ce processus ait lieu, on a besoin d'une source d'énergie externe qui
proviendra justement de la transformation (dans le végétal) du rayonnement solaire (énergie
radiative) en énergie chimique, selon la formule de transformation suivante:
6 CO2 +6 H2O + 2,83 kJ -> C6H12O6 + 6O2
En fait, en ce qui concerne son potentiel réel d'utilisation, en plus du type de végétal et
de la latitude considérée, d'autres paramètres divers8 vont intervenir, ayant un rapport
beaucoup plus important sur sa performance que pour celle des autres matériaux ordinaires du
domaine du bâtiment. En réalité, cela constitue la faiblesse la plus importante de son usage,
c'est à dire sa fragilité et parfois même son extrême dépendance à l'égard des humains.
On remarque que ces performances ont un étroit rapport avec le lieu physique
d'implantation: non seulement pour l'influence de l'humidité et du vent local, mais aussi pour
celle de la latitude, surtout au niveau des phénomènes radiatifs. Sa visualisation se fera ici par
le biais d'une analogie simple avec le potentiel de la biomasse.
Dans le modèle pour ce travail, on peut résumer donc l'élément végétal, compte tenu la
latitude considérée et à lueur de tout ce qui a été décrit, comme un matériau inerte, en
négligeant une éventuelle conductivité, des éventuels échanges convectifs intérieurs et prenant
les valeurs de 0,9 pour l'emissivité et 0,45 pour l'absorption solaire.
démarche scientifique se justifie, non seulement de la part des architectes mais aussi de la part
des tous ceux qui produisent et veulent maîtriser l'énergie et le milieu naturel.
Post-scriptum:
Un sujet en recherche continue n'a pas une bibliographie achevée. Ainsi, dans ce dernier
chapitre, on se propose a lister toute la bibliographie rencontrée dans le cadre de la recherche.
Pour ceci, on a crée une légende que pourra aider a tous que éventuellement veulent s'en
servir. Elle résume le sujet principal y décrit;
Légende:
BAKER, N.V. - Passive Cooling Evaluation Method - PACE. Proc. PLEA 86; Pecs,
Hungary, 1986
COLE,R.J. - The longwave radiative environment around buildings. Buildings Env.; 11;
3-13:1976
COOK,J. - Cooling as the absence of heat. Strategies for the prevention of thermal
gain. Ibid 14, 612; 1981
PARKER, Jonh H. - Lanscape to reduce the Energy used in cooling buildings; Journal
of Forestry 81; 82-84; 105; 1983
Mais, que savons-nous de ce confort? A la fois beaucoup et bien peu: beaucoup quand
l'on considère le volume des rapports, articles,..sur le sujet. Aussi bien peu quand on examine
la possibilité de sa prise en compte dans un projet.
12.1 Les bases physiologiques du confort d'été et les indices d'évaluation.
Parlons d'abord du rapport qui existe entre le confort ressenti et le métabolisme. Nul
n'ignore les liens existants entre le métabolisme, l'activité humaine et le confort. Le besoin
d'une égalité dans l'équation thermique du corps, qui apporte la sensation de confort thermique,
met en jeu des paramètres subjectifs1 aux cotés d'autres plus objectifs, comme la température,
la pression partielle de vapeur d'eau et la vitesse de l'air ambiant.
On sait que seules les parties profondes du corps humain sont à température fixe
(homéothermie), d'environ 37°C. Les parties superficielles, en particulier la peau, ont une
température qui peut varier entre certains limites en fonction des échanges avec
l'environnement. Ces échanges se font par voie humide (perspiration insensible, évaporation
pulmonaire, sudation, convection, rayonnement infrarouge et visible, expiration) directement
entre l'individu et l'air ambiant et par voie sèche, où les échanges convectifs et radiatifs peuvent
(très souvent) se faire par l'intermédiaire des vêtements2.
L'ordre de grandeur des ces différents transferts d'énergie rapportés à l'unité de surface
corporelle pour un individu en repos sont:
Phénomène Symbole W/m² %
Métabolisme M 104
Rayonnement visible φ 0 0
Rayonnement infrarouge R 40 39
Convection C 34 32
Perspiration P 21 20
Respiration EX+EV 9 9
Sudation S 0 0
Tableau 1-Transferts d'énergie par unité de surface corporelle (Rclo=1, Te=Tray= 23°C
et HR=50%)([PF70].
1C'est connu que le confort dépend aussi de facteurs physiologiques et psychologiques; et les personnes n'étant
pas identiques, dans certains limites des phénomènes d'accoutumance peuvent avoir lieu[PL92][IS82].
2I ou clo - degré d'isolement de l'habillement crée par Fanger, décrit par pièce de vêtement et dont la valeur
cl
varie de 0, pour le nu jusqu'à 4,0 pour une combinaison adaptée à la région arctique. 1 clo vaut 0,155m²C/W.
Annexe 12 190
On remarque qu'ici les échanges humides répondent pour au moins 30% du total, dans
des conditions d'humidité tolérable. La différence d'humidité entre l'air ambiant et l'individu (sa
peau ou l'air expiré) est un facteur important et peut être bien repéré dans les formules de
certains facteurs de la formule précédente:
Formules Légende:
P=Lv.m(ps-pa) Lv est la chaleur latente de vaporisation de à 35°;
m est la perméabilité de la peau (2.10-3 g/sm²pa)
ps-pa est la différence de pression de vapeur la peau et l'air;
EV= rV.Lv(Hex-Ha) V est le volume d'air expiré;
Hex-Ha est la différence d'humidité entre expiré et l'air ambiant;
EX= rV.Cp(Tex - Tair) Cp est la chaleur spécifique de l'eau;
Tex - Tair est la différence entre l'air et l'air (pour Tex=34°C);
Equation 2 - Définitions pour l'équation du bilan thermique de l'homme[PF70]
Dans tous les cas, l'efficacité de refroidissement de la sueur devient le rapport entre le
refroidissement fourni par l'évaporation de la sueur et la chaleur latente de la sueur sécrétée,
qui est en rapport avec les conditions climatiques existantes.
≥
ECHANGES
TEMP.
THERMIQUES (W) TOTAL
MOYN.
PEAU
150
100
}
CONVECTION
+
RADIATION 50 METABOLISME
EVAPORATION
-50
TEMPERATURE
D'AIR SEC
0° 15 20 25 30 35 40 45°C
APPEL A
LA SUDATION
En fait, dans le milieu chaud humide, l'évaporation humaine est "l'outil" important du
corps, pour obtenir (s'il y arrive) le bilan nul recherché pour son confort. Dans ce cadre, la
sueur devient un bon repère de l'inconfort dû à la surchauffe. L'expérience nous montre que
toute la sueur sécrétée ne s'évapore pas. On admet qu'il existe un rendement évaporatoire de la
sudation. Givoni [BG78] affirme que la sueur ne disparaîtra que si l'évaporation maximale que
permet l'ambiance3 est égale à au moins dix fois celle nécessaire au maintien de la température
du corps.
Ainsi, c'est pour cela que l'humidité acquiert une importance toute particulière pour
l'obtention de la sensation du confort et les échanges humides (évaporation, transpiration)
jouent un rôle beaucoup plus important dans le confort ressenti dans les climats chauds que
pour les climats tempérés. Certaines conditions hygrothermiques peuvent, pendant un certain
temps, offrir des sensations subjectives de confort tout en étant en train de nuire à l'équilibre
physiologique4.Ceci nous conduira à maîtriser les éléments de l'ambiance indispensables à ce
phénomène: la ventilation, associée à un écart d'humidité et de température.
Une dernière constatation: "du point de vue physiologique, le confort nocturne est plus
important que celui de la journée. Si quelqu'un a un sommeil de bonne qualité, il pourra tolérer
une situation de haut stress thermique pendant la journée, puisque pendant la nuit il aura
récupéré, et la fatigue ne s'accumulera pas. En revanche, si les nuits sont très inconfortables et
ne lui permettent pas cette récupération, alors la fatigue s'accumule et pendant la longue
période d'été, elle pourra provoquer des conséquences plus importantes que celles dues à
l'inconfort de la journée.". Cette réflexion de Givoni [BG84] introduit un souvent négligé dans
les projets de climatisation naturelle: quel moment doit on privilégier pour ressentir le confort.
12.2 L'importance de la période d'occupation
Une partie de la journée peut parfois être prioritaire par rapport au total en usage. Les
études sur l'inertie nous démontrent bien cette importance, comme dans la figure suivante,
issue d'une étude sur les conditions de confort d'été pour des bâtiments d'usage diurne[JA93].
Dans ce cas, l'usage de l'inertie permet de "gagner" quelques degrés pour le cours de la matinée
et de "repousser" vers la période inoccupée une partie des apports entrants.
100% 32
90% 31
80%
30
70%
29
60%
28
50% °C
27
40%
26
30%
25
20%
10% 24
0% 23
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
Des recherches ont aussi démontré son importance dans le domaine physiologique, à
cause surtout de la difficulté (voire l'impossibilité) d'avoir à la fois le meilleur résultat diurne et
nocturne.
Cela nous mène à considérer les chambres comme la cible principale d'étude du confort
dans un logement. Sur ce point on retrouve plusieurs investigations, parmi lesquelles une
expérimentation en chambre climatique5 qui a conduit, avec l'aide de modèles de bilan
énergétique humain à une température optimale de l'air (pour les paramètres pris, v=0.05m/s;
UR= 50%) de 21°C. Des variations sont possibles évidemment, si l'on en modifie la position de
sommeil, et d'autres facteurs concernant l'homme.
- il faut toujours prendre en compte, au niveau pratique, qu'on n'est pas obligé
d'avoir "1 met et 1 clo, au repos" à toutes les heures-cibles. On peut s'habiller6 et on effectue
des activités d'intensité énergétique différentes au long de la journée.
Ainsi, pour une période nocturne froide en habitat, un scénario d'un homme avec plus
(ou moins) d'un met (il peut se servir d'une couverture légère et avoir donc plus d'un clo),
permettra au concepteur d'apporter quelques degrés de "secours" aux besoins de projet de
confort. A l'opposé, pour les conditions de surchauffe nocturne, l'usage pour dormir non plus
d'un vêtement complet, mais à demi-vêtu (de simples culottes,l'habituel dans les pays chauds),
nous conduira à un couple de 0,6 met et 0,3 clo, avec des températures de seuil de projet
beaucoup plus élevées.
temperature requise
27 tranche à "gagner"
26 tranche à "gagner"
25
24
Comme le remarque Givoni[BG92], les zones de confort ne peuvent pas être utilisées
sans une prise en compte des facteurs d'adaptation locaux. Ceux qui ont l'habitude des
ambiances non-climatisés, supportent en général des plages plus étendues de température et
d'humidité que celles préconisées par des cartes standards (comme on le vérifiera dans le
chapitre 4.2.3).
12.3 Les indices instantanés de confort d'été
Le choix d'un indice pour l'évaluation des conditions thermiques d'une ambiance doit
être en rapport avec les conditions climatiques prépondérantes à un certain endroit, et avec
l'activité développée par l'individu-cible.
Il y a environ une trentaine d'indices de confort thermique et, d'une façon générale ils
sont classés selon les aspects de base concernés, comme suit:
6Si 1 clo correspond à un ensemble complet, même d'été, un chemisette avec une culotte ne somment que 0,24
clo. Pour des activités développées il se passe de même: pour dormir on effectue moins d'un met (±0,6), valeur
qui peut atteindre les 3 met pour des nettoyages. Ces valeurs, comme on décrira plus loin, offrent des écarts de
± 3°C par rapport à la valeur standard[PF70] [AS93].
Annexe 12 194
- les indices biophysiques, basés sur les échanges entre le corps et l'ambiance,
qui corrèlent les éléments du confort avec les échanges thermiques qui en sont l'origine;
- les indices subjectifs, statistiques, basés sur les réponses obtenues dans des
conditions climatiques contrôlées.
L'important lors de l'utilisation d'un certain indice est la reconnaissance que ses
hypothèses de base sont compatibles avec le scénario étudié7. On a retenu ici quelques-uns,
parfois moins courants mais plus proches du climat chaud.
Le PMV
80
60
40
30
20
10
6
5
4
-2,0 -1,5 -1,0 -0,5 0 0,5 1,0 1,5 2,0
P.M.V.
7et bien évidemment, ce qui doit compter le plus sont les écarts retrouvés par rapport aux modifications
effectuées et non les valeurs individuelles rencontrées.
Annexe 12 195
P.M.V.
Légende:
3
2 1 1 - courbe de Fanger,
(ASHRAE Handbook 1989)
2
inconfortable 2- courbe modifiée,
(BERGER et al., 1984)
1 légèrement inconfortable
0
20% 40% 60% Humidité
Figure 4 - Relation entre l'humidité et le confort selon Fanger ou Berger, d'après [XB93]
X.Berger [XB93] fait une relation entre l'évaporation nécessaire à un moment donné et
celle au maximum. Cette relation donne une vision plus détaillée du problème et des
possibilités d'intervention:
required evaporation M t + Erad + Econv + Eres + Cres
w= =
max imum evaporation 3, 7 Vair * Adu * Fpcl * Psat (t skin ) − Pair
dont:
Le raisonnement, ensuite, est d'obtenir les paramètres les plus importants pour un
résultat le plus faible possible, en alignant les phénomènes et en mettant à l'écart ceux dont
l'origine nous échappe (la fatigue, les aspects psychologiques et relationnels).
Annexe 12 196
Or, le numérateur se constitue d'une addition, dont les termes à la charge du concepteur
- Erad et Econv - doivent être les plus petits possibles. En revanche, le dénominateur étant un
produit, on obtient un gain sensible par la moindre modification de ses facteurs, et on y
retrouve encore la ventilation (vair), responsable déjà pour une bonne performance du facteur
du numérateur Econv précèdent.
Givoni [BG78] raisonne plus ou moins de la même façon que Berger, même s'il offre
une autre équation:
em = 30 * (46 − PH2O ) * va0,3
Ici em (l'évaporation maximale) est bien sur, fonction de la vitesse de l'air, de l'humidité
et de la température de l'air, ces deux paramètres concentrés dans un seul dans la relation dans
PH2O,ou pression partielle de la vapeur d'eau dans l'air. Par là, on observe [PL92] que la
sudation liquide est pratiquement évitée lorsque e ≤ 1/10 em , ce qui est autant mieux réalisé si
em est grand, c'est à dire si la vitesse de l'air va est grande et si la pression partielle de l'eau est
faible.
12.2.1 Les indices instantanés usuels: température, humidité.
Le CSTB propose, sur une base expérimentale [CS92], des méthodes de réduction de
la température en fonction de la vitesse de l'air. L'objet de l'étude est un sujet en activité
physique faible ayant une vêture adaptée (vêtements légers)8.
Le diagramme est établi pour une humidité absolue type de 17g/kg d'air sec, soit aux
environs de 57% de humidité relative pour une température de 32°C. La limite de la zone de
confort, en gris dans la figure suivante, est obtenue pour 26°C en air calme et environ 30°C
pour une vitesse de 1 m/s, soit un gain en température (et donc une réduction d'inconfort)
effective ressentie de 4°C.
Les normes ISO 7243 et 7730 définissent la contrainte thermique à laquelle est soumise
une personne exposée à une ambiance chaude notamment en fonction de la production de
chaleur à l'intérieur du corps, par suite d'une activité physique et à des caractéristiques de
l'environnement régissant le transfert de chaleur entre l'ambiance et le corps.
Basé sur l'indice PMV entre -0,5 et 0,5, soit un pourcentage de 10% de PPD (voir chapitre
2.3.1), un diagramme est proposé, pour l'obtention d'une température operative optimale et des
plages de variation en fonction du vêtement et de l'activité.
A
c
t
i
v
i
t
é
V ê t e me n t
Le diagramme, outre les courbes de températures optimales, offre des zones grises ou
blanches, qui établissent la variation permise autour d'une valeur principale. Ainsi, en dormant
en tenue d'été (vers 0,6 met et 0,5 Iclo), on se retrouve avec une température operative optimale
d'environ 28°C. Selon les études, 90% des gens accepteraient néanmoins des températures
variant entre 27°C et 29°C.
- des paramètres de confort en usage dans d'autres pays, en tenant compte que
l'habitat au Brésil n'utilise pas de la climatisation artificiel pendant toute l'année.
Le résultat affiche des données optimales pour l'établissement de la température de
confort d'été pour un homme standard. Il fournit, parmi d'autres recommandations, un tableau
de seuil de confort pour la température de l'air à l'intérieur des ambiances, en fonction des
conditions extérieures:
Te/HR* <45% 45%-60% >60%
> 30°C 29°C 27°C 27°C * - pour le mois le plus chaud:
30° >Te >28°C _ 27°C 27°C Te - température extérieure moyenne des
maximales
< 28°C _ 26°C 26°C HR- l'humidité relative extérieure moyenne des
minimales.
Tableau 2 - Seuil de température de l'air en fonction de l'humidité, proposé par [IP81]
Théoriquement, on observe que cette correction pourrait apporter à des courbes avec
des écarts importants par rapport à celle d'une valeur constante admise (27°C):
90 36
85 34
80
32 HR ext
75
70 30 T ext
HR temp. de seuil admise
65 28 °C
% à 27°C
60 26
correction par l'humidité
55
24 (l'IPT)
50
45 22
40 20
1 2 3 4 5 6 7 8 9 101112131415161718192021222324
Figure 7 - Une journée fictive d'été et les conséquences sur la température de seuil de
confort, de la prise en compte de l'humidité selon l'IPT.
Cependant comme, en réalité, en climat tropical humide, la limite de 45% d'humidité
relative est rarement atteinte en été, la prise en compte d'une courbe d'une seule valeur (27°C,
disons) pour des études préalables semble se justifier.
HR 100 36.00
100 36.00 °C
%
95 95 34.00
34.00
90 90 32.00
32.00
85
HRext
85
30.00 30.00
80
80
28.00 28.00 Text
HR
75 °C 75
%
26.00
70
26.00
70
seuil conf
24.00 24.00
65 65
55 20.00 55 20.00
50 18.00 50 18.00
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24
Comme l'on a vu, le Confort a d'abord été (d'ailleurs de manière très justifiable) partagé
en plusieurs thèmes9 interdépendants, chacun aboutissant à un ensemble propre de résultats et
de recommandations. Ensuite, 9 fois sur 10, faute de besoin des modèles de références, il fait
appel à un homme idéal " 1,75m, 74 kg, qui ne s'alimente pas, n'a pas d'émotions." Mais la
procédure de mise en confort devrait tenir compte de l'adaptation permanente de l'organisme et
du désagrément engendré par certains gradients (en température, il peut être supérieur à la
contrainte thermique elle-même[XB89]). D'une certaine façon, c'est ce qui faisaient les (bons)
logis primitifs.
Pour étudier cela on présente un indice qui intègre le facteur de temps dans les calculs.
L'indice de confort de Casamo
où
Tres - température résultante de l'ambiance, en °C
t1,t2 - pas de temps où il y a de l'occupation,
28 - valeur retenue comme seuil de température de confort d'été, en °C
le signe + indique que seules les valeurs positives sont prises en compte dans la
sommation.
9d'une façon générale en acoustique, ergonomique, visuel, thermique, etc.. et même sous le point de vue
thermique, en des phénomènes comme évaporation, métabolisme et d'autres.
10 on admet qu'au-dessus de cette température, l'organisme fait appel pour s'adapter aux conditions d'ambiance
à la sudation
Annexe 12 200
- ceux dont le but principal est la gestion thermique, et dont le public est
représenté par l'exploitant et le gestionnaire;
Un relevé des outils disponibles nous montre qu'il y a des présentations sous forme
"papier", ou sous forme "informatisée", les logiciels11; les seconds étant, bien évidemment
beaucoup plus interactifs
Les outils-papier de la phase d'avant-projet
Ce qu'on appelle ici des outils-papier dépasse la notion d'ouvrages de référence. Si
feuilleter un bon livre thématique (ou parfois laïc) nous offre très souvent des chemins de sortie
dans des impasses conceptuelles, l'outil-papier est défini ici comme ayant le but précis d'aider à
la compréhension du scénario étudié et du choix à effectuer. Il s'agit dans la plupart des cas de
graphiques, de tableaux, d'abaques, de diagrammes et de cartes issus de la théorie ou
d'expérimentations réelles et traités par des méthodes statistiques. Ils vont du traitement du
microclimat jusqu'au choix des matériaux de l'enveloppe.
11selon l'usage, le produit informatique logiciel reçoit le nom de didacticiel - pour la formation et de progiciel,
quand il est commercialisé. D'une façon générale, dans tout le contexte de l'énergétique du bâtiment, on trouve
plus d'une centaine de produits qui en France, sont rassemblés chez une dizaine d'éditeurs.
Annexe 12 201
%RN
GEIGER
CLARK
Nuages bas
Nuages moyens
Nuages élevés
Nébulosité (n/10)
Les tables de Mahoney[GR86] constituent une méthode mise au point par Carl
Mahoney vers 196912 pour la conception de l'habitat en pays tropical. Une série de tableaux
réunissant des données climatiques d'un terrain donné fournissent d'une façon assez rapide, des
choix parmi des recommandations traditionnelles de conception en climatisation naturelle. La
méthode couvre des éléments architecturaux du plan de masse (compacité, espacement entre
bâtiments,...), un diagnostic sur le stress thermique attendu et des détails de construction des
ouvrages.
La méthode se fait en quatre étapes: d'abord, une étude (en moyenne mensuelle) sur la
température extérieure, l'humidité relative, la pluie et la direction du vent dominant et
secondaire; ces informations sont ensuite réunies sur un tableau qui réalise un diagnostic relatif
au stress thermique du lieu et qui aboutit à des indicateurs de "contre-mesures" aux symptômes
de stress climatiques rencontrés; finalement un dernier tableau (celui du tableau suivant) qui
apporte des options des recommandations architecturales pour neuf sujets importants pour la
conception en climatisation naturelle.
Dans chaque sujet traité dans la table finale, on transfère les résultats préalablement
obtenus dans des tables précédentes à des indicateurs de climat humide e/ou aride, écrits
comme H1, H2, H3, A1, A2 et A3. Selon l'importance du chiffre rencontrée, la table nous amène
à des recommandations à l'intérieur de chaque sujet. Sauf pour deux sujets traités - Protection
des ouvertures et Espaces extérieurs - il n'y a qu'un choix à faire13, parfois par exclusion
d'autres recommandations rencontrées.
12la méthode a été décrite d'abord dans le document "Climate and House Design", publié par l'ONU en 1969 et
traduite ensuite en français sous le titre "Climat et Habitat" en 1973
13on doit parcourir le tableau de gauche à droite et c'est toujours l'indicateur plus à droite le déterminant du
choix de la recommandation architecturale.
Annexe 12 202
Celui de Olgyay est peut être considéré comme le premier effort fait pour créer un outil
graphique pour l'orientation de la conception architecturale. Décrit dans son livre "Design with
Climate - a bioclimatic approach to architectural regionalism" en 1963, il s'agit en gros d'un
graphique d'humidité relative x température sèche où une zone de confort est définie..
Annexe 12 203
50 INSOLATIONPROBABLE
45 7
6
7
40 5
6
4 5
35
3g/Kg 4
3
30
2
25 1
0,7 3,5
0
3
ZONEDECONFORT 2 VENT
1 m/s
20 LIGNE
D'OMBRE
10
15 20
30
40 RADIATION
kcal/h
10 50
60
70
5
0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
HUMIDITERELATIVE-%
Celle-ci, créée à partir des valeurs d'une température effective de la peau, détermine
une zone appelée "de l'ombre", à l'extérieur ou non, au-dessus de laquelle des masques ou des
mouvements d'air deviennent nécessaires pour le maintien d'une température de confort et au-
dessous des lignes représentent le rayonnement nécessaire (obtenu par des moyens passifs ou
actifs) à l'obtention de ce confort. Dans une zone de hautes valeurs de température et
d'humidité, on observe l'influence des mouvements d'air, tandis que pour les scénarios de
hautes températures associées à des basses valeurs d'humidité, l'effet du refroidissement par
évaporation est aussi délimité. D'autres paramètres peuvent coexister, fournissant des éléments
pour le démarrage de la conception architecturale.
Légende:
N, N' - zone de confort et
zone de confort encore
40 acceptable;
M,M' - l'usage de matériaux
D 30 de l'enveloppe;
V V' V,V' - refroidissiment par
AC ventilation;
20
EC, EC' - refroidissiment par
N N' évaporation;
M M'
H' H 10 D - déshumidification
nécessaire
EC EC'
AC - refroidissiment par
refrigeration mécanique;
10 15 20 25 30 35 40 45°C
W - demande de
l'humidification
supplémentaire;
H,H' - limite du chauffage
passif
Comme les diagrammes sont établis sur des mêmes principes théoriques répandus, ils
permettent une comparaison de leurs hypothèses de base et donc de la cohérence des résultats
proposés. Ainsi, on peut réaliser la transposition du diagramme d'Olgyay sur celui de Givoni,
les deux faits pour un même lieu, Rio de Janeiro, Brésil comme en [CG93], qui nous conduit
pratiquement au même emplacement pour la zone de confort:
Annexe 12 205
%
80
%
40
80
%
40
%
D
20
20
V'
Ventilation V
AC
Radiation N N'
Zone de M M'
Confort Evaporation H' H
EC EC'
W
10 25 45°C 10 25 45°C
(1) (2)
20%
Confort (O.) ou N (G.)
Radiation (O.)
H, H' (G;)
10 25 45°C
(1)-(2)
100
%maximal
confortable
50 ni tropchaud,
ni trop froid
Optimumclimatique
0
21 24 25,5 27 30°C
confort thermique vers le 25,5°C. Webb propose l'extension de ses conclusions aux habitants
des régions semblables, comme l'Amazonie, par exemple.
La méthode simplifiée pour la conception thermique du bâtiment dans les DOM-TOM
A partir d'une commande de l'ADEME, préoccupée par la qualité thermique de l'habitat dans
les départements et territoires d'outre-mer, AIRAB Consultants a développé en 1994 une série
d'abaques d'aide à la conception architecturale surtout pour la Réunion, les Antilles, la
Nouvelle-Caledonie et la Guyane. Le document[MA94a] comporte deux parties: une pour la
climatisation artificielle, dont le but est de minimiser les dépenses énergétiques, et une autre,
pour la climatisation naturelle, en optimisant le confort thermique de l'habitat.
Rc(Km;Ds)
1
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0. 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0
Surchauffedulocal enK 0 conductancemoyenne(enW/m²K)
Il s'agit peut être du plus récent et du plus complet exemple d'un outil-papier pour le
climat chaud développé en France. Résultat d'un travail collectif multidisciplinaire14, il a été
conçu par le CSTB et a vu son premier tome publié en 1992. Il détaille tous les paramètres
importants pouvant intervenir dans l'obtention du confort thermique en situation d'été pour le
climat tropical humide, en donnant, ce qui est rare, un aspect concret aux recommandations.
14Elaboré par les équipes du CSTB de Nantes et de Champs-sur-Marne, la contribution des auteurs est la
suivante: M J.R. MILLET, pour le confort thermique - la conception thermique du bâtiment et la protection
solaire; M C. SACRÉ pour les données climatiques et MM J. GANDEMER et G.BARNAUD pour l'étude de la
conception aérodynamique des bâtiments et la création de vitesse d'air.
Annexe 12 207
MOITIÉ AU
MOITIÉ SOUS VENT
LE VENT
ZONESOUS-
VENTILÉE
C 1,4 C
ET 0
MOITIÉ AU
VENT
MOITIÉ SOUS
LE VENT
ZONESOUS-
VENTILÉE
C 1,15 C
ET 0
Une réflexion générale: les limites des zones décrites dans les diagrammes ci-dessus ne
doivent, en principe, être considérées que comme indicatives, car des erreurs surviennent du
fait des écarts des conditions climatiques locales par rapport à celles qui ont servi de base à
l'établissement de chaque diagramme, particulièrement pour les amplitudes de températures et
même pour certains, de la vitesse de vent. En définitive, l'efficacité des méthodes constructives
suggérées dépend aussi de la conception et de la construction du bâtiment. A ce propos,
l'exemple qu'on vient de voir est une bonne image d'une méthode réunissant des "quantitatifs",
pour un usage spécifique - et donc plus fiable - à des schémas généraux de facile
compréhension et d'apprentissage pour des futures démarches architecturales pour la
conception d'un habitat développant la climatisation naturelle.
Deux points encore sont importants à remarquer dans tous ces outils:
- d'abord, en tant que simplifications, ils "cachent" des hypothèses sur le milieu étudié,
et il faudrait donc toujours chercher la bibliographie d'origine pour vérifier la pertinence du
projet (climat + cahier de charges) avec les limites d'utilisation des diagrammes (ou de tout
Annexe 12 208
- ensuite, ils traitent toujours de prévisions, c'est à dire, qu'ils donnent des indications
qualitatives, des statistiques sur un probable résultat final et non une évaluation précise d'un cas
particulier.
Les outils informatisés, les enjeux.
- pour les deux deux classes d'applications les plus importantes - l'aide à la décision et
l'aide au diagnostic - ils présentent le défaut d'exiger des utilisateurs la connaissance précise et
la saisie d'un grand nombre de données;
Ici, on peut citer quelques logiciels de thermique de bâtiments utilisés dans les phases
amont du projet d'architecture, parmi les plus connus ou utilisés en France. Il ne s'agit
absolument pas de faire une étude comparative19, mais surtout de présenter les différentes
approches en la matière.
15Le climat tropical ne présente guère d'atouts pour l'établissement d'un bilan neutre (quand l'énergie non-
utilisée produite à l'intérieur de l'organisme est dégagée facilement par le corps) pour l'individu (voir ch. 2).
Ainsi, dans le cas d'un projet d'atelier de travaux pratiques de lycée technique par exemple, cas non-traité dans
cette thèse [JA93], où l'homme arrive à produire par son activité, non les 80W prévus par la plupart des
diagrammes, mais environs 200W - une énergie dont il profite parfois à 20% pour son travail - une option
consciente pour un bon projet s'avère fondamentale pour qu'il puisse dissiper ces 80% et maintenir la
température d'équilibre vers les 36,7°C nécessaires.
16Brejon |PB88] en mentionne jusqu'à 8, selon la complexité: l'architecte, l'ingénieur-conseil, le contrôleur,
l'installateur, l'exploitant, le gestionnaire ou le maître d'ouvrage, les formateurs ou chercheurs et les organismes
publics ou parapublics concernés.
17Logiciels de conception assistée par ordinateur (CAO). [LA91]
18on arrive même, en France, à avoir une base de données disponible au public, par le biais d'un service
télématique de l'ADEME et de l'AICVF, le 36 16 LEB.
19qui, en plus de s'éloigner du but de ce travail, risquerait fort, face au développement auquel on assiste de
n'être plus à jour, au moment de l'édition.
Annexe 12 209
L'étude confirme que si certains programmes ne permettent pas une liberté minimale
d'architecture (orientation, inclinaison), d'autres sont très fermés en ce qui concerne l'usage
attendu du bâtiment, c'est à dire les apports et leurs variations horaires dûs à l'occupation.
L'existence de deux groupes de méthodes de traitement des échanges, dynamiques et statiques9
demande la connaissance préalable par l'architecte du poids de l'inertie dans la performance de
son projet. En plus, il reste la question: quel pourrait être le "bon" logiciel. Compte tenu du
besoin de réduction des équations pour alléger la manipulation de l'outil, réduction faite selon
des hypothèses (et décisions) qui varient d'une équipe de recherche à l'autre, on reste toujours,
comme dit [JB92], "sur sa faim" à la lecture des résultats...
Pour essayer de résoudre (au moins en partie) cette difficulté, L'Ademe (l'Agence de
l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie, ancienne AFME) a édité en 1994, des mallettes
pédagogiques, un guide de choix et un service d'assistance aux utilisateurs pour certains de ces
logiciels - CASAMO-CLIM, CODYBA, OASIS et SIMULA, le tout comprenant des cahiers
scientifiques et méthodologiques, plusieurs études de cas et un document[MA94b]qui fournit,
outre les caractéristiques de ces logiciels, une analyse permettant le choix adapté à chaque cas
et une aide à la formation continue.
Par ailleurs, d'autres équipes continuent la recherche sur un logiciel adapté à la phase
du début de conception architecturale, où les informations concernant le projet restent
indéterminées. Parmi elles on doit citer le 6b, pour la Hongrie, du Laboratoire de Physique du
Bâtiment (TU Budapest, Hongrie)[AZ93] et le CLAN, logiciel de l'ETSAB (Barcelona,
Espagne) de l'equipe du Professeur Rafael Serra Florensa [RF91] et qui relient bien les besoins
d'architecture en début de conception aux concepts energétiques.
20CODYBA (INSA,Lyon, France), SIMULA (CERMA, Nantes, France); CASAMO-CLIM et COMFIE (Ecole
des Mines de Paris, France)
216B est une référence gentille au crayon traditionnel d'esquisse des architectes, encore non écarté par l'usage
des ordinateurs...
Annexe 12 210
CONFIGURATIONINSECTION
SITUATIONOFTHESUN-SPACE / in plan/
6B se présente grossomodo:
- pour le confort d'été en général, sous forme de messages plus des valeurs
attendues d'U(K), G, B, et d'inertie;
- pour chaque mois de la saison de chauffage par: les apports solaires,
disponibles et utilisés, la consommation du système, le nombre d'heures/mois "utilisables" des
vérandas
Ainsi, on dispose d'un logiciel qui permet l'évaluation énergétique (du point de vue de
la consommation) et du confort (en été). Il semble logique, l'été étant la saison "minoritaire",
que des commentaires "flous" soient admissibles, compte tenu du but: un outil simple. Pour
l'hiver, objet véritable des préoccupations régionales, on a plus d'informations, des réponses
apparemment aussi précises que la qualité (ou quantité) des entrées de données le permettent.
22Aujourd'hui une nouvelle version est en développement, pour étendre le programme à d'autres sites
climatiques, à d'autres codes d'énergétique et pour le calcul de systèmes solaires passifs.
Annexe 12 211
L'approche de l'ensemble bâti domine dans l'évaluation, c'est à dire, que même si des
facteurs partiels ont été évalués, on n'a pas une aide spécifique à la prise de décisions, mais une
aide globale sur l’effet de l'ensemble des décisions.La proposition d'extension à d'autres climats
doit être restreinte aux limites des hypothèses simplificatrices, et bien évidemment aux profils
d'usage des 8.000 bâtiments paramétrés.
Le CLAN est plus qu'un logiciel. Crée pour le territoire espagnol par l'équipe du
Professeur Rafael Serra de l'Universidad Politécnica de Cataluña, il s'agit en fait d'un bel effort
pour approprier les concepts de la Thermique à ceux de l'Architecture.
L'ouvrage[RF89] réunit, outre le logiciel, une littérature générale sur les principes de
l'architecture bioclimatique et de l'efficacité de plusieurs stratégies et une théorie spécifique
pour les axes développés par l'outil informatique. Chaque option offerte par le logiciel est
décrite dans le sens de ses effets, voire formulée, ce qui enlève l'effet "boite noire". Le schéma
général du logiciel (et de la méthode qui le sert de base) est simple: 5 thèmes principaux de la
conception - l'urbanisme, ce qu'on appelle dans notre recherche le microclimat, la forme,
l'enveloppe et l'intérieur du bâtiment. Ordonnés du général vers le particulier, chacun des
thèmes est divisé en aspects, groupés en trois niveaux d'approfondissement. Comme pour le
"6B" hongrois, la présentation se fait par des séries de pictogrammes:
1 2 3 4 5
A la fin, ou à n'importe quelle étape, l'utilisateur est capable de visualiser l'état du projet, les
plages thermiques et luminiques attendues pour l'été et pour l'hiver, toute comme un résumé
général des prises de décision. Très convivial, Il reste néanmoins restreint à l'hémisphère Nord
et au territoire espagnol, vu les hypothèses climatiques fixes du programme.
Viento Verano Viento Invierno
Zona :________12
Menú de Selección General Altura: _ 100
Resultados Térmicos y Lumínicos Nombre: CALENER
Valores elegidos y parâmetros Tipo edificio :
RESID. OCASIONAL
Volumen: 1000
N° Ocup.: 8
- le rappel qu'un outil (dans n'importe quel domaine) n'est pas un créateur mais un
instrument. Le plus développé des "systèmes experts" rêvés ne fera qu'obéir à une série pré-
conçue d'instructions.
- il est important pour un bon usage de connaître l'objectif et l'optique dans lequel a été
créé le logiciel, ce qui détermine en grande partie ses caractéristiques et la méthode de travail
induite23;
- la plupart d'entre eux n'exposent pas d'une façon claire leurs limites d'utilisation ou
leurs hypothèses simplificatrices, ce qui amène souvent à des résultats altérés24...
23Ainsi, comme exemple, même si l'objectif commun de deux logiciels suivants soit la simulation en régime
variable d'un bâtiment, SIMULA précise la simulation des phénomènes solaires, ce qui offre la possibilité de
simuler aisément des serres accolées à un bâtiment; tandis que le transfert entre zones du rayonnement solaire
n'étant pas possible pour CASAMO-CLIM, cette manipulation y requiert des astuces et n'offre que des résultats
précaires. D'autre coté, l'humidité relative, facteur d'importance pour l'étude du confort en pays chauds, est
traitée dans CASAMO-CLIM pour le calcul de la température apparente de la voûte celeste (température du
ciel) et pour les simulations et est négligée - puisque de moindre importance dans les climats tempérés - par
SIMULA.
24Ceci est d'ailleurs très bien visualisé par l'étude menée à l'Ecole d'Architecture de Toulouse en 1992 par Jean
SOUM à la suite d'un banc d'essai effectué avec le SITERPA de UFSC, Brésil, où des saisies incorrectes ont
provoqué un jugement erroné à propos de la performance du logiciel Casamo-Clim.
Annexe 13 212
TM- V32- 4,85 V33- 3,7 V34- 2,54 V35- 2,42 V36- 1,95 V37- 1,47 V38- 1,75 V39- 1,3 V40- 0,87
DPI V49 V50 V15 V51 V52 V53 V55 V56 V17
DP- V41- 2,47 V42- 4,56 V11- 6,64 V43- 0,42 V44- 0,95 V45- 1,5 V47- 0,28 V48- 0,6 V13- 0,91
DPI V49 V50 V15 V51 V52 V53 V55 V56 V17
pour les dalles 0,9: V12- V16 8,72 pour les dalles 0,9: V46- V54 1,53 pour dalles 0,9 V14 -V18 1,23