You are on page 1of 49

Cours

Instrumentation & Techniques de


mesure
Cours
Instrumentation & Techniques de mesure
➢ Chapitre 1 : Introduction à la métrologie

2
I Vocabulaire de métrologie
1) Mesurage
Définition: une mesure ou un mesurage, est
le « processus consistant à obtenir expérimentalement une ou
plusieurs valeurs que l'on peut raisonnablement attribuer à une
grandeur ».
Il est à noter que :
*) les mesurages ne s'appliquent qu'aux propriétés quantitatives ;
sont donc exclues les propriétés qualitatives ;

en métrologie, un mesurage se traduit finalement par un résultat de


mesure, en employant un système (ou instrument) de mesure
étalonné, et suivant une procédure de mesure

3
I Vocabulaire de métrologie
2) Processus de mesure:
Le « processus de mesure » met en œuvre un certain nombre d'éléments que l'on
peut présenter ici succinctement par l'approche 5 M, soit :
• la matière, ici le mesurande ou la grandeur à mesurer ;
• le matériel ou instrument de mesure ;
• la méthode : procédure de mesure ;
• la main-d'œuvre, c'est-à-dire, l'opérateur ;
• le milieu, soit l'influence de l'environnement - la température notamment - sur
le mesurage.

3) Le mesurande :
C’est la grandeur physique particulière qui fait l’objet du mesurage.

4) L’incertitude:
Le résultat de la mesure x d’une grandeur X ne peut pas être entièrement
défini par un seul nombre. Il faut le caractériser par un couple (x, dx) où dx
représente l’incertitude sur x due aux différentes erreurs liées au mesurage:
x − dx < X < x + dx .
4
5) L’erreur absolue :
C’est la différence entre la vraie valeur du mesurande et
sa valeur mesurée. Elle s’exprime en unité de la mesure.
𝑒𝑎=𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑐𝑎𝑙𝑐𝑢𝑙é𝑒 −𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑡ℎé𝑜𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒

6) L’erreur relative :
C’est le rapport de l’erreur absolue au résultat du
mesurage. Elle s’exprime en pourcentage de la grandeur
mesurée.
𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑐𝑎𝑙𝑐𝑢𝑙é𝑒 −𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑡ℎé𝑜𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒
𝑒𝑟 =
|𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑡ℎé𝑜𝑟𝑖𝑞𝑢𝑒|

5
II Le système d’unités internationales (SI)
et ses symboles
Il comporte 7 unités de base indépendantes du
point de vue dimentionnel, le reste des unités
dérivées et des unités complémentaires

6
II Le système d’unités internationales (SI)
et ses symboles
Il comporte 7 unités de base indépendantes du
point de vue dimentionnel, le reste des unités
drivées et des unités complémentaires

7
III Généralités sur les capteurs
1) Définition

Définition : Dispositif de métrologie chargé de traduire les variations d'un procédé


physico-chimique en une grandeur exploitable

Procédés physico-
Grandeur quantitative
chimique, mécanique, CAPTEUR exploitable
électrique, ...

Pression, température, - Indication analogique,


débit, vitesse, numérique
accélération,
flux lumineux, - Signal électrique
déplacement, …..

8
2) Importance du capteur dans la chaîne de mesures

Le Capteur (l'élément qui se trouve en amont d'une chaîne de mesures)

COMPOSANT ESSENTIEL

Bon fonctionnement des systèmes où


Qualité de la mesures
le capteur est intégré
(Mesure simple, contrôle, ...)
(régulation, contrôle in-situ de procédés)
Voir : Exemple 1
Voir : Exemple 2

9
2) Importance du capteur dans la chaîne de mesures

Exemple 1 : Mesure simple

Source d'énergie

Conditionnement du Exploitation
CAPTEUR
signal (Affichage, lecture, ...)

10
2) Importance du capteur dans la chaîne de mesures
Exemple 2 : Détection niveau et régulation

Valve automatique

Capteur 1
Niveau MAX

Régulateur

Niveau min
Capteur 2

Les mesures réalisés par les capteurs 1 et 2 permettent par le biais du régulateur de régler
le niveau d’eau dans le récipient.

11
Procédés physico-
Grandeur quantitative
chimique, mécanique, CAPTEUR exploitable
électrique, ...

Pression, température, - Indication analogique,


débit, vitesse, accélération, numérique
flux lumineux,
déplacement, ….. - Signal électrique

Mesurande Capteur (ou Sortie


X transducteur) Y

Corps
d’épreuve

12
3) Le mesurande

Définition : Le mesurande est la grandeur physico-chimique à mesurer, on le notera μ, x, X ou


E pour se référer à l'entrée du capteur.
Exemple : Pression, température, position, déplacement, accélération, tension, pH, ...

On peut distinguer plusieurs type de mesurandes :

X X

t
t

Mesurande constant Mesurande à évolution


temporelle non répétitive

X Mesurande à évolution
t temporelle répétitive
(périodique)

13
4) Le corps d’épreuve

Définition : Le corps d'épreuve est l'élément d'entrée du capteur qui répond aux sollicitations
du processus physico-chimique.
Soumis au mesurande étudié, il assure la “traduction” en une autre grandeur qui peut être
de nature non électrique, dans ce cas ce mesurande secondaire est ensuite traduit en
grandeur électrique.

sulfure de cadmium (CdS)

Photo résistance : Le sulfure de cadmium est un matériau


photosensible : sa résistivité baisse brutalement en présence de
14
lumière
4) Le corps d’épreuve

Définition : Le corps d'épreuve est l'élément d'entrée du capteur qui répond aux sollicitations
du processus physico-chimique.
Soumis au mesurande étudié, il assure la “traduction” en une autre grandeur qui peut être
de nature non électrique, dans ce cas ce mesurande secondaire est ensuite traduit en
grandeur électrique.
Exemple : Capteur de force résistif

Application
d’une Déformation Résistance
FORCE
ΔF ΔL ΔR
Le mesurande primaire est la force appliquée, ΔF, le corps d’épreuve est constitué par un
conducteur métallique qui va se déformer d’une quantité ΔL sous l'action de ΔF, cette
déformation est alors traduite en variation de résistance ΔR.
L’idée : Chercher les relations ...
• ... liant la valeur de la résistance R à la valeur de la force appliquée F R = f (F )
R = g ( F )

15
5) Le conditionneur / transmetteur

Définition : Le conditionneur est l'élément de sortie du capteur qui transforme les variations
du mesurande primaire ou secondaire en variations électriques exploitables (tension,
courant, ….).

Exemple : Capteur de force résistif avec son conditionneur


Conditionneur
Application
Déformation Résistance Tension
d’une FORCE

ΔF ΔL ΔR ΔU

Nota : Du point de vue de l'utilisation, on regroupe souvent les fonctions capteur-


conditionneur sous un même terme de capteur ou transducteur.

Application Capteur (ou


TENSION
d’une FORCE transducteur)

16
6) La sortie du capteur

Définition : La sortie du capteur est noté Y, y ou S. La principale fonction du capteur est de


quantifier le mesurande, cette traduction est généralement réalisée par l'existence d'une
relation mathématique liant la sortie et l’entrée du capteur.

Mesurande Capteur (ou Sortie


X transducteur) Y

Que l’on peut


On cherche → Y
X mettre sous la X = X 0 + X → Y = Y0 + Y
un lien entre:
forme de

Avec : Y = f ( X ) , Y = g ( X ) , X0 et Y0 valeur de X et Y à “l’équilibreˮ

Nota 1 : Si la réponse est linéaire alors y = k.x et Δy = h.Δx ou f(X) = g(X)

17
On peut distinguer plusieurs type de sorties :

Sortie Sortie Tout Ou Sortie


Analogique Rien (TOR) Numérique

5V 00010111
X

Seuil

0V

18
IV Différents types de capteurs

Si l'on s'intéresse aux phénomènes physiques mis en jeux dans les capteurs, on
peut classer ces derniers en deux catégories : les capteurs actifs et les capteurs
passifs
1) Les capteurs actifs
Ils se comportent comme des générateurs. Ils sont basés sur un effet physique qui
permet de transformer l’énergie du mesurande (énergie mécanique, thermique ou
de rayonnement), en énergie électrique. La réponse en sortie d’un capteur actif
peut être un courant, une tension ou une charge. Parmi ces effets, les plus
importants sont :
1.1 L’effet thermoélectrique
1.2 L’effet photo-électrique
1.3 L’effet piézo-électrique
I.4 L’effet photo-voltaïques

19
1.1 L’effet thermoélectrique

On constate que si la température


T2 est différente de T1 alors il
apparaît une tension U aux
bornes des deux fils soumis à la
température T1.

20
1.1 L’effet photo-électrique
1- L'effet photoélectrique
Un semi-conducteur est un matériau pauvre en porteurs de charges électriques
(isolant). Lorsqu'un photon d'énergie suffisante excite un atome du matériau, celui-ci
libère plus facilement un électron qui participera à la conduction.
Exemple : Les photodiodes

21
1.1 L’effet piézo-électrique

L'application d'une contrainte mécanique à certains matériaux dits piézo-électriques


(le quartz par exemple) entraîne l'apparition d'une déformation et d'une même
charge électrique de signe différent sur les faces opposées.

Exemple d’application : détections de vibrations , de chocs

22
1.1 L’effet photovoltaïque

Un rayonnement lumineux sur l’assemblage de semi-conducteurs de types


opposés P et N provoque la libération d’électrons (charges négatives) et de trous
(charges positives) au voisinage de la jonction illuminée. Leur déplacement
dans le champ électrique de la jonction modifie la tension à ses bornes.
Exemple d’application : la mesure de la tension de sortie permet de déterminer
le flux par rayonnement.

23
2) Les capteurs passifs

Les capteurs passifs sont des impédances intégrées dans un circuit électrique
(conditionneur), dont l’un des paramètres déterminants est sensible au mesurande. La
variation d’impédance résulte de l’effet de la grandeur à mesurer sur :
- Soit les caractéristiques géométriques ou dimensionnelles
- les propriétés électriques des matériaux

2.1) Effet sur les caractéristiques géométriques


les caractéristiques géométriques ou dimensionnelles qui peuvent varier si
le capteur comporte un élément mobile ou déformable.
Exemples :
- Si le capteur comporte un élément déformable, la déformation appliquée au
capteur entraîne une modification de l’impédance (principe des capteurs de
déformation tels que les jauges de contraintes).

24
2.1) Effet sur les propriétés électriques

Les propriétés électriques des matériaux (résistivité ρ, perméabilité


magnétique μ, constante diélectrique ε), peuvent être sensibles à différentes
grandeurs physiques (température, humidité, éclairement …). Si on fait varier
une de ces grandeurs en maintenant les autres constantes, il s’établit une
relation entre la valeur de cette grandeur et celle de l’impédance du capteur.

25
Fonctionnement d'une jauge de contrainte
La jauge est constituée d'une piste résistive collée sur un support en résine. Le
tout est collé sur le corps dont on veut mesurer la déformation.

Remarque : Dans le cas d'une contraction, la résistance de la jauge serait R = 𝑹𝟎 −


∆𝑹.

26
Cours
Instrumentation & Techniques de mesure
➢ Chapitre 2 : Erreurs et incertitudes de mesure

27
I. CARACTERISTIQUES D'UN INSTRUMENT DE MESURE
Un instrument de mesure est défini par :
a) La classe d’un instrument de mesure
Le constructeur est tenu définir la classe de son appareil et qui fixe la marge maximale de
l’incertitude x =
classe
 calibre
100

exemple: un appareil est dit de classe 2 quand l'incertitude relative de construction est
inférieure à 2% du maximum de l'échelle (c.à.d du calibre ). Sur le calibre 10 A d'un
ampèremètre de classe 2, l'incertitude de construction sera au maximum égale à 2 % de
10A
x
L’erreur relative de mesure est définie par :  x = X  100
m
PRÉCISION D'UN APPAREIL DE MESURE ANALOGIQUE (AMA)

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 28


b) Précision d’un appareil de mesure
Précision= Fidélité + justesse

c) Calibre : appelé aussi étendue de mesure l’étendue


de mesure ensemble des valeurs d’une grandeur à
mesurer pour lesquelles l’erreur d’un instrument de
mesure est supposée maintenue entre des limites
spécifiées. Les limites supérieures et inférieures de
l’étendue spécifiée sont parfois appelées respectivement
«portée maximale» et «portée minimale».

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 29


d) Résolution : C’est la plus petite différence
d’un dispositif afficheur qui peut être
aperçue d’une manière significative. Pour les
appareils à affichage numérique, on considère que
le dernier chiffre affiché est connu à une unité
prés.

Exemple dans le voltmètre ci-


dessus le calibre est 20 V et la
résolution est 0,01V
Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 30
Exemples :

e) Rapidité :
f) Bande passante : il doit avoir une bande passante assez large
g)- Sensibilité

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 31


Exemple

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 32


II. Classification et traitement des incertitudes

1I.I Introduction
En science expérimentale, il n’existe pas de mesures exactes. Celles-ci ne
peuvent être qu’entachées d’erreurs dépendant du protocole choisi , de la
qualité des instruments de mesure ( I.M) ou le rôle de l’opérateur.
L’Association Française des Normes(AFNOR) a proposé quelques régles pour
l’estimation de l’erreur.

II.2 Vocabulaire

On note :

G : Mesurande , grandeur à mesurer ( température, pression,…).

g: Mesure de la grandeur .

u(G) : Incertitude type

U(G) : Incertitude élargie. Elle tient compte d’un coefficient de sécurité.


U (G )
g
: Incertitude relative de mesure.
Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 33
II.3 Types de mesures

La mesure de d’une grandeur peut être :


-Directe : la pesée, la mesure d’une résistance par un ohmmètre ….

-Indirecte : U = R.I . Pour mesurer la tension , on utilise un ohmmètre et un ampèremètre.


Ou bien comme la mesure de la concentration d’une solution

II.4 Types d’erreurs

Lors d’une opération de mesurage, on a besoin de connaître les sources d’erreur et leur
propagation pour interpréter la mesure et corriger le résultat obtenu.
Les erreurs qui accompagnent une opération de mesurage sont de type :
✓ Systématiques
✓ Fortuites
✓ Accidentelles

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 34


a) Erreurs systématiques
On trouve en général :
Erreurs de parallaxe, réglage de zéro de l’appareil, les erreurs méthodiques sont
dues au montage, le vieillissement des composants, erreur de gain, erreur d’offset
…. Ces erreurs sont constantes et peuvent être corrigées.

b) Erreurs aléatoires
Erreur de lecture, erreur due à la classe de l’appareil de mesure, erreurs dues aux
conditions extérieures (température, humidité, vibration, choc …).
Ces erreurs peuvent être estimées mais non éliminées.

c) Erreurs accidentelles
Ces erreurs n’arrivent pas souvent et elles sont dues :
-à un mauvais contact
- composant défectueux
- manque d’habilité de l’opérateur

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 35


II.3 Evaluation des incertitudes types

L'incertitude d'un résultat de mesure comprend généralement plusieurs composantes qui


peuvent être groupées en deux catégories selon la méthode utilisée pour évaluer leur valeur
numérique :
- Évaluations de type A : pour les méthodes statistiques ; C’est le cas où l’opérateur fait
toute une série de mesures. Le traitement de l'incertitude est statistique (moyenne,
écart-type…). Cette analyse statistique se fait lorsqu’on a peu d’indications sur les
sources d’erreurs. –
- Évaluations de type B : pour les autres méthodes (autres que statistiques).

II.3.1 Méthode d'évaluation d'incertitude-type de type A


Les mesures sont effectuées sur un échantillon ;
L’évaluation de l’incertitude se fait par des méthodes statistiques .
Une étude statistique du système de mesure apporte des éléments de réponse sur la
nature des erreurs.
Cette méthode exige de répéter un nombre n fois significatif l’expérience sur un
échantillon.
Donc on effectue une série de mesure : y1 , y 2 ..., y n
Exemple : analyse du sang ; protocole d’expérimentation sur les animaux.
Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures
Algorithme pour le calcul d’erreur de type A :
n

1) Calcul de la valeur moyenne


y i
y= 1
n
n n

 ( yi − y) 2 ( y i − y) 2
2) Calcul de l’écart type A = 1
si n  30 et A = 1
si n  30
n −1 n
A
3) Calcul de l’incertitude de mesure ou l’écart type de répétitivité : u A ( y) =
n

4) Incertitude élargie de mesure 𝑈𝐴 (𝑦)


Pour exprimer l’incertitude élargie, il faut associer une limite de confiance

y min y max

37
Ainsi, pour encadrer l’erreur, on fait recours à la table de Student

On choisit le coefficient de confiance d’après la table de Student ( ) et l’incertitude


élargie s’écrit: :
U A ( y) = t %  u A ( y)
NB : Si n  30 , u A ( y ) se calcule comme suit

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 38


II.3.2 Méthode d'évaluation d'incertitude-type de type B
Pour déterminer de type B , il faut chiffrer les incertitudes introduites par chaque cause
d’erreur. En effet, on fait un calcul d’incertitude pour déterminer le bilan des erreurs.
§ Les erreurs systématiques telles que l’erreur de parallaxe, le réglage du zéro de
l’appareil, les erreurs de méthode, le vieillissement des composants, …
§ Les erreurs aléatoires telles que les erreurs de lecture ou dues à l’appareil lui-même, ou
dues à conditions extérieures (température et dilatation, pression atmosphérique,
humidité,…).
Dans un tel cas, pour arriver à exprimer l’incertitude sous forme d’un écart-type, on
peut changer d’instrument de mesure, voire de protocole, faire varier les paramètres
influents.
Mais on utilisera toujours les données du constructeur.

Incertitude sur une mesure unique ;


Il est impossible, voire difficile de faire un calcul statistique (cas de la mesure unique).
L’opérateur doit chercher et évaluer les sources d’erreurs. Le constructeur de
l’instrument de mesure fournit des données telles que la classe de l’appareil, le calibre, la
résolution. Il est nécessaire d’avoir une connaissance générale sur l’expérience

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 39


La norme AFNOR indique que Si on connaît la loi de répartition des erreurs, alors on
utilise les estimations suivantes:

- A 99 % de confiance on a : y = ym  y
y
- A 95 de confiance on a y = ym 
1.5
y
- A 68% de confiance on a : y = ym 
2.5

Si on a aucune idée sur la loi de répartition de l’erreur : on suppose que la loi est
rectangulaire

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 40


II.3.2 Propagation des incertitudes
C’est le cas des mesures indirectes :
Si une grandeur y se déduit de grandeurs xi , par une formule du type : y = f ( x1, x2 ,...)
xi les sont indépendantes (non corrélées) alors, on applique les normes de l’AFNOR pour
l’estimation de l’erreur ou la propagation de l’erreur et l’incertitude se calcule comme suit :

Cette expression est valable si les mesures des sont indépendantes (on dit non
corrélées).
On identifie : x  dx
i i et y = dy

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 41


Exemple : U = Rm  I m
Avec 𝑅𝑚 : La résistance est mesurée par un ohmmètre et le courant est
mesuré par un ampèremètre.
On donne 𝑅𝑚 =150 Ω et 𝐼𝑚 =0,8 A .
L’ohmmètre étant numérique de calibre et de résolution . Le constructeur donne dans la
notice technique de l’appareil : ± 0,5% 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑙𝑒𝑐𝑡𝑢𝑟𝑒 + 2𝑑𝑖𝑔𝑖𝑡𝑠 ; résolution :(2000
points de mesure)
L’ampèremètre est de type ferromagnétique de calibre 1A et de classe 0.5% .
II.4 Présentation des résultats
Pour déterminer l’incertitude élargie , on choisit l’intervalle de confiance comme suit :

U B ( y) = k  u B ( y)
Avec
✓ k=1 pour une confiance de 99%
✓ k=2 pour une confiance de 95%
✓ k=3 pour une confiance de 68%
On parle évidemment d’intervalle de confiance: [ y − U B ( y) , y + U B ( y)]

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 42


* Les incertitudes intermédiaires ne doivent pas être arrondies

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 43


II.4.2 Arrondir l’incertitude
Si l’incertitude est U B alors on arrondit de façon que l’erreur due à l’arrondissage soit
inférieure à 1 de l’incertitude retenue.
10

Exemple : y = 12.321 et U B ( y) est estimée à uB ( y) = 0.232 à 95% , on choisit k=2


U B ( y)
d’où U B ( y ) = 2  u B ( y ) = 0.462 et 10
= 0.0462
On va arrondir à 0,01 c’est à dire l’erreur l’arrondissage doit être inférieure à 0,04

et on a : 0.01  0.04 , alors U B ( y) arrondie s’écrit: U B ( y ) = 0.47 donc:


y = [12.32  0.47][unité]

II.4.3Incertitudes composées
Dans certains cas complexes, il faut souvent combiner les méthodes de type A et de type B,
pour obtenir une meilleure évaluation de l’incertitude : 2 2
U (G ) = U A (G ) + U B (G )
C’est le cas d’une chaine de mesure :
Dans les chaines de mesures en plus des erreurs systématiques , on a aussi les erreurs
aléatoires qui affectent chacun des éléments constituant la chaine ou le système de
mesure. L’erreur résultante est liées aux erreurs aléatoires des différents éléments de la
chaine . Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 44
Conditionneur Ampli C.A.N

Processus

Capteur

2 2
Erm = Ecap + Econd + E A2 + Eq2

Erm : erreur résultante

Ecap
: Erreur due au capteur

Econd : Erreur due au conditionneur

EA : Erreur due à l’ampli

Eq : Erreur due à la quantification du CAN

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 45


II.4.4 Rappel sur les chiffres significatifs :
Les chiffres qui veulent vraiment dire quelques choses sont dits significatifs, ce sont
eux qui servent à écrire un nombre, au delà de ces chiffres, la précision qu’apporterait
d’autres chiffres serait illusoire.
On rappelle que tous les zéros à gauche d’un nombre ne sont pas significatifs, par
contre les zéros droite d’un nombre sont significatifs.
Exemple : 2006 a 4 chiffres significatifs,
187.50 a 5 chiffres significatifs
0.52 a 2 chiffres significatifs
0.200 a 3 chiffres significatifs

Remarque 1 : les zéros placés à la fin d’un nombre sans virgule, peuvent être ou ne pas
être significatifs. Pour sortir de cette ambiguïté, on peut changer d’unité et faire apparaître
des virgules. Exemple : 200 mA ou
-0.2 A ( 1 chiffre significatif )
- 0.20 A ( 2 chiffres significatifs )
- 0.200 A ( 3 chiffres significatifs )

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 46


Remarque 2
En général, un résultat de mesure donné avec 3 chiffres significatifs suffit pour les
mesures ordinaires en électricité. Ce niveau de précision correspond d’une part à la
précision d’un appareil de mesure courant, d’autre part au niveau de bruit électronique
qui se superpose à la grandeur mesurée.
Il est conseillé d’effectuer les calculs intermédiaires avec un nombre de chiffres
significatifs plus élevé ( les calculatrices font cela sans problème ), pour éviter les
arrondis de calcul, par contre il faut arrondir le résultat final au même nombre de
chiffres significatifs que celui adopté lors de la mesure initiale.
Un résultat de mesure ne peut pas être plus précis que la moins précise des mesures
qui à permis son calcul. Une incertitude est donnée avec au plus deux chiffres
significatifs et n’est jamais écrite avec une précision plus grande que le résultat.

Exemple : 527.3975 V s’arrondit à :


---- 527.398 V ( 6 chiffres significatifs )
---- 527.40 V ( 5 chiffres significatifs )
---- 527.4 V ( 4 chiffres significatifs )
---- 527 V ( 3 chiffres significatifs )
---- 0.53 KV ( 2 chiffres significatifs )
---- 0.5 KV ( 1 chiffres significatifs )

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 47


Arrondir
Pour avoir un nombre correct de chiffres significatifs, il faut arrondir certains résultats et
on garde le nombre de chiffres significatifs désiré :
- Si le chiffre délaissé est ,1, 2, 3, 4, on garde le dernier chiffre sans changement.( c'est-à-dire
on conserve le chiffre précédent).
Exemple : pour une précision de 1% on a :
- Si le chiffre délaissé est 5, 6, 7, 8, 9, on ajoute une unité au dernier chiffre ( c'est-à-dire il
faut majorer le chiffre précédent)
Exemple: pour une précision de 1% on a trois chiffres significatifs donc : .

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 48


C. En conclusion
Pour déterminer une incertitude sur un mesurage :
• Choisir une méthode de mesurage.
• Modéliser le mesurage :
◦ Déterminer les différentes variables qui entrent dans le mesurage.
◦ Déterminer les grandeurs d’influence.
◦ Déterminer la fonction mathématique qui lie ces variables.
• Déterminer les composantes de l’erreur sur chacune des variables.
◦ Lister les composantes aléatoires et les composantes systématiques.
• Déterminer les incertitudes-types sur chacune des variables.
◦ Estimations de type A (statistiques) ou de type B (probabilistes)
◦ Éventuelle Incertitude – type composée sur chaque variable
• Déterminer l’incertitude – type composée sur le mesurage.
• Déterminer le facteur d’élargissement (associé à la loi supposée représenter la
répartition des
valeurs prises par le mesurande).
• Donner l’incertitude élargie sur le mesurage avec ses caractéristiques.

Chapitre 2: Erreurs et incertitudes de mesures 49

You might also like