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THESE DE DOCTORAT

spécialité: ENERGETIQUE

"LA CLIMATISATION NATURELLE: MODELISATION DES OBJETS


ARCHITECTURAUX, AIDE A LA CONCEPTION EN CLIMAT
TROPICAL"

présentée par

Cláudia BARROSO-KRAUSE

pour obtenir le titre de Docteur

de l'Ecole des Mines de Paris,

le 9 Novembre 1995

devant le jury composé de:

Messieurs Dominique MARCHIO Président


Oscar CORBELLA Rapporteur
Eduardo DE OLIVEIRA FERNANDES Rapporteur
Pierre LAVIGNE Rapporteur
Paul BREJON Examinateur
Jérôme ADNOT Examinateur
ii

Remerciements

Ce travail a été réalisé dans le cadre du programme de coopération franco-brésilien


CAPES-COFECUB. Sa réussite n'aurait pas y lieu sans le soutien actif de l'ADEME et du
Centre d'Energétique de l'Ecole des Mines de Paris.
De nombreuses personnes m'ont aidé, en France et au Brésil, chacune à sa manière, à
mener ce travail à bien.
Merci à Jérôme Adnot, pour ce que je peux résumer, comme un soutien amical, et
incessant à la bonne réalisation de cette thèse; je souhaiterais que tous les doctorants puissent
jouir d'un tel rapport avec leur responsable scientifique;
Merci à Denis Clodic, pour sa patience dans la gestion d'une situation administrative
délicate, qui a permis le bon déroulement de cette recherche;
Merci à Messieurs Eduardo de Oliveira Fernandes, Oscar Corbella et Pierre Lavigne
pour l'intérêt qu'ils m'ont démontré en acceptant de participer au jury; à Dominique Marchio,
pour m'avoir si bien reçu à la salle de l'Or, et aussi pour avoir accepté d'assurer la fonction de
président du jury;
Merci à Paul Brejon pour l'appui important à la bonne réalisation des travaux et pour la
participation au jury;
Merci à Philippe Calvet, pour son aide patiente à cette architecte impatiente avec les
ordinateurs;
Merci aussi à aux collègues du centre, surtout à Mme Caron, Lionel Cauret, Marc
Cherrey, Ruxandra Dumitru, José Kaelher, Kevin Murphy, Bernd Polster, Anne Marie Pougin,
Claire Rochas, et Sorin Stan, pour l'accueil chaleureux et le partage des heures difficiles;
Merci à Pierre Fernandez, qui, avec Pierre Lavigne et Paul Brejon, m'a invité à venir en
France pour effectuer les travaux qui ont aboutit à cette thèse et m'a amicalement toujours
soutenu;
Merci, encore en France, à la famille Poppe, pour m'avoir adopté, son soutien a été
capital pour que cette thèse soit aujourd'hui bouclée;
Merci, au Brésil, à l'équipe de mestrado de la FAU-UFRJ, surtout à Liana de Ranieri
Pereira et Aldo Gonçalves Moura pour l'aide et la stimulation apportés tout au long de mon
entreprise;
Merci à Anna Lucia Romano Fragoso Pires; à Pedro Campello, aux membres du GEE
Rita de Cássia pour l'appui solide au cours de cette dernière année;

et très particulièrement,

Merci à Helena, à Carlos, à Gilson, à Philipe et à Luisa, mes compagnons dans


l'entreprise qui a abouti à la présentation de cette thèse, pour l'encouragement et l'amour
constamment présents.
iii

Résumé des résultats


Dans certaines régions où le climat ne met pas en cause l'intégrité physique de
l'individu, même s'il est responsable de son inconfort, il devient très difficile, dans l'état actuel
des choses, d'intégrer les méthodes d'analyse thermique des bâtiments au processus millénaire
de conception architecturale. Et s'il est vrai que l'agression thermique en zone tropicale humide
est très importante, dépassant souvent les limites des conditions de confort jour et nuit...il est
d'autant plus vrai qu'un projet architectural, même s'il est adapté au climat dans lequel il
s'insère, peut être techniquement mauvais, s'il ne prend pas en compte les autres objectifs à
atteindre
Pour éviter cela, la recherche s'est orientée vers la représentation des modèles
thermiques concernés par la climatisation naturelle dans le langage architectural en phase
initiale de conception. Elle comporte une enquête sur les principes de la conception
architecturale d'une part, du confort d'été d'autre part. On propose comme résultat de ces
recherches un concept de "tableau de bord" repérant les objets architecturaux par rapport à
l'objectif de confort final attendu. Il rassemble les choix les plus fréquents dans une certaine
culture et les relie à des modèles réduits de performance thermique. Il permet l'inclusion de
nouveaux objets. On offre ainsi un rapport entre les choix architecturaux en phase d'esquisse et
la plage des conséquences thermiques et aérauliques.
La présentation retenue offre, à coté de chaque icône représentant un choix
architectural, un chiffre correspondant à son apport quantitatif sur le confort global attendu. En
suivant chronologiquement la conception architecturale sur ce "tableau de bord" thermique,
l'utilisateur obtiendra aussi souvent qu'il le voudra une note totale, somme de celles découlant
de chaque choix effectué, qui correspondra à une prévision de la qualité thermique de son
bâtiment.
La vérification faite avec le tableau de bord permet aussi d'éviter des modifications
importantes dans le projet après passage éventuel par des logiciels de simulation. Ceci allégera
également le rapport entre les domaines concernés (sol et drainage, éclairagisme, acoustique,
structure, plomberie, circulation, etc.)
La méthode d'analyse utilisée dans le tableau de bord permet à chaque ensemble de
procédures de climatisation passive d'être représenté en phase d'esquisse, par des objets
architecturaux. On étudie les phénomènes physiques, on retient ceux qui sont importants pour
les décisions prises, et ensuite on établit les modèles correspondants. Il s'agit, en réalité, de
réunir et d'interpréter des plages de performances non par groupe physique, mais par choix
architectural. Pour la comparaison des résultats des icônes présentés dans le tableau de bord,
une échelle d'évaluation de leurs influences spécifiques a été créée, basée sur une
décomposition des degrés-heures de surchauffe.
La maquette présentée se rapporte à un climat, le climat tropical humide, à une saison,
l'été, à un type d'occupation, nocturne et à une option, la non-climatisation. Mais la méthode
peut aussi aider à la création de tableaux pour des ambiances climatisées (l'echelle s'exprime
alors en kWh de consommation) et bien évidemment à d'autres profils d'occupation, saison et
climat, tout comme à des approfondissements d'un aspect constructif du bâti(ex. les toitures).
Une étude détaillée a été menée sur un composant mal connu: le végétal intégré à l'enveloppe
du bâtiment.
iv

Executive summary

There are regions where the environment and climatic conditions do not threat physical
integrity of individuous. Nevertheless, they may affect their comfort. Despite of that, it is not
easy a task of changing behaviour to take into account building thermal response analyses, in
millenary process of architectural conception. The situation may became still more relevant
when tropical humid region are concerned. An architectural design comprising local cultural
aspects and construction techniques would no longer suffice.
This is the framework upon which this research were oriented for, aimed at
representing thermal models related to natural ventilation conditions at the first steps of the
architectural design. The chosen methodology has to face either architectural principles and
summer comfort. The results are shown through a "tableau de bord" (control display)
establishing relationships between architectural objects and comfort related objective functions.
Building elements are compared following their thermal behaviour. Creation or inclusion of
new elements are allowed. So are the creation of hierarchies that should guide the conception
phase.
Several icons were thus created defining architectural elements (say architectural
choices), each of them being associated to indexes representing their thermal influence.
Summing up different elements, different choices locally available, the project can be attributed
a comfort grade, which represents the quality of the design on a thermal comfort stand point.
By using the "tableau de bord", it would be possible to some extent to avoid or at least
better use thermal simulation software. Future research may add the " tableau de bord" to
those softwares. By the same token, the relationships with others areas (lighting, acoustics,
civil works,...) are thereby made easier.
The analytical methods used at the construction of the "tableau de bord" allow each set
of relevant physical phenomena to be represented. One is to study the phenomena involved,
split them all into objects (or sets of objects) representative of the architectural choices, by this
way establishing hierarchies. Ranges of thermal performance are then put together as a
function of the different architectural choices. With the aim of comparing different choices,
each icon is associated to an evaluation scale based on a decomposition of the heating grade-
hour.
The research works resulted in a prototype, so far representing a tropical humid region,
summer time, a night occupation typology with no mechanical climatisation.
However, other "tableau de bord" may be adapted, for instance including mechanical
climatisation (in such case, the evaluation scale could be presented in terms of energy
consummation - kWh). Deeper analyses of specific building elements would be possible as
well. At this regard, the research works have performed the analysis of an almost unknown
building element, i.e. the vegetation as a shelter cover. On icon was created to represent the
vegetation and its behaviour evaluated as a passive element.
v

La Climatisation Naturelle: Modélisation des Objets Architecturaux, Aide à


la Conception en Climat Tropical

SOMMAIRE

Page
Avant-propos 10

Chapitre 1: La conception architecturale, le confort d'été et les bases de la


méthode du tableau de bord.
1.1 Les phases de la conception architecturale: les connaissances, les exigences et les 13
contraintes
1.1.1 Le pronostic et le diagnostic. 14
1.1.2 La phase l'esquisse 15
1.2 Nature des problèmes de confort d'été. 16
1.2.1 Evaluation du confort d'éte: le concept de dégrés-heures naturels: 16
1.2.2 Les outils d'aide thermique: les atouts et les contraintes pour 21
l'architecture climatique d'été.
1.2.3 Un modèle de référence: notre choix pour l'étude - Casamo-Clim 23
1.3 Les bases et les attendus de la méthode du tableau de bord. 26
1.3.1 Les choix de base. 26
1.3.2 La notation utilisée: le degré-heure d'inconfort. 29
1.3.3 Le coût d'un degré-heure d'inconfort. 32
1.3.4 L'échelle du tableau de bord. 34
1.3.5 La forme générique du tableau de bord 35
1.3.6 Du tableau de bord générique au tableau de bord utilisable. 37

Chapitre 2: La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord.


2.1 Elaboration d'une méthode pour la décomposition des objets en icônes du 40
"tableau de bord".
2.1.1 Notre choix. 42
2.1.2 Principes de la décomposition retenus. 43
vi

2.1.3 Définition d'une note de confort. 44


2. 2 Discussion des parties fixes du "tableau de bord": le scénario géographique et 46
culturel."
2.2.1 Le scénario socio-culturel. 46
2.2.2 le scénario géographique. 47
2.2.2.1 Phénomènes physiques à prendre en compte. 49
2.2.2.2 Les autres modifications. 51
2.3 Le traitement des éléments de l'enveloppe. 53
2.3.1 La morphologie extérieure et le volume. 54
2.3.2 La couverture. 56
2.3.3 Le groupe des murs. 59
2.3.3.1 L'ombre portée. 59
2.3.3.2 La couleur du revêtement extérieur. 60
2.3.3.3 Le rôle de l'inertie. 61
2.3.4 Le groupe du vitrage ou l'enveloppe transparente. 62
2.3.5 Le groupe de la perméabilité ou les ouvertures. 65
2.4 Inclusion d'un nouvel objet - le composant végétal 67
2.4.1 Pourquoi étudier l'objet "composant végétal"? 67
2.4.2 Démarche générale de la modélisation - le végétal comme écran. 70
2.4.2.1 La modélisation simplifiée. 71
2.4.2.2 Deux cas limites. 73
2.4.2.3 Cas général. 74
2.4.2.4 Extension de la méthode au cas de locaux non-climatisés. 76
2.4.2.5 Conclusion générale de la modélisation. 77
2.4.2.6 Le test de la méthode. 77
2.5 La présentation du tableau de bord: la version papier et l'extension informatisée. 80
2.6 La notice de fabrication. 83
2.6.1 Règles pour la création de tableaux de bord. 83
2.6.2 La création de tableurs de gestion. 85

Chapitre 3: Applications: un tableau de bord dans le contexte d'une ville


ouvrière pour un milieu urbain dense tropical..
3.1 Choix d'un cas réprésentatif: la "Vila" Kennedy. 87
3.11 L'inventaire: l'origine de la Cité Kennedy. 87
3.1.2 La philosophie constructive, les projets initiaux, l'exécution. 88
vii

3.1.3 Les modifications apportées au projet originel. 90


3.2 La création du profil typique. 92
3.2.1 Le climat. 92
3.2.2 L'occupation 93
3.2.3 La validation de la démarche - le confort d'été constaté sur le 93
terrain.
3.3 Le cas de référence ou le prototype de base de l'étude 97
3.3.1 Valeurs admises pour les zones fixes du tableau de bord: le jour- 97
typique, l'occupation,...
3.3.2 Détermination de la valeur du seuil de confort retenu. 98
3.4 Les limites de l'application de la méthode pour la cité Kennedy. 99
3.5 Application de la méthode: définition des zones initiales du tableau. 100
3.6 Etude des groupes. 102
3.6.1. Etude des objets du groupe principal, la couverture. 102
3.6.1.1 Cas considérés. 102
3.6.1.2 Résultats bruts initiaux. 103
3.6.1.3 Essai de simplification de choix. 104
3.6.1.4 Choix final. 105
3.6.1.5 Les icônes du groupe couverture. 108
3.6.2 Etude des objets "murs extérieurs": le rôle de la couleur du 109
revêtement, de l'ombre portée, et celui de l'inertie.
3.6.3. Le sous-groupe du vitrage 113
3.6.4. Le sous-groupe de la ventilation de l'ambiance 113
3.6.4.1 Résultats standards( effets purement thermiques des 114
débits d'air)
3.6.4.2 Correction pour la vitesse de l'air (effets des débits d'air 115
sur le métabolisme)
3.7.L'inclusion de la végétation 117
3.7.1 Utilisation dans le logiciel Casamo-Clim 117
3.7.2 Résultats de la simulation 119
3.8. Les effets résiduels: la morphologie extérieure (y compris le volume) et le 121
microclimat
3.9 Présentation du produit final 122

Conclusion 124

Références biblioghaphiques 126


viii

Annexes

Annexe 1 - A propos de la reconstitution des journées-types d'après les données 131


extrêmes disponibles - la température de l'air et l'humidité relative (Ch.2)

Annexe 2 - Tableur de calcul de degrés-heures d'inconfort (Ch.2.4.2) 139

Annexe 3 - En remontant le passé: L'homme, ses rapports; l'architecture et le 141


confort...(Ch. 3.3.1)

Annexe 4 - Tableurs de gestion du tableau de bord (Ch. 2.6.2) 162

Annexe 5 - Caractéristiques du projet architectural simulé (Ch. 3.1) 167

Annexe 6 - Variation de l'irradiation solaire reçue par les façades et toitures selon 172
diverses orientations (Ch. 3.6.2)

Annexe 7 - Valeurs de coefficients utilisés dans le calcul du débit d'air (Ch.3.6.4) 173

Annexe 8 - Le calcul des coefficients d'échange thermique par convection pour la 174
climatisation naturelle (Ch. 2.4.2.1)

Annexe 9 - La linéarisation des équations à la puissance 4 pour les climats chauds 175
étudiés. (Ch. 2.4.2.1)

Annexe 10 - Exemple de tableau pour le calcul du rôle du végétal comme composant 177
de l'enveloppe -cas sans comble.(Ch 2.4)

Annexe 11 - Analyse simplifiée des phénomènes physiques et bibliographie à propos 179


de la végétation dans le cadre de la climatisation passive .(Ch.2.5)

Annexe 12 - Vol d'oiseau sur le confort d'été et sur quelques outils d'évaluation 189
architecturale. (Ch. 1.2.2)

Annexe 13 - Résultats de l'étude de sensibilité des paramètres de la couverture. 212


(conf. Chapitre 3.6.1.3)
ix

Logi qu e ar abe

UnArchitecteest unhommequi sait trèspeudechosessur untrèsgrandnombredesujetset


qui, progressivement, ensait demoinsenmoinssur unnombretoujoursplusgranddechoses,
jusqu'àcequ'il nesachepratiquement plusriensur àpeuprèstout...

Aucontraire, unIngénieur est unhommequi sait beaucoupdechosesdansdedomainestrèslimitéset


qui, aucoursdesavieprofessionnelle, ensait deplusenplussur dessujetsdeplusen pluslimités,
jusqu'àcequ'il sachepratiquement tout sur àpeuprèsrien.

UnEntrepreneur commenceàsavoir tout sur tout maisfinit par neplusriensavoir sur rienet
ceci est dûencequi leconcerneàlafréquentationdesArchitecteset desIngénieurs.
MohamedMOKZOUNI, entrepreneur Irakien

d'un débris de papier rétrouvé par terre,


dans un coin de la salle de l'or,au cenerg.
Avant-propos 10

Avant-propos

"D'abord l'homme construit sa demeure,


ensuite,
sa demeure le bâtit1"

La recherche en Thermique du Bâtiment manifeste une nouvelle attitude face à


l'architecture. Elle cherche à définir une approche de la construction qui dépend étroitement du
site, du paysage, du climat et des habitudes locales de construction. Elle souhaite préserver le
choix de conception, mais l'associe à la responsabilité thermique. On vient de se rendre compte
qu'on a peut être été trop loin en faisant trop confiance à cette croyance erronée en une énergie
fossile pour apporter le confort thermique à l'intérieur des bâtiments.
L'architecture du vingtième siècle se caractérisera (au moins du coté historique) par une
importance exagérée accordée à la technologie, à l'exclusion de toute autre valeur. De là cette
dépendance actuelle envers le contrôle mécanique de l'ambiance intérieure2, au détriment d'une
exploitation des phénomènes climatiques et des autres phénomènes naturels pour la satisfaction
de nos exigences de confort.
L'accès à l'information, la compréhension et l'assimilation de celle-ci sont un grand
problème de notre époque dans tous les domaines, y compris celui du bâtiment. Au fur et à
mesure que les phénomènes à prendre en compte deviennent plus complexes et que la gamme
des matériaux, des composants et des techniques possibles pour un projet s'enrichit, on se
heurte, dans la pratique, à la difficulté d'accès au savoir.
Une fois de plus, il faut se rendre compte que tous les milieux professionnels sont des
microcosmes, qu'ils ont leur vocabulaire, leurs habitudes, leurs manies, et qu'on devra s'adapter
à celui des architectes, comme à tant d'autres. S'agissant d'un milieu comme les autres,
homogène, avec ses conventions et ses rites, celui qui les ignore est immédiatement identifié, et
rejeté comme un corps étranger.
Pour être pratique et utilisable, une information doit conduire au degré de précision
strictement nécessaire à chaque stade d'avancement du projet. Ce degré de précision va
s'améliorer d'étape en étape, depuis l'esquisse jusqu'aux documents d'exécution, en passant par
les plans de détail et la maquette. Cela n'aurait aucun sens de calculer avec force détails les
déperditions ou les gains d'un bâtiment au début d'une étude, puisque le projet sera modifié de
nombreuses fois avant sa formulation définitive.
Ainsi, en général, les architectes, les entrepreneurs et surtout les auto-constructeurs
négligent les informations disponibles parce qu'elles se présentent sous une forme trop
technique, complexe ou fastidieuse. D'où des erreurs de conception ou en tout cas des prises
de risques inconsidérées dans la conception. Et d'où, finalement, des résultats qui ne sont pas
conformes à ce qui était attendu.
Aujourd'hui encore, par la faute de l'aspect international de cette architecture, on prête
peu attention à la diversité et au caractère particulier des climats et des solutions de conception

1d'après Wiston Churchill : "First man builds a house, afterwards the house builds him"
2
contrôle, d'ailleurs qui n'a pas réussi à apporter la satisfaction voulue.
Avant-propos 11

régionales. Et pourtant c'est la construction elle-même et ses éléments constructifs qui


composent l'installation "thermique" à coté ou non des machines frigorifiques, et il faut bien
renseigner le concepteur, si l'on veut qu'il fasse un choix de qualité.....
Or on peut constater l'importance des premières décisions prises lors de la conception
d'un projet d'architecture sur l'oeuvre achevée du point de vue énergétique.
On sait que la conception architecturale, si on la considère sous l'angle de la
climatisation naturelle, se résume à la connaissance et à la maîtrise des liens entre les
principaux acteurs concernés l'homme-usager et le lieu géographique.
Et que le choix d'un indice pour l'évaluation des conditions thermiques d'une ambiance
doit être en rapport avec les conditions climatiques prépondérantes à un certain endroit, et
avec l'activité développée par l'individu-cible.
Mais on sait davantage: qu'en général, il y a certaines combinaisons typiques des objets
architecturaux, caractéristiques des styles courants pratiqués. Ces combinaisons ayant une
performance thermique sur une ambiance occupée, nous permettent une évaluation statistique.
Compte tenu du cadre ainsi décrit, on se propose d'influencer le début de la conception
architecturale, avec une méthode d'évaluation thermique pertinente au stade en question et
conforme aux habitudes du métier.
Le fruit de notre recherche, le tableau de bord, couvre une gamme étendue de concepts
et d'informations passives. La structure de la méthode est assez souple pour accueillir autant
des nouvelles techniques que les procédures vernaculaires régionales.
Il offre un choix de présentation: un "outil-carton", que l'architecte met sur sa table à
dessin et des versions informatisées. Dans les deux cas, comme le but est de rendre
l'information technique accessible au grand public concerné, on évite volontairement (et dans la
mesure du possible) de faire usage des symboles graphiques abstraits utilisés dans l'univers des
agences d'architecture.
L'important est de fournir, dans un langage accessible, une évaluation du rapport entre
des choix disponibles au concepteur en début de conception et les compromis thermiques qu'il
établit et le résultat final.
La maquette présentée se rapporte à un climat, le climat tropical humide, à une saison,
l'été, à un type d'occupation, nocturne et à une option, la non-climatisation. Mais la méthode
permet aussi la création de tableaux pour des ambiances climatisés (l'échelle s'exprime alors en
kWh de consommation) et bien évidemment à d'autres profils d'occupation, saison et climat,
toute comme à des approfondissements d'un aspect constructif (ex. les toitures) du bâti.
On espère contribuer à une architecture plus consciente de l'homme qui vivra à
l'intérieur, et aussi consolider cette liaison aujourd'hui un peu fragile, malgré son importance,
entre le concepteur architecte et l'ingénieur-thermicien.
-*-
La conception architecturale 12

Chapitre 1: La conception architecturale, le confort d'été et les


bases de la méthode du tableau de bord.

"Concevoir est la seule activité


où la théorie, la pratique et l'enseignement
sont pratiqués parallèlement et sans aucune
séparation temporelle, spatiale ou intellectuelle1.

"Le confort est un enjeu.


Moins un enjeu de convoitise
pour ceux qui aspirent au confort,
qu'un enjeu dans une société prise
entre une civilisation de l'être
et une civilisation de l'avoir."2

Le sujet de la conception est vaste...De nombreuses oeuvres essayent d'expliquer (et de


mettre en oeuvre) ce processus de l'esprit humain3 qui permet de créer à partir d'une vision
progressive quelque chose d'achevé. Si on a l'habitude de commencer par comprendre en
faisant appel aux définitions des dictionnaires standards, bien obligés d'être explicites, on ne va
pas très loin. Le Petit Robert nous offre pour conception, "Formation d'un concept, d'une idée
générale dans l'esprit humain", concept étant par la suite présenté comme "du lat. conceptus,
de concipere (recevoir), représentation mentale générale et abstraite d'un objet."4.

Des chercheurs du domaine nous proposent déjà quelques définitions plus


approfondies, dont certaines, recueillies par Adolphe[LA91], sont reprises ici. Ainsi, on
s'aperçoit qu'il faudrait répartir le concept initial en deux, pour servir à l'Art et à la Science. En
tant qu'art "la conception est l'action de l'esprit humain qui consiste en l'élaboration d'un
concept ou d'une idée, à partir de son expérience ou de son intuition, par opposition à la
fabrication qui est un assemblage de parties préexistantes - concevoir est créer". En tant que
science, "la conception s'apparente à l'exploitation simultanée de plusieurs alternatives, à des
sauts de niveaux d'abstraction ou de description distincts, au cours desquels les exigences sont
remises en question - concevoir est contraindre."

Le fait de restreindre le champ à un domaine - l'architecture - qui reste à mi-chemin


entre les deux définitions, art et science, ne facilite pas la tâche. Ainsi, la conception
architecturale devient "un acte complexe qui exige la transformation d'un corps initial
d'information insuffisant, en un corps final qui permettra de communiquer formes et dimensions

1de Khaldoun ZREIK dans l'Editorial de la revue Sciences et techniques de la conception, vol.1,n°1, 1992; Ed.
HERMES, Paris.
2 d'après Jacques Dreyfus, 30 ans après avoir écrit "Le confort dans l'Habitat", dans son livre "La société du
confort, quel enjeu, quelles illusions?"
3On se demande si cette limite est valide, quand on s'aperçoit de la façon dont certaines bêtes (le castor ou le
"joão de barro") construisent leur habitat.
4personnellement, la 1ère définition de "conception" dans le petit Robert me semble plus claire, malgré son
apparente différence avec notre sujet: "Formation d'un nouvel être dans l'utérus maternel à la suite de la
réunion d'un spermatozoïde et d'un ovule". La suite de ce chapitre le démontrera.
La conception architecturale 13

de l'édifice à un chantier"[JL89]in[LA91]. Somme toute, c'est l'acte de transformer un


brouillard consistant d'intuitions, d'acquis et de désirs en une forme concrète à bâtir.
1.1 Les phases de la conception architecturale: les connaissances, les
exigences et les contraintes.

Encore objet de nombreuses études, le processus de conception en architecture


représente la façon dont l'architecte5 synthétise toutes les données issues d'une part du
"pronostic" du potentiel du site (concept ci-après), et d'autre part du cahier des charges,
synthèse effectuée selon son expérience6 et son style personnel.

En résumé cependant, on peut dire que ce processus est découpé dans un but de
contractualisation, en diverses phases (esquisse, APS, APD, projet,...), caractérisées surtout
par le niveau de détail atteint:

THERMIQUE ARCHITECTURE
CONTRAINTES

PRATIQUE dossierd'appel
DU GENIE d'offre
CLIMATIQUE secteur commercial
programmation + client
(procédures:
ventiler,...) APS Client

Disciplines de l'ingénierie concernées:


sol, drainage structure
APD
REGLEMENTATION plomberie impacts envir.
APD 1/n
APD 2/n climatisationequip. speciaux
APD 3/n
APD n/n

PHENOMENES PROJET
PROJET 1/n CHANTIER
PHYSIQUES PROJET 2/n
PROJET 3/n FOURNISSEURS
ELEMENTAIRES PROJET 4/n
( λ, τ, α, E, ... ) PROJET n/n

Figure 1. 1 Le développement de la conception architecturale, ses rapports avec l'usage


standard de la thermique et les autres sciences du bâtiment.

5pour être réaliste, le mot "architecte" ici, et désormais, désigne quiconque conçoit pour bâtir et pas seulement
celui qui y est légalement habilité.
6d'ailleurs, il y a des approches différentes notamment par le "poids" attribué par chaque concepteur aux divers
critères disponibles, ce qui rend difficile la modélisation des processus de conception [PF92].
La conception architecturale 14

On remarque qu'en même temps, chacune de ces phases correspond à un certain niveau
de contraintes prises en compte et donc à une liberté de choix "inversement" proportionnelle à
l’avancement.

On identifie pourtant la phase d'esquisse comme celle où à la fois il y a la moindre


intervention des autres domaines de la construction et le plus de liberté de choix, c'est à dire la
phase idéale pour l'introduction d'une évaluation préalable de l'efficacité thermique des prises
de décision architecturales.
Liberté
de choix

contraintes

Esquisse Avantprojet Projet


l'idée L'oeuvre
initiale achevée
Figure 1. 2 Schéma séquentiel dans la conception pour l'état de documentation du projet

Ainsi, on s'intéresse ici à la phase d'esquisse. Cependant, pour avoir une vision globale,
on abordera d'abord une phase précédente: celle qu'on décide d'appeler de pronostic et
diagnostic.
1.1.1 Le pronostic et le diagnostic
A partir de l'étude d'un climat, d'un site et d'un cahier des charges, le pronostic général se
propose d'établir et de hiérarchiser les meilleurs axes de conception à suivre, les stratégies les
plus réussies, en tenant compte plutôt de l'idée d'un profil d'occupation (type et période) à
respecter que de la connaissance d'un projet particulier.
habitudeset désirs

lebudget
lesparticularités
Figure 1. 3 - Les éléments de conception à prendre en compte du coté de l'usager

Le pronostic thermique permet un dépistage des phénomènes de base pouvant


intervenir dans le choix des stratégies à suivre et la détermination de l'ordre de grandeur des
performances thermiques du bâtiment. Ainsi on se donne des scénarios de climat, d'occupation,
de densité urbaine, d'intensité des vents, de relief (altitude, proximité de la côte, etc..), de bruit
et de pollution, d'orientation du terrain (si il y en a une qui est déterminante pour le projet), de
contiguïté, etc...
La conception architecturale 15

Leterrain

sesenvirons
sonpotentiel
Figure 1. 4- La représentation geo-climatique nécessaire pour le pronostic thermique

Le relevé de ces éléments extérieurs qui interviendront dans le projet se fait par un
processus en alternance dans une phase interdépendante qu'on appelle de diagnostic
thermique7. Les éléments repérés seront considérés comme des contraintes ou atouts dans le
processus de conception. C'est l'établissement d'un ensemble de valeurs propre à chaque projet,
qui l'identifiera et déterminera des prises de décisions spécifiques.
1.1.2 La phase d'esquisse

Ensuite, l'architecte commence à organiser cette masse d'informations selon son style et
en utilisant des images mentales retenues dans le cadre de ses choix culturels, budgétaires, etc.
C'est la phase d'esquisse, où sont établis les axes principaux du projet. L'architecte est alors
en train de minimiser les inconvénients rencontrés (voire de les annuler), et d'utiliser les atouts.
Pour cette composition optimale, il a besoin d'un va et vient continu avec la phase de
diagnostic.

Dans une analyse méthodologique générale de la conception architecturale, les


principales caractéristiques de la phase d'esquisse, qui la distinguent des autres phases sont
l'absence presque totale de données concernant le bâtiment à venir et une énorme liberté de
choix architecturale pour la conception de sa forme.

C'est le moment précis du début de la conception, où l'on traduit par des images (ou
des traits) le brouillon (ou brouillard) d'idées venu de la phase de pronostic général (et non
seulement thermique). Cette phase se caractérise par la manipulation d'objets architecturaux
complexes à partir de prises de décisions. A ce stade là, l'architecte reste "flou" en ce qui
concerne la description physique de ces formes et éléments.

Exemple: "Mets-je un comble ou pas? Ventilé, peut-être?". Où comble est un objet


composé d'une toiture (avec différentes possibilités pour la géométrie et la composition), d'un
espace (à déterminer ) et d'un plafond (si on en décide ainsi, lui aussi sera composé). La
composition porte sur le domaine architectural, comme expliqué ci-dessus, mais aussi sur celui
de la thermique, et de la lumière, parmi d'autres.

7partie intégrante d'un diagnostic global, qui n'est pas complètement achevée quand on passe à l'esquisse.
La conception architecturale 16

Figure 1. 5 - Le processus mental d'organisation des informations en phase d'esquisse


On va donc chercher à démontrer que, du point de vue thermique et dans la phase
d'esquisse, on peut trouver des objets (voir l'exemple ci-dessus) qui traduisent des styles
architecturaux divers, puisqu'il s'agit de représenter des solutions constructives générales
d'assemblage des éléments du bâtiment, c'est à dire des formes de base.
La conception architecturale 17

1.2 Nature des problèmes de confort d'été.

La conception architecturale, si on la considère sous l'angle de la climatisation naturelle,


se résume à la connaissance et à la maîtrise des liens entre les principaux acteurs concernés
l'homme-usager et le lieu géographique. En fait les habitats anciens, qui ne pouvaient faire
appel qu'à la climatisation naturelle, constituent déjà pour certains[XB89], par les dispositifs
adoptés, des exemples de compréhension véritable des effets du climat sur la sensation du
confort.

Mais, que savons-nous de ce confort? A la fois beaucoup et bien peu: beaucoup quand
on considère le volume des rapports, articles,..sur le sujet. Bien peu quand on examine la
possibilité de sa prise en compte dans un projet.

Mais, en l'absence d'un modèle de pleine compréhension et de globalisation des


"conforts" et compte tenu de l'objectif de cette recherche, on s'en tiendra ici au confort
hygrothermique dans son état de l'art, appelé dorénavant tout simplement confort. Afin de
pouvoir l'étudier et découvrir les atouts disponibles pour l'architecte en climat chaud-humide,
on détaillera certains des phénomènes à partir de la bibliographie rencontrée (voir Annexe 12).

Ce chapitre propose d'abord de discuter les principaux enjeux dans l'optique thermique
d'évaluation d'un projet quelconque:

A
C A)- les possibilités climatiques du lieu

B)- le confort minimal attendu

B C)- le rôle de la performance du projet de


l'enveloppe face à l'un et à l'autre, c'est à dire
l'établissement d'un indice de qualité thermique.

Ensuite, on vérifiera le rôle réel de la thermique des bâtiments dans la conception


architecturale actuelle en milieu tropical.

1.2.1 Evaluation du confort d'éte: le concept de dégrés-heures naturels.

Si l'on réfléchit aux possibilités climatiques d'un lieu, où les phénomènes peuvent être
décrits à partir des données des stations météorologiques (parfois, des seules valeurs de
température sèche et d'humidité), on peut dire qu'elles constituent "l'identité énergétique" du
terrain, permettant de prévoir ce que l'on éprouve, sous certaines conditions climatiques:
La conception architecturale 18

Figure 1.6 - Les variations climatiques


De plus, ces données fournissent le potentiel "frigorifique" et la charge "calorifique"
naturels. On y retrouve donc les limites des ressources climatiques du lieu. Et bien évidement,
en climatisation passive, on ne pourra pas obtenir plus que ce qui est disponible naturellement.

Pour quantifier cette identité, on propose ici l'idée des dhnat (degrés-heures naturels)
d'un lieu. Ils représentent, pour un type de climat à étudier, son potentiel frigorifique et la
charge calorifique préliminaire à laquelle on doit s'attendre. Les dhnaturel,,définis comme la
valeur des dégrés-heures8 de la température de l'air en dehors d'une certaine limite se
partagent, entre des dhnat de confort et des dhnat d'inconfort. Le graphique ci-dessous illustre cette
approche:

Figure 1. 7 - Evolution de la température extérieure et les limites de confort

Dans un but pédagogique on traduira d'abord la notion de confort (ou l'inconfort) par
des écarts de températures, même si l'on reconnaît l'importance de l'influence de l'humidité.

Ainsi, les surfaces correspondant aux dhnat de dépassement de la limite supérieure9,


peuvent être interprétées comme une mesure de l'inconfort, les dhnat d'inconfort, représentant à
un facteur près la charge frigorifique et celles au-dessous de la limite correspondent, bien
évidement, à une situation inverse: il s'agit de dhnat de confort (ou au même facteur près, à une
ressource frigorifique).

8il faudrait faire la différence entre le degré-heure décrit et celui généralement fourni par les stations
météorologiques. Celui-ci fait rapport à la quantité de chaleur perdue par un édifice durant cette saison et la
base de référence est toujours (ou presque) 18°C[PL92]
9ou à l'extérieur des deux limites, selon le cas
La conception architecturale 19

On peut aussi, faire référence à une température sol-air10 et aboutir à d'autres dhnat,
mais il semble raisonnable de choisir comme référence pour les climats tropicaux humides un
endroit soumis à un vent moyen et à l'ombre.

On peut vérifier la sensibilité des dhnat aux variations géographiques en réfléchissant à


la carte, au tableau et au graphique de températures et d'humidité ci-dessous. Ils représentent
les environs de la ville de Rio de Janeiro, au Brésil.

TER
GOV

JAC

Océan Atlantique N
Figure 1. 8 - Carte de Rio de Janeiro(partial), Brésil

Trois stations ont été retenues, dans un rayon de 100 km, soumises à des configurations
géographiques différentes:

- Governador (GOV) se situe sur une plaine au niveau de la mer, à l'intérieur de


la baie de Guanabara. Banlieue très urbanisée, est une région d'industries atteinte par l'îlot
thermique situé un peu à ouest, à Bonsucesso[CB89]. Ses valeurs moyennes annuelles de
température et humidité relative sont 24,9°C et 74%.

- Jacarépaguá (JAC) est une plaine océanique (l'Océan Atlantique), coupée par
de nombreux lacs et marais et beaucoup moins urbanisée; La température varie pendant l'année
autour de 24,2°C avec une humidité relative de 77,9%.

- En ce qui concerne Teresópolis (TER), il s'agit d'un petit village de vacances,


dans une vallée à 870 m d'altitude, en plein milieu d'une réserve de la forêt atlantique
brésilienne et dont le climat est considéré comme tropical d'altitude[IB89], ayant une moyenne
annuelle de température de 17,7°C et 84% d'humidité relative.

Les valeurs retenues pour l'étude sont celles du mois de février (valeurs moyennes sur 5
ans), en saison d'été [BK90]. En ne disposant que des valeurs extrêmes et leurs heures
d'occurrence, une reconstitution préalable des données météorologiques pour une journée-
typique a été réalisée selon les algorithmes utilisés par le logiciel CASAMO-CLIM (voir
Annexe 1).

10T +(α/he).φ; où α l'albédo du terrain, he le coeff. d'échanges convectifs; φ la radiation incidente.


sol-air=Tair
La conception architecturale 20

lat long alt vent vent T T H H dhnat d'inconfort


Station S O (m) jour nuit min max min max journalier
(m/s) (m/s) (°C) (°C) (%) (%) ∑ chaud froid
Governador 22°49 43°15 10 5,1 2,6 25,1 34,7 53 92 77 77 0
Jacarépaguá 22°59 43°22 10 3,5 3,1 23,4 31,4 63 91 35 35 0
Teresópolis 22°27 42°58 870 3,0 0,1 18,2 26,6 56 87 9 7 2

Tableau 1. 1 - données geo-climatiques typiques d'été (Février) pour 3 stations à Rio de


Janeiro -1985-1890.

On remarque qu'à l'intérieur d'un même climat général, et pour les mêmes températures
de seuil de confort (19°C et 27°C), on obtient des dhnat très différents.

On observe aussi l'occurrence de dhnat d'inconfort liés non plus à la surchauffe, mais à la
sous-chauffe. Si les dhnat de confort et d'inconfort sont du même ordre de grandeur, on peut
espérer par une stratégie de déphasage arriver à un certain confort moyen.
Journées typiques d'été (22°S)
35 chaud

30 confort (T max admise)


Governador
25
Jacarépaguá
confort (Tmin admise)
20 Teresópolis
°C
froid
15
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
heures
Figure 1. 9 - Evolution de température pour 3 stations (Février) à Rio de Janeiro, Brésil

La situation de Teresópolis illustre le cas d'un lieu où le résultat des conditions de


confort d'été conduirait à l'étude de l'inconfort plutôt pour d'autres saisons, notamment l'hiver.

Ce serait vraisemblablement le cas pour toutes les régions tropicales d'altitude11 et


certaines régions méditerranéennes.

En outre, une analyse heure par heure des valeurs des dh (voir tableau suivant) permet
d'envisager des stratégies à adopter.

11Selon Dreyfus[JD60], en pays tropical, le climat d'altitude ne s'observe que pour une altitude égale ou
supérieure à 400m, quand le climat est comparable à celui des régions voisines d'altitude plus faible, mais les
minima de température tendent à être trop marqués en hiver pour qu'il y ait confort vrai.
La conception architecturale 21

Calcul des dh naturels d'inconfort pour les trois stations à Rio (Brésil)
(référence: Tconf max = 27°C; Tconf min = 19°C)
Rio Teresópolis Rio Governador Rio Jacarépaguá
h T air HR dh d'inc T air HR dh d'inc T air HR dh d'inc
1 20,48 81 confort 27,17 62 0,17 24,78 85 confort
2 19,62 84 confort 26,31 66 confort 24,26 87 confort
3 18,94 85 -0,06 25,65 68 confort 23,84 89 confort
4 18,47 87 -0,53 25,24 70 confort 23,56 90 confort
5 18,23 87 -0,77 25,1 71 confort 23,4 91 confort
6 18,27 86 -0,73 25,29 75 confort 23,49 91 confort
7 18,83 84 -0,17 25,86 82 confort 24,16 90 confort
8 19,88 81 confort 26,76 80 confort 25,4 86 confort
9 21,31 76 confort 27,91 75 0,91 26,98 80 confort
10 22,97 72 confort 29,22 68 2,22 28,64 74 1,64
11 24,68 67 confort 30,58 62 3,58 30,08 68 3,08
12 26,24 62 confort 31,89 55 4,89 31,05 64 4,05
13 27,5 59 0,50 33,04 50 6,04 31,4 63 4,4
14 28,32 57 1,32 33,94 48 6,94 31,33 64 4,33
15 28,6 56 1,60 34,51 45 7,51 31,11 68 4,11
16 28,48 56 1,48 34,7 46 7,7 30,77 65 3,77
17 28,12 58 1,12 34,56 48 7,56 30,29 67 3,29
18 27,54 59 0,54 34,15 50 7,15 29,72 69 2,72
19 26,77 62 confort 33,49 51 6,49 29,06 71 2,06
20 25,84 65 confort 32,63 53 5,63 28,34 73 1,34
21 24,79 68 confort 31,6 54 4,6 27,59 76 0,59
22 23,68 72 confort 30,48 56 3,48 26,83 78 confort
23 22,56 75 confort 29,32 58 2,32 26,09 81 confort
24 21,48 78 confort 28,20 60 1,17 25,40 83 confort
total jour froid (-) -2,26 0 0
total jour chaud 6,56 77,19 35,38
total journalier d'inconfort 8,82 77,19 35,38
Tableau 1. 2 - Etude horaire des dhnat d'inconfort pour les 3 stations

Si on compare les écarts rencontrés avec ceux des marges permises sous certaines
conditions (comme décrites en ISO 7243[IS82]et 7730[AS93] avec des valeurs de clo et met
attendues), on peut finir par les négliger à certaines heures, ce qui dirigerait les choix de
conception.
La conception architecturale 22

1.2.2 Les outils d'aide thermique: les atouts et les contraintes pour
l'architecture climatique d'été

L'architecture dite climatique maintient par nature, plus qu'une autre, des liens forts
entre l'environnement extérieur, le climat et l'intérieur. La complexité qui en découle incite les
concepteurs à utiliser des outils d'aide à la décision.

Les besoins de chaque phase du projet impliquent l'utilisation de différents types d'outils
d'aide à la décision. On trouve une classification intéressante en [PB88] à ce propos. Brejon y
classe les outils d'analyse thermique en quatre groupes:
- ceux destinés à la thermique d'avant-projet, à l'usage de l'architecte et du
thermicien;
- ceux appelé de la thermique du projet, à l'usage du concepteur, du contrôleur
et de l'installateur;
- ceux dont le but principal est la gestion technique, et dont le public est
l'exploitant et le gestionnaire;
- ceux créés pour l'audit à l'usage de l'exploitant et du gestionnaire.

Dans le cas du début de conception en architecture climatique, les outils devraient


idéalement agir sur:

- la maîtrise des interactions thermiques et aérauliques entre les différents


espaces intérieurs et extérieurs;
- l'exploitation des ressources naturelles (soleil, vent, sol, nappe);
- l'optimisation du confort obtenu au moindre coût.

Un relevé des outils disponibles (voir Annexe 12) montre qu'il en existe sous forme
"papier", et sous forme "informatisée"12.

Au début de la conception, les outils servent surtout à l'analyse des solutions


disponibles; ce sont des morceaux d'images dans la mémoire de l'architecte13. Il faut donc
rassembler ces morceaux plus ou moins indépendants, représentant des stratégies et des
habitudes et fournir des indications de performance. Essentiellement qualitatifs, en général, les
outils se traduisent par des conseils qui ne donnent lieu à aucun calcul significatif (voir annexe
12).

Une fois les grands axes tracés, une phase très importante d'approfondissement du
projet démarre, et les outils de simulation y ont un rôle primordial. Ils doivent être capables de
reconstituer le scénario global attendu et d'en donner les réponses physiques (température
intérieure, humidité, éclairage, etc..).

12selon l'usage, le produit informatique logiciel reçoit le nom de didacticiel - pour la formation et de progiciel,
quand il est commercialisé. D'une façon générale, dans tout le contexte de l'énergétique du bâtiment, on trouve
plus d'une centaine de produits en France, rassemblés chez une dizaine d'éditeurs.
13et on ne rentre pas ici dans le monde de la méthode personnelle de classement.
La conception architecturale 23

Puisque chaque outil est destiné à une étape précise du projet pour un besoin propre,
on risque gros en les utilisant au mauvais moment. Par exemple, on ne peut utiliser les outils de
simulation dans la phase initiale qu'en leur attribuant certaines entrées "au hasard". Cela
empêche l'évaluation de l'importance des décisions réellement prises. En revanche, une bonne
utilisation d'un outil adapté aux besoins du début de conception, doit empêcher des
modifications capitales et tardives du projet, dont l'importance dans le coût global sont faciles à
imaginer.

Quelques points sont importants à remarquer pour l'usage de tous ces outils:

- les limites des zones décrites dans les diagrammes de confort ne doivent, en principe,
être considérées que comme indicatives, car des erreurs surviennent du fait des écarts des
conditions climatiques locales par rapport à celles qui ont servi de base à l'établissement
(amplitudes de températures, vitesse de vent). En définitive, l'efficacité des méthodes
constructives suggérées dépend aussi de la conception et de la construction du bâtiment.

- ils "cachent" les hypothèses sur le milieu étudié, et il faut donc toujours se repporter à
la bibliographie d'origine pour vérifier la pertinence du projet (climat + cahier de charges) avec
les limites d'utilisation des outils14.;

- ils traitent toujours de prévisions, c'est à dire, qu'ils donnent des indications
qualitatives, des statistiques sur un résultat final probable et non une évaluation précise d'un cas
particulier.

- la plupart ne répondent qu'à une seule préoccupation technique, contrairement à la


situation que connaissent la majorité de leurs utilisateurs, qui doivent traiter tous les aspects en
même temps (voir schéma de la figure 1.1);

- pour les deux deux classes d'applications les plus importantes - l'aide à la décision et
l'aide au diagnostic - ils présentent le défaut d'exiger des utilisateurs la connaissance précise et
la saisie d'un grand nombre de données;

- certains domaines, comme la conception d'installations "climatiques" non standards, la


ventilation des bâtiments ou encore la thermique des bâtiments "passifs", sont peu ou
insuffisamment traités.

14Le climat tropical ne présente guère d'atouts pour l'établissement d'un bilan neutre (quand l'énergie non-
utilisée produite à l'intérieur de l'organisme est dégagée facilement par le corps) pour l'individu (voir annexe
12). Ainsi, dans le cas d'un projet d'atelier de travaux pratiques de lycée technique par exemple, cas non-traité
dans cette thèse [JA93], où l'homme arrive à produire par son activité, non les 80W prévus par la plupart des
diagrammes, mais environs 200W - une énergie dont il profite parfois à 20% pour son travail - une option
consciente pour un bon projet s'avère fondamentale pour qu'il puisse dissiper ces 80% et maintenir la
température d'équilibre vers les 36,7°C nécessaires.
La conception architecturale 24

En fait, un banc d'essai comparatif de progiciels[JB92] confirme que si certains


programmes ne permettent pas une liberté minimale d'architecture (orientation, inclinaison),
d'autres sont très fermés en ce qui concerne l'usage attendu du bâtiment, c'est à dire les apports
et leurs variations horaires dûs à l'occupation. L'existence de deux groupes de méthodes de
traitement des échanges, dynamiques et statiques15, demande la connaissance préalable par
l'architecte de l'influence de l'inertie dans son projet. En plus, il reste la question: quel pourrait
être le "bon" logiciel. Compte tenu du besoin de réduction des équations pour alléger la
manipulation de l'outil, réduction faite selon des hypothèses qui varient d'une équipe de
recherche à l'autre, on reste toujours, comme dit [JB92], "sur sa faim" à la lecture des
résultats...

Enfin, nos dernières remarques concernant la manipulation des outils informatisés:

- un outil n'est pas "créateur". Le plus développé des "systèmes experts" rêvés
ne fera qu'obéir à une série pré-conçue d'instructions.

- il est important de connaître l'objectif et l'optique dans lequel a été créé le


logiciel, ce qui détermine en grande partie ses caractéristiques et la méthode de travail
induite16;

- la plupart d'entre eux n'exposent pas d'une façon claire leurs limites
d'utilisation ou leurs hypothèses simplificatrices, ce qui amène souvent à des résultats
altérés17...

1.2.3 Un modèle de référence: notre choix pour l'étude - CASAMO-CLIM.

Pour la meilleure adaptation aux objectifs de cette recherche, il nous a semblé approprié
le choix d'un logiciel ayant, entre autres, les caractéristiques suivantes:

- avoir été conçu pour l'étude de la climatisation naturelle et être déjà validé;
- avoir une littérature scientifique d'appui disponible;

15dans les méthodes statiques, tous les échanges thermiques à l'intérieur du bâtiment et hors de lui sont
supposés se faire à chaque instant en régime permanent, ce qui revient à négliger tous les effets de l'inertie
thermique; l'ajout forfaitaire de classes d'inertie amène aux méthodes "quasi statiques". Les méthodes
dynamiques opèrent au contraire en régime sans cesse variable et permettent de définir divers aspects de
l'inertie thermique. La méthode harmonique part du principe que si un système linéaire est soumis à une
sollicitation sinusoïdale, sa réponse en sortie est elle-même sinusoïdale et de même fréquence, étant le signal
initial amorti et déphasé.
16Ainsi, comme exemple, SIMULA offre la possibilité de simuler aisément des serres accolées à un bâtiment.
Le transfert entre zones du rayonnement solaire n'étant pas possible pour CASAMO-CLIM, cette manipulation
y requiert des astuces et n'offre que des résultats précaires. L'humidité relative, facteur d'importance pour
l'étude du confort en pays chauds, est traitée dans CASAMO-CLIM pour le calcul de la température apparente
de la voûte celeste (température du ciel) et pour les simulations; elle est négligée - puisque de moindre
importance dans les climats tempérés - par SIMULA.
17Ceci est d'ailleurs très bien visualisé par l'étude menée à l'Ecole d'Architecture de Toulouse en 1992 par Jean
SOUM à la suite d'un banc d'essai effectué avec le SITERPA de UFSC, Brésil, où des saisies incorrectes ont
provoqué un jugement erroné à propos de la performance du logiciel Casamo-Clim.
La conception architecturale 25

- permettre la prise en compte de l'effet de l'humidité, par ses effets sur le confort d'été
(voir le chapitre suivant);
- avoir des sorties sous forme de données de température et d'humidité relative;
- prévoir la prise en compte des effets de masques sur les parois opaques et surfaces
vitrées;
- autoriser la prise en compte des phénomènes de microclimat;

Une analyse des logiciels disponibles et validés nous a conduit à CASAMO-CLIM


[CE85][DC86]; qui en plus d'être très répandu, répondait bien à nos besoins et ne présentait
pas l'effet "boîte noire" (ce logiciel est documenté, suivi en continu par l'ADEME et Airab
Consultant et est l'objet de concours internationaux récents [MA93a], [MA93b]).

Tout d'abord, le module initial permet une première définition des plans géométriques
du bâtiment et du site, ce qui fait connaître la valeur de la contrainte thermique et des
potentialités des masques solaires, lointains ou intégrés au bâtiment. Le deuxième module, une
fois les grands axes définis, décrit le projet, par l'introduction des matériaux18, apports internes
et dimensions spécifiques à la géométrie de l'enveloppe du bâtiment. Les résultats de ce module
peuvent amener l'architecte à modifier les surfaces d'ouvertures, la composition de certaines
parois ou même à introduire des masques. Ces modules s'enchaînent de manière logique depuis
l'introduction des données du projet jusqu'aux calculs finaux de température résultante et
d'humidité relative intérieure. Le logiciel permet ensuite d'étudier plusieurs variantes d'un
même projet de façon à obtenir des conditions d'ambiance aussi confortables que possibles en
période chaude.

Ainsi, CASAMO-CLIM a pour principale fonction de calculer à chaque demi-heure les


caractéristiques de l'ambiance intérieure d'un bâtiment, soumis à des conditions climatiques (la
température extérieure, l'hygrométrie, un régime de ventilation, la nébulosité du ciel, l'albedo
du sol,...). Les phénomènes physiques sont modélisés à l'aide d'hypothèses simplificatrices et
d'algorithmes inspirés de modèles détaillés comme MINERVE[MF86], ce qui lui permet d'être
acessible sur un micro-ordinateur avec un temps de calcul très accepptable.

Les sorties du logiciel ont été conçues pour faciliter la conception thermique de
l'envelopppe:

- représentation graphique de l'irradiation solaire et des effets des masques,


- valeurs horaires de caractéristiques de l'ambiance, avec possibilité d'une température
résultante pour la période d'occupation,
- répresentation graphique de l'évolution quotidienne sur le diagramme bioclimatique de
Givoni, permettant situer les résultats par rapport à une zone de confort.

18Le logiciel possède des bibliothèques renouvelables de matériaux, parois et apports internes (valeur et profil).
La conception architecturale 26

(1) (2)

(3) (4)
Figure 1. 10 - quelques sorties graphiques du logiciel CASAMO-CLIM[CE85]:
1) flux journalier par plan de travail,
2) diagramme solaire d'une surface masquée,
3) évolution quotidienne de l'ambiance,
4) situation dans un graphique bioclimatique

Par rapport à d'autres logiciels disponibles, on a vérifié un bilan avantageux de la part


de CASAMO-CLIM. Ses principaux atouts, cependant, ont été le traitement de l'humidité, la
transparence de ses hypothèses et, pourquoi pas, l'expérience déjà acquise dans sa
manipulation; il faut pas négliger, très souvent le meilleur logiciel est celui qu'on connaît le
mieux...
La conception architecturale 27

1.3 Les bases et les attendus de la méthode du tableau de bord.

On recherche une représentation des phénomènes thermiques intervenants dans la


climatisation naturelle dans un langage architectural comparable avec la phase initiale de
conception .

Mais jusqu'où aller dans la description des objets par l'architecte lors de la conception
de son projet? Le but d'un outil d'aide à la conception architecturale en phase d'esquisse est
d'orienter le concepteur sur certaines voies, non d'évaluer ce qu'il a déjà décidé. Il est donc
important qu'on ne lui surcharge pas la réflexion et, qu'on ne lui pose pas de questions trop en
"aval" de la phase de conception en cours.

Or, on sait que la maîtrise de la thermique de bâtiment se résume finalement à contrôler


autant que possible les flux de chaleur échangés et stockés dans le bâtiment. Tout comme le
climat, les impératifs sociaux, culturels et économiques apportent un lot important de
contraintes à la conception architecturale.

Mais on sait davantage: qu'en général il y a certaines combinaisons typiques d'objets


architecturaux, caractéristiques des styles courants pratiqués.

On propose ici un concept de "tableau de bord" qui rassemble les choix les plus
fréquents dans une certaine culture reliés à des modèles réduits de performance thermique19.
Ces choix sont réunis selon la systématique architecturale locale ou la hiérarchie thermique
pour le confort d'été. La base créée permet aussi l'inclusion de nouveaux objets, dans un but
didactique20.

La vérification de la performance du projet idéalisé avec le tableau de bord permet


d'éviter des modifications importantes, qui n'apparaissent qu'après le passage par des logiciels
de simulation. Ceci allége le rapport entre le développement architectural et celui des autres
domaines concernés (sol et drainage, structure, plomberie, circulation, etc.).
1.3.1 Les choix de base.

Pour créer une méthode, on pose des prémisses pour la construction du tableau, réquis
nécessaires pour son usage par les architectes en début de conception, à savoir:

- la simplicité et la représentativité des choix dans le tableau;

- la propriété d'additivité des notes;

- la stabilité de la notation lors de l'introduction de nouveaux composants et procédés.

L'ensemble offre un outil d'avant-projet de consultation facile, permettant à la fois des


changements d'orientation, la compensation d'un mauvais choix du à une contrainte non-
thermique par un autre.

19 qui renseigne sur la plage des conséquences thermiques et aérauliques (voire lumineuses et acoustiques) sur
un résultat final probable.
20 si les explications à propos de la performance des systèmes passifs sont parfois difficiles à assimiler, les
concepts et les formes s'intègrent facilement dans le vocabulaire quotidien de l'architecte.
La conception architecturale 28

Pour ce faire, il propose un rapport entre les choix architecturaux disponibles pendant
la phase d'esquisse et la plage des conséquences thermiques et aérauliques (voire lumineuses et
acoustiques) constituant le résultat final probable. Ces choix sont réunis selon la hiérarchie
architecturale locale et la hiérarchie thermique pour le confort d'été. La transposition de
l'influence de tous les objets architecturaux du tableau de bord est faite à la même échelle, sous
forme linéaire. Des icônes représentent les principaux objets de la conception architecturale
comptant pour la performance thermique d'un bâtiment. La méthode du tableau de bord
décompose des éléments considérés comme inséparables, par le biais d'un artifice: l'évaluation
de leurs influences spécifiques par simulation.

Figure 1. 11 - Position d'un "tableau de bord" dans le processus de conception.

La méthode du tableau de bord peut se décliner à différentes échelles:

- l'échelle du bâtiment:, intégration architecturale dans son site; on rassemble les acquis
de la bonne architecture extérieure;

- l'échelle d'un quartier, sa description, sa densification: on rassemble les acquis d'une


bonne conception urbaine;

- l'échelle d'une ville:on rassemble dans le territoire, des systèmes de maille, de liaison,
d'espaces intermédiaires, c'est à dire on propose la qualité en vue du potentiel "thermique"
disponible.
La conception architecturale 29

Dans cette thèse, on travaille sur la première échelle: celle du bâtiment, son enveloppe,
son environnement proche. Parallèlement au pronostic thermique, traité dans la thèse, la
méthode permettrait d'autres évaluations: l'acoustique, l'éclairage, le bilan environnemental, le
coût d'installation et d'entretien, la consommation équivalente de climatisation..., pourraient
être ajoutés.

Globalement, comme on verra au chapitre 2, le processus de création d'un tableau de


bord à cette échelle est le suivant: après un tri parmi les phénomènes les plus importants du
point de vue de l'apport thermique dans la typologie architecturale ordinaire on décompose un
"bâtiment-type" en des "objets architecturaux"21,, cohérents avec le lieu et l'occupation, Ces
objets, et leurs variantes, sont analysés et notés selon une évaluation de la qualité thermique
apportée.

21Certaines associations de procédés et matériaux sont considérées comme standard, selon la région: ainsi, pour
les couvertures, on retient l'inclinaison horizontale d'une dalle, celle d'environ 15° pour les plaques de
fibrociment et 25° pour les tuiles en terre cuite. De même pour le paramètre couleur extérieure, elle est sombre
pour les dalles , gris pour les plaques en fibrociment et entre rouge et crème pour la tuile en terre cuite.
La conception architecturale 30

1.3.2 La notation utilisée: le degré-heure d'inconfort.

La conception architecturale, vue sous l'angle thermique, vise à harmoniser l'homme-


usager et le lieu géographique/climatique. Pour l'évaluation de la qualité d'un projet, il s'agit
donc de comprendre les effets du climat et du bâtiment sur la sensation du confort.

Chauffer et refroidir ne sont pas équivalents. Toute la modélisation du confort acquise


pour la thermique d'hiver n'est pas aisément récupérable pour les conditions d'été[NB93]. Pour
les climats chauds-humides, objet de ce travail, le confort attendu doit être évalué en tenant
compte de l'humidité. De plus, le confort thermique de l'être humain n'est pas seulement lié à la
situation instantanée locale, mais aussi aux situations passées récentes et à celles
environnantes22[XB89]. C'est pourquoi l'impression de fraîcheur trop grande est quelque fois
ressentie à l'entrée de certains immeubles23. La procédure de mise en confort devrait tenir
compte du désagrément engendré par certaines ruptures.

Pour la quantifier, une méthode d'évaluation a été créée, à partir de Casamo [CE85] et
de la notion de degrés-heures naturels déjà utilisée. Il s'agit d'un indice qu'on appelle degrés-
heures d'inconfort.

L'indice des degrés-heures d'inconfort produits par une certaine variante du projet de
base est donc défini24 comme suit:
t 2 oc
+
dhinconf oc = ∑ ∫ [T res oc − Tccoc ] dt
t 1oc

Equation 1. 1 - Indice utilisé dans le tableau de bord

où Tres oc est la température résultante en occupation, et


Tcc oc est la température de l'air de seuil de confort, corrigée par l'humidité selon
l'étude IPT et par l'éventuel effet de la vitesse d'air selon notre interprétation de l'étude du
CSTB décrite dans l'annexe 12.

22ce que les dispositifs de climatisation artificielle ne prennent pas en compte.


23 ou comme remarque M.Berger[XB89], à la sortie d'un sauna
24en fait, un raffinement de la notion des dh
naturel , obtenu grâce à la connaissance des rapports entre la
température, l'humidité et l'activité humaine - métabolisme et période d'occupation - concernée.
La conception architecturale 31

L'inconfort (écart entre Tres oc et Tccoc ) est comptabilisé durant la période d'occupation
soit de t 1oc à t 2oc , seulement quand il est positif. Ce calcul est effectué par le biais d'un tableur
(voir Annexe 2).

Il mesure donc les écarts de température à la température maximal générés dans une
variante du projet. La valeur de référence pour le confort demeure 27°C (avec les corrections
décrites ensuite) et peut être modifiée selon l'activité et la région considérées.

La limite précédente est soumise à modification par l'étude IPT (voir tableau ci-
dessous) et ensuite à nouvelle correction pour l'éventuel effet de la vitesse d'air.

Le travail développé par l'IPT (Instituto de Pesquisas Tecnológicas de São Paulo)


[IP81] dans les années 80, visait aboutir à des recommandations pour la satisfaction des
exigences hygrométriques de l'usager brésilien.

Pour cette définition la méthodologie employée a surtout pris en compte:

- des caractéristiques climatiques régionales pour l'établissement des seuils de


confort en la température de l'air à l'intérieur des constructions;

- des paramètres de confort en usage dans d'autres pays, en tenant compte de ce


que l'habitat au Brésil n'utilise pas de la climatisation artificielle pendant toute l'année.

Le résultat est des données pour l'établissement de la température de confort d'été pour
un homme standard. Il fournit, parmi d'autres recommandations, un tableau de seuil de confort
pour la température de l'air à l'intérieur des ambiances, en fonction des conditions extérieures:
Te/HR* <45% 45%-60% >60%
> 30°C 29°C 27°C 27°C * - pour le mois le plus chaud:
30° >Te >28°C _ 27°C 27°C Te - température extérieure moyenne des
maximales journalières.
< 28°C _ 26°C 26°C HR- l'humidité relative extérieure moyenne des
minimales journalières.
Tableau 1. 3- Seuil de température de l'air en fonction de l'humidité, proposé par l'IPT
[IP81]
La conception architecturale 32

La correction pour l'effet de la vitesse d'air obéit à la formule suivante, ajustée par nous
sur les courbes de performance du diagramme de l'étude CSTB (ch.2.3.3 et [CS92]), (pour une
humidité absolue de 17g/kg d'air sec, soit 32°C et HR=57% ):

Tseuil conf=To - 6*exp(-vair/0.91)

Equation 1. 2 - Formule de correction de la température de seuil de confort pour l'effet


du vent

où:

Tseuil conf. - Température de référence de confort, corrigée de l'effet de la vitesse de l'air,


en °C

To - Température de référence pour le confort, corrigée par l'IPT, en °C

vair - vitesse de l'air rencontrée (ou attendue), en m/s

Le tableau suivant décrit l'application de la correction aux seuils de températures de l'air


proposés par l'IPT:
T IPT Température de seuil de confort (Tseuil conf)
To 0 0.06 0.13 0.50 0.80 1.00 1.50 2.00 3.00
0 m/s m/s m/s m/s m/s m/s m/s m/s m/s m/s
26 26 26,4 26,8 28,5 29,5 30,0 30,8 31,3 31,8
27 27 27,4 27,8 29,5 30,5 31,0 31,8 32,3 32,8
28 28 28,4 28,8 30,5 31,5 32,0 32,8 33,3 33,8
29 29 29,4 29,8 31,5 32,5 33,0 33,8 34,3 34,8

Tableau 1.4 Des valeurs de la correction pour la vitesse d'air de la température de seuil
de confort de l'IPT, en degrés Celsius.
35,0
34,0
33,0
32,0
31,0
°C 30,0
29,0
28,0
27,0
26,0
25,0
T 0,06 0,13 0,50 0,80 1,00 1,50 2,00 3,00
CSTB
(0m/s)

Figure 1. 12 - Graphique de la variation de lam/stempérature de seuil de confort type IPT


selon la ventilation, après l'interprétation des études CSTB[CS92]
La conception architecturale 33

1.3.3 - Le coût d'un degré-heure d'inconfort

On a créé un indice d'évaluation qui permet la comparaison entre variantes d'un projet.
Plus la note globale de la variante du projet est élevée, plus - au niveau thermique - le projet
réel deviendra inconfortable. On défini le dh d'inconfort comme l'intégrale de surchauffe du
projet sur la période d'occupation, ce qui a un sens physique.

Mais pour qu'une décision soit prise, le concepteur doit pouvoir aussi évaluer le surcoût
financier d'une option par rapport à une autre. Ceci lui permet une meilleure évaluation face au
prix d'installation (ou d'exécution) et de l'entretien de chaque option. Il nous faudrait donc une
évaluation du coût "financier" de l'inconfort thermique25.

Le dessin ci-après donne l’ordre de grandeur des apports existants dans un bâtiment,
dans le contexte tropical.

Figure 1. 13 - Les apports génériques sur un bâtiment moyen en climat tropical.

La température intérieure obtenue, et par conséquent les charges de climatisation ou les


degrés-heures d’inconfort, sont le résultat d’une interaction de plusieurs contraintes:

- celles du lieu (saisonnières et géographiques)

- celles liées à la forme et au choix des composants

- celles qu’apportent les utilisateurs (profil d’occupation et d'utilisation des


équipements)

Pour l'obtention de la sensation dite de confort minimale, la plupart de ces apports doit
être rejetée (ou non reçue) par le bâtiment. Ce résultat peut être atteint soit grâce à un
équipement de climatisation + l'enveloppe constructive, soit par l'enveloppe constructive seule.

25A l'architecte le soin de comparer ce coût thermique, autre qu'au budget de l'oeuvre, à ceux des autres
domaines de son métier: l'acoustique, l'éclairage, l'ergométrie, l'esthétique, etc.
La conception architecturale 34

On obtient ainsi deux cas différents pour l'analyse financière des procédés constructifs:

- le cas climatisé: la température d’air intérieur est considérée constante (et confortable
par défaut26), et il y a variation du flux entrant dans le bâtiment. Dans ce cas, on évalue les
variantes en comparant leur prix d'exécution au prix de la consommation du système de
climatisation.
- le cas sans climatisation, objet principal de notre recherche: l'usager sent la
température résultante évoluer heure par heure et totalise des degrés-heures d’inconfort.
Le problème qui se pose donc ici, est d'avoir un calcul capable de "monétariser" les
degrés-heures, de façon à permettre une évaluation économique des variantes. Les ordres de
grandeurs de certains phénomènes peuvent être faibles, et l'architecte peut alors se demander
s'il faut en tenir compte.

On admet que s'il se présente une situation, ensemble de températures au-dessus de


l'ensemble de la Tseuil conf., l'usager essayera, si son budget le lui permet, d'installer un système de
climatisation.

Notons que le contexte énergétique actuel préoccupe véritablement les producteurs


d'électricité. Les kWh coûtent cher "en pointe" partout. Notons aussi que travailler sur
l'enveloppe constructive c’est prendre le problème à la base et réduire la probabilité et les
conséquences de choix inconnus, comme l'emploi sauvage de climatiseur-fenêtre pour des
pièces non isolées thermiquement.

On raisonne sur ce que paye l’usager - l’inconfort ou la climatisation et ce que l’on


cherche à travers l’optimisation des procédés c’est à lui éviter d’avoir à installer une
climatisation. Si on réfléchit au fait qu’un climatiseur bien installé peut réduire de 5K la
température résultante d’une ambiance standard [AD91], alors réussir à obtenir un degré
d’écart (1K) à cause d’un changement (par exemple 24DH/jour) , correspondra à 20% de la
consommation de ce climatiseur, ce qui n’est pas négligeable.

En outre, très souvent on se trouve face à une situation d'ambiance non préalablement
prévue pour le conditionnement d'air. A ce moment, trois possibilités se présentent:

1) Evaluer économiquement les degrés-heures par l'expression:


Coût de l'isolation de la pièce + coût de l'équipement de climatisation + consommation
(kWh) nécessaire pour "extraire" les degrés au-dessus de 27°C ( notre limite de confort) au
long de la journée typique.
2) Evaluer économiquement les degrés-heures par la méthode précédente mais en
utilisant une valeur inferieure à 27°C, puisque celle-ci est un seuil et que l'utilisateur pourra lui
donner une valeur plus basse;
3) Utiliser une version simplifiée des deux cas précédents, en retenant seulement la
valeur de la consommation dans le calcul du coût.
Avec une des ces trois méthodes on peut donc "raccorder" les critères portant sur les
cas climatisé et non climatisé.

26la température ressentie résultante peut-être momentanément trop élevée dans certains cas, même si le total
journalier est correcte;
La conception architecturale 35

1.3.4 L'echelle du tableau de bord.

Pour avoir une évaluation relative du résultat des variantes et savoir si les variations
observées sont significatives, on se propose de déterminer une échelle de référence qui se situe
à l'extérieur des cas étudiés et représente ce qu'on pourrait faire de mieux pour un certain profil
d'occupation dans un certain climat. On a déjà les dh d'inconfort résultant des choix de
l'architecte, ceux résultant des conditions extérieures, les dhnaturels (chapitre 1.3.1). Il nous
manque seulement un repère sur ce qu'on pourrait faire de mieux dans le climat considéré.

Ainsi, on crée la température de référence d'un bâtiment idéal, égale à la température de


l'air extérieur (Text) débarrassée de toute surchauffe - le rayonnement solaire - et abaissée
encore par l'effet des vents et par des pertes vers la voûte céleste (voir annexe 3).

Tid= (Text*0,96)-4°

Equation 1. 3 - La température de référence idéale pour le tableau de bord

(Text*0,96) équivaut à la température équivalente du ciel moyenne pour certains mois,


en régions tropicales humides27, en °C.

Pour le calcul de l'effet de la ventilation sur la températurede référence, il y a une


difficulté: la vitesse de l'air varie en niveau pendant toute la journée (et toute l'année). On a fait
appel aux résultats des expériences du CSTB sur le potentiel de la ventilation naturelle aux
Antilles[CS92]. Une valeur de 4°C représente donc le gain moyen en température effective
pour la zone de confort avec une vitesse d'air de 1 m/s.

La température de référence idéale est une température fictive, cela va de soi, mais qui
permet de garder une cohérence avec la température de calcul du tableau de bord. Elle permet
de déceler les éventuels dh d'inconfort de base, crées par le lieu pour la période d'occupation,
de rendre bien compte de la valeur d'un projet local performant et offre donc à l'architecte un
point de repère dans l'échelle de performance des projets (avec lequel apprécier son propre
choix).

En plus, en prévoyant l'arrivée des nouveaux procédés et matériaux de plus en plus


performants, elle représente un repère inaccessible, mais cohérent pour les comparaisons.

Ainsi les eventuels dh d'inconfort de la température idéale s'écrivent:


t 2 oc
+
dhinconf id = ∑ ∫ [T id oc − Tccoc ] dt
t1oc

Equation 1. 4 - le calcul des dh d'inconfort pour un bâtiment idéal.

27lesauteurs écrivent souvent la température du ciel de la façon suivante: Tc= Text*εc0,25; εc étant l'émissivité
équivalente du ciel, une fonction empirique de la température de rosée, selon Berger in Molle[NM84]; on a
retenu ici, par analogie, celle du mois de mars pour les Antilles (Guadeloupe), εc=0,85.
La conception architecturale 36

Ils répresentent ce qu'on pourra faire de mieux pour chaque climat étudié. Cette
notation permet de déceler les éventuels dh d'inconfort de base, créés par le lieu pour la
période d'occupation, de rendre bien compte de la valeur d'un projet local performant et offre
donc à l'architecte un point de repère dans l'échelle de performance des projets (avec lequel
apprécier son propre choix).

1.3.5 La forme générique du tableau de bord

L'association proposée pour les choix se présente sous la forme d'un tableau de bord
applicable dans un cadre climat-scénario d'occupation. Des colonnes d'icônes représentent les
principaux objets de la conception architecturale comptant pour la performance thermique d'un
bâtiment. L'utilisateur pourra ainsi vérifier aisément la hiérarchie de ses choix dans un même
domaine.

La présentation des icônes doit permettre aussi bien l'analyse générale d'un bâtiment,
que celle d'une zone suffisamment importante, selon l'utilisateur, pour mériter d'être analysée à
cette phase-là.

La première section du tableau de bord se réfère, si elle existe (voir chapitre 2.3 plus
loin), aux influences du site, tel que nous l'avons défini: des groupes de phénomènes
particuliers à un terrain, pouvant augmenter ou affaiblir les valeurs prises par défaut dans le
tableau. C'est la section du pronostic thermique.

Elle permet un dépistage des phénomènes de base pouvant intervenir dans le choix des
stratégies à suivre et l'ordre de grandeur des performances thermiques du bâtiment. Ainsi,
peuvent y être présentés des scénarios de densité urbaine, d'intensité des vents, de relief
(altitude, proximité de la côte, etc..), de bruit et de pollution, d'orientation du terrain (s'il y en a
une déterminante pour le projet), de contiguïté, etc. C'est ici qu'on peut retrouver les
contraintes dues à la densité urbaine, ou dégager une situation géographique optimale.

La zone de l'enveloppe, dans le tableau de bord, décompose un bâtiment en objets de


base (pas forcément élémentaires), en choix principaux. Il s'agit ici de décomposer ce bâtiment
en "morceaux" reconnaissables par l'architecte comme des options indépendantes dans la
conception, mais reconnaissables aussi par le thermicien comme des modèles indépendants ou
semi-indépendants.

Ainsi, à coté des influences dues à l'implantation - décrites dans la section pronostic -
on retrouve une section où sont notés les trois grands groupes de l'enveloppe constructive
responsables du confort d'été: la forme (et le volume), l'enveloppe elle-même (divisée en
toiture, surfaces opaques et translucides) et le débit d'air selon le type de projet (les ouvertures
effectives pour le renouvellement d'air).
La conception architecturale 37

Cadre A Climat:Chaud-Humide n°1 Scenario d'occupation : Bureau


N min idéal=84
Ni = pronostic Protection solaire
Densité Bruit Site
l N +6
+3 S 0
+3 -2 h E=O +10
l N +1
S 0
h h E=O +12
l N ?
h1
h S ??
E=O ???
-2 N +6
0 +2 h S 0
h
l E=O +10

zone de l'enveloppe
Forme/volume/hauteur Enveloppe:
N n= n= Opaque Translucide Overtures

1 n= n=
Toit ? n= ?
N ?
14
N
?
6,5 ?
?
Comble
45°
2 5
45°

2,50m<h<4,50
6
45°

8 -8
4,50m<h<8,00

10
8,00m<h
-12
12

Figure 1. 14 - L'apparence souhaitée pour le tableau de bord.


La conception architecturale 38

La difficulté d'une telle démarche, quelque soit son utilité, vient de la constatation que
certains objets élémentaires constructifs sont très dépendants les uns des autres au niveau de
leurs performances. Mais, heureusement, l'observation nous conduit quand même à la
constatation qu'il y a une ressemblance de choix dans chaque style architectural, du moins dans
ce qu'on appelle l'architecture courante28. Et on fait appel à cette homogénéité de solutions
constructives pour rassembler les performances vis-à-vis du confort.

1.3.6 Du tableau de bord générique au tableau de bord utilisable.

L'idée du tableau de bord se divise en deux: celle d'un tableau de bord "source" et des
tableaux de bord "exécutables", utilisables régionalement. Le schéma de la Figure 3.2 place les
tableaux de bord dans le processus de conception.

On crée d'abord un tableau de bord générique, non-exécutable, pour constituer une


source de modèles. Il contient tous les modèles et hypothèses. On doit y retrouver chaque
nouvel "objet" régional afin de préserver la cohérence des hypothèses et maintenir la linéarité
des notations. A partir de celui-ci, des tableaux de bord particuliers, exécutables cette fois, sont
créés au fur et à mesure des besoins; des tableaux de bord spécifiques, régionaux, visant un
contexte socioculturel particulier, en enlevant certains icônes non-représentatifs de l'endroit
considéré29. Ainsi pourront coexister avec une certaine harmonie, des modèles conçus pour
l'évaluation des ambiances climatisées ou non à coté d'autres où la performance relative d'un
groupe d'objets (disons les matériaux de toiture) est l'objet principal du tableau.

Ensuite, on veut créer un groupe d'icônes qui représente un modèle physique (équations
et variantes) indépendant d'un côté et un ensemble de matériaux constructifs rassemblés d'une
certaine manière d'un autre. Ils seront créés à partir de l'étude des recommandations de la
littérature en climatisation naturelle (ou artificielle, dans le cas spécifique des cas climatisés),
établies à partir de la bibliographie actuellement disponible, pour certaines combinaisons de
climat avec des scénarios d'occupation standards (bureau, école "matin", maison, usine, usine
24h/24h, etc..).

Ils doivent apporter une réponse de qualité au projet et ceci, non seulement dans notre
approche (la thermique dans la conception), mais aussi dans les autres domaines du confort des
ambiances et de la qualité du bâtiment (mise en oeuvre et entretien). C'est pourquoi on
cherchera à identifier les éléments répandus en architecture dans la plupart des cultures et en
même temps pour la climatisation passive, à préciser leur formulation et leur action, et à les
présenter accompagnés d'une note représentative de leur influence spécifique vers le confort
attendu. Ainsi, à chaque chiffre, placé à coté d'un objet de conception (ou d'un choix),
correspond en fait une méthode rassemblant les cas, leur interprétation physique et leurs
conséquences sur le projet final.

28l'architecture traditionnelle, ou celle qui correspond à environs 80% du bâti, où les proportions internes et les
choix de matériaux obéissent plutôt à un cahier des charges traditionnel qu'à une intention de créer un
monument...
29On pense surtout sur des cas où les coefficients sont faibles, comme par exemple, l'usage de l'inertie pour le
climat amazonien ou le rôle du microclimat pour des zones urbanisés;
La conception architecturale 39

L'ensemble des hypothèses aboutit à des encadrements de projets, nommés cadres


"climat-scénario".30

La méthode pour l'établissement des tableaux de bord régionaux est relativement


simple. Elle a pour but de permettre à chaque groupe représentatif d'architectes, d'établir des
scénarios pour des tableaux de bord pour sa région climatique et culturelle.

D'abord, on en détermine le domaine d'application (la région, les types d'occupation,...).


Ensuite, on prélève les données climatiques correspondant à cette région et ses particularités
(voir chapitre microclimat). Troisièmement, on repère les choix architecturaux usuels du milieu
et ceux recommandés en climatisation naturelle31. Ceci fait, il suffit alors d'en retirer les choix
non compatibles avec la réalité étudiée et d'y ajouter les autres.

Au cas où un choix n'a pas de modèle physique déjà décrit, il faut alors l'introduire dans
les tableurs de gestion du tableau de bord générique. Cette phase est illustrée au chapitre 2.4:
Inclusion d'un nouvel objet - le composant végétal.

30 grâce à cela, on créera comme exemple, le Cadre "ville ouvrière-habitation", décrit par un ensemble des
données météorologiques représentatives de l'été dans les banlieues de haute densité de population dans le sud-
est brésilien, plus un scénario d'heures d'occupation, issu des habitudes locales.
31 une partie de la bibliographie s'y rapportant est décrite dans ce travail, et les centres de recherches y font très
souvent des ajouts.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 39

Chapitre 2:La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord.

"Logic, Logic,...
Logic is just the beginning
of the wisdom, not the end"1

Les hommes de chez toi, dit le petit prince,


cultivent cinq mille roses dans un même jardin....
et ils n'y trouvent pas ce qu'ils cherchent.2

Pour la construction du tableau de bord générique et des tableaux régionaux, on le


répète, on part d'une hypothèse: pour une bonne acceptation, chaque tableau de bord doit être
un outil à la fois simple à consulter et représentatif. Par là, on comprend l'obligation qu'il ne
présente que les principaux choix architecturaux (du point de vue de l'influence thermique) et
que ceux-ci soient passibles d'une évaluation des performances sans trop de calculs
compliqués.

Pour préparer un tableau, on aura donc besoin d'identifier et de hiérarchiser les sources
de chaleur, dans le projet d'architecture. Avant d'être réunies sous forme d'icônes thématiques,
ce sources le seront par domaine. Ces domaines devront représenter les étapes parcourues par
l'architecte soit dans la chronologie de ses prises de décision, soit au même moment, pour
chaque axe conceptuel.

Grosso modo, les climats et les interventions de l'architecte "se donnent rendez-vous"
sur l'enveloppe de la construction et aux environs proches. Ce dernier aspect influe en fait sur
la qualité des phénomènes qui atteignent le premier (la vitesse du vent, la température
extérieure de l'air, le rayonnement incident). Ainsi, la première petite hypothèse du tableau
consistera-t-elle à révéler les limites du microclimat du milieu et ses influences sur les prises de
décision, et la deuxième concernera l'évaluation de la cible3 ou du confort attendu selon les
choix effectués.

La difficulté d'une telle démarche, quelle que soit son utilité, vient de la constatation
que certains objets élémentaires constructifs sont très dépendants les uns des autres au niveau
de leurs performances. Mais, heureusement, l'observation nous conduit quand même à la
constatation qu'il y a une ressemblance de choix dans chaque style architectural, du moins dans
ce qu'on appelle l'architecture courante4. Et on fait appel à cette homogénéité de solutions
constructives pour rassembler les performances vis-à-vis du confort.

1La logique, la logique... La logique n'est que le début de la sagesse, et non sa fin. (Captain Spock, personnage
du film Star Trek VI - the undiscovered country)
2Antoine de Saint-Exupéry, dans "Le Petit Prince", Editions Galimard, Paris, 1946.
3 On remarque déjà dans cette définition de la cible deux notions différentes: celle de l'attente d'un résultat (et
non une prévision d'un résultat, comme dans les simulateurs), et celle du besoin de caractériser le confort
thermique. La première notion nous amène au chapitre 1.1 précédent; la deuxième, à la définition d'une "note
de confort", comme décrite dans le chapitre 1.2
4l'architecture traditionnelle, ou celle qui correspond à environ 80% du bâti, où les proportions internes et les
choix de matériaux obéissent plutôt à un cahier des charges traditionnel qu'à une intention de créer un
monument...
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 40

2.1 Elaboration d'une méthode pour la décomposition des objets en icônes du


"tableau de bord".

Dans tous les cas présentés ci-dessous, l'étude porte sur des "zones architecturales
d'intérêt thermique", importantes à ce stade de connaissance. Après un tri parmi les
phénomènes les plus importants de notre point de vue (l'apport thermique), on dégage des
"objets architecturaux" cohérents avec le lieu et l'occupation et logiques du point de vue de la
conception architecturale. En outre, ils doivent correspondre à des modèles thermiques
indépendants.

Figure 2. 1 - Décomposition possible d'un bâtiment suivant l'approche thermique.

Cette décomposition peut se faire selon plusieurs méthodes. Nous avons comparé cinq
possibilités:
ere
1 méthode envisageable: l'analyse thermique simplifiée

- on découpe l'univers des constructions en entités indépendantes et importantes du


point de vue thermique (surtout à cette phase-là) et logiques du point de vue de la conception
architecturale (même remarque),
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 41

- on évalue les paramètres de transfert de chaleur et ce sont ces valeurs, disons - KS


pour les parois; ks et τ pour les vitrages, ρcD pour le débit d'air, W pour les apports internes -
qui exprimeront les performances,

- on regroupe ces entités en groupes d'icônes architecturaux dans la logique des choix
de conception.

Avantages et inconvénients:

- inclusion de nouveaux matériaux sans modification des notes déjà disponibles,

- pas de performance relative par rapport aux conditions thermiques offertes (en base)
par un lieu naturel.
eme
2 méthode envisageable: la stratégie "projet réaliste" et des variantes

- on étudie un univers socioculturel. On y relève un "bâtiment-type", représentatif (et


donc on fixe certains repères comme volume et activité - valeur et profil, etc.),

- on découpe maintenant ce bâtiment-type en entités importantes du point de vue


thermique et logiques du point de vue de la conception architecturale,

- on fait évoluer le bâtiment de référence selon des variantes et les résultats obtenus par
simulation sont exprimés en termes de dh d'inconfort apportés (ou pas) par la variante étudiée,

- on regroupe les variantes en groupes d'icônes architecturales dans la logique des choix
de conception.

Avantages et inconvénients:

- possibilité d'inclusion de nouveaux matériaux sans modification des notes déjà


disponibles (la référence est le dh naturel du lieu),

- performances relatives aux conditions thermiques offertes par un certain milieu


naturel,

- restriction au module pris comme "bâtiment type".


eme
3 possibilité, la stratégie "statistique": plusieurs milieux, plusieurs projets,
codés et analysés par variante employée.

Dans cette approche on n'a plus de milieu physique déterminé ni de bâtiment-type


établi. Pour une activité et une plage climatique déterminées, on identifie les modèles de ces
"zones architecturales d'intérêt thermiques" rencontrées dans les bâtiments de l'univers
constructif.

Un traitement statistique corrélera les variantes rencontrées et les valeurs de confort


obtenues à l'intérieur de chaque ambiance principale (reproduite par simulation). On obtiendra
ainsi la valeur relative de la variante parmi toutes celles disponibles dans le scénario.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 42

Avantages et Inconvénients:

- des réponses plus cohérentes à l'univers du bâti,

- les notes se modifient à l'inclusion de chaque nouvel objet (perte de l'acquis


précédent).
eme
4 méthode envisageable: évaluation et correction des notes obtenues par la
stratégie n° 1, par simulation (réunion des critères)

- on découpe l'univers des constructions en entités indépendantes et importantes du


point de vue thermique (surtout à cette phase-là) et logiques du point de vue de la conception
architecturale,

- on évalue leurs transferts de chaleur et on les note en dh ( en relation à un climat de


base) qui exprimeront leurs performances spécifiques,

- maintenant, sur un univers déterminé, on "raffine" la valeur retrouvée, par le biais de


la simulation des bâtiments entiers.
eme
5 méthode envisageable: stratégie de la conception progressive (où l'on suit
une démarche unique de conception)

On suit un l'évolution de la conception architecturale. On part de l'étude du terrain et


on obtient ses dh naturels. Ensuite, on ajoute des contraintes de projet (des choix), dans le sens
de l'extérieur (l'implantation, choix de volume, de la forme et de l'orientation principale), de
l'enveloppe (choix de toiture - orientation, surface relative, constitution) à l'intérieur (apports
attendus, débit d'air etc.). Chaque note des variantes offertes réfléchit son apport à l'ensemble
déjà choisi. A la fin, on obtient une réponse représentative des choix faits.

Avantages et Inconvénients:

- les dépendances des résultats sont ainsi un peu affaiblies ( voire annulées)

- on oblige l'architecte à une linéarité de prise de décision. Les changements de "route"


après le dépassement d'un certain choix, obligent à un "re-parcours" à partir du point de
détour.

Les variantes constructives ne sont plus des entités de réponse indépendantes.

2.1.1 Notre choix.

On a préféré la réunion des stratégies 2 et 4 pour la stabilité des notes déjà déterminées.
Mais on a modifié la référence. Celle-ci devient la température de projet fournie par le besoin
de l'usager (c'est à dire celle issue de son occupation) et corrigée par la valeur de l'humidité
rencontrée dans l'ambiance - voir chapitre 1).

On pense ainsi réunir les avantages jugés prioritaires au moindre coût. Au risque de
limiter le champ d'application de chaque tableau conçu, on garantit l'acquis de l'architecte -
qu'on interprète ici comme la mémorisation des notes déjà établies - que des futures mises à
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 43

jour du tableau ne changeront pas. On garantit aussi une lecture égale parmi des utilisateurs de
versions différentes.
2.1.2 Principes de la décomposition retenus

Pour mettre en oeuvre la méthode retenue dans le chapitre 2.1.1 précédent, la


procédure de définition du cas de référence (bâtiment-type + scénario d'occupation + scénario
geo-climatique) (repère (1) sur la figure 2.2), est la suivante:

(3)

(1)
(2)

Figure 2. 2 - Une décomposition théorique d'un scénario bâti pour un cas de référence.

1e) on se place dans un univers socioculturel. On y fait un inventaire - l'homme et ses


besoins, son entourage constructif, géographique et climatique. On vérifie quelle est la station
météorologique la plus appropriée à l'étude. On remarque ici que, en fonction du relief local, ce
n'est pas forcément la station la plus proche qui est la plus convenable.

2e) on relève dans cet univers un bâtiment-type représentatif (où une ambiance
représentative), et on prend certains repères comme son volume, l'enveloppe usuelle, le
pourcentage et la disposition des fenêtres, l'existence et le type de comble, l'ombre portée, les
reliefs particuliers, etc.

3e) on fixe le scénario de référence pour un tableau de bord, donc certains repères
comme le bâtiment-type, un descriptif du profil d'occupation standard - pour des apports
internes divers - et la détermination d'un climat de base.

4e) on effectue une étude de détermination des problèmes d'inconfort (suivant la


méthode décrite en 1.1) et on crée un climat de référence; pour fournir un repère externe au
projet, on définit des degrés-heures rencontrés à l'extérieur (voir la méthode au chapitre 1 et
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 44

l'annexe 2); ceci pour la période la plus inconfortable - ici la saison chaude, à moins que des
contraintes d'usage5 s'imposent.

5e) maintenant on est capable d'effectuer une première analyse du cas de référence dans
l'optique du confort (confort d'été, dans notre cas). Pour cela, on modélise le bâtiment de
référence, et on l'optimise au niveau de l'implantation (pour le placer au mieux, soleil et vent,
sur le terrain), suivant ce que préconise l'annexe 12.

6e) on partage maintenant ce bâtiment de référence en entités indépendantes et


importantes du point de vue de l'intérêt thermique en début de conception et logiques du point
de vue de la conception architecturale (repère (2) de la Figure 2. 2). On isole tout ce qui a trait
au relief et au microclimat (repère (3) de la Figure 2. 2).

7e) on recherche dans la bibliographie sur la climatisation naturelle, des variantes


recommandées ( et à éviter) pour les éléments retenus dans l'item précèdent et aussi celles qui
sont les plus représentatives de l'inventaire effectué au début de la méthode;

8e) on simule ce bâtiment de référence en commençant par les variantes portant sur la
zone considérée source principale des apports, pour cerner ce qui deviendra le groupe
principal. Les résultats comprendront des influences négatives minimales du relief et du
microclimat.

9e) on fait évoluer le bâtiment de référence selon des variantes rencontrées dans les
autres groupes créés, à partir des résultats retenus pour le groupe principal, et les températures
calculées par simulation sur les variantes sont exprimés sous forme de dh d'inconfort apportés à
ceux du groupe principal.

10e) après une analyse des résultats, on regroupe les variantes qui méritent de figurer
dans le tableau de bord en groupes d'icônes architecturales cohérentes dans la logique des
choix de conception.

Cette méthode présente comme avantage la possibilité d'inclure de nouveaux matériaux


(ou procédés) sans modification des notes déjà disponibles (voir chapitres 2.4 et 3.7), mais voit
son usage restreint à des situations semblables au module pris en compte comme "bâtiment
type".

2.1.3 Définition d'une note de confort

Les études décrites auparavant nous permettent d'exprimer la "réussite thermique" d'un
projet - le confort - sous forme de couples acceptables - température/humidité - rencontrés à
l'intérieur d'un bâtiment. Les limites d'acceptation varieront en fonction des pays et des
activités. En tout cas, ce qui se trouve hors-limite est en zone d'inconfort et doit être supprimé.
Une note d'inconfort représentera cet inconfort.

Faute d'un scénario plus explicite, on se référera ici à la référence suivante comme seuil
de confort d'été pour un homme ayant 1 met d'activité: la valeur de la température "universelle"
de seuil de confort de 27°C corrigée selon deux études: les études IPT[IP81]concernant le

5On pourrait citer ici le cas de bâtiments scolaires standards où en général le mois le plus chaud correspond à
un mois de vacances scolaires.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 45

rapport avec l'humidité et, pour des cas où une vitesse d'air existe une deuxième correction par
le biais d'une formule extraite d'un diagramme du CSTB[CS92]; le chapitre 1.3.2 décrit avec
détail ces deux procédures.

On présentera à l'utilisateur du tableau une note de confort du projet global appelée N,


somme de toutes les notes n de chaque choix effectué. Il existe, bien sur, un bâtiment
théorique, pour un climat et une occupation particuliers, pour lequel N est minimal. Il existe
aussi un N qui correspondra à la note obtenue par l'usager à l'extérieur sous des conditions
spécifiques: à l'ombre et sous un courant d'air.

Le but de l'utilisateur, comme dans les jeux de score, est d'obtenir, malgré les
contraintes de son cahier de charge (ou de son terrain), un certain nombre de points dans
chaque colonne et d'atteindre ainsi un N minimum au vu des contraintes et des atouts.

Il pourra ainsi vérifier la hiérarchie de ses choix dans un même domaine. De plus, une
telle méthode lui permettra de compenser un mauvais choix, auquel il a dû se soumettre
(comme la taille et la forme d'un terrain donné) par son travail.

L'important dans cette phase du travail consiste à transposer l'influence de tous les
objets architecturaux du tableau de bord (déjà identifiés à des modèles physiques
indépendants), sur une même échelle, et si possible, sous forme linéaire, afin d'obtenir une
bonne lecture du tableau.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 46

2.2 - Discussion des parties fixes du "tableau de bord": le scénario


géographique et culturel

La méthode du tableau de bord décompose des éléments jusqu'ici considérés (en toute
justesse) comme inséparables, par le biais d'un artifice: l'évaluation de leurs influences
spécifiques, surtout par des résultats de simulation. Or, cet objectif conduit à manipuler un
grand nombre de variables, ce qui rend difficile, voire empêche une analyse des résultats et la
décomposition des influences spécifiques. Ainsi, on a pris le parti de fixer certains éléments du
projet, qui en général le sont déjà par défaut. Si l'option esthétique, structurelle ou les désirs du
client peuvent changer au long du travail de conception, en revanche, on admet comme établies
depuis le début de ce processus certaines informations, telles que: le lieu du projet (ou au
moins la région) et le profil de l'usager. C'est ce qu'on a convenu d'appeler des scénarios
socioculturel et géographique.

Toutes les valeurs repérées dans une région pour les éléments sélectionnés dans le
tableau (forme, toiture, ouvertures, etc..) doivent y être même (et surtout) celles dont la
performance est négative. En plus, d'autres icônes, représentant des manières de bâtir non-
habituelles, mais dans la plage des options possibles (du point de vue du marché et des
limitations climatiques) doivent être incluses. C'est ce "mélange" qui permettra l'intégration des
nouvelles techniques et la conservation de celles issues de l'architecture vernaculaire locale.

Les données géographiques constituent un repérage des atouts et fragilités du


microclimat et du climat général dans un lieu particulier, qui doivent être pris en compte par le
concepteur au bon moment dans sa démarche.

2.2.1 Le scénario socio-culturel

On peut démontrer dans une perspective historique que l'homme peut avoir un rôle
encore plus déterminant que le climat sur la façon de bâtir et en conséquence sur le confort
atteint (rôle décrit dans l'annexe 3). De plus, en général, la maîtrise des éléments de la Nature
est plus facile que celle des "éléments" (enjeux) humains. Néanmoins, comme on l'observera
dans cette même annexe 3, ce que l'homme crée, l'homme peut le changer...

Le grand pari qui concerne aujourd'hui l'architecte est l'obtention de la satisfaction des
besoins de sensations et d'humanité du futur habitant. Ces besoins correspondent aux
"solutions d'hygiène", pour reprendre l'expression de l'époque de Pasteur, mais maintenant bien
au-delà des valeurs minimales, pour la satisfaction des besoins physiologiques et
psychosociologiques[AL92].

Est architecte celui qui permet aux usagers de bien ressentir les nouveaux espaces, de
faire le lien entre le passé et l'avenir. Concepteurs de l'aménagement et de l'espace qui
détermineront le cadre de vie, il leur faudrait seulement, peut être, réintégrer dans cet énorme
acquis, l'échelle humaine. Puisque il y a confort et confort: le confort tout court qui défini la
norme du bon logement et le confort, comme dit très bien [JD90] discret, plus subtil, qui
ignore la norme et que la norme ignore. C'est la recherche du chapitre 2.2.1. A la charnière
d'un savoir historique traditionnel et vernaculaire, on doit savoir intégrer, d'instinct et
d'expérience, les données naturelles du site et de son climat aux possibilités nouvelles des
sciences et des techniques.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 47

L'approche chiffrée du scénario socioculturel correspond, outre le répérage des types


de construction existants et des rêves typiques du bâtir local, à la façon dont la méthode fixe
des valeurs des certains paramètres dans les simulations à réaliser. Sont ainsi fixés, à partir
d'une étude statistique, les périodes d'occupation des gens et les autres sources de chaleur
considérées importantes et les valeurs respectives de dégagement d'énergie. Dans une
éventuelle étude de cas climatisés, l'obtention de la valeur de consigne effectivement utilisée
doit aussi être incluse.

2.2.2 le scénario géographique

Les données géographiques, qu'on pourrait aussi appeler climatiques, se rapportent tout
d'abord au microclimat et seront traitées dans le tableau dans une zone qu'on appelle zone de
diagnostic. Ce qu'on fixe pour le tableau de base ce sont les données extérieures comme la
durée de l'ensoleillement, les valeurs du rayonnement incident, de la nébulosité, de la
température et de l'humidité relative, et, en général, du régime principal des vents incidents et
de la valeur de l'albédo des environs6.

Pour rechercher l'appartenance d'un climat à une zone climatique prise en compte dans
un tableau de bord, on compare le graphique établi (disons avec les moyennes mensuelles des
maxima et des minima de température et d'humidité pour la période considérée) sur le
diagramme psychrométrique pour le climat considéré avec celui de stations de référence.

Comme on l'a vu auparavant, d'après la définition du pronostic retenue dans le tableau


de bord, les informations thermiques concernant la phase de pronostic feraient plutôt partie de
l'étude du microclimat naturel d'un terrain. Elles prennent place à coté des autres
caractéristiques physiques du lieu (relief, hydrographie, scénario) et des environs (routes,
sources de pollution -sonore, visuelle ou de l'air -ou d'attraction. D'après notre méthode, il ne
s'agit ici que de retenir les phénomènes qui effectivement modifient les entrées de base du
scénario global de chaque tableau de bord.

Dans le domaine du microclimat il y a une limite, au delà de laquelle le sujet devient une
étude d'urbanisme, échappant aux interventions architecturales. Ainsi, l'étude ne doit concerner
ici que l'impact du milieu proche du bâtiment7 sur sa performance. En fait, on cherchera à
identifier les éléments du terrain capables de modifier d'une façon sensible les données
standards des stations météorologiques8. Ce qui nous intéresse ici sont les procédures
accessibles au concepteur standard pendant la conception d'un projet de bâtiment.

6En principe, le fait d'avoir déjà établi le niveau d'urbanisation dans le scénario socioculturel, nous amène à un
aperçu d'une surface typique et par conséquence d'une valeur d'albédo de sol. En revanche une étude dirigé vers
les effets d'implantation, à niveau urbaniste, pourrait fixer d'autres paramètres, comme le bâtiment entier et
faire varier le régime des vents, par l'effet Venturi par exemple et le paramètre mentionné.
7Qu'il soit naturel ou déjà modifié par l'homme.
8On sait que les données mesurées qui servent de référence à la conception du projet, le sont suivant des règles
très précises, capables d'enlever des phénomènes particuliers, et donc en général, fiables.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 48

habitudes et desirs
budget
points
spécifiques

réglementation

Le terrain,
Cahier des charges ses environs
ses potentialités

Figure 2. 3 - Les éléments du microclimat et la conception architecturale.

Dans le domaine thermique, le concepteur standard doit utiliser les éphémérides


climatiques externes de son terrain (son dossier "climatique") en les combinant avec les
éléments thermiques internes. Les informations sur le microclimat sont un moyen d'ajustement
(s'il le faut) des données climatiques obtenues à la station météorologique la plus proche.

Dans ce contexte, et en revenant aux buts de notre recherche9, l'étude du microclimat


doit offrir un repérage clair de ce qui atteint vraiment le bâtiment et sous quelles conditions10.

Il faut bien clarifier les phénomènes méritant vraiment d'être pris en compte dans la
phase d'esquisse et pour chacun d'eux déterminer:

1)l'ordre de grandeur de l'influence du phénomène,

2)son rayon d'action,

3)sa périodicité (saisonnière ou constante) et

4)sa pérennité (au moins en ce que concerne l'évolution attendue du milieu


concerné)

Ensuite, il faut les représenter avec le même langage que les autres objets
architecturaux faisant partie de la "table d'orientation" de l'architecte (table d'orientation
intellectuelle, ou abaques ou logiciels).

9offrirà l'architecte, dans son langage, les différents phénomènes physiques thermiques concernant le bâtiment
qui peuvent l'influencer dans ses décisions dans le projet.

10 20°C
: bien sûr, un bâtiment climatisé -et donc en général isolé- ne répond
pas avec la même intensité aux phénoménes locaux que celui qui ne l'est pas..
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 49

On définit les objets liés au groupe pronostic comme étant ceux qui ne font pas partie
du climat général, mais qui ne peuvent pas être négligés dans la création

- soit d'un espace intérieur fermé;

- soit d'un espace intérieur ouvert (atrium romain).

On remarque ici que les éléments d'un microclimat naturel (montagnes, vallées),
artificiel (issus du tissu urbain) ou de transition (pergolas, plantations,) peuvent se mélanger.
L'important est de qualifier et quantifier leurs influences et c'est au concepteur de leur
reconnaître un caractère permanent ou désirable, et de réfléchir aux moyens de s'y adapter ou
de les créer.

2.2.2.1 Phénomènes physiques à prendre en compte

Dans la bibliographie on trouve des recherches11 sur la réduction d'intensité des


phénomènes au fur et à mesure que l'on s'approche du centre urbain. Celui-ci devient de plus
en plus un microclimat défavorable et des expressions comme "île de chaleur" appartiennent
déjà au quotidien.

L'environnement proche peut être divisé, si l'on pense aux influences thermiques, en
trois effets: l'effet du relief (et du bâti) proches sur la ventilation qui atteindra l'enveloppe
constructive; l'effet de l'albédo du terrain qui entoure le bâtiment sur le rayonnement diffus et
réfléchi; l'effet de masques lointains sur le rayonnement global incident.

Une recherche dans la bibliographie nous amène à négliger l'effet bénéfique de la


topographie sur les cas situés sur des zones urbanisées. En fait, des résultats quantitatifs
présentés par le CSTB[CS92], des démarches expérimentales sur maquette en soufflerie
atmosphérique avec récalage sur le terrain nous démontrent que la recherche du confort par
ventilation des locaux ne doit pas compter, dans le plan d'implantation traditionnel des
bâtiments, sur des bénéfices apportés par un bon emplacement topographique. Citons
seulement comme exemple de contrainte rencontrée, le simple fait d'avoir un mur de clôture12,
habitude traditionnelle, qui réduit la vitesse d'un vent extérieur de 1,5 m/s à une valeur à
l'intérieur du bâtiment d'environ 0,18 à 0,36 m/s13, déjà insuffisante pour justifier l'ouverture
d'un groupe à l'intérieur du tableau de bord. En fait, en zone urbanisée, les bénéfices à obtenir
de l'effet topographique sur un projet demande des démarches spécifiques de projet, tellement
il y a des contraintes des voisinages.

L'albédo de l'environnement proche a deux effets importants:

- il influe sur la température extérieure proche (et donc sur le flux susceptible
d'être échangé avec l'intérieur);

11Van Straaten et ses graphiques, etc..


12d'une hauteur entre 1,5m et 2,0m situé à 10-15m du bâtiment
13Ceci pour une maison traditionelle ayant les caractéristiques suivantes: implantation en terrain plat et dégagé;
axe des ouvertures de la maison parallèle à l'axe des vents dominants; perméabilité des façades au vent et sous
le vent de l'ordre de 30%; toiture à 1 pente (10° environ), orientée face au vent; surface de base environ 30m²;
hauteur globale entre 3 et 4m[CS92]
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 50

- il influe sur le rayonnement diffus et réfléchi reçu par le bâtiment.

Dans cette optique, les trois groupes de phénomènes qui sont créés par la zone du
pronostic sont:

- l'affaiblissement ou l'interception du rayonnement solaire par une protection


placée à l'extérieur, telle qu'une montagne, un bâtiment ou un ensemble végétal;

- la modification de vents mesurés à la station météorologique, par un des objets


ou un autre; cela pouvant être traduit par un renouvellement d'air à l'intérieur (mini/maxi);

- les modifications de la température extérieure et de l'humidité proche; bien


qu'elles soient en général associées aux points précédents, on les individualise pour certains
climats.

Le travail à faire est donc d'abord de dissiper ce brouillard d'influences, en ne prenant


en compte que celles qui peuvent effectivement intervenir sur le bâtiment et surtout sur son
ambiance intérieure - ceci étant évalué au niveau d'intervention de la phase d'esquisse.

Ce raisonnement nous amène déjà à partager le problème en deux: les bâtiments


climatisés, qui peuvent se passer d'une bonne partie des informations et les non climatisés,
(surtout les non-isolés de ce groupe), beaucoup plus sensibles à des variations.

L'affaiblissement ou l'interception du rayonnement solaire

Cette famille réunit deux groupes différents d'objets: ceux qui réduisent la durée de la
journée et ceux qui affaiblissent l'intensité du rayonnement. Ils peuvent être rencontrés dans la
Nature sous diverses formes:

- pour les premiers: grottes ou canyons, que ce soit au fond ou sur le coté
(comme à Rocamadour, en France), etc..

- pour les deuxièmes, on les trouve sous forme de forêts, ou de fonds de vallée
ou de villes subissant un phénomène d'inversion de température (ce qui se traduit par un fort
brouillard), etc..

La modification de la température extérieure de l'air vient en général comme


conséquence.

La modification du sens et de la vitesse des vents

Beaucoup plus étudiée, elle nous amène grosso modo:

- aux résultats des études liées au tissu urbain (comme celles de Van Straaten ou
du CSTB - voir annexe 12).

- à celles liées au relief et à la proximité de zones d'inversion thermique


importantes (la mer, les lacs, etc..), les barrières végétales pouvant être aussi mentionnées.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 51

2.2.2.2 Les autres modifications

Il s'agit ici de modifications plus complexes de la température extérieure et de


l'humidité par des phénomènes associés qui peuvent être importants; on peut penser encore à
une source d'eau ou à une végétation accolées au bâtiment, très répandues dans les régions
arides.

Le climat urbain ne cause pas nécessairement une augmentation du stress thermique du


milieu. Plusieurs investigations dans le domaine de la climatologie urbaine ont révélé aussi
qu'en changeant certaines caractéristiques spécifiques des structures de bâtiment (par exemple
en modifiant les surfaces closes par de la végétation, surtout sous forme de jardins et par des
murs), un effet positif dans le climat intérieur peut être obtenu[PH90].

Bref, l'important à remarquer est le fait que l'architecte en début de conception, a


besoin de savoir s'il existe, parmi les caractéristiques physiques de son terrain, une, ou
plusieurs, qui sont capables de modifier les données météorologiques de la station, et ce dans
quel sens. Ayant un profil climatique corrigé, il pourra faire appel aux techniques préconisées
pour ce nouveau scénario de travail terrain-client.

Ceci semble orienter notre tableau de bord, non vers des éléments "notés" comme on a
pensé au début mais vers une étude préalable de reconnaissance et de modification des données
climatiques de base du projet. Ces modifications conduiront à une re-définition du scénario
climatique à prendre en compte pour utiliser le tableau de bord.

Figure 2. 4 - Des icônes pour un approche microclimatique.

L'annexe 11 constitue une bibliographie de référence sur le sujet.


La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 52

Mais il y a effectivement un élément de l'implantation d'un bâtiment qui a une grande


importance: l'orientation.
O

S ?° N

E
Figure 2. 5 - L'orientation d'un bâtiment.

L'effet de l'orientation sur la réception des apports étant déjà bien connu, on passe ici à
son interprétation pour le tableau de bord. Quand et comment la prendre en compte? Notre
méthode s'appuie d'abord sur une étude préalable d'usage. On retient de cette étude, s'il y en a,
les orientations les plus répandues. A celles-ci on ajoute celles correspondant aux points
cardinaux dans la meilleure et la pire des orientations; c'est à dire en ayant plusieurs façades
vers l'extérieur, qu'elles soient prises en longueur dans la direction Nord-Sud ou Est-Ouest. Le
résultat est une plage cohérente de choix.

Ensuite, on calcule les écarts obtenus pour la forme géométrique de base par rapport à
ces orientations. Cela nous amènera à un tableau comme celui-ci:
Bilan journalier, en Wh/m², Rio, mois de février (pour un trouble de Linke égal à 4)
angle Irradiation %
albedo=0,1 0° 7846 100%
Axe Nord-Sud
Plan angle Irradiation % angle Irradiation % angle Irradiation %
N 90° 1854 24% 25° 7458 95% 15 7765 99%
E 90° 3505 45% 25° 7299 93% 15 7636 97%
S 90° 1278 16% 25° 6970 89% 15 7467 95%
O 90° 3505 45% 25° 7299 93% 15 7636 97%
moy 32%
angle Irradiation %

Figure 2. 6 - Variation d'irradiation selon les plans de réception.

On choisit alors la meilleure orientation vis à vis de l'ensoleillement et du régime de


vents. Si les variations sur la géométrie du bâtiment-type créent des écarts importants (et cela
dépend du nombre et du type de façades vers l'extérieur), il y aura un groupe qui prendra en
compte ces variations.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 53

2.3 Le traitement des éléments de l'enveloppe

L'expérience nous a démontré qu'une séparation totale des paramètres externes n'est
pas possible et que les influences des ces hypothèses fixes doivent faire partie d'un groupe. Or,
pour une bonne organisation du tableau, le bon sens (ou l'intuition) recommande qu'on le fasse
sur le groupe jugé principal, celui qui aura le plus de variantes (et donc d'icônes) et qui en
même temps reçoit la charge maximale de chaleur. Les autres groupes apporteront seulement
des corrections à la valeur retenue.

On peut décomposer les principaux modes d'échange thermique dans un bâtiment


quelconque:

1 φ1= transferts par la toiture

φ2= transferts par les murs


4
5 φ3= transferts par le plancher
2 φ4= transferts par le vitrage
3 φ5= transferts par le débit d'air

Figure 2. 7 - Les principaux modes d'échange thermique dans un bâtiment.

Chaque mode de transfert porte plus particulièrement sur certains objets architecturaux.
Pour savoir dans quel ordre aborder la production des notes de confort, il faut d'abord créer,
grâce à la littérature et à la simulation numérique, une hiérarchie d'influence entre ces
transferts, et examiner la possibilité de les associer pour la création de groupes d'objets
architecturaux cohérents du double point de vue de la Thermique et du processus de
conception.

Tout cela dépend des contraintes de forme et de volume prises dans l'étape précédente,
celle de la conception du cas de base. Il devient clair que pour un tableau de bord
d'architecture verticale (un étage intermédiaire ou le rez-de-chaussée d'un immeuble) les murs,
l'ensemble de parois opaques et/ou vitrages, deviennent le groupe principal, à la place occupée
par la couverture pour les architectures horizontales14.

D'après la Figure 2. 7, on arrive à au moins 3 grands groupes dans le tableau de bord


générique: la couverture, l'enveloppe verticale (les murs, y compris le vitrage) et la
perméabilité (ou les ouvertures), responsable du débit d'air.

14 où l'on comprend le dernier étage du cas vertical


La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 54

Voici donc l'organisation générale du tableau:

Figure 2. 8 - Principaux groupes de l'enveloppe définis pour le tableau de bord


générique.

Passons à l'examen de certaines zones.

2.3.1 La morphologie extérieure et le volume.

habitudes et desirs
budget
points
spécifiques

réglementation

Cahier des charges

Figure 2. 9 - La conception et la morphologie.

L'effet de la morphologie extérieure sur les techniques de climatisation naturelle diffère


de celui qui apparait avec la climatisation artificielle, qu'il s'agisse du chauffage ou de la
réfrigération. Dans ces deux cas, compte tenu du maintien de la température de l'air intérieur
par des équipements, on peut utiliser un coefficient de forme, qui exprime le rapport entre les
surfaces de l'enveloppe du bâtiment et le volume habitable[PD84]. On essayera toujours de
l'avoir au plus bas, de façon à minimiser les pertes (ou les gains) de l'ambiance. Le rôle du
renouvellement d'air extérieur devient seulement hygiénique, le débit optimal étant assuré par
l'équipement.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 55

Mais si l'on pense à la compacité (l'effet de l'application du coefficient de forme)


optimal d'un bâtiment en climatisation naturelle, on se rend compte que le problème devient
plus complexe, puisque, outre le fait qu'il y a une alternance des gains et des pertes au long de
la journée, on se voit face au risque d'amoindrir l'effet de la ventilation traversante sur certaines
périodes, essentiel pour assurer un débit nécessaire à l'évacuation de la chaleur.

Figure 2. 10 - L'effet de la compacité d'un bâtiment sur la ventilation.

Ainsi la morphologie joue un rôle important et parfois contradictoire sur la protection


solaire et la ventilation d'un bâtiment. Pour le tableau de bord, source d'informations plus
généralisées, on a donc préféré considérer la morphologie de l'ambiance intérieure, volume plus
facile à standardiser.

Dans ce cas, la figure standard devient un parallélépipède dont les dimensions typiques
varient surtout en fonction de l'usage (et du budget, pour le cas de l'habitat). Une salle d'usine,
un bureau "tout-étage", ou une chambre d'hôtel moderne, ont sûrement des proportions et des
dimensions typiques spécifiques. Cela nous ramène à une analyse du processus de conception
architecturale des ambiances. La surface conçue est le résultat (bon ou mauvais) d'une étude
ergonomique, donc d'une boucle faite dans un autre domaine de la conception architecturale.
Celui qui en général est plus à notre disposition est la hauteur de la pièce. En dehors des
installations de grande hauteur (cas des usines), et des limites de hauteur totale des bâtiments à
plusieurs étages (qui varient selon par zone urbanisée et le pays), il n'y a que la contrainte
financière, qui détermine sa valeur.

Pour notre méthode du tableau de bord, il semble donc que la morphologie devrait
aboutir à des variations de hauteur à surface constante; elle même issue d'une étude statistique
à propos des pièces intérieures pour chaque scénario étudié. C'est une approche qui réunit
deux paramètres thermiques parfois contradictoires pour l'objet de notre travail - le confort
d'été: l'accroîssement des apports solaires latéraux et un effet spécifique de la ventilation, à
savoir le renouvellement d'air parasitaire ou au moins sa stratification. Celle-ci permet en effet
de "repousser" l'air surchauffé vers le haut, jusqu'à son éventuelle extraction.
Malheureusement, il semble qu'une différence significative due à la stratification commence
seulement à se faire sentir au-delà d'une hauteur de 4m, hauteur déjà inhabituelle dans la
plupart des constructions.

Dans l'esprit de ne pas surcharger l'architecte à ce stade de conception, on pourrait


affirmer que pour un tableau de bord residentiel, cette analyse ne se justifierait pas, mais pour
un autre destiné à des ateliers techniques, l'étude deviendrait nécessaire.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 56

Un autre sujet d'intérêt en ce qui concerne la morphologie, est le plancher sur pilotis.Il
faut remarquer qu'il ne joue un rôle que dans des conditions peu répandues: sur un terrain bien
dégagé dans un grand périmètre, des pilotis d'une hauteur d'au moins 1m, selon les études du
CSTB[CS92], et sans obstacles pour la libre circulation de l'air. En réalité, même si on les
inclut dans le groupe morphologie, on observe que leurs éventuels effets bénéfiques dépendent
étroitement des résultats d'une étude préalable du microclimat.
Hauteur
4,50m<h<8,00

8,00m<h

Figure 2. 11 - Des représentations pour la variation de hauteur et l'existence des pilotis.

2.3.2 La couverture

habitudes et desirs
budget
points
spécifiques

réglementation

Cahier des charges

Figure 2. 12 - Le groupe couverture: la toiture et le comble

Le groupe "couverture" peut être peu important ou même ne pas exister (pour les
ambiances inférieures d'un immeuble), ou bien il est celui qui compte le plus dans la réception
des apports solaires, et donc il devient le groupe principal.

Dans le premier cas, il sera considéré comme un groupe de correction des notes de
celui qui sera le groupe principal15, et il faudra suivre la méthode qu'on va décrire dans le
groupe des murs. Dans le deuxième cas, comme groupe principal, il sera le dépositaire de
toutes les influences considérées comme des hypothèses fixes (voir chapitre 3.6.1).

Par la faute de son inclinaison proche autour de l'horizontale (voir exemple dans la
figure 2.6) et de la difficulté d'avoir des masques, la toiture pour un local à un seul niveau - ou
au dernier étage d'un immeuble - peut concentrer jusqu'à 50% des apports thermiques reçus.

15Très probablement celui des murs ou, pour les bâtiment trop vitrés, celui du vitrage.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 57

Son rôle de transmetteur des apports à l'ambiance est cependant très dépendant de l'existence
d'un comble. Ainsi, les deux sont réunis dans un même objet et partagés selon les modes
possibles de réalisation: toiture sans comble (légère, lourde ou isolée), avec comble non
ventilé, avec comble (peu ou beaucoup) ventilé.

Ainsi, le cas de référence étant créé (voir chapitre 2.1.2), et toutes choses égales par
ailleurs, on fait varier les caractéristiques des couvertures selon ce que l'on trouve sur place et
ce que la littérature préconise. Les couvertures choisies appartiennent au domaine standard
rencontré dans la région de l'étude, et sont ensuite comparées à celles issues d'une étude
préalable (du point de vue du confort d'été) sur le sujet. Pour une bonne comparaison des
résultats, on essaie d'avoir toujours des procédés réalistes (utiliser des toits au bon nombre de
pentes selon le matériau choisi), pour qu'ils soient facillement reconnaissables par l'utilisateur16.
Aussi dans un premier temps, les couvertures seront simulées avec des caractéristiques
standard décrites par les laboratoires locaux, après comparaison aux valeurs existantes dans la
littérature.

Pour répondre en même temps à l'usage et aux règles de la climatisation naturelle, le


tout est toujours simulé avec trois situations de comble: inexistant, fermé et ventilé.

Une fois les résultats des simulation obtenus, on les analyse dans le but de vérifier la
possibilité d'une présentation plus élémentaire. Ainsi des variations sont faites et on analyse les
écarts. En général, il s'agit d'évaluer plusieurs facteurs d'absorption solaire (la couleur externe),
de conductivité et éventuellement (comme dans le cas de la couverture) d'autres objets de
conception accrochés (le comble, par exemple).

Faut-il rappeler que pour être accepté, chaque tableau doit être à la fois représentatif
d'un milieu culturel ET simple à consulter. Donc, si les premiers résultats nous conduisent à un
nombre excessif d'objets à insérer dans le groupe du tableau de bord, il faut les réduire.

Ceci nous amène à une dernière étape de sélection des icônes dans la réalité
architecturale de l'univers étudié. On prend l'option de la faire faire par l'autre groupe de
professionnels concerné: les architectes. Cette partie de l'étude se fait donc en commun avec un
ensemble représentatif d'architectes17. On prend les cas jugés les plus intéressants pour les faire
figurer dans le groupe du tableau, les plus répandus, et aussi ceux qui ont une mauvaise
efficacité et on ajoute quelques suggestions d'amélioration.

Une fois cette phase finie, on obtient un ensemble de cas portant chacun une note de
confort (ou d'inconfort) comme dans l'exemple suivant:

16Disons, pour le standard constructif de région brésilienne cela pourrait être quatre pentes pour les toitures
légères, et à une seule pente, horizontale, pour les dalles. L'important, on renforce ici, c'est sortir d'une
uniformisation réductrice utile pour les études thermiques, mais inopérantes au bâtisseur local.
17. Et c'est peut être là la magie de la méthode, réunir des architectes et des thermiciens dans une colaboration
efective, et non plus dans une relation de modification et d'imposition des informations mutuelles.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 58

Couverture Note d'inconfort


tôle métallique sans comble grise 33,57
comble fermé grise 30,87
comble ventilé grise 31,28
dalle pleine sans comble grise 39,99
bitumée 44,64
comble fermé grise 36,50
bitumée 37,37
comble ventilé grise 37,76
bitumée 36,41

Tableau 2. 1 - Exemple des cas de figure d'un groupe principal du tableau de bord.

L'utilisateur du tableau aura une description figurative, sous forme d'icônes. La


traduction des éléments étudiés pour le groupe de couverture - couleur, matériau et type de
comble - dans l'icône se fait via une interprétation thermique (un moyen à la fois pratique et
didactique):
Couleur extérieure de la toiture
égale à la valeur de son
coefficient d'absorption:
claire - 0,3
bitumée - 0,9

0,3 TTC Matériau du toit: 0,9 TM


TTC - tuile "coloniale"
SC en terre cuite CF
TM - Tôle métallique

Type de comble:
Nombre de dh SC - sans comble
d'inconfort de la CF - comble fermé
variante

Figure 2. 13 -La transformation de l'objet couverture en icône pour le tableau de bord

En outre, s'ils répondent de manière différente aux influences des autres groupes
considérés, ils seront rangés en sous-groupes, par homogénéité d'influence. La figure suivante
illustre cette approche pour des icônes d'un groupe couverture, considéré comme principal.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 59

Figure 2. 14 - Le groupe couverture comme un groupe principal.

2.3.3 Le groupe des murs

Comme l'on a dit auparavant, l'importance du groupe "mur extérieur" dépend du type
d'architecture considéré. Si on le diagnostique comme groupe principal, on utilisera la
procédure décrite dans le chapitre 2.3.2 pour le traiter. Sinon, on le considèrera comme un
groupe auxiliaire, et ce qu'on cherchera alors ce sera des écarts apportés aux notes du groupe
principal par l'influence du type de mur choisi.

Au début, la méthode suit la même procédure que pour le groupe couverture décrit ci-
dessus. On choisit certains murs extérieurs, représentatifs des habitudes locales plus quelques
variations théoriques pour les combiner aux variantes déterminées par le groupe couverture.

Le rôle des murs extérieurs sur la température intérieure résultante d'un bâtiment
soumis à la climatisation naturelle peut être résumé par une capacité de réception du
rayonnement solaire incident (et d'émission pendant la nuit) et un potentiel de stockage et
d'amortissement de la chaleur, l'inertie.

La capacité de réception du rayonnement solaire est fonction de la géométrie de


l'implantation (faite au mieux avant l'étude, comme vu au 2.2.2.), de l'ombre portée et de
l'albédo du revêtement extérieur du mur.

2.3.3.1 L'ombre portée

L'étude de l'ombre portée est la plus complexe. Il est souvent difficile de définir
simplement l'efficacité de la protection solaire apportée par un masque. Une hypothèse
conservatrice consiste à ne considérer que son action sur le rayonnement direct incident par le
biais d'un calcul d'ombre. Mais elle peut être apportée par un élément qui interfère aussi avec
les débits admis, ce qui agit sur le libre choix et la combinaison des icônes, prémisse de notre
travail.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 60

l l l
rien h1 h h h1 h h1
h
l

Figure 2. 15 - Les types de masque dans un bâtiment et les effets sur la ventilation.

Une étude préalable sur les effets de la ventilation des masques portants (que l'on
définit comme des dispositifs architecturaux appliqués au voisinage immédiat de la surface à
protéger) rencontrés dans l'univers considéré, déterminera l'existence de modifications sur les
débits admis pour le cas de référence et l'éventuelle création des sous-groupes particuliers.

Sinon, l'effet de l'usage des masques pour le confort d'été se traduit ici sur deux plans:
l'un plus général, qui conduit à une réduction de l'apport solaire journalier sur les surfaces
opaques atteintes et sur les surfaces vitrées non-protégées. Un autre, extrait du premier,
concernant les pare-soleil seulement sur les vitrages. Pourquoi utiliser cette méthode? Parce
qu'elle nous permet un artifice de réduction du nombre de simulations à réaliser pour le tableau
de bord.

Ainsi, pour le premier plan, on sélectionne des pare-soleils divers, on estime leur
efficacité18 par le rapport du flux incident journalier19 sur la surface avec et sans protection
solaire et on les groupe selon la valeur rencontrée. Ensuite, on fait des modifications sur la
valeur de la latitude (et donc sur la valeur du rayonnement solaire incident) du projet jusqu'à
que les surfaces reçoivent sans masque les mêmes valeurs que l'on aurait obtenues avec
masques. Une fois trouvé la latitude equivalente, on simule le bâtiment-type. La différence de
résultats montrent l'influence de chaque sous-groupe de masques sur les icônes du groupe
principal.

En revanche, le cas de l'ombre portant sur des fenêtres, est traité séparément, et intégré
à l'étude du vitrage, dans le chapitre 2.3.4.

2.3.3.2 La couleur du revêtement extérieur.

Outre la protection par le biais de masques, l'échauffement d'un local est directement lié
au facteur d'absorption solaire (couleur) des surfaces externes. Ici, l'étude se porte sur des
revêtements courants dans la région.

On caractérise les parois en question par le facteur solaire en faisant varier la nature du
revêtement et on recherche s'il existe un écart important entre les extrêmes considérés (pour

18L'efficacité peut être estimée avec un calcul d'ombre sur le diagramme solaire. Givoni[BG78] et JC Borel
dans le Cahier du CSTB de 1962, "Protection de parois opaques par de pare-soleil" nous offrent quelques
procédures de calcul.
19Comme on étudie une seule pièce, et avec des valeurs réelles d'inertie, il n'y a pas de différences importantes
à remarquer par rapport à l'effet sur la période d'occupation. Non-obstant, une attention particulière doit être
prise quand de la formation des groupes surtout pour la position relatives des fenêtres.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 61

des flux incidents). Cette approche se fait en utilisant la formule du facteur solaire Fts égal au
rapport du flux transmis au flux incident [CS92]. Pour des parois verticales20 sans protection,
en régime permanent, il vaut:
0,05α
Fts =
R + 0,17
Equation 2. 1 - Le facteur solaire

où:

α - coefficient d'absorption de la surface extérieure de la paroi

R - résistance de la paroi, en m².°C/W

Ceci étant, une analyse plus approfondie peut être effectuée, par simulation, pour
vérifier si les couleurs en jeu méritent un sous-groupe ou non.

2.3.3.3 Le rôle de l'inertie

A propos de l'inertie thermique d'un local, on sait qu'elle tend à réduire les variations de
température entre le jour et la nuit. Cependant celles-ci étant très faibles en climat tropical
humide, le rôle de l'inertie sera limité, voire nuisible. Une forte ou assez forte inertie peut être
recommandée dans des locaux occupés uniquement de jour. Pour ceux occupés de nuit, une
très faible inertie est préférable, l'ambiance échappant à l'arrivée de la chaleur diurne.

Les variantes privilégiées par l'étude couverture sont ensuite simulées selon l'inertie et
les résultats sont réunis selon la variation de notes d'inconfort. Une analyse de ces résultats
nous permet de classer, voire de rassembler les variantes selon le groupe (ou sous-groupe)
principal.

Le dernier pas consiste à combiner les résultats (s'ils sont significatifs) de l'étude
couleur, avec ceux de l'inertie (même commentaire) de façon à générer soit 2 groupes
indépendants, soit un seul groupe inertie+couleur, représenté par le matériau lui même, dans
ses dimensions.

Les notes affichées représentent les écarts rencontrés dans les dhinc de chaque variante
choisie par rapport à ceux du cas de référence. Ainsi l'icône qui représente le mur du projet de
base (et les variantes d'égale influence) apparaît avec une note 0.

Au niveau de la représentation des icônes, la procédure est un peu modifiée pour le


traitement des murs car:

- il y a moins d'informations à faire passer;

- il s'agit d'afficher non des notes globales mais les écarts par rapport aux notes du
groupe principal;

20pour les parois horizontales le Fts vaut: 0,06α/(R+0,22)


La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 62

On a deux possibilités à considérer concernant la couleur: soit elle ne joue pas un rôle
important et donc elle ne figure pas dans le tableau, soit la variation de couleur est importante
et c'est la valeur du coefficient d'absorption qu'on affiche.

Pour l'inertie et la conductivité (qui ont lieu dans la même zone de la parois), on adapte
une représentation architecturale du le matériau utilisé, le choix le plus évident pour le
concepteur.

Ces écarts, traduits en images nous donnent des icônes comme ceux-ci:
Légende:
0,3
-1
- parpaings 10 cm, revêtement clair (α =
0,7
0,3)
0

0,7 -1 - parpaings 10 cm, revêtement sombre (α =


0,7)
0,3 0
- parpaings 20 cm, revêtement sombre (α =
0,3 0,7)
+1
0,9
+2 - brique creuse 10 cm, revêtement clair (α
= 0,3)
Les murs

- brique creuse 20 cm, revêtement clair (α


= 0,3)

- brique creuse 20 cm, revêtement noir (α


=0,9)
Figure 2. 16 - Des icônes pour le groupe murs.

2.3.4 Le groupe du vitrage ou l'enveloppe transparente

Ce groupe peut exprimer deux concepts différents: celui d'un mur vitré, comme pour
l'architecture dite "internationale" ou, dans les cas plus ordinaires la variation de l'espace vitré
utilisé dans le bâtiment.

Dans le premier cas, l'étude remplace celle du groupe du mur extérieur et doit être
analysée comme tel, les éléments d'analyse étant ceux du coefficient de transmission et de
conductivité, ceci en plus des éléments du cadre (aluminium, acier, bois, rien...)

L'analyse préalable devra déterminer avec précision dans le cas d'un local à l'étage ou
sur un seul niveau, lequel des groupes deviendra le groupe principal, vu l'importance des
apports par les parois par rapport à celle de la couverture.

Il ne faut pas confondre l'enveloppe transparente avec l'espace d'ouverture. En général


on trouve des limites de conception pour les baies vitrées surtout dans l'habitat individuel, à
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 63

cause des aspects de sécurité et de privacité. Les grandes baies vitrées sont rencontrées plutôt
dans les immeubles du tertiaire, où la hauteur permet la maîtrise des aspects mentionnés.

En fait la surface des baies se décompose en surface vitrée et surface perméable à l'air,
l'ouverture proprement dite. Il faudrait bien séparer le "mur" vitré, de la surface percée du
bâtiment. Le premier correspond effectivement à un mur, constitué de verre, représenté parfois
par la partie vitrée de la baie qui ne s'ouvre pas entièrement à l'extérieur et qui peut représenter
50% de l'ouverture (p. ex. la fenêtre coulissante). On rentre ici dans la conception de la fenêtre,
ce qui conduit à un dilemme. Doit-on descendre à ce niveau de détail, quand on sait que
l'architecte n'y pense pas encore? En outre, la surface effectivement vitrée d'une fenêtre pourra
varier, selon l'habitude de l'usager, ce qui nous échappe.

Pour essayer de résoudre les difficultés, la procédure suit celle des groupes auxiliaires
précédents. Le but étant de produire des écarts, on fait une analyse préalable sur la plage des
cas rencontrés - pourcentage d'occupation, type de matériau employé, et occultation utilisée.

En ce qui concerne le pourcentage de vitrage par rapport aux surfaces des façades, on a
pris le parti de reconstituer des pourcentages utilisés et, à moins de rencontrer sur le terrain des
aberrations, de ne pas la faire varier. Si cela s'avère nécessaire, on ne travaillera qu'avec des
pourcentages types de vitrage, par ex: 10%, 50% et 80% du bâtiment (ou des façades
extérieures - le maximum, si on pense aux ouvertures nécessaires). Pour représenter la
situation, on utilise un pourcentage de surface vitrée par rapport à la surface exposée totale. Si
l'on travaille sur des ambiances non-climatisées, on néglige les effets de cadre.

Le type de vitrage concerne le matériau utilisé et sa mise en place. Il est décrit par ses
valeurs de conduction, réflexion et surtout de transmission selon la longueur d'onde. La
fonction de tous les verres de fenêtre est de laisser passer la lumière du jour à l'intérieur des
bâtiments, en attendant (et pendant) le moment de jouer le rôle de parapluie où d'isolant contre
le vent, le bruit, la poussière et des températures indésirables. La transparence désirée implique
cependant une transmission de la chaleur dans un "sens unique"21. Pour y résoudre, les
fabricants sortent des produits chaque jour, depuis le traitement de surface jusqu'à des vitres où
les caractéristiques du verre sont modifiées pour une moindre absorption de la partie
infrarouge du spectre solaire. Dans le domaine du bâtiment standard en climat tropical, on
observe un usage très répandu du verre dit absorbant clair. L'emploi du double vitrage, ou des
verres gris ou réfléchissants, est réservé aux bâtiments climatisés de haute gamme, dont
l'architecture sort de la présente étude.

Les systèmes d'occultation de vitrages pris en compte ici sont ceux dégagés de l'étude
du chapitre 2.3.3.1 parce qu'appliqués uniquement sur les fenêtres. Ils peuvent présenter
d'innombrables formes architecturales et peuvent être employés soit à l'extérieur, soit à
l'intérieur ou même, dans le cas du double vitrage, entre deux vitres.

Les systèmes intérieurs comprennent les stores vénitiens, les stores à enroulement, les
rideaux. A l'extérieur, on trouve des stores, les claustras et les pare-soleil et jusqu'aux claies
recouvertes de plantes grimpantes. Même s'ils jouent différemment sur la réduction des apports

21on parle ici d'effet de serre, où le verre arrive à provoquer une élévation des températures intérieures bien
supérieur à celle que provoquerait la pénétration du rayonnement solaire par des fenêtres ouvertes, même en
tenant compte des effets dela ventilation. Ceci est du à la transmission selective du rayonnement par le verre.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 64

de chaleur, ces différents systèmes peuvent être rassemblés par la réduction apportée du
facteur solaire de protection du vitrage (Fv), comme dans le tableau ci-après:

TYPE DE PROTECTION Fv
store extérieur venetien blanc 0,15
store extérieur canevas 0,25
caillebotis 0,25
store intérieur venetien blanc 0,45
rideau intérieur clair 0,40
arbre peu dense* 0,55
arbre dense* 0,25
ailettes verticales extérieures fixes 0,30
ailettes verticales extérieures mobiles 0,15
vitrage athermique vert ou bronze 0,60
vitrage réflecteur 0,50
vitrage nu 0,85
ouverture non protégée 1
* - les valeurs pour les arbres ont été retenues ici pour illustrer le cas de claies.
Tableau 2. 2 - Facteur solaire de protection d'après[JB62]in[NM84]

Dans la méthode de création des icônes de ce groupe, on réunit l'étude des types et de
l'occultation dans l'expression du flux traversant par rayonnement le vitrage22. Le but est de
diminuer le nombre de simulations en trouvant un élément de synthèse de ces influences. Pour
cela on prend l'expression du flux total traversant un vitrage. Ici, on a pris celle de Casamo-
Clim :

φ = {α 1( n) . I + α 2( n ) . D}. Fv . S . rt
où:
α1(n): coefficient de transmission du rayonnement direct
n: nombre de vitre (1 ou 2)
I: rayonnement solaire direct incident
α2(n): coefficient de transmission du rayonnement diffus
D: rayonnement solaire diffuse
Fv: Facteur solaire de protection (entre 0 et 1)
S: surface de l'ouverture (m²)

22le cas de l'ombre portante sur un vitrage, outre la réduction des valeurs de rayonnement reçus, conduit à une
réduction, voire d'une annulation du flux transmis à l'intérieur et réfléchi après sur les surfaces internes des
murs. Même si les flux directs et diffus sont considérés par une bonne partie des logiciels de simulation comme
isotropes, ils existent et sont calculés à partir du flux rentrant par le vitrage.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 65

rt: coefficient de menuiserie en tableau

Equation 2. 2 - Formule du flux total traversant un vitrage.

Par cette formule on observe que les coefficients de transmission du rayonnement


constituent la bonne cible. Il s'agit de donnés d'entrée pouvant être modifiés aisément.

Ainsi, on réunit les cas inventoriés, et on groupe ceux présentant les mêmes valeurs de
φ. Le pas suivant est la simulation du cas de référence, en modifiant les valeurs de α1(n) jusqu'à
retrouver un α1(n) équivalent. Ce nouveau coefficient doit nous donner le même résultat sur un
cas standard que le vitrage considéré.

Des simulations et des vérifications des écarts par rapport aux groupes (et sous-
groupes) sont réalisées, le nombre et types de vitrages sont choisis et les icônes sont exprimés
comme dans la figure suivante:
Légende:
10 → 100% - pourcentage de vitrage
simple, double - type de vitrage
Fv - facteur solaire de protection

Figure 2. 17 - Des icônes pour le groupe vitrage.

2.3.5 Le groupe de la perméabilité ou les ouvertures

Une fois les principaux icônes de l'enveloppe choisis, et le rôle des murs extérieurs
étudiés, on fait passer les icônes choisis au crible de la variation de débit d'air.

Le débit d'air est décidé pour une part par le concepteur et pour une part par l'usager.
Au niveau de la conception initiale, le rôle de l'usager étant non-maîtrisable, reste à analyser
celui de l'architecte.

Un débit d'air a lieu par différence de pression. En conception architecturale ceci se


traduit par des ouvertures, par leur position par rapport au vent dominant et par la position et
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 66

la taille efficace de l'ouverture. Ensuite, il faut une bonne conception interne, pour préserver les
acquis. Il s'agit d'étudier la ventilation traversante, c'est à dire, d'assurer la perméabilité du
bâtiment (ou de l'ambiance).

Ainsi, on étudie la perméabilité en ayant pour but de définir un potentiel maximal de


ventilation permanente, qui peut n'être jamais atteint. On simule d'abord les projets choisis avec
des variations raisonnables de la variante de départ, avec un débit minimal 1 vol/h, pour une
perméabilité minimale. On choisit un débit moyen (d'après une perméabilité standard des
façades opposées) et un débit maximal, théorique, tel que la vitesse de l'air reste inférieure à
1,5 m/s à l'intérieur.

Comme la morphologie architecturale des fenêtres (et des autres moyens de créer un
courant d'air) n'a pas un rapport simple avec le débit créé, on est obligé d'utiliser le débit lui
même comme icône, et de fournir en annexe à l'utilisateur une formule simplifiée de calcul du
débit selon les surfaces d'entrée et de sortie.

Le calcul du rapport volume /vitesse de l'air intérieur peut se faire comme suit:

Surface de sortie
débit
vitesse intérieure =
surface moyenne de perméabilité

Surfaces d'entrée

où:
1/surface moyenne de perméabilité2 = 1/∑2 surfaceeffective d'entrée +1/ ∑2 surfaceeffective de sortie

Figure 2. 18 - Formule simplifiée de transformation vitesse d'air intérieure/ débit d'air.

De cette façon la représentation des icônes du groupe perméabilité se fera comme dans
la figure suivante:

1 vol/h 0

35 vol/h -16

120 vol/h -23

PERMEABILITE

Figure 2. 19 - Le groupe de la perméabilité pour le tableau de bord.


La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 67

2.4 Inclusion d'un nouvel objet - le composant végétal

La méthode d'analyse utilisée dans le tableau de bord permet à chaque ensemble de


phénomènes physiques significatif en climatisation passive d'être représenté dans la phase
d'esquisse, par les objets ou ensemble architecturaux concernés. On étudie les phénomènes, on
sépare ceux qui sont importants pour les décisions prises dans cette phase-là et ensuite, on
établit les modèles correspondants. Il s'agit, en réalité, de réunir et d'interpréter des plages de
performances non par groupe physique, mais par usage.

Notre idée est de présenter maintenant une modélisation d'un objet peu connu - le
végétal - et de montrer comment on arrive à une représentation dans le tableau de bord. Nous
avons choisi d'étudier la végétation comme objet architectural lorsqu'elle est vivante et
représente la dernière couche externe d'un bâtiment

Les valeurs nous démontrent qu'une démarche scientifique se justifie, non seulement de
la part des architectes mais aussi de la part des tous ceux que produisent et veulent maîtriser
l'énergie et le milieu naturel.

2.4.1 Pourquoi étudier l'objet "composant végétal"?

Le climat influe sur le bâtiment de deux façons:

- de l'intérieur, puisque le rayonnement solaire pénètre par les ouvertures et se


transforme en chaleur sur les surfaces internes;

- de l'extérieur, par le biais de deux phénomènes simultanés, l'action de la


température de l'air et celle du rayonnement solaire incident.

Une préanalyse dans ce cadre, montre que l'usage (millénaire) de la végétation semble
être particulièrement avantageux:

1) car elle intervient favorablement dans le bilan des échanges thermiques et


gazeux;

2) parce qu'elle a un bas coût d'implantation et d'entretien (voire inexistant),

3) par sa croissance rapide (surtout en climat tropical),

4) par sa capacité sélective d'utilisation,

5) par son auto-régénération,

6) et enfin grâce à ses apparentes excellentes qualités thermiques; auxquelles on


pourrait ajouter ses aspects bioclimatiques (environnementaux) associés.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 68

On illustre cette argumentation avec un tableau, issu des recherches de Van Straaten
[JD89] sur le sujet:
Tint Tint. avec
Climat Inertie Orientation Saison Text standard couverture végétale
forte Equateur l'été 21-31 19-25 19-24
l'hiver 7-18 15-22 15-22
Equateur l'été 21-31 18-33 18-28
chaud sec faible l'hiver 7-18 10-30 12-27
Ouest l'été 21-31 17-34 18-30
forte Ouest l'été 21-31 19-26 19-25
l'hiver 7-18 15-21 15-20
Equateur l'été 17-26 18-24 18-24
Méditerranéen. forte l'hiver 10-17 14-19 15-19
Ouest l'été 17-26 18-27 18-25
l'hiver 10-17 10-17 15-19
Equateur l'été 22-32 19-26 19-24
chaud humide. forte l'hiver 12-25 17-22 17-22
Ouest l'été 22-32 19-26 19-25
l'hiver 12-25 17-22 17-21
Tableau 2. 3 - L'effet de la couverture végétale sur les murs extérieurs vers la
température interieure (Source: Van Straaten in J. Dodd[JD89])

Le tableau réunit le produit de quelques expériences faites par Van Straaten avec des
couvertures végétales sur des murs extérieurs dans des climats chauds, pour des saisons et des
inerties de construction diverses. Les chiffres en gras soulignent les résultats qui présentent des
écarts importants par rapport à la température de l'air intérieur sans l'usage du végétal.

On remarque dans les chiffres la diminution des températures maximales en été et hiver,
avec parfois même l'accroissement des températures minimales pour les périodes d'hiver, et une
réduction de la variation de température pour les constructions de faible inertie, ce qui cadre
parfaitement avec les objectifs théoriques de la climatisation passive [NB86] comme on
l'observe dans le schéma ci-après:
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 69

EFFICACITE TYPIQUE

CLIMATISATION PASSIVE IMPACT TECHNICO-ECONOMIQUE

REFROIDISSEMENT IMPACT SUR ENVIRONNEMENT

EVAPORATION REFROID. PROTECTION VENTILATION REFROID. MIGRATION ...


RADIATIVE THERMIQUE VERS LE SOL

EVAPOTRANSPIRATION

HORS
VEGETATION
DU BATIMENT
SUR L'ENVELOPPE
DU BATIMENT

Figure 2. 20 Les rôles de la végétation dans les principes et techniques de la climatisation


passive.

Globalement, on peut envisager la végétation en groupes de représentation:

1)- la végétation restant à l'extérieur du bâtiment, mais l'influençant;

2)- ou bien la végétation ayant prise sur le bâtiment, intervenant comme sa


dernière couche.

Figure 2. 21 - Les usages de la végétation


La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 70

En conséquence, on présente ci-dessous une esquisse de ce que pourrait être le groupe


"végétation" au grand complet dans un tableau de bord, selon son éloignement du bâtiment:

1er groupe : la végétation dans le microclimat

e
2 groupe: le végétal associé
a t

> 3e groupe: le végétal composant

Figure 2. 22 - Les objets architecturaux "végétation", groupés selon leur type


d'influence sur le bâtiment

Chacun de ces modes d'utilisation influence le bâtiment d'une façon particulière:

- le premier groupe modifie surtout le vent sur le projet,

- le deuxième agit sur le rayonnement attendu aux environs (et donc aussi sur la
température extérieure),

- dans le troisième groupe la végétation semble jouer sur les propriétés optiques
de la surface traitée toute comme sur les coefficients convectifs superficiels.

Ici on s'occupera de l'étude du végétal en tant que composant végétal (le 3e groupe de
la Figure 2.22).

2.4.2 Démarche générale de la modelisation - le végétal comme écran.

L'inclusion d'un matériau de construction dans la conception architecturale fait appel à


la connaissance de certaines caractéristiques physiques. Ces caractéristiques rentrent dans des
équations d'échanges thermiques bien connues. De plus, ces caractéristiques doivent être des
quantités plus au moins équivalentes à celles obtenues pour les situations et épaisseurs les plus
ordinaires rencontrées. Pour les matériaux dits "stables", ce résultat est obtenu par le biais de
mesures et de corrélations.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 71

Pour un végétal, à cause de la géométrie interne complexe et de sa constitution


variable, cela ne va pas de soi.

Comme on l'a déjà indiqué, l'étude se référera ici au 3e groupe (végétal composant) de
la figure 2.22. Pour cette modélisation thermique simplifiée des effets d'un écran végétal sur
un bâtiment, deux types de recherche sont nécessaires:

- la connaissance et l'interprétation des principaux phénomènes dans les végétaux, de


façon à aboutir à des propriétés (caractéristiques physiques) utilisables dans une représentation
"standard" d'un matériau, comme on l'a fait dans en 2.4.2;

- l'analyse du rôle de la géométrie du végétal vis-à-vis du bâtiment.

Un modèle simplifié, fiable, représentatif des éléments végétaux dans l'optique de la


présente thèse ne pourrait être obtenu qu'après des études expérimentales, à cause de
l'importance des incertitudes. Cependant, une analyse thermique simplifiée alimentée par la
recherche bibliographique (annexe 11) va nous permettre d'établir avec une certaine rigueur les
groupes de phénomènes significatifs, pour le niveau de précision attendu dans la phase de
conception considérée. sur la performance de surfaces végétales et la connaissance (au niveau
d'une représentation "standard" d'un écran végétal) des principaux phénomènes thermiques
concernés

Dans le modèle pour ce travail, on a pu déjà résumer l'élément végétal, compte tenu de
la latitude considérée et à lueur de tout ce qui a été décrit dans l'annexe 11, comme un
matériau inerte, en négligeant une éventuelle conductivité, des éventuels échanges convectifs
intérieurs et prenant les valeurs de 0,9 pour l'emissivité et 0,45 pour l'absorption solaire

2.4.2.1 La modélisation simplifiée

Analysons le schéma suivant:

Figure 2. 23 - La couverture végétale sur un bâtiment


La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 72

On peut admettre que l'écran végétal joue surtout un rôle d'écran interactif avec le
bâtiment.

bâtiment
Figure 2. 24 - La couverture végétale sur un bâtiment - interprétation schématique

En le considérant comme homogène dans le sens horizontal, on représentera les


échanges thermiques comme ceci:

T I
τ ciel
l'ensemble végétal
T
ext = l'écran e(T )

h
ce αee ε ee

T
h ε ei ext
ce

h αe εe
surface(Ts ) ce
bâtiment
Cas standard εi

Figure 2. 25 - Interprétation thermique possible de la Figure 2.24

Ce modèle a le principe suivant :

La température d’équilibre de la surface extérieure du bâtiment (Ts) pour des


conditions climatiques données se déduit de la conservation des flux en régime permanent;
dans le cas où le local n’est pas climatisé, la température de l’air du local se déduit de
l’équilibre des flux par la surface avec les autres flux, les coefficients d’échange par la surface
du mur étant différents selon que les flux de chaleur sont descendants (jour) et ascendants
(nuit).
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 73

On définit τ comme le pourcentage de transmission. Le pourcentage approcherait 0 %


pour les situations où la couche serait trop épaisse.

2.4.2.2 Deux cas limites.

Supposons d'abord une couche épaisse (τ=0).

Cinq flux seulement interviennent, en considérant que l'on connaît la température


intérieure du local Tint:

φ1
α ε Técran=Te
ee ee
εei φ3
T φ2
ext φ4 Tsurface=T Tsurface=Ts
αe ε e s
εi φ1
φ5
φ4 φ3
Tint φ5 T
Tint ext
φ2

Figure 2. 26 - Les deux usages possibles de la végétation comme composant et la


nomenclature des principaux flux thermiques en jeu.

On a:

φ 1 = α ee I − σε ee (Te4 − Tciel
4 ) − h (T − T )
ce e ext (échanges avec l'extérieur)

1
φ 2 = σr1 (Te4 − Ts4 ) où r1 = (échange radiatif entre feuilles et bâtiment)
1 1
+ −1
ε ei εe

φ 3 = hce (Te − Text ) (hypothèse d'un coefficient convectif unique et d'un vent suffisant)
φ 4 = hce (Ts − Text )
(idem)
φ 5 = hi (Ts − Tint )
(hypothèse du comble peu inerte sur ambiance climatisée)

Ces flux sont rassemblés dans le système suivant :

φ1 = φ2 +φ3
φ =φ + φ
2 4 5
On obtient Ts et Te par résolution analytique ou numérique. Pour une résolution
simplifiée sur tableur on a introduit un coefficient de linéarisation hre dans les équations de flux
1, 2 et 5, hypothèse compatible avec les climats étudiés (voir développement en annexe 9).
Cette opération nous a amené aux équations modifiées suivantes:

φ1 = αeI − h reεe( T t − T ciel) − h ce( T t − T ext)


La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 74

φ2 = h rer ( T t − T p)
où hre vaut 6,63 W/m2 °C.

Pour le cas illustré par la figure ci-dessous le calcul se modifie:

T
ext φ1

T =T
αε toit t

ε
φ5
T
int

Figure 2. 27 - Le cas du taux de transmission τ = 1

En l’absence du comble, les équations de flux s'écrivent

φ1 = φ5

Et les équations de base sont:

φ1 =αe I − σεe (T 4t − T 4ciel ) − h ce(T t − T ext)


avec
φ 5 =hi(Tt - Tint)

2.4.2.3 Cas général

Le cas général considéré prevoit l'existence d'une transmission (τ ≠ 0) du rayonnement


par l'écran végétal sur la toiture du bâtiment:
φ1
τ
α ε T T
ee ee écran = e
ε ei φ3
T φ2
ext φ4 T surface = T
αe ε e s
εi
φ5

Tint

Figure 2. 28 - L'inclusion du taux de transmission τ dans le schéma de la figure 2.26.


La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 75

Sur une partie du toit (1-τ) on a les mêmes équations que dans le premier cas limite:

φ1 = φ2 + φ3
φ2 = φ4 + φ5

et

φ 1 = α ee I − σε ee (Te4 − Tciel
4 ) − h (T − T )
ce e ext
1
φ 2 = σr1 (Te4 − Ts4 ) où r1 =
1 1
+ −1
ε ei εe

φ 3 = hce (Te − Text )


φ 4 = hce (Ts − Text )
φ 5 = hi (Ts − Tint )

Dans l'autre partie du toit (τ), on est dans le second cas limite:

φ1 = α e I − hce (Te − Text ) − ε e hre (Te − Tciel )

Les deux flux se mettent sous la forme

φ 1 = τα e I − hce (Ts − Text )−τε ehre (Ts − Tciel )−(1−τ )r1hre (Ts − Te )

r1hre (Ts − Te )+α ee I =2hce (Ts − Text )+ε eehre (Te − Tciel )
En résolvant, on retrouve la forme du cas le plus simple (cas limite n° 2) où le flux 1
modifié s'écrit sous la forme:
 
 γε ee hre 
 α ee   hce 
φ 1m = τα e + (1 − τ ) r1hre . I −  hce + 2 (1 − τ ) r1hre .( Ts − Text ) − τε e + . hre ( Ts − Tciel )
 D   D   D 
 

soit:
φ 1m = α eq . I − hec eq .(Ts − Text ) − ε eq .hre (Ts − Tciel )

où: D = 2 hce + hre ε ee + rhre .

Le système aboutit ainsi à des nouveaux coefficients équivalents αeq, hceeq et εeq, qui
traduisent les valeurs du matériau "écran végétal" pour un mur extérieur. (cf. exemple de
tableur en annexe 10).

Pour un mur standard avec une couche végétale de 50% d'opacité (valeurs optiques α
et ε égales à 0,9 et coefficients hce de convection naturelle standards du CSTB[CS77], voir
détail en annexe 8, ces coefficients équivalents ont comme valeurs:

αeq = 0,23; εeq = 0,30 et hec eq= 18,6


La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 76

2.4.2.4 Extension de la méthode au cas de locaux non-climatisés

Pour les scénarios non-climatisés, cas de reférence du tableau de bord (voir chapitre 2)
on ajoute au système d'équations utilisé dans chaque cas précèdent au moins deux autres
équations statiques, qui correspondent aux autres échanges effectués avec l'extérieur. Pour cela
il faut utiliser des hypothèses sur le bâtiment et son renouvellement d'air.

φ1
T T
α, ε écran= e
ε φ3
T φ2
ext φ4 Tsurface=Ts
ε
ε φ5
φ6
T
Tint ext
φ7

Figure 2. 29 - le schéma pour les cas non-climatisés

Les nouvelles équations ajoutées aux systèmes peuvent par exemple, correspondre aux
flux 6 (dû au débit d'air) et 7 (dû à la transmission linéique et surfacique du bâtiment) calculés
en régime permanent:

φ5=φ 6+φ7

φ6= hair ( Tint - Text) et φ7= hmur ( Tint - Text)

dans lequel on écrit:

0,34 * débit(vol / h) * volume bâtiment (car on raisonne toujours ici en m²)


h air =
surface du bâtiment
perimètre* k lineique (1, 75) + surface murs * k mur (4, 0)
h mur =
surface bâtiment

Ces valeurs entraînent des coefficients qui correspondent à des situations typiques de
pays chauds et ne peuvent pas remettre en cause le classement des solutions.

Le système linéaire se résoud donc aussi dans ce cas.


La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 77

2.4.2.5 Conclusion générale de la modélisation.

Que le bâtiment soit modélisé en régime variable ou en régime permanent, qu'il


comporte un comble ou non, la réduction faite en 2.4.2.1 de l'ensemble toit extérieur + couche
végétale à des coefficients équivalents reste vraie à chaque instant. Elle permet de faire traiter à
un logiciel de régime variable type Casamo-Clim les échanges dus à la végétation.
Dans le modèle pour notre travail, on peut aussi considérer l'élément végétal, comme
un matériau inerte équivalent, en négligeant une éventuelle conductivité, des éventuels
échanges convectifs intérieurs et en prenant les valeurs de 0,9 pour l'emissivité et 0,45 pour
l'absorption solaire.
2.4.2.6 Le test de la méthode.

La validation d'un modèle simplifié est une étude rigoureuse qui oblige à la
comparaison soit avec des données expérimentales, soit avec des logiciels plus performants. En
l'absence de cette possibilité de validation, on propose de vérifier l'ordre de grandeur des écarts
obtenus par l'utilisation de ce matériau équivalent lors de simulations réalisées au moyen du
modèle. Il s'agit donc plutôt d'une étude de sensibilité. Il convient de remarquer ici que
l'influence d'un seul paramètre offre toujours des résultats apparemment "négligeables" par
rapport à la température moyenne résultant de la simulation d'un bâtiment entier.

En ce qui concerne le modèle simplifié de géométrie de l'écran, l'essai a été fait à Rio de
Janeiro (Brésil), par une journée représentative de son été (le mois de février). La simulation a
été faite par rapport aux tôles d’acier (utilisées comme éléments de toiture).

Ensuite, des modifications sur les équations du chapitre 2.4.2 sont proposées pour les
adapter à l'usage par le logiciel de simulation du tableau de bord.

Le cas de base choisi a été un bâtiment quelconque, climatisé, dont la toiture est
constituée d'une couverture en acier, appelée couverture sèche. Dans le but de bien cerner les
écarts de performance, on n'a utilisé l'écran végétal que sur la toiture et on a donc écarté les
effets de rayonnement sur les murs verticaux en supposant (ce qui n'est pas vraiment le cas)
que les auvents suffisaient à éliminer les gains par les parois verticales.

Les systèmes décrits sont résolus dans le but de fournir des réponses quant au niveau
d'inconfort ressenti par l'usager et des éventuels besoins énergétiques de climatisation. Une
température à l'intérieur de 20°C toute la journée se combine avec la température de la toiture
et la résultante est analysée dans le tableau qui suit.

On présentera le résultat obtenu sur la température intérieure telle qu’elle est ressentie
par l'utilisateur (température résultante et dh d'inconfort) en "oubliant" le rôle de l’humidité.
Les consommations d'énergie électrique pour la climatisation ont été calculées pour la
température de 20°C, pour la maîtrise des gains par la surface traitée (la toiture) et ils sont
présentés sous forme de flux par m2 de toiture et en total journalier. La traduction du tout est
affichée en francs.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 78

Le figure et le tableau ci-après présentent les résultats obtenus par simulation pour
l'utilisation de l'écran végétal sur une toiture, pour un jour typique d'été, à Rio.
Tresambienteavec
l'écranvégétal

63 Ttoit ombrépar
58 l'écranvégétal
53 Textérieure
48
Ttoit std
43
°C
38 Tres. std
33 seuil
28 deconfort
23
18
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24

heures
Figure 2. 30 - Utilisation de l'écran végétal sur la toiture pendant une journée d'été, à
Rio.

Rio de Janeiro - journée typique d'été


Température extérieure min et max : 22.3°C et 29.2°C
Scénarios étudiés avec sans écart
l'écran l'écran
Confort
Tres max:(°C) 23,8 30,6 6,8
Tres moyenne(°C): 21,7 23,6 1,9
dh d'inconfort journalier de l'ambiance 0 15.1 15,1
Toit
Ttoit moyenne(°C): 26,7 34.4 7,7
Ttoit max(°C): 35,1 62.2 27,2
Flux par la toiture
flux max (W/m² surface) 89 249 160
total flux journalier (Wh/m²surface) 949 2037 1 088
Prix de la climatisation due à la toiture
prix total journalier (vente)/m² surface23 0,57 F 1,22 F 0,7 F

Tableau 2. 4 - L'effet de l'écran- végétal sur la toiture et ses consequences

On constate une reduction significative des temperatures maximales atteintes, celles qui
à la fois nuisent à l'ambiance climatique, et poussent l'usager vers une climatisation artificielle
pas toujours indispensable.

230,6FFHT/kWh, valeurs EDF.


La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 79

C'est peut être irréel... On ne recouvre pas facilement des toitures entières et ici on n'a
voulu étudier que les apports provenant de la surface en question. Les apports admis par les
murs abaisseraient les températures resultantes, mais pas l'importance des écarts.

D'ailleurs c'est là une justification du choix du cas climatisé (d'ailleurs très réel dans ce
climat humide): toutes les valeurs qui concernent le toit sont beaucoup moins sujettes aux
autres influences quand on climatise. Les écarts rencontrés sont respectables et, dans un calcul
sur une saison d'été de 90 jours/an, les chiffres des économies de flux deviennent vraiment
attractifs.
Si l'on analyse également la performance de la couverture végétale au fur et à mesure
de son développement naturel on observe des écarts significatifs à partir déjà de 20% de toiture
couverte et ceci même pour une maille végétale plus ouverte (τ = 0,84):

Bâtiment sans comble, toiture végétale à 16% d'opacité (τ = 0,84)


Pourcentage d'utilisation(beta) 0% 20% 50% 100%
alpha ext 0,90 0,56 0,56 0,56
epsilon ext 0,90 0,91 0,91 0,91
epsilon int 0,90 0,91 0,91 0,91
Tres max (°C): 30,5 30,3 29,9 29,2
Tres moyenne (°C): 23,6 23,5 23,4 23,2
dh d'inconfort journalier: 15,1 13,6 11,5 7,8

Tableau 2. 5 - L'effet de l'écran- végétal sur la toiture et ses consequences

Côté confort, en acceptant 27°C comme température de seuil de confort (Givoni), nous
présentons les résultats sous forme de températures résultantes maximales et moyennes et sous
forme de degrés-heures d'inconfort journalier, à l'intérieur de l'ambiance, pour le jour
représentatif étudié. Ces résultats sont importants pour deux raisons: d'abord parce qu'ils
montrent l'inconfort ressenti et deuxièmement, parce que c'est lui qui peut conduire à une
consommation superflue de climatisation. Comme ce que l’usager paye c’est l’inconfort, ce
que l’on cherche à travers l’optimisation des produits c’est à lui éviter d’avoir à installer une
climatisation, ou à en minimiser le temps d'utilisation et la puissance

On observe également des écarts semblables à ceux rapportés par la bibliographie (voir
comme exemple le tableau 2.3), ce qui nous a permis de croire à la pertinence relative du
modèle et à l'opportunité d'une telle utilisation du végétal dans le domaine de la climatisation
passive..

En revenant donc au but de la recherche - démarrer une évaluation des performances de


la végétation dans ses différentes modes d'utilisation, les valeurs nous démontrent qu'une
démarche scientifique se justifie, non seulement de la part des architectes mais aussi de la part
des tous ceux qui produisent et veulent maîtriser l'énergie et le milieu naturel.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 80

2.5 La présentation du tableau de bord: la version papier et l'extension


informatisée.

On cherche dans tout tableau de bord à proposer un rapport entre les choix
architecturaux disponibles pendant la phase d'esquisse et la plage des conséquences thermiques
et aérauliques (voire lumineuses et acoustiques) constituant le résultat final probable. Ces choix
sont réunis selon la hiérarchie architecturale locale et la hiérarchie thermique pour le confort
d'été. La transposition de l'influence de tous les objets architecturaux du tableau de bord a été
faite à la même échelle, sous forme linéaire. Des colonnes d'icônes représentent les principaux
objets de la conception architecturale comptant pour la performance thermique d'un bâtiment.

Ces valeurs - dans la version papier - apportent une contribution à la note globale N
(obtenue par addition des scores de la phase d'esquisse) et permettent la comparaison à la
valeur idéale du tableau.

Dans une version informatique (sous tableur), de meilleurs calculs seraient faits
automatiquement et permettraient l'identification des choix d'esquisse les plus sensibles à la
thermique comme aux autres disciplines (acoustique, sécurité, etc.) et donc susceptibles
d'émettre des messages d'alerte.

Introduction
d'un attibut (λ, κ, φ)
particulier

note globale = N
n = note par defaut
Lecture

normale
5 + + ... + =26
Verification de coherence avec le modèle
( valeur hors limite ou pas)
Identification des adresses concernées
Remplacement des attributs standards
Reéxecution des formules
Affichage du nouveau score

Figure 2. 31 - Schéma alternatif de précision de choix de projet (dans une version


informatisée)

Dans un premier temps, l'utilisateur pourra toujours se servir d'une version papier, sur
carton, illustrée par la figure 1.14. Le tableau ayant été structuré en chapitres, l'utilisateur peut
obtenir, par simple lecture la position de son choix dans l'ensemble des choix possibles, ou
obtenir des sous-totaux et les comparer avec la note globale idéale affichée en haut.

Le deuxième niveau de lecture, avec la même présentation, mais sur tableur (disons
Excel de Microsoft), est prévu pour les cas où l'utilisateur possède déjà quelques certitudes de
plus sur son projet. Il pourra alors soit accéder à certains icônes et modifier, grâce à des
options qui lui seront offertes, les valeurs sensibles aux connaissances acquises; soit changer
d'icône, dans une liste qui défile sous ses yeux. Dans les deux cas, le tableur effectuera en
chaîne les différents changements, en remplaçant les chiffres utilisés par défaut, et en affichant
alors les nouvelles notes partielles et la nouvelle note globale, plus proche de la réalité.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 81

Dans certains cas, des messages d'alarme le préviendront d'un éventuel conflit avec des
axiomes standards d'autres domaines (éclairage, acoustique, dégâts provoqués par l'excès
d'humidité, etc.).

En résumé, à titre d'exemple, la représentation physique d'une colonne COUVERTURE


dans le tableau de bord dans un Cadre théorique pourrait être réalisée comme suit:

1e niveau de "lecture"
2e niveau de "lecture" :

l'utilisateur posséde
quelques données en plus,
il a donc accés à un tableur
qui lui donnera des réponses

plus précises.

Niveau "caché"
du tableau de bord:
listage et programmation
des modèles employées
pour les deux situations,
résultats physiques associés
à chaque réponse offerte
V

Figure 2. 32 - Une décomposition possible du tableau de bord version informatisée pour


l'icône comble.

Sous la forme où le tableau de bord se présente aujourd'hui, il y a la préoccupation


d'une description pratique des icônes. L'idée est de permettre un calcul (et un re-calcul) aussi
vite que possible.

Ainsi, on a les icônes les plus importants (ceux du groupe principal) en haut, décrits
avec des légendes standardisées et réunis, si nécessaire, en sous-groupes. Les autres groupes
auxiliaires affichent des notes d'écart, correspondant à leur performance à l'intérieur du groupe
principal et sont visualisés plus en bas.

Tout en haut de cet ensemble, apparaissent des notes correspondant à la situation


extérieure. Il s'agit de:

1) la valeur des degrés-heures réalisés effectivement (obtenus par simulation);

2) la valeur idéale, fictive.

Ensuite les groupes apparaissent:


La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 82

- le groupe principal, la couverture, qui contient les degrés-heures totaux des


variantes significatives.

- les groupes auxiliaires, les groupes "d'écart" qui traduisent les écarts possibles
selon d'autres choix effectués.

L'ensemble conduit à une note globale attendue, dans cette phase de conception,
concernant la qualité thermique d'été du projet.

Une exemple d'un tableau de bord peut être rencontré à la fin du Chapitre 3.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 83

2.6 La notice de fabrication.

Dans la plupart des outils de simulation de confort des ambiances (pour ne pas parler
des outils et logiciels en général), qu'il s'agisse d'outils-papier ou d'outils informatisés, il y a
presque toujours une des trois absences suivantes, qui sont aussi importantes qu'étonnantes: les
hypothèses de base, les limites d'usage et même parfois, le mode d'emploi.

En général, en faisant une extension du diagnostic de Mme Galan sur l'usage des tables
de décision[IG73], cet état de fait s'ajoute à que l'enseignement de l'outil est par trop général.
Ainsi, l'utilisateur, ne voyant pas très bien comment l'utiliser, tâtonnera pour essayer de trouver
une solution, puis, bien souvent, pressé par le temps, n'obtenant pas des résultats satisfaisants,
il reprendra sa méthode personnelle qui le conduira au but - ou non - par des voies plus ou
moins rationnelles.

Ainsi, il s'agit dans notre cas, de ne pas oublier de fournir à l'utilisateur, outre le mode
d'emploi (ou la procédure d'usage), les hypothèses de base appliquées de la méthode (celles
décrites dans le chapitre 2.1), et de celles du logiciel utilisé (dans le cas du test réalisé dans ce
travail, il suffit de les reprendre du cahier scientifique de Casamo-Clim [MA90]). Ceci acquerra
encore de l'importance lors du développement de la version informatisée.

2.6.1 Règles pour la création de tableaux de bord.

Ce qu'on résume ici est destiné au responsable de la confection de tableaux et non à


l'usager. On pourrait l'appeler une notice d'usage de la méthode pour la confection des
tableaux24:

1) On vérifie si les hypothèses de base décrites sont compatibles avec le scénario visé;

2) On vérifie (et l'on modifie, si nécessaire) les limites établies pour les zones de
confort.

3) On définit, d'après la cible du tableau - une école, une maison, un bureau - une (ou
plusieurs) zone réelle que deviendra le scénario de référence. On en extrait des descriptions
pour les demandes faites dans les points suivants.

On choisit, d'après ce qui a été décrit dans les points précédents, des profils-typiques
pour la création d'un cas de référence d'un tableau de bord:

4) un profil-typique pour l'extérieur: un lieu géographique et une journée représentatifs


du scénario en étude. On vérifie si la journée qui représente des conditions de l'inconfort
extrême, est compatible avec l'occupation. Par exemple, pour une école, il ne faut pas compter
les mois de vacances. Ces choix se traduisent par l'adoption d'une latitude, des valeurs horaires
de l'ensoleillement et du rayonnement (et on vérifie s'il n'y a pas des phénomènes de masques

24On aimerait remarquer que la procédure exposée ci-dessus est commune à la version-papier et à la version
tableur. Comme le tableau de bord informatisé aura la même apparence que la version papier, il n'aura en plus
que des procédures spécifiques à l'usage des macros pour l'ouverture des options de modifications de certaines
valeurs. On propose que cette version soit faite avec le même tableur de gestion utilisé pour la confection du
tableau-papier, pour une bonne compatibilité.
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 84

lointains intervenant dans ces facteurs), de la température de l'air et de l'humidité relative; des
valeurs typiques de l'atténuation du rayonnement par l'atmosphère (dans le test le facteur de
Linke[MA90]) et de l'albédo des sols. On opte aussi pour un régime de vents, aussi varié que
les possibilités du logiciel de simulation: des directions principales de vents, avec des horaires
de changement et des valeurs de vitesse. On vérifie dans le logiciel choisi, s'il y a encore des
entrées climatiques à faire et on revient au scénario de référence pour y présenter les
informations.

5) un profil-typique pour l'enveloppe: on crée le bâtiment-type, issu de la typologie


architecturale rencontrée, modifiée de façon à pouvoir accepter une plage étendue de variantes
[comme illustration on crée une zone de ventilation (pour le débit d'air) indépendante des
ouvertures pour, si nécessaire, déconnecter les phénomènes de vitrages et du débit d'air (voir
Chapitre 3)]. Ce bâtiment se traduit par une forme volumique avec des éventuels auvents et
alentours définis (une autre ambiance, l'extérieur), des murs avec des revêtements, percés (ou
non) par des fenêtres et portes, en nombre et taille représentatifs du scénario, un plancher et
une couverture avec le nombre de pentes (s'il n'y a pas d'autre étage au-dessus) et le matériau
adéquates à la réalité.

6) un profil-typique pour les apports internes: on crée des occupants (nombre, activité
et vêtement) avec des dégagements calculés et distribués sur une période d'occupation, on
définit les paramètres du seuil de confort, et on vérifie, calcule et partage des autres apports
internes (de la lumière, des ordinateurs, des cuisinières, etc..).

7) Tout ceci défini, on choisit au mieux les paramètres d'implantation (orientation vers
le soleil et latitude) pour dégager au maximum dès le début les phénomènes liés au
microclimat. Pour une uniformité des résultats quant au débit, on le prend initialement minimal.
Ici, on remarque le début de l'utilisation du logiciel de simulation thermique de bâtiment choisi.

8) On fait une étude préalable de ce bâtiment et des variantes, celles-ci d'après l'usage et
d'après la bibliographie (climatisation artificielle optimisée ou climatisation naturelle). Des
exemples très mauvais, mais réels, et des innovations cohérentes avec la réalité sont les
bienvenus.

9) On décompose thermiquement le bâtiment pour dégager des valeurs des transferts


les plus importants et ainsi aboutir à définir des groupes initiaux et à trouver celui qui sera
considéré comme le groupe principal.

10) On reprend le logiciel pour effectuer la première simulation de définition du


bâtiment de référence. On a maintenant pour but de définir au niveau des conditions de confort
ce qui se passe au long de la partie occupée de la journée. On le fait aussi pour évaluer
l'ambiance extérieure standard et l'optimisée, appelée ici effective.

11) Selon les besoins de la méthode, des simulations des variantes seront faites pour la
création et la comparaison des éventuels degrés-heures d'inconfort avec ceux trouvés au
paragraphe 5. Ainsi on obtiendra des valeurs pour les icônes du groupe principal et des écarts
pour les icônes des groupes auxiliaires;
La mise en oeuvre de la méthode du tableau de bord. 85

2.6.2 La création de tableurs de gestion

Pour aider à résolution des deux derniers paragraphes du chapitre 2.6.1 une série de
feuilles de calcul à été créée sur le logiciel Excel 5, de Microsoft:

- casamo26.xlm - c'est la macro qui prélève seulement les valeurs de température et de


l'humidité relative à l'ensemble des résultats des fichiers de sortie des simulations et les formate
pour le tableur de gestion. C'est une macro spécifique à ce logiciel et d'autres doivent être
créées selon le format offert par chacun.

- variante.xls - c'est un modèle de classeur, ou des feuilles de calcul sont préparés pour
recevoir les informations des variantes transposées par la macro précédente et permettre une
organisation des comparaisons de résultats.

- dhd'inc.xls - c'est un tableur qui calcule les dh d'inconfort journaliers et pour la


période d'occupation déclarée pour chaque ensemble quotidien de température et d'humidité
relative introduit.

- etudeext.xls - il s'agit d'un calcul spécifique de la température et des degrés-heures


effectifs extérieurs. Il part du résultat du passage par le tableur précédent (pour le calcul
traditionnel des degrés-heures).

- rec-jour.xls - ce tableur calcule une journée typique en régime périodique à partir des
données maximales et minimales de température de l'air et de l'humidité relative avec ses heures
d'occurrence. Il a été conçu, à partir de formules de la méthode Casamo[MA90], pour aider le
concepteur dans des régions ne disposant pas d'une mesure en continu.

Une copie de ces tableurs et une description de la macro peuvent être trouvés dans l'Annexe 4.
Applications 86

Chapitre 3: Applications; un tableau de bord dans le contexte


d'une ville ouvrière pour un milieu urbain dense tropical

"on ne peut parler de rationalisation


que si l'on contribue à enrichir l'existence"1

"menos um prego,
mais uma casa"2

Dans certaines régions, où le climat ne met pas en cause l'intégrité physique de


l'individu, même s'il est responsable de son inconfort, il devient très difficile, dans l'état actuel
des choses, de diffuser et faire intégrer les méthodes d'analyse thermique des bâtiments au
processus millénaire de conception architecturale.

Et s'il est vrai que l'agression thermique en zone tropicale humide est très importante,
dépassant souvent les limites des conditions de confort de jour et de nuit...il est d'autant plus
vrai qu'un projet architectural, bien qu'adapté au climat dans lequel il s'insère, peut être
techniquement mauvais, s'il ne prend pas en compte les autres objectifs à atteindre3.

L'idée de base exposée dans des chapitres précédents est de fournir des indices de
confort (ou d'inconfort) pour chaque objet, indices indépendants mais pouvant être additionnés
pour les différentes sources de surchauffe d'un bâtiment. Le but est de mettre sous les yeux de
l'architecte plusieurs typologies constructives notées selon le confort qu'elles apportent dans le
cadre de son projet4, une sorte de tableau de bord des principaux éléments du projet. Cela lui
permettra de juger le rapport coût-bénéfice de chacune de ses décisions dans le domaine du
confort thermique dès l'esquisse.

Pour tester la méthode on a voulu analyser le milieu-cible aux yeux de la philosophie


exposée dans le préambule - c'est à dire évaluer la réalité et proposer des solutions non
seulement optimales théoriquement, mais compatibles avec la vision locale du bâti.

On a donc créé un tableau de bord pour une maison typique ouvrière, d'une banlieue
urbaine d'une grande ville, dans un climat tropical humide.

1
de Walter Gropius, qui a aussi écrit que la définition de "rationnel" s'agissant de la construction de maisons
populaires, c'est littéralement "raisonnable" et que, dans ce terme, on doit surtout retrouver, au-delà des
exigences économiques, celles de l'ordre psychologique et social[WG72]
2
... un clou de moins, une maison de plus. Slogan de la COHAB-GB (Coopérative pour l'Habitation Populaire,
departement de Guanabara, actuel département de Rio de Janeiro) à l'époque de la construction de la Cité
Kennedy[PC91].
3
on ne doit pas oublier, le but de la conception en architecture est la satisfation de tout un éventail de besoins,
qui vont des intérêts divers du client et des autres domaines de l'Ingénierie à la question de la dégradation de
notre environnement.
4
Il y a, dans le travail architectural, une activité d'assemblage de composants ou d'ensembles de composants -
murs, vitrages, toitures, cloisons, assemblage fait dans chaque projet avec plusieurs autres critères que
l'obtention d'une température de confort.
Applications 87

3.1 Choix d'un cas représentatif: la "Vila5" Kennedy

Comme on l'a vu dans l'annexe 3 (le préambule historique) de notre recherche, des
problèmes de logement apparaissent en général, à cause du grand flux migratoire existant vers
les villes importantes, et sont résolus "en hâte" par les administrations locales, dans le souci
plutôt de l'économie que du confort de l'habitant. Du coté de cet habitant, l'idée d'avoir
n'importe quel toit pour sortir des rues, paraît formidable. Ce n'est qu'après un certain temps
que les exigences changent. Alors il voudra aménager sa maison, soit pour recevoir un parent
lointain, soit pour faire face au "dédoublement" de la famille. Il le fera selon ses connaissances
(ou celles des voisins ouvriers). Le résultat, neuf fois sur dix, est lamentable du point de vue
thermique (voire même économique).

Ainsi, nous élaborons notre tableau de bord à partir d'une sorte de HLM6
représentative, dans le Département de Rio de Janeiro (RJ) au Brésil. L'endroit choisi est la cité
Kennedy, dans la municipalité de Senador Camará, RJ. Le choix se porte sur cette cité à cause
du nombre de maisons bâties, de la réussite relative du projet (l'ensemble n'est pas devenu un
bidonville ou un quartier dangereux) et à cause de l'existence de nombreuses études sur la
période de réalisation du projet et sur l'état actuel, 30 ans après. L'avantage pour la recherche
vient du fait que les maisons (et les idées initiales) ont été plusieurs fois modifiées, ce qui nous
donne sur un même projet de base plusieurs variantes représentatives de la typologie
economico-socio-culturelle. En outre, on a pu réaliser un travail de mesure sur terrain (comme
préconisée dans la méthode décrite au chapitre 2), en faisant en 1994 des visites et des
vérifications sur place, dont certaines conclusions se retrouvent dans le texte qui suit et
l'ensemble dans [BK95].

3.1.1 L'inventaire: l'origine de la Cité Kennedy.

La cité Kennedy est une cité ouvrière bâtie par l'Etat au début des années soixante pour
abriter un pourcentage important (80,2%) d'habitants déménagés des bidonvilles désaffectés de
la ville de Rio de Janeiro. Il s'agissait d'un grand ouvrage: 5054 maisons, vendues au prix
coûtant de la seule construction (US$ 63/m²) et non de l'ensemble bâtiment + parcelle.

En suivant d'autres chemins que les organismes français de l'après-guerre7, l'organisme


responsable du projet, la COHAB (Coopérative pour l'Habitation Populaire), voulait apporter à
chaque famille une habitation "digne", mais dans les limites de ses possibilités; pour cela le
programme restreignait l'accès du projet aux familles percevant au moins 1 salaire minimum
(SM), capables de faire face à une dépense de 120 prestations de 15% de cette valeur8, à
l'époque US$68, soit un total équivalent pour l'achat de l'ensemble de US$ 1.220 (soit 18 fois
le SM de l'époque). L'argent recueilli devait servir à de nouveaux projets, dans une boucle
optimiste qui ne résista pas aux effets nocifs de l'inflation brésilienne9.

5
"Vila" ici en brésilien correspond à la cité française, dans le sens d'un ensemble bâti au même temps et ayant
une même destination, tandis que la "villa" française se rapporte plutôt à l'idée d'une maison moderne de
plaisance, ou d'un pavillon[PR88]. Ainsi on a ici préféré utiliser le mot "cité" au lieu de la "Vila" original.
6
plutôt une HVM, puisqu'il s'agit d'une politique de Vente et non de Loyer à prix modéré.
7
Mais bien sur, sans les contraintes climatiques et psychologiques de cette époque...
8
la philosophie a réussi. La situation de l'état de proprieté aujourd'hui est la suivante: 96% sont propriétaires,
2% locataires et 2% proprietaires en cours de financement.
9
si en 1964 le rapport salaire minimum/ coût de 1 m² de construction était 1, en 1991 ce rapport avait rétréci à
0,42 et cela pour un salaire de US 85.[SG81]
Applications 88

3.1.2 La philosophie constructive, les projets initiaux, l'exécution.

La philosophie du projet visait à permette l'accession à un maximum d'habitations avec


le maintien d'une dignité constructive. De plus, on a pris en compte la possibilité d'une
évolution sociale de la famille, en prévoyant un agrandissement de la maison par les moyens
propres des propriétaires, suivant une pratique millénaire. Cet ensemble de contraintes s'est
traduit dans l'entendement de la COHAB par l'idée de créer un "noyau constructif " et de
laisser au propriétaire le soin de l'agrandir10.

Pour ce faire, une recherche avait été développée sur les anciens bidonvilles désaffectés
par l'observation des demeures (dimensions, nombre de pièces, distribution et usage par la
famille), et des entretiens avec les habitants. Le résultat de la recherche a révélé, en termes
architecturaux, que les demeures se construisaient en général autour d'une seule pièce,
comprenant la cuisine (ou accolée à celle-ci) et une salle de bains complète (douche, évier et
chasse d'eau) en dehors de la maison. L'évolution se faisait en étapes à partir d'un noyau initial,
auquel s'ajoutaient des ambiances, de manière improvisée.

L'ensemble des principes adoptés comme philosophie - le moindre coût (conforme les
budgets familiaux en question) associé à l'atteinte maximale des aspirations des usagers -
débouche sur des directives strictes concernant l'optimisation économique de la construction,
conduisant à leur tour à des plans d'architecture très simples pour les maisons. Ils sont conçus
avec des prévisions d'extensions qui pouvaient être bâties avec un minimum d'altérations au
projet original. Le profil de la maison de base est défini par une pièce, une cuisine et une salle
de bains complète: c'est le noyau constructif du projet.

cuisine
2,55m²
3,00 1,70

séjour
10,12m²

0,80 0,90
s.b.
1,26m²

Figure 3. 1 - Le plan du noyau constructif pour les maisons de la cité Kennedy.

En outre un principe important: le processus constructif devait être tel que les
extensions et les modifications puissent se faire par des méthodes connues des usagers (et
aisément assimilables par des parents ou des voisins novices en la matière) et avec des
matériaux répandus dans la région[IA64].

10
plus tard, en 1986, l'IPT développa la théorie que dès la conception du projet, on doit considérer que l'habitat
n'est pas un produit achevé, mais un processus d'altérations successives, et donc qu'une prise de parti pour une
construction en étape doit offrir des options suffisamment flexibles pour que chaque famille puisse l'adapter à
ses besoins spécifiques [IP88], ce qui renforce l'approche de la COHAB sur la question.
Applications 89

Au niveau de l'urbanisme, le terrain destiné à l'implantation de la Cité Kennedy mesurait


943 hectares, localisé à 36 km du centre ville de Rio de Janeiro. Sur 53% de la surface (valeur
moyenne par zone) le projet implante 5.054 maisons pour 23.965 personnes, partagées en trois
zones (les glèbes) distribuées sur les deux cotés d'une route nationale d'accès à Rio. Chaque
zone reçoit, outre des services d'infrastructure urbaine des centres d'action communautaire
(marché, police, poste de santé, pépinière pour la plantation initiale de l'ensemble et l'entretien,
etc...).

e
2 glèbe

e
1 glèbe

route nationale
"Av. Brasil" 3e glèbe

vers
Rio

0 100 200 400m

Figure 3. 2 - L'urbanisme de l'implantation de la cité Kennedy.

En revenant à l'architecture, on se rend compte que le but était d'offrir aux gens des
bidonvilles une expérience d'une maison ET d'un terrain autour, une parcelle de 8 sur 15 m, et
pas seulement une maison. Et de plus, des projets d'extension selon leurs besoins et les
disponibilités de chaque famille. De cette façon une typologie fut définie et sept types furent
établis, de la maison simple au centre de terrain ou mitoyenne, deux ou trois pièces11, jusqu'à
celle à étage avec un commerce (28m²) au rez-de-chaussée12. Pourtant, tous ces types furent
conçus à partir du même noyau (voir figure 3.1).
En moyenne, les surfaces utilisées pour chaque pièce des sept types de maison sont:

11
au Brésil, on a l'habitude de ne compter que les chambres pour caractériser le nombre des pièces d'une maison
ou d'un appartement; dans ce texte français, on a utilisé la nomenclature française, où l'on inclut la salle dans le
nombre total, mais on prend le soin d'en faire la remarque ici.
12
Ce petit magasin répondait aux habitant qui possedaient dans des bidonvilles des "biroscas", des tout petits
magasins sur les ruelles, "pour tout vendre" y compris de la boisson. La seule difference à la cité Kennedy,
outre l'implantation et la qualité de la construction, a été l'entrée de l'habitat, qui ne se faisait plus par
l'intérieur du commerce, mais par un couloir indépendant.
Applications 90

- 10m² pour le séjour; 2,7m² pour les cuisines; 1,7m² pour la salle de bains; 4m² pour
la(les) chambre(s).

La forme du plan génère des toitures à deux pentes en tuile de terre cuite, avec un
nombre minimal d'arêtes, dans un but d'économie, mais qui répond très bien au niveau
thermique (peut être le hasard, peut être la sagesse populaire d'antan...).

Les chantiers de construction ont employé des procédures optimisantes et évité le


gaspillage; six processus différents d'exécution furent testés en vraie grandeur sur le site (du
conventionnel au préfabriqué, en passant par la construction en bois), ensuite le tout a été
soumis à l'analyse et à l'approbation par l'ensemble de la population et finalement le processus
traditionnel a été retenu. Il était plus rapide à exécuter, l'acquis étant déjà fait, et aussi il était le
plus accepté par une population pour qui la "vraie maison est en brique avec des toits en tuile
de terre cuite"[PC91].

Sa description est la suivante:

- fondations: radier

- murs : brique creuse

- couverture: tuile en terre cuite, 'coloniale'' ou parfois 'marseillaise'

- revêtement: enduit de ciment

- plancher: surface en ciment imperméable, sur couche de mise à niveau en ciment et


sable, sur la dalle de la fondation.

3.1.3 Les modifications apportées au projet originel.

Cent pour cent des maisons ont été soumises à des modifications. Quelques unes même
en sont à leur septième rénovation. Dans toute la ville, la recherche n'a pu trouver que deux
maisons (sur les 5.000 bâties) demeurées dans l'état originel. Même en mauvais état, ces
maisons restent utilisables, c'est à dire qu'elles ont su résister au passage des ans, témoignant de
la réussite du choix des matériaux et du projet du noyau constructif. Le graphique 3.1 suivant
illustre les modifications apportées selon l'ordre des restaurations.

La plupart des modifications ont eu lieu sans recours aux projets d'extension prévus,
très souvent d'une manière désordonnée, ce qui aboutit à des espaces perdus et des plans
complexes. 98% des maisons ont vu leur surface horizontale augmenter, et malheureusement
pour le confort d'été, le terrain planté a été remplacé par une cour de dalles horizontales, qui
offrait outre un remplaçant au "quintal" traditionnel, une préparation pour une future
augmentation. Alors que 100% des couvertures avaient deux pentes de tuiles en terre cuite sur
un plafond en bois, 84% des maisons aujourd'hui sont couvertes en dalle horizontale13[PC91].

13
Peut être aussi faute d'une transformation dans la formation des ouvriers (des employés dans le secteur
bâtiment, qui a connu un dévéloppement important dans le domaine des gratte-ciel. Le statut d'un proprietaire
d'une maison avec une dalle est en tout cas consideré comme beaucoup plus élévé que de celui qui n'en a pas.
Applications 91

100
90
80
70
60
50
40
30
plancher
20 murs
10 revêtement
0 amenagement int.
1er dalle
ampl.vertical
3ème
ampl.horizontal
5èmè

l'ordre des modifications 7ème

Figure 3. 3- L'ordre de modification de projet de maisons à l'intérieur de la cité


Kennedy (valeurs en pourcentage par composant du projet)[PC91].

D'après des recherches effectuées, et en considérant le temps parcouru, l'état des


maisons et les témoignages de ses habitants, il semble valable de considérer la Cité Kennedy
comme une cité stable, où les sens de modification sont déjà établis, en fonction du caractère
des habitants. Ainsi, ces modifications représentent des choix représentatifs pour l'univers à
étudier.

On remarque sur la figure ci-dessus qu'une fois le programme de la maison établi


(autour de la 2e modification), l'agrandissement de la maison se fait par construction à l'étage.
Cependant, à partir des chiffres, on déduit que cet agrandissement, se fait d'une façon
désordonnée, avec du gaspillage d'espace et de matériau. Seulement 22% du total des maisons
originelles ont subi des agrandissements verticaux, pour un chiffre de 84% qui ont remplacé le
terrain libre et la toiture initiale (en tuile en terre cuite, sur un plafond) par l'usage de la dalle
pleine ou mixte. Celle-ci semble représenter, outre le miroir du bâti des grandes villes proches
(comme on le voit sur la Figure 3. 4 ci-après), le désir d'avoir une maison d'aspect "plus riche"
et aussi de la préparer à l'avenir, pour un nouvel étage. Malheureusement le prix thermique à
payer - qu'il s'agisse du confort pour les maisons ordinaires ou du kWh pour celles équipés des
climatiseurs d'occasion - devient élevé et n'est connu (et parfois encore mal compris) qu'une
fois l'oeuvre achevée.
Applications 92

3.2 La création du profil typique.

Cette partie correspond aux points 4,5 et 6 de la notice de fabrication (voir chapitre
2.6.1).

3.2.1 Le climat

La région de la Cité Kennedy se développe autour de la latitude 22°50'S et de la


longitude 43°20'O, dans une plaine à l'intérieur de la Baie de Guanabara. Les données de
température et d'humidité relative peuvent être obtenues à la station météorologique du
Galeão, et indiquent des valeurs annuelles de 24,9°C et 74% HR. Entourée d'une chaîne
montagneuse au Nord et au Sud (dans la direction de l'Océan Atlantique), la région est
soumise aux effets secondaires d'îlot thermique qui ont lieu à Nilópolis.

BAIE DE
GUANABAR A

C .K .
R IO D E
J A N E IR O

23°S
OCÉAN ATLANTIQUE

0 10 20 km
43°30W

Ville avec plus de 1.000.000 hab.


Ville entre 500.000 et 1.000.000 hab. C . K . - Cité Kennedy
Altitude entre 200 et 1.000m BR-101 - Route Nationale "Av. Brasil"
Figure 3. 4 - Localisation de la Cité Kennedy, sur une carte régionale [GP94].

En hiver la région ne présente pas un climat défavorable au confort, comme l'illustrent


les chiffres ci-dessous d'une année considérée comme classique:
JUILLET 1986 minimal maximal moyenne extrême min. extrême max.
Température 17,9 27,6 21,8 15,0 35,0
Humidité relative 52,2 94,4 73,3 27,7 99,8
Tableau 3. 1- données climatiques d'hiver pour la région de la Cité Kennedy

Pour une étude du confort, d'après les observations sur le terrain - que l'on décrira plus
loin et d'après la station météorologique, le mois le plus désagréable (puisqu'il réunit des taux
Applications 93

élevés d'humidité et de température) est celui de février, en période d'été, dont les valeurs
caractéristiques sont résumées ci-dessous:
Valeurs typiques pour le mois de février; période d'observation: 1989-1990[BK90]
Phénomène Valeur maximale Valeur minimale
Température de l'air 34,7°C, à 16:00h 25,1°C, à 5:00h
Humidité relative 92,1%, à 4:00h 53%, à 15:00h
Régime de vent principal 5,1 m/s à 150°SE (jour) 2,6 m/s à 300°NO (nuit)
Albédo standard du sol 0,3 0,2
Tableau 3. 1 - Valeurs climatiques recueillies pour la zone de la Cité Kennedy.

3.2.2 L'occupation

Selon les témoignages recueillis d'une façon informelle auprès des membres de
l'association des résidents, la plupart des habitants sont encore ceux qui furent déplacés des
bidonvilles au début du projet (80,8%), dont une bonne partie travaille dans des usines qui se
sont installées le long de la route nationale qui dessert la région, ou bien dans les régions
proches. Néanmoins, une partie importante des adultes (48%)[PC91] déclare passer environ
deux heures dans le transport journalier.

Par enquête14, on a retenu trois profils principaux:

- celui de la femme que reste à la maison toute la journée, sauf dans la période matinale
pour les courses, qui ne semble pas être le profil dominant;
- celui du couple qui part tôt le matin, en laissant ses enfants soit à la maison jusqu'à
l'heure de l'école, soit chez une voisine appartenant au profil précédent;
- celui des enfants mi-temps à l'école, l'autre mi-temps dans les rues, à la maison ou
chez quelqu'un du premier profil.

3.2.3 La validation de la démarche- le confort d'été constaté sur le terrain

Pendant l'année 1994, on a fait une recherche de terrain à la Cité Kennedy. Le but,
outre contrôler par le témoignage des habitants les données rencontrées dans la bibliographie,
était d'effectuer des mesures qui, si elles n'ont pas pu être utilisées, car en nombre limité,
pouvaient illustrer, sur un ensemble architectural connu et correspondant au modèle développé,
les résultats des choix architecturaux effectués par rapport à la réalité extérieure.

On part du principe qu'un édifice, construit pour abriter des personnes, crée par soi-
même un microclimat ayant un rapport avec le climat ambiant (on ne doit même pas mépriser
ce rapport même pour le cas d'un bâtiment climatisé, compte tenu des interactions continues
qui existent entre l'extérieur et l'intérieur).

On admet par la suite que, presque toujours, les seuls éléments climatiques accessibles
au concepteur sur ce "microclimat" sont ceux disponibles à la station météorologique la plus
proche.

14
D'une façon pas entièrement réprésentative, puisque il n'y avait pas une équipe de recherche, mais seulement
deux personnes a poser des questions
Applications 94

On sait qu'un concepteur - architecte ou ouvrier - conçoit en climat chaud aussi (voire
surtout) en fonction de certaines contraintes non-climatiques, décrites dans la recherche
comme choix externes du projet.

Toutes ces sensibilités - microclimat, choix thermiques, choix externes - sont


représentés dans le tableau de bord.

On a donc installé, pendant le mois de février 94, des instruments de mesure à


l'extérieur et à l'intérieur de certaines maisons dans la glèbe n° 1 (voir figure 3.2)[BK95]. Il
s'agissait d'un ensemble de mesure de température et d'humidité relative, constitué de 2 boîtiers
de mesure de température et humidité "HOTDOG DH1" plus une interface P.C. avec le
logiciel de lecture, fabriqué par Bioblock Scientific.

Comme illustration, on décrit ce qui se passe à l'intérieur d'une chambre à coucher,


située à l'étage d'une maison typique, - (une maison type D comme on voit au chapitre 3.1.2),
soumise à un agrandissement horizontal et vertical, avec le remplacement du toit originel par
une dalle pleine revêtue en béton bitumé. Le premier capteur a été installé à l'extérieur et à
l'ombre, représentant ce qu'on pourrait faire de mieux sur le terrain. L'endroit choisi était le
milieu du feuillage d'un manguier cultivé (Mangifera Indica L.), dans un petit jardin à 50 mètres
de la maison où l'on a installé le deuxième. Le deuxième capteur était placé à l'intérieur de la
pièce, à l'étage, dans la chambre à coucher de 60m3 (2,70m de hauteur), sur un armoire, à
2,40m du plancher et à 0,40 m sous le toit en dalle pleine (épaisseur = 0,08m). La figure ci-
après montre la localisation des deux modules.

Figure 3. 5 Localisation du premier ensemble de mesure à la Cité Kennedy.


Applications 95

Les capteurs ont enregistré les températures à cet endroit pendant une semaine (du 5 au
13). Malheureusement pour la représentativité de l'échantillon, on eu deux problèmes:

- ce mois de février fut le plus chaud du siècle, et présenta, selon les études du Prof Ana
Maria Brandão, du Centre de Climatologie de l'Université Fédérale de Rio de Janeiro une
moyenne des températures maximales entre le premier et le 24e jour, de 37,6°C (avec 3 jours à
40°C), la valeur la plus élevée depuis 1901.

- le capteur intérieur a du être placé trop proche du plafond, sur une armoire, pour ne
pas déranger les usagers de la pièce.

La figure 3.7 présente par exemple ce que les deux capteurs ont mesuré le 8 février:

51, rue Senegal - la chambre


50 100
le 8/02/94 Tcc
90
45 ext
80 Tcc
40 70 int
T ext
60
35 50 % T int
°C HR
40 HR
30
30 ext
HR
25 20 int
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23
h

T max T max T min T min dh dh


jour (°C) occ. (°C) jour(°C) occ(°C) jour occ.
EXTERIEUR 37,74 35,50 26,44 26,44 106 40
(16h) (18h) (06 h) (06 h)
INTERIEUR 46,74 46,74 30,64 32,14 239 154
(19h) (19h) (9h) (6h)
ECART 9 11 4 6 133 114
Figure 3. 6- La journée d'été du 8 février 1994 au 51, rue Senegal, à la Cité Kennedy

Une analyse préalable pour une période d'occupation nocturne typique de 18 h jusqu'à
6h du matin (suivant aussi le profil qui sera adopté pour le tableau de bord), nous donne
quelques résultats significatifs:

- la plupart du temps, la température extérieure reste au dessus des limites acceptables


dans les études de confort (voir chapitre 1 et annexe 12) et fréquemment au-dessus des plages
considérées admissibles même pour les taches les plus légères;
Applications 96

51, rue Senegal - la chambre le 8/02/94


50

45
Tcc ext
40
Tcc int
35 T ext
°C T int
30

25
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23
h

Figure 3. 7- l'intérieur de la chambre.

- l'intérieur de la chambre, même en tenant en compte d'un probable accroissement de


température dû à l'emplacement du capteur, n'offre jamais, pendant la journée, des conditions
minimales de confort;

- l'écart des degrés heures d'inconfort entre l'extérieur et l'intérieur démontre comment,
sur un scénario extérieur déjà difficile, un bâtiment (c'est à dire un ensemble de choix
architecturaux), peut encore aggraver les conditions climatiques:

25

20

dh15 dh d'inc occ ext


d'inc10
dh d'inc occ. int
5

0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23

Figure 3. 8- les dh d'inconfort à l'extérieur et à l'intérieur de la chambre.

Le témoignage des habitants a ratifié nos premières conclusions: les soirs d'été, ils
commencent à dormir au rez-de-chaussée, et vers 2 heures du matin ils se lèvent, prennent une
douche et passent dans la chambre à coucher pour finir leur sommeil. Pendant ce temps, des
climatiseurs de fenêtre (qu'ils n'ont pas fait marcher pendant nos mesures), essaient de refroidir
un peu l'ambiance.
Applications 97

3.3 Le cas de référence ou le prototype de base de l'étude

Nous avons établi un univers constructif représentatif à partir d'une typologie


architecturale plus étendue du profil d'occupation visé (voir [CK90] e [ST90]) et nous l'avons
complétée par une recherche sur le terrain dans le milieu de la Cité Kennedy.

La recherche a commencé par comparer le noyau constructif proposé (celui de la figure


3.1) aux ambiances des divers types de maisons bâties dans la cité Kennedy. Le but était de
dégager ce qu'il y avait de commun entre elles pour bâtir un module servant à la simulation
d'un grand nombre de modifications du projet. Le résultat nous a conduit au plan de base de la
figure suivante:
6 , 00
N 0, 7 5 0, 2 5 4 , 00 0, 2 5
l 'a x e p ou r le c ha ng em en t d e s

4, 0 0 x 0 ,2 0

0, 9 0 x 2, 1 0 de t .1 p la fo n d

5 ,0 0 3 , 00 3, 3 0
1, 2 0 x 1 ,2 0

4, 0 0 x 0 ,2 0 0 , 90

0, 7 5 0, 2 5 3 , 00 0, 2 5
P la n C o u p e tra n s v e r sa le

m o us t i qu ai re
0 ,2 0

s t ore ven it i en
0 ,2 0
0 ,8 0

Fa ç a d e Su d
D é ta il 1

Figure 3. 9 - Le plan de base du bâtiment-type

Il s'agit d'un module de 36 m³, établi sur un plan qui répond aux proportions standards
des maisons à ambiance unique, comme de chambres à coucher habituelle (Voir annexe 5). On
a ajouté deux stores vénitiens tout en haut de la pièce, opposés, pour permettre des variations
de débit d'air autant dans le comble que dans la pièce. En outre, on a garanti une ligne de
changement pour les toitures (dans le détail 1 de la Figure 3.9). Il s'agit d'une astuce pour fixer
la zone de comble et la séparer des effets de changement de la géométrie du toit.

3.3.1 Valeurs admises pour les zones fixes du tableau de bord: le jour-
typique, l'occupation,...

Compte tenu de l'usage résidentiel du cas de base et en tenant compte des recherches
sur les heures d'occupation dans l'habitat, on a donc privilégié l'occupation en fin de journée et
début de matinée, en prévoyant un nombre de 2 personnes, par rapport à la taille de la maison
et non pas en fonction de la réalité de ce genre d'occupation urbaine brésilienne.
Pourcentage d'utilisation Occupation (2 pers.) Eclairage (100W) Appareils ménagers (50W)
50% 18 et 19h 5 et 6h; 18 et 22 ∅
100% 1 à 7h et 20 à 24h 19 à 21h 5 et 6h; 18 à 21h
Applications 98

Tableau 3. 2 - Répartition des apports internes dans cas de base

3.3.2 Détermination de la valeur du seuil de confort retenu.

La valeur de la température de seuil de confort retenue a été extraite du chapitre 2.1.2,


c'est à dire issue de la recherche de l'IPT, avec correction, s'il y a lieu, des effets de la vitesse
de vent sur le confort ressenti.

Le tableau suivant les décrit:


1) Choix du seuil de température (vair = 0 m/s) selon l'humidité
extérieure registrée
Te/HR* <45% 45%-60% >60%
> 30°C 29°C 27°C 27°C * - pour le mois le plus
chaud:
30° >Te >28°C _ 27°C 27°C Te - température extérieure
moyenne des maximales
< 28°C _ 26°C 26°C HR- l'humidité relative
extérieure moyenne des
minimales.
2) Correction des seuils précédents selon la vitesse de l'air attendue:
Température de seuil de confort (Tseuil conf)
0 0.06 0.13 0.50 0.80 1.00 1.50 2.00 3.00
m/s m/s m/s m/s m/s m/s m/s m/s m/s

26 26 27 29 30 30 31 31 32
27 27 28 30 31 31 32 32 33
28 28 29 31 32 32 33 33 34
29 29 30 32 33 33 34 34 35
Tableau 3. 3 - Valeurs de température de seuil de confort d'été, en degrés Celsius.

Pour la plupart des groupes, la valeur de la température est retenue d'après les valeurs
affichées dans la partie n°1 du tableau ci-dessus, à partir des résultats obtenus pour l'humidité
du projet simulé.

Pour le groupe du débit d'air, cette température sera ensuite corrigée selon la table n°2,
s'il existe un renouvellement d'air importante, traduite dans la table par des valeurs de vitesse
de l'air à l'intérieur de la pièce..
Applications 99

3.4 Les limites de l'application de la méthode à la Cité Kennedy.

Le chapitre 2.6 suggère que les règles et les limites d'application de la méthode soient
déclarées à chaque fois.

Ici, nous avons procédé à quatre grandes simplifications:

- la première simplification, générale, concerne l'hypothèse d'une indépendance


entre les divers modes de transfert thermique dans un bâtiment, indépendance qui n'existe pas
toujours mais qui est cohérente avec le travail de l'architecte. Cette indépendance réduit les
options sur des composants connus (ou innovants). L'erreur commise en supposant
l'indépendance est évaluée par des simulations numériques.

- la deuxième est qu'on fait référence à un profil climatique particulier, le


nocturne et à un bâtiment-type, représentatif d'un milieu socioculturel, et que l'on caractérise
comme une seule ambiance, ce qui peut être faux.

- la troisième est l'absence, dans un premier temps, de l'influence (qui est


souvent faible) du microclimat et des effets de l'orientation. En effet, pour des régions peu
urbanisées et ayant un relief venté (pentes raides, bord de la mer,...), il y aurait nécessité d'une
correction des notes affichées, mais elle irait dans le bon sens (meilleur confort d'été que
calculé).

- la quatrième concerne l'homme, usager du bâtiment. Comme dans toutes les


études de confort, on considère l'Homme de Givoni, avec des caractéristiques et des puissances
d'échange de chaleur typiques. On se donne des profils d'occupation-types, déterminants en fait
dans les évaluations que nous allons faire. On a pris le parti de ne prendre qu'une seule valeur
pour la température de seuil d'inconfort, même si la période d'occupation comprend la nuit;
ceci, pour maintenir une cohérence avec les données statistiques utilisées15.

15
La valeur décrite par Givoni pour la période nocturne, transcrite dans le chapitre 2, ne correspond pas
forcément aux profils des usagers étudiés quand de la méthode IPT ici utilisé et ceux de la Cité Kennedy.
Applications 100

3.5 Application de la méthode: définition des zones initiales du tableau

Pour appliquer la méthode décrite dans le chapitre 2.1, on a décomposé les principaux
modes d'échange thermique de la maison -type:

φ 1= transferts par la toiture


1 φ2= transferts par les murs
φ3= transferts par le plancher
4
5 φ4= transferts par le vitrage
2 φ5= transferts par le débit d'air
3
Figure 3. 10

Comme chaque mode de transfert porte plus particulièrement sur certains objets
architecturaux, pour savoir dans quel ordre aborder la production de notes de confort, on crée,
par le biais de la littérature et de la simulation numérique, une hiérarchie d'influence entre ces
transferts, et l'on examine la possibilité de les associer pour la création de groupes d'objets
architecturaux cohérents du double point de vue de la Thermique et du processus de la
conception.

Tout cela dépend des contraintes de forme et de volume, extraites de l'univers


rencontré à la Cité Kennedy16.

Ensuite, pour la conception du cas de base, on a étudié l'implantation du bâtiment au


mieux. On a fixé l'effet de l'orientation par rapport au soleil et au vent par le biais de la
simulation du bâtiment-type avec du fibrociment en deux pentes, favorisant à la fois
l'orientation Nord-Sud et l'optimisation de la ventilation (l'orientation 30°NO-SE). Les
résultats n'étant pas significatifs (voir tableau ci-joint), on a fait le choix pour la protection
solaire.
Plan du bâtiment Résultats de simulations
N
Orientation N-S:
vent Température moyenne d'occupation: 29,53°C
nuit = 60° Température résultante maximale: 34,80°C à 18:00h
2.6 m/s
Orientation 30°NO-SE:
Température moyenne d'occupation: 29,59°C
30°
Température résultante maximale: 34,90°C à 18:00h
vent jour
= 5,1 m/s

Tableau 3. 4 - Résultats de l'analyse de l'effet de l'orientation du bâtiment par rapport


au soleil et au vent.

16
où presque 100% des cas tombent sur des figures géométriques classiques de bâtiment.
Applications 101

Compte tenu la position de l'ambiance la plus exposée - le dernier ou le seul étage - la


littérature et des simulations numériques nous indiquent d'abord que la toiture est le grand
responsable des apports et doit donc être l'objet du groupe principal d'icônes.

Ensuite nous traitons deux sous-groupes importants: les murs verticaux extérieurs (et la
partie vitrée des fenêtres) et le débit d'air admis. Les transferts par le plancher ne sont
importants que dans des conditions très spéciales (h du plancher = 1,00 sur un terrain dégagé,
selon CSTB[CS92]), et on donc a négligé ici leur influence spécifique.

On arrive au total à 3 grands groupes au moins: la couverture, l'enveloppe verticale (les


murs) et la perméabilité (ou les ouvertures), responsable du débit d'air.

Figure 3. 11 - Les zones définies pour le tableau de bord en étude

En pratique, dans le cas étudié, nous verrons aussi que l'existence de volets fait que les
vitrages ne jouent pas leur rôle de capteur solaire et que les murs opaques soient ciblés pour ce
transfert vertical.

L'autre groupe important qui apparaît - le débit d'air - est présenté ici plus comme une
information apportée à l'architecte qu'à cause de l'importance des écarts de notes. Simulés au
début avec un taux de renouvellement d'air raisonnable de 35 vol/h, les variantes ont eu après
ce taux changé vers 1 vol/h. En effet, comme on a décrit dans le chapitre 3, pour la situation
étudiée, urbaine, le taux de renouvellement d'air dans un bâtiment reste toujours très faible et
devient encore moindre avec les soucis de privacité et de sécurité qu'on retrouve sur place.
Resterait peut être à étudier sur ce sujet, l'effet de la stratification de l'air et son éventuel
avantage (augmenter la hauteur des ambiances en laissant la strate d'air la plus chaude en
dehors de la couche "occupée") par rapport à une augmentation du coût, puisqu'on considère
qu'ici il n'y a pas d'effet de stratification d'air, à cause de la hauteur limitée de la construction.
Applications 102

3.6 Etude des groupes

3.6.1. Etude des objets du groupe principal, la couverture

Le cas de base étant un bâtiment simple, la plupart des apports tombent sur la
couverture. Donc, on a d'abord fait varier ses caractéristiques (des variantes de couverture que
l'on trouve sur place et que la littérature préconise), après avoir placé au mieux le bâtiment
(soleil et vent), toutes autres choses étant égales par ailleurs.

3.6.1.1 Cas considérés

Les couvertures choisies appartiennent au domaine standard rencontré dans la région


de l'étude, et ont été ensuite comparées à celles issues d'une étude préalable [CK90] sur le
sujet. Pour une bonne comparaison des résultats, on a utilisé un toit à quatre pentes pour les
toitures légères, et à une seule pente, horizontale, pour les dalles.

Dans un premier temps, les couvertures sont simulées avec des caractéristiques
standards décrites par les laboratoires locaux, surtout l'IPT [IP88] après comparaison aux
valeurs existantes dans la littérature (facteurs d'absorption solaire et caractéristiques physiques
des matériaux décrits dans l'annexe 5).

Il s'agit de l'emploi de trois types de couvertures légères et d'un type de dalle:

- la tuile "coloniale" en terre cuite en trois teintes,


- la plaque de fibrociment et la tôle métallique (même si elle est beaucoup moins
répandue), les deux en clair, gris et gris vieilli,
- la dalle pleine, isolée ou non, cette fois en quatre couleurs: les précédentes
plus le revêtement bitumé, à cause de la constatation sur place d'une utilisation fréquente.

Pour répondre à l'usage et aux règles de la climatisation naturelle, le tout a été simulé
avec trois situations de comble: inexistant, fermé et ventilé. Le reste de la maison essaye de
correspondre à la construction standard améliorée dans l'optique du confort d'été, suivant le
plan présenté sur la figure 3.9, avec un plafond en bois, un plancher en dalle de béton et des
murs en briques creuses revêtus d'enduit blanc des deux cotés.

On a obtenu une population de 51 cas avec à chaque fois la note absolue d'inconfort
c'est à dire la somme journalière des écarts de la température résultante à l'intérieur par rapport
aux seuils de confort adoptés (la température de 27°C, corrigée à chaque heure par l'humidité
résultante, de chaque variante).

Faudrait-il rappeler que pour être accepté, chaque tableau doit être à la fois
représentatif d'un milieu culturel ET simple à consulter. Or, les premiers résultats nous
conduisaient à un nombre excessif d'objets à insérer dans le groupe couverture du tableau de
bord.

On a donc eu besoin de procéder à des essais d'identification et de hiérarchisation des


sources de chaleur, par procédé, par composant ou ensemble de composant, afin de présenter
les objets sous ces formes, et ainsi réduire leur nombre.
Applications 103

3.6.1.2 Résultats bruts initiaux

Couverture Note d'inconfort N° variante


tuile terre cuite sans comble claire 22,04 24
rouge 23,61 25
rouge fonce 23,82 26
comble fermé claire 22,04 1
rouge 23,64 2
rouge fonce 23,82 27
comble ventilé claire 26,06 3
rouge 27,59 4
rouge fonce 27,71 28
fibrocement sans comble claire 37,21 29
grise 37,21 5
grise veillie 37,21 6
comble fermé claire 32,32 30
grise 32,55 7
grise veillie 33,28 8
comble ventilé claire 32,65 31
grise 33,18 9
grise veillie 33,70 10
tôle métallique sans comble claire 37,21 32
grise 37,21 33
grise veillie 37,21 34
comble fermé claire 32,97 35
grise 33,75 36
grise veillie 34,53 37
comble ventilé claire 33,48 38
grise 34,56 39
grise veillie 34,63 40
cont. ⇒
Applications 104

Couverture Note d'inconfort N° variante


dalle pleine sans comble claire 34,83 41
grise 38,07 42
gris vieillie 41,31 11
bitumée 44,54 12
comble fermé claire 35,81 43
grise 36,65 44
gris vieillie 37,50 45
bitumée 37,84 46
comble ventilé claire 35,51 47
grise 35,96 48
gris vieillie 36,41 13
bitumée 36,86 14
dalle p. isolée. sans comble claire 32,36 49
grise 33,51 50
gris vieillie 34,67 15
bitumée 35,82 16
comble fermé claire 35,39 51
grise 35,70 52
gris vieillie 36,00 53
bitumée 36,31 54
comble ventilé claire 35,23 55
grise 35,36 56
gris vieillie 35,50 17
bitumée 35,63 18

Tableau 3. 5 - Les 51 cas de figure obtenus pour l'étude de la couverture

3.6.1.3 Essai de simplification des choix.

Vu le nombre excessif de types de couvertures, on a donc ensuite essayé une autre


interprétation des variantes simulées qui autoriserait une réduction des alternatives, par
exemple une séparation entre les trois choix. Le but était de savoir quelle pourrait être l'entité
indépendante la plus significative (le matériau tout seul, le matériau + le procédé adjoint, un
ensemble de matériaux + procédés) qui s'adapterait aux besoins thermiques et architecturaux.

Dans nos variantes, trois paramètres interviennent dans la modélisation architecturale et


le calcul de l'efficacité thermique: la couleur du revêtement extérieur, l'existence et la
Applications 105

ventilation d'un comble et le type de matériau utilisé, et toute la combinatoire parait


envisageable.

Comme les couvertures possédaient des couleurs différentes, celles-ci ont été simulées
avec des valeurs égales de ε (emissivité) et de α (absorption) selon la teinte, pour une bonne
comparaison des résultats entre des matériaux différents. Ainsi, par exemple, la valeur α= 0,3
correspond autant à une teinte claire de tuile coloniale qu'au gris clair des tôles et des dalles.

Cela dit, si l'on arrivait à dégager des résultats pour chacun des phénomènes (montrant
une influence constante sur les variantes), on pourrait les re-écrire comme des nouveaux objets
architecturaux.

Pour ce faire, on a d'abord ré-arrangé les résultats par élément architectural:

- le comble, en laissant les mêmes matériaux et les mêmes couleurs;

- la couleur, les combles et les matériaux étant constante;

- le matériau, pour des types de comble et de couleurs inchangés.

On a observé les écarts et ceux-ci, malheureusement,( comme on peut l'observer sur les
tableaux 13.1, 13.2 et 13.3 dans l'annexe 13), ne montrent pas d'homogénéité.

C'est ce qui nous a conduit à une autre tentative de hiérarchisation des degrés-heures
d'inconfort obtenus: en les comparant à la moyenne dans chaque groupe de paramètres. Il s'agit
de retrouver les dh d'inconfort moyen par catégorie - matériau, couleur et type de comble et
ensuite d'étudier les écarts obtenus par rapport à cette valeur moyenne.

Même si les résultats (affichés dans le tableau 13.4 de l'annexe 13), semblent donner
l'ordre suivant d'importance: matériau, comble et couleur, nous n'avons pas réussi à séparer
vraiment les phénomènes. Ainsi on ne peut pas considérer ces éléments comme remplaçants de
l'objet originel (l'ensemble comble, matériau, couleur extérieur).

3.6.1.4 Choix final

Comme les résultats des analyses ne montrent pas une indépendance suffisante des
facteurs thermiques étudiés, l'icône proposé pour la couverture doit rester un icône complexe,
provenant de l'étude typologique architecturale. Il est défini par l'ensemble d'une couleur
extérieure, associée à un matériau de toiture, à l'existence d'un comble et à l'existence d'un
écran plafond.

Ceci nous amène à la sélection finale des icônes dans la réalité de l'univers étudié.

Comme la réduction des 51 cas du début n'a pas pu être faite par une méthode
thermique, on l'a faite faire par l'autre groupe de professionnels concerné: les architectes. Cette
partie de l'étude s'est donc faite en commun avec un ensemble représentatif d'architectes (dans
ce cas-ci le choix a été fait à partir des observations faites à la Vila Kennedy ([PC81] et
[BK95]).

On gardé les cas jugés les plus intéressants pour les faire figurer dans le groupe du
tableau, les plus répandus, et surtout ceux qui ont une mauvaise efficacité et on ajoute
quelques suggestions d'amélioration.
Applications 106

La nouvelle liste des cas de figure, adaptée à la situation étudiée est:


Couverture N° variante retenue
tuile terre cuite sans comble rouge 25
comble fermé rouge 2
comble ventilé rouge 4
fibrocement sans comble claire 29
grise veillie 6
comble fermé claire 30
grise veillie 8
comble ventilé claire 31
grise veillie 10
tôle métallique sans comble grise 33
comble fermé grise 36
comble ventilé grise 39
dalle pleine sans comble grise 42
bitumée 12
comble fermé grise 44
bitumée 46
comble ventilé grise 48
bitumée 14
dalle pleine isolée sans comble grise 50
comble fermé grise 52
comble ventilé grise 56
Tableau 3. 6 - Les cas choisis pour le tableau de bord étudié

Une fois le groupe de couverture défini, on a les dh d'inconfort de base du tableau de


bord.

On le complète ultérieurement par l'étude des influences des autres groupes. L'idée est
de traduire ces influences par des additions (ou des soustractions) faites sur les dhs lus dans
l'icône de couverture choisi. Le résultat, la performance attendue du projet, pourra être
comparé aux dhs naturels, ce qui permettra une première évaluation de la qualité thermique
globale attendue.
Applications 107

Dans notre cas, compte tenu la situation urbaine considérée et selon les informations
apportées par les chapitres 1.2.1 et 1.3.3 et détaillées dans l'étude du groupe du débit d'air,
chapitre 3.6.5, les projets ont été re-simulés pour un débit minimal et les chiffres pour le dh
d'inconfort sont les suivants17:

N° Couverture Note
variante d'inconfort

25 tuile terre cuite sans comble rouge 21,19


2 comble fermé rouge 21,20
4 comble ventilé rouge 23,39

29 fibrocement sans comble claire 33,57


6 grise veillie 33,57
30 comble fermé claire 29,38
8 grise veillie 30,09
31 comble ventilé claire 30,71
10 grise veillie 30,72

33 tôle métallique sans comble grise 33,57


36 comble fermé grise 30,87
39 comble ventilé grise 31,28

42 dalle pleine sans comble grise 39,99


12 bitumée 44,64
44 comble fermé grise 36,50
46 bitumée 37,37
48 comble ventilé grise 37,76
14 bitumée 36,41

50 dalle pleine isolée sans comble grise 37,29


52 comble fermé grise 35,63
56 comble ventilé grise 35,63

Tableau 3. 7 - Les degrés-heures d'inconfort des variantes du groupe couverture

17
les chiffres précédentes seront repris lors de l'étude du débit d'air.
Applications 108

3.6.1.5 - Les icônes du groupe couverture

L'utilisateur du tableau de bord aura une description figurative des résultats sous forme
d'icône. La traduction des éléments étudiés pour le groupe de couverture - couleur, matériau et
type de comble - dans l'icône se fait via une représentation conventionnelle:

Figure 3. 12 - La transformation de l'objet couverture en icône pour le tableau de bord

Ainsi, pour notre tableau les icônes choisis pour le groupe couverture sont ceux de la
figure 3.13. Ils sont rangés en quatre sous-groupes, parce que, comme on le verra plus loin, ils
répondront de quatre manières différentes aux influences des autres groupes considérés.

Figure 3. 13 - Les icônes pour le groupe Couverture


Applications 109

3.6.2 Etude des objets "murs extérieurs": le rôle de la couleur du


revêtement, de l'ombre portée, et celui de l'inertie.

On a choisi certains murs extérieurs, représentatifs des habitudes locales plus quelques
variations théoriques pour les combiner aux variantes déterminées par le groupe couverture.
On a ainsi étudié le rôle des briques creuses et des murs en parpaings creux.

Le rôle des murs extérieurs sur la température intérieure résultante d'un bâtiment
soumis à la climatisation naturelle peut être résumé par une capacité de réception du
rayonnement solaire incident (et de son émission pendant la nuit) et un potentiel de stockage et
d'amortissement de la chaleur, l'inertie.

La capacité de réception de la radiation solaire est fonction de la géométrie de


l'implantation (dans notre cas, faite au mieux avant l'étude), de l'ombre portée et de l'albédo du
revêtement extérieur du mur. La variation d'intensité de radiation sur les surfaces étudiées est
résumée, pour le mois de février, dans le tableau suivant et plus détaillée dans l'annexe 6.
Bilan journalier, en Wh/m², Rio de Janeiro, février
(pour un albedo de 0,2 et trouble de Linke égal à 4)
surface horizontal (0°) Irradiation: 7846 Wh/m² (100%)
murs toitures
Plan angle Irradiation % angle Irradiation % angle Irradiation %
N 90° 2246 29% 25° 7495 96% 15 7778 99%
E 90° 3898 50% 25° 7336 93% 15 7649 97%
S 90° 1670 21% 25° 7007 89% 15 7480 95%
O 90° 3898 50% 25° 7336 93% 15 7649 97%
Tableau 3. 8 - Irradiation reçue par les surfaces extérieures du "batiment-type"

L'étude de l'ombre portée est complexe. En fait, même pour une période spécifique, elle
varie selon l'orientation du mur et l'heure de la journée. Elle peut être apportée par un élément
qui interfère aussi avec les débits admis, ce qui empêcherait le libre choix et la combinaison
des icônes, prémisse de notre travail. Les recherches sur le terrain avaient attiré notre attention
sur des petits auvents dans le partout (protection contre les pluies), et comme une protection
solaire efficace (vu la hauteur du soleil à cette époque) ne pouvait pas être aisément obtenue
pour les surfaces le plus exposées - E et O (voir tableau 3.8), on a pris le parti de n'étudier que
le cas du bâtiment-type, laissant les variations pour une étude postérieure.

Au niveau de la couleur, l'étude se porte sur des revêtements courants dans la région,
soit enduit couleur blanche ou crème (coefficient. d'absorption tendant après un certain temps,
vers 0,3) et le revêtement des briques apparents, α = 0,7, qui pourrait représenter aussi certains
revêtements colorés divers dans les plages du vert, du bleu ou et du rouge[MC72].

Une première approche a été faite en utilisant la formule du facteur solaire Fts égal au
rapport du flux transmis au flux incident.[CS92]. Comme a été décrit au chapitre 2.3.3, pour
des parois verticales sans protection, la formule vaut:
0,05α
Fts =
R + 0,17
Applications 110

On caractérise les parois en question (résistance thermique variant entre 0,4 et 0,5) par
le facteur solaire pour faire varier la nature du revêtement et on obtient:
Couleur du revêtement Facteur d'absorption Ftsolaire d'environ
blanc nouveau 0,2 0,015
blanc standard 0,3 0.02
brique apparent 0,7 0,05
couleur sombre 0,9 0,07
Tableau 3. 9 - Les facteurs solaires pour des revêtements courants

On remarque un facteur 4,5 entre les extrêmes considérés (pour un flux incident de 500
W/m² cela correspondrait à 28,5 W/m² en plus) ce qui justifie une analyse plus approfondie de
la couleur. Pour le mener, on a simulé les variantes du groupe couverture avec les coefficients
d'absorption 0,3, 0,7 et 0,9. Les résultats en écarts de dh d'inconfort sont les suivants:
Groupe Variante \ alpha 0.2 0.3 0.7 0.9
02 0 0 +4. +7.
1 04 0 +1. +5. +7.
25 0 0 +4. +7.
33 0 +1. +5. +7.
36 0 +1. +5. +7.
39 0 +1. +5. +7.
06 0 +1. +5. +7.
2 08 0 +1. +5. +7.
10 0 +1. +5. +7.
29 0 +1. +5. +7.
30 0 +1. +5. +7.
31 0 +1. +5. +7.
50 0 +1. +4. +6.
52 0 +1. +5. +7.
56 0 +1. +5. +7.
3 44 0 +1. +5. +7.
48 0 +1. +5. +7.
46 0 +1. +5. +7.
14 0 +1. +5. +7.
4 42 0 +1. +5. +6.
12 0 +1. +4. +6.

Tableau 3. 10 - Les écarts pour la variation du coefficient d'absorption extérieure par


groupe, et par variante
On observe dans le tableau qu'il y a une variation uniforme et importante selon la
couleur du revêtement utilisé, la même pour toutes les couvertures. Ces résultats, bien que
n'ayant pas été utilisés dans ce tableau de bord, montrent qu'il est faisable d'avoir un icône
Applications 111

"peinture" indépendant des autres icônes.


A propos de l'inertie thermique d'un local, on sait qu'elle tend à réduire les variations de
température entre le jour et la nuit. Cependant celles-ci étant très faibles en climat tropical
humide, le rôle de l'inertie sera limité, voire nuisible. Une forte ou assez forte inertie peut être
recommandée dans des locaux occupés uniquement de jour. Pour ceux occupés de nuit, une
très faible inertie est préférable, l'ambiance échappant à l'arrivée de la chaleur diurne.

Les variantes privilégiées par l'étude couverture ont été simulées selon l'inertie et on a
étudié le cas des briques creuses de 10 et 20 cm (M1B et M2B) et des murs en parpaings creux
de 10 et 20 cm (M1P et M2P) toujours revêtus en clair (α=0,2).
VARIANTES M2B M1B M1P M2P
2 21.20 24.55 24.47 23.81
4 25.39 27.93 28.02 27.81
6 33.57 33.49 34.20 34.56
8 30.09 30.91 30.78 31.87
10 30.72 31.65 31.55 32.82
12 44.64 43.58 43.97 44.10
14 36.41 35.92 36.73 36.99
25 21.19 24.54 24.46 23.79
29 33.57 33.49 34.20 34.56
30 29.38 29.80 30.72 31.24
31 30.71 31.30 31.16 32.37
33 33.57 33.49 34.20 34.56
36 30.87 31.44 31.31 32.53
39 31.28 32.03 32.02 32.80
42 39.99 39.24 40.01 40.55
44 36.50 36.02 36.84 37.06
46 37.37 37.19 37.53 38.24
48 35.76 35.39 36.17 36.93
50 37.29 37.96 38.11 38.02
52 35.63 35.28 36.08 36.33
56 35.63 35.25 36.06 36.31
Tableau 3. 11 - Les résultats de variations des murs sur les variantes choisies du
"bâtiment-type"
Applications 112
Etude des murs - comparaison sur la période d'occ.

45

40 M2B
M1B
35 M1P
dh
d'inc M2P
30

25

20
2 4 6 8 10 12 14 25 29 30 31 33 36 39 42 44 46 48 50 52 56

variantes

Figure 3. 14 - La variation des dh d'inconfort selon la variation des murs

Les résultats démontrent une faible variation d'inconfort par rapport à ceux du groupe
principal. Néanmoins, une analyse de ces résultats nous permet de ranger les écarts en quatre,
créant des sous-groupes à l'intérieur du groupe de la couverture (voir figure 3.13):
Les écarts rencontrés Les sous-groupes du gr. principal
Variantes M1B-M2B M2P-M2B M1P-M2B Sous-gr. description variantes
2 +3 +3 +3 1 2, 4, 25
4 +3 +2 +3 2 6,8,10,29,30,31,33,36,39
6 0 +1 +1 3 14,44,46,48,50,52,56
8 +1 +2 +1 4 12,42
10 +1 +2 +1 Les écarts pour le tableau par
12 -1 -1 -1 sous-groupe
14 0 +1 0 Murs 1 2 3 4
25 +3 +3 +3 M1P +3 +1 0 -1
29 0 +1 +1 M2P +3 +1 +1 0
30 0 +2 +1 M1B +3 0 0 -1
31 +1 +2 0 M2B 0 0 0 0
33 0 +1 +1
36 +1 +2 0
39 +1 +2 +1
42 -1 +1 0
44 0 +1 0
46 0 +1 0
48 0 +1 0
50 +1 +1 +1
52 0 +1 0
56 0 +1 0
Tableau 3. 12 - Les écarts pour le groupe mur, par variante et par sous-groupe du
tableau.
Ces écarts, traduits en images nous donnent les icônes suivants:
Applications 113

Légende

- parpaings 10 cm

- parpaings 20 cm

- brique creuse 10
cm

- brique creuse 20
cm

Figure 3. 15 - Les icônes des murs pour le tableau de bord


Applications 114

3.6.3. Le sous-groupe du vitrage.

Comme on l'a déjà dit, ce groupe exprime le pourcentage d'espace vitré utilisé dans le
bâtiment. En général on trouve des limites de conception pour les baies vitrées dans l'habitat
individuel, à cause des impératifs de sécurité et de privacité. En fait la surface des baies se
décompose en surface vitrée et surface perméable à l'air, l'ouverture proprement dite.

Pour représenter la situation, on utilise un pourcentage de surface vitrée par rapport à


la surface totale. Compte tenu de l'aspect non climatisé, on néglige les effets de cadre. En
outre, cette surface pourra varier, selon l'habitude de l'usager, ce qui nous échappe. En tous
cas, comme notre bâtiment-type prévoit une surface de 1.2 m² de fenêtre avec des volets, on ne
tient pas compte du pourcentage d'espace vitré dans cette étape. Il n'y aura donc pas de groupe
d'icônes "vitrage" dans cette version du tableau de bord.

3.6.4. Le sous-groupe de la ventilation de l'ambiance.

Une fois les principales icônes de l'enveloppe choisies, et le rôle des murs extérieurs
étudié, on a fait passer les icônes choisis au crible de la variation du débit d'air.

Ainsi, on a étudié la perméabilité en ayant pour but d'aboutir au potentiel maximal de


ventilation. On a d'abord simulé les projets choisis avec des variations raisonnables de la
variante de départ (le débit minimal étant de 1 vol/h, pour la perméabilité minimale).

On a choisi un débit standard pour les climats chauds de 35 vol/h.. Ce calcul se fait en
utilisant une formule empirique (voir annexe 7) pour le calcul du débit à l'intérieur d'une
ambiance en fonction de la vitesse extérieure, par le biais des réductions selon le nombre et
position des ouvertures (coefficient c1), la rugosité du terrain(coefficient c2) et l'angle incident
du vent) sur la façade (c3), comme illustré à la figure 3.16 suivante.

A l'extrême on a fait une simulation avec le débit maximal, théorique, qui créerait la
vitesse de l'air maximale encore agréable de 1,5 m/s à l'intérieur, soit 120 vol/h.

Ces calculs du rapport volume /vitesse de l'air ont été faits comme suit (pour détails de
la formule, voir annexe 7):

surfa
ce D (m3/h) ≅ S (m²) x 3600s/h x c1 x c2 x c3 x v (m/s)
60°
totale où dans le cas de la cité:
=
c1 = 0,50
c2 = 0,33
surfac c3= 0,97( pour 30°) et 0,87 (pour 60°)
e
totale débit
= 1,44 vitesse intérieure≅
surface moyenne de perméabilité
30°

Figure 3. 16 - Schéma du bâtiment-type pour l'étude du débit d'air.


Applications 115

Ensuite on a introduit dans le calcul de la température de seuil de confort le facteur de


correction, provenant de l'étude CSTB, conforme le chapitre 3. Comme le logiciel utilisé ne
prenait pas en compte les effets de la ventilation sur le métabolisme, on a ajouté la correction à
la température de seuil de projet et donc, aux dhs d'inconfort calculés, pour les débits
apportant plus de 1 m/s à l'intérieur de la pièce (description dans chp.3.3.2 et dans l'annexe 2).

3.6.4.1 Résultats standards (effets purement thermiques des débits d'air).

Les résultats, mesurés en dh d'inconfort, sont présentés dans le tableau 3.13.


Var. 1vol/h 35 vol/h 120vol/h
02 21.20 23.64 26.04
04 25.39 27.59 28.56
06 33.57 37.21 32.20
08 30.09 33.28 30.44
10 30.72 33.70 30.76
12 44.64 44.54 37.86
14 36.41 36.86 32.56
25 21.19 23.61 26.04
29 33.57 37.21 32.20
30 29.38 32.32 29.87
31 30.71 32.65 30.35
33 33.57 37.21 32.20
36 30.87 33.75 30.74
39 31.28 34.06 30.98
42 39.99 38.07 35.04
44 36.50 36.65 32.47
46 37.37 37.84 33.27
48 35.76 35.96 32.64
50 37.29 33.51 32.92
52 35.63 35.70 31.94
56 35.63 35.36 31.88

Tableau 3. 13 - Degrés heure d'inconfort des variantes dus à la variation de la


ventilation.

On remarque, pour la période d'occupation étudiée ici que si une variante a une toiture
performante, comme la n°2, toiture de tuile en terre cuite sur un comble fermé, l'ouverture du
bâtiment à l'extérieur, où il fait encore chaud, l'amène à une situation plus inconfortable. En
revanche l'air extérieur peut apporter un affaiblissement de la température intérieure à une
variante "mauvaise", comme la n°12, qui est constituée d'une dalle bitumée sur l'ambiance.
Applications 116
2
E v o l u t i o n d e s d h d 'i n c o n f o r t s e l o n l a
4
v e n ti l a ti o n
6
8
45
10
12

40 14
25
29
dh d'inconfort

35 30
31

30 33
36
39
25 42
44

20 46
1 v o l/ h 3 5 v o l/ h 1 2 0 v o l/ h 48
50

Figure 3. 17 -Evolution de l'inconfort selon la ventilation.

3.6.4.2 Correction pour la vitesse de l'air (effets des débits d'air sur le
métabolisme)

Ce nouveau facteur de correction, basé sur l'indice discuté au chapitre 1.3.3. une fois
incorporé au calcul des degrés heures d'inconfort nous donne de nouveaux résultats:
Var. 1vol/h 35 vol/h 120vol/h
2 21.20 5.99 2.78
04 25.39 9.15 3.89
06 33.57 16.21 6.29
08 30.09 13.46 5.31
10 30.72 13.58 5.35
12 44.64 20.66 7.64
14 36.41 15.33 5.92
25 21.19 5.97 2.78
29 33.57 16.21 6.29
30 29.38 12.31 4.95
31 30.71 12.76 5.10
33 33.57 16.21 6.29
36 30.87 13.71 5.40
39 31.28 13.77 5.42
42 39.99 15.71 5.82
44 36.50 15.04 5.78
46 37.37 16.40 6.21
48 35.76 14.62 5.69
50 37.29 10.71 3.94
52 35.63 14.09 5.38
56 35.63 14.01 5.45
Tableau 3. 14 - Degrés heure d'inconfort dus à la variation de ventilation avec correction
par la vitesse de l'air.
Applications 117

2
45
04
40
06
35 08
30 10
dh d'inc.

25 12
20 14

15 25
29
10
30
5
31
0
33
1vol/h 35 vol/h 120vol/h
36

Figure 3. 18- Progression de l'inconfort : données corrigées par la vitesse de l'air (conf.
tableau 3.13).

Les mêmes résultats, traduits en écarts et, par groupe d'icône nous donnent:

Figure 3. 19 - Les icônes pour le groupe Perméabilité (Ventilation)


Applications 118

3.7.L'inclusion de la végétation.

On a affirmé que la démarche du tableau de bord permet aussi bien la représentation


d'un scénario architectural existant que l'inclusion des concepts jugés intéressant du point de
vue de la climatisation naturelle. Comme exemple, et dans la suite du chapitre 2.4, on introduit
aux icones déjà répertoriées, la végétation.

Comme on l'a vu précédemment, nous avons choisi d'étudier la végétation comme objet
architectural lorsqu'elle est vivante et représente la dernière couche externe d'un bâtiment.
Dans le modèle pour ce travail, on considère l'élément végétal comme un matériau inerte, en
négligeant une éventuelle conductivité, des éventuels échanges convectifs intérieurs et prenant
les valeurs de 0,9 pour l'emissivité et 0,45 pour l'absorption solaire.

On l'appliquera sur la toiture, ce qui voudra dire travailler sur le groupe principal, celui
de la couverture. On l'utilisera sur la dalle pleine bitumée sans comble, l'icone V12.

Comme il s'agit d'un icone primaire (faisant partie du groupe principal), on ne


représente pas, dans le tableau de bord en question son écart, mais on présente un icône en
plus, dans le même groupe, avec la valeur totale retrouvée.

Ainsi cet icône pourrait se représenter comme suit:

τ - 74%
0,9 0,9

45 ?
DP SC DP SC
Icône V12 normale Icône V12 avec une
couverture végétale
Figure 3. 20 - Un icône pour un bâtiment du tableau avec une couverture végétale
Il est évident que le résultat variera en fonction du stage de développement et du type
du végétal (représenté par sa taux d'opacité τ et par le coefficient β de remplissage de surface
de la toiture); tout comme en fonction du type de toiture en question. Dans ce cas-ci, on a
choisi de le prendre au tout début de son développement, avec un taux d'opacité de 16%.

Pour ce faire, des modifications sur les équations du chapitre 2.4.2 sont proposées pour
les adapter à l'usage par le logiciel de simulation du tableau de bord.

3.7.1 Utilisation dans le logiciel Casamo-clim.

Les échanges décrits au chapitre 2.4.2, vont être interprétés de deux façons, pour
pouvoir les utiliser dans le logiciel Casamo-Clim, qui avait été retenu précedement pour le
tableau de bord générale (voir chapitre 1).

Vu par le bâtiment, tout se passe comme si


Applications 119

ϕ1 = αeqI - εeqhre (Tt-Tciel) - hce eq(Tt-Text) par m²;

vu par Casamo-Clim :

ϕ1 = αI - εhre(Tt-Tciel) - hce(Tt-Text) par m²;

Pour faire accepter les valeurs αeq, ε eq et hce eq par le logiciel Casamo-Clim, il faut donc
réaliser une nouvelle équivalence. Dans cette équivalence, le flux transmis (et non la densité de
flux) doit être invariant.

Ainsi,

∀ I, Tt- Tciel, Tt - Text,

S1 vrai (αeq.I- hre εeq ∆Tr - hce eq .∆Tc) = S1* (α*.I- hr. ε*. ∆Tr - hce ∆Tc)

S1 .αeq = S1*. α*

S1 .hre εeq= S1*. hre ε*

S1 .hce eq = S1*. hce

avec S1 , hce eq, hce, hre connus par les données du projet et par le cahier scientifique de
Casamo-Clim. Ainsi on trouve successivement des valeurs pour S1*, ε*, α* et Casamo-Clim
simule l'effet de la végétation sur la surface extérieure en question.

Pour le tester on a pris la variante n°12, un bâtiment avec une dalle pleine revêtue en
bitume et on a ajouté la couche végétale à 16% opacité (τ = 0,74) et sur la totalité de la toitûre
(β = 100%).

Les données sont:

hce eq=18,6W/m²°C,

hre= 6.63,

αeq =0,23 et

ε eq=0,3 , tels comme transcrites en ch.2.4.1


S1= 12m²,. du projet et

hce par le cahier scientifique de Casamo-Clim.

Ce dernier coefficient mérite une réflexion:

Casamo Clim prend deux valeurs selon le sens du flux - 1,2W/m²°C pour les flux
descendants (en général pendant la journée, quand la température de a surface extérieure est
supérieure à la température intérieure) et 7W/m²°C pour le cas contraire, qui à lieu en général
pendant la nuit. Ici, à cause de la période nocturne d'évaluation, on a pris le parti d'utiliser la
valeur la plus élevée.
Applications 120

L'application de ces coefficients dans les formules précedentes nous apportent les
valeurs suivants: S1* = 31,9m², ε* = 0,11, α* = 0,09

3.7.2 Résultats de la simulation

Une fois simulé l'effet de la végétation sur la surface extérieure du bâtiment en question
avec ces modifications proposé au ch. 3.7.1 et les résultats rétrouvés soumis à la méthode du
chapitre 2, on obtient:
Extérieur dalle avec bitume (V12) ajoutée d'une couche végétale
h Occ Tair HR Dh d'inc Tair int Tres HR Dh d'inc Tair int Tres HR Dh d'inc
1 oui 27.17 62 1 27.81 27.91 84 2 29.9 29.89 75 3
oui 26.72 64 1 27.34 27.46 81 1 29.6 29.63 72 3
2 oui 26.31 66 0 26.91 27.05 88 1 29.3 29.36 74 2
oui 25.95 67 0 26.51 26.66 84 1 29.0 29.10 75 2
3 oui 25.65 68 0 26.15 26.31 86 0 28.7 28.84 76 2
oui 25.41 69 0 25.84 26.00 92 0 28.5 28.59 77 2
4 oui 25.24 70 0 25.61 25.75 88 0 28.3 28.42 78 1
oui 25.14 71 0 25.40 25.53 89 0 28.1 28.21 79 1
5 oui 25.10 71 0 25.28 25.38 94 0 28.0 28.08 79 1
oui 25.15 73 0 25.19 25.27 95 0 27.9 27.92 79 2
6 oui 25.29 75 0 25.22 25.28 94 0 27.8 27.85 79 2
oui 25.53 78 0 26.90 27.78 94 2 27.3 27.34 79 1
7 oui 25.86 82 0 27.42 28.45 87 1 27.1 27.24 87 1
oui 26.27 81 0 27.96 29.04 86 2 27.2 27.32 86 1
8 non 26.76 80 pers. 28.41 29.48 80 pers 27.1 27.31 85 pers
non 27.30 78 pers 28.98 29.97 83 pers 27.3 27.45 88 pers
9 non 27.91 75 pers 29.60 30.47 76 pers 27.5 27.65 85 pers
non 28.55 72 pers 30.24 30.98 74 pers 27.8 27.87 83 pers
10 non 29.22 68 pers 30.89 31.49 76 pers 28.1 28.11 85 pers
non 29.90 65 pers 31.55 32.00 69 pers 28.4 28.37 82 pers
11 non 30.58 62 pers 32.21 32.52 67 pers 28.7 28.65 84 pers
non 31.25 59 pers 32.88 33.08 68 pers 29.1 28.97 81 pers
12 non 31.89 55 pers 33.54 33.66 62 pers 29.5 29.32 78 pers
non 32.50 53 pers 34.18 34.24 60 pers 29.9 29.68 79 pers
13 non 33.04 50 pers 34.78 34.79 57 pers 30.3 30.04 72 pers
non 33.53 49 pers 35.31 35.31 56 pers 30.7 30.39 74 pers
14 non 33.94 48 pers 35.78 35.78 57 pers 31.0 30.72 71 pers
non 34.27 47 pers 36.17 36.19 52 pers 31.3 31.03 69 pers
15 non 34.51 45 pers 36.46 36.52 51 pers 31.6 31.30 68 pers
non 34.65 46 pers 36.66 36.77 53 pers 31.8 31.52 66 pers
16 non 34.70 46 pers 36.76 36.94 50 pers 32.0 31.70 66 pers
non 34.67 47 pers 36.76 37.02 50 pers 32.1 31.83 65 pers
17 non 34.56 48 pers 36.67 37.02 50 pers 32.2 31.92 66 pers
non 34.39 49 pers 36.50 36.94 50 pers 32.2 31.96 66 pers
Applications 121

(cont.)
Extérieur dalle avec bitume (V12) ajoutée d'une couche végétale
h Occ Tair HR Dh d'inc Tair int Tres HR Dh d'inc Tair int Tres HR Dh d'inc
18 oui 34.15 50 7 36.40 36.93 48 10 32.5 32.14 63 5
oui 33.85 51 7 36.13 36.78 52 10 32.3 32.13 61 5
19 oui 33.49 51 6 35.86 36.62 53 10 32.5 32.12 66 5
oui 33.08 53 6 35.54 36.42 51 9 32.4 32.02 64 5
20 oui 32.63 53 6 35.25 36.25 52 9 32.3 31.96 65 5
oui 32.13 54 5 33.19 33.06 57 6 32.3 31.97 67 5
21 oui 31.60 54 5 32.42 32.25 62 5 32.2 31.86 66 5
oui 31.05 55 4 31.79 31.61 68 5 32.0 31.72 68 5
22 oui 30.48 56 3 31.11 30.98 66 4 31.6 31.43 66 4
oui 29.90 57 3 30.53 30.43 69 3 31.4 31.21 65 4
23 oui 29.32 58 2 29.92 29.87 71 3 31.0 30.92 71 4
oui 28.75 59 2 29.36 29.36 73 2 30.7 30.67 69 4
24 oui 28.20 60 1 28.82 28.85 80 2 30.4 30.42 71 3
total de dhd'inc. occupation 30 45 42

Tableau 3. 15 - L'effet de l'écran- végétal sur la dalle pleine bitumée sans comble.

40

35
Tair ext
C 30 Tres dalle
Tres "verte"
25

20
h

Figure 3. 21 Représentation graphique de la toiture simulée.

Ainsi cet icône apparaît dans le même sous-groupe de la couverture comme de suite:

τ - 74%
0,9 0,9

45 42
DP SC DP SC
Icône V12 normale Icône V12 avec une
couverture végétale
Figure 3. 22 - Un icône pour un bâtiment du tableau avec une couverture végétale
Applications 122

3.8. Les effets résiduels: la morphologie extérieure (y compris le volume) et


le microclimat

Comme l'on a vu aux chapitres 2.2 et 3.4, pour le tableau de bord on a préféré
considérer la morphologie de l'ambiance intérieure, volume plus facile à standardiser que
l'extérieur.

L'étude statistique pour les pièces étudiées dans ce tableau de bord a abouti à des
surfaces moyennes entre 9 et 16 m². Ainsi, une pièce de 3m sur 4m peut être considérée. On
retrouverait un intérêt thermique (la stratification) en plus de la possibilité d'accroire les effets
des apports latéraux si cette surface varie en fonction de la hauteur. Malheureusement, comme
il semble qu'une différence significative due à la stratification commence à se faire sentir
seulement au-delà d'une hauteur de 4m, hauteur déjà inhabituelle dans l'habitat ouvrier, on ne
l'a pas considéré.

Un autre intérêt concernerait le plancher sur pilotis (au moins 1m, selon les études du
CSTB, et sans obstacles pour la libre circulation de l'air) mais là aussi on revient à un problème
de clôture décrit ci-dessous.

La recherche dans la bibliographie exposée au chapitre 2.2.1 nous amène à négliger


l'effet bénéfique de la topographie sur le cas étudié - situé sur des zones urbanisées. En fait, on
ne doit pas compter, dans le plan d'implantation des bâtiments de la Cité Kennedy, sur des
bénéfices apportés par un bon emplacement topographique. Citons seulement comme exemple
de contrainte rencontrée, les murs de clôture d'une hauteur entre 1,5m et 2,0m situés à 10-
15m, voire moins, du bâtiment,. Ils réduiraient la vitesse d'un vent extérieur de 1,5 m/s à une
valeur à l'intérieur du bâtiment d'environ 0,18 à 0,36 m/s18, déjà insuffisante pour justifier
l'ouverture d'un groupe à l'intérieur du tableau de bord. En fait, en zone urbanisée, les bénéfices
à obtenir de l'effet topographique sur un projet demanderaient des démarches spécifiques de
projet, tellement il y a de contrainte des voisinage.

18
Ceci pour une maison traditionelle ayant les caractéristiques suivantes: implantation en terrain plat et
dégagé; axe des ouvertures de la maison parallèle à l'axe des vents dominants; perméabilité des façades au vent
et sous le vent de l'ordre de 30%; toiture à 1 pente (10° environ), orientée face au vent; surface de base environ
30m²; hauteur globale entre 3 et 4m[CS92]
Applications 123

3.9 Présentation du produit final.

Dans la forme du tableau de bord, il y a la préoccupation d'une description pratique des


icônes. L'idée est de permettre un calcul (et un re-calcul) aussi vite que possible.

Ainsi, on a les icônes les plus importants tout en haut, décrits avec des légendes
standardisées et réunis en sous-groupes, correspondant à leur performance à l'intérieur du
groupe principal et /ou à l'intérieur des autres groupes (les groupes d'écart).

Tout en haut, apparaissent des notes correspondant à la situation extérieure. Il s'agit de:

1) la valeur des degrés-heures réalisés effectivement (obtenus par simulation);

2) la valeur idéale, à partir du calcul de la température effective(voir annexe 2), fictive

Ensuite les groupes apparaissent:

- le groupe principal, la couverture, qui contient les degrés-heures totaux des


variantes significatives.

- les groupes secondaires, les groupes "d'écart" - ici "murs" et "perméabilité" -


qui traduisent les écarts possibles selon d'autres choix effectués.

L'addition des notes selon des choix réalisés dans chaque groupe conduit à une note
globale, pour la qualité thermique d'été attendue du projet, dans cette phase de conception.
Applications 124

Couverture Murs
matériau: type de comble: coeff. absorption - parpaings 10 cm
de la surface
TTC- tuile coloniale en SC - sans comble
terre C. extérieure/teinte:
CF - comble fermé 0,3 -clair - parpaings 20 cm
TM - tôle métallique
CV - comble ventilé 0,5 - gris
FB - fibrocement - brique creuse 10
0,7 - gris vieilli cm
DP - dalle pleine 0,9 - rev. bitumé
DPI - dalle pleine isolée - brique creuse 20
cm
Perméabilité: 1vol/h - fermé, peu ouvert 35 vol/h- tout ouvert sans obstacles dans le
pourtour immédiat
120 vol/h- tout ouvert sous conditions spéciales de situation du terrain

Figure 3. 23 - Le tableau de bord pour une ville ouvrière à Rio de Janeiro.


Conclusion 124

Conclusion

On croit que depuis longtemps l'homme a cessé de construire en tenant compte


du climat concerné.

Peut être parce qu'il veut essayer de nouvelles techniques et matériaux, à cause de
la mode ou simplement de sa nature, peu importe. Il bâtit, ou au moins il projette selon
sa culture, ses idées, la mode en vigueur ou son budget. Surtout là où le climat ne
constitue pas un adversaire effrayant. Même la force de l'architecture solaire ou
bioclimatique des années 70/80, bien que justifiée par les contraintes économiques de
l'époque, démontre plutôt une tendance culturelle qu'une prise de conscience spécifique.
Ce à quoi on a assisté a été une répétition d'une vague de même ampleur que celle
provoqué par la diffusion des idées de Le Corbusier, c'est à dire, son exploitation jusqu'à
l'épuisement et pas toujours avec du bon sens.

Le réalité est que, pour gérer ce monde complexe et encore peu exploré de la
conception et bien le traduire concrètement, l'architecte emploie une méthode dont on
sait déjà que la liberté de pensée est un facteur vital.

Or, on sait que la maîtrise de la thermique de bâtiment se résume finalement à un


problème de gestion - contrôler autant que possible les flux de chaleur échangés et
stockés dans le bâtiment; toute comme le climat, les impératifs sociaux, culturels et
économiques apportent un lot important de contraintes à la conception architecturale.

Mais on sait davantage: que en général il y a certaines combinaisons typiques des


objets architecturaux, caractéristiques des styles courants pratiqués. Ces combinaisons
ayant une performance thermique sur une ambiance occupée, nous permettent une
évaluation statistique.

Ainsi, une approche rationnelle de ces combinaisons pendant la phase d'esquisse


et d'avantprojet sommaire permettra, non l'élaboration d'un modèle unique pour chaque
couple site/occupation, mais la réunion sous une même échelle de la panoplie de
stratégies disponibles et applicables (en fait des choix architecturaux associés à des
modèles thermiques). Ce qui fournira au concepteur en même temps que la liberté de
pensée nécessaire, des moyens lui permettant la valorisation des atouts d'un site donné.
Cela lui permettra de contourner les difficultés, en palliant l'insuffisance d'une action par
une autre.

En fait, on croit quelque chose de plus: la méthode, étant transparente et donc


susceptible (de manière souhaitable) de mises à jour, selon chaque profil régional,
permettra la valorisation de l'architecture vernaculaire, miroir de notre histoire, toute
comme l'échange avec d'autres techniques conceptuelles.

Comme aucune recherche s'achève en elle même, on sait qu'il manque encore:

- la validation auprès des architectes, des autoconstructeurs et des thermitiens,


pour la vérification de language, la validation sur terrain, dans le but de vérifier
l'extension d'usage de chaque tableau;
Conclusion 125

- l'extension aux locaux climatisés, à des tableaux pour des procédés ou


composants spécifiques (ex. les toitures), pour l'insertion des réponses d'alertes au cas de
contraintes hors-thermiques(acoustiques, hygiéniques, luminiques, etc.), ou même à des
tableaux ciblés sur d'autres approches aussi complexes à maîtriser en début de conception
que le thermique (comme l'acoustique);

- la diffusion auprès des organismes de habitat social, des ONGs figés sur
l'urbanisme et autoconstruction, et services de formation.

Un jour, le processus de conception architecturale étant connu, d'autres méthodes


feront tomber par terre des méthodes comme celle-ci. Mais pour l'instant nous pensons
qu'elle peut apporter une contribution à une partie importante de l'architecture, celle où
le budget, la culture et l'usager standard forment un ensemble inséparable.

-*-
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ANNEXES
Annexe1 131

Annexe 1 -A propos de la reconstitution des journées-types d'après les


données extrêmes disponibles - la température de l'air et l'humidité relative.
(Ch.2)
La simulation du comportement d'un bâtiment au cours d'une journée (ou d'une période
plus étendue) fait appel à de fichiers météorologiques. Cependant, de fois on n'a pas de SRY
(SHORT REFERENCE YEAR) ou de TRY (TYPICAL? REFERENCE YEAR), en ne
disposant que des valeurs extrêmes et leurs heures d'occurrence, ou d'un ensemble de couples
ponctuels (température et heure d'occurrence) et des valeurs extrêmes atteintes.
Sous ces situations il devient très difficile (voire impossible) d'envisager la simulation
d'un bâtiment. Ainsi, pour le stade d'avant-projet, une reconstitution préalable des données
météorologiques peut se révéler extrêmement utile pour le concepteur. Pour ce faire, on se
propose ici de récupérer les algorithmes utilisés par le logiciel Casamo-Clim1, et de les
réutiliser sous forme de tableur.
Dans cet annexe, on étudiera la méthode utilisée par le logiciel et partiellement décrite
dans son cahier scientifique, en ce qui concerne la température de l'air et l'humidité relative.
Ensuite on réfléchira sur l'enchaînement des données pour la confection d'une période plus
prolongée.
_*_

A partir d'une considération sur le fait que le comportement journalier de l'évolution de


la température et de l'humidité se rapproche de celui d'une sinusoïde, la méthode du logiciel
pour la création de la journée s'appuie sur la simulation des arcs de sinusoïdes définis par
quatre paramètres saisis: les valeurs maximales et minimales de la température de l'air extérieur
et de l'humidité relative et leurs heures d'occurrence. Elle se développe autour de la valeur de
la température (ou l'humidité) moyenne.
L'équation générale de ces sinusoïdes est:
 (Tmax − Tmin )  (Tmax + Tmin )
Te =   * sin( w * (t − th )) +
 2  2
où w représente le raccordement entre des échelles des sinusoïdes utilisées et l'échelle
horaire; et il détermine ainsi l'angle spécifique de chacune d'entre elles.
th est le déphasage du début de chaque sinusoïde par rapport à l'axe de température (le
moment zéro) .
La construction des sinusoïdes sur l'échelle horaire se fait en trois tranches et sa
continuité est assurée aux points communs, c'est à dire ceux d'occurrence des valeurs
minimales et maximales. On fixe d'abord les extrêmes horaires connus aux extrémités de
chaque sinusoïde.
Deux demi-périodes sont ainsi établies: la première, qui correspondra à la tranche
interne hTmin à hTmax dans l'échelle horaire et à une demi-période sinusoïdale (π); et les deux
autres, qui atteindront le reste de la journée (donc 24h - (hTmax-hTmin)) et qui correspondront,
ensemble, à une autre demi-période sinusoïdale, décomposée en deux morceaux indépendants.

1conçu par le Centre d'Energétique dans les années 80


Annexe1 132

Les équations

Pour la bonne compréhension du développement qui se suit, on propose la


reproduction graphique du scénario étudié.
Sur le graphique ci-dessous, on remarque: les deux sinusoïdes (A et B) qui se
développent autour de l'axe de la Tmoyenne (Tmoy); les deux échelles en question (l'échelle
horaire et celle de chaque sinusoïde); le déplacement du point maximal de la sinusoïde
extérieure (B) pour faire face au point fixe d'occurrence de la température maximale (B') et les
écarts (t1, t2 et t2') qui correspondent aux éloignements des débuts de sinusoïdes par rapport
à l'instant zéro de la journée (début de son échelle horaire), ici indiqué par l'axe de
températures.
°C
40
Te max
t1
π/4 π/4 π/4 π/4
π/4 π/4 B'
B
30
A

π/4 π/4 Te moy


t2 t2'

20 π/4 π/4

Te min

10

-13 -11 -9 -7 -5 -3 -1 hTmin hTmax


0 24
période journalière

Au niveau de la reproduction du scénario sur l'échelle horaire journalière (ce qui nous
intéresse), on aura trois périodes horaires, et trois arcs de sinusoïdes, à savoir:
1er) Pour t ∈ [hTmin, hTmax,]:
 (T − Tmin )  (T + Tmin )
l'équation (A): Te =  max  * sin( w1 * (t − t1)) + max
 2  2
la fréquence w1,
π / période et ce cas-ci, w1= π/(hTmax-hTmin)
soit 2π
t1, est le déphasage spécifique entre le début de cette sinusoïde interne et le début de
l'échelle horaire journalière. Il l'est donc aussi du point hTmin,, un point connu dans les deux
échelles. D'après le graphique ci-dessus, on remarque que la différence entre les longueurs du
point hTmin sur chaque échelle nous fournira la valeur de t1 . On obtient ainsi:
t1=hTmin - 3/4 de sa période,
c'est à dire,
t1= hTmin - 3/4 (2*(hTmax - hTmin).
Annexe1 133

2e) Pour les deux morceaux de la sinusoïde extérieure, la procédure est semblable:
Les écarts t2 (1e partie) et t2' (2e partie), sont obtenus de la même manière qu'avant,
sauf que t2'' est obtenu à partir de hTmax .
Ainsi:

t ∈ [0, hTmin]
 (T − Tmin )  (T + Tmin )
l'équation (B): Te =  max  * sin( w 2 * (t − t 2 )) + max
 2  2
fréquence w2 = π/(24 - (hTmax - hTmin))
t2 = hTmin - 3/4 de sa période,
soit t2 = hTmin - 3/2*(24 -(hTmax - hTmin))

t ∈ [ hTmax,, 24]
 (T − Tmin )  ' )) + (Tmax + Tmin )
l'équation (B'): Te =  max  * sin( w 2 * (t − t 2
 2  2
t2'' = hTmax - 1/4de sa période,
soit t2'' = hTmax - 1/4*(24 -(hTmax - hTmin)).

Adaptation pour l'humidité

En ce qui concerne la reconstitution de l'humidité relative au cours de la journée, on


emploie le même raisonnement, les mêmes équations et formules, mais pour des positions
relatives différents t1 , t2 et t2'' :
100 HR

90
HR max

π/4 π/4 80
A
π/4 π/4
B'
π/4 π/4
B

t2 π/4 π/4
HR moy
t2' t1
50 π/4 π/4

40 HR min

-5 -3 -1 hHRmax hHRmin
0 24
période journalière
Annexe1 134

On en obtient:
t1 = hHRmax - 1/4 de sa période, c'est à dire,
t1= hHRmax - 1/4 (2*(hHRmin - hHRmax).
t2 = hHRmax - 1/4 (2*(24-(hHRmin-hHRmax));
c'est à dire t2= hHRmax - 1/2*(24-(hHRmin - hHRmax))
t2' = hTmax - 3/4 (2*(24 -(hHRmin-hHRmax));
dont t2' = hHRmin - 3/2*(24 -(hHRmin - hHRmax)).

Ces formules nous ont permis la création de journées-types dans les tableurs du genre
Excel pour des valeurs moyennes mensuelles de température et d'humidité relative.

A propos des séquences journalières

Pour l'utilisation de la méthode pour des séquences plus prolongées (des semaines-
types), compte tenu les points de liaison entre jours, deux moyens peuvent être envisagés:

°C

max

min
h

journée 1 journée 2 journée 3 journée 4

- soit les jours sont calculés indépendamment; et ensuite, les valeurs obtenues à
chaque rencontre 0-24h sont remplacées par la moyenne et la sinusoïde extérieure de chaque
jour redessinée en fonction de la valeur obtenue.
- soit après le calcul indépendant décrit ci-dessus, on recalcule des nouvelles
semi-périodes en démarrant du premier point de la deuxième partie de la sinusoïde extérieure
(les valeurs de hTmax ou hHmin) de la journée précédante, jusqu'au premier point de la
sinusoïde extérieure du jour en question. Cela pour tous les périodes compris dans la séquence
désirée.
La première option modifie la journée-type, la deuxième, modifie la formule de la
sinusoïde extérieure de chaque jour. Les deux, pour les climats en question, ne semblent pas
fournir des écarts importants, mais une vérification préalable est toujours conseillée.
Ici, on a vérifié la méthode de remplacement des heures de rencontre de journées par la
valeur moyenne entre celles de 23h et 1h. Faute d'une séquence de journées-type pour le climat
tropical humide, on l'a testé sur une séquence réelle d'été, mesurée au Brésil, en janvier 1990.
Annexe1 135

Tableau récapitulatif des valeurs mesurées de journées réelles,


et les simulées d'après les valeurs extrêmes, et adaptées pour la création d'une semaine-type
(modification de la valeur 24hs)
Valeurs mésurées Valeurs des 24hs modifiées pour une
semaine-type
bulbe sec extrèmes le jour moyenne le L'écart entre
lendemain les
jour 12hs 18hs 24hs max min jour 23hs 24hs 1hs 2hs "24hs"
1 29,2 28,6 29,0 29,9 23,7 1 26,5 25,8 26,1 25,8 25,1 0,3
2 27,1 31,8 27,3 32,1 23,7 2 27,5 26,6 25,7 24,0 23,2 0,9
3 24,8 26,0 22,0 30,4 21,8 3 25,7 24,8 24,9 24,1 23,4 0,1
4 24,4 26,0 24,0 30,4 22,0 4 25,8 24,9 24,6 23,4 23,0 0,3
5 24,0 26,8 26,0 27,4 22,1 5 24,5 23,9 24,8 25,2 24,6 0,9
6 27,8 29,6 27,4 30,3 23,5 6 26,5 25,8 26,2 25,9 25,0 0,4
7 28,4 29,0 28,4 34,1 23,2 7 28,1 27,0 27,9 27,8 26,9 0,9
8 29,9 31,2 27,4 35,7 25,1 8 29,8 28,8 - - - -

Les différences rencontrées dans ce petit échantillon de 8 jours réels mesurés ont été de
l'ordre de 0,5°C, plutôt négligeable, si on pensait à une séquence encore non stabilisée en
journées-type.

36

34

32

30

°C 28

26

24

22

20
1 1 1 1 1 1 1 1
1eres heures de chaque journée
Annexe1 136

rec-jour.xls
A B C D E F G H I J K L M
2 Données dh naturels jour Calcul
3 Tmin hmin chauds conf froids température t'2 t'1 t'3
4 22 6 23 44 0 -22.5 -13.5 7.5
5 Tmax hmax t2 t1 t3
6 30.4 15 -16.5 -7.5 7.5
7 w1 w2
8 HRmin hmin 0.35 0.21
9 55.3 16
10 HRmax hmax humidité rel. th'2 th'1 th'3
11 94.5 5 6.5 -5.5 19.5
12 th2 th1 th3
13 Seuils Confort -1.5 -0.5 -3.5
14 T+ T- w1 w2
15 27 21 0.29 0.24
16
17 Résultats à l'extérieur Valeurs sinusoide heure/ heure
18 h Te HRe dh n dh nat dh nat h verifi Te HRe verifi
inc+ conf. inc- cation cation
Te He
19 0 24.90 81.85 0 2 0 0 24.90 81.85
20 1 24.10 86.03 0 3 0 1 24.10 86.03
21 2 23.39 89.57 0 4 0 2 23.39 89.57
22 3 22.80 92.25 0 4 0 3 22.80 92.25
23 4 22.36 93.93 0 5 0 4 22.36 93.93
24 5 22.09 94.50 0 5 0 5 22.25 22.09 94.50 94.50
25 6 22.00 93.71 0 5 0 6 22.00 22.00 93.71 93.71
26 7 22.25 91.39 0 5 0 7 22.25 22.25 91.39 91.39
27 8 22.98 87.74 0 4 0 8 22.98 22.98 87.74 87.74
28 9 24.10 83.04 0 3 0 9 24.10 24.10 83.04 83.04
29 10 25.47 77.69 0 2 0 10 25.47 25.47 77.69 77.69
30 11 26.93 72.11 0 0 0 11 26.93 26.93 72.11 72.11
31 12 28.30 66.76 1 0 0 12 28.30 28.30 66.76 66.76
32 13 29.42 62.06 2 0 0 13 29.42 29.42 62.06 62.06
33 14 30.15 58.41 3 0 0 14 30.15 30.15 58.41 58.41
34 15 30.40 56.09 3 0 0 15 30.40 30.40 56.09 56.09
35 16 30.31 55.30 3 0 0 16 30.15 30.31 55.30 55.30
36 17 30.04 55.87 3 0 0 17 30.04 55.87
37 18 29.60 57.55 3 0 0 18 29.60 57.55
38 19 29.01 60.23 2 0 0 19 29.01 60.23
39 20 28.30 63.77 1 0 0 20 28.30 63.77
40 21 27.50 67.95 0 0 0 21 27.50 67.95
41 22 26.64 72.54 0 0 0 22 26.64 72.54
42 23 25.76 77.26 0 1 0 23 25.76 77.26
43 24 24.90 81.85 0 2 0 24 24.90 81.85
Annexe1 137

Functions logiques utilisées dans le zones du tableur:


Calcul, Température:
Cellule K4 -( valeur de t'2): =-(3/4*2*(24-(B6-B4)))
Cellule L4 -( valeur de t'1): =-(3/4*2*(B6-B4))
Cellule M4 -( valeur de t'3): =((24-B6+B4)/2)
Cellule K6 -(valeur de t2): =K4-(-B4)
Cellule L6 -(valeur de t1): =L4-(-B4)
Cellule M6 -(valeur de t3): =B6-((24-B6+B4)/2)
Cellule K8 -(valeur de w1): =PI()/(B6-B4)
Cellule L8 -(valeur de w2): =PI()/(24-B6+B4)
Calcul, Humidité relative:
Cellule K11 -( valeur de th'2): =1/2*(24-(B9-B11))
Cellule L11 -( valeur de th'1): =-(1/2*(B9-B11))
Cellule M11 -( valeur de th'3): =3/4*(2*(24-(B9-B11)))
Cellule K13 -(valeur de th2): =B11-K11
Cellule L13 -(valeur de th1): =B11-((B9-B11)/2)
Cellule M13 -(valeur de th3): =B9-M11
Cellule K15 -(valeur de w1): =PI()/(B9-B11)
Cellule L15 -(valeur de w2): =PI()/(24-(B9-B11))
Calcul, Valeurs sinusoide heure/heure:
Cellules J24:J35 (vérification de l'encontre de sinusoides pour Text):
{=((A6-A4)/2)*SIN(K8*(I24:I35-L6))+(A6+A4)/2}
Cellules M24:M35 (vérification de l'encontre de sinusoides pour HRext):
{=((A11-A9)/2)*SIN(K15*(I24:I35-L13))+(A9+A11)/2}
Cellules L24:L25 (valeurs horaires de sinusoide pour Text):
{=((A6-A4)/2)*SIN((PI()/(24-B6+B4))*(I19:I24-K6))+(A6+A4)/2}
Cellules L19:L43 (valeurs horaires de sinusoide pour HRext):
{=((A11-A9)/2)*SIN((L15)*(I19:I24-K13))+(A11+A9)/2}
Résultats à l'extérieur:
Te ( réconstitution de la journée pour Text) - cellules B19:B43 : { =K19:K43}
HRe ( réconstitution de la journée pour HRext) - cellules C19:C43: {=L19:L43}
dhnat nc + ( valeurs horaires de degrés de surchauffe) - cellules D19:D43:
{=SI(B19:B43>A15;B19:B43-A15;0)}
dh nat conf ( valeurs horaires de degrés de confort) - cellules E19:E43:
{=SI(A15>B19:B43;SI(B19:B43>B15;A15-B19:B43;0);0)}
Annexe1 138

dh nat inc ( valeurs horaires de degrés de froid)- cellules F19:F43:


{=SI(B19:B43<B15;B15-B19:B43;0)}
dh naturels jour (somme journalière des degrés-heure à l'extérieur dans la plage de confort et
à l'extérieur)
chauds (cellule E4): =SOMME(D19:D43)
conf (cellule F4): =SOMME(E19:E43)
foids (cellule G4) : =SOMME(F19:F43)

Bibliographie:
[CE90] CENERG, Casamo-Clim- cahier scientifique, Ecole des Mines de Paris, Paris,
1990
[IM91] IM, - extrait fichier météorologique 1990 (janvier), station n° 83.743 (lat 22°55'
et long. 43°10); Instituto de Metereologia, Rio de Janeiro, RJ
[CK93] BARROSO-KRAUSE,C., KAEHLER,J.W. - Note et tableurs, Centre
d'Energétique, EMP, Paris 1993
Annexe 2 139

Annexe 2 - Tableur de calcul de degrés-heures d'inconfort (selon


chapitre 2.4.2).
Légende du tableur:
Colonne A: demi-heures de la journée-type
Colonne B: Température resultante de l'air, extraite des résultats de simulations
Colonne C : Humidité relative de l'air, extraite des résultats de simulations
Colonne D: Tref std (admise à 27°C)
Colonne E: Tref (col. D) corrigée par l'humidité
- fonction logique utilisée:
SI(B3:B49<28;26;SI(B3:B49<30;27;SI(C3:C49>45;27;29)));
Colonne F : Tref (col. E) corrigée par la variation de la vitesse du vent
- formule utilisée: Tseuil conf=To - 6*exp(-vair/0.91):
- valeurs rencontrées pour diverses vitesses de vent et fonctions logiques
employées dans la colonne F:
To Tseuil conf, en °C (pour de diverses vitesses du vent, en m/s)
(0m/s) 0 0.06 0.13 0.50 0.80 1.00 1.50 2.00 3.00
26 26 26 27 29 30 30 31 31 32
27 27 27 28 30 31 31 32 32 33
28 28 28 29 31 32 32 33 33 34
29 29 29 30 32 33 33 34 34 35
p/module →(pour l'utilisation pour le module-test ch.4)
vol/h m/s Formules de correction selon la vitesse: (pour la colonne F)
5 0.06 SI(E3:E49=26;26;SI(E3:E49=27;27;SI(E3:E49=28;28;29)))
10 0.13 SI(E3:E49=26;27;SI(E3:E49=27;28;SI(E3:E49=28;29;30)))
35 0.50 SI(E3:E49=26;29;SI(E3:E49=27;30;SI(E3:E49=28;31;32)))
60 0.80 SI(E3:E49=26;30;SI(E3:E49=27;31;SI(E3:E49=28;32;33)))
80 1.00 SI(E3:E49=26;30;SI(E3:E49=27;31;SI(E3:E49=28;32;33)))
120 1.50 SI(E3:E49=26;31;SI(E3:E49=27;32;SI(E3:E49=28;33;34)))
156 2.00 SI(E3:E49=26;32;SI(E3:E49=27;33;SI(E3:E49=28;34;35)))
Colonne G: calcul de dégrés-heures d'inconfort journalier
- fonction logique utilisée: SI(B3:B49>F3:F49; B3:B49-F3:F49;0)
Colonne H: calcul de dégrés-heures d'inconfort pour la période d'occupation
- fonction logique utilisée: SI(I3:I49="oui"; (G3:G49);0)
Colonne I : l'indication de l'occupation de l'ambiance
Cellule G50: Total dégrés-heures d'inconfort journalier
- fonction logique utilisée: SOMME(G3:G49)/2
Cellule H5: Total dégrés-heures d'inconfort pour la période d'occupation
- fonction logique utilisée: SOMME(H3:H49)/2
Annexe 2 140

Réproduction du tableur:
A B C D E F G H I
h T res HR Tref std Tref (D) corr. Tref (E) corr. dhd'inc journ. dh d'inc occup Occupation
3 1 29.1 75 27 27 32 0 0 oui
4 28.8 77 27 27 32 0 0 oui
5 2 28.5 78 27 27 32 0 0 oui
6 28.2 75 27 27 32 0 0 oui
7 3 28.0 81 27 26 31 0 0 oui
8 27.7 82 27 26 31 0 0 oui
9 4 27.6 78 27 26 31 0 0 oui
10 27.4 79 27 26 31 0 0 oui
11 5 27.4 79 27 26 31 0 0 oui
12 27.3 79 27 26 31 0 0 oui
13 6 27.4 79 27 26 31 0 0 oui
14 26.8 79 27 26 31 0 0 oui
15 7 26.9 87 27 26 31 0 0 oui
16 27.1 86 27 26 31 0 0 oui
17 8 27.0 85 27 26 31 0 0 non
18 27.4 88 27 26 31 0 0 non
19 9 27.9 85 27 26 31 0 0 non
20 28.3 83 27 27 32 0 0 non
21 10 28.7 85 27 27 32 0 0 non
22 29.0 78 27 27 32 0 0 non
23 11 29.3 79 27 27 32 0 0 non
24 29.6 81 27 27 32 0 0 non
25 12 30.0 73 27 27 32 0 0 non
26 30.4 75 27 27 32 0 0 non
27 13 30.7 72 27 27 32 0 0 non
28 31.1 69 27 27 32 0 0 non
29 14 31.4 71 27 27 32 0 0 non
30 31.7 65 27 27 32 0 0 non
31 15 32.0 64 27 27 32 0 0 non
32 32.2 66 27 27 32 0 0 non
33 16 32.3 66 27 27 32 0 0 non
34 32.3 65 27 27 32 0 0 non
35 17 32.4 66 27 27 32 0 0 non
36 32.3 62 27 27 32 0 0 non
37 18 32.5 63 27 27 32 0 0 oui
38 32.4 61 27 27 32 0 0 oui
39 19 32.3 62 27 27 32 0 0 oui
40 32.1 60 27 27 32 0 0 oui
41 20 32.0 62 27 27 32 0 0 oui
42 32.0 67 27 27 32 0 0 oui
43 21 31.8 66 27 27 32 0 0 oui
44 31.6 68 27 27 32 0 0 oui
45 22 31.2 66 27 27 32 0 0 oui
46 30.8 69 27 27 32 0 0 oui
47 23 30.4 71 27 27 32 0 0 oui
48 30.1 69 27 27 32 0 0 oui
49 24 29.7 75 27 27 32 0 0 oui
50 Total dégrés-heures d'inconfort journalier 1
51 Total dégrés-heures d'inconfort pour la période d'occupation: 0
Annexe 3 141

Annexe 3 - En remontant dans le passé: L'homme, ses rapports avec


l'architecture et le confort...(Ch.3.3)

"D'abord l'homme construit sa demeure,


ensuite,
sa demeure le bâti1"

Pourquoi un préambule historique? Parce que seule l'histoire peut fournir le recul
nécessaire à la compréhension du présent et de ses choix de procédés, et que cette réflexion
peut fournir les moyens d'une approche cohérente pour la définition des chemins de l'avenir.
C'est à dire que la méthode de l'analyse historique peut se revéler très efficace pour cerner une
realité vaste et diversifiée comme celle du processus humain de concetion de l'habitat
On s'est restreint au territoire français pour deux raisons: parce qu'on ne voulait pas
mélanger plusieurs voies, issues de plusieurs réalités; et parce que, comme on le verra ci-après,
toutes les formes architecturales représentatives des époques vécues par l'homme peuvent y
être rencontrées. Il s'agit de s'entrainer à la lecture historique, sociale et culturel du bâtiment
pour effectuer au mieux le travail décrit dans le chapitre 2.2.1.
Aux époques les plus éloignées où l'homme projetait déjà sa demeure, ce projet se
traduisait par un traçage direct sur le sol du projet, ce qui nous a laissé peu de trace. Les
manuscrits et les maquettes, en outre le fait d'utiliser des matériaux de base fragiles2, étaient
destinés aux monuments et temples, pour des clients "haut de gamme" - l'Eglise, les conseils
municipaux,...
On peut démontrer dans une perspective historique que l'homme peut avoir un rôle
encore plus déterminant que le climat sur la façon de batir et en consequence sur le confort
atteint. De plus, en général, la maîtrise des éléments de la Nature est plus facile que celle des
"éléments" (enjeux) humains. Néanmoins, on observera que ce que l'homme crée, l'homme peut
l'ajuster...

1d'après Wiston Churchill : "First man builds a house, afterwards the house builds him"
2déjà le climat jouait son rôle... Les documents les mieux conservés qui nous arrivent du début de l'Histoire
écrite sont ceux venant d'Egypte, où à coté d'une tendance à la communication visuelle, on se retrouve dans un
climat très sec, favorable à la conservation. C'est vrai qu'il y a eu aussi des dessins sur pierre, mais il s'agissait
plutôt de croquis (Comme celui de Sheik Said, en Egypte), pas suffisamment clairs pour le but visé. Les
parchemins étant trop chers, ce sont les maquettes, en bois ou en argile, qui ont permis aux chercheurs de
mieux reconstituer les moeurs de l'époque[MO76]
Annexe 3 142

Il y a environ 6 millions d'années apparaissaient, en Afrique Orientale, les premiers


ancêtres de l'homme. En Europe, les traces les plus anciennes remontent à 1,6 millions
d'années, dans la partie orientale des Pyrénées. Depuis ces temps très lointains, le climat et le
milieu naturel ont subi à plusieurs reprises des transformations importantes.
L'homme de Tautevel vit dans un climat plus froid que celui d'aujourd'hui, où les
espèces végétales habituelles des régions froides ou montagnardes (bouleau, pin sylvestre)
coexistent avec des espèces méditerranéennes (buis, platanes). Il s'abrite dans des cabanes
rudimentaires ou sous le porche d'une grotte. Cet homme primitif, qui ignore encore le feu,
appartient à la période (le paléolithique ancien) la plus longue et la plus lointaine de la
préhistoire, celle au cours de laquelle les progrès réalisés par l'humanité ont été extrêmement
lents.
Si l'on oublie l'homme de Néanderthal, déjà plus
habile, on en arrive à celui qu'on appelle de Cro-Magnon3.
On est en train de décrire alors une époque marquée par un
refroidissement très sensible de la température, où le désert
du Sahara était une savane verdoyante et le paysage de
l'Europe, celui de la toundra arctique, très riche en gibier.
L'homme de Cro-Magnon, organisé en groupes de chasseurs
nomades, bâtit des cabanes en plein air mais occupe aussi
parfois des grottes ou des abris sous roches. C'est peut être
lui qui invente l'art, avec, parmi d'autres démonstrations,
celle des sculptures en relief sur les parois de certaines grottes (cap Blanc, roc de Sers).
La dernière grande glaciation se terminant, un climat tempéré océanique et une
végétation forestière, constituée essentiellement de chênes, de hêtres et de noisetiers - les
sapins ne se maintenant que dans les régions montagneuses -s'installent en France. C'est
l'époque où l'homme s'installe en petits groupes dans les forêts ou sur les côtes, vivant de la
chasse, de la pêche ou du ramassage de coquillages. Les grottes et les cavernes qui faisaient
fonction d'abris ou de sanctuaires à l'époque précédente sont alors abandonnés et ces groupes
nomades, qui vivent désormais en plein air, n'ont laissé que peu de vestiges.
Cela dure un certain temps et les premières preuves d'une vie sédentaire, résultat de
l'apprentissage de l'agriculture venue du Proche Orient et de la nouvelle capacité d'apprivoiser
et d'élever des chèvres, des moutons, des porcs et des bovidés nous sont donnés par des
vestiges de la vallée de l'Aisne, à Cuiry-les-Chaudardes. Les nouveaux travaux agricoles, étalés
sur une année et au rythme des saisons, imposent que le groupe demeure sur place, pour la
récolte et la protection des champs. L'homme est amené à abandonner la vie nomade, et
s'assurant maintenant des ressources alimentaires plus régulières, il se regroupe en villages
agricoles comptant de 150 à 200 habitants. C'est à ce moment que des activités développées à
l'intérieur, comme la céramique et le tissage, apparaissent...
La fin du néolithique et le début de l'Age du Bronze
coïncident aussi, sur le sol français, avec l'apparition des
mégalithes. Ces monuments se présentent soit sous forme de
pierres levées (menhirs) alignées parfois en très grand nombre
(comme à Carnac, dans le Morbihan), soit sous celle de dolmens
(table, en breton). La disposition de certains alignements nous
laisse penser qu'ils ont été conçus en fonction de l'observation des

3nom du site de Dordogne où l'on a découvert des squelettes de certains de ses représentants
Annexe 3 143

astres. Ceci, en plus des pratiques religieuses, pouvait être important pour l'agriculture, ce qui
amène à les considérer comme les premiers bâtiments fonctionnels (même multi-fonctionnels!).
Vers 1000 avant JC, l'Age du fer succède à celui du Bronze. On retrouve sur ce qui
sera le sol français, un peuple venu de l'Europe Centrale - les celtes, que l'on connaît mieux
comme Gaulois. Farouches guerriers qui accordent une place de tout premier plan à la valeur
militaire, les Gaulois sont aussi de remarquables
paysans et une partie de l'outillage agricole qu'ils
utilisent ne changera pas jusqu'au XIXe siècle.
Verriers, céramistes et forgerons, ces artisans ont
une production importante et réputée. Regroupés en
villages ou en oppida4, ils vivent dans les forêts, qui
leur fournissent du gibier (surtout le cerf et le
sanglier) complémentaire aux produits agricoles. Ils
excellent dans le travail du bois5 et c'est
généralement en cette matière qu'ils construisent
leurs maisons, recouvertes ensuite d'un toit de
chaume.
Après avoir duré près d'un millénaire, la
civilisation gauloise finit par succomber sous le choc
de la conquête romaine. La civilisation gallo-romaine établie est une brillante synthèse de
l'héritage celtique et des innovations apportées par Rome. La Gaule devient sillonnée autant
par des voies romaines empruntées par des lourds chariots qui relient les villes entre elles, que
par des voies fluviales pour les transports.
Au IIIe siècle, la construction des moulins à eau constitue un progrès technique décisif.
La prospérité générale se traduit par un développement spectaculaire des villes du pays. Les
oppida sont abandonnés et des agglomérations, au plan régulier, sont construites dans la plaine
ou sur une position fluviale favorable: Lugdunum (Lyon), Condate (Rennes), Rotomagus
(Rouen). Les facilités et les agréments de la ville plaident en faveur de la romanisation. Les
nouveaux notables gaulois, rapidement acquis à la nouvelle civilisation, s'y installent et s'y font
construire des maisons parfois luxueuses6. Les villes se couvrent de monuments
caractéristiques: thermes, temples, aqueducs et amphithéâtres. Constructeurs et ingénieurs hors
pair, les Romains transforment la physionomie et les costumes d'une Gaule convertie à la
civilisation.
Durant le Bas-Empire7, du fait des incursions barbares et des difficultés économiques
entraînant un relatif déclin des villes, apparaît la "maison de campagne", luxueuse "villa" bâtie
par les riches notables à la campagne, à la fois lieu de résidence et exploitation agricole vivant
repliée sur elle-même. On possède une description d'une villa à Avitacum (Clermont-Ferrand):
" Nous sommes à Avitacum; les bains sont adossés à des rochers couverts de bois, de façon
que les bûches que l'on coupe en forêt viennent rouler tout auprès du fourneau qui est à coté
de la salle des bains chauds. L'eau est apportée par des tuyaux de plomb qui passent dans les

4sortes de collines fortifiées faisant fonction de chef-lieu d'une "cité", c'est à dire du territoire correspondant à
un peuple donné.
5solides buveurs du vin , de la cervoise et de l'hydromel, ils sont les inventeurs du tonneau, appelé à remplacer
l'amphore méditerranéenne
6en fait ils oublient leur langue celtique d'origine pour utiliser le latin, lequel s'imposera dans l'ensemble du
pays, et donnera naissance plus tard au français.
7du IIe au Ve siècle après J.C.
Annexe 3 144

murs. La salle des bains de vapeur est éclairée au grand jour... vient ensuite la salle de bains
froids: elle est aussi vaste que les piscines publiques. Dehors est annexée une très grande
piscine où l'on se rend en sortant des bains chauds.
En sortant de là, on trouve devant soi le réfectoire
des femmes. L'office est contigu à cette pièce et
n'est séparé que par une cloison de l'atelier de
tissage... En partant du vestibule, s'ouvre une galerie
fermée; de cette galerie on passe dans la salle à
manger d'hiver... de cette salle on passe dans une
autre pièce plus petite, là est le lit pour se mettre à
table et un très beau buffet. Au sortir de la table, on
est reçu dans une salle très fraîche, par conséquent
très agréable en été. Comme elle est plein Nord, elle
reçoit le jour, mais non pas le Soleil. Si l'on quitte la
galerie ouverte pour descendre vers le rivage, on
trouve un large espace ggazonné et à peu de
distance un bois ouvert à tout le monde".
Dés le III siècle que les Francs, parmi d'autres Barbares, poussaient ses troupes vers
l'intérieur de la Gaule. Proches parents des Angles et des Saxons qui ont envahi à la même
période les îles Britanniques, ils vivaient depuis de nombreux siècles sur le cours inférieur du
Rhin, regroupés en villages à l'orée des forêts. Très tôt admis comme colons8 ou comme
soldats, ils finissent à l'occuper jusqu'à la hauteur de la Somme.
Pendant le Ve siècle, et profitant que l'empire romain d'Occident succombait sous les
coups des Barbares, le roi franc Clovis décide de conquérir la partie de la Gaule demeurée
fidèle à l'autorité romaine et, ceci fait, Paris devient sa capitale. Quelques années plus tard, les
francs, maîtres de presque toute la Gaule et alliés à l'Eglise catholique, commencent à avoir un
début d'appareil administratif. Cette organisation administrative atteint son apogée sous
l'empire de Charlemagne, et pourtant l'organisation est simple: l'empire est divisé en deux cents
comtés, confiés à des comtes qui prendront vite des habitudes d'indépendance.
L'étendue du territoire9 facilite cette évolution qui prépare l'avènement de la société
féodale. Cette époque vit un timide début de renaissance culturelle. On constate un renouveau
architectural (Aix-la-Chapelle, Germigny-des-Près) et un brillant essor de l'enluminure.
Toute la période suivante est marquée par un grand nombre de guerres internes et
d'invasions sur le territoire franc. Des slaves aux vikings et Normands, il y a bien peu à
raconter en dehors des guerres. Tout cela se
traduit par une destruction massive des moyens
de production (hommes, biens, structures
organisationnelles, etc..) qui entraîne à une
régression technique, politique et économique.
Le commerce à long distance s'affaiblit, les
communautés se ferment sur elles-mêmes,
recherchant l'auto-suffisance. Parallèlement à la

8après des nombreux raids dévastateurs au IIIe siècle, plusieurs peuples barbares avaient reçu l'autorisation de
s'installer dans les régions frontalières peu peuplées afin de les mettre en valeur et de défendre des frontières de
l'empire.
9à cette date, les territoires s'étendent des Pyrénées au Danemark et des frontières de la Bretagne à l'Elbe et au
Moyen Danube.
Annexe 3 145

généralisation de l'insécurité, l'évolution économique contribue à l'établissement du système


féodal.
Structurée en degrés successifs et non indépendantes de vassalité10, la société d'alors a
comme principale préoccupation la guerre11. Une caste militaire est créée, les guerriers se
préparant dès l'enfance au métier des armes. La résidence de ces guerriers devient le château
fort, qui se perfectionnera du Xe au XVe siècle.
Ce scénario amène à une société divisée en deux grandes classes: les nobles d'une part,
les paysans d'autre. Tout les distingue absolument, des moeurs aux costumes et aux
habitations. Coté noble, quand le seigneur ne fait pas la guerre, il reçoit en son château et y
organise des festins animés; autre divertissement, le tournoi, une occasion de répéter les gestes
du combat ou de la chasse, qui lui est réservée. Apparaîtra la figure du seigneur, propriétaire
des terres dont il cultive en partie et celle du paysan, qui cultive le reste (les manses), avec un
nouveau rapport entre eux, basé sur la protection et le service.
Les paysans vivent moins à l'aise dans une
société où la terre qui représente pratiquement la
seule source de production et de richesse ne leur
appartient pas. Ils se divisent en deux catégories:
les vilains et les serfs, les premiers étant des
hommes libres et disposant d'une relative
autonomie par rapport aux seigneurs, alors que
les serfs en sont très dépendants12.Faute
d'augmentation de la population et à cause de
dévastations dues aux guerres, ils vivent en état
de disette. Les paysans arrivent à gagner sur la
forêt et les marécages des terres à cultiver. Cette
urbanisation en champs non clos permet à chacun
après la moisson de récupérer la paille et le chaume nécessaires aux étables ou à la couverture
des maisons, les forêts fournissant le bois d'oeuvre et de chauffage.
L'accroissement de la demande des produits agricoles amène à un effort gigantesque et
l'agriculture se développe. C'est quand se forment, sur des zones récemment défrichées, des
villes franches ou des villes neuves, indépendantes des seigneurs et disposant d'une carte de
franchise. La décadence urbaine et la prédominance de l'économie rurale favorisent aussi
l'apparition de monastères dotés de terres par les princes et les seigneurs soucieux de leur salut.
Les abbayes se multiplient13 et deviennent ainsi des centres agricoles très actifs. Chacun
est organisé comme une seigneurie. Le monastère tien lieu de château, où le froid et la rusticité
de l'intérieure contribuent pour l'éducation de l'esprit. Il emploie des laïcs, libres et serfs; l'abbé
rend la justice et fait payer des taxes. Certains moines eux-mêmes se partagent entre la prière,

10les obligations du suzerain et du vassal posaient souvent des problèmes dûs au fait qu'un même personnage
pouvait être vassal de plusieurs suzerains, s'il possédait des terres dépendant de seigneurs différents. Si ceux-ci
entraient en conflit, le vassal devait choisir le suzerain auquel il accordait son soutien...
11A l'origine, elle viserait à préserver la sécurité d'une région, mais les querelles liées au système lui donneront
un caractère quasi continuel
12les serfs, du latin servus, significant l'esclave et les vilains, du latin villa, désignant à l'époque carolingienne
l'exploitation agricole.Faute de leur manque de proprièté, les deux sont obligés de rémunerer au(x) seigneur(s),
en services, argent ou pourcentage de récolte, le droit d'exploiter la terre. [PC87]
13Le succès rencontré par la vie monastique est dû à la solution trouvée à l'époque par de nombreux hommes -
chrétiens, seigneurs et paysans - souhaitant échapper au monde troublé, pour se consacrer à la prière.
Annexe 3 146

l'activité intellectuelle et le travail agricole. Ceci joue un rôle


important dans la mise en valeur de régions entières, à
l'époque des grands défrichements pour augmenter la surface
cultivée. L'Eglise joue aussi un rôle de premier plan dans le
domaine culturel; date de cette époque la création des écoles
rudimentaires dans les abbayes et couvents et l'on trouve
même un enseignement de niveau supérieur à Paris et à
Chartres.
La renaissance des villes, n'aura lieu qu'après le XIe
siècle, après le rétablissement de courants d'exchanges dûs
aux premières croisades. Le commerce renaissant,
l'accroissement démographique favorise la résurrection
urbaine. Les centres urbains s'augmentent d'un faubourg à
l'extérieur de leurs murailles. Entourés de remparts, leurs plans réguliers contrastent avec
l'allure des villages d'antan. Mais ils ont des rues étroites et ne disposent pas de systèmes
d'égouts pour évacuer les eaux usées. Les dangers d'incendie et d'épidémie sont permanents.
Le retour d'une certaine prospérité lié à l'intensité d'une foi, aboutit à une période de
construction intensive de monuments religieux. Cela entraîne à découverte de nouvelles
techniques - comme celle de la voûte en plein cintre, qui remplacera la charpente traditionnelle
supportant le poids des couvertures des églises. Les hésitations et les tâtonnements débouchent
sur une maîtrise de tous les problèmes techniques "d'alors", et la floraison de l'architecture
romane commence14. Eglises
villageoises, oratoires mais aussi
abbayes et cathédrales, ce sont
principalement les régions de la France
méridionale qui connaissent le plus de
constructions sur le chemin de
pèlerinage vers Saint-Jacques-de-
Compostelle15. L'art gothique témoigne
de la prééminence de la civilisation
française au XIIIe siècle. La richesse de
l'Ile de France et des régions voisines de
Picardie et de Champagne s'étale autour
du domaine royal..
Une nouvelle (et longue) période de guerre s'annonce: d'abord avec l'Angleterre, où l'on
voit des milices bourgeoises combattre aux cotés de la noblesse derrière le drapeau royal et
ensuite arrivera la guerre de Cent Ans. Pendant ce temps-là, de nouveau au pays on rencontre
la misère paysanne, la peste et l'avidité de certains seigneurs. L'écart entre la noblesse et la
plèbe se trouve de plus en plus important. Le noyau familial devient imposable en tant que
tel16, pour l'entretien de la monarchie nationale, qui remplace peu à peu la monarchie féodale

14Au stade suivant de cette escalade féerique des constructions religieuses, les architectes découvrent et ensuite
développent l'arc ogival et la croisée d'ogives. C'est le "gothique" et l'édifice s'élève à des hauteurs vertigineuses
15La Bourgogne, la Provence, le Languedoc, l'Auvergne,le Poitou, la Saintonge, le Roussillon, sont ainsi les
régions les plus richement dotées en monuments romans, tandis que à Caen, Cerisy et Jumièges se dévéloppe
un art anglo-normand original qui préfigure déjà la période gothique.
16la construction d'un Etat fort coûtant cher, Philippe IV crée un impôt, le "fouage", perçu sur chaque famille
ou "feu", impôt suprimé plus tard par Charles V,et qui laissera le royaume en situation difficile vers 1380
Annexe 3 147

existante. Au niveau architectural les constructions s'éloignent encore plus au niveau qualité et
confort (dans son sens plus général), qu'il s'agisse de celles de la noblesse/ Eglise ou du "reste".
Malgré tout, on trouve le village français du XVe bien semblable à ceux d'aujourd'hui.

Quelques années après la fin de la Guerre de Cent Ans, on retrouve une France en
nouvelle ascension. Sous le règne de Louis XI, il y a une rapide reprise de l'activité
économique. S'il augment fortement les impôts, il sait en revanche favoriser le commerce. En
supprimant les droits de péage sur les routes, ce roi (à beaucoup d'égards proche du "Prince"
italien décrit par Florentin Nicolas Machiavel [PC87]) stimule l'essor des foires, et la prospérité
rencontrée à l'époque en est témoin.
Quelques turbulences historiques encore, les
guerres d'Italie cette fois, qui au plan artistique,
permettent à la culture italienne de se répandre en
France et d'y entraîner l'éclosion de la Renaissance17.
Ce mouvement intellectuel et artistique
engagé en Italie au XVe siècle triomphe en Europe et
la France de la Renaissance devient au XVIe siècle
l'un des principaux foyers de l'humanisme. Date des
environs de 1450, la mise au point par Gutenberg
d'un procédé d'impprimerie révolutionaire. Le livre
(et les connaissances techniques y comprises) qui
était rare et précieux se répand largement[GD76].
Le changement dans le domaine de
l'architecture est remarquable. Les châteaux fortifiés du Moyen Age sont abandonnés ou
transformés: on les embellit, on perce les murs d'ouvertures nombreuses pour laisser pénétrer
l'air et la lumière.
En fait, séduite par la somptuosité italienne, la noblesse de la Renaissance veut
abandonner les lourds châteaux moyenâgeux pour l'élégance des palais nouveaux. C'est tout un
nouvel état d'esprit qui triomphe, imprégné d'humanisme, soucieux de culture et d'art. Les
châteaux du début de la Renaissance (Chenonceaux, Azay-le-Rideau, Amboise, Chambord,
Blois, parmi d'autres) sont les plus significatifs de cet esprit nouveau. Ils comptent parmi les
monuments qui incarnent le mieux cette culture française enracinée dans l'héritage national
mais fortement teintée d'influence italienne.

17François Ie en est responsable. Ce roi, qu'on dit brillant et qui était allé se battre en Italie, attire en France, à
son rétour, des artistes italiens (Le Primatice, le Rosso) qui créeront une véritable école; d'ailleurs, c'est sur les
rives de la Loire que vit ses dernières années et meurt le concepteur de Chambord, Leonardo Da Vinci.
Annexe 3 148

Les constructions nouvelles ne sont


plus des forteresses installées sur des hauteurs
capables de soutenir un siège: elles occupent
des sites dégagés, sur les bords des rivières, et
l'on aménage autour de somptueux jardins. Le
château royal ou seigneurial, demeure de
plaisance est, après les siècles médiévaux
dominés par le poids des préoccupations
religieuses, la forme architecturale où le génie
de l'art va s'exprimer le plus parfaitement,
alliant la recherche artistique à celle de
procédés techniques nouveaux.
Les bâtisseurs n'effectuaient bien sûr pas encore de calculs thermiques. Ni la
connaissance ni le besoin du confort thermique n'étaient développés à l'époque. Par temps
rigoureux on restait chaudement vêtu. De même sous la Renaissance, on construit des
châteaux dont des salles disposent de grandes cheminées, malheureusement souvent plus
décoratives que fonctionnelles. Ce qui faisait supporter des températures intérieures avoisinant
parfois 0°C. Ce ne sera qu'à la fin du XIXesiècle, avec la naissance du chauffage central -
chaudières à bois, gaines de distribution d'air chaud, bouches de soufflage au niveau du
plancher - qu'apparaîtront les premiers calculs thermiques...
Mais si beaucoup se trouve sur les grands bâtiments, peu ou presque rien ne se transcrit
ici sur l'habitat ordinaire, celui de la plupart de la population française. En effet, depuis
l'apparition de la notion d'agglomération urbaine le progrès passe un peu au large de cette
tranche de la population. Les rues rarement pavés étaient boueuses, encombrées ppar les
auvents, les étals et les bornes. Elles offraient, d'après PP.Goubert[GD76], "...le spetacle d'une
grande malpropreté. Les bouchers jetaient régulièrement à la rue des entrailles et boyaux des
bêtes abattues; rôtisseurs, pâtissiers et poissonniers les imitaient. Les ruisseaux qui sillonaient
la ville jouaient le rôle d'égout collecteur à ciel ouvert. Pour la boisson et la cuisson des
aliments, on employait l'eau du puits que de douteuses infiltrations venaient alimenter." En fait,
on s'aperçoit qu'au cours de ces siècles, l'habitant ordinaire devient davantage une source
d'impôt qu'un participant aux acquis.
C'est ainsi que les règnes de Louis XIV et XV deviennent plutôt connus dans l'histoire
architecturale par la création des académies artistiques, du Jardin des Plantes et....par
Versailles.
Oui, Versailles peut être pris comme un symbole de cette époque. Conçue à partir d'un
désir18de Louis XIV de s'éloigner un peu d'une capitale jugée peu sûre après les troubles de la
Fondre19, le palais est bâti en grand style sur un petit château en brique et pierre utilisé par
Louis XIII comme pavillon de chasse. Le roi n'aimait pas trop les rues étroites de la capital et
en particulier lui fascinait "forcer la Nature"[SG78]. En fait, nous raconte Gideon, l'idée de
céer une nouvelle façon de vivre non plus limitée par les enceintes de Paris préoccupera Louis
XIV pendant plus de trente ans, au mépris du fait sans précédent d'être le premier monarche à
négliger et déserter la capital de son pays.

18selon Gideon[SG78], il y était compris dans ce désir, aussi la jalousie du roi par rapport au chateau de Vaux-
le Vicomte , fait bâti par son ministre Fouquet. Celui-ci serait ce qu'on porrait appeler le premier chateau
"urbain" construit à l'air . réalisé par l'archictecte Louis Le Vau, il était entouré d'un vaste jardin, l'oeuvre de Le
Nôtre.
19une crise politique qui a abouti à l'insurrection sur Paris vers 1651.
Annexe 3 149

Il y a fallu presque un demi-siècle20 pour l'achever dans toute sa splendeur. A la fin,


Versailles était devenu presque une ville, abritant de la cour sur l'aile gauche à l'administration
de l'Etat sur l'aile droite.
L'ensemble initial est plusieurs fois transformé et agrandi, l'intérieur luxueusement
décoré. A l'extérieur, un immense parc avec des bassins21 et le Grand Canal, où ont lieu les
fêtes les plus splendides que connaît l'Europe du moment. Pendant plus d'un siècle le palais
apparaîtra comme un modèle et les souverains du XVIIIe chercheront tous à reconstituer pour
eux un ensemble comparable. Rois et grands seigneurs font bâtir des châteaux, en particulier
dans la région du Loire et autour de Paris, où des larges ouvertures laissent entrer la lumière
(mais pas dans notre but); des jardins remplacent les fossés et la Renaissance se fait marquer
par des statues imitées de celles de Grèce et des colonnes ornant les façades.

Outre la splendeur des palais, le domaine militaire, par la faute (ou grâce à?) de la
politique d'expansion, connaît des progrès. Des fortifications, des ports, des canaux sont
construits pour couvrir les frontières du royaume. Certaines places fortes comme Luxembourg,
Sarre et Strasbourg en sont témoins. D'ailleurs, une réunion des deux choix peut être
rencontrée dans les Invalides, un mélange d'hôpital-église, dont l'architecture de la chapelle est
l'essence même. de ce mélange "utilitaire-somptueux"
Ces deux mondes si éloignés qui se sont créés22 (et ses conséquences dans le bien-être)
ne se modifient vraiment que à l'arrivée du Siècle des Lumières. Pour étendre encore le pouvoir
de l'Eglise, des écoles se créent peu à peu dans les villages. Le but était, selon l'ordonnance de
Louis XV de 1724 [MH81] "...instruire tous les enfants des devoirs de la religion catholique
(..) comme aussi pour y apprendre à lire et même à écrire à ceux qui pourront en avoir...".

20et plusieurs vies humaines


21L'installation des eaux a démandé des nouveautés techniques: Comme il n'y avait de courant d'eau aux
environs du palais, l'eau a été extraite de la Seine, par le biais de 221 pompes, qui la transportait à un débit de
6.000m³/jour.
22si on voudrait être précis, on dévrait considérer les trois ordres composant la société jusqu'à la Révolution de
1789: la noblesse, le clergé et le tiers état. Ce dernier est formé de toute la population en-dehors des deux
premiers: les paysans, mais aussi la popullation des villes. Les bourgeois (médecins, avocats, marchands,...)
mènent, est vrai, une vie plus aisée, mais n'ont pas le pouvoir politique, reservé au roi et partagé entre les leurs.
Annexe 3 150

Ainsi, à la fin du siècle, la moitié de la population sait à peu près lire et écrire. Ce qui
permet en outre, que le XVIIIe siècle se passionne pour les sciences et les idées. Partout les
chefs-d'oeuvre de la littérature classique sont perçus comme des modèles faisant référence. On
discute entre autres, l'idée du progrès, celle du bonheur, les soucis de l'individu. Ce siècle voit
s'ouvrir les premiers cafés où bourgeois et hommes du peuple se rencontrent aussi pour
échanger des idées que pour jouer aux échecs. A la fin du siècle, Jean-Jacques Rousseau
dénonce "les origines de l'inégalité" et propose un "contrat social" qui définit les grands
principes des systèmes démocratiques à venir.
Ainsi, bien évidement dans l'architecture, outre les cafés, les salons deviennent des
pièces en destaque, non plus seulement mondaines, mais lieux de conversation essentiels aux
idées qui s'y échangeaient. La
préocupation avex
l'ilumination des ambiances
prend plus d'importance; tapis,
escultures et meubles lègers
commencent à remplacer, dans
une vision plus fonctionnel, les
nombreux et lourds elements
de décoration.
Mais la chaleur des
idées ne suffisait pas à bien
chauffer les ambiances. Coté
confort, en dehors de la
tapisserie qui aidait à
conserver la chaleur intérieure,
on ne pouvait compter que sur des foyers à bois. Ensuite, il y a le développement du charbon23,
fait pour parer à la pénurie de bois.
Mais c'est ce siècle qui voit le début de l'apparition de la société démocratique
d'aujourd'hui. L'établissement par Turgot24, d'une politique rigoureuse mais pour le
developpement, offre entre autres la libre circulation des grains; l'abolition de la corvée royale
(remplacée par l'appel à une main-d'oeuvre rémunérée); la subvention territoriale, payée par
tous les proprietaires sans distinction et, une innovation difficile à admetre pour certains, le
projet d'élection de "municipalités" locales, qui associe la population à la préparation de
certaines décisions.
Peut être soient aussi ces projets de reforme, associés à l'évolution des idéeset à la crise
financière de l'Etat qui préparent les événements de 1789.
De la Révolution française on essayera de ne retenir que quelques conséquences
concernant surtout notre sujet: l'homme et sa façon à lui de bâtir son habitat. Ainsi on retire
d'un bilan rapide l'apparition d'une nouvelle nation, beaucoup plus homogène soit au niveau

23.En 1797, Lebon invente un autre usage pour le charbon: l'éclairage au gaz de charbon. D'ailleurs, selon
Radanne[PR89], entre 1700 et 1800, tous les usages majeurs du charbon ont été identifiés et ne progresseront
plus guère.
24Turgot était le contrôleur des finances de Louis XVI. Grand serviteur de l'Etat, avait fait partie des grands
physiocrates de Louis XIV et à coté de Diderot et d'Alembet a été l'un des rédacteurs de l'Encyclopédie, un
gigantesque ouvrage visant à régrouper l'ensemble de connaissances humaines.
Annexe 3 151

géographique25; soit au niveau sociale, avec le remplacement de la domination d'une partie de


la sociète vers l'Etat, qui devient tout-puissant. Les institutions nouvelles et des fonctionnaires
portent l'autorité de l'Etat dans tous les domaines et sur toute l'étendue du territoire[MH81], ce
qui facilite l'application des normes égales partout.

Cette unité française est renforcée par:


- la création du code civil qui favorise la famille et la proprieté, appuyé sur la
Déclaration des droits de l'Homme;
- la fondation de lycées et de grandes écoles, du musée du Louvre, d'une bibliothèque
nationale et des archives nationales, à Paris;
- et surtout par l'adoption d'un système uniforme de poids et mesures qui avait été
demandé par les cahiers de 1789: le système métrique.
C'est un siècle aussi marqué par de grands progrès techniques. Des inventions, mises au
point en Europe occidentale et aux Etas-Unis, modifient et facilitent la vie cotidienne et le
travail des hommes. Les progrès de l'hygiène26, surtout grâce à l'adduction d'eau et aux réseaux
d'égouts, améliorent la santé générale.
Coté industriel, une interminable
liste se deroule: de l'aluminium et l'acier,
qui remplace avec avantage l'usage du
fer, passant par les débuts de l'industrie
chimique, les plastiques et des engrais;
jusqu'au domaine des transports, qu'il
s'agisse des machines agricoles, du
chemin de fer ou des débuts de
l'automobile et de l'aviation.
Pour l'architecture industrielle et
commerciale, la pénétration de la
lumière dans des bâtiments élégants - grâce à leur structures en fer forgé - peut être bien
résumé dans l'oeuvre d'Eiffel et de Boileau du Bon Marché, à Paris, mais en général et surtout
pour l'habitat - notamment à l'intérieur des villes - on observe aussi des changements
importants.
On retrouve d'abord l'immeuble en structure métallique, où les murs extérieures sont
réduits à la condition de rideaux , d'usage collectif, souvent issu d'un immeuble industriel, d'une

25ily a eu le remplacement de toutes les anciennes divisions du territoire (provinces, généralités, diocèses,
gouvernements, bailliages) pour la division en départements à peu près égales.
26réalisés au même temps que des savants comme Pasteur, identifient les bactéries responsables des grandes
maladies contagieuses et découvrent des vaccins.
Annexe 3 152

fonction mixte habitat/travail, , avec combles formant atelier, ou le petit immeuble à 3 fenêtres
en façade, à double orientation rue/cour. L'habitat en "ténement" domaine les secteurs de
croissance urbaine[PC79]. Il constitue une rationalisation de la maison urbaine traditionnelle,
sous l'impact de différents facteurs surtout:
- le discours des hygiénistes du XIXe siècle, que rend compte de la crainte des classes
dirigeantes de voir se constituer un habitat collectif, source d'agitation sociale; la maison avec
jardin, reprenant certaines caractéristiques de la maison rurale des paysans émigrés, devrait
permettre la renaissance des idées de famille, de propriété et de moralité.
- la présence des Anglais dans la vie économique régionale (surtout en Haute
Normandie) implique l'importation de modèles d'habitat rationalisant la maison urbaine
traditionnelle.
Coté science de la conception, on observe une séparation entre l'art de l'architecte et
celui de l'ingénieur. Dans la période gothique, comme dans la période baroque suivante, les
architectes avaient non seulement employé les nouvelles
connaissances de l'ingénierie comme se sont intégrés avec, en
créant des nouveaux moyens pour exprimer les émotions, les
idéaux et les perspectives de l'époque. Il s'agissait de toujours
plus qu'un seul projet de conception, d'une seule conception du
projet. Malheureusement, au XIXe siècle, les nouveautés
techniques ont été employées mais non absorbés par
l'architecture. Comme exemple, le fer structurel, dont les
colonnes commençaient à remplacer les piliers en bois depuis
1780, restait utilisé comme simple structure sans étudier ni
développer une façon de l'intégrer au projet; on bâtissait encore
plus haut qu'avant, mais suivant les anciennes règles. Ainsi, tant
que ces procédés étaient employés par l'architecture sans une
vrai intégration, la même séparation se faisait entre l'ingénieur,
subordonné mais déconnecté de l'architecte et celui-ci, laissé à
coté du processus de développement des nouvelles techniques qui prospéraient à son
pourtour.[SG78].
La meilleure image de cette dichothomie est l'existence autonome d'un enseignement
d'architecture à l'intérieur de l'Ecole des Beaux-Arts et d'un apprentissage "polytechnique"
séparé. Napoleon crée en 1806 l'Ecole de Beaux-Arts, le programme comprenait tout le
domaine des arts plastiques et attachait l'Architecture à l'intérieur, elle qui jusque là avait un
rapport spontané et suffisant avec les Beaux-Arts. Malheureusement, selon certains[SG78]
l'Ecole est si mal conduite que les conséquence se font sentir tres tôt. L'Architecture devient
éloignée des besoins de la vie ordinaire pour répresenter des formes d'expression sculturelles.
Or un autre Institut "représentait" les techniques de l'ingénieur: l'Ecole Polytechnique, fondée
12 ans plus tôt surtout pour le développement industriel français. C'était une école spéciale :
elle visait une préparation scientifique uniforme pour les écoles techniques supérieures: l'école
des ponts et chaussées, l'école des mines, l'école d'artillerie, etc. Ayant comme professeurs des
géants mathémathiciens comme Monge, Lagrange Berthollet, elle était aussi chargée de
l'importante fonction de combiner la science théorique avec la pratique.
A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, avec le développement des techniques et la
naissance du chauffage central - chaudières à bois, gaines de distribution d'air chaud, bouches
de soufflage au niveau du plancher - apparaissent les premiers calculs thermiques....Et le
Annexe 3 153

confort thermique va constituer progressivement un élément important de la qualité de vie des


occupants de tous les bâtiments.
La réalité globale française cependant demande une réflexion: au contraire des anciens
nobles ou du clergé, qui ont perdu des privilèges fiscaux, mais qui restent à jour des
nouveautés, pour les paysans, si la dépendance aux seigneurs s'achève, on ne peut dire que leur
vie matérielle se soit beaucoup améliorée. Les paysans qui avaient un peu d'argent achètent des
biens du clergé et les petits propriétaires sont devenus plus nombreux. Leur habitat consiste
ordinairement en un rez-de-chaussée composé d'une chambre à feu et d'une seconde pièce qui,
selon le dégréé d'aisance de la famille, est employée comme bûcher, comme magasin à
provisions ou comme étable.
En fait, ce sont les bourgeois qui ont le
plus profité de la Révolution. Ayant obtenu
l'égalité avec la noblesse, ils participent à la vie
politique et habitent des maisons à plusieurs
étages, des villas à l'intérieur des grandes villes.
Médecins, avocats, commerçants, fonctionnaires
constituent la petite et moyenne bourgeoisie. Ce
sont eux qui, avec les membres de la grande
bourgeoisie (banquiers, patrons d'usines,...)
profitent le plus des innovations techniques. Leur
logement est confortable, avec chauffage central,
salle d'eau, éclairage et chauffe-bains à gaz, etc...
Beaucoup ont acheté des terres et se sont enrichis
dans le commerce et l'industrie[MH81].
De nouveaux paysages apparaissent: au
lieu de la petite entreprise artisanale, de vastes
usines qui occupent beaucoup de place. En
général, à proximité des usines, les habitations des
ouvriers sont construites par les patrons. Malgré la
révolution de transports, les ouvriers se déplacent
toujours à pied. Ils doivent donc loger près de
l'usine. Habitant sur place, ils y travaillent plus
longtemps.
Somme toute, la Révolution industrielle
qui succède à une révolution sociale a fini par
modifier d'une façon peut être trop brusque le
règles de vie de l'homme ordinaire de l'époque. En
fait, les deux ensemble finissent par rompre
l'équilibre: selon certains auteurs, même si il y a eu
une nouvelle stabilité sociale après la Révolution, elle n'a jamais été complète. "La destruction
de la paix intérieure et de la sécurité de l'homme, en devient encore la conséquence plus visible;
l'individu a submergé devant le rythme de production, plus, il a été dévoré par elle "[SG78].
Annexe 3 154

Outre l'essor technique, les nouveaux procédés dans le domaine de la métallurgie et de


la chimie - et les inventions qui se succédant - nous apportent des moyens de destruction bien
plus puissants qu'autrefois. Et voilà pour certains (ou pour beaucoup) à quoi se resume la

première moitié du XXe siècle: 1914-1918 et 1939-1945. Deux guerres mondiales (une seule
qui a été mal refermée...) en à peine 30 ans!
Au sortir de la 2e guerre, le paysage de l'habitat dans les grandes agglomérations de
France est particulièrement sinistré. Cinq logements ont été détruits, autant dégradés. Le
nombre d'immeubles vétustes est estimé à 3
millions et demi. C'est une personne sur deux
qui est considérée comme mal logée ou sans
abri [LM93]. Surpopulation des logements et
inconfort (dans tous les domaines) sont le lot de
millions de français. Les réfugiés qui regagnent
les villes peuplent les hôtels et les "abris de
fortune". Rien qu'à Paris, ce sont plus de 40%
des habitants qui vivent dans des immeubles
insalubres.
En fait les abris de fortune existaient
déjà avant-guerre27. C'étaient des habitations à
bon marché, où baraquement et roulottes se
côtoyaient. Parmi elles, on repère des abris faits
de plaque de tôle ondulée arrondie qui les font
rassembler à des tonneaux, dans lesquels on s'entasse à dix ou douze et d'où s'échappe un
morceau de tuyau en guise de cheminée.
Des lambeaux d'Isorel, des bouts de carton cloués à l'intérieur qui n'arrêtent ni le froid
ni la pluie. Des pages de magazines collées sur les interstices qui servent à la fois à boucher les
trous et à décorer. Si le poêle à charbon, la lampe à pétrole et la bougie remplacent l'électricité,
pour l'eau, il n'y a rien à faire. Il faut sortir la chercher et parfois faire plusieurs kilomètres. On
appelait ces habitations des "igloos". Le temps a passé. Des jardinets, des barrières, des

27selonles réflexions [LM93] de Eugène Claudius-Petit, ministre de la Reconstruction (1948-1953): " Dans le
Nord, ce que nous estimions être la maison minimum construite en briques était offerte en remplacement des
baraquements provisoires (...) et qui dataient de la guerre de 1870."
Annexe 3 155

baraquements et même des rues ont eu raison de l'urgence. Un embryon de ville a jailli. Ces
"igloos" ressemblaient à des gros bidons ensevelis à moitié et couchés sur le coté. Peut-être
est-ce là l'origine du mot "bidonville"28, cette "forme" d'habitation qui réussira, malgré les
actions faites par l'Etat et certains organismes29, à traverser le XXesiècle.
Mais, dès 1945, devant l'ampleur du problème, le gouvernement encourage la
transformation de casernes, d'usines, d'entrepôts, de fortins pour aboutir à la création de
100.000 habitations provisoires. C'est le début d'un provisoire qui, faute de mieux, persistera
de nombreuses années. Cet homme-là connaîtra à nouveau les maladies, l'humidité, la boue et
les rats, qui avaient déjà cessé de jouer leur rôle
dans son quotidien. Les découvertes et
conclusions des travaux de Pasteur concernant les
maladies infectieuses et leur propagation,
aboutiront à la création d'une charte de la santé
publique reconnaissant les risques de l'habitat
insalubre. C'est l'homme forcé à créer et à diffuser
des règles et des lois pour les notions de confort
minimal30.
De 1947 à 1950 une nouvelle phase
apparaît. C'est le début d'une démarche pour la
construction prioritaire et massive de logements et
pour des améliorations notables dans les normes
des habitations31. Il s'agissait de construire
rapidement et à bas prix pour loger des personnes
habitant des taudis ou hébergées dans des conditions déplorables. L'époque n'étant pas au
raffinement [PC93], on définit un confort minimal et celui-ci est très supérieur à celui que les
gens connaissaient. C'est aussi l'époque de la rédéfinition des règles de fonctionnement des
HBM32 et de la naissance des HLM33. Le règlement de construction édicté par le décret du 22
octobre 1955 marque déjà un progrès indiscutable dans l'habitat. En fait, l'évolution des normes
de confort ne cessera de se faire durant les vingt années suivantes34.
C'est aussi l'époque du mouvement d'auto-construction des "castors". Les "castors"
seront des ensembles d'ouvriers de l'époque qui, mécontents de la situation, se regroupent dans
des coopératives et qui achètent des terrains pour y bâtir leur logement pendant leurs congés.
Leur caractéristique principale était que dans la plupart des cas, ils exerçaient des activités
autres que celles liés au bâtiment. Cependant, pendant leurs week-ends et congés, ils
devenaient tour à tour terrassiers, charpentiers, maçons, plombiers, couvreurs, électriciens,
chauffagistes. En fait, le mouvement des "castors" a existé de tout temps, sauf qu'ici il a perdu

28qui on aussi poussé, par des differentes raisons, en péripherie des grandes métropoles, comme au Brèsil et au
Mexique, plutôt connues sous le nom de "favelas".
29dans le cas français on revient souvent à Emmaüs
30la loi de 1902 assure déjà au maire le droit de déterminer des arrêtés municipaux portant règlement de la
santé publique, pour l'assurance d'une salubrité minimale des maisons et des leurs dependances. Son article 11
lie le permis de construire à l'obéissance du règlement sanitaire de salubrité.
31Entre autres, les superficies minimales des logements sont augmentées, passant pour un trois pièces de 45m²
à 57m². La salle d'eau devient obligatoire.
32Habitations à Bon Marché, loi de 1947
33Habitations à Loyer Modéré, loi de 1950
34et à titre indicatif, de 1953 à 1972, la surface locative minimale d'une HLM (type IV) est passé de 53m² à
73m².
Annexe 3 156

sa caractéristique de spontanéité, et a acquis une certaine "réglementation", tout en prenant


plus d'ampleur35.
Mais, à part ces mouvements
ponctuels, et pour faire face à un malheur
(le manque d'habitation) aussi réel
qu'urgent, la rupture qui a favorisé le
rendement et le béton au détriment des
habitants a lieu. Cette bataille du logement
va voir naître de nouvelles méthodes de
travail dans le bâtiment. Le volume du parc
à bâtir favorise l'investissement des
entreprises dans la conception de
préfabriqués. La préfabrication de panneaux
de béton permet une rentabilisation rapide
car elle peut être utilisée pour plusieurs
sites. Désormais, l'urbanisme se détermine par le chemin de grues36 qui distribue de part à
l'autre les éléments préfabriqués, permettant ainsi une économie de main d'oeuvre, une
accélération de la construction et un rapide amortissement des investissements.
Ainsi, les cités sont bâties en série, conçues sans tenir compte de la diversité des futurs
locataires, leur histoire, leurs besoins spécifiques, leurs propositions. Pourtant, selon [LM93],
les architectes, constructeurs et urbanistes n'avaient pas de mauvaises intentions37, et les
accédants aux HLM de l'époque n'étaient pas mécontents. Bien au contraire, ils étaient ravis et
le seront pour de nombreuses années. Il fallait gagner le pari du logement pour tous les foyers
modestes et cela a été fait. Ce n'est qu'avec les années que sont apparus les problèmes
(blessures?). Les bâtisseurs d'alors avaient oublié que l'exigence d'un progrès social transforme
les besoins d'une génération à l'autre et que la satisfaction d'un acquis ne l'est qu'en relation au
statu quo précédent.
Un remarque: bien évidemment il n'y a pas eu que des bidonvilles (et des taudis) ou des
HLM sur le territoire français. Comme pour les châteaux et monuments rénaissantistes décrits,
on les a extrait de l'Histoire pour montrer leur importance pour l'évolution de l'habitat.
Aussi la campagne proche des gandes villes se transforme. Les vieux relais sur la route
de Paris, villages avant la guerre, assistent à une transformation qui les dépasse: l'affux de
nouvelles populations, l'influence du mouvement ouvrier, la situation. Les municipalités, dont
les cadres, issus de la petite bourgeoisie ou du monde rural, étaient déjà mal à l'aise, au début
du XXe siècle dans la gestion de leurs communes, se trouveront incapables de comprendre la
ville moderne qu'exigaient les nouveaux modes de vie et de travail.

35bien qu'on s'éloigne un peu encore, il faut mentionner peut-être le plus important des mouvements des
"castors", l'Emmaüs, le groupe de l'abbé Pierre, que depuis 1945 se bat pour les sans-abri.
36ce chemin, s'il permettait l'élévation des bâtisses des deux cotés de son chemin de rail, empêchait cependant,
à cause de la proximité des immeubles bâtis, la pénétration du rayonnement solaire et a été considéré à
l'époque, la source de plusieurs maladies respiratoires, surtout dans l'aire de jeux des enfants
37la référence à M. Charles-Edouard Jeanneret, surnomé Le Corbusier, et à son slogan "la maison est une
machine à habiter" devient inévitable ici. Peut être, parce qu'il a apporté une nouvelle (et bonne, et différente)
solution à un moment d'histoire de la pensée architecturale, un dogme (... et une mode) en a été créée partout.
C'est injuste de lui attribuer cette panoplie désastreuse qu'on a tous fait, en le copiant n'importe où et comment,
pour être "moderne", pour être "rationnel, comme il s'impose d'être".
Annexe 3 157

En prennant comme exemple un de ces relais - Villejuif38, dans la banlieue sud de Paris
- on vérifierait cet impact causé et son évolution[CE93]. Villejuif
Paris commence son histoire comme un vieux relais de poste sur la route de
e
13 Fontainebleau. Un village avant la guerre. De grosses fermes, tenant
sous leur dépendance quelques maraîchers, pépiniéristes et petits
Villejuif
N7 cultivateurs, quelques fonctionnaires... Douze mille habitants
Fontainebleau représentés par une municipalité radicale. Ensuite la guerre. La crise du
logement. La plus-value des terrains. Les lotissements. Peu à peu le
treizième arrondissement de Paris se décongestionne. Certains propriétaires fonciers lotissent
leurs terrains (les anciens champs) et les ouvriers affluent sans cesse. Sur des petits lots, ils
construisent leurs baraques en planches et leurs maisonnettes. Une colonie de peuplement du
bâtiment parisien et de la métallurgie, des cuirs et peaux, de l'alimentation, de la verrerie
s'installe. Cet afflux incontrôlé des gens conduit à un degré de sous-équipement: pour une
population qui s'élevait à dix-huit mille habitants en 1925, la ville possédait un seul ensemble
scolaire, datant de 1888, notoirement insuffisant pour les 1300 enfants inscrits. Cette année-là,
les ouvriers prennent la gestion de la commune39. Conscients de la difficulté, ils commencent la
lutte pour l'assainissement, pour l'urbanisation, pour les transports, pour l'hygiène, l'adduction
d'eau, pour l'éclairage, pour l'instruction des enfants.
Mais la partie sombre de l'histoire de la construction en France commence à s'achever
avec des directives ministérielles, qui à partir de 1973, freinent la logique de concentration des
HLM et du béton, symbolisée par des tours et par des projets clos, et arrivent même à détruire
certains40. L'alternative actuelle s'élabore autour de l'accession à la propriété pour tous (et donc
dans ce cas pour les bas revenus). Ainsi, aujourd'hui en France, la proportion des personnes
propriétaires de leur logement est plus importante que le nombre de locataires. Il y a 78% de
propriétaires en maison individuelle, contre 33% en immeuble collectif. En plus, réflexion faite,
minimisé à une époque, le souci principal de la majorité des organismes d'HLM d'aujourd'hui
est, outre l'équilibre financier de leur parc immobilier, l'investissement pour la satisfaction à
propos du cadre de vie de leurs locataires. On repense les dogmes du début, on adapte la ville
et tout ce qui concerne sa périphérie sociale à ses habitants.
L'expérience acquise avec les réussites (et surtout les échecs) du passé a amené à la
constatation qu'il faut, bien sûr, avoir de l'eau, d'électricité, du gaz et du soleil, mais aussi que
"loger, c'est donner tout ce que le confort peut offrir. Et habiter intéresse toutes les notions du
subconscient de l'individu. L'histoire du lieu, le fait qu'il soit humainement et très tendrement
habitable, cela importe plus que tout41"[ML93]

38Villejuif, dans la banlieue sud est passé par un grand renouvellement architectural depuis 1920, réalisé
surtout par l'architecte André Lurçat à la demande de Paul-Vaillant Couturier, maire de 1929 à 1937
39Les Villejuifois avaient élu en avril 1925, au complet, une liste du Bloc ouvrier et paysan, présentée par le
Parti Communiste et conduite par un vétéran du mouvement coopératif; d'ailleurs, depuis cette date-là jusqu'à
nos jours la ville n'a eu que des municipalités dirigés par des membre du Parti communiste, à l'exception, bien
sur de la période 40-44, quand il y a eu la dissolution générale par l'Etat des gestions communistes en France.
40les premières destructions de tours ont eu lieu à Vénissieux en 1985, un accord signé en juin 1986 entre le
Ministre de Logement et l'Union des HLM fixant une date d'achèvement de la réhabilitation à 1995..
41morceau du discours prononcé par Aillaud lorsqu'il reçut en 1960 le grand prix du Cercle d'études
architecturales.
Annexe 3 158

En poursuivant dans ce petit historique, on se retrouve encore dans un carrefour, et on


se permettra un nouveau choix de chemin: celui qui aboutira à l'architecture passive42.
Historiquement, on risque de voir le vingtième siècle - ou sa fin - se caractériser par une
importance exagérée accordée à la technologie, à l'exclusion de toute autre valeur. On retrouve
cette tendance dans le cadre bâti, au niveau même des matériaux de construction utilisés, tels
que les matières plastiques et synthétiques.
De là la dependance actuelle au contrôle mécanique de l'ambiance intérieure, au
détriment d'une exploitation des phénomènes climatiques et des autres phénomènes naturels
pour la satisfaction de nos exigences de confort. "En un certain sens, nous nous sommes
rendus prisonniers d'installations mécaniques complexes, jusqu'à nous interdire l'ouverture des
fenêtres, d'ailleurs le plus souvent condamnées, afin de faciliter le fonctionnement des
installations d'air conditionné, au risque d'une évacuation inévitable en cas de panne prolongée"
[EM81].
De plus, et pour cause, l'architecture du vingtième siècle prête bien peu d'attention à la
diversité et au caractère particulier des climats régionaux et des matériaux de construction
locaux. Ce qui fait que tout le monde peut contempler un même style "international"
d'architecture, d'un bout à l'autre de la planète.
En fait, dans ce domaine, les années 50-60 nous ont apporté des excès commis au nom
de l'hygiénisme et des principes de la Charte d'Athènes qui prônait le soleil, l'espace, la verdure,
un urbanisme et une architecture dont on mesure aujourd'hui les effets néfastes, au point,
comme on a vu, de devoir démolir certaines "barres" ou certains "tours" dont malheureusement
les revues d'architecture de l'époque vantaient les mérites.
Ensuite, par la faute du (ou grâce au) choc de pétrole de 1973 et de ses conséquences,
apparaît l'architecture solaire, traduction des idées de chauffage solaire passif et de
réfrigération naturelle, qui soulève un intérêt nouveau auprès du public. En réalité, dès qu'elle
l'est bien conçue, une construction passive peut être à la fois simple de conception et d'emploi:
elle comporte peu d'éléments en mouvement, et n'exige pas d'entretien spécial.
Mais l'architecture solaire traitée ici n'est pas celle qui est apparue en France dans les
années 70 et début des années 80. A l'époque, on imaginait que l'emploi de l'énergie solaire
allait se développer rapidement parce que cette énergie était saine, naturelle et gratuite et que
les techniques mise au point pour son évolution étaient scientifiquement intéressantes[PC93].
Les deux dimensions de l'époque - les préoccupations énergétiques et thermiques - restant au
coeur du sujet, l'expérience a révélé les limites d'une démarche uniquement centrée sur ces
deux paramètres43.
On commence à reprendre la notion du climat, non-plus comme un importun qui
périodiquement nous frappe à la porte, mais comme un facteur déterminant des caractéristiques
du terrain. Climatisée ou non, l'architecture commence à perdre son caractère international, et
à s'intégrer dans chaque terrain. C'est ainsi que plusieurs "filières" naissent ou sont

42ici encore, le mot "passive" pourrait être remplacé par n'importe lequel de ses synonymes, qui apporterait le
sens d'une architecture bioclimatique, naturel ou tout bonnement consciente.
43"on se souvient des efforts déployés à la fin du 19esiècle par le mouvement hygiéniste pour éclairer et ventiler
les logements urbains anciens plus ou moins insalubres. Nonobstant, 100 ans après, le "parti de la lumière"
restant le bon, il est pour le moins décevant de constater une réduction à la portion congrue des surfaces vitrées
sur des nombreux programmes de logements conçus dans les années 1975-90. Limitations de déperditions
thermiques, esthétique de la meurtrière?"...[AL92]
Annexe 3 159

redécouvertes, nous apportant des mots comme architecture solaire, passive, bioclimatique,
etc.
L'enveloppe de la construction se redéfinit comme un "outil actif" et pas seulement un
élément de protection. Planchers solaires direct, murs Trombe, toitures-capteurs, le confort
thermique à l'intérieur est
complété (voire assuré) par ces
dispositifs plus ou moins passifs
intégrés à l'enveloppe
constructive. Cependant, la
conception actuelle d'un retour
de l'investissement à court
terme (5 ans, en général) les
discrédité auprès des maîtres
d'ouvrages qui devaient prévoir
un complément traditionnel.
Quoi qu'il en soit, la réussite
des solutions strictement
architecturales (gains directs et serres), immédiatement convaincantes et plus faciles à mettre
en oeuvre est incontestable. Le mur Trombe44 étant moins souvent utilisé, le solaire actif
connaît en France deux formes de développement: le plancher solaire direct (PSD) déjà
mentionné et le chauffe-eau solaire, les deux plus ou moins réussis en ce que concerne
l'intégration architecturale.
A la lumière de tout qu'on a déjà vécu ou appris, le grand pari qui se pose aujourd'hui
c'est l'obtention de la satisfaction des besoins de sensations et d'humanité du futur habitant. Ils
comprennent un large éventail qui comporte les "solutions d'hygiène", pour reprendre
l'expression de l'époque de Pasteur, mais maintenant bien au-delà des valeurs minimales,
jusqu'à celles ayant pour objet la satisfaction des besoins physiologiques et
psychosociologiques[AL92].
Cela, pour ne pas risquer de passer la plus grande partie de sa vie (qu'il s'agisse du
logement où l'homme vit avec sa famille ou du bureau ou il travaille), dans des conditions
inconfortables et ainsi "faire peser une menace sur sa santé et sur celle de sa famille, risquer de
voir son aptitude au travail et à l'effort s'amenuiser progressivement, et même hypothéquer un
peu le développement futur.[JD60]
Au coeur des politiques d'aménagement, l'architecte est celui qui permettra aux usagers
de bien ressentir les nouveaux espaces, "de faire le lien entre le passé et l'avenir, en d'autres
termes, de diminuer les angoisses du présent, face au monde en mouvement. Concepteurs de
l'aménagement et de l'espace qui détermineront le cadre de vie, ils ont à leur disposition des
méthodes de simulation et de calcul sophistiquées, ainsi que des matériaux souvent
véritablement conçus et mis en oeuvre pour une fonction unique et précise"[AL92]. Il leur
faudrait seulement, peut être, réintégrer à ce énorme acquis, l'échelle humaine. Puisque il y a le
confort et confort: le confort tout court qui défini la norme du bon logement et le confort,

44appélé aussi mur Trombe-Michel, car breveté par l'ingénieur Félix Trombe et l'architecte Jacques Michel.
Simple dans son principe théorique de façade-capteur à l'air, il requiert dans sa mise en oeuvre une maîtrise
scientifique et constructive inhabituelle. Apparemment abandonné à cause de son coût et de la difficulté d'une
maîtrise esthétique, il semble souffrir, selon [AJ92]du fait d'être à cheval entre l'architecture et thermique pure.
Annexe 3 160

comme dit très bien [JD90] discret, plus subtil, qui ignore la norme et que la norme ignore.
L'un et l'autre dernièrement sans communication entre eux, voire incompatibles et pourtant...
C'est dans cette recherche que se plonge le concepteur contemporain. A la charnière
d'un savoir historique traditionnel et vernaculaire, il intègre, d'instinct et d'expérience les
données naturelles du site et de son climat aux possibilités nouvelles des sciences et des
techniques. Réunis dans des associations nombreuses, gouvernementales ou non, il essaie par
des différentes filières de connaître à nouveau l'homme, ses besoins et ses rapports avec la
Nature, celle-ci n'étant plus traitée que comme "l'extérieur". A l'abri des modes, climatisé ou
non, c'est peut être le début de l'époque des démarches architecturales simplement conscientes,
dans un sens plus étendu, qui s'annonce.
Références bibliographiques
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Solaires, 1992
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Academia Brasileira de Letras, Bloch Ed., Rio de Janeiro, Brésil, 1976
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[EF87] Electricité de France - Techniques de chauffage électrique dans l'habitat existant
non équipé de chauffage central - collection techniques d'amélioration de l'habitat existant,
EDF, Paris, 1987
[EM81] MAZRIA, Eduard - Le guide de l'energie solaire passive; Collection Habitat
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[GD76] DOREL-FERRE,G. et all - Techniques et sociétés; Librairie Armand Colin,
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[JD90] DREYFUS, Jacques - "La société du confort: quel enjeu, quelles ilusions?" - Ed
l'Harmattan, Paris, 1990
[MH81] HINNEWINKEL, Marie-José et all - Histoire: découvrir, comparer, connaître;
Ed. Fernand Nathan, Paris,1981
[ML93] LALLAOUI, Mehdi - Du bidonville aux HLM - collection "Au nom de la
mémoire", Ed.Syros, Paris,1993
[MO76] OLIVEIRA, Mário - Desenho de arquitetura pré-renascentista - monographie
de Livre docência, Faculdade de Arquitetura, Universidade Federal da Bahia, Brésil, 1976
[PB88] BREJON,Paul - Les Logiciels d'Energétique de Bâtiment - Développement,
évaluation technique, illustrations, thèse de doctorat à EMP, 1988
[PC81] PLAN Construction - Typologie opérationnelle de l'habitat ancien (1851-1948)
- actes du colloques du 10 janvier 1979 à l'abbaye de Royaumont, Ministère de
l'Environnement et du Cadre de Vie, Paris, 1981
[PC87] CONRAD,Philippe - L'aventure de France - Ed. Du May, Paris, 1987
Annexe 3 161

[PC93] CHEMILLIER,Pierre - Le progrès technique et la satisfation des exigences


humaines dans l'habitat, Cahiers du CSTB 2631, CSTB,1993
[PR89] RADANNE,Pierre - L'energie dans l'économie - collection Alternatives
économiques, Ed. Syros/Alternative, Paris, 1989
[SG78] GIEDION,Sigfrido - Espacio, Tiempo y Aquitectura, el futuro de una nueva
tradition, Ed. Dossat, Madrid, 1978
Annexe 4 162

Annexe 4 - Tableurs de gestion du tableau de bord (selon chapitre 2.6.2)


Tableurs présents dans cet annexe: casamo.xlm, variante.xls,. etudext.xls. Le tableur
rec-jour.xls est déjà présenté par l'annexe 1 et dhd'inc.xls par l'annexe 2.
1) macro casamo.xlm
Cette macro est conçue pour prélever les données de température resultante de l'air et
d'humidité intérieure des fichiers de sortie du logiciel de simulation Casamo-clim (fichiers
resultc.xls) et les mettre en forme en colonnes à coté des valeurs demi-horaires.
e
Enregistrement1 (a) (continuation de la 1 colonne à gauche)
=SELECTIONNER("L26C1:L32C1") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COPIER() =SELECTIONNER("L89C1:L95C1")
=SELECTIONNER("L2C3") =COPIER()
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L11C3")
=SELECTIONNER("L33C1:L39C1") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COPIER() =SELECTIONNER("L89C1:L95C1")
=SELECTIONNER("L3C3") =COPIER()
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L11C3")
=SELECTIONNER("L40C1:L46C1") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COPIER() =SELECTIONNER("L96C1:L102C1")
=SELECTIONNER("L4C3") =COPIER()
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L12C3")
=SELECTIONNER("L47C1:L53C1") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COPIER() =SELECTIONNER("L103C1:L109C1")
=SELECTIONNER("L5C3") =COPIER()
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L13C3")
=SELECTIONNER("L54C1:L60C1") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COPIER() =SELECTIONNER("L110C1:L116C1")
=SELECTIONNER("L6C3") =COPIER()
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L14C3")
=SELECTIONNER("L61C1:L67C1") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COPIER() =SELECTIONNER("L117C1:L123C1")
=SELECTIONNER("L7C3") =COPIER()
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L15C3")
=SELECTIONNER("L68C1:L74C1") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COPIER() =SELECTIONNER("L124C1:L130C1")
=SELECTIONNER("L8C3") =COPIER()
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L16C3")
=SELECTIONNER("L75C1:L81C1") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COPIER() =SELECTIONNER("L131C1:L137C1")
=SELECTIONNER("L9C3") =COPIER()
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L17C3")
=SELECTIONNER("L82C1:L88C1") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COPIER() =SELECTIONNER("L138C1:L144C1")
=SELECTIONNER("L10C3") =COPIER()
(continue 2e colonne à droite) →↑ (continue page suivante, 1er colonne à
Annexe 4 163

gauche) ↓←

e e
(continuation de la 2 colonne à (continuation de la colonne à
e
droite, 1 page) gauche)
=SELECTIONNER("L18C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L236C1:L242C1")
=SELECTIONNER("L145C1:L151C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L32C3")
=SELECTIONNER("L19C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L243C1:L249C1")
=SELECTIONNER("L152C1:L158C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L33C3")
=SELECTIONNER("L20C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L250C1:L256C1")
=SELECTIONNER("L159C1:L165C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L34C3")
=SELECTIONNER("L21C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L257C1:L263C1")
=SELECTIONNER("L166C1:L172C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L35C3")
=SELECTIONNER("L22C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L264C1:L270C1")
=SELECTIONNER("L173C1:L179C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L36C3")
=SELECTIONNER("L23C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L271C1:L277C1")
=SELECTIONNER("L180C1:L186C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L37C3")
=SELECTIONNER("L24C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L278C1:L284C1")
=SELECTIONNER("L187C1:L193C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L38C3")
=SELECTIONNER("L25C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L285C1:L291C1")
=SELECTIONNER("L194C1:L200C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L39C3")
=SELECTIONNER("L26C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L292C1:L298C1")
=SELECTIONNER("L201C1:L207C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L40C3")
=SELECTIONNER("L27C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L299C1:L305C1")
=SELECTIONNER("L208C1:L214C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L41C3")
=SELECTIONNER("L28C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L306C1:L312C1")
=SELECTIONNER("L215C1:L221C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L42C3")
=SELECTIONNER("L29C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L313C1:L319C1")
=SELECTIONNER("L222C1:L228C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L43C3")
=SELECTIONNER("L30C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI) =SELECTIONNER("L320C1:L326C1")
=SELECTIONNER("L229C1:L235C1") =COPIER()
=COPIER() =SELECTIONNER("L44C3")
Annexe 4 164

=SELECTIONNER("L31C3") =COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
er
(continue 2 colonne à droite) →↑
e (continue page suivante, 1 colonne à
gauche) ↓←

e
(continuation de la 2 colonne à
gauche, 2e page)
=SELECTIONNER("L327C1:L333C1")
=COPIER()
=SELECTIONNER("L45C3")
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=SELECTIONNER("L334C1:L340C1")
=COPIER()
=SELECTIONNER("L46C3")
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=SELECTIONNER("L341C1:L347C1")
=COPIER()
=SELECTIONNER("L47C3")
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=SELECTIONNER("L348C1:L354C1")
=COPIER()
=SELECTIONNER("L48C3")
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=SELECTIONNER("L355C1:L361C1")
=COPIER()
=SELECTIONNER("L49C3")
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=SELECTIONNER("L362C1:L368C1")
=COPIER()
=SELECTIONNER("L50C3")
=COLLAGE.SPECIAL(3;1;FAUX;VRAI)
=SELECTIONNER("L(-49)C(7)")
=FORMULE("0")
=SELECTIONNER("L(1)C")
=FORMULE("0.5")
=SELECTIONNER("L(-1)C:LC")
=RECOPIE.INCREMENT("LC:L(48)C";0)
=RETOUR()
FIN DE LA MACRO

2) Variante.xls (exemple partiel sur la page suivante):

Ces tableurs rassemblent les données issues des simulations par groupe étudié et les
résultats de calcul du tableur de calcul de degrés-heures d'inconfort (dhd'inc.xls).
Légende:
Tair ext - température de l'air estérieur
HR ext - humidité relative à l'extérieur
V1....Vn - variantes simulées
Occ - l'existence d'occupation
Dh d'inc -valeur du dégré d'inconfort
Tair int - température de l'air intérieur
Tres int - température resultante à l'intérieur
Annexe 4 165

HR int - humidité relative à l'intérieur


Annexe 4 166

Variante.xls
Extérieur V1 Vn
h Occ Tair HR Dh Tair Tres HR int Dh Tair int Tres HR Dh d'inc
ext ext d'inc int int d'inc int int
1 oui 27.17 62 1 26.14 26.12 89 0 26.18 26.18 89 0
oui 26.72 64 1 25.73 25.73 91 0 25.77 25.79 91 0
2 oui 26.31 66 0 25.35 25.37 93 0 25.39 25.42 93 0
oui 25.95 67 0 25.01 25.04 95 0 25.05 25.09 95 0
3 oui 25.65 68 0 24.72 24.74 97 0 24.75 24.79 97 0
oui 25.41 69 0 24.47 24.49 98 0 24.50 24.53 98 0
4 oui 25.24 70 0 24.32 24.31 99 0 24.35 24.35 99 0
oui 25.14 71 0 24.18 24.16 100 0 24.21 24.20 100 0
5 oui 25.10 71 0 24.15 24.08 100 0 24.17 24.12 100 0
oui 25.15 73 0 24.13 24.04 100 0 24.16 24.08 100 0
6 oui 25.29 75 0 24.20 24.08 100 0 24.26 24.16 100 0
oui 25.53 78 0 25.95 26.47 99 0 26.17 26.83 99 1
7 oui 25.86 82 0 26.42 27.05 93 1 26.81 27.70 93 2
oui 26.27 81 0 26.85 27.50 91 1 27.37 28.36 86 1
8 non 26.76 80 0 27.13 27.70 85 0 27.65 28.58 85 0
non 27.30 78 0 27.51 27.95 88 0 28.21 29.11 83 0
9 non 27.91 75 0 27.91 28.20 81 0 28.74 29.56 81 0
non 28.55 72 0 28.34 28.45 83 0 29.22 29.91 78 0
10 non 29.22 68 0 28.78 28.70 85 0 29.66 30.16 80 0
non 29.90 65 0 29.22 28.96 78 0 30.05 30.33 73 0
11 non 30.58 62 0 29.66 29.22 79 0 30.40 30.45 75 0
non 31.25 59 0 30.10 29.48 76 0 30.73 30.53 76 0
12 non 31.89 55 0 30.52 29.73 73 0 31.06 30.63 69 0
non 32.50 53 0 30.92 29.99 71 0 31.39 30.77 71 0
13 non 33.04 50 0 31.29 30.23 68 0 31.71 30.93 68 0
non 33.53 49 0 31.63 30.46 69 0 32.01 31.09 66 0
14 non 33.94 48 0 31.93 30.68 67 0 32.28 31.26 67 0
non 34.27 47 0 32.18 30.88 65 0 32.51 31.42 65 0
15 non 34.51 45 0 32.38 31.07 64 0 32.69 31.57 60 0
non 34.65 46 0 32.53 31.22 66 0 32.82 31.70 63 0
16 non 34.70 46 0 32.62 31.36 62 0 32.90 31.81 62 0
non 34.67 47 0 32.67 31.47 62 0 32.92 31.89 62 0
17 non 34.56 48 0 32.67 31.55 62 0 32.90 31.95 62 0
non 34.39 49 0 32.62 31.62 62 0 32.84 31.98 62 0
18 oui 34.15 50 7 32.72 31.84 60 5 32.91 32.18 60 5
oui 33.85 51 7 32.62 31.91 61 5 32.81 32.24 61 5
19 oui 33.49 51 6 32.54 32.01 62 5 32.72 32.31 62 5
oui 33.08 53 6 32.38 32.05 60 5 32.55 32.34 60 5
20 oui 32.63 53 6 32.27 32.14 65 5 32.43 32.42 62 5
oui 32.13 54 5 30.73 30.35 67 3 30.83 30.49 67 3
21 oui 31.60 54 5 30.16 29.82 70 3 30.24 29.94 70 3
oui 31.05 55 4 29.67 29.36 76 2 29.74 29.46 76 2
22 oui 30.48 56 3 29.07 28.84 74 2 29.13 28.92 74 2
oui 29.90 57 3 28.57 28.37 77 1 28.62 28.45 77 1
23 oui 29.32 58 2 28.02 27.87 79 2 28.07 27.95 79 2
oui 28.75 59 2 27.52 27.41 82 1 27.57 27.48 82 1
24 oui 28.20 60 1 27.04 26.97 84 1 27.09 27.03 84 1
Total dh d'inc occ: ext V1 V2
30.05 22.04 23.64
Annexe 4 167

3) etudext.xls
Etude pour l'obtention d'une temperature optimale ressentie à l'extérieur (fictive)
Données standards moins pertes vers le ciel et le vent
h Occ Tair ext HR ext Dh d'inc Text-4° (Tex*0,96)-4° Dh d'inc opt.
1 oui 27.17 62 1 23.17 22.09 0
oui 26.72 64 1 22.72 21.65 0
2 oui 26.31 66 0 22.31 21.25 0
oui 25.95 67 0 21.95 20.91 0
3 oui 25.65 68 0 21.65 20.62 0
oui 25.41 69 0 21.41 20.40 0
4 oui 25.24 70 0 21.24 20.23 0
oui 25.14 71 0 21.14 20.13 0
5 oui 25.10 71 0 21.10 20.10 0
oui 25.15 73 0 21.15 20.14 0
6 oui 25.29 75 0 21.29 20.28 0
oui 25.53 78 0 21.53 20.51 0
7 oui 25.86 82 0 21.86 20.83 0
oui 26.27 81 0 22.27 21.22 0
8 non 26.76 80 0 22.76 21.69 0
non 27.30 78 0 23.30 22.21 0
9 non 27.91 75 0 23.91 22.79 0
non 28.55 72 0 24.55 23.41 0
10 non 29.22 68 0 25.22 24.05 0
non 29.90 65 0 25.90 24.70 0
11 non 30.58 62 0 26.58 25.36 0
non 31.25 59 0 27.25 26.00 0
12 non 31.89 55 0 27.89 26.62 0
non 32.50 53 0 28.50 27.20 0
13 non 33.04 50 0 29.04 27.72 0
non 33.53 49 0 29.53 28.19 0
14 non 33.94 48 0 29.94 28.58 0
non 34.27 47 0 30.27 28.90 0
15 non 34.51 45 0 30.51 29.13 0
non 34.65 46 0 30.65 29.27 0
16 non 34.70 46 0 30.70 29.31 0
non 34.67 47 0 30.67 29.28 0
17 non 34.56 48 0 30.56 29.18 0
non 34.39 49 0 30.39 29.01 0
18 oui 34.15 50 7 30.15 28.78 2
oui 33.85 51 7 29.85 28.50 1
19 oui 33.49 51 6 29.49 28.15 1
oui 33.08 53 6 29.08 27.76 2
20 oui 32.63 53 6 28.63 27.32 1
oui 32.13 54 5 28.13 26.85 1
21 oui 31.60 54 5 27.60 26.34 0
oui 31.05 55 4 27.05 25.81 0
22 oui 30.48 56 3 26.48 25.26 0
oui 29.90 57 3 25.90 24.70 0
23 oui 29.32 58 2 25.32 24.15 0
oui 28.75 59 2 24.75 23.60 0
24 oui 28.20 60 1 24.20 23.07 0
Total dh d'inc occ journalier 30 Total dh d'inc occ optimisé 4
Annexe 5 168

Annexe 5 Caractéristiques du projet architectural simulé (Ch 3.3)


Données de base
nom:casa m, m²,m3
l'ambiance:
largeur 3.00
longueur 4.00
hauteur 3.00
surface plancher: 12.00
volume intérieur 36.00
volume du comble: m3
6,00

N 0,75 0,25 4,00 0,25 0,75


l'axe pour le changement des toitures
dalle 3.00
0,25 0,75

toiture à 4 pentes (15°) 6.62


4,00 x 0,20

0,90 x 2,10 det.1


3,30
5,00
3,00

3,00

toiture à 4 pentes (25°) 14.56


0,75 0,25

0,90

1,20 x 1,20

4,00 x 0,20
Façades (surfaces): m, m²,m3
Plan Coupe transversale
Façade Sud: 14.85
mur 12.61
0,20

mousquitaire

fenêtre (hors tout) 1.44


0,20

store venitien

0,80

volet persienné 0.80


Façade Sud
mousquitaire du comble 0.80
Détail 1

Façade Nord: 14.85


mur 14.05
volet persienné 0.80
mousquitaire du comble 0.80
Façade Est/Ouest: 11.55
mur 11.55
Toitures (surface): m²
dalle 30.00
4 pentes à 15°: 31.08
- Or Nord ou Sud 9.07
- Or. Est ou Ouest 6.47
4 pentes à 25° 33.10
- Or Nord ou Sud 9.66
- Or. Est ou Ouest 6.89
Annexe 5 169

Caractéristiques physiques de composants simulés


Facteurs d 'absorption solaire (toutes emissivités à 0,9): litterature valeur retenue
tuile en terre cuite crème (en couleur cuire claire) 0,3 →0,5 0,3
tuile en terre cuite rouge 0,4→0,8 0,5
tuile en terre cuite rouge foncé 0,4→0,8 0,7
plaque de fibrociment (peinture claire) 0,3
plaque de fibrociment (grise, nouvelle) 0,45→0,6 0,5
plaque de fibrociment (grise, vieillie) 0,7 0,7
tôle métalique claire 0,1→0,4 0,3
tôle métalique grise 0,4→0,65 0,5
tôle métalique grise, vieillie 0,7→0,9 0,7
dalle pleine/isolée, (peinture claire) 0,2(int.) 0,3
dalle pleine/isolée, grise 0,2(int.) 0,5
dalle pleine/isolée, grise, revêtement vieilli 0,5→0,75 0,2(int.) 0,7
dalle plein/isolée, bitumée 0,85→0,98 0,2(int.) 0,9
Plafond
bois 0,2(int.) et 0,7
Plancher
bois 0,7
carrelage 0,5
Murs
(peinture blanche) 0,2
Annexe 7 170

Description des caractéristiques physiques des matériaux utilisés:


épaisseur conductivicté, masse volumique chaleur spécifique
(m) (W/m°C) (kg/m³) (J/kg°C)
Couverture
tuile 0,15 0,85 1700 921
plaque fibrociment 0,006 0,407 1600 1010
tôle métalique 0,001 138,16 2680 880
dalle pleine 0,07 1,6 2200 1005
bitume 0,005 0,17 1200 1675
dalle p, isolée
argamasse nivel 0,025 0,58 1000 1047
plaque de polyestirène 0,025 0,035 30 1210
Murs
enduit int 0,025 0,53 1000 837
brique creux 0,1/0,2 0,67 1250 880
enduit ext 0,025 0,65 1600 754
Plafond
bois 0,03 0,14 800 1214
Plancher
bois 0,03 0,17 704 1630
carrelage
argamasse nivel
dalle pleine 0,12 1,6 2200 1005
Annexe 5 171

Climat utilisé et calcul de la témpérature optimale ressentie à l'extérieur (fictive)


Extérieur moins pertes vent*1 moins pertes ciel et vent*2
h Occ Tair ext HR ext Dh d'inc Text-4° Dh d'inc (Tex*0,96)-4° Dh d'inc
1 oui 27.17 62 1 23.17 0 22.09 0
oui 26.72 64 0 22.72 0 21.65 0
2 oui 26.31 66 0 22.31 0 21.25 0
oui 25.95 67 0 21.95 0 20.91 0
3 oui 25.65 68 0 21.65 0 20.62 0
oui 25.41 69 0 21.41 0 20.40 0
4 oui 25.24 70 0 21.24 0 20.23 0
oui 25.14 71 0 21.14 0 20.13 0
5 oui 25.10 71 0 21.10 0 20.10 0
oui 25.15 73 0 21.15 0 20.14 0
6 oui 25.29 75 0 21.29 0 20.28 0
oui 25.53 78 0 21.53 0 20.51 0
7 oui 25.86 82 0 21.86 0 20.83 0
oui 26.27 81 0 22.27 0 21.22 0
8 non 26.76 80 0 22.76 0 21.69 0
non 27.30 78 0 23.30 0 22.21 0
9 non 27.91 75 0 23.91 0 22.79 0
non 28.55 72 0 24.55 0 23.41 0
10 non 29.22 68 0 25.22 0 24.05 0
non 29.90 65 0 25.90 0 24.70 0
11 non 30.58 62 0 26.58 0 25.36 0
non 31.25 59 0 27.25 0 26.00 0
12 non 31.89 55 0 27.89 0 26.62 0
non 32.50 53 0 28.50 0 27.20 0
13 non 33.04 50 0 29.04 0 27.72 0
non 33.53 49 0 29.53 0 28.19 0
14 non 33.94 48 0 29.94 0 28.58 0
non 34.27 47 0 30.27 0 28.90 0
15 non 34.51 45 0 30.51 0 29.13 0
non 34.65 46 0 30.65 0 29.27 0
Annexe 7 172

Climat utilisé et calcul de la témpérature optimale ressentie à l'extérieur (fictive)- cont.


Extérieur moins pertes vent*1 moins pertes ciel et vent*2
h Occ Tair ext HR ext Dh d'inc Text-4° Dh d'inc (Tex*0,96)-4° Dh d'inc
16 non 34.70 46 0 30.70 0 29.31 0
non 34.67 47 0 30.67 0 29.28 0
17 non 34.56 48 0 30.56 0 29.18 0
non 34.39 49 0 30.39 0 29.01 0
18 oui 34.15 50 7 30.15 3 28.78 2
oui 33.85 51 7 29.85 3 28.50 1
19 oui 33.49 51 6 29.49 2 28.15 1
oui 33.08 53 6 29.08 2 27.76 2
20 oui 32.63 53 6 28.63 2 27.32 1
oui 32.13 54 5 28.13 1 26.85 0
21 oui 31.60 54 5 27.60 2 26.34 0
oui 31.05 55 4 27.05 1 25.81 0
22 oui 30.48 56 3 26.48 0 25.26 0
oui 29.90 57 3 25.90 0 24.70 0
23 oui 29.32 58 2 25.32 0 24.15 0
oui 28.75 59 2 24.75 0 23.60 0
24 oui 28.20 60 1 24.20 0 23.07 0
dh d'inc total occupé: 30 8 4
Annexe 6 173

Annexe 6 Variation de la radiation reçue par les façades et toitures selon orientations diverses (Ch. 4.6.2)
Bilan journalier, en Wh/m², Rio, mois de février (pour un albedo de 0,2 et trouble de Linke égal à 4)
angle Irradiation %
0° 7846 100%
Axe Nord-Sud
Plan angle Irradiation % angle Irradiation % angle Irradiation %
N 90° 2246 29% 25° 7495 96% 15 7778 99%
E 90° 3898 50% 25° 7336 93% 15 7649 97%
S 90° 1670 21% 25° 7007 89% 15 7480 95%
O 90° 3898 50% 25° 7336 93% 15 7649 97%

Axe NE -SO
Plan angle Irradiation % angle Irradiation % angle Irradiation %
NE 90° 3436 44% 25° 7471 95% 15 7745 99%
SE 90° 3029 39% 25° 7098 90% 15 7528 96%
SO 90° 3029 39% 25° 7098 90% 15 7528 96%
NO 90° 3476 44% 25° 7471 95% 15 7745 99%
Annexe 7 174

Annexe 7 -Valeurs des coefficients utilisés dans le calcul du débit d'air (Ch.
3.3).

Formule d'application: D(m3/h)= Sutile (m²). 3600 . c1.c2.c3.v(m/s)


où:
Sutile - surface moyenne efective d'entrée et sortie
c1 - coefficient qui pondère l'influence de l'angle des éléments mobiles de la fenêtre (depuis
l'horizontale). Valeurs moyennes pour deux ouvertures en série:
Situation l'angle c1 si d = 1,8 m si d = 5,4 m
horizontal 0° 0,50 0,55 0,46
10° 0,47 0,49 0,45
20° 0,42
25° 0,40 Légende:
30° 0,36 d - distance entre les ouvertures
45° 0,26
60° 0,16
70° 0,10
80° 0,03
vertical 90° 0
c2 - coefficient de rugosité du terrain. Il vaut:
Valeur Description de l'environs
1 une plaine, la campagne (surfaces "ouvertes")
0,66 banlieue, zones périphériques
0,33 centre ville, zones densément bâties
c3 - évalue l'influence de l'angle d'arrivée principal des vents par rapport à la normale de la
façade considérée.
Situation l'angle c3
vent normal à la façade 0° 1
45° 0,97
60° 0,87
70° 0,31
vent parallèle à la façade 90° 0
Bibliographie:
[VS64] Van Straaten, Thermal performance of buildings, Elsevier, London, 1964
Annexe 8 175

Annexe 8- Le calcul des coefficients d'échange thermique par convection


pour la climatisation naturelle (Ch.2.4.2.1)

La littérature (M. Croiset : L’Hygrothermique dans le bâtiment, ed. Eyrolles 1972,


Paris) nous propose, en cas de convection naturelle les valeurs suivantes pour le coefficient
d’échange thermique par convection -hc- dans le cas d'une surface horizontale:

flux ascendant: 7 W/m2°C


flux descendant: 1,2 W/m2°C
Les valeurs globales internes utilisées ici, une fois qu'on en enlève les chiffres ci-dessus
pour la partie convectivece, nous apporterait des valeurs radiatives comme 3,11 pour le flux
ascendant et 4,7 pour celui descendant.
Une fois qu'on a déjà pris la valeur de 4,7 W/m2°C pour la partie radiative standard on
l'a tient et on obtient la table suivante :
Valeurs de hi et he pour un vent moyen et des valeurs d’émissivité standard (0,85)
Sens du flux Coefficients Global (REEF) Convectif Radiatif
d'échange: naturel(c) standard (r)
ascendant he 20 15,3 4,7
hi 11,11 6,4 4,7
descendent he 20 15,3 4,7
hi 5,9 1,2 4,7
Annexe 9 176

Annexe 9 - La linéarisation des équations à la puissance 4 pour les climats


chauds étudiés (Ch. 2.4.2.1)

Formules de base:

φ1 = αeI − σεe( T 4t − T 4ciel) − h ce( T t − T ext)


φ2 = σr ( T 4t − T 4p)

φ5 r = σr ( T 4t − T 4int)
Plages moyennes usuelles de variation de température dans les climats chauds:
Tciel 0°C (273 K) -> 40°C (313 K)
T toit 10°C (283 K) -> 70°C (343 K)
T plafond 20°C (293 K) -> 40°C (313 K)
4 4
T a −T
b
Formule de linéarisation employée= he r =
T a −T
b

Cas choisis (jour, soir et nuit) pour l'étude de la linéarisation:


40°C 20°C 0°C
70°C 40°C 20°C
Variantes 20°C 30°C 30°C
climatiques jour soir nuit

T 313 K 293 K 273 K


ciel
T 343 K 313 K 293 K
toit
T 293 K 303 K 303 K
plafond
4
T
ciel
− T 4toit 4,24.109 K4 2,23.109 K4 1,82.109 K4

T − T toit 30 K 20 K 20 K h ree x t ::
ciel
he re x t 1,41.108 1,11.108 0,91.108 1,14.108
4
T
toit
− T 4plaf. 6,43.109 K4 1,17.109 K4 1,06.109 K4

T − T plaf. 50 K 10 K 10 K h re int :
toit
he r int 1,29.108 1,17.108 1,06.108 1,17.108

h re int +h ree x t
h rem o y =
2
Annexe 9 177

h rem o y =1,17.108

h re = σ. h rem o y

h re=1,17.108x5,67.10-8

h re=6,63

Essai de la formule sur le cas jour (l'écart le plus fort externe de températures):

Façon traditionnelle : Avec le coef. de linéarisation : où:

φ2 = σr ( T 4t − T 4p) φ2 = hre r(Tt-Tp) s=5,67.10-8

φ2=6,63x0,47x(50) r=0,47
φ2=5,67.10-8x0,47x(6,63.109)
φ2=155,9W/m² Ttoit =70°C
φ2=171,35W/m² Tplafond =20°C
r=0,47
L'écart maximal de 15,45W/m² a été considéré négligeable pour l'étude en question et le
coefficient moyen adopté..
Ainsi avec le coef. de linéarisation employé hre = 6,63 on obtient les formules linéarisées :

φ1 = αeI − h reεe( T t − T ciel) − h ce( T t − T ext)


φ2 = h rer ( T t − T p)
φ5 r = h rer ( T t − T int)
Annexe 10 178

Annexe 10

Exemple de tableau pour le calcul du role du végétal comme composant de


l'enveloppe (cas sans comble) (Ch 2.4)

Données valeur H T res amb dh inc. T toit T écran T toit


(°C) total ombré (°C) (°C) std (°C)
alfa toit ext 0.2 1 20.87 0.00 23.47 24.95 23.17
epsilon toit ext 0.9 2 20.71 0.00 22.83 24.13 22.53
epsilon toit int 0.9 3 20.58 0.00 22.34 23.49 22.04
alfa l'ecran végétal 0.5 4 20.51 0.00 22.03 23.10 21.73
epsilon ext l'ecran végétal 0.9 5 20.48 0.00 21.93 22.97 21.63
epsilon int l'ecran végétal 0.9 6 20.72 0.00 22.89 23.50 22.73
opacité de l'écran veg. (tau) 16% 7 21.77 0.00 27.08 25.68 27.59
pourcentage de toit ombré (beta) 100% 8 23.01 0.00 32.04 28.40 33.31
epsilon d'ambiance 0.9 9 24.19 0.00 36.77 31.18 38.72
temp interne (°C) 20 10 25.19 0.00 40.76 33.74 43.24
Résultats 11 25.92 0.00 43.68 35.88 46.50
Confort 12 26.33 0.00 45.31 37.42 48.24
Tres max jour:(°C) 26.4 13 26.38 0.00 45.51 38.24 48.33
Tres moyenne jour(°C): 22.8 14 26.07 0.00 44.27 38.28 46.75
dh inconfort ambiance/occ: 0.00 15 25.42 0.00 41.67 37.52 43.62
Tôles 16 24.49 0.00 37.95 36.03 39.21
Técran moyenne(°C): 30.1 17 23.39 0.00 33.55 34.04 34.05
Ttoit standard moyenne(°C): 32.0 18 22.37 0.00 29.47 32.01 29.31
Ttoit ombré moyenne(°C): 31.3 19 22.04 0.00 28.16 31.02 27.86
Técran max(°C): 38.3 20 21.88 0.00 27.53 30.20 27.22
Ttoit. standard max(°C): 48.3 21 21.69 0.00 26.76 29.21 26.46
Ttoit. ombré max(°C): 45.5 22 21.48 0.00 25.93 28.13 25.62
Flux par la toiture 23 21.27 0.00 25.07 27.02 24.76
flux max par le toit standard: 167.1 24 21.06 0.00 24.23 25.94 23.93
flux max par le toit ombré: 150.5
flux journalier standard: 1703
flux journalier ombré: 1600
total flux journalier 1600
Données auxiliaires
temp interne(K) 293
hi(c+r)flux (Tt>Tint) 5.9
hi(c+r)flux (Tt<Tint) 11.11
hic desc 1.2
hic ascend 6.4
Annexe 11 179

Exemple de tableau pour le calcul du role du végétal comme composant de


l'enveloppe (cas sans comble) (cont.)
Global T ext Tciel flux global flux par flux par T res. dh inc. T Ttoit T
H
(W/m2) (°C) (°C) par la le toit le toit std std std ciel std ext
toiture ombré (°C) (K) (K) (K)

1 0 27.17 15.16 20.46 20.46 18.68 20.79 0.00 288 296 300

2 0 26.31 14.34 16.68 16.68 14.91 20.63 0.00 287 296 299

3 0 25.65 13.70 13.79 13.79 12.02 20.51 0.00 287 295 299

4 0 25.24 13.31 11.99 11.99 10.23 20.43 0.00 286 295 298

5 0 25.1 13.18 11.38 11.38 9.61 20.41 0.00 286 295 298

6 51 25.29 13.36 17.04 17.04 16.12 20.68 0.00 286 296 298

7 286.2 25.86 13.91 41.79 41.79 44.79 21.90 0.00 287 301 299

8 554 26.76 14.77 71.06 71.06 78.54 23.33 0.00 288 306 300

9 795.3 27.91 15.87 98.93 98.93 110.44 24.68 0.00 289 312 301

10 983.6 29.22 17.13 122.49 122.49 137.13 25.81 0.00 290 316 302

11 1102.8 30.58 18.44 139.73 139.73 156.36 26.63 0.00 291 320 304

12 1143.6 31.89 19.69 149.34 149.34 166.64 27.06 0.06 293 321 305

13 1102.8 33.04 20.80 150.52 150.52 167.14 27.08 0.08 294 321 306

14 983.6 33.94 21.66 143.19 143.19 157.82 26.69 0.00 295 320 307

15 795.3 34.51 22.21 127.88 127.88 139.36 25.91 0.00 295 317 308

16 554 34.7 22.39 105.88 105.88 113.34 24.80 0.00 295 312 308

17 286.2 34.56 22.26 79.94 79.94 82.92 23.51 0.00 295 307 308

18 51 34.15 21.86 55.89 55.89 54.95 22.33 0.00 295 302 307

19 0 33.49 21.23 48.17 48.17 46.38 21.97 0.00 294 301 306

20 0 32.63 20.40 44.40 44.40 42.61 21.81 0.00 293 300 306

21 0 31.6 19.42 39.88 39.88 38.10 21.61 0.00 292 299 305

22 0 30.48 18.34 34.97 34.97 33.19 21.41 0.00 291 299 303

23 0 29.32 17.23 29.88 29.88 28.10 21.19 0.00 290 298 302

24 0 28.2 16.15 24.97 24.97 23.20 20.98 0.00 289 297 301

Données auxiliaires (cont.):


hce(W/m2°C)(jour) 15
hec equivalent 15.63
coef linéaire hre* 6.63
r entre toit et l'ambiance 0.82
r1 entre tôle et ecran 0.82
alfa equivalente du toit 0.42
epsilon equivalente du toit 0.77
Annexe 11 180

Annexe 11 - Analyse simplifiée des phénomènes physiques et


bibliographie rencontré à propos de la végétation dans le cadre
de la climatisation passive (Ch.2.5)

L'inclusion d'un matériau de construction dans la conception architecturale fait appel à


la connaissance de certaines caractéristiques physiques. Ces caractéristiques rentrent dans des
équations d'échanges thermiques bien connues. De plus, ces caractéristiques doivent être des
quantités plus au moins équivalentes à celles obtenues pour les situations et épaisseurs les plus
ordinaires rencontrées. Pour les matériaux dits "stables", ce résultat est obtenu par le biais de
mesures et de corrélations.

Pour un végétal, à cause de la géométrie interne complexe et de sa constitution


variable, cela ne va pas de soi.

Nous allons donc d'abord établir une liste de phénomènes physiques et physiologiques
influents. En ce qui concerne la thermique, nous pourrions chercher à établir des
caractéristiques physiques générales (limites et validité) pour un "matériau végétal équivalent"
pour chaque utilisation - l'importance thermique d'un élément de l'enveloppe d'un bâtiment, est
surtout liée à deux paramètres: sa conductivité et son coefficient d'absorption du rayonnement
solaire.

Comme on l'a dit dans les paragraphes du chapitre 2.5 précédent, il faut un repérage
des phénomènes physiques concernant l'élément végétal. Pour l'analyse de sa performance
thermique, compte tenu du manque de données, une recherche bibliographie a été menée sur la
performance de surfaces végétales et la connaissance (au niveau d'une représentation
"standard" d'un écran végétal) des principaux phénomènes thermiques concernés.

Nous avons classé la bibliographie en deux groupes:

- les études sur la physique du végétal;

- les études sur sa physiologie.

11.1 La physique du végétal

11.1.1 L'importance relative de la conductivité

Examinons d'abord l'effet de la conductivité en ayant en tête le modèle de conduction


suivant:

λ
ϕ= ∆T
e
Equation 11. Erro! Argumento de opção desconhecido. L'expression de densité de flux
thermique

Dans ce cadre, les éléments végétaux présenteraient, d'après les données extraites du
R.E.E.F.(CSTB), des valeurs très basses de conductivité, comprises entre 0,05 et 0,23 W/m°C
Annexe 11 181

pour les bois naturels à une humidité de 15% en masse1,ce qui pourrait apporter à un tableau2
comme le suivant:

Exemples (sinon classer selon la masse ρ λ c


Bois naturels:
volumique correspondante) kg/m3 W/m°C J/kg°C
feuillus légers tilleul, érable, hêtre tendre, frêne, chêne 500 à 600 0,15 1424
feuillus très légers peuplier, okoumé 350 à 500 0,12 1424
résineux mi-lourds pin maritime, pin sylvestre 500 à 600 0,15 1424
résineux légers/ très sapin, épicéa; cèdre rouge de l'Ouest 350 à 500 0,12 1424
légers
spéciaux balsa 60 à 120 0,052 -

Tableau 11.Erro! Argumento de opção desconhecido. - Caractéristiques physiques des


végétaux utilisés comme composants de bâtiments

Dans le cadre de l'utilisation étudiée, compte tenu la géométrie de l'usage (les sections
de transferts étant très petites - les tiges des feuilles), on néglige donc l'effet de la conductivité.

11.1.2 Les échanges convectifs

Les échanges convectifs des surfaces végétales sont méconnues. On reconnait les
phénomènes comme semblables à ceux des surfaces de bâtiments, on les mesure cas par cas,
mais on n'a pas,pour l'instant des corrélations établies. Ainsi, dans le cadre de l'utilisation
étudiée, on ne considère pas les échanges convectifs internes (entre des feuilles), et on ramène
le végétal à un rôle d'écran solaire et d'isolant (lame d'air ventilé):

bâtiment > bâtiment


Figure 11. Erro! Argumento de opção desconhecido. -modélisation géométrique d'une
couche végétale

11.1.3 Les échanges radiatifs

En plus de ce qui a été exposé dans les chapitres précédents, si le végétal présente
également une faible absorption solaire -dans le sens ordinaire des matériaux constructifs- on

1définitionset dénomination obtenues suivant les spécifications des normes B 51-002 et B 51-004
2des valeurs de chaleur massique extraites des données du LNEC (Laboratorio Nacional de Engenharia Civil,
Lisboa -Portugal),
Annexe 11 182

pourra réaliser un composant solaire passif avantageux: La question devient donc d'établir le
facteur d'absorption "constructif".

Or, on constate bien entendu, au niveau des surfaces végétales3, des températures plus
basses la journée que celles obtenues avec les matériaux ordinaires de bâtiment. Ceci est dû à la
grande quantité d'énergie nécessaire à la transpiration et à l'évaporation superficielle des
feuilles4. Ainsi, ces surfaces s'échauffent moins que la plupart des autres et non seulement
diminuent de quelques degrés les températures aux environs mais aident aussi à la stabilité de la
température interne - plus précisément de la température résultante sèche (ses éventuelles
variations à forte amplitude sont connues pour rendre une ambiance inconfortable).

Ce rôle de l'absorption du rayonnement solaire apparaît clairement dans la recherche de


Krusche[PK82], et ce particulièrement dans sa représentation de la performance d'une toiture
végétale pendant une journée moyenne d'été:
Légende
1 Types de toitures:

2
1- avec carton et goudron
3
2- avec graviers clairs
3- toiture "verte"

Figure 11. Erro! Argumento de opção desconhecido. -- Profils de température des toitures
plates pendant une journée d'été ensoleillée. Source: Krusche[PK82]

On sait également que le microclimat interne sera d'autant plus agréable que la
végétation sera variée et abondante5. L'énergie solaire incidente se dissipera effectivement par
des réflexions multiples vers l'atmosphère. Seule une petite partie atteindra l'enveloppe par la
transmission vers les feuilles.

Dodd[JD89] signale que la couche extérieure des feuilles joue un rôle d'écran solaire et
que plus elle est claire et brillante, meilleure sera (comme d'ailleurs pour les matériaux
standards) la réflexion de l'énergie incidente obtenue. En revanche, en ce qui concerne la
physiologie des espèces végétales, on constate que le fait qu'il y a dans le feuillage une
agrégation de feuilles, entraîne à une réduction de l'éclairement moyen de celles-ci - à cause de
l'effet de masque - mais permet aussi [AD82], une certaine pénétration du rayonnement6.

En ce qui concerne les propriétés optiques, une feuille végétal aurait simultanément des
valeurs sur les feuilles de transmission et d'absorption. Et on raisonne avec le modèle suivant:

3surfaces d'une couverture végétale


4que variera selon les conditions climatiques rencontrés
5les feuilles sont capables de régler partiellement leur bilan énergétique individuel par leur couleur, leur
pilosité, etc.
6en réalité, dans une forêt, l'éclairement le plus important est observé au niveau du sol[AD82]. En effet on y
remarque encore des structures de végétation extrêmement diversifiées, chacune dénotant d'une architecture et
d'une répartition foliaire particulières.
Annexe 11 183

ρ+α + τ = 1

On s'intéressera d'abord à son facteur biologique d'absorption solaire.

En effet, un des aspects intéressants rencontrés dans la littérature est l'étroite relation
existant entre les propriétés optiques de réflexion, d'absorption et de transmission des végétaux
et la longueur d'onde incidente. Les végétaux n'étant pas opaques au rayonnement de courte
longueur d'onde, les valeurs de leurs paramètres optiques sont déterminées par les propriétés
radiatives de leurs principaux pigments ainsi que par leurs propres structures internes, comme
nous pouvons le voir dans la table suivante (valeurs théoriques moyennes, par bande) de
Monteith:
Bande considérée (en mm) Réflexion Transmission Absorption

PAR (activité photosynthétique - 0, 38 -> 0, 71) 9% 6% 85%


NIR (proche du rayonnement infrarouge -0,71 ->4,0) 51% 34% 15%
ONDES COURTES (0,35 -> 3,0) 30% 20% 50%
ONDES LONGUES (3,0 -> 100,0) 5% 0% 95%
Tableau 11. Erro! Argumento de opção desconhecido. - Principales valeurs de réflexion,
transmission et absorption par bande d'onde. Source: Monteith en Oke[TR78]

La présentation graphique du tableau précèdent est donnée ci-dessous:

Figure 11. Erro! Argumento de opção desconhecido. - Réflexion, transmission et absorption


d'une feuille verte en fonction de la longueur d'onde (idéale), source: Monteith, in Oke [TR78].

Cependant, selon les auteurs, seul le rayonnement dans la bande de longueur d'onde
entre 0,4 et 0,7 est utilisé, et ce à cause des propriétés d'absorption de la chlorophylle. Ceci dit,
toute la bande d'onde infrarouge n'est pas utilisée par le végétal pour cette transformation ce
qui représente environ 50% du total de l'énergie solaire incidente.

Un recueil de tous les phénomènes concernant le végétal se fait par un bilan thermique
théorique d'une feuille verte, présenté par Krusche[PK82] selon les paramètres courants, tels
que couleur, porosité, etc., et illustré dans la figure suivante:
Annexe 11 184

Figure 11. Erro! Argumento de opção desconhecido. - Le bilan "énergétique" théorique


d'une feuille végétal , selon Krusche[PK82]

En résumé, une valeur moyenne d'absorption solaire "constructive" (un jour d'été et
dans un endroit très bien placé géographiquement parlant), d'après la bibliographie, pourrait
être du type:

Phénomènes observés7 plage selon Valeur retenue


Krusche[PK82] du rayonnement incident
Transmission: 5->30% 20%
Réflexion: 5->30% 10%
Evaporation: 20->40% 20%
Photosynthèse: 5->20% 5%
Chaleur réémise : 10->50% 40%

Tableau 11.Erro! Argumento de opção desconhecido. -Répartition théorique de l'énergie


solaire incidente dans une surface végétal

Cette division aboutirait à une valeur théorique de 0,2 pour la transmission et 0,1 pour
réflexion. Dans le même raisonnement, le facteur d'absorption α physique pourrait être calculé
comme 0,45 [75% (100% - consommation interne: 25%) -30%, soit 45%], valeur qu'on a
retenu ici. En outre, on retiendra dans cette recherche la valeur standard de 0,9 pour
l'emissivité, faute d'études détaillées et en tenant compte de la fréquence de cette valeur parmi
les matériaux courants.

C'est évidement un calcul rapide et très simpliste, mais qui permet de mettre en
évidence ses qualités thermiques potentielles.

En fait, M. Alain Guyot, du Groupe ABC de L'Ecole d'Architecture de Marseille (après


consultation personnelle) a suggéré, de façon générique, une valeur d'environ 0,8 pour
l'absorption solaire par le végétal, ce qui reviendrait à dire qu'il pourrait éliminer 80% du

7voirpour cela la et la courbe de performance des végétaux par rapport à latitude (Erro! Argumento de opção
desconhecido.)
Annexe 11 185

rayonnement solaire incident du bâtiment, renforçant notre justification de l'inclusion de l'objet


"composant végétal".

11.2 La physiologie du végétal

Cependant, on constate que la capacité d'un végétal d'exécuter toutes ces tâches
décrites est liée à son pouvoir d'absorber le rayonnement incident, ou l'éclairement. En plus,
quand on passe de l'étude théorique d'une feuille au couvert végétal réel, on remarque que pour
un même organe, la hauteur de sa réponse dépendra aussi de son état physiologique et plus
particulièrement des aspects journalier et saisonnier, ce qui mettra en jeu un autre ensemble de
paramètres également important.

L'autre phénomène particulier au végétal, c'est l'absorption du rayonnement solaire


pour la photosynthèse. En effet, celle-ci met en place la transformation du gaz carbonique et de
l'eau en sucre et oxygène, permettant ainsi l'existence du végétal (...et en fait de tout notre
écosystème).

Pour que ce processus ait lieu, on a besoin d'une source d'énergie externe qui
proviendra justement de la transformation (dans le végétal) du rayonnement solaire (énergie
radiative) en énergie chimique, selon la formule de transformation suivante:
6 CO2 +6 H2O + 2,83 kJ -> C6H12O6 + 6O2

Equation 11. Erro! Argumento de opção desconhecido. - Equation de transformation


chimique du rayonnement solaire dans le végétal [PK82]

En fait, en ce qui concerne son potentiel réel d'utilisation, en plus du type de végétal et
de la latitude considérée, d'autres paramètres divers8 vont intervenir, ayant un rapport
beaucoup plus important sur sa performance que pour celle des autres matériaux ordinaires du
domaine du bâtiment. En réalité, cela constitue la faiblesse la plus importante de son usage,
c'est à dire sa fragilité et parfois même son extrême dépendance à l'égard des humains.

On y remarque encore des structures de végétation extrêmement diversifiées dans la


Nature, chacune dénotant d'une architecture et d'une répartition foliaire particulières. Dans un
but de standardisation, deux classes végétales ont pû être établies: les plantes de prairie avec
une assimilation maximale pour un éclairement de 50 à 100.000 lux et celles de sous-bois, dont
l'activité photosynthétique maximale varie de 5 à 10.000 lux.

Des recherches de Demeyer[AD82] et de Pilet[PP63] vont dans la même direction et


les ont amenés aux résultats ci-dessous:

- la température optimale pour la photosynthèse par pelouses d'origine tropicale


(d'un excellent niveau de saturation solaire, d'environ 500 W/m2) se situe entre 30 et 47°C.

-L'efficacité énergétique de quelques types de couvertures végétales peut être


chiffrée ainsi:

8comme les nutriments du sol, le dioxyde de carbone disponible et l'entretien


Annexe 11 186

Rayonnement Energie Efficacité de la


Couverture végétale photos.actif retenue conversion pour la
(kcal/m2.an) (kcal/m2.an) prod. primaire (%)
Forêt tropical pluvieuse 560.000 25.000 4, 5
Arbustes tropicaux 600.000 6.000 1,0
Plaines tropicales 440.000 3.200 0,7
Forêts sous climats temp. 440.000 7.100 1,6
Pays demi-secs 720.000 350 0,5

Tableau 11. Erro! Argumento de opção desconhecido. - L'efficacité énergétique de


quelques types de couvertures végétales[LN87]

On remarque que ces performances ont un étroit rapport avec le lieu physique
d'implantation: non seulement pour l'influence de l'humidité et du vent local, mais aussi pour
celle de la latitude, surtout au niveau des phénomènes radiatifs. Sa visualisation se fera ici par
le biais d'une analogie simple avec le potentiel de la biomasse.

En effet, la variation de la productivité agricole d'une espèce végétale par rapport à la


latitude a été constatée lors de des études de Nogueira[LN87] sur les usages énergétiques
potentiels de la biomasse. Ainsi, en l'utilisant, on peut bien visualiser ce potentiel
"photosynthétique" par rapport à latitude, comme dans la figure suivante:

Figure 11. Erro! Argumento de opção desconhecido.- Distribution géographique du


potentiel de photosynthèse (utilisation) des végétaux (par analogie au graphique de
Rodriguez,A.C. en [LN87])

Dans le modèle pour ce travail, on peut résumer donc l'élément végétal, compte tenu la
latitude considérée et à lueur de tout ce qui a été décrit, comme un matériau inerte, en
négligeant une éventuelle conductivité, des éventuels échanges convectifs intérieurs et prenant
les valeurs de 0,9 pour l'emissivité et 0,45 pour l'absorption solaire.

Et en revenant au but de la recherche - démarrer une évaluation des performances de la


végétation dans ses différentes modes d'utilisation, les valeurs nous démontrent qu'une
Annexe 11 187

démarche scientifique se justifie, non seulement de la part des architectes mais aussi de la part
des tous ceux qui produisent et veulent maîtriser l'énergie et le milieu naturel.

Post-scriptum:

Un sujet en recherche continue n'a pas une bibliographie achevée. Ainsi, dans ce dernier
chapitre, on se propose a lister toute la bibliographie rencontrée dans le cadre de la recherche.
Pour ceci, on a crée une légende que pourra aider a tous que éventuellement veulent s'en
servir. Elle résume le sujet principal y décrit;

Légende:

Bibliographie utilisée pour la rédaction du chapitre 2.5 et de cet annexe:

ABC,Groupe - Le végétal et l'Architecture-UNESCO,France, 1987

DEMEYER,A. et al - La convérsion bioénergétique du rayonnement solaire et les


biotechnologies- Technique et Documentation,Paris, 1982

GUYOT, A. - Rapport d'activités 1988 - Ecole d'Architecture de Marseille-Luminy;


Ministère de l'Equipement et du Logement.V, HO, L'u

KRUSCHE,Per - Okologisches Bauen - Ed. Bau Verlag, Berlin, 1982 CT,l'u,

PILET,P.E. - La energia végétal - en Cuadernos de ELDEBA 80, B. Aires, 1963

SATLER,M.A. - ANTAC - Associação Nacional de Tecnologia do Ambiente


Construído, Florianópolis, Brasil, 1990 HO,HV,M

Bibliographie rencontrée et non exploitée dans ce chapitre:


ABC, Groupe - Le végétal et l'Architecture-UNESCO,France, 1987

ABC, Groupe Rapport d'activités 1988 - Ecole d'Architecture de Marseille-Luminy;


Ministère de l'Equipment et du Logement.
Annexe 11 188

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AMATORE,Christian - Le stockage chimique de l'energie solaire: Les limitations


prévisibles du processus de photo-décomposition de l'eau en hidrgène et en oxygène, La
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...d'un débris de papier rétrouvé par terre,

dans un coin de la salle de l'Or, à l'EMP.


Annexe 12 189

Annexe 12 - Vol d'oiseau sur le confort d'éte et sur quelques


outils d'évaluation architecturale. (Ch. 1.2.2)

La conception architecturale, si on la considère sous l'angle de la climatisation naturelle,


se résume à la connaissance et à la maîtrise des liens entre les principaux acteurs concernés
l'homme-usager et le lieu géographique. En fait les habitats anciens, qui ne pouvaient faire
appel qu'à la climatisation naturelle, constituent déjà pour certains[XB89], par les dispositifs
adoptés, des exemples de compréhension véritable des effets du climat sur la sensation du
confort.

Mais, que savons-nous de ce confort? A la fois beaucoup et bien peu: beaucoup quand
l'on considère le volume des rapports, articles,..sur le sujet. Aussi bien peu quand on examine
la possibilité de sa prise en compte dans un projet.
12.1 Les bases physiologiques du confort d'été et les indices d'évaluation.

Parlons d'abord du rapport qui existe entre le confort ressenti et le métabolisme. Nul
n'ignore les liens existants entre le métabolisme, l'activité humaine et le confort. Le besoin
d'une égalité dans l'équation thermique du corps, qui apporte la sensation de confort thermique,
met en jeu des paramètres subjectifs1 aux cotés d'autres plus objectifs, comme la température,
la pression partielle de vapeur d'eau et la vitesse de l'air ambiant.

On sait que seules les parties profondes du corps humain sont à température fixe
(homéothermie), d'environ 37°C. Les parties superficielles, en particulier la peau, ont une
température qui peut varier entre certains limites en fonction des échanges avec
l'environnement. Ces échanges se font par voie humide (perspiration insensible, évaporation
pulmonaire, sudation, convection, rayonnement infrarouge et visible, expiration) directement
entre l'individu et l'air ambiant et par voie sèche, où les échanges convectifs et radiatifs peuvent
(très souvent) se faire par l'intermédiaire des vêtements2.

L'ordre de grandeur des ces différents transferts d'énergie rapportés à l'unité de surface
corporelle pour un individu en repos sont:
Phénomène Symbole W/m² %
Métabolisme M 104
Rayonnement visible φ 0 0
Rayonnement infrarouge R 40 39
Convection C 34 32
Perspiration P 21 20
Respiration EX+EV 9 9
Sudation S 0 0
Tableau 1-Transferts d'énergie par unité de surface corporelle (Rclo=1, Te=Tray= 23°C
et HR=50%)([PF70].

1C'est connu que le confort dépend aussi de facteurs physiologiques et psychologiques; et les personnes n'étant
pas identiques, dans certains limites des phénomènes d'accoutumance peuvent avoir lieu[PL92][IS82].
2I ou clo - degré d'isolement de l'habillement crée par Fanger, décrit par pièce de vêtement et dont la valeur
cl
varie de 0, pour le nu jusqu'à 4,0 pour une combinaison adaptée à la région arctique. 1 clo vaut 0,155m²C/W.
Annexe 12 190

Le maintien de l'équilibre thermique entre le corps humain et son environnement


physique est la condition première du confort thermique. Son équation s'exprime:
φ =R+C+P+EX+EV+S
(1 - r) M+φ

Equation 1- Equation du bilan énergétique humain, selon Fanger[PF70]

où r est le rendement de conversion mécanique du métabolisme

On remarque qu'ici les échanges humides répondent pour au moins 30% du total, dans
des conditions d'humidité tolérable. La différence d'humidité entre l'air ambiant et l'individu (sa
peau ou l'air expiré) est un facteur important et peut être bien repéré dans les formules de
certains facteurs de la formule précédente:
Formules Légende:
P=Lv.m(ps-pa) Lv est la chaleur latente de vaporisation de à 35°;
m est la perméabilité de la peau (2.10-3 g/sm²pa)
ps-pa est la différence de pression de vapeur la peau et l'air;
EV= rV.Lv(Hex-Ha) V est le volume d'air expiré;
Hex-Ha est la différence d'humidité entre expiré et l'air ambiant;
EX= rV.Cp(Tex - Tair) Cp est la chaleur spécifique de l'eau;
Tex - Tair est la différence entre l'air et l'air (pour Tex=34°C);
Equation 2 - Définitions pour l'équation du bilan thermique de l'homme[PF70]

S, le dernier terme de la formule, est un phénomène d'évaporation sous forme active


par sécrétion des glandes sudoripares, nécessairement compris entre 0 et 1 (peau totalement
sèche et totalement humide); il est très variable en fonction de l'activité et de la situation
climatique (de 0 à 1000 g/h, jusqu'à 2500 g/h pendant des courtes durées).

Dans tous les cas, l'efficacité de refroidissement de la sueur devient le rapport entre le
refroidissement fourni par l'évaporation de la sueur et la chaleur latente de la sueur sécrétée,
qui est en rapport avec les conditions climatiques existantes.

ECHANGES
TEMP.
THERMIQUES (W) TOTAL
MOYN.
PEAU
150

100

}
CONVECTION
+
RADIATION 50 METABOLISME

EVAPORATION

-50
TEMPERATURE
D'AIR SEC
0° 15 20 25 30 35 40 45°C

GAINS PAR PERTES ISOLATION


L'ISOLATION THERMIQUES

APPEL A
LA SUDATION

CONFORT ADAPTATION CONFORTABLE

Figure 1 - En climat chaud, les échanges thermiques conduisent la sensation de confort


thermique (d'après[XB93])
Annexe 12 191

En fait, dans le milieu chaud humide, l'évaporation humaine est "l'outil" important du
corps, pour obtenir (s'il y arrive) le bilan nul recherché pour son confort. Dans ce cadre, la
sueur devient un bon repère de l'inconfort dû à la surchauffe. L'expérience nous montre que
toute la sueur sécrétée ne s'évapore pas. On admet qu'il existe un rendement évaporatoire de la
sudation. Givoni [BG78] affirme que la sueur ne disparaîtra que si l'évaporation maximale que
permet l'ambiance3 est égale à au moins dix fois celle nécessaire au maintien de la température
du corps.

Ainsi, c'est pour cela que l'humidité acquiert une importance toute particulière pour
l'obtention de la sensation du confort et les échanges humides (évaporation, transpiration)
jouent un rôle beaucoup plus important dans le confort ressenti dans les climats chauds que
pour les climats tempérés. Certaines conditions hygrothermiques peuvent, pendant un certain
temps, offrir des sensations subjectives de confort tout en étant en train de nuire à l'équilibre
physiologique4.Ceci nous conduira à maîtriser les éléments de l'ambiance indispensables à ce
phénomène: la ventilation, associée à un écart d'humidité et de température.

Une dernière constatation: "du point de vue physiologique, le confort nocturne est plus
important que celui de la journée. Si quelqu'un a un sommeil de bonne qualité, il pourra tolérer
une situation de haut stress thermique pendant la journée, puisque pendant la nuit il aura
récupéré, et la fatigue ne s'accumulera pas. En revanche, si les nuits sont très inconfortables et
ne lui permettent pas cette récupération, alors la fatigue s'accumule et pendant la longue
période d'été, elle pourra provoquer des conséquences plus importantes que celles dues à
l'inconfort de la journée.". Cette réflexion de Givoni [BG84] introduit un souvent négligé dans
les projets de climatisation naturelle: quel moment doit on privilégier pour ressentir le confort.
12.2 L'importance de la période d'occupation

Le choix d'une période d'occupation pour l'évaluation du confort intérieur d'une


ambiance signifie plus qu'une référence pour la distribution des charges dues aux apports
internes existantes - hommes ou machines - surtout dans le tertiaire. Le meilleur n'est pas celui
qui offre les meilleures réponses globales journalières de température résultante.

Une partie de la journée peut parfois être prioritaire par rapport au total en usage. Les
études sur l'inertie nous démontrent bien cette importance, comme dans la figure suivante,
issue d'une étude sur les conditions de confort d'été pour des bâtiments d'usage diurne[JA93].
Dans ce cas, l'usage de l'inertie permet de "gagner" quelques degrés pour le cours de la matinée
et de "repousser" vers la période inoccupée une partie des apports entrants.

3température, humidité et vitesse de l'air


4 l'exemple d'été le plus ordinaire est celui où des individus exposés à des bas niveau d'humidité (ou à des vents
forts), ne s'apercevant pas de la transpiration - puisque la sueur évapore aussitôt, ne boivent pas de liquides et
déshydratent.
Annexe 12 192

100% 32

90% 31

80%
30

70%
29
60%
28
50% °C
27
40%
26
30%

25
20%

10% 24

0% 23
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24

occ. extérieur à l'o m b re inertie d e b a se

Figure 2 - L'influence du paramètre inertie sur la température résultante à l'intérieur


d'un atelier technique[JA93]

Des recherches ont aussi démontré son importance dans le domaine physiologique, à
cause surtout de la difficulté (voire l'impossibilité) d'avoir à la fois le meilleur résultat diurne et
nocturne.

Si on prend le domaine de l'habitat comme exemple, on observe que, même si quelqu'un


reste à la maison pendant toute la journée (avec des apports internes à prendre en compte), les
dernières recherches semblent indiquer, en cas de conflit, la période nocturne comme critique
pour le confort.

Cela nous mène à considérer les chambres comme la cible principale d'étude du confort
dans un logement. Sur ce point on retrouve plusieurs investigations, parmi lesquelles une
expérimentation en chambre climatique5 qui a conduit, avec l'aide de modèles de bilan
énergétique humain à une température optimale de l'air (pour les paramètres pris, v=0.05m/s;
UR= 50%) de 21°C. Des variations sont possibles évidemment, si l'on en modifie la position de
sommeil, et d'autres facteurs concernant l'homme.

Mais l'on en obtient aussi des certitudes:

- la valeur de 21°C décrite ci-dessus (ou une autre adaptée à un second


ensemble de paramètres) ne doit pas être beaucoup dépassée, puisqu'elle représente une plage
étroite permise par le métabolisme; et c'est là qui devient importante la notion de dhinc à
l'intérieur des ambiances;

5W. Muller-Limmroth, in [PH90] et [PH84]


Annexe 12 193

- il faut toujours prendre en compte, au niveau pratique, qu'on n'est pas obligé
d'avoir "1 met et 1 clo, au repos" à toutes les heures-cibles. On peut s'habiller6 et on effectue
des activités d'intensité énergétique différentes au long de la journée.

Ainsi, pour une période nocturne froide en habitat, un scénario d'un homme avec plus
(ou moins) d'un met (il peut se servir d'une couverture légère et avoir donc plus d'un clo),
permettra au concepteur d'apporter quelques degrés de "secours" aux besoins de projet de
confort. A l'opposé, pour les conditions de surchauffe nocturne, l'usage pour dormir non plus
d'un vêtement complet, mais à demi-vêtu (de simples culottes,l'habituel dans les pays chauds),
nous conduira à un couple de 0,6 met et 0,3 clo, avec des températures de seuil de projet
beaucoup plus élevées.
temperature requise

27 tranche à "gagner"
26 tranche à "gagner"
25
24

0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 1.5 2 2.5 3 4 5 met

Figure 3 -des "économies" de température de projet sont possibles selon le niveau de


vêtement utilisé

Comme le remarque Givoni[BG92], les zones de confort ne peuvent pas être utilisées
sans une prise en compte des facteurs d'adaptation locaux. Ceux qui ont l'habitude des
ambiances non-climatisés, supportent en général des plages plus étendues de température et
d'humidité que celles préconisées par des cartes standards (comme on le vérifiera dans le
chapitre 4.2.3).
12.3 Les indices instantanés de confort d'été

Un projet d'architecture est fait de variantes et pour l'évaluation de ses performances


particulières on a besoin des indices de qualité, ciblés sur le confort attendu.

Le choix d'un indice pour l'évaluation des conditions thermiques d'une ambiance doit
être en rapport avec les conditions climatiques prépondérantes à un certain endroit, et avec
l'activité développée par l'individu-cible.

Il y a environ une trentaine d'indices de confort thermique et, d'une façon générale ils
sont classés selon les aspects de base concernés, comme suit:

6Si 1 clo correspond à un ensemble complet, même d'été, un chemisette avec une culotte ne somment que 0,24
clo. Pour des activités développées il se passe de même: pour dormir on effectue moins d'un met (±0,6), valeur
qui peut atteindre les 3 met pour des nettoyages. Ces valeurs, comme on décrira plus loin, offrent des écarts de
± 3°C par rapport à la valeur standard[PF70] [AS93].
Annexe 12 194

- les indices biophysiques, basés sur les échanges entre le corps et l'ambiance,
qui corrèlent les éléments du confort avec les échanges thermiques qui en sont l'origine;

- les indices physiologiques se proposent à résoudre le confort par le biais des


réactions physiologiques issues de certaines combinaisons de l'humidité, vitesse et température
de l'air (sèche et radiante);

- les indices subjectifs, statistiques, basés sur les réponses obtenues dans des
conditions climatiques contrôlées.

L'important lors de l'utilisation d'un certain indice est la reconnaissance que ses
hypothèses de base sont compatibles avec le scénario étudié7. On a retenu ici quelques-uns,
parfois moins courants mais plus proches du climat chaud.

Le PMV

La méthode PMV (Predicted Mean Vote) de prédiction du confort a été développée


par Fanger [PF70] dans les années 60. C'est une méthode courante, retenue (comme on verra
dans 2.3.3) dans la norme ISO7730. Elle est basée sur des sondages, permettant de traduire la
qualité thermique d'une ambiance existante au moyen du vote sur une échelle à 7 points - +3
chaud, +2 tiède, +1 légèrement tiède, 0 neutre, -1 légèrement frais, -2 frais, -3 froid. L'indice
d'évaluation final est constitué de ce vote "moyen" et d'un indicateur PPD (Predicted
Percentage of Dissatisfied) pour un "pourcentage prévisible d'insatisfaits".
%

80
60
40
30

20

10
6
5
4
-2,0 -1,5 -1,0 -0,5 0 0,5 1,0 1,5 2,0
P.M.V.

Figure 2. 1 - relation entre le PMV et le PPD [PF70]


Cette méthode, transposée dans des études pour des conditions chaudes humides et soumise à
des expérimentations par une équipe du CNRS [XB84] a révélé une légère distorsion dans les
résultats attendus, à cause de l'absence des pertes par sudation dans la formule traditionnelle du
calcul du PMV. En fait, comme l'on a vu plus haut, les chercheurs ont établi un rapport très
important entre la sensation de confort thermique et l'humidité, dès que celle-ci dépasse les
40% d'humidité relative.

7et bien évidemment, ce qui doit compter le plus sont les écarts retrouvés par rapport aux modifications
effectuées et non les valeurs individuelles rencontrées.
Annexe 12 195

On illustre ce phénomène sur la figure suivante:

P.M.V.

Légende:
3
2 1 1 - courbe de Fanger,
(ASHRAE Handbook 1989)
2
inconfortable 2- courbe modifiée,
(BERGER et al., 1984)
1 légèrement inconfortable

0
20% 40% 60% Humidité

Figure 4 - Relation entre l'humidité et le confort selon Fanger ou Berger, d'après [XB93]

Les indices d'évaporation w de Berger et em de Givoni

X.Berger [XB93] fait une relation entre l'évaporation nécessaire à un moment donné et
celle au maximum. Cette relation donne une vision plus détaillée du problème et des
possibilités d'intervention:
required evaporation M t + Erad + Econv + Eres + Cres
w= =
max imum evaporation 3, 7 Vair * Adu * Fpcl * Psat (t skin ) − Pair

Equation 3 - L'indice d'évaporation de Berger[XB93]

dont:

Mt - taux métabolique (w/m²); Erad - échanges radiatifs de la surface du corps; Econv -


échanges convectifs de la surface du corps; Cres - de la respiration; Adu - surface evaporative
du corps; pression de vapeur d'air à l'intérieur du vêtement

w ou "wettedness"(mouillure) constitue un indice d'évaluation intéressant, surtout,


quand il n'est pas trop petit (hygrométrie<40%). Il exprime le rapport entre la quantité
additionnelle d'évaporation requise pour avoir un bilan métabolique nul (et donc la sensation de
confort) et celle maximale admissible par l'air du milieu. Ce w commence à moins de 7%
(passant presque inaperçu), passe par les valeurs entre 10 et 12% en léger inconfort
(transpiration), puis par la zone de sudation jusqu'à 40%, et atteint la mouillure où se déclare
l'inconfort.

Le raisonnement, ensuite, est d'obtenir les paramètres les plus importants pour un
résultat le plus faible possible, en alignant les phénomènes et en mettant à l'écart ceux dont
l'origine nous échappe (la fatigue, les aspects psychologiques et relationnels).
Annexe 12 196

Or, le numérateur se constitue d'une addition, dont les termes à la charge du concepteur
- Erad et Econv - doivent être les plus petits possibles. En revanche, le dénominateur étant un
produit, on obtient un gain sensible par la moindre modification de ses facteurs, et on y
retrouve encore la ventilation (vair), responsable déjà pour une bonne performance du facteur
du numérateur Econv précèdent.

Givoni [BG78] raisonne plus ou moins de la même façon que Berger, même s'il offre
une autre équation:
em = 30 * (46 − PH2O ) * va0,3

Equation 4 - L'indice d'évaporation maximale de Givoni[BG78]

Ici em (l'évaporation maximale) est bien sur, fonction de la vitesse de l'air, de l'humidité
et de la température de l'air, ces deux paramètres concentrés dans un seul dans la relation dans
PH2O,ou pression partielle de la vapeur d'eau dans l'air. Par là, on observe [PL92] que la
sudation liquide est pratiquement évitée lorsque e ≤ 1/10 em , ce qui est autant mieux réalisé si
em est grand, c'est à dire si la vitesse de l'air va est grande et si la pression partielle de l'eau est
faible.
12.2.1 Les indices instantanés usuels: température, humidité.

L'indice le plus répandu pour la vérification de l'inconfort concerne l'établissement d'un


seuil, défini par une température, au-dessus (ou au-dessous) du quel, on déclare une situation
d'inconfort. Cette option est trop légère et demande des corrections soit par l'humidité, soit par
le métabolisme ou la vitesse de l'air ambiant. Pour l'illustrer, on a choisi 3 exemples pour le
calcul des indices instantanées plus complets, ceux du CSTB, de l'IPT et des normes ISO.

Le CSTB propose, sur une base expérimentale [CS92], des méthodes de réduction de
la température en fonction de la vitesse de l'air. L'objet de l'étude est un sujet en activité
physique faible ayant une vêture adaptée (vêtements légers)8.

Figure 5 - Diagramme de confort pour climat tropical humide, selon le CSTB[CS92]

Le diagramme est établi pour une humidité absolue type de 17g/kg d'air sec, soit aux
environs de 57% de humidité relative pour une température de 32°C. La limite de la zone de
confort, en gris dans la figure suivante, est obtenue pour 26°C en air calme et environ 30°C

8 plus ou moins le notre, de Givoni.


Annexe 12 197

pour une vitesse de 1 m/s, soit un gain en température (et donc une réduction d'inconfort)
effective ressentie de 4°C.

Dans la pratique, la vitesse de l'air varie en niveau et en direction, ce qui améliore


encore les échanges entre le corps et l'ambiance.

Les normes ISO 7243 et 7730 définissent la contrainte thermique à laquelle est soumise
une personne exposée à une ambiance chaude notamment en fonction de la production de
chaleur à l'intérieur du corps, par suite d'une activité physique et à des caractéristiques de
l'environnement régissant le transfert de chaleur entre l'ambiance et le corps.
Basé sur l'indice PMV entre -0,5 et 0,5, soit un pourcentage de 10% de PPD (voir chapitre
2.3.1), un diagramme est proposé, pour l'obtention d'une température operative optimale et des
plages de variation en fonction du vêtement et de l'activité.

A
c
t
i
v
i
t
é

V ê t e me n t

Figure 6 - Diagramme des seuils de confort selon l'ISO Standard 7730

Le diagramme, outre les courbes de températures optimales, offre des zones grises ou
blanches, qui établissent la variation permise autour d'une valeur principale. Ainsi, en dormant
en tenue d'été (vers 0,6 met et 0,5 Iclo), on se retrouve avec une température operative optimale
d'environ 28°C. Selon les études, 90% des gens accepteraient néanmoins des températures
variant entre 27°C et 29°C.

Le travail développé par l'IPT (Instituto de Pesquisas Tecnológicas de São Paulo)


[IP81] dans les années 80, visait aboutir à des recommandations pour la satisfaction des
exigences hygrométriques de l'usager brésilien.

Pour cette définition la méthodologie employée a pris en compte surtout:

- des caractéristiques climatiques régionaux pour l'établissement des seuils de


confort pour la température de l'air à l'intérieur des constructions;
Annexe 12 198

- des paramètres de confort en usage dans d'autres pays, en tenant compte que
l'habitat au Brésil n'utilise pas de la climatisation artificiel pendant toute l'année.
Le résultat affiche des données optimales pour l'établissement de la température de
confort d'été pour un homme standard. Il fournit, parmi d'autres recommandations, un tableau
de seuil de confort pour la température de l'air à l'intérieur des ambiances, en fonction des
conditions extérieures:
Te/HR* <45% 45%-60% >60%
> 30°C 29°C 27°C 27°C * - pour le mois le plus chaud:
30° >Te >28°C _ 27°C 27°C Te - température extérieure moyenne des
maximales
< 28°C _ 26°C 26°C HR- l'humidité relative extérieure moyenne des
minimales.
Tableau 2 - Seuil de température de l'air en fonction de l'humidité, proposé par [IP81]

Théoriquement, on observe que cette correction pourrait apporter à des courbes avec
des écarts importants par rapport à celle d'une valeur constante admise (27°C):
90 36
85 34
80
32 HR ext
75
70 30 T ext
HR temp. de seuil admise
65 28 °C
% à 27°C
60 26
correction par l'humidité
55
24 (l'IPT)
50
45 22

40 20
1 2 3 4 5 6 7 8 9 101112131415161718192021222324
Figure 7 - Une journée fictive d'été et les conséquences sur la température de seuil de
confort, de la prise en compte de l'humidité selon l'IPT.
Cependant comme, en réalité, en climat tropical humide, la limite de 45% d'humidité
relative est rarement atteinte en été, la prise en compte d'une courbe d'une seule valeur (27°C,
disons) pour des études préalables semble se justifier.
HR 100 36.00
100 36.00 °C
%
95 95 34.00
34.00

90 90 32.00
32.00
85
HRext
85
30.00 30.00

80
80
28.00 28.00 Text
HR
75 °C 75
%
26.00
70
26.00
70
seuil conf
24.00 24.00
65 65

22.00 22.00 correcIPT


60 60

55 20.00 55 20.00

50 18.00 50 18.00
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24

Figure 8 -Les stations de Governador (à gauche) et Teresópolis ( à droite) dans une


journée typique d'été
Annexe 12 199

12.2.2 -Les indices moyens ou intégrés.

Comme l'on a vu, le Confort a d'abord été (d'ailleurs de manière très justifiable) partagé
en plusieurs thèmes9 interdépendants, chacun aboutissant à un ensemble propre de résultats et
de recommandations. Ensuite, 9 fois sur 10, faute de besoin des modèles de références, il fait
appel à un homme idéal " 1,75m, 74 kg, qui ne s'alimente pas, n'a pas d'émotions." Mais la
procédure de mise en confort devrait tenir compte de l'adaptation permanente de l'organisme et
du désagrément engendré par certains gradients (en température, il peut être supérieur à la
contrainte thermique elle-même[XB89]). D'une certaine façon, c'est ce qui faisaient les (bons)
logis primitifs.

Pour étudier cela on présente un indice qui intègre le facteur de temps dans les calculs.
L'indice de confort de Casamo

Pour aider à l'évaluation de variantes architecturales conçues à l'aide du logiciel


CASAMO-CLIM [CE85], une équipe de l'Ecole des Mines de Paris a aussi étudié un indice de
confort synthétique. Compte tenu la difficulté d'agir directement sur l'humidité relative avec des
méthodes passives ordinaires, celle-ci est laissée de coté et la température résultante à
l'intérieur d'une ambiance est privilégiée.

Pour obtenir l'indice synthétique[DC86], les écarts en température résultante sèche au


delà d'une valeur cible (la valeur prise pour le seuil de confort d'été était à l'époque de 28°C10),
c'est à dire les surchauffes, sont intégrés sur la période d'occupation de l'ambiance.

Cet indice de confort se formule:


t2
1
Iconf =
t2 − t1
∫ [ Tres − 28] +dt
t1

Equation 5 - Equation de l'indice de confort d'été du logiciel Casamo-Clim[CE85]


Tres - température résultante de l'ambiance, en °C
t1,t2 - pas de temps où il y a de l'occupation,
28 - valeur retenue comme seuil de température de confort d'été, en °C
le signe + indique que seules les valeurs positives sont prises en compte dans la
sommation.

9d'une façon générale en acoustique, ergonomique, visuel, thermique, etc.. et même sous le point de vue
thermique, en des phénomènes comme évaporation, métabolisme et d'autres.
10 on admet qu'au-dessus de cette température, l'organisme fait appel pour s'adapter aux conditions d'ambiance
à la sudation
Annexe 12 200

12.2 Quelques outils d'évaluation architecturale du confort thermique d'éte.

On trouve une classification intéressante en [PB88] à ce propos. Brejon y classe les


outils d'analyse thermique en quatre grands groupes:

- ceux destinés à la thermique d'avant-projet et donc à l'usage de l'architecte et


du thermicien;

- ceux appelé de la thermique du projet, à l'usage du concepteur, du contrôleur


et de l'installateur;

- ceux dont le but principal est la gestion thermique, et dont le public est
représenté par l'exploitant et le gestionnaire;

- ceux créés pour l'audit à l'usage de l'exploitant et du gestionnaire.

Dans le cas du début de conception en architecture climatique, les outils devraient


idéalement agir sur:

- la maîtrise des interactions thermiques et aérauliques entre les différents


espaces intérieurs et extérieurs;

- l'exploitation des ressources naturelles (soleil, vent, sol, nappe);

- l'optimisation du confort obtenu au moindre coût.

Un relevé des outils disponibles nous montre qu'il y a des présentations sous forme
"papier", ou sous forme "informatisée", les logiciels11; les seconds étant, bien évidemment
beaucoup plus interactifs
Les outils-papier de la phase d'avant-projet
Ce qu'on appelle ici des outils-papier dépasse la notion d'ouvrages de référence. Si
feuilleter un bon livre thématique (ou parfois laïc) nous offre très souvent des chemins de sortie
dans des impasses conceptuelles, l'outil-papier est défini ici comme ayant le but précis d'aider à
la compréhension du scénario étudié et du choix à effectuer. Il s'agit dans la plupart des cas de
graphiques, de tableaux, d'abaques, de diagrammes et de cartes issus de la théorie ou
d'expérimentations réelles et traités par des méthodes statistiques. Ils vont du traitement du
microclimat jusqu'au choix des matériaux de l'enveloppe.

11selon l'usage, le produit informatique logiciel reçoit le nom de didacticiel - pour la formation et de progiciel,
quand il est commercialisé. D'une façon générale, dans tout le contexte de l'énergétique du bâtiment, on trouve
plus d'une centaine de produits qui en France, sont rassemblés chez une dizaine d'éditeurs.
Annexe 12 201

%RN

GEIGER
CLARK
Nuages bas
Nuages moyens
Nuages élevés

Nébulosité (n/10)

Figure 9 - Exemple d'outil-papier: graphique pour la correction du rayonnement net en


fonction de la nébulosité [EG92]
On va décrire, à titre d'exemple, entre autres, les tables de Mahoney et les diagrammes
bioclimatiques de Olgyay et Givoni, et le travail récent du CSTB sur le sujet.

Les tables de Mahoney[GR86] constituent une méthode mise au point par Carl
Mahoney vers 196912 pour la conception de l'habitat en pays tropical. Une série de tableaux
réunissant des données climatiques d'un terrain donné fournissent d'une façon assez rapide, des
choix parmi des recommandations traditionnelles de conception en climatisation naturelle. La
méthode couvre des éléments architecturaux du plan de masse (compacité, espacement entre
bâtiments,...), un diagnostic sur le stress thermique attendu et des détails de construction des
ouvrages.

La méthode se fait en quatre étapes: d'abord, une étude (en moyenne mensuelle) sur la
température extérieure, l'humidité relative, la pluie et la direction du vent dominant et
secondaire; ces informations sont ensuite réunies sur un tableau qui réalise un diagnostic relatif
au stress thermique du lieu et qui aboutit à des indicateurs de "contre-mesures" aux symptômes
de stress climatiques rencontrés; finalement un dernier tableau (celui du tableau suivant) qui
apporte des options des recommandations architecturales pour neuf sujets importants pour la
conception en climatisation naturelle.

Dans chaque sujet traité dans la table finale, on transfère les résultats préalablement
obtenus dans des tables précédentes à des indicateurs de climat humide e/ou aride, écrits
comme H1, H2, H3, A1, A2 et A3. Selon l'importance du chiffre rencontrée, la table nous amène
à des recommandations à l'intérieur de chaque sujet. Sauf pour deux sujets traités - Protection
des ouvertures et Espaces extérieurs - il n'y a qu'un choix à faire13, parfois par exclusion
d'autres recommandations rencontrées.

Comme on s'aperçoit par le tableau ci-après, la méthode de Mahoney aboutit à des


indicatifs plutôt qualitatifs que quantitatifs et toujours à un seul modèle de résolution pour
chaque problème climatique étudié.

12la méthode a été décrite d'abord dans le document "Climate and House Design", publié par l'ONU en 1969 et
traduite ensuite en français sous le titre "Climat et Habitat" en 1973
13on doit parcourir le tableau de gauche à droite et c'est toujours l'indicateur plus à droite le déterminant du
choix de la recommandation architecturale.
Annexe 12 202

Totaux Indicateurs (d'après la table 4) TABLES DE RECOMMANDATIONS


HUMIDE ARIDE (partie finale des Tables de Mahoney)
H1 H2 H3 A1 A2 A3 CHOI Latitude: Longitude: Altitude:
(valeur (v.2) (v.3 (v.4) (v.5) (v.6) ↓ (préférence de choix: dernier croix de H1→ A3
1. PLAN MASSE
0-10 Bâtiments orientés suivant un axe longitudinal
11 ou 5-12 de diminuer l'exposition au soleil
12 0-4 Plans compacts avec cours intérieurs
2.ESPACEMENTS ENTRE BÁTIMENTS
11 ou 12 Grans espacements pour favoriser la
2-10 Comme ci-dessus, mais avec protection contre
0 Plans compacts
3.CIRCULATION D'AIR
3-12 Bâtiments à simple orientation.
1 ou 2 0-5 Dispositions permettant une circulation d'air
6-12 Bâtiments à double orientation permettant une
0 2-12
0 ou 1 Circulation d'air inutile
4.DIMENSIONS DES OUVERTURES
0 ou 0 Grandes, 40 à 80% des façades Nord et Sud
1-12 Moyennes, 25 à 40% de la surface des murs
2-5
6-10 Intermédiaires, 20 à 35% de la surface des
11 0-3 Petites, 15 à 25% de la surface des murs
ou 12 4-12 Moyennes, 25 à 40% de la surface des murs
5. POSITION DES OUVERTURES
3-12 Ouvertures dans les murs Nord et sud,
1 ou 2 0-5 à hauteur d'homme, du coté exposé au vent
6-12 Comme ci-dessus, mais y compris ouvertures
0 2-12 pratiqués dans les murs intérieurs
6. PROTECTION DES OUVERTURES
0-2 Se protéger de ensoleillement direct
2- Prévoir une protection contre la pluie
7.MURS ET PLANCHERS
0-2 Constructions légères, faible inertie thermique
3-12 Construction massive: décalage horaire
8. TOITURE
10-12 0-2 Construction légère, couverture à revêtement.
3- Construction légère et bien isolée
0-9 0-5
6- Construction massive: décalage horaire
9. ESPACES EXTÉRIEURS
1-12 Emplacement pour le soleil en plein air
1- Drainage approprié des eaux de pluie
3- Protection contre les pluies violentes

Tableau 3 - Tableau final des Tables de Mahoney [GR86]

Les diagrammes de Olgyay et Givoni, au contraire, partent des besoins de l'individu


sous un certain climat pour déboucher sur des recommandations qualitatives pour l'ambiance
de son habitat.

Celui de Olgyay est peut être considéré comme le premier effort fait pour créer un outil
graphique pour l'orientation de la conception architecturale. Décrit dans son livre "Design with
Climate - a bioclimatic approach to architectural regionalism" en 1963, il s'agit en gros d'un
graphique d'humidité relative x température sèche où une zone de confort est définie..
Annexe 12 203

50 INSOLATIONPROBABLE

45 7

6
7
40 5
6

4 5
35
3g/Kg 4

3
30
2

25 1
0,7 3,5
0
3
ZONEDECONFORT 2 VENT
1 m/s
20 LIGNE
D'OMBRE
10

15 20
30
40 RADIATION
kcal/h
10 50
60

70
5

0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
HUMIDITERELATIVE-%

Figure10 - Exemple de diagramme d'Olgyay pour lat 40°N

Celle-ci, créée à partir des valeurs d'une température effective de la peau, détermine
une zone appelée "de l'ombre", à l'extérieur ou non, au-dessus de laquelle des masques ou des
mouvements d'air deviennent nécessaires pour le maintien d'une température de confort et au-
dessous des lignes représentent le rayonnement nécessaire (obtenu par des moyens passifs ou
actifs) à l'obtention de ce confort. Dans une zone de hautes valeurs de température et
d'humidité, on observe l'influence des mouvements d'air, tandis que pour les scénarios de
hautes températures associées à des basses valeurs d'humidité, l'effet du refroidissement par
évaporation est aussi délimité. D'autres paramètres peuvent coexister, fournissant des éléments
pour le démarrage de la conception architecturale.

Le diagramme bioclimatique de Givoni, conçu en 1969 à partir de ses études sur le


confort thermique et son rapport avec l'architecture[BG78] et mis à jour successivement en
1979 et 1986, est basée sur le diagramme psychrométrique. A l'intérieur, et autour d'une zone
considérée confortable pour un homme "prédéfini", cet architecte et médecin crée d'autres
zones, dans des conditions thermo-hygrométriques défavorables à l'homme, chacune liée à une
méthode thermique construtive permettant de rétablir la situation de confort.
Annexe 12 204

Légende:
N, N' - zone de confort et
zone de confort encore
40 acceptable;
M,M' - l'usage de matériaux
D 30 de l'enveloppe;
V V' V,V' - refroidissiment par
AC ventilation;
20
EC, EC' - refroidissiment par
N N' évaporation;
M M'
H' H 10 D - déshumidification
nécessaire
EC EC'
AC - refroidissiment par
refrigeration mécanique;
10 15 20 25 30 35 40 45°C
W - demande de
l'humidification
supplémentaire;
H,H' - limite du chauffage
passif

Figure 11 - le diagramme bioclimatique de Givoni [BGG78]

Comme les diagrammes sont établis sur des mêmes principes théoriques répandus, ils
permettent une comparaison de leurs hypothèses de base et donc de la cohérence des résultats
proposés. Ainsi, on peut réaliser la transposition du diagramme d'Olgyay sur celui de Givoni,
les deux faits pour un même lieu, Rio de Janeiro, Brésil comme en [CG93], qui nous conduit
pratiquement au même emplacement pour la zone de confort:
Annexe 12 205

%
80

%
40

80

%
40

%
D

20
20
V'
Ventilation V

AC

Radiation N N'
Zone de M M'
Confort Evaporation H' H
EC EC'
W

10 25 45°C 10 25 45°C
(1) (2)

Ventilation (O.) Evaporation (O.) ou EC, EC' (G.)


V,V' (G.) 40%

20%
Confort (O.) ou N (G.)

Radiation (O.)
H, H' (G;)

10 25 45°C

(1)-(2)

Figure 12 - Diagrammes bioclimatiques de Olgyay (1) et Givoni (2), appliqués à Rio de


Janeiro, Brésil selon [CG93]et comparaison des zones de confort rencontrées(1+2)

Le modèle de confort équatorial de Webb

C'est un modèle de confort équatorial également de nature physiologique, développé


par Webb [AF88], d'après ses observations à Cingapura, sur des habitations courantes pour des
conditions tropicales, en situation d'été chaud et humide. Ce travail a abouti à un nomogramme
et à un graphique de confort pour les personnes de l'échantillon:

100

%maximal
confortable
50 ni tropchaud,
ni trop froid

Optimumclimatique
0
21 24 25,5 27 30°C

Figure13 Le modèle de confort équatorial de Webb [AF88],


Le graphique essaie la combinaison des données issues de la psychologie expérimentale et
d'expérimentations sur des personnes acclimatées dans la région; Il indique un optimum en
Annexe 12 206

confort thermique vers le 25,5°C. Webb propose l'extension de ses conclusions aux habitants
des régions semblables, comme l'Amazonie, par exemple.
La méthode simplifiée pour la conception thermique du bâtiment dans les DOM-TOM
A partir d'une commande de l'ADEME, préoccupée par la qualité thermique de l'habitat dans
les départements et territoires d'outre-mer, AIRAB Consultants a développé en 1994 une série
d'abaques d'aide à la conception architecturale surtout pour la Réunion, les Antilles, la
Nouvelle-Caledonie et la Guyane. Le document[MA94a] comporte deux parties: une pour la
climatisation artificielle, dont le but est de minimiser les dépenses énergétiques, et une autre,
pour la climatisation naturelle, en optimisant le confort thermique de l'habitat.
Rc(Km;Ds)
1

0.9

0.8

0.7

0.6

0.5

0.4

0.3

0.2

0.1

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0. 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0
Surchauffedulocal enK 0 conductancemoyenne(enW/m²K)

Figure14 -Exemple d'abaque de calcul de la surchauffe d'un local[MA94a]

Le guide sur la climatisation naturelle de l'habitat en climat tropical humide

Il s'agit peut être du plus récent et du plus complet exemple d'un outil-papier pour le
climat chaud développé en France. Résultat d'un travail collectif multidisciplinaire14, il a été
conçu par le CSTB et a vu son premier tome publié en 1992. Il détaille tous les paramètres
importants pouvant intervenir dans l'obtention du confort thermique en situation d'été pour le
climat tropical humide, en donnant, ce qui est rare, un aspect concret aux recommandations.

14Elaboré par les équipes du CSTB de Nantes et de Champs-sur-Marne, la contribution des auteurs est la
suivante: M J.R. MILLET, pour le confort thermique - la conception thermique du bâtiment et la protection
solaire; M C. SACRÉ pour les données climatiques et MM J. GANDEMER et G.BARNAUD pour l'étude de la
conception aérodynamique des bâtiments et la création de vitesse d'air.
Annexe 12 207

MOITIÉ AU
MOITIÉ SOUS VENT
LE VENT

ZONESOUS-
VENTILÉE

C 1,4 C
ET 0

MOITIÉ AU
VENT
MOITIÉ SOUS
LE VENT

ZONESOUS-
VENTILÉE
C 1,15 C
ET 0

Figure 15 - Ilustration pour l'influence de l'implantation de l'écope de toiture[CS92]

A partir d'une démarche contenant deux actions fondamentales - la protection


thermique de l'ouvrage et le développement de la ventilation naturelle - les auteurs nous
promènent dans un univers mixte réalité-théorie-modélisation avec une agréable clarté. A la fin,
dans un but d'aide pratique à la conception architecturale, à partir d'expérimentations en
soufflerie atmosphérique sur modèle à échelle réduite, une série d'indices, appelés
"coefficients" présentent une méthode progressive pour l'approche thermique de la conception
architecturale.

Une réflexion générale: les limites des zones décrites dans les diagrammes ci-dessus ne
doivent, en principe, être considérées que comme indicatives, car des erreurs surviennent du
fait des écarts des conditions climatiques locales par rapport à celles qui ont servi de base à
l'établissement de chaque diagramme, particulièrement pour les amplitudes de températures et
même pour certains, de la vitesse de vent. En définitive, l'efficacité des méthodes constructives
suggérées dépend aussi de la conception et de la construction du bâtiment. A ce propos,
l'exemple qu'on vient de voir est une bonne image d'une méthode réunissant des "quantitatifs",
pour un usage spécifique - et donc plus fiable - à des schémas généraux de facile
compréhension et d'apprentissage pour des futures démarches architecturales pour la
conception d'un habitat développant la climatisation naturelle.

Deux points encore sont importants à remarquer dans tous ces outils:

- d'abord, en tant que simplifications, ils "cachent" des hypothèses sur le milieu étudié,
et il faudrait donc toujours chercher la bibliographie d'origine pour vérifier la pertinence du
projet (climat + cahier de charges) avec les limites d'utilisation des diagrammes (ou de tout
Annexe 12 208

autre type d'outil)15. En l'absence de cette bibliographie, essayer toujours de chercher le


diagramme issu d'un lieu géographique semblable;

- ensuite, ils traitent toujours de prévisions, c'est à dire, qu'ils donnent des indications
qualitatives, des statistiques sur un probable résultat final et non une évaluation précise d'un cas
particulier.
Les outils informatisés, les enjeux.

Les différents acteurs qui s'intéressent à l'évaluation thermique des bâtiments16


expriment, de nos jours, une demande effective en outils informatisés [PB88]. Elle concerne les
besoins les plus immédiats, c'est à dire la prise en charge des calculs répétitifs (afin d'apporter
gain de temps et fiabilité) et l'édition des notes de calcul sur le projet, celles-ci divergeant sur la
forme (température, charge, performance...). En plus, il y a aussi une forte demande pour
l'intégration avec des logiciels d'édition des plans, schémas et notes de calcul17, soit sous forme
d'un couplage de modules, soit par le biais de "filtres convertisseurs".

Le marché des ces logiciels connaît un développement significatif18. Malgré cela,


certaines insuffisances subsistent[PB88]:

- la plupart ne répondent qu'à une seule préoccupation technique, contrairement à la


situation que connaissent la majorité de leurs utilisateurs, qui doivent traiter tous les aspects en
même temps;

- pour les deux deux classes d'applications les plus importantes - l'aide à la décision et
l'aide au diagnostic - ils présentent le défaut d'exiger des utilisateurs la connaissance précise et
la saisie d'un grand nombre de données;

- certains domaines, comme la conception d'installations "climatiques" non standards, la


ventilation des bâtiments ou encore la thermique des bâtiments "passifs", sont peu ou
insuffisamment traités.

Ici, on peut citer quelques logiciels de thermique de bâtiments utilisés dans les phases
amont du projet d'architecture, parmi les plus connus ou utilisés en France. Il ne s'agit
absolument pas de faire une étude comparative19, mais surtout de présenter les différentes
approches en la matière.

15Le climat tropical ne présente guère d'atouts pour l'établissement d'un bilan neutre (quand l'énergie non-
utilisée produite à l'intérieur de l'organisme est dégagée facilement par le corps) pour l'individu (voir ch. 2).
Ainsi, dans le cas d'un projet d'atelier de travaux pratiques de lycée technique par exemple, cas non-traité dans
cette thèse [JA93], où l'homme arrive à produire par son activité, non les 80W prévus par la plupart des
diagrammes, mais environs 200W - une énergie dont il profite parfois à 20% pour son travail - une option
consciente pour un bon projet s'avère fondamentale pour qu'il puisse dissiper ces 80% et maintenir la
température d'équilibre vers les 36,7°C nécessaires.
16Brejon |PB88] en mentionne jusqu'à 8, selon la complexité: l'architecte, l'ingénieur-conseil, le contrôleur,
l'installateur, l'exploitant, le gestionnaire ou le maître d'ouvrage, les formateurs ou chercheurs et les organismes
publics ou parapublics concernés.
17Logiciels de conception assistée par ordinateur (CAO). [LA91]
18on arrive même, en France, à avoir une base de données disponible au public, par le biais d'un service
télématique de l'ADEME et de l'AICVF, le 36 16 LEB.
19qui, en plus de s'éloigner du but de ce travail, risquerait fort, face au développement auquel on assiste de
n'être plus à jour, au moment de l'édition.
Annexe 12 209

En fait, un banc d'essai comparatif de progiciels[JB92] a fonctionné en mars 1992, à la


demande de l'ADEME et d'EDF, pour évaluer les méthodes utilisées par ces outils
informatiques, montrer leurs possibilités d'application et donner une idée des écarts relatifs d'un
progiciel à l'autre. A partir de la base de données 3616 LEB (voir note 15) 15 logiciels ont été
choisis parmi lesquels CASAMO-CLIM, CODYBA, COMFIE, OASIS, SIMULA20...

L'étude confirme que si certains programmes ne permettent pas une liberté minimale
d'architecture (orientation, inclinaison), d'autres sont très fermés en ce qui concerne l'usage
attendu du bâtiment, c'est à dire les apports et leurs variations horaires dûs à l'occupation.
L'existence de deux groupes de méthodes de traitement des échanges, dynamiques et statiques9
demande la connaissance préalable par l'architecte du poids de l'inertie dans la performance de
son projet. En plus, il reste la question: quel pourrait être le "bon" logiciel. Compte tenu du
besoin de réduction des équations pour alléger la manipulation de l'outil, réduction faite selon
des hypothèses (et décisions) qui varient d'une équipe de recherche à l'autre, on reste toujours,
comme dit [JB92], "sur sa faim" à la lecture des résultats...

Pour essayer de résoudre (au moins en partie) cette difficulté, L'Ademe (l'Agence de
l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie, ancienne AFME) a édité en 1994, des mallettes
pédagogiques, un guide de choix et un service d'assistance aux utilisateurs pour certains de ces
logiciels - CASAMO-CLIM, CODYBA, OASIS et SIMULA, le tout comprenant des cahiers
scientifiques et méthodologiques, plusieurs études de cas et un document[MA94b]qui fournit,
outre les caractéristiques de ces logiciels, une analyse permettant le choix adapté à chaque cas
et une aide à la formation continue.

Par ailleurs, d'autres équipes continuent la recherche sur un logiciel adapté à la phase
du début de conception architecturale, où les informations concernant le projet restent
indéterminées. Parmi elles on doit citer le 6b, pour la Hongrie, du Laboratoire de Physique du
Bâtiment (TU Budapest, Hongrie)[AZ93] et le CLAN, logiciel de l'ETSAB (Barcelona,
Espagne) de l'equipe du Professeur Rafael Serra Florensa [RF91] et qui relient bien les besoins
d'architecture en début de conception aux concepts energétiques.

A partir de la constatation de l'importance des premières décisions prises lors de la


conception d'un projet d'architecture sur l'oeuvre achevée du point de vue énergétique, l'équipe
de TU de Budapest propose un outil d'évaluation thermique au tout début de la conception
architecturale, le 6B21.
L'approche simplifiée de l'outil se justifie par le désir des auteurs de ne pas "charger"
l'utilisateur de questions. Ainsi, la liste de questions se limite à la surface totale et à la surface
"utile", le "headroom", la proportion entre les surfaces verticales et vitrées, le débit d'air estimé
et l'occupation. Après quoi, la plupart des questions sont plutôt posées par des choix de
pictogrammes. Si c’est important, certaines questions, comme le type de fenêtre ou la forme de
la toiture, peuvent être posées en clair. Des modifications du projet, après la lecture des
premiers résultats sont faciles à introduire, chaque variante pouvant être sauvegardée
séparément.

20CODYBA (INSA,Lyon, France), SIMULA (CERMA, Nantes, France); CASAMO-CLIM et COMFIE (Ecole
des Mines de Paris, France)
216B est une référence gentille au crayon traditionnel d'esquisse des architectes, encore non écarté par l'usage
des ordinateurs...
Annexe 12 210

CONFIGURATIONINSECTION

compacted simple mean indented very indented

SITUATIONOFTHESUN-SPACE / in plan/

attached attached attached corner recessed


with one wall

Figure 16 - Exemple de serie de pictogrammes du "6b"[AZ93]

Le noeud du logiciel est la réduction des interrelations entre phénomènes concernés


pour arriver à la liste des options offertes. Ceci se réalise dans l'usage d'une approche
statistique sur 8.000 bâtiments, des données climatiques et de la réglementation, le code
énergétique hongrois22. Plus proche de l’esquisse sera le projet et plus proche du résultat exact
l'évaluation sera-t-elle.

Le résultat est basé sur le code hongrois de déperditions volumiques (W/m3/K).


D'autres options sont offertes, dont l'établissement par l'usager des besoins énergétiques (et
non plus par le Code), et l'absence de codes, c'est à dire, quand il y a un simple calcul sans
comparaison à une norme.

6B se présente grossomodo:

- pour le confort d'été en général, sous forme de messages plus des valeurs
attendues d'U(K), G, B, et d'inertie;
- pour chaque mois de la saison de chauffage par: les apports solaires,
disponibles et utilisés, la consommation du système, le nombre d'heures/mois "utilisables" des
vérandas

Ainsi, on dispose d'un logiciel qui permet l'évaluation énergétique (du point de vue de
la consommation) et du confort (en été). Il semble logique, l'été étant la saison "minoritaire",
que des commentaires "flous" soient admissibles, compte tenu du but: un outil simple. Pour
l'hiver, objet véritable des préoccupations régionales, on a plus d'informations, des réponses
apparemment aussi précises que la qualité (ou quantité) des entrées de données le permettent.

22Aujourd'hui une nouvelle version est en développement, pour étendre le programme à d'autres sites
climatiques, à d'autres codes d'énergétique et pour le calcul de systèmes solaires passifs.
Annexe 12 211

L'approche de l'ensemble bâti domine dans l'évaluation, c'est à dire, que même si des
facteurs partiels ont été évalués, on n'a pas une aide spécifique à la prise de décisions, mais une
aide globale sur l’effet de l'ensemble des décisions.La proposition d'extension à d'autres climats
doit être restreinte aux limites des hypothèses simplificatrices, et bien évidemment aux profils
d'usage des 8.000 bâtiments paramétrés.

Le CLAN est plus qu'un logiciel. Crée pour le territoire espagnol par l'équipe du
Professeur Rafael Serra de l'Universidad Politécnica de Cataluña, il s'agit en fait d'un bel effort
pour approprier les concepts de la Thermique à ceux de l'Architecture.

L'ouvrage[RF89] réunit, outre le logiciel, une littérature générale sur les principes de
l'architecture bioclimatique et de l'efficacité de plusieurs stratégies et une théorie spécifique
pour les axes développés par l'outil informatique. Chaque option offerte par le logiciel est
décrite dans le sens de ses effets, voire formulée, ce qui enlève l'effet "boite noire". Le schéma
général du logiciel (et de la méthode qui le sert de base) est simple: 5 thèmes principaux de la
conception - l'urbanisme, ce qu'on appelle dans notre recherche le microclimat, la forme,
l'enveloppe et l'intérieur du bâtiment. Ordonnés du général vers le particulier, chacun des
thèmes est divisé en aspects, groupés en trois niveaux d'approfondissement. Comme pour le
"6B" hongrois, la présentation se fait par des séries de pictogrammes:

1 2 3 4 5

0,25 0,05 -0,05 -0,25

Figure 17 - Exemple de série de pictogrammes du thème Urbanisme du CLAN[RS89]


Annexe 12 212

A la fin, ou à n'importe quelle étape, l'utilisateur est capable de visualiser l'état du projet, les
plages thermiques et luminiques attendues pour l'été et pour l'hiver, toute comme un résumé
général des prises de décision. Très convivial, Il reste néanmoins restreint à l'hémisphère Nord
et au territoire espagnol, vu les hypothèses climatiques fixes du programme.
Viento Verano Viento Invierno

Zona :________12
Menú de Selección General Altura: _ 100
Resultados Térmicos y Lumínicos Nombre: CALENER
Valores elegidos y parâmetros Tipo edificio :
RESID. OCASIONAL
Volumen: 1000
N° Ocup.: 8

Figure 18 - Sortie graphique de CLAN pour la fiche d'état de projet[RS89]

Nos dernières remarques concernant la manipulation des outils informatisés:

- le rappel qu'un outil (dans n'importe quel domaine) n'est pas un créateur mais un
instrument. Le plus développé des "systèmes experts" rêvés ne fera qu'obéir à une série pré-
conçue d'instructions.

- il est important pour un bon usage de connaître l'objectif et l'optique dans lequel a été
créé le logiciel, ce qui détermine en grande partie ses caractéristiques et la méthode de travail
induite23;
- la plupart d'entre eux n'exposent pas d'une façon claire leurs limites d'utilisation ou
leurs hypothèses simplificatrices, ce qui amène souvent à des résultats altérés24...

23Ainsi, comme exemple, même si l'objectif commun de deux logiciels suivants soit la simulation en régime
variable d'un bâtiment, SIMULA précise la simulation des phénomènes solaires, ce qui offre la possibilité de
simuler aisément des serres accolées à un bâtiment; tandis que le transfert entre zones du rayonnement solaire
n'étant pas possible pour CASAMO-CLIM, cette manipulation y requiert des astuces et n'offre que des résultats
précaires. D'autre coté, l'humidité relative, facteur d'importance pour l'étude du confort en pays chauds, est
traitée dans CASAMO-CLIM pour le calcul de la température apparente de la voûte celeste (température du
ciel) et pour les simulations et est négligée - puisque de moindre importance dans les climats tempérés - par
SIMULA.
24Ceci est d'ailleurs très bien visualisé par l'étude menée à l'Ecole d'Architecture de Toulouse en 1992 par Jean
SOUM à la suite d'un banc d'essai effectué avec le SITERPA de UFSC, Brésil, où des saisies incorrectes ont
provoqué un jugement erroné à propos de la performance du logiciel Casamo-Clim.
Annexe 13 212

Annexe 13 - Résultats de l'étude de sensibilité des paramètres de la


couverture. (conf. Chapitre 3.6.1.3)

Légende des tableaux 13.1, 13.2, 13.3 et 13.4:


V Matériau Comble Couleur extérieure
variante de DP - dalle pleine CF - comble fermé 0,3 - claire
couverture DPI - dalle pleine isolée CV - comble ventilé 0,5 - grise
FB - tôle en fibrocement SC - sans comble 0,7 - grise vieillie
étudiée
TM - tôle métallique 0,9 - bitumée (pour les dalles)
TTC - tuile en terre cuite

A- SANS/FERMÉ B- COMBLE FERMÉ/VENTILÉ


matériau l'écart matériau l'écart matériau l'écart matériau l'écart
C TTC V24-V1 0 DP V41-V43 0,98 TTC V1-V3 4,02 DP V43-V47 0,3
O V25-V2 0,03 V42-V44 1,42 V2-V4 3,95 V44-V48 0,69
M V26-V27 0 V11-V45 3,81 V27-V28 3,89 V45-V13 1,09
B FB V29-V30 4,89 V12-V46 6,7 FB V30-V31 0,33 V46-V14 0,98
L V5-V7 4,66 DPI V49-V51 1,03 V7-V9 0,63 DPI V51-V55 0,16
E V6-V8 3,93 V50-V52 2,19 V8-V10 0,42 V52-V56 0,34
TM V32-V35 4,24 V15-V53 1,33 TM V35- 0,51 V53-V17 0,5
V38
V33-V36 3,46 V16-V54 0,49 V36-V39 0,31 V54-V18 0,68
V34-V37 2,68 V37-V40 0,1
Tableau 13.1 -Etude de l'influence du type de comble sur les toitures (même matériau et alpha)

0,3-0,5 l'écart 0,5-0,7 l'écart 0,7-0,9 l'écart


C sans comble
O TTC V24-V25 1,57 V25-V26 0,21
U FB V29-V5 0 V5-V6 0
L TM V32-V33 0 V33-V34 0
E DP V41-V42 3,24 V42-V11 3,24 V11-V12 3,23
U DPI V49-V50 1,15 V50-V15 1,16 V15-V16 1,15
R comble fermé
TTC V1-V2 1,6 V2-V27 0,18
FB V30-V7 0,23 V7-V8 0,73
TM V35-V36 0,78 V36-V37 0,78
DP V43-V44 0,84 V44-V45 0,85 V45-V46 0,34
DPI V51-V52 0,31 V52-V53 0,3 V53-V54 0,31
comble ventilé
TTC V3-V4 1,53 V4-V28 0,12
FB V31-V9 0,53 V9-V10 0,52
TM V38-V39 0,58 V39-V40 0,57
DP V47-V48 0,45 V48-V13 0,45 V13-V14 0,45
DPI V55-V56 0,13 V56-V17 0,14 V17-V18 0,13
Tableau 13. 2 - Etude des influences de la couleur sur les couvertures
Annexe 13 213

MATERIAU (même couleur, même type de comble)


mat. sans comble comble fermé comble ventilé
0,3 0,5 0,7 0,3 0,5 0,7 0,3 0,5 0,7
TTC- V24- 15,17 V25- 13,6 V26- 13,39 V1- 10,28 V2- 8,91 V27- 9,46 V3- 6,59 V4- 5,59 V28- 5,99
FB V29 V5 V6 V30 V7 V8 V31 V9 V10
TTC- V24- 15,17 V25- 13,6 V26- 13,39 V1- 10,93 V2- 10,11 V27- 10,71 V3- 7,42 V4- 6,47 V28- 6,92
TM V32 V33 V34 V35 V36 V37 V38 V39 V40
TTC- V24- 12,79 V25- 14,46 V26- 17,49 V1- 13,77 V2- 13,01 V27- 13,68 V3- 9,45 V4- 8,37 V28- 6,9
DP V41 V42 V11 V43 V44 V45 V47 V48 V13
TTC- V24- 10,36 V25- 9,9 V26- 12,85 V1- 13,35 V2- 12,06 V27- 12,18 V3- 9,17 V4- 7,77 V28- 7,79
DPI V49 V50 V15 V51 V52 V53 V55 V56 V17
FB- V29- 0 V5- 0 V6- 0 V30- 0,65 V7- 1,2 V8- 1,25 V31- 0,83 V9- 0,88 V10- 0,93
TM V32 V33 V34 V35 V36 V37 V38 V39 V40
FB- V29- 2,38 V5- 0,86 V6- 4,1 V30- 3,49 V7- 4,1 V8- 4,22 V31- 2,86 V9- 2,78 V10- 0,91
DP V41 V42 V11 V43 V44 V45 V47 V48 V13
FB- V29- 4,85 V5- 3,7 V6- 2,54 V30- 3,07 V7- 3,15 V8- 2,72 V31- 2,58 V9- 2,18 V10- 1,8
DPI V49 V50 V15 V51 V52 V53 V55 V56 V17
TM- V32- 2,38 V33- 0,86 V34- 4,1 V35- 2,84 V36- 2,9 V37- 2,97 V38- 2,03 V39- 1,9 V40- 1,78
DP V41 V42 V11 V43 V44 V45 V47 V48 V13

TM- V32- 4,85 V33- 3,7 V34- 2,54 V35- 2,42 V36- 1,95 V37- 1,47 V38- 1,75 V39- 1,3 V40- 0,87
DPI V49 V50 V15 V51 V52 V53 V55 V56 V17
DP- V41- 2,47 V42- 4,56 V11- 6,64 V43- 0,42 V44- 0,95 V45- 1,5 V47- 0,28 V48- 0,6 V13- 0,91
DPI V49 V50 V15 V51 V52 V53 V55 V56 V17
pour les dalles 0,9: V12- V16 8,72 pour les dalles 0,9: V46- V54 1,53 pour dalles 0,9 V14 -V18 1,23

Tableau 13. 3 - Etude des influences du matériau sur les couvertures


-
Annexe 13 214

Var. dh d'inc matériau comble couleur


V1 22,04 TTC CF 0,3 Dh d'inconfort moyen par catégorie
V24 22,04 TTC SC 0,3 Matériau
V25 23,61 TTC SC 0,5 TTC FB TM DP DPI
V2 23,64 TTC CF 0,5 25 34 35 38 35
V27 23,82 TTC CF 0,7
V26 23,82 TTC SC 0,7 Couleur
V3 26,06 TTC CV 0,3 0,30 0,50 0,70 0,90
V19 27,56 TTC CV 0,5 33 33 33 38
V28 27,71 TTC CV 0,7
V30 32,32 FB CF 0,3 Type de comble
V49 32,36 DPI SC 0,3 sans fermé ventilé
V7 32,55 FB CF 0,5 35 33 33
V31 32,65 FB CV 0,3
V35 32,97 TM CF 0,3 Etude par matériau
V9 33,18 FB CV 0,5 TTC (dh d'inc moyen = 25):
V8 33,28 FB CF 0,7
V38 33,48 TM CV 0,3 Type de comble Couleur
V50 33,51 DPI SC 0,5 sans fermé ventilé 0,3 0,50 0,70
V10 33,7 FB CV 0,7 1,64 1,63 -2,86 1,62 0,1 -0,12
V36 33,75 TM CF 0,5
V39 34,06 TM CV 0,5 FB (dh d'inc moyen = 34):
V37 34,53 TM CF 0,7
V40 34,63 TM CV 0,7 Type de comble Couleur
V15 34,67 DPI SC 0,7 sans fermé ventilé 0,3 0,50 0,70
V41 34,83 DP SC 0,3 -3,21 1,28 0,82 -0,06 -0,3 -0,73
V55 35,23 DPI CV 0,3
V56 35,36 DPI CV 0,5 TM (dh d'inc moyen = 35):
V51 35,39 DPI CF 0,3
V17 35,5 DPI CV 0,7 Type de comble Couleur
V47 35,51 DP CV 0,3 sans fermé ventilé 0,30 0,50 0,70
V18 35,63 DPI CV 0,9 -2,54 0,92 0,61 0,11 -0,3 -0,79
V52 35,7 DPI CF 0,5
V43 35,81 DP CF 0,3 DP (dh d'inc moyen = 38):
V16 35,82 DPI SC 0,9
V48 35,96 DP CV 0,5 Type de comble Couleur
V53 36 DPI CF 0,7 sans fermé ventilé 0,30 0,50 0,70 0,90
V54 36,31 DPI CF 0,9 -0,07 1,35 2,04 2,62 0,40 0,41 -1,75
V13 36,41 DP CV 0,7 avec 0,9:
V44 36,65 DP CF 0,5 -1,69 1,05 1,82
V14 36,86 DP CV 0,9
V29 37,21 FB SC 0,3 DPI (dh d'inc moyen = 35):
V5 37,21 FB SC 0,5
V6 37,21 FB SC 0,7 Type de comble Couleur
V32 37,21 TM SC 0,3 sans fermé ventilé 0,3 0,50 0,70 0,9
V33 37,21 TM SC 0,5 1,487 -0,70 -0,36 0,67 0,14 -0,39 -0,92
V34 37,21 TM SC 0,7 avec 0,9:
V45 37,5 DP CF 0,7 0,91 -0,85 -0,43
V46 37,84 DP CF 0,9
V42 38,07 DP SC 0,5
V11 41,31 DP SC 0,7
V12 44,54 DP SC 0,9
Tableau 13.4 - Etude de la hiérarchie des itérations des éléments de la couverture

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