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Histoire des guerres et des

conquêtes des Arabes en


Arménie / par l'éminent
Ghévond,... ; trad. par
Garabed V. [...]

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France


Ghévond (07..-07..). Histoire des guerres et des conquêtes des
Arabes en Arménie / par l'éminent Ghévond,... ; trad. par
Garabed V. Chahnazarian et enrichie de notes nombreuses. [avec
une lettre de J.-T. Reinaud]. 1856.

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)'A).!S.)n')!t'RU!nKt'n.HM)UEtSt:T<'O.Vt'An\)t:
ra:1\ S\1ST-CY>olT, IF.i6
HISTOIRE

DES MmES ET BES COWEMS

DES ARABES EN ARMENIE

FAn

t,'emin<'ntGHËYOND,t!)rdaMMmën!m
rardabed arménien

(
)'cMvA!NMtm-mi!;)ES;Ea.E

TKADt'tTEPAH
TRADVITR PAR

S&B&BED V. CH~~ZARtAN

t~ BtBtClnE M ~OTESNOMBREUSES.

PARIS
UBRAtME DE CH. MEYRNEM ET COMPAGNIE, ÉmTEt'M
RtittT))OKCH!iT,a 2

1856
TAHH-; DES ~VDHUES.

PtiM'ACH
·
L''HredeM.Rt-in:utda)!.G.)rabedv.(:))a)tnaxirHn wr
?<OTff;H
<«'. f. Premières guerres des Arabes et leurs premières w
conquetessuri'etMpiretrOriettt )
".Havagcsdcs Arabes en Pt.)-se;ieur première in~
vasion en Arménie; échec subi par la milice
ar-
ménienne
f.Secondeettmisif'meinvasiondesArabes.MAr-
tnënie
!V. Ca)ifat.deMoa\ias,~uidura dix-neuf
ans etquan'c
mois; sa mort; le prince Grégoire est. nommé
par lui commandant de l'Arménie, soumise sous
jt!o!)Yias an joug des Arabes; événements
cnt!ieu:\cetteepoque. qui y

.)..
Y. Achott investi du gouYerncmentde l'Arménie;
sa
mort. Destruction des Horomofz par un incen-
die. Bataille de Ilarais. Insurrection des Armé-
niens. Bataille de Vardanakert et victoire des
Arménienssur les Arabes; fin de l'insurrection.
< s
Vt. Mort d'A~dai-Më)ek.Avénement
au trône de son
fils Vaiid; fin tragique de l'aristocratie armé-
nienne
\'U.Règne d'Omar Il, sa générosité; les captifs
ar-
méniens recouvrent leur liberté;
sa corres-
pondance avec Léon, empereur de Bysance.. 40
VUi. Règne d'Yézid Il. Persécution contre le chris-
tesHunsettcsGrces.
tianisme règne de Héscham et
guerre contre

't').TA)!tK)~;s)m')h~
PRÉFACE.

L'ouvrage que nous presenton*} au publie français


est un documeut absolument inconnu jusqu'ici, et qui
jette une vive lumière sur l'histoire de l'Arménie et du
Bas-Empire au huitième siècle de notre ère.
Le manuscrit original est dans ta bibliothèque du cé-
lèbrejt~veiit~rEtchmiadxiue,au pied du mont Ararat.
~ous en avons procuré a la Bibliothèque Impériale de
Parts une copie très exacte, sur laquelle nous avons
fait cette traduction.
C'est sur l'invitation de M. Jean Reinaud, professeur
d'arabe et conservateur des manuscrits a la Bibliothèque
Impériale, que nous avons entrepris ce travail; nous
devons exprimer ici & M. Reinaud notre reconnais-
sance pour les renseignements qu'il a bien voulu nous
fournir et qui ont servi à éclairer certains mots arabes
de notre texte.
Nous espérons que cette publication pourra contri-
buer à éveiller l'attention du public littéraire français
sur cette noble Arménie, dont nous nous honorons d'être
l'enfant et qui mérite il tant d'égards lu sympathie de
la France.
Aujourd'hui qu'une heureuse alliance unit la France
et l'empire turc, il est intéressant de porter ses regards
sur une partie de ce vaste empire qui, dès les temps des
croisades, avait noué avec la France des liens étroits.
Dans ses jours de malheur et de déclin, c'était à la
France que s'adressait l'Arménie, et lorsque enfin son
dernier roi, l'infortuné Léon, dut abandonner auxEgyp-
tiens sa patrie, ce fut en France qu'il vint chercher
pour elle des amis et des secours. L'histoire nous a con-
servé sur )e séjour de Léon en France des détails tou-
chants, auxquels les circoustauces actuelles donnent un
remarquable intérêt, ï.écn avait été reçu pn)' Chartrs Yt
avec tous les honneurs dus a sou rang; le roi avait mis
à sa disposition le palais de Saint-Antoineà Saint-Denis
et une pension considérable.11 M avait promis en même
temps qu'aussitôt qu'il aurait terminé la guerre qu'il
soutenait avec l'Angleterre, il s'intéresserait il la cause
arménienne. Dans un entretien qu'il lui accordait
jour, Léon lui dit ces paroles frappantes un
« Le salut des
<M'e<M'Ms <r0)'t'c~ ~epcKf! de l'alliance de la ~-aKce
et de
<<e<e)')-e, » et il demanda à Charles, qui la lui ac-
corda, la permission d'aller en Angleterre essayer de
rétablir la paix entre les parties belligérantes. Le peuple
anglais le reçut avec enthousiasme, mais sa mission
ne
put aboutir, et Léon revint pour mourir it Paris le 29 no-
vembre 1393; il y fut enterré dans le couvent des Cé-
lestins, d'où l'on transporta pendant la révolution
ses
restes à Saint-Denis. Paris tout entier s'associa au deuil
qui frappa en lui les Arméniens. Juvénal des Ursins
nous a conservé le souvenir de cet enterrement où
«
furent, dit-il, les princes et seigneurs et foison de
peuple.
Dès lors, les sentiments de la nation arménienne pour
la nation française n'ont pas changé. Assurément, son
sort n'est plus aujourd'hui ce qu'il était dans ces tristes
époques dont l'historien Ghévond nous a retracé le na-
vrant tableau. Des jours meilleurs se sont levés pour
elle; le sultan Mahmoud de glorieuse mémoire et son
digne successeur le sultan Abdul-Medjidont, par leurs
sages réformes, donné le signal de la régénération de
l'Orient; c'est pour cette œuvre de régénération que
nous invoquons en faveur de l'Arménie la sympathie
du peuple français.
Puisse la publication de cet ouvrage contribuer à
éveiller cet intérêt auquel notre patrie a droit par ses
longues souKranccs et par son inébranlable attachement
a la France. Tels sont nos vœux, telle est notre espé-
rance.
G. V. CHAH~AXARtAK.
t.pISmai i8M.
LH'n'UR M M. HK~t) M. CARABK)) Y. CH.U).X.UtH~:

Motisieur,
Vous avez pris la peine de faire pour la Bibliothèque
Impériale la copie de deux ouvrages historiques écrits
dans votre langue maternelle, et que vous avez vous-
même apportés du fond de l'Arménie. Un de ces ou-
vrages, dont la rédaction remonte au huitième siècle de
l'ère chrétienne, est une histoire des guerres et des
conquêtes faites déjà à cette époque par les Arabes dans
votre infortunée patrie; il a pour auteur un varabed
du nom de Léonce. Jusqu'ici cet ouvrage était si peu
connu en Europe qu'il n'en est pas dit un seul mot dans
le livre de l'archevêque Placido Sukias-SonMl,qui a paru
a Venise, en 1829, sous le titre de ()Maf<ro fM~ ~o;-M
M~W?'<t di -4<'MCMM.
La littérature arménienne est digne de tout notre in-
térêt. Par son origine elle remonte aux souvenirs laissés
par les antiques monarques de l'Assyrie, les Sémiramis,
les Nabuchodonosor, etc.; parles développementsqu'elle
acquit plus tard, elle est un exemple de l'influence
exercée par les Grecs en Asie, après les conquêtes
d'Alexandre le Grand; elle u même l'avantage inappré-
ciable de nous avoir conservé plusieurs ouvrages grecs
dont la version originale avait disparu. Au moyen ugc,
fidèle comme elle était aux lois du christianisme, elle
s'inspira des idées propagées en Orient par les armées
européennes des croisés, et l'Arménie ofh'it un moment
l'aspect d'une secondeFrance. A l'heure qu'il est, il n'est
peut-être pas de nation orientale qui soit plus disposée

1.
à s'identincr avec nos sentiments et nos goûts.
JI.JI.t).
L'ouvrage de Léonce contient probablement des
_&v f)p.st'f))s<'iK't'nt!-fj))i.s(
)'f'ci~t)('mc)ttscm'i<'))x.
t'etromassent-Us dans les ctn'oniques postérieures, con-
serveraient pour nous un prix particulier a raison de
l'ancienneté de leur origine. Il me semble donc que !a
traduction d'une pareille relation, faite par un homme
aussi bien prépare qnc \ons, et u une époque où
les yeux de l'Occident sont tournés ~er', l'Orient, ue
pourrait pas manquer d'attirer l'attention des savants
d'Europe.
C'est à vous, Monsieur, qu'il appartient d'apprécier
l'opportunité do cette proposition. Veuillez bien, dans
tous les cas, agréer l'assurance des sentiments de consi-
dération avec lesquels j'ai l'honneur d'être
Votre dévoue serviteur,
R);tAAUD.

MMiothcquc hnpth'ia). ce S j.tuti.T 1836.


.'SOTiCH Stm L'HPOQm-! OU (;H).OKj) A VKCU,

):rsu)tso~si'Yf,t:.

Les écrivains arméniens, postérieurs au huitième


siècle de l'ère chrétienne, appellent, en gênerai, notre
autour Ghevond, nom qui correspond a celui de Leonte
ou Léonce; et ils lui attribuent un ouvrage historique.
traitant des guerres et des conquêtes des Arabes, dans
les septième et huitième siècles, et des horribles cruau-
tés qu'Us commirent en Arménie depuis le moment on
ils s'en furent empares.
Mekhithar d'Aïrivank, auteur d'une (chronique gé-
nérale, qui vivait au douzième siecic, fait mention de
lui en parlant, des historiens arméniens, sans ce-
pendant indiquer son époque; il ]e place outre Moise
Kaghancandouutxi. auteur d'une histoire d'Atbauie, et
Uukhtancs, th-ûquc, également historien Stephan ou
Htiennc Açogbik, qui vivait au dhicme siècle, auteur
d'une histoire générale qui jouit d'une certaine réputa-
tion, parle également de lui dans l'introduction de so!)
livre comme d'un des écrivains dans )es(jm')sitapuise.
)1 place Leouie entre Seheos, auteur d'une tUstoire des
guerres d'Heraclius 1" en Perse, et Chapouh de )!i)g)'a
tonui qui a écrit: la généalogie de cède d~ttastie. à la-
quelle l'Arménie Yenait de conuer au neuvième siec)e
.ses destinées en J'anne):)ntafa)))~)t)tet'<n:de.Step))i)))
Acoghik parle de Chévond comme d'un auteur quiara-
contè les invasions des Arabes et tours cruautés
en Ar-
ménie.
Le frontispice de notre texte portait Histoire de
l'apparition de Mahomet et de ses successeur qui out.
subjugue l'univers et spécialement l'Arménie, i'aite
Chévoud, éminent <,Yt)-~o6e~ armétticn. Mais par
en ou-
vrant l'ouvrage, au lien d'y trouver le récit de la nais-
sance ou des débuts de Mahomet, la première chose
qu'on y rencontre, c'est sa mort. n ne faut donc
pas
trop préciser le titre de cet ouvrage, puisque Ghévoud
ne commence sou histoire qu'a la mort de Mahomet, et
a la sainte guerre que sou peuple déclara Abou-
Héker, Omar et Osman ou Othman, califes dusous Prophète,
au monde non musulman.
Un outre, Ghévond ne fait que mentionner rapide-
ment les événements qui eurent lieu eu Arménie sous
les trois califes qui succédèrent immédiatementà Maho-
met sa véritable histoire ne commence que
par la sou-
mission de l'Arménie au joug des Arabes,
en l'an 66).
sous le règne de Moavius, premier calife ommiade, qui
trausporta sa résidence de l'Arabie en Syrie. C'est a
cette époque que l'Arménie reconnut pour la premMre
fois la suzeraineté des souverains arabes en vertu d'une
convention; et ce fut par suite de cet acte qu'elle reçut
l'année suivante (662) Grégoire de Mamikon pour
son
premier gouverneur général ou Vostikan, nommé
par
l'autorité du calife'. Jusque-là, l'Arménie n'avait fait
que repousser constamment )cs attaques des Arabes, de-
puis l'an 632. C'est donc à cette dernière date
que Ché-
vond commença son histoire, qu'il continue jusqu'en
788, époque de l'avènement de Stéphau au catholicosat
de l'Hglisc urméniennc, embrassant ainsi un
espace de
iMians.

P. TshaRUL'tshiattsuppose, d;Uj)i .)~e;/e c/e /M<tM<v <<hw~.


son
puUh.ia\ic~tc(t831),en anuMnif!j~)MKc M),()!.t(. Mt.wnf'mmtf'.u'
ht-))~'y~po(jn.fjMf,i,r,it,n).nninn(~~u)'t~n.'<
t'~tif~K.
)iit'n que ui)a date de la naissance de (iheYoud.ui
ceUe de sa mort, ue soient connues exactemeut, ou sait
c.epeudant qu'il a vécu dans la dernière moitié du hui-
tième siècle, et qu'il a parcouscqueut été le témoin des
derniers eveuemcnts qu'il a racontes. En parlant de' la
bataille d'Ardjeche, qui eut lieu entre les Arméniens et
les Arahes, vers l'an 770-771, it dit Les ennemis eux-
mêmes m'ont assure le fait, en me disant. Mt plus
loin il ajoute:"nsm'ontditencore."Cette manière (te
s'exprimer prouve suNsaniment que (ihcvoud vivait a
l'époque indiquée, et qu'il a été témoin oo)Iai)'e de t'en
affreuses guerres qu'il nous raconte avec tant de tris-
tesse e); d'une manière si émouvante.
Eu sa qualité de vardabcd ou docteur de l'U~fise ar-
ménienne, Ghevond parait avoir fort étudie 1:) )!ibte.
Sou langage est simple, uaïf; on dirait qu'i! imite te st\ te
de la !!iltte, dout il fait de fréquentes citations. Dans
tous les événements politiques et militairesqui se )Ms-
sent sous ses yeux, Hue voit que le doigt de la Provi-
deuce dirigeattt les destinées humaines, il attribue les
victoires remportées par ses compatriotes sur l'emiemi
& la protection divine, et leurs revers au chatimeut di-
vin, bien que parfois ce fut dans le même jour et dans
la même reueoutre que les Arméniens étaient tour a
tour vainqueurs et vaincus. Les mots de talent militaire,
de génie, d'habileté, de fanatisme, d'enthousiasme re)i-
s;ieux, de str&tegie, de stratagèmes, de force morale, et
bien d'autres encore qui sont fort usités dans une his-
toire militaire sont a peu prcsiucounusal'emiueut (the-
vond, qui, comme un eufant de la nature et comme un
chrétien nai'f, ne voit dans tous les cveuemcn.ts et tes
faits d'armes que la seule volonté de Bicu qui s'accom-
plit. H n'analyse, il no discute ni la condition morale.
religieuse et politique de ses compatriotes, ui ce])e
de leurs ennemis ni la position géographique de son
pays, ni celle do l'Arabie; ni la mollesse, le rctachemeut
et les dissensions politiques et religieuses, devenues
malheureusement,fort nombreuses a)n)' parmi les cure-
tiens et surtout pamn les Arméniens, et qui. ont si puis
samment contribue a i a~raudisst-uu-utet a ia consolida-
tion de t'empire arabe. Quautasoustvtc.nn'c.s-ui
''onciscommece]uide~oi-edcKl)oréuc,uic)air
comme ce)ui de La?ar de i'arbi, ni eucrsique comme
celui d'Khsee. ni pittoresque comme celui de Jeau
le Cathoiicos; il n'est pas même correct ni coulant:
eu un )not. cest un styje. qui n'a Mon au-dessus
<tu comxm)). Gh('\o))d aime les répétitions,
et son
sty]c porte déjà le c-n'uetere du dédit) de ta littérature
:n'me)iie)))te. !)' cottsefjucnt, c'est. n tort que icspcrcs
X~hitaristes (te Yenise, dans ]eur .VoxrfnM (/o7!Ma?tY
~~f qudifientcetouvmpe(te pur chet-d'œuvrG de
f'fu-mousme.)e sais positive.ment<. que ces pères N'en
possédaient aucun e\empinirc a\nnt t8:;ti.
et fn]c ceini
qu'its «m rem depuis cette époque ne diiîei-e nullement
du nueu.tousles deux étant copies s)n-]e même et unique
manui.crit()))eiejrc))(;arahed. archevêque arménien.
tira dn couvent de Ha~heche .'Bitiiiise des Turcs' et of-
tritpius tard a ].j bibliothèque d'Ktchmiad/.ine; or. te
mieu qui est une exacte copie de l'original, est picin
de fautes, d'inexactitudes et d'obscurités,
comme on
peut le voir daus ies nombreuses notes que j'ai trouve
nécessaire d'ajouter en plusieurs endroits de ma traduc-
tion pour reciairch-, et ce n'est ni un pur chef-d o-uvre
df-j'anneuisme.comme le prétendent Jes)]ek))itha-
t'istes. xi même uu ouvrage en arménien correct c'est
nu monument eu style passable etscu-veut em~matiquc.
u'avant aucune valeur, ni nucuu intérêt comme œuvre
htteraire; mais très important et très précieux comme
u-uvre historifujc puisque c'est presque l'unique source
ou l'on puisse trouver l'histoire des événements poli-
tiques de 1 Arménie im huitième siècle, et que les histo-
riens qui eu ont été prives,
comme Tshamtshiau lui-
même, sont tombes dnus des fautes asse/. Rrossieres ou
dans de pures conjecture)-.
i~ttaut let nombreuses din)cu!tes que pn-scntMitmou
texte, obscur dans plus d'un endroit, j'ui préfère ffnt-e

')'n))!)'rn)aaf!t7.<.u<)pu\dmnc'!)n-ff'!if..t.).).))..
U)n;tn'd«ctiunt:ft"t'i't'
~Mtstnmmc~ftrism'icusemrntnu'.cnsdcraMtt-ur~-t
)(' nourris t'cspcrnncR qxe p))M.c lith-M~-p fraurnis.
auquel j'un'rc humbloncnt cette prcmicrc traductiu)).
)'act'uci)!era :)\cc la btcnYdUancc qu'i) a :'t souvent tc-
tnoioxc a))\t'tr:)))gcrs qui ontCMpruntc 'a!)t.'np pn"r
hh'c «woaitt't' t'histoit-c ou )'cUt (te ~f~ pavs.
cnApm<Er'. 1.

MEN)EKESn!'ËMEsn)'AMBE-.ETt.Et'))SPttMt)ÈnESCO:\C)t-ÉTM
'-rf) L'E))<')nE U'OR<E'<T.

Mahomet~ mourut après vingt ans de gouverne-


ment. Ses premiers successeurs sont connus sous le
nom d'Ëmirs-aI .~oumenin Le califat des trois pre-
miers, Abou-Béker, Omar et Othman, remplit un
espace de trente-huit ans. Abou-Béker monta sur Je
trône dans la onzième année du règne d'Héraclius,
empereur d'Orient, surnommé le Pieux et )o Cou-
t'otttM de Dieu.
Tant que ce prince vécut, les provinces de Pales-
tine restèrent sous la domination grecque et les
Arabes, tenus en respect par sa bravoure n'y ten-

Le texte arménien n'a aucune division.


Mahometou Mouhammed, prophète et législateur du monde musu]-
man, né l'an S':0 d'Abdallah et d'Eminach, de la tribu des Koreischite&
A. t'âge de quarante ans, il commença a prêcher l'Islamisme, c'est-à-dire
la consécration ou la r&ijmaUon de Dieu. Condamné à mort, il se réfu-
gia, le 16 juillet 6S2 après J.-C.,à Médine,et c'est d" cette fuite ou Hégire
que date l'ère mahometane. Après avoir remporte plusieurs victoires, t)
s'empara, en MO~ de la Mecque, et mourut deux ans après (en 6M, )c
8 juin), à Meame.
3 C'est-&-dh'e Co"t'MaKAM< des /<'<. Abou-Beker,successeur immé-
diat de Mahomet, prit le titre de Calife; son successeur, Omar, celui
d'Emir-Mouménia.(Les Hommesillustres de f0rten/, par Atex. MM[S.
t.t.p.ilOemii.)
La guerre sainte des Musulmans commença l'an 6M après J.-C., et
les enquêtessuivirent de près c?tt9 dat?. Bostrafut prise la mem.' année;
tercut aucune auression. Mais à peine le bruit de s:)
mort et 'le t'avénement de Constantin au trône pater-
net fnt-n n'pandu, que, par la permission de Dieu et
pour châtier les peuples chrétiens à cause des péchés
commis contre lui l'agitation commença parmi ces
gens dangereux, excités par J'ordro tle leur prophète.
'< C'est a nous, leur dit-il, qu'est destinée la fertilité
du monde, et c'est ~ous qui devez manger les corps
des gens d'élite de l'univers, boire le sang des hom-
mes forts; prenez doue pour guides les hufs qui vous
excitent. a En cHet., ceux-ci s'étaient présentes au
camp dos Arabes et leur rappelaientque Dieu avait pro-
mis à Abraham que les habitants du monde lui seraient
soumis. « Bien que ce soit nous, ajoutaient-ils, qui
soyons les héritiers et les descendants du patriarche.
nous avons par notre perversité irrité t'Eternet aussi
avons-nous perdu notre indépendance, et sommes-
nous devenus les esclaves des étrangers. Mais vous,
enfants comme nous dit patriarche Abraham, venez
a notre aide, et détivrex-nous de l'oppression des
Grecs; ensuite, nous administrerons en commun le
pays." »
Les Arabes', encouragés par cette proposition, ré-
solurent d'envahir la Palestine, instruit de leur pro-
jet, l'empereur de Byzance expédia l'ordre suivant
au gouverneur militaire de cette province « Je suis
informé que les Sarraxins ont résolu d'attaquer )n Pa-

Damas en 634 Em6se en t~ .Mnis~fm en 636 A)ep en 637 AnHoch.~


en 638; Memphis et Alexandrie en G39; toutes, par conséquent,pendant
la vie <)'!)H)-ac:ius., qui mourut en et). U a donc erreur dans !c texte.
L'auteur de cet ouvrée les appelle ~of/ttHt~ du nom d'un peuple
qui )ta'. ttait anteno.remej~t la terre de Madi<Ln. contrée de rAribie Pé
trce. ptt'n'e le ~nfr de la Tner rk'u; au nndt de mont~~nc de Sma)
Le~ Madiani'es furent exterminaeu ~r:ULm' p.ntie pin' ~i~e et par Gr
dfon.
)es)ineot la Syrie. Kcunis donc tes houpo-, j))('ente-
)eur)abatait)e,arrcto-!ps, et protège nos possessions
contre leurs ravages et leur barbarie. Hâte-toi do
mctt)o ton armée sur le pied de guerre. »
Le gouverneur, après avoir reçu cet ordre, pres-
crivit aux généraux ptacés sous son commandement
de se joindre à lui, et il marcha avec eux à la
rencontre de l'ennemi. Les deux armées se ren-
contrèrent sur la frontière de FArabic Pétrée. Les
Arabes paraissaient innombrables, leurs chevaux, et
leurs chameaux ressemblaient a des nuées de sau-
tereHes.
Les Grecs commirent là une grande faute. Ayant
iaissé dans leur camp chevaux et bagages, ils s'en
éioignèrent à une distance de plusieurs stades', et ils
se disposèrent à livrer bataille il pied dans un pays
montueux et sablonneux. Au.ssi, tourmentés par une
chaleur brûlante et accablés sous le poids de leurs
armures, ils finirent par succomber. La cavalerie en-
nemie les chargea avec impétuosité et fit de grands
ravages dans leurs rangs. Contraint:; de battre en
retraite et poursuivis jusque dans leur camp, ils per-
dirent beaucoup de monde. Les débris de l'armée
grecque eurent à peine le temps de se procurer des
montures et de regagner leur pays
Les Arabes, maures du camp des Grecs, s'empa-

~om commun à diverses mpsm'M itin~ires anciennes le stade


olympique \3Lta.itmm.95; t<fA)~"< !4'!)n.9(); )" t')n[atn6't~n~~NC,
)85 m. 15; le grand ~C(/<- MMt~MC, 222 m; !S.
Cette fameusn bataille, qui décida du sort de JdruKdcm, d.~ la Pales-
tine et de la Syrie, fut tivree en l'an 636 de J.-C., et si mes informations
sont exactes, elle est connue dans l'histoire sous le nom de batadie d'Yar-
ma. L'armée chrétienne était commandée par Manne) )e patrice ptahan),
celle des Mu<m)manspar Khatett Pt Obcidah. Jérusalem fut conquise sur
les Grecs par Abon-Obeidah en 69f;.
nwnt de teur: richesses, et s'en retournèrent avecjuic-
rharge-. de leurs depûuiHes. !)s imposèrent, un tribut
aux habitants et aux cgtises de Jerusatem, la sainte
\'iUe; et, depuis cette victoire, ils demeurèrent )c&
mattres de la Pates'.ine et de la Syrie.

CHAPITRE II.

BtYtf;)'.iMSAnMESE\PEHSH;LEtJKPRE])!ÈRf!)NVAS)0'<EXAtt-
MEX)E;t.c)t,:LSt:B'PAKLAMtUCEABMt.\tE\XE.

L'année suivante, les Arabes, après avoir réuni


une armée fort considérable, marchèrent contre la
Perse, gouvernée à cette époque par Yezdejerd (H!)
ou Hax~erte, petit-fils do Khosroès. Vezdéjerd, à la
tête de ses troupes, les arrêta quelque temps, mais
sans remporter aucun avantage; enfin, son armée
fut mise en pièces, et hji-môme tomba mort en com-
battant. Ainsi finit le royaume de Perse, après une
durée de ~8t ans'. Les Arabes s'emparèrent du tré-
sor puMic, et piUèrent ce pays puis une partie d'en-
tre eux retourna dans ses foyers chargée de butin;
mais la masse de i'armée passa de la Perse en Armé-

C'est un calcul complétementfaux, puisqu'il ne peut pas être appiiqu.:


à la race des Arsacides, ni à celle des Sassanidesséparément, ni à toutes
les ~enx à la foi: On sait qu'Arsace fonda le royaume de Perse 256
ans
avant J.-C., et sa dynastie régna jusqu'en l'an ÏM de 1er.' chrétienne,
époque où elle fut tt~tron~ par Sassau. t~s Sassanide!- régnèrent jus-
qu'en 651, époque oit h Pers: devint une province de t'empire des Arrhes.
me. Les villages habites par tes Ma.
le canton da
Coghthen\ la vi!fe de ~akhitshévan', tombèrent
leurs mains et furent livrées en
au piUage; uno grande
partie des habitants furent massacrés; ]o
reste, avec
leurs femmes et leurs enfants, fut
emmené en capti-
vité. Les Arabes traversèrent ensuite le f)eu\o
Araxo
au sue de Djougha'. Là, ils se partagèrent en deux
co)onnM l'une
se chargea de conduire les captifs en
Arabie, l'autre poursuivit dans io
canton d'Artaz sa
course dévastatrice. De là, elle passa dans le canton
de Gog-Movit, dans le voisinage do Bazoudzor
et de
~ardoutzaitx, ou se trouvait campé Procope,
souver-
neur généra) de rArménie pour l'empire grec. Le
prince Théodore de Rechtouni, instruit de l'irruption
des Arabes, en fit part
au généra) Procope; mais ce-
lui-ci, comptant plutôt
sur le grand nombre do ses
troupes que sur te Dieu des armées,
de\
~)'°' des anciens
leur empire Cyrus, 550 ans
ne s'émnt point
transpartés en Arm~ie au nombre
arménien Tigrane la destruction de
avant J,-C, rnioae de Khorène. Histcire de
1 Le foyer de la poésie arménienne.
aujourd'hui, par ses vins,
nie russe.
d~ La plus ancienne
t-
C'est un «.n-it.irp important,mem.
fruit., sa soie et Mn comm<.rc< Les chefs-
lieux de ce canton sont actuellement Ordou-bat.,
et Agoulis dans

beau d'après la tradition des indigènes, et


peut-être du monde entier, fon-
beau, vénéré pas les Arm~mens aussi bien par et < se trouve son tom-
nom arménien, ou T~
~)M,s~ntne~mMH-<-(/cp/aMaac?oum7/a.
que par les Mahomf't~ns t

tl!e jadis très


piment ruinée aucommerçante et très industrieusedeDeuuMe et mn.
dix-wpt.em.Smr~
tard ~de' commencement du
l'ancienne Djougha repeuplèrent plus
faubourg et se répandirent
~ie~i'n'
~en les Indesorientales, Angleterre, en Mie, en France

'u
depuis plus de un siècle ~°~
'MMn des éKhses arméniennes dans les deux '~<
famille arménienne des comtes de L~ren, qui,
par h h~

m~~
~T~ T
est émigrée aussi de Djougha,
capitales
des langues orientales pour l'instruction de
la
de
jeunesse
la
de
Russie,
sa
du
nation.
distingue tou.iours par d'innomhrah!.<
sympathie pour la natien arménienne,
de cette nouvelle. Théodore, irrité de la perte de ce
pays et de la nonchalance du généra) grec, perdit
patience, et se présenta une seconde et une troisième
fois devant Procope pour l'exhorter à l'action mais
Procope, loin d'être touché de ses représentations,se
mit en cotërc, et lui jeta par derrière le bâton qu'il
tenait dans sa main.
Théodore, indigné, quitta l'audience, et, sur-te-
champ, s'adressant à ia milice qu'il commandait en
personne a Aux armes s'écria-t-i), nous marche-
rons nous-mêmes à la rencontre des kmaéntes. »
Aussitôt ses soldats se mirent en route. Arrivés à
Saraken, appelé aussi Frères, ils s'y embusquèrent
et barrèrent le défilé. Hs y tuèrent un grand nombre
d'ennemis, et, chargés de butin, ils se dirigèrent vers
le territoire de Garni', abandonnant le gouverneur
grec.
Alors Procope lui-même donna l'ordre à son armée
de se porter à la rencontre des Arabes; mais dans un
premier combat les Grecs perdirent plus de la moitié
de leurs troupes, et le reste, mis en fuite, fut pour-
suivi jusqu'au delà de leur camp; puis les Arabes
retournèrent dans tcur propre camp pour prendre du
repos. Le nombre des Grecs montait, dit-on, à plus de
60,000 hommes; celui des Arabes ne dépassait pas
t0,000. Après avoir pillé le camp des Grecs le jour
suivant, ils rentrèrent dans leurs foyers.
Cette première invasion eut lieu la 22' année de
t'hésire (644-64o). Pendant trois ans les Arabes
n'attaquèrent plus t'Arménie mais en 647 ils y firent
une nouvelle et formidable invasion.

Ce territoire porte cnecr? )" m~me Mm~ au nord-est ~j h fitie d Eri-


~an, dans )'Armcnie russe.
'AP}THK in.

!-t;C~t; ET n.Ot-~MK txVA~u~ UM A~HK- t.~


.U))).)E.

La seconde année du r~ne de


Constantin, cnjpe-
"d'Orient et petit-lils d'Héraclius, Théodore'fuL
.'vern d'une nouvelle attaque entreprise ies \rabes
par
contre i-Armenie. A ia tète de ses troupes, il
se porta
en avant pour occuper les dentés de la route de D~-
'aya~; mais Une put réussir dans cette entrepri-e
L'ennemi, aussi léger qu'un

~=~~
serpent-volant, pénétra
dans hnténeur du
pays, tarant derrière !ui les

b~td'
troupes anneniennes, et se dirigea

~=~S~
vers Dev.n

tic la f!rand,'> fitnill-c


tie .1rsaci(le en Arménie, 148
le Sis5:tkian, touw ann{'~lienn{', ct 'uni,
il ir-
an- :a~:znt .1.-t:. Barzapran, Zora, Mehcnd1c
leurs talents militaires sont devenu:
hhorc.,e.m~€), la. gloire de cettc famine. !~lols·e de
)j ~<='m.Mo.s.Je
du reste, j'ai piici ce mot commc
p3,a~~ iOroit an ]ni!i,~u 'l,~s JJlont:1g"IIf'¡;

~~5RS-~ES~~
de mon 1pxt.<>. un nom propre, ~mi"a.1Jt rorthogr3phc

an
3 I)eviri ou Deviiii,, qui dans
la
ciens. Son fonda;,eur fut J\hos:rov 11,

l'r6sent de cette cille qne quc Iques ruines


lan;ue persans

rvj arsacide de
meucement (lit quatrième siecle de l'cre chreticnne-
non
si;nifie montica:e ou

1f)]J) dTrh':¡n,
\l!)-
com-
On ne ,'oit plus à
sur cJJr-nÜn

~.is~
qui conduit de cette ville à lal:hitslréran,dms
venue capital(! (L\rrnc!II(> sous Kh'1sJ'ov
f.lrmiwie rii3st,. Devi 1), le-
OU KhorQC:, 11, continua l\ fctrc
-3ous la dotnination (les Arab:?5. \"er:, h."
ïc:poque où elle t~mba
Jiz:\ine~ milliers tloiit
au
(~I:¡dJ.Hlr.s à re5cla'3;e. A 1a fin
ll!ili"tl du S(~pti('m,: ~i.:d~ ((i~ÎI
pouvoir rlp:1 a1>(>:), on
y cl)mpt:l;( qll,'lq\v~
12:000 fimcnt IB;l5SaCl't" 3,,000
du I}('u,-ji>me si;:ck, .t'aprl:s et
a

le 1.ii( i-
;.çBag-e du calho~ir~lsat"m~ni~n Hohannis
on .1~·n \'1, :mœl1l" d'nn px'Ir>IJt
oucr2~ historique 50.000 dc hat3iL-iiits )11'1'11'(\11\ dalb
doterre.Procope,dausscsGve,ro nn irc:nldement
1 °'' s ~'te", t.IS.P.$S.wlri·r.f:l.ilre if i,
rh. ALI\ font au~i m('nti'~n d.~ ¡yttr> i:J,.
capitale, qu'il trouva remplie de femmes et d'enfants,
et d'une foulo immense de gens tout à fait étrangers
au métier des armes, car les guerriers étaient tous
au camp do Théodore. La ville, bientôt cernée, fut
prise d'assaut, les hommes passés au ni de l'épée, les
femmes et les enfants, au nombre de 3S,000, con-
duits en captivité.
Qui pourrait assez déplorer ces affreux malheurs!
Les sanctuaires, dont l'entrée était interdite aux
païens', démolis par eux et foulés aux pieds; les
prêtres, les diacres et les acolytes exterminés par le
fer d'un ennemi impie et cruel, gisant dans leur sang;
des femmes délicates et de haute naissance insultées,
maltraitées et trainées sur les places publiques en
poussant des cris terribles; des jeunes filles, de jeunes
garçons menés en captivité, forcés d'abjurer leur foi
en Jésus-Christ tout cela présentait un spectade af-
freux Partout des périls immenses! partout des ca-
davres entassés les uns sur les autres et couverts de
sang, sur lesquels on pleurait, mais qu'on ne suffisait
pas à ensevelir On se rappelle en entendant ce récit.
la plainte du prophète K 0 Dieu! les païens (na-
tions) sont entrés dans ton héritage its ont profané
la demeure de ta sainteté. ils ont donné les corps
morts de tes serviteurs pour viande aux oiseaux des
cieux, et la chair de tes bien-aimés aux bêtes de la
terre. et n n'y a eu personne qui les enseveht*. )'
Toutes ces calamités dont la Palestine fut auhgéo au-

Par cctt<' fpithctc, uot)'~ auteur m'iip-nf :us doutf tt's Mnsutmans, cL
ilse trompf complétement cil tes croyant pucns on n'' voit dans leur
religion aucune trace df p.'Mniftn' Cfttc frrcnr est jmrdonnaMe, \H
ttgnorancc des tctn~.
Psaume LXXtX, )-3. ). t'-aduct~ur, th.-ns )<'s citations de h BiM" au
lieu de traduire t'on~utat arm~ni.'u, :( pr''fprc suivrf k texte français de
la Ycri.ion de Martin.
trefois ne rappellent que trop tidètement, hé)as! les
maux qt'i nous ont frappés récemment.
Théodore, les autre" na~~harars et leurs s.o)dats
décourages par cette terribte irrup'ion, et no pouvant
d'aiiteurs, vu leur petit nombre, y opposer aucune
résistance, évitèrent toute rencontre avec l'ennemi,
et ne purent que gémir sur leurs femmes et leurs en-
fants menés en captivité. Les Arabes conduisirent
les captifs en Syrie, et pendant les dix années qui
suivirent ils ne songèrent plus à inquiéter l'Arménie.
Mais l'an 36 do t'hegire, sous le commandement
d'Othman et d'Ocha, ils y firent une nouvelle inva-
sion. Arrivés à la frontière, ils se divisèrent en trois
colonnes et commencèrent l'attaque. L'une de ces

J'ai conservé le mot arménien KnMora' que quejques traducteurs


ont rendu par ;'re/e< ou ~<e, expre'.siots desipuant,chez tes écrivains
grecs et romains, les grands fonctionnaires et les principaux dignitaires
de ''empire persan, et qui ne répondant nullement à la difrnit~ du nakha-
rar car chez les anciens Persans, la d~rnite de ~ra/jp n'était qu'une fa-
veur temporaire que )e grand roi accordait à des personnes qui avaient

n'était nini
rendu quelque service a l'Etat; cette dicnitc, toute personnelle, ne des-
cendait pas ou du moins rarement, aux enfant de cehii qui l'avait mé-
ritée au contraire, h dignité du m'Jtnrar ou chef de tribu en Arménie
personnelle; elle n'était même pas une faveur du
souverain, sauf dans quetques ce isolés. Les nakharars Ctaient les chefs de
certaines tribus emigreescn Arménie, qui y avaient été naturansêes mais
formaient encore comme de petjts états dans t'Etat. La majorité des xaA-
~m-ar! arméniens se composaitd'etranjrers émigrés sur le sot arménien
par exf fnpte, tes?~t'~ de Ba~ratouni étaient des Hébreux venus en
Arménie MO ans avant l'ère chrétienne tcs-'ia~Mm'. d'Ardxerouni, des
Assyriens; ceux de ManuttC:), des Chinois ceux d'Amatouni, des Per-
sans, etc. Cette corporation représentait le parti aristocratique et anti-
monarchique dans ce pays. Le nakhararat était héréditaire et d ~c 'ndait
}renera)em:ntde pere en nts d'après le droit d'atnrsse, et quelquefoisau
p'.us ancien de la famille; chaque nakharar possédait en Arménie des ter-
rains plus ou moins étendus; i) avait ses chents ou sujet: sa milice, o~
trihum!. La force de deux ou trois nahharars reume haiançait souv.-nt
<:c))e du monarque du pays- )k faisaient mone de temps à autre des
guerres entre eux on contre des étrangers sans avoir )a permission du
roi; etqne)ques-unsd'entr" en\ d[:posai"nt de te))cs forces, prti~ipa)eme')t
ceux d'Ag'htzeni!t,dcGo'.)p':u)t, d'Af;hvank, etc., qu )!s furent reprardes par
de!. écrivains grec~ et romains comme de petits fouvo ains.
colonnes se porta dans le district de \aspourakan, e)
s'empara des b~jr&s et des places fortifiées jusqu'à la
vftio de Nakhitshévau; l'autre pénétra dans io dis-
trict de Taron tandis que la troisième, s'avançant
à marches forcées dans le canton do Gog-Hovit, pé-
nétra jusqu'à Ardxape, place fortifiée. Les Arabes
ayant découvert t'entrée dans la citadelle, s'y lissè-
rent furtivement à la faveur de la nuit, et trouvant
ta garnison endormie, i!s s'emparèrent de la place et
tirent les soldats prisonniers. Ensuite ils s'abandon-
nèrent avec une parfaite insouciance à d'ahominaMes
débauches, et outragèrent les femmes. Dieu, qui voit
tout, et qui n'abandonne jamais les fidèles qui croient
eu son nom, eut pitié d'elles, et, pour punir ces
misérables, il envoya Théodore, qui à la tète de
(!00 guerriers bien armés, se précipita avec la rapi-
dité de Faigte sur la horde ennemie, l'attaqua avec
impétuosité et tailla en pièces environ 3,000 hommes;
puis il délivra les captif: forçant les misérables dé-
bris de l'ennemi à prendre la fuite. Ainsi, chargés de
dépouittes et de butin, les Arméniens rentrèrent dan~.
leurs foyers, rendant grâce à Dieu qui les avait ven-
gés de leurs ennemis. Quant aux autres cotonnes de
t'armée arabe, elles rentrèrent avec des captifs et
du butin en S\ric, on elles passèrent deux
ans en
repos.
Les califes Abou-Béker Omar et Uthmun mouru-
rent peu de temps après.
Aujuurfrhuijf jmchi)ik d; Moudt. .)cpfn,);u): ..u~n~r.~) t.'cntL't'n.'ur
't'hr/.ci'oum.
Ahuu-IMtcr .dont ):' vu in').. r~t .\)uhn:.h-).n-A)K.u-K..)n)'
t~u-jrcrf dn ~)ahn)nr~ Mouru!.nn,n pi) ';3~ Onur fu ).3. nthp);t!i
n 65~. K'm'r !)nton' ))e hit ici
ancnnc U). !Ki..n )n ,) .\)~ ni ,)n H.ui.
~jn fils, dont run ht ~~i~ij~ rt )'auU\' U).:i~!M r:)Uf.n (.“ ~t fa.
vcnr de M"<tvi.
CHAPiTHE !V.

ftDMT CR MOAVtAS', QUI MURA


UtX-KEtF tXt KT QHmn \)uts.
S\ -OOttï; GnÉ60)BE MT ?.0)):!K P\H
LE PRiXCE COiiMttUA~ m
DE L'AMU~tE, ~OtMt-.E SO~S MmvjAS AU JOtG UE" Ah\HM.
ÉVÉXEMEXTS QH Y OXT t.tEL' A CErn' Kt'O~LE.

Le nouveau souverain de& Arabes dans la pre-


mière année de son règne (c'était la 25" du règne de
Constantin, empereur d'Orient, petit-fils d'Héractius),
s'occupa spécialement d'organiser nnc armée pour la
conquète de t'Arménie. L'empereur Constantin, in-
struit do ces préparatifs~ envoya au gouverneur gé-
néral de Cihcie l'ordre de marcher a sa rencontre. Il
destitua Théodore à cause de la perfidie dont il avait
usé envers le général Procope, et mit à sa place un
certain Sembath de Bagratouni', a qui il ordonna

Moavtau, H) Mohaviah est b premier calife de )< dy.'t~tie des Om


miadej: U monta sur le trône après la mort trafique fi'Aiij en 6G),ct el
mourut en 680.
</aut<'m' df cet ouvraj!o d~siji'ne sous dps noms diOcrents ['enscmbtc
des peup'.t's qui avaient embrassa la rdi~on pr~cht: par Mahomet, et 'lui
compos'tient t'imm~nsc empire toujours croissint ~ies ~~usu)m.~ns; par
exetrpîe, tantôt il tes appeOe h.Hn'fc<, du nom d'tsm.-n'), Okd'Ahr.ih~n~, l,
con.iidM comme le p:).trmrch" d~ Ar~u-fs; Mr.u'.t .~sn;'t';)< du non~
n")(!'tU',cschY~ (~vpUcuncdevenue fcmm~L)'A);rahamet mère t)').~mac)
(G en. XV!) tantôt .S't.rattM', nom dériva de i'arab~ tOrtj, disert, pau-
vtete; Mntut !m{/;c~ du nom d'une province de l'Arabie; tantôt .M';
'<)~M, du nom d'un pcaple qui habitait la ter; de Madun, au sud-en
de ''t]u(Me. Mais ce qui est vrai, c'est que ces nots d.~ ':n!;qu';rants )iLna-
tiqucset pleins de l'enthonsiaHn.'de )a nouvrile reUgion, .)ui d.bt'r..
~t:tssujettirent pendant, dix siccte!, i'A<-ie, t'Atriqn.' et rr;r.rop.'j ne '-e com-
posaient pas seulement des e)'ments arabe! mais aussi ())~vp!s. ('e
t'crsans, de Syriecs, d'Africains, ()e Turc~i c: d'autre-- peu,.). r~Kore.
Colonie juive, tran~hntee rn Arménie !i.jns te r.~i)e de Hrat-he.
'MO ans environ avant J.-C. Le rh"t de cette co!onie était un ccr~u!.
d'accompagné) le généra) en chef (de Cilicie) dans
~"n expédition. H avait écrit en même temps à Théo-
dore de Rechtouni pour lui prescrire de renforcer do
ses troupes l'armée expéditionnaire et sur son refus,
il lui répéta )e même ordre avec menace d'être, en
cas de nouveau refus, exterminé avec sa race à son
retour en Arménie. Contraint par cette menace, Théo-
dore ordonna il contre-cœur a son fils Yard d'accom-
pagner le prince Sembath; mais il lui recommanda
d'abandonner les Grecs dans un moment favorable
et de faire cause commune avec l'ennemi.
Lorsque Yard eut rejoint le généra) grec, l'armée
se mit en marche; elle traversa l'Euphrate et pénétra
en Syrie. La garde du pont do bateaux (construit sur
i'Euphrate) fut eonnéo au fils de Théodore, sur sa de-
mande, par ordre du généra! en chef. Le jour solen-
nel du samedi de Pâques, les deux armées en vinrent
aux mains et une sangian'.e bataille fut livrée. La
perte fut d'abord grande de part et d'autre; mais les
Arabes revinrent à la mêlée avec plus d'ardeur; la
victoire se déclara pour eux, et l'armée grecque bat-
tit en retraite. Alors Yard, fils de Théodore, enhardi
par le succès des Ismaélites, passa sur le bord opposé
du Heuve et coupa les cordes qui tenaient le pont de
bateaux. L'armée grecque, assaillie de tous les côtés,

~hambath nu Scmbath, emmène captif par Xabuchndonosor,(te Jm!(te en


Assyrie, c! qui, sur la dftnande <)e Xr.u-sM, jui fut uomx; comme pr~nt.
~'t par tei) ennnfnt- services qu't) rotdit <in pays, non-SL'utemcnt fut ho-
nor<! de la di~niM de n~Mur.u', mais )'pçn', pour lui et
pour ses do.c"H-
<!a;)t~, )" privi)!c m'-Urc if diurne s-.H' ta t~tt t)e d):urne nop\Mm
sonvcrain f~; t'Amtenio à h cérémoniedu mnronncmoit. La di~niM dr)
tninistrf de [a~torf et d~' ~n;'ra) en ch.fd''tifMwsjnHitatrf'd.'r.\r-
m~htc.fut aussi c'ms'Tv. jon~ten~ps au s?iu d'' r~:M famiik. (Mojsr) d.'
Khortnc. //t;Vo;tcf7" /frm''nM, ). t", ch. XXII. Aux ncuvemn et dixicmf
H'Wd-' notre t)~, c-tt~ tamit! M))]- ..f.n n.)n) .1.' Bayratcnni, r~na r))
Arm<f): 1nnt !a caf.ita~ était atorf /j'.<.
périt dans les Hots; à peine un petit nombre par-
vint-ii a regagner le sol do t'empire grec. Convaincs
dés lors que c'était te Seigneur qui abaissait sa puis-
sance, Fempcrcur fut fort découragé et prit la feuno
résolution de ne plus attaquer les !smaé)ites. Quant
au calife, il envoya en Arménie un message portant
que si les habitants ne voulaient pas se soumettre a
sa domination et s'engager a lui payer le tribut, iis
seraient tous exterminés.
A cette occasion une assemb)ée nationale fut convo-
quée ou prirent part Nerses, catholicos de t'Arménie,
fondateur de i'egtise dédiée a saint Grégoire (t'ith).
minateur), ainsi que des princes et des nakharars dn
pays. Dans cette assemblée on décida de se soumettre
au despotisme des !smaé)ites, et d'envoyer en otages,
conformément à la demande de Moavias, les deux
nakharars arméniens, Grégoire de ~lamicon et Sem-
bat)) de Bagratouui. Lorsque ceux-ci eurent été ame-
nés à Moavias, il fut rég)é que i'Arménie lui payerait
annuellement 500 deniers (en argent), et qu'elle
j0" irait, dans toute son étendued'une entière sécurité.
Dans la seconde année de son règne, Moavias re-
vctit le prince Grégoire, qui se trouvait comme otage
avec Sembathaia porto royale (c'est-à-dire cour), la
'),'nn~')c'.ph)-.c')"n)'['sc~)is~sd.*)'Ar[n(''ni.Enc<'Ht()~tt'uitf'p.ir"))
trcmb[cn'pntd'*tcn'f;onensuit encore!~ ruines p)'t;sd'Kt!hmi.td.nn.
~I';unH'pt'h)<']-)'cchH]oi''f'tT)ty:CfnA)')!)~nt'tUt)'o)SK'inc'')'?c)f
dei)o))'ft'r<Cottc&])nii.ct~)di~dKn5)cdi5tr~ctd~;TonruuM)an,.)N-
;~M'd'hutpMha)tkd<'Moucha,d.t))'!)'rm~nictn~ju'.n.titrfndnd'in.-
mft)sc~~)'\jcc~fat).t:f')):u')m'-)jif't;)~p.n~a!)t''Y"')),j';tr~ont!on<'
tn<'ttt.~iacourunn~ptj)a)'mft't'C)n'cht't[Cttt)'î.pctffd.c''tt<f;n).iHc
pM'tN:)('nMnd('MMni;on,tt'ui,d('sr'('n[).tHt'.)u)v't.)ppf'M.nn,
tnanmtM:um<ni.m.(MuM'd<'KhnnhC,if)t')''e~'<i!'Mc~).U,
rh. t.XXXt.) L'j)'; hranchc d~ CL't~ hjni~e se trouve pr~nt d:ujs la f.t-
mi))epn!t''i~rcfiffA')))/;)!a/T!i;autr.?d:uk)~i''tiibHkurA'~p-
pf')~f'y~t.aux('!mron''dHMc.)Kh~.
du titre do gouverneur gênera) do )'Arm6nic. Apres
tes avoir tous deux comMés tte présents et d'hon-
neurs, i) les congédia. Tant que Moavias régna, te
pays jouit d'uuo profonde paix. H eut pour succes.
seur son fils Yézid, qui mourut après un règne de
deux ans et cinq mois. !) préteva en Arménie les
mêmes contributions que son père.
Apres sa mort, )o califat passa et demeura
pen-
dant vingt et un ans dans tes mains d'Abde)-Matek',
tUs do Mervan, homme cruel et guerrier intrépide.
La seconde année de son règne fut signatée
par d'hor-
ribles troubles dans le sein de l'Islamisme,
par de san-
glantes guerres civites, qui, pendant trois années,
ne
firent que s'accroitre. Le nombre des victimes fut im-
mense de sorte que la prophétie de David fut
accom-
plie (à leur égard) t( Leur épeo entrera dans leur
cœur, et leurs arcs seront brisés", » C'est ainsi que
Dieu vengea sur eux la mort de ses serviteurs qu'its
avaient massacrés.
Quant à Grégoire, qui avait été nommé
gouver-
neur générai de l'Arménie, i[ parvint à y rétaMir une
parfaite sécurité, et la défendit constamment contre
toute sorte d'agressions, de violences et d'empiéte-
ments. Pénétré do la crainte de Dieu il se distingua
par sa philanthropie, par son ho~pitabté, par sa cha.
rité pour tes pauvres; et enfin, dans l'ardeur de
sa
piété et de sa foi chrétienne, il fit construire dans le
bourg d'Aroudj, canton d'Aragatzoten', à
ses propres

Ou AM-at-Mtkk, dixième calife


eu -mu'cnm) après Mahomet et
onquif-mp de h dynastie des Ommiadcf., monta
sm' le trône en 684 h
65' année de )'ere mahometane, et régna jusqu'en 'i05.
'P~umeXXXVn,)5.
3 Cette montacne s'appelle actueUfment chez les
Arméniens ~ra~e~
rh~.t.iml.s .</f.y. )..Ue trouve entre Ehvan et A]fx~ndropo),
ir.ua et pour perpétuer la mémoire de son non),)))'
fonpio superbe, orné d'uuo manière utéganto et
sptendido, afin d'y g)oriucr le nom du Seigneur.
Après avoir subi pendant trente ans )o joug des
Arabes, profitant d'un moment oit les troubles aug-
mecrtaiont de jour en jour dans le sein de l'Isla-
misme, )'A) ménie, la Géorgie et l'Albanie' ()ep!oyc-
rent le drapeau de rinsun-ection. Cette insurrection
dura trois années; dans ia quatrième, les Khasirs,
peuple du nord du Caucase, tirent une irruption eu
Arjucnie, et tuèrent dans une bataille les princes ar-
méniens, géorgiens et atbaoais, avec une foule d'au-
tres nakharars. Puis les Kttasirs envattirent plusieurs
provinces do t'Arménie, et, après avoir pillé tout le
pays, ils s'en retournèrent avec un grand butin et
une foule de captifs.

CHAPITRE V.

<snOTT)\VEST~CUGOtVEn'<)'UE'tTDE).t~E.\)E;S4.')i()))T.
nESTRrCTtO.S DE HOKOMOTZ~ P\K r\
t'\CE\D)E. BATAtU.E DE
tnKAK. t~XCKREt.T)0'< BE-i AttMÈ'<t)'\S. BATAtt.LE DE VA))D.t.\t-
hE)<TETV)CTO)f)E))MA)t~);ME\S<-m),ESAttABES;Fi'\DK
L'mnEC1)n'<.

La mort de Grégoire e)e\a au gouvernement de


)'rménio Ashott de Bagratouni, iHustre patricc, per-

\inM d'' )'Ann~nic russf, vis-)-\)S et .tu nord du mont Arafat ou M~cis
des Arméniens.
L.~ Aibantens ou Aghvanhs, suivant )cs historiens !trmt''ni''ns, sont
d'origine arni''nie)'nc.
Horomf*qui signifie iUf ou YiUaerf, p.~i)?!~ )H)' d"< R(;"Mi')! Grecs.
'trcnYa)tdan'.t.~c.)')!ondt'(~h:i)t,dépirt-~mc:ttd'Ar~tat.
sonnageéminent. et le premier entre les principaux
nakharars du pays. Ses richesses et magnanimité
M
princière égalaient sa vertu. La
sage modération de
sa vie, sa générosité, sa )oyauté, le distinguaientt
entre tous. Il avait, la crainte do Dieu, et il était xé)é
pour toutes sortes de bonnes œuvres. Il cultivait aussi
soigneusement et avec fruit l'étude des sciences
et
des lettres. Par ses soins, les Eglises de Dieu furent
pourvues de chaires d'éloquence, d'écoles théo!ogi-i-
ques et d'un clergé nombreux. H fit construire sur sa
caisse particulière, à Dariuns', résidence, la
sa ca-
thédrale d'AménaperIdtch", dédiée miraculeux
au
tableau de l'incarnation de Jésus-Christ, qu'il avait
apporté d'Occident', et qu'il déposa dans cette église
après l'avoir richement ornée. La première année du
gouvernement d'Ashott fut signâtes par l'apparition
d'une comète d'énorme grandeur, qui laissait
sur son
passage des traces de lumière rayonnante. Ce phéno-
mène fut regardé comme un signe do famine, d'effu-
sion de sang et de calamités extraordinaires.
Sous le gouvernement d'Ashott,
une armée impo-
sante, envoyée par l'empereur Justinien dans la
se-
conde année de son règne, envahit l'Arménie,
et
après avoir dévasté ce pays, incendié et détruit beau-
coup de superbes monuments, elle retourna chargée
de butin. Ce même Justinien s'attira la haine de l'a-
ristocratie grecque, qui, après lui avoir coupé le
nez,
l'exila, et mit successivement à sa place
sur le trône
An)MU'-m..nt Bajaztd on plus correctement B~zM,
petite ville dans
) Armerne turque, non loin du mont d'ArarM.
Le mot an~men '.ignin.e Sauveur de
« tous les hommes »
On conserve encore M tableau dans la basilique d'Ethsnuadan
présente, non l'incarnation du Christ, mais Il re-
sa descente de la croix; et
d après une ancienne tradition il aurait été
exécuté sur un bois incorrup-
'uih-parl.ncrevan~eiistf.
hnpéria), Léonce, Apsimaro, Tibère et Théodore'.
Justinieu se rendit dans le pays des Khasirs, et par-
vint ;') épouser la famille du Khaquan ou souverain de
ce pays. Sur ses prières, on lui accorda un corps con~i-
dérabie de troupes auxiliaires, c~~mandc par Tro:)-
hcgh, son beau-frère, homme doué d'une force ex-
traordinaire. Arrive près de Constantinop)e,Trouhcgh
trouva la mort en combattant; mais Justinien vain-
quit ses adversaires et se rétablit sur le trône puis il
renvoya dans leurs foyers les Khazirs comb)es d'in-
nombraMes marques de distinction et de précieux pré-
sents.
Ashott, dans la quatrième année de son gouver-
nement, vit une nouvelle invasion des enfants d'Is-
maci en Arménie. Ces scélérats, ces enfants du crime,
s'étant répandus dans les bourgs de Kheram, habites
par les Mars, dans ceux de Djougha et dans le can-
ton de Khochacouni,commirent des iniquités de toutes
sortes, viotant les femmes et extorquant de fortes
sommes à force do tourments. Le prince Ashott, in-
struit do ces actes d'iniquités, donna sur-le-champ à
ses troupes l'ordre de marcher en toute hâte contre
ces hordes. Les Arméniens battirent complétement ces
Arabes, dont une partie échappa et ne dut son salut
qu'à la fuite, Leur chef, enfant rusé de Satan,
se
voyant chaudement poursuivi, ordonna à ses soldats
de répandre dans la plaine, devant les troupes armé-
niennes, les trésors qu'ils avaient enlevés de vive

Après Jusjnien Uj if- tr&n? impérial de Byzance fut occupa,


ejmm"
on sait,
.t
de 69'i à 6"8 par Lto.ic?, H de 698 a'705
par cons<'f)ucnt.,
par Tibu\))simare:
par f-rrpur qu!* )au:-?ur place ici le
qui ne re~n!t qu'après Anasta-s; U, de 7t6 à ':t7~ c ei-tnom
.te Th.)()ose
an<) pt!- f-rreu)'
que d'nn? sede p'-rsonue, Tibcre-Ap .tnir.~ notre an'-nr en a forme d.-m.
'n ~'parant c-~s d't\ nojn~
2
tbrce. Les Arméniens, cédar.t imprudemment il l'at-
trait du butin, se retachèrent dans teur poursuite;
Ashott seul, suivi d'une poignée d'hommes, continua
encore longtemps a poursuivre l'ennemi; alors
lui-ci se retourna et prit t'ouensive. Dans ce-
cette métée,
le prince arménien reçut
une bkssure mais, aux cris
poussés par les siens, les troupes qui étaient restées
en arrière accoururent sur le théâtre du combat, et
passèrent le reste de l'ennemi
au fil de l'épée. En-
suite le prince Astiott, dangereusement blessé, fut
enlevé par les siens et transporté à Dariuns,
dence, où il mourut dans son lit, comblé de gloire; sa rési-
il
fut enterré dans le cimetière de famille.
sa
Apsimare, empereur d'Orient, déjà mentionné
comme un des successeurs de Justinien, fit conduire
de nouveau en Arménie
un corps d'armée avec la
mission de se saisir de Sembath, fils de Varaztirotz,
qui, pour venger la mort de
son père, assassiné par
les Grecs, avait mutilé des soldats de
cette nation. Les
deux armées se rencontrèrent
aux environs du ma-
rais' de Païk. Les troupes arméniennes, qui
taient qu'un petit nombre de combattants,ne comp-
subirent
une perte très sensible; les Grecs aussi perdirent
beaucoup de monde. Sembatb,
voyant qu'il lui serait
impossible d'opposer
uno résistance efficace a l'armée
grecque, battit en retraite, suivi d'un petit nombre de
ses gens. L'armée grecque se retira aussi.

S€
'~SËE~
'la
est
i bl~w d'oil dérive

'<s; &ix.
le mot arménien qui
ments du Touroubéran et de la Ha'lte-Arménie;
qu'ou ne peut pas décider quel était le
~n que
non loin d"'
L'
a
et
marais,
dans les deux départe-
c'rst précisément pour
marais près ~,uquPl eut lieu
ta haute ou quatre Anne-
du
Je vais recommencer ici le récit. des maux insup-
portabtes que nous a fuit soufu'ir la raco des tsmaé-
tites. Dans )a seizièmo année ()o son règne, Abd-at-
Maiek, excité par Satan, ordonna à son armée
d'envahir do nouveau i'Armcnie, et en chargea Ma-
homet, sanguinaire et le démoniaque, qui jura
devant -ou maitro de ne pas remettre son épée dans
le fourreau qu'iln'eut pénétré jusqu'au centre du
pays. Les habitants qui se trouvaient sur le chemin
du féroce envahisseur, jusqu'au canton de Djermad-
zor', furent tous impitoyablement massacre. Atais un
grand nombre, averti des sanguinaires intentions de
l'agresseur, s'était réfugie dans les villes fortes. Ce-
pendant pmsieurs, trompes par les fraudes et rassu-
rés par les vaines promesses do paix do Mahomet,
sortirent des places fortifiées, mais its fuient massa-
cres, et leurs femmes et leurs enfants emmenés en
esciavage. Le pays fut livré à de telles souu'rances et
exposé à tant de périts que ceux qui survivaient en-
viaient le sort des morts.
Au bout de deux ans Mahomet, parvenuau comhte
de i'orguei!, vomit le poison fatat qu'il avait préparé
contre le couvent de Samt-Grégoire~.Eblouis par t'as-
pect des objets précieux, dons des rois, des princes
et des nakharars de t'Arménic, qui étaient renfermés
dans cette égti'e; irrités de t'ordre admirable qui ré-
gnait dans cette maison, de sa belle disciplino et de

DjcnT.adzor (va)~c chaude) est un des Mr.'ons des Mok'. h-'c't-du'c


~fs Mftge~,cinquième df)artement de la grande Ar'n~ni?; c'est dins ce
canton que )t' Tigre prentl St source, 11 s'apneUe ;tc'!feH(n)ent '')).1t.)),
prohabiementdu nom dr h petite \it)e de Stnt~h (tans i'Arn~'ni.- n~
rid;ona)e OL! Ktirdi&ta.n.
L'un les ~n!<cc)e)'re<-tnpn.~tere:. de )A)n:en)e. d~' h*i temps
af!-
liens, d~di(; a saint Grej.ro)rc !!inminateur. Sei.in .hn'.k. !e tm'~h)-
<ics Yieti'))"fut d.' .;n'.m! t.. Ur rh. !)).
ses chants d'hymnes angéliques, les iuhdèies résolu-
rent de la détruire. Ln détachement se rendit dans )o
couvent pour y séjourner quelque temps, et en
occupa
les logements. Puis, une nuit, ils étranglèrent
leurs propres domestiques et jetèrent un de
son cadavre dans
un des fosses du couvent; et le lendemain, la pointe
a
du jour, ils so préparèrent à partir. Ils firent semblant
de chercher t'esdave qu'ils avaient étrangté de
et ne
pouvoir d'abord ie découvrir;età ce sujet ils maitraitè-
rent beaucouples solitaires. Enfin, redoublant d'efforts,
ils parvinrentà )e découvrir dans te fossé où eux-mêmes
l'avaient jeté. Cette machination frauduleuse
et "ros.
siere leur suffit pour déclarer les religieux
coupables,
les mettre en arrestation et les jeter tous
en prison,
depuis les plus éminents personnages jusqu'aux
plus
humMes.
Le rapport adressé au sanguinaire Mahomet les
ac-
cusait faussement de différents crimes
envers leurs
hôtes et demandait, avec l'autorisation de les
mettre
à mort, par quel supplice devait leur
on ôte. la vie.
« Punissez-les comme vous voulez, répondit
Maho~
met, et dépouillez le couvent de tous
ses biens. Les
bourreaux s'empressèrent d'exécuter
cet inique arrêt
de leur père le diable, qui, dès l'origine du
« monde
fut homicide, et n'a point persévéré dans la
vérité »
comme nous l'enseigne notre Seigneur. On fit sortir
de la prison tous les solitaires, les mains fiées
et après
leur avoir coupé les pieds et les mains, tf.urôta
on la
v)o en les suspendant à des
potences.
Qui pourrait, sans verser des
torrents de larmes,
rappeler le souvenir des horreurs commises alors!
H

'JfMV)!I,<4.
tomba ce sanctuaire dont la g)oire était si ancienne.
Elle cessa la voix des saints cantiques chaînés à la
gloire de Dieu. H ne fut plus rendu ce culte spirituel
et raisonnable, que des saints curaient avec ferveur
;) Celui qui seul est pur. Ces !ampes qui rendaient la
nuit brillante comme le jour, s'éteignirent Fencens
du parfum ne s'éleva plus vers le ciel on n'y entendit
plus les orai-ons des prêtres, qui offraient au Créateur
l'expiation faite pour les péchés du peuple, et deman-
daient au Dieu qui aime les hommes de se réconcitier
avec eux. L'autel, enfin, fut dépouiné de toutes ses
magnificences! Que Jésus-Christ est patient! Pourquoi
a-t-il supporté que iesinndètes fissent par la calomnie
périr cruellement ses adorateurs? H a voulu, sans
doute, par une fin si prompte, leur accorder la vie
éterne))e car ceux qui ont participé a ses souffrances
participeront aussi à sa gloire. Ceux qui ont été cru-
cifiés avec lui, régneront aussi avec lui; ceux qui sont
morts avec lui ressusciteront aussi avec lui, et possé-
deront éterneuement le repos promis; de même que
les ouvriers du diable subiront, avec cetui-ci, les souf-
frances amères déjà préparées pour eux, savoir des
ténèbres, du feu, un verqui ne meurt point, des pleurs
et des grincements de dents, et tout cela dans une me-
sure connue de Celui-là seul qui les a préparées. Telle
sera certainement la portion des impies.
Après avoir commis toutes ces horreurs, le généra)
Mahomet retourna en Syrie, chargé d'énormes dé-
pouilles, et laissant les habitants de t'Arménie comme
des tisons épars d'un incendie, comme des javettes
foulées par les sangliers

Cftt~ ) hr.~ n c~< j~$ tout fa't r).-)frr ms ) ~<t.' ;rn)'HC~) et t))"
'inb! in('nmpt''t?.
En partant il nomma,
pour gouverner à p)ace,
un certain ollicier d'origine arabe. Ce)ui -ci forma 1
l'atroce dessein d'exterminer )a nobtesse la milice
et
arménienne. Promptement instruits de
ce projet,
Sembath de Bagratouni, avec d'autres nakharars
o~
leur cavalerie, rassemblent leurs nobles
triotes, tous gens de guerre; notamment lecompa-
prince
Ashott, frère de Sembath;
son fils, qui s'appelait
aussi Sembath; Yard, fils de Théodore, plusieurs
et
autres, et leur proposèrentde délibérer sur les
movens
d'assurer leur sécurité personnelle. Il résolurent
de
s'expatrier et de passer sur le sol de l'empire
Cependant quelques-uns des nakharars du grec.
départe-
ment de Yaspourakan se rendirent dans leur
de là dans le territoire deMarxin, pays, et
autrement dit, pays
d'Arest, ou vivait un certain ermite, homme digne,
plein de sagesse spirituelle, et d'une vie sainte,
quel ils s'adressèrent pour avoir au-
son avis sur cette
affaire. Le solitaire versa beaucoup de larmes
et dé-
ptora la perte du pays, la destruction des
sanctuaires
et le dépérissement qu'allait éprouver patrie
sa par
rémigration des nakharars; mais
ne pouvant )eur
donner aucun avis décisif, il leur conseilla seulement
de prendre toutes les précautions possibles
pour se
garantir des piéges de l'ennemi; enfin il mit prief
se
pour eux, et les remettant à la grâce du Seigneur, il
les congédia. Ils côtoyèrent la rive de i'Araxe', pas-

.un ,.). d~ b).~ i '.s


p.
i'r.,ba).t.-H~nt tructions de )hhonW.
'et.
'e
,t s de i'Ann~i<
fW
~rt .tes m.ntac.)~
.T j!n)c,.t
~r h.. rk. Ah-U~h,M~- )!
Arn~niens
)..=

p
''m~ i.)
'~i'
..d.n. ap,
n~-t- t,p~f.r)ï).
n.
'< H'-u.1,~ ~;Yirn~
f).n.
f)..
de
r.t.t..
~t,N.nt les tc.-rttuires T.~o:.h.
tr..'~c.h: iist..rc S-nnk..)'A~))ih
K..r.h ..t.. r.)
aèrent la lisière d'Ouxas et se rendirent au vittagc
d'Ark-Ouri*. Une division arabe de 8,000 combat-
tants, stationnée il Nakhitshévan, se mit à les pour-
suivre a outrance, dans l'intention de les exterminer
tous. Se voyant ainsi pressés, ils passèrent t'Araxe
et prirent position dans le village de Vardanakcrt,
toujours poursuivis par les Arabes. Puis ils leur en-
Yoyèrent ce message Kous n'avons aucunement
offensé les Arabes pour en ètre poursuivis de cette
manière; notre pays est à leur disposition et nous
avons abandonne à leur jouissance nos habitations,
nos vignes, nos forets, nos campagnes. Pourquoi donc
les Arabes nous pour&uh'ent-itsainsi? Qu'ils nous lais-
sent enfin tibrementnousretirer de notre proprepays. o
Mais les Arabes s'obstinèrentet ne voulurent rien en-
tendre le Seigneur leur endurcissait le cœur pour
qu'ils tombassent enfin sous le fer.
I.e détachement, arménien se mit donc à fortifier le
bourg eu élevant des barricades ils établirent sur
les points importants des gardes jusqu'à l'aube du
jour suivant, et ils passèrent toute la nuit en prières
ardentes, demandant au Seigneur de toute la terre
l'assistance de son bras tout-puissant et son juste ju-
gement entre eux et leurs ennemis. L'aurore parut et
mit fin à la prière; on célébra immédiatement ta com-
munion, et ceux qui en étaient dignes reçurent le
corps et le sang du Seigneur, en l'acceptant chacun

Bourg ntue au pi~d du mont At.imt. !) fut fnticr.'mfnt <Mtr.;)t par


un tremMcmcnt de terre en mo, et emcveii .ncc trois miHc h~bitanb
sous blocs et des MMes <tL't.tc)iÈs du tnotit. ]~ tr.uUtion h )'))? .iccrL'-
d)~e eh'z tous tes At'mcnifns dit que c'r't dans ert endroit ~jne!<OL', sor-
tant de rarehe Kprcs )" ddune, i-e tf-ndtt d'.dmrd '') phnM t'es ceps f)r
~i~n- ~ct~ t'~cnd'- ;i pour rttc l\'t\nx-l"~t'' nK)nc d't in<'I .irn'~n)p)i
:rt. ·;ni .· ul ·lir~~ H 1",t:I\.¡ iw \p.)I»
comme son viatique; puis on distribua a tous
nourriture très tegère, et aussitôt après, chacun un<.
avant
regagne son poste et sa compagnie, ils se rangèrent
en ordre de bataiiïe et rengagement commença. Le
détachement arménien, très inférieur nombre,
en puis-
qu'il ne comptait pas même 2,000 hommes, lit
néan-
moins, par l'aide tout-puissant de la Providence,
grand carnage. La saison était alors très rigoureuse, un
'e froid glacial empêcha les Arabes de faire
''a leur màk bravoure. Ayant passé toute la nuit preuve
h< neige, ils tombèrent
sur
sous le fer au point du jour, et
ceux qui échappèrent à l'épée furent engloutis dans
les flots de t'Araxe; car la gtaco qui )o
couvrait alors
ne pouvant soutenir le poids de la multitude des
fuyards céda sous eux et les engloutit
lous, sauf un
miséraMe débris d'à peine 300 hommes qui
parvin-
rent, quoique blessés, dépouillés, sans montures
et
pieds nus, à gagner la résidence de ia princesse Shou-
shanc' et se mirent sous sa protection. Sembath, fils
d'Ashott, qui les poursuivait
avec son détachement,
voulait les passer tous au fil de l'épée; mais cédant
aux instantes sollicitations de la princesse, qui était
venue à sa rencontre, il se retira en leur accordant la
vie. La princesse prodigua ses soins
au\ blessés, les
guérit, leur fournit des habits, des chaussures, puis
des bctes de somme de ses haras,
et les
Ahdat-Métek', souverain des Musulmans, renvoya
à
qui lui en

r'H" L:(

EH.)~khtt
f~
prinMs.c S)M.h.inc appartpnait à h maison princière
la Ar.nic ))n
cUe-metne <hns te fort <)'Erm.tjak,
du
il
Sunik
s..pti..n,iec
non loin de NMhitsMvan
et ~t;.U fort renommée pour sa charité

"h(~;zil-
'c
pihcc'tdccontpassion.
Dont dura tic 68t -;?
..nv<rf. tout cc qm ttait f)i"n.

);(.)r. ;.r~. (.“ r.j


'c'
Xf. de
témoigna sa reconnaissance profonde et lui fit beau-
coup de présents. Quant à notre petite troupe armé-
nienne, rassasiée de butin, cite envoya à Byxanco une
ambassade chargée d'annoncer à l'empereur l'heu-
reuse nouvelle do cette victoire, et de lui offrir pour
présents d'excellents chevaux arabes et les nez des
ennemis tombés dans la bataille.
L'empereur en recevant ces présents rendit grâce
à la Providence, et témoigna sa reconnaissance à Sem-
batb, ainsi qu'aux nakharars et à la cavalerie qu'il
commandait, et lui accorda le titre de curopalate,à la
manière des anciens empereurs'. Revêtu de cette di-
gnité, Sembath se rendit avec les siens dans le terri-
toire de Taïk où il s'établit à TboukbaTk,place for-
tifiée, se mettant à l'abri des représaiUes des enfants
du désert. A cette époque, les Arabes tentèrent une
autre attaque contre la milice insta)!ée dans le terri-
toire de Yaspourakan. Us s'avancèrentà marches for-
cées jusqu'au village de Kougank, dans le canton de
Rechtenouni là ils se trouvèrent en présence de la
milice du pays, et, comme elle était très faible en
nombre, ils l'attaquèrentavec impétuosité. Cette faible
troupe, soutenue cette fois encore par la prompte as-
sistance du Dieu miséricordieux, les battit eompiéte-
ment tous furent passés au fil de Fépée, sauf

Au tmhcu ttn qu~tt'icmc HC'cte ftf notre fi'~ )'Ari)i;'nicfut par).


fntrc l'cmpÜ'c d'Oncnt
rntre l'empire d'Orient et C'.c-lui tIcs t'")'s(~
celui ))cs \1~1'Sf'.$. l),pnis t'j)/)qn. )~s
Cf'tt-~ t;<nq))",
U~pms c~tt-' if'S (;on-
g-on-
\crncu~ ~:)<')aux pnvo\~ p~' crur de t~y.:mM pfnt.)ic')t )r mr- de
~t'c ou de Ctft'npaMp~ et ceux de ~]'h'' pf~anc ~c nonnn:)icm .Mt'~ ~a~.
A r~poquece Sa donnnatio') des Arabes !f;. fmr.'s ou ~onv; ) nMrs);Ci)r:\n)x
c~\o\&, par la cour de Damas ou de U~~hd;td s .nubien' t'o.hf't)!.
Qmtorttcm!' d~p~i'temtut de gr.md-' Atu~i. d.ut ).Ti th~Mieux
mnt. a.ch'.eUcmcnt Arthc\in, ArMr.cudj, e'.t. M. tirossct .)"un' dans !)
('/u'()ntgMe~<'orgt<t)~)'.m,~pi~U<' cf)'sTn', et yp'.u" J~)'')f)~.
,<r.tMtt et '<7)''mn~)i'), \i)' an~cn;)" f)')i n'cxk'~nt. phc de nœiom'
280 personnes qui échappèrent, par la fuite et so. ré-
fugièrent dans t'égUso*. Tous les moyens employés
pour s'emparer d'eux échouèrent. Les assiégeants ré-
solurent alors de mettre le feu à l'ég)ise mais Scm-
bath, fils du prince Ashott, gouverneur du territoire de
Ya&poura~an, s'opposa à uneparcine intention et leur
défendit, do commettre ce péché. « Loin de nous,
leur dit-il, la pensée de détruire la demeure de gloire
du Seigneur qui nous a accordé une telle victoire.
On établit donc autour du sanctuaire un corps de
garde pour veiller sur eux, jusqu'à ce qu'ils fussent
contraints de sortir eux-mêmes ue !'ég)ise. Après un
temps très court, le chef des Arabes pria les Ar-
méniens de lui accorder une sauvegarde pour sa
sécurité personnelle; il sortit alors de !'ég)ise et
adressa à la milice arménienne les paroles suivantes
« Nous avons entendu dire que les populations chré-
tiennes sont charitables, qu'elles sympathisent avec
ceux qui sont piongés dans le malheur et qu'elles ont
pitié d'eux ayez donc pitié de nous accordez-nous
ia vie comme grâce et prenez tout ce que nous possé-
dons. » Le générât Sembath lui répondit « Il est vrai
que notre Seigneur nous enseigne de faire miséri-
corde, mais c'est aux gens miséricordieux'; tandis
que vous autres, qui êtes une race impitoyable, vous
ne méritez point do pitié, et nous n'en aurons jamais
pour vous. » L'Arabe répliqua «Accordex-moiiavic,
a moi seul, du moins, et je livrerai tout le reste entre
vos mains. » Alors on lui promit de ne pas le tuer.
Hentré dans t'égtise il dit donc aux siens « H nous
est inutile de rester renfermés ici plus longtemps, car

i'Mht.-m'nt d!) \Hh'


je te:, ai trouvés fort iuhumains envers nous; am:'
donc sortons d'ici et rendons-nous à eux s'i)s nous
mettent, a mort. mouron-, convaincus que nous po–
séderons le paradis qui nous a été promis par Ma-
homet, notre iégistateur; et s.'ith nous accordent la
vie, tant mieux pour nous. » Les assièges ranimés
par ces paroles sortirent tous de Féghse, et ils tom-
bèrent aussitôt sous le fer. Quant au chef, a qui
on avait promis do ne le pas tuer, il fut précipité vi-
vant au fond de la mer' Ensuite on partagea les dé-
pouines des morts, et chacun s'en retourt'a dans sa
demeure.
Abdat-Mctek, souverain des Arabes, instruit du
désastre des siens, fit venir auprès de lui Mahomet,
son générât en chef, et lui ordonna de se mettre a la
tête d'une armée formidable et de soumettre l'Armé-
nie par le fer et l'esclavage. Mahomet s'empressa donc
d'organiser le plus tôt possibte une armée imposante,
laissant voir en outre, par ses menaces, qu'il était
disposé à exécuter ponctuellement l'ordre reçu. A
peine la ncuveue de ces formidables préparatifs fut-
elle connue en Arménie, que les nakharars. afin de
conjurer sa fureur, choisirent une députation compo-
sée d'isaac, cathohcos~ d'Arménie, et. de quelques
préiats, chargée de se rendre à la rencontre de l'ar-

'Ccst-.V~ir~(tu hc~fY~nr))Am)tni.)o)~')'.{:M~h')~
trtf.Dan'.)Mc)'p.))).~).'sp',ns)e<;M)o.it~.ipp"hitch.t).'sAn~)~n-
"m<'rttcI!f/.)Mt'n,))~nn..)))A')h!,c)<f~f.f.H~
Khor.f<f;er.t'M.H.~h.i~;cn)U.~))MfL'tsnm.~tkY;~)~m'u))'
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'),)'.om A'cft.~)9~;n<r~~tUi'f<)nt.')'.<'f~t)'r.')nc~')'Ki:
r.t)~u\).t.tt)w~'s~nn.'n~n~))!r))u'nr.')u.'))'tUt~t'-t'h
nu.K)fm<)~h(;r.dt')tr.t~)'~)'.)m'),.t't!)"
t"n)i';i~nt'<)~')"im"n~
'nco arabe, d'offrir au ancrât ou chef leur boumis-
s;ou, et do demander la paix. Au
moment do son dé-
part, tsaac fit ses adieux a tout le monde, r,ui s'em-
pressa do venir à lui pour lui baiser les mains; il
bénit le troupeau confié à
ses soins, ainsi quo les
autres évoques, et les recommanda à la gràca du Sei-
gneur.
Après un long voyage il arriva enfin à Harran', ou
il tomba malade, et avant
quo Mahomet v fut arrivé
il mourut. Dans le testament qu'il fit,
il adressa ses
dernières parotesau généralissime arabe en ces
termes:
« Conformément au désir de ma nation, j'ai accepté
la mission de venir à ta rencontre et de t'expliquer
mes sentiments et ce que les nakharars et la popula-
tion de t'Arménie réunis réclament de toi. Mais le Dis-
pensateur de la vie humaine me rappelle à la hâte
auprès de lui, sans que j'aie pu te voir et te parler de
bouche. Or, je te conjure par le Dieu vivant, je
et te
rappelle l'alliance de Dieu faite avec Ismaël
votre
aïeu), d'après laquelle il lui a promis de lui donner
l'univers en soumission et en servitude. Fais donc la
paix avec mon peuple et il te servira
en te payant un
tribut; détourne ton épée du
sang et ta main des dé-
pouilles, et il se soumettra à toi de tout
son cœur.
Mais quant à notre foi,
que nous ayons la liberté de
conserver et de professer toutes nos croyances, et que
personne d'entre vous n'ose, par des moyens viotpnts,
tenter do nous en détourner. Si tu acceptes
ma de-
mande, que le Seigneur favorise tes entreprises,
que
les dasirs de ta volonté soient accomplis,
et que le
Seigneur fasse que tous se soumettent à toi. Mais si,

~c )!" la Mt~opotamtf.
au contraire, tu ne veux pas écouter ma parole, si tu
veux, malgré ma prière, marcher contre mon pays,
que le Seigneur dissipe tes desseins, que la marche
de tes pieds ne soit point affermie qu'il détourne le
cœur de tes soldats afin qu'ils n'exécutent point ta
volonté, qu'il te suscite des agresseurs de tous côtés,
et que ta domination ne soit point assurée. Ne rejette
donc pas ma demande, afin que mes bénédictions
puissent venir sur toi. »
Aussitôt que Mahomet fut arrivé à Harran, on lui
donna à lire le testament du catholicos arménien.
Après avoir lu ce document, il s'informa do l'époque
de sa mort, et apprit qu'il venait de mourir à l'instant
même et qu'il n'était pas encore enterré. Alors il se
leva sur le champ et se rendit sur le lieu où était le
corps du défunt, et là, se tenant debout près du cer-
cueil, il lui adressa ses compliments selon l'usage
arabe, et, à ce que nous ont dit des gens dignes de
foi, il répéta ses compliments une seconde et une troi-
sième fois. Ensuite, saisissant la main du défunt, il e<'t
avec lui une conversation comme avec un être vivant,
lui disant s En lisant ce que tu as écrit, j'ai connu
ta sagesse j'ai vu que, comme un vaillant pasteur,
dans ta sollicitude pour ton troupeau tu t'es bâté de
venir au-devant de mon épée menaçante. Je consens
à ne pas rougir mon fer dans le sang des innocents, et
je m'engage à exécuter tout ce que tu m'as demandé,
afin que je puisse être digne de la bénédiction de ta
piété; et si j'omets un seul mot de toutes tes de-
mandes, que toutes les malédictions que je viens de
lire tout à i'heure dans ton testament tombent sur ma

C'st-Mi<v qu'H ne hvori~ (Mnt ton cmr~phs'


tête. n Après avoir prononcé ces paroles, il
se retira
dans son hôtet.
Alors la suite du bienheureux catholicos !saac,
qui
t'avait accompagné depuis l'Arménie, s'occupa des
préparatifs de l'enterrement, et la cérémonie funèbre
eut lieu avec la pompe la plus solennelle. Après avoir
reçu du commandant en chef arabe la convention
écrite connrmée par le serment, ils s'en retournèrent
en Arménie. Les habitants rassurés par cette conven-
tiou et par rengagement écrit ajoutèrent foi,
y et se
soumirent dès lors aux enfants d'Ismaël leur
en payant
un tribut.
La i8" année du règne d'Abdal-~éiek, ]e
générât
en chef Mahomet, à la tête d'une armée imposante,
se rendit une seconde ibis en Arménie, où il passa
trois ans sans montrer aucune apparence d'hostilité.
!)
paraissait avoir oubhé la catastrophe éprouvée
Arabes à Vardanakert, et il gardait par les
avec bonne foi
son engagementet respectait son serment; seulement
il regardait avec
une sorte de ménanco les nakharars
arméniens.

CHAPITRE VI.

MORT D-ABDA.ELBK.AYÈMMEXT
AU TRÔM DE S0-< FILS VA..D
Ft-i TMGtcr.E DE L'ARtSTOCRATtE ARMÉ.\tE?t<E.

Abda)-é)ek, après avoir ainsi gouverné


son em-
pire, mourut et fut remptace par Vatid ou Ve)ith,

t'.n l'an ';OS d'' )'p)- chtvhcnnc et SC .).~ t'h~tre.


son fils, qui régna pendant dix an~ et tmit mois.
Dès la première année de son règne, it conçut t'af-
freux projet d'exterminer en Arménie la race des
nat<harars avec leur cavalerie; il y était poussa
par sa haine contre Sembath, curopalate, et par la
persuasion que leur existence serait toujours un ob-
staclo à la domination arabe. Pendant qu'il méditait
encore sur tes moyens d'exécuter cet audacieux pro-
jet, Sembath priait, par une dépêche, l'empereur
de Byzance d'envoyer des troupes à son
secours.
L'empereur accueillit favorablement la demande de
Sembath, etun corpsd'armée considérable,commandé
par un des généraux de l'empire, fut envoyé pour le
soutenir. Alors Sembath et le général en chef grec
s'avancèrent ensemble jusqu'au territoire deYanand
et dressèrent leur camp dans le village nommé Drach-
pcte. Aussitôt que cette nouvelle parvint à la
con-
naissance de l'émir Mahomet, il rassembla ses pha-
langes et marcha à leur rencontre avec des forces
redoutables. Les deux armées se trouvèrent bientôt
en présence le signal fut donné et l'action s'engagea
sur toutes les lignes. La prompte colère du Seigneur
atteignit les guerriers grecs devenant lâches, ils pri-
rent la fuite et se retirèrent dans leur camp retranché.
L'ennemi, encouragé, les poursuivit et fit
un grand
carnage. On dit que t'armée grecque perdit dans cet
engagement plus de 50,000 hommes; ceux qui sur-
vécurent furent contraints de prendre la fuite et de
&e
retirer dans leur pays. Mahomet rentra
avec ses
troupes à Devïn.
Le prince des Ismaélites apprenant
que c'étaient
AcUj.')t.'mcM)c{~h:)hk )~);)H.-)'Ann.r.~tmq.~<urh)ro).-
U.iv df )'Arm~)i<' rn-s.
des nakharars arméniens qui avaient conduit
t'armée
grecque, commanda à Mahomet d'exécuter
nde projet. En conséquence, celui-ci son per-
ordonna à un
certain Kactime, vice-gouverneur de ~hushévan
') inviter chez lui les nakharars arméniens leur
cavalerie, sous prétexte do les enregistrer avec
et de leur
payer leur solde. Ils ajoutèrent foi à cette perfidie
s empressèrent de se rendre à l'invitation. A leur et
rivée, Usèrent partagés deux moitiés ar-
en et renfermés
l'une dans t-égtise de Nakhitshévan, l'autre
dans celle
Ou bourg de Khram, qui étaient
toutes deux surveil-
lées par des soldats. On tint conseil à
leur sujet pour
savoir comment il fallait les faire mourir; décida
l'unanimité de faire sortir les nobles deon a
et brn)er les
autres dans le sanctuaire aussitôt
on y mit le feu.
Alors les prisonniers, voyant condamnés
se à la mort
la plus affreuse et privés de tout
secours humain, s'a-
dressèrent à Dieu, protecteur de
tous, et invoquèrent
son secours ~n disant « Toi, qui es l'asile des aUti~és
!e secours de ceux qui
sont en péri) et qui donnes du
à
repos ceux qui sont chargés, viens à notre
à nous qui sommes aMigés et secours,
entourés d'affreux dan-
gers, et sauve-nous de cette mort douloureuse qui
nous est destinée; car, voici, la flamme ardente
s étend do plus en plus; elle
nous entoure et nous dé-
ici
vore sept fois plus que la fournaise de Babylone.
Mais toi, Seigneur, qui dans miséricorde
ta as envoyé
ton ange à Babylone au secours des trois jeunes
Hé-
breux, ne nous oublie
pas, car nnus sommes aussi tes
serviteurs, quoique par nos péchés
nous ayons sou-
vont lassé ta longue attente. Seigneur, dans colère,
ta
souviens-toi de ta clémence envers tes serviteurs,
voici que ton sanctuaire, le lieu où l'on car
8)ori6) ton
]Mm, est devenu notre tombe; c'ts) pourquo. en ren-
dant grâces à )ou uom saiut et redoutable, nous re-
mettons entre tes mains nos âmes, nos corps et notre
vie. » Ce fut en répétant, ton', d'une voix, cette )'e.
qucte adressée au Très-Haut, que les prisonnier
quittèrent ce monde. Quant aux nobles, ils fureut
jetés )i"s dans des cachots, ou on leur fit souffrir d'-s
tortures insupportables; on réclamait d'eux d'im-
illeiii-zes quantités
menses d'or et
qitiiitités (1'01- d'argent,
et d'i~i-g C)II, teur
leui~ promettant
1)1.ometlilllt
(!e tes mettre en ubertp. sains et saufs, des qu'its
au-
raient paye toute la somme exigée, et pour les per-
suader, on confirmait ces promesses par des serments.
Afin de se soustraire a ces barbares traitements et :<
la mort, la noblesse tivra aux ennemis de grosses
sommes qu'elle avait déposées dans des lieux sur', à
t'abri des déprédations et du brigandage. Cependant
les infidéies, après les avoir ainsi dépouiués de toute
leur fortune, dressèrent des potences pour les y faire
tous périr. Au nombre des nakharars voués à la mort
étaient Sembath, msd'Ashott,de ia maison de Basra-
touni Grégoire et Korun, de celle d'Ardzerouni; Ya-
raz-Shapouh et son frère, de celle d'Amatouni, et
beaucoup d'autres dont il m'est impo'sibie de citer tes
noms en détail; tous ces personnages eurent une fin
violente, et l'Arménie fut privée de ses nakharars.
Dès lors t'Arménie, sans soutien et sans défense,
fut livrée à ses ennemis comme un troupeau de brebis
au milieu des loups, exposée à toute sorte d'injustices
et de violences, en proie à des inquiétudes conti-
nuelles. Les habitants élevaient sans cesse leurs gé-
missements et leurs cris de douceur vers le ciel; mais
Sembath, le curopalate,se retira deFArménie, accom-
pagné des nakharars, ses clients, et demanda à l'em-
3
p''reu) d'Orient une \i))c pour ~'yctamir et dt~sprai-
ries pour ses troupeaux it reçut )a iUe de l'oit dans
le canton d'Kgucre, oit il passa six ans.
l.e mécontentement général produit en Arménie
par les cruautés de ~!ahomet parvint finalement à la
connaissance ()e\aud, souverain des Arabes, qui )e
rappeta sur-te-champ et le remplaça par un certain
Abdout-Axix, qui était sourd, mais rusé, versé dans
les sciences humaines, aimant les sentences et les
apotogues. Quand son pouvoir fut affermi, vou-
tant persuader les nakharars émigrés de rentrer
dans leurs pays, il pnbna un rescrit et leur donna
une charte, connrmee par serment, seton la coutume
arabe. Eux donc rassurés par cette promesse, pillè-
1 cnt la vifle, le trésor public et les cgtises, et. revin-
rent en Arménie, en quittant remperenr d'Orient.
~eiui-ci. indisne de cette inaratitude, appela le mé-
tropolitain et les autres archevêques, ordonna d'écrire
une (brmu)e d'excommunication contre ces scélérats
et do la lire chaque amce, le jour même oit )eur
'rime avait été commis, c'est-à-dire le jour de Pâques,
ce qui a continué jusqu'à nos jours. Cette excommu-
nication fut la cause de leur perte.
Abdout-Axix. avant consotidé son pouvoir
en Armé-
nie, s'occupa de rétablir partout la tranquillité il mit
fin à toutes les agressions dans l'intérieur du
pays; il
dompta l'odieuse insolence des enfants de t'Arabio
par
des réprimandessévères il s'occupa de reconstruire
De\ïn en iui donnant une dimension plus grande
en
Actupt'empnt, <i mes investi~tions sont "xMK. Potht p"ttt" \i)).'
rn M))~rt.ii. dans r~nc[.<; Cc.ktudc. Dans uptre tfxtc ce
~< ca
tm-mt.
r)f~<.
'rcrc <).. Haih. Khp. K~M. rtr. )) ),~). a~
.~r.cE~tt.r.)c<t( (brm(' Mns 'tout,- ~'K.;rc eu t~rp?,non) .in hmi-cm.
ma
Luxure) en longueur; i!\titek\~ des ftutihca-
tions formidables, i'cutoura d une enceinte
et creusa
'out autour un ~ércmph d'eau. "C'est par n)oi.
dtsait-ii, que Dcvïn fut ruinée pour la première fois.
et c'est moi qui devais la reconstruire. Et i! ajuu-
tatt que, pendant que )aYiHc était ussifs.eû parie-
Arabe: n'ayant alors que douxe ans, et portant
un
manteau rouse, il s'était introduit par nn conduit
d'eau dans)avit)e; qu'ensuite, monté
sur te- ron-
parts, il avait pousse de toute sa force des cris
en sa
langue, appelant ses compas.uous d'anucs, qui abrs
étaient montes avec impétuosité a i'assaut, et.
)net-
tant en fuite la garnison, s'étaient cuiparés de la vii)c
et t'avaient rasée. Par ce coup de main, !a victoire
s'était déctaréo pour les Arabes. On dit qn'i) racontait
'-ouvent lui-même cet épisode.
Le généra) Mchomet, qui ne pouvah
se tenir en
repos, tourna ses regards vers la Chine. !i demanda
une grande année au souverain des musulmans
lui promettant (te soumettre à son pouvoir le
mo-
narque du pays. Mahomet obtint tout ce qu'il dési-
rait. Lue armée formidable do 200,000 combattauts
fut mise sous son commandement il marcha, a
<-a
tête, de Damas vers i'Ohcnt. Apres avoir traversé
la Syrie, la Perse et le Khorassan, il
entra dans
les possessions chinoises et campa
sur la rive du
grand neuve nommé Bothis'. De ia, il envoya
une
dépêche à Fempereur de la Chine, ou il disait
Pourquoi t'obs)ines-h).)oi -eu), a refuser de

'M~~M~t~
te sou-

)')~u~Gj[,r.i.Lir,df'tun.'ju<)ux)nt)..<)KhcnMi'(-<n.;)hTrm
<M.incf!;utTu)hitt.in.))n.trm\awunKr-i):))'n\nsr-n.
!U"i'-(:.)tf~.n.;r')ihr..),t.t:i,ut.rM.n.)r.)jM),,<.
Mettre à la dominationde notre souvenu)), tandis que
toutes les nations sont saisies d'em'oi à cause de
nous?. En qui donc as-tu mis ta confiance, que tu ne
v euilles pas te soumettre à nous ? Crois-tu que nous
ressemblons aux filles au milieu desquelles tu te pa-
vanes ? Or, si tu ne veux pas te soumettre à notre
joug, sache que ton territoire sera réduit en désert.
et que je mettrai fin à ton royaume. Mais prends
garde de me répondre immédiatement,a L'empereur
(le la Chine, nommé Djen-Bacour, après avoir lu cette
lettre fit appeter devant lui toute sa garde, composée
de membres de sa famille, pour déubérer sur la ré-
ponse à donner. Après une délibération commune,
on lui envoya la réponse suivante « Es-tu p)us fort
que tous !es monarquesqui ont dominé sur le monde,
dès le commencement jusqu'aujourd'hui? !.e monar-
que babytomen, qui avait conquis l'univers, et ceux.
(le Macédoine et de Perse, pourquoi n'ont-ils pu sub-
juguer notre pays ? Sache donc que tu es ptus insolent
qu'un chien, toi, qui, entraîné par les chames de la
votupté. par ta passion pour mes charmantes et sédui-
santes filles, dont la renommée et la beauté te sont
connues, es venu mettre en danger ta personne et
celle de tes troupes, comme s'H n'y avait pas des
tombes pour vous à Damas. Sache donc que notre
pays n'a jamais été subjugué par aucun peuple, et
que je ne consentirai jamais à te l'abandonner sans
coup férir. Mais si tu demandes quelques présents, je
t'en ferai à la manière des princes, et tu rebrousseras
chemin en paix dans ton pays. »
Mahomet à la suite de cette communication de
Djen-Bacour, lui envoya dire « Donne-moi trente
mille filles, et je me retirerai en paix de ton pays.
Dans le cas contraire, je marcherai contre toi. Le mo-
narque accepta sa proposition et fit dire a Mahomet
d'atteudre dans son camp jusqu'à ce qu'il )éahsat sa
demande; il ordonna sur-le-champ son armée de
préparer de nombreuses voitures ornees de dais gar-
nis d'ctotTes de soie, et a la place des jeunes filles re-
clamées par le commandant de~ Arabes, d'v faire
monter l'élite de sa cavalerie parfaitement équipée
et armée.
Un convoi de voitures renfermant 40,000 cava-
liers (déguises en filles;, se mit donc en marche et
s'avança jusqu'au bord du fteuve, où i) s'aneta en pré-
sence des Arabes. Djen-Bacour, qui les suivait a quel-
que stades de distance avec une suite peu nombreuse,
envoya dire à Mahomet c J'ai fait assembler30,000
tilles choisies dans toute l'étendue de mon empire et
destinées à épouser t'éhte de tes gens; choisis donc
dans ton armée des gens de distinction en nombre
égal à celui de mes filles, passe de ce côté du neuve
et je les donnerai à qui le sort les destineta, car je
craindrais qu'il n'arrivât quelque conflit entre tes sol-
dats. Il envoya des barques pourtransportertes -Arahe-'
d'un bord à l'autre. Alors, t'étiie de leur armée passa
imprudemmentteueu veau nombre de 30,OOOhomme~.
A peine le débarquements'achevait-it que i'empereur
de la Chine donna le signal de l'attaque les guerriers
chinois, cachés jusqu'alors sous les dais, sortirent des
voitures, et les Arabes, assaUtis de tous les côtés, furent
presque tous massacrés. Pour empêcher leur retraite,
les Chinois eurent soin de couper tes cordes a t'aitte
desquelles les barques étaient attachées et '-c tenaient
d'une rive a l'autre; aussi personne ne pu)-it se '-a))-
ver, si re n'est Mahomet '-ni~i de !p)ctqm's-un" de M"<
compagnons d'armes qui, se jetant dans Je neuve, et.
~raco à t'énergie de leurs montures, parvinrent sur
le bord opposé. C'est ainsi que Mahomet, couvert de
honte, rentra dansson pays, n'osant dos tors reprendre
les armes contre la Chine.
Le prince Va)id mourut âpres avoir gouverné rem-
piro musulman pendant dix ans et huit mois. Aprc~
lui le trône fut occupe par Soliman (Sou)ciman), qui
mourut après un régne de deux ans et huit mois. La
seconde année do son règne il forma une armée nom-
breuse, qui, sous le commandement du général~!cs)im,
se dirigea vers les portes caspiennes. Cette armée
prit d'assaut Derbind, ville fortifiée, battit sa garnison
composéo de Huns', etl'en chassa. Ensuite on procéda
a raser les fortifications de cette ville, qui aurait
pu
être comp)étement démolie, si l'on n'avait pas trouvé
un btoc de pierre d'une grande dimension dans un des
fondements des murs, portant l'inscription suivante
"Marcianus, empereur autocrate, a construit cette
ville avec ses remparts et ses tours en y dépensant de
nombreux talents de son trésor; dans une époque
postérieure, les enfants d'Jsmaë) la démoliront et la
rebâtiront à leurs propres frais. » Cette inscription em-
pêcha les Arabes de détruire enticremeutces fortifi-
cations ensuite on mit à l'œuvre des
maçons et i'on
rebâtit tes partiesdétruites de)'enceinte.De)à Mestim
entreprit, avec les forces imposantes, une invasion
dans l'intérieur du pays; il franchit Djora, château
fort', livra au piuago le territoire des Huns et prit
po-

PfuptG iMhh.mt .1~)' rcxtrunmc i~r~-c.-t ,)u Caur.).u ~r.~


)..
h mn- c.~)')~n).n().? )~ vitic-tu~).~ ,).' ))r)~i.) .).'Thu'!i))p!!<!
t~ )\i!t:.)r.
\rm..)).), S.)).)ri. )'. \h.nn' on"n!.ii.- .i.. Ci~i. n..n )..jn
~ioudu\antiharLhou',Jt.'ur\iuecapUatt'.Lc~)).
bitants, et1ra\cs de cette in\a.~ion d'ennemis qui inoi)-
')aient)cnrpa\s.en donnèrent a)orsavis an Khaqu.u)
roi'dcsK))axirs.Cc)ui-cireuni)a)a))Ate)!.)co~~
d'armée très considérab)c, et tous ces so)dats robus~
et radiants, dont la renommée est connue de tout''
'nonde se mirent en route et prirent j)osi)ion dans!
vosmage de !'ar)néc arabe. Ptnsieur? jours s\'couh-
rent dans des escarntouchcs, sans qu'on tivrat une b;)-
taiue ransce, qu'ajournait et mume qu'évitait )e Kha
quan, qui attendait )'an-i\ue d'Atp-TharLhanqu'i!
avait appelé a son secours. L'anueo des Khaxirs, ()o)~
le chitrre s'augmentaitjourncHemont, conmpnçaain-
quiéter fortement Mesum', gênera) enchef arabe, qui
noit par être saisi d'épouvanté, et ne songea plus qu'à0",
trouver des moyens pour se sauver. Les préparatifs
nécessaires pour la retraite terminés,ordonna d'a)-
tumersur tous les pointsde son camp de grands feux.
près desquels il )aissa ses bagages, ses concubines,
ses
serviteurs et les servantes, avec beaucoup de gens de
basse condition; il se retira dans rintcrieur du Cau-
case, et en traversant tes forets il se fraya un chemin a
peine praticable, par ou i) parvint a échapper aux coup:.
de)'enuemi.So)iman'!nourutaun)0)n"ntoucc)tt!
expédition cutticu. Omar lui succéda df.ns la digtuk-
ducatifat; il régna deux ans et cinq mois.

hcr.)<!f).i[)n~'Ca!.j)t.'nn.)).'j'u;squ.'ctt~phc<tt.'nib('<i.[.
)mna!iunrus!('n)'af.KtHi~d'nih'nMnic)'tM)~id.t)~.
'VtUeformic-,d.u)<~)..)y.K:u'.)k.t~ha,'h.t, no.) !n.),ur..
ft')'').)<C-i~nonn:
~&'):")~cMitrc)npbc;).th<!jot)\'hxt.'jfu'c'hhd.Sj,UHa'j.:)i.<
s"!)V(')'.ljjip.'n!)f.'t!.s.\r.)h.
T 'S(\frr tr~· a lo 1,lw,. Il,' 'i il Il;!I1 p,il"l.l;1 :\1"11111. r- Ijl!~ :>.111" d"~lr'
CHAPITRE \'H.

t.E MGM; U'OXAK n, SA (,É.\ÉBO!-fTt;; LES CAPTtM AR;MS!E'SS


KE-
COCYREXTLECR HMRTK, S~ COBnESPO~DAXCE AVEC ).HOX EMPE-
nEt:KDEB)MtCE.

Omar se montra, dit-on, p)us humain et plus gé-


néreux. qu'aucun autre de sa nation tout entière;
aussitôt qu'il fut monté au trône, il publia
une am-
nistie et autorisa tous les captifs arméniens, hommes
et femmes, à retourner dans leur patrie. Leur capti-
vité remontait au temps où Mahomet avait fait brûter
l'aristocratie arménienne (dans les églises de Kakbit-
chevan et de Krame), et, devenant ainsi ma!tre de plu-
sieurs châteaux, avait emmené en captivité tous
ceux
qui s'y étaient réfugiés, hommes et femmes. Après
leur avoir rendu la Hberté, Omar !t mit tous
ses soins
a faire régner, dans toute l'étendue de son empire, le
calme et la sécurité. J) adressa à Léon',
empereur des
Grecs, un message dans lequel il lui faisait différen-
tes questions sur la religion chrétienne, et manifestait
~on désir d'en apprendre l'essence. En voici t'extrait
« Omar, au nom do Dieu, calife (les musulmans, à
Léon. empereur de Byzance. H m'est venu souvent le
de')' d'apprendre tes dogmes de votre religion ima-
ginaire et d'étudier à fond vos croyances. Cependant,
je n'ai pas pu arriver à réaliser mes intentions. Or,
dites-moi, en vérité, pourquoi Jésus dit-i) à
ses disci-

'f.ttm!l))!-aun'')1.T)if.rr!!pli-r,),.))~) 11
pies qu'ils ~untvenus an monde nus et retourneront M
lui de merne~ Pour quelle raison n'avez-vous pas voulu
accepter tout ce que Jésus dit de sa p. rsonne, et préfé-
rez-vous faire des recherches dans les livres des pro"
phètes et ('ans les psaumes avec l'intention d'y trouver
des témoignages pour constater l'incarnation de Jé-
sus. Ou peut, à cause dece)a,voussoupçonner d'avoir
douté d'avoir regardé comme insuffisant le témoi-
gnage que Jésus se rend à lui-même, pour n'ajouter
foi qu'à ce que les prophètes ont dit. Or Jésus était,
en vérité, plus digne do foi, se trouvant près de Dieu
et connaissant mieux sa personne que tes hommes
dont les écrits ont été d'ailleurs fatsiRes par des peu-
ples inconnus de vous. Comment pouvez-vous justi-
fier, du reste, tes Ecritures, et les suivre en ce qui re"
pond à vos intentions? Vous dites que le Code (la
Bible) fut plus d'une fois écrit par des enfants d'Is-
raël, qui le lisaient et qui le connaissaient, et autant
de fois perdu, de sorte qu'il n'en resta rien pendant
longtemps chez eux jusqu'à une époque bien posté-
rieure, où quelques hommes le recomposèrent par
leur génie. Vous dites qu'il fut continué de génération
en génération, de race en race, par des créatures
charneHes, vu leur condition d'enfants d'Adam, ou-
blieuses, sujettes à se tromper, agissant peut-être sous
l'inspiration de Satan et de ceux qui, par leurs actes
d'hostilité, lui ressemblent. Pourquoi ne trouve-t-on,
dans le Code mosaïque, aucune indication a propos
du paradis ou de l'enfer, ou de la résurrection et du
jugement? Ce sont les évangéfistes Matthieu, Marc,
Luc et Jean, qui en ont parlé selon tcur talent. ~'est-
il pas vrai que Jésu' en parlant dans t'Evangito do la
));on du Parartct ou Cousotutcm a 'n;nir. indiqu.n'il
ia mission de ))o)rcMa))omct?!'ourquc))e raison )c--
peuples chrétiens se sont-i)s âpre- la mort !)es disri-
ptcs de Jésus, partagés on soixante don/e races (cer-
tes ?Pou!quoiont-i)sf:)it de Jésus t'associé et )\d
du Dieu unique et t0!:tpuissant, en professant trois
Dicn: et en changeant arbitruiroucnt toutes )es )ois.
comme cette Je la circoncision eu baptomo, celle du
saoiiift' en cucuarihiio, ocuc du samedi en d'manchi;
Est~-i) pos:sib)e que Dieu ait habite dans la chair et
dans le sunR, et dans les entrailles souillées d'une
fenune ? Pourquoi adore/vous tes ossements des apù-
trps et des prophctcs, ainsi quo tes tabtoaux et la
croix, qui anciennement servait, selon la loi, d'in-
strument de supptice? Le prophète !saïe rend temu-
~nap:e en faveur de notre législateur comme étant
égal et semblable a Jésus, lorqu'il parie, dans sa vi-
sion, de deux cavaliers, montés, l'un sur lui âne,
t'autre sur un chameau; quant à vous, pourquoi ne
voulez-vous pas croire à ceta ? Faites-moi parvenir du~
cxpHrations sur tous ces points, afin que je puisse con-
naître vos opinions religieuses. TeHos étaient tes
questions, qu'avec beaucoup d'autres encore, Omar,
souverain des Arabes, adressait a l'empereur t.ëon,
qui, a son tour, se crut oMigé do lui répondre dans
ces termes <' Ftavien Léon, empereur, serviteur de
Jésus-Christ, notre vrai Dieu et le souverain de cc')\
(mi le connaissent, il Omar, chef des Sarraxins. Quellp
réponse exacte puis-je taira a tous les arguments que
tu avances contre moi? Dieu lui-même nous con-
mande d'enseigner avec douceur nos adversairespour
voir s'i) ne leur accordera pas le temps de. la ropen-
tance. Nos ~is'ivi)cs,dn reste, ne nous imposent
point le de\oit de frapper, par de-- parok's (turcs
comme des pierres. )C: qui <nau)testent)edesn de
s'instruire dnmer\eiuon\ mystère de )a mérite, ma)~
comme ta tettrene montrait pas même. dans son com-
mencement. ).)p)ns).)i)))o:)pp.)re))tedeve)))e:i)e')
nécessaire donc pas appeter juste ce qui ne )'es)pa-.
Tu dis. dans ta lettre.que noust'avons entretenu ptu-
d'une t'ois sur tes mystères di\ ins de notre rctiuicu chn'-
)icune,ptquftnn'asp:tsn't)s-.i.')C)wtu'))C))t'dt~
'np-,npppK'p:))'<f)]))n.)Kin.)h'c-)na)sct't)c))\:)thr-
mntions sont inexactes. En ct~t.ri~nuc ]'o))\:)i! n~))-
poussc)'a t'ontrctcni''de nos donnes, puisque )UH)~
Scim)e))t'p)~!aff)'c)))i-n)t''t))<'t)0))st)n)nn)M'dp))~))-
abstoni)'d'exposer nohcuniquoc) divine dortxue de-
vant tes ))ctcrodo\c's. de peur qu'cHc ne suit touDx't'
en ridien)r, sllrtollt dl"ilnt ('rn, qui sont reste". e)r:)))-
gers aux prédictions des prophètes et.)ux tonot~na-
ges des npôtrcs; cette mone restées! pratiquée par
nonsai'e~ard de tons)cs antres. Certes, nous t'a\o))--
eoit ptnsienrs fois, et nons t'écrirons da\anta~e s) ia
nécessite n'~us y enpa-re, ))!<)is )nujt))))s sur ie.s atlan'e~
mondaines et jamais sur tes atYaires divines, (cepen-
dant, la Parole divine nous apprend a répondre a tons
ceux quinous questionne))!, et anoustairedevantcen\
qui ne le font pas; quant a vous, ce n'est pas d'aujour-
d'hui que nous avous appris la substance de vos "?'-
nions (retigieuscs~; c'est Dieu qui nous a conunande
d'examiner tout et de retenir ce qui est bon. Or. non~
possédons des documents historiques, composes pa)
nos bienheureux prêtais qui ont ecu a )a mOue epo
que que Mahomet, votre k'istateur. et ces ecr)'~
nous dispense))) de. \ous importuner au sujet de
votre rétinien; mais pou) que tu ne croies pas q!n
nous avons ))ontc de professer uucren-:i<)f)S) mer-
veineuse, écoute, s'it te ptait, et si tu m'écoutM, tu
mangeras les bons produits de la terre, comme t'écrit
lsaïe.
!t est vraiment très difficile, ô homme, de réfutt'r
le mensonge le plus palpable lorsque l'adversaire ne
songe continuellement qu'à le soutenir avec opinià-
treté. Je vais t'expliquer cette thèse Supposons deux
hommes se tenant près du feu l'un d'eux reconnait
réellement cet élément pour du feu; l'autre, poussé
par un esprit de contradiction, dit C'est une source
d'eau. La mauvaise foi de celui-ci est évidente. lie
même, tu avances quo notre Seigneur a dit dans l'E-
vangile que « nous sommes venus nus dans ce monde
et que nous le quitterons tels. » Cependant nous ne
trouvons pas dans l'Evangile un pareil commande-
ment émané de notre Seigneur, bien qu'il nous con-
sente de méditer souvent sur la mort; au contraire
c'est Job le juste qui, après avoir été tenté par Satan
a dit « Je suis né nu et je mourrai te! le Seigneur
l'avait donné (des biens)~ le Seigneur l'a repris. Que
le nom du Seigneur soit béni. » Yoici, vous êtes ha-
bitués à éluder et à mutiler les témoignages des
saintes Ecrituresque vous n'avez pas lues, et que vous
ne lisez pas. Vous aimez à traGquer des choses de Dieu
et de la foi en dérobant, dans les saintes Ecritures.
quelque mot paraissant favorable à vos opinions et à
l'employer pour votre défense. Tout enorgueilli que tu
sois par ton despotisme, écoute cependant mes ré-
penses Tu as dit que nous avons trouvé dans les
psaumes de David et dans des livres de prophètes des
témoignages à propos de notre Seigneur; mais ce
n'est pas aujourd'hui que nous y avons fouillé et trouvé
de pareilles paroles du Saint-Esprit,qui )ps a pronon-
(t'<]):u)abo))c))Ht)t's))ro)))u'tt's;r'ustj):uct"< pa-
roles, aidées par la gracb (te Dieu, que te christia-
nisme, dès son origine, fut pioche, fondé, propagé, et
cru; par ces parotes, dis je, qu'il prospéra et qu'il
prospérera encore par la puissance du Dieu Créateur.
Tu écris que nous nous sommes contentés de ces pa-
roles, et que nous y avons ajouté foi sans faire attention
a ce que Jésus avait (fit de sa propre personne, le re-
gardant comme t~M/fM;): e< n!ce''<o/)i; il serait bien dési-
reux que tu eusses ajouté foi, selon ta propre parole
aux récits infaillibles et positifs de t'Evangite ptusqu'a
tout autre; quoiqu'i) n'existe aucune contradiction
entre le Nouveau et t'Ancien Testament, vu que Dieu,
source unique do bonté, ne pouvait produire a la fois
le bon et le mauvais, la vérité et le mensonse; or
Dieu, pour rendre plus facile au peuple juif l'accepta-
tion de sa Parole incarnée, avait mis dans la bouche
des prophètes des déclarations, des paraboles et des
prédictions très claires, afin que son peuple fut instruit
d'avance et préparé à recevoir Jésus-Christ, et à ne
pas s'opposer à lui, comme il lo fsit. C'est de la même
manière que le Seigneur, dans son Evangile, a rendu
témoignage de sa personne, et, une fois incarné, il a
cité. de la manière la plus expresse, tous les témoi-
gnages que les prophètes lui avaient rendus avant son
incarnation.
Je me propose, avec l'aide de la grâce de Dieu, de
te montrer tout ceci successivement dans ma présente
lettre, en attribuant les plus glorieuses de ces pré-
dictions à sa nature surhumaine, et les plus humbles
à sa nature humaine. Tu écris que Jésus méritait
notre confiance puisque, se trouvant près de Dieu, il
le connaissait mieux que tons ceux qui ont écrit de
lui, et dont tes t'oit-un) t'tutat'-itiesdt) reste pa) des
peuples que nous ne connaissons pus.
Héponso La vérité ne sait pas nier ce qui existe, et
auirmerco qui n'est pas; tandis que le mensonge est
capahlo de tout il ose nier, non-seulement te- êtres
isihtes, mais aussi )e Créateur tui-même en proférant
qu'il n'y a point de Dieu. Par conséquent, il n'est pas
étonnant que le mensonge nie )'cxistenco des saintes
Ecritures ou qu'il les accuse de fautes. Jésus était eu
vérité digne de conGance,mais non pas comme homme
simple et privé de la Parole de Dieu, mais comme
homme parfait et Dieu parfait; de même que ses com-
mandements, proférés par la bouche des prophètes,
méritent aussi notre confiance entière, non parce qu'ils
ont été prononcés par des hommes, mais parce que
c'était la Parole de Dieu elle-même qui les a dictés
avant son incarnation, et, comme c'était Elle seule qui
les inspirait dans l'Ancien et dans le Nouveau Testa-
ment, c'est pour cela qu'on n'y trouve aucune con-
tradiction. Quant à ce que tu aflirmes sur la falsifica-
tion de ces écrits, si c'est le chef do ta religion qui t'a
enseigné cela, il s'est oubhé; si c'est un autre, il n'en
a que menti davantage. Ecoute donc et rénécbis :'Le
chef de ta religion convient qu'il ne faut rien constater
sans témoins; il ajoute que le Code (de Moïse) or-
donne la même chose et en effet, le Code ordonne que
toute parole soit constatée par deux ou trois témoins.
Nous savons que ce fut Abraham qui reçut autrefois
la promesse de la mission du Christ, et à qui Dieu dit
« Toutes les nations de la terre seront bénies en ta
semence' x qu'tsaac, nourri de la même espérance,

'~nf'.c'\Xn.)s.
hc))itJan)L,etqm'ct')ui-n.tuUjom~da))s)f')))C)n('
but, Lcnitjuda en lui disant: "Le sceptre ne se de-
p.nth'a point de Juda, ni le tegistatem- (rentre ses
;'icd?, jusqu'à ('e(}"ieSi)o \iennc',6t a lui appar-
tiendra )'asse)nb)eo des peuples M I\ons savons que
Moïse, dans le même but, avait ordonne et desigm'
Josne. Rappelle-toi, David, Saiomon.fesdonxo pro-
phètes avec Samuct, Ktiaxar, Htisee, Ksaïe, Jercmic.
nanip),Ewchiei, Job le juste, Jcan-Bap)istc,n!s()t~
Zncharie ajoute a ceux-ia tes douze npôt) es p) )cs
soixante-dix di-ciptes du Seigneur, en tout cent et
onze personnes dans i'Ancien et le Nou\eau Testa-
mcnt.Tu tneprisesdonc tant de posonnagcs saints et
f'ht'ris()c Dieu, qui ont prcdiH'avenen]ent du Christ,
auxquels ton ~!ahomet jui-m~me avait rendu ce té-
moignage qu'ils étaient de saints serviteurs de Dieu,
afin que Mahomet paraisse plus digne de foi que Dieu
parlant par leur organe, et que la Parole de Dieu
manifestée en chair. Û! je te fais la question suivante.
reponds, je t'en conjure, si c'est le témoignage rendu
par cent et onze serviteurs de Dieu, parlant unanime-
ment d'un même Sauveur, qui est le plus digne de
foi, ou celui d'un dis-ident ou d'un hétérodoxe, qui
en mentant croyait dire la vérité? RappeHe-toi que
Mahomet, en parlant (Feux, les représente commode
saints et favoris ministres de Dieu, et qu'il vousohtige
a les regarder comme tels; quant à ce que Dieu a dit
par leur organe, il le rejette )ui-memo et empêche tes
autres de l'admettre.
Tu demaudes comment nous posons nous appuyer
sur le livre des Juifs, qui est t'Ancicn Testament, et
~i prétendsque nousnoyuns que ce livre fut ph~ieu~
'bis écrit et perdu, jusqu'à ce qu'après do longues
an-
nées quelques individus entreprirent do Je recompo-
ser à leur guise. Ainsi, soivant l'opinion que tu nous
p.es, cette couvre aurait été continuée de généra-
tion en génération, et
ceux qui )a faisaient étaient
exposés à toute sorte d'erreurs et aux séductions de
Satan et de tous ceux qui lui ressemblent
par leur
esprit haineux.
Réponse. Je suis fort étonné non-seulementde votre
incrédunté, mais encore de la manière dont
vous ex-
posez sans rougir vos idées, qui vous rendent ridi-
cules, et dont vous prétendez nous séduire
par nos
propres paroles.
C'est dans ce but que tu commences ta lettre
en ci-
tant une de nos opinions, prétendant en tirer tout
ce
qui suit, comme si c'était émané de
nous. Cependant
si tu crois à nos opinions il faut croire entièrement,
y
parce que personne ne peut s'appuyer sur un men-
songe, et c'est un mensonge que d'adopter la moitié
d'un témoignage et de rejeter l'autre; mais
comme tu
n'en es pas instruit, écoute et apprends quand
disons que ce sont les Hébreux qui nous
ont composé l'An-
cien Testament, nous ne voulons
pas dire qu'ils l'ont
produit par leur imagination, mais qu'ils font
com-
posé dans ]e sanctuaire, sur la foi des documents
authentiques des hommes saints et pieux de leur
na-
tion, et puisant dans les livres des Prophètes
eux-
mêmes. Le chiffre des êtres créés
par Dieu aux pre-
miers six jours monte à 22; de même l'Ancien Testa-
ment renferme 82 livres reçus par les Juifs aussi Lien
que par nous; leur alphabet est composé de 22 ca-
ractères. dont cinq peuvent être douMés, et cela
non
'-ansunes~nnica'.n'ninn'eUanh' Dieu)n"pnace!a
pat ses pn'pht'tes. pour que toutes !es\crite-fussent
constatées tes unes par tes a'))res; de ces'2~ titres.
~sontconnnssou-tenoindet.oioudeCode.etap-
p~)e-par te-brc)i\)')x~:)'.p.))'!csS\)it'!)-())'.)-
)ha~\ par nous ~~nifs. )i'.)cntcrnu))t)\'))''t'i~Ut'-
n)C))t~t' ).tco)))):)i-s.)))t'(* i'h'u.récit (te t.t
rrcatiotidutnonttcparjui.htttt'tt'n-~dadurcttcs
~i\initc-dcsp:))Cn-.r:~)i.)ncct'()))ct))t';)\('br.)));H)).
tionttû but était )c~)))i--t.c))f-)('~)c')))('))t-)c!atit-.)
:1

la jurisprudence et.)))\K'rijicc-)('~)(')m'uts(ptii)'s
éteignaient de--hahit))()t.'s du ))a-:anis)ne.j)our k's"
<j[ue)!e~i! professaient tant d'attachement. Les ti~ro
de Josne, des Ju~es, de ~n))); tes quatre uvres des
Roi&'et des. Paraiipomene~. contiennent tes tFU\res
)uirac)))enses()cDieu,('pe)ee"de temps ;).)ntre.a
généalogie exacte do )afa)ni)te. des.h)-tes, descen-
dantrcHnm.'ronent jusqu'auChris). Us racontent au~s)
t'histoircdcs rois d'!sraëi,on indiquent ceux d'entre
cu\ qui o~tcteaurcahtcsaDieu, et ceux qui ne t'ont
pas ftc; ainsi (p)e!a séparation du peuple des Juifs,
;)causcde)curspeches,endcn\)o\au)ues:cetnide
Judaetce!ui()'fsrac!,etennn(cm'captivi)e.).es
psaumes de David, (es)i\rcs.deSa!o)non, appetes par
les Juifs Koheteth'et Scinr-Ashirun~parnon~I~a-
iimons''c)San)atans'; ceux des donxe prophètes,

'MMh!b)'~Hf)nin~m<i.~)U')'e.hnf-t;'),mpir).').')'n!.L).in.
''L<s.)s.ipj~!kNtt")'l.tl.'n.(!).'f<V..t.
df(:h'),r.ii'.M~h.!r)i~.)'M".).'s <);(:h.l!.).'M-.jm.n..n.j
-l)t'nXf)~squ:tlt');'ltYr<Uo)~M')d~))H-'tt.t'~i.)\)~t')r'<"
.'a

d.'M.irtins.~L~tm~J.'t"<)Uh'.).a.nu).').
'A'o/f/(\'s'h'L..n~ji.).r.'nantn:t:n;ii~
T !Ïc<t 1^ ctnu h·pn~,`n ,lu l:;m!i·lu·· rl~·> ~:mli~luw:.
¡: L~ \1\'1'1' Ih~ Vro\rlJcs II-- :11\111°:11'1 .1pl'd, Cil ;n'c
~L"h'.Tct~)')0~)b,'A.j)..n!"n.t.fH,'n'C:)f.i[~M~.
Jb.OLfoI.l['(.
1 CHI 1 l'tll'' uir:cantlrplo'
4
d'tsaïo, de Jérémie, de Daniel et d'Ëxechmt, contien-
nent toutes les prophéties sur l'avénement du Christ.
Donc si quelqu'un d'entre les Juifs avait voulu falsi-
fier (l'Ancien Testament), )o nombre des livres aurait
dû subir quoique chaudement, les sacri)éges auraient
dù en supprimer queiques-uns, ou le réduire un un,
en deux, ou tout au p!:)s en trois livres, et retrancher
ainsi le restf, parce qu'il était beaucoup plus facile
de les anéantir do cette manière.
Je suppose, au reste, due tu n'ignores pas l'inimitié
qui existe entre nous Chrétiens et entre les Juifs. La
cause unique en est notre croyance en la divinité de
Jésus-Christ, que nous t?gardons comme le Christ et
ie Fils de Dieu annoncé par les prophètes; tandis que
les Juifs, tout en admettant l'avénement futur du
Christ, se sont. élevés contre l'indication des prophètes,
et n'ont pas voulu reconnaitre dans la personne de
Jésus ie?i)s de Dieu. Or, comment peut-on admettre
que ceux qui auraient falsifié des livres auraient con-
senti à v laisser intactes ou à y ajouter d'eux-mêmes
tant do témoignages indubitables, qui, malgré qu'on
leur fasse violence, ne peuvent être appuqués à au-
cune autre personne qu'au Fils de Dieu incarné.
Ecoute encore ma troisième réponse La captivité des
Juifs eut lieu longtemps avant Favénement du Christ
en chair; cependant comment se pourrait-il qu'alors,
c'est-à-dire à l'époque du Christ, le Temple, le Testa-
ment et le Sacerdoce aient continué à exister, comme
nous l'affirrne FEvangite, suivant lequel le Seigneur
lui-même avait subi la circoncision et les autres céré-
monies, très exactement comme tu le connrmes toi-
même, et tout cela, sans doute, dans le but do
prouvpr que c'était )ui-méme qui avait ordonné ces
tL'rcntoniesp.ut'urgctne des prophètes,et que loin de
lui être contraires elles lui étaient fort agréables, et
qu'ettes servaient de solides témoignages a son dessein
et à sa mission? Les Juifs possédaient-ils un autre
Testament que les livres des prophètes, qui, après
avoir traverse la double captivité d'Israël et de Juda,
continuèrent a exister jusqu'au temps de notre Sau-
veur, et desque!s, en prêchant aux Juifs endurcis, il
tirait la plupart de ses témoignages, comme nous le
fait voir sou H\augHe? Le peuple des Juifs fut em-
mené en captivité par ~abuchodonosor. Cependant )a
protection divine ne t'abandonna pas, et no permit
pas qu'il Mt dispersé, comme nous le vovons de nos
jours; Dieu t'établi'. tout entier dans le pays qu'il avait
détermine. Non-seutement ce peuple portait avec lui
le Testament, mais il était accompagné encore par
quelques-uns des prophètes. Ainsi, Ezéchiet dit de
tui-méme qu'it s'est trouvé sur les bords du fleuve
Kébar au milieu des captifs; ainsi les bienheureux
Ananiens ont été jetés à Babylone dans la fournaise;
ainsi Daniet,t'éminent, commença à Babylone sa car-
rière de prophète; c est là qu'il fut jeté dans la fosse
aux lions; c'est aussi là que tous les événements de
l'histoire d'Esther ont eu lieu. Pour te convaincre que
les captifs portaient avec eux leTestament,je t'invite à
porter ton attention sur ce que le Saint-Esprit dit par
l'organe du Prophète dans les Psaumes, relativement
a l'esclavage des Juifs. Cet esclavage n'était pas en-
core arrivé; cependant il t'y annonce d'une manière
infaillibledans le psaume CXXXVt en disant « I~ous
Y

Le tfxte arménien le portait ainsi, mais la version française tfdtq'.M


le psaume CX.XXVU.
nous sommes a~is:u)p)t;~des ueu\us de r!a')\)one, et
nous avons pieuré; non'- sou~euant de Sion, uou~
avons pendu nos harpes aux sautes, quand ceux qui
nous avaient emmenée prisonniers nous ont demande
de chanter des cantiques et de tes réjouir parie son
de nos harpe-- que nous avions pendues, en nous di-
sant Chantc'nous quelque chose des cantiques de
Siou. »
Tu prétends que le Testament tut composé par le
génie humain, et je sais que tu attaques )a seconde
édition qu'Hsdras composa. Cet homme. cependant.
possédait la grâce du Saiut-Esprit, et tout ce qu'il a
composé porte un cachet d'infai))ibi)ité, ce qui est
prouve par le fait que, quand tout le peuple, dé)iv)éé
de la captivité, revint a Jérusatem en portant avec lui
le Testament, on vit alors rœuvre miracutcuse de
Dieu, lorsqu'on le compara avec ('édition d'Hsdras, et
qu'on trouva cette édition comptctefBent conforme ;')
la première.
Tu as dit que les écrivains du Testament, en icu)
qua)ite d'hommes, étaient exposés à manquer de mé-
moire je conviens que tout homme est toujours et en
tout faible, imparfait et ouMieux. Cependant Dieu,
qui estéterne!, dont la puissance est grande et la sa-
gesse sans bornes, parlait aux hommes par la voix
des prophètes, ses ministres. Lui, qui est exempt
d'oubli et de conjectures, c'est Lui qui parlait dans les
prophètes, sans avoir besoin de la sagesse humaine.
Mais toi, ton Mahomet, ne le regardes-tu point comme
un hon.mocependant, appuyé d'une simple parole
de Mahomet, tu dédaignes les témoignages si nom-
breux des saints de Dieu? Tu dis encore que Satan se
<ruu\e pré- dcM--ur\itcU)~de Dieu: quant a Dieu lui-
même, itue~'app'.ochc point d'eux, et te-ensra~on'
nabtes savent bien qu'il s'approche ptntot d'une per-
~nnedcponrvHC complètement du tonoisnago des
'-aintes Ecritures que de tant de gens saints et recom-
ma))da))!cs. Pont'ce qui concerne les saintes Ecritu-
res, cela
En disant qu'on ne peut pas trouver dans if Code
mosaïque des traces dn paradis, de t'enfer, de la rt'-
snrrection et du jugement, tu ne veux pas compren-
dre que Dieu instruisait ['humanité a mesure que &on
inietugencc se développait. Dieu ne "'est pas entre-
tenu avec tes hommes une seule fois, ni par un sent
prophète, comme tu le prétende, en supposant que
tout ce qui était nécessaire Dieu t'institua par le mi-
nistère de Moïse. Point du tout. Ce qu'i) ordonna a
~oe, it ne l'ordonna point à ceux qui vécurent anté-
rieurement a lui; tout ce qu'il ordonna à Abraham, il
ne ('ordonna pas il ~oe; tout ce qu'il ordonna à Moï&e,
il ne l'ordonna pa~ a Abraham tout ce qu'il ordonna
a Josué, il ne l'ordonna pas à Moïse; et ce qn'ii or-
donna à Samuel, a David et à d'autres prophète',y
dans chaque époque, il no t'ordonna pas a Josuc, et
ainsi de suite, puisque, comme nous l'avons dit pré-
cédemment, Dieu a voulu se revoter ainsi peu a peu
aux hommes au\qucts il ctait in)po&-ihk; de pcrccvou
et do ~'approprier d'uu seut coup cette mcrvciHeu-c
connai~ancc. Or, '-tDtea de\i.itocdonuct tout par un
?cu) prophète, pourquoi alors eu cn\o\a't-d d'autte-,
ou s'H da\iut pGDucttrc que tout. fut (.dsiuu, couuuc tu
le pté'end", pourquoi tdor'; rordonnait-it? La rt'\c!a
tion faite par Dieu a MoY-e u'c'ait qu'uuc '-ortc du pn;-
p.u'ation pour Fiu~tructiot) dc~ hou~nc-, et uou pm- uu
cn''fi;j:ncuicn) coiupic' t"u'c)"i-. i'~u t.u: )ncu(i"u
de la résurrection, du jugement et de l'enfer. A
pro-
pos do la .-ésurrection, Dieu y dit « Regardex, main-
tenant, c'est moi-même, et il n'y u point de Dieu avr.c
moi je fais mourir, je fais vivre, je blesso
et je gué-
ris, et il n'y a personne qni puisse délivrer de
ma
main » A propos du jugement, il dit <c J'aiguise la
lame de mon épée, et si ma maiu saisit Je juge-
ment, je ferai tourner la vengeance sur mes adver-
saires, et je le rendrai a ceux qui me haïssent
,)
A propos do l'enfer '< Le feu ennammc, dit-il, do
ma colère, les bru)era jusqu'aux enfers intérieurs'. )'
Ces doctrines ont reçu plus do déveioppement
et
d'éclaircissement dans la suite par d'autre-,
pro-
phètes.
Nous reconnaissons Matthieu, Marc, Luc et Jean
pour les auteurs de t'Evangite, et pourtant je sais que
cette vérité, reconnue par nous, chrétiens, te blesse,
et que tu cherches à te trouver des complices de ton
mensonge; bref, tu soutiens que nous le disons écrit parr
Dieu et descendu des cieux,comme tu le prétends
pour
ton quoique nous sachions que c'est Omar,
Forkan
Abou-Tbourab et Sa)man" le Persan, qui l'ont
com-

'Dcutcr.XXXtf.39.
')dpm,XXXtt,4i.
'~r.XVH,t.
6.
Forkar), ou A) Forkan. rst un des diucrent. noms qn on d"nue
r.ticment ~n Korxn cc mot, dcriv. fru'
'tu mot arabe ~)r~a, <i"nif)c ')ivisr.
ou distin~uf-r, et lioran Y)cnt du ~rhe/.n«M, tire
Ac: /)rrM .tar/'M de /'0<ti'. <M;.
p.
f~H M/f,.a)«-.
L'.mtcnr principa) du Kor.in rst ~).ihom' prophète )~i<)at~ur
AIu,u)mans; cfpptKj.Mt et des
fut .~u-Mkcr, n)) Mf~irc qui fit Pure t.
comptH; cuUpction .T. d~c., pass~s, .'crit-.
et sur des p..aux, et il en cou~ la ~rdc M.,fs.i,sur des fcuiucs de pajmicr
nUp ,p0m.u et veuve du
frophetc. Othn). )).) autre cahfe, Yov.lut <)')'i)
eust.ut .).' "r.iu.)~~ din'
reuccs dans je. copies de Kor.n), prdo'tn.a d.~ fluc plusieurs rxp~phtrrs
(le cc!ie d Abnu.!).cr
scus jn'spcrtion de X~d-).;),n-Thabct, d'A),d Aiiah-
M~k7.onm:te'P')n~f';)n/~t'~)t~. /t/rM,«,)
~<omn-, do &~d-Kbn-.U-\s, et d'Abd'AbraJnnau-Ebn-~i.Har.-t))
~om
).:
pose cependant, ou a répandu le bruit chez \0))-;
que Dieu l'avait fait descendre des deux. Reconnais
Jonc en cela la franchise des chrétiens, et quand no'~
la professons, connnent oses-tu inventer des caton)-
nies en prétendant qu'i) a été introduit depuis dan~
FEvangiie des ajtérations, soit par nous, soi! p. d'au-
tres ? Qu'est-ce qui pouvait nous empêcher d'en re-
trancher les noms des evnngehstes, ainsi que d'y ajou-
ter que c'est Dieu seul qui )'a fait descendre des cieux.
Fais encore attention a ceci, que Dieu n'a pas \ou)u
instruire Je genre humain, ni par son apparition spiri-
tuelle, ni par la mission de ses fnges; il a choisi enlre
eux les prophètes qu'ii leur envoya c'est pour cela
que le Seigneur, après avoir terminé tout ce qu'il
avait décide antérieurement et annoncé par ['organe
des prophètes avant son incan'ation, sachant que l'hu-
manité avait besoin de l'assistance de Dieu, promit
de lui envoyer le Saint-Esprit sous le nom de Paraclet
~consofateur), pour la consoler de la détresse et do la
douleur qu'e))o ressentait à cause du départ de son
Seigneur et Maitre je répète encore que c'était pour
cette cause seulement que J'~sus appela le Saint-E.-prit
du nom de Paraclet car il devait consoler ses disci-
ples de son départ et leur rappeler tout ce qu'il avait
dit, tout ce qu'il avait fait devant leurs yeux, toutes
choses qu'ils étaient appelés u propager dans tout l'u-
nivers par leurs écrits or, ~r(!c/f< signifie C(MMo/a-
leur, tandis que j\!a))omet veut dire <' ('t<c/fa)'/«;c ou
rendre f/r~cM, » ce qui n'a aucun rapport avec le mot
Paraclet.

'M.i)mn)~'f!;Mnh.(n)m('.1'u~ntd'L-j:~<'r.)')g!)t<i'
rmn~t~ ~In ~rri(^5.
Ce blasphème est eu eue) impardounaittt-.tuinme
to dit te Seigneuf iui-mume dans i'Evansite,
que )e
btasphème contre )'Esp)it ne leur sera point
par-
donné'. Y a-t-it un b)aspt)è)))o plus atTrcux celui
que
qui consiste a remplacer le Saint-Ksprit
par un indi-
vidu ignorant complétement tes saintes Ecritures)
Pour comprendre que te Seigneur parlait dans
ce pas-
sage du Saint .Esprit, fais attention a ce qu'il y dit
« Le Consolateur, le Saint-Esprit, que le Père enverra
en mon nom, vous enseignera toutes choses, et il vous
rappcttet-a te sou\cnir de toutes les choses que je
vous
ai dites' Peu après, il ajoute « que le P';re
en-
verra en mon nom; » tandis que ton Mahomet n'est
pas venu au nom de notre Seigneur, mais en son
propre nom. Jésus a promis ic c< Saint-Esprit aux.
saints, c'est-à-dire à ses disciples, et non
pas aux
hommes en générât, et tu sais bien que les disciples
n'ont pu voir ton Mahomet. J'avais dit ci-devant,
que
notre Créateurrépandaitsuccessivement et peu à peu la
lumière de sa connaissance par ses prophètes;
cepen-
dant il n'a pas achevé même par eux toute la justice
éternette à venir. Par le ministère du prophète Danie),
Dieu nous indique trois périodes pour
que le monde
arrive à une connaissance très positive de Dieu. Il
sort d'abord des ténèbres de l'idolâtrie, et il arrive à
un certain degré de connaissanceparla Loi, de là à ta lu-
mière plus éclatante de t'Ëvangite du Christ, enfin
et
de t'Ëvangite il la lumière perpétuelle du monde à
venir. Aucun dos prophètes n'a annoncé monde
au une
quatrième période, soit pour la doctrine, soit
pour les

MMUucu XU.}).
~~anX\'),S6.
promesses; au contraire. nonssonnncs p)t'\t'))us -.un
vent par notre Sauveur de n'admettre aucun aut)-~
prophète ni aucun apôtre apn-s)a mort de ses dis.
ciptes.
Tu prétends, en outre, qu'à?) esta mort des dis-
f'tptcs (tu Seigneur nous avons été divises en soixantc-
douxe parties; ce n'est pas vrai, et tu ne penses pas
a te consoler a l'aide d'un mensonge. Je vais expli-
quer cela Au dire 'tes tiens, il y a cent ans a peine.
un peu ptus ou un peu moins, que votre rehgion a
paru au sein d'une sente nation parlant une seule
langue; cependant cette religion, si jeune encore et
professée par une seule nation', présente déjà des
schismes très nombreux dout nous ne rapporterons ici
que quelques uns qui sont parvenus à notre connais-
sance, les voici la secte de Qouax celle des Djob-
bâiens' ou de Sabar, de Thourab\ des Kadariens-

'~)n~jrar.titqnf,)mc~h'cn'const.inc'.)')np.curf)~c~trompc.
)MM)ue cHt; .(toq~c )i'hnntme ;t.))t ).rt.f~sc,uo)r.' )~ A)~)!('<~ )):u' ).
P.~in<,).irt.'3H~p!~))f,[.ir!fsS\C;}Sctp3r<)a~!r.'s~i.i.i.ncorc.
qu~e~t.Mwnt)).\ii,h3'n)nMd,-)h~H.tk.ttUjbuii.'nt<)Mh'ut.' 1~·
t'nccnuf)f~jM!,(.t.av;uf'Htun.Ht!onc))ù!)c'Mnc.itHnt)'tMc<].
<);]ancn.
s Sceta~m-5 trAhou-Ah-Mahotn.F.br.-Abti-Ar.-V~hh~h,
Mn'non)!nu A~
Djobbai;i) soutenait. ~t~DtfKr(.NKn~<!ff.,)j~M<.Kff,t.m,.mh,~
par ta qu'aftirm.r que I))~u e;-t f~nnai~mt, c.- n'nt pas lui ~nn~r
!H.
attnbut,t'')qn.'hconna'S!.an('<ni)u)a*runctat.qmreu~c~h-.cnr
c';)t< connaissance n~&'&ai~ Il SQu)?n:ut ~u" h ).arnh d* Ut.'u ~i,t
cr~e.' !H ~Kt/pc;o~ r.tmntc sur un.' taL!f c<n, rtc. par r<' n~p! pu dan< )<
m~u(.iredcran~(;a~r)d,oudar.sccHcdcMa)Knu.'t:t;'A.f'/f,f.t-.
~[)?! McrCtt/t/'Orx-y.MS,. e.
~Xom trcscumm'mdans !nc'n.).')nu!-u!iuan. r.p.'nj-u;) j.' n'a) nas
pntrc(n.'rf]n~)'autenrd'n~f.~ct.;qndc(.n.]u')epc.ruit.
'')<M)aneui;,)'arce~u')km'to~bf~i't)u/f/rr'<<K~"r)).?u.

).t.
rMdohcn! point être .n'rtt)u~<~t)Li).nMbarhn[))n)'.qin.tn!i~.n!
hbr.<;t~u'.p('nt.'n);on~qufnrf')r.')n,!))..n)w;nq~'nt.ttliuïj'
HKHhn.na.'itd"nnu!))(.)\oitdi,:ir'.u'u'.i-;jr
'f«'f</),~t,j~tf/o.p.
desMorgiens', Je V~set', des Djàhediens', qui
nient cgatement l'existence de Dieu et la résurrec-
lion avec ton prétendu Prophète, et des Harures'.
Lne partie de ces sectaires est assez paisible; mais le.,

Les Morgiens,appelés dans notre texte Mourdjs, qui dériventà ce


que
t'en dit des Djàbbariens. Ils enseignent que le jugement de tout vrat
croyant qui a été coupabte d u!) grand pèche sera renvoyé jusqu'à la ré-
surrection c'est pour cela qu'ils ne jugent point dans ce monde et n: pro-
noncent sur lui aucune sentence, soit d'absolution, soit ne condammuo.i.
tts soutiennent aussi que la f~f'd&e'te ne court point risque d être
punie si on a ta foi, et, d'un antre cote, que t'abcissanc;* avec t mndetité
ne sert de non ipn,tf;~(.)) /!)<<') t~re. ~< Hues saer~ de r0< tt-M<. p. M?).
ass<-t-ben-Ath,ouYaset-Ebn-Ata,suivant M. G. Sale, cétebre docteur
de )'tstannsme, qui, s'ekvant contre Hanba), autre docteur distingué,
pendant te re,;ne de Ua;noun, fit adopter dans les écoles publiques son
opinion sur le Koran, en disant qu'il participe de la nature humaine, qu'il
est créé et périssante. (/.M 7fmKmM t7/M~'et de /'0f;<<~ t. p. SU.) Le~
sectateurs de Yase)-Ebn-At<isoutenaient que des grands pécheurs se trou-
vent dans un état mitoyen, e'est-a-dire qa'ii<- n'étaient ni infidèles ni
croyants, et ils sont connus sous le nom de MotMautes. (PeMtAeoK M<e-
raire. /~< /.tt)'p~ sacrés de <'0n<'t~ p. 5~7.!
3 La secte des Djahedhiens
ou sectateurs d'Amrou-Ebn-Barh,surnommé
At-Djahedh,grand docteur des 5)otazahtcs, et fort adnnre pour reie~ance
doses compositions. Il difKrait de ses frères en ce qui) croyait que les
damnes ne seraient pas tourmentès dans l'enfer pendant toute éternité,
mais Strient changes en feu, et que le feu les attirerait de tui-meme sans
qu'il fût nec:-ss]Lire qu'its attassent dans le feu. Ils enseignent aussi qu:
tout homme qui croirait <~ue Dieu était on Seigneur et que Mahomet
etajt t'apotre de Dieu, serait mis au rang des hdetes, sans être tenu a quoi
que ce soit de plus. (Pa'nt) littéraire. Les ~!trM «terfï de /'0'i?!<
p.M8.)
Sous te nom de Harures je n'ai pu trouver auc'.ne secte faneuse aux
premières époques de t tstamisme,et je pense qu'au lieu de !iarm'es Il faut
lire Khorrem 'rtaber-at Horremi) qui, en t'an 20t de t hégire,et par consé-
quent au temps de Léon t tsauri-'n ou un peu après, se donna le titre de
Prophète et établit une rcu;!ion extravagante. A la tête de ses prosétvtesil
fit la guerre pendant vingt ans contre les califes, et il défit souvent tes
troupes d'At Mamun; défait enfin dans une bataille, il s'échappa sur le
territoiregrec, et, fait prisonnier par Sahel, officier arménien,il fut remit
entre les mains du calife At-Motazem, qni le fit mourir d'une manière
ignominieuse. Outre Khorrem on trouve chez les Mahométans, dans un
temps antérieur, une autre secte sous le nom de Hatùtiens, qui croyaient
que la nature divine pouvait être unie avec la nature humaine dans nne
méme personne; car i!s convenaient que Dieu pourrait paraitre sous une
forme humaine, commea paru t'au~e Gabriel et pour connrmer leur opi-
r'ion.its atténuent la parole deMahome'.quivit son )).Sfiy)M'KrjoK;!tHe
'f! &c//e /orm< et à t'exempte de Mo~se, parlait à Dieu /af' n ~r.
~'o'~Aeo.') /er~t'e. y.<'< 7. .~cre'y ~e /fc~. p. 532 et ~3~
autres sont tellement ani'nes contre vuns qu'its ne
vous qualifient que d'inndetes et d'ennemis; qu'ils
préfèrent a toute autre justice l'assassinat commis sur
vos personnes, et regardent la mort reçue de vo-;
mains pour la première des œuvres méritoires; de
pareils actes se font habituellement parmi vous. Quant
a toi, en exterminantceux qui diffèrent un peu dete:-
opinions, tu ne penses nullement commettre un crime
devant Dieu; or, si de pareils actes se passent chez
vous, qui ne formez qu'un seu) peuple partant une
seule langue et ayant à votre tête une se'ue per-
sonne, qui est en même temps le chef, le souverain, le
pontife et )e bourreau, serait-i! donnant, si la foi chré-
tienne était une invention quelconque de la sagesse
humaine, qu'elle devint pire que la votre? Cependant
voilà environ 800 ans que Jésus-Christ a paru, et que
son Evangile a été propagé d'un bout de Funivers a
l'autre parmi tous les peuples et toutes les langues,
depuis les pays civilisés de la Grèce et de Rome jus-
qu'aux pays tointains des Barbares et s'il se trouve
"entre les Chrétiens) quelque divergence, la cause eu
est dans la différence des tangues; j'ai dit quelque
<t'M'~fnM, et jamais une hestilité acharnée comme
celle que l'on voit enracinée parmi vous. Il paraît que
sous ce nombre de soixante-douze tu entends tous les
votuptueux, les impurs, les immondes et !cs impies
qui se conduisent comme des païens, et au nombre
desquels tu nous renfermes nous-mêmes; mais ce sont
des gens qui déguisent sons le très saint nom du
Christ leurs abominations en se donnant pour tles
Chrétiens, et dont la foi n'est qu'un btasphcme et. te
baptême une souillure; et iorsqu'Hs manifestent leur
intention d'abandonner leur détestable \ie, la -<ain!e
Kgtisc ne tes n'rott d.));ou't'in
qu'en teur admi-
nistrant te baptone connue aux au'-res païens, et il y
adejatongtcmpsqnoUieutesat'.ntdisparaitrecofn-
ptetonen), de sorte qu'on ne tes voit plus. Quant.)il
nous, nous sommes habitues .') designer les chrétiens
comme tonnant soi\ante-di\ races, qui tontes ont reçu
le saint bajtteme; gage de la \iecteruet)e: et.it
-'agite dans teur sein quelque <}uestion de peu d'im-
portance, s~tk-ia~cuient parmi cen\ qui \i\c])t loin de
nous et qui partent une )nns;uc autre que in nôtre.
'-urtout qui sont tombes sous votre tyrannie, i)- n'en
sont pas inoins chrétiens et n'ont, pas besoin d'être re-
baptises. Au reste, i) n'est pas étonnant que les chré-
tiens changera et e)oignés n'aient pu acquérir une
connaissance p!ns approfondie des traditions de la
Yt'rito, comme ils devraient ('avoi). Cependant, les
saintes Ecritures sont les mëtnes, conservées intactes
dans chaque tangue t'Hvangitc est le même, sans au-
cune variation; je laisse doue de cote tes diverses
tangues dans tcsquetics la mervp'"ense et saiutairc
religion chrétienne acte rcpandue;j'en indique'eu-
ten)ent quetques-uncs ]" notre tangue grecque,
2° la tatinc, 3° celle des Badatiens', 4°'. ~i'' cette des
Syriens, ()° cette desËtinopiens, 7° celle des Indiens,
8'* cc!)e des Sarraxins qui est la vôtre, H° celle des
Persans, )0° celle des Artncniens, )t° celte des Ccor-
gicns, et t2° celle des Albanais. Supposons donc que
suivant ton dire un ou deux de ces peuples ait intto-

H p.tr.tit qus cctt'* ).in:!h' t't.~t "r) n-J't' A <tt.' ~fqn~ sur t'~ c'').
orb'nt.i!c-'k).nn.'rXL'ir."t.i;.j~'t~)~tt.[!~f.TLmHk'or~icj)~.Ac:H.')
d. la
('ri.'n(:l!r$~uir.··~tFt :lj'i':l:'t?lnit Ia f:uOJlle ~ol'~¡('nn. Aetu..1
tr.,·r ;'t
t''mc))t.f)!t)nn)'C/tr~'p'y~o~f/}..
!C'S-)))9.hi;ip)'oth.
~eU,p.5.j
'L.tq!rtmc)t[C~H~n'm~K)')-'hn-)Mlrn~)n.]-r.'ii'
('h:1ld'I!5- r.1I ~Ir: ('nl'l',?
dnitdt'st.hau~ttK'ut~-dau'-tr:-)('.)< de ~aian~nt*.
comment peut-un supposer que ces chau~cmcutb se
retrouvent aussi dans )es)ivrcs()cs antres peup!es )u)-
i)itan), comme tu te sais, très loin de nous, et différant
de nous parieur tangue )M)'ticu)iere et partcurshabi-
tudcs. Quaut;)\ous. vous avcxdé~adonue des cxeut-
p!s de ces f.dsifications,et on connait entre antres un
nojnméliadjatij. nommé par \ouN-;ou\crncuren
t'erse. qui titiamasser tous vos anciens )i\resqu'i)
remptaca par d'autres )i\res composés pa!)ni-)m'')))e.
--uivant ;-0)) ~Ot'tt, pt qu'it propagea partm)) (),)ns \o)rc
nation, parce qu'it était beaucoup p)usfaci)cd'cntrc-
prendreoncpareiitc œuvre au ~cm d'un scutpcupto
partant une seule Janine. De cette tfcstrnction
chappa cependant un petit nofnbrc de'-DUMa~cs d'A-
s\
I)0))-Tbourab, car Hadjahj ne put les faire di~paraitru
conptetetnent.
Qnantanous,ce!anous était i)npo:-sib)e; d'abord,
parce que Dieu nous a défendu expressefncnt de son-
&er jamais à une entreprise si audacieuse; ensuite.
parce que si mcme quelqu'un osait asir contre la de-
fense de Dieu, ittui aurait été impossibie de faire ra-
masscr tous tes livres répandus dans tan' de tangues
différentes, de se procurer et de réunir des interprètes
habites, ensuite de faire examiner les livres par ces
interprètes, pour y ajoute) ou retranctter a son gré.
Au reste, tu n'ignores pas non plus, puisque lu en
fais mention, qu'il existe parmi ies chrétiens une sorte
d'inimitié, quoique a propos de questions peu impor-
tantes, mais qui pourraient égatcment inspirer a
chaque nation le désir de faire introduire des change-
ments dans des !i\res de sa )ansue, suivant ses upi-
uions. (~pendant, ceianapa.eu ueuoipafmi ceux
qui se trouvent loin de nous, ni parmi ceux qui habi.
tent dans notre voisinage. Cesse donc do multiplier
ces impostures, do peur que tu no rendes inutile (o peu
de vérité que tu avances.
Une chose qui m'étonne, du reste, excessivement,
c'est qu'après avoir manifesté tant de dédain à l'égard
de l'Evangile de notre Seigneur et des livres do pro-
phètes, les regardant comme falsifiés et recomposes
par des hommes suivant teu'-s idées, tu ne cesses ce-
pendant, pour appuyer tes opinions inconstantes, d'y
puiser des citations que tu tords et que tu modiues à
ton gré. Toutes les fois, par exemple, que tu y ren-
contres le mot Père, tu le rempiaces par celui de Sei-
~WM)'; et quelquefois de jO;eM. Si c'est dans t'intérét
de la vérité que tu y fais des recherches, il te faut,
avant de les citer, respecter les Ecritures, ou si tu les
dédaignes comme corrompues, il ne te convient pas
d'en faire des citations. Tu es oMigé de les citer telles
que tu les trouves dans les livres, sans les modifier à
ta manière.
Il est en effet très difficile aux serviteurs de Dieu,
qui suntsuuutis à ses ordres, devoir quelque relation
avec vous; les païens, en entendant tes noms des pro-
phètes ou des apôtres, se mettent à rire; vous autres,
quoique vous ne méprisiez pas leur noms, vous tour-
nez en ridicule leurs paroles. Cependant, pouvons-
nous nous dispenser do vous citer les passages sui-
vants, adressés à Moïse « Je suis l'Eternel.teDieu
d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob'. «
« Faisons l'homme à notre image, seton notre res-
semManco~. » « Venez donc, descendons et confon-

'Exode Ht,it.
'Gmëse!,M.
dons (a tcut!anga~c'Encore: "L'~tcrofttit ptt'u-
\oir des cieux,sur Sodome et sur t'omorrhe,du soufre
ftdufeudû)apartde)'Eternci~.Hjo)estiredes
livres do Moïse que vous n'avez pas lus, ni toi ni
ton )égis)ateur. Quoi! crois-tu que c'est aux anacs.
qui n'osent pas le renarder, que t'Eté) net ndres&e les
puretés ci-dessus mentionnées? ~ons ne nous permet-
tons pas de pcuscr. comme tu to fais si souvent, que
de pareils passages da la sainte Ecriture soient vides
e! futites. A qui donc convcnait-i) que Dieu adressai
ces paroles, si ce n'est a sa Parole, ima~c de sa sub-
stance et rayon (te lumière de sa gloire, et au Saint-
Esprit qui sanctifie et éclaire tout; et pourtant nous
sommes accusés par vous de t-econnaitre trois dieux?
Le soleil est-il différent des rayons qui en dérivent?
Oui, sans doute. Cependant, retranche ces rayons, ce
n'est plusle sc'ei); et si quelqu'un disait que les rayons
naissent directementdu soleil, de lui seul, sans le con-
cours d'aucune puissance, a la différence des généra-
tions humaines qui procèdent de l'accouplement des
sexes; en un mot, qu'il les tire dasa propre substance;
certes, celui qui dirait cela ne se tromperait pas. En
effet, quoique ie soleil soit autre chose que ses rayons,
leur union ne fait pas deuxso)eit-. Et toi-même, n'est-
ce point là ton opinion? Or, si cette lumière isibto et
créée, cette lumière qu'obscurcit la nuit, qu'intercepte
la hauteur des édifices, nous semble procéder d'une
naissance si pure, quelle sera donc la pureté de la
naissance divine, elle qui procède de cette hinuère
dont rien ne terni! t'éternet éclat.
J'ai été forcé d'emprunter cet exemple pour te con-

Gp))~<-c XI, 7.
');tT:.XtX.9'
~.nucrc, parce qu dm'a paru qnc'u apportes peu
d'attention n ceqncDieu nous ordonne dans les
s.xntes Ecritures. Tu ton' préfères ta votonté; tu en
prends ce qu'il te ptait, sans craindrcde les modifier
a ton caprice et de cl)angerce qui n'est point dans tes
vues. Qu'il soit maudit, l'homme qui admet deux on
trois divinités, émanées d'originediHerente. Pournous,
nous ne connaissons qu'un seul Dieu, Créateur des
cieux et de la terre; un Dieu intelligent, dont tapa.
rote toute sainte et pleine de raison a créé tous tes
êtres et tes gouverne. Et cette parole n'est point comme
la nôtre, qui, tant qu'elle n'est point sortie de nus
bouches reste incompréhensible aux autres, et dès
qu'ette en est sortie, se décompose et se dissipe. C'est
cette parole que nous reconnaissons pour la Parole de
Dieu, par le ravon de 'a lumière que rien ne ternit.
rayon qui n'est pas simplement comme ceux du so-
teit, mais d'une qualité si éminente qu'elle déconcerte
l'intelligence et échappe à l'explication. C'est cette
parole que l'Ecriture divine appelle Fils de Dieu, en-
gendre par lui, non point sous ''empire d'une passion
terrestre, mais comme les rayons naissent du soleil,
comme la lumière sort du feu, et comme la paroic
émane de la raison. En somme, voilà ce que le lan-
sage humain est capable de dire à propos de la Pa-
role-Dieu émanée de Dieu et de leur cosubst,ance.
Puis, parmi toutes les créatures il n'y a aucun être
plus précieux devant Dieu que l'homme, ce que tu
avoues toi-mcmo en ajoutant que Dieu ordonna aux
anges de se mettre à genoux devant Adam, fait in-
connu dans les i-aintes Ecritures. Adamétait homme,
et en lui rendant un pareil témoignage, tu as bien ac-
<'nsétonorcuei); qu'on sache donc maintenant quetto
place doivent nccupC) ceux qui ne ventent pa-rendre
hommage a t'hommo, selon ta propre expression. Il
est évident qu'Adam fut créé a l'image de Dieu ce-
pendant crois-tu que ce fut son corps matérie) et plein
u'murmitésque Dieu créa à son image? Point du tout;
c'étaient au contraire l'âme, la raison et la parole que
Dieu a créées à la ressemblance de son Esprit et de
sa Parote. L'homme créé de cette manière, et rece-
vant de plus Fhonncur de l'indépendance, devint l'i-
mage de Dieu; mais, trompé ensuite par le tentateur,
il fut dépouillé de l'honneur auquel il était destiné par
son Créateur, et, méprisé pour son coupable oubli, il
s'abandonna à une vie extrêmement btamabtc de dé-
baucite et de luxure. La volupté devint son occupation
unique, et toute sa vie ne présenta plus qu'un tissu
de haine, de rapine, d'assassinats et d'avidité. H a
fini par se plonger dans l'idolâtrie, qui est le comble
de toutes les iniquités, et dans une telle votuptéqu'it
me répugue d'en parler ici. Dans son égarement il s'et
mis à rendre un culte, non-seulementà des et! es fantas-
tiques et visib)es, mais encore a ses vices, à i'aduttére,
il la sodomie, auxquels il a
rendu les honneurs divins;
c'est ainsi que le tentateur est parvenu à réduirerhuma-
nité à ce point de dégradation, et il triomphe se voyant
adoré sous la forme des idoles du paganisme, et exci-
tant de plus en plus l'homme voluptueux à ce ru)te
pervers par des augures et des talismans trompeurs.
Dieu voyantsonhnagesi dégradéepari'adorationren-
due au tentateur, et par l'avilissement où t'homme étan
tombé en faisant ce qui plaisait à Satan, se bissa ton-
cher de compassionpour )a misère de t'hontme, cari)est
iescu! véritabte bienfaiteur et ami de )'hnma:)ité; mais
('omn)eiin'is'aitd'autrt'chen)i))dc-,]!utpom't'hommt'
qnc~chn Je tuun.'itrp son créateur etdes'étoi~ncr
de son ennemi, dans co but, il so manifesta a l'huma-
nité en se faisant connaitre d'abord par t'intermédiaire
des prophètes, ses ministres, comme par une lumière
qui brillait peu à peu au sein des ténèbres du paga-
nisme. L'aveuglement de l'esprit de t'homme était si
grand qu'il ne pouvait pas contempler à la fois com-
p)ctement toute la lumière de la connaissance de Dieu;
c'est pour cette cause que Dieu commença, comme je
l'ai rapporté ci-devant, à l'éclairer peu à peu jusqu'à
ce que ~e temps nxé arrivât. AinsiDieu éctaira l'homme
tant qu'il le trouva bon, et il lui promit d'avance, par
Forgane des prophètes ['avènement de sa Parole m-
carnée qui devait revêtir notre corps, notre âme et tout
ce qui est propre à l'homme, sauf le péché.
Toutefois, comme personne d'entre tous les hommes
n'a pu descendre plus bas que lui dans l'humiliation,
nous lui attribuons tout ce qui est dit de son abaisse-
ment et, en retour, toutce qui est dit de sa gloire, nous
le lui attribuons comme à Celui qui est véritablement
Dieu. Tu te rappelles prohaMemont ce que nous avons
rapportéci-dessusdes nvres de Moïse,concernant t'éga-
lité de la Parole avec Dieu lui-même; écoute, mainte-
nant, ce que dit encore Moïse, relativementà la future
apparition de la Parole revêtue du caractère humain
«L'Eternet, ton Dieu, te suscitera un prophète d'entre
tes frères, vous t'écouterezcomme moi. et il )eu''dira
tout ceque je lui aurai commande. Eti) arriveraque qui-
conqun n'écoutera pns mes paroles, lesquelles il aura
dites en mon nom, je lui en demanderaicompte On
sait, au reste, que depuis la mort de Moïse, au lieu d'un

n-uL XYU). )t. ts. t9.


-.eut prophète, il en parut un très grand nombre; ce-
pendant, )e passage qui nous occupe ne devait s'app!i-
querqu'a un seul. savoir,à celui qui serait le plus puis-
sant et qui annoncerait des choses difficiles à croire. Je
vais te citer maintenantune multitude de passages des
prophètes indiquant i'avcnement du Christ, et je pré-
fère te proposer d'abord ceux qui en patient dans des
termes humiliants, convaincu que tu les accueilleras
avec beaucoup de p)aisir. J'espère que je parviendrai à
te faire monter, decette manière, si Dieu le veut, comme
par un escatier, des profondeurs de cette terre jus-
qu'aux lieux les plus élevés, en la présence même de
Dieu. David, en pariant do lui, dit comme étant à sa
ptace: « Mais, moi, je suis un ver et non point un
homme, l'opprobre des hommes et le méprise du
peuple. Tous ceux qui me voient se moquent de moi;
ils me font!a moue, ils branlent la tête. !t s'abandonne,
disent-ils à l'Eternel; qu'il le délivre. et qu'il le retire,
puiscu'i) prend son bon plaisir en lui » Cette pro-
phétie no s'est pas accomplie en David, mais en
la personne du Seigneur, pendant qu'il était attaché à
la croix. Le même David parle du Christ dans des
termes éminents « L'Eternel m'a dit Tu es mon
fils, je t'ai aujourd'hui engendrée » Pour indiquer la
conversic,n complète de tous les païens dans la foi
chrétienne, le même prophète ajoute « Demande-
moi, et je to donnerai pour ton héritage les nations,
et pour ta possession les bouts de la terre'. » Yoici
un autre passage encore K L'Eternel a dit à mon Sei-
gneur Assieds-toi à ma droite jusqu'à ce que j'aie

'PMunMXXU.c-s.
'Mem,U,7. î.
')'ietn.tt,ftS.s.
mi-tes ennemis pour le marche-pied de )e-. pieds.
ton peuple sera un peuple do franche volonté,
an
jour que tu assembleras ton armée en sainte pompe,
)a rosée de ta jeunesse te sera produite du sein de
l'aube du jour'. Le même prophète s'exprime ainsi
'r l'unité de la nature divine (de la sainte Trinité
"iégeant dans les deux) .< La terre est remplie de la
gratuite de l'Eternel, les cieux ont été faits par la Pa-
role de t'Etcrnel, et toute leur armée par le souffle de
sa bouche' x Jérémie s'exprime ainsi e Le Seisnenr
m'envoya et son Esprit, a 11 dit aussi, à propos de l'm-
carnation de la Parole de Dieu « JI est notre Dieu, et
il a trouvé tous les chemins de la sagesse, et l'a donnée
à Jacob, son serviteur, et à Israël,
son favori; puis il
parut au monde et marcha avec les hommes.
prophète indique, dans ce passage, deux espèces de
Le
lumière la première est celle de son extrême abais-
sement par laquelle il éclaira l'univers tout entier, en
y propageant,les rayons de la connaissance de Dieu,
et la seconde celle de la résurrection générale qu'il
annonce au peuple hébreu, en l'exhortant à restcr
fidèle au premier lever de la lumière, et à
ne pas
so révolter contre elle (comme cela eut lieu réelle-
mcnt), de peur que les étrangers, c'est-à-dire que les
païens n'entrent dans )a possession de leur gloire, » JI
leur dit. donc a Retourne à Jacob, et saisis-toi de lui
pendant la naissance de sa première lumière,
ne
donne pas ta gloire et ton intérêt a un autre,
»
J'appeDo ton attention sur ce passade; le prophète
y annonce non-seulement la future incarnation de la
Parole de Dieu, mais il y prédit aus~i, de la manière

')'<mn.f-.X.).1: 3.
r<un.~XX\)).
ta pins ctah'e,ta)e\oUe future du peup)echarne)d')s
rat'L Cette prophétie ne nous empêche pas d'eu rece-
voir encore une autre, faite, maigre lui, par un homme
étranger, et mentionnéo par Moïse Que tes taber-
nactes sont beaux, oJacob! et tes pavillons, ù !srae)'. »
H ajoute un peu après r< L'eau distillera de ses eaux,
'-t sa semence sera parmi les grandes eaux, et son
roi sera élevé par-dessus Agag, et son royaume seraa
haute)e\'e. » Encore « Je le voi- mais non pas main-
tenant je 10 regarde, ruais non pas de près. Lnc etoHe
naitra de Jacob, et un sceptre s'étcvcra d'tsraet il
transpercera les chefs de Moab et détruira tous les en-
tants de Seth'. Cette prophétie parle de lui comme
d'un homme. Cependant, tu vois bien qu'elle indique
d'une manière précise la future domination qu'il doit
exercer sur tous tes païens, c'cst-a-dire que tous )cs
peuples devront croire eu lui, comme tn le voi-. toi-
tncme. Sous le nom des c))efs de Moab, on peut en-
tendre Satan avec tous ses démons, entretenant au
sein des peuples le culte menteur de t'ido)atrie,!n:)is
finalement battus et remplacés par le Christ, parce
que ie pohtheismc des ~!oabites et des peupiade~
souniiscs a leur domination était plus détestable que
celui de tons les autres pcuples, puisqu'its adoraient,
entre autres, les parties geuita)e.s de la femme et de
t'homme, iusttmncnts de ta ptus detcstab)e\oh)pte.
Quant n ce qu'il est dit qu'it « sera élevé p:u-dcssus
.sa~, i) faut se rappclcr quc, quelle que soit !'etcn-
dne d'Agag et sa foi-ce, sa pni-sancc n'est que tonpo-
raire. tandis ()ueceUct)u Christ e~etcrncue Que
)ei'oitrce))ement!'e)npn'duCh)i~,tutcve))'.)-
'"f'us attention aux paroles du Saint-Esprit <t cet
égard, tor~qu'it dit par )'orgaue du roi David
Dtcu donuo tes jugements « 0
au roi et ta justice au uts
du loi a Ceia montre
que io Christ était par sa divi-
nité Fils do Dieu, roi céleste, et
par son caractère hu-
main fils de David, roi terrestre,
comme nous to l'a-
vons dit souvent. Un peu après, !o prophète ajoute
« Ils to craindront tant que le soleil et la lune dureront
d.ms tous leurs âges. même il dominera depuis
une
mer jusqu'à t autre, et depuis te neuve jusqu'aux
bouts de la terre. Tous les rois au~i
se prosterneront
devant lui, toutes les nations le
des prières pour lui continuellement
'irout. On fera
et on le hénira
chaque jour. Sa renommée durera à toujours,
sa re-
nommée ira do père eu fils, tant que le soleil durera,
et on se bénira en lui toutes les nations le publieront
btenheuroux' Apres avoir entendn des expressions
si sublimes, quelqu'un peut-il,
sans effroi, les attri-
buer a un homme ordinaire, descendant de David,
et
non à celui qui, dans ~a nature humaine, est fils de
David, et dans sa nature divine
est ie Fils et la Parole
de Dieu, et qui à la fin doit régner,
non par h force
des armes, ni par l'effusion impitoyable de
sang, ni
par l'esclavage, mais par la foi pacifique, ce qu'in-
dique plus clairement le
passage suivant des Psaumes:
« En son temps, le juste fleurira, et il y aura abon-
dance de paix jusqu'à qu'il u'y ait plus de tune
ce n
Dieu continue à annoncer le Messie
par Forgane du
prophète Michée, en ces termes
« Mais, toi, Bethlé-
hem Ephrata, petite pour être entre les miiuers
de -tuda,
de toi me sortira q~eiqu'un
pour être dominateur eu
']~um'LXXn.i.t..n.)~n~
'm~),XX)).
tsraët, et -.c:, i-neshout d'ancictm~é dès tes jours éter-
nel "L'issue d'un simpto hommopeut-etto étro datéo
dM les jours éternels? Yoici
encore une prédiction que
Dieu nous fait par l'organe do Jérémio
M Lo cœur est
ruse et désespérément,malin par-dessus toutes choses
Qui io connaitra? Kternet! qui
es t'attente d'Israël,
tous ceux qui t'abandonnentseront honteux;
ceux. qui
se détournent do moi seront écrits en )a terre, parco
qu'ils ont délaissé la source des
eaux vives, l'Eternel'.
Sous le nom d'Israël, on no doit pas comprendre
les Juifs obstinés, mais ceux qui ont
vu la Parole du
Dieu, et qui ont cru qu'été était Dieu esgendre
do
Dieu, parce que, dans la langue hébraïque, te
mot Is-
raë) signifie c/a!'rM)/<Mi! Cetto exptica'.ion
est donnée
à ce mot par Dieu tui-méme, dans
un passage d'!sa.c
ou H dit « L'Enfant nous est né, le Fils
nous a été
donné et t'empiro
a été posé sur son épau)e, et o"
appeUera son nom t'AdmiraMo, le ConseiXer, le Dieu
fort et puissant, le Pcro d'éternité, le Prince de paix,
)\h~e f/e ~ra))d m~iere'. t) s'appetio .h~e'
n par mo-
tif de son caractère humain, eomptétempnt
pur, ad-
mu-abte; Co)isei'«€)- et Dt'ett fort sont les expressions
de
sa nature d;vine. Ensuite le prophète ajoute
aura point de fin a l'accroissement de l'empire et u la
n'y tt
prospérité sur le trône de David, et
sur son rc~ne,
l'affermir

t;
pour et t'établir en jugement et en justice,
dès présent et à toujours". « On sait cependant
qu~

t)-c]~v,
.ttT&micXV)).9, 13.

~a(;
l'IJ~
ce nom fut donne, &c:on h
~S~ am.
Bitjt. ;t .kM' après sa htU-.
·.

6
~J~'T"
bai.~ [y

E~(n~ IX,
Jésus n'es' pas monté sur te trône de David, qn'd n'a
point régné sur !s'act, parce qu'il ne s'agissait pas
d'un trûno passager, mais de celui dont Dieu avait
parlé a David en ces iermes a Je rendrai éternelle sa
prospérité, et je ferai que son trône sera comme les
jours des cienx*. On pourrait demander maintenant
quel est ce trône de David, comment il est éternel et
comme )es jours des cieux; mais c'est, sans aucun
doute. l'empire céleste du Christ, qui selon sa nature
humaine, était fils de David, comme cela a été an-
noncé d'une manière précise par l'organe d'Isaïe « U
n'y aura point de fin à l'accroissement de l'empire et
a la prospérité sur le trône de David et sur son )-gne,
pour t'affermir et l'établir en jugement et en justice.
des maintenant et il toujours. » Ce passage nous fait
voir que le plus puissant et le plus glorieux empire
du Christ, fils de David par sa nature humaine, sera
dans les cieux où it transportera son royaume éternel
et inacccssiMe. !) ne faut pas non plus négliger ce
que dit !saïe à cet égard « Voici une vierge qui sera
enceinte, et elle enfantera un fils, et appenera son
nom Emmanuel'. » J'avais encore beaucoupd'autres
passages u citer pour ce sujet; cependant, j'ai préfère
les abréger pour ne pas t'ennuyer. Maintenant écoute,
s'il te plait, quelques citations, à propos de son ex-
trême humiliation dans les souffrances qu'il suppor-
tera spontanément, selon l'indication antérieure des
prophètes Le Saint-Esprit parle ainsi par l'organe
d'tsaïe Je n'ai point é'~ rebelle et ne me suis point
retiré en arricre. J'ai exposé mon dos à ceux qui
me frappaient, e! mes joncs a ceux qui me liraient le
'Mum'')XX\)\M
'P'.u.).r..Í.
)' Je n'ai point cache mou
'W~esnides crachats'}]
vi-a~'eu arru.re des
parle encore par t'or-
~odeXacha)iû:Htjc)enrdis;S'itvo))ssetnb)e
hou, donnez-moi mon sat.uro; sinon,
ne me te donnez
pas. Ators ils pesèrent mon salaire qui fut trente
pièces d'argent'. Cette prédiction,
avec toutes les
autres, fut accomplie sur la personne du Sauveur; il
'ut vendu par son disciple, et livré la mort, dont les
il
evangétistes nous ont conservé ie récit,
que tu peux
lire et examiner soigneusement si tu le
veux, et tu le
trouveras te) que nous l'avons présente. Entre bnu-
coup d'autres, David prédit ainsi les soun'rauces du
~s'Cetui,dit-it, qui était en paix avec moi,
sur leqnel je m'assurais, et qui mangeait mon pain,
aicvétetatoncontrcmoi\<isaïepar!cdun)cme
sujet d'un manicre plus detainée
« Qui est-ce qui a
a
cru notre prédiction, et à qui est-cr. qu'a été \isib)e
le bras de )'Eternet? Toutefois, il
est m-jnté comme
~)n rejeton devant lui, et comme une racine sortant
d'une terre a't~rée; il n'y a en lui ni forme ni
appa-
rence quand nous le regardons; i) n'y a rien eu lui,
le voir, qui fasse que
nous le désirions. H est le mé-
pri,;é et le rejeté de~ hommes, homme de douleurs,
et sachant ce que c'est que la langueur et
nous avons
comme caché notre visage arrière de lui, tant i! est
méprisé, et ne l'avons rien estimé. Mais il porté
a nos
langueurs et il a chargé nos douleurs; et
nous avons
estimé qu'étant ainsi frappé il était battu de Dieu
et
amigé. Or, il était navré pour
nos forfaits et froissé
pour r.os iniquités. L'amende qui nous apporte la paix

');ti.').)f-n;. G.
~))."
'X.nhtmXf.n
f\
a été &nr lui, et par ~a Meurtrissure tioux avous la gué-
rison. Kous avons tous été errants comme des brebis;
nous nous sommes détournés, chacun en suivant son
propre chemin et L'Eternel a fait venir sur lui l'ini-
quité de nous tous. Chacun lui demanda, et il en est
aiiïigé; toutefois, il n'a point ouvert sa bouche; il
a
é'é n~ ''é à la boucherie comme un agneau, et comme
une brebis muette devant celui qui la tond, et il n'a
point ouvert sa bouche. U a été eutev'é do la force de
t'angoisse et de la condamnation mais qui racontera
sa durée ? Car il a été retranché de la terre des vi-
vants, et la plaie lui a été faite pour le furfui: de mon
peuple. Or, on avait ordonaé son sépulcre avec les
méchants, mais il a été avec )o riche en sa njort,
car
il n'avait pointfait d outrage, et il no s'est point trouvé
de fraude eu sa bouche )' Tu oses donc, en t'ap-
puyant sur une simple parole de ton Mahomet, nier et
démentir les témoignages si nombreux du Saint-Es-
prit rendus par les prophètes, ses ministres Il te faut
au moins te conformer aux prescriptions de ton tégis-
lateur, qui ordonne de ne rien affirmer qui ne soit
constaté par deux témoins; du reste, cette circon-
stance est une des p)us importantes. Comment donc,
tu n'as pas eu honte, appuyé d'un simple mot de ton
prophète, de proférer un si éctatant blasphème? Est-
ce que tu avais oublié (mais probablement tu ne la
connais guère) cette énorme imposture accréditée par
ton prophète, suivant Laque:te Marie, fille d'Am-
ram (, sœur d'Aaron, serait la mère de Nôtre-Sei-
gneur, tandis que, entre la première et la seconde, it
ya)a distance de!,370 ans et de trente-deux genRra-

'E{.a.).))'.)"
)ions?Situavais('u,en.ue),)ahgtuesc)isiij)t)ctuof)
pas de pierre, tu aurais dû, en vérité, rougir pour
avoir proposé tant d'impostures complètement dé-
nuées do fondement. Le Christ, selon la promesse de
Dieu, devait sortir de )a tribu de Juda, tandis que
Marie, fille d'Amram, appartenait, à celle de Lévi.
Vus objectionssont pleinesd'inconséquences et n'otTrem
qu'une multitude de grossières et d'inadmissibles faus-
setés. La source de tant de subterfuges, de contradic-
tions, n'est qu'une pure invention maisjetacheraibien,
à l'aide du petit sceau de la vérité, de la faire tarir.
Relativement au Code mosaïque, aux Psaumes et à
l'Evangile, tu prétends que les Hébreux et nous, nou~
les avons anérés, quoique tu reconnaisses que ces livres
sont d'origine divine- Admettons que les nôtres aient
été falsifiés, corrompus;où se trouve le vôtre, auquel
tu ajoutes créance? Montre-nous d'autres livres de
Moïse, des prophètes, des psaumes de David ou de
l'Evangile, afin que nous puissions les voir. Oh cette
imposture est des plus monstrueuses et des plus igno-
bles du moins il t'aurait fallu ajouter que tu ne les as
pas vus. Mais toi, qui aime à fouiller dans l'Evangile
que nous possédons pour y trouver quelques citations
que tu produis en les forçant et les altérant, tu oses
encore prétendre que nous l'avons falsifié! Cite du
moins cet Evangile qu'avait connu ton législateur,alors
je serai convaincu que tu dis la vérité.
Il n'y a qu'une seule foi, dis-tu! Oui, ;-ans doute, i(
n'y a qu'une seule foi, qu'un seul baptême, et au-
cune autre foi ou commandement n'a été donné aux
hommes par Dieu. Puis tu nous reproches de ue pa~
nous tourner en priant vers la région indiquée par
le Code, et de ne pas communier comme la )és!iation.
t'ordonne: cette objection est comptctcmou\ une el
pleine do folie. La région vos laquelle so tournaient
tes prophètes torsqu'its faisaient teurs prières n'est pas
connue; c'est toi seul qui es porte a vénérer t'autct
(te sacrifice do païens, que tu appeUes maison d'Abra-
ham t'Hoituro sainte ne nous dit nuttement qu'Abru-
ham soit allé jusqu'à l'endroit qui devint pins tard,
par ordre de Mahomet, le centre d'adoration de tes
coreligionnaires; quant au sacrement do la eommn-
nion, tu auras ma réponse plus loin.
Nous examinerons, pour te moment, les diu'érents
passages de FEvanaitc qui ont rapport a l'une de tes
prétentions Jésus-Christ, comme Dieu, n'avait pas
besoin de prières; mais, comme homme, il en a t'ait
pour nous apprendre à prier, à nous dont it partageait
la rature mais en priant il ne disait nullement ce que
tu lui attribues. lt disait, au contraire: «Père'si tu
voûtais transporter cette coupe loin de moi. Toutefois
que ma volonté ne soit point faite, mais la tienne
Par là Jésus constatait qu'il était vraiment homme,
puisqu'il est essentiel de croire à la Parole de Dieu,
homme parfait et Dieu; etquiconque la prive de l'une
ou de l'autre de ces qualités, se prive également de
l'espérance de posséder la vie éterneHe. La vérité de
i'Eva'tgite et la fidélité des chrétiens se manifestent
d'ettes-mémes, en conservantégatementintacts tes traits
les plus éminents comme ceux qui sont les plus hu-
miliants (de la vie de Jésus-Christ); et si nos devan-
ciers avaient eu, ou si nous avions la pensée de tenter
d'introduire dans t'Ëvangite quelques variations, ne
devions-nous v supprimer tes frai)- hunutiant'-? Jé'-u-

)~
ad<t:M).ct'tisncpt'ut)ien).t)rcdt;~ui-)nt'')ne;)))ais
)e Père qui demeure en moi, c'est celui qui fait k".
œuvres' » Ur, si tu crois que « le Fils ne peut tien
fairede soi-même,Htn dois eroireaussi queute Père
qui demeure en Lui est celui qui fait les œuvres.
H
De moue, si tu crois à !a pour dont il était saisi iors
de sa mort vivifiante, et a ta sueur dont il était cou-
vert et qui n'était pas celle d'Adam, (font il avait dit
avant son incarnation a Tu manderas ton pain a la
sueur de ton visage'; » enfin, si tu crois à l'assistance
qui lui fut donnée par les anges, bien que ce ne fut
pas pour t'encourager, mais pour dissiper l'opinion de
ses disciples, qui le regardaient comme un simple
homme, tandis qu'une pareillo apparition leur faisait
voir qu'à plusieurs titres il était au-dessus des condi-
tions d'un simple homme; si, je le répète, tu crois a
tout cela, te faut croire aussi a ce qu'il a dit dans le
même livre c Personne ne m'ùte ma vie, mais je la
laisse de moi-même j'ai la puissance de la laisser et
la puissancede la reprendre'.)) li n'a jamais dit, comme
tu le prétends, que Dieu l'envoya vers l'univers, et
qu'il retourne vers lui. » Au contraire, il a dit a Le
Père qui l'a envoyé est avec )ui,))et.Haajoutc:K Je
suis issu du Père et je suis venu au monde, a e~ en-
core « Je laisse te monde et je m'en vais au Père'. »
Quant à toi, dans tous ces passages que je viens de
citer, partout ou tu rencontres le mot Père, tu le
changes, tu le remplaces, soit par le mot Seigneur,
soit par le mot,D)eu, et tu t'imagines pouvoir te justi-

'J~nV.)";Xr\.)C.
~G.))).)').
~J.inX,J8.
').ic~n.X!V,~s.rM.
ner do cette manière. Au milieu des modifications
trompeuses que tu opères dans les Ecritures, il est ce-
pendant un passage que tu cites avec une certaine
ndélité, mais sans y avoir ajoute foi; ce passage le
voici c' Celui qui croit en moi ne croit pas seulement
en moi, mais en celui qui m'a envoyé'. » Ce qui veut
dire que ce n'est pas en son caractère humain et vi-
sible qu'on e.'oit, mais en son caractère divin en tant
qu'il est la Parole de Dieu. Puis Il ajoute ce qui suit
« Celui qui me rejette rejette
celui qui m'a envoyé, »
et Celui qui me contemple contemple celui qui m'a
envoyé' ?H fut envoyé comme homme, et Il envoie
ses disciples, comme Dieu, en leur disant que « ie
Père est plus grand que lui", » c'est.à-direplusgrand
que son caractère humain; sinon Il n'aurait pas dit,
peu après, que luiet le Père sont un\Et de môme
dans sa prière que tu rapportes toi-même, Jésus dtt
« Ils te
connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu
as envoyé Jésus-Christ'. » Dans ce passage, nous
voyons Jésus.Christ portant le titre de Dieu; s'il n'é-
tait qu'un simple prophète, it lui aurait fallu dire
c qu'ils te
connaissent comme un seul vrai Dieu, et
Moïse avec les autres prophètes et ensuite Jés.us.
Laissez donc de côte toutes ces balivernes, parceque
Jésus, Dieu parfait, devint après, par l'admission de
la nature humaine, un homme parfait auquel nous at-
tribuons les expressions humiliantes de la sainte Ecri-
ture comme à un homme, de même que les expressions
glorieuses comme au vrai Dieu, ainsi que j'en ai fait

'3mnXn,4~
*td?Tn,XH,4'pt.
~tf)cm.xn,ï"
-Mrm.XM.
t)tt~nt.t):ta_
mention mainte fois. Il se taisse, sous Ccnvcioppo do
<on corps humain, être tenté par Satan, qui, iors du
baptême de Jésus, entendant ta voix divine disant
M
Cehu-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai pris mon
bon ptaisir', f fut. saisi d'épouvanté, ne pouvant dc\i-i-
uer à qui elle était adressée. Cependant Jésus, par son
jeune de quarante jours comme par la voix divine,
prouvait que c'était à lui seul que cette voix était
adressée. Ators Satan, ennemi déc)aré de ceux qui
pratiquent ]a vertu, désoté et dévore par la jalousie.
s'approcha do la personne du Seigneur, et ne trouva
en lui qu'un homme qui connaissait tout ce qui se
passait dans l'adversaire, et qui ne lui répondit qu'en
le dédaignant comme un ennemi de l'humanité et ne
voulut point lui révéler le mystère de ses desseins.
Mais pourquoi n'as-tu pas lu ce qui suit, et comment,
torsquo Satan e&t vu sa tentation inutiie, il s'en retira
pour le moment, et comment les anges s'approchant
du Seigneur l'adoreront les anges adoreut-iis un
simple homme? C'estta vérité seule, àcequ'i) paraît.
que tu fuis, et tu t'efforces de créer tous les obstacles
imaginables pour ne pas reconnaître notre Seigneur
comme Dieu en te présentant toujours comme un
homme ordinaire, le comparant à Adam, qui, suivant
toi, fut aussi créé immédiatement par Dieu sans qu'il
eût de parents.
Quant à sa mort vivifiante, que du reste tu n'ignores
pas, tu fabriques une autre imposture en disant que
personne ne pouvait le mettre à mort; mais je te de-
mande, si Jésus n'était qu'un simple homme selon ta
supposition, est-ce une chose incroyable qu'un homme

'MatthK-utU.U.
pouvait mourir~' Fai- hicu anention, reuéchis-v mu-
)-e!nent, tu accuciDcs avec satisfaction tous testait-.
Imminants de la vie de notre Seigneur, et tu méprise~
et rejettes tous les traits glorieux. Jo t'invite à porter
ton attention sur quelques points do l'Evangite a <-e;
égard. Jean l'évangeliste, en parlant de Jésus, dit
Qui croit au Fils, a !a vie eternelte; mais qui des-
obéit au Fils ne verra point la vie, mais la colère de
Dieu demeure sur lui', » Jean, fils de Zacharie, dit
Yoltà l'Agneau de Dieu qui ôte )e péché du monde
»
Jean l'évangéliste lui-même commence Evangile
son
par ces mots o Au commencement était la Parole, et
la Parole était avec Dieu, et cette Parole était Dieu.
Elle était au commencement avec Dieu; toutes choses
ont été faites par eue, et sans eue rien de ce qui a été
fait n'a été fait La Parole de Dieu eUe-meme,
venue
en chair au monde, s'exprimait de la manière sui.
vante Celui qui m'a vu a vu mon Père'.
» « Comme
le Père me connait, je connais aussi le Père' .< Le
»
Père (qui m'a envoyé) est avec moi
» « Je monte vers
mon Père et vers votre Père, vers mon Dieu et vers
votre Dien\ ), Il est son Père par sa Mturc divine, le
nôtre par la grâce, parce que tous ceux qui l'ont
«
reçu, il leur a donné le droit d'être faits enfants de
Dieu; savoir à ceux qui croient en son nom*. H est
M
son Dieu à cause de sa nature humaine, qui lui est
commune avec nous. Jésus fut envoyé en sa qualité

'JeM)i),35.
*']~cm,),M.
')dcm,j,1-3
'tdcn~XtY.n.
Mcm,X.t5.
'h!m),XY!,3~.
~tdnn,XX,n.
--M.).)
d'homme, et H envoie ses disciples :quii!ité de
Dieu Con)))fo n)(~n Père m'a envoie, ainsi je vou"
envoie'. (J'est ainsi que tous les passages de )Kvan"
gite so trouvent d'accord sur ces points.
Hetativemen) a la circoncision et an sacrifice, tu
prmends que noua tes avons changés, notamment la
première en baptême, la seconde en commcMion d'
pain et de vin bénits. Nous n'avons rien attéré ni mo-
difié dans ces institutions; c'est le Seigneur tui-méme
qui, d'après la prédiction de Jérémie, changCit ia
figure ordonnée dans l'Ancien Testament, et établit la
véritable toi. Ecoute cette prophétie « Voici, )e? jours
viennent, dit l'Eterne), que je iraiterai une nouvelle
alliance avec la maison d'raci eL avec la maison de
Juda, non selon l'aisance que je traitai avec )eurs
pères au jour que je les pris par la main pour les faire.
sortir du pa\ d'Egypte a Quelle alliance traita-t-il
avec leurs pères, !-inon celle qui était rappelée par ))'
sang des agneaux le jour de Pâques et qu'il avait
donnée à garder au sein de leur peuple'.
Crics enfants d'tsraét furent préser\és ')u (festruf-
teur par le sang d'un agneau sans raison quant i.i
uous, ne serions-nous pas aussi ?auvés de la mort été)
nelle par le sang de t'Agneau immaculé? Jésus-Christ,
avant ses souffrances, prit le pain, le bénit et le
distribua à ses disciples. Il lit de même avec la coupe
remplie de vin. H les appela son corps et son san.g, et
ordonna qu'on en prit et qu'on en but en souvenir de
lui, annonçant par là sa mort comme le sacrifice de
t'a~neau innocent et pur. sacritice annoncé hien sou-

'.teanXX,
'JMmieXXXI~i.
'&!0.)fX);
Trnt dans t'Ancien Testament. Lt's'un[us Ecriture!
que certainement tu n'as pas lues, donnent à Jésus
diûcrents noms, par exemple la Parole, le Fils, )o
Rayon, l'image do Dieu, )'!mage de serviteur, le
Dieu, l'Homme, t'Ange, !a Perle, )o Hameçon, te Sei-
gneur des seigneurs, le Serviteur, t'Agnean, la Bre-
bis, le Berger, t'A!n6 parmi des frèro?, FAiné d'entre
des morts, etc. rien ne pourrait m'empêcher de don-
ner à chacun de ces noms une explication détaiitëe
en indiquant leur Vrai sens, leur portée et leur éten-
due, si je te connaissais pour quelqu'un qui ne cherche
que la justice.
Touchant la circoncision, tu prétends que nous l'a-
vons remplacée par le baptpmo; le mystèrede la cir-
concision, par lequel Dieu avait voulu traiter son al-
liance dans ce membre secret et non pas dans d'autres
plus visiMes et plus glorieux t'est resté inconnu, à cf
qu'il parait. Est-ce que tu ignores également l'aulre
circonstance qu'Abraham avant d'avoir été circoncis
s'attira la faveur de Dieu, et qu'il no reçut l'ordre de
circoncisionque pour qu'elle servit seulementde signe
de sa foi et do son attachement à Dieu. Quant à la
cause principale pour laquelle ce membre secret fut
choisi pour servir à cette institution, tu ne peux pas
la savoir, comme je l'ai dit ci-dessus. Nous autres,
nous n'avons pas reçu Fordre de circoncire nos
membres extérieurs, mais notre cœur, d'une manière
spirituelle, comme nous l'annonçait la promesse do
Dieu ci-dcv'mt citée de rétablir une nouvelle alliance;
en effet, si la vér itable loi de Jésus-Christ notre Martre
n'avait pas détruit complétement la circoncision, le
sacrifice et le sabbat, quelle nouvelle alliance nous
pt'ometta't-it? Néanmoins, )u aurais dn avoir honto
de ce qu'à une époque si récente
ou Dieu a déuvœ la
race humamoen brisant les liens (tes lois, tu t'es dé-
c)aré défenseur de la circoncision
et tu l'as pour cela
couverte d'opprobre; car Dieu,
ordonnait de circoncire tout mâle
par la loi ancienne,
ait huitième jour de
sa naissance, tandis que chez vous les
mates seuls, mais les femmes aussi, ce ne sont pas
n'importe à quel
âge queHo soit, qui sont
exposés à honteuse
opérais'. Pour la divine institutioncette du baptême,
Dieu nous l'avait annoncée longtemps
à l'avance par
le prophète Ezéehiet,
en ces termes = Je répandrai
sur vous des eaux nettes, et vous serez nettoyés; je
vous nettoierai de toutes vos souillures et de toute.
vos idoles' » Jésus-Christ ordonna
le même baptême
dans son Evangile en disant à
ses disciptes « .\He7
donc etenr. ignex toutes les nations,
tes baptisant au
nom du P~re, et du Fils et du Saint-Esprit'. Par là
fut accomplie la prédiction du prophète
« Je t'ai établi
en flambeau aux peuples, et « le peuple qui était
assis dans les ténèbres a vu
une grande lumière. »
Nous n'avons pas non plus substitué
dimanche, comme tu le prétends au sabbat le
sans que tu y aies
réfléchi, bien que chez
vous on ait établi le vendredi
pour jour de réunion, sans aucune raison qui puisse
le

tio~r'~ circoncision du
sexe
'°"~ mes recherches sont ~Me. r~
féminin pra-
tat, ptje nat pu trouveraucun auteur sérieux sans les

°"?'
anciens qm constat ce fait;
~aux"n~
?~
~e ~u~~ P'
parei))estoutefois
~ne? de~ac~ elles
par conséquent,tou
de
aux
circo~c~.

q~qus-nns des
ce ao~
que ~~ains
et consciencieux uajmi

~cipro-
anciens Mamans de
~t'K~.
P~e~usu~ ~ctan-es,puisque nous n'en t,-ouYons
~o"
comme des cas excep-
aucun vestiM
peuple
musuhnan.
E~Achiet XXXY), ~5.
Matthi'u XXV; j),
19
j;))s)inercc rhuix; quant à nous, nous nous réunis~~)~
le jour de la résurrection de notre Seigneur, qui par
là nous a promis la résurrection, pour faire nos prières
et rendre grâce à notre Créateur pour un si grand
mystère. Ce jour est celui on le Créateur avait dit au
commencement « Que la lumière soit, et la lumière
fut'. C'est dans le même jour que brilla la hunièro
de la bonne nouvelle de la résurrection du genre hu-
main, par la résurrectionde la Parole et du Fils unique
dans son corps humain du reste, nous n'avons reçu
aucun autre ordre pour y chômer et pour y préparer
notre nourriture comme les Juifs. Cependant, toi qui
manifestes tant d'incrédulité, soit à t'égard des pro-
phètes, soit à i'égard de notre Seigneur, pour quelle
raison attaches-tu tant d'importanceaux traditions vé-
ridiques des chrétiens ? Je pense que c'est pour toi et
pour ceux qui te ressemblent, que Dieu a dit par son
prophète « Regardez, vous gens outrageants, et voi)s
serez outragés et réduits vous-mêmes.Je vais entre-
prendre, dans votre temps, une œuvre à laquelle vous
n'ajouterez pas foi si on vous la raconte. »
Je n'ai pas oublié non plus l'autre objection soutevée
par toi en ces termes n Comment est-il possihle a
Dieu de demeurer dans le sein d'une femme,
au mi-
lieu du sang, de la chair et de la souiHure. Je
» sup-
pose que tu sais qu'il y a une muititude d'êtres que
Dieu créa du néant par son simpte ordre,
comme nous
l'assurele CXU, chapitre des Psaumes, ainsi conçu
« !) a commandé, et elles ont été créées, et i) tes a
étaMies à perpétuité et à toujours (S et 6.). Parmi
'ces crpatnres figurent le ciel avec le soleil, la lune et

'f;-l.M"),:t.
dautres astres, corps ceie:-tcs, terre avec sa
ut la
végétation, et les animaux. Tou~ ces êtres, à ce qu'ii
parait, 'cupcntdaos ta pensée une place éminem-
ment s ieure,ettesemb)entptuspursctp)us
précieux que l'homme, qui, cependant, bien que
considéré par toi comme un être si impur, fut créé
non par un simple commandement, à l'exemple des
êtres ci-dessus mentionnés, mais par la main toute-
puissante de Dieu, et anime par son souffle tout
saint. Par conséquent la nature humaine, créée par
la sainte main du Créateur et honorée par lui de sa
ressemblance, ne peut être nullement souiuée devant
lui. Ne fais donc pas do semblables injures à leur
bon Créateur, aux yeux duquel il n'y a rien d'im-
monde parmi tout ce qui a été créé par lui, sauf le pé-
ché, qui non-seulementn'a pas été créé par lui dans
i'~omme, mais n'a pas même été ordonné; au con-
traire, il n'y a rien de plus précieux que t'homme,
pour )eque) tôt); fut créé. Or Dieu, qui a tant honoré
l'homme en le créant à son image, n'a pas cru hon-
teux de prendre l'image de l'homme pour le sauver,
parce que, comme je l'ai dit, il n'y a rien d'immondo
dans la nature humaine, sauf ie péché, et tout ce que
fu considères dans l'homme comme des choses im-
mondes, Dieu les a organisées pour notre bien; par
exemple, les règ)es du sexe féminin servent à la re-
production du genre humain, et les évacuations des
excédants de nourriture et de boisson, à h) conser-
vation de notre vie c'est toi seul qui considères ces
choses comme impures, taudis qu'aux yeux de Dieu
( 'est le pillage, l'assassinat, le btasphème, et d'autres
rrimes pareils, qui sont considérés comme souillés, et
ur)up.t~te-hn-(~s)))['ntj'~irn'c;-ri'u'c!de-tin('cs.
a la reproduction et u ):) cou.er\ atiou de la vie humaine
Outre tout ec dont je t'ai entretenu jusqu'à
ce mo~
ment. je vais te faire observer encore chose, c'est
une
que si )e buisson attumé par le feu divin, à l'époque
do Moïse, ne fut pas consumé, l'homme doit
être re-
garda comme plus précieux qu'un buisson
et que
toutes les choses créées; car c'est pour tes saints
hommes que Dieu a dit
« Je demeurerai au milieu
d'eux Ht ailleurs
« En qui demeurerai-je, sinon
dans les hommes doux et humbtes, dans
et ceux. qui
craignent mes paroles'. » On voit bien
que Dieu ap-
pelle les homme-, justes son habitation,
et qu'il ne
s'offense pas de leur miu-mité naturelle,
que tu ap-
pelles souiuures, puisqu'il convenait à l'Etre
toujours
vivant d'avoir pour habitation
un temple vivant. Je te
soumets encore la proposition suivante, d'autant plus
volontiers que je te vois surtout porter envie
à la
gloire des saints do Dieu et de leurs reliques,
Dieu déclare être sa demeure Si Dieu que
prend soin de
tous les os du genre humain pour la résurrection
gé-
nérale, comment ne prendra-t-il pas soin spécial
un de
ceux de ses saints dont plus d'une fois il a parlé dans des
termes si glorieux et si majestueux, surtout de
d entre eux qui ont souffert ta
ceux
mort à cause de lui ?
C'est de ces martyrs que le Saint-Esprit dit,
bouche de David, que toute sorte de par la
« mort des bien-
aimes de l'Eterne) est précieuse devant
ses veux\ »
Et dans un autre passage
« Le juste a des maux en
grand nombre, mais l'Eternel le délivre de
tous Il
garde tous ses os, et pas un n'en est brisé » La puis-

Esat~LXVt.a.
'PMumff.XYj.tj.i.
1''Mfm.xxX)Y.<oi')
ltipm~ XX XI%"1~19 ~n
bauce divine qui habita dans ses ~mt:ts af6rmo que
tt'urs os ne seront pas brisés cependant, nous savons
qu'un grand nombre des os des saints ont été broyés
et m~me :duHs par le bâcher en cendre. Quant à toi,
occupé que tu es comme un enfant de tout ce qui est
visible, tu n'y penses pas du tout. Le Saint-Esprit
parie encore dans un autre passage « Dieu est mer-
veitteux sur ses saints. » Et~atomon en parle aussi
dans ces tonnes « Les justes vivront éternellement
e! recevront leur récompense du Seigneur. Ils sont
morts, mais aux yeux des impies; cependantils jouis-
sent du repos', » Je suppose que tu n'ignores pas
non plus rhistoire de cet étranger non circoncis, dont
le cadavre, aussitôt qu'il fut jeté dans le sépulcre du
«
prophète Etisée et qu'il eut touché ses os, revint
en
vie, et se leva sur ses pieds'. Or, si la puissance di-
vine ne demeurait pas dans les os du saint prophète,
comment ceux d'un simple mort ponrraient-itsressus-
citer un cadavre ? Ainsi donc, ie Dieu vivant n'a
pas
cru être souillé en demeurant dans lit tombe d'un
mort, car Dieu juge les hommes d'une manière oppo-
sée à nous. Toutefois, quel respect pour les saints
pourrai-je attendre de ta part, lorsque je te vois,
môme actuellement, excité par une sorte de fanatisme
digne d'un païen, exercer tant de cruautés envers les
Mètes de Dieu, dans le but de les forcer à t'apostasie,
et mettre à mort tous ceux qui résistent à tes desseins,
de sorte que la prédiction de notre Seigneur
K Le
temps vient que quiconque vous fera mourir croira
servir Dieu~, » s'accomplit tous les jours; car tu c~

Mtomon H). )et!


~?.'M.? [);.
'9t'X)n.;t V )t;
'n\Y~!t.
loin de penser qu'en tuant tous ceux qui te résistent
tu te tues toi-même d'une mort éternelle. C'est ainsi
que Mahomet, ton one)c, agissait autrefois, lui qui, le
jour même ou il allait immoler le profane sacrifice du
chameau, fit décapiter en même temps nombre de
chrétiens serviteurs do Dieu, et mêier leur sang avec
celui de l'animal ofTcrten sacrifice; et cependant tu te
fâches quand nous faisons rccueittu' les restes des
martyrs qui ont scellé la profession de leur foi par leur
sans, atin de les inhumer dans des lieux consacrés à
Dieu.
H se trouve encore dans ta lettre des paroles à

propos de la croix et des tableaux. Nous honorons la


croix à cause des souffrances que la Parole de Dieu
incarnée y a supportées; ce que nous avons appris
d'un commandement donné par Dieu à ~!oïse et des
prédictions des prophètes. La ]ame sacrée qu'en con-
séquence d'un ordre de Dieu, Moïse avait fait poser
sur le front du pontife ou de l'archiprêtre, portait
l'empreinte de croix ayant la forme d'un être vivant;
c'est à l'imitation de ce signe que nous autres chré-
tiens, nous scellons nos fronts de la croix comme de
la Parole de Dieu qui a souffert pour nous dans sa
nature humaine. Le prophète Esaîe indique même le
bois dont devait être formée la croix, couronne sublime
dont se glorifie à jamais l'Eglise. Le sapin, l'orme,
et le buis ensemble pour rendre honorable le lieu de
mon sanctuaire, et je rendrai glorieux le lieu de mes
pieds » Salomon en parle aussi. Béni soit le bois,
par lequel la justice est exercée "et dans un autre
endroit « t) est l'arbre de vie pour tous ceux qui

t~sa.. j. ):
S~-ss.).' 'tMn~! \)V.
t'embrassent, et qui s'y appuient solidement'ommc
-ur le Seigneur Quant aux tableaux, nous ne leur
attribuons pas un respect semblable, n'ayant reçu de
)n"ainte Ecriture aucun commandement quelconque a
ce sujet; cependant, trouvant dans l'Ancien Testa-
ment l'ordre divin qui autorise Moïse a faire exécu-
ter dans le Tabernacle les figures de chérubins; et,
animés d'un sincère attachement pour les disciples
du Seigneur, bru)ant d'amour pour le Seigneur
incarné iui-méme, nous avons toujours éprouvé le
besoin de conserver leurs images qui nous sont par-
venues depuis leur temps comme leur vivo tepré-
'-entatiou. Leur pré'eucc nous charme, et nous gio-
rifions Dieu qui nous a sauvés par Fintermédiairc
de son Fits unique paru au monde sous une sem-
blable figure, et nous sacrifions ses saints; mais
quant au bois et aux conteurs, nous ne leur ren-
dons aucune vénération. Mais toi, tu n'as pas honte
d'avoir vénéré par des sacrifices ia maison qu'on
appelle Kaaba, habitation d'Abraham, qui en réa-
)ité ne )'a pas vue, même en songe, avec son dé-
sert aride et diabolique. Cette maison existait long-
temps avant Mahomet et eHeétuit l'objet d'un cuite
de la part de tes concitoyens, et Mahomet, loin de
J'abolir, l'appela demeure d'Abraham. Pour ne pas
paraitrc t'on'enser à tort et à travers, je vais te le
prouver par les passages du saint Evangite et même
par ta propre histoire. Jésus-Christ chassa souvent
une multitude de démons dans le désert en question.
!) (le démon) va par des lieux secs
o Ces esprits
immondes vous y apparaissent tantôt sous la forme

'P~.vU!,)S.
')an)).Xt!
de serpents et tantôt ils semblent entretenir de vilaines
relations avec des femmes, selon leur habitude, se
donnant l'apparence de faire dos mariages. Vous au-
tres, trompés par une illusion, et tombés imprudem-
'r'cnt dans !c picgo, voua vùu& taites ie's égaux ici-
bas et dans le monde à venir, éloignés, comme vous
l'ôtcs do comprendre que dans l'autre mondo il leur
est absolument défendu, par l'Evangile du Sauveur,
d'entretenir un pareil commerce. Jésus-Christenchaine
ici-bas leur violence révoltante, et bien que constam-
ment malveillants comme leur père Satan, cependant
ils ne peuvent causer ouvertement do mal à personne,
puisque s'ils l'osaient ou le pouvaient, ils vous au-
raient anéantis infailliblement comme par le feu dans
une seule journée, Ils ne peuvent donc rien faire de
plus que vous entraîner, par des machinations oc-
cultes, à la perte de vos âmes; par exemple, par le
moyen d'une pierre qu'on appelle rokun', que vous'
adorez sans savoir pourquoi; par le moyen du car-
nuRe des démons que les bêtes et les oiseaux fuient
en toute hâte avec une extrême aversion par le
moyen des pierres jetées, do la fuite, en vous faisant
raser la tête et par d'autres superstitions ridicules; je
ue peux pas passer non plus sous silenco l'abominable
autorisation qui vous est accordée par votre législa-
teur d'avoir avec des femmes un commerce qu'il a

La pierre noiM est ;tpp?t' aujourd'hui chez les Arabes A<M'a-


assouad,du mot /«~a'' ou e<ta/<M-~ pierre. C't~t la fameuse pierre noire
enchâsse. dans de l'argent et ptacec à l'an~te du sud-est de la Kaaba. Les
Mahométam vénèrent extrêmement cette pierre, et tes peterins la baisent
avec une grande dévotion. On dit f)u9 c'eet une des pierres pr~ieoses du
paradis, qu'eik tombt da ci") fn t 'rre avec Adam, qu'elle en fut retirée,
on du moins préserve'* p'ndaot le dc)u{*c, et que )'an;K Gahrie) la tapporn
.1 Ahraham tfrsq..)'d j~ti'ait Li
Kaaba. (f'y;t)/~<n /~<('ran('. f.f! y.r~t
t~ f/~ /Y~ jt.
comparé, j'ai honte de le dire, au tabourage de la
terre. Par suite de cette licence, bon nombre d'entre
vous ont contracte l'habitude de multiplier leur com-
merce avec des fnmmps, comme &'i) s'agissait de dé-
fricher des champs. Puis-je encore oub)ier ia chasteté
de votre Prophète et la manière artiticieuse dont il
parvint à séduire la femme Zéda. De toutes ces abo-
minations, la pire consiste à accuser Dieu comme
moteur de toutes ces saletés, ce qui sans doute a
introduit parmi vos compatriotes cette loi dégoû-
tante. Y a-t-il en effet un htasphème pire que d'allé-
guer que c~ Dieu qui est la ouse de tout ce ma) ?
Quant à l'exemple de David, q<.i avait pris Urio pour
femme, et dont tu me parles, o~ sait bien qu'il com-
mit là un péché devant t'Eterne), et qu'il en fut puni
sévèrement.
En somme, votre législateur et vous tous, conti-
nuez à résister à la vérité. Vous faites bien! Je ne
connais rien de pire que de ne pas tenir le péché pour
tel, et c'est ce que vous faites réellement en ne cher-
chant et en ne recevant point le pardon. Dieu a or-
donné dans l'Evangile au mari de ne répudier sa
femme que pour cause d'adultère; cependant vous
agissez tout autrement. Lorsque vous êtes rassasiés
de vos femmes comme d'une nourriture quelconque,
vous les abandonnez selon votre fantaisie j'avais
aussi l'intention de cacher, s'il était possible, la ma-
nière honteuse dont vous vous remariez, et comment
avant de reprendre vos femmes répudiées vous les
forcez de coucher dans ie lit d'autrui. Que dirai-je
des exécrables débauches que vous commettez avec
vos concubines ? Pour ette' vous prodiguez toutes les
')époHi)if". du monde et toute ~otrc fortune: et pui-.
quand vous en êtes fatigués, vous )cb ~codex co)uu)C
dos bêtes de somme. On dit que le serpent entretient
des relations intimes avec le muriMM reptite de mer:
arrive au bnrd de la mer, !e serpent taissc échappe!
son venin avant de se Hvrer à ses amours; mais vous,
vous êtes plus venimeux que le serpent. Jamais vous
n'apportez do limiter à votre mauvaise foi, et ne pou-
vant satisfaire vos passions déchainées tant que vous
êtes en vie, à l'heure dernière de votre mort, vous
faites mourir viotemment vos femmes, suivant )'inspi-
ration du mauvai:- esprit.
En parlant de Satan et des âmes des justes, tu pré-
tends que nous avons représenté )e premier comme le
trésorier de Dieu; c'est une erreur nous disons, au
contraire, que Satan était fort joyeux, voyant que
l'humanité, dans l'horreur que lui causait ta mort, se
ptongeait dans les abimes du désespoir. H croyait
même les justes abandonnés par Dieu et perdus après
la mort. Plein de cette pensée, et frappé de l'extrême
humiliation du Christ, il le crut soumis à la condition
des hommes, et poussa son disciple à )e trahir et les
Juifs à le mettre à mort. Mais voyant )e Seigneur mar-
cher volontiers au-devant du supplice de la croix, il
fut saisi d'épouvante; et pour empêcher le salut de la
race humaine, il tenta d'enrayer par des remords la
femme du juge (Pi!ato~. Maigre toutes ces artifices, le
Yerbe de Dieu goûta la mort dans sa nature humaine,
restant dans sa nature divine toujours immortel et
inséparabte de son humanité, et comme vrai Mou en-
gendré du vrai Dieu. II ressuscita ou ptutô!. ressuscita
M Ha~o'c humaille st')on la prophétiede David '< Que

u: ;ï. Il ~.tI"uI.
Dieu hé iè\e, et ses ennemis seront dissipés', et '.('-
Ion une autre prédiction faite par un des douze pro-
pj'ètea.
Le Verbe de ihcu étant ainsi ressuscite, moins pour
lui-même, puisqu'il était esprit, immortel et incorrup-
tible, que pour le genre humain dont il avait revêtu la
nature, assura par cette résurrection la résurrection
des hommes, et il rendit certaine l'espérance que les
morts, dé)ivrés de l'influence de l'ennemi spirituel,
revêtiraient do nouveaux corps, parce que les âmes
obtiennent beaucoup de grâces de ]a part du Créateur
par le mérite de l'incarnation de sa Parole.
C'est donc ainsi que Satan, affaibli perdu et en-
tralné par son désespoir et par celui de ses légions,
s'est enfin vu réduit à t'impossibitité d'entraîner doré-
navant le monde aux cultes étrangers et contraires il
la vofonté de Dieu il n'attend plus que le supplice du
feu éternel.
Je vais enfin t'expliquer cette vision d'Isaïc ou un
cavalier lui apparut monté sur un une et un chameau
en voici le sens. L'aspect du désert maritime indique
que c'est là ton désert situé au bord de la mer, voisin
et Hmitrophe de la Baby)onie; un peu après, le pro-
phète dit qu'il voit deux cavaliers montant J'un sur
un âne, l'autre sur un chameau; ces deux cavatios
no faisaient réellement qu'un seul, comme )o mémo
prophète l'affirme do la manière la plus claire dans )n
m6me passage. Sous io nom d'une le prophète entend
le peuple juif, qui, bien qu'il lût )a loi et les prophé-
ties, influencé pourtant par renseignement, de S.'tan,
refusa de se soumettre et d'accepter )'KvanKi)e des-

!'ou!!r r.\VH. <.


tmô à sauver tout l'univers. C'est do cette désobéis-
sance du peuple juif que le mémo prophète se phint
dès le commencement de son livre Le bœuf con-
nait son possesseur, et l'âno la crèche do son mahre
mais Israël n'a point do connaissance'. Sons )e
nom
do chameau, le prophète désigne tes Madianites les
et
Babyloniens, parce quo ces animaux sont très
nom-
breux chez vous; et le même ennemi qui entrainé
a
les Juifs dans l'erreur, sous prétexte de
conserver la
loi, vous a aussi fait tomber dans )'ido)atrie. J'ai dit
ci-dessus que les deux cavaliers
ne représentaient
qu'une seule personne, ce que nous montre aussitôt
après le même prophète, en disant
« Je voyais )o
même cavalier qui venait monté sur deux chevaux
voici, le cavaticr qui paraissait auparavant deux
n'était qu'un seul, et monté à deux chevaux, H
»
désigne par ces deux chevaux les Juifs et les païens
dominés par lui. Or d'où venait cet homme?
disait-il? H venait monte sur deux chevaux, criait que
et
à gorge déptoyée '< Babylone est tombéo,
et ses ou-
vrages ont étc renversés. » C'était donc l'ennemi qui
déplorait sa désolation, qui,
ne trouvant plus de re-
fuge que dans ton désert, vous amené les deux
a
chevaux de son iniquité, c'est-à-dire Finconstance
ju-
daïque et les débauches des païens. !t parvint
enfin
à l'aide de ces deux éléments, d'une manière
occulte
et non pas de vivo force, à vous entramer dans
son
erreur. C'est ainsi que vous vous faites circoncire,
mais sans admottro la divinité du Fils et du Saint.
Esprit créateurs et sanctificateurs.
Quant à la divination, a la connaissance de l'avenit-

FM)<) ')z
('taux démous qui ne conduisent qu'HU~pphcodf
t'enter, vous y ajoutez foi comme les païens, (font tes
abominables débauches vous sont tr~s f~n)i!icres. Vous
appelez chemin de Dieu ces excursions dévastatrices
qui portent chez tous les peupjes ia mort et la capti-
vité. Yoi)à votre religion et sa récompense; voilà votre
gloire, à vous qui prétendez vivre d'une -vie angé-
liquo. Quant a nous, instruits et convaincus du mer-
veilleux mystère de notre rédemption, nous espérons
après notre résurrection jouir du royaume céieste,
p
nous qui sommes soumis aux doctrines d'Evangile et
qui attendons humbloment un bonheur tel que « les
yeux no l'ont point vu, que les oreilles ne l'ont point
entendu, et que Dieu a préparé à ceux qui l'aiment', x
Nous n'espérons pas y trouver des sources de vin, de
miel ni de tait nous n'espérons pas y jouir du com-
rrerce des houris (femmes restées éternettementvier*
ges) et y avoir des enfants, nous n'ajoutons aucune
toi à de pareils bavardages engendrés par uno ex-
trême ignorance et par )o paganisme; loin de nous
toutes ces rêveries, toutes ces fables. Le royaume
de Dieu ne consiste point dans le manger ni dans !e
boire", » comme dit le Saint-Esprit, « mais dans la jus-
tice'; et « lors de la résurrection les hommes n'é-
pouserontpas des femmes, ni les femmes des hommes,
mais ils seront comme les anges'. » Pour vous qui
êtes abandonnés aux vices charnels, et qui n'avez ja-
mais su y mettre fin, -vous qui préférez vos plaisirs a
tous les bonheurs, c'est précisément pour cela que

'tCor.Xt,9. 9.
"JHMn.X!V.t7.
't()f.)n.
'M~tthXX)).
Nous tenez pour rien le royaume ceiesto s'il n'est peu-
plé de femmes.
Yoila la courte réponse que je t'adresse. Pour la
profession do notre inébr5n)aMe et impérissable foi,
nous avons subi de votre part et nous subissons en-
core bien des souffrances nous sommes prêts encore
à mourir, uniquement pour porter sur nous le nom
saint, précieux et incomparable, selon la prédiction
d'Esaïe « Tu porteras nn nom nouveau quo le Sei-
gneur te donnera'. » Le Seigneur lui-même, lorsqu'il
se trouvait sur la terre, nous a prévenus d& ces souf-
frances en nous disant « S'ils m'ont persécuté, ils
vous persécuteront aussi; s'ils ont gardé ma parole,
ils garderont aussi la vôtre ils vous feront toutes res
choses à cause de mon nom, parce qu'ils ne connais-
sent point celui qui m'a envoyé' » et encore « Vous
pieut'erex et vous vous lamenterez'. » Jésus-Christ,
dans sa prièreadressée à son Père, disait !)s étaient
tiens, et tu me les as donnés. Ils ne sont point du
monde, comme aussi je ne suis point du monde »
Si vous eussiez été du monde, le monde aimerait ce
qui serait à lui; mais parce que vous n'êtes pas du
monde, et que je vous ai élus du monde, à cause dj
cela le monde vous hait'. a
Parce que telle est notre espérance vous nous pro-
diguez les menaces, vous nous frappez de mort, mai:
nous ne répondons à vos coups que par la patience
parce que nous ne comptons ni sur nos bras ni su
notre épée pour nous sauver, mais sur le bras et L

Esue,LXU,ï.
'JmnXY.M~).

'Mem,X\0..
~dem,XV),20
')~em,XYU,6)6.
~i'e du Seigneurs sur )a!nmit-rt!d(-atuce: ets'jt
)e veut eucoro, nous sommes prcts souiTrir davan-
tage dans ce monde pour ('-tre recompensés ()an-
)p
monde à venir oui, qu'il fixe l'heure le mode
et ()<.s
supplices; encore une fois nous
sommes pn''ts.
Po'vous, persistant dansvotretyrannie
et
piétements, vous attribuez a votre religion tesvos on-
sucées
dont le riet vous favorise; ouhliez
vous que les Per-
.-ans ont aussi proiongé lent- tyrannie durant }0f
ans. Quelle fut la raison d'un aus~i )on~ rcpne ? Dieu
seul le sait; assurément ce notait
pas la pureté de
leur retigion. Nous autres, nous accueillerons
avec
empressementtoutes les soufFrances et toutes les tor-
tures qui peuvent nous arriver pour le nom qbticux
de Jésus-Christ, notre Seigneur et Sauveur, afin
que
nous puissions parvenir au bonheur du monde futur
avec tous ceux qui ont aimé à voir t'avcnement du
jour du grand jugement de Dieu,
pour la touan~e et
ia gloire de ses bien-aimés. Pmssions-nous ôtre
dignes
de contempler alors avec eux l'unique divinité"
du
Père, de la Parole son Fi)s unique,
et de son Saint-
Esprit, dès maintenant et à jamais. Amen.
L'empereur Léon expédia par un de
ses intimes offi-
ciers cette Réponse Omor, souverain des
Arabes. Après
l'avoir tue, le calife fut très confus. Cette lettre
duisit sur lui un effet heureux. Dès pro-
ce moment, il
commença à traiter les chrétiens avec beaucoup de
bienveillance; il améliora leur état
et se montra très
favorable à leur égard, de sorte qu'on n'entendait
partout que des manifestations de reconnaissance
lui. Il donna, comme j'en ai fait mention ci-devant, pour
la
liberté entiec&.atous tes captifs, et leur remit
leurs
délits demander
aucune rançon i) <.e mon-
tra aussi cm ers ses propres sujets beaucoup plus gé"
uéreux. quo tous ses prédécesseurs; il distribua à
ses troupes de grandes sommes d'argent, renfermées
jus(n)'a)ors dans los coffres du trésor. Après tous ces.
actes de bienfaisance il mourut.

CHAPn'HK YH).

f.EKEG\ED'tF.?mn.LAPt:nSÈnTtO\c()'<TnEiKCHntST~)<-)H;.
).EREG';F.DEHK''rn~METK\(.UERRECO\rRELE<.m'r.TLFa
GRECS.

Après la mort d'Omar, Yézid U' jnonta sur le trône


et régna pendant six ans*. Cet homme, d'un caractère
cruel et s:uidé par le fanatisme,signala son avènement
par une déplorable persécution qu'il souleva contre
le christianisme. Par ses ordres, empreintsd'une sorte
de frénésie diabolique, on brisa et on détruisit les fa-
bteaux représentant l'incarnation \'éridiqua6de notre
Maître et Sauveur et les images de ses disciples, aussi
bien que la Croix érigée dans certainsendroits pour que
les fidèles pussent adorer devant etto la sainte Trinité
consubstantielle. Excité da plus en plus par le fana-
tisme, il tenta de se mesurer contre le rocher inébran-
lable (Christ et son Egtisc), et n'ayant pu le subjuguer,
il fnttni-méme brisé contre lui. Arrivé au comble de sa

Han~ te tfxt~ Hrn~ni'~n,rp t-fm ['tait f'tit .ï~zd~j~r~.


'Ht)frt'n.iqn~dfUTt~n'i~")n''}t.
fureur, il déctara la guerre aux pourceaux', herbivores
et impurs, et en fit exterminer un grand nombre dans
toute )'éte))dne de ses Etab. C'était l'égarement de
Satan qui t'entrainait dans cette œuvre d'extermina-
tion. Une maladie suffocante (probablement une an-
gine couenneuse\ produite par la fureur du Satan, le
nt mourir misérablement digne châtiment infligé à
ses crimes par le Seigneur
Héscham" lui succéda et rogna pendant dix-neuf
ans'. Dans la première année de son n'sne il expédia
en Arménie un certain capitaine, nommé
Hertb, ayant
pour mission de procéder à un nouveau recensement
(tes habitants du pays. Son dessein était funeste, et il
aboutit à augmenter les impôts et les contributions,
dont la perception fut accompagnée d'une multitude
de mauvais traitements. 11 se montraitfort mécontent
de la générosité d'Omar, et l'accusait d'avoir injuste-
ment prodigué les richesses immenses accumulées par
ses devanciers. C'est pour cette raison
qu'il exerça
tant de cruautés en Arménie on n'entendait partout
sur son passage que des cris d'indignation et des
plaintes amères. Dès cette époque t'Armëm'} fut frap-
pée d'impôts exorbitants.
La mort qui frappa le Khaquan' ou roi des Khazirs
fut suivie de terriblestroubles dans le Nord. Parsbith,
la reine mère, tourna alors ses regards vers t'Arménie,
et chargea Tharmadj, son générât, d'y entrer à la

On sait bien que cet animal est regardé par les Musdmans comme un
ftre impur.
)ui
Le texte arménien porte Scham ou Heschm.
L'abbé de Mangnie, dans son règne
mMf
de vir~t
mMot'-<- et
</<" .-fra~
un sous le ~MMVM-
MM /<- p!ace entre
ment rles Califes, lui donne un règne de vif,t et un ans et 10 place entre
)'ao 104 et l'an M5 de t'hegire.
Dans la ~"cM- des ~ftM-.MoMf/c.Kha-Kan c'est le nom donné au
foi drs Àvar' drs :)~n'; et df-s S~aws (num~rc' du 'S -~fi) t!'5'i,p. X)8)
t'te d'une mande armcc pour la conquérir Ce corp~
d'armce.sc mit en route, passa par Djor', place fortifiée,
traversa le tertitoirc des Messagetcs* et fondit sur le
Païdacaran', exerçant partont le piitage; ensuite il
p~s-:)!cne:)\eA)'axcct.pc)]e')'ath)ns)nPer.socn)'a'
\n::can! et en ruinant. Gandxak', \iHc commerçante.
.\r)a\ci% auh'e \ii)c, ninsi que les provinces appe-
k'e~theohi-]~a:at), Spa!ar-Pcn,x et Ofn)))/t)'Poo/
La. he \o\ant en tacc d'uncorp-, d'Arabes commande
par un certain f~'ncra) Djar. )esK)ta'/irsreso)nrentde
lui !)\'rer bataitic. t/en~a~crnent. qui eut Ueu entre
ces dcn\ armcc~ fut des p)ns sangtants; presque tous
tes Arabes tombèrent sons leur fer, et iesKh.ixir'.
victorieux ciendirent leurs ravages jusque dansbpro-
Yince de Xnrevand% puis ils vinrent mettre le siesc
devant la forteresse d'Ampriotiqne en )aiss:)nt leur
!)&gage et. leurs prisonniers dans la vinc d'Artavet,
qui était mal gardée.
Pendant que les Khazirs étaient occupes du siège
d'Ampriotique, une division des troupes arabes, pen
nombreuse et commandée par le gênera) Sutharach,
attaqua Artave.t, passa au fil de répec !a majeurepartie
de la garnison et mit en uberte les prisonniers. La
nouveHe de cet échec étant parvenue peu après a la

Actu' bernentSchMira,forteressedans if- Da~histan~ et )4M'nma'Mo-


des anciens.
'Le texte arménien tes app.*Hc )hsquouth;!eur pus était voi'in <
) Albanie, et par conséquent non loin de li ~iUc de Uc'rbind et <).* la mer
Caspienne.
On~eme département de la ?:.md? Arménie, qui confine )'Aibanic, ).t
mer Ca~picune M la MM). Actue))~ment il s'app~t: district de J.~neoran.
Anj-j-urd hui Th3')n~ ~)nd~ \)He capitt' ()<? la Per&e.
b !'roLah' ment ArtavU,M <-<,) ):) ~.puiture des monanjx'-s
p:'rsan-
Aetu.~iem.'ntproMnc? d? Kho et de Sl'mat, dans)hdc.'i)(jai). )."
/'ar.~ha\'an hi~a'.t aneiennemen! partie d" h ''e~r)n.i~. !'nn d.t
'):n"' dep.'rr:"rn't': d.a ,'nrd~ \rmfn:
coun:)i~:u)tCLiU!rus de i'm')m'OtteKi);)xi)')))tt te-
uaient dans ce moment Ampriotiquc en état de sié~e,
itsabandonnctcntimmédiatGmcntcetfefortere-eet
tnarc])t'rent resoj~ment a la rencontre des Arabes, t.e
combat fut funeste aux Arabes. )!attus et mis en pièces,
ils pcrdhen). encore leur drapeau représentant, une
figure en airain', que fou conserve encore de nos
jours chez les Khaxirs, au sein de )a tribu de Harachc,
comme un trophée de la victoire ronportëe par teurs
ancêtres.
Le calife des Arabes, aussitôt qu'il eut connaissance
de ceHe affaire, expédia Mcs)iu,son frère, avec beau-
coup de troupes pour renforce!' cettes de Marache
mais forsque~tesHn arriva surle théâtre de la guerre,
il ne put rien eutreprendre, les Khaxirs ayant ()eja
vaincu Seth-Harache, tué une partie de ses troupes,
tais l'autre en fuite, dciivrc les prisonniers et pris
tout ce que )es Arabes possédaient. Mes)in, fort irrité
contre Seth-Harache, l'accabla de vifs reproches il
méditait mcme de le faite mourir; mais une émeute,
causée par tes parents de Seth-Harache, t'obiisea d'a-
bandonner son dessein. Pour éviter quelques troubtes,
Meshn renonça complètement, quoique malgré lui, a
son projet et retourna auprès de son souverain.
Ces événements a peine pas.-és, Yéxid donna ie
signa) des hostilités conttct'c[U])ire grec. Par son
ambassadeur, envoyé a la cour de Hysancc, ic cahfe

'On sait que les MH:.u)m')".sont)~~nico)n)'n"nt~')curfuite et ~e


~~rsusaj~s toute rcp!'<'s;'hta'.)on(tcf)~n'h')!:i;)n\0;o:tc-t<t.))it
'u:t3Mrt~'f!'?tr;ins:rrc~ion')cc'Uf'int~)<:)rt)''ni;'t)-'af'"h'i)-'<i''>S!-
t)jout\tdoS)'[uict.')nu)or!<nt\<]Sc~t!r')"tI")'~
t).'v.utt)unu!rj~u~t.frdn)r).t).]! :r-.n.t'p.r:t't\-i.f].j!v.J.'
po~sc(~t1t"sn)atottoc':o'i<t"t)t't.'n))<-S)ttu'~)))t)!.):~t)'.(j't'Ui;ttL-L'i<ir
ra)f)''n'Ti~).tt?hfrd.rtr)T]~r!)!).tjt-)!pif'
demanda à l'empereur Léon de se soumettre à ta
puissance arabe et de s'engager à lui payer un tri-
but. Le refus de la cour do Byzance le mit en colère;
il ordonna à Mes)im, son frère, d'envahir le territoire
grec à la tête d'une nombreuse armée. Cette armée
occupa bientôt la Cilicie, ensuite la Mésopotamie, et
de là elle fit une irruption dans la Bithynie, et vint
camper sur le bord du fleuve Salaria L'armée grec-
que, après avoir fait entrer tes populations des cam-
pagnes dans les villes et les places fortiuées pour les
mettre à l'abri, vint camper en face de l'ennemi,
sur le bord opposé du fleuve. Les Grecs firent de leur
position un camp retranché, entouré par un fossé,
d'où ils observaientles Arabes.
Les ordres que l'empereur Léon ne cessait d'en-
voyer au généralissime grec lui prescrivaient de ne
pas hasarder un engagement, de ne pas se laisser sur-
prendre par l'ennemi et de se tenir sur la défensive.
Une manœuvre du général arabe, qui permit à son
armée de se répandre en tous sens dans la province
grecque, de la ravager, de la piller et de faire des cap-
tifs, afin de rentrer dans ses foyers chargée de butin,
lui fit oublier l'ordre de son souverain. En aperce-
vant le mouvement des Arabes, il donna l'ordre à ses
troupes do les poursuivre. Aussitôt que l'émir s'en
fut aperçu, grâce à l'épaisse poussière qui s'élevait
derrière eux, il fit éloigner tout le bagage de son
armée à une certaine distance, partagea ses troupes
en trois divisions deux d'entre elles s'embusquèrent
à droite et à gauche du chemin; la troisième, sous
te commandement personnel de Meslim, se rangea en

Sanfario.'dcs;tno''n-
ordre de bataille. L'armée grecque, qui suivait le
chemin, pete-metc, sans ordre ni précaution, et char-
gée de bagages, fut à peine arrivée en présence
des Arabes qu'elle fut attaquée impétueusement par
eux; la lutte une fois commencée, les divisions em-
busquées se montrèrent et assainirent les Grecs de
tous côtes. Cet engagement fut des plus funestes pour
t'armée grecque, dont la majeure partie fut dévorée
par le fer de ''ennemi. Ators les Arabes victorieux se
mirent à piller les villes et les villages d'alentour, et,
chargés ainsi de butin et d'un grand nombre de pri-
sonniers, dont l'effectif montait, dit-on, à 80,000,
ils rentrèrent triomphants dans leurs pays.
Le calife, à l'occasion de cette grande victoire, or-
donna des fêtes solennelles et y prit part fui-mcme
avec ses principaux dignitaires il combla son frère
de marques de distinction, bénit }a victoire rempor-
tée, fit distribuer à ses troupes le butin, garda pour
lui les serviteurs et les servantes, et passa le reste
de l'année en repos.
L'année suivante fut signalée par une nouvelle le-
vée de troupes. Le calife fit mettre sur pied de guerre
une armée formidable, dont il confia le commande-
ment à Mestim, son frère, avec t'ordre d'envahir de
nouveau le territoire grec. Mestim, en rece\ ant te com-
mandement,s'était engagé parsermentvis-à-visde son
frère à ne pas songer au retour avant d'ctro parvenu
à renverser l'empire arec, à détruire de fond en com-
bte Constantinople, et a consacrer à son culte profane
la basilique de Sainte-Sophie, fondée par la sagesse
divine pour servir sur la terre de demeure a Dieu.
C'est avec cette ferme résolution que t'émir arabf-
''utra en campagne. !t envahit presque toutes les pro-
t'nces grecques (dans l'A:sie mineure) et ne s'arrêta
qu'au bord du Pont-Euxin, où il campa avec toute
son armée et ses munitions. Fie)' de sa force et plein
de dédain pour l'empereur Léon, il lui adressa, bien-
tôt après son arrivée, un message méprisant, et inju-
rieux, dont voici t'extrait '< Qu'est-ce que signifie
cette obstination qui t'empêche de te soumettre à
notre puissance, surtout quand nous avons frappé de
terreur tous les peuples? En qui as-tu mis ton espoir,
que tu aies pris la résolution de persévérer dans ton
entêtement? Est-ce que tu ignores tous tes malheurs
dont nous avons abreuvé tous ces Etats qui ont essayé
de nous opposer quelque résistance nous les avons
battus et brisés comme des pots de terre, et nous
sommes devenus les maîtres de toute la terre fertile,
parce qu'il fallait que l'ordre et la promesse divine
faite à Ismaël, notre père, fussent accomplis, et c'est
ainsi que nous avons subjugué toutes les puissances
de la terre. Est-ce que tu n'as pas vu combien ton
territoire a souffert et à quels immenses dangers il a
été exposé, même sous ton règne, lorsque je l'ai en-
vahi, et que j'ai détruit un grand nombre de tes cités
et exterminé tes troupes? Sache donc que si tu ne
consens pas à te soumettre a notre puissance, je te
déclare que je suis engagé par serment à ne pas re-
voir mon pays natal avant d'avoir renversé ton em-
pire, rasé les fortifications de cette capitale dans la-
quette tu as mis tout ton espoir; fait du lieu de ton
culte, de la basilique de Sainte-Sophie, un bain pour
mes troupes, et brisé sur ta tête le bois do la croix que
tu adores, afin qu'on connaisse la grandeur et )a gloire
de notre .retigiou devant t'Hternet, et l'assistance qu'it
hu prête- >,
C'est dans ces termes si injurieux et si iusuttantj
que i'émir arabe écrivit à l'empereur Léon. Celui-ci,
à la suite de la lecture de cct.o lettre, ordonna aussi--
tôt au patriarche, au sénat et au peuple tout entier
de sa capitale, de faire une prière génératc dans l'é-
guse de Sainte-Sophie, pendant trois jours consécutifs.
La ville tout entière s'ébranta, et la population accourut
à ia basilique, répondant ainsi aux vrcux de l'empe-
reur enun Fempereur mi-même s'y rendit, et il exposa
le libelle devant tp Seigneur, à in manière d'Ezcchias,
en invoquant la clémence dont le Sauveur a, dès l'o-
rigine du monde, usé envers les siens. !) supplia )o
Dieu de l'univers de venir à son aide et de le venger
de son méchant ennemi; il rappelait le, outrages de
.es)im, en répétant !e passage suivant de David
« L'ennemi a tout renversé au lieu saint.
Tes adver-
saires ont rugi au milieu de tes synagogues; ils y ont
mis leurs enseignes. Là, chacun se faisait voir'.» Telle
fut l'humiliation à laquelle il se soumit tui-méme en
jeûnant durant trois jours. Puis il adressa à l'émir
arabe une lettre dont voici la copie* "Pourquoi as-tu
tant vanté ta méchanceté, toi qui es puissant à com-
mettre t'iniquité ? Pourquoi as-tu aiguisé ta duplicité
comme un rasoir, et t'es-tu révolté contre le Tout-
Puissant, en proférant des injures contre Jésus-Christ,
notre Sauveur, qui est dans les hauteurs des cieux,
et contre moi, qui porte son trône; je suis, par consé-
quent, plein d'espoir que sa miséricorde, que tu as
outragée, so vengera de toi, et que ta bouche profane,
d'où sortent tant de blasphèmes contre io Souverain
des souverains, contre sa ville, contre le temple dé-

Psaume f,XX)V,3j.
~C'tStt'h)t~'tur)'x[r.li'fj')un'cr'(')~.
dié à M)') glorieux nom, et contre moi, gardien du
trône du Christ, serp fermée par le Seigneur, selon
t'imprécation de David, qui dit a Qu'elles soient fer-
mées les bouche-; de ceux qui disent des choses im-
pies.» Quant moi,a je ne meconne point en mon arc,
et ce ne sera pas mon épée qui me déhvrera, mais sa
droite, et son bras, et la lumière de sa face', qui
peuvent certes écraser ceux qui se vantent dans leur
orgueil, comme toi, qui n'as jamais voulu penser que
tn dois rendre compte de ta conduite, pour avoir verau-C

le sang do tant de mes sujets, et pour en avoir encore


entraîné tant en esclavage car ce n'est pas pour la
justice de ta cause, mais c'est pour nos péchés que
Dieu a permis que le bâton des méchants entrât
dans la posession des justes, afin que nous connais-
sions notre propre faiblesse et que nous prenions )a
résolution de nous conduire selon la volonté du Créa-
teur. Or, ne tente point Dieu, notre Seigneur, qui
peut te faire engloutir, avec toute la multitude de tes
troupes, au fond de la mer qui peut, dis-je, soulever
tes llots de cette mer, aujourd'hui comme autrefois
la mer Rouge, lorsqu'il résolut la perte do Pha-
raon le cruel. Alors ce fut la verge de ~loise qui lit
tourner les ondes de la mer contre les tégions égyp-
tiennes, pour leur perte, en les submergeant; et ce
même bâton n'était, quo le modèle de la croix toute-
puissante de Jésus-Christ, que tu as insuhéo aujour-
d'hui. Si tu prends donc le parti de te retirer de mon
territoire, tu choisiras ce qui t'est meilleur pour ta
propre personne et pour tes troupes dans )o cas con-
traire, fais immédiatement ce que tu as conçu. Quant

P.nn!f:V. t
au Seigneur, il agira, sans doute, comme bon lui
semblera; il rendra son jugement, il délivrera son
peuple et chassera nos persécuteurs, confondus de la
honte. »
Cette lettre, loin de produire quelque bon effet
sur l'esprit du généralissime arabe, i irrita à ou-
trance et enf)ammé par la colère comme une bête
féroce il prit la ferme résolution de se battre contre
le rocher solide (t'Egnse), son cœur s'endurcissant
a l'mstigation de Dieu, afin qu'il finit par tomber
dans le piège, ce qu'il méritait, du reste, comp)éte-
ment.
La flotte arabe que l'on avuit mis plusieurs jours
à équiper, fut bientôt en état de prendre la mer; il
s'y embarqua lui-même avec toute son armée, ses
munitions et ses approvisionnements, fit immédiate-
ment voile pour Constantinop)e et arriva en vue de
cette ville. Aussitôt que t'empereur aperçut cette
multitude de vaisseaux ennemis ressemblant à une
forêt plantée sur la mer, il donna t'ordro de dresser
les grilles et de fermer la porte (de la baie) en ten-
dant ia chaine. Il ne permit à personne des siens
d'attaquer l'ennemi parce qu'il attendait lu protec-
tion d'en haut pour lui-même, et le châtiment pour
l'ennemi. Le patriarche, par son ordre, accompagné
du sénat et de tous les habitants de la capitale, forma
une procession solennelle et prononça une prière pu-
biiquo des plus ferventes; t'empereur tui-méme se
méta avec la foule portant en personne sur ses épautcs
!e glorieux et invincible bois de )a sainte croi' do
Jésus-Christ les fidèles portaient, les uns les hêtres
et les cierges aUmnés, tes autres les encensoirs ré-
pan()ant partout )e patfum en l'honneur du la pré-
cieuse croix, et tous cntounaieut d'une même \ui~
des hymnes il Dieu.
La porte de la ville fut ouverte, la procession en
sortit et arriva au bod de ta mer; l'empereur tenant
la croix au-de-sus d'eux dit H Viens a notre aide,
Jésus-Christ, Fils de Dieu et Sauveur du monde! »
Après avoir répète trois fois cette oraison adressée
au Très-Haut, il frappa du bois de la croix les ondes
de ta mer en y traçant )c signe de !a croix. A pcino
cet acte fut-it terminé que la mer commença it être,
agitée par la vertu de la sainte croix. Bientôt l'é-
cume couvrit la mer tout entière, et il s'éte'.a une
grande tempête. La Hotte arabe ainsi surprise lit
naufrage et périt avec plus de la moitié de son cqm-
page, comme autrefois les phalanges de l'haraon.
Une partie des équipages naufragés, qui s'était, sauvée
sur des planches, fut poussée par les flots et jetée sur
les côtes de Thrace, et une autre dans les ites toin-
taines. Le chiffre des tronpcs montait a plus de
S00,000 hommes. (??; L'empereur expédia partout
t'ordre do ne pas faire mourir ceux qui, après avoir
couru de si grands périls sur la mfr avuhut été sau
vés, mais do tenir les Arabes dans un état do btocus
pour que personne d'entre eux n'eut de communica-
tion avec le reste du pays. et qu'ds uc purent s(;
procurer de provisions d'aucune sorte. L'ne f.uuiuu
enrayanto vint bientôt se déclarer an milieu des nau-
frages et tes obiigea d'abord .') (tévorcr tous leurs
chovaux et lenrs mutcts, puis leurs domestiques et
leurs concubines, qu'ils égorgeaient pour satisfaite
k'.ur faim. i.'émir arabe, réduit ainsi auuc poignée
d'))ommcs,"uvoyasupptiert'c)))pc)'eurde\uutoir
binntcurtairp grâce, en te.délivra!~) df ce ))tncu-
L'empereur, touche de leur misère, et convaincu que
le Seigneur s'était venge 'te son ennemi, le ut vcnir
en sa présence et lui fit de vifs reproches pour
avoir envahi son territoire avec une insolence si
manifeste, pour avoir verse impitoyabiemeut. )e sang
de ses sotdats et pour avoir emmène en esclavage )cs
habitants de tant de ses viite:; ensuite i'cmpcreur
ajouta c Or, le Seigneur est vivant et tcmoin que
tu mérites la mort et nullemcnt la vie; mais puisque
Je Seigneur a pris ma défense en tournant sur ta tête
ton injustice et en redemandant de tes mains le sang
de tant de ~ens innocents, moi, je nc veux pas t'ap-
pliquer d'autre châtiment ni te condamner selon ce
que tu mérites; bien que ta personne se trouve sous
ma main, et que je me trouve maître de ta vie et de
rello des tiens, tu ne mourras pas cependant. Va
vers les tiens et raconte j'oeuvre de la puissance
de Dieu accomplie devant tes yeux. »
Mcsiim dit alors a l'empereur « Quoiqn'i) me soit
imposstbfe de proférer quelques mots en ta presencc
pour ma justification, quoique je ne soi.s pas digne de
vie pour les grandes fautes que j'ai commises sur ton
so), que j'avoue moi-même de ma propre bouche;
cependant tu m'accorde- )a vie et tu me fais une
~race éclatante; et puisque tu as agi à mon égard
avec tant d'humanité, veuille donc m'accorder encore
la liberté de retourner dans ma patrie, et je te jure-
rai de ne jamais reprendre les armes contre toi. Sa
demande lui fut accordée par t'cmpcrcur; il s'embar-
<p]a bientôt après et fit voile pour
).)~fediterr:t(''e,
d'oui) gagna i'ien'~ti'onk-u.-cment'.on pays. Sur
)ont.~unc))(-)))it)i))](-('ut:~cuoii)i)'r)cs)K)pn!at)oi)-
~(".f!if!t'r('ntr~('s<j))'.)\'cr')f"'f'n'-(!t'(h't)'cs<f't't
de lamentation; tous se frappaient le front jetaient
et
en Fair de la cendre. Quant à iui, complètement
consterne, à tons Jes reproches qu'on lui adressait
il no répondait rien si
ce n'est qu'it lui était impos.
-ibte de faire la guerre à Dieu. !t se retira ensuite
''ans sa maison et ne ceignit jamais plus l'épée
jus-
qu'au jour de sa mort.
Le calife Héscham rempjaça, à cette époque,
dans
le commandement supérieur de l'Arménie, Seth-Ha-
rache par Mervan, fils de Mahomet. Le
nouveau ~ou-
vernenr, arrive devant les portes de Devine (alors
capitale de t'Arménie), fut accueilli
par les nakharars
arméniens, auxquels il témoigna de
ses intentions
cifiques. ![ 6t venir chez lui Achott, fils de Vacak pa-
de
Ba~ratouni, qu'il investit, par ordre de Héscham,
de
la dignité de patrice de t'Arménie, et qu'il
combla de
grands honneurs.
Grégoire et David, fils de Sembath (de Mamikon),
aussitôt qu'Us furent instruits de Feiévation d'Achott
n la dignité de commandant des troupes arméniennes,
et surtout de l'estime que lui témoignaient Héscbam~
le calife, et ~tervan, l'émir d'Arménie, déclarèrent
se
contre lui et cherchèrent à lui soulever partout des
embarras. Le bruit de leur animosité croissante
contre
Achott parvint enGn à la connaissance
de Mervan
qui les fit immédiatement arrêter, et les
envoya chez
le calife, en les accusant de s'être rebettés
contre
l'autorité d'Achott jusqu'à lui avoir fait
ouvertement
la guerre. Ils furent condamnés
par le souverain des
Arabes à demeurer pour toute leur vie dans le désert
d'Yémen.
Consolidé ainsi dans son pouvoir do patrice,
Acbott
entreprit (te se rendre dans la capitale du prince des
Musuimans. Le but do ce voyage était de mettre un
terme aux vexations que l'on exerçait,dans son pavs,
et de faire payer les sommes dues aux nakharars ar-
méniens et a leur contingent, qu'on n'avait pas
payée:, depuis trois ans. Dans t'audience que lui ac-
corda Héscham, il exposa l'ohjèt <ie son voyage d'une
manière si sage et dans des termes si convenables,
qu'il s'attira ia~ bienveillance de son souverain qui le
combla d'honneurs, du reste bien mérites, et lui ac-
corda tout ce qu'il demandait, en donnant l'ordre de
lui compter immédiatement la somme de 300,000 piè-
ces pour les années écoulées, c'e~t-à-dire 100,000 pie-
ces pour chaque année. Dès cette époque, et durant
tout le règne de Héscham, la -cavalerie arménienne
fut payée regutièrement et sans aucune entrave.
Après cela Mervan, fils de Mahomet, gouverneur
général d'Arménie~ s'occupa de mettre sur le pied de
guerre uno armée nombreuse, à laquelle se joignirent
Achott. le commandant, et ses nahharars avec leur ca-
valerie. Avec cette armée, Mervan et Achott entre-
prirent une invasion, dans )e pays desiluns, et prirent
d'assa'n )a ville (probabiementTharkiiou),après avoir
massacré sa garnison. La plupart des habitants, pous-
sés au désespoir par la prise de leur ville, jetèrentleur
fortune dans la mer (Caspienne), ou ils se précipitèrent
ensuite eux-mêmes en y cherchant la mort. Quant à
Mervan et au prince Achott, après avoir fait un grand
nombre de prisonniers parmi les Huns et enlevé d'im-
menses richesses, ils se retirèrent en triomphe. Ar-
rive à Partie ou Bcrdé', vi))e commerçante, Mervan

t'M ftes vi!)M )M plus popu!*)Me! )? plus iodunheusf.et tes plus


Mmmcrp~ntfs ;)'' !.t grande ~rmcni~. ftan*. les temps anciens, située sur
r<
jfc hnrd.. ().; ThnrO.a). ;u'Uu. "t ')'~ Ar.ix.' e~ ).)~< aoionrn hu) <p)'iin
tit choisi)' la cinquième partie des pnsomuers et du
butin qu'il envoya u Héscham, son maître, comme
présent, en y joignant on rapport, contenant le récit
de fn victoire qu'il venait do gagner. Le calife, fort
content de l'heureux succès de cette expédition et de
eu beau présent d'esclaves et de butin, exprima a
Mervan et à son armée toute sa satisfaction; it n'ou-
blia pas, à {'occasion de cette victoire, d'adresser de
vifs reproches à Mestim, son frère, qui lui répondit
<
Je ne me battais pas contre des hommes, mais
contre Dieu; tandis que Mervan ne s'est battu que
contre des hétcs de somme. »
Le reste du butio et des Huns fut partagé par Mer-
van entre ses troupes; it en donna aussi une partie a
Achott et a d'autres des principaux nakharars armé-
niens. Après avoir bien consolidé son pouvoir en
Arménie, Mervan s'occupa énergiquement d'étabhr
partout la sécurité publique; ii y fil disparaîtrecomplé-
tement toute sorte d'empiétement, de violence, d'ex-
cursions et d'injustices. Les malfaiteurs,les bandits, les
voleurs et tes ennemis de la tranquinité publique de-
vaient avoir d'abord pour punition les pieds et les bras
mutités; puis on les pendait.
Héscham mourut dans la troisième année de son
règne. Yatid tt' lui succéda, et n'occupa le trône
qu'un an et demi. Doué par la nature d'une grande
force corporelle, ii aimait passionnément les combats
singuliers et les tuttes, et ii faisait venir de tous les

mis~nMe hameau occupa par qu~tqucsfamilles arméniennes sorties de la


Perse en <8M. L'epoqu" où elle n.;urit le p)u- furent tes huitième et neu-
vième picdes de notre ère, sous !a Jomination araï)- Son coftc~'e de )'ts-
lamisme, ses etaMissem'-ntssrientifiques étaient des plus consideraM-'s
dans monde muadman.
D.T!= te ï'~tf .trm~nifn; ii -appeHe Vet'th.
côtés, chex lui. ks nous renonxné. pour icur force
ex-
traordinaire, afin <!e pouvoir so battre
avec eu\; en
o"t''c,i)s'était adonne cOtuptétcmentai'ivrCH.ieiicc!
a la débauche. Les principaux chefs des ~n.-uimans.
dego'ttes des excès de leur souYerain :a')rc.~cre!):
aux docteur.- de leur religion, appetcs )~arnhs' pour
leur demander (ou-u\isaco~jet.))sn'pojidirunt;
« Pu)S(;u'i) a it)su)tc la dignité de notre souveraineté,
en foulant à ses pieds )a n'g)o sanctionnco par notre
prophète, et s'est adonne a des débauches detesta-
L!es,i[ mérite ta mort; (}u'i)sni')nis a n)o;t.)).\Jor.
munis de cette sentence qu'ils Yenaio't de recevoir
de leurs docteurs, tes conspirateurs se rendirent
au
palais et assassinèrent leur souverain pendant nu'j)
dormait, étourdi par le vin, et ils prociamerent calife
un certain Soijman' descendant de la même famille
royale.
Aussitôt que Mervan eut apptis la nouvelle de la
mort violente de Vajid, son souverain, il réunit im-
médiatement toutes ses troupes, et laissant à sa place
Isaac, fils de illeslim, souverneurdo i'Armcnie, i) se
mit en route pour aller faire la guerre à
ses propres
concitoyens, comme pour se venger de la mort de
Va)id et de son fils. Chemin faisan), il so joisnit à lui
quelques-uns des parents des victimes, et beaucoup
d'autres Arabes; de sorte que son de!achement, s'ac-
croissant continuellement, devint une artnee très
nom-
breuse. Alors Mervau prit i'oneusive, franchit l'Eu-
phrate et se porta à Rouspas, aux en virons de Damas.

Karah ou t)itira, d'ou d;n\<' Afo~ mot arab? qu) si~nifif ~~c'f,
'duKoran).
Sui'ant )'abb~ <))* Hfri~ni." c'est Yez~d ni qui aurait sucf.lc à\a
MU; il a.traitr6?nt un an; après )ui,ihrahimau-ait aussi r~n~- un an, et
cnûn ~an U aurait ofc')r< le trône ppndant ~pt A hux an.<
Là tes deux années so rencontrereut. Plusieurs ha-
tailles furent livrées durant plusieurs jours, toujours
avec ie mêmo acharnement et avec des pertes consi-
dérnbtesdcpartet d'antre. L'engagement,commence
:) )'aut)e dn jour, ne finissait qu'au '-oir a l'heure ou

on était obhgé <)c faire la dernière prière )a prière


finie, chaque armée se mettait a pteurcr et a enterrer
ses morts, et s'adressait réciproquement tes paroles sui-
vantes: "~ousnesommesquedestrens,nous sommes
do la même nation, nous parlons la mémo tangue
et nous ne formons qu'une seule et même puissance;
pourquoidonc nous égorgeons-nous tes uns tes autres?a
Le lendemain, à un signal donne, ils recommençaien'
la lutte. Cc!a dura plusieurs jours con-'ccutifs. Enfin
Mcrvan eti sortit victorieux, et après avoir battu com-
piétement ses adversaires et tué Soliman, il se fit pro-
clamer souverain des Arabes et régna pendant six ans.
Durant tout le règne de Mcrvan, la guerre aiinmée
au sein des enfants d'tsmact ne discontinua pas. Mer-
van assiégea Damas et s'en rendit maître en brisant
les portes de fer. Alors tous les hommes d'un âge mur
qui étaient de race arabe furent condamnés au sup-
plice on ]es attacha à quatre pieux dressés a cette
occasion, et on taiUa tours ligures a coups de hache
jusqu'à ce qu'ils eussent succombé dans ces tortures
cruelles; on coupa en deux par le milieu du corps
les femmes enceinte' on piaça les enfants malles
jusqu'à mi-corps dans tes murs, et l'on continuait après
a les achever en les faisant mourir dans d'horribles
souffrances; on emmena en esciavaec les filles vierges
aussi bien que la foute immense de la population de
condition, parce quo le châtiment du Seigneur
avait atteint cette ville a cause de t'immcnsi;é des
iniquités qui régnaient; c'est ainsi qnos'accompht la
prophétie d'Amos: MA cause de trois crimesde Damas.
tm'-me à cause de quatre, je ne rappellerai point cela
mais je le ferai, parce qu'ils ont froissé Ca!aad avec
des herses de fer Et j'enverrai le feu a la maison de
Haxaé!, et il dévorera le palais de Bénadad. Je bri-
serai aussi la barre de Damas, et j'exterminerai de
MJtath-Aven ses habitants, et. de ta maison deHéden
celui qui y tient le sceptre, et le peuple de Syrie sera
transporté à Kir, a dit FEterne) » et ce furent les ha-
litants de Harran qui la détruisirent conformément il
la prédiction du Prophète. Cependant je tiens ici pour
nécessaire d'apprendre pourquoi le Prophète annonce
que toute sorte d'iniquité se renferme en trois caté-
gories (qui sont pardonnables), et pourquoi il ajoute
que la quatrième met en colère le Seigneur. Il me
parait que la ville des impiespouvait être infectée d'im-
piétés de plusieurs genres, et que les habitants, per-
vertis dans leurs esprit, dans leurs sentiments e! dans
leurs cœurs, pouvaient commettre l'assassinat, la ra-
pine et los débauches, conséquences abondantes et
funestes de la corruption de ces facultés. La quatrième
iniquité consistait en ce que, non-seutementits no crai-
gnaient pas le châtiment de Dieu, mais qu'ils t'accn-
saient encore comme moteur de tous tes dé-ordres
qu'itscommettaient;alors Dieu, bien qu'étant la source
de toute bonté, bien que doux et indulgent, se mit en
colère et les punit de leur iniquité.
Pendant que la guerre civile qui embrasait ta na-
tion arabe tout entière se protonscait sans interrup-
tion, Grégoire et David, f))s de Sembath (de )!amiL.o'

'\),')~a.
''virent dans tcur patrie. Ils uvuiL-ut)~t)u\réteut
!")erteque)qnc temps avant, par i'ordre de Yatid;
mais avant qu'ils eussent pu quitter la Svrie,
ce sou-
vci-ain avait etu)))L', et ~'iss'éunen~ns obuges d'
ta
''c'st.'r maigre <'n\:),j.Hs.j iavcurdt-s tmu))!es in-
'er~urs qui att.ticnt tous t~~u.ootssant. lis
pc-
"etrerent en Arménie, t'eu après t~ur armée, i!s
se
rendirent dans le (tepartement de VaspoitraLan, où.
par tcur~ cruautés et ieurs actes de viotcnce.its pro-
voquèrent un mécontentement genétat. Les ))a))itants
du pays en portèrent plainte devant isaac, Ris de
Mestim, qui mit fin a ces désordres. Néanmoins, espé-
rant profiter des circonstancesde ce temps oraaeu\,
ils se sou)evcrcnt de nouveau contre le pouvoir
chott et cherchèrent à le faire périr. Dans
d'
ce but. iis
entreprirentcontre lui une attaque nocturne, à )'he)n
e
où il reposait et oit ses troupes ctaient répandues dans
les cantons d'atentonr mais h vigi)ancc de la garde

par sa garde du qui


du prince déjoua cette entreprise. Le prince, instnut
le menaçait de si près. lie
dut sa vie qu'à sa fuite précipitée. Ils pi))ereut alors le
trésor du prince Arhott, et chargés ainsi d'un immense
butin, ils renoncèrent à le poursuivre; quant prince
au
Achott, convaincu de la mauvaise foi de Grégoire
et
de David, il se mit sur ses cardes et a t'abri de tout
danger, du moins pour quelque temps: il fit ptaccr
ses biens dans la forteresse de Daruns, ainsi que sa
femme et toute sa famille, sous la protection d'une
forte garnison; ensuite il se rendit, dans ta Syrie
pour
rendro compte à Mervan, souverain des Arabes, des
trouMes survenus entre lui et ses nakharars.
L'arrivée du patrice Achott à la tète de
son déta-
chement sur le théâtre de la releva le
guerre, cou-
~-aao de i'armec de Mervan et demorausa les troupe
ennemies. Ce!)cs-ci apprenant qu'Ac!)Ott amenait
);i,n00 archers d'ôiitc et parfaitement équipes, per-
dirent courane. el, battus dans le même jour, ils se
retirèrent pour un certain temps.
Pendant j'absence du prince Achott, Gresoirc de
~famikon prit a sa place, par ordre d'tsaac, gouver-
neur général d'Arménie, )e commandement supérieur
des troupes arméniennes.
~)ervan prenant eu considération la ptaiute portée
par AchoU confre les nis do Scmbath, et intbrtnc de
tout ce que David, frère de Grégoire, avait fait contre
jui,pxpediapar0kba.undc~ouiciers,a!saac,
gouverneur d'Arménie, i'oftrc de se saisir de la
j)ersonnc()e David et de le livrer entre tes mains
de cet oiHcicr pour le juger selon i'instruction dont
il était porteur. Isaac exécuta cet ordre immédiate-
ment, il s'empara par ruse de la personne de David
et le mit à la disposition du cruel bourreau, qui rcn-
chaina et le renferma dans une prison jusqu'à l'ar-
rivée des nouveaux ordres de Mervan, a qui il venait
d'adresser un rapport sur cette auaire. Enfin Mcrvau
répondit qu'i) fallait d'abord couper les mains et les
pieds de l'accusé, puis t'étrangter. G est ainsi qu'il mou-
rut d'une mort miscrabtc et ignominieuse, juste châ-
timent d'une conduite coupable devant Dieu. Le pro-
verbe porte que )es mauvaises semences produisent,
-ans faute, de mauvais fruits.
Mervan, âpres ('exécution (te David, retabht, do
nouveau Achott dans son pouvoir et )c renvoya eu
Arménie comh)é de grands honneurs; quant a Crc-
goire de Mamikon, Iticn (lue forcé par le dépote de
se reconciher avec.Achn't.i! il ne le
fil qu'eu appa.
rence, et ne s'aitzielia jamais sincèrement a son gou-
<t

vernement mais il nourrissait dans )o fond de son


cœur une animosité implacable contre lui, et dès ce.
moment il n'attendit, qu'un moment favorabie pour
venger la mort de son frère.
A )a vue de cette guerre prolongée qui déchirait.
l'Islamisme, tous les nakharars arméniens résolurent
à i'unanimite de s'insurger contre la puissance des
Arabes, et do reconquérir leur indépendance. Les
principaux instigateurs de cette rébellion étaient !cs
membres de la famille de Mamikon, qui, par cette
conspiration préparaient, la chute d'Achott. En con-
séquence, tous les nakharars arméniens se rendirent
auprès du prince Achott pour l'engager à accepter
leur proposition et à adhérer à leurs vains projets.
L'aspect de cette ligue formidable de tous les nakha-
rars arméniens, auxquels se joignait encore la milice
du pays tout entière, et qui étaient fermement ré-
so)us à accomplir une si folle résolution, embarrassa
beaucoup le prince Achott. !) fit venir chez lui ses
nakharars les uns après les autres, et usa de toute
son éloquence pour les détourner de leur projet. t)
leur disait « Votre projet n'est qu'imprudence et
imagination pure, sans raison, sans espoir de réus-
site je vous le dis, il avortera. ?<os furces sont trop
inférieures à celles des Arabes, nos maitres en vain
nous essayerons de résister, jamais, jamais nous ne
pourrons arracher notre pays u la gueule de ces dra-
gons. Tout le résultat que nous en retirerons sera de
nous ~tro consumes en efforts inutiles, en combinai-
sons fatigantes. Mon avis est donc que nous renon-
cions à ces tentatives, que nous continuions a vivre
comme par le passé; jouissant des produits do nos
propriétés, do nos vignes, de nos forets, (le nos
champs. » ~on-sentement les nakharars arméniens
n'écoutcrent point ces sages conseils, mais ils lui
(Hrent:«!t nous est impossib)e de supporter désor-
mais tant de calamités qui pèsent sur FArtuc'nic. Si
tu ne consens pas à t'associer a notre projet, il ne. te.
restera pas un seui soldat. Le prince Achott se vit
enfin dans la nécessité do céder a]eurs désirs, et,
maigre sa volonté, il entra dans la iigue formée par
Grégoire et les autres nakharars arméniens. L'acte
d'alliance fut confirmé par t intervention de la sainte
croix de Jësus.Chhst, sur laquelle ils s'engageaient,
tous par serment à le garder avec fidélité.
Apres avoir confirmé ainsi cet acte d'alliance, les
nakharars arméniens se séparèrent du gouverneur-
général arabe qui commandait en Arménie, et ils se
rendirent dans la province de laïque qui était pleine de
places fortes, pour y mettre en sûreté leurs familles et
leur fortune; ils comptaient surtout sur t'assistance que
leur pouvait prêter ('armée grecque stationnée dans
la province du Pont, et avec laquelle ils se trouvaient
en très bonne intelligence a la suite d'un traité d'a!-
liance conclu avec rompe) eur Constantin. L'armée
des insurgés s'augmentait sans cesse d'une foule de
gens perdus do crimes, insensibles a la crainte do
Dieu; de ces gens qui ne connaissent ni lois ni auto-
rité, pas même celle de la vieiHe-sc. Aussi féroce;,
quo des étrangers, ils so répandaient dans !cs pro-
vinces, attaquant leurs nationaux et tcurs frères, bat-
tant, maltraitant, pillant à t'aventure. La mansué-
tude de Dieu, indignée de pareils actes, rompit leur
ngue qui ne put durer même un an, et leur tentative
de conspiration 'évanouit. ,\chott le commandant.
en compagnie de quelques-uns de ses nakharsrs.
abandonna bientôt ics confédérés et
se rendit dans
le \)))age ()eHa/er, dans le canton de Bagrévand,
avec rintcntion de -unir avec tes enfants d'tsmaéi'
La il fnt trahi par les nakharars qui raccompa-
gnaient Grégoire le perfide, initie
par eux dans h.
dessein d'Achott, et anime de cet esprit de
vengeance
']ni était depuis tongtemps comprime dans
son sein,
réunit rapidementses troupes, se mit
a sa poursuite
il iranchit ies montagnes
comme un corheau, ij t'at-
teignit dans l'obscurité de la nuit; i'hôte)
ou logeait
Aehott fut envaiti par Grégoire, déjà prévenu
de t'hé-
~tation des troupes du commandant, qui n'essayèrent
point de le défendre. H s'empara ainsi d'Acbott et le
remit entre ies mains des serviteurs de David,
l'ordre de lui crever les yeux. Amsi, il jeta avec
sur la
gloire de l'Arménie comme un voile d'obscurité,
et
ptongea dans le plus profond chagrin, non-seutemen)
le prince, mais aussi tous les membres de
sa famille
qui, avertis trop tard, ne purent rien
pour sa dé-
livrance et durent se résigner à porter le deuil
et
pleurer le maiheur qu'ils venaient d'éprouver dans
la personne de la victime, malheur qui ravissait à
leur famille sa couronne de magnificence. L'Arménie
même perdit en lui sa gloire nationale. Quant à
Grégoire, le traitre, il gagna à ia hâte la ville de
Carine', et, comme au retour d'une grande victoire,
il expédia de là des courriers
aux différentes pro~
vinces pour annoTicer )a nouveiie de
son triomphe.
Cependant ia punition divine
lie tarda pas à fondre

~uit.
Aujourd hnj Kr~r.un. p:
,)-< Y,!)r.: ,r? p.j,.u)..u~< c. i~
connn,nt<-s<<e )aTu,.q.,Md'.t-,e.~.jtc Y.~c ts., en outre, la =.uuU).
~(Am~n~turqu.
s:))')ui,et)t)'a\ait b)en mérite du reste. Atteint
d'une matadiod'entraiik'scompuquccdennurcdu
vent)C, il e\pira dans des soutfranccs horribles. U
mourut sans )aisserd'))''riticr. et sa )ignc fut éteinte.
Il fut remptacô dans le commandement par ~)ou-
cheKi), son frère, qui du reste n'exerça pas tong-
tcnip-. '-es fonctions.
C'est ainsi qu'Acbo)t ~onvcma )'rn)enie pendant
dix-sept ans d'une iuanicro g!<j!icusc. Il cciip~a tous
h's princes, ses devanciers. Apr<L's ic coinptot (qui
dcvai!))<ifonte)')a\uc i)\ccut encore trei/e ans et
mourut dans un tt.ae bien avancé: Ses ob-'cques turent
cc)ubrccscn~ran(tepo)n;)cai)arinn-,Jan')ecitnc-
ticrcdcsaiamiiie.
Je reprends le fil de mon rccit. Pendant que Mer-
van, souverain des Musnimans, continuait la gnerrc
contre ~apropTC nation, un autre incendie sai)nn)aa à
i'estde son empire, dans)a province deKi)oras;-an. Ln
gran() nondx'c df personnages tfistinsues parmi tes
Arabes, pour sauver tenr vie menacée par une guerre
si ac!iarnee, s'étaient retirés dans )eKhorassan ou
étaient arrives aussi qucfqucs-uns des descendants de
la fami))c de leur prophète. Apres y avoir passe quelque
temps une vie obscure, itssagnercnt i'annce et soule-
vc'rent fe pavs. Cahathbas et un certain Abou-A)cs)im.
homme for) verse dans la science astroto~qno en

'L'art ~~r.j..tro)c.t.]Ct'n"tt''i'm!.un~oyCji.t~m')i~s)E"
Idid~ dll't-'Lif.l!l1C>, t~r!I
~;l Il;li.II!C'' :lu.: I· IIIIIi.:S k" 1'i:J~ r.n4'~> d;iII:"
r()ji.m,<nnn'nti].u.ta.t"nvo-rn")i,nu';)pr.t.trhu~)')~i"c
~.)n'.hdnn~n;t'i.n.'tr.i!)'.).<! :'f.noj;)i<sim.r.j'.n't".Lnv!)''n'de-
prcnuf'rs'.kf)-tutmM't!w))\t'.)ur)n)'mc~n'')q~>ntL.A A
cu~d.'r't!'scKm.)L)H!i!.irfmi!J:L-t'M'i.\('~inr!N:r.f.r:
«:);:t.)h't).))"'t)'ic'tjm)'tc~in<ut.t'.T')')"t"t't"'c'
liJl'~IIIl! Í:'II' ~!lr Ia lU:IITh. nl-· ("(''l6'l-h~O.,'fH!~i-I;(r Ia d('Ij¡h~
Il1"1\111' nl:. rh0J1l1!IP. 11'(11\ '¡. !l'l,nr,, (~(¡,l-r I- m,1. i':I~:III!I-
")'<'<<)-)-').t~')'-
~'t'~dtr.'t'i~sfn).tn!n''i)-'t'
purent, te cotumandcmeutsupéncur. l.es insurgé-
attaquèrent le gouverneur de ce pays, )c tuèrent o
attirèrent il leur cause toutes ses troupes, ainsi qu'une
grande partie de la population, fatiguée et tourmentée
par les vexations des ofhciers du fisc. Cette armée
d'insurgés, appelée aussi tes régiments d'Ahdouna'.
ou les enfants de Hcscham, prit alors i'oiïensive;
elle envahit la Syrie, battit à plusieurs reprises
('armée de Mervan et la mit en plcine déroute; car
c'était le Seigneur lui-même qui avait res~u sa chute.
Marchant toujours en avant, tes insurges travetserent
le Tigre et soumirent à leur puissance une quantité
de villes. De tous les engagements qui eurent heu
entre les insurgés et ks troupes incessamment expé-
diées par Mcrvan a leur rencontre, les premiers sor-
tirent. toujours victorieux. A la suite de ces victoires,
toute Fetendue du territoire jusqu'au graud camp de~
Tadjics', appelé Acola', leur fit sa soumission. Les
habitants d'Acoia et do Rassora enthousiasmés de
tant de bravoure, leur ouvrirent les portes de leurs
villes et se joignirent à eux. Mervau, instruit de cette
désertion, tomba dans une anxiété extrême; et, dans
son angoisse, ouvrant les caisses du trésor royal, il

.LU'rM pncniiMs. Les


.~tro)o,csjouirent, mcmc de nos jouri:, d'MM' c."r-
tttn~iFi)h~nccsur)('si~nor.u)ti.enTnr.)~ct'a[n,d!cntMt<f/<t:'coi'
n:tmrMMt).)St)f..).
'Ab(io)]!ho'.).\b.i~);th).f)'ri:).n)~~i.)f).rh:r.')n.jn)~<r.r).' Iw
'r.ne!.(j.nncveu.\)."u)-A).)L.a-)e)i\.i).).'M.in.\t..);U):.))t.ti)..)nitt.
d('rnKT:u<t.rc'.deMM~U~n~50.~nM~S~h~~pun-)i\;tfn)~).t,'
)Ktt;tqn.(tknou\cauM~tLU(h!~u!n))at:ui).'fn'<rr.,n)3t,t.j),
:;n~th()Yn~ti.'t;MOn)mi.).sfinit en ).t)<ri.unn.'d..Mcrv.u:(r.~)').'
dcM:tr)."nF,t.n,)).50a-~0!.).
'Arrhes j~onMuci.;its M.!): ap~p.ir's .'Tri\.nn'tri.'r~f)nn~m
<'f 'r.
)Vny. ie ~.r,(-. ');nc, d.~ C.C), n:tti. (ic ~)K'h'L.'U-,
p. -Jti.;
'Acnh,\nkp'ii.r. )-r r;i:r)q:)('i)n';p.rhr.r.h.f:t..ir.-ii)~.u.r.tr.-
pour une .tutm YiUe Mtu~ pros ue Ba!d. A!n!f.\h ).. c/t.f~< <
''MC.Mss.
'Actuc)).ucntP:t'.r..h
!f distribua a ceux qui vonhuentco)nt'a!!)eavec hu.
A force d'argent, il réussit enfin a créer une armée
nonve))e, plus nombreuse, et marchant en personne
a la tête de ses so)dats;i)atia à la rencontre des
revottes. Les préparatifs neccs~urcs étant faits et )es
dispositions prises, les deux armées en vinrent an\
mains; plusieurs ba)ai)tes furent livrées toujours avec
le même acharnement; les champs onraient [o spec-
tacfo d'un nombre infini de Messes et de morts, ap-
partenant aux deux partis; la guerre se protongca
ainsi jusqu'à la tin de t'annee. La sixième année d):
règne de .~tcrvan, te châtiment de Dieu fondit sur
iui,pourte punir des ttots de sang qn'ii avait, ré-
pandus.
L'armée d'bdou)ta, renforcée par do nouvelles
troupes, attaqua impétueusement le camp de Mervan,
)o força, pénétra jusqu'au centre; le carnage fut af-
freux. On assure que le chiure des morts s'eteva a
300,000 hommes, et le sang si abondamment verse
formai! dit-on, des ruisseaux au-dessus desquels il
~'cicvait comme uno vapeur obscure. Les débris de
Farmee, attaques dans leur dernière retraite, furent
anéanti-, et Mcrvan hn-mc'me, qui pendant six années
avait répandu tant do sang, fait tant do guerres et
causé tant de calamités pubhqucs, Mervan tomba mort
dans sa tente.
Aussitôt qu'Abdouna* )ui eut succède sur )c trône
de )'empiro musu)man, il chargea son frère, appc!c
aussi Abdouna, d'ancr inspecter toute )'etcnduc de

t.)!H!nn.rH)'[m.\i'n'-A~i-S.)f).!h,i.n'd!)!)"!LV'n.'
'1 r.
D1r-rc2n ot~~·trttt rt. r:al -d nli· rl'r' dlï'¡.~III;I' tl'i5 ,l,' 1II.')¡Olllt".

d\i'tMjcC.i'n'n:,u-.J.u~iJ~~t.jm'u''J.~Hjnd.'5.\)))c~ndct.!)
11
tr.i'j~r).t.)u'.ti)c~i~.?~o'r.K'n~f.t.t"U')n)lsA)).i:;d.l)c'.).tSt
nnr.ttJL
!'on onpnc. Abttuui)a commença par FArmcnie.A
peine y fnt-it arrive qu'il commença a charser ta po-
putation d'impôts et de contributions exorbitants. On
\tt se renouveler les scènes horribics de tnrturps de
toute sorte; i!u'oub)ia pas de taxer aussi les morts;
une tnuititude d'orphetins et de veuves éprouvèrent
te., marnes cruautés; )es prêtres et les ministres du
saint sanctuaire furent contraints par t'iufame supplice
de la bastonnade et du fouet :) revétcr les noms des
morts et ceux. de leurs parents; en un mot, toute )a
))0pu)auon du pays, frappée d'impôts énormes, après
avoir payé de grandes sommes de :o!t:e' ~d'argent;,
devait en outre porter au cou des sceaux dep)omb. La
corporation de nahharars ne fut pas plus heureuse que
les ctassf': inférieures du peuple. E))e s'empressa de
lui preseuSLr, pour sa part. des sommes con~idcraMes
en or et en araent, ainsi que des chevaux, des mu-
lets et (}es habits d'uuegram)e\a!eu)',afin de pouvoir
satisfaire la voracité du dragon (Abdouna) qui s'était
décharné pour ravager le monde. Ayant ainsi rassasie
ses instincts de rapine, AbdouUa quitta enfin )'Ar-
ménio pour s'en a))er en Perse, en Medie', dans le
Khorassan, d'ou il passa en Kgypte et dan& les pro-
vinces de la Pentapoie~ et d'~theque. Partout où il
se rendit il fit preuve d'avarice et d'usurpation. Il
jetait comme un filet sur les habitants du pays, et les

Sur i~L monnaie $yh~que d'~r~nt n&mmce xou73. voy. !? 7~c.


Synoc, de Ca<tc!, Mn. d~ Mich.M' ci~c p. "46 et 24'
L~ Armcn'.t"!S d(si?n~nt sous )c nom <)- M&)i" et )b Mfdri. le p!Ks
f!(UY](~<U t~cmcilt H t'est et a)) '-ne)-. d-' t Arm~'Dic. et un" race <~i't!s ~pp-p-
t~ictit anct'?n:t''tu-nt et monc aujou'd iu)t Marks et qnctqttctbis Kur~~ ou
Kourdps. Ce "~upte. qui a Ctn ~ht t~[-nis ) ?f'nzjfm'~ sK'c-' de nott'~ crc l-'s
proY]nccs tncndjon.'Uc:. d.r la .ramte Arnicjti' ''s[ prfMjue nomadr f) f~!
<uprncr.
Pendoj>olr on !r~nniy.e. !1\rf" rrm-j:1C,t'5 r;: ït.¡;I-l~
r,r.s77 f!'?!' 11
Tr)~).H~'t/f/ffp'r.t~[\Hj.f.. f..
depoutXaitt'ntK'rementde tout ce (p)iieur était monu
indispensable pour la conservationde la vie: :-a propre
nation cHe-memeuet'')ppe)Hit pas autrement que u!e
père du dénier', j) ce qm montre asscx it honorai! qu
)'argentp)us que Dieu. En partant (('Arménieneu
confia le cotumaxdemant :') Ye/it), fiis tt'Ous~ar, fpo
d(;v:)i!])ct'cc\ui)-tes impositions. CG)ui-('i))on!tn:i,.)son
tou)',coui)n:)))dantt)pstroupes :umfnictiucs, tsaac,tUs
deBagaratt,dc)afamiitup)i))cièrcd'c))Ott,et.son
neveu. C'était un homtned'unctaittcdistinguée, d'une
betio physionomie, d'un caractère cxcc))c))t et ctcve
dans ).t crainte de theu. Quoiqu'une cessât t)econ)
mander Ja milice arménienne et de supporter toutes
tca fatigues (!u service notitaire, en marchant parfont
nu )c gouverne)))'t'cn\ovait, cependant c'était mai-
gre lui qu'd rcmpiissait ces fonction: le saiaire annuei
fourni part'Etat étant supprime. !,c gouvernement, ne
voulant plus entretenir la milice arménienne, exigeait
cependant que les nakharars arméniens tinssent tou-
jours équipe a leurs frais le merue nombre de ttoupes,
et continuassent comme par )c passe le service nu)i-
taire.
AbdouUa mourut, a la fin de la troisième année de
son règne. !) eut pour successeur son frère, du même
nom que lui, et dont te rea.uc dura vingt-deux ans*.
A cette époque, t'empereur des Grec: entreprit, a la
tête d'une armée nombreuse, une excursion dans la

*3yG'<rhi$tc't[ffa)'at.Hquct'~ca'.ifc/t~<t-it~pp<'if
qn
~C''pnncc('stconn
t/C!
d~:r~?~M~
DcMKttft « père des ob )M." parM

Cf!c$,d~ M. j'abb.'
5)an--or.
de
;) a\ait hrjp~c
p]rt<t''p.i))'hirccrMSf'r!MfuM.csde)!i;da(t.
t.i\e ~'unc oboic

~jarignie, sous ).? nom d'A).ou-t'.iaf)'i)'-aj


'C'~tncr.t.intinCoprf.r.vm., tient )''rt.t: dura. d.'74)a77od"
nott'c~re.
provincede Carinc, et s'empara de Théodosopoto ~Er/c-
roum), sa ville principale. Par son ordre, toutes les for-
tificationsdo cettevillo furentimmédiatementdétruites.
H vida le trésor public, où se trouvaient encaissées des
sommes considérables d'or et d'argent, et où on trouva
une partie du bois do la croix du Seigneur, qu'il fit
enlever aussi. En quittant la ville, il fit conduire dans
ses possessions toute la garnison et les habitants de
Théodosopote, en grande partie Sarrazins, ainsi que
tous les chrétiens qui sollicitèrent do l'empereur la per-
mission do le suivre pour échapper au joug des Arabes.
Ils firent à la hâte leurs préparatifs, quittèrent leur
pays natal et se transportèrent sur le sol du souverain
pieux, pleins de confiance en son honneur et en la
vertu de la croix du Seigneur.
L'année suivante, Yéxid, ayant réuni les troupes
qu'il commandait, marcha sur ta Carine, frappa les
habitants de contributions et fit réunir une foule con-
sidérable d'ouvriers, qui, sous la direction de chefs
de travaux, se mirent à reconstruire les fortifications
renversées de cette ville puis il fit venir des familles
arabes dont il peupla de nouveau cette ville et aux-
quelles il confia sa défense contre toutes les attaques
des ennemis. L'Arménie fut chargée de leur fournit-
des approvisionnements.
Les mauvaises passions de cette injuste nation, ;on
amour pour les troubles continuaient à bouleverser
la tranquillité de t'Arménie. Ces enfants de Bélial sui-
vaient partout leur penchant naturel à la malignité.
Ils formèrent ainsi, sous la conduite d'un certain Su-
tctman, homme impie, avec quelques scélérats per-
sans, une bande de brigands et entreprirent une
excursion dans le département de Yaspourakan. en
y maltraitant tes habitants. Dans uucrenconttf qm
eut lieu entre ces brigands et tsaac et Hamazasp, son
frère, nakhararsd'Ard/eruuni, suivis d'une poignée
de leurs gens d'armes, ces derniers purent la retraite
coupée. Les brigands voyant leur petit nombre, les
ettvetoppèrcnt de tons cotes avec l'intention de les
massacrer tous; cependant Isaac et ttamaxasp, en

un
présence de ce danger, ne songèrent qu'à faire usage
de leurs sabres: ils attaquèrent les ennemis et en
grand nombre, se frayèrent un passage
et voulurent so mettre en sûreté. En ce moment,
Hamazasp, grièvement blessé et renverse de sa mon-
ture, fut entouré par les ennemis et tué; Isaac voyant
la mort de son frère qu'i) aimait beaucoup, voulut
tui-)' jmo périr; il descendit de son chcvat dont il
coupa la bride, et dans un emportement de colère il
recommença la lutte; un grand nombre de brigands
périrent sous ses coups, mais tui-m~mc finit par suc-
comber. Ainsi moururent ces dignes nakharars, fils
dGVa))and'A)dxronni.
Aussitôt que la nouvelle de cette mort fut parvenue
a la connaissance de Gaguik, leur fière, et d'autres
nakharars leurs vassaux, ils se rendirent à l'instant
même sur le théâtre de la lutte en poussant cles cris
tamentabtes, mais ne pouvant atteindre l'ennemi ils
remplirent le triste devoir d'enterrer les victimes.
Les ennemis regagnèrent leur pays, mais leur chef
Souteïman avec beaucoup des siens tomba dans les
mains de Gaguik d'Ardzrouni, et ils furent tous mis
a mort.
Yéxid, en sa qualité d'émir d'Arménie, envova
une députation au roi du Nord 'Caucase) ou Kha-
quan.. pour lui exprimer le désir de former avec lui
une attiancc de famine, et de créer par là entre eux
une paix durable. Le roi desKhaxirs' agréa sa propo-
sition et tui donna en mariage !\i)a)hounc, sa sœur,
qu'it envoya avec une suite nombreuse composée de
serviteurs et de servantes. Khathoune mourut peu
de temps après son mariage, e' la paix conclue par
ce mariage fut rompue, parce que sa mort fut re-
gardée comme la conséquence d'un crime. Le roi
des Khaxirs, apr~s avoir réuni un bon nom)~ do
troupes, mit a leur tête Rajtharkhan de Cathir)iti)bcr'
et lui ordonna de marcher contre )o pays commandé
par Yézid. Ra)tha)khan traversa le Cur% fleuve con-
sidérable du Nord, puis les cantons de Iledjar, de
Kagha, do Yostani, de Marxpanien, de Haband, de
Keghavon, de Chaque, de Bekh, de Kt)éni, de Kam-
bekhdjan, do Khogtuuax, tous situés en Albanie, il
envahit aussi le riche territoire de Baghas qui nour-
rit une immense quantité de bestiaux de tout genre.
et il enteva tout te bétail qa'H trouva. De la il se
dirigea vers la Géorgie et il envahit les sept pro-
vinces deShoutshes, Queveshkapoc, Tschetd, Dzon-
tieth, Yetisdzikché, Thiaueth et Ere. Apres avoir
ravage ces provinces, fait un grand nombre de pri-
sonniers et enlevé un immense butin, les Kuazirs
rentrèrent dans leurs foyers; quant au vaniteux gou-
verneur d'Arménie, atteint de la goutte, il n'osa pas
même se montrer, et resta caché chez lui comme un
être privé de raison, se bornant à contempler d'un

Eha.ars, Kh~rs, Khatzir.Akatzjt"~ race ~s Hnns blancs.


Ou KhatHrchethbsr.
ÂEcien C~'rns, en géorgien Mtchevariou Mte\.)r.
Au~oUt'd'hU!; si ne me trompa p~, c'e~t ia pr~tr~d~Moghan ou d~
Moughan,située non loin de mer Casp]''nnc, sur la frontipr-? de la Russie
et de la Perse.
(rit indifférent la dévastation du pays. Peu après, )e
même monstre qui avait couvert FA)hanie de nom-
breuses ruines, abandonna son maitrc et s'a))ia avec
le souverain des Musu)mans,auque)i! envoya son
fils en otage, mais il fut tout a coup tué près des
Portes Atbaniennes.
Je veux parler ici d'un certain Dxaieh, homme tur-
bulent, impie et sanguinaire, qu'AbdouHa avait en-
vovc en Arménie. Beaucoup d'entre )es habitants, ne
pouvant plus supporter les vexations qu'exerçait cet
homme, se cachèrent pour se mettre en sûreté il ar-
riva même que quelques-uns des nakharars arméniens
abandonnèrent compfétement leurs possessions pour
aHer chercher, sur le sol grec, un abri sous la pro-
tection de i'empereur Constantin. Quant à Gaguik,
prince du domaine d'Ardzrouni, n'ayant pu suivre
leur exemple, il se retira dans le château fort de Xekao,
puis forma une bandede sesnakharars et de leurmi-
lice, avec laquelle il faisait des excursions fréquentes
dans les provinces de Zarehavand', de Routaxe, de
Zidro, ue Tassouk, de Gaznak, d'Ouroumi', de Sou-
rénabade, et dans d'autres encore qui limitaient toutes
l' Aderbéjan. Pendant ces excursions, Gasuik et les
siens commettaient des actes indignes d'un chrétien
et désagréables à Dieu ils se conduisaient à la ma-
nière des infidèles; ils mettaient, à contribution toutes
les contrées qu'ils traversaient, et usaient de beaucoup
de violences et de cruautés pourpercevoirleur argent.
Arrivés dans la province de Her ils y furent surpris
par Rouh, capitaine arabe, qui leur blessa beaucoup

'OuZaravand.
Ou Vormi,sur les bords du tac du m~me nom se trouve dans la Perse
occidentale.
9
tic monde et contraignit )e reste à se retirer dans la
forteresse de ~ekan, d'en, par ses manœuvres autour
de la piace, il essayait do tes attirer dans une
em-
buscade. La défaite de ses troupes contraignit le prince
d'Ardy.tOuni a rester renferme momcntaucmeut dans
sa fortcrcs-e et a ne plus tenter d'invasions injustes.
La place fut ensuite assiégée par un autre corps
d'armée, sous les ordres du généra) Moussé. Le siège
dura un an, et tous les eubrts employés pour réduire
la forteresse avortèrent. L'assiégeant commença do
fausses négociationspour arriver à une paix, et
par ce
moyen parvint à s'emparer de la personne de Ga-
il
guik, qu'i) livra entre les mains du calife. Ce'ui-ci
l'euchaina, le mit en prison et lui fit subir d'insuppor-
tables tortures, afin de le contraindre à rembourser
les sommes qu'il avait perçues dans la Perse sous )a
forme d'impôt. Pour recouvrer sa liberté, Gaguik resti-
tua tout ce dont il disposait sans rien cacher; mais ce
fut inutilement, il expira dans les souffrances de la
prison comme un misérabte. Hamasasp et Isaac,
ses
fils, restèrent longtemps encore en prison, jusqu'à
ce
que k cruel bourreau (le souverain des Arabes\ at-
tendri de leur sort, se réconcilia avec eux et les
en-
voya en Arménie d'une manière honorable.
Sous le règne d'Abdoulla Il' et te commandement
d Yéxid, !'Arméme fut frappée de contributions extrê-
mement onéreuses. L'avarice infernale de l'implacable
ennemi ne se contentait pas de dévorer la chair des
chrétiens, la fleur du pays, ni de boire leur
sang
comme on hoit de l'eau, l'Arménie tcut entière souf-
frait horriblement à cause du manque absolu d'ar-

C'<'<-t tOHiOuf! At'ou Dja<ra)--a)-M!tnz..r.


~tmpkme.nt AMouUa. ppn-t
qn~ notre tcxt~. f.pBfUp
tout
gent. Chaque individu, en donnant même tout son
avoir, ses habits, ses provisions et les choses de pre-
mière nécessite, ne parvenait point a payer sa rançon
et à racheter sa personne des tortures. On avait dresse
partout des potences, des pressoirs et des échafauds;
on no voyait partout quo des supplices affreux et
continuels. Beaucoup d'habitants se virent obliges
d'aller chercher leur salut dans des grottes et dans
des excavations. Quelques-uns, poussés par l'impos-
sibilité de ne pouvoir payer tout ce qu'on exigeait
d'eux, mettaient fin à leur misérabfo existence en
se précipitant du haut des rochers ou en se noyant
dans les fleuves. Pourtant on pressait sans retâche la
population de payer des contributions en argent qu'il
lui était impossible de se procurer. Par suite de ces
vexations, l'Arménie dépouillée compléteraent de
toutes ses richesses fut réduite à la dernière misère,
et toute la population, même les cakharars et tes
gens distingués, furent réduits à une vie des plus
pitoyables'. Le prince Isaac et le catholicos Terdad,
de la famille des nahharars de Yanand protestèrent
plus d'une fois contre ces mesures devant Yézid,
percepteur des contributions; mais il resta inflexible.
Le pays éleva enfin des cris d'indignation, qui par-
vinrent aux oreilles d'Abdou))a et l'obligeront à ré-
voquer Yézid de ses fonctions. A sa place, il envoya
Bagar, fils de Mesiim, qui no put rester même un
an dans sa charge, ayant été remplacé au bout de
peu de temps et sans aucun motif par un certain

Le texte armcnhn dit a tiraient jour !Mn)it.u)'c du fourneau de la


mher.)»
Dont le chef-lieu est actuettement Kar?, \))).~ de 12.0CO âmes, nir la
route qui va d'Erteroum à Akxandropo) ou Guimri.
HasMu. Le calife, par ces intrigues, s'cGbrcait d'a-
baisser l'Arménie en la faisant souffrir de ptus
en
plus; ou plutôt ce n'était pas lui, mais la volonté (d&
la Providence) qui dirige tes princes, et dont la colère
se manifestait par l'apparition d'essaims de sautere))es,
par d'énormesquantités de gréte et par la sécheresse.
Hassan-ebn-Cahathbas, nouvel émir d'Arménie
arriva accompagné de forts détachements tirés de
t'armée de Khorassan. Ces derniers, par leurs dé-
bauches exécraMes, augmentaientJe plus en plus tes
gémissements et les calamités publiques; c'était le Sei-
gneur qui endurcissait leurs cœurs pour nous faire
expier nos actes pervers; et, en effet, outre la famine,
le carnage et les tremblements de terre qui dévastèrent
sous son règne l'Arménie, nous vîmes les catholicos
msuites, les évoques méprisés, les prêtres tourmen-
tés et battus, les princes et tes nakharars défaits. Les
nobles arméniens, ne pouvant plus supporter toutes
ces calamités tyranniques, manifestaient à haute voix
]eur affliction et leurs plaintes; quant à la classe in-
férieure de la population, elle avait été exposée à
différentes sortes de supplices les uns subissaient
la flagellation pour n'avoir pu s'acquitter de contri-
butions exorbitantes, les autres étaient suspendus
aux potences, ou écrasés sous les pressoirs; d'autres
étaient dépouillés de leurs vêtements et jetés dans
les lacs au milieu d'un hiver extrêmement rigou-
reux et des soldats échelonnés sur la rive les em-
pêchaient d'aborder, et les forçaient à périr miséra-
rablement il m'est enfin absolument impossible de
présenter une description complète de toutes leurs
souffrances.
le vais raconter ici l'acte de cruauté le plus hor-
ribte accompli par les Arabes. Les nakharars de la
nation arménienne, amieés par tant de calamités,
résolurent, au péril même de leur propre vie, d'en-
treprendre une chose qui, vu leur petit nombre, était
trop hardie pour avoir le moindre succès. Préférant
une mort héroïque à une vie pleine de périls, ils
résolurent de déployer l'étendard de l'insurrection et
he soulevèrent contre la domination arabe. Artavaxd
de Mamikon fut le premier qui donna )e signai. I) se
rendit à Devine, alors capitale de FArménie, il se
procura une quantité considérable de munitions, des
armes et des instruments de guerre pour son propre
usage et pour celui de ses troupes. Pendant tout le
temps qu'il consacra à ces préparatifs, il feignit d'être
fort dévoué aux intérêts des Arabes, et de ne s'ar-
mer qu'afin de pouvoir battre leurs ennemis. Ayant
achevé ses préparatifs, il se déclara contre eux (les
Arabes). Parti de Devine, il se rendit au village de
Koumaïr, dans le canton de Shirak où il fit mettre
à mort l'officier du fisc et s'empara de tout ce qu'i)
possédait. Accompagné de toute sa famille et de plu-
sieurs autres nakharars du pays, il se mit en marche
vers la Géorgie. A la nouvelle de cette revo)te, Ma-
homet, à la tête de ses troupes et suivi de Sembath,
fils d'Achott, commandant en chef la milice du pays,
et do plusieurs nakharars, se mit à la poursuite des
rebelles. Arrivé en Géorgie, dans la province do
Samtzekhé, il occupa les défilés (par où les insurgés
devaient passer), parvint par ce moyen à reprendre
une partie de leur butin et les poursuivit jusqu'à ce

Un des cantons du d~ptrt''mer.t d'Arafat dont la capital fat, an neu-


Yicme et au dixième ''i~c)' Ar.i, la rendenc'' des roi~
d'Arménie de la
dynastie de Ba~rMouni.
qu'ils eussent franchi les frontières de l'Arménie.
Une fois parvenus dans la province des Eguers les
insurgés s'y installèrent, et Artavaxd s'empara do la
principauté de ce pays ainsi que de celle de Dberio q
(Géorgie), ilassan, encore plus irrité de cet acte d'Ar-
tavazd, envoya aussitôt dans tuutes les parties du
pays placé sous son administration, l'ordre de procé-
der, dans le plus bref délai, à la perception de
nou-
velles contributions tyranniques. Ce)a motiva de
nou-
veaux mécontentements parmi les habitants, d'autant
plus que le pays no contenait plus d'argent.
Mouchegb de Mamikon, fils du comte Hrahatt,
nakharar, indigné de pareils actes, forma
une ligue
avec quelques-uns des nakharars arméniens, et s'in-
surgea contre la puissance des Arabes. Comme quel-
ques guerriers de cette nation étaient venus à cette
époque chez lui pour lui réclamer la rançon
ou le
prix du sang de leurs parents tués par des membres
de sa famiUe, il les fit tous passer au fil de l'epée
équité il se retira avec toute sa famille dans le châ-
teau fort d'Artaguers. Peu après il en sortit ayant
sous son commandement 60 guerriers, pour faire une
excursion dans le district do Bagrevand. Là il s'em-
para de la personne d'Aboumdjour, officier percepteur
d'impôts, et de toute sa suite, leur fit trancher la tête,
et arrêta ainsi dans le pays la perception des impôts
do toute nature. Cette affaire attira autour de lui
une
foule de malheureux et d'nuuges; n réveilla aussi

Ac~'emcnt h Mtn.~tii. ~) hord de ~a mer Xoirc, pravtnce


c'is.'nt)f))cmfn' par h race g~rfri"nnf. f.")"
p~up)~
= Cette domm~inn n'A.t~d
ti"mmmt que momentanée ou ne Mr h Mm~t? et ri).tM fut evi-
s'étendit que sur une partie de ces
pays, parce que, à cette même époque, nom Y trouvons des prmces in-
di¡reonc',
t'attention de ses ennemis, qui dès ce moment no
songèrent qu'à sa perte. Une compagnie de troupes
arabes, forte de 200 hommes parfaitement armes,
fut d'abord dirigée contre lui, de la vit:.} de Carino
(Erzeronm). Pendant que cette compagnie campait
dans un des vignobles du village de Kars, Moucbegh
la surprit suivi d'une poignée d'hommes. ravonsu
ordre
par la nuit, il l'investit complétement, et a un
donné on procéda à la démolitionde l'enceinte légère du
vignoble faite de pion'es sèches entassées. Les che-
vaux des Arabes, épouvantes par le bruit (les pierres
qui tombaient avec fracas, coururent eu tous sens et
écrasèrent bon nombre de cavaliers, ~touchegh, de-
des armes, des
venu ainsi maître du camp, s'empara
chevaux et de tout l'armement des morts; il !M dis-
tribua à ses troupes, puis it se dirigea vers son châ-
teau fort.
La nouvelle de cet événement, parvenue à Devïn,
frappa d'une véritable panique Mahomet, générai
arabe, et le mit dans un fort grand embarras; néan-
moins, brûlant du désir de punir par de terribles
représaittes la mort de ses gens, il réunit en corps
d'armée la garnison do Devin et en donna le com-
mandement au général Aboundjip avec ordre de le
d'élite
venger. Celui-ci, à la tête de ce détachement
dont l'effectif montait à ~000 cavaliers, prit la grande
route et se rendit au village de Bagavan, dans le
canton de Bagrévand. Mouchcgh, la tête de sa com-
pagnie composée à peu près de 200 hom'ncs, lui pré-
senta la bataille, et, favorisé par une protcciion par-
ticulière du Seigneur, battit les Arabos et leur tua
beaucoup de monde. Le reste prit la fuite et fut
poursuivi constamment par Mouches;)) jusqu'au bourg
d'Aroudj. Durant la poursuite, les Arabes perdireui
bon nombre de leurs gens, parmi lesquels Sgurait
leur général, tombé sous te fer des Arméniens. Ayant
gagne cette victoire éclatante, les Arméniens cessè-
rent de poursuivre l'ennemi et rentrèrent chez eux
chargés d'un riche butin. Quant aux débris de l'ar-
mée arabe, ils parvinrent à gagner Devm, précédés
d'une foule d'hommes et de femmes de leur nation,
qui, jetant de la terre sur leur tète, se frappant le
front, se déchirant la poitrine, faisaient retentir de
leurs cris lamentables les rues de cette vaste vilie.
Après cet événement, la garnison arabe terrifiée n'o-
sait plus sortir hors de la ville, et restait cachée der-
rière tes fortifications.
La nouvelle de cet avantage (remporté
par Mou-
chegh) engagea tous les nakharars arméniens à prendre
part a cette insurrection insensée. Il étaient convaincue
que le moment de la chute de la domination arabe
éta't arrivé, et ils étaient fortifiés de plus en plus dans
cette erreur par un certain moine qui, dominé mi-mém~
par un esprit d'illusion, prédisait des choses vaines et
fausses, et leur disait « Voici l'heure de votre éman-
cipalion qui vient de sonner, voici qu'il approche do
plus en pins le moment ou le sceptro de votre indé-
pendance va retourner de nouveau dans ta amitié de
Tbogarmn*. Pourvus, bien qu'inférieurs nombre,
en
ne les craignex pas un seul d'entre vous en repous-
sera des milliers, deux d'entre vous en repousseront
dix miniers, parce que c'est te Seigneur tui.-mcmcqui

)..) r. n~n ;'rnu;[!n'nn<- -mnhu~ d~ms


Mn km)': onmMnorut c:th.'
.~utr~ ~.n~ c.'h)i (i.. Tho:.Mn)M..rofi.).Thc ~.M (iuute Thorc..nnan,
iou jo,tim~M).)M .irmcnifnn. rho~rtnt .u Thot~om fstcon;-id~
ua!'
les hmor:ens .trmo))(-))s m)rnw ).' ).p)v.).. ~a)~~ ).)!'mrch" et t"at'"u-
~i~n~t:Hn.i]iti''irnK'n:f)mt'.
\a taire la guerre pour vous; prenez donc courage!
loin de vous la peur! C'est ainsi qu'il continuait à
les entretenirjournellement dit réca do visions fausses,
mais décevantes; tout le monde se laissait aller à croire
tout ce qu'il (Usait et le regardait comme un prophète
tout le monde se laissait entralner par sa manière d'a-
gir, et cet homme exalté excitait incessamment Scm'
bath, fils d'Achott, le commandant en chef du pays, à
se prononcer pour l'insurrection. Celui-ci, quoique
ferme et inflexible dans son caractère, céda cependant
malgré lui à leurs instances et finit par se laisser cn-
tramor par les illusions de ce moine imposteur et fré-
nétique.
\tors tous les nakharars arméniens, rassemblés
dan;, un conseil, s'engagèrent réciproquement par ser-
ment à vivre et à mourir ensemble. L'enectif de tous
ceux qui prirent part à cette conférence, y compris
un nombre cousidctabte de cens de basse c:lasse.
montait à 5,000 nommes. De là les confédérés a))crent
bloquer Thcoucsopote, ville du Carine'. Ils levèrent
des bastions et des batteries autour de cette ville, par-
vinrent a pratiquer des brèches considcrabtes dans les
murailles extérieures, tandis qu'ils jetaient dans l'in-
térieur, a l'aide de machines, d'énormes btocs de
pierre qui tuaient beaucoup de monde. Cela dura tout
un hiver, mais la villo tenait bon.
Achottde Bagratonni, fils du prince Jsaac, honnno

'(A-tt.tU.,su)\.)ntMo;s".)cKh~)-rMU~<t'i"f'f~).))).
!h).)\r!t:r~].).~p:u)'cin)'L'rm)'f;rccThL'M)o.se~J.'ur.aut;unu)K)!
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())'s.
!.tpj'ir))-:)i~t-<t-hu'~t)'.p~s(i-ho"~un5.ftC))t)~~)~u:'op~nso'Hta]U'.t-
.rou~n.
distingue parsa sagesse et sa prudence, non-seulement
ne voulut pas se m~ter à cette ligue funeste, mais
ne cessa pas do conseiller aux révoltés d'abandonner
une entreprise pleino do dangers, qu'ils n'avaient
commencée qu'à l'instigation perverse d'un moine for-
cené, et de penser à lour propre sécurité an~i bien
qu'à eef)e do leurs familles. H leur disait Vous êtes
«
jeunes, n'ayant pas encore atteint l'âge viril, je
sais
que vous ne pouvez nu):ement opposer une résistance
eflicace à la force de ce dragon (les Arabes) à plu-
sieurs têtes, parce qu'il est beaucoup plus fort,
ayant
une multitude de guerriers à sa disposition, et possé-
dant dans ses dépôts des munitions immenses. Toutes
les puissances qui ont essayé do résister à
sa domi-
nation ont été écrasées comme des pots de terre; l'em-
pire des Grecs, saisi d'effroi devant leur face, n'a
pas
osé se mesurer avec eux, ni mâcher contre Fordre
du Seigneur. Cependant vous n'ignorez
pas Fénergio
de Constantin, fils de Léon, empereur
grec, ni son
courage personnel, ni le grand nombre de ses troupes
et de ses munitions; cependant avec tout cola il lui
ne
est jamais venu a l'esprit de délivrer l'Arménie de
leur domination je parle de ce Constantin, fils de
Léon, qui dans une lutte qu'il engagea autrefois contre
ces bêtes féroces a su terrasser et tuer le lion comme
un chevreau- Or ..i lui, qui est si puissant, parait ce-
pendant terrifié en présence de ce dragon qui
ravage
le monde, vous autres, en qui mettez-vous votre
espé-
rance, à t'a'de de queifo force ou par quel moven
pensez-vous créer une barrière contre sa fo.ce invin-
cible ? Acceptez donc mon conseil s'il
vous convient,
puisque moi je ne cherche que ce qui
vous est utile,
que ce qui vous intéresse et peut contribuer à !a pro-
6pëntë de notre pays. Dans Je cas contraire voici ce
qui résuttera de votre entreprise ou vous
vous en-
fuirez do votre propre pays dans )o Bas-Empire,
en
emmenant toutes vos familles pour y passer votre vie
comme des étrangers, en abandonnant les biens, les
forets, les champs que vous avez
reçus de vos ancêtres
ainsi que leurs tombeaux; ou vous finirez
par tomber
tôt ou tard sous la main de vos oppresseurs qui
vous
ôteront la vie d'une manière douloureuse, car je
con-
nais l'habitude impio du souverain des Arabes, qui
no posera pas les armes avant d'avoir exécuté sa vo-
lonté. »
Ce conseil si sa~e ne fit
aucune impression sur les
révoltes il fut rejeté par eux comme
une sorte de
trahison, parce qu'ils étaient trop influencés par l'im-
posteur visionnaire (te moine) qui les exhortait con-
stamment à persévérer fermement dans leur entre-
prise et à ne pas revenir sur leur dessein. Mais on vit
bientôt la conséquence de cette folle opiniàtreté. La
désunion éctata parmi eux. Hamasasp, seigneur des
domaines d'Ardzrouni, avec ses frères et ses troupes,
resta immobile aux environs du département de Vas-
pourakan, ainsi que Yassak, fils d'Achott, et les na-
kharars des deux familles d'Amatouni et de Terouni,
qui se retirèrent, les uns dans la citadelle de Dariuns,
les autres sur la cime du mont a pic de Makou tan-
dis que les autres, fortifiés dans les défilés d'Ara-
gueght, en sortaient de temps à autre pour fourrager
aux environs et rentrer de suite dans tours tranchées.

Petite \nk adMsA- à un" mont~n" à pic, e.'rt~nt d'acropole et de


c~.dfi)e. E)J? est )).'up)&- fi'Arnx'niHM et de Persans, et se trouve actuel-
lement dans la PcrM ~rmfn-.cnne,sur h roHtc ccndutsant de B~'M-'d à
Tauriz.
Quant à de la ville de Devin,
t'es Tadjiks, elle ne resta composée
pas inactive; elle faisait de
fréquentessorties et répandait la
dévastation et le pi)-
'age dans ]o pays d'alentour c'est
ainsi que les bour-
gades de Petghouns, de Thatine,
de Koghb', avec
beaucoup d'autres, furent
ravagées 2t virent bon
nombre de leurs habitants
massacrés. Avec ie retour
du printemps, le souverain des
Arabes s'occupa d'or-
ganiser une armée
pour réduire l'Arménie. Cette ar.
mée, composée des plus beaux régiments
de Khoras-
san, parfaitement équipée et pourvuede chevaux
d'une
excellente race, comptait à
peu près 30,000 combat-
tants. Le général Amro~, appelé à
son commande.
ment, partit de Bagdad~, capitale fameuse
bâtie et fortifiée d'imprenables et vaste,
murailles, par Abdoulla
tui-mëme.
Amrou partit de la Syrie
et rendit en Arménie.
tramant à sa suite d'immensesse
cbmes de guerre. En armures et des ma-
entrant en Arménie, il occupa
la ville de Khefath
et se mit à recueillir.des informa-
tions sur l'état de l'armée arménienne,
do ses guerriers, sur le nombre
sur leurs généraux, sur leur union
et leur confiance réciproque, leur courage, sur
leurs ressources. Après avoir sur

~E?~
pris ces renseignements
il nomma les commandants
de son armée.
Achott, fils d'Isaac, qui
se trouvait dans ce mo-

Tous ces lieux existent encore. puelqu~c_t~"s


sont sur la pent~ sej,

d.u~
~.r~
dite Araxienne.
Dans notre texte, ce nom mt écrit .\mr ou
Am'r.
doul[a 1", son prMéccs.,cu Il B~a., mais Ah-
r.
méridionale ou M~
habitants monte ~.000, moitié pres do ce lac. Le iiombi,, de sps
Arméni"n"~ moit:é Turko.Kul'rI.
ment-Ià dans la vine de Khelath, crut de son devoir de
prévenir les nakharar= arméniens de t'arhvée (le l'en-
nemi, afin qu'ils pussent se concentrer avec leurs
forces sur un point quelconque, pour se (téfendrc et
mourir pour )o salut de leurs frères. Cette communi-
cation fut considérée par les insurges comme une ruse
à Faido de laquelle il voulait détivrer )a ville (d'Erze-
roum) de t'état de siège, pour passer par là, aux eux
des Arabes, comme un homme dévoué à lenrs inté-
rêt. Dans cette conviction, ils rejetèrent cette propo-
sition et no songèrent qu'à poursuivre leur entreprise.
En même temps, Hamasasp, naltharard'Ardxrouni,
secondé par ses frères et par les nakharars d'Ama-
touni, réunit la milice du Vaspourakan avec celle
d'Amatouni; il appela aussi à son aide Vassak, fils
d'Achott et frère du commandant Sembath de Bagra-
touni, avec ses troupes, et marcha contre Ardjeche',
gros village, avec l'intention de le détruire et d'exter-
miner sa garnison. Arrivé au village de Bergri', dans
le canton d'Arbérani, rendez-vous généra) des con-
fédérés, il s'y arrêta pour les y attendre. Là, ils par-
Tinrent, par de fausses promesses, à séduire une
masse considérable de paysans et à les entrainer à
leur suite pour faire la guerre. Pendant qu'ils étaient
en train de délibérer sur la manière de réaliser leur
plan, ils furent avertis de t'approche de l'armée des
Arabes par un individu qui leur dit qu'un corps d'ar-
mée arabe fort nombreux, arrive près do là, les at-
tendait. Hamasasp, seigneur d'Adzrouni, prit cet

Petite ville dans l'Arménie méridionale Htr les bords du lac d.' Van,
ppuptéc de 10,000 habitans, moitié Arméniens, moitié Turko-Kurdes.
Petite ville non loin de la premM)' mais moins pcup!ef* qu'"U'; eh?
ne compte que 4,000 habitantSj composésd'Arméniens. de Ycsdis et de
Turko-Kurdes
homme pour un imposteur, t'envoya au supplice, et,
p)ein de fierté, marcha à la tête de ses 'upes sur
Ardjeehe, dont les habitants, instruits d'avance de son
arrivée, s'empressèrent d'en donner avis a Amrou,
génératissime arabe, resté dans la viUe de Khetath.
Alors Amrou en sortit avec toute son armée et s'em-
busqua aux environs d'Ardjeche. Au moment où le
détachement arménien attaquait cette forteresse les
Arabes embusqués, sortant de leur repaire, se préci-
pitèrent sur lui eUo forcèrent à prendre la fuite. Dans
cotte mêlée, un grand nombre de fantassins armé-
niens, n'étant que des paysans complètement igno-
rants de l'art militaire et dépourvus d'armes vérita-
tables, périrent; les autres furent impitoyabiement
massacrés plus tard, et quelques-uns, pour échapper
à cette mort affreuse, préférèrent se précipiter dans
la mer' et dans la rivière.
La noblesse arménienne perdit dans cette affaire
quatre de ses membres, dont trois de la famille de
Terouni', le quatrièmeétait (chef) du village Ourdza.
Quant au chiffre des paysans tués, il s'éleva à envi-
ron ~SOO personnes; le reste ne dut son salut qu'à
sa prompte fuite. Ce combat eut lieu le 4 du mois de
hrotitz", le jour de samedi; et l'ennemi, après avoir
poursuivi le détachement arménien jusqu'au village
de Taï, revint dans son camp, ivre de joie. Pendant
que les infidèles se livraient aux réjouissances et aux
fêtes, l'Arménie se plongeait dans la douleur la plus

C'cst-tUrcLtcde Van ou 'rAp'hthamar, un des plus grands que pos-


sefte ï'Armcntc. Les anciens ~cm'ams du pays l'appellent f Mer de ëf'z-
nonni. C'est au bord de ce lac que se trouve ArdjcchC) petite \iUe qui a
conservé son ancien nom.
Notre texte porte « T<irouni mais nous ne connaissons aucune fa-
mille noble de ce nom dans l'ancienne histoire de l'Arménie.
Nom d'un des mois arméniens, correspondant à décembre.
profonde. Les Arabes, après un peu de repos, repri-
rent do nouveau t'onensivc, et, suivant la grande
route à travers le canton d'Apahounik, ils gagné.nt
le village d'Ardxeni, du canton do Bagrévand, où ils
campèrent sur le bord de la rivière qui passe par ta,
ayant à leur suite quantité d'artisans qui fabriquaient
et raccommodaient des armes et des instruments de
guerre.
Quant à Fautro division (arménienne), qui tenait
en état de siège Erzeroum, bien qu'elle l'etlt réduite
à une situation affreuse, la famino y dominant dans
toute sa force, et les assiégés étant sur le point de
capituler malgré eux, cependant la nouvelle de la
défaite du détachement arménien (près d'Ardjeche),
étant parvenue à Erzeroum, produisit une grande
consternation chez les assiégeants, qui décidèrent do
lever le siége. Ils pouvaient se retirer sur te sol du
Bas-Empire et se soustraire à la poursuite de leurs
cruels oppresseurs, mais i's préférèrent mourir plutôt
que do voir la ruine du pays et le déshonneur des
sanctuaires du Christ.
Leur nombre no dépassait pas S,000 hommes en
état de porter les armes, et était, par conséquent,
très inférieur à celui de l'ennemi mais, animés tous
de cette pensée, ils résolurentde conjurer volontiers le
danger. Ils abandonnèrent donc Erzeroum et, pas-
sant par le Bacin', ils se rendirent dans le canton de
Bagrévand de là ils s'avancèrent à la hâte jusqu'au
fleuve d'Aradz3ni\ et se présentèrent à l'ennemi,

t'n des csE'ons f)') d"p3j't('m"ntd'Aramt, dp"! h chcf-tica cstaetue)


lement Hassan-KaM, poti'f viUe entre Erzcraum et Kars.
rn des principaux bras de ~uphf.ttf. que l'on appeile amourd'hui
Mourad.T-.hai.
uteins d'ardeur pour combattre. Avant d'en venir aux
mains, les Arméniens laissèrent leurs effets et leurs
chevaux à une distance de deux stades do leur posi-
tion, se préparèrent a combattre tous à pied, la rage
au cceur. L'armée ennemie en fit autant cette évolu-
tion fit remarquer d'autant plus le grand nombre de
ses soldats. Les deux armées se trouvèrent donc en
face l'une de l'autre. A peine l'auroro eut-elle paru
qu'on donna le signal de part et d'autre, et rengage-
ment commença. Les troupes arméniennes montrè-
rent, dès le commencement de l'engagement de l'ac-
tion, une bravoure énergique, et, après avoir fait de
grands ravages dans les rangs des ennemis, ils les
culbutèrent et les mirent en pleine déroute mais les
Arabes reprirent courage, et, renforcés et ramenés
une seconde fois sur le champ de bataille, ils les atta-
quèrent à leur tour avec une opiniâtreté furieuse la
masse de paysans arméniens, ne pouvant opposer une
résistance etncace à la charge de l'ennemi et saisie
d'épouvanté, prit la fuite, et fut suivie bientôt de
quelques-uns des nakharars et de leurs c?.va)iers. Ils
avaient perdu un nombre considéraMe des leurs, qui
gisaient dans leur sang sur le champ de bataille. Cette
défaite diminua beaucoup le nombre des courageux
martyrs arméniens, que les Arabes entouraient
comme de cruels chasseurs; mais elle ne les décou-
ragea pas ils résolurent de braver la rigueur du sort
jusqu'à la fin, et, serrant de plu- en plus leurs rangs,
ils se décidèrent à se battre jusqu'à une complète ex-
termination, en s'adressant réciproquement i'aHocu-
tion suivante Mourons courageusement sur les

Le mot arménien naAf~a/tj correspondant cxactemfnt au mot grec


agD.ifK en outre volomaire. Kuerr'er d'élite.
H<a!'<~t',
ruines de notre nation et de notre patrie, ann
que nos
yeux ne voient à
pas jamais nos sanctuaires, demeure
curieuse denotro Dieu, foulés par tes pieds impurs
dé t'ennoni;(p)eio fer de l'ennemi soit d'ahn))).);-
r)gé fontro nous, et qu'ensuite advienne
que pcurra
que notre propre vie soit sacrifiée a !a vérité de no're
foi et non aux occupations mondaines, puisque
la mort
présente n'est que de courte durée, tandis que la vie
(future) est éternctfe. » Ayant fini cette exhortation
mutuelle, ils levèrent teurs regards vers le ciel
et
supphèrent !e Très-Haut de les soutenir, disant
"Dieu, regarde-nous, aide-nous, sois en nous
avec
Qu'ils soient couverts d'une grande honte
ceux qui
cherchent a nous perdre! Voici, nous implorons
ton nom, Seigneur, dans nos afuictions; nous glorifie-
rons, Seigneur, ton nom dans les souffrancesdont nous
sommes entoures. Voità une foule innomhrable de mé-
chants qui nous cerne voilà la mort qui
nous menace
de près. Telles furent les humbtes et touchantes
prières qu'ils fi; ont, avec beaucoup d'autres
encore. La
prière finie, ils se sentirent remplis d'un
nouveau cou-
rage qui venait d'en haut, et quoique leur nombre
ne montât pas à plus d'un mifiier, ils se jetèrent au
milieu de l'armée ennemie, composéede 30,000 hom-
mes. Les ennemis eux-mêmes m'ont assuré que l'ar-
mée arménienne avait dans ses rangs une muttitude
d'anges qui les assistaient et qui combattaient
sous
une forme humaine ils m'ont dit encore qn'jfs
ont vu les anciens et les prcsbytcr-. portant i'Evan-
g))e, des cierges et de l'encens, et marchant leur
tcto en les encourageant. Les Arméniens
se vengè-
rent complètement de )curs ennemis par le carnage
efi') avant, qu'ik firent dans icurs r-tnes m.u- à )a it~
10
;)cca))[es de fatigue et du poids de leurs les
arme: ou
ayant brisées (tans le combat, ils tombèrent entre les
mains de l'ennemi et furent sur-te-champ massacres.
Ils quittèrent cette vie pleine de péchés, comme de
couraseux et bienheureux martyrs, et passèrent dans
l'autre monde avec )'c-poir de posséder )a vie future.
Voici les noms des ~enerau\ qui reçurent la mort dans
ce combat Sembath de Ha~ratouni, commandant de
la milice arménienne; !saac, son allié et son con-
seitier; Mouche~h de Mami)<on, générât; Samuc),
seigneur du domaine de la famille de ~!amikon, fort
réputé par sa beauté-, et dans la fleur de son âge,
beau-pètc' du commandant, Vahan Dachnah de
Cnouni, et beaucoup d'autres encore d'entre les na-
kharars ou de la bas~e classe. Il nous est impossible
de rapporter ici tous les noms, dont le chiffre total
monterait à peu près à 3,000. On ne put trouver
même de terre sumsante pour enterrer ces infortu-
nces victimes de la guerre. Ils restèrent étendu;- sur
la plaine, en plein sotei), couverts de poussière et
expose~àtaptuie et au vent. C'est alors que la dé-
tresse et la douleur de i'Arménie furent a leur com-
!)!e, car elle avait, perdu en un clin d'œit ses chefs
distingues et ses généraux les plus chers. Ptonsce
dans une pénible angoisse, t'r-mënio ptcurait [a fin
tragique de ses vaillants défenseurs', parce que, pri-
vie dès lors de leur protection, elle se voyait iivrëe a
la merci d'un ennemi féroce e) acharne. Néanmoins
elle se souvint, dans ce~. jours d'épreuv, de la pro-

Plutôt beM-frère.
'Qut~'e~tdirepoi~n~f).
*n<'mf"d~nc~ss!"?c!f'.n?qui'r"l'
fombat.
'ection de la Pm\idewe. qui. dt-s taxation nei'u-
"er. a traité le genre humain, et surtout ses ado-
rateurs, avec tant d'amour et dec[émcncc,c)eiic
invoqua son assistance. Cette terriijie
rencontn-. qui
e"t)ieu)ehmdi,li()u même mois ()chroti(y.,sui\itil
''cp''cs)a défaite que icsArméniensavaient subie la
première foi- [Mes du bom-ed'Ardjeche.L'afnict'ion
des vivants s'aggravait encore de p)ns
en plus on ne
pouvait trouver môme un endroit sur, soit
pour pleu-
rer librement sur )es morts, soit. pour les enterrer
soit pour célébrer en famiHc ie repas de deui)
Quant a t'ennemi il envahit, après la bataine, le
canton de Bagrévand et les cantons voisins, exerçant
partout la dévastation et répandant la frayeur chez les
habitants. Pleins de haine contre tous les heux de culte
et les sanctuau-csdédies à Jésus-Chris), les Arabes s'ef-
forçaient de les détruire; ils brisaient et bn'uaient la
g)orieuse croix du Christ dressée devant !es portes'
pour servir de protection et d'asile à tous ceux qui v
venaientadorer ia Trinité consubstantieite ils
se mon-
traient partout animés d'une haine profonde
contre
les prêtres, les i-engieux et !eurs confrères, tes
regar-
dant comme la cause de la mort de tous
ceux qui
étaient tombés dans la bataille; i!s enlevaient de vive
force, dans différentes égtises, )es objets sacrés )cs
et
reliques des saints de Dieu. C'est ainsi
que cette armée
impie, après s'être chargée dc<- dépouiues de i'Armé-

'C'fSt un.'K.,).)'aj. qui t~i~s (.p,-t.)c:. ).-<).


d'Orient, atcep!us pu m.iin!! de \.u'i.-ni.in,f.t~)W')~t.hn<)T~)")i.
n)(.nnc. Sftcn ['u,3~, )hcrin.~r d.) ~tf.mt f.lit
3j.pr.)-un r'.i.< ~u~
).a?h~ )f m. t..M f.)n<.).f.t
prennent part )cs ecd~iasti~u.-s, i.'s pauvr.~ ft ".ns eux .mi nnt
nn ')u bs"qu'"
du vin fn in~o:)u~nt h ~c." .h\i')'- pour
'){ r. !t
['es pri.
?.-rom
,.r.
rcpc- ;); t àm-' <)u m~-t
D~
n,) p~t 'rad,)ir.' f. "n r~fLin~ f.t au dr)).rx f). d..n.urf. JI
n;c p)a!c, recommença ses attaques contre des ptaces
fortes, qu'elle soumit en onrant aux a-siegps la paix.
et en tcurremettantune chat te sceitce avec serment,
par laquelle ils s'engageaient a respecte)' ton- vie; ils
parvinrent ainsi à faire sortir des fortere-ses tous ceux
qui s'y étaient retires.
Il (t'cmir arabe) quitta enfin ('Arménie,
se donnant
tout l'air d'avoir remporté une éclatante victoire; il
alla en Perse et se rendit vers le souverain des Arabes,
dans t'esperance d'être récompense pour le service
sincèrcqu'iHui avait rendu, mais)oc)tatimen).du Dieu
(te justice se manifesta contre lui, et il n.ourut en Perse
dans des souffrances bon ibtes par suite d'une maladie
v iolente, châtiment qu'i) ne méritait du reste
que trop.
En expiation du san~ innocent qu'il avait verse lui-
même son sang fut. verse, non point par les armes
des hommes, mais par un instrument )nvisib)e, ai-
guisé par ordre du Très-Haut, plus terrib)e que toute
arme humaine et qui pénètre jusque dans la poitrine,
les articulations et la cervelle. Ce fut par cet.instru-
ment que Dieu vengea le sang de ses enfants, qu'il
châtia ses adversaires, qu'il dëuvra le pays de son
peuple en lui prouvant une sécurité nouvelle.
A cette époque Hassan fut, ~ur l'ordre du souverain
des Arabes, remplacé par Yexid, qui fut ainsi une
se-
conde fois rétabli dans le Houvernement de l'Arménie.
Abdoutta, après avoir satisfait aveuglément
ses
mauvais penchants, après avoir asservi son âme à la
concupiscence, et après av oir passe toute sa vie
en
exerça.)! ('avarice la p)u- abominab)e (vice particu)ier
de sa famille), encourut enfin la matc.iiction du Pro-
phète, et mourut peu après dans la même année en
proie au desespoir, tenant a l'endroit qui lui c-t dpi-tinc
dansée monde a venir, Meu qui es' te souverain ju~e,
''aré\étGaunprctrodistm::néparniiscsdi:Msser-
\')teurs. Ce personnage, qnetqucsjour?, avant h\
mort
d'Abdoutta, vit dans un songe
un lieu de supphce au
nnheu duquel r-tait un ahime extrêmement protond
et ferme par de. portes de fer: deux sardipns rayant
amène près de t'arme, ouvrirent la porte, d'nn it
aperçut des (hmmes qui sortaient en s'c)eva)'t jus-
qu'an ciel. Ces gardiens je'crcnt raient de Satan
et
refermèrent la porte afin qu'i) reçut le châtiment (p)'it
méritait~ enchainc dans cette prison infranchis'-ahic.
C'est, ainsi que la revëtation lui d6\ oi)e le
a caractère
de la punition que le juste Juge avait réservée u Ah-
(<ou))a, punition qu'i) n'avait
que trop méritée parsa
méchante conduite. Mahomct-~aLadi',
son u)s,)ui
géné-
succéda sur le trône impcria). !)
se montra plus
reux et de mei))eures mœurs que son prédécesseur: il
fit ouvrir le ttcsor pnbhc, ferme
par Abdoulla l'impie,
et en distribua une partie a ses troupes a titre de
uncanon; il autorisa aussi les ara-
a
commercants franchir
les frontières de ses états
avec )eurs marchan<)ises,
pour satisfaire le besoin que chacun en sentait. Pat-
ces mesures l'abondance reparut sur la terre, ''argent
circula de nouveau, et les habitants eurent la facihtc
de payer tes contributions exorbitantes
que chacun
devait. Bien que ~Jahomet-~ahadi augmentât
iesimpôts,neanmoins)e pays,:)cause de l'abondance encore
(~ ''argent, soutïrit moins, surtout,
parce que Htns
son re~neon découvrit, dans)cs mo)uaKncs<!o!'Ar-
menie, te-, mine', d'argent vierge d'ou niùtet des
monnaies tira des sommes considérables.

'!)!n:).~)ian.d~i.t;j'-
3!ahomet-M8hudi,danstobutdeii)neu))einvmiun
sur )c territoire de l'empire grec, concentra son arméf.
sous )o commandement d'Abasse, sou frère, qui reçut
l'ordre d'envahir ce pays. La cause principale qui l'y
poussait était la mort de l'empereur Constantin (Co-
pronyme),qui venait de mourir la même année qu'Ah-
doulla, et t'avénement de Léon', son fils, au trône pu-
tcrnet. Avant que le prince arabe eut réussi à exécuter
son plan d'agression sur )e territoire grec, l'empereur
)c devança en dirigeant lui-même, contre le Massa-
uistau, appelé aussi le Bichau", une grande armée
commandée par trois généraux, dont le premier était
Tadjato d'Andxevatxik', le second Artavazd de Ma-
mi]<on, tous deux naLuarars arméniens, et dout le
troisième appartenait à t'armée grecque. Cette armée
imposante, arrivée en Ci)icieet dans le Bichan, se jet.)
sur les provinces avoisinantes dans toutes les direc-
tions eue s'empara d'un grand nombre de villes et
(le villages; elle battit tous ceux qui se présentaient
pour lui résister, les brisa, les mit en poudre et s'em-
parant d'une foule énorme do paysans, dont )e nombre
montait, dit-on, plus de 00,000 individus, elle les
emmena en captivité dans les possessions grecques.
C'est ainsi que l'armée grecque, rhargée d'un im-
mense butin, revint vers l'empereur Léon, qui donna
beaucoup d'doges à ses généraux et les ccpjbta de
grands honneurs. L'armée passa le reste de t'annec
enrepo'
),'année suivante, le sou\eraiude~ Arabes euvo\aa

~C'tLc('f)~'u':K')t)ttn'(jl.)/u'-?,r[!i[tC~i':(()'~7a=t7SO.
~Stt't'~stnr''r))).ttt"'t'u':tc\rt')'~U')S~ni'-ta')")')''tHct!<nn't:i)'
ch'q')"hS~ric,u,d'.tj')t'~nu!ni!h'.ti~.u'i~.))n-t-C.hnn.niY'
))tf.'h'nva,;t;'fcht:d.udtCt,nu)'Mti"rY"Ysdc!l:'rn:
t -II. d"PHj!k:,prl'II-j. r. d,' ;rlll:j_
a ConstanUnopte une ambassade fumeuse,
et tenta

de
d'ef!rayer la cour par son tangage plein d'ostentation.
A la lettre qu'il envoya à t'empereur, il jognit, dit-
on, deux graine de moutarde, et dit
t'empereur qu'il enverrait contre son
pays une armf'
aussi nombreuse que ces graines qu'il venait de voir.
a

si toutefois le territoire de t'empirc grec suiiisait à la


contenir. Le souverain des Arabes unissait missive
sa
en invitant t'empereur au combat, s'il s'en sentait la
(orcc. Après avoir lu cette lettre, l'empereur, loin de
se trouMcr, hu répondit, avec une mâle réso)ution
« i.cs hommes sont incapables de gagner la victoire
par tour propre force, c'est au contraire Dieu qui la
donne a qui il veut: aussi Dieu peut livrer ton
armée
à la mienne pour être broyée comme
ces graines de
moutarde que tu m'as envoyés. Au reste, fais tout
ce
que tu as promis de faire, et il arrivera en qu'il p)a:t.
à la volonté de Dieu.
n
Aussitôt. l'ordre fut donné par l'empereur
aux au-
torités de fane entrer les habitants des
campagnes
dan~ les villes et places fortifiées.
l'n corps de troupes arahes très nombreux, et
com-
mandé par le même généra) dont j'ai fait mention,
se
mit en route par ordre du calife, pour envahir )'em-
pire grec. Parvenue en Galatie, cette année mit le
siège devant Amourium'. ville d'une grande étendue,
et la tint bloquée durant trois mois sans )a pouvou-
réduire, parco que ses muraiHos formidabtcs et les
eaux du ucuvc Sagariss qui a sa source aux en-

~t..t A).
(.Irl.d..
.lun.ni.
)." t.'xt.~

:j' n .t..nn? r.' nr.m snn< nn.- .~tU-f f..)-i!).- j.i..n,.hr.t


t.t..t \nrk.. (;. tt.n~, tu.ii.
l,ill:1.
dans s .inri. n,)~
I·.m, Il'
1:<11..:III~III' d. ~HI:-j.o.lI";
jt1I;L~.
d 1.. '1.I{:'II'\d,.1;. 11111')(\111.
uroHs et qui forme des Marécages autour Je la vitic,
empêchaient l'approche do l'ennomi. Les assiégeants
ne pouvant ttonc causer aucun dommage cette ville,
se bornèrent a )a btotpto. Pendant ce temps, Yézid,
gouvernem-générât d'Arménie, s'avançait, à la tcto
de son armée pour porter secours au généraiissimo
Abasse. i] entreprit ainsi une diversion dans le Pont,
attaqua successivement Colonie, ville fortifiée; Gova
tha, Castillon et la province de Atahthinesse, mais
inutitement; et il se vit obligé (le t'ega~ner itonteuse-
ment l'Arménie. L'armée arabe leva aussi, bientôt
après, le blocus d'Amourium et se retira dans son
pays.
Je reprends ici les événements dont j'avais abordé
~e récit. La septième année du règne de Mahomet-
Mahadi, la mort enleva Léon, fils de Constantin, et
sa couronne passa à Constantin', son fils, encore
en bas âge. Mahomet-3)ahadi, instruit de la mort
de l'empereur grec, mit sur le pied de guerre
une
nombreuse armée, et l'envoya envahi; le territoire
de cet empire sous ie commandement de Uaroun
son fils. A peine cette armée fut-elle entrée (tans les
Etats grecs qu'elle se trouva en face de l'ennemi, qui,
occupant tous les chemins, lui coupa toute espèce de
communication avec le reste du pays. Les deux ar-
mées s'observèrent ainsi réciproquement pendant un
certain temps; le camp arabe était privé par le blocus
de tout moven de s'approvisionner et fut bientôt en
proie à une grande famine.

ConsMnUn monta air).“ u-nc


o) ~M.ncc !rcn~, sa mpre, et gouverna
i empire de rOncnt sous M tute)k jusqu'co 79e. nej.ms cette cpcque jus-
qua '.97, i! gumet m )onjMre &eu).
0 parait que ce n'en ras le fameux tbroun-ai-Ra'.hi~.
!\uus avons déjà parlé d'un certain ladjate, tiis de
Grégoire d'Andxévatxik, et qui jadis ouinré d'Arabie
dans t* empire grec, avait été acmei))i avec une grande
distinction par Constantin, dcja prévenu en sa f.tvcur
par la renommée tle sa bravoure. Ce même Tadjatc
s'était encore illustré dans )a Sarmatie',que)'on ap-
pe))e Bu)garie (ou il était sans doute envoyé par
['empereur); it y avait fait preuve d'un srand cou-
rage, et gagné plusieurs bataines. A son retour, l'em-
pereur, en récompense ()o son .an~-froid et de sun
courage, lui confia le commandement d'un corps d'ar-
mée de 60,000 hommes, et Tadjate passa ainsi au
service de l'empire i~rcc pendant \i))!;t-deu\ ans.
~!ats lorsque Constantin et Léon, son tUs, furent
morts, et que le trône impérial fui occupo par Cons-
tantin, sa mère trëne se déclara ouvertctnent contre
Tadjate. Cette circonstance )'ob)igea à chercher Je~
moyens de rentrer au service du souverain arabe.
L'état de t'armée arabe bloquée par t'armée grecque
lui en fournit une occasion fort opportune. H s'adressa
à cette armce. J) lui demanda un sauf-condnit sce!!é
par le serment, qui l'autorisât a revenir dans sa
patrie; il s'ena;ae.eait en retour à détaxer tes Arabes
du blocus et à les conduire dans leur propre pays.
Cette proposition présentée au calife, obtint sa pleine
et prompte approbation, et en outre il s'engagea par

Jcn'ui rutrou\r~hr)?nuc'miivr.'d~mac!)nnatss.inc.n!Miraucun.'
c.'t)~?, si la Bui~ri-' .tc''j'it-~ fut .j'p~)'\? autr~f" S~rtnati- ou sij an
moins. r'U~ forma un'? partie <))]c!c'j)tqu" t)-? ce pavs- LaSarmati'?. on h'
sattj cc-tturt-~ncutaux cuvu'ou~ du Pa!s-3)is "'i :u <) A/), c' s~t.
da't dans 1~5 provinc's nxndK'tntcsd'~;a hus~ d a:)j~u:'tfhuj,tan'!)~'jn
ta Hu)~!]'~ avec )-'s pru\mc CL";))~u~j s]t'b -s'jr ).' !'or.t t!o !a titor
~otrp, du cù~ dû rou-~t, c~:T(pr'~n.'nt. par f\)))p! 1.~ prtn' 'pott' 'hmt-
h!nn-~<i<' nos jour~,q)) or) appeau, dan~d~s '-p-iqu~shim r(CHif's,S<
th~. t.4Ma~ de ~yn/.A;f xt;'t'rr<'c; par M'))t -~r.)n. p'.anch" 2, 3, f-
f~.P~ns.
serment a donner a i'adjate tout ce qu'i) aurait ;)
demander. C'est ainsi que Tadjate, rassuré
par )<'
saut-conduit qu'i) venait de rerevoir du calife, quitta
avec toute sa famille le territoire grec, et dégagea
t'armée ara'c~ de i'état de blocus.
Haroun, fils du souverain des Arabes, non-seule-
ment)e combla d'honneurs particuhers et de présent-
mais lui offrit, en outre, une entrevue avec son père.
Dans l'audience que Mahomet-Mahadi accorda àTad-
jate, le calife lui témoigna sa profonde reconnaissance,
le combta de riches présents de son trésor ro\u). et,
après t'avoir investi de la dignité de commandant de
i'Armeuie, il t'y envoya entouré de beaucoup de
pompe et de magnificence.
Le prince Tadjate, arrivé en Arménie avec tes or-
tires du canfe, y rencontra une forte opposition dans
la personne d'Otbman, gouverneursénera) de ce pays.
Loin d'exécuter le commandement de son souverain,
en permettant à Tadjate d'exercer son pouvoir, Oth-
man lui créait une foule d'entraves il expédiait au
calife des courriers, il lui exposait )o mécontentement
des uakharars arméniens, qui se refusaient à recevoir
pour chef un homme qui avait déserté autrefois la
couse arabe pour épouser les intérêts des Grecs; enfin
il lui disait que ces mêmes nakharars, qui avaient
continué rester fidèles à leur souverain, ne voulaient
pas être commandés par un rebelle qui pouvait les
trahir.
Toutes les fois que Tadjate tentait de faire parvenir
;) la connaissancedu souverain des Arabes ta nouvctte
des obstacles qu'il rencontrait, cela lui était impos-
sihie. Tous les ;;us-)r:e- et chemins étaient gardés (par
ordredOthn)an,;onarr<taitct'))uu:)dni:.aitGtiptisoit
~s courriers; en sorte que ni Mahomet-Mahadi m
Haroun, son n)s, n'apprirent rien demi jusqu'à
iatin
de l'année courante. Mais ses ptaintes parvinrent
entin
~cesuivantoaMahomet-~ahadietaHarouu.son
Mis, qui, dans leur indignation, adressereut de v'if~
reproches à Othman. Celui-ci vit alors forcé de
~e per-
mettre a Tadjate l'exercice du pouvoir qu'il tenait lie
la couronne.
Dans la suite, Othman, ayant réuni les
troupes des
na].harar- arméniens, maicha avec e))es
sur Derbind.
ville fortineede murai!)es et de bastions,
pour arrêter
les cxcursionsdesHunset desKha/irs,
et sur les Portes
Caspiennes', en Albanie. n invita
auss. Tadjate, le
commandant; Ba~aralt, !egénéra!issime; ~ersehe de
Kamsarakau,et quetquos autres
encore des n:d.hurar-.
arméniens, à venir le joindre au milieu de t'été,:) à
l'époque ou le soleil est le plus ardent. JI
campa dans
la plaine rocailleuse de Keran, qui onrait t'aspect d'uu
fourneau, et il passa cette saison tout entière
expose
a une chateur excessive et sutîocante. Les nakharars
arméniens, ne pouvant supporter l'influence d'un c!i-
mat si funeste, succombèrent, entre autres le prince
Tadjate, le geueraUssimeBagaratt, et d'autres
encore.
Mahomet-Mabadi, souverain des Arabes, fort irrité
a
la nouveno de la mort reerettable du prince Tadjate
et des autres nakharars, ses compagnons, déposa
Othman et envoya à sa place
un certain Roh, éfuir,
pour gouverner t'Armenie. ~tahomet mourut
peu
après ie départ de Ro));i! avait résné)n)it
ans.

~).n..
'0,t.,n..ranc'n.n.n.)..c..n~n.).
~P~
t".)L.:tu'nMhh.u~n)!n.'u.(; ')"
lIu'!ll Ptlrlo- -\lhêlIIlPJIII' ci l"I"(>II"'I!f C:'hpj'~1I1
I;-mdl:- .In.· Li \')""11111.'1"
Moussa ou Mousse son t'ts, monta sur te nom-
paternel il ne régna qu'une seule année. Il se distin-
gua par sa cruauté sa barbarie atteignait a )a dé-
mence. Lorsqn'i) s'exerçait aux. armes et se
perfec-
tionnait dans )o tir de t'arc, il faisait placer devant lui
des hommes nom- servir de but a ses ttèches, et it tes
tuait sur-le-champ.Peu après ctrc monté sur le trône.
il remptaça Hoh, dans le commandement de i'Arménie,
par un certain Khaxme'. Celui-ci non-seulement avait
une physionomie infernale mais, comme te présa-
geait t'étymotoeie de son nom, il provoqua la révc!te
et la euen-e. Arrive près de la vi))o do Devïn, il fut
reçu par tous les nakharars arméniens, (lui s'étaient
portés à sa rencontre. Au nombre de ces nakharars
figuraient aussi Hamaxasp, tsaac et Mehroujan, nakha-
rarsd'Ardzerouni. L'ennemi pervers (K))axme),frappe
do la belle et gracieuso apparence des naldiarars,
ainsi que do la superbe tenue de leurs troupes, fit ar-
rêter sur-le-champ ces trois vaillants généraux, les
jeta en prison, où ils passèrent trois ans charges de
chaines. Pai les accusations qu'il porta contre eux
devant Mousse, souverain des Arabes, il obtint de lui
l'ordre de leur ôter la vie. H fit porter cet ordre écrit
dans la prison où soumaient depuis si tongtemps ces
bienheureux martyrs. Quand on eut fini la lecture de
t't'rrét qui les condamnait à mort, ils demandèrent à
ami in~me, s'il
un des agents, nommé Koubéda, leur
y avait quelque moyen d'cire.
détivré de celle mort a
taqueite ils avaient été si injustemeni condamnés. Kou-
Il vousest impossible d'('rc sau-

(''<
béda leur répondit

t Dtr. )')h<<!<<' '7<)'n' Mt" le ').rtt.M' ~f. _p;)r


t.
r.tbM i)" MM~ni. )". c'' <.r.n\f)a)n ron)))) '.ou' L. nom .).' n"
Le m"t t/.o-)c ~~ni!)' "n arm~x-n e'nM. ~f''a',
vc~d('scs))).)))!t-!j).o.u~Nt)..neatamortqnivous
menace de si près, il moins que vous ne consentie?. à
vous faire tnusubuans et a vous soumettre la
voix de
notre Prophète. C'estia pour vjftst'uniqucchance de
~a)u).M J)
~lehroujan, en entendant i'arn't, fut etïraye par la
perspective de la mort temporaire; il se tivra lui-
mcmo aux supplices éternels, brisa tui-memefe
joug doux de la loi on Jë~us-Cm ist et se scpara ()u
troupeau (lu Seigneur, pour bu joindre aux loups dé-
vorante'.
Au reste, comme cette apostasie ne fut point spon-
tanée mais produite par la terreur d'une mort pro-
chaine il est possible que Jésus bera touche de son
repentir sincère. Quand aux (deux autres) courageux
martyrs, revêtus de l'armure do la foi, et ayant Ja
tête garnie du casque du salut, ils dirent K jamais,
jamais nous ne changerons la vérité divine contre la
fausseté, ni )a vie éternelle contre une vie temporelle,
ni la gloire perpétuelle contre une gloire passagère.
ni Jésus-Christ, espérance de tous, contre notre misé-
rab)e existence. Ils continuèrent ainsi durant tout le
temps de leur emprisonnement a se soutenir récipro-
quement en se disant l'un à t'autre Mon frère, nous
avons dejà suffisamment joui de la gloire passagère
désormais ni les gtandeurs et les foires périssables,
t)i les mau:eaux brodés d'or et servant à
nous parer,
ni t'auectionde nos proches, ni la tendresse de nos en-
fants, ne pourront nousseduire;rien absolument rien
tic tout ce .jonheur qui nous entourait, et qui a déjà
pfrdu tant d'âmes, ne peut nous faire tomber. n C'est

'~c'.t-.t-f!tr~'tf'-<ft!tn?)!)m.TLn.
'}"s'en.
~ances,
jura~.a~ntmntncitempnt dans
Jour-
demandant:) Dieu de les faire entrer dans
la possessionde la vie future. Enfin arriva )e
'!e combattre, ce moment où ils (tevaient moment
'e'carrière par le martyre c'était le jour couronner
de la
sainte et glorieuse naissance de Jcsus-Christ
Hgtises ()cs fidèles rélébrent
que les
par des fêtes solennelles
durant huit jour, Alors raient de ['injustice
(Khaxme~;
donna Fordro <)e les amener devant
son tribunal. Sa~
chant d'avance leur fermeté et leur foi ardente
Jésus-Christ, il ne leur fit plus )a proposition en
.'d'apo-
stasie). !) fit amener .rabord
sur le lieu du supp)ice
le bienheureux !saac; l'instrument de
torture était
d'une nouvetie invention il
se composait de deux
pièces de bois fourchues plantées sondement
les fourches en haut le patient était mis en
terre,
au milieu,
on faisait entrer les deux fourches dans
ses aisselles,
après avoir solidement attaché
ses bras au bois.
On commençait alors à lui apptiquer
sur le dos des
coups de nerf de bœuf. La natation fut conti-
nuée d'une manière si cruelle que
son corps déchire
tout entier tombait en morceaux. Le bienheureux
Hamaxasp, retenu dans
ce moment enchaîné au de-
hors, priait le Seigneur
au fond de son cœur. Ses lè-
vres ne remuaient pas. Sa voix n'était entendue de
personne; son âme pleine d'émotion était comme agi-
tée par de violents saugtots intérieurs, il suppliait le
et
Seigneur de )ui prêter son assistance dans
ce péri) oui
le menaçait de si près. Après avoir si hornbiemen)
tourmenté isaac, on le (tctacha de t'instrument de
supplice et on amena le bienheureux Hamazasp
la même place. At'ache de )a m~me sur
manière au mi-
lieu des deux bois, on lui inlligea des naaR))atjn~
''ncorcptusuuetk~iHL'b~pj.uttaa~ruumemt'
courage; puis ou donna ordre de )esdecapiter,ce qui
fut fait par tes bcurreau\ avec te ptusNrandonnD's-
hement )saac et Hamaxasp ronirent ainsi tcnrsames
entre les mains de Dieu et, quitt'rent ce monde.
Khaxmo donna t'ordre le jour suivant de pendre
tcurs corps aux gibets sons la ~nrvcittance des
sar-
diens pour (juepcrsonnedentrc les chrétiens ne ))ut
les cntever e' tes cnscve!ir. f/injustejuge resta ins'n-
stbtc après leur mort, et J'atnerUnnc de
son cœur ne
s'adoncit point. ]t fit ensuite descendre du ~ibet les
corps de ces )'ien))eurcnx généraux, pour les réduire
en cendres sar le bûcher; ces cendres mêmes ne pu-
rent être inhumées, car il ordonna de les jeter dans
la nviere. Mais, s'il augmentait ainsi tours souHrances
et tenrs tourments dans ce Monde, il ne faisait, ~eton
les parotesde t'Apotre, que rendre danst'autre monde
leur récompense ptus glorieuse. Il leur était reserve
de la part du juste Rémunérateur des fa\eurs mi)!e
fois plus g"andcs, selon la promesse du Seigneur lui-
même, qui a dit ;< Quiconque aura quitte maison.
oupcre,mcrp, frères, fennne ou enfants, pour )e
royaume do Dieu, recevra heaucoup pfuscncosieck-
o,et,dans)obicdeaYenir,)aviec)erne!!e'.M Ce
martyre eut lieu so~is le r~ne de ~ouss,), et sou.s Je
~ouvernenient. (en Arménie, de Khaxfue, fan 23~
de l'ère arménienne' fejour (te Epiphanie' dn Sei-
gneur.

'x\))),M.
a
s L'ft-c .trmcnj.~n. .).M. ra.) S5~ de )cre rhr.:tt?.c. ,.ir c.n.. nu.t
il tant p.ac.:r ce) evtneincr.t au ))ui!mc <j.'d. en jin 7x., ta du.
q"f)Mousi.a-MadUuf-mpn~mpuri~t.
L'EfrUse arment.'nn<' r~~).)-o (.n~hjn
rEpiphanin)eKj.-tt!v:rr.
~M ;j' M;
Khaxmc tu encore exécuter te prince (le )a Ccorgie
dans des tortures horribles. Il le fit suspendre pieds
et mains liés et couper en deux. Ce prince élait encore
jeune c'est ainsi qu'i) prit congé de
ce monde comme
un agneau abattu dans la boucherie. Un an après
tous ces forfaits, )e calife mourut. Haroun fils do
Mahomet et frère do Moussa, homme extrêmement
avare, le remplaça sur le trône. Pendant toutle temps
de son règne il eut à lutter contre Ovbedta,
son frère.
Pour apaiser les troubles sou)e\cs entre lui
et son
frère, il partagea ses Etats et lui donna )e
gouverne-
ment de t'Aderbéjac, do l'Arménie avec la Géorgie
eH'A)banie. Ovbedia, suivant les mauvais instincts de
sa nature, nous envoya des émirs méchants, cruels,
impies, et ignorant compiétement la crainte de Dieu.
Le premier fut un certain Yezid, fils de Mexdéi, le
second Abdal-Kebir. Celui-ci passa peu de temps
en
Arménie, sans se distinguer par!icu!ièrement
par des
actes de bonté ou do méchanceté. Pourtant il sem-
btait donner quelques bonnes espérances. tt fut
rem-
placé par un certain Soliman, véritable seéiérat, plus
mécbact que tous les autres. Ovbedla iui-méme
se
rendit dans la ville de Partave où H investit Soliman
du gouvernement du pays, en lui remettant dans les
mains le peuple du Seigneur comme des brebis aban-
données à la merci des loups dévorants. !) accabla les
habitants sous un joug insupportable et
sous des im-
pôts si lourds que chacun, en lui livrant même tout
ce qui lui était absolument nécessaire pour conserver

C'rst )hronn-a)-Rac))id, e~)th d-s Musutm.tn?, né à M h.n


MM";

t.tf.un.t
en 765,
cruauté. !t monta ~ur t~ tr/'n~ an 7RR ~t )'n~ )~
et mort en SM, à Tour, c.~br.? à la h's par ses conquêtes et
o~n
par
')
Ce Soh-
sou existence, no suuisai) point a ~a).))i(.on.
iben-
man cnvova dans ]a ville de Dcvïn un certain
(toké, son Hcndrc, né d'une servante, d'oriHinc grec-
que, homme exircmement dépravé. A son arn\ec
les soutïrances de t'Armcnio devinrent plus intenses
parce qu'il chargea la population (t'impuis exorbi-
tanis.
!.es prières de tous les na~harars jointes a celles d~
de-
nav-.aus, du derse et du Cathoticos IsatO, qui lui
mandaient de modifier ou de diminuer ces contribu-
tions ruineuses, ne produisirent aucun effet sur lui,
et il semblait que la colère du Seigneur eût entière-
ment livré te peuple chrétien entre ses mains cruelles
puisque, loin d'adoucir le sort de la population, Iben-
dolié expédia sur-te-champ des percepteurs d'impôts
de tous côtés en leur ordonnant de lever le plus tôt
possible le double de la contribution annuelle. Cet
ordre exécuté, ce fils de Satan (Ibendokc) imagina
bientôt après une auU'o cruauté; il força tous les ha-
bitants à porter au cou des sceaux en plomb pour
chacun desquels il exigeait d'énormes sommes de
zouxe. C'est ainsi que les mesures iniques de ce cruel
bourreau ruinèrent complétement le bien-être public
et réduisirent la population à la dernière misère. L'an-
née suivante, lorsque Ovbedta vint en Annenic, les
mêmes calamités se renouvelèrent mais dans une pro-
portion croissante, de sorte que personne n'était ptus
maitrede ses biens; {out était gencratement )i\rè au
pinage, aux spoliations, et la population ne pouvant
plus supporter les périls qui allaient toujours en crois-
sant, abandonna d'ette-mômc ses troupeaux de mou-
tons et de bestiaux pour se réfugier en masse en
dinércnts pavs; quant aux Arabes, ils étendirent par-
))
tout leurs ravages et s'emparèrent de tous les ani-
maux et des biens.
Dépouillés do leur fortune, privés de toutes les
ressources nécessaires à leur entretien, réduits à la nu-
dité, exposés aux horreurs de la famine, les habitant
de l'Arménie s'enfuirent sur ta sol grée, au nombre,
du-on, do plus de douze mille hommes, avec leurs
femmes et leurs enfants. Cette émigration eut lieu sous
la conduite de Chapouh d'Amatouni, (le Hamam, son
fils, et des autres nakharars arméniens suivis de leur
cavalerie. L'ennemi inhumain et brutal se mit à leur
poursuite à la tête de ses troupes, et les atteignit dans
le canton de Col sur les frontières de la Géorgie où
dans un engagement il perdit quelques-uns der, siens
et fut mis en fuite. Les émigrés traversèrent alors
i'Acampsis rivière qui prend sa source dans le dé-
partement de Taïque, coule au nord-ouest, traverse
i'Eguérastan et se décharge dans la mer du Pont.
Des qu'ils eurent franchi ce fleuve, Constantin, em-
pereur d'Orient, en fut immédiatementinstruit. Il les
fit venir en sa présence, accueillit honorablement les
nakharars et leur cavalerie, et donna à la basse classe
pour s'y établir de bons et fertiles terrains. Quant au
reste des habitants qui demeurèrent en Arménie, à
l'exemple des Gabavoniens, ils se jetèrent dans la ser-
vitude, et devinrent les uns bûcherons, les autres por-
teursd'eau.lbendoké.bommeinfernaietimpiequi avait
reçu de SoHman le commandement de Devrn, conçut
et exécuta encore une autre méchanceté, tsaïe, Ca-

Au)ourd'hut Tshom-uc-Sou.Les Arméniens ra.ppe'.tcM Djorokh et la


fm;a)~f))< '-nmme r~nrx'nn'' rivi~t-p .)<. P~nn, t'ni dM fM')~ <t'")v?< ft"'
'.nrtaient d'EJfn, situé, ')on )i BiMe, en Arm<;ni!
t'ancienne Cctchidc et la Min~rHie d'a~our~'hu).
tholicos des Arméniens, distingue
par sa vie sainte et
la droiture de sa foi, venait do mourir
et de retour-
ner vers Jesus-Christ. Trouvant, cette occasion très
favorable à son dessein, Ibendoke voulut
examiner
tous les ornementset objets (sacrés) appartenant la
Basilique. Dans ce but, il fit venir a
en sa présence tout
le dergé et l'effraya
par d'atroces menaces. « Pre-
nez garde, leur dit-il, je no veux pas que
ch)ez rien, mettez au jour tout
vous ca-
ce que t'Ëgtise possède,
et si quelqu'un d'entre vous dcrobe quelque chose
et que sa fraude soit découverte, il
en répondra par
sa propre vie. » Effrayé par de semblables
le clergé livra dans menaces,
ses mains tout ce qui était ren-
ferme même dam les dépôts
secrets, et il ne resta rien
de caché. On livra les habits offerts
par des princes
pour servir à l'ornement du saint etctorieuxautetdi-
vin et du tabernacle du Seigneur. Après les
avoir exa-
minés tous, il parut un moment vouloir s'emparer
de
tout; mais il abandonna bientôt dessein,
ce se contenta
de faire un choix, et prit
ce qu'il trouva le plus à sa
convenance, soit dans les trésors, soit dans les habits
précieux et les autres objets; le
reste il le donna au
ga-dten du temple, en lui ordonnant de
le garder
jusqu'à l'époque où Etiennc te siège pa-
monta
triarcal. Celui-ci parvenu à la dignitésur do Catholicos,

~?-
au moyen d'énormes dépenses, se vit
de dépenser le reste de encore obligé
sa fortune délivrer les
domaines et les fiefs du patriarcat. pour

C'est Eticnnc ou Stirliancs 1··,


qui monta sur le ::1C¿;I~ patrjal't.11
J'Eglise armüniunne p.n-
dant deux ans.
Ici Unit le traité* chronologique de la race thorgo-
nxenno (Arménienne), fait par Ghévond, -.ur l'ordre
<~) seigneur Chapouh de Bagratouni. Le Seigneur
Hamaxasp, do l'honorable famiite de Mamikon, dési-
te')\ de posséder ce livre, l'a fait copier a se~ frais
par Sarkis, humble copiste. Je supplie (tous ceux qui
liront ce livre) de me rappeler devant le Dieu misé-
ticordinux, à qui soit rendue éternettement )a.g)oire.
.\)ucn.

Presque Mus les mMusehts armënisn! portent a .tfur.ttt) ar ~m-


!.hNcmemoriaip]usoumoinstongetin)érc!sant.

S.. :(

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