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P R O L E T A I R E S DE T O U S LES P A Y S U N I S S E Z - V O U S
LA QUATRIEM E
(S uite de la page 2)
Regroupement d’organisations
se réclamant du trotskysme
CREATION D’UN COMITE PERMANENT DE LIAISON
Une crise révolutionnaire c'est aussi tro tskyste unique d ont t’influence serait
u n e pierre de touche pour les hom m es m u ltip liée p a r rapport à celle d e ses cons
e t les groupes. E n période « creuse ». il titu a n ts, m ais c e tte perspective est d é
n ’est pas toujours facile de dégager les sorm ais ouverte, et nous savons que tous
votes et les m oyens de la lu tte des clas nos sym p a th isa n ts et am is s’en réjouis
ses ; il est alors fa ta l que les divergen sen t avec nous.
ces apparaissent e t parfois se m ultiplient M. LEQUENNE
à propos des objectifs, des axes d'action
e t des m ots d'ordre. S u r le plan th éo ri E ta n t d o n n é les développem ents de la
que la recherche de < ce qui change » et situ a tio n actuelle, faisant ressortir cruel
de la portée des transform ations sociales lem ent Vabsence d ’une direction révolu
provoque aussi les différenciations. Quand tionnaire. e t considérant qu’tl est in d is
la lu tte s ’engage, ressentiel et le secon pensable d ’unifier la lu tte des organisa♦
L a vraie pègre, des souteneurs, e t de daire se dissocient violem m ent. Ce n ’est tione qui se réclam ent du trotskysm e, les
leurs p rotecteurs policiers, u n accroc pas que la théorie perde sa valeur, au représentants de fU n to n C om m uniste
d a n s la façade d u régim e nous a révélé contraire, c’e st le reste, le conjoncturel <Voix O uvrière), du P arti C om m uniste
naguère d e quel côté de la barricade qui est balayé. C eux çut fo n t de la poli In tern a tio n a liste (Section française de
elle se trouvait. Nous avions promfcj de tique à la p e tite sem aine et pour qui la la IV • In tern a tio n a le) et de la Jeunesse
n e p as oublier l’a ffa ire Ben B arka. Voici théorie n ’est que verbiage se retrouvent C o m m u n iste R évolutionnaire se sont ren
venue l’h e u re de rap p eler le refus de nus dans leur sectarism e ou leur oppor contrés le dim anche 19 mai 196S et ont
leur Justice d'obliger leurs policiers à dire tu n ism e, ou les d e u x associés. A traverse, décidé la fo rm a tio n d*un C om ité perm a
to u t ce q u ’ils savaient, l’assassin Dliml ceux gui ch erchaient leur voie, sans esprit n en t d e coordination entre leurs trois
venant n arg u er oes complices parisiens et de chapelle, s'effo rça n t d'appliquer de organisations.
se faire acq u itter p a r ceux qui l'accu leur m ieux les enseignem ents du m arxis Ce C om ité appelle toutes les organisa
sai e n t de loin, les h a u ts personnages me. se retrouvent su r le m êm e front. tions q u i se réclam ent du tro tskysm e à
« a u p a rfu m » d u crim e, e t l’absence de Les journées d e mai on t joué ce rôle s ’associer à c e tte initiative.
solution de co n tin u ité e n tre les som m ets parm i les organisations se réclam ant du Les trois organisations recom m andent
d u pouvoir et les gangsters, en fin le d é- j trotskysm e. V U .C . (V .O .). la J.C Jt. et le à leurs m ilita n ts d ’en trer partout en
puté-av o cat U. N. R. L em archand (qu’il ! P .C J. (section française de la Q uatriè co nta ct a fin de coordonner leur action.
fallu t to u t de m êm e écarter», l’hom m e ! m e In tern a tio n a le) on t dès le début des P our r u n io n C om m uniste (V oix O u
qui organisait ses tu eu rs-ta rb o u ze s con- 1 événem ents, fo rm é u n C om ité perm anent vrière) : O. K A L D Y , J. M ORAND.
tre ceux d e l‘O .A 3., e t qui o b ten a it des | de coordination, rejoints aussitôt par les Pour le P arti C om m uniste In tern a tio
non-lieu pour les tru an d s. C e s t 1A qu’e st i groupes m arxistes révolutionnaires. Un naliste : P. F R A N K , M. LEQUENNE.
la pègre. Elle a to u jo u rs été de droite, tel rassem blem ent est u n grand pas dans Pour la Jeunesse C om m uniste R évolu
m ais, à l’h e u re de la décom position de une voie que nous anons toujours recher- tionnaire : A. K R 1VIN E . D. B E N -
la société cap italiste, son osmose avec chée. pour n o tre part. S o u s savons que SA ID .
la « bonne société » e st totale. cela ne règle pas le problèm e de la cons A la su ite d e cet appel, les Groupe»
Oui. la pègre est im pliquée d a n s l’a f truction d ’une direction révolutionnaire, m arxistes révolutionnaires «sous le d r a
fro n tem en t actuel. L a pègre, c’est la ni m êm e ne résout encore, en France, le peau d u socialisme» se so n t jo in ts au
V ' République. problèm e d e la construction d ’un parti C om ité perm anent.
internationales
Il est impossible, au moment où nous de Novotny. Peu de jours ont été né rope occidentale avaient été rapidement
écrivons ces lignes, de faire un tableau cessaires pour qu'à Belgrade, les étu étranglés, par suite, déjà de ta coopéra
complet des répercussions Internationa* diants formulent un cahier de revendica tion des staliniens mettant en application
les des événements de Mai 1968. Chaque tions auquel aucun marxiste ne saurait les accords signés par Staline avec Roo-
jour on signale de nouvelles manifesta objecter. Eux aussi on dressé des bar sevelt et Churchill è Yalta. Téhéran et
tions et. outre les échos immédiats, on ricades. occupé les Universités. Potsdam. accords qui garantissaient le
peut s’attendre à des conséquences en La lecture de la presse est souvent maintien du capitalisme en Europe occi
profondeur qui s'exprimeront ô une trompeuse pour connaître ce qui se pas dentale. La victoire de ta révolution chi
échéance moins immédiate. se dans un pays : n'est-il pas clair que noise en 1949. à la fin de la période révo
La révolte des étudiants français n'était ta presse française —- qu'il s’agisse de lutionnaire en Europe, déclencha la mar
pas la première en date. Dans plusieurs cette qui étiat au service de de Gautle che en avant de la révolution coloniale.
pays d'Europe et d’Amérique du Nord de ou de la presse du P.C.F. — avait con Mais, pendant le même temps, le mouve
tels mouvements s'étaient produits, nés tribué à intoxiquer réciproquement aussi ment révolutionnaire socialiste en Euro
de la lutte contre la guerre du Vietnam, bien le pouvoir gaulliste que ta direc pe occidentale avait considérablement
qui mettaient en avant des revendications tion du P.C.F. sur la situation dans le reculé. Le réformisme social-démocrate
d'ordre social. Nous n'ignorons pas les pays avant mai 1968? Mais que dire ou stalinien dominait. Apathie et stagna
mouvements des pays dits sous-dévelop- de la prese soviétique è l'égard des tion caractérisaient le mouvement ouvrier
pés mais de grandes poussées révolution événements de France ? Les mensonges européen, au point que des courants en
naires s'y développaient depuis long de L’Humanité qui étaient toujours en avaient tiré des conclusions extrêmement
temps. tandis que les masses travailleu retard sur les événements étaient re pessimistes sur les potentialités du pro
ses des Etats d'Europe occidentale étaient produits dans la Pravda ou tes Itve sti* létariat européen. Il ne peut pas faire
en grande majorité politiquement inertes. avec plusieurs jours de retard suppléa de doute que la classe ouvrière française,
Il n'est pas douteux que l’offensive vic mentaires. Mais, nous sommes è Theu- par son mouvement de mal 1968. a dé
torieuse du Têt a donné è tous les mou des transistors, et aucune censure, au blayé le terrain et mis en branle les
vements d avant-garde une Impulsion con cune barrière n'est posible à la dissé travailleurs de toute l'Europe occiden
sidérable et encouragé tous les ennemis mination de la vérité. tale. pas seulement sur le plan des re
du capital et de l'impérialisme. Mais Pa Le gouvernement chinois avait semé vendications économiques (ces luttes
ris se lança dans la bataille, ce fut par une confusion sans pareil au suiet de n'avaient à vrai dire jamais cessé, mais
tout un déchaînement. Paris retrouvait le la « Révolution Culturelle • dans la der elles restaient dans un cadre étroitement
prestige ancien de ses traditions révolu nière année, et ses accusations gros réform iste), mais sur un plan révolution
tionnaires. Le soulèvement des étudiants, sières contre l ’U.R.S.S. avaient aidé la naire. Ainsi la lutte pour le socialisme
suivi par ta gigantesque explosion ouvriè bureaucratie du Kremlin. Ceci dit. è la reprend sur le continent où elte est née.
re. fut le signal de mouvements un peu différence de Moscou où l ’on ne cachait où II existe, comme mai 1968 l'a montré
partout. D'abord l'Espagne où la chute de pas la déception è l'idée que de Gaulle en France, d'énormes traditions marxis
Franco est à Tordre du jour. l'Italie où pourrait disparaître, le gouvernement tes révolutionnaires. Comme l'a égale
les étudiants se lancent furieusement chinois a organisé d'immenses manifes ment montré le mouvement de mai 1968
dans des assauts répétés. l'Allemagne tations de solidarité envers le mouve c'est à partir de cet acquis du passé que
occidentale — cette citadelle américai ment de mai 1968. Même si cette atti redémarrent les combats, en dépit du
ne en Europe — l'Angleterre, la Belgi tude de ta Chine était due à des motifs fait que tout cet acquis avait été recou
que. la Suède où a retenti l'appel de qui ne soient pas toujours des meilleurs vert pendant vingt ou trente ans par une
la Révolution, etc. Partout les étudiants la mobilisation de centaines de milliers épaise gangue réformiste provenant des
ont défié l’ordre bourgeois, partout ils de manifestants est d'une importance directions social-démocrates ou stalinien
se sont tournés vers les ouvriers, par objective que personne ne saurait sous- nes.
tout le drapeau rouge a été hissé. Les estimer.
bâtiments universitaires tendaient à de Personne n'oubliera qu'en Union So
venir des territoires autonomes où ces viétique te pouvoir a disimulé aux mas
sait l'autorité de l*Etat bourgeois. Dans ses la réalité française ; cela n'est pas
olusieurs pays, on a vu comme à Pa
ris. l'intervention dans la vie politique
et sociale des lycéens. La différence es
dû seulement au désir de ménager de
Gaulle. Ces dernières années, le pouvoir 2 me édition
soviétique a poursuivi une campagne
sentielle avec la France, c'est que nulle très dure contre les intellectuels et la
part n'a surgi pour le moment un mouve jeunesse universitaire. Chacun a en de
ment ouvrier d’une ampleur comparable mémoire les procès Daniet-Slniavsky.
à celui de mai 1968. Les réactions des Brodsky. Gulnsbourg. tes protestations de
travailleurs sont plus lentes à se mani
fester. mais on ne saurait douter qu'elles
se produiront. Pllusieurs politiciens, en
Litniov-8ogoraz .etc. Les mouvements de
ces catégories sociales pour la liberté
d'expression dans leurs domaines de
LETTRE
aénéral des sociaux-démocrates ont été l'art, de la création littéraire, etc., ne
les premiers à comprendre ta significa
tion de Mai 1968. Cela pourrait bien ar
sont eux aussi que les précurseurs des
mouvements ouvriers antibureaucratiques
OUVERTE
river. chez nous, larmoyait W illy Brandt. qui auront pour objectif de rétablir la
et il n'était pas le seul à dire de telles démocratie soviétique et que l'heure ne
choses. tardera pas è sonner où les étudiants
AU
Dans tes pays sous-développés ou pré et tes Intellectuels de Léningrad. Mos
sumés tels, les conséquences n'ont pas cou. Kharkov et autres grandes vltles
tardé è se faire sentir. A Dakar, à San
tiago du Chili, à Buenos Aires, è Rio et
dans de multiples villes, la Révolution a
soviétiques entreront massivement en
lutte contre le pouvoir bureaucratique, PARTI
pour la démocratie soviétique, et fraye
relevé la téte ? Paris a donné le meilleur
appui possible au Vietnam ainsi qu'à Cu
ba. On verra avant peu les conséquences
ront la voie à l'intervention des ouvriers
soviétiques.
Nous ne quitterons pas les Etats ou
OUVRIER
de Mai 1698 en Afrique du Nord, au
Moyen Orient, dans toute l'Asie, etc.
Tous les étudiants des pays coloniaux
vriers sans adresser notre salut aux étu
diants polonais, précurseurs de ces com
bats. et plus particulièrement aux cama
POLONAIS
qui ont vécu en France et dans les rades Modzelewsky et Kuron 6 nou f»r
autres pays d'Europe pendant ces évé veau emprisonnés pour avoir formulé re Karel ModxvWwtki
nements. qui y ont participé, transmet marquablement le premier programme et
tront è la révolution coloniale un stimu socialiste antibureaucratique dans le re J• c• k Kuron
lant supplémentaire, des enseignements nouveau présent.
marxistes plus complets. • •
Dès que Paris et la France eurent introduction à* Pi«rr« Fr*nk
bougé, on pouvait d'autant moins douter Le redémarrage de la lutte des tra
que te mouvement révolutionnaire trou vailleurs européens est une des plus supplément à « Q u ttn im * Internationale »
verait bientôt son écho en Europe orien importantes contributions du mouvement
tale. qu'on avait vu en Tchékoslovaquie de Mal 1968 à la révolution mondiale. A N* 32 — m a ri 1968
l ’action des étudiants et de l'inteligent- la fin de ta deuxième guerre mondiale,
sia contribuer décisivement è la chute les mouvements révolutionnaires en Eu
Pendant plus d'un demi-ciècle. apèè sa s'est gardée de tirer des conclusions du grandes villes ont été esquissées. On
naissance, le mouvement pour le socia fait que de Gaulle, qui avait été porté no saurait songer sans sourire à toutes
lisme avait été cantonné, pour des rai au pow oir en 1958 par te général Massu. les théories béties sur l’abrutissement
sons compréhensibles, aux pays écono est allé revoir celui-ci en mai 1968 en des masses par les grands moyens d'in
miquement développés d'Europe. La vic vue de se maintenir au pouvoir. Les bar formation des masses, théorie également
toire d’octobre 1917, bien qu’étant sur ricades ne se sont pas révélées si démo unilatérales comme on l ’a vu lorsque ta
la périphérie de l'Europe. avait été le dées que beaucoup le prétendaient. On France toute entière a vécu des nuits du
premier grand succès de cette lutte et a enfin vérifié une fois de plus que. si rant les combats des barricades et les
avait donné le signal des luttes révolu des réformes et des revendications ont émeutes dans Paris.
tionnaires dans les pays colonisés. Pour été acquises, aue des années d ’un réfor Les rapports entre les différents mou
toute une série de raisons qui ont été misme plat n avalent pu obtenir, c’est vements européens, enp articulier entre
abondamment exposées par le mouve comme un sous-produit de la lutte révo les différents mouvements estudiantins,
ment trotskyste. le stalinisme qui avait lutionnaire. ont souligné la nécesité d'une liaison et
triomphé en Union Soviétique et dans Les constructions sur le néocapitalisme même d'une action coordonnée à l ’échel
les partis communistes provoqua de nom ayant assuré ta stabilité définitive du le internationale.
breuses défaites (Allemagne 1933. Es capitalisme ont crevé comme des bulles Le mouvement ouvrier européen, dans
pagne 1937 notamment) et l ’enlisement de savon. Ce néo-capitalisme. môme en son développement, sera davantage obli
de la révolution socialiste en Europe. France où il y avait un • pouvoir fort • gé de s'organiser internationalement Le
Pour la première fois, le mouvement comme II n’en existait nulle part ailleurs, Marché commun, qui était une tentative
ouvrier européen a redémarré et. bien était intérieurement rongé bien plus que de défense des capitalistes d'Europe
qu‘on ne puisse sous-estimer les effets personne ne l ’avait soupçonné. pour survivre après deux guerres mon
néfastes que les vieilles directions pro Quant aux téories qui ne renonçaient diales. misérable tentative d’organisation
duiront encore pendant un temps, ainsi des forces productrices dans le système
pas au socialisme révolutionnaire, elles
qu'on vient de le voir en France, il est capitaliste, éclatera sous l'explosion des
étaient toutes des fruits de la déforma
désormais incontestable que. partout en tion de la révolution socialiste que nous luttes révolutionnaires de la classe ou
Europe, la Jeunesse — ouvrière, estu vrière européenne qui mettra è son ordre
avons mentionnée plus haut. Elles par
diantine. lycéenne — n’est plus attachée du jour la création d'une Fédération des
taient chacune d’un aspect particulier de
à ces vieilles direction et cherche à don la situation : les étudiants et les intel Etats Socialistes d'Europe.
ner aux luttes une solution socialiste. Ce lectuels des pays capitalistes défendant La nécessité d'une stratégie commune
fait donne le certitude que l'on peut la révolution coloniale tandis que le è l'échelle internationale des luttes pour
fonder les plus grands espoirs pour la la révolution socialiste se fera ressentir
mouvement ouvrier faisait preuve de
révolution socialiste européenne. carences dans ce domaine : tes soulève de plus en plus impérieusement. Ainsi
Pendant longtemps Moscou avait cons ments puissants des paysans dans les la question de l'Internationale révolution
titué le pôle de la révolution socialiste, pays coloniaux ; les succès de la guéril naire. obscurcie et submergée pendant
bien après que la politique du Kremlin des années par les directions bureaucra
la pour la conquête du pouvoir à Cuba :
n’ait plus eu aucun caractère révolution l'apathie du mouvement ouvrier des pays tiques aux intérêts spécifiques lim ités à
naire. Depuis quelques années. Moscou européens et sa bueaucratisation étouf des frontières nationales se reposera
avait perdu son autorité et son prestige fante. etc. Le dénominateur commun à désormais avec une vigueur nouvelle.
auprès de nombreux mouvements révo toutes ces théories était l ’incapacité, L’internationale révolutionnaire, née en
lutionnaires jeunes. Désormais, la marche Europe, il y a plus d'un siècle, renaîtra
l'impuissance du prolétariat des métropo
en avant de la Révolution socialiste se les impérialistes. Mai 1968 a porté un plus puissante que jamais.
poursuivra sur tous les fronts à la fois coup mortel à toutes ces généralisations La révolution socialiste française a
(révolution prolétarienne dans les Etats sans toutefois mettre en cause la vali commencé, la révolution socialiste euro
capitalistes évolués : révolution colo dité de certaines méthodes particulières péenne a repris la marche en avant, la
niale : révolution politique antibureaucra comme les guérillas dans des cas déter révolution socialiste mondiale s’avance
tique dans les Etats ouvriers) et les dan minés. Il s est ainsi vérifié qu'il est désormais sur tous les fronts.
gers que comportait la polarisation au Cinquante années après Octobre 1967.
dangereux d’introduire des révisions,
tour d’une direction étatique donnant la même si elles ont une allure révolution la victoire mondiale se dessine désormais
primauté à des Intérêts nationaux spéci naire, à des aspects fondamentaux de ta à l'horizon.
fiques de couches privilégiées disparaî théorie marxiste, sur la base d’expérien Le 6 juin 1968.
tront en présence d’une marche plus Pierre FRANK.
ces ne portant que sur quelques années
équilibrée de la révolution socialiste et dans des circonstances aussi excep
mondiale. tionnelles que la période prolongée de
stagnation du mouvement ouvrier euro
péen.
On a pu constater très rapidement Le mouvement de mai 1968 n’a pas
quelques premières conséquences de seulement redonné un nouveau lustre au
cette marche moins unilatérale de la
révolution socialiste mondiale. Les pro
marxisme révolutionnaire que la IV* In
ternationale n’avait cessé de défendre
En Pologne aussi,
blèmes théoriques ne sont pas les moin
dres problèmes de la révolution et du
contre vents et marées. Il a vérifié toute
une série d’enseignements qui étaient travailleurs
socialisme. Dans les années écoulées, restés théoriques depuis plusieurs dé
outre les vieilles théories révisionnistes
écoulées reprises par les staliniens (les
cennies : les avoir fait vivre réellement et
dans les consciences a constitué la meil
• voies pacifiques et parlementaires •
au socialisme, la • coexistence pacifi
leure des écoles marxistes que nous
ayons eu depuis un demi-siècle. La place
étudiants
que ». de multiples théories avaient été
avancées, dont nous mentionnerons les
de la grève générale dans la lutte des
classes comme élément sur la voie de
solidaires
plus célèbres : la conquête du pouvoir : la création de
— celles sur le néocapitalisme ayant comités dans une période révolution
résolu les contradictions fondamentales naire : la réalisation de ta dualité de En Pologne, malgré la répression et la
du capitalisme telle que Marx tes avait pouvoir : l’existence d’un très petit nom mainmise totale du pouvoir sur les
exposées : bre de journées cruciales pendant les moyens d’information, la classe ouvrière
— de multiples théories sur l'intégra quelles peut être résolu le problème de
de la prise du pouvoir : le rôle décisif a manifesté sa solidarité agissante avec
tion des ouvriers des pays très industria
lisés dans la société capitaliste et. par de la direction pendant ces Journées : les mouvements étudiants : la réaction
suite, leur incapacité à constituer les les rapports entre les masses et l ’avant- du pouvoir ne s’est pas faite attendre ;
forces motrices de la lutte pour le so garde, etc., tous ces problèmes sont arrestation des comités de grève à Ze-
cialisme. ce rôle revenant à d'autres cou sortis du domaine des livres pour entrer
dans la chair et le sang de milliers et ran (automobiles), des usines d’électro-
ches sociales (Marcuse. Sweezy) :
— celles sur le rôle décisif de la pay de m illiers de militants. technique de Varsovie, tandis qu'à Poz
sannerie des pays sous-développés. où Le mcxjvemern d * m *i T968 a aussi ap nan la police investissait l'une des plus
le prolétariat ne saurait jouer un rôle porté un* série d'enrichissements que nous grandes usines qui auparavant avait été
révolutionnaire (Fanon) ; ne pouvons que mentionner dans cette bro encerclée. Dans tout le pays se poursuit
— cette de la révolution par les cam chure Nous avons assisté A Pans k un*
pagnes insurgées encerclant les villes sort* d'ouvertur* du grand dram * d * la révo
« l'assainissement » sous forme de mee
(Mao Tse toung. Lin Piao) : lution soclalist* dans t*s métropoles im péria tings orchestrés par des fonctionnaires
— celles sur les guérillas dans les listes L*s thèmes d*s grandes luttes qu< dont II est souvent difficile de savoir
campagnes, les combats des villes étant s'y produiront sont apparus. Les rapports an s’ils sont seulement du Parti ou de la
ignorés, etc. tre tes mouvements des étudiants et de la police.
Les conceptions réformistes, ce ré }*uness* avec ceux des grandes masses ont
chauffé du Bernsteinisme. ont connu un été mis en lum ière d'une façon impression
démenti cinglant. La direction du P.C.F. nante Les formes de combat dans tes ^HiiHuiiiumuiiiiiuiwiiiiuKiiiiuuHiiiiHiiraHJiituuiiiiuink
Front Populaire et Comités d'Action » -
(L e s lig n e* q u e n o u s p u b lio n s cl-de*- d'action, les ou%*rierj ne le peuvent que d a n s l'av en ir. P e n d a n t le m ouvem ent
noun Mont p i l r a l t n d 'u n a r t k l o é c r it p a r d a n s le cas où Ils p articip en t eux-m êmes d a n s les c ase rn e s qui e u t lieu a u co u rs
T rotR kÿ le Î 8 n o v e m b re 19S5 e t in titu lé : à une action e t éprouvent la nécessité de cet é té c o n tre le « rab io t ». les soldats,
« F r o n t P o p u la ir e e t C o m ité » d 'A c tio n *. d'une direction révolutionnaire. sa n s h ésiter, a u ra ie n t élu des com ités
N o u s a v o n * c h o is i n p r f M w m f n t le* p a s Il ne s'ag it p as d 'u n e rep résen tatio n d 'actio n d e com pagnie, de rég im en t e t de
sa g e * re la tif* a u x C o m ité * d ’a c tio n , le u r d ém o cratiq u e d e toute* et n'im porte quel, g arn iso n si on leu r a v ait indiqué c e tte
n a tu r e , le u r fo n c tio n , le u r lig n if ic a tio n , le* ma****, m ais d ’une rep résen tatio n voie. De tels cas se p résen te n t e t se
p o u r le u r a c tu a lité , n o ta m m e n t d a n » le* révolutionnaire d es m asses en lu tte. Le p ré se n te ro n t à c h aq u e pas. P lu s souvent
d é b a t* a u s e in d e la g a u c h e ré v o lu tio n com ité d 'actio n e st l'ap p areil de la lutte. à l'échelle locale, m oins souvent à
n a i rv q u a n t a u x p e rs p e c tiv e * do* C o m i In u tile de p ré su m e r d'av an ce quelles l*échelle n atio n ale. La tâc h e con siste en
té * d 'a c tio n q u i o n t é té fo rm é * ce» d e r couches de tra v a ille u rs se ro n t alliées a ce q u ’il ne f a u t pas m an q u er u n e seule
n iè r e s * em aine*.) ta c réatio n d es com ités d 'action : les de ces occasions. L a p rem ière condition
Le d e rn ie r congrès de l'In te rn a tio n a le fro n tières des m asses qu i lu tte n t se dé p o u r cela : co m p ren d re clairem en t soi-
com m uniste. d an s sa résolution s u r le term in e ro n t d a n s la lu tte môme. m êm e la signification des com ités d 'a c
rap p o rt de D im itrov. s'est prononcé dan s Le d b n g er én o rm e en F ra n c e consiste tion, com m e le seul m oyen de b rise r la
le sent» de la c ré atio n des com ités d'ac- en ce que l'én erg ie révo lu tio n n aire des ré sista n c e a n tlrév o lu tio n n a ire de* a p p a
lion élus, com m e appui de m asse du m asses dépensée m orevau p a r m orceau reil* des p arti* et de* syndicats.
« F ro n t populaire ?. C 'est c e rte s ia seule dan s des explosions isolées, com m e à Cela signifie-t-il q u e les com ités d 'a c
tion re m p la c e n t les o rg an isatio n s des
p a rtis e t des sy n d ic ats ? II se rait ab su rd e
de poser ain si la question. Les m asses
e n tre n t en lu tte avec to u te s leu rs idées,
g ro u p em en ts, tra d itio n s et o rg an isatio n s.
Les p a rtis co n tin u en t de vivre e t de
lu tte r. P e n d a n t les élections au x com ités
d ’actio n , c h aq u e p a rti te n te ra n a tu re lle
m ent de faire p asser se s p a rtisa n s. Les
com ités d 'actio n p re n d ro n t des décisions
à la m a jo rité des voix avec l’e n tière
lib e rté des p a rtis e t des fractio n s de se
g ro u p er. P a r ra p p o rt a u x p artis, les co
m ités d ’a c tio n peuvent ê tre appelés des
p arlem ent* révolutionnaire* : les p a rtis
n e so n t p a s exclus, a u c o n tra ire , ils sont
supposés n écessaires : en m êm e tem pe
ils so n t co n trô lés d a n s l'action, et les
m asses a p p re n n en t à se lib érer de Tin-
fluence des p a rtis pourris.
C ela signifie-t-il que les com ités d ’a c
tion so n t des soviets ? D ans c erta in e s
conditions, les com ités d 'actio n peuvent
d ev en ir des soviets. Il se ra it, néanm oins,
e rro n é d 'a p p e le r les com ités d 'actio n de
ce nom . A u jo u rd 'h u i, en 1935, les m asses
p o p u laires so n t h ab itu ées à lier a u m ot
de soviet l'idée du pouvoir d é jà conquis.
M ais le m om ent n'en e st p as encore pro
che en F ra n c e . Les soviets en R ussie,
Idée progressive de to u te la résolution. Toulon., à B rest, à Lim oges, fasse place à d a n s leu rs p rem iers pas. n 'o n t pas du
M ais c'est précisém ent pourquoi les s ta l'ap ath ie. Seuls des tra ître s conscients ou to u t é té ce q u ’ils so n t devenus p a r la
linien* ne fo n t rien p o u r sa réalisation. des cerveaux d ésesp érém en t obtus p eu suite, ils o n t m êm e souvent p o rté à l'épo-
Ils ne peuvent pas s'y d écid er san s vent c ro irt q u e l'on peut, d a n s la situ a ç u e le nom de com ités o u v riers ou de
ro m p re la collaboration de classe avec tion actuelle, te n ir les m asses d a n s l'Im <-umités d e grève.
la bourgeoisie. m obilité ju sq u 'à ce qu'on le u r fasse t^es co m ités d 'actio n , d a n s le u r stad e
Il est v rai q u e p a rtic ip e r a u x élections cadeau d'en h a u t d u gouvernem ent de actuel, o n t p o u r tâc h e d 'u n ifie r la lu tte
d es com ités d 'action le peuvent, non seu F ro n t populaire >. défensive des m asses trav ailleu ses en
lem ent les ouvriers, m ais au ssi les em Les grèves, les p ro testa tio n s, les e scar F ra n c e et aussi d e d o n n er à ces m asses
ployés. les fo nctionnaires, les anciens m ouches de rue. les révoltes directes sont la conscience de leu r p ro p re force p o u r
co m b attan t* , les a rtisa n s, les p e tits com to u t à fa it inévitables d a n s la situ atio n l'o ffen siv e à venir. L a chose a b o u tira-
m e rç a n ts e t les p e tits p ay san s. C 'est ainsi actuelle. L a tâ c h e d u p a rti prolétarien t-elle a u x v éritab les soviet* ? Cela dépend
q u e les com ités d 'actio n peuvent répondre consiste non p as à fre in e r et à p araly ser d u fa it de sa v o ir si la situ atio n c ritiq u e
le m ieux a u x tâ c h e s de la lu tte pour ces m ouvem ents, m ais à les u n ifier e t à actu elle en F ra n c e se développera ou non
co n q u érir l'influence su r ia petite-bour le u r d o n n er la plus g ra n d e force. ju sq u 'à sa conclusion révolutionnaire.
geoisie. Mais, p a r co n tre, ils ren d en t Les réfo rm istes, et s u rto u t les sta li Cela n e dépend pas seulem ent, bien en
ex trêm em en t difficile la co llab o ratio n de niens, o n t p eu r d 'e ffra y e r les radicaux. ten d u . de la volonté d e l’a v an t-g ard e ré
la b u rea u cra tie o u v rière avec celle «le L 'appareil d u « front unique joue to u t v o lu tio n n aire. m ais au ssi d'u n e série de
la bourgeoisie. C ependant, le « F ro n t po à fa it consciem m ent le rôle de désorgani- co n d itio n s objectives. E n to u t cas. le
p u laire >. d a n s sa form e actuelle, n'est s a te u r à l'ég ard des m ouvem ents spon m ouvem ent de m asses qui se h e u rte a c
p as a u tre chose q u e l'o rg an isa tio n de la ta n é s des m asses. E t les gauches, du type tu ellem en t à la b a rriè re du « F ro n t popu
collaboration de c lasses e n tre les exploi M arceau P iv e rt, ne font q u e p ro tég er cet la ire r n 'a v a n c e ra p a s sa n s les com ités
te u rs politiques d u p ro lé ta ria t (ré fo r a p p areil de la colère des m asses. On ne d ’action.
m istes et stalin ien s) e t les ex p lo iteu rs de peut sa u v er la situ a tio n que si l'on aide Des tâch es, telles q u e la c réatio n de la
la petite-bourgeoisie (ra d ic a u x ). D e v éri les m asses en lu tte, d a n s le processus de m ilice ou v rière, l'arm em en t des ouvriers,
tab les élections de m asse de com ités d 'a c la lu tte m êm e, à c ré e r un nouvel a p p a la p ré p a ra tio n de la grève g énérale, re s
tion doivent au to m atiq u em en t expulser reil qui réponde a u x nécessités du m o te ro n t s u r le papier, si la m asse elle-
les a ffa iriste s bourgeois (ra d ic a u x ) du m ent. C 'est en cela qu i rcside précisé m cm c n e s ’a tte lle p as à la lu tte , en la
€ F ro n t populaire e t a in si fa ire sau- m ent la fonction des com ités d'action. p erso n n e de ses o rg an es responsables.
te r en l’a ir la politique crim inelle, dictée P e n d a n t la lu tte à Toulon et à B rest, Seuls ces com ités d ’action so rtis de la
p a r Moscou. les ouvrions a u ra ie n t sa n s h ésitation créé lu tte p eu v en t a ssu re r la v éritab le milice,
Il se ra it, néanm oins, e rro n é de croire une o rg an isatio n locale d e com bat, si on c o m p ta n t non pas des m illiers, m ais des
q u e l'on peut sim plem ent, à un jo u r et à les a v a it appelés à le faire. Au lendem ain dizain es de m illiers de co m b a tta n ts. Ce
une h eu re donnés, fa ire appel a u x m as de la répression sa n g la n te de Limoges, n ’e st que les com ités d 'actio n , englobant
se s p ro létarien n es et petites-bourgeoises les ouvrier» e t u n e p a rtie considérable les c e n tre s p rin cip au x d u pays, qui p o u r
p o u r les élections d es com ités d 'action de la p etite bourgeoisie a u ra ie n t san s ro n t c h o isir le m om ent p o u r p a sse r à
s u r la base de sta tu t* d éterm in és. Une aucu n doute m a n ife sté le u r disposition à des m éth o d es p lu s décidées de la lutte,
telle m anière d 'a b o rd e r la question su c ré e r des c o m ités élus po u r en q u êter s u r d o n t la d irectio n le u r a p p a rtie n d ra de
r s it p u rem en t stérile. E lire les com ités les événem ents sa n g la n ts et les p rév en ir d ro it.
LES ETAPES DU MOUVEMENT
directions, au cu n m ot d ’o rd re d ic tio n
n ’é ta n t donné pour renverser le régim e,
le pouvoir gaulliste. F o rt de cette in d é
cision, de c e tte veulerie, d u crétinism e
électoral e t p arlem en taire qui m arque
profondém ent to u s les d irig ean ts de g au
che. de O aulle décide d* faire fro n t,
é f ram eu te to u t ce qu'il y a de poltron, de
c ra in tif, d e conservateur d a n s le pays,
dénonce u n p réte n d u d an g er de la p a rt
du P.CJP . qui n ’en peut mai*, m enace
de reco u rir au x m oyens m ilitaires, et,
e n place d ’un référendum d o n t personne
ne voulait en ten d re parler, il o ffre un
bonbon à la gauche, la tenue d ’élections
w législatives d a n s les sem aines à venir, à
vJ la su ite de la dissolution d 'u n e Assemblée
n atio n ale qui s ’é ta it ridiculisée p a r le
r *- 4 suivitm c d e sa m ini-m inorité V* R épu
blique et l'im puissance d e sa m inorité
& réco lter les quelques voix nécessaires
* füT#; •• •. f 4 * • . ?
pour faire cd o p te r une m otion de cen
sure.
Avec le discours de de G aulle d u
30 m ai s ’ouvre une nouvelle phase. Les
directions de m asse accep ten t des élec
tions e t provoquent u n e frag m en tatio n
acccntuée d u m ouvem ent. A la place de
la grève générale illim itée qui posait
objectivem ent la question d u pouvoir, il
Des barricades... ne reste p lu s que de puissantes grèves
au x objectifs essentiellem ent économ i
...â la grève générale ques. négociées sép arém en t avec les p a
tro n s o u les directions des m inistères
Nous rappelons brièvem ent d'ins fa r ti- ouvriers des principales usines «Renault. de tu telle. C ’est d a n s cette p h ase que
cl* ci-dessous les d ifféren tes étapes qui C itroen, etc.». Ces accords sont repous nous n o tti trouvons actuellem ent. E n t a n t
o n t m arqué le m ouvem ent d e Sial 19€8 sés avec indignation, à m ain levée, u n a que poussée révolutionnaire, que cris?
C hacune d ’entre elles a été analysée en nim em ent. D ès lors le m ouvem ent en tre révolutionnaire p e rm e tta n t d e ren v erser
détail d a n s les textes que nous avons d a n s une p h ase politiquem ent décblve. le régim e gaulliste e t éventuellem ent
publié ces dernières sem aines sous for C’e st la question d u pouvoir qui se m êm e, le systèm e capitaliste. M ai 1968
m e de supplém ent ronéotypé du Journal trouve posée. Le gouvernem ent est im e st désorm ais term iné. Cela ne signifie
ou de tra cts, m ais que nous n? ponçons puissant. D ans la ru e o n m anifeste pour e n au cu n c a s que le m ouvem ent de g rè
reproduire ici. fa u te d e place. des form ules d ifféren tes d u pouvoir qui ves se dissipera d u Jour a u lendem ain.
... La prem ière com m ence le 3 m al succéderait à celui d e de G aulle. Au Ces grèves se poursuivront d a m m ain ts
avec l’e n tré e des policiers d a n s la cour stade C harlety. la base est po u r le « p ou secteurs d ’u n e m anière plus ou m oins
de la Sorbonne e t la résistance Im m é voir aux trav a illeu rs >. tan d is q u ’à la t r i prolongée.
d ia te des é tu d ia n ts su r le boulevard bune se p ro file la silhouette d e M endès- L eur fin ne verra p as p o u r a u ta n t
Saint-M ichel. Elle a tte in t son point cul F ra n ce qui s ’o ffre à la fois à la b o u r s ’achever c e tte nouvelle période d e crise
m in a n t le 10 m al. où se com binent la geoisie e t au x m asses laborieuses comme d u systèm e capitaliste. La révolution so
grève des lycéens e t 1a m anifestation u n de G aulle de gauche succédant au cialiste p assera p a r de nouvelles vagues,
p a rtie de la place D enfert - R ochereau de G aulle de droite. Le 29 m ai. su r les p a r d e nouvelles crise» révolutionnaires.
p o u r ab o u tir au boulevard Saint-M ichel. boulevards, les trav ailleu rs de P a ris e t P o u r que celles-ci com m encent d a n s les
Elle se term ine p a r la n u it des b a rri de sa banlieue rouge répondent aux a p m eilleures conditions, il n ’est p a s sans
cades de la ru e G ay-L ussac et des rues pels de la C.G.T. e t d u P.C.F. pour u n im portance que les grèves se te rm in a n t
a voisinantes. C e tte p h ase ouvre la port? « gouvernem ent populaire e t d'union d é sa n s que les ouvriers so rte n t de la crise
à la seconde qui débouche d a n s la grève m ocratique ». avec la participatio n des actuelle avec des sen tim en ts d ’échec, de
généralisée. com m untetcs. fru stra tio n , su r leurs revendications im
Celle-ci com m ence p a r la grève géné M ais ce ne sont 1& que velléités de m édiates.
ra le de v in g t-q u atre heures e t les m a
n ifestatio n s d u 13 m ai. Sous l'im pulsion
de c e tte gigantesque d ém onstration, les
ouvriers vont environ q u a ra n te -h u it h e u
res p lu s ta rd com m encer à débrayer, e n
tre r d a n s u n e grève généralisée avec
occupation des usine*. Le mouvem ent
a tte in d ra u n niveau extrêm em ent élevé
tu n e dizaine de million* de grévistes,
sa n s p arler de nom breuses e t m ultiples
m an ifestatio n s de tous ordres» vers la
fin d e la sem aine d u 20 a u 25 m al. a u
cours d e laquelle se produiront, le
24 m ai. p o u r ainsi d ire de façon politi
quem ent opposée, les m an ifesta tio n s m or
n es de la C.O.T. e t la m an ifestatio n de
la gare de Lyon qui se term in era, elle,
p a r une nouvelle n u it des b arricad es et
d'ém eutes d an s de nom breux q u artiers
d e P aris. E n to u te h â te . souvem em ent.
p a tro n s e t d irig ean ts syndicaux se lance
ro n t alors d a n s u n m a ra th o n de négo
ciations qui d u re n t u n e tre n ta in e d 'h eu
res.
Le lundi 27 m ai com m ence la troisièm e
phase. Les dirig ean ts syndicaux on t à
peine le tem ps d e p ré s e n te r le protocole
des accords de la ru e de G renelle aux
Le Parti Communiste ______Par . l c o u t u r ie r
délais ». « Si l’e n te n te des p a rtis de g au poussée irrésistible des m asses, la bour de rep lâ tra g e du pouvoir personnel, ni
ch e ouvre dem ain une perspective claire, geoisie fin ira it to u jo u rs p a r reprendre d a n s u n e grève insurrectionnelle, m ais
les Jours d u pouvoir personnel sont plus ta rd u n e p a rtie de ce qu’elle a u ra it d a n s u n vaste m ouvem ent te n d a n t à
comptés. été c o n tra in te d e lâ c h er e t que la seule élim iner d u gouvernem ent e t d u régim e
solution é ta it d e généraliser la grève gaulliste, e t à l'avènem ent, avec to u tes
Les têtes pensantes du c arrefo u r Kos- pour renverser le régim e gaulliste, les les forces de gauche, d 'u n véritable ré
s u th n ’im aginent pas q u ’à trè s brève puissances financières qui le soutiennent gim e républicain o u v ran t la vole a u so
échéance et en l’absence d ’e n te n te e n et éta b lir u n gouvernem ent des tra v a il cialisme».
tr e Rochet et M itterran d , les tra v a il leurs. W aldcck-R ochet explique à l’Assemblée
leurs feront irru p tio n su r le devant de Depuis des années, la litan ie du P.C.F. que le pouvoir gaulliste a fait son tem ps.
la scène politique e t poseront le p ro est qu'avec < u n m ouvem ent d e m asses q u ’U d o it s ’en aller et que la parole doit
blèm e d u pouvoir en term es non p a rle d ’une puissance Inégalée ». on p eu t ve ê tr e don n ée a u peuple P our cela, il su f
m entaires. n ir à bout d u régim e d u pouvoir p e r fit d e voter la m otion de censure. D ans
Les prem ières grèves avec occupation sonnel. Ce m ouvem ent, il l'a eu et q u ’en l’o rd re, o n p o u rra alors accélérer le
so n t enregistrées avec quelque circons a - t- il fait ? m ûrissem ent des conditions pour in sta u
pection p a r VH um anité : « Sud-A viation- Ja m ais on n ’a encore enregistré en re r u n régim e de dém ocratie véritable ..
Bouguenals occupé p a r les trav ailleu rs ». F ra n ce que près de la m oitié des sa H se trouve que la bourgeoisie ne voulut
annonce l’tfu m an tfé d u 15 m ai en n eu lariés soient en grève e t 11 est vraisem p as Ju stifier les thèses parlem entaires
vième page en y co n sacran t sept lignes, blable que cela n e se reproduira de si de R ochet et il m anqua onze voix p o u r
le 16 m al. o n consacre quatorze lignes en tôt. Au lieu de renforcer ce m ouvem ent, la cen su re Neuf m illions de trav ailleu rs
sixième page à « R enault-C léon occupé de le politiser, de le diriger avec to u en grève su iv aien t les d éb ats p a rle m e n
p a r les m étallos ». E nfin, vendredi 16 m ai, jo u rs plus de vigueur c o n tre le régime taire s q u e la télévision d o n n a it en d irec t
alo rs que R enault est occupé à B illa n e t la société qu*U défend, le P.C. s’est p o u r la prem ière fois. Us é ta le n t tém oins
court. Fllns. Cléon et Le M ans, la réd ac laissé tire r et b alloter p a r lui. ne p re n a n t d u niveau m isérable des interventions
tio n de YHuma s'avise q u ’il se passe quelque Initiative que lorsque la sp o n ta des d ép u tés p a ra issa n t inconscients de
quelque chose d 'im p o rta n t et m et à la n éité révolutionnaire des m asses risquait la lam e de fond qui secouait le pays.
une que < R enault est en grève ». de le p o rter a u pouvoir m algré lui. Séguy Puisque la m anoeuvre p arlem en taire a v ait
fut le re p ré se n ta n t le plus achevé de ce échouée, il falla it d ’urgence m e ttre en
Le mouvem ent est p a rti sp ontaném ent que la direction cégétiste com pte de plus m arch e des frein s p u issan ts p o u r éviter
d a n s la m étallurgie. les p ro d u its ch im i borné, sectaire e t opportuniste. A ses de devoir se prononcer su r le renverse
ques e t les textiles artificiels, sa n s d irec côtés. Descam ps, de la CJPD.T.. faisait m en t Im m édiat d u pouvoir gaulliste qui
tives des directions syndicales, qui on t figure de t h é o r i c i e n révolutionnaire. ne p ouvait p lu s se faire que p a r des
su im m édiatem ent rejo in d re les grévistes L orsqu'à u n e ém ission en direct d'Europe voles e x tra - parlem en taires n on ensei
pour m ieux les encadrer. L 'H um a du n* 1. le d irecteu r de Sud-A viation de gnées d a n s les écoles d u P a rti.
vendredi 17 m ai publie u n com m uniqué N antes lui e u t d em andé ce qu’il pensait Le Jeudi 23 m ai. C.O.T. et C J 'D .T . se
assez anodin d u B ureau de la F édération de sa séq u estratio n p a r les grévistes. S é d é clara ie n t p rê te s à p ren d re p a r t à de
C.O.T. des chem inots, n e laissan t en guy s ’inquiéta d 'ab o rd de son é ta t de véritables négociations.
Le lendem ain, la C.O.T. se voit obligée totale, d u m oins partielle. Il reste encore tio n des affa ire s d u pays, et discrédite
d'organiser à la d ern ière m in u te des m a beaucoup à faire, et nos objectifs resten t, r a it l’idée m êm e d 'u n e dém ocratie réelle
nifestations de ru e p o u r calm er quelque m ais les revendications on t été retenues e t d u socialism e en fra y a n t la voie à u n
peu l'ard eu r des m ilita n ts que n ’avait po u r u n e g ran d p a rt, et ce qui a été régim e dom iné p a r l’anticom m unism e e t
pas am oindrie la m ise e n g arde de )a décidé ne sa u ra it ê tre négligé. C ependant, inféodé à la politique am éricaine. Ce se
veille c o n tre les m an ifestatio n s d e 1TJ.N. nous ne sau rio n s donner de réponses r a it u n reto u r a u passé. >
E.F. De G aulle a y a n t annoncé u n réfé -.sans con su lter les travailleurs. » P e u t-ê tre les réd acteu rs d u com m uni
rendum en Juin. Le B ureau Politique F ra ch o n d ev ait aller présen ter les ré qué songent-Ils à ce m om ent au x réa c
s'em presse d 'an n o n cer qu'il Jouera le Jeu su lta ts des discussions chez R en au lt et tions des < cam arades soviétiques > d o n t
e t appellera à voter NON <25 m ai. 18 h. Séguy chez C itroen. Des m ilita n ts de le m oins qu'on puisse d ire est qu’ils se
30). Il se prononce aussi p o u r u n p ro chez R enault v in ren t prévenir que le cli fro n t tir e r l'oreille pour so u ten ir le m ou
gram m e com m un P.C .-F.O .D S.-C entrale» m at é ta it p lu tô t hostile à l'accord. Les vem ent gaulliste ou m êm e le faire con
syndicales, la dissolution de l'Assemblée deux responsables allèren t ensem ble chez n a ître à son peuple. La Pravda av ait
nationale et de nouvelles élections. Nous R en au lt e t tous ceux qui assistèren t au d é jà expliqué que les m an ifestatio n s é tu
m entionnons en p a ssa n t que 1’H u m a n i'é m eeting ou e n é co u tère n t la retran sm is d ia n te s é ta ie n t le fa it d'élém ents «gau*
fu t le quotidien fran ç ais qui consacra sion cu ren t le sen tim en t trè s net qu'au c h lste s» e t « tro tsk y stes » bien ap rès que
le m oins d e place au x m an ifestatio n s de d é p a rt Séguy se voulait < n eu tre » en Y H um anité e u t été c o n tra in te de faire
l'U.NÆ.P. et à la sauvage répression qui p résen ta n t « objectivem ent * les accords volte-face, la grève générale est b eau
bouleversa la cap itale d a n s la soirée et et qu’à la fin de son discours hach é de coup p lu s préoccupante c a r elle risque de
la n u it d u vendredi 24 m ai : tro is co cris de p ro testa tio n il m odifia son a tt i faire tom ber u n général am i de lU JtJSÆ .
lonnes en sixième p>«e alors que le dis tu d e e t appela les trav ailleu rs à refuser. «même s'il com prend m al le com m unis
cours d e de G aulle est publié intég rale- P uis il n ’o&a p as aller chez C itroën. m e) p o u r le rem placer p a r « Fédéré » plus
m ent. La c ra in te d e d o n n er « des idées > D ans to u tes les entreprises la réaction ou m oins pro-am éricain. La presse sovié
aux travailleurs e st évidente : il devient des trav ailleu rs f u t identique, si bien tique n ’ém it le m oindre jugem ent su r le
clair que la grève seule ne fera p as tom qu’en quelques heures C.G.T. et P.CJF. régim e gaulliste : elle s'e st contentée de
ber le régim e et que de p u issan tes m a firen t u n virage et rep riren t le « ça ne publier sa n s com m entaire les tex tes d u
nifestations de ru e d'acom pagnem ent fa it p as le com pte t des grévistes to u t P.C.F.
U ne m an ifestatio n C.G.T. est organisée
pour le m ercredi 29 m ai de la B astille
à la g are S ain t-L azare et p e n d a n t qua-
ra n te -h u it heures, les m ercredi e t Jeudi,
le P a rti e t la C.G.T. m e tte n t les revendi
catio n s à l'a rrière -p lan et a ffirm en t que
l’exigence num éro u n des trav ailleu rs
e st u n gouvernem ent populaire à p a r ti
cip atio n com m uniste.
La puissance d e la grève « apolitique
e t strictem e n t revendicative » e st telle
que le pouvoir sem ble en liquéfaction,
de G au lle disp araît, les syndicats n e
tro u v en t plus d 'in terlo cu teu rs m in isté
riels. la police proteste, l'arm ée n 'est pas
sûre. P en d an t cette période de q u a ra n te -
h u it h e u re s u n e véritable organisation
révolutionnaire pouvait p o rter des coups
décisif» a u régim e. Le P .C . se borne à
d em an d er polim ent à de G aulle de s'en
a lle r «ce qui est u n indubitable progrès
p a r ra p p o rt à la période où 11 n e lui d e
m a n d a it que de satisfaire les ju stes re
vendications des trav ailleu rs e t de leurs
fam illes».
Le Jeudi 30 le générai répond qu'il
reste. A près son allocution haineuse, pro
Tout ce que ta France compte de ré- vocatrice e t m anœ uvrlère. beaucoup p e n
actionnaire et d'anti-ouvrier s ’est re sèrent que le P .C . a lla it réag ir im m édia
saisi après l’allocution-choc du géné te m e n t e t violem m ent, n réag it en effet
ral. Fascistes, ministres, flics, patriotes p o u r ta n c e r le général de son m anque
et patrons ont redressé la tête. d 'éd u catio n lorsqu’il s ’adresse aux tra v a il
leu rs <11 les « m éprise » eu ne leu r d i
so n t nécessaires. A vant que les trav a il en pu b lian t force com m uniqués contre s a n t p as u n m ot de leurs revendications»
leurs ne m arch en t su r les tra c e s des ceux qui les accusaient d ’avoir accepté e t p o u r lui faire rem arq u er que le P.C.F.
étu d ian ts, la direction bureaucratique le protocole d'accord. a v ait d em an d é de nouvelles élections bien
veut donc o b ten ir u n protocole d'accord Le désarroi est à ce m om ent to tal à la a v a n t lui.
e n tre syndicat e t p a tro n a t. direction d u P a r ti : les g r é v is te refusent « n <le P.C.F.) Ira à c e tte consultation
Ici sc place l'épiscde qui déclencha un Ici acords jugés acceptables p a r la C.G.T.. en ex posant so n p rogram m e de progrès
véritable v en t de panique d a m les direc la F édération tergiverse e t se fa it tire r social e t de paix et sa politique d'u n io n
tio ns d u P.C. et d? la C.G.T. Lorsque les l'oreille pour ren co n trer u n e délégation de to u te s les forces d'u n io n d ém o crati
étu d ian ts suivaient les < groupuscules » d u P a rti. M endès-F rance fa it son a p p a ri que. »
e t débordaient le P a rti, les p erm an en ts tio n su r les barricades et p a rticip e a u T out ce que la F ran ce com pte d e réa c
hochaient la té te e t Invoquaient l’origine m eeting U.N.E.F.-C.F.D.T. de C harléty. tio n n aire e t d 'an tl-o u v rler s’e st ressaisi
petite-bourgeoise de la p lu p art des é tu il sem ble qu'en plus d u débordem ent a p rè s l’allocution-ch oc d u général. F a s
d ian ts. leu r instabilité, etc. P u is ils a jo u gauchiste, u n e opération de grande e n cistes. m inistres, flics, p a trio te s e t p a
ta ie n t avec u n sourire condescendant : vergure se p rép a re à la droite du P a rti tro n s o n t redressé la téte. Le général
« Nous n'avons p as to u s ces problèm es qui risque d e se retro u v er comm e c in a v ait com pté s u r la cap itu latio n d u P .C P .
avec les ouvriers, eux nous so n t fidè quièm e roue d 'u n carrosse dirigé p a r la e t de la C.G.T. e t il n 'é ta it p a s besoin
le» >. Et ils le croyaient. F édération avec l'appui de la C-F-D-T. et d 'ê tre u n fin politique p o u r la prévoir.
L orsqu'après v in g t-n eu f h eu res de dé de TU.N.E.F. B rusquem ent le P a rti dé Le m êm e soupir de soulagem ent qui
bats. les délégations ouvrières e t p a tro couvre q u 'u n gouvernem ent créé d an s est so rti d e la F ran ce bourgeoise s'est
n ales se sép arèren t le lundi 27 m al à ces conditions p o u rrait ê tre pro-am éricain exhalé aussi des directions ouvrières. F i-
7 h . 40 d u m atin , il n e fa it aucu n doute et soupçonne M itte rra n d e t M endès des n b les délicats problèm es du d é p a rt de
p o u r to u t m ilitan t conscient que la C.G.T. plus noirs deseins : de G au lle e t des m an ifestatio n s de ru e
p en sait que cc qui a v a it été obtenu a u ra it « P a s plus que nous ne voulons d on qu'on n e p o u rra tou jo u rs co n trô ler : on
l’accord des travailleurs. S a n s cela, elle n e r à de G aulle le chèque en blanc qu’il en rev ie n t à ce te rra in parlem en taire
n 'a u ra it pas accepté d e le leu r présenter. dem ande, nous n e cautionnerons aucune où nous avons nos le ttre s de noblesse.
La prem ière d éclaration de Séguy en fait m anœ uvre te n d a n t à su b stitu er a u p o u Le g én éral reste e t veut des élections. A
fol. m êm e si elle a é té quelque p eu t r i voir gaulliste u n a u tre gouvernem ent qui vos ordres, m on général.
tu rée d a n s YHuma d u 28 m at : ne satisfera it p as les revendications des D em eure u n e inconnue : la réaction
< De? revendications, qui se son t h e u r trav ailleu rs en les déclaran t dépassées, des ouvriers. U ne prem ière fois Us o n t
tées a u refu s d u gouvernem ent e t du qui tie n d ra it to u t a u ta n t la classe ou débordé les directions, ici les directions
p a tro n a t, ont trouvé u n e solution, sinon vrière et son p a rti à l'écart de la d irec p ren n e n t le devant. O n ne dem an d era
p as cette fois aux ouvriers ce qu'ils en
pensent : o u leur déclare to u t de go qu'il LE REGIME COLONIAL
fa u t aller au x élection» e t que la grève
n 'a m a in ten a n t po u r objectif que la s a
tisfaction des revendications.
MIS EN QUESTION, LUI AUSSI I
Le pouvoir e st à l’aise pour m an œ u Le d ern ier rem aniem ent m inistériel satio n s fan to ch es a u service des classes
v re r : acco rd an t ici e t re fu san t là de
volt les < D épartem ents d ’o u tre-m er » hégém oniques — antillo-guyanaises et
telle façon que les trav ailleu rs cesseront
h é rite r d ’u n a u tre m inistre. Le général fran çaises — fu ren t occupées : l’AM l-
la grève en o rdre dispersé puisque leu
B illotte s’en va : p a y a n t son incapacité TA G i l ) e t « Je u n e G u y an e» . U n tro i
directions n ’o n t donné au cu n e indication
m inistérielle e t sa lourdeur politique. Son sièm e. encore plus h a u te m e n t représen
p o u r conserver u n fro n t de lu tte in tact.
successeur a u ra la tâ c h e lourde. L’a g ita ta tif. puisqu’il s'ag it d u BUMIDOM <2>.
M êm e la création d e < Com ités po u r un
tion qui a bouleversé l’échlquier des p ré d o n t la h au teu se spécialité est de régler
gouvernem ent populaire » p a ra it a b a n
visions bourg eotees a en effet touché l'im p o rtatio n «car c’est bien de cela qu'il
donnée : W aldecfc-Rochet ne les a pas les trav ailleu rs e t les é tu d ia n ts des pays s 'a g i f des trav ailleu rs colonisés d o n t la
m entionnés d an s son discours d a n s le
sous dom ination française. Les rensei présence d a n s leur propre pays serait
X IX - arrondissem ent e t l'H um anité n ’en
gnem ents que no'js possédons sont san s tro p dangereuse p o u r le pouvoir, e t qui
p arle plus depuis l’annonce des élections.
doute trè s p artiels, com pte te n u de la vien n en t c o n stitu er ici une to n n e p a rt
Beaucoup d e cégétistes e t de m ilitan ts
difficulté actuelle des com m unications, d u lu m p en -p ro létariat. d ont la bourgeoi
d u P.C. p o rtestent. d iscutent, se posent
et la radio gouvernem entale ne donne sie e sp érait que so n déracinem ent, sa
des questions. Q uelle que so it l’issue Im
m édiate d u m ouvem ent 11 est exclu que. guère les renseignem ents q u ’elle obtient. faiblesse financière, lui feraien t jo u er le
L'on sa it cependant q u ’à la Réunion, à rôle de briseu rs de grève.
san s direction révolutionnaire, le p ro léta
la G uadeloupe e t à la M artinique, une D evant la d éterm in atio n des trav a il
ria t puisse ven ir à b o u t d e la m achine
opposition a u régim e d ’oppression s ’est leu rs et d es étu d ian ts, que fit le p ou
d 'E ta t bourgeoise, polie e t rôdée p en d an t
des siècles. M ais de nouvelles vague» se m anifestée de m anière virulente. E n sont voir ? Ne cherchez pas longtem ps, fid è
l'illustration, les m an ifestatio n s qui cu les à d e trè s vieilles h ab itu d es de dé
p roduiront : le m y th e d u p ro lé ta ria t a to
re n t lieu à S ain t-D en is e t qui nécessitè fense. il envoya sa police qui fit « év a
m isé d an s « la société de consom m ation »
& volé en éclats e t u n e nouvelle couche re n t l’Intervention de p arach u tistes f r a n cu er » les locaux précités.
çais. les « tro u b le s» que l’on sa it s ’être Face au x provocations de la police, les
de m ilitants, su rto u t des Jeunes, veulent
passés à F o rt-d e -F ran c e, les occupations m ilita n ts réagirent : plusieurs d ’e n tre eux
tire r les leçons de l’expérience qu'ils ont
de lycées à P o ln te-à -P itre . H est certain sont, à l’h e u re oû nous écrivons, encore
vécue.
que nous a u ro n s l'occasion d ’en reparler. g ard és à vue p a r la Justice. H fa u t o r
Les dirigeants com m unistes se livrent
et se liv rero n t & m ain tes m anœ uvres A Pari» m êm e, des é tu d ia n ts et des t r a gan iser la lu tte p o u r la libération des
pour reprendre en m ain les m asses qu’ils vailleurs ém igrés voulant p ro tester contre cam arad es a n tilla is em prisonnés. Une
influencent. La crise qui vient de Cou l’o rdre établi qui m a in tie n t les « d ép ar prem ière éta p e est entreprise : la m a n i
v rir d an s leu r organisation ira en s ’a p - tem en ts d ’o u tre -m e r » d a n s le giron du festatio n d u vendredi 7 m ai à Paris.
p ro fo n d isan t c ar ce n e sont plus seule capitalism e fran ç ais choisirent d e le faire
m en t des intellectuels qui sont troublés pratiquem ent en pro céd an t à des occu i l) Am icale des T rav ailleu rs Antlllo-
pations. Les lieux de ces occupations G uyanais.
p a r les révélations d u XX* C ongrès :
c’est to u te une couche d e jeu n es tra v a il zo n t significatifs. Deux locaux d ’organi- i2> B u reau d e M igration des D.O.M.
leurs e t d 'é tu d ia n ts qui vient de faire
sa propre expérience de l'opportunism e
e t de la décrépitude d ’u n P . C. en voie
de social-dém ocratisation accélérée. Alors LE B U L L E T IN DE VOTE J.C .R . :
que des m illions de trav a illeu rs sont on
grève et posent pratiq u em en t le problè
m e d u pouvoir, le P C P . concentre ses
a tta q u e s s u r les « provocations g auchis
J’ai voté pour le Socialisme
tes » et répond « am en » aux injonction*
d u gouvernem ent. A to u te s les questions
en Mai 1968
qui lui sont posées su r les m ots d 'o rd re
et les perspectives de la lu tte, Georges
sur les barricades et
Séguy (m em bre d u B ureau Politique et
secrétaire général de la C.G.T.> n 'a qu'un en participant à la grève générale
re fra in : ce sont les trav ailleu rs eux-
m êm es qui décideront. A utrem ent d it. nul M a lg ré l'in te r d ic tio n q u i la fr a p p e , la c h c r le e n u n e s c a m o ta g e do la g rè v e .
besoin de p a rti ni m êm e de syndicat J .C .K . a o rg a n is é . à la te i lle d u p re m ie r P o u r le s g a u llis te s , II s ’a g it d 'e n a p p e le r
Quel plus bel exem ple de désarroi devant t o u r d e s c r u tin , u n e c a m p a g n e d e d é n o n à la m a j o r i t é d o la n a tio n . M ais q u e lle
l’am p leu r d ’u n m ouvem ent non prévu et c ia tio n d e s é le c tio n » . A c e t e ffe t, u n b u l m a jo r ité ? Q u e lle n a tio n ? P a r la m a g ic
n on souhaité !
le tin d e v o te a é té é d ité p o r ta n t la d u b u lle tin d e v o te e t d u d é c o u p a g e d e s
Mais lorsqu’il s’agit de frein er le m ou
vem ent et d e cap itu ler devant de G aulle m e n tio n : c ir c o n s c r ip tio n s , u n e p o ig n é e d e m a g is
e n tro q u an t les occupations d ’usine con t r a t s . d e flic s e t d e c u r é s p è s e n t a u t a n t
J 'A I V O T E F O r & L E S O C IA L IS M E
tr e des bulletins de vote, on ne jo u e plus e t p e u t- ê tr e p lu * q u e d ix m illio n s d e g r é
E X M A I 6S s u r le* B A R R IC A D E S et
aux dém ocrates e t les trav ailleu rs ne E N P A R T I C I P A N T A LA G R E V E
v is te s . C e u x q u i s o n t « d is s o u s », c e u x q u i
so n t p as consultés, le B ureau Politique n ’o n t p a s 21 a n s m a is q u i é ta i e n t les
GENERALE.
décide pour eux. p re m ie r* d a n s la lu tte , le s tr a v a ille u r s
La m inorité révolutionnaire qui s'est é t r a n g e r s s u re x p lo ité s , to u s c e u x -là n e
affirm ée et endurcie a u cours des récen N o u s r e p r o d u is o n s cl-d**w>us le te x te
s e r o n t p a s c o n s u lté s !
tes lu ttes représente m a in te n a n t une q u i sc tr o u v e a u don d e c c b u lle tin .
P a r c e q u 'a u j o u r d ’h u i le p o u v o ir n 'e s t
force réelle ressentie com m e telle p a r la
T e n d a n t le» j o u r n é e s d e M al 196S. ta p lu s d a n s u n P a r le m e n t d e v a in s b a v a r d s ,
direction du P.C.P. Son rôle p e u t être
b o u rg e o is ie a e u p e u r. L e s é le c tio n s d e m a is d a n s le s c o u lis se s, d a n s le s c o m m is
considérable d a n s l'approfondissem ent de
la crise d e ce P a rti et le développem ent j u i n la r a s s u r e n t. s io n s, d a n s le s p o u v o irs sp é c ia u x . C eu x
d 'u n e tendance opposltlonnelle de g a u 1» P a r c e q u ’e lle s r a m è n e n t l’a f f r o n t e q u i a u j o u r d 'h u i c o n v o ite n t le P a r le m e n t
ch e d o n t l'ap p o rt se ra décisif p o u r cons m e n t d e c la s s e s s u r le t e r r a i n d« la lé g a n e c o n v o ite n t q u e l'o m b re d u p o u v o ir.
tru ire le P a rti révolutionnaire de dem ain. lité b o u rg e o is e . E n m a l. à t r a v e r s les C e s é le c tio n s n e s o n t p a s o rd in a ire s .
L. COUTURIER. c o m ité s d e g r è v e e t le s c o m ité s d 'a c tio n E lle s o n t p o u r b u t p ré c is d e b r i s e r le
o n a v u s 'é b a u c h e r u n n o u v e a u p o u v o ir, m o u v e m e n t d e lu tte . E lle s o n t d o n c
le p o u v o ir de* tr a v a i lle u r s d r e s s é fa c e u n c a r a c t è r e fo n c iè re m e n t ré a c tio n n a ir e .
A P A R A IT R E dun* quelque» jour» :
a u p o u v o ir d e la b o u rg e o is ie . E n p lu E lle» c o n s t i tu e n t u n e tr a h is o n d u s e n s
Num éro spécial de la revue s ie u r s p o in ts le s g ré v is te s , b ie n q u e f r e i d e n o s l u t te s e t u n e s c a m o ta g e d e le u r s
« Q U A T R IE M E IN T E R N A T IO N A L E » n é s p a r le u r s d ir e c tio n s , é ta i e n t p r ê ts à f r u its .
entièrem ent consacré à l’analyse de la tr a n s f o r m e r la g rè v e , d e g r è v e p a ra ly - S u r te* b a r r ic a d e s , d a n s la r u e e t p a r
situ atio n française. n a n te e n g rè v e a c tiv e . I ls é ta i e n t p r ê ts la g r è v e n o u s a v o n s d é jà v o té p o u r lo
# Vivent les barricades ! k r e m e ttr e e n m a r c h e la p ro d u c tio n so u s r e n v e r s e m e n t d u c a p ita lis m e e t d e s o n
# Prem ières leçons de la m ontée ré le u r p ro p r e c o n tr ô le e t a u s e rv ic e d e la g o u v e r n e m e n t d 'a s s a s s in s .
volutionnaire de Mai 1968. g rè v e . L e s p a t r o n s o n t tre m b lé , le r e to u r S u r le f r o n t d e la l u t t e d e» c la s s e s ,
— L a politique des groupuscules. a u x u r n e s le s a p a is e . n o u s c o n tin u o n s le c o m b a t p o u r la ré v o
— U ne revue de presse, etc. 2> P a r c e q u ’e ile s c o n s ti tu e n t u n e super* lu tio n s o c ia lis te .
LA CAMPAGNE ELECTORALE
américaine
A le veille des importantes élections année aussi pleine de surprises politiques de l'emporter, pour entrer dans la course.
primaires dans l’état de Californie, la com que l’est 1968 — depuis loffensive du Il le fit trop tard pour se gagner un
pétition entre les différents candidats Tét jusqu'à l'abandon de Johnson, en pas secteur particulièrement important de la
bourgeois à la Maison Blanche est de sant par les événements révolutionnaires population : la jeunesse. Eugène McCar
plus en plus serrée. Comme toujours, la thy qui dès novembre, avait annoncé son
de France — ce choix est particulière intention de ramener dons le droit che
décision finale reviendra aux quelques
individus qui contrôlent, soit le parti ment difficile, et les véritables dirigeants min les jeunes rebelles qui manifestaient
républicain, soit le parti démocrate : déci des Etats-Unis ont peur de prendre des dans la rue ou étaient attirés par les troi
sion qui. bien sûr. sera prise en fonction décisions trop rapides. Oui sait ce que sièmes partis plus ou moins conformistes,
de leurs propres intérêts. Mais, dans une peut leur apporter l'été 1968? a. tout au long de sa campagne, fait appel
au sentiment idéaliste de dizaines de mil
liers de Jeunes Américains pour tes en
traîner derrière lui. Lorsque Kennedy dé
cida d’entrer dans la course, beaucoup de
jeunes supporters de McCarthy le consi
dérèrent comme un opportuniste beau
coup trop préoccupé de sa carrière poli
tique. Oe ce fait, beaucoup de Jeunes ac
tivistes sincères, pensant que McCarthy
était un candidat réellement opposé è
la guerre du Vietnam, continuèrent è le
suivre tout en étant conscients du fait
que Kennedy avait plus de chances de
battre Johnson puis Humphrey. L'atout
principal de McCarthy a donc été une
armée de jeunes enthousiastes qui ont
contribué è faire naître l’illusion d’un
support populaire massif pour leur can
didat. En ce sens. McCarthy a déjà rem
porté un premier succès, quoique partiel :
il a réussi à ce que bon nombre de jeu
nes ne perdent pas totalement confiance
dans le système électoral classique.
Toutefois, les couches de jeunes que
McCarthy a enrôlés sous sa bannière ne
sont pas exactement les mêmes que cel
les qui ont fourni un mouvement contre
la guerre ses meilleurs militants (bien
que beaucoup d’entre ces derniers vote
ront pour McCarthy). Ce sont des jeu
nes qui pour la première fois s’intéres
sent è la politique, croient que McCarthy
est véritablement un candidat de la paix
décidé à retirer les troupes américaines
du Vietnam. Ils sont surpris lorsqu'ils
aporennent que leur • héros • a déclaré
qu’il maintiendrait une présence militaire
LA GUERRE DU VIETNAM américaine au Vietnam pendant au moins
PRINCIPALE QUESTION ELECTORALE cinq ou six ans après la conclusion d’un
AVEC LE PROBLEME NOIR arrangement négocié. Oe ce fait, le résul
tat final de l’opération pourrait bien être
contraire à celui recherché par la classe
Les politiciens, eux. continuent à utili le complet soutien de son chef et avec dirigeante américaine. Ouand ces dizaines
ser ce temps mort pour gagner quelques l'appui, non négligeable, de la bureaucra de m illiers de jeunes réaliseront que Me
avantages et pour prouver leur capacité tie syndicale de l ’A.F.l.-C.I.O. Mais ce Carthy les a trompés, leur déception pour
à vaincre, c’est-à-dire, en fait, pour prou soutien de l'actuel président, s'il eut rait bien être à la mesure de leur en
ver leur utilité à la classe dirigeante. Le été décisif en d'autres temps, risque thousiasme actuel : ils pourraient bien
fait que certains d ’entre eux sont mem aujourd'hui de coûter cher au candidat alors descendre dans les rues, de la
bres à part entière de cette classe (Ro- Humphrey : cela le fait assimiler dans même façon que le firent des milliers de
ckefeller et Kennedy) ne fait qu’ajouter l'opinion publique aux sept années de jeunes, quatre années auparavant, lors
de l'intérêt à toutes ces manœuvres. guerre au Vietnam... Robert Kennedy a qu'ils réalisèrent qu'ils avaient été trom
Ou côté républicain, la lutte se résume pour principal atout les millions de dol pés par Johnson le soi-disant • candidat
à un duel entre Richard Nixon et Nelson lars de sa fortune personnelle et aussi de la paix • du moment Mais McCarthy.
Rockefeller. avec toutefois Ronald Rea te mythe savamment cultivé du libéra Kennedy. Rockefeller et n'importe quel
gan en arrière-plan, qui place des pions lisme de son frère. Ceci n'est pas un autre politicien bourgeois libéral ne réus
au cas où les deux - vedettes • s’éliml- mince avantage, surtout dans les commu siront pas complètement è s'attirer le
neraient mutuellement. Nixon, toutefois, nautés noire et de langue espagnole. vote de la jeunesse américaine de plus
est. selon les sondages, en tête. Il se Dans l’Indiana. par exemple, où il a fait en plus radicale. Ce qui est nouveau cette
serait même déjà assuré le nombre né pour les élections primaires une cam année est que des milliers d’entre eux.
cessaire de délégués pour être désigné pagne extrêmement démagogique. Il a ob instruits par les dangers et les mythes
comme candidat officiel. Mais Rockefeller tenu près de 90 */• des votes noirs des de la politique du • moindre mal • qui
a l ’avantage d’une immense fortune et la grands centres urbains. Pour la classe avait permis à Johnson en 1964 de ras
réputation d'être moins réactionnaire que dirigeante, vivant dans la terreur d ’une sembler tant de monde autour de lui.
Nixon. Aussi, le secteur de la classe diri rébellion massive de la population noire, ne sont pas prêts à répéter cette erreur
geante que représentent les leaders du ce prestige ne manque pas d ’intérêt. Elle en 1968. Ce sont ceux-là qui. par milliers
parti républicain, s’il réalisait qu'un can cherche activement un moyen de conte aujourd'hui soutiennent pour la première
didat partisan de la guerre au Vietnam nir les explosions des ghettos dans le fois des candidats socialistes. Pour des
n'a guerre de chance de succès, pourrait cadre électoral classique, grâce au jeu socialistes révolutionnaires, ceci est le
à la dernière minute décider de l ’imposer. des deux partis traditionnels. Dans l ’im facteur le plus important de l ’actuelle
Ou côté démocrate, au moment où nous médiat. cependant. Kennedy a un handi campagne présidentielle américaine. Et
écrivons, la lutte est toujours très serrée cap : en bon politicien imbu du pragma la dimension et les répercussions consi
entre Robert Kennedy. Eugène McCarthy tisme traditionnel de la vie politique amé dérables de la campagne menée par le
et Hubert Humphrey. Après l'abandon de ricaine. il a attendu que McCarthy ait Socialist Workers Party pour Fred Hal-
Johnson. Humphrey est devenu le candi fait la preuve qu'un candidat opposé à la stead et Paul Boutelle est la preuve vi
dat de l’appareil du parti démocrate, avec politique de Johnson avec des chances vante de ce nouveau développement.