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LANGUE • LINGUISTIQUE • COMMUNICATION i M . i M i i i . i iNt.

lllsilOUí • COMMUNICATION

Collection dirigée par Bernard Quemada

P. Charaudeau
Langage et Discours. Eléments de sémiolinguistique
J.-L. Chiss, J . Filliolet, D. Maingueneau
sémiotique
Linguistique française - Initiation à la problématique structurale (1)
J.-L. Chiss, J . Filliolet, D. Maingueneau dictionnaire raisonné
Linguistique française - Initiation à la problématique structurale (2)
J.-C. Coquet
Sémiotique - L'Ecole de Paris
do In théorie du langage
J . Courtés
Introduction à la sémiotique narratlve et discursivo
R. Escarpit A. J . Qrelmas, J . Courtés
Théorie générale de I'information et de la communlcatlon
C. Fuchs et P. Le Goffic
Initiation aux problèmes des linguistique» contemporaines
A.-J. Greimas et J . Courtés
Sémiotique - Dictionnaire raisonné de la théorie du langage (1)
A.-J. Greimas et E. Landowski
Introduction à Canalyse du discours en scIences soclales
Tome
A. Hamon
Introduction à 1'étude des systémes descrlptlfs
P. Cerat
Sémantique descrlptlve
D. Maingueneau
Initiation aux móthodes de Canalyse du discours
Problèmes et perspectives
D. Maingueneau
Approche de 1'énonciatlon en linguistique française
M. Meyer
Logique, langage et argumentatlon
R. Moraau
Introduction á la théorie des langagan
Ch Muller
Initiation aux méthodes de la statlstlque linguistique
Ch. Muller
Príncipes et méthodes de statlstlque lexical*
^ Sllbermann
Communlcatlon <la mnnna I lémwnta t i a •<>< I n l u u l a oni|iiil<|ii«
LANGUE LINGUISTIQUE COMMUNICATION
Collection dirigée par Bernard Quemada

SÉMIOTIQUE
DICTIONNAIRE RAISONNÉ
de la
THÉORIE DU LANGAGE
II
{Compléments, débats, propositions)

par
Algirdas Julien GREIMAS Joseph COURTÉS
Directeur d'études et Professem
à iEcole des Hautes Eludes à 1'Université
en Sciences Sociales de Toulouse-Le MiraU
avec la collaboration de plusieurs membres
du Groupe de Recherches Sémio-linguistiques
(EHESS/CNRS)

R CLASSIQUES HACHETTE
79, boulevard Saint-Germain, Paris 6'
LISTE DES COLLABORATEURS
DES MÊMES A U T E U R S

A . J . GREIMAS :

— Sémantique structurale, Larousse, 1966.


'•..Mil Al.KXANDRESCU (S. A . ) Philippe HAMOM ( P . H . )
— Dictionnaire de Vancien français, Larousse, 1968.
— Du sens, Le Seuil, 1970. U.i.l.-lrine A R N O L D (Ma. A . ) Anne HÉNAULT (A. H . )
— Maupassant, la sémiotique du texte, Le Seuil, 1976. M n I M I A R R I V É (Mi. A . ) Marco J A C Q U E M E T (M. J . )
— Sémiotique et sciences sociales, Le Seuil, 1976. i U AVILA B E L L O S O (I. A . ) Eric LANDOWSKI ( E . L . )
— Sémiotique, dictionnaire raisonné de la théorie du langage, I , Hachette, 1979.
IMIH<|III- B A L L O N A G U I R R E ( E . B . A . ) Gracia L A T E L L A ( G . L . )
— Du sens II, Le Seuil, 1983.
— Des dieux et des hommes, Presses Universitaires de France, 1985. Inmçoise BASTIDE ( F . B . ) Hans Jorgen L U N D A G E R ( H . J . L . )
I ICIIÍM B E R T R A N D ( D . B . ) Francesco MARSCIANI ( F . M.)
J. C O U R T É S : ,|i<nn-François B O R D R O N ( J . - F . B . ) Louis P A N I E R ( L . P.)
IV. Vage B R A N D T ( P . A . B . ) Daniel P A T T E ( D . P.)
— Lévi-Strauss et les contraintes de la pensée mythique. Mame, 1973.
< LIIICII- C A I . A M E ( C . C . ) J e a n P E T I T O T ( J . P.)
— Introduction à la sémiotique narrative et discursive, Hachette, 1976.
— Sémiotique, dictionnaire raisonné de la théorie du langage, I , Hachette, 1979. II i t CAMPODONICO ( H . C . ) Jacques P I E R R E ( J . P i . )
— Le conte populaire : poétique et mythologie, Presses Universitaires de France, 1985. I l . . . | . i r CARRION-WAM ( R . C . - W . ) Bernard P O T T I E R ( B . P . )
Marcello C A S T E L L A N A (M. C . ) François R A S T I E R ( F . R . )
DANS L A MÊME COLLECTION ,|oNi'|ih COURTÉS ( J . C . ) Alain R E N I E R (A. R . )
\<I.I D K W E S (A. D . ) Hans George R u P R E C H T ( H . G . R . )
quelques titres :
1'uolo F A B B R I ( P . F . ) Peter S T O C K I N G E R ( P . S . )
C . F U C H S et P. L E G O F F I C : l..ri|ll.'S FONTANILLE ( J . F . ) Eero T A R A S T I ( E . T . )
— Initiation aux problèmes des linguistiques contemporaines. .Imn-Marie F L O C H ( J . - M . F . ) Félix THURLEMANN ( F . T . )

CH. MULLER :
(Ufirdat Julien G R E I M A S ( A . J . G . ) Jean-Claude T l E T C H E U ( J . - C . T . )
M i i i i u r HAMMAD (M. H . ) Claude Z l L B E R B E R G ( C . Z . )
— Initiation aux méthodes de la statistique linguistique.
— Príncipes et méthodes de statistique lexicale.

R. M O R E A U :
— Introduction à la théorie des langages.

D . MAINGUENEAU : ( ..<l<

— Initiation aux méthodes de Vanalyse du discours - Problèmes et perspectives.


f N I : nouvelle entrée
R. E S C A R P I T : |< | 1'iiniplcments
— Théorie générale de iinformation et de la communication. Q7] : «léliat
J.-L. CHISS, D. MAINGUENEAU, J. F I L L I O L E T : m : [iroposition
— Linguistique française - Initiation à la problémalique structurale (1).
— Linguistique française - Initiation à la problématique structurale (2). \. 1. Les indications grammaticales :

- n. H l . (nom masculin)

II. f. (nom f é m i n i n )

adj. (adjectif)

- p l . (pluriel)
I S B N 2.01.011363.2
© HACHETTE 1986 •" mil d o n n é e s que pour les nouvelles e n t r é e s , celles qui ne figurent pas
79, boulevard Saint-Germain • In. Sémiotique, dictionnaire raisonné de la théorie du langage, tome I .
F 75006 Paris

Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation reserves pour tous pays. \t li. Tous les renvois [introduits par v. (= voir), cf. ( = confer) et le
Laloi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alíneas 2 et 3 del'article41,d'unepart, que les « copies ou reproductions >i.>• • m i i m m é d i a t e m e n t suivis d'un astérisque] concernent l'un et/ou
strictement réservées â 1'usage prive du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d'autre part, que les analyses
I nutre tome du p r é s e n t dictionnaire. Pour plus de c o m m o d i t é dans la
et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration,«toute representation oureproductionintégrale, ou partielle,
faite sans le consentement de 1'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite» (alinéa 1 de 1'article 40).
CT ultution, on pourra se référer à VIndex (pp. 257-270) qui indique, entre
Cette representation ou reproduction, par quelque procede que ce soit, constituerait donc une contrefaçon, sanctionnée par
I I I I I H - M , dans quel(s) volume(s) se trouvent les e n t r é e s recherchées.
les articles 425 et suivants du Code penal.
AVANT-PROPOS

i N COI.LOQUE CONVIVIAL
I es deux volumes du dictionnaire de sémiotique se suivent et ne se
lemblent pas : 1'abondance et la diversité des recherches accomplies pendant
I intêrvalle qui les separe sont telles qu'on est tente d'invoquer Vexplication,
• 1,1 uvre courante, selon laquelle la poussêe du quantitatif est susceptible de
n aitifoi m«r la nature du qualitatif. Alors que lepremier tome s'affichait comme
I I / I fiMfinOM théorique à la poursuite de sa cohérence, comme une quête de
coiiscnsus grâce auxgaranties de la transmissibilité opératoire du savoir, celui-
I i M ' presente plutôt comme un vaste colloque ou des voix parfois
I mupltmentaires, parfois discordantes, tout en baignant dans une même
luliicie, disent souvent un savoir àpeinepressenti, douteux — parfoispeut-êlre
a a peu trop certain! — sur des thèmes d'actualité se profilant sur lefond de
nnlie épistémé. En effet, comment ne pas solliciter des réactions aux
l'i IH ocations du présent, comment, par ailleurs, ne pas laisser libre une pensée
qui veut s'accomplir.

I M auteurs du premier volume que certains appellent déjà la «théorie


Uandard» — complément ambigu! — ont donc pris la décision, sage, de ne pas
i n in ri n ir directement et, laissant la parole aux amis qui les entourent, de mettre
'i I tpreuve le concept même de « consensus suffisant», quitte à confier à 1'avenir
I, íoin d'une éventuelle nouvelle synthèse. Une fois les fragments sêlectionnês
I /muni les propositions faites), nous nous sommes tout au plus permis de
donner, par un petit nombre de jugements classificatoires —
[T ] complément, continuation, conformité
7

l~rn propasition, prolongement, projet


|T7| ilibai, discussion, divergence, digression (?) —
iiiiire avis sur la position, par rapport au corpus de définitions acceptées, de
ehacune des nouvelles contributions. (Le sigle \\ qu'il s'agit d'une
nouvelle entrée ne figurant pas comme telle dans le premier volume.)

Hl VLRTURES
\ pas philosophes — et encore moins théologiens — nous n'étions pas
. a mesure de nous ériger en gardiens d'une orthodoxie, à moins quelle ne
imposât parfois d'elle-même : nous avons à peine tente de maintenir la
• ullfrence du métalangage sémiotique — et, en premier lieu, le príncipe même
• In métalangage toujours menacê —, en cherchant ainsi à introduire et à situer
In, n iIcs iléreloppements théoriques novateurs.

II faudrait être bien naif si Von ne voyait pas le goút de philosopher


inttaller aujourd'hui jusque dans nos foyers : le « minimum épislêmologi-
•lii, <• qui paraissait suffisantpour asseoir une théorie, risque à tout moment de
ilMmrdei : sans parler de Merleau-Ponty ou de Husserl ostentaloirement
i, int. on peut noter le retour significatif du kantisme ou tel effort
r

• I i iiicgrution de la pensée d'un Piaget ou d'un von Wright. Nous n'y sommes
Atlllll-|MO|MIH
Avant-propos

pas opposés — la luciditê et la transparence éUml des armes sares contre le


nihilisme intellectuel ambiant —, à condition évidemment que la réflexion A ces gestations internes, il convient d'ajouter le désir legitime de
êpistémologique vise, en dernière analyse, la connaissance scientifique. i iiiijrontations, d^évaluations, et, êventuellement, Vexploitation integrante des
llivories et des problêmatiques comparables, limitrophes ou en litige quant au
I I convient de constater en passant qu'un mal mystérieux semble frapper un
mode d'appropriation des espaces encore disponibles. Ce volume s'est ainsi
certain nombre de sémioticiens, mal qu'on pourrait designer comme
enrichi — encore insuffisamment, sans doute — de compléments d'information
« Vattraction des profondeurs». Tout en admettant la pertinence de
• i M prises de positions sur la théorie des catastrophes, la pragmatique,
1'articulation du parcours gênératif en niveaux de profondeur, d'aucuns
Vintelligence artificielle, Vinteraction, la déconstruction, etc. Le connu et le
semblent désireux de situer la toute dernière problématique qui les passionne
moins connu, Vancien et le nouveau sont ainsi des ingrêdients de cette nouvelle
aujourd'hui au niveau le plus profond : il s'y produit un embouteillage — la
mayonnaise que les cuisiniers observent d'un aeil inquiet et fascine.
fiducie, Vespace-temps, lafigurativité, laprégnance s'y bousculent —, alors que
les paliers de surface paraissent se vider de leurs structures. On sait bien que Le lecteur aura déjà comme un panorama de la recherche sémiotique actuelle
Vinstallation, le nombre et la profondeur relative des niveaux sont choses de en consultam Vindex general qui termine Vouvrage et qui prend en compte les
convention et d'efficac,ité, il n'empêche : Vimpression se dégage parfois que Von deux volumes du dictionnaire : y figurent non seulement toutes les entrêes de
confond Vapprofondissement des problêmatiques uiec leur mise en place en Vini et Vautre tome, mais encore bien d'autres termes presentes et definis à
niveaux profonds. Vintérieur des articles anciens ou nouveaux.

NOVATIONS

Le lecteur un peu attentif reconnaitra aisément, dans le fourmillement de


prises de positions, lors de ce débat circonscrit mais ouvert, trois tendances
principales, reposant sur des présupposés philosophiques soit clairement
énoncés et distincts, soit entremeies avec plus ou moins de bonheur :
— Une voix forte, qui parle de la nécessaire formalisation, de type
mathématique, des modeles sémiotiques, la sémiotique elle-même étant appelée
alors à jouer le role de la «physique des humanitês ». Et il est vrai que des
progrès significatifs ontpu être enregistrés au niveau des structures profondes :
les concepts de sémantique et de syntaxe fondamentales, de conversion et de
transformation, en sortent apures.
— D'autres voix, non moins interessantes, cherchant à rendre compte des
tensions, des equilibres instables et des dynamismes des structures, ont tendance
à recourir aux notions dénergétisme, de pathos universel, en renvoyant ainsi à
une sorte de vitalisme renaissant.
— Un noyau solide travaille enfin à la conquête de nouveaux territoires et au
raffmement de Voutillage, persuade que la vocation de la sémiotique est la
contribution à la méthodologie des sciences humaines et sociales.
Points de vue, attitudes, démarches qui — nous en sommes persuades — se
complètent en fin de compte et étoffent Ventreprise commune.

Pour peu qu'il nêglige Vordre alphabétique de 1'arrangement du texte,


arbitraire et pourtant bien commode, le lecteur pourra retrouver sans peine les
quelques grands thèmes novateurs et rénovateurs de la théorie sémiotique de ces
dernières annêes : l'exploitation et la valorisation du concept de parcours
gênératif 1'impact — que Von est loin d'avoir épuisé jusquà leurs extremes
conséquences — des concepts de figurativité et d'aspectualité qui menacent de
basculer les vues actuelles un peu courtes sur la sémiotique discursive,
Vexploration parallèle et autonome des dimensions cognitive et pathêmique, —
pour n'en mentionner que quelques-uns. A eux seuls, Us auraient amplement
justifiê une nouvelle édition du dictionnaire.

6
7
A
d'action pour pouvoir reconstituer
Acte de langage \ç\ 1'organisation interne (la compéten-
ce) d'un système S à partir de ses
3. manifestations dans un espace exter-
Dans cette perspective, 1'acte de ne ou de controle W (J. Petitot).
langage s'identifie à la performance Entendue dans ce sens, une théorie
de mise en discours* ou d'énoncia- conceptuelle de 1'action est un des
t i o n * , et s'analyse à partir de la piliers de la théorie sémiotique*
compétence discursive corrélative de (E. Landowski).
cette performance, en distinguant les
composantes de la mise en discours, 2.
c'est-à-dire les constituants du dis- Une théorie conceptuelle de Pac-
cours, tels que les organise le parcours tion ne se fonde pas sur la multiplicité
génératif*. Cette perspective sémioti- discursive ou praxéologique* des
que se distingue d'autres approches actions verbales, somatiques, techni-
qui prennent en compte le discours ques ou autres. Bien au contraire,
constitua (manifestation*) et consi- ayant pour objet ce que J. Piaget
dèrent l'acte de langage comme la appelle « l a coordination générale des
performance de communication effi- actions », elle releve du niveau sémio-
cace des discours réalisés, en vue de la narratif, c'est-à-dire des structures
manipulation des destinataires. (L. P.) sémio-narratives profondes et de
4. surface dans le parcours génératif*.
La définition et la typologie des Ainsi seulement, une théorie concep-
actes de langage (Austin. Searle) tuelle de Paction peut déterminer
reposent sur une théorie implicite et la multiplicité des formes de Pagir,
a priori de 1'intentionnalité* des su- antérieures à leurs concrétisations
jets parlants. Aussi ne peut-elle être dans Punivers spatio-temporel. I I est
intégrée telle quelle à la sémiotique. dès lors souhaitable de retenir, en vue
En revanche une sémiotique de de Pélaboration d'une théorie de
Paction* peut spécifier des actes de Paction, la distinction introduite par
langage, comme une sous-classe de E. Husserl entre multiplicité formelle
manipulations*, par exemple. (F. R.) et multiplicité «matêrialisêe», la
première étant Pobjet de la théorie
conceptuelle de la forme générale de
Paction, et la seconde, des différentes
Action [Ç][D] théories particulières des formes spé-
cifiques de Paction.
1. 3.
Comme toute autre approche en Le modele de référence en vue de
analyse de systèmes de signification, la construction de la forme ou de la
la sémiotique doit avoir à sa dis- coordination générale de Paction est
position une théorie conceptuelle le programme narratif* entendu

9
comme modele de changement 4.
d ' é t a t * . Le programme n a r r a t i f , A l'aide des h u i t formes simples 6. différents : l ' u n , situe au niveau
a r t i c u l a n t une t r a n s f o r m a t i o n * h i é - de 1'action, on est en mesure de Grace aux h u i t formes simples de sémionarratif, 1'autre au niveau
rarchique entre u n é t a t i n i t i a l et u n constituer la classe exhaustive des 1'action, i l devient possible d ' é l a b o r e r discursif* ou p r a x é o l o g i q u e * propre à
é t a t f i n a l , p o s s è d e une d y n a m i q u e configurations * simulant les formes les différentes formes de dêpendance des espaces-temps et à des acteurs
i n t r i n s è q u e precise, susceptible d ' ê t r e simples d ' i n t e r a c t i o n * d o n t la pro- d ' u n sujet d'action p a r r a p p o r t à u n spécifiques. Dans le premier cas, la
é p u i s é e en h u i t formes simples de p r i é t é commune repose sur le fait que autre. A u t r e m e n t d i t , la m o d a l i t é s é m i o t i q u e de 1'action, é l a b o r a n t les
1'action. Selon que la t r a n s f o r m a t i o n deux sujets sont i n d é p e n d a n t s F u n de factitive* d u faire-faire d é t e r m i n a n t configurations syntaxiques des for-
s'exprimant dans u n programme 1'autre mais i n t e r d é p e n d a n t s selon les rapports entre le sujet destina- mes simples ou complexes de 1'action
n a r r a t i f est h y p o t a x i q u e m e n t affir- leurs i n t e n t i o n n a l i t é s * , c ' e s t - à - d i r e teur* et le sujet destinataire, peut et de 1'interaction fait partie de la
m é e ou niée, on distingue entre une par r a p p o r t à 1'objet de valeur*. E n être explicitée et définie grâce à l'éla- s é m i o t i q u e syntagmatique explorant
classe de formes de 1'action d o n t la ce q u i concerne les formes simples boration des configurations o b é i s s a n t (dans la terminologie de J . Piaget)
p r o p r i é t é c a r a c t é r i s t i q u e est lefaire* d ' i n t e r a c t i o n , i l existe huit configura- à des régies strictes et univoques. 1'intelligence programmatrice d u su-
et une classe de formes de 1'action tions dijférentes, d o n t chacune possè- j e t . Dans le second cas, é l a b o r a n t des
7.
d o n t la p r o p r i é t é est le ne-pas-faire. de ses régies constitutives strictes et scenarii q u i simulent des actions et
E n tenant compte de la d i s t i n c t i o n
E n c o n s i d é r a n t le t y p e de transfor- explicites. Grace à des configurations, des interactions p a r t i c u l i è r e s d ' u n
entre le programme n a r r a t i f de base*
m a t i o n j o u a n t entre u n é t a t i n i t i a l et on peut d é c r i r e la position* spécifique acteur ou de plusieurs acteurs, la
et les programmes narratifs d'usage*
u n é t a t f i n a l , on se t r o u v e confronte à de la structure polemique* dans les s é m i o t i q u e rend compte des différen-
constitutifs d u premier, les formes
des transformations de nature dyna- é c h a n g e s * et les Communications* tes pratiques sociales, humaines ou
d'action peuvent ê t r e i n t e r p r é t é e s
mique ou stationnaire. Les transfor- entre acteurs. artificielles. (P. S.)
soit comme porteuses d'organisations
mations ( h y p o t a x i q u e m e n t affirmées 5. »• Interaction, Programme
syntagmatiques plus ou moins com-
ou niées) de nature d y n a m i q u e a r t i - narratif, Transformation.
A p a r t i r de ces formes simples plexes, soit comme des syntagmes
c u l e m des changements d ' é t a t (soit d'action, on peut ensuite construire simples. Dans le premier cas, on
r é a l i s a n t s , soit a c t u a l i s a n t s ) ; les les différentes formes complexes de parlera d^action proprement d i t e ;
transformations (hypotaxiquement
affirmées ou niées) de nature station-
1'action, c ' e s t - à - d i r e ces formes de dans le second, on parlera par contre Áctorialisation \ç\
1'action q u i se constituent d'au moins lactes q u i forment une action.
naire, a r t i c u l e n t , par contre, des non- deux programmes narratifs. U n sujet Cette d i s t i n c t i o n permet de décrire
changements ou des c o n t i n u a t i o n s 2.
d'action peut emprunter, en vue de la la r é a l i s a t i o n d ' u n b u t comme u n
d ' é t a t s (soit r é a l i s a n t s , soit actua- A u niveau discursif, la mise en
r é a l i s a t i o n d ' u n projet i n t e n t i o n n e l , graphe arborescent entre u n é t a t
lisants). place d'une d i s t r i b u t i o n actorielle
non seulement u n seul parcours fixe i n i t i a l , plusieurs é t a t s i n t e r m é d i a i r e s
peut s'accompagner de p r o c é d u r e s
A i n s i , on obtient les h u i t formes par la grammaire spécifique d ' u n et u n é t a t f i n a l , i n d i q u a n t , d'une
d'aspectualisation*, q u i p r é s u p p o -
simples de 1'action, à savoir quatre programme narratif, mais se d é c i d e r part, le parcours effectif d u sujet de
sent la p r é s e n c e i m p l i c i t e ou explicite
formes e x p r i m a n t le maintien ou aussi pour u n autre parcours ou pour 1'action et, de l'autre, les parcours
d ' u n actant observateur* anthropo-
la conservation d ' u n é t a t réalisé ou une certaine combinaison de deux (ou alternatifs possibles.
morphe : deux acteurs pourvus d u
d ' u n é t a t a c t u a l i s é , et quatre formes de plusieurs) programmes. Le p r o b l è -
8. m ê m e role actantiel et d u m ê m e role
e x p r i m a n t la création ou Vapparition me de ces formes complexes de
Comme la t h é o r i e s é m i o - n a r r a t i v e t h é m a t i q u e peuvent accomplir la
d ' u n é t a t réalisé ou d ' u n é t a t ac- 1'action pose celui de la c o m p é t e n c e *
de 1'action determine et explore la m ê m e performance, l ' u n facilement,
t u a l i s é . Ces h u i t formes d'action é p u i - a u t o r é g u l a t i v e (ou d u m é t a s a v o i r * ) .
m u l t i p l i c i t é des formes de 1'agir, elle 1'autre difficilement, en faisant m o n -
sent ensemble et seulement ensemble Les différentes configurations si-
peut ê t r e utilisée non seulement pour tre d'enthousiasme, ou d'ennui, par
la d y n a m i q u e interne d u programme m u l a n t les formes complexes d ' i n -
1'analyse des syntagmatiques verba- exemple; 1'aspectualisation peut aus-
n a r r a t i f comme modele d u change- teraction entre deux sujets i n d é p e n -
les ou non-verbales, mais aussi pour si concerner le m ê m e acteur à deux
ment d ' u n é t a t et la suppression d'une dants mais i n t e r d é p e n d a n t s selon
celle des a c t i v i t é s somatiques de moments de sa v i e ; enfin, la compa-
seule de ces h u i t formes r e n d r a i t leurs i n t e n t i o n n a l i t é s , m e t t r o n t en
techniques sans qu'une de ces a c t i v i - raison peut rester i m p l i c i t e , 1'acteur
caduc le s y s t è m e entier, d u fait de son é v i d e n c e non seulement les différents
t é s se r é d u i s e à 1'autre. é t a n t qualifié dans sa f a ç o n d ' ê t r e ou
i n c o h é r e n c e . L a structure logique (au processus de d é c i s i o n * et de p r o g r a m -
E n sauvegardant la d i s t i n c t i o n de faire en référence i m p l i c i t e à u n
sens de F . Gonseth), sous-jacente à m a t i o n * s'effectuant en vue d ' u n b u t
entre les formes générales de Taction simulacre, c o m p o r t a n t une qualifica-
ces h u i t formes d ' a c t i o n , est une à réaliser, elles é l u c i d e r o n t aussi les
et les actions spécifiques, la sémio- t i o n moyenne relevant de la c o m p é -
structure quaterne de transforma- différentes formes de la s t r a t é g i e ou
tique de 1'action (comme aussi de tence de 1'observateur; i l semble plus
t i o n , reproduisant les p r o p r i é t é s de la c o n t r e - s t r a t é g i e , d u subterfuge,
la m a n i p u l a t i o n et de Ia sanction) difficile, dans le cas de 1'espace et d u
constitutives d u c a r r é * s é m i o t i q u e . etc.
recouvre deux niveaux cTabstraction temps, de definir u n i n c h o a t i f et u n
10
II
terminatif en ce qui concerne la jet est posé comme distinct de Le repérage des allotopies joue un ici trop largement entendu; dans la
maladresse ou 1'aisance d'un acteur; la taxinomie. Ainsi la taxinomie réle important dans le parcours syntaxe narrative de surface, il
les procédures d'installation de la proprioceptive est, pourrait-on dire, interprétatif. (F. R.) faudrait distinguer, entre autres, le
tensivité* semblent preponderantes, « objectivée » : au lieu d'absorber le • I n t e r p r é t a t i o n , Isotopie, niveau plus abstrait des énoncés de
et souvent figurées par la croissance « s u j e t » auquel elle s'impose, elle a Sémème, Sème. jonction et des transformations, de
ou la maturation. maintenant une existence distincte celui, moins abstrait, des program-
L'ancien point 2. devient le point 3. du sujet qui apparait en tant que tel. mes et schémas narratifs; le premier
(F. B.)
Dês lors, la taxinomie « objectivée » Anime a d j . m sera dit simplement anime*, car i l
4. (dont les termes sont des énoncés peut aussi bien être manifeste tel quel
Comme composante de la mise en d'états virtuels) peut être soumise Sème* inhérent au niveau de pour décrire des opérations techni-
discours* (discursivisation*), 1'acto- aux opérations du sujet (rappelons surface*, tel qu'il est généré par le ques non anthropomorphes, et le
rialisation peut être considérée que les opérations sont définies niveau logico-sémantique, et corres- second anthropomorphe.
comme un résultat de la performance comme les « actions de 1'homme sur pondant à la «sémantique narrati- Au niveau anime, on disposera
d'énonciation*. La disposition et la les choses») qui engendreront les ve » en tant que niveau d'investisse- d'une part des actants syntaxiques,
distribution d'acteurs débrayés, dans modalités* aléthiques. L'affirmation ment sémantique homotope à la et d'autre part, de valeurs suscepti-
1'énoncé réalisé, construisent un d'une axiologie a le même effet; une syntaxe narrative de surface (énoncés bles de les investir sémantiquement
ensemble de type «non-je», qui doit axiologie (des valeurs virtuelles) est de jonction et actants syntaxiques). du contenu « a n i m e » . Au niveau
être corrélé à 1'instance* d'énoncia- objectivée (en énoncés de faire vir- I anime se distingue, dans le cadre de anthropomorphe, on disposera d'une
tion ( « j e » ) que je présuppose 1'acto- tuels ou transformations virtuelles), la sémantique narrative, de Vanthro- part des actants sémiotiques, et
rialisation. (L. P.) et peut dès lors être soumise aux pomorphe*. (J. F.) d'autre part, de valeurs distribuées
opérations du sujet qui poseront les • Anthropomorphe. sur trois isotopies (pragmatique*,
modalités* déontiques. thymique*, cognitive*) susceptibles
L'affirmation est donc le jugement de les investir sémantiquement du
Affirmation [Ç][D] préliminaire qui ouvre la possibilite Anthropomorphe [õ] contenu « anthropomorphe». L'en-
des jugements aléthiques et déonti- semble apparait sur le tableau sui-
L'affirmation, qui ne doit pas être ques. (D. P.) L'adjectif «anthropomorphe» est vant :
confondue avec 1'assertion*, n'est pas • Syntaxe fondamentale
une opération*, mais la constatation (mode de génération).
de 1'existence de quelque chose, et Syntaxe Sémantique
donc un jugement portant sur cette
chose. L'affirmation d'une taxinomie Predicais Actants Valeurs
ou d'une axiologie de la sémantique* Allégorie n. f. [N]
fondamentale est la première étape É n o n c é s de Sujet de faire Valeurs a c t u a l i s é e s
AJNIMÉ jonction Sujet d ' é t a t comme « a n i m é e s »
de la génération de la syntaxe* Relation de ressemblance entre
Transformations Objet
fondamentale. éléments discrets d'isotopies* figura-
L'affirmation transforme le statut tive et thématique, mises en parallèle. Programmes et Sujet de q u ê t e Valeurs
d'une taxinomie de la sémantique (J. C.) s c h é m a s narratifs Objet de valeur pragmatiques
fondamentale. Dans la composante • Parabole. ANTHROPOMORPHE Destinateur thymiques
sémantique fondamentale, la taxino- Destinataire cognitives
mie (en tant que proprioceptive*, et
donc en tant qu'évidence, intuition, (J- F)
conviction) s'était imposée au « s u - Allotopie n. f. (néol.) [D
j e t » ; on pourrait même dire qu'elle
« a b s o r b e » le sujet qu'il n'est pas Sur Taxe syntagmatiquc, récurren- Anti-sujet n. m. H] présupposent a priori deux opposi-
vraiment possible de distinguer de la ce de sémèmes* qui s'excluent mutuel- tions grammaticales dont les fonc-
taxinomie proprioceptive. Par son lement par au moins un de leurs A. EME tions sont bien distinctes :
affirmation, cette taxinomie proprio- sèmes, soit qu'ils appartiennent à des i. — a) D'une part, 1'opposition
ceptive est posée comme taxinomie classes sémantiques incompatibles, Les composantes cognitive* et sujet/objet* qui est 1'élément irréduc-
dont l'existence ne peut pas ne pas soit qu'une disjonction exclusive les pragmatique* et, dans une moindre tible des actes de connaissance, de
être reconnue; simultanément le su- oppose au sein d'une même classe. mesure, la composante thymique* perception ou de transformation
12
Allti-HUJCl
Allli-HIljl-t

présumée de l'autre par rapport à sa F i n t e r a c t i o n * . L a c o n f r o n t a t i o n * des


pragmatique d u monde. Elie peut sujet apparait t o u j o u r s comme celui
propre compétence ( i l est une mena- actants devient ainsi le face à face
être considérée comme une r e f o r m u - qui v i e n t contrarier le parcours d u
ce, i l est u n allié, i l est une force à d'un sujet et d ' u n anti-sujet, sémio-
l a t i o n plus englobante de ce que le sujet.
ménager, e t c ) . L'évaluation que fait tiquement compétents, modalisés *
rationalisme classique appelait la
2. le sujet montre que cet acte de (souvent de façon inégale), q u i se
scission s u j e t / o b j e t , scission irréduc-
La définition d u schéma n a r r a t i f * reconnaissance consiste aussi à se reconnaissant comme tels effectuent
tible dans la science et que seule la
comme structure polemique* et/ou reconnaitre soi-même, à assumer les tous les deux, en t a n t que sujets de
supposition d'une expérience m y s -
contractuelle * i m p l i q u e u n face à face compétences modales d u / p o u v o i i * - Finteraction, des opérations c o g n i t i -
tique ou esthétique peut prétendre
de deux sujets d o n t les parcours, faire/ et d u /ne-pas-pouvoir-faire/. ves et des manipulations modales par
résorber.
différents et opposés, v o n t à u n Cest en f a i t le sujet, on le v o i t bien, lesquelles ils gèrent mutuellement
— 6) D ' a u t r e p a r t , 1'opposition
moment donné de leur déroulement qui en reconnaissant l'autre comme leurs parcours respectifs devenant
sujet/anti-sujet q u i est constitutive
se croiser. L ' a p p a r i t i o n face à u n sujet son anti-sujet permet sa c o n s t i t u t i o n ainsi manipulateurs F u n de Fautre.
d'un univers sémiotique narrable
d'un anti-sujet q u ' i l aura à affronter comme t e l . L ' a n t i - s u j e t , de son côté,
auquel se rattache le monde de F i n -
permet de penser la c o m m u n i c a t i o n effectué ce même acte c o g n i t i f de 4.
tersubj ectivité.
intersubjective en termes d ' i n t e r - reconnaissance et construit ainsi ce La relation entre sujet et anti-sujet
2.
a c t i o n * . E n effet, si par i n t e r a c t i o n sujet-autre, différent de lui-même, étant définie par le c o n f l i t , i l est
L'histoire de la philosophie offre
nous entendons la t r a n s f o r m a t i o n q u i après évaluation peut devenir son évident que les transferts* d'objets
différentes tentatives soit pour déri-
mutuelle et successive de la compé- propre anti-sujet (la focalisation* de (presentes sous forme d ' a c q u i s i t i o n *
ver une de ces oppositions à p a r t i r de
tence* modale et cognitive des sujets la relation étant faite, dans ce cas, de ou de p r i v a t i o n * ) q u i les affectent et
Fautre jugée première (Descartes,
mis en présence, i l est clair que ces son p o i n t de vue). I I f a u d r a i t préciser c o n s t i t u e m leur c o m m u n i c a t i o n ne
Husserl, par exemple), soit de les
sujets ne peuvent être consideres que cet acte cognitif de reconnaissan- peuvent être que de t y p e polemique.
subsumer sous u n concept plus
comme Destinateur*/Destinataire* ce mutuellement exerce par les sujets L a forme la plus simple de ce t r a n s f e r i
general ( K a n t , dans le Jugement
car la r e l a t i o n que ces derniers est de 1'ordre d u simulacre, c'est- (ou c o m m u n i c a t i o n ) polemique est
Esthétique). Dans la mesure oú ces
entretiennent étant de présupposi- à-dire q u ' i l est le p r o d u i t d'une celle de deux sujets (en Foccurrence,
oppositions catégorielles sont consi-
t i o n unilatérale* et asymétrique ne «représentation» faite par chacun sujet/anti-sujet) également interesses
dérées par la sémiotique comme
convient guère au j e u interactionnel. des sujets et q u i , de ce f a i t , n'engage par u n seul et même o b j e t * de valeur.
grammaticales (et n o n ontologiques),
E n revanche, la relation de présup- pas les sujets « r é e l s » q u i sont face à A p a r t i r de cette forme élémentaire de
i l y a t o u t intérêt à conserver leur
position reciproque, symétrique, face. Ce n'est qu'à la suite d'une polémicité i l serait possible de prévoir
caractere irréductible. Notons cepen-
conflictuelle, q u i caractérise le couple acceptation mutuelle de la c o n f o r m i - des variantes : ainsi les deux actants
dant que dans certains procès fonda-
sujet/anti-sujet permet de donner té des simulacres respectifs que les au lieu de briguer u n même objet
m e n t a u x , ces deux oppositions ont
une représentation plus adéquate des sujets sont capables, réciproquement, p o u r r a i e n t se t r o u v e r dans une
tendance à c o m m u n i q u e r . A i n s i ,
r a p p o r t s intersubjectifs faits de d'assumer Fautre, de s'assumer eux- s i t u a t i o n oú F u n d'eux v o u d r a i t
1'acte de connaissance se caractérise
conflits et de tensions. mêmes et d'assumer la r e l a t i o n q u i les a t t r i b u e r cet objet à Fautre et celui-ci
souvent par la mise en place de 1'objet
lie. Cela a b o u t i t à Fétablissement le refuserait ou encore, si Fon pose la
en position d'anti-sujet, tandis que, 3.
entre les sujets d ' u n contrat d'as- présence de deux objets de valeur,
symétriquement, l'acte de prédation L ' a n t i - s u j e t se constitue comme t e l
s o m p t i o n * q u i fonde véritablement la renonciation* concomitante elle-
inscrit 1'anti-sujet comme objet. Mais à p a r t i r d ' u n acte c o g n i t i f de
leur relation intersubjective et confir- même p o u r r a i t devenir polemique.
ce sont là les résultats d ' u n parcours reconnaissance* effectué par u n sujet
me par là même la construction Par ailleurs, si dans le conflit oppo-
et n o n la donnée d ' i n v a r i a n t s g r a m - sémiotiquement compétent. Cette
reciproque d u sujet-autre (et, éven- sant u n sujet à u n anti-sujet i l y a
m a t i c a u x . (J.-F. B.) reconnaissance consiste, d'une p a r t ,
tuellement, de Fanti-sujet). Par a i l - bien des valeurs* en j e u (1'objet visé
dans 1'identification, par u n sujet, de
B.|0 la structure compétentielle de 1'autre
leurs, étant donné que cet acte co-
g n i t i f de reconnaissane est, comine
n'étant que le lieu d'investissement
des valeurs) i l ne f a u t pas oublier que
1. — structure que le sujet lui-même l u i
L ' a n t i - s u j e t est u n actant f o n c t i o n - nous Favons d i t , mutuellement exerce le r a p p o r t entre ces actants, s'inscri-
a t t r i b u e à p a r t i r de la construction de
nel* q u i n'existe sémiotiquement que par les deux actants (la d i s t i n c t i o n v a n t dans le cadre de la structure
la représentation de ce sujet-autre
s'il est en relation avec u n actant sujet/anti-sujet n'étant somme t o u t e polemique, i m p l i q u e Fexercice de
dans son espace cognitif* (le s i m u -
sujet. Leur r a p p o r t d o i t ète conçu qu'une question de focalisation de l a p a r t et d ' a u t r e d ' u n pouvoir-faire
lacre de l'autre) — avec une confi-
comme une r e l a t i o n de contrariété* relation sur Fun deux) on pourra les visant à rendre impossible Fexercice
g u r a t i o n passionnelle stéréotypée ( i l
et de présupposition reciproque* appeler ensemble (sujet/anti-sujet), du pouvoir-faire de Fantagoniste;
est j a l o u x , i l est courageux, i l est
anthropomorphisable sous la forme lorsqu'ils se t r o u v e r o n t pris dans une souvent, de ce f a i t , Fenjeu devient
coléreux, etc.) et d'autre p a r t , dans
du conflit *. C e s t en ce sens que 1'anti- i n t e r a c t i o n particulière, sujets de enjeu de p o u v o i r s , de d o m i n a t i o n *
1'évaluation de cette compétence
15
14
Arlirr Arcliilccliiral A i c h i l c i l III ale Artificiei

v o i r l ' e s p a c e à p a r t i r de
r e c i p r o q u e . T o u t se passe c o m m e si
Architectural représenta- rage) p o u r en parfaire l a qualité i n s -
les a n t a g o n i s t e s o u b l i a i e n t les o b j e t s
(de v a l e u r ) q u i é t a i e n t à 1 ' o r i g i n e de (dispositif adj. y [N]|Ç]
tions intermédiaires
intervention
et n o n p a r une
directe s u r c e l u i - c i c o m m e
trumentale.
D a n s c e t t e dernière p e r s p e c t i v e , l a
leur polémicité et c o m m e si le p u r d a n s les a u t r e s a r t s . D e ce p o i n t de s é m i o t i q u e a r c h i t e c t u r a l e est a m e n é e
conflit devenait dans leur relation L e dispositif a r c h i t e c t u r a l r é s u l t a n t vue, 1'architecture s'apparenterait à étudier de nouvelles séries de
1'élément d o m i n a n t . I I f a u d r a i t a u s s i de l a c h a i n e * d ' é n o n c é s * successifs, davantage à la pratique musicale, transformations incluant 1'habitant
r e m a r q u e r d a n s ce cas qu'à partir c o n s t i t u t i f s des o p é r a t i o n s de t r a n s - r e c o u r a n t à 1'écriture p r é a l a b l e m e n t c o m m e acteur o p é r a n t s u r 1'espace e t
d ' u n e m a t r i c e de d o m i n a t i o n r e c i p r o - formation de 1'espace ( p r o g r a m m a - à la mise en son. n o n s e u l e m e n t c o m m e utilisateur. La
q u e o n p e u t p r é v o i r des v a r i a n t e s : u n t i o n , c o n c e p t i o n , réalisation, e x p l o i - L ' a r c h i t e c t u r e p e u t être c o n s i d é r é e d é f i n i t i o n c l a s s i q u e de l ' a r c h i t e c t u r e
sujet domine devient d o m i n a n t ; u n t a t i o n ) f o n c t i o n n e c o m m e u n systè- également c o m m e le f r u i t de cette référée à l a seule c o n s i d é r a t i o n d e ce
s u j e t déj à d o m i n a n t v e u t a f f i r m e r son m e * à é t a t s * . Ce d i s p o s i t i f c o m p r e n d discipline d'expression plastique. q u i est bati n ' e s t d o n c p l u s à r e t e n i r
pouvoir; u n conflit dominant/domine u n solide d englobement d o n t 1'équipe- L ' u t i l i s a t i o n d e ce t e r m e q u a l i f i e a l o r s d a n s ces c o n d i t i o n s .
sans r é s o l u t i o n , e t c . D ' u n a u t r e p o i n t m e n t c o m p l é m e n t a i r e assure l a réa- le r é s u l t a t de l a c h a i n e * d ' é n o n c é s * e t S ' i l ne f a i t p a s de d o u t e q u ' u n e
de v u e , i l est c l a i r q u e c h a c u n des l i s a t i o n d ' u n milieu artificiei, pro- d'actes* q u i v a de l a p r o g r a m m a - sémiotique de l ' a r c h i t e c t u r e s o i t le l i e u
sujets p e u t d o n n e r une v a l e u r diffé- p i c e a u d é r o u l e m e n t des a c t i v i t é s h u - t i o n * de 1 ' o u v r a g e à l a c o n c e p t i o n de d'un syncrétisme* de sémiotiques
r e n t e a u x v a l e u r s q u i s o n t a u cceur de maines. 1'ceuvre, p u i s à la construction de externes différenciées (visuelle, p l a s -
leur polémicité, que chacun d'eux L e s o l i d e d ' e n g l o b e m e n t est s o u - 1'édifice. tique, scénographique, sonore, e t c ) ,
p e u t a v o i r ses p r o p r e s v a l e u r s : p l u s mis à variation s e l o n des rythmes Une sémiotique * architecturale i l s e m b l e e n e f f e t f é c o n d é g a l e m e n t de
q u e des v a l e u r s e n j e u c ' e s t a l o r s l a de l o n g u e d u r é e ( p l u r i a n n u e l s , v o i r e p e u t a i n s i se c o n c e v o i r sous l a f o r m e ne p a s c o n f o n d r e , n i d ' o c c u l t e r les
valeur de ces valeurs q u i devient décennaux). L'équipement de ce d ' u n e d i s c i p l i n e é t u d i a n t des e n t i t é s divers champs d'études sémiotiques
s o u v e n t 1'enjeu m ê m e des conflits. solide lui permet d'assumer les a r c h i t e c t u r a l e s réalisées, r é s u l t a n t de internes et spécifiques, relatifs à
Ainsi, selon que la source de la v a r i a t i o n s à r y t h m e s c o u r t s (cycles p r o c è s * de p r o d u c t i o n m a r q u ê s e u x - 1'organisation de 1'espace et qui
polémicité entre u n sujet et u n a n t i - saisonniers et q u o t i d i e n s ) . m ê m e s p a r des séries de t r a n s f o r m a - c o n c o u r e n t de ce f a i t à 1 ' i d e n t i f i c a t i o n
s u j e t r e s i d e d a n s des t r a n s f o r m a t i o n s L e d i s p o s i t i f a r c h i t e c t u r a l est a i n - t i o n s * élémentaires. d ' u n e s é m i o t i q u e de l ' a r c h i t e c t u r e e n
conjonctives* et/ou disjonctives* si u n o r g a n e de t r a n s f o r m a t i o n * de Toutefois la conception architectu- d e v e n i r . (A. R.)
m e t t a n t des v a l e u r s e n j e u o u d a n s 1'environnement naturel en u n milieu rale n ' a pas p o u r o b j e t se ulem ent la • A r t i f i c i e i ( s é m i o t i q u e de l ' ~ ) ,
des c o n f l i t s d ' e s t i m a t i o n des v a l e u r s a r t i f i c i e i * , a p p e l é i c i , b i o m e * . I I est d é t e r m i n a t i o n d u solide d'englobement Biomatique (sémiotique ~ ) ,
e t s e l o n les r a p p o r t s de domination réalisé, d ' u n e p a r t , p a r u n e s e g m e n t a - de 1'espace*. E l i e est c o n c e r n é e p a r l a Dispositif architectural.
qui en résultent, il est possible t i o n * de 1'étendue e n espaces distincts délimitation de 1'espace résultant
d ' e n v i s a g e r u n e t y p o l o g i e des s t r u c - et, d'autre part, par une qualifica- d'une s e g m e n t a t i o n * de l'étendue,
tures polemiques qui, avec celle tion* de c e u x - c i e n lieux de l a v i e mais aussi p a r une qualification*
c o m p l é m e n t a i r e de c e t espace p o u r e n
Artificiei (sémiotique
des s t r u c t u r e s d ' a l l i a n c e , p o u r r a i e n t sociale, résultant de 1'attribution
contribuer à 1'établissement d'une de p r o p r i é t é s c o m p l é m e n t a i r e s à 1'es- c o n s t i t u e r u n lieu de v i e s o c i a l e e t u n de n . m . (D
typologie des r e l a t i o n s i n t e r s u b j e c - pace, en réponse aux exigences instrument d'usage.
t i v e s . (C. L.) de 1'usage (programmes) et aux L e s o l i d e d ' e n g l o b e m e n t , o b j e t de L ' o b j e t de l ' a r c h i t e c t u r e * e n t a n t
• Sujet, Polemique, Contrat, c o n t r a i n t e s d ' e n v i r o n n e m e n t . (A. R.) 1'acte de c o n s t r u c t i o n , ne recouvre q u e d i s c i p l i n e est de c o n c e v o i r e t d e
Interaction, Reconnaissance, Architecturale (sémiotique ~ ) , pas à l u i seul la notion d'entité réaliser des dispositifs* matériels
Objet, V a l e u r . A r t i f i c i e i ( s é m i o t i q u e de l ' ~ ) , a r c h i t e c t u r a l e . Ce s o l i d e n ' e s t e f f i c a c e constituant les lieux propices au
Biomatique (sémiotique ~ ) , Biome. e n e f f e t q u e p a r le j e u des équipements déroulement de l a v i e sociale. Ces
de c o n t r o l e c l i m a t i q u e , l u m i n e u x e t dispositifs résultent d ' u n e transfor-
a c o u s t i q u e , q u i l u i s o n t associes p o u r m a t i o n de matériaux naturels et d'une

Architecturale transformer 1'espace c i r c o n s c r i t e n


u n lieu propice au déroulement des
combinaison
matériaux de
de ceux-ci
synthèse, fruits
avec des
eux-
(sémiotique ~ ) a d j . [U[ç] pratiques humaines. L'espace de- mêmes de nombreuses transforma-
Arbre \ç\ vient ainsi u n milieu, un biome*, t i o n s . Les dispositifs a r c h i t e c t u r a u x
L'architecture est considérée p o u r celui q u i 1'habite. Celui-ci l u i s o n t des produits artificieis à 1'égal des
5. comme une discipline d'expression a p p o r t e les d e r n i è r e s qualifications produits elabores dans les divers
Toutefois, il faut noter que, p l a s t i q u e , à 1 ' i n s t a r de l a p e i n t u r e e t i n d i s p e n s a b l e s à s o n u t i l i s a t i o n , sous m i l i e u x de 1'ingénierie. L ' a r c h i t e c t u -
a c t u e l l e m e n t , 1'arbre n'est p l u s e m - de l a s c u l p t u r e . E l i e s'en distingue l a f o r m e A^aménagements complémen- r e est a i n s i l ' u n des l i e u x d ' é l e c t i o n d e
p l o y é e n g r a m m a i r e g é n é r a t i v e . (F. R.) c e p e n d a n t p a r 1 ' o b l i g a t i o n de c o n c e - taires (mobilier, décoration, éclai- Vingénierie.

16 17
Vi I I I K Í C I I C \ H < ' I N I I I I I Í < Í I I '
Anpectualinateur Aspectualisation

P a r a i l l e u r s , les p r a t i q u e s a r t i s t i - parcours. U n e sémiotique de l ' a r t i -


<ru'on j u g e r e c e v a b l e s s » a t p o w r v u s e n t e r m e s de d u r é e ( a v e c les deux
q u e s d o n t o n se r e c l a m e e n a r c h i - ficiel, e n t e n d u e c o m m e u n e s é m i o t i -
d ' u n e i s o t o p i e g é n é r i q u e e t dé p o u r - limites que sont 1'inchoatif et le
t e c t u r e ne s o n t p l u s e x c l u s i v e s d e q u e des o b j e t s a r t i f i c i e i s é c l a i r a n t les
cette discipline. Les p r o d u i t s ela- v u s d ^ l l o t o p i e . (F. R . ) terminatif) quantitativement (en
procès de leur conception, dispose
b o r e s d a n s c e r t a i n s s e c t e u r s de 1'ingé- • Acceptabilité, I»ot»pie. heures, jours, mois, années) ou
d'un champ d'étude considérable,
n i e r i e m a n i f e s t e n t de l a p a r t d e l e u r s q u a l i t a t i v e m e n t ( a i n s i , rapide e t lent
d ' a u t a n t p l u s q u e les d i v e r s m i l i e u x
n ' o n t d e sens d a n s u n e c o m p a r a i s o n
a u t e u r s , ingénieurs et designers, u n e
m a i t r i s e de l a c o n c e p t i o n de l e u r s
de 1'ingénierie o n t u n e l o n g u e e x p é - Aspectualisateur i m p l i c i t e e n t r e le t e m p s q u e le p r o c è s
r i e n c e d u t r a i t e m e n t « c o n s t r u i t » des
n . m . [D
v o l u m e s , de l e u r s p r o f d s e t de l e u r s prend au sujet et le temps qu'il
f o r m e s , m a i s ne se f i e n t le p l u s s o u -
couleurs. L a c o u p u r e entre l ' a r t et la p r e n d r a i t à 1'observateur, q u i consti-
v e n t , p o u r le t r a i t e m e n t des v a l e u r s ,
s c i e n c e est a u j o u r d ' h u i e f f a c é e d a n s t u e u n e s o r t e de m o y e n n e ) . L ' a s p e c -
q u ' à u n e saisie i n t u i t i v e . (A. R . ) On attribuera à 1 ' o b s e r v a t e u r le
c e r t a i n s f a i t s d e p r o d u c t i o n , m ê m e si t u a l i s a t i o n s p a t i a l e , de m ê m e , r e n -
• Architecturale (sémiotique ~ ) , role A" aspectualisateur
1 quand son
les c o r p s p r o f e s s i o n n e l s t e n t e n t d e v o i e a u x c a p a c i t e s de d é p l a c e m e n t , e t
Biomatique (sémiotique ~ ) , faire c o g n i t i f p r e n d p o u r o b j e t une
s a u v e g a r d e r les p r i v i l è g e s a c q u i s , lies à la possibilite de v o i r d ' u n observa-
Dispositif architectural, Sémiotique, grandeur énoncive embrayée; à u n
à la maitrise h i s t o r i q u e d ' u n a r t , v o i r e teur a n t h r o p o m o r p h e : on p e u t ainsi
Langage. n i v e a u é g a l de g é n é r a l i t é , d a n s le cas
d'une t e c h n i q u e , s i n o n d'une scien- discursiviser 1'espace e n t e r m e s de
o ú c e t t e g r a n d e u r est d é b r a y é e , le r o l e
ce. A i n s i e s t - i l p o s s i b l e a u j o u r d ' h u i distance e n t r e d e u x l i e u x , o u d'acces-
de 1 ' o b s e r v a t e u r est c e l u i de focalisa-
d ' i n s c r i r e t o u t e p r a t i q u e a r t i s t i q u e de sibilité a u r e g a r d ; l a « q u a l i t é » de l a
teur*. L ' a s p e c t u a l i s a t e u r est le s u j e t
1'ingénierie p a r m i les sciences de l a Artificielle d i s c u r s i f opérateur de 1'homogénéisa-
réalisation releve, elle, de 1'aspectua-
conception d'objets artificieis et, par lisation actorielle : une même action,
là m ê m e , d e f o n d e r u n e « s c i e n c e de (intelligence ~) tion des figures mises e n discours,
réalisée p a r des sujets q u i posséderaient
actant-type des points de vue*
1 ' a r t i f i c i e l » q u i é c l a i r e les a r t s d e l a c o m p é t e n c e n é c e s s a i r e , p e u t être
«inclusifs» et «intégrateurs». En
1'ingénierie, d o n t c e l u i de l ' a r c h i - • Intelligence artificielle. discursivisée en réalisation elegante
tant qu'actant cognitif, i l est l u i -
tecture. ou maladroite, d'un geste súr ou
m ê m e embrayé, et seulement recons-
h é s i t a n t , ce q u i n e se c o n ç o i t , là e n -
t r u c t i b l e p a r 1'analyse; i l s'opposes en
D e l a m ê m e m a n i è r e , si ces sciences
r é p o n d e n t a u p r o j e t de m i e u x c o n n a i -
Asémanticité \ç\ cela a u spectateur* et à Vassistant*,
core, que par r a p p o r t à un obser-
v a t e u r j o u a n t le role de m o y e n n e .
qu'affecte un débrayage cognitif
t r e les f a i t s de c o n c e p t i o n des o b j e t s
2. énonciatif*. 2.
a r t i f i c i e i s , les p r a t i q u e s p r o d u c t i v e s
L a l i n g u i s t i q u e générative et t r a n s - Ce concept, associe à celui de [Devrait être précédé du sous-
de 1'ingénierie se n o u r r i s s e n t e n r e t o u r
d e l e u r s r é s u l t a t s c o m m e elles l e u r formationnelle declare une phrase focalisateur, vide d'une grande partie t i t r e Aspectualisation temporelle.]
a p p o r t e n t les b é n é f i c e s de 1 ' e x p é - a s é m a n t i q u e l o r s q u ' e l l e ne p e u t rece- de son contenu le concept de
6.
rimentation. v o i r aucune interprétation * sémanti- « n a r r a t e u r » *. (J. F.)
[ A r e m p l a c e r p a r :]
q u e . E n f a i t , 1 ' a s é m a n t i c i t é ne reflète • Observateur, Aspectualisation.
Aspectualisation spatiale.
L a c i r c u l a r i t é des f a i t s de c o n n a i s - que 1'insuffisance de l a théorie q u i l a
U n d i s c o u r s sp at i al i sé p e u t a u s s i
sance e t des f a i t s dHnvention, q u i se decrete : elle est relative à une
être aspectualisé si d i v e r s l i e u x s o n t
réalise au sein des sciences de description, et plus la description
m i s e n r e l a t i o n p a r le m o u v e m e n t * o u
l'artificiel, est equivalente à celle i n t e g r e d e d o n n é e s issues des c o n t e x - Aspectualisation \r\\n\ p a r l a v u e des s u j e t s de 1 ' é n o n c é ; les
q u ' a u t o r i s e u n e sémiotique de 1'archi- tes linguistiques et p r a g m a t i q u e s ,
catégories de l a d i s t a n c e p e u v e n t être
tecture apportant aux praticiens, au plus le nombre des phrases dites
t e r m e d ' u n e r é a l i s a t i o n p r e m i è r e , les asémantiques décroit.
A. E] considérées comme equivalentes à
i. celle d e l a d u r é e d a n s 1 ' a s p e c t u a l i s a -
m o y e n s d ' u n e é t u d e t h é o r i q u e de l e u r Plutôt que de sémanticité ou
[ R e m p l a c e r l a d e r u i è r e p h r a s e p a r :] t i o n t e m p o r e l l e : si d e u x l i e u x sont
production, dont le bénéfice est d ' a s é m a n t i c i t é , o n p r é f è r e r a p a r l e r de
L ' a c t a n t o b e r v a t e u r jc m e le r o l e « d i s t a n t s » , 1'observateur enregistre-
r e i n v e s t i dans u n e réalisation ulté- conditions d'acceptabilité*. Les de-
d ' u n e échelle de m e s u r * a n t b r o p c r n o r - ra successivement le départ du
r i e u r e . L e s objets artificieis à conce- grés d ' a c c e p t a b i l i t é p a r a i s s e n t d é p e n -
p h e q u i , a p p l i q u é e à l a c t i o n réalisée p r e m i e r l i e u ( i n c h o a t i f ) , le « c h e m i n e -
voir étant également des objets de dre de la structure isotopique des
p a r u n s u j e t o p é r a t e u r installé dams le m e n t » ( d u r a t i f ) , p u i s 1'arrivée d a n s le
valeur*, la mise en ceuvre de ces syntagmes ou des énoncés : ceux
d i s c o u r s , l a t r a n s f o r m e en p r o c è s second lieu ( t e r m i n a t i f ) ; figurative-
objets artificieis, machines o u édifi- q u ' o n d i t absurdes sont anisotopes;
i n s c r i p t i b l e d a n s le t e m p s . , ! ' e s p a c e , e t m e n t , la d i s t a n c e p e u t être remplacée
ces, se t r a d u i t p a r les nombreuses ceux q u ' o n d i t contradictoires sont
La « q u a l i t é » de la léalisation : par u n m u r , u n quelconque obstacle
t r a n s f o r m a t i o n s * élémentaires, d o n t p o u r v u s d ' u n e i s o t o p i e générique et
r i n s c r i p t i o n dans u n terups à íehelle a u d é p l a c e m e n t , q u i d i v i s e 1'espace e n
l a t h é o r i e s é m i o t i q u e s a i t é c l a i r e r le d'une allotopie* spécifique; ceux
humaine permet la discnirshisalion lieux distincts.
18
19
Aspectualisation Aspectualisation

La sélectivité que nous avons été Paspectuel releve de la problématique N est interprete soit comme un mesure oú l'imperfectif s'identifie
amenés à definir, dans le cadre du du syntagme verbal : on peut en effet . M'iirment irréversible, c'est-à-direavec le rêversible, et le perfectif avec
faire émissif*, comme capacite à étudier la formation aspectuelle miienant un changement qualitatif, Firréversible. Les opérations dési-
choisir un récepteur* parmi d'autres, comme un procès d^spectualisation (donc comme un « p r o c è s » ) , soit gnées par la première règle de ré-
et systématiquement, dans le cadre dont le ab quo est le noyau sémique du comme un événement rêversible, écriture sont donc des sur-aspec-
du faire réceptif*, à choisir un verbe et dont le ad quem est le nimpliquant aucun changement tualisations qui prennent la forme
émetteur* parmi d'autres, peut être syntagme périphrastique global. I I ijiialitatif, (donc comme un « é t a t » ) . suivante :
interprétée en termes de catégories est donc possible de dégager des I )ans le premier cas, on parleTa d'un (la) REV (IRR) : imperfectif sur
de la spatialisation; la vue et le étapes nettement distinctes dans une effet de phase — et nous connaissons effet de phase
toucher, par exemple, définissent génération aspectuelle formalisable. notamment trois de ces effets de (lb) REV (REV) : imperfectif sur
« naturellement» des espaces de taille Les périphrases entrent en jeu en tant jiliase : Vinchoatif*, le terminatif*, le effet d'intensité
différente autour d'un acteur; une qu'instance de dédoublement ver- résultatif, exemples : (lc) I R R (IRR) : perfectif sur effet
aspectualisation peut être installée bal : un nouveau noyau sémique est commencer à faire, aller faire : de phase
dans 1'espace delimite par le regard, introduit qui régit le premier exacte- inchoatif (ld) I R R (REV) : perfectif sur effet
entre des lieux plus ou moins ment comme dans le cas des modali- cesser de faire, venir de faire : d'intensité.
distants; la distance, appréhendée tés (cette rection — énoncé objet terminatif Les exemples de (la) montrent
par la vue, permet de distinguer les d'énoncé — ne suffit donc plus finir par faire, achever de faire : ainsi une inversion cadentielle opé-
objets (ou sujets) immédiatement comme définition de la modalité), résultatif. rant sur 1'inchoatif, le terminatif et le
accessibles (inchoatif) ou inacces- mais avec un effet sémantique tout à Ces aspectualisations périphras- résultatif :
sibles au toucher (terminatif). La tiques consistem à irréversibiliser le sur inchoatif : j'aliais le faire,
fait différent, et que la modalisation
catégorie de la sélectivité, avec ses sens de N . A la différence du mais... : effet déréalisant
présuppose comme son ab quo. Dans
possibilites d'aspectualisation, est terminatif, le résultatif est corrélatif, sur terminatif : je venais de le faire,
« t u peux commencer à travailler », le
aisément transposable dans la dimen-
pouvoir-faire présuppose dans ce désignant P« entrée » d'un événement quand... : effet background.
sion cognitive. comme lié à la « sortie » d'un autre; i l sur résultatif : je finissais par
faire 1'aspectualisation inchoative
par « commencer à », qui objective le est donc à la fois inchoatif et comprendre... : effet « pittoresque ».
7. «travailler » sur une scène gestuelle terminatif. Les exemples de (lb) montrent par
Aspectualisation actorielle. oú i l est traité comme mouvement Dans le deuxième cas, on parlera contre un renforcement cadentiel
L'actorialisation peut s'accompa- articulable. Cette scène gestuelle est d'un effet A,intensité — et nous en opérant sur l'augmentatif et le
gner d'une aspectualisation si, par même double, puisque le «recteur» connaissons notamment deux : Yaug- continuatif :
exemple, les acteurs de 1'énoncé périphrastique comporte à son tour mentatif et le continuatif. Exemples : sur augmentatif : 1'inquiétude allait
modifient leur façon de réaliser une un morphème* aspectuel. Le premier aller + gérondif (son mal va en croissant : effet background
performance ou, en d'autres termes, noyau (N) est donc enchâssé dans un empirant) : augmentatif sur continuatif : i l continuait à
si, sans que leur compétence soit aspectualisateur périphrastique (AP) continuer à/de faire : continuatif. parler : effet background.
remise en cause, ils se «perfection- à son tour enchâssé dans un aspectua- Ces derniers aspectualisateurs pé- Ces effets appelés background sont à
nent» ou « múrissent», faisant aisé- lisateur morphématique (AM), ce qui riphrastiques réversibilisent par Fceuvre dans les montages bien
ment ce qu'ils faisaient difficilement permet de noter générativement : contre le sens de N . AP s'articule donc connus comportant, dans le récit, un
auparavant, par exemple. On peut selon la catégorie cadentielle en « premier plan » et un « arrière-plan »
aussi parler d'aspectualisation acto- (1) Syntagme aspectualisé —> AM réversible/irrêversible, que nous allons descriptifs.
rielle si le discours procede à une périphrase noter R E V / I R R . Les exemples de (lc) montrent un
comparaison entre deux acteurs réa- (2) périphrase - * APN 3. renforcement cadentiel des valeurs
lisant la même performance, en qua- Etudions maintenant la première aspectuelles de phase :
lifiant différemment leur manière de Le syntagme aspectualisé ou as- sur inchoatif : i l se mit à crier : effet
règle de réécriture. Les AM fonction-
faire; cette comparaison peut rester pectuel prend donc la forme aoriste (sémelfactif)
nent en français grâce à la niorpholo-
implicite, Factant observateur consti- suivante : sur terminatif : i l s'arrêta de crier :
gie verbale qui distingue notamment
tuant alors le terme de comparaison. AM(AP(N)) effet aoriste
Timparfait et le passe simple. Le
[7. devient 9.] (F. B.) 2. contenu aspectuel decettedistniction sur résultatif : je fmis par compren-
dre : effet aoriste.
B. m Considérons d'abord cette deuxiè-
me règle de réécriture*. Les AP sont
organisés sémantiquement par une
est souvent paraphxasé par 1'opposi-
tion imperfectivité/perfeetivité*. Or,
cette oppositionrelèveencoie une fois
Cet aoriste est la valeur aspectuelle
manifestée précisément par les «pre-
i.
Du point de vue linguistique, catégorie que nous appelons cadence : de la catégorie cadentielle, dans la mieis p l a n s » du récit, qui nous

20 21
AM|»C<'llialÍHlltÍUII In.ili-aliou

donnent régulièrement les énoneés ou la d i s t i n c t i o n topai ogique/ouvert/ portance de 1'aspectualisation pour


parler de « s è m e duratif», e t c , mais
narrativement constitutifs de l ' e n - vs/fermé/prendrait en eharge ce 1'économie et la régulation de la si-
que 1'aspectualisation est une généra-
chainement d u faire p r a g m a t i q u e et passage d u graduei au catégorique. gnification a été minimisée. L ' e x e m -
t i o n q u i p a r t d'une catégorie bien
cognitif. L'aoriste d u résultatif i n d i - Dans cette perspective Taspectualisa- ple le plus net est certainement la
sémique ( R E V / I R R ) et q u i p r o d u i t
que u n « commencement difficile » ou tion apparaít donc comme absolu- p a r t prise par 1'aspectualisation dans
des valeurs aspectuelles à s t a t u t
u n accomplissement (de par la inciit indépendante de 1'instance 1'évaluation éthique. L'aspectualisa-
sémémique par deux étapes :
corrélativité), et 1'aoriste de 1'inchoa- d'énonciation, ce q u i f a i t dire à L y o n s t i o n est encore à penser ou à repenser.
t i f u n « commencement facile » . phase intensité que 1'aspectualisation est une catégo- Aussi s'agira-t-il moins de proposi-
Finalement, les exemples de ( l d ) rie grammaticale non-déictique, « ou tions que de suggestions.
nous m o n t r e n t une inversion caden- inchoatif son caractere d'indépendance e x p l i - 1.
AP (N) terminatif augmentatif querait sa présence quasi-universelle L a reconnaissance de 1'importance
tielle des valeurs d'intensités :
résultatif continuatif dans toutes les langues, même dans d ' u n concept v a souvent de pair avec
sur a u g m e n t a t i f : malgré tous les
soins, son m a l alia en e m p i r a n t celles oú les temps g r a m m a t i c a u x son ontologisation et u n certain
AM (AP (N)) aoristes inch., background
sur c o n t i n u a t i f : malgré la pluie, les n'existent pas » . Cette indépendance appauvrissement théorique. Contre
term., résult. duratif
enfants continuèrent à jouer du mécanisme de 1'énonciation serait cette derive ou cette t e n t a t i o n , i l faut
background itératif
C e s t i c i ( l d ) que nous t r o u v o n s donc indépendance de toute la rappeler, après H j e l m s l e v , que «les
Les dernières des valeurs notées objets du rêalisme naif se réduisent
l'effet duratif*, irréversibilisation dynamique de la discursivisation :
sont l'effet d ' u n contrepoint cadentiel alors à des points d'intersection de ces
d ' u n réversible; mais i l est i m p o r t a n t 1'actant observateur se placerait
entre les instances A M et N . (P. A. B.) faisceaux de rapports» (Prol., p . 36).
de remarquer que cet effet exige alors dans la couche la plus super-
que ce réversible soit f o r t , c'est-à-dire C. \ç\ ficielle des structures sémio-nar- A cette ftn, t o u t concept d o i t , d e v r a i t
que A P contienne déjà dans son N 1. ratives, occupant une place plus être dénivelé (le terme est peu
u n « t r a i t » réversible : « empirer » , autonome par r a p p o r t à la d i m e n - satisfaisant) et articule. Par dénivella-
Dans le cadre d ' u n modele théori-
« j o u e r » , sont effectivement des ré- sion t e m p o r e l l e discursive de 1'é- tion (ou déhiscence) nous désignons
que génératif articule sur plusieurs
versibles en soi. nonciation et p o u v a n t ainsi rendre 1'opération q u i a b o u t i t à scinder t o u t
niveaux, on d o i t maintenant i m a g i -
4. compte de 1'ensemble spatio-tem- n i v e a u donné en deux n i v e a u x
ner d'enrichir le concept d'aspectuali-
I I convient encore d'ajouter au porel à travers la catégorie u n i v e r - corrélés, l ' u n en -al, présupposé,
sation, en y i n s t a l l a n t , à côté de
calcul presente dans le paragraphe selle pour 1'interprétation d u monde 1'autre en -if, présupposant. Dans le
1'aspectualisation proprement dite
précédant une articulation aspectuelle naturel : / c o n t i n u / v s / d i s c o n t i n u . présent cas, nous appréhendons le
(forme discursive sous laquelle i l est
j o u a n t déjà au niveau de N . L e niveau aspectuel à travers le couple :
possible de saisir le temps) u n
3. — niveau aspectal : présupposé;
d u r a t i f doit alors s'écrire en trois nouveau t y p e d'aspectualisation, q u i
C e s t à ce niveau que se pose — niveau aspectif : présupposant.
temps : se définirait comme condition de
véritablement le problème de l'o6ser- Par articulation, nous entendons
I R R ( R E V ( R E V ) ) = duratif possibilite des catégories aspectuelles
vabilité, car une qualité est définie l ' a n a l y 8 e q u i établit les fonctifs d'une
I I I discursives. (Ce q u i est déjà présent
AM AP N comme « d i s c o n t i n u e » c'est-à-dire f o n c t i o n donnée sur la base d'une
dans les t r a v a u x des grammairiens
« observable » , seulement à u n niveau dépendance, reciproque o u unilatéra-
C e s t par une analyse de ce dernier allemands avec la d i s t i n c t i o n « aspec-
t y p e que l ' o n expliquera 1'effet moins superfície] du discours, q u i est le, ainsi que le recommande H j e l m s -
tualisation sur la durée/aspectuali-
itératif, q u i exige u n N irréversible u n domaine non-observable, sujet lev. Ces deux opérations conduisent à
sation sur 1'intension » ) .
p o u r le réversibiliser fortement : à v a r i a t i o n continue, defini donc substituer au concept concerne u n
2.
comme q u a n t i t a t i f et discret. U n réseau m i n i m a l de quatre composan-
R E V ( R E V ( I R R ) ) = itératif A u niveau des structures sémio-
texte sera alors « observable » seule- tes en príncipe interdéfinies.
ils étaient separes, mais narratives, on retrouvera donc ce
ment une fois q n u i i descend du L'aspectualisation envisagée par
J continaient à se voii I de temps deuxième t y p e d'aspectualisation,
niveau de l a manifestation discursive les linguistes et les sémioticiens releve
| se v o y a i e n t encore f en temps. entendue comme modalité cognitive,
( q u a n t i t a t i f et continu) a u niveau des d u niveau aspectif. Elie repose sur le
mécanisme q u i « gere » , en les établis-
5. structures profondes, oú des opposi- j e u des sèmes aspectuels : « i n c h o a t i -
sant, les limites et les degrés d u procès
L a conclusion q u i s'impose, si tions qualitatives nous p e r m e t t r o n t vité » , « durativité » , «terminativi-
n a r r a t i f , m o d u l a n t le graduei et le
1'aspectualité est à v o i r ainsi comme de comprendre « c e qui s'est passe». té » et, à 1'instar de t o u t niveau en -if,
catégorique dans la scansion « m o -
(M. J.) fait prévaloir 1'adéquation sur 1'arbi-
une combinatoire syntagmatique ap- ments de stase/moments de crise » . I I
p l i q u a n t à trois n i v e a u x la même s'agit là d'une scansion appartenant t r a i r e . L'articulation consiste à établir
catégorie sémantique de cadence, non seulement à u n regime temporel D. lã] une r e l a t i o n , probablement, de dé-
c'est donc q u ' i l ne faut pas t r o p tôt mais aussi à une dimension spatiale, Divers signes i n d i q u e n t que Tim- pendance entre la saillance et la

22 23
AHHÍHIIIIII
AsHOlliptioil

passance, la saillance prenant en aboutissants sont les degrés et les acteur dans Pénoncé; il se distingue C e s t seulement alors que les sujets
charge les sèmes « i n c h o a t i v i t é » et seuils. v o n t fonder véritablement une rela-
en cela d u spectateur*, defini comme
«terminativité » , la passance rece- A cet égard, t o u t e dimension t i o n intersubjective ( q u i n'est plus u n
acteur v i r t u e l , i m p l i q u e i n d i r e c t e -
v a n t , elle, le sème « durativité » . sémantique, que son t r a i t e m e n t p a r simulacre). Nous proposons d'appeler
ment par Ia deixis spatioternporelle,
L'aspectualisation n a r r a t i v e , et la langue soit g r a m m a t i c a l ou lexical, contrat d'assomption cet engagement
et des focalisateur/aspectualisateur,
par suite également discursive —
requiert d'être démarquée et délimi- m u t u e i des sujets leur p e r m e t t a n t de
seulement reconstructibles p a r Pana-
familière au p o i n t qu'elle s'identifie tée d'une p a r t , divisée et segmentée, fonder une structure intersubjective.
lyse. E n t a n t qu'acteur énoncé,
au sens même — est générale, mais d'autre p a r t . Ces opérations sont I I est i m p o r t a n t de remarquer que
Passistant est susceptible d'entrer en
non universelle. Rien n'empêche universelles. seul Pétablissement de ce c o n t r a t
syncrétisme avec tous les sujets de
d'imagiiier une organisation d u Démarcation et s e g m e n t a t i o n , nous autorise à parler d ' i n t e r a c t i o n
1'énoncé, et p a r conséquent d ' a d o p t e r
contenu q u i ne problématiserait que bien que vraisemblablement liées p a r entre les sujets. A u t r e m e n t , i l peut y
tous les roles prévus p o u r ceux-ci. S ' i l
la saillance, Pimmédiation. Le récit, une r e l a t i o n de présupposition (à a v o i r soit une non-conformité des
est dote d ' u n parcours figuratif
q u i privilegie transformations et rechercher), sont conjugables (c'est simulacres respectifs, acceptée par les
(pragmatique) v e r b a l , on le dénom-
médiations, n'est q u ' u n possible. le cas d u récit et d u m y t h e ) ou sujets, ce q u i rend impossible Pas-
mera « t é m o i n » et i l a p p a r t i e n d r a
L a relation entre ce niveau aspectif opposables. Par exemple, u n proces- somption de la relation (de Pautre et
alors à la sous-classe des n a r r a t e u r s * .
et le niveau aspectal semble, comme sus d'expansion peut être décrit, d u de soi-même) et c o n d u i t donc à
L'assistant, comme le spectateur,
pour t o u t effort d'abstraction, une p o i n t de vue sémiotique, de façon Péchec de la c o m m u n i c a t i o n , soit la
peut être subsumé soit par u n role
spécification q u i fait d u niveau simple, a-référentielle, comme une construction par u n sujet d ' u n
actantiel focalisateur* (opérateur de
aspectif la spécifiante et d u niveau t r a n s f o r m a t i o n de limites en degrés; simulacre q u i n'est pas conforme à
débrayage), soit par u n role actantiel
aspectal la spécifiée. La saillance et 1'inverse p o u r u n processus de Péventuel simulacre construit par u n
aspectualisateur* (opérateur d ' e m -
renvoie à 1'opération de démarcation contractions. autre sujet, t o u t simplement parce
brayage). (J. F.)
d o n t les aboutissants sont les limites que ce sujet-autre, ne répondant pas
• Observateur, Débrayage.
tandis que la passance présuppose Le réseau p r e n d r a i t provisoire- aux attentes interactionnelles d u
1'opération de segmentation d o n t les m e n t la forme suivante : sujet, n'a pas construit de simulacre
de son côté : ce serait le cas par
ARTICULATION
Assomption (contrat exemple de « Pindifférent» (Marscia-
d'~) n . f. | y g ni). I I est possible que Pon assiste
inchoativité alors à la conclusion p a r le sujet d ' u n
niveau aboutissants durativité
terminativité « c o n t r a t imaginaire » q u i n'engage
aspectif 1.
Mj
L ' i n t e r a c t i o n * intersubjective con- en rien Pautre et q u i ne peut
opérants saillance passance
1 sidérée comme u n face à face de sujets évidemment pas fonder une relation
z modalisés et compétents cherchant à intersubjective.
« niveau aboutissants limites degrés
se persuader et s'interpréter m u t u e l -
S aspectal
opérants
lement m e t en j e u aussi d'autres 2.
démarcation segmentation Le terme c o n t r a t d'assomption
opérations cognitives par lesquelles
les sujets a r r i v e n t j u s t e m e n t à fon- p o u r r a i t remplacer celui de contrat
2. q u a n t à l u i , être seulement situe der cette structure intersubjective. implicite* p a r lequel o n designe
Cette déhiscence de Paspectualisa- « p l u s b a s » . . . L'opération de déhis- Pensemble de préalables f o n d a n t la
I I en va ainsi, en premier l i e u , de
t i o n en deux niveaux, respectivement cence, si elle affecte bien t o u t niveau structure intersubjective. E n effet,
1'acte c o g n i t i f de reconnaissance * par
aspectal et aspectif, represente un reconnu, signifie que, comme dans la
lequel u n sujet* sémiotiquement le choix d'appeler « i m p l i c i t e » ce
double « avantage » . E n premier lieu, r i m e , rien ne v a , ne v a u t sans c o n t r a t ne f a i t que refléter la
compétent construit le sujet-autre ou
elle d e v r a i t permettre de préciser la résonance. (C. z.) difficulté que Pon éprouve à détermi-
son a n t i - s u j e t * t o u t en se construi -
r e l a t i o n entre données universelles ner les conditions minimales dans
sant lui-même. Mais cette reconnais-
(réalisables) e t données générales lesquelles les sujets établissent une
sance étant de Pordre du simulacre, ce
(réalisées). Dans le même ordre structure de la c o m m u n i c a t i o n i n t e r -
n'est qu"à l a suite d'une acceptaticr
d'idées, cette e x f o l i a t i o n de Paspec- Assistant n . m . \N\\P\
mutuelle de la conformité des simula- subjective, ce q u i a c o n d u i t t o u t
t u a l i s a t i o n rend compte de sa place naturellement à m e t t r e Paccent sur la
cres respectifs que les sujets sent
dans le parcours génératif mais le Dans la classe des observateurs, seule chose d o n t on p o u v a i t être súr, à
capables, réciproquement, d'assuniei
niveau exploité est i c i le niveau I assistant sera defini par son a c t u a l i - savoir le caractere de présuppose
Pautre, de s'assumer eux-rnènies el
aspectif: le n i v e a u aspectal d e v r a i t , sation partielle ou totale comme f o n d a m e n t a l de la structure intersub-
d'assumei leur r e l a t i o n * modais.
24 25
Axiologique
Axiolo^iquc

m e n t sera t r a n s m i s e a u D e s t i n a t a i r e .
sur l a v a l e u r de T e n j e u : ils d o i v e n l
j e c t i v e q u e p o s s è d e ce c o n t r a t . D i r e • Interaction, Reconnaissance, Plusieurs formes d u contrat sont à
(•roire, s i n c è r e m e n t o u n o n , q u e les
q u ' i l est « d ' a s s o m p t i o n » p e r m e t e n Sujet, Anti-sujet, Contrat, e n v i s a g e r : le c o n s e n s u s , l e contrat
o b j e t s d ' é c h a n g e se v a l e n t . E n s u i t e ,
r e v a n c h e de c o n c e v o i r ces p r é a l a b l e s Polemique, Fiduciaire (contrat ~ ) . p o s i t i f o u négatif (le D e s t i n a t e u r et
les s t r u c t u r e s p o l e m i q u e s a u s s i b i e n
a u m o i n s c o m m e u n acte c o g n i t i f p a r le D e s t i n a t a i r e r e j e t t e n t les mêmes
q u e celles d e c o o p é r a t i o n présuppe-
l e q u e l les s u j e t s , c o m p é t e n t s e t i n - v a l e u r s ) , le c o n t r a t d ' é v a l u a t i o n e t d e
sent u n c a d r e a x i o l o g i q u e c o m m u n :
terprétants, acceptent d'assumer une v a l o r i s a t i o n , e t c . (S. A.)
la p o l e m i q u e c o n d u i t à l a c e s s a t i o n
relation modale d'un type parti- • Contrat.
de la communication si ce iiiim-
culier ( e t p a r là même de s'assu- Axiologique (contrat ~) m u m n ' e x i s t e p l u s . E n f i n , le c o n t r a t
mer eux-mêmes et d'assumer 1'autre).
a d j . H][D] a x i o l o g i q u e e s t l a c o n d i t i o n sine qua
non de 1'émergence du système
3.

L e f a i t q u e le c o n c e p t de c o n t r a t * I I s e m b l e o p p o r t u n de se d e m a n d e r
a c t a n t i e l ; l e D e s t i n a t e u r , le D e s t i n a - Axiologique
p u i s s e être r a p p r o c h é de c e l u i d'é- si l a v é r i f i c a t i o n * est le s e u l o b j e t d u
taire et 1'Objet s'actualisent ] ' u n
1'autre d a n s u n espace a x i o l o g i q u e
(polarisation )
c h a n g e * l e q u e l , c o m m e o n le s a i t , ne contrat* fiduciaire. D'autres modali-
h o m o g è n e e t i l s p a r t a g e n t les m ê m e s
p e u t s ' e f f e c t u e r q u e s i les d e u x p a r t i e s tés, a l é t h i q u e s * o u é p i s t é m i q u e s * p a r Polarisation axiologique.
v a l e u r s , e n t r e a u t r e s celle q u i f i n a l e -
s o n t assurées de l a v a l e u r des o b j e t s à e x e m p l e , p e u v e n t é v e n t u e l l e m e n t s'y
échanger, pose inévitablement le r a m e n e r , m a i s i l r e s t e le f a i t qu'à
problème de 1'établissement d'un côté d u dire-vrai d u Destinateur,
contratfiduciaire* e n t r e les s u j e t s . E n s o n d i r e - j u s t e est a u s s i u n e c o n d i t i o n
e f f e t , l a s t r u c t u r e d ' é c h a n g e en t a n t d ' u n e c o m m u n i c a t i o n réussie (j'em-
que t r a c t a t i o n repose sur u n mini- p l o i e i c i juste comme « fourre-tout»
mum d e c o n f i a n c e des s u j e t s e n t r e pour des termes comme «bon»,
eux. La confiance reciproque des «beau», «legitime», etc). Dire la
s u j e t s est le s u p p o r t d e l e u r c o m m u n i - vérité n'implique pas toujours de
c a t i o n . A u s s i ce c o n t r a t d ' a s s o m p t i o n p a r l e r j u s t e . E n effet, 1'Énonciataire
q u i fonde la r e l a t i o n intersubjective p e u t considérer que 1'Énonciateur a
d o i t - i l être c o n ç u c o m m e u n c o n t r a t r a i s o n a u m o i n s de d e u x m a n i è r e s : i l
f i d u c i a i r e . O r , si ce c o n t r a t d ' a s s o m p - a r a i s o n , parce q u ' i l d i t l a vérité o u
t i o n est d é j à u n c o n t r a t fiduciaire, p a r c e q u e ce q u ' i l a d i t est j u s t e . L a
d a n s le cas de 1'établissement d'une j u s t e s s e est liée, d a n s ce contexte,
r e l a t i o n de t y p e c o n f l i c t u e l , o n est e n d'une p a r t aux modalités déontiques
d r o i t de se d e m a n d e r , e o m m e n t o n ( p r e s c r i p t i o n s ) e t , de l ' a u t r e , à des
peut à la fois être en situation normes sociales, coutumes, styles,
p o l e m i q u e et en r e l a t i o n fiduciaire, attentes, etc, qui ne sont pas
e o m m e n t i l se f a i t q u e l a c o n s t r u c t i o n (toujours) des obligations propre-
d'un a n t a g o n i s m e de la part des m e n t dites . L'Énonciataire procede
s u j e t s passe p a r u n e r e c o n n a i s s a n c e s u r c e t t e base à u n j u g e m e n t a x i o -
c o n t r a c t u e l l e r e c i p r o q u e . Sans qu'il l o g i q u e s u r le p r o p ô s de l ' É n o n c i a t e u r
soit possible, à Fheure a c t u e l l e , de q u i reste en dehors de l a véridiction
r é p o n d r e de m a n i è r e s a t i s f a i s a n t e à à l a q u e l l e i l s o u m e t le m ê m e o b j e t .
ces questions, on peut cependant C e t t e d i m e n s i o n é v a l u a t i v e est ( d e -
conclure déjà au caractere graduei et v r a i t être) p a r conséquent garantie
n o n catégoriel de 1'opposition e n t r e par u n second c o n t r a t fiduciaire.
les s t r u c t u r e s p o l e m i q u e s * e t c o n t r a c - Nous proposons d'instituer explici-
t u e l l e s * . Ce n ' e s t s a n s d o u t e qu'à t e m e n t le c o n t r a t a x i o l o g i q u e c o m m e
l a s u i t e d ' a n a l y s e s c o n c r è t e s des i n - u n d e u x i è m e t y p e de c o n t r a t f i d u c i a i -
teractions intersubjectivesque l ' o n r e à c ô t é d u c o n t r a t v é r i d i c t o i r e . Ce
p o u r r a , d a n s les a n n é e s à v e n i r , j e t e r c o n t r a t r é g i t , de p l u s , l a m a n i p u l a -
quelque lumière sur cette problémati- t i o n d a n s ce sens q u e le D e s t i n a t e u r e t
q u e . (C. L.) le D e s t i n a t a i r e d o i v e n t ê t r e d ' a c c o r d
27
II
Bifurcation n. f. M\E 3.
Alors que le schème du conflit n'est
qu'une traduction de la relation de
1.
contrariété et que donc, dans ce cas, i l
La catastrophe* de bifurcation
y a une équivalence en m é t a l a n g a g e *
fournit le second type de catastrophe
formalisé* entre le formalisme topo-
intervenant dans les catastrophes
logique et le formalisme logique, i l
élémentaires, le premier étant fourni
n'en va plus du tout de même pour le
par la catastrophe du conflit*. I I y a
schème de la bifurcation. En effet,
bifurcation simple lorsqu'un mini-
dans ce dernier cas, le formalisme
mum (non dégénéré) m d'une fonc-
topologique traite de la disparition
tion potentiel f coalesce avec un
d'une place alors que le formalisme
maximum (non dégénéré) M et
logique traite au contraire de la
disparait. Cette situation instable
négation d'un terme. Dans le schématis-
correspondant à 1'existence d'un
me catastrophique la négation n'est
point d'inflexion pour f peut se
pas une opération primaire mais
stabiliser de deux façons : soit m est
secondaire qui convertit* dans une
présent, soit m est absent. On montre
logique des termes et des relations les
que le déploiement* universel (W,
catastrophes de bifurcation. (j. P.)
K ) d'une bifurcation de centre*
w
• Carré sémiotique,
organisateur f = f est de dimension
Catastrophe, Catégorisation,
0
Centre organisateur, Conflit,
1. Le segment W est divise en deux
Contradiction, Conversion,
parties par 1'ensemble catastrophi-
Déploiement universel, Discontinu,
que, ici ponctuel, K , l'une D oú m
Jonction, Schématisation,
w p

est présent, 1'autre D oú m est


Stratification.
a

absent. Contrairement à la catastro-


phe de conflit, la catastrophe de
bifurcation est dissymêtrique.
2.
Dans le cadre de la schémati-
sation* du carré sémiotique *, la
catastrophe de bifurcation schémati-
Biomatique
se la relation de contradiction*, ou, (sémiotique ~) adj. Hl GD
mieux, celle d^opposition* privative
au sens de Jakobson. En effet, si le í.
minimum de f, considere conme un A la caverne naturelle appropriée
lieu (une place), est investi pai une par l'homme, celui-ci a substitué la
détermination x, la topologie du tente, habitacle à texture élaborée
schème* de bifurcation exprime la dont le role de protection contre les
relation entre la présence et 1'absence agents atmosphériques correspond à
de x. celui d'une membrane assumant

2<)
ItioilK- Bioine

également une osmose contrôlée de que biomatique est concevable ves d ' u n m i l i e u aérolicpte, thermique, miotique plastique et d'une sémio-
1'environnement n a t u r e l et d u m i l i e u comme composante essentielle de la tique b i o m a t i q u e . Cette sémiotique
phonique, Lumineux .A 1'espace defini
artificiei ainsi créé. première, sinon comme discipline du dispositif architectural n'est pas à
selon des catégories géométriques
L a construction d u premier temple autonome aux confins de plusieurs confondre avec une sémiotique d u
correspondrait une séaniotioju.e plasti-
a magnifié 1'édifice, l'ordonnance- sémiotiques relatives à 1'espace et à dispositif architectural «habite», dis-
que; à 1'espace defini selon des
ment des éléments et la p r o p o r t i o n son u t i l i s a t i o n : celles t r a i t a n t de cipline q u i est aux confins d'une
catégories physiques et climatiques,
des lieux. Le b i o m e * , milieu de vie scénographie, de proxémie*, voire de sémiotique prenant comme objet les
une sémiotique bioitiMique. relations proxémiques* des h a b i t a n t s
protege q u ' i l l u s t r a i t la caverne et gestualité* et de corporalité.
2. aux lieux habites, voire avec une
q u ' e x p r i m a i t encore la tente, devait 3.
Une « sémiotique de 1'espace» ne sémiotique t r a i t a n t de la gestualité*
perdre de sa prégnance par 1'instaura- Une sémiotique d u biome pren-
prend son sens qu'era i n d i q u a n t sur relative à 1'habitation des lieux, c'est-
tion d u monumental. d r a i t pour objet p r i n c i p a l d'étude
quel espace elle opere. L a conception à-dire à 1'utilisation d u dispositif
L ' h a b i t a t à faible coút énergé- 1'espace des lieux englobes, n o n pas
de 1'architecture opérant sur des soli- architectural. (A. R.)
t i q u e , q u i renait a u j o u r d ' h u i sous t a n t en ce q u ' i l releve de catégories
des d'englobement et sur des consti-
1'effet d ' u n double mouvement éco- géométriques (topologie, géométrie • Architecturale (sémiotique ~ ) ,
tutions de climats (micro-climats
nomique et c u l t u r e l , renoue avec projective, métrique), mais en raison A r t i f i c i e i (sémiotique de l ' ~ ) ,
a r t i f i c i e i s * ) , une sémiotique d u
cette considération p r i m o r d i a l e de de catégories pertinentes pour t r a i t e r Biomatique (sémiotique ~ ) ,
dispositif* a r c h i t e c t u r a l « construit»
Venglobé et n o n plus seulement de des phénomènes physiques (aéroli- Dispositif architectural.
resulte d u syncrétisme* d'une sé-
Venglobant. L'architecture est née ques, thermiques, phoniques, l u m i -
avec la construction d u temple. Elie neux, etc.) manifestes lors de l'oc-
n'est plus, dans sa définition ances- c u p a t i o n de 1'espace par 1'habitant. A
trale, conforme aux préoccupations une sémiotique architecturale mar-
q u i se f o n t j o u r m a i n t e n a n t dans la quée actuellement d'une référence
conception des lieux de la vie sociale; principale à ce q u i est « plastique » et
1'organisation de 1'espace* pour le « visuel», une sémiotique biomatique
déroulement des activités humaines apporterait les résultats complémen-
ne consiste plus seulement en la taires d'une discipline scientifique
construction de 1'englobant mais en explorant nos relations polysensoriel-
son équipement, afin de réaliser u n les à 1'environnement et leurs consé-
englobe q u i soit u n m i l i e u de vie. quences sur le système de manifesta-
t i o n spatiale d o n t nous sommes
2. parties integrantes en qualité d'ac-
Ainsi 1'architecture ne serait plus teurs. (A R.)
seulement 1'art de construire u n • Architecturale (sémiotique ~ ) ,
édifice, mais celui de concevoir et A r t i f i c i e i (sémiotique de l ' ~ ) ,
de réaliser u n système complexe Biome, Dispositif architectural.
c o m p o r t a n t u n solide d'englobement
et u n espace englobe, f o r m a n t l ' u n
avec 1'autre, u n biome. L'architec-
ture ne serait plus uniquement alors
une discipline d'expression plastique, Biome n. m . [N][S
mais également une discipline d u
controle de Venvironnement naturel et I.
de la création de climats artificieis. T y p e d'espace* ne relevant pas
A i n s i dês les premières années de sa seulement de catégories* géométri-
c o n s t i t u t i o n , la sémiotique de 1'archi- ques (topologiques, projectives et
tecture remet en cause la définition métriques) q u i se r a p p o r t e n t à
même de sa discipline-objet. A défaut l'organisation d u solide d'englobe-
d'une sémiotique architecturale* t o - ment des lieux de la vie sociale, mais
talement constituée selon la défini- ne p o u v a n t être identifié par des
t i o n nouvelle proposée, une sémioti- caractéristiques physiques c o n s t i t u t i -

vo Hl
c
Le cadre evoque fortement les
Cadre n . m . |N][Ç]
notions de configuration* discursive
et de motif* en sémiotique. En effet,
La théorie dcs cadres (« frames »)
il est considere comme un moyen
de Marvin Minsky reprend, en les
permettant de raffiner la structure
synthétisant et en les généralisant,
de «1'échange » («trade » en anglais)
des recherches menées par divers
en établissant des « scénarios »-types
chercheurs sur 1'analyse de scène et
rendant compte des stratégies de
sur la compréhension des récits en
compromis et de manipulations desti-
intelligence artificielle*. Elie est
nées à provoquer l'échange. Par
applicable aussi bien à 1'analyse de
ailleurs, il peut fonctionner de façon
1'image qu'à celle du discours verbal;
autonome ou bien être integre à un
elle pourrait être utilisée pour résou-
autre cadre — par exemple le cadre
dre le problème de la coordination de
« pièce » par rapport au cadre « mai-
1'organisation spatiale et des parcours
son», ou bien le cadre «acheter un
narratifs*.
cadeau » par rapport au cadre « aller
Les cadres sont des structures à une fête d'anniversaire ».
d'objets et de classes d'objets, et de
relations entre ces deux sortes de De façon comparable à un parcours
grandeur. Ils constituent des modeles narratif, un cadre se rapportant à un
globaux et sont utilisables en métho- récit se presente comme un enchaine-
de descendante. Pour analyser une ment d'actions; comme il y a des
image ou un récit, on fait appel au programmes * narratifs de base et des
cadre qui integre le mieux les programmes d'usage, i l y a des
premières informations locales re- actions principales et d'autres qui
cueillies. On vérifie ensuite si une sont subordonnées aux premières.
correspondance peut être établie Outre les actions, un tel cadre ou
entre 1'ensemble des classes d'objets scénario («script» en anglais dans
et des relations constituant le cadre, la terminologie de R. Schank et
et les objets et les relations compo- R. P. Abelson) comporte un but, des
sant le récit ou 1'image à analyser. acteurs, des roles et des renvois à
Dans la négative, il doit être fait d'autres cadres.
appel à un autre cadre plus approprié. La notion de point* de vue est
Les degrés de généralisation atteints importante dans la théorie des cadres.
par les éléments et les relations des Les différents points de vue sur une
cadres restent dans les limites du scène sont representes par des cadres,
niveau discursif qui est le niveau le décrivant les images correspondantes
moins abstrait du parcours génératif * et qui sont lies entre eux. Un scénario
de la signification en sémiotique. de R. Schank et R. P. Abelson est
33
Carré H c i i i i o l i q n c (.arre H e n i i o t i q u e

presente selon le p o i n t de vue de l ' u n — c) I I f a u t enfin examiner à »ii|i|>oHition). O n p e u t , pour c h a q u e figure; pour le « secret», par exemple,
des acteurs impliques. L'approche de quelles conditions, les deux premières atenue, dégiger tT»is cas de on aura :
ce problème en termes de cadres et de difficultés étant résolues, les n o u v e l - Í être » et « non paraitre » « non paraitre »
« etre »
scénarios se demarque délibérément les relations obtenues fonctionnent se spécifiant spécifiant
spécifiant
d'une conception à la Chomsky, oú les comme des contrariétés, des c o n t r a - réciproquement < . ». « être »
« non paraitre » .
points de vue sont consideres comme dictions et des présuppositions. I I
I
des transformations à rapporter à une Le système de la véridiction*, (piiM-ret « arcane » (secret « neutre ») (secret « cache »
structure profonde. (M. A.) souvent utilisé en 1'occurrence, per- i K I «occulté») ou « celé »)
• M o t i f , Programme n a r r a t i f . m e t t r a d'illustrer la démarche et de
Autre exemple : la relation de n'a plus d'utilité; en effet, les termes
circonscrire chacun de ces n i v e a u x de
contrariété entre « ê t r e » et «parai- neutres ou complexes « positifs » et
difficultés :
l i v » a p p a r a i t r a cainme le p o i n t « n é g a t i f s » ne sont i c i rien d'autre
«réquilibre (oú la spécification est que les formes extremes d'une
Carré sémiotique [ç] etre paraitre I i r n p r o q u e ) entre, d'une p a r t , l a relation de spécification graduable et
illusion vérité « r é v é l é e » , « a v é r é e » ( « ê t r e » inversable; on a donc t o u t intérêt à
non non
1

4. [Modification proposée.] [ p ] [Õ] npécifiant « p a r a i t r e » ) et, d'autre prévoir, plutôt que deux « n i v e a u x »
paraitre être de génération, u n axe de la spécifica-
« E t a n t donné que t o u t système part, la vérité « o b v i e » , « e v i d e n t e » ,
sémiotique est une hiérarchie, i l est fausseté qui « c r è v e les y e u x » ( « p a r a i t r e » t i o n , ou se déplacent les « curseurs »
avéré que les relations contractées «pécifiant « ê t r e » ) . Dans cette pers- de la densité sémique et de la géné-
On ne peut d'emblée affirmer (cf.
entre termes peuvent servir, à leur pective, la distinction entre la secon- ralité, sur le modele suivant :
Sémiotique, I ) que la relation de
t o u r , de termes établissant entre eux contrariété entre « être » et « p a r a i - de et la troisième génération d u carré
des relations hiérarchiquement supé- tre » entre en c o n t r a d i c t i o n avec la (densité sémique de s i )
rieures (des fonctions j o u a n t le role de relation de contrariété entre « n o n
fonctifs)». Mais la simple p r o j e c t i o n ê t r e » et « n o n paraitre»; on dira sl et s2 se spécifient s2
|]
des relations de première génération plutôt, dans u n premier temps, que Hpécifie réciproquement spécifié
(contrariété, c o n t r a d i c t i o n , présup- chaque métaterme resulte d'une •2 sl
position) sur les systèmes de seconde relation de spécification entre les (lerme complexe (point d'équilibre du (terme complexe
génération n'est pas sans faire termes de base, et ce sont ces relations « négatif» : terme complexe : « positif » :
difficulté. Dans les systèmes de \.,2.sl\) t»I/«í|) \l.s2\)
de spécification q u i entreront elles-
première génération, en effet, on peut mêmes en relation dans le système
(densité sémique de s2)
poser d'abord les relations, et engen- de seconde génération. A i n s i , le
drer à p a r t i r d'elles les termes « s e c r e t » se definira comme une Appliqué au cas de l a « vérité » , on obtient grâce à ce modele gradue :
aboutissants. Mais dans les systèmes spécification entre « ê t r e » et « non
de seconde génération, les méta- (densité sémique de 1'être)
paraite», l ' « i l l u s i o n » comme une
termes sont déjà en partie donnés, spécification entre « n o n ê t r e » et « être » et « paraitre » « paraitre »
« être »
comme combinaison des termes en- « paraitre » , la « vérité » , comme une spécifié se spécifient spécifié
gendres en première génération. Les spécification unissant « ê t r e » et « paraitre » réciproquement « être »
difficultés q u i surgissent alors sont de « paraitre » . . . (vérité « avérée » (vérité neutre : (vérité « evidente >
trois ordres : On constate alors que la hiérarchie Iparaite. être|) |être/paraitre|) |être. paraitre|)
— a) I I f a u t engendrer les méta- entre le spécificateur et le spécifié
(densité sémique du paraitre)
termes à p a r t i r des termes de dépend d u degré de généralité et de
première génération, et ce grâce à une densité sémique relative des deux Appliqué a u cas de Paxe « m a s c u l i n / f é m i n i n » , on o b t i e n d r a i t
r e l a t i o n hiérarchisante et graduable; c o n s t i t u a n t s : le spécificateur est
nous proposons de convoquer à cette (densité sémique de «masculin»)
t o u j o u r s plus dense, moins general,
effet la relation três générale de que le spécifié. De sorte que la
« masculin » «masculin» et «féminin» « féminin »
spécification*. spécification peut s'inverser, à 1'inté- spécifié
spécifié se spécifient
6) I I f a u t déduire directement r i e u r de chaque métaterme, en réciproquement « masculin »
« féminin »

les relations de seconde génération passant par u n p o i n t d'équilibre q u i (e:x. : androgyne, hermaphrodite) (ex : efféminé, femmelette)
'ex. : hommasse)
à p a r t i r des relations de première definira la relation canonique
génération. (contrariété, c o n t r a d i c t i o n ou pré- (densité sémique de « féminin »)

34
Ciirré HÓmioliquc
Carré sémiotique

Pour résumer, on d i r a i t ici que les hjelmsléviens) par une hiérarchie • |><-(ifienl les uns les autres, au mes incompatibles avec 1'axiome
termes complexes « positifs » et « né- réversible entre spécificateur et spéci- modele constitutionnel et à ses s t r u c t u r a l d u p r i m a t de la différence *
gatifs» de B r a n d a l se définissent fié. L'ensemble d u système obtenu se . oiit liiintes logico-sémantiques. sur 1'identité*. Cest p o u r q u o i on d o i t
comme deux spécifications inverses. represente sur u n même carré de la
6. changer de p o i n t de vue sur la
La hiérarchie que s u p p u t a i t le l i n - manière suivante :
Le carré sémiotique peut être u t i - f o r m a l i s a t i o n * et, au lieu de penser
guiste danois se t r a d u i t (en termes
Irmciit compare, on le v o i t , à en termes formalistes d ' a x i o m a t i s a -
1'licxagone de Blanche, aux groupes t i o n * , penser en termes transcendan-
• le Klein et de Piaget. II convient t a u x de schématisation*. Dans cette
|sl.non s2| s2 \.non s l | DOU ri a n t de distinguer la problémati- nouvelle optique, on cherchera à
y y n e épistémologique p o r t a n t sur les doter d ' u n contenu mathématique
|sl/non s2| |s2/non s l | ilitions de 1'existence et de la (et n o n pas purement logico-
y y productien de la signification, et le combinatoire) les concepts p r i m i t i f s
|non s2.sl| \n s2 |non sl.s2| Iuri- méthodologique appliqué aux indéfinissables — les « catégories » au
|non s2.non slU--*|non s l / n o n s2U„».|non s l . n o n s2| objeta sémiotiques concrets. A 1'égard sens philosophique d u terme —
• I«• la première, seul le carré sémioti- constitutifs d u concept de structure.
que, éventuellement interprete en Ces concepts étant d'essence topolo-
5.
i n i n e s catastrophistes, est p e r t i n e n t . gico-dynamique, i l f a u t pour cela
II a p p a r a i t , en u n deuxième temps, Le modele o b t e n u f o u r n i t la seule
\"égard d u second, le «4-groupes de disposer de mathématiques spécifi-
que le système et la syntaxe des méta- syntaxe effective d u carré de la
h. lein » , en fournissant une typologie ques « conformes a u x choses mêmes » .
termes ainsi obtenus sont organisés véridiction (la seule q u ' o n l u i d e m a n -
et une syntaxe des spécifications On peut m o n t r e r que la théorie des
en deux opérations combinées : la de en f a i t dans la description des
Internes aux métatermes permet de catastrophes* r e m p l i t ces conditions.
négation de s l et la négation de s2; ces discours), c'est-à-dire la syntaxe des
ii-mire compte des micro-contextes II est donc naturel d'en utiliser les
deux opérations sont celles même q u i métatermes.
< ull urels, et de la complexification modeles p o u r schématiser* le carré.
fonctionnaient déjà sur les schémas C e s t seulement dans u n troisième
iles discours et des univers sémanti- Le f a i t que le carré soit le « développe-
de c o n t r a d i c t i o n , en première généra- temps q u ' o n peut s'interroger sur le
ipics réalisés. Le carré sémiotique ment» d'une catégorie binaire appa-
t i o n . A p p l i q u e r deux opérations à la r a p p o r t entre le modele obtenu en
npparait alors, q u a n d les systèmes r a i t alors n o n plus comme une t r i -
relation de spécification entre s l et s2 seconde génération et le carré sémio-
<lr seconde génération l u i sont con- vialité logique mais comme u n p r o -
revient à la projeter sur u n groupe de tique standard : les modeles de
formes, comme u n modele de cessus p r o f o n d de morphogénèse de la
K l e i n q u i aura la forme suivante : seconde génération ne sont des carrés
vulidation/falsification, p e r m e t t a n t forme du contenu*.
sémiotiques que dans la mesure oú
sl/s2-í ». s l / n o n s2 d'éprouver la cohérence sémantique 8.
une isotopie homogène, sémantique
r l 1'adéquation épistémologique des L a morphogénèse d u carré sémioti-
et/ou axiologique peut y être inves-
nystèmes de (n + 1)'<™ générationC que est décrite par une « procession »
t i e ; p o u r conserver t o u j o u r s le même
ainsi obtenus. (J. F.) de catastrophes élémentaires de co-
non s l / n o n s2-« ». non sl/s2 exemple, on considérera que, dans
dimension croissante ( v . Déploiement
certains univers culturels, « vérité »
Les systèmes de seconde géné-
et « fausseté » seraient des contraíres
7. GD ES universel et Stratification). A chaque
r a t i o n ne peuvent donc pas être Comme s t r u c t u r e * élémentaire de étape, des relations supplémentaires
d'emblée consideres comme des car- axiologiques (celui de la preuve
l.i forme* de la signification*, comme se t r o u v e n t schématisées c'est-à-dire
rés sémiotiques c o m p o r t a n t c o n t r a - positiviste, par exemple), et que dans
représentation formelle iconique d ' u n intégrées à la géomêtrie de la s t r a t i f i -
riétés et contradictions, mais plus d'autres univers, on situerait « v é -
mode universel d ' a r t i c u l a t i o n , le cation. O n peut donc dire que c'est la
banalement, comme «4-groupes de rité » et « s e c r e t » sur 1'axe des
carré sémiotique d o i t être formalisé*. géomêtrie de la relation entre deux
K l e i n » ; le cas de la véridiction est contraires (dans celui de la pédagogie
\ concept de structure r e n v o y a n t à determinations X et Y qui se complexi-
t o u j o u r s três clair et i l l u s t r a t i f à cet i n s t i t u t i o n n e l l e , par exemple, avec le
1'npération discrétisante d u disconti- fie sans que, pour autant, le nombre de
égard : m y t h e de la «transparence » ) . O n ne
i n i * sur le c o n t i n u * , une alternative termes varie. II y a là u n phénomène
peut i c i que suggérer t o u t 1'intérêt
être/ paraitre-t ».êtrc/non paraitre se presente. O n peut d ' a b o r d i d e n t i - sans aucun équivalent en logique
q u ' i l p e u t y avoir, dans la description
(vérité) \) l i r r en métalangage* discontinu et élémentaire. Les étapes de la « proces-
des discours concrets, à suivre une
discret* et chercher à axiomatiser* le s i o n » sont les suivantes :
telle démarche q u i , dans la construc-
Carré comme pure forme logique. — o) L a catastrophe de c o n f l i t *
non etre/non -« y n o n etre/paraitre t i o n de la signification permet de
Mais cette solution est profondément simple est le schème de 1'opposition
paraitre (illusion) passer de manière méthodique de
insatisfaisante car, outre son evidente p r i v a t i v e . Elle schématise la relation
(fausseté) la combinatoire des contenus q u i
11 ivialité, elle repose sur des formalis- de contrariété initiale X / Y .
36
37
Curro N<>iiiioti<|ii<> Cataslroplio

— 6) Pour tenir compte de la nance temporelle de la domination de • (Catastrophe, Centre organisateur, internes B , C , . . . II peut donc fort
w w

genèse dynamique des détermina- chaque détermination. Conflit/Bifurcation, Conversion, bien se produire (et il se produit en
tions X et Y , il faut introduire les — d) Mais dans le schème du cusp, Déploiement universel, general) que, à la traversée d'une
oppositions privatives X/0 et Y/0 lorsqu'une détermination bifurque, Discontinu, Formalisation, valeur, dite critique, w de w, 1'état
Q

(oú 0 signifie « vide » = « absence de elle est « c a p t u r é e » par 1'autre (d'oú Morphologies archétypes, initial A w ne satisfasse plus aux
place pour la d é t e r m i n a t i o n » ) qui, la formation du terme s y n t h é t i q u e Paradigme, critères de sélection imposés par I et
par conversion* de la topologie des neutre-complexe). Pour intégrer au Schématisation, Stratification, qu'il soit supplanté par un autre état
places en une logique des termes, se modele de véritables oppositions Structure. interne B . A la traverse de w le
w

trouvent converties en contradic- privatives X/0 et Y/0 il faut s y s t è m e S passe donc brutalement
tions* X / n o n X et Y / n o n Y . L a recourir à la catastrophe dite « papil- d'un état interne à un autre. On dit
catastrophe de bifurcation* simple lon d u a l » , de codimension 4 et dont la qu'il se produit un p h é n o m è n e
étant le schème de 1'opposition géométrie est déjà d'une c o m p l e x i t é critique, ou encore une transition
privative, il faut donc « encadrer » le notable. Ce nouveau schème permet catastrophique, une catastrophe. Les
conflit X / Y par les bifurcations X/0 de schématiser les relations de Catastrophe n. f. [UE] valeurs critiques w constituem un
Q

et Y/0. L a façon la plus simple de le contradiction et les deixis du carré. sous-ensemble K de 1'espace externe
faire est de recourir à la catastrophe Cette morphogénèse du carré sui- í. W , dit ensemble catastrophique du
dite « cusp » dont 1'espace externe est vant une procession de catastrophes Introduite par René Thom, la s y s t è m e S. II est essentiel de noter que
de dimension 2. L'introduction de ce de plus en plus complexes montre que notion de catastrophe donne un K catégorise* W : K constitue un
schème permet de schématiser de le processus de d é v e l o p p e m e n t d'une Oontenu m a t h é m a t i q u e précis à celle s y s t è m e de frontières d é c o m p o s a n t
nouvelles relations. D'abord, la ca- catégorie binaire en carré se fait à de phénomène critique. Elle en sché- 1'espace w en différents domaines D , A

tastrophe cusp rend compte de la travers une complexification progres- matisé* le concept. A la suite de D , D . . . dont chacun correspond au
B c

genèse (ou de la disparition) du seuil sive de la géométrie de V' articulation Christopher Zeeman, on peut la domaine d'actualisation d'un état
(du conflit) séparant les détermina- X / Y . Chaque nouvelle relation pos- di'\clopper dans 1'optique d'une interne. L e conflit entre les é t a t s
tions X et Y au cours d'un processus sède son centre* organisateur. Par théorie générale des s y s t è m e s . Des internes se trouve donc externalisé
morphogénétique de différenciation. exemple, le centre organisateur du phénomènes critiques peuvent se sous la forme d'une sorte de « géogra-
S'il s'agit d'une détermination initia- cusp est celui de la relation produire chaque fois que la situation phie ». Les domaines D , D , D , etc.
A B c

le Z se différenciant en X et Y , Z est d'hyponymie*/hyperonymie* et des générale suivante se trouve réalisée. n'ont pas d'existence autonome. Ils
un terme neutre. S'il s'agit au termes neutres-complexes alors que lt On se donne un s y s t è m e S dont les n'existent que par leur jonction*
contraire d'une détermination finale centre organisateur de la «queu< états internes A , B , C . . . sont opérée par K . E n tant que domaines
Z fusionnant X et Y , Z est un terme d ' a r o n d e » (intermédiaire entre 1< globalement definis par un processus d'un m ê m e espace W ils sont
complexe. L e cusp permet donc de cusp et le papillon dual) est pour s< interne X . Ces é t a t s se définissent conjoints, mais en tant que separes
schématiser la position d'un terme part celui des deixis. donc réciproquement par des rela- par K ils sont au contraire disjoints.
neutre-complexe que René Thom a tions de c o m p é t i t i o n . On suppose Cette s c h é m a t i s a t i o n * topologique de
appelé « fusion statique » de X et de 9. qu'il existe une instance d'actualisa- la dialectique conjonction/disjonction
Y . Ce p h é n o m è n e (analogue à celui de Par conversion par dualité*, 1 tion* I qui, suivant des critères. constitue une version dynamique de
1'existence d'un point critique en carré sémiotique binaire schématis régies, sélectionne un état interne l'opposition catégoriale primitive
théorie des transitions de phases) est par le papillon dual devient le modèl comme é t a t actuei et virtualise les continu / discontinu.
sans doute à 1'origine de nombreux actantiel ternaire Sujet/Objet/Anti autres. On suppose également que le 2.
« e f f e t s d i a l e c t i q u e s » d'identité. II sujet, schématisé par le papillo processus interne X w (et donc le Les p h é n o m è n e s critiques oú un
exprime le fait que le cusp ne satisfait (non dual). Par conversion formell système S et ses états internes) est s y s t è m e réagit à son controle en ca-
pas à la condition de discrétisation (v. (c'est-à-dire par la considération d> paramétré par des paramètres w tégorisant son espace externe abon-
Disco n ti nu). chemins dans 1'espace externe de ci variant dans un espace de controle dent dans la nature. Parmi les plus
paradigme* actantiel) on obtien W, dit espace externe. Soit alors y un typiques on peut citer les p h é n o m è -
— c) Outre la fusion statique, la alors de nombreuses séquences d< chemin dans 1'espace de controle W et nes thermodynamiques de transitions
catastrophe cusp permet de modéliser programmes narratifs*. Cela montre soit A 1'état interne sélectionne
w de phases (transformations d'un
la fusion mêtabolique des deux déter- que, si elle est bien une équivalence initialement comme état actuei par I . corps d'un é t a t solide en un état
minations X et Y . Techniquement en m é t a l a n g a g e , la conversion du Lorsque w parcourt y, le processus liquide ou d'un é t a t liquide en un état
décrite comme cycle d'hysteresis sur la paradigmatique en syntagmatique interne X varie, donc 1'état actuei
w gazeux, e t c ) . Dans ce cas les é t a t s
surface fronce du cusp, la fusion conduit à un « excès » de celui-ci sur A ainsi que 1'ensemble des relations
w internes sont les phases thermodyna-
m ê t a b o l i q u e consiste en une alter- celui-là. (J. P.) qu'il entretient avec les autres états miques c'est-à-dire les divers é t a t s de
(liitiiMlrophr Catégorie |iliiHtiquc Catégoriel Catégorisation

la matière (solide, liquide, gaz, e t c ) ; controles. Ce programme étant dra-


le controle W est fourni en general par matiquement difficile, la T.C. élémen-
4. Catégoriel/
1,'intérêt de la T.C. pour la
la température et la pression; Pins- taire suppose que la dynamique i iniotique est multiple. D'abord en catégorique adj. H]
tance de sélection I est le príncipe interne X west la dynamique de <•<• qui concerne la formalisation* de
physique de minimisation de 1'éner- gradient associée à une fonction la théorie sémiotique elle permet, Indépendamment des problèmes
gie; et 1'ensemble catastrophique K «énergie» f sur 1'espace interne M .
w I PI MI r la première fois, de recourir à des de fond attachés à chacun de ces
est ce que l'on appelle le diagramme Par cette simplification drastique, les •Ml hématiques « conformes aux cho- termes, il semble que l'on ait intérêt, à
de phase. Or, si on 1'analyse abstraite- états internes de S deviennent les •es mêmes». I I est curieux de des fins de clarification, à spécialiser
ment, le concept de phénomène mínima du potentiel f w et les constater qu'alors que les concepts du les termes «catégoriel» et «caté-
critique correspond três exactement catastrophes deviennent dues au K l r u c t u r a l i s m e sont d'essence topolo- gorique» :
au concept structural de paradigme*. conflit* entre deux minima ou à la •iilIIC et dynamique on les a toujours — a) Catégoriel ferait couple avec
Tout paradigme au sens saussurien bifurcation* d'un minimum. Si dans formalisés à partir de formalismes graduei* pour designer la nature
peut, ainsi que Saussure l'a lui-même le produit M X W de 1'espace interne logico-combinatoires qui réifient d'une relation.
affirmé, se concevoir comme la M par 1'espace externe W on porte au cette essence. I I y a là une aporie — 6) Catégorique serait reserve aux
catégorisation d'un «espace» abs- dessus de chaque valeur w du controle théorique que la T.C. permet enfin aboutissants de la catégorisation telle
trait en domaines et la valeur* d'un les points critiques du potentiel f (v.
w de surmonter. En ce qui concerne que 1'envisage Hjelmslev, pour qui
terme du paradigme correspond tout Déploiement universel), on obtient un le concept de paradigme*, la T.C. cet effort conduit à la connaissance
simplement à 1'extension de son sous-espace I de M X W dit variété permet de passer d'une logique du système d'une langue : « L e
domaine. En ce sens, toute valeur est des états de S (les états internes formelle de termes et de relations à système de la langue est établi par
une valeur positionnelle et les correspondent aux nappes de Z une topologie dynamique de posi- 1'ensemble des corrélations et des
concepts du structuralisme doivent constituées des minima des f ) . La
w tions* (de places, de localisations) catégories constituées par elles, et les
être schématisés topologiquement (et restriction à Z, %: £ -» W, de la et de colocalisations. Appliqué à catégories à leur tour se définissent
non logiquement). Cest cette solida- projection canonique 71: M X W —• W la sémantique fondamentale* du syntagmatiquement. » (E.L., p. 159).
rité entre d'un côté les phénomènes s'appelle Vapplication catastrophique parcours génératif*, ce point de vue (C. z.)
critiques que l'on rencontre dans les de S. Sa géométrie, en particulier ses permet de schématiser adéquatement • Catégorie, Catégorisation.
sciences naturelles et d'un autre "Côté singularités, exprime les possibilites le carré sémiotique*.
la conceptualité structurale, que la des transitions catastrophiques que
théorie des catastrophes (T. C.) se D'autre part, les modeles de T.C.
peut présenter S. L'analyse mathé-
propose de mathématiser. matique de cette situation élémentai-
interpretes syntagmatiquement (et Catégorisation [P]
non plus paradigmatiquement) per-
re est possible. Elie montre que les
mettent d'engendrer des archétypes
3. familles f contituant une structure
w 3.
syntaxiques, dits morphologies* ou
L'hypothèse générale de la T.C. est stable sur un espace externe de La catégorisation des «espaces»
graphes* actantiels archétypes, qui
que le processus interne X est unw dimension finie peuvent s'obtenir qualitatifs sous-jacents aux para-
déploient le modele actantiel. (J. P.)
système dynamique (un système comme recollement de familles parti- digmes* intervient dans toutes les
d'équations différentielles) sur un culières qu'il est possible de classifier •
Bifurcation, Conflit, disciplines structurales : phonologie,
espace M (dit pour 1'occasion espace et dont i l est possible de fournir un Catégorisation, sémantique, syntaxe, etc. I I est donc
interne), système dont les « a t t r a c - modele algébrique explicite. Ces Centre organisateur, essentiel de doter ce concept fon-
teurs» (les états asymptotiques) familles particulières (dites catastro- Déploiement universel, damental d'un contenu formei.
representem les états internes de S. phes élêmentaires lorsque la dimension Graphes actantiels, La théorie des catastrophes* permet
A ce titre, la T. C. s'inscrit dans la de W est ^ 4) sont les déploiements Morphologies archétypes, de comprendre mathêmatiquement ce
perspective de la dynamique qualita- universels des singularités que peu- Paradigme, Stratification, Valeur. qu'est en general le processus dyna-
tive fondée par Poincaré et a pour vent présenter les fonctions potentiel- mique de catégorisation d'un «espa-
programme d'étudier : les. On obtient ainsi des modeles ce» abstrait W, c'est-à-dire sa dé-
universels d'ensembles catastrophi- composition en domaines par un
— a) la structure qualitative des
ques déployant des centres organisa- système K d'interfaces, de seuils, de
w
sytèmes dynamiques généraux,
teurs. La géométrie de leurs stratifi- frontières. Cette schématisation* per-
— b) la nature de leurs bifurca- cations* schématise les conflits et les met de comprendre pourquoi le
tions* (c'est-à-dire des changements rapports de détermination reciproque Catégorie plastique concept de valeur* est un concept
de leur type qualitatif) à la traversée pouvant exister en general entres les d'essence topologique, toute valeur
des valeurs catastrophiques de leurs termes d'un paradigme. • Plastique (catégorie ~ ) . étant une valeur positionnelle.
40 41
Centre organisateur Chromatique Cognitif

4. unités instables et transientes qui lii saturation, la tujm.inasi.te et la tionnement du récit, et recouvre la
I I faut se garder de traiter les 1'engendrent. D'ailleurs on n'observe- DIU catégorie achromatique /noir/ structuration des phases constituti-
catégories déterminées par une caté- ra souvent que des sous-déploiements vs/hlanc/). ves du schéma narratif* si l'on
gorisation (W, K ) comme des
w des déploiements* (W, K ) , les w Les catégories chrornaticjaes gra- distingue d'une part les phases
entités discrètes*. En effet dire qu'une centres organisateurs demeurant vir- duables sont susceptikles de deux d'opération (pragmatiques) que sont
catégorisation est exprimable en tuels, par exemple pour des raisons de lypes d^rticulation. Dans les perío- la compétence et la performance et les
termes discrets (en particulier par des trop grande codimension. (J. P.) dos recentes de l'art eturopéen, elles phases de programmation (cogniti-
traits distinctifs et des écarts différen- • Catastrophe, Contrariété, Niint utilisées — moyeniiaat le pro- ves) que sont la manipulation et la
tiels binaires comme dans les descrip- Déploiement universel, cédé de la modulatiom continue* — sanction. Dans le second cas, la
tions de Jakobson) c'est dire que Catégorisation. au service de la sirnulation de corps corrélation pragmatique-cognitif cor-
chaque domaine (chaque catégorie) I ridimensionnels. Mais les catégories respond à la catégorie sémantique qui
delimite par K west représentable graduables peuvent également être permet de classer les objets figures
par un centre (une «capitale»). Mais articulées de manière discontinue * et dans le discours : les objets figures
cela n'est le cas que s'il y a correspon- Chromatique remplir ainsi les mêmes fonctioas que par le savoir* seront dits objets
dance biunivoque entre les termes les catégories non graduables. cognitifs ou noologiques* par opposi-
du paradigme et les composantes (catégorie ~) adj. MÍB 3. tion aux objets pragmatiques. (L. P.)
connexes du complémentaire de K w Particulièrement interessam est le
dans W. Or i l n'y a aucune raison 1. statut des catégories qui relèvent de 2.U
pour que cette condition de discrétisa- L'étude sémiotique de la couleur — la dimension communément appelée Constater que le pragmatique* et
tion soit satisfaite. Par exemple, dans et par là des discours plastiques en « matière » ou «texture ». Ces catégo- le cognitif peuvent être en relation de
le cas oú un seuil degenere (passage general — a pris son essor à partir ries peuvent remplir le role des présupposition* unilatérale n'autori-
d'une opposition* qualitative au d'une intuition de Á. J. Greimas, catégories chromatiques et fonction- se pas à conclure que le cognitif est
terme neutre-complexe de 1'axe sé- immédiatement reprise et développée ner ainsi comme un « ersatz » pour la toujours présupposant et le pragma-
mantique* correspondant), elle ne par J.-M. Floch : elle consiste à ne catégorie de la chromaticité. (Voir le tique toujours présupposé; i l en est
l'est pas. (j. P.) plus considérer la «teinte » manifes- cas des manuels d'héraldique oú, pour súrement ainsi dans la plupart des
• Catastrophe, Centre organisateur, tée comme une unité, mais de la des raisons d'économie, un système récits folkloriques et mythiques (en-
Déploiement universel, construire — par analogie avec de hachures différenciées remplace les core que le cas se discute : voir Mythe
Discontinu, Paradigme, 1'analyse phonologique* — comme bases chromatiques /rouge/, /bleu/, et Oubli de Cl. Lévi-Strauss), mais
Stratification, Valeur. une figure* de 1'expression* consti- /jaune/, etc.) La question de savoir si cela n'est pas suffisant pour en faire
tuée de traits* différentiels, perti- un remplissage de surface donné est une règle générale; la théorie doit
nents pour la production de la signi- saisi comme un effet de « t e x t u r e » prévoir d'autres univers culturels
fication*. que ceux qui sous-tendent son cor-
Centre Dans le procès de génération des
homogène ou comme un assemblage
pus d'origine, et doit pour ce faire dis-
de configurations discontinues, dé-
organisateur n. m. M\E discours plastiques, les catégories pend du type de focalisation* choisi poser des hiérarchies et des spécifi-
chromatiques jouent un role consti- lors de la lecture. (F. T.) cations* variables et réversibles, et
Dans 1'ensemble catastrophique tuant (v. Congtitutionnel) : la saisie • Constitutionnel, Eidétique, ne pas universaliser arbitrairement
K w d'une catastrophe* élémentaire d'au moins un contraste* reposant Graduable, Plastique. des cas de figure particuliers. (J. F.)
(W, K ) le centre organisateur est la sur une catégorie chromatique est
m
w

strate { f } réduite au potentiel nécessaire pour la constitution d'une 3.o


structurellement instable f dont (W, configuration* plastique. La répartition des faire cognitifs
K ) déploie les instabilités. L'espace
w 2. Cognitif \ç\ (émissif/réceptif, persuasif/interpré-
stratifié* (W, K ) exprime les divers
w Les catégories chromatiques peu- tatif) doit être reconsidérée à la
modes qu'a f , conçu comme une vent être classées en deux groupes : i. m lumière des faits suivants :
forme virtuelle (instable), de s'actuali- des catégories non graduables* Le terme «cognitif» a.pj>a.rtien1 1) Le faire dit «informatif» ne se
ser en se stabilisant. Cette interpréta- (comme la catégorie de la chromaticité donc à la fois à la d«sciijtion de la limite pas à la seule transmission du
tion géométrique du passage aristoté- qui permet d'articuler la totalité de la composante narratrveet à l a descrip- savoir entre deux pòles (émetteur-
licien de la puissance à 1'acte conduit, substance visuelle selon un nombre tion de la compcsan-te Ais carsive. récepteur); il suppose, dans la compé-
dans une catégorisation*, à ne pas réduit de termes chromatiques de Dans le premier cas, la cerTéjatien tence d'au moins un des deux sujets,
tant porter Pattention sur les unités base : /bleu/, /rouge/, /vert/, etc.) et cognitif-pragmatiqae * c» írespormd ã un hyper-savoir* (ou métasavoir*)
stables qu'elle définit que sur les des catégories graduables* (comme 1'existence de <Lens plaims de fonic- dont 1'objet est la circulation du

42 43
Cognilil'
i'. iiHinii iiiúm (lomparaisoii Comparative

s a v o i r l u i - m ê m e , 1'ensemble h i é r a r - cognitifs soient manifestes ou n o n , o n permet de f o r m e r les p r é d i c a t s d u Pierre]»). La comparaison peut être
c h i s é d u s a v o i r e t de 1 ' h y p e r - s a v o i r est a m e n é à p o s e r d e u x a c t a n t s voir f a i r e » et d u « s a v o i r ê t r e » , lexicalisée en langue ( « i l a l ' a i r d'une
constituant u n dispositif dHnfor- f o n d a m e n t a u x , Yobservateur* e t Yin- b) s o n i n v e s t i s s e m e n t énonciatif, p o u l e q u i a t r o u v é une brosse à
mation*. formateur*, chacun instituant des cjiii p e r m e t de d é c r i r e l a c o n s t r u c t i o n dents », « u n roman-fleuve » ) ou être
2) L e f a i r e d i t «interprétatif» i n s t a n c e s d ' i d e n t i f i c a t i o n * : le p r e - des p o i n t s de v u e e t l a p l u p a r t des u n e c r é a t i o n de d i s c o u r s ( « J ' a i v u ses
p e u t ê t r e dissocie en d e u x v a r i é t é s au n d e r p o u r les s u j e t s d ' é n o n c i a t i o n , e t manipulations par identification*, y e u x de f o u g è r e s ' o u v r i r le m a t i n » ,
m o i n s , selon q u ' i l p o r t e s e u l e m e n t sur le s e c o n d p o u r les s u j e t s de l ' é n o n c é . — c) s o n i n v e s t i s s e m e n t « n a r r a t i f » , A . B r e t o n ) . De la m ê m e f a ç o n , une
le p a r a i t r e de l ' o b j e t (sa m a n i f e s t a - Toute observation présupppse un q u i i n s t a l l e , a u x c ô t é s des d i m e n s i o n s c o m p a r a i s o n p e u t a v o i r recours à une
t i o n * e t s o n i d e n t i t é * ) o u s u r 1'être de i n f o r m a t e u r au m o i n s v i r t u e l , et p r a g m a t i q u e et t h y m i q u e , la d i m e n - c o n n a i s s a n c e de l a n g u e ( « P i e r r e est
l'objet (son immanence* et son toute i n f o r m a t i o n * présuppose u n s i o n * c o g n i t i v e , c o m p a r a b l e à la a u s s i a i m a b l e q u ' u n e p o r t e de p r i -
individualité*). E n conséquence, on observateur au moins v i r t u e l : leur p r e m i è r e f o n c t i o n de D u m é z i l , e t s o n » ) o u à u n e o c c a s i o n de d i s c o u r s
a u r a i t a f f a i r e à d e u x f o r m e s de s a v o i r i n t e r a c t i o n c o n s t i t u e et d y n a m i s e une e o m p o r t a n t ses s u j e t s , ses o b j e t s e t ( « P i e r r e est a u s s i a i m a b l e q u e sa
e t de c r o i r e ; o n d i s t i n g u e r a i t a i n s i : intersubjectivité informative. (J. F.) H C S v a l e u r s p r o p r e s . (J. F.) s c e u r » ) . (B. P.)
— a) le n i v e a u d u s i m p l e s a v o i r ,
a v e c ses é m e t t e u r s / r é c e p t e u r s , e t ses
5. m
L a distinction entre « d é b r a y a g e
deux formes d u faire « t r a n s m i s s i f »
( é m i s s i f / r é c e p t i f ) ; c'est le n i v e a u , p a r
cognitif énoncif» et «débrayage
cognitif é n o n c i a t i f » fait ici difficulté,
Communication \ç\ Comparative
e x e m p l e , de 1 ' i n s t r u m e n t de m e s u r e
d a n s le d i s c o u r s des sciences p h y s i -
p u i s q u ' e l l e s u p p o s e : — a) q u e
s u j e t s c o g n i t i f s « i n s t a l l é s d a n s le
les
L e s c h é m a des s i x f a c t e u r s de l a ou Comparée
q u e s ; — b) le n i v e a u de 1'hyper-
s a v o i r , a v e c , s e l o n le cas, s o i t u n f a i r e
d i s c o u r s » n ' o n t r i e n à v o i r avec
c o m m u n i c a t i o n * selon R. J a k o b s o n (littérature ~)
devrait être élargi par 1'introduction
1 ' é n o n c i a t i o n , e t , —6) q u e le n a r r a -
i n f o r m a t i f et u n f a i r e o b s e r v a t i f , d ' u n s e p t i è m e facteur, 1'observateur*. adj. [N][P][D]
t e u r * est u n a c t a n t à p a r t e n t i è r e , a
p o r t a n t sur la c o h é r e n c e m a n i f e s t é e (S. A.)
f o r t i o r i i n d é p e n d a n t des s u j e t s c o g n i -
de l ' o b j e t , e t p e r m e t t a n t e n t r e a u t r e s 1.
t i f s . O r , les d i f f é r e n t s t y p e s d ' o b s e r -
son i d e n t i f i c a t i o n * , soit u n faire Instituée au milieu d u X I X e siècle,
v a t e u r s * sont tous d é b r a y é s (plus
persuasif et u n faire interprétatif, à p a r t i r des p o s t u l a t s d ' u n e a x i o l o -
p o r t a n t sur la c o n g r u e n c e i m m a n e n t e
o u m o i n s ) à p a r t i r de l a d i m e n -
s i o n c o g n i t i v e de 1 ' é n o n c i a t i o n , e t le
Comparaison n. f. 0 0 gie* composite (romantico-idéaliste)
de l ' o b j e t , et p e r m e t t a n t e n t r e a u t r e s q u i p a r t i c i p a i t e t de Pépistémé*
n a r r a t e u r n'est q u ' u n acteur-ob-
s o n i n d i v i d u a t i o n * ; c'est le n i v e a u , h u m a n i s t e t r a d i t i o n n e l l e e t de 1'histo-
p o u r c o n s e r v e r 1'exemple de l a p h y -
servateur dote e n sus d ' u n p a r c o u r s
P r o c é d u r e par laquelle u n terme A
r i c i s m e p o s i t i v i s t e n a i s s a n t , la l i t t é r a -
(base, c o m p a r e ) est m i s e n r e l a t i o n
f i g u r a t i f de v e r b a l i s a t i o n . E n o u t r e ,
s i q u e , de 1 ' o b s e r v a t e u r - e x p é r i m e n t a - a v e c u n t e r m e B ( c o m p a r a n t ) à des t u r e c o m p a r é e (vergleichende Litera-
sous c e t t e f o r m e , l a d i s t i n c t i o n n ' e s t
teur. f i n s d ' é v a l u a t i o n r e l a t i v e . Cela s u p - turwissenschaft, comparative litera-
pas r e n t a b l e p o u r l a d e s c r i p t i o n des
A ces t r o i s f o r m e s de s a v o i r ( s a v o i r pose u n m i n i m u m de c o m p a r a b i l i t é ture) se c o n s i d e r e a u j o u r d ' h u i c o m m e
discours concrets.
élémentaire, hyper-savoir «horizon- entre A et B (un ou plusieurs traits un domaine d'études transdisciplinai-
O n p r o p o s e r a de r é s e r v e r 1'appella-
t a l » , et h y p e r - s a v o i r «vertical») d'équivalence* sémantique). L'éva- res é t a b l i . B i e n q u ' i n s t i t u t i o n n a l i s é e ,
tion « débrayage cognitif énonciatif »
s o n t associees t r o i s f o r m e s c o r r é l é e s l u a t i o n p e u t p o r t e r s u r 1 ' i d e n t i t é * de elle a c e p e n d a n t u n s t a t u t d i s c i p l i -
à 1'opération q u i consiste à a t t r i b u e r
de « c r o i r e » : u n c r o i r e e x c l u s i f , q u i A p a r r a p p o r t à B (cf. le même, naire p r o b l é m a t i q u e q u i t i e n t s u r t o u t
a u x sujets cognitifs é n o n c i a t i f s (la
permet d'accepter u n savoir partiel rautre), s u r des p r o p r i é t é s q u a n t i - au fondement p a r o t h é o r i q u e (para-,
classe des o b s e r v a t e u r s * ) u n e c o m p é -
élémentaire c o m m e u n savoir suffi- fiables, soit à d o m i n a n t e o b j e c t i v e (A p a r c e q u e e n a m o n t o u à c ô t é des
t e n c e d i f f é r e n t e de celle de 1 ' é n o n c i a -
sant; u n croire identificateur ( « h o r i - est aussi, plus, moins g r a n d q u e B ) , c o u r a n t s m a j e u r s de l a r a t i o n a l i t é
t e u r , et 1'appellation «débrayage
z o n t a l » ) et u n croire i n d i v i d u a n t soit à d o m i n a n t e subjective ( é t h i q u e , t h é o r i q u e c o n t e m p o r a i n e ) de sa d é -
c o g n i t i f é n o n c i f » celle q u i c o n s i s t e à
( « v e r t i c a l » ) . (J. F.) esthétique ou hédonique : yaime marche.
a t t r i b u e r une c o m p é t e n c e cognitive
3.6. [ R e f o r m u l a t i o n . ]
aux «sujets-objets» cognitifs de
mieux A q u e B , j e prefere A á B , A est 2.
. . . A u n i v e a u a c t o r i e l , le r o l e de meilleur q u e B ) , e t s u r des p r o p r i é t é s Selon la conception s t a n d a r d , la
l ' é n o n c é ( l a classe des i n f o r m a t e u r s * ) .
s u j e t c o g n i t i f p e u t se m a n i f e s t e r e n
m
q u a l i f i a b l e s (cf. comme, semblaMe, littérature c o m p a r é e p r é s u p p o s e une
syncrétisme avec celui d u sujet 6. ressembler, évoquer, un* sorte de...). Si d o n n é e universelle : la littérature
p r a g m a t i q u e , m a i s aussi r e s t e r i n d é - Le s é m è m e /savoir/ p e u t s'investir cette d e r n i è r e c o m p a r a i s o n « s t rédiri- g é n é r a l e p r i s e c o m m e u n e des c o m p o -
p e n d a n t . P o u r r e n d r e c o m p t e de l a de p l u s i e u r s m a n i è r e s d a n s le p a r - t e d a n s sa m a n i f e s t a t i o i i , elle d e v i e n t s a n t e s d u p a t r i m o i n e c u l t u r e l de
c o n s t r u c t i o n e t de l a c i r c u l a t i o n d u cours génératif. O n distinguera ainsi : une m é t a p h o r e * ( « P i e r r e est [rapide 1 ' h u m a n i t é . U n e telle visée téléolo-
s a v o i r d a n s 1 ' é n o n c é , q u e les s u j e t s — a) s o n i n v e s t i s s e m e n t modal, qui c o m m e ] u n l i è v r e » , « C e lnèvie [de gique q u i d o m i n e la m é t h o d o l o g i e

44 15
Coiiipiirutivt- Compléiiiciilarité Condition

historico-comparatiste (études de intéressant, en ce que, au m o m e n t de


et multi-directionnelle des univers* Complémentaiité HDBD 1'actualisation d u dilemme i n i t i a l ,
mouvements, d'irifluences, de genres sémantiques hétéroglosses, univers
et de thèmes), confere au chercheur le saisis comme des procès* sémiotiques une forte valorisation surdétermine
L a complémentaiité est, avec les investissements sémantiques, si
role actoriel d u critique d'idées et de déployant différents paliers de struc-
Téquilibre*, une des figures* de la bien que toute résolution cognitive
valeurs dites esthétiques. L'acte t u r a t i o n textuelle.
résolution de l a tension entre les par complémentarité, p r e n d , en
c o g n i t i f d u comparatiste se manifeste L a rationalité d u discours sémioti-
lermes polaires de la catégorie* même temps, 1'allure d'une d y n a m i -
alors, selon R. W e l l e k , comme u n que comparatiste est indissociable de
sémantique. Alors que 1'équilibre que de t r a n s m u t a t i o n des valeurs
« a c t e i m a g i n a t i f créateur». I I en la surmodalisation aléthique* et
peut apparaítre comme l a substanti- (alors que les résolutions par equili-
resulte u n niveau de scientificité * épistémique * d u faire c o m p a r a t i f .
v a t i o n axiologique de structures bre, se présentent comme la contem-
inférieur à celui d u comparatisme* Modaliser 1'acte de comparaison
narratives contractuelles, la complé- p l a t i o n statique d'une harmonie
méthodique, pratique par exemple en signifie, en réalité, inscrire la trans-
mentarité serait celle de structures de naturelle).
linguistique, en anthropologie ou f o r m a t i o n cognitive (sujet de faire
type polemique. 3.
dans d'autres sciences humaines. (connaissant) —> objets de faire (à
3. connaitre comparativement)) sous le 1. Cette figure abstraite de la complé-
De par sa v o c a t i o n , la littérature double r a p p o r t des inférences moda- O n peut considérer que la saisie mentarité q u i , depuis les t r a v a u x de
comparée est appelée à mettre en les d u possible (aléthique) et d u d'une i n n o v a t i o n conceptuelle se N . B o h r , apparait comme une des
relief des univers sémantiques i n t e r - plausible (épistémique). Cette ins- déroule selon u n parcours s y n t a x i q u e composantes originales de 1'épistémé
culturels, t a n t individueis que collec- c r i p t i o n s'accompagne de disjonc- sui generis, débutant par la mise en d u X X siècle, est susceptible d'être
e

t i f s . Alors que 1'immanence de tels tions/conjonctions heuristiques face scène d ' u n dilemme sémantique, iconisée par u n certain nombre de
univers a t r a i t à 1'interface panchro- aux objets d'état* que sont les ob- i m p l i q u a n t 1'impossible assertion stéréotypes : accouplement ou croise-
nique des aires socioculturelles et jets de recherche comparatiste dont conjointe de deux termes perçus ment o r t h o g o n a l tensif de deux axes,
linguistiques, la manifestation n'est la construction dépendra a u t a n t d ' u n comme les pôles oppositifs d'une notamment.
convenable qu'à p a r t i r d'une théori- champ d'investigation choisi que catégorie élémentaire. L a résolution
4.
sation sémiotique des problèmes d u d'une compétence référentielle évo- de ce dilemme commence par le
O n observe, dans les discours
discours*. Renouveler les méthodes lutive. recours à une structure n a r r a t i v e
réalisés, que 1'icône d u croisement
comparatives consisterait alors : Par conséquent, la problématique polemique (deux P N contraires) mais
orthogonal est, également, suscepti-
— a) à accepter l'hypothèse selon de la comparabilité des « faits littérai- s'achève par une syntaxe de « mise en
ble de fonctionner pour représenter
laquelle les littératures emergentes/ r e s » (objets 0 1 , 0 2 , . . . 0 „ ) se participation» des divers actants
1'équilibre. L a différence entre les
existantes, t a n t actuelles que celles presente, d u p o i n t de vue sémiotique, (soit sujet et anti-sujet, soit sujet et
deux sémèmes ainsi mis en scène
d u passe, constituent des polysys- en termes de relations fonctionnelles, objet, soit même sujet et a n t i -
est n o t a m m e n t celle des sèmes aspec-
tèmes d i s t i n c t s ; soit O x , O y = F ( 0 ' x , 0 ' y ) , les objets destinateur) initialement donnés
tuels ( + tensif/ (complémentarité)
6) à relancer la recherche por- de faire O x , O y à comparer étant, comme opposés. Une sorte de s t y l i s t i -

vs/— tensif/ (equilibre)).
tant sur les formats micro- théoriquement, des images « applica- que n a r r a t i v e p o u r r a i t ainsi se m e t t r e
5.
s t r u c t u r a u x pris en charge par les tionnelles» (au sens ensembliste) en place, selon que 1'opposition d u
I I est vraisemblablement possible
transformations intertextuelles et les d'objets d'état 0 ' x , 0 ' y construits. sujet et de 1'anti-sujet devient une
de m o n t r e r également que les figures
pratiques interdiscursives; Seuls ces derniers s'avèreront compa- double relation S.O. réversible, ou
de la complémentarité et de 1'équili-
— c) à renforcer la cohérence théo- rables et ce d u f a i t de l a fonction que les P N contraíres résultant de
bre entrainent des modalisations
rique des discours analytico-compa- cognitive F (différentielle), si bien 1'éclatement de 1'actant sujet, sont
distinctes des sujets cognitifs, de
ratifs q u i t r a i t e n t de 1'hétérogénéité finalement donnés comme parallèles,
que tout ênoncê d'état comparatif 1'ordre d u / v o u l o i r - p o u v o i r / pour
glossématico-structurelle des faits résultant d ' u n acte de comparaison la conjonction d u sujet avec son objet
la complémentarité et d u /savoir-
littér aires. est déjà axiologiquement investi et de valeur, n ' e n t r a i n a n t plus la
p o u v o i r / pour 1'équilibre. (A. H.)
4. modalement determine par le sujet dépossession* de 1'anti-sujet, mais,
Le comparatisme sémiotique en connaissant q u i est ainsi amené à au contraire, m a x i n i i s a n t son a p p r o -
littérature c o m p r e n d r a i t donc une « f a i r e - ê t r e » la littérature comparée. p r i a t i o n * . Dans tous les cas, la
o p t i o n méthodologique d o n t la p e r t i - O n peut donc dire que le compara- réversibilité des E N t e r i n i n a u x est
nence serait affichée par une démar- tisme sémiotique i n t r o d u i t , dans le fortement accusêe p a i l a mise en Condition 03
che déductive. U t i l i s a n t les modeles domaine des études littéraires, une scène narrative.
de l a sémiotique d'orientation rationalité sémio-pragmatique qui
2. o.
saussuro-hjelmslévienne, elle préco- semble indispensable à t o u t faire L a figure de l a complément arité est Indéfinissable en logique et en
niserait une voie d'approche stratifiée comparatif. (H. G. R.) également u n liew de recherches l i n g u i s t i q u e , la c o n d i t i o n n'en est pas

46 47
(omlilioii Condilion

moins un effet de sens et s'inscrit de ce teur* qui va garantir 1'accomplisse- part, le Destinateur est <iistÍ3ict des de ce Dr. II abandonne les études, la
fait dans le champ du sémiotique- ment de 1'apodose. Dans une deuxiè- deux agents Enr et l u r e , et d'autre sémiotique, les femmes, les hommes,
ment«intéressant» : en príncipe, elle me phase, de compétence, 1'Enre part, ces deux agents ne sont pas la vie... Ce qui nous montre qu'il
releve du descriptible et de 1'analysa- accepte ou refuse 1'archi-promesse nécessairement distinets l u n de s'agit bien d'un domaine, d'un monde
ble. Les termes d'une telle analyse (définition possible d u contrat*); 1'autre. Ce n'est donc pias : «je te domine, regi, controle.
commencent en effet à se proposer, dans le cas d'un refus, 1'Enre promets que si... alors...», mais L'inférence est une condition suffi-
grâce à la nouvelle analyse des n'assume pas la responsabilité de la simplement : «je pense que si... sante : elle impose la necessite de
modalités*. performance, troisième phase, et la alors... ». La contrainte s'impose ici à M(Y), mais non pas — comme
1. sanction prend la forme que nous la pensée d'un sujet qui se divise déontique — celle de X; l'explication
Description, d'abord : le couple appelons violence (définition possible éventuellement en deux. Onpeut dire est simple, c'est que 1'inférence ne
protase - apodose (typiquement : si..., de la violence). Cest le oui ou non en effet que le Destinateur de la manipule pas au sens fort, elle laisse le
alors...) fonctionne à la fois dans rituel de mariage, par exemple. La pensée est la force ouFétatdes choses, sujet choisir ses premisses.
1'articulation des contraintes* aléthi- troisième phase, de performance, la matière même. La formule condi-
ques et dans celle des contraintes est donc réservée au faire de 1'Enre, tionnelle se presente maintenant 2. GD
déontiques. Puisque la contrainte programmé dans la protase. Et la comme une loi naturelle ou sociale, Analyse, ensuite. Le point de vue
déontique est phénoménologique- quatrième, de sanction, au faire selon le statut sémantisé dn Dr. II est localiste* semble fructueux, dês lors,
ment la plus «concrète», il est de l'Enr, programmé dans l'apodose. intéressant de faire observer que les F selon lequel la protase designe un
opportun de 1'étudier en premier lieu. Remarquons que c'est précisément en question peuvent être des faire espace plus ou moins cios, oú se réalise
Curieusement, elle presente un par- ici qu'intervient la condition propre- quelconques, et alors la contrainte la protase. « Si..., alors...» veut dire :
cours quadripartite comparable ou ment dite : le programmé de 1'apo- aléthique peut n'être qu'une simple « Là oú..., là... ». II nous faut donc un
identique à celui du schéma narratif*. dose décrit un faire F (Y) dépendant habitude mentale ou une idée fixe; monde pensable qui permette de
Dans une première phase, de manipu- du faire préalable F(X), de sorte que mais elle peut aussi renvoyer à un localiser le sous-monde de la protase,
lation, un Énonciateur* (Enr) propo- F(X) — le défaut de la performance raisonnement plus strict, à une et il nous faut un événement, 1'idée
se la formule conditionnelle à un — déclenche un F(Y), une sanction inférence sous-jacente, qui peut être pure d'un événement en tant que tel,
Énonciataire* (Enre) : «si t u fais négative, tandis que F (X) déclenche explicitée comme la «cause» d u qui vienne réaliser la protase en ayant
ceei, moi je fais cela ». On peut dire F (Y); la sanction est conditionnêe par premier «penser». Dans cette infé- lieu en elle. L'apodose represente
que cet acte langagier constitue une la performance. 11 s'agit même d'un rence, le faire de la protase et de alors simplement u n autre sous-
archi-promesse* (qui à u n autre type de condition bien précis, aux l'apodose se réduisent au même verbe monde, et c'est du rapport entre
niveau se clivera en promesse et yeux de Enre, une condition néces- que celui qui régit toute la clause 1'événement et celui-ci que parle la
menace), en ce sens que l'Enr se saire et suffisante. conditionnelle, donc : «je pense que condition.
presente lui-même comme le Destina- si je pense X, alors je pense M (Y) », Plus spécifiquement, on peut stipu-
oú le modalisateur M represente la ler que les deux sous-mondes sont
archi - promesse variation proprement aléthique de définissables comme des sections du
probabilité allant de Yimpossible au monde de départ marquées par le
manipulation compétence performance sanction nécessaire. Notre Dr externe semblepassage de deux événements dont la
Enr = Dr Enre donc beaucoup plus souple que le Dr protase et 1'apodose sont les noms.
«si F (Enre, X) oui/non Enr assume par l'Enr déontique, et cru Notre événement pur, E, entre dans
alors F (Enr, Y)» F (X)? par son Enre. la section Protase, devient donc une
F (Y)? Qu'il s'agisse du rapport pédagogi- instance réalisant celle-ci, c'est-à-dire
En sémantisant légèrement cette conditionnelle. Si, par contre, le que entre maítre (Enr) etélève (Enre) la transformant en classe (avec au
structure, on peut ajouter que si discours éthique en question determi- ou de la lutte solitaire du penseur moins 1'élément E), et apprend
un discours éthique reconnu par ne X et Y comme des maux, nous avec les intrigues de Purivers, la ensuite, pour ainsi dire, qu'il ne peut
Enre determine X et Y comme des avons par définition la menace. Cette structure de la contrainte reste pas sortir du monde avant d'avoir
biens, nous avons la définition de analyse explique pourquoi la sanc- fondamentalement la même, le sujet également réalisé 1'Apodose de la
la promesse. Dans la variante de tion «positive» de la menace, à est amené à pensei BE (Y), parce qu'il même manière. L'événement doit
la promesse «généreuse», X peut savoir la punition, n'est pas toujours ne peut pas faire autrement, ne pas «payer» son entrée en prenant le
sembler infime et Y immense. La vécue comme une violence. pouvoir ne pas faire qui envre m i m de la protase, et ensuite la sortie
prestation minimale en tant que X Pour caractériser maintenant la 1'alternative bien conmie du àevoir en prenant le nom de 1'apodose. «Si
consiste cependant à croire, de la part contrainte aléthique, il suffit d'intro- devant le sujet : ou bienílle fait donc, X, alors Y » veut dire : « Si tu entres
de Enre, que Enr = Dr de la formule duire deux traits distinctifs. D'une ou bien il abandonne toat ledomaine par la porte X, tu dois sortir par la
48
Condition Configuraiton Conflii

p o r t e Y » , et nous avons c o n s t r u i t une T o u t c o m m e E reçoit d ' a b o r d c o m m e conditions n a t u r e lies, fatales et parties p a r Fensemble catastrophi-
f i c t i o n théorique élémentaire corres- « p r é n o m » 1'énoncé de l a p r o t a s e e t c o n d i t i o n n e l l e s . L e contrat* (social) que, ici ponctuel, K w , 1'une D j oú
pondant au graphe suivant : e n s u i t e c o m m e « p a t r o n y m e » 1'énon- est conventionnel, le manque est domine nij, Fautre D 2 oú d o m i n e m „ .
cé d e l ' a p o d o s e , a i n s i ces d e u x l e m m e s f a t a l , l a l u t t e e s t naturelle, et três On notera que la catastrophe de
non-être frontière du être
monde M d o i v e n t à l e u r t o u r être consideres souvent aussi conventionnelle et c o n f l i t est s y m é t r i q u e .
c o m m e des é v é n e m e n t s n o m m é s p a r f a t a l e ; le r e t o u r d u h é r o s — e t p e u t - 3.
^ [) e ^ ) s e c t i o n Protase leur « p a t r o n y m e » grâce à d'autres être le h é r o s t o u t c o u r t — est f a t a l . D a n s le c a d r e d e l a s c h é m a t i s a t i o n
actes a n a l o g u e s , d o n c d ' a u t r e s d i s p o - Encore une fois, les conséquences d u carré s é m i o t i q u e * , l a c a t a s t r o p h e
« ^~T"P *" "^scction Apodose sitifs c o n d i t i o n n e l s . L a c o n d i t i o n est r e s t e n t à d é v e l o p p e r . (P. A. B.) de c o n f l i t schématise la r e l a t i o n de
E *t elle-même conditionnée. Cest le c o n t r a r i é t é o u e n c o r e celle tfopposi-
p r í n c i p e de t o u t e condition naturelle, tion qualitative a u sens de J a k o b s o n .
L e p o i n t n o d a l d e 1'analyse est
c h a i n o n de l a l o g i q u e n a t u r e l l e q u i En e f f e t , si les m i n i m a m1 et m 2

d o n c q u e le lieu d u p o u v o i r être ( p e)
de E ne coincide pas avec c e l u i de son
définit la nature comme objet de Configuration \ç\ consideres comme des lieux (des
c o n n a i s s a n c e i n f i n i e , i n a c h e v a b l e de p l a c e s ) s o n t i n v e s t i s p a r des d é t e r m i -
p o u v o i r ne p a s être ( p ê ) ; l a c o n d i t i o n
p a r ce p r í n c i p e . D ' a u t r e p a r t , nous nations X et Y, la topologie du
d é c r i t le t r a j e t s u f f i s a n t e t n é c e s s a i r e Ensemble de figures isotopes*,
connaissons des conditions non s c h è m e * d u c o n f l i t e x p r i m e le f a i t q u e
d e 1'entrée ( p e ) à l a s o r t i e ( p ê ) . D ê s sous-tendu par une forme thématico-
c o n d i t i o n n é e s , e t c o m m e p r é v u elles X et Y se d é t e r m i n e n t réciproque-
q u e E p o r t e le n o m de l a p r o t a s e , i l est n a r r a t i v e * et susceptible de s'inscrire
ne p o r t e n t e f f e c t i v e m e n t pas de n o m ; m e n t e t s o n t lies p a r u n e relation
c o n t r a i n t d ' a s s u m e r a u s s i le n o m de e n des c o n t e x t e s v a r i a b l e s , d ' ê t r e p r i s
e x e m p l e : « i l t e r e s t e u n e seule c h o s e de c o n j o n c t i o n / d i s j o n c t i o n * . I I y a
F a p o d o s e , a v a n t de r e p l o n g e r d a n s le e n c h a r g e p a r des thématisations*
à faire, c'est de mourir!», d i t le conjonction parce que D et D sont
non-être au-dehors de M . L a c o n d i - d i f f é r e n t e s . (J. C.) 1 2

D e s t i n , e t le s u j e t p r o t e s t e e n v a i n : d e u x d o m a i n e s d ' u n m ê m e espace W .
t i o n décrit une « m a i s o n » avec, p o u r • Motif.
«mais pourquoi, a u n o m de quoi, Mais i l y a d i s j o n c t i o n parce que D j et
E , de m u l t i p l e s e n t r é e s e t à c h a q u e
qu'ai-je fait...?». Une telle c o n d i t i o n D s o n t separes p a r le p o i n t f r o n t i è r e
f o i s une et une seule s o r t i e ( é v e n t u e l l e - 2

m u e t t e parce que n o n conditionnée K . Le fait que la catastrophe de


ment la même).
Conflit n . m . H][E
w

s'appelle dans la littérature une conflit soit symétrique i m p l i q u e q u ' i l


Cette s t r u c t u r e f o n d a m e n t a l e de la fatalité. Parlons plutôt technique- n ' e x i s t e a u c u n critère morphologique
c o n d i t i o n est e x p r i m é e , d ' a u t r e p a r t ,
m e n t d e condition fatale, de l o g i q u e 1. ( i . e. f o r m e i ) p e r m e t t a n t d e p r i v i l é g i e r
e n t e r m e s de c a l c u l prédicatif et de
f a t a l e e t d u réel c o m m e o b j e t de n o n - L e c o n f l i t est u n e des r e l a t i o n s d e l a F u n e des d é t e r m i n a t i o n s p a r r a p p o r t
q u a n t i f i c a t i o n e n d i s a n t q u e « t o u s les
savoir (G. Bataille). Ce qui nous s y n t a x e a c t a n t i e l l e , celle e n t r e S u j e t à F a u t r e . L a d i s s y m é t r i e ne p e u t ê t r e
E s o n t une m ê m e c h o s e , à s a v o i r E »
concerne le plus directement en
P a

et A n t i - S u j e t . I I c o n v e r t i t la r e l a t i o n introduite qu'au niveau axiolo-


— o u E e t E s o n t les n o m s r e s -
P a
sémiotique est cependant un troi- de contrariété* d u carré s é m i o t i q u e * . gique*.
pectifs.
sième t y p e , l a c o n d i t i o n condition- O n p e u t le s c h é m a t i s e r * à p a r t i r des
I I semble donc possible d'interdéfi- née, donc n o m m a b l e , mais c o n d i t i o n - 4.
s c h è m e s f o u r n i s p a r l a t h é o r i e des
n i r le q u a n t i f t c a t e u r t o t a l i s a n t , V , e t Par conversion par dualité*, le
née e n c h a i n e f i n i e . Exemple : «je catastrophes*.
le n o m b r e 1 p a r 1'entrée e t l a s o r t i e , c o n f l i t de d e u x v a l e u r s sémantiques
t'appelle P a u l ! » — «mais pourquoi 2.
r e s p e c t i v e m e n t , de l a c o n d i t i o n alé- Sj/S se t r o u v e t r a d u i t e n u n c o n f l i t
d o n c , si j e m ' a p p e l l e d é j à P i e r r e ? » —
2

I I e x i s t e d e u x t y p e s de c a t a s -
thique i n f é r e n t i e l l e , celle q u i sous- actantiel entre deux programmes
«parce q u ' u n commissaire aboyant t r o p h e s i n t e r v e n a n t d a n s les catas-
t e n d — g r â c e a u croire — en príncipe n a r r a t i f s * de « c a p t u r e » d ' u n m ê m e
me Fa d e m a n d e ! » — « A h ! » . C e s t la t r o p h e s é l é m e n t a i r e s , celles de fcifur-
toutes les autres, aléthiques ou o b j e t O p a r d e u x sujets r i v a u x S e t S.
condition conventionnelle, dont Forigi- c a t i o n * , celles de c o n f l i t . I I y a
déontiques. Les conséquences de Ce c o n f l i t ternaire S-O/S-0 appar-
n e se p e r d t o u j o u r s d a n s l e f a t a l , m a i s c a t a s t r o p h e de c o n f l i t ( s i n i p l e ) l o r s -
cette perspective sont à développer. tient au paradigme actantiel* S/O/S
q u i néanmoins c o n t i n u e , après cette que d e u x m í n i m a ( n o n degeneres)
3. schématise p a r l a c a t a s t r o p h e * « p a -
origine non-naturelle, impensable, m et m „ d ' u n e fonctiom p o t e n t i e l f
1

Une dernière remarque, typolo- p i l l o n » . O r la géométrie d u p a p i l l o n


de s ' i m p o 8 e r j u s q u ' à être r e m p l a c é e sont à la même « h a u t e u r » (i.e.
gique. Nous avons donc proposé m o n t r e q u ' i l e x i s t e u n e s t r a t e d e pur
p a r u n e a u t r e de même type. Les f ( m j ) = f ( m ) ) . Cette s i t u a t i o n insta-
2

d'analyser la condition comme un b l e p e u t se stabilise« de d e u x f a ç o n s : conflit S/S ( n o n m é d i a t i s é e p a r F o b j e t


s y s t è m e s de signes a u sens s é m i o l o g i -
a c t e d ' i m p o s i t i o n de n o m , u n e no- s o i t m d o m i n e m , s o i t 1'inverse. O n O ) . Cela e x p r i m e q u e F i n t e n t i o n n a l i -
q u e , les r é g i e s d e p o l i t e s s e , les g e n r e s x s

m i n a t i o n frappant u n événement E. m o n t r e q u e le déplcienaent a n i v e r s e l * té* d ' u n s u j e t ne vise pas seulement


a r t i s t i q u e s , le s o c i a l t o u t e n t i e r r e l e v e
Or, les classes réalisées d'Apodose ( W , K ) d ' u n c c r f l j t de centre en general des objets investis de
d e ce r e g i s t r e . D a n s l a n a r r a t i v i t é , w

e t de P r o t a s e p o r t e n t d é j à des n o m s , o r g a n i s a t e u r * f = f est d e d i m e n s i o n v a l e u r s , q u e le désir est « d é s i r de


nous constatons t o u j o u r s à Foeuvre 0

sans q u o i 1 ' a n a l y s e s e r a i t i m p o s s i b l e . 1. L e segment W «st irvisé en d e u x F A u t r e » , ou encore que F i n t e n t i o n -


un conflit entre des ensembles de

50 51
Connecteur «Tisotopies Connotation Constitutionnelle

nalité S —• 0 se double d ' u n «désir une sémiotique de la singularité de signifiante — d ' u i i yhénomène ou systématique) ou sémiosis (aspect
mimétique » S —• S. (J. P.) son p r o d u c t e u r ; et le n a t u r e l étant un événement considere comme processuel) :
• Polemique, Bifurcation, en dernier lieu interprétable par « c a u s e » , en sens lawge, d'une classe Enre •
Carré sémiotique, une sémiotique d u monde n a t u r e l * . d'effets de sens p o r t a n t le l o m de cet dénotation
Catastrophe, Catégorisation, On p o u r r a i t p o u r t a n t positiver ce événement et se piésentant comme
Centre organisateur, reste significatif n o n - n a r r a t i f , n o n - la classe de ses effets de sens :
Conversion, Déploiement universel, s y m p t o m a t i q u e , n o n - n a t u r e l , en d i - cette « c a u s e » est u n signifiant connotation
Discontinu, sant t e n t a t i v e m e n t que 1'effet de sens (Sa), et les sous- classes de cette clas- symptôme
Jonction, Schématisation, c o n n o t a t i f d o i t p o u v o i r se laisser se sont « s e s » signiftés (Sé). trace naturelle
Stratification. interpréter par une sémiotique de Alors i l est possible d'obtenir ces
Vespace énonciatif q u i f a i t graviter seuil du
sous-classes en i n t r o d u i s a n t Pinter-
monde de Sa
autour d u n a r r a t i f des actants sujets v e n t i o n , dans le monde considere,
d'énonciation; le c o n n o t a t i f semble d'une p a r t d'une c o n d i t i o n * liée à La sémiosis est une fontaine
Connecteur en p r a t i q u e renvoyer t o u j o u r s à l'instance de Pénonciateur ( E n r ) , modale, dans laquelle nous d i s t i n -
d"isotopies [ ç ] 1'intersubjectif dans ce sens d ' u n d'autre p a r t d'une c o n d i t i o n liée à guons au moins ces quatre jets. Beste
espace énonciatif. celle de 1'énonciataire (Enre) : ces à étudier le c o n t e n u , bien súr, des
1. Si, par exemple, le langage conver- deux conditionnements forment i m - conditionnements E n r / E n r e d o n t se
Une superposition d'isotopies* sationnel evite régulièrement certains médiatement quatre sections d u sert Panalyse modale p o u r le simple
peut três bien avoir lieu sans t o p o i « t a b o u s » , c'est que le sens monde, intersection, sections diffé- repérage et le p o r t r a i t différentiel de
connecteur « polysémémique » . E x . : dénotativement donné de ces topoi' rentielles et section externe complé- la catégorie fondamentale de t o u t e
« Bergère ô t o u r Eiffel le troupeau des reste inséparablement lié à des effets mentaire. I m a g i n o n s ainsi 1'entrée de sémiotique. (P. A. B.)
ponts bêle ce m a t i n . » connotatifs : i l est impossible, dans Sa dans ce monde : Sa s ' i n t r o d u i t
2. notre culture, de parler de 1'amour dans l'espace de 1'énonciation, donc
L a métaphore* n'établit pas néces- sans flirter par là même; impossible dans Pintersection E n r - E n r e , oú se
sairement une relation entre théma- de parler sexualité, n o t a m m e n t , sans p r o d u i t , de par la c o n d i t i o n p a r t i -
t i q u e * et f i g u r a t i f * : o u v r i r par là même une dimension culière q u i « colore » cet espace précis,
« O u de gigantesques naiades érotique dans la situation de c o m m u -
n i c a t i o n ; impossible, dans certaines
l'effet connotatif, represente par la
sortie nommée S é (v. Condition :
Constitutionnelle
Comme des femmes se miraient»
(catégorie ~) a d j . MT]
t

(Baudelaire). cultures, de parler de t e l ou t e l dieu notre événement doit se métamor-


(Des « femmes » ou des « naiades » , sans le sentir se présenter, comme phoser en S é pour pouvoiT dispa-
1

comment démêler celles q u i sont appelé par la m e n t i o n . L a connota- r a i t r e , c'est-à-dire a v a n t de le faire). L ' o p p o s i t i o n formelle constitution-
figuratives ou thématiques ?) (F. R.) t i o n parle pour ainsi dire en première Dans la section dominée exclusive- nelle vs non constitutionnelle sert à u n
personne et en deuxième personne, ment par la c o n d i t i o n de 1'énonciatai- classement f o n d a m e n t a l des caté-
elle actualise u n « je suis... » et u n « t u re, nous voyons s'éclore u n effet gories plastiques* de Pexpression,
es...», réalisable dans la n a r r a t i v i s a - dénotatif S é ; la dénotation renvoie à dans une perspective générative*.
Connotation [D]
2

t i o n consécutive éventuelle d u r a p - quelque chose q u i est donné pour Sont appelées constitutionnelles les
p o r t entre les acteurs de 1'énoncia- Eme, sans présupposer la co-présence catégories q u i permettent la saisie
Dans l'état actuei des recherches, t i o n . Le dieu ou la force i c i en j e u de E n r . A Pin verse, 1'effet s y m p t o m a - d'une configuration plastique. D e u x
la c o n n o t a t i o n n'est définissable que surgit comme u n « i l est p a r m i nous » , tique se déploie dams l a section sous-classes de catégories plastiques
par négation : c'est, donné une et c'est ce « n o u s » q u i déclenche les différentielle de E n r , sans présuppo- remplissent ce role : les catégories
f o r m a t i o n signifiante, la sous-classe « j e suis...» et « t u e s . . . » , sous forme ser aucune co-présemce de E n r e ; c'est chromatiques*, de nature constituan-
des effets de sens produits par elle q u i d'une d a t i v i s a t i o n : « sous 1'aspect X notre Sé . E n dernier lieu, un effet
a te, et les catégories eidétiques*, de
comprend ceux q u i ne sont n i (dieu, force), je suis pour toi Y , t u es naturel S é est déposé an-dehors de
4 nature constituée. Par opposition aux
dénotatifs, n i s y m p t o m a t i q u e s , n i pour moi Z » . t o u t conditionnennent E m i , E n r e ou catégories eidétiques et c h r o m a t i -
naturels — le dénotatif étant p r a - Cette o b s e r v a t i o n i n v i t e à une E n r - E n r e ; c'est ce qui releve d u ques, appelées constitutionnelles, les
t i q u e m e n t à déterminer comme ce analyse formelle d u phénomène monde considere ltii-mèiae, sa «phy- catégories topologiques* sont dites
q u i , dans la f o r m a t i o n signifiante c o n n o t a t i f dans la dimension de la sique » q u i parle «t se laisse entendre non constitutionnelles dans la mesure
en question, se laisse interpréter par sémiosis* en general. Supposons derrière S é ^ Sé , S é j . ^ o i c i le graphe
2 oú elles règlent la disposition des
une sémiotique n a r r a t i v e ; le s y m p t o - un monde possible* q u i serait celui m o d a l de ce rappert de Sa et de ses configurations déjà constituées dans
m a t i q u e étant interprétable par de 1'actualisation d'une f o r m a t i o n Sé's que nous appeloas sigrie (aspect Pespace planaire.

52 53
Contexte Contraste Convention Conversation

Ce sera la tache d'une étude des sémiotiques plastiques. La défini- qui assume la coa^ention, et donc tion une dénotation plus ou moins
comparative d'examiner dans quelle tion du contraste plastique le donne comme une distinetioa qui marque stable. La convention pourrait ainsi
mesure ce classement formei des d'autre part pour 1'unité poétique son être social : la convention est, nous aider à penser cette opposition
catégories de 1'expression possède une minimale d'un texte visuel puisqu'il pour son perforrnateur, un faire-être difficile de la connotation* et de la
valeur au-delà des systèmes de mani- resulte de la projection du paradig- portant sur son statut de sujet. Ce dénotation* : pour qu'il y ait dénota-
festation visuels planaires. (F. T.) matique sur le syntagmatique. sujet devient le support du mythe, tion, il faut que Peffet de sens se
• Plastique (sémiotique ~ ) . On indiquera enfin que dans un qui l u i assigne u n sens. détache du sujet performateur, que le
système semi-symbolique*, le con- La convention releve de la logique faire-être ne porte plus sur l u i , mais
traste plastique peut constituer le de la condition* : «si tu fais ceei, t u sur quelque chose que le sens
formant d'un terme complexe situe serás cela», mais ai au sens d'une mythique traditionnellement trans-
Contexte [ç] au plan du contenu et donc servir à la
production d'un discours mythique*.
logique natuTelle tenvoyant par mis permettrait de figurer ou de
concevoir. Le signe proprement dit
exemple aux lois de la physique, ni au
(J.M. F.) sens d'une logique fatale renvoyant est donc une convention caractérisée
2.
par exemple aux caprices d'un Enr par ce clivage entre le faire-être
Le contexte explicite, dans un subjectif (la connotation) et le faire-
menaçant ou promettant; elle ren-
texte, peut être exploité en vue de
voie en revanche à la tradition, qui être objectif (la dénotation), la
l'organisation intratextuelle* du dis-
renvoie à son tour à la fondation, création de sujets et la création
cours, quand elle fait apparaitre des Convention n . f. [N][P] c'est-à-dire qu'elle releve d'une lo- d'objets dans 1'espace toujours imma-
opérations de débrayage et d'em-
gique conventionnelle au sens strict nent du sens. Avec ces conventions
brayage tant énoncif qu'énonciatif.
Nous entendons par convention (v. Condition), qui superpose une signifiantes, au sens precise, une
Ces opérations permettent de carac-
une contrainte déontique* (opérant logique naturelle à une logique pratique descriptive est possible,
tériser des types d'intratextualité
(comme la citation, la parabole*, le sur le faire* d'un sujet) d'un type fatale : de par la fondation impliquée, c'est-à-dire une nouvelle pratique de
commentaire*...) qui spécifient des particulier. I I s'agit d'un comporte- elle est fatale, et par conséquent fondation (le «quelque chose» de-
formes interprétatives dans le texte ment imposé au sujet (énonciataire, arbitraire, et grâce à la tradition vient objet en recevant son nom) non
même et des effets véridictoires. Enre) non pas par un autre sujet également impliquée, elle est quasi artistique, mais empirique, parce que
(énonciateur, Enr) assumant en naturelle et donc motivêe, s'inscrivant maintenant il ne s'agit plus de fonder
[Cancien point 2. devient le point le sujet (en fondant son Destinateur
même temps le statut de Destinateur, dans un réseau philologiquement
3.] (L. p.)
comme dans la promesse (ou contrat repérable de significations inévitables par le don du langage tout entier), on
• Intratextualité, Enchâssement. fonde les objets pour ainsi dire un par
permissif) ou la menace (ou 1'injonc- et éventuellement recherchées.
tion directe), mais par un tiers Les langues naturelles et artificiel- un, en respectant à chaque fois tous
«imprésentable » qui est represente les sont conventionnelles, relèvent de les autres objets qui entourent celui
comme un être générique ou un la convention; plus elles sont tradi- que l'on décrit (la tradition les
Contraste [ç] ensemble englobant Enr et Enre, et tionnelles, et plus elles seront « natu- designe). La forme d'un dictionnaire
donc pour ainsi dire «impersonnel» : relles », moins elles sont tTaditionnel- est un exemple assez net de cette
2. «il faut faire comme ceei ou cela » — les, et plus elles seiont appelées dernière pratique. (P. A. B.)
On notera qu'en sémiotique plasti- «ici, on fait comme ceei... ». Souvent, « artificielles ». Les langages artisti- • Contrainte.
que*, le terme de contraste prend une la convention n'est même pas explici- ques, manifestes par des ceuvres
acception plus limitée. De nature table, et seulement assumée implici- uniques, sont peut-être même anti-
syntagmatique comme le contraste tement, par imitation. traditionnels et ne deviennent pas des
linguistique — et en cela i l doit être La convention est caractérisée par langues, parce qu'ils visent, dàns
absolument distingue de la catégorie deux traits, — a) unefondation signée leurs performances, 1'acte de fonda-
plastique — le contraste plastique se par un nom propre, un nom de lieu ou tion exclusivement. Or, c'est 1'aspect Conversation n . f. [N][Ç]
défmit par la co-présence sur une un nom mythique; la fondation est traditionnel qui rend impossible
même surface des deux termes régulièrement recouverte par un 1'assignation de sens, l a stabilisation I.
contraíres* d'une même catégorie*, mythe dit de fondation; —b) une d'une fonctionde signe*. Lesconven- A la différence du dialogue* défmi
ou d'unités plus vastes organisées de tradition incarnée par une commu- tions sont donc pottr ainsi dire des comme une unité discursive inscrite à
la même manière. Une typologie des nauté à laquelle elle assigne une protosignes, dans la inesare ou un 1'intérieur du discours-énoncé, le
contrastes plastiques selon leur degré distinction face à d'autres commu- miriimuni de tradition leurpermet de terme de conversation designe, plus
de complexité est d'ailleurs l'une des nautés; cette distinction est connotée connoter, tandis qu'iin maximum de largement, la manifestation discur-
taches de 1'approche syntagmatique comme propriété de celui — Enre — tradition ajoutera à «ette «onnota- sive de la relation interlocutive. De

54
Conversion Conversion

n o m b r e u x champs de recherche, t a n t inférences; au niveau sémio-narratif conjonction S n O. P a r cette procé- trophes de d i s j o n c t i o n S/O (conver-
en sociolinguistique ( L a b o v ) , en se situeraient la modalisation et dure, le carré sémiotique déployant tissant par dualité les oppositions
ethnométhodologie (Sacks, Sche- la finalisation macro-structurelle de une catégorie sémique binaire sjs 2 se p r i v a t i v e s d u carré sémiotique)
gloff) q u ' e n pragmatique (Grice), o n t l'échange; au n i v e a u discursif, la trouve c o n v e r t i en nx\_ paradigme * en programmes de «capture»
reconnu la conversation comme u n sélection des contenus, les suspen- actantiel ternaire S/O/S. Mais alors S U O -> S n O ou en programmes de
domaine spécifique d u discours et se sions et les ellipses; à celui de la que le premier est schéniatisé par « perte » S n O - > S u O ;
sont attachés à en décrire le f o n c t i o n - manifestation textuelle enfin, les la catastrophe « p a p i l l o n d u a l » , le — í>) la conversion des catas-
nement. L ' o b j e c t i f de la recherche est problèmes spécifiques que posent les second est schématisé par la catas- trophes de conflit S/S (convertissant
a v a n t t o u t de definir et de formuler « mots » de la conversation, 1'inachè- trophe « p a p i l l o n » . Comme, géomé- par dualité les oppositions q u a l i t a t i -
u n príncipe — ou une structure sous- vement de l a phrase conversation- t r i q u e m e n t p a r l a n t , o u passe de F u n à ves d u carré sémiotique) en rapports
jacente — q u i fonde 1'intelligibilité de nelle ( R . Barthes), et Pensemble des 1'autre en t r a n s f o r m a m les m i n i m a de d o m i n a t i o n S/S.
1'échange conversationnel, et p e r m e t - formes manifestées d o n t 1'intelligibi- potentiels des fonctions ( v . Catastro- Le schème d u p a p i l l o n pour le
te de rendre compte de 1'orientation lité et 1'explication ne peuvent être modele actantiel S/O/S rend compte
phe et Déploiement universel) en
et de la clôture q u i l u i sont propres, réalisées q u ' e n raison même des des phénomènes de polarisation axio-
máxima, on est c o n d u i t à identifier
t o u t a u t a n t que des ellipses et des structures sous-jacentes relevant de
dans le paradigme actantiel, la logique* et de j o n c t i o n * p a r a d i g m a -
i m p l i c i t a t i o n s q u ' i l autorise. Le prín- la compétence i n t e r l o c u t i v e et régis-
valeur* s investie dans u n objet O par t i q u e . Sa géométrie m o n t r a n t q u ' i l
cipe de coopération, avance par sant 1'interaction * des locuteurs.
u n sujet S au seuil sêparant S de 0 existe une strate* de c o n f l i t * binaire
H . P. Grice, et les quatre maximes — (D. B.)
dans Vactualisation* de s. L a capture S/S, on est c o n d u i t à faire 1'hypothèse
de quantité, de qualité, de r e l a t i o n et • Dialogue. de O par S est bien alors une que ce conflit est une r e l a t i o n
de modalité — q u ' i l subsume, se réalisation* c'est-à-dire une intégra- actantielle primitive. «Métapsycho-
présentent comme une construction t i o n de s à 1'être sémiotique de S. Cest logiquement» p a r l a n t , cela signifie
théorique p e r m e t t a n t de représenter, cette dualité entre valeurs et actants que la r e l a t i o n dHntentionnalitê*
à travers la conformité ou la n o n - que développe la conversion par S - * O est solidaire d'une r e l a t i o n de
conformité aux maximes, le mode Conversion [ ç ] dualité. Dans le parcours génératif*, dêsir mimêtique S —• S.
particulier d'inférence q u i régit le on peut donc faire Vêconomie de la Si l ' o n considere m a i n t e n a n t des
discours conversationnel. conversion de la sémantique fondamen- déformations de chemins dans 1'espace
2. tale en syntaxe des opérations. externe W d ' u n paradigme actantiel
Envisagée d ' u n p o i n t de vue 4. ( W , K ) l ' o n obtient des transforma-
w

sémiotique, cette conception — p o u r L a schématisation* des structures 5. tions de parcours n a r r a t i f s , c'est-à-


opératoire qu'elle soit — p a r a i t sémio-narratives en termes de théorie L a conversion formelle est d ' u n dire des variantes*. Dans les cas les
p a r t i e l l e . L ' a n a l y s e concrète des des catastrophes * c o n d u i t à préciser, autre t y p e . Sa fonction est de plus simples, les chemins se défor-
textes a f a i t a p p a r a i t r e que les et sur certains points à rectifier, la transformer u n paradigme actantiel ment dans des sections de dimension
structures contractuelles* (d'ou rele- conception standard de la conversion en enchaínements syntagmatiques de 2 des espaces externes et ils changent
ve la « coopération » ) et les structures en d i s t i n g u a n t deux conversions : programmes n a r r a t i f s * et en parcours de t y p e q u a l i f i c a t i f à la traversée des
polemiques* sont difficilement disso- d'une p a r t la conversion par dualité et narratifs. Si ( W , K ) est la catastro-
w singularités de codimension 2. Celles-
ciables, et que la prééminence théori- d'autre p a r t la conversion formelle. phe sous-jacente au paradigme actan- ci peuvent donc être considérées
que des unes sur les autres ne saurait L a conversion par dualité c o n v e r t i t la tiel considere (par exemple le « p a p i l - comme des centres organisateurs* de
relever que d'une décision o n t o l o g i - morphologie d'une a r t i c u l a t i o n * sé- l o n » pour le paradigme S/O/S) variantes.
que ( J . F . B o r d r o n ) . E n outre, les mantique* en une morphologie de 1'introduction de chemins dans 1'espa-
recherches menées par J . P e t i t o t o n t relations* syntaxiques entre actants*. ce externe W c o n d u i t , p a i la méthode 6.
p u m o n t r e r que la polémicité s'inscri- Dans le cas d u carré sémiotique des graphes actantiels*, à des m o r - Mais i l existe une t o u t autre
v a i t au niveau même de la structure le príncipe en est f o u r n i par phologies syntaxiques d o n t les plus problématique de l a conversion, celle
élémentaire. «1'équivalence» en métalangage* typiques sont les morpholegies arché- substantielle et n o n formelle concer-
Aussi, 1'analyse de la conversation entre u n sème de la sémantique types*. Dans la mesure oú i l n'existe n a n t la compréhension (et n o n pas
comme genre de discours peut-elle fondamentale et une j o n c t i o n * sujet- que deux types de catastrophes, seulement la description) de l a
être envisagée a u x différents paliers objet S n O de l a syntaxe actantielle respectivement celles de c o n f l i t * et r e l a t i o n p r i m i t i v e d'intentionnalité
d u parcours génératif* : articule au (cette équivalence étant médiatisée celles de bifurcation *, l a canverswn l i a n t les sujets à des objets investis
n i v e a u des structures fondamentales par la syntaxe des opérations*). L a formelle comprend essentiellement de valeur. O n peut parler à son p r o -
le príncipe polémico-contractuel d i s j o n c t i o n * S U O équivaut alors, deux opérations : pôs, p u i s q u ' i l y s'agit d u désii,
constituerait la raison u l t i m e des par j o n c t i o n p a r a d i g m a t i q u e * à la — o) la conversiem i e s catas- de conversion « métapsychologique » .

56 57
Conversion ( , i < ; i l ion Crédihililc

Le concept t h o m i e n de prêgnance* m i n a t i o n hétérosyntagmatique» et cncadrement coreeptuel, Le syncrétis- Cette rection et ce controle sont
permet de 1'approfondir. (j. p.) dont les «membres d u paradigme me et Vimplication établissent le pris en charge par 1'affirmation et la
• Carré sémiotique, Catastrophe, peuvent être diriges » , ce q u i est le cas « même » , ! an < Ii• q u e Vanalyse et l a nêgation en t a n t qu'elles sont exten-
Déploiement uni versei, des morphèmes ordinaires; est d i t résolution gaTantissent Pobtention ses : 1'affirmation et l a nêgation
Intentionnalité, « converti» u n exposant d o n t « a u - d'un « p l u s » . Gain non négligeable : apprécient et sanctionnent la mise en
Jonction, Paradigme, cun des membres ne peut être dirige » la présupposition, cessant d'être u n discours p a r le discours de ses
Prêgnance, Valeur. et Hjelmslev de donner pour exemple simple expédient, devient comme le présupposés. (C. Z.)
le p r o n o m d o n t la « base » a absorbé « négatif» de la conversion.
1'article (1'article est « c o n v e r t i » dans 3.
B.01 le p r o n o m ) . Ainsi deux niveaux N I et N2 étant Création n . f. [UE]
1. Une telle définition, proche de celle lies p a r une relation de présuppo-
Le concept de conversion est pré- de Benveniste, presente, pour le sition non-réciproque q u i f a i t de N I S'il est v r a i que notre unique lieu
sent chez Hjelmslev et Benveniste. sémioticien, les mêmes inconvénients la constante ou la présupposée et de de savoir est le discours et que les
Chez ce dernier, le terme de conver- quant à son a d o p t i o n et à sa géné- N2 l a variable ou l a présupposante, seules actions et passions que l a
sion est utilisé, concurremment avec ralisation : le concept de conversion, chaque niveau reçoit, d u f a i t de ce sémiotique puisse étudier sont « e n
celui de «transposition» pour a p - central pour le sémioticien, est, plus positionnement s t r u c t u r a l , ses carac- p a p i e r » , le domaine de l a création
préhender la nature d u génitif : encore chez Hjelmslev que chez téristiques : conceptuelle est vraisemblablement
« Nous avons donc à reconnaítre i c i Benveniste, t o u t à fait m a r g i n a l . — o) le niveau présupposé N I est, appelé à occuper une place spéciale :
le génitif en une fonction spécifique toutes choses étant égales, syncréti-
2. dans tous les domaines de création à
résultant de la conversion de la forme que (ou n e x u e l ) ;
Pour satisfaire à la double exigence signifiant v e r b a l , 1'acte de création
verbale personnelle en forme n o m i - — 6) ce contenu syncrétique, mais
de l'« équivalence» et de l'« enri- est une sorte de processus « performa-
nale de participe ou de substantif analysable, est cédé, par i m p l i c a t i o n ,
chissement » , le mieux est pour nous t i f » , soit q u ' i l s'agisse de la première
abstrait.» (Problèmes de linguistique au niveau présupposant;
d'avoir recours à la conception glossé- verbalisation de la découverte — acte
génêrale, Paris, G a l l i m a r d , 1967, — c) ce contenu syncrétique est
matique d u syncrétisme* : n o n le d ' i l l o c u t i o n a u sein d ' u n acteur
p. 147.) résolu, divise, analysé, déployé a u
syncrétisme à l u i seul, mais dans sa unitaire scindé en deux (ou plusieurs)
Cette remarque est capitale : elle niveau présupposant.
relation à 1'analyse telle que la actants cognitifs — soit q u ' i l s'agisse
reconnait, convertis dans le cas d u L a relation étant orientée, de N I à
conçoit Hjelmslev. Celui-ci procede à au contraire de la t r a n s c r i p t i o n de
génitif, deux autres cas, le n o m i n a t i f N2 nous avons affaire à une logique
une double identification : cette découverte par le découvreur ou
et 1'accusatif, et en extrapolant — du dépliement, d u déploiement,
— a) de Vanalyse et de l a déduc- par ceux q u i , ayant adhéré à cette
mais peut-être indúment — la tandis que de N 2 à N I une logique de
tion : nouveauté, s'efforcent à leur t o u r de
possibilite de catalyser* la catégorie la concentration, d u repliement nous
« I I nous semble possible de dire la faire recevoir comme telle.
d u faire à p a r t i r de celle de 1'être, i c i sollicite.
que des propositions q u i se déduisent L'analyse des actes de création
confiée à u n r a p p o r t d'appartenance. Le passage de N I à N 2 est une
d'autres propositions en résultent par verbalisés, doit permettre de recon-
I I convient toutefois d'observer analyse q u i développe, réalise une
analyse (...)» (Prol., p . 47) naítre les stéréotypes des «techniques
que cette transposition ne satisfait fonction et 1'effet de sens « enrichisse- de s o i » (au sens de Foucault) et des
pas à l a requête de Greimas et — 6) de Vimplication et d u syn- m e n t » — serait-ce une instance séquences cognitives impliquées par
Courtés, pour q u i la conversion rend crétisme : j u d i c a t i v e ? — s'inscrit dans cette la t r a n s c r i p t i o n et la reconnaissance
compte à la fois et de 1'équivalence « ( . . . ) o n d o i t manifestement transposition. D e son c ô t é , le « r e - d'une découverte.
des niveaux et de l'« enrichissement » comprendre la proposition présuppo- t o u r » de N 2 vers N I v a u t comme On peut espérer construire des
en passant d ' u n niveau à 1'autre. sée comme le résoluble syncrétisme de syncrêtisation qui absoibe, virtualise modeles syntagmatiques q u i en r e n -
Si le concept de conversion est ses conséquences; la conclusion logi- les fonctifs q u i sont la caractéristique dent compte, pour élaborer une
absent des Prolégomènes de H j e l m s - que est donc une a r t i c u l a t i o n de la de N 2 . Signalons, t r o p succincte- sémiotique de la création. (A. H.)
lev, i l figure dans les Études linguisti- proposition présupposée q u i consiste m e n t , une complémentarité a v a n t a - • Complémentarité, Equilibre.
ques à propôs des structures m o r p h o - en une résolution, sous forme d ' i m p l i - geuse : si N2 c o n v e r t i ! N I , ee niveau
logiques et n'intéresse que la d i m e n - cation, de ce syncrétisme.» (Ibid., N I , d u fait de son i n t e m e m e n t en N 2 ,
sion syntagmatique. L e concept de . 118.) régit et controle N 2 . C c m m e n t en
Crédibilité n . f. H) \ç\
P

conversion y apparait à travers le Dès lors, Vanalyse se presente 1'absence de cette i n t r k a t i o n et de


couple « f o n d a m e n t a l » / « c o n v e r t i » : comme la résolution d ' u n syncrétisme cette mteraction. u n e dépendance
est d i t « f o n d a m e n t a l » u n « expo- pour a u t a n t que ce dernier implicite simple ou c o n t i n u i e pourrait-elle Parallèlement à la n o t i o n de
s a n t » q u i fait 1'objet d'une « déter- un ou plusieurs présupposés. Dans cet avoir lieu? vraisemblable*, applicable a u x dis-

58 59
< l« ( l l l l l l l l í

cours persuasifs des sujets, 1'analyse lequel le sujet énonciataire manifeste


des procédures du faire-croire amène et oriente ainsi son vouloir-croire (sa
à reconnaitre, en ce qui concerne les « crédulité » pourrait-on dire en ôtant
actants sujets eux-mêmes, 1'existence à ce terme toute connotation péjo-
de configurations modales garantis- rative) consiste à construire, relati-
sant leur crédibilité propre. Bien que vement à la figure discursive de
les discours-objets portent générale- 1'énonciateur, le simulacre* d'un
ment en eux-mêmes les dispositifs sujet «digne de confiance», c'est-à-
destines à garantir le dire-vrai de ceux dire, selon les cas, celui d'un sujet
qui les énoncent, le croire-vrai — fiable — de par la compétence qu'on
recherché du côté de 1'énonciataire — lui attribue en termes de vouloir —
peut également découler d'une rela- et/ou de devoir-faire — ou celui d'un
tion fiduciaire* intersubjective (ou partenaire crédible, en raison, cette
contrat de confiance) établie anté- fois, du pouvoir — et/ou du savoir-
rieurement à tout «discours de faire qu'on lui accorde. (E. L.)
vérité » : « Dit vrai celui à qui je fais • Croire, Fiduciaire (contrat ~ ) ,
(a priori) confiance». L'acte par Simulacre.

Débrayage [Ç][P] de 1'énoncé de prendre la parole,


d'énoncer dans l'énoncé; le débrayage
thymique, qui différencie les évalua-
6. [p] [Reformulation.]
tions, les réactions affectives des
Le développement de la sémiotique
sujets de l'énoncé par rapport à celles
narrative nous a obligés à reconnaitre
de 1'énonciation; et le débrayage
Fexistence de trois dimensions auto-
cognitif, qui instaure un écart. (J. F.)
nomes de la narrativité : la dimension
pragmatique*, la dimension thymi-
que*, la dimension cognitive*; du
même coup, nous voici invités à
distinguer trois types d'actants su-
jets. A côté des sujets pragmatiques,
on rencontre dans le discours des Décision [ç]
sujets thymiques et des sujets cogni-
tifs, qui apparaissent soit en syneré- La décision comme dénomination
tisme, soit sons forme d'acteurs d'une certaine performance* cogni-
autonomes, soit sous forme de tive* du sujet* implique 1'acquisition
positions implicites (tel 1'actant d'un minimum de compétence* opé-
observateur). Le faire énonciatif lui- ratoire*, et donc autorégulative, qui
même est susceptible cTêtre décrit porte sur les différentes programma-
selon cette tripartitíon. : un faire tions* alternatives possibles en vue
pragmatique (verbal,piastique, etc), de la réalisation* d'un but intention-
un faire thymiçue (1'affectivité, né. Autrement dit : la décision
l'opacité subjective da discours, les relevant du métasavoir* d'un sujet
choix évaluatifs), et u faire cognitif represente cette instance ou s'effectue
(l'organisation des savoirs et des le choix cognitif pour tel ou tel autre
faire-savoir). parcours existant à 1'intérieur de la
On est alors er Iroit ie prévoir trois suite syntagmatique* qu'est l'ac-
types de débrayajits z 1« débrayage tion*. (P. s.)
pragmatique, qui per me t à des sujets Action, Métasavoir.
60 61
I>< < O l l s l l IKIÍOII I•<|il«>i<iii<iii univwsel

univers de discours, conteste par


Déconstruction (et sémiotiques) de Derrida : Fécri- L'opérati<m «déconstruction»
Derrida et ses élèves, reste, par
ture est valorisée au détriment de la n'est, pour la sémiotique, qu'un
n. f. m [D] voix, la métaphysique occidentale est
montrée emprisonnée dans la concep-
moment de Famaljse et ceei parce
<|u'elle voit le teste, d'une part,
exemple, un problème réel pour la
sémiotique. Si on pose la question
On peut se demander si ce procede tion de 1'être comme présence, le comme la mairife station, le point d'ou vient le savoir/pouvoir du
— mis en relief par Jacques Derrida concept de signe, en tant qu'unité du final d'un parcours génératif, et Destinateur, qui est la condition
et repris par la critique littéraire signifiant et du signifié, est solidaire d'autre part, paice que 1'opposition nécessaire de la constitution d'un
américaine dite déconstructionniste* avec toute une tradition théologique donnée, même si elle est centrale, univers, on se contente parfois
— est un procede constitutif, défini- (Dieu est 1'intelligible, le signatum, n'est jamais regardée en soi mais dans d'indiquer sa source dans un univers
toire pour la production du sens, ainsi en soi); le concept de centre, ou un système de transformations, de « englobant»; on peut se demander si
qu'elle le soutient, ou s'il n'est qu'un d'origine, fonde le discours par modalisations, etc. L'indécidabilité cette réponse est suffisante. D'autre
procede heuristique, un « moment» conséquent, le décentrement de celui- de Finterprétation, postulée par le part, la contestation de ce terme,
parmi d'autres dans la pratique ci, 1'éclatement du Sujet mène à une déconstructionnisme, s'explique sé- qu'on peut considérer comme primi-
interprétative. autre conception du discours, vu iniotiquement par la présence dans le tif, n'implique pas nécessairement,
Selon Derrida et ses élèves améri- comme prolifération libre des signi- lexte de différentes isotopies*, pers- ainsi que le croient les déconstruc-
cains, surtout Jonathan Culler, la fiants, dissémination du sens, enchai- pectives actantielles, structures pole- tionnistes, la dissémination sans
déconstruction comprend les opéra- nement infini des substituís. L'ana- miques, véridictions, etc. L a sémioti- entraves du sens; celle-ci peut être
tions suivantes : découvrir Fopposi- lyse philosophique est donc pertinen- que et le déconstructionnisme sont au soumise à des régies même dans les
tion qui domine le texte donné et le te pour la sémiotique. fond d'accord sur le fait même du discours dé-centrés auxquels on est
terme privilegie de celle-ci; dévoiler De même que Barthes dans ses pluralisme sémantique du texte, mais habitue depuis le nouveau roman et
les présuppositions métaphysiques et derniers écrits, Derrida et les décons- ils en tirent des conclusions différen- la nouvelle historiographie. (S. A.)
idéologiques de 1'opposition; montrer tructionnistes américains pensent tes. L'existence et même 1'analyse • Génératif (parcours ~ ) .
comment elle est défaite, contredite pouvoir faire 1'économie de la dimen- systématique du pluralisme, comme
dans le texte même qui est censé être sion profonde du sens. Ils abolissent on Fa fait dans SjZ et surtout dans
fondé par elle; renverser l'opposition, les distinctions signifiant/signifié, Maupassant, montrent un répertoire Déploiement
ce par quoi le terme précédemment système/procès, il n'y a plus d'ins- de décisions possibles quant au sens universel n . m . |N][P]
non-privilégié est maintenant mis en tance productrice du sens ni en du texte, mais le choix et Fargumen-
relief; déplacer 1'opposition et confi- amont ni dans la profondeur du tation concrète de telle ou telle 1.
gurer ainsi à nouveau le champ texte. Etant pur enchainement de interprétation ne peuvent jamais Le concept de déploiement univer-
problématique en question. II faut signifiants, le texte s'éparpille, la avoir lieu si Finterprète reste au sel est un des concepts centraux de
donc souligner que la déconstruction dissémination de sens est infmie, les niveau des signifiants; il peut sortir la théorie des catastrophes*. Consi-
ne se réduit ni au simple renverse- frontières du texte éclatent et 1'inter- du labyrinthe de la dissémination (s'il dérons un modele catastrophique
ment d'une hiérarchie ni au rejet prète se contente de suivre des traces le veut!) seulement en suivant le fil (M, X , W, I , K ) d'espace interne M,
w

global d'une opposition; au contraire, dans un champ intertextuel illimité. d'une ou plusieurs isotopies qui se de dynamique interne X , d'espace w

1'opposition est maintenue, tout en Certains livres de Derrida montrent le constituent dans la profondeur du externe W, d'instance de sélection I et
renversant sa hiérarchie interne et en mouvement parallèle de plusieurs texte. Ceci revient à dire que la seule d'ensemble catastrophique K . Sup-
déplaçant son lieu d'articulation. discours. D'autre part, Finterpréta- déconstruction du texte ne mène à posons que la dynamique X derive w

Cest pourquoi la déconstruction a tion d'un texte, même s'il respecte ses rien d'autre qu'à ua aperçu, ni global d'une fonction potentielle f sur M w

une certaine force subversive et, par frontières, s'avère, chcz Hillis Miller, ni systématique, de la richesse de ses (cas des catastrophes élémentaires).
là, créatrice. E n déconstruisant cer- Paul de Man, Harold Bloom, indéci- signifiants. L'interpiétationdu texte, Soit 3- Fespace fonctionnel, convena-
tames hiérarchies ou systèmes nor- dable, plusieurs interprétations sont même si elle est contestable, (re) blement topologisé, des fonctions
matifs, elle démontre le caractere également possibles et le texte se devient décidable et cohéreitte seule- potentielles sur M. Le modele (M, X , w

idéologique et/ou rhétorique de ce montre en permanente contradiction ment par soa deuxième moment, W, I) est décrit par un champCT:
qu'on considérait auparavant comme avec lui-même. Le travail interpré- celui de la re-eonstmetion du sens, W —> associant à toute valeur du
« naturel», évident, allant de soi. L a tatif semble alors basculer dans qui prend en coasidération sa produc- controle w le potentiel correspondant
plupart des concepts analysés par une approche intuitive et quasi tion en profond«tiT. f . a envoie donc Fespace externe W
w

Derrida «passent» par la machine impressionniste du texte, en accord, D'autre part, la ifeflexion sémioti- dans Fespace fonctionnel & intrinsè-
déconstructive et, inversement, le peut-être, avec certaines tendances que peut et doit prorfiter d'un certain. quement associe à Fespace interne M.
fonctionnement de celle-ci determine anti-positivistes et anti-méthodolo- défi déconstmetionniste. Le statut de Supposons alors que Fon sache definir
les prises de position philosophiques gistes recentes. 1'origine, de la scuice , du centre d'un le lype qualitatif des éléments f de .

62 63
Déploiement u n i v e r s e l l)é|iloif'iiiciit universel

O n p o u r r a d i r e q u e f est structurelle- profond) affirme que l a géométrie de sion d e Y d a n s X . D a n s l e d é p l o i e -


ment différentes. Soit est «plus
ment stable s i t o u t é l é m e n t g assez ( V , K ) ne v a r i e pas q u a l i t a t i v e m e n t m e n t u n i v e r s e l ( V , K ) d e f , l a classe
v
b a s » q u e m ( i . e. ^ ( n i j ) < f ( m ) ) ,
2 w 2
v 0

v o i s i n d e f ( a u sens d e l a t o p o l o g i e d e lorsque V varie en restant u n d'équivalence de f constitue u n e


s o i t m e s t « p l u s b a s » q u e m^, s o i t
2
1

& ) est d e m ê m e t y p e q u a l i t a t i f q u e f supplémentaire de f. O n d i t e n c o u r b e T . E t a n t de d i m e n s i o n 1 d a n s


\ n'existe p a s et i l n ' y a q u ' u n
( i . e. s i l e t y p e q u a l i t a t i f d e f c o n s é q u e n c e q u e ( V , K ) e s t le u n espace d e d i m e n s i o n 2, T e s t d e
v
m i n i m u m dégénéré m . Q u i plus est, i l
«resiste» aux petites déformations). déploiement universel d u potentiel codimension 1 et admet donc u n
f a u t a j o u t e r à ces t r o i s m o d e s d e
L ' e n s e m b l e des é l é m e n t s s t r u c t u r e l l e - structurellement instable f e K j et s u p p l é m e n t a i r e W d e d i m e n s i o n 1.
s t a b i l i s a t i o n de f , les s t a b i l i s a t i o n s
m e n t instables de fF c o n s t i t u e u n sous- q u e f e n e s t le c e n t r e o r g a n i s a t e u r * . Soit K = K n W . ( W , K ) est u n
« partielles »intermédiaires oú soit u n w v w

e n s e m b l e K j d e ÍF q u i e s t u n L e concept de déploiement universel d é p l o i e m e n t u n i v e r s e l d e f , . II s ' a g i t


m i n i m u m reste c o n f o n d u avec le
e n s e m b l e c a t a s t r o p h i q u e global et est u n c o n c e p t f o n d a m e n t a l n o n l à d ' u n p r í n c i p e general. L a c o d i m e n -
m a x i m u m en u n point d'inflexion
intrinsèque, i n h é r e n t à !F. K j classifie seulement m a t h é m a t i q u e m e n t mais
(Tautre m i n i m u m s'étant détaché), sion d'une instabilité « mesure » le
les t y p e s q u a l i t a t i f s s t a b l e s d e 5 . L e é g a l e m e n t « p h i l o s o p h i q u e m e n t » . II n o m b r e d e « d e g r é s d e liberte» q u i
r

p r í n c i p e d e l a t h é o r i e des c a t a s t r o - s o i t les m i n i m a s o n t à l a m ê m e
e s p r i m e le f a i t q u ' u n e e n t i t é i n s t a b l e e x i s t e p o u r sa s t a b i l i s a t i o n . Elie
p h e s e s t a l o r s q u e les e n s e m b l e s « h a u t e u r » ( i . e. f ( m ) = f w x w (m )). g

a t o u j o u r s t e n d a n c e à se s t a b i l i s e r , d e m e u r e invariante l o r s q u e 1 ' i n s t a b i -
c a t a s t r o p h i q u e s empiriques K des II e s t d o n c f a c i l e d^énumérer les t y p e s
q u ' i l e x i s t e e n general p l u s i e u r s l i t é est c o n s i d é r é e c o m m e u n s t a b i l i s é
modeles c a t a s t r o p h i q u e s ( M , X , W , q u a l i t a t i f s des s t a b i l i s é s p a r t í e i s e t
w
modes de s t a b i l i s a t i o n et q u ' i l existe partiel d'une instabilité plus instable.
I, K ) p e u v e n t ê t r e derives, c o n f o r - complets de f. L e déploiement u n i -
u n « espace » c l a s s i f i a n t ces m o d e s e t Cette «dialectique» dimension-
m é m e n t a u x régies prescrites p a r versel ( V , K ) de f regroupe ceux-ci
v
les r e g r o u p a n t d a n s u n p a r a d i g m e * c o d i m e n s i o n est c a r a c t é r i s t i q u e des
1'instance d e s é l e c t i o n I , d e s i m a g e s à l ' i n t é r i e u r d ' u n espace V c a t é -
(local). s t r a t i f i c a t i o n s * et p e r m e t de d o n n e r
i n v e r s e s p a r a des e n s e m b l e s c a t a s - g o r i s é * p a r K e t e n assure a i n s i l a
3. v

u n sens à l a transitivité des d é p l o i e -


t r o p h i q u e s a priori K j . II e s t d o n c classification.
U n t h é o r è m e de M o r s e a f f i r m e que, 4. m e n t s universels : si f . a p p a r t i e n t a u
e s s e n t i e l de c o n n a i t r e l a g é o m é t r i e d e
si 1'espace M e s t « c o m p a c t » ( i . e. sans La chose l a plus délicate à déploiement universel ( V , K ) de f ,
ces d e r n i e r s .
v 0

composantes «infinies »), u n p o t e n t i e l son déploiement universel ( W , K )


2. c o m p r e n d r e d a n s 1'objet g é o m é t r i q u e w

s u r M est s t r u c t u r e l l e m e n t s t a b l e s i e t q u ' e s t u n d é p l o i e m e n t u n i v e r s e l est l a est u n s o u s - d é p l o i e m e n t d e ( V , K ) v

D a n s les b o n s cas ( d i t s c a s d e s e u l e m e n t s i : — o ) les p o i n t s c r i t i - «supplémentaire» à l a strate de f


façon d o n t y i n t e r v i e n t le concept de l

c o d i m e n s i o n f i n i e sans m o d u l e s ) , l a q u e s de f ( i . e. les p o i n t s o ú le g r a d i e n t dans (V, K ) .


dimension. R e p r e n o n s 1'exemple p r é - v

s t r u c t u r e locale de K j a u voisinage d e f s ' a n n u l e ) s o n t n o n degeneres ( i . e. 5.


c é d e n t . S o i t f le c e n t r e o r g a n i s a t e u r *
Q

d ' u n d e ses é l é m e n t s f p e u t se d é c r i r e ne p e u v e n t être décrits comme L a t r a n s i t i v i t é des d é p l o i e m e n t s


de d é p l o i e m e n t u n i v e r s e l ( V , K ) . O nv

de l a f a ç o n s u i v a n t e . L a classe coalescence de p l u s i e u r s p o i n t s c r i t i - universels s'exprime e n une dialecti-


m o n t r e que V est de d i m e n s i o n 2 e t
d'équivalence f de f p o u r la r e l a t i o n q u e s p l u s s i m p l e s , ce q u i i m p l i q u e q u e que d u local e t d u global três
que K est c o m p o s é de t r o i s courbes
v

d ' é q u i v a l e n c e « a v o i r le m ê m e t y p e ce s o n t s o i t des m i n i m a s i m p l e s , s o i t caractéristique. Soit ( V , K ) le


correspondant respectivement a u x v

qualitatif» ne contient pas t o u t u n des m á x i m a s i m p l e s , s o i t des cols déploiement universel d ' u n centre
trois types de stabilisation partielle
v o i s i n a g e d e f p u i s q u e f est s t r u c t u r e l - simples), et —6) leurs valeurs sont organisateur f de codimension c et
de f . S o i t a l o r s f u n d e ces s t a b i l i s é s
f l
( )

lement instable. Mais i l existe u n t o u t e s d i f f é r e n t e s . II n ' y a d o n c q u e soit W une section générique de V de


partíeis ( p a r exemple, m et M 1

« s u p p l é m e n t a i r e » de d i m e n s i o n f i n i e d e u x causes d ' i n s t a b i l i t é : l a d é g é n é - d i m e n s i o n d < c ne passant pas p a r


coalescent e n u n p o i n t d ' i n f l e x i o n et
V d e f d a n s fF t e l q u e , a u v o i s i n a g e d e rescence d e p o i n t s c r i t i q u e s e t 1'égali- f . Soit W = K n W . L'ensemble
m e n est s é p a r é ) . f j p o s s è d e l u i - m ê n i e
g
() v

f, l ' e n s e m b l e c a t a s t r o p h i q u e K j ) té de v a l e u r s c r i t i q u e s . Soit alors f € c a t a s t r o p h i q u e global ( W , K ) est u n


u n déploiement universel ( W , K ) et W
w

s o i t l e « p r o d u i t » d e f p a r 1'en- K j u n élément de f r e n d u s t r u c t u r e l - recollement d e d é p l o i e m e n t s u n i v e r -


l ' o n m o n t r e q u e c e l u i - c i est de
semble catastrophique ( V , K ) o ú v
l e m e n t i n s t a b l e p a r 1'existence d ' u n sels d e d i m e n s i o n d qui s o n t sous-
d i m e n s i o n 1. O r ce d é p l o i e m e n t d o i t
K v = K j n V (intersection ensem- p o i n t c r i t i q u e d é g é n é r é ( c ' e s t l e cas le déploiements de ( V , K ) . M a i s , bien
p o u v o i r être considere c o m m e u n v

bliste). C o m m e l'on ne t r a v a i l l e q u ' à plus interessam). Supposons p a r q u e g l o b a l , ce d é p l o i e m e n t p e u t ê t r e


sous-dêploiement de ( V , K ) . M a i s v

équivalence q u a l i t a t i v e prés, l a e x e m p l e q u e M est de d i m e n s i o n 1 e t considere c o m m e e n g e n d r e p a r le


c o m m e n t , p u i s q u e les d i m e n s i o n s d e
connaissance de ( V , K ) é q u i v a u t à
v
q u e f p o s s è d e u n m i n i m u m o ú se c e n t r e o r g a n i s a t e u r f . II s ' a g i t là
V e t d e W ne s o n t p a s les m ê m e s ? L a Q

c e l l e de (3", K j ) l o c a l e m e n t e n f . L ' o n t r o u v e n t concentres en u n p o i n t , o ú d'un príncipe general. O n p e u t


r é p o n s e est l a s u i v a n t e . L a d i m e n s i o n
a donc ramené u n problème dramati- c o a l e s c e n t d e u x m i n i m a n o n degene- souvent considérer le recollement de
d u d é p l o i e m e n t u n i v e r s e l d ' u n élé-
q u e m e n t c o m p l e x e d a n s u n espace res v o i s i n s i r i j , m e t u n m a x i m u m déploiements universels d e centres
2 ment structurellement instable
fonctionnel de dimension infinie à u n n o n d é g é n é r é M q u i les s e p a r e . organisateurs d'une certaine codi-
f € K j s^appelle l a codimension d e f e t
problème algébriquement maitrisa- L o r s q u e l ' o n p e r t u b e f ce m i n i m u m mension comme u n e section d u
si Y est u n sous-espace d ' u n e s p a c e
b l e d a n s u n espace b a n a l d e d i m e n - d é g é n é r é « e x p l o s e ». M a i s i l p e u t le déploiement universel d ' u n centre
X , l a différence d i m e n s i o n ( X ) —
sion finie. U n théorème (difficile et faire de trois manières q u a l i t a t i v e - organisateur de codimension plus
d i m e n s i o n ( Y ) s^appelle l a codimen-
64 65
Description Destinateur/destinataire DcHtriicImii Devenir

élevée. Les oppositions catégoriales peuvent fonctionner comme des • >ii n o n ; à sa place, on peut t r o u v e r être ramenée à de simples schémas
local/global et simple/complexe se métonymies d u p a n t o n y m e (par ex. lu textualisation- i ' u i i système de r y t h m i q u e s * ou métriques : c'est
t r o u v e n t donc « dialectisées » dans le les termes toit ou foyer pour maison) valeurs d o n t les termes r e n v o i e n t plutôt la catégorie d'une structure
concept de déploiement universel. avec lequel i l peut, dans certaines I I I I X positions actantielles précédem- profonde * d o n t les phénomènes r y t h -
(J. P.) circonstances rhétoriques, p e r m u t e r , inrnt définies de Destinateur, a n t i - miques ne sont que des manifesta-
• Catastrophe, Catégorisation, les termes de la liste descriptive I >rstinateur, etc. (F. B.) tions de surface. A cause de cette
Centre organisateur, p o u v a n t également, selon certaines temporalité, la sémiotique musicale
Conflit, B i f u r c a t i o n , latitudes, permuter entre eux sans est celle d ' u n processus c o n t i n u et n o n
Paradigme, Stratification. compromettre la f o n c t i o n sémanti- discontinu. L a temporalité peut ainsi
être définie, en musique, par la n o t i o n
que globale de la description.
Insérée dans u n récit, une descrip-
Destruction n . f . H][P] de devenir, q u i se situe, par r a p p o r t
t i o n est souvent réductible, soit à une aux catégories fondamentales de
La destruction d'objets de valeur 1'être* et d u f a i r e * , en dessous d'elles,
qualification permanente d ' u n ac-
Description [ç] t a n t * , soit à u n actant collectif plus ou
est un des éléments de la typologie des comme quelque chose q u i n'est n i
l>iufírammes n a r r a t i f s * ; 1'objet peut être, n i non-être, mais quelque chose
moins anthropomorphe d o n t le s t a t u t
être p r a g m a t i q u e ou c o g n i t i f ; la entre les deux, le «presque rien»
5. [ E n s u p p r i m a n t la dernière et la f o n c t i o n varient avec le cahier
destruction represente 1'opération selon la définition de V . Janké-
phrase.] des charges des genres, écoles littérai-
uiwrse de la f a b r i c a t i o n * , néan- lévitch. E n vue d u devenir, l'être et le
Dans ce sens une description peut res, ou contrats de lecture envisagés
inoins, les formules représentant la faire représenteraient p o u r l u i ses
se definir comme 1'actualisation d ' u n (par ex. la description est souvent
fabrication et la destruction sont surmodalisations : ils peuvent tous
champ lexical latent. Ce champ destinateur de vouloir-faire dans le
nli-ntiques, ce q u i s'explique par le deux modaliser le devenir. E n ce cas,
lexical, decline et actualisé sous des r o m a n realiste naturaliste d u X I X
lail que la f a b r i c a t i o n peut faire
e

dimensions textuelles plus ou moins siècle, ou réductible, en t a n t que le devenir de la musique est facile-
intervenir la destruction d ' u n objet ment ressenti comme u n prín-
i m p o r t a n t e s , d o n t la forme la plus t a x i n o m i e * actualisée, à la modalité
. M I S valeur et réciproquement; la cipe n a t u r e l , bien que le devenir
simple serait constituée d'une liste d u savoir dans le discours pédagogi-
i l r s i r u c t i o n met en j e u u n premier musical ne puisse s'investir dans
paratactique (inventaire), peut se que, e t c ) . Elie est le l i e u , souvent, ou
ohjet 0 1 p o u r v u de la v a l e u r ; le sujet aucune forme sans une activité
présenter de façon continue ou se connote euphoriquement ou dys-
opérateur en f a i t u n objet sans valeur humaine culturelle : c'est 1'acte d ' i n -
discontinue, autonome ou n o n auto- phoriquement 1'ensemble d ' u n énon-
< >2 par une t r a n s f o r m a t i o n , le passa- t o n a t i o n * q u i transforme la musique
nome, dans la manifestation t e x t u e l - cé, oú se hiérarchisent les éléments
ge d'une voiture dans une broyeuse, en la faisant passer de son état
le. L a description i n t r o d u i t donc d ' u n système d'acteurs (par ex. u n
par exemple; notons, cependant, que i m m a n e n t à la réalité sonnante.
souvent dans 1'énoncé u n débrayage* long p o r t r a i t peut servir de signal de
la n o t i o n de valeur de 1'objet O n peut dire que 1'effet de 1'être sur
des structures logico-sémantiques, focalisation p o u r designer le person-
présupposé la présence d ' u n actant le devenir est de le r a l e n t i r et, dans
pour effectuer u n embrayage* sur ses nage p r i n c i p a l — le héros* — d ' u n
I ti stinateur*, en syncrétisme actoriel le cas extreme, de le conclure, de
structures de surface, se c o n s t i t u a m récit), lieu de démonstration d ' u n
avec le sujet opérateur ou l ' u n des le t e r m i n e r , tandis que le faire, en
elle-même comme une unité* t e x - savoir-faire stylistique (métaphores,
autres actants d u p r o g r a m m e . (F. B.) revanche, l'influence en 1'activant, en
tuelle régie par des opérations à d o m i - comparaisons, terminologies idiolec-
• Fabrication. accélérant la pulsation de la musique,
nante hiérarchisante, t a x i n o m i q u e , tales, listes d'épithètes, métaphores
paradigmatique. Une description est filées y sont concentrées), souvent au la progression de son temps. L a
en general centrée sur et par u n service d ' u n faire-savoir persuasif surmodalisation effectuée par 1'être
pantonyme, archilexème* ou méta- finalisé. (P.H.) ne veut cependant pas dire nécessai-
lexème faisant office de terme fédéra- Devenir n . m . M\\E rement l a détente d u devenir et sa
teur syncrétique (par ex. le métalexè- négation, de même que la s u r m o d a l i -
me paysage p o u r une description |Kn sémiotique mtisicale*.] sation d u faire signifierait 1'accroisse-
littéraire de n a t u r e ; ou u n n o m Étant donné que l a musique est u n ment de la tension* : c'est plutôt le
propre de personnage p o u r le p o r t r a i t
Destinateur/ pliénomène coulant dans le temps, l a contraire, car três souvent le tempo
d ' u n personnage; ou le lexème maison destinataire [ç] irmporalité de l a musique n'est pas est r a l e n t i — dans la musique
pour la description d'une maison), neulement u n des piramètres o r d i n a i - occidentale — juste a v a n t le p o i n t de
terme à fonction prospective ou Dans 1'analyse des textes plus rcs de la musique. c'est aussi u n c u l m i n a t i o n , et que, par ailleurs, le
rétrospective, présent ou présupposé abstraits, i l faut remarquer que Mément encore plus f o n d a m e n t a l à tempo peut être accéléré avec, p o u r
dans la manifestation. Les éléments 1'actant Destinateur peut ne pas être I iulérieur de la musique elle-même. conséquence, la d i m i n u t i o n de la
lexicaux q u i composent la description represente par u n acteur*, autonome ('.'est dire que la tenrpeialité ne peut tension musicale. F i n a l e m e n t , si

66 67
Dimension Discontinu DÍNVOIII-M DINCOIII-H m v t h i q i i c I H H I ursivisalion

1'ètre et le faire représentent, en <


l clmix des outils inathématiques
Dimension [D]
musique, la première surmodalisa-
tion du devenir pur et primaire, la
ipécifiquea utilisés pour schématiser* Discursivisation {ç\\B
Irx concepts primitifs (indéfmis-
seconde modalisation consiste à son A un niveau superficiel de la i l i l c s ) de la théorie et, à partir de là, í.
tour dans 1'introduction des modali- narrativité, on distingue les dimen- DOUI formaliser celle-ci. Pour avoir Rappelons d'abord que la procédu-
tés du vouloir, pouvoir, savoir, sions pragmatique, thymique et iiinlondu discontinu et discret, le re de discursivisation* entre en jeu au
devoir. cognitive, considérées comme des i r mluralisme s'est trouvé condamné niveau de 1'énonciation*, qui est
Pour rendre compte de 1'impact du niveaux distincts, et susceptibles de n 1'usage de formalismes logico- aussi le niveau de la réalisation* des
devenir sur la forme musicale, i l faut contracter des relations de spécifica- • mnbinatoires qui non seulement structures sémio-narratives dans leur
éviter de la représenter comme une tion*, sur lesquelles se situent les o n l triviaux mais qui violent de plus ensemble. Comme on le sait aussi,
chaine linéaire, oú les lettres symboli- actions, les événements décrits par les m i n axiome princeps du primat de la l'énonciation est 1'instance de l'ins-
ques seraient les unités segmentées discours. La combinatoire des trois dillérence* sur Fidentité*. I I y a là tauration du sujet de l'énonciation (le
(par ex. ABA). La forme musicale est dimensions engendre une topique um- inconséquence que les modeles de sujet producteur du discours qu'il ne
plutôt à considérer comme une sorte sémantique narrative* (affectivité, || théorie des catastrophes* permet- faut pas confondre avec les sujets
de procès cumulatif qui consiste dans tempérament, conscience, etc). (J. F.) lent de dissiper. (J. P.) d'état et de faire actualisés dans la
le fait que les événements musicaux • Sémantique narrative. • Catastrophe, Continu, Discret, syntaxe narrative) qui recouvre deux
précédents s'emmagasinent dans la Différence, Formalisation, positions actantielles : celles d'énon-
mémoire* de 1'intonataire et agissent Schématisation. ciateur* et celle d'énonciataire. Pour
à chaque moment sur la façon dont on comprendre le mode de génération
sent un événement entendu dans la des composantes discursives i l faut
musique. A côté de la chaine linéaire, Discontinu [ç][p] donc comprendre comment le sujet de
on devrait concevoir un autre para- l'énonciation est instaure en tant que
digme* de mémoire qui s'enrichit 5. sujet du faire-discursif qui consiste à
continuellement j u s q u ' à la fin de Si en m é t a l a n g a g e * , discret est Discours [ç][p] discursiviser les structures sémio-
1'ceuvre : synonyme de discontinu, i l n'en va narratives.

(((A))) pas du tout de même en ce qui 6. 2.


((A)) ((B)) concerne la formalisation*. En effet, |« Une analyse discursive, distincte Qu'est-ce que le faire discursif ? Ce
(A) (B) (A') ainsi que le montre la théorie des i l c 1'analyse narrative peut alors être programme est certes un «faire-être
A B A ' C catastrophes*, le concept de disconti- eiivisagée.»] Elie a pour objectif de le discours», une opération visant
nu qui intervient comme concept décrire, à partir des articulations à transformer les structures sémio-
A une telle conception on peut indéfinissable dans la théorie sémioti- Migiiifiantes du plan figuratif*, les narratives actualisées (v. Sémantique
opposer 1'argument que la mémoire* que (et, en general, dans les théories li nines plus profondes de cohérence narrative et Syntaxe narrative) en
humaine ne porte pas três loin, même structurales) recouvre un processus que celles-ci présupposent et qui discours, mais c'est aussi un « f a i r e -
au sein d'une ceuvre ou de 1'une de ses dynamique de genèse du discontinu Hélectionnent les valeurs sémantiques f a i r e » (par exemple, un « f a i r e
parties. La question de savoir dans dans un substrat continu*. Un tel nctualisées par le discours. La mise en écouter le discours»), la manipula-
quelle phase les éléments du para- processus de différenciation ne peut discours s'analyse alors comme l'in- tion* d'un autre sujet. La discursivi-
digme de mémoire commencent à être appréhendé de manière discrète teraction réalisée des deux dimen- sation est donc la suite ordonnée
disparaitre dépend de Fexistence des qu'une fois rêifiê. On en a un exemple n i i n i s du langage : la dimension figu- de deux programmes narratifs : un
isotopies* : lorsque, dans la musique, dans le passage du concept topolo- ra live*, descriptive et représenta- programme de performance, la mani-
apparait une nouvelle isotopie, un gico-dynamique de valeur* dans un [Ive du monde et la dimension théma- pulation, et un programme de compé-
changement dans le paradigme de paradigme* (qui releve de 1'émer- tique* classificatoire et catégori- tence, 1'opération. Alors que le
mémoire se produit immédiatement gence du discontinu hors du continu) N i i n t e . (L. P.) programme de performance en tant
et 1'accumulation des éléments mé- au concept logico-combinatoire de que manipulation met en jeu deux
morisés recommence. Au cas oú une terme* dans un réseau de rela- sujets, 1'énonciateur en tant que sujet
isotopie antérieure se trouve rétablie, tions* (qui releve de la discrétisation du «faire-faire » et 1'énonciataire en
les éléments qui y sont inclus se du discontinu). tant que sujet du <c faire » (le sujet de
répètent. Ainsi, i l est possible d'ana- 6. l'énonciation recouvre donc ici ces
lyser, de façon concrète et détaillée, le L'écart entre discontinu et discret Discours mythique deux positions actantielles), 1'opéra-
role du devenir dans la sémiosis* est fondamental en matière de théorie tion en tant que programme de
musicale. (E. T.) sérniotique car c'est de lui que dépend Mythii|iie (discours ~). compétence vise seulement à établir
68 69
Discursivisation
Dispositif a r c h i t e c t u r a l Divination

la compétence d u sujet d u « f a i r e - cause de ses i m p l i c a t i o n s pour la


f a i r e » , de 1'énonciateur (et n o n pas compréhension de la discursivisation pi nposé. De ce f a i t , 1'énonciateur d o i t discursives comme la réalisation
celle de 1'énonciataire). en t a n t que manipulation. E n effet, ce l.iin- des concessions et accepter une simultanée de deux ensembles de
3. programme de performance n'aura • criaine t r a n s f o r m a t i o n de sa propre structures sémio-narratives actuali-
Considérons d ' a b o r d 1'opération de a t t e i n t son b u t que lorsque le discours I niiipétence sémantique. A u t r e m e n t sées de statuts différents, on peut
discursivisation en t a n t que program- ainsi p r o d u i t sera assume n o n seule- i l i l , la réalisation de ses structures espérer progresser dans 1'élaboration
me de compétence d o n t le sujet est ment par 1'énonciateur, mais aussi par nétnio-narratives actualisées est sou- des structures discursives en discer-
1'énonciateur. Puisque l'énonciateur l'énonciataire. Pour cela i l f a u t que misc à des contraintes q u i exigent la n a n t , grâce aux démarches h y p o -
va les discursiviser dans « s o n » l'énonciataire le reconnaisse comme r l r c t i o n de certaines seulement des thético-déductives habituelles, le role
discours, i l f a u t d'abord q u ' i l prenne u n discours q u ' i l puisse faire sien, possibilites offertes par ces struc- précis de ces deux structures dans
en charge les structures sémio- c'est-à-dire comme un discours qui lures. le mode de génération aussi bien que
narratives actualisées, qu'il les soit aussi la réalisation des structures Pour m i e u x comprendre ce que dans le mode d'existence et de fonc-
assume comme « l e s siennes». Pour sémio-narratives actualisées qui sont o 111 ces contraintes i l f a u t préciser les tionnement de chaque composante
cela 1'énonciateur s'inscrit dans t o u - la compétence sémantique de 1'ÉNON- M hitions de 1'énonciateur et de et sous-composante des structures
tes les composantes des structures CIATAIRE. I cuonciataire à leurs structures discursives. (D. P.)
sémio-narratives. Or, t o u t au cours A i n s i , q u a n d on p r e n d au sérieux le Hi'mio-narratives respectives. Pour • Génératif (parcours ~ ) ,
de la s y n t a x e * fondamentale et de f a i t que les composantes discursives 1'énonciateur les structures sémio- Syntaxe discursive,
la s y n t a x e * n a r r a t i v e (profonde et appartiennent à 1'instance de 1'énon- narratives actualisées ont le s t a t u t d u Sémantique discursive.
intermédiaire) et de la sémantique* c i a t i o n , o n doit conclure que ces /ilevoir être/ : elles sont nêcessaires;
fondamentale et de la sémantique* composantes sont la réalisation, n o n Hans elles i l n'a pas d'existence
n a r r a t i v e , on note le role d ' u n sujet pas d ' u n , mais de deux ensembles de sémantique. Aussi, bien q u ' i l puisse
indéfini : le sujet q u i opere les structures sémio-narratives actuali- « s e c a c h e r » , par exemple dans u n Dispositif architectural
jugements aléthique, déontique, épis- sées : celui de 1'énonciateur et celui de discours mensonger, en ne réalisant
témique et éthique; le sujet des l'énonciataire. pas ou même en trahissant les t r a i t s • A r c h i t e c t u r a l (dispositif ~ ) .
jugements préalables q u i consistent 5. les plus saillants de sa syntaxe
à a f f i r m e r * les termes soit de la Par défmition ces deux ensembles narrative de surface (ses idées, ses
sémantique fondamentale soit de la de structures actualisées ne peuvent projets, ses valeurs morales), 1'énon-
sémantique n a r r a t i v e ; le sujet par pas être identiques : autrement la eiateur ne peut concevoir son discours Divination n . f. M\E
r a p p o r t auquel les catégories p r o p r i o - m a n i p u l a t i o n serait i n u t i l e . Us ne que dans son « u n i v e r s des idées»,
ceptives* de la sémantique fonda- peuvent pas n o n plus être absolument c'est-à-dire en f o n c t i o n de ses s t r u c t u - í.
mentale et de la sémantique n a r r a t i v e contradictoires : autrement ils ne res* syntaxiques profondes et inter- L a d i v i n a t i o n est t r a d i t i o n n e l l e -
sont posées. L a prise en charge des p o u r r a i e n t pas être réalisés dans le médiaires (aléthiques, déontiques, m e n t définie comme l ' a r t de prévoir
structures sémio-narratives actuali- même discours. Mais, puisqu'ils sont épistémiques et éthiques) q u i s t r u c t u - les événements d u p a s s e , d u présent
sées peut donc être conçue comme la différents, on peut comprendre que le rcnt son « univers des idées » et des et d u f u t u r à p a r t i r de techniques
procédure par laquelle 1'énonciateur discours ne pourra pas pleinement catégories sémantiques ( d u micro- différentes, particulièrement de t y p e
s'identifie lui-même, ou identifie son réaliser simultanément ces deux univers sémantique) q u i y sont religieux ou s y m b o l i q u e . A u t r e m e n t
Destinateur, avec ce sujet indéfini. ensembles de structures sémio- présupposées. Ainsi, même le discours d i t , le langage d i v i n a t o i r e inséré
Cest dire que la compétence sémanti- narratives actualisées : afin d'être le plus mensonger ne peut pas évi- f o n d a m e n t a l e m e n t dans des codes
que de 1'énonciateur, son existence acceptable à la fois par 1'énonciateur ter de réaliser les aspects les plus semi-symboliques* et des codes for-
sémantique, telle qu'elle est réalisée et l'énonciataire le discours devra être profonds des structures sémio- meis, est base sur des croyances
dans les composantes discursives et la u n « compromis ». Certes, la discursi- narratives de son énonciateur. Par magico-religieuses q u i p e r m e t t e n t de
m a n i f e s t a t i o n , n'est rien d'autre que v i s a t i o n en t a n t que m a n i p u l a t i o n de c o n t r e , les s t r u c t u r e s sémio-nar- générer une variété i m p o r t a n t e de
les structures sémio-narratives actua- l'énonciataire par 1'énonciateur vise ratives de l'énonciataire n ' o n t que discours prédictifs*. Néanmoins, la
lisées. Le discours ne sera le discours une t r a n s f o r m a t i o n de la compétence le s t a t u t d u /pouvoir être/, d u d i v i n a t i o n fondée sur des structures
de 1'énonciateur, ne sera acceptable de l'énonciataire, et donc une trans- possible : 1'énonciataire et sa compé- d u sacré est constituée d'une logique
pour l u i , que pour a u t a n t q u ' i l soit la f o r m a t i o n de ses structures sémio- tence sont toujours « i m a g i n e s » par q u i est mise en valeur par l'énon-
réalisation des structures sémio- narratives actualisées, mais cette 1'énonciateur. Les structures sémio- c i a t e u r - d i v i n a t e u r , elle repose sur
narratives actualisées. t r a n s f o r m a t i o n ne d o i t pas aller t r o p narratives de l'énonciataire ne sont une rationalité caractérisée par une
4. l o i n , autrement l'énonciataire ne pas des contraintes aussi exigeantes. Jogique de la persuasion*.
Ce dernier p o i n t a été souligné à p r e n d r a i t pas en charge le discours 6. 2.
En concevant les composantes Dans cette perspective, l'instance
70
71
D o m a i n e sémantique Droit

de Fénonciation d i v i n a t o i r e , suppose
u n faire persuasif* susceptible de
produire des programmes* narratifs
m o d a u x plus ou moins complexes, u n
faire cognitif capable de faire connaí-
tre à l'énonciataire-divinataire des
eux par des relations spécifiques
( i m p l i c a t i o n * , e t c ) . U n domaine est
une classe faiblement finie, et F i n v e n -
t a i r e * de ses contenus est susceptible
de variations idiolectales.
L a s t r u c t u r a t i o n en domaines d u
E
« choses cachées » de son existence. contenu lexical des langues naturelles
Le discours divinatoire se presente rend compte d u fait que les formants *
alors comme le passage d u secret* à la peuvent recouvrir différents sémè-
révélation. mes* (ex. : canapé : d o m . / h a b i t a -
3. t i o n / : « l o n g siège à dossier»; d o m .
D u p o i n t de vue de la localisation* / a l i m e n t a t i o n / : «tranche de p a i n sur
temporelle, on peut distinguer trois laquelle on dresse certains m e t s » ) .
sortes de discours divinatoires selon Elie institue la possibilite de relations
les catégories topologiques q u i carac- métaphoriques et, plus généralement,
térisent leurs programmes narratifs : de poly-isotopies* génériques. (F.R.)
prospectif (postériorité), rétrospectif • Isotopie, Taxème.
(antériorité) et concomitant (con-
comitance). E n t o u t cas, i l faut « forme » et « f o r m e i » , q u i , dans la
Efficacité [ç] théorie hjelmslévienne, sont déjà
souligner que ces discours se pré-
sentent aspectualisés, mais definis dotes d ' u n sens précis. Le terme
3. eidétique designe toutes les catégories
comme « n o n p r o c è s » : les p r o -
grammes narratifs y sont representes Droit n . m . |N]|Ç] Si Fefficacité est une qualité qui servent à definir une configura-
requise de la théorie, elle est en même t i o n plastique au niveau de la
sous u n seul aspect, selon le temps
D u point de vue sémiotique, la temps, à u n autre niveau, une « forme » , telles que le contour (/droit/
divinatoire choisi : le présent et le
n o t i o n de droit renvoie à une propriété des discours-objets d o n t vs /courbe/) et Fopposition /convexe/
passe sont caractérisés par la t e r m i -
problématique modale que Fon peut Fanalyse doit rendre compte. L a vs /concave/, etc. Par r a p p o r t aux
nativité*, tandis que le f u t u r est lié à
situer à F a r t i c u l a t i o n d u « p o t e s t i f » théorie des actes de langage et la catégories chromatiques* , les catégo-
la forme i n c h o a t i v e * . Le discours
(avoir le d r o i t de..., c'est pouvoir- pragmatique * proposent t r a d i t i o n - ries eidétiques oceupent la position de
d i v i n a t o i r e , ainsi temporalisé et
faire; avoir d r o i t à..., c'est pouvoir- nellement des modeles à cet effet. E n catégories constituées à Fintérieur d u
aspectualisé de façon globale, se
être) et d u déontique* (obtenir ce à sémiotique, et plus particulièrement procès de génération des configura-
presente sous Faspect de la ponctuali-
quoi j ' a i droit engage u n devoir-faire en sociosémiotique*, c'est à p a r t i r des tions plastiques. (F. T.)
tê. Cette absence de durée d u procès
de la p a r t d ' a u t r u i ; le respect de mes éléments de syntaxe n a r r a t i v e et • Chromatique,
dans le discours d i v i n a t o i r e , ne
d r o i t implique u n devoir-ne-pas-faire modale que Fon vise à rendre compte Plastique (sémiotique ~ ) ,
permet pas, à la différence de t o u t
pour a u t r u i , e t c ) . L a syntaxe des de Fefficacité de la c o m m u n i c a t i o n Constitutionnelle (catégorie ~ ) .
autre discours, de prévoir ou d ' a t t e n -
droits et des devoirs q u i se dessine de « r é e l l e » , conçue comme champ
dre la série t o u t e entière. (1. A.)
cette manière se trouve partiellement cFinteraction et de m a n i p u l a t i o n
prise en charge dans le cadre d u droit entre sujets ( et non pas comme
positif, ou discours j u r i d i q u e * au sens simple lieu de transmission de
Domaine strict. (E. L.) messages). (E. L.) Embrayage
sémantique n . m . [N] • Modalités, • Communication.
Juridique (sémiotique ~ ) . 5.
[«... Je suis le boudoir...».] E n
Ensemble de taxèmes* lies entre
outre, si le débrayage c o g n i t i f p l u r a l i -
Eidétique (catégorie ~) se et hétérogénéise les figures énon-
adj. H][ç] cées, 1'embrayage cognitif sera 1'opé-
r a t i o n inverse, tendant à réunifier et à
Le terme eidétique a été choisi pour homogênéiser les figures. O n produira
éviter F u t i l i s a t i o n , à lintéxieur de la ainsi, sur les isotopies de la deixis
sémiotique plastique, des termes figurative des aspectualisations*, et,

73
72
Émetteur Émissif Énoncé
Énonciation

plus particulièrement sur 1'isotopie


actorielle, des identifications*; ou
Émissif (faire ~) [ç| liou d ' u n énoncé que nous dirons par tructibles en f o n c t i o n de la s i t u a t i o n
commodité : complexe (EC) : extra-linguistique de c o m m u n i c a -
encore, à partir des focalisa-
2. t i o n , O. D u c r o t et ses collaborateurs
t i o n s * / o c c u l t a t i o n s * , et des points de
Le faire émissif est u n des éléments EM EN s'attachent à décrire les rapports
vue exclusifs* (doublement dé-
de la typologie des programmes entre le dit et le dire. L a signification,
brayés), on obtiendra des mises en Dans ces conditions, 1'énoncé sera,
n a r r a t i f s * ; i l est caractérisé par la dês lors envisagée dans u n esprit
perspective* et des points de v u e * 1'angle de la manifestation,
nature cognitive* de 1'objet* et par le Hiius proche de la p r a g m a t i q u e * anglo-
inclusifs, réclusifs ou intêgrateurs.
syncrétisme dans u n méme acteur des — soit analytique : E M ( E N ) ; américaine, ne releve pas de la phrase
E n f i n , si on admet 1'existence de — soit syncrêtique (et résoluble) :
roles de sujet opérateur et d'émet- (qui n'est qu'une entité théorique
débrayages t h y m i q u e s , on peut pré- KM„(EN).
t e u r * ; i l peut être sélectif — visant u n virtuelle) mais de Yénoncé d'une
voir des embrayages thymiques, par Ce q u i signifie que la modalisation
récepteur particulier en éliminant phrase q u i est, dans chaque contexte
lesquels 1'énonciateur donne l ' i m - ne se « s u r a j o u t e » pas après coup,
d'autres récepteurs — ou n o n sélectif. de réalisation, u n énoncé particulier
pression d'adhérer a u x e u p h o r i e / mais qu'elle est « l à » , « toujours là » ,
(F. B.) de la phrase. L a signification est
dysphorie attribuées aux sujets de u catalyser sur la base d'une saisie alors conçue comme u n ensemble
1'énoncé. [« Contrairement à ce q u i se ratégorique, on aimerait dire cano- d'« instructions » données à ceux q u i
passe...»] (J. F.) nique. B i e n évidemment, cette déci- devront interpréter u n énoncé de la
sion est t r a n s i t i v e , mais arrêtée, phrase et reconstruire le sens effectif
limitée à ce seul aspect, elle constitue visé par le locuteur. Dans cette
une simplification et s u r t o u t une
Énoncé [çDGD homogénéisation. (C. Z.)
perspective, l'énonciation n'est autre
Émetteur \ç\\p\ que 1'événement, chaque fois p a r t i -
culier, que constitue 1'apparition d ' u n
A m a i n t détail, i l semble que la
énoncé. Décrire la signification d ' u n
4. théorie de l'énoncé repose sur une Énonciation [ç] énoncé, c'est donc décrire son énon-
Je propose de donner une accep- base inductive* et n o n déductive*
c i a t i o n , c'est-à-dire proposer une
t i o n p u r e m e n t sémiotique au terme (selon 1'acception hjelmslévienne
í. [ç] représentation d u surgissement de
d'émetteur (et corrélativement à de ces termes). L'approche inductive a
Le concept d'énonciation, autour cet énoncé dans u n contexte donné.
celui de récepteur*); 1'émetteur est cet inconvénient qu'elle conforte le
duquel s'est réorganisée au cours de L'analyse des connecteurs, par exem-
defini, dans le cadre d u programme sentiment immédiat. L'approche dé-
ces dernières années une large p a r t ple, q u ' 0 . D u c r o t nomme « m o t s
n a r r a t i f * , comme a c t a n t * i n i t i a l e - ductive consiste en une catégorisation
de la recherche linguistique, est à d u discours», consistera à m e t t r e
ment c o n j o i n t à l ' o b j e t * , et q u i s'en sur la seule base des fonctions*
1'origine d'une certaine confusion. en évidence les relations qu'ils réali-
t r o u v e disjoint par la transforma- enregistrées dans la chaine. E u égard
U n examen a t t e n t i f des modes de sent non pas au niveau des séquences
t i o n ; i l s'agit donc d ' u n sujet d'état et à ce critère, la théorie de l'énoncé
construction de ce concept à 1'inté- qu'ils relient matériellement (le
non d ' u n sujet opérateur; émetteur et semble actuellement une théorie
rieur de champs théoriques distincts « d i t » ) , mais à celui des entités sé-
récepteur* sont dans une rela t i o n divisée : on dispose d'une p a r t d'une
devrait permettre de clarifier son mantiques logiquement reconstruc-
d'ordre, l'émetteur étant le premier théorie de l'énoncé n a r r a t i f ( E N ) et
usage, et de mieux situer ses tibles à p a r t i r de 1'énoncé (le « dire » ) .
terme et le récepteur le second; dans d'autre p a r t d'une théorie de l'énoncé
conditions de pertinence dans le Cette étude de la signification, en-
le cas particulier de la performance*, m o d a l ( E M ) ; par ailleurs, nous savons
parcours génératif* de la théorie visagée dans 1'échange des actes
1'émetteur s'identifie à 1'anti-sujet que le r a p p o r t entre les deux types
sémiotique. On isolera ainsi, pour les illocutionnaires*, se situe exclusive-
auquel le sujet (héros) reprend 1'objet d'énoncés est en r a p p o r t de rection. A
confronter ensemble à la définition ment dans la dimension i n t e r p r o -
à valeur descriptive* auquel i l était plusieurs reprises, H j e l m s l e v a i n d i -
sémiotique de 1'énonciation, 1'appro- positionnelle; elle reste par consé-
c o n j o i n t ; dans le cas de la fabrica- que que la glossématique avait
che logico-sémantique des phénomè- quent étrangère à t o u t e théorie gé-
t i o n * d'objets, 1'émetteur est le sujet généralisé la n o t i o n de rection héritée
nes discursifs, q u i repose sur une nérale d u discours.
q u i possède ou le lieu q u i renferme la de la linguistique ancienne.
«conception énonciative d u sens» Três différente dans sa définition et
matière première (ou précurseur); A u lieu de considérer que l'énoncé
( 0 . D u c r o t ) , et la théorie des « opéra- son projet, la théorie générale des
dans 1'acquisition d'objets à valeur m o d a l s'ajoute, le cas échéant, à la
tions énonciative»» q u i vise la « opérations énonciatives et prédica-
modale*, 1'émetteur s'identifie au demande, à l'énoncé n a r r a t i f , i l
description formelle de 1'activité de t i v e s » d ' A . Culioli a p o u r o b j e c t i f la
destinateur d u pouvoir-faire, mais f a u d r a i t convenir que la division
langage ( A . Culioli). mise à n u des i n v a r i a n t s , généralisa-
non au destinateur d u vouloir-faire inaugurale ne passe pas entre les
P a r t a n t d u décalage q u i existe bles aux diverses langues naturelles,
(Destinateur* m a n i p u l a t e u r , ou sujet constituants de l'énoncé n a r r a t i f :
entre les segments textuels manifes- q u i fondent et règlent l'activité de
d ' u n faire persuasif*). (F. B.) celle-ci est précédée par la catégorisa-
tes et les entités sémantiques recons- langage. De sorte qu'une linguistique
74 •7K
Énonciation ÉpÍ8témoIogie Equilibre

de 1'énonciation doit se donner pour ciative, intégrant les domaines tradi- Ténonciation étant repérés dans sémiotique envisagée; i l est applica-
tache la construction d'un système tionnellement separes de la prosodie, I énoncé et analysés en termes ble à toute sémiotique* objet. (M. H.)
de représentation* métalinguistique, de la syntaxe, de la sémantique et de uctantiels; —b) globale et organisée
apte à simuler de manière explicite les la pragmatique. Indépendamment de dans une deuxième phase dont i l est
mécanismes cognitifs des sujets énon- ses justifications théoriques et des nialaisé de dessiner les contours v u
ciateurs, accessibles à travers des procédures complexes qu'il implique, (|u'elle n'est qu'à ses débuts. I I reste Épistémologie [ç]
textes, c'est-à-dire des « agencements ce projet ne prend toutefois nulle- «ependant possible d'en esquisser la
de marqueurs». Cette conception ment en compte la dimension discur- problématique, caractérisêe par quel- 1.
constructiviste s'appuie sur une série sive des faits de langage. (D. B.) <|iies hypothèses. Partant de la constatation que
L'ensemble des éléments relevant Tépistémologie d'une science rend
de «mises en rapport» fondamen-
tales : un sujet énonciateur, pour 2. m de Ténonciation énoncée dans un compte de la manière dont elle
construire un énoncé, met en rapport Les instances de 1'énoncé* et de lexte donné fait sens en lui-même, axiomatise et construit le savoir, on
un «événement» auquel i l veut se l'énonciation étant respectivement inalgré son caractere fragmentaire peut, d'un point de vue sémiotique,
référer, une relation prédicative présupposante et présupposée, i l est et disperse. En ceei, i l peut être considérer qu'elle analyse, de fait, la
souhaitable de les décrire en des considere comme un énoncé à son dimension* cognitive* des discours
établie à partir de cet événement, et
termes comparables. Nous propose- tour, ce qui le rend susceptible d'une scientifiques. En ce sens, Tanalyse
les coordonnées spatio-temporelles
rons d'appeler sujet de l'énonciation analyse sémiotique. En particulier, sémiotique des modalités de la
qui repèrent cet événement par
(SE) 1'axe syntaxique entre sujet il est possible d'y reconnaitre des construction et du traitement du
rapport à la situation d'énonciation
et anti-sujet ou, si l'on considere programmes narratifs énonciatifs qui savoir permet d'élaborer une épisté-
(notamment, temps et sujet de
l'ensemble de la catégorie « s u j e t » , s'articulent entre eux d'une part, et mologie sémiotique des discours, qui
1'énoncé repérés par rapport au temps
comme protoactant* sujet. De la s'articulent avec les programmes est fonction, pour Tessentiel, du type
et au sujet de l'énonciation). L'énon- même façon, on obtient une défi-
cé produit conserve les traces de narratifs énoncifs de 1'autre. De plus, de référent interne choisi (subjec-
nition protoactantielle de 1'objet la description de ces programmes
1'ensemble des repérages ainsi effec- tal/objectal, embrayé/débrayé). I I
de l'énonciation (OE) et des autres
tués, de telle sorte qu'un second sujet peut se faire aux différents niveaux suffit ensuite de généraliser la pro-
places syntaxiques. L'instance de
énonciateur puisse à son tour les du parcours génératif*. cédure pour montrer que tous les
l'énonciation se trouve ainsi pourvue
reconstruire pour interpréter le sens Dans la mesure oú Ténonciation discours, y compris les discours
d'une syntaxe (et non seulement d'un
de 1'énoncé. Envisagé du point de vue énoncée est le lieu de définition et de non-scientifiques, proposent, expli-
sujet) que l'on peut mettre en relation
de l'activité signifiante de chacun des transformation des relations entre les citement ou implicitement, une
avec celle de 1'énoncé. On remarque
énonciateurs, tout énoncé est néces- en effet qu'une telle formulation instances actorielles énonciatives, elle «théorie de la connaissance». Cest
sairement pris dans des rapports place les actants* de l'énonciation en apparait comme un lieu privilegie de pourquoi, en conceptualisant et
intersubjectifs. La description* lin- position de termes complexes syn- la fiducie. D'autre part, les transfor- en formalisant cette «épistémo-
guistique doit donc reconstituer et taxiques par rapport aux actants de mations dont Ténoncé énoncé est le logie du discours», la sémiotique
hiérarchiser, à partir des agence- 1'énoncé, ce qui ouvre la possibilite théâtre font qu'il joue le role de la peut contribuer à Tépistémologie
ments de marqueurs qui en consti- d'un véritable calcul portant sur les performance par rapport au contrat générale. (J. F.)
tuent la trace, l'enchainement des rapports entre les composantes syn- fidueiaire de Ténonciation énoncée.
opérations sous-jacentes à travers taxiques de ces deux instances. Cette hiérarchisation des deux com-
lesquelles se constituent les relations posantes de Ténoncé global fournit
et catégories grammaticales. Appré-
(J.-F. B.)
à la sémiotique un cadre théorique Equilibre {ç}]¥\
hender le langage à travers 1'acte 3. El adapte à Tanalyse de la communica-
énonciatif consiste à montrer que ce tion génêralisée (synerétique). L'équilibre est, avec la complémen-
Méthodologiquement, la sémioti- tarité, une des figures récurrentes
qui varie de langue à langue c'est Les hypothèses precedentes pré-
que s'est construite sur 1'analyse de de la sémiotique de la création con-
Tagencement des opérations et non supposent la possibilite de reconnai-
1'énoncé, par la mise à 1'écart ceptuelle.
les opérations elles-mêmes. Celles-ci, tre Ténoncé énoncé d'une part et
temporaire des marques d'énoncia-
en nombre limite, sont des formules Ténonciation énoncée de Fautre. 1.
tion. Après la mise au point d'un outil
métalinguistiques d'oú l'on derive les Cette reconnaissance, située à la clef La dénomination de «figures»
analytique et 1'acquisition d'un sa-
énoncés et les catégories linguistiques de la constitution des ensembles à pour ces deux morphologies, peut
voir relatif à la structure de 1'énoncé,
propres à chaque langue. Le projet analyser et à mettie en relation, n'est surprendre en ce qu'elles ne parais-
le retour sur Vénonciation énoncée est
dans son ensemble, succinctement possible qu'au niveau du contenu : sent pas, à première vue, eorrespon-
devenu possible. I I s'est fait de deux
esquissé ici, est donc d'élaborer une Tappareil théorique évoqué ci-dessus dre à des figures du plan de
manières : — a) locale et dispersée
syntaxe générale de 1'activité énon- ne dépend pas de Texpression de la 1'expression de la sémiotique du
d'abord, les éléments relevant de
7íi 77
s éiiiio-n arralil
Espace

d "espace dotées de roles syntaxiques t r a n s f o r m a t i o n * ( d y n a m i q u e ou sta-


monde n a t u r e l * . Cependant, leur des prépositions, 55), susceptible
— et baptisées t o p o i , sing. topos — tionnaire). Les h u i t programmes
isotopie, empruntée à la visualisation d'être lui-même valorisé comme
interviennent au t i t r e des différents narratifs sont, en outre, porteurs des
— par l'imaginaire scientifique et « harmonie des contraíres » . (A. H.)
u r t a n t s (destinateurs, sujets, ob- formes sémio-narratives de 1'action*
n o t a m m e n t par la physique — de
jets,...). De plus, les configurations p o u v a n t s'investir dans u n univers
j e u x de forces antagonistes, peut se
lopiques (arrangements de topoi" en spatio-temporel de manières três
lire comme une t e n t a t i v e de f i g u r a t i -
E s p a c e (sémiotique contiguitê) se révèlent être investies diverses (c'est-à-dire en t a n t qu'actes
v i s a t i o n comparable à toutes les
tentatives de visualisation de proces- de V) jà© de configurations modales : dans une v e r b a u x ou n o n - v e r b a u x , m e n t a u x
culture spatiale donnée, le f a i t de (cognitifs) ou somatiques, t e c h n i -
sus cognitifs abstraits (calcul i n f i n i t e -
[ilacer des protoaetants en conjonc- ques, e t c ) . L a c o o r d i n a t i o n de ces
simal, ou, dans notre cas, théorie Cette dénomination, héritée de
l i o n avec les différents t o p o i d'une formes (ou schèmes abstraits, selon
physique). I I s'agirait là de procedes 1'usage de la recherche q u i , p a r t a n t de
«•onfiguration topique place les p r o t o - J . Piaget) de l ' a c t i o n amène à la
relevant d ' u n niveau spécifique d u 1'architecture, a été amenée à élargir
iirtants dans des rapports modaux construction des formes simples
parcours génératif*, celui de la la définition de Texpression-objet
determines. T o u t en o u v r a n t une d ' i n t e r a c t i o n * , c'est-à-dire s i m u l a n t
f i g u r a t i o n abstraite. Les nouveaux pour y inclure 1'étendue organisée
nouvelle voie à l'analyse de la selon A . J . Greimas la c o m m u n i c a -
investissements (— installations de dans laquelle se m e u v e n t les per-
tnanipulation architecturale et spa- t i o n * à u n objet. E n plus, les mêmes
nouvelles figures d u contenu — q u i sonnes et les objets, designe une
tiale, ce f a i t m o n t r e que la valeur programmes narratifs peuvent servir
viennent i c i se surajouter au niveau sémiotique-objet en cours de cons-
tnodale n'est pas portée par u n topos de cadre p o u r 1'élaboration d'une
abstrait,) relèvent n o n plus d u p l a n t r u c t i o n , relevant d u t y p e des
particulier, et que la correspondance p a r t des formes complexes de l ' a c t i o n
sémiologique*, mais bien d u p l a n sémiotiques n o n scientifiques,tel que
se f a i t entre deux formes : une a r t i c u l a n t la t r a n s f o r m a t i o n * ( d y n a -
sémantique *, intéroceptif*. defini par H j e l m s l e v . Caractérisée
configuration t o p i q u e et une configu- mique ou stationnaire) d'au moins
2. par l ' u n des éléments de son expres-
ration modale. deux états q u a l i t a t i v e m e n t différents
Les deux figures de 1'équilibre et de sion, la sémiotique de 1'espace se
E n f i n , l'analyse de 1'expression et d'autre p a r t des configurations*
la complémentarité — q u i sont deux révèle être une sémiotique syncré-
spatiale se f a i t à différents n i v e a u x s i m u l a n t les formes complexes d ' i n -
manières distinctes de terminer la t i q u e , « n a t u r e l l e » dans la mesure
d'abstraction, m o n t r a n t q u ' i l y a lieu teraction. L ' o b j e t de connaissance
mise en tension dilemmatique des oú elle se t r o u v e informée par
de considérer u n parcours génératif d'une théorie des formes complexes
deux pôles de la catégorie oppositive une c u l t u r e . I I y a lieu de d i s t i n -
également sur le p l a n de l'expression. de l ' a c t i o n * et de 1'interaction* est,
(parfois perçue, qualitativement, guer différentes sémiotiques spatiales
La mise en r e l a t i o n des parcours des selon A . J . Greimas, la c o m m u n i c a -
comme ambivalence) par laquelle se définissant des aires culturelles
deux plans p e r m e t t r a i t peut-être de t i o n * à deux objets ou la structure de
marque le début de la mise en scène q u i peuvent ne pas être coextensives
caractériser ces sémiotiques d'une 1'échange*.
d'une création cognitive — peuvent aux aires linguistiques (ex. : Médi-
façon formelle, amenant ainsi à en 2.
apparaitre séparément (et comme terranée). L a comparaison de ces
modifier la dénomination. (M. H.) Selon les logiques spécifiques des
s'excluant l'une 1'autre) ou au différentes formes sémiotiques est
h u i t programmes narratifs en ques-
contraire c o n j o i n t e m e n t , en une méthodologiquement exploitée dans
t i o n , et en élaborant les configura-
s y n t a g m a t i q u e f i g u r a t i v e q u i mérite Pentreprise de « construction » scien-
tions des formes simples d'interac-
d'être étudiée. tifique régie par la théorie sémio- E t a t sémio-narratif
t i o n , nous obtenons t r o i s états
3. tique.
Elles sont, en t a n t que figures, le
n . m . IU0E] complexes de j o n c t i o n au lieu d ' u n
Dans l'état actuei de la description,
seul préconisé jusqu'à m a i n t e n a n t
lien d'investissements t h y m i q u e s cor- la sémiotique de 1'espace est encore
1. par A . J . Greimas et J . Courtés :
respondant à des préférences idiolec- réduite à être caractérisée par son
Grace à la description e x h a u s t i v e * — a) 1'état complexe de j o n c t i o n
tales pour t e l ou t e l mode de réso- expression, bien que 1'analyse d u p l a n
de la d y n a m i q u e interne d u p r o - (au sens propre et retenu par
l u t i o n des dilemmes cognitifs. d u contenu révèle déjà des propriétés
gramme n a r r a t i f * comme modele de A . J . Greimas et J . Courtés) :
4. caractéristiques. E n premier lieu, on
changement d'état, on p e u t reconsti- ( S I V O A S2) ou bien
On peut considérer la figure de y v o i t u n déplacement q u i affeete
tuer la typologie des états forrnant ( S I A 0 v S2)
l'équilibre comme la s u b s t a n t i v a t i o n 1'économie générale d u parcours
la composante classificatrice* de la — b) l'état complexe de conjonc-
axiologique (peut-on parler alors génératif ou la spatialisation est posée
compétence* s é m i o - n a r T a t i v e * . tion :
de conversion* ?) d'une structure p a r m i les procédures de discursivisa-
Le modele c o n s t i t u t i f de change- ( S I A 0 A S2)
contractuelle * de transaction entre t i o n . L a sémiotique de 1'espace est
ment d e t a t comporte h u i t program- — c) 1'état complexe de disjonc-
deux termes opposés, mais dans une amenée à poser des éléments spatiaux
mes narratifs spicifiques* d o n t cha- tion :
relation figurée par u n schéma de aux niveaux sémio-narratif et fonda-
cun articule un. certain t y p e de ( S I v O v S2).
compensation (cf. B r a n d a l , Théorie m e n t a l . E n particulier, des portions

78 79
Éthiques K x ports E x i r n «v/i 11 toUM

E n positionnant ces trois états <|u'il y ait deux structures modales surdétermine u n / p o u v o i r faire/. O n
formes de cette partie d u savoir
complexes à 1'intérieur des h u i t opératoire* ( d u métasavoir*) qui r i bique», Pune oíi le ,'eroire/ surdéter- peut les projeter sur le carré sémio-
configurations épuisant ensemble et portent n o n pas sur les transforma- mine u n /devoir fairef et 1'autre oú i l tique comme suit :
seulement ensemble 1'univers des tions (sur la p r o g r a m m a t i o n *), mais
formes simples de 1'interaction et ENGAGEMENT DÉTACHEMENT
sur les états. (P. s.)
ainsi que celui de la c o m m u n i c a t i o n à ctoire devoir faiie croire ne pas devoir faire
• Action, Interaction.
u n objet, on remarque que c'est 1'état
1NTÉRÊT INDIFFÉRENCE
complexe de j o n c t i o n (au sens propre)
ne pas croire ne pas croire devoir faire
q u i represente la propriété exclusive
ne pas devoir faire
des deux configurations alternance et
discordance simulant les différentes
facettes possibles de la structure SENTIMENT
polemique*. Dans toutes les autres Éthiques (modalités ) SENTIMENT D E
COMPÉTENCE DTNAPTITUDE
configurations, ce sont toujours deux adj. [DEPÕE] croire pouvoir faire — croire ne pas pouvoir faire
types différents d ' u n état complexe
q u i constituent les antécédences et les SENTIMENT ^-""'^ SENTIMENT
1.
succédences propres à u n domaine DAPTITUDE DTNCOMPÉTENCE
Les modalités éthiques doivent être ne pas croire ne pas croire
spécifique d ' i n t e r a c t i o n * simple.
posées p o u r compléter Pinventaire ne pas pouvoir faire pouvoir faire
3. des modalités* sur le parcours gé-
E n ce q u i concerne la théorie des nératif. E n effet, au niveau de l a Lorsque les structures modales dans Le Langage, dans le Résumé,
formes complexes de 1'action* et syntaxe* narrative intermédiaire, les éthiques sont appliquées aux divers mais n o n dans les Prolêgomènes.
de l ' i n t e r a c t i o n * , d o n t 1'objet de structures modales aléthiques ( « p r i - termes (énoncés) des structures déon- Cette d i s t i n c t i o n v i e n t en second
connaissance est la c o m m u n i c a t i o n * maire » , /devoir être/, et secondaire, tiques, le sujet q u i les prend en charge r a n g dans 1'établissement de la
à deux objets, elle englobe de /pouvoir être/), q u i o n t été actualisées acquiert u n nouveau s t a t u t : i l structure linguistique, juste après la
nouveau trois états sémio-narratifs : dans la s y n t a x e * n a r r a t i v e profonde, devient u n « s u j e t de faire» p o t e n - catégorisation inaugurale :
— o) l'état complexe de j o n c t i o n sont converties en structures modales tiel ( n o n actualisé) dote d ' u n constituant/caractérisant.
(au sens propre) : épistémiques (primaire, /croire devoir vouloir/devoir par le j e u des modalités L'élément caractérisant est defini
(01 v SI A 02) ou bien être/, et secondaire, /croire p o u v o i r éthiques (la d i s t i n c t i o n entre v o u l o i r par la direction, c'est-à-dire par la
(01 A SI v 02) être/), des modalités « a n t h r o p o m o r - et devoir n ' a p p a r a i t r a q u ' a u niveau faculte d'établir une « d é t e r m i n a -
— b) l'état complexe de conjonc- phes » dans le sens qu'elles sont prises de la syntaxe n a r r a t i v e de surface). t i o n hétérosyntagmatique » ; 1'élément
tion : en charge par le sujet (du «je crois » ) . (D. P.) constituant est dépourvu de cette
(01 A SI A 02) Or, la syntaxe n a r r a t i v e profonde • Modalité (sur le parcours faculte. La d i s t i n c t i o n « e x t e n s e » /
— c) l'état complexe de disjonc- comporte aussi des structures moda- génératif). « i n t e n s e » catégorise l a sous-classe
tion : les déontiques (primaire, /devoir f a i - des constituants en 1'aspectuali-
(01 v SI v 02). r e / , et secondaire, / p o u v o i r faire/), sant* : les éléments extenses o n t la
A v r a i dire, ces différents types q u i , elles aussi, se d o i v e n t d'être capacite de caractériser u n énoncé
d ' u n état complexe sont à la base des converties en modalités a n t h r o p o - Experts (systèmes ~) entier (selon Le Langage), u n énoncé
formes complexes de 1'action, mais morphes, celles d u /croire devoir catalysé (selon la « T h é o r i e des
en spécifiant le S par S I et S2, on faire/ et d u /croire p o u v o i r faire/. O n m o r p h è m e s » ) . Le linguiste danois
• Systèmes experts.
constate qu'ils sont aussi sous-jacents les appelle «modalités éthiques» illustre son propôs en i n d i q u a n t que
aux formes complexes de 1'interac- puisqu'elles j o u e n t u n role i m p o r t a n t «grossièrement d i t » les éléments
t i o n t o u t en s'articulant en seize types dans les discours éthiques. v e r b a u x sont extenses, les éléments
n o m i n a u x intenses. Cette d i s t i n c t i o n
fondamentaux différents. 2. Extense/intense s'applique aussi bien a u plan d u
4. Les modalités éthiques apparaissent
A 1'aide de ces différents types
d'états, ils s'avère possible de
quand les énoncés déontiques actuali- adj. mm contenu qu'à celui de 1'expression.
Nous nous en tiendrons à deux
sés dans la syntaxe n a r r a t i v e p r o -
construire la composante classifi- Cette distinction est proposée p a r remarques breves :
fonde sont pris en charge ( u n credo)
catrice de l a compétence sémio- par le sujet q u i , ce faisant, porte u n Hjelmslev dans la grande étude — a) Cette d i s t i n c t i o n interesse l a
narrative comme u n système d'états j u g e m e n t , que l ' o n appeMer a jugement intitulée «Théorie des m o r p h è m e s » dimension synt agm atique * de la
integre et hiérarchisé et de definir les êthique, sur ces énoncés. O n comprend (Essais linguistiqu.es, p p . 161-173), langue, tandis que la d i s t i n c t i o n

80 81
Extensif/intensif Extensif/iiitengif Extcnsioiíal/iiiteiiHionuI

« e x t e n s i f » / « i n t e n s i f » concerne la
dimension p a r a d i g m a t i q u e * . Sauf
Extensif/intensif Cette opposition prévaut sur 1'op- en satisfaisant a u príncipe d'empi-
position polaire : a/b laquelle ne f a i t risme*, à l a théorie pragoise de la
erreur, leur parente terminologique adj. mes appel qu'à des termes definis, or « L a marque* : intensif prenant la place
est, semble-t-il, f o r t u i t e p o u r leur Mtructure d u système linguistique de marque et extensif celle de non-
auteur. A la suite des t r a v a u x de linguistes n'est pas telle q u ' i l soit possible de marqué. E t Hjelmslev de conclure
— b) Cette d i s t i n c t i o n «traverse » russes (Peskovskij et K a r c e v s k i j ) inaintenir la d i s t i n c t i o n entre u n b r u t a l e m e n t : « L a marque est une
la conceptualisation des modalités*. Hjelmslev indique que si l'«effectif lerme positif et u n terme négatif. (...) i n v e n t i o n superflue et une complica-
A u n double t i t r e : de la catégorie» se monte à deux, 1,'opposition réelle et universelle est t i o n inutile.» (Corrêlalions morphé-
— d u p o i n t de vue de 1'adéquation, alors 1'opposition n'est n i polaire n i entre u n terme defini et u n terme matiques, p p . 73-74.)
Hjelmslev lie lui-même les catégories p r i v a t i v e — ainsi que les Pragois indéfmi.» (Catégorie des cas, p. 101.) E n second l i e u , Hjelmslev f a i t de
extenses aux catégories subjectives le soutiennent — mais celle q u i dis- cette d i s t i n c t i o n le « s é s a m e » de
()n homologuera :
q u i sont clairement modales : « ( . . . ) tingue u n terme vague d ' u n terme la forme linguistique et ravale le
d e f i n i : indéfini:: concentre : étendu
les catégories extenses deviennent des précis. caractere d i s t i n c t i f au rang de donnée
catégories subjectives, c'est-à-dire A cette i n t u i t i o n , Hjelmslev va Sous ces conditions, le binarisme* substantielle! E t au lieu d'aller de
des catégories dans lesquelles les d i - donner une f o r m u l a t i o n rigoureuse. « danois » se demarque d u binarisme l'opposition à la neutralisation, terme
mensions les plus résistantes sont Une dimension sémantique — u n « pragois » q u i a prévalu. E n premier que le linguiste danois écarte en l u i
celles q u i c o m p o r t e n t le p o i n t de vue « c o n t i n u u m analysable» — étant lieu, u n système à deux termes n'est préférant celui de synerétisme, i l
subjectif.» (E. L . , p . 171). Le carac- « scientifiquement formée » , c'est-à- q u ' u n possible, u n « réalisable » par- préconise d'aller d u synerétisme à
tere extense est expressément mis dire « analysée » , segmentée en trois mi d'autres. E n second l i e u , si t e l est l'opposition, car seules les lois d u
en r e l a t i o n avec la modalisation «cases » : deux cases pleines et ex- le cas, le système comprend deux synerétisme q u ' i l a établies permet-
volitive. tremes, a et b, une case vide et i n - termes : le terme intensif q u i con- tent d'indiquer si u n terme est
— d u p o i n t de vue de 1'arbitrai- termédiaire, c. Dans la Catégorie des centre la signification et u n terme extensif ou intensif.
re, la modalisation serait définie par cas, Hjelmslev analyse la « première extensif « q u i t e n d à se répandre sur E n dernier l i e u , la théorie des
la direction, c'est-à-dire par la capaci- dimension » , dénommée « direction » , 1'ensemble de la zone casuelle » (ibid. catastrophes* semble bien rendre
te à diriger la chaine. Cette distinc- de la façon suivante : p. 113); l'opposition est d u t y p e : compte, avec la catastrophe « p l i » ,
t i o n , indifférente à la substance, a/a-b-c « une des plus simples » , de 1'appari-
semble bien universelle : le caractere a « rapprochement» et établit la pertinence d ' u n príncipe t i o n et de la disparition d'une
extense est lié au verbe à travers de participation que H j e l m s l e v met détermination.
le mode, 1'aspect et le temps et peut- c « repôs » sur le même plan que le príncipe Ces remarques n'entrainent pas de
être la pertinence, la résonance de d^exclusion q u i sous-tend 1'attitude «révision déchirante». Elles méri-
cette d i s t i n c t i o n tient-elle à 1'homo- b « éloignement» structurale courante. A j o u t o n s que t e n t cependant réflexion et i n v i t e n t
logation : cette structure interesse aussi bien le n o t a m m e n t à se demander si la
extense : intense : : temps : espace Ce découpage a p p a r t i e n t , selon l u i , plan d u contenu* que celui de sémiotique est t r o p ou insuffisam-
Ne se retrouve-t-elle dans la à la substance*. E t selon la définition l'expression*. ment hjelmslévienne... (C. Z.)
«théorie des catastrophes» sous la indiquée dans les Prolégomènes, celle- • Spatialisation.
dénomination « prégnance » / « sail- ci n'est qu'une «variable dans une S'il s'agissait d'une incidente dans
l a n c e » , la « p r é g n a n c e » et son manifestation» (déf. 52). L a forme la théorie glossématique — ce que la
p o u v o i r de p r o p a g a t i o n , la «saillan- sémiotique, q u i a le s t a t u t de lecture des Prolégomènes peut donner
c e » que R. T h o m designe comme u n « constante dans une manifestation » à penser, mais que le Résumé i n t e r d i t
« i n d i v i d u » , soit : (déf. 51) f a i t appel à deux príncipes — i l serait loisible de passer outre. T e l
extense : intense : : prégnance : q u i ne sont pas dérivables de la n'est pas le cas : loin s'en f a u t . Mais
saillance substance et cette autonomie legitime surtout la référence à Hjelmslev étant
le p o i n t de vue immanent* q u i doit pour la sémiotique une constante, la
Le temps émeut 1'espace. H j e l m s -
lev aurait sans aucun doute refusé ce être celui de la linguistique. Le question, vénielle ou futile p o u r t o u t e Extensional/intensional
autre théorie, d o i t être envisagée.
raccourci, mais si les structures premier príncipe i n t r o d u i t une orien- adj. l i ___
tation* d u système et sélectionne une Dans cette optique trois remarques
linguistiques discriminent et hiérar-
des cases comme « p i v o t » . Le second, peuvent être faites.
chisent des valeurs modales, i l faudra Cette d i s t i n c t i o n reprend la dis-
bien, bon gré m a l gré, rendre au plus incisif, fait intervenir 1'oppo-
E n premier lieu, H j e l m s l e v indique t i n c t i o n saussurienne valeurjsignifi-
temps la place q u i l u i revient... (C. Z.) sition
que cette d i s t i n c t i o n peut se subs- cation : « T o u t signe linguistique est
• Extensif/intensif, Spatialisation. concentré/étendu. tituer, avantageusement, c'est-à-dire defini d u p o i n t de vue extensional par

82 83
Extensional/intensional

F
sa valeur, d u p o i n t de vue intensional
par sa signification.» (Catégorie des
intensional extensional
cas, p . 103.) H j e l m s l e v ajoute encore
que pour le p o i n t de vue extensional
les termes d u système sont à aborder extensif intensif
selon leur étendue et n o n selon leur Le p o i n t de vue intensional est d u
contenu. A cet égard, le p o i n t de vue côté de Vusage*, le p o i n t de vue
extensional s'ordonne ainsi : extensional d u côté d u schêma *. (C. z.)
• Extensif/intensif.

dans la formule
Fabrication n . f. H][ç] » 02' -» R'
E -r» 0 1 S op^
L a fabrication d'objets de valeur ^ 0 2 " ->R"
est u n des éléments de la typologie des
E pourra être le j a r d i n , 0 1 , les
programraes n a r r a t i f s * ; notons, ce-
haricots, 0 2 ' , les graines, R ' , la
pendant, que la n o t i o n de valeur de
m a r m i t e d'eau b o u i l l a n t e , 0 2 " les
1'objet présuppose la présence d ' u n
cosses, et R", la poubelle!
actant D e s t i n a t e u r * , en syncrétisme
U n mélange, au contraire, ferait
actoriel avec le sujet opérateur ou
i n t e r v e n i r u n p r o g r a m m e avec p l u -
l ' u n des autres actants d u p r o -
sieurs E et plusieurs 0 1 , pour u n seul
gramme.
0 2 f i n a l , comme dans le cas de la
1.
soupe au pistou. L'analyse d ' u n récit
Commençons par le cas d ' u n objet
peut i m p l i q u e r la concaténation de
pragmatique à valeur descriptive : la
plusieurs programmes ou leur emboi-
construction met en j e u u n premier
tement les uns dans les autres, avec,
objet 0 1 dépourvu de la v a l e u r ; le
pour certains programmes, déléga-
sujet opérateur en f a i t u n objet de
t i o n de sujets opérateurs compétents
valeur 0 2 par une t r a n s f o r m a t i o n , la
(feu, hachoir, e t c ) ; i l serait intéres-
cuisson, par exemple; selon que le
sant de faire une liste des opérations
récit à analyser est plus ou moins
élémentaires impliquées dans la
détaillé, le syncrétisme actoriel est
construction des objets.
plus ou moins poussê : « J e a n f a i t
cuire des haricots», par exemple, 2.
implique u n syncrétisme actoriel de Le syntagme de f a b r i c a t i o n d'objet
1'émetteur ( E ) , d u sujet opérateur, et peut être transposé dans le domaine
d u récepteur ( R ) ; par contie dans une cognitif sans difficulté particulière,
recette, E sera le rêfrigérateur, et R la grâce au fait que de nombreuses
table (ou encore la vendeuse d u opérations cognitives sont exprimées
marche et les invités, respective- par des métaphores spatiales; or les
m e n t ) ; s'il est question d'épluchage, défmitions proposées pour E et R
u n p r o g r a m m e à b i f u r c a t i o n sera peuvent s'accommoder de sujets n o n -
nécessaire : humains, de simples l i e u x , donc, a

84
Faire
Faire informulif F a i r e pcrmiusif Faire wenililant

C e s t f m a l e m e n t grâce à une telle peut être reconnu sur 1'axe sujet-


fortiori d'espaces c o g n i t i f s ; i l n ' y a « n e pas faire - ne pas faire» serait
lin m u l a t i o n « a x i o m a t i q u e » d u p r o - objet o u le sujet établit le s t a t u t
pas de différence fondamentale entre dans une telle optique la marque de
(rrumme n a r r a t i f comme modele de véridictoire de 1'objet en dehors de sa
1'opération d'épluchage des haricots 1'absence de 1'agir de deux sujets
. Iiangement d'état*, q u ' o n v o i t que c o m m u n i c a t i o n avec le Destinateur.
et le démembrement d ' u n article hiérarchiquement disctincts et n o n
lu négation partielle [ ( - f ) ] est une On p o u r r a i t donc distinguer entre la
scientifique peu intéressant, d o n t le pas u n «laisser-faire » ; le «faire-ne
négation de contrariété au sens véridiction directe, p o r t a n t sur 1'ob-
lecteur, dans le role de sujet opérateur pas faire» serait ainsi seulement la
H r m i o t i q u e d u terme, c'est-à-dire que j e t par le sujet et la véridiction
et de Destinateur, retient une astuce marque de 1'agir d ' u n sujet en Ir faire et le ne pas faire se pré- relative à 1'énoncé sur l ' o b j e t , énoncé
technique q u i peut l u i servir et rejette absence de 1'agir d ' u n autre sujet B i i p p o s e n t l ' u n 1'autre. (P. s.) transmis au sujet par le D e s t i n a t e u r ;
le reste : 0 1 est 1'article, d o n t E peut mais n o n pas l'« empêchement»
• Programme n a r r a t i f , ce serait donc la d i s t i n c t i o n entre
être selon les récits, 1'auteur, le exerce par 1'agir d ' u n sujet hiérarchi-
Transformation. 1'acquisition par soi-même d ' u n sa-
j o u r n a l ou les P et T , 0 2 ' , 1'astuce quement supérieur sur 1'agir d ' u n
II. v o i r et la réception d ' u n t e l savoir.
technique valorisée, d o n t R est soit la sujet hiérarchiquement inférieur... Si
3. et 4. Nous proposons ensuite d'établir
mémoire d u lecteur, soit u n cahier de l'on interprete le ne pas faire comme
La sous-catégorisation d u faire une distinction, tant sur 1'axe
note, 0 2 " , le reste, d o n t R est 1'oubli une négation catégorielle [~ ( f ) ] , i l
. H ^ r n i t i f * f a i t problème parce que, à Destinateur/Destinataire (sujet) que
ou le panier à papier. (F. B.) ne subsiste — d'ailleurs nécessaire-
IVxception d u faire n a r r a t i f , i l est sur 1'axe S u j e t / o b j e t , entre interpré-
• Programme narratif. m e n t — qu'une seule position de ce
considere comme situe seulement sur t a t i o n et modes axiologiques*, entre
carré, à savoir celle d u faire-faire.
lu dimension c o m m u n i c a t i v e . Le faire le savoir sur le s t a t u t véridictoire de
Pour sauvegarder la cohérence l ' o b j e t (sa signification) et celui sur
persuasif* d u Destinateur et le faire
interne de ce carré*, i l convient
Faire [ç][p]
d'interpréter le ne pas faire comme
interprétatif * d u Destinataire parais- son s t a t u t axiologique (sa v a l e u r ) .
nent bien établis, mais u n second faire Nous les distinguons en les numéro-
une négation partielle [ ( ~ f ) ] , c'est-à- t a n t différemment :
A. interprétatif, également i m p o r t a n t ,
dire comme une négation entre deux
1. termes d'une même catégorie. A u t r e - pragmatique
Le faire étant considere, dans u n ment d i t : et le faire et le ne pas faire
langage s y n t a x i q u e « a n t h r o p o m o r - sont, en t a n t que f o n c t i o n s * , la iuirc

<
p h e » , comme la conversion* de la conversion de la r e l a t i o n de t r a n s - narratif
informatif
r e l a t i o n de t r a n s f o r m a t i o n * , i l f a u t formation*.
s'interroger sur le s t a t u t de la né- cognitif communicatif persuasif/interprétatif 1
C e s t d'ailleurs en v e r t u de 1'inter-
gation dans le ne-pas-faire : est-elle axiologique
prétation d u ne pas faire comme
1

catégorielle ou bien est-elle partielle, négation partielle par r a p p o r t au


. interprétatif
c'est-à-dire positionnant le ne pas
2

faire, q u ' o n peut expliciter d'une


de 1'objet.
faire dans la même catégorie* que manière rigoureuse et exhaustive la axiologique 2

le faire*? Ceci est nécessaire pour d y n a m i q u e interne d u p r o g r a m m e (S. A.)


prouver la cohérence interne des n a r r a t i f * comme changement d'état. le regarde. Dans La Ficelle de
différents modeles en théorie sémioti- Cette d y n a m i q u e s'épuise à travers Faire informatif Maupassant, m a i t r e Hauchecorne
que t e l que celui de la modalité huit programmes narratifs spêcifiques f a i t semblant de chercher encore
factitive*. ayant leur propre « grammaire » , leurs • I n f o r m a t i f (faire ~ ) . quelque chose p a r terre au m o m e n t
2. propres régies constitutives. L a struc- oú i l s'aperçoit q u ' i l est observe par
Si I ' o n considere le ne pas faire ture logique sous-jacente et propre à son ennemi M a l a n d a i n , car i l a honte
comme une négation catégorielle ces h u i t programmes est une s t r u c t u - Faire persuasif
d'être v u ramassant u n b o u t de
[~ ( f ) ] , alors le carré représentant la re à quatre transformations r e p r o d u i - ficelle. Nous proposons de definir le
catégorie de la modalité f a c t i t i v e sant les propriétés constitutives d u • Persuasif (faire ~ ) .
faire semblant, en essayant d'intégrer
devient incohérent et inopérant : le carré sémiotique* : dans la sémiotique quelques sugges-
transformation stationnaire transformation dynamique tions d ' A u s t i n , R y l e et Searle, comme
réalisante actualisante Faire semblant le c o m p o r t e m e n t d ' u n agent x q u i , en
(PNa, PNc) (PNc, PNã) n. m . I H |çD apparence, f a i t p mais q u i , en réalité,
ne le f a i t pas, ou f a i t r. Ceci i m p l i q u e
transformation dynamique transformation stationnaire
Un enfant f a i t semblant de prépa- la présence d ' u n observateur* y p a r
réalisante actualisante
rer ses leçons au m o m e n t o u son père r a p p o r t à q u i x est obligé, ou est
(PNb, PNd) (PNd, PNb)
87
Fiction
Fiction

censé, de faire p, une action que x ne mesurant à la conformité aux autres


désire (veut, peut, sait, etc.) pas faire, que, historiographique, géographi- été comprise comme relevant d'une
qui assurent la fonction référentielle *
sans pour autant pouvoir (vouloir, (|ue, etc., de la communauté. Ceci transcendance non pertinente dans la
tant au niveau énoncif qu'au niveau
etc.) la refuser carrément. Cobserva- explique pourquoi la poésie peut être perspective de Fimmanence du sens.
énonciatif. (L. P.)
teur a le droit — ou il se 1'approprie — Iteaucoup moins explicite, moins Le caractere fictionel ou non-fictionel
de contrôler 1'observé. Le comporte- urticulée comme description que les d'un récit ne change rien en effet à sa
2. \Ç\ nutres genres littéraires. structure narrative. Or, la production
ment prétendu p et celui réel r en-
On entend par fiction une articula- Dans les sciences, on parle de même de Feffet de fiction, la
tretiennent une relation de ressem-
tion descriptive (v. Convention) d'un découverte, quand un nouvel objet singularisation de la descriptivité et
blance/dissemblance : d'une part, r
monde qui n'est pas un monde décidable surgit; on parle dHnvention, ses conditions, les rapports com-
doit resscmbler suffisamment à p
pour que 1'observateur croie que x
naturel*. Tandis que, pour une HÍ cet objet releve d'une fiction et plexes entre composantes fictionelle
communauté culturelle, le monde de son indécidable. Car le discours et non-fictionelle dans les discours
est en train de faire p, d'autre part, r
naturel se prête par définition à ' •cientifique admet, à côté de ses et probablement aussi dans certaines
ne doit pas être tout à fait p, car alors
Farticulation par un ensemble ouvert objets empiriques, « découverts », des pratiques dites non-verbales, sont
x ferait exactement ce qu'il désire
et infini de descriptions contrôlées par objets fictionels, «inventes », à savoir des problèmes qui méritent toute
éviter, à savoir p.
autant de métalangages différents, ce ceux qui acquièrent une valeur Fattention du sémioticien : car pour
Ni le faire semblant ni sa véridica- qui relativise la valeur de vérité de heuristique et servent à la découverte lui, i l ne s'agit pas de croire à tel ou
tion par l'observateur ne sont mani- chaque description appliquée à lui et! cu permettant la prévision ou Finter- tel statut véridictoire de son objet,
festes dans le discours. Le faire invite à la constitution d'un méta- rogation. On peut éventuellement mais de le constater, et de Fanalyser.
semblant j oue un role important dans métalangage épistémologique analy-
Fapparition de la fictionalité* et de la definir Faspcct spkulatif d'une
sant les conditions de probabilité de La seule science qui s'occupe
fonction spectaculaire * du langage. science par la place et la structure
tel ou tel type de description, le exclusivement de la fiction est celle
de sa composante fictionelle. Et
(S. A.)
monde non naturel décrit par une qui, paradoxalement, parait la plus
Fon peut appeler le type de vigilance
• Fiction, Vérification. fiction est par príncipe fermé à pragmatique de toutes : la science du
auquel donne lieu la présence de
d'autres descriptions que celle qui le droit. En effet, la fiction juridique
cette composante, Véthique d'une
qu'on peut appeler génériquement la
Fiction n . f . m crée. I I s'agit donc d'une articulation science, — qui ne coincide nullement
légalité correspond parfaitement à
descriptive unique, singulière, seule !
avec son épistémologie.
pertinente pour la détermination notre définition, puisque précisément
1. Plus particulièrement, on peut
du contenu de ce monde. Aucune la singularité du texte de la loi « fige »
On designe généralement du terme uoter qu'en psychanalyse, le discours
évaluatioB épistémologique n'est ici un monde non naturel en étalon
de fiction un type de discours de Fanalysant sur le divan est émis
possible, et la valeur de vérité de cette permettant Finterprétation des cas
caractérisés par 1'écart qu'ils entre- comme découverte et cependant reçu
description devient par conséquent I empiriques. Cest ainsi que le sujet de
tiennent avec la vérité du monde comme invention; i l est donc non-
indécidable; un monde fictionel droit, la « personne », releve stricte-
référentiel : seraient fictionels des tictionel pour Fanalysant et fictionel
coincide sans reste avec 1'univers* ment de ce registre. (P. A. B.)
discours ne correspondant pas à un pour Fanalyste. Ce pourquoi les
sémantique ou plutôt le micro- psychotiques sont dits «inanalysa-
état de choses dans le monde 3.
univers pris en charge par son bles», car leur maladie semble
cmpirique, des discours non-référen-
articulation unique. consister à indécidabiliser, donc à Le phénomène sémiotique desi-
tiels ou auto-référentiels (Barthes).
La sémiotique du discours peut s'at- transformer en fiction, tout ce qui gne du nom de fictionalité apparait
Cet état des choses particulier : par Fintervention d'un observateur*
tacher à la construction du réfé- releve du dicible. Stabilisation chro-
1'existence et la pertinence d'une qui provoque chez l(es) actant(s)
rent* interne et aux procédures de nique, pour ainsi dire, d'une tonalité
description qui ne s'inscrit pas dans observé(s) un faire semblant*. Les
cette construction. On pourrait alors ironique*. L'éthique de cette discipli-
un discours ouvert, mais se ferme sur résultats sont la disjonction, pour
appeler fiction un effet de sens pro- ne est donc compliquée.
son unicité, explique le fait qu'en ' le locuteur, de Fallocutaire et de
duit par la disposition intratex- En sémiotique, la fiction joue le
littêrature artistique, le terme de Fobservateur en tant que destinatai-
tuelle* du discours. La fiction releve même role que dans les sciences en
fiction ne sert pas en general de res separes de la communication, la
du débrayage énoncif qui circonscrit general. Si le phénomène de la fiction
dénominateur commun des formes de bifurcation du sens — réel, prétendu
dans un discours plusieurs segments n'a pas retenu particulièrement son
la littérarité, mais designe souvent le — et la transmission simultanée de
qui s'agencent en plans énoncifs, tels attention, c'est que la valeur de vérité
récit et le drame, à 1'exclusion de la deux sens vers les deux destinataires.
qu'ils peuvent entretenir entre eux et sa variation entre le décidable et
poésie lyrique, genre qui reste plus lié Ce phénomène est lié à la fonction
des relations véridictoires, la «véri- 1'indécidable n'ont pas été considérées
à Faffectivité individuelle ou collecti- 1 spectaculaire* du langage et i l
té » ou la fictionalité d'un segment se comme essentielles pour Fanalyse des
ve, au biographique ou au mvthologi- I demande, pour être explique, non pas
formations de sens : cette question a
88
89
Figure
Figuratif Figurativité

sur la densité des connexions q u ' i l trice et la finalisation d u discours


des dérogations aux régies p r a g m a t i - figuratif vs Twn-figuratifi que t o u t
élablit entre ses figures; c'est u n t e n u sur la base des schèmes
ques, mais 1'élargissement d u système discours était t r i b u t a i r e à u n niveau
discours q u i , p o u r produire 1'effet figuratifs.
a c t a n t i e l * et d u schéma de la com- ou à u n autre de la dimension
d'iconicité*, use en abondance de la 4.
m u n i c a t i o n * avec 1'actant englobant f i g u r a t i v e et que celle-ci en consti-
1'observateur. (S. A.) référentialisation. Les procédures Si la figurativité entretient ainsi
t u a i t donc la composante sémantique
(1'itération sémantique, de débrayage des rapports étroits avec 1'espace
fondamentale, les sémioticiens ont dú
entre les unités* discursives et plus c o g n i t i f d o n t elle peut conditionner
réarticuler partiellement le s t a t u t d u
généralement d'anaphorisation* (ou pour une p a r t 1'articulation, elle a
concept de figurativité au sein d u
d ' u n autre côté partie liée avec
F i g u r a t i f \ç\ dispositif general de la théorie.
relation à distance) p e r m e t t e n t de
disposer de larges pans figuratifs 1'espace t h y m i q u e * . Cette r e l a t i o n ,
isotopes, susceptibles de produire et q u i n'est pas systématiquement
1. 2.
d'alimenter une «impression référen- explorée, t e n d r a i t à infléchir d'une
Pris en lui-même, le f i g u r a t i f n'a Effet résultant de la mise en
tielle» ( F . Rastier). autre manière le s t a t u t d u figuratif :
aucun sens : i l n'en acquiert u n que discours, la figurativité est t r a d i t i o n -
3. elle p e r m e t t r a i t de m o n t r e r q u ' o n ne
l o r s q u ' i l est thématisé : mises en nellement située sur le palier super-
II est a p p a r u , d ' u n autre côté, saurait saisir la figurativité en elle-
discours, les figures d u monde ne sont ficiel des structures discursives dans
q u ' o n ne p o u v a i t seulement appré- même, comme une dimension a u t o -
j a m a i s que pretexte à 1'affirmation le parcours génératif*. A ce niveau
hender l a figurativité en termes nome d u discours, mais q u ' i l f a u t au
renouvelée de systèmes de valeurs*, toutefois, 1'analyse d o i t préciser les
d'« habillage » des structures profon- contraire y intégrer, comme élément
préalablement poses. conditions nécessaires pour que s'é-
des*, conformément au príncipe c o n s t i t u t i f , les différents ordres de
3. tablissent et se m a i n t i e n n e n t les
d'enrichissement et de complexifica- conversion de la catégorie t h y m i q u e
Subsumant, sous forme d'agent isotopies* q u i fondent la dimension
t i o n sémique q u i régit le passage des inhérente à sa p r o d u c t i o n .
v i r t u e l , u n ou plusieurs parcours s y n t a g m a t i q u e de la figurativité. L a
structures fondamentales aux struc- 5.
f i g u r a t i f s , le role figuratif constitue question « c o m m e n t les figures sé-
tures superficielles. On constate en Différentes recherches s'efforcent
comme u n chainon intermédiaire mantiques d ' u n texte produisent-
effet, et c'est ce que plusieurs de cerner l a f o n c t i o n de la figurativi-
grâce auquel s'opèrent la mise en elles u n effet de réalité ? » appelle une
analyses de discours o n t montré, que té, t a n t d u côté de Yefficacité d u
parallèle et la corrélation des figures double réponse : t o u t d ' a b o r d , parce
la figurativité s'organise elle-même discours (à t r a v e r s , par exemple, la
ou parcours figuratifs avec 1'articula- qu'elles f o n t référence à u n élément
en plusieurs paliers de profondeur. parabole) qu'elle rend possible, que
t i o n thématico-narrative (v. Théma- d u monde n a t u r e l * que le découpage
Des isotopies figuratives sont dès lors de celui de la mise en système (à
tique) correspondante. lexématique d'une langue donnée
susceptibles, non plus seulement de travers la structuration paradigma-
4. isole comme t e l (c'est, p o u r une p a r t ,
susciter des impressions référentiel- tique) qu'elle favorise ( J . - M . Floch).
L'acteur figuratif est celui q u i , ce que les linguistes appellent la
référenciation); mais aussi (surtout ?)
les, mais aussi, perdant t o u t contact (D. II.. J.M. F.)
m a n i f e s t e dans le d i s c o u r s , p a r
avec la référenciation, de structurer • Figuratif, Figurativisation.
exemple, sous forme de personnage, y parce qu'elles s'agencent, dans le
de manière três abstraite la significa-
subsume généralement plusieurs roles tissu d u discours, à d'autres figures
t i o n et de « p r o d u i r e » le n i v e a u
f i g u r a t i f s , afférents à a u t a n t de q u i sélectionnent et confirment la
profond* d u discours. A ce palier, on
configurations * particulières. (j. c.) « consistance » virtuelle des prende-
peut parler d ' u n langage figuratif, de
• Thématique. res. L a sédimentation sémantique q u i
type métasémiotique, capable de Figure [ç]
se constitue alors s'organise comme
structurer les schèmes conceptuels*
u n vaste réseau de relations, corres-
p o n d a n t aux opérations d'actualisa-
q u i supportent et organisent une i. GS
Figurativité n . f. [N] [P] t i o n d u sens qu'effectue le lecteur en
« vision d u monde » ou une idéologie. L a lecture de 1'article figure ainsi
Ce CE langage » ne saurait être t e n u a que T a t t e n t i o n accordée à certaines
lisant ou le spectateur en regardant.
I. priori comme métaphorique dans la interrogations de 1'épistémé de notre
C e s t 1'ensemble de ces relations
Les études menées sur la figurativi- mesure même ou les signifiés q u ' i l temps imposent avec force une
intérieures au discours lui-même que
s a t i o n * des discours dans les diffé- véhicule ne pourraient être dits question simple mais d o n t la réponse
nous proposons de n o m m e r référen-
rents langages de manifestation autrement qu'en termes de figures. Ce — si elle existe — l'est moins : est-il
t i a l i s a t i o n * : le discours d i t «figura-
(langue naturelle et langage visuel niveau profond des structures f i g u r a - possible de sortir de la figure? Notons
t i f » est donc u n discours q u i
n o t a m m e n t ) , o n t considérablement tives p e u t , conformément a u modele que la f o r m u l a t i o n de la question est
m u l t i p l i e les procédures d'intégration
étendu 1'applicabilité de ce concept. general, se c o n v e r t i r en structures déjà, par elle-même, u n indice...
des figures entre elles; q u i fonde
E n constatant, au-delà de 1'opposi- sémio-narratives : celles-ci prennent Q u i t t e à pécher par insistance,
1'efficacité* (la crédibilité) des repré-
t i o n commode mais simplificatrice en charge la dynamdque t r a n s f o r m a - rappelons que la théorie hjelmslé-
sentations « concrètes » q u ' i l propose

90 91
Figure hociilisiilciir hOcnlisalioii

vienne m a r q u e i c i une avancée et une


h é s i t a t i o n . P o u r le l i n g u i s t e d a n o i s ,
t o u r » se p r e s e n t e c o m m e u n r e n o u - «•'est à q u o i r e n v o i e l e s i b i e n n o m m é Focalisation
v e l l e m e n t et u n enrichissement d u sens figure des m a n u e l s s c o l a i r e s , à
u n « s y s t è m e de signes (...) d o i t être
t o u j o u r s c a p a b l e de p r o d u i r e de
c o n c e p t de f i g u r e . C o m m e i l est c l a i r
q u e n o u s ne p o u v o n s pas penser
condition d'homologuer :
sens figure : sens p r o p r e :
A. m
n o u v e a u x s i g n e s , (...) être f a c i l e à i.
sans figurefsj ( v o i r le m o t de : figurai : figuratif
manier, pratique à apprendre et à L e t e r m e de f o c a l i s a t i o n , e m p r u n t é
G . B a c h e l a r d : « 1 ' é n e r g i e r e s t e sans E n f i n les f i g u r e s ne s o n t p a s
e m p l o y e r , . . . » (Prol., p. 63). Cette à G. G e n e t t e , sert à designer la
f i g u r e s » , l a r é c l a m a t i o n de « f i g u r e s s é p a r a b l e s des valeurs e t l a t y p o l o g i e
c o n d i t i o n est s a t i s f a i t e p a r c e q u e les délégation faite p a r 1'énonciateur à
de t e m p s » p a r P . V a l é r y , l a c o n t r i - des f i g u r e s sera e n q u e l q u e s o r t e
signes de ce s y s t è m e s o n t f o r m e s de u n sujet c o g n i t i f * appelé observa-
b u t i o n e s s e n t i e l l e de R . T h o m ) , le h o m o t h é t i q u e de celle des valeurs,
« n o n - s i g n e s » que H j e l m s l e v designe t e u r * , e t s o n i n s t a l l a t i o n d a n s le
c o n c e p t de f i g u r e d e m a n d e t o u t à q u a n d c e l l e - c i sera m a i t r i s é e . (C. Z.)
p o s i t i v e m e n t c o m m e des f i g u r e s . d i s c o u r s . C e t t e d é l é g a t i o n p e u t être
l a fois u n e c e n t r a l i s a t i o n et u n e
Cette o r g a n i s a t i o n est désignée interprétée comme le débrayage
diversification.
c o m m e u n « t r a i t essentiel et f o n d a - m i n i m a l d ' u n e des t r o i s d i m e n s i o n s *
m e n t a l de l a s t r u c t u r e d u l a n g a g e »
(ibid., p. 64). T e l l e m e n t que la
2. m (la d i m e n s i o n c o g n i t i v e ) d u faire
s é m i o t i q u e de 1 ' é n o n c i a t e u r ; e n e f f e t ,
méthodologie hjelmslévienne, résu-
Cette centralité f a i t a p p a r e m m e n t Focalisateur n. m. i@ l a f o c a l i s a t i o n p e u t être s e u l e m e n t
problème p o u r la sémiotique en
m é e p a r le « p r í n c i p e d ' e m p i r i s m e » manifestée p a r la sélection i m p l i c i t e
r a i s o n d u f a i t q u e le p a r t a g e e n t r e A l a suite de M . B a l , o n d é n o m -
( « L a d e s c r i p t i o n d e v r a être e x e m p t e de certains programmes ou de
figuratif* e t non-figuratif est r e ç u m e r a f o c a l i s a t e u r ( « F o c » ) le role
de c o n t r a d i c t i o n , e x h a u s t i v e e t a u s s i c e r t a i n s o b j e t s a u x d é p e n s des a u t r e s .
comme pertinent. Cette conception actantiel assume p a r 1'observateur
simple que possible » , p e u t - o n lire a u E n ce sens, i l s ' a g i t d ' u n e des
est p o u r u n e p a r t t r i b u t a i r e de l a d a n s le cas o ú s o n f a i r e c o g n i t i f a p o u r
t o u t d é b u t d u Resume) n e r e p r e s e n t e , o p é r a t i o n s de l a m i s e e n d i s c o u r s , q u i
croyance « p r a g o i s e » relative aux
o b j e t u n e g r a n d e u r affectée p a r u n p e u t être a s s u m é e p a r des o b s e r -
p e u t - ê t r e , q u e l a g é n é r a l i s a t i o n de oppositions privatives, d'autre part
débrayage cognitif énoncif*; à u n v a t e u r s * diversement inscrits dans
c e t t e c a r a c t é r i s t i q u e : en e f f e t , s i les s o l i d a i r e de 1 ' e x t e n s i o n a c c o r d é e a u
égal n i v e a u de g é n é r a l i t é , e t d a n s le le d i s c o u r s : c o m m e f o c a l i s a t e u r * ,
figures n'étaient pas d i s t i n c t e s ( n o n - figuratif. M a i s s i l a s i g n i f i c a t i o n cesse
cas o ú le f a i r e c o g n i t i f a p o u r o b j e t c o m m e s p e c t a t e u r * , c o m m e assis-
c o n t r a d i c t i o n ) , e n n o m b r e limite a v e c l a f i g u r e , le p a r t a g e e n t r e
u n e g r a n d e u r af f ec t ée p a r u n e m - t a n t * , e t q u i n ' e s t pas l i m i t é e a u x
( e x h a u s t i v i t é ) e t ne c h i f f r a i e n t pas figuratif e t non-figuratif d o i t être
b r a y a g e c o g n i t i f é n o n c i f * , 1 ' a u t r e role seuls d i s c o u r s n a r r a t i f s .
s i n g u l i è r e m e n t le t e m p s - e s p a c e ( s i m - interne d a n s l a f i g u r e e t d é g a g e r d e u x
a c t a n t i e l de l ' o b s e r v a t e u r s e r a i t c e l u i 2.
plicité), la méthodologie présenterait- modes de f i g u r a t i o n . Sous cette
d''aspectualisateur*. L e f o c a l i s a t e u r
elle ce p l i ? c o n d i t i o n , i l nous p a r a i t souhaitable A 1'égard de l a c o m p é t e n c e s é m i o -
est le s u j e t d i s c u r s i f o p é r a t e u r de
M a i s c u r i e u s e m e n t le c o n c e p t de de s u b s t i t u e r a u c o u p l e figuratif/non- narrative, la focalisation rend compte
1 ' h é t é r o g é n é i s a t i o n des f i g u r e s m i s e s
f i g u r e ne r e ç o i t pas de d é f i n i t i o n figuratif, et c o n f o r m é m e n t à un de l a m a n i è r e d o n t l a c o m p é t e n c e
e n d i s c o u r s , a c t a n t - t y p e des p o i n t s de
stricte, alors q u ' u n e définition, dans p r í n c i p e de d é h i s c e n c e c o n s t i t u t i f d u discursive sélectionne et actualise
vue exclusifs. E n t a n t q u ' a c t a n t
la conception glossématique, n'est p a r c o u r s gén ér at i f , le c o u p l e c e r t a i n e s v i r t u a l i t é s de l a p r e m i è r e .
c o g n i t i f , i l est l u i - m ê m e e m b r a y é , e t
q u e le d é v e l o p p e m e n t des p r é s u p p o - E n c e l a , l a f o c a l i s a t i o n est o b l i g a t o i -
ligural/figuratif seulement reconstructible p a r Fana-
sés. O r c o m m e n t i m a g i n e r q u e l a r e m e n t corrélée à F o c c u l t a t i o n * :
l y s e ; i l s ' o p p o s e e n cela a u spectateur*
f i g u r e p u i s s e se c o n s t i t u e r a v e c L a sémiosis a y a n t , n o n m o i n s que dans F i m m a n e n c e sémio-narrative, la
et à Vassistant*, qu'affecte u n dé-
d ' a u t r e s c o n s t i t u a n t s q u e le t e m p s e t la n a t u r e , « h o r r e u r d u v i d e » , la m i s e e n d i s c o u r s f a i t l a p a r t des
brayage c o g n i t i f énonciatif*.
1'espace? E t c e t t e a b s e n c e est d ' a u - c o n f r o n t a t i o n n ' a pas lieu entre la c o n t e n u s f o c a l i s é s e t des c o n t e n u s
t a n t p l u s sensible — r e g r e t t a b l e ? — Ce c o n c e p t , associe à c e l u i d ' a s p e c - occultés. L a focalisation présupposé
n é g a t i v i t é d u non-figuratif et la
q u e l a t h é o r i e h j e l m s l é v i e n n e est tualisateur, vide d'une grande partie donc une opération p l u s générale,
p o s i t i v i t é d u figuratif, m a i s e n t r e
fortement spatialisante, sinon exclu- de s o n c o n t e n u le c o n c e p t de 1'actualisation* discursive (Focculta-
d e u x modes de figuration. D u p o i n t
sivement... « narrateur » * q u i , d a n s c e t t e p e r s p e c - tion correspondrait à la virtuali-
de v u e é p i s t é m o l o g i q u e , ces d e u x
A b i e n des é g a r d s , 1'épistémé c o n - t i v e , n ' e s t p l u s q u ' u n role a c t o r i e l de s a t i o n * ) ; i l n'est p l u s à cet égard
modes p a r t i c i p e n t d ' u n e c o r r é l a t i o n
t e m p o r a i n e se s i n g u l a r i s e p a r u n 1 ' o b s e r v a t e u r ( f o c a l i s a t e u r o u aspec- p o s s i b l e de l a t r a i t e r c o m m e u n e
q u i i n s c r i t le figurai c o m m e constante
«retour» du temps. Sommairement t u a l i s a t e u r ) dote d ' u n p a r c o u r s f i g u - technique rhétorique ou stylistique
e t le figuratif c o m m e variable.
d i t , l a p h y s i q u e , s c i e n c e - p i l o t e de r a t i f ( p r a g m a t i q u e ) v e r b a l . (J. F.) ( G e n e t t e ) d u récit littéraire, m a i s b i e n
D e ce f o n d ( s ) / i g « r a / , i n e x p u g n a b l e
Newton à Einstein, avait donné • Aspectualisateur, Focalisation, c o m m e u n e f o r m e c a n o n i q u e de l a
parce que présupposé, le carré
c o n g é a u t e m p s p o u r ce q u i l a Observateur, Spectateur, discursivisation.
s é m i o t i q u e , a v e c sa g é o m é t r i e , ses
concernait et 1'avait abandonné a u x p a r c o u r s , ses p l o n g é e s , ses r e m o n t é e s , Assistant, E m b r a y a g e , 3.
« r ê v e u r s » . P a r a d o x a l e m e n t , ce « r e - est u n e x e m p l e f a m i l i e r . L e figurai, Débrayage. Si on admet que le débrayage

92 93
Fonctif I <>ii< l i o u H p e d i u - i i l a i r e l o i iiiali.sation

cognitif* est une opération plurali-


sante pour les figures d u monde et
guée d'une autre opération relevant Le f o n c t i f peut être lui-même une Fonction
également d u faire réceptif sélectif, fonction « c o n t r a c t é e » par deux
pour les configurations sémio- q u i est 1'obtention d ' u n contraste autres fonctifs. U n f o n c t i f q u i n'est spectaculaire n. f. M
narratives situées « e n langue», le entre 1'objet 0 1 et ce q u i l u i sert de pas une f o n c t i o n est appelé une
discours peut soit entériner cette f o n d ; la mise en perspective*, conçue grandeur* chez Hjelmslev. Si u n texte C e s t la septième fonction d u
discontinuité sous la forme de points comme installation de plans succes- est divise en périodes, phrases, mots langage, à p a r t i r d u schéma de
de vue* exclusifs, soit la réduire en sifs derrière l ' o b j e t , avec 1'occulta- et syllabes, ces derniers fonctifs, et le R. Jakobson, caractérisée par l ' o -
homogénéisant les contenus p l u r a l i - t i o n * possible q u i peut en résulter, I exte en question, sont des grandeurs. r i e n t a t i o n d u discours (observe)
sés; la focalisation prend place, par serait une forme plus complexe de vers son observateur*. Cette f o n c t i o n
conséquent, aux côtés de 1'aspectua- fabrication d'objet par u n sujet 2. est liée au faire semblant des
l i s a t i o n * , l'une comme débrayage Greimas t r a d u i t la f o n c t i o n * de interlocuteurs et à 1'apparition de la
c o n t r a s t a m : elle suppose 1'interven-
cognitif énoncif et 1'autre comme Propp en fonction de Hjelmslev et fictionalité en sémiotique. (S. A.)
t i o n d ' u n Destinateur en relation
embrayage cognitif énoncif; les deux avec u n système de valeurs. (F. B.) obtient en dernier lieu la jonction*, • Communication, Fiction.
opérations étant assumées par u n binaire « c o n t r a c t e » entre f o n c t i f
observateur*, et p o u v a n t se manifes- actant sujet et fonctif actant objet.
ter dans une configuration d u t y p e Ces deux « j o n c t i f s » sont traités
« p o i n t de vue » , i l convient alors de comme : ~a) des interdépendants, Formalisation [Ç][P]
distinguer deux roles fondamentaux Fonctif n. m. H] — 6) des grandeurs; cependant, i l n'a
de 1'observateur : le focalisateur* et jamais été montré que cette interpré- 5.
1'aspectualisateur*, et de prévoir au 1. t a t i o n particulière s'impose. Si l ' o n entend par formalisation la
moins deux types de points de vue : Hjelmslev définit le fonctif comme Car cTune p a r t , on peut três bien mathématisation d'une théorie, on
les points de vue exclusifs, et les u n « t h è m e » — danois emne, terme imaginer une j o n c t i o n v a l a n t entre d o i t sortir de la confusion entre
points de vue intégrateurs. (J. F.) phénoménologique donné dans Prolé- un objet comme constante et u n sujet f o r m a l i s a t i o n et a x i o m a t i s a t i o n * ,
gomènes comme indéfinissable — comme variable, donc une détermina- c'est-à-dire dépasser le préjugé for-
B. ga q u i « c o n t r a c t e f o n c t i o n » — danois t i o n ; ce serait le cas, dans le parcours maliste. Étant donnée une théorie
I I me semble que 1'actant observa- indgaa funktion — avec d'autres narratif, des énoncés i n t r o d u i s a n t les conceptuelle-descriptive (comme par
teur ne devrait pas être mis à toutes « t h è m e s » . Pour Hjelmslev, toute actants « a d j u v a n t » et « o p p o s a n t » , exemple la sémiotique), on peut
les sauces; m a proposition est de fonction est binaire ou fonction ou le sujet variable determine — évidemment chercher à représenter
réserver 1'emploi de ce terme pour binaire entre fonctions binaires. Ceci sélectionne — l ' o b j e t , la constante formellement sa structure logique.
les procédures d'aspectualisation, à est dú à la définition de la fonction à « aide » ou « opposition » . Ce serait Mais cette conception purement syn-
moins que le terme d'«aspectua- p a r t i r des indéfinissables : présence*, également le cas des énoncés descrip- taxique de la formalisation est beau-
lisateur » , proposé par F o n t a n i l l e , ne necessite*, condition*, q u i caractéri- tifs manifestes par des phrases coup t r o p restrictive et, en general, de
devienne « o f f i c i e l » ; la focalisation sent le f o n c t i f nommé constante*, si sa impersonnelles d u t y p e « i l p l e u t » , oú f o r t peu d'intérêt. L ' a x i o m a t i q u e en
{point 1.), d u p o i n t de vue d u sujet présence est la condition nécessaire de le sujet variable semble être le lieu (y mathématiques possède u n t o u t autre
focalisant, me p a r a i t 1'exercice d ' u n la présence d ' u n autre f o n c t i f ; et q u i compris le temps) de 1'événement sens depuis H i l b e r t . Elle e x p r i m e et
faire réceptif* sélectif dans le cadre le caractérise comme variable* si cela q u i represente 1'objet sélectionne regule s y n t a x i q u e m e n t des contenus
d ' u n programme de f a b r i c a t i o n * ne v a u t pas pour l u i face à son (« pluie » , e t c ) . conceptuels. Ce n'est qu'à p a r t i r de là
d'objet : dans 1'acception la plus partenaire dans le binaire de la Inversement, on aurait des sujets- que la « dialectique » déduction s y n -
simple, ce faire consiste à délimiter u n fonction. constantes et des objets-variables taxique / validité sémantique prend
cadre autour d ' u n objet 0 1 , ce cadre Le binaire composé de deux dans le r a p p o r t entre les Destinateurs son sens en théorie logique des
réglant 1'étendue relative de 0 1 et de constantes est interdépendance (du et les « destins » narratifs d o n t ils sont modeles. I I en v a t o u t a u t r e m e n t
ce q u i est defini comme « f o n d » (le point de vue d u procès : solidarité; d u les auteurs. l o r s q u ' i l s'agit de formaliser des
fond étant éventuellement u n autre p o i n t de vue d u système : complé- E t d'autre p a r t , certains jonctifs théories conceptuelles empiriques.
objet 0 1 ' ) ; la focalisation peut être mentarité); le binaire composé d'une sont peut-être des j o n c t i o n s ; on Dans ce cas ( i l suffit de considérer
rendue plus complexe par mise en constante et une variable est détermi- pourra ainsi distinguer une possession toute 1'histoire de la physique théori-
oeuvre des procédures d'emboitement nation (dans le procès : sélection; « d e f a i t » d'une possession « d e que pour s'en convaincre), i l f a u t au
décrites au point 2.; le résultat de la dans le système : spécification). Le droit» : préalable assigner u n contenu mathé-
f a b r i c a t i o n est u n nouvel objet ( 0 2 ) . binaire composé de deux variables est « d e f a i t » : S v (S A O) et « d e matique spêcifique au contenu des
L a focalisation, définie i n i t i a l e - constellation (en procès : c o m b i n a i - d r o i t » : S A (S A O). (P. A. B.) concepts théoriques, autrement d i t
ment comme cadrage, serait d i s t i n - son; en système : autonomie). • Fonction, Crandeur. développer ce que l ' o n p o u r r a i t

94 95
Formalisation

a p p e l l e r u n e composante sémantique indéfinissables, étant d'essence

li
de la formalisation. S e u l cela peut topologico-dynamique, leur séman-
g a r a n t i r à la théorie formalisée de tisme doit être traduit par des
demeurer conforme «aux choses mathématiques appropriées. O n p e u t
mêmes». On appellera schématisa- m o n t r e r q u e celles de l a t h é o r i e des
tion* une telle procédure. L'erreur catastrophes* sont adéquates et
f o n c i è r e d u p o i n t de v u e f o r m a l i s t e c o n f o r m e s « a u x choses m ê m e s » . I I
p e u t alors s ' e x p r i m e r en d i s a n t que suffit de s ' y référer p o u r v o i r que
l'axiomatisation (au sens mathémati- 1 ' a x i o m a t i s a t i o n de c o n c e p t s géomé-
que) de contenus conceptuels schémati- t r i q u e s c o m m e c e u x de c a t a s t r o p h e ,
sés n'a aucune raison de correspondre à de déploiement universel* ou de
«1axiomatisation » (au sens formalis- s t r a t i f i c a t i o n * ne s a u r a i t être d é r i v é e
te) du métalangage construit à partir de de celle de la théorie sémiotique
ces concepts non schêmatisés. conceptuelle — descriptive. L ' i n t r o -
6. duction de ce «supplément de
U n exemple f r a p p a n t d'écart entre géométrie » m a r q u e p o u r la sémioti-
schématisation et f o r m a l i s a t i o n (au q u e le d é p a s s e m e n t de s o n s t a d e de
sens formaliste) est précisément prêformalisation e t 1'accession à u n
fourni par la théorie sémiotique. stadc de formalisation authentique. Génératif affirment, de façon préférentielle
Alors que son «axiomatisation» pour la sémantique fondamentale,
l o g i q u e est t r i v i a l e , sa s c h é m a t i s a t i o n
(J. P.)
• Áxiomatique, C a t a s t r o p h e ,
(parcours - ) dOIHI 1 ' e x i s t e n c e de r e l a t i o n s d e c o n t r a r i é t é
e x i g e e n r e v a n c h e le r e c o u r s à des Formalisation, e t de c o n t r a d i c t i o n e t m a r g i n a l i s e n t
mathématiques sophistiquées. Les F o r m a l i s m e , Métalangage, A. le principe de participation dont
concepts sémiotiques f o n d a m e n t a u x , Schématisation, Théorie. 1. H j e l m s l e v f a i s a i t 1'égal d u p r i n c i p e
L e p a r c o u r s génératif reste u n tfexclusion retenu ici. Uimmanence
postulat, comme le rappelait a p p a r a i t p l u t ô t c o m m e P e f f e t de sens
J . F . B o r d r o n (Bulletin, n° 24). Face résultant de cette sélection. Cette
au modele unitaire, un modele option est également celle de la
«monadologique» est concevable, syntaxe f o n d a m e n t a l e , l a q u e l l e ne
m a i s r i e n ne d i t q u ' i l s e r a i t m o i n s c o n n a i t que Passertion et la négation.
« c o ú t e u x » q u e le m o d e l e u n i t a i r e L e f a i t r e m a r q u a b l e est 1 ' e x p u l s i o n de
r e t e n u . L a n o n - d é p e n d a n c e , après l a valeur, d u temps, de Yespace, de
t o u t , est u n e r e l a t i o n a u s s i r i g o u r e u s e Vactantialitê, d o n t i l est d e m a n d e de
à établir que l a d é p e n d a n c e . penser 1'absence... (cf. le mot de
2. P . V a l é r y : « L e s i d é e s ne s o n t r i e n
L e p a r c o u r s g é n é r a t i f , t e l q u ' i l est sans les v a l e u r s . » ) . D a n s le même
actuellement proposé, fait appel à ordre d'idées, cette option logico-
trois príncipes c o n s t i t u t i f s : sémantique réduit l a s y n t a x e à n'être
— la dualité des composantes q u ' u n e a n i m a t i o n , une mise en branle
sémantique et s y n t a x i q u e ; de l a s é m a n t i q u e .
— 1'étayage des niveaux et la A 1'intérieur d e l a t h é o r i e sémio-
conversion qui rend pensable le t i q u e , c e t t e o p t i o n ne v a p a s sans
passage d ' u n n i v e a u a u s u i v a n t ; d i f f i c u l t é , c a r les d o n n é e s n o n r e t e -
— le c h o i x d ' u n n i v e a u f o n d a m e n - nues f o n t p r e s s i o n e t r é c l a m e n t . . . (cf.
t a l q u i p o s i t i o n n e les a u t r e s c o m m e p a r e x e m p l e , d a n s Du Sens I I , 1'étude
présupposants. intitulée «De la modalisation de
M a l g r é les a p p a r e n c e s , le p r e m i e r e t fêtre » ) .
le t r o i s i è m e p o i n t s s o n t l i e s F u n à L'option lógico-sémantique se
1'autre : i l s p r o c è d e n t d ' u n p o s t u l a t à m a i n t i e n t donc en v e r t u d ' u n princi-
l a f o i s immanent e t intellectualiste. Ils pe d ' e x c l u s i o n : si ce p r i n c i p e d ' e x c l u -

96 97
Génératif
Génératif

li l i n c t i o n rêmissif/émissif. Jargon dire de m é d i a t i o n e n t r e le s u b j e c t a l et


s i o n d o i t c o m p o s e r — c'est la p a r t i i c i L a s y n e r g i e de ces t r o i s p r í n c i p e s , le s u b j e c t i f .
lllllige : cette catégorisation inter-
adopte — , 1 ' o p t i o n logico-sémantique s o u s le c o n t r o l e des d e u x p o s t u l a t s A f i n de satisfaire au príncipe de
I l e n d r a i t a u niveau tensal e t p r o c u r e -
e n t r e , sans s ' a b o l i r , d a n s u n e o p t i o n indiques plus h a u t , a b o u t i t à la mise développement, i l reste à établir que
inii uu niveau tensif ces fonctifs
thymico-sémantique, q u i serait, d ' u n e n p l a c e m o i n s d ' u n e hiérarchie que ce niveau m o d a l est, à son tour,
i i n i v c r s e l s d u faire q u e s o n t Varrêt et
m o t , le p r i x q u e le p e n s a n t a c q u i t t e d ' u n réseau. N o t a m m e n t le p r í n c i p e présupposant, q u e ce n i v e a u modal
In i ontinuation, couple que nous r e n -
a u v i v a n t . Ce c h o i x — m a i s e n e s t - c e de développement, incontestablement «reçoit», qu'il est un palier de
IIIIIIM à P . V a l é r y : « T o u t c o m m e n c e
u n ? — s i g n i f i e de p l u s , e n a c c o r d a v e c h i é r a r c h i s a n t , se v o i t c o m b a t t u p a r le conversion n o t a b l e . C e t t e r e q u ê t e est à
DU une interruption.» Le niveau
répistémé c o n t e m p o r a i n e , le p r i m a t p r í n c i p e de déhiscence, nettement l a f o i s aisée e t m a l a i s é e à s a t i s f a i r e .
miro-sémantique aurait 1'articu-
du faire s u r 1'êfre e t c o r o l l a i r e m e n t de réticulaire. Elie est aisée en ce sens que la
liilinn suivante :
la s y n t a x e sur l a sémantique. I I est p o s s i b l e d e p r o p o s e r u n e dêpendance c o n s t i t u t i v e de l a m o d a l i -
L a s o u m i s s i o n de 1'être a u faire est r e p r é s e n t a t i o n n a i v e d e ce réseau : continua- té c o n v e r t i t les d é p e n d a n c e s a c q u i s e s
tensif arrêt
consonante a v e c c e l l e d u logique à (attente) tion a u x n i v e a u x précédents :
1'égard d u thymique. (détente) — t o u t e rémission d e m a n d e une
(-if • Imuivité
N, émission, toute «stase » une «ek-
3. ' ( - al- tensal rémission émission
stase » ;
L a formalité d u p a r c o u r s génératif (rétention) (détensíon)
( - if • — au niveau aspectuel, la sail-
r e s t e à p r é c i s e r . L e modele h i é r a r c h i - _^>déhiscence
'(-al- l a n c e i n s t i t u e Yexcès p o u r a u t a n t que
q u e , p r o p o s é p a r H j e l m s l e v , est sans
Ainsi que 1'indique H j e l m s l e v dans l a p a s s a n c e i n s t i t u e le manque.
doute trop rigide pour rendre compte
(- if- Les Prolégomènes, de telles premisses L'intervention du príncipe de
de t o u t e s les c o n f i g u r a t i o n s s é m i o t i -
( - al - ne s o n t p a s s p é c i f i q u e s à l a t h é o r i e déhiscence c r é e des d i f f i c u l t é s d u p o i n t
ques. Dans le cadre des deux
l i n g u i s t i q u e , m a i s ce d é p a s s e m e n t est de v u e t e r m i n o l o g i q u e . S i l a dêpen-
p o s t u l a t s r e t e n u s , i l est p o s s i b l e de alternance
|ilulôt d e b o n a u g u r e . dance i n t e r n é e d a n s u n e m o d a l i t é ne
f o r m u l e r trois príncipes q u i j e t t e n t
Kn ce qui concerne le niveau fait que prendre en compte son
quelque lumière sur la n o t i o n même
Le concept de conversion doit en aspectuel, n o u s r e n v o y o n s à 1'entrée c a r a c t e r e extense, c ' e s t - à - d i r e sa c a p a -
de g é n é r a t i v i t é :
q u e l q u e s o r t e se d é m u l t i p l i e r a f m de • In même nom. Le rapport de c i t e à diriger l a c h a i n e , i l est p o s s i b l e ,
— a) U n príncipe de développement prendre en compte le p r í n c i p e de présupposition, q u i f a i t de l a tensivitê e n a t t e n d a n t de t r o u v e r m i e u x . . . , de
q u i a f f e c t e le nombre des n i v e a u x à déhiscence. Aux conversions hori- Ir p r é s u p p o s é e t d e Y aspectualitê le proposer la distinction :
r e t e n i r ; les r é p o n s e s s o n t à e x a m i n e r zontale et verticale habituelles (irésupposant, ressort, nous 1'espé-
e n f o n c t i o n d u critère d ' e m p i r i s m e s'ajoutent : directal/directif
rons, du r a p p r o c h e m e n t des deux
é n o n c é p a r H j e l m s l e v : d e ce p o i n t de — des conversions internes à la uiises e n p l a c e p r o p o s é e s .
v u e , la m o d a l i s a t i o n q u i interesse la schématisation q u i r e n d r o n t c o m p t e L e troisième n i v e a u r e t e n u est c e l u i obligation volition
syntaxe n a r r a t i v e de s u r f a c e , n ' e s t directif
de l a s u i t e N 1 — al, N 2 — al,N 3 — al; ilr la modalisation : ce n'est que
pas située. modalité
— des conversions internes à la |ustice. Deux points semblent ac- manque
directal excès
— 6 ) U n príncipe de déhiscence q u i symbolisation qui rendront compte i|ins : — a ) les m o d a l i t é s s o n t p r é s u p -
scinde t o u t n i v e a u reçu en d e u x de l a s u i t e N j - if, N - if, N - if.
g g
posées p a r les p r o c è s , m a i s l a r a i s o n de
niveaux corrélés, l ' u n en — al, Nous nous en tiendrons à quelques Le quatrième niveau est bien
• Btte c o n t r a i n t e r e s t e o b s c u r e ; ~b)
p r é s u p p o s é , 1 ' a u t r e e n — if, p r é s u p - remarques succinctes. e n t e n d u c e l u i de l a s y n t a x e n a r r a t i v e
Dar s o n s t a t u t , l a m o d a l i t é est p l u s
p o s a n t . Ce p r í n c i p e d e d é h i s c e n c e e s t I I n e s u f f i t p a s d e p o s t u l e r le n i v e a u proche de l a c o n c e p t i o n glossémati- de s u r f a c e . I I p r e s e n t e ses c o n f i g u r a -
1'cxpression opératoire d ' u n príncipe thymico-sémantique comme moindre BUe de la structure que de la tions propres, mais à titre de
d e c o n t i n u i t é : les valeurs, le temps,
d e m a n d e : i l reste à 1'articuler. E n 11Inmologie p r a g o i s e ; e n e f f e t , si les p r é s u p p o s a n t i l « r e ç o i t » des n i v e a u x
Vespace, Vactantialité s o n t t o u j o u r s là,
r a i s o n de 1 ' i n e r t i e l e x i c a l e p r o p r e a u IVagois m e t t e n t en a v a n t la diffêren- précédents :
t o u j o u r s déjà là. A u l i e u de f o n c t i o n -
terme « t h y m i q u e » , nous l u i préfé- ce, H j e l m s l e v n e r e t i e n t p a s c e l l e - c i — à la tensivitê la narrativité
ner selon présence/absence, toute
rons celui de tensivitê que nous d a n s sa d é f i n i t i o n de l a s t r u c t u r e : e m p r u n t e Yactantialité. A partir des
d i m e n s i o n retenue serait susceptible
concevons comme interface d u temps «cntité autonome de dépendances fonctifs, rémission) émission d"nne
de d e u x modes, d e u x regimes distincts
e t d e 1'espace ( v . T e m p o r a l i s a t i o n ) . internes» (E. L . , p. 28). Dans la p a i t , arrètjcontinuation d'autre part,
mais en rêsonance.
Mais le t e m p s ayant le s t a t u t de m e s u r e o ú l a saisie é p i s t é m o l o g i q u e e t u n e d é d u c t i o n des c a t é g o r i e s actan-
— c) U n príncipe d'alternance qui constante, celui-ci compte moins que t i e l l e s ne s e m b l e p a s i m p o s s i b l e s i
l u saisie e x i s t e n t i e l l e s o n t c o n s o n a n -
demande que t o u t e donnée syn- sa p r e m i è r e catégorisation et nous P o n c o n s i d e r e q u e ces f o n c t i f s s o n t ,
tes, l a m o d a l i s a t i o n est u n m o m e n t
t a x i q u e e t s é m a n t i q u e s o i t au moins a v o n s p r o p o s é ( v o i r Bulletin n° 30) ne s o n t q u e des effets de valeurs.
c r i t i q u e de l a s u b j e c t i v a t i o n , c ' e s t - à -
une fois catégorisée. comme catégorisation i n a u g u r a l e la
9 9
9 8
Génératif (.(•ncialif

— à Yaspectualité la n a r r a t i v i t é thymique a y a n t p o u r fonctifs le 2.


emprunte sa dynamique, ses ressorts. « m a n q u e » et le « p l a i s i r » ; une i«. E L E
La sémantique fondamentale est la
Les notions de conjonction et de modalisation dulique ayant pour 1. structure a x i o l o g i q u e * élémentaire
disjonction sont à préciser. Qu'au fonctifs la « f r u s t r a t i o n » et la « satis- Kn t a n t q u ' é c o n o m i e * générale virtuelle q u i est 1'instance ab quo d u
niveau discursif i l y ait conjonction faction » , afin de consolider la distinc- a'une t h é o r i e * s é m i o t i q u e , le par- parcours génératif.
avec u n objet de valeur, sans doute, t i o n « anime » / « h u m a i n » (v. Voli- cours génératif est constamment en
mais ceei demande raison : a v a n t de tion). Mode de génération : 1'application
v o i e d ' é l a b o r a t i o n . Le foisonnement
se conjoindre avec u n objet, le sujet se en deux é t a p e s des catégories proprio-
E n raison de sa s i t u a t i o n p a r t i - de recherches s é m i o t i q u e s y contribue
conjoint avec une valeur d é d u i t e de ceptives* véridictoire et t h y m i q u e à
culière de l i m i t e d u príncipe de en aidant à percevoir une m u l t i t u d e
1'aspectualité. Le sujet se d i s j o i n t du une c a t é g o r i e s é m a n t i q u e fondamen-
dêveloppement, le n i v e a u discursif de relations entre les composantes et
manque et de Vexcès et se c o n j o i n t à la tale. Une t a x i n o m i e * est posée par
capitalise les niveaux en — if issus du nns-composantes du parcours géné-
negation d u manque et de 1'excès. 1'application de l'une des c a t é g o r i e s
príncipe de déhiscence, à savoir ratif. De ce f a i t , on peut envisager de
R i e n n ' e m p ê c h e de considérer que la proprioceptives, puis a x i o l o g i s é e *
respectivement : décríre de m a n i è r e plus precise le
sémiosis ne s'exfolie et institue la par 1'application de l ' a u t r e .
— le niveau tensif, c a t é g o r i s é selon d ê v e l o p p e m e n t d u parcours géné-
valeur comme le signifié et 1'objet
arrêtjcontinuation, r a t i f depuis son instance ab quo, Mode d'existence : une structure
comme le signifiant.
— le niveau aspectif catégorisé les structures s é m i o - n a r r a t i v e s v i r - axiologique proprioceptive et v i r t u e l -
E n f i n le niveau n a r r a t i f reclame ses selon saillancejpassance, tiielles* ou profondes (la s é m a n t i q u e le. Puisque cette structure est pro-
c a t é g o r i e s . I I y a lieu bien súr de — le niveau modal c a t é g o r i s é selon fondamentale et la syntaxe fonda- prioceptive, le carré s é m i o t i q u e n ' y
distinguer entre conjonction et dis- obligation \ iiicntale), j u s q u ' à ses structures réali- est utilisé que dans sa définition
j o n c t i o n , mais cet effort peut être — le niveau narratif catégorisé Nuntes (les structures discursives statique : les relations de contradic-
p o u r s u i v i au sein de chacun des selon plaisirJsatisfaction. syntaxiques et s é m a n t i q u e s ) , en t i o n * , c o n t r a r i é t é * et c o m p l é m e n t a -
termes retenus : dans cette optique, Les grandes c a t é g o r i s a t i o n s s é m i o - passant par les structures sémio- r i t é * sont simplement « s e n t i e s » et
deux relations sont à considérer : tiques ne fonctionnent plus selon narratives a c t u a l i s é e s * (et actuali- ainsi posées (sans 1'intervention d'au-
— le couple conjonction/non-dis- p r é s e n c e / a b s e n c e , mais selon u n N u n t e s ) (la s é m a n t i q u e narrative et la cune o p é r a t i o n s * de n e g a t i o n * ou
jonction, príncipe de déformation. borne par le syntaxe n a r r a t i v e ) . d'assertion*). Dans son fonctionne-
— le couple disjonctionInon-con- — al et le — if': temps, espace, m e n t , cette structure privilegie la
jonction. On distinguera pour chaque com- c o n t r a r i é t é , et donc les axes* s é m a n -
valeur, « a c t a n c e » , figure v a r i e n t
A p a r t i r de la d i s t i n c t i o n : posante : — a) son mode de géné- tiques : la s u r d é t e r m i n a t i o n de c a t é -
d ' u n niveau à 1'autre, en f o n c t i o n des
í c u i d a i jonctif ralion (qui met en jeu des structures gories par d'autres c a t é g o r i e s (une
regimes propres à chaque niveau. L a
deux articulations partielles peuvent universelles), et — b) son mode p r o c é d u r e p a r a d i g m a t i q u e ) se f a i t
p r é s e n t a t i o n de cette h y p o t h è s e est
être a v a n c é e s : dYxistence et de fonctionnement, par 1'homologation* d'axes s é m a n -
m a l a i s é e et par voie de c o n s é q u e n c e
c'est-à-dire le r é s u l t a t d u processus de tiques.
— pour 1'actualisation : laborieuse, mais cette d i s g r â c e ne
génération q u i est u n r é s e a u relation-
devrait pas masquer qu'elle satisfait
nel, une s t r u c t u r e * q u i est spécifique 3.
disjonctif manque f rustra- au p r í n c i p e d'empirisme r e c o m m a n d é
à u n corpus plus ou moins é t e n d u La syntaxe fondamentale, en t a n t
tion par Hjelmslev : n o n - c o n t r a d i c t i o n ,
narrativité selon le niveau de la composante. I I que structure s y n t a x i q u e élémentaire
exhaustivité, simplicité.
disjonctal disjonc- non- faudra aussi veiller à ne pas confondre v i r t u e l l e , appartient à l'instance ab
D ' u n niveau à l ' a u t r e , i l y a
tion conjonc- cette composante avec les unités quo d u parcours g é n é r a t i f t o u t comme
enrichissement, d'une p a r t cn raison
tion Hyntagmatiques des discours q u i la la s é m a n t i q u e fondamentale, bien
d u príncipe de conservation q u i
manifestent en m ê m e temps que qu'elle p r é s u p p o s é cette dernière.
i m p l i c i t e le niveau p r é s u p p o s é dans le
— pour la r é a l i s a t i o n : d'autres composantes d u parcours
niveau p r é s u p p o s a n t : r i e n ne se perd Mode de g é n é r a t i o n : une transfor-
génératif.
au r o y a u m e d u signe; d'autre p a r t , le m a t i o n * de la s é m a n t i q u e fondamen-
jonctif plaisir satisfac- niveau p r é s u p p o s a n t est cependant (On se contentera i c i de donner une tale en deux é t a p e s .
tion original et affiche une nouveautc, \e d'ensemble des relations entre ~a) L ' a f f i r m a t i o n * de la s é m a n -
narrativité relative certes, mais n o n négligeablc : composantes et sous-composantes d u tique fondamentale pose une t a x i n o -
jonctal non-dis- conjonc- quelque chose s'ajoute... parcours génératif. La p r é s e n t a t i o n mie o b j e c t i v é e et une axiologie
jonction tion Cet enrichissement d o i t être d i s t i n - «létaillée de ces relations est d o n n é e o b j e c t i v é e , —b) q u i sont soumises à
gue de la c o m p l e x i t é i n t r o d u i t e par «lans les entrées correspondant à des jugements a l é t h i q u e et d é o n t i q u e
D e u x modalisations volitives se- 1'actorialisation et q u i est d ' u n autre à 1'aide des o p é r a t i o n s syntaxiques de
chacune de ces composantes et sous-
raient à prévoir : une modalisation ordre. (C. z.) negation et d'assertion.
composantes.)
100
101
Génératif
Génératif

Mode d'existence : l a s y n t a x e f o n - axiologisées q u i sont homologables


MqOM a c t u a l i s é e s c o r r e s p o n d p l u s o u énoncé de faire ( a c t u a l i s a t i o n d'un
damentale en tant que structure les u n e s a u x a u t r e s ( p u i s q u e c h a c u n e
moins à ce q u e l ' o n a p p e l l e r a i t en énoncé éthique) régissant u n é n o n c é
virtuelle est composée de deux est 1 ' a c t u a l i s a t i o n de l a s é m a n t i q u e
i l dique un «système de valeurs d'état (1'actualisation d'un énoncé
structures modales virtuelles : les fondamentale).
Iin.itales)» (les premisses d'une épistémique). Les p r o g r a m m e s n a r r a -
m o d a l i t é s * aléthiques (carré d u / d e -
5. • i liique). t i f s y s o n t m i s e n r e l a t i o n les u n s a v e c
v o i r être/) et déontiques (carré du
La syntaxe narrative est s i m u l t a n é - les a u t r e s s e l o n u n e s t r u c t u r e s y n t a g -
/devoir faire/). L e schéma positif (une — 6) La syntaxe narrative intermé-
ment 1 ' a c t u a l i s a t i o n de la syntaxe m a t i q u e o ú i l s j o u e n t les roles de P N
relation de c o n t r a d i c t i o n ) de ces ilmire c o n v e r t i t les s t r u c t u r e s a l é t h i -
f o n d a m e n t a l e e t l a t r a n s f o r m a t i o n de « d e base», «cTusage», «annexes»,
carrés c o r r e s p o n d à u n axe séman- que» et déontiques actualisées en
la sémantique n a r r a t i v e . Son mode « de performance » o u « de compé-
t i q u e ( r e l a t i o n de c o n t r a r i é t é ) d e l a matures anthropomorphes, les
de génération, une anthropomor- t e n c e » . G r a c e a u x r e l a t i o n s e n t r e les
sémantique fondamentale, mais le I t n i c t u r e s épistémiques et éthiques.
p h i s a t i o n p r o g r e s s i v e , est d o n c fort P N sur la s t r u c t u r e s y n t a g m a t i q u e , l a
second schéma (le s c h é m a négatif) Mode de g é n é r a t i o n : l a p r i s e e n
c o m p l e x e . P o u r p l u s de clarté o n l a s t r u c t u r e a c t a n t i e l l e * est é t a b l i e , e t
génère de n o u v e a u x t e r m e s que l ' o n . Ii.uge des énoncés aléthiques et
subdivisera en trois sous-compo- les m o d a l i t é s s o n t anthropomorphi-
ne t r o u v e pas dans la sémantique d é o n t i q u e s p a r le s u j e t . C e t t e p r i s e e n
santes. sées. L a d i s t i n c t i o n e n t r e modalités
fondamentale que la s y n t a x e f o n d a - . Ii.irge n'est n i u n e a f f i r m a t i o n (un exotaxiques ( « d e v o i r » et « p o u v o i r » )
mentale « déborde » o u v r a n t la possi- — o) La syntaxe narrative profonde . ..iistat d'existence), n i une supposi- e t modalités endotaxiques («vouloir»
bilite de 1'explosion créatrice qui est l a p r e m i è r e é t a p e d e 1 ' a c t u a l i s a - ni une assertion (une opération et « savoir » ) a p p a r a i t .
caractérise la syntaxe* narrative. t i o n de l a s y n t a x e f o n d a m e n t a l e . logico-sémaBtique i m p e r s o n n e l l e ) . L e 6.
Enfin, ces structures modales sont Kiijet s'engage en assumant ces
Mode de génération : 1 ' a p p l i c a t i o n La syntaxe discursive et la séman-
virtuelles : elles p o s e n t 1 ' e n s e m b l e des tnoncés : u n credo, u n «je c r o i s » , u n
itérative des s t r u c t u r e s m o d a l e s vir- tique discursive étant t o u j o u r s en voie
possibilites qu'il faut envisager /croire/ qui est le résultat d'un
tuelles (aléthique et d é o n t i q u e ) au d'élaboration, on notera simplement
quand on porte u n jugement alé- í i i g e m e n t . Q u a n d i l est porte s u r u n
micro-univers sémantique q u ' e s t Ia qu'elles sont établies p a r la procédure
t h i q u e ou déontique sur une t a x i n o - énoncé aléthique, il s'agit d'un
sémantique narrative. Mais cette de discursivisation* q u i entre en j e u
m i e axiologisée quelconque. jugement épistémique q u i pose les
a p p l i c a t i o n se b u t e c o n s t a m m e n t a u x a u n i v e a u de 1 ' é n o n c i a t i o n * .
4. atructures modales épistémiques (pri-
limites d u micro-univers sémantique, Quand il est reconnu que la
La sémantique narrative est 1 ' a c t u a - inaire, / c r o i r e d e v o i r être/, et secon-
p u i s q u e l ' a p p l i c a t i o n des modalités d i s c u r s i v i s a t i o n est l a s u i t e o r d o n n é e
l i s a t i o n * de l a s t r u c t u r e a x i o l o g i q u e d a i r e , / c r o i r e p o u v o i r ê t r e / ) . Q u a n d il
aléthiques et déontiques « p r i m a i r e s » de d e u x p r o g r a m m e s ( u n p r o g r a m m e
virtuelle qu'est la sémantique fon- est porte s u r un é n o n c é d é o n t i q u e , i l
c o m m e n c e p a r 1 ' a f f i r m a t i o n de ter- d e c o m p é t e n c e e t u n p r o g r a m m e de
damentale. K ' a g i t d ' u n j u g e m e n t é t h i q u e q u i pose
m e s de ce m i c r o - u n i v e r s . D e ce f a i t , performance), il apparait que la
Mode de génération : T a p p l i c a t i o n les structures modales éthiques (pri-
des s t r u c t u r e s m o d a l e s a l é t h i q u e e t syntaxe et la sémantique discursives
i t é r a t i v e de l a s t r u c t u r e a x i o l o g i q u e inaire, /croire d e v o i r f a i r e / , et secon-
d é o n t i q u e actualisantes (ou secondai- sont la réalisation*, n o n pas d ' u n ,
proprioceptive de la sémantique ilaire, /croire p o u v o i r faire/).
r e s * ) , les c a r r é s d u / p o u v o i r ê t r e / e t m a i s de deux e n s e m b l e s de s t r u c t u r e s
fondamentale au monde* du sens
du /pouvoir faire/, sont d'abord Mode d'existence : les structures sémio-narratives actualisées : celui
commun q u i est ainsi progressive-
g é n é r é e s , p u i s a p p l i q u é e s de f a ç o n à épistémiques et éthiques actualisées, de 1 ' é n o n c i a t e u r e t c e l u i de 1 ' é n o n -
m e n t articule en u n ( m i c r o - ) u n i v e r s *
d é b o r d e r l ' a p p l i c a t i o n des s t r u c t u r e s <lont les termes sont des énoncés ciataire.
sémantique. O n peut distinguer deux
modales primaires. iiléthiques ou déontiques modalisés D a n s l a syntaxe discursive, 1'acto-
étapes : —a) une articulation du
p a r le / c r o i r e / q u e l ' o n p e u t a p p e l e r r i a l i s a t i o n * , l a t e m p o r a l i s a t i o n * et l a
m o n d e d u sens c o m m u n e n t a x i n o - M o d e d'existence : les structures énoncés épistémiques et énoncés spatialisation* se font grâce aux
mies sémiques p r o p r i o c e p t i v e s (« per- aléthiques et déontiques ( p r i m a i r e s et éthiques. Alors que les énoncés opérations de d é b r a y a g e * et d'em-
çues intuitivement» comme des secondaires) actualisées. Ces struc- é p i s t é m i q u e s s o n t des é n o n c é s d ' é t a t , brayage* qu'il faudrait comprendre
domaines d i s c r e t s * de l'expérience tures o n t p o u r t e r m e s des énoncês les é n o n c é s é t h i q u e s s o n t des énoncés c o m m e des o p é r a t i o n s p a r l e s q u e l l e s
h u m a i n e ) ; — 6) u n e a x i o l o g i s a t i o n de primitifs soit aléthiques soit déon- </< faire «primitifs »(ou «transforma- 1 ' é n o n c i a t e u r m e t e n r e l a t i o n ces d e u x
ces t a x i n o m i e s s e l o n le m o d e l e de tiques. L'ensemble des structures tions narratives») qui mettent en ensembles de structures sémio-
1 ' a x i o l o g i e v i r t u e l l e de l a s é m a n t i q u e aléthiques actualisées en tant que place les a c t a n t s « s u j e t » (de faire), n a r r a t i v e s actualisées.
fondamentale. transformation d'un micro-univers « o b j e t » et « d e s t i n a t a i r e » . De même, dans la sémantique
Mode d"existence : un (micro-) sémantique correspond plus ou moins
— c) La syntaxe narrative de sur- discursive, la thématisation* et la
univers sémantique c o n s t a m m e n t en à ce q u e l ' o n a p p e l l e r a i t e n p h i l o s o -
face en tant qu'actualisation des figurativisation* devraient être
e x p a n s i o n (et d o n c t o u j o u r s p a r t i e l ) . p h i e u n e « o n t o l o g i e » (les p r e m i s s e s
•yntaxes narratives profonde et comprises comme u n double investis-
II peut être conçu comme un d'une philosophie ou d'une théolo-
iiiliírmédiaire, a p o u r u n i t é de b a s e le sement* sémantique : la thématisa-
ensemble de taxinomies sémiques g i e ) . L ' e n s e m b l e des s t r u c t u r e s d é o n -
j-rogramme* narratif ( P N ) qui e s t u n t i o n p o u r r a i t être u n p r e m i e r i n v e s t i s -
102
Graduelle/graduable Graphe actantiel (>roupc(H) lo«;iqiic(s)

sement sémantique (celui d'une v a - d'arbre* s y n t a g m a t i q u e de la g r a m - qué, plus ou moins métaphorique-


leur sémantique actualisée dans la maire générative). Considérons u n
Groupe(s) logique(s) m e n t , à 1'analyse des mythes, il sert, à
sémantique n a r r a t i v e de 1'énoncia- processus spatio-temporel quelcon- n. m . [N][Ç] travers des analyses structurelles et
t e u r ) ; la f i g u r a t i v i s a t i o n serait u n que. Réduisons ses actants* à leur comparatives de m y t h e s particuliers,
second investissement sémantique d u localisation. Ces positions actantielles 1. à préciser la c o n d i t i o n de possibilite
thème par une valeur sémantique évoluent spatio-temporellement et, Le groupe logique est u n concept de ces derniers, à savoir 1'existence
actualisée dans la sémantique n a r r a - en general, interagissent. Si on les i n t r o d u i t par la mathématique logi- d ' u n groupe de m y t h e s . I I s'agira soit
tive de 1'énonciataire. (D. P.) réduit à des points, elles parcourent Bue, et q u i est defini de la manière de groupes subordonnés (locaux) —
des lignes q u i s'articulent entre elles Hiiivante : u n groupe est u n ensemble par ex. ceux d'une société tribale
en des vertex. C e s t cette structure iTéléments reunis par une opération particulière — , soit de méta-groupes
topologico-combinatoire que l ' o n ap- lelle qu'appliquée aux éléments de q u i embrassent u n certain nombre de
pelle le graphe actantiel d u processus. IVnsemble u n à u n , elle p r o d u i t groupes subordonnés (voir par ex.
Graduelle/graduable chaque fois u n élément de 1'ensemble; Lévi-Strauss, Anthropologie structu-
2.
a d j . [N][Ç] Tensemble comprend u n élément rale deux, P l o n 1973, p . 82 sq.).
Outre le f a i t qu'ils p e r m e t t e n t ,
ncutre q u i , ajouté à u n autre élément, Le concept de groupe permet, dans
comme les stemmas, de visualiser
ue modifie pas celui-ci (ceei pour que cette acception, une approche déduc-
L'ensemble des catégories de l'ex- les relations syntaxiques formelles,
l'on puisse avoir des «transforma- tive et la f o r m u l a t i o n d'hypothèses
pression* peuvent être groupées en Fintérêt principal des graphes actan-
lions identiques»); i l faut q u ' i l y a i t sur 1'existence de manifestations de
deux classes : en graduables et n o n tiels est de f o u r n i r u n intermédiaire
une opération inverse, q u i permette de sens q u i n ' o n t pas encore été
graduables, selon qu'elles sont sus- entre la structure syntaxique d'un
reconduire le résultat d'une opération observées dans u n corpus (voir par ex.
ceptibles d'être soumises à une énoncé et la structure objective
à son p o i n t de départ. (Voir, par ex., Lévi-Strauss, Le cru et le cuit, Plon
a r t i c u l a t i o n * continue* (correspon- (spatio-temporelle) de 1'état de choses
.1. Piaget, Le Structuralisme, PUF 1964, p. 107; p . 205).
dant à 1'ordre q u a n t i t a t i f d u « plus ou auquel celui-ci se refere. A ce t i t r e , la
1979, p. 17 sq.; M . Marc-Lipiansky, Le Dans l'analyse des m y t h e s , on
m o i n s » ) ou qu'elles admettent u n i - n o t i o n de graphe actantiel donne u n
Structuralisme de Lévi-Strauss, P a y o t distingue u n groupe de m y t h e s , en
quement une saisie discontinue* contenu précis à 1'hypothèse dite
1973, p. 68.) t a n t que phénomène p u r e m e n t lo-
(« oui ou n o n » ) . L a catégorie formelle localiste*.
Le concept de groupe est la gique, d'une collection de mythes q u i
graduable vs n o n graduable p e r m e t ,
3. condition p e r m e t t a n t de parler de entretiennent en outre u n r a p p o r t
par exemple, u n premier classement
Étant donné u n graphe actantiel I ransformations *. historiquement attesté, empirique,
des catégories chromatiques * en deux
types; cette d i s t i n c t i o n est exploitée complexe, son expression linguistique 2. de p a r e n t e ; dans le dernier cas, on
différemment par les différents sys- exige en general une décomposition D ' u n intérêt particulier en sémio- peut parler d'une/omiZ/e (voir par ex.
tèmes esthétiques* à des fins de en sous-graphes p o u v a n t être pris en tique semble être 1'usage d u concept Lévi-Strauss. Le cru et le cuit, p. 156).
signification. (F. T.) charge par des phrases élémentaires. de groupe que l ' o n t r o u v e dans (H. J. /.., P. A. B.).
A u t o u r de cette problématique se 1'ceuvre de Cl. Lévi-Strauss. A p p l i - • Carré sémiotique.
C. Zilberberg propose, de son côté,
d'opposer le graduei au catégoriel nouent la p l u p a r t des problèmes
( = n o n graduable). théoriques des conceptions casuelles
• Catégorie. de la grammaire (comme celle de
Charles Fillmore) : perspective, foca-
lisation, anaphore, lexicalisation de
relations casuelles, etc.
4.
Graphe actantiel L'intérêt de la n o t i o n de graphe
n. m . [N][P] actantiel s'accroit encore si l ' o n
remarque avec René T h o m que l ' o n
1. peut dériver des catastrophes* élé-
I n t r o d u i t e par René T h o m , la mentaires des graphes actantiels u n i -
n o t i o n de graphe actantiel est une versels appelés morphologies arché-
version géométrico-topologique des types*. (j. p.)
stemmas de Tesnière (dont la version • Actant, Catastrophe, Localisme,
logico-combinatoire est la n o t i o n Morphologies archétypes.

104 105
MM
I lalotaxiques fois la généralité de cette forme (le
schéma) et la singularité d'une
(modalités ~) adj. [N][Ç] substance (l'usage). Cest cette énon-
ciation non-énoncée, cet événement
Lorsqu'un énoncé* modal ayant singulier de sens (à la fois forme et
|)Our prédicat modal une modalité substance) que 1'herméneutique se
graduelle*, surdétermine et régit un propose de saisir de façon synthétique
autre énoncé ayant pour prédicat une dans ce qu'elle appelle la «compré-
modalité graduelle différente mais hension». A 1'opposé de la sémio-
appartenant au même univers co- tique, son interprétation est donc, par
gnitif (exemple : savoir-croire [,ser- son objet et sa propre énonciation,
csíar]), i l s'établit entre elles une chaque fois singulière. Elie constitue
relation hypotaxique*. II est convenu en ce sens ce que Lévi-Strauss
(1'appeler halotaxiques ces modalités appelait une «variante» du texte
soumises à un rapport de tensivité* original et n'a pas de statut scientifi-
dans un seul et même univers que. Enrevanche, 1'herméneutique se
cognitif, determine par la syntaxe place là à 1'intersection des domaines
sémio-narrative. (E. B.) linguistiques et extra-linguistiques
• Modalité, et, faisant intervenir les notions
Véridictoires (modalités ~ ) . informelles de «référence» et de
« sujet discursif », trace la limite entre
ce qu'est une théorie générative et ce
Herméneutique [ç] que pourrait être une théorie généti-
que du sens (J. Pi.)
A.
Sémiotique et herméneutique ont B.
en commun 1'entreprise de formuler II convient toutefois de distinguer
une théorie générale de la significa- le projet philosophique de 1'hermé-
tion. II convient pourtant de les neutique (formule par Schleierma-
opposer sur la base de leurs présuppo- cher, puis Dilthey), de la recherche
sés épistémologiques respectifs. L a scientifique des critères de recevabili-
première repose sur Fanalyse des té concernant les sens assignés à un
formes — à 1'exclusion de la texte. Or la théorie sémiotique peut
substance — dans lesquelles se formuler des critères pour évaluer le
manifeste le sens et comme telle sur degré de plausibilité des interpréta-
un príncipe general d'articulation tions* d'un texte, en fonction notam-
inhérent à tous les ensembles signi- ment de leur productivité sémique.
fiants. A ce titre, le statut de la Enfm, le contexte socio-historique
sémiotique est scientifique. Mais d'uri texte peut faire 1'objet d'une
toutes formes étant corrélées à une étude scientifique coiiduite par la
substance par la manifestation du sémiotique et/ou des sciences sociales
sens, le signe comporte toujours à la connexes. (F. R.)
107
Hypotypose

Hypotypose n . f. [N][P] par les exigences cognitives* de la

I.
D'inspiration kantienne, le terme
d'hypotypose est utilisé pour designer
démonstration et 1'autre par des
dynamiques volitives de liaison entre
deux grandeurs abstraites (la beauté
symbolisant, par ex., la morale).
L'hypotypose se trouve ainsi ratta-
I
une fonction* sémiotique contractée
chée à l'analyse des procédures de
par deux ensembles de signification
débrayage* et d'embrayage*.
qui appartiennent à deux univers
3.
différents. Relevant de 1'usage* et
Dans un souci d'articulation, on
non pas de la structure*, 1'hypoty-
pourrait envisager une tripartition
pose se presente dans une première
des constructions sémiosiques. Le
approximation comme une non-
langage «quotidien» serait ainsi
sémiosis donnant lieu à des formes de
articule par orthotypose, selon un
signification incompatibles avec les
modele stable et codifié de significa-
modeles discursifs proprement dits.
tion tandis que les arts dits «non-
En tant qúe forme particulière
figuratifs », la musique et d'une façon
d'intuition*, 1'hypotypose rend
compte en fait de la mise en relation
générale toute forme de production Iconicité HDH taxique sur 1'iconicité doit donc, dans
ce sens, s'intéresser non seulement
symbolique, seraient articules par aux formes d'iconisation, mais aussi
de deux sémiotiques-objet dont une
hypotypose. A son tour, Vhypertypose L'iconicité est une forme, parmi aux procédures de désiconisation
est le plus souvent monoplane* mais
rendrait compte des formes interpré- (Tautres, d'exploitation discursive de (que sont, par exemple, le «motif
censée renvoyer, néanmoins, à d'au-
tables et authentiquement monopla- la figurativité*, qui en constitue le décoratif » en peinture, ou la « distan-
tres univers de signification.
nes comme, par exemple, 1'algèbre ou matériau. Elie est fondée, en outre, ciation» dans le théâtre de Brecht)
2. les codes cybernétiques. I I faut sur 1'établissement d'un contrat qui invitent à situer la lecture sur un
S'appuyant directement sur une constater que la combinatoire entre énonciatif d'un type particulier et autre plan que celui de «1'impression
typologie des sémiotiques, la notion les trois formes de construction est doit, dès lors, être envisagée d'un référentielle », telle que nous 1'enten-
d'hypotypose est applicable par relativement ouverte; l'usage symbo- double point de vue. dons habituellement. Plus largement,
exemple, à 1'analyse des composantes lique des nombres, par exemple, se Du point de vue sémantique, on 1'extension du concept d'iconicité aux
intuitives des discours de la décou- presente comme une fonction d'hypo- pourrait parler d'une iconicité de conditions du contrat fiduciaire qui la
verte et de la création artistique. Du typose dont un fonctif * est lui-même «consistance». L'effet iconique re- fonde, devrait permettre de relativi-
point de vue qualitatif, on peut articule par hypertypose. (M. c.) sulte alors d'une surdétermination ser cette notion « d'impression» ou
opérer la distinction kantienne entre • Intuition, des traits figuratifs qui, par les di- « d'illusion référentielle » et ouvrir la
hypotypose schématique et hypotypo- Musicale (sémiotique ~ ) , verses procédures de la référentiali- recherche aux variations culturelles
se symbolique, l'une étant caractérisée Symbole, Schématisation. sation* (interne), enrichit progressi- de l'iconicité. (D. B., J.M. F.)
vement la représentation jusqu'à
taire paraitre réelle 1'image produite
du monde naturel*.
Cette «impression référentielle », Identité \ç\
nécessairement conditionnée par le
fonctionnement propre de tel ou tel 4. [Reformulation de la première
univers sémiotique, repose toutefois phrase.]
sur les caracteres spécifiques du L'identification sera une opéra-
contrat fiduciaire établi entre les tion, assumée par un observateur*,
énonciateurs. Du point de vue consistant à reconnaitre la cohérence
énonciatif, on parlera donc de « mo- des divers roles successifs assumes par
des d'intégration» de 1'observateur un même acteur, c'est-à-dire, en
susceptibles, en raison des conditions somme, à aspectualiser cet acteur et à
de véridiction stipulées par le contrat, réintroduire de la tension et de la
de faire varier considérablement son continuité là ou i l n'y avait que
mode d'adhésion. La réflexion syn- discontinuité syntaxique.
108 109
hiipn-HMioii ri-íémitH-ll»'
Illusion Itnage

cux. L a s i g n i f i c a t i o n * de 1'image est ques... — q u i sont 1'équivalent des


Le faire d ' i d e n t i f i c a t i o n suppose au vue de rendre compte de la manière figures* de 1'expression en sémioti-
• Kiisidérée comme acquise lorsque à
m i n i m u m u n j u g e m e n t d'adéquation, d o n t les discours gèrent concrètement que. Ces configurations graphiques
['ensemble structuré des variations
p o r t a n t sur au moins deux roles, deux ces rapports : i l s'agit d'une p a r t des sont décomposables en éléments
pertinentes d'ordre visuel on a réussi
actants ou deux acteurs. Si ces procédures d'embrayage* chargées graphiques m i n i m a u x — v e c t e u r ;
ã faire correspondre u n modele de
grandeurs appartiennent à 1'énoncé, d'abolir, a u t a n t que faire se p e u t , la barre, are, p o i n t , etc... —, ou bien
1'ensemble spatial t r i - ou b i -
on parlera dHdentification énoncive; si distance d u « j e » par r a p p o r t à son définissables p a r des propriétés —
dimensionnel represente. L a signifi-
au moins une d'entre elles a p p a r t i e n t discours (illusion énonciative), d ' a u - « fermeture » , « symétrie » , « orienta-
cation ainsi définie e x c l u t , ou ne
à 1'énonciation, on parlera dHdentifi- tre p a r t des techniques de référentia- t i o n » . . . — comparables aux phè-
|>rend en compte que três indirecte-
cation énonciative. (J. F.)
l i s a t i o n * ou d ' o b j e c t i v a t i o n destinées ment la dimension n a r r a t i v e q u i est mes*, ou plutôt aux catégories*
à effacer, dans t o u t e la mesure d u fondamentale en sémiotique. phémiques, car ces propriétés sont
possible, 1'écart entre les « mots » et En compréhension de 1'image implicitement opposées à leur
les « c h o s e s » (illusion référentielle). numérique (image tramée), on utilise contraire ou à leur négation —
« fermeture/ouverture » , « symétrie/
Illusion n . f. [N][Ç]
(E. L.)
• Réalité, Simulacre, Véridiction,
surtout une méthode ascendante. Les
non symétrie», «orientation/non
différences de valeur — q u i p r o v i e n -
Embrayage, Référentialisation, nent des différences numériques — orientation»... L a description par
On distingue en sémiotique deux Référent, Objectif. catégories binaires, assorties éven-
sont utilisées p o u r repérer des
types d'iIlusions, les unes dites tuellement d'une g r a d a t i o n , peut
contours o u , inversement, pour seg-
référentielles, les autres énonciatives, aussi porter sur les relations spa-
menter des régions, o u encore p o u r
sans que le terme q u i les designe tiales — « t o u c h e / n e touche p a s » ,
reconnaitre des changements d'orien-
comporte la m o i n d r e nuance péjora- « dans/hors de » , « à gauche/à d r o i -
t a t i o n des surfaces o u des t e x t u r e s . A
t i v e . Le choix de ce vocable comme
métaterme ne repose en aucune Image (informatique) un niveau supérieur, les i n f o r m a t i o n s te » , ... — que présentent les éléments
graphiques m i n i m a u x d'une unité
locales précédemment recueillies sont
façon sur 1'opposition entre u n savoir, n. f. É[jg exploitées pour déterminer les formes dotée de signification — dessin au
qui serait de 1'ordre de la vérité*, et t r a i t schématisé d ' u n h o m m e , d ' u n
des surfaces visibles q u i , à leur t o u r ,
u n croire q u i ne serait que représen- E n i n f o r m a t i q u e , une image est oiseau, d ' u n arbre... (Ma. A.)
donnent lieu à des calculs p o u r
t a t i o n s * erronées et «illusoires». constituée en apparence par les traces déterminer les volumes des objets de
Certes, rien n ' e x c l u t la possibilite de lumineuses, colorées o u n o n , laissées la scène... On n o t e r a , à propôs de
configurations de ce t y p e , q u i corres- par u n faisceau électronique b a l a y a n t 1'analyse des textures, que l ' i n f o r m a -
pondent d'ailleurs à l'une des posi- un écran. O n distingue deux types
tions prévues sur le carré de la d'images selon la t e c h n i q u e de
tique dispose de méthodes mathéma- Impression
tiques, structurelles ou aléatoires, q u i
véridiction*, celle dite d u « m e u - p r o d u c t i o n électronique mise en p e r m e t t e n t de caractériser les motifs référentielle n . f. [N][Ç]
s o n g e » (paraitre + n o n être). Cela ceuvre : 1'image composée de vecteurs plastiques bi-dimensionnels de façon
étant admis, ce n'est précisément pas et q u i se presente comme u n dessin au [Terme c o n c u r r e n t , substituable à
beaucoup plus precise q u ' e n sémio-
à ce cas de figure que s'applique en t r a i t , et 1'image numérique q u i est celui d i l l u s i o n référentielle*.]
tique.
t o u t e rigueur le m o t « i l l u s i o n » , si une image tramée, constituée par une L ' « effet de r é e l » p r o d u i t par une
Lors de la reconnaissance des
l'on s'en t i e n t à son acception j u x t a p o s i t i o n de points. E n p r o f o n - m a n i f e s t a t i o n sémiotique est o r d i n a i -
caracteres (écritures) et dans les
technique admise en sémiotique. deur, 1'image est une suite de 0 et de rement mis sur le compte d ' u n
analyses de dessins au t r a i t on
Dans ce cadre, la p r o d u c t i o n des 1 q u i code les coordonnées des extré- r a p p o r t d'iconicité* avec u n réfé-
retrouve des démarches t o u t à f a i t
illusions ne présuppose — pas plus mités des vecteurs ou des points de r e n t * , r a p p o r t n a i v e m e n t postule, ou
analogues à celles q u i ont été mises au
d'ailleurs que celle des simulacres* — 1'image numérique, ainsi que les dénoncé comme une m y s t i f i c a t i o n
p o i n t en sémiotique sous 1'influence
aucune figure discursive de l'ordre de degrés de gris ou les couleurs des par Fexpression i n u t i l e m e n t péjo-
de la phonologie. Des unités dotées de
la déception* ou de la t r o m p e r i e , mais points. L a construction de la signifi- rative d'« illusion référentielle»
signification — polyèdres, chaínes de
t i e n t à la n a t u r e même des r a p p o r t s cation de 1'image se presente en (Barthes).
caracteres correspondam à des mots
que le discours, en t a n t que porteur dernier ressort comme u n ensemble L'impression référentielle ne se
ou à des nombres... — sont d i s t i n -
d'effets* de sens, instaure vis-à-vis de calculs logiques et mathématiques réduit pas à Peffet d'une d o x a ; elle est
guées les unes des autres à Paide d ' u n
de son « d e h o r s » , q u ' i l s'agisse de effectués a u t o m a t i q u e m e n t en langa- déterminée p a r des propriétés séman-
répertoire limite de configurations
1'instance d'énonciation q u i le p r o - ge binaire. Le sens d'une image revient tiques d u t e x t e , n o t a m m e n t par son
graphiques dénuées de signification
d u i t , o u d u monde réel* q u i l u i sert de à 1'identification des objets t r i - ou b i - t y p e d"isotopie* générique. S i une
en elles-mêmes — types d'arêtes de
référence. D e u x types de procédures dimensionnels representes ainsi que isotopie générique unique articule des
polyèdres. caracteres alphanuméri-
paraissent devoir être explorées en des relations spatiales existant entre
111
110
I 11(11\(1 M M h l I I I Illlíll l l l . l l l I I I I iiliinii.il il liilni iiiiliiiii l i i l u i iii.ili(|(i( liislancc

contenus appartenant à u n m ê m e s a n c t i o n n é e de f a ç o n approfondie. Ainsi c o n s t r u i t , comme 1'alter ego sujet o p é r a t e u r , q u i peuvent ê t r e en


domaine s é m a n t i q u e , le texte i n d u i t Pour rendre compte de 1'argumenta- é n o n c i f de 1'observateur*, 1'actant- r e l a t i o n contractuelle o u polemique;
une impression r é f é r e n t i e l l e simple. t i o n concernant cette c o m p é t e n c e , i l informateur est à distinguer radicale- s'ils sont distants dans l'espace o u
E n revanche, u n texte poly-isotope parait o p é r a t o i r e de c o n s i d é r e r 1'in- tnent des acteurs s y n c r é t i q u e s * q u i dans le temps, le parcours peut
peut induire une impression r é f é r e n - formateur comme u n acteur combi- dans les parcours figuratifs de la comprendre aussi u n sujet o p é r a t e u r
tielle complexe, m ê m e si l'une de ses n a n t , en s y n c r é t i s m e , trois roles circulation d u savoir, servent de de t y p e « messager » ;
isotopies domine les autres. (F. R.) actantiels* de sujet o p é r a t e u r dont le relais à 1'information. (J. F.) — u n faire é m i s s i f peut se t r o u v e r
• Domaine sémantique, Isotopie. p o u v o i r faire est en j e u : • Observateur, Point de vue, en face d ' u n r é c e p t e u r ;
— le sujet o p é r a t e u r d ' u n faire Débrayage, Cognitif, Information. — u n é m e t t e u r peut se t r o u v e r en
réceptif*, face d ' u n faire r é c e p t i f .
— le sujet o p é r a t e u r effectuant u n Le faire é m i s s i f est à distinguer du
Individuation [ç] d é p l a c e m e n t de 1'objet dans 1'espace faire persuasif*, q u i suppose la
ou dans le temps, et/ou p r o c é d a n t à la
t r a n s f o r m a t i o n de 1'objet r e ç u en u n
Informatif p r é s e n c e d ' u n Destinateur en relation
avec le s y s t è m e des valeurs, en
2. [ R e f o r m u l a t i o n de 2, en m i l i e u
de colonne.] autre objet ( f a b r i c a t i o n * o u destruc- (faire ~) [Ç][D] s y n c r é t i s m e dans le m ê m e acteur
t i o n * ) , et/ou changeant la substance avec l ' é m e t t e u r et le sujet o p é r a t e u r .
( « . . . o n c o n s i d é r e r a a l o r s » ) Vindi-
de 1'expression de 1'objet (transfor- Dans la d é f i n i t i o n que j e propose De m ê m e , le faire r é c e p t i f est à
vidualité « c o m m e u n effet de sens,
m a n t par exemple u n spectacle v u en des faire é m i s s i f et r é c e p t i f , la distinguer d u faire i n t e r p r é t a t i f * , q u i
r e f l é t a n t une structure d i s c r i m i n a t o i -
discours à dire), d i s t i n c t i o n entre a c t i f et passif n'est suppose la p r é s e n c e d ' u n Destinateur
re sous-jacente » , c o n s t i t u é e de l'en-
— le sujet o p é r a t e u r d ' u n faire plus pertinente. en r e l a t i o n avec le s y s t è m e des v a -
semble des v a r i é t é s — au sens
émissif* Le faire é m i s s i f , o ú é m e t t e u r et leurs. (F. B.)
h j e l m s l é v i e n — s é l e c t i o n n é e s par le
parcours g é n é r a t i f , et que subsume et deux roles actantiels de sujet sujet o p é r a t e u r sont en s y n c r é t i s m e *
1'acteur. I. 'indhiduation est par d ' é t a t : u n r é c e p t e u r * et u n é m e t - dans le m ê m e acteur, est n é c e s s a i r e -
c o n s é q u e n t 1 ' o p é r a t i o n , a s s u m é e par teur*. (F. B.)
— b) Cependant, la necessite de
ment actif; ce q u i é t a i t a n t é r i e u r e -
ment defini comme faire é m i s s i f
Information [çQ
u n observateur* interprétant, qui
permet de reconstituer les relations rendre compte des p h é n o m è n e s d ' i n - passif est le faire d ' u n sujet o p é r a t e u r
Si on v o u l a i t donner a u j o u r d ' h u i à
de p r é s u p p o s i t i o n entre les d i f f é r e n t s t e r s u b j e c t i v i t é cognitive, et en p a r t i - distinct de 1 ' é m e t t e u r , q u i constitue
cette n o t i o n u n s t a t u t dans la t h é o r i e
niveaux, et de reconnaitre en quelque culier des rêsistances de 1'objet au en i n f o r m a t i o n (ou objet message)
s é m i o t i q u e , elle p r e n d r a i t place dans
sorte la « c o n g r u e n c e » de l'acteur. faire observatif (cf. Proust) entraine certaines c a r a c t é r i s t i q u e s d u compor-
la dimension c o g n i t i v e * , de la m a -
L ' i n d i v i d u a t i o n , comme 1'identifica- une g é n é r a l i s a t i o n de cette n o t i o n ; on tement o u de 1'état de 1'acteur
n i è r e suivante : o n d i r a que le
t i o n * , est une des formes aspectuali- appellera informateur 1'actant* q u i , occupant le role d ' é m e t t e u r ; de la
« s a v o i r » est une i n f o r m a t i o n si et
sées de 1'actorialisation*. (J. F.) dans tous les discours, aussi bien m ê m e f a ç o n , le faire r é c e p t i f , o ú
seulement si sa c i r c u l a t i o n dans
visuels que verbaux, organise, à r é c e p t e u r et sujet o p é r a t e u r sont en
1'énoncé fait 1'objet d ' u n hyper-
p a r t i r des actants et acteurs de s y n c r é t i s m e dans le m ê m e acteur est
savoir* (ou m é t a s a v o i r * ) pour au
1'énoncé, une i n f o r m a t i o n q u ' u n n é c e s s a i r e m e n t actif : c'est ainsi que
moins une des instances entre lesquel-
observateur est s u p p o s é a p p r é h e n - le s y n c r é t i s m e serait en oeuvre dans le
Informateur \õ\ der. On d o i t , dans cette perspective, l e x è m e « r e g a r d e r » , tandis que le
les i l circule. (J. F.)
soigneusement distinguer les roles sujet o p é r a t e u r serait d i s t i n c t d u
2. actantiels d ' « objet c o g n i t i f » et r é c e p t e u r dans le l e x è m e « v o i r » . L e
— o) Dans le discours scientifique, d ' « i n f o r m a t e u r » , q u i peuvent re- faire i n f o r m a t i f , pris globalement, Informatique (image ~)
le r o l e de 1'informateur est souvent cevoir une couverture actorielle peut donner lieu à différentes
t e n u p a r u n acteur* autonome n o n - c o m m u n e sous les e s p è c e s des combinaisons : • Image ( i n f o r m a t i q u e ) .
h u m a i n , u n dispositif de mesure, p a r « figures-objets » . — l ' i n f o r m a t i o n peut se transmet-
exemple; celui-ci assure la m é d i a t i o n Les figures d ' u n é n o n c é peuvent, tre de l ' é m e t t e u r au r é c e p t e u r p a r
entre u n p h é n o m è n e naturel et par exemple, se constituer en infor- 1 ' i n t e r m ê d i a i r e d u n acteur de t v p e
l ' e x p é r i m e n t a t e u r ; pour qu'une i n - mateur g r â c e à u n dispositif p r o x é m i - i n f o r m a t e u r * , regroupant plusieurs Instance |ç]0E]
f o r m a t i o n soit c r é d i b l e , i l faut bien que (Proust, les trois clochers de sujets o p é r a t e u r s ;
que la c o m p é t e n c e de l ' i n f o r m a t e u r M a r t i n v i l l e ) , g r â c e à u n dispositif — u n faire é m i s s i f peut se t r o u v e r 2.
soit reconnue et dans le cas des textes l u m i n e u x , ou autour d ' u n p o i n t de en face d ' u n faire r é c e p t i f : i l existe L ' e m p l o i d u concept d'instance
scientifiques, cette c o m p é t e n c e est fuite (perspective picturale). alors deux acteurs pourvus de roles de s'est é l a r g i dans la pratique s é m i o t i -

112 113
Intelligence artificielle Intentionnalité
Interaction

que. On appellera instance de Vénon- physique ne sont retenues que celles


<>n peut recourir a u concept de 1'information*, jugé par t r o p désuet,
ciation* (ou de la mise en discours*) le q u i manifestent des variations de
prégnance* et poser que les valeurs* i l s'est développé a u x États-Unis
pôle présupposé par 1'énoncé (ou le sens. Les structures, correspondam
virtuelles* et abstraites actualisées* à p a r t i r des années 50 et a u t o u r
discours) réalisé. Le terme d'instance au sens, a u x variations d'ordre
(investies) dans les objets sont des des chercheurs comme G. Bateson,
semble préférable au terme de physique et aux relations entre ces
(irégnances sémantiques de nature E . H a l l , E . Goffman, P. W a t z l a w i c k
« s u j e t » (sujet d'énonciation) q u i deux aspects de la signification, sont
pulsionnelle, intéroceptive*, proprio- entre autres, t o u t u n courant de
connote le vouloir-dire et réfère décrites à 1'aide de langages artificieis
ccptive* et t h y m i q u e * . recherche sur la c o m m u n i c a t i o n q u i
habituellement à 1'acteur empirique — langages de p r o g r a m m a t i o n — q u i
2.\P\ va renouveler cette problématique en
de 1'énonciation (le sujet q u i parle). sont t r a d u i t s dans u n langage binaire,
L a difficulté que rencontre 1'usage proposant u n modele circulaire. L a
U n énoncé réalisé, avec ses trois constitué de 0 et de 1, le seul
sémiotique d u concept d ' i n t e n t i o n n a - clef de voúte d u nouveau modele est
composantes que sont Pactorialisa- directement compréhensible par Por-
lité est que celui-ci n'est pas intégra- la n o t i o n de feedback ou rétroaction :
t i o n * (débrayage-embrayage d u non- dinateur. L a construction de la
lement t r a d u c t i b l e en termes de puisque t o u t effet rétroagit sur sa
je), la spatialisation* (débrayage- signification s'effectue automatique-
modalités*. L'intentionnalité est la cause, on a besoin d ' u n schéma
embrayage d u non-ici) et la tempora- ment et prend la forme u l t i m e de
rondition de possibilite de la modalité circulaire pour représenter le proces-
l i s a t i o n * (débrayage-embrayage d u calculs logiques et mathématiques
du vouloir. C e s t u n protovouloir q u i sus de la c o m m u n i c a t i o n * . Tous les
non-maintenant) présupposé une ins- appliqués à des suites de 0 et de 1.
porte sur des «objets intentionnels» tenants de ce que certains appellent
tance d'énonciation, pôle caractérisé D e u x méthodes sont possibles pour
immanents et n'est qu'une pure visée. théorie de la « nouvelle communica-
comme «je-ici-maintenant» q u i ne reconstituer u n m o d e l e * global de
Le v o u l o i r concernant les objets- t i o n »insisteront donc sur la necessite
peut être identifié aux conditions 1'objet ou de la s i t u a t i o n à analyser, à
valeurs n'en est que «Fexternali- de penser la c o m m u n i c a t i o n n o n
empiriques de l'énonciation (produc- p a r t i r des informations recueillies
sation» (processus d ' o b j e c t i v a t i o n comme u n phénomène à sens unique
t i o n et c o m m u n i c a t i o n d u discours), localement. E n méthode ascendante
noèmatique phénoménologiquement (émetteur* —> récepteur*) mais bien
la mise en discours s'effectuant on passe des informations locales au
parlant et processus de subjectiva- au contraire comme u n système
toujours à p a r t i r d ' u n débrayage modele global par paliers d'intégra-
l i o n * métapsychologiquement par- interactionnel. C e s t dans cette pers-
i n i t i a l . (L. P.) t i o n successifs. E n méthode descen-
lant). Ces objets intentionnels (ces pective que la p r a g m a t i q u e * améri-
• Enonciation, Discours. dante, o n p a r t de modeles globaux
valeurs* virtuelles*) sont la manifes- caine étudie non seulement les effets
établis a p r i o r i et l ' o n s'efforce de
tation d u r a p p o r t des Sujets* aux d ' u n segment de c o m m u n i c a t i o n sur
déterminer quel est le modele le plus
Destinateurs* et c'est en ce sens que le récepteur mais aussi 1'effet que la
Intelligence artificielle a d a p t e au cas à étudier en se fondant
1'intentionnalité peut se concevoir réaction d u récepteur p r o d u i t sur
sur les premières informations locales
n. f. H ] [ ç ] réunies. Dans cette seconde méthode comme une m a n i p u l a t i o n de nature 1'émetteur. Cette nouvelle conception
transcendante. Lorsque les Destina- de la c o m m u n i c a t i o n comme interac-
1'analogie* joue u n role i m p o r t a n t
L a signification est au cceur des teurs disparaissent en t a n t que t i o n a trouvé u n grand écho p a r m i les
soit qu'elle permette d'apparier des
préoccupations de Pintelligence a r t i - Destinateurs noologiques (cf. « L e s psychiatres ( D o n Jackson) q u i Pont
informations de même niveau logi-
ficielle, car celle-ci a pour b u t de deux a m i s » ) , le p r o t o v o u l o i r i n t e n - utilisée n o t a m m e n t pour Pétude de la
que, soit qu'elle serve à identifier des
concevoir des systèmes artificieis tionnel est déclenché par des s t r u c t u - schizophrénie q u i sera pensée doréna-
informations comme des spécifica-
capables de rivaliser avec les facultes res figuratives*, en particulier par des v a n t comme i n t e r a c t i o n t a n t au
tions de structures plus abstraites.
intellectuelles de 1'homme, autre- axiologies* figuratives et F o n peut niveau étiologique (la r e l a t i o n faussée
(Ma. A.)
ment d i t des systèmes capables de alors parler de m a n i p u l a t i o n esthêti- entre la mère et Penfant) que
percevoir, de raisonner, d'établir des que. (J. P.) thérapeutique (le thérapeute para-
plans d'actions et de communiquer. • I n t e n t i o n , Investissement doxal q u i prescrit le symptôme).
L a signification est le p r o d u i t d'une Intentionnalité n. f. M sémantique, Modalité, Prégnance, Cette conception a influencé aussi les
construction au terme de laquelle u n Valeur, Vouloir. sociologues d o n t E . Goffman est le
plus représentatif. Selon l u i , « p a r
sens est attribué à u n ensemble de l.JD]
variations d'ordre physique. Le sens interaction (c'est-à-dire Pinteraction
LUntentionnalité est la relation
et les variations d'ordre physique p r i m i t i v e l i a n t u n sujet de manque, face à face), o n entend à peu prés
sont presentes comme des structures u n sujet de désir, à u n objet investi de
Interaction n. f. m Pinfluence reciproque que les parte-
oú chaque élément et chaque relation valeur. C e s t u n concept à la fois naires exercent sur leurs actions
se différencient explicitement et sans sémiotique et « métapsychologique » , A. m respectives lorsqu'ils sont en pré-
ambiguité des autres éléments et à la fois formei et substantiel. Pour i. sence physique immédiate les uns
relations. Des variations d'ordre rendre compte de ce dernier aspect, E n réaction au modele linéaire de des autres». E n ce sens, on le v o i t
la c o m m u n i c a t i o n issu de ]a théorie de bien, psychiatres comme sociologues
114
115
Interaction Interuction

c o n s i d è r e n t les e f f e t s de l a c o m m u - regi p a r l a m o d a l i t é f a c t i t i v e (faire- 3. 6) convergence: P N a x P N d («appari-


n i c a t i o n u n i q u e m e n t d u p o i n t de v u e être, faire-faire), entre deux sujets P o u r p o u v o i r d é c r i r e les d i f f é r e n t e s t i o n de 1'état réalisé » )
du c o m p o r t e m e n t (gestes, déplace- dotes c h a c u n d ' u n p a r c o u r s n a r r a t i f * in.inifestations (discursives* ou f(p->p) x f(p->p)
ments, postures, phénomènes vocaux p r o p r e . L a factitivité * c o m p o r t a n t la praxéologiques*) de l ' i n t e r a c t i o i i , i l 7) divergence : P N a x Pna (« a p p a r i t i o n
et corporels). manipulation de la charge modale «•Ml nécessaire d ' é l a b o r e r u n e t h é o r i e de 1'état actualisé»)
e n t r e les s u j e t s , t o u t e i n t e r a c t i o n est à « ' o n c e p t u e l l e desformes de 1 ' i n t e r a c - f(p-»p) x f(p^-p)
2. i n t e r p r é t e r c o m m e u n e s u c c e s s i o n de lion situées au niveau sémio- 8) discordance : P N a x P N b (« conserva-
Si l ' o n v o u l a i t d o n n e r une f o r m u l a - desequilibres m o d a u x , de recherche n a r r a t i f * , c'est-à-dire antérieures à t i o n de 1'état actualisé » )
t i o n s é m i o t i q u e de 1 ' i n t e r a c t i o n , on de r é é q u i l i b r a g e m o d a l e t de r e t o u r à loute m a n i f e s t a t i o n spécifique. f (P P) f (P<-> P)
dirait d'abord que la p r a g m a t i q u e * 1'équilibre des s u j e t s q u i y partici- L a t h é o r i e des formes simples de
Ces huit configurations, constituées
américaine s'intéresse au faire* du pent. Autrement dit, 1'interaction 1'interaction peut se construire à
d ' a i l l e u r s c h a c u n e p a r quatre relations
s u j e t . O r , i l c o n v i e n t d ' i n s i s t e r s u r le face à face est la transformation p a r t i r des huitprogrammes narratifs*
subjectives, épuisent ensemble et
fait que les s u j e t s a v a n t de faire, m u t u e l l e et successive (nous i n s i s t o n s épuisant le modele constitutif de
seulement ensemble la multiplicité
doivent posséder le vouloir*-faire sur cette forme dynamique de c h a n g e m e n t d ' é t a t * . E n les c o o r d o n -
formelle des différentes confronta-
et / o u le pouvoir*-faire et/ou le 1 ' i n t e r a c t i o n ) de l a c o m p é t e n c e mo- nant un par u n , on obtient huit
tions possibles entre deux sujets
savoir*-faire. Cest dire que notre d a l e e t c o g n i t i v e des s u j e t s m i s e n configurations* de 1'interaction si-
indépendants dont chacun exprime
a p p r o c h e de l ' i n t e r a c t i o n c o n c e r n e , à p r é s e n c e . (G. L.) m u l a n t les d i f f é r e n t e s c o n f r o n t a t i o n s
p a r le b i a i s d ' u n p r o g r a m m e n a r r a t i f
la différence des recherches améri- • Communication, Pragmatique, possibles e n t r e d e u x s u j e t s i n d é p e n -
une forme spécifique de l'action.
c a i n e s , les p r é a l a b l e s de ce f a i r e , t o u t Modalité, M a n i p u l a t i o n , dants ou autonomes mais interdépen-
A i n s i , ces f o r m e s de 1 ' i n t e r a c t i o n q u i
ce q u i le r e n d p o s s i b l e , l a c o m p é t e n c e Échange, Factitivité, d a n t s s e l o n l e u r s i n t e n t i o n n a l i t é s . Ces
se laissent simuler par les huit
cognitive* des sujets de 1'interac- Persuasif (faire ~ ) , c o n f i g u r a t i o n s r e p o s e n t s u r les t r o i s
configurations citées, deviennent
t i o n * . I I est c l a i r q u e c e t t e c o n c e p t i o n Interprétatif ( f a i r e ~ ) , <• r i t e r e s s u i v a n t s :
calculables.
de 1 ' i n t e r a c t i o n n ' a p u se d é v e l o p p e r Compétence. — a) 1 ' a t t i t u d e i d e n t i q u e o u o p p o -
C e s t aussi grâce a u x h u i t c o n f i g u -
q u ' à p a r t i r de l a c o n s t i t u t i o n d ' u n e sée e n v e r s le f a i r e * o u le n e p a s f a i r e ;
r a t i o n s de f o r m e s s i m p l e s d ' i n t e r a c -
s y n t a x e m o d a l e : e n t r e les faire des — b) 1'existence de deux états*
sujets i l y a t o u j o u r s une médiation, B. El i n i t i a u x (réalisés o u a c t u a l i s é s ) i d e n -
tion, que la structure polemique*
a c q u i e r t u n s t a t u t théorique précis en
une m o d a l i s a t i o n * q u i surdétermine 1. liques o u opposés;
se p o s i t i o n n a n t d a n s les d o m a i n e s de
a u s s i b i e n les s u j e t s q u e les o b j e t s * Dans le sens é p i s t é m o l o g i q u e et — c) l ' e x i s t e n c e de deux états
1'alternance e t de l a discordance.
vises. Dans cette perspective, les p h i l o s o p h i q u e ( E . Husserl), 1'interac- f i n a u x (réalisés o u a c t u a l i s é s ) i d e n t i -
s u j e t s de 1 ' i n t e r a c t i o n d o i v e n t être t i o n e n t r e le s u j e t e t le m o n d e o u e n t r e ques o u o p p o s é s . 4.
c o n s i d e r e s c o m i n e des s u j e t s m o d a l i - deux sujets est un des facteurs E n p r e n a n t le P N a « m a i n t i e n de Les huits configurations citées
sés (souvent de façon inégale), c o n s t i t u t i f s de l a s t r u c t u r a t i o n d ' u n 1'état réalisé » f ( p —• p ) e t e n s u i v a n t n'épuisent que la multiplicité for-
inquiets, tendus, motives, qui visent «monde de v i e » (un autre facteur les trois critères cites, les huit m e l l e des i n t e r a c t i o n s s i m p l e s , c ' e s t -
des objets également modalisés, ce c o n s t i t u t i f é t a n t c e l u i de l a m i s e e n configurations de formes simples de à-dire des i n t e r a c t i o n s q u i se c o n s t i -
qui donne lieu entre eux à des place d'une organisation interne 1'interaction s'articulent comme tuent de l a c o o r d i n a t i o n de deux
opérations c o g n i t i v e s particulières et a u t o n o m e , d'une « g r a m m a i r e » spé- suit : programmes narratifs articulant la
n o t a m m e n t à 1'exercice, de p a r t et c i f i q u e à u n t e l « m o n d e de v i e » ) . /) i d e n t i f i c a t i o n : Pna x P n b ( « c r é a t i o n transformation (stationnaire ou dy-
d ' a u t r e , d ' u n faire persuasif* et d ' u n 2. de l'état réalisé») namique) d ' u n état.
faire interprétatif*. Le faire persuasif Dans la théorie sémiotique de /XP^P) (p-*P) x f
A c ô t é de c e t t e classe de c o n f i g u r a -
'J) é t a n t u n e e x p a n s i o n de l a m o d a l i t é 1'action *, o n e n t e n d p a r i n t e r a c t i o n la différenciation : P N a x Pnc ( « création tions, il en existe une autre q u i simule
f a c t i t i v e , i l s ' i n s c r i t d a n s le c a d r e des confrontation de 1'agir de deux de 1'état actualisé » ) les formes complexes de 1 ' i n t e r a c t i o n ,
s t r u c t u r e s de l a m a n i p u l a t i o n * . La sujets* distincts. A i n s i , 1'interaction (p-"P) (P^p)
f f c'est-à-dire ces interactions qui se
communication dans 1'interaction peut avoir lieu entre deux sujets '{) alternance : P N a x P n d ( « m a i n t i e n de constituent de la c o o r d i n a t i o n de
d e v i e n t a i n s i le l i e u d e m a n i p u l a t i o n s 1'état actualisé») deux programmes narratifs arti-
autonomes ou indépendants mais
f (p -+ p) x f (p - » p)
m o d a l e s et c o g n i t i v e s oú i l n ' y a pas interdépendants q u a n t à leurs i n t e n - culant une t r a n s f o r m a t i o n * station-
í) identité : P N a x P N a («ma i nt i en de
d ' i n f o r m a t i o n n e u t r e , o u les s u j e t s — t i o n n a l i t é s * ; le m ê m e c o n c e p t peut naire (ou dynamique) d'au moins
l'état réalisé»)
compétents et modalisés — cherchent aussi designer u n r a p p o r t hiérarchi- f(p->p)xf(p-»p) deux états* qualitativement diffé-
à se persuader et à s'interpréter que entre deux sujets d o n t l ' u n dé- .7) concordance : P n a x P N c {«. conserva- r e n t s ( t r a n s f o r m a t i o n s à l ' a i d e des-
m u t u e l l e m e n t . N o u s définissons d o n c p e n d de 1 ' a u t r e m a i s n o n le c o n t r a i r e l i o n de 1'état réalisé») quelles la c o m m u n i c a t i o n * à deux
1'interaction comme un échange*, (v. Manipulation et Sanction). f (p-*P) f(p->p) objets devient analysable).

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liili-rpri'1 a l i o u I n l i rscinioticilé liilcilcxlualilé
Interprétatif

prend en charge et « b r i c o l e » u n
I I existe enfin une troisième classe et sanction, en suivant 1'exemple Interprétation \ç\ monde référentiel t o u j o u r s déjà préa-
de configurations, q u i englobe les proposé p o u r la relation entre faire lablement articule et sémiotisé (à
formes simples et complexes d ' i n t e - persuasif et m a n i p u l a t i o n dans le 7. 1'aide, par exemple, de taxinomies
r a c t i o n entre deux sujets hiérarchi- dictionnaire actuei. Le faire interpré- La théorie sémiotique décrit la e t h n o s é m i o t i q u e s ) , de m ê m e , l a
quement distincts (configurations t a t i f deviendrait alors u n des par- production* et 1'interprétation d u c o m m u n i c a t i o n intersubjective est
donc, d o n t F o b j e t théorique est cours possibles d ' u n Destinateur* en sens. Sa composante générative rend rendue possible par la superposition,
1'univers de formes de la m a n i p u l a - relation avec u n système de v a l e u r s * ; compte de la p r o d u c t i o n d u sens à 1'échange des messages l i n g u i s t i -
t i o n et de la sanction). les textes de sciences expérimentales en décrivant le parcours génératif*.
ques, d ' u n savoir socio-culturel
5. exploitent volontiers la signijlcation Sa composante interprétative rend
c o m m u n garantissant entre les p a r t e -
Comme toutes les configurations de 1'objet message, ou son utilité : le compte de sa r e - p r o d u c t i o n dans la
naires une interprétation suffisam-
t r a i t a n t les différentes formes d ' i n t e r - Destinateur j u d i c a t e u r exercerait lecture, entendue comme mise en
ment isotope* d u contexte e x t r a -
action, se situent au niveau sémio- donc le faire interprétatif dans le corrélation d'expressions et de conte-
linguistique (mais non extra-
n a r r a t i f * , elles peuvent se manifes- cadre de la catégorie /sensé/ vs / n o n - nus. Ces deux composantes proposent
sémiotique) à l'intérieur duquel la
ter de manières diverses dans u n u n i - sensé/ ou / u t i l e / vs / s u p e r f l u / ; d ' a u - ainsi des modeles de la compétence de
c o m m u n i c a t i o n prend place et f a i t
vers spatio-temporel (discursif* ou tres cultures, au contraire, se propo- 1'énonciateur* et de 1'énonciataire*,
sens. (E. L.)
praxéologique *) spécifique : elles seraient des catégories différentes respectivement. Elles sont complé-
• Sémiotique, Réel, Réalité,
peuvent se manifester, par exemple, p a r m i lesquelles se rangerait celle de mentaires, ce q u i n'entraine aucune-
ment que la seconde soit u n decalque, Situation, Référent.
sous forme d'actes* m e n t a u x ou la véridiction; i l f a u t bien entendu
somatiques, v e r b a u x ou n o n - v e r - souligner qu'une catégorie n'est même inversé, de la première. (F. R.)
b a u x ; elles peuvent se manifester promue au rang de système de valeur • Lecture.
à 1'intérieur d ' u n seul et même que q u a n d elle est surdéterminée par
acteur* ou bien distribuées entre la catégorie t h y m i q u e * euphorie/
deux ou plusieurs acteurs. A u t r e m e n t dysphorie. Intertextualité HH QT] LÊ]
d i t : 1'élaboration des configurations Ma proposition de complément est Intersémioticité
des différentes formes d'interaction
contribue à 1'exploration de Forgani-
la suivante :
3. GD n. f. gHg í.
Le concept d'intertextualité, mis
sation interne de l'intelligence p r o - Le faire interprétatif est u n des en relief, dès les années 20, par
Recouvrant et élargissant, sans le
g r a m m a t r i c e * en se r a p p r o c h a n t éléments de la typologie des p r o g r a m - Panalyse translinguistique d u dis-
contredire, le concept d ' i n t e r t e x t u a l i -
ainsi sensiblement de ce que Piaget mes n a r r a t i f s * ; i l est caractérisé par cours entreprise par M . B a k h t i n e , a
té*, celui d'intersémioticité s'impose,
entend par «coordination générale la nature cognitive* de 1'objet*; cet été repris et étendu en France sous
en théorie sémiotique, au n o m d u
des schèmes abstraits de 1'action». objet peut être simple ou complexe,
respect d u príncipe d'immanence*. Fimpulsion de J . K r i s t e v a . Elabore
(P. S.) c'est-à-dire composé de parties a r t i -
Sa construction est rendue possible dans Fambiance d u structuralisme
• Action. culées entre elles (discours*); le sujet
par la d i s t i n c t i o n entre les deux types français des années 60, le concept
opérateur de ce programme est en
de macrosémiotiques* que sont les d'intertextualité renvoie, chez elle,
syncrétisme avec u n Destinateur*
sémiotiques d u monde n a t u r e l d'une explicitement, à la problématique
dans le même acteur; ce Destinateur
bakhtienne d u « dialogisme » (dialo-
Interprétatif (faire ~) [ç] opere u n jugement de conformité
p a r t , et les langues naturelles, de
1'autre. A u lieu de concevoir les gisatsya) carnavalesque et, i m p l i c i t e -
entre 1'objet et le système de valeur
discours en langues naturelles comme ment, aux problèmes de la «pluridis-
1. et 2. [Õ] dont i l est dépositaire. L a présence
directement en prise sur le réel* et le cursivité » ou « hétérologie » (razno-
Le cadre de la catégorie modale de d'un Destinateur necessite 1'appel
reflétant, on considérera que les rechie), de la «diversité des v o i x »
la véridiction* me parait t r o p étroit d'un programme présentant une
b i f u r c a t i o n au niveau des récep- discours signifiants ne p r e n n e n t ou « h é t é r o p h o n i e » (raznogolosie),
pour rendre compte des faire i n t e r - pour reprendre les traductions de
t e u r s * ; les récepteurs sont manifestes jamais en charge la réalité* e x t r a -
prétatifs mis en scène dans les textes ces notions-clefs proposées par
lors de la textualisation par les termes linguistique q u i leur sert de référence
scientifiques; de plus, cette catégorie T. T o d o r o v .
d'un système de valeurs, sur lequel se qu'à travers la médiation de grilles de
correspond à u n t y p e d'épistémologie E n f a i t , le concept pré-théorique
positionne 1'objet ou les produits de lecture (ou sémiotiques d u monde
ou la d i s t i n c t i o n entre être et paraitre d'intertextualité s'inscrit, chez
sa d e s t r u c t i o n * . Le faire interprétatif naturel) a y a n t p o u r effet préalable
est p e r t i n e n t e ; i l me semble q u ' o n J . K r i s t e v a , dans une visée m u l t i d i -
se distingue de la sanction* par le fait d'instaurer l'univers e n v i r o n n a n t en
peut definir u n concept d'une plus rectionnelle et avant-gardiste, sur
q u ' i l ne comporte pas de partie univers signifiant. De même que — si
grande généralité en e x p l o i t a n t le cette sémiotique-objet protéiforme
pragmatique. (F. B.) l'on suit C l . Lévi-Strauss — le m y t h e
parallélisme entre faire interprétatif
119
118
Intertextualité l i i t c r l c xtuulité

qu'est le T e x t e , defini en termes de 2. Dieat expansive, agglutinante et produisent lors de 1'usage discursif et
processus et de produotion. Manifes- nilogénératrice d'associations m u l t i - s t y l i s t i q u e * des formants i n t e r t e x -
I I f a u t noter, d'autre p a r t , qu'une
t a m une « productivité » sui generis, ples. E n f a i t , la p l u p a r t des cher- tuels, usage i n d i v i d u e i ou collectif q u i
approche adéquate de Vintertexte ne
le t e x t e , en sa double qualité de i h e u r s , soucieux de contrôler les présuppose une structure actantielle*
saurait être confondue avec la
phêno- et de géno- texte (cf. cffets de «lecture désirante» de la discursivisation*. Processus de
démarche soi-disant interdiscipli-
S . K . S a u m j a n ) , se presente alors, (llarthes), recourent de plus en plus à transcodage* i m p l i q u a n t les ins-
naire. I I est certain que l ' i n t e r t e x t e
métaphoriquement, comme u n es- des sanctions* pragmatiques et co- tances d u Destinateur et d u Desti-
prend racine aux divers n i v e a u x de
pace traversé d'énoneés plurivoques ^nitives q u i leur p e r m e t t e n t , en t a n t n a t a i r e * , u n t e l usage donne lieu à
représentation*, profonds et superfi-
pris en charge, transformes et rendus que sujets d ' u n savoir*/non-savoir la désémantisation/resémantisation*
ciels, sur et à travers lesquels s'opère,
«indécidables » sous la pulsion d'une lextologique, d'opérer sur 1'objet des valeurs virtuelles d ' u n élément
dans u n m o u v e m e n t ascendant vers
p r a t i q u e signifiante. Le s t a t u t épisté- intertextuel à connaitre des j o n c t i o n s textémique. S t r u c t u r a n t 1'intertexte
les structures de surface, la t e x t u a l i -
mologique de 1'intertextualité auto- (conjonctions/disjonctions) vérifia- sur 1'axe p a r a d i g m a t i q u e , les for-
s a t i o n * . L a pluralité des préceptes et
génératrice f a i t évidemment p r o - hles. Celles-ci t i e n d r o n t nécessaire- mants intertextuels se présentent en
des méthodes d'approche ne peut
blème. Que penser, en effet, de la ment compte de 1'organisation para- general sous le couvert de textèmes
donc apparaítre qu'en fonction de
«productivité dite t e x t e » q u a n d d i g m a t i q u e et s y n t a g m a t i q u e de figuratifs, c'est-à-dire, en termes de
préalables texto-logiques. Ceux-ci
celle-ci constitue « u n champ de 1'intertexte. S i t u a n t 1'objet de K . L . Pike, d'éléments constitutifs
doivent comprendre u n effort de
transpositions de divers systèmes connaissance dans 1'espace d ' u n d ' u n texte considere n o n pas au p o i n t
modélisation méta-intertextuelle.
signifiants (une intertextualité)» discours méta-intertextuel, q u i se de vue « é t i q u e » et se référant à
Plaider en faveur de la construction
( K r i s t e v a , 1968)? Serait-ce alors, par veut intersubjectivement détermina- 1'homogénéité d u texte-langage, mais
des modeles n'est p e r t i n e n t qu'à
exemple, une page publicitaire q u i l»le, les procedes méthodologiques mis plutôt au p o i n t de vue « é m i q u e »
c o n d i t i o n de les rendre opérants dans
recommande 1'achat d ' u n ordinateur en relief témoignent en faveur d'une p o r t a n t sur 1'hétérogénéité sémio-
une visée théorico-analytique por-
personnel I B M à 1'aide d u sosie de rationalité théorico-propositionnelle tique b i - ou pluri-plane d u t e x t e -
t a n t sur u n n o u v e l horizon de
Charlot ? Certes, t o u t texte entretient non axiomatique. Les théorèmes q u i occurence, t e l q u ' i l « f o n c t i o n n e » à
découvertes. Est donc pertinente une
des relations d'inclusion multiples en découlent ( c e l u i , par ex., de divers n i v e a u x de représentation* au
construction modélisatrice de 1'inter-
avec 1'intertexte. D'oú 1'impasse M. Riffaterre, 1979, avance dans la sein d'une communauté culturelle.
t e x t e , objet à connaitre, q u i sera à la
dans laquelle se r e t r o u v e n t les perspective de la sémiotique peir- Cela pose sur 1'axe paradigmatique le
fois :
démarches interprétatives «tracées » cienne postulant : « pour q u ' i l y ait problème de la transférabilitélresti-
— isomorphe avec les exigences intertextualité, la présence d ' u n tuabilité des formants intertextuels
par S/Z de R. Barthes (1970), q u a n d
formelles régissant la schématisation interprétant reliant les textes est « i n absentia» et « i n praesentia».
elles posent 1'axiome i n t u i t i f selon
des composantes d ' u n système déci- nécessaire, et cet interprétant peut Une analyse anthropologique de ce
lequel «1'inter-texte n'a d'autre l o i
dable d o n t 1'articulation hypothé- problème insistera sur le phénomè-
que 1'infinitude de ses reprises» être une structure » ) v o n t forcément à
tico-déductive prendra en charge ne socioculturel de la «déperdition
(Barthes, ibid.). Cest 1'intertextualité 1'encontre des essais définitionnels,
les marques d'une intertextualité d u s a v o i r » et plus particulièrement
expansive, illimitée et c o n t i n u e : qui se sont inspires de R. Barthes.
perceptible;
t o u t e t e n t a t i v e d'intérêt heuristique Reste à savoir, cependant, s'il est sur 1'opposition savoir i n t u i t i f vs
d'en sortir, d'y opérer une disjonction — fwmologable avec la manifesta- o p p o r t u n pour autant de fonder, avec savoir partagé (cf. Sperber). Indé-
cognitive sera forcément déjouée par t i o n symbolique vs indiciei, iconique G-. Genette (1982), la construction d u pendamment de toute considération
la réversibilité « a d infinitum» à (cf. C S . Peirce) d ' u n i n t e r t e x t e concept d'intertexte sur la n o t i o n de sur la structure interprétante d o n t
tendance fantasmatique des codes d u (sémiotique-objet) d o n t la surface «transtextualité, ou transcendance dépendra, selon M . Riffaterre, la
déjà-lu/écrit (Barthes). figurative témoigne de la c o n t i - du texte » , n o t i o n p a r t i c i p a m , selon mise en évidence d'une i n t e r t e x t u a -
nuité/discontinuité d'une pratique l u i , d ' u n «structuralisme o u v e r t » lité, 1'actualisation et/ou la réalisation
On ne saura se satisfaire d'une telle discursive (par ex., Goethe, West- somme toute néo-idéaliste. d'une quelconque virtualité d'ordre
conception de 1'intertextualité. Pres- ôstlicher Divan (1819/27), cf. Diwan-e i n t e r t e x t u e l s'accompagnent d ' u n
sentie dans 1'optique d u « d i a l o - Hafez (du XlVe s.), par opposition à la 3. processus modalisateur. Celui-ci en-
gisme» b a k h t i n i e n , reprise dans la pratique citationnelle de T . S. E l i o t Pour faire avancer la probléma- gage les sujets d u faire émissif* et
perspective a x i o m a t i q u e conjectura- dans « T h e Waste L a n d » , 1922). tique de 1'intertextualité, la sémio- d u faire réceptif*, d o n t 1'interaction
le d u «pré-signe pulsionnel» ou des tique structurale, compte tenu de productrice d u sens intertextualisé
V u 1'état actuei des recherches, le
modalités t h y m i q u e s * d ' u n «plaisir son héritage saussuro-hjelmslévien, sera nécessairement fonction de la
moins q u ' o n puisse dire c'est que la
d u texte » , cette conception recouvre émet l'hypothèse de la « possibilite de co-présence de deux contextes de
recherche de pointe recuse à présent
mais n'éclaire en rien une des p r o - transformation d u sens» (Greimas, croyanees et de connaissances rela-
1'emploi d u concept i n t e r t e x t e au sens
blématiques les plus complexes. 1970). De telles transformations se tives. Celles-ci se modalisent et se
plutôt vague d'une textualité i n f m i -

120 121
IlllOlllllilMI
Intonation

de l a c o m m u n i c a t i o n * . I I s ' a g i t là, ' 3) contrariété (inver-


s a n c t i o n n e n t m u t u e l l e m e n t de p a r t des indications sémiotiques, sans i sion des schémas d u
bien e n t e n d u , d ' u n e généralisation,
et d ' a u t r e , si b i e n q u ' i l y a de chaque p e r d r e de v u e l a spécificité l i n g u i s t i - second carré)
Pespace t e n s i f n ' é t a n t p a s nécessaire-
côté u n «univers c o g n i t i f de réfé- q u e de l ' i n t o n a t i o n e l l e - m ê m e . ò) incompatibilités!
inent textualisé* par l'intonation.
r e n c e » ( G r e i m a s ) : c e l u i des i n s t a n c e s 2. |4) c o n t r a d i c t i o n ( i n -
D a n s le l a n g a g e n a t u r e l , e n f a i t , u n e
de l a p r o d u c t i o n i n t e r t e x t u e l l e s e l o n L o r s q u e le s u j e t de 1'énonciation* version des deixis d u
p a r t i e des t e n s i o n s d i s c u r s i v e s sont ^second carré)
le faire émissif e t c e l u i des s t r u c - «parle», i l construit u n discours*
aussi textualisées p a r les a r t i c u l a t i o n s
tures interprétantes de Pintertex- particulier e n langage* naturel. Ce
m i m i q u e s * et gestiques* aussi b i e n 4.
t u a l i t é , s e l o n le f a i r e réceptif. s u j e t n ' é t a n t saisissable q u e p a r les
q u e p a r des m o t s ( s o u d a i n ) o u p a r des Cette description, legitime au
E n v i s a g e r l a p r o b l é m a t i q u e sous ce t r a c e s q u ' i l laisse d a n s s o n d i s c o u r s , l a
phrases (être en train de). Par n i v e a u discursif, n'est plus valable
r a p p o r t a m è n e à considérer, s u r 1'axe dimension prosodique* d u langage
conséquent 1 ' i n t o n a t i o n est à considé- p o u r les n i v e a u x p l u s p r o f o n d s d u
s y n t a g m a t i q u e , des r e l a t i o n s t r a n s l a - parle peut être considérée comme
rer comme une variante (ou une parcours génératif*. En fait, la
tives entre fonctifs* intertextuels. étant une de ces traces et la
m a n i f e s t a t i o n p o s s i b l e ) de l a s t r u c t u - g r a n d e f o r c e p a t h é m i q u e * de c e r t a i -
E t a n t d o n n é q u e les e f f e t s d ' i n t e r t e x - composante intonative comme rele-
re m o d a l e — é p i s t é m i q u e e t c o g n i t i v e nes s é q u e n c e s * i n t o n a t i v e s n e p e u t
tualité découlent d'une sémiosis vam d ' u n aspect p a r t i c u l i e r de la
— invariante, saisissable comme p a s être r é d u i t e a u x e f f e t s d i s c u r s i f s
p o l y s y s t é m i q u e stratifiée, i l e s t c l a i r mise e n discours l i n g u i s t i q u e . Puis-
urticulation tensive. de l a t e n s i o n . D a n s d i v e r s discours
q u e les f o n c t i f s i n t e r t e x t u e l s c o r r e s - q u ' e n g e n e r a l o n p a r l e p o u r se f a i r e
3. v e r b a u x (poésie, t h é â t r e contempo-
pondem entre eux aux niveaux entendre et que les calculs de
S i l ' o n a c c e p t e q u e les « m é l o d i e s » r a i n , g l o s s o l a l i e , séance d e p s y c h a n a -
p r o f o n d s d u p a r c o u r s g é n é r a t i f * de l a probabilité* d'adhésion* o n t c o m m e
d u l a n g a g e r e l è v e n t de l a t e n s i o n , o n l y s e ) oú l a f a ç o n d ' « i n t o n n e r » u n e
signification. o b j e t les a r t i c u l a t i o n s * o r a l e s elles-
peut s'interroger sur la f o r m e et sur phrase est p a r f o i s plus i m p o r t a n t e
F i n a l e m e n t , a r t i c u l e r cette problé- mêmes, le sujet de l'énonciation
les catégories* à 1'aide desquelles q u e l a p h r a s e e l l e - m ê m e , o n se t r o u v e
m a t i q u e de r e l a t i o n s m u l t i p l e s d a n s produit u n simulacre* — modalisé
1 ' i n t o n a t i o n p e u t être décrite. Celle- face à u n e densitê tensive p a r t i c u l i è r e .
une perspective épistémologique co- par le croire et le savoir — des
c i se p r e s e n t e , en effet, comme un Celle-ci se définit alors comme le
h é r e n t e , e t ce e n r a i s o n : — a) des c o n d i t i o n s de saisie de s o n d i s c o u r s .
langage s e m i - s y m b o l i q u e * , à savoir r a p p o r t e n t r e u n e séquence i n t o n a t i -
formants intertextuels entretenant L e s espaces é p i s t é m i q u e * e t c o g n i t i f *
u n e f o r m e particulière de c o n f o r m i - v e donnée e t l a charge pathémique
e n t r e e u x des r a p p o r t s de c o m p l é - qui e n résultent se t r o u v e n t a i n s i
té* entre la catégorie phonolo- qu'elle véhicule. Cest la relation
mentarité paradigmatique et d é b r a y é s * d a n s le d i s c o u r s e t p r i s e n
gique* : contractée en amont par Pespace
— 6) des f o n c t i f s i n t e r t e x t u e l s q u i se charge p a r l ' i n t o n a t i o n , faire soma- t e n s i f (lié e n a v a l à 1 ' i n t o n a t i o n ) a v e c
c o n t r a c t e n t s e l o n les príncipes d ' u n e tique et articulatoire propre aux ascendant ^ descendam
Pespace t h y m i q u e * e t P e s p a c e m o -
syntaxe fondamcntale, c'est cela, a c t a n t s * de Vinterlocution* : Pinter- dal* — ces d e u x derniers rendam
sans d o u t e , u n des o b j e c t i f s majeurs l o c u t e u r * et 1'interlocutaire*. Ceux-ci rlescendant • ~""*"*"» ascendant
compte d ' u n e manière c o m p l e x e de
de 1'approche métasémiotique de reproduisent, en le simulam, le et l a c a t é g o r i e d i s c u r s i v e : 1 ' u n i v e r s i m m a n e n t de l a p a s s i o n * —
1'intertextualité. (H. G. R.) scénario de l ' é n o n c i a t i o n e t , e n m ê m e
laxité q u i r e n d r a i t c o m p t e d e ce r a p p o r t de
Culture, Texte, t e m p s , ils e n vérifient e m p i r i q u e m e n t tensitivite.
densité. M a i s i l f a u t préciser q u e l a
U n i v e r s sémantique. les s t r a t é g i e s * . P a r c o n s é q u e n t , 1'in-
de-laxité de-tensivité f r a c t u r e q u i e x i s t e e n t r e les s t r u c t u r e s
tonation releve à la fois de la d i s c u r s i v e s e t les s t r u c t u r e s s é m i o -
compétence* épistémique permet- Pour obtenir la combinatoire com-
n a r r a t i v e s * , n o u s e m p ê c h e de c o n s i -
tant la construction d u simulacre plete des e f f e t s de sens* déployés
Intonation \ç\\B énonciatif, e t d u s a v o i r p r o p r e à l a dans le discours par ces deux
dérer Pespace tensif soit
r e l e v a n t i m m é d i a t e m e n t de Pespace
comme

d i m e n s i o n déictique et c o g n i t i v e de catégories réunies en une «forme


m o d a l o u de P e s p a c e t h y m i q u e s o i t de
1. 1'interlocution énoncive. L'énoncé* moniste », i l f a u d r a i t développer sur
la c o n v e r s i o n * d o n t ils sont respecti-
L e s p r o b l è m e s soulevés p a r P a n a - l i n g u i s t i q u e se t r o u v e a i n s i surdéter- ces c a r r é s * s é m i o t i q u e s , t o u s les cas
v e m e n t les t e r m e s ad quem e t ab quo.
lyse des t r a i t s prosodiques, et en m i n é p a r u n e c h a r g e m o d a l e * supplé- de confrontation, selon le modele
Mais la fonction* de transforma-
particulier par 1'intonation, font mentaire que nous proposons d'appe- fourni par A. J . Greimas (v. M o d a l i -
t i o n * de l a s t r u c t u r e p a t h é m i q u e e n
aujourd'hui 1'objet d'un intérêt l e r , a u sens le p l u s l a r g e , espace tensif. te) s o i t s t r u c t u r e t e n s i v e p o u r r a ê t r e exercée
renouvelé. Parmi les formalisa- C e l u i - c i se définit c o m m e 1'ensemble 1) complémentarité
p a r l a médiation de l a compétence
t i o n s r e l a t i v e m e n t les p l u s r e c e n t e s , des surdéterminations saisissables (superposition simple)
modale énonciative (v. supra 2.).
citons celles de I . Fonagi et de uniquement au niveau des struc- /1 compatibilités
2) conformité (inver- D a n s ce c a s , c e l l e - c i r e s t e i m p l i c i t e
M. A. K. Halliday q u i semblent le tures* discursives e t résultant des
sion des axes d u p r o j e t a n t d a n s l e d i s c o u r s le s i m u l a -
m i e u x se p r ê t e r à u n e généralisation procédures de débrayage e t e m b r a y a -
second cairé) cre déjà c o n s t r u i t d ' u n é t a t o u d ' u n
sémiotique. N o u s nous bornerons à ge*ayant comme o b j e t les a c t a n t s
123
122
Inlrutextualitc Ironic

savoir-faire interprétatif i d e n t i q u e s
p a r c o u r s p a s s i o n n e l . L e s profils
ques d u l a n g a g e se p r é s e n t e n t
fani-
ainsi
d é v e l o p p e à p a r t i r de q u e l q u e pas- Ironie n . f. M (c'est la valeur «phatique» et
sage p a r t i c u l i è r e m e n t i m p r e s s i o n
n o n seulement comme la manifesta- n a n t , présent en t o u t e c o m p o s i t i o n i n t é g r a t i v e de l ' i r o n i e ) e t à e n e x c l u r e
t i o n d e Vacte épistémique d u s u j e t de q u ' A s a f i e v a p p e l l e memoranda e í. Ba d ' a u t r e s possédant v a l e u r s et s a v o i r -
1'énonciation — réduisant 1'intona- d o n t 1 ' e n s e m b l e c o n s t i t u e , precise P a r f o i s r a n g é e p a r les r h é t o r i q u e s faire interprétatif n o n partagés (c'est
t i o n a u x passages catégoriques d ' u n m e n t , l a m é m o i r e c o l l e c t i v e e t se classiques au nombre des quatre l a f o n c t i o n s é g r é g a t i v e e t élitiste de
é t a t d e c r o y a n c e o u de c e r t i t u d e à u n fonctionnements : la pénétration d principaux tropes* (avec la méta- 1 ' i r o n i e ) . D ' o ú 1'intérêt d e s o n é t u d e ,
autre — m a i s a u s s i c o m m e 1'espace n o u v e l l e s i n t o n a t i o n s e t le processu~ phore, la synecdoque, et la m é t o n y - certainement, pour la psychanalyse
s u r m o d a l i s é d ' u n e x c è s de Sens p a r de 1 ' o u b l i . Ces m e m o r a n d a p o u r r a i e n t tnie), et définie alors comme un ( v . S. F r e u d : Le mot d'esprit et ses
rapport à u n e f f e t de Son simple, être c o n s i d e r e s c o m m e des u n i t é s changement d e sens des mots par rapports avec Vinconscieni), e t s o n role
intégrant dans u n c r i ou dans u n é p i s t é m i q u e s * de l a m u s i q u e , c a r contrariété* ou c o n t r a d i c t i o n * , par- important dans certains systèmes
murmure les débordements d'une c ' e s t à p a r t i r des s t o c k s d ' i n t o n a t i o n fois c o n s i d é r é e c o m m e u n e f i g u r e de s é m i o t i q u e s m i x t e s c o m m e le t h é â t r e
s i g n i f i c a t i o n p l u r i e l l e . (M. C.) q u ' i l s c o n t i e n n e n t q u ' o n p e u t établir pensée ( n o n - t r o p e ) , 1'ironie est un ( v o i r , p a r e x e m p l e , les s é q u e n c e s de
quels m e m o r a n d a sont prescrits, a c t e l a n g a g i e r de d i s s i m u l a t i o n t r a n s - d u p e r i e , de m a l e n t e n d u , de quipro-
5.
interdits, permis ou facultatifs dans parente, c'est-à-dire une procédure quó, fondées sur un savoir-faire
Le musicologue soviétique Bóris
u n e c u l t u r e d o n n é e o u , si l ' o n se p l a c e d'énonciation* complexe (débrayée- interprétatif n o n partagé à 1'identi-
A s a f i e v a p r o p o s é de c o n s i d é r e r l ' i n -
d u p o i n t de v u e de l a c o m p é t e n c e embrayée) dans laquclle u n destina- q u e p a r le p u b l i c e t les p e r s o n n a g e s
tonation comme l a base d u signe*
é p i s t é m i q u e des s u j e t s m u s i c a u x , t e u r * de d i s c o u r s c h e r c h e à t r a n s m e t - sur scène).
musical. Asafiev donne de nom-
q u e l s m e m o r a n d a r e l è v e n t des c a t é - Une gestuaire et p r o s o d i e parti-
breuses définitions d u concept d ' i n t o - tre à u n destinataire* u n message
gories c e r t i t u d e / i n c e r t i t u d e et p r o b a - culières ( m i m i q u e , i n t o n a t i o n , d é b i t ,
n a t i o n ; celle-ci est, selon l u i , s u s c e p t i - i m p l i c i t e d o n t le sens est différent
b i l i t é / i m p r o b a b i l i t é . (E. r.) accents d'insistance, etc.) ainsi que la
ble de recouvrir tout paramètre (souvent contraire ou contradictoire)
de celui du message explicitement référence i m p l i c i t e o u e x p l i c i t e , t o u -
m u s i c a l ( e t n o n s e u l e m e n t les h a u -
m a n i f e s t e * . Les a c t a n t s p a r t i c i p a m jours désambiguisante, au contexte
teurs de t o n ) . Dans cette perspective,
à la communication ironique sont contemporain de 1'acte d'énoncia-
1 ' i n t o n a t i o n concerne t a n t la c o m p o -
t i o n , peuvent, en regime oral, servir
sante sémantique* que s y n t a x i q u e * Intratextualité n . f. donc, v i r t u e l s o u actualisés, r e l e v a n t

um de 1 ' é n o n c i a t i o n o u de 1 ' é n o n c é , a u d e s i g n a u x d ' a l e r t e , p o u r le r é c e p t e u r


du discours aussi bien que les
n o m b r e de q u a t r e (syncrétismes ou complice, d'avoir à interpréter le
systèmes axiologiques*.
démultiplications étant t o u j o u r s pos- message d i f f é r e m m e n t de son sens
6. Par comparaison avec le terme sibles : voir 1'auto-ironie sur soi- apparent. Dans un système de
L e processus m u s i c a l m e t en ceuvre d ' i n t e r t e x t u a l i t é *, l i n t r a l e \ n a l i té méme) : u n émetteur-manipulateur c o m m u n i c a t i o n différée ( p a r e x e m p l e ,
des f o r m e s e t des s t r u c t u r e s n ' a y a n t d e s i g n e le cas o ú u n t e x t e a t t r i b u e à dote d ' u n f a i r e - c r o i r e sélectif, une d a n s u n message é c r i t , n o t a m m e n t
d ' e x i s t e n c e q u e l o r s q u ' o n les « i n t o n - c e r t a i n s de ses f r a g m e n t s ( p a r des cible, u n d e s t i n a t a i r e - c o m p l i c e dote littéraire), d ' a u t r e s t y p e s de s i g n a u x
ne». On pourrait rapprocher le procédures sémiotiquement calcula- d'un savoir-faire interprétatif lui doivent intervenir (modalisateurs,
c o n c e p t d ' i n t o n a t i o n de c e l u i d ' é n o n - bles) le s t a t u t e x p l i c i t e * de T a l t é r i t é . p e r m e t t a n t d ' a c c é d e r a u sens i m p l i c i - t o u r n u r e s négatives c o m m e la l i t o t e ,
ciation* et, par analogie, de ses D e ce cas r e l è v e n t des phénomènes te du message, conformément à euphémismes, mélange de registres
actants * (énonciateur/énonciataire) c o m m e l a c i t a t i o n , le r é c i t - p a r a b o l e * , 1 ' i n t e n t i o n de 1 ' é m e t t e u r , u n d e s t i - s t y l i s t i q u e s , m é t a p h o r e s filées, c i t a -
et de p a r l e r d ' i n t o n a t e u r et d ' i n t o n a - le c o m m e n t a i r e * . I l s se d é c r i v e n t à n a t a i r e - n o n - complice (présent ou tions, etc). Un intertexte joue
t a i r e , r e n d a n t c o m p t e a i n s i des s u j e t s p a r t i r d e 1 ' o b s e r v a t i o n des p r o c é d u r e s absent, réel ou virtuel, faisant s o u v e n t le r o l e à l a f o i s d e s i g n a l e t d e
h u m a i n s de l a c o m m u n i c a t i o n * m u s i - d ' e m b r a y a g e - d é b r a y age * énonciatif s o u v e n t o f f i c e de c i b l e ( d e r é f é r e n t ) r é f é r e n t , 1 ' i r o n i e se p r é s e n t a n t a l o r s
cale. Bien q u ' A s a f i e v considere la et énoncif. Des t e x t e s p r o d u i s e n t o u visée p a r le m e s s a g e i m p l i c i t e ) dote comme écho ou comme mention
c o m p o s i t i o n , en t a n t que g r a n d e u r * r e p r o d u i s e n t d ' a u t r e s t e x t e s à 1'inté- d ' u n savoir-faire interprétatif limite (comme citation, parodie, allusion,
«intonnée», comme le donné de r i e u r d ' e u x - m ê m e s de f a ç o n e x p l i c i t e , a u p a r a i t r e d u message e x p l i c i t e . L a dérision) d u discours d ' a u t r u i sur la
départ pour la construction de la les a c c o m p a g n a n t p a r f o i s d e l a m i s e c o m m u n i c a t i o n i r o n i q u e est d o n c u n e réalité, dont Pironiste cherche à
théorie, i l a t o u t aussi b i e n c o m p r i s en scène de leur énonciation. Ces sorte «d'aire de j e u » énonciative, dévaloriser ou à disqualifier soit la
q u e 1 ' e x i s t e n c e de l a m u s i q u e ne se phénomènes sont particulièrement i m p l i q u a n t t o u j o u r s l a r é f é r e n c e à des compétence, soit la performance
r é d u i t p a s a u x i n s t a n c e s de p r o d u c - m a n i f e s t e s d a n s le d i s c o u r s c o g n i t i f * n o r m e s . à u n e o r t h o d o x i e ( d o n c à des langagière. soit 1'adéquation de cette
tion m a i s qu'elle persiste dans la et i n t e r v i e n n e n t dans la c o n s t i t u t i o n systèmes complexes de v a l e u r s p o - d e r n i è r e a u réel. L~n s y s t è m e s é m i o t i -
mémoire* musicale collective des des d i m e n s i o n s p e r s u a s i v e e t inter- sitives ou négatives), qui tend à que non-figuratif (musique, peinture
a u d i t e u r s . Cette conscience m u s i c a l e , p r é t a t i v e d u d i s c o u r s . (L. P.) r e g r o u p e r c e r t a i n s p a r t i c i p a n t s de l a abstraite. symbolisme mathémati-
sorte d'entrepôt virtuel, nait et se c o m m u n i c a t i o n possédant v a l e u r s et q u e ) , e t / o u ne d i s p o s a n t p a s de l a
• Intertextualité.

124 125
Ircmie
botopie

fonction métalinguistique (langage En d'autres termes, un premier


citant un autre langage), et/ou ne niveau articule une véridiction qui Hion ironique de sa «négativité» termes d'une rection sémantique j ouant
mettant en jeu aucune idéologie oppose le paraitre « P » et 1'être S : (déception, colère) au lieu d'une entre les composantes syntaxiques.

I
+

(définie comme système de valeurs), r\pression de dénonciation ouverte. Dês que les lexèmes se trouvent
et/ou n'impliquant aucun sujet (defi- paraitre être \ II semble donc que la performance actualisés par la mise en arbre, la
«P » S secret ironique mette en scène une structure rection sémantique s'impose; or, rien
ni comme la resultante du phénomè-
+

ne de 1'intercommunication), ne rrridictoire impliquant une double dans la structure syntactico-logique


saurait, sans doute, se construire ni se structure sous-jacente, manipulatoire ne permet de prévoir la direction
definir comme ironique. (P. H.) f \ f
insinue et sanctionnelle. Ce que nous pouvons de cette rection. « L e commissaire
I X \ par E. résumer simplement : aboie» est le portrait ou bien d'un
2.0 non-S « non-P » / -(1) Véridiction: E. dit P et subit S +
chien «bureaucratique», ou bien
Nous notons le dire de E. astérisqué t d'un fonctionnaire « canesque », selon
L'ironie est un effet d'énonciation /
cette direction d'une rection séman-
équivalent à ce qui dans 1'énoncé pour indiquer 1'aspect formei d'une (2) Manipulation: E a dit P et a fait
c

analyse de Yironie verbale opérant sur '' « non-P » produisant tique reliant ici le verbe et le
s'exprime par la négation*. Tant s complément sujet. L'effet de la
dans la communication courante que la littéralité de P par répétition, par
déformation d'intonation, par hyper- rection sémantique est de régler, pour
dans 1'interprétation des textes litté- ^•(3) Sanction: E voit E coupable ainsi dire, les rapports de forces entre
raires — ou la critique des faits bole, etc. Remarquons que dans g

de S selon L
c

Yironie non-verbale ou situationnelle, les lexèmes actualisés, dont l'un, le


artistiques en general — , une plus «fort», actualise ses classèmes*
compétence permettant d'identifier P reste identique à P, et d'autres
+ Les flèches indiquent la direction
circonstances permettent à E de de la communication ironique : et les fait valoir auprès des autres,
les effets ironiques est nécessairement ;

moins «forts», qui se limitent à


à 1'oeuvre; paradoxalement, cette dramatiser au contraire S aux yeux (2) -* (1) : E manipule E
de E (ou E ).
c

(I) (3) : E. apostrophe E


f
n'actualiser que leurs sèmes* nucléai-
compétence est três difficile à explici- g c
e
res. Cest ainsi que le plus «fort»
ter à un niveau suffisamment global Un deuxième niveau articule en- (3) -* (2) : E sanctionne E
e c

suite, donc, un rapport de manipula- manifeste son « sens propre », tandis


pour inclure les phénomènes fort On peut distinguer une forme que les autres, s'ils ne possèdent pas
varies connus par les poétiques et les tion entre le dire et le faire E ; celui- c

ci a cache (rendu secret) son faire «non- (1'ironie « hot » ou polemique, oú L est eux-mêmes ces classèmes, ne manifes-
pragmatiques. La conceptualité sé- une instance três precise, et E une tent que du «sens figure».
miotique nous permet pourtant une P » par un mensonge P, et E. se g

trouve en príncipe parmi les victimes communauté bien délimitêe exerçant


élucidation interessante du jeu énon- une forte autorité sur E . Cest le ton II y a bien force, contrainte, et
ciatoire prévu par cette compétence. de cette manipulation. II est probable c
même dialectique dans ce processus,
que l'on peut dire que P est toujours prophétique des justes fulminant
Constatons dans une première contre les impies. Et d'autre part une puisque le même isotopique produit
approche que 1'ironisateur ou énon- en dernière instance une promesse. par cet effet de rection constitue
Dans ce cas, l'ironie serait au fond forme «cool» ou polie, oú L est une
ciateur ironique E. se trouve d'em- instance vague et générale, et E par immédiatement son autre, à savoir la
blée installé dans un rapport triangu- 1'expression agressive — passion : g
classe des sémèmes non actualisés par
colère — d'une déception. conséquent un sujet global tendant
laire avec un énonciateur cible de plutôt à inclure E ; c'est le ton les lexèmes en position faible. La
1'ironie E et avec un énonciateur A un troisième niveau, finalement, c
fameuse phrase construite par
c
s'articule une sanction qui ne con- mélancoliquement humoristique des
évaluateur E qui est en même temps
g
échanges de politesses qui, les parties Chomsky : «Colourless green ideas
souvent, mais pas toujours, Fénon- cerne plus ni P, ni P , mais le rapport+
sleep furiously» pourrait valoir
déontique de E avec S selon la loi L. impliquées le savent trop bien, ne
ciataire de E.. c

changent, hélas, rien aux tristes comme exemple d'un syntagme à


# , i E est responsable de causer S par
c
rection flottante, oú tout donc est au
E. dit P et fait entendre non-P . «non-P», et i l serait responsable réalités brutales qui de toute façon
les séparent (cf. la politesse féroce de premier moment « autre », rien n'est
Mais P est une citation, la reprise même sans avoir manipule par «même», et oú tout sens est par
+

d'un P déjà supposé dit par E . Ce E


c c
mensonge et secret. S est un mal en Tofficier prussien envers les deux
est en effet supposé dire ou avoir dit P amis du conte de Maupassant...). conséquent « figure ». Ce qui n'empê-
soi, et « non-P » est soit un crime (si L che pas, bien entendu, la récupération
tout en ayant pratique ou fait « non- est une loi juridique), soit au moins (P. A. B.)
P » , un faire descriptible par un sémantique par imposition forcée
une «misère» (si L est une loi d'une rection partant, par exemple,
énoncé contradictoire à P, et qui plus éthique, esthétique, épistémologique du lexème «ideas ».
est, ce faire «non-P» est la cause ou autre). II est important de voir que Isotopie [ç]
d'une situation S qui est dysphorique E est, au moins en príncipe, plus fort
fi Une distinction apparemment
et que E. subit. Alors E juge E que E , puisque coextensif de L, dont naive entre rection sémantique natu-
i . QD
g c
c
coupable selon une certaine loi L il est le garant ou 1'incarnation. relle et rection sémantique forcée,
d'infliger S à E.. En linguistique phrastique, la
D'autre part, E doit être plus fortc question de 1'isotopie se pose eri dans ce sens, pourrait éclaircir le
126 que E. pour lui faire choisir Fexpres-
127
ls<>ll)|lÍ('M
Isotopie m u s i c a l e

l i v i t é * , durativité* et t e r m i n a t i - d'une telle isotopie n'est ressentie que


problème. Car la force d o n t i l s'agit
d o i t venir ou bien d ' u n énonciataire
Isotopie musicale vité*). lorsqu'elle change, par exemple, dans
2. la partie centrale de la ballade en fa
q u i s'en t r o u v e sensiblement mis en n. f. l j mineur de C h o p i n , on a t o u t à coup u n
Ce que le musicologue R u d o l p h
relief, et c'est le cas de 1'énoncé
Reti entend par «thématicité » peut développement extrêmement p o l y -
poétique (définissable même par la I I est indéniable q u ' e n se conten-
être rapproché de 1'isotopie. I I y a phonique d u thème p r i n c i p a l q u i
rection forcée), ou bien d u « contex- t a n t d'analyser le p l a n d u signifiant
d'après l u i dans la musique deux revient ensuite à la t e x t u r e mélodie-
t e » d'oú elle semble venir comme on ne peut expliquer les facteurs q u i
forces c o n t r i b u a n t à créer la forme accompagnement homophonique, en
naturellement, sans supposer aucun rendent compte de la cohérence de la
musicale; l'une est extérieure et se nous faisant ressentir le passage d'une
effort interprétatif m e t t a n t en relief forme musicale. Le t e x t e musical
base sur la segmentation*, le p h r a - isotopie à l'autre.
1'énonciataire, transmise par les peut parfois être fragmente, de
sage et le groupage des unités d u n i - 5.
circonstants a d v e r b i a u x de la phrase longues pauses peuvent séparer diffé-
veau de la m a n i f e s t a t i o n ; 1'autre est O n peut également parler de la
et par ses conjonctions, q u i f o n c t i o n - rents passages d u t e x t e , mais ceux-
immanente et recouvre ce q u ' o n stratégie* narrative comme d'une
nent comme des filtres déterminant le ci sont cependant ressentis comme
appelle les phénomènes thématiques isotopie. E n musique, le même thème
passage p a r t i e l des rections sémanti- formant un tout.
de la m u s i q u e . Le déroulement ou la même idée thématique peut être
ques j o u a n t dans les phrases voisines, Ce phénomène p e u t b i e n être
d r a m a t i q u e de l'ceuvre musicale, presente sous divers éclairages : on
oú elles sont à leur t o u r établies ou designe d u n o m d'isotopie : c'est
autrement d i t , 1'intrigue de l'ceuvre peut le laisser s'achever de façons
bien grâce à u n nouveau filtrage, ou 1'isotopie q u i constitué également la
ne peut être comprise qu'à ce niveau. différentes, soit par exemple, comme
bien par 1'effet d ' u n connecteur*, c o n d i t i o n de 1'analysabilité d u dis-
3. accomplissement ou non-accom-
t y p i q u e m e n t le t i t r e d u t e x t e en cours musical. Néanmoins, la n o t i o n
L a «caractéristique de g e n r e » plissement de 1'action (selon Poppo-
question, en general le métalangage d'isotopie en musique n'est pas
peut f o n c t i o n n e r comme isotopie, sition sémiotique perfectivité/
q u i controle le t e x t e . (P. A. B.) u n i v o q u e . Elle peut signifier au
c'est-à-dire comme facteur q u i ga- imperfectivité). Dans la ballade en sol
moins cinq choses différentes : mineur de Chopin par exemple, le
r a n t i t la cohérence de la musique. U n
genre ou une f o r m e - t y p e — sonate, thème p r i n c i p a l de la valse lente se
2. [D] 1.
polonaise, chaconne, fugue — suffit développe en section tendue et
Supprimer la première phrase dans L'isotopie peut être considérée
à former une sorte de cadre de d u r a t i v e , q u i c o n d u i t une première
le Tome I d u Dictionnaire. comme une «structure p r o f o n d e » fois à une m o d u l a t i o n en m i majeur,
référence « t o u t p r ê t » q u i f i l t r e la
Le contexte m i n i m a l n'est pas plus ou moins achronique et abstraite c'est-à-dire à une catégorie t h y m i -
sensation musicale la plus immédia-
constitué de deux figures sémiquef — comme le carré* sémiotique ou que* de 1'euphorie*, et une autre fois,
te en une forme : ce n'est qu'avec la
mais de deux sémèmes*. comme VUrsatz dans la théorie à la f i n de 1'oeuvre, à son contraire
musique contemporaine ou en écou-
musicale de H e i n r i c h Schenker. R a - dysphorique en sol mineur, renfor-
Supprimer la dernière phrase t a n t de la musique étrangère à notre
menée à u n t e l schéma, la musique est çant de la sorte la f i n tragique de
1'isotopie releve u n i q u e m e n t de la culture q u ' o n ne p e u t plus ranger la
ressentie comme sensée. Ce q u i y est l'ceuvre.
dimension s y n t a g m a t i q u e * . musique en une isotopie correspon-
i m p o r t a n t n'est pas seulement de Ces p r i n c i p a u x cas n'épuisent pas
L'isotopie est défmie comme une d a n t à des genres enregistrés dans
savoir si u n carré sémiotique (ou t o u t les possibilites d'isotopies musicales,
récurrence de sèmes*, et n o n de notre mémoire. Par exemple, le
autre schéma logique) rend compte de surtout si 1'on t i e n t compte d u f a i t
catégories. thème d u lied d u dernier m o u v e m e n t
la cohérence en musique, mais la que les isotopies ne sont pas nécessai-
de la sonate p o u r piano (op. 109) de
L a comparaison ne constitué pas manifestation de ce schéma sur le rement statiques, q u ' o n peut i m a g i -
Beethoven n'est pas à v r a i dire u n
en elle-même une bi-isotopie (ex. : plan temporel. A i n s i , i l est intéressant ner, au contraire, une isotopie
lied o r d i n a i r e , mais suit assez
Pierre est comme M a x ) , bien qu'elle de reconnaitre 1'ordre des termes d u musicale q u i change, glisse vers une
strictement le schéma r y t h m i q u e
puisse relier deux isotopies. carré sémiotique apparaissant lors du autre isotopie. (E. T.)
de la sarabande. On entend ce
déroulement de 1'ceuvre, sa direction
Le problème de 1'isotopie est indé- thème três différemment si on ac-
et la d y n a m i q u e de sa s t r u c t u r a t i o n
pendant de celui de la véridiction. cepte d ' a b o r d les t r a i t s d u genre sara-
thématique. Une analyse isotopique
bande comme isotopie d u thème.
E n f i n , si l ' o n t i e n t compte de la liée au temps peut distinguer trois
4.
nature des sèmes * récurrents, on peut phases principales : débutante, déve-
distinguer entre isotopies génériques loppante et t e r m i n a n t e (de la même
Le type de texture musicale : c'est, Isotopies
sans aucun doute, u n des types
(instituées par la récurrence d ' u n manière que Bóris Asafiev parle
de manifestation isotopique les plus
(connecteur d'~)
même classème), et isotopies spêcifi- d'impetus, motus et terminus ou
simples dans le domaine de la
ques (instituées par la récurrence d ' u n qu'en sémiotique on distingue entre
musique. E n general, la présence • Connecteur d'isotopies.
même sème nucléaire). (F. R.) trois catégories aspectuelles: inchoa-
129
128
J

Jonction \ç\ D é p l o i e m e n t universel,


Paradigme, Stratification, Valeur.

3. E
Le c o n c e p t d e j o n c t i o n n ' e s t pas
u n i q u e m e n t de n a t u r e s y n t a x i q u e . I I
nV.st pas reserve à la relation
Juridique
nclantielle sujet/objet. II appartient (sémiotique ~)
fait au c o n c e p t de paradigme*.
Dans u n p a r a d i g m e ( W , K w ) , c ' e s t - à -
adj. [N][Ç]
ilire dans u n « e s p a c e » catégorisé*,
1.
Wl v a l e u r s * des t e r m e s t , t n sont
A u sens l a r g e , o n p e u t e n t e n d r e p a r
leu domaines D,, D n découpés
s é m i o t i q u e j u r i d i q u e t o u t s y s t è m e de
( i l c l i m i t é s ) d a n s 1'espace e x t e r n e W
régies régissant les rapports entre
par le s y s t è m e de f r o n t i è r e s ( d e s e u i l s )
actants du point de vue de leurs
K w (v. Catastrophe). Dire que les
droits*. Dans cette perspective, la
I c r t n e s t . d u p a r a d i g m e se détermi-
sémiotique juridique n'est qu'un
ii< i i t r é c i p r o q u e m e n t e t e n t r e t i e n n e n t
champ d'application particulier des
c l i s r a p p o r t s de conjonction/disjonc-
s y n t a x e s m o d a l e s d e t y p e p o t e s t i f et
l i o i i e'est, t o p o l o g i q u e m e n t parlant,
d é o n t i q u e , celles-ci é t a n t à leur t o u r
d i r e d e u x choses :
a n a l y s a b l e s s o i t d a n s le c a d r e general
— a) q u e les d o m a i n e s D ± appar-
de la théorie sémio-narrative, soit
iiinnent à un même espace W :
en termes purement logiques (cf.
mu jonction,
G. Kalinowski).
— b) q u ' i l s s o n t separes p a r K w :
disjonction.
2.
En un sens plus restreint, la
A ce t i t r e , les c o n c e p t s d e j o n c t i o n ,
s é m i o t i q u e j u r i d i q u e a p o u r t a c h e de
ile c o n j o n c t i o n et d e d i s j o n c t i o n s o n t
rendre compte d u discours d u droit
IICH c o n c e p t s d ^ s s e n c e topologique. Ils
( p o s i t i f ) e t , si p o s s i b l e , d e l u i a s s i g n e r
i > 111 s c h é m a t i s a b l e s * à travers les
sa p l a c e d a n s le c a d r e d ' u n e t y p o l o g i e
i n i l i o n s de c a t a s t r o p h e e t d e s t r a t i f i -
des d i s c o u r s . (R. C.-w.)
c i i t i o n * . (J. P.)
• Droit, Devoir, Pouvoir,
• Catastrophe, C a t é g o r i s a l i o n ,
Sociosémiotique.
C o n j n n cl i i) 11/1) is j o n c t i o n ,
Li

Localisation plus anciennes hypothèses de la


linguistique. Elie remonte aux gram-
Hpatio-temporelle [ç| mairiens byzantins et, à 1'époque
moderne, a été reprise par Louis
5. Hjelmslev puis développée par John
Kn face de la localisation spatiale Anderson. Son idée centrale est que
ilc référence énonciative ou espace les relations possibles entre positions
topique*, la localisation spatiale de spatio-temporelles ont servi de schè-
ríférence feinte ou espace ectopique mes* pour les relations syntaxiques
(relui de là-bas) est exploitée en en general. Elie est considérée comme
purticulier lors de 1'énonciation fondamentale en sémiolinguistique
par prétérition rhétorique (ex. : depuis que la théorie des catastro-
— Tartuffe : « Couvrez ce sein que je phes* lui a donné un statut concep-
ne saurais voir») et certains emplois tuel et mathématique rigoureux.
des impersonnels. (E. B.) (J. P.)

• Catastrophe,
Localisme n. m. | [ p ] Graphe actantiel,
Morphologies archétypes,
L'hypothèse localiste est une des Schématisation.

133
IVfanipulation [Ç][P]
Pour construire le modele de la
manipulation, on retiendra le couple
Les résultats des recentes analyses oppositionnel dêcision* vs exécution*
incitent à reconsidérer, sans pour (interne à la structure elle-même)
. n i I a n t la remanier profondément, auquel on adjoindra un autre,
lu macrostructure discursive de la hiérarchiquement supérieur, forme
manipulatiori. Celle-ci est définie des composantes du faire informatif :
{cf. tome 1) comme 1'action de faire persuasif* vs faire interprétatif*.
1'homme sur d'autres hommes, ou, en On prendra également en compte les
termes modaux comme le faire-faire, fonctions résultant du faire interpré-
ou encore, en élargissant le concept tatif, à savoir, acceptation vs refus.
au plan general de la communication, Rassemblant tous ces éléments, on
comme une vaste structure d'échange peut proposer dans le tableau suivant
entre deux actants pris en une si- 1'organisation interne de la mani-
luation éventuellement conflictuelle. pulation :

MANIPULATION

Faire persuasif Faire interprétatif

. / \
/V"'
Décision Exécution
(ou non-exécution) Décision Exécution

Acceptation Refus
DESTINATEUR DESTINATAIRE

135
Manipulation
Mémoire Métalangage

— a) A u role actantiel du Des- la décision et à l'exécution. Mais,


tinataire-manipulé correspond géné- celles-ci sont de nature différente et Aussi, un manipulateur peut être occupe, position qui subsume évi-
ralement le terme à^exécutant, le dé- complémentaire. La décision du i onsidéré comme tel, alors qu'il a demment tout le parcours déjà
cidant étant le manipulateur. Or, le manipule est une opération complexe l>i i iilablement subi une manipulation effectué. On reconnaitra par là que la
modele proposé confere aux deux englobant les éléments classiques du I s r i c é e par un état pathémique*. Un sémiotique discursive se separe de
actants, tout à la fois, les mêmes faire interprétatif : relation fidu- I. scine-passion, reconstruit et lexica- Fapproche logique dont on sait
termes, sans opposition apparente. ciaire, véridiction*, savoir sur Vetre du lisable, joue aussi bien le r o l e de qu'elle joue essentiellement sur une
On conçoit qu'au sein du faire Destinateur. Le résultat de cette I Vslinateur-manipulateur. Dans un substitution formelle d'énoncés, indé-
persuasif prend place un faire déci- opération est 1'acceptation (ou le iiVit donné, la manipulation effective pendamment donc de leur « histoire »
sionnel portant sur un P N cognitif refus) de la proposition faite. Selon peut n'être que la resultante d'une antérieure. (J. C.)
dont le Destinateur est lui-même le qu'il y a acceptation ou refus, le milre tout aussi importante. Autre- >• Carré sémiotique, Jonction.
sujet opérateur. Le Destinateur «se manipule procede à 1'exécution ou à niiiit dit, une manipulation est
decide » à manipuler, à persuader et, la non-exécution. Celles-ci, à la MiiHceptible d'en cacher une première,
par conséquent, elabore la stratégie différence du Destinateur chez qui plus profonde, plus subtile. Ces
qui lui semble convenir à la manipu- elles se situent exclusivement sur i onsidérations, si elles sont fondées, Métalangage [ç][p]
lation à réaliser et au manipule en la dimension cognitive, s'inscrivent niontrent 1'imbrication de la struc-
présence. En d'autres termes, le dans un plan pragmatique et consis- lure de la manipulation — pour [Mise en cause du ~ ]
Destinateur s'auto-destine sur un P N tent en la réalisation, en cas de Inquelle on devra désormais convo- Tel qu'il est defini en sémiotique, le
de manipulation et c'est cette opéra- réussite, du faire persuasif, du P N <|iier les modalitês de Vetre — et de la concept de métalangage a donné lieu,
tion qu'on a appelée, ici : décision. suggéré ou imposé. problématique des passions. (J.-C. T.) de diverses parts, à des mises en cause
L'exécution (ou la non-exécution) qui Dans la décision et 1'exécution, le • Passion. variées, par exemple de la part de
succède correspond à la réalisation manipule assure pleinement les deux Wittgenstein. Celie qui a eu le plus de
(ou la non-réalisation) du P N initiale- roles de décidant et d'exécutant. On retentissement est celle de Lacan,
ment conçu. I I s'agit en quelque sorte peut également, s'agissant de la manifestée, à quelques variantes
de 1'exécution de la décision. On décision, parler de compêtence inter- prés, de façon répétitive sous la forme
constatera que le Destinateur assure prétative du Destinataire-manipulé. «il n'y a pas de métalangage».
en syncrétisme les deux roles actan- Cela semble nettement plus frappant Mémoire n . f . [N] Formule qui, si elle devait être ténue
tiels de décidant et d'exécutant. dans les contes de déception* ou les pour valide dans toute son extension,
Cependant, i l peut arriver que ce ne rapports dominant/dominé sont sou- A la différence des phrases considé- n'aurait rien de moins pour effet que
soit pas toujours le cas : le role de mis à une forte labilité et ou le souci rées isolément, le discours* semble de mettre en cause la possibilite
décidant peut être pris en charge par majeur est de se montrer plus rusé. posséder une véritable « mémoire ». A même de toute sémiotique et, notam-
un autre, et l'on aurait affaire 1'inverse de tous ceux qui ne voient en ment, de toute linguistique. On sait
à une structure plus complexe 2. lui qu'une simple concaténation en effet (v. Sémiotique) que, chez
(c/- 2.) A partir du moment oú l'on admet <l'énoncés, nous reconnaissons au Hjelmslev, la linguistique — pour
Sur le plan modal, la décision du que les deux instances — initiale et contraire que, inscrit dans la conti- prendre cet exemple — , est définie
Destinateur le constitue en manipula- terminale de 1'algorithme narratif — , nuité du discours, chaque énoncé y comme une sêmiologie, c'est-à-dire
teur virtuel (vouloir-manipuler) et de la manipulation (terme complexe garde, en fait, les traces d'un une métasémiotique ( = un métalan-
l'exécution en fait un manipulateur et intégrateur du contrat) et de la « passe » : un peu à 1'exemple du « si» gage) qui a pour sémiotique-objet
réalisé. De ce point de vue, on parlera sanction* sont caractérisées par le Trançais qui, tout en étant 1'équiva- ( = langage-objet) une sémiotique
de compêtence manipulatoire du Desti- type d'énoncés d'état que l'on y lent d'un « oui», implique en même non-scientifique.
nateur. Cette compêtence, d'ordre trouve — disjonction et/ou conjonc- lemps une opération préalable de I I convient donc de cerner avec
cognitif, se mesure au vu de 1'issue du tion — et que ces derniers détermi- ncgation; de même, la disjonction ne précision la portée de la négation
faire persuasif et par le biais du faire nent le mode d'existence modale des Haurait s'identifier à une non- lacanienne de 1'existence du métalan-
interprétatif du manipule qui fonc- sujets, i l est aisé de concevoir que les conjonction dans la mesure oú celle-ci gage. Dans les quatre directions sui-
tionne ici, cela va sans dire, comme actants de la manipulation, avant présuppose syntagmatiquement que vantes :
une sorte de sanction statuant en d'être des sujets « agissants » sont des l'objet a été déjà possédé. Dans le — o) Si répétitive qu'elle appa-
premier sur la performance cognitive sujets « p a t i e n t s » , ayant chacun sa même sens, qu'il nous suffise de raisse dans certaines parties de
effectuée par le manipulateur. propre histoire faite de heurs et de rappeler, entre autres, qu'un sujet Toeuvre de Lacan (et plus encore chez
— b) Au sein du faire interprétatif malheurs, jalonnée d'espoirs et de Hyntaxique donné, inscrit dans un ses continuateurs), la mise en cause
on a également aménagé une place à déboires. parcours narratif*, est susceptible du métalangage n'est pas un élément
d'être defini par la position* qu'il y constant et intangible de sa réflexion.
136
137
ÍVlélniiiorplioHc Métanavoir
Métalangage

D O M l t t les problèmes q u ' o n a cherché Aztèques) ou de vengeance* (la


I I l u i est arrivé, de façon apparem- nier et la métalangue et le métadis- ik débroussailler. Reste encore la sorcière q u i transforme le prince en
m e n t inversée, de poser le langage cours. Mais nier le métadiscours, ce |i«>HMÍbilité que les relations entre les grenouille ou le démon q u i métamor-
comme, indissolublement, métalan- n'est nier n i la métalangue, n i le deux objets dénommés langages ne se phose en oiseau p l a i n t i f — le
gage. O n remarquera toutefois que métalangage : le système (et la nuriènent n i à la d i s j o n c t i o n absolue, A y a y m a m a — la fillette de celle q u i
cette i n d i s t i n c t i o n d u langage et d u sémiotique) subsiste(nt) même s'il n ' y ni à la confusion t o t a l e . Problème dédaigne son a m o u r , dans u n m y t h e
métalangage n'est rien d'autre a pas de procès. E n f i n , nier la d o n t i l v a de soi q u ' o n ne p e u t ici que de la Forêt péruvienne). (H. C.)
qu'une mise en cause simultanée d u métalangue n'a pas nécessairement nuirquer la place. (Mi. A.)
langage-objet et d u métalangage : pour effet de nier le métadiscours : i l
nier la possibilite de leur d i s t i n c t i o n suffit de poser que le métadiscours a
n'est r i e n d ' a u t r e que nier leur alors p o u r système celui de la Métasavoir [ç]
existence distincte, puisqu'ils sont sémiotique-objet. — I I a p p a r a i t que
definis par leurs relations recipro- la p l u p a r t des occurrences de 1'axio- Métamorphose n . f. m A.
ques. — Plus t a r d , L a c a n en v i e n t me lacanien peuvent être lues selon la 1.
« p r e s q u e » à mettre en place le 3 interprétation : il n'y a pas de
e
í. Le métasavoir ou le savoir réfléchi
métalangage, sous la forme d u métalangue, à comprendre comme « i l F r e q u e n t e d a n s le d i s c o u r s m y t h i - ( J . Piaget) signifie 1'existence d'une
mathème. n ' y a pas de système de la métasémio- que e t / o u f o l k l o r i q u e , l a métamor- compétence autorégulative, d ' u n sa-
— b) O n sait ( v . Métalangage, 1.) tique d i s t i n c t d u système de la pliose c o r r e s p o n d à u n e t r a n s f o r m a - voir-faire opératoire* ( d ' u n « s a v o i r -
les origines logiques d u concept de sémiotique-objet». O n constate alors l i o n * de t y p e figuratif* permettant savoir-faire»). A i n s i , u n sujet* d'ac-
métalangage, i n t r o d u i t dans le que : — o) la possibilite d u métadis- de p a s s e r d ' u n e i s o t o p i e * sémiologi- t i o n dote d ' u n métasavoir, doit avoir
c h a m p linguistico-sémiotique p a r cours n'est pas a t t e i n t e ; — b) d'une i|ue* à u n e a u t r e , s u s c e p t i b l e a u s s i , le à sa disposition, d'une p a r t , les ré-
H j e l m s l e v . Quelles que soient les façon apparemment surprenante, L a - OM échéant, de d o n n e r l i e u à u n e gies c o n s t i t u t i v e s de la c o o r d i n a -
relations, n o t a m m e n t historiques, can rencontre i c i des développements rcdistribution actantielle et/ou acto- t i o n des différentes t r a n s f o r m a t i o n s *
entre les deux concepts, ils se hjelmsléviens (v. Métalangage, 2.). Ce riclle des formes narratives sous- simples ou complexes s'investissant
distinguent fondamentalement par n'est d'ailleurs pas le seul cas de jucentes. en programmes n a r r a t i f s * spécifiques
leur objet et p a r leur forme. L a c a n référence souterraine à H j e l m s l e v q u i articulent les formes (ou, selon
2.
precise rarement de quel t y p e de dans le texte de Lacan. J . Piaget, les schèmes abstraits) de
La métamorphose peut être le
métalangage i l m e t en cause 1'existen- — d) Quoi q u ' i l en soit de la portée 1'action* et de l ' i n t e r a c t i o n * . D ' a u t r e
résultat d'une interaction* entre
ce. Certaines occurrences de 1'axiome de la négation, i l est évident que le p a r t , le même sujet d o i t avoir à
uctants, soit comme conséquence
laissent cependant entendre que ce langage-objet d o n t i l est d i t chez sa disposition les régies déterminant
d'une structuré contractuelle* (la
sont les métalangages logiques q u i Lacan q u ' i l n ' y a pas de métalangage les relations* entre tous ces états*
Hitrcière q u i , p a r c o n t r a t préalable,
sont vises par la négation, et, p a r m i est le langage sur le modele duquel est (sémio-narratifs) affectés par la mise
métamorphose l a sirene o u 1'ondine
les métalangages linguistiques, ceux structuré 1'inconscient. V u dans t o u t e en coordination des différentes t r a n s -
en j e u n e filie), soit d ' u n e structuré
q u i sont construits sur le modele des sa généralité, le problème se ramène formations simples ou complexes.
p o l e m i q u e * ( p o u r échapper a u père
métalangages logiques. donc à celui des relations entre deux 2.
de s o n fils, q u ' e l l e h a i t , 1'héroine se
-c) L e concept de métalangage se objets designes par u n seul n o m : le I ransforme e n rocher) : on peut avoir D ' u n p o i n t de vue ( m o r p h o - )
laisse analyser en métalangue (systè- n o m langage*. D'une p a r t le langage, alors u n e rétribution* tantôt p o s i t i v e génétique*, le métasavoir indique
me) et métadiscours (procès). L a c a n objet de la sémiotique et de la (quand, par exemple, un morceau 1'aboutissement de la f o r m a t i o n de
f a i t allusion en u n p o i n t au moins à linguistique. D ' a u t r e p a r t le langage, d'argile d u p o t i e r o u l a s t a t u e d u 1'intelligence opératoire* (classifica-
cette d i s t i n c t i o n , en posant la n o t i o n d o n t i l est d i t par L a c a n que Hculpteur est métamorphosée en t r i c e * et p r o g r a m m a t r i c e * ) , c'est-à-
de métaphrase ( i l est v r a i assez l'inconscient est structuré comme l u i . j e u n e filie), tantôt négative, i n t e r v e - dire Fachèvement de la s t r u c t u r a t i o n
bizarrement opposée à paraphrase). Si ces deux objets sont entièrement n a n t a l o r s à t i t r e de p u n i t i o n * ( d a n s progressive de la compétence* sémio-
E n d'autres p o i n t s d u t e x t e , la distincts — a u t r e m e n t d i t si la une communauté p a y s a n n e de l a Cote n a r r a t i v e . (P. S.)
d i s t i n c t i o n , q u i reste i m p l i c i t e , p e u t formule «l'inconscient est structuré INord d u Pérou, o n r a c o n t e , a u j o u r -
sans doute v a l a b l e m e n t être r e s t i - comme u n langage » n'est r i e n d'autre d ' h u i e n c o r e , c o m m e n t les r e l a t i o n s B . [ç]
tuée. O n constate alors que la qu'une métaphore —, la formule « i l Hexuelles i n c e s t u e u s e s métamorpho- Parfois aussi dénommé « h y p e r -
négation d u métalangage a une n ' y a pas de métalangage » est sans flent les interesses en monstres s a v o i r » (pour éviter les confusions
extension — e t , nécessairement, des i m p a c t possible sur le langage dévorateurs d'êtres h u m a i n s ; cf. a u s s i liées aux interprétations d u prefixe
conséquences — três différente(s) — c o n s t r u i t comme objet scientifique la métamorphose de P h o m m e e n singe « m e t a » ) , ce concept permet de
selon Pobjet qu'elle vise. Nier le par la sémiotique et la l i n g u i s t i q u e . Si lors de l a s e c o n d e création, d'après les definir V Information*, comme u n
métalangage, c'est nécessairement ces deux objets se confondent, alors se
139
Modalité Modalilc

savoir s u b s u m é par u n hyper-savoir, che d é j à de l a d é f i n i t i o n des modali- l.iclilive (faire-faire). De cette façon, génération des modalités sur le
e t les a c t a n t s informateur* et observa- t é s * . Pour expliquer différents modes mi peut concevoir le role des parcours génératif*, en essayant de
teur*, comme des sujets cognitifs d ' a c c e n t u a t i o n de l a m é l o d i e , d ' I n d y d a l i t é s e n d o - et e x o - t a x i q u e s eu c o m p r e n d r e l e u r p l a c e e t l e u r role a u x
dont la compétence comporte un souligne 1'importance de 1'accent igard aux trois instances de la niveaux des structures sémio-
h y p e r - s a v o i r , p o r t a n t sur la c i r c u l a - pathétique o u e x p r e s s i f et presente romposition m u s i c a l e : le composi- n a r r a t i v e s v i r t u e l l e s ( o u p r o f o n d e s ) et
t i o n o u l a f a b r i c a t i o n des s a v o i r s d a n s trois façons différentes d'accentuer i <• 11 r, P i n t e r p r è t e e t 1 ' a u d i t e u r . M a i s , des structures sémio-narratives ac-
P é n o n c é . A i n s i la figure d u «secret» (ou d ' « i n t o n n e r » ) une phrase f r a n ç a i - I T I I I I a u t r e c ô t é , ces modalités peu- t u a l i s é e s ( o u de s u r f a c e ) e n t a n t que
i n s t a u r e u n o b s e r v a t e u r , si e t seule- se quelconque : neutre, affirmative vcnt être situées à l'intérieur du m o d a l i t é s virtuelles, actualisantes, et
m e n t si ce d e r n i e r s a i t a u m o i n s « q u ' i l o u n é g a t i v e . S o u s 1'effet de différents «liscours musical lui-même (dans actualisêes q u i s o n t r é a l i s é e s d a n s les
y a q u e l q u e chose à s a v o i r » . (J. F.) sentiments, la phrase originellement 1'éiioncé musical), alors que les énoncés modaux du niveau des
• Programmation, Âction, Cognitif. neutre s'anime et «les syllabes thèmes et les motifs musicaux structures discursives. Cette démar-
s e m b l e n t , p o u r a i n s i d i r e , se m u s i c a l i - u r r a i e n t c o n s i d e r e s c o m m e des «ac- che p e r m e t de p r é c i s e r q u e l q u e peu
s e r » . P o u r les p h r a s e s m u s i c a l e s , l a lants». Dans ce cas, on pourrait c e r t a m e s des modalités, et suggère
m o d a l i s a t i o n s ' e f f e c t u e e n p r í n c i p e de parler, à p r o p ô s d ' u n t h è m e ou d'un q u ' u n e n o u v e l l e m o d a l i t é , la modali-
Modalité façon similaire, et même 1'histoire m o l i f , de s o n v o u l o i r i n t é r i e u r , c'est- té éthique, devrait être prise en
musicale pourrait être conçue, en A-dire de sa t e n s i o n c i n é t i q u e e t , par considération.
A. dernier ressort, c o m m e une histoire .lillcurs, d u savoir contenu dans le 2.
6. GD des m o d a l i s a t i o n s f a i t e s p a r les s u j e t s I h è m e , ce q u i s i g n i f i e r a i t simplement On ne peut parler de modalités
U n t r o i s i è m e critère classificatoire, m u s i c a u x en vue de la réalisation 1 ' i n f o r m a t i o n t r a n s m i s e p a r le t h è m e dans la sémantique* fondamentale,
c e t t e f o i s - c i d u p o i n t de v u e de l a d'objets musicaux. (rythmes, intervalles, timbres, har- bien que celle-ci mette en jeu les
c o m p é t e n c e * modale variable, peut m o n i e s ) , c ' e s t - à - d i r e les s è m e s d o n t i l catégories véridictoire * et thymi-
On peut se demander si les
ê t r e e n v i s a g é . I I s ' a g i t des m o d a l i s a - Mt constitué. q u e * . C e r t e s , ces c a t é g o r i e s surdéter-
m o d a l i t é s e n m u s i q u e s o n t les mêmes
tions graduelles* ( m o d a l i t é s épisté- En ce q u i c o n c e r n e les modalités minent une catégorie sémantique
qu'on a distinguées en sémiotique
miques* par exemple) q u i r e l è v e n t e x o t a x i q u e s , on p e u t dire, en p e n s a n t fondamentale et la convertissent
générale, ou bien s'il existe dans
d ' u n s e u l et m ê m e u n i v e r s c o g n i t i f et à deux thèmes consécutifs, que d ' a b o r d en une taxinomie virtuelle
1'énonciation et 1'énoncé musicaux,
sont reliées par une r e l a t i o n h y p o - Tinfluence du premier thème (son puis en une axiologie virtuelle, mais
des m o d a l i t é s q u i l e u r s o i e n t p r o p r e s .
t a x i q u e * à 1 ' i n t é r i e u r de l a s y n t a x e é n e r g i e c i n é t i q u e ) s u r le s e c o n d est, e n elles le f o n t en tant que catégories
A i n s i , on p o u r r a i t envisager que ces
sémio-narrative. On désignera du nom u n c e r t a i n sens, n o r m a t i v e ; le p r e m i e r proprioceptives*. L'application de
m o d a l i t é s s o i e n t p r o c h e s des « s o m a -
d ' h a l o t a x i q u e s * ces m o d a l i t é s sus- I h è m e m o d a l i s e le s e c o n d p a r r a p p o r t ces catégories pose des predicais
thèmes» de Barthes, des entités
c e p t i b l e s de m a i n t e n i r des r e l a t i o n s uuquel i l instaure un rapport de proprioceptifs virtuels — 1'être de
quasi-physiologiques et gestuelles
h y p o t a x i q u e s dans u n m ê m e univers «devoir». Et i n v e r s e m e n t , en par- 1'être « s e n t i » i n t u i t i v e m e n t comme
c o m m e la r e s p i r a t i o n , q u i n'est pas
c o g n i t i f . (E. B. A.) lant du premier thème, il faut /être/ (réel) ou /paraitre/ (illusoire)
e x c l u s i v e m e n t p r o p r e à la musique
p r e n d r e en c o n s i d é r a t i o n s o n «pou- — , e t des valeurs virtuelles qu'on peut
7. 0SD c h a n t é e , mais q u i , dans l'art musical
occidental, apparait également
voir» c'est-à-dire ses possibilites a p p e l e r des a t t r a c t i o n s et répulsions
[En sémiotique musicale*.] d'influencer la nature du suivant. i n s t i n c t i v e s . I I ne s ' a g i t d o n c p a s ici
comme un facteur segmentant le
L a n o t i o n de m o d a l i t é e n m u s i q u e (K. T.) de l a s u r d é t e r m i n a t i o n d'un énoncé
c o u r s s y n t a g m a t i q u e de l a musique
est l i é e , d a n s l a r e c h e r c h e m u s i c o l o g i - B. d ' é t a t (virtuel) par u n autre énoncé
instrumentale.
que, à celle de 1'interprétation. En 1. d'état (virtuel). I I en est de même
donnant une interprétation à une M a i s o n p e u t a d o p t e r aussi 1'appro- D u f a i t q u e l a m o d a l i t é est « ce q u i d a n s l a sémantique* narrative qui est,
ceuvre musicale, 1'exécutant (ou che d é d u c t i v e e t t e n t e r d ' é l u c i d e r ce t n o d i f i e le p r é d i c a t d ' u n é n o n c é » , les elle a u s s i , p r o p r i o c e p t i v e .
l'« i n t o n a t e u r ») ajoute à la m u s i q u e que signifient, en musique, les recherches v i s a n t à é l a b o r e r la t h é o r i e 3.
e t à sa s t r u c t u r e ( « n i v e a u neutre», modalités générales; c'est-à-dire en- des modalités ont naturellement Par contre, la génération de la
selon J. J. Nattiez) quelque chose d o t a x i q u e s ( v o u l o i r , s a v o i r et ê t r e ) et porte sur leurs r é a l i s a t i o n s dans des syntaxe* fondamentale fait apparaitre
q u i la r e n d v i v a n t e et l a f a i t m u s i q u e exotaxiques (devoir, pouvoir et énoncés* modaux régissant des des énoncés virtuels par 1'affirmation*
d a n s le sens p r o p r e d u t e r m e . C e t t e faire). Si on pense à la musique énoncés descriptifs, c'est-à-dire sur de la taxinomie virtuelle et de
d y n a m i s a t i o n , c e t t e a n i m a t i o n de la c o m m e à une sorte d'organisme d o n t les m o d a l i t é s a u n i v e a u des s t r u c t u r e s T a x i o l o g i e v i r t u e l l e de l a sémantique
m u s i q u e , on p e u t la designer d u t e r m e le mouvement est 1'acte m ê m e (le discursives ou les énoncés sont fondamentale. Ces énoncés virtuels
s é m i o t i q u e de modalisation*. f a i r e ) , a l o r s 1 ' a c t i o n q u i m e t cet o r g a - r é a l i s é s . M a i n t e n a n t q u e les c o n t o u r s s o n t de d e u x t y p e s q u i c o r r e s p o n d e m
Dans son Cours de composition nisme en m o u v e m e n t et d o n t la vie de la théorie des modalités sont aux catégories proprioceptives aléthi-
musicale, V i n c e n t d ' I n d y se rappro- d é p e n d à t o u t i n s t a n t , est de nature é t a b l i s , o n p e u t e n v i s a g e r de s u i v r e l a que et t h y m i q u e de la sémantique

140 141
Modalité
Modulitc

f o n d a m e n t a l e : les énoncés d'état d é r e r c o m m e des é n o n c é s d e f a i r e


S i m i l a i r e m e n t o n p e u t p r o j e t e r sur L o r s q u e les s t r u c t u r e s m o d a l e s
virtuels e t l e s énoncés de faire virtuels primitifs).
le c a r r é sémiotique la structure éthiques sont appliquées a u x divers
o u transformations* virtuelles. 5.
ejHstémique secondaire o ú le /croire/ t e r m e s ( é n o n c é s ) des s t r u c t u r e s d é o n -
L ' e x e r c i c e des o p é r a t i o n s d e n é g a - D a n s l a syntaxe* narrative inter-
mirdétermine u n /pouvoir être/ : t i q u e s , le s u j e t q u i les p r e n d e n c h a r g e
t i o n * e t d ' a s s e r t i o n * s u r les é n o n c é s médiaire les s t r u c t u r e s a l é t h i q u e s e t
acquiert u n nouveau statut : i l
d ' é t a t v i r t u e l s e s t u n jugement alé- d é o n t i q u e s actualisêes sont conver-
\! A I S E M B L A B L E DOUTEUX devient u n « sujet de faire » p o t e n t i e l
thique q u i g é n è r e les modalités alé- t i e s e n structures êpistémiques et
croire pouvoir être croire ne pas (non actualisé) dêjà dote d ' u n
thiques* (le carré d u /devoir être/). éthiques, des s t r u c t u r e s a n t h r o p o m o r -
pouvoir être vouloirIdevoir (la distinction entre
N o t o n s b i e n q u ' i l s'agit i c i de m o - p h e s , g r â c e à l a m i s e e n j e u des
v o u l o i r e t d e v o i r n'est pas encore
dalités virtuelles. modalités êpistémiques et éthiques. INVRAISEM-
INDUBITABLE faite) q u i , grâce a u x structures
De même, les transformations Les m o d a l i t é s ê p i s t é m i q u e s a p p a - ne pas croire BLABLE
ê p i s t é m i q u e s , e s t a u s s i dote d ' u n e
virtuelles ( o u é n o n c é s de faire v i r - raissent q u a n d u n énoncé aléthique ne pas pouvoir être ne pas croire
pouvoir être compétence modale cognitive, u n
tuels) sont tranformées par u n est p r i s e n c h a r g e p a r l e s u j e t . C e t t e
savoir.
jugement dêontique en modalités vir- prise e n charge n'est n i une a f f i r m a -
t u e l l e s , l e s modalités déontiques* (le Les modalités éthiques apparaissent 6.
t i o n ( u n constat d'existence), n i une
carré d u / d e v o i r faire/). ( V . Syntaxe q u a n d u n é n o n c é d ê o n t i q u e est pris D a n s l a syntaxe* narrative de
assertion (une opération logico-
fondamentale, m o d e de g é n é r a t i o n . ) en c h a r g e ( u n credo) p a r le s u j e t . D a n s surface e n t a n t que structure de
s é m a n t i q u e et donc impersonnelle).
ce cas i l s ' a g i t d e l a p r i s e e n programmes* narratifs (PN) (qui met
En prenant en charge 1'énoncé
4. charge d ' é n o n c é s actualisant u n e n r e l a t i o n , e n t r e a u t r e s , des P N d e
a l é t h i q u e le s u j e t s'engage e n 1'assu-
D a n s l a syntaxe* narrative pro- /devoir faire/ o u u n / p o u v o i r faire/. p e r f o r m a n c e e t des P N d e c o m p é -
m a n t : c'est u n credo, u n «je c r o i s » ,
fonde, l a c o n f r o n t a t i o n des m o d a l i t é s Lorsque le sujet p o r t e u n j u g e m e n t , t e n c e , e t q u i pose l a s t r u c t u r e a c t a n -
u n c r o i r e q u i e s t le r é s u l t a t d ' u n f a i r e
virtuelles aléthiques et déontiques à q u e l ' o n a p p e l l e r a jugement éthique, t i e l l e * ) , les m o d a l i t é s s o n t a n t h r o -
i n t e r p r é t a t i f , d ' u n jugement êpisté-
l a s é m a n t i q u e n a r r a t i v e g é n è r e des sur les é n o n c é s d é o n t i q u e s , de n o u v e l - pomorphisées.
mique.
m o d a l i t é s actualisantes (ou secondai- les s t r u c t u r e s m o d a l e s a p p a r a i s s e n t : A i n s i les s t r u c t u r e s d é o n t i q u e s e t
P u i s q u e les t e r m e s d ' u n e s t r u c t u r e
res). A i n s i , les m o d a l i t é s a l é t h i q u e s il s ' a g i t des structures modales éthiques éthiques « p r i m a i r e s » (/devoir faire/,
a l é t h i q u e a c t u a l i s é e s o n t des é n o n c é s
virtuelles (/devoir être/) sont d o u - n u le c r o i r e * s u r d é t e r m i n e les é n o n c é s /croire devoir faire/ e n t a n t q u e
aléthiques actualisant u n /devoir
b l é e s d e modalités aléthiques actuali- déontiques. On comprend qu'il yait catégories logico-sémantiques) sont
être/ o u u n /pouvoir être/, o n
santes (le c a r r é d u / p o u v o i r ê t r e / ) q u i deux structures modales éthiques, converties en d e u x m o d a l i t é s a n t h r o -
c o m p r e n d q u e l a structure êpistêmi-
p e r m e t t r o n t d'actualiser l a syntaxe que* q u i est a l o r s g é n é r é e a i t p o u r Pune o u le / c r o i r e / s u r d é t e r m i n e u n p o m o r p h e s : u n e modalité exotaxique
f o n d a m e n t a l e a u - d e l à des l i m i t e s d u t e r m e s des é n o n c é s ê p i s t é m i q u e s o ú /devoir faire/ e t 1'autre o ú i l s u r d é t e r - ( v . M o d a l i t é , 4 . ) , le «devoir-faire»,
micro-univers s é m a n t i q u e qu'est l a « l a m o d a l i t é d u croire * s u r d é t e r m i n e m i n e u n / p o u v o i r f a i r e / . O n p e u t les q u a n d elle est i m p o s é e a u s u j e t p a r u n
sémantique narrative. u n é n o n c é d ' é t a t ayant pour predicai projeter s u r le c a r r é sémiotique d e s t i n a t e u r a u t r e q u e le s u j e t l u i -
D e m ê m e , les m o d a l i t é s d é o n t i q u e s un «être» dêjà modalisé» (v. Êpisté- comme suit : m ê m e , e t u n e modalité endotaxique, le
virtuelles (/devoir faire/) sont dou- miques ( m o d a l i t é s ~ ) , 2., j e souligne), « w u i o i r - f a i r e » , d a n s le cas i n v e r s e .
b l é e s d e modalités déontiques actuali- q u i est u n « ê t r e » m o d a l i s é s o i t p a r D e m ê m e les s t r u c t u r e s d é o n t i q u e s e t
ENGAGEMENT DÉTACHEMENT
santes ( l e c a r r é d u / p o u v o i r f a i r e / ) . / d e v o i r / s o i t p a r / p o u v o i r / . D e ce f à i t , éthiques «secondaires» (/pouvoir
croire croire ne pas faire/, /croire p o u v o i r faire/) sont
L ' a p p l i c a t i o n i t é r a t i v e des m o d a l i - on p e u t v o i r q u ' i l y a d e u x formes de
devoir faire devoir faire
tés virtuelles et actualisantes à u n la structure é p i s t é m i q u e . L o r s q u e l a c o n v e r t i e s e n u n e modalité exotaxique,
micro-univers sémantique transfor- p r e m i è r e est p r o j e t é e s u r le c a r r é 1NTÉRÊT INDIFFÉRENCE le «pouvoir-faire» q u e le sujet a
m e ce d e r n i e r d ' u n e p a r t , e n des sémiotique o n peut Técrire comme ne pas croire ne pas croire q u a n d i l est j o i n t a u x a d j u v a n t s
structures aléthiques actualisêes (dont suit de m a n i è r e à faire a p p a r a i t r e que ne pas devoir faire devoir faire appropriés. E n f i n , les s t r u c t u r e s
les t e r m e s s o n t d e s é n o n c é s a l é t h i - le / c r o i r e / a p o u r p r é d i c a t u n / d e v o i r a l é t h i q u e s ê p i s t é m i q u e s (/croire de-
q u e s , t e l s q u e les p r e m i s s e s d ' u n e être/ : v o i r ê t r e / et /croire p o u v o i r ê t r e / ) s o n t
SENTIMENT DE SENTIMENT converties en une m o d a l i t é endotaxi-
philosophie, e t q u e l ' o n p e u t consi-
CERTITUDE IMPROBABILITÉ COMPÉTENCE DTNAPTITUDE que, le «savoir».
d é r e r c o m m e des é n o n c é s d ' é t a t p r i -
croire croire ne pas croire croire ne pas
m i t i f s ) , e t d ' a u t r e p a r t , des struc- 7.
devoir être devoir être pouvoir faire pouvoir faire
tures déontiques actualisêes ( d o n t les D a n s l a syntaxe* discursive et l a
termes sont des é n o n c é s d é o n t i q u e s , SENTIMENT SENTIMENT D' sémantique* discursive les m o d a l i t é s
PROBABILITÉ INCERTITUDE
t e l s q u e les v a l e u r s / p r é m i s s e s d ' u n e irAPTITUDE INCOMPÉTENCE s o n t réalisées. O n notera simplement
ne pas croire ne pas croire
é t h i q u e , e t q u e l ' o n p e u t aussi consi- ne pas devoir être devoir être ne pas croire ne pas croire que cette r é a l i s a t i o n est le r é s u l t a t
ne pas pouvoir faire pouvoir faire c T u n double investissement, comme
142
143
Modele Monde possible M o n d e possible

P. A . Brandt et J . P e t i t o t 1'ont communauté culturelle, le monde M , passages i n t e r p r é t a b l e s e n t e r m e s et que 1'impossible y a j o u t e la v e r s i o n


m o n t r é p o u r les modalités véridictoi- n i o d a u x . D ê s q u e n o u s é t u d i o n s le négative :
n a t u r e l se p r ê t e à 1 ' a r t i c u l a t i o n p a r
res* ( « v é r i t é » , « f a u s s e t é » , « s e c r e t » , d ê = p e
un ensemble ouvert et infmi de « s t y l e » de E p a r r a p p o r t à u n M
«mensonge») qui appartiennent
d e s c r i p t i o n s c o n t r ô l é e s p a r a u t a n t de determine, E se presente dans sa E t la négation mise sur la valeur p
d o n c a u n i v e a u des s t r u c t u r e s d i s c u r -
m é t a l a n g a g e s , d i f f é r e n t s , ce q u i r e l a - virtualilé*; s o n p a s s a g e p a r le b o r d , s'interprète simplement comme la
s i v e s . (D. p . )
t i v i s e l a v a l e u r d e v é r i t é de c h a q u e son entrée e n M , d é f m i t son actualisa- f e r m e t u r e des f r o n t i è r e s a u t o u r d e M ,
• Génératif ( p a r c o u r s ~ ) . description appliquée à l u i , et i n v i t e lion*, et son i n s t a l l a t i o n en M , dans o u d e sa p o r t e : e l l e d e v i e n t i m p e r -
à la constitution d'un méta-méta- s o n i n t é r i e u r , d é f i n i t sa réalisation*. m é a b l e , là o u elle é t a i t perméable,
langage épistémologique analysant L'entrée de E en M manifeste e n ouverte, pour le c o n t i n g e n t et le
les c o n d i t i o n s de p r o b a b i l i t é de t e l o u e f f e t s o n pouvoir être, c o m m e sa s o r t i e possible p u r (p e).
Modele \ç\\¥} tel type de description, le monde m a n i f e s t e u n pouvoir ne pas être. U n E L'acte nommé penser consiste à
possible est constitué p a r u n e arti- <|ui e f f e c t u e les d e u x m o u v e m e n t s e s t é t u d i e r des t r a j e t s d a n s c e t u n i v e r s
c u l a t i o n descriptive en príncipe u n i - (pialifié a l é t h i q u e m e n t d e l a v a l e u r
5. aléthique. L e sujet n ' y p a r t i c i p e que
q u e e t s i n g u l i è r e : le m o n d e p o s s i b l e n i o d a l e d e contingence. Ce q u e n o u s
P o u r être a u t h e n t i q u e u n e modéli- c o m m e s u j e t de pensée. D a n s l ' u n i -
est donc par définition le monde é c r i v o n s : p e & p ê. U n E q u i e f f e c t u e
sation d o i t être mathêmatique et d o i t vers déontique, p a r c o n t r e , i n t e r v i e n -
sémantique décrit p a r une fiction*. le premier mouvement, d'entrée,
p e r m e t t r e de f a i r e a p p a r a i t r e d e l a n e n t des s u j e t s de faire q u i se c r o i s e n t
necessite dans l a diversité p h é n o m é - L ' i n t é r ê t s é m i o t i q u e de ce c o n c e p t mais qui decline le second, et selon une logique dont la règle
n a l e . S i s o n a d é q u a t i o n e m p i r i q u e ne de m o n d e p o s s i b l e s u r g i t , le t e r m e m a n i f e s t e d o n c u n ne pas pouvoir ne é l é m e n t a i r e p e u t se f o r m u l e r d e l a
pose p a s de p r o b l è m e de droit, i l n'en même 1'indique, en fonction du pas être (p ê) reçoit la valeur de m a n i è r e s u i v a n t e . U n s u j e t d e v i e n t le
v a p a s de m ê m e de sa r e l a t i o n à l a d é v e l o p p e m e n t de 1 ' a n a l y s e des m o - necessite (p e & p ê). Destinateur d'un autre sujet en
t h é o r i e . C o m m e n t e n e f f e t dêduire des dalités*. E n effet, 1'énoncé modalisé L a c o n s t e l l a t i o n i n v e r s e s e r a i t celle a s s u m a n t le s t a t u t de M p o u r cet
modeles mathêmatiques d'une théorie represente u n événement E d e v e n a n t i n a r q u a n t l a v a l e u r dHmpossible ou autre sujet en t a n t que E . C e s t ainsi
conceptuelle? P o u r cela i l ne s u f f i t p a s , p e n s a b l e e n t a n t q u e possible par necessite n é g a t i v e : p ê & p e, o u E que M se trouve figurativement
l o i n de l à , d ' a x i o m a t i s e r * l a t h é o r i e rapport à u n monde M soutenu a r r i v e a u s e u i l de M e t n ' a r r i v e p a s à le r e p r e s e n t e p a r des f o r m a t i o n s a r c h i -
a u sens f o r m a l i s t e * d u t e r m e . T o u t e p a r u n e f i c t i o n ; à 1'énoncé e n ques- I r a n c h i r , o u s o r t d e M sans p o u v o i r tecturales (château, l a b y r i n t h e , p r i -
la difficulté est de remplacer le tion correspond donc toujours u n son, cage, piège, etc.) et par des
e n t r e r de n o u v e a u .
sêmantisme des concepts théoriques par « contexte » situationnel explicite ou dispositifs corporels (barrages, cerne-
i m p l i c i t e q u i se t i e n t g r â c e à l a f i c t i o n Leparadoxeserait : p ê & p e — àla m e n t s , et chemins frayés, canalisa-
une construction mathêmatique explici-
q u i le f o n d e . C e s t à p a r t i r d e c e t t e fois nécessaire e t i m p o s s i b l e . tions, etc); c'est en assumant la
te et spécifique. Cette procédure de
traduction est une procédure de interdépendance E - M que s'ouvre II est i m p o r t a n t de v o i r que la f o n c t i o n de l a frontière, e n contrôlant
schématisation*. On modêlise des t o u t l e j e u des v a l e u r s m o d a l e s s t r u c t u r e de l a c o n d i t i o n * s'articule p o u r a i n s i dire l a p o r t e de M , q u ' u n
p h é n o m è n e s m a i s o n schématise des a s s i g n a b l e s à E s e l o n ses t r a j e t s d a n s l a l o g i q u e de ce j e u , b e a u c o u p s u j e t se m e t e n p o s i t i o n d e m e t t r e u n
c o n c e p t s . P o u r être « c o n f o r m e aux variables sur M . autre dans 1'impossibilité ou bien
p l u s d é v e l o p p é q u e le f r a g m e n t q u e
choses m ê m e s » ( i . e. c o n f o r m e à l a nous p o u v o n s d o n n e r à lire i c i . d ' e n t r e r o u b i e n de s o r t i r d ' u n a u t r e
théorie conceptuelle dont on la L a propriété d u m o n d e possible M d é j à i n s c r i t d a n s ce d e r n i e r s u j e t
p a r t i c u l i è r e m e n t i m p o r t a n t e i c i est L a l i m i t e o u le s e u i l de M est d o n c
déduit), une modélisation doit être c o m m e c o n t e n u d e s o n vouloir être. O n
sans d o u t e l a l i m i t e q u ' i l p e r m e t d e sa p r o p r i é t é fondamentale dans la
f o n d é e s u r u n e s c h é m a t i s a t i o n . (j. P.) p e u t d i r e q u e le geste f o n d a m e n t a l
t r a c e r e n t r e ce q u i l u i a p p a r t i e n t e t ce p e r s p e c t i v e de 1 ' a n a l y s e des m o d a l i -
• F o r m a l i s a t i o n , Schématisation. d ' u n S j destinateur consiste à b a r r e r
q u i ne l u i a p p a r t i e n t p a s , e n t r e tés. O n v o i t q u e l a p e r m é a b i l i t é ou
le c h e m i n à u n S , à s ' i n t e r p o s e r à l a
g

son « i n t é r i e u r » et son « extérieur » , 1'imperméabilité, l a c o n s i s t a n c e o u l a


r é a l i s a t i o n de s o n ê t r e d a n s u n M . Ce
e t p a r l à , l a possibilite de f e r m e r résistance p l u s o u m o i n s g r a n d e p a r
faisant, S retient S
x 2 d a n s u n IV^ d ' o ú
1'espace e n u n lieu — u n chorème — r a p p o r t à E , de ce q u i s e p a r e son
il ne sortira qu'en satisfaisant à
Monde possible susceptible d ' u n e mise e n carré : intérieur ( d o m a i n e d e 1'être) de s o n
certaines c o n d i t i o n s * . S 2 doit faire
extérieur (domaine du non-être),
n. m . [N][P] intérieur ^ extérieur ceei o u c e l a ( d a n s M ) , s ' i l veut x être
fonde l a différence m ê m e e n t r e les
(dans M ) . S 2 2 p e r f o r m e u n faire en
d e u x m o d a l i t é s de b a s e , pouvoir et
En s é m i o t i q u e , le c o n c e p t de produisant une série d'événements
devoir, puisque la constellation du
entrée ^*S*; programmée dans son c o n d i t i o n n e -
m o n d e possible s ' o p p o s e b i n a i r e m e n t
S O R T I E

nécessaire v i e n t à d e f i n i r l e devoir-
e t p a r d é f i n i t i o n à c e l u i de m o n d e ment en M r (P. A. B.)
L ' e n t r é e e t l a s o r t i e de E s o n t a u t a n t être :
n a t u r e l * . Tandis que, p o u r une • F i c t i o n , Modalité.
de passages s u r le b o r d o u l a l i m i t e de de = pê

144 145
Music-alt-
Morphologies a r c h é t y p e s Motif Mouvement Musicale

IVIusicale c'est qu'elle est aussi u n ensemble


Morphologies ensemble récurrent de figures*, indé-
pendant de la forme t h é m a t i c o - (sriiiiotique ~)
d'effets de Sens. I I faut postuler à cet
é g a r d u n contraí de communication
archétypes n. f. pl. [N][P] n a r r a t i v e * , q u i le prend contextuelle- i K J j . m[ç][p] implicite : la r e l a t i o n intersubjective
m e n t en charge : i l s'agit alors p l u t ô t auditeur/ musicien ( q u ' i l y ait ou n o n
1. d'une sorte de cristallisation socio- s y n c r é t i s m e actantiel) se t r o u v e à la
Si, dans une catastrophe* élémen- culturelle d ' u n code m y t h i q u e organi- i. fois contraignante et ouverte à toutes
taire ( W , K w ) , l ' o n t r a i t e les é t a t s sant le niveau f i g u r a t i f p r o f o n d . La sémiotique de la musique est à les possibilites par la superposition
internes comme des a c t a n t s * et si l ' o n O n appelera alors motifème la rlusser p a r m i les s é m i o t i q u e s non- p r é a l a b l e et « f i c t i v e » des deux
suit u n c h e m i n y dans 1'espace r é a l i s a t i o n * dans le discours d ' u n linguistiques* et demande par consé- « masses amorphes » (Son et Sens),
externe W , les points de t r a v e r s é e de m o t i f d o n n é . (J. C.) i|iicnt une généralisation des m é t h o - superposition q u i est à la fois la
I I « ' H , du m é t a l a n g a g e et des acquis
1'ensemble catastrophique K w par y • Configuration. c o n d i t i o n et le support m a t é r i e l et
correspondent à des êvénements fai- l liéoriques de la s é m i o t i q u e n a r r a t i v e idéel de la signification musicale.
sant interagir les actants. L'on cl textuelle, historiquement enraci- 3.
obtient ainsi u n graphe a c t a n t i e l * . née dans les sciences d u langage. Ce c o n t r a t « f i c t i f » represente le
Les plus t y p i q u e s des graphes actan- Cette extension des domaines d'inté- premier glissement é p i s t é m o l o g i q u e
rêt et d'analyse nous a m è n e à nous
tiels obtenus par cette p r o c é d u r e o n t
été a p p e l é s morphologies archétypes
Mouvement \ç\ inlcrroger sur la pertinence de
par r a p p o r t aux principes r é g i s s a n t
1'analyse des langues* naturelles.
par R e n é T h o m . ccrtains outils nés de la s é m a n t i q u e T o u t comme le langage, la musique
[Proposition de réécriture.] ulructurale. Le p r o b l è m e de l'ab-
2. appelle u n c o n t r a t de c o m m u n i c a t i o n
Le concept de mouvement peut Mctice, en musique, de s i g n i f i é * dans
L'interprétation actantielle des i m p l i c i t e , mais la forme discursive q u i
servir de support à la description de 1'acception linguistique d u terme
catastrophes é l é m e n t a i r e s s c h é m a t i - en resulte est quelque peu différente.
1'aspectualisation* spatiale (celui de exige une sorte de redéfinition de la
se* le concept de p a r a d i g m e * actan- E n effet, au lieu de construire, comme
durée serait reserve à 1'aspectualisa- notionmêmedecommunication* :en
tiel. Les morphologies a r c h é t y p e s c'est le cas dans le langage, une
t i o n temporelle); lors d u passage d ' u n nffet, comment peut-on c o m m u n i -
sont donc les graphes actantiels f o n c t i o n s é m i o t i q u e a r t i c u l a n t les
espace à u n autre, 1'actant observa- quer sans signifiés?
obtenus à p a r t i r de ce paradigme par formes des deux f o n c t i f s * par une
t e u r * peut enregistrer le mouvement
conversion* d u p a r a d i g m a t i q u e en
comme i n s t a n t a n é ( é q u i v a l e n t de
2. r e l a t i o n de n o n - c o n f o r m i t é , la sémio-
s y n t a g m a t i q u e . I I est remarquable Le postulat de 1'émergence d u tique de la musique conçoit une forme
ponctuel en termes de t e m p o r a l i t é )
que l ' o n retrouve ainsi essentielle- i l i s e o n t i n u * à 1'intérieur d u c o n t i n u * fonctionnelle dans laquelle chaque
ou comme « é t e n d u » (la f i g u r a t i v i t é
m e n t les trois relations d u modele rHt u n p r é a l a b l e f o n d a m e n t a l de la discontinuité discrète se d é f m i t si-
correspondante m o n t r e r a i t des passa-
actantiel Sujet S — Objet 0 — A n t i - lliéorie s é m i o t i q u e . Cela d i t , r i e n m u l t a n é m e n t par des différences du
ges entre espaces contigus ou separes
sujet S : les « captures » S n O ou nVmpêche u n examen particulier de Son et celles d u Sens. Les figures de
par une certaine distance); dans ce
S n O, les c o n f l i t s * S/S et_ les trans- In nature d u c o n t i n u lui-même et des 1'expression et les figures d u contenu
dernier cas, Faspect i n c h o a t i f serait la
feris* S->0->S ou S->0-»S. jirocédures les plus a p p r o p r i é e s q u i se t r o u v e n t ainsi liées par une r e l a t i o n
sortie d u premier espace, tandis que
(J- P) |>ermettent l'émergence d u disconti- de c o n f o r m i t é * : ceei r e n d r a i t i n a d é -
1'aspect t e r m i n a t i f serait 1'entrée
• Catastrophe, Conflit, n I I . A i n s i , en musique, le c o n t i n u d u quate t o u t e théorie de la signification
dans le second; l'aspect i t é r a t i f
Graphe actantiel, Transfert. Son et celui d u Sens semblent être musicale autre que symbolique (au
correspond à u n mouvement de va-et-
(1'emblée en r e l a t i o n d ' h o m o t o p i e sens h j e l m s l é v i e n ) . Mais i l ne s'agit là
v i e n t ; e n f m , la t e n s i v i t é * se t r a d u i -
rt de c o n f o r m i t é * . Une des deux que d'une « a n o m a l i e » prenant en
r a i t en termes de p r o x i m i t é ; « mouve-
inatières (le Sens) é t a n t plus abstraite compte le signe-discours m o n o p l a n * ,
m e n t » p a r a i t u n terme assez neutre
<lIH- 1'autre (le Son), on p o u r r a i t avoir car la f o n c t i o n s é m i o t i q u e est ensuite
pour recouvrir des d é p l a c e m e n t s dans
I impression — s é d u i s a n t e mais i l l u - c o n t r a c t é e par ce signe avec d'autres
toutes les directions de l'espace
univers de signification autonomes.
Motif m (oriente par 1'actant observateur).
noire — qu'analyser le Son revienne à
iinalyser le Sens. Mais la communica- A u t r e m e n t d i t , si les p r o c é d u r e s de
(F. B.)
I ion musicale, à la foisparlicipative et création d u discours musical appel-
Le terme de motif designe le plus assumée ne se réduit pas au savoir- lent bien u n savoir-faire relevant de
souvent u n micro-récit récurrent : en faire technique d u compositeur et à la la m o d é l i s a t i o n d u Son, une telle
ce sens, i l est synonyme de Irunsmission d ' u n ensemble d'effets s p é c i a l i s a t i o n ne serait q u ' u n artisa-
configuration * . Musicale (isotopie ~) de Son. Si la musique p o s s è d e une nat ludique faute d ' u n dispositif
E n u n sens plus restreint, o n indiscutable charge pathémique* s é m i o t i q u e p r o v o q u a n t la g é n é r a t i o n
p o u r r a i t d é n o m m e r aussi m o t i f u n >• Isotopie musicale.
147
Mythique Mvlliiquc

d u Sens. E n p l u s de l a c o m p é t e n c e * u t i l i s a t i o n spécifique de l a l a n g u e , on Himetionner la performance* des m y t h i q u e d ' u n e s i t u a t i o n de desequi-


t e c h n i q u e et sonore s t r i c t o sensu, i l n ' a u r a pas encore d e f i n i son caratèrc Sujets sociaux. Par rapport aux l i b r e n a r r a t i f sans q u ' u n e h a r m o n i e ne
faut donc prévoir une compétence distinctif. pratiques* s é m i o t i q u e s d o n t l a f o n c - soit rétablie s ' e x p r i m e p r o b a b l e m e n t ,
musicale a u sens l a r g e d u m o t , l a E n r e v a n c h e , o n p e u t t e n t e r de I i o n est e n general de m a i n t e n i r o u de a u n i v e a u p r o f o n d des s t r u c t u r e s
p r e m i è r e se c h a r g e a n t d ' u n e s t r a t é g i e definir la spécificité du discours rétablir u n e s i t u a t i o n s o c i a l e d ' é q u i - s é m i o - n a r r a t i v e s , d a n s le f a i t q u e le
véridictoire * censée conserver le m y t h i q u e e n s ' a r r ê t a n t à c h a c u n des l i b r e , le m y t h e i n t r o d u i t s o u v e n t l a m y t h e semble souvent articuler au
c o n t r a t i m p l i c i t e , l a seconde t r a n s f o r - différents n i v e a u x d u p a r c o u r s géné- r u p t u r e , le m a n q u e * , q u i « t e m p o r a - sein d u m ê m e m i c r o - u n i v e r s d e u x
mam le r é s u l t a t d e c e t t e o p é r a t i o n e n r a t i f * . S u r le p l a n d e l a d i s e u r s i v i s a - lise» o u « n a r r a t i v i s e » la pratique catégories sémantiques hétérogènes;
fonctif d'« expression » d ' u n univers tion* et du point de vue de Mociale en 1'inscrivant dans un la s y n t a x e f o n d a m e n t a l e * d u m y t h e
de s i g n i f i c a t i o n a u t r e . L ' a n a l y s e des l'actorialisation* tout d'abord, les Hchéma narratif*. Sans qu'il soit consiste alors à asserter c o m m e v r a i s
stratégies d u discours m u s i c a l t r o u v e r é c i t s d a n s l e s q u e l s le sens c o m m u n |>crmis d'étendre avec certitude à les d e u x t e r m e s c o n t r a í r e s de c e t
u n o u t i l p r é c i e u x d a n s l a catégorisa- occidental reconnait des mythes l o u s les m y t h e s c e t t e f o n c t i o n s y n - u n i v e r s de d i s c o u r s . L a possibilite
tion aspectuelle* e t ses orientations s e m b l e n t a g i s p a r des a c t e u r s * q u e laxique d'institution de l a compé- o u v e r t e p a r le m y t h e de l a c o e x i s -
tensives. Celles-ci, r e n d a n t c o m p t e de leurs qualités (thématisation*) si- lence par rapport à différentes t e n c e s é m a n t i q u e d e ces d e u x c o n t r a í -
l a m i s e e n p r o c è s de 1 ' é n o n c i a t e u r e t t u e n t e n g e n e r a l d a n s 1 ' i n f r a - e t / o u le p r a t i q u e s sociales, o n p e u t a u m o i n s res p r o v i e n t v r a i s e m b l a b l e m e n t de ce
des c a l c u l s de p r o b a b i l i t é d ' a d h é s i o n s u p r a - h u m a i n ; c e t a u - d e l à de l ' h u - affirmer que, sous Pangle de la q u e le d i s c o u r s m y t h i q u e r e v i e n t à
de 1 ' é n o n c i a t a i r e , se p r ê t e n t à être m a i n , o n le r e t r o u v e d a n s le p r o c e s s u s s é m a n t i q u e n a r r a t i v e * de s u r f a c e , les m e t t r e e n scène et e n récit 1'émergen-
surinvesties f i g u r a t i v e m e n t p a r l'ac- de temporalisation* du discours ce des c a t é g o r i e s q u i , d a n s 1 ' a n t h r o -
v a l e u r s a c t u a l i s é e s d a n s le d i s c o u r s
t i v i t é i d i o s y n c r a t i q u e de Fauditeur mythique, mais non pas dans sa p o l o g i e de l a c u l t u r e c o n c e r n é e , s o n t
m y t h i q u e p a r le p r o c e s s u s de t h é m a -
tout en p o s a n t 1'événement sonore organisées en u n e t a x i n o m i e o u u n e
spatialisation* p u i s q u e 1'espace d u t i s a t i o n * s o n t tirées de l a t a x i n o m i e ,
comme construction du musicien. a x i o l o g i e c o h é r e n t e s ; de là le f a i t
mythe, contrairement à celui du sinon de 1'axiologie culturelle à
(M. C.) q u e le m y t h e n e p e u t j a m a i s être
c o n t e , est a n c r é e n des l i e u x s o c i a l e - l a q u e l l e elles a p p a r t i e n n e n t p o u r être
considere c o m m e le r e f l e t f i d è l e d ' u n e
• Communication, Hypothypose. m e n t d e f i n i s a u s e i n de l a culture c o n f r o n t é e s , d a n s le jeu de l a s y n t a x e ,
q u e l c o n q u e réalité c u l t u r e l l e ; de là
concernée. les u n e s a v e c les a u t r e s . D e là les
son aspect théorique et créateur.
Ce l i e n de « r é f é r e n c i a t i o n » e x t e r n e «codes» chers à Lévi-Strauss (qui
Mythique (discours, (D. B e r t r a n d ) e n t r e l i e u x n a r r a t i f s et c o r r e s p o n d e m e n f a i t à des i s o t o p i e s * M a i s 1 ' a c c o m p l i s s e m e n t n a r r a t i f de
espace s o c i a l se r e t r o u v e c e p e n d a n t t h é m a t i q u e s ) ; de là s u r t o u t c e t t e m i s e
niveau ~) \ç\ d u p o i n t de v u e de l a t e m p o r a l i s a t i o n en r e l a t i o n , à t r a v e r s les p r o c é d u r e s
la l o g i q u e d u récit m y t h i q u e et
1 ' a c h è v e m e n t de s o n s c h é m a c a n o -
dans cette catégorie particulière que discursives décrites, entre éléments n i q u e d a n s les p r a t i q u e s de l a r é a l i t é
3. [ N o u v e l l e f o r m u l a t i o n . ] forment les mythes de fondation tires de d i f f é r e n t s ordres de réalité sociale r e n v o i e n t à s o n é n o n c i a t i o n * .
En t e n a n t c o m p t e des r e c h e r c h e s attachés, c o m m e e x p l i c a t i o n (aition), ( m i n e r a l , vegetal, a n i m a l , humain, C o n s t r u c t i o n spéculative v i s a n t u n
de Détienne q u i a montré que le à 1 ' i n s t i t u t i o n de c e r t a i n s r i t e s * ou etc.) q u i f a i t d u m y t h e u n e m a c h i n e à f a i r e - f a i r e o u u n faire-être s o c i a u x , le
mythe est une catégorie relative, a u t r e s p r a t i q u e s s o c i a l e s . D a n s ce cas r e f o r m u l e r et à t r a n s f o r m e r 1'ordre d i s c o u r s m y t h i q u e est 1 ' e n j e u , e n t r e
c o n s t r u i t e dans l a réflexion grecque, — e t l ' o n passe a i n s i a u n i v e a u de des choses et l a réalité s o c i a l e ; de là son énonciateur* et son énonciataire
puis au sein de l'anthropologie surface des structures sémio- u n processus de m é t a p h o r i s a t i o n * q u i ( S u j e t s de 1'être e t d u f a i r e s o c i a u x ) ,
occidentale moderne à la suite d'une n a r r a t i v e s — le s c h é m a n a r r a t i f * q u i c o n c e r n e n o n s e u l e m e n t les i s o t o p i e s * d'un c o n t r a t de v é r i d i c t i o n * ; sa
m i s e e n q u e s t i o n d e l a v a l e u r de v é r i t é s t r u c t u r e le r é c i t d é b o r d e le c a d r e figuratives (niveau des structures v a l e u r c o g n i t i v e , aussi b i e n que son
( v . Véridiction) d e c e r t a i n s r é c i t s , o n strict de ce d e r n i e r : le m y t h e se d i s c u r s i v e s ) , m a i s a u s s i les i s o t o p i e s e f f i c a c i t é p r a t i q u e , s o n t a u p r i x d e ce
p e u t se d e m a n d e r s u r q u e l s critères se presente alors c o m m e l a phase de t h é m a t i q u e s ( n i v e a u de l a s é m a n t i - jeu d u f a i r e - c r o i r e / c r o i r e * . S i ce
f o n d e chez les e t h n o l o g u e s l a saisie manipulation* instituam la compé- q u e n a r r a t i v e de s u r f a c e ) . c o n t r a t est r o m p u , le d i s c o u r s m y -
intuitive d'un discours considere t e n c e * des s u j e t s * o p é r a t e u r s de l a t h i q u e d e v i e n t m y t h e a u sens m o d e r -
E n f i n a u t a n t cet aspect spéculatif
comme spécifiquement mythique. p r a t i q u e s o c i a l e q u e le r é c i t c o n c e r n e n e , f i c t i o n n e l d u t e r m e . (C. C.)
que l'institution par le discours
L e s c a t é g o r i e s i n d i g è n e s ne n o u s y est c e n s é j u s t i f i e r . M ê m e si le r i t e e n
a i d e n t p a s q u i o p è r e n t d a n s le c o r p u s p a r t i c u l i e r p e u t a p p a r a i t r e à son t o u r
des récits un découpage relatif, c o m m e u n e o p é r a t i o n de manipula-
propre à chaque culture. D'autre t i o n ( i n v e r s é e , v . R i t e ) , les a c t e u r s d u
part, en a f f i r m a n t q u e le d i s c o u r s récit m y t h i q u e o c c u p e n t p a r r a p p o r t
mythique, élaboration modelante aux a c t e u r s de l a p r a t i q u e s o c i a l e , le
s e c o n d a i r e des d o n n é e s d u monde* role a c t a n t i e l * de D e s t i n a t e u r * , u n
n a t u r e l et c u l t u r e l , correspond à une Destinateur q u i est là aussi pour

148 149
Jl
Narrateur [Ç|[D] 2.
Par ailleurs, i l apparait mainte-
La définition de narrateur/ nant que l a catégorie de Vobserva-
narrataire, empruntée telle quelle à teur*, à vocation beaucoup plus
G. G e n e t t e , doit être aujourd'hui g é n é r a l e , s u b s u m e celle d e n a r r a t e u r .
r e c o n s i d é r é e , p o u r des r a i s o n s a u s s i Tous les syncrétismes décrits par
bien théoriques que pratiques. G e n e t t e ( l a p r é s e n c e o u 1'absence d u
1. n a r r a t e u r dans la diégèse, essentielle-
T o u t d ' a b o r d , l a n o t i o n de n a r r a - ment), sont en fait des modes de
t e u r est três d i f f i c i l e à manier dès manifestation plus ou moins expli-
q u ' o n q u i t t e les t e x t e s d i t s « n a r r a - c i t e s de 1 ' o b s e r v a t e u r , e t le n a r r a t e u r
tifs» (comment appeler le «je» n'est plus à ce compte qu'u/i role
énoncé d'une plaidoirie j u d i c i a i r e ? ) , actoriel (dote d u p a r c o u r s figuratif
et i n u t i l i s a b l e dès q u ' o n q u i t t e les de v e r b a l i s a t i o n ) facultatif de 1'obser-
discours v e r b a u x ( c o m m e n t appeler vateur. Rapportée à la typologie
1'énonciateur é n o n c é d ' u n t a b l e a u ? ) . des o b s e r v a t e u r s , l a sous-classe des
La définition en question manque n a r r a t e u r s sera c o m p o s é e d u «nar-
singulièrement de généralité; que rateur» proprement dit (ou
penser d ' u n e i n s t a n c e d i s c u r s i v e q u i « focalisateur/aspectualisateur » à
dépend aussi étroitement d ' u n m o d e role v e r b a l ) , du «rapporteur» (ou
de manifestation et d'un genre «spectateur» à role v e r b a l ) e t du
spécifique? En outre, on semble «témoin» (ou «assistant» à role
l i m i t e r 1'usage d e ce t e r m e a u x cas o ú v e r b a l ) . M a i s i l f a u d r a i t aussi prévoir
le s u j e t d ' é n o n c i a t i o n est « e x p l i c i t e - des o b s e r v a t e u r s dotes de p a r c o u r s
m e n t installé d a n s 1 ' é n o n c é » : q u e l figuratifs optiques (cf. l'« ocula-
est i c i le c r i t è r e de l'« explicite»? risation» de F. Jost, l ' o p t i q u e et
Doit-on prendre en considération l ' « h a p t i q u e » de D e l e u z e ) o u c i n é m a -
s e u l e m e n t l a m a n i f e s t a t i o n de Pac- t o g r a p h i q u e s (cf. le « m o n s t r a t e u r »
t e u r , o u t e n i r c o m p t e , à d é f a u t , de l a des s p é c i a l i s t e s d u c i n e m a ) ; o n le v o i t ,
m a n i f e s t a t i o n d'une subjectivité t h y - la n o t i o n de «narrateur» n'ouvre,
mique et/ou cognitive? Doit-on pren- d a n s 1'état a c t u e i de n o s c o n n a i s s a n -
dre en considération seulement sa ces sur la m a n i f e s t a t i o n , qu'à un
m a n i f e s t a t i o n a c t o r i e l l e a u sens s t r i c t inventaire empirique des parcours
(par exemple pour u n « assistant » * ) , figuratifs d'énonciation, dont la typo-
ou, à défaut, son implicitation l o g i e s é m i o t i q u e est e n c o r e à c o n s t r u i -
actorielle, et ses déterminations r e . (J. F.)
spatio-temporelles dans 1'énoncé
( d a n s le cas d ' u n « s p e c t a t e u r » * ) ? • Observateur, Enonciation.
INoÒllK'

Narratif Neutralisation Neutre

c o m m e u n i v e r s e l ) ; o u encore, u n e
INoème n . m . [N][Ç] d é fin itio n f o r m e l l e : s Z» s s e r a i t p a r
1 2

Narratif Neutre (terme ~) [çHU e x e m p l e c o mp o s é de t r o i s noèmes s , y

(programme ~) Ce t e r m e , e m p r u n t é à H u s s e r l ,
designe en sémantique (pour
s , e t =i. D a n s ce c a s , t o u t e s t r u c t u r e
é í é m e n t a i r e de l a s i g n i f i c a t i o n * s e r a i t
1.
K. Ileger, R. M a r t i n , B . P o t t i e r n o - d ' o r d r e noémique, puisqu'elle a r t i -
• Programme narratif. L e p r o b l è m e de l a g é n é r a t i o n de
l i i i n m e n t ) , u n u n i v e r s e l de méthode : c u l e t o u t e catégorie sémique q u e l l e
t e l s t e r m e s à p a r t i r de l a m i s e e n p l a c e
un t r a i t d e sens posé p a r 1 ' a n a l y s t e qu'elle soit.
de l a s t r u c t u r e é l é m e n t a i r e de l a
nwlépendamment de t o u t e l a n g u e
D a n s t o u s les cas, les noèmes s o n t
Neutralisation [ ç ] s i g n i f i c a t i o n * sous f o r m e d e carré, n ' a
pas reçu j u s q u ' à présent de s o l u t i o n
II.II u r e l l e . O n p e u t en donner une
des unités d u m é t a l a n g a g e séman-
définition s u b s t a n t i e l l e : le trait
s a t i s f a i s a n t e . C e l a d é p e n d de 1'idée t i q u e . (F. R.)
A. /unimé/, p a r e x e m p l e , s e r a i t u n noème
q u ' o n se f a i t de ce q u i est p r o p r e a u • Schématisation.
2. ((•'est-à-dire u n c l a s s è m e * considere
sémiotique dans 1 ' a r t i c u l a t i o n l o g i -
E n sémiotique, la n e u t r a l i s a t i o n q u e des r e l a t i o n s cat égor i el l es. E n
f a i t p a r t i e des procédures d i s c u r s i v e s e f f e t , le c a r r é * s é m i o t i q u e , t o u t e n
et represente la conversion*, au é t a n t u n e o r g a n i s a t i o n p l u r i e l l e de
n i v e a u d u d i s c o u r s , de l a d o u b l e r e l a t i o n s , reste néanmoins l a f o r m e de
opposition* privative constitutive d u Tarticulation, p a r génération de
t e r m e n e u t r e s u r le carré s é m i o t i q u e . r e l a t i o n s , d ' u n e catégorie sémantique
D ' a u t r e s procédures, t e l l e s l a s u s p e n - à d e u x d é t e r m i n a t i o n s . D e là le
s i o n , l a syncrétisation, t o u t e a b s e n t i - p r o b l è m e d u s t a t u t précis des t e r m e s
fication de réponse d a n s u n d i a l o g u e , de d e u x i è m e e t d e t r oi si èm e généra-
l ' e m p ê c h e m e n t de l a f o n c t i o n r e c o n - t i o n . L e t e r m e n e u t r e est d o n c à
n a i s s a n c e , e t c . , r e l è v e n t três s o u v e n t c o n c e v o i r c o m m e , à l a f o i s , t o u t ce q u i
d ' u n e m ê m e o p é r a t i o n de n e u t r a l i s a - n ' e s t p a s 1'axe* s é m a n t i q u e posé (le
t i o n . I I r e s t e à m i e u x étudier les c o n t r a d i c t o i r e d u terme complexe) et
détails de l e u r f o n c t i o n n e m e n t . (F. M.) q u e l q u e chose de c o n s t a m m e n t deter-
B. m i n e , c'est-à-dire i n c o n c e v a b l e a u -
L ' e x e m p l e d a n o i s de n e u t r a l i s a t i o n delà de l a r e l a t i o n de c o n t r a d i c t i o n
s u r le p l a n de 1 ' e x p r e s s i o n c o n c e r n e a v e c 1'axe des contraíres. O n a d o n c à
1'opposition aspire I n o n aspire qui faire avec u n t e r m e étrange, u n e sorte
d i s t i n g u e n o r m a l e m e n t les o c c l u s i v e s de « r i e n » s é m i o t i q u e q u i n ' a r i e n à
d e n t a l e s t e t d d a n s c e t t e l a n g u e (les v o i r a v e c le R i e n a f f i r m a t i f d u sens
d e u x p h o n è m e s é t a n t n o n voisés, nié, m a i s p l u t ô t a v e c l a p r i v a t i o n
c o n t r a i r e m e n t à ce q u i se passe e n s é m i o t i q u e d u sens p o s é ; u n n o n - l i e u
suédois, c o m m e en français); l a q u e l a c a t é g o r i e t r a v e r s e e t n o n p a s le
n e u t r a l i s a t i o n a l i e u e n f i n a l e de m o t , l i e u d ' u n t e r m e négatif.
q u a n d l a s y l l a b e est p o s t - t o n i q u e :
A u - d e l à de l a difficulté intrinsèque
dans cette s i t u a t i o n , les deux
à ce c o n c e p t , s o n i m p o r t a n c e e n
coincident en une fricative n o n
théorie sémiotique est evidente.
aspirée [Ô] ~ havet ( l a m e r ) , Naestved
P l u s i e u r s récits u t i l i s e n t le n e u t r e
( n o m de v i l l e ) . C e t t e n e u t r a l i s a t i o n n e
c o m m e u n r e s s o r t p o u r le déclenche-
se p r o d u i t d ' a i l l e u r s q u e si l a v o y e l l e
m e n t de séquences n a r r a t i v e s , e n
de l a s y l l a b e f i n a l e est e ( a f f a i b l i e e n
p a r t i c u l i e r dans p l u s i e u r s poétiques
[ a ] ) , c a r s i n o n , t n ' e s t p a s fricativisée.
d u d o u t e , d u p r o b l è m e , de 1'inquiétu-
— Ces n e u t r a l i s a t i o n s p h o n é t i q u e s
d e , e t c , là oú le d i s c o u r s o p e r e a v e c
s o n t g é n é r a l e m e n t três f o r t e m e n t
des procédures de n e u t r a l i s a t i o n q u i
c o n d i t i o n n é e s , e t c'est sans d o u t e
restent encore p o u r l a p l u p a r t à
a u s s i le cas p o u r les n e u t r a l i s a t i o n s
d é v o i l e r . (F. M.)
a y a n t l i e u s u r le p l a n d u c o n t e n u .
(P. A. B.) Carré sémiotique.
I o

effet, que 1'objet a i t une certaine


Objet [ ç |
«étendue», q u i permette de le couper,
ou soit composé de parties, plus o u
5.\B moins articulées entre elles q u i
Parallèlement à l a définition de
na
puissent être différenciées. (F. B.)
1'objet à l'intérieur d ' u n énoncé 5.
d'état, o n peut proposer des défini- A côté de 1'objet defini comme
tions complémentaires à p a r t i r des actant s y n t a x i q u e , F . Bastide p r o -
syntagmes de f a b r i c a t i o n * et de pose, n o n sans raison, u n concept
destruction* d'objet : l ' o b j e t est distinct d u premier et defini à
defini par différence avec ce q u i n'est 1'intérieur de la figurativité spatiale.
pas l u i , comme résultat de 1'action (A. J. G.)
d ' u n sujet operateur; cette action
peut être décrite comme 1'installation
d'une délimitation dans u n espace
indifférencié : ce q u i est à l'intérieur
devient objet (éventuellement valori- Observateur [ç|
sé) par r a p p o r t à u n non-objet ou à u n
autre objet (v. faire réceptif et faire A.
interprétatif); elle peut aussi être 1. [ R e f o r m u l a t i o n . ]
décrite comme la mise en place d'une O n appellera observateur le sujet
relation d'ordre entre u n précurseur hyper-cognitif* délégué p a r 1'énon-
et 1'objet fabrique, ou entre l ' o b j e t et ciateur et installé par l u i , grâce a u x
le p r o d u i t de sa destruction. Notons procédures de débrayage, dans le
que 1'actant objet ne peut pas être discours énoncé. U n simple faire
considere comme une entité stable, réceptif ne suffit pas à definir u n
unique et insécable : 1'objet de valeur observateur; i l f a u t en effet supposer
circulant inchangé à travers t o u t u n pour cela une véritable i n f o r m a t i o n * ,
récit est u n cas p a r t i c u l i e r ; la c'est-à-dire u n savoir pris en charge, à
fabrication, la destruction et les u n niveau hiérarchiquement supé-
programmes de t r i * présupposent, en rieur, par u n hyper-savoir*.

155
Observateur (Hwervateur

2. [ R e f o r m u l a t i o n . ] definir une typologie minimale des marque dans le discours. Son s t a t u t 2.


La c i r c u l a t i o n d u savoir, doublée observateurs, allant d u simple role paradoxal — présence/absence— de- L ' o b s e r v a t i o n se définit, deuxiè-
de 1'hyper-savoir dont elle est 1'objet, actantiel reconstructible par Panaly- rive de son étrange faire : i l modifie la mement, par u n faire interprétatif * :
est alors déterminée par la rencontre se, à 1'acteur engagé dans l'énoncé et c o m m u n i c a t i o n , à laquelle i l ne Pobservateur d o i t passer d u paraitre
des deux sujets (observateur et y j o u a n t les roles propres aux sujets participe pas, u n i q u e m e n t par le fait à Pêtre, i l d o i t décider si ce q u ' i l v o i t
i n f o r m a t e u r * ) , et la c o n f r o n t a t i o n de i|u'il Pobserve. Nous définirons Pob- chez x est le comportement a t t e n d u p
de 1'énoncé. E n o u t r e , si on distingue
leurs positions modales respectives scrvateur, premièrement, par l'effet ou u n autre, r. L'observé, de son côté,
les deux roles f o n d a m e n t a u x de
permet d'engendrer les regimes d'in- i|u'il determine dans 1'objet de son après son propre faire interprétatif,
1'observateur, à 1'égard de 1'objet
tersubjectivité ( c o m m u n i c a t i o n , indis- observation : le faire de celui-ci tire la conclusion que Pobservateur a
c o g n i t i f et de 1'informateur —
devient u n faire semblant*. Ce été, ou n o n , dupe de son faire
crétion, pudeur, devinette, dissimula- 1'hétérogénéisation par dêbrayage, et
premier élément de définition est semblant. L a véridiction, t o u t a u t a n t
t i o n , v i o l de 1'informatiori, e t c ) . 1'homogénéisation par embrayage —
donc une généralisation de ce que le que Pacte d'observation, ne se
on peut definir deux roles actantiels
Dictionnaire, I (pp. 259-260) donne manifeste pas dans le discours.
3. \Õ\ discursifs : respectivement le focali-
Prenant en compte le mode de sateur* et 1'aspectualisateur*. E n f i n , comme u n cas p a r t i c u l i e r (le compor- 3.
manifestation de Pobservateur dans si ces différents types d'observateurs lement de Hauchecorne, dans La Nous dirons, ensuite, que Pobser-
1'énoncé (son i m p l i c i t a t i o n / e x p l i c i - sont dotes d ' u n parcours f i g u r a t i f de ficelle de Maupassant). L'observateur v a t i o n est complete s'il y a deux
t a t i o n actantielle, et/ou son i m p l i - verbalisation, on o b t i e n t une t y p o l o - v observe 1'agent x mais, bien que n o n observes au lieu d ' u n seul. Les
citation/explicitation actorielle), gie des narrateurs*. L'ensemble des manifestée, sa présence est perçue par observes, le locuteur et Pallocutaire,
c'est-à-dire, en f a i t , le degré de trois variables peut apparaitre en u n 1'observé. L a règle c o n s t i t u t i v e de la font semblant de continuer leur
dêbrayage* q u i l ' y actualise, on peut seul t a b l e a u , comme suit : situation exige que n i Pobservateur n i c o m m u n i c a t i o n comme si Pobserva-
l'observé ne m a n i f e s t e m leur rela- teur n'était pas là. L a m a n i f e s t a t i o n
t i o n . L'observé est Pobjet de Pobser- du faire semblant est perceptible
Définition du type Dénomination du type Dénomination du
d'observateur vateur, mais en même temps le sujet seulement au n i v e a u d u t o n ( i n t o n a -
type de narrateur
d'un deuxième acte d'observation. t i o n ) ou d ' u n second code ( m i m i q u e ) .
Actant de discursivi- FOCALISATEUR ( « F o c » ) (avec parcours de L'observation est donc u n faire Le p r o n o m il sera, par exemple,
sation reconstruc- verbalisation) reciproque et seulement le c o n t r a t prononcé d ' u n t o u t autre t o n s'il
tible par 1'analyse ASPECTUALISATEUR ( « A s p » ) NARRATEUR présupposé (y a le d r o i t de contrôler x) réfère au délocuteur absent, dans « I I
maintient le statut différentiel est p a r t i » , ou à Pobservateur présent,
Acteur virtuel, i m - observant/observe. La non-mani-
plique par la deixis SPECTATEUR ( « S p » ) dans « I I nous regarde » .
RAPPORTEUR festation de la relation resulte aussi
spatio-temporelle Une s i t u a t i o n nouvelle est celle
de Pabsence de c o m m u n i c a t i o n entre dans laquelle le locuteur entre su-
Acteur actualise y et x : aucun énoncé, n i v e r b a l n i brepticement en c o m m u n i c a t i o n avec
ASSISTANT (« As ») TÉMOIN gestuel, ne passe entre eux (leurs
dans l'énoncé Pobservateur par u n code second,
regards ne se croisent pas n o n plus). sans que Pallocutaire s'en aperçoive.
(J. F.) Ceci donne le caractere p a r a d o x a l de Si, dans la s i t u a t i o n « c o m p l e t e » ,
1'observation : les actants en question la c o m m u n i c a t i o n locuteur-allocu-
B. [Ç] procédant à des faire réceptifs ou ne sont j a m a i s réalisés, la d i s j o n c t i o n taire avait u n double sens, Pun réel
I I me semble utile de souligner que même à des Destinateurs procédant à S-0 n ' a r r i v e j a m a i s à la c o n j o n c t i o n pour eux, et Pautre, prêtendu, p o u r
1'actant observateur est une place des faire interprétatifs se t r a d u i s a n t (si par hasard elle se p r o d u i t , les Pobservateur, dans cette troisième
préparée par 1'énonciateur* pour par des évaluations, que ceux-ci participants cessent la comédie et s i t u a t i o n le sens, t o u t en restant
1'énonciataire*, et u n élément m a j e u r soient manifestes ou n o n dans le calment leur j e u ; une fois nommé, le double, est a u t r e m e n t partagé : réel
de 1'effet* de réel. Par contre i l me discours comme acteurs (autonomes faire semblant cesse de Pêtre, Pobser- pour Pobservateur, prétendu pour
p a r a i t essentiel de distinguer dans la ou en syncrétisme avec certains vateur et 1'observé deviennent de Pallocutaire.
terminologie 1'actant observateur de acteurs de 1'énoncé). (F. B.) simples interlocuteurs). L'observa-
1'aspectualisation, q u i est en quelque teur est donc ou bien v i r t u e l , s'il n'est 4.
sorte « i n a c t i f » , en ce sens q u ' i l se C. [Ç] pas identifié par Pobserve (Pobserva- Ceci donne le 3 et le 4 élément de
e e

presente seulement comme une sorte 1. t i o n reste alors une simple possibili- la définition de Pobservateur : la
d'échelle a n t h r o p o m o r p h e , auquel L'observateur, en t a n t que n o n - te), ou bien actuei, s'il est identifié en d i s j o n c t i o n de Pallocutaire et de
l'énonciataire peut s'identifier, de p a r t i c i p a n t au processus de c o m m u - t a n t qu'observateur en t r a i n d"exer- Pobservateur en t a n t que destinatai-
véritables sujets opérateurs, actifs, n i c a t i o n q u ' i l observe, n'est pas cer son faire. res* de la c o m m u n i c a t i o n ; la b i f u r c a -

156 157
Occultation
Occultation

apparaissant c o m m e celui d u sujet, et d é f i n i t i o n de 1 ' o c c u l t a t i o n s u r « l e s


1 ' a u t r e c o m m e c e l u i de F a n t i - s u j e t c o n t r a i n t e s de l a l i n é a r i s a t i o n » , si o n
t i o n d u sens — réel, p r é t e n d u — e t d'ailleurs théoriquement impossible
( d u p o i n t de v u e d u s u j e t ) , est u n e v e u t ménager à cette procédure
sa t r a n s m i s s i o n s i m u l t a n é e aux de r e n d r e c o m p t e d ' u n u n i v e r s d u
procéduM h o m o g é n é i s a n t e , f o n d é e s é m i o t i q u e u n e p o s s i b i l i t e de g é n é r a -
d e u x destinataires différents. N o u s d i s c o u r s si c e l u i - c i n e d e v i e n t p a s
«ur u n e i d e n t i f i c a t i o n des c o m p é t e n - l i s a t i o n a u x d i s c o u r s n o n v e r b a u x ; les
c o n s i d é r o n s ceei c o m m e 1 ' o r i g i n e de l a 1'englobé d ' u n e n g l o b a n t : o n p o u r -
ces d ' o b s e r v a t i o n , e t c o n s t r u i s a n t u n « c o n t r a i n t e s de l a p l a n a r i s a t i o n » , o u
f i c t i o n a l i t é * q u i , e l l e , est le p o i n t de rait donc conclure que 1'actant
p o i n t de v u e i n t é g r a t e u r . E n ce sens, celles de l a « t r i d i m e n s i o n a l i s a t i o n »
d é p a r t c o m m u n de q u e l q u e s p h é n o - e n g l o b a n t est le p r é s u p p o s é de l a
cette procédure (appelée ailleurs a u t o r i s e n t t o u t a u t a n t des f o c a l i -
m è n e s três c o m p l e x e s : le j e u , le c o n s t i t u t i o n d ' u n système actantiel.
« m i s e en perspective»*) serait p r o - s a t i o n s / o c c u l t a t i o n s q u e l a linéari-
s p e c t a c l e , le m e n s o n g e a u s s i b i e n q u e (S. A.)
c.he de 1 ' a s p e c t u a l i s a t i o n * . s a t i o n v e r b a l e . (J. F.)
c e r t a i n e s f i g u r e s de l a m a n i p u l a t i o n .
¥• F o c a l i s a t i o n .
L a fictionalité n'est donc pas u n e On évitera enfin de fonder la
d é v i a t i o n , o u u n b l o c a g e , de c e r t a i n e s
régies p r a g m a t i q u e s ( S e a r l e ) , m a i s u n
t y p e de c o m m u n i c a t i o n à p a r t .
L ' o b s e r v a t e u r n'est pas, c r o y o n s - Occultation \Ç]\D\
n o u s , u n role a c t a n t i e l e t i l ne f a i t p a s
p a r t i e d u s c h é m a de l a c o m m u n i c a - L a d é f i n i t i o n três r e s t r e i n t e de
t i o n de J a k o b s o n . L ' o b s e r v a t e u r l ' o c c u l t a t i o n q u i est i c i p r o p o s é e d o i t
n ' e s t p a s m a r q u e d a n s le d i s c o u r s être éclairée e t d i s c u t é e p a i celle de
c o m m e son c o n t e x t e ou référent. I I f o c a l i s a t i o n * . T o u t d ' a b o r d , si o n
n'est pas nécessairement 1'énoncia- accepte le c o u p l a g e focalisation/
t e u r d ' u n (meta) d i s c o u r s o u i l occultation, i l n ' y a aucune raison
r a p p o r t e l a s i t u a t i o n o b s e r v é e : le d'en limiter 1'application aux p r o -
s p e c t a t e u r , u n e v a r i a n t e de 1 ' o b s e r v a - grammes narratifs antagonistes,
t e u r , reste p a r définition hors d u c'est-à-dire a u seul n i v e a u n a r r a t i f ;
d i s c o u r s t h é â t r a l . Sa f o n c t i o n d ' a i l - t o u s les n i v e a u x d u p a r c o u r s g é n é r a -
l e u r s n ' e s t p a s m é t a d i s c u r s i v e d a n s le t i f p e u v e n t f a i r e 1 ' o b j e t de f o c a l i s a -
sens de J a k o b s o n c a r 1 ' o b s e r v a t e u r t i o n s e t d ' o c c u l t a t i o n s l o r s de l a m i s e
n'explicite pas (le sens de) la en discours. P a r ailleurs, p o u r rester
c o m m u n i c a t i o n , m a i s o b s e r v e toute l a a u n i v e a u n a r r a t i f , si o n r e s e r v e le
situation de communication, y terme d'occultation à 1'implicitation
c o m p r i s son référent, son code, etc. intégrale d u p r o g r a m m e a n t a g o n i s t e
L ' o b s e r v a t e u r n ' e s t p a s u n role d u (contradictoire), on voit mal
D e s t i n a t e u r car i l ne p a r t i c i p e pas c o m m e n t se s t r u c t u r e le « r e s t e » , e t
a u x r e l a t i o n s a c t a n t i e l l e s e t ne d o n n e e n p a r t i c u l i e r ce q u i r e l è v e r a i t de l a
a u S u j e t n i taches n i s a n c t i o n s . «mise en perspective»*.
L ' o b s e r v a t e u r est, p a r r a p p o r t a u II c o n v i e n t , à nos yeux, de
d i s c o u r s ( o b s e r v e ) , p l u t ô t une ins- rapporter cette n o t i o n à 1'alternative
tance extra-discursive englobante. Si d'hétérogénéisation (débrayage* p l u -
l ' o b s e r v a t e u r r e n d c o m p t e de l ' u n i - ralisant) et d'homogénéisation (em-
vers d u discours englobe, il d e v i e n t u n brayage* u n i f i a n t ) p r o p r e à la mise
a c t a n t m é t a d i s c u r s i f e t s ' i l est le en discours. L a procédure q u i consiste
n a r r a t e u r d ' u n r o m a n , i l d e v i e n t le à focaliser certains contenus et à
role c o g n i t i f d u s u j e t , d é l é g u é p a r o c c u l t e r les a u t r e s est u n e p r o c é d u r e
1 ' é n o n c i a t e u r ( v . Dictionnaire, I , p. d ' h é t é r o g é n é i s a t i o n , c o n s t r u i s a n t des
2 5 9 ) . O n p e u t c e p e n d a n t se d e m a n d e r points de vue* exclusifs et supposant
si l a n a r r a t i o n , p a r e x e m p l e , n ' e s t p a s des c o m p é t e n c e s d ' o b s e r v a t i o n i n -
p l u t ô t l a manifestation d'un actant compatibles; en revanche, la procé-
q u i , l u i , reste extérieur et e n g l o b a n t dure q u i consiste à r e u n i r , p a r
p a r r a p p o r t a u système a c t a n t i e l de exemple, deux p r o g r a m m e s contraí-
1 ' u n i v e r s d u d i s c o u r s d o n n é . I I est res e n u n m ê m e r é c i t c o h é r e n t , l ' u n 159
p
pense comme u n « e s p a c e » ou se
Parabole n. f. [N][Ç]
t r o u v e n t colocalisées des valeurs*
positionnelles. Si l ' o n considere, p a r
Relation de ressemblance partielle exemple, le paradigme des occlusives
entre isotopies figurative et théma- d'une langue comme le français on
tique mises en parallèle dans u n obtient u n espace bidimensionnel W
tnême discours, q u i , à la différence de d o n t les dimensions sont respective-
1'allégorie*, n ' i m p l i q u e pas l a corres- ment celle d u voisement (séparant [ b ] ,
pondance terme à terme des éléments [ d ] , [g] de [ p ] , [ t ] , [ k ] et celle d u point
discrets relevant de l'une et 1'autre d'articulation (séparant les labiales
isotopie*. A . J . Greimas reconnaít [ b ] , [ p ] , des dentales [ d ] , [ t ] et des
que, dans le discours parabolique, la vélaires [ g ] , [ k ] ) . Si l ' o n f a i t varier
Kuperposition des isotopies n'est continuement les Índices acoustiques
qu'apparente : il y a en fait chevau- correspondants, les expériences de
ehement, ce q u i permet u n progrès perception catégorielle p e r m e t t e n t de
discursif; de ce p o i n t de vue, ajoute- definir u n système de frontières K w

t - i l , le discours parabolique contient en (analogue aux diagrammes de phases


germe la problématique des modeles que l ' o n t r o u v e en théorie t h e r m o d y -
figuratifs d u raisonnement, modeles namique des transitions de phases)
de nature essentiellement suggestive délimitant les domaines respectifs —
et alhisive, d o n t la projection p a r i . e. les valeurs phonologiques — dessix
1'énonciateur* organise et determine phonèmes consideres. L a catégorisa-
en partie le déroulement d u discours. t i o n * de W , c'est-à-dire sa décom-
(J. C.) position en domaines p a r K , cor- w

• Figuratif, Thématique. respond n o n plus à la dimension de


la s u b s t i t u t i o n mais à celle de la
colocalisation, colocalisation q u i s'ex-
prime de façon discrète* en termes de
traits distinctifs *.
4.
Paradigme [ç][p] Ce concept a p p r o f o n d i de para-
digme peut être schématisé* en termes
3. de théorie des catastrophes*. L ' o n
Bien que defini à p a r t i r d ' u n critère peut même dire que la n o t i o n de
de s u b s t i t u t i o n et d u test de catastrophe est une interprétation
c o m m u t a t i o n , u n paradigme ne s'y topologico-dynamique d u concept
réduit pas. Envisagé synchronique- même de catégorisation paradig-
ment comme une totalité, il doit être matique.

161
Paraitre Passion
PUHHÍOII

5. que d'autres disciplines ont fait de ce


A côté des catégorisations séman- > >• de pair avec celui d'acteur*. La blèmes à creuser que de domaines de
terme depuis le début de leurs
tiques qui interviennent en sémanti- |niHHÍon devient l'un des éléments qui recherche à explorer.
traditions respectives : la philosophie
que fondamentale * et en sémantique Iribuent à 1'individuation acto- I I n'en reste pas moins que le
occidentale depuis l'âge classique, la
discursive*, on peut également consi- i n l l c , capable d'offrir des dénomina- problème se pose à la suite de la
psychologie et la sociologie pendant
dérer le modele actantiel* comine un ces deux derniers siècles. Sans vouloir i • pour des roles thématiques reconnaissance de parcours propres à
paradigme, un paradigme actantiel. Si entrer dans un débat de si grande imaissables (ex. : «1'avare», «le 1'être des sujets, parcours relative-
on schématise ce dernier en termes de portée, la sémiotique essaie de se rolérique», l'« indifférent», etc). ment autonomes et dotes d'une
catastrophes, la conversion* (appelée construire un concept qui soit à la fois ' ' 11.111 < I on arrivera à bien concevoir la «puissance interne» relativement
dans ce cas conversion formelle) du opératoire et dérivé, tout en y étant i i o u dont des roles thématiques* stable et contraignante. (F. M.)
paradigmatique en syntagmatique obligée par une necessite d'adéqua- D urontrent des roles actantiels dans
permet d'en dériver des structures
actantielles*, de nature syntaxique et
tion aux phénomènes empiriques
qu'elle veut décrire, mais en même
temps fidèle à un souci de cohérence
IfH passions des acteurs, on sera en
mrsiire de décrire les typologies
|>iiHHÍunnelles en termes de stéréoty-
B. m
La passion designe un ensemble
non sémantique, qui sont analogues
aux graphes actantiels* et aux avec l'ensemble de son métalangage |IHM de prévisibilité, dont les différen- d'effets de sens qui surgissent três
morphologies archétypes* introdui- et aux besoins internes de développe- II-H cultures ont organisé leurs propres fréquemment dans le champ narratif,
tes par René Thom. (j. P.) ment de la théorie. miivers affectifs ou émotionnels, en mais qui n'ont pas trouvé leur ana-
c H M a y a n t de concilier le relativisme lyse en termes de narratologie des ac-
• Catastrophe, Catégorisation, 1. (tllturel, relevant de la sémantique tions*. La passion s'exprime souvent
Conversion, Par opposition à action, la passion discursive, avec l'ordre de la necessite à travers la figurativité sous-tendant
Déploiement universel, peut être considérée comme une or- implique par la nature syntaxique la narrativité en question, mais elle
Discontinu, Jonction, ganisation syntagmatique* d'«états d e s roles actantiels. est toujours liée à un sujet en príncipe
Morphologies archétypes, d'âme», en entendant par là /'/ia- déjà presente comme actionnel — i l
Schématisation. billage discursif de Vetre* modalisé 3. semble que l'on ne puisse pâtir
des sujeis narratifs. Les passions et les Toute passion releve d'une dimen- qu'après avoir agi, ou en agissant —,
«états d'âme» qui les composent NÍOIIdu discours dont le statut n'est et doit donc être analysée au niveau
sont le fait d'un acteur et contri- pas encore tout à fait clair. I I s'agit là strictement narratif.
buent, avec ses actions, à en iTune décision importante, à savoir si Rappelons que nous parlons du
déterminer des roles dont i l est le l'on doit concevoir une dimension registre «affectif» lexématisé dans
Paraitre [ç] support. Cette opposition represente /Hithêmique à côté, et au même titre, nos langues par de riches trésors de
donc la conversion sur le plan des deux dimensions déjà reconnues :
verbes nominalisables : espoir-déses-
Constituants de la catégorisation discursif de 1'opposition plus profon- la pragmatique* et la cognitive*. L'on
poir, amour-haine, jubilation-rage,
modale de la véridiction*, paraitre et de et abstraite entre être et faire, ou, voit bien que cela correspondrait, par
triomphe-ressentiment, euphorie-dys-
être* ne doivent pas être pris comme plus précisement, entre être modalisé Niibstitution, à la place du proprio-
phorie, suffisamment binarisables
des entités « ontologiques » (le parai- et faire modalisé. Oeptif (thymique) à côté de 1'intéro-
pour nous suggérer 1'existence d'un
tre, fêtre) : i l s'agit toujours de I I s'agit ici de 1'être des sujets, ceptif et de 1'extéroceptif. L'intro-
système sous-jacent assez general et
caractériser, dans un dispositif véri- soumis à une double modalisation* duction d'une troisième dimension
pose le problème des rapports parmi simple. Les recherches recentes sur
dictoire, un état, selon l'être et selon le qui les constitue en tant que sujets
elles : doit-on penser à une dimension 1'échange semblent donner raison à
paraitre. (L. P.) sémiotiques : Fune étant celle de la
COgnitive dotée d'un s t a t u t hiérarchi- 1'intuition de Greimas, selon la-
modalité du vouloir*, 1'autre celle
quement supérieur aux deux autres quelle i l s'agit d'un certain type de
opérée par la catégorie thymique *, les
dimensions qui lui serviraient de raccourcis d'enchainements narra-
deux étant concernées directement
référent* interne, ou plutôt à trois tifs actionnels descriptibles en termes
par la notion de valeur* qui prend
dimensions «libres», capables de se de parcours narratifs et donc inter-
place aux niveaux les plus profonds
subjectifs. Or, pour spécifier le type
Passion n. f. [N] de la théorie. On voit comme cette Hiirdéterminer l'une 1'autre, suivant
de raccourcis dont i l s'agit, i l faut
modalisation de l'être va j ouer un role les logiques internes des différents
discours-occurrences? O u encore, ne passer par une micro-analyse des
fondamental pour la constitution de
laut-il pas essayer de construire une échanges intersubjectifs qui sous-
L'introduction en sémiotique de la la compétence des sujets syntaxiques.
hiérarchie linéaire qui monterait alors tendent ces parcours.
notion de passion comporte des 2. du pragmatique au pathémique et
risques qui viennent de 1'utilisation Si deux sujets, S et S , se trouvent
x 2
Ainsi conçu, le concept de passion au cognitif? Voilà autant de pro- lies par un échange selon la figure de
162
163
Passion Pathémique PerwpiM-tivi'

la promesse ( v . C o n d i t i o n ) , de sorte ble, puisque S ne sait pas encore par p l a n plus superficiel de représenta-
On v o i t , d'autre p a r t , q u ' i l nous
1
2

que Sj en propose les termes et lui-même ce q u ' i l en est de sa propre t i o n , comme une organisation hiérar-
Iniil encore rendre compte de 1'aspect
assume le s t a t u t de destinateur, alors prestation : i l s'abandonne à Péva- chique modale, appelée à se déployer
t e n i i f , et en general de Yintensitê
S doit assurer u n certain faire — l u a t i o n de 1'autre. Dans la série des s y n t a g m a t i q u e m e n t , au niveau dis-
p i i N s i o n n e l l e , q u i distingue par exem-
2

F(X) — d o n t la réalisation deter- passions « j u s t e s » ( X ) , S sait déjà cursif, sous forme de configurations
2
ple la f r u s t r a t i o n de la rage, l a
mine, avec la crédibilité de S , bien que p o u r sa p a r t i l a réussi, et mérite dites pathèmes. (P. F.)
xutisfaction de la j u b i l a t i o n , la
súr, la réalisation d ' u n faire sanction- une réponse, q u i v i e n t ou ne vient • Passion, T h y m i q u e .
déception de l ' a m e r t u m e , etc. Cet
n a n t — F ( Y ) — ; dans u n premier pas. Finalement, dans la série des
aspect de 1'analyse concerne sans
temps, la prestation à la fois de X et passions « d ' é c h e c » , S sait q u ' i l n'a
doute d'une p a r t 1'estimation f i d u -
2

de Y est encore incertaine; dans u n pas réussi à répondre à la demande


eiaire de S j p a r S ( v . Déception),
2

second temps, on a X ou n o n - X , et on ( n o n - X ) ; i l ne peut donc recevoir Y


d'autre p a r t la rêsistance opposée par
a Y ou n o n - Y . L a passion* de S que comme u n d o n . Dans la d i m e n -
le tnonde* oú se p r o d u i t le faire de S ,
Perspective
2

exprime son a t t i t u d e envers les neuf sion des prestations de S , nous x


[çDGElIÊ]
A Ha volonté en t a n t que vouloir faire
conjonctures possibles offertes par le distinguons les passions « d u b i t a t i -
\i rencontre en premier lieu u n ne
tableau q u i s'ensuit, et que nous v e s » (à p a r t i r de Y ? ) , les passions [Reformulation.]
/ i a s pouvoir faire X q u i déclenche une
présentons ci-dessous. Dans la série «heureuses» ( Y ) et « malheureuses »
nérie de devoir faire Z comme 1.
des passions «incertaines » ( X ? ) , la ( n o n - Y ) . A p a r t i r de 1'échange de X et
jirogrammes d'usage. On peut considérer par exemple
«tonalité affective» dépend de la Y entre S et S , on o b t i e n t le tableau
que la perspective necessite la média-
1 g

suivant : Cest exactement à ce dernier t y p e


réponse de S j q u i demeure imprévisi- t i o n d ' u n observateur t o u t a u t a n t
de modalisation ( v . Monde possible)
(pie Pon a affaire dans Panalyse de la que le p o i n t de v u e * , à c o n d i t i o n de
passion en musique (Tarasti) — la definir Pobservateur comme u n ac-
X? X non-X facilite de M o z a r t contre les luttes t a n t , et pas comme u n acteur. U n
pass. «incertaines » pass. «justes » pass. « d ' é c h e c » difficiles chez Beethoven — ou encore p o i n t de vue sera d i t « p e r s p e c t i f »
en peinture — la facilite « c o o l » des q u a n d les traces d u faire c o g n i t i f
Y? confiance attente crainte
realistes et des surréalistes contre les focalisant sont partiellement ou
« dubitatives » espoir esperance angoisse
orages passionnels des expressionnis- t o t a l e m e n t implicitées (par exemple
Y surprise tes, par exemple — ; i l existe en effet en réduisant u n assistant* à u n
satisfaction gratitude
« heureuses » joie triomphe amour dans les arts dits n o n - v e r b a u x des spectateur* ou à u n focalisateur*
jubilation marqueurs d'intensité q u i entretien- a b s t r a i t ) , q u a n d la pluralité des
nent t o u j o u r s u n r a p p o r t mimétique points de vue possibles est virtualisée,
non-Y déception frustration désespoir et réduite grâce à une i d e n t i f i c a t i o n *
avec les expressions corporelles de la
« malheureuses » amertume ressentiment deuil des compétences d'observation, c'est-
rêsistance (intérieure et extérieure) à
r a g e (colère) à-dire q u a n d Pénonciataire n'a pas
laquelle se heurte une t e n t a t i v e de
réalisation. (P. A. B.) d'autre possibilite p o u r interpréter
• T h y m i q u e (catégorie ~ ) . Pénoncé que d'adopter le p o i n t de vue
Ce q u i nous i m p o r t e n'est pas bien m i c r o - n a r r a t i v e des échanges q u i qui l u i est imposé (dans la perspective
entendu 1'exhaustivité de la classifi- tissent les rapports i n t e r s u b j e c t i f s ; si picturale, par exemple).
c a t i o n , mais plutôt 1'efficacité même le concept même de sujet est On comprend m i e u x ainsi p o u r q u o i
de ces dimensions q u i m o n t r e n t inséparable de celui de la passion q u i le couple o c c u l t a t i o n * / f o c a l i s a t i o n * ,
1'insertion des passions dans la t r a m e colore son faire (y inclus s u r t o u t son en éliminant totalement Panti-
dire), cela ne contredit en rien 1'idée Pathémique (role ~) p r o g r a m m e , par exemple, déclenche
1. D a n s la classe des archi-promesses, nous de la c o n s t i t u t i o n essentiellement adj. H] le faire interprétatif q u i , par présup-
distinguons les promesses proprement dites des
n a r r a t i v e de son « être » , mais i n v i t e position, v a reconstituer c e l u i - c i ; et
menaces; ces dernières opèrent par inversion
des valeurs échangées, et l'on pourrait donc en simplement à le concevoir — plus A la différence d u role thémati- aussi p o u r q u o i la perspective, en
príncipe proposer l a même analyse que celle finement que comme une entité que*, lié au f a i r e * , le role pathémique laissant une place à ce même a n t i -
que nous donnons de l a promesse, en défmie par son interdépendance — appelé, l u i aussi, à faire partie de p r o g r a m m e , se donne Papparence
substituant X et Y les « biens » n o n - X et n o n -
jonctionnelle avec u n o b j e t * — Tacteur* — concerne Pêtre* d u sujet, d'une impartialité, q u i « e n d o r t » la
Y ; cependant, l a gamme três riche des passions
de la promesse se trouvc appauvrie p a r l a comme u n ensemble de roles passion- son « état » . F o n c t i o n de Pinvestisse- vigilance d u lecteur, et m a n i p u l e
dcpressivité qui surplombe l a menace et en nels q u i spécifient précisément la ment t h y m i q u e * d u niveau p r o f o n d , ainsi plus súrement le faire interpré-
écrase généralement les effels. position de cet o b j e t . le role pathémique a p p a r a i t , à u n t a t i f de Pénonciataire.
164
165
Picliuulc
Persuasif Physionomique

i n i i | i i e des sons soient nécessairement ont été avancées par R. Lindekens


2.
L'organisation syntagmatique des
Physionomique i i l n i t i q u e s à celles q u i i n t e r v i e n n e n t (étude des caracteres t y p o g r a p h i -

programmes n'est pas la seule à obéir (mode de IIIIIIH le procès de c o n s t i t u t i o n de la ques, Document de travail, U r b i n o ,
1971) et F . T h u r l e m a n n (Paul Klee,
Mgnification sémantique.
aux «contraintes de la linéarisa- signification ~) Un autre problème derive de l a v. index sous « é v a l u a t i f » ) .
t i o n » . Les relations et les termes d ' u n
adj. HHfl niilure morphématique des langages La problématique de la lecture
carré sémiotique, les épreuves d u
|iliysionomiques : le sens physiono- physionomique semble être recoupée
schéma n a r r a t i f , les configurations
iiii<|ue global d ' u n texte ne peut pas largement par celle de la connota-
passionnelles sont elles aussi «mises Par mode de signification physio-
cl re conçu comme la somme des effets tion*. I I nous parait cependant utile
en perspective», et ne peuvent être nomique nous proposons de designer
de sens* attribuables à ses cons- d'éviter, d u moins provisoirement,
textualisées sans 1'élection d ' u n p o i n t u n phénomène sémiotique q u i , j u s -
i i l i i u n t s . (Ce phénomène a déjà 1'emploi de ce terme, étant donné
de vue. O n dira donc plus générale- qu'à présent, a été décrit à 1'intérieur
rlé remarque par le peintre q u ' i l i m p l i q u e , n o n seulement d'après
ment que la « m i s e en perspective» des sciences humaines par des t e r -
W. K a n d i n s k y : « L e s lignes prises 1'étymologie, mais aussi dans la
affecte n ' i m p o r t e quel contenu actua- mes varies : signification « d i r e c t e »
ÍHolément peuvent être « g a i e s » , théorie hjelmslévienne, 1'idée d'une
lisé, dans la mesure oú i l l'est ou « i m m é d i a t e » (Jakobson), effet
landis que 1'impression globale peut subordination hiérarchique à u n
forcément au dépens d ' u n autre au «sinniich-sittlich» des couleurs
produire u n effet de « t r i s t e s s e » . » ) langage dénotatif. Certaines expé-
moins (la conjonction aux dépens de (Goethe),« appréciation collective des
U n des aspects les plus t r o u b l a n t s riences dans le domaine de la peinture
la d i s j o n c t i o n , u n terme aux dépens substances» ( H j e l m s l e v ) , lecture
dans 1'étude des langages physiono- dite « a b s t r a i t e » o n t montré que la
de son contraire, le héros aux dépens « p h y s i o n o m i q u e » des objets (psy-
miques est le f a i t q u ' o n ne dispose pas dimension physionomique peut jouer
du t r a i t r e , et vice versa...). chologie génétique).
(ou pas encore?) d ' u n langage le role d ' u n langage autonome.
3. L a lecture p h y s i o n o m i q u e , à l a -
construit p o u r la description d u L ' a u t o n o m i e d u langage des goúts et
E n l i m i t a n t la n o t i o n de « perspec- quelle 1'ensemble des substances* d u
contenu. D'oú 1'impossibilité d'éta- des odeurs (appréciation des vins,
t i v e » aux « contraintes de la linéari- monde sensible peut être soumis (les
lilir des corrélations fixes entre etc.) ne demande pas à être justifiée.
s a t i o n » , on s'interdit de prendre en sons, les couleurs, les parfums, e t c ) ,
figures de 1'expression et figures d u Le développement d'une théorie
compte les effets «perspectifs» des releve d ' u n véritable langage* dans le
contenu. Les termes n o r m a l e m e n t générale d u mode de signification
discours v e r b a u x , et de t r a i t e r sens hjelmslévien, caractérisé par la
employés sont de caractere nette- physionomique p o u r r a i t jouer u n role
convenablement 1'indéniable parente non-conformité entre le p l a n de
ment évaluatif* et relèvent presque i m p o r t a n t pour l'étude des discours
sémiotique des perspectives n a r r a t i - 1'expression et le p l a n d u contenu.
cxclusivement de deux classes : ter- syncrétiques (v. Syncrétisme). U n
ves, picturales, cinématographiques, A i n s i , une figure* c h r o m a t i q u e *
mes caractérologiques et termes synes- certain t y p e de discours syncrétiques
etc. C e s t p o u r q u o i i l parait plus complexe, u n « rouge clair désaturé » ,
ihésiques*, les deux étant, dans une semble en effet faire appel à une
rentable de definir la perspective par exemple, peut exprimer le
certaine mesure, interchangeables. m u l t i t u d e de substances pour e x p r i -
comine u n cas particulier d u p o i n t de contenu physionomique global « déli-
/Vinsi une même figure c h r o m a t i q u e , mer — dans u n concours t o t a l i s a n t —
vue, obtenu par u n embrayage c a t » . L'analyse d u mode de significa-
tel u n «jaune clair», peut être décrit u n seul sens physionomique. (F. T.)
c o g n i t i f p a r t i e l , que comme une t i o n physionomique présuppose donc
ou bien comme « a g r e s s i f » ou bien • Connotation, Semi-symbolique.
procédure à p a r t , limitée à la une a r t i c u l a t i o n de la substance de
comme « c h a u d » .
linéarisation (verbale) des structures 1'expression en t r a i t s élémentaires.
narratives. (J. F.) Quelques éléments pour une théo-
Si les études sur le «symbolisme
rie d u mode de signification physio-
• Point de vue. v o c a l » — p o u r prendre u n exemple
nomique ont déjà été proposés par
tiré d u domaine linguistique — n ' o n t
pas, jusqu'à présent, donné de
Hjelmslev ( « L a s t r a t i f i c a t i o n d u Picturale
résultats convaincants, la raison en
langage», Word, 1954) sous le terme (sémiotique ~)
Persuasif (faire ~) \ç\ est qu'elles se sont appuyées sur
de « n i v e a u d'appréciations collecti-
ves » . H j e l m s l e v considere cependant adj. MÍE
1'unité d u son comme p o i n t de départ.
Comme dans le cas d u faire le phénomène comme u n simple mode
Cependant, comme J . - C l . Coquet a
interprétatif*, je ne proposerai pas la de saisie* de la substance et n o n pas
pu le m o n t r e r , 1'analyse d u contenu
comme u n véritable mode de signi- Le projet d'une sémiotique p i c t u -
catégorie véridictoire comme predo- physionomique des sons d o i t proce-
fication. rale se conçoit comme la construction
m i n a n t e ; le Destinateur q u i opere u n der, elle aussi, à 1'articulation d u plan
De premières analyses sémiotiques d'un objet s y n t a g m a t i q u e * de d i m e n -
faire persuasif « t r a d u i t » en objets ou de 1'expression en t r a i t s distinctifs, à
de textes plastiques q u i , i m p l i c i t e - sion discursive. A f i n de saisir une
parcours a t t i r a n t s , ou au contraire, la manière de la phonologie. I I n'est
ment, a t t r i b u e n t à la dimension logique d'enchainement, le procès
repoussants, les termes d u système de p o u r t a n t pas sur que les catégories
physionomique u n s t a t u t de langage c o n t i n u de la p r o d u c t i o n picturale
valeur* d o n t i l est dépositaire. (F. B.) pertinentes pour la lecture physiono-
167
166
Platrtiquc
1'laHtique

reçoit, au m o m e n t de se constituer neutralisation q u i « l e v e » 1'opposi-


comine objet sémiotique, une pre- t i o n au sens d'une « A u f h e b u n g » , q u i L a sémiotique plastique, en t a n t
mière a r t i c u l a t i o n en unités* discrè- «transgresse les interdits». Cette
IMastique que domaine de recherches, est issue
tes à p a r t i r de disjonctions* catégo- dernière position i m p l i q u e que ce q u i (.sémiotique ~) d'une volonté de rendre compte de la
rielles q u i définissent a u t a n t d ' u n i - est pertinent p o u r analyser u n adj. i i matérialité d u signifiant des images
vers sémiotiques possédant une cer- tableau ne l'est pas, le cas échéant, et des espaces bâtis et, plus générale-
tame autonomie. Ces unités sont des pour en analyser u n autre. m e n t , d'une i n t e r r o g a t i o n sur les
séquences* textuelles canoniques q u i O n dira p o u r f i n i r que la peinture modes d'existence sémiotique des
I ,e terme de sémiotique plastique ne
révèleraient une cohérence d u déve- parle d'elle-même, mais qu'elle parle «logiques d u sensible » , pour repren-
designe pas u n ensemble signifiant*
loppement intrinsèque des arts p l a s t i - aussi, avec d'autres mouvements, d u dre 1'expression de Cl. Lévi-Strauss.
considere antérieurement à sa des-
ques. I I devient dês lors possible monde n a t u r e l * et des mondes de la L a sémiotique plastique procede ainsi
Oription; le terme ne s'entend donc
d'envisager la clôture d'objets p a r t i - mémoire; générée à p a r t i r de micro- de ce même refus de la necessite et
M i i>u sens ( A ) . Plus q u ' u n p r o j e t , la
culiers et d'assurer la f o rme * d ' u n univers de la culture et de la nature, de 1'immédiateté d'une lexicalisa-
némiotique plastique est a u j o u r d ' h u i
langage p i c t u r a l , i n d e p e n d a m de la cette peinture se « d é t r u i t » ou t i o n * des textes visuels q u i est à
i i i i objet de connaissance en voie de
substance*. proclame la « vie à v i v r e » ; en quête 1'origine de la reconnaissance et de
r o n s t i t u t i o n ; c'est une sémiotique au
Cette approche s y n t a g m a t i q u e de d'éléments «ambigus», d'unités la définition des systèmes semi-
HCIIS ( B ) . O n ne saurait dês lors
la peinture p e r m e t t r a i t de convertir « m i n i m a l e s » ou construisant des symboliques*.
i i N s i m i l e r le plastique au p i c t u r a l ou
en procédures p r o p r e m e n t sémioti- « morphèmes » , elle effectue des opé- Aussi c o n v i e n t - i l i c i d'être clair :
au visuel, c'est-à-dire à une technique
ques le repérage plus ou moins i n t u i t i f rations de débrayage* et d'embraya- t o u t système semi-symbolique n'a
c l r production ou à u n canal sensoriel.
des ressemblances entre ceuvres pic- ge* et développe des stratégies de vé- pas p o u r signifiant u n signifiant
I,c discours plastique a sa spécificité;
turales, repérage q u i mène le méta- ridiction*. Une virtualité de taches visuel, et tout système semi-
il possède sa propre f o rm e, réalisable
discours de la critique à se prononcer se conçoit donc afin de p o u v o i r symbolique visuel n'est pas une
aussi bien par u n j e u de lignes et de
en termes t a x i n o m i q u e s , en termes affirmer la c o n d i t i o n sémiotique de la sémiotique plastique. O n connait des
OOuleurs que par celui de volumes et
d ' u n découpage de cette peinture en peinture comme celle d'une langue systèmes semi-symboliques visuels
de lumières sur u n corps en m o u v e -
écoles, mouvements, styles. D ' a u t r e complexe et puissante, flexible et q u i ne sont pas des langages seconds,
mcnt ou dans u n espace b a t i . Si tous
p a r t , postuler p o u r la peinture une autonome. (A. D.) le système des mouvements de tête
les discours plastiques o n t p o u r
dimension syntagmatique discursive, >• Iconicité, Langage. pour signifier le o u i ou le n o n , par
matériau premier le monde des
c'est reconnaitre ces ceuvres comme exemple. Le langage plastique se
ipialités visuelles, tous les ensembles
des « réponses » à des faits discursifs caractérise par sa nature seconde et,
Hignifiants visuels ne relèvent pas
précédents, c'est concevoir u n enchai- en t a n t que sémiotique, par la relation
d'une sémiotique plastique.
nement de la peinture par « r u p t u - semi-symbolique que cont ra ct ent
res » et, três probablement, soutenir
Plastique (catégorie ~)
Dans 1'état actuei de la recherche, sa forme d'expression et sa forme
l'hypothèse d'un développement adj. [N] un peut dire que la sémiotique de cont enu. Le langage second
«non-évolutionniste» de ce dis- plastique est u n langage* second qu'est le langage plastique resulte
cours. Par catégories plastiques nous elabore à p a r t i r de la dimension d ' u n double détournement p a r t i e l
L a peinture, d u moins la peinture désignons 1'ensemble des catégories 1'igurative* d ' u n premier langage, de la fonctionnalité d ' u n premier
contemporaine, « progresse » par dis- de 1'expression* propres aux discours visuel ou n o n , ou à p a r t i r d u langage : par celui de certains
j o n c t i o n s et conjonctions qu'elle- plastiques*. Lespremièresrecherches signifiant* visuel de la sémiotique d u signifiés lors de la lecture f i g u r a t i v e
même engendre en t a n t q u ' o b j e t permettent d'en proposer u n classe- monde n a t u r e l * . Une telle définition, ou de la perception d u monde n a t u r e l
syntagmatique fermé sur soi-même, ment formei q u i repose sur 1'analyse loute provisoire, a 1'avantage de et par celui de certains t r a i t s d u
par des « r u p t u r e s » et «récupéra- des fonctions* qu'elles remplissent à préciser le t y p e de sémiotique auquel signifiant visuel, t r a i t s q u i se consti-
t i o n s » alternées. D'une substance 1'intérieur d u procès de génération* appartient la sémiotique plastique et t u e m en formants plastiques dis-
caractérisée par une virtualité discri- des textes plastiques. L a d i s t i n c t i o n de signaler q u ' o n peut être amené à tincts des f o r m a n t s f i g u r a t i f s . Ce
m i n a t o i r e , elle choisit quelques conte- fondamentale est celle entre catégo- reconnaitre une sémiotique plastique détournement peut quelquefois cor-
nus et quelques oppositions visuelles ries constitutionnelles* (constituan- dans la dimension figurative d ' u n respondre à une subversion d u
comme signifiantes et en instaure tes et constituées, resp. c h r o m a t i - roman (on proposera de parler dans premier langage, à une « d é p r i s e »
d'autres comme leurs variantes; par ques* et eidétiques*) et catégories ce cas de codage plastique) ou dans pour reprendre le m o t de R . Barthes
la suite, elle peut três bien suspendre non constitutionnelles* ( t o p o l o g i - une peinture abstraite, si l ' o n admet (c'est le cas dans le passage à
les oppositions antérieurement signi- ques*). (F. T.) que certaines peintures dites abstrai- 1'abstraction de certains peintres);
fiantes. Cette c o n j o n c t i o n est une • Constitutionnelle (catégorie ~ ) . les représentent in fine u n détourne- mais i l peut aussi bien servir à
inent des signes naturels. interpréter et à légitimer le discours
168
1'oliirÍMutioii axiologiiiiic
P o i n t de v u e

i v n i r . Selon que les deux instances vue p o u r r o n t être qualifiés d ' « ex-
tenu par le premier langage (c'est le
cas dans certaines théologies de
Point de vue [Ç|[P] • n rause, 1'observateur* et l ' i n f o r m a - clusifs » , «inclusifs » , « réclusifs »
i r u r * , sont embrayées ou débrayées, ou «intégrateurs » , comme le montre
1'icône assurées par la composition
[Refonte et reformulation.] iinifiées ou pluralisées, les points de le diagramme suivant :
plastique de celle-ci).
1.
Jusqu'à présent, 1'essentiel des Sera dénommée point de vue toute Points de vue INTÉGRATEURS
c o n f i g u r a t i o n discursive o u est (réalisme integral)
recherches en sémiotique plastique a
porte sur la reconnaissance et 1'inven- engagée une compétence d'observa-
Embrayage de Embrayage de
taire des catégories* et des figures* t i o n différente de celle d u sujet 1'observateur 1'informateur
plastiques. C e s t u n état de f a i t , d'énonciation présupposé. Appar- 1'oints de vue Points de vue
historique si l ' o n peut dire. Sans t i e n d r o n t à cette configuration l'ob- HECLUSIFS INCLUSIFS
considérer, bien au contraire, q u ' i l servateur* et F i n f o r m a t e u r * , les (réalisme subjectif) (réabsme objectif)
faille négliger le mode d'existence modalités de leurs compétences co-
paradigmatique de la sémiotique gnitives, leurs manifestations figura- Débrayage de Débrayage de
plastique n i surtout que celui-ci soit tives, et en particulier 1'interaction \r 1'observateur /
désormais parfaitement connu, i l des variations de leurs roles actoriels
Points de vue EXCLUSIFS
convient cependant d'indiquer la avec celles de leurs deixis spatio-
(néo-positivisme)
necessite et 1'importance d'études temporelles.
nombreuses q u i permettraient d'ap- 2.
procher 1'organisation syntagma- A 1'égard d u faire sémiotique, le
tique des formes plastiques, de definir point de vue apparait comme une des
Cette typologie des points de vue 5. H
est constitutive de l'épistémologie I I se trouve que j ' a p p r o u v e la note
ainsi les conditions de réalisation d u procédures de discursivisation, voire
interne* des discours. de J . Fontanille, le problème restant
procès* plastique. de t e x t u a l i s a t i o n ; o n ne peut en effet
4. la nomenclature observateur/infor-
actualiser quelque structure que ce
T o u t p o i n t de v u e impose à m a t e u r ; pour m o i , le p o i n t de vue
Eugène Carrière disait « q u ' u n soit dans 1'énoncé sans 1'organiser
1'énonciataire, instance de réception, comporte à la fois u n découpage
tableau est le développement d'une selon u n p o i n t de vue determine; le
une interprétation de l'énoncé. Énon- (focalisation*) et une mise en valeur
lumière»; Eugène Delacroix affir- carré sémiotique, les énoncés de (mise en perspective*); donc, pour
ciataire et énonciateur n'étant que
m a i t que « l a composition est une j o n c t i o n , les programmes narratifs, m o i , le premier actant est u n simple
deux « r o l e s » thématiques et acto-
organisation d'analogies»... Ces ré- etc. ne s'actualisent que polarisés, sujet opérateur, tandis que le second
riels d u même a c t a n t , le sujet
flexions, p a r m i bien d'autres, m o n - par des points de vue particuliers, q u i possède les a t t r i b u t s d ' u n Destina-
(1'énonciation, o n comprend que la
t r e n t à quel p o i n t les études sur les permettent à chaque sujet d'énoncia- teur : connaissance d ' u n système de
compétence d'observation, oú 1'énon-
modes de co-présence des unités t i o n d'organiser u n discours p a r t i - valeurs, et compétence à l a conver-
ciateur inscrit les limites simulées de
plastiques sont indispensables à l a culier, à p a r t i r des virtualités m u l - sion de ce système en valo-
na compétence cognitive, devienne
compréhension et à 1'analyse des tipolaires de 1'immanence sémio- risation/dévalorisation d'objets, de
aussi une compétence pour 1'énoncia-
procès plastiques. Les réflexions sur n a r r a t i v e . I I ne s'agit par conséquent sujets, de plans, de scènes, etc. (F. B.)
taire. A u t r e m e n t d i t , construire u n
les bords et les lisières, sur les n i d'une « t e c h n i q u e » , n i d ' u n
point de vue, c'est aussi construire u n
contrastes mais aussi sur les rimes « procede » , mais de la manifestation
énonciataire énoncé. Les «pouvoir
plastiques, sur les rythmes enfin, plus ou moins ostensible d'une p r o -
savoir», «vouloir savoir», e t c , q u i
représentent a u t a n t de contributions cédure incontournable de l a mise
rnodalisent 1'observateur deviennent
à 1'approche syntagmatique des en discours. Dans la mesure oú la
en ce sens des contraintes et des
tableaux comme à celle des paysages polarisation des structures suppose
limites imposées à la construction de
ou des espaces bâtis parcourus. Les u n investissement axiologique, o n
la signification p a r l'énonciataire.
Polarisation
lectures orientées et les saisies simul- peut definir le p o i n t de vue comme la
Pour ce dernier, les divers débrayages axiologique n. f. [N][P]
tanées, les effets d'attente et de forme cognitive que prend 1'investis-
et syncrétismes q u i affectent 1'obser-
tension sont des objets de sens dont sement de l a valeur dans la mise en
vateur constituent a u t a n t de proposi- L a schématisation* topologique
une sémiotique plastique ne peut pas discours.
tions áHdentificalion*, et le p o i n t de du carré sémiotique* en termes de
ne pas rendre compte. (J.-M. F.) 3. vue s'interprète alors comme l a pièce catastrophes* d o i t recourir, pour être
T o u t p o i n t de vue suppose chez maitresse des stratégies d'identifica- complete, à une catastrophe — dite
1'énonciateur, instance de produc- tion. (J. F.) «papillon d u a l » — d o n t le déploie-
• Sémiotique. t i o n , une certaine organisation d u
171
Polemique Politique l'i ' u x é o l o ^ i q u c

ment universel* (W, K w ) est de d'un objet de savoir que comme • • • u r u m i n e politique que la «littéra- approche « d e l a » politique en t a n t
d i m e n s i o n q u a t r e , réductible à trois. p o s i t i o n de cet o b j e t e n place d ' a n t i - i Mi »* d'un texte d i t littéraire. D e u x q u ' i n t e r a c t i o n * et c o m m e ensemble
Les schèmes (V, K )v utilisables s u j e t . C e l a est p a r t i c u l i è r e m e n t f r a p - l y p e g de critères p e u v e n t cependant de p r o c è s * a n a l y s a b l e s e n t e r m e s d e
s y n c h r o n i q u e m e n t * étant de d i m e n - p a n t l o r s q u e ce d i s c o u r s , e n p h i l o s o - Itre envisagés. La spécificité du s y n t a x e n a r r a t i v e , e n étroite l i a i s o n
s i o n 2 , i l s y s o n t d o n c de c o d i m e n s i o n p h i e e t e n sciences h u m a i n e s , s u p p o s e • li riiurs p o l i t i q u e p e u t d ' a b o r d être avec les développements de la
1 et i l existe p a r conséquent une u n e i n t e n t i o n n a l i t é d o n t l e role est d e i echerchée d u côté d e sa s é m a n t i q u e : sémiotique de 1'action, de l a m a n i p u -
dimension d e 1'espace externe que s'auto-objecter u n domaine d'objets ||1 p o l i t i q u e le d i s c o u r s q u i « p a r l e d e l a t i o n e t des s t r a t é g i e s * . L ' i n t r o d u c -
l ' o n p e u t interpréter t e m p o r e l l e m e n t . e n p l a c e d ' a n t i - s u j e t . (J.-F. B.) politique» — à supposer évidemment t i o n d e l a n o t i o n d e procès d e v a i t d u
Cette diachronie en quelque sorte BUe T i s o t o p i e * ainsi provoquée soit même coup entrainer un nouvel
« s y n c h r o n i q u e » (sans p a r a d o x e ) est I I I ' -même définissable et dêlimi- élargissement d e l a p r o b l é m a t i q u e , e n
u n e s o r t e d e t e m p o r a l i t é interne à la t l b l e ; d e f a i t , à 1'intérieur d ' u n i v e r s d i r e c t i o n d ' u n e s é m i o t i q u e des r e l a -
s t r u c t u r e . E l i e n ' a r i e n à v o i r avec l a
t e m p o r a l i t é externe que l'on introduit
Politique •ocioculturels h i s t o r i q u e m e n t
m i n e s , le c o n s e n s u s s e m b l e
deter-
s'établir
t i o n s de p o u v o i r * e n general, r e c o u -
v r a n t , o u t r e les d i s c o u r s politiques
lorsque l'on convertit les c a t a s t r o - (sémiotique ~) |Ur u n c e r t a i n n o m b r e d e critères d e proprement dits, 1'ensemble des
phes élémentaires e n graphes actan- i naissance, éventuellement i m - pratiques* sémiotiques à 1'oeuvre
adj. [N][Ç|[E
tiels* par conversion* formelle. Elie plicites, permettant de fixer, par dans les procès de transformation
e x p r i m e que l'espace externe W du IXemple, l a démarcation entre u n e interactantiels, et appelant à titre
1.
déploiement ( W , K w ) e s t polarisé. En lllocution, ou une greve, «politi- complémentaire la mise en place
H i s t o r i q u e m e n t , 1'approche sémio-
termes de s é m a n t i q u e fondamenta- ques » , e t u n e a l l o c u t i o n o u u n e g r e v e d ' u n e p r o b l é m a t i q u e s é m i o t i q u e des
tique du domaine politique s'est
le*, la polarisation correspond à i m p l e m e n t « r e v e n d i c a t i v e s » s u r le s i t u a t i o n s * à l'intérieur d e s q u e l l e s se
a m o r c é e sous l a f o r m e d ' a n a l y s e s des
1 ' a x i o l o g i s a t i o n * d u carré s é m i o t i q u e . plan « s o c i o - é c o n o m i q u e » ; Texplica- nouent les stratégies d ' i n t e r a c t i o n .
d i s c o u r s * p o l i t i q u e s . S u r ce t e r r a i n ,
En termes du modele actantiel iiim des catégories s é m a n t i q u e s s u r Même s i elle exploite aujourd'hui
alors considere comme le domaine
o b t e n u à p a r t i r d u carré p a r c o n v e r - l e t q u e l l e a s e f o n d e n t les d i s t i n c t i o n s surtout les é l é m e n t s d e grammaire
reserve de l ' « a n a l y s e d u contenu »,
s i o n p a r d u a l i t é , elle c o r r e s p o n d a u K o c i o c u l t u r e l l e s d e ce t y p e f a i t certes n a r r a t i v e d o n t o n dispose, l a sémio-
1'apport de l a sémiotique a essentiel-
transfert* d e 1'objet d e v a l e u r . Le I I H r I ie d e l a t a c h e d u sémioticien, t i q u e p o l i t i q u e , b r a n c h e d e l a sociosé-
lement consiste, dans un premier
parcours canonique «en huit» de m a i s elle n e s u f f i t p a s p o u r a u t a n t , à miotique en cours d'élaboration, a
temps, à substituer à la conception
1'objet de v a l e u r s u r le carré n'est r l l e seule, à fonder une typologie* également p a r t , o n le v o i t , a u x débats
atomiste de la signification sur
d o n c pas a r b i t r a i r e . I I c o r r e s p o n d à r i g o u r e u s e des d i s c o u r s . D ' o ú l a m i s e m é t h o d o l o g i q u e s e t t h é o r i q u e s q u i se
l a q u e l l e s ' a p p u y a i e n t les études s t a -
u n phénomène t o p o l o g i q u e profond. ni avant d'un second ordre de sont instaures entre sémiotique et
tistiques en vogue (depuis les p r e -
(J. P.) 'Mirres, syntaxiques cette fois, et p r a g m a t i q u e * . (E. L.)
m i e r s t r a v a u x de H . D . L a s s w e l l et
• A x i o l o g i e , Carré sémiotique, d o n c p l u s a p t e s à n e u t r a l i s e r le p o i d s • Discours, Typologie,
de N . L e i t e s , v o u é s a u c o m p t a g e des
Catastrophe, Conversion, Transfert. des variations socioculturelles : à Interaction, Pouvoir,
fréquences lexicales), une approche
iiili- des d i s c o u r s «politologiques » Stratégie, Sociosémiotique,
s t r u c t u r a l e f o n d é e s u r 1'idée d e n i -
(en ce sens qu'ils «parlent de Pragmatique.
veaux d ' a r t i c u l a t i o n des discours,
politique»), ou parmi eux, seront
antérieurs à leur manifestation et
iilors consideres comme proprement
Polemique [ç][p] aboutissant à la production de
« politiques » ceux dont la p r o d u c t i o n
totalités s i g n i f i a n t e s irréductibles à l a

L a s t r u c t u r e p o l e m i q u e étant, a u s i m p l e a d d i t i o n des l e x è m e s immé-


\, ou
Oertains effets
entraíne par elle-même,
de pouvoir, en enten-
Praxéologique
n i v e a u d e 1'énoncé, 1 ' i n t e r a c t i o n * des d i a t e m e n t repérables e n s u r f a c e . n. m . [ N ] [DJ
ilant p a r là l a t r a n s f o r m a t i o n des
deux schémas constitutifs de la 2. < o m p é t e n c e s * m o d a l e s des a c t a n t s d e
c a t é g o r i e a c t a n t i e l l e s u j e t , elle peut U n e fois le discours p o l i t i q u e a i n s i In c o m m u n i c a t i o n et, p a r suite, la Le concept de praxéologie (em-
recevoir, selon les investissements i n t e g r e d a n s l a m a s s e des p r o d u c t i o n s II ansformation des conditions de p r u n t é à 1'École p o l o n a i s e d e K o t a r -
a c t o r i e l s , différentes i n t e r p r é t a t i o n s . s i g n i f i a n t e s r e l e v a n t des p o s t u l a t s de réalisation de leurs programmes * binski) pourrait être utilisé pour
Elle peut représenter u n conflit la sémiotique générale, l a q u e s t i o n de narratifs respectifs. r e n d r e c o m p t e des p h é n o m è n e s s i t u e s
(pragmatique, cognitif ou thymique) l a spécificité d u c h a m p r e c o u v e r t p a r au niveau des stuctures spatio-
m a i s a u s s i b i e n l e procès d e c o n n a i s - cette étiquette, c o m m o d e mais i m - 3. t e m p o r e l l e s et actorielles d u p a r c o u r s
sance l u i - m ê m e . I I e s t f r é q u e n t en précise, n e p o u v a i t m a n q u e r d e se C e s t a i n s i q u e , d e 1'analyse « d u » génératif*. E n r é s e r v a n t le concept
effet q u e le d i s c o u r s de l a science p o s e r . O r i l n ' e s t guère p l u s aisé d e politique — conçu c o m m e isotopie de discursif aux seules pratiques
se d é v e l o p p e m o i n s c o m m e l a quête definir l a « p o l i t i c i t é » d ' u n d i s c o u r s discursive — on est passe à une v e r b a l e s , l e p r a x é o l o g i q u e p e u t être

172 173
Prégnance Prégnance

a p p l i q u é p o u r d e s i g n e r les p r a t i q u e s — b) les f o r m e s s a i l l a n t e s q u i , e n IM.II signifiant/signifié. Dans cette s a i l l a n c e —• i n v e s t i s s e m e n t d ' u n e v a -


non-verbales. p l u s , s o n t biologiquement signifiantes, • niiqiiête f o n d a m e n t a l e d e l a p h y l o - leur dans u n objet, conversion des
L'introduction du concept de d o n t l a r e c o n n a i s s a n c e e s t nécessaire génèse qu'est le cri d'alarme, un prégnances en catastrophes à
praxéologique aurait 1 ' a v a n t a g e de à la survie de 1'espèce e t d o n t la mimai adopte un comportement a c t a n t s —» c o n v e r s i o n * d e l a séman-
souligner le fait que la théorie perception déclenche des réactions iillniiste envers ses congéneres : l a tique fondamentale en syntaxe
sémiotique, dont le projet scienti- p h y s i o l o g i q u e s et comportementales prégnance d'une forme prégnante a c t a n t i e l l e . M a i s elle est également
f i q u e est 1'élaboration d ' u n e théorie de grande ampleur (proies, préda- réellement perçue ( c e l l e d ' u n p r é d a - «métapsychologique» en un sens
générale d e l a s i g n i f í c a t i o n * , n e se teurs, partenaires sexuels). irur) se trouve codée dans un néo-freudien. Comme théorie bio-
c a n t o n n e pas à 1'analyse d u discours Ce sont ces dernières que l'on m ^ n i f i a n t (le c r i ) p h y s i q u e m e n t v é h i - l a n g a g i è r e d e la saisie du sens, elle
a u sens r e s t r e i n t , c'est-à-dire verbal a p p e l l e formes prégnantes. Ce s o n t les I iile, dont la réception suscite à n ' e s t p a s p u r e m e n t f o r m e l l e . E l l e est
du terme. De plus, le c o n c e p t de formes ( i . e. les g e s t a l t e n d e l a sé- iveau la prégnance (le signifié) é g a l e m e n t substantielle. E l l e n'est pas
praxéologique aiderait à dissiper miotique du monde naturel) inves- I I I I I I S le p s y c h i s m e d ' u n c o n g é n e r e . E n s e u l e m e n t descriptive. E l l e est aussi
1 ' i m p r e s s i o n fâcheuse s e l o n l a q u e l l e l a ties d'une valeur* biologique. Les M q u i c o n c e r n e 1'être h u m a i n , o n p e u t explicative. O n p e u t d o n c espérer e n
t h é o r i e s é m i o t i q u e n e se c o n s t i t u e q u e expériences de Pavlov montrent i n i c 1'hypothèse q u e T a p p r e n t i s s a g e d é r i v e r u n e synthèse d e l a s é m i o t i q u e
par une généralisation empirique qu'une forme saillante quelconque du langage c o n d u i t à u n e c a t a s t r o p h e et de l a métapsychologie.
arbitraire (voir, par exemple, l'his- (tintement de s o n n e t t e , f l a s h , etc.) généralisée des p r é g n a n c e s biologi- 4.
t o i r e d u modele a c t a n t i e l f o r m u l e à p e u t , p a r association avec u n e forme BUes. C e l l e s - c i perdraient leur p o u - L a t h é o r i e des p r é g n a n c e s p e r m e t
p a r t i r des c o n t e s m e r v e i l l e u x e t d e l a prégnante, devenir une forme pré- Mur i n v a s i f , se r a m i f i e r a i e n t e t se de développer une conception
dramaturgie, et considere ensuite gnante secondaire, autrement dit iniilineraient s u r des significations sémiotico-métapsychologique de l ' i n -
presque comme quelque chose de d e v e n i r investie* d e p r é g n a n c e . Cela élroitement solidaires de leurs re- t e n t i o n n a l i t é * l i a n t les s u j e t s à l e u r s
nécessaire). L e praxéologique montre- c o n d u i t à definir e n general u n e f o r m e li r e n t s . En tant que prégnances o b j e t s d e v a l e u r . E l l e m e t e n r e l i e f le
r a i t e n f i n q u ' o n est b i e n conscient prégnante c o m m e u n e f o r m e saillante liiologiques elles ne subsisteraient fait que la saisie d u sens est u n
d a n s les m i l i e u x s é m i o t i q u e s d u f a i t i n v e s t i e de prégnance e t , e n t e r m e s p l u s q u ' à 1'état résiduel sous forme processusprofond de subjectivation* de
que les univers spatio-temporels sémiotiques, à d i s t i n g u e r u n n i v e a u i l r pulsions e t se m a n i f e s t e r a i e n t à prégnances sêmantiques q u i ne p e u t
spécifiques s o n t c a p a b l e s d'engendrer « s é m a n t i q u e » d ' u n n i v e a u à l a fois I n i v e r s ces s t r u c t u r e s a n t h r o p o l o g i - s'opérer qu'à travers une syntaxe
des l o g i q u e s « p r a t i q u e s » particuliè- a c t a n t i e l * et f i g u r a t i f * . D ' a u t r e p a r t , ques de 1'imaginaire qu'étudie la actantielle, c'est-à-dire à t r a v e r s des
res t o u t e n é t a n t s i m u l a b l e s p a r des les expériences d'imprégnation de «émiotique n a r r a t i v e (v. M y t h i q u e ) . « d e s t i n s » ( a u sens o u F r e u d p a r l a i t
m o d e l e s sémio-narratifs. (P. S.) Lorenz m o n t r e n t q u e le génome ne 3. de « d e s t i n » des p u l s i o n s ) d ' i n v e s t i s -
• D i s c u r s i f , P a r c o u r s génératif. peut pas coder pour les formes
La (difficile) théorie thomienne s e m e n t s d e v a l e u r s d a n s des o b j e t s * .
p r é g n a n t e s , m a i s s e u l e m e n t p o u r les E l l e m o n t r e q u ' à ce t i t r e les sèmes * d e
ile la prédation a pour but de
p r é g n a n c e s . O n p e u t d o n c considérer la sémantique fondamentale* sont
comprendre :
les p r é g n a n c e s c o m m e u n e s o r t e de b i e n , quant à leur substance*, d'une
— a) c o m m e n t les p r é g n a n c e s s o n t
« f l u i d e » d i f f u s a n t d a n s 1 ' u n i v e r s des
Prégnance n . f. [N][P] f o r m e s s a i l l a n t e s e n le t r a n s f o r m a n t
liées à 1'image mentale du
p r o p r e , a u t r e m e n t d i t s o n t des s o r t e s
corps tout autre nature
nucléaires d u n i v e a u
que les
sémiologique*
sèmes

en u n environnement signifiant. (discursif* — f i g u r a t i f * ) . N o n réfé-


de « p u l s i o n s » i n t é r o c e p t i v e s * impos-
I. 2. libles à subjectiviser autrement quen rentiables, ce ne sont pas des s i -
L e c o n c e p t de prégnance a été i n - I I n ' e x i s t e p a s q u e des p r é g n a n c e s
Us investissant dans des formes gnifications subjectivables q u i peu-
troduit p a r René Thom à l a base s u b j e c t i v e s . Les c h a m p s de l a p h y s i -
prégnantes actantialisêes et figura- vent être, dans u n second temps,
d'une théorie «sémiotique» de la que (la lumière, p a r e x e m p l e ) f o u r n i s -
urisées; thymiquement* investies. Ce sont
régulation biologique (inspirée en sent des exemples de prégnances
— b) c o m m e n t les p r é g n a n c e s se des c o n t e n u s « p u l s i o n n e l s » et «in-
p a r t i e d e v o n U e x k i i l l e t de L o r e n z ) . o b j e c t i v e s p o u v a n t s ' i n v e s t i r s u r des
amvertissent d a n s les catastrophes* à c o n s c i e n t s » , à l a f o i s i n t é r o c e p t i f s * et
Parmi les formes perçues par u n o b j e t s (les a t o m e s p a r e x e m p l e ) d o n t
urtants de l a régulation biologique proprioceptifs*, donc avant tout
a n i m a l supérieur o n p e u t e n d i s t i n - la diffusion spatio-temporelle est
que s o n t l a prédation e t l a sexualité. d'essence thymique*, dont le par-
guer de d e u x sortes : géométriquement contrôlée (l'analyse
Cette théorie est « s é m i o t i q u e » a u c o u r s génératif* d é c r i t l a « saisie » ,
— a) les f o r m e s saillantes q u i ne m a t h é m a t i q u e d e ce c o n t r o l e c o n s t i -
xciis g r e i m a s s i e n . E l i e est formelle- c'est-à-dire l e procès d e subjectiva-
sont que des conftgurations de tuam une part essentielle de la
inent analogue à la théorie des t i o n . P o u r les d i s t i n g u e r des sèmes, o n
discontinuités se d é t a c h a n t sur u n p h y s i q u e t h é o r i q u e ) . D a n s le m o n d e
Hlructures sémio-narratives suivant peut les qualifier de prégnances
f o n d ( b r u i t s , taches de lumière, e t c ) , animal, la possibilite d'une diffusion
la t r a d u c t i o n : p r é g n a n c e —* sens (se- sêmantiques. Les prégnances sêmanti-
i . e. des s t i m u l i sensoriels ( v . S é m i o - spatio-temporelle des p r é g n a n c e s a
m a n tique fondamentale), investisse- ques c o n s t i t u e n t l a face s u b s t a n t i e l l e
tique d u monde naturel), c o i n c i d e avec l'émergence de 1'opposi-
nicnt d'une prégnance sur une des valeurs virtuelles* et abstraites.

174
175
Présence Preuve l'i i m i l i l s / U n i v e r s a u x Programme narratif

5. b i f u r c a t i o n s ; 1 ' o p é r a t i o n de f o c a l i s a s'entendre aussi bien logiquement c o m m e p o i n t d e d é p a r t p o u r 1'élabo-


Si donc la théorie des c a t a s t r o - t i o n * , p a r e x e m p l e , p e u t être d é c r i t e que n a r r a t i v e m e n t . r a t i o n d'une théorie conceptuelle e t
phes* p e r m e t de schématiser* les c o m m e le f a i r e r é c e p t i f * d ' u n sujet — c) U n e i n s t a n c e de s a n c t i o n o u o p é r a t i o n n e l l e des f o r m e s ( s i m p l e s e t
struetures sémio-narratives comme v i s - à - v i s de ( a u m o i n s ) d e u x émet- de r e c o n n a i s s a n c e q u i a p o u r f o n c t i o n c o m p l e x e s ) de 1 ' a c t i o n * a n t é r i e u r e s à
f o r m e s * d u c o n t e n u * , l a t h é o r i e des teurs différents : e n procédant au de m e t t r e le p r o c è s o u l ' u n de ses leurs investissements dans u n univers
prégnances p e r m e t complémentaire- cadrage en régulant 1'étendue de é l é m e n t s e n r a p p o r t a v e c le d o m a i n e s p a t i o - t e m p o r e l spécifique. E x p l o i t e r
m e n t de t r a i t e r l e u r s u b s t a n c e . (J. P.) 1 ' o b j e t e t d u « f o n d » , i l a s s u r e le p l u s de v a l i d i t é i n i t i a l e t a i n s i d e s t a t u e r la dynamique interne dudit modele
• C a t a s t r o p h e , Intéroceptif, de p r é s e n c e p o s s i b l e à l ' u n des o b j e t s sur leur conformité. signifie donc la description exhausti-
I n v e s t i s s e m e n t sémantique, et le p l u s d ' a b s e n c e p o s s i b l e à 1 ' a u t r e , Selon l a d i m e n s i o n de référence v e de l a m u l t i p l i c i t é s é m i o - n a r r a t i v e
Sémantique f o n d a m e n t a l e , Sème, c o n s i d e r e c o m m e le f o n d , p a r e x e m - (cognitive, pragmatique ou thymi- ou b i e n de l a c o o r d i n a t i o n g é n é r a l e
Subjectivation, Substance, ple. P a r o p p o s i t i o n à ces p r o g r a m m e s que), u n e p r e u v e p e u t être d i f f é r e m - (J. P i a g e t ) des f o r m e s de l ' a c t i o n .
Thymique, Valeur. de «mélange», reposant sur une m e n t modalisée : nécessaire o u c o n - 2.
g r a d u a l i t é de 1 ' o p p o s i t i o n p r é s e n c e / tingente, v o i r e indécidable (preuve En m e t t a n t à j o u r la d y n a m i q u e
absence, l a non-sélectivité p e u t êtr" d ' a m o u r ) . (J.-F. B.) interne du programme narratif, on
c o m p l e t e ( c o - p r é s e n c e des d e u x o 1
• Sanction. r e n c o n t r e d e u x sortes de problèmes
j e t s ) , o u b i e n l a s é l e c t i v i t é p e u t êt théoriques : l'un, c o n c e r n a n t le s t a t u t
c o m p l e t e ( p r é s e n c e de l ' u n des o b j e t s de la négation du faire*; l'autre,
Présence [ç|[p|
et a b s e n c e d e l ' a u t r e ) ce q u i s u p p o s e c o n c e r n a n t la définition d u concept
une o p p o s i t i o n catégorielle. ( V . tri P r i m i t i f s / U n i versaux de l a t r a n s f o r m a t i o n * c o m m e c h a n -
4. ( p r o g r a m m e de ~ ) . ) (F. B.) gement d'état.
L a catégorie présence/absence p e u t
n. m . p l . H][ç] Si l ' o n considere le ne pas faire
a u s s i être d é f i n i e c o m m e le r é s u l t a t , c o m m e négation catégorielle d u faire,
au n i v e a u discursif, de l a c o n v e r s i o n * P r i m i t i f s : — a) D u p o i n t d e v u e c e l a s i g n i f i e 1'absence de 1'agir t o u t
de l a r e l a t i o n de j o n c t i o n * d u n i v e a u Preuve n . f. [N] épistémologique (métathéorique), les c o u r t . Mais, c o m m e une telle i n t e r -
n a r r a t i f de s u r f a c e ; a u n i v e a u d i s c u r - p r i m i t i f s s o n t les t e r m e s i n d é f i n i s s a - prétation ferait sauter, p a r exemple,
sif, e n e f f e t , le s u j e t de l a r e l a t i o n bles d ' u n e t h é o r i e * . le c a r r é d e l a m o d a l i t é f a c t i t i v e * (le
Une preuve sanctionne la validité
d ' é t a t se t r a n s f o r m e e n a c t e u r p o u r v u — b) D u point de vue cognitif « n e p a s f a i r e - n e p a s f a i r e » ne s e r a i t
d'une quête c o g n i t i v e , p r a g m a t i q u e
d'une localisation spatio-tempo- (théorique), les primitifs sont les dans ce cas-là que 1'indication de
ou t h y m i q u e . E l l e c o n s t i t u e d o n c l ' u n
r e l l e * , i l e n e s t de m ê m e p o u r l ' o b - termes ultimes de 1'analyse* (les 1'absence de l ' a g i r de d e u x s u j e t s de
des d o m a i n e s c o u v e r t s p a r l a s é m i o -
jet de v a l e u r ; l a c a t é g o r i e p r é s e n c e / indécomposables). faire hiérarchiquement différents, et
t i q u e de l a s a n c t i o n * ( e t de l a m a n i -
absence p o u r r a i t s u b s u m e r les ca- Universaux : — a) L e s primitifs non pas un «laisser-faire», le ne
pulation*).
tégories de coincidence/non-coinci- épistémologiques sont par hypothèse pas faire ne p e u t ê t r e , e n théorie
On peut, d'une façon générale,
dence (pour la spatialisation*) et des universaux* (universaux heu- sémiotique, qu'une négation par-
considérer qu'une preuve requiert,
de concomitance/non-concomitance ristiques). t i e l l e . A u t r e m e n t d i t : le f a i r e e t le
p o u r s'accomplir, la coexistence de
(pour la t e m p o r a l i s a t i o n * ) , en outre, — 6) L e s p r i m i t i f s cognitifs peu- ne pas faire se présupposent l'un
trois instances sémiotiques :
elle serait d ' u n e m p l o i c o m m o d e en v e n t être s o i t des t e r m e s p a r t i c u l i e r s l'autre c o m m e éléments d'une caté-
— a) Un domaine de validité
ce q u i c o n c e r n e l ' « e s p a c e c o g n i t i f » ; s o i t des t e r m e s g é n é r a u x . I l s n ' o n t gorie binaire dont le dénomina-
sémantique et/ou syntaxique par
1'espace en q u e s t i o n est aussi un pas nécessairement de réalisation t e u r c o m m u n est Vagir. Tout autant
r a p p o r t a u q u e l l a p r e u v e p r e n d sens.
temps, p o u r lequel la non-coincidence u n i v e r s e l l e . (J.-F. B.) c o m m e le « t o d o » e t le « t o f o r b e a r » ,
Ce d o m a i n e p e u t être p r é s u p p o s é o u
• Universaux.
peut être 1'oubli! Cette catégorie faire 1'objet d'une quête spécifique. i n t r o d u i t s en l o g i q u e de l ' a c t i o n p a r
présence/absence, ainsi définie, serait On p a r l e r a a i n s i d ' u n i v e r s de c r o y a n - G. H . v . W r i g h t , le f a i r e e t le ne p a s
un support p o u r 1'aspectualisation* ces, i n d i v i d u e i s o u c o l l e c t i f s , o u de f a i r e a r t i c u l e n t les d e u x p o s s i b i l i t e s
et la tensivité installées sur la du sujet compétent envers l'agir : o u
dimension cognitive.
premisses à v a l e u r universelle.
Programme b i e n i l f a i t q u e l q u e c h o s e o u b i e n i l ne
— 6) U n p r o c è s de manipulation
5. v i s a n t à e x p l o i t e r o u à t r a n s f o r m e r les narratif [ç]|E f a i t pas q u e l q u e chose, m a i s et l ' u n e
L ' o p p o s i t i o n présence/absence, q u i struetures internes des univers de et l ' a u t r e p o s s i b i l i t e s o n t des c o m p o -
p e u t être g r a d u e l l e o u catégorielle, c r o y a n c e s ( o u des p r e m i s s e s ) s e l o n des A. s a n t e s de ce q u e P i a g e t a a p p e l é « l a
p e u t être utilisée p o u r d é c r i r e l e f a i r e régies impbcites ou e x p l i c i t e s . Ces í. c o o r d i n a t i o n g é n é r a l e des actions».
sélectif d ' u n s u j e t opérateur d a n s u n régies peuvent, à leur tour, être Le p r o g r a m m e narratif en tant q u e Le ne pas faire, i n t e r p r e t e comme
p r o g r a m m e n a r r a t i f * possédant des d ' o r d r e sémantique o u s y n t a x i q u e et m o d e l e de c h a n g e m e n t d ' é t a t * f i g u r e négation catégorielle e x p r i m e ainsi o u
Programmt' n a r r a t i f
Programme narratif

1 ) PNa : (« i n a i i n i t - n de 1'état réalisé » ) : transformation transformation


b i e n le f a i t d e 1'absence d e l ' a g i r o u d é t e r m i n a n t des p r o g r a m m e s n a r r a - stationnaire dynamique
b i e n 1'existence d ' u n s u j e t d ' a c t i o n tifs — d e u x t y p e s q u i n ' o n t pas
f(p-P)
réalisante actualisante
incompétent par rapport à une encore été r e c o n n u s j u s q u ' à m a i n t e - 2) PNb : ( « création de 1'état réalisé») :
(PNa; PNc) ( P N c ; PNã)
certaine forme d'action. n a n t en sémiotique : f(P-P)
3) PNc : ( « c r é a t i o n de 1'état actua- transformation transformation
3. 1) S I f a i t q u ' u n état i n i t i a l a c t u a -
lisé » ) : f (p -> p ) dynamique stationnaire
Généralement, on considere en lisé se c o n s e r v e (ce q u i i m p l i q u e q u e actualisante
4) PNd : ( « m a i n t i e n de 1'état actua- réalisante
sémiotique la transformation* 1'état f i n a l est é q u i v a l e n t o u i d e n t i -
lisé») f (p -+ p ) (PNb; PNd) (PNd; PNb)
comme un changement qualitatif q u e à 1'état i n i t i a l ) ;
d'un état*. Ainsi, on distingue u n 5) PNã : ( « a p p a r i t i o n de 1'état a c t u a -
2 ) S I f a i t q u ' u n é t a t i n i t i a l réalisé
Cette «axiomatique»* est une
programme narratif articulant une se c o n s e r v e (ce q u i i m p l i q u e de lisé » ) : f ( p - » p )
s t r u c t u r e s é m i o t i q u e a u sens le p l u s
transformation réalisante, et un n o u v e a u q u e 1'état f i n a l e s t é q u i v a - 6) PNb : (« c o n s e r v a t i o n de 1'état a c t u a - f o r t d u t e r m e , c a r elle est r e c o n s t i t u a -
programme narratif articulant une l e n t à 1'état i n i t i a l ) .
lisé » ) : f (p - » p ) ble grâce à la d y n a m i q u e i n t e r n e d u
t r a n s f o r m a t i o n a c t u a l i s a n t e . D a n s le
O n v o i t dès lors s'imposer u n e programme narratif comme modele
p r e m i e r cas, l a t r a n s f o r m a t i o n part 7) PNc : ( « c o n s e r v a t i o n de 1'état réa-
c o n c e p t i o n de l a t r a n s f o r m a t i o n q u i d u changement d ' u n état. E n même
d ' u n é t a t i n i t i a l a c t u a l i s é (S2 e t O lisé » ) : f (p - » p )
ne designe p l u s nécessairement u n t e m p s , e l l e est l a p r e u v e i m p o r t a n t e
sont disjoints) et a b o u t i t à u n état
changement q u a l i t a t i f d'état. A u t r e - 8) PNd : ( « a p p a r i t i o n de 1'état réa- de l a cohérence l o g i q u e i n t e r n e d ' u n
f i n a l réalisé (S2 e t O s o n t c o n j o i n t s ) .
m e n t d i t : à côté d'une t r a n s f o r m a - lisé » ) : f ( p - • p) domaine spécifique de la théorie
D a n s le d e u x i è m e cas, o n a 1'image
t i o n d e n a t u r e dynamique articulant sémiotique.
i n v e r s e . Ces d e u x t y p e s de t r a n s f o r -
u n c h a n g e m e n t d'état, i l existe aussi Ces huit programmes épuisent
mations s o n t régis p a r 1'opérateur u n e t r a n s f o r m a t i o n de n a t u r e station- ensemble et seulement ensemble la
hypotaxique faire*. naire a r t i c u l a n t l a p e r s é v é r a n c e o u l a dynamique interne (la «gram-
Si o n essaie d e c h e r c h e r ces d e u x c o n t i n u a t i o n d ' u n état. A F a i d e d e ces h u i t p r o g r a m m e s
maire») du programme narratif
t r a n s f o r m a t i o n s c i t é e s d a n s les p r o - narratifs, on peut construire les
S i F o n s u b s t i t u e 1'opérateur faire comme modele d u changement d ' i m
g r a m m e s n a r r a t i f s determines p a r c o n f i g u r a t i o n s * des f o r m e s d ' i n t e r a c -
r é g i s s a n t les d e u x t r a n s f o r m a t i o n s état. Supprimer un de ces huit
l ' o p é r a t e u r h y p o t a x i q u e nepas faire* tions simples ou complexes. Ces
d y n a m i q u e s , o n o b t i e n t de n o u v e a u programmes ferait t o m b e r la cohé-
(le n e p a s f a i r e e n t e n d u i c i a l o r s configurations simulent donc les
deux transformations stationnaires, rence* l o g i q u e d e ce modele e t le
c o m m e n é g a t i o n p a r t i e l l e ) , o n les C o m m u n i c a t i o n s * o u les é c h a n g e s * à
F u n e a c t u a l i s a n t e , F a u t r e réalisante : rendrait inopérant.
r e t r o u v e d a n s les d e u x p r o g r a m m e s u n o u à d e u x o b j e t s s e l o n des régies
1) S I n e f a i t p a s q u ' u n é t a t i n i t i a l p r e c i s e s o u e x p l i c i t e s . C o m m e i l ne
suivants : Un bref examen m o n t r e que les
a c t u a l i s é c h a n g e (ce q u i i m p l i q u e sa
quatre premiers programmes ont en s'agit, a u n i v e a u sémio-narratif* de
1) S I ne f a i t p a s q u ' u n é t a t i n i t i a l conservation);
c o m m u n 1'opérateur f a i r e , t a n d i s q u e s u r f a c e , q u e deformes de F a c t i o n o u
a c t u a l i s é se c o n s e r v e (ce q u i i m p l i q u e 2) S I ne f a i t p a s q u ' u n é t a t i n i t i a l
les q u a t r e d e r n i e r s p r o g r a m m e s o n t de F i n t e r a c t i o n * , ces d e r n i è r e s p e u -
F a p p a r i t i o n d ' u n état f i n a l réalisé); réalisé c h a n g e (ce q u i i m p l i q u e d e
e n c o m m u n 1'opérateur n e p a s f a i r e . vent s'investir de manières três
2) S I ne f a i t pas q u ' u n état i n i t i a l n o u v e a u sa c o n s e r v a t i o n ) .
A i n s i , les h u i t programmes consti- différentes dans u n univers spatio-
réalisé se c o n s e r v e (ce q u i i m p l i q u e temporel (discursif* ou praxéologi-
4. tuent deux groupes différents,
1'apparition d ' u n état f i n a l actualisé). composés chacun par deux transfor- que*) spécifique.
Ainsi, o n le v o i t , la d y n a m i q u e
(1) a r t i c u l e d o n c u n e t r a n s f o r m a - interne du programme narratif mations stationnaires (Fune réali- Ainsi, ces mêmes configurations
t i o n réalisante, c e t t e f o i s - c i régie p a r comme modele d u changement d ' u n sante, Fautre a c t u a l i s a n t e ) et par r e p r e s e n t e m des m o d e l e s rigoureux
l ' o p é r a t e u r h y p o t a x i q u e ne pas faire; é t a t c o m p o r t e huitprogramm.es narra- deux transformations dynamiques de simulation p o u r les différentes
(2) a r t i c u l e , p a r c o n t r e , une t r a n s f o r - tifs spécifiques, dont chacun est (Fune réalisante, F a u t r e actualisan- f a c e t t e s de F a g i r s i g n i f i a n t , q u ' i l s o i t
m a t i o n a c t u a l i s a n t e , r é g i e de n o u - porteur d'une forme particulière te). L a structure logique c o m m u n e cognitif ou pragmatique. E n même
v e a u p a r l ' o p é r a t e u r h y p o t a x i q u e ne d'action*. et propre au programme narratif t e m p s , elles t r a c e n t a u s s i le c h e m i n
pas faire. c o m m e modele d u c h a n g e m e n t d'ura v e r s l a s u b s t i t u t i o n * p r o g r e s s i v e des
Si F o n designe, p a r s i m p l e c o n v e n -
état est donc, au niveau logico- définitions conceptuelles de l a s y n -
Mais si l ' o n s u b s t i t u e m a i n t e n a n t t i o n , (S A O ) p a r l a l e t t r e p e t (S V O )
conceptuel, une structure à quatre taxe modale* par des procédures
l ' o p é r a t e u r h y p o t a x i q u e ne pas faire par la lettre p , et si F o n designe
t r a n s f o r m a t i o n s r e p r o d u i s a n t les p r o - o p é r a t i o n n e l l e s * a u sens s t r i c t . (P. S.)
régissant les deux transformations 1'opérateur h y p o t a x i q u e f a i r e * p a r l a
priétés c o n s t i t u t i v e s d u carré sémioti-
citées, p a r l'opérateur h y p o t a x i q u e l e t t r e f e t sa n é g a t i o n p a r t i e l l e p a r l a
que* et, en même t e m p s , equivalente • Action, Interaction,
faire, a l o r s o n se t r o u v e e n p r é s e n c e d e l e t t r e f , les h u i t p r o g r a m m e s n a r r a t i f s
d u groupe I N R C de Piaget. État sémio-narratif, Transformation.
d e u x autres t y p e s de t r a n s f o r m a t i o n s se p r é s e n t e n t c o m m e s u i t :
179
178
Programme narratif ProfíruiniiH' «le t r i

B. ©1] la syntaxe* narrative de surface, i.miine de base le programme t r i * , o ú le résultat de l a d e s t r u c t i o n


L a définition d u p r o g r a m m e n a r r a - décrivant une transformation d'é- il usage le p l u s é l é m e n t a i r e , t o u j o u r s d'un 01 est reparti entre deux
t i f d e v r a i t être assez g é n é r a l e p o u r tat*; 1'état é t a n t d e f i n i comme la •fésupjMwé e t t r ê s s o u v e n t m a n i f e s - récepteurs différents; o n aura ainsi
r e n d r e c o m p t e de l a f a b r i c a t i o n * e t de r e l a t i o n de j o n c t i o n * e n t r e u n s u j e t * | |uaml 1'accent est m i s s u r l a les cas s u i v a n t s :
la d e s t r u c t i o n * d'objets e n plus de l a et u n o b j e t * , l a t r a n s f o r m a t i o n p e u t conjonction dans l a t r a n s f o r m a t i o n , E'-»01'
c i r c u l a t i o n d ' o b j e t s e n t r e s u j e t s ; les se réaliser s o i t p a r l e c h a n g e m e n t d e II x'agit de la source de 1'objet S op - » 0 2 - » R
s y n t a g m e s de f a b r i c a t i o n * et de 1'objet s o i t p a r le c h a n g e m e n t d u • M I u l a n t , q u e le s u j e t opérateur d o i t E" -» 0 1 "
d e s t r u c t i o n * d ' o b j e t s s e r a i e n t três s u j e t ; les d e u x cas les p l u s s i m p l e s d e nrrcssairement prendre quelque part
utiles p o u r représenter quelques changement d ' u n état m e t t e n t en j e u ou c o n s t r u i r e à p a r t i r d ' a u t r e chose 02' ->R'
opérations c o g n i t i v e s élémentaires
qui s'accompagnent d'opérations
soit d e u x sujets et u n o b j e t u n i q u e , iivant d'opérer l a c o n j o n c t i o n avec le E - > 0 1 - » S op yy
soit u n sujet u n i q u e et d e u x objets. récepteur; alternativement, quand k 0 2 " - R"
p r a g m a t i q u e s liées à l a c o m m u n i c a - 1'accent e s t m i s s u r l a d i s j o n c t i o n
La formule du PN serait la De tels p r o g r a m m e s p e u v e n t se
t i o n : écriture d'une lettre, f o r m u l a - suivante : ilans l a t r a n s f o r m a t i o n , i l s ' a g i t de l a m o n t r e r utiles p o u r r e n d r e c o m p t e de
t i o n d ' u n message, p o u r l a f a b r i c a -
i i m f i r m e r p a r le d e v e n i r d e 1 ' o b j e t , transformations traitées a u niveau
t i o n , p a r e x e m p l e ; d e m ê m e , les E - • 0 1 - » S o p -> 0 2 - + R
que le s u j e t o p é r a t e u r d o i t n é c e s s a i r e - discursif comme opérations cogniti-
opérations mi-cognitives, mi-thy-
É m e t t e u r * ( a b r é g é e n E ) d e s i g n e le incnt soit transférer à u n a u t r e s o i t ves et/ou thymiques : jugement
m i q u e s i m p l i q u a n t les t r a n s f o r m a -
s u j e t i n i t i a l e m e n t c o n j o i n t à 1'objet ilétruire. comme séparation d u b o n et d u
t i o n s d e v a l e u r s des o b j e t s o u u n
par définition; récepteur* (abrégé en mauvais, abolition d'une distinction,
i n v e s t i s s e m e n t de v a l e u r dans u n 2.
R ) designe le s u j e t i n i t i a l e m e n t e t c . (F. B.)
n o u v e l o b j e t p o u r r a i e n t e n bénéficier. Le p a r a g r a p h e a) pourrait être
d i s j o i n t de 1'objet; le s u j e t opérateur
m o d i f i é c o m m e s u i t p o u r i n t é g r e r les
P o u r résumer c o m m o d é m e n t u n ( a b r é g é e n S o p ) d e s i g n e le s u j e t d u
t e x t e o u u n e séquence, i l est néces- M l de f a b r i c a t i o n e t d e d e s t r u c t i o n
faire; cette f o r m u l e presente l a
s a i r e d ' a l l é g e r 1'écriture s y m b o l i q u e (1'objets :
c o n s é q u e n c e d u faire : E est d i s j o i n t
d u p r o g r a m m e narratif, en suppri- e t R c o n j o i n t a v e c 1'objet d u f a i t d e l a
— o) l a n a t u r e d e l a t r a n s f o r m a - Programme de tri
i i o n ; o n p e u t p r é v o i r : des cas o ú
m a n t , e n p a r t i c u l i e r les r e d o n d a n c e s ; t r a n s f o r m a t i o n ; l a flèche m a r q u e l a n. m . m m
e n o u t r e , l e s u j e t d u f a i r e e t le s u j e t t r a n s f o r m a t i o n , l e sens e s t d o n n é p a r 1'objet n ' e s t p a s m o d i f i é ( 0 1 = 0 2 ) e t
d'état d o i v e n t être s o i g n e u s e m e n t 1'ordre des t e r m e s : d e E v e r s 0 1 , circule entre d e u x sujets (de E vers
L e p r o g r a m m e de t r i est l ' u n des
distingues, c o m m e roles actantiels, disjonction, et de 0 2 vers R, U ) , a v e c l e cas p a r t i c u l i e r d u s i m p l e
éléments de l a t y p o l o g i e des p r o g r a m -
j u s t e m e n t p a r c e q u e les cas d e c o n j o n c t i o n ; c e t t e f o r m u l e u n i q u e est déplacement, E et R étant alors
mes n a r r a t i f s * ; i l est caractérisé p a r
syncrétismes actoriels sont fréquents; d o n c s u s c e p t i b l e d e r e m p l a c e r les Mouvent f i g u r e s c o m m e des l i e u x ; des
la présence de b i f u r c a t i o n s , e t f a i t
1'emploi de S avec différents Índices deux formes indiquées dans le cas oú la nature de 1'objet est
d o n c a p p e l à l'écriture s y m b o l i q u e l a
p a r a i t être source de c o n f u s i o n , Dictionnaire, I . uiodifiée, 01 et 02 sont alors
plus complete :
s u r t o u t si o n désire f a i r e f i g u r e r d a n s différents e t lies p a r u n e r e l a t i o n
J ' a i p a r contre conserve (mais o n
l a f o r m u l e 1'état i n i t i a l e n p l u s d e <l'ordre ( 0 2 resulte de l a t r a n s f o r m a - E'-»01' - _ ^ 02' - R '
p e u t e n d i s c u t e r ) l a représentation de
1'état f i n a l . t i o n de 0 1 , soit p a r f a b r i c a t i o n * soit 3 op
O a v e c Í n d i c e p o u r 1 ' o b j e t ; le cas l e E"->01" ""^ 02" - R "
par destruction*), les d e u x sujets
Je propose donc l a mise e n service p l u s f r é q u e m m e n t rencontré est c e l u i
des t e r m e s d ' é m e t t e u r e t d e r é c e p - d'état, E e t R , p e u v e n t alors être L e t r i p e u t être le f a i r e d ' u n s u j e t
de l a c i r c u l a t i o n d ' u n o b j e t u n i q u e ,
t e u r : émetteur (abrégé en E ) désigne- representes par le même acteur non-humain (sujet délégué) et se
ou 0 1 e t 0 2 sont e n syncrétisme
r a i t le s u j e t i n i t i a l e m e n t c o n j o i n t à (E = R ) , voire p a r u n lieu. situer entièrement sur l a d i m e n s i o n
a c t o r i e l ; c e p e n d a n t , i l est n é c e s s a i r e
1'objet p a r définition; récepteur de p r é v o i r les cas d e f a b r i c a t i o n * o u 6. [ E x 6 . d e v i e n d r a 7.] p r a g m a t i q u e : p r e n o n s 1'exemple d u
( a b r é g é e n R ) d é s i g n e r a i t le s u j e t de d e s t r u c t i o n * d ' o b j e t , o ú 0 1 e t 0 2 C e r t a i n s P N p r é s e n t e n t des b i f u r - t a m i s , et d u tamisage de l a f a r i n e ;
i n i t i a l e m e n t d i s j o i n t de 1'objet; le d i f f è r e n t ( o n p o u r r a i t p r o p o s e r les c a t i o n s ; l a f o r m u l e linéaire p r e c e d e n - s e l o n q u ' i l s ' a g i t d ' é l i m i n e r des g r a i n s
s u j e t d u f a i r e s e r a i t t o u j o u r s precise d e u x lettres, voisines dans 1'alphabet, m a l m o u l u s o u des c a i l l o u s i n t r o d u i t s
te n e s u f f i t p a s à e n r e n d r e c o m p t e ,
c o m m e sujet opérateur (abrégé e n de O e t P , O r e s t a n t 1 ' o b j e t o ú p a r i n a d v e r t a n c e , i l p e u t être u t i l e d e
sans q u ' i l s e n t r e n t p o u r a u t a n t d a n s
S o p ) de f a ç o n à éviter t o u t e a m b i - s'investit l a v a l e u r , et P p r e n a n t selon ne considérer qu'un émetteur (le
la classe d e s P N c o m p l e x e s d e f i n i s a u x
guité avec le s u j e t é n o n ç a n t , etc. les b e s o i n s le sens s o i t d e p r é c u r s e u r moulin, par exemple) o u d e u x (le
p o i n t s 4 e t 5. I I s ' a g i t p a r e x e m p l e d e
(de l a f a b r i c a t i o n ) s o i t d e p r o d u i t ( d e P N de c o m b i n a i s o n , o ú 0 2 r e s u l t e de m o u h n e t l e h a s a r d ) ; le t a m i s , agite,
1. [ P r o p o s i t i o n de m o d i f i c a t i o n . ] la destruction)). produit deux objets : 0 2 ' , moulu
la s o m m a t i o n d'éléments empruntés
L e programme narratif (abrégé en O n peut remarquer que cette i deux émetteurs différents; o n p e u t assez f i n , c o u l e à t r a v e r s les m a i l l e s
P N ) est u n s y n t a g m e * é l é m e n t a i r e d e f o r m u l e r e v i e n t à intégrer a u p r o - uussi r e n c o n t r e r des p r o b l è m e s de d a n s u n sac ( R ' ) p a r e x e m p l e , t a n d i s

180 181
P r upr iocepti ves
ProHpcctivité

que 0 2 " , t r o p gros ou n o n m o u l u , quemment des parcours m e t t a n t en


reste sur le tamis ( R " est alors en i i m i m n s et de répulsions». Mais, l a f a i t , elles sont c o n j o i n t e m e n t à
ceuvre successivement plus de deux
syncrétisme avec le sujet opérateur) propríoceptivité est simultanément Pceuvre dans l a sémantique* fonda-
programmes de t r i . (F. B.)
ou est elimine ( R " est la poubelle). Cet .1. fínie par une autre catégorie q u i mentale qu'elles posent comme u n
exemple t r i v i a l q u i suppose Panalyse nu i Taccent sur son caractere extéro- système axiologique v i r t u e l : Pappli-
d ' u n texte technique détaillé, illustre Wptíf, « l a manière d o n t t o u t être cation de Pune des catégories p r o p r i o -
le t r i sur la dimension p r a g m a t i q u e * ; v i v a n t , inscrit dans u n m i l i e u , ceptives à une catégorie sémantique
cependant, si on suppose la présence Proprioceptives « M n l » . . . et réagit à son environne- fondamentale pose une t a x i n o m i e
d ' u n Destinateur, en relation avec u n (catégories ~) iil » . 11 s'agit d u sentiment que v i r t u e l l e , puis Papplication de Pautre
catégorie proprioceptive à cette t a x i -
système de valeurs, le t r i devient 1'ítre v i v a n t a que son environne-
j u g e m e n t comme dans 1'Evangile de
a d j . [UQD nomie pose une axiologie v i r t u e l l e .
iiicnt « e s t v r a i m e n t r é e l » (et, p o u r
Mare (chapitre 13) ou les brebis sont
placées à la droite de Jesus et les
boues à sa gaúche; les deux récepteurs
T L a propríoceptivité est habituelle-
ajnsi dire, q u ' i l v a u t la peine de reagir
i 11 i environnement) ou q u ' i l « p a r a i t
(Pour Pexplication de Pimprécision
au sujet de Pordre hiérarchique des
deux catégories, v . Sémantique f o n -
| i n » ( q u ' i l est«illusoire » , et q u ' i l est
R ' et R " correspondent alors à des ment identifiée à la catégorie t h y m i - Ione i n u t i l e de reagir à cet environne- damentale, mode de génération.)
lieux différemment valorisés et Pagi- que* que Greimas définit comme i i i r n t ) . O n p e u t donc appeler cette 5.
t a t i o n d u tamis devient 1'application « u n e catégorie " p r i m i t i v e " , dite ilcuxième catégorie proprioceptive, la C e s t dire que la sémantique f o n -
d ' u n critère de différenciation. O n aussi proprio-ceptive, à 1'aide de tatégorie véridictoire. damentale est a v a n t t o u t p r o p r i o -
peut considérer, au c h o i x , que R laquelle on cherche à formuler, três 3. c e p t i v e , et donc a p p a r t i e n t au d o -
transfere l a valeur à Pobjet, ou sommairement, la manière d o n t t o u t 11 apparait donc que la propriocep- maine « i n s t i n c t i f » , ou au domaine
Pinverse; s i , p a r ailleurs, les objets être v i v a n t , inscrit dans u n m i l i e u , livité est exprimée p a r deux catégo- de « Pévidence » ( « caractere de ce q u i
sont de nature c o g n i t i v e * , le t r i "se s e n t " lui-même et réagit à son i | M proprioceptives, l'une m e t t a n t s'impose à Pesprit avec une telle force
devient u n élément d u faire interpré- environnement, u n être v i v a n t étant 1'uccent sur son caractere intérocep- q u ' i l n'est besoin d'aucune autre
t a t i f * ; 1'évaluation des objets cogni- considere comme " u n système d ' a t - lil". 1'autre sur son caractere exté- preuve p o u r en connaítre la vérité, l a
t i f s p e u t en effet être conçue comme tractions et de répulsions"» (Du sens roceptif. L a catégorie t h y m i q u e réalité», Petit Robert), o u encore au
classification de ces objets dans des I I , p. 93). Sans nier que la catégorie domaine de la « c o n v i c t i o n » (au sens
(«liphoriejdysphorie) pose des valeurs
« cases » R ' et R " de nature abstraite, t h y m i q u e est proprioceptive, i l a[>pa- étymologique de « acquiescement de
iirluelles q u ' o n p o u r r a i t appeler des
representam les termes d'une catégo- rait que la propríoceptivité i n c l u t une Pesprit fondé sur des preuves eviden-
aiIractions et des répulsions «instinc-
deuxième catégorie, la catégorie t e s » , Petit Robert).
rie dans une réévaluation, o u une i i v r s » . De même, la catégorie véridic-
véridictoire. 6.
recatégorisation, E ' et E " sont aussi toire (êtrejparaitre) pose des predicais
les termes d'une catégorie; en bonne 2. \in>l>rioceptifs virtuels, 1'être de 1'être L a sémantique* n a r r a t i v e est elle
théorie, on d e v r a i t p o u v o i r prendre O n p e u t le comprendre q u a n d on « s e n t i » i n t u i t i v e m e n t comme /être/ aussi p r o p r i o c e p t i v e , puisqu'elle est
en compte comme E ou R les 4 termes (réel) o u / p a r a i t r e / (illusoire). générée par Papplication itérative de
note que l a propríoceptivité est le
d ' u n carré sémiotique. Cependant, je I I est clair que l a catégorie v é - Paxiologie v i r t u e l l e proprioceptive de
terme complexe* (ou neutre*) de la
n ' a i pas rencontré de textes q u i ridictoire ne doit pas être confon- la sémantique fondamentale au m o n -
catégorie extéroceptivité * jintérocepti-
imposent u n modele aussi complexe : ilue avec les modalitês véridictoires — de* d u sens c o m m u n . (D. P.)
vité*. E n t a n t que telle, la propríocep-
i l semble que le critère de différencia- Irs termes de seconde génération • Sémantique fondamentale,
tivité se définit comme étant ò lafois
t i o n soit t o u j o u r s de la forme présence /vérité/, /fausseté/, /secret/, /menson- Propríoceptivité.
extéroceptive et intéroceptive (puis-
d ' u n t r a i t * d i s t i n c t i f vs absence de ce q u ' u n terme complexe ou neutre se ge/ — q u i , en t a n t que forme
t r a i t , de sorte que les catégories définit p a r la relation « e t . . . e t » que débrayée d u savoir-être, a p p a r t i e n -
manipulées sont des catégories de contractent les termes contraíres ou nent à la sémantique* discursive
contradictoires; q u a n d i l y a fmale- sub-contraires d'une catégorie). L a (comme Pont montré P. A . B r a n d t et Prospectivité
m e n t classement en 4 termes, i l propríoceptivité est bien définie par ,1. P e t i t o t , les termes de deuxième
semble q u ' i l resulte toujours de la génération ne peuvent être compris n . f. U GD BD
la catégorie jeuphoriejvsjdysphoriej,
réitération d u p r o g r a m m e de t r i avec c'est-à-dire par la catégorie t h y m i q u e que s'il y a u n second investissement
u n second critère de différenciation. q u i , notons-le, m e t 1'accent sur sémantique). í.
L a représentation d u classement 1'intéroceptivité, sur « l a manière 4. L a prospectivité présuppose u n
obtenu sous forme d ' u n schéma en O n peut aussi s'attendre à ce que sujet observateur* et u n o b j e t
d o n t t o u t être v i v a n t . . . se sent lui-
« a r b r e » p a r a i t donc préférable, ces deux catégories soient étroite- observe, une direction déterminée par
même» et q u i p e u t donc être
d ' a u t a n t plus q u ' o n rencontré fré- inent liées Pune à Pautre, puisqu'elles lesdits sujet et o b j e t , et u n sens
considérée comme u n « système d ' a t -
nont toutes deux proprioceptives. De orientant cette d i r e c t i o n d u sujet vers
182
183
Prospectivité

1'objet. Cette configuration acto-


rielle-spatiale, q u i peut être débrayée
et posée à p a r t i r de l ' u n quelconque
de ses termes constitutifs, est recon-
naissable dans toute ligne (droite ou
courbe, explicite ou i m p l i c i t e ) sur
L a question prospective est ramenée
par ces discours à celle d u détermi-
nisme. L o r s q u ' u n domaine s'avère
être non-déterministe en première
analyse, u n changement de niveau
(passage d ' u n raisonnement local
R
laquelle deux points sont ordonnés en sur les éléments à u n raisonnement
avant/après. global), un changement de déixis (pas-
sage d u certain à 1'exclu), ou 1'intro-
2. duction de techniques statistiques (ca-
L a sémiotique s'est donné, à u n tégorie de la probabilité) y repèrent
n i v e a u méthodologique, la règle une autre forme de déterminisme.
d'aborder les structures sémio- — 6) L'analyse des stratégies pros-
narratives en commençant par la f i n . pectives mises en scène dans les
R e m o n t a n t de 1'après vers l ' a v a n t , discours sémio-narratifs. Les études
elle adopte une démarche rétrospec- de la m a n i p u l a t i o n sont riches en
t i v e garantissant l'unicité d u sens. exemples déjà analysés, et les séquen-
Parfaitement adaptée au p r o g r a m m e ces polemiques contiennent u n maté-
c o g n i t i f de 1'analyste q u i cherche à r i a u t o u t aussi prometteur : les
comprendre son objet, cette rétros- acteurs ne peuvent agir qu'en proje- sémiotiques. Relèvent d ' u n premier
pectivité rebute celui q u i se donne u n
Kéalité n. f. d l niveau 1'ensemble des objets culturels
t a n t des attentes sur 1'évolution de
programme p r a g m a t i q u e ou 1'essen- 1'état des choses et sur 1'action future construits, à travers la p r o d u c t i o n
t i e l est d'agir. L a réponse que la des autres acteurs.
í. desquels les sujets parviennent, t a n t
sémiotique peut donner au question- L'effet* de sens « r é a l i t é » corres- bien que m a l , à c o m m u n i q u e r entre
— c) L'analyse sémiotique dégage,
nement i m p l i c i t e des « hommes d'ac- pond à la relation conjonctive que le eux : u n f i l m , u n c o m p o r t e m e n t
dans 1'analyse d u discours, des
t i o n » reside dans le développement discours installe entre le monde et le gestuel interprétable, u n i n s t r u m e n t
régularités canoniques q u i sont a u -
Hiijet par une sorte d'embrayage* r i t u e l , u n ensemble u r b a i n sont à cet
d'une réflexion sur la prospectivité. t a n t de modeles prédictifs o u v r a n t la
Trois voies sont praticables : cxistentiel. Lorsque, par contre, le égard des réalités sémiotiques au
voie à des applications de t y p e
mijet semble expulse d u monde, même t i t r e q u ' u n énoncé en langue
— a) L'étude sémiotique des dis- prospectif. Les parcours n a r r a t i f et
i ' i n u m e i l a d v i e n t , par exemple, dans
cours prospectifs declares (prévision génératif * sont typiques à cet égard, naturelle ou q u ' u n morceau de
ccrtains cas de solitude quasi absolue musique : à travers eux et grâce à
politico-économique, projets techno- avec leur organisation linéaire orien-
m i . en peinture, face à certains eux, les hommes échangent des
logiques...) ou n o n declares (opéra- tée et les points de vue q u ' i l est lubleaux, on parlera alors de « déréa-
tions cognitives impliquées dans les possible d ' y definir. (M. H.) messages signifiants. Mais o n t égale-
In <•», cet effet de sens s'interprétant
discours scientifiques, technologi- • Localisation spatio-temporelle, ment le s t a t u t de réalités sémiotiques
cII terme de débrayage* existentiel.
ques, économiques, pragmatiques...). Orientation, Narratif (schéma ~ ) . l'ensemble des objets et des procès
Dans u n cas comme dans 1'autre, le
q u i , t o u t en relevant de la « réalité » ,
p o i n t de vue adopte est celui d u
au sens banal d u terme, se t r o u v e n t
« m o n d e » par r a p p o r t auquel se
investis de signification par les sujets
définit la position d u « s u j e t » . (P. F.)
dans u n m o u v e m e n t de sémiotisation
2. d u monde n a t u r e l transformam
Le concept sémiotique de réalité ne Tunivers e n v i r o n n a n t en univers
peut être cerne indépendamment de signifiant : à la réalité première,
Celui de signification, t o u t e réalité donnée, des choses se superpose alors
nfcmiotique ayant par définition le u n «langage (construit) des choses » à
xlatut d'objet c o n s t r u i t porteur de même de servir de référence et de
« i g n i f i c a t i o n . Selon la m a n i è r e dont la matériau p o u r la p r o d u c t i o n d u t y p e
H Í g n i f i c a t i o n se t r o u v e attachée aux de réalités sémiotiques d u niveau
objets q u i la s u p p o r t e n t , on peut précédent. (E. L.)
ilistinguer deux niveaux de réalités • Réel, Intersémioticité, Référent.

185
Récepteur Réceptif Reconnaissance
Hécl

Récepteur [Ç][D] Reconnaissance \ç\ •mil que des représentations e m p i é t e r s u r le d o m a i n e des sciences
Onttruitee p a r le s u j e t , des p r o d u i t s de l a n a t u r e , elle n ' a p a s d a v a n t a g e à
ilr son « i m a g i n a t i o n » si l ' o n p e u t faire siennes les hypothèses en
4.
4. iliic. qui n'engagent nullement le p r o v e n a n c e de d i s c i p l i n e s t e l l e s q u e l a
Dans le cadre de 1'interaction*
Je propose de d o n n e r u n e a c c e p - •iijet-autre « r é e l » , celui q u ' i l a en psychanalyse, la psychologie cogni-
i n t e r s u b j e c t i v e , l a r e c o n n a i s s a n c e est
t i o n p u r e m e n t sémiotique au t e r m e foce, O r , ce s u j e t - a u t r e c o n s t r u i t p a r tive ou la neurobiologie lorsqu'elles
u n acte* cognitif par lequel u n sujet*
de récepteur (et corrélativement à In inême o c c a s i o n ses p r o p r e s s i m u l a - prétendent décrire les processus
sémiotiquement compétent construit
c e l u i d ' é m e t t e u r * ) : le r é c e p t e u r est i r t - H (de s o i - m ê m e , de 1 ' a u t r e , de l e u r mêmes du fonctionnement psychi-
1'autre (sujet-autre ou anti-sujet*)
d e f i n i , d a n s le c a d r e d u p r o g r a m m e relation). Quand les deux sujets que. Son ambition se limite à la
t o u t e n se c o n s t r u i s a n t l u i - m ê m e . Ce
narratif*, comme actant* initiale- niTcptent la conformité de leurs construction de modeles*, c'est-à-
q u e le s u j e t e f f e c t u e , c ' e s t e n réalité
m e n t d i s j o i n t de 1 ' o b j e t * , e t q u i s ' y mniulacres respectifs, ils sont alors d i r e de s i m u l a c r e s * p e r m e t t a n t de se
une suite d'opérations : a t t r i b u t i o n ,
trouve conjoint par la transforma- I i|iables, r é c i p r o q u e m e n t , d ' a s s u m e r r e p r é s e n t e r les p a r c o u r s d e l'imagi-
e n p r e m i e r l i e u , à ce s u j e t - a u t r e d ' u n e
t i o n ; i l s'agit donc d ' u n sujet d'état* 1'uutre, de s ' a s s u m e r e u x - m ê m e s et n a i r e h u m a i n e n q u ê t e de sens, sans
s t r u c t u r e c o m p é t e n t i e l l e à p a r t i r de l a
et n o n d ' u n sujet opérateur; émet- .1 ftssumer l e u r r e l a t i o n m o d a l e . C e s t p o u r a u t a n t c r o i r e les d é c r i r e e n t a n t
construction de sa représentation
teur* et récepteur sont dans une « r u l e m e n t a l o r s q u e les s u j e t s v o n t q u e m é c a n i s m e s réels.
d a n s s o n espace c o g n i t i f * (le s i m u l a -
r e l a t i o n d ' o r d r e , l ' é m e t t e u r é t a n t le fender u n e r e l a t i o n q u i n ' e s t p l u s de
c r e * de 1 ' a u t r e ) ; e n s u i t e , i d e n t i f i c a -
premier terme et le récepteur le I i i i «Ire d u s i m u l a c r e m a i s b i e n une
t i o n de cette s t r u c t u r e compétentielle
s e c o n d ; p e u v e n t j o u e r le r o l e a c t a n - relation intersubjective. Aussi
de 1'autre avec une configuration U n e t e l l e d é l i m i t a t i o n des d o m a i -
tiel de récepteur soit des acteurs |iroposons-nous d'appeler contrat
passionnelle stéréotypée ( i l est ja- nes e t des taches n e d i s p e n s e p a s , e n
a n t h r o p o m o r p h e s caractérisés i n i t i a - • I i s s o m p t i o n * cet e n g a g e m e n t m u -
l o u x , i l est c o l é r e u x , i l est c o u r a g e u x , revanche, d'assigner u n s t a t u t sémio-
lement par un manque*, tels le Mui des sujets leur p e r m e t t a n t de
etc); enfin, évaluation de cette t i q u e à ce q u i , à 1'intérieur m ê m e des
d e s t i n a t a i r e * , s o i t des l i e u x , s o i t des limder une structure intersubjective.
c o m p é t e n c e * p r é s u m é e de 1 ' a u t r e p a r langages ou des discours-objets à
espaces c o g n i t i f s * : d a n s 1 ' a c t i v i t é de ((;. L.)
r a p p o r t à sa p r o p r e c o m p é t e n c e ( i l est d é c r i r e , se d o n n e c o m m e niveau de
différenciation et de classification • Interaction, Sujet, Anti-sujet,
u n e m e n a c e , i l est u n allié, i l est u n e référence «vrai» ou «réel». Deux
d ' u n s u j e t o p é r a t e u r , les d e u x t e r m e s Compétence, Polemique, Contrat,
force à ménager, etc). Par cette v o i e s de r e c h e r c h e se d e s s i n e n t à c e t
d ' u n e c a t é g o r i e p e u v e n t ê t r e les d e u x Assomption (contrat d'~).
é v a l u a t i o n , le s u j e t m o n t r e qu'il a égard. II s'agit, d ' u n e part, de la
récepteurs placés en a l t e r n a t i v e oú effectue la m ê m e suite d'opérations, p r o b l é m a t i q u e de l a v é r i d i c t i o n * , à
v i e n n e n t se r a n g e r les o b j e t s . (F. B.) cette fois-ci, p a r r a p p o r t à lui-même. laquelle p e u t , p o u r une large part,
C e s t d i r e q u e le s u j e t a c o n s t r u i t s o n être rattachée l a p r o d u c t i o n d ' « effets
• Emetteur.
propre simulacre assumant les de r é e l » ( R . B a r t h e s ) , q u ' i l s s ' a n a l y -
compétences modales d u / p o u v o i r * - s e n t e n t e r m e s de r é f é r e n t i a l i s a t i o n *
faire/ et d u /ne pas pouvoir-faire/,
Réel n . m . [N] interne a u x discours o u qu'ils fassent
appel à d'autres procédures discursi-
q u ' i l a identifié l a s t r u c t u r e compé-
tentielle qu'il s'est attribuée lui- ves. II s'agit plus généralement,
même avec une configuration pas- GD d ' a u t r e p a r t , de l a p r o b l é m a t i q u e de
Réceptif (faire ~) \ç\ sionnelle stéréotypée et qu'enfm, L e r é e l , si l ' o n e n t e n d p a r là l a 1'intersémioticité*, q u i , établie sur la
ayant évalué les deux structures n a t u r e des choses e l l e s - m ê m e s , n ' e s t distinction entre sémiotiques du
c o m p é t e n t i e l l e s , i l c o n s t r u i t ce s u j e t - pas en tant que tel l'objet de la m o n d e n a t u r e l et langues naturelles,
2. autre, différent de lui-même, i l se Mémiotique. L e s é m i o t i c i e n se don- a m è n e à c o n c e v o i r le « r é e l » comme
L e f a i r e r é c e p t i f est u n des é l é m e n t s c o n s t r u i t lui-même et i l c o n s t r u i t une n a n t p o u r tache de r e n d r e c o m p t e des un niveau de réalité en lui-même
de la typologie des programmes relation* modale de type contrac- |iliénomènes de signification — de t o u j o u r s d é j à sémiotisé d a n s le c a d r e
n a r r a t i f s * ; i l est c a r a c t é r i s é par la t u e l * o u de t y p e c o n f l i c t u e l (le s u j e t - l e u r p r o d u c t i o n e t d e l e u r saisie — , l a des s é m i o t i q u e s d u m o n d e * naturel,
n a t u r e c o g n i t i v e * de l ' o b j e t * e t p a r le autre d e v e n a n t e n ce cas un anti- ncule réalité dont il a i t en toute c ' e s t - à - d i r e , si l ' o n v e u t , c o m m e un
syncrétisme* dans u n même acteur s u j e t ) . M a i s i l est b i e n é v i d e n t que r i g u e u r à c o n s t r u i r e l a t h é o r i e est d e « l a n g a g e des choses » a n t é r i e u r à t o u t
des roles de sujet opérateur et de jusque-là le sujet n'a fait que " o r d r e d u l a n g a g e ( a u sens l a r g e ) . L a d i s c o u r s . (E. L.)
récepteur*; il peut être sélectif, construire des simulacres et de némiotique abandonne par consé-
visant un emetteur particulier en quent volontiers a u x philosophes et • L a n g a g e , Réalité,
1'autre, et de lui-même et de la
éliminant d'autres émetteurs, o u n o n métaphysiciens les préoceupa- Référentialisation,
r e l a t i o n de c o m p l é m e n t a r i t é * o u de IIIIX

s é l e c t i f . (F. B.) lions d'ordre o n t o l o g i q u e ; bien plus, Intersémioticité, Véridiction,


c o n t r a r i é t é * le l i a n t à 1 ' a u t r e . Ce ne
HÍ elle n e p r é t e n d évidemment pas S i m u l a c r e , Référent.
186
187
Référence Référentialisation Kiii /i iini I

énoncés, et une «référentialisation 2.


Référence [çj t i o n s » ne semblent pas, contraire-
ment à ce que parait suggérer In \ c r l i c a l e » produisant, en compré- Effet d'un découpage parfaitement
dénomination unique qui les re- licrision, des réseaux de référence empirique dans le continu de la
4. couvre, relever d'une même opération reciproques aux divers niveaux du manifestation sociale, devenu catégo-
La notion de niveau référentiel fondamentale. La première renvoiíj parcours génératif*. Cest ainsi rie normative de la taxinomie ethno-
apparait dans 1'analyse des discours directement à la problématique de Í | N une même isotopie figurative graphique occidentale, le rite se
cognitifs. Elie designe le niveau des 1'énonciation* et à la composantc (spatiale, par exemple, dans le dis- définit d'abord, à 1'instar d'autres
énoncés auxquels le discours fait sémantique des formations figurati- cours de Zola) est susceptible de pratiques sociales, comme une pra-
appel pour autoriser ou confirmer, en ves : elle concerne la construction Hlructurer la signification à différents tique sémiotique*. A première vue
quelque sorte sanctionner, les perfor- prédicative de référentiel et est paliers de profondeur — du niveau réalisation du langage somatique* (et
mances cognitives (la recherche du étrangère, à la limite, à la dimension iconique* immédiatement appréhen- pas uniquement de la gestualité*), le
savoir : niveau cognitif du discours proprement transphrastique des phé- sible, au niveau abstrait — et de rite se presente comme une suite de
cognitif) et le résultat proposé nomènes discursifs. La seconde, au provoquer ainsi un effet de validation comportements régies et récurrents;
(1'objet-savoir : niveau objectif du contraire, centrée sur les relationn mutuelle des diverses « lectures » il releve dans cette mesure de la
discours cognitif). La conformité des intérieures au discours, conçues que le texte propose : lecture figurati- sémiotique du monde* naturel. Mais
énoncés du niveau objectif aux comme des propriétés de sa manifes- ve, lecture philosophico-idéologique. le rite n'est pas seulement un
énoncés du niveau référentiel garan- tation (notamment les procédures (I). B.) comportement somatique program-
tit leur acceptabilité et leur crédibilité d'installation des isotopies*, le pro- • Référence. mé visant une quelconque efficacité
pour le récepteur. La mise en ceuvre blème des relations à distance par pratique. Le faire transformateur
du niveau référentiel appartient à la anaphore* et cataphore*, les effets qu'implique sa dimension de pratique
fonction persuasive* du discours résultant des d é b r a y a g e s * internes sémiotique ne tend pas uniquement à
cognitif. (L. P.) qui assurent le mode de passage d'une des modifications du monde naturel;
• Discours cognitif. unité discursive à 1'autre), concerne
Rite/rituel n. m. [N] [ç] il est aussi spéculation sur ce monde,
plutôt le déploiement syntagmati- spéculation sur 1'univers séman-
que* des univers discursifs (celui par 1. tique* propre à la culture* concernée.
lequel, par exemple, se construit Les tentatives de définition de cet Le faire rituel a par conséquent pour
objet priviligié de 1'ethnosémiotique* effet la construction d'un objet
Référentialisation 1'iconisation). Cest la raison pour
laquelle i l nous parait suggestif de qu'est le rite se sont groupées autour sémiotique spécifique. Cest dans
n. f. 1 B parler de rêférenciation à propôs de la de deux concepts : d'un côté, la cette mesure que le rite se constitue à
première opération, et de réserver à la notion (sociologique) d'action, com- la fois comme discours* sur le monde
1. seconde le terme de référentialisation, prise comme comportement standar- naturel autant dans ses visions
A. J . Greimas distingue deux mo- eu égard à son vaste domaine disé dans lequel le rapport entre significatives que dans ses pratiques
des essentiels de référentialisation : la d'emploi : elle désignera ainsi l'en- rnoyens et fin serait non rationnel sémiotiques et, par conséquent,
référentialisation externe qui définit semble des points d'appui internes (J. Goody) ou comme moyen de dire comme pratique sémiotique sur les
la relation intersémiotique qu'entre- que le discours se donne, soit pour et de communiquer le statut des pratiques sémiotiques; i l est discours
tiennent les figures du discours avec assurer la continuité des représenta- acteurs qui en sont les protagonistes pratique de la culture sur la culture*.
les figures construites du monde tions figuratives et donner 1'impres- (E. R. Leach); de 1'autre, la notion
naturel* (problèmes de déictiques, sion de réalité (cf. le discours littéraire (psychologique) d'angoisse, inhérente 3.
des repères personnels, spatiaux, dit « realiste » ) , soit pour garantir la à la vie en société, que le rite En tant que pratique discursive et
temporels, de 1'onomastique, etc), et crédibilité d'un discours argumenta- permettrait de surmonter à inter- dans la mesure ou i l est avant tout
la référentialisation interne qui t i f en donnant 1'impression de clôturc valles réguliers (B. Malinowski; action, le rituel est susceptible d'une
concerne l'ensemble des procédures et de cohérence (cf. les différents V. W. Turner), avec le complément analyse narrative. Dans ce cadre, et
par lesquelles le discours prend appui paliers de référentialisation dans le apporté par Cl. Lévi-Strauss qui situe du point de vue des structures sémio-
sur lui-même, renvoie à ses propres discours en sciences sociales, recon- à 1'origine de Fangoisse produisant la narratives de surface (v. Parcours
figures (en amont et en aval) et nus par A. J . Greimas). manifestation rituelle non pas les génératif), des études concrètes mon-
s'assure ainsi de ce qu'on pourrait conflits sociaux, ni la confrontation treront que le déroulement du rituel
3.
appeler son continuum référentiel. de 1'homme avec la nature, mais est davantage fait d'une suite d'énon-
Une telle conception permet par
le morcellement produit par la cés* d'état que d'énoncés de faire
2. ailleurs de distinguer une «référen-
construction (intellectuelle) de la avec 1'aspect transformateur que
En deçà de 1'opposition externe vs tialisation horizontale», concernanl
culture. comporte en príncipe ce faire*. En
interne, ces deux «référentialisa- l'enchainement syntagmatique deu

188 189
Rythme
Rythme

114-nt alors être defini comme une te s u b s t a n t i e l l e , « non-sémiotique » .


e f f e t le r i t e l u i - m ê m e n ' e s t e n g e n e r a l plutôt c o m m e u n faire m a n i p u l a t o i - forme prégnante, c'est-à-dire une O n d o i t d o n c c o n c e v o i r ce r a p p o r t
p a s le l i e u d ' u n e c o n f r o n t a t i o n * re* visant à faire d u Destinateur forme s e n s i b l e o r g a n i s a n t le c h a m p entre une f o r m e * et u n e substance*
e x p l i c i t e e n t r e u n Sujet et u n A n t i - m y t h i q u e le S u j e t réel d u rétablisse- M r c e p t i f en f o n c t i o n d'une conscien- d u c o n t e n u , oú c e t t e s u b s t a n c e ( d é j à
s u j e t . P a r c o n t r e , les actes c o m p o s a n t m e n t de 1'équilibre après 1 ' i n t e r v e n - cc i n t e n t i o n n e l l e e n s i t u a t i o n ( c o m m e organisée à t r a v e r s l a p e r c e p t i o n des
le r i t u e l p e u v e n t s ' i n s c r i r e d a n s u n e t i o n des m o d i f i c a t i o n s m e n t i o n n é e s ; /vouloir-être/), ce q u i p e r m e t d ' a p p l i - formes gestaltiques) nous permet la
relation polemique* l o r s q u ' i l s se le r i t e s ' i n s c r i t d o n c narrativement i|iier une topologisation dynamique reconnaissance des formes pré-
présentent, d a n s le c a d r e d u schéma dans l'ordre d u faire-faire. Par une Hiir 1'intervalle récurrent e n t r e élé- g n a n t e s de n o t r e p e r c e p t i o n . O n d o i t ,
n a r r a t i f * c a n o n i q u e , c o m m e la per- série de p r a t i q u e s m a n i p u l a t o i r e s , i l ments asymétriques r e p r o d u i s a n t l a de l a sorte, r e c o n n a i t r e a u x m o u v e -
f o r m a n c e * de la compétence* i n s t i - c o n s t r u i t l a c o m p é t e n c e nécessaire a u même formation. A sa dimension ments réguliers d u corps (systole/
tuée p a r u n m y t h e * q u i s o u v e n t r é t a b l i s s e m e n t de l ' é q u i l i b r e a u s e i n foinielle, o u i l p e u t être d e f i n i c o m m e dyastole d u cceur, i n s p i r a t i o n / e x p i -
s e m b l e « j u s t i f i e r » le r i t e c o n c e r n e . d ' u n e r e l a t i o n p o l e m i q u e q u i l u i est r a t i o n , tension/détension des c o r d e s
Innaire («introduction d u discontinu
D'autre part, t o u t en intervenant en vocales) u n role d'extrême i m p o r t a n -
antérieure; dans cette mesure, la dans le continu», Bachelard, ou
g e n e r a l de m a n i è r e m a t é r i e l l e s u r le ce dans la construction de la
performance q u i fait logiquement «dans le rythme le successif a
m o n d e n a t u r e l dans l e q u e l ils laissent perception rythmique. I I y a ici toute
suite à 1'accomplissement des p r a t i - i|iielques p r o p r i é t é s d u s i m u l t a n é » ,
l a t r a c e de l e u r e x é c u t i o n , les a c t e s la problématique encore ouverte,
ques rituelles n'est autre que la V a l é r y ) e t périodique ( l i a n t la scan-
d o n t le r i t e e s t c o m p o s é t r o u v e n t entre sémiotique et connaissance
pratique sociale elle-même! I I est HÍon binaire dans une extension
s u r t o u t d a n s les p r a t i q u e s d o n t ce biologique : la recherche f u t u r e de-
évident q u ' é t a n t d o n n é les v a l e u r s x p a t i a l e ) , n o u s s o m m e s a i n s i obligés
m o n d e e s t constitué l e u r p r o l o n g e - v r a i t e s s a y e r de r e t r o u v e r l a présence
s y m b o l i q u e s i n v e s t i e s d a n s le D e s t i - <l'injecter une substance* : une
m e n t n a r r a t i f ; c ' e s t a l o r s q u ' i l s se
nateur d u rite devenu Sujet de l a conception d u r y t h m e comme objet d'une gestalt rythmique pour la
définissent c o m m e faire transfor-
réalisation de son impact sur le HÓmiotiquement construit (oú la reconnaissance d ' u n e f o r m e prégnan-
mateur.
monde n a t u r e l , 1'efficacité p r a t i q u e reconnaissance de la succession te «rythme» comportam déjà un
d u r i t e n e p e u t être assurée q u e d a n s Mpatio-temporelle s'imposerait à par- c o n t e n u précis i m m é d i a t e m e n t s a i s i à
4. le c a d r e d ' u n c o n t r a t de v é r i d i c t i o n * . l i r d ' u n e f o r m e s t a b l e ) se v o i t donc t r a v e r s des u n i v e r s a u x * s é m a n t i q u e s
En effet, d'un point de vue Enfin, i l convient de ne point dédoublée p a r l a réalité psychologi- de l a connaissance, universaux de
f o n c t i o n n e l , o n p e u t d i r e q u e le r i t e , o u b l i e r d e r e l e v e r le c a r a c t e r e syncré- q u e d u r y t h m e , q u i sera sa c o m p o s a n - 1'esprit h u m a i n . (M. J.)
e n t a n t q u e d i s c o u r s p r a t i q u e s u r le t i q u e * d u r i t e c o m m e o b j e t sémioti-
m o n d e n a t u r e l o u système m o d e l a n t q u e . Se m a n i f e s t a m essentiellement
secondaire (Y. Lotman), permet p a r le m o y e n des différentes m o d a l i -
d'intégrer à 1'anthropologie d u g r o u - tés d u langage somatique, le rite
p e c o n c e r n e e t à sa p r a t i q u e s o c i a l e s'exprime aussi par les langages
les é v é n e m e n t s extraordinaires q u i v e r b a l * , musical, proxémique*, etc.
c o n s t i t u e m le p r e t e x t e d e s o n e x é - D e p l u s , p a r les v a l e u r s t h y m i q u e s *
cution : modifications du monde qu'il a c t u a l i s e , le r i t e possède u n e
n a t u r e l liées s o i t a u x différents c y c l e s dimension passionnelle qui entre
de l a c r o i s s a n c e , s o i t à des a c c i d e n t s aussi dans la définition de ses
i m p r é v i s i b l e s ( P . S m i t h ) . D u p o i n t de caracteres distinctifs en tant que
v u e n a r r a t i f , c e l a s i g n i f i e q u e s i des p r a t i q u e d i s c u r s i v e . (C. C.)
m o d i f i c a t i o n s s o n t a t t r i b u é e s , d a n s le
discours ( m y t h i q u e ) qu'elles provo-
q u e n t , à u n S u j e t , ce S u j e t se p r e s e n t e
alors comme le Destinateur* qui Rythme [ç][p]
o b l i g e le s u j e t s o c i a l à 1 ' a c c o m p l i s s e -
m e n t d u r i t e ; les actes c o m p o s a n t le Contrairement à 1'acception c o u -
r i t u e l t e n d e n t dès l o r s , s e l o n les c a s , à rante de ce mot, qui y voit un
l a p r o p i t i a t i o n d e ces m o d i f i c a t i o n s , à a r r a n g e m e n t p a r t i c u l i e r d u p l a n de
leur consécration o u a u rétablisse- 1'expression, nous optons p o u r une
m e n t d e 1'ordre q u ' e l l e s o n t p e r t u r b e d é f i n i t i o n d u r y t h m e q u i le c o n s i d e r e
( e x p i a t i o n ) . M a i s d a n s ces t r o i s c a s , le comme une forme* signifiante, et
r i t e n e p e u t p a s être c o m p r i s c o m m e d o n c de m ê m e n a t u r e q u e les a u t r e s
véritable p e r f o r m a n c e * ; i l apparait p h é n o m è n e s de p r o s o d i e . L e r y t h m e

190
s
Savoir [Ç][D] p r o g r a m m e s i n t e r s u b j e c t i f s de m a n i -
p u l a t i o n . Qu'elle vise réflexivement
l a p r é s e n t a t i o n de s o i ( E . G o f f m a n n ) ,
I I m e s e m b l e q u ' i l est assez i n u t i l e
o u qu'elle consiste à r e n v o y e r t r a n s i -
<l'insister t e l l e m e n t s u r le l i e n e n t r e le
t i v e m e n t à 1 ' i n t e r l o c u t e u r 1'image
Kavoir e t 1 ' i n s t a n c e d e 1 ' é n o n c i a t i o n ,
q u ' o n se f a i t de l u i ( c o m m e d a n s le cas
puisque n o n seulement la d i m e n s i o n
de l a p r o v o c a t i o n o u de l a f l a t t e r i e ) ,
c o g n i t i v e , m a i s aussi la d i m e n s i o n
la mise e n scène releve d u faire
|iragmatique et la d i m e n s i o n t h y -
p e r s u a s i f *. (E. L.)
i n i q u e r e l è v e n t de c e t t e i n s t a n c e e t
• Simulacre, Manipulation.
sont p r o d u i t e s p a r différentes p r o c é -
(lures de d é b r a y a g e . Q u a n t a u s a v o i r
comme objet en circulation, i l me
n e m b l e i n t e r e s s a m de s o u l i g n e r q u e le Schéma de
s a v o i r ne p e u t c i r c u l e r q u ' a p r è s a v o i r
été d o t e d ' u n p l a n de 1 ' e x p r e s s i o n ; j e
configuration
p r o p o s e r a i s de ne d e s i g n e r ces o b j e t s n . m . [N][Ç]
s a v o i r s u s c e p t i b l e s de c i r c u l e r q u e
c o m m e « messages » o u i n f o r m a t i o n s . La description des unités de
(F. B.) manifestation plastiques doit p o u v o i r
faire a p p e l , o u t r e a u x catégories
eidétiques* et c h r o m a t i q u e s * , a u x

Scène (mise en ~) schémas de c o n f i g u r a t i o n , q u i p e u -


v e n t être saisis à d i f f é r e n t s n i v e a u x
n. f. M\Ç\\P\ d ' a r t i c u l a t i o n hiérarchique. Ainsi,
u n e c o n f i g u r a t i o n de t y p e « é t o i l e »
P a r m i s e e n scène, o n designe, e n peut faire partie d'une c o n f i g u r a t i o n *
sémiotique n a r r a t i v e et discursive, de c o n f i g u r a t i o n s , q u i r é p o n d , elle
1'ensemble des p r o c é d u r e s d o n t les aussi, au schéma stellaire. Les
a c t a n t s de l a c o m m u n i c a t i o n p e u v e n t s c h é m a s de c o n f i g u r a t i o n réguliers
f a i r e u s a g e e n v u e de f i x e r l a f o r m e p e u v e n t être d é c r i t s p a r les t e r m e s
( m o d a l e e t t h é m a t i q u e ) des s i m u - qui, traditionnellement, servent à
l a c r e s * à t r a v e r s l e s q u e l s se d é f m i s - d e s i g n e r les d i f f é r e n t s types de
sent leurs compétences respectives « symétrie » (symétrie axiale, centra-
a n t é r i e u r e m e n t à 1 ' e n g a g e m e n t des le, e t c ) .

193
Scliéniatination Schéiiialisalioii

U n e t h é o r i e des schémas d e c o n f i - p r o p r i é t é s q u i ne se t r o u v e n t p a s d a n s ,1. phénomèoea empiriques de la régionale. En défmissant un sens


guration servira à 1'étude de la ce concept, mais qui pourtant lui i i . Mais encore f a u t - i l , p o u r que n o è m a t i q u e ( e n 1'occurrence le sens
dimension «compositionnelle» des a p p a r t i e n n e n t » . E t i l a j o u t e q u e c'est i.nii cela a i t u n sens, q u e l ' o n p u i s s e noèmatique «structure») elles per-
a r t s p l a s t i q u e s e t de 1 ' a r c h i t e c t u r e , ce j e u e n t r e « n e p a s s ' y t r o u v e r » e t M » n i r < - r cpie les c a t é g o r i e s possèdent mettent la subsomption d u divers
m a i s aussi de l a danse, q u i — à u n «y a p p a r t e n i r » q u i est l a c o n d i t i o n ip I H valeur objective. Or, comme e m p i r i q u e sous 1'unité d ' u n e a p e r c e p -
certain niveau d'analyse — p e u t être de p o s s i b i l i t e des j u g e m e n t s synthéti- i. n l i | c t indetermine d'une intuition t i o n . Si m a i n t e n a n t l ' o n v e u t passer
conçue c o m m e u n e s u i t e d e t r a n s f o r - ques a priori, car la c o n s t r u c t i o n • t t i p i r i q u e » ( K a n t ) , les p h é n o m è n e s du s t a d e prêformalisé d e l a théorie
m a t i o n s s u r des schémas d e c o n f i g u - ajoute « l e divers q u i appartient au • ifimraissent. Leur apparaitre est conceptuelle-descriptive à celui d'une
r a t i o n . (F. T.) schème» et «par conséquent au formalisation authentique, i l faut à
litionné p a r les formes de 1'intui-
concept». liini (espace e t t e m p s exposés dans la fois, o) formaliser l a théorie et
I l\iltétique Transcendantale). b) modêliser les phénomènes qui
2. — c) D'ou la solution critique t o m b e n t sous ses c o n c e p t s . P o u r c e l a
En ce q u i c o n c e r n e la fondation ipportée p a r K a n t a u problème de i l f a u t i m p é r a t i v e m e n t q u e le contenu

Schématisation transcendantale de 1'expérience, la I o b j e c t i v i t é : les catégories doivent être mathématique des modeles soit déducti-
schématisation des catégories les . Inniatisées à travers une construction ble du contenu sémantique des catégo-
n . f . d GD t r a n s f o r m e e n príncipes d ' e x p é r i e n c e ries. Cela e x i g e q u e le sémantisme
tl< leur sémantisme dans les formes de
et g a r a n t i t l e u r v a l e u r o b j e c t i v e a i n s i I intuition conditionnant Vapparaitre categorial soit substitué par une
1. que leur applicabilité aux phéno- ./. phénomènes qu elles subsument c o n s t r u c t i o n mathématique explici-
En théorie de l a connaissance, le mènes. Exprimée de façon simple ..iis 1'unité synthétique d'une aper- te. Cest cette conversion «séman-
c o n c e p t d e schème r e m o n t e à K a n t . ( n o n k a n t i e n n e ) 1'idée d i r e c t r i c e e n i pption. tisme c a t e g o r i a l » -> « c o n s t r u c t i o n
D e façon g é n é r a l e , le s c h é m a t i s m e est est l a s u i v a n t e : mathématique» que l'on appelle
l a réponse d o n n é e p a r K a n t à 1'aporie — a) L e s c a t é g o r i e s s o n t des p r e d i - schématisation. L e príncipe de schéma-
3.
e m p i r i s t e des c o n c e p t s g é n é r a u x (cf. cais ontologiques (des p r é d i c a t s de tisation des indéfinissables est l a c l e f
Cette «règle d'or» critique peut
Hume). Le propre d'un concept 1'objet e n g e n e r a l ) d o n t le s é m a n t i s m e de t o u t e f o r m a l i s a t i o n * a u t h e n t i q u e
. i i . généralisée a u x o n t o l o g i e s r é g i o -
g é n é r i q u e est d e subsumer u n divers définit un sens d'objet (phénoménolo- puisqu'il permet de spécifier la
ii. iles n o n physiques. Elie conduit à
c'est-à-dire d e r a m e n e r à 1'unité u n e g i q u e m e n t p a r l a n t , u n sens n o é m a t i - dêtermination noématico-ontologique
II . i n s f o r m e r profondément l a concep-
d i v e r s i t é . L a q u e s t i o n se pose a l o r s d e q u e ) . Ce s o n t à l a f o i s des p r o p r i é t é s de 1'objet en un principe de production
hiiii que l ' o n peut se f a i r e de la
redéployer dans un mouvement conver- objectives de Fêtre et des formes d'une diversité construite de modeles
formalisation* d'une théorie con-
se le sémantisme du concept en une t r a n s c e n d a n t a l e s d e l a pensée, à l a pour les phénomènes relevant de cette
i i|iluelle-descriptive comme la sé-
diversité construite permettant de fois des concepts objectivement essence objective. O n peut 1'exprimer
i i i i n t i q u e . U n e t e l l e t h é o r i e * est u n e
r e t r o u v e r l a d i v e r s i t é donnée initiale. c o n s t i t u t i f s e t des d é t e r m i n a t i o n s d e e n d i s a n t q u e 1'opération i n v e r s e d e l a
l i i c r a r c h i e définitionnelle d e c o n c e p t s
K a n t a p p e l l e schématisation Ia p r o c é - Vaperception. E n t a n t q u e t e l l e s , elles s u b s o m p t i o n (redescente d u concept
qui s o n t d e r i v e s de c o n c e p t s indéfi-
d u r e (de 1 ' i m a g i n a t i o n ) permettant, permettent de subsumer le divers d a n s le d i v e r s e m p i r i q u e ) se « f a c t o r i -
nissables. Ces concepts sont des a
comme i l le d i t , « d e p r o c u r e r à u n donné dans l'intuition sous 1'unité se » e n u n e o p é r a t i o n d e schématisa-
priori hypothétiques de l a région de
concept s o n i m a g e » (c'est-à-dire d e synthétique de 1'aperception e t , ce tion suivie d'une opération de
phénomènes consideres, autrement
redescendre de 1'entendement vers f a i s a n t , de r e n d r e l e u r connaissance modélisation.
dil. des catégories de leur ontologic
1'intuition). Dans le cas des objets c o n f o r m e « a u x choses m ê m e s » ( i . e.
mathématiques, le schème d'un c o n f o r m e à l a vérité t r a n s c e n d a n t a l e
concept comme celui de triangle d ' u n e essence q u i s ' i d e n t i f i e à leur Théorie c o n c e p t u e l l e
s ' i d e n t i f i e à la règle de construction de réalité objective).
t o u s les t r i a n g l e s d a n s 1'espace. O r , a u — b) L ' o b j e t t r a n s c e n d a n t a l caté- B a s e catégorielle
début de l a « Méthodologie T r a n s c e n - gorialement determine delimite et
d a n t a l e » , K a n t r e m a r q u e (à p r o p ô s regule a priori la connaissance
de ce q u i o p p o s e d r a s t i q u e m e n t l a Mathématiques
e m p i r i q u e d ' u n e région ontologique.
et E s t h é t i q u e Subsomption
philosophie c o m m e connaissance p a r C e s t le c o r r é l a t i n t e n t i o n n e l ( a u sens
transcend antales
concepts a u x mathématiques comme de l a c o r r é l a t i o n phénoménologique
connaissance par construction de noèse/noème) d'une aperception
concepts) qu'en schématisant un t r a n s c e n d a n t a l e . C o m m e sens n o é m a -
Phénomènes et
c o n c e p t ( d a n s ce cas e n le « c o n s t r u i - tique, i l determine a priori ce q u i Divers empiriques
s a n t » ) o n e n « s o r t » « p o u r a l l e r à des a p p a r t i e n t en general à V objectivité

194 195
Schème c o n c e p t u e l Sémantique Sémantique discursive Si-inaiilique fniidamcntalc

4. nu- la s u i t e o r d o n n é e de d e u x «fausseté», «secret», «mensonge»)


O n schématise des c o n c e p t s e t o n a a
i " >7 r u m i n e s : un programme de ne p e u v e n t être c o m p r i s q u e s ' i l y a u n
modélise des p h é n o m è n e s . Mathé- Pierre est g r a n d (V ) t
• "rnfiétence (une opération* s u r les second i n v e s t i s s e m e n t sémantique d u
matiquement parlant, 1'opposition 11111 • I u res s é m i o - n a r r a t i v e s a c t u ali - carré. Se p o u r r a i t - i l q u e les t e r m e s d e
schème/modèle n ' e s t d o n c p a s p e r t i - MTH par laquelle ces structures s e c o n d e g é n é r a t i o n des carrés sémio-
n e n t e . E l i e n e c o n c e r n e q u e le r a p p o r t a • I«-x i e n n e n t l a compétence sémantique t i q u e s s o i e n t le résultat d ' u n e surdé-
P
entre mathématiques et réalité* i/c l'énonciateur q u i les p r e n d en t e r m i n a t i o n de l a s é m a n t i q u e * f o n d a -
Pierre g r a n d i t (t„ < > tp)
objective. O n dira qiTune structure • l i i i i g e ) ; e t u n programme de perfor- m e n t a l e et de l a sémantique* n a r r a -
mathématique fonctionne comme mance (la m a n i p u l a t i o n de l a compe- tive d e 1'énonciateur p a r celles d e
schème l o r s q u ' e l l e se r a p p o r t e à des tente sémantique de 1'ênonciataire). l'énonciataire ?
f
concepts théoriques e t q u ' e l l e fonc- Quand ceei est r e c o n n u , on doit 5.
tionne comme modele l o r s q u ' e l l e se a a 3 3 • D&clure q u e l a s é m a n t i q u e d i s c u r s i v e Ces e x e m p l e s e t q u e s t i o n s suggè-
r a p p o r t e a u x p h é n o m è n e s subsumés I>HI l a réalisation, n o n p a s d ' u n , m a i s r e n t que l a p r o p o s i t i o n selon laquelle
sous ces c o n c e p t s . Pierre a g r a n d i t l a p h o t o «Ir ileux ensembles de structures sémio- les structures discursives réalisées
5. iimratives actualisêes : c e l u i d e 1'énon- s o n t l e résultat d e l a réalisation d e
O n p e u t m o n t r e r q u e les indéfinis- (B. P.) r i a t e u r e t c e l u i de l'énonciataire. d e u x ensembles de s t r u c t u r e s sémio-
sables d u m é t a l a n g a g e * sémiotique 3. narratives actualisêes devrait faire
qui sont de nature strictement O r , i l a déjà été r e c o n n u q u e les l'objet de recherches approfondies
structurale sont schématisables e n
t e r m e s d e théorie des c a t a s t r o p h e s * .
Sémantique Drocéduree de f i g u r a t i v i s a t i o n * p e u -
v r n t être décrites c o m m e le d o u b l e
qui p o u r r a i e n t aider à poursuivre
1'élaboration des s t r u c t u r e s d i s c u r s i -
Cela p e r m e t d e f o r m a l i s e r a d é q u a t e - (domaine ~) iu v e s t i s s e m e n t * sémantique d ' u n v e s . (D. P.)
ment la théorie. Les réflexions énoncé d'état, dont 1'objet est • Génératif ( p a r c o u r s ~ ) .
a b s t r a i t e s q u i précèdent deviennent • D o m a i n e sémantique. d'abord investi d'une « v a l e u r » , puis
a l o r s e v i d e n t e s , (j. P.) |»ur u n d e u x i è m e «investissement*
tf Axiomatique, Catastrophe, Hétnantique q u i p e r m e t t r a à 1'énon-
Formalisation, i lalaire de l a r e c o n n a i t r e c o m m e u n e Sémantique
Métalangage, Modele, Théorie.
Sémantique figure*» (v. F i g u r a t i v i s a t i o n , 2.). N e
fondamentale
discursive [ç] |)ourrait-on p a s d i r e q u e l e p r e m i e r
investissement sémantique est l a
A . Mode d ' e x i s t e n c e . \Õ\]
procédure d e t h é m a t i s a t i o n * q u i e s t
í. l.i prise en charge des valeurs
1.

Schème L a sémantique* discursive (théma-


t i s a t i o n * e t f i g u r a t i v i s a t i o n * ) étant
n é m a n t i q u e s déjà actualisêes p a r l a
tant
La sémantique
que système*
fondamentale
axiologique*
en

Hémantique
conceptuel n . m . m
narrative de Vénoncia-
t o u j o u r s e n voie d'élaboration, nous v i r t u e l * q u i e s t 1'instance ab quo d u
leur, e t q u e le d e u x i è m e investisse-
ne f e r o n s à s o n s u j e t q u e q u e l q u e s parcours génératif, e s t posée p a r
m e n t sémantique ( q u i serait alors l a
L e schème e s t u n e r e p r é s e n t a t i o n * o b s e r v a t i o n s générales à p r o p ô s d e ses 1 ' a p p l i c a t i o n des catégories p r o p r i o -
curactéristique de l a f i g u r a t i v i s a t i o n )
visualisée, à u n n i v e a u c o n c e p t u e l q u i relations a u x composantes sémio- c e p t i v e s * véridictoire e t t h y m i q u e à
est l a s u r d é t e r m i n a t i o n d ' u n t h è m e
se veut indépendant des langues n a r r a t i v e s . Ces o b s e r v a t i o n s veulent u n e catégorie sémantique f o n d a m e n -
par la prise e n charge des v a l e u r s
naturellcs, de t o u t e structure* sé- s i m p l e m e n t suggérer u n e p i s t e d o n t t a l e ( v . infra : B ) . P o u r c o m p r e n d r e le
Mémantiques déjà actualisêes p a r l a
m a n t i q u e . I I s'écrit d e gaúche à d r o i t e 1'exploration p o u r r a i t aider à pour- mode d'existence et de f o n c t i o n n e -
Némantique de Vénonciataire, qui peut
d a n s le sens d ' u n t e m p s q u i s'écoule. s u i v r e son élaboration. m e n t d e l a s t r u c t u r e a i n s i posée, i l
alors r e c o n n a i t r e le résultat d e ce
L e s l i g n e s f i g u r e n t les p a r t i c i p a n t s o u 2. f a u t g a r d e r à T e s p r i t l a n a t u r e des
double investissement comme une
a c t a n t s * . Les r e l a t i o n s spatiales entre La sémantique discursive (tout t r o i s catégories q u i y s o n t m i s e s e n
figure?
ces l i g n e s é v o q u e n t les t r a n s f o r m a - comme la syntaxe* d i s c u r s i v e ) est relation.
4.
t i o n s * . L a t e x t u r e des l i g n e s caracté- établie p a r l a procédure de discursi- Dans l a même perspective, o n peut 2.
rise les p r o p r i é t é s dont elles sont visation* q u ientre en j e u a u niveau romprendre la proposition (par N o t o n s d ' a b o r d q u e l a catégorie
porteuses. Le schème s'inspire de de 1'énonciation*, le n i v e a u de l a I*. A. B r a n d t et J . Petitot) selon t h y m i q u e e s t e n deçà d u s a v o i r * s u r
la topologie des c a t a s t r o p h e s * de réalisation* des s t r u c t u r e s sémio- l a q u e l l e les t e r m e s d e s e c o n d e généra- les valeurs puisqu'elle p o s e des
R. T h o m , mais il s'y ajoute la narratives dans leur ensemble. O r , l a l i o n des carrés s é m i o t i q u e s ( t e l s les valeurs viriuelles q u ' o n p o u r r a i t appe-
r e p r é s e n t a t i o n des é t a t s * : d i s c u r s i v i s a t i o n p e u t être considérée moeialités* véridictoires, « vérité », ler d e s a t t r a c t i o n s e t d e s répulsions

196 197
Sémantique fondamentale Sciuiiiiiiquc íoiiriamcntalc

«instinctives ». De même, la catégo- jculturej (v. Universaux, 8.), mais i lémentaire en tant que taxino- la sémantique* narrative et sa
rie véridictoire — le carré jêtrej vs d'autres catégories sémantiques ne axiologisée virtuelle n'est pas réalisation dans la sémantique* dis-
jparaitrej — en tant que catégorie doivent pas être exclues a priori uiu\rrselle : elle est propre à un cursive.
proprioceptive, ne doit pas être (comme certaines analyses le sug- • iiiaiii corpus de discours bien que
confondue avec les modalitês véridic- l • lui-ci soit (le plus souvent) três B. Mode de génération.
gèrent).
toires — les termes de seconde 1.
I i . udu. Non seulement la relation
génération /vérité/, /fausseté/, /se- La sémantique fondamentale est le
4. • i i i n- les deux catégories propriocep-
cret/, /mensonge/ — qui, en tant que Ce qui caractérise une sémantique i I M S varie d'une aire culturelle à une système* axiologique* virtuel* qui
forme débrayée* du savoir-être, ap- fondamentale n'est pas tant sa Itttre, mais aussi la taxinomie est 1'instance ab quo du parcours
partiennent à une autre composante catégorie fondamentale que le réseau • N iologisée virtuelle est particularisée génératif. On sait que la sémantique
du parcours génératif : la catégorie de relations, la structure, qui est posé U r la catégorie sémantique fonda- fondamentale est articulée par la
véridictoire pose des predicais pro- par 1'application des catégories pro- IItale à partir de laquelle elle a été structure* élémentaire de la significa-
prioceptifs virtuels, 1'être de 1'être prioceptives. I I s'agit d'une structure ( H i s é e . II n'en demeure pas moins que
tion, le carré sémiotique. Peut-on
« s e n t i » intuitivement comme réel axiologique élémentaire dans le sens || laxinomie axiologisée qu'est la préciser son mode de génération?
( « ê t r e » ) ou illusoire («paraitre»). que cette structure paradigmatique »l ructure axiologique élémentaire est Greimas (Du Sens I I , 93-101) a
Cest dire qu'en tant que système est abstraite* et fondamentale mais \ lucile : elle n'est qu'une axiologie récemment réouvert cette question en
axiologique virtuel, la sémantique non pas simple : elle ne peut pas être Iniidamentale qui demande à être portant 1'attention sur son caractere
fondamentale axiologisée par les identifiée à la structure * élémentaire | l lualisée et réalisée dans des struc- axiologique. I I souligne qu'on ne peut
catégories proprioceptives thymique de la signification, et donc ne peut pas tures sémantiques plus complexes. concevoir un système axiologique
et véridictoire appartient au domaine être réduite à un seul carré sémioti- 5.
que pour autant qu'une catégorie
«instinctif», ou au domaine de que. Elle doit en effet être conçue Le mode de fonctionnement de sémantique est «axiologisée par la
«1'évidence », ou encore au domaine comme un réseau de relations hiérar- Oette structure axiologique virtuelle projection, sur le carré qui 1'articule,
de la « conviction » (au sens étymolo- chisées : le carré de la catégorie «•MI directement lié à son mode de de la catégorie thymique dont les
gique de « acquiescement de 1'esprit sémantique fondamentale est surdé- (jénération par la surdétermination de termes contraires sont dénommés
fondé sur des preuves evidentes», terminé par le carré de la catégorie i nirgories par d'autres catégories, une
jeuphoriej vs j dysphoriej». I I conclut
Petit Robert). En bref, la sémantique véridictoire, ce qui pose une taxino- Brocédure paradigmatique de corré- donc de manière générale que «1'ap-
fondamentale est une structure axio- mie véridictoire qui est à son tour lulions* entre catégories. Son fonc- plication du « t h y m i q u e » sur le
logique proprioceptive. surdéterminée par le carré de la i niimement peut donc être considere «descriptif» transforme les taxino-
3. catégorie thymique (dans le cas de comme 1'homologation* de catégories mies en axiologies» (Du Sens I I ,
I I reste à comprendre ce sur quoi les certaines cultures non-occidentales, ( i l c la catégorie fondamentale à la p. 93). Si la sémantique fondamentale
catégories thymique et véridictoire 1'ordre hiérarchique semble être : Oatégorie taxinomique, de la catégo- est bien un système axiologique, on
sont appliquées et que l'on a appelé catégorie sémantique fondamentale i i c 1 axinomique à la catégorie axiolo- peut donc dire au minimum que la
ci-dessus la «catégorie sémantique surdéterminée par la catégorie thymi- |Uée, ou vice versa), un raisonnement catégorie thymique y est appliquée.
fondamentale ». De la défmition des que, ce qui pose une taxinomie imalogique. Or, comme 1'usage spon- 2.
catégories proprioceptives on peut thymique qui est surdéterminée par luué des désignations euphorique\ Par cette proposition Greimas
déduire qu'il s'agit d'un aspect de la catégorie véridictoire). ilvsphorique ou êtrejparaitre le mon- ouvre la possibilite de concevoir
1'expérience humaine («1'être humain Puisque cette structure axiologi- Irc, bien que les catégories soient en la sémantique fondamentale comme
dans son environnement»), c'est-à- que élémentaire est susceptible d'être lnit des carrés, elles sont avant tout essentiellement « t h y m i q u e » (J. Pe-
dire d'une partie du « monde* du sens appliquée à toutes catégories séman- curactérisées par leurs axes* sémanti- titot) si l'on conçoit ce terme dans
commun ». Plus précisément, puisque tiques, c'est-à-dire à toutes les parties tues (et en particulier par leur axe son sens le plus general. Rappelons
la sémantique fondamentale est un du monde du sens commun, elle est prirnaire). L'homologation de deux que la catégorie thymique* est «une
système axiologique qui régit 1'exis- séparable de la catégorie fondamen- r.ilégories est l'homologation des catégorie «primitive», dite aussi
tence sémantique du sujet (ou mieux, tale qui a été 1'occasion de son lixes sémantiques de 1'une à ceux de proprio-ceptive, à l'aide de laquelle
qui est Fexistence* virtuelle du établissement. Cest pourquoi la 1'autre. Cest dire que la relation de on cherche à formuler, três sommaire-
sujet), la catégorie sémantique fonda- structure axiologique élémentaire est r i i n t r a r i é t é * est la relation privilé- ment, la manière dont tout être
mentale est nécessairement un aspect abstraite (au sens le plus fort du giée dans les carrés de la structure vivant, inscrit dans un milieu, « s e
du «monde du sens commun» qui terme) : elle n'est caractérisée par axiologique virtuelle. I I est important s e n t » lui-même et réagit à son
presente le problème existentiel le aucune catégorie sémantique «des- de la soulignerici, puisque ce mode de environnement» (Du Sens I I , p. 93).
plus fondamental, tel que les catégo- criptive». Elle est pure virtualité. fonctionnement régira 1'actualisation Or, en tant que terme complexe* (ou
ries jviej vs jmortj ou jnaturej vs Cependant, cette structure axiologi- ilc la sémantique fondamentale dans neutre*) de la catégorie extérocep-

198 199
Sémantique fondamentale Sémaiil iquc narrative

tivitê*/intêroceptivité*, le « t h y m i - rels : dans les cultures occidentales, cognitifs. Les spécifications entre ces
que » (au sens le plus general de une t a x i n o m i e fondamentale est Sémantique trois dimensions engendrent une
proprioceptivité*) se définit comme d'abord posée par 1'application de la narrative [ ç ] [ p ] c o m b i n a t o i r e , véritable « t o p i q u e »
étant ò lafois extéroceptif et intêrocep- catégorie véridictoire, puis cette raisonnée d u c h a m p a n t h r o p o -
tif ( p u i s q u ' u n terme complexe ou t a x i n o m i e véridictoire est axiologisée A. m o r p h e , d o n t les c o n f i g u r a t i o n s
neutre se définit par la relation « e t . . . par 1'application de la catégorie S i O U distingue le niveau « anime »* complexes, intermédiaires entre le n i -
et » que c o n t r a c t e n t les termes t h y m i q u e ; dans d'autres cultures • i w niveau « a n t h r o p o m o r p h e » * de veau sémio-narratif et le niveau dis-
contraíres ou sub-contraires d'une (telles que la culture hébraique et In H é m a n t i q u e narrative, le second cursif, articulent le niveau « t h é -
catégorie). C e s t dire que le « t h y m i - j u i v e ancienne) une t a x i n o m i e fonda- «rra caractérisé p a r la t r i p l i c a t i o n des m a t i c o - n a r r a t i f * » . Chaque relation
que » est bien defini par la catégorie mentale semble d ' a b o r d posée par \ i i l n i r s et des actants sémiotiques : de spécification pourra être équili-
/euphorie/ vs jdysplwriej q u i met 1'application de la catégorie t h y m i - • •li aura ainsi des valeurs p r a g m a t i - brée (c'est-à-dire reciproque), ou
1'accent sur son caractere intérocep- que, puis cette t a x i n o m i e t h y m i q u e i|iii'H*, t h y m i q u e s * et cognitives*, hiérarchisée (c'est-à-dire unilaté-
t i f , la manière d o n t t o u t être v i v a n t est axiologisée par 1'application de la BUÍ sémantisent respectivement des rale). L a t o p i q u e en question p e u t se
« se s e n t » lui-même et peut donc être catégorie véridictoire. "iijcts p r a g m a t i q u e s , t h y m i q u e s et résumer alors en u n tableau :
ainsi « considere comme « u n système I I apparait ainsi que le mode de
d'attractions et de répulsions » » (Du génération de la sémantique fonda-
Sens I I , p. 93). Mais le « t h y m i q u e » Spécification Spécification Spécification
mentale comporte deux étapes : unilateral»' 1 reciproque unilatérale 2
(proprioceptivité) est simultanément 1'établissement d'une t a x i n o m i e sé-
defini par une autre catégorie q u i met mique fondamentale par 1'applica- 1 'rugmatique |P/T| '
|P.t| IT.pl
l'accent sur son caractere extérocep- t i o n (à une catégorie sémantique H Thymique Somatique. Pulsionnel Tempérament Emotion. Action
t i f , la manière d o n t 1'être v i v a n t fondamentale) de l'une des deux
« s e n t » et réagit ò son environnement. catégories p r o p r i o c e p t i v e s , puis 1'rugmatique |P.c| |P/C| IC.pl
I I ne s'agit de rien d'autre que de la 1'axiologisation de cette t a x i n o m i e tSi Cognitif Action. Tactique Conscience Théorie. Pratique
catégorie véridictoire * /êtrejvs/pa- par 1'application de 1'autre catégorie
raitre/ q u i d o i t être comprise comme < iognitif |C.t| |C/T| _ |T/c|
proprioceptive. Croyance. Fiducie
e x p r i m a n t que 1'être v i v a n t a le A Thymique Affectivité Sentiment. Sensibilité
sentiment que son environnement (Passion)
3.
« est v r a i m e n t réel» ou q u ' i l « paraít Le f a i t que la sémantique fonda-
(J- F)
être » (illusoire). mentale soit i n t r o d u i t e p a r 1'applica-
• Dimension.
t i o n de catégories proprioceptives
Si, pour éviter toute confusion
permet de comprendre que dans cette l i . Mode d'existence. peut être conçu de manière générale
terminologique, on reserve la déno-
composante (comme dans la sémanti- 1. selon le modele que Lévi-Strauss
m i n a t i o n « t h y m i q u e » pour la caté-
que* n a r r a t i v e q u i est elle aussi La sémantique narrative en t a n t proposait pour la structure m y t h i -
gorie /euphoriel vs /dysphorie/, on
proprioceptive) le carré sémiotique i|u'actualisation* de la sémantique que : les relations « perçues » entre les
peut alors dire que la sémantique
(structure élémentaire de la signifi- fondamentale est u n système axiolo- divers domaines d u m o n d e * d u sens
fondamentale est axiologisée par la
cation) n ' y soit utilisé que dans gique actualisé, u n (micro-)univers* c o m m u n (les domaines de la vie en
p r o j e c t i o n , sur le carré q u i articule
sa défmition statique : les relations Hémantique q u i , dans chaque cas, société, d u monde d u t r a v a i l , de la
une catégorie sémantique fondamen-
de c o n t r a d i c t i o n * , contrariété *, et n'est que l'une des actualisations f a m i l l e , d u monde a n i m a l , etc.) sont
tale ( v . A . Mode d'existence), de deux
complémentarité* sont simplement possibles d'une sémantique fonda- homologuées a u x relations q u i exis-
catégoriesproprioceptives* : la catégo-
« s e n t i e s » et ainsi posées (sans mentale donnée. U n (micro-)univers t e n t dans le domaine de la catégo-
rie t h y m i q u e /euphoriel vs /dysphoriel
1'intervention d'aucune opération* Hémantique est u n ensemble de rie fondamentale (« v i e / m o r t » , p a r
et la catégorie véridictoire jêlrej vs
de négation* ou d'assertion*). Les laxinomies sémiques axiologisées, exemple) q u i a servi à poser la
/paraitre/.
carrés sémiotiques de la sémantique qui sont elles-mêmes des ensembles t a x i n o m i e axiologisée v i r t u e l l e de la
B i e n que cela soit quelque peu fondamentale (et de la sémantique de carrés sémiotiques axiologisés, sémantique fondamentale. C e s t dire
déconcertant, la théorie sémiotique narrative) ne peuvent donc pas être régis par des relations d'homo- q u ' u n univers sémantique peut être
ne peut pas poser une seule relation confondus avec des carrés logiques. logation*. conçu comme u n ensemble de taxino-
hiérarchique * reliant ces deux caté- (D. P.) 2. mies sémiques axiologisées qui sont
gories parce q u ' i l semble qu'elles Puisqu'il est généré par 1'actualisa- homologables les unes aux autres d u
soient mises en relation de manières • Génératif (parcours ~ ) , l i o n d'une structure axiologique f a i t que chacune est 1'actualisation de
différentes dans divers m i l i e u x c u l t u - Proprioceptives (catégories ~ ) . proprioceptive, u n univers sémantique la sémantique fondamentale (elle-

200 201
Sémantique n a r r a t i v e Sémiotique i i i c l i i l c c l u i j i l c Scnii-sviíiholiquc

m ê m e c a r a c t é r i s é e , n o u s 1'avons note, 5. ii m e l q u ' e s t l a s é m a n t i q u e fonda-


Sémiotique biomatique
par des r e l a t i o n s d ' h o m o l o g a t i o n ) . En tant qu'actualisation de la llli n i a l e . Ce processus d'actualisa-
3. sémantique fondamentale, u n micro- linii, l u c o n v e r s i o n * de l a s é m a n t i q u e
• Biomatique (sémiotique ~ ) .
Chaque taxinomie actualisêe de univers sémantique conserve un lniiilainentale en sémantique narra-
la sémantique narrative doit être caractere proprioceptif : i l est l u i iiw. nYsl r i e n d ' a u t r e que 1'applica-
conçue d'après le même modele, aussi une s t r u c t u r e a x i o l o g i q u e , q u i i u m i t é r a t i v e de l a s t r u c t u r e a x i o l o g i -
puisqu'elle est, elle a u s s i , le résul- a u r a u n role s t r u c t u r a n t p o u r le r e s t e • | u i ' é l é m e n t a i r e a u m o n d e * d u sens Sémiotique picturale
tat de 1 ' a p p l i c a t i o n i t é r a t i v e de la du p a r c o u r s génératif; i l est perçu niiun qui est ainsi progressi-
structure axiologique élémentaire, (« senti») comme « é v i d e n t » et ap- M nicnt articule en un univers*
• Picturale (sémiotique ~ ) .
d a n s ce cas, a u x d i v e r s a s p e c t s d ' u n partient a i n s i a u d o m a i n e de l'ins- • man tique,
d o m a i n e d u m o n d e d u sens c o m m u n . t i n c t i f o u de l a c o n v i c t i o n . C e p e n - o
Une t a x i n o m i e a c t u a l i s ê e est d o n c u n dant, la sémantique narrative, en Puisque la sémantique f o n d a m e n -
ensemble de carris sémiotiques axiolo- t a n t q u e s y s t è m e a c t u a l i s é , est a v a n t i ii le en t a n t q u e s t r u c t u r e p r o p r i o c e p - Sémiotique plastique
gisés en relation d'homologation les uns t o u t u n s y s t è m e de c a t é g o r i e s séman- iixc* a d e u x sous-composantes (une
avec les autres. tiques, e t c e l a à l a d i f f é r e n c e de l a taxinomie v i r t u e l l e et une axiologie
• Plastique (sémiotique ~ ) .
4. sémantique fondamentale qui, en t u lucile), on peut distinguer deux
Les relations d ' h o m o l o g a t i o n t a n t t a n t q u e s y s t è m e v i r t u e l , est avant I t i p e s d a n s ce p r o c e s s u s d'articula-
e n t r e les t a x i n o m i e s s é m i q u e s a x i o l o - tout c a r a c t é r i s é e p a r les catégories IMIIIS différenciatrices : — a) u n e a r -
gisées q u ' e n t r e les c a r r é s s é m i o t i q u e s p r o p r i o c e p t i v e s . L e s t e r m e s des c a t é - i leu I a t i o n d u m o n d e d u sens c o m m u n Sémiotiques
axiologisés s o n t hiérarchisées, reflé- g o r i e s s é m a n t i q u e s s o n t des « v a l e u r s <• 11 t a x i n o m i e s s é m i q u e s qui sont
tant ainsi le processus itêratif qui a c t u a l i s é e s » , o u m i e u x des «termes « |>erçues i n t u i t i v e m e n t » («proprio-
synerétiques
preside à leur génération. A i n s i , dans sémiques valorisés», p u i s q u ' u n état • w p l i v e m e n t » ) c o m m e des d o m a i n e s
un univers sémantique, certaines iliscrets* de l'expérience humaine • Synerétiques ( s é m i o t i q u e s ~ ) .
e n t a n t q u ' é l é m e n t d u m o n d e d u sens
taxinomies sémiques seront plus commun (du continu*) est surdé- (H<»it des d o m a i n e s de « r é a l i t é » q u i
fondamentales que d'autres, et dans t e r m i n é p a r u n e des c a t é g o r i e s pro- i i r t i c u l e n t l e m o n d e d u sens c o m m u n
une taxinomie sémique, certains n i lonction d'une taxinomie virtuelle
carrés s e r o n t p l u s f o n d a m e n t a u x que
p r i o c e p t i v e s e t est a i n s i transforme
v é r i d i c t o i r e , s o i t des d o m a i n e s « t h y -
Semi-symbolique
en t e r m e sémique ( d ' u n e t a x i n o m i e )
d'autres, parce que, p o u r r a i t - o n dire, qui est à s o n t o u r s u r d é t e r m i n é p a r m i q u e s » q u i a r t i c u l e n t le m o n d e d u (système, langage,
les r e l a t i o n s q u ' i l s i n c l u e n t s o n t p l u s 1'autre catégorie p r o p r i o c e p t i v e , et MIIIS commun en fonction d'une
code ~) adj. [|]
« evidentes » (« proprioceptives ») ainsi axiologisé o u valorisé ( t o u t cela, laxinomie virtuelle thymique);
q u e celles des a u t r e s . O n c o m p r e n d b i e n súr s e l o n le m o d e l e de 1 ' a x i o l o g i e — 6) u n e a x i o l o g i s a t i o n de chacune
aussi q u ' u n u n i v e r s sémantique soit v i r t u e l l e de l a s é m a n t i q u e f o n d a m e n - ilc ces t a x i n o m i e s s é m i q u e s s e l o n l e í. OU
constamment en expansion e t s o i t sans tale). Puisque la sémantique n a r r a t i - m o d e l e de l ' a x i o l o g i e v i r t u e l l e de l a Le concept de langage semi-
cesse c a p a b l e d ' i n c o r p o r e r de n o u v e l - v e est u n s y s t è m e p r o p r i o c e p t i f , le Hérnantique f o n d a m e n t a l e . (D. P.) symbolique ou «molaire» a été
les d i m e n s i o n s de 1'expérience hu- c a r r é s é m i o t i q u e n ' y e s t utilisé que • Génératif ( p a r c o u r s ~ ) . proposé p a r G r e i m a s et Courtés ( v .
maine : le processus itêratif de d a n s sa d é f m i t i o n s t a t i q u e (comme Sémiotique 5.d) d a n s l e b u t de p r é -
1 ' a c t u a l i s a t i o n de l a s t r u c t u r e a x i o l o - d a n s l e cas d e l a s é m a n t i q u e f o n d a - ciser l a théorie hjelmslévienne con-
gique élémentaire n'est j a m a i s f i n i . mentale). c e r n a n t les l a n g a g e s m o n o p l a n e s * o u
C e s t dire aussi q u ' u n u n i v e r s séman- 6.
Sémiotique systèmes de symboles*. Contraire-
tique est toujours partiel : il y a C h a c u n e des t a x i n o m i e s a x i o l o g i - architecturale m e n t a u x p u r s s y s t è m e s de s y m b o l e s
t o u j o u r s des d i m e n s i o n s d u m o n d e d u sées d ' u n m i c r o - u n i v e r s sémantique (les l a n g a g e s f o r m e i s , p a r e x e m p l e ) ,
sens commun qui n'y sont pas est l a b a s e d ' u n e i s o t o p i e d u d i s c o u r s , • Architecturale (sémiotique ~ ) . les s y s t è m e s s e m i - s y m b o l i q u e s s o n t
i n c o r p o r é e s . O n p e u t d o n c d i r e q u e le et est d o n c m a n i f e s t é e d a n s des u n i t é s des s y s t è m e s s i g n i f i a n t s e t s o n t c a -
mode d'existence d'une sémantique s y n t a g m a t i q u e s q u i p e u v e n t se t r o u - ractérisés n o n pas p a r l a c o n f o r m i t é *
n a r r a t i v e est u n e t a x i n o m i e a x i o l o g i - ver t o u t au long d u discours. e n t r e des u n i t é s d u p l a n de 1'expres-
sée assez p e u r a f f i n é e ( d a n s le sens
Sémiotique s i o n et d u p l a n d u c o n t e n u , m a i s p a r l a
q u ' e l l e n ' i n c o r p o r e p a s les u n i t é s p l u s C . M o d e de génération. c o r r é l a t i o n e n t r e des catégories* rele-
f i n e s d u m o n d e d u sens c o m m u n ) , o u 1. de 1'artiíiciel vam des deux plans. (L*exemple
m ê m e q u ' e l l e est t o u j o u r s u n micro- La sémantique n a r r a t i v e est 1'ac- donné p a r G r e i m a s était celui des
univers sémantique. t u a l i s a t i o n * d u système axiologique • A r t i f i c i e i ( s é m i o t i q u e de P ~ ) . l a n g a g e s g e s t u e l s , o ú — à 1'intérieur

202 203
S e m i - a j mbolique SiMiii-HVinltoliquc

de nos cultures — l'opposition entre plastique de la prosodie et de la p o u r e x p r i m e r u n e m ê m e catégorie de


liiuiiiiloguées à d e s c a t é g o r i e s axiolo-
le « o u i » et le « n o n » correspond s é m i o t i q u e m u s i c a l e * . (J.-M. F.) c o n t e n u , v i s a n t a i n s i à établir u n effet
1.11i«-s*. O n p a r l e r a dans ce c a s d e
à 1'opposition verticalité/horizonta- de poéticité ( v . Poétique).
imluge semi-svmbolique. (J.-M. F.)
lité.) Ces dernières années, le c o n c e p t
U n role particulièrement impor-
de langage (respectivement système Definis p a r leur type de relation
i. DD tant dans la constitution de certains
o u code) s e m i - s y m b o l i q u e s'est révélé entre forme de 1'expression* et forme
Un texte donné ne repose pas discours — linguistiques et autres —
particulièrement opératoire, surtout du contenu*, les systèmes semi-
IH r c s s a i r e m e n t s u ru n seul c o d e * o u est a s s u m e p a r les corrélations semi-
p o u r 1'étude d e s d i s c o u r s plastiques* symboliques peuvent se réaliser de
I ii • nible de codes semi-symboliques. symboliques entre catégories d u
et des discours poétiques*. façon três d i v e r s e s . Q u e l q u e s distinc-
T u i le r é c i t m y t h i q u e * , q u i p e u t être c o n t e n u et catégories de 1'expression
P o u r l a n o t a t i o n des codes * semi- tions permettent de comprendre cette
DOnçu comme une opération de d ' o r d r e topologique*. L a structure de
s y m b o l i q u e s , o n se s e r v i r a u t i l e m e n t diversité :
II . u i s f o r m a t i o n * s u r d e s c o d e s semi- manifestation spatiale des discours
de la formule d'homologation*, — U n système semi-symbolique p e u t être exploitée c o m m e u n e grille
«ymboliques. D e là, 1'importance de
comme p a rexemple : peut reposer s u r u n e seule catégorie réglant l'investissement* séman-
In s e g m e n t a t i o n * d u texte e n sous-
verticalité : horizontalité : : affir- de l'expression o us u r u n e hiérarchie* tique, ce q u i ,e n r e t o u r , f a c i l i t e l a
unilés, q u i p e u v e n t manifester cha-
mation : n é g a t i o n . (F. T.) de catégories; d ' a u t r e s p e u v e n t repo- lecture des discours ainsi organisés.
i une d e s c o d e s différents.
ser s u r u n e v é r i t a b l e r e d o n d a n c e d u (Voir, en particulier, l'étude de
L'étude traditionnelle d u symbo-
2. [Ç] signifiant : p a rexemple, u n e dizaine
lisme (v. Symbole) est dominée p a r J. Geninasca sur la forme fixe d u
La recherche s u r le semi-sym- de catégories (de f o r m e s , d e couleurs,
une v i s i o n « l e x i c a l e » , oú u n e figure sonnet i n Essais de sémiotique poé-
bolisme a été plus particulièrement de techniques...) peuvent substituti-
ile 1'expression est corrélée à une tique.) (F. T.)
stimulée p a r 1'interrogation s u r le vement o u collectivement constituer
figure d u contenu («langage des
statut sémiotique de ces unités la forme de 1'expression.
llcurs», etc.). Lévi-Strauss (dans Le 5. É
syntagmatiques que les peintres — U n système semi-symbolique
lotémisme aujourd'hui) a été u n des Reste la question d ucontenu et de
appellent contrastes* plastiques, et peut se r é a l i s e r dans u n e substance
premiers à opposer à cette vision 1'intentionnalité * des d i s c o u r s semi-
peuvent réaliser dans 1'image u n e sonore o u visuelle o u autre, o n l ' av u ;
«ubstantielle u n e v i s i o n relationnelle. symboliques. Dans 1'état a c t u e i d e s
suprasegmentation signifiante dont mais d'autres se r é a l i s e n t dans u n e
Une analyse approfondie des langa- recherches, o n d i r a q u e les catégories
ne rend pas compte la simple sémiotique syncrétique*, dans une
ges s y m b o l i q u e s des différentes c u l - d u c o n t e n u q u i se s o n t r e t r o u v é e s à
lexicalisation de la dimension figura- pluralité de substances, produisant
liires montre q u e ceux-ci reposent l'analyse homologuées a u x catégories
tive. U n e telle organisation contrasti- ainsi u n e synesthésie*.
largement — même s'ils permettent de 1'expression, sont des catégories
ve d u t e x t e visuel offre à 1'analyste u n — Enfin, par une organisation
Houvent u n e l e c t u r e d u t y p e l e x i c a l — abstraites* renvoyant aux grands
avantage méthodologique apprécia- contrastive, u n système semi-
sur des systèmes semi-symboliques. universaux dits figuratifs (terre, eau,
ble : elle permet de reconnaitre les symbolique p e u t se r é a l i s e r d a n s u n
Ainsi la p l u p a r t des cultures p r i m i t i - air, feu) o u ,le plus souvent, situées
catégories* avec leurs termes pré- seul et même texte. D'autres, p a r
v e s a f r i c a i n e s se s e r v e n t d u c o n t r a s t e au niveau des structures sémio-
sents s u ru n e seule e t m ê m e surface, contre, seront reconnus à partir de
entre deux couleurs /chromatique narratives o u superficielles o up r o -
sans devoir recourir a u x procédures 1'analyse de la globalité d'une
(«rouge»)/ vs /achromatique («noir», fondes. Ces catégories sémio-
de c o m p a r a i s o n e n t r e différents énon- communication, certains des textes
« blanc»)/ pour exprimer 1'opposi- narratives peuvent être de nature
cés. Mais surtout, 1'organisation de cette c o m m u n i c a t i o n n e réalisant
lion vie vs mort. sémantique (telles q u e les catégories
contrastive represente e n elle-même alors q u el a relation sémiotique entre
Le concept de langage semi- axiologiques vie/mort, nature/cul-
une paradigmatisation d u discours. les seuls termes positifs o u les seuls
symbolique pourrait servir à fonder ture) o u de nature syntaxique (telles
Or cette paradigmatisation est loin termes négatifs des catégories des
une typologie des discours syncré- que les catégories sujet/anti-sujet
d'être spécifique d u langage plasti- deux plans.
liques*. U n certain type de discours ou — pour la syntaxe fondamentale
que. O n sait que R. Jakobson a On signalera par ailleurs qu'il
Hyncrétique semble e n effet viser à — assertion/négation).
naguère défmi 1'essence d u langage serait legitime de reconnaitre
eombiner d e s catégories r e l e v a n t de Quant à 1'intentionnalité, elle
poétique p a r la projection d u para- la réalisation de systèmes semi-
plusieurs substances de 1'expression parait double. Elle semble correspon-
digmatique* s u r 1'axe s y n t a g m a t i - s y m b o l i q u e s d a n s le p l a n d u c o n t e n u
(visuel, auditif, etc.) p o u r exprimer dre à la construction d ' u nlangage
q u e * . L'étude des contrastes suggère d ' u n discours (littéraire p a r e x e m p l e )
une seule catégorie d uc o n t e n u . D ' u n second p a rdétournement de certains
donc 1'homologation partielle d u si l ' o n considere la relation entre la
a u t r e c ô t é , m ê m e l e s l a n g a g e s q u i se traits d usignifiant afin de renouveler
discours plastique et d u discours d i m e n s i o n f i g u r a t i v e * d e c e l u i - c i e t sa
servent d ' u n seul canal* sensoriel o u d e c o n f o r t e r c e r t a i n s signifiés. L e s
poétique, comme la reconnaissance composante sémio-narrative, certai-
(voir la peinture o u la musique p a r systèmes semi-symboliques permet-
des phénomènes de suprasegmenta- nes catégories relativement profon-
ex.) peuvent faire appel à une plu- traient ainsi, d'une p a r t de tenir u n
t i o n i n v i t e à rapprocher l a sémiotique des de l a figurativité pouvant être
ralité de contrastes de 1'expression discours plus profond et plus mythi-

204 205
Simulacre Situation Socioséuiioliquc

que et, d'autre p a r t , de le donner p o u r (sinon, en dernière instance, de la MIIIIH susceptibles de déterminer des miques, etc. p r o p r e m e n t d i t s ; c'est
plus « v r a i » dans la mesure ou biologie). (E. L.) n lations entre actants de la c o m m u - dans cette optique que se constitue
1'arbitrarité d u signe est en partie • Compétence, Manipulation, iu< ation — et, par suite, de la forme p a r exemple une « psycho-socio-
abolie puisque le signe conquiert Représentation, i l i s discours qu'ils produisent —, on sémiotique discursive » ( C l . Chabrol)
quelque m o t i v a t i o n . (J.-M. F.) Scène (mise en ~ ) , Modele. l i u r reconnait i m p l i c i t e m e n t le s t a t u t d o n t 1'autonomie par r a p p o r t aux
• Sémiotique. • le réalités* sémiotiques construites. démarches et, sans doute, aux
I >ès lors, leur e x p l i c a t i o n et leur ana- príncipes épistémologiques mêmes de
l y s e relèvent aussi de la grammaire la sémiotique générale ne saurait
n a r r a t i v e ; de ce p o i n t de vue, le terme dans ces conditions être niée. Rien
Situation n . f. [ N ] E de s i t u a t i o n p o u r r a i t sans doute être n'empêche toutefois, en sens inverse,
Simulacre n . m . [UE] K t e n u p o u r caractériser la manière de concevoir une sociosémiotique q u i
I. i l n i i t certaines configurations — par se développe en pleine harmonie dans
1. Três répandue en linguistique exemple spatiales — ont pour effet le cadre des postulats généraux de la
De façon quelque peu métapho- appliquée et largement mise à (1'objectiver, par p r o j e c t i o n dans u n discipline mère. Car, à sa façon, la
rique, on emploie le terme de simu- c o n t r i b u t i o n par certains p r a g m a t i - c H p a c e débrayé*, les positions qu'oc- sémiotique générale n'a cesse, dès le
lacre, en sémiotique narrative et dis- ciens, la n o t i o n de situation — à cupent les sujets dans le cadre d u départ, de s'occuper d u réel* et, a
cursive, pour designer le t y p e de maints égards comparable à celle de Mchéma n a r r a t i f * . (E. L.) f o r t i o r i , d u social, conçus comme
figures, à composante modale et « v é c u » * , chère aux psychosocio- • Position, Cadre, Contexte, effets* de sens. Formulée en termes
thématique, à 1'aide desquelles les logues — ne p a r a i t guère intégrable Réalité, Intersémioticité. succincts et v o l o n t a i r e m e n t naifs, la
actants de 1'énonciation se laissent telle quelle à la terminologie sémioti- grande question posée au sociosémio-
m u t u e l l e m e n t appréhender, une fois que d u f a i t q u ' y entrent en j e u t r o p de ticien serait alors de rendre compte de
projetés dans le cadre d u discours paramètres inanalysés. « c e que nous faisons» pour que le
énoncé. D u p o i n t de vue de leur 2. social (ou le p o l i t i q u e , etc.) existe en
contenu, ces figures peuvent être P o u r t a n t , 1'élaboration d'une sé- t a n t que t e l p o u r nous : comment
considérées comme représentatives
miotique des situations semble à la Sociosémiotique \ç\ nous en construisons les objets et
des compétences* respectives que comment nous nous y inscrivons en
fois nécessaire et, en théorie, possible.
s ' a t t r i b u e n t réciproquement les ac- t a n t que sujets parlants et agissants.
Pour rendre compte — par exemple 10.
tants de la c o m m u n i c a t i o n . De ce f a i t , Pour a u t a n t que le projet sociosé- L ' o b j e t empirique de la sociosémioti-
dans le cadre d'une sémiotique
la construction de tels simulacres miotique se confirme, la question de que se défmit en ce cas comme
appliquée au domaine p o l i t i q u e * —
i n t e r v i e n t , sur la dimension c o g n i t i - son degré d'autonomie par r a p p o r t au 1'ensemble des discours et des p r a t i -
des conditions de 1'interaction entre
ve, comme u n préalable nécessaire à trone c o m m u n de la sémiotique ques i n t e r v e n a n t dans la c o n s t i t u t i o n
sujets, individueis ou collectifs, on est
t o u t p r o g r a m m e de m a n i p u l a t i o n * générale ne saurait m a n q u e r , dês à et/ou dans la t r a n s f o r m a t i o n des
en effet amené à intégrer à la
intersubjective. |>résent, d'être posée. Deux tendances conditions d ' i n t e r a c t i o n entre sujets
description des configurations moda-
2. divergentes semblent à cet égard (individueis ou collectifs). I n i t i a l e -
les f i x a n t la compétence* des actants
E n sémiotique, le terme de simu- certains t r a i t s q u i , n'étant explicite- émerger des recherches en cours. L a ment centrée sur 1'étude des systè-
lacre est par ailleurs utilisé comme ment inscrits n i dans les productions première t r o u v e sa source dans 1'idée mes* ( t a x i n o m i e des langages so-
quasi synonyme de modele*, et linguistiques manifestes n i même de 1'irréductibilité des faits sociaux à ciaux, systèmes de connotations
permet alors de souligner explicite- de purs faits sémiotiques : la réalité* sociales), la problématique se reorien-
dans les pratiques signifiantes n o n
ment le caractere non référentiel des — sociale, économique ou p o l i t i q u e te ainsi peu à peu — en e m p r u n t a n t
linguistiques des sujets a n t h r o p o m o r -
constructions à l'aide desquelles la par exemple — étant considérée 1'essentiel de ses modeles à la
phes, paraissent présupposés par
sémiotique s'efforce de rendre compte comme relevant substantiellement de grammaire n a r r a t i v e — vers une
elles, et q u i , de ce seul f a i t , sont
des phénomènes de p r o d u c t i o n et de régies propres et, p a r t a n t , de théories meilleure connaissance des procès*
souvent consideres comme relevant
spécifiques pour chacun de ses sociosémiotiques à 1'ceuvre dans ce
saisie d u sens. Le parcours* génératif d ' u n niveau de réalité antérieur e t / o u
niveaux ( i . e. d'une sociologie, d'une q u ' o n appelle par ailleurs, en sociolo-
de la signification est ainsi, par extérieur à t o u t faire sémiotique.
science économique, d'une p o l i t o l o - gie ou en histoire par exemple, le
exemple, u n simulacre de la généra- « E x t r a - l i n g u i s t i q u e s » si l ' o n v e u t ,
gie, e t c ) , la p a r t d u sémiotique se « c h a n g e m e n t » social. (E. L.)
t i o n d u sens, q u i ne saurait donc être les «situations de c o m m u n i c a t i o n »
t r o u v e alors réduite à celle de
confondu avec la description positive ainsi visées n ' o n t p o u r t a n t rien
superstructure ou de couverture
des processus génétiques « r é e l s » d'« extra-sémiotique » . A u contraire, stylistique* h a b i l l a n t la manifes- • Politique (sémiotique ~ ) ,
de son engendrement, objet de la dans la mesure ou l ' o n peut y t a t i o n des rapports sociaux, écono- Juridique (sémiotique ~ ) .
psychologie e t / o u de la sociologie reconnaitre certains éléments p e r t i -

206 207
Spatialisation Spal ialisal um

Spatialisation [ç] visage derrière une vitre : par la vue, ce figurai a statut de constante .et tandis que le terme extensif Vêtend.
1'acteur est déjà conjoint à l'objet Pespace figuratif celui de variable. Ainsi, dans de nombreuses langues, le
A. 0 valeur situe dehors, mais le verre
constitué un obstacle à la sortie.
Coincidence ou prémonition : les
non-signes constitutifs du signe pour
féminin est-il le terme intensif, ne
signifiant que le féminin, le masculin
2. [A ajouter à la f i n . ] Notons qu'un lieu est susceptible le terme extensif, pouvant signifier à
Hjelmslev sont appelés figures : elles
La spatialisation s'accompagne la fois les deux genres et le cas échéant
d'un investissement sémantique qui sont éminemment figurales et peu-
(comine la temporalisation*) de la le neutre.
est 1'équivalent du role thématique* vent, sous cette condition, être non-
mise en place de structures aspec-
pour un acteur; un lieu peut valoriser figuratives. Cette distinction est assez Qu'il s'agisse donc de la forme
tuelles * et tensives * qui transforment
ou dévaloriser 1'acteur qui s'y trouve, proche de celle entre espèce etfonction scientifique, entendue comme seg-
les actions réalisées par les sujets de
et le déplacement peut modifier la proposée par Saussure dans les mentation, ou de la forme sémiotique
1'énoncé en mouvements*, explora-
compétence modale d'un sujet, de Príncipes de phonologie (CLG, p. 87) : entendue comme orientation, polari-
tions, franchissements d'obstacles,
sorte qu'un lieu peut aussi occuper un une grandeur est une espèce dont on sation simple ou complexe, la spatia-
etc.
róie actantiel*. ne peut rien dire à 1'avance. Suivant lisation s'exfolie en figurale et
3. [3. et 4. deviennent 4. et 5.] (F. B.) 1'arrêt de 1'analyse décidé, cette figurative. Et en vertu du rapport de
L'espace mis en forme par les grandeur sera figurale ou figurative. dépendance le figurai controle le
procédures de localisation, de pro- B. mini Ainsi le sème «extrémité» dans le figuratif. Reversée au niveau discur-
grammation et d'aspectualisation I I semble difficile, tant du point de lexème «tête» (Sémantique slructu- sif, cette distinction est homolo-
spatiales peut être continu ou discon- vue de 1'arbitraire que de celui de rale, pp. 45-46) sera figurai pour ce gable à celle qui associe, dans les
tinu (constitué de lieux discrets); la 1'adéquation, de «contenir» la spa- lexème et figuratif dans le syntagme manuels scolaires, le sens propre, mal
présence implicite ou explicite d'un tialisation au seul niveau discursif*. redondant «dernière extrémité» (le nommé, au si bien nommé sens figure.
actant observateur* anthropomor- Les structures profondes sont diffici- pléonasme consiste peut-être à join- La théorie des catastrophes* a mis
phe se traduit par une articulation lement pensables sans une spatialité dre en un point de la chaíne le figurai en avant une géométrisation de la
figurative des lieux conforme aux schématique : espacements de la et le figuratif). signification dont la seule possibilite
capacites humaines : le sens de la vue sémantique fondamentale*, déplace- 2. conforte ce primat de la spatia-
étant souvent prédominant, la divi- ments et parcours de la syntaxe Cet espace figurai est, bien enten- lisation.
sion de 1'espace en deux lieux fondamentale. Les structures narra- du, celui de la géométrie et de la 3.
distincts est souvent figurée par la tives de surface*, en raison des topologie et sori statut de présupposé Si le point précédent propose une
présence d'un obstacle aux regards rapports de conjonction et de disjonc- «imprescriptible» est valide par le dénivellation interne (ou déhiscence), la
(ligne d'horizon, mur) qui delimite tion qui les soumettent, requièrent, fait que la sémiosis — la mise en spatialité reclame, comme tout
une opposition entre le dedans et le non la spatialité, mais une spatialité. figures dans un premier temps, en concept, son articulation (ou catégori-
dehors; cette opposition, à son tour, 1. signes dans un second — consiste à
génère une division des objets et des sation). La première déduction met
Les structures ne sont ni achro- spatialiser un continuum. La théorie en place le couple :
sujets en présents et absents; la niques*, ni atopiques, parce qu'elles hjelmslévienne de la forme inventorie
relation de jonction* (du niveau de phérie/topie
ne sont peut-être qu'une manière de toutes les ressources de la spatialisa- distinction courante à travers la
surface) se trouve donc modulée par chiffrer le temps-espace. Si 1'analyse tion figurale : une dimension séman-
la conversion opérée au niveau dénomination : dynamique/stati-
est, comme le soutient Hjelmslev, un tique étant donnée, sa segmentation
discursif : la conjonction, par exem- que :
« dépliant», c'est sans doute sur fond donne trois cases :
ple, devient coincidence du sujet et de de continuitê dont on voit mal — la phérie déplace;
l'objet dans le même espace, mais comment le temps et Pespace ne — la topie place.
1'objet peut être tout prés, sous la seraient pas parties prenantes. L'ana- Cette distinction est sans doute
main, ou plus loin, visible, mais lyse ne débouche pas sur le non- catégorisées ainsi : génêrale : reste à savoir si elle est
inaccessible sans déplacement; l'as- espace (pas danvantage que sur le — a et b : cases extremes universelle.
pectualisation spatiale décrit les non-temps : la physique elle-même — c : case neutre. La continuation de 1'analyse fait
modes de passage d'un lieu dans un semble avoir abandonné cette illusion Cette segmentation releve, dans la de ces fonctifs des fonctions et donne
autre : la sortie d'un lieu est ou cet espoir). A 1'opposition fruste, perspective glossématique, de la lieu à ce que nous aimerions
1'inchoatif du parcours de la distance incertaine, « phonologisante » : forme scientifique, et sur le plan dénommer des regimes figuraux :
qui separe ce lieu du lieu visé; espace/non-espace, nous proposons épistémologique de la substance; la — pour la topie : la segmentalisa-
1'arrivée à ce lieu est le terminatif. La de substituer : espace figurai/espace forme sémiotique apparait avec la tion et la composition;
tensivité, dans 1'ordre spatial, peut figuratif, que nous concevons comme distinction intensifjextensif : le terme — pour la phérie : la cohésion et
être figurée, par exemple, par un une structure, c'est-à-dire que 1'espa- intensif concentre la signification, la centration.

208 209
Spécification Spccificnlinn

Les dénominations n'étant que des v i e n t le caractere m o d a l de savoir? à fonctif); dans la f o r m u l a t i o n canoni- ou elle p o u r r a être dite reciproque; en
commodités, nous caractériserons quoi t i e n t - i l ? (et ces questions elles- Me, la constante* (condition néces- ce p o i n t d'équiiibre, les deux consti-
brièvement chaque regime : mêmes emportent avec elles une lire) est spécifiée (déterminée) par la t u a n t s , parvenus à une égale densité
— a) L a segmentalisation, regime certaine figuralité). y u i a b l e * (condition contingente); sémique, peuvent être traités comme
t o p i q u e , i n f o r m e et c o n t r o l e les Le caractere m o d a l de savoir m i . iuversement, la variable spécifie deux constantes complémentaires,
figures sous 1'angle de l'«égalisa- ressort des analyses concrètes, mais l.i constante. conditions nécessaires l'une de 1'au-
t i o n » et de leur «inégalisation»; si 1'adéquation est satisfaite, 1'arbi- ()n n ' a pas encore tiré t o u t le p a r t i tre, ou éventuellement comme deux
l ' « égalisation» soutient toutes les traire reclame... Les conditions figu- dc cette défmition; elle permet en variables autonomes, qu'aucune
procédures de symétrisation; de son rales de la cognition, comme opéra- ( l i e i , sur le schéma graduable* de la c o n d i t i o n nécessaire ne l i e . Les
côté, l ' « inégalisation » fait de même t i o n et comme aboutissant, consis- necessite et de la contingence (v. notions de « p r o g r a m m e * de base » et
pour 1'infériorisation et la supériori- tent dans u n clivage, une p a r t i t i o n , Devoir), de t r a i t e r les relations de «programme d'usage» (définies
sation et a pour aboutissant la dissy- simple ou complexe de l'espace liiérarchiques comme des relations par la «présupposition» dans le Tome
métrisation. cognitif. Dans u n espace indéfiniment graduées et réversibles. E n réduisant I d u Dictionnaire) fournissent une
— 6 ) L a composition, regime t o p i - ouvert, la problématique d u savoir Na densité* sémique et en a u g m e n t a n t bonne i l l u s t r a t i o n de cette réversi-
que, informe et controle les «interca- n ' a u r a i t même pas lieu : la quête .i généralité, le c o n s t i t u a n t traité bilité : au fur et à mesure que le
lations » et les «inclusions ». cognitive commence avec le cloison- comme « v a r i a b l e » approche de la programme d'usage est investi de
— c) L a cohésion, regime phéri- nement, le cantonnement de 1'espace. défmition d'une « c o n s t a n t e » ; inver- valeurs q u i le sémantisent indépen-
que, t r a i t e de la « condensation » et de Si d u p o i n t de vue de 1'adéquation, H e i n e n t , en augmentant sa densité d a m m e n t d u programme de base, sa
l ' « expansion », q u i nous i m p o r t e n t savoir est u n des faire que déploie sémique et en d i m i n u a n t sa générali- «densité sémique» augmente j u s -
tant. incessamment 1'instance de 1'énoncia- té, le c o n s t i t u a n t traité comme q u ' a u p o i n t oú i l devient à son t o u r
— d) L a c e n t r a t i o n , regime phéri- t i o n , d u p o i n t de vue de 1'arbitraire, «constante» approche de la défini- programme de base par r a p p o r t à
que, a pour fonctifs la «centralisa- savoir t i e n t son caractere modal d u I ion d'une « variable ». 1'autre; ainsi en est-il q u a n d , par
t i o n » et la « périphérisation ». statut de constante de 1'espace Si on considere m a i n t e n a n t la exemple, la prise de médicament
E n raison de la pluralité des figurai et des contraintes et l i m i - fonction que contractent ces deux (programme d'usage d u t r a i t e m e n t )
regimes f i g u r a u x u n j e u devient tations q u i le définissent. O n peut en constituants, la spécification — o u , est investie d ' u n surplus de valeur
possible. A i n s i le j e u métaphorique dire a u t a n t de 1'affinité d u v o u l o i r et plus généralement, la détermination par le p a t i e n t , et débouche sur une
consiste, peut-être, à modifier le de la temporalisation et ce paral- —, on s'aperçoit que son o r i e n t a t i o n dépendance oú le médicament de-
regime f i g u r a i d'une grandeur figura- lélisme peut être considere comme dépend des densités sémiques (et des v i e n t une drogue (programme de
t i v e , souplesse q u i n'est pas sans u n Índice. (C. z.) degrés de généralité) relatives des base).
rappeler celle q u i existe dans la deux constituants : la spécification L a forme générale des relations de
relation entre acteurs et actants. peut s'inverser, la c o n d i t i o n néces- spécification réversibles peut être
Moins par 1'investissement que par la saire devient contingente, et inverse- résumée par le schéma s u i v a n t , pour
présence d'une «double articula- Spécification n. f. [N][P] inent, a u t o u r d ' u n p o i n t d'équilibre deux constituants s l et s2 :
t i o n ».
4.
Dans la théorie hjelmslévienne, la
Cette réticulation de 1'espace dis- fonction de spécification est définie densité sémique du
comme la version p a r a d i g m a t i q u e * sl constante constituant s l sl variable
pense de nouvelles interrogations. L a
de la détermination (la version
prégnance des catégories spatiales : sl determine,
syntagmatique étant dénommée sé- «2 determine, sl et s2 se
fermé/ouvert spécifie déterminent, spécifie,
l e c t i o n * ) . Elie fonde, entre les cons-
(sélectionne) se spécificnt (sélectionne)
est telle — 1'euphorie ne consiste-t- t i t u a n t s * de la structure, des rela-
sl (se sélectionnent) s2
elle pas, presque toujours, à « s ' e n tions hiérarchisées (entre constantes
rcciproquemcnt
sortir»? — q u ' o n est fondé à se et variables), et modalisées par
demander si la signification n'est pas la necessite et la contingence densité sémique du s2 constante
s2 variable
globalement sous la dépendance de la (la constante est u n f o n c t i f * d o n t la constituant s2
communication. Bien súr, cette i n t e r - présence est la condition* nécessaire
rogation durera, mais d'ores et déjà de la présence de 1'autre f o n c t i f ;
certaines intégrations semblent possi- la variable est u n f o n c t i f dont Ce modele peut être considere toire sémiotique. (J. F.)
bles. A i n s i envisageons la question, la présence n'est pas la condition comme la représentation et la con-
assurément faussement naive : d'oú nécessaire de la présence de l'autre trainte minimale de toute combina- • Fonctif.

210 211
Spectateur Stratification Slyle

b o r d s ( o u v e r t s ) q u e s o n t les a r ê t e s , I c u r * f . E n ce sens, le concept de articule, semble-t-il, u n procès consti-


Spectateur
Q

n . m . [N][P] Hlratification schématise* le concept de tué de t r o i s composantes : t o p o l o g i -


arêtes se r e c o l l a n t e l l e s - m ê m e s a u x
s o m m e t s . D e f a ç o n g é n é r a l e , u n es- . htssification envisagê en tant que que, axiologique et aspectuelle.
O n propose de l i m i t e r 1 ' a c c e p t a t i o n , tnctpt purement formei ( i . e. i n d é p e n - La composante topologique
pace stratifié e s t u n espace d é c o m p o -
s é m i o t i q u e d u t e r m e d e spectateur i l i u i t d e l a « s u b s t a n c e » des e n t i t é s consiste e n 1'assignation de l ' o b -
sé d e f a ç o n f i n i t i s t e en sous-espaces
( « S p » ) a u cas o u le f o c a l i s a t e u r * o u classifiées). (J. P.) j e t considere à 1'intérieur d e b o r n e s
de d i m e n s i o n s d é c r o i s s a n t e s ( e t d o n c
1 ' a s p e c t u a l i s a t e u r * , sans être m a n i - •C a t a s t r o p h e , Catégorisation, présupposées : soit u n e borne initiale,
de codimensions croissantes, v . Dé-
festes e x p l i c i t e m e n t c o m m e a c t e u r s * Centre organisateur, e t l e s t y l e sera i n s t i t u é c o m m e 1 ' i n d i c e
ploiement u n i v e r s e l ) a p p e l é s strates,
dans 1'énoncé, s o n t p o u r t a n t i m p l i - Déploiement u n i v e r s e l , D i s c o n t i n u , d ' u n e v a l e u r * à p a r t i r de l a q u e l l e
chaque strate a d m e t t a n t p o u r fron-
q u e s d a n s l ' é n o n c é g r â c e à des Jonction, Paradigme, Valeur. s e r o n t s a n c t i o n n é e s les f o r m e s - o b j e t s
tière t o p o l o g i q u e u n e u n i o n d e s t r a t e s
catégories spatiales et proxémiques (« style élégant», « style maladroit»,
de d i m e n s i o n inférieure e t les s t r a t e s
(hauteur, distance, devant/der- e t c ) ; s o i t u n e b o r n e f i n a l e , e t le s t y l e
a y a n t e n t r e elles de « b o n n e s » p r o -
rière...) o u t e m p o r e l l e s (analepse, a p p a r a i t r a c o m m e le t e r m e syncréti-
priétés d ' i n c i d e n c e . E n ce sens, les S t y l e gDIgj
prolepse, e t c ) , q u i en font u n acteur que vers lequel t e n d la reconnaissance
s t r a t i f i c a t i o n s f o n t p a r t i e des m o y e n s
virtuel* de l ' é n o n c é . L a f i g u r e d u des f o r m e s é n o n c é e s , le l i e u d e l e u r
essentiels d o n t o n dispose pour
s p e c t a t e u r releve de f a i t d ' u n m o d e í. coalescence ( l o r s q u ' o n p a r l e , p a r
c o n s t r u i r e des espaces c o m p l e x e s à
à^implicitation* actorielle, d i s t i n c t d e II p a r a i t d i f f i c i l e , n o n s e u l e m e n t d e exemple, d u «style r o m a n » ou d u
p a r t i r d e m o r c e a u x d'espaces s i m -
1'implicitation actantielle*, et pré- clonnerune défmition satisfaisante d u
ples : u n espace stratifié e s t u n espace « s t y l e de S t e n d h a l » ) .
s u p p o s e l a s o l i d a r i t é des c o n s t i t u a n t s Mlyle, m a i s s u r t o u t d e t r a n s f o r m e r l a
décomposé en «cellules» p a r u n La composante axiologique *
de l a d e i x i s ( a c t e u r , espace, t e m p s ) IH.1 i i I H de « s t y l e » e n u n c o n c e p t
système de frontières. c o n c e r n e 1 ' i n v e s t i s s e m e n t des v a l e u r s
figur ative. opératoire , susceptible d ' o u v r i r F i n -
inhérent a u j u g e m e n t de s t y l e . L à
S'il est d o t e d ' u n p a r c o u r s f i g u r a t i f vestigation sémiotique à u n d o m a i n e
2. aussi, e n dépit de 1'extrême i n t r i c a -
( p r a g m a t i q u e ) v e r b a l , i l p e u t être qii'elle considere étranger à ses
D a n s les cas é l é m e n t a i r e s , les t i o n des v a l e u r s s u s c e p t i b l e s d ' ê t r e
d é n o m m é « r a p p o r t e u r » , et figure príncipes d e p e r t i n e n c e * . L a d i f f i c u l -
ensembles c a t a s t r o p h i q u e s ( v . Catas- c o n v o q u é e s , i l p a r a i t p o s s i b l e d e les
lé t i e n t sans d o u t e à l a p u i s s a n c e
e n ce cas d a n s l a sous-classe des trophe e t Déploiement u n i v e r s e l ) s o n t regrouper provisoirement en deux
intégrative de cette n o t i o n , à s o n
narrateurs*. stratifiés. L a s t r a t i f i c a t i o n y est l a g r a n d e s classes. S i 1 ' é v a l u a t i o n d e
c a r a c t e r e de r e s u l t a n t e g l o b a l e e t
Le spectateur, c o m m e 1'assistant*, t r a c e des classes d ^ q u i v a l e t i c e p o u r le 1 ' o b j e t considere s ' é t a b l i t à p a r t i r d e
t o t a l i s a t r i c e d e l a s é m i o s i s * réalisée.
p e u t être s u b s u m é s o i t p a r u n role t y p e qualificatif. Plus précisément, repères q u i l u i s o n t extérieurs, le
Le s t y l e se s i t u e , d a n s le p r o c e s s u s d e
a c t a n t i e l f o c a l i s a t e u r * (opérateur de soit ( W , K ) le déploiement u n i v e r s e l p r o c è s a x i o l o g i q u e sera u n j u g e m e n t
w
reconnaissance et d'identification
d é b r a y a g e ) , s o i t p a r u n role a c t a n t i e l d ' u n centre organisateur* f . W étant d ' a d é q u a t i o n à des n o r m e s p r é s u p -
c
(|ii'est l a l e c t u r e * , a u t e r m e d ' u n e
d'aspectualisateur* (opérateur d ' e m - d e d i m e n s i o n f i n i e , o n p e u t le t r a i t e r p o s é e s , s ' i n s c r i v a n t d a n s ce q u ' o n
cliaine interprétative c o m p l e x e , p a r
b r a y a g e ) . (j. F.) c o m m e u n espace b a n a l , c ' e s t - à - d i r e p o u r r a i t appeler u n « c o d e é t h i q u e »
oíi les r é c u r r e n c e s f o r m e l l e s , q u e
• Observateur. c o m m e l'espace e x t e r n e d ' u n e défor- (le b o n , le m a u v a i s , le f a u t i f ) ; s i
Tanalyse p e u t séparer c o m m e a u t a n t
m a t i o n f de f ( v . Catastrophe). O n
w 0
de s é d i m e n t a t i o n s , p r o d u i s e n t u n l ' é v a l u a t i o n se f o r m e à p a r t i r des
passe a i n s i d ' u n espace fonctionnel ( v . effet d ' i n d i v i d u a t i o n * . D i r e le s t y l e modi operandi i n t é r i e u r s à l ' o b j e t l u i -
Déploiement universel) d o n t les (l'un objet sémiotique quelconque, m ê m e , q u i se c r i s t a l l i s e n t e n f o r m e s
Stratification n . f. m[ç| « p o i n t s » s o n t des f o n c t i o n s , à u n c'est d o n c i n t é g r e r d a n s le s e u l spécifiques récurrentes produisant
espace s t a n d a r d d o n t les « p o i n t s » m o u v e m e n t d ' u n énoncé l a totalité a i n s i des r e p è r e s i n t e r n e s , l e p r o c è s
1. s o n t des « v r a i s » p o i n t s g é o m é t r i - des é l é m e n t s s i g n i f i a n t s p a r l e s q u e l s a x i o l o g i q u e sera u n j u g e m e n t d e
L e c o n c e p t de stratification est le ques. S o i t alors f u n élément de ( W ,
1 On d é f i n i t c e t o b j e t , e t à t r a v e r s r e c o n n a i s s a n c e e t d ' i n d i v i d u a t i o n des
concept géométrique sous-jacent a u x K ) . O n a f = f pour une certaine
w w lesquels o n d e s i g n e u n s u j e t . formes, susceptible de fonder u n
n o t i o n s de c a t a s t r o p h e * e t de déploie- v a l e u r d e w 6 W e t l a classe d ' é q u i v a - « c o d e e s t h é t i q u e » (le b e a u , 1 ' o r i g i -
ment universel*. U n exemple trivial l e n c e d e f j p o u r le t y p e q u a l i t a t i f 2. nal, e t c ) .
de s t r a t i f i c a t i o n est f o u r n i p a r u n c o r r e s p o n d d o n c à u n sous-espace de Dans u n e première approche, L a composante aspectuelle, enfin,
c u b e . L a s u r f a c e d u c u b e separe d a n s W . Cette s t r a t i f i c a t i o n est l a f o r m e Tanalyse sémiotique p e u t s'attacher à p r e n d e n c o m p t e l a processualité
1'espace d e u x d o m a i n e s t o p o l o g i q u e - purement géométrique d u d é p l o i e m e n t la d e s c r i p t i o n d u l e x è m e e t t e n t e r m ê m e de l ' o b j e t s é m i o t i q u e . L ' o b s e r -
m e n t o u v e r t s (les d e u x c o m p o s a n t e s u n i v e r s e l ( W , K ) ( i . e. o n « o u b l i e »
w
p a r là d e d é g a g e r les c o n t e n u s d u v a t e u r * , celui q u i e n 1'occurrence
connexes de s o n c o m p l é m e n t a i r e ) . q u e les « p o i n t s » s o n t e n f a i t des « j u g e m e n t de s t y l e » . C e l u i - c i , s t i p u - é n o n c e le s t y l e , r e c o n s t r u i t c e t o b j e t
L u i - m ê m e e s t c o n s t i t u é d e faces f o n c t i o n s ) . E l i e externalise les p r o - lunt le p a r c o u r s d ' u n D e s t i n a t e u r dans son déroulement : i l y reconnaít
( o u v e r t e s ) se r e c o l l a n t le l o n g d e l e u r s priétés internes d u c e n t r e o r g a n i s a - cngagé dans une s a n c t i o n * c o g n i t i v e des c o n t i n u i t é s , des r u p t u r e s e t des

212 213
Subjectivation Sujet S|1H|M'IISÍ(MI

« écarts », des itérations, des suspen- 1'instance ab quo qu'est la sémantique relation* avec un anti-sujet; c'est et comportant deux segments :
sions et des rythmes. Cette aspectua- fondamentale *. Les sèmes articules li-ur relation qui les constituera — a) un parcours de manipulation,
lisation doit pouvoir être analysée par celle-ci sont des valeurs* virtuel- c i m u n e entités sémiotiques différen- oú les sujets peuvent s'identifier au
aux différents niveaux du parcours les* dont la connotation thymique* lt'K l'une de 1'autre. Cette relation, qui Destinateur-manipulateur initial du
génératif*, aussi bien dans la mobili- et 1'investissement* objectai permet- ilciit être conçue comme une relation schéma narratif global, constitué par
sation des structures profondes* que tent Vactualisation*. Cest par cette «le présupposition reciproque*, sera 1'exercice d'un faire persuasif* (faire-
dans la manipulai ion des figures de opération de conversion* et d'actua- ilêíinie par le conflit entre ces deux faire/faire-croire); — 6) un parcours
surface*, dans le jeu des différents lisation que des valeurs «linguisti- uotants. La symétrie qui caractérise de 1'interprétation, ou les sujets
registres, dans les liaisons qui assu- ques » (i. e. des valeurs positionnelles le rapport sujet/anti-sujet exprime la peuvent s'identifier au destinateur-
rent la linéarité*, dans les ruptures définies par des paradigmes*) peu- possibilite pour ces deux actants judicateur final du schéma narratif
qui la scandent. Cest dans ce cadre vent s'identifier à des valeurs axiologi- d'exercer une manipulation* recipro- global, qui comporte fondamentale-
general qu'on pourrait intégrer, ques selon une équivalence* consti- que, ce qui permet de penser leur ment une évaluation des sujets et de
semble-t-il, les recherches stylistiques tuant un des príncipes fondamentaux eommunication en termes d'interac- leur propre compétence, de la compé-
de M . Riffaterre. de la sémiotique. Mais pour que la I ion * : c'est-à-dire, comme une trans- tence de 1'autre et, enfin, de leur
3. théorie* soit vraiment cohérente, lormation mutuelle et successive de relation modale. (G. L.)
Jugement sur 1'objet, 1'énoncé de encore faut-il que les valeurs virtuel- leurs compétences* modales et cogni-
style a aussi partie liée avec le sujet. les le soient relativement à un sujet lives. I I est évident donc que les
En le considérant comme un effet du possible en general. Or subjectivement uctants pris dans une interaction
discours-énoncé, on dira qu'à travers parlant, le virtuel c'est 1'inconscient particulière ne peuvent pas être
le style c'est moins un sujet qui se dit (v. Valeur). On peut donc faire consideres comme Destinateur*/Des- Suspension [ç]
dans son idiolecte* propre (comme le équivaloir le procès de «saisie du linataire*, car la relation que ces
suggère R. Barthes) qu'un sujet qui sens » par actualisation et réalisation derniers entretiennent étant de pré- Liée à la mise en discours et à son
prend forme et se montre, telle une de valeurs, à un procès de subjectiva- supposition unilatérale* et asymétri- déploiement syntagmatique, la sus-
figure aboutissante dont 1'énoncia- tion de contenus «inconscients » de que ne convient guère au jeu pension peut être envisagée comme
taire (proférateur du jugement) re- nature pulsionnelle (proprioceptive*) interactionnel. Le rapport sujet/anti- une procédure d'intervention spéci-
construa pas à pas en lisant la et thymique*. Sur cette question, la sujet, symétrique et conflictuel, per- fique sur les modes d'existence*
configuration spécifique. Ainsi, énon- sémiotique se révèle être au plus met en revanche de donner une sémiotique : elle marque un temps
cer le style, c'est non seulement indi- proche de la métapsychologie, proxi- représentation plus adéquate des d'arrêt dans le parcours tensif qui
viduer des formes énoncées, mais c'est mité que permet d'expliciter le interactions intersubjectives caracté- mène de la virtualisation * à la
aussi instituer 1'ultime instance de ce concept de prégnance*. (J. P.) risées par des conflits et des tensions. réalisation*, et en inverse 1'orienta-
qu'on peut énoncer sur ces formes. Un • Conversion, Intentionnalité, Par ailleurs, et compte tenu du fait tion*. Elle consiste donc dans le
projet descriptif, inversant la démar- Prégnance, Thymique, que 1'opération de reconnaissance* passage d'une forme actualisée à un
che traditionnelle — qui postule la Valeur, Virtuel. par laquelle le sujet construit 1'autre état de virtualité, qui, impliquant la
prééminence existentielle du sujet sur lout en se construisant lui-même (et prévisibilité de sa réactualisation,
ses formes — devra donc aller du style qui, aboutissant à un contrat d'as- crée un effet d'attente, voire de
vers le sujet, et s'en tenir là. I I s'agira, somption*, fonde leur relation inter- «dramatisation». Du point de vue
comme le fait d'ailleurs le métalanga- subjective) est un acte cognitif analytique, cette procédure ne
ge spontané, d'installer ce sujet au Sujet [ç] mutuellement exerce par les deux concerne pas seulement la mise en
terme du parcours, comme une forme actants — la distinction sujet/anti- ceuvre des structures au niveau
à construire, sans cesse masquée et 6. sujet n'étant en fait qu'une affaire de sémio-narratif (et, notamment, la
désignée par les objets signifiants à Dans le cadre du schéma narratif* focalisation* de la relation sur l'un projection « à distance » des catégo-
travers lesquels elle se manifeste. defini comme une structure polemi- deux — on pourra les appeler ries modales sur 1'axe syntagma-
(D. B.) que* et/ou contractuelle*, le sujet se ensemble sujets de Vinteraction lors- tique); elle releve aussi, au niveau
trouve toujours en confrontation* qu'ils se trouveront engagés dans la superficiel, de 1'élasticité* elle-
avec un anti-sujet* : leurs parcours*, même interaction. Dans ce cas, les même du discours : c'est ainsi que
Subjectivation distincts et opposés vont constam- sujets de 1'interaction (terme qui 1'expansion qualificative de telle ou
n. f. d [pj [D] ment se croiser. Dans cette perspec- recouvre donc les deux positions telle figure en position de role
tive, le sujet apparait comme un actantielles) effectuent un même actantiel*, suspendant momentané-
Par palliers successifs de profon- actant fonctionnel* qui n'existe parcours narratif* situe essentiel- ment son programme, est à même de
deur, le parcours génératif* conduit à sémiotiquement que s'il est en íement sur la dimension cognitive* susciter une dynamisation de la
214 215
Symbole Syncrétlquet

5. 2) Le symbole t e l q u ' i l se 6. 3) Le symbole 3 de Freud est


lecture* elle-même. Le champ d'ap- quatre t r a i t s q u i peuvent se dissocier
manifeste n o t a m m e n t dans le rêve posé comme p r o d u i t d ' u n processus
p l i c a t i o n de cette procédure générale, à tout moment».
( = symbole 2) est une unité à deux de symbolisation. L a sémiotique
enfin, peut être étendu, au-delà des 3.
Inces, au même t i t r e que son connait de tels processus. I l s sont
seuls discours n a r r a t i f s , à 1'ensemble H j e l m s l e v , soucieux, comme en de
liomonyme saussurien. L ' u n e de ses généralement décrits d u p o i n t de vue
des productions discursives. (D. B.) n o m b r e u x autres points, d'articuler
laces est manifeste (elle reçoit égale- de la mise en discours : les séquences
son appareil terminologique sur celui
ment le n o m de symbole), 1'autre n o n - discursives q u i prennent u n s t a t u t
de Saussure, retient la n o t i o n de
manifeste : c'est le contenu. L a symbolique le f o n t par le j e u des
symbole telle qu'elle est défmie dans
relation entre ces deux faces est procédures de débrayage*. Pour
le CLG. I I définit donc les systèmes de
Symbole [ç] symboles — q u i , à proprement parler,
ilonnée comme t o u j o u r s motivée par articuler les deux types de concep-
1'existence d ' u n t r a i t c o m m u n (ter- t i o n , i l f a u d r a i t donc décrire comme
ne sont pas des sémiotiques — comme
L a n o t i o n de symbole donne l i e u , tium comparationis) entre elles. Pour- u n discours 1'instance oú s'élabore le
les structures q u i sont interprétables,
selon les contextes théoriques ou elle l a n t , les symboles ne sont pas symbole freudien 3. (Mi. A.)
mais q u i ne sont pas biplanes.
apparait, à des définitions si forte- loujours immédiatement interpréta-
L ' a r t i c u l a t i o n entre Saussure et
ment divergentes que le Dictionnaire hles. Cette opacité est souvent levée
Hjelmslev se situe en ce que le «lien
a p u , dans u n três legitime souci de par les relations q u i s'observent entre
naturel» q u i , dans le CLG, u n i t les
prudence, suggérer d'éviter 1'emploi les symboles et les unités de systèmes
de « c e terme syncrétique et a m b i -
deux faces d u symbole, est interprete,
sémiotiques tels que le folklore, les Syncrétiques
dans les Prolégomènes, comme la
gu » . I I parait souhaitable de repérer « conformité » entre les deux plans.
inythes, la poésie et s u r t o u t les (sémiotiques ~)
les origines (ou quelques-unes d'entre langues. D'oú la réflexion m u l t i d i r e c -
elles) de ces phénomènes d'ambigu'fté
L a possibilite de constituer des
lionnelle de Freud sur le problème des a d j . gHOjg
systèmes est conférée aux symboles
et de syncrétisme.
1.
hjelmsléviens en raison d u f a i t que,
contrairement à leurs homologues
origines communes au langage et au
symbolisme. i. El
Dans le Cours de linguistique géné- saussuriens, la conformité de leurs 5. 3) F r e u d donne encore le n o m
Les sémiotiques syncrétiques (au
rale, Saussure ne f a i t appel que deux plans n ' i m p l i q u e rien q u a n t à de symbole ( = symbole 3) au p r o d u i t
sens de sémiotiques-objets, c'est-à-
três marginalement au symbole. I I leur éventuelle relation avec le du phénomène de symbolisation q u i
dire des grandeurs manifestées que
1'oppose au signe en ce que la relation référent. fixe sur u n objet 1'angoisse elle-même
Fon se donne à connaitre) se
entre les deux faces d u symbole 4. produite par le refoulement d'une
caractérisent par la mise en ceuvre de
comporte « a u moins u n r u d i m e n t L'Ecole de Paris utilise la n o t i o n de notion pulsionnelle : par exemple le
plusieurs langages de m a n i f e s t a t i o n * .
de lien naturel». A i n s i f u g i t i v e m e n t systèmes semi-symboliques* dans u n «cheval d'angoisse» dans 1'analyse
U n spot p u b l i c i t a i r e , une bande
mis en place, le symbole est immé- sens ou se reconnait, affectée par le du petit Hans.
diatement elimine : d u f a i t même dessinée, u n j o u r n a l télévisé ou une
prefixe semi-, la conception hjelmslé- manifestation culturelle ou politique
de 1'existence d'une relation n o n -
vienne des systèmes de symboles : les 6. sont, p a r m i d'autres, des exemples de
arbitraire entre leurs deux faces, les Les éventuels points de contact
systèmes semi-symboliques présen- discours syncrétiques. Cette première
symboles sont inaptes à constituer
t e n t des phénomènes de conformité entre les conceptions sémiotiques et approche des sémiotiques syncré-
des systèmes. Leur appartenance à la
n o n pas terme à terme entre éléments psychanalytiques d u symbole se tiques pose d'emblée le problème de la
« s é m i o l o g i e » est fortement mise en
des deux plans, mais entre certames situent de façons différentes selon le typologie des langages q u ' i m p l i q u e la
cause.
de leurs catégories. type de symbole freudien q u i est reconnaissance de cette pluralité
2. 5. envisagé : définitoire. O n sait Fabsence de
Dans les recherches sur la legende, E n psychanalyse, le terme de 6.1) Pour le symbole 1, l'« an- consensus sur ces critères entre les
Saussure semble utiliser la n o t i o n de symbole donne lieu à une proliféra- crage corporel» q u i le caractérise différents groupes et écoles sémioti-
symbole avec u n sens voisin de celui t i o n d'emplois. On s'en t i e n d r a i c i à semble à première vue décourager ques. Certains considèrent la nature
q u i est affecté à signe dans le CLG. F r e u d , et on affectera u n numero t o u t effort d'homologation avec la des signes* dans leur r e l a t i o n au
C e s t là u n phénomène spécifique- d'ordre (de 1 à 3) à chacun des types problématique sémiotique. référent*; d'autres la substance* de
ment saussurien de changement de de symbole mis en scène.
6. 2) Pour le symbole 2, c'est au leur s i g n i f i a n t * , les canaux* senso-
1'appareil terminologique selon le 5. 7) Le symbole mnésique
niveau d ' u n éventuel retour de la riels de leur transmission. D'autres
champ de recherche. Contrairement ( = symbole 1) est le résultat de la
sémiotique sur le problème des encore — à la suite de Hjelmslev —
au symbole d u CLG, le symbole de la conversion corporelle d ' u n phénomè-
origines d u langage que p o u r r a i t se retiennent le degré de scientificité * et
recherche sur la legende est décrit ne d'inconciliabilité dans la vie
situer la rencontre. s u r t o u t le nombre de plans de ces
comme «combinaison de trois ou représentative d u sujet. sémiotiques.
217
216
Syncrétiques SyncHthcsie

2. nn tion* syncrétique : celle des procédu- sion véritablement paradoxaux»


iiinsiqu'à l'étude des contestations de
En adoptant cette dernière posi- res de syncrétisation d'une part (de (c'était le vceu d'E. Souriau), telles
O M attitudes; et surtout, elle le ferait
tion, on dirá que les sémiotiques la production, du processus génératif sont les conditions d'un projet de
par le biais des syntaxes connota-
syncrétiques constituent leur plan du syncrétisme) et celle d'autre part sémiotique synesthétique. Précisons
tives, rendant plus súres les taxino-
d'expression* — et plus précisément des stratégies* syncrétiques, c'est-à- tout de suite que cette sémiotique
mies de connotation constituables.
la substance de leur plan de 1'expres- dire de 1'élaboration de program- doit être a priori distinguée d'une
I i s sémiotiques syncrétiques repré-
sion — avec des éléments relevant de mes complexes de communication, sociosémiotique* qui prendrait pour
Miiteraient I'une des dimensions
plusieurs sémiotiques* hétérogènes. cette communication pouvant être objet les correspondances des arts : la
lopiques ou s'exerce 1'activité conno-
On affirme ainsi la necessite — et la contractuelle et/ou polemique. sémiotique des synesthésies, elle, n'a
t ative et les travaux qui porteraient
possibilite — d'aborder ces objets pas à prendre en compte les typolo-
sur elles à partir d'un tel axe de
comme des touts de signification et de 3.\E rccherche contribueraient à une gies des arts qui sont des phénomènes
proceder, dans un premier temps, à Pour ce qui est des procédures de culturels relatifs; elle relèverait da-
sociosémiotique *.
1'analyse de leur plan du contenu*. syncrétisation, on rejettera tout vantage d'une psychosémiotique*.
4. [ç]
La reconnaissance de grandes dis- d'abord 1'idée que, pour tel énoncé Quoiqu'il en soit, le projet de cette
L'analyse des énoncés syncrétiques
jonctions* catégorielles permettra syncrétique, i l y ait une énonciation sémiotique vise infine à Pélaboration
invite d"autre part à s'int.erroger sur
d'obtenir une première segmenta- verbale, un énonciation gestuelle, une d'une esthétique comparée à partir
le ou les types de communication
tion* du texte en séquences discur- énonciation visuelle... Le recours à des príncipes épistémologiques et
qu'ils impliquem. I I est assez remar-
sives (descriptions, dialogues, récits) une pluralité de langages de manifes- méthodologiques de la théorie sémio-
quable de constater que la plupart des
ou en séquences dénommées thémati- tation pour constituer un texte tique générale.
études concrètes sur le texte illustré
quement (combat, promenade) qui syncrétique releve selon nous d'une 2.
(F. Bastide, M. L. Fabre), le théâtre
permettront par la suite la mise à jour stratégie, globale, de communication La tache essentielle de l'étude
(de Marinis) ou la publicite ont cru
des structures narratives sous- syncrétique qui « gere », si 1'on veut, sémiotique des synesthésies sera de
devoir insister sur 1'aspect manipula-
jacentes. Cest en fonction d'un le continu discursif résultant de la contribuer à la meilleure compréhen-
toire* de la communication syncré-
savoir acquis sur les différents degrés textualisation*, et choisit d'« in- sion du raisonnement par analogie*
tique. Cest d'ailleurs pour les
de correspondance et de coextensivité vestir» la linéarité du texte dans et par là même à celle de 1'univers
des substances différentes; dans cer- « média-planners » en publicite une
entre ces unités textuelles et les poétique. I I s'agira en effet d'explici-
tains cas, les procédures de syncré- réalité de tous les jours, puisque leur
syntagmes narratifs, qu'on pourra ter les régies de constitution et de
tisation peuvent relever de véri- métier consiste précisément dans le
revenir sur la manifestation et mieux déroulement des isotopies* métapho-
tables synesthésies *. Cette stratégie choix, la programmation et le
comprendre les régies de sa distribu- riques qui paraissent susceptibles
syncrétique releve de la compétence controle des différentes manifesta-
tion sur plusieurs langages, ainsi que d'homologation entre elles, et d'ap-
discursive d'un seul et unique énon- tions médiatiques d'une même cam-
les roles et les statuts qui sont précier dans quelle mesure la pensée
ciateur, quand même celui-ci s'acto- pagne (affichage, radio, télévision,
attribués à ces derniers; et que l'on synesthétique, fondée sur cette pro-
rialiserait três diversement. Dès lors, presse). L'étude des sémiotiques
pourra aborder le plan de 1'expres- cédure d'analyse sémantique qu'est
on pourra donner une définition syncrétiques renvoie ainsi, pour une
sion. On notera d'ailleurs que 1'analy- la structuration* ne correspond pas
moins intuitive des sémiotiques syn- part, à une théorie sémiotique des
se de ce dernier est, dans 1'état actuei à une réflexion sémiotique non-
crétiques en caractérisant leur plan actes* de langage. (J.-M. F.)
des choses, particulièrement délicate, scientifique; de fait, les grandes
étant donné 1'absence de métalanga- de 1'expression par une pluralité de
substances pour une forme unique — théories synesthétiques sont contem-
ges descriptifs susceptibles de rendre poraines de la recherche linguistique
compte de Pexpression de certains tout en gardant à 1'esprit le fait que
ces substances peuvent être elles- Synesthésie n. f. H][3 et sémiotique moderne.
langages. Quel système de notation 3.
mêmes, à un autre niveau d'analyse,
choisir pour les procès gestuels ? Doit- En tant que sémiotiques-objet, les
des formes. On considérera alors les I.
on recourir au langage professionnel synesthésies se caractérisent par un
sémiotiques syncrétiques comme des «Les parfums, les couleurs et les
des producteurs et des réalisateurs plan de l'expression oú plusieurs
sémiotiques pluriplanes* non scienti- sons se répondent. » Admettre que ces
pour proceder au premier découpage « matières » sont prises en charge par
fiques*, c'est-à-dire comme des sé- correspondances, baudelairiennes ou
d'une séquence fdmée? Ce langage une même forme; il y a donc plusieurs
miotiques connotatives*. autres, constituent une sémiotique-
est-il si univoque? substances pour une même forme.
objet et reconnaitre dès lors «qu'il
Les premières analyses d'énoncés L'analyse des sémiotiques syncré- faudra instituer toute une discipline, Aussi peut-on s'inspirer de la dé-
syncrétiques déjà réalisées permet- tiques servirait ainsi à 1'étude des forger des concepts nouveaux, orga- marche d'E. Souriau qui tente de
tent de reconnaitre au moins deux attitudes qu'une société adopte vis-à- niser un vocabulaire commun, peut- donner une définition du rythme, par
problématiques relatives à 1'énoncia- vis de ses langages et de ses signes, être inventer des moyens d'expres- exemple, qui convienne aussi bien au
218 219
Syntaxe discursive Syntaxe fondaiiieiitalf

r y t h m e d a n s 1'espace q u ' a u rythme c h a r g e ) ; e t u n programme de perfor- p o u r s u i v r e 1'élaboration de l a syn- 3.


d a n s le t e m p s . I I f a u t n o t e r d ' a i l l e u r s mance ( l a m a n i p u l a t i o n d e l a compê- t a x e d i s c u r s i v e . (D. P.) La structure s y n t a x i q u e élémen-
q u ' u n e t h é o r i e de 1 ' a s p e c t u a l i t é , des tence sémantique de Vênonciataire). • Génératif ( p a r c o u r s ~ ) . t a i r e est virtuelle ( a u sens s t r i c t ) e t
i n t e n s i t é s c o m m e des p r o c e s s u a l i t é s , Q u a n d ceei est r e c o n n u , o n d o i t abstraite. C o m m e d a n s le cas de l a
aiderait beaucoup à 1'analyse des conclure que la syntaxe discursive sémantique f o n d a m e n t a l e , ce qui
synesthésies. On a pu en effet (tout comme la sémantique* discur- caractérise l a s y n t a x e f o n d a m e n t a l e
reconnaitre des synesthésies semi- s i v e ) est l a r é a l i s a t i o n , n o n p a s d ' u n , Syntaxe fondamentale n'est pas tant sa sous-composante
symboliques* dont la forme de m a i s de deux ensembles de structures t a x i n o m i q u e (une t a x i n o m i e axiolo-
1 ' e x p r e s s i o n é t a i t c o n s t i t u é e de c a t é - sêmio-narratives actualisées : c e l u i de A . M o d e d ' e x i s t e n c e . [ ç ] GD gisée) q u e le r é s e a u de r e l a t i o n s , l a
gories aspectuelles telles que conti- 1'énonciateur e t c e l u i de 1 ' é n o n - 1. s t r u c t u r e s y n t a x i q u e élémentaire po-
nuité/discontinuité ou itérativité/ ciataire. L a syntaxe fondamentale en t a n t sée p a r l ' a p p l i c a t i o n des opérations
durativité. Si l ' o n p a r l e i c i de s e m i - 3. que s t r u c t u r e s y n t a x i q u e élémentaire syntaxiques à cette t a x i n o m i e . Les
s y m b o l i s m e , c'est p o u r a b o r d e r u n A i n s i , i l apparait que p o u r faire est u n p r o c è s * v i r t u e l * q u i appar- structures modales aléthique et déon-
a u t r e p r o b l è m e q u e pose les s y n e s - progresser la recherche sur la s y n t a x e tient, avec la sémantique* fonda- tique, posées par des jugements
thésies, celui d u t y p e o u p l u s cer- d i s c u r s i v e , i l f a u d r a i t r é e x a m i n e r les m e n t a l e , à 1 ' i n s t a n c e ab quo d u p a r - v i r t u e l s , sont elles-mêmes virtuelles :
tainement des types de relation p r o c é d u r e s de d i s c u r s i v i s a t i o n q u i cours génératif. Comme son mode elles s o n t , p o u r a i n s i d i r e , 1'ensemble
e n t r e leur p l a n d ' e x p r e s s i o n et leur m e t t e n t e n o e u v r e les o p é r a t i o n s de de g é n é r a t i o n le m o n t r e , l a s y n t a x e des p o s s i b i l i t e s q u ' i l f a u t e n v i s a g e r
p l a n d u c o n t e n u . (J.-M. F.) d é b r a y a g e * e t d ' e m b r a y a g e * e n se f o n d a m e n t a l e est c o m p o s é e de deux quand o n p o r t e u n j u g e m e n t alé-
souvenant que 1'actorialisation, la structures modales virtuelles : les m o - t h i q u e o u déontique sur une t a x i n o -
• Physionomique. t e m p o r a l i s a t i o n et la spatialisation dalités a l é t h i q u e s e t d é o n t i q u e s . m i e axiologisée quelconque.
visent, entre autres, à produire u n 2. Cependant, cette structure syn-
«effet de r é e l » . P o u r c e l a elles Les s t r u c t u r e s modales aléthiques taxique virtuelle n'est pas univer-
d o i v e n t n o n s e u l e m e n t ê t r e l a réalisa- et déontiques y s o n t d a n s u n e r e l a t i o n selle : e l l e est l a s t r u c t u r e syntaxi-
t i o n des s t r u c t u r e s n a r r a t i v e s d e h i é r a r c h i q u e . M a i s , de m ê m e q u e l a q u e é l é m e n t a i r e p r o p r e à ( q u i sera
Syntaxe discursive [ ç ] [ p ] l ' é n o n c i a t e u r (les s t r u c t u r e s s é m i o - r e l a t i o n h i é r a r c h i q u e des catégories a c t u a l i s é e e t réalisée d a n s ) u n certain
n a r r a t i v e s a c t u a l i s é e s q u i s o n t le p l u s p r o p r i o c e p t i v e s * p e u t être d a n s u n c o r p u s de d i s c o u r s b i e n q u e c e l u i - c i
1. directement manifestées dans le ordre ou dans 1'autre dans la p u i s s e être t r ê s é t e n d u . N o n s e u l e -
L a syntaxe* discursive (discursivi- d i s c o u r s de l ' é n o n c i a t e u r ) , m a i s a u s s i s é m a n t i q u e f o n d a m e n t a l e , de m ê m e ment la relation entre les deux
sation*, actorialisation*, temporali- être v r a i s e m b l a b l e s d u p o i n t de v u e 1 ' o r d r e de l a r e l a t i o n h i é r a r c h i q u e des structures modales varie d'une aire
s a t i o n * , s p a t i a l i s a t i o n * ) étant t o u - de l a s y n t a x e n a r r a t i v e de 1 ' é n o n c i a - d e u x s t r u c t u r e s modales v a r i e selon culturelle à une autre, m a i s aussi
j o u r s e n v o i e d ' é l a b o r a t i o n , n o u s ne t a i r e . N e d o i t - o n pas alors considérer c h a q u e s t r u c t u r e m o d a l e est p a r t i c u -
1'aire c u l t u r e l l e c o n s i d é r é e . D a n s les
ferons à son sujet que quelques q u e 1 ' o p é r a t i o n de d é b r a y a g e q u i larisée p a r le t e r m e t a x i n o m i q u e ( o u
cultures occidentales (oú la t a x i n o m i e
o b s e r v a t i o n s g é n é r a l e s à p r o p ô s de ses r é g i t c e t t e d o u b l e r é a l i s a t i o n est l a l a v a l e u r ) à p a r t i r d u q u e l elle a été
est v é r i d i c t o i r e e t 1 ' a x i o l o g i s a t i o n est
relations aux composantes sémio- procédure par laquelle l'énonciateur p o s é e ( « être » e t « f a i r e » d a n s / d e v o i r
t h y m i q u e ) , les m o d a l i t é s aléthiques
narratives. se d i s j o i n t de c e r t a i n s t e r m e s de ces être/ et / d e v o i r faire/ ne sont pas
s o n t p r é s u p p o s é e s p a r les m o d a l i t é s
2. structures sémio-narratives a c t u a l i -
déontiques. Dans certaines cultures quelconques, m a i s d ' u n t y p e d'être et
sées, (de c e r t a i n s aspeets de s o n
L a s y n t a x e d i s c u r s i v e est é t a b l i e n o n - o c c i d e n t a l e s ( o ú l a t a x i n o m i e est u n t y p e de t r a n s f o r m a t i o n * spécifi-
e x i s t e n c e s é m a n t i q u e ) e t les p r o j e t t e
p a r l a p r o c é d u r e de d i s c u r s i v i s a t i o n * t h y m i q u e et 1'axiologisation véridic- q u e ) . L a s y n t a x e f o n d a m e n t a l e est
h o r s de l u i - m ê m e s u r c e r t a i n s t e r m e s
qui entre en jeu au niveau de t o i r e ) les m o d a l i t é s d é o n t i q u e s g é n é - p a r t i c u l a r i s é e p a r l a s p é c i f i c i t é de l a
des s t r u c t u r e s a c t u a l i s é e s de 1 ' é n o n -
1'énonciation*, le niveau de la rées p a r 1 ' a p p l i c a t i o n des o p é r a t i o n s sémantique fondamentale à laquelle
ciataire ?
réalisation* des structures sémio- syntaxiques à la taxinomie t h y m i q u e les opérations syntaxiques sont
4.
narratives dans leur ensemble. Or, la s o n t p r é s u p p o s é e s p a r les m o d a l i t é s appliquées.
d i s c u r s i v i s a t i o n p e u t être c o n s i d é r é e Cette q u e s t i o n suggère que la p r o - aléthiques générées p a r l ' a p p l i c a t i o n
comme la suite ordonnée de deux p o s i t i o n s e l o n l a q u e l l e les s t r u c t u r e s des opérations syntaxiques à la 4.
programmes : un programme de d i s c u r s i v e s réalisées d a n s l a s y n t a x e t a x i n o m i e axiologisée p a r la catégorie Quand on compare la structure
compêtence (une operation* s u r les d i s c u r s i v e s o n t le r é s u l t a t de l a véridictoire. L a structure s y n t a x i q u e a x i o l o g i q u e v i r t u e l l e de l a s é m a n t i -
structures sémio-narratives actuali- r é a l i s a t i o n de deux e n s e m b l e s de é l é m e n t a i r e est d o n c c o m p o s é e d ' u n e que f o n d a m e n t a l e à la double struc-
sées par laquelle ces structures sructures sémio-narratives actuali- première s t r u c t u r e m o d a l e (soit alé- t u r e m o d a l e v i r t u e l l e de l a s y n t a x e
d e v i e n n e n t l a compêtence sémantique sées d e v r a i t f a i r e 1 ' o b j e t de r e c h e r c h e s thique soit déontique) «surmodali- f o n d a m e n t a l e en g a r d a n t à 1'esprit
de Vênonciateur qui les prend en approfondies q u i pourraient aider à s é e » p a r l a seconde. leurs m o d e s respectifs de génération,

220 221
Syntaxe fondamentale Syntaxe fondamentale

on comprend c o m m e n t la p r e m i è r e B . M o d e de g é n é r a t i o n . — a) P o u r q u ' i l y a i t syntaxe p o s é e p a r l e u r a r t i c u l a t i o n s u r le c a r r é


r é g i t l a s e c o n d e . S i l ' o n se s o u v i e n t d u 1. 1'iiiidamentale i l f a u t d ' a b o r d q u ' u n e de l a c a t é g o r i e v é r i d i c t o i r e et d o n t
caractere p r o p r i o c e p t i f * de la s é m a n - L a s y n t a x e f o n d a m e n t a l e est l a sous-composante t a x i n o m i q u e soit 1'existence s é m i o t i q u e est r e c o n n u e
t i q u e f o n d a m e n t a l e e t q u e l a sous- structure syntaxique élémentaire, u n p o s é e c o m m e le c h a m p d ' e x e r c i c e des p a r r a f f i r m a t i o n , sont r é a r t i c u l é s sur
c o m p o s a n t e t a x i n o m i q u e de l a syn- p r o c è s * v i r t u e l * q u i a p p a r t i e n t , avec opérations. Pour cela l'existence des c a r r é s s é m i o t i q u e s g é n é r é s p a r les
taxe fondamentale n'apparait en tant l a s é m a n t i q u e f o n d a m e n t a l e , à 1'ins- (sémiotique) d'une taxinomie doit opérations syntaxiques.
que telle que g r â c e à une a f f i r m a t i o n * t a n c e ab quo d u p a r c o u r s g é n é r a t i f . r i re c o n s t a t é e , e t d o n c affirmêe. I I est C o n s i d é r o n s , p a r e x e m p l e , 1'appli-
q u i pose a u s s i le s u j e t , o n c o m p r e n d 2. i m p o r t a n t de p r e n d r e n o t e de c e t t e c a t i o n des o p é r a t i o n s s y n t a x i q u e s s u r
q u e les t e r m e s de l a taxinomie O n sait que la s y n t a x e f o n d a m e n - p r e m i è r e é t a p e de l a g é n é r a t i o n de l a u n terme d'une taxinomie véridic-
a x i o l o g i s é e de l a s é m a n t i q u e f o n d a - t a l e est a r t i c u l é e p a r l a s t r u c t u r e * Hyntaxe f o n d a m e n t a l e . En effet, toire : /être/ ( q u ' i l f a u t lire « 1 ' ê t r e
mentale sont en fait t o u j o u r s j u g é s é l é m e n t a i r e de l a s i g n i f i c a t i o n , le Vaffirmation* ( q u i ne d o i t pas ê t r e d ' u n ê t r e ' x ' » ) . L ' e x i s t e n c e de ce
aléthiquement ou déontiquement c a r r é s é m i o t i q u e , dans sa définition t-onfondue a v e c 1 ' a s s e r t i o n * ) est l a terme est d'abord affirmée : on
c o m m e / d e v o i r ê t r e / et /ne pas d e v o i r dynamique, les o p é r a t i o n s * de n é g a - c o n s t a t a t i o n de 1'existence de q u e l - c o n s t a t e q u e ce t e r m e est p o s é ( d a n s
être/ ou /devoir faire/ et /ne pas t i o n * e t d ' a s s e r t i o n * (et n o n p l u s d a n s que c h o s e , d a n s n o t r e e x e m p l e , 1'exis- la s é m a n t i q u e f o n d a m e n t a l e ) c o m m e
devoir faire/ : la s y n t a x e f o n d a m e n - sa d é f i n i t i o n s t a t i q u e , c o m m e d a n s tence d ' u n e t a x i n o m i e v é r i d i c t o i r e . « é v i d e n t » , et d o n c c o m m e « i n d i s -
t a l e se d o i t de r e s p e c t e r les c a t é g o r i e s la s é m a n t i q u e * fondamentale). Ces L ' a f f i r m a t i o n c h a n g e le s t a t u t de p e n s a b l e » ( à l a v r a i e p e r c e p t i o n de
telles qu'elles s o n t p o s é e s d a n s la o p é r a t i o n s s o n t des transformations c e t t e t a x i n o m i e : elle t r a n s f o r m e u n e 1'univers * s é m a n t i q u e ) o u « n é c e s s a i -
s é m a n t i q u e f o n d a m e n t a l e q u i pose, ( v . T r a n s f o r m a t i o n , 5.) q u i o p é r e n t t a x i n o m i e p r o p r i o c e p t i v e de l a s é - re » ; o n le r e c o n n a i t d o n c c o m m e « ce
d u f a i t de sa n a t u r e p r o p r i o c e p t i v e , le p a s s a g e de s y s t è m e à p r o c è s ; mantique fondamentale en une t a x i - q u i d o i t ê t r e » ( p o u r que 1'univers
1'existence s é m a n t i q u e d u s u j e t . elles m e t t e n t e n b r a n l e l a s t r u c t u r e n o m i e d o n t 1'existence n e p e u t pas n e s é m a n t i q u e existe) ou, en bref,
é l é m e n t a i r e s t a t i q u e sans c h a n g e r de pas ê t r e r e c o n n u e ; l a t a x i n o m i e est c o m m e u n Idevoir être/.
De plus, nous avons note q u ' à une
n i v e a u de p r o f o n d e u r . C e s t d é j à d i r e « o b j e c t i v é e » , ses t e r m e s s o n t t r a n s - A p a r t i r de ce t e r m e les o p é r a t i o n s
r e l a t i o n de c o n t r a r i é t é de l a s é m a n -
que la s y n t a x e f o n d a m e n t a l e p r é s u p - formes en « é n o n c é s d ' é t a t v i r t u e l s ». de n é g a t i o n e t d ' a s s e r t i o n g é n è r e n t
tique f o n d a m e n t a l e correspond une
pose l a s é m a n t i q u e fondamentale S i m u l t a n é m e n t , le s u j e t est posé u n nouveau carré. Mais comment?
r e l a t i o n de c o n t r a d i c t i o n ( u n s c h é m a )
qu'elle transforme. c o m m e d i s t i n c t de l a t a x i n o m i e ( b i e n Pour le c o m p r e n d r e i l faut se
de l a s y n t a x e f o n d a m e n t a l e . Les
s e c o n d s s c h é m a s (les s c h é m a s n é g a - O n s a i t q u e les o p é r a t i o n s s y n - q u ' i l d e m e u r e u n s u j e t v i r t u e l ) . D e ce s o u v e n i r , d ' u n e p a r t , des c o n t r a i n t e s
t i f s ) des c a r r é s de l a s y n t a x e f o n d a - t a x i q u e s o n t p o u r c h a m p d'exercice une fait, la t a x i n o m i e véridictoire objecti- i m p o s é e s p a r le m o d e d ' e x i s t e n c e e t
m e n t a l e ( « possible » / « i m p o s s i b l e » , sous-composante t a x i n o m i q u e . Mais, vée p e u t être soumise a u x o p é r a t i o n s de f o n c t i o n n e m e n t de l a s é m a n t i q u e
« p e r m i s » / « i n t e r d i t » ) s o n t poses par p u i s q u e « l e s t a t u t d ' u n e s y n t a x e ne d u s u j e t . E n e f f e t , elle n ' e s t p l u s u n e f o n d a m e n t a l e s o u m i s e à ce j u g e m e n t
les j u g e m e n t s a l é t h i q u e e t d é o n t i q u e p e u t ê t r e determine q u e p a r r a p p o r t à vérité e v i d e n t e o u « sentie » ( c o m m e a l é t h i q u e e t , d ' a u t r e p a r t , de l a
comme é t a n t conformes à la s é m a n - la s é m a n t i q u e avec laquelle elle elle 1 ' é t a i t d a n s l a s é m a n t i q u e f o n d a - n a t u r e de ces o p é r a t i o n s s y n t a x i q u e s .
t i q u e f o n d a m e n t a l e b i e n q u ' o n ne constitue une s é m i o t i q u e » (v. Syn- m e n t a l e ) : elle est m a i n t e n a n t une O r , le t e r m e a f f i r m é ( e n t a n t q u e
les y t r o u v e p a s . A i n s i , l a s y n t a x e t a x e , 4.), le c h a m p d ' e x e r c i c e de l a v é r i t é a f f i r m é e q u i peut ê t r e n i é e t o u t t e r m e s é m i q u e de l a sémantique
f o n d a m e n t a l e t o u t à la fois t r a n s f o r - syntaxe fondamentale devrait donc aussi b i e n q u ' a s s e r t é e . A u t r e m e n t f o n d a m e n t a l e q u i privilegie la rela-
me la s é m a n t i q u e f o n d a m e n t a l e , et la ê t r e la s é m a n t i q u e f o n d a m e n t a l e q u i d i t , elle p e u t ê t r e s o u m i s e à u n t i o n de c o n t r a r i é t é , v . S é m a n t i q u e
« d é b o r d e » . E l i e o u v r e de ce f a i t l a est u n e t a x i n o m i e a x i o l o g i s é e v i r t u e l - j u g e m e n t s t a t u a n t s u r sa v é r i t é , à u n f o n d a m e n t a l e , M o d e d ' e x i s t e n c e ) est
p o s s i b i l i t e de 1 ' e x p l o s i o n c r é a t r i c e q u i le ( p l u t ô t q u ' u n e s i m p l e t a x i n o m i e ) . jugement aléthique. i n é l u c t a b l e m e n t lié à son terme
c a r a c t é r i s e la s y n t a x e n a r r a t i v e . O n le c o m p r e n d r a e n e s s a y a n t de — b) L ' e x e r c i c e des o p é r a t i o n s de c o n t r a i r e . L ' a p p l i c a t i o n des o p é r a -
c o n c e v o i r p l u s p r é c i s e m e n t le m o d e négation et d'assertion sur une t i o n s s y n t a x i q u e s a u t e r m e a f f i r m é se
5. de g é n é r a t i o n de l a s y n t a x e f o n d a - t a x i n o m i e v é r i d i c t o i r e o b j e c t i v é e (sur d o i t de r e s p e c t e r c e t t e c o n t r a i n t e .
I I f a u t n o t e r e n f i n q u e les s t r u c - mentale. des é n o n c é s d ' é t a t v i r t u e l s ) p e u t ê t r e C e s t dire que la p r e m i è r e o p é r a t i o n
tures modales a l é t h i q u e et d é o n t i q u e 3. considere c o m m e u n j u g e m e n t alé- s y n t a x i q u e a p p l i q u é e à ce t e r m e d o i t
ne sont pas i c i ( m a l g r é l e u r s d é n o m i - P r e n o n s d ' a b o r d le cas de 1 ' h y p o - t h i q u e . M a i s i l ne s ' a g i t pas d'un t o u t à l a f o i s : — a) p o r t e r u n
nations, nécessairement approxima- t h è s e m i n i m u m : c e l u i o ú l a sous- j u g e m e n t global : en t a n t que pro- j u g e m e n t a l é t h i q u e s u r ce t e r m e , e t
t i v e s ) les s t r u c t u r e s p r o d u i t e s l o r s - c o m p o s a n t e t a x i n o m i q u e de l a s y n - d u c t i o n de s i g n i f i c a t i o n * , le j u g e m e n t — b) r e n d r e c o m p t e de s o n c o n t r a i r e
qu'un énoncé modal surdétermine u n t a x e f o n d a m e n t a l e est u n e t a x i n o m i e a l é t h i q u e est u n e a r t i c u l a t i o n * ( o u , (dans la s é m a n t i q u e f o n d a m e n t a l e ) et
é n o n c é d ' é t a t o u de f a i r e : ces d e r - virtuelle simple (non-axiologisée) ré- plus p r é c i s e m e n t , une ré-articulation) d o n c a f f i r m e r ce c o n t r a i r e . S e u l e l a
n i è r e s s t r u c t u r e s m o d a l e s s o n t l'ac- s u l t a n t d e 1 ' a p p l i c a t i o n d ' u n e seule d u s e n s * de c h a q u e t e r m e de l a n é g a t i o n p e u t le f a i r e . A p r è s 1'affir-
t u a l i s a t i o n * et la r é a l i s a t i o n * de catégorie proprioceptive, par exem- t a x i n o m i e . Les t e r m e s de l a t a x i n o - m a t i o n de / ê t r e / q u i a t r a n s f o r m e
la s y n t a x e f o n d a m e n t a l e . ple, une « t a x i n o m i e v é r i d i c t o i r e » . mie, d o n t une signification avait été celui-ci en / d e v o i r ê t r e / , la n é g a t i o n

222 223
Syntaxe fondamentale
S y n t a x e n u r r i i l i v c iuli i m<-diaire

d u / d e v o i r ê t r e / pose / n e p a s d e v o i r
4.
ê t r e / q u i est s o n c o n t r a d i c t o i r e s u r l e hien e n t e n d u que le mot «faire» les modalités* épistémiques (les
Q u a n d o n se s o u v i e n t q u e , d a n s sa
nouveau carré, m a i s q u i est aussi d e s i g n e u n «faire virtuel», c'est-à- carrés d u / c r o i r e d e v o i r ê t r e / e t d u
deuxième sous-composante, la sé-
1'affirmation (et donc la t r a n s f o r m a - dire une t r a n s f o r m a t i o n virtuelle. (Le / c r o i r e p o u v o i r ê t r e / ) e t é t h i q u e s (les
m a n t i q u e f o n d a m e n t a l e est u n e t a x i -
tion) de / p a r a í t r e / , le c o n t r a i r e de faire en lui-même est, en effet, carrés d u / c r o i r e d e v o i r f a i r e / e t d u
nomie axiologisée, un système de
/être/ sur l a t a x i n o m i e véridictoire. a n t h r o p o m o r p h e et donc une t r a n s - /croire p o u v o i r faire/) sont appliquées
valeurs virtuelles, on peut s'attendre
E n effet, q u a n d on p o r t e u n j u g e m e n t formation actualisée : il vaudrait de manière itérative r e s p e c t i v e m e n t
à ce q u e l ' a p p l i c a t i o n des o p é r a t i o n s
aléthique sur / p a r a i t r e / o n ne p e u t donc m i e u x utiliser une autre déno- a u x s t r u c t u r e s aléthiques et déonti-
syntaxiques à une sous-composante
que constater que son /être/ est m i n a t i o n , m a i s , une fois encore, l a ques actualisées (et, à t r a v e r s elles, à
axiologique génère de la même
« c o n t i n g e n t » ( d a n s l e sens de « q u i langue naturelle n'en a pas de la sémantique* n a r r a t i v e ) .
manière d'autres modalités. Suivons
peut se produire ou non», Petit satisfaisante.) 2.
r a p i d e m e n t le p a r c o u r s de l e u r g é n é -
Robert), e t n o n pas « i m p o s s i b l e » (le On a reconnu que /devoir faire/ Les t e r m e s des structures épisté-
ration.
contraire de «nécessaire» sur le n'est rien d'autre qu'une modalitê miques actualisées s o n t des énoncés
n o u v e a u carré). A i n s i , o n p e u t v o i r déontique. L'application des opéra- é p i s t é m i q u e s , des é n o n c é s d ' é t a t q u i
q u ' u n e opposition de contradiction de L ' e x i s t e n c e de l a t a x i n o m i e a x i o l o -
tions syntaxiques à u n tel terme peut s o n t des é n o n c é s a l é t h i q u e s m o d a l i s é s
la syntaxe fondamentale correspond gisée est d ' a b o r d a f f i r m é e . Puisqu'il
d o n c être a p p e l é e u n jugement déonti- par le /croire/. L'ensemble de ces
à une opposition de contrariétê de s'agit de t e r m e s t a x i n o m i q u e s a x i o l o -
que. C o m m e c i - d e s s u s , les o p é r a t i o n s structures épistémiques en t a n t que
la sémantique fondamentale (ce q u i a gisés o u valorisés par la catégorie
de n é g a t i o n e t d ' a s s e r t i o n g é n è r e n t le c o n v e r s i o n des s t r u c t u r e s a l é t h i q u e s
été n o t e d e p u i s f o r t l o n g t e m p s p a r t h y m i q u e , l ' a f f i r m a t i o n de leur e x i s -
carré des modalités déontiques : actualisées (qui correspondent aux
Greimas dans «Éléments d'une t e n c e t r a n s f o r m e ces v a l e u r s v i r t u e l -
/devoir faire/ ( « p r e s c r i t » ) , /ne pas premisses ontologiques d ' u n e p h i l o s o -
grammaire narrative», Du Sens, les e v i d e n t e s o u « s e n t i e s » e n v a l e u r s
devoir faire/ («facultatif»), /devoir phie) peut être considere comme
p p . 162-166, p . 172). virtuelles « objectivées » (qui pour-
ne pas f a i r e / ( « i n t e r d i t » ) , /ne pas c o r r e s p o n d a n t p l u s o u m o i n s à ce q u e
r o n t ê t r e a i n s i l e c h a m p d ' e x e r c i c e des
devoir ne pas faire/ («permis»). l'on appelle une philosophie (ou une
o p é r a t i o n s s y n t a x i q u e s ) . O r , 1'objec-
On peut dês lors comprendre théologie).
t i v a t i o n d'une valeur t h y m i q u e vir- R a p p e l o n s e n f i n q u e les dénomina-
c o m m e n t les o p é r a t i o n s s y n t a x i q u e s
t u e l l e est 1 ' o b j e c t i v a t i o n d e l a r e l a t i o n tions s y n t a x i q u e s (/devoir f a i r e / , etc.) 3.
génèrent le carré des modalités tout comme les dénominations en L e s t e r m e s des structures éthiques
(euphorique ou dysphorique) d'une
aléthiques* à p a r t i r d e s l , le t e r m e langue naturelle («prescrit», etc.) actualisées s o n t des é n o n c é s é t h i q u e s
« réalité » ( u n t e r m e t a x i n o m i q u e ) à
affirmé. E n n i a n t le t e r m e s l , / d e v o i r sont approximatives : soulignons qui sont des énoncés déontiques
1'être humain. Puisque ce terme
ê t r e / ( « n é c e s s a i r e » ) , le t e r m e s l , / n e modalisés p a r le /croire/. Mais les
t a x i n o m i q u e est d é j à o b j e c t i v e et est qu'elles ne d o i v e n t pas être c o m p r i s e s
pas d e v o i r être/ ( « c o n t i n g e n t » ) , est énoncés éthiques ne sont plus des
maintenant u n terme aléthique. la c o m m e f a i s a n t r é f é r e n c e à des r e l a -
obtenu. L'assertion* du /ne pas énoncés d'état, b i e n q u ' i l s ne soient
v a l e u r t h y m i q u e v i r t u e l l e est o b j e c t i - tions syntaxiques anthropomorphes
devoir être/ (c'est-à-dire 1'assertion p a s e n c o r e , à p r o p r e m e n t p a r l e r , des
vée en une t r a n s f o r m a t i o n * v i r t u e l l e (comme si le /devoir faire/ ou
q u e l a n é g a t i o n est v r a i e ) p r o v o q u e énoncés de faire. On pourrait dire
(un énoncé de faire virtuel). Par « p r e s c r i t » é t a i t ce q u i est i m p o s é à
1 ' a p p a r i t i o n d u t e r m e s2, / d e v o i r ne q u ' i l s'agit d'énoncés de faire « p r i m i -
exemple, si la valeur thymique un sujet du faire par un sujet-
pas être/ ( « i m p o s s i b l e » ) . E n niant tifs » p u i s q u e , d'une p a r t , ils m e t t e n t
v i r t u e l l e est /1'être e u p h o r i q u e d e ' x ' / destinateur), mais à des relations
ce d e r n i e r , l e t e r m e s 2 , / n e p a s d e v o i r déjà en place trois actants, un
l ' a f f i r m a t i o n de s o n e x i s t e n c e est le « l o g i q u e s e t a b s t r a i t e s » . (D. P.)
n e p a s ê t r e / ( « p o s s i b l e » ) , est a l o r s «sujet» (de faire), un «objet» de
c o n s t a t que ' x ' ( d o n t l a réalité a été • Génératif ( p a r c o u r s ~ ) .
obtenu. v a l e u r et u n « destinataire » , et que,
jugée comme «nécessaire», /devoir
ê t r e / , a u t r e m e n t ce q u i s u i t n ' a u r a i t d ' a u t r e p a r t , ils ne s o n t pas encore
p a s d e sens) est q u e l q u e c h o s e q u e l ' o n p l e i n e m e n t a c t u a l i s é s (seuls 1 ' o b j e t e t
O n v o i t d o n c q u e 1 ' a p p l i c a t i o n des
doit avoir, c'est-à-dire avec l e q u e l le d e s t i n a t a i r e s o n t a c t u a l i s é s ; le s u j e t
opérations s y n t a x i q u e s à une t a x i n o -
n ' e s t p a s e n c o r e i n v e s t i des compé-
mie véridictoire
fondamentale
de
pose
la
les
sémantique
modalités
o n « d o i t être c o n j o i n t » e t d o n c q u e
l'on « doit s'approprier» (pour avoir
Syntaxe narrative tences q u i 1'actualiseront). Les énon-

aléthiques comme structure syn- une existence euphorique). Autre- intermédiaire n . f. M cés é t h i q u e s c o r r e s p o n d e n t à ce q u e
ment dit, on doit opérer une l ' o n a p p e l l e e n é t h i q u e des « p r o j e t s »
t a x i q u e v i r t u e l l e . N o t o n s aussi que
transformation de façon à être ( a c t u a l i s a t i o n s de « v a l e u r s m o r a -
c e t t e a p p l i c a t i o n des o p é r a t i o n s a f a i t A. M o d e d'existence. [ ç ] [ p ]
conjoint à ' x ' ou, en bref, on /doit les», q u i d o i v e n t elles-mêmes être
apparaitre deux termes ( u n schéma*) 1.
faire/. Ainsi on peut dire que a c t u a l i s é e s d a n s des « a c t e s » ) .
q u i ne c o r r e s p o n d e n t à a u c u n t e r m e L a syntaxe n a r r a t i v e intermédiaire,
de la taxinomie véridictoire de la 1'affirmation d'une valeur t h y m i q u e qui comporte une structure épistê- 4.
sémantique fondamentale. v i r t u e l l e est u n / d e v o i r f a i r e / , s ' i l est mique actualisée et une structure L'ensemble forme p a r les struc-
êthique actualisée, est g é n é r é e l o r s q u e tures épistémiques et éthiques a c t u a -
224
225
S y n t a x e m i n - a t i v e intermédiaire Syntaxe narrative profunde

lisées e n t a n t q u e t r a n s f o r m a t i o n d e \E DOUTEUX L o r s q u e les s t r u c t u r e s m o d a l e s


a n t h r o p o m o r p h e q u ' a u cours d ' u n
1 ' u n i v e r s s é m a n t i q u e p e u t être a p p e l é I pouvoir être croire ne pas êthiques sont appliquées a u x divers
processus q u i c o m m e n c e p a r u n e prise
« u n i v e r s d'idées » . pouvoir être t e r m e s (énoncés) des s t r u c t u r e s d é o n -
e n c h a r g e des s t r u c t u r e s a l é t h i q u e s e t
déontiques actualisées. Considérons t i q u e s , le s u j e t q u i les p r e n d e n c h a r g e
INDI1BITABLE INVRAISEM- acquiert u n nouveau statut : i l
B . Mode de génération. ces d e u x cas t o u r à t o u r . BLABLE
I H pai croire devient u n« sujet de faire » potentiel
3. ne pas croire
1. iir pas pouvoir être
( c o m m e o n le c o m p r e n d r a m i e u x e n
Prendre en charge u n énoncé pouvoir être
La syntaxe narrative intermédiaire c o n s i d é r a n t le m o d e d ' e x i s t e n c e d e l a
aléthique n'est n i 1'affirmer ( u n
c o n v e r t i t * les s t r u c t u r e s a l é t h i q u e s e t L o r s q u e les s t r u c t u r e s m o d a l e s s y n t a x e * n a r r a t i v e intermédiaire).
constat d'existence), n i l'imaginer, n i
déontiques actualisées de l a syntaxe i p i s i c m i q u e s sont appliquées a u x 5.
1'asserter (une opération logico-
narrative profonde en structures • i-rs t e r m e s ( é n o n c é s ) des s t r u c t u r e s A i n s i , p a r 1 ' a p p l i c a t i o n itérative
sémantique et donc impersonnelle),
a n t h r o p o m o r p h e s , les s t r u c t u r e s é p i s - idélhiques, le s u j e t q u i p r e n d e n des m o d a l i t é s é p i s t é m i q u e s e t ê t h i -
m a i s plutôt s'engager e n 1'assumant :
t é m i q u e e t é t h i q u e , ce q u i f a i t c l i a r g e ces s t r u c t u r e s r e ç o i t u n e ques a u x s t r u c t u r e s aléthiques e t
u n credo, u n «je c r o i s » , u n / c r o i r e / q u i
a p p a r a i t r e ( p o u r la première fois dans iiiinpétence m o d a l e c o g n i t i v e , u n d é o n t i q u e s a c t u a l i s é e s , ces d e r n i è r e s
est le r é s u l t a t d ' u n f a i r e i n t e r p r é t a t i f ,
le p a r c o u r s g é n é r a t i f ) le « s u j e t d e mwoir. sont converties e n structures épisté-
c'est-à-dire d ' u n j u g e m e n t q u i engage
f a i r e » . E n e f f e t , les t e r m e s des 4. miques et êthiques, e t à cette occasion
le s u j e t : u n jugement épistémique.
s t r u c t u r e s aléthique e t déontique de L a p r i s e e n c h a r g e p a r le s u j e t d e s 1'actant « s u j e t de f a i r e » avec l a
P u i s q u e les t e r m e s d ' u n e s t r u c t u r e
la syntaxe narrative profonde sont énoncés déontiques est s i m i l a i r e . c o m p é t e n c e m o d a l e d u « s a v o i r » est
a l é t h i q u e a c t u a l i s é e s o n t des é n o n c é s
des é n o n c é s p r i m i t i f s q u i n e c o m p o r - D u n s ce cas i l s ' a g i t d ' é n o n c é s p o s é . (D. P.)
aléthiques a c t u a l i s a n t u n / d e v o i r
t e m que deux actants, puisqu'un actualisant u n /devoir faire/ o u u n
être/ o u u n / p o u v o i r être/, o n
é n o n c é a l é t h i q u e est u n é n o n c é d ' é t a t /pouvoir faire/. Lorsqu'un sujet porte
comprend que la structure modale
q u i est l a j o n c t i o n * d ' u n s u j e t d'état • ni j u g e m e n t , q u e nous appellerons
épistémique* a i t p o u r t e r m e s des
et d ' u n objet et q u ' u n énoncé
déontique est u n e t r a n s f o r m a t i o n
énoncés épistémiques o ú « l a modalité jugement éthique, sur les énoncés Syntaxe narrative
d u croire* surdétermine u n énoncé déontiques de nouvelles structures
v i r t u e l l e q u i ne m e t e n r e l a t i o n q u ' u n
d'état ayant pour prêdicat un 'être' m o d a l e s a p p a r a i s s e n t : i l s ' a g i t des
profonde n. f. [N]
objet et u n destinataire. Grace à la structures modales êthiques oú la
dêjà modalisé» (v. Épistémiques
c o n v e r s i o n * d e ces s t r u c t u r e s u n modalité d u c r o i r e * surdétermine les A . M o d e d ' e x i s t e n c e . \Õ\
(modalités ~ ) , 2 . ) , q u i e s t u n « ê t r e »
a u t r e a c t a n t , le « s u j e t de faire » , est modalisé soit p a r / d e v o i r / soit p a r énoncés déontiques. O n c o m p r e n d 1.
constitué. Mais, p o u r cela, des / p o u v o i r / . D e ce f a i t , o n p e u t v o i r qu'il y a i t deux structures modales L a s y n t a x e n a r r a t i v e profonde e n
structures modales épistémique et q u ' i l y a d e u x formes de l a s t r u c t u r e ê t h i q u e s , 1'une o ú l e / c r o i r e / s u r d é t e r - tant qu'actualisation de l a syntaxe
é t h i q u e d o i v e n t d ' a b o r d être p o s é e s . modale épistémique. Lorsque l a mine u n / d e v o i r faire/ et 1'autre o ú i l f o n d a m e n t a l e p o s e , d ' u n e p a r t , des
2. p r e m i è r e e s t p r o j e t é e s u r le c a r r é surdétermine u n / p o u v o i r faire/. O n structures modales actualisantes, et

P o u r le c o m p r e n d r e , i l f a u t se s é m i o t i q u e o n p e u t 1'écrire c o m m e p e u t les p r o j e t e r s u r le c a r r é s é m i o - d ' a u t r e p a r t , d e s structures modales


s o u v e n i r q u e les s t r u c t u r e s a l é t h i q u e s s u i t de manière à faire a p p a r a i t r e q u e tique comme suit : actualisées q u i s o n t générées p a r
et déontiques actualisées o n t u n le / c r o i r e / a p o u r p r é d i c a t u n / d e v o i r l ' a p p l i c a t i o n itérative, à l a sémanti-
KNGAGEMENT DÉTACHEMENT
caractere « o b j e c t i f » et « i m p e r s o n - être/ : q u e n a r r a t i v e , des s t r u c t u r e s m o d a l e s
croire croire ne pas
n e l » d u f a i t qu'elles s o n t générées à v i r t u e l l e s e t des s t r u c t u r e s m o d a l e s
devoir faire devoir faire
p a r t i r de 1 ' a f f i r m a t i o n * d ' u n t e r m e actualisantes.
CERTITUDE IMPROBABILITÉ
s é m i q u e o u d ' u n e s u p p o s i t i o n ( d a n s le INTÉRÊT INDIFFÉRENCE 2.
croire croire ne pas
cas d e s s t r u c t u r e s s e c o n d a i r e s ) . L ' a f - ne pas croire ne pas croire Les structures modales aléthique e t
devoir être devoir être
firmation, en tant que constat ne pas devoir faire devoir faire déontique actualisantes (/pouvoir
d'existence objective, ainsi que la PROBABILITÉ INCERTITUDE être/ e t / p o u v o i r faire/) s o n t , t o u t
supposition m e t t e n t bien e n place u n ne pas croire ne pas croire SENTIMENT D E SENTIMENT c o m m e les s t r u c t u r e s m o d a l e s vir-
sujet (distinct d ' u n objet), mais, pour ne pas devoir être devoir être COMPETENCE DTNAPTITUDE tuelles ( / d e v o i r ê t r e / e t / d e v o i r f a i r e / ) ,
croire croire ne pas «logiques et abstraites» (et n o n
a i n s i d i r e , a u s s i t ô t p o s é ce s u j e t
pouvoir faire pouvoir faire a n t h r o p o m o r p h e s ) . D e ce f a i t , o n
a b d i q u e sa s u b j e c t i v i t é e n f a v e u r Similairement o n p e u t projeter sur
d'opérations logico-sémantiques e t de p o u r r a i t considérer qu'elles a p p a r -
le c a r r é s é m i o t i q u e l a s t r u c t u r e SENTIMENT SENTIMENT D'
procédures de c o n v e r s i o n : i l d e m e u r e tiennent à la syntaxe fondamentale.
m o d a l e é p i s t é m i q u e s e c o n d a i r e o u le D'APTITUDE INCOMPÉTENCE
Mais, puisqu'elles n'apparaissent
u n p u r actant. L e sujet n'acquerra /croire/ surdétermine u n / p o u v o i r ne pas croire ne pas croire
pouvoir faire q u ' à 1'occasion de l a c o n f r o n t a t i o n de
une subjectivité e t ne d e v i e n d r a être/ : ne pas pouvoir faire

226 227
Syntaxe narrative profonde Syntaxe narrative profonde

la s y n t a x e f o n d a m e n t a l e à la s é m a n - 6. I 111 iculatioa e n taxinomies axiologi- la s é m a n t i q u e n a r r a t i v e , et 1'applica-


tique narrative — une confrontation B i e n que la correspondance entre «fcM du micro-univers sémantique t i o n des s t r u c t u r e s m o d a l e s v i r t u e l l e s
q u i ne p e u t a p p a r t e n i r q u ' à 1 ' i n s t a n c e sémantique narrative (micro-univers MIIÍI aussi reflétée dans 1'articulation aléthique et déontique à ce terme
actualisante d u parcours génératif — s é m a n t i q u e ) et s t r u c t u r e s a l é t h i q u e s deu structures aléthiques et déon- ( a p p l i c a t i o n q u i ê q u i v a u t à p o r t e r des
i l semble b i e n que la dénomination et d é o n t i q u e s s o i t c o m p l e x e , elle p e u t tiques a c t u a l i s é e s . C e s t dire que ces j u g e m e n t s a l é t h i q u e et d é o n t i q u e sur
« actualisante » soit a p p r o p r i é e pour néanmoins être comprise. En tant iiuctures sont manifestées dans u n ce terme).
ces s t r u c t u r e s m o d a l e s . q u ' a c t u a l i s a t i o n de l a s y n t a x e f o n d a - i l i H c o u r s c o m m e les isotopies ( d o n t les O r , c e t t e a p p l i c a t i o n de l a s y n t a x e
3. mentale, les oppositions d'énoncés liixinomies axiologisées du micro- fondamentale se heurte à une des
L ' a p p l i c a t i o n de m a n i è r e i t é r a t i v e aléthiques et déontiques sont la univers sont la base). N o t o n s cepen- caractéristiques de la sémantique
à un micro-univers sémantique (y transformation d'un micro-univers ilmit qu'il s'agit, dans cette instance n a r r a t i v e : le f a i t q u ' e l l e s o i t t o u j o u r s
c o m p r i s à ce q u i est a u - d e l à de ses s é m a n t i q u e . O r , o n se souvient (v. iln parcours génératif, d'isotopies en expansion et donc toujours
l i m i t e s ) des structures modales v i r - S y n t a x e f o n d a m e n t a l e , M o d e de g é n é - iirlualisées (non-réalisées) : bien partielle. De nombreuses dimensions
tuelles et des structures modales r a t i o n ) de la r e l a t i o n e n t r e syntaxe i|ii'elles soient m a i n t e n a n t completes, d u m o n d e d u sens c o m m u n ne sont
actualisantes transforme ce micro- f o n d a m e n t a l e et s é m a n t i q u e fonda- Urâce a u x n o u v e l l e s d i m e n s i o n s g é n é - pas incorporées au micro-univers
univers en structures «logiques et mentale : seul le schéma positif rées d a n s c e t t e i n s t a n c e s y n t a x i q u e , sémantique. Aussi le processus de
concrètes » q u i s o n t les a c t u a l i s a t i o n s (opposition de contradiction*) cor- «lies doivent encore être discur- l'actualisation de l a s y n t a x e fonda-
des structures modales virtuelles et respond à un axe (opposition de nivisées. mentale bute constamment aux
actualisantes : les structures alêthi- c o n t r a r i é t é * ) de l a s é m a n t i q u e f o n d a - limites d u micro-univers sémantique
ques actualisées e t les structures déon- m e n t a l e q u i est a i n s i t r a n s f o r m é e en I I . Mode de génération. (pas nécessairement parce qu'elle Fa
tiques actualisées. opposition de c o n t r a d i c t i o n . I I s'en 1. é p u i s é , m a i s à cause de son orienta-
4. s u i t q u e , d a n s le cas de 1 ' a c t u a l i s a t i o n L a s y n t a x e n a r r a t i v e profonde est t i o n q u i F a m è n e a u b o r d de ce m i c r o -
Les u n i t é s d e base des structures des structures modales virtuelles, la p r e m i è r e é t a p e de l'actualisation* univers). A ce p o i n t , F a c t u a l i s a t i o n
a l é t h i q u e s a c t u a l i s é e s s o n t des «ter- seuls les s c h é m a s p o s i t i f s des struc- ile l a s y n t a x e * fondamentale (avec de l a s y n t a x e f o n d a m e n t a l e devrait
mes sémiques modalisés» par le tures a l é t h i q u e et d é o n t i q u e corres- l i i q u e l l e e l l e ne d o i t pas ê t r e c o n f o n - ê t r e b l o q u é e p u i s q u e 1 ' a p p l i c a t i o n des
/ d e v o i r ê t r e / o u le / p o u v o i r ê t r e / : i l p o n d e n t à des o p p o s i t i o n s de contra- d u e ) , u n e a c t u a l i s a t i o n q u i est a u s s i l a structures modales virtuelles alé-
s'agit donc d''énoncés* aléthiques, riété du micro-univers sémantique, transformation* de la sémantique* t h i q u e e t d é o n t i q u e n e p e u t se faire,
c ' e s t - à - d i r e , d a n s c h a q u e cas, de la mais non pas les schémas négatifs n a r r a t i v e , e t q u i ne s e r a c o m p l e t e q u e comme nous Favons vu, qu'après
jonction* d'un terme sémique avec qui sont « c r é é s » par les opérations d a n s l a syntaxe narrative de surface. avoir affrrmé F e x i s t e n c e de termes
une modalité aléthique (énoncés que s y n t a x i q u e s . D a n s le cas de 1 ' a c t u a l i - C e t t e p r e m i è r e é t a p e de Factualisa- des taxinomies axiologisées préala-
l ' o n p e u t aussi c o n s i d é r e r c o m m e des s a t i o n des s t r u c t u r e s m o d a l e s actuali- l i o n de l a s y n t a x e f o n d a m e n t a l e est blement actualisées dans la séman-
énoncés d'état primitifs). santes, seuls les s c h é m a s n é g a t i f s des 1 ' a p p l i c a t i o n itérative des structures tique narrative. Or, i l apparait que
5. structures aléthique et déontique modales v i r t u e l l e s ( a l é t h i q u e et d é o n - Factualisation d'une syntaxe fonda-
Similairement, les u n i t é s d e base c o r r e s p o n d e n t à des oppositions de lique) au micro-univers* sémantique mentale dépasse couramment les
des structures déontiques sont des contrariété du micro-univers séman- qu'est la sémantique narrative (de limites d u micro-univers sémantique
valeurs actualisées modalisées par le i n ê m e q u e c e t t e d e r n i è r e est générée a u q u e l elle est appliquée.
tique, mais non pas les schémas
/devoir faire/ o u le / p o u v o i r f a i r e / : par l'application itérative de la
positifs qui « d é b o r d e n t » le micro-
des énoncés déontiques (que l ' o n p e u t sémantique fondamentale au monde *
univers (cependant, ces schémas 3.
a u s s i c o n s i d é r e r c o m m e des énoncés du sens commun). Mais pour que
positifs sont conformes au micro- O n c o m p r e n d ce q u i se passe d a n s
d'état primitifs). cette actualisation puisse prendre
univers). le cas d e 1 ' a p p l i c a t i o n de l a structure
Ainsi, grâce à 1'application des place il faut d'abord que des
De plus, tout comme la forme modale aléthique. En effet, cette
structures modales aléthiques et s t r u c t u r e s m o d a l e s actualisantes (ou
g é n é r a l e de l a s é m a n t i q u e fondamen- structure m o d a l e v i r t u e l l e , celle du
secondaires) soient p o s é e s .
d é o n t i q u e s à la s é m a n t i q u e n a r r a t i v e , tale (la s u r d é t e r m i n a t i o n d ' u n e c a t é - / d e v o i r ê t r e / , est h o m o l o g a b l e à une
2.
u n e p r e m i è r e s o u s - c o m p o s a n t e de l a gorie proprioceptive par une autre) autre structure modale, celle du
syntaxe narrative composée d'énon- est une contrainte reflétée dans la C o m m e d a n s le cas d e l a g é n é r a t i o n / p o u v o i r ê t r e / , que F o n p e u t conce-
cés aléthiques et déontiques est f o r m e g é n é r a l e de l a s y n t a x e fonda- de la syntaxe* fondamentale, la voir comme une structure modale
é t a b l i e : ce s e r a le c h a m p d ' e x e r c i c e mentale (une double structure mo- s y n t a x e n a r r a t i v e p r o f o n d e est g é n é - actualisante (ou secondaire). On se
de l a syntaxe narrative intermédiaire dale), la forme générale du micro- rée p a r u n processus i t é r a t i f en d e u x souvient (v. Pouvoir, 3.) que les
e t de l a syntaxe narrative de surface univers est une contrainte pour les é t a p e s : 1'affirmation* d ' u n terme (ou s t r u c t u r e s m o d a l e s d u / d e v o i r ê t r e / et
qui ont pour forme générale «celle s t r u c t u r e s a l é t h i q u e et d é o n t i q u e . O n mieux d ' u n axe* s é m a n t i q u e ) d'uiie du /pouvoir être/ peuvent être
d'une m a n i p u l a t i o n d'énoncés ». peut donc s'attendre à ce que t a x i n o m i e a x i o l o g i s é e a c t u a l i s ê e dans désignées par les m ê m e s denomina-

228 229
Syntaxe n a r r a t i v e profonde S y n t n x r narrative d«- H i i r f a c c

tions (« nécessaire » , «impossible » , correspond directement à aucun (dont les termes sont des énoncés que, dans cette sous-composante, la
« possible » , « contingent») q u a n d les terme de la sémantique fonda- |iritnitifs). (D. P.) syntaxe narrative est pleinement
axes de l'une des modalités sont mentale.) • Génératif (parcours ~ ) . anthropomorphisée. L a relation entre
inversés : ainsi /devoir être/ et /ne pas P N de base et P N d'usage montre que
4.
p o u v o i r ne pas être/ peuvent être tous la position actantielle de « s u j e t » (de
O n comprend que, p o u r des raisons
deux designes par la dénomination faire) d o i t être en jonctitín (conjonc-
similaires, la structure modale déon-
« nécessaire » , alors que /ne pas devoir Syntaxe narrative t i o n ou disjonction) avec d'autres
tique virtuelle (/devoir faire/) soit
ne pas être/ et / p o u v o i r être/ peuvent actants, « a d j u v a n t s » et « o p p o -
être dénommés « p o s s i b l e » . Mais
doublée d'une structure modale déon- de surface QUIS sants», afin d'être capable d'accom-
tique actualisante ou secondaire
dans le cas de la structure modale d u p l i r la performance. L a relation d u
(/pouvoir faire/). Pour le faire appa-
/ p o u v o i r être/, le terme à p a r t i r í. P N de base aux P N annexes montre
raitre clairement i l suffit de donner à
duquel les opérations syntaxiques L a syntaxe narrative de surface en q u ' u n sujet peut être délégué par u n
la structure modale d u / p o u v o i r faire/
génèrent la structure modale n'est tant qu'actualisation de la s y n t a x e * autre sujet, 1'actant « d e s t i n a t e u r » ,
des dénominations homologables à
plus le «nécessaire» (/devoir être/) nurrative profonde et de la s y n t a x e * et q u ' i l faut faire une d i s t i n c t i o n
celles d u /devoir faire/, soit : / p o u v o i r
mais le « p o s s i b l e » (/pouvoir être/). narrative intermédiaire est une struc- entre le sujet et le «destinataire»
faire/ ( « p e r m i s » ) , / p o u v o i r ne pas
Or, par définition, le / p o u v o i r être/ lure complexe. puisque le sujet n'est pas nécessaire-
faire/ (« facultatif»), /ne pas p o u v o i r
n'est pas posé par une a f f i r m a t i o n * 2. ment 1'actant q u i sera j o i n t à 1'objet.
ne pas faire/ ( « p r e s c r i t » ) , /ne pas
(le constat) de 1'existence d ' u n terme Son unité de base est le pro- C e s t dire que la structure actan-
pouvoir faire/ ( « i n t e r d i t » ) . C-ertes,
sémique, mais par une supposition, Uramme* narratif ( P N ) q u i est u n tielle* est établie.
ces dénominations sont quelque peu
une conjecture, u n acte d'imagina- énoncé de faire (1'actualisation d ' u n 4.
surprenantes : elles sont différentes
t i o n : le / p o u v o i r être/ pose u n terme énoncé éthique) régissant u n énoncé Comme le m o n t r e la relation entre
de celles suggérées par 1'étude des
sémique q u i n'a pas d'existence (1'état (Pactualisation d ' u n énoncé P N de performance et P N de
énoncés m o d a u x (v. Pouvoir, 2.).
préalable. U n j u g e m e n t aléthique est épistémique). Les programmes narra- compétence, les modalités sont elles-
Mais l'étude des discours éthiques
alors porte sur cette supposition, I ifs y sont mis en r e l a t i o n les uns avec mêmes anthropomorphisées. A i n s i le
montre que de nombreuses théories
d'une p a r t , par 1'application des les autres selon une structure syntag-
éthiques définissent le prescrit, l ' i n - /devoir faire/ t o u t comme le /croire
opérations syntaxiques, et d'autre rnatique q u i les enchaine les uns aux
t e r d i t , le permis et le f a c u l t a t i f t o u t devoir faire/ comme catégories logico-
p a r t , par 1'homologation des catégo- autres. O n peut ainsi concevoir une
a u t a n t en fonction d u / p o u v o i r faire/ sémantiques sont convertis en deux
ries modales ainsi obtenues à celle de typologie des P N en fonction de la
qu'en f o n c t i o n d u /devoir faire/ modalités anthropomorphes : une
la structure modale aléthique v i r - place et d u role des P N sur cette
(1'éthique de 1'apôtre P a u l est, par modalité exotaxique (v. Modalité, 4.),
tuelle (le carré d u /devoir être/) sans structure syntagmatique.
exemple, posée a v a n t t o u t en fonc- le « d e v o i r - i a i r e » , q u a n d elle est
laquelle ces nouvelles catégories
t i o n d u / p o u v o i r faire/). Par exemple (v. Programme narra- imposée au sujet par u n destinateur
modales ne seraient que fantaisies
tif, 4. — 7.), on peut faire une dis- autre que le sujet lui-même, et une
sans f o n d a t i o n . A i n s i , la c o n f r o n t a t i o n de la
t i n c t i o n entre le PN de base et les modalité endotaxique, le «vouloir-
syntaxe fondamentale au micro-
PN d'usage q u i d o i v e n t être accom- faire » , dans le cas inverse. De même
univers sémantique qu'est la séman-
A i n s i , à la suite de la confrontation plis pour que le P N de base puisse les catégories logico-sémantiques d u
tique n a r r a t i v e génère deux struc-
de la syntaxe fondamentale à la avoir lieu et q u i sont donc présuppo- / p o u v o i r faire/ ainsi que d u /croire
tures modales actualisantes q u i for-
sémantique narrative en t a n t que sés par ce dernier; entre P N d'usage et pouvoir faire/ sont converties en une
ment la syntaxe n a r r a t i v e profonde :
micro-univers sémantique, la struc- PN annexes, lorsque les P N d'usage modalité e x o t a x i q u e , le «pouvoir-
une structure modale actualisante
ture modale aléthique virtuelle (/de- sont effectués par d'autres sujets, des faire » que le sujet a q u a n d i l est j o i n t
aléthique (/pouvoir être/) et une
voir être/) est doublée d'une structure sujets delegues par le sujet d u P N de aux a d j u v a n t s appropriés. E n f i n , le
structure modale actualisante déonti-
modale aléthique actualisante (ou base, au lieu d'être performés par ce /croire devoir être/ et le /croire
que (/pouvoir faire/).
secondaire) (/pouvoir être/) q u i per- sujet lui-même; ou entre le PN de pouvoir être/ sont convertis en une
met d'actualiser la syntaxe fonda- performance et les PN de compétence modalité endotaxique, le «savoir».
5.
mentale au-delà des limites d u m i c r o - oú le sujet d u « f a i r e - ê t r e » est 5.
L ' a p p l i c a t i o n itérative des struc-
univers sémantique en e x p l o i t a n t la modalisé comme sujet d u vouloir- De plus, la relation d u P N de
tures modales virtuelles et des
possibilite de déborder les limites de faire ou d u devoir-faire, d u pouvoir- performance aux P N de compétence
structures modales actualisantes au
la sémantique n a r r a t i v e ouverte par faire et d u savoir-faire. pose toute 1'instance de la compé-
micro-univers sémantique (composé
le schéma* négatif de la structure de taxinomies axiologisées de termes 3. tence d u sujet, dans laquelle on peut
modale aléthique v i r t u e l l e . (On se sémiques) le transforme en structures B i e n que cette typologie soit cer- faire la d i s t i n c t i o n entre compétence
souvient que ce schéma négatif ne aléthiques et déontiques actualisées tainement incomplète, elle m o n t r e sémantique par laquelle le sujet est

230 231
Systèmes experta

T
posé comme sujet d ' u n programme mances des experts humains dans des
v i r t u e l particulier q u i a le s t a t u t d ' u n domaines donnés (médecine, prospec-
« devoir-être » , et compétence modale t i o n pétrolifère, archéologie, e t c ) , en
q u i pose le sujet comme investi des s'inspirant n o t a m m e n t des modes de
modalités anthropomorphes m e n - raisonnement des spécialistes h u -
tionnées ci-dessus. mains (experts). Les raisonnements
6. se présentent comme des enchaíne-
Les programmes narratifs sont ments de régies a y a n t la forme :
aussi mis en r e l a t i o n les uns avec les
autres selon une structure polemique
SI tels faits ALORS tels autres faits
q u i est 1'actualisation simultanée des
\ > I
oppositions de la structure éthique et
premisses conclusion
de celles de la structure épistémique.
L a structure polemique m e t s i m u l t a -
nément en j e u deux types dY-noií- Les deux modes d'enchainement
cés : des énoncés d'état et des énoncés possibles — le chaínage arrière et le
de faire. A u x oppositions d'énoncés chainage avant — rappellent, d'une
li
d'état (actualisations d'énoncés épis- p a r t , la méthode utilisée p o u r recons- Taxème n . m . i i Les enseignements de la linguis-
témiques) sont conjoints des opposi- t i t u e r u n parcours n a r r a t i f * en
t i q u e sont certainement à prendre en
tions d'énoncés de faire (actualisa- régressant d u b u t a t t e i n t vers le p o i n t Classe p a r a d i g m a t i q u e m i n i m a l e à compte. L'expression d u temps est
tions d'énoncés éthiques, ou « t r a n s - de départ, et de 1'autre, sa reconstitu- 1'intérieur de laquelle u n groupe de t r a d i t i o n n e l l e m e n t associée au verbe,
formations narratives » ) p o u r former t i o n , q u i f a i t apparaitre le parcours sémèmes* peuvent être interdéfinis. même si l a d i s t i n c t i o n nom/verbe
des oppositions de programmes n a r r a t i f comme u n enchainement de
(F. R.) n'est nullement universelle. Dans son
narratifs. programmes* narratifs progressant
étude sur la phrase nominale — dont
A i n s i , après avoir identifié la du p o i n t de départ vers le b u t . O n
les conclusions o n t été contestées par
structure polemique de la syntaxe notera que les systèmes experts se
n a r r a t i v e de surface comme u n en- situent essentiellement au niveau Temporalisation [çHEIãl Benveniste — Hjelmslev indique que
f i g u r a t i f d u parcours génératif* bien l'expression d u temps releve de la
semble d'oppositions de programmes
que 1'utilisation de variables offre la phrase et n o n d u seul verbe :
narratifs, 1'analyse peut élucider, en L e temps défie la réflexion et l a
possibilite d ' u n passage au niveau « Théorème general : Les morphè-
prenant en considération les procédu- pensée structuraliste en particulier.
thématique. mes dits « v e r b a u x » appartiennent à
res de conversion et de t r a n s f o r m a - Le structuralisme s'est presente
la phrase prise dans son ensemble, et
t i o n , d'abord les structures épistémi- comme une réaction — salubre —
L a n o t i o n de p o i n t de vue apparait non au verbe seul. Nous les appelons
que et éthique ainsi actualisées et, par contre 1'historicisme sans frein q u i a
primordiale dans certains systèmes par définition morphèmes extenses
la suite, faire disparaitre les s t r u c t u - longtemps sévi. De-là, la proclama-
experts. A i n s i dans des systèmes fondamentaux.» (E. L . , p. 195.)
res aléthique et déontique, puis le t i o n d u caractere achronique* des
conçus pour 1'enseignement assiste Si bien qu'en s i m p l i f i a n t le temps
micro-univers sémantique, et enfin structures, alors que cette dichotomie
par ordinateur, les concepteurs o n t la est « l à » (en immanence) même
les caractéristiques de la syntaxe et était surmontée, dès - 1933, par
possibilite d'opter p o u r le p o i n t de q u a n d i l n'« y » est pas (en m a n i -
de la sémantique fondamentale q u i H j e l m s l e v avec les concepts de
vue d u pédagogue désireux de festation).
sont manifestées dans cette syntaxe « pansynchronie » et de « pandiachro-
transmettre son savoir, ou bien au 2.
narrative de surface. (D. P.) n i e » (v. La Catégorie des cas).
contraire, p o u r celui de 1'élève L'enseignement de la phonologie
• Génératif (parcours ~ ) . Mais s'il f a l l a i t sanctionner les
désireux d'acquérir u n savoir. Dans n'est pas moins précieux. Si l ' o n
errements flagrants de Phistoricisme,
le système G E O , elabore p o u r la examine de prés la classification
sa débâcle épistémologique ne signifie
représentation et 1'interprétation des établie p a r Jakobson, entre t r a i t s
aucunement celle d u temps. I I serait
connaissances spatiales — géogra- distinctifs et t r a i t s prosodiques (Es-
étrange q u ' a u m o m e n t oú les sciences
Systèmes experts phiques, en particulier — la n o t i o n de
« exactes » redécouvrent la « flèche sais de linguistique générale, p p . 103-
p o i n t de vue est fondamentale et 149), force est de reconnaitre que les
n . m . p l . |N) d u temps » , la sémiotique se singulari-
apparait fortement liée à celle constituants véritablement ultimes
d'isotopie*. (Ma. A.) sât par son indifférence ou son dédain
à 1'égard d'une donnée hautement — le f o n d de t o u t ? — des t r a i t s sont
Les systèmes dits systèmes experts
constituante. pour les deux classes la hauteur, la
visent à rivaliser avec les perfor- »*• Point de vue.
233
232
Temporalisation ÍYIIHÍOII

force, la quantité, c'est-à-dire la risque, considérer comme 1'assiette de Le réseau d u temps s'établirait selon la distance plus ou moins
fréquence, Yintensitê et le temps. toute tension. Par lui-même insaisis- provisoirement ainsi : grande q u i existait entre les éléments
Enseignement q u i s'inscrit dans cette sable..., nous pouvons cependant e n t r a n t dans sa composition : à u n
«dématérialisation du matéria- 1'approcher à travers ses modes temporel chronie mnésie m a x i m u m de distance correspondait
lisme» reconmie par G. Bachelard figuraux : temporalité ainsi u n m a x i m u m de tension et
comme une des voies de l'épistémé — temps figurai : attendu/advenu temps temps inversement.
temporal
contemporaine (Le Nouvel Esprit — espace figurai : fermé/ouvert rémissif émissif 3.
scientifique, p. 67). et en corrélant : A u niveau n a r r a t i f , on aura ainsi
3. Les dichotomies invincibles : être/ deux différentes possibilites de t e n -
attendu ) ( advenu
devenir, force/forme, p h o r i e / t a x i e , sion, soit q u ' o n regarde le parcours*
Donc le temps est partie prenante ) (
fermé ) ^ ( ouvert dynamique/morphologie, potentiel/ d u sujet, soit q u ' o n s'interroge sur son
de la c o n s t i t u t i o n de la signification.
actuei, s'inscrivent relativement f a - r a p p o r t à 1'objét* de valeur (c'est-à-
L a sémiotique constituée en témoigne
rétention ^ détension cilement dans cette optique et valent dire sur la distance q u i les separe). On
à sa façon : Ia composante sémanti-
aussi bien pour le contenu que pour envisagera donc une opposition b i -
que écarte le temps et ne veut
Le gain? Cette i n t r i c a t i o n d u 1'expression. (C. Z.) naire des signifiés, opposition q u ' o n
connaitre que des valeurs scalaires,
temps et de 1'espace procure deux • Tensivité, Génératif (parcours ~ ) , peut designer comme « a t t e n t e » /
mais la conversion i n t r o d u i t des
temporalisations : Spatialisation. « d é t e n t e » , située sur la dimension
valeurs phoriques à défaut desquelles
— une temporalité rétensive, rêmis- syntagmatique de la structure sémio-
1'orientation de la syntaxe resterait
sive, et sommairement d i t : u n temps narr ative.
impensable. Si le « moins » est d u côté
« i m m o b i l e » , « arrêté » , q u i satisfait à L ' a t t e n t e releve donc d u parcours
de la sémantique et le « plus » d u côté
1'adéquation; n a r r a t i f d u héros, à p a r t i r d ' u n
de la syntaxe, le príncipe d'empirisme
— une temporalité rétensive, émis- T e n s i o n n. f. [UIZD programme n a r r a t i f de quête* ( q u i se
demande q u ' o n postule le « moins » à
sive, et sommairement d i t : u n temps définit ainsi comme visée i n t e n t i o n -
p a r t i r d u « plus » .
« c o u r a n t » , « p a s s a n t » , celui des í. nelle* de 1'objet de valeur, comme u n
4. grammaires scolaires. /vouloir-être-conjoint/ avec 1'objet de
A côté d u concept d'isotopie*, i l est
Donc le temps hante la significa- Cette dualité, cette a r t i c u l a t i o n souhaitable d ' i n t r o d u i r e la n o t i o n de valeur), ou 1'investissement de la
t i o n , mais une telle proposition n'a rend possible u n j e u en m u l t i p l i a n t tension narrative, dispositif q u i sera catégorie aspectuelle de 1'imperfecti-
d'intérêt que l i m i n a i r e ; elle d o i t les virtualités de débrayages et d ' e m - responsable ( t o u t comme dans le cas vité* sur 1'inchoativité* d u p r o g r a m -
bientôt faire place à u n réseau obtenu brayages temporels. Elle éclaire de 1'aspectualisation) d u développe- me n a r r a t i f , en y i n s t a l l a n t u n
par dénivellation et a r t i c u l a t i o n partiellement la « p r o f o n d e u r » , la ment t e x t u e l à u n palier moins obstacle, comportera une tension
internes d u concept. Par dénivella- « résonance » d u concept de compéten- superficiel que le discursif. croissante t o u t le long des épreuves
t i o n , nous désignons les aboutissants ce, car i l est clair que cette dernière 2. qualifiantes. Seul, le m o u v e m e n t de
d ' u n príncipe de déhiscence q u i scinde releve d'une temporalité rétensive. O n connait deux différentes accep- conjonction (épreuve décisive*) et la
t o u t niveau reconnu nécessaire en I I reste à articuler le niveau tions linguistiques d u terme de t e n - conjonction définitive avec 1'objet de
deux niveaux corrélés : l ' u n en - al temporel en t a n t que niveau présup- sion : Guillaume y v o y a i t u n aspect valeur p r o d u i r o n t la détension néces-
présupposé, 1'autre en - if présuppo- posant. C a r t i c u l a t i o n , générale s i - syntagmatiquement cinétique, cor- saire à la réalisation globale d u
sant, pour a u t a n t que des termes s'y non universelle, semble bien opposer respondant à une «impression de programme n a r r a t i f (correspondant
prêtent. Ce q u i n'est guère le cas i c i : la chronie à la mnésie. L a chronie mobilité progressive d u verbe q u i en ainsi à la sanction*).
si des termes comme « a s p e c t a l » / apparait comme le lieu des consé- est inséparable et q u i 1'amène d'une O n désignera par détente le par-
« aspectif» sont relativement accep- cutions et admet p o u r opérateur la position i n i t i a l e de tension complete à cours d u p r o g r a m m e n a r r a t i f d u don
tables, « t e m p s » ne f o u r n i t que passêification pour a u t a n t que la u n p o i n t f i n a l d'absence totale de (renonciation et a t t r i b u t i o n de 1'ob-
« t e m p o r e l » et comme moindre m a l : mnésie se donne comme le lieu des tension, ce q u i correspond à u n j e t ) , m o u v e m e n t q u i comporte le
« t e m p o r a l » . Si bien que la déhiscen- simultanéisations et met en ceuvre la m a x i m u m de détension» (1930 : 21). passage d ' u n m a x i m u m de détension
ce d u temps met en place la prêsentification. Sans doute la mé- L a tension était ainsi homologuée à à u n m i n i m u m de tension, résultant
dénivellation suivante : moire* est-elle u n « gouffre » , mais cet u n parcours, à sa partie f u t u r e , n o n d u détachement de 1'objet de valeur,
— niveau en - al : temporal aveu n'est pas renoncement. Qu'est- achevée. B r a n d a l (1943) développait donc de la distance q u ' o n installe
— niveau en - if : temporel. ce qu'être soi pour soi sinon incessam- au contraire une nouvelle définition entre sujet et objet.
Ce fond(s) temporal, nous le cernons ment présentifier celui, ceux que l ' o n de la tension en 1'homologuant au Le programme n a r r a t i f d u sujet
comme u n complexe de temps- a été? Truisme sans doute, mais concept de distance : une unité a v a i t se t r o u v e ainsi modalisé par u n
espace, que l ' o n peut, sans grand alors une tension majeure ou mineure /pouvoir-faire/ correspondant à la
comme on d i t : i n c o n t o u r n a b l e .

234 235
Tensivité Thématique Tll< oi i<

surdétermination par la perfectivité * — a) Le terme tensif se trouve par réduction de la densité* sémique abstrait, de nature purement concep-
du terminatif*. «libéré » et peut designer la catégorie figurative (comme i l advient en tuelle) et le syntaxique. Cest au
La tension narrative trouve ainsi tout entière. certains cas de généralisation, par dispositif thématico-narratif qu'il
une place privilégiée à 1'intérieur du — 6) Le segment tensif vaut dans exemple, lorsqu'on ne prend en revient de sous-tendre les éléments
concept plus general d'isotopie. (M. j . ) chacune des quatre positions comme compte que la récurrence d'un figuratifs pour les situer syntagmati-
• Tensitivité. constituant et admet comme mor- classème figuratif*, tel que /anime/ quement les uns par rapport aux
phème, comme opérateur syntaxi- ou /humain/), mais par recours à une autres. (J. C.)
que : ré-, con-, dé-, eu-. formulation uniquement conceptuel- • Figuratif.
— c) I I y a tout lieu de penser que le, privée de tout sème extéroceptif*.
chacun de ces opérateurs chiffrent, de Exemple : les thèmes de l'/amour/, de
Tensivité |Ç][D] façon singulière, le temps-espace. la /méchanceté/, de l'/équité/, etc.
— d) Si le terme détensif a été (J. C.) Théorie GD
Quelle que soit sa place dans l'éco- consacré par les travaux de G.
nomie de la signification, la tensi- Guillaume, celui ({'eutensif risque, LE 8.
vité demande une terminologie pre- dans le meilleur des cas, de surpren- Dans la structuration de la compo- Comme construction conceptuelle
cise, mais cet effort terminologique dre... I I s'impose à nous à un double sante discursive, le pôle thématique et métalinguistique, comme hiérar-
bute sur deux ordres de difficultés, titre : s'articule au pôle figuratif, en rapport
chie de métalangages, la théorie d'un
d'ailleurs liées : — I I vaut d'abord comme interface avec les deux fonctions constitutives
objet de connaissance déploie le sens
o) Les données tensives intéres- immédiat entre qualité et quantité, du discours : la fonction descriptive

d^objectivité (le sens noématique) de
sent, semble-t-il, aussi bien le plan du valeur et différence, et renvoie au lien ou représentative (le discours figure,
son objet. Ce sens d'objectivité
contenu* que celui de 1'expression*, posé par Freud, après et avec parle du monde), et la fonction
prédicative ou interprétative (le définissant Tessence objective d'une
qui seraient isomorphes mais non- d'autres, entre détente et plaisir; en ontologie régionale est determine par
conformes. D'oú la requête, peut-être langage catastrophiste, i l se soutient discours catégorise, classe). Les deux
pôles sont corrélatifs : le même des catégories (au sens philosophique
d'ailleurs impossible à satisfaire, du caractere attracteur des minima
élément discursif peut jouer le role de du terme) fonctionnant comme prédi-
d'une terminologie capable d'appré- (cf les travaux de R. Thom).
figure par rapport à un autre et de cats ontologiques. Cest dire que la
hender l'un et 1'autre niveau. — Ce terme eutensif, pour 1'heure
thème par rapport à un troisième. théorie conceptuelle-descriptive re-
— 6) Trois couples de termes, qui précaire, est affermi du fait de pose sur une base catêgoriale consti-
auraient pu convenir, extense/inten- s'inscrire dans une série impression- L'analyse discursive décrit la prise en
charge des figures par 1'organisation tuée de ses concepts primitifs indéfi-
se, extensif/intensif, et dans une moin- nante : euphorique, euphémique, eury-
nissables. La formalisation* destinée
dre mesure, extensional/intensional, thmique... thématique du discours et propose
des modeles de cette organisation. à la faire accéder au stade de théorie
sont, en raison de 1'acception que Ces indications introduisent à une hypothético-déductive* ne se réduit
(L. p.)
Hjelmslev leur a donnée, indispo- véritable difficulté, à savoir la donc pas à une simple transcription
nibles (v. ces termes). formulation d'une hypothèse rendant 2. [Ç] dans un langage formei. En effet
Par voie de conséquence, les compte à la fois de ces données celle-ci ne concerne que la partie
Le role thématique, qui admettra,
propositions qui suivent se placent tensives, mais également de ces
à un autre niveau de représentation logico-syntaxique de la théorie et non
sous le signe du compromis, compro- couples que nous avons signalés :
du parcours génératif*, des figurati- pas son contenu. Le point de vue
mis entre les exigences propres à extense/intense, extensifj intensif en
visations* variables, est celui qui axiomático *-formaliste* doit en
1'hypothèse adoptée et ces interdits vue de leur homogénéisation. (C. z.)
subsume, du point de vue de 1'agent conséquence être complete par un
relatifs. Dans ces conditions, les virtuel, un parcours thématique point de vue sémantique (1'opposition
données tensives pourraient être donné. Exemple : T/amoureux/, le syntaxe/sémantique en théorie de la
organisées de la façon suivante : /méchant/, le /juste/, etc. (J. C.) connaissance recouvrant l'opposition
Thématique critique fondamentale entre logique
rétengif eutensif 4.[Ç]
formelle et logique transcendantale).
[Avant le 1.] Par opposition au figuratif auquel

X
contensif détensif
DÉTENTE

LÕ]
On qualifiera de thématique tout
il donne sens, le thématico-narratif
represente la conjonction possible —
à un même niveau du parcours
Ce dernier est celui de la schêmatisa-
tion* des catégories. I I peut être
développé en sémiotique à partir de la
génératif — des deux composantes théorie des catastrophes*. (J. P.)
investissement sémantique abstrait*
A 1'appui de ces choix, i l est d'une forme syntaxique à laquelle i l isomorphes que sont le thématique • Axiomatique, Formalisation,
possible de faire valoir que : est isomorphe * et qui est obtenu non (comme investissement sémantique Schématisation.
236 237
Thymique T<>|M>l<l^l(|lll

d'avance connoté comme euphorique II conviendrait par conséquent de et une symbolisation f i g u r a t i v e . De


Thymique [ Ç ] | D J
distinguer, pour les situer aux contenu «inconscient» et «pulsion-
ou dysphorique. E n f a i t , cette
modalisation profonde est logique- différents niveaux d u parcours géné- n e l » , les sèmes intéroceptifs profonds
I. ment impliquée dans la modalisation ratif, le « phorique », le « t h y m i q u e » sont primitivement proprioceptifs *. Ce
A la suite d'une projection t h y - de surface : «désirable » i m p l i q u e et le «pathémique »; le « p h o r i q u e » ne sont pas des sèmes q u i sont
mique, les sèmes deviennent, au euphorique, « n u i s i b l e » i m p l i q u e serait la catégorie d y n a m i s a n t e et thymiquement investis dans u n second
niveau p r o f o n d , des valeurs* v i r t u e l - dysphorique, etc. L'usage d u terme polarisante, au niveau logico- temps, mais au contraire de purés
les. Leur existence* sémiotique reste t h y m i q u e peut d'ailleurs prêter à des sémantique; le « t h y m i q u e » serait prégnances t h y m i q u e s rendues dans
virtuelle parce que la j o n c t i o n avec confusions : on peut le prendre dans une des dimensions narratives an- u n second temps significatives. E n
le sujet n'a pas encore eu lieu. Q u i u n sens impulsionnel et le faire t h r o p o m o r p h e ; et le « p a t h é m i q u e » 1'affaire, on peut dire que c'est le sens
est alors le sujet de la projection fonctionner seulement au niveau serait 1'isotopie discursive (théma- qui symbolise le thymique et non pas le
t h y m i q u e elle-même? L a modalisa- profond — mais i l reste alors assez tico-figurative) d ' i n s c r i p t i o n des thymique qui connoté le sens. Ce p o i n t
t i o n de 1'objet en t a n t que désirable, obscur — ou le prendre comme une configurations passionnelles plus su- est essentiel à 1'élaboration d u
e t c , p a r le sujet t i e n t de son a t t i t u d e générale de propension vers perficielles. Cette répartition hiérar- r a p p o r t que la sémiotique entretient
actualisation en surface. L a conclu- u n objet et le laisser fonctionner chique de la catégorie p e r m e t t r a i t de de droit avec la métapsychologie.
sion serait q u ' i l y a une d i s t i n c t i o n à à tous les niveaux de la p r o d u c t i o n distinguer trois niveaux d'axiologisa-
(J- P)
faire entre la projection t h y m i q u e en d u sens, mais alors i l n'est plus défi- t i o n des structures : Vaxiologie pro-
profondeur et la modalisation de • Prégnance, Subjectivation,
nitoire pour la t r a n s f o r m a t i o n en prement d i t e , au niveau sémantico-
1'être au niveau superficiel. Greimas Valeur.
profondeur de la t a x i n o m i e en syntaxique p r o f o n d , 1'idéologie des
remarque une fois (« Modalisation de axiologie. I I me semble que le terme, structures narratives anthropomor-
l ' ê t r e » , Du Sens I I , p. 101) 1'aspect dans les deux cas, n'est pas extrême- phes et actantielles, et 1'éthiqiie, au
« n a t u r e l » ou « s o c i a l » de la projec- ment opératoire. E n f i n , i l n'est pas niveau thématico-figuratif.
t i o n t h y m i q u e . P o u r r a i t - o n alors súr q u ' o n puisse toujours dériver le Topologique
parler d'une axiologie* tellement Subsumant et organisant le j e u des
profonde qu'elle aurait lieu, avant la
terme modalisé en surface d u terme attractions/répulsions objectales et (catégorie ~ ) adj. H][ç]
correspondant d'une catégorie fonda- intersubjectives, la dimension t h y -
c o n s t i t u t i o n d u sujet, comme le mentale (vie, m o r t , etc.) connoté
résultat des pulsions ou d u t r a v a i l de mique p o u r r a i t être u t i l e m e n t rap- Les catégories topologique», de
comme euphorique dysphorique, etc. prochée de la deuxième f o n c t i o n * de
1'inconscient collectif (Jung)? D'au- nature non constitutionnelle*, règlent
tre p a r t , le contenu concret d u terme Nous proposons donc q u ' o n utilise, Dumézil. (J. F.) la disposition des configurations
«projection t h y m i q u e » , le sens et à la place d u t h y m i q u e , 1'expression 3. JEU plastiques dans 1'espace b i - et t r i d i -
la m o t i v a t i o n de ce m o u v e m e n t « m o d e s a x i o l o g i q u e s » et q u ' o n L ' i n t r o d u c t i o n d u concept sémio- mensionnel. Elles se divisent en
euphorique/dysphorique vers l ' o b j e t , considere les catégories de la mo- tico-métapsychologique de prê- plusieurs sous-classes, comme la
rappellent les différents termes p r i m i - dalisation de l'être selon Greimas et gnance* c o n d u i t à remettre en partie position et Vorientation.
tifs, assez obscurs, utilisés dans Courtés comme la catégorisation de en cause la conception c o n n o t a t i v e * Dans certains types de discours
1'axiologie par Brentano (l'amour ou l ' u n de ces modes, Pévaluation. (S. A.) de la catégorie euphoriejdysphorie*. poétiques*, la forme topologique
la haine de l ' o b j e t déterminent sa E n effet, les sèmes* intéroceptifs* de propre aux schémas strophiques est
valeur pour le sujet), Scheler (c'est la 2.[EU la sémantique fondamentale* — q u i
sont des valeurs* virtuelles* et
exploitée, selon le mode semi-
valeur, au contraire, q u i cause s y m b o l i q u e * , dans 1'investissement
Cette interprétation i m p l i q u e que
l ' a m o u r pour l ' o b j e t ) , Ehrenfels (le abstraites q u a n t à leur f o r m e * — ne des contenus, ce q u i , de retour,
la catégorie t h y m i q u e * intervienne
désir crée la valeur), Meinong (la sont pas quelconques en ce q u i facilite la lecture des textes.
dans le parcours génératif* dês les
valeur fait naítre le désir). regarde leur substance*. Substantiel- D ' u n autre côté, on sait que
structures logico-sémantiques, pour
lement p a r l a n t , ce sont des pré- le discours n a r r a t i f * t r a d i t i o n n e l
les polariser et en orienter la syntaxe.
O n peut cependant se demander si gnances sémantiques q u i sont n o n (conte proppien) met en place, à
II apparait p o u r t a n t , dans 1'étude des
la «projection t h y m i q u e » est v r a i - seulement non référentiables (non travers le discours descriptif, u n
discours concrets, que la catégorie
ment indispensable à la c o n s t i t u t i o n extéroceptives*), mais, q u i plus est, système topologique f o r t , oú le
t h y m i q u e peut i n t e r v e n i r aussi dans non subjectivables en tant que telles.
d u sens et de la valeur. Si l'objet de schéma des trois épreuves correspond
la syntaxe n a r r a t i v e de surface, C e s t mème précisément pour cela
valeur est une structure modale oú à u n schéma d ' a r t i c u l a t i o n topolo-
comme une d i m e n s i o n * n a r r a t i v e que leur s u b j e c t i v a t i o n * , leur «sai-
le sujet modalise u n terme d'une gique de forme canonique. Dans la
anthropomorphe autonome, e n t r a n t sie», ne peut se réaliser que par la
catégorie séman tique (« Modalisation théorie d u récit, cette problématique
en concurrence et/ou en combinaison conversion* de la sémantique fonda-
de l'être », Du Sens I I ) , i l n'est alors est traitée sous le terme de spatialisa-
avec les dimensions p r a g m a t i q u e * et mentale en une syntaxe actantielle*
pas nécessaire que ce terme soit t i o n * . (F. T.)
cognitive *.
238 239
IVIIIIHIOI llllll i o n
Transformation

des expressions vcrbales ou non- determine le r a p p o r t entre deux


Transformation [ç][p] — a) une transformation réalisante
verbales. transformations quelconques.
de nature stationnaire régie une fois
A i n s i , une première définition
par l'opérateur h y p o t a x i q u e /faire/
1.
3. explicite le r a p p o r t entre les transfor-
A u niveau sémio-narratif de sur- et une autre fois par l'opérateur /ne
Grace à la reconstitution des mations telles qu'elles s'articulent
face, la transformation s'exprime au pas f a i r e / ; dans le premier cas, elle
quatre types f o n d a m e n t a u x de trans- dans le PNa et le PNã (le P N b et le
moyen du programme narratif* exprime le m a i n t i e n d ' u n état réalisé
formations à 1'ceuvre dans le p r o - PM»; etc).
comme modele d u changement ( P N a ) ; dans le second cas, la
conservation d ' u n état réalisé ( P N c ) ; gramme n a r r a t i f comme modele — déf. 'a' : la négation d'une
d'état. P o u r c o n n a i t r e les différents
c o n s t i t u t i f du changement d'état, on t r a n s f o r m a t i o n (simple) identique
types de t r a n s f o r m a t i o n s j o u a n t — 6) une transformation actuali- est en mesure de mieux se rendre p r o d u i t la t r a n s f o r m a t i o n (simple)
entre 1'état* i n i t i a l et l'état f i n a l , i l sante de nature dynamique, régie une compte de la nature de 1'algorithme* contraire à la première;
est indispensable d'opérer une des- fois par 1'opérateur hypotaxique /faire/ de t r a n s f o r m a t i o n simulant le par- — cor. ' o ' : la négation de la
c r i p t i o n exhaustive de la d y n a m i q u e et une autre fois par 1'opérateur /ne cours* d ' u n discours n a r r a t i f o u t r a n s f o r m a t i o n (simple) contraire à
interne (ou de la « grammaire » * ) d u pas f a i r e / ; dans le premier cas, elle d'une pratique finalisée quelconque. une t r a n s f o r m a t i o n (simple) iden-
programme narratif. exprime la création d ' u n état réalisé E n effet, cet algorithme n'est pas u n tique est strictement equivalente (v.
2. ( P N c ) ; dans le second cas, 1'appari-
enchainement i n f i n i et essentielle- Identité) à la première;
E n définissant 1'opérateur h y p o - t i o n d ' u n état actualisé ( P N ã ) ; Une deuxième définition explicite
ment non-clôturé des t r a n s f o r m a -
t a x i q u e ne pasfaire comme négation le r a p p o r t entre des transformations
p a r t i e l l e ( e t , plus précisément, — c) une transformation actuali- tions dynamiques (soit réalisantes,
sante de nature stationnaire, régie une soit actualisantes), i l est, au con- telles qu'elles s'articulent dans le P N a
comme négation de contrariété*) de
fois par 1'opérateur hypotaxique /faire/ traire, intrinsèquement clôturé en et le P N d (le PNc et le P N b , etc.) :
l'opérateur h y p o t a x i q u e faire*, on
est en mesure de reconstituer huit et une autre fois par 1'opérateur /ne v e r t u de 1'existence même des huit — déf. ' 6 ' : la négation de la
pas f a i r e / ; dans le premier cas, elle programmes narratifs épuisant en- t r a n s f o r m a t i o n (simple) contradic-
programmes narratifs spécifiques,
exprime le m a i n t i e n d ' u n état actuali- semble le modele c o nstitutif du toire à une t r a n s f o r m a t i o n (simple)
épuisant ensemble et seulement en-
sé ( P N d ) ; dans le second cas, la changement d'état. Cela veut dire identique donne la t r a n s f o r m a t i o n
semble la d y n a m i q u e interne d u
conservation d ' u n état actualisé q u ' u n algorithme de t r a n s f o r m a t i o n (simple) complémentaire de la trans-
modele c o n s t i t u t i f d u programme
(PNb); peut être constitué au m a x i m u m de f o r m a t i o n (simple) i d e n t i q u e ;
narratif.
h u i t séquences différentes, mais que — cor. 'b' : la négation de la
L a structure logique sous-jacente — d) une transformation réalisante la neuvième se confondra nécessaire- t r a n s f o r m a t i o n (simple) complémen-
et commune à ces h u i t programmes de nature dynamique, régie une fois ment avec une des h u i t premières. Or, taire d'une t r a n s f o r m a t i o n (simple)
q u i forment deux groupes fermés, est par 1'opérateur h y p o t a x i q u e /faire/ u n algorithme de G-transformations identique donne la t r a n s f o r m a t i o n
une structure à quatre t r a n s f o r m a - et une autre fois par 1'opérateur /ne est clôturé et intrinsèquement (mais (simple) contradictoire à la transfor-
tions reproduisant les propriétés pas faire/; dans le premier cas, elle n o n extrinsèquement) f i n i . Si u n m a t i o n (simple) identique.
constitutives d u carré* sémiotique exprime la création d ' u n état réalisé algorithme de G-transformations ne Par le biais de ces deux définitions
t o u t en étant equivalente au groupe ( P N b ) ; dans le second cas^ 1'appari- se boucle pas, cela signifie t o u t (et de leurs corrolaires), on v o i t que
I N R C de Piaget : t i o n d ' u n état réalisé ( P N d ) . simplement, d'une p a r t , q u ' i l n'épui- la structure « a x i o m a t i q u e » sous-
Ces quatre types de transforma- se pas le modele c o n s t i t u t i f d u jacente aux h u i t programmes narra-
transformation transformation
stationnaire tions forment ensemble 1'univers de changement d'état, et, de 1'autre, tifs est logiquement cohérente.
dynamique
réalisante actualisante ce que T . Pavel a appelé les G- q u ' i l ne connaít pas une récurrence*
(PNa; PNc) ( P N c ; PNã) transformations, mais q u i ne sont de transformations (à la seule excep- 5.
naturellement n i intertextuelles n i t i o n que constitué, évidemment, u n A côté de transformations simples
transformation transformation intratextuelles : en se situant soit au algorithme non-bouclé à h u i t sé- s i m u l a n t le changement d ' u n seul
dynamique stationnaire niveau logico-conceptuel* (sous la quences). état, i l faut distinguer des transfor-
réalisante actualisante forme de la structure logique c o m m u - mations complexes a r t i c u l a n t le chan-
(PNb; PNd) (PNd; PNb) ne), soit au plan sémio-narratif * (sous 4. gement ou la persévérance d'au moins
la forme des h u i t programmes E n examinant de plus prés 1'orga- deux états q u a l i t a t i v e m e n t distinets.
Cette structure « a x i o m a t i q u e » narratifs), les mêmes transformations nisation interne de la structure C o b j e t théorique des transforma-
nous montre q u ' i l y a quatre types de sont indifférentes à la d i s t i n c t i o n de « a x i o m a t i q u e » * sous-jacente aux tions complexes est ce que
transformations articulables par Ie T . Pavel, car elles peuvent se m a n i - huit programmes narratifs, on peut A . J . Greimas a appelé la c o m m u -
modele sémiotique d u programme fester de manière intratextuelle ou definir, rigoureusement et explicite- n i c a t i o n * à deux objets; la coordi-
narratif : intertextuelle t o u t a u t a n t que comme ment, la valeur de la négation* q u i n a t i o n de deux transformations

2 4 0 2 4 1
Transvaluation
TriiiiHvuliiiition

complexes erige donc en objet théo- Sens I), lesquelles, en dehors de leur
rique la structure de 1'échange*. vertu opératoire, font option d'un « réseau de dépendances », l'univers Pour tenir compte du role éminent
En définissant la transformation postulat de continuité. Le radical factif, la même organisation doit être de 1'aspectualisation dans 1'activité
complexe comme une composition de -valuation accomplit la demande retenue pour l'univers valuatif de évaluative d'une part, de la modalisa-
deux transformations simples, on saussurienne selon laquelle la langue facon à ce que la correspondance tion d'autre part, nous avons proposé
peut reconstituer quatre groupes ne connait que des valeurs : « On voit globale postulée soit avérée terme à de les accueillir franchement et de les
fondamentaux représentant la struc- donc que dans les systèmes sémiolo- terme. Cet univers valuatif devrait constituer en niveaux autonomes, à
ture logique commune à tous ces giques, comme les éléments sont donc donner lieu à une stratification part entière (v. Génératif (parcours
programmes narratifs qui articulent réciproquement en equilibre selon des des valeurs et pour chaque strate ~).) Du point de vue de 1'arbitraire,
des formes complexes de 1'action : régies déterminées, la notion d'identi- significative à une catégorisation c'est leur statut de présuppposé qui
— a) le premier groupe de quatre té se confond avec celle de valeur et des valeurs. Pris en son acception leur vaut, si Fon ose dire, cette
transformations complexes possède réciproquement.» (CLG, p. 154.) De restreinte, le concept de tranvalua- promotion. Maladresse ou Índice :
comme trait invariant 1'affirmation même pour Hjelmslev : « Une forme tion designe 1'opération par laquelle avec recul, les concepts de valeur et
ou la négation conjointes des états linguistique est une valeur exprimée. les valeurs sont converties d'une de dépendance paraissent en partie
initiaux et finaux de deux pro- Les relations dont i l est question ici strate à 1'autre. substituables Fun à 1'autre. A cette
grammes combines; sont dans toute langue des valeurs Cette hypothèse d'un tissu, d'une double condition — solidité des
— b) le deuxième groupe de quatre exprimées.» (Lo Catêgorie des cas, nappe valuative, moins inconfortable acquis d'une part, minimum épis-
transformations complexes possède P. 77.) que son désaveu..., ne sera validée témologique d'autre part — nous
comme trait invariant Faffirmation que s'il est possible de montrer que produisons Fintégration suivante.
1. cette saisie globale fait bientôt place à Ainsi formule, le propôs a quelque
ou la négation conjointes des états
S'il n'y a que des valeurs, si les une différenciation et à une hiérar- chose de météorique, mais la faute en
initiaux et 1'affirmation de 1'état final
valeurs sont ou catalysées ou catalysa- chisation. La nappe valuative doit, incombe moins au contenu qu'à la
d'un programme ou (vel) de 1'autre;
bles, Vhomogênéité sémiotique — si dès que scrutée, devenir un territoire. présentation hâtive qui en est faite.
— c) le troisième groupe de quatre
elle existe — est une homogénéité que
transformations complexes possède
nous désignerons, faute de mieux,
comme trait invariant 1'affirmation UNIVERS ÉVALUATIF
comme valuative. Si le concept de UNIVERS FACTIF
de l'état initial d'un programme ou
valeur s'impose comme «constante
(vel) de 1'autre et 1'affirmation ou la FONCTION CATÉGORIES FONCTION CATÉGORIES
concentrique », i l convient d'en dis-
négation conjointes des états finaux;
cerner les incidences, les retombées
— d) le quatrième groupe de qua- espace spéculatif équivalence/ espace discursif exclusion/participation
sur les énoncés et les opérations : c'est équidifférence
tre transformations complexes pos-
à quoi s'emploie le concept de
sède comme trait invariant une
transvaluation. espace critique le bien/le bon espace jonctif plaisir/insatisfaction
structure telle que les états initiaux et
Si nous ne quittons guère 1'univers
les états finaux articulent ou bien une espace pathique devoir/désir espace directif obligation/volition
de la valeur, sinon par jeu, faux-
affirmation d'un programme ou (vel)
semblant ou artifice, nous suppose-
de 1'autre, ou bien une négation d'un totalisation/
rons que l'univers du faire (ou univers espace nomique infinitisation espace aspectif saillance/passance
programme ou (vel) de 1'autre. (P. S.)
factif) est coextensif et, jusqu'à
• Programme narratif, Faire.
preuve du contraire, isomorphe à cet espace phorique euphorie/dysphorie espace tensif arrêt / continuation
univers du valoir (univers valuatif)
dont nous faisons l'hypothèse. Et s'il système des évaluants système des predicante
n'est pas régulièrement manifeste
dans la chaine, c'est en vertu de son
Transvaluation statut de constante : Ce schéma d'ensemble fait appel, conclusion logique est donc une
n. f. [UE] du seul point de vue de son articulation de la proposition présup-
univers valuatif univers factif fonctionnement, aux concepts de posée qui consiste en une résolution,
I 1 syncrétisme et de prêsupposition se- sous forme d'implication, de ce
Le terme de transvaluation indique 1 1
de lui-même sa necessite : le prefixe lon Finterdéfinition indiquée par syncrétisme.» (Prol., p. 118.) Cette
constante variable
trans- fait, à lui seul, référence aux Hjelmslev : «(...) on doit manifeste- interdéfinition déborde, i l va sans
opérations de transcodage et de Si le parcours* génératif organise ment comprendre la proposition dire, le cadre linguistique et même
transposition (voir la préface de Du structurellement, c'est-à-dire comme présupposée comme le résoluble sémiotique.
syncrétisme de ses conséquences; la Deux niveaux N« et N étant 2

242
243
Transvaluation I I ; m s \i

donnés dans u n r a p p o r t de détermina- 1'énonciation — soit créatrice de 1'inlerdit, de la p r o h i b i t i o n ) et le voirs et inversement à différencier le
tion ( N j v a l a n t comme constante et valeurs ressort des catégorisations vouloir émissif. v o l i t i f à 1'aide d u déontique, bref à
N comme variable), N est syncréti-
2 1 retenues : la totalisation et Vinfmiti- D u p o i n t de vue t r a n s v a l u a t i f , le moraliser les désirs. C e s t en ce sens
que et pour a u t a n t que N présup- 2 sation (Valéry, J . P e t i t o t ) q u i rè- devoir se presente comme la négation que nous sollicitons les notions
pose, i m p l i q u e N se presente
2
glent et, semble-t-il, dans les mêmes de Vexcès, c'est-à-dire comme la A^équivalence et A^équidifférence.
comme la rêsolution (analytique) de termes, aussi bien 1'activité éthique soumission de 1'infmitisation à la D u p o i n t de vue t r a n s v a l u a t i f , ce
N j . Le r a p p o r t de présupposition se que l'activité esthétique. totalisation. Inversement, le désir se niveau est celui ou les présupposants
double d'une inégalité génératrice, à D u p o i n t de vue t r a n s v a l u a t i f , le presente comme la négation d u restent en 1'état, sans donner lieu à de
défaut de laquelle i l resterait en niveau phorique sera t e n u p o u r manque, cette dernière figure p o u - nouvelles catégories.
quelque sorte stérile. syncrétique; à cette c o n d i t i o n , le vant être approchée comme négation 2.
n i v e a u n o m i q u e aura valeur de (ou arrêt) de la t o t a l i s a t i o n . Si ce t r a v a i l t r a n s v a l u a t i f , à peine
I I convient de dire quelques mots
rêsolution dans la t e r m i n o l o g i e — d) Le niveau critique : ce niveau esquissé, est consistant, on v o i t q u ' i l
des « t e n a n t s » (les fonctions) et des
hjelmslévienne (de « d é p l o i e m e n t est celui de la narrativité en son y a lieu de distinguer deux activités
« aboutissants » (les catégories) affé-
d'une singularité » dans la t e r m i n o l o - acception restreinte. C e s t le m o m e n t valuatives sensiblement éloignées
rents à chaque niveau.
gie catastrophiste ?); i n f i n i t i s a t i o n et presque impensable o u , ainsi que l'une de 1'autre : \efaire normatif q u i
— o) Le niveau phorique : 1'intro- t o t a l i s a t i o n apparaissent comme des 1'écrit Greimas : « ( . . . ) la valeur du prend en charge la t r a n s v a l u a t i o n
d u c t i o n et 1'initialisation de la phorie « d e s t i n s » f i g u r a u x de la phorie : sujet, au sens sémiotique, se change en proprement dite et le faire évaluatif
prennent en compte les hypothèses dans 1'infinitisation, les limites sont valeur pour le sujet, au sens axiologi- q u i prend en charge la relation entre
relatives à la « masse t h y m i q u e » (Du virtualisées (récessives) et la phorie que de ce terme. » (Du Sens I I , p. 23.) 1'univers v a l u a t i f et 1'univers factif,
Sens I I , p p . 93-102); cette initialisa- est « s e n t i e » comme expansion; i n - Dans 1'univers v a l u a t i f i n t e r v i e n d r a i t c'est-à-dire la relation entre valeur et
t i o n evite 1'inconvénient ã^exclure les versement, dans la t o t a l i s a t i o n , les une actantialisation subjectale ins- objet de valeur. Ce faire évaluatif,
valeurs dans u n premier temps et limites deviennent ou redeviennent t a u r a n t une intentionnalité, une catégorisé en faire appréciatif et faire
de les réintroduire dans u n second : dominantes et la phorie, consommée, direction : dans 1'univers f a c t i f ad- dépréciatif, ne sera pas envisagé i c i .
le principe d'empirisme, n o t a m m e n t sera vécue comme concentration. v i e n d r a i t une actantialisation objec- Le faire n o r m a t i f est dans la
avec les visées de n o n - c o n t r a d i c t i o n — c) Le niveau pathique : ce n i - tale i n s t a u r a n t cette fois une visée. dépendance immédiate de la t r a n s v a -
et de simplicité, semble m i e u x veau est celui de la modalisation. D u p o i n t de vue v a l u a t i f , deux l u a t i o n . Si l ' o n envisage deux n i -
satisfait. D e u x choses frappent dans 1'attitude types de jonction* sont concevables : veaux donnés en continuité : N j - N , 2

Cette a d o p t i o n semble compatible de la sémiotique à Fégard des la conjonction et la n o n - d i s j o n c t i o n . N -N ,


2 3 et que l ' o n se souvienne
avec les grandes entreprises hermé- modalités : la conscience de 1'impor- Cette d i s t i n c t i o n servira d'assiette à que le second n'est que la rêsolution
neutiques de notre temps : « principe tance des modalités dans 1'élabora- la catégorisation : le bien est d u côté d u syncrétisme implicité dans le
de plaisir» chez F r e u d , caractere t i o n des modeles d'intelligibilité que de la non-disjonction, le bon d u côté premier, alors nous voyons, à hauteur
« a t t r a c t i f » des mínima dans la la sémiotique a p u proposer d'une de la c o n j o n c t i o n . de 1'arbitraire, émerger une donnée
théorie des catastrophes de R. T h o m . p a r t , 1'absence d'une réflexion o D u p o i n t de vue t r a n s v a l u a t i f , le adéquate i m p o r t a n t e : la valeur de la
E n f i n le niveau phorique donne priori sur le role crucial de la bien est 1'héritier d u devoir, de la valeur. E n principe cette récursivité
lieu dans 1'univers f a c t i f à deux modalisation d'autre p a r t . L a solu- t o t a l i s a t i o n , de la négation et de est ouverte : en p r a t i q u e , d u f a i t de
catégories d'envergure : l'« arrêt» et t i o n consistera à changer la question l ' « a r r ê t » ; le b o n est l'héritier d u la d i c h o t o m i s a t i o n quasiment irré-
la «continuation», en v e r t u desquel- en réponse. v o u l o i r , de 1'infmitisation, de 1'affir- sistible des pluralités, nous n'avons
les quelque chose a lieu ou n o n . D u p o i n t de vue v a l u a t i f s t r i c t , les m a t i o n et de la « c o n t i n u a t i o n » . I c i affaire qu'à des couples. Dans ce cas,
A j o u t o n s , afin de prevenir t o u t valeurs eminentes sont les valeurs expansion, là concentration. le niveau présupposé apparait celui
m a l e n t e n d u , que nous estimons que déontiques et les valeurs volitives. — e) Le niveau spéculatif : ce n i - des valeurs constituantes et le niveau
1'affirmation « discursivise » la « con- Les modalités d u devoir et d u vouloir veau est celui de la discursivisation. présupposant comme celui des valeurs
t i n u a t i o n » et la négation l'« arrêt». ont la capacite de diriger la çhaine, à L'ambigui'té d u terme est voulue : i l constituées. A i n s i , en supposant notre
la différence d u savoir-faire et d u s'agit de confronter des valeurs les essai d'intégration valide..., la valeur
— b) Le niveau nomique : nous le pouvoir-faire q u i occupent, investis- unes avec les autres, et de dégager des des valeurs nomiques (aspectuelles)
disons nomique dans la mesure oú sent la chaine de façon seulement tables ou des échelles de valeurs; nous est d'ordre p h o r i q u e : les valeurs
t o u t acte sémiotique d o i t passer par locale. Elles contrastent l'une avec sommes i c i à l'étage des axiologies phoriques sont c o n s t i t u a n t e s , les
1'aspectualisation et subir sa frappe. l'autre (à moins de prendre ses constituées. Le t r a v a i l sémiotique valeurs nomiques constituées. A leur
Que cette activité aspectuelle — devoirs p o u r ses désirs et ses désirs consiste probablement à différencier t o u r , les valeurs nomiques v i e n d r o n t
q u i renvoie à une compétence immé- pour ses devoirs...) dans la mesure oú le déontique à 1'aide d u v o l i t i f , b r e f à fonder les valeurs modales ( p a t h i -
diate et universelle d u sujet de le devoir est rêmissif (du côté de naturaliser, «instinctiver» les de- ques), etc.
244 245
Transvaluation

3. le vouloir. Le sujet de ce croire sera


Du côté des modalités, c'est-à-dire bien entendu un sujet fiduciaire. Dans
des affects et des sujets affectés, la mesure ou ce sujet est un sujet
modalisés, il semble bien que le croire d'état conjoint ou disjoint de la
designe la relation (de conjonction) valeur de la valeur, le sujet d'état se
entre le sujet et la valeur de la valeur, divise :
qui est 1'aboutissant normal du faire sujet d'état
normatif. Croire comporte, bien
entendu, une dimension intersubjec- sujet fiduciaire sujet thétique
tive, mais celle-ci est coextensive à
cette activité normative : croire, c'est Dans ce cas :
croire en quelqu'un, mais tout autant — le sujet fiduciaire appartient à
croire en la valeur de la valeur, sans 1'univers valuatif qu'il« parcourt» en
qu'on puisse décider que la seconde formulam la valeur de la valeur;
proposition serait partout et toujours — le sujet thétique releve de
dans la dépendance de la première. l'univers factif qu'il hante en quête de
Cette remarque est une contribu- 1'objet de valeur. (C. Z.)
tion à la réflexion relative à 1'exis-
tence de la «troisième dimension»
(Darrault, Fontanille). L a dimension Universaux [ç|
fiduciaire devrait être introduite Tri (programme de ~)
comme dimension à part entière pour • Primitifs/Universaux.
autant que croire modalise le devoir et • Programme de tri.
Valeur [ç][p] 8.
U n des príncipes de la sémiotique
7. est q u ' i l existe en métalangage une
E n ce q u i concerne la schématisa- équivalence entre d ' u n côté les
t i o n * d u concept fondamental de valeurs positionnelles — q u i sont des
v a l e u r , i l f a u t p a r t i r de 1'hypothèse valeurs virtuelles* et abstraites*
(bien formulée par Gilles Deleuze) définies par u n paradigme, des
que toute valeur, au sens s t r u c t u r a l , valeurs «linguistiques » relevant de
est une valeur positionnelle, c'est-à- la forme d u contenu — et d ' u n autre
dire une position dans u n « espace » côté les valeurs axiologiques — q u i
abstrait décomposé en domaines par sont constitutives d u «sens de la
une catégorisation*. L a difficulté v i e » . Dans la théorie s t a n d a r d , les
insurmontable q u ' i l y a à formaliser le valeurs virtuelles sont axiologisées
concept de valeur dans u n cadre par 1'investissement de la catégorie
logique v i e n t d u f a i t q u ' i l releve proprioceptive * d u t h y m i q u e * et,
d'une topologie de relations entre e n t r a n t en j o n c t i o n * avec les sujets*
places et n o n pas d'une logique de en s'investissant dans des objets*,
relations entre termes. Si les valeurs passent ainsi d u mode v i r t u e l d'exis-
des termes d ' u n paradigme* n ' o n t tence* sémiotique au mode actuei.
pas d'existence isolée et se definissem Mais cette conception de 1'actualisa-
réciproquement, si, ainsi que 1'affu- t i o n * des valeurs comme déclenchant
m a i t Saussure, elles ne sont définissa- 1'intentionnalité* des sujets ne v a pas
bles que négativement, par leur sans faire question. E n effet si, q u a n t
conflit dynamique, et si tout le à leur forme, les valeurs intérocepti-
paradigme est implicitement présent ves* c o n s t i t u a n t la sémantique fon-
dans chacune d'elles, c'est simple- damentale* « p r é c è d e n t » leur prise
m e n t parce qu'elles sont définies — en charge par u n sujet, elles d o i v e n t
délimitées — par u n système de quant à leur substance être considérées
frontières (de seuils) et que, comme le comme des contenus «inconscients »
montre clairement la « métaphore » de nature pulsionnelle et i n s t i n c t i v e
géographique, u n domaine determine (attraction/répulsion). Subj ective-
par ses frontières ne peut être conçu ment p a r l a n t , le virtuel c'est Vincons-
comme une entité autonome. T o u t cient, et 1'instance 06 quo d u parcours
cela devient évident à p a r t i r des génératif* qu'est la sémantique fon-
concepts de catastrophe* et de damentale* peut en conséquence être
stratification*. interprétée en u n sens métapsychologi-
Valoir
Validation Valoir

constituée enfin par le faire-valoir de soit falsifiée par une véridiction


que. Le procès de « saisie du sens » : d'un dire à sa vérité, on peut se 1'objet déjà réalisé : « L'irrigation fait ultérieure.
virtualisation —> actualisation —> réa- demander si l'on ne doit pas prévoir valoir la terre ». Nous proposons donc II semble donc que les modalités
lisation peut alors être interprete un autre type de modalité, relevant de considérer les expressions : valoir- axiologiques se situent en amont des
comme un procès de subjectivation de de la composante axiologique. La être, valoir-faire, être-valoir, faire- autres et constituem leurs présuppo-
valeurs proprioceptives «inconscien- combinatoire des modalités* jus- valoir, comme des quasi-modalités sés. Les modalités axiologiques sont
tes ». Une telle connexion entre la qu'ici utilisées (vouloir, devoir, pou- axiologiques. («Quasi», parce que motivantes en ce sens qu'elles ren-
conception sémiotique et la concep- voir, savoir, faire, être) ne semble pas leur usage modal est moins fort que dent compte du processus de ré-
tion métapsychologique peut être capable de générer cette nouvelle celui des autres modalités et parce flexion antérieur aux relations du
établie et développée à partir du modalité. qu'il n'est pas exactement le même sujet avec 1'objet; elles autorisent
concept de prégnance. (J. P.) L'estimation d'un objet, son éva- que celui de la langue naturelle; il 1'acquisition des autres modalités par
•Catastrophe, Catégorisation, luation et sa valorisation sont faudrait voir d'ailleurs 1'usage qui en le sujet. Cette phrase de «motiva-
Intentionnalité, apparentées : elles montrent que est fait en d'autres langues que le tion» n'a guère retenu jusqu'ici
Jonction, Paradigme, Prégnance, 1'objet « vaut» quelque chose. Toute- français. Son choix se justifie surtout 1'attention des sémioticiens. On a
Schématigation, fois, « valoir» ne semble pas être un par son utilité en sémiotique.) souvent considere le devoir du sujet
Stratification, Subjectivation, verbe modal au même titre que 3. comme une conséquence de la persua-
Thymique, Transvaluation. « pouvoir » par exemple. II est à noter Le valoir-faire d'une action et/ou sion ou de la manipulation du
par ailleurs que «valoir» modalise le valoir-être d'un objet peuvent destinateur. Or, il semble que même si
Fobjet d'un faire, non son sujet. Dans conduire à un vouloir-faire ou un le sujet obéit à celles-ci, il le fait après
les constructions impersonnelles («il vouloir-être, à un devoir-faire ou à un réflexion sur leur opportunité ou leur
Validation [ç| vaut mieux faire ceei que cela »), ce devoir-être; le normatif peut donc inévitabilité. L'estimation precede
verbe rend compte de la réflexion du fonder le volitif*, le déontique* ou donc toute autre virtualisation de
sujet, de la comparaison qu'il fait 1'aléthique*. Le sujet passe à 1'action Fobjet.
2. entre plusieurs actions appartenant à
Dans une seconde acception, la soit après 1'intervention du destina- Nous proposons donc d'inclure les
la même classe (v. Valeur). Autre- teur, soit à la suite de sa propre modalités axiologiques dans le ta-
validation répond non plus à une ment dit, le verbe « valoir » a un sens
question de fait, mais à une question estimation, quitte à ce que celle-ci bleau general des modalités :
modal, restreint, mais ces restrictions
de droit. La validation d'un raisonne- semblent être liées aux opérations Modalités Virtualisantes Actualisantes Réalisantes
ment, d'une inférence ou, plus cognitives caractéristiques des trois
généralement, d'une suite déductive, modes axiologiques*. exotaxiques valoir-faire <— devoir être-valoir «- pouvoir faire •»- faire-valoir
est acquise lorsque cette suite est t it I
reconnue conforme aux príncipes, 2. endotaxiques valoir-être <— vouloir être-valoir <— savoir être <— faire-valoir
axiomes et régies de déduction d'une L'estimation est liée à un valoir -
théorie*. Ainsi, logiquement, la vali- faire ou un valoir-être de l'objet qui
dité d'un raisonnement ne garantit Les modalités sont liées par des Févaluation de Fobjet comme être-
est constitué par là en objet de valeur relations de présupposition. En effet, valoir, c'est-à-dire son actualisation.
pas la vérité de sa conclusion, mais virtuel : «J'estime cette maison à
indique simplement que si il part de le vouloir présuppose, à notre avis, le Quant aux modalités réalisantes, la
100 000 florins», «Selon moi, votre valoir-être : le vouloir du sujet à relation est inverse : c'est le faire-
premisses vraies, alors il aboutit voiture ne vaut plus la peine d'être
nécessairement à une conclusion s'engager plus loin sur le parcours* valoir qui présuppose le faire, pour la
réparée ». L'évaluation renvoie donc narratif qui le conduira à la conjonc- bonne raison que le procès de « sur-
vraie. En ce sens, les procédures de à 1'être-valoir de l'objet de valeur
vabdation garantissent la légitimité tion avec Fobjet, aussi bien que réalisation» commence après et en
actualisé, soit dans le sens absolu — Fabsence de ce vouloir, renvoient à sus de la réalisation de Fobjet de
des opérations mais non la vérité des et il s'agit d'une norme qui rend
résultats. (J.-F. B.) Festimation d'un objet en tant valeur. En même temps, cette
legitime 1'existence des valeurs déri- qu'objet de valeur virtuel. Cepen- « surréalisation » peut être lue comme
vées —, soit dans le sens relatif de la dant, le valoir-faire n'implique pas le début d'un nouveau cycle axiologi-
propension du sujet vers Fobjet nécessairement le devoir, ni le valoir- que et narratif. Enfm, une seconde
évalué; celle-ci est alors motivée par être le vouloir : le passage ne série de présuppositions relie les
Valoir n.m. [N][I][D] une norme ou par une estimation s'effectue pas «de soi», mais par modalités axiologiques entre elles :
precedente : « Je vous dit que ce coup décision du sujet. L'acquisition du Fêtre-savoir présuppose le valoir-
1. vaut d'être essayé», «Cest le meil- pouvoir ou du savoir par le sujet faire, ou le valoir-être, et est le
Si 1'axiologique* n'est pas réducti- leur roman publié ces derniers présuppose, de la même manière, présuppose du faire-valoir. Ici non
ble à 1'interprétatif*, ni la justesse temps». La valorisation peut être
251
Vécu Véridiction VirtiiulÍHUtion Vouloir/volilioii

plus,
nécessaire
il n'y
entre
a pas
ces
implication
modalités : le
Les deux
être, paraítre
schémas (être — non-
n o n - p a r a i t r e ) s o n t de
2. m génératif*) doivent pouvoir être

L e s y s t è m e de l a v é r i d i c t i o n p e u t i d e n t i f i é e s à des valeurs axiologiques.
valoir-faire n'implique pas 1'être- ce f a i t r é i n s c r i p t i b l e s a u n i v e a u d'un ê t r e considere c o m m e la f o r m e qui D a n s l a t h é o r i e s t a n d a r d o n pose q u e
valoir, 1'estimation ne mène pas é n o n c é n o n m o d a l i s é . Les t e r m e s de rend compte directement des écarts la prise en charge subjective des
toujours à 1'évaluation. seconde g é n é r a t i o n subsumant res- introduits par le d é b r a y a g e * cogni- v a l e u r s , l e u r « saisie » , l e u r subjectiva-
Le valoir-être sera investi au p e c t i v e m e n t ( e / p ) , ( ê / p ) , (e/p) e t ( p / é ) t i f * e n t r e le savoir maximum possible tion*, p o s s è d e le s t a t u t d ' u n e a c t u a l i -
n i v e a u s é m a n t i q u e p a r le « b e a u » , le p e u v e n t a l o r s se lire c o m m e : V r a i ( c e l u i de 1 ' é n o n c i a t e u r * présuppose) sation* par investissement objectai
«bon», le « l e g i t i m e » , etc. et sera ( d i r e ce q u i e s t ) , V r a i (ne p a s d i r e ce et les savoirs particuliers (ceux des suivie d'une réalisation. Mais pour
f i g u r a t i v i s é e n s u i t e p a r les d / f f é r e n t e s qui n'est pas), F a u x (ne p a s d i r e ce autres sujets du discours). Cette que des valeurs «linguistiques»
normes esthétiques, éthiques, j u r i d i - q u i e s t ) , F a u x ( d i r e ce q u i n ' e s t pas). i n t e r p r é t a t i o n p e r m e t de s i t u e r im- puissent ainsi, par actualisation,
q u e s , e t c . (S. A.) L'énoncé, v r a i ou faux, p r é s u p p o s e m é d i a t e m e n t « ê t r e » et « p a r a í t r e » à devenir subjectivables, encore f a u t - i l
• Axiologique ( c o n t r a t ~ ) . à s o n t o u r u n « q u e l q u e chose » sur 1'intérieur de la p r o b l é m a t i q u e c o g n i - q u e l e u r existence virtuelle « i n absen-
lequel porte 1'affirmation. A u niveau t i v e : l ' « ê t r e » sera d e f i n i c o m m e le tia » soit d é j à une existence « subjec-
de l a v é r i d i c t i o n , ce « q u e l q u e chose » savoir référent, terme ab quo du tive », une existence subjective i m -
Vécu n. m. H][ç] ne p e u t ê t r e n i chose d é s i g n é e n i s i g n e débrayage, ou «savoir maximum manente, précédant toute subjectiva-
mais ce que nous appellerons un p o s s i b l e » , e t le « p a r a í t r e » sera d e f i n i t i o n consciente. O n reconnaitra là une
« q u e l q u e chose s é m i o t i q u e » p o u r le c o m m e le savoir réfêrê, t e r m e ad quem d é f i n i t i o n p o s s i b l e de « Vinconscient».
La n o t i o n de vécu, comme plu-
d i s t i n g u e r d ' u n ê t r e a u sens o n t o l o g i - du débrayage, ou «savoir parti- Métapsychologiquement parlant, on
sieurs a u t r e s é g a l e m e n t e m p r u n t é e s à
q u e . E n s u i v a n t 1'ordre des p r é s u p p o - culier ». peut donc poser que les valeurs
la psychosociologie (situation, événe-
sitions (de gaúche à droite), la Cette f o r m u l a t i o n p e r m e t d'inves- virtuelles sont « i n c o n s c i e n t e s » , que
ment, scénario, par exemple), se
s t r u c t u r e de l a v é r i d i c t i o n p e u t d o n c tir dans ce système une isotopie* ce s o n t des prêgnances * sémantiques
presente a p r i o r i c o m m e três c h a r g é e
se réinscrire selon trois temps homogène et d'en faire un carré et q u e l e u r saisie p a r a c t u a l i s a t i o n * et
de p r é s u p p o s é s é p i s t é m o l o g i q u e m e n t
logiques : s é m i o t i q u e * d o t e des trois relations conversion* constitue u n procès de
n a i f s , sans q u e t o u t e f o i s ces f a i b l e s s e s
constitutives justifient pour autant, c a n o n i q u e s : la c o n t r a r i é t é , l a c o n t r a - subjectivation*. (J. P.)
de la part du sémioticien, une V d i c t i o n et la p r é s u p p o s i t i o n y fonc- Actualisation, Conversion,
condamnation sans appel ou un t i o n n e n t a l o r s c o m m e des relations Intentionnalité,
Secret Mensonge
désintérêt radical. A u contraire, de entre des contenus statutairement P r é g n a n c e , Subjectivation,
même q u ' u n e s é m i o t i q u e des situa- disjoints. Thymique, Valeur.
t i o n s * est à c o n s t r u i r e , de m ê m e la La dénomination «mensonge»
production de ce qu'on appelle prête ici à confusion, puisqu'elle
Niveau m o d a l
ordinairement le « v é c u » releve de suppose une stratégie interne à
1 ' a n a l y s e des e f f e t s * d e sens i n d u i t s 1'énoncé, entre sujets de même
par le f o n c t i o n n e m e n t des discours niveau, alors qu'il s'agirait, si on Vouloir/volition [ç] [p]
s o c i a u x e t des p r a t i q u e s s i g n i f i a n t e s a d m e t l a f o r m u l a t i o n p r e c e d e n t e , de
V
qui y s o n t l i é e s . U n e f o i s a n a l y s é e et 1'écart entre un savoir énonciatif í.
s i t u é e à son j u s t e n i v e a u , une telle p r é s u p p o s e et u n savoir d é b r a y é . O n S e l o n H j e l m s l e v , u n c o n c e p t est à
notion devrait par conséquent pou- préfèrera donc p l u t ô t la dénomina- c o n n a i t r e s e l o n Vadéquation (« confor-
v o i r t r o u v e r sa p l a c e d a n s le c a d r e t i o n «illusion » pour cette position. mité avec certaines données de
V 1'expérience») et selon Varbitraire
d ' u n e s o c i o s é m i o t i q u e * . (E. L.) (J. F.)
N i v e a u de P é n o n c é
• Pragmatique, Sociosémiotique, (par constitution d'un «système
Situation, R é e l , R é d u c t i o n i s m e . d é d u c t i f p u r » ) . Cette distinction est
p r o b a b l e m e n t m o i n s t r a n c h é e q u e ne
Q q c h sém.
Virtualisation [Ç][D] le s u p p o s e le l i n g u i s t e danois, mais
d a n s des l i m i t e s q u i r e s t e n t à d e f i n i r ,
Véridiction \ç\ 3. elle f o r m u l e u n p r o g r a m m e .
Avant toute jonction* avec des Rien de moins aisé que de
Rien sujets intentionnels*, les valeurs* connaitre le v o u l o i r s e l o n 1 ' a d é q u a -
L a s t r u c t u r e modale de l a v é r i d i c - virtuelles définies paradigmatique- t i o n : la l i b i d o en son intemporalité
t i o n suppose q u ' u n é n o n c é v r a i ait été Niveau p r o t o - s é m a n t i q u e
m e n t * par la s é m a n t i q u e fondamen- h i e r , l a p r é g n a n c e * e t s o n p o u v o i r de
dit. (J.F. B.) tale* ( i n s t a n c e ab quo du parcours diffusion aujourd'hui font, légitime-

252 253
Vouloir/volition
Vouloir/volition

m e n t , valoir leurs droits. E t , p e u t - Cest en t a n t qu'elles sont extenses


être, avec une telle force que la 3. n o m ãHdéalisation, tandis que la
— cette assignation n'épuise pas la
question même d ' u n fondement a T o u t concept a y a n t v o c a t i o n à se seconde, q u i envisage les valeurs
question — que les modalités se
p r i o r i de la v o l i t i o n risque d ' a p p a r a i - déployer en réseau, i l reste à déplier thymiques comme des valeurs duli-
saisissent, au niveau a n t h r o p o m o r -
tre comine u n acte superflu, voire celui de la v o l i t i o n . ques, mérite assez le n o m defêtichisa-
phe, des compétences et contrôlent, en
gratuit. D u p o i n t de vue de la catégorisa- tion; 1'économie politique serait dans
v e r t u de la présupposition q u i , si l ' o n
Tentons-le malgré t o u t . t i o n interne de la v o l i t i o n , la dis- le premier cas, 1'esthétique dans le
ose dire, les « avantage » , les perfor-
Dans une sémiotique de la diffé- tinction second. E t p o u r 1'illustrer d ' u n t r a i t ,
mances d u sujet.
rence*, encore largement d o m i n a n t e , b e s o i n — désir la « résonance » immédiate de la fable
Dans cette sémiotique de la
la fondation du v o u l o i r f a i t difficulté. semble s'imposer d'elle-même; le de L a F o n t a i n e , « L a cigale et la four-
dépendance, la modalité par excel-
E t la sémiotique constituée, en besoin étant congru à Vanimé et m i » t i e n d r a i t à ceei que la « v o i x »
lence semble donc celle d u devoir, ou
déduisant le v o u l o i r d ' u n faire- délimitant ce que nous aimerions de la f o u r m i f a i t entendre la « v o i x »
d u falloir q u a n d le f o n c t i f subjectal
v o u l o i r d ' u n Destinateur garant des appeler la thymie, le désir à Vhumain de Vidêalisation et celle de la cigale
est virtualisé. D ' u n autre côté, dans
valeurs, déplace la difficulté plus et f i x a n t la dulie. la « v o i x » de la fêtichisation.
les « Eléments de grammaire narra-
qu'elle ne la maitrise. Dans une Ces deux aires, ces deux sphères D u p o i n t de vue de la dénivel-
t i v e » , (Du Sens, 1970), vouloir
sémiotique — hjelmslévienne — de la définissent : l a t i o n interne, ou déhiscence, on
apparait comme la modalité d o m i -
dépendance, laquelle appréhende la — a) U n lieu spéculatif : oú f i n i t la distinguera u n niveau volital et u n
nante. L a difficulté n'est q u ' a p p a r e n -
structure comme une «entité auto- thymie? oú commence la dulie? De niveau volitif: le niveau volital,
te et nous proposons de considérer
nome de dépendances internes», la Rousseau à Lévi-Strauss, en passant présupposé, est constitué par ce
que devoir est converti dans vouloir. L a
v o l i t i o n peut être décrite à Paide de par F r e u d et bien d'autres, nous «niveau d'appréciation» dont
r e l a t i o n entre ces deux modalités est
concepts généraux et n o n forgés ad touchons aux conditions d'une i n t e r - H j e l m s l e v declare q u ' i l « e s t sélec-
en ce sens morphologique : vouloir est
hoc. Trois concepts majeurs de cette rogation récurrente. tionné par les autres n i v e a u x , y
convertible en devoir, tandis que
sémiotique de la dépendance peuvent — b) U n lieu interprétatif dans la compris le niveau physique ( q u i , on le
devoir apparait comme f o n d a m e n t a l
nous aider dans notre entreprise : mesure oú les valeurs thymiques et les sait, peut manquer),...» (E. L . ,
(Hjelmslev).
d'une p a r t les notions solidaires valeurs duliques sont, d u f a i t de la p. 118) et d ' u n p o i n t de vue en
E n f i n si devoir est une fonction primauté de la catégorie sur les quelque sorte « p r o t o s y n t a x i q u e » ,
d'é/cmeraí extense et de direction,
d o n t les fonctifs extenses et subjec- termes, susceptibles de translations : ce niveau volital est celui des
d'autre p a r t la n o t i o n de conversion
t a u x sont d'ordre tensif, c'est-à-dire dans u n cas, les besoins seront traités attractions et des répulsions « p r i m i -
selon 1'acception restrictive que
s'ordonnant selon tension/laxité, i l ne comme des désirs, dans 1'autre, à t i v e s » d u v i v a n t . Quant au niveau
Hjelmslev l u i a donnée.
semble pas illégitime de considérer 1'inverse, les désirs seront consideres volitif, de par son s t a t u t de présuppo-
Le couple extensejintense est la
que vouloir prévaut comme subjecti- comme des besoins. A la première sant, donc de variable, i l serait dans
seconde catégorisation recommandée
v a t i o n d'une dépendance. t r a n s l a t i o n , laquelle consiste à t r a i t e r 1'ordre t h y m i q u e le lieu de 1'indivi-
par Hjelmslev, après celle d i s t i n -
2. les valeurs duliques comme des valeurs d u a t i o n , dans l'ordre dulique celui de
guant les constituants des caractéri-
thymiques, on p o u r r a i t réserver le la socialisation.
sants; elle établit, dans les deux LHntentionnalité d o n t la v o l i t i o n
plans, les éléments q u i possèdent la est pour ainsi dire le f o r m a n t , rend
propriété d'établir une direction, compte, à moindres frais, d'une autre VOLITIF
c'est-à-dire q u i p e u v e n t « caractériser donnée de 1'adéquation, à savoir passions
u n énoncé entier». E t ce serait en 1'affinité — nous disons « affmité » au idéalisation
J THYMIE DULIE
t a n t qu'elles sont extenses que les
grandeurs concernées seraient modu-
n o m d u príncipe s t r u c t u r a l de
p a r t i c i p a t i o n posé par Hjelmslev I — fêtichisation
désir
"2 besoins
les*. Ce caractere n'est pas attaché à dans le Rêsumê — entre la v o l i t i o n et
VOLITAL
la modalité elle-même, sinon en v e r t u le temps, symétrique de celle q u i
de 1'usage, d'une pesanteur, mais à associe la « c o g n i t i o n » à 1'espace : le
la catégorie : de là le chiasme fonc- temps, cette «tension génératrice » C e s t aux prises avec ces tensions et
tionnel q u i change, par exemple, (Valéry), inspire le v o u l o i r pour le long de ces axes que la v o l i t i o n
« vouloir-faire » en « faire-vouloir » et a u t a n t que t o u t clivage de 1'espace aurait cours. (C. Z.)
q u i a b o u t i t à considérer « f a i r e » crée les conditions d'une communica-
comme regi dans le premier cas, tion, en toutes les acceptions de ce
comme régissant dans le second. De vocable, et donc d ' u n savoir. Ce p o i n t Jhe ria Co^rJ***
même pour « v o u l o i r » . n'est qu'indiqué.

254
INDEX

Cet index recense :


— a) en majuscules, les entrées de Sêmiotique, dictionnaire raisonné de la théorie du langage
(ouvrage désigé par : I ) et celles du présent volume (signalé par : I I ) ;
— 6) en minuscules, d'autres termes definis sous les entrées de l'un et/ou 1'autre tome.

A L É T H I Q U E S (MODALITÉS ~ ) : I

A ALGORITHME : I
ALLÉGORIE : I I
ABSENCE:I ALLOTOPIE : II
ABSTRAIT : I ALPHABET:I
ACCEPTABILITÉ : I ALTÉRITÉ : I
Accompagnement (gestualité d ' ~ ) : AMBIGUÍTÉ : I
GESTUALITÉ : I ANALOGIE : I
ACCOMPLI : I ANALYSE : I
ACHRONIE : I ANAPHORE : I
A c o u s t i q u e (phonétique ~ ) :ART1- ANCRAGE:I
CULATION, INSTANCE. NIVEAU : ANIME : II
I ANTÉRIORITÉ : I
ACQUISITION : I ANTHROPOMORPHE (SYNTAXE ~ ) :
ACTANT:I I, I I
A C T A N T I E L (role, s t a t u t ~ ) : I ANTHROPONYME : I
ACTE : I ANTI-DESTINATEUR : I
ACTE D E LANGAGE : I, I I ANTI-DONATEUR : I
ACTEUR : I ANTIPHRASE : I
ACTION : I, I I ANTI-SUJET : II
ACTORIALISATION : I, II ANTITHÈSE : I
Actorielle (aspectualisation ~ ) : A S - ANTONYMIE : I
PECTUALISATION : II A p e r c e p t i o n : SCHÉMATISATION : I I
ACTUALISATION : I APHORIE : I
ADÉQUATION : I Apodose : C O N D I T I O N : I I
ADJUVANT:I APPROPRIATION : I
Affectivité : PASSION, SÉMANTI- ARBITRAIRE : I
QUE NARRATIVE : II A R B R E : I, I I
AFFIRMATION : I, I I ARCHILEXÈME : I
Agglutinantes (langues ~) : TYPO- Archi-promesse : C O N D I T I O N : I I
LOGIE : I A R C H I T E C T U R A L (DISPOSITIF ~) :
Agir : A C T I O N , P R O G R A M M E NAR- II
RATIF : II ARCHITECTURALE (SÊMIOTIQUE
AGRAMMATICALITÉ : I ~):II
AGRESSEUR : I ARMATURE:I
(:m<0N0N\MKj(:usV
Aronde/Chronie

CHRONONYME:I CONFLIT : II
Aronde (queue d'~) : CARRÉ SÉMIO- Base (valeur de ~) : VALEUR : I CONFORMITÉ : I
TIQUE : II Bienveillance : CONTRAINTE : I Cinema : ICONICITÉ, THÉÂTRALE CONFRONTATION : I
BIFURCATION : II (SÉMIOTIQUE ~) : I CONJONCTION : I
ARTICULATION : I Cinétique : MODALITÉ : II
Articulatoire (phonétique ~) : ARTI- Bi-isotopie : ISOTOPIE : I Citation : INTRATEXTUALITÉ, Connaissance (théorie de la ~) :
CULATION, INSTANCE : I BINARITÉ : I CONTEXTE : II CONSTRUCTION, THÉORIE : I;
Artificiei (langage ~) : LANGAGE : 1 BIOMATIQUE : II CLASSE : I SCHÉMATISATION : II
ARTIFICIEL (SÉMIOTIQUE DE BIOME : II CLASSÈME : I CONNECTEUR DTSOTOPIES : I, II
L'~) : II BIPLANE (SÉMIOTIQUE ~) : I CLASSIFICATION : I CONNOTATION : I, II
ASÉMANTICITÉ : I, II Bi-univocité : UNIVOCITÉ : I CLÔTURE : I Conscience : SÉMANTIQUE NAR-
Aspect : ASPECTUALISATION : I Boulestique (logique ~) : VOULOIR : CODE : I RATIVE : II
ASPECTUALISATEUR : II I COGNITIF : I, II CONSÉQUENCE:I
ASPECTUALISATION : I, II BRUIT : I COHÉRENCE:I Consonne : PHONÈME : I
Aspectualité : ASPECTUALISATION: COLLECTIF : I CONSTANTE : I
I Colocalisation : CATASTROPHE, PA- CONSTITUANT : I
ASSERTION : I RADIGME : II CONSTITUTIONNEL (MODELE ~) : I
ASSISTANT : II COMBINAISON : I CONSTITUTIONNELLE (CATÉGO-
ASSOMPTION (CONTRAT D'~) j II COMBINATOIRE : I RIE ~) : II
Atomisme : CATÉGORIE : I c COMMENTAIRE : I CONSTRUCTION : I
ATTENTE : I COMMUNICATION : I, II Construit (objet ~) : ESPACE : I
ATTRIBUTION : I COMMUTATION : I CONTENU : I
AUDITEUR : I Cadence : ASPECTUALISATION : II COMPARAISON : II CONTEXTE : I, II
Auditive (phonétique ~) : ARTICU- CADRE : II COMPARATISME : I Contextuei (sème ~) : CONTEXTE,
LATION, INSTANCE:I CAMOUFLAGE:I COMPARATIVE (LINGUISTIQUE SÈME, CLASSÈME : I
Augmentatif : ASPECTUALISA- CANAL:I CONTINGENCE : I
TION : II Capture : MORPHOLOGIES ARCHÉ- COMPARATIVE OU COMPARÉE CONTINU : I
Augmentation de sens : CONVER- TYPES, CONFLIT, CONVERSION : (LITTÉRATURE ~) : II Continuatif : ASPECTUALISATION :
SION : I II COMPARÉE (LINGUISTIQUE ~) ! I II
AUTOMATE:I Caractérologique (terme ~) : PHY- COMPARÉE (MYTHOLOGIE ~) : I CONTRADICTION : I
AUTONOMIE:I SIONOMIQUE (MODE DE SIGNI- COMPATIBILITÉ : I CONTRAINTE : I
AUXILIANT : I FICATION ~) : II COMPÉTENCE:I CONTRARIÉTÉ : I
AVOIR : I CARRÉ SÉMIOTIQUE : I, II Complémentaire : COMPLÉMENTA- CONTRASTE : I, II
AXE : I Cas (grammaire des ~) : ACTANT : I; RITÉ : I CONTRAT:I
AXIOLOGIE : I GRAPHE ACTANTIEL : II COMPLÉMENTARITÉ : I, II CONVENTION : II
AXIOLOGIQUE (CONTRAT ~) : II CATALYSE : I COMPLEXE (TERME ~) : I CONVERSATION : II
Axiologique (modalité ~) : VALOIR : CATAPHORE : I COMPONENTIELLE (ANALYSE ~) : CONVERSION : I, II
II CATASTROPHE : II I COOCCURRENCE : I
AXIOLOGIQUE (POLARISATION ~) : CATÉGORIE : I COMPOSANTE : I Coopération (príncipe de ~) : CON-
II CATÉGORIE PLASTIQUE : II COMPRÉHENSION : I VERSATION : II
AXIOMATIQUE : I CATÉGORIEL/CATÉGORIQUE : II CONATIVE (FONCTION ~) : I CORÉFÉRENCE:I
CATÉGORISATION : I, II CONCEPT:I CORPUS:I
CENTRE ORGANISATEUR : II Conceptuel (schème ~) : SCHÈME CORRÉLATION : I
CERTITUDE : I CONCEPTUEL : II COSMOLOGIQUE : I
CONCOMITANCE : I CRAINTE : I
B
CHAÍNE : I
CHAMP SÉMANTIQUE : I CONCRET:I CRÉATION : II
CHARGE SÉMANTIQUE : I CONDENSATION : I CRÉATIVITÉ : I
Bande dessinée : PLANAIRE (SÉ- Charité : CONTRAINTE : I CONDITION : I, II CRÉDIBILITÉ : II
MIOTIQUE ~) : I CHEVAUCHEMENT:I CONFIGURATION : I, II CROIRE:I
BASE:I Chorème : MONDE POSSIBLE : II Configuration (schéma de ~) : SC HE- CULTURE:I
Base (programme de ~) : PRO- CHROMATIQUE (CATÉGORIE ~) : II MA DE CONFIGURATION : II Cusp : CARRÉ SÉMIOTIQUE : II
GRAMME NARRATIF : I Chronie : TEMPORALISATION : II
259
Danse/Dual Duliê/EXTENSION

DESTINATEUR/DESTINATAIRE : I , Dulie (vs t h y m i e ) : V O U L O I R - V O L I - Énoncée (énonciation ~ ) : ÉNON-


D II
DESTRUCTION : I I
TION : I I
DUPLICATION : I
CIATION : I , I I
ENSEMBLE : I
DÉTENSIVITÉ : I DURATIVITÉ : I ENTITÉ L I N G U I S T I Q U E : I
Détente n a r r a t i v e : TENSION : I I Dynamique : ACTION, PROGRAMME ÉPISTÉMÉ : I
Détermination : SPÉCIFICATION, N A R R A T I F , TRANSFORMATION : ÉPISTÉMIQUES (MODALITÉS ~ ) : I
FONCTIF : I I II ÉPISTÉMOLOGIE : I , I I
Danse : SCHÉMA DE CONFIGURA- DEVENIR : I I DYSPHORIE : I ÉPREUVE:I
TION : I I DEVOIR : I EQUILIBRE : I , I I
DÉBRAYAGE : I , I I DIACHRONIE : I ÉQUIVALENCE : I
DÉCEPTEUR : I DIALOGUE : I ESPACE : I , (SÉMIOTIQUE DE L ' ~ ) : I I
DÉCEPTION : I DICHOTOMIE : I
Déceptive (épreuve ~ ) : DÉCEP-
TION : I
DICTIONNAIRE : I E Esthétique : OPTIMISATION : I ;
STYLE, ANTI-SUJET, INTEN-
DIÉGÈSE:I TIONNALITÉ : I I
DÉCISION : I , I I DIFFÉRENCE:I Estimation : VALOIR : I I
DÉCISIVE (ÉPREUVE ~ ) : I ÉCART : I
Différenciation : CARRÉ SÉMIO- ÉTAT : I
DÉCODAGE:I ÉCHANGE : I
TIQUE : I I ÉTAT SÉMIO-NARRATIF : I I
DÉCONSTRUCTION : I I ÉCONOMIE:I
Dilemme : COMPLÉMENTARITÉ, Éthique : T H Y M I Q U E , STYLE : I I
DÉCOUPAGE:I ÉCRITURE : I
EQUILIBRE : I I ÉTHIQUES (MODALITÉS ~ ) : I I
DÉCOUVERTE (PROCÉDURE DE Ectopique (espace ~ ) : LOCALISA-
DIMENSION : I , I I E t h n o l i n g u i s t i q u e : ETHNOSÉMIO-
~):I T I O N SPATIO-TEMPORELLE : I I
DIMENSIONNALITÉ : I TIQUE, TAXINOMIE : I
DÉDUCTION : I
DISCONTINU : I , I I EFFACEMENT : I Ethnolittérature : ETHNOSÉMIO-
DÉFINITION : I
DISCOURS : I , I I EFFET DE SENS : I TIQUE : I
Déhiscence : GÉNÉRATIF (PAR-
Discours i n d i r e c t : UNITÉ : I EFFICACITÉ : I , I I ETHNOSÉMIOTIQUE : I
COURS ~ ) , SPATIALISATION,
Discours indirect libre : UNITÉ : I EIDÉTIQUE (CATÉGORIE ~ ) : I I Ethnotaxinomie : ETHNOSÉMIO-
TEMPORALISATION : I I
DISCOURS M Y T H I Q U E : I I ÉLASTICITÉ D U DISCOURS : I T I Q U E , MONDE N A T U R E L : I
DÉICTIQUE : I
DISCRET : I ÉLÉMENT:I ÉTIQUETTE : I
DEIXIS : I
DISCRIMINATOIRE : I ÉLÉMENTAIRE : I ÊTRE : I
DÉLÉGATION : I
Discursif : DISCOURS : I ÉLIMINATION : I EUPHORIE : I
DÉMARCATEUR : I
DISCURSIVISATION : I , I I ELLIPSE : I
DÉNÉGATION : I Eutensif : TENSITIVITÉ : I I
DISJONCTION : I EMBOÍTEMENT : I
DÉNOMINATION : I Évaluation : VALOIR : I I
EMBRAYAGE : I , I I
DÉNOTATION : I DISPOSITIF A R C H I T E C T U R A L : I I ÉVÉNEMENT:I
ÉMETTEUR : I , I I
DENSITÉ SÉMIQUE : I DISQUALIFICATION : I ÉVIDENCE:I
ÉMISSIF ( F A I R E ~ ) : I , I I
DÉONTIQUES (MODALITÉS ~ ) : I Distance : TENSION : I I E x c l u s i f (point de vue ~ ) : POINT
Émotion : SÉMANTIQUE NARRA-
DÉONTOLOGIE : I DISTINCTIF : I DE V U E : I I
T I V E , PASSION : I I
Dépendance : STRUCTURE : I ; VOU- DISTINCTION : I EXÉCUTION : I
EMPHASE : I
LOIR-VOLITION : I I DISTRIBUTION : I EXHAUSTIVITÉ : I
EMPIRISME : I
DÉPLOIEMENT U N I V E R S E L : I I DIVINATION : I I EXISTENCE SÉMIOTIQUE : I
Encadrant/encadré : D I A L O G U E : I
DÉPOSSESSION : I DIVISION : I Exotaxiques (modalités ~ ) : MODA-
Encadrement (gestualité d ' ~ ) : GES-
Déréalité : R É A L I T É : I I DOMAINE SÉMANTIQUE : I I TUALITÉ : I LITÉ : I
DÉRIVATION : I DOMINANCE:I ENCATALYSER : I EXPANSION : I
DÉSAMBIGUÍSATION : I Dominant/dominé : ANTI-SUJET : I I ENCHASSEMENT : I EXPERTS (SYSTÈMES ~ ) : I I
DESCRIPTIF : I DOMINATION : I ENCODAGE:I Explicitation : EXPLICITE : I
DESCRIPTION : I , I I DON : I Endotaxiques (modalités ~ ) : MODA- EXPLICITE : I
DÉSÉMANTISATION : I DONATEUR i I LITÉ : I EXPRESSION : I
DESEQUILIBRE : I DROIT : I I ENGENDREMENT:I EXPRESSIVE (FONCTION ~ ) : I
Désiconisation : ICONICITÉ : I I D u a l ( p a p i l l o n ~ ) : CARRÉ SÉMIO- ÉNONCÉ : I , I I EXTENSE/INTENSE : I I
DÉSIGNATION : I T I Q U E , POLARISATION A X I O - ÉNONCIATEUR/ÉNONCIATAIRE I I EXTENSIF/INTENSIF : I I
DÉSIR : I LOGIQUE : I I ÉNONCIATION : I , I I EXTENSION : I

260 261
EXTENSIONAL/HISTORIQUE
Homocatígoriquel 1 NTERSflMIOT 1( III

EXTENSIONAL/INTENTIONAL : I I GÉNÉRATION : I
EXTÉROCEPTIVITÉ : I Homocatégorique : EMBRAYAGE : I Indéfinissable (terme, concept ~) :
GÉNÉRATIVE (GRAMMAIRE ~) I
THÉORIE, DÉFINITION : I ;
:

EXTRACTION i I HOMOGÉNÉITÉ : I
Génétique (approche ~) : GÉNÉRA-
HOMOLOGATION : I SCHÉMATISATION : I I
TION, ORIENTATION, SCIENTI-
HOMONYMIE : I INDICATEUR (ou MARQUEUR)
FICITÉ : I
Horizontalité : LOCALISATION SPA- SYNTAGMATIQUE : I
Génétique (typologie ~) : TYPOLO-
F GIE : I TIO-TEMPORELLE : I
HYPONYMIQUE/HYPERONYMI-
ÍNDICE : I
INDIVIDUATION : I , I I
GENRE : I
QUE : I INDIVIDUEL : I
Géométrie : SPATIALISATION,
FABRICATION : I I HYPOTAXIQUE/HYPEROTAXIQUE: INDUCTION : I
STRATIFICATION, DÉPLOIE-
FACTITIVITÉ : I I Inductive (démarche ~ ) : INDUC-
MENT UNIVERSEL, CARRÉ SÉ-
FACULTATIVITÉ : I HYPOTHÈSE:I TION : I
MIOTIQUE : I I
FAIRE : I , I I Hypothético-déductive (hypothèse Inférence : CONDITION, CONVER-
Gestaltiques (formes ~) : PRÉ- SATION : I I
Faire informatif : INFORMATIF ~) : HYPOTHÈSE, THÉORIE : I
(FAIRE ~) : I , I I GNANCE, RYTHME : I I Influences (théorie des ~) : CONFI-
GESTUALITÉ : I HYPOTYPOSE : I I
FAIRE PERSUASIF : I I GURATION : I
FAIRE SEMBLANT : I I GLORIFIANTE (ÉPREUVE ~) : I INFORMATEUR : I , I I
FÁLSIFICATION : I GLOSSÉMATIQUE : I INFORMATIF (FAIRE ~) : I , I I
FAUSSETÉ : I Gnoséologie : CONSTRUCTION, INFORMATION : I , I I
T H É O R I E , ÉPISTÉMOLOGIE : I INFORMATIQUE (IMAGE ~) : I I
Feedback : INTERACTION : I I
FICTION : I I GRADUELLE/GRADUABLE : I I I Ingénierie : ARTIFICIEL (SÉMIOTI-
GRAMMAIRE : I QUE DE L'~) : I I
FIDUCIAIRE (CONTRAT, RELA-
GBAMMATICALITÉ : I INJONCTION : I
TION ~) : I
FIGURATIF : I , I I GRAMMÈME:I ICONICITÉ : I , I I INSTANCE : I , I I
Figuration : ICONICITÉ : I GRANDEUR:I Identification : IDENTITÉ : I Instrumental : OPÉRATOIRE : I
FIGURATIVISATION : I GRAPHE ACTANTIEL : I I IDENTITÉ : I , I I Intégrateur (point de vue ~) :
FIGURATIVITÉ : I I Graphe arborescent : ARBBE : I IDÉOLOGIE : I POINT DE VUE : I I
FIGURE : I , I I Groupes de Klein, de Piaget : IDIOLECTE : I INTELLIGENCE ARTIFICIELLE : I I
CABBÉ SÉMIOTIQUE : I , I I ; ILLOCUTION : I Intense : EXTENSE/INTENSE : I I
Flexionnel (système ~) : MORPHO-
LOGIE, SYNTAXE : I GROUPES LOGIQUES : I I ILLUSION : I I Intensif : EXTENSIF/INTENSIF > I I
FOCALISATEUR : I I GROUPE(S) LOGIQUE(S) : I I Illusion énonciative : EMBRAYAGE : Intensional : EXTENSIONAL/IN-
FOCALISATION : I , I I I TENSIONAL : I I
FONCTIF : I I Illusion référentielle : RÉ FÉ RE NT, INTENTION : I
FONCTION : I ICONICITÉ, VÉRIDICTION : I INTENTIONNALITÉ : I I
FONCTION SPECTACULAIRE : I I H IMAGE : I INTERACTION : I I
INTERCALATION : I
Fonctionnelle (linguistique ~ ) : IMAGE (INFORMATIQUE) : I I
FONCTION : I IMMANENCE : I Interdéfini (terme, concept ~) : DÉ-
FORMALISATION : I , I I HALOTAXIQUES (MODALITÉS ~) : IMPERFECTIVITÉ : I FINITION, T H É O R I E , ÉPISTÉ-
FORMALISME : I II IMPLICATION : I MOLOGIE : I
FORMANT:I HERMÉNEUTIQUE : I , I I IMPLICITE : I Interdépendance : STRUCTURE : I ;
FORME:I HEROS:I IMPOSSIBILITE : I FONCTIF : I I
FORMEL:I Hétérocatégorique : EMBRAYAGE : IMPRESSION R É F É R E N T I E L L E : I I INTERDICTION : I
I IMPROBABILITÉ : I INTERLOCUTEUR/ INTERLOCUTAI-
HÉTÉROGÉNÉITÉ : I INACCOMPLI : I RE : I
HÉTÉROTOPIQUE (ESPACE ~) : I INCEBTITUDE : I INTÉ ROCEPTIVITÉ : I
G HEURISTIQUE : I INCHOATIVITÉ : I
Inclusif (point de vue ~) : POINT
Interpretam : INTERPRÉTATION : I
INTERPRÉTATIF (FAIRE ~) : I , I I
HIÉRARCHIE : I
HISTOIRE : I DE VUE : I I INTERPRÉTATION : I , I I
GÉNÉRALISATION : I Historiographie : HISTOIRE : I INCOMPATIBILITÉ : I Interprétative (sémantique ~) : IN-
GÉNÉRATIF (PARCOURS ~) : I , I I HISTORIQUE (GRAMMAIRE ~) : I Inconscient: VIRTUALISATION, VA- TERPRÉTATION : I
LEUR, SUBJECTIVATION : I I INTERSÉMIOTICITÉ : I I
262
Intersubjectivitê/MÉTASÉMIOTIQUE MI.I IIIHMI jorros i ST

MÉTATERME : I NÉGATION : I
Intersubjectivité : COMMUNICA- LEXIE : I MÉTHODE:I NEUTRALISATION : I, II
TION, CONTRAT : I; COGNITIF, LEXIQUE : I MÉTONYMIE : I NEUTRE (TERME ~) : I, II
OBSERVATEUR, CONNOTATION, Linéarisation : LINÉARITÉ : I MICRO-UNIVERS : I NIVEAU : I
ÉNONCIATION : II LINÉARITÉ : I Minimum épistémologique : ÉPISTÉ- NOÈME : II
Intertexte : INTERTEXTUALITÉ : LINGUISTIQUE : I MOLOGIE : I NOEUD:I
II LITTÉRAIRE (SÉMIOTIQUE ~) : I Mnésie : TEMPORALISATION : II NOMENCLATURE : I
INTERTEXTUALITÉ : I, II LITTÉRARITÉ : I MODALITÉ : I, II NON-CONFORMITÉ : I
INTONATION : I, II LOCALISATION SPATIO-TEMPO- Modalité axiologique : VALOIR : II NON-LINGUISTIQUE (SÉMIOTIQUE
INTRATEXTUALITÉ : II RELLE : I, II MODELE : I, II
INTUITION : I LOCALISME : II Molaire (symbole ~) : SÉMIOTIQUE : NON-SCIENTIFIQUE (SÉMIOTIQUE
INVARIANT : I LOCUTEUR : I I; SEMI-SYMBOLIQUE : II ~):I
INVENTAIRE : I LOCUTION : I MONDE NATUREL : I NOOLOGIQUE : I
INVESTISSEMENT SÉMANTIQUE : I Logique : MÉMOIRE : II; SUBSTI- MONDE POSSIBLE : II NORME:I
Inventaire épistémologique : ÉPIS- TUTION : I MONÈME:I NOTATION SYMBOLIQUE : I
TÉMOLOGIE, UNIVERSAUX : I MONOPLANE (SÉMIOTIQUE ~) : I NOUMENAL: I
IRONIE : II MONOSÉMÉMIE (ou MONOSÉMIE) : NOYAU (ou NUCLEUS) : I
Irréversible : ASPECTUALISATION : I Nucléaire (sème ~) : NOYAU, SÈ-
II
ISOGLOSSE : I
Isolante (langue ~) : TYPOLOGIE : I
M MORALISATION : I
MORPHÈME:I
MORPHOLOGIE : I
ME : I

ISOMORPHISME : I MACROSÉMIOTIQUE : I MORPHOLOGIES ARCHÉTYPES : II


ISOTOPIE : I, II MANIFESTATION : I
ISOTOPIE MUSICALE : II
ISOTOPIES (CONNECTEURS D'~) :II
MANIPULATION : I, II
MANQUE:I
MORT:I
MOT : I
MOTIF : I, II
O
ITÉRATIVITÉ : I MARQUE:I MOTIVATION : I OBJECTIF : I
Marqueur : INDICATEUR SYNTAG- MOUVEMENT : I, II Objectivation : OBJECTIF : I
MATIQUE : I MUSICALE (ISOTOPIE ~) : II OBJET : I, II
J Mathématisation : FORMALISA-
TION : II
MUSICALE (SÉMIOTIQUE ~) : II
MYTHIQUE (DISCOURS, NIVEAU
Oblique : DÉFINITION, PARA-
PHRASE, CONNOTATION : I
MATIÈRE : I ~) : L II Observabilité : ASPECTUALISA-
JONCTION : I, II MATRICE : I MYTHOLOGIE : I TION : II
Judicateur (destinateur ~) : DESTI- MÉMOIRE : II OBSERVATEUR : I, II
NATEUR/DESTINATAIRE : I Memoranda : INTONATION : II OCCULTATION : I, II
JURIDIQUE (SÉMIOTIQUE ~) : II Menace : MANIPULATION : I; CON- OCCURRENCE:I
Justesse (du dire) : AXIOLOGIQUE
(CONTRAT ~), VALOIR : II
VENTION : II
MENSONGE:I N Onirique (discours ~) : ACCEPTABI-
LITÉ, MYTHIQUE (DISCOURS,
JUSTICE : I MESSAGE : I NARRATEUR/NARRATAIRE : I, II NIVEAU ~) : I
MÉTALANGAGE : I, II NARRATIF (PARCOURS ~) : I ONOMASIOLOGIE : I
Métalangue : MÉTALANGAGE : II NARRATIF (PROGRAMME ~ ) : PRO- ONOMASTIQUE : I
Métalinguistique : MÉTALANGAGE : GRAMME NARRATIF : I, II Onomatopée : MOTIVATION : I
L I
MÉTAMORPHOSE : II
NARRATIF (SCHÉMA ~) : I
NARRATIVITÉ : I
Ontologie : IMMANENCE, STRUC-
TURE : I; PARAÍTRE, SCHÉMA-
LANGAGE:I MÉTAPHORE:I Narre : NARRATIVITÉ : I TISATION, VÉRIDICTION : II
LANGUE:I Métaphrase : MÉTALANGAGE : II NATURE:I Ontologie régionale : SCHÉMATISA-
LECTEUR : I Métapsychologique : VALEUR, Naturels (matériaux ~) : ARTIFI- TION, THEORIE : II
LECTURE:I PRÉGNANCE, SUBJECTIVATION, CIEL (SÉMIOTIQUE DE L'~) : II OPÉRATION : I
LEXÈME : I THYMIE, INTENTIONNALITÉ : II NATURELLE (SÉMIOTIQUE ~) : I OPÉRATOIRE (ou OPÉRATION-
LEXICALISATION : I MÉTASAVOIR : I, II NECESSITE : I NEL) : I
LEXICOGRAPHIE : I MÉTASÉMÈME : I NÉGATIF (TERME, DEIXIS ~) : I OPPOSANT : I
LEXICOLOGIE : I MÉTASÉMIOTIQUE : I
265
OPPOSITIONjPRAXÉOLOGIQVE
l'n;i,iti,m Kl 1 I Hl \

OPPOSITION : I PERMUTATION : I
OPTIMISATION : I PERSONNAGE : I Prédation (théorie de la ~ ) : PRÉ-
ORDRE : I GNANCE : I I
Organisateur (centre ~ ) : CENTRE
PERSONNIFICATION : I
PERSPECTIVE : I , I I PRÉDICAT : I Q
ORGANISATEUR : I I PERSUASIF ( F A I R E ~ ) : I , I I Prédictibilité : GÉNÉRATION : I
ORIENTATION : I Perte : CONVERSION : I I PRÉGNANCE : I I
Q U A L I F I A N T E (ÉPREUVE ~ ) : I
Orientée (transformation ~ ) : ORIEN- PERTINENCE : I PRESCRIPTION : I
Qualificatif (modele ~ ) : Q U A L I F I -
T A T I O N , TRANSFORMATION : I PRÉSENCE : I , I I
Pertinent ( t r a i t ~ ) : P E R T I N E N C E : CATION : I
ORIGINALITÉ SÉMANTIQUE : I PRÉSUPPOSITION : I
I QUALIFICATION : I
Orthotypose : HYPOTYPOSE : I I PREUVE : I I
P H A T I Q U E (ACTIVITÉ, FONCTION QUÊTE:I
OUVERTURE : I ~):I PRIMITIFS/UNIVERSAUX : I I
d'aronde : CARRÉ SÉMIOTI-
PHÈME:I PRIVATION : I
QUE : I I
PHÉNOMÉNAL: I PROBABILITÉ : I
Phérie : SPATIALISATION : I I PROCEDE STYLISTIQUE : I
PHILOLOGIE : I PROCÉDURE : I
PROCÈS:I
P PHONÈME:I
PHONÉTIQUE : I PRODUCTION : I
R
PHONOLOGIE : I Productivité (le texte comme ~ ) :
TEXTE:I
P a n t o n y m e : DESCRIPTION : I I Photographie : P L A N A I R E (SÉMIO-
PROFONDE (STRUCTURE ~ ) : I
P a p i l l o n : CONVERSION : I I T I Q U E ~ ) , ICONICITÉ : I Raisonnement (modele f i g u r a t i f d u
PROGRAMMATION SPATIO-TEM-
P a p i l l o n d u a l : CARRÉ SÉMIOTI- PHRASE:I ~ ) : PARABOLE : I I
PORELLE:I
QUE, CONVERSION, POLARISA- PHYSIONOMIQUE (MODE D E SI- Raisonnement par analogie : ANA-
P r o g r a m m a t i o n textuelle : T E X T U A -
TION AXIOLOGIQUE : I I GNIFICATION ~) : I I LOGIE : I
LISATION : I
PARABOLE : I I PICTURALE (SÉMIOTIQUE ~ ) : I I R a p p o r t e u r : SPECTATEUR, OB-
PROGRAMME D E T R I : I I
PARADIGMATIQUE : I PIVOT N A R R A T I F : I SERVATEUR : I I
PROGRAMME N A R R A T I F : I , I I
PARADIGME : I , I I PLAN : I RÉALISATION : I
Progrès n a r r a t i f : N A R R A T I F (PAR-
PARAÍTRE : I , I I P L A N A I R E (SÉMIOTIQUE ~ ) : I RÉALITÉ : I I
COURS ~ ) : I
PARALEXÈME:I PLASTIQUE (CATÉGORIE ~ ) : I I Recatégorisation thématique : THÉ-
Promesse : CONVENTION : I I
PARALINGUISTIQUE : I PLASTIQUE>(SÉMIOTIQUE ~ ) : I I MATIQUE : I
PROPOSITION : I
Paralangage : PARALINGUISTI- PLURI-ISOTOPIE : I RÉCEPTEUR : I , I I
PROPRIOCEPTIVES (CATÉGORIES RÉCEPTIF ( F A I R E ~ ) : I , I I
QUE : I P L U R I - P L A N E (SÉMIOTIQUE ~ ) : I
~):II RECIPROQUE (PRÉSUPPOSITION
PARAPHRASE : I POÉTIQUE : I
PROPRIOCEPTIVITÉ : I
PARASYNONYMIE : I P o i n t d ' a r t i c u l a t i o n : PARADIGME : ~) : I
PROSODIE : I
Parataxe : HYPOTAXIQUE/HYPÉ- II RÉCIT : I
Prosodème : PROSODIE : I
R O T A X I Q U E , TROPE : I POINT D E V U E : I , I I Réclusif (point de vue ~ ) : POINT
PROSPECTIVITÉ : I I
PARATOPIQUE : I POLARISATION A X I O L O G I Q U E : I I DE V U E : I I
Protase : CONDITION : I I
PARCOURS:I POLEMIQUE : I , I I RECOMPENSE:I
PROTOACTANT : I
PARENTHÉTISATION : I P O L I T I Q U E (SÉMIOTIQUE ~ ) : I I RECONNAISSANCE : I , I I
P r o t o v o u l o i r : INTENTIONNALITÉ:
PAROLE : I POLYSÉMÉMIE (ou POLYSÉMIE) : I Rection : ÉNONCÉ, ISOTOPIE : I I
II
PASSION : I I PONCTUALITÉ : I RÉCURRENCE:I
PROXÉMIQUE : I RÉCURSIVITÉ : I
PATHÉMIQUE (ROLE ~ ) : I I POSITIF (TERME, D E I X I S ~ ) : I
Psychanalyse : PSYCHOSÉMIOTI- REDONDANCE:I
Peinture : ICONICITÉ, P L A N A I R E POSITION : I
QUE : I ; FICTION, I R O N I E : I I RÉDUCTION : I
(SÉMIOTIQUE ~ ) : I POSSIBILITE : I
Psycholinguistique : PSYCHOSÉ- RÉDUCTIONISME : I
PERFECTIVITÉ : I POSTÉRIORITÉ : I
MIOTIQUE : I R É É C R I T U R E (SYSTÈME D E ~ ) : I
PERFORMANCE:I POUVOIR : I
P E R F O R M A T I F (VERBE ~ ) : I Psychologie : PSYCHOSÉMIOTI- RÉEL : I I
PRAGMATIQUE : I
PÉRIODISATION : I PRATIQUE : I QUE : I RÉFÉRENCE : I , I I
PERLOCUTION : I PRATIQUES SÉMIOTIQUES : I PSYCHOSÉMIOTIQUE : I Référenciation : RÉFÉRENTIALISA-
PERMISSIVITÉ : I PRAXÉOLOGIQUE : I I Pulsionnel : INTENTIONNALITÉ : I I T I O N , FIGURATIVITÉ : I I
PUNITION : I RÉFÉRENT:I
266
267
RÉFÉRENTIA L ISA TION/SHIFTER S/GA ii ii \

RÉFÉRENTIALISATION : I I SÉMANTIQUE ( I N V E N T A I R E , N I - SIGNAL : I SUJET : I , I I


RÉFLEXIVITÉ : I VEAU ~) : I SIGNE : I SUPRASEGMENTAL : I
REGISTRE : I SÉMANTIQUE DISCURSIVE : I , I I SIGNIFIANT : I SURFACE (STRUCTURE DE ~ ) : I
RÈGLE:I SÉMANTIQUE F O N D A M E N T A L E : SIGNIFICATION : I SUSPENSION : I , I I
RÉIFICATION : I Signification (structure élémentaire Syllabe : PHONÈME : I
I, I I
RELATION : I de la ~ ) : STRUCTURE : I SYMBOLE : I , I I
SÉMANTIQUE GÉNÉRATIVE : I
RENONCIATION : I SIGNIFIÉ : I SYNCHRONIE : I
SÉMANTIQUE N A R R A T I V E : I , I I
REPRÉSENTATION : I SIMPLICITÉ : I SYNCRÉTIQUES (SÉMIOTIQUES ~ ) :
SÉMANTISME : I
REPRÉSENTATIVITÉ : I SIMULACRE : I I II
SÉMASIOLOGIE : I
RESÉMANTISATION : I SIMULÉE (ÉPREUVE ~ ) : I SYNCRÉTISME : I
SÈME : I
RESSEMBLANCE : I SITUATION : I I SYNESTHÉSIE : I I
SÉMÈME : I
RESTRICTION : I SOCIOLECTE : I SYNONYMIE : I
SÉMIOLOGIE : I
Résultatif : ASPECTUALISATION : Sociolinguistique : SOCIOSÉMIOTI- SYNTAGMATIQUE : I
SÉMIOLOGIQUE ( N I V E A U ~ ) : I
II QUE : I SYNTAGME : I
Sémio-pragmatique (rationalité ~) :
RÉTRIBUTION : I Sociolittérature : SOCIOSÉMIOTI- SYNTAXE : I
COMPARATIVE ou COMPARÉE QUE : I S Y N T A X E DISCURSIVE : I , I I
Rétroaction : I N T E R A C T I O N : I I
(LITTÉRATURE ~ ) : I I SOCIOSÉMIOTIQUE : I , I I SYNTAXE FONDAMENTALE : I , I I
RÉTROLECTURE : I
SÉMIOSIS : I SOLIDARITÉ : I S Y N T A X E N A R R A T I V E INTERMÉ-
REVALORISATION : I
SÉMIOTIQUE : I Somathème : MODALITÉ : I I DIAIRE : I I
Réversible : ASPECTUALISATION : I I
Sémiotique architecturale : ARCHI- SOMATIQUE : I S Y N T A X E N A R R A T I V E PROFON-
RHÉTORIQUE : I
TECTURALE (SÉMIOTIQUE ~ ) : I I Spatiale (aspectualisation ~ ) : AS- DE : I I
RIME : I
Sémiotique de 1'artificiel : A R T I F I - PECTUALISATION : I I S Y N T A X E N A R R A T I V E DE SUR-
RITE/RITUEL : I I
CIEL (SÉMIOTIQUE DE L ' ~ ) : I I SPATIALISATION : I FACE : I , I I
ROLE : I
Sémiotique biomatique : B I O M A T I - SPÉCIFICATION : I I SYNTAXE T E X T U E L L E : I
RYTHME : I , I I
QUE (SÉMIOTIQUE ~ ) : I I Spectacle : T H É Â T R A L E (SÉMIOTI- SYNTHÈSE : I
Sémiotique de 1'espace : ESPACE QUE ~ ) : I SYSTÈME:I
(SÉMIOTIQUE DE L ' ~ ) . n Spectaculaire (fonction ~ ) : FONC- SYSTÈMES EXPERTS : I I
Sémiotique littéraire : L I T T É R A I R E T I O N SPECTACULAIRE : I I Systèmes modelants secondaires :
s (SÉMIOTIQUE ~ ) : I Spectaculaire (sémiotique ~) : DISCOURS : I ; M Y T H I Q U E : I I
Sémiotique picturale : PICTURALE T H É Â T R A L E (SÉMIOTIQUE ~ ) : I
(SÉMIOTIQUE ~ ) : I I SPECTATEUR : I I
Saillance : PRÉGNANCE : I I Sémiotique planaire : P L A N A I R E Stationnaire : ACTION, PRO-
SANCTION : I
SAVOIR : I , I I
(SÉMIOTIQUE ~ ) : I
Sémiotique plastique : PLASTIQUE
GRAMME N A R R A T I F , TRANS-
FORMATION : I I
T
Scalaire (antonyme ~ ) : ANTONY- (SÉMIOTIQUE ~ ) : I I Stemma : GRAPHE A C T A N T I E L : I I
M I E : I ; TEMPORALISATION : I I Sémiotique politique : P O L I T I Q U E STRATÉGIE : I TAXÈME : I I
SCÈNE (MISE E N ~ ) : I I (SÉMIOTIQUE ~ ) : I I STRATIFICATION : I I TAXINOMIE : I
SCHÉMA : I Sémiotiques syncrétiques : SYNCRÉ- STRUCTURALISME : I Témoin : N A R R A T E U R , OBSER-
SCHÉMA DE CONFIGURATION : I I TIQUES (SÉMIOTIQUES ~ ) : I I STRUCTURATION : I VATEUR : I I
SCHÉMATISATION : I I Sémiotique théâtrale : T H É Â T R A L E STRUCTURE : I Tempérament : SÉMANTIQUE NAR-
Schème : SCHÉMATISATION : I I (SÉMIOTIQUE ~ ) : I STYLE : I , I I RATIVE : I I
SCHÈME CONCEPTUEL í I I SÉMIQUE (ANALYSE ~ ) : I STYLISTIQUE : I TEMPORALISATION : I , I I
SCIENTIFICITÉ : I SEMI-SYMBOLIQUE : I I SUBCONTRARIÉTÉ : I Tensif (espace ~ ) : I N T O N A T I O N : I I
SCIENTIFIQUE (SÉMIOTIQUE ~ ) i I SENS:I SUBJECTIVATION : I I TENSION : I I
SECRET : I Sens c o m m u n : R É F É R E N T , MON- SUBJECTIVE (VALEUR ~ ) : I TENSIVITÉ : I , I I
SEGMENTATION : I DE N A T U R E L : I Subsomption : SCHÉMATISATION : TERME : I
SÉLECTION : I Sentiment : PASSION, SÉMANTI- II TERMINAL:I
SÉMANTÈME : I QUE N A R R A T I V E : I I SUBSTANCE : I TERMINATIVITÉ : I
SÉMANTICITÉ : I SÉQUENCE:I SUBSTITUÉE (ÉPREUVE ~ ) : I TERMINOLOGIE : I
SÉMANTIQUE : I SHIFTER : I SUBSTITUTION : I TEXTE:I

268 269
TEXTUALISATION/ZOO-SÉMIOTIQUE JS^ f

BISUGTKEQUE

TEXTUALISATION : I UNIVERSAUX?^^
Textualité : INTERTEXTUALITÉ : Universel (déploiemèTifcá=s=)^r
II PLOIEMENT UNIVERSEL : I I
THÉÂTRALE (SÉMIOTIQUE ~) : I UNIVOCITÉ : I
Thématico-narratif: THÉMATIQUE : USAGE : I
II Usage (programme d'~) PRO-
THÉMATIQUE : I , I I GRAMME NARRATIF : I
THÉMATISATION : I Usage (valeur d'~) : VALEUR : I
THÈME:I UTOPIQUE (ESPACE ~) : I
THÉORIE : I , I I
Thymie : THYMIQUE (CATÉGORIE
~):I
Thymique (embrayage ~) : EM-
BRAYAGE : I I
THYMIQUE (CATÉGORIE ~) : I , I I VALEUR : I , I I
Topie : SPATIALISATION : I I VALIDATION : I , I I
TOPIQUE : I VALOIR : I I
TOPOLOGIQUE (CATÉGORIE ~) : I I VARIABLE : I
TOPONYME : I VARIANTE : I
TOTALITÉ : I Variation : VARIANTE : I
TRADUCTION : I VÉCU : I I I m p r i m e en F r a n o - |>m I I I I I | > I I I I I I I I I 11. .-.,•>• ii K V I C I I X , ( E u r e ) - 4 8 2 3 0
M

Dépôt legal n" .I2(). . OS |<M<> ( , , „ „ , „•• \ K , | , i , „» 0 2 .


Trait pertinent : PERTINENCE : I VENGEANCE:I
R ( i n

VERBAL:I U/4. .4<)/.'l


TRAlTRE : I r

TRANSCENDANCE : I VÉRIDICTION : I , I I
TRANSCODAGE : I VÉRIDICTOIRES (MODALITÉS ~) : I
TRANSFERT : I VÉRIFICATION : I
TRANSFORMATION : I , I I VÉRITÉ : I
TRANSITIVITÉ : I Verticalité : LOCALISATION SPA-
TRANSPHRASTIQUE : I TIO-TEMPORELLE : I
TRANSVALUATION : I I VIE : I
Tri (programme de ~) : PRO- VIRTUALISATION : I , I I
GRAMME DE TRI : I I VIRTUÈME : I
Tridimensionnalité : ESPACE : I Visuelle (sémiotique ~) : ICONICITÉ,
TRIPLICATION : I PLANAIRE (SÉMIOTIQUE ~) i I ;
TROMPERIE : I PLASTIQUE : I I
TROPE:I VOC AB U LAI RE : I
TYPOLOGIE : I Voisement : PHONÈME, UNITÉ : I ;
PARADIGME : I I
Volitive (logique, modalité ~) : VOU-
LOIR : I
u VOULOIR : I , I I
Voyelle : CATÉGORIE, PHONÈME : I
VRAISEMBLABLE : I
UNILATERALE (PRESUPPOSITION VS : I

UNITÉ : I
UNIVERS : I
Univers immanent : IMMANENCE : I
Univers transcendam: TRANSCEN-
DANCE : I ZOO-SÉMIOTIQUE : I

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