Chapitre 10 – Protocoles de routage à état de liens 1/8

RAPPEL : DEPUIS 8,3,2, SEULS LES NOUVEAUX CONTENUS DE FORMATION SONT REPRIS DANS CES RESUMES. LES REDITES DE CHAPITRES ANTERIEURS NE
SERONT PLUS REPRIS.

10,0 Présentation du chapitre

10,0,1 Présentation du chapitre
- routage à vecteurs de liens : c'est comme des panneaux de signalisation
(distance et direction) pour guider
- routage à état de liens : c'est comme utiliser une carte pour choisir la route

10,1 Routage à état de liens

10,1,1 Protocoles de routage à état de liens
- basés sur l'algorithme de protocole SPF d'Edsger Dijkstra
- OSPF et IS-IS
- configuration comme RIP et EIGRP

10,1,2 Présentation de l'algorithme SPF (shortest path first)

- additionne les coûts de chaque chemin jusqu'à la destination
- les coûts :
- sont des valeurs arbitraires calculées par chaque routeur
- n'ont rien à voir avec le nombre de sauts

10,1,3 Processus de routage à état de liens

- prise de connaissance des interfaces voisins à l 'état « up » via le transfert de
paquets Hello
- élaboration par chaque routeur d'un LSP (Link State Packet) ou état des liens
des voisins directs
- diffusion des LSP et constitution d'une base de données dans chaque routeur
- utilisation de la BD pour créer une carte de la topologie et calculer le meilleur
chemin.

10,1,4 Etude des réseaux connectés directement

- comme avec d'autres protocoles, la commande network permet la
reconnaissance des réseaux et des interfaces (ou liens)
- L'état des liens se définit avec :
- l'adresse IP et le masque de l'interface
- le type de réseau
- le coût du lien
- les éventuels routeurs voisins sur cet interface (ou lien)

10,1,5 Envoi de paquets Hello aux voisins

- chaque routeur est responsable des transferts et réponses --> contiguïté
- veille : maintien du transfert de paquets Hello
- si absence de paquets Hello --> le routeur devient « injoignable »

10,1,6 Création du LSP

- les LSP sont créés et diffusés dès que les contiguïtés sont établies

10,1,7 Diffusion des LSP aux voisins

- Chaque LSP reçu est diffusé aux routeurs voisins sauf à celui dont le LSP est
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issu (inondation)
- Les LSP sont envoyés lors du démarrage et en cas de changement de
topologie
- la diffusion des LSP est immédiate et sans re-calcul, l'algorithme calcule après
diffusion
(contrairement aux protocoles à vecteurs de distance)
- le processus d'inondation est assisté par d'autres données
(n° de séquence et données chronologiques)

10,1,8 Création d'une base de données à état de liens

- dès réception des LSP, la base de données et la carte topologique sont créées
et l'algorithme calcule les routes

10,1,9 Arborescence SPF

- l'arborescence se réalise en même temps que le calcul de la meilleure route
- chaque routeur construit sa propre arborescence
- la table de routage est créée à partir de l'arborescence SPF

10,2 Mise en œuvre des protocoles de routage à état de liens

10,2,1 Avantages des protocoles de routage à état de liens
- chaque routeur élabore de manière indépendante sa carte topologique et ses
chemins les plus courts ; il n'y a cependant pas de carte topologique du réseau
- l'inondation immédiate permet une convergence plus rapide
- diffusion des données uniquement nécessaires et aux routeurs concernés
- les zones permettent d'isoler les problèmes de routage et l'inondation n'est
donc pas généralisée; il y a création d'une hiérarchie entre zones

10,2,2 Éléments requis pour un protocole de routage à état de liens

- mémoire (pour la gestion des BD et des arborescences)
- temps processeur (pour la construction des cartes topologiques)
- bande passante (pour l'inondation au démarrage et en cas de réseaux
instables)

10,2,3 Comparaison des protocoles de routage à état de liens

- OSPF existe en deux versions : v2 pour IPV4 (RFC 1247 et 2328) et v3 pour
IPV6 (RFC 2740)
- IS-IS est conçu par ISO (norme 10589) et est utilisé principalement par les FAI
et les télécoms

10,3, Résumé du chapitre

10,3,1 Résumé et révision
Les protocoles de routage à état de liens sont également connus sous le nom
de protocoles du plus court chemin et sont élaborés à partir de l’algorithme du
plus court chemin (SPF) d’Edsger Dijkstra. Il existe deux protocoles de routage
à état de liens pour IP : OSPF (Open Shortest Path First) et IS-IS (Intermediate-
System-to-Intermediate-System).
Le processus d’état de liens peut être résumé comme suit :
1. Chaque routeur reçoit des informations sur les réseaux auxquels il est
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connecté directement.
2. Chaque routeur est chargé de « se présenter » à ses voisins sur les réseaux
connectés directement.
3. Chaque routeur construit un paquet à état de liens (Link-State Packet - LSP)
contenant l’état de chacun des liens connectés directement.
4. Chaque routeur diffuse le LSP à tous ses voisins, qui stockent l’ensemble des
LSP reçus dans une base de données.
5. Chaque routeur utilise la base de données pour élaborer une carte complète
de la topologie et calcule le meilleur chemin vers chaque réseau de
destination.

Un lien est une interface sur le routeur. Un état de liens correspond aux
données relatives à cette interface, notamment son adresse IP et son masque
de sous-réseau, le type de réseau, le coût associé au lien et tous les routeurs
voisins présents sur ce lien.
Chaque routeur détermine son propre état de liens et diffuse les informations
vers les autres routeurs de la zone. Chaque routeur construit ainsi une base de
données à état de liens (LSDB) contenant les informations d’état de liens de
tous les autres routeurs. Chaque routeur doit avoir une LSDB identique. En
utilisant les informations présentes sur la LSDB, chaque routeur exécute
l’algorithme SPF. Ce dernier crée une arborescence SPF, le routeur exécutant
l’algorithme figurant à la racine de l’arborescence. Chaque lien étant connecté
à d’autres, l’arborescence SPF est créée. Une fois cette dernière terminée, le
routeur est en mesure de déterminer seul le meilleur chemin vers chacun des
réseaux de l’arborescence. Ces informations de meilleur chemin sont ensuite
stockées dans la table de routage du routeur.
Les protocoles de routage à état de liens élaborent une carte du réseau
permettant à chaque routeur de déterminer le meilleur chemin vers un réseau
donné. Un nouveau LSP est envoyé uniquement en cas de modification de la
topologie. Lorsqu’un lien est ajouté, supprimé ou modifié, le routeur diffuse un
nouveau LSP vers tous les autres routeurs. Lorsqu’un routeur reçoit ce dernier,
il met à jour la LSDB, re-exécute l’algorithme SPF, crée une nouvelle
arborescence SPF et met à jour sa table de routage.
Les protocoles de routage à état de liens ont tendance à avoir de meilleurs
délais de convergence que les protocoles de routage à vecteur de distance. Il
existe cependant une exception remarquable, le protocole EIGRP. Toutefois, les
protocoles de routage à état de liens nécessitent plus de mémoire et une
puissance de traitement plus importante. Cela n’est généralement pas un
problème avec les routeurs modernes les plus récents.
Dans le chapitre suivant, le dernier de ce cours, vous ferez connaissance avec
le protocole de routage à état de liens OSPF.
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Chapitre 10 – Protocoles de routage à état de liens 5/8
Chapitre 10 – Protocoles de routage à état de liens 6/8
Chapitre 10 – Protocoles de routage à état de liens 7/8

PT 1031 A FAIRE

Autres sources d’informations

Lectures conseillées
Comprendre l’algorithme SPF n’est pas difficile. Il existe plusieurs bons livres,
ainsi que des ressources en ligne qui expliquent l’algorithme de Dijkstra, et la
façon dont on l’utilise en réseau. Il existe plusieurs sites Web consacrés à
l’explication de ces algorithmes. Faites des recherches sur ces ressources, et
familiarisez-vous avec le mode de fonctionnement de cet algorithme.
Voici quelques suggestions de sources :
Interconnections, Bridges, Routers, Switches, and Internetworking Protocols, de
Radia Perlman
Cisco IP Routing, de Alex Zinin
Routing the Internet, de Christian Huitema
Exercice d’analogie
Un exercice vous permettant de comprendre l’algorithme SPF peut être
effectué avec une classe de participants et un jeu de fiches. Chaque participant
reçoit quatre fiches. Sur la première, il écrit son nom et le nom du participant
assis à sa gauche. S’il n’en a pas, il écrit « aucun ». Sur la fiche suivante, il fait
la même chose, mais pour la personne assise à sa droite. Les deux autres
fiches sont pour les participants assis respectivement en face de lui et derrière
lui. Ces fiches représentent les informations d’état de liens.
Par exemple, Teri a inscrit ce qui suit sur ses fiches :
Teri ---> Jen
Teri --->Pat
Teri --->Rick
Teri --->Allan
Une fois que tous les participants ont rempli leurs fiches, le formateur ramasse
ces dernières. Il s’agit du même processus que le processus de diffusion d’état
de liens. La pile de fiches est similaire à la base de données à état de liens.
Dans un réseau, tous les routeurs auraient la même base de données à état de
liens.
Le formateur prend chacune des fiches et reporte le nom, ainsi que les
participants voisins sur le tableau, et les relie par une ligne. Une fois que toutes
les fiches sont inscrites sur le tableau, on obtient une carte des personnes de la
classe. Pour faciliter les choses, le formateur doit placer les noms en respectant
la place de chacun des participants dans la classe, par exemple, Jen est assis à
gauche de Teri. Le procédé est le même que pour l’arborescence SPF créée par
un protocole de routage à état de liens.
Chapitre 10 – Protocoles de routage à état de liens 8/8

En utilisant cette carte topologique, le formateur peut visualiser tous les

chemins vers les différents participants.