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demanda au roi de lui rendre quasdam possessiones suas Fogros4

et Zumbothel vocatas iuxta fluvium Olth existentes qui lui avaient


été enlevées d'une maniére injuste. Le roi, voulant se renseigner
ab eisdem nobilibus, Saxonibus, Syculis et Olachis, leur posa la
question si les domaines mentíonnés constituaient en eífet la
propriété légitime de Maitre Ugrín. Ayant obtenu la réponse af-
firmative de tous les assistants, il déclara de les lui restituer afin
qu'il les possedát comme ses aieux.
Dátum apud Albam Jule, in Dominica Invocavít, anno Do-
mini M-o CC-o nonagesimo primo.

L'original, avec les traces d'un sceau au dos, se trouvait d'abord aux
archives du chapitre de Transylvanie, Actuellement il est conservé aux
Archives Nationales de Budapest (Dl. 29099).
Éditions: Fejér VI/1, p. 118; Árpádia III, p. 26; Teutsch—Firnhaber I,

en faveur d'Ugrin n'est qu'une preuve de plus de son appartenance ethni-


que, puisque les dépositions n'eussent pas été aussi favorables si elles
n'avaient eu trait á l'affaire d'un seigneur roumain. Inutile de dire que ces
hypothéses sont inventées de toutes pieces. Cette personne de Fogaras était
certainement un Hongrois, puisque Ugrin signifie „hungarus" en tchéque et dans
les langues slaves méridionales (cf. D. Pais, Ugrón, Szíly — Emlék, Bp., 1918,
p. 42—45, MNy. XVIfi, p. 100). Son origine roumaine est d'autant moins
admissible que parmi les quelques centaines de Roumaine qu'on connait aux
XIII e et XlVe siécle, il n'y a pas un qui porté un nom analogue. Mérne pour
d'autres raisons il est inimaginable qu'un Roumain eüt, dés le XIII e siécle,
un domaine nobiliaire et héréditaire en Hongrie, car on ne verra des cas
pareils qu'au siécle suivant (cf. aussi 0. Popa, Ugrinus 1291, Tara Bársei,
1935, p. 461 et J. Pu ? cariu, Ugrinus 1291, Buc. 1901).
4
Fogros (plus bas Fogras) équivaut á Fogaras (roum. Fágára$). Les
Roumains essaient de fairé dériver ce nom de fag „hétre" ( < latin fagus),
mais cette hypothése n'a aucune chance de probabilité. Non seulement que
l'élément -ar- resterait inexpliqué (M. Iorga renvoie aux dénominations du type de
Vládareni, á cőté de Vládeni, La place des Roumains dans l'histoire uni-
verselle, Bucurest, 1935, I. p. 156), mais méme la plus ancienne forme
attestée, á savoir Fugros oo Fogros, contredit définitivement les assertions
roumaines. II est, en revanche, certain que la dénomination roumaine de
Fágára§ est empruntée de la variante hongroise Fagaras qui est attestée
dés la fin du XIV e siécle (1397/1573). Bien que le nom sóit d'origine in-
connue, son évolution s'accorde en tout avec les lois phonétiques du déve-
loppement de la langue hongroise (cf. MEtSz. II, col. 316—9). Szombathely
(dans notre texte Zumbothel) est un nom formé de szombat „samedi" et hely
„place, lieu", qui s'encadre bien dans une catégorie spéciale des toponymes
hongrois. Les dénominations de ce genre sont dérivés du nom d'un jour de
la semaine, notamment du nom de celui qui était le jour du marché dans la
J.ocalité respective (en 1294 un village du nom Csütörtökhely est dit en latin
Quintoforum, parce que csütörtök „jeudi" se traduit en latin médiéval par
Jeria quinta". Cf. M. Wertner, MNy. II, p. 122—3).
p. 167; Transilvanía 1871, p. 93; Hurmuzaki—Densu§ianu 1/1, p. 510; Zim-
mermann—Werner I, p, 177; Laurian, Istoria Románilor, Buc,, 1873, p. 244.
Traduction roumaine: $incai, Hronica I, p. 288 (avec renvoi á la charte
conservée aux archives du chapitre de Transylvanie).

20.
16 juin 1292
André III permet á Alexandre, fils de Gurk de la famille
d'Ákos 1 , en réconnaissance de ses mérites pendant la campagne
d'Autriche, 2 ut ad quasdam terras suas hereditarias Elye, Zad et
Fenes3 vocatas Olacos4 possit aggregare ac aggregatos retinere,

1
Alexandre fils de Györk (Gurk = Gyür k) descend de l'ancienne
souche hongroise d'Akos; il est l'ancétre de la famille Illyei ou Dienessy. La
famille d'Ákos tire son origine du com. de Kraszna, mais une de ses branches,
la famille Thoroczkai avait des domaínes héréditaires au com. de Torda, et
l'autre branche, celle des Illyei, au com. de Hunyad (Csánki V, p. 173).
2
Pendant les derniéres années du régne de Ladislas IV, Albert, prince
d'Autriche, s'empara des cháteaux hongrois de la zone frontiére de l'Ouest.
En été 1291 André III fit la guerre contre Albert, et réussit á récupérer le
territoire injustement détaché.
3
Elye, auj. Marosillye (roum. llia, com. de Hunyad), prés de la Maros
(pour son nom dérivé d'£7ia[s] cf. MNy. I, p. 327). Selon la charte on y fit
venir, aprés 1292, des colons roumains, mais malgré cela, la population de
la commune garda son caractére hongrois (cf. 1350: „villa hungaricalis
Elya", Csánki V, p. 97). De nos jours le village a une population mixte, com-
pasé de Hongrois et de Roumains. Zad équivaut á Szád, auj. Guraszáda—
Gurusada (prés d'Illye). Ce nom composé, qui n'apparait qu'au XV e siécle,
renferme une sorté de tautologie, puisque Szád dérive du hongrois száj"
(v.-hongrois szó) „bouche" [szád „orifice"), et le premier terme, á savoir
Gurá (du roumain gurá „bouche" < lat. gula) n'est que la traduction de
l'ancienne dénomination hongroise. Les colons roumains ont traduit en leur
langue le nom ancien du village pour créer par la un toponyme mixte
de caractére roumano-hongrois (cf. Tamás, AECO. II, 337—8, note). Au point
de vue démographique le village s'est, depuis, entiérement roumanisé. Fenes
qui se trouvait prés d'Illye, entre Branyicska et Marosbrettye, n'existe plus,
mais son nom est bien répandu dans la toponymie hongroise. C'est une déno-
mination d'origine hongroise qui dérive peut-étre de fenyő „pin", Rien
n'est plus caractéristique pour l'évolution ethnique de cette région que le fait
que méme au XV e siécle il y avait autour d'Illye des villages hongrois qui,
plus tard, devaient subir un processus général de roumanisation. La toponymie
continue de refléter cet ancien état de choses ce qui n'empéche pas qu'au-
jourd'hui méme les Hongrois se servent des varíantes roumanisées des ancien-
nes dénominations hongroises (cf. E. Kniezsa, AECO. IV, p. 281), De nos jours
on a Godhátja, emprunté du roumain Gotacea qui á son tour remonte á Kut-
hátja (1418; c'est-á-dire kút „puits", hát ,,dos, partié postérieure", Kuthátja
signifie donc „derriére le puits"). De méme Illyés (roum, Ilié?) s'appelait
en 1468 Elwes, c'est-á-dire Ölyves (de ölyv „buse", ölyves „endroit plein
LE COMTDVT DE HUNYAD

% villages a population roumaine (en toui 32 j


3 " " " partiellement roumaine I " " 10)
O • aans habitants roumains ( * " 61)
Y///A fórét de hétres et de pins I Au totál 1031
omnem collectam ac debitum eorundem Olacorum Alexandra reli-
quentes.
Dátum per manus díscretí vírí magistrí Theodori, Albensis
ecclesíe prepositi, aule nostrí vicecancellarii dilecti et fidelis nos-
trí, anno Dominí M-o CC-o nonagesimo secundo, sextodecímo Ka-
lendas Julii, indictione quinta, regni autem nostrí anno secundo.

L'origínal, sur parchemin, avec un sceau de cire attaché sur un cordon


de soíe nőire et jaune, aprés avoír été conservé aux archives de Keresd des
comtes Bethlen, se trouve actuellement aux Archives Nationales de Budapest.
Edition: Századok, 1908, p. 577 (avec facsimilé).

21.
7 novembre 1293
Le roi André III fait savoir que, sur le conseil de ses barons,
universos Olacos in possessionibus nobilium vei quorumlibet
aliorum residentes1 ad predium nostrum regale Scekes2 vocatum,
ordinassemus revocari, reduci et etiam compelli, redire invitus,
si forte nostre in hac parte non acquiescerent parere iussioni. Etánt

de buses). Les noms actuels tels que Kulyes (roum. Cuie§) ne sont plus
analysables, mais en 1468 on avait encore Kewnesthe, Kwnesthew, c'est-á-dire
Kénestő (signifiant ,,eau sulfurique", de kén „soufre" et tő „embouchure, par-
tié inférieure", cf. Szamota-Zolnai, Oklevélszótár, col, 1003). En 1516 il y
avait encore trois villages distincts: Magyarhoz, Oláhbóz et Tótbóz, mais
aujourd'hui il n'en existe plus qu'un eeul: la commune de Bóz — Boz, habitée
par des Roumains. A Marosbrettye—Bretea de Mure§ on trouve en 1332 une
église catholíque qui témoígne de la présence d'une populatíon non-roumaine.
Plus tard la commune sera entiérement roumanisée. Pour les données cf, Csánki,
V. Les faits que nous venons de citer, font nettement voir qu'au milieu du
XIII e siécle cette région était encore peuplée de Hongrois, et qu'elle ne fut
envahie que plus tard par les Roumains venus des montagnes voísines et du
Sud. Ce processus aboutit d'ailleurs á une roumanisation compléte de la
région (cf. L. Tamás, AECO. II, p. 337),
4
La colonisation des Roumains n'était possible qu'en vertu d'une per-
míssion royale puisqu'en Transylvanie les alpages constituaient des domai-
nes royaux, et les bergers roumains qui y faisaient paitre leurs bétes, étaient
soumis á l'autorité du roi et obligés de lui payer la „quinquagesima". En les
transférant dans un domaine privé, on eűt enlevé au roi une partié de ses
revenus. C'est pourquoi les rois s'opposérent pendant longtemps aux essais de
colonisation des personnes privées,
1
Pendant les guerres intestines qui avaient lieu au temps de Ladislas
IV, les propriétaires ecclésiastiques et civils paraissent avoir établi dans leurs
villages dévastés par les Mongols un nombre toujours croissant de ces bergers
roumains qui, jusque-lá, avaient fait paitre leurs troupeaux sur les pátura-
ges royaux, Pour mettre fin á ces abus et pour s'assurer la „quinquagesima",
André III voulut fairé rentrer ces bergers, qu'il considérait comme des
donné que le roi Ladislas IV avait permis au chapitre de Transyl-
vanie, ut in quibusdam terris ipsius capituli Fylesd et Enudvoca-
tis, a terris episcopalibus distinctis et separatis, sexaginta mansio-

serÍ6 évadés, sur son domaine de Székes. Certains historiens, ne connaissant


pas l'étendue de cette propriété royale, pensaient pouvoir réduire le nombre
des Roumains á quelques centaines d'ámes (cf. P. Hunfalvy, Az oláhok tör-
ténete, I, p. 383). Ce qui est certain c'est, qu'á l'exclusion des domaines
royaux, dont la plupart s'étendaient dans les régions montagneuses et dans
les zones frontiéres, les domaines des seigneurs privés ne possédaient que
relativement peu de colons roumains, tout au plus autant qu'on eűt pu trans-
férer dans les 10 ou 20 villages du domaine de Székes. Ce n'est d'ailleurs
qu'á partir de l'époque de Ladislas IV qu'on rencontre des Roumains dans
les domaines privés situés sur la lisiére de la plaine (v. Xenopol, Les Rou-
mains au moyen áge, p. 100).
2
Le domaine royal de Székes (com, d'Alsófehér) comprenait le territoire
situé entre les deux riviéres de Székes. Au XIII e siécle il y avait la environ
20 villages dont 16 possédaient en 1332 une église catholique prouvant la
présence d'une population hongroise ou saxonne. Les noms des autres vil-
lages sont d'origine slave ou hongroise, mais aucun n'est d'origine roumaine.
Le nom de Székes, á l'origine szikes (de szik „vadum, lóca vadosa, paludosa,
lutosa; nitrum, loca nitrosa; seichte Stelle, Untiefe, sumpfiger, schlammiger
Ort", Szamota—Zolnai, Oklevélszótár, s. v.}, renvoie á une région marécageuse.
Les débuts de la colonisation ne remontent qu'á la premiére moitié du XIIIe
siécle. Les premiers colons furent des Hongrois auxquels s'ajoutérent, pen-
dant le dernier tiers du siécle, quelque6 colonies saxonnes et les Roumains
de Dálya. Dans les autres villages on ne trouve d'habitants roumains ni au
XIV e , ni au XV e siécle d'oü résulte que les dispositions d'André III n'eurent
pas de suite. Les Roumains, qui sont aujourd'hui en majorité dans cette ré-
gion, doivent étre venus aprés le XVI e siécle (E, Iczkovits, Az erdélyi Fehér
megye a középkorban. Budapest, 1939, p. 19 et suiv,),
3
Fylesd équivaut á Fülesd (de fül „oreille"). C'est un village disparu
sur la rive de l'Ompoly, prés de Sárd, au comitat d'Alsófehér. En 1276 la
„silva Fylesd" est mentionnée comme une région inhabitée. Tout autour il y a
une population hongroise ou saxonne, Ce territoire appartenait á l'évéque
et au chapitre de Transylvanie. Ladislas IV (1272—1290) permit au chapitre
d'y fairé venir 60 „mansiones" de Roumains. En 1326 (cf. la charte 38.)
on trouve une mention des kénézes roumains de cette région. Enud (lisez
Enyüd aujourd'hui Enyed > Aiud (Nagyenyed) se trouve en Alsófehér, sur
la Maros. Son nom d'origine hongroise (du méme radicai que En, Encse,
Enyesd, Enying, etc. v. MEtSz. I, col. 1566—8) est passé en roumain aussi
sous la forme d'Aiud, Les habitants médiévaux de cette localité sont des
Hongrois et il y a méme une petite colonie allemande. Dés 1462 Enyed est
mentionné comme une bourgade, et de nos jours il est un des centres impor-
tants de la civilisation hongroise transylvaine. Jadis la ville avait été en la pos-
session du chapitre de Transylvanie qui fut autorisé par Ladislas IV á y
fairé venir 60 maisonnées de Roumains. Ceux-ci doivent avoir occupé les
parties extérieures de la ville; méme aujourd'hui ils vivent dans les fau-
bourgs de Nagyenyed.
nes Olacorum libere et secure valeant commorari, ab omnique
exactione seu collecta regali scilicet quinquagesima, decima vei
quacumque alia iidem Olaci extorres habeantur penitus et im-
munes, André III confírme cette concession et défend aux collec-
teurs royaux de fairé payer l'ímpöt aux Roumains qui sont
établis, usque numerum prefixum, dans ces domaines du chapitre. 4
Dátum per manus discreti viri magistri Theodori Albensís
ecclesie prepositi, aule nostre vicecancellari dilectí et fideíis
nostri, anno Domini M-o CC-o nonagesimo tertio, septimo Idus
Novembris, regni autem nostri anno quarto.

L'originál n'est pa6 connu,


Une transcription fut rédigé par l'archevéque Jean de Kalocsa et ses
compagnons, entre 1293 et 1301 (aux Archives Nationales de Budapest Dl.
31059), Une autre transcription (1456) est due au couvent de Kolozsmonostor
(ibid. Dl. 30360).
Editions: Teutsch-Firnhaber I, p. 185; Wenzel, ÁUO. X, p. 81; Hur-
xnuzaki—Densu^ianu 1/1, p. 522; Zímmermann—Werner I, p. 195.

22.
1293
André III confirme la donation que Ladislas IV avait faite
au chapitre de Transylvanie lui permettant de tenir prés de son
domaine d'Enyed 60 ,,mansíones" de Roumains. 1

L'original de la charte n'est pas connu.


Transcription du roi Charles I er , probablement de 1323, sur une piéce de
parchemin mutilée, aux archives du chapitre de Transylvanie á Gyula-
fehérvár,
Extráit: Történelmi Tár 1892, p. 502 (l'original de la transcription était
inaccessible aux rédacteurs du présent recueil).

23.
1293
André III permet au chapitre de Transylvanie de tenir
dans les domaines de l'évéque de Transylvanie, á Dálya, á Ora-
4
Le fait que le roi affranchít les colons roumains des domaines de Fü-
lesd et d'Enyed du payement de la „quinquagesima" et d'autres redevances,
prouvent nettement que ces Roumains ont dű venir des domaines royaux,
Ceux-ci sont á chercher parmi les páturages alpestres de l'Ouest et du Sud
de la Transylvanie qui, en tant que terres désertes et inhabitées, apparte-
naient, avec tous leurs revenus, au roi de Hongrie.
1
C'était sans doute une spécification de la donation faite par le docu-
ment No. 21. V. les notes de celui-ci.
poica et á Fülesd 60 maisonnées de Roumains et d'en percevoir
la „quinquagesima", la dime et d'autres taxes. 1

L'original de la charte n'est pas connu.


Transcription au nom de Charles I er , autour de 1323, sur une piéce de
parchemin endommagée, aux archives de Gyulafehérvár du chapitre de
Transylvanie.
Extráit: Történelmi Tár 1895, p. 236, 238. L'original de la transcription
était inaccessible aux rédacteurs de cette collection.

24.
9 février 1294
André III, roi de Hongrie, confirme la donation de Ladislas IV
par laquelle celui-ci avait accordé les communes de Bodola et
de Tohán ou Oláhtelek á Nicolas, fils de Simon, comte de Brassó.

L'original n'est pas connu. En 1366 le chapitre de Transylvanie fit


une transcription qui se trouve aux archives de la famille Suki (U—X, 1—24),
au Musée Transylvain de Kolozsvár, Sa photocopie était á la disposition des
rédacteurs de cette collection.

Andreas Dei gratia Hungarie, Dalmatie, Croatie, Rame, Ser-


vie, Galicie, Lodomerie, Comaníe, Bulgarieque Rex. Omnibus
Christi fidelibus presentem paginam inspecturis salutem ín salu-
tís largitore. Ut collationes regum perpetua firmitate solidentur,
solent privilegiorum patrociniis communiri; proinde ad universo-
rum notitiam tam presentium quam futurorum harum serie volu-
mus pervenire, quod Nicolaus filius Symonis comes de Brasov, 1
1
Cette charte renferme une 6pécification de la donation indiquée dans
le document No. 21. II y aussi quelques additions, puisque dans la charte
21 il n'était pas question de Dálya et d Ompoica. Dálya (auj, Oláhdálya —
Daia) se trouve au Sud-Est de Gyulafehérvár, sur le domaine de Székes
qui fut amorcelé dés le XIII e siécle par suite de diverses donations royales.
C'est ainsi que Dálya fut partagé entre le chapitre transylvain et plusieurs
familles saxonnes. En 1332 ce village avait une église catholique, avec des
fidéles payant la dime ce qui prouve que, jusqu'á ce temps-lá, sa population
n'était pas roumaine (Iczkovits i. m. p. 53). Ompoica — Ompoifa, au Nord-
Ouest de Gyulafehérvár, au bord du ruisseau Ompolyica, confluent de l'Om-
poly (roum. Ompeiu, de l'antique Ampeium, par le canal des langues slaves,
cf, E. Kniezsa, AECO, IV, p. 400—1; le suffixe -ica est d'origine slave,
E, Kniezsa, AECO. IV, p, 320, note 79). En 1299 on trouve la dénomination
„Villa Ompey sive Regulustelke" (c. á d. „domaine du Regulus, du jeune
roi"). Le possesseur de ce domaine était le chapitre transylvain (Iczkovits,
o. c. p, 60).
1
Nicolas, fils de Simon, comte de Brassó, est mentionné dans les
chartes entre 1294 et 1329 (cf. Zimmermann—Werner I, p. 427). En 1329 il
fut comte de Szeben, Ses fils, Jean et Jacques qui portaient la particule
fidelis noster ad nostram accedens presentiam a riobis humiliter
súpplícando postulavit ut quasdam terras nostras seu villás Bu-
dula- et Tohou síve Olahteleky 3 vocatas, quas sibi per dominum La-
dislaum regem, fratrem nostrum carissimum patruelem inclíte
recordationis fuisse collatas asserebat, eidem de plenítudíne nostre
gratie relinquere ét conferre dígnaremur. Nos qui ex officio
suscepti regíminis metirí debemus merita singulorum et unicuique
iuxta suorum exigentiam meritorum respondere, attendentes etiam
fidelitates et servitiorum merita eiusdem comitis Nicolai qui
ídem a die coronationis nostre et etiam in antiquioribus tempo-
ribus pro fidelítate corone regie in diversis expeditionibus regni
variis periculorum generibus se inmergere parvipendens fideliter
exhibuit et devote, in recompensationem servitiorum suorum
dictas terras nostras seu villás Budula, Tohou nominatas de
munificentia regia reliquimus, dedimus, donavimus et contulimus
eidem et per eum suis heredibus heredumque suorum successori-
bus perpetuo et irrevocabiliter possidendas eo iure et ea plenitu-
dine, quibus easdem ex collatione ipsius domini Ladislai regis
dignoscitur hactenus possedisse. In cuius rei memóriám et perpe-
tuam firmitatem presentes concessimus lítteras duplicis sigilli
nostri munimine roboratas.
Dátum per manus discreti viri magistri Theodori Albensis
(prepositi!) ecclesie prepositi, aule nostre vicecancellarii dilecti
et fidelis nostri, anno Domini M-mo CC-o nonagesimo quarto,
quinto Idus Februarii, regni autem nostri anno quarto.

25.
23 mai 1294
Roland, voívode de Transylvanie, 1 conclut un armistice de
nobiliaire de „Somborí", furent comtes de Brassó et de Beszterce (ibid. I,
p. 448, 459, 512) et devinrent les ancétres de la famille hongroise des
Sombori,
2
Budula, auj. Bodola—Budila, village du com. de Háromszék, á l'Est de
Brassó. De nos jours c'est un village sícule á majorité hongroise. Au XIII e
siécle il avait appartenu au domaine royal de Törcsvár,
3
Tohou, auj. Ötohán — Tohan, se trouve au Sud-Ouest de Brassó.
Comme le précédent, il avait appartenu au domaine de Törcsvár. Le nom
d'Oláhtelek n'existe plue. Ses habitants paraissent avoir été des bergers
roumains qui étaient descendus des alpages voisins á la suite de l'invasion
mongolé de 1241. C'était un domaine royal.
1
Roland, fils de Thomas, voivode de Transylvanie, descendait de la
souche Barsa de Bihar, qui appartient aux conquérants mémes de la Hongrie
actuelle. II est mentionné de 1279 á 1301, et fut voi'vode de 1284 á 1294.
Comme la plupart des grands seigneurs de cette époque trouble, il profita
de sa dignité pour augmenter son pouvoir personnel et ses domaines et alla
jusqu'á s'opposer aux rois Ladislas IV et André III. Seigneur au pouvoir
presque illimité de 6a province, il eut des conflits avec Benőit, évéque de
Nagyvárad—Oradea. Pour mettre fin á ses ambitions, le roi fut obligé á fairé
LE COMITAT
DE BRASSÓ
Q 10 20

3 village a population partieltement roumainef en foui


O village 8 sons ha bitonts roumains [_
( Au totol
Y///Aforet de hetres et de pins

)
1
15 jours avec Maitre Jacques, 2 défenseur de la forteresse Fenes s
(com, Bihar) et ses compagnons pour que ceux-ci puissent aller
d'abord á Várad 4 et ensuite contínuer leur route sur la Tisza ou
sur la Maros, ou bien se rendre á Gyalu, 5 á travers les monta-
gnes. II s'engage sous la foi du serment de les défendre, pendant
les 15 jours suivants, avec leur famille et leur suite, ab omnibus
sive Ungarys sive Olachys6 sive nostris sive ecclesie sive infra in-

la guerre contre Roland, occupa son cháteau et le destitua de la voivodíe


(1294, cf, Karácsonyi: A magyar nemzetségek, I, au mot Barsa),
2
Jacques, írére de Benőit, évéque de Várad, s'étant retiré dans le chá-
teau de Fenes, celui-ci fut assiégé par Roland. La lutte, terminée par l'inter-
vention du roi, marqua la fin du ,,régne" du vo'ívode (cf. la note 1 et V. Bu-
nyitay: A váradí püspökség tört, I, p, 157),
3
La forteresse de Fenes appartenait á l'évéque de Várad; aujourd'hui
on y trouve le village Várasfenes—Fini$, com, de Bihar, au Sud-Est de Belé-
nyes—Beiu§. Le nom de la localité est d'origine hongroise.
4
Várad (auj, Nagyvárad, roum. Oradea com. de Bihar) est le síége d'un
évéché catholique, fondé par saint Ladislas, roi de Hongrie (1077—1095). Le
nom de la ville dérivé du hongrois vár „cháteau, forteresse".
5
Gyalu—Giláu, cháteau et bourgade au com. de Kolozs, á l'Ouest de
Kolozsvár. Domaine de l'évéque de Transylvanie. Son nom est d'origine hon-
groise (de gyalu ,,pláne", Melich, Honfogl, Magyarorsz, p. 300 ou du turc
*Jal-av, L. Rásonyi-Nagy, AECO. I, p. 225; Kniezsa, ib, II, p. 104).
6
Dans la vallée de la Körös Nőire, autour du cháteau de Fenes il y
avait une population hongroise trés ancienne, certainement antérieure á la
fin du XI e siécle. Prés de Fenes on rencontre le village Tárkány—Tárcáiba
(1422: Tharkan, Csánki I, p. 625), dont le nom dérive de la dénomination
d'une ancíenne tribu hongroise (du turc. tarban, tarkan „nom de dignité",
cf, L. Rásonyi-Nagy, MNy, XXIV, p, 318), Ce nom dóit avoir précédé la
dissolution compléte de l'organisation des tribus, c'est-á-dire il est antérieur
á la formation de la royauté, Toute une série de villages voisins ont un nom
hongrois: Belényes, de bölény „bison", Füzegy, de füz „saule"; Feneres, de
íenyér „lande, brousse" (MEtSz. II, col, 210); Hegyes, de hegy „montagne";
Mézes, de méz „miel"; Örvényes, de örvény „remous, gouffre"; Remete, de
remete „ermite" (méme mot!); Sebes, de sebes „rapidé"; [ G y e p ű ] — S o l y m o s
(dans notre texte Solumus), de sólyom „faucon", Sonkolyos, de sonkoly
„tourteau"; ensuite Szent-Márton, Szent-Miklós, Telek, Újlak. Dans tous ces
cas le parler populaíre des Roumains n'a fait qu'emprunter aux Hongrois
leurs dénominations: Beiu§, Fizi§, Feneri§, Hedi§ (forme officíelle: Hidi§),
Meze§ (Mizie§), Urvi$iu, Remetea, Sebe§ (auj. Spurcani), §oimu§ (Soi-
mo§ Petreasa), Soncoiuf (§uncui$), Sánmartin, Sánmielo§ (Sán-Micláu$), Telec
(Teleac), Uilac (Uileac de Beiu§), etc. Les Roumains en question paraissent
avoir vécu auparavant dans les montagnee voisines oü leur présence s'explí-
aue par les alpages bien gras. Étant donné qu'on n'y connait aucun de
leurs établissements, il est á présumer qu'ils y fussent en état de demi-noma-
disme. Au début ils ne pouvaient descendre que dans la vallée du cours
supérieur de la Körös Nőire oü il n'y a pas d'anciens toponymes hongrois.
dagines Solumus7 sive extra constitutis, qui se ab obedientia ec-
clesie hoc dissensionis tempore retraxissent sive non.
Dátum in Dominíca proxima ante ascensionem Domini, anno
eiusdem M-o CC-o nonagesimo quarto.

Les éditeurs ne donnent pa6 de renseignement sur l'original.


Editions: Wenzel ÁUO. XVIII, p. 153; Hurmuzaki—Densu^ianu 1/1,
p. 524,

26.
Bude, le 25 septembre 1301
Ladíslas (Venceslas), roi de Hongrie, 1 fait savoir que Ursus
Knezius et Dominique, maitre-huíssíer, nomine et in persona uni-
versorum incolarum et inhabitatorum ville nostre Olachalis in
medio Siculorum nostrorum de Uduordhel commorantiumr vinrent
lui adresser la plainte que, par suite des attaques íncessantes et
des occupations des Sicules, le nombre et les terres des Rou-
mains s'étaient si diminués que, malgré les insistances des chá-
telains du cháteau d'Udvard, ils étaient incapables de porter du

Les seigneurs de ces Roumains étaient l'évéque de Várad et le roi, dont les
domaines s'étendaient jusque dans les hautes montagnes,
7
Solymos, auj. Gyepüsolymos—$oimo§ (cora. de Bihar, au Nord-Est de
Belényes—Beiu§) était situé 6ur la limité de la zone des colonies hongroi-
ses. C'est lá qu'habitaient les chasseurs et les fauconniers („sólymász" de só-
lyom ,,faucon", v, plus haut) de l'évéque de Nagyvárad, propriétaire de la
région. Selon notre charte, c'est dan6 cette zone que se trouvaient aussi
les „indagines", cette lígne de fortification, gráce á laquelle les Hongrois, arri-
vés jusqu'á ce point au X e siécle, cherchaient á se garantir des attaques
venues de l'Est. Apré6 que saint Etienne eut rattaché, vers l'an 1000, la
Transilvanie á la Hongrie, cette ligne de défense perdit son importance. II
en résulta que les colonisations commencérent á avancer plus Ioin vers l'Est,
et ce fut lá, dans ce pays de montagne, que parurent, comme nous avons vu,
les bergers roumains dont la présence y est démontrable dés la fin du XIII e
siécle,
1
Ladislas (Venceslas), roi de Hongrie, régna de 1301 á 1305,
2
Au com, d'Udvarhely, á l'Est de Székelyudvarhely—Odorheiu on trouve
jusqu'á nos jours deux villages nommés Szentegyházasoláhfalu—Vlahita et
Kápolnásoláhfalu—Cápálnifa, mais leurs origines ne remontent pas au XIV e
siécle. Pré6 de ces localités il y a quelques petits páturages alpestres qui suf-
firaient á motiver la présence des Roumains. II est probable que dés la fin
du moyen áge il y eűt dans cette région quelques familles de pátres roumains
qui finirent par étre absorbées par la population hongroise. Aujourd'hui les
deux villages ne sont habités que par des Hongrois. Mérne les noms des lieux
prouvent nettement qu'il s'agissait de quelques Roumains arrivés dans un
milieu entiéremtnt hongrois.
bois et des solives au cháteau en question et de satisfaire aux
autres services. Le roi, se remémorant leurs services rendus et
leur fidélité pour lesquels ses prédécesseurs royaux leur avaient
donné des terres, ordonne que désormais personne ne puisse les
juger et les obliger au service sinon les chátelains d'Udvard. En
méme temps il exempte les Sicules qui ont des terres dans cette
localité, de la juridiction du kénéze, afin qu'ils aillent en guerre
sous le drapeau de leur propre comte, á la maniére des autres
Sicules libres, sans que cette exemption les empéche de porter,
eux aussi, des solives au cháteau, car, en cas contraire, il en ré-
sulterait une répartition disproportionnée des obligations parmi
les habitants du village, Ils payeront la redevance en grains
(capecia) á l'église d'Udvard, mais ils seront exempts aussi
bien de la dime que des impőts spéciaux des Sicules, y com-
pris la prestation d'un boeuf lors des mariages princiers. On
payera, en revanche, ce qui est dü au kénéze.
Dátum Bude, in domo domini regis, presentibus venerabili
patre Nicolao episcopo Boznensi, Dominico magistro janitorum,
magistro Demetrío nostris fidelibus et aliis quampluribus fidedi-
gnis, quorum consilio hanc fecimus chartam et donationem. Anno
Domini M-o CCC-o primo, septimo Kalendas Octobris. In cuius
rei testímonium et perpetuam firmitatem presentes fecimus sigilli
nostri munimine roborari, secretum annulum nostrum eisdem
apprímentes per manus prefati epíscopi Boznensis, regni nostri
Hungarici anno primo.
L'originál se trouverait, selon le Nemzeti Társalkodó (1838, I, p. 32)
aux archives secrétes impériales de Vienne, mais il n'y existe pas et on peut
prouver qu'il n'y avait jamais été déposé.
La charte fut publiée d'abord dans le Nemzeti Társalkodó, 1839, p. 38.
Autres éditions: Ladislas Gál de Hilib, Vizsgálódás az erdélyi kenézségekről, p.
31; Orbán, Székelyföld leírása, I, p. 56; Schuller, Umrisse I, Urkendenbuch, p.
2; Székely Oklevéltár I, p. 29; Hurmuzaki—Densu?ianu 1/1, p, 553,

C'est un faux. Dans la méme revue oü il avait été publié pour


la premiére fois, Dániel Fancsali (Nemzeti Társalkodó, II, 57—66)
émit l'opinion qu'il s'agissait d'un faux ou d'un document rédigé
au moins deux cents ans aprés la date fíctive, puísque, méme si
les habitants d'Oláhfalva avaient appris dés le mois de septembre
1301 le couronnement de Venceslas qui avait eu lieu á Bude, á
la fin du mois d'aoűt de la méme année, ils ne seraient pas arri-
vés si vite á la cour royale á travers tout un pays agité de guer-
res civiles. II objecta, en outre, qu'á cette époque-lá le kénéze ne
pouvait pas encore avoir des droits seigneuriaux, et qu'en 1301
il n'y avait pas en Hongrie de maitre-huissier. En considération
de ces faits, il fixa la charte á l'époque de Vladislas II (1490—
1516). Plus tard on s'aper^ut des différences qui existent entre
cette piéce et les chartes authentiques de l'époque. On ne trouva
qu'une seule analogie: la charte du 26 septembre de Venceslas,
mais il s'avéra bientőt que ce document, qui se rapportait á une
donation royale á l'évéque de Cracovie, était également suspect
(de nos jours on le considére comme un faux). Charles Szabó
(Székely Oklevéltár, I, p. 31—2) et Hurmuzaki—Densusianu (1/1.
p. 553, note) essayérent de défendre l'authenticité de la charte,
mais J e a n Karácsonyi (Pótlások a hamis, hibáskeltezésű és kel-
tezetlen oklevelek jegyzékéhez. Történelmi Tár, 1908, p. 30) barra
définitivement le chemin aux tentatives de ce genre, et démontra
que la charte est rédigée en un style latin qui renvoie au moins
au XVIII e siécle. Georg Müller (Mitteilungen des Instituts für
Oesterreichische Geschichtsforschung, 1915, II, p. 403) y voit éga-
lement un faux. Malgré ces preuves péremptoires, la question fut
reprise par M. Aladár Szabó (Vencel és Ottokár királyok oklevelei,
Turul, 1916, p. 39) qui tenta d'expliquer le caractére particulier
de cette charte par l'influence de la pratique diplomatique des
chancelleries polonaises. A son avis, il faut tenir compte du fait
que le donataire dont il est question dans l'autre charte, était
l'évéque de Cracovie, et qu'il est tout á fait improbable d'admettre
deux falsifications indépendantes, l'une en Transylvanie, l'autre á
Cracovie. Néanmoins le mérne auteur est ámené á reconnaitre
qu'on n'a retrouvé l'original d'aucune des deux, et que la charte
relative aux Roumains, antérieure d'un jour á celle de l'évéque
de Cracovie, ne pouvait subir á la chancellerie l'influence de
l'autre. En outre c'est un fait que la premiere mention du chef
des huissiers royaux date de 1335 (Történelmi Tár, p. 586).
Comme on voit, M. Aladár Szabó argumente avec une autre
charte qui, á son tour, est certainement un faux. Étant donné que
la seconde avait été publiée des 1802 (cf. J. Bárdosy, Moldaven-
sis vei Szepsiensis decimae indagatio, Pozsony, 1802, p. 96; Fejér
VI/2, p. 303), tout porté á erőire que la falsification de la charte
relative á Oláhfalu est due au comte Joseph Kemény qui pouvait
déjá connaitre la charte concernant la donation polonaise et la
prendre pour modéle. II ne soup^onnaít naturellement pas d'avoir
si mai choisi. L'imitation fut d'ailleurs exécutée avec beaucoup de
sóin mais il est curieux de relever qu'au lieu du terme ,,actum"
qui était usité dans la terminologie polonaise, le faussaire y mit
,,dátum", conformément á l'usage de Hongrie.

27.
Gerdály, le 7 janvier 1302
Joannes Literátus de Recse vicecapitaneus et Constantinus
Boér de Nagybirwoj vicecapitaneus utrique districtus Fogarasien-
sis nobiles persone et prudentes Walentinus Rinel villicus de
Sancta Agneta et Jacobus Werner pariter villicus de Segesvár
attestent que la commune de Braller, située dans le ,,siége''
(dístrict) de Nagysink donna 100 marks á la commune de Ger-
dale pour que celle-ci rachéte ses habitants de la captivíté tatare.
On reconnait en méme temps que la seconde engage á la premiére
une terre située entre Gerdái, Földvár, Reukor, St. Martin et
l'Alutha (Olt). 1
Date in villa Gerdái in domo sancta parochiali, anno pre-
senti MCCCII, príma Dominica Epiphanie Domini, per eosdem
judices qui fuerunt (Suivent les signatures accompagnées de
„m. p. ).

L'original aurait dü exister dans la collection de Jean Pu§cariu.


Édition: Pu?cariu, Fragmente IV, p. 29.

C'est un faux. Au début du XIV e siécle il ne peut étre ques-


tion d'un „districtus Fogarasiensis" puisque, en 1291, c'était en-
core un simple domaine nobiliaire. La forme méme du nom prouve
nettement qu'on a affaíre á un faux de date relativement récente:
l'ancien nom du comitat avait été Fugros, Fogros, et la variante
Fogaras n'est attestée qu'á partir de 1369. C'est en 1413 qu'on
lit de la „terra Fugrasch" (Zimmermann—Werner III, p. 577),
mais on apprend en méme temps qu'au XV e siécle elle était
dirigée par un comte et non par un capitaine. Aussi les noms
des deux vice-capitaines sont-ils usités sous une forme qui ren-
voie á une époque postérieure puísqu'au XIV e siécle les noms de
famille étaient toujours précédés du terme de dictus. En ce qui
concerne la mention de l'Olt, ce fleuve n'avait eu le nom d'Aluta
qu'á l'époque romaine; au moyen áge il figure sous les dénomina-
tions d'Alt ou Olt. Seul l'humanisme du XVI e reprendra le nom
classique. En outre, on ne sait d'aucune ínvasion tatare qui eűt
lieu á cette époque. Le style et la présentatíon du document, ainsi
que ces ,,m. p." qu'on trouve aprés les signatures, renvoient éga-
lement á l'époque moderne et non aux premiéres années du XIV e
siécle. Malgré ces indices irréfutables, c'est un fait que la terre
engagée était méme au XVIII 8 siécle dans la possession de la
commune de Braller (auj. Brulya—Bruia), et que, selon le témoi-
gnage d'un bornage de 1307 (cf. No. 28), Brulya a dü s'en empa-
rer dés les premiéres années du XIV e siécle. Étant donné qu'en
1768 les habitants de ce village essayaient de prouver par des do-
cuments leur droit sur la terre en question, et qu'ils demandaient
des copies au chapitre de Gyulafehérvár, il est certain que l'ap-
partenance du domaine formait matiére de discussion entre plu-
sieurs parties. C'est dans ces circonstances qu'il faut voir les
motifs de la falsification. Notre charte aurait dü servir á démon-

1
Gerdale, Gerdái, auj. Gerdály—Gherdeal (com. de Nagyküküllő—Tárnává
Mare); Braller, auj. Brulya—Bruia (ibid); Földvár—Feldior (com. de Fogaras),
Reukor, auj. Rukkor—Rucar (ibid); St. Martin, auj. Mártonhegy—$omártin
(com. de Nagyküküllő), Sancta Agneta, auj. Szentágota—Agnita (com, de
Nagyküküllő).
1rer les droits indiscutables des habitants de Brulya sur la terre
indíquée ci-dessus (cf. Jules Boér, Határmegállapítás 1307-ben,
Magyar Családtörténeti Szemle. 1939, p. 73).

28.
3 mai 1307
Le chapitre de Transylvanie rapporte au vo'ívode Ladislas 1
d'avoír procédé, conformément á ses instructions, á l'examen et
au rétablissement des bornes d'un domaine situé prés de Földvár,
au com. de Fehér, A propos du bornage on fait mention des noms
géographiques suivants: Olth, Mons Sacerdotum, mons Zenlizthe,
possessiones Burutia, Földvár et Martonhegy, fluvius Goldbach,
monticulus Neutidul, possessio Nozia, Újfalu.2
Dátum feria secunda post dominicam Rogate, anno millesimo
trecentesimo septimo,
L'original n'est pas connu,
Une transcription fut faite, sur la demande des habitants de Brulya, en
176£', par le chapitre de Transylvanie, mais l'éditeur n'a pas indiqué oü elle
se trouve actuellement.
Édition: Magyar Családtörténeti Szemle, 1939, p. 74.

29.
2 novembre 1310
erl
Le roi Charles I donne au comte Rener terram Olaharcus
1
Ladislas, voivode de Transylvanie (1297—1315), descendait probable-
ment de la souche de Kán.
2
Burutia (la lecpon correcte parait étre Burulia) est identique á Bru-
lya—Bruia (com. de Nagyküküllő). Les autres localités sont Földvár—Feldior
(com, de Fogaras), Mártonhegy—§omártin (ibid.) Újfalu, auj. Oláhújfalu—Noul
Román, prés de Kerc (ibid.). Le dernier est la premiére colonie localisable
des Roumains de Fogaras, Les autres indications n'ont pu étre identifiées
avec certitude, II n'est pas exclu que ce bizarre Neutidul (dont seule la pre-
miére partié pourrait étre aussi d'origine allemande, cf. Újfalu litt. „village
nouveau") cache le roumain netedul ,,plat, plateau" qui figure souvent dans
la toponymie roumaine (cf, Netedul, montagne du dép. de Neam^u, Moldavie;
Netedul, plaine; Netezi, village du département de Neamtu, Netezi, ruisseau du
dép. de Ia?i, neteze?ti, village au dép. d'Ilfov, Valachie, etc, C, I, Brátianu—G.
G. Tocilescu, Marele Dictionar Geografic al Romániei, Bucure?ti, 1901, IV,
p, 497). Un autre nom roumain (ou plutót slavo-roumain) est mons Zenlizthe
qui équivaut certainement á un Szelistye—Sáli$te (du slave selo „village",
cf, un autre Szelistye—Sáli§te au com. de Szeben).
1
Charles (Róbert) I er , roi de Hongrie, régna de 1307 á 1342, mais il
compta les années de son régne á partír de 1301 (date de l'extinction de la
famille arpadienne).
Documenta Valachica 4
inter terras Felkuner, Arcus Saxonicalis et Peyn qui était restée
sans propriétaire aprés l'extinction de Nicolas, fils d'Alard.-
La charte fut délivrée par Jean, prévőt de Székesfehérvár et
archidíacre de Küküllő.
L'original, sur un parchemin déchiré et muní des fragments d'un sceau
attaché sur un cordon de soie rouge et verte, se trouve aux archives de la
famille de Barcsay (actuellement aux archives du com. d'Alsófehér—Alba, á
Gyulafehérvár—Alba Iulía). II a été inaccessible aux rédacteurs de la pré-
sente collection.
Extráit: Történelmi Tár, 1907, p, 109; Turul, XII, p. 70; Korrespondenz-
blatt, 1894, p. 29.

30.
12 juillet 1315
er
Le roi Charles I accorde villám Olaherkes aux enfants d'Eli-
sabeth, fille de Nicolas fils d'Alard. 1
La charte fut rédigée par Jean, prévőt de Székesfehérvár et
archidiacre de Küküllő.
L'originál, sur parchemin, avec le cordon de soie bleue-blanche d'un
sceau perdu, se trouve aux archives de la famille de Barcsay (actuellement á
Gyulafehérvár, aux archives du com. Alsófehér). L'original n'était pas acces-
sible aux rédacteurs de la présente collection.
Extráit: Történelmi Tár, 1907, p, 110; Turul, XII, p. 70; Korrespondenz-
blatt, 1894, p. 29.

31..
11 aoüt 1315
er
Charles I , roi de Hongrie, rend, sur la base du rapport du
chapitre de Transylvanie, á Nicolaus filius Stephani, villicus de
Hatzak1 possessionem Brythonia2 vocatam in comitatu de Hatzak:í

2
Olaharcus = Oláherkes se trouvait au Sud-Est de Szászváros—Orá§-
tie, entre Felkenyér (Felkuner) et Pián (Peyn), au com. d'Alsó-Fehér. De nos
jours il n'existe plus. De mérne que Szászerkes, un autre village disparu, il
était la pos6ession du comte saxon Nicolas, fils d'Alard. Le premier village
qui s'était eréé prés de la colonie plus ancienne des Saxons, regut l'épithéte
de Oláh pour étre distingué de l'autre établissement. Au point de vue topo-
graphique, il y est question de la lisiére de la zone forestíére qui fut peuplée,
á la fin du XIII e siécle, de pátres roumains venus des montagnes de Nagy-
szeben. La fille du comte Nicolas, fils d'Alard, épousa le comte saxon Rener,
fils de Rener, et c'est pourquoi le domaine revint au dernier,
1
Cf. les notes du document No. 29.
1
La famille de Nicolas, juge de Hátszeg, est une des plus anciennes
dans cette région. Son ancétre, Thomas dont il est question dans cette charte
existentem, que ipsius esset hereditaria et fuisset, sed per Dan
et Ztonislav kenezios esset occupata potentialiter et iniuste. Plus
bas ces kénézes sont mentionnés comme quidam Olachi. Selon
le rapport Nicolaus villicus avait hérité ce domaine a Thoma
avo suo.

méme, était (selon un document de 1377, conservé aux archives de la famille


Révay, cf. Csánki, o. c. V, p. 76), fils de Lekembrat. Méme si l'on considére
Thomas comme le grand-pére et non pas l'ancétre de Nicolas, il faut supposer
que Lekembrat vécűt pendant la premiere moitié du XIII e siécle. Les descen-
dants de Thomas possédaient Britonia (cf. la note suivante) jusqu'en 1385.
Le juge Nicolas et ses descendants disposaient librement de leurs domaines;
ils étaient, par conséquent, des propriétaires nobles et non pas des kénézes
royaux. Les noms qu'on rencontre dans cette famille (Thomas, Etienne, Nico-
las, Ladislas, Laurent, Lucas, André, Jean), semblent prouver que leurs por-
teurs ne fussent pas d'origine roumaine. Cette conclusion ne fait que confir-
mer le témoignage des anciens toponymes hongrois de la vallée de Hátszeg
qui prouvent nettement que certaines colonies hongroises sont antérieures á
l'immigration des Roumains (cf. note 3).
2
Britonia se trouvait au com. de Hunyad, prés de Brázova (en roumain
BreazovaJ. Aujourd'hui il n'est plus connu sous ce nom.
3
Haczak, Hátszeg (en roumain Hafeg): cháteau et ville du com. de Hu-
nyad. Au moyen áge c'était le centre d'un domaine royal et du district rou-
main y appartenant qui se trouvait au Sud de la ville. Celle-ci avait une
population mixte, avec une prédominance nette de l'élément hongrois. En 1332
on y trouve une église catholique, et les juges (en 1315 Nicolas fils d'Etienne
et en 1462 Jean Pető) étaient certainement des Hongrois. Selon les sources
la ville possédait vers 1428 un monastére franciscaín (Csánki, o. c. V. p. 58).
Le domaine et le district roumain se trouvent dans la vallée supérieure du
Sztrigy et dans la région de ses affluents. Leur territoire correspondait
aux districts actuels de Hátszeg et de Puj du com. de Hunyad. Parmi 90 vil-
lages qu'on y trouve actuellement, environ 23 remontent aux XIII e —XIV e
siécles, et 11 de ceux-ci ont un nom hongrois: Szállás—Sá/a? (signifiant „abri,
logis" en hongrois), Öraljaboldogfalva—Orlea (composé de ör ,,gardien, sen-
tinelle", alja ,,bas, partié inférieure", boldog ,,heureux", anciennement:
,,riche", falva „son village"), Malomvize—Raul Morii (litt. „eau du moulin"),
Nyires—Lunca Cernei („boulaie"), Rekettye—Ráchitova („génét"), Szilvás—
Silva? („prunelaie"), Gonoszfalu—Rea („mauvais village", le roumain ráu,
fém. rea signifie également „mauvais"), Fenyalatt (litt. „sous les pins"; dis-
paru), Havaspatak (litt. „ruisseau alpestre"; disparu), Pala („ardoise"; dis-
paru), Zöldpatak („ruisseau vert"; disparu). II y a en outre un composé
slavo-hongrois, á savoir Bobócsmező (le second terme y est le hongrois mező
„champs"; le village n'existe plus), ainsi que quelques dénominations slaves:
Brázova—Breazova (cf. slave bérzíi „rapidé"), Klopotiva—Clopotiva (cf.
slave clopotu „cloche"), Osztró—Ostrov (du slave ostrovű „ile"), Sztrigy—
Streiu (du russe stril' „tire!", cf. J. Melich, A honfoglaláskori Magyarország,
Budapest, 1925—9, p. 162 ss.). Plus d'un nom est d'origine incertaine: Britonia
(disparu), Demsus—Densu$ et méme Hátszeg—Hafeg (dans les anciens docu-
ments on lit généralement Haczak, cf. Csánki, V, p. 57). On ne rencontre
Dátum per manus discreti viri magistri Johannis Albensís
ecclesie prepositi, aule nostre vícecancellarii et archídiaconi de
Kukullu, dilecti et fidelis nostri, anno Domini MCCC quintode-

des noms roumains que dans les montagnes et méme la seulement á partir
de la fin du XIV e siécle (cf. 1377: Ryussor, plus tard Rusor, de ráu§or „petite
riviére", de ráu <C latin rivus; 1380: Csernisora < roumain Cerni$oara; 1394:
Nuksora du roumain Nuc§oara, dérivé de nuc „noix", cf. E, Kniezsa, AECO.
IV, p, 367). II n'y a, en tout, que quatre noms d'origine roumaine, mais le
quatriéme n'est, en réalité, qu'un composé roumano-hongrois (cf. 1394: Bor-
bátvize, de bárbat „homme" et vize „eau"). Quelques autres noms qui appa-
raiesent plus tard, renvoient également á une population de caractére hon- í
grois et non roumain: Fegyer, Fűzesd (de fűz „saule"), Farkadin (jadis Far-
kad, cf, fark „queue"), Kovrágy (en 1453 c'était Kór ód), Váralja „basse en-
ceinte" (litt. ,,le bas du cháteau"), etc. II convient de signaler que les habi-
tants roumains des derniers villages continuent de se servír jusqu'á nos jours
des anciennes dénominations hongroises (cf, Federi, Fize$ti, Farcadinul; Kov-
rágy est un nom repris du roumain Covragiu qui est emprunté, á son tour,
du hongrois Kóród, v, plus haut). En considération de ces faits on peut éta-
blir que les plus anciens habitants de la vallée de Hátszeg avaient été des
Slaves, et qu'á partir du XI e siécle il s'y créa une zone habitée d'une popu-
lation hongroise trés den6e qui se trouvait dans le secteur orientál de cette
région. Les Roumains n'y paraissent que des la seconde moitié du XIII e
siécle; leurs premiéres colonies stables datent de la fin du XIV e (cf. Fran-
9 0 Í S Sólyom-Fekete, A magyarság és az oláh inkolátus Hunyad vármegyé-
ben — Les Hongrois et la continuité des Roumains au com. Hunyad; Hunyad
vármegye hely- és helységneveinek történetéhez — Contributions á l'histoire
des noms de lieux du com. de Hunyad, Hunyadmegyei Tört. és Régészeti Tár-
sulat Évkönyve, I, p. 53, VI, p. 27; Kniezsa, o. c. AECO. IV, p. 323, 367).
11 faut, par conséquent, s'inscrire en faux contre l'assertion de M. Romulus
Vuia, ethnographe roumain et professeur á l'Université de Kolozsvár, suivant
laquelle dans la vallée de Hátszeg il n'y aurait qu'un seul nom d'origine hon-
groise (Fűzesd—Fize§ti). Le méme auteur affirme á tort qu'avant la pénétra-
tion des Hongrois il y eüt une organisation politique slavo-roumaine. La der-
niére hypothése est bátie sur le fait qu'au moyen áge le territoire en question
avait jusqu'á 12 villages au nom. d'Ohaba qui signifie en slave une terre
exempte d'impót. M, Vuia en conclut que ces localités font supposer l'exi-
ara
stence d'un pouvoir supérieur qui exigeait le payement des impöts (cf. T
Ha^egului §i regiunea Pádurenilor, Lucrárile Institutului de Geografíe al Uni-
versitá^ii din Cluj, 1926, p. 55 et suiv.). Pour infirmer la thése de l'ethno-
graphe roumain il suffit de rappeler que selon M. Jean Melich, professeur
á l'Université de Budapest, le terme á'ohaba appartient á la terminologie
slave des chancelleries des voivodats roumains qui s'étaíent créés au XIV e
siécle. Etánt donné que les villages qui portent ce nom, n'apparaissent qu'au
siécle suivant, on peut présumer que les Roumains établis dans les localités
de ce genre fussent venus d'au-delá des Carpathes (cf. J, Melich, A honfog-
laláskori Magyarország — La Hongrie á l'époque de la conquéte arpadienne,
Bp. 1925—29, p, 185—87). Cette immigration qui se dirigeait du Sud au Nord,
a d'ailleurs été reconnue aussi par un savant roumain (J. Popovici, Die Dia-
lekte der Munteni und Pádureni im Hunyader Komitate. Halle, 1905),
cimo, III Idus Augusti, regni autem nostri anno simílíter quínto-
decimo,

L'original, sur parchemín, portant les fragments d'un sceau doubíe


attaché sur un cordon de soíe rouge-verte-jaune, se trouve á Kolozsvár—Cluj,
aux archives des comtes Thoroczkay.
Édition: Hunyadmegyei Történeti és Régészeti Társulat Évkönyve (An-
nuaire de la Société Historique et Archéologique du com. Hunyad), XI, p. 79.

32.
Borgó, le 2 mai 1317
Fran9ois Iklódi, comte de Doboka, et Etienne Szent-
györgyi, comte de Szolnok Intéríeur, ainsi que leurs com-
pagnons, font savoir d'avoir été engagés par Jean Bethlen ainé,
d'un cőté, et par Ladislas Apafi et Nicolas Apanagyfalvi, de
l'autre, dépositaires d'une caution de 500 florins d'or, á procé-
der au partage des Alpes de Borgó qui formaíent les possessions
des familles desdites personnes. Conformément aux témoignages
des Saxons de Beszterce qui fassionem etiam Valachorum próba-
runt, les comtes ont donné suite á la demande.
Dátum ex Borgo ín comitatu dicto Dobocensi, feria secunda
proxima post festum Philippi et Jacobí apostolorum, anno Do-
mini 1317o, Francíscus Devetserí nótárius sedis Dobocensis m. pr.

L'original n'est pas connu; on affirms que Joseph Kemény ait vu l'ori-
ginal écrit sur papier (!), ayant connaissance aussi d'une transcription de
1676. Une copie simple, écrite á l'époque moderne, se trouve aux Archives
Nationales de Budapest.
Éditions: Archiv, Neue Folge IV, p. 259; Transilvanía 1871, p. 129;
Hurmuzaki—Densu§ianu 1/1, p, 577.

C'est un faux. Ni la mention des comtes, ni celle des mem-


bres de la famille de Becsegergely ne cadre avec les données
authentiques que nous possédons sur le début du XIV e siécle.
Les premiers florins d'or furent frappés, par ordre du roi Charles I er ,
en 1325 ou en 1326, d'oű suit qu'ils ne pouvaient étre connus dés
1317, D'autre part, on ne trouve de documents écríts sur papier
qu'á partir du siécle suivant. La preuve décisive est cependant
fournie par le style de la charte qui renvoie, á n'en point douter,
á une époque relativement récente.

4
Dan et Stanislas sont les premiers kénézes roumains qui soient nom-
mément connus sur le territoire de la Hongrie, Ils étaient probablement les
chefs des Roumains qui faisaient paitre leurs bétes sur les páturages alpes-
tres du Retyezát. Leurs noms sont d'origine slave.
LE COMHAT D' ARAD
14.
Szalacs, le 15 mai 1318
er
L e roi C h a r l e s I c o n f í r m e Lel, fils de L a u r e n t , de la souche
de Becsegergely, dans la p o s s e s s i o n de ses domaines de Zaránd,
notamment de Monasterium Sancti Spiritus Dyenusmonustura1
3
nuncupatum et cum villis tam Olachalibus videlicet quam aliis.
Dátum in Z a l a c h , vicesimo secundo die beati Georgii marti-
ris, a n n o D o m i n i M-mo CCC-mo X-mo VIII-o.

L'origínal n'est pas connu.


Une transcription de 1344, due au chapitre de Várad et portant au
verso les fragments d'un sceau, se trouve aux archives de la famille Zichy
(211. A. 33).
Édition: Zíchy-Oklevéltár, II, p. 131.

34.
28 février 1319
E n présence de Maítre Symon, comte de Kraso,1 Bach Kene-
zius et son fils I w a n 2 f o r m u l e n t u n e p l a i n t e c o n t r e Paulus dictus

1
Cette famille serait, d'aprés la tradition, d'origine francaíse, mais
Jean Karácsonyi (A magyar nemzetségek, I, p. 215—6) est d'avis qu'elle est
d'origine hongroise. C'est d'elle que descend la famille actuelle des comtes
Bethlen de Bethlen. Laurent est mentionné de 1284 á 1308, son fils Léi,
1312 á 1320.
2
Dyenusmonustura (en hongrois moderne ce serait Dénesmonostora, ,,le
Monastére de Denís") est un ancien monastére disparu de la famille de Be-
csegergely, qui se trouvait au Sud-Ouest de Bél—Beliu, dans la vallée de la
Körös Blanche. La famille le possédait des avant 1199 (cf. Karácsonyi, o, c,
p. 218).
3
Ces établissements roumains se trouvaient probablement au Nord-Est
du monastére, au pied des montagnes oú il y a des villages roumains jusqu'á
nos jours. Les habitants y doivent étre venus des páturages des montagnes
de Bihar pendant la seconde moitié du XIII e 6Íécle, Malheureusement nous
ne disposons d'aucune donnée qui puisse nous renseigner sur la localisation
de ces villages.
1
Simon, fils de Michel, descendait de l'ancienne souche hongroise de
Kácsics. II est mentionné de 1281 á 1322 comme comte des Sicules, du comi-
tat Krassó, etc. II est l'aieul de la famille Radó de Palást (Karácsonyi, A
magyar nemzetségek, II, p. 266).
2
Bach, c'est-á-dire Bács et son fils Iwan étaient probablement des
kénézes royaux; ils possédaient le village d'Egres non pas á titre nobiliaire,
mais par droít kénézial ce qui ressort du fait qu'ils adressaient leur plainte
au comte royal, Peut-étre étaient-íls d'origine roumaine, quoique leur appar-
tenance ethnique sóit tré6 peu élucidée.
Oloz 3 au sujet de leur village Egrus 4 que l'accusé potentialiter ad
alium locum in eadem terra, nomine sue possessionis transtulisset et
fecisset residere. Les délégués du comte ayant constaté la vérité
de ce fait, Baach est autorisé á exclure Paul de tout usufruit de
la terre en question.
Dátum feria sexta proxima ante Dominicam Oculi mei, anno
Domini M-o CCC-o decimo nono.

3
Ce Paulus dictus Oloz était un immigré d'origine néolatíne, peut-étre
un Italien (olasz, emprunté du slave Vlasi, signifie aujourd'hui ,,Italien", mais
dans l'ancienne langue il s'appliquait aussi á des colons venus des autres
pays latins),
4
Egrus, Egres, aujourd'hui Ezeres (en roumain Ezeri?) se trouve au
Nord-Est de Bogsán—Boc§an. En 1360 il réapparaít comme le domaine des
Himfy. Son nom est d'origine hongroise: la forme médiévale (Egrüs, Egres)
est dérivée de éger ,,aune"; la forme moderne, par contre, semble renvoyer
á ezer ,,mille", mais en réalité ce n'est qu'une corruption de l'ancienne déno-
mination (v. plus bas). Au moyen áge le com. de Krassó n'occupait pas le méme
territoire oü il se trouve actuellement, mais il était limité, d'un cöté, par la
riviére de Berzava, et de l'autre, par la montagne de Semenik. Autour de luí
il y avait le Danube, le com. de Keve (qui, depuis, a disparu sans laisser de
trace), le com. de Temes, et á l'Est, les districts roumains du banat de Szörény.
Les sources du XIV e siécle y attestent l'existence de 134 villes et villages.
Parmi ceux-ci, environ 50 ont un nom manifestement hongrois, les autres por-
tent, en revanche, sóit des noms slaves, sóit des noms d'origine inconnue. II
n'y a pas un qui ait un nom roumain. Les villages roumains sont dénommés,
dans la plupart des cas, d'aprés le nom des kénézes auquel on ajouta les ter-
mes hongrois de háza „maison" ou falva „village", Si l'on considére ces topony-
mes composés, on s'aper^oit du fait que méme les noms des kénézes ne sont
pas d'origine roumaine (noms hongrois: Farkas „loup", Files de fül, fii „oreille";
noms slaves: Drusan de drug „compagnon", Stanislas, etc.). Quant á la
maniére de la composition, il est á remarquer que les composés de ce génre,
trés rares aux XIII e siécle, ne se généralisent qu'au XIVe (cf. E. Kertész, A
magyar helynévadás történetéből, — De l'histoire des noms de lieux hon-
grois, Magyar Nyelvőr, 1939, p, 70 et suiv.). Le com. de Krassó ne fait que
corroborer cette thése: ce n'est qu'au XIVC siécle qu'on y trouve environ
30 noms terminés par -háza ou -falva. On peut, en revanche, démontrer
que les colonies hongroises de cette région remontent au X e siécle: deux
d'entre elles, á savoir Jenő et Nyék, ont les noms d'anciennes tribus ce qui
prouve qu'elles sont antérieures á la disparition totale de l'organisation des
tribus qui eut lieu au XI e siécle (cf. Kniezsa, o. c. AECO. IV, p. 273). C'est
dans la vallée supérieure de la Karas que la population hongroise était la
plus dense: tous les noms de lieux, de fleuves et de lieux-dits y déri-
vent du hongrois. Le nom de la Karas (anciennement Karasó, Krassó)
est probablement d'origine turque (v. l'article récent de M. Jules Németh,
Budapesti Szemle, 1940, p. 16), et c'est par l'intermédiaire du slave (Kniezsa,
o. c, AECO, IV, p, 346, note) et du hongrois qu'il pénétra en roumain (cf.
aussi Melich, o, c. p, 26), Jusqu'á l'arrivée des Hongrois ce territoire avait
L'original se trouve aux archives de la famille Kállay, portant les
traces d'un sceau au dos (Archives Nationales de Budapest).
Editions: Pesty, Krassó megye, III, p, 5; Anjou-Okm. I, p. 512 (avec
plusieurs erreure); Hurmuzaki—Densu^ianu 1/1, p. 579.

été peuplé de Slaves, quoiqu'une partié des toponymes duö á cette couche
de la population, puissent étre aussi de date plus récente. Aux XVI e et
XVII e siécle toute cette zone fut subjugée par les Turcs, l'ancienne popula-
tion périt et la plupart des noms de lieux médiévaux tombérent dans l'oubli.
Des le XVIII e siécle, il se produisit, par contre, une immigration trés intense,
mais les nouveaux venus (Roumains, Allemands, Serbes, Bulgares) défor-
mérent les noms traditionnels, les adaptant au systéme phonétique de leur
langue (lllyéd cno Illadia, Kövesd co Gavosdia, Bodzás cvj Buziás, Egerszeg
co Jerszeg, Egres oo Ezeres, etc.).

Comme on voit, impossíble d'y démontrer la présence des


Roumains jusqu'au XIV e siécle (cf. Csánki, i. c, II, p. 93; Knie-
zsa, o. c. AECO. IV, p. 367). Sans pouvoir infirmer cette thése
par des contre-arguments probants, les historiens roumains ne ces-
sent de soutenir qu'au XIII e siécle cette région servaít de théátre
á des cristallisations politiques roumaines, antérieures á la péné-
tration des Hongrois. M. Silviu Dragomir, professeur d'histoire
á l'Université de Kolozsvár et ministre des affaires minoritaires
de Roumaníe, est d'avis que tous les toponymesf!) de cette zone
sont d'origine roumaine et qu'ils furent plus tard deformés par
les Hongrois. A son avis, outre les grands propríétaires et les fonc-
tionnaires royaux des cháteaux et des villes, toute la population
aurait été composée de Roumains. En guíse de témoignage il invo-
que le fait que de 1332 á 1337 les collecteurs de la dime papaié n'y
trouvérent que 22 paroísses catholiques, bien que le nombre des éta-
blissements humains s'élevát au moíns á 300. II en conclut que le
reste des villages étaient peuplés de Roumains orthodoxes (cf. Ve-
chimea elementului románesc colonizáríle stráine in Bánat, Anua-
rul Institutului de Istorie Nationalá, Cluj, III—1926, p. 275 et suiv.).
Ces constatations ne reposent sur rien de certain. Aux XIII e et
XIV e siécles 50 villages avaient eu des noms hongrois qui furent
plus tard déformés par les Roumains, mais de maniére á ne lais-
ser subsister aucun doute quant á leur origine. Au cours du XV®
siécle le nombre des toponymes hongrois ne fit qu'augmenter.
Nous avons vu plus haut que mérne les villages des kénézes n'ont
pas des noms incontestablement roumains. En ce qui concerne
la collecte de la dime papaié, il suffit de remarquer que parmí les
prétendus ,,300 villages" seuls 34 sont connus á cette époque;
sur ces 34, 22 avaient une paroisse catholique ce qui modifíent
sensiblement les proportions des chiffres. La plupart des autres
localítés remontent aux XIV e et XV e siécles.

Les localités du com. de Krassó au XlVe siécle


(entre parenthéses la date des premieres mentions antérieures á 1340).
Noms d'origine hongroise: Borzafő, Érdsomlyó, lllyéd (1333), Kövesd,
LE COMITAT DE KRASSÓ-SZÖRÉNY
# villages a population roumaine (en tout 77)
3 " " " partiellement roumaine / " " 21)
O " sans habitants roumains f " " 57j

VZVi f°rét de hetres et de pms <Auto,a' 1551

V r\ • I

Les soulignemeuts et l e s c e r c l e s d o u b l e s indiquent des localítés au nom hongrois.


29 janvier 1322
L e roi C h a r l e s I e r c o n f i r m e les d r o i t s d e p o s s e s s i o n d u m o n a s -
tére de Kerc in istis monasterii villis seu possessionibus scilicet
in Kerch, in Cruz, in Messendorf, in villa Nicholai, in villa Abba-
iis, in Monté Sancti Michaelis, in Feldwar, in Colonia, in Honra-
bah1 et in Kerch Olacorum.
D á t u m p e r m a n u s d i s c r e t i viri m a g i s t r i J o h a n n i s , p r e p o s i t i
ecclesíe A l b e n s i s , a u l e n o s t r e v i c e c a n c e l l a r i i et a r c h i d i a c o n i d e

Krassófö (1247), Kőszeg, Mezősomlyó (1270), Almás, Apáca, Árkikunfalu, Asz-


szonylaka, Asszúágy (1323), Bácstövisse, Bikkesd, Bódogas6zonyfalva, Bodzás,
Császártető, Csecstelke, Egerszeg, Egres (1319), Ermény (1323), Farkad, Fe-
héregyház, Filestó, Fotelek, Gyertyános, Herczeg, Jenő, Karalyos (1323), Ke-
resszeg (1270), Keresztes (1323), Kígyós, Kövespataka, Ménes, Nyék, Remete
(1323), Székáspataka, Szentandrás, Szentgyörgy (1319), Szépteleke, Szerda-
hely, Szőllős, Szurdok (1324), Tejesd (1256), Teremfő, Terzs, Vadad (1332),
Váradja, Varasd (1323), Vízvár.
Noms d'origine slave ou incertaine: Haram, Baj (1333), Bajola, Básta,
Berkesz, Bokoránd (1323), Breznice, Csatár, Csécs (1323), Csernolc, Csortó,
Dent (1322), Diakolc, Doman, Dragodol (1324), Gatály, Gegőcz, Gerebencz,
Golonya, Guden, Gyalmár (1323), Györög, Halimba, Hám, Harosnok, Jabol-
nok, Jám (1335), Jánk (1335), Jári, Kakarét, Karassó, Kutrecz, Lyubor, Ma-
tyáz, Morczin, Nendrás, Nóvák, Patak, Omor, Perede (1323), Perliszke, Pö-
szér, Radomlya, Ravna, Surány, Szlavotinc, Szokolár, Szörény (1323), Tegen,
Vaja (1277), Vlasolc, Zacho, Zagorján.
Noms de villages (kénéziaux) dérivés de noms de personnes: Barlafalva,
Bedrefalva, Bodurfalva (1323), Brankfalva, Drasánfalva, Farkasfalva, Files-
kenézfalva, Gergelyfalva, Gyurfalva, Halmágykenézháza, Jánoskenézfalva,
Kecsakenézfalva, Kragujfalva, Lászlóháza (1334). Lőrincfalva, Majosfalva,
Márkteleke, Miklósfalva, Nekcsefalva, Parázfalva (1332 avec églíse catho-
lique romaine!), Prekolfalva, Pribífiamiklósfalva, Rachkfalva, Radafalva,
Stepkfalva, Supafalva, Szaniszlókenézfalva, Sztankfalva, Talyánfalva, Zajdrug-
háza. (Pour les étymologies cf. l'Index des noms lieux.)
1
Kerch: Kerc, au coin Nord-Ouest du com. de Fogaras, cf. No. 3.; Cruz
(Szászkeresztur, Kreuz, en roumain Cheur{): com. de Nagyküküllő, au Sud-Est
de Segesvár—Sighi§oara; Villa Nicolai, Miklóstelke, Klosdorf, Miclo$a: com.
de Nagyküküllő, á l'Est de Segesvár; Villa Abbatis (Apátfalva, Abtsdorf, Apo-
rul): com. de Nagyküküllő, au Nord-Ouest de Szentágota; Mons Sancti Michae-
lis (Kisdisznód, Michelsberg, Cisnádie), com.de Szeben, au Sud de Szeben (cf.
No. 3.); Feldwar (Földvár—Feldior): com. de Fogaras, á l'Est de Kerc (cf.
No. 3.); Colonia (Kolun, Colun): com. de Fogaras, au Sud-Ouest de Kerc; Hon•
rabach (Glimboka, Hühnerbach, Glámboaca): com. de Szeben, á l'Ouest de Kerc.
2
Kerch Olacorum: (Oláhújfalu—Noul Román) se trouve au com. de Foga-
ras, prés de Kerc oü la présence des Roumains est démontrable á partir du
début du XIII e siécle. C'est la premiére colonie fixe des Roumains que nous

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