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Mohsen Marzouk : Vers la modification de l'intitulé du projet de loi sur la réconciliation économique Tunisie : Le ministère de l
Carthage, un patrimoine toujours en danger
Archéologie
Hela HAZGUI Publié dans La Presse de Tunisie le 12 05 2012
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Les Amis de Carthage lancent un appel : il est urgent d'activer la
procédure du Plan de protection et de mise en valeur (PPMV).
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«Nous irons de nouveau, cet aprèsmidi, à Bir Fthouha ou plutôt résidence Lire aussi
avec nous, un bulldozer pour aider la municipalité à démolir les nouveaux Chronique d'un projet saboté
Parc archéologique national de CarthageSidi Bou Saïd
bâtiments fraîchement construits», affirme Leïla Sebaï. L'archéologue et
historienne parle au nom d'une récente association baptisée «Les Amis de « Une enquête juridique s'impose »
L'avis du juriste, Maître Kehna Abbes
Carthage», dont elle est la présidente. L'objectif principal de cette
Un siècle d'urbanisation
association est de tenir tête aux nombreux dépassements, en l'occurrence Carthage : le dossier secret d'un déclassement (II)
immobiliers, qui continuent à souiller le parc archéologique de Carthage.
«Acheter au cœur d'un site historique»
Les vestiges sont encore en danger. Pourtant, l'arrêté ministériel du 16 Reportage : Carthage : le dossier secret d'un
déclassement (I)
février 2011, le décretloi n°11 du 10 mars 2011 et le communiqué du
ministère de la Culture du 2 mai 2011 ont été publiés pour mettre fin au
Vos amis recommandent
bétonnage de cette zone en particulier. Ils stipulent la suspension de la
validité de tous les permis de bâtir relatifs aux terrains à caractère
archéologique et historique dans le périmètre du site CarthageSidi Bou
Saïd, inscrit depuis 1979 sur la liste du patrimoine mondial et dont les
frontières ont été communiquées à l'Unesco, en respectant le territoire non
aedificandi (non constructible), du décret de classement de Carthage publié
le 7 octobre 1985. «Toutes les constructions abusives et non conformes aux
réglementations en vigueur seront démolies, au cas par cas, conformément
aux dispositions réglementaires», annonce le communiqué du ministère de
la Culture. Quant au décretloi, signé par l'ancien président de la première
période transitoire, M. Foued Mebazaâ, il annule les décrets de
déclassement publiés dans le Journal officiel entre 1992 et 2008. Tous les terrains non bâtis seront donc récupérés. «Les
titres fonciers qui s'y rapportent retournent au domaine public de l'Etat, en préservant les droits des tiers», aton précisé.
«Pourtant, le chantier n'a pas été stoppé», s'indigne Mme Sebaï. Et d'ajouter : «On a entendu parler d'un comité composé
de représentants de six ministères qui étudient, depuis l'année dernière, au cas par cas, ces contrats de vente et d'achat de
terrains situés dans cette zone. Ils ont même discuté des possibilités de pénalisation. Où en sont les résultats des travaux?
Que veuton faire de Carthage?». Le temps passe et la situation se complique davantage.
Le PPMV est inévitable !
Pour la présidente des Amis de Carthage, la solution est simple et évidente : Carthage a besoin d'une stratégie
d'urbanisation qui tient compte des frontières actuelles du parc archéologique. Les limites fixées par les décrets de 1985
correspondent mal à la situation foncière réelle. Des constructions continuent aujourd'hui à dépasser ces limites... Il n'est
plus question d'admettre cette anarchie esthétique, culturelle et historique. Une «vision globale» et une «stratégie»
s'imposent. Il faut d'urgence mettre en place un Plan de protection et de mise en valeur (PPMV). Ce dernier existe. Il a été
lancé en 1991. «Pourquoi estce que cette procédure mettrait autant d'années pour être exécutée?», se demande Leïla
Sebaï.
Revenons à l'histoire pour mieux comprendre le présent. La «saga» de ce projet a été évoquée, il y a une année, dans un
http://www.turess.com/fr/lapresse/49679 1/2
16/9/2015 Turess : Carthage, un patrimoine toujours en danger
article signé Olfa Belhassine, paru dans La Presse du 18 septembre 2011. Notre collègue nous apprend que ce parc
s'apprêtait à être un espace de promenade, de détente et de culture «Le nouveau Belvédère des Tunisiens»... Le projet a
été le thème, entre 1991 et 1993, de plusieurs Conseils ministériels restreints dirigés par l'exprésident de la République.
«Une commission nationale pour l'aménagement du parc a été créée par décret, prenant part à la conception de ce futur
espace ludique des experts de l'Unesco», écrit Olfa Belhassine. Le Code du patrimoine publié en 1994 apporte au projet sa
forme juridique. A partir de 1996, un bureau d'études a été chargé par l'Institut national du patrimoine (INP), comme le
préconise le Code, d'élaborer un Plan de protection et de mise en valeur (PPMV). Ce Plan a été bouclé en 1999...
«Le directeur de l'INP de l'époque tique pour un mot, pour une virgule. Il n'arrête pas de demander de nouvelles versions
du projet. Le délai de cinq ans est à peine dépassé que le président simule un coup de colère, retire le dossier «Carthage» à
la Culture et le livre aux bulldozers du ministère de l'Equipement». Mme Leïla Sebaï avoue qu'elle était témoin de cette
période qu'elle qualifie de «détresse». Le PPMV a été saboté pour des raisons connues, mais le retard de son application
demeure encore une énigme!
N'aton pas promis qu'il n'y aura plus de nouveaux propriétaires à Carthage? N'aton pas également déclaré que les
ministres de la Culture, de l'Equipement et de l'Habitat étaient en train de lancer la procédure d'approbation (PPMV),
conçue par l'archéologue Abelmajid Ennabli et par l'urbaniste Jallel Abdelkéfi? N'aton pas insisté sur le fait que la
création du parc national de Carthage Sidi Bou Saïd est le seul moyen de mettre fin aux déclassements et de délimiter,
d'une manière quasi définitive, les frontières du site? N'aton pas engagé des fouilles pour interroger le terrain, avant
toute construction?
Dans une interview accordée à La Presse du 5 novembre 2012, l'ancien ministre, Azdine Beshaouch, a bien précisé que «si
les sondages débouchent sur la découverte de pièces archéologiques ne pouvant être déterrées ou déplacées, les parcelles
concernées seront clôturées et déclarées biens publics. Il avait même ajouté que ces terrains seront peutêtre transformés
en petits musées aménagés dans “Hannibal : résidence de Carthage”, pour rappeler aux visiteurs et aux générations
futures cette honte, à jamais gravée dans la mémoire de la Tunisie».
Qu'estce qu'on attend alors pour exécuter ce fameux PPMV?
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Turess
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http://www.turess.com/fr/lapresse/49679 2/2