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1 – LIVRET TECHNIQUE
Cahier de recommandations
pour le ravalement des façades
mars 2013
Cahier de recommandations pour le ravalement des façades Cahier technique
1 .....................................................................................................
STRUCTURE À PANS-DE-BOIS page 5
2 .....................................................................................................
IMMEUBLES EN PIERRE page 16
3 .....................................................................................................
IMMEUBLES CIMENT/BÉTON page 31
2 ......................................................................................
OUVRANTS : PORTES, FENÊTRES ET VOLETS page 46
3 FERRONNERIES...................................................................................... page 53
FERRONNERIES
PRÉAMBULE
La nature des bâtiments dépend d’une part des savoir-faire et des connaissances des artisans au moment de la
réalisation, d’autre part des matériaux locaux dont ils disposent et des moyens mis à leur disposition.
Les modernisations des techniques et des matériaux de constructions permettent de nouvelles expériences
architecturales.
Les trois principaux modes constructifs présentés ci-après – constructions à pans-de-bois, constructions en pierre,
constructions en ciment/béton – illustrent une évolution chronologique du patrimoine bâti à vocation d’habitat ou
mixte (habitat + usage agricole ou artisanal) visible sur le territoire, avec des périodes de chevauchement de
plusieurs techniques.
Lors de travaux de ravalement et/ou de réhabilitation, Il est important d’ajuster les réponses techniques aux
particularités des constructions. Les choix techniques adaptés, non seulement permettent d’assurer la pérennité des
biens et leur valorisation patrimoniale, mais évitent des désordres d’aspect et parfois de structure.
La façade comprend également un ensemble d’éléments qui composent le caractère propre de l’architecture et sont
partie intégrante de sa qualité :
- son volume -modénature de la façade, lucarnes- ;
- ses percements -ouvrants, portes et fenêtre, volets- ;
- ses « limites » -garde-corps, grilles, barreaux-.
Chacun de ses éléments participe au décor de la façade : moulures de corniche, frises, graphisme des ferronneries,
dessin et couleur des menuiseries, etc, ... et est donc à considérer avec attention.
1 STRUCTURE À PANS-DE-BOIS
GÉNÉRALITÉS.................................................................................................................... page 6
RECOMMANDATIONS........................................................................................................ page 13
RÉALISATIONS................................................................................................................... page 15
STRUCTURE À PANS-DE-BOIS
Des façades pour la plupart de très grande qualité, faisant l’objet d’une protection patrimoniale. Ces parements peuvent être postérieurs
à la construction ; pour autant, même s’ils ne sont pas « d’origine », la qualité de leur aspect et e leur matière mérite une préservation. La
notion de retour à l’aspect initial ne doit donc pas être systématique mais étudiée au cas par cas en fonction de son intérêt historique.
Des habillages de panneaux de bois moulurés d’esprit XIXème donnent à ces maisons un style précieux amusant de « gâteau à la crème ».
Cet aspect assez inhabituel, probablement local, reste néanmoins très décalé par rapport à l’aspect d’origine des constructions en
masquant presque entièrement la structure.
PRÉCONISATIONS À ÉVITER
REMPLISSAGE : REMPLISSAGE :
- Si le remplissage doit être refait, utiliser des matériaux compatibles - Proscrire les enduits ciment et les peintures organiques
et de préférence plus légers pour alléger la structure (chaux et en finition.
fibres végétales, brique creuse, …). Le remplissage et les enduits peuvent être conçus pour
L’enduit doit venir au nu ou parfois en léger retrait de la structure. améliorer les performances thermiques du bâtiment
sans altérer ses matériaux, par exemple : béton de
chanvre banché entre pans-de-bois avec finition enduit
chaux+ enduit chaux-chanvre en intérieur et badigeon.
Schémas
Principe d’intervention pour les bois : toujours un diagnostic préalable pour définir l’intervention technique
et esthétique. À ÉVITER
PRÉCONISATIONS
- Les bois remplacés sont en chêne. - Ne jamais couper ou supprimer d’éléments.
- Pour la protection des bois, utiliser l’huile de lin avec des
- Proscrire les peintures organiques.
pigments pour la couleur ou l’huile chaulée.
- Conserver un témoin des anciennes couleurs ou enduits.
- Les pigments les plus appropriés sont les terres (ocre rouge,
jaune, terres vertes, d’ombre, de sienne…). Réfléchir au choix des isolants intérieurs pour ne pas
enfermer les bois et les faire pourrir.
- Les parties ornementées des encorbellements peuvent
éventuellement être support de polychromie.
En conclusion, privilégier un diagnostic global du bâtiment et ne pas générer de nouveau désordre par des travaux inadaptés.
Vitré Rennes
Le Mans Rennes
2 IMMEUBLES EN PIERRE
IMMEUBLES EN PIERRE
PIERRE DE TAILLE : chaque
XVème –XVIème – XVIIème – XVIIIème – XIXème : 5 pièce est taillée pour composer un
périodes principales de construction
parement régulier et homogène ne
Description générale : retenant pas l’eau. Cette mise en
Constructions en pierre qui peuvent être œuvre coûteuse affiche les
2
taillées et jointives 1 pour rester moyens du constructeur et est
apparentes, ou plus modestement liées surtout réservée aux façades sur
avec un mortier de chaux, en joints rue, ou aux soubassements car
apparents 2 ou en finition enduite . 3 elle est également particulièrement
Les façades sont variées, mixant parfois 4 durable.
pierres apparentes et enduit, pierres de
différentes natures, pierre et brique… PIERRE REJOINTOYÉE : de
Encadrements 4, corniches 5 bandeaux 6 moins belle qualité, cette pierre
et chaînages 7 en pierre taillée struc- 3 non jointive doit être protégée par
turent la façade et en créent l’ornement. un enduit. Utilisée pour des
constructions plus usuelles et pour
7 les façades secondaires (arrière,
pignons…)
6
ENCADREMENTS, CORNICHES,
BANDEAUX, CHAINAGES :
l’ensemble de ces éléments traités
de façon ornementale constitue la
1 « modénature » du bâtiment. Elle
peut être moulurée, ornée de
Rospez
sculptures.
CES BÂTIMENTS SONT PRÉSENTS SUR
L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE
Majoritairement, on ren-
contre des granites plus
neutres -beige et gris-
avec quelques touches
plus sombres Ploubezre Plufur
Un mode constructif caractéristique du style « urbain », de bourg ou des maisons cossues. Au fil des siècles, les pierres deviennent plus régulières, pour aboutir
après 1850 à une taille standardisée pour les harpages par exemple. Cet aspect est parfois réservée à la façade rue, les pignons recevant un enduit.
Façades en pierre apparente : du XVème au XIXème : pierres de taille en structure (chaînage) ou modénature (encadrement,
bandeau, corniche) et maçonnerie de moellons plus irrégulière.
Ces maçonneries caractéristiques de maisons plus anciennes ou rurales révèlent souvent des très grosses pierres en bas de murs pour renforcer
l’assise de constructions aux murs très épais. Plus on évolue dans le temps, plus les murs s’amincissent.
Façades en pierre apparente : Fin XIXème et XXème , styles modernes : pose en « opus-incertum », granit éclaté, …
Des constructions où on note les références au bâti ancien ou local (granites locaux, forme des maisons bretonnes, accentuation de la modénature). La
mise en œuvre des pierres met en avant l’aspect décoratif avant l’aspect structurel, de façon parfois exagérée. Le résultat est parfois un peu lourd, mais
aussi souvent plein de fantaisie.
Il s’agit d’un caractère particulièrement urbain : la modénature de pierre (encadrements, bandeaux, …) est mise en valeur par un enduit taloché posé
soit au nu des pierres soit légèrement en retrait et parfois recouvert d’un badigeon de chaux. Dans certains cas, l’enduit peut donner du prestige à la
façade à moindre coût en prenant l’aspect de la pierre : faux appareil, joints en creux, décor en badigeon, ...
Façades enduites : le XVIIème et XIXème : modénatures pierres, maisons de ville, faubourg ou bourg.
ème ème
Des maisons au caractère plus simple, principalement du XIX siècle. L’enduit reste au nu de la modénature ou en très léger retrait. Au XX
siècle, les enduits chaux ont malheureusement été remplacés par des enduits ciment recouverts d’une peinture.
Façades enduites : début du XXème: style typique de cette période : jeti à la tyrolienne et liseré décoratif.
ème ème
La mode du jeti projeté à la tyrolienne donna de la fantaisie aux façades de bourg austères (XVIII et XX ). La volonté de « moderniser » amena parfois à
peindre ou enduire les encadrements. L’aspect est surtout grisé -sable neutre et ciment- mais parfois teinté de rose. Le liseré de couleur -ocre jaune ou rouge,
blanc, bleu)- rehausse et met en valeur les encadrements de pierre. Pour revenir au goût plus tardif de la pierre apparente, ces finitions sont souvent retirées.
Exemples anciens
Pleumeur-Bodou : façade enduite en surface très homogène, Pleumeur-Bodou : on note un enduit très mince qui vient À Plufur : plusieurs strates de l’enduit ; on voit le mortier
sans retrait ni surépaisseur. Trace d’un badigeon en façade. affleurer sur les pierres d’encadrement. de maçonnerie des petits moellons en terre et chaux et
une couche fine chaux-ciment et la finition projetée.
Préconisations pour les joints et les enduits : l’aspect général doit être en cohérence avec le style et l’époque du bâtiment
Un contraste saisissant : côte à côte, une maison avant travaux et une maison
ravalée. Ravalement à la chaux, sable blond, finition de l’enduit talochée, un
traitement élégant et urbain de cette maison de faubourg de Lannion.
L’enduit de qualité met en valeur les encadrements nettoyés et rejointoyés. La
couleur des menuiseries anime la façade.
Un bel exemple de l’intérêt de ravaler les façades. Détail de la façade de même nature après travaux
3 IMMEUBLES CIMENT/BÉTON
IMMEUBLES CIMENT/BÉTON
XXème – XXIème:
3
périodes principales de construction
CIMENT : liant hydraulique de prise
Description générale : assez rapide obtenu par broyage de
Constructions utilisant les techniques calcaires cuits à ultra hautes
modernes liées au ciment -béton moulés, température.
parpaings enduits- Le béton de ciment (ciment + sable
La finition est principalement un enduit + eau) est devenu le matériau de
ciment lissé recouvert d’une peinture 1. prédilection dans la construction à
À certaines périodes, l’aspect s’enrichît partir de la fin du XIXème et surtout
de pierre 2 et brique qui sont rajoutées au XXème siècle pour sa forte
pour agrémenter les façades ou recréer résistance à la compression et sa
un style ancien. Les formes facilité d’utilisation.
traditionnelles des constructions sont
souvent reproduites 3. L’organisation des COMPATIBILITÉ : le ciment est un
façades classiques peut être recréée par matériau moderne qui possède un
des éléments moulés –corniches, appuis, intérêt à part entière mais fait
bandeaux, chaînes d’angles, …- mauvais ménage avec les maçon-
neries traditionnelles –chaux,
sables, pierres tendres, …- du fait
de sa trop grande dureté et de sa
très faible perméance à la vapeur
d’eau qui ne permet pas
2 1
l’évacuation de l’humidité inhérente
aux murs anciens.
Il reste donc un intrus dans les
Trébeurden constructions anciennes !
CES BÂTIMENTS SONT PRÉSENTS SUR
L’ENSEMBLE DU TERRITOIRE
Principe général d’intervention : une réflexion s’impose pour une réponse adaptée à chaque cas.
Les compatibilités des produits *traitement déconseillé en raison de son manque de cohérence, l’objectif étant de privilégier l’aspect de finition minéral.
ORGANIQUE PRODUIT ORGANIQUE PRODUIT
PRODUIT ORGANIQUE* ORGANO- ORGANO-MINERAL* ORGANO- MINERAL*
APPLIQUABLE SUR APPLIQUABLE SUR APPLIQUABLE SUR MINÉRAL
MINÉRAL MINÉRAL
*Liants 100% organiques *Environ moitié de liant minéral *90 % minimum de liant
MINÉRAL* et de liant organique MINÉRAL minéral
4
Il faut donc apporter à la fois une cohérence
chromatique et l’affirmation d’un caractère
architectural à cette façade, pour une
meilleure intégration dans le site.
La façade s’intègre de façon douce grâce à un décor peint qui recrée une modénature et dans
une déclinaison des bruns de la pierre –façade beige soutenu-.
Les fenêtres de l’étage sont traitées en camaïeu de beige (beige grisé).
La valeur (clarté) du ton principal permet à la fois une continuité avec la maison voisine en
pierre et une optimisation de l’effet du décor peint en clair.
Les fenêtres de l’étage reçoivent une teinte plus lumineuse et fraîche pour équilibrer
l’ensemble.
1 MODÉNATURES ET LUCARNES
OUVRANTS : PORTES ET
MODÉNATURE ET LUCARNES 1 2 BALCONS, GRILLES… 3
FENÊTRES, VOLETS
Des éléments alliant une recherche de Un prolongement évident de la composition Des ouvrages secondaires qui sont
forme et de couleur. de la façade et de ses percements. prétexte à l’ornement graphique.
Corniche : situé à la jonction de la maçonnerie La transition entre l’extérieur et l’extérieur : les Ferronnerie : éléments assurant la
et de la charpente, cet élément du dessous de portes et fenêtres occupent les espaces vides protection (balcon, grille de porte ou
toit peut être valorisé. de la façade et les organisent, les rythment, … fenêtre) et permettant la transparence.
Lucarne : ouvrage établi en saillie sur une Une protection esthétique : les volets battants
toiture pour ventiler ou accéder aux combles. protègent le logement de l’intrusion de la
Il s’agira principalement d’éléments de lumière et du froid et créent aussi une
menuiseries et /ou zinguerie. animation de la façade.
Il s’agira de menuiseries pour les ouvrants Il s’agira d’éléments de fer forgé ou de
Pour les éléments en pierre, se référer
d’origine, parfois d’éléments métalliques. fonderie.
au chapitre précédent
Lucarnes menuisées.
XIXème : Présentes sur quelques maisons de bourg et faubourg.
Les « chiens-assis » : un simple soulèvement de toiture, très présent sur les maisons basses « de pêcheurs ».
Simple soulèvement dans la toiture : un élément fonctionnel
souvent postérieur à la construction et parfois peu esthétique.
- À rendre discret : masquer et fondre dans la couverture.
Trélévern Trégastel
Premier réseau associatif pour l’amélioration de l’habitat
www.pact35.org
CHARTE ARCHITECTURALE ET DE COLORATION DES FAÇADES 45
1 Modénatures et lucarnes : généralités chromatiques Cahier technique
Gris Ardoise Gris Taureau Gris Zinc Gris Windsor Gris Rangoon Beige Kaolin Gris Antila Gris Odessa
Style et époque
À éviter
- L’absence de couleur : aluminium anodisé, PVC blanc, mais
aussi le bois systématiquement vernis.
- L’absence de relief et décor : sur les façades de style, la porte
doit être en harmonie avec le reste.
- L’absence de « plein » : un vitrage total crée un déséquilibre
visuel dans la façade. Les vitrages doivent être limités et
composés avec les parties pleines de la menuiserie en
respectant les proportions du percement.
- Un style décalé ou standardisé : une porte moderne ou
d’esprit rustique d’après guerre sur des maisons anciennes
paraît anachronique et banalise l’architecture. Porte plate Porte de style rustique avec
en aluminium anodisé vitrage coloré sur une
ème ème
sur un bâtiment XVIII Porte en verre : effet de vide. maison de bourg XIX .
Le respect de la forme.
villas.
Un support de couleur : les volets en bois peints apportent une
touche de couleur à nuancer selon le style du bâtiment.
- Conserver les gonds et préférer les volets battants à
chaque fois que possible.
- Éviter le PVC blanc.
Trégastel Lannion
Villa urbaine Maison de faubourg
Les persiennes d’origine en bois ou métal peuvent être conservées et repeintes ; Éviter le PVC qui est beaucoup plus épais et trop voyant.
3 FERRONNERIES
FERRONNERIES
BALCONS...................................................................................................................................... page 54
- Décor des immeubles urbains
- Éléments plus modestes
Clôtures
Abris
Le balcon, partie intégrante de la façade est souvent un élément très riche qui mérite d’être vu. Pour autant, il s’agit principalement d’un élément
graphique jouant avec des pleins et des vides qui doit être lisible sans que sa présence déséquilibre la façade.
La grille, clôture, ... participe à l’ensemble bâti sans en être l’intérêt principal. Le choix de sa couleur doit traduire ce positionnement.
La marquise, véranda ou autre abri est parfois un élément rapporté. Sa présence doit rester discrète, elle doit se faire oublier au profit d’une façade
da qualité qu’elle ne fait qu’accompagner.
Pour la plupart des immeubles classiques, un garde-corps foncé est à privilégier pour le détacher sur les enduits plus clairs, sans que ce
principe soit absolu (des demi-teintes en accord avec le reste de la façade peuvent se concevoir en fonction du cas…):