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III.1 Cas des mangroves ................................................................................................ 12
III.2 Cas des écosystèmes associés ................................................................................ 14
IV. METHODES D’ETUDE DE LA VULNERABILITE DES MANGROVES .................. 15
IV.1 Généralités sur la vulnérabilité .............................................................................. 15
IV.2 Méthodes d’évaluation des composantes de la vulnérabilité des mangroves........ 16
IV.2.1 Méthode d’évaluation des pressions et menaces sur les mangroves ............ 16
IV.2.1.1 Evaluation des changements climatiques ............................................. 16
IV.2.1.2 Enquêtes et observation sur l’utilisation des mangroves et les menaces
non climatiques ..................................................................................... 17
IV.2.2 Evaluation de la sensibilité des mangroves ................................................. 18
IV.2.2.1 Evaluation du changement climatique affectant les mangroves ........... 18
IV.2.2.2 Evaluation des indicateurs de sensibilité .............................................. 20
IV.2.3 Analyse de la capacité d’adaptation des mangroves .................................... 20
IV.2.3.1 Evaluation de la capacité d’adaptation intrinsèque ............................... 21
IV.2.3.2 Evaluation de la capacité d’adaptation extrinsèque .............................. 21
IV.3 Méthode d’analyse de la vulnérabilité des mangroves proprement dit ................. 22
V. METHODE D’ETUDE DES STRATEGIES D’ADAPTATION DES POPULATIONS
LOCALES ......................................................................................................................... 24
ii
II.4 Vulnérabilité des mangroves d’Antrema ............................................................... 45
II.4.1 Vulnérabilité des mangroves face au changement climatique ..................... 45
II.4.2 Vulnérabilité des mangroves aux actions anthropiques ............................... 46
II.4.3 Vulnérabilité des mangroves f ace aux changements globaux .................... 47
III. STRATEGIES D’ADAPTATION DES POPULATIONS LOCALES ............................ 52
III.1 Secteur de la pèche ................................................................................................ 52
III.1.1 Augmentation des efforts de pêche .............................................................. 52
III.1.2 Changement de zone de pèche ..................................................................... 52
III.2 Secteur agricole ..................................................................................................... 52
III.2.1 Construction de barrage ............................................................................... 53
III.2.2 Assouplissement du calendrier agricole....................................................... 53
III.2.3 Diversification des cultures.......................................................................... 53
III.3 Secteur forestier ..................................................................................................... 54
III.3.1 Reboisement et protection des mangroves ................................................... 54
III.3.2 Mode de prélèvement des bois ..................................................................... 55
III.4 Autres secteurs d’activités ..................................................................................... 55
III.4.1 Stockage de denrées alimentaires ................................................................ 55
III.4.2 Diversification des activités ......................................................................... 55
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LISTE DES ANNEXES
Annexe 1: Carte géologique de la nouvelle aire protégée d’Antrema ........................................ I
Annexe 2: Données météorologiques de Mahajanga collectées entre 2009 et 2013................. II
Annexe 3: Normes d’interprétation des pH du sol ................................................................... III
Annexe 4 : Fiche d’enquête ethnobotanique, ethnoécologique et socioéconomique ............... IV
Annexe 5: Liste floristique des catégories de mangrove d’Antrema ........................................ V
Annexe 6: Structure démographique de chaque catégorie de mangrove à Antrema ..............VII
v
LISTE DES ABREVIATIONS, DES SIGLES ET DES ACRONYMES
vi
GLOSSAIRE
vii
INTRODUCTION
INTRODUCTION
1
INTRODUCTION
2
Première partie :
MILIEU D’ÉTUDE
PREMIERE PARTIE : MILIEU D’ÉTUDE
I. MILIEU PHYSIQUE
I.1 Situation géographique et historique
La Nouvelle Aire Protégée d’Antrema, anciennement appelée «station forestière à usage
multiple d’Antrema », se trouve dans le fokontany d’Antrema, commune rurale de Katsepy,
District de Mitsinjo, Région Boeny dans l’ex-province de Majunga. Elle se situe entre 15° 42’
à 15° 50’ de latitude Sud et 46° à 46° 15’ de longitude Est (carte 1). Elle est limitée au Nord et
à l'Ouest par le canal de Mozambique, au Sud par la route qui mène vers Mitsinjo et à l'Est par
la route vers le phare de Katsepy. La NAP d’Antrema est localisée à 12km de Katsepy et s’étend
sur une superficie de 20 620 ha dont 1000 ha de réserve marine (Ranaivoson, 2010).
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PREMIERE PARTIE : MILIEU D’ÉTUDE
I.4 Hydrographie
Le réseau hydrographique est constitué par des lacs et des rivières. Certains lacs sont
permanents comme le lac Sahariaka, qui est le plus étendu, situé dans le nord de la station, et
d’autres tarissent en saison sèche. Les trois principales rivières de la NAP sont Andranomasabo,
Ambatolafia et Antsoherimasiba. Elles se jettent toutes dans le canal de Mozambique (Gauthier
et Leclerc, 2000).
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PREMIERE PARTIE : MILIEU D’ÉTUDE
I.5.1 Marées
C’est une oscillation quotidienne de la mer qui se traduit par une montée et une descente
du niveau marin (Parent, 1990). Elles déterminent l’installation des mangroves (Lebigre, 1991).
Les marées observées sont semi diurnes. Les eaux marines se soulèvent deux fois par jour d'où
l'apparition de deux marées hautes et deux marées basses (Todivelo, 2007). Elles sont de deux
types à savoir les marées de vives-eaux ou «Samonta» qui sont des marées de fortes amplitudes,
de l’ordre de 4,8m à Mahajanga et les marées de mortes-eaux ou «Ranomaty » ou « Ranogaigy
» qui sont des marées de faible amplitude.
I.5.2 Houle
C’est l’agitation de la mer sous forme d’ondulation régulière, due à l’impulsion des vents.
L’origine de la houle est attribuée aux vents dominants. La houle est aussi l’un des facteurs qui
déterminent l’installation et le développement de la mangrove se trouvant entre deux
balancements de marées.
I.6 Climat
Le climat de la Région Boeny est de type tropical sec. Autrement dit, la NAP d’Antrema
est située à l’étage sec d’après la subdivision bioclimatique de Madagascar (Cornet, 1974). La
température moyenne mensuelle de la région est particulièrement élevée, variant de 21,6 °C à
28,8 °C. La température maximale peut atteindre 33,1 °C au mois de novembre. Le mois le plus
froid est le mois de juillet avec une température minimale de 18,8 °C.
La précipitation moyenne annuelle est de l’ordre de 1126,04 mm avec une répartition
inégale dans l’année. Le mois de janvier est le mois le plus arrosé avec une pluie environ de
510 mm ; par contre les mois les plus secs sont au mois de juillet jusqu’au mois de septembre
avec une quantité de pluie quasiment nulle. De plus, la NAP d’Antrema possède une alternance
de deux saisons bien distinctes chaque année d’après la courbe ombrothermique de la région
(figure 1) à savoir la saison sèche du mois d’avril au mois de novembre (8 mois) et la saison
humide du mois de décembre au mois de mars (4mois).
Deux vents dominants à masse d'air chaud soufflent dans cette région à savoir la mousson,
venant du Nord-ouest, du mois d’octobre au mois d’avril, très violente apportant une forte
précipitation en saison humide et l’alizé, vent du Sud-est soufflant de mai à septembre,
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PREMIERE PARTIE : MILIEU D’ÉTUDE
apportant des masses d’air chaud et sec dues à l’effet de foehn. La vitesse moyenne annuelle
du vent est de 11 Km/h (annexe 2).
La péninsule fait partie de la région atteinte par 28% des cyclones ayant touché
Madagascar depuis 20 ans. En effet, les cyclones nés dans le canal de Mozambique, nommés
Kamisy en 1984 et Cynthia en 1991 ont frappé sévèrement la péninsule et ont causé de
nombreux dégâts, en particulier sur la végétation et la faune. Les cyclones, Cela, Elita et Gafilo
(2004), sont passés successivement et ont frappé la station ; de nombreux dégâts étaient aussi
recensés (Roger et al., 2004).
550 275
500 250
450 225
400 200
350 175
250 125
200 100
150 75
100 50
50 25
0 0
J A S O N D J F M A M J
Mois
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PREMIERE PARTIE : MILIEU D’ÉTUDE
Les formations végétales dans la Nouvelle Aire Protégée d’Antrema sont très diversifiées
grâce aux conditions naturelles, notamment les facteurs édaphiques de la région. Par
conséquent, la NAP d’Antrema abrite plusieurs types de formation végétale :
- Les forêts sèches semi-caducifoliées sont les formations végétales caractéristiques de
la région de l'Ouest. Elles se développent sur les sols ferrugineux, les sables et sur les dunes
(Petit, 1995).
- Les formations savanicoles sont composées par des espèces ligneuses telles que
Bismarckia nobilis (Arecaceae) et Hyphaene coriacea (Arecaceae) et par des herbacées comme
Aristida rufescens, Heteropogon contortus et Hyparrhenia rufa (Poaceae). Elles se rencontrent
sur les plateaux et entourent les forêts denses sèches, donnant ainsi l'allure de petits îlots.
- Les fourrés à Euphorbia laroo (Euphorbiaceae) occupent des sols sableux près des
habitations.
- Les formations marécageuses longeant les cours d’eau sont composées par Raphia
farinifera (Arecaceae) et Ravenala madagascariensis (Strelitziaceae).
- Les formations halotolérantes ou les mangroves colonisant les sols halomorphes des
estuaires et les zones littorales (carte 2).
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PREMIERE PARTIE : MILIEU D’ÉTUDE
II.2 Faune
D’après les diagnostics physico-écobiologique et socio-économico-culturel de la SFA
faits par Roger et al., en 2000 et en 2005, la NAP d’Antrema abrite des richesses faunistiques
considérables.
Primates
Cinq (5) espèces de primates endémiques de Madagascar ont été trouvées dans cette
région, à savoir Propithecus coronatus (Lemuridae), Eulemur rufus (Lemuridae), Eulemur
mongoz (Lemuridae), Microcebus murinus (Cheirogaleidae) et Lepilemur eclei (Lemuridae).
Micromammifères
Des micromammifères comme Pteropus rufus (Pteropidae), Tenrec caudatus
(Tenrecidae) et des rongeurs sont présents dans la NAP d’Antrema.
Oiseaux
75 espèces d’oiseaux ont été enregistrées dont 52 espèces forestières et savanicoles et 23
espèces recensées dans les zones humides. Au niveau de l’écosystème forestier, des espèces
endémiques et typiques de la forêt de l’Ouest sont présentes, Pterocles personatus
(Pteroclididae), Coua coquereli (Cuculidae) et Falculea pallita (Falconidae).
Reptiles
Des espèces de reptiles comme Sanzinia madagascariensis, Acrantophis dumerii,
Crocodylus niloticus, Trachylepis elegans, Liophidium torquatum, Phelsuma
madagascariensis, Lygodactylus tolampyae, Brookesia brygooi, Leiophidium torquiatum,
Furcifer labordi, Oplurus cuvieri et Leioheterodon madagascariensis sont présentes dans la
Nouvelle Aire Protégée d’Antrema .
Poissons
Plusieurs espèces de poissons comme Anguilla mossambica, Paratilapia sp., et Arius
madagascariensis vivent dans les rivières et les lacs de la NAP d’Antrema.
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PREMIERE PARTIE : MILIEU D’ÉTUDE
II.3.2 Us et coutumes
La tradition a toujours une grande place dans le Fokontany. Les Sakalava sont de nature
conservateurs. Ils ont un respect fondamental de la nature se reflétant à travers leurs tabous et
leurs interdits mentionnés ci-dessous.
- Le tabou ou « Fady»
Le mardi et le jeudi sont des jours tabous pour toutes les populations. Cette dernière ne
peut faire ni des travaux agricoles, ni la pêche, ni l’artisanat durant ces deux jours. La culture
de l’arachide est aussi tabou tout comme l’élevage et la consommation de porc. Il est interdit
de manger le Sifaka (Propithecus coronatus) à Antrema car cette espèce est considérée par les
communautés Sakalava comme leur ancêtre.
- Lieu sacré
Les « Doany » jouent un grand rôle dans la culture des « Sakalava» car cette ethnie
s’établit essentiellement selon des ordres cultuels et culturels fondés sur ce lieu. Ce dernier (lieu
sacré) indique le lieu de rite où réside l’Ampanjaka et où reposent les reliques sacrées des
principaux souverains.
- Religion
Trois communautés chrétiennes sont présentes dans le fokontany d’Antrema, deux
Églises RHEMA à Antsoherimasiba et Antsakoakely et une église protestante à Ambalarano.
Mais l’existence de ces communautés est parfois une source de désaccord, car elles vont à
l’encontre des différentes traditions et coutumes ou « fomba » sakalava, comme la
consommation de porc et d’arachide. La communauté musulmane est aussi présente dans le
fokontany d’Antrema.
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PREMIERE PARTIE : MILIEU D’ÉTUDE
10
Deuxième partie :
MÉTHODES D’ÉTUDE
DEUXIEME PARTIE : MÉTHODES D’ÉTUDE
I. ETUDE PRELIMINAIRE
Des recueils bibliographiques ont été effectués avant la descente sur le terrain. Des
documents relatifs à la Nouvelle Aire Protégée d’Antrema et au thème de cette recherche ont
été consultés (cartes, documents, ouvrages traitant l’écologie ainsi que d’autres recherches déjà
effectuées).
Le choix de sites d’étude pour chaque catégorie de mangrove de la NAP d’ Antrema est
basé sur les critères suivants :
Les critères phytosociologiques : l’uniformité des conditions écologiques
apparentes, l’homogénéité physionomique et l’homogénéité floristique ;
Les types de mangroves : littoral, lagunaire ou estuarien.
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DEUXIEME PARTIE : MÉTHODES D’ÉTUDE
Une prospection a été faite dans chaque site d’étude. Elle consiste à sillonner à pied ou
à l’aide d’une pirogue l’ensemble de mangroves avec l’aide d’une carte de végétation faite par
Ranaivoson (2010) et d’un guide local. C’est une méthode pratique, nécessaire pour se
familiariser avec la végétation et ses caractéristiques écologiques ainsi que les espèces
existantes.
Les six (6) catégories de mangroves, à savoir la mangrove dense, la mangrove claire, la
mangrove dégradée, la mangrove rabougrie, la mangrove récente et tanne, définies par DBEV
et WWF en 2012 ont été utilisées pour catégoriser les mangroves d’Antrema :
- Mangrove dense : intacte, formée d’individus denses, à cime jointive avec une hauteur de 6
à 12 mètres ou plus (jusqu’à 20m);
- Mangrove claire : formée d’individus très espacés, à rameaux dont la plupart sont morts ;
avec de nombreux chablis (conséquence d’un passage de cyclone);
- Mangrove dégradée : composée des vieux individus très espacés et/ou avec des fréquentes
traces de coupes voire des défrichements ;
- Mangrove rabougrie : formée par des individus nains dont la hauteur ne dépasse pas 4
mètres, à faible densité et à petites feuilles car la condition édaphique du milieu n’est pas
convenable à leur installation;
- Mangrove récente et immature : composée de jeunes plants ;
- Tanne : espace nu ou herbeux contigu aux mangroves, correspondant au stade final de
dégradation totale de mangrove et occasionnellement inondé par les marées.
Les différentes catégories de mangrove observées dans chaque site d’étude ont été notées et délimitées
à l’aide d’un GPS.
Une carte préétablie des mangroves de la NAP d’Antrema par Ranaivoson (2010) a été
ensuite mise à jour grâce aux images obtenues par « Google Earth » datées de 2013. Ces images
et les points GPS acquis sur le terrain ont été reportés sur le logiciel SIG ArcGis 9.3 pour
l’établissement d’une carte de répartition des différentes catégories de mangrove dans la NAP.
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DEUXIEME PARTIE : MÉTHODES D’ÉTUDE
utilisée afin d’obtenir des données quantitatives des différentes catégories de mangrove dans
une surface homogène appelée « placeau ».
Dans les différents sites d’étude, des placeaux d'une superficie variant de 25 m² à 500
m² ont été installés sur chaque catégorie de mangrove à l’aide d’une ficelle dont la ligne centrale
est perpendiculaire au chenal ou au bord de la mer. Le placeau est ensuite subdivisé en placettes
de 5m x 5m. Des inventaires floristiques ont été ensuite réalisés à l’intérieur de chaque placette.
Les paramètres utilisés sont la localité, la catégorie de mangrove, les coordonnées
géographiques, l’altitude et le nom des espèces présentes et leur nombre d’individus.
La structure horizontale d’une végétation est l’agencement et la répartition des plantes les
unes par rapport aux autres dans le sens horizontal (Gounot, 1969). Pour mettre en évidence
cette répartition et la disposition des espèces constituant la formation végétale, la méthode de
Godron et al. (1983) a été utilisée. Cette méthode consiste à schématiser la formation suivant
une ligne, montée perpendiculairement au chenal ou au bord de la mer, afin d’observer
l’ouverture de la formation ainsi que la distribution et le mode de succession des espèces dans
la formation.
Un profil schématique de chaque catégorie de végétation est dressé sur la ligne centrale
du placeau précédent. Toutes les espèces touchant cette ligne seront dessinées sur le profil de
la végétation et les plantes comprises dans les deux bandes parallèles (sur 1 m de chaque côté)
sont projetées aussi sur ce profil (figure 2). Ce dernier permet de représenter l’architecture de
la formation étudiée en tenant compte de sa hauteur maximale, de la hauteur du fût des
individus, des diamètres et des distances entre les pieds des arbres ainsi que de la topographie.
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DEUXIEME PARTIE : MÉTHODES D’ÉTUDE
Etude pédologique
Dans chaque catégorie de mangrove, un échantillon de sol a été prélevé et leur analyse a
été faite au laboratoire du service pédologique du FOFIFA à Tsimbazaza. Les paramètres
suivants ont été mesurés :
- Le pH est mesuré à l’aide d’un pH à électrode de verre. Les critères d’interprétation des
analyses chimiques dans l’annexe 3 ont été utilisés comme références.
- La salinité est mesurée par un conductimètre. L’échelle de salinité des sols de Durand
(1974) a été prise comme référence (tableau 1). La concentration de l’échantillon à analyser est
de 1 / 2,5 c’est-à-dire 1g de sol dans 2,5ml d’eau distillée.
Tableau 1: Echelle de salinité des sols
Légèrement Extrêmement
Degré de salinité Non salin salin Très salin
salin salin
Conductivité électrique en μmohs/cm :
Extrait 1/ 2,5 < 1000 1000 à 2000 2000 à 4000 4000 à 8000 > 8000
(Source : Durand, 1974)
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DEUXIEME PARTIE : MÉTHODES D’ÉTUDE
climatique
- Précipitation
(risques
- Vents et cyclones
climatiques)
- Élévation des mangroves
Exposition non - Coupe de bois sélective
climatique (risques - Ensablement
non climatiques) - Érosion des sols
- Densité spécifique (nombre d’individus / surface
terrière) de chaque catégorie de mangrove
Sensibilité
SENSIBILITÉ - Structure démographique
intrinsèque
- Taux de mortalité des palétuviers dans chaque
catégorie de mangrove
- Taux de régénération naturelle pour chaque
Capacité
catégorie de mangrove
d’adaptation
D’ADAPTATION
intrinsèque
fruits, graines)
- Présence de système et d’outils de gestion
Capacité opérationnelle (vérifié par des impacts observés sur
d’adaptation terrain)
extrinsèque - Surface disponible/présence de barrière pour une
éventuelle migration vers la terre ou vers la mer
(Source WWF et Association RENIALA, 2013)
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DEUXIEME PARTIE : MÉTHODES D’ÉTUDE
.
Figure 3 : Mesure de l'élévation des zones de mangroves (Source: WWF et Association
RENIALA, 2013 ; Ellison, 2012)
Avec : h: hauteur de l'eau au niveau du chenal de référence;
BM: Repère "Benchmark";
d1: niveau de l'eau dans la zone "A";
d2: niveau de l'eau dans la zone "B";
d3: niveau de l'eau dans la zone "C".
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DEUXIEME PARTIE : MÉTHODES D’ÉTUDE
E=h-d
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DEUXIEME PARTIE : MÉTHODES D’ÉTUDE
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DEUXIEME PARTIE : MÉTHODES D’ÉTUDE
La sensibilité de chaque espèce par rapport aux descripteurs cités précédemment est
obtenue en faisant des analyses bibliographiques qui donnent le niveau de tolérance des espèces
par rapport à ces risques sans considérer les seuils de viabilité. Des échelles sont données pour
chaque espèce par rapport à son niveau de tolérance (tableau 5). Ces échelles sont inversement
proportionnelles à la sensibilité, c'est-à-dire qu’une espèce faiblement tolérante est fortement
sensible, et vice-versa.
Tableau 5 : Tolérance des espèces par rapport aux descripteurs potentiels
Descripteurs Augmentation Augmentation
Augmentation Exondation Vents et
potentiels de la du niveau de la Ensablement
de la salinité prolongée cyclones
Espèces température mer
Avicennia marina 3 1 1 2 5 1
Bruguiera gymnorhiza 3 2 3 1 2 3
Ceriops tagal 3 1 2 2 1 1
Heritieralittoralis 3 4 2 2 1 4
Lumnitzera racemosa 3 2 3 1 1 2
Rhizophora mucronata 3 2 1 4 3 5
Sonneratia alba 3 1 1 5 4 4
Xylocarpus granatum 3 4 3 2 4 4
(tolérance : 1: très forte; 2: forte; 3: moyenne; 4: faible; 5: très faible)
(Source: WWF et Association RENIALA, 2013 ; Baltzer, 1969; Hervieu, 1968; Chapman
1964; La Rue et Muzik, 1934)
La sensibilité de chaque catégorie de mangrove par rapport à chaque descripteur dépend
de la densité des espèces qui les constituent et elle est évaluée à partir de la formule suivante :
∑𝑖𝟏 𝐒𝐫𝐱𝐧𝐢
𝐒𝐜𝐚𝐭(𝐫) =
𝐍𝐢
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DEUXIEME PARTIE : MÉTHODES D’ÉTUDE
G = ∑ π/4 x Di²
La moyenne des échelles de ces indicateurs a été ensuite calculée pour obtenir le degré
de sensibilité intrinsèque des différentes catégories de mangrove.
20
DEUXIEME PARTIE : MÉTHODES D’ÉTUDE
Les modes de dispersion des espèces qui constituent chaque catégorie de mangrove ont été
déterminés à partir des enquêtes et des observations effectuées sur le terrain, complétés par des
recherches bibliographiques (Vavindraza, 2003 et Michel, 1995).
Le taux de régénération naturelle ainsi que les modes de dispersion de diaspores des
différentes catégories de mangrove ont été rapportés à l’échelle d’évaluation de la capacité
d’adaptation intrinsèque (tableau 7). La moyenne des échelles de ces deux indicateurs a été
ensuite calculée pour déterminer le degré de la capacité d’adaptation intrinsèque.
21
DEUXIEME PARTIE : MÉTHODES D’ÉTUDE
surfaces disponibles pour la migration des mangroves vers la terre ferme ou vers la mer et le
système et les outils de gestion opérationnels dans la zone comme la présence d’un cahier de
charge environnementale ou DINA ou la présence d’un plan de gestion et des délégations de
gestion.
Ainsi, des observations ont été faites dans les différentes catégories de mangrove et la
surface potentielle pour la migration de ces mangroves que ce soit vers l’extérieur (vers la mer)
ou vers l’intérieur (vers la terre ferme) ont été estimé en pourcentage de surface de catégorie de
mangrove étudiée. Des observations sur l’efficacité du système et des outils de gestion
opérationnelle de la NAP d’Antrema ont été aussi faites dans les différentes catégories de
mangrove dans les différents sites d’étude. Cette efficacité est traduite par la présence ou non
de coupe illicite et par l’étendues des surfaces touché par cette coupe.
L’échelle de chaque indicateur a été déterminée (tableau 8). La moyenne des deux
échelles a été ensuite calculée pour obtenir le degré de la capacité d’adaptation extrinsèque des
différentes catégories de mangrove.
𝐄𝐱𝐩𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐱 𝐒𝐞𝐧𝐬𝐢𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭é
𝐕𝐮𝐥𝐧é𝐫𝐚𝐛𝐢𝐥𝐢𝐭é =
𝐂𝐚𝐩𝐚𝐜𝐭é 𝐝′ 𝐚𝐝𝐚𝐩𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧
En fonction de la valeur obtenue avec cette formule, l'échelle dans le tableau 9 est
utilisée pour classer la vulnérabilité bioécologique des mangroves et pour obtenir le degré de
vulnérabilité des écosystèmes face aux changements globaux.
22
DEUXIEME PARTIE : MÉTHODES D’ÉTUDE
23
DEUXIEME PARTIE : MÉTHODES D’ÉTUDE
24
Troisième partie :
RÉSULTATS ET
INTERPRÉTATIONS
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
25
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
CANAL DE MOZAMBIQUE
26
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
A: Avicennia marina
B: Bruguiera gymnorhiza
C: Ceriops tagal
R: Rhizophora mucronata
S: Sonneratia alba
5m
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TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
A: Avicennia marina
B: Bruguiera gymnorhiza
C: Ceriops tagal
L: Lumnitzera racemosa 5m
R: Rhizophora mucronata
X: Xylocarpus granatum
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TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
A: Avicennia marina
B: Bruguiera gymnorhiza
C: Ceriops tagal
R: Rhizophora mucronata
S: Sonneratia alba
5m
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TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
Les tannes
Ce sont des unités écologiques de mangroves qui ne présentent pas des espèces de
palétuviers. Ils sont généralement des sols nus situés en arrière mangrove (cf. photo 1).
Quelques espèces herbacées sont parfois présentes comme Arthrochnemum indica
(CHENOPODIACEAE), Fimbristylis sp. (CYPERACEAE), Sporobolus virginicus
(POACEAE), Thespesia populnea et Hibiscus tiliaceus (MALVACEAE).
RAVELOARITIANA, 2013
30
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
A: Avicennia marina
B: Bruguiera gymnorhiza
C: Ceriops tagal
L: Lumnitzera racemosa
R: Rhizophora mucronata
S: Sonneratia alba
X: Xylocarpus granatum
5m
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TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
Les pH des sols de mangroves d’Antrema sont majoritairement neutres (tableau 10).
Quelques catégories ont de sols faiblement/moyennement acides (mangrove dégradée
d’Antrema-Aranta, mangrove rabougrie d’Antsoherimasiba et de Kapahazo). Le pH de la
mangrove claire de Bako est très fortement acide.
Les sols des différentes catégories de mangrove d’Antrema sont en majorité extrêmement
salins ou très salins. La mangrove dégradée d’Antrema-Aranta et la mangrove rabougrie de
Bako ont des sols salins (3500 à 4000 µmhos/cm) (tableau 10).
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TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
La dégradation et l'érosion des sols de ces écosystèmes, notamment dans les forêts sèches
sur sable, entraînent la destruction ou la disparition progressive des mangroves par ensablement
et aussi par tarissement des sources d'eau continentale qui sont favorables au développement
des mangroves.
RAVELOARITIANA, 2013
33
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
34
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
Tableau 11: Exposition des mangroves de la NAP d’Antrema par rapport aux risques climatiques
Indicateurs Diminution Augmentation Nombre de Augmentation
Exposition
de la de la cyclones/ de niveau de la
climatique
Catégories et sites précipitation température année mer (*)
Mangroves estuariennes
ATB 3 (40 cm) 4
Claire AMP 1 (40 cm) 3
KPZ 1 (65 cm) 3
ATB 1 (75 cm) 3
AMP 1 (110 cm) 3
Dégradée
KPZ 1 (135 cm) 3
ATR 5 1 5 3 (42 cm) 4
ATB 1 (75 cm) 3
Dense AMP 3 (48 cm) 4
KPZ 1 (141 cm) 3
ATB 1 (95 cm) 3
Rabougrie AMP 1 (120 cm) 3
KPZ 1 (140 cm) 3
Mangroves lagunaires
ATK 3 (35 cm) 4
Claire
BAK 1 (80 cm) 3
ATK 3 (40 cm) 4
Dégradée
BAK 1 (95cm) 3
5 1 5
ATK 1 (120 cm) 3
Dense
BAK 1 (93 cm) 3
ATK 1 (123 cm) 3
Rabougrie
BAK 1 (92 cm) 3
Note explicative : 1 = très faible ; 3= moyenne; 4 = forte; 5 = très forte
AMP : Ampampamena ; ATB : Antsoherimasiba ; ATK : Antsikiry ;
ATR : Antrema-Aranta ; BAK : Bako ; KPZ : Kapahazo.
(*) : Traduit par le niveau d’élévation des stations des catégories de mangrove.
35
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
RAVELOARITIANA, 2013
RAVELOARITIANA, 2013
Les populations locales utilisent aussi les bois de Sonneratia alba pour la construction des
pirogues (des espèces de gros diamètre). De ce fait, la majorité des mangroves dans la NAP
d’Antrema ont une forte / moyenne exposition aux coupes des bois sélectives (tableau 12). La
mangrove dégradée d’Antrema-Aranta et la mangrove claire de Kapahazo sont très faiblement
exposées aux coupes de bois sélectives car elles sont composées d’espèces de très petit diamètre
et des espèces non utilisées par les villageois (Avicennia marina, Limnitzera racemosa,
Bruguiera gymnorhiza).
A Antrema, la plupart des catégories de mangrove, telles que les mangroves denses, les
mangroves dégradées et les mangroves claires ont une faible/très faible exposition à
l’ensablement (tableau 12). Les mangroves rabougries de type estuarien sont moyennement
36
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
exposées à l’ensablement et celles de type lagunaire ont une forte exposition à l’ensablement.
L’exposition de toutes les mangroves d’Antrema à l’érosion des sols est très faible.
Cependant, dans les mangroves dégradées d’Ampampamena et de Kapahazo, des surfaces
touchées par ce phénomène ont été observées mais elles sont peu remarquables (4 à 5%) (photos
6 et 7).
Bref, l’ensemble des mangroves d’Antrema a une faible ou même très faible exposition
aux risques non climatiques. Seules les mangroves rabougries et la mangrove claire de Bako
sont moyennement exposées aux facteurs non climatiques.
37
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
7A
RAVELOARITIANA, 2013
RAVELOARITIANA, 2013
38
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
à cet indicateur.
Par rapport à l’exondation prolongée, la sensibilité de la majorité des catégories de
mangrove étudiées varie de faible à moyenne. La mangrove claire à Ampampamena, la
mangrove dense et la mangrove rabougrie à Antsoherimasiba et la mangrove dense à Bako ont
une forte sensibilité à ce descripteur.
En général, la sensibilité des différentes catégories de mangrove aux vents et aux cyclones
va de très faible à moyenne. Quelques catégories de mangrove, à savoir la mangrove claire à
Kapahazo et la mangrove dégradée à Bako, présentent une forte sensibilité à ces descripteurs.
Tableau 13 : Sensibilité des mangroves par rapport aux différents descripteurs potentiels
Descripteurs Ensemble
potentiels Augmentation Augmentation Augmentation
Exondation Vents et
Ensable- des
de la de niveau de ment descripteurs
de la salinité prolongée cyclones
température la mer potentiels*
Catégories et sites
Mangroves estuariennes
ATB 3 2 1 3 2 3 2,33
Claire AMP 3 2 1 4 3 5 3,00
KPZ 3 1 1 2 4 1 2,00
ATB 3 1 2 2 1 1 1,67
AMP 3 1 2 2 2 1 1,83
Dégradée
KPZ 3 1 2 2 1 2 1,83
ATR 3 1 3 2 2 2 2,17
ATB 3 2 1 4 3 5 3,00
Dense AMP 3 1 2 2 1 2 1,83
KPZ 3 1 1 2 1 1 1,50
ATB 3 2 1 4 3 3 2,67
Rabougrie AMP 3 2 2 3 2 2 2,33
KPZ 3 1 2 2 1 1 1,67
Mangroves lagunaires
ATK 3 2 1 2 3 3 2,33
Claire
BAK 3 2 2 3 2 2 2,33
ATK 3 2 1 3 3 4 2,67
Dégradée
BAK 3 1 2 2 4 2 2,33
ATK 3 1 2 3 2 2 2,17
Dense
BAK 3 2 1 4 3 4 2,83
ATK 3 2 2 2 2 2 2,17
Rabougrie
BAK 3 2 3 2 2 3 2,50
Note explicative : 1 = très faible ; 2 = faible; 3= moyenne; 4 = forte; 5 = très forte
AMP : Ampampamena ; ATB : Antsoherimasiba ; ATK : Antsikiry ; ATR : Antrema-Aranta ;
BAK : Bako ; KPZ : Kapahazo
(*) : Moyenne
La majorité des catégories de mangrove dans la NAP d’Antrema a une fable ou très faible
sensibilité à l’ensablement. Certaines catégories, telles que la mangrove claire et la mangrove
39
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
40
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
RAVELOARITIANA, 2013
41
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
42
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
espèces dont le mode de dissémination de leurs diaspores est par viviparité et hydrochorie, à
savoir Ceriops tagal, Rhizophora mucronata, Sonneratia alba et Bruguiera gymnorhiza (photo
9). La mangrove claire de Kapahazo est constituée essentiellement par Avicennia marina (photo
10), espèce hydrochore à forte capacité de dispersion.
En général, la capacité d’adaptation intrinsèque des mangroves denses dans tous les sites
d’étude est forte tandis que celle des mangroves dégradées, claires et rabougries est moyenne
(cf. tableau 15).
1964%
2000%
Taux de régénération naturelle
1800%
1600%
1400% 1215%
1200%
955%
1000% 850%
769%
800% 657%
600% 441% 400% 454% 424%
400% 303% 279% 252%
214%
141% 137% 129% 95%
200% 72% 78% 50%
0%
ATB
BAK
BAK
BAK
BAK
ATK
ATK
ATK
ATK
ATB
ATR
ATB
ATB
KPZ
KPZ
KPZ
KPZ
AMP
AMP
AMP
AMP
RAVELOARITIANA, 2013
43
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
RAVELOARITIANA, 2013
Les outils de gestion de la NAP d’Antrema sont partiellement efficaces pour les
mangroves du type estuarien (sauf pour les mangroves à Antrema-Aranta) car le nombre de
coupes observé durant la descente sur terrain est assez élevé. Par contre, pour les mangroves de
type lagunaire, cet outil de gestion est moyennement efficace à Antsikiry et en majeure partie
efficace à Bako où le nombre de coupes est moins élevé. En plus, les mangroves de Bako sont
les mieux conservées dans la Nouvelle Aire Protégée d’Antrema.
Bref, la totalité des mangroves estuariennes d’Antrema ont une faible capacité
d’adaptation extrinsèque (tableau 16). Toutes les mangroves à Bako et les catégories denses de
type lagunaire ont une capacité d’adaptation extrinsèque moyenne.
44
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
Les autres catégories de mangrove, c’est-à-dire les mangroves claires, les mangroves
dégradées et les mangroves rabougries, présentent une vulnérabilité variant de faible à
moyenne. Seule la mangrove dégradée à Antrema-Aranta est fortement vulnérable. Cette
dernière dispose d’un fort degré d’exposition au changement climatique qui est égale 4, et d’un
degré de sensibilité moyen, c’est à dire 3.
45
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
46
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
47
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
48
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
49
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
CANAL DE MOZAMBIQUE
50
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
La plus grande partie des mangroves de la Nouvelle Aire Protégée est occupée par des
mangroves à vulnérabilité faible (cf. cartes 5a, 5b et 5c). Elles représentent environs 3/4 de
l’ensemble des mangroves. Les mangroves à très faible vulnérabilité sont près de 1/4 de et la
mangrove à vulnérabilité moyenne est très faible du point de vu de surface.
52
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
des poissons et/ou des crabes dans les mangroves incitent certains pécheurs à pratiquer
l’agriculture comme une deuxième activité économique.
RAVELOARITIANA, 2013
53
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
leur famille.
A
RAVELOARITIANA, 2013
RAVELOARITIANA, 2013
Les agents du PBCA œuvrent dans le domaine de la protection des forêts avec l’aide des
VNA de chaque village. Ils assurent la protection des forêts et des mangroves contre les
exploitants illicites en faisant des patrouilles de surveillance.
55
TROISIEME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
RAVELOARITIANA, 2013
56
Quatrième partie :
DISCUSSIONS ET
RECOMMANDATIONS
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
I. DISCUSSIONS
I.1 Remarque sur la méthode d’étude de la régénération naturelle
La méthode d’étude la régénération naturelle d’un écosystème forestier nécessite de
déterminer le nombre de individus semenciers et celui des individus régénérés. En général, les
individus semenciers ont un diamètre supérieur ou égal à 10 cm et ceux ayant un diamètre
inférieur à 10 cm appartiennent aux individus régénérés (Rothe, 1964). Cette méthode permet
de calculer le taux de régénération d’une formation végétale homogène. Cependant, elle n’était
pas appropriée aux différentes catégories. Ainsi, une observation a été faite pour déterminer la
plus petite taille des individus capable de fleurir chez les différentes espèces de palétuviers
avant de faire une étude de la régénération naturelle de chaque catégorie dans les différents
sites.
57
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
perdent leurs feuilles et les mangroves sont exploitées. Ainsi, la pérennisation de ces espèces
dépend du bon état de ces mangroves.
Les mangroves procurent aussi des bénéfices significatifs et des services aux populations
locales. Elles conditionnent l'exercice de la pêche côtière.
I.5 Effets des risques climatiques et non climatiques sur les mangroves
D’après les résultats, la mangrove claire à Ampampamena, la mangrove dense et la
mangrove rabougrie à Antsoherimasiba et la mangrove dense à Bako ont une forte sensibilité à
l’exondation prolongée. Ceux-ci nous permettent de dire que ces catégories de mangrove sont
fortement menacées en cas d’une longue période d’émersion et pouvant engendrer ainsi la mort
sur pied des individus.
Les résultats ont montré aussi que la mangrove dégradée à Antsikiry et la mangrove dense
à Bako présentent une forte sensibilité à l’ensablement. Une très forte dégrée de sensibilité en
ce dernier a été aussi constatée dans la mangrove claire à Ampampamena et la mangrove dense
à Antsoherimasiba. Ainsi, le déversement des sables venant des écosystèmes associés peut
engendrer leur destruction ou leur dégradation ou modifier leurs caractéristiques. De ce fait,
leur pérennité dépend de l’état des écosystèmes adjacents.
58
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
59
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
II. RECOMMANDATIONS
Le changement climatique ne cesse de se faire ressentir sur les divers secteurs d’activités
et les écosystèmes marins et côtiers. Les populations dépendantes de ces derniers sont qualifiées
comme fortement vulnérables au changement climatique à Madagascar. La surface des
mangroves dégradées (d’origine anthropique) dans la NAP d’ Antrema augmente chaque année.
Devant cette situation, quelques recommandations sont apportées sur le plan de gestion de ces
écosystèmes dont les objectifs sont de :
- Restaurer et enrichir les différentes catégories de mangrove ;
- Renforcer la protection des écosystèmes marins et côtiers ;
- Améliorer les stratégies d’adaptations adoptées par les populations locales
(tableau 20).
60
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
61
CONCLUSION
CONCLUSION
62
CONCLUSION
de production, en changeant des zones de pêche. Certains ménages diversifient leur culture ainsi
que leurs activités pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Pour faire face aux périodes de
soudure ainsi qu’aux périodes des catastrophes naturelles, les populations locales font souvent
des stockages des denrées alimentaires. Face aux dégradations des mangroves, certains
villageois pratiquent le reboisement des palétuviers à Bako, Antrema-Aranta et
Antsoherimasiba. Ils planifient aussi le prélèvement de bois de construction dans les mangroves
en faisant une coupe de bois de construction de façon aléatoire dans les zones proches du village
et de bois de chauffe dans les écosystèmes associés.
Enfin, les divers indicateurs méritent d’être vérifiés en vue de déterminer les différentes
actions à entreprendre et les indicateurs ou la composante à modifier pour préserver les
écosystèmes marins et côtiers. Une étude peut aussi être faite en prenant comme base les
données obtenues sur la présente recherche, notamment sur l’augmentation de la salinité des
sols ou de la mer, du niveau de la mer ainsi que l’augmentation des surfaces occupées par les
différentes catégories. Une analyse de la vulnérabilité des écosystèmes associés aux mangroves
s’avère être nécessaire.
63
RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
64
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
66
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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mangrove-danger-cologique-pour-les-c-tes-du-b-nin.html : La destruction de la mangrove,
danger écologique pour les côtes du Bénin. Consulté mars 2014.
67
ANNEXES
ANNEXES
I
ANNEXES
Mois J F M A M J J A S O N D
Précipitation
510,32 244,94 116,46 59,52 2,34 0,44 0 0,18 0 15,18 40,94 135,72
moyenne (mm)
Température
24°3 24°46 24°46 23°82 21°82 19°94 18°84 19°35 20°72 22°92 24°56 24°9
minimale (°C)
Température
31°3 31°46 32°28 33°1 32°6 31°58 30°86 23°85 32°62 32°84 33°06 32°6
maximale (°C)
Température
27°8 27°96 28°37 28°46 27°21 25°76 24°85 21°6 26°67 27°88 28°81 28°75
moyenne (°C)
Vitesse moyenne du
12 11 10 9 9 11 13 14 16 15 16 12
vent (km/h)
Vitesse maximale du
180 180 162 250 79 108 180 180 180 133 216 198
vent (km/h)
II
ANNEXES
III
ANNEXES
Questions :
- Comment gagnez-vous votre vie ?
- Secteurs pêche : Comment faites-vous pour pêcher ? Combien de fois par jour ? A quelle période
de l’année les produits de la pêche sont favorables ? Où pêchez-vous ? Avec quels outils ? Quel est
le plus avantageux ?
- Du côté agriculture : où cultivez-vous ? Quels sont les produits cultivés ? Comment sont les
rendements ? Est-ce que vous vendez vos récoltes ? Comment survivez-vous lors de la période de
soudure ?
- Dans le secteur l’élevage : qu’est-ce que vous élevez ? Quelles techniques déployez-vous ?
L’élevage est-il pratiqué comme gain d’argent ou simplement domestique ?
- Quels sont les produits que vous prélevez dans les mangroves ? Quelles sont les espèces, quelle
taille, et la quantité ? Cela vous suffit pour combien de temps ?
- Dans quel endroit de la mangrove et à quel moment faites-vous le prélèvement ?
- Est-ce qu’il y a des méthodes de gestion et/ ou de conservation que vous utilisez pour ces
mangroves? Lesquelles ? Est-ce qu’elles ont réussi ? Pourquoi ?
- Comment trouvez-vous l’état de la mangrove actuelle et de ressources exploitables par rapport à la
situation d’avant ?
- D’après vous, qu’est ce qui explique cet état actuel ?
- Quelles sont les stratégies de la communauté de base face à la dégradation de la mangrove ?
- Quelles sont les impacts de changement climatique dans votre vie quotidienne ? Que faites-vous
pour s’y adapter ?
IV
ANNEXES
V
ANNEXES
VI
ANNEXES
90 90
80 80
Nombre d'individus
70
Nombre d'individus
70
60 60
50 50
40 40
30 30
20 20
10 10
0 0
[0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30 [0 - 2.5[ [2,5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30
Classe de diametre (cm)
Classe de diamètre (cm)
ANTSOHERIMASIBA BAKO
90 90
80
Nombre d'individus
80
Nombre d'individus
70 70
60 60
50 50
40 40
30 30
20 20
10 10
0 0
[0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [10- 20[ [20 - 30[ > 30 [0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30
Classe de diamètre (cm) Classe de diamètre (cm)
KAPAHAZO
90
80
Nombre d'individus
70
60
50
40
30
20
10
0
[0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30
VII
ANNEXES
Nombre d'individus
Nombre d'individus
80 80
70 70
60 60
50 50
40 40
30 30
20 20
10 10
0 0
[0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30 [0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30
Classe de diamètre (cm) Classe de diamètre (cm)
ANTSIKIRY ANTSOHERIMASIBA
100
100
Nombre d'individus
Nombre d'individus
80 80
60 60
40 40
20 20
0 0
[0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30 [0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [10- 20[ [20 - 30[ > 30
BAKO KAPAHAZO
100
Nombre d'individus
10
Nombre d'individus
8
80
6
4 60
2 40
0
[0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30 20
Classe de diamètre (cm)
0
[0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30
VIII
ANNEXES
Nombre d'individus
300
300
250
250
200
200
150
150
100
100
50
0 50
[0 - 2.5[ [2,5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30
0
Classe de diamètre (cm) [0 - 2.5[ [2,5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30
ANTSOHERIMASIBA BAKO
400
400 350
Nombre d'individus
350
Nombre d'individus
300
300
250
250
200 200
150 150
100 100
50 50
0
[0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [15 - 20[ [20 - 30[ > 30 0
[0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30
Classe de diamètre (cm)
Classe de diamètre (cm)
KAPAHAZO
400
350
Nombre d'individus
300
250
200
150
100
50
0
[0 - 2.5[ [2,5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30
Classe de diametre (cm)
IX
ANNEXES
120 120
Nombre d'individus
100 100
Nombre d'individus
80 80
60 60
40 40
20 20
0 0
[0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30 [0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30
ANTSOHERIMASIBA BAKO
120 120
Nombre d'individus
Nombre d'individus
100 100
80 80
60 60
40 40
20 20
0 0
[0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30 [0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ F > 30
KAPAHAZO
120
Nombre d'individus
100
80
60
40
20
0
[0 - 2.5[ [2.5 - 5[ [5 - 10[ [10 - 20[ [20 - 30[ > 30
X
Abstract
VULNERABILITY ANALYSIS OF MANGROVES TO GLOBAL CHANGES IN THE
NEW PROTECTED AREA OF ANTREMA AND ADAPTATION STRATEGIES OF
LOCAL POPULATIONS
Author: Jeannie Marie Estelle RAVELOARITIANA
Une analyse de la vulnérabilité des mangroves face aux changements globaux et une étude des
stratégies d’adaptation des populations locales ont été menées dans la nouvelle aire protégée
d’Antrema. Une catégorisation des mangroves par DBEV et WWF en 2012 a été faite et des
données bioécologiques et socio-économiques ont été collectées pour chaque catégorie. Le
degré de vulnérabilité des différentes catégories face aux changements globaux et les stratégies
d'adaptation adoptées par les populations locales ont été ensuite évalués. Les mangroves
d’Antrema sont constituées de cinq catégories : claire, dégradée, dense, rabougrie et tanne. Les
écosystèmes associés sont généralement des forêts sèches sur sable et des savanes. La
vulnérabilité de la majorité des mangroves à Antrema aux changements globaux sont faibles.
Seule la mangrove dégradée d’Antrema-Aranta est moyennement vulnérable. Face au
changement climatique et à la dégradation des mangroves, les populations locales pratiquent
diverses activités pour s’adapter: augmentation des efforts de pêche, construction de barrages,
assouplissement du calendrier agricole, diversification des cultures et des activités sources de
revenus, stockage de denrées alimentaires, reboisement et protection des mangroves. Ces
résultats démontrent que certaines catégories de mangrove méritent quelques interventions
pour augmenter leur résilience aux divers changements. Les stratégies d’adaptation adoptées
par les populations locales peuvent encore être améliorées.