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Conception
et réaliSation
CIRCUITS IMPRIMÉS
Conception, Réalisation
Patrick Gueulle
Ingénieur EFREI
CIRCUITS IMPRIMÉS
Conception, Réalisation
Editions Techniques
et Scientifiques Françaises
Sauf mention contraire, toutes les photographies de
cet o u v r a g e , ont été réalisées par l'auteur.
Patrick GUEULLE
CHAPITRE 1
procédé est illégal, un simple extrait risque de ne pas contenir toutes les
explications nécessaires, tandis que le tracé du circuit imprimé risque de
souffrir dans l'opération.
Nous verrons plus loin comment une photocopieuse peut efficacement servir à
reproduire des c i r c u i t s imprimés, mais certaines précautions sont
indispensables!
Loin de se limiter à réaliser les montages décrits dans telle ou telle publication,
les amateurs électroniciens développent souvent des réalisations entièrement
personnelles.
Parmi les différentes techniques de câblage susceptibles d'être employées, le
circuit imprimé arrive en fort bonne position.
10 L e s besoins de l'amateur
Une fois le circuit gravé, il reste de toute façon possible d'ajuster les valeurs de
certains composants ou de procéder à des modifications mineures sans remet-
tre le tracé en cause.
Il existe d'ailleurs dans le commerce tout le nécessaire pour rectifier les tracés
déjà gravés.
Cette façon de procéder nous semble tout particulièrement recomma dable
lorsque le montage fait appel à des composants coûteux ou fragiles : on leur
évite ainsi les risques liés à tout montage provisoire ou montage "de table".
Les besoins de l'amateur 11
UN OU PLUSIEURS EXEMPLAIRES?
Quelle que soit la provenance du tracé original, une réflexion s'impose au sujet
du nombre d'exemplaires que l'on prévoit de tirer sur cuivre, dans l'immédiat ou
à terme.
Selon la réponse à cette question, on peut se trouver amené à choisir plutôt telle
ou telle procédure pratique.
A l'origine, la technique des circuits imprimés a été développée pour les besoins
de la production de série.
Lorsque des milliers ou même seulement des dizaines de circuits imprimés
identiques doivent être gravés, il est évident que l'incidence des "frais de cliché"
devient pratiquement négligeable.
A l'inverse, il ne saurait être question de dépenser pour la confection de
documents intermédiaires, plus que le prix de la plaquette cuivrée !
Dans l'industrie, les documents intermédiaires ne manquent pas : l'original est
souvent dessiné plus grand que nature, ce qui permet une meilleure précision
graphique.
Une prise de vue photographique fournit un négatif grandeur nature, dont on tire
un positif, réplique fidèle du tracé à reproduire sur le cuivre, que l'on annexera au
dossier technique du montage.
12 Les besoins de l'amateur
Pour le tirage proprement dit. il est fréquent de réaliser plusieurs films supplé-
mentaires, négatifs ou positifs selon le procédé employé
Compte tenu du coût assez élevé des fournitures photographiques semi-
prolessionnelles, l'amateur ne peut se permettre de multiplier les films intermé-
diaires lorsqu'il ne s'agit que de reproduire un tracé publié dans un livre ou une
revue.
C'est la raison pour laquelle on trouve dans le commerce de nombreux produits
permettant de passer aussi directement que possible du tracé sur papier
opaque à la plaquette gravée.
Citons notamment les films autopositifs et les atomiseurs de "teinture à cal-
quer", très répandus chez les revendeurs de composants électroniques.
Cependant, d'autres procédés sont également utilisables, qui font davantage
appel au "système D" qu'à des produits du commerce. En particulier, les
photocopieuses modernes, désormais accessibles à tout un chacun à très peu
de frais, sont un auxiliaire précieux de l'amateur électronicien dont les exi-
gences de précision sont souvent fort modestes.
Insistons cependant sur le fait que certaines réalisations d'amateur méritent un
traitement quasi-professionnel, notamment lorsque le coût d'un ou deux films
intermédiaires reste marginal devant celui de la réalisation complète.
Il serait regrettable de compromettre le succès d'une réalisation de plusieurs
centaines ou milliers de francs en tentant d'économiser quelques dizaines de
francs au moyen d'une technique de reproduction insuffisamment performante.
On se souviendra également que la copie sur film constitue le moyen d'archi-
vage le plus sûr : au bout de quelques mois de stockage (pas toujours dans de
très bonnes conditions !), l'original obtenu par collage de symboles pré-
dessinés risque de se dégrader irrémédiablement.
Tout tracé représentant une importante somme de travail doit impérativement
être reproduit avec précision sur un matériau capable de supporter sans dom-
mages un archivage de longue durée. De même, on n'hésitera pas à recourir à
une duplication chaque fois que l'on procédera à des modifications d'un tracé
déjà utilisé : pas question de risquer la vie de l'original !
UN BUDGET LIMITÉ
L'amateur qui se laisserait séduire par toutes les publicités présentant
machines et produits pour circuits imprimés, ou même des "laboratoires com-
plets", dépenserait très vite une petite fortune !
Il ne faut pas perdre de vue le fait que l'équipement destiné à la fabrication de
circuits imprimés est un investissement qui, tout comme dans l'industrie, doit
être rentabilisé.
Un équilibre doit donc être trouvé entre cet investissement et les économies
qu'il permettra de réaliser.
L'amateur qui ne possède pas le matériel nécessaire doit acheter des circuits
imprimés tout faits, voire des "kits" complets, et faire tirer ses circuits person-
nels par un spécialiste.
Dans tous les cas. c'est cher !
14 Les besoins de l'amateur
Cet ouvrage ne serait cependant pas complet sans un chapitre décrivant ces
procédés, encore mis à contribution dans des cas particuliers.
Nous n'irons pas jusqu'à laisser croire à l'amateur peu fortuné qu'il peut espérer
remplacer les techniques photographiques par des manipulations manuelles,
même au prix de beaucoup de temps et de patience : il risquerait en effet de
dépenser autant ou même davantage en fournitures par rapport à un procédé
photographique bien choisi.
18 Les méthodes manuelles
Sous cette dénomination générale, nous regrouperons tous les types de "pla-
quettes d'expérimentation" normalement non réutilisables, par opposition aux
"boîtes de connexion" à contacts.
Il s'agit donc essentiellement de plaquettes de circuit imprimé pré-gravées et
souvent pré-percées, simple ou double face, à bandes ou à pastilles voire les
deux à la fois.
Bien utilisées, ces plaquettes permettent de câbler un unique exemplaire d'un
montage à peu près quelconque en obtenant une qualité de présentation
voisine de celle d'un circuit imprimé.
Ces plaquettes sont souvent utilisées pour la mise au point de prototypes, car
leur emploi soigneux peut faire gagner beaucoup de temps lors du dessin du
circuit imprimé définitif.
De toute façon, il est bien sûr exclu d'utiliser cette technique pour construire
plusieurs montages idendiques, sauf impossibilité absolue de f a i r e autrement
(par exemple dans l'industrie lorsque le temps presse).
LE "WRAPPING"
Bien qu'il ne s'agisse pas à proprement parler de circuits imprimés, nous devons
ici dire un mot des procédés de câblage par connexion enroulée et de leurs
dérivés, autrement dit du "wrapping"
Cette technique fait appel à des plaquettes pré-percées, mais totalement
démunies de cuivre (exceptées parfois les lignes de masse et d'alimentation
des circuits intégrés).
Les composants du montage sont montés sur des supports spéciaux munis de
longues broches rigides, que l'on interconnecte à l'aide de fils rigides isolés
réunis en torons.
La particularité de la méthode est que ces fils ne sont pas soudés, mais enroulés
serré autour des broches des supports, dont la section carrée empêche tout
plissement.
20 L e s méthodes manuelles
Cetie technique, très fiable, est souvent employée dans les équipements digi-
taux dont la complexité dépasse les possibilités du câblage sur circuits impri-
més classiques.
L'outillage nécessaire est fort réduit, du moins en ce qui concerne l'amateur, et
facile a utiliser.
Bien entendu, il faut un certain temps pour câbler un circuit même simple, mais
on économise l'étude du circuit imprimé.
Là encore, il est important de savoir si le montage restera unique, ou devra être
reproduit à plusieurs exemplaires.
Une technique dérivée du wrappi g, très appréciée des amateurs mais issue
pourtant du secteur aéronautique, fait appel à un fin fil émaillé dont le vernis est
soudable.
On peut alors enrouler ce fil sur les broches de supports de composants de type
standard (moins chers et moins encombrants), puis réaliser les soudures sans
avoir à dénuder le fil !
En fait, l'émail est formulé de façon à fondre au seul contact de l'étain en fusion
pas de risque de court-circuits si le corps du fer à souder passe un peu trop près
de certaines connexions.
L'outillage nécessaire se réduit à un "stylo à câbler" peu coûteux et à un fer à
souder. Les bobines de fil spécial sont disponibles dans diverses couleurs afin
de faciliter les repérages.
Un procédé plus récent utilise même un fil nu. qu'il n'est pas nécessaire de
souder, mais qui exige davantage de soin.
L e s méthodes manuelles 21
EZ circuit est le nom commercial (américain bien sûr) d'un système de câblage
sur circuits imprimés diffusé en France par BISHOP GRAPHICS FRANCE et LE
CIRCUIT IMPRIMÉ FRANÇAIS.
Il s'agit d'éléments de circuits (pastilles, bandes, empreintes de circuits inté-
grés) réalisés en cuivre autocollant.
Une autre application intéressante consiste à passer en double face des cir-
cuits gravés en simple face, notamment lorsque le côté composants ne compte
que peu de liaisons.
Les M INI - M 0 UNTS sont des petits circuits imprimés adhésifs existant d a n s toute une
variété de modèles.
LE FRAISAGE MECANIQUE
LA GRAVURE DIRECTE
La gravure directe est encore utilisée par b e a u c o u p d'amateurs qui n'ont pas encore
essayé les méthodes photographiques !
S'il s'agit de reproduire un tracé publie dans la presse, on admettra qu'il est
vraiment dommage de recommencer un travail qui a déjà été accompli par
l'auteur du montage, tout en risquant d'introduire des erreurs...
Dans toute la suite de cet ouvrage, nous allons décrire des méthodes photogra-
phiques permettant de "transférer" sur le cuivre, sous la forme d une couche
résistant à la gravure, n'importe quel tracé disponible sur papier, transparent ou
opaque, grandeur nature ou à une échelle quelconque.
Mais nous devons également nous préoccuper de la réalisation de ces fameux
tracés "originaux" (circuits personnels).
26 Les méthodes manuelles
PRINCIPES DE DESSIN
Dessiner un circuit imprimé est un "art" tout à tait à part' ; sans négliger l'esthéti-
que, le dessinateur doit concilier de nombreux impératifs techniques, qui varient
selon le type de montage en cause (audio, haute fréquence, digital, informati-
que, forte puissance, mesure, etc.).
Le tracé définitif sera de toute façon un compromis entre une disposition idéale
des composants sur la plaquette, et un cheminement idéal des pistes cuivrées.
L'amateur est beaucoup plus libre de ses choix que le professionnel : il cher-
chera avant tout à ne pas se compliquer inutilement la tâche, et à ne pas
excéder les possibilités des équipements de reproduction dont il dispose.
Il n'hésitera pas à recourir à quelques "straps" (ou fils implantés comme des
composants) lorsque cet artifice peut lui faire économiser une gravure double
face.
La première question qui se pose est celle du choix du matériau sur lequel le
dessin sera exécuté. Les professionnels travaillent le plus souvent sur film
plastique ou mylar, pour des raisons de stabilité dime sionnelle.
Fig. 2-4. — est très important, lors du pastillage, de respecter très exactement la
grille au pas de 2,54 m m .
30 Les méthodes manuelles
Fig. 2-5. — Seul le papier quadrillé au pas de 2,54 mm convient à tous les tracés de
circuits imprimés : millimétré et quadrillé 5 x 5 mm ne peuvent servir
qu'occasionnellement.
L e s méthodes manuelles 31
Une feuille millimétrée ou quadrillée "5x5" ne peut convenir que pour les tracés
extrêmement simples : dès que des composants à plusieurs broches sont
utilisés (circuits intégrés notamment) il devient impératif d'employer une grille
quadrillée en dixièmes de pouce (un trait tous les 2.54 mm).
Tous les composants électroniques ou presque sont brochés selon cette norme
américaine qui ne nous laisse guère le choix.
Arrondir 2,54 à 2,5 mm afin de pouvoir utiliser des papiers plus courants n'est
lolérable que pour de très petites dimensions de circuits : sur 10 cm, l'erreur
atteint déjà 1,6 mm. ce qui suffit largement pour que bien des broches tombent à
côté de leur trou...
Une solution de luxe consiste à acheter (cher !) des grilles dites "inacti iques" :
imprimées en bleu ou violet très pâle, elles permettent de dessiner directement
sur elles.
Lors de la reproduction photographique, le quadrillage ne "sort" pas.
Il nous semble tout aussi efficace et bien moins coûteux d'acheter (ou de
reproduire) une seule grille qui sera placée sous le calque, voire même collée à
demeure sur la planche à dessin, (voir grille au pas de 2,54 mm p. 157)
Les méthodes manuelles 33
•
Fig. 2-7. — Un m ê m e c i r c u i t i m p r i m é peut être dessiné dans des " s t y l e s " très
différents, mais d a n s tous les c a s , un plan de c â b l a g e précis est le c o m p l é m e n t
indissociable du dessin des pistes.
Positif
Négatif
Selon la complexité du tracé, celui-ci sera exécuté soit grandeur nature, soit au
double (échelle 2) ou même au quadruple (échelle 4). Dans ces deux derniers
cas. toutefois, on ne perdra pas de vue le fait qu'une réduction photographique
sera indispensable avant la gravure.
il résulte de notre expérience que la plupart des circuits d amateur peuvent être
dessinés à l'échelle 1 par une personne suffisamment soigneuse ne cherchant
pas trop à "tasser" les composants.
Reste le problème des corrections, car on se trompe fréquemment en cours de
travail, ou on se trouve au moins amené à déplacer certaines portions du tracé.
Sur calque, encre de chine sèche et symboles transfert se grattent très bien à la
lame de rasoir. Il faut cependant lisser la zone grattée avec une spatule ou un
ongle (propre !), avant d'y dessiner à nouveau.
Les rubans crêpés, quant à eux, se décollent simplement en tirant dessus à
partir d'une extrémité ou d'une incision.
Des gommes spéciales (chimiques) permettent d'effacer, dans une certaine
mesure, les tracés à l'encre de chine sans blesser le papier, notamment quand
plusieurs grattages l'ont déjà rendu dangereusement mince !
Faut-il ici énoncer des principes de disposition des pastilles et pistes d'un circuit
imprimé ?
36 Les méthodes manuelles
Pour cela, un seul moyen : faire connaissance avec tous les produits suscepti-
bles d'être employés, et peser soigneusement leurs avantages et inconvénients
dans son propre cas.
Les réactions photochimiques mettant en jeu des sels d'argent ne sont pas une
découverte récente : on a remarqué très tôt la faculté qu'ont ces composés de
noircir sous l'action de la lumière, et ces propriétés ont été exploitées pour
fabriquer les premiers papiers photographiques, dits à "noircissement direct".
La feuille était en effet exposée fort longtemps à une lumière intense qui la faisait
noircir sans qu'aucun développement ne s'impose.
;
La technique du "fixage", permettant de stabiliser les images ai s obtenues, est
venue permettre l'examen de ces épreuves au grand jour, et non plus à la pâle
lueur d'une bougie, ce procédé basé sur le noircissement des sels d'argent est
toujours utilisé pour les films et papiers photo, mais de très sensibles améliora-
tions lui ont été apportées.
L'EXPOSITION DU FILM
Le traitement d'un film qui a été exposé a pour but de rendre visible l'image
latente et d'éliminer de l'émulsion tous les produits sensibles à la lumière qui
pourraient y subsister et compromettre la conservation du document. Les deux
phases fondamentales du traitement sont donc le développement et le fixage.
Un rinçage, ou mieux, un bain d'arrêt, doit séparer ces deux opérations, et le
traitement se termine 'par un lavage abondant à l'eau courante, suivi d'un
séchaae.
A) LE DEVELOPPEMENT
Le développement proprement dit a pour but de transformer l'image latente en
une image visible dite image argentique puisque constituée d'amas de grains
d'argent. Nous avons vu que l'image latente consistait en de minuscules grains
d'argent nés de l'action de la lumière sur les sels d'argent contenus dans
l'émulsion. Il suffit donc d'augmenter considérablement la concentration en
40 Produits photosensibles utilisables
grains d'argent pour rendre l'image visible. Ce résultat est atteint en immergeant
le film dans un liquide appelé révélateur, qui possède la propriété de transformer
les sels d'argent en argent métallique. Si l'on prend soin de limiter la durée
d'action du produit à une valeur convenable, la réaction sera beaucoup plus
efficace aux endroits où des grains d'argent étaient déjà présents, ceux-ci
agissant comme des germes favorisant le processus chimique.
On peut donc prévoir qu'un développement prolongé conduira à une image plus
foncée, plus dense, et qu'à la limite, un développement exagérément long ferait
noircir intégralement n'importe quel film exposé ou non.
Émutsion
-sensible
"Support
transparent
"!!ilI1 Masque
d'exposition
Partie n'ayant
(?) Fixage et lavage
pas été exposée ^ Q y Q n l ^
J exposée
Sets
d'argent Film vierge
Sets d'argent
+ germes Image latente
Image développée
(7) Exposition Argent
( noire )
Film mage développée
transparent ( blanche )
et fixée
C) LE FIXAGE
Après développement et rinçage (ou passage dans le bain d'arrêt), la gélatine
du film renferme encore des sels d'argent intacts dans les parties de l'image qui
n'ont pas été exposées (parties claires du film). Le révélateur n'a pas eu d'action
notable sur ces sels qui sont donc toujours présents dans la couche sensible,
lui conférant un aspect blanc laiteux caractéristique. De plus, ces sels sont
toujours capables de noircir à la lumière, et il est donc indispensable de les
éliminer totalement avant d'utiliser le film. Le bain de fixage a la propriété
d'entraîner ces produits indésirables et de conférer ainsi au film sa transpa-
rence définitive, et des qualités de conservation satisfaisantes.
A) LA SENSIBILITÉ
Ce paramètre caractérise l'aptitude d'un film à enregistrer des quantités de
lumière très faibles. Un film très sensible est utile pour photographier dans des
conditions d'éclairage difficiles, ou avec des vitesses d'obturation très grandes,
mais ne serait d'aucune utilité particulière en technique des circuits imprimés
où des éclairages intenses sont disponibles, et où un temps de pose de quel-
ques secondes n'est nullement prohibitif. Cette sensibilité s'exprime en unités
arbitraires (ASA ou DIN), et varie souvent avec le révélateur utilisé pour le
développement. Des essais s'imposent donc pour déterminer les meilleures
conditions opératoires.
42 Produits photosensibles utilisables
B) LA SENSIBILITÉ CHROMATIQUE
Les films noir et blanc modernes, utilisés en prise de vue dans des appareils
photographiques sont généralement panchromatiques, c'est-à-dire sensibles à
la totalité des couleurs visibles Ceci garantit une reproduction fidèle des sujets
polychromes, mais impose de mener le traitement dans une obscurité totale.
N'importe quelle lumière colorée, qu'elle soit jaune, rouge, ou verte, viendrait en
effet voiler le film de façon irrémédiable. C'est pourquoi ces films sont dévelop-
pés dans des cuves spéciales étanches à la lumière.
Par contre, la plupart des films dits "plan-films", vendus en feuilles, sont ortho-
chromatiques, c'est-à-dire insensibles à la lumière rouge. Cette propriété sera
précieuse pour les films destinés aux travaux de photogravure, qui pourront être
manipulés à la lumière d'une ampoule rouge, en toute sécurité, lors des prises
de vue ou du traitement en cuvette (possibilité de suivre de visu l'évolution du
développement).
C) LE CONTRASTE ET LA DENSITÉ
Si en photographie traditionnelle il importe de reproduire correctement les
demi-teintes, il est de la plus haute importance en photogravure de disposer de
films présentant exclusivement des zones opaques ou transparentes, à l'exclu-
sion de toute partie grise, c'est-à-dire partiellement opaque. Le choix portera
donc sur des f ims "arts graphiques" ou "lith" ou encore "microfilms", "films trait"
ou "films documents".
Il convient de noter que ces films doivent être utilisés avec des révélateurs
spéciaux, à grand contraste, dits "révélateurs lith".
Il reste donc des sels d'argent intacts aux endroits qui, après un traitement
normal, seraient devenus transparents, et les parties du film qui auraient dû
devenir noires sont maintenant dépouillées de tout produit, argent ou sel.
44 Produits photosensibles utilisables
Partie non
exposée
Il est donc très clair qu'un second passage dans le révélateur, mais cette fois en
pleine lumière, sera capable de faire noircir les sels d'argent qui ont subsisté,
donc de donner une image inversée par rapport au résultat du premier dévelop-
pement, c'est-à-dire une image positive. Un bain de fixage éliminera les der-
nières traces de sels qui auraient pu échapper aux opérations précédentes.
Si on insole un film déjà exposé, avec une lumière à laquelle il n'est pas sensible,
l'image latente créée par la première exposition est affaiblie et peut même
disparaître si la seconde exposition est suffisante (effet HERSCHEL).
On trouve sur le marché des films spécialement conçus pour cet usage ; un
noircissement latent est apporté à l'émulsion pendant la fabrication du film qui
deviendrait donc totalement noir si on le développait normalement. Si mainte-
nant on expose ce film à la lumière à travers un filtre jaune, les parties éclairées
apparaîtront en blanc après développement, ce qui est bien le but recherché
Produits photosensibles utilisables 45
Fbrtie non
•H Partie exposée en
lumière filtrée
(image latente
/
—yt détruite)
© F i x a g e et lavage
Fig. 3-3. — Déroulement des opérations d'exposition et de traitement d ' u n film noir
et blanc autopositif.
Èmulswn
Support
• l'émulsion d un papier est, en général, moins sensible que celle d'un film, ce
qui n'est pas gênant pour des travaux en laboratoire. '
• la sensibilité chromatique d'un papier est beaucoup moins étendue que celle
d'un film, ce qui permet d'effectuer les manipulations en lumière rouge ou jaune
sans risque de voilage.
L'émulsion d'un papier, tout comme celle d'un film, donne après traitement une
image négative (les parties éclairées deviennent noires et vice versa). En
conséquence, si l'exposition se fait (par contact ou par projection) à travers un
film négatif, le résultat final obtenu sur le papier sera positif, c'est-à-dire en
accord avec les valeurs lumineuses du sujet d'origine.
Il pourrait sembler, à première vue, que les papiers photographiques ne présen-
tent guère d'utilité en technique des circuits imprimés : leur support opaque
parait les destiner uniquement à des tâches d'archivage de copies de films
transparents.
En réalité, il n'y a guère de différence entre un tirage sur papier photo, et un tracé
imprimé dans une publication.
Produits photosensibles utilisables 47
Bien entendu, il faudra alors choisir pour cet usage spécial les types de papier
les plus contrastés, c'est-à-dire durs ou extra-durs.
Dans le cas des circuits imprimés, la réserve réalisée par voie photographique
viendra remplacer le tracé au vernis des méthodes manuelles.
Si une couche sensible réalisée au moyen d'une résine positive est exposée
aux UV ( ultraviolets ) à travers un document d'exécution comportant des zones
opaques et des zones transparentes (par exemple un dessin à l'encre de chine
sur un calque), les parties de la couche correspondant aux zones transparentes
vont se trouver insolées, donc disparaître lors de l'immersion dans le révélateur
(développement). Lors du trempage de la pièce dans l'agent d'attaque chimi-
que, seules les zones correspondant aux parties opaques du document (ou
masque) vont rester intactes. Dans le cas d'une pièce massive, on arrêtera
l'attaque lorsque la profondeur de gravure désirée sera atteinte, dans le cas d'un
matériau à plusieurs couches (stratifié pour circuits imprimés), on poursuivra le
traitement jusqu'à élimination complète de la couche à supprimer.
Une couche réalisée au moyen d'une résine négative peut normalement être
dissoute par un révélateur approprié. Elle cesse cependant d'y être soluble
après une exposition suffisante aux rayons ultraviolets. Cette augmentation de
résistance de la couche est fondée sur un principe voisin de celui du durcisse-
ment à l'air ou à la chaleur des vernis, peintures, colles, etc. On parle de cuisson
ou encore de polymérisation de la couche.
A l'inverse de ce qui se passait avec les produits positifs les zones correspon-
dant aux parties opaques du document vont être débarrassées de la résine lors
du développement, et donc subir l'attaque chimique. Seules les zones corres-
pondant aux parties transparentes du document resteront intactes après net-
toyage de la résine à l'aide du dissolvant approprié.
Dans les deux cas, un emballage étanche à la lumière est prévu et ne doit être
retiré qu'immédiatement avant usage. M s'agit parfois d'un papier noir légère-
ment adhésif collé sur la surface sensible. La durée d'exposition des plaques
dépend de leur type, et surtout de la source lumineuse utilisée, des essais
s'imposent donc avant d'entreprendre le traitement d'une plaquette de grandes
dimensions.
Chez certains fournisseurs, la feuille est pourvue d'une face adhésive permet-
tant une application facile sur tous les supports usuels. Parmi les produits les
plus courants, on peut distinguer deux classes principales ;
Pour tirer un circuit imprimé sur résine négative ou pour obtenir une plaque-
décor composée de caractères colorés sur tond métallisé, il taul réaliser un
masque présentant des valeurs fumi euses inversées, c'est-à-dire un négatif
photographique. Un film photographique du type lith permet facilement cette
opération, mais exige une chambre noire et deux à quatre cuvettes pour le
traitement. Les résines polymères offrent une autre solution, présentant l'avan-
tage d'utiliser le même équipement UV que celui servant à i soler les circuits
imprimés ou les façades, et surtout de pouvoir être traité en lumière du jour
atténuée ou en lumière artificielle normale.
Le film utilisé pour cette opération est composé d'une très mince feuille transpa-
rente de polyester, dont une face est recouverte d'une résine polymère, le plus
souvent négative, et existant en de nombreuses couleurs pour les besoins des
imprimeurs (contrôles de sélection des couleurs).
Bien entendu, un film à image noire comme le 8875 de 3M peut tout aussi bien
être employé.
Copie après
développement
Fig. 3-8. — A v a n t a g e présenté par un film à s u p p o r t mince lors d ' u n tirage par
contact à travers le support.
56 Produits photosensibles utilisables
L'utilisation de ces films est voisine de celle des feuilles décoratives : la feuille
est placée contre l'original dans un châssis d'exposition à ultra-violets (dont
nous décrirons plus loin la réalisation) et msolée pendant un temps déterminé
au moyen de quelques essais.
Pour cela, un seul moyen : faire connaissance avec tous les produits suscepti-
bles d'être employés, et peser soigneusement leurs avantages et inconvénients
dans son propre cas.
Les réactions photochimiques mettant en jeu des sels d'argent ne sont pas une
découverte récente : on a remarqué très lot la faculté qu'ont ces composés de
noircir sous l'action de la lumière, et ces propriétés ont été exploitées pour
fabriquer les premiers papiers photographiques, dits à "noircissement direct".
La feuille était en effet exposée fort longtemps à une lumière intense qui la faisait
noircir sans qu'aucun développement ne s'impose.
;
La technique du "fixage", permettant de stabiliser les images ains obtenues, est
venue permettre l'examen de ces épreuves au grand jour, et non plus à la pâle
lueur d'une bougie, ce procédé basé sur le noircissement des sels d'argent est
toujours utilisé pour les films et papiers photo, mais de très sensibles améliora-
tions lui ont été apportées.
L'EXPOSITION DU FILM
Le traitement d'un film qui a été exposé a pour but de rendre visible l'image
latente et d'éliminer de lemulsion tous les produits sensibles à la lumière qui
pourraient y subsister et compromettre la conservation du document. Les deux
phases fondamentales du traitement sont donc le développement et le fixage.
Un rinçage, ou mieux, un bain d'arrêt, doit séparer ces deux opérations, et le
traitement se termine *par un lavage abondant à l'eau courante, suivi d'un
séchage.
A) LE DEVELOPPEMENT
Le développement proprement dit a pour but de transformer l'image latente en
une image visible dite image argentique puisque constituée d'amas de grains
d'argent. Nous avons vu que l'image latente consistait en de minuscules grains
d'argent nés de l'action de la lumière sur les sels d'argent contenus dans
l'émulsion. Il suffit donc d'augmenter considérablement la concentration en
40 Produits photosensibles utilisables
grains d'argent pour rendre l'image visible. Ce résultat est atteint en immergeant
le film dans un liquide appelé révélateur, qui possède la propriété de transformer
les sels d'argent en argent métallique. Si l'on prend soin de limiter la durée
d'action du produit à une valeur convenable, la réaction sera beaucoup plus
efficace aux endroits où des grains d'argent étaient déjà présents, ceux-ci
agissant comme des germes favorisant le processus chimique.
On peut donc prévoir qu'un développement prolongé conduira à une image plus
foncée, plus dense, et qu'à la limite, un développement exagérément long ferait
noircir intégralement n'importe quel film exposé ou non.
B) LE BAIN D'ARRÊT
Cette opération est destinée à stopper le développement par neutralisation du
révélateur qui imprègne encore la gélatine du film, même retiré du bain. Le
liquide de neutralisation peut sans inconvénient être remplacé par de l'eau,
mais un tel rinçage n'arrête pas complètement le développement, ce qui oblige
à entreprendre immédiaterpent le fixage.
C) LE FIXAGE
Après développement et rinçage (ou passage dans le bain d'arrêt), la gélatine
du film renferme encore des sels d'argent intacts dans les parties de l'image qui
n'ont pas été exposées ( parties claires du film). Le révélateur n'a pas eu d'action
notable sur ces sels qui sont donc toujours présents dans la couche sensible,
lui conférant un aspect blanc laiteux caractéristique. De plus, ces sels sont
toujours capables de noircir à la lumière, et il est donc indispensable de les
éliminer totalement avant d'utiliser le film. Le bain de fixage a la propriété
d'entraîner ces produits indésirables et de conférer ainsi au film sa transpa-
rence définitive, et des qualités de conservation satisfaisantes.
D) LE LAVAGE FINAL
Si l'opération de fixage a débarrassé la gélatine des sels d'argent qui y subsis-
taient, il n'en demeure pas moins vrai que les produits constituant le bain de
fixage imprègnent maintenant la couche sensible. Ces produits, sous l'action
combinée de l'air et de la lumière, risqueraient de former des taches indélébiles
sur le film, et c'est pourquoi un abondant rinçage à l'eau courante s'impose. Il est
fréquent d'ajouter quelques gouttes de savon liquide à la dernière eau de lavage
afin de garantir un séchage uniforme.
A) LA SENSIBILITÉ
Ce paramètre caractérise l'aptitude d'un film à enregistrer des quantités de
lumière très faibles. Un film très sensible est utile pour photographier dans des
conditions d'éclairage difficiles, ou avec des vitesses d'obturation très grandes,
mais ne serait d'aucune utilité particulière en technique des circuits imprimés
où des éclairages intenses sont disponibles, et où un temps de pose de quel-
ques secondes n'est nullement prohibitif. Cette sensibilité s'exprime en unités
arbitraires (ASA ou DIN), et varie souvent avec le révélateur utilisé pour le
développement. Des essais s'imposent donc pour déterminer les meilleures
conditions opératoires.
42 Produits photosensibles utilisables
B) LA SENSIBILITÉ CHROMATIQUE
Les films noir et blanc modernes, utilisés en prise de vue dans des appareils
photographiques sont généralement panchromatiques, c'est-à-dire sensibles à
la totalité des couleurs visibles. Ceci garantit une reproduction fidèle des sujets
polychromes, mais impose de mener le traitement dans une obscurité totale.
N'importe quelle lumière colorée, qu'elle soit jaune, rouge, ou verte, viendrait en
effet voiler le film de façon irrémédiable. C'est pourquoi ces films sont dévelop-
pés dans des cuves spéciales étanches à la lumière
Par contre, la plupart des films dits "plan-films", vendus en feuilles, sont ortho-
chromatiques, c'est-à-dire insensibles à la lumière rouge. Cette propriété sera
précieuse pour les films destinés aux travaux de photogravure, qui pourront être
manipulés à la lumière d'une ampoule rouge, en toute sécurité, lors des prises
de vue ou du traitement en cuvette (possibilité de suivre de visu l'évolution du
développement).
C) LE CONTRASTE ET LA DENSITÉ
Si en photographie traditionnelle il importe de reproduire correctement les
demi-teintes, il est de la plus haute importance en photogravure de disposer de
films présentant exclusivement des zones opaques ou transparentes, à l'exclu-
sion de toute partie grise, c'est-à-dire partiellement opaque. Le choix portera
doncsurdesfims"ar/sg/'ap^/qL/es"ou "lith"ou encore "microfilms", "films trait"
ou "films documents".
Il convient de noter que ces films doivent être utilisés avec des révélateurs
spéciaux, à grand contraste, dits "révélateurs lith".
Il reste donc des sels d'argent intacts aux endroits qui, après un traitement
normal, seraient devenus transparents, et les parties du film qui auraient dû
devenir noires sont maintenant dépouillées de tout produit, argent ou sel.
44 Produits photosensibles utilisables
Il est donc très clair qu'un second passage dans le révélateur, mais cette fois en
pleine lumière, sera capable de faire noircir les sels d'argent qui ont subsisté,
donc de donner une image inversée par rapport au résultat du premier dévelop-
pement, c'est-à-dire une image positive. Un bain de fixage éliminera les der-
nières traces de sels qui auraient pu échapper aux opérations précédentes.
Si on insole un film déjà exposé, avec une lumière à laquelle il n'est pas sensible,
l'image latente créée par la première exposition est affaiblie et peut même
disparaître si la seconde exposition est suffisante (effet HERSCHEL).
On trouve sur le marché des films spécialement conçus pour cet usage : un
noircissement latent est apporté à l'émulsion pendant la fabrication du film qui
deviendrait donc totalement noir si on le développait normalement. Si mainte-
nant on expose ce film à la lumière à travers un filtre jaune, les parties éclairées
apparaîtront en blanc après développement, ce qui est bien le but recherché
Produits photosensibles utilisables 45
Fig. 3-3. — Déroulement des opérations d'exposition et de traitement d ' u n film noir
et blanc autopositif.
Emulsion
Support
• l'émulsion d'un papier est, en général, moins sensible que celle d'un film, ce
qui n'est pas gênant pour des travaux en laboratoire.
• la sensibilité chromatique d'un papier est beaucoup moins étendue que celle
d'un film, ce qui permet d'effectuer les manipulations en lumière rouge ou jaune
sans risque de voilage.
L'émulsion d'un papier, tout comme celle d'un film, donne après traitement une
image négative (les parties éclairées deviennent noires et vice versa). En
conséquence, si l'exposition se fait (par contact ou par projection) à travers un
film négatif, le résultat final obtenu sur le papier sera positif, c'est-à-dire en
accord avec les valeurs lumineuses du sujet d'origine.
Il pourrait sembler, à première vue, que les papiers photographiques ne présen-
tent guère d'utilité en technique des circuits imprimés leur support opaque
parait les destiner uniquement à des tâches d'archivage de copies de films
transparents.
En réalité, il n'y a guère de différence entre un tirage sur papier photo, et un tracé
imprimé dans une publication.
Produits photosensibles utilisables 47
Bien entendu, il faudra alors choisir pour cet usage spécial les types de papier
les plus contrastés, c'est-à-dire durs ou extra-durs.
Dans le cas des circuits imprimés, la réserve réalisée par voie photographique
viendra remplacer le tracé au vernis des méthodes manuelles.
Si une couche sensible réalisée au moyen d'une résine positive est exposée
aux UV ( ultraviolets ) à travers un document d'exécution comportant des zones
opaques et des zones transparentes (par exemple un dessin à l'encre de chine
sur un calque), les parties de la couche correspondant aux zones transparentes
vont se trouver insolées, donc disparaître lors de l'immersion dans le révélateur
(développement). Lors du trempage de la pièce dans l'agent d'attaque chimi-
que, seules les zones correspondant aux parties opaques du document (ou
masque) vont rester intactes. Dans le cas d'une pièce massive, on arrêtera
l'attaque lorsque la profondeur de gravure désirée sera atteinte, dans le cas d'un
matériau à plusieurs couches (stratifié pour circuits imprimés), on poursuivra le
traitement jusqu'à élimination complète de la couche à supprimer.
Une couche réalisée au moyen d'une résine négative peut normalement être
dissoute par un révélateur approprié. Elle cesse cependant d'y être soluble
après une exposition suffisante aux rayons ultraviolets. Cette augmentation de
résistance de la couche est fondée sur un principe voisin de celui du durcisse-
ment à l'air ou à la chaleur des vernis, peintures, colles, etc. On parle de cuisson
ou encore de polymérisation de la couche.
A l'inverse de ce qui se passait avec les produits positifs les zones correspon-
dant aux parties opaques du document vont être débarrassées de la résine lors
du développement, et donc subir l'attaque chimique. Seules les zones corres-
pondant aux parties transparentes du document resteront intactes après net-
toyage de la résine à l'aide du dissolvant approprié.
Dans les deux cas, un emballage étanche à la lumière est prévu et ne doit être
retiré qu'immédiatement avant usage. Il s'agit parfois d'un papier noir légère-
ment adhésif collé sur la surface sensible. La durée d'exposition des plaques
dépend de leur type, et surtout de la source lumineuse utilisée, des essais
s'imposent donc avant d'entreprendre le traitement d'une plaquette de grandes
dimensions.
Chez certains fournisseurs, la feuille est pourvue d'une face adhésive permet-
tant une application facile sur tous les supports usuels. Parmi les produits les
plus courants, on peut distinguer deux classes principales :
Pour tirer un circuit imprimé sur résine négative ou pour obtenir une plaque-
décor composée de caractères colorés sur fond métallisé, il faut réaliser un
masque présentant des valeurs lumineuses inversées, c'est-à-dire un négatif
photographique. Un film photographique du type lith permet facilement cette
opération, mais exige une chambre noire et deux à quatre cuvettes pour le
traitement. Les résines polymères offrent une autre solution, présentant l'avan-
tage d'utiliser le même équipement UV que celui servant à insoler les circuits
imprimés ou les façades, et surtout de pouvoir être traité en lumière du jour
atténuée ou en lumière artificielle normale.
Le film utilisé pour cette opération est composé d'une très mince feuille transpa-
rente de polyester, dont une face est recouverte d'une résine polymère, le plus
souvent négative, et existant en de nombreuses couleurs pour les besoins des
imprimeurs (contrôles de sélection des couleurs).
Bien entendu, un film à image noire comme le 8875 de 3M peut tout aussi bien
être employé.
Copie après
développement
Fig. 3-8. — A v a n t a g e présenté par un film à s u p p o r t mince lors d'un tirage par
contact à travers le support.
56 Produits photosensibles utilisables
L'utilisation de ces films est voisine de celle des feuilles décoratives : la feuille
est placée contre l'original dans un châssis d'exposition à ultra-violets (dont
nous décrirons plus loin la réalisation) et insolée pendant un temps déterminé
au moyen de quelques essais.
LE MATERIEL NECESSAIRE
LA LUMIÈRE SOLAIRE
La fig. 4-2 permet de constater que la lumière solaire recouvre tout le spectre
visible, et s'étend même bien au-delà. Elle peut donc, théoriquement, servir à
exposer toutes les surfaces sensibles courantes évoquées par la fig. 4-1.
Toutefois, son intensité pouvant varier dans de larges proportions, la détermina-
tion du temps d'insolation ne peut être que très imprécise. Il n'est donc pas
conseillé d'utiliser cette source lumineuse, excepté pour certains dépannages
en cas de défaillance du matériel habituel
Ces ampoules, on ne peut plus courantes, émettent une lumière dite blanche,
mais en réalité assez jaune. La proportion d'UV quelle renferme est très faible,
ce qui en exclut pratiquement l'usage pour insoler les résines polymères (30 à
40 mn d'exposition avec une lampe "flood" de 500 W !). En revanche, cette
source lumineuse se prête fort bien à l'exposition des films ou papiers photogra-
phiques classiques, ce qui explique que l'immense majorité des agrandisseurs
et tireuses utilisent ce type d'éclairage. Dans les agrandisseurs, une ampoule
de 40 à 150 W convient parfaitement (ampoule opalisée sans inscriptions sur la
partie Irontale). Pour les tirages par contact, une ampoule de 100 W à 200 W
(pour les films négatifs et de 100 W à 500 W pour les films autopositifs) que l'on
déplacera constamment au dessus du châssis d'exposition donne de très bons
résultats. On veillera à isoler parfaitement les connexions électriques, car dans
un labo photo, les risques d'électrocution sont assez importants (présence de
liquides très conducteurs). Dans le cas d'un lirage au châssis, on peut éventuel-
lement se contenter d'allumer l'ampoule blanche du laboratoire.
Une torche à iode pour cinéma ou vidéo d'une puissance de 650 à 1000 watts
peut donc être considérée comme une source d'éclairage presque universelle
pour la photogravure. On regrettera seulement un échauffement prohibitif pour
une durée de fonctionnement dépassant quelques minutes, et une forte
consommation
60 Le matériel nécessaire
Ces tubes, appelés très improprement "tubes néon" (ils ne renferment en effet
que de la vapeur de mercure, et non du néon) dégagent une lumière beaucoup
plus "froide'' que celle des ampoules à incandescence, c'est-à-dire plus riche
en radiations bleues, violettes, et ultraviolettes On peut, à la rigueur, envisager
leur utilisation pour insoler des résines polymères (tubes "blanc industrie"). Le
temps d'exposition reste encore très long ( 10 à 20 minutes). Dans ces condi-
tions, on comprend que l'usage de ces tubes n'est pas recommandé pour
Le matériel nécessaire 61
Le modèle que nous décrivons ici, qui a été réalisé avec succès par de
nombreux lecteurs de la revue "Radio Plans" épouse la forme d'une boîte
rectangulaire assez plate dont le fond est constitué d'un panneau de bois aussi
plan que possible, recouvert d'une feuille de mousse de plastique ou de
moquette mince. Une épaisse vitre montée sur charnières vient assurer le
pressage du cliché tout en laissant passer les UV produits par deux tubes
actiniques de 20 W disposés à l'intérieur du couvercle, avec tous les accès-
62 Le matériel nécessaire
Pour une exposition en lumière blanche, il suffirait, une fois le cliché positionné
et la vitre rabattue, dallumer (éclairage du labo tout en maintenant le couvercle
soulevé et les tubes éteints.
Il n'est pas nécessaire d'utiliser pour ce câblage un fil de forte section : 0,5 ou
?
0,75 mm . suffit amplement.
Une lentille "convergente est en tait une simple loupe Approchons une loupe
d'une surface claire située en face d'une fenêtre pour une certaine dislance
loupe-écran, nous pourrons observer sur ce dernier une image renversée et
réduite de la fenêtre. Une observation plus line permettra de constater que la
distance permettant de distinguer nettement le cadre de la fenêtre (ou les plis
des rideaux) est légèrement différente de celle donnant une image nette des
objets situés à l'extérieur, très loin de la loupe (à l'infini). Nous venons de
découvrir la notion de mise au point, voisine de celle d'accoid d'un circuit
oscillant
Lentille convergente
* A •+* Z M
Si d1 est supérieure à d2, l'image sera plus petite que l'objet, si d1 = d2 l'image
aura les mêmes dimensions que l'objet, et si d1 est intérieure à d2, l'image sera
plus grande que l'objet.
Ce cas est illustré par la figure b, qui symbolise une projection photographique
ou cinématographique alors que la figure a évoquait davantage la prise de vue
classique.
transparent
Ces deux expériences constituent la base de tout ce qui touche aux travaux
photographiques avec changement d'échelle, base qui était déjà connue
depuis Léonard de Vinci, à ceci près que les lentilles étaient remplacées par un
petit trou dans la paroi des boîtes utilisées comme chambres noires.
L'APPAREIL PHOTOGRAPHIQUE
Soufflet ou Boîtier
Bague de mise
au point
(Bague des distances)
Le second réglage prévu sur l'objectif sous forme de bague est celui du
diaphragme : si nous observons l'intérieur de l'objectif pendant la rotation de
cette bague, nous couvons apercevoir une ouverture circulaire changer de
70 Le matériel nécessaire
La vitesse d obturation se règle soit par une troisième bague, soit par un bouton
monté sur le boîtier de l'appareil. Il s'agit en fait du temps pendant lequel on
permet à la lumière d'entrer dans l'appareil et donc d'impressionner le film
(1/500, 1/250. 1/125, 1/60, 1/30 de seconde, et pose, c'est-à-dire durée
commandée manuellement).
Tout cet appareillage est fixé à la partie frontale de l'appareil, dont le boîtier peut
être rigide ou bien être constitué en partie d'un soufflet (appareils pliants). Le
72 Le matériel nécessaire
fond du boîtier sert de fenêtre d'exposition au film, abrite les bobines réceptrice
et débitrice, ou parfois un chargeur L'obligation d'exposer tout le film (de 8 à 36
poses suivant le format) avant de procéder à son développement est un sérieux
handicap pour la photogravure où un résultat rapide est recherché. Dans la
majeure partie des cas, on disposera dans l'appareil un morceau de plan film
"lith" découpé au format d'une image et que Ton pourra par conséquent déve-
lopper sitôt la pose terminée (toutes ces opérations se dérouleront bien sûr en
lumière inactinique).
L'AGRANDISSEUR
Cet appareil que l'on rencontre dans tous les labos photo est en tait un appareil
photo simplifié, muni d'une "boîte à lumière" et fixé sur une colonne à crémail-
lère surplombant un plateau.
Il permet de projeter sur une surface sensible disposée sur le plateau, l'image
agrandie d'un document transparent de petite taille introduit dans le passe-vues
(en photographie classique, il s'agit tout simplement d'un négatif que l'on désire
agrandir sur papier).
L'examen comparé des fig. 4-6 et 4-7 montre de nombreuses analogies entre
l'agrandisseur et l'appareil photo. C'est pourquoi il est tout à fait envisageable
d'équiper un ancien appareil photo (format 6 x 9, 6 112 x 11,6 x 6, etc.) d'une
boîte à lumière et d'un support de fabrication personnelle évitant ainsi l'achat
d'un appareil de réalisation industrielle.
Cette solution ne peut toutefois être que provisoire, les qualités de cet équipe-
ment de fortune pouvant s'avérer insuffisantes par la suite.
76 Le matériel nécessaire
LES PHOTOCOPIEUSES
Nous avons vu que la technique des circuits imprimés fait largement appel à des
procédés photographiques pour l'élaboration et la duplication, avec ou sans
changement d'échelle, des masques de photogravure. Par ailleurs, le photoco-
pieur est devenu un appareil extrêmement courant dans toutes les entreprises,
petites, moyennes ou grandes. Il est donc permis d'envisager une collaboration
des deux techniques permettant d'appréciables gains de temps lors de l'exécu-
tion des travaux courants. Au niveau, de l'amateur, même l'utilisation de photo-
copieurs "publics" peut rendre de très réels services.
— grande définition (les plus fins détails doivent être restitués de façon par-
faite) ;
— stabilité dimensionnelle (la grille de 2,54 ayant servi à tracer l'original ne doit
pas se trouver distordue).
Le degré de contraste pourra être jugé en reproduisant une feuille blanche sur
laquelle on aura collé une demi-feuille de papier noir mat. La totalité de la zone
noire devra être rendue par une zone pratiquement opaque, sans aucune partie
plus claire. La zone blanche devra pour sa part apparaître sous forme d'une
zone parfaitement transparente sans "grisaille" parasite. De plus, les limites
entre le blanc et le noir devront être d'une netteté parfaite, "coupées au rasoir".
Nous avons composé pour nos essais personnels une feuille-test permettant en
un seul tirage de mener à bien ces trois tests fondamentaux. Nous la reprodui-
sons figure 4-8 de façon à fournir à nos lecteurs une référence utile pour vérifier
l'équipement dont ils disposent ou qu'ils se proposent d'acquérir.
78 Le matériel nécessaire
Le matériel nécessaire 79
Fig. 4-8. — Cette feuille d'essai permet de tester r a p i d e m e n t les aptitudes d'un
p h o t o c o p i e u r aux travaux qui nous intéressent.
80 Le matériel nécessaire
Il suffit de faire tourner un tel tambour, dans l'obscurité, devant un fil soumis
à une haute tension (plusieurs milliers de volts), pour qu'il se charge
comme le classique barreau d'ébonite frotté avec une peau de chat : dès
lors, il devient capable d'attirer des particules légères.
Il ne reste plus qu'à "fixer" la poudre sur le papier, soit par laminage entre
deux rouleaux ("pression à froid" ), soit par fusion au contact d'un rouleau
chauffant.
Le matériel nécessaire 81
Rouleau de caoutchouc
Le rouleau de fixage a lui aussi besoin d'être constamment nettoyé afin qu'il
conserve ses propriétés anti-adhésives : revêtu de téflon (comme les
poêles à frire!), il frotte en permanence sur un feutre spécial (en "Nomex")
imbibé d'huile silicone.
Il est cependant vital que le matériau utilisé résiste à la très haute tempéra-
ture du système de fixage : s'il venait à fondre ou à gommer, la machine se
trouverait gravement endommagée, tandis que toute variation dimension-
nelle le rendrait impropre aux travaux de précision que nous nous propo-
sons d'effectuer.
Lorsque ce genre d'artifice n'est pas applicable (par exemple lorsque l'on
fait exécuter ses copies par une officine spécialisée qui fournit les "consom-
mables"), il s'avère parfois nécessaire de réaliser deux films identiques, et
de les superposer très précisément à l'aide de ruban adhésif : l'opacité se
trouve alors doublée, ce qui est presque toujours suffisant pour une insola-
tion impeccable des plaquettes présensibilisées courantes.
En général, l'encre transférée résiste bien aux produits de gravure, mais des
essais sont évidemment à prévoir • Le procédé ne convient qu'aux circuits
imprimés dont le tracé n'est pas trop fin (mettons plus d'un millimètre de largeur
de piste), car les pistes s'élargissent légèrement.
UN FILM ÉTALONNÉ
Accessoire peu coûteux et dune utilité inestimable, la "charte de tirage noir et
blanc Kodak" (référence CAT 506 8697) est disponible chez à peu près tous les
bons photographes. Il s'agit d'un film photographique exposé et développé avec
la plus extrême précision, et qui offre dix zones grises de densités échelonnées
judicieusement.
Si on expose une surface sensible à travers cet étalon pendant exactement une
minute, on obtiendra après développement un échantillonnage des résultats
que l'on aurait en exposant 2. 3, 4, 6. 8.12. 16, 24, 32 et 48 secondes.
Les figures 4-10 et 4-11 montrent les échantillons obtenus en faisant subir
le test à une feuille de papier photographique (reproduisant les demi-
teintes) et à un film autopositif pour circuits imprimés, à contraste maximal.
84 Le matériel nécessaire
LE MATERIEL DE GRAVURE
Pour graver un circuit imprimé dont la "réserve" a été réalisée par l'un des
procédés dont nous avons parlé, il suffit en principe d'immerger la plaquette
dans un bain capable de dissoudre le cuivre sans attaquer la réserve.
PLACE THE PROJECTION PRINT SCALE OVER THE SENSITIZED PAPER ON THE EASEL.
WITH A NEGATIVE IN THE ENLARGER EXPOSE THE PAPER FOR 60 SECONDS. AFTER
DEVELOPMENT. READ THE CORRECT EXPOSURE TIME IN SECONDS DIRECTLY FROM THE
BEST APPEARING SECTOR ON THE ENLARGEMENT.
Fig. 4-11. - Exposé de la même f a ç o n , un film " l i t h " donne un constraste nettement
plus important : un avantage majeur lorsque le document définitif ne doit comporter
que des noirs et des blancs. Soyez précis dans votre exposition I
Les machines a graver "GRAV Cl " sont c o n ç u e s de façon à éviter toute manipula-
tion du perchlorure. Elles permettent donc de graver les circuits imprimés très
rapidement, dans d'excellentes c o n d i t i o n s de qualité et de propreté, même en
appartement.
Il sera bon de frotter les "pierres à bulles'' avec une vieille brosse à dents, voire
de les remplacer par des modèles en téflon si vous n'avez que des pierres en
bois.
Le bain neuf est normalement composé d'un tiers d'eau pour deux tiers de
concentré, mais fiez vous au mode d'emploi qui accompagne votre bidon.
Même si cela va sans dire, n'oubliez pas que le perchlorure attaque tout ce qui
est en cuivre, ainsi que beaucoup d'autres métaux : tirez beaucoup d'eau
lorsque vous en jetez dans votre évier, si vous voulez vous éviter de vilaines
surprises !
LES PRODUITS CHIMIQUES ET LEUR PRÉPARATION
Dans la grande majorité des cas, il est plus avantageux, à tous points de vue. de
se procurer des produits chimiques tout préparés, selon des formules éprou-
vées et des méthodes de dosage rigoureuses. Nous donnerons plus loin les
formules de certains produits difficiles à se procurer, mais pouvant être utiles
dans de nombreux cas.
Bain d'arrêt
Ce bain, dont la formule est indiquée ci-dessous, possède la propriété d'arrêter
l'action du révélateur sur un film sorti de la cuvette de développement. Il peut
être remplacé par un rinçage à l'eau qui ne fait cependant que ralentir cette
action : le film doit donc être plongé sans retara dans le bain de fixage.
Fixateur acide
Solution B
Acide acétique à 28 % 16 cm3
Chlorure cuivrique 1g
Compléter avec de l'eau jusqu'à 90 cm3
e
2 formule :
Solution A
Acide sulfurique concentré 1 cm3
Bichromate de potasse 1g
Eau 100cm3
Solution B
Soude caustique 200 mg
Sulfite de soude anhydre 4g
Eau 100cm3
Le film doit séjourner 5 mn dans le bain A avant d'être rincé à l'eau, plongé 4 mn
dans le bain B. et rincé à nouveau Les solutions A et B ne doivent pas être
1
mélangées.
Les bains de blanchiment sont corrosifs et toxiques. Ils attaquent la plupart des
métaux et ne doivent donc être mis en contact avec aucun objet métallique.
• Une forte cisaille de laboratoire sera très utile pour couper au format voulu
films, papiers, et même plaquettes de circuit: dans ce cas, on choisira un
modèle à lame affutable !
Une forte cisaille de laboratoire permet le calibrage des films et, à la rigueur, le
d é c o u p a g e des stratifiés p o u r circuits imprimés et des plaques d é c o r .
SECURITE ET PRECAUTIONS S
Dans les pages précédentes, nous nous sommes attaché à avertir le lecteur
chaque fois qu'un danger pouvait le menacer, si peu que ce soit, au cours des
opérations qui ont été décrites.
D'autre part, fa réussite complète des travaux entrepris exige certains soins,
certaines précautions qu'il n'est peut-être pas inutile de préciser. Ce chapitre
vient donc donner au lecteur les derniers conseils qui lui sont nécessaires avant
la prise en mains du matériel.
En premier lieu, il est hors de question de conserver des prises ou des câbles de
connexion dont l'isolement est défectueux, des douilles douteuses, etc. Les
prises murales seront soigneusement vérifiées, et les prises situées en bout de
câbles seront soit en caoutchouc, soit en plastique, version "extérieur". Il est
important de signaler que la mise à la terre d'un appareil (agrandisseur par
exemple) n'est efficace que si toutes les autres masses métalliques accessi-
bles sont reliées à cette même prise de terre.
Avec un châssis réalisé selon nos plans et correctement utilisé, aucun dés-
agrément n'est à craindre à ce sujet.
Les liquides aqueux seront touchés le moins possible avec les doigts, car. outre
leur toxicité, ils sont parfois corrosifs. Le matériel (cuvettes, éprouvettes, pinces,
etc.) sera rincé abondamment après usage.
94 Sécurité et précautions
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT
Les utilisateurs industriels de produits chimiques sont soumis à des obligations
très strictes en ce qui concerne les rejets polluants.
Bien que les quantités manipulées par l'amateur soient infimes par comparai-
son, il ne peut qu'être conseillé de prendre un minimum de précautions avant de
rejeter à l'égoût des résidus toxiques ou dangereux.
En général, les produits usagés sont encore plus dangereux que les neufs : un
fixateur photographique se charge de sels d'argent au cours de son utilisation,
et le perchlorure doit bien absorber le cuivre qu'il dissout.
Dans certains cas, il est possible de récupérer et même d'utiliser ces métaux
dissous, mais le plus souvent il faut bien s'en débarrasser !
Lorsqu'il n'est pas possible de conserver les récipients pleins à ras bords, on
peut souffler dans les goulots avant rebouchage, un gaz inerte et lourd capable
de chasser un maximum d'air. Il existe des bombes convenant très bien è cet
usage (Airsec, Anti-Ox. etc.). Ne pas chercher à économiser le produit, plu-
sieurs secondes sont en général nécessaires pour chasser suffisamment d'air.
En règle générale, il faudra éviter de stocker plus d'un an un produit liquide neuf,
sauf s'il se compose de plusieurs solutions à mélanger au moment de l'emploi.
Une fois entamé, un flacon ne peut guère être conservé plus de quelques mois :
le plus souvent, un brunissement du liquide indique que son altération a
dépassé la limite tolérable.
L'utilisation de flacons autres que ceux d'origine ne peut guère qu'aggraver les
choses : il n'y a pas toujours compatibilité entre le matériau de la bouteille (ou du
bouchon) et le produit que l'on y met.
Une surface sensible devenant beaucoup plus fragile lorsqu'elle est mouillée,
on redoublera de précautions aussi bien avec les films qu'avec les matériaux
enduits de résines polymères dès qu'ils auront été plongés dans leur premier
bain de traitement, et ce, jusqu'à la fin du séchage.
En règle générale, on ne tentera pas de gagner du temps par rapport à ce qui est
annoncé par les fabricants des divers produits utilisés en écourtant tel ou tel
rinçage, en exposant davantage et en développant moins longtemps, etc. La
photogravure est une technique assez simple à mettre en œuvre, mais qui
demande du soin et de la patience. Nanti de ce deux qualités, tout expérimenta-
teur ayant correctement assimilé les pages précédentes peut passer à la
pratique avec toutes les chances de parvenir à un succès total.
CHAPITRE 6
TECHNIQUES COMPLÉMENTAIRES
Certaines revues ont décidé de publier leurs circuits imprimés sur des pages
dont le verso reste blanc, permettant ainsi un clichage par transparence. Dans
les autres cas, on se ramène facilement au même point en exécutant au
préalable une très bonne photocopie.
Lorsque le papier est mince, on peut insoler directement à travers lui, un film
photographique ou une plaquette sensibilisée : il suffit alors d'augmenter en
conséquence la durée d'exposition (faire des essais préalables).
Il faut dire que les réalisations électroniques font de plus en plus appel à
l'informatique : certaines parce qu'il s'agit tout simplement de périphériques
d'ordinateur, d'autres parce qu'elles utilisent des composants program-
mables tels que mémoires EPROM, microprocesseurs, PAL, etc. (voir notre
ouvrage "COMPOSANTS ÉLECTRONIQUES PROGRAMMABLES" dans
cette même collection).
Le matériel nécessaire
Toute application informatique nécessite le rassemblement de "matériel"
(ordinateur, imprimante, etc.) et de "logiciel" (programmes généralement
enregistrés sur disquettes ou cassettes).
Les premiers ordinateurs accessibles au grand public ont été les "fami-
liaux" programmables directement en BASIC (Sinclair ZX81 et Spectrum,
Oric, Thomson TO. Amstrad CPC, etc.).
Les logiciels
A vrai dire, la "configuration " matérielle nécessaire dépend étroitement du
logiciel utilisé : certains imposent l'emploi de matériel coûteux (disque dur,
mémoire étendue, écran haute résolution, imprimante laser, etc.), sans en
exploiter forcément toutes les ressources.
Cela peut-être pour "faire sérieux", car leur prix est généralement en rap-
port avec celui du matériel...
Le tracé bien au point, une sortie sur papier ou même sur film plastique
peut être déclenchée, pourvu que l'on dispose d'une imprimante ou d'un
traceur.
Bien entendu, le tracé peut aussi être sauvegardé sur disquette, afin que
l'on puisse ultérieurement le recharger pour exécuter des modifications, ou
tout simplement pour reprendre un travail provisoirement interrompu.
Les logiciels les plus simples laissent à leur utilisateur l'entière initiative du
parcours des pistes, lui apportant tout au plus une aide pour les positionner
correctement par rapport à la grille ou pour exécuter des changements de
direction à 45°.
Pour notre part, nous n'avons écrit ce chapitre qu'après avoir acquis la
conviction que nous avions trouvé, au terme de longues recherches, la
solution optimale pour la catégorie d'utilisateurs qui nous font confiance.
Le logiciel que nous avons sélectionné peut donner sa pleine mesure sur
ce qui se fait de moins cher en matière de compatible PC et d'imprimante :
typiquement le "premier prix" du rayon informatique de l'hypermarché le
plus proche !
LE LOGICIEL BOARDMAKER
Parmi tous les logiciels de dessin de circuits imprimés qu'il nous a été
donné d'essayer, BOARDMAKER est l'un des rares qui permette d'obtenir
des résultats de qualité professionnelle sur un matériel de bas de gamme,
tout en offrant des fonctions généralement disponibles seulement sur des
stations de travail industrielles.
Plusieurs versions permettent de satisfaire tous les besoins et tous les bud-
gets, de l'amateur à l'industriel.
Entre les deux se situe BOARDMAKER 2, qui gère aussi des "netlists", mais
dans le but de contrôler des tracés routés à la main. BOARDMAKER 2 et
BOARDROUTER peuvent aussi créer des fichiers de commande pour
machines de production à commande numérique (phototraçage et per-
çage). Des disquettes de démonstration d'un intérêt exceptionnel sont dis-
ponibles à un prix symbolique, et leur copie est autorisée : elles contiennent
102 Techniques complémentaires
5\32fU 330MRQ
Exemple de tracé d'une carte simple face, réalisé avec BOARDMAKER 1 et sorti sur
Imprimante à 9 aiguilles (échelle 2).
Techniques complémentaires 103
Exemple de tracé d'une carte simple face, réalisé avec BOARDMAKER 1 et sorti sur
Imprimante à 9 aiguilles (échelle 1).
Pour sélectionner l'un de ces modes, il suffit d'amener la barre claire sur
l'option choisie (avec la souris ou les touches fléchées) et de presser Enter,
ou de frapper sa première lettre.
104 Techniques complémentaires
Exemple de tracé d'une carte double face, réalisé avec BOARDMAKER, partielle-
ment routé avec BOARDROUTER, et sorti à l'échelle 1 sur Imprimante à 9 aiguilles
(Amstrad DMP 2000).
Dans tous les cas, la nouvelle image est centrée sur le curseur, cette croix
blanche que l'on peut déplacer sur l'écran avec la souris ou les touches flé-
chées. A tout moment, on peut recentrer l'image sur le curseur, sans chan-
gement de grossissement, en appuyant sur P (comme Pan).
Ce curseur est un véritable stylo logiciel : c'est lui qui va servir à désigner
les endroits où il faut dessiner, et à choisir dans les menus déroulants.
- Track (piste).
- Pad (pastille).
- Text (texte).
- Symbol (symbole de la bibliothèque).
Une fois sélectionné l'un de ces choix (par exemple Pad), il faut amener le
curseur là où on souhaite intervenir, et presser Enter (ou le bouton corres-
pondant de la souris) : la pastille est alors posée, mais on peut encore
déplacer le curseur et appuyer à nouveau sur Enter, la pastille suivra.
Pour poser définitivement la pastille, il faut appuyer sur Esc, ou sur le bou-
ton correspondant de la souris.
706 Techniques complémentaires
Mais on peut aussi utiliser le mode "répétition", encore plus rapide : au lieu
d'appuyer sur Esc, il suffit de déplacer le curseur et d'appuyer sur R
(comme Repeat) : la pastille précédente est alors définitivement posée, et
dupliquée au nouvel emplacement du curseur!
Tant que l'on est en mode "pose de pastilles", on peut sélectionner le menu
"Option" correspondant et choisir forme et taille des prochaines pastilles : il
existe 14 formes différentes, tandis que le menu "Config" permet de définir
librement 16 tailles personnalisées, comprises entre 16 et 531 millièmes de
pouce (0,15 et 13,5 mm).
Le principe est le même pour les pistes (tracks) : le mode "Add Track"
étant sélectionné, il faut poser le curseur là où doit commencer la piste et
presser Enter. Si l'outil "Rubberband" est en service, une piste provisoire
suit le curseur dans tous ses mouvements, pendant que l'on progresse vers
la destination prévue.
Comme les pastilles, les pistes peuvent être répétées : lorsque l'on arrive
au dernier segment d'une piste, même complexe, il suffit de ne pas presser
Esc mais d'amener le curseur là où doit commencer le "double" de la piste.
La duplication interviendra dès que l'on appuiera sur R, et on peut recom-
mencer cette manœuvre autant de fois qu'il le faut, quitte à presser P entre
temps si l'on risque de sortir de l'écran : cela permet de construire des
"bus" en un temps record! Bien entendu, on pressera Esc lorsque la toute
dernière piste sera posée.
Dès que le nom du symbole est validé par Enter, le tracé correspondant
apparaît sur l'écran. On peut encore déplacer le curseur et presser à nou-
veau Enter, le symbole suivra.
Lorsque le placement est bon, on peut soit appuyer sur Esc pour le confir-
mer, soit déplacer le curseur et presser R pour en obtenir la répétition.
Du texte peut aussi être inséré dans le tracé, par l'intermédiaire du menu
"Add Text" : huit hauteurs de caractères de 25 à 400 millièmes de pouce
peuvent être déclarées lors de la configuration, et plusieurs "graisses" sont
disponibles.
Mais on peut aussi intervenir globalement sur toute une zone du dessin ou
"bloc".
Le bloc ainsi isolé peut alors être manipulé à volonté : déplacé, effacé,
répété, ou même imprimé séparément du reste du tracé.
L'accès à toutes les fonctions de base peut se faire plus directement qu'en
passant par les menus déroulants, ce qui est particulièrement appréciable
si on ne possède pas de souris. On utilise les touches de fonctions, selon
l'affectation suivante :
Dans tous les cas, l'écran représente les tracés vus depuis le côté compo-
sants, et donc par transparence pour ce qui est de la couche N° 8.
Chacune de ces couches pourra évidemment être imprimée séparément,
mais il est possible de demander le groupage de plusieurs couches sur un
seul tirage.
Lorsque l'on change de couche pendant le tracé d'une piste, il faut prévoir
un "via", c'est-à-dire une pastille sur chaque face que l'on réunira soit par
un fil soudé, soit par un trou métallisé ou un rivet spécial. Il est possible de
demander à BOARDMAKER de placer automatiquement ces pastilles en
activant l'option " Auto Via ".
Sauvegardes et rechargements
Indispensable pour mettre en sécurité un travail en cours ou pour réserver
une possibilité de modifications futures, la sauvegarde d'un tracé sur
disquette est impossible sur les versions de démonstration. Sur les versions
commerciales, la sauvegarde peut être déclenchée à partir du menu " File "
en sélectionnant le choix "Save". Un fichier portant l'extension "PCB" est
alors créé ou mis à jour, qui portera le nom fourni par l'utilisateur ou bien
NONAME.PCB par défaut.
A intervalles réguliers (réglables) pendant le travail sur un tracé, BOARD-
MAKER s'interrompt pour proposer une sauvegarde de sécurité, que l'utili-
sateur est libre d'accepter ou de refuser.
Les sorties
Le choix "Output" du menu "File" donne lui-même accès à un nouveau
menu, tant sont variées les possibilités de sortie offertes par BOARD-
MAKER.
La première chose à faire est de sélectionner la couche que l'on veut impri-
mer, et l'échelle désirée : en général 1, mais les échelles 2 et 4 permettent
d'obtenir des documents de gravure encore plus précis par réduction pho-
tographique ou au photocopieur.
Une option est même prévue pour imprimer en négatif ("inverted" ), c'est-à-
dire des pistes blanches sur un fond noir. Intéressante avec les impri-
mantes laser, cette possibilité est à proscrire avec les imprimantes matri-
cielles : outre le fait que le résultat ne serait guère convaincant, la tête
d'impression ne résisterait pas longtemps à pareille épreuve!
2
L'impression se fait ordinairement sur du papier blanc de 80 g/m (papier
pour listing de bonne qualité), mais des résultats encore meilleurs peuvent
être obtenus avec certains papiers spéciaux (notamment "couchés" ).
Par contre, il existe des films plastique spéciaux pour imprimantes matri-
cielles et qui, revêtus d'une couche capable de fixer l'encre, permettent
d'obtenir directement des clichés transparents (Arkwright, 3M, etc.). Ils ser-
vent normalement à réaliser des transparents pour rétroprojection.
Bien entendu, les heureux possesseurs d'une imprimante laser, d'une table
traçante, ou plus modestement d'une imprimante à jet d'encre ou à transfert
thermique pourront obtenir des résultats encore meilleurs, notamment sur
film plastique transparent. Attention, il s'agit de films spéciaux, spécifiques
pour chaque catégorie d'imprimante et différents de ceux utilisés dans les
imprimantes matricielles ou dans les photocopieurs.
Dans tous les cas, l'opacité d'un film imprimé ou photocopié n'atteignant
pas celle d'un cliché photographique, il importe de déterminer très exacte-
ment le temps d'insolation de la plaquette afin de profiter au maximum de la
"latitude de pose". assez étroite, de la résine : il est donc plus que jamais
indispensable de procéder à quelques essais afin d'étalonner le procédé.
Il est fondé sur le fait que l'on peut définir complètement un schéma par
une liste des connexions à établir entre les différentes broches de tous les
composants du montage.
A vrai dire, cocher des liaisons sur un schéma théorique au fur et à mesure
que l'on dessine le circuit imprimé, c'est déjà utiliser intuitivement des net-
lists!
Une telle liste peut être établie manuellement, ou fournie par un logiciel de
saisie de schéma. Dans tous les cas, cependant, il s'agit d'un "fichier texte"
qui peut être examiné ou modifié à l'aide d'un simple éditeur de texte.
112 Techniques complémentaires
Dans la pratique, il faut donc toujours commencer par définir la totalité des
liaisons prévues. C'est simple et rapide grâce à "l'éditeur de netlists" incor-
poré à BOARDMAKER 2 et à BOARDROUTER : pour chaque équipoten-
tielle. il suffit en fait de "cliquer" le curseur sur toutes les pastilles devant en
faire partie. De fines lignes blanches tracées "à vol d'oiseau" permettent de
suivre les progrès de ce travail.
Mais il est encore plus confortable "d'importer" une netlist produite par un
logiciel de saisie de schéma, si on utilise ce genre d'outil.
Au fur et à mesure que des pistes sont tracées, la comparaison avec la net-
list permet de vérifier que l'on n'a rien oublié, et qu'inversement on n'a pas
créé de liaison non prévue.
Les versions complètes, pour leur part, sont livrées avec un gros classeur à
feuillets mobiles contenant plusieurs centaines de pages : un véritable
ouvrage de référence dans lequel chaque commande est expliquée dans
ses moindres détails.
D'un point de vue pratique, l'étude du dessin à graver se fait sur calque, à
l'échelle 4, ce qui permet, par réduction photographique, d'obtenir un masque
irréprochable pouvant être associé par collage à d'autres parties de circuit
dessinées à l'échelle 1.
Fig. 6-17. — Cette résistance de 5 o h m s peut être gravée sur circuit imprimé grâce
aux techniques de r é d u c t i o n p h o t o g r a p h i q u e .
Techniques compiémentaires 117
F i g . 6-18. — La largeur d'une piste passant au dessus d ' u n plan de masse détermine
l'impédance caractéristique de cette ligne.
exécuté à l'échelle 10. Cet élément peut servir de résistance chauffante à basse
température, ou entrer dans la composition de capteurs. A condition de mettre
en œuvre la technique "double face", on peut réaliser facilement des condensa-
teurs de faible valeur (quelques pF) ou même des lignes de transmission
d'impédance caractéristique parfaitement définie : la figure 6-18 donne quel-
ques exemples correspondant à des impédances courantes, et valables dans le
cas d'un stratifié verre époxy 16/10 mm dont la seconde face est uniformément
cuivrée (plan de masse). En ajustant précisément la longueur de telles lignes à
constantes réparties (selfs et condensateurs simultanément), on peut les
accorder sur des fréquences pouvant dépasser 500 MHz. La technique des
bobinages imprimés gagne ainsi du terrain vers les fréquences les plus élevées
qu'il est possible d'atteindre sans se tourner vers des isolants performants
(téflon notamment).
CHAPITRE 7
PASSONS A LA PRATIQUE
A yant maintenant achevé d'exposer les différents procédés utilisables ainsi que
les précautions à prendre pour maîtriser les techniques de photogravure, nous
allons à présent décrire pas à pas, du début à la fin, quelques exemples type de
travaux réalisables pour un amateur moyennement équipé.
Un circuit imprimé est une plaquette isolante percée de trous dans lesquels sont
enfilés les fils de raccordement des composants du montage à câbler, et dont le
dos porte des pistes cuivrées matérialisant les connexions électriques devant
relier les composants entre eux. Les fils de composants sont soudés directe-
ment sur ces pistes qui peuvent parfois recouvrir les deux faces de la plaquette
(technique "double face"). Le procédé de câblage sur circuits imprimés est de
très loin le plus employé, tant dans l'industrie que dans le domaine "grand
public", en raison des possibilités très étendues qu'il offre. Il n'existe pas
vraiment de méthode à la fois systématique et simple pour déterminer le
meilleur tracé des connexions. Une "recette de cuisine" consiste à suivre de
très près le schéma de principe, en conservant aux divers éléments leur
disposition relative. Deux pistes ne pouvant pas se croiser (sauf en technique
double face où il suffit de traverser la plaquette au moyen d'un fil soudé sur les
deux faces), si aucun moyen de contournement ne s'avère utilisable, il faut
prévoir un "strap" c'est-à-dire un fil prenant la place d'un composant et reliant
les deux moitiés de la piste interrompue, terminées chacune par une pastille à
souder.
Passons à la pratique 121
Pour le tracé des pastilles au moyen d'un stylo à encre de chine, il est commode
d'utiliser une pièce percée d'un trou de 3 mm de diamètre (par exemple un vieux
triac en boîtier T03 plastique) dans lequel on déplacera la plume de 1,2 mm de
diamètre ; un trou de 0,6 mm de diamètre sera ainsi ménagé au centre de la
pastille.
L e d é c a p a g e d e s p l a q u e t t e s a v a n t sensibilisation p e u t s e faire c h i m i q u e m e n t
(fixateur c o n c e n t r é HYPAM llford).
Trichloréthylène 1 partie
Alcool à brûler 1 partie
Dans le cas d'une résine présentée en bombe aérosol, on suivra les instructions
figurant dans le mode d'emploi, avec toutefois une possibilité d'amélioration : si
la plaquette est de dimensions modestes, on pourra la fixer provisoirement
(ruban adhésif double face) sur le plateau ponceur rotatif adaptable sur une
perceuse électrique. L'outil sera alimenté à travers un variateur de vitesse, de
façon à ne pas dépasser quelques dizaines de tours par minute. C'est sur la
plaquette en rotation que l'on pulvérisera la résine, qui formera une couche très
uniforme.
Dans le cas d'une résine en vrac, la méthode donnant les meilleurs résultats
pour une consommation des plus réduites est la suivante :
• Si un solvant spécial est fourni pour diluer la résine, on réalisera une dilution à
50%.
3
• A l'aide d'une seringue, on prélèvera 1 à 2 c m de ce mélange et on couvrira la
surface de la plaquette de gouttes espacées de 1 à 3 cm.
• Très vite, on étalera ces gouttes sur toute la plaquette sans oublier les bords
ou les coins, au moyen d'un doigt ou de tout accessoire plus pratique, mais dans
tous les cas en croisant 1 ou 2 fois comme en peinture. En aucun cas la couche
ne soit sécher avant la fin de cette opération, sinon nettoyer la plaquette au
solvant puis renouveler l'opération en augmentant la dose de résine ou à vitesse
plus importante.
Il convient de noter que les couches les plus fines donnent presque toujours les
meilleurs résultats.
Passons à la pratique 127
Après avoir fermé le châssis, mettre les tubes sous tension pendant le temps qui
aura été déterminé par des essais préalables. Il faut en moyenne exposer deux
fois plus longtemps à travers un calque qu'à travers un film. Avec le châssis que
nous avons décrit et les résines courantes, le temps d'exposition à travers un
film est d'environ 3 minutes.
La plaquette insolée sera posée sur le fond d'une cuvette, face sensible vers le
haut. On l'arrosera de révélateur en bon état de conservation, ce qui doit faire
apparaître l'image colorée des pistes à graver. Seules certaines résines suppor-
tent le frottement d'un coton pour accélérer le développement, mais nous
déconseillons cette pratique en raison des risques de rayures qu'elle fait courir
à la couche.
L'ATTAQUE CHIMIQUE
• Découper une feuille de film "lith" (Gevalith, Kodalith, llfolith, etc.) à un format
légèrement supérieur à celui de l'original, et la placer dans le châssis d'exposi-
tion, face sensible vers la source de lumière. La face sensible se reconnaît à sa
729
couleur plus claire, son aspect mat, et le fait qu'elle se trouve à l'intérieur de la
courbure du film. Refermer soigneusement la boite de film.
• Poser l'original sur le film après avoir soigneusement déterminé son orienta-
tion : si la copie inversée que l'on se propose de tirer est destinée à servir
directement de masque d'insolation de la résine, il faut retourner l'original face
pour face par rapport à la position qu'il occuperait dans le châssis s'il servait
directement à insoler la résine. De cette façon, le côté émulsion de la copie se
trouvera bien en contact avec la couche de résine lors du tirage définitif. Il est
nécessaire de réfléchir à ce problème dès l'exécution du dessin afin de se
placer dans les meilleures conditions : si le dessin sur calque sert directement
de masque, il faut dessiner les pistes vues depuis le côté composants de la
plaquette, c'est-à-dire par transparence. Par contre, si c'est un contretype qui
doit servir de masque, on représentera les pistes telles qu'elles se présenteront
sur la plaquette. Le travail sera alors assuré dans les meilleures conditions
(encre sur émulsion puis émulsion sur résine).
toutes les parties devant devenir blanches aient perdu leur résine. Passer alors
sur toute la surface du cliché un tampon neuf imbibé de révélateur, puis lais-
ser sécher sans aucun rinçage intermédiaire.
Des retouches peuvent être exécutées sur le film sec au moyen de gouache
colorée en noir ou rouge-orangé (sans dilution).
La qualité du f i l m d é t e r m i n e d i r e c t e m e n t celle de ta g r a v u r e .
Ce procédé est le seul qui permette, sans chambre noire ni équipement de prise
de vue ou de photocopie, d'effectuer sur transparent une copie exacte d'un docu-
ment opaque. Il évite de décalquer à l'encre un modèle de circuit imprimé figurant
dans une revue ou un livre. Il fait appel à un film spécial utilisé par les imprimeurs
en grosses quantités, mais disponible au détail chez les revendeurs de compo-
sants électroniques (par exemple sous la marque POSIREFLEX).
D'autre part, certains motifs de grande finesse ne peuvent être dessinés avec
précision qu'à une échelle supérieure à 1. Le masque d'exposition définitif ne
pourra être qu'un film constituant le résultat d'une réduction photographique.
Nous pensons, notamment, à la technique des bobinages imprimés.
Passons à la pratique 133
première prise de vue d'un Kodak Wratten n° 49 ou Agfa U 449 pour la seconde.
Les négatifs obtenus permettent, par agrandissement, d'obtenir directement les
deux masques d'exposition.
Il existe une telle variété de "gros" copieurs que des essais s'imposent
pour déterminer si telle ou telle machine (sans oublier les consommables
qu'elle accepte) convient aux travaux qui nous intéressent.
Pour les employer quotidiennement avec une entière satisfaction, nous pou-
vons par contre affirmer que les copieurs personnels à cartouches genre
CANON FC ou PC conviennent admirablement, pourvu qu'ils soient en bon
état d'entretien.
Leur prix les rend accessibles aux plus petites entreprises, aux commer-
çants ou artisans, voire même aux particuliers.
Leur coût d'utilisation peut être sensiblement réduit en achetant des car-
touches "recyclées" ou en recyclant soi-même ses propres cartouches
usagées (il suffit pratiquement de remplir leur réservoir de toner avec une
encre spécifique).
Mais l'idéal reste tout de même le film plastique, qui allie minceur et trans-
parence à une bonne stabilité dimensionnelle. Cela pour un prix relative-
ment élevé, mais tout de même sans commune mesure avec celui d'un film
photographique argentique ou polymère.
Notons qu'on peut améliorer sensiblement le contraste d'un film.plastique ou
d'un calque en y pulvérisant, après photocopie, un vernis silicone comme le
JELT V991 ou un produit "convertisseur de toner".
Il faut être très vigilant quant aux déformations que peuvent introduire les
systèmes optiques compliqués de ces appareils. Une vérification s'impose
donc, à l'aide d'une réduction à 50 % d'une grille au format A3 ou A4 (par
exemple une copie double d'écolier, quadrillée 5 x 5 mm).
La copie, sur calque ou film plastique (ou à la rigueur sur papier blanc),
sera superposée à l'original : il doit alors y avoir coïncidence exacte entre
les deux grilles, mais naturellement tous les deux carreaux seulement.
738 Passons à la pratique
Par contre, il faut souvent baisser un peu le contraste lorsque l'on part d'un
original sur calque, en raison de l'aspect grisâtre de ce type de papier.
APRES LA GRAVURE
Notre but est ici de donner à tout amateur les moyens de procéder lui même à
l'argenture de ses pièces de cuivre.
La plupart des procédés de dépôt chimique de métaux font appel à des solu-
tions aqueuses de sels du métal à déposer. La méthode par électrolyse permet
pour sa part de métalliser pratiquement n'importe quelle surface préalablement
rendue conductrice. On parle donc de galvanoplastie. Un autre moyen plus
simple consiste à plonger un métal dans une solution saline d'un autre métal. Si
certaines conditions sont remplies, on observera la formation d'un dépôt métal-
lique sur la pièce immergée. Précisons d'entrée que ce dépôt n'adhère pas
forcément à la pièce, ceci dépendant de plusieurs facteurs dont nous
reparlerons.
Sans entrer dans ces détails purement chimiques, nous pouvons noter qu'il est
possible de déposer par ce procédé du cuivre sur du fer (ou de l'acier) et, ce qui
retiendra plus spécialement notre attention, de l'argent sur du cuivre. Un tel
dépôt d'argent réalisé sur un circuit imprimé gravé protège celui-ci contre la
corrosion, augmente sa conductivité superficielle, et facilite les soudures, tout
comme un étamage. Pourquoi décrire l'argenture et non rétamage? Trois
raisons peuvent être invoquées :
— l'argenture peut être effectuée par un procédé original que nous allons
étudier maintenant.
Chacun sait que les films et papiers photographiques contiennent des sels
d'argent dont une partie se transforme en métal argent pour reproduire les noirs
du cliché, et dont le reste est éliminé par le bain de fixage. En conséquence, un
bain de fixage usagé, normalement destiné à régoût, contient une forte concen-
tration de sels d'argent. Il suffit donc de recueillir les fixateurs usagés, d'y faire
macérer au besoin toutes les chutes de film ou de papier non développées, et
d'y plonger les pièces de cuivre à argenter : le résultat est absolument parfait à
condition de respecter quelques précautions :
LE PERÇAGE
Sauf en ce qui concerne les gros trous (0 3 mm et plus) le perçage d'un circuit
imprimé d'amateur ne se conçoit guère aujourd'hui sans la mise en œuvre d'une
perceuse miniature à piles ou avec alimentation secteur (Maxicraft, Dremel). Ces
outils peu coûteux sont de réels instruments de précision, capables en outre de
multiples travaux tels que fraisage, brossage, polissage, tronçonnage, etc.). Le
diamètre optimal de perçage pour la majorité des composants courants est de
1 mm, et parfois 1,5 mm pour les cas spéciaux (relais, connecteurs, éléments de
puissance, etc.). Au-delà, une perceuse classique peut sans inconvénient être
utilisée. Dans tous les cas, pour les perçages à 1 mm, il est important de faire
tourner le foret aussi vite que possible (10 à 15 000 tr/mn constitue une bonne
vitesse). On évitera donc de faire travailler la perceuse sous tension réduite
(piles notamment) et surtout de conserver les forets usagés qui fatiguent inutile-
ment le moteur. Il n'est nullement exagéré d'acheter les forets de 1 mm par sachet
de 10 compte tenu de leur faible durée de vie.
LE CABLAGE
Avant même de parler de soudure, il faut insister sur le fait que le câblage doit
être suffisamment rigide. Chaque fois que la chose est possible, le corps des
composants doit être plaqué contre le circuit imprimé. Il est formellement
déconseillé de "souder long", même pour les essais ou en vue d'une réutilisa-
tion éventuelle de certains composants. Il vaut mieux acquérir une pompe à
dessouder ou de la tresse spéciale que courir le risque de voir une réalisation
échouer par manque de soin.
En ce qui concerne le soudage, rappelons que le fil de soudure doit fondre non
pas par contact avec la panne du fer à souder, mais bien en touchant les pièces
à souder, elles-mêmes portées à température suffisante par le fer à souder. Une
bonne soudure doit être lisse et brillante, et donner l'impression que l'étain fondu
s'est étalé sur toute la surface de la jonction.
Pas de bon montage à circuit imprimé sans bonnes soudures !
Cependant, un moyen de maintien doit être prévu, afin d'éviter que les compo-
sants ne tombent lorsque la plaquette sera retournée. Il existe dans le com-
merce différents types de supports plus ou moins sophistiqués, mais il s'agit là
d'un accessoire dont la construction est à la portée de tou bon bricoleur. C'est
en général une épaisse plaque de mousse de plastique qui assure le pressage
des composants.
Si l'on se propose de travailler avec des composants MOS ou CMOS, il peut être
avantageux d'utiliser une mousse conductrice (noire) reliée à la terre.
Certains adhésifs légers peuvent se révéler très pratiques pour immobiliser
provisoirement les composants à câbler, voire même une vis au bout d'un
tournevis.
Outre Manche, le BLU-TACK (BOSTIK) fait fureur, mais ce produit miracle est
difficile à trouver en France. On peut lui substituer le mastic butyle qu'utilisent
les carrossiers pour maintenir et étancher les garnitures de portières.
Une fois les soudures achevées, on coupera sans pitié toutes les longueurs
excédentaires au ras des soudures, à l'aide de fines pinces coupantes : laisser
plus d'un millimètre de picots entraîne un risque de court-circuits futurs.
Lorsque tout cela sera fait, on pourra rincer les soudures avec un solvant de
sécurité destiné à éliminer les restes de décapant. Le TRIJELT F 1 1 3 convient
particulièrement bien à cet usage, car il est absolument sans danger pour les
composants et leur marquage.
Le cas échéant, on frottera légèrement avec une brosse à dents ou un pinceau à
poils durs.
L'alcool à brûler peut aussi être employé, mais avec davantage de précautions
et des résultats moins bons.
LE VERNISSAGE
Le vernissage des circuits imprimés câblés ne se justifie pas seulement par des
considérations esthétiques : le vernis protège les connexions contre l'humidité
et l'oxydation, tandis que côté composants, il améliore la rigidité du câblage en
"collant" les composants sur la plaquette.
Côté cuivre, on emploiera des vernis colorés en rouge ou vert (VERNIJELT),
mais côté composants, un vernis incolore sera préférable (TROPICOAT). Ces
produits de "tropicalisation" sont bien entendu vendus en atomiseurs très
commodes.
Après usage d'une bombe de vernis, il convient de nettoyer la buse qui risquerait
autrement de se boucher. Plutôt que de procéder de la façon indiquée (par
retournement), nous conseillons plutôt de monter la buse un instant sur un autre
atomiseur, contenant soit du gaz (AIRSEC), soit du solvant (F 113). On écono-
mise ainsi le gaz propulseur de l'aérosol de vernis.
Après la gravure 147
LE DESSOUDAGE
LES RÉPARATIONS
DES PROFESSIONNELS
A VOTRE SERVICE
Pour appliquer a vec succès les méthodes décrites dans ce livre, et donc obtenir
des circuits imprimés de qualité, l'amateur doit se procurer un certain nombre
de produits et d'équipements, parfois très courants, parfois assez spéciaux,
selon les procédés retenus.
L'industrie de la photographie produit de quoi satisfaire les plus exigeants,
puisque la fabrication des circuits intégrés nécessite des produits de photogra-
vure permettant des précisions très poussées (moins d'un micron).
L'amateur éprouve cependant des difficultés à employer les mêmes produits
que les industriels : les conditionnements lui semblent monstrueux, et d'ailleurs
tes fabricants ne livrent pas directement les particuliers !
En ce qui concerne les équipements, il n'est évidemment pas question pour
l'amateur d'acquérir les mêmes machines que les industriels du circuit
imprimé !
Fort heureusement, la situation a beaucoup évolué ces dernières années...
— Les produits spéciaux pour circuits imprimés que l'on peut se procurer
auprès des revendeurs de composants électroniques. Les pages de publicité
des revues spécialisées donnent tous les renseignements nécessaires à ce
sujet.
— Les produits pour usages spéciaux qui, selon les régions, sont distribués par
les commerçants les plus divers : photographes, papetiers, magasins de four-
nitures pour artistes, imprimeurs, électriciens, etc. Pour connaître les coordon-
nées du revendeur local, il est nécessaire, le plus souvent, de contacter le
fabricant. C'est pourquoi nous indiquons ci-après les coordonnées des services
commerciaux des marques concernées, lesquelles ne peuvent, pour des rai-
sons évidentes de volume de commandes, fournir directement aux particuliers.
ILFORD : 25, Chemin des Frères Lumière, B.R 336, 69800 ST PRIEST.
TETENAL (Allemagne)
Il est bien évident que nous ne pouvons, en quelques pages, citer toutes les
marques susceptibles d'approvisionner nos lecteurs : que celles qui n'ont pas
été citées veuillent bien nous pardonner !
Toutes les marques n'ont pas jugé utile de nous donner les moyens de procéder
à des essais objectifs, et nous n'avons pas pour habitude de parler de ce que
nous ne connaissons pas ! De toute façon, le marché évolue vite, et c'est dans
les pages de publicité ou les articles "nouveautés" des revues spécialisées que
nos lecteurs trouveront les dernières nouvelles.
Table des matières 157
Avant-propos 5
ImprImes
*~.]~" i Ji t,,~i; .;1 fI'! tJ.i it.]:.
Patrick Gueulle expérimente et pratique depuis
longtemps toutes les techniques de conception
et de réalisation des circuits imprimés, des plus
rudimentaires oux plus élaborés.
Après une analyse rigoureuse des besoins,
l'auteur expose en tennes simples les
principales notions d'optique. de photochimie
et de reprographie nécessaires pour
véritablement comprendre ce que l'on fait.
Il passe ensuite en revue tous les produits et
matériels existants afin de permettre au lecteur
de choisir librement ceux qu'il devra acheter ou
fabriquer lui-même, à moins qu'il n'en dispose
déjà sons s'en douter (matériel photo,
photocopieuse, micro-ordinateur, etc.) 1
Il traite ensuite les cas réels les plus courants à
l'aide d'exemples expliqués pas à pas et
abondamment illustrés.
Que vous soyez novice ou non, passez à
l'action et vous constaterez immédiatement
que, grâce à ce livre, réussir ses circuits n'est ni
compliqué ni coûteux.