Professional Documents
Culture Documents
Menu
MonsieurOiseau
Premium
Arcade, whisky,
costards : portrait
de Nagoshi, père
de Yakuza
par Victor Moisan
17 minutes de lecture
Accès Premium
19 avril 2018 à 16h00 0 commentaire
Lecture de nuit
Alors que le sixième opus des
Sommaire aventures de Kazuma Kiryu
vient de sortir chez nous et
OFFRIR L'ARTICLE AZ8KRV que Yakuza n’a jamais été
Offrez cet article en lecture gratuite aussi populaire en dehors de
pendant 24 heures à un ami
son pays, nous revenons sur la
carrière de son créateur – Toshihiro Nagoshi – figure
essentielle de SEGA, dont il est à la fois le mauvais garçon
et le plus fidèle historien.
Cinéma de quartier
Fils de SEGA
Large succès international, le jeu développé sur Model 2 est une prouesse
technologique tournant à 60 images par seconde. Pour concevoir les
circuits, Nagoshi se chronomètre tour après tour, note le nombre de fois
qu’il vire à gauche ou à droite ainsi que le temps passé à incliner le
volant. Il invente de cette manière une philosophie du jeu de course qu’il
rapproche de l’écriture musicale, en ce que chaque tour de piste est réglé
selon une science de la partition et du groove. “Les virages et les bosses
donnent le tempo, tandis que la conduite dicte le rythme”, ose-t-il écrire
dans Edge en 2003. On retrouve cette même priorité donnée à la
sensation – sur un registre plus musclé mais qui servira à l’élaboration
des bastons de rue de Yakuza – dans le beat’em up SpikeOut (1998), l’un
des titres emblématiques du travail de Nagoshi au sein d’AM2. Pendant
toutes ces années, le kohai (junior) se pose en héritier modèle de l’esprit
SEGA en s’illustrant dans tous les genres-clés de la marque avec une
fidélité redoutable. SpikeOut est en effet un hommage à Streets of
Rage
Rage, de la même façon que Scud Race (1996) le voit se mesurer aux
bornes taikan (jeux où l’on place tout son corps sur un châssis) inventées
par Yu Suzuki, pionnier auquel fait référence le titre de Planet Harriers
(2000), lui-même une façon de s’essayer aux rails shooters à succès de
SEGA tels The House of the Dead
Dead…
Amusement Vision
BeOpinion Connect
L’école de Nintendo
L’anti-GTA
Le boss de Yakuza regarde donc sa série vieillir depuis son poste de chief
creative officer, installé dans le costume ceintré d’un représentant V.I.P.
de SEGA. Avec un peu de mauvaise foi, on pourrait dire que sa principale
participation à la production du sixième épisode aura été d’apparaître
dans la publicité japonaise, en images de synthèse, comme l’étape ultime
de sa transformation en personnage de Yakuza
Yakuza, sa fonte dans le jeu.
Pourtant, la saga est à un tournant – Yakuza 6 agissant comme le passage
d’un acteur de James Bond à un autre, puisque Kazuma Kiryu y transmet
le relai à un jeune nouveau.
VICTOR MOISAN
Victor Moisan
Exilé au Japon par amour du beau jeu, Victor reste plutôt Game&Watch et
Ryo Hazuki dans un pays désormais acquis au smartphone et à Piko-Taro.
Du coup, il s'isole chez lui, écrit des pavés et joue pour résister. Victor est
aussi cinéphile, voyageur et gourmet, peu importe dans quel ordre puisque
l'impitoyable calendrier de sortie des éditeurs l'a désormais transformé en
limace de kotatsu. Tant pis, se dit-il, ce sera pour une prochaine vie.
Commenter l'article
Votre message
ENVOYER
La_Redaction
Posté le 19 avril 2018 à 16h01
Alors que le sixième opus des aventures de Kazuma Kiryu vient de sortir chez nous et que Yakuza
n’a jamais été aussi populaire en dehors de son pays, nous revenons sur la carrière de son créateur
– Toshihiro Nagoshi – figure essentielle de SEGA, dont il est à la fois le mauvais garçon et le plus
fidèle historien.
A lire aussi : Yakuza 6, Hiroshima mon amourEn plus de vingt-cinq ans de carrière, le visage de
Toshihiro Nagoshi a bien changé. C’est peut-être la première chose qu’on constate lorsqu’on
s’intéresse au créateur de Yakuza. Novice au look ordinaire au début de sa carrière en 1989,
l’homme a progressivement réinventé sa plasticité au fur et à mesure que sa peau brunissait sous
les UV,…