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P.E.N. Club français (Fédération Internationale des PEN Clubs ; P.E.N. = Poètes,
2 Essayistes et Nouvellistes)
La « Mittelfest » Internationale annuelle (2000) de Cividale, Italie
Le Bureau Arabe d’Éducation des États du Golfe
L’Organisation Internationale de Baccalauréat
Le Festival International de Poésie de Medellín, 1999, Medellín (Colombie)
L’Institut d’Opéra et de Poésie de Vérone, Italie
Le texte propose des réponses aux questions sur l’enseignement de la poésie au niveau
de l’école secondaire. Ces réponses ont été reçues dans des différentes langues. Elles sont
toutes présentées dans trois publications séparées, en anglais, en français et en espagnol. Les
textes complets des trois publications, ainsi que les réponses dans d’autres langues que l’anglais,
le français ou l’espagnol, peuvent être consultées dans leur langue d’origine sur le site Web :
http://www.unesco.org/education/teachers/poetry
Chaque poète a aussi été invité à fournir au choix, des données biographiques :
certains l’ont fait, d’autres pas. Les renseignements fournis sont présentés.
Afin d’offrir une synthèse des contributions et de la pensée des différents poètes,
un résumé rédigé par le remarquable poète irlandais Paul Muldoon est présenté au début de
la version anglaise et une vue d’ensemble par la toute aussi remarquable poétesse libanaise
Vénus Khoury-Ghata au début de la version française. Cependant, le but de ce projet n’est
pas d’évaluer ou de comparer les idées présentées par tous ces poètes. Chaque utilisateur de
cette brochure dans chaque partie du monde aura des motifs différents pour juger de l’utilité
de différentes sections.
Nous souhaitons exprimer notre profonde gratitude à tous les poètes qui ont participé à
ce projet et qui ont fait don de leurs pensées à l’UNESCO et à tous les enseignants du monde.
Nombreux les poètes interrogés qui mettent l’accent sur le pouvoir apaisant de la
poésie qui familiarise les jeunes avec tout ce qui échappe au langage quotidien, utilitaire,
renseigne sans en avoir l’air sur des faits historiques : Waterloo de Victor Hugo raconte
l’ultime défaite napoléonienne. Des poètes arabes de l’époque abbasside ou omayade
racontent les déchirements internes entre les tribus ennemies à l’orée de l’Islam.
Aux jeunes attirés par l’image, on peut leur demander de raconter en vers une
toile de peinture célèbre telle « Le naufrage de la méduse » ou « L’enlèvement d’Europe »
ou « La mort d’Atala », toiles qui ne peuvent pas laisser indifférent.
Les poètes africains conseillent d’inviter des conteurs et des griots en classe. De
les promener dans la nature et leur demander de la décrire. D’autres aimeraient trans-
porter les poèmes écrits par les jeunes sur disque compact.
Tous les poètes interrogés mettent l’accent sur l’enseignant, son rôle est primordial.
C’est à lui, en faisant la différence entre un texte écrit en prose et un poème, de dire quelle
est la différence entre les deux genres.
On peut sensibiliser les jeunes à la culture d’un autre pays mais après leur avoir
expliqué le contexte géographique de ce pays, son histoire, ses us et ses coutumes.
Connaissances qui faciliteraient la compréhension de sa littérature, même de sa poésie.
Pour ma part, je suggère une lecture de «Kalila oua doumna» traduit de l’arabe, et
Irlande/
11. BOLAND Eavan Anglais
Etats-Unis d’Amérique
Irlande du Nord/
36. MULDOON Paul Anglais
Etats-Unis d’Amérique
1. Comme tous les produits artistiques, la poésie nous distrait et nous détend en apai-
sant la tension due au travail ou à d’autres causes. Quand il s’agit de très bonne
poésie, elle renseigne sur les autres mondes, dont nous ne sommes pas conscients.
Quand elle donne le meilleur d’elle-même, la poésie peut nous inspirer à devenir
meilleurs en tant qu’êtres humains.
3. En les incitant à faire travailler leur imagination et à ressentir les dimensions multi-
ples des mots.
14
AL-BABTAIN Abdulaziz Saoud (Koweït)
0. Ces modèles de poèmes classiques doivent avoir des thèmes ou des sujets corres-
pondant aux attentes des adolescents, à leurs inquiétudes, à leurs soucis. Ces sujets
doivent être traités dans ces poèmes avec beaucoup d’objectivité en proposant les
solutions appropriées à leurs problèmes ou du moins en les incitant à chercher les
solutions qui leur conviennent.
0. En variant les sujets ou les thèmes traités par ces poèmes sans négliger d’aborder
le côté moral ou social des choses, mais aussi le côté subjectif (les états d’âme, les
sentiments, les émotions) ou bien le côté patriotique engagé.
4. Le terme arabe pour « poésie » (shi’r) vient du terme shu’ur qui veut dire « sentiment »
ou « conscience » soit, par définition, la perception subjective. Une fois que la jeune
personne ou l’élève s’est bien familiarisé avec les outils de la poésie à savoir la langue,
la musicalité, le vers et le rythme, ainsi qu’avec les règles de grammaire et l’inflexion,
et qu’il aura acquis une bonne connaissance de son héritage culturel comprenant la
richesse des synonymes de sa langue, ces divers facteurs aideront ses talents poéti-
ques innés à se manifester et à s’épanouir. En premier lieu, il ou elle apprendra à
exprimer ses sentiments et ses problèmes personnels, ce qui relève du domaine de la
perception subjective. Cette perception subjective précède nécessairement la percep-
tion objective qui, elle, est la sphère de tout ce qui ne relève pas du subjectif. Et de là
l’élève apprendra à faire la différence entre les deux sortes de perception. 15
5. A ce jour, je n’ai pas identifié une telle méthode. Cependant, il existe un élément
infrastructurel qui pourrait étayer des méthodes d’enseignement efficaces à la
condition qu’elles soient développées de façon adéquate. Je me réfère aux librairies
audio-visuelles de poésie arabe sous forme d’enregistrements sur vidéo-cassette dans
lesquels la poésie est déclamée par une voix attrayante avec une attention particulière
à la grammaire et à l’expression.
2. Le sujet ne concerne pas que la langue. La poésie diffère de la prose par sa musicalité
(rime), sa cadence (rythme), et par la transparence et le symbolisme de son langage.
3. Un être humain qui ne possède rien, ne peut rien donner à un autre être humain : un
enseignant qui n’apprécie pas le langage imagé, ne sera pas capable de transmettre
une appréciation de ce langage à ses élèves. L’important c’est de s’éloigner de la
méthode qui consiste à coller au sens des mots au premier degré, mais plutôt il faut
enseigner aux élèves de regarder chaque vers comme un tableau, comme une pein-
ture à l’huile, et expliquer les recoins et les reliefs de ce tableau.
4. L’enseignant peut donner comme exemple des vers illustres pour inciter les élèves
à en composer eux-mêmes dans des situations analogues. Par exemple, lors de la
remise des diplômes il peut citer le vers composé par le grand poète arabe Al-
Mutanabbi qui dit :
5. Non.
1. Je ne suis pas certain de ce que vous voulez dire par « la finalité de la poésie » ; c’est
peut-être une erreur de traduction. S’il s’agit de l’objectif final déterminé ou déve-
loppé par le poète tout au long de son poème, il faut reconnaître que ces objectifs
ont beaucoup évolué au fil des siècles. Je veux dire qu’un texte peut avoir plusieurs
lectures. Et je pense que la lecture des poèmes est devenue une mission difficile,
non seulement pour les jeunes mais aussi pour les gens très cultivés. Par conséquent,
dispenser une formation continue de la poésie moderne devient indispensable.
2. Il n’existe pas de limites précises séparant la prose de la poésie, mais les anciens
ont rattaché la poésie aux sentiments et à la rêverie et la prose, elle, a été rattachée
à la pensée. Toutefois, les questions littéraires ne sont jamais aussi définitives ou
catégoriques comme c’est le cas pour les questions scientifiques. Dans tous les cas,
nous assistons ces derniers temps à la naissance d’un genre nouveau : le poème en
prose; il se peut qu’il y ait un mélange des genres qui rend difficile actuellement
toute différenciation entre prose et poésie comme c’était le cas par le passé dans la
période classique.
4. Je crois qu’en général les enseignants eux-mêmes ont besoin d’une formation
spéciale pour accomplir cette tâche avec succès. En même temps, il serait essentiel
de créer ou de reproduire l’atmosphère qui convient en vue de stimuler l’interaction
entre l’enseignant et l’élève. Il faut aussi recourir aux activités extra scolaires afin
que la poésie devienne un hobby, une passion, et non pas une simple composante
du programme.
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1. L’expérience que nous avons faite avec nos étudiants (Section Musique de l’ENS)
nous autorise à affirmer comme indiqué dans notre Thèse de Doctorat d’État inti-
tulé : « Textanalyse du discours poétique. Le cas du langage tambouriné », que le
maître doit :
1) dire pour faire sentir le texte poétique
2) faire sentir pour mettre en musique et/ou réécrire théâtralement pour faire jouer.
2. Qu’ils aient une initiation approfondie sur le langage poétique, sur la poétique du
texte en prose et sur la poétique du texte poétique.
3. Le cours de poésie, ainsi que nous l’avons pratiqué dans nombre de lycées
et à travers les sessions que nous avons animées pour le compte de l’Agence
Intergouvernementale de la Francophonie est une fête : fête de réécriture – fête de
théâtralisation – fête de la musique (à deux niveaux : la quête de la musicalité du
texte, prélude à la musicalisation). Le cours de poésie doit être un prélude à un
récital de poésie.
2. Pour initier les jeunes au langage poétique, différent de la prose, les habituer à
humaniser les êtres et les choses (objets inanimés avez-vous une âme..., etc.).
Faire parler les choses inanimées comme si elles étaient des hommes, comme des
personnes et surtout, faire imaginer ce qu’on veut exprimer et ne pas le dire franche-
ment, directement.
Exemple : Le jour se lève, non, prose. Il faut dire par exemple : La nuit s’achève et
éclaire le jour, poésie !
3. Pour réussir, les enseignants doivent être eux-mêmes poètes d’abord pour aimer et
faire aimer la poésie et l’enseigner. L’idéal serait d’utiliser les bons poètes pour ensei-
gner leur art. C’est une condition de réussite. Cette ignorance aboutit à l’impasse
que nous connaissons actuellement.
4. Il faut que l’enseignant soit d’abord, non seulement instruit mais cultivé, résultat de
beaucoup de lecture, de culture et d’observations personnelles, car on peut être
instruit et non cultivé, éclairé.
2. Le moyen le plus efficace d’atteindre les adolescents passe par le biais de la sensi-
bilité dans une première étape. La différence entre la langue poétique et la prose
doit être subtile car le discours poétique n’a pas à être nécessairement littéraire et
pompeux.
3. La visualisation d’une image poétique pourra s’appuyer sur d’autres formes d’expres-
sion comme la plastique, la musique et l’informatique.
4. Ils peuvent les aider à acquérir le sens des nuances et s’efforcer de promouvoir et
orienter la création personnelle des adolescents afin qu’ils ressentent la nécessité de 19
l’expression artistique.
5. Il n’existe pas de méthode. En général, ici comme ailleurs, il existe un préjugé vis-à-
vis de la poésie dont on estime que c’est la chose la plus difficile à enseigner.
1. La poésie répond au besoin d’exprimer les sentiments de votre être intime qui résu-
ment l’analyse d’une situation particulière ou de l’existence en général.
Elle doit être lue et perçue comme le sentiment formé ici par le biais de la parole et
qui émane par soi seule pour parvenir jusqu’au for intérieur de l’adulte ou de celui
qui écoute. Ce n’est pas seulement l’exactitude de la langue. C’est la combinaison
de paroles et d’idées transcendées par la beauté, dont le contenu va au-delà du
langage sans cesser pour autant d’être harmonieux. Il faut pétrir la langue jusqu’à ce
qu’elle rende exactement le sentiment poétique.
5. Pas spécialement, mais la méthode la plus indiquée est la lecture des textes et la
pratique de la poésie.
1. Je pense que, d’une manière générale, la littérature peut être l’un des instruments
servant à construire la défense de la paix « dans les esprits des hommes ». Je voudrais
penser que l’enseignement de beaux poèmes courts, écrits dans un langage simple
mais traitant de divers sujets et questions très importants pour l’humanité, contri-
buera dans une large mesure à façonner la personnalité des jeunes gens partout
dans le monde. Le fait de faire revenir la poésie (ou la littérature en général) dans les
écoles secondaires, les universités et autres établissements supérieurs à des doses
raisonnables ouvrira, j’espère, la voie au bon sens et la fermera à Rambo, au kung-fu
et à la violence dans les têtes des jeunes.
2. Il n’y a pas d’autre moyen qui me vienne à l’esprit, à part l’utilisation de textes
illustrés pour les deux formes. Bien sûr, l’idéal serait de commencer avec des textes
simples et de passer progressivement à des textes plus complexes. Mais c’est plus
facile à dire qu’à faire.
3. Une foule d’images est employée dans les conversations de tous les jours. Ce qu’on
considère comme prose ne l’est pas toujours exactement. Beaucoup d’images et
de métaphores sont employées dans la langue de tous les jours. Les enseignants
doivent, à mon avis, leur prêter davantage d’attention qu’ils ne l’ont fait jusqu’à
présent. Les rassembler et les citer comme autant d’exemples illustrant l’emploi
d’images dans la routine quotidienne serait un bon début.
Une autre manière de motiver les jeunes est de les encourager à mémoriser des
poèmes courts, simples, beaux et profonds. Ceci les aide à développer leur sens du
rythme et leur goût de la poésie.
4. C’est une bonne question. Le problème sévit fortement parmi nos étudiants, généra-
lement indépendamment de leur champ de spécialisation. Il faut donc s’y attaquer
comme au problème général de perception qu’il est.
5. Je crois que chaque enseignant a ses propres méthodes. Que je me rappelle, nous
n’avons jamais parlé de cette question en public.
4. Les animaux décrits par les dictionnaires. Les mêmes dans les fables (ou T.S. Eliot).
Un film sur la rose, la montagne, le lac..., les mêmes dans des citations des poètes
– (Lamartine, Hugo, Baudelaire etc.). Le vin etc.
22 5. Non.
2. La manière de différencier langage prosaïque et langage poétique est encore une fois
affaire de débat, d’engagement, loin de tout principe absolu. Le fait est qu’un chant
de guerre zoulou (comme celui entendu lors de l’investiture de Nelson Mandela) est
fort différent d’un poème de Wallace Stevens. Mais les différences sont complexes,
pas simples. Chaque société produit une idée légèrement différente de ce qui est
prosaïque et de ce qui est poétique. L’important, en termes d’éducation, est d’ouvrir
le débat et de ne pas l’étouffer par des conclusions.
3. Une méthode consiste à construire des modèles et des emblèmes sur la manière
dont est fait un poème. Prenez une image d’un poème de la guerre de 1914-1918 et
demandez aux élèves de la classe d’écrire cette image comme s’ils étaient des soldats
pendant la guerre civile des États-Unis (ou une autre, selon le contexte), ou un poème
4. Je ne le vois absolument pas comme une fonction de la poésie, laquelle aurait plutôt
une fonction inverse. L’enseignement devrait établir des passerelles entre les deux,
plutôt que les opposer. La difficulté est de faire en sorte que les élèves fassent
confiance à des appréciations subjectives.
23
BONI Tanella (Côte-d’Ivoire)
2. Il s’agit d’insister sur la spécificité du mot poétique en tant que porteuse d’image et
de sens.
Insister sur l’aspect jeu et fête des mots pour donner le goût de la poésie. Il s’agit
avant tout de libérer le langage.
4. Insister sur le fait que la poésie est d’abord une affaire de sensibilité, de percep-
tion du sujet, de visualisation et surtout d’émotion. La perception objective est une
affaire de vérité et de démonstration.
1. Même si je ne crois pas qu’il y ait un consensus sur les « finalités » de la poésie,
puisque ces « finalités » dépendent des « conceptions du monde et de la vie »
personnelles, j’estime pouvoir affirmer que mon souhait est de voir un jour la poésie
proposée dans les programmes éducatifs comme une discipline à part entière,
libérée de l’immense champ de la littérature, mais qui se réduit pour l’instant
presque toujours à un répertoire de noms et de titres.
Et ce ne serait pas là un traitement de faveur, étant donné que jouissent déjà d’un
tel statut, par exemple, les beaux-arts et la musique (même si c’est presque toujours
seulement de manière superficielle, ce qui donne lieu en l’occurrence à cécité et
surdité !).
Par ailleurs, je ne voudrais pas être pris pour un idéaliste qui invoque l’usage
abstraitement spirituel d’une poésie censée être la dépositaire de ce que d’aucuns
appellent la « voix des muses ».
D’où la nécessité de la traiter d’une manière autonome, même si ce doit être sur des
plans différents.
5. Je dirais qu’on peut les trouver surtout dans la culture populaire (cantilènes, comp-
tines, proverbes, chants de chœurs, chants spontanés de travail, etc.), on peut en
exploiter les significations et les valeurs minimales pour gravir ensuite sur des plans 25
supérieurs qui conduisent peu à peu à l’expression artistique.
1. La poésie est d’abord et avant tout, affaire d’émotion. Sa finalité est de célébrer le
beau par musicalité des sons. Il faut montrer aux adolescents qu’outre la versifica-
tion, les allitérations sont aussi porteuses de rythme.
2. La poésie se distingue de la prose par un rythme ou une cadence voulu(e) qui l’in-
nerve et par les métaphores. Il est souhaitable d’initier des ateliers au cours desquels
seraient dits des poèmes. On pourrait aussi initier des clubs de poésie dans les
établissements scolaires pour inciter les adolescents à écrire des poèmes. Ces clubs
pourraient inviter des poètes, des conteurs.
3. La difficulté rencontrée par les adolescents est comment placer le poème dans
son contexte. Pour faciliter la visualisation des images, il est souhaitable que les
adolescents soient confrontés à des images relevant de leur environnement immé-
diat. L’adolescent placé devant des poèmes extérieurs à son expérience quotidienne
voit dans la poésie une discipline redoutable. L’initiation doit se faire au moyen de
poèmes qui touchent immédiatement l’enfant. Des textes de griots, de conteurs ou
de cérémonies traditionnelles peuvent être utilisés à cet effet. Dans mon livre « Le
printemps de la liberté », j’ai mêlé poésie et prose afin de familiariser le lecteur avec
la poésie. L’avenir dira si cette expérience est concluante.
5. -
1. Des lectures de poèmes – aussi bien d’aujourd’hui que d’hier et des siècles passés
– lectures faites avec cœur et compétence, et n’oubliant pas le côté ludique ni
l’humour de certaines oeuvres, des rencontres, des entretiens avec des poètes, voilà
qui donnerait aux enfants et aux adolescents le sentiment que la poésie magnifie
la vie, leur offre un temps, un espace plus vaste, plus profond. De même la lecture
des « arts poétiques » des grands poètes s’exprimant dans leurs livres ou dans leur
correspondance ferait sentir aux élèves l’exigence existentielle qu’implique toute
création poétique authentique (par exemple de Rilke, Lettres à un jeune poète).
26
2. A mon sens, plutôt que de différencier aux yeux des adolescents le langage de la
poésie de celui de la prose, il convient de leur faire sentir la différence qualitative
entre langage utilitaire de la communication et langage de la création poétique, que
celle-ci fasse appel au vers ou choisisse la prose.
Il faut, par maints exemples, faire apparaître que la poésie peut rayonner au-delà
du poème, dans le « poème en prose » bien sûr, mais encore dans des romans, des
récits, des œuvres théâtrales, des films.
Cf. par exemple : Baudelaire et les peintres, Hugo et ses propres dessins, Apollinaire
et Picasso et les arts africains, Cocteau, Prévert et leurs films, poètes et peintres
surréalistes, etc.
4. Il y aurait surtout intérêt à faire percevoir aux adolescents, par exemple grâce à des
entretiens réunissant des poètes et des scientifiques (biologistes, astrophysiciens,
astronomes, bio-chimistes), les analogies entre la perception poétique et la percep-
tion scientifique des infinies complexités et des prodigieuses énigmes des êtres
vivants de notre planète et de l’univers.
27
3. –
4. –
28
DJELHI YAHOT Adamoh (Côte-d’Ivoire)
Les méthodes didactiques pourraient être des supports imagés, l’usage des paraboles
(familier aux Africains) et le sens de la rhétorique.
4. –
5. –
Je crois que les élèves peuvent tirer profit de différentes manières de l’exposition
de la poésie qui leur est faite. L’exposition à la poésie qui est lyrique (c’est-à-dire
qui exprime un sentiment). La poésie qui incite, la poésie dramatique ou encore
celle qui raconte une histoire, toutes sont autant de reflets des différentes voix des
peuples du monde.
2. Pour les adolescents, une approche évidente passe par le travail basé sur la chanson
populaire, le rap, les salles de danse, etc., tous moyens conduisant au cœur de
la poésie. Les improvisations et les jeux interactifs qui encouragent l’acquisition
d’aptitudes orales et d’une sensibilité mnémonique sont autant d’autres moyens.
Ils peuvent être équilibrés par l’emploi de compositions de natures mortes, sur
lesquelles les élèves peuvent écrire pour eux et de manière réfléchie.
3. Une fois encore, je commencerais par des images appartenant au domaine popu-
laire – et demanderais aux élèves d’en expliquer la signification. J’aurais recours à la
publicité commerciale, au dub, à la poésie folklorique et rap en même temps qu’aux 29
ballades – par exemple d’Oscar Wilde – et je leur demanderais de réfléchir sur des
images et de les traduire en se servant de journaux, de la photographie, du théâtre
et d’improvisations intertextuelles.
4. Je ne suis pas d’accord avec cette notion de la différence. Tout travail est dans une
certaine mesure subjectif. Je crois que les élèves ont besoin de travailler à cerner
leurs investissements dans un lieu social ou personnel donné, en cultivant une
conscience de la voix et de la mesure dans laquelle la raison pour laquelle ils sont
détermine ce qu’ils voient.
1. Si mon jugement n’est pas prématuré, le retour de la poésie dans les programmes
scolaires constitue un pas vers le passage d’une culture de guerre à une culture
de paix.
2. Le langage poétique est bien sûr quelque peu inhabituel. Il peut être identifié au plus
haut degré de déviation de la normale et de l’habituel. Je ne crois pas qu’il existe
une méthode spécifique pour enseigner la poésie. Cependant, mon expérience
personnelle m’a appris qu’on peut élaborer une approche qui y aide :
• En soumettant aux élèves des extraits mêlant des registres divers et comportant
différentes formes du langage, ainsi des archaïsmes, mots dialectaux, néolo-
gismes, etc.
30
• En leur apprenant à être attentifs à l’intention ou aux intentions du poète quand
celui-ci emploie un mot ou une expression particulière.
• En fournissant aux élèves le cadre historique et en situant un texte dans son
contexte.
3. Je crois que les enseignants peuvent aider les jeunes à visualiser ces images de
diverses manières :
4. En exposant aux élèves différentes méthodes d’envisager les diverses propriétés tech-
niques et physiques, on peut les aider à assimiler l’habitude de réagir objectivement.
Ceci peut être soutenu par l’apport aux élèves de descriptions de modèles
appropriées.
5. Non.
1. La Poésie n’existe pas, pas plus que n’existe la Musique. Ce qui existe, ce sont les
genres, les modes et les goûts. Les adolescents doivent percevoir la liberté de choix de 31
langage que la poésie leur autorise, qu’il s’agisse pour eux de s’exprimer ou simplement
d’y goûter. La finalité de la poésie est donc de communiquer quelque chose à quel-
qu’un d’une manière donnée. Si on fait passer cette idée, ce sera au jeune de décider,
selon sa sensibilité, comment aborder la poésie, le langage de la poésie, sans forcer.
La force de l’exemplification dans cette approche me semble fondamentale : au-delà
même d’un programme scolaire quel qu’il soit, il conviendrait de lire des textes (sans
forcément donner une explication conventionnelle) qui disent tout et le contraire de
tout : poésies ludiques ou comiques, poésies qui font un abondant usage de mots gros-
siers, poésies sur la sexualité, bref, tout un répertoire qui, par tradition, ne fait guère bon
ménage avec l’idée de la poésie telle qu’on la transmet à l’école. Une fois le mur de
la méfiance envers la poésie abattu, la conscience de l’adolescent sera libérée de ses
préjugés, de sorte que celui-ci acceptera également le répertoire traditionnel.
2. La meilleure méthode, à mon avis, c’est la lecture à voix haute : temps et rythme feront
immédiatement émerger la différence. Les enseignants devraient apprendre à lire les
textes à voix haute, mais pas comme des acteurs (trop souvent, la diction des acteurs
est pompeuse et elle colle d’une manière fausse à la lettre du texte même). Ils doivent
au contraire être disposés à suivre et à servir les indications d’exécution implicites dans
le texte : Ungaretti sera aussi lent que sera rapide son contemporain Marinetti parce
que les pauses et les accélérations sont déjà enfermées dans leurs vers. Seule la voix
nous permet déjà de rendre le ton pétaradant de Palazzeschi, ou encore la cadence
pleine d’ironie de Gozzano, etc., très simplement mais très efficacement, et d’aider
ainsi les jeunes à comprendre ne serait-ce qu’à l’oreille, avant même de comprendre
visuellement. Une fois encore, j’insiste sur la lecture à voix haute.
4. Cette question me paraît être bien trop précise si on n’entre pas dans un plan
didactique élaboré. En restant sur une perspective d’opinion, je crois que le moyen
approprié est la comparaison systématique entre deux manières de voir la même
chose, de pair avec un discours sur les sources d’information (lequel comprend
cependant tout ce qui montre quelque chose d’une certaine manière). Bien sûr,
la lecture des poésies sur la guerre d’Ungaretti et les textes sur le même sujet de
Marinetti (pour reprendre encore l’exemple de ces deux pôles contraires !) nous
fait apparaître de manière banale mais évidente une perception subjective. Le fait
d’ajouter à ces lectures les données relatives au nombre de morts dues à la première
guerre mondiale peut aider à faire la transition vers une perception objective. La
poésie sera toujours un point de vue et, à ce titre, elle doit être confrontée avec des
faits extérieurs, parmi d’autres. Inciter les élèves à reproduire mentalement l’expé-
32 rience de gravir un coteau et de s’arrêter derrière une haie : cela plaira à certains,
tandis que cela ne dira rien à d’autres. Qu’on lise ensuite L’infinito de Leopardi, et on
comprendra alors bien mieux la valeur affective de cet incipit « Sempre caro mi fu... »
(« Toujours cher me fut... ») sans lequel une expérience semblable ne nous conduit
pas aux mêmes résultats. Pour résumer, il s’agit de donner lieu à une confrontation
systématique.
5. –
1. Comme un jeu qui puisse être aussi un jeu libérateur car il est nécessaire pour le
cultiver de réussir un certain équilibre constant d’alternatives qui donne de la sécu-
rité affective sans essayer de donner ou de retrancher du pouvoir ou de leur enlever
quoi que ce soit qui leur appartienne ou qu’ils désirent. Il s’agit simplement de
donner du plaisir et du savoir en instruisant grossièrement et en raffinant ce qui est
déjà affiné en aiguisant la vue et l’ouïe grâce à l’écoute.
Par exemple, cela devient presque une philosophie de vie quand on l’applique de
pair avec l’éducation et la culture pour faire des jeunes des êtres plus complets. 33
Cela leur apprend à être toujours plus libres et à pouvoir louer ce qui est louable
sans restrictions ni retenues mesquines, ainsi que critiquer sans crainte ce qui est
critiquable ou intolérable. Un homme bien élevé et raffiné par la poésie ne sera
jamais un homme répressif ni intolérant. Bien au contraire, il connaîtra mieux que
les autres l’âme humaine et il n’en sera que davantage sensé et tolérant.
L’idée, dans l’Antiquité, d’associer poésie et folie est une belle et brillante conception
héritée du passé grec et de ses religions. Elle vient de ce que les possédés étaient
dans leurs emportements comme des malades atteints d’une maladie sacrée, mais
elle est sans doute aussi révélatrice de ce que l’exercice de la poésie peut être comme
une passion exclusive et irrépressible. En revanche, il n’est pas dans sa nature intrin-
sèque d’être autodestructrice ou destructrice, ni de mener au déséquilibre des sens
comme l’a proclamé Rimbaud au XIXe siècle. Sans la poésie, beaucoup de choses
nobles ne seraient pas de ce monde, y compris l’amour passionné qui peut être cana-
lisé par l’honnêteté et la vérité, ainsi que l’amour envers la justice. La poésie s’y est
toujours attachée quand elle a eu l’occasion de le faire depuis l’Antiquité, en passant
par Eschyle, Dante, Shakespeare, Dostoïevski, Brecht ou Vallejo, parmi tant d’autres.
Après la poésie, on est comme libéré du poids énorme de la charge humaine que
donne la vie animale. Si elle n’est pas accompagnée fréquemment de poésie, l’on
devient toujours plus vulnérable et sans défense face aux émotions négatives et il
ne sera désormais plus facile de revenir à l’être enthousiaste qu’on a souvent été
pendant la jeunesse. Cet être a fait place à un être timoré et sans défense, qui n’est
plus préoccupé que de sa survie. C’est pour cela que, pour l’éducation et la culture,
34 la poésie est l’un des meilleurs stimulants en même temps qu’elle est l’un des plus
puissants antidotes contre les démons du pouvoir et les tentations d’autoritarisme
inhumain... Dès lors, être attentif à apprendre davantage pour mieux comprendre
les êtres humains est une obligation humaine... – rougir serait tout au plus un symp-
tôme mineur qui passe parfois inaperçu, un peu comme la transpiration des mains
ou des pieds, ou un état d’intranquillité permanente, celle-là même de l’anxiété déjà
évoquée, parce que ce sont les premiers symptômes de quelque chose qui pourrait
être beaucoup plus important, etc.
2. C’est comme pour les jeux de la vérité et du mensonge. La prose semblerait relever
du mensonge et la poésie de la vérité. Mais ce n’est qu’un mirage ou une fata
Morgana du désert. Les deux font forcément partie d’un même besoin d’expres-
sivité, la différence étant que la prose artistique, qui doit évidemment rendre
compte, fait davantage appel à la communication que la poésie, même si toutes
deux peuvent être naturellement inventives et fantastiques. Cependant, la nature
de l’expansion en progrès propre à tout récit ou description ou forme romancée
d’évènements la rend moins intense à beaucoup d’égards, tandis que la poésie,
au contraire, a toujours besoin d’être essentiellement expressive, étant donné que
les émotions sont sa matière première et que celle-ci doit être plus intense, ou,
si on veut, synthétique, pour pouvoir les véhiculer et/ou les transporter (c’est-à-
dire transporter ces émotions presque sur les épaules ou presque en couchette
ou en wagon-lit). C’est pour cela qu’on dirait qu’elle doit être toujours plus près
de la vérité étant donné que les émotions sont moins maniables, moins flexibles
et moins corruptibles que les descriptions. Il y a du vrai dans tout cela, mais cela
n’est pas suffisant.
L’intensité et la hauteur servent dans les deux cas à fixer et à définir mieux les alter-
natives suffisantes pour les émotions présentes à des époques et dans des espaces
divers selon qu’elles sont les clés ou les codes ou les clés chiffrées permettant
d’entrer et sortir ou d’évoluer dans ces mondes complexes (poèmes ou romans
qui sont comme des voûtes, comme des labyrinthes, comme des coffres-forts de
qu’on ce qu’on appelle les émotions-actions, devenues valeurs suprêmes) et où les
sensations et les sentiments servent de surcroît à véhiculer les états d’âmes propres
à chaque évènement littéraire. La poésie cherche à transformer, en le métamorpho- 35
sant le lecteur en un être différent de celui qu’il était quand il a commencé à lire
ou à prendre goût à lire de la poésie. Cette relation sera intensément active et non
passive, comme c’est souvent le cas de la prose romancée, qui demande un lecteur-
récepteur complètement acquis à disparaître de son milieu temporel et spatial et
à entrer en interaction, chose que la poésie lui demande ou lui exige bien, sorte
de spirale sans fin où la même chose peut apparaître comme diversité de voix, de
diverses manières, sur divers plans et niveaux totalement étrangers aux hiérarchies
mais en revanche d’imaginaires développés au maximum.
La poésie est alors – on pourrait dire au sens figuré par rapport au langage – comme
une sorte de sas de transport ou de transfert qui sert à dématérialiser l’être et à le
libérer de sa lourde charge de concrétion aveugle ou obscure qui le rend si vulné-
rable en même temps qu’elle sert à le situer dans une concrétion différente meilleure
ou plus grande, plus transparente ou plus intense et fulgurante de matérialité distincte
dans un lieu distinct de celui où le lecteur doit entrer et demeure ; dans ce cas cela
signifie entrer ainsi dans le livre, de même que, dans d’autres cas, cela revient à entrer
dans une salle de cinéma et c’est ainsi que se forge la libération.
Quand les émotions entrent en jeu dans les oeuvres des grands poètes et roman-
ciers, personne ne pense plus à la vérité ni au mensonge de la communication ou
de l’incommunication, dans la vraisemblance ou invraisemblance, notions qui n’ont
plus cours, personne ne se demande pourquoi aussi bien ces actes, nouvelles ou
poésies sont semblables ou non, aux époques au cours desquelles ils ont vécu.
Maintenant, l’œuvre est transportée par un créateur démiurge qui a dans ses mains
un matérialiseur-dématérialiseur, elle se laisse simplement porter ou transporter
b) Que le professeur commente toutes les sensations possibles des divers textes
d’un même auteur pour que les élèves puissent apprécier comment ceux-ci évoluent
aussi sensoriellement dans les divers espaces et temps de leurs livres et de leurs
vies.
f) C’est ici que le professeur doit faire appel à tous ses ressources pour démêler les
différentes opérations des processus des écritures qui mènent leurs plans opération-
nels de pair avec des actions de jonction disjonction, connectives, co-adjuvantes,
tensives, réflexives, etc., que les auteurs réalisent avec les imaginaires qui sont les
leurs. Tout au long du processus a, b, c, le professeur doit être un guide de hauteurs,
disons au sens figuré comme un guide de montagne, attentif aux divers sentiers à
suivre et au fait que de dangereuses crevasses sombres à peine recouvertes d’une
fragile couche de glace sont toujours prêtes à dévorer les imprudents, en plus de
devoir savoir distribuer et partager les rations correspondantes entre ses élèves de
manière équitable.
37
g) Une fois atteint ou couronné un sommet, il sera impératif de prononcer quel-
ques mots d’éloge pour récompenser les efforts des montagnards face aux difficultés
parce que la poésie est très difficile, elle est beaucoup plus difficile que la prose et le
seul fait de s’y consacrer pour la vie est un sacrifice digne de tous les éloges.
h) Tout ceci oblige à avoir des programmes scolaires modernes pour former et sensi-
biliser les enseignants ad hoc, et les doter d’une sorte de manuel scolaire exemplifié,
comptant de préférence avec le concours de poètes qui développent ce qui n’a
ici été qu’esquissé sommairement. Des savoir-faire continentaux et internationaux,
parce que les poètes du vingtième siècle ont été prolifiques, autant sinon davantage
que ceux du dix-neuvième siècle. Ainsi, un cours de poésie n’est qu’une partie d’un
processus qui doit s’étaler sur les cinq années du cycle secondaire pour pouvoir
englober les poètes locaux, régionaux et nationaux du pays où est dicté le cours en
question.
i) Pour résumer, le professeur doit, sans peur aucune, faire ressentir les émotions
des poèmes, les sensations les plus enfouies ou secrètes (quelque chose qui soit un
défi ou une énigme à base de lettres et de mots et qui devra être aussi passionnant
pour les jeunes élèves que les images des médias qu’ils aiment tant regarder à la
télévision). Une bonne finalité, et il faut insister là-dessus, dans ces étapes initiati-
ques est de souligner le caractère ludique et le jeu mental constant (presque autant
que dans le jeu d’échecs) d’interactions qui existent entre les auteurs et les lecteurs
presque toujours avec des ouvertures ou des entrées provocatrices porteuses de
défis et hautement sensorielles et si souvent énigmatiques que toute poésie possède
quand c’est de la bonne poésie.
4. –
5. –
1. A la manière de l’ART... sans Finalité ! Mais comme une des manifestations de l’être
à la vie. Le Poème est une manière de pénétrer l’âme du monde lui aussi ; mais à
38 l’identique de l’ART il est aussi construction et artisan : apprendre à déceler l’inspira-
tion du travail, puis à bâtir le poème « autrement » toujours « autrement ».
5. Le meilleur exemple est celui d’un excellent poète enseignant à Epinal, Richard
Rognet, dont les archives éloquentes devraient servir de guide à l’enseignement
du Poème.
1. De façon telle qu’ils découvrent qu’elle a à voir avec leur vie et leur cadre de vie.
3. Les enseignants doivent comprendre les cultures des jeunes et les images qui
sont les leurs, et les encourager à faire usage de ces images pour créer de la
poésie... C’est comme cela qu’ils pourront mieux apprécier les images que
créent les poètes.
4. ( J’ai du mal avec cette question parce que les notions de perception subjective et de
perception objective sont culturellement marquées. Dans ma culture, par exemple,
il n’y a pas de différence.)
5. J’ai personnellement enseigné la poésie d’une manière telle, que les élèves ont fini
par aimer lire et écrire de la poésie.
39
1. Pendant des siècles, la poésie dans la partie du monde qui est la mienne (le
Pakistan) a été un enseignement de valeurs humaines fondamentales et une source
d’inspiration. Depuis que la poésie ourdou s’écrit suivant des règles strictes –
chaque distique (deux vers) d’un ghazal a une longueur fixe et enferme une pensée
entière –, il est facile de mémoriser des centaines de distiques et naturellement
d’assimiler leur contenu. Ce n’est pas étonnant que les distiques soient cités dans
les discours, les écrits et même dans les conversations ordinaires. Cela pourrait
être un exemple à suivre pour les adolescents d’autres pays.
2. Cela arrive tout le temps dans mon pays ! Tout le monde, et pas seulement les
adolescents, fait usage de la poésie « pour exprimer ou comprendre des sujets
qui pour des raisons thématiques ou affectives sont difficiles ». Comment l’en-
seignez-vous ? Cela demande des efforts concertés, et parfois un siècle ou deux,
au moins !
3. C’est tout simplement le rôle du poète. L’enseignant ne peut aider que si le poète a
déjà fait son travail correctement.
La publication de poèmes
Les revues universitaires, les revues d’intérêt général, et même les journaux qui
publient de la poésie, offrent de nombreux débouchés aux jeunes poètes. On arrive
généralement à faire publier toute création qui soit d’une qualité honnête. Cette
circonstance offre une couverture, et ouvre la reconnaissance, à tout poète qui le
souhaiterait. D’autre part, les poètes confirmés orientent et aident les poètes en
herbe ; c’est une vieille tradition dans notre société.
Un des morceaux préférés est une prière d’enfant, écrite par le poète pakistanais
Muhammad Iqbal (familièrement appelé Allama Iqbal) au début du XXe siècle. Il
commence ainsi : « Lab pe aati hai dua ke tamanna meri » (Mon souhait vient à
mes lèvres comme une prière). Ce poème a inspiré des millions de Pakistanais au
fil des décennies.
« Bait bazi »
Les élèves des écoles secondaires (et aussi des établissements d’enseignement supé-
rieur) participent à des compétitions au cours desquelles deux camps s’opposent à
coups de vers qu’ils ont mémorisés au fil du temps. Un membre de l’équipe A récite
un distique. Un concurrent de l’équipe B doit alors réciter un distique commençant
par la dernière lettre du distique récité par l’équipe A. C’est ensuite au tour de la
première équipe de réciter un distique commençant par la dernière lettre de ce
distique. Et ainsi de suite jusqu’à ce que l’une des deux équipes ne parvienne pas à
trouver un distique idoine dans le temps imparti.
Si les livres recèlent des distiques qui ont un contenu conforme, les élèves peuvent
assimiler de bonnes valeurs tout en se livrant à une compétition grisante.
Ceux qui ne siègent pas à la tribune sont présents en grand nombre parmi le public.
Leur carnet à la main, ils notent ceux des distiques récités par les jeunes poètes
qu’ils préfèrent. Pendant leurs heures de loisir, nombreux sont les élèves qui lisent
les oeuvres des plus grands poètes classiques et modernes.
2. Le langage de la prose est plutôt familier et quotidien, alors que le langage poétique
exige un maniement plus poussé des images et des figures.
Le premier est plus descriptif et narratif, donc plus explicite, ce qui lui permet de
rendre compte de la réalité immédiate. La poésie suggère et émeut, elle nous ouvre
donc l’accès aux domaines de la fabulation et de la matérialité. Le narratif enrichit
le développement de la pensée logique, tandis que le langage poétique favorise la
pensée analogique.
3. Il est important de mener des activités qui se soutiennent dans le langage audio-
visuel, afin d’élargir l’univers des images (auditives, visuelles, tactiles, etc.) pour
enrichir la sensibilité face au langage poétique, et la capacité analogique, qui permet
d’établir des relations entre la réalité et le magique.
2. Pour commencer, la poésie étant un moyen par lequel nous pouvons représenter
et décrire les actions passées, présentes et futures de la vie réelle sous forme
d’expressions concises et intenses, les enseignants qui ne sont guère familiarisés
avec ses éléments doivent être dotés d’un bon bagage en matière de genres litté-
raires. Cette conscience peut aider les enseignants à cerner les différences. Les
mots condensés (expressions), les techniques d’écriture et les émotions suscitées
font partie de ces moyens. Bien que je ne puisse proposer de règle absolue en
matière de méthodes d’enseignement, il est indiqué d’être flexible et d’user de
diverses approches qui prennent en compte les besoins, les intérêts et les niveaux
42 des adolescents.
3. En général, les enseignants peuvent motiver leurs jeunes élèves par la manière
dont ils présentent les choses, c’est-à-dire le séquençage et le niveau de difficulté
des documents ainsi que les techniques de présentation. Comme on le considère
souvent, les enseignants devraient commencer avec des textes simples (élémen-
taires) et passer ensuite à des textes plus difficiles (complexes). Quelle que soit
la nature de ce que présente l’enseignant, il doit tenir compte des connaissances
des élèves. En outre, les enseignants doivent présenter à leurs élèves de nouvelles
valeurs, normes, pratiques et cultures venant d’autres pays. En s’appliquant à mettre
les leurs en contact avec celles des autres, les élèves peuvent en effet développer
leur faculté de réflexion.
4. Ceci est possible si les enseignants sont en mesure de lire dans les pensées et les
vies de leurs élèves. Par conséquent, ils peuvent choisir des textes qui peuvent être
identifiés à l’intérieur d’une certaine limite. Qui plus est, pour aiguiser leur compré-
hension de la différence, les enseignants devraient expliquer les différences en
employant certains modèles, en les classant en catégories. Enfin, je voudrais souli-
gner l’importance de mettre l’accent sur le language employée.
5. Non.
1. Par des lectures de poèmes aux jeunes en leur expliquant le sujet du poème et dans
quelles circonstances il a été écrit.
[Note de l’éditeur : Nous citons ci-après l’article sur l’expérience insolite, voire
surréaliste pour les élèves, paru dans ledit journal : « Nous avons découvert et
exploré l’œuvre poétique de Vénus Khoury-Ghata en classe de français avec notre
professeur, M. Aurégan. A notre tour, nous avons créé des poèmes et des collages
(images découpées et assemblées bizarrement) à la manière de l’auteur à partir de
portraits ou d’un désordre du monde. Nous lui avons présenté lors de sa visite les 43
textes mis en scène grâce aux talents du comédien Bruno Vivancos. Chaque classe
jouait ses textes, tandis que M. Evennou, professeur de technologie, projetait textes
et illustrations de l’avant-projet d’un livre électronique et d’un CD Rom sur un
immense support mural. [….] Un entretien avec Vénus Khoury-Ghata et des lectures
émouvantes de ses œuvres ont terminé chaque séance. ‘Aujourd’hui, j’ai le sentiment
d’avoir enfanté: je ne sais plus si c’est moi qui vous ai copiés ou le contraire‘, a-t-elle
déclaré après les spectacles, très émue. ET NOUS DONC ! Ainsi, nous avons pu faire
la démonstration que poésie et technologie pouvaient servir la culture. »]
4. L’enseignant doit être assisté par un poète, et pas n’importe lequel. Certains poètes
savent sensibiliser les jeunes à la Poésie. C’est ma passion. Je fais toujours suivre mes
conférences dans les centres culturels français à l’étranger par des tournées dans les
lycées et collèges.
1. Je ne crois pas qu’il existe une finalité générale de la poésie autre que l’auto-expres-
sion de chaque poète. Toutefois, il y a des thèmes généraux « pérennes », comme
l’amour et la mort, qui inspirent les poètes de toutes les époques. Il est d’autre part
évident que, parmi tous les genres littéraires, la poésie est celui qui rend possible
l’expression la plus libre de soi-même. Je dirais même que, plus un poète est souve-
rain dans son expression, meilleure sera (en puissance) la poésie qu’il produit.
3. Je crois que, plutôt que de parler d’images, il nous faudrait parler de symboles. Quel
que soit le symbole, on peut remonter à sa naissance et à sa diffusion : son message et la
nécessité spirituelle, idéale ou intellectuelle, pour laquelle il a commencé à poindre.
44
En ce qui concerne les genres, en revanche, il est intéressant de chercher à
comprendre la raison pour laquelle les mêmes images, symboles ou motifs appa-
raissent simultanément aussi bien dans la littérature que dans la peinture et dans la
musique (par exemple la vision « gothique » du romanticisme ou le Saint Graal).
4. Je crois que la perception est toujours subjective, ne serait-ce que parce que même
la matière de l’univers se comporte subjectivement : il suffit de penser à la structure
des atomes ou aux lois de la cosmologie. Le cas échéant, on peut distinguer entre
subjectivité latente (sciences) et subjectivité évidente (poésie, arts).
5. Quand j’analyse des poésies avec mes élèves, j’utilise souvent les méthodes de
l’histoire des idées et de la théorie de la culture, en puisant particulièrement dans
l’histoire comparative des motifs. Généralement, la méthode comparative, que ce
soit avec d’autres auteurs ou avec d’autres genres, se révèle très payante pour moi.
1. Il est difficile de répondre à cette question. Mais en récitant des poèmes à des
jeunes, on peut susciter en eux une envie de créer eux-mêmes. Donc la pratique
orale me semble être la manière de communiquer la poésie qui est liberté. On doit
laisser l’adolescent l’appréhender et lui permettre de cultiver cette liberté.
45
2. Les enseignants doivent connaître et faire connaître aux élèves l’idée de Valéry selon
laquelle « la poésie s’étudie mais ne s’enseigne pas ». Il faut présenter la poésie en relation
avec la musique et les arts plastiques. Il faut donner aux enfants la possibilité d’entrer eux-
mêmes en contact avec la poésie et de faire leurs propres choix. On ne saurait choisir,
pour thème de réflexion avec des adolescents, la différence entre la langue poétique et
la prose, dans la mesure où la poésie est le résultat d’un thème tandis que la littérature a
un sujet. La différence n’est pas dans la langue mais dans le ton de la pensée.
4. Cela doit aussi se faire indirectement. La poésie n’a pas de pire ennemi que l’expli-
cation. Il est très utile d’organiser des concours de poésie où les prix sont décernés
par les élèves eux-mêmes. L’introduction de la création poétique dans les jeux élec-
troniques peut produire des résultats inattendus.
2) A mon humble avis, il n’y a aucune méthode didactique qui puisse indiquer la
voie d’une compréhension possible des écrits d’un artiste. Car les raisons thémati-
ques ou affectives relèvent de la sensibilité qui apparaîtra dans le subconscient de
chacun d’eux lorsqu’ils seront en face de ces textes.
2) Ils doivent se prêter à leur inculquer la raison persuasive d’utiliser ces images,
en imaginant d’autres expressions poétiques susceptibles de les amener à s’ouvrir à
eux-mêmes et au monde, dans une vision poétique forte et universelle.
4. Tout œuvre poétique accompagne une force subjective en lui conférant le support
d’une animation encline à une perception objective, qui n’est autre que la vie elle-
même ciblée à travers les sentiments et surtout les besoins ressentis et exprimés
par le poète. La perception subjective est une manifestation de l’Universelle,
tandis que la perception objective constitue la voie royale du dévoilement inté-
rieur qui donne corps à la susceptibilité du poète qui désire toujours impliquer son
5. C’est d’abord prendre contact avec l’œuvre. La parcourir d’une manière globale, car
la poésie est matière et diversité. Ils doivent se faire plaisir en la lisant et en la décou-
vrant avec tout leur cœur, toute leur intelligence et toute leur sensibilité à mieux la
percevoir dans son infinité.
Les seules méthodes existantes qui permettent aux adolescents d’explorer le langage
de la poésie et d’en faire éventuellement usage appartiennent à la préparation, à l’ex-
périence, à la passion et l’imagination des enseignants, du moins de ceux habitués
à travailler concrètement sur des textes plutôt que de manière abstraite en suivant
des manuels plus ou moins en vogue. L’illustration et la démonstration pratique
des nombreuses méthodes d’approche critique, tant de la poésie que du roman,
devraient venir dans un deuxième temps, après la compréhension et l’assimilation
des rudiments indiqués plus haut.
Après avoir défini le sens du mot idillio (idylle), qui vient du grec (eidýllion, diminutif
de eídos : vision, cadre), et avoir informé les jeunes sur son évolution historique
jusqu’à Leopardi, qui utilisait le terme « Idylles » pour certaines de ses œuvres, dans
lesquels l’émotion lyrique jaillit de la contemplation d’un paysage, nous avons,
ensemble, tiré du texte poétique les éléments du paysage, constitué essentielle-
ment d’un coteau appelé populairement Mont Tabor, alors très boisé et hérissé de
haies. Nous nous sommes ensuite mis en situation, nous avons imaginé que nous
étions là-haut, loin du bruit, de l’agitation d’une ville ou d’un village, plongés dans
le silence. Chacun a alors cherché à s’exprimer, en imaginant les sensations qu’il
ressentirait : bien-être, mélancolie, repos, solitude, peur, béatitude. Au paysage
appréhendé depuis son intérieur, nous avons ensuite ajouté autre chose : la couleur
48
du ciel, un bleu vu au-dessus des arbres et des haies, une étendue impalpable sans
confins. Donc quelque chose de non fini, de non délimité. En tendant l’oreille,
nous avons cherché à entendre, unique voix de vie, un bruissement de feuille.
Chaque jeune s’est ensuite efforcé de porter à la surface de sa conscience, à
travers la mémoire, des sensations, des pensées, des sentiments éprouvés au cours
de promenades à la campagne et auxquels il n’avait prêté jusque là ni oreille ni
attention. Les jeunes étaient maintenant prêts à comprendre les significations de
« l’Idylle », le cheminement de Leopardi à travers ce paysage, à imaginer l’infini
et l’éternel, l’appréhension qu’ils peuvent inspirer, accompagnée toutefois d’une
certaine joie insolite, et à comprendre comment, au milieu de tant de silence et
d’espace sans fin, un simple bruissement de feuilles peut vous entraîner dans la
réalité de la nature, de la vie quotidienne, dans la réflexion sur l’histoire, la vie
terrestre, sa finitude douloureuse, et pourquoi Leopardi désirait en cet instant-là
« se noyer dans l’immense mer de l’infini et de l’éternel ».
En définitive, les élèves, une fois compris le noyau de signification du texte, étaient
placés en condition – chacun selon ses propres possibilités – d’apprécier la limpi-
dité de la poésie, le raffinement avec lequel les pensées et les sentiments étaient
exprimés. Ainsi s’était ouvert un passage aussi à une analyse formelle de « l’Infini »,
tant du point de vue de sa structure que de celui linguistique et métrique.
4. Une poésie qu’on a fait lire et comprendre ne peut pas ne pas pousser à envisager
une telle question.
Et la poésie, à cet égard, est l’exemple sans doute le meilleur pour ne plus faire
oublier la distinction entre perception objective, c’est-à-dire avertissement de la
réalité extérieure, et perception subjective ou avertissement d’ordre gnostique lié
aux manières d’être inhérentes à chaque être humain. 49
5. Oui, beaucoup. La plupart d’entre elles sont très bien décrites par la Poetry Society
(Société de poésie) ici à Londres.
2. Ils devraient écrire en langage « prosaïque » et non « poétique ». Ils devraient être
encouragés à écrire non pas à propos de ce qu’ils savent, mais à propos de ce qu’ils
ne savent pas.
3. La chose la plus difficile à enseigner est ce que Keats appelait la « capacité néga-
tive », une sorte d’ignorance sage. Les enseignants n’admettent pas de bonne grâce
leur ignorance.
5. Apprendre à écrire en prenant exemple sur d’autres textes. Écrire et lire font partie
de la même activité.
Quand la poésie dit que le bois vit, elle peut expliquer, faire comprendre de manière
agréable que ce même bois loue la grandeur du Seigneur.
5. Oui au Sénégal : c’est la mémorisation pour la poésie des langues nationales écrites
en caractères arabes. La meilleure méthode est de la dire à haute voix puis de la
chanter. Ainsi beaucoup l’apprennent et la chantent pendant qu’elle est dite.
2. C’est difficile, mais le plus important serait d’insister sur le fait que la poésie cherche
le plaisir du langage même, dans une nécessité intense d’élaborer des images, alors
que la prose cherche la communication d’idées, de faits, de peurs, de surprises.
S’il existe des méthodes développées, je ne les connais pas. Je ne suis pas péda-
gogue mais poétesse. Ce que je crois, c’est que, par la fonction émotive du langage,
on peut arriver à sensibiliser un adolescent à des thèmes qui lui sont étrangers.
Et, justement, la poésie met l’accent sur les émotions et la forme par laquelle ces
émotions sont transmises avec les mots.
3. En premier lieu, ne pas apprendre par cœur les poèmes. Ce qui fait l’émotion dans
la poésie, c’est justement le fait que, quand le lecteur « revient » sur le texte, il le
« reconnaît » avec chaque fois davantage d’intensité. En apprenant par cœur, nous
perdons cette capacité de refaire une rencontre avec notre lecture précédente qui
va toujours être différente de la lecture présente. Apprendre par cœur un poème par
devoir peut être – mais ne l’est pas toujours forcément – contre-productif.
5. Au Pérou, les enfants de sept ou huit ans sont extrêmement attirés par la poésie,
essentiellement parce que les éléments prosodiques de celle-ci leur font découvrir
le caractère ludique des mots et le jeu absolument libre que permettent les mots (les
rondes et comptines enfantines ne sont-elles pas justement des jeux de mots, des
devinettes ?), mais l’école, par un processus laborieux, constant et long, les exclut de
cette forme de se rapporter au langage par ses méthodes carrées, cartésiennes, et
cet empressement insupportable à tout rationaliser.
Parmi les méthodes sur lesquelles on pourrait travailler avec les jeunes de cycle
52 secondaire, on peut citer les suivantes :
a) Qu’ils aient un « cahier de pensées » sur lequel ils inscriront tout ce qui leur
vient à l’esprit, ils copieront des chansons, des poèmes, des phrases spirituelles, des
plaisanteries et ils écriront ce qu’ils veulent, qu’ils dessinent, qu’ils interprètent. Ce
cahier peut faire l’objet d’un bilan en fin d’année (une telle évaluation devra, bien
entendu, être hétérodoxe).
d) Travailler avec des paroles de chansons récentes (le rap est une manière de
mettre en langage rythmique les problèmes de beaucoup de jeunes d’aujourd’hui,
même si les paroles sont souvent violentes et banales, ce pourrait être une manière
« d’entrer » dans les intérêts des jeunes).
e) Travailler avec de multiples auteurs contemporains, des jeunes, qui d’une manière
ou d’une autre posent un regard littéraire proche de l’univers des adolescents, pour
ensuite passer aux classiques.
1. La poésie n’explique pas la vie. Elle donne la vie à sentir et à voir . Le poème, avec les
mots de la langue, tente de donner une équivalence à une situation donnée, vécue
ou rêvée et la finalité de toute poésie est de permettre une capture d’un instant du
réel dans ce qu’il est et dans ses prolongements imaginaires et/ou spirituels.
2. La prose donne les instruments qu’il faut pour analyser, enchaîner les effets et les
causes, comprendre intellectuellement les motifs et les ressorts, le pourquoi et le
comment des êtres et des choses. La poésie se contente de montrer violemment les
êtres et les choses dans leur lumière sans donner ni le comment ni le pourquoi. « La
rose est sans pourquoi » dit Angelus Silesius. Les enseignants se doivent d’expliquer
que le mystère du poème est parallèle à l’énigme d’exister. Il faut qu’ils agissent
non point didactiquement, mais subtilement, intuitivement, en jouant sur le clavier
sensible : œil, oreille, cœur, etc.
3. Les enseignants peuvent et doivent montrer comment une image poétique est une
« condensation » du réel, obtenue par l’expérience du poète qui sait, à la manière
de la vie, mettre en vis-à-vis les contraires et faire en sorte que, de cet affronte-
ment, jaillisse une étincelle éclairante. Les images aident à synthétiser et à décanter
la réalité vécue tout en montrant qu’elle se prolonge au-delà de « nous » dans une 53
vaste zone d’échos et de résonances. L’image permet de voir et d’éclairer ce qui est
caché ou ce qui est non aperçu.
1. Je souhaite que la poésie soit présentée aux adolescents depuis l’intérieur d’une
expérience vécue par des lecteurs et des passionnés, comme quelque chose qui
mérite avant tout attention et écoute (afin d’éduquer l’écoute et l’attention envers
l’expression humaine dans un de ses moments les plus sublimes et synthétiques –
mais il ne convient pas d’employer ces grands mots avec les adolescents).
Les adolescents ont beaucoup plus de mal que les enfants et les adultes à approcher
la poésie lyrique, leur monde intérieur étant centripète, fixé sur les rares thèmes
qui sont les leurs et s’ouvrant à grand-peine sur les sentiments d’autrui. Je le dis par
expérience : la poésie narrative ou comique est plus facile à proposer. Ou alors, il
faut faire en sorte qu’ils présélectionnent les sujets et qu’ensuite l’enseignant trouve
des passages adaptés pouvant cadrer avec les exigences manifestées.
2. La poésie a une nature différente de celle de la prose et pas seulement une forme
différente. De fait, la poésie précède la prose, qui comporte l’assimilation de l’écri-
ture et de son processus de rationalisation.
3. Si l’on insiste sur le fait que les enseignants devraient être choisis parmi ceux qui
effectivement ont de l’expérience en matière de poésie, la logique profonde des
images ne se modifie pas en passant de la parole à la représentation graphique ou
à la séquence vidéo. Différent est le rôle du moyen, de même qu’est différent le
niveau sur lequel se situe l’accroche interprétative : les possibilités d’une « traduc-
tion » sont cependant très ouvertes. À ce propos, observons par exemple que le
« ton » expressif des mots vaut autant que le fond à partir duquel l’image attire l’at-
tention, ou que le « rythme » a à voir avec la vitesse du montage. Je crois que les
rapports entre le cinéma et la poésie sont bien plus féconds que ceux qui existent
entre la poésie et le roman, et que les deux langages techniques peuvent se rencon-
trer à l’occasion.
5. Non, ces méthodes n’existent pas. On a beaucoup fait pour les enfants (et pas
toujours de manière heureuse) des classes maternelles et de l’école de l’obligatoire.
Pour les cycles secondaires, on propose, en substance, les déchets de l’apprentis-
sage universitaire des enseignants.
2. Le langage poétique émeut et suscite des sentiments tendres. Il exprime les choses
sur un mode bref mais puissant. Le langage prosaïque est quant à lui plus long et
monotone.
a) Lire des poèmes (sur certains sujets) régulièrement pour susciter l’intérêt des adoles-
cents (à l’aide d’enregistrements sur bande magnétique, disques compacts, etc.).
b) Demander aux adolescents de recueillir des poèmes à partir de livres ou en
demandant aux gens autour d’eux.
c) Les encourager à écrire des poèmes eux-mêmes (pas pour les noter mais pour le
plaisir qu’ils peuvent en tirer).
d) Rassembler leurs poèmes dans un fascicule.
5. Les enfants commencent par écouter des poèmes dans les églises et chez eux. Ainsi,
la poésie leur devient familière depuis leur plus jeune âge. Elle fait partie de leur vie
et ils savent l’apprécier. La poésie est présente dans les programmes scolaires. Il y a
des clubs de poésie, des soirées de poésie et des concours de poésie dans les écoles
et dans des lieux publics. Les meilleurs sont toujours récompensés.
Les parents demandent aux enfants d’écrire des poèmes à Noël et à l’occasion
d’autres vacances.
C’est très bien de penser de la sorte et le partager comme un point de vue ou propos
56 universel. Ce sont les adolescents qui, à leur âge, réfléchissent sur les poèmes ou
sur la poésie et s’en servent pour exprimer leur amour et affection envers ceux qu’ils
aiment, ceux qu’on appelle les petit(e)s ami(e)s.
4. Pour la perception subjective, demander aux élèves d’écrire sur leurs propres senti-
ments. Pour la perception objective, leur donner un objet réel et leur demander
57
1. En les invitant à se lire les uns aux autres les plus grands poèmes de leur littérature,
et même ceux qui sont moins « grands ».
5. Je ne sais pas.
1. On devrait les instruire sur ce qu’est la poésie et ce qui la distingue des autres formes
de littérature et ensuite leur soumettre quelques bons extraits de grande poésie clas-
sique et contemporaine.
2. Je pense qu’il faudrait élaborer des livres différents de ceux qu’on connaît et que
les enseignants eux-mêmes se familiarisent avec les méthodes en participant à
des ateliers et, enfin, qu’on leur demande à tous d’avoir des méthodes similaires
58 d’enseignement de la littérature et de différencier le langage poétique du langage
prosaïque, pour ne parler que de cela.
3. Comme je l’ai dit ci-dessus, ils devraient d’abord se familiariser avec des méthodes
adaptées à ces domaines et on devrait justifier à leurs yeux que les images sont
importantes en poésie.
4. Tout ceci exige une formation des enseignants dans ces domaines et aussi d’imprimer
des manuels scolaires qui insistent sur ces aspects en présentant des exemples les
illustrant clairement.
5. Dans mon pays natal (l’Iran), les enseignants et l’administration chargée de la culture
veillent à l’application de telles méthodes et certains comités ont été formés pour
réfléchir sur le sujet. Je suggère qu’on désigne un comité international chargé d’une
réflexion en la matière.
2. Les enseignants doivent être des poètes pour ressentir cette différence. La méthode
consiste à tomber juste en écriture, lecture, écoute de la poésie. Demander aux
élèves ce qui, à leur sens, est poétique.
5. En invitant des poètes intéressants que les élèves reconnaissent comme étant des
leurs.
1. En lisant de la poésie avec eux. En leur demandant leur opinion. En les stimulant
quand ils veulent eux-mêmes écrire de la poésie.
2. Avant tout, l’enseignant lui-même doit être intéressé par la poésie. Il pourrait
comparer les langages poétique et prosaïque. En général, la poésie offre une
meilleure possibilité d’exprimer des sentiments et des émotions. 59
4. En les stimulant à écrire eux-mêmes de la poésie. On dit que dans chaque personne
se cache un poète. Essayer de rendre cette idée claire et compréhensible afin que
les élèves comprennent que la poésie fait partie de l’humain.
5. Les poètes qui vont lire dans les écoles. En Hollande, nous avons une fondation
d’écrivains et poètes qui s’appelle École et Société et qui est soutenue par le
Ministère de la Culture.
1. Je considère qu’il est absolument fondamental que le projet soit élargi sur tous les
plans pour contribuer à une formation créative et sensible.
2. Disons qu’il n’existe pas de méthodes formelles, mais que chaque incursion et
exploration de la poésie passe par la sensibilité et le désir. Des méthodes en mouve-
ment et changeantes.
4. L’enseignant devrait avoir à cœur la poésie et être absorbé par elle, sinon, c’est
inutile et banal. L’enseignant doit être habité par l’esprit poétique.
5. A l’université, je donne des cours de poésie. Nous y employons une méthode qui
consiste à inventer et à chercher le sens. Il ne faut pas penser. La poésie, c’est
l’imprévisible.
3. À ce propos, les enseignants doivent être formés dans le travail poétique et dans
l’emploi et l’analyse du langage poétique. Ils doivent être à la fois de bons versifica-
teurs et de fins analystes de la poésie.
4. Ils peuvent aider les élèves à discerner différents types de perception grâce au
recours aux images, au symbolisme et à un usage allégorique du langage. Cela les
aidera à voir les choses sous un angle à la fois objectif et subjectif.
5. Je ne crois pas qu’il y ait des méthodes efficaces d’enseigner la poésie qui soient
spécifiques en Éthiopie ou aux élèves éthiopiens. De telles méthodes, qu’elles soient
efficaces ou non, sont générales mais les questions traitées doivent être locales dans
un premier temps, pour ensuite se développer et devenir universelles, à mesure que
les élèves deviennent plus mûrs dans l’art et le travail du langage.
■ Publications :
Collection de poèmes :
- Someone Talking to Sometime
- An Angry Letter in January
- et d’autres poèmes.
Romans :
- Our Sister Killjoy
- Changes
Nouvelles :
- No Sweetness Here
- The Girl Who Can
■ Autres activités professionnelles :
Professeur d’université ; Consultant en question de genre et éducation.
■ Prix / Distinctions :
- 1987 : Prix de poésie « Nelson Mandela ».
- 1982 : Premier prix international du « Pen Women’s Travel ».
- 1982 : « The Commonwealth Writers’ for Africa » (pour le roman Changes), etc.
62
Nom et pays de résidence : Abdulaziz Saud AL-BABTAIN, Koweït
Pays de naissance : Koweït
Langue(s) de travail : arabe et anglais
■ Publications :
- al-bawadi
Premier volume de poèmes, Buh - - (L’étendue des déserts) publié en 1995
■ Prix / Distinctions :
- Docteur Honoris Causa de l’Université de Tachkent pour ses contributions à l’enrichisse-
ment de la culture islamique.
- L’Ordre du Mérite Culturel, Première Classe, par le Président de République de Tunisie. 63
■ Publications :
- 13 volumes de poésie et 30 de prose.
■ Autres activités professionnelles : -
■ Prix / Distinctions : -
■ Publications :
- Muhammad Farid - Abu- Hadid,- katib
- al-riwayah
- (« Muhammad Farid Abu Hadid, romancier »).
- Mu’jam al-masadir - -
al-suhufiyyah -
li-diràsat al-adab wa’l-fikr fi’l-mamlakah -
al-‘arabiyyah
- -
al-su’udiyyah (« Répertoire de Sources Journalistiques pour l’étude de la littérature et la
pensée dans le Royaume d’Arabie Saoudite »).
-
- Fi’l-qissah -
fi’l-adab - - al-hadith
al-su’udi - (« Sur la nouvelle dans littérature saoudienne
moderne »).
- naqdiyyah
- Mawaqif - (« Positions critiques »).
-
- Fi’l-bahth - (« A la recherche de la réalité »).
‘an al-waqi’
- -
- Salif al-awan (« Dans d’autres temps »).
- Ashwaq - wa-hikayat - - (« Désires et histoires ») – volume de poésies.
■ Publications :
- Les bruits du silence suivi de Les chaînes de la liberté, CEDA, Abidjan.
- Les braises de la lagune, Edilag, Abidjan.
- Un bouquet de rêves pour Madagascar (inédit).
- Les fonds du Paradis, théâtre, Ed. Passerelles.
■ Autres activités professionnelles :
- Enseignant-Chercheur à l’École Normale Supérieure d’Abidjan.
- Directeur de la Planification et de l’Evaluation, Ministère de l’Enseignement Supérieur et
de la Recherche Scientifique.
■ Prix / Distinctions :
- Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres de la République française.
64
Nom et pays de résidence : Léon Maurice ANOMA KANIE, Côte d’Ivoire
Pays de naissance : Côte d’Ivoire
Langue(s) de travail : français
■ Publications :
- Poésies, romans, nouvelles, pièces de théâtre, contes, chansons.
■ Autres activités professionnelles :
- Ambassadeur de Côte d’Ivoire, conférencier, journaliste, attaché de presse du Président
Houphouët-Boigny.
■ Prix / Distinctions :
- Prix de Poésie « Le jasmin d’argent » – Prix de littérature et de poésie, Paris.
- Officier des ordres nationaux : Côte d’Ivoire, Haute Volta, Madagascar.
- Grand officier de l’ordre équatorial (Gabon).
- Grand officier de l’ordre de Rio Branco (Brésil).
- Conseil Magistral de la Chaîne des Rôtisseurs.
- Membre de l’Organisation Mondiale des Poètes (crée par S.S. Senghor).
■ Publications :
Poésie :
- Ágape.
- Alfa y Omega.
- El hilo de la lumbre.
- A Federico.
- La casa de la piedra negra.
- Alta noche.
- Sangre de la luz, etc.
■ Publications :
- Variées.
■ Autres activités professionnelles :
- Professeurs d’espagnol, de philosophie et de linguistique.
■ Prix / Distinctions :
- Tous sont de poètes reconnus au Costa Rica.
■ Publications :
- Chuhät (Cris) – une collection de poèmes en amharique, mai 1993.
- Eyyähedku Alhédem (Je marche sans faire des pas) – poèmes en amharique, 1997, réédités
en 1999.
- Ayya Goshemé (Père Goshemé) – poèmes en amharique, 1997.
- Unheard Voices : Drought, Famine and God in Ethiopian Oral Poetry. Addis Ababa
University Press, 1998 (en anglais).
- An Introduction to Oral Literature, Alpha printers, 1999 (en amharique).
■ Autres activités professionnelles :
- Recherche sur la littérature éthiopienne.
- Recherche sur la littérature orale éthiopienne.
- Recherche sur la littérature orale africaine.
- « Scientifique Invité » – Université de Trondheim, Norvège. Parrainé par l’Université
d’Addis-Ababa et le Centre pour l’Environnement et Développement, Université de
Trondheim, 1992.
(Membre de divers associations professionnelles.)
■ Prix / Distinctions :
- DAAD – 1996
■ Publications :
- Huit collections de poésie, deux de fiction, une anthologie pour les écoles.
- Encyclopédie de 13 volumes sur Friuli-Venezia Giulia.
■ Autres activités professionnelles :
- Trente-huit ans enseignant l’histoire et la philosophie.
- Organisateur d’évènements culturels. A fondé trois prix littéraires ; le prix national de
poésie « Dino Menichini » octroyé le 23 octobre.
■ Prix / Distinctions :
- Ceux-ci ne l’intéressent pas.
■ Publications :
Poésie :
- Mélancolie.
- Monotonie.
- Chants incantatoires.
- Amarres rompues.
Nouvelles :
- Révélation.
Roman :
- Le printemps de la liberté.
■ Autres activités professionnelles :
- Professeur de mathématiques et de physique.
■ Prix / Distinctions :
- Lauréat du concours des CEDA (Centre d’Editions et Diffusions Africaines) « Racontes-moi
une histoire », 1989.
- Lauréat du concours des CEDA (Centre d’Editions et Diffusions Africaines) « Une histoire
pour l’an 2000 », 1999.
67
Nom et pays de résidence : Georges-Emmanuel CLANCIER, France
Pays de naissance : France
Langue(s) de travail : français
■ Publications :
Poésie :
- Le paysan céleste (Collection Poésie, Gallimard).
- Peut-être une demeure (Gallimard).
- Oscillante parole (Gallimard).
- Le poème hanté (Gallimard).
- Passagers du temps (Gallimard).
Sur la poésie :
- La poésie et ses environs (Gallimard).
- Dans l’aventure du langage (P.U.F.).
- Panorama érotique de la poésie française : 1 er Tome : de Chénier a Baudelaire ;
2 ème Tome : de Rimbaud au Surréalisme (Éditions Seghers).
■ Autres activités professionnelles :
- Ancien Vice-président de la Commission française pour l’UNESCO.
- Ancien Directeur adjoint à l’O.R.T.F. (Office de Radio-télévision française).
- Membre de l’Académie Mallarmé.
- Vice-président International du PEN Club.
■ Prix / Distinctions :
- Grand Prix de Littérature de l’Académie française.
- Grand Prix de Littérature de la Société des Gens de Lettres.
- Président du jury du Prix Apollinaire.
■ Publications :
Poèmes :
- Afrique Debout (1951).
- La Ronde des jours.
- Homme de tous les continents.
■ Autres activités professionnelles : -
■ Prix / Distinctions : -
■ Publications :
- Sept collections de poèmes (traduits dans 12 langues).
- Deux anthologies de traductions du roumain vers l’hébreu.
■ Autres activités professionnelles :
- Agriculture (vergers de citronniers) et autres activités économiques apparentées.
- Président du Centre PEN d’Israël.
68 ■ Prix / Distinctions :
- Prix ACUM, 1985.
- Prix du Ministère de la culture roumain pour des traductions du roumain, 1996.
■ Publications :
- My Mother’s Last Dance (1997), Sister Vision Press, Toronto.
- Lionheart Gal (1986), Women’s Press, Londres.
■ Autres activités professionnelles :
Conférences :
- Cultural Pluralism and the Arts, Université de Toronto à Scarborough [Dept: Visual &
Performing Arts & Arts Management].
■ Prix / Distinctions :
- Médaille « Musgrave », Institute of Jamaica.
■ Publications :
- Introduction à la poésie amharique (matériel didactique soumis à une maison d’éditions locale).
- Un nombre d’articles, essais et critiques sur la poésie (en amharique).
■ Autres activités professionnelles :
- Conférencier sur la poésie (amharique) et traditions orales, Département des Langues et
Littérature Éthiopiennes, Université d’Addis-Ababa, Éthiopie.
■ Prix / Distinctions : -
■ Publications :
- Novene irresistibili, Periferia, Cosenza, 1995.
- Catalogo, Zona, Lavagna, 1998.
- et des publications dans des revues, catalogues, anthologies.
■ Autres activités professionnelles :
- Organisateur d’événements théâtraux ; superviseur de cours de poésie dans des écoles
primaires et secondaires.
■ Prix / Distinctions : -
■ Publications :
- Épaves, 1981.
- Dispersions, Silex, 1982.
- Point de Suture, Silex, 1989.
■ Autres activités professionnelles :
- Psychothérapeute.
■ Prix / Distinctions : - 69
■ Publications :
- Retorno a la creatura (Madrid, Cooperación Intelectual) 1957.
- Los habitantes (Lima, La Rama Florida) 1963.
- Crónica contra los bribones (Lima, Milla Batres) 1965.
- Hotel del Cusco (Lima, Institut National de la Culture) 1971.
- Un iceberg llamado poesía (Lima, Copé) 1997.
- La colisión (Lima, Copé), 1999, contient cinq livres.
En el bosque de hielos.
A los ataúdes, a los ataúdes.
Cariátides.
Quadernos, Quadernos, Quadernos.
■ Autres activités professionnelles :
- Essayiste
- Universitaire
- Cinéaste
- Critique de films et de livres dans de magazines et journaux
■ Prix / Distinctions :
Poésie :
- Prix National de Poésie 1954, Lima, pour Retorno a la creatura.
- Prix « Copé de Oro » 1997, Lima, pour Un iceberg llamado poesía.
Essais :
- Prix International « Ciclo de Ensayo » 1987, pour Vallejo, Hominización.
Films :
- Prix « Knopa de oro » de l’Institut National de Culture, 1967, Lima, pour le court-métrage
Semilla – urin muju.
- Prix « Cetuc » de l’Université Catholique, 1983, Lima, pour le court-métrage Periódico de ayer.
■ Publications :
Recueils de poèmes publiés depuis 1975 :
- L’Entredeux.
- Un risque d’Absolu.
- Parhélies, Métamorphoses de l’Ouche.
- Infinitif du bleu.
- Le Monopole de Dieu (1996).
et à paraître en 2000 L’Étranger et la Rose.
Critique :
- articles dans différents journaux.
■ Autres activités professionnelles :
- Tient des salons de poètes tels : I. Kadari, L. Ray, M. Dib, Ch. Dobinsky, Sarfati...
- Organise des soirées au Centre Rachi, Théâtre Molière (Maison de la Poésie) à Paris.
- Participe à de nombreux colloques (revient de Guadeloupe) tels que Cerisy-la-Salle.
- Membre fondateur du « Rendez-vous des Poètes » et « Aujourd’hui poèmes », entre autres.
- Articles dans différents journaux.
■ Prix / Distinctions :
- Membre de l’Académie Mallarmé.
- Membre du Jury Louise Labé – Présidente.
- Membre du Jury Association des Amis d’Alain Bosquet.
70 - Médaille de Vermeil de la Ville de Paris pour l’œuvre et son action au service de la poésie.
■ Publications :
- Poésie - Éducation.
■ Autres activités professionnelles :
- Professeur et enseignant.
■ Prix / Distinctions :
- Chaire de l’UNESCO.
■ Publications :
- Plusieurs pièces de théâtre, romans et nouvelles.
■ Autres activités professionnelles :
- Plusieurs.
■ Prix / Distinctions :
- Plusieurs prix nationaux, officiels et non-officiels.
■ Publications :
Poésie :
- A vuelo de pájaro.
- Contrapunto.
- Alfabetario.
- Palabra Loco Timonel.
- De puño y letra.
- Palabras en el Laberinto.
- En defensa propia.
Roman :
- Antes del fuego.
■ Autres activités professionnelles : -
■ Prix / Distinctions :
- Troisième prix dans la Compétition Nationale de Poésie, Université Technique d’Ambato
(Pérou).
- Mention Spéciale aux Jeux Floraux, Ambato, 1981.
- Mention dans la Compétition Nationale de LA SEDE-QUITO, 1991.
- Premier prix dans la Compétition Nationale de poésie et nouvelles tenu par l’Association
d’employés de la Maison de la Culture de Quito, 1992.
71
Nom et pays de résidence : Dagnachew KASSAHUN, Éthiopie
Pays de naissance : Éthiopie
Langue(s) de travail : amharique
■ Publications :
- Deux livres en amharique, des journaux et papiers religieux.
■ Autres activités professionnelles : -
■ Prix / Distinctions : -
■ Publications :
- Huit volumes de poésie, prose et pièces de théâtre, comprenant un volume publié en
Italie (Le cinque vie, Bergamo, 1987).
■ Autres activités professionnelles :
- Professeur à la Faculté de Littérature Comparée de l’Université de Budapest.
■ Prix / Distinctions :
- Médaille d’or au Festival International de la Poésie à Brianza.
- « Award of Merit » de l’International Yeats Club.
■ Publications :
- Le soleil noir point (récit).
- Violent était le vent (roman).
- Cris rouges (recueil de poèmes).
- Ablaha Pokou (théâtre).
- Traversée de la nuit dense (théâtre).
■ Autres activités professionnelles :
- Enseignement de sociologie.
■ Prix / Distinctions : -
■ Publications :
- A publié depuis 1950, plus de 50 livres en bulgare et plus de 60 traductions partout dans le
monde. Parmi ceux-ci :
- The Mysterious Man, traduit par Vladimir Philipov, Chicago, Ohio Univ. Press, 1980
- The Left-Handed One, traduit par John Robert Colombo et Nicola Roussanoff, Toronto,
Hounslow Press, 1977.
72 - Stolen Fire, traduit par Ewald Osers, London-Boston, Forest Books-UNESCO, 1986.
- La route des étoiles, traduction de Pierre Seghers, adapté du bulgare et présenté par
Jacques Gaucheron, avant-propos de Voznesenski, Paris, Ed. Fr. Reunis, 1975.
- Poémes choisis, adaptation de Alain Bosquet, Paris, Ed. Saint-Germain-des-Près, 1982.
- Le Chevalier, la mort, le diable, traduit du bulgare par Yordanka Bossolova, adapté par J.
Gaucheron et Pierre Seghers, Paris, Seghers, 1975.
- Lapidarium, traduit par Rossitza Kouzmanova, adaptation de Par Pierre Sethers et Bernard
Delvaille, Paris, Seghers, 1977.
- O caminho das estrelas, traduction d’Attilio Cancian, Sa o ̃ Paulo, Montanha Ed., 1976
- Antología poética, traduction, avant-propos et notes par Alfredo Varela, Caracas, Central
University, Venezuela, 1980.
- Passions, traduit du bulgare par I. Savelyev, G. Serebriakov et V. Firsov, avant-propos par
A. Voznesenski, Moscow, Progress Ed., 1977.
- Seufzer in Bronze, Hrsg. U. Nachd. Von Wolfgang Koppe, Berlin, Aufbau-Verlag, 1981.
- Sentiero di stele, Poema dai molti richiami, traduit du bulgare par Lavinia Borriero, Rome,
Bulzoni Ed., 1976.
- Del más allá, traduit par Kleopatra Filipova, Madrid, Fundación Fernando Rielo, 1995
- Saludo al fuego, adapté et traduit du bulgare par Nelli Konstantinova, Bogotá, Fund. Univ.
Central, 1981.
- Poesia, adapté et traduit du bulgare par Desiderio Navarro, avant-propos de Tatiana
Gorstko, La Habana, Ed. Arte y lit., 1980.
- Diario para quemar, traduit par Metodi Dinkov, version poétique par Arturo Corcuera,
Lima, Arte Reda, 1975.
- Position, Inl. Och Tolkn av Poger Gyllin, Malmo, Wahlstrom-Widstrand, 1982.
- Sky Break, traduit par Chtiliana Halatcheva-Rousseva, adapté par Pamela et Niles Bond,
Pueblo, Colorado, Passeggiata Press, 1997, etc.
■ Autres activités professionnelles : -
■ Prix / Distinctions :
- Médaille d’or de poésie de l’Académie française et titre honoraire de Chevalier de la
Poésie, 1985.
- Prix « Mate Zalka » et « Boris Polevoy », Fédération de la Russie, 1986.
- Le Grand Prix de de l’Institut « Al. Puchkin » et Sorbonne, Paris, 1993.
- Prix mondial de Poésie Mystique « Fernando Rielo », 1993, etc.
■ Publications :
- Ce dur appel de l’espoir (poèmes), Présence Africaine.
- Herve féconde (poèmes), Ed. Pierre-Jean Osvald, Paris.
■ Autres activités professionnelles :
- Directeur-Général des Éditions Bognini.
- Directeur-Fondateur du groupe « Institution les Prémices » (École Primaire Privée).
■ Prix / Distinctions :
- Chevalier du Mérite Agricole (Académie Royale de Bénin – 1965 – Paris).
■ Publications :
- Nombreux livres de poésie et de fiction. Son dernier volume de poésie Fabula notturna, a
représenté la poésie italienne contemporaine dans le Mittelfest de 1997, avec une lecture
dramatique organisée par le directeur Giuseppe Rocca.
■ Autres activités professionnelles :
- Journaliste free-lance dans la Région de Friuli-Venezia Giulia.
■ Prix / Distinctions : 73
- Très bonnes critiques mais ne recherche pas les prix littéraires.
■ Publications :
- Nombreuses collections de poèmes.
■ Autres activités professionnelles :
- Professeur à l’Université de Princeton (Etats-Unis d’Amérique).
- Professeur de poésie à l’Université d’Oxford (Royaume-Uni).
■ Prix / Distinctions : -
■ Publications :
- Coopération franco-sénégalaise sur la Circulation des Personnes, IHEI Paris 1978.
- Aspects médico-sociaux de la Petite Enfance au Sénégal, IEDES Paris, 1976.
- Le Froid et le Piment (roman), N.E.A. 1983. Réédition par l’Harmattan, 2000.
Recueils de Poésies :
- Le Chant des Séanes, Orcocesa, Caracas, 1987.
- Poèmes en étincelles, Dakar, 1999.
- Pluie-poèsie : Les pieds sur la Mer, l’Harmattan, 2000.
Théâtre :
- Qui est ma femme ? l’Harmattan, 2000.
■ Publications :
Poésie :
- Asuntos Circunstanciales, Lluvia Editores, Lima, 1984 ; 2ème édition, la Edición, Lima, 1986.
- Ese oficio no me gusta, Ediciones Copé, PETRO PERU, 1987.
- Mariposa Negra, Jaime Campodónico Editores, la Edición, Lima, 1983 ; 2ème édition, la
Edición, Lima, 1996.
- Condenado Amor, El Santo Oficio Editores, Lima, 1996.
Récits :
- Me Perturbas, El Santo Oficio Editores, Lima, 1995 ; 2ème édition, la Edición, Lima, 1996.
74 Éditeur :
- El combate de los ángeles. Literatura Género Diferencia. Programme d’études de genre,
PUC, 1999.
■ Autres activités professionnelles :
- Journaliste pour le journal « El Comercio »
- Professeur de littérature grecque à l’École de philosophie « Antonio Ruiz de Montoya ».
- Chercheuse adjointe de l’équipe de Communication et Équité de DEMUS (Bureau de
défense des droits des femmes).
■ Prix / Distinctions : -
■ Publications :
- Les Porteurs de feu, Gallimard, 1972.
- L’Eau froide gardée, Gallimard, 1973.
- Fragments (poème), Gallimard, 1978.
- La Unième nuit, Stock, 1980.
- L’Être poupée, Gallimard, 1983.
- Le Nibbio, José Corti, 1993.
- L’Autre côté brûlé du très pur , Gallimard, 1993.
- Hermès défénestré, José Corti, 1997.
- Fièvre et guérison de l’icône, UNESCO, Imprimerie Nationale, 1998.
■ Autres activités professionnelles :
- Ancien Ambassadeur du Liban auprès de l’UNESCO, en Hollande et au Maroc.
- Professeur à l’Université de Naples (Italie).
■ Prix / Distinctions :
- Grand Prix de la Francophonie de l’Académie française, 1995.
- Prix « Max Jacob » pour Inversion de l’arbre et du silence, 1981.
- Prix de l’Amitié franco-arabe pour les Porteurs de feu, 1972.
■ Publications :
- Brochure : Comment utiliser un fertilisant et son application.
■ Autres activités professionnelles :
- Journalisme Agricole.
- Émissions radio pour agriculteurs.
- Langage ecclésiastique Geez et poème (Kine).
- Musique d’église (Messes).
■ Prix / Distinctions :
- Médaille du Gouvernement éthiopien pour 25 ans de service.
- « Ethiopia’s Honour Star Medal » [Médaille d’honneur] accordée par sa Majesté Impériale
Haile Selassie I, Empereur d’Éthiopie, pour de longs et méritoires services pour le
Gouvernement éthiopien.
■ Publications :
- Brochure intitulée : That All Will Learn [Que tous apprennent] (1968-1970).
- L’éducation hors l’école : Some New Ideas for the Final Draft of Task Force in Adult
Education. 75
- Des efforts nationaux dans l’éducation non-formelle en Éthiopie, 1974.
- Campagne nationale de littérature se référant à l’expérience de l’Éthiopie, un exposé pour
le Séminaire international « Share Ideas and Experiences », janvier 1985 à Kitwe, Zambie.
■ Autres activités professionnelles :
- Stratégies alternatives pour l’éducation à Lesotho, Afrique du Sud – membre d’une équipe
de quatre personnes pour UNESCO/ILO Experts sur une politique éducative, juillet-
septembre, 1973.
- A assisté à la Conférence internationale et à l’atelier sur l’éducation non-formelle « Nouvelles
stratégies pour développer d’anciennes ressources », à Michigan State University, Kellog
Center, USA, avril-mai 1974.
■ Prix / Distinctions :
- Médaille du Ministère de l’Éducation éthiopien pour 25 ans de service.
- « Ethiopia’s Honour Star Medal » (Médaille d’honneur) accordée par sa Majesté Impériale Haile
Selassie I, Empereur d’Éthiopie, pour de longs et méritoires services pour le Gouvernement
éthiopien, mai 1970.
■ Publications:
- Environ 80 articles publiés et un livre.
■ Autres activités professionnelles :
- Éditeur de journaux (académiques).
- Président d’Association professionnelle.
- Chef d’Institut de recherche.
■ Prix / Distinctions :
- DAAD (Échange académique allemand).
- Prix de la Fondation nationale néerlandaise de science.