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.Circuits
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ImprImes

Conception
et réaliSation
CIRCUITS IMPRIMÉS
Conception, Réalisation
Patrick Gueulle
Ingénieur EFREI

CIRCUITS IMPRIMÉS
Conception, Réalisation

Editions Techniques
et Scientifiques Françaises
Sauf mention contraire, toutes les photographies de
cet o u v r a g e , ont été réalisées par l'auteur.

Ce pictogramme mérite une explication. sèment* d'enseignement supérieur, provo-


So objet est d'alerter le lecteur sur la quant une baisse brutale des achats de
menace que représente pour l'avenir de livres et de revues, au point que la possi
l'écrit, particulièrement dans l e b i l i t é même pour les auteurs de
domaine de l'édition t e c h n i q u e c r é e r des œuvres nouvelles et de
et universitaire, le d é v e l o p - l e s faire éditer correctement est
pement massif du p h o t o c o - a u j o u r d ' h u i menacée,
pîllog . N o u s rappelons donc que
Le Code de la propriété i n t e l * t o u t e reproduction, partielle ou
leduolle du I" juillet 1992 i t e r - t o t a l e , de la présente publication
dit en effet expressément la pho- est interdite sans autorisation du
tocopie à usage collectif sans Centre français d'exploitation du
autorisation des ayants droit. Or, cette droit de copie (CFC, 20 rue des Grands-
pratique s'est généralisée dans les établis- Augustins, 75006 Paris}.

© DUNOD, Paris, 1998


© ETSF, Paris, 1987, pour la 1« édition
ISBN 2 10 003849 4

Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement


de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite selon le Code de la pro-
priété intellectuelle (Art L 122-4) et constitue une contrefaçon réprimée par le Code
pénal. * Seules sont autorisées (Art L 122-5) les copies ou reproductions strictement
réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, ainsi
que les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, pédagogique ou
d'information de l'œuvre à laquelle elles sont incorporées, sous réserve, toutefois, du
respect des dispositions des articles L 122-10 à L 122-12 du même Code, relative h
la reproduction par reprographie.
AVANT-PROPOS

La technique des circuits imprimés est pratiquement un point de passage obligé


pour l'électronicien moderne, qu'il soit professionnel ou amateur.

Réservé à l'origine à la production industrielle en grandes séries, ce procédé


s'est vite imposé dans les publications destinées à l'amateur, car il garantit une
excellente reproductibilité des montages décrits, quelle qu'en soit la complexité.
Ayant pu ainsi mesurer les avantages de cette méthode, l'amateur des années
90 n'hésite généralement plus à dessiner ses propres circuits imprimés
lorsqu'il développe des montages personnels.

Cependant, réussir un circuit imprimé réclame la maîtrise de techniques qui


procèdent davantage de la photographie ou des arts graphiques, que de l'élec-
tronique pure. L'amateur ne doit pas s'effrayer outre mesure : ce livre est là pour
lui faire acquérir les notions théoriques et pratiques indispensables, tandis que
les fournisseurs spécialisés rivalisent d'imagination pour commercialiser des
équipements et des produits performants à des prix abordables.

Bien évidemment, nos lecteurs pratiquant déjà la photographie pourront mettre


à contribution leur équipement existant pour faire des économies, ou pour
pousser la technique des circuits imprimés dans ses derniers retranchements !
Quant à ceux de nos lecteurs qui n'auraient jamais manipulé un appareil photo,
qui sait s'ils ne ressentiront pas à cette occasion, l'appel de ce passe-temps
passionnant, qui s'allie si bien à l'électronique ?

Patrick GUEULLE
CHAPITRE 1

LES BESOINS DE L'AMATEUR

Ce livre s'adresse en priorité absolue à l'électronicien amateur, qui se démar-


que surtout du professionnel par de sévères limitations budgétaires et par un
usage assez occasionnel de son matériel avec toutes les contraintes de
l'environnement "résidentiel".

Sur le plan des moyens techniques employés et de la qualité obtenue, nous


allons constater que le fossé qui séparait jadis le professionnel de l'amateur
tend de plus en plus à se combler.

Nous souhaitons donc la bienvenue aux professionnels qui pourraient être


amenés à lire cet ouvrage : s'ils ne doivent pas espérer y trouver de considéra-
tions relatives à la production industrielle, ils constateront en revanche que les
méthodes et les équipements de l'amateur moderne se prêtent fort bien à la
réalisation de prototypes, ou de très petites séries au niveau artisanal ou
"bureau d'études".

Ainsi se trouvera "bouclée" la boucle selon laquelle l'amateur profite aujour-


d'hui de techniques issues du secteur industriel, tandis que le professionnel
peut désormais trouver sur le marché "amateur", des produits et des matériels
très économiques mais de qualité suffisante pour une utilisation modérée.

REPRODUCTION DE TRACÉS PUBLIÉS


Nous abordons ici le problème numéro un de l'amateur électronicien, et peut-
être le plus complexe : il s'agit en effet de "transférer" sur une plaquette cuivrée,
un tracé qui n'est disponible qu'imprimé sur un support opaque, pas toujours en
noir, et pas toujours grandeur nature.
8 Les besoins de l'amateur

Ce problème se pose pratiquement toutes les fois qu'il s'agit de réaliser un


montage électronique décrit dans une revue ou dans un livre.
L'ampleur du problème apparait nettement si l'on se donne la peine de recenser
le nombre de produits du commerce spécialement conçus pour lui apporter une
solution !
De nombreuses voies peuvent en effet être suivies pour parvenir au résultat. Le
choix se fera finalement en fonction de l'équipement disponible, de la qualité
exigée, et des caractéristiques propres de l'original.
En fait, pratiquement toutes les techniques décrites dans ce livre peuvent être
appliquées à ce cas.
En tant qu'auteur de nombreux montages à circuits imprimés publiés tant dans
la presse que sous forme de livres, nous souhaitons effectuer ici une petite mise
au point, souvent réclamée dans le courrier de nos lecteurs.
Lorsque la description d'une réalisation pratique comporte un tracé de circuit
imprimé, il est certain que le travail de reproduction du montage, s'en trouve
considérablement simplifié.
Doit-on pour autant se fier aveuglément aux données de câblage? Peut-on
considérer la réalisation comme un "kit" qui fonctionnera impeccablement dès
la première soudure achevée ?
La plupart des auteurs techniques font tout leur possible pour qu'il en soit ainsi,
et dans bien des cas tout va pour le mieux.
Il ne saurait cependant être question de nier que des erreurs se glissent parfois
à un stade ou à un autre de la "fabrication" de la revue (c'est beaucoup plus rare
en ce qui concerne les livres).
Ce genre d'incident ne peut être évité à 100 % si l'on considère le nombre de
manipulations que subissent les documents originaux entre la planche à dessin
de l'auteur et la revue qui sort de chez l'imprimeur.
Presque toujours, cependant, le lecteur possède tous les éléments lui permet-
tant de lever le doute : une même erreur n'a que bien peu de chances de toucher
à la fois le schéma de principe, les plans de câblage, et la nomenclature des
pièces, sans parler du texte explicatif qui fait partie intégrante du "dossier de
fabrication" et que trop de lecteurs ne lisent que très succintement, voire pas du
tout, pour se ruer sur le tracé du circuit imprimé.
Compte tenu du rôle "pédagogique" que doit, à notre sens, revêtir la réalisation
d'un montage décrit dans la presse, nous estimons que le câblage (donc le
tirage du circuit imprimé) ne devrait être abordé qu'une fois le fonctionnement
profond du montage parfaitement assimilé.
En cas de difficultés de mise au point, il sera alors beaucoup plus facile de se
tirer d'affaire, sauf, si le lecteur a délibérément ignoré les mises en garde
préliminaires conseillant un certain niveau technique et un minimum
d'instrumentation...
Pour en revenir au circuit imprimé lui-même, précisons que les vraies erreurs de
tracé restent rarissimes : tout au plus rencontre-t-on de temps à autre un
court-circuit entre deux pistes voisines (corps étranger sur le film, impression
trop grasse), ou une piste manquante (décollement d'une bande sur le film lors
de sa manipulation).
Pour en terminer avec le sujet, nous devons déconseiller à nos lecteurs de
travailler à partir de photocopies d'un article ou d'un livre : outre le fait que le
L e s besoins de l'amateur 9

procédé est illégal, un simple extrait risque de ne pas contenir toutes les
explications nécessaires, tandis que le tracé du circuit imprimé risque de
souffrir dans l'opération.

La r e p r o d u c t i o n de tracés publiés est l'une des p r é o c c u p a t i o n s essentielles de


l'électronicien amateur.

Nous verrons plus loin comment une photocopieuse peut efficacement servir à
reproduire des c i r c u i t s imprimés, mais certaines précautions sont
indispensables!

CREATION DE CIRCUITS PERSONNELS

Loin de se limiter à réaliser les montages décrits dans telle ou telle publication,
les amateurs électroniciens développent souvent des réalisations entièrement
personnelles.
Parmi les différentes techniques de câblage susceptibles d'être employées, le
circuit imprimé arrive en fort bonne position.
10 L e s besoins de l'amateur

Plusieurs raisons sont à l'origine de ce succès :


En premier lieu, le câblage sur circuit imprimé confère presque automatique-
ment à n'importe quel montage une allure très propre, presque
"professionnelle".
A côté de ces considérations purement esthétiques, remarquons qu'un mon-
tage câblé sur circuit imprimé se révèle nettement plus fiable, plus robuste, et
plus compact, et qu'un éventuel dépannage s'en trouvera facilité.
Lors de l'étude d'un montage, une démarche pouvant être recommandée à
l'amateur suffisamment averti consiste à ne vérifier sur de petits montages "en
l'air" que les portions de circuit risquant de poser des problèmes particuliers, les
parties "de tout repos" étant directement implantées sur le tracé de la plaquette.

Il n'y a que des avantages à constituer un b o n dossier t e c h n i q u e lorsque l'on c o n ç o i t


un montage personnel.

Une fois le circuit gravé, il reste de toute façon possible d'ajuster les valeurs de
certains composants ou de procéder à des modifications mineures sans remet-
tre le tracé en cause.
Il existe d'ailleurs dans le commerce tout le nécessaire pour rectifier les tracés
déjà gravés.
Cette façon de procéder nous semble tout particulièrement recomma dable
lorsque le montage fait appel à des composants coûteux ou fragiles : on leur
évite ainsi les risques liés à tout montage provisoire ou montage "de table".
Les besoins de l'amateur 11

Dans certains domaines de l'électronique, et tout spécialemenl en VHF ou UHF


(radio à hautes fréquences), il n'y a d'ailleurs pratiquement pas le choix : le tracé
du circuit imprimé est critique, et joue même parfois le rôle de composant à pari
entière (bobinages imprimés, par exemple).
Quoi qu'il en soit, dessiner un circuit imprimé est une excellente occasion pour
un concepteur de montage, amateur ou professionnel, de "mettre de l'ordre
dans ses idées", et de se constituer un véritable "dossier technique" regroupant
des plans et schémas clairs et précis. Une telle documentation sera d'une utilité
plus qu'appréciable lorsqu'il faudra un jour ou l'autre dépanner ou modifier le
montage, en réaliser un autre exemplaire, ou en communiquer les plans à un
tiers (par exemple en vue d'une publication).
Nous conseillons donc à nos lecteurs de dessiner systématiquement un circuit
imprimé pour tous les montages qu'ils pourront être amenés à étudier person-
nellement, même les plus simples.
Les frais engagés sont des plus modestes, le temps passé à la planche à dessin
se trouve largement rattrapé par celui qui sera économisé par ailleurs, et il s'agit
là d'une excellente occasion de rentabiliser le matériel servant d'ordinaire à
reproduire des tracés de circuits imprimés publiés.
Aucun talent particulier de dessinateur n'est nécessaire pour se livrer à ce
travail : l'amateur n'est pas astreint au respect des normes très sévères impo-
sées dans l'industrie, et il dispose de toute une gamme de symboles pré-
dessinés dont l'utilisation n'est qu'un jeu d'enfant (parfois même au sens
propre!)

UN OU PLUSIEURS EXEMPLAIRES?

Quelle que soit la provenance du tracé original, une réflexion s'impose au sujet
du nombre d'exemplaires que l'on prévoit de tirer sur cuivre, dans l'immédiat ou
à terme.
Selon la réponse à cette question, on peut se trouver amené à choisir plutôt telle
ou telle procédure pratique.
A l'origine, la technique des circuits imprimés a été développée pour les besoins
de la production de série.
Lorsque des milliers ou même seulement des dizaines de circuits imprimés
identiques doivent être gravés, il est évident que l'incidence des "frais de cliché"
devient pratiquement négligeable.
A l'inverse, il ne saurait être question de dépenser pour la confection de
documents intermédiaires, plus que le prix de la plaquette cuivrée !
Dans l'industrie, les documents intermédiaires ne manquent pas : l'original est
souvent dessiné plus grand que nature, ce qui permet une meilleure précision
graphique.
Une prise de vue photographique fournit un négatif grandeur nature, dont on tire
un positif, réplique fidèle du tracé à reproduire sur le cuivre, que l'on annexera au
dossier technique du montage.
12 Les besoins de l'amateur

Pour le tirage proprement dit. il est fréquent de réaliser plusieurs films supplé-
mentaires, négatifs ou positifs selon le procédé employé
Compte tenu du coût assez élevé des fournitures photographiques semi-
prolessionnelles, l'amateur ne peut se permettre de multiplier les films intermé-
diaires lorsqu'il ne s'agit que de reproduire un tracé publié dans un livre ou une
revue.
C'est la raison pour laquelle on trouve dans le commerce de nombreux produits
permettant de passer aussi directement que possible du tracé sur papier
opaque à la plaquette gravée.
Citons notamment les films autopositifs et les atomiseurs de "teinture à cal-
quer", très répandus chez les revendeurs de composants électroniques.
Cependant, d'autres procédés sont également utilisables, qui font davantage
appel au "système D" qu'à des produits du commerce. En particulier, les
photocopieuses modernes, désormais accessibles à tout un chacun à très peu
de frais, sont un auxiliaire précieux de l'amateur électronicien dont les exi-
gences de précision sont souvent fort modestes.
Insistons cependant sur le fait que certaines réalisations d'amateur méritent un
traitement quasi-professionnel, notamment lorsque le coût d'un ou deux films
intermédiaires reste marginal devant celui de la réalisation complète.
Il serait regrettable de compromettre le succès d'une réalisation de plusieurs
centaines ou milliers de francs en tentant d'économiser quelques dizaines de
francs au moyen d'une technique de reproduction insuffisamment performante.
On se souviendra également que la copie sur film constitue le moyen d'archi-
vage le plus sûr : au bout de quelques mois de stockage (pas toujours dans de
très bonnes conditions !), l'original obtenu par collage de symboles pré-
dessinés risque de se dégrader irrémédiablement.
Tout tracé représentant une importante somme de travail doit impérativement
être reproduit avec précision sur un matériau capable de supporter sans dom-
mages un archivage de longue durée. De même, on n'hésitera pas à recourir à
une duplication chaque fois que l'on procédera à des modifications d'un tracé
déjà utilisé : pas question de risquer la vie de l'original !

DES EXIGENCES DE PLUS EN PLUS SÉVÈRES


Avec la généralisation des montages utilisant les techniques digitales et les
microprocesseurs, certains circuits imprimés d'amateur atteignent pratique-
ment la complexité et la densité d'implantation des productions profession-
nelles.
Il est alors bien évident que les techniques de gravure et de reproduction
doivent suivre.
Il est cependant rare que l'amateur soit confronté exactement aux mêmes
problèmes que le dessinateur professionnel : en fabrication de série, on utilise
presque uniquement le câblage par insertion automatique de composants, la
soudure à la vague, le nettoyage au solvant, et le test automatique des cartes.
Les trous pratiqués dans les cartes sont généralement percés ou même poin-
çonnés par des machines à commande numérique.
L e s besoins de l'amateur 13

La productivité exige que composants, interconnexions, éléments de réglage,


ou organes mécaniques soient disposés en tenant compte du fait que chaque
seconde de main d'ceuvre coûte cher. L'amateur, même averti, peut souvent
ignorer superbement ces contraintes qui pèsent très lourdement sur le dessina-
teur de circuits imprimés professionnels et sur les techniques de reproduction.
Par contre, l'amateur n'a en général pas accès à des artifices simplificateurs
tels que les trous métallisés en technique double face.
De toute façon, il suffit de feuilleter quelques revues d'électronique pour se
convaincre que la complexité et la finesse des circuits imprimés d'amateur
augmente d'année en année, suivant en cela les performances des réalisations
proposées.
L'amateur doit donc envisager très sérieusement de consacrer une part non
négligeable de ses investissements à un équipement valable lui permettant de
graver des circuits imprimés de qualité par voie photographique.
Les tracés qu'il est possible de reproduire avec succès par les méthodes
purement manuelles ne seront bientôt plus qu'un attendrissant souvenir d'un
passé révolu.
Avant de se lancer dans l'acquisition de machines et de produits représentant
une dépense notable, l'amateur doit cependant être documenté de façon objec-
tive sur toutes les possibilités qui lui sont offertes, et bien définir ses besoins
spécifiques.
Le bricoleur adroit pourra facilement construire lui-même la plupart des équi-
pements nécessaires, à une fraction du prix des machines du commerce.
Le possesseur (ou l'utilisateur) d'une photocopieuse découvrira qu'il dispose là
d'un appareil capable de répondre à la plupart de ses besoins, moyennant
quelques astuces opératoires et l'achat de quelques fournitures spécifiques.
Le photographe amateur cherchera évidemment à rentabiliser en priorité le
matériel et les produits dont il dispose déjà, ce qui pourra le conduire à suivre
des chemins très différents de ceux de l'électronicien ne pratiquant pas la
photo.

UN BUDGET LIMITÉ
L'amateur qui se laisserait séduire par toutes les publicités présentant
machines et produits pour circuits imprimés, ou même des "laboratoires com-
plets", dépenserait très vite une petite fortune !
Il ne faut pas perdre de vue le fait que l'équipement destiné à la fabrication de
circuits imprimés est un investissement qui, tout comme dans l'industrie, doit
être rentabilisé.
Un équilibre doit donc être trouvé entre cet investissement et les économies
qu'il permettra de réaliser.
L'amateur qui ne possède pas le matériel nécessaire doit acheter des circuits
imprimés tout faits, voire des "kits" complets, et faire tirer ses circuits person-
nels par un spécialiste.
Dans tous les cas. c'est cher !
14 Les besoins de l'amateur

L'amateur qui utilise de nombreux circuits imprimés chaque année "amortira"


vite le coût d'un laboratoire relativement complet, quitte éventuellement à
travailler aussi pour les amis et connaissances.
Il serait par contre déraisonnable de dépenser plusieurs milliers de francs
lorsqu'on n'utilise que cinq ou six plaquettes par an.
Il existe des solutions adaptées à tous les cas : en général, le matériel coûteux à
l'achat permet l'utilisation de fournitures assez bon marché. Inversement, cer-
tains produits "consommables" d'un prix élevé permettent de se passer pres-
que complètement d'appareillage onéreux, ce qui est préférable en cas de
besoins modestes.
Il est également possible de réaliser de notables économies en acceptant de
passer plus de temps à exécuter certaines opérations, ou de procéder à des
manipulations peu agréables (rinçage de cuvettes ayant contenu des produits
salissants, par exemple).
Soyons clair : l'amateur peut aborder la technique des circuits imprimés avec
des moyens pécuniers très modestes.
Pour des travaux occasionnels, les fournitures ne lui coûteront pas très cher,
tandis que le matériel pourra être trouvé à la maison : quelques récipients à
usage ménager, un morceau de verre, une forte ampoule électrique ou un tube
fluorescent.
Par la suite, des dépenses supplémentaires pourront être envisagées progres-
sivement pour améliorer le confort d'exécution, la rapidité du travail, et la qualité
des résultats obtenus.
Mais, dans tous les cas, il faudra être très vigilant lors du choix d'un équipement
ou de fournitures: produits et machines du commerce sont généralement
conçus pour résoudre un problème bien particulier, et n'offrent pas toujours
l'évolutivité souhaitable.
Si les revendeurs d'électronique disposent de matériel spécifiquement conçu
pour le circuit imprimé, on ne négligera pas pour autant de rendre visite au
photographe ou à l'imprimeur du quartier : d'excellentes surprises peuvent y
attendre l'amateur qui ne craint pas de s'enfermer dans une chambre noire !
Ainsi averti, l'amateur devrait pouvoir gérer en toute connaissance de cause le
budget dévolu à son "hobby", ce qui revient à tirer le maximum de satisfaction
de l'argent dont il dispose.
N'oublions pas. en effet, qu'en électronique, il n'y a pas que les circuits impri-
més: il faut encore pouvoir acheter des composants et des instruments de
mesure...

DES FOUNISSEURS PERFORMANTS

En quelques années seulement, différents industriels ont pris une conscience


très nette de l'importance du marché des circuits imprimés d'amateur, et ne se
sont pas trompés en anticipant son évolution.
L e s besoins de l'amateur 15

Il en a résulté toute une gamme d'équipements et de produits capables de


répondre à la plupart des besoins de toutes les catégories d'amateurs.
La commercialisation s'effectuant le plus souvent par l'intermédiaire des reven-
deurs en composants électroniques, l'amateur ne rencontre pratiquement plus
aucun problème d'approvisionnement.
Il n'y a pas si longtemps, il fallait "pleurer" chez l'imprimeur ou le photographe
industriel local pour obtenir quelques feuilles de film inversible ou un fond de
bouteille de résine photosensible, car les conditionnements de l'époque res-
taient tout à fait hors de portée de l'amateur (boîtes de 100 films, bidons de 50
litres, etc).
Saluons donc ces founisseurs qui ont su rendre accessibles à l'amateur des
produits performants autrefois réservés aux professionnels ayant "pignon sur
rue".

Des p r o d u i t s m o d e r n e s et performants permettent à l'amateur de rivaliser avec les


professionnels.

Loin de se contenter de jouer les détaillants, ces fournisseurs se sont penchés


sur les modes d'emploi, pas toujours simples, des produits en question. Ils ont
donc créé de petites machines (à insoler, à graver, etc.) d'un maniement simple
et sans danger, et surtout d'un prix accessible à l'amateur.
16 Les besoins de l'amateur

Bien évidemment, ce genre de service se paie : les fournitures performantes


pour amateur coûtent cher...
L'amateur y trouve pourtant son compte, car il a tout intérêt à acheter dix feuilles
de film à 50 francs pièce, plutôt qu'une boîte de 100 feuilles à 2000 francs !
L'amateur ingénieux et maîtrisant bien la technique cherchera toutefois souvent
à échapper à ce monopole de fait : il remarquera que certaines activités appa-
remment tout à fait étrangères à l'électronique, emploient des machines et des
produits menant à des résultats similaires. Il ne considérera pas comme interdit
de tenter de se servir d'une photocopieuse ou d'un labo photo pour arriver à ses
fins !
Gageons que la sagesse consiste à analyser soigneusement son propre cas. et
à choisir en conséquence.
CHAPITRE 2

LES METHODES MANUELLES

Nous avons vu au chapitre précèdent que l'évolution sensible de la complexité


des circuits imprimés d'amateur condamne de plus en plus les méthodes
manuelles de reproduction des tracés.

Cet ouvrage ne serait cependant pas complet sans un chapitre décrivant ces
procédés, encore mis à contribution dans des cas particuliers.

Le débutant en électronique, par exemple, ne commencera évidemment pas


par s'attaquer aux réalisations les plus complexes, sous peine de courir à
l'échec.
Ses premiers montages feront donc appel à des circuits imprimés fort simples,
pour lesquels l'emploi d'une méthode manuelle sera une bonne initiation à la
gravure sur cuivre. Même le professionnel peut parfois être appelé à recourir
aux méthodes manuelles lorsqu'il s'agit de retoucher ou modifier une plaquette
déjà gravée par voie photographique ou en cours de fabrication.

Enfin, des techniques dérivées des méthodes manuelles de fabrication des


circuits imprimés peuvent se révéler fort utiles lors de l'expérimentation de
portions de circuits, voire de montages complets, sous la forme de prototypes
"de table".

Nous n'irons pas jusqu'à laisser croire à l'amateur peu fortuné qu'il peut espérer
remplacer les techniques photographiques par des manipulations manuelles,
même au prix de beaucoup de temps et de patience : il risquerait en effet de
dépenser autant ou même davantage en fournitures par rapport à un procédé
photographique bien choisi.
18 Les méthodes manuelles

LES PLAQUETTES UNIVERSELLES

Sous cette dénomination générale, nous regrouperons tous les types de "pla-
quettes d'expérimentation" normalement non réutilisables, par opposition aux
"boîtes de connexion" à contacts.
Il s'agit donc essentiellement de plaquettes de circuit imprimé pré-gravées et
souvent pré-percées, simple ou double face, à bandes ou à pastilles voire les
deux à la fois.
Bien utilisées, ces plaquettes permettent de câbler un unique exemplaire d'un
montage à peu près quelconque en obtenant une qualité de présentation
voisine de celle d'un circuit imprimé.
Ces plaquettes sont souvent utilisées pour la mise au point de prototypes, car
leur emploi soigneux peut faire gagner beaucoup de temps lors du dessin du
circuit imprimé définitif.

F i g . 2 - 1 . — Un exemple de plaquette universelle que nos lecteurs pourront graver


sur cuivre lorsqu'ils maîtriseront les t e c h n i q u e s p h o t o g r a p h i q u e s .

Hélas, le plus souvent, l'utilisateur de telles plaquettes se laisse entraîner par


leur facilité d'emploi et finit par se trouver face à un inextricable maquis de
connexions entrecroisées !
Ajoutons que ces plaquettes coûtent relativement cher, et que leur réemploi
n'est pas facile : les parties cuivrées se décollent souvent lors du dessoudage
des composants.
L e s méthodes manuelles 19

De toute façon, il est bien sûr exclu d'utiliser cette technique pour construire
plusieurs montages idendiques, sauf impossibilité absolue de f a i r e autrement
(par exemple dans l'industrie lorsque le temps presse).

La bonne utilisation des plaquettes pré-gravées exige un câblage très soigneux.

L'amateur équipé d'un bon matériel de fabrication de circuits imprimés pourra,


par contre, fabriquer lui-même de telles plaquettes selon un tracé adapté à ses
besoins : il s'en servira surtout pour mettre au point en laboratoire les montages
qu'il implantera ensuite sur des circuits imprimés définitifs.

LE "WRAPPING"

Bien qu'il ne s'agisse pas à proprement parler de circuits imprimés, nous devons
ici dire un mot des procédés de câblage par connexion enroulée et de leurs
dérivés, autrement dit du "wrapping"
Cette technique fait appel à des plaquettes pré-percées, mais totalement
démunies de cuivre (exceptées parfois les lignes de masse et d'alimentation
des circuits intégrés).
Les composants du montage sont montés sur des supports spéciaux munis de
longues broches rigides, que l'on interconnecte à l'aide de fils rigides isolés
réunis en torons.
La particularité de la méthode est que ces fils ne sont pas soudés, mais enroulés
serré autour des broches des supports, dont la section carrée empêche tout
plissement.
20 L e s méthodes manuelles

Cetie technique, très fiable, est souvent employée dans les équipements digi-
taux dont la complexité dépasse les possibilités du câblage sur circuits impri-
més classiques.
L'outillage nécessaire est fort réduit, du moins en ce qui concerne l'amateur, et
facile a utiliser.
Bien entendu, il faut un certain temps pour câbler un circuit même simple, mais
on économise l'étude du circuit imprimé.
Là encore, il est important de savoir si le montage restera unique, ou devra être
reproduit à plusieurs exemplaires.
Une technique dérivée du wrappi g, très appréciée des amateurs mais issue
pourtant du secteur aéronautique, fait appel à un fin fil émaillé dont le vernis est
soudable.

Les différents procédés de w r a p p i n g sont utilisés aussi bien dans l'industrie


que chez l'amateur.

On peut alors enrouler ce fil sur les broches de supports de composants de type
standard (moins chers et moins encombrants), puis réaliser les soudures sans
avoir à dénuder le fil !
En fait, l'émail est formulé de façon à fondre au seul contact de l'étain en fusion
pas de risque de court-circuits si le corps du fer à souder passe un peu trop près
de certaines connexions.
L'outillage nécessaire se réduit à un "stylo à câbler" peu coûteux et à un fer à
souder. Les bobines de fil spécial sont disponibles dans diverses couleurs afin
de faciliter les repérages.
Un procédé plus récent utilise même un fil nu. qu'il n'est pas nécessaire de
souder, mais qui exige davantage de soin.
L e s méthodes manuelles 21

LES AUTO-COLLANTS EN CUIVRE

EZ circuit est le nom commercial (américain bien sûr) d'un système de câblage
sur circuits imprimés diffusé en France par BISHOP GRAPHICS FRANCE et LE
CIRCUIT IMPRIMÉ FRANÇAIS.
Il s'agit d'éléments de circuits (pastilles, bandes, empreintes de circuits inté-
grés) réalisés en cuivre autocollant.

Les autocollants en cuivre de BISHOP GRAPHICS permettent de réaliser des c i r c u i t s


imprimés entièrement à la m a i n .

Grâce à un adhésif résistant à la chaleur du ter à souder, on peut composer très


vite un circuit imprimé sur toutes sortes de plaquettes isolantes (verre époxy.
bakélite, téflon, etc.). mais aussi sur des matériaux souples ou sur des pièces
diverses (pignons ou poulies nylon, pièces de robots, éléments mécaniques
divers).
Le fabricant invite les électroniciens à réaliser tous leurs circuits imprimés de
cette façon. Certes, c'est possible, mais fort coûteux !
En fait, on appréciera surtout ce système lorsqu'il faudra modifier (même
profondément) ou réparer un circuit imprimé déjà gravé ou même déjà câblé.
22 Les méthodes manuelles

Une autre application intéressante consiste à passer en double face des cir-
cuits gravés en simple face, notamment lorsque le côté composants ne compte
que peu de liaisons.

Fig. 2-2. — Un échantillonnage des modèles les plus c o u r a n t s de MINI-MOUNTS.

A côté de toute la gamme des éléments pré-découpés, existent des feuilles de


cuivre autocollant (épaisseur 35 microns), que l'on peut découper à loisir pour
1
fabriquer toutes sortes de pièces. C'est déjà nettement moins cher
Pour ne pas quitter le domaine des éléments adhésifs, intéressons-nous mainte-
nant au système MINI-MOUNT de WAINWRIGHT (diffusé en France par
EQUIPEMENTS SCIENTIFIQUES).
s'agit cette fois de tout petits circuits imprimés en époxy. supportant un tracé
simple (quelques pastilles, empreinte de circuit intégré ou de transistor, etc.), et
eux aussi adhésifs.
On colle ces petits éléments sur une plaquette cuivrée mais non gravée, et on
obtient l'équivalent d'un circuit imprimé avec plan de masse, ce qui peut être
appréciable en radio.
L e s méthodes manuelles 23

Ce circuit se câble côté cuivre, ce qui dispense de tout perçage de trous.


Ce procédé est surtout utilie pour la mise au point de prototypes, mais peut fort
bien servir à réaliser des montages définitifs.

Les M INI - M 0 UNTS sont des petits circuits imprimés adhésifs existant d a n s toute une
variété de modèles.

Si la disposition des composants et des interconnexions est soigneusement


étudiée, on peut s'inspirer largement de cette maquette pour dessiner le circuit
imprimé définitif.

Compte tenu de l'absence de trous, il est plus facile de modifier un montage


construit sur MINI-MOUNTS qu'un câblage sur plaquette universelle.

LE FRAISAGE MECANIQUE

Utilisé autrefois par certains amateurs ne possédant pas de matériel de gravure,


ce procédé ne permet que la réalisation de tracés simples et ne sera donc cité
que pour mémoire.
Tout au plus pourra-t-il servir lors de la retouche de plaquettes gravées de façon
classique.
Cette méthode a pourtant l'intérêt de nous taire entrer dans le domaine des
procédés soustractifs : jusqu'à présent, nous avons apporté du cuivre, par
divers moyens, sur des plaquettes isolantes. A partir de maintenant, nous allons
partir de plaquettes uniformément cuivrées, et éliminer le cuivre partout où nous
ne désirons pas établir de connexions ; un peu de gâchis, certes, mais beau-
coup plus de possibilités techniques.
24 Les méthodes manuelles

Le fraisage m é c a n i q u e ne présente plus guère d'intérêt, sauf peut-être p o u r les


retouches.

Le fraisage mécanique consiste à enlever le cuivre excédentaire à l'aide d'un


outil rotatif et tranchant, le plus souvent une fraise miniature montée sur une
perceuse à piles.
On ne peut guère obtenir de la sorte que des tracés rectilig es et assez
grossiers, aussi allons-nous nous tourner vers des procédés autrement plus
performants !

LA GRAVURE DIRECTE

Presque toutes les techniques modernes de fabrication des circuits imprimés


reposent sur une gravure chimique ou électrolytique ; le cuivre devant subsister
est protégé par une substance du genre encre, vernis ou peinture, puis la
plaquette est soumise à un processus chimique ou physico-chimique capable
de dissoudre le cuivre sans attaquer le support ni la couche protectrice.
L'essentiel du problème revient donc à déposer sur le cuivre neuf une couche
protectrice épousant la forme du tracé que l'on souhaite reproduire.
La gravure directe est la méthode la plus simple, mais la moins performante.
Les débutants utilisent souvent des marqueurs spéciaux remplis d'une encre
résistant aux bains de gravure et séchant rapidement.
Certains préfèrent le vernis à ongles, la peinture de carrosserie automobile,
voire même l'encre très grasse de certains papiers carbone !
L e s méthodes manuelles 25

A vrai dire, on réservera plutôt ces procédés à la retouche de plaquettes avant


l'attaque chimique.
Un procédé donnant d'excellents résultats consiste à utiliser des symboles à
transfert (pastilles, bandes, etc.) de qualité "gravure directe".
On dessine alors le tracé à graver au moyen de ces éléments adhésifs, directe-
ment sur la plaquette cuivrée.
C'est fort long, bien fastidieux, mais peu coûteux.
Bien évidemment, tout est à recommencer si plusieurs plaquettes identiques
doivent être gravées

La gravure directe est encore utilisée par b e a u c o u p d'amateurs qui n'ont pas encore
essayé les méthodes photographiques !

S'il s'agit de reproduire un tracé publie dans la presse, on admettra qu'il est
vraiment dommage de recommencer un travail qui a déjà été accompli par
l'auteur du montage, tout en risquant d'introduire des erreurs...
Dans toute la suite de cet ouvrage, nous allons décrire des méthodes photogra-
phiques permettant de "transférer" sur le cuivre, sous la forme d une couche
résistant à la gravure, n'importe quel tracé disponible sur papier, transparent ou
opaque, grandeur nature ou à une échelle quelconque.
Mais nous devons également nous préoccuper de la réalisation de ces fameux
tracés "originaux" (circuits personnels).
26 Les méthodes manuelles

PRINCIPES DE DESSIN

Dessiner un circuit imprimé est un "art" tout à tait à part' ; sans négliger l'esthéti-
que, le dessinateur doit concilier de nombreux impératifs techniques, qui varient
selon le type de montage en cause (audio, haute fréquence, digital, informati-
que, forte puissance, mesure, etc.).
Le tracé définitif sera de toute façon un compromis entre une disposition idéale
des composants sur la plaquette, et un cheminement idéal des pistes cuivrées.
L'amateur est beaucoup plus libre de ses choix que le professionnel : il cher-
chera avant tout à ne pas se compliquer inutilement la tâche, et à ne pas
excéder les possibilités des équipements de reproduction dont il dispose.
Il n'hésitera pas à recourir à quelques "straps" (ou fils implantés comme des
composants) lorsque cet artifice peut lui faire économiser une gravure double
face.
La première question qui se pose est celle du choix du matériau sur lequel le
dessin sera exécuté. Les professionnels travaillent le plus souvent sur film
plastique ou mylar, pour des raisons de stabilité dime sionnelle.

Fig. 2-3. — Le t r a c e - c o n n e c t e u r s BISHOP GRAPHICS permet à l'amateur de taire de


grosses économies de symboles à transfert.

Certains amateurs tiennent à en faire autant, sans doute par snobisme, et se


ruinent en films coûteux et en fournitures de dessin appropriées. I
?
Sauf cas très particulier, le papier calque de force moyenne (70 à 75 g / m ou
jusqu'à 95 pour les travaux exigeant de nombreuses corrections par grattage)
suffira amplement.
Les méthodes manuelles 27

Un stylo à encre de c h i n e et q u e l q u e s accessoires permettent de solutionner tous les


problèmes c o u r a n t s de dessin de circuits imprimés.

Les trace-symboles peuvent faire réaliser de grosses économies de pièces à transfert.


28 Les méthodes manuelles

Ce support présente l'avantage d'accepter aussi bien les symboles à transfert


que le dessin à l'encre de chine, considérablement plus économique : un simple
trace-symboles en plastique peut économiser des feuilles entières de pastilles
lorsque la précision professionnelle n'est pas requise.
Un bon stylo à encre de chine (ROTRING avec plumes de 1.2 et 0,5 mm) sera
l'un des meilleurs investissements de l'amateur.
Les empreintes de circuits intégrés seront cependant achetées en feuilles
pré-dessi ées, ou fabriquées par l'amateur sur de petits morceaux de film
photographique rendus adhésifs grâce à une bombe de colle pour montages
(type 7043 de 3M). En effet, une bonne précision est indispensable, qui rendrait
excessivement fastidieux le tracé manuel

L'adepte des méthodes p h o t o g r a p h i q u e s peut fabriquer lui-même ses symboles à


transfert personnels !

Egalement, les principales pistes (notamment les courbes) seront tracées à


l'aide de ruban crêpé adhésif, très commode d'emploi et peu coûteux. Ce n'est
que pour les groupes de pistes rectilignes et parallèles que le Rot ng se
révélera supérieur.
Deux petits outils seront donc nécessaires : un couteau de précision, genre
bistouri, (XACTO ou MECANORMA), et une petite spatule arrondie pour faire
adhérer ruban el symboles transfert
L e s méthodes manuelles 29

Avec un m i n i m u m de matériel de dessin, tracer ses propres c i r c u i t s imprimés n'est


pas si difficile !

Fig. 2-4. — est très important, lors du pastillage, de respecter très exactement la
grille au pas de 2,54 m m .
30 Les méthodes manuelles

Fig. 2-5. — Seul le papier quadrillé au pas de 2,54 mm convient à tous les tracés de
circuits imprimés : millimétré et quadrillé 5 x 5 mm ne peuvent servir
qu'occasionnellement.
L e s méthodes manuelles 31

L'amateur prévoyant de dessiner de nombreux circuits imprimés pourra égale-


ment investir dans une petite planche à dessin en plastique, munie d'un clip
fixe-feuille et de règles coulissantes : le confort d'utilisation est incomparable, et
la précision des tracés y gagne énormément.
En effet, la feuille de calque doit, pendant tout le travail, rester exactement
superposée à une grille quadrillée servant de référence pour l'implantation des
composants.

Fig. 2-6. — Quelques exemples de pastilles à transfert du c o m m e r c e .

Une feuille millimétrée ou quadrillée "5x5" ne peut convenir que pour les tracés
extrêmement simples : dès que des composants à plusieurs broches sont
utilisés (circuits intégrés notamment) il devient impératif d'employer une grille
quadrillée en dixièmes de pouce (un trait tous les 2.54 mm).
Tous les composants électroniques ou presque sont brochés selon cette norme
américaine qui ne nous laisse guère le choix.
Arrondir 2,54 à 2,5 mm afin de pouvoir utiliser des papiers plus courants n'est
lolérable que pour de très petites dimensions de circuits : sur 10 cm, l'erreur
atteint déjà 1,6 mm. ce qui suffit largement pour que bien des broches tombent à
côté de leur trou...
Une solution de luxe consiste à acheter (cher !) des grilles dites "inacti iques" :
imprimées en bleu ou violet très pâle, elles permettent de dessiner directement
sur elles.
Lors de la reproduction photographique, le quadrillage ne "sort" pas.
Il nous semble tout aussi efficace et bien moins coûteux d'acheter (ou de
reproduire) une seule grille qui sera placée sous le calque, voire même collée à
demeure sur la planche à dessin, (voir grille au pas de 2,54 mm p. 157)
Les méthodes manuelles 33


Fig. 2-7. — Un m ê m e c i r c u i t i m p r i m é peut être dessiné dans des " s t y l e s " très
différents, mais d a n s tous les c a s , un plan de c â b l a g e précis est le c o m p l é m e n t
indissociable du dessin des pistes.

Fig. 2-8. — Quelques règles pratiques unanimement a d o p t é e s par les dessinateurs


de c i r c u i t s imprimés.
34 Les méthodes manuelles

Positif

Négatif

a : tracé à anç>es v'tfe


b : tracé à arrondis
c : tracé ëtargi
d : tracé "angtais" (positif et négatif)
e : tracé adouci
f : tracé par ordinateur (à 45*)

Fig. 2-9. — Différents styles de d e s s i n des circuits imprimés.


L e s méthodes manuelles 35

Le circuit imprimé de la ligure 2-7 après c â b l a g e .

Selon la complexité du tracé, celui-ci sera exécuté soit grandeur nature, soit au
double (échelle 2) ou même au quadruple (échelle 4). Dans ces deux derniers
cas. toutefois, on ne perdra pas de vue le fait qu'une réduction photographique
sera indispensable avant la gravure.
il résulte de notre expérience que la plupart des circuits d amateur peuvent être
dessinés à l'échelle 1 par une personne suffisamment soigneuse ne cherchant
pas trop à "tasser" les composants.
Reste le problème des corrections, car on se trompe fréquemment en cours de
travail, ou on se trouve au moins amené à déplacer certaines portions du tracé.
Sur calque, encre de chine sèche et symboles transfert se grattent très bien à la
lame de rasoir. Il faut cependant lisser la zone grattée avec une spatule ou un
ongle (propre !), avant d'y dessiner à nouveau.
Les rubans crêpés, quant à eux, se décollent simplement en tirant dessus à
partir d'une extrémité ou d'une incision.
Des gommes spéciales (chimiques) permettent d'effacer, dans une certaine
mesure, les tracés à l'encre de chine sans blesser le papier, notamment quand
plusieurs grattages l'ont déjà rendu dangereusement mince !
Faut-il ici énoncer des principes de disposition des pastilles et pistes d'un circuit
imprimé ?
36 Les méthodes manuelles

Il suffit de feuilleter les revues et publications spécialisées pour se convaincre


que chaque concepteur possède plus ou moins un style de dessin qui lui est
propre, influencé d'ailleurs par les techniques graphiques utilisées.
En général, le plus court et le plus simple sont à recommander, et il convient
•d'appliquer à peu près les mêmes règles qu'en câblage traditionnel (par exem-
ple en ce qui concerne les circuits de masse).
Lorsque de forts courants seront en )eu, on se souviendra que l'épaisseur du
cuivre est généralement de 35 microns (parfois 70) : il faudra compenser cette
finesse par des pistes plus larges et aussi courtes que possible.
Le problème ne réside pas tant dans le risque de fusion ou d'échauffeme t, car
le support isolant évacue assez bien la chaleur, mais plutôt dans l'introduction
de résistances parasites et donc de chutes de tension.
Egalement, on évitera de faire passer très près l'une de l'autre des pistes entre
lesquelles existe une tension élevée.
L'écartemenl minimal peut être évalué à 5 dixièmes de millimètre par tranche de
100 volts, avec un minimum de 0,5 mm.
En pratique, on introduit de confortables marges de sécurité, au point de laisser
au moins 6 mm pour 220 V alternatifs.
On ne gagne que peu de place en tassant exagérément des pistes par trop fines,
mais on augmente considérablement la difficulté de reproduction et les risques
de défauts.
En fin de compte, l'expérience montre que, chez l'amateur, le sens "tech ico-
artistique" du dessin des circuits imprimés vient de lui-même, tout naturelle-
ment, à condition de respecter une progression raisonnable : s'attaquer d'en-
trée à un complexe tracé de carte à microprocesseur est le meilleur moyen de
se dégoûter à jamais de cette activité Commençons modestement (alimenta-
tion, ampli audio, etc.) et tout ira bien !
Tant qu'une expérience suffisante n'aura pas été acquise, on aura générale-
ment intérêt à prévoir une pré-étude du tracé et de l'implantation sur papier
quadrillé ordinaire : Ainsi, le "pastillage" définitif pourra être exécuté dans les
meilleures conditions, sans perte de temps, ni gaspillage de fournitures.
CHAPITRE 3

PRODUITS PHOTOSENSIBLES UTILISABLES

L'amateur ayant commencé à pratiquer ta technique des circuits imprimés en


utilisant les méthodes manuelles ressentira très vite le besoin de "passer la
vitesse supérieure", c'est à dire de profiter de tous les avantages des méthodes
photographiques. Il pourra faire appel à toute une variété de produits photosen-
sibles dont certains sont couramment employés en photographie noir et blanc
classique, mais dont la plupart sont spécifiques au domaine de la photogravure.
Plusieurs solutions concurrentes sont fréquemment utilisables pour résoudre
un problème donné, et souvent de qualités comparables.

C'est au niveau du coût des équipements et produits nécessaires que se situe la


différence essentielle. Il importe donc que nos lecteurs sachent choisir en toute
connaissance de cause et avec une parfaite objectivité, sans se laisser influen-
cer par des publicités trop alléchantes.

Pour cela, un seul moyen : faire connaissance avec tous les produits suscepti-
bles d'être employés, et peser soigneusement leurs avantages et inconvénients
dans son propre cas.

Au terme de la lecture de ce chapitre, ce sera chose faite.

Que nos lecteurs photographes de talent ne se sentent pas dispensés de cette


"formalité" ! Ils découvriront certainement dans ces pages bien des produits
qu'ils ne connaissent pas, ainsi que des propriétés particulières de leurs fourni-
tures habituelles. Dans tous les cas, ils ne pourront en retirer que des
avantages...

Les produits photosensibles utilisés couramment par les photographes ama-


teurs sont de deux sortes: les films et les papiers. Nous allons montrer les
utilisations de ces matériaux en photographie appliquée à l'électronique, et
introduire l'usage d'autres produits plus spécialement adaptés à la-
photogravure.
38 Produits photosensibles utilisables

SURFACES SENSIBLES A BASE DE SELS D'ARGENT

Les réactions photochimiques mettant en jeu des sels d'argent ne sont pas une
découverte récente : on a remarqué très tôt la faculté qu'ont ces composés de
noircir sous l'action de la lumière, et ces propriétés ont été exploitées pour
fabriquer les premiers papiers photographiques, dits à "noircissement direct".
La feuille était en effet exposée fort longtemps à une lumière intense qui la faisait
noircir sans qu'aucun développement ne s'impose.
;
La technique du "fixage", permettant de stabiliser les images ai s obtenues, est
venue permettre l'examen de ces épreuves au grand jour, et non plus à la pâle
lueur d'une bougie, ce procédé basé sur le noircissement des sels d'argent est
toujours utilisé pour les films et papiers photo, mais de très sensibles améliora-
tions lui ont été apportées.

LES FILMS PHOTOGRAPHIQUES

CONSTITUTION D'UN FILM NOIR ET BLANC

Un film photographique est constitué d'un support transparent en triacétate de


cellulose ou en polyester, d'épaisseur généralement comprise entre 50 et 180
microns sur lequel est couchée une émulsion à base de gélatine chargée de
sels d'argent, constituant la couche sensible proprement dite. Le film est géné-
ralement conditionné sous forme d'un ruban de longueur variable et de largeur
35 mm ou plus, perforé ou non sur les bords. La présentation la plus courante est
certainement la "cartouche", petit container métallique étanche à la lumière,
contenant une longueur de film 35 mm permettant de prendre 12 à 36 clichés
24x36 mm. Certains films spéciaux, très utiles en photogravure, sont aussi
vendus en boîtes de 50 ou 100 feuilles de formats standards (le plus petit étant le
6x9 cm).

L'EXPOSITION DU FILM

Si une telle préparation sensible est soumise à l'action d'un rayonnement


lumineux, le processus de noircissement va s'amorcer, c'est-à-dire que les sels
d'argent frappés par la lumière vont commencer à se transformer en petits
grains de métal argent. Ce processus, s'il durait longtemps, aboutirait à un
noircissement visible du film. Il est cependant bien évident que les exigences
des techniques photographiques modernes ne permettent pas d'envisager des
expositions de longue durée. Dans un appareil photographique réglé par exem-
ple sur 1 /125 sec, la quantité de lumière parvenant au film est extrêmement
réduite, et les grains d'argent formés sont si petits et si peu nombreux qu'ils ne
sont absolument pas visibles. Leur présence suffit néanmoins pour que les
informations lumineuses représentant le sujet à reproduire soient enregistrées
sur le film. Cette image invisible est appelée image latente, et les opérations de
développement auront pour but de la rendre visible.
Produits photosensibles utilisables 39

LE TRAITEMENT DU FILM NEGATIF

Le traitement d'un film qui a été exposé a pour but de rendre visible l'image
latente et d'éliminer de l'émulsion tous les produits sensibles à la lumière qui
pourraient y subsister et compromettre la conservation du document. Les deux
phases fondamentales du traitement sont donc le développement et le fixage.
Un rinçage, ou mieux, un bain d'arrêt, doit séparer ces deux opérations, et le
traitement se termine 'par un lavage abondant à l'eau courante, suivi d'un
séchaae.

Un échantillonnage des films utilisables pour les travaux de photogravure

A) LE DEVELOPPEMENT
Le développement proprement dit a pour but de transformer l'image latente en
une image visible dite image argentique puisque constituée d'amas de grains
d'argent. Nous avons vu que l'image latente consistait en de minuscules grains
d'argent nés de l'action de la lumière sur les sels d'argent contenus dans
l'émulsion. Il suffit donc d'augmenter considérablement la concentration en
40 Produits photosensibles utilisables

grains d'argent pour rendre l'image visible. Ce résultat est atteint en immergeant
le film dans un liquide appelé révélateur, qui possède la propriété de transformer
les sels d'argent en argent métallique. Si l'on prend soin de limiter la durée
d'action du produit à une valeur convenable, la réaction sera beaucoup plus
efficace aux endroits où des grains d'argent étaient déjà présents, ceux-ci
agissant comme des germes favorisant le processus chimique.

On peut donc prévoir qu'un développement prolongé conduira à une image plus
foncée, plus dense, et qu'à la limite, un développement exagérément long ferait
noircir intégralement n'importe quel film exposé ou non.

Il faut remarquer dès maintenant une loi fondamentale de la photographie qui


est la suivante :
Une surface sensible à base de sels d'argent présente, après développement,
un aspect noir (opaque), aux endroits qui ont été frappés par la lumière. Le
noircissement est d'autant plus prononcé que la quantité de lumière reçue est
plus importante et que le développement dure plus longtemps.

Émutsion
-sensible

"Support
transparent

Lumière (^Développement et bain d'arrêt

"!!ilI1 Masque
d'exposition

Partie n'ayant
(?) Fixage et lavage
pas été exposée ^ Q y Q n l ^
J exposée
Sets
d'argent Film vierge

Sets d'argent
+ germes Image latente

Image développée
(7) Exposition Argent
( noire )
Film mage développée
transparent ( blanche )
et fixée

Fig. 3 - 1 . — Déroulement des opérations d ' e x p o s i t i o n et de traitement d ' u n film noir


et blanc
Produits photosensibles utilisables 41

Ceci explique l'inversion des valeurs lumineuses entre le sujet et le "négatif"


obtenu après le traitement d'un film noir et blanc classique : les parties claires du
sujet sont rendues par les parties sombres du film et vice-versa.

B)LE BAIN D'ARRÊT


Cette opération est destinée à stopper le développement par neutralisation du
révélateur qui imprègne encore la gélatine du film, même retiré du bain. Le
liquide de neutralisation peut sans inconvénient être remplacé par de l'eau,
mais un tel rinçage n'arrête pas complètement le développement, ce qui oblige
à entreprendre immédiatement le fixage.

C) LE FIXAGE
Après développement et rinçage (ou passage dans le bain d'arrêt), la gélatine
du film renferme encore des sels d'argent intacts dans les parties de l'image qui
n'ont pas été exposées (parties claires du film). Le révélateur n'a pas eu d'action
notable sur ces sels qui sont donc toujours présents dans la couche sensible,
lui conférant un aspect blanc laiteux caractéristique. De plus, ces sels sont
toujours capables de noircir à la lumière, et il est donc indispensable de les
éliminer totalement avant d'utiliser le film. Le bain de fixage a la propriété
d'entraîner ces produits indésirables et de conférer ainsi au film sa transpa-
rence définitive, et des qualités de conservation satisfaisantes.

D)LE LAVAGE FINAL


Si l'opération de fixage a débarrassé la gélatine des sels d'argent qui y subsis-
taient, il n'en demeure pas moins vrai que les produits constituant le bain de
fixage imprègnent maintenant la couche sensible. Ces produits, sous l'action
combinée de l'air et de la lumière, risqueraient de former des taches indélébiles
sur le film, et c'est pourquoi un abondant rinçage à l'eau courante s'impose. Il est
fréquent d'ajouter quelques gouttes de savon liquide à la dernière eau de lavage
afin de garantir un séchage uniforme.

Les différents types de films négatifs


Nous venons de voir le principe général sur lequel sont basés les films photo-
graphiques noir et blanc, mais on peut néanmoins distinguer plusieurs catégo-
ries de produits, suivant les caractéristiques qu'ils présentent :

A) LA SENSIBILITÉ
Ce paramètre caractérise l'aptitude d'un film à enregistrer des quantités de
lumière très faibles. Un film très sensible est utile pour photographier dans des
conditions d'éclairage difficiles, ou avec des vitesses d'obturation très grandes,
mais ne serait d'aucune utilité particulière en technique des circuits imprimés
où des éclairages intenses sont disponibles, et où un temps de pose de quel-
ques secondes n'est nullement prohibitif. Cette sensibilité s'exprime en unités
arbitraires (ASA ou DIN), et varie souvent avec le révélateur utilisé pour le
développement. Des essais s'imposent donc pour déterminer les meilleures
conditions opératoires.
42 Produits photosensibles utilisables

B) LA SENSIBILITÉ CHROMATIQUE
Les films noir et blanc modernes, utilisés en prise de vue dans des appareils
photographiques sont généralement panchromatiques, c'est-à-dire sensibles à
la totalité des couleurs visibles Ceci garantit une reproduction fidèle des sujets
polychromes, mais impose de mener le traitement dans une obscurité totale.
N'importe quelle lumière colorée, qu'elle soit jaune, rouge, ou verte, viendrait en
effet voiler le film de façon irrémédiable. C'est pourquoi ces films sont dévelop-
pés dans des cuves spéciales étanches à la lumière.

Par contre, la plupart des films dits "plan-films", vendus en feuilles, sont ortho-
chromatiques, c'est-à-dire insensibles à la lumière rouge. Cette propriété sera
précieuse pour les films destinés aux travaux de photogravure, qui pourront être
manipulés à la lumière d'une ampoule rouge, en toute sécurité, lors des prises
de vue ou du traitement en cuvette (possibilité de suivre de visu l'évolution du
développement).

Quelques présentations c o m m e r c i a l e s des films p h o t o g r a p h i q u e s : en c a r t o u c h e , en


longueurs brutes, en boîtes de feuilles.
Produits photosensibles utilisables 43

C) LE CONTRASTE ET LA DENSITÉ
Si en photographie traditionnelle il importe de reproduire correctement les
demi-teintes, il est de la plus haute importance en photogravure de disposer de
films présentant exclusivement des zones opaques ou transparentes, à l'exclu-
sion de toute partie grise, c'est-à-dire partiellement opaque. Le choix portera
donc sur des f ims "arts graphiques" ou "lith" ou encore "microfilms", "films trait"
ou "films documents".

Ces films sont pratiquement incapables de reproduire les demi-teintes et selon


les conditions d'exposition et de développement, peuvent interpréter un gris
comme un blanc ou comme un noir. Cette propriété est inestimable en techni-
que des circuits imprimés.

Il convient de noter que ces films doivent être utilisés avec des révélateurs
spéciaux, à grand contraste, dits "révélateurs lith".

LES FILMS POSITIFS DIRECTS

Si en photographie "familiale", l'existence d'un négatif est plutôt utile (possibilité


d'obtenir facilement un nombre quelconque d'épreuves papier), il est des cas où
l'on préférera obtenir directement à l'issue du traitement une image positive sur
lefilm. Citons le cas des diapositives noir et blanc, quelque peu oubliées depuis
le triomphe de la couleur, et, notamment dans le cadre des techniques de
photogravure, celui de la duplication rapide au prix le plus bas d'un document au
trait (c'est-à-dire comportant uniquement des noirs et des blancs). Deux procé-
dés différents peuvent être mis en œuvre :

A) UTILISATION D'UN FILM ORDINAIRE


Un traitement spécial (que nous préciserons plus loin), peut permettre, à partir
d'un film noir et blanc exposé comme à l'accoutumée, d'obtenir directement une
image positive, sans négatif intermédiaire. Ce procédé, utilisé pour réaliser
rapidement des diapositives noir et blanc, sera fort utile en technique des
circuits imprimés, en l'appliquant aux plan-films "lith" que nous emploierons. Le
principe général de ce traitement est le suivant :

Le film exposé est soumis normalement à l'action du révélateur, ce qui a pour


effet de transformer l'image latente en une image arge tique négative. Après le
bain d'arrêt ou le rinçage, on ne procède pas à l'opération de fixage, qui ferait
disparaître le sels d'argent non exposés donc non développés, mais on plonge
le film dans un bain capable de dissoudre totalement l'image argentique qui
s'était formée (bain de blanchiment). Un bain de clarification ou parfois un
rinçage débarrassera la gélatine des résidus de produit blanchissant.

Il reste donc des sels d'argent intacts aux endroits qui, après un traitement
normal, seraient devenus transparents, et les parties du film qui auraient dû
devenir noires sont maintenant dépouillées de tout produit, argent ou sel.
44 Produits photosensibles utilisables

Partie non
exposée

( î ) Exposition (2) Développement et @Btanchir e l et


bain d'arrêt clarification

(Z) Exposition à la (5) Second développement


lumière de ta totalité du film et fixage

F i g . 3-2. — Déroulement des opérations d'exposition et de traitement en positif d'un


film noir et blanc.

Il est donc très clair qu'un second passage dans le révélateur, mais cette fois en
pleine lumière, sera capable de faire noircir les sels d'argent qui ont subsisté,
donc de donner une image inversée par rapport au résultat du premier dévelop-
pement, c'est-à-dire une image positive. Un bain de fixage éliminera les der-
nières traces de sels qui auraient pu échapper aux opérations précédentes.

UTILISATION D'UN FILM SPÉCIAL (AUTOPOSITIF)


il existe un procédé plus simple, permettant d'obtenir directement une image
positive sur film à l'issue d'un traitement normal (développement et fixage). Il es!
basé sur une propriété spéciale des émulsio s photo :

Si on insole un film déjà exposé, avec une lumière à laquelle il n'est pas sensible,
l'image latente créée par la première exposition est affaiblie et peut même
disparaître si la seconde exposition est suffisante (effet HERSCHEL).

On trouve sur le marché des films spécialement conçus pour cet usage ; un
noircissement latent est apporté à l'émulsion pendant la fabrication du film qui
deviendrait donc totalement noir si on le développait normalement. Si mainte-
nant on expose ce film à la lumière à travers un filtre jaune, les parties éclairées
apparaîtront en blanc après développement, ce qui est bien le but recherché
Produits photosensibles utilisables 45

Fbrtie non
•H Partie exposée en
lumière filtrée
(image latente
/
—yt détruite)

(T) Exposition (?)Développement et bain d'arrêt

© F i x a g e et lavage

Fig. 3-3. — Déroulement des opérations d'exposition et de traitement d ' u n film noir
et blanc autopositif.

Èmulswn

Support

Couche colorée transparente

Fig. 3-4. — C o u p e d'un film autopositif du c o m m e r c e .


46 Produits photosensibles utilisables

Si on examine la fig. 3-4, qui représente un tel film vu en coupe, on constate


l'existence d'une couche transparente colorée en jaune, à l'opposé de l'émul-
sion. Ceci permet une utilisation tout à fait particulière qui sera extrêmement
utile en technique des circuits imprimés Supposons que Ion veuille reproduire
exactement sur un support transparenl un document opaque, au trait, (par
exemple une page de ce livre). Il suffit de poser une feuille de film autopositif, sur
le document, émulsio en contact avec l'impression, de presser le tout au
moyen d'une plaque de verre et d'éclairer cet assemblage pendant quelques
minutes, à travers la couche colorée, à l'aide d'une forte lampe à incandes-
cence (100 watts ou plus) La lumière jaune ayant franchi la couche dorsale
traversera le film, viendra se réfléchir sur les seules parties blanches du docu-
ment, et détruira le noircissement latent présenté par l'émulsion à ces endroits. Il
ne reste plus qu'à traiter le film comme à l'accoutumée pour obtenir la copie
transparente désirée. Il est important de remarquer que ces films sont généra-
lement très peu sensibles à la lumière du jour et qu'une chambre noire n'est pas
nécessaire : l'exposition et le traitement peuvent avoir heu en lumière du jour
atténuée (tirer les rideaux). Nous donnerons plus loin tous les détails pratiques
nécessaires.

LES PAPIERS PHOTOGRAPHIQUES


Ces papiers, bien connus de tous les photographes amateurs sont recouverts
d'une couche barytée dont le but est de parfaire la blancheur du support, elle
même recouverte d'une émulsion sensible rappelant celle des films, mais
présentant néanmoins certaines différences :

• l'émulsion d un papier est, en général, moins sensible que celle d'un film, ce
qui n'est pas gênant pour des travaux en laboratoire. '

• la sensibilité chromatique d'un papier est beaucoup moins étendue que celle
d'un film, ce qui permet d'effectuer les manipulations en lumière rouge ou jaune
sans risque de voilage.

L'émulsion d'un papier, tout comme celle d'un film, donne après traitement une
image négative (les parties éclairées deviennent noires et vice versa). En
conséquence, si l'exposition se fait (par contact ou par projection) à travers un
film négatif, le résultat final obtenu sur le papier sera positif, c'est-à-dire en
accord avec les valeurs lumineuses du sujet d'origine.
Il pourrait sembler, à première vue, que les papiers photographiques ne présen-
tent guère d'utilité en technique des circuits imprimés : leur support opaque
parait les destiner uniquement à des tâches d'archivage de copies de films
transparents.
En réalité, il n'y a guère de différence entre un tirage sur papier photo, et un tracé
imprimé dans une publication.
Produits photosensibles utilisables 47

On pourra donc, par exemple, exécuter sur papier un agrandissement ou une


réduction de tracé par les méthodes photographiques habituelles, puis appli-
quer au document obtenu l'un des multiples procédés permettant le transfert sur
cuivre de documents opaques.

Mieux, certains papiers photographiques très minces et non plastifiés ne son!


que partiellement opaques moyennant une forte augmentation des temps
d'exposition et l'aide éventuelle d'un produit améliorant cette transparence, on
peut envisager de s'en servir presque comme d'un film.

Bien entendu, il faudra alors choisir pour cet usage spécial les types de papier
les plus contrastés, c'est-à-dire durs ou extra-durs.

Notons enfin que certains travaux de réalisation de faces avant d'appareils


peuvent avantageusement être exécutés sur papier : un négatif "contact' d'un
dessin sur calque est très décoratif si on le place "en sandwich" entre une
plaque de tôle et un morceau de plexiglas !

SURFACES SENSIBLES POLYMÈRES

Si les produits photosensibles à base de sels d'argent permettent d'obtenir dans


d'excellentes conditions des documents opaques ou transparents présentant
des zones noires, blanches ou grises, il ne peuvent être d'aucune utilité pour les
opérations de photogravure proprement dites. La gravure chimique d'une sur-
face métallique (circuit imprimé, plaque décorative, cylindre d impression hélio,
etc.) exige en effet la création d'une couche insoluble appelée "réserve" proté-
geant les parties ne devant pas subir l'attaque de l'agent de gravure (perchlo-
rure de fer, acide nitrique, etc.). On a donc développé des produits spéciaux,
largement utilisés dans l'imprimerie, qui ne font plus appel aux propriétés des
sels d'argent, mais à celles de substances organiques appartenant à la famille
des polymères.'

On demandera au produit subsistant après développement une excellente


résistance aux liquides de gravure et une très bonne adhérence sur les surfaces
métalliques.

Dans le cas des circuits imprimés, la réserve réalisée par voie photographique
viendra remplacer le tracé au vernis des méthodes manuelles.

LES RÉSINES POSITIVES

Le terme "résine" est utilisé pour décrire le liquide photosensible, analogue à un


vernis, qui est étendu sur la surface à traiter On parle également de "laques" ou
de "resists
48 Produits photosensibles utilisables

Fig. 3-5. — Déroulement des opérations de photogravure d'une plaque métallique


(résine positive).

La couche réalisée au moyen d'une résine positive, normalement insoluble


dans un mélange de solvants appelé révélateur, possède la propriété d'y deve-
nir soluble après exposition suffisante à une lumière riche en rayons ultra violets
(nous passerons plus loin en revue les sources lumineuses susceptibles d'être
utilisées). Cette diminution de résistance de la couche est due à la destruction
par le rayonnement de la structure chimique du produit. Dans le langage
courant, on parle de brûlage, en jargon chimique, de dépolymêrisation. La
première résine historiquement utilisée par les imprimeurs a été l'albumine
bichromatée, qui se révélait simplement avec de l'eau, mais de nombreux
produits beaucoup plus performants sont maintenant à notre disposition.
Produits photosensibles utilisables 49

Si une couche sensible réalisée au moyen d'une résine positive est exposée
aux UV ( ultraviolets ) à travers un document d'exécution comportant des zones
opaques et des zones transparentes (par exemple un dessin à l'encre de chine
sur un calque), les parties de la couche correspondant aux zones transparentes
vont se trouver insolées, donc disparaître lors de l'immersion dans le révélateur
(développement). Lors du trempage de la pièce dans l'agent d'attaque chimi-
que, seules les zones correspondant aux parties opaques du document (ou
masque) vont rester intactes. Dans le cas d'une pièce massive, on arrêtera
l'attaque lorsque la profondeur de gravure désirée sera atteinte, dans le cas d'un
matériau à plusieurs couches (stratifié pour circuits imprimés), on poursuivra le
traitement jusqu'à élimination complète de la couche à supprimer.

La gravure terminée, un dissolvant approprié permettra de débarrasser la pièce


de la résine ayant terminé son office, à moins qu'elle ne serve de 'Vernis
soudable"

LES RÉSINES NÉGATIVES

De même qu'en photographie classique où coexistent des surfaces sensibles


positives et négatives, l'éventail des produits pour photogravure comprend
également des résines négatives dont le comportement est exactement opposé
à celui des précédentes.

Une couche réalisée au moyen d'une résine négative peut normalement être
dissoute par un révélateur approprié. Elle cesse cependant d'y être soluble
après une exposition suffisante aux rayons ultraviolets. Cette augmentation de
résistance de la couche est fondée sur un principe voisin de celui du durcisse-
ment à l'air ou à la chaleur des vernis, peintures, colles, etc. On parle de cuisson
ou encore de polymérisation de la couche.

A l'inverse de ce qui se passait avec les produits positifs les zones correspon-
dant aux parties opaques du document vont être débarrassées de la résine lors
du développement, et donc subir l'attaque chimique. Seules les zones corres-
pondant aux parties transparentes du document resteront intactes après net-
toyage de la résine à l'aide du dissolvant approprié.

On se rend compte que, si les produits sensibles à base de sels d'argent ne


peuvent que causer eux-mêmes un noircissement qui est en fait le but final
recherché, les produits sensibles polymères ne sont le plus souvent qu'un
intermédiaire n'autorisant l'action d'un réactif particulier qu'à certains endroits
définis par le masque d'exposition, et sont finalement éliminés en fin de traite-
ment. Nous allons cependant voir que pour certaines applications, la couche de
résine développée est conservée, sa couleur pouvant servir à des fins décora-
tives ou comme partie opaque aux UV d'un document transparent.
50 Produits photosensibles utilisables

Fig. 3-6. — Déroulement des opérations de p h o t o g r a v u r e d'une plaque métallique


(résine négative).

PRÉSENTATION COMMERCIALE DES PRODUITS SENSIBLES POLY-


MÈRES
En photographie classique, on trouve les gélatines sensibles étendues sur
différents types de supports : papiers de toutes épaisseurs et couleurs, mats ou
brillants, films triacétate ou polyester de divers formats, et même plaques de
verre. Ce n'est que pour des besoins très spéciaux (physique nucléaire) que l'on
vend la gélatine sous forme liquide, à étendre par soi-même sur le support de
son choix.
Produits photosensibles utilisables 51

Un échantillonnage de résines p h o t o s e n s i b l e s susceptibles d'être utilisées (présen-


tation en bouteilles et en bombes).

Les résines polymères, négatives ou positives, se trouvent couramment dans le


commerce sous forme liquide, conditionnées en flacons, bidons ou bombes
aérosol, d'emploi plus ou moins pratique (nous y reviendrons d'ailleurs). Une
présentation purement industrielle consiste à fournir une fine pellicule sensible
susceptible d'adhérer à la surface devant être traitée.

De nombreuses marques fournissent des supports très divers, convenant à


presque tous les usages, revêtus d'une couche sensible irréprochable, ainsi
que les révélateurs et solvants nécessaires.

Les stratifiés présensibilisés pour circuits imprimés

Plusieurs fournisseurs (qui fabriquent également des machines pour la photo-


gravure industrielle) offrent toute une gamme de stratifiés bakélite ou epoxy
recouverts d'un placage de cuivre d'épaisseur 35 (ou 70) microns, lui-même
porteur d'une résine polymère positive ou négative. Ces plaques, cuivrées et
sensibilisées sur une ou deux faces sont vendues soit par planches d'environ
2
1 m , soit par coffrets de plusieurs plaquettes découpées à un format standard.
52 Produits photosensibles utilisables

Dans les deux cas, un emballage étanche à la lumière est prévu et ne doit être
retiré qu'immédiatement avant usage. M s'agit parfois d'un papier noir légère-
ment adhésif collé sur la surface sensible. La durée d'exposition des plaques
dépend de leur type, et surtout de la source lumineuse utilisée, des essais
s'imposent donc avant d'entreprendre le traitement d'une plaquette de grandes
dimensions.

Le révélateur nécessaire au développement des plaques exposées est généra-


lement fourni par le fabricant, pour un prix modique. Dans certains cas. une
formule est indiquée, qui permet à l'utilisateur de préparer lui-même son
révélateur.

Deux catégories principales de révélateurs sont actuellement sur le marché :

• Les révélateurs aqueux, composés d'une base (soude, potasse, ammonia-


que) en solution dans l'eau additionnée d'une proportion variable d'alcool,
généralement assez faible (produits dangeureux pour la peau car corrosifs).

• Les révélateurs organiques, composés de solvants (xylène, trichloréthylène,


etc.) additionnés de substances supplémentaires gardées secrètes (produits
dégageant des vapeurs toxiques, voire mortelles). Ces produits sont toujours
fournis prêts à l'emploi, les précédents devant souvent être dilués à l'eau.

L'utilisation de ces révélateurs se fait généralement en cuvette, par arrosage de


la plaquette ou agitation. Certaines résines très résistantes supportent d'être
frottées avec un tampon, mais il est tout de même préférable d'éviter d'employer
cette méthode qui présente des risques de rayures. Quelques fournisseurs
livrent le révélateur en bombe aérosol, ce qui simplifie l'utilisation, mais aug-
mente le prix de revient et élimine toute possibilité de réemploi du produit déjà
utilisé.

Les stratifiés présensibilisés représentent une excellente solution, garantissant


des résultats de très grande qualité et procurant un gain de temps appréciable
Toutefois, leur utilisation se révèle assez coûteuse pour l'amateur. Il est de
toutes façons utile de disposer de résine liquide pour reconstituer après déca-
page la couche sensible de plaquettes ayant subi un incident de traitemem
avant la phase de gravure.

Cette attaque chimique se fait de la façon classique au perchlorure de fer ouâ


l'acide nitrique dilué, dans une cuvette qui sera de préférence agitée le plus
souvent possible afin d'accélérer le processus.

Les fournisseurs de plaques présensibilisées peuvent généralement fournir du


perchlorure concentré (donc liquide) à un prix avantageux par rapport au»
cristaux que l'on trouve aussi dans le commerce.
Produits photosensibles utilisables 53

Les feuilles décoratives présensibilisées

La réalisation soignée de façades d'appareils, étiquettes, plaques signalétiques


et autres plaques décoratives a toujours posé de délicats problèmes aux
électroniciens amateurs et à certains professionnels travaillant à l'unité ou par
petites séries. La gravure industrielle coûte en effet fort cher par petites
quantités.

Un procédé simple consiste à apposer sur une feuille métallique parfaitement


surfacée des symboles à transfert éventuellement complétés par des tracés à
l'encre de chine, et à pulvériser sur le tout un vernis de protection. Cette
technique est malheureusement assez délicate à mettre en œuvre, car il est
difficile d'obtenir un état de surface satisfaisant du support avec les "moyens du
bord".

Fig. 3.7. _ Résultats o b t e n u s avec une feuille décorative présensibilisée et un


original transparent négatif et positif.

L'utilisation des feuilles décoratives présensibilisées (métal ou plastique) que


plusieurs fabricants proposent maintenant permet d'obtenir des gravures de
qualité irréprochable, en plusieurs couleurs et aspects de surface, pour un prix
très compétitif à l'unité ou par petites séries, d'après un document d'exécution
transparent ou semi-transparent, positif ou négatif selon l'allure du résultat
désiré.
54 Produits photosensibles utilisables

Chez certains fournisseurs, la feuille est pourvue d'une face adhésive permet-
tant une application facile sur tous les supports usuels. Parmi les produits les
plus courants, on peut distinguer deux classes principales ;

• Feuilles minces pour gravure sans relief (DYNAMARK 3M) :


Ces feuilles, qui existent en aluminium satiné ou en plastique légèrement brillant
sont certainement les plus économiques et les plus simples d'emploi. De plus,
leur minceur permet une application sur des surfaces qui ne sont pas toujours
rigoureusement planes. La résine photosensible qui les recouvre est colorée
(noir, rouge, vert, bleu, etc.) et c'est en la faisant disparaître par exposition à
travers un masque puis développement que l'on fait réapparaître la couleur du
support selon le motif dessiné sur le masque.

Un vernis de protection vient soustraire la couche de résine à l'action des


rayures et des agents chimiques extérieurs. Ce vernis est livré en bombes
aérosol par le fabricant des feuilles, qui fournit également un révélateur spécial,
essentiellement composé d'alcool, mais contenant certains additifs indispen-
sables. Le développement s'effectue, après insolation aux UV, en versant le
révélateur sur la feuille et en frottant avec un tampon de cellulose que l'on jettera
après le premier usage, la moindre poussière causant de graves rayures diffi-
ciles à corriger. Lors du collage de la feuille, il faut veiller à éviter tout pliage à
angle vif, qui se traduirait par une marque ineffaçable.

• Feuilles épaisses pour gravures en relief:


La différence majeure avec les produits précédents réside dans l'épaisseur du
support (obligatoirement métallique), qui en fait une véritable tôle d'aluminium,
soigneusement surfacée et sensibilisée. Le traitement s'effectue de la même
façon que pour les circuits imprimés, un bain de gravure étant prévu après le
développement. Ce bain, généralement assez dangereux (présence d'acide
fluorhydrique) permet de diminuer l'épaisseur du support en dehors des carac-
tères colorés qui prennent ainsi un certain relief. Ce luxe ne justifie pas réelle-
ment la différence de prix assez importante entre les deux techniques. De plus,
l'épaisseur du support peut poser des problèmes d'application (il n'existe d'ail-
leurs généralement pas de couche adhésive).

Les films d'inversion colorés

L'utilisation rationnelle des surfaces sensibles polymères, positives ou néga-


tives, nécessite souvent l'inversion photographique du document d'exécution.
Le dessin original est en effet presque toujours exécuté sur calque, à l`encre de
chine ou à l'aidé de symboles à transfert noirs. Un tel masque peut servir
directement à i soler une résine positive lors de la gravure d'un circuit imprimé.
Avec une feuille décorative en alluminium, par exemple, il permettra d'obtenir
des caractères métallisés sur fond de couleur.
Produits photosensibles utilisables 55

Pour tirer un circuit imprimé sur résine négative ou pour obtenir une plaque-
décor composée de caractères colorés sur tond métallisé, il taul réaliser un
masque présentant des valeurs fumi euses inversées, c'est-à-dire un négatif
photographique. Un film photographique du type lith permet facilement cette
opération, mais exige une chambre noire et deux à quatre cuvettes pour le
traitement. Les résines polymères offrent une autre solution, présentant l'avan-
tage d'utiliser le même équipement UV que celui servant à i soler les circuits
imprimés ou les façades, et surtout de pouvoir être traité en lumière du jour
atténuée ou en lumière artificielle normale.

Le film utilisé pour cette opération est composé d'une très mince feuille transpa-
rente de polyester, dont une face est recouverte d'une résine polymère, le plus
souvent négative, et existant en de nombreuses couleurs pour les besoins des
imprimeurs (contrôles de sélection des couleurs).

La seule couleur convenant réellement aux travaux de photogravure appliquée


à l'électronique est l'orange, d'où l'appellation courante "film orange'. Cette
couleur arrête en effet complètement les UV, au même titre que le noir, sa
transparence permettant cependant tous les repérages nécessaires sur le
support.

Bien entendu, un film à image noire comme le 8875 de 3M peut tout aussi bien
être employé.

Copie après
développement

Fig. 3-8. — A v a n t a g e présenté par un film à s u p p o r t mince lors d ' u n tirage par
contact à travers le support.
56 Produits photosensibles utilisables

L'utilisation de ces films est voisine de celle des feuilles décoratives : la feuille
est placée contre l'original dans un châssis d'exposition à ultra-violets (dont
nous décrirons plus loin la réalisation) et msolée pendant un temps déterminé
au moyen de quelques essais.

Le développement s'effectue en versant le révélateur spécial sur le film et en


frottant avec un tampon de cellulose très propre Ne pas craindre de rajouter du
produit en cours de développement. Aucun rinçage n'est à prévoir, le révélateur
alcoolique s évaporant rapidement (émission de vapeurs toxiques).

La minceur du support permet, si nécessaire, d'effectuer des tirages par contact


à travers le support sans perte notable de netteté, ce qui ne serait pas le cas
avec un film plus épais. Chaque fois que cela est possible, il est néanmoins
préférable de faire les tirages émulsion contre émulsion pour conserver la
meilleure netteté (voir figure 3-8 p. 55)

DOMAINES D'EMPLOI DES DIFFÉRENTS


PRODUITS PHOTOSENSIBLES
Les électroniciens amateurs ne possédant pas de labo photo peuvent tout de
même se lancer avec succès dans la photogravure en faisant appel unique-
ment aux surfaces sensibles polymères (résines et film orange). Ils pourront
alors limiter leur équipement à une cuvette et à un châssis d'exposition fabriqué
par leurs soins.

L'acquisition de cuvettes supplémentaires et d'une forte ampoule à incandes-


cence (100 à 500 W) pourra permettre (toujours sans chambre noire) l'utilisa
tion de certains films autopositits à base de sels d'argent pour reproduire sans
avoir à effectuer de dessins des motits de circuits imprimés parus dans diverses
publications.

Cependant, un tel équipement n'autorise pas les changements d'échelle


(réduction ou agrandissement) pourtant bien utiles pour reproduire des dessins
publiés à l'échelle 1/2, ou pour mettre en œuvre des techniques particulières
telles que celle des bobinages imprimés, que nous présenterons plus loin.

Le changement d'échelle ne peut être envisagé qu'avec l'aide de dispositifs


optiques associés à des films photographiques à base d'argent, dont le traite-
ment ne peut s'effectuer qu'en chambre noire.
CHAPITRE 3

PRODUITS PHOTOSENSIBLES UTILISABLES

L'amateur ayant commencé à pratiquer la technique des circuits imprimés en


utilisant les méthodes manuelles ressentira très vite le besoin de "passer la
vitesse supérieure", c'est à dire de profiter de tous les avantages des méthodes
photographiques. Il pourra taire appel à toute une variété de produits photosen-
sibles dont certains sont couramment employés en photographie noir et blanc
classique, mais dont la plupart sont spécifiques au domaine de la photogravure.
Plusieurs solutions concurrentes sont fréquemment utilisables pour résoudre
un problème donné, et souvent de qualités comparables.

C'est au niveau du coût des équipements et produits nécessaires que se situe la


différence essentielle. Il importe donc que nos lecteurs sachent choisir en toute
connaissance de cause et avec une parfaite objectivité, sans se laisser influen-
cer par des publicités trop alléchantes.

Pour cela, un seul moyen : faire connaissance avec tous les produits suscepti-
bles d'être employés, et peser soigneusement leurs avantages et inconvénients
dans son propre cas.

Au terme de la lecture de ce chapitre, ce sera chose faite.

Que nos lecteurs photographes de talent ne se sentent pas dispensés de cette


"formalité" ! Ils découvriront certainement dans ces pages bien des produits
qu'ils ne connaissent pas, ainsi que des propriétés particulières de leurs fourni-
tures habituelles. Dans tous les cas, ils ne pourront en retirer que des
avantages...

Les produits photosensibles utilisés couramment par les photographes ama-


teurs sont de deux sortes: les films et les papiers. Nous allons montrer les
utilisations de ces matériaux en photographie appliquée à l'électronique, et
introduire l'usage d'autres produits plus spécialement adaptés à la.
photogravure.
38 Produits photosensibles utilisables

SURFACES SENSIBLES A BASE DE SELS D'ARGENT

Les réactions photochimiques mettant en jeu des sels d'argent ne sont pas une
découverte récente : on a remarqué très lot la faculté qu'ont ces composés de
noircir sous l'action de la lumière, et ces propriétés ont été exploitées pour
fabriquer les premiers papiers photographiques, dits à "noircissement direct".
La feuille était en effet exposée fort longtemps à une lumière intense qui la faisait
noircir sans qu'aucun développement ne s'impose.
;
La technique du "fixage", permettant de stabiliser les images ains obtenues, est
venue permettre l'examen de ces épreuves au grand jour, et non plus à la pâle
lueur d'une bougie, ce procédé basé sur le noircissement des sels d'argent est
toujours utilisé pour les films et papiers photo, mais de très sensibles améliora-
tions lui ont été apportées.

LES FILMS PHOTOGRAPHIQUES

CONSTITUTION D'UN FILM NOIR ET BLANC

Un film photographique est constitué d'un support transparent en Iriacétate de


cellulose ou en polyester, d'épaisseur généralement comprise entre 50 et 180
microns sur lequel est couchée une émulsion à base de gélatine chargée de
sels d'argent, constituant ta couche sensible proprement dite. Le film est géné-
ralement conditionné sous forme d'un ruban de longueur variable et de largeur
35 mm ou plus, perforé ou non sur les bords. La présentation la plus courante est
certainement la "cartouche". petit container métallique étanche à la lumière,
contenant une longueur de film 35 mm permettant de prendre 12 à 36 clichés
24x36 mm. Certains films spéciaux, très utiles en photogravure, sont aussi
vendus en boites de 50 ou 100 feuilles de formats standards (le plus petit étant le
6x9 cm).

L'EXPOSITION DU FILM

Si une telle préparation sensible est soumise à l'action d'un rayonnement


lumineux, le processus de noircissement va s'amorcer, c'est-à-dire que les sels
d'argent frappés par la lumière vont commencer à se transformer en petits
grains de métal argent. Ce processus, s'il durait longtemps, aboutirait à un
noircissement visible du film. Il est cependant bien évident que les exigences
des techniques photographiques modernes ne permettent pas d'envisager des
expositions de longue durée. Dans un appareil photographique réglé par exem-
ple sur 1/125 sec, la quantité de lumière parvenant au film est extrêmement
réduite, et les grains d'argent formés sont si petits et si peu nombreux qu'ils ne
sont absolument pas visibles. Leur présence suffit néanmoins pour que les
informations lumineuses représentant le sujet à reproduire soient enregistrées
sur le film. Cette image invisible est appelée image latente, et les opérations de
développement auront pour but de la rendre visible.
Produits photosensibles utilisables 39

LE TRAITEMENT DU FILM NEGATIF

Le traitement d'un film qui a été exposé a pour but de rendre visible l'image
latente et d'éliminer de lemulsion tous les produits sensibles à la lumière qui
pourraient y subsister et compromettre la conservation du document. Les deux
phases fondamentales du traitement sont donc le développement et le fixage.
Un rinçage, ou mieux, un bain d'arrêt, doit séparer ces deux opérations, et le
traitement se termine *par un lavage abondant à l'eau courante, suivi d'un
séchage.

Un échantillonnage des films utilisables p o u r les travaux de photogravure

A) LE DEVELOPPEMENT
Le développement proprement dit a pour but de transformer l'image latente en
une image visible dite image argentique puisque constituée d'amas de grains
d'argent. Nous avons vu que l'image latente consistait en de minuscules grains
d'argent nés de l'action de la lumière sur les sels d'argent contenus dans
l'émulsion. Il suffit donc d'augmenter considérablement la concentration en
40 Produits photosensibles utilisables

grains d'argent pour rendre l'image visible. Ce résultat est atteint en immergeant
le film dans un liquide appelé révélateur, qui possède la propriété de transformer
les sels d'argent en argent métallique. Si l'on prend soin de limiter la durée
d'action du produit à une valeur convenable, la réaction sera beaucoup plus
efficace aux endroits où des grains d'argent étaient déjà présents, ceux-ci
agissant comme des germes favorisant le processus chimique.

On peut donc prévoir qu'un développement prolongé conduira à une image plus
foncée, plus dense, et qu'à la limite, un développement exagérément long ferait
noircir intégralement n'importe quel film exposé ou non.

Il faut remarquer dès maintenant une loi fondamentale de la photographie qui


est la suivante ;
Une surface sensible à base de sels d'argent présente, après développement,
un aspect noir (opaque), aux endroits qui ont été frappés par la lumière. Le
noircissement est d'autant plus prononcé que la quantité de lumière reçue est
plus importante et que le développement dure plus longtemps.

Fig. 3 - 1 . — Déroulement des opérations d'exposition et de traitement d'un film noir


et blanc
Produits photosensibles utilisables 41

Ceci explique l'inversion des valeurs lumineuses entre le sujet et le "négatif"


obtenu après le traitement d'un film noir et blanc classique : les parties claires du
sujet sont rendues par les parties sombres du film et vice-versa.

B) LE BAIN D'ARRÊT
Cette opération est destinée à stopper le développement par neutralisation du
révélateur qui imprègne encore la gélatine du film, même retiré du bain. Le
liquide de neutralisation peut sans inconvénient être remplacé par de l'eau,
mais un tel rinçage n'arrête pas complètement le développement, ce qui oblige
à entreprendre immédiaterpent le fixage.

C) LE FIXAGE
Après développement et rinçage (ou passage dans le bain d'arrêt), la gélatine
du film renferme encore des sels d'argent intacts dans les parties de l'image qui
n'ont pas été exposées ( parties claires du film). Le révélateur n'a pas eu d'action
notable sur ces sels qui sont donc toujours présents dans la couche sensible,
lui conférant un aspect blanc laiteux caractéristique. De plus, ces sels sont
toujours capables de noircir à la lumière, et il est donc indispensable de les
éliminer totalement avant d'utiliser le film. Le bain de fixage a la propriété
d'entraîner ces produits indésirables et de conférer ainsi au film sa transpa-
rence définitive, et des qualités de conservation satisfaisantes.

D) LE LAVAGE FINAL
Si l'opération de fixage a débarrassé la gélatine des sels d'argent qui y subsis-
taient, il n'en demeure pas moins vrai que les produits constituant le bain de
fixage imprègnent maintenant la couche sensible. Ces produits, sous l'action
combinée de l'air et de la lumière, risqueraient de former des taches indélébiles
sur le film, et c'est pourquoi un abondant rinçage à l'eau courante s'impose. Il est
fréquent d'ajouter quelques gouttes de savon liquide à la dernière eau de lavage
afin de garantir un séchage uniforme.

Les différents types de films négatifs


Nous venons de voir le principe général sur lequel sont basés les films photo-
graphiques noir et blanc, mais on peut néanmoins distinguer plusieurs catégo-
ries de produits, suivant les caractéristiques qu'ils présentent :

A) LA SENSIBILITÉ
Ce paramètre caractérise l'aptitude d'un film à enregistrer des quantités de
lumière très faibles. Un film très sensible est utile pour photographier dans des
conditions d'éclairage difficiles, ou avec des vitesses d'obturation très grandes,
mais ne serait d'aucune utilité particulière en technique des circuits imprimés
où des éclairages intenses sont disponibles, et où un temps de pose de quel-
ques secondes n'est nullement prohibitif. Cette sensibilité s'exprime en unités
arbitraires (ASA ou DIN), et varie souvent avec le révélateur utilisé pour le
développement. Des essais s'imposent donc pour déterminer les meilleures
conditions opératoires.
42 Produits photosensibles utilisables

B) LA SENSIBILITÉ CHROMATIQUE
Les films noir et blanc modernes, utilisés en prise de vue dans des appareils
photographiques sont généralement panchromatiques, c'est-à-dire sensibles à
la totalité des couleurs visibles. Ceci garantit une reproduction fidèle des sujets
polychromes, mais impose de mener le traitement dans une obscurité totale.
N'importe quelle lumière colorée, qu'elle soit jaune, rouge, ou verte, viendrait en
effet voiler le film de façon irrémédiable. C'est pourquoi ces films sont dévelop-
pés dans des cuves spéciales étanches à la lumière

Par contre, la plupart des films dits "plan-films", vendus en feuilles, sont ortho-
chromatiques, c'est-à-dire insensibles à la lumière rouge. Cette propriété sera
précieuse pour les films destinés aux travaux de photogravure, qui pourront être
manipulés à la lumière d'une ampoule rouge, en toute sécurité, lors des prises
de vue ou du traitement en cuvette (possibilité de suivre de visu l'évolution du
développement).

Quelques présentations c o m m e r c i a l e s des films p h o t o g r a p h i q u e s : en c a r t o u c h e , en


longueurs brutes, en boîtes de feuilles.
Produits photosensibtes utilisables 43

C) LE CONTRASTE ET LA DENSITÉ
Si en photographie traditionnelle il importe de reproduire correctement les
demi-teintes, il est de la plus haute importance en photogravure de disposer de
films présentant exclusivement des zones opaques ou transparentes, à l'exclu-
sion de toute partie grise, c'est-à-dire partiellement opaque. Le choix portera
doncsurdesfims"ar/sg/'ap^/qL/es"ou "lith"ou encore "microfilms", "films trait"
ou "films documents".

Ces films sont pratiquement incapables de reproduire les demi-teintes et selon


les conditions d'exposition et de développement, peuvent interpréter un gris
comme un blanc ou comme un noir. Cette propriété est inestimable en techni-
que des circuits imprimés.

Il convient de noter que ces films doivent être utilisés avec des révélateurs
spéciaux, à grand contraste, dits "révélateurs lith".

LES FILMS POSITIFS DIRECTS

Si en photographie "familiale", l'existence d'un négatif est plutôt utile (possibilité


d'obtenir facilement un nombre quelconque d'épreuves papier), il est des cas où
l'on préférera obtenir directement à l'issue du traitement une image positive sur
lefilm. Citons le cas des diapositives noir et blanc, quelque peu oubliées depuis
le triomphe de la couleur, et, notamment dans le cadre des techniques de
photogravure, celui de la duplication rapide au prix le plus bas d'un document au
trait (c'est-à-dire comportant uniquement des noirs et des blancs). Deux procé-
dés différents peuvent être mis en œuvre :

A) UTILISATION D'UN FILM ORDINAIRE


Un traitement spécial (que nous préciserons plus loin), peut permettre, à partir
d'un film noir et blanc exposé comme à l'accoutumée, d'obtenir directement une
image positive, sans négatif intermédiaire. Ce procédé, utilisé pour réaliser
rapidement des diapositives noir et blanc, sera fort utile en technique des
circuits imprimés, en l'appliquant aux plan-films "lith" que nous emploierons. Le
principe général de ce traitement est le suivant :

Le film exposé est soumis normalement à l'action du révélateur, ce qui a pour


effet de transformer l'image latente en une image argentique négative. Après le
bain d'arrêt ou le rinçage, on ne procède pas à l'opération de fixage, qui ferait
disparaître le sels d'argent non exposés donc non développés, mais on plonge
le film dans un bain capable de dissoudre totalement l'image argentique qui
s'était formée (bain de blanchiment). Un bain de clarification ou parfois un
rinçage débarrassera la gélatine des résidus de produit blanchissant.

Il reste donc des sels d'argent intacts aux endroits qui, après un traitement
normal, seraient devenus transparents, et les parties du film qui auraient dû
devenir noires sont maintenant dépouillées de tout produit, argent ou sel.
44 Produits photosensibles utilisables

Fîg. 3-2. — Déroulement des opérations d'exposition et de traitement en positif d'un


film noir et blanc.

Il est donc très clair qu'un second passage dans le révélateur, mais cette fois en
pleine lumière, sera capable de faire noircir les sels d'argent qui ont subsisté,
donc de donner une image inversée par rapport au résultat du premier dévelop-
pement, c'est-à-dire une image positive. Un bain de fixage éliminera les der-
nières traces de sels qui auraient pu échapper aux opérations précédentes.

UTILISATION D'UN FILM SPÉCIAL (AUTOPOSITIF)


il existe un procédé plus simple, permettant d'obtenir directement une image
positive sur film à l'issue d'un traitement normal (développement et fixage). Il est
basé sur une propriété spéciale des émulsions photo :

Si on insole un film déjà exposé, avec une lumière à laquelle il n'est pas sensible,
l'image latente créée par la première exposition est affaiblie et peut même
disparaître si la seconde exposition est suffisante (effet HERSCHEL).

On trouve sur le marché des films spécialement conçus pour cet usage : un
noircissement latent est apporté à l'émulsion pendant la fabrication du film qui
deviendrait donc totalement noir si on le développait normalement. Si mainte-
nant on expose ce film à la lumière à travers un filtre jaune, les parties éclairées
apparaîtront en blanc après développement, ce qui est bien le but recherché
Produits photosensibles utilisables 45

Fig. 3-3. — Déroulement des opérations d'exposition et de traitement d ' u n film noir
et blanc autopositif.

Emulsion

Support

Couche colorée transparente

Fig. 3-4. — Coupe d'un film autopositif du commerce.


46 Produits photosensibles utilisables

Si on examine la fig. 3-4, qui représente un tel film vu en coupe, on constate


l'existence dune couche transparente colorée en jaune, â l'opposé de I emul-
sion. Ceci permet une utilisation tout à fait particulière qui sera extrêmement
utile en technique des circuits imprimés Supposons que l'on veuille reproduire
exactement sur un support transparent un document opaque, au trait (par
exemple une page de ce livre). Il suffit de poser une feuille de film autopositif, sur
le document, émulsion en contact avec l'impression, de presser le tout au
moyen d'une plaque de verre et d'éclairer cet assemblage pendant quelques
minutes, à travers la couche colorée, à l'aide d'une forte lampe à incandes-
cence (100 watts ou plus). La lumière jaune ayant franchi la couche dorsale
traversera le film, viendra se réfléchir sur les seules parties blanches du docu-
ment, et détruira le noircissement latent présenté par f émulsion à ces endroits. Il
ne reste plus qu'à traiter le film comme à l'accoutumée pour obtenir la copie
transparente désirée. Il est important de remarquer que ces films sont généra-
lement très peu sensibles à la lumière du jour et qu'une chambre noire n'est pas
nécessaire : l'exposition et le traitement peuvent avoir lieu en lumière du jour
atténuée (tirer les rideaux). Nous donnerons plus loin tous les détails pratiques
nécessaires.

LES PAPIERS PHOTOGRAPHIQUES


Ces papiers, bien connus de tous les photographes amateurs sont recouverts
d'une couche barytée dont le but est de parfaire la blancheur du support, elle
même recouverte d'une émulsion sensible rappelant celle des films, mais
présentant néanmoins certaines différences :

• l'émulsion d'un papier est, en général, moins sensible que celle d'un film, ce
qui n'est pas gênant pour des travaux en laboratoire.

• la sensibilité chromatique d'un papier est beaucoup moins étendue que celle
d'un film, ce qui permet d'effectuer les manipulations en lumière rouge ou jaune
sans risque de voilage.

L'émulsion d'un papier, tout comme celle d'un film, donne après traitement une
image négative (les parties éclairées deviennent noires et vice versa). En
conséquence, si l'exposition se fait (par contact ou par projection) à travers un
film négatif, le résultat final obtenu sur le papier sera positif, c'est-à-dire en
accord avec les valeurs lumineuses du sujet d'origine.
Il pourrait sembler, à première vue, que les papiers photographiques ne présen-
tent guère d'utilité en technique des circuits imprimés leur support opaque
parait les destiner uniquement à des tâches d'archivage de copies de films
transparents.
En réalité, il n'y a guère de différence entre un tirage sur papier photo, et un tracé
imprimé dans une publication.
Produits photosensibles utilisables 47

On pourra donc, par exemple, exécuter sur papier un agrandissement ou une


réduction de tracé par les méthodes photographiques habituelles, puis appli-
quer au document obtenu l'un des multiples procédés permettant le transfert sur
cuivre de documents opaques.

Mieux, certains papiers photographiques très minces et non plastifiés ne sonJ


que partiellement opaques : moyennant une forte augmentation des temps
d'exposition et laide éventuelle d'un produit améliorant cette transparence, on
peut envisager de s'en servir presque comme d'un film.

Bien entendu, il faudra alors choisir pour cet usage spécial les types de papier
les plus contrastés, c'est-à-dire durs ou extra-durs.

Notons enfin que certains travaux de réalisation de faces avant d'appareils


peuvent avantageusement être exécutés sur papier : un négatif "contact' d'un
dessin sur calque est très décoratif si on le place "en sandwich" entre une
plaque de tôle et un morceau de plexiglas !

SURFACES SENSIBLES POLYMÈRES


Si les produits photosensibles à base de sels d argent permettent d'obtenir dans
d'excellentes conditions des documents opaques ou transparents présentant
des zones noires, blanches ou grises, il ne peuvent être d'aucune utilité pour les
opérations de photogravure proprement dites. La gravure chimique dune sur-
face métallique (circuit imprimé, plaque décorative, cylindre d'impression hélio,
etc.) exige en effet la création d'une couche insoluble appelée "réserve"' proté-
geant les parties ne devant pas subir l'attaque de l'agent de gravure (perchlo-
rure de fer, acide nitrique, etc.). On a donc développé des produits spéciaux,
largement utilisés dans l'imprimerie, qui ne font plus appel aux propriétés des
sels d'argent, mais à celles de substances organiques appartenant à la famille
des polymères.'

On demandera au produit subsistant après développement une excellente


résistance aux liquides de gravure et une très bonne adhérence sur les surfaces
métalliques.

Dans le cas des circuits imprimés, la réserve réalisée par voie photographique
viendra remplacer le tracé au vernis des méthodes manuelles.

LES RÉSINES POSITIVES

Le terme "résine" est utilisé pour décrire le liquide photosensible, analogue à un


vernis, qui est étendu sur la surface à traiter. On parle également de "laques'' ou
de "resists".
48 Produits photosensibles utilisables

Fig. 3-5. — Déroulement des opérations de photogravure d'une plaque métallique


(résine positive).

La couche réalisée au moyen d'une résine positive, normalement insoluble


dans un mélange de solvants appelé révélateur, possède la propriété d'y deve-
nir soluble après exposition suffisante à une lumière riche en rayons ultra violets
(nous passerons plus loin en revue les sources lumineuses susceptibles d'être
utilisées). Cette diminution de résistance de la couche est due à la destruction
par le rayonnement de la structure chimique du produit. Dans le langage
courant, on parle de brûlage, en jargon chimique, de dêpolymérisation. La
première résine historiquement utilisée par les imprimeurs a été l'albumine
bichromatée, qui se révélait simplement avec de l'eau, mais de nombreux
produits beaucoup plus performants sont maintenant à notre disposition.
Produits photosensibles utilisables 49

Si une couche sensible réalisée au moyen d'une résine positive est exposée
aux UV ( ultraviolets ) à travers un document d'exécution comportant des zones
opaques et des zones transparentes (par exemple un dessin à l'encre de chine
sur un calque), les parties de la couche correspondant aux zones transparentes
vont se trouver insolées, donc disparaître lors de l'immersion dans le révélateur
(développement). Lors du trempage de la pièce dans l'agent d'attaque chimi-
que, seules les zones correspondant aux parties opaques du document (ou
masque) vont rester intactes. Dans le cas d'une pièce massive, on arrêtera
l'attaque lorsque la profondeur de gravure désirée sera atteinte, dans le cas d'un
matériau à plusieurs couches (stratifié pour circuits imprimés), on poursuivra le
traitement jusqu'à élimination complète de la couche à supprimer.

La gravure terminée, un dissolvant approprié permettra de débarrasser la pièce


de la résine ayant terminé son office, à moins qu'elle ne serve de "vernis
soudable"

LES RÉSINES NÉGATIVES

De même qu'en photographie classique où coexistent des surfaces sensibles


positives et négatives, l'éventail des produits pour photogravure comprend
également des résines négatives dont le comportement est exactement opposé
à celui des précédentes.

Une couche réalisée au moyen d'une résine négative peut normalement être
dissoute par un révélateur approprié. Elle cesse cependant d'y être soluble
après une exposition suffisante aux rayons ultraviolets. Cette augmentation de
résistance de la couche est fondée sur un principe voisin de celui du durcisse-
ment à l'air ou à la chaleur des vernis, peintures, colles, etc. On parle de cuisson
ou encore de polymérisation de la couche.

A l'inverse de ce qui se passait avec les produits positifs les zones correspon-
dant aux parties opaques du document vont être débarrassées de la résine lors
du développement, et donc subir l'attaque chimique. Seules les zones corres-
pondant aux parties transparentes du document resteront intactes après net-
toyage de la résine à l'aide du dissolvant approprié.

On se rend compte que, si les produits sensibles à base de sels d'argent ne


peuvent que causer eux-mêmes un noircissement qui est en fait le but final
recherché, les produits sensibles polymères ne sont le plus souvent qu'un
intermédiaire n'autorisant l'action d'un réactif particulier qu'à certains endroits
définis par le masque d'exposition, et sont finalement éliminés en fin de traite-
ment. Nous allons cependant voir que pour certaines applications, la couche de
résine développée est conservée, sa couleur pouvant servir à des fins décora-
tives ou comme partie opaque aux UV d'un document transparent.
50 Produits photosensibles utilisables

Fig. 3-6. — Déroulement des opérations de p h o t o g r a v u r e d'une plaque métallique


(résine négative).

PRÉSENTATION COMMERCIALE DES PRODUITS SENSIBLES POLY-


MÈRES
En photographie classique, on trouve les gélatines sensibles étendues sur
différents types de supports : papiers de toutes épaisseurs et couleurs, mats ou
brillants, films triacétate ou polyester de divers formats, et même plaques de
verre. Ce n'est que pour des besoins très spéciaux (physique nucléaire) que l'on
vend la gélatine sous forme liquide, à étendre par soi-même sur le support de
son choix.
Produits photosensibles utilisables 51

Un échantillonnage de résines photosensibles susceptibles d'être utilisées (présen-


tation en bouteilles et en b o m b e s ) .

Les résines polymères, négatives ou positives, se trouvent couramment dans le


commerce sous forme liquide, conditionnées en flacons, bidons ou bombes
aérosol, d'emploi plus ou moins pratique (nous y reviendrons d'ailleurs). Une
présentation purement industrielle consiste à fournir une fine pellicule sensible
susceptible d'adhérer à la surface devant être traitée.

De nombreuses marques fournissent des supports très divers, convenant à


presque tous les usages, revêtus d'une couche sensible irréprochable, ainsi
que les révélateurs et solvants nécessaires.

Les stratifiés présensibilisés pour circuits imprimés

Plusieurs fournisseurs (qui fabriquent également des machines pour la photo-


gravure industrielle) offrent toute une gamme de stratifiés bakélite ou epoxy
recouverts d'un placage de cuivre d'épaisseur 35 (ou 70) microns, lui-même
porteur d'une résine polymère positive ou négative. Ces plaques, cuivrées et
sensibilisées sur une ou deux faces sont vendues soit par planches d'environ
2
1 m , soit par coffrets de plusieurs plaquettes découpées à un format standard
52 Produits photosensibles utilisables

Dans les deux cas, un emballage étanche à la lumière est prévu et ne doit être
retiré qu'immédiatement avant usage. Il s'agit parfois d'un papier noir légère-
ment adhésif collé sur la surface sensible. La durée d'exposition des plaques
dépend de leur type, et surtout de la source lumineuse utilisée, des essais
s'imposent donc avant d'entreprendre le traitement d'une plaquette de grandes
dimensions.

Le révélateur nécessaire au développement des plaques exposées est généra-


lement fourni par le fabricant, pour un prix modique. Dans certains cas, une
formule est indiquée, qui permet à l'utilisateur de préparer lui-même son
révélateur.

Deux catégories principales de révélateurs sont actuellement sur le marché :

• composés d'une base (soude, potasse, ammonia-


Les révélateurs aqueux,
que) en solution dans l'eau additionnée d'une proportion variable d'alcool,
généralement assez faible (produits dangeureux pour la peau car corrosifs).

• Les composés de solvants (xylène, trichloréthylène,


révélateurs organiques,
etc.) additionnés de substances supplémentaires gardées secrètes (produits
dégageant des vapeurs toxiques, voire mortelles). Ces produits sont toujours
fournis prêts à l'emploi, les précédents devant souvent être dilués à l'eau.

L'utilisation de ces révélateurs se fait généralement en cuvette, par arrosage de


la plaquette ou agitation Certaines résines très résistantes supportent d'être
frottées avec un tampon, mais il est tout de même préférable d'éviter d'employer
cette méthode qui présente des risques de rayures. Quelques fournisseurs
livrent le révélateur en bombe aérosol, ce qui simplifie l'utilisation, mais aug-
mente le prix de revient et élimine toute possibilité de réemploi du produit déjà
utilisé.

Les stratifiés présensibilisés représentent une excellente solution, garantissanl


des résultats de très grande qualité et procurant un gain de temps appréciable
Toutefois, leur utilisation se révèle assez coûteuse pour l'amateur. Il est de
toutes façons utile de disposer de résine liquide pour reconstituer après déca-
page la couche sensible de plaquettes ayant subi un incident de traitemem
avant la phase de gravure.

Cette attaque chimique se fait de la façon classique au perchlorure de fer ou à


l'acide nitrique dilué, dans une cuvette qui sera de préférence agitée le plus
souvent possible afin d'accélérer le processus.

Les fournisseurs de plaques présensibilisées peuvent généralement fournir du


perchlorure concentré (donc liquide) à un prix avantageux par rapport aux
cristaux que l'on trouve aussi dans le commerce.
Produits photosensibles utilisables 53

Les feuilles décoratives présensibilisèes

La réalisation soignée de façades d'appareils, étiquettes, plaques signalétiques


et autres plaques décoratives a toujours posé de délicats problèmes aux
électroniciens amateurs et à certains professionnels travaillant à l'unité ou par
petites séries. La gravure industrielle coûte en effet fort cher par petites
quantités.

Un procédé simple consiste à apposer sur une feuille métallique parfaitement


surfacée des symboles à transfert éventuellement complétés par des tracés à
l'encre de chine, et à pulvériser sur le tout un vernis de protection. Cette
technique est malheureusement assez délicate à mettre en œuvre, car il est
difficile d'obtenir un état de surface satisfaisant du support avec les "moyens du
bord".

Fig. 3-7. — Résultats o b t e n u s avec une feuille décorative présensibilisée et un


original transparent négatif et positif.

L'utilisation des feuilles décoratives présensibilisées (métal ou plastique) que


plusieurs fabricants proposent maintenant permet d'obtenir des gravures de
qualité irréprochable, en plusieurs couleurs et aspects de surface, pour un prix
très compétitif à l'unité ou par petites séries, d'après un document d'exécution
transparent ou semi-transparent, positif ou négatif selon l'allure du résultat
désiré.
54 Produits photosensibles utilisables

Chez certains fournisseurs, la feuille est pourvue d'une face adhésive permet-
tant une application facile sur tous les supports usuels. Parmi les produits les
plus courants, on peut distinguer deux classes principales :

• Feuilles minces pour gravure sans relief (DYNAMARK 3M) :


Ces feuilles, qui existent en aluminium satiné ou en plastique légèrement brillant
sont certainement les plus économiques et tes plus simples d'emploi. De plus,
leur minceur permet une application sur des surfaces qui ne sont pas toujours
rigoureusement planes La résine photosensible qui les recouvre est colorée
(noir, rouge, vert, bleu, etc.) et c'est en la faisant disparaître par exposition à
travers un masque puis développement que l'on fait réapparaître la couleur du
support selon le motif dessiné sur le masque.

Un vernis de protection vient soustraire la couche de résine à l'action des


rayures et des agents chimiques extérieurs. Ce vernis est livré en bombes
aérosol par le fabricant des feuilles, qui fournit également un révélateur spécial,
essentiellement composé d'alcool, mais contenant certains additifs indispen-
sables. Le développement s'effectue, après insolation aux UV, en versant le
révélateur sur la feuille et en frottant avec un tampon de cellulose que Ton jettera
après le premier usage, la moindre poussière causant de graves rayures diffi-
ciles à corriger. Lors du collage de la feuille, il faut veiller à éviter tout pliage à
angle vif, qui se traduirait par une marque ineffaçable.

• Feuilles épaisses pour gravures en relief :


La différence majeure avec les produits précédents réside dans l'épaisseur du
support (obligatoirement métallique), qui en fait une véritable tôle d'aluminium,
soigneusement surfacée et sensibilisée. Le traitement s'effectue de la même
façon que pour les circuits imprimés, un bain de gravure étant prévu après le
développement. Ce bain, généralement assez dangereux (présence d'acide
fluorhydrique) permet de diminuer l'épaisseur du support en dehors des carac-
tères colorés qui prennent ainsi un certain relief. Ce luxe ne justifie pas réelle-
ment la différence de prix assez importante entre les deux techniques. De plus,
l'épaisseur du support peut poser des problèmes d'application (il n'existe d'ail-
leurs généralement pas de couche adhésive).

Les films d'inversion colorés

L'utilisation rationnelle des surfaces sensibles polymères, positives ou néga-


tives, nécessite souvent l'inversion photographique du document d'exécution.
Le dessin original est en effet presque toujours exécuté sur calque, à l'encre de
chine ou à l'aidé de symboles à transfert noirs. Un tel masque peut servir
directement à insoler une résine positive lors de la gravure d'un circuit imprimé.
Avec une feuille décorative en alluminium, par exemple, il permettra d'obtenir
des caractères métallisés sur fond de couleur.
Produits photosensibles utilisables 55

Pour tirer un circuit imprimé sur résine négative ou pour obtenir une plaque-
décor composée de caractères colorés sur fond métallisé, il faut réaliser un
masque présentant des valeurs lumineuses inversées, c'est-à-dire un négatif
photographique. Un film photographique du type lith permet facilement cette
opération, mais exige une chambre noire et deux à quatre cuvettes pour le
traitement. Les résines polymères offrent une autre solution, présentant l'avan-
tage d'utiliser le même équipement UV que celui servant à insoler les circuits
imprimés ou les façades, et surtout de pouvoir être traité en lumière du jour
atténuée ou en lumière artificielle normale.

Le film utilisé pour cette opération est composé d'une très mince feuille transpa-
rente de polyester, dont une face est recouverte d'une résine polymère, le plus
souvent négative, et existant en de nombreuses couleurs pour les besoins des
imprimeurs (contrôles de sélection des couleurs).

La seule couleur convenant réellement aux travaux de photogravure appliquée


à l'électronique est l'orange, d'où l'appellation courante "film orange". Cette
couleur arrête en effet complètement les UV. au même titre que le noir, sa
transparence permettant cependant tous les repérages nécessaires sur le
support.

Bien entendu, un film à image noire comme le 8875 de 3M peut tout aussi bien
être employé.

Copie après
développement

Fig. 3-8. — A v a n t a g e présenté par un film à s u p p o r t mince lors d'un tirage par
contact à travers le support.
56 Produits photosensibles utilisables

L'utilisation de ces films est voisine de celle des feuilles décoratives : la feuille
est placée contre l'original dans un châssis d'exposition à ultra-violets (dont
nous décrirons plus loin la réalisation) et insolée pendant un temps déterminé
au moyen de quelques essais.

Le développement s'effectue en versant le révélateur spécial sur le film et en


frottant avec un tampon de cellulose très propre. Ne pas craindre de rajouter du
produit en cours de développement. Aucun rinçage n'est à prévoir, le révélateur
alcoolique s évaporant rapidement (émission de vapeurs toxiques).

La minceur du support permet, si nécessaire, d'effectuer des tirages par contact


à travers le support sans perte notable de netteté, ce qui ne serait pas le cas
avec un film plus épais. Chaque fois que cela est possible, il est néanmoins
préférable de faire les tirages émulsion contre émulsion pour conserver la
meilleure netteté (voir figure 3-8 p. 55).

DOMAINES D'EMPLOI DES DIFFERENTS


PRODUITS PHOTOSENSIBLES
Les électroniciens amateurs ne possédant pas de labo photo peuvent tout de
même se lancer avec succès dans la photogravure en faisant appel unique-
ment aux surfaces sensibles polymères (résines et film orange). Ils pourront
alors limiter leur équipement à une cuvette et à un châssis d'exposition fabriqué
par leurs soins.

L'acquisition de cuvettes supplémentaires et d'une forte ampoule à incandes-


cence (100 à 500 W) pourra permettre (toujours sans chambre noire) l'utilisa-
tion de certains films autopositifs à base de sels d'argent pour reproduire sans
avoir à effectuer de dessins des motifs de circuits imprimés parus dans diverses
publications

Cependant, un tel équipement n'autorise pas les changements d'échelle


(réduction ou agrandissement) pourtant bien utiles pour reproduire des dessins
publiés à l'échelle 112, ou pour mettre en œuvre des techniques particulières
telles que celle des bobinages imprimés, que nous présenterons plus loin.

Le changement d'échelle ne peut être envisagé qu'avec l'aide de dispositifs


optiques associés à des films photographiques à base d'argent, dont le traite-
ment ne peut s'effectuer qu'en chambre noire.
CHAPITRE 4

LE MATERIEL NECESSAIRE

L'utilisation des produits photographiques en électronique exige certains


accessoires, généralement basés sur des principes forts simples. Nous allons
dans ces pages exposer des moyens permettant de s'équiper très convena-
blement sans toutefois occasionner des dépenses excessives. Les photo-
graphes amateurs constateront que leur équipement habituel, enrichi de quel-
ques compléments, se prête très bien à ces travaux d'un genre un peu
particulier.

LES SOURCES LUMINEUSES


Toute la technique photographique est basée sur l'exposition à divers rayon-
nement lumineux de toute la gamme de produits photosensibles qui vient d'être
présentée. Le choix de la source lumineuse convenant à un travail donné est un
facteur important de la réussite des opérations.

COMPOSITION D'UN RAYONNEMENT LUMINEUX


SENSIBILITÉ CHROMATIQUE DES ÉMULSIONS

Il est du domaine de la physique amusante de montrer avec un prisme que la


lumière blanche est composée de toutes les couleurs de l'arc en ciel mélangées
entre elles II est alors de bon ton d'ajouter qu'en plus de ces lumières colorées
visibles existent des rayonnements invisibles situés après le rouge et le violet et
appelés respectivement "infrarouges" et "ultraviolets'. A chaque "couleur" au
sens large (visible ou non) correspond une longueur d'onde bien déterminée,
que Ion exprime en microns (millièmes de millimètres).

Les produits photosensibles sont spécialisés à certaines portions de ce


domaine lumineux, ou spectre, comme en témoigne la figure 4-1.
58 Le matériel nécessaire

Les résines polymères sont sensibles au proche ultraviolet et à une partie du


violet, ce qui permet de les traiter en toute sécurité à la lumière atténuée, mais
oblige à recourir à des sources lumineuses spéciales pour leur exposition.
Les émulsions à base de sels d'argent peuvent être "panchromatiques", c'est-
à-dire sensibles dans tout le domaine visible (devant donc être traitées dans
l'obscurité totale) ou orthochromaliques. c'est-à-dire insensibles à la lumière
rouge (pouvant donc être traitées sous l'éclairage dune lanterne de
laboratoire).

Fig. 4-2. — Rayonnement émis par les principales sources lumineuses


Le matériel nécessaire 59

DIFFERENTES SOURCES LUMINEUSES UTILISABLES

LA LUMIÈRE SOLAIRE

La fig. 4-2 permet de constater que la lumière solaire recouvre tout le spectre
visible, et s'étend même bien au-delà. Elle peut donc, théoriquement, servir à
exposer toutes les surfaces sensibles courantes évoquées par la fig. 4-1.
Toutefois, son intensité pouvant varier dans de larges proportions, la détermina-
tion du temps d'insolation ne peut être que très imprécise. Il n'est donc pas
conseillé d'utiliser cette source lumineuse, excepté pour certains dépannages
en cas de défaillance du matériel habituel

LES AMPOULES A INCANDESCENCE

Ces ampoules, on ne peut plus courantes, émettent une lumière dite blanche,
mais en réalité assez jaune. La proportion d'UV quelle renferme est très faible,
ce qui en exclut pratiquement l'usage pour insoler les résines polymères (30 à
40 mn d'exposition avec une lampe "flood" de 500 W !). En revanche, cette
source lumineuse se prête fort bien à l'exposition des films ou papiers photogra-
phiques classiques, ce qui explique que l'immense majorité des agrandisseurs
et tireuses utilisent ce type d'éclairage. Dans les agrandisseurs, une ampoule
de 40 à 150 W convient parfaitement (ampoule opalisée sans inscriptions sur la
partie Irontale). Pour les tirages par contact, une ampoule de 100 W à 200 W
(pour les films négatifs et de 100 W à 500 W pour les films autopositifs) que l'on
déplacera constamment au dessus du châssis d'exposition donne de très bons
résultats. On veillera à isoler parfaitement les connexions électriques, car dans
un labo photo, les risques d'électrocution sont assez importants (présence de
liquides très conducteurs). Dans le cas d'un lirage au châssis, on peut éventuel-
lement se contenter d'allumer l'ampoule blanche du laboratoire.

Les ampoules à iode (encore appelées "halogènes") sont un cas particulier


d'ampoules à incandescence : leur conception spéciale (ampoule en quartz
remplie d'une atmosphère chimique) leur confère une importante longévité et
une très forte puissance pour un faible encombrement.

Travaillant à très haute température, ces ampoules émettent davantage d'ultra-


violets que les lampes ordinaires, même puissantes : il est donc possible de s'en
servir pour exposer des surfaces sensibles polymères, notamment les pla-
quettes présensibilisées

Une torche à iode pour cinéma ou vidéo d'une puissance de 650 à 1000 watts
peut donc être considérée comme une source d'éclairage presque universelle
pour la photogravure. On regrettera seulement un échauffement prohibitif pour
une durée de fonctionnement dépassant quelques minutes, et une forte
consommation
60 Le matériel nécessaire

La t o r c h e à iode peut être fort utile en technique des circuits imprimés.

D'autres ampoules à incandescence sont aussi utilisées dans les lanternes de


laboratoire (puissance 15 ou 25 W). Elles sont alors placées dans une boîte dont
les parois sont constituées d'un filtre coloré, le plus souvent rouge. Une simple
ampoule colorée pour guirlandes électriques de rue constitue une lanterne
simple, économique, et très suffisante pour les travaux de photogravure.

Pour les agrandissements photographiques sur papier, il est conseillé d'utiliser


une lanterne à filtre, la meilleure qualité de l'éclairage étant un facteur favorable
à l'appréciation des nuances de contraste. Un tel éclairage n'impressionnant
pas les surfaces sensibles est dit inactinique.

LES TUBES FLUORESCENTS

Ces tubes, appelés très improprement "tubes néon" (ils ne renferment en effet
que de la vapeur de mercure, et non du néon) dégagent une lumière beaucoup
plus "froide'' que celle des ampoules à incandescence, c'est-à-dire plus riche
en radiations bleues, violettes, et ultraviolettes On peut, à la rigueur, envisager
leur utilisation pour insoler des résines polymères (tubes "blanc industrie"). Le
temps d'exposition reste encore très long ( 10 à 20 minutes). Dans ces condi-
tions, on comprend que l'usage de ces tubes n'est pas recommandé pour
Le matériel nécessaire 61

l'éclairage du laboratoire destiné à traiter ces surfaces polymères. Il existe


malgré tout de tels tubes, colorés en |aune clair qui conviennent très bien pour
cette application, et d'autres colorés en rouge qui peuvent servir pour le traite-
ment des émulsions orthochromatiques Cet équipement est malgré tout assez
coûteux, car le tube doit être connecté à une sorte de self appelée "ballast"' dont
certains modèles exigent un dispositif supplémentaire, le "starter'' Il n'est donc
pas conseillé de procéder à un investissement dans ce domaine, saul pour la
contruction d un équipement efficace d'insolation des résines polymères utili-
sant des tubes spéciaux dont la description va suivre.

Les appareils de bronzage peuvent être rattachés à cette catégorie, et sont à la


rigueur utilisables après essais.

LES TUBES FLUORESCENTS ACTINIQUES

Certains tubes fluorescents, munis d'un revêtement intérieur spécial, et à peine


plus coûteux que les modèles standards, émettent un rayonnement intense
dans l'ultraviolet (rayonnement nocif pour les yeux) qui convient admirablement
à l'insolation des résines polymères (2 à 5 minutes avec 1 ou 2 tubes de 20 W)
Un tel matériel est beaucoup moins coûteux et beaucoup plus facile à mettre en
œuvre que les sources habituelles d'UV (lampes à arc, lampes au xénon,
ampoules à vapeur de mercure sous pression etc.) et permet des résultats
parfaitement uniformes d'un tirage à l'autre.

Nous allons d ailleurs décrire en détail la réalisation d'un châssis d'exposition


utilisant deux tubes de 20 W (disponibles sur commande chez la plupart des
électriciens en précisant bien tubes actimques) et acceptant les plus grands
formats rencontrés dans le domaine amateur.

RÉALISATION PRATIQUE D'UN CHASSIS D'INSOLATION UV

Un châssis d'insolation doit remplir deux fonctions essentielles :


• assurer un pressage efficace du masque d'exposition sur la surface sensible,
garantissant la meilleure planéité possible ;
• assurer un èlairage uniforme du cliché par un rayonnement ultraviolet (ou par
de la lumière blanche pour certaines applications).

Le modèle que nous décrivons ici, qui a été réalisé avec succès par de
nombreux lecteurs de la revue "Radio Plans" épouse la forme d'une boîte
rectangulaire assez plate dont le fond est constitué d'un panneau de bois aussi
plan que possible, recouvert d'une feuille de mousse de plastique ou de
moquette mince. Une épaisse vitre montée sur charnières vient assurer le
pressage du cliché tout en laissant passer les UV produits par deux tubes
actiniques de 20 W disposés à l'intérieur du couvercle, avec tous les accès-
62 Le matériel nécessaire

soires électriques Le matériau malléable (mousse ou moquette) tapissant le


fond permet d absorber les différences d épaisseur pouvant exister d'un travail
à l'autre.

Pour une exposition en lumière blanche, il suffirait, une fois le cliché positionné
et la vitre rabattue, dallumer (éclairage du labo tout en maintenant le couvercle
soulevé et les tubes éteints.

Le montage de cet appareil est à la portée de tout bricoleur moyen : la première


étape consiste à se procurer les panneaux de contreplaqué découpés aux
dimensions indiquées, et à les assembler d'après la fig. 4-3 par collage et
clouage. Le couvercle et le fond seront réunis au moyen de deux charnières. La
feuille de mousse ou de moquette pourra être collée ou agrafée sur le panneau
du fond. Le montage de la vitre (d'épaisseur voisine de 6 mm. qui pourra
provenir d'un ancien téléviseur) demande certaines précautions : le perçage de
trous pour la fixation des charnières étant trop délicat, il est préférable de coller
une bande de contre-plaqué 20 mm sur le bord de la vitre, à l'aide d'une colle de

Vue générale du châssis entrouvert.


Le matériel nécessaire 63

Fig. 4-3. — Plans du châssis d'insolation.

contact au néoprène. et de visser les charnières dans cette pièce. Un certain


jeu (2 à 3 mm) sera laissé lors du serrage des vis, afin de laisser la vitre se placer
au mieux pour chaque épaisseur de cliché.

A l'intérieur du couvercle, on fixera à l'aide de vis à métaux TF de diamètre 4 mm


et d'écrous les supports de tubes et de starters ainsi que les ballasts, et deux
ressorts à lame d'acier (ou deux tampons de caoutchouc) destinés à améliorer
le pressage de la vitre. Un loqueteau de placard servira à verrouiller le couvercle
en position fermée (fixation au moyen de vis à bois).

On montera à l'extérieur du couvercle un interrupteur commandant l'allumage


des tubes, et qui pourra le cas échéant être remplacé par un petit minuteur
évitant le chronométrage de l'exposition. Il est vivement conseillé d'équiper
cette boîte d'exposition d'une poignée permettant son transport aisé, à la
manière d'une valise.
64 Le matériel nécessaire

Vue intérieure du couvercle du châssis d ' i n s o l a t i o n , montrant le c â b l a g e électrique.

Détail de la fixation du ressort de pressage de la vitre.


Le matériel nécessaire 65

Fig. 4-4. — Plan de câblage du châssis d'insolation.

Le câblage électrique de la boîte appelle quelques commentaires, à l'intention


des lecteurs n'ayant jamais monté de tubes fluorescents : les tubes de 20 W,
sont les mêmes, quelle que soit la tension secteur (110 ou 220 V). C'est au
niveau du ballast que s'effectue la distinction : on choisira un ballast approprié à
la tension disponible ou plus simplement un modèle bi-tension dont on utilisera
les deux bornes correctes.

Le plan de la fig. 4-4 sera exactement respecté: la permutation des deux


connexions réalisées à l'extrémité d'un tube suffirait à en empêcher l'allumage.
Les starters seront d'un modèle prévu pour des tubes de 20 W.

Il n'est pas nécessaire d'utiliser pour ce câblage un fil de forte section : 0,5 ou
?
0,75 mm . suffit amplement.

Correctement réalisé, ce châssis permet de mener à bien tous les travaux


courants de photogravure appliquée à l'électronique (tirage de circuits impri-
més, façades, plaques décoratives, exécution de copies négatives sur film
orange, et même tirage par contact de clichés sur film photographique négatif
66 Le matériel nécessaire

ou autopositif en utilisant une lumière blanche). L'utilisation de deux tubes


autorise une largeur de cliché de 10 à 12 cm. et une longueur de 50 à 60 cm.
mais lad|onction de tubes supplémentaires pourrait permettre le traitement des
formats professionnels. ,

La vitre assure un pressage efficace du cliché c o n t r e la plaquette à graver.

Bien que ne comportant qu une seule nappe de tubes, ce châssis permet


l'insolation des circuits imprimés double face, en glissant la plaquette sensible
dans un sachet formé par les deux masques reliés entre eux par un ruban
adhésif. La première face exposée, il suffit de retourner ce montage pour
exposer la seconde face. Nous aurons l'occasion de revenir plus loin sur cette
technique
Le matériel nécessaire 67

LES EQUIPEMENTS OPTIQUES


Le matériel décrit |usqu à présent ne permet que les travaux par contact entre
l'original et la surface sensible, donc sans possibilité de changement d échelle
(agrandissement ou réduction) Ces travaux plus élaborés obligent à recourir à
des équipements optiques, appareils photographiques ou agrandisseurs, utili-
sant les propriétés des lentilles convergentes

LA LENTILLE CONVERGENTE / LES OBJECTIFS

Une lentille "convergente est en tait une simple loupe Approchons une loupe
d'une surface claire située en face d'une fenêtre pour une certaine dislance
loupe-écran, nous pourrons observer sur ce dernier une image renversée et
réduite de la fenêtre. Une observation plus line permettra de constater que la
distance permettant de distinguer nettement le cadre de la fenêtre (ou les plis
des rideaux) est légèrement différente de celle donnant une image nette des
objets situés à l'extérieur, très loin de la loupe (à l'infini). Nous venons de
découvrir la notion de mise au point, voisine de celle d'accoid d'un circuit
oscillant

Formation de l'image réduite


(a) d'un objet sur un écran
( d! > d )
2

Lentille convergente

* A •+* Z M

La figure a donne une représentation schématique de I expérience pour une


distance sujet-lentille d1 (appelée distance objet), il n'existe qu'une seule dis-
tance lentille-écran 62 (appelée distance image) donnant une image nette du
sujet sur l'écran
68 Le matériel nécessaire

Si d1 est supérieure à d2, l'image sera plus petite que l'objet, si d1 = d2 l'image
aura les mêmes dimensions que l'objet, et si d1 est intérieure à d2, l'image sera
plus grande que l'objet.

Ce cas est illustré par la figure b, qui symbolise une projection photographique
ou cinématographique alors que la figure a évoquait davantage la prise de vue
classique.

Projection de l'image agrandie


d'un objel sur un écran ®
Wi< d )2

Ecran Lentille convergente

transparent

Fig. 4-5. — La lentille c o n v e r g e n t e et ses applications.

Ces deux expériences constituent la base de tout ce qui touche aux travaux
photographiques avec changement d'échelle, base qui était déjà connue
depuis Léonard de Vinci, à ceci près que les lentilles étaient remplacées par un
petit trou dans la paroi des boîtes utilisées comme chambres noires.

Un objectit photographique n'est rien d'autre qu'un assemblage de lentilles


dans une monture, le tout étant équivalent à une seule lentille convergente de
très bonne qualité. C'est autour de cette pièce maîtresse que sont contruits
appareils photographiques et agrandisseurs, ainsi que les bancs de reproduc-
tion des professionnels qui ne sont en tait que des appareils photographiques
ou des agrandisseurs dont les dimensions sont assez colossales, et le prix
également...
Le matériel nécessaire 69

L'APPAREIL PHOTOGRAPHIQUE

Observons attentivement un appareil photographique (de préférence de type


ancien) en commençant par l'avant : nous nous trouvons d'abord en face de
l'objectif, qui est caractérisé par sa focale, exprimée en millimètres (50. 120.
etc.). Sur la figure a, la focale est tout simplement la distance d2 correspondant
à une distance d1 théoriquement infinie (en pratique, supérieure à quelques
dizaines de mètres). La monture de l'objectif comporte une bague de mise au
point ; le fait de la tourner enfonce plus ou moins l'objectif dans le boîtier, ce qui
permet de faire varier d2 dans un domaine suffisant pour couvrir les utilisations
courantes (d1 variant de quelques dizaines de centimètres à l'infini). Pour les
utilisations spéciales (d1 très petite), il faut, soit modifier les caractéristiques de
l'objectif en lui ajoutant une lentille supplémentaire appelée bonnette, soit
écarter l'objectif du boîtier plus que ne le permet l'action de la bague des
distances, en intercalant des bagues-allonge entre objectif et boîtier (opération
réalisable seulement avec les appareils à objectifs interchangeables). En effet,
plus d1 diminue, et plus il faut augmenter d2 et. par là même le grandissement
obtenu sur le cliché.

Soufflet ou Boîtier

Bague de mise
au point
(Bague des distances)

Fig. 4-6. — Schéma simplifié d ' u n appareil p h o t o g r a p h i q u e .

Le second réglage prévu sur l'objectif sous forme de bague est celui du
diaphragme : si nous observons l'intérieur de l'objectif pendant la rotation de
cette bague, nous couvons apercevoir une ouverture circulaire changer de
70 Le matériel nécessaire

Un appareil p h o t o g r a p h i q u e de modèle ancien peut rendre d ' a p p r é c i a b l e s services


en p h o t o g r a v u r e .
Le matériel nécessaire 71

diamètre au centre de l'objectif Ces changements de diamètre correspondent à


différentes quantités de lumière autorisées à traverser l'objectif. La bague des
diaphragmes porte un certain nombre de graduations repérant le degré d'ouver-
ture de ce "robinet à lumière ' ou "potentiomètre optique" : 1 ; 1,4 ; 2 ; 2,8 ; 4 ; 5.6 ;
8; 11 ; 16; 22 par exemple.

Le diamètre de l'ouverture du diaphragme est obtenu en divisant la focale de


l'objectif par la valeur portée sur la bague pour un objectif de focale 50 mm
diaphragmé à f 12. le diamètre de l'ouverture est 25 mm. Un diaphragme impor-
tant (par exemple 16 ou 22) correspond donc au passage d'une faible quantité
de lumière. Un objectif très lumineux devra permettre de descendre à 2,8, ou 2,
voire mieux. Cette valeur minimale du diaphragme est souvent indiquée dans
les caractéristiques en même temps que la focale (exemple : 50/2,8 corres-
pond a un 50 mm pouvant ouvrir jusqu'à f/2.8). Ceci explique pourquoi les
objectifs de longue focale très lumineux présentent un diamètre important

La vitesse d obturation se règle soit par une troisième bague, soit par un bouton
monté sur le boîtier de l'appareil. Il s'agit en fait du temps pendant lequel on
permet à la lumière d'entrer dans l'appareil et donc d'impressionner le film
(1/500, 1/250. 1/125, 1/60, 1/30 de seconde, et pose, c'est-à-dire durée
commandée manuellement).

L'effet de cette commande paraît analogue à celui du diaphragme : pour un film


de sensibilité donnée, il revient au même de faire pénétrer une quantité de
lumière donnée pendant un temps donné que de faire pénétrer une quantité
deux fois plus importante pendant un temps deux fois plus court. En photogra-
phie classique, d'autres facteurs interviennent : si le sujet se déplace assez vite
pour qu'on ne puisse pas le considérer comme immobile pendant l'ouverture de
l'obturateur, l'image sera floue, d'où l'intérêt des vitesses élevées pour la photo-
graphie des sujets en mouvements. Par ailleurs, on ne peut être assuré de la
netteté de tous les plans du sujel (parties rapprochées comme parties éloi-
gnées) que si le diaphragme est très peu ouvert.

Il résulte de tout ceci que le réglage correct du diaphragme et de la vitesse


d'obturation ne peut résulter que d'un compromis qui dépend beaucoup des
qualités artistiques que l'on désire conférer à l'image.

En photogravure, les considérations artistiques n'interviennent pas: on


recherche la netteté maximum, et une pose de plusieurs secondes n'est pas un
problème car le sujet est immobile et l'appareil de prises de vues solidement
monté sur un support stable. On choisira donc presque toujours des dia-
phragmes très fermés (supérieurs à 8), et on opérera en pose, sous un éclairage
intense (1 à 4 lampes de 100 à 1000 W) pendant plusieurs secondes, en raison
de la faible sensibilité des films employés, les films les moins sensibles donnant
les images les plus fines (films dits à grain fin).

Tout cet appareillage est fixé à la partie frontale de l'appareil, dont le boîtier peut
être rigide ou bien être constitué en partie d'un soufflet (appareils pliants). Le
72 Le matériel nécessaire

fond du boîtier sert de fenêtre d'exposition au film, abrite les bobines réceptrice
et débitrice, ou parfois un chargeur L'obligation d'exposer tout le film (de 8 à 36
poses suivant le format) avant de procéder à son développement est un sérieux
handicap pour la photogravure où un résultat rapide est recherché. Dans la
majeure partie des cas, on disposera dans l'appareil un morceau de plan film
"lith" découpé au format d'une image et que Ton pourra par conséquent déve-
lopper sitôt la pose terminée (toutes ces opérations se dérouleront bien sûr en
lumière inactinique).

Les lecteurs ne possédant pas d'appareils photographiques doivent savoir que


les modèles les plus anciens sont ceux qui conviennent le mieux aux travaux
envisagés et sont assez faciles à récupérer ou à acheter pour une bouchée de
pain. Ce type d'appareil peut même, moyennant quelques adaptations, servir
d'agrandisseur de fortune, comme le paragraphe suivant permet de s'en
convaincre.

A la limite, même un appareil dont l'obturateur serait quelque peu défaillant


pourrait convenir, à condition que la commande de pose permette encore de
maintenir l'obturateur ouvert.

L'AGRANDISSEUR

Cet appareil que l'on rencontre dans tous les labos photo est en tait un appareil
photo simplifié, muni d'une "boîte à lumière" et fixé sur une colonne à crémail-
lère surplombant un plateau.

Il permet de projeter sur une surface sensible disposée sur le plateau, l'image
agrandie d'un document transparent de petite taille introduit dans le passe-vues
(en photographie classique, il s'agit tout simplement d'un négatif que l'on désire
agrandir sur papier).

Nous verrons qu'en photogravure, l'agrandisseur peut également servir à exé-


cuter des prises de vues.

La source de lumière de l'appareil est une ampoule opalisée (40 à 150 W)


montée au-dessus d'un ensemble de grosses lentilles formant le condenseur
(ou condensateur). Cette pièce a pour fonction de concentrer sur le cliché les
rayons lumineux provenant de l'ampoule, qui sont émis dans toutes les direc-
tions. Le cliché reçoit ainsi un éclairage uniforme. L'ampoule et le condenseur
sont disposés dans une enceinte de forme rectangulaire ou arrondie, appelée
boîte à lumière, qui est percée d'ouvertures assurant la ventilation de la lampe,
mais évitant les fuites lumineuses susceptibles de voiler les surfaces sensibles.
Le matériel nécessaire 73

Vue intérieure d'un agrandisseur, montrant le condenseur (boîte à lumière démontée).


74 Le matériel nécessaire

Sous cette boite à lumière se trouve le passe-vues, organe mécanique plus ou


moins complexe permettant d'assurer la planéité du document qui y sera
introduit. Certains passe-vues simplifiés exigent que le cliché appartienne à une
bande assez longue. En photogravure, il importe que le passe-vues accepte
sans difficulté des images isolées, même si leur format n'est pas standard. Le
passe-vues le plus pratique est donc le modèle à verre, dans lequel le document
est pressé entre deux fines plaques de verre traité optiquement. Le plateau
porte-objectif est relié au passe-vues par un soufflet dont la longueur peut être
ajustée avec précision au moyen d'un bouton agissant sur une crémaillère. La
mise au point peut donc se régler même si l'objectif n'est pas muni de la bague
correspondante.

Les possesseurs d'un appareil photographique acceptant les objectifs de pas


standard dit "42 à vis" ont tout intérêt à choisir un agrandisseur recevant des
objectifs filetés à ce même pas. Ils pourront ainsi adapter sur l'agrandisseur les

Fig. 4-7. — Schéma simplifié d'un agrandisseur.


Le matériel nécessaire 75

accessoires (objectifs, bagues-allonge, etc.) de leur appareil, ce qui est pré-


cieux pour certains travaux spéciaux.

Le plateau d'agrandissement et la colonne à crémaillère ne doivent pas être


considérés comme des organes secondaires : un agrandisseur branlant se
révélera incapable d'utiliser au mieux les qualités de ses éléments optiques. On
choisira un modèle équipé d'un plateau épais, parfaitement plan, et de grandes
dimensions, ainsi que d'une colonne très rigide et solidement fixée au plateau.
La souplesse de fonctionnement de la crémaillère est aussi un facteur important
pour la qualité de service de l'appareil.

Un objectif d'agrandisseur fileté au pas standard « 42 à vis » permet le réemploi des


bagues allonge et des accessoires prévus pour l'appareil p h o t o .

En ce qui concerne l'objectif, il n'est pas primordial d'acquérir un modèle très


lumineux puisque nous avons vu que les diaphragmes utilisés seront le plus
souvent les plus fermés. Si l'on a pris soin de s'assurer de la compatibilité de
pas, on peut même se dispenser de l'achat d'un objectif d'agrandissement, celui
de l'appareil photo étant très suffisant pour les travaux de photogravure.

L'examen comparé des fig. 4-6 et 4-7 montre de nombreuses analogies entre
l'agrandisseur et l'appareil photo. C'est pourquoi il est tout à fait envisageable
d'équiper un ancien appareil photo (format 6 x 9, 6 112 x 11,6 x 6, etc.) d'une
boîte à lumière et d'un support de fabrication personnelle évitant ainsi l'achat
d'un appareil de réalisation industrielle.

Cette solution ne peut toutefois être que provisoire, les qualités de cet équipe-
ment de fortune pouvant s'avérer insuffisantes par la suite.
76 Le matériel nécessaire

LES PHOTOCOPIEUSES
Nous avons vu que la technique des circuits imprimés fait largement appel à des
procédés photographiques pour l'élaboration et la duplication, avec ou sans
changement d'échelle, des masques de photogravure. Par ailleurs, le photoco-
pieur est devenu un appareil extrêmement courant dans toutes les entreprises,
petites, moyennes ou grandes. Il est donc permis d'envisager une collaboration
des deux techniques permettant d'appréciables gains de temps lors de l'exécu-
tion des travaux courants. Au niveau, de l'amateur, même l'utilisation de photo-
copieurs "publics" peut rendre de très réels services.

Principales propriétés des photocopieurs


Le marché de la reprographie offre un très large éventail de photocopieurs,
allant du copieur à sec limité à quelques tirages par jour jusqu'au copieur-
duplicateur à grand débit avec ou sans possibilité de changement d'échelle. Il
n'est guère envisageable d'utiliser pour les travaux qui nous intéressent des
appareils à grand débit car la rentabilité de ces équipements exige un fonction-
nement quasi-permanent, garanti par la création d'une "liste d'attente" des

Un petit photocopieur "papier ordinaire" peut rendre de grands services lors de la


création de circuits Imprimés.
Le matériel nécessaire 77

travaux à effectuer. Il ne peut généralement pas être question de retarder cette


file d'attente pendant le temps nécessaire à l'exécution d'un travail feuille à
feuille pouvant de plus nécessiter une modification des réglages de la machine.

Les méthodes que nous allons décrire s'adressent donc essentiellement


aux utilisateurs de copieurs à faible et moyen débit.

La base de nos méthodes consiste essentiellement à exécuter des photocopies


sur lilm plastique transparent et non plus sur papier, ordinaire ou traité.

Pour pouvoir servir directement de masque d'insolation, ce film doit présenter


trois qualités essentielles :

— grand contraste (noirs opaques et blancs transparents à l'exclusion de toute


zone grise) ;

— grande définition (les plus fins détails doivent être restitués de façon par-
faite) ;

— stabilité dimensionnelle (la grille de 2,54 ayant servi à tracer l'original ne doit
pas se trouver distordue).

Dans un copieur "papier ordinaire", on peut souvent employer différentes sortes


de films plastique, ou encore du papier calque.

Des essais préliminaires devront être entrepris, avec différents supports et


différents réglages de la machine, de façon à déterminer si le couple copieur-
film convient aux travaux envisagés.

Le degré de contraste pourra être jugé en reproduisant une feuille blanche sur
laquelle on aura collé une demi-feuille de papier noir mat. La totalité de la zone
noire devra être rendue par une zone pratiquement opaque, sans aucune partie
plus claire. La zone blanche devra pour sa part apparaître sous forme d'une
zone parfaitement transparente sans "grisaille" parasite. De plus, les limites
entre le blanc et le noir devront être d'une netteté parfaite, "coupées au rasoir".

La définition sera appréciée en copiant une mire de photographe, une trame


(Letratone de chez Letraset par exemple) ou encore les "petits caractères" de
n'importe quel contrat, d'assurances ou autre. Le degré de flou tolérabie sera
fixé selon la finesse des circuits imprimés que l'on se propose de réaliser. Enfin,
la stabilité dimensionnelle sera contrôlée en reproduisant un quadrillage (au pas
de 2,54 ou autre) et en disposant la copie sur l'original de façon à mettre en
évidence tout glissement éventuel et à en apprécier l'importance.

Nous avons composé pour nos essais personnels une feuille-test permettant en
un seul tirage de mener à bien ces trois tests fondamentaux. Nous la reprodui-
sons figure 4-8 de façon à fournir à nos lecteurs une référence utile pour vérifier
l'équipement dont ils disposent ou qu'ils se proposent d'acquérir.
78 Le matériel nécessaire
Le matériel nécessaire 79

Fig. 4-8. — Cette feuille d'essai permet de tester r a p i d e m e n t les aptitudes d'un
p h o t o c o p i e u r aux travaux qui nous intéressent.
80 Le matériel nécessaire

Ce lest est sévère : peu de photocopieurs sont capables de le passer avec un


plein succès, mais le degré de réussite obtenue permet d'effectuer un classe-
ment entre différents appareils, à des fins de comparaison avec la difficulté des
travaux qu'il est prévu de confier à la machine retenue.

De plus, cette feuille-test permet de régler de façon optimale la machine avant


de lui demander un travail délicat, surtout si elle vient de servir à des travaux
courants de reprographie sans exigences particulières.

Enfin, on pourra l'utiliser pour tester d'autres procédures de reproduction gra-


phique avec ou sans changement d'échelle, par exemple le tirage sur cuivre par
résine photosensible.

Principe des copieurs "papier ordinaire"


La figure 4-9 explique comment fonctionnent la plupart des copieurs
"papier ordinaire", à quelques détails près.

Le cœur de l'appareil est un tambour rotatif recouvert d'une fine couche


d'un matériau "photosensible" : entendons par là qu'il est électriquement
isolant dans l'obscurité, mais qu'il devient conducteur si on l'éclairé.

Il suffit de faire tourner un tel tambour, dans l'obscurité, devant un fil soumis
à une haute tension (plusieurs milliers de volts), pour qu'il se charge
comme le classique barreau d'ébonite frotté avec une peau de chat : dès
lors, il devient capable d'attirer des particules légères.

Éclairons maintenant certaines zones du tambour : devenant conducteur à


ces endroits précis, le revêtement laisse s'écouler vers la terre les charges
qu'il portait. Les zones éclairées perdent ainsi leur pouvoir d'attraction, mais
de façon strictement locale.

Ce phénomène est facile à exploiter pour faire des photocopies : il suffit de


projeter l'image de l'original sur le tambour chargé pour y créer une "image
latente", puis de lui faire lécher une poudre noire spéciale (le "toner" ) qui
ne viendra y adhérer qu'aux endroits n'ayant pas été éclairés (correspon-
dant aux parties noires de l'original). C'est l'équivalent d'un "développe-
ment" .

Présentons alors une feuille vierge devant le rouleau, en présence d'un


second fil soumis à une haute tension : en vertu du principe selon lequel les
charges de signes contraires s'attirent, la poudre va quitter le tambour en
direction du "fil corona" et rencontrer le papier (ou le film plastique).

Il ne reste plus qu'à "fixer" la poudre sur le papier, soit par laminage entre
deux rouleaux ("pression à froid" ), soit par fusion au contact d'un rouleau
chauffant.
Le matériel nécessaire 81

Couvercle presseur Original


i t.

Rouleau de caoutchouc

Flg. 4.9. - Principe d'un photocopieur "papier o r d i n a i r e " .

A vrai dire, on retrouve les trois étapes classiques en photographie (exposi-


tion, développement, et fixage), mais les procédés mis en œuvre sont tota-
lement différents (on parle de "xérographie" ).

Bien entendu, la mise en pratique de ce principe nécessite une technique


très au point pour que les copies obtenues soient de bonne qualité (celle-ci
a d'ailleurs fait des progrès considérables ces dernières années, tandis que
les prix des machines sont devenus bien plus abordables).

Les délicats systèmes à objectifs et miroirs mobiles, qui étaient souvent la


cause de déformations des copies (rédhibitoires pour nos applications) ont
cédé la place à des barrettes de fibres optiques pour le transfert de l'image
de l'original sur le tambour, un tube fluorescent éclairant l'original à travers
une vitre d'exposition animée d'un mouvement de translation synchronisé
avec la rotation du tambour et l'avance du papier récepteur.

Le toner ou "encre", savant mélange de carbone (pigment noir), de poudre


de ferrite (magnétique) et de poudre de plastique (fusible), est couramment
présenté au tambour par l'intermédiaire d'un rouleau aimanté garantissant
un "léchage" très doux et régulier.

Après transfert de l'image sur le papier, un nettoyage du tambour s'impose


pour éliminer les résidus de toner susceptibles de perturber la copie sui-
vante : un système de raclettes rotatives souples et éventuellement de
feutres fixes se charge de cette opération.
82 Le matériel nécessaire

Le rouleau de fixage a lui aussi besoin d'être constamment nettoyé afin qu'il
conserve ses propriétés anti-adhésives : revêtu de téflon (comme les
poêles à frire!), il frotte en permanence sur un feutre spécial (en "Nomex")
imbibé d'huile silicone.

Il est clair que ce procédé de reproduction ne fait appel à aucun traitement


préalable du papier destiné à recevoir la copie, d'où son appellation
"papier ordinaire" ou "PPC" (Plain Paper Copy).

L'important étant que le papier soit électriquement isolant, on peut songer à


2
utiliser du calque (de 70 à 90 g/m ), du carton léger (bristol), du papier cou-
ché, ou même du film transparent en plastique ou des étiquettes adhésives.

Il est cependant vital que le matériau utilisé résiste à la très haute tempéra-
ture du système de fixage : s'il venait à fondre ou à gommer, la machine se
trouverait gravement endommagée, tandis que toute variation dimension-
nelle le rendrait impropre aux travaux de précision que nous nous propo-
sons d'effectuer.

Il existe sous différentes marques des films plastique adaptés à chaque


type de copieur "papier ordinaire", et normalement destinés à la création
de transparents pour rétroprojection : il est recommandé de s'y tenir si l'on
souhaite éviter de faire courir des risques à son matériel, mais un peu de
témérité peut parfois se révéler payante!

Nous avons en effet pu mettre en évidence (à nos risques et périls!) que le


film CANON référence 603/5204, en principe réservé aux copieurs à fixage
par pression à froid, donnait des images beaucoup plus denses sur les
copieurs CANON PC et FC, que les films recommandés. Et pourtant, il
s'agit de copieurs à fixage à chaud...

Lorsque ce genre d'artifice n'est pas applicable (par exemple lorsque l'on
fait exécuter ses copies par une officine spécialisée qui fournit les "consom-
mables"), il s'avère parfois nécessaire de réaliser deux films identiques, et
de les superposer très précisément à l'aide de ruban adhésif : l'opacité se
trouve alors doublée, ce qui est presque toujours suffisant pour une insola-
tion impeccable des plaquettes présensibilisées courantes.

De toute façon, on aura intérêt à déterminer très précisément la durée opti-


male d'insolation, grâce à quelques bouts d'essai : en exploitant au mieux
la latitude de pose particulièrement étroite de la résine, on arrive souvent à
s'accomoder de films moyennement opaques.

Certains photocopieurs sont munis d'un "zoom" permettant de procéder à


des agrandissements ou à des réductions. Cette seconde possibilité est
extrêmement intéressante pour obtenir d'excellents films à l'échelle 1 à par-
tir de documents à l'échelle 2 ou 4, pouvant notamment avoir été obtenus
sur une imprimante connectée à un ordinateur exécutant un logiciel de
CAO.
Le matériel nécessaire 83

Lorsque la réduction à 50 % n'est pas directement disponible, on peut pra-


tiquer deux réductions successives à 70.7 % en passant par un document
intermédiaire sur papier blanc.

Et avec un fer à repasser...


Certaines photocopieuses "papier ordinaire" (et notamment les petites Canon)
fournissent des copies vigoureusement encrées, l'encre étant en fait une pou-
dre fusible "cuite" sur le papier Moyennant un certain doigté, il est possible de
transférer cette encre sur une plaquette cuivrée non sensibilisée.

Il suffit pour cela de poser la photocopie face encrée contre la plaquette, et


d'appuyer longuement et énergiquement avec un fer à repasser réglé au maxi-
mum de sa température.

En général, l'encre transférée résiste bien aux produits de gravure, mais des
essais sont évidemment à prévoir • Le procédé ne convient qu'aux circuits
imprimés dont le tracé n'est pas trop fin (mettons plus d'un millimètre de largeur
de piste), car les pistes s'élargissent légèrement.

Cette technique nécessite évidemment que la photocopie du circuit imprimé


soit exécutée à l'envers : il faut donc en général passer par un intermédiaire sur
calque ou film plastique.

UN FILM ÉTALONNÉ
Accessoire peu coûteux et dune utilité inestimable, la "charte de tirage noir et
blanc Kodak" (référence CAT 506 8697) est disponible chez à peu près tous les
bons photographes. Il s'agit d'un film photographique exposé et développé avec
la plus extrême précision, et qui offre dix zones grises de densités échelonnées
judicieusement.

Si on expose une surface sensible à travers cet étalon pendant exactement une
minute, on obtiendra après développement un échantillonnage des résultats
que l'on aurait en exposant 2. 3, 4, 6. 8.12. 16, 24, 32 et 48 secondes.

Un unique essai, nécessitant peu de temps et de matériau sensible, permettra


donc d'étalonner avec précision le procédé de reproduction utilisé, quel qu'il
soit : par la suite, on pourra n utiliser que le temps d'insolation menant au
meilleur résultat.

Les figures 4-10 et 4-11 montrent les échantillons obtenus en faisant subir
le test à une feuille de papier photographique (reproduisant les demi-
teintes) et à un film autopositif pour circuits imprimés, à contraste maximal.
84 Le matériel nécessaire

LE MATERIEL DE GRAVURE
Pour graver un circuit imprimé dont la "réserve" a été réalisée par l'un des
procédés dont nous avons parlé, il suffit en principe d'immerger la plaquette
dans un bain capable de dissoudre le cuivre sans attaquer la réserve.

PLACE THE PROJECTION PRINT SCALE OVER THE SENSITIZED PAPER ON THE EASEL.
WITH A NEGATIVE IN THE ENLARGER EXPOSE THE PAPER FOR 60 SECONDS. AFTER
DEVELOPMENT. READ THE CORRECT EXPOSURE TIME IN SECONDS DIRECTLY FROM THE
BEST APPEARING SECTOR ON THE ENLARGEMENT.

Made by EASTMAN KODAK COMPANY, ROCHESTER, N.Y., U.S.A.


P A T E N T S : U S A . 2 , 2 2 6 , 1 6 7 ; C A N A D A . 1 9 4 2 • T M H E G U.S. P A T . O F F .

Fig. 4.10. - Exposé à travers la charte KODAK, un papier photographique normal


restitue les demi-teintes.
Le matériel nécessaire 85

KOtiAK PROJECTION PRINT SCALt

Fig. 4-11. - Exposé de la même f a ç o n , un film " l i t h " donne un constraste nettement
plus important : un avantage majeur lorsque le document définitif ne doit comporter
que des noirs et des blancs. Soyez précis dans votre exposition I

En réalité, ce n'est pas si simple : on peut effectivement travailler "à la cuvette"


mais il faut agiter presque en permanence (comme pour développer un film ou
un papier) afin que la gravure soit régulière et relativement rapide.
Or, le produit le plus couramment utilisé (perchlorure de fer) est fort salissant,
surtout lorsqu'il n'est plus tout neuf : gare aux éclaboussures. bien qu'il existe
des détachants spéciaux !
Si l'on tient à cette méthode très artisanale, on peut essayer d'autres produits
moins salissants mais plus dangereux : acide nitrique dilué (attention, émission
de vapeurs rousses toxiques !), ou acide chlorhydrique ou sulfurique additionné
d'eau oxygénée. Les proportions sont à ajuster en fonction de la rapidité et de la
finesse de gravure souhaitées.
Une bonne gravure se fait cependant en machine, avec du perchlorure tiède : la
plaquette est prête en quelques minutes, impeccable, et pas une goutte de bain
ne quitte le bac.
86 Le matériel nécessaire

Il existe différents principes de construction, mais le plus répandu chez l'ama-


teur est celui de la machine à mousse : Le perchlorure est un produit moussant
facilement (sinon on lui ajoute un peu de bière et tout rentre dans l'ordre !) aussi
suffit-il d'y injecter de l'air pour obtenir un panache de bulles qui, coulant sur la
plaquette, la gravent en un temps record.

Les machines a graver "GRAV Cl " sont c o n ç u e s de façon à éviter toute manipula-
tion du perchlorure. Elles permettent donc de graver les circuits imprimés très
rapidement, dans d'excellentes c o n d i t i o n s de qualité et de propreté, même en
appartement.

Avec du matériel d'aquariophilie, le bricoleur adroit peut tenter de construire


lui-même sa machine mais attention, c'est beaucoup plus délicat qu'il n'y parait.

Autant nous sommes peu partisan de l'achat de matériel d'insolation, facile à


réaliser, autant nous y regarderions à deux fois avant avant de nous attaquer à
une machine à graver.

Il en existe d excellentes dans le commerce, à des prix qui sont devenus


relativement attrayants pour l'amateur

On ne cherchera pas à gagner quelques dizaines de francs en choisissant un


modèle trop petit : un circuit imprimé ne peut guère être plié pour entrer dans le
bac, et la tendance est aux grandes plaques.
Le matériel nécessaire 87

Si vous tenez à faire des économies, renoncez plutôt au dispositif de chauffage :


vous ne perdez que quelques minutes à chaque gravure.

Pas besoin de vidanger la machine après chaque utilisation : le bain peut y


rester jusqu'à son épuisement c'est-à-dire fort longtemps. Lorsque la durée de
gravure aura approximativement doublé, il faudra jeter le bain usagé (en prin-
cipe après neutralisation chimique...) et rincer énergiquement le bac. car
d'épaisses boues de gravure s'y seront certainement déposées.

Certaines machines « GRAV Cl » sont équipées d ' u n dispositif de chauffage précieux


pour les travaux en petites séries.

Il sera bon de frotter les "pierres à bulles'' avec une vieille brosse à dents, voire
de les remplacer par des modèles en téflon si vous n'avez que des pierres en
bois.

Le bain neuf est normalement composé d'un tiers d'eau pour deux tiers de
concentré, mais fiez vous au mode d'emploi qui accompagne votre bidon.

Même si cela va sans dire, n'oubliez pas que le perchlorure attaque tout ce qui
est en cuivre, ainsi que beaucoup d'autres métaux : tirez beaucoup d'eau
lorsque vous en jetez dans votre évier, si vous voulez vous éviter de vilaines
surprises !
LES PRODUITS CHIMIQUES ET LEUR PRÉPARATION
Dans la grande majorité des cas, il est plus avantageux, à tous points de vue. de
se procurer des produits chimiques tout préparés, selon des formules éprou-
vées et des méthodes de dosage rigoureuses. Nous donnerons plus loin les
formules de certains produits difficiles à se procurer, mais pouvant être utiles
dans de nombreux cas.

Si les résines polymères et leurs révélateurs sont souvent fournis prêts à


l'emploi, les autres produits photographiques sont habituellement livrés sous
forme de liquide concentré à diluer dans de l'eau, ou sous forme d'une ou
plusieurs poudres à dissoudre dans un certain volume d'eau selon une procé-
dure figurant sur le mode d'emploi, et qu'il convient de suivre scrupuleusement
En aucun cas il ne faut fractionner une dose de poudre en vue de préparer un
volume de solution plus petit que celui prévu par le fabricant : certains consti-
tuants essentiels étant présents sous forme de fractions de gramme et le
mélange n'étant pas touiours homogène il est à peu près certain que les
fractions de doses réalisées seront très différentes au point de vue composition,
et par conséquent inutilisables. Un liquide concentré, par contre, peut-être
fractionné à loisir, à condition de conserver le reste de la dose dans de bonnes
conditions (à l'abri de l'air et de la lumière).

L'eau servant à la préparation des bains photographiques devrait, en principe


être distillée. Si l'eau du robinel disponible est très riche en corps étrangers (eau
de Javel notamment) on peut se servir d'une eau de source en bouteilles, très
peu minéralisée et, bien sûr. non gazeuse.

Bain d'arrêt
Ce bain, dont la formule est indiquée ci-dessous, possède la propriété d'arrêter
l'action du révélateur sur un film sorti de la cuvette de développement. Il peut
être remplacé par un rinçage à l'eau qui ne fait cependant que ralentir cette
action : le film doit donc être plongé sans retara dans le bain de fixage.

Acide acétique à 28 % 100 cm3


Eau 1 litre

Fixateur acide

Cette formule peut être substituée aux fixateurs commerciaux, spécialement si


on n'utilise pas de bain d'arrêt mais un simple rinçage.

Thiosultate de soude cristallisé 200 g


Bisulfite de soude 25 g
Eau 800 cm3
Après dissolution, compléter à 1 litre
Le matériel nécessaire 89

Bain de blanchiment pour inversions


e
V formule;
Solution A
Eau oxygénée à 12 % 25 cm3

Solution B
Acide acétique à 28 % 16 cm3
Chlorure cuivrique 1g
Compléter avec de l'eau jusqu'à 90 cm3

Mélanger A et B juste avant remploi (1 + 1 )

e
2 formule :
Solution A
Acide sulfurique concentré 1 cm3
Bichromate de potasse 1g
Eau 100cm3

Solution B
Soude caustique 200 mg
Sulfite de soude anhydre 4g
Eau 100cm3

Le film doit séjourner 5 mn dans le bain A avant d'être rincé à l'eau, plongé 4 mn
dans le bain B. et rincé à nouveau Les solutions A et B ne doivent pas être
1
mélangées.

Les bains de blanchiment sont corrosifs et toxiques. Ils attaquent la plupart des
métaux et ne doivent donc être mis en contact avec aucun objet métallique.

L'équipement général du laboratoire


En plus du "matériel lourd que représentent appareil photo, agrandisseur,
châssis d'exposition, etc., divers accessoires sont indispensables à l'équipe-
ment d'un laboratoire valable :

• Le passage des surfaces sensibles dans plusieurs bains impose l'existence


de cuvettes de traitement. Trois cuvetles de couleurs différentes et de format au
moins égal à 13 x 18 cm peuvent suffire pour tous les travaux courants. Pour les
travaux de photogravure, il y a lieu de s'assurer que le matériau dans lequel sont
réalisées les cuvettes résiste parfaitement aux solvants du type xylène ou
thchloréthylène Les modèles vendus par les négociants photo sérieux présen-
tent généralement cette qualité.
90 Le matériel nécessaire

• La plupart des produits utilisés en photographie et photogravure ayant à plus


ou moins long terme, des effets néfastes sur la peau, il est vivement recom-
mandé de manipuler les films ou plaquettes plongés dans les cuvettes au
moyen de pinces spéciales (peu coûteuses) et éventuellement de porter des
gants de protection en caoutchouc.

• La conservation des produits liquides nécessite plusieurs flacons, de capacité


adaptée àla quantité de produit à conserver. Ils pourront être en verre teinté pour
les résines, solvants, et autres produits volatils, et en plastique opaque et souple
pour les révélateurs et fixateurs photo. Il est ainsi possible, par simple pression
avant bouchage, de chasser l'air présent dans les bouteilles de révélateur, afin
de prolonger leur conservation. Un étiquetage parfaitement lisible sera prévu
sur chaque récipient : ne pas hésiter à apposer la mention "dangereux".

Deux ou trois cuvettes et un minimum de produits chimiques suffisent p o u r traiter les


plans films « lith » dans de bonnes c o n d i t i o n s .

• Le séchage des clichés humides est grandement facilité par l'emploi de


pinces à linge permettant de les étendre à un RI. Le séchage des couches de
résines polymère peut être accéléré très notablement grâce à l'emploi d'un
pistolet sèche-cheveux électrique.
Le matériel nécessaire 91

• L'éclairage du laboratoire doit être assuré de diverses façons, suivant les


opérations effectuées. Il va de soi que. pour les travaux devant se dérouler en
lumière inactinique, des panneaux d'obturation efficaces devront masquer les
ouvertures de la pièce servant de laboratoire. Toutes les fuites de lumière seront
systématiquement dépistées et colmatées.

• Une forte cisaille de laboratoire sera très utile pour couper au format voulu
films, papiers, et même plaquettes de circuit: dans ce cas, on choisira un
modèle à lame affutable !

Une forte cisaille de laboratoire permet le calibrage des films et, à la rigueur, le
d é c o u p a g e des stratifiés p o u r circuits imprimés et des plaques d é c o r .

Chaque opérateur découvrira sans doute la nécessité d'utiliser d'autres acces-


soires, selon les travaux qu'il entreprendra. Il est important de remarquer que le
matériel nécessaire est rarement coûteux, eu égard aux services rendus.
CHAPITRE 5

SECURITE ET PRECAUTIONS S

Dans les pages précédentes, nous nous sommes attaché à avertir le lecteur
chaque fois qu'un danger pouvait le menacer, si peu que ce soit, au cours des
opérations qui ont été décrites.

D'autre part, fa réussite complète des travaux entrepris exige certains soins,
certaines précautions qu'il n'est peut-être pas inutile de préciser. Ce chapitre
vient donc donner au lecteur les derniers conseils qui lui sont nécessaires avant
la prise en mains du matériel.

Fig. 5 - 1 . — Respectez un minimum de précautions, et tout ira bien !


Sécurité et précautions 93

LES RISQUES ENCOURUS DANS LE LABORATOIRE

Les risques d'électrocution


L'utilisation d'appareils électriques dans un local où sont manipulés des liquides
très conducteurs (révélateurs, fixateurs, etc.) n'est pas sans poser quelques
problèmes de sécurité.

En premier lieu, il est hors de question de conserver des prises ou des câbles de
connexion dont l'isolement est défectueux, des douilles douteuses, etc. Les
prises murales seront soigneusement vérifiées, et les prises situées en bout de
câbles seront soit en caoutchouc, soit en plastique, version "extérieur". Il est
important de signaler que la mise à la terre d'un appareil (agrandisseur par
exemple) n'est efficace que si toutes les autres masses métalliques accessi-
bles sont reliées à cette même prise de terre.

Une solution garantissant une excellente sécurité consiste à alimenter tout le


laboratoire au moyen d'un transformateur de séparation de puissance suffi-
sante, rendant le secteur "flottant" par rapport à la terre. Aucune prise de terre
n'est alors nécessaire (consulter éventuellement un électricien professionnel).

Le danger des rayons ultraviolets


Les rayons UV émis par les tubes actiniques, par exemple, sont assez nocifs
pour les yeux. En conséquences, on évitera soigneusement de regarder en face
de tels tubes en service. Le couvercle du châssis d'exposition sera abaissé
avant l'allumage des tubes, ou bien on portera des lunettes de soleil fortement
teintées. Nous noterons également qu'une exposition très prolongée de la peau
à ces rayonnements pourrait occasionner une sorte de "coup de soleil" assez
désagréable.

Avec un châssis réalisé selon nos plans et correctement utilisé, aucun dés-
agrément n'est à craindre à ce sujet.

Les risques dûs aux produits chimiques


Pratiquement tous les produits utilisés en photographie et en photogravure
présentent une certaine toxicité, ce qui impose des précautions d'emploi élé-
mentaires. De plus, certains d'entre eux sont particulièrement inflammables.
Les produits vendus sous forme de poudres seront manipulés avec toutes les
précautions nécessaires pour éviter l'inhalation ou la projection dans les yeux
de parcelles pulvérulentes.

Les liquides aqueux seront touchés le moins possible avec les doigts, car. outre
leur toxicité, ils sont parfois corrosifs. Le matériel (cuvettes, éprouvettes, pinces,
etc.) sera rincé abondamment après usage.
94 Sécurité et précautions

Les liquides contenant des solvants (résines polymères et leurs révélateurs)


devront en plus être manipulés dans des locaux parfaitement ventilés. Le fait de
respirer les vapeurs qui s'en dégagent est en effel nuisible à la santé et peut, à
l'extrême limite, être mortel. Ces produits seront conservés dans leur emballage
d'origine sur lequel sont généralement énumérées les prescriptions de sécurité
à observer. Toute projection de liquide dans les yeux devra être évitée ou suivie
d'un abondant lavage à l'eau courante.

Un étiquetage parfaitement lisible, portant la mention Dangereux devra être


prévu sur chaque emballage de produits chimiques. Les initiés ne sont en effet
par les seuls à avoir accès au laboratoire.

Le regroupement en quelques paragraphes de tous les risques encourus par le


photograveur amateur ne doit en aucune façon l'effrayer. Ceux-ci ne devien-
nent en effet alarmants qu'en cas d'utilisation continue du laboratoire. Il est
rarissime qu'un incident de quelque gravité se produise au niveau de l'amateur.
Il nous a néanmoins semblé utile de ne rien cacher au lecteur des propriétés des
produits que nous allons lui faire manipuler. Ne dit-on pas qu'un homme averti
en vaut deux ?

PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT
Les utilisateurs industriels de produits chimiques sont soumis à des obligations
très strictes en ce qui concerne les rejets polluants.

Bien que les quantités manipulées par l'amateur soient infimes par comparai-
son, il ne peut qu'être conseillé de prendre un minimum de précautions avant de
rejeter à l'égoût des résidus toxiques ou dangereux.
En général, les produits usagés sont encore plus dangereux que les neufs : un
fixateur photographique se charge de sels d'argent au cours de son utilisation,
et le perchlorure doit bien absorber le cuivre qu'il dissout.

Dans certains cas, il est possible de récupérer et même d'utiliser ces métaux
dissous, mais le plus souvent il faut bien s'en débarrasser !

Le rejet pur et simple à l'égoût ne présentant que des inconvénients, on peut


avantageusement stocker les déchets dans des bidons plastique de récupéra-
tion, puis tenter de s'en défaire lorsqu'ils seront pleins en s'adressant à un
professionnel rencontrant le même problème (photographe, imprimeur, phar-
macien, etc.).

Bien évidemment, on se méfiera des mélanges: certains ont pour effet de


neutraliser mutuellement les produits (acide + base donne sel 4- eau !), mais
d'autres peuvent être dangereux.
Sécurité et précautions 95

Les produits organiques (solvants notamment) méritent un traitement distinct


des produits aqueux : bien qu'il ne s'agisse que d'un pis-aller, il vaut mieux les
brûler (à l'air libre et avec beaucoup de prudence), que les déverser à l'égoût.

De toute façon, au moindre doute, n'hésitez pas à demander conseil à une


personne compétente, notamment à votre pharmacien habituel.

PRENEZ SOIN DE VOS PRODUITS !


Les produits photographiques sont des assemblages complexes et délicats de
composants très particuliers. Si les poudres se conservent convenablement
lorsqu'elles sont gardées au sec, en revanche les liquides ont un caractère
périssable: l'eau contient toujours un peu d'air dissout, qui oxyde les révéla-
teurs, surtout lorsque le flacon est entamé.

Lorsqu'il n'est pas possible de conserver les récipients pleins à ras bords, on
peut souffler dans les goulots avant rebouchage, un gaz inerte et lourd capable
de chasser un maximum d'air. Il existe des bombes convenant très bien è cet
usage (Airsec, Anti-Ox. etc.). Ne pas chercher à économiser le produit, plu-
sieurs secondes sont en général nécessaires pour chasser suffisamment d'air.

La plupart des produits photographiques, surtout déjà utilisés, craignent la


lumière : même s'ils sont contenus dans des flacons teintés ou opaques, il est
préférable de les conserver dans l'obscurité.

En règle générale, il faudra éviter de stocker plus d'un an un produit liquide neuf,
sauf s'il se compose de plusieurs solutions à mélanger au moment de l'emploi.
Une fois entamé, un flacon ne peut guère être conservé plus de quelques mois :
le plus souvent, un brunissement du liquide indique que son altération a
dépassé la limite tolérable.

L'utilisation de flacons autres que ceux d'origine ne peut guère qu'aggraver les
choses : il n'y a pas toujours compatibilité entre le matériau de la bouteille (ou du
bouchon) et le produit que l'on y met.

En ce qui concerne les produits sensibles (films, papiers, plaquettes, etc.), le


fabricant indique souvent une date de péremption, qui parait bien proche à
l'utilisateur occasionnel ! La plupart du temps, on peut suspendre presque
complètement le vieillissement du produit en le conservant, sous emballage
étanche, dans un congélateur.
96 Sécurité et précautions

LES SECRETS D'UN TRAVAIL SOIGNE


Même le matériel industriel le plus perfectionné ne peut donner que des résul-
tants médiocres si l'opérateur ne prend pas un minimum de précautions. En
revanche, un équipement très simple comme celui de l'amateur qui aura suivi
nos conseils est capable de conduire à des résultats de qualité professionnelle
moyennant un peu de soin. Il est impossible d'énumérer ici tous les facteurs
susceptibles de compromettre le succès de l'entreprise, et nous nous limiterons
donc à en citer quelques-uns parmi les plus courants.
• Une surface photosensible, quelle qu'elle soit, est formée d'une couche très
lisse d'un produit initialement liquide. C'est dire qu'un tel dépôt est assez fragile
et qu'il convient de le manipuler soigneusement. Un film photographique devra
toujours être tenu par les coins, surtout si des traces de produits ou même d'eau
sont restées sur les doigts. On évitera également tout contact avec un objet
humide ou susceptible de causer des rayures.

Une surface sensible devenant beaucoup plus fragile lorsqu'elle est mouillée,
on redoublera de précautions aussi bien avec les films qu'avec les matériaux
enduits de résines polymères dès qu'ils auront été plongés dans leur premier
bain de traitement, et ce, jusqu'à la fin du séchage.

• Lors d'un agrandissement ou d'une réduction d'un document comportant de


fins détails, on se livrera à une sévère chasse aux poussières, car ces particules
se traduiraient par autant de points noirs ou blancs sur le cliché final, au point de
le rendre inutilisable.

• La température d'un bain photographique est un paramètre assez important


qu'il convient de surveiller attentivement. On s'efforcera de rester aux alentours
de la valeur indiquée par le fabricant du révélateur (souvent 20°C). D'autre part,
on évitera de rincer à l'eau très froide ou très chaude une surface sensible
sortant d'un bain tempéré, les phénomènes de dilatation et de contraction
pouvant créer de graves défauts.

• Lors du tirage d'un cliché, on s'efforcera de respecter le temps de développe-


ment indiqué dans la notice du révélateur : ce temps correspond à l'obtention
des meilleurs résultats.

Pour un procédé d'exposition donné, on se livrera donc à quelques essais de


tirage, avec différents temps de pose, et on choisira celui pour lequel un cliché
correct est obtenu au bout du temps de développement indiqué. Cette remarque
est valable aussi bien pour les films photo que pour les résines polymères.

En règle générale, on ne tentera pas de gagner du temps par rapport à ce qui est
annoncé par les fabricants des divers produits utilisés en écourtant tel ou tel
rinçage, en exposant davantage et en développant moins longtemps, etc. La
photogravure est une technique assez simple à mettre en œuvre, mais qui
demande du soin et de la patience. Nanti de ce deux qualités, tout expérimenta-
teur ayant correctement assimilé les pages précédentes peut passer à la
pratique avec toutes les chances de parvenir à un succès total.
CHAPITRE 6

TECHNIQUES COMPLÉMENTAIRES

A côté des méthodes purement photographiques, diverses techniques issues


de différents domaines peuvent être mises à contribution pour faciliter l'exécu-
tion de circuits imprimés.

Inversement, fa technique des circuits imprimés peut être exploitée autrement


que comme simple procédé d'interconnexion de composants : des pistes dis-
posées selon des tracés bien particuliers peuvent remplacer certains compo-
sants dans les montages électroniques d'amateur ou même professionnels.

TRAITEMENT DES ORIGINAUX OPAQUES


Nous avons vu que les techniques photographiques permettent d'obtenir d'ex-
cellent films transparents à partir d'originaux opaques, même imprimés recto-
verso. Les méthodes qu'il faut mettre en œuvre font cependant appel à des
fournitures assez coûteuses, et ne sont pas vraiment rapides.

Certaines revues ont décidé de publier leurs circuits imprimés sur des pages
dont le verso reste blanc, permettant ainsi un clichage par transparence. Dans
les autres cas, on se ramène facilement au même point en exécutant au
préalable une très bonne photocopie.

Lorsque le papier est mince, on peut insoler directement à travers lui, un film
photographique ou une plaquette sensibilisée : il suffit alors d'augmenter en
conséquence la durée d'exposition (faire des essais préalables).

On peut gagner du temps en rendant le papier artificiellement translucide,


presque comme du calque : il faut se servir de teinture à calquer, produit utilisé'
depuis longtemps par les graphistes mais qui devient à la mode chez les
électroniciens sous la forme d'atomiseurs spéciaux (Transpage, diaphane,
etc.). Avec beaucoup de précautions, on peut aussi tenter d'employer de l'huile
alimentaire ou même de l'eau : le principal est d'éviter d'endommager le maté-
riau sensible (intercaler éventuellement un très mince film transparent en plas-
1
tique),
98 Techniques complémentaires

LA CONCEPTION ASSISTÉE PAR ORDINATEUR (CAO)


En quelques années seulement, les micro-ordinateurs sont devenus des
équipements courants et relativement bon marché, qu'il devient fréquent de
rencontrer chez les passionnés d'électronique.

Il faut dire que les réalisations électroniques font de plus en plus appel à
l'informatique : certaines parce qu'il s'agit tout simplement de périphériques
d'ordinateur, d'autres parce qu'elles utilisent des composants program-
mables tels que mémoires EPROM, microprocesseurs, PAL, etc. (voir notre
ouvrage "COMPOSANTS ÉLECTRONIQUES PROGRAMMABLES" dans
cette même collection).

Il était déjà habituel, dans l'industrie, de confier l'étude et la fabrication des


circuits imprimés à de puissants ordinateurs couplés à des machines à
commande numérique.

Des techniques comparables sont désormais accessibles aux amateurs


comme aux professionnels peu fortunés, grâce à l'apparition d'ordinateurs
puissants mais bon marché, et surtout de logiciels à la fois performants et
abordables.

Le matériel nécessaire
Toute application informatique nécessite le rassemblement de "matériel"
(ordinateur, imprimante, etc.) et de "logiciel" (programmes généralement
enregistrés sur disquettes ou cassettes).

Les premiers ordinateurs accessibles au grand public ont été les "fami-
liaux" programmables directement en BASIC (Sinclair ZX81 et Spectrum,
Oric, Thomson TO. Amstrad CPC, etc.).

A l'heure actuelle, et bien que ces machines fassent encore le bonheur de


certains amateurs, les prix des "compatibles PC" ont suffisamment baissé
pour rejoindre ceux de bien des familiaux.

Ces ordinateurs appartiennent à la même famille que les machines profes-


sionnelles les plus répandues, et peuvent donc bénéficier de toute leur
gamme de périphériques et de logiciels.

Même s'il existe quelques logiciels de dessin de circuits imprimés pour


ordinateurs familiaux, aucune hésitation n'est permise : la machine idéale
est un compatible PC, même de bas de gamme.
Techniques complémentaires 99

Un écran couleur est vivement conseillé, et même pratiquement indispen-


sable si on envisage de créer des cartes double face, car une image mono-
chrome devient vite plutôt confuse.

Pas besoin cependant d'écran "haute résolution" genre EGA ou VGA : un


logiciel bien conçu peut largement se contenter d'un écran CGA, voire
même Hercules pour les inconditionnels du noir et blanc.

Question mémoire, la capacité de 512 K-octets disponible sur les machines


de bas de gamme suffit amplement pour faire du bon travail (souvenons-
nous de ce que l'on pouvait déjà réaliser sur un "familial" avec 16 à
64 K!).

Pour certaines applications (routage automatique), il peut être nécessaire


de disposer de 640 K-octets, mais il est généralement facile d'ajouter les
128 K manquants à une machine ne disposant que de 512 K.

Un seul lecteur de disquettes peut être considéré comme suffisant, même


si un second apporte un confort certain. En tout cas, le disque dur n'a rien
d'indispensable.

Un périphérique de sortie est évidemment nécessaire : dans l'industrie, on


utilise volontiers des tables traçantes ou "plotters", mais une imprimante
peut souvent faire l'affaire pourvu qu'elle soit véritablement "compatible PC"
en mode graphique.
Comme pour toute application de dessin, il est vivement recommandé de
disposer d'une souris. Moyennant une bonne dose de patience, on peut
toutefois se contenter des touches fléchées du clavier.

Les logiciels
A vrai dire, la "configuration " matérielle nécessaire dépend étroitement du
logiciel utilisé : certains imposent l'emploi de matériel coûteux (disque dur,
mémoire étendue, écran haute résolution, imprimante laser, etc.), sans en
exploiter forcément toutes les ressources.

Cela peut-être pour "faire sérieux", car leur prix est généralement en rap-
port avec celui du matériel...

En réalité, un logiciel astucieusement écrit peut faire du travail d'une qualité


stupéfiante sur du matériel de très bas de gamme, sans pour autant coûter
par trop cher...

A la base, un logiciel de dessin de circuits imprimés transforme l'écran du


PC en une grille au pas de 2,54 mm (visible ou non), sur laquelle on peut à
volonté poser, déplacer ou supprimer des pastilles et des pistes de diffé-
rentes tailles.
100 Techniques complémentaires

La plupart du temps, une "bibliothèque" de symboles contient les


empreintes des composants les plus courants (boîtiers DIL, connecteurs,
etc.), que l'on peut "appeler" au lieu de les dessiner pastille par pastille.
L'utilisateur peut normalement "enrichir" cette bibliothèque avec des sym-
boles de son cru.

Le tracé bien au point, une sortie sur papier ou même sur film plastique
peut être déclenchée, pourvu que l'on dispose d'une imprimante ou d'un
traceur.

Bien entendu, le tracé peut aussi être sauvegardé sur disquette, afin que
l'on puisse ultérieurement le recharger pour exécuter des modifications, ou
tout simplement pour reprendre un travail provisoirement interrompu.

Les logiciels les plus simples laissent à leur utilisateur l'entière initiative du
parcours des pistes, lui apportant tout au plus une aide pour les positionner
correctement par rapport à la grille ou pour exécuter des changements de
direction à 45°.

Les programmes les plus perfectionnés prennent en charge plus ou moins


complètement le "routage" des pistes à partir d'une liste des intercon-
nexions à effectuer, et selon un certain nombre de règles définies au
départ.

Il est évidemment très délicat pour l'utilisateur de sélectionner le logiciel et


le matériel qu'il lui faut parmi l'immense variété des combinaisons exis-
tantes.

Pour notre part, nous n'avons écrit ce chapitre qu'après avoir acquis la
conviction que nous avions trouvé, au terme de longues recherches, la
solution optimale pour la catégorie d'utilisateurs qui nous font confiance.

Le logiciel que nous avons sélectionné peut donner sa pleine mesure sur
ce qui se fait de moins cher en matière de compatible PC et d'imprimante :
typiquement le "premier prix" du rayon informatique de l'hypermarché le
plus proche !

Certes, il s'agit de matériel un peu dépassé sur le plan technique, mais


qu'importe s'il rend les services qu'on en attend?

Dans toute la mesure du possible, on choisira un écran couleur CGA, et on


se procurera une souris compatible.

L'imprimante pourra être tout simplement de type "9 aiguilles", et de préfé-


rence à ruban auto-encreur (courte boucle passant dans deux petites cas-
settes) : ainsi, on pourra ajouter périodiquement quelques gouttes d'encre
(spéciale pour imprimantes matricielles!) sur le galet en feutre, pour garan-
tir une impression toujours bien noire, et donc une bonne gravure.

Les imprimantes AMSTRAD des séries DMP 2000 et suivantes correspon-


dent notamment à ces critères.
Techniques complémentaires 101

LE LOGICIEL BOARDMAKER

Parmi tous les logiciels de dessin de circuits imprimés qu'il nous a été
donné d'essayer, BOARDMAKER est l'un des rares qui permette d'obtenir
des résultats de qualité professionnelle sur un matériel de bas de gamme,
tout en offrant des fonctions généralement disponibles seulement sur des
stations de travail industrielles.

Ce produit d'origine anglaise tire vraiment le maximum des possibilités gra-


phiques des imprimantes simples, au point de permettre la plupart du
temps une gravure directe à partir d'une sortie à l'échelle 1, donc sans
réduction photographique.

Mais il peut aussi piloter des périphériques de sortie plus perfectionnés


comme des tables traçantes, des imprimantes laser ou des phototraceurs,
et produire des documents à l'échelle 2 ou 4.

Équipé d'un "zoom" extrêmement performant (7 grossissements différents),


il permet de travailler avec la plus haute précision sur un simple écran
CGA.

Grâce à un double système de commande par menus déroulants et


touches de fonction, BOARDMAKER est aussi facile à utiliser pour un débu-
tant que pour un habitué du programme.

En plus du tracé de circuits imprimés (y compris multicouches et à CMS),


BOARDMAKER permet de dessiner des schémas électroniques avec une
qualité professionnelle : après tout, cela revient aussi à tracer des lignes et
à appeler des symboles, et les mêmes outils graphiques peuvent donc être
mis à contribution.

Bien entendu, une bibliothèque spécialisée est fournie, et on reçoit ainsi


pratiquement deux logiciels pour le prix d'un!

Plusieurs versions permettent de satisfaire tous les besoins et tous les bud-
gets, de l'amateur à l'industriel.

Aux deux extrémités de la gamme, on trouve BOARDMAKER 1 (version de


base) et BOARDROUTER, capable de router automatiquement les pistes à
partir d'une liste des interconnexions à effectuer (netlist).

Entre les deux se situe BOARDMAKER 2, qui gère aussi des "netlists", mais
dans le but de contrôler des tracés routés à la main. BOARDMAKER 2 et
BOARDROUTER peuvent aussi créer des fichiers de commande pour
machines de production à commande numérique (phototraçage et per-
çage). Des disquettes de démonstration d'un intérêt exceptionnel sont dis-
ponibles à un prix symbolique, et leur copie est autorisée : elles contiennent
102 Techniques complémentaires

une version complète du logiciel, mais qui ne permet ni la sauvegarde sur


disque des travaux effectués, ni la sortie sur des périphériques profession-
nels.

La sortie sur imprimante matricielle restant possible, on peut réellement


dessiner et imprimer des cartes avec la version de démo, mais en sachant
bien qu'une fois l'ordinateur arrêté, il ne restera que le tirage papier : pas
question donc de modifier un ancien tracé autrement que par retouche
manuelle.

5\32fU 330MRQ

Exemple de tracé d'une carte simple face, réalisé avec BOARDMAKER 1 et sorti sur
Imprimante à 9 aiguilles (échelle 2).
Techniques complémentaires 103

Exemple de tracé d'une carte simple face, réalisé avec BOARDMAKER 1 et sorti sur
Imprimante à 9 aiguilles (échelle 1).

Saisie d'un tracé


Le lancement de BOARDMAKER est une opération simple : il suffit d'insérer
la disquette ou sa copie dans le lecteur en service, et de frapper BM (+
f
Enter). - " « '
En principe, le programme détermine automatiquement le type d'écran uti-
lisé, mais des commandes directes sont prévues en cas de problème : par
exemple BM -ADAPC pour un écran CGA, et BM -ADAPH pour un écran
Hercules.

Au bout de quelques instants, un écran d'accueil doit apparaître, offrant le


choix entre quatre options :

- PCB Editor (dessin de circuits imprimés),

- Schematic Editor (dessin de schémas),

- Library Editor (création de nouveaux symboles en bibliothèque),

- Exit to DOS (retour au système DOS).

Pour sélectionner l'un de ces modes, il suffit d'amener la barre claire sur
l'option choisie (avec la souris ou les touches fléchées) et de presser Enter,
ou de frapper sa première lettre.
104 Techniques complémentaires

Exemple de tracé d'une carte double face, réalisé avec BOARDMAKER, partielle-
ment routé avec BOARDROUTER, et sorti à l'échelle 1 sur Imprimante à 9 aiguilles
(Amstrad DMP 2000).

L'écran de travail apparaît alors, avec au centre un rectangle correspon-


dant au format maximal des cartes réalisables (432 x 432 mm). En fait, ce
format est presque toujours beaucoup trop grand, et de toute façon cette
"vue générale" ne permet pas de travailler avec précision.
Le grossissement le plus couramment utilisé est le N° 3. Pour l'appeler, il
suffit de presser la touche 3 du clavier alphabétique. Par la suite, on pourra
choisir instantanément n'importe quel grossissement de 1 à 7 en appuyant
sur la touche correspondante, grossir davantage en appuyant sur Z
(comme Zoom), ou grossir moins en appuyant sur U (comme Unzoom).
Techniques complémentaires 105

Dans tous les cas, la nouvelle image est centrée sur le curseur, cette croix
blanche que l'on peut déplacer sur l'écran avec la souris ou les touches flé-
chées. A tout moment, on peut recentrer l'image sur le curseur, sans chan-
gement de grossissement, en appuyant sur P (comme Pan).

Ce curseur est un véritable stylo logiciel : c'est lui qui va servir à désigner
les endroits où il faut dessiner, et à choisir dans les menus déroulants.

On peut appeler ces menus à partir de la ligne supérieure de l'écran, qui


offre six choix possibles (huit pour BOARDMAKER 2 et BOARDROUTER) :

- File (fichiers : chargement, sauvegarde, abandon, répertoire, biblio-


thèques, impression, sortie du programme).

- Edit (modification de pistes, pastilles, textes, symboles).

- Add (ajout de pistes, pastilles, textes, symboles).

- Tools (outils : travail sur blocs, zoom, gestion de la grille et de l'origine,


etc.).

- Option (options propres à chaque fonction en service : le message "no


mode selected " sanctionne tout appel du menu d'options si aucune fonc-
tion n'est en service. Les options les plus courantes sont la forme et le dia-
mètre des pastilles, la largeur des pistes, ou la face sur laquelle on veut tra-
vailler).

- Config (configuration : réglages en tous genres, comme dimensions des


pastilles et pistes, paramétrage de l'imprimante, forme du curseur, etc.
C'est ici qu'il faudra aller pour adapter le logiciel à votre clavier : AZERTY
ou QWERTY. AT ou XT).

Il est logique de commencer par poser quelques éléments, et donc d'appe-


ler le menu "Add ". Celui-ci offre à son tour les choix suivants :

- Track (piste).
- Pad (pastille).
- Text (texte).
- Symbol (symbole de la bibliothèque).

Une fois sélectionné l'un de ces choix (par exemple Pad), il faut amener le
curseur là où on souhaite intervenir, et presser Enter (ou le bouton corres-
pondant de la souris) : la pastille est alors posée, mais on peut encore
déplacer le curseur et appuyer à nouveau sur Enter, la pastille suivra.

Pour poser définitivement la pastille, il faut appuyer sur Esc, ou sur le bou-
ton correspondant de la souris.
706 Techniques complémentaires

On pourra alors passer à la pastille suivante en positionnant le curseur, et


en appuyant à nouveau sur Enter.

Mais on peut aussi utiliser le mode "répétition", encore plus rapide : au lieu
d'appuyer sur Esc, il suffit de déplacer le curseur et d'appuyer sur R
(comme Repeat) : la pastille précédente est alors définitivement posée, et
dupliquée au nouvel emplacement du curseur!

Il n'est pas nécessaire de "viser" très précisément le point où doit être


posée la pastille : si l'outil "grid snap" est réglé sur 1/10 de pouce, alors les
pastilles ne peuvent se poser ailleurs que sur la grille de 2,54 mm, comme
si celle-ci était "aimantée".

Le menu "Tools" permet de supprimer cette assistance lorsqu'il faut poser


des pastilles "hors pas", ou de la régler différemment : il faudra par
exemple choisir 1/20 de pouce si l'on veut faire passer des pistes entre les
pattes d'un boîtier DIL.

Tant que l'on est en mode "pose de pastilles", on peut sélectionner le menu
"Option" correspondant et choisir forme et taille des prochaines pastilles : il
existe 14 formes différentes, tandis que le menu "Config" permet de définir
librement 16 tailles personnalisées, comprises entre 16 et 531 millièmes de
pouce (0,15 et 13,5 mm).

Le principe est le même pour les pistes (tracks) : le mode "Add Track"
étant sélectionné, il faut poser le curseur là où doit commencer la piste et
presser Enter. Si l'outil "Rubberband" est en service, une piste provisoire
suit le curseur dans tous ses mouvements, pendant que l'on progresse vers
la destination prévue.

A chaque fois qu'un changement de direction est nécessaire, il faut presser


Enter : le dernier segment tracé devient alors définitif.

Les changements de direction peuvent se faire à angle droit ou oblique


selon le réglage de l'outil "Angle Assist" : d'une façon générale, des angles
à 45° sont souvent préférables.

Comme les pastilles, les pistes peuvent être répétées : lorsque l'on arrive
au dernier segment d'une piste, même complexe, il suffit de ne pas presser
Esc mais d'amener le curseur là où doit commencer le "double" de la piste.
La duplication interviendra dès que l'on appuiera sur R, et on peut recom-
mencer cette manœuvre autant de fois qu'il le faut, quitte à presser P entre
temps si l'on risque de sortir de l'écran : cela permet de construire des
"bus" en un temps record! Bien entendu, on pressera Esc lorsque la toute
dernière piste sera posée.

Huit largeurs de pistes peuvent être librement définies dans le menu


"Config ", entre 2 et 531 millièmes de pouce (5/100 mm et 13,5 mm).
Techniques complémentaires 107

En pratique, dans le cas d'une sortie sur imprimante à l'échelle 1, on ne


pourra pas tracer de pistes plus fines que le diamètre des aiguilles de la
tête d'impression. On ne peut guère espérer descendre en dessous de
0,3 mm, mais il est possible d'optimiser le résultat en s'arrangeant pour que
les pistes les plus fines soient de préférence verticales.

Naturellement, des pistes beaucoup plus fines peuvent être tracées à


condition d'imprimer à l'échelle 2 ou 4, et de passer par une réduction pho-
tographique.

Contrairement à bien des logiciels concurrents, BOARDMAKER gère à la


perfection le raccordement des pistes et des pastilles : jamais une piste ne
viendra boucher le trou d'une pastille, même si l'on se permet de faire pas-
ser une piste par dessus une pastille existante.

Pour poser un symbole, il faut appeler le menu "Add Symbol" et placer le


curseur là où doit tomber l'origine du symbole (par exemple la broche N° 1
pour un circuit intégré).

Il faut ensuite préciser le nom de la bibliothèque contenant le modèle du


symbole (ou accepter celle qui est proposée par défaut), puis indiquer le
nom du symbole choisi.

On ne saurait trop recommander de réaliser une liste écrite des symboles


disponibles, mais il est aussi possible de consulter celle-ci sur l'écran. On
peut même examiner une réplique agrandie de n'importe quel symbole!

Dès que le nom du symbole est validé par Enter, le tracé correspondant
apparaît sur l'écran. On peut encore déplacer le curseur et presser à nou-
veau Enter, le symbole suivra.

Le menu "Options" permet de faire subir des rotations au symbole, ce qui


permet par exemple de placer un circuit intégré horizontalement ou vertica-
lement.

Lorsque le placement est bon, on peut soit appuyer sur Esc pour le confir-
mer, soit déplacer le curseur et presser R pour en obtenir la répétition.

Du texte peut aussi être inséré dans le tracé, par l'intermédiaire du menu
"Add Text" : huit hauteurs de caractères de 25 à 400 millièmes de pouce
peuvent être déclarées lors de la configuration, et plusieurs "graisses" sont
disponibles.

Le texte est composé au clavier, puis transféré dans le dessin en appuyant


sur Enter, en une ou plusieurs fois jusqu'à ce que l'emplacement idéal soit
trouvé. A tout moment, on peut appeler le menu "Option" pour modifier la
taille et la graisse des caractères, faire pivoter le texte, inverser son sens de
lecture, ou changer le texte de couche.

Le texte sera définitivement placé en pressant Esc.


108 Techniques complémentaires

A n'importe quel stade de l'avancement du tracé, tout élément du dessin


peut être repris : déplacé, supprimé, modifié, répété. Il suffit d'appeler le
menu "Edit" correspondant, et de désigner l'élément avec le curseur. Tout
se passe alors comme si on était revenu en mode "Add", juste avant de
presser Esc.

N'importe quel élément du dessin préalablement sélectionné peut être


effacé en appuyant sur D (comme Delete) ou sur K (comme Kill). Un "fan-
tôme" de ce qui a été supprimé reste cependant visible jusqu'au prochain
rafraîchissement de l'image lors d'un changement de grossissement ou
d'un recadrage : c'est un point de repère extrêmement appréciable.

Mais on peut aussi intervenir globalement sur toute une zone du dessin ou
"bloc".

Pour délimiter un bloc, il faut sélectionner l'outil "Block" du menu "Tools",


et désigner deux coins opposés de la zone rectangulaire à définir.

Le bloc ainsi isolé peut alors être manipulé à volonté : déplacé, effacé,
répété, ou même imprimé séparément du reste du tracé.

L'accès à toutes les fonctions de base peut se faire plus directement qu'en
passant par les menus déroulants, ce qui est particulièrement appréciable
si on ne possède pas de souris. On utilise les touches de fonctions, selon
l'affectation suivante :

F1 : Edit Track F2 : Add Track


F3 : Edit Pad F4 : Add Pad
F5 : Edit Text F6 : Add Text
F7 : Edit Symbol F8 : Add Symbol
F10 : Block

D'une façon générale, toutes les fonctions de BOARDMAKER sont ainsi


accessibles au choix, soit par les menus déroulants, soit par une ou deux
touches directes. Au fur et à mesure de son apprentissage, l'utilisateur
apprendra naturellement et à son rythme un nombre croissant de com-
mandes directes, tout en continuant à utiliser les menus pour les moins usi-
tées.

Circuits double face et multicouches

BOARDMAKER peut gérer jusqu'à huit couches de cuivre plus deux


couches de sérigraphie : les couches que l'on souhaite utiliser doivent au
préalable être "ouvertes" dans le menu de configuration, opération au
cours de laquelle on peut choisir leurs couleurs sur l'écran.
Techniques complémentaires 109

Le plus souvent, on travaillera en simple ou double face, c'est-à-dire avec


les couches (layers) suivantes :

- Layer 0 : sérigraphie du côté composants (plan d'implantation).

- Layer 1 : cuivre du côté composants (en double face seulement).

- Layer 8 : cuivre du côté soudures.

Dans tous les cas, l'écran représente les tracés vus depuis le côté compo-
sants, et donc par transparence pour ce qui est de la couche N° 8.
Chacune de ces couches pourra évidemment être imprimée séparément,
mais il est possible de demander le groupage de plusieurs couches sur un
seul tirage.

A tout moment pendant la construction du dessin, on peut appeler le menu


"Options" correspondant à l'opération en cours et choisir la couche dans
laquelle elle continuera à s'effectuer.

Lorsque l'on change de couche pendant le tracé d'une piste, il faut prévoir
un "via", c'est-à-dire une pastille sur chaque face que l'on réunira soit par
un fil soudé, soit par un trou métallisé ou un rivet spécial. Il est possible de
demander à BOARDMAKER de placer automatiquement ces pastilles en
activant l'option " Auto Via ".

Sauvegardes et rechargements
Indispensable pour mettre en sécurité un travail en cours ou pour réserver
une possibilité de modifications futures, la sauvegarde d'un tracé sur
disquette est impossible sur les versions de démonstration. Sur les versions
commerciales, la sauvegarde peut être déclenchée à partir du menu " File "
en sélectionnant le choix "Save". Un fichier portant l'extension "PCB" est
alors créé ou mis à jour, qui portera le nom fourni par l'utilisateur ou bien
NONAME.PCB par défaut.
A intervalles réguliers (réglables) pendant le travail sur un tracé, BOARD-
MAKER s'interrompt pour proposer une sauvegarde de sécurité, que l'utili-
sateur est libre d'accepter ou de refuser.

Le rechargement d'un ancien tracé se fait par l'intermédiaire du choix


"Load" de ce même menu "File". Le tracé en question réapparaît alors à
l'écran dans l'état exact qui était le sien au moment de la sauvegarde, et on
peut le compléter ou le modifier à loisir, puis éventuellement le sauvegarder
à nouveau sous le même nom ou sous un autre.

La fonction "Load" est disponible sur les disquettes de démonstration, qui


contiennent quelques échantillons de tracés complexes. Cela permet donc
éventuellement de recevoir des tracés émanant de possesseurs de la ver-
sion complète, et de les imprimer ou même de les modifier, mais sans pos-
sibilité de sauvegarde de la nouvelle version.
110 Techniques complémentaires

Les sorties
Le choix "Output" du menu "File" donne lui-même accès à un nouveau
menu, tant sont variées les possibilités de sortie offertes par BOARD-
MAKER.

Dans notre contexte, nous nous intéresserons surtout à l'option "Print


AU" (sortie complète sur imprimante), et aux imprimantes matricielles à
9 aiguilles.

La première chose à faire est de sélectionner la couche que l'on veut impri-
mer, et l'échelle désirée : en général 1, mais les échelles 2 et 4 permettent
d'obtenir des documents de gravure encore plus précis par réduction pho-
tographique ou au photocopieur.

Même un copieur incapable d'effectuer directement une réduction à 50 %


peut rendre service : il suffit de travailler en deux temps et d'appliquer deux
fois une réduction à 70,7 %.

Deux qualités d'impression sont offertes : normale et "Bold", c'est-à-dire


grasse. Cette dernière option sera systématiquement choisie lors de la réa-
lisation d'un cliché "bon à graver".

Une option est même prévue pour imprimer en négatif ("inverted" ), c'est-à-
dire des pistes blanches sur un fond noir. Intéressante avec les impri-
mantes laser, cette possibilité est à proscrire avec les imprimantes matri-
cielles : outre le fait que le résultat ne serait guère convaincant, la tête
d'impression ne résisterait pas longtemps à pareille épreuve!
2
L'impression se fait ordinairement sur du papier blanc de 80 g/m (papier
pour listing de bonne qualité), mais des résultats encore meilleurs peuvent
être obtenus avec certains papiers spéciaux (notamment "couchés" ).

Le calque est à proscrire absolument, car l'encre s'y étale rapidement,


"empâtant" le tracé de façon irrémédiable.

Par contre, il existe des films plastique spéciaux pour imprimantes matri-
cielles et qui, revêtus d'une couche capable de fixer l'encre, permettent
d'obtenir directement des clichés transparents (Arkwright, 3M, etc.). Ils ser-
vent normalement à réaliser des transparents pour rétroprojection.

Attention, leur séchage est relativement lent!

Il est indispensable de les utiliser avec un ruban fortement encré, mais


même dans ces conditions, l'opacité n'est pas toujours suffisante. Un arti-
fice généralement efficace consiste à exécuter deux films identiques, et à
les superposer avec précision au moyen de ruban adhésif.
Techniques complémentaires 111

Dans tous les cas, on ne saurait trop recommander de réencrer régulière-


ment les rubans, et même les neufs qui ont une fâcheuse tendance à
sécher chez les revendeurs. Cela peut se faire avec une petite machine
spéciale ou avec un simple flacon compte-gouttes pour les rubans à
double cassette. Attention! Seule de l'encre très spéciale doit être utilisée :
de l'encre à tampons pourrait endommager gravement l'imprimante, et ne
donnerait pas le résultat escompté.

Les atomiseurs de "teinture à calquer" (TRANSPAGE, DIAPHANE, etc.),


capables de rendre le papier blanc presque aussi translucide que le
calque, ne doivent pas être employés avec des tracés exécutés sur impri-
mante matricielle, car ces produits dissolvent l'encre.

On peut par contre les utiliser avec de bonnes photocopies, normales ou en


réduction, car ils respectent la plupart des "toners" ou encres pour photo-
copieurs.

Bien entendu, les heureux possesseurs d'une imprimante laser, d'une table
traçante, ou plus modestement d'une imprimante à jet d'encre ou à transfert
thermique pourront obtenir des résultats encore meilleurs, notamment sur
film plastique transparent. Attention, il s'agit de films spéciaux, spécifiques
pour chaque catégorie d'imprimante et différents de ceux utilisés dans les
imprimantes matricielles ou dans les photocopieurs.

Dans tous les cas, l'opacité d'un film imprimé ou photocopié n'atteignant
pas celle d'un cliché photographique, il importe de déterminer très exacte-
ment le temps d'insolation de la plaquette afin de profiter au maximum de la
"latitude de pose". assez étroite, de la résine : il est donc plus que jamais
indispensable de procéder à quelques essais afin d'étalonner le procédé.

Netlists et routage automatique


Le principe des listes d'équipotentielles (ou "netlists") est un outil extrême-
ment puissant, dont l'emploi tend à se généraliser.

Il est fondé sur le fait que l'on peut définir complètement un schéma par
une liste des connexions à établir entre les différentes broches de tous les
composants du montage.

A vrai dire, cocher des liaisons sur un schéma théorique au fur et à mesure
que l'on dessine le circuit imprimé, c'est déjà utiliser intuitivement des net-
lists!

Une telle liste peut être établie manuellement, ou fournie par un logiciel de
saisie de schéma. Dans tous les cas, cependant, il s'agit d'un "fichier texte"
qui peut être examiné ou modifié à l'aide d'un simple éditeur de texte.
112 Techniques complémentaires

Il existe deux principales façons d'utiliser les netlists : pour contrôler un


tracé routé à la main, et pour décrire à un routeur automatique le travail qu'il
devra effectuer.

BOARDMAKER 2 met en œuvre ce premier principe, tandis que BOARD-


ROUTER combine les deux.

Dans la pratique, il faut donc toujours commencer par définir la totalité des
liaisons prévues. C'est simple et rapide grâce à "l'éditeur de netlists" incor-
poré à BOARDMAKER 2 et à BOARDROUTER : pour chaque équipoten-
tielle. il suffit en fait de "cliquer" le curseur sur toutes les pastilles devant en
faire partie. De fines lignes blanches tracées "à vol d'oiseau" permettent de
suivre les progrès de ce travail.

Mais il est encore plus confortable "d'importer" une netlist produite par un
logiciel de saisie de schéma, si on utilise ce genre d'outil.

Au fur et à mesure que des pistes sont tracées, la comparaison avec la net-
list permet de vérifier que l'on n'a rien oublié, et qu'inversement on n'a pas
créé de liaison non prévue.

BOARDROUTER est en quelque sorte un "module additionnel" de BOARD-


MAKER 2 : on peut l'appeler à tout moment (par le menu "Net" ) pour router
tout ou partie des pistes non encore tracées mais définies dans la netlist,
puis l'interrompre à volonté pour reprendre "la main ".

On peut ainsi faire alterner des phases de routage manuel et automatique.


C'est important, car aucun routeur automatique n'est efficace à 100 % : il y
a toujours une petite proportion de liaisons "à problèmes" qu'il faut se
résoudre à router manuellement, tandis que l'on peut avoir des préférences
quant au parcours de certaines pistes critiques (les masses par exemple).

La "stratégie" appliquée par un autorouteur n'est de toute façon pas la


même que celle d'un dessinateur : BOARDROUTER, par exemple, part du
principe que la carte à réaliser est à double face, et rassemble les pistes
verticales sur l'une et les pistes horizontales sur l'autre. C'est particulière-
ment efficace pour éviter les blocages, mais cela peut conduire à un
nombre de "vias" notablement supérieur à ce que l'on aurait pu obtenir
manuellement.

Mais rien n'empêche d'optimiser à la main un tracé produit par l'autorou-


teur, afin d'éliminer des vias ou pour raccourcir certaines pistes : toute piste
autoroutée reste modifiable par l'intermédiaire du menu "Edit Track",
comme si elle avait été routée manuellement.

BOARDROUTER est donc relativement à l'aise dans les cartes complexes à


base de circuits logiques et microprocesseurs, mais il vaut mieux router à la
main les cartes analogiques simples (c'est d'ailleurs vrai avec pratiquement
tous les autorouteurs).
Techniques complémentaires 113

L'une des forces de BOARDROUTER est précisément de permettre à son


utilisateur de doser le rapport entre routage manuel et automatique.

Pour passer à la pratique


Ce chapitre et une disquette de démonstration de BOARDMAKER 1 suffi-
sent déjà pour réaliser de petits circuits imprimés de très haute qualité sur
un compatible PC de bas de gamme équipé d'une simple imprimante à
9 aiguilles.
Les disquettes de démonstration de BOARDMAKER et de BOARDROUTER
reproduites sur le CD-ROM de notre ouvrage Logiciels PC pour l'électronique,
paru dans cette même collection, offre également beaucoup d'autres utilitaires
capables de rendre de fiers services.

Les versions complètes, pour leur part, sont livrées avec un gros classeur à
feuillets mobiles contenant plusieurs centaines de pages : un véritable
ouvrage de référence dans lequel chaque commande est expliquée dans
ses moindres détails.

Nous conseillons donc à nos lecteurs de commencer par se procurer la


disquette de démo de BOARDMAKER 1. Nous pensons sincèrement qu'il
n'existe pas de meilleur moyen pour découvrir la conception de circuits impri-
més sur PC. Mais attention : la plupart du temps, l'essayer c'est l'adopter
définitivement !

Fig. 6-13 — Définition des caractéristiques g é o m é t r i q u e s d ' u n b o b i n a g e i m p r i m é .


114 Techniques complémentaires

Comme son nom l'indique, un bobinage est généralement constitué de plu-


sieurs spires de fil conducteur, enroulées sur un mandrin isolant. Dans le
domaine des bobinages haute fréquence, qui comportent assez peu de spires, il
a été imaginé de graver sur une carte de circuit imprimé une spirale conductrice
prétendant remplacer le bobinage traditionnel. Des essais poussés ont prouvé
que cette technique était parfaitement valable pour des fréquences d'utilisation
s'étendant approximativement de 10 à 200 MHz. La fig. 6-13 représente un
transformateur constitué de deux enroulements interpénétrés, de forme carrée,
et indique les notations adoptées pour leurs diverses dimensions. La fig. 6-14
donne, pour plusieurs valeurs de ces paramètres géométriques, le coefficient

Fig. 6-14. — A b a q u e de calcul des bobinages imbriqués.


Techniques complémentaires 115

de self-induction correspondant pour chacun des deux bobinages. La fig. 6-15


permet de déterminer ce même coefficient (inductance) pour une bobine uni-
que remplaçant les deux précédentes, et comportant donc deux fois plus de
spires. La fig. 6-16 montre l'influence de A, côté du vide central, sur l'induc-
tance résultante, ce qui peut être utile pour réaliser des selfs de faible valeur.
Les essais que nous avons entrepris sur l'utilisation de ces selfs en HF et VHF,
qui ont été présentés dans notre ouvrage "Réalisez vos récepteurs en circuits
intégrés" se sont révélés très encourageants, et devraient inciter de nombreux
amateurs à se lancer dans cette voie. Les principaux avantages de cette
méthode de réalisation des bobinages sont :

Fig. 6-15. — A b a q u e de calcul des bobinages simples.


116 Techniques complémentaires

• absence de recours à des composants mécaniques spéciaux ;

• reproductibilité totale des montages ;

D'un point de vue pratique, l'étude du dessin à graver se fait sur calque, à
l'échelle 4, ce qui permet, par réduction photographique, d'obtenir un masque
irréprochable pouvant être associé par collage à d'autres parties de circuit
dessinées à l'échelle 1.

Des techniques similaires permettent d'ailleurs de réaliser, en circuit imprimé,


bien d'autres types de composants: la fig. 6-17 représente le tracé d'une
résistance non-inductive d'environ 5 ohms, obtenu par réduction d'un tracé

Fig. 6-16. — Influence des dimensions du vide central.

Fig. 6-17. — Cette résistance de 5 o h m s peut être gravée sur circuit imprimé grâce
aux techniques de r é d u c t i o n p h o t o g r a p h i q u e .
Techniques compiémentaires 117

F i g . 6-18. — La largeur d'une piste passant au dessus d ' u n plan de masse détermine
l'impédance caractéristique de cette ligne.

Exemple de circuit utilisant la t e c h n i q u e des bobinages imprimés.


778 Techniques complémentaires

Une simple p l u m e à norme-graphe p e u t suffire p o u r réaliser de b o n s dessins en vue


d'une réduction p h o t o g r a p h i q u e .

Les c l i c h é s provenant d ' u n e r é d u c t i o n p h o t o g r a p h i q u e peuvent être assemblés par


collage à d'autres éléments de dessin exécutés sur calque, à l'encre de chine.
Techniques complémentaires 119

Utilisation d'un a g r a n d i s s e u r c o m m e appareil de prise de vue lors d'une r é d u c t i o n


photographique.

exécuté à l'échelle 10. Cet élément peut servir de résistance chauffante à basse
température, ou entrer dans la composition de capteurs. A condition de mettre
en œuvre la technique "double face", on peut réaliser facilement des condensa-
teurs de faible valeur (quelques pF) ou même des lignes de transmission
d'impédance caractéristique parfaitement définie : la figure 6-18 donne quel-
ques exemples correspondant à des impédances courantes, et valables dans le
cas d'un stratifié verre époxy 16/10 mm dont la seconde face est uniformément
cuivrée (plan de masse). En ajustant précisément la longueur de telles lignes à
constantes réparties (selfs et condensateurs simultanément), on peut les
accorder sur des fréquences pouvant dépasser 500 MHz. La technique des
bobinages imprimés gagne ainsi du terrain vers les fréquences les plus élevées
qu'il est possible d'atteindre sans se tourner vers des isolants performants
(téflon notamment).
CHAPITRE 7

PASSONS A LA PRATIQUE

A yant maintenant achevé d'exposer les différents procédés utilisables ainsi que
les précautions à prendre pour maîtriser les techniques de photogravure, nous
allons à présent décrire pas à pas, du début à la fin, quelques exemples type de
travaux réalisables pour un amateur moyennement équipé.

TIRAGE SUR RÉSINE POSITIVE D'UN TRACÉ SUR CALQUE


Ce travail est le plus simple qui puisse être exécuté par un débutant en photo-
gravure ; il ne requiert que très peu de matériel et constitue le trait d'union entre
les techniques de gravure directe (tracé du dessin sur la plaquette à l'aide d'un
vernis ou d'une encre spéciale ou encore de symboles à transfert) et les
procédés photographiques.

RÉALISATION DU DESSIN DES CONNEXIONS

Un circuit imprimé est une plaquette isolante percée de trous dans lesquels sont
enfilés les fils de raccordement des composants du montage à câbler, et dont le
dos porte des pistes cuivrées matérialisant les connexions électriques devant
relier les composants entre eux. Les fils de composants sont soudés directe-
ment sur ces pistes qui peuvent parfois recouvrir les deux faces de la plaquette
(technique "double face"). Le procédé de câblage sur circuits imprimés est de
très loin le plus employé, tant dans l'industrie que dans le domaine "grand
public", en raison des possibilités très étendues qu'il offre. Il n'existe pas
vraiment de méthode à la fois systématique et simple pour déterminer le
meilleur tracé des connexions. Une "recette de cuisine" consiste à suivre de
très près le schéma de principe, en conservant aux divers éléments leur
disposition relative. Deux pistes ne pouvant pas se croiser (sauf en technique
double face où il suffit de traverser la plaquette au moyen d'un fil soudé sur les
deux faces), si aucun moyen de contournement ne s'avère utilisable, il faut
prévoir un "strap" c'est-à-dire un fil prenant la place d'un composant et reliant
les deux moitiés de la piste interrompue, terminées chacune par une pastille à
souder.
Passons à la pratique 121

Le choix du style graphique dépendra du matériel de dessin disponible, des


techniques photographiques que l'on peut mettre en œuvre, et du type de
montage réalisé. En particulier, lors de l'étude d'un circuit haute fréquence (HF),
il faut veiller à réduire le plus possible la longueur des connexions, quitte à
augmenter le nombre de straps nécessaires. Dans tous les cas, la réalisation
d'un dessin de circuit imprimé demande une certaine habitude, un certain
"sixième sens" qui s'acquiert assez rapidement en étudiant des circuits de plus
en plus complexes.

Pour le tracé des pastilles au moyen d'un stylo à encre de chine, il est commode
d'utiliser une pièce percée d'un trou de 3 mm de diamètre (par exemple un vieux
triac en boîtier T03 plastique) dans lequel on déplacera la plume de 1,2 mm de
diamètre ; un trou de 0,6 mm de diamètre sera ainsi ménagé au centre de la
pastille.

Lorsque de forts courants sont en jeu, on peut recourir à un tracé ménageant


des parties conductrices aussi larges que possible. Un tel dessin, appelé
"anglais" par certains mauvais esprits du fait de son anticonformisme pourrait
plutôt prendre le nom d' "écologique". En effet, les parties cuivrées à attaquer
sont très restreintes d'où une usure moins rapide des bains de gravure et des
rejets à l'égout moins importants. Un tel dessin n'est jamais réalisé directement,
on se contente de tracer le négatif, simplement constitué de traits et de points.
Ce négatif peut servir à insoler directement une résine négative mais oblige à
effectuer une copie inversée sur film orange, par exemple, si Ton ne dispose que
d'une résine positive.

Avant de donner le "bon à tirer", une sérieuse vérification du dessin s'impose


afin de s'éviter de désagréables surprises lors des essais du montage.
Si possible, faire vérifier également par une tierce personne : on détecte diffici-
lement ses propres erreurs !

PRÉPARATION DE LA PLAQUETTE A GRAVER

• Si l'on tait usage de plaquettes présensibilisées, la seule préparation à effec-


tuer est le découpage au format voulu, avec toutes les précautions nécessaires
pour éviter les rayures. La plaquette découpée sera immédiatement utilisée, et
le morceau restant soigneusement rangé dans son emballage d'origine,
étanche à la lumière. Le découpage peut s'effectuer, après traçage, au moyen
d'une scie à métaux ou mieux d'une cisaille à tôle ou d'un petit massicot
garantissant des découpes très droites. Il est conseillé d'ébarber au papier de
verre les arêtes de la plaquette, afin d'éviter l'endommagement du cliché lors du
pressage dans le châssis.
122 Passons à la pratique

L e d é c a p a g e d e s p l a q u e t t e s a v a n t sensibilisation p e u t s e faire c h i m i q u e m e n t
(fixateur c o n c e n t r é HYPAM llford).

... ou m é c a n i q u e m e n t dans les cas graves (poudre à récurer).


Passons à la pratique 123

Dans les deux c a s , un énergique lavage à l'eau c o u r a n t e est la c o n d i t i o n sine q u a non


d ' u n résultat correct.

• L'amateur sensibilisant lui-même ses plaquettes a tout intérêt à n'effectuer


cette opération qu'après découpage : le travail sera facilité et les problèmes de
conservation et de manipulation ne se poseront pas. La plaquette brute devra
être parfaitement décapée à l'aide de poudre à récurer, par exemple, puis rincée
longuement à grand eau. On pourra lui faire subir un traitement de surface
améliorant la tenue de la couche de résine en l'immergeant pendant 30
secondes dans la solution suivante :

Fixateur concentré HYPAM llford 1 partie


a u
^ 1 partie
Enfin, un dégraissage sera effectué en frottant la surface cuivrée avec un
chiffon imbibé du solvant suivant (qui peut également servir à enlever les restes
de résine séchée) :

Trichloréthylène 1 partie
Alcool à brûler 1 partie

(produit dégageant des vapeurs nocives et attaquant la peau)

La plaquette ainsi apprêtée peut maintenant recevoir (sans attendre) une


couche de résine dans les conditions garantissant une adhérence maximale.
124 Passons à la pratique

SENSIBILISATION D'UNE PLAQUETTE

La méthode d'étalement de la couche dépend beaucoup du conditionnement


sous lequel a été achetée la résine.

Dans le cas d'une résine présentée en bombe aérosol, on suivra les instructions
figurant dans le mode d'emploi, avec toutefois une possibilité d'amélioration : si
la plaquette est de dimensions modestes, on pourra la fixer provisoirement
(ruban adhésif double face) sur le plateau ponceur rotatif adaptable sur une
perceuse électrique. L'outil sera alimenté à travers un variateur de vitesse, de
façon à ne pas dépasser quelques dizaines de tours par minute. C'est sur la
plaquette en rotation que l'on pulvérisera la résine, qui formera une couche très
uniforme.

Diverses solutions utilisables pour tirer les circuits imprimés


par la voie p h o t o g r a p h i q u e :
— Résine négative en bouteille avec ses produits associés (révélateur, solvants).
— Plaquettes présensibilisées positives.
— Résine positive en b o m b e s aérosols.
Passons à la pratique 125

La pulvérisation régulière de résine en b o m b e aérosol peut être facilitée par l'utilisa-


tion d ' u n e p e r c e u s e avec plateau p o n c e u r . La plaquette est fixée au m o y e n de ruban
adhésif d o u b l e face et la perceuse est alimentée sous tension réduite.
126 Passons à la pratique

La sensibilisation des plaquettes à partir de résines en vrac peut s'effectuer au moyen


d'une seringue servant de c o m p t e - g o u t t e s et... d ' u n doigt de l'opérateur.

Dans le cas d'une résine en vrac, la méthode donnant les meilleurs résultats
pour une consommation des plus réduites est la suivante :

• Si un solvant spécial est fourni pour diluer la résine, on réalisera une dilution à
50%.
3
• A l'aide d'une seringue, on prélèvera 1 à 2 c m de ce mélange et on couvrira la
surface de la plaquette de gouttes espacées de 1 à 3 cm.

• Très vite, on étalera ces gouttes sur toute la plaquette sans oublier les bords
ou les coins, au moyen d'un doigt ou de tout accessoire plus pratique, mais dans
tous les cas en croisant 1 ou 2 fois comme en peinture. En aucun cas la couche
ne soit sécher avant la fin de cette opération, sinon nettoyer la plaquette au
solvant puis renouveler l'opération en augmentant la dose de résine ou à vitesse
plus importante.

• Sécher la couche au moyen d'un sèche-cheveux électrique soufflant de l'air


chaud (ne pas dépasser 80°C). En l'absence de cet accessoire, le temps de
séchage varie selon les types de résines de 5 minutes à 24 heures. Le sèche-
cheveux réduit ces temps à 1 ou 2 minutes.

Il convient de noter que les couches les plus fines donnent presque toujours les
meilleurs résultats.
Passons à la pratique 127

INSOLATION DE LA PLAQUETTE SENSIBILISÉE

A l'intérieur du châssis d'exposition, disposer d'abord la plaquette, face sensible


vers les tubes, puis le cliché, en veillant à ne pas en intervertir les faces. Sur un
calque bien réalisé, le dessin doit être exécuté de telle sorte que l'encre soit en
contact avec la couche sensible. De même, s'il s'agit d'un tirage sur film, il est
souhaitable de s'arranger pour que l'émulsion du film soit en contact avec la
couche sensible. L'explication de ces recommandations a été fournie sous une
forme différente à la figure 3-8.

Après avoir fermé le châssis, mettre les tubes sous tension pendant le temps qui
aura été déterminé par des essais préalables. Il faut en moyenne exposer deux
fois plus longtemps à travers un calque qu'à travers un film. Avec le châssis que
nous avons décrit et les résines courantes, le temps d'exposition à travers un
film est d'environ 3 minutes.

DÉVELOPPEMENT DE LA PLAQUETTE EXPOSÉE

La plaquette insolée sera posée sur le fond d'une cuvette, face sensible vers le
haut. On l'arrosera de révélateur en bon état de conservation, ce qui doit faire
apparaître l'image colorée des pistes à graver. Seules certaines résines suppor-
tent le frottement d'un coton pour accélérer le développement, mais nous
déconseillons cette pratique en raison des risques de rayures qu'elle fait courir
à la couche.

Une fois le développement achevé (normalement au bout du temps indiqué par


le fabriquant des produits), sortir la plaquette du bain avec des pinces et la rincer
à grande eau. Si les opérations se sont déroulées correctement, les zones
devant rester cuivrées doivent être entièrement colorées, et les zones devant
être attaquées doivent briller d'un éclat métallique. Il est très recommandé
d'effectuer un second séchage au sèche-cheveux avant de passer à la gravure
chimique, ce qui permet, de plus, de réaliser d'éventuelles corrections au
moyen d'un vernis à l'alcool coloré et d'une aiguille emmanchée ou d'un
marqueur spécial.

L'ATTAQUE CHIMIQUE

A défaut d'une machine à agitation qui est capable de graver un circuit en


environ 5 minutes, une attaque à la cuvette suffit amplement, et prend de 15
minutes à 2 heures, selon l'état d'usure du perchlorure et sa concentration
d'origine. La procédure est la suivante :
• Remplir à moitié la cuvette de perchlorure de fer en bon état.
• Poser la plaquette sur la surface du liquide, face à graver vers le bas.
128 Passons à la pratique

• Enfoncer la plaquette dans le bain au moyen d'une paire de pinces en


plastique.
• Agiter la cuvette pendant quelques secondes.
• Sortir à plusieurs reprises la plaquette du bain, afin d'éviter la formation de
bulles, et la replacer dans la même position.
• Au bout d'une minute, sortir la plaquette, la rincer, et observer si l'attaque se
produit comme prévu. Sinon, il est encore temps de sécher la plaquette et d'y
apporter des corrections.
• Replonger la plaquette dans le bain et surveiller toutes les 5 à 6 minutes l'état
d'avancement de la gravure.
• Quand toutes les parties devant disparaître ont été dissoutes, rincer abon-
damment la plaquette et la nettoyer au moyen du mélange trichloréthylène/al-
cool à brûler. Le circuit est prêt à être percé et câblé.

NB. — Certaines résines constituant une couche de vernis soudable, il n'est


pas toujours nécessaire de décaper la plaquette avant câblage.

Les opérations de gravure peuvent être accélérées en agitant fréquemment la


cuvette, en amenant le bain à une température d'environ 50°, ou en arrosant
constamment la surface à graver avec l'agent d'attaque. On notera que, si le
perchlorure de fer n'est pas vraiment dangereux (sauf en cas de projections
dans les yeux) il possède un fort pouvoir colorant et peut causer des taches
indélébiles sur les vêtements. On évitera également tout contact avec des
objets métalliques (ne pas faire comme ce technicien qui avait utilisé un tube de
cuivre pour faire circuler le perchlorure !).

TIRAGE D'UN CONTRETYPE SUR FILM PHOTOGRAPHIQUE


Les pricipaux cas nécessitant un contretype (c'est-à-dire une copie sur trans-
parent) sont les suivants :
• tirage sur résine négative d'un dessin exécuté sur calque ;
• tirage sur résine positive du négatif d'un circuit imprimé type "anglais" ;
• nécessité de conserver plusieurs exemplaires d'un même document transpa-
rent ;
• tirage de plaques décoratives.

Les opérations se dérouleront en lumière inactinique, c'est-à-dire rouge pour le


cas qui nous intéresse. La marche à suivre est la suivante :

• Découper une feuille de film "lith" (Gevalith, Kodalith, llfolith, etc.) à un format
légèrement supérieur à celui de l'original, et la placer dans le châssis d'exposi-
tion, face sensible vers la source de lumière. La face sensible se reconnaît à sa
729

couleur plus claire, son aspect mat, et le fait qu'elle se trouve à l'intérieur de la
courbure du film. Refermer soigneusement la boite de film.
• Poser l'original sur le film après avoir soigneusement déterminé son orienta-
tion : si la copie inversée que l'on se propose de tirer est destinée à servir
directement de masque d'insolation de la résine, il faut retourner l'original face
pour face par rapport à la position qu'il occuperait dans le châssis s'il servait
directement à insoler la résine. De cette façon, le côté émulsion de la copie se
trouvera bien en contact avec la couche de résine lors du tirage définitif. Il est
nécessaire de réfléchir à ce problème dès l'exécution du dessin afin de se
placer dans les meilleures conditions : si le dessin sur calque sert directement
de masque, il faut dessiner les pistes vues depuis le côté composants de la
plaquette, c'est-à-dire par transparence. Par contre, si c'est un contretype qui
doit servir de masque, on représentera les pistes telles qu'elles se présenteront
sur la plaquette. Le travail sera alors assuré dans les meilleures conditions
(encre sur émulsion puis émulsion sur résine).

• Abaisser la vitre de pressage en prenant garde de ne pas déplacer l'original,


mais laisser le couvercle ouvert.
• Allumer pendant 10 à 30 secondes l'éclairage principal du laboratoire (lumière
blanche) puis l'éteindre à nouveau (temps exact déterminé par essais préala-
bles).
• Sortir le film du châssis et le plonger dans le révélateur jusqu'à apparition
d'une image comportant des noirs parfaitement opaques et des blancs absolu-
ment purs (mais pas encore transparents).
• Rincer le film, ou le passer dans un bain d'arrêt, puis le plonger dans un fixateur
quelconque pendant un temps double de celui nécessaire aux parties blanches
pour devenir transparentes".
• Laver alors abondamment le cliché à grande eau avant de le mettre à sécher.

TIRAGE D'UN CONTRETYPE SUR FILM "ORANGE"


L'intérêt de cette méthode est d'être applicable en lumière blanche atténuée,
donc sans chambre noire.
• Disposer film et original dans le châssis comme précédemment, mais cette
fois, rabattre le couvercle.
• Allumer les tubes actiniques pendant un temps qui aura été déterminé par un
essai préalable.
• Sortir le film du châssis et le poser, face sensible vers le haut, sur une surface
plane, lisse et exempte de toute poussière abrasive (par exemple une plaque de
verre ou de plexiglas). Verser un peu de révélateur spécial sur le film et frotter sa
surface à l'aide d'un tampon de cellulose imbibé de révélateur jusqu'à ce que
130 Passons à la pratique

toutes les parties devant devenir blanches aient perdu leur résine. Passer alors
sur toute la surface du cliché un tampon neuf imbibé de révélateur, puis lais-
ser sécher sans aucun rinçage intermédiaire.

Des retouches peuvent être exécutées sur le film sec au moyen de gouache
colorée en noir ou rouge-orangé (sans dilution).

La qualité du f i l m d é t e r m i n e d i r e c t e m e n t celle de ta g r a v u r e .

COPIE EXACTE D'UN DOCUMENT TRANSPARENT


PAR INVERSION D'UN FILM PHOTO
Pour obtenir une copie présentant les mêmes valeurs lumineuses que l'original,
deux solutions s'offrent à nous.

— passer par l'intermédiaire d'un négatif (inversion photographique) ;


— inverser chimiquement le film pour obtenir un positif.
La marche à suivre pour cette seconde méthode est la suivante :
• Commencer les opérations comme pour tirer un contretype mais ne pas fixer
le film.
m Plonger le film dans un bain de blanchiment réalisé selon une des formules
que nous avons données jusqu'à disparition complète des noirs de l'image.
Rincer soigneusement.
P a s s o n s a la pratique 131

• Allumer alors la lumière blanche du laboratoire, éclairer largement la face


sensible du film ainsi que son dos, puis reprendre le traitement habituel, depuis
le révélateur jusqu'à la fin.

NB. — Le succès de cette méthode exige que le premier développement soit


poussé à fond, jusqu'à la limite du début de noircissement des parties blanches.

COPIE SUR FILM AUTOPOSITIF


D'UN DOCUMENT OPAQUE

Ce procédé est le seul qui permette, sans chambre noire ni équipement de prise
de vue ou de photocopie, d'effectuer sur transparent une copie exacte d'un docu-
ment opaque. Il évite de décalquer à l'encre un modèle de circuit imprimé figurant
dans une revue ou un livre. Il fait appel à un film spécial utilisé par les imprimeurs
en grosses quantités, mais disponible au détail chez les revendeurs de compo-
sants électroniques (par exemple sous la marque POSIREFLEX).

• Disposer sous le document à reproduire une feuille de papier noir.


• En lumière du jour atténuée, découper une feuille de film du format voulu, et la
poser sur l'original (imprimé noir sur blanc) émulsion en contact avec la feuille.
• Presser le tout au moyen d'une épaisse plaque de verre.
• Eclairer uniformément ce montage, à travers la vitre, au moyen d'une ampoule
de 100 à 1000 W ou aux ultra-violets, pendant un temps qui aura été déterminé
expérimentalement (plusieurs minutes).

• Développer le film dans une cuvette remplie de révélateur spécialement


destiné à cet usage et vendu en même temps.

• Effectuer ensuite comme de coutume rinçage, fixage, lavage et séchage, ou


utiliser le révélateur-fixateur spécifique.
Le document obtenu peut servir directement à insoler une résine positive, ou à
tirer un négatif sur film orange ou autre, destiné à insoler une résine négative.

Ce procédé permet donc, sans disposer d'aucun équipement photographique


particulier de tirer sans aucune intervention graphique des circuits imprimés
exactement conformes aux modèles publiés dans les revues spécialisées, ce
qui représente un atout important pour la réussite du montage.
Il est toutefois de plus en plus concurrencé par la photocopie.
132 Passons à la pratique

REPRODUCTION AVEC CHANGEMENT D'ECHELLE


Toutes les techniques qui ont été exposées jusqu'à présent sont dites "par
contact" et conservent donc rigoureusement les dimensions du document
d'origine. Toutefois, dans de nombreux cas, un changement d'échelle s'avère
indispensable, ce qui implique l'utilisation d'équipements optiques (appareil
photo, agrandisseur) et de films ne pouvant être traités qu'en chambre noire.

en démontant boîte à lumière et condenseur.

Certains modèles de circuits imprimés de grande taille ne peuvent être publiés


dans les revues (et surtout dans les livres) qu'à l'échelle 112, voire 1 / 4 . Il faut,
dans ce cas opérer un agrandissement de l'original.

D'autre part, certains motifs de grande finesse ne peuvent être dessinés avec
précision qu'à une échelle supérieure à 1. Le masque d'exposition définitif ne
pourra être qu'un film constituant le résultat d'une réduction photographique.
Nous pensons, notamment, à la technique des bobinages imprimés.
Passons à la pratique 133

Un m o r c e a u de c a l q u e glissé d a n s le presse-film de l'appareil p h o t o permet une mise


au point précise. Le statif s u p p o r t a n t ici l'appareil fait partie d'un agrandisseur.
134 Passons à la pratique

Le principe de la méthode est le suivant : à l'aide d'un appareil photo ou d'un


agrandisseur chargé au moyen d'un morceau de film "lith", on effectue une
prise de vue du document dont l'échelle doit être modifiée. Une fois développé,
ce négatif est replacé dans l'agrandisseur et sert à projeter sur un morceau de
film de dimensions appropriées une image qui peut être plus petite ou plus
grande que l'original, selon le réglage. Lors de la mise au point le diaphragme de
l'objectif sera ouvert à fond, de manière à opérer sur une image plus lumineuse.
Pour l'exposition, il sera fermé à 8 ou 11, ceci garantissant une netteté optimale
du cliché. Le document original sera fixé sur le plateau de l'agrandisseur. S'il
s'agit d'un calque, il sera doublé d'une feuille blanche apportant le contraste
nécessaire. On démontrera la boîte à lumière et le condenseur de l'agrandis-
seur, et on introduira un morceau de calque dans le passe-vue. A l'aide de la
boîte à lumière (ou de toute autre ampoule) on éclairera fortement le sujet afin
de régler la mise au point. Ceci fait, on repassera en éclairage inactinique et on
remplacera le calque par le film disposé émulsion vers le bas. On éclairera
uniformément l'original pendant un temps suffisant pour exposer correctement
le film qui sera alors traité comme à l'accoutumée. Une fois sec, il sera replacé
dans le passe-vue de l'agrandisseur qui, entre temps aura été remonté. Si les
réglages n'ont pas changé, l'image projetée doit conserver les dimensions de
l'original. On mesurera la distance séparant deux points particuliers de l'original,
et on multipliera le résultat par le rapport de changement d'échelle désiré. On
pourra alors régler l'agrandisseur de façon à obtenir une image nette sur
laquelle les deux points déjà cités seront séparés par une distance égale au
résultat du calcul. Après réglage du diaphragme, on peut alors disposer une
feuille de film sur le plateau, émulsion vers le haut, l'exposer et la traiter
normalement, pour obtenir le cliché à l'échelle voulue. Pour toute ces opéra-
tions, il est vivement conseillé d'équiper le plateau de l'agrandisseur d'un
margeur réalisant un pressage efficace des documents et films qui y seront
disposés.

LE PROBLEME DU DOUBLE FACE


Même dans le domaine amateur, il peut s'avérer nécessaire de recourir à la
technique double face. Il faut alors réaliser deux masques d'exposition en
parfaite coïncidence mutuelle et éviter tout décalage même minime, entre les
deux insolations. A défaut de châssis d'exposition à double rangée de tubes, on
peut procéder comme suit : lors du tirage (ou du dessin) des deux masques
d'exposition, prévoir une marge de 1 à 2 cm. Amener les deux clichés en parfaite
coïncidence et les relier entre eux au niveau de deux marges opposées par des
agrafes ou du ruban adhésif. Il ne reste plus qu'à introduire la plaquette cuivrée
et sensibilisée sur ses deux côtés, en évitant tout mouvement de la carte dans le
sachet lors du retournement. Il existe une méthode permettant de faciliter le
dessin des circuits imprimés complexes en technique double face : sur le même
calque, on dessine à l'échelle 2 en bleu les pistes d'une face, en rouge celles de
l'autre, et en noir celles qui sont communes aux deux faces. On applique ensuite
la procédure de changement d'échelle décrite ci-avant mais en coiffant l'objec-
tif de l'agrandisseur d'un filtre Kodak Wratten n° 29 ou Agfa L 622 pour la
Passons à la pratique 135

première prise de vue d'un Kodak Wratten n° 49 ou Agfa U 449 pour la seconde.
Les négatifs obtenus permettent, par agrandissement, d'obtenir directement les
deux masques d'exposition.

UTILISATION D'UNE PHOTOCOPIEUSE


Que Ton possède soi-même un petit "copieur personnel" ou que l'on mette
à contribution les grosses machines des officines spécialisées en reprogra-
phie, chacun peut aujourd'hui accéder facilement à une photocopieuse
"papier ordinaire" de bonne qualité.

Bien que les fabricants de plaquettes présensibilisées ne garantissent en


général leurs produits que si on les insole à travers un film d'opacité maxima-
le (film photo, film orange, "reprophane", 3M8875), force est de reconnaître
que d'excellents résultats peuvent être obtenus avec un photocopieur astu-
cieusement utilisé.

Il existe une telle variété de "gros" copieurs que des essais s'imposent
pour déterminer si telle ou telle machine (sans oublier les consommables
qu'elle accepte) convient aux travaux qui nous intéressent.

La feuille de test reproduite pages 78 et 79 sera particulièrement utile pour


ce genre de vérification.

Pour les employer quotidiennement avec une entière satisfaction, nous pou-
vons par contre affirmer que les copieurs personnels à cartouches genre
CANON FC ou PC conviennent admirablement, pourvu qu'ils soient en bon
état d'entretien.

Ils existent sous différentes marques offrant une qualité comparable, et se


reconnaissent au fait qu'ils acceptent les cartouches de marque CANON.

Leur prix les rend accessibles aux plus petites entreprises, aux commer-
çants ou artisans, voire même aux particuliers.

Leur coût d'utilisation peut être sensiblement réduit en achetant des car-
touches "recyclées" ou en recyclant soi-même ses propres cartouches
usagées (il suffit pratiquement de remplir leur réservoir de toner avec une
encre spécifique).

Pour la réalisation de films de photogravure, l'utilisation d'une cartouche


d'origine, relativement neuve, est cependant à recommander car l'opacité
obtenue est tout de même meilleure.

Leur principe de prise de vues par barrette de fibres optiques garantit un


respect scrupuleux des dimensions de l'original, pourvu que l'on utilise un
papier ou un film conservant une bonne stabilité à chaud.
Même si cela est totalement en contradiction avec les préconisations du
fabricant, nous recommandons le film CANON pour "pression à froid" réfé-
rencé 603/5204. A nos lecteurs de nous faire confiance ou pas...
2
Le cas échéant, du papier calque végétal 70/75 g/m peut aussi convenir,
de même que certains calques polyester spéciaux pour photocopie.
Certains sont même adhésifs, ce qui permet de fabriquer soi-même ses
propres planches de symboles à transfert!
est également possible de copier sur du papier blanc ordinaire de 64 ou
2
80 g/m , que l'on traitera ensuite avec une "teinture à calquer", pour le rendre
presque aussi translucide que du calque.
Ce genre de produit existe en version "définitive", donnant au papier un
aspect gras qui ne disparaîtra plus, ou "temporaire", qui laisse le papier
reprendre son état normal au bout de quelques minutes : il faut alors opérer
l'insolation immédiatement après la pulvérisation, mais on récupère un
document intact, archivable sans problème.

Mais l'idéal reste tout de même le film plastique, qui allie minceur et trans-
parence à une bonne stabilité dimensionnelle. Cela pour un prix relative-
ment élevé, mais tout de même sans commune mesure avec celui d'un film
photographique argentique ou polymère.
Notons qu'on peut améliorer sensiblement le contraste d'un film.plastique ou
d'un calque en y pulvérisant, après photocopie, un vernis silicone comme le
JELT V991 ou un produit "convertisseur de toner".

Reproduction d'un tracé imprimé


Cette opération est classique lors de la réalisation d'un montage décrit
dans une revue ou un livre. Le tracé du circuit est souvent placé sur une
page imprimée recto-verso, tandis que l'on ne souhaite généralement pas
mutiler le document original : pas question donc d'utiliser directement de la
"teinture à calquer", pourtant souvent vendue pour cet usage!

La photocopie sur film plastique, calque, ou papier blanc à traiter à la teinture


à calquer est une alternative économique aux méthodes photographiques
(films autopositifs), et néanmoins capable de donner de bons résultats moyen-
nant un minimum de soin.
Pour photocopier ainsi un document imprimé recto-verso, il faut le placer
sur une feuille de papier à dessin noir, afin d'éviter que le verso ne "sorte"
par transparence.

Tirage de tracés obtenus sur imprimante


Les films plastique spéciaux pour imprimantes matricielles ne permettent
pas toujours d'obtenir une opacité suffisante, tout en coûtant au moins aussi
Passons à la pratique 137

cher que ceux destinés aux photocopieurs. Le calque ne donne pas de


bons résultats (l'encre diffuse trop vite), tandis que les teintures à calquer
dissolvent l'encre d'imprimante!

La méthode précédemment conseillée pour les tracés imprimés est évi-


demment applicable, mais à la condition expresse que le document original
soit vigoureusement encré : il faut utiliser un ruban soit pratiquement neuf,
soit régulièrement réencré.

Il est à conseiller de réaliser rapidement la photocopie, car le tracé risque


de s'empâter légèrement dans les heures qui suivent l'impression (diffusion
de l'encre dans le papier).

L'utilisation dans l'imprimante de papier dit "couché" peut à la fois amélio-


rer la densité des noirs et limiter la diffusion de l'encre.

Copie de tracés manuels


L'épaisseur des pastilles et des rubans autocollants utilisés pour le traçage
manuel nuit à la netteté du tirage direct par transparence sur cuivre ou film
photographique (voir figure 3-8), mais pas à celle d'une photocopie réalisée
par réflexion.

La photocopie sur papier ordinaire constitue pour sa part un excellent


moyen d'archivage de tracés obtenus manuellement ou sur imprimante :
pastilles et bandes se décollent avec le temps, tandis que l'encre d'impri-
mante diffuse à la longue dans le papier.

Pour copier un tel document transparent ou translucide, on posera celui-ci


sur une feuille de papier blanc, car il n'est pas rare que le presseur d'origi-
naux du copieur soit quelque peu taché.

Réduction d'échelle au photocopieur


Assez peu répandu sur les copieurs "personnels" (mais cela commence!),
le "zoom" est un accessoire courant des grosses machines équipant les
officines de reprographie.

Il faut être très vigilant quant aux déformations que peuvent introduire les
systèmes optiques compliqués de ces appareils. Une vérification s'impose
donc, à l'aide d'une réduction à 50 % d'une grille au format A3 ou A4 (par
exemple une copie double d'écolier, quadrillée 5 x 5 mm).

La copie, sur calque ou film plastique (ou à la rigueur sur papier blanc),
sera superposée à l'original : il doit alors y avoir coïncidence exacte entre
les deux grilles, mais naturellement tous les deux carreaux seulement.
738 Passons à la pratique

Lorsque le rapport de réduction de 50 % n'est pas directement disponible,


il est possible d'opérer en deux réductions au rapport de 70.7 %, en transi-
tant par un document intermédiaire sur papier bianc.

Cette technique permet d'exécuter des réductions qui rivalisent de qualité


avec celles effectuées en labo photo, et qui coûtent nettement moins cher.

Une application particulièrement intéressante est la réduction à l'échelle 1


de tirages effectués à l'échelle 2 ou 4 sur une imprimante très ordinaire : on
obtient alors une qualité supérieure à celle offerte par des périphériques
professionnels tels que tables traçantes ou imprimantes laser!

Selon les travaux à effectuer, le réglage de contraste de la machine doit en


général être un peu différent de celui servant à exécuter des copies nor-
males. En pratique, il faut foncer la copie au maximum, sans toutefois aller
jusqu'au grisaillement des blancs.

Par contre, il faut souvent baisser un peu le contraste lorsque l'on part d'un
original sur calque, en raison de l'aspect grisâtre de ce type de papier.

Également, il est prudent de laisser refroidir quelques minutes les copies


sortant de la machine, surtout celles sur film plastique ou calque, avant de
les utiliser ou de les contrôler; on sera alors certain que leurs dimensions
sont stabilisées.

ETALONNONS NOTRE ÉQUIPEMENT


La relative facilité avec laquelle des résultats acceptables sont obtenus dès le
début par les amateurs qui se lancent dans la photogravure, ne doit pas faire
oublier quelques vérités : Les procédés photographiques, et spécialement la
photogravure, exigent de la rigueur pour garantir des résultats uniformes. Même
si l'on peut croire que dix ou vingt secondes d'exposition mènent sensiblement
au même résultat, quitte à tricher au développement, il s'agit là d'une hérésie
technique !
Il est vivement conseillé de procéder à des essais précis, à l'aide de la charte de
tirage Kodak, ou à la rigueur au moyen de plusieurs bouts d'essai exposés
pendant des durées variées. On notera scrupuleusement dans un cahier toutes
les conditions opératoires, y compris la puissance et l'emplacement des
sources lumineuses employées.

Les tirages d'essai seront développés dans les conditions de température et de


durée prescrites par le fabricant, puis annexés après annotation.
Un tel "manuel opératoire" permettra à l'amateur de réussir d'emblée le travail
entrepris, même après une longue période d'inaction.
Par ailleurs, toute altération d'un produit, d'un film, ou d'un appareil pourra être
dépistée à temps, avant que le gaspillage de pellicule ne commence.
Les quelques feuilles de film ou de papier qui seront consommées lors de ces
étalonnages seront très vite amorties par les économies réalisées plus tard !
CHAPITRE 8

APRES LA GRAVURE

Lorsque le circuit imprimé sort de la machine à graver ou de la cuvette, le travail


de l'amateur est loin d'être terminé : il reste encore à accomplir toute une série
d'opérations pour en faire un montage électronique en ordre de marche.

L'ARGENTURE DES CIRCUITS IMPRIMÉS


De tous les métaux relativement courants, l'argent est de loin le meilleur
conducteur électrique. Ses propriétés mécaniques médiocres et surtout son
prix lui font préférer le cuivre pour la plupart des utilisations en électricité et
électronique. Cependant, il est fréquent de recouvrir pièces en cuivre et circuits
imprimés d'une fine couche d'argent, ce qui présente un double avantage:
protection contre l'oxydation, et augmentation notable de la conductivité super-
ficielle, ce qui présente un grand intérêt en VHF et UHF où l'effet de peau devient
prépondérant.

Notre but est ici de donner à tout amateur les moyens de procéder lui même à
l'argenture de ses pièces de cuivre.

LES PRINCIPES DE BASES DU DÉPÔT CHIMIQUE DE MÉTAUX

La plupart des procédés de dépôt chimique de métaux font appel à des solu-
tions aqueuses de sels du métal à déposer. La méthode par électrolyse permet
pour sa part de métalliser pratiquement n'importe quelle surface préalablement
rendue conductrice. On parle donc de galvanoplastie. Un autre moyen plus
simple consiste à plonger un métal dans une solution saline d'un autre métal. Si
certaines conditions sont remplies, on observera la formation d'un dépôt métal-
lique sur la pièce immergée. Précisons d'entrée que ce dépôt n'adhère pas
forcément à la pièce, ceci dépendant de plusieurs facteurs dont nous
reparlerons.

Ce procédé ne permet toutefois pas de recouvrir n'importe quel métal avec


n'importe quel autre. Il faut en effet respecter l'échelle des électropositivités.
140 Après la gravure

Sans entrer dans ces détails purement chimiques, nous pouvons noter qu'il est
possible de déposer par ce procédé du cuivre sur du fer (ou de l'acier) et, ce qui
retiendra plus spécialement notre attention, de l'argent sur du cuivre. Un tel
dépôt d'argent réalisé sur un circuit imprimé gravé protège celui-ci contre la
corrosion, augmente sa conductivité superficielle, et facilite les soudures, tout
comme un étamage. Pourquoi décrire l'argenture et non rétamage? Trois
raisons peuvent être invoquées :

— l'étamage faisant appel à des produits du commerce, assez peu coûteux et


d'emploi facile, il est inutile d'y revenir (étain à froid, de JELT, par exemple, donne
d'excellents résultats sous réserve de suivre le mode l'emploi, d'ailleurs très
simple, du fabricant) ;

— l'argenture est bien préférable en VHF et surtout en UHF ;

— l'argenture peut être effectuée par un procédé original que nous allons
étudier maintenant.

COMMENT UTILISER POUR L'ARGENTURE LES BAINS PHOTO USAGÉS

Chacun sait que les films et papiers photographiques contiennent des sels
d'argent dont une partie se transforme en métal argent pour reproduire les noirs
du cliché, et dont le reste est éliminé par le bain de fixage. En conséquence, un
bain de fixage usagé, normalement destiné à régoût, contient une forte concen-
tration de sels d'argent. Il suffit donc de recueillir les fixateurs usagés, d'y faire
macérer au besoin toutes les chutes de film ou de papier non développées, et
d'y plonger les pièces de cuivre à argenter : le résultat est absolument parfait à
condition de respecter quelques précautions :

— décaper à fond le cuivre avant son argenture. Le dégraisser soigneusement ;

— diluer suffisamment le bain d'argenture de façon à éviter un dépôt trop rapide,


dont l'adhérence serait médiocre (le dépôt doit mettre 2 à 3 minutes à se former,
ou même plus) ;

— en cours de dépôt, frotter la surface à argenter avec un tampon imbibé de


bain;

— à 3 ou 4 reprises, dès qu'un dépôt suffisant se manifeste, rincer l'objet à


argenter à l'eau courante en frottant légèrement avec un tampon bien mouillé,
puis replonger l'objet dans le bain. On obtiendra ainsi la meilleure adhérence.

En résumé, cette méthode présente le double avantage de n'entraîner aucun


frais et de permettre l'utilisation de produits chargés de métal précieux qui,
jusqu'à présent, n'étaient récupérables qu'à l'échelon industriel.
Après la gravure 141

Notons cependant qu'il existe des préparations industrielles spécialement mises


au point pour ce même usage, et jusqu'à des "kits de galvanoplastie" permettant
la dorure ou le chromage !

LE PERÇAGE

Sauf en ce qui concerne les gros trous (0 3 mm et plus) le perçage d'un circuit
imprimé d'amateur ne se conçoit guère aujourd'hui sans la mise en œuvre d'une
perceuse miniature à piles ou avec alimentation secteur (Maxicraft, Dremel). Ces
outils peu coûteux sont de réels instruments de précision, capables en outre de
multiples travaux tels que fraisage, brossage, polissage, tronçonnage, etc.). Le
diamètre optimal de perçage pour la majorité des composants courants est de
1 mm, et parfois 1,5 mm pour les cas spéciaux (relais, connecteurs, éléments de
puissance, etc.). Au-delà, une perceuse classique peut sans inconvénient être
utilisée. Dans tous les cas, pour les perçages à 1 mm, il est important de faire
tourner le foret aussi vite que possible (10 à 15 000 tr/mn constitue une bonne
vitesse). On évitera donc de faire travailler la perceuse sous tension réduite
(piles notamment) et surtout de conserver les forets usagés qui fatiguent inutile-
ment le moteur. Il n'est nullement exagéré d'acheter les forets de 1 mm par sachet
de 10 compte tenu de leur faible durée de vie.

La perceuse miniature peut servir à b e a u c o u p de choses !


142 Après la gravure

Montée sur support,


cette perceuse a c c e p t e
le foret de 1 m m .

Nous déconseillons l'emploi de forets au carbure de tungstène, en raison de leur


prix élevé et de leur grande fragilité qui ne permet guère un usage à main levée.

LE CABLAGE

Avant même de parler de soudure, il faut insister sur le fait que le câblage doit
être suffisamment rigide. Chaque fois que la chose est possible, le corps des
composants doit être plaqué contre le circuit imprimé. Il est formellement
déconseillé de "souder long", même pour les essais ou en vue d'une réutilisa-
tion éventuelle de certains composants. Il vaut mieux acquérir une pompe à
dessouder ou de la tresse spéciale que courir le risque de voir une réalisation
échouer par manque de soin.

En ce qui concerne le soudage, rappelons que le fil de soudure doit fondre non
pas par contact avec la panne du fer à souder, mais bien en touchant les pièces
à souder, elles-mêmes portées à température suffisante par le fer à souder. Une
bonne soudure doit être lisse et brillante, et donner l'impression que l'étain fondu
s'est étalé sur toute la surface de la jonction.
Pas de bon montage à circuit imprimé sans bonnes soudures !

Un b o n fer à souder, régulièrement nettoyé, est indispensable.


144 Après la gravure

Il importe d'éviter tout échauffement excessif des composants et même de la


piste imprimée qui risque de se décoller. Pour cela, utiliser un fer ni trop puissant
ni pas assez (40 à 50 watts même pour les circuits intégrés) et opérer aussi vite
que possible. On aura intérêt à utiliser une panne fine et de la soudure de qualité
e
(60% d'étain, 10/10 de mm. avec décapant incorporé). Maintenir la panne
dans un constant état de propreté (même les pannes longues durée, très
recommandables, doivent être fréquemment essuyées, mais jamais limées ou
même grattées). Dans la mesure du possible, utiliser un fer à souder raccordé à
la terre.

Il est évidemment possible d'insérer et souder individuellement chaque compo-


sant, mais on perd ainsi beaucoup de temps. Il est préférable d'insérer tous les
composants (ou au moins un certain nombre) puis de les souder "à la chaîne".

Cependant, un moyen de maintien doit être prévu, afin d'éviter que les compo-
sants ne tombent lorsque la plaquette sera retournée. Il existe dans le com-
merce différents types de supports plus ou moins sophistiqués, mais il s'agit là
d'un accessoire dont la construction est à la portée de tou bon bricoleur. C'est
en général une épaisse plaque de mousse de plastique qui assure le pressage
des composants.

Le s u p p o r t FIXIRCUIT permet de simplifier les opérations de p e r ç a g e et câblage.


(cliché KF)
Après la gravure 145

Un support de circuit imprimé particulièrement économique.

Après la s o u d u r e , on peut nettoyer les restes de décapant.


146 Après ta gravure

Si l'on se propose de travailler avec des composants MOS ou CMOS, il peut être
avantageux d'utiliser une mousse conductrice (noire) reliée à la terre.
Certains adhésifs légers peuvent se révéler très pratiques pour immobiliser
provisoirement les composants à câbler, voire même une vis au bout d'un
tournevis.
Outre Manche, le BLU-TACK (BOSTIK) fait fureur, mais ce produit miracle est
difficile à trouver en France. On peut lui substituer le mastic butyle qu'utilisent
les carrossiers pour maintenir et étancher les garnitures de portières.

Une fois les soudures achevées, on coupera sans pitié toutes les longueurs
excédentaires au ras des soudures, à l'aide de fines pinces coupantes : laisser
plus d'un millimètre de picots entraîne un risque de court-circuits futurs.
Lorsque tout cela sera fait, on pourra rincer les soudures avec un solvant de
sécurité destiné à éliminer les restes de décapant. Le TRIJELT F 1 1 3 convient
particulièrement bien à cet usage, car il est absolument sans danger pour les
composants et leur marquage.
Le cas échéant, on frottera légèrement avec une brosse à dents ou un pinceau à
poils durs.
L'alcool à brûler peut aussi être employé, mais avec davantage de précautions
et des résultats moins bons.

LE VERNISSAGE

Le vernissage des circuits imprimés câblés ne se justifie pas seulement par des
considérations esthétiques : le vernis protège les connexions contre l'humidité
et l'oxydation, tandis que côté composants, il améliore la rigidité du câblage en
"collant" les composants sur la plaquette.
Côté cuivre, on emploiera des vernis colorés en rouge ou vert (VERNIJELT),
mais côté composants, un vernis incolore sera préférable (TROPICOAT). Ces
produits de "tropicalisation" sont bien entendu vendus en atomiseurs très
commodes.

Contrairement à une opinion répandue, il est finalement plus économique, du


moins pour l'amateur, d'utiliser des atomiseurs que des produits en vrac : ce
conditionnement offre des possibilités intéressantes d'application (style "pisto-
let"), améliore les résultats obtenus, et réduit le gaspillage.
Par ailleurs, la conservation du produit ne pose pas les problèmes rencontrés
avec les bouteilles et les boîtes.

Après usage d'une bombe de vernis, il convient de nettoyer la buse qui risquerait
autrement de se boucher. Plutôt que de procéder de la façon indiquée (par
retournement), nous conseillons plutôt de monter la buse un instant sur un autre
atomiseur, contenant soit du gaz (AIRSEC), soit du solvant (F 113). On écono-
mise ainsi le gaz propulseur de l'aérosol de vernis.
Après la gravure 147

Vernir un circuit terminé présente de nombreux avantages.

DES COMPOSANTS FRAGILES ET COÛTEUX


De plus en plus, les amateurs se servent de circuits intégrés remplissant des
fonctions complexes : réalisés dans des technologies à haute échelle d'intégra-
tion (MOS, CMOS, etc.), ils coûtent parfois cher et sont relativement fragiles.
Il convient d'éviter de les surchauffer, et de ne pas leur appliquer de charges
statiques parasites.
L'utilisation de supports réduit déjà les risques, mais on ne recommandera
jamais assez la mise à la terre systématique du fer à souder, de l'opérateur
(bracelet métallique relié à la terre par une résistance de 1 mégohm), et du plan
de travail.

LE DESSOUDAGE

Que ce soit pour dépanner un montage ou tout simplement pour le mettre au


point, il est fréquent d'avoir à dessouder des composants d'un circuit imprimé.
Dès que le composant possède plusieurs broches, se pose le problème de
l'aspiration de la soudure tondue.
148 Après la gravure

Ce bracelet de mise à la terre protège les circuits MOS.

Exactement ce qu'il ne faut pas faire !


Après la gravure 149

La solution la plus simple consiste à utiliser de la tresse à dessouder : il faut


posséder un fer relativement puissant avec lequel on applique la tresse sur la
soudure à éliminer,
L'étain fond et se trouve aspiré par la tresse: il faut alors couper et jeter le
morceau utilisé, ce qui finit par coûter cher.
De toute façon, il est bon d'avoir un rouleau de tresse sous la main : avec de
l'entraînement, on peut presque tout dessouder par ce moyen.
La pompe à dessouder (ou le fer à pompe incorporée) coûte plus cher à l'achat,
mais s'amortit vite à l'usage : plus de tresse à acheter ! C'est un moyen assez
rapide de dessoudage, mais parfois brutal (aspiration de la pastille !).
La solution professionnelle est la station de dessoudage à vide : la panne du fer
est creuse et communique avec un réservoir à soudure relié à une pompe à vide
que l'on peut déclencher à la demande.
Un tel équipement vient à bout des pires situations (boîtier à quarante broches
soudé sur circuit double face à trous métallisés) mais coûte cher, même en
version "amateur".
Le bricoleur adroit peut envisager de construire lui-même sa station en partant
d'un fer à dessouder à poire qu'il reliera à un moteur de régrigérateur récupéré à
la première occasion.

Un moteur de réfrigérateur introduit à la fois le vide et l'air comprimé dans le labo


d'électronique.
750 Après la gravure

Une station de d e s s o u d a g e professionnelle : le rêve inaccessible de l'amateur I

Un tel moteur est à la fois une pompe à vide et un compresseur capable de


?
fournir jusqu'à 15 k g / c m de pression. Sa place est toute trouvée dans labora-
toire d'électronique, où il peut se révéler confortable de disposer d'air comprimé
(dépoussiérage, séchage, etc.).
Très silencieux, de tels moteurs ne consomment que peu de courant et durent
des années si on ne les fait pas démarrer toutes les vingt secondes.

LES RÉPARATIONS

Si la réparation d'un montage consiste souvent à remplacer des composants,


réparer un circuit imprimé revient à changer des pastilles ou pistes décollées.
La réparation peut se faire, après nettoyage au solvant F113. à l'aide de pièces
autocollantes en cuivre "EZ CIRCUIT" de BISHOP GRAPHICS (Circuit Imprimé
Français). L'adhésif de ces pièces résiste à la chaleur du fer à souder, mais n'est
pas conducteur : il faut donc effectuer un point de soudure à chaque raccorde-
ment de pièces.
La variété de pièces disponibles permet de redonner l'aspect du neuf à prati-
quement tout circuit imprimé, même très endommagé.
Après réparation, une couche de vernis protecteur est recommandée, mais
pas indispensable.
Notons enfin que des réparations extrêmement délicates peuvent être effec-
tuées à l'aide d'une colle conductrice à l'argent, telle que l'ELECOLIT 340,
précieuse dans tous les cas dans lesquels il n'est pas question de souder.
CHAPITRE 9

DES PROFESSIONNELS

A VOTRE SERVICE

Pour appliquer a vec succès les méthodes décrites dans ce livre, et donc obtenir
des circuits imprimés de qualité, l'amateur doit se procurer un certain nombre
de produits et d'équipements, parfois très courants, parfois assez spéciaux,
selon les procédés retenus.
L'industrie de la photographie produit de quoi satisfaire les plus exigeants,
puisque la fabrication des circuits intégrés nécessite des produits de photogra-
vure permettant des précisions très poussées (moins d'un micron).
L'amateur éprouve cependant des difficultés à employer les mêmes produits
que les industriels : les conditionnements lui semblent monstrueux, et d'ailleurs
tes fabricants ne livrent pas directement les particuliers !
En ce qui concerne les équipements, il n'est évidemment pas question pour
l'amateur d'acquérir les mêmes machines que les industriels du circuit
imprimé !
Fort heureusement, la situation a beaucoup évolué ces dernières années...

DES PRODUITS MODERNES ET PERFORMANTS


De plus en plus, des produits issus du secteur professionnel mais adaptés aux
besoins particuliers de l'amateur, deviennent disponibles dans le commerce de
détail.
L'amateur peut donc accéder à des techniques extrêmement performantes
sans buter sur d'irritants problèmes d'approvisionnement.
Parallèlement, certains utilisateurs professionnels ne refusent pas de détailler
un peu des produits qu'ils utilisent par quantités importantes.
A côté de ces produits professionnels présentés en conditionnements adaptés
aux besoins de l'amateur, apparaissent progressivement des procédés mis au
point tout spécialement pour les électroniciens "de plaisance" : d'un emploi plus
facile, ils n'exigent qu'un minimum d'équipement pour leur mise en œuvre. Dans
la mesure du possible, ils ne sont pas toxiques ni dangereux.
752 Des professionnels à votre service

DES ÉQUIPEMENTS A LA PORTÉE DE L'AMATEUR


A part le matériel purement photographique qui équipe depuis longtemps de
nombreux amateurs, on trouve maintenant dans le commerce de petites
machines spécialement étudiées pour la fabrication des circuits imprimés, ou
pouvant être adaptées à cet usage.
Châssis d'insolation de différents formats, simple ou double face, machines à
graver reposant sur divers principes, avec ou sans chauffage, petites photoco-
pieuses, permettent d'accéder à une qualité quasi-professionnelle lorsqu'on les
associe aux produits appropriés.
Des "kits" existent même pour permettre à l'amateur de construire lui-même
certains de ces appareils à moindres frais, et avec toutes les chances de
1
succès.
Ces petites machines ont été étudiées avec le souci de permettre une utilisation
sans problème en appartement: pas de mauvaises odeurs, fonctionnement
silencieux, quantités de produits salissants ou dangereux réduites au strict
minimum, consommation électrique réduite, sécurité maximum pour l'utilisateur
et ses proches.
Pour peu que l'opérateur fasse preuve d'un minimum de soin, on peut donc
envisager d'installer un laboratoire "circuits imprimés" tout comme un labo
photo, dans un coin de cuisine ou de salle de bains, l'essentiel étant d'avoir eau
courante et électricité sous la main.
La plupart de ces matériels peuvent facilement être rangés après usage sans
occuper beaucoup de place. Seule la machine à graver, que l'on ne vidange pas
pour des raisons évidentes, aura intérêt à rester à poste, l'emplacement idéal
étant une paillasse d'évier.
On peut éventuellement envisager de ranger cet appareil dans un grand bac en
plastique parfaitement étanche et muni de poignées : ainsi, en cas de geste un
peu vif ou malheureux, les dégâts se trouveront-ils limités.
Bien qu'il existe dans le commerce des "labos clef en main", nous conseillons
plutôt à l'amateur de s'équiper progressivement : commencer de façon
modeste permet de mieux appréhender en profondeur les techniques
employées, et de se faire une idée exacte de l'équipement nécessaire aux
travaux prévus. N'oublions pas, en effet, que les besoins peuvent varier très
notablement d'un amateur à un autre...

SACHEZ CHOISIR VOS FOURNISSEURS


Les produits et matériels cités dans cet ouvrage peuvent se classer en trois
catégories :
— Les produits purement photographiques qui peuvent être obtenus chez la
plupart des négociants photo disposant d'un rayon "laboratoire" Pour les
produits sortant un peu des sentiers battus, ne pas hésiter à présenter cet
ouvrage, dans lequel le vendeur trouvera les éléments pouvant lui manquer
pour identifier les références exactes de l'article nécessaire.
Des professionnels à votre service 153

— Les produits spéciaux pour circuits imprimés que l'on peut se procurer
auprès des revendeurs de composants électroniques. Les pages de publicité
des revues spécialisées donnent tous les renseignements nécessaires à ce
sujet.

— Les produits pour usages spéciaux qui, selon les régions, sont distribués par
les commerçants les plus divers : photographes, papetiers, magasins de four-
nitures pour artistes, imprimeurs, électriciens, etc. Pour connaître les coordon-
nées du revendeur local, il est nécessaire, le plus souvent, de contacter le
fabricant. C'est pourquoi nous indiquons ci-après les coordonnées des services
commerciaux des marques concernées, lesquelles ne peuvent, pour des rai-
sons évidentes de volume de commandes, fournir directement aux particuliers.

Fournisseurs de produits photographiques


KODAK : 26, Rue Villiot, 75012 PARIS.

Eventail complet des spécialités photographiques, disponibles chez la plu-


part des négociants photo.
Films à fort contraste KODELIO et KODALITH.

AGFA GEVAERT : 274, Avenue Napoléon Bonaparte, 92500 RUEIL-MAL-


MAISON.

Éventail complet des spécialités photographiques, disponibles chez la plu-


part des négociants photo.
Film autopositif A1P, film à fort contraste 081P, révélateurs G8 et G5.

ILFORD : 25, Chemin des Frères Lumière, B.R 336, 69800 ST PRIEST.

Large gamme de spécialités photographiques, facilement disponibles chez


les négociants photo.
Film à fort contraste IC4.

TETENAL (Allemagne)

Produits de laboratoire spéciaux, disponibles chez certains négociants


photo.
Révélateurs à fort contraste DOKULITH et DOKUMOL.
154 Des professionnels à votre service

Fournisseurs de produits spéciaux pour circuits imprimés


CIF (CIRCUIT IMPRIME FRANÇAIS) : 11. Rue Charles Michels. 92220
BAGNEUX.

Éventail complet des fournitures, logiciels et machines pour le circuit


imprimé, disponibles chez la plupart des revendeurs de composants.

JELT-CHEMTRONICS : 112, Bd de Verdun, 92400 COURBEVOIE.

Produits chimiques de toutes sortes, notamment en atomiseurs.


Résine positive PHOTOJELT. teinture à calquer TRANSPAGE, perchlorure
de fer en granulés, différents vernis pour cartes, nettoyants de flux de sou-
dure etc.

MULTIPOWER : 22, Rue Emile Baudot, 91120 PALAISEAU.

Logiciels de dessin de circuits imprimés sur PC. gamme de traceurs com-


patibles.

Fournisseurs de produits pour usages spéciaux

3M : Boulevard de l'Oise, 95006 CERGY PONTOISE.

Produits adaptés à pratiquement tous les domaines industriels, et notam-


ment à la photogravure.
Film d'inversion 8875, Aluminium présensibilisé "Dynamark", Films plastique
pour imprimantes et photocopieurs (destinés à la rétroprojection et donc
disponibles dans les grandes papeteries).

COMIL : 4, Avenue de la Résistance, 92370 CHAVILLE.

Films plastique "Arkwright" pour imprimantes et photocopieurs, particulière-


ment adaptés au tirage de circuits imprimés.
Des professionnels à votre service 155

LETRASET : 13, Rue Marceau, BP. 169, 93100 MONTREUIL.

Gamme très complète de symboles à transfert, notamment pour le dessin


de circuits imprimés, ainsi que les outils et produits complémentaires. En
vente chez les fournisseurs pour artistes.

MECANORMA : 50, Rue Pierre Curie, 78370 PLAISIR.

Gamme très complète de symboles à transfert pour le dessin industriel et


notamment pour les circuits imprimés, y compris en qualité "gravure
directe".
En vente surtout chez les revendeurs de composants électroniques.

Il est bien évident que nous ne pouvons, en quelques pages, citer toutes les
marques susceptibles d'approvisionner nos lecteurs : que celles qui n'ont pas
été citées veuillent bien nous pardonner !

Nous avons procédé à une sélection tenant compte de la qualité de l'implanta-


tion commerciale jusque dans les régions les plus reculées (tous nos lecteurs
n'habitent pas Paris...), et des performances mises en évidence lors de nos
essais.

Toutes les marques n'ont pas jugé utile de nous donner les moyens de procéder
à des essais objectifs, et nous n'avons pas pour habitude de parler de ce que
nous ne connaissons pas ! De toute façon, le marché évolue vite, et c'est dans
les pages de publicité ou les articles "nouveautés" des revues spécialisées que
nos lecteurs trouveront les dernières nouvelles.
Table des matières 157

Avant-propos 5

Chapitre 1 - LES BESOINS DE L'AMATEUR 7


Reproduction de tracés publiés 7
Création de circuits personnels 9
Un ou plusieurs exemplaires ? i 11
Des exigences de plus en plus sévères 12
Un budget limité 13
Des fournisseurs performants 14

Chapitre 2 - LES MÉTHODES MANUELLES 17


Les plaquettes universelles 18
Le "wrapping" 19
Les autocollants en cuivre 21
Le fraisage mécanique 23
La gravure directe 24
Principes de dessin 26

Chapitre 3 - PRODUITS PHOTOSENSIBLES UTILISABLES 37


Surfaces sensibles à base de sels d'argent 38
Les films photographiques 38
Les papiers photographiques 46
Surfaces sensibles polymères 47
Les résines positives 47
Les résines négatives 49
Présentation commerciale 50
Domaine d'emploi des produits photosensibles 56

Chapitre 4 - LE MATÉRIEL NÉCESSAIRE 57


Les sources lumineuses 57
Composition d'un rayonnement lumineux 57
Sensibilité chromatique des émulsions 57
Différentes sources lumineuses utilisables 59
Réalisation pratique d'un châssis UV 61
Les équipements optiques 67
La lentille convergente - Les objectifs 67
L'appareil photographique 67
L'agrandisseur 72
Les photocopieuses 76
Principales propriétés 76
Principe des copieurs "papier ordinaire" 80
Et avec un fer à repasser 83
Un film étalonné 83
Le matériel de gravure 84
Les produits chimiques et leur préparation 88
L'équipement général du laboratoire 89
158 Table des matières

Chapitre 5 — SÉCURITÉ ET PRÉCAUTIONS 92


Les risques encourus dans le laboratoire 93
Les risques d'électrocution 93
Le danger des rayons ultraviolets 93
Les risques dûs aux produits chimiques 93
Protection de l'environnement 94
Prenez soin de vos produits 95
Les secrets d'un travail soigné 96

Chapitre 6 — TECHNIQUES COMPLÉMENTAIRES 97


Traitement des originaux opaques 97
La conception assistée par ordinateur 98
Le logiciel Boardmaker 101
Les bobinages imprimés 113

Chapitre 7 — PASSONS A LA PRATIQUE 120


Tirage sur résine positive d'un tracé sur calque 120
Réalisation du dessin des connexions 120
Préparation de la plaquette 121
Sensibilisation d'une plaquette 124
Insolation de la plaquette 127
Développement de la plaquette 127
L'attaque chimique 127
Tirage d'un contretype sur film photo 128
Tirage d'un contretype sur film "orange" 129
Copie d'un document transparent par inversion 130
Copie sur film autopositif d'un document opaque 131
Reproduction avec changement d'échelle 132
Le problème du double face 134
Utilisation d'une photocopieuse 135
Étalonnons notre équipement 138

Chapitre 8 — APRÈS LA GRAVURE 139


L'argenture des circuits imprimés 139
Le perçage 141
Le câblage 142
Le vernissage 146
Des composants fragiles et coûteux 147
Le dessoudage 147
Les réparations 150

Chapitre 9 — DES PROFESSIONNELS A VOTRE SERVICE 151


Des produits modernes et performants 151
Des équipements à la portée de l'amateur 152
Sachez choisir vos fournisseurs 152
Grille au pas de 2,54 156
Imprimerie STEDI. I. boulevard Ney. 75018 Paris
Dépôt légal. Imprimeur, rr 5536
Dépôt légal : lévrier 1998
Imprime en France
Dépôt légal I" édition: 1987
Circuits ~

ImprImes
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Patrick Gueulle expérimente et pratique depuis
longtemps toutes les techniques de conception
et de réalisation des circuits imprimés, des plus
rudimentaires oux plus élaborés.
Après une analyse rigoureuse des besoins,
l'auteur expose en tennes simples les
principales notions d'optique. de photochimie
et de reprographie nécessaires pour
véritablement comprendre ce que l'on fait.
Il passe ensuite en revue tous les produits et
matériels existants afin de permettre au lecteur
de choisir librement ceux qu'il devra acheter ou
fabriquer lui-même, à moins qu'il n'en dispose
déjà sons s'en douter (matériel photo,
photocopieuse, micro-ordinateur, etc.) 1
Il traite ensuite les cas réels les plus courants à
l'aide d'exemples expliqués pas à pas et
abondamment illustrés.
Que vous soyez novice ou non, passez à
l'action et vous constaterez immédiatement
que, grâce à ce livre, réussir ses circuits n'est ni
compliqué ni coûteux.

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Code 043849 ISBN 2 100038494

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