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L'original, avec les traces d'un sceau au dos, se trouvait d'abord aux
archives du chapitre de Transylvanie, Actuellement il est conservé aux
Archives Nationales de Budapest (Dl. 29099).
Éditions: Fejér VI/1, p. 118; Árpádia III, p. 26; Teutsch—Firnhaber I,
20.
16 juin 1292
André III permet á Alexandre, fils de Gurk de la famille
d'Ákos 1 , en réconnaissance de ses mérites pendant la campagne
d'Autriche, 2 ut ad quasdam terras suas hereditarias Elye, Zad et
Fenes3 vocatas Olacos4 possit aggregare ac aggregatos retinere,
1
Alexandre fils de Györk (Gurk = Gyür k) descend de l'ancienne
souche hongroise d'Akos; il est l'ancétre de la famille Illyei ou Dienessy. La
famille d'Ákos tire son origine du com. de Kraszna, mais une de ses branches,
la famille Thoroczkai avait des domaínes héréditaires au com. de Torda, et
l'autre branche, celle des Illyei, au com. de Hunyad (Csánki V, p. 173).
2
Pendant les derniéres années du régne de Ladislas IV, Albert, prince
d'Autriche, s'empara des cháteaux hongrois de la zone frontiére de l'Ouest.
En été 1291 André III fit la guerre contre Albert, et réussit á récupérer le
territoire injustement détaché.
3
Elye, auj. Marosillye (roum. llia, com. de Hunyad), prés de la Maros
(pour son nom dérivé d'£7ia[s] cf. MNy. I, p. 327). Selon la charte on y fit
venir, aprés 1292, des colons roumains, mais malgré cela, la population de
la commune garda son caractére hongrois (cf. 1350: „villa hungaricalis
Elya", Csánki V, p. 97). De nos jours le village a une population mixte, com-
pasé de Hongrois et de Roumains. Zad équivaut á Szád, auj. Guraszáda—
Gurusada (prés d'Illye). Ce nom composé, qui n'apparait qu'au XV e siécle,
renferme une sorté de tautologie, puisque Szád dérive du hongrois száj"
(v.-hongrois szó) „bouche" [szád „orifice"), et le premier terme, á savoir
Gurá (du roumain gurá „bouche" < lat. gula) n'est que la traduction de
l'ancienne dénomination hongroise. Les colons roumains ont traduit en leur
langue le nom ancien du village pour créer par la un toponyme mixte
de caractére roumano-hongrois (cf. Tamás, AECO. II, 337—8, note). Au point
de vue démographique le village s'est, depuis, entiérement roumanisé. Fenes
qui se trouvait prés d'Illye, entre Branyicska et Marosbrettye, n'existe plus,
mais son nom est bien répandu dans la toponymie hongroise. C'est une déno-
mination d'origine hongroise qui dérive peut-étre de fenyő „pin", Rien
n'est plus caractéristique pour l'évolution ethnique de cette région que le fait
que méme au XV e siécle il y avait autour d'Illye des villages hongrois qui,
plus tard, devaient subir un processus général de roumanisation. La toponymie
continue de refléter cet ancien état de choses ce qui n'empéche pas qu'au-
jourd'hui méme les Hongrois se servent des varíantes roumanisées des ancien-
nes dénominations hongroises (cf. E. Kniezsa, AECO. IV, p. 281), De nos jours
on a Godhátja, emprunté du roumain Gotacea qui á son tour remonte á Kut-
hátja (1418; c'est-á-dire kút „puits", hát ,,dos, partié postérieure", Kuthátja
signifie donc „derriére le puits"). De méme Illyés (roum, Ilié?) s'appelait
en 1468 Elwes, c'est-á-dire Ölyves (de ölyv „buse", ölyves „endroit plein
LE COMTDVT DE HUNYAD
21.
7 novembre 1293
Le roi André III fait savoir que, sur le conseil de ses barons,
universos Olacos in possessionibus nobilium vei quorumlibet
aliorum residentes1 ad predium nostrum regale Scekes2 vocatum,
ordinassemus revocari, reduci et etiam compelli, redire invitus,
si forte nostre in hac parte non acquiescerent parere iussioni. Etánt
de buses). Les noms actuels tels que Kulyes (roum. Cuie§) ne sont plus
analysables, mais en 1468 on avait encore Kewnesthe, Kwnesthew, c'est-á-dire
Kénestő (signifiant ,,eau sulfurique", de kén „soufre" et tő „embouchure, par-
tié inférieure", cf. Szamota-Zolnai, Oklevélszótár, col, 1003). En 1516 il y
avait encore trois villages distincts: Magyarhoz, Oláhbóz et Tótbóz, mais
aujourd'hui il n'en existe plus qu'un eeul: la commune de Bóz — Boz, habitée
par des Roumains. A Marosbrettye—Bretea de Mure§ on trouve en 1332 une
église catholíque qui témoígne de la présence d'une populatíon non-roumaine.
Plus tard la commune sera entiérement roumanisée. Pour les données cf, Csánki,
V. Les faits que nous venons de citer, font nettement voir qu'au milieu du
XIII e siécle cette région était encore peuplée de Hongrois, et qu'elle ne fut
envahie que plus tard par les Roumains venus des montagnes voísines et du
Sud. Ce processus aboutit d'ailleurs á une roumanisation compléte de la
région (cf. L. Tamás, AECO. II, p. 337),
4
La colonisation des Roumains n'était possible qu'en vertu d'une per-
míssion royale puisqu'en Transylvanie les alpages constituaient des domai-
nes royaux, et les bergers roumains qui y faisaient paitre leurs bétes, étaient
soumis á l'autorité du roi et obligés de lui payer la „quinquagesima". En les
transférant dans un domaine privé, on eűt enlevé au roi une partié de ses
revenus. C'est pourquoi les rois s'opposérent pendant longtemps aux essais de
colonisation des personnes privées,
1
Pendant les guerres intestines qui avaient lieu au temps de Ladislas
IV, les propriétaires ecclésiastiques et civils paraissent avoir établi dans leurs
villages dévastés par les Mongols un nombre toujours croissant de ces bergers
roumains qui, jusque-lá, avaient fait paitre leurs troupeaux sur les pátura-
ges royaux, Pour mettre fin á ces abus et pour s'assurer la „quinquagesima",
André III voulut fairé rentrer ces bergers, qu'il considérait comme des
donné que le roi Ladislas IV avait permis au chapitre de Transyl-
vanie, ut in quibusdam terris ipsius capituli Fylesd et Enudvoca-
tis, a terris episcopalibus distinctis et separatis, sexaginta mansio-
22.
1293
André III confirme la donation que Ladislas IV avait faite
au chapitre de Transylvanie lui permettant de tenir prés de son
domaine d'Enyed 60 ,,mansíones" de Roumains. 1
23.
1293
André III permet au chapitre de Transylvanie de tenir
dans les domaines de l'évéque de Transylvanie, á Dálya, á Ora-
4
Le fait que le roi affranchít les colons roumains des domaines de Fü-
lesd et d'Enyed du payement de la „quinquagesima" et d'autres redevances,
prouvent nettement que ces Roumains ont dű venir des domaines royaux,
Ceux-ci sont á chercher parmi les páturages alpestres de l'Ouest et du Sud
de la Transylvanie qui, en tant que terres désertes et inhabitées, apparte-
naient, avec tous leurs revenus, au roi de Hongrie.
1
C'était sans doute une spécification de la donation faite par le docu-
ment No. 21. V. les notes de celui-ci.
poica et á Fülesd 60 maisonnées de Roumains et d'en percevoir
la „quinquagesima", la dime et d'autres taxes. 1
24.
9 février 1294
André III, roi de Hongrie, confirme la donation de Ladislas IV
par laquelle celui-ci avait accordé les communes de Bodola et
de Tohán ou Oláhtelek á Nicolas, fils de Simon, comte de Brassó.
25.
23 mai 1294
Roland, voívode de Transylvanie, 1 conclut un armistice de
nobiliaire de „Somborí", furent comtes de Brassó et de Beszterce (ibid. I,
p. 448, 459, 512) et devinrent les ancétres de la famille hongroise des
Sombori,
2
Budula, auj. Bodola—Budila, village du com. de Háromszék, á l'Est de
Brassó. De nos jours c'est un village sícule á majorité hongroise. Au XIII e
siécle il avait appartenu au domaine royal de Törcsvár,
3
Tohou, auj. Ötohán — Tohan, se trouve au Sud-Ouest de Brassó.
Comme le précédent, il avait appartenu au domaine de Törcsvár. Le nom
d'Oláhtelek n'existe plue. Ses habitants paraissent avoir été des bergers
roumains qui étaient descendus des alpages voisins á la suite de l'invasion
mongolé de 1241. C'était un domaine royal.
1
Roland, fils de Thomas, voivode de Transylvanie, descendait de la
souche Barsa de Bihar, qui appartient aux conquérants mémes de la Hongrie
actuelle. II est mentionné de 1279 á 1301, et fut voi'vode de 1284 á 1294.
Comme la plupart des grands seigneurs de cette époque trouble, il profita
de sa dignité pour augmenter son pouvoir personnel et ses domaines et alla
jusqu'á s'opposer aux rois Ladislas IV et André III. Seigneur au pouvoir
presque illimité de 6a province, il eut des conflits avec Benőit, évéque de
Nagyvárad—Oradea. Pour mettre fin á ses ambitions, le roi fut obligé á fairé
LE COMITAT
DE BRASSÓ
Q 10 20
)
1
15 jours avec Maitre Jacques, 2 défenseur de la forteresse Fenes s
(com, Bihar) et ses compagnons pour que ceux-ci puissent aller
d'abord á Várad 4 et ensuite contínuer leur route sur la Tisza ou
sur la Maros, ou bien se rendre á Gyalu, 5 á travers les monta-
gnes. II s'engage sous la foi du serment de les défendre, pendant
les 15 jours suivants, avec leur famille et leur suite, ab omnibus
sive Ungarys sive Olachys6 sive nostris sive ecclesie sive infra in-
26.
Bude, le 25 septembre 1301
Ladíslas (Venceslas), roi de Hongrie, 1 fait savoir que Ursus
Knezius et Dominique, maitre-huíssíer, nomine et in persona uni-
versorum incolarum et inhabitatorum ville nostre Olachalis in
medio Siculorum nostrorum de Uduordhel commorantiumr vinrent
lui adresser la plainte que, par suite des attaques íncessantes et
des occupations des Sicules, le nombre et les terres des Rou-
mains s'étaient si diminués que, malgré les insistances des chá-
telains du cháteau d'Udvard, ils étaient incapables de porter du
Les seigneurs de ces Roumains étaient l'évéque de Várad et le roi, dont les
domaines s'étendaient jusque dans les hautes montagnes,
7
Solymos, auj. Gyepüsolymos—$oimo§ (cora. de Bihar, au Nord-Est de
Belényes—Beiu§) était situé 6ur la limité de la zone des colonies hongroi-
ses. C'est lá qu'habitaient les chasseurs et les fauconniers („sólymász" de só-
lyom ,,faucon", v, plus haut) de l'évéque de Nagyvárad, propriétaire de la
région. Selon notre charte, c'est dan6 cette zone que se trouvaient aussi
les „indagines", cette lígne de fortification, gráce á laquelle les Hongrois, arri-
vés jusqu'á ce point au X e siécle, cherchaient á se garantir des attaques
venues de l'Est. Apré6 que saint Etienne eut rattaché, vers l'an 1000, la
Transilvanie á la Hongrie, cette ligne de défense perdit son importance. II
en résulta que les colonisations commencérent á avancer plus Ioin vers l'Est,
et ce fut lá, dans ce pays de montagne, que parurent, comme nous avons vu,
les bergers roumains dont la présence y est démontrable dés la fin du XIII e
siécle,
1
Ladislas (Venceslas), roi de Hongrie, régna de 1301 á 1305,
2
Au com, d'Udvarhely, á l'Est de Székelyudvarhely—Odorheiu on trouve
jusqu'á nos jours deux villages nommés Szentegyházasoláhfalu—Vlahita et
Kápolnásoláhfalu—Cápálnifa, mais leurs origines ne remontent pas au XIV e
siécle. Pré6 de ces localités il y a quelques petits páturages alpestres qui suf-
firaient á motiver la présence des Roumains. II est probable que dés la fin
du moyen áge il y eűt dans cette région quelques familles de pátres roumains
qui finirent par étre absorbées par la population hongroise. Aujourd'hui les
deux villages ne sont habités que par des Hongrois. Mérne les noms des lieux
prouvent nettement qu'il s'agissait de quelques Roumains arrivés dans un
milieu entiéremtnt hongrois.
bois et des solives au cháteau en question et de satisfaire aux
autres services. Le roi, se remémorant leurs services rendus et
leur fidélité pour lesquels ses prédécesseurs royaux leur avaient
donné des terres, ordonne que désormais personne ne puisse les
juger et les obliger au service sinon les chátelains d'Udvard. En
méme temps il exempte les Sicules qui ont des terres dans cette
localité, de la juridiction du kénéze, afin qu'ils aillent en guerre
sous le drapeau de leur propre comte, á la maniére des autres
Sicules libres, sans que cette exemption les empéche de porter,
eux aussi, des solives au cháteau, car, en cas contraire, il en ré-
sulterait une répartition disproportionnée des obligations parmi
les habitants du village, Ils payeront la redevance en grains
(capecia) á l'église d'Udvard, mais ils seront exempts aussi
bien de la dime que des impőts spéciaux des Sicules, y com-
pris la prestation d'un boeuf lors des mariages princiers. On
payera, en revanche, ce qui est dü au kénéze.
Dátum Bude, in domo domini regis, presentibus venerabili
patre Nicolao episcopo Boznensi, Dominico magistro janitorum,
magistro Demetrío nostris fidelibus et aliis quampluribus fidedi-
gnis, quorum consilio hanc fecimus chartam et donationem. Anno
Domini M-o CCC-o primo, septimo Kalendas Octobris. In cuius
rei testímonium et perpetuam firmitatem presentes fecimus sigilli
nostri munimine roborari, secretum annulum nostrum eisdem
apprímentes per manus prefati epíscopi Boznensis, regni nostri
Hungarici anno primo.
L'originál se trouverait, selon le Nemzeti Társalkodó (1838, I, p. 32)
aux archives secrétes impériales de Vienne, mais il n'y existe pas et on peut
prouver qu'il n'y avait jamais été déposé.
La charte fut publiée d'abord dans le Nemzeti Társalkodó, 1839, p. 38.
Autres éditions: Ladislas Gál de Hilib, Vizsgálódás az erdélyi kenézségekről, p.
31; Orbán, Székelyföld leírása, I, p. 56; Schuller, Umrisse I, Urkendenbuch, p.
2; Székely Oklevéltár I, p. 29; Hurmuzaki—Densu?ianu 1/1, p, 553,
27.
Gerdály, le 7 janvier 1302
Joannes Literátus de Recse vicecapitaneus et Constantinus
Boér de Nagybirwoj vicecapitaneus utrique districtus Fogarasien-
sis nobiles persone et prudentes Walentinus Rinel villicus de
Sancta Agneta et Jacobus Werner pariter villicus de Segesvár
attestent que la commune de Braller, située dans le ,,siége''
(dístrict) de Nagysink donna 100 marks á la commune de Ger-
dale pour que celle-ci rachéte ses habitants de la captivíté tatare.
On reconnait en méme temps que la seconde engage á la premiére
une terre située entre Gerdái, Földvár, Reukor, St. Martin et
l'Alutha (Olt). 1
Date in villa Gerdái in domo sancta parochiali, anno pre-
senti MCCCII, príma Dominica Epiphanie Domini, per eosdem
judices qui fuerunt (Suivent les signatures accompagnées de
„m. p. ).
1
Gerdale, Gerdái, auj. Gerdály—Gherdeal (com. de Nagyküküllő—Tárnává
Mare); Braller, auj. Brulya—Bruia (ibid); Földvár—Feldior (com. de Fogaras),
Reukor, auj. Rukkor—Rucar (ibid); St. Martin, auj. Mártonhegy—$omártin
(com. de Nagyküküllő), Sancta Agneta, auj. Szentágota—Agnita (com, de
Nagyküküllő).
1rer les droits indiscutables des habitants de Brulya sur la terre
indíquée ci-dessus (cf. Jules Boér, Határmegállapítás 1307-ben,
Magyar Családtörténeti Szemle. 1939, p. 73).
28.
3 mai 1307
Le chapitre de Transylvanie rapporte au vo'ívode Ladislas 1
d'avoír procédé, conformément á ses instructions, á l'examen et
au rétablissement des bornes d'un domaine situé prés de Földvár,
au com. de Fehér, A propos du bornage on fait mention des noms
géographiques suivants: Olth, Mons Sacerdotum, mons Zenlizthe,
possessiones Burutia, Földvár et Martonhegy, fluvius Goldbach,
monticulus Neutidul, possessio Nozia, Újfalu.2
Dátum feria secunda post dominicam Rogate, anno millesimo
trecentesimo septimo,
L'original n'est pas connu,
Une transcription fut faite, sur la demande des habitants de Brulya, en
176£', par le chapitre de Transylvanie, mais l'éditeur n'a pas indiqué oü elle
se trouve actuellement.
Édition: Magyar Családtörténeti Szemle, 1939, p. 74.
29.
2 novembre 1310
erl
Le roi Charles I donne au comte Rener terram Olaharcus
1
Ladislas, voivode de Transylvanie (1297—1315), descendait probable-
ment de la souche de Kán.
2
Burutia (la lecpon correcte parait étre Burulia) est identique á Bru-
lya—Bruia (com. de Nagyküküllő). Les autres localités sont Földvár—Feldior
(com, de Fogaras), Mártonhegy—§omártin (ibid.) Újfalu, auj. Oláhújfalu—Noul
Román, prés de Kerc (ibid.). Le dernier est la premiére colonie localisable
des Roumains de Fogaras, Les autres indications n'ont pu étre identifiées
avec certitude, II n'est pas exclu que ce bizarre Neutidul (dont seule la pre-
miére partié pourrait étre aussi d'origine allemande, cf. Újfalu litt. „village
nouveau") cache le roumain netedul ,,plat, plateau" qui figure souvent dans
la toponymie roumaine (cf, Netedul, montagne du dép. de Neam^u, Moldavie;
Netedul, plaine; Netezi, village du département de Neamtu, Netezi, ruisseau du
dép. de Ia?i, neteze?ti, village au dép. d'Ilfov, Valachie, etc, C, I, Brátianu—G.
G. Tocilescu, Marele Dictionar Geografic al Romániei, Bucure?ti, 1901, IV,
p, 497). Un autre nom roumain (ou plutót slavo-roumain) est mons Zenlizthe
qui équivaut certainement á un Szelistye—Sáli$te (du slave selo „village",
cf, un autre Szelistye—Sáli§te au com. de Szeben).
1
Charles (Róbert) I er , roi de Hongrie, régna de 1307 á 1342, mais il
compta les années de son régne á partír de 1301 (date de l'extinction de la
famille arpadienne).
Documenta Valachica 4
inter terras Felkuner, Arcus Saxonicalis et Peyn qui était restée
sans propriétaire aprés l'extinction de Nicolas, fils d'Alard.-
La charte fut délivrée par Jean, prévőt de Székesfehérvár et
archidíacre de Küküllő.
L'original, sur un parchemin déchiré et muní des fragments d'un sceau
attaché sur un cordon de soie rouge et verte, se trouve aux archives de la
famille de Barcsay (actuellement aux archives du com. d'Alsófehér—Alba, á
Gyulafehérvár—Alba Iulía). II a été inaccessible aux rédacteurs de la pré-
sente collection.
Extráit: Történelmi Tár, 1907, p, 109; Turul, XII, p. 70; Korrespondenz-
blatt, 1894, p. 29.
30.
12 juillet 1315
er
Le roi Charles I accorde villám Olaherkes aux enfants d'Eli-
sabeth, fille de Nicolas fils d'Alard. 1
La charte fut rédigée par Jean, prévőt de Székesfehérvár et
archidiacre de Küküllő.
L'originál, sur parchemin, avec le cordon de soie bleue-blanche d'un
sceau perdu, se trouve aux archives de la famille de Barcsay (actuellement á
Gyulafehérvár, aux archives du com. Alsófehér). L'original n'était pas acces-
sible aux rédacteurs de la présente collection.
Extráit: Történelmi Tár, 1907, p, 110; Turul, XII, p. 70; Korrespondenz-
blatt, 1894, p. 29.
31..
11 aoüt 1315
er
Charles I , roi de Hongrie, rend, sur la base du rapport du
chapitre de Transylvanie, á Nicolaus filius Stephani, villicus de
Hatzak1 possessionem Brythonia2 vocatam in comitatu de Hatzak:í
2
Olaharcus = Oláherkes se trouvait au Sud-Est de Szászváros—Orá§-
tie, entre Felkenyér (Felkuner) et Pián (Peyn), au com. d'Alsó-Fehér. De nos
jours il n'existe plus. De mérne que Szászerkes, un autre village disparu, il
était la pos6ession du comte saxon Nicolas, fils d'Alard. Le premier village
qui s'était eréé prés de la colonie plus ancienne des Saxons, regut l'épithéte
de Oláh pour étre distingué de l'autre établissement. Au point de vue topo-
graphique, il y est question de la lisiére de la zone forestíére qui fut peuplée,
á la fin du XIII e siécle, de pátres roumains venus des montagnes de Nagy-
szeben. La fille du comte Nicolas, fils d'Alard, épousa le comte saxon Rener,
fils de Rener, et c'est pourquoi le domaine revint au dernier,
1
Cf. les notes du document No. 29.
1
La famille de Nicolas, juge de Hátszeg, est une des plus anciennes
dans cette région. Son ancétre, Thomas dont il est question dans cette charte
existentem, que ipsius esset hereditaria et fuisset, sed per Dan
et Ztonislav kenezios esset occupata potentialiter et iniuste. Plus
bas ces kénézes sont mentionnés comme quidam Olachi. Selon
le rapport Nicolaus villicus avait hérité ce domaine a Thoma
avo suo.
des noms roumains que dans les montagnes et méme la seulement á partir
de la fin du XIV e siécle (cf. 1377: Ryussor, plus tard Rusor, de ráu§or „petite
riviére", de ráu <C latin rivus; 1380: Csernisora < roumain Cerni$oara; 1394:
Nuksora du roumain Nuc§oara, dérivé de nuc „noix", cf. E, Kniezsa, AECO.
IV, p, 367). II n'y a, en tout, que quatre noms d'origine roumaine, mais le
quatriéme n'est, en réalité, qu'un composé roumano-hongrois (cf. 1394: Bor-
bátvize, de bárbat „homme" et vize „eau"). Quelques autres noms qui appa-
raiesent plus tard, renvoient également á une population de caractére hon- í
grois et non roumain: Fegyer, Fűzesd (de fűz „saule"), Farkadin (jadis Far-
kad, cf, fark „queue"), Kovrágy (en 1453 c'était Kór ód), Váralja „basse en-
ceinte" (litt. ,,le bas du cháteau"), etc. II convient de signaler que les habi-
tants roumains des derniers villages continuent de se servír jusqu'á nos jours
des anciennes dénominations hongroises (cf, Federi, Fize$ti, Farcadinul; Kov-
rágy est un nom repris du roumain Covragiu qui est emprunté, á son tour,
du hongrois Kóród, v, plus haut). En considération de ces faits on peut éta-
blir que les plus anciens habitants de la vallée de Hátszeg avaient été des
Slaves, et qu'á partir du XI e siécle il s'y créa une zone habitée d'une popu-
lation hongroise trés den6e qui se trouvait dans le secteur orientál de cette
région. Les Roumains n'y paraissent que des la seconde moitié du XIII e
siécle; leurs premiéres colonies stables datent de la fin du XIV e (cf. Fran-
9 0 Í S Sólyom-Fekete, A magyarság és az oláh inkolátus Hunyad vármegyé-
ben — Les Hongrois et la continuité des Roumains au com. Hunyad; Hunyad
vármegye hely- és helységneveinek történetéhez — Contributions á l'histoire
des noms de lieux du com. de Hunyad, Hunyadmegyei Tört. és Régészeti Tár-
sulat Évkönyve, I, p. 53, VI, p. 27; Kniezsa, o. c. AECO. IV, p. 323, 367).
11 faut, par conséquent, s'inscrire en faux contre l'assertion de M. Romulus
Vuia, ethnographe roumain et professeur á l'Université de Kolozsvár, suivant
laquelle dans la vallée de Hátszeg il n'y aurait qu'un seul nom d'origine hon-
groise (Fűzesd—Fize§ti). Le méme auteur affirme á tort qu'avant la pénétra-
tion des Hongrois il y eüt une organisation politique slavo-roumaine. La der-
niére hypothése est bátie sur le fait qu'au moyen áge le territoire en question
avait jusqu'á 12 villages au nom. d'Ohaba qui signifie en slave une terre
exempte d'impót. M, Vuia en conclut que ces localités font supposer l'exi-
ara
stence d'un pouvoir supérieur qui exigeait le payement des impöts (cf. T
Ha^egului §i regiunea Pádurenilor, Lucrárile Institutului de Geografíe al Uni-
versitá^ii din Cluj, 1926, p. 55 et suiv.). Pour infirmer la thése de l'ethno-
graphe roumain il suffit de rappeler que selon M. Jean Melich, professeur
á l'Université de Budapest, le terme á'ohaba appartient á la terminologie
slave des chancelleries des voivodats roumains qui s'étaíent créés au XIV e
siécle. Etánt donné que les villages qui portent ce nom, n'apparaissent qu'au
siécle suivant, on peut présumer que les Roumains établis dans les localités
de ce genre fussent venus d'au-delá des Carpathes (cf. J, Melich, A honfog-
laláskori Magyarország — La Hongrie á l'époque de la conquéte arpadienne,
Bp. 1925—29, p, 185—87). Cette immigration qui se dirigeait du Sud au Nord,
a d'ailleurs été reconnue aussi par un savant roumain (J. Popovici, Die Dia-
lekte der Munteni und Pádureni im Hunyader Komitate. Halle, 1905),
cimo, III Idus Augusti, regni autem nostri anno simílíter quínto-
decimo,
32.
Borgó, le 2 mai 1317
Fran9ois Iklódi, comte de Doboka, et Etienne Szent-
györgyi, comte de Szolnok Intéríeur, ainsi que leurs com-
pagnons, font savoir d'avoir été engagés par Jean Bethlen ainé,
d'un cőté, et par Ladislas Apafi et Nicolas Apanagyfalvi, de
l'autre, dépositaires d'une caution de 500 florins d'or, á procé-
der au partage des Alpes de Borgó qui formaíent les possessions
des familles desdites personnes. Conformément aux témoignages
des Saxons de Beszterce qui fassionem etiam Valachorum próba-
runt, les comtes ont donné suite á la demande.
Dátum ex Borgo ín comitatu dicto Dobocensi, feria secunda
proxima post festum Philippi et Jacobí apostolorum, anno Do-
mini 1317o, Francíscus Devetserí nótárius sedis Dobocensis m. pr.
L'original n'est pas connu; on affirms que Joseph Kemény ait vu l'ori-
ginal écrit sur papier (!), ayant connaissance aussi d'une transcription de
1676. Une copie simple, écrite á l'époque moderne, se trouve aux Archives
Nationales de Budapest.
Éditions: Archiv, Neue Folge IV, p. 259; Transilvanía 1871, p. 129;
Hurmuzaki—Densu§ianu 1/1, p, 577.
4
Dan et Stanislas sont les premiers kénézes roumains qui soient nom-
mément connus sur le territoire de la Hongrie, Ils étaient probablement les
chefs des Roumains qui faisaient paitre leurs bétes sur les páturages alpes-
tres du Retyezát. Leurs noms sont d'origine slave.
LE COMHAT D' ARAD
14.
Szalacs, le 15 mai 1318
er
L e roi C h a r l e s I c o n f í r m e Lel, fils de L a u r e n t , de la souche
de Becsegergely, dans la p o s s e s s i o n de ses domaines de Zaránd,
notamment de Monasterium Sancti Spiritus Dyenusmonustura1
3
nuncupatum et cum villis tam Olachalibus videlicet quam aliis.
Dátum in Z a l a c h , vicesimo secundo die beati Georgii marti-
ris, a n n o D o m i n i M-mo CCC-mo X-mo VIII-o.
34.
28 février 1319
E n présence de Maítre Symon, comte de Kraso,1 Bach Kene-
zius et son fils I w a n 2 f o r m u l e n t u n e p l a i n t e c o n t r e Paulus dictus
1
Cette famille serait, d'aprés la tradition, d'origine francaíse, mais
Jean Karácsonyi (A magyar nemzetségek, I, p. 215—6) est d'avis qu'elle est
d'origine hongroise. C'est d'elle que descend la famille actuelle des comtes
Bethlen de Bethlen. Laurent est mentionné de 1284 á 1308, son fils Léi,
1312 á 1320.
2
Dyenusmonustura (en hongrois moderne ce serait Dénesmonostora, ,,le
Monastére de Denís") est un ancien monastére disparu de la famille de Be-
csegergely, qui se trouvait au Sud-Ouest de Bél—Beliu, dans la vallée de la
Körös Blanche. La famille le possédait des avant 1199 (cf. Karácsonyi, o, c,
p. 218).
3
Ces établissements roumains se trouvaient probablement au Nord-Est
du monastére, au pied des montagnes oú il y a des villages roumains jusqu'á
nos jours. Les habitants y doivent étre venus des páturages des montagnes
de Bihar pendant la seconde moitié du XIII e 6Íécle, Malheureusement nous
ne disposons d'aucune donnée qui puisse nous renseigner sur la localisation
de ces villages.
1
Simon, fils de Michel, descendait de l'ancienne souche hongroise de
Kácsics. II est mentionné de 1281 á 1322 comme comte des Sicules, du comi-
tat Krassó, etc. II est l'aieul de la famille Radó de Palást (Karácsonyi, A
magyar nemzetségek, II, p. 266).
2
Bach, c'est-á-dire Bács et son fils Iwan étaient probablement des
kénézes royaux; ils possédaient le village d'Egres non pas á titre nobiliaire,
mais par droít kénézial ce qui ressort du fait qu'ils adressaient leur plainte
au comte royal, Peut-étre étaient-íls d'origine roumaine, quoique leur appar-
tenance ethnique sóit tré6 peu élucidée.
Oloz 3 au sujet de leur village Egrus 4 que l'accusé potentialiter ad
alium locum in eadem terra, nomine sue possessionis transtulisset et
fecisset residere. Les délégués du comte ayant constaté la vérité
de ce fait, Baach est autorisé á exclure Paul de tout usufruit de
la terre en question.
Dátum feria sexta proxima ante Dominicam Oculi mei, anno
Domini M-o CCC-o decimo nono.
3
Ce Paulus dictus Oloz était un immigré d'origine néolatíne, peut-étre
un Italien (olasz, emprunté du slave Vlasi, signifie aujourd'hui ,,Italien", mais
dans l'ancienne langue il s'appliquait aussi á des colons venus des autres
pays latins),
4
Egrus, Egres, aujourd'hui Ezeres (en roumain Ezeri?) se trouve au
Nord-Est de Bogsán—Boc§an. En 1360 il réapparaít comme le domaine des
Himfy. Son nom est d'origine hongroise: la forme médiévale (Egrüs, Egres)
est dérivée de éger ,,aune"; la forme moderne, par contre, semble renvoyer
á ezer ,,mille", mais en réalité ce n'est qu'une corruption de l'ancienne déno-
mination (v. plus bas). Au moyen áge le com. de Krassó n'occupait pas le méme
territoire oü il se trouve actuellement, mais il était limité, d'un cöté, par la
riviére de Berzava, et de l'autre, par la montagne de Semenik. Autour de luí
il y avait le Danube, le com. de Keve (qui, depuis, a disparu sans laisser de
trace), le com. de Temes, et á l'Est, les districts roumains du banat de Szörény.
Les sources du XIV e siécle y attestent l'existence de 134 villes et villages.
Parmi ceux-ci, environ 50 ont un nom manifestement hongrois, les autres por-
tent, en revanche, sóit des noms slaves, sóit des noms d'origine inconnue. II
n'y a pas un qui ait un nom roumain. Les villages roumains sont dénommés,
dans la plupart des cas, d'aprés le nom des kénézes auquel on ajouta les ter-
mes hongrois de háza „maison" ou falva „village", Si l'on considére ces topony-
mes composés, on s'aper^oit du fait que méme les noms des kénézes ne sont
pas d'origine roumaine (noms hongrois: Farkas „loup", Files de fül, fii „oreille";
noms slaves: Drusan de drug „compagnon", Stanislas, etc.). Quant á la
maniére de la composition, il est á remarquer que les composés de ce génre,
trés rares aux XIII e siécle, ne se généralisent qu'au XIVe (cf. E. Kertész, A
magyar helynévadás történetéből, — De l'histoire des noms de lieux hon-
grois, Magyar Nyelvőr, 1939, p, 70 et suiv.). Le com. de Krassó ne fait que
corroborer cette thése: ce n'est qu'au XIVC siécle qu'on y trouve environ
30 noms terminés par -háza ou -falva. On peut, en revanche, démontrer
que les colonies hongroises de cette région remontent au X e siécle: deux
d'entre elles, á savoir Jenő et Nyék, ont les noms d'anciennes tribus ce qui
prouve qu'elles sont antérieures á la disparition totale de l'organisation des
tribus qui eut lieu au XI e siécle (cf. Kniezsa, o. c. AECO. IV, p. 273). C'est
dans la vallée supérieure de la Karas que la population hongroise était la
plus dense: tous les noms de lieux, de fleuves et de lieux-dits y déri-
vent du hongrois. Le nom de la Karas (anciennement Karasó, Krassó)
est probablement d'origine turque (v. l'article récent de M. Jules Németh,
Budapesti Szemle, 1940, p. 16), et c'est par l'intermédiaire du slave (Kniezsa,
o. c, AECO, IV, p, 346, note) et du hongrois qu'il pénétra en roumain (cf.
aussi Melich, o, c. p, 26), Jusqu'á l'arrivée des Hongrois ce territoire avait
L'original se trouve aux archives de la famille Kállay, portant les
traces d'un sceau au dos (Archives Nationales de Budapest).
Editions: Pesty, Krassó megye, III, p, 5; Anjou-Okm. I, p. 512 (avec
plusieurs erreure); Hurmuzaki—Densu^ianu 1/1, p. 579.
été peuplé de Slaves, quoiqu'une partié des toponymes duö á cette couche
de la population, puissent étre aussi de date plus récente. Aux XVI e et
XVII e siécle toute cette zone fut subjugée par les Turcs, l'ancienne popula-
tion périt et la plupart des noms de lieux médiévaux tombérent dans l'oubli.
Des le XVIII e siécle, il se produisit, par contre, une immigration trés intense,
mais les nouveaux venus (Roumains, Allemands, Serbes, Bulgares) défor-
mérent les noms traditionnels, les adaptant au systéme phonétique de leur
langue (lllyéd cno Illadia, Kövesd co Gavosdia, Bodzás cvj Buziás, Egerszeg
co Jerszeg, Egres oo Ezeres, etc.).
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