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COMPOSITION URBAINE

Entre maison et appartement :

l’habitat intermédiaire
à mi-chemin entre la maison individuelle et l’immeuble collectif,
l’habitat intermédiaire offre une alternative intéressante aux
modes d’habitat traditionnel. Il se caractérise principalement par
un groupement de logements superposés avec des caractéristiques
proches de l’habitat individuel :
- accès individualisé aux logements,
- espaces extérieurs privatifs pour chaque logement,
- des pièces à vivre plus grandes.
Ce type d’habitat souvent original dans sa conception semble
répondre aux attentes d’indivualisation du logement.

Qu’est-ce que l’habitat Les enjeux de l’habitat intermédiaire


intermédiaire ? Un habitat expérimental d’économie d’espace.
Logements semi-collectifs, maisons du début du siècle Les secteurs péri urbains directement
superposées, maisons ou villas–ap- D’un point de vue théorique, le concept concernés par ces questions ont parfois
partements, ces formules sont parfois d’habitat intermédiaire est apparu dès du mal à proposer un habitat dense qui
employées pour désigner l’habitat le début du XXème siècle. Les industriels réponde aux attentes d’individualisa-
intermédiaire. Bien qu’aucune défini- souhaitaient alors offrir aux ouvriers tion des habitants. Dans ce cadre, des
tion précise ne s’impose, l’habitat in- des logements décents et peu coûteux. réponses architecturales et urbaines
Pour cela, ils s’adressèrent aux archi- innovantes doivent être proposées aux
termédiaire reste une forme d’habitat
tectes afin qu’ils imaginent des maisons élus. L’objectif de limiter l’étalement
collectif. collectives permettant l’indépendance urbain doit être associé à la volonté de
Le 9 août 1974, une circulaire de la Di- de chaque famille tout en favorisant les favoriser une mixité de typologies de
rection de la Construction définissait relations sociales. Par la suite, les cités logements.
« l’habitat social intermédiaire » par jardins ont offert de petites maisons L’habitat intermédiaire semble
la possession d’un accès individuel, individuelles à bas prix. Après la pé- aujourd’hui adapté à ces objectifs tra-
d’un espace extérieur privatif égal riode de la reconstruction, la critique duits localement dans le Programme
des grands ensembles a de nouveau, local de l’habitat (PLH).
au quart de la surface du logement
urbaines de la ville archipel

poussé les architectes à expérimenter.


et d’une hauteur maximale rez-de-
Il ont alors été amenés à inventer des
chaussée plus trois étages. formes nouvelles d’habitat répondant à Les avantages
une population désireuse de logements d’un habitat individualisé
Les nouvelles formes

à échelle humaine. Les immeubles en Un accès individualisé, un espace ex-


gradins, dont il existe un exemple sur térieur privatif et un nombre de lo-
la commune de Saint-Grégoire (35), gements limités, voici les principales
apparaîssent comme une architecture caractéristiques qui font du logement
emblématique de cette époque. intermédiaire une typologie spécifique.
Cet habitat s’inscrit dans des structures
bâties aux volumes réduits qui rassem-
DECEMBRE 2008

Les avantages blent en moyenne 5 à 20 logements.


© Christophe Simonato

d’une densité plus élevée L’attrait majeur de ces logements réside


Au regard de la loi Solidarité et renou- principalement dans leur individuali-
vellement urbains, l’habitat individuel, sation. S’ajoute à cela une architecture
auquel aspire une majorité de français, originale offrant des qualités d’usages
Entre maison et appartement. Acigné est confronté aujourd’hui aux objectifs proches de l’habitat individuel.
Les nouvelles formes urbaines de la ville archipel
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Un outil pour modeler la ville : une meilleure insertion urbaine

« Quant à ses qualités urbaines, elles Un rôle de «couture» urbaine ces ensembles bâtis créent des fronts
L’habitat intermédiaire permet des de rues continus à la manière des pe-
sont évidentes. Voyez l’exemple de l’opé-
transitions en douceur entre différents tits immeubles collectifs et de maisons
ration en semi-collectif que j’ai réalisée
quartiers. Par la diversité des formes individuelles en bande.
à Plérin ! ... N’ayant pas de toit, cette
qu’il peut proposer, l’habitat intermé-
construction fait la même taille que les
diaire à vocation à s’insérer dans de
maisons traditionnelles bretonnes » nombreux contextes bâtis. Des îlots composés de
J. Guervilly. Architecte.
Extrait «Le renouveau de l’habitat intermé-
La superposition de deux logements bâtiments différents
est assez fréquente dans l’habitat in- Les ensembles de logements intermé-
diaire», Frédéric Mialet. Collection recherche.
PUCA/CERTU. 2006. termédiaire ce qui induit une hauteur diaires sont souvent composés de plu-
globale faible. On trouve ainsi des pro- sieurs bâtiments qui constituent à eux
jets en R+1 proches de la volumétrie seuls un îlot. Ils sont parfois implantés
d’une maison individuelle. Lorsque au pourtour de celui-ci afin de réserver,
deux logements duplex sont associés, au centre, des espaces libres, aires de
la hauteur est alors plus importante, jeux, squares ou promenades sur les-
soit du R+3. quels sont orientés les jardins et terras-
Selon le contexte dans lequel on vien- ses privatives.
dra implanter ce type de logements,
une réflexion préalable devra être me-
née sur la forme urbaine que l’on sou- Une forme urbaine
haite produire. à proximité d’un quar- appropriable
tier d’habitat pavillonnaire ou dans Plusieurs critères de l’habitat intermé-
un centre-bourg, la volumétrie et la diaire peuvent attirer les personnes à
hauteur des logements pourront s’ins- la recherche d’une individualisation de
pirer de l’habitat traditionnel. Dans un leur logement. Tout d’abord, l’accès in-
quartier d’extension urbaine, l’habitat dividuel et la différenciation physique
intermédiaire pourra s’apparenter à un du logement, à travers des volumes ou
Dans un secteur d’immeubles
collectifs. Betton petit collectif et proposer une volumé- des matériaux différents, permettent
trie plus contemporaine. aux habitants de repérer leur propre
logement. La possibilité de s’appro-
prier un espace extérieur, jardinet ou
L’implantation du bâti terrasse, permet certaines activités
déterminée par le dans l’espace privatif que l’on ne fait
stationnement pas dans un espace public. Pour finir,
L’implantation est souvent liée à la ma- la possibilité d’avoir un garage fermé
nière dont est géré le stationnement attenant ou non au logement est vu
des véhicules. comme un atout.
Dans un secteur d’extension. Le Rheu On observe trois cas de figures concer-
nant l’implantation des ensembles Face à des maisons individuelles.
d’habitat intermédiaire par rapport La Chapelle-des-Fougeretz
aux voies d’accès :
• lorsque celui-ci fonctionne comme
dans une maison individuelle, le ga-
rage est intégré au bâtiment à proxi-
mité de chaque logement et une
place de stationnement est réservée
à l’avant. L’implantation du bâti s’ef-
fectue alors avec un retrait de 5 à
7 m ; Chaque logement est repérable par
• lorsque le stationnement est mu- une couleur d’enduit différente. Pacé
tualisé dans une partie du bâtiment
ou bien qu’il est réalisé en sous-sol.
L’implantation à l’alignement de la
voie peut s’effectuer ;
• la nécessité de positionner un esca-
lier à l’avant de la façade peut égale-
ment générer un retrait du bâti par
L’accès au logement s’effectue depuis
rapport à la voie.
une coursive extérieure. Pacé Quelles que soient leurs volumétries,

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ZAC de la Morinais Une densité plus forte


Saint-Jacques-de-la-Lande
L’habitat intermédiaire superpose les Exemples de densités dans des quartiers
logements à la manière de l’habitat col- comportant de l’habitat intermédiaire :
18 lectif tout en proposant des configura- • La Croix Jeannette. Ville de Bougenais (44)
tions proches de l’habitat individuel. 1977. Jacques Dulieu - Le Home Atlantique.
LES JARDINS DE TIVOLI
Nombre de logements : 116
Ce type d’habitat permet d’offrir une Densité de logements : 62 logts/ha
alternative au tout individuel en limi- • Le Forban. Ville de Plérin/Mer (22). 2001.
tant l’étalement urbain qu’induit l’ha-
Médiathèque CITArchitecture - Armorique Habitat.
bitat pavillonnaire classique. Nombre de logements : 28 intermédiaires
17 Ecole
En effet, la surface nécessaire à la réa- pour 40 logts
LES CITADINES
lisation de logements intermédiaire Densité de logements : 70 logts/ha.
16 E.P.I.
(50 Future
à mairie
60 logements à l’hectare) est • Zac de la Morinais - îlots 14 à 18.
Bl um

trois fois inférieure à un lotissement Ville de Saint-Jacques-de-la-Lande (35).


M ail Lé on

classique comportant des parcelles de Nombre de logements : 123 intermédiaires


15 pour 455 logts
500 m². Cela est rendu possible par la
LES ALLÉES DE ST-JACQUES Densité de logements : 76,4 logts/ha
mutualisation de certaines surfaces,
• Zac de la Timonière. Ville d’Acigné (35)
notamment les aires de stationnement,
Maison individuelle
Plein Sud, 2003. Laurence Croslard - SECIB.
Maison groupée 14 Ferme du Haut-Bois
les espaces verts, les jardins privatifs. Nombre de logements : 18
Habitat intermédiaire
Habitat collectif
Les densités obtenues seront alors su- Densité de logements : 49 logts/ha
Équipement
périeures à celles d’un quartier d’ha- • Les jardins d’Armorique. Ville de
bitat pavillonnaire et s’approchent de Betton (35) - Atelier du Canal - COOP de
Surfaces consommées par secteur d’habitat celles du collectif selon l’architecture Construction
(parcelle privée + voirie + espaces verts) des projets. Nombre de logements : 46 intermédiaires
Maison
groupée
Habitat intermédiaire pour 52
19,9 %
53,5 % 76,4 logts/ha
Densité de logements : 43 logts/ha
26,5 logts/ha
Habitat
collectif
26,6 %
100 logts/ha

Superficie totale : 8,1 ha

ZAC de la Timonière
Acigné
Maison individuelle
Maison groupée
Les stationnements sont mutualisés. Un espace vert commun aux
Habitat intermédiaire
Acigné logements. Betton
Habitat collectif
65
66
91

64
67
90
63
68

89
62 69

60
61

71
70 88
Des typologies plus variées
L’habitat intermédiaire s’adapte à des appartements différents, organisés par-
87
59
72
86
58

contextes variés. Il pourra ainsi s’im- fois en duplex, comportant des grandes
73
57 85
s
pe
ou
s Gr 56 74
gt
Lo

planter sur un même îlot à proximité terrasses ou des jardinets ce qu’offrent


84

55 75

d’immeubles collectifs ou de maisons moins couramment les appartements


83
76

77 82

Lo
gt
s Gr
ou
pe
s

55
78

80
81

individuelles et compléter la gamme des immeubles collectifs classiques.


de logements présents dans les autres
79

programmes de l’opération.
0m 50m
En complément d’un ensemble de lo-
gements individuels composés de Type
4 ou Type 5, l’habitat intermédiaire
Densité par secteur d’habitat pourra proposer des logements plus
(logements par hectare)
petits.
Maison
individuelle 14,5 Il apparaît en effet difficile d’offrir à
Maison
groupée 18,6 travers l’habitat individuel, des loge-
Habitat
interméd. 34 ments de Type 1, 2 ou 3.
Habitat
51 L’intérêt de l’habitat intermédiaire ré-
collectif Habitat intermédiaire attenant à un
Densité moyenne : 24,2 logements/ha side alors dans sa capacité à offrir de immeuble collectif. La Chapelle-des-
petits logements. Il propose aussi des Fougeretz

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Une architecture particulière


Des logements plus confortables
Les coûts de l’habitat
intermédiaire Des pièces plus spacieuses et des rangements nombreux
à première vue, un logement en habitat intermédiaire semble plus cher. Or le coût
Coût de construction au m² n’est pas forcément plus élevé. En réalité, les prestations ne sont pas com-
Dans les petits immeubles collectifs parables à celles que l’on trouve généralement dans l’habitat collectif. En effet,
les coûts liés à la structure du l’habitat intermédiaire induit souvent des surfaces plus grandes et un agencement
bâti notamment les fondations plus original des pièces entre elles. Ainsi les T2, T3, T4 proposés peuvent être
ont un impact plus important sur plus grands que ceux rencontrés dans les immeubles collectifs plus classiques. Les
pièces annexes souvent absentes des appartements actuels (cellier, arrière-cuisine,
chaque logements. Le nombre de
dressing) apparaissent de nouveaux. Un T3 en semi-collectif aura parfois une sur-
logements étant limité dans l’habitat face supérieure de 10 à 15 m², (70 à 75 m² au lieu des 55 à 60 m² habituellement
intermédiaire, leurs prix peuvent rencontrés). De la même manière, l’architecture proposée sera différente : un accès
augmenter rapidement. Ainsi, les privatif, un logement en duplex, une terrasse au lieu d’un balcon voire un jardin.
parkings en sous-sol sont à éviter dans
l’habitat intermédiaire. Des distributions sur plusieurs niveaux
Une mutualisation des stationnements Les logements sont parfois disposés sur deux niveaux, en duplex, ce qui induit un
mode de vie proche de l’habitat individuel. Cela crée également des volumes plus
au sein d’un îlot pourra être envisagée
spacieux, pouvant comporter des doubles hauteurs, des mezzanines, etc.
avec des immeubles collectifs.
Le garage : une vrai pièce en plus
Frais de gestion Lorsque la population ciblée est celle qui habituellement s’oriente vers la maison
Le principal avantage de l’habitat individuelle, la proximité du garage au logement est importante. Les espaces de
intermédiaire réside dans la réduction rangement étant rares dans les appartements, le garage peut alors servir de pièce
supplémentaire permettant de gérer le stockage temporaire (mobilier de jardin,
des parties communes. Cela permet
jeux d’enfants, vélos, outils, matériel de pêche...) en plus du stationnement de la
de diminuer les charges collectives
voiture.
qui pesent sur les occupants. C’est
notamment important pour les
progammes en accession destinés à Des logements qui peuvent évoluer
des ménages aux revenus modestes. Dans leurs projets, certains architectes offrent la possibilité de faire évoluer le
logement. Cela permet aux habitants d’envisager l’agrandissement du logement au
fur et à mesure de leur besoin, sans être contraint de déménager.
On peut ainsi imaginer d’aménager les combles pour les résidents du dernier ni-
veau. Les toitures terrasses peuvent accepter des pièces supplémentaires à condi-
tion que la structure ait été dimensionnée à cet effet. On peut enfin envisager la
réalisation de petites extensions en rez-de-chaussée lorsque les espaces extérieurs
le permettent.
Afin qu’elles soient réalisables, ces extensions doivent être anticipées dès l’origine
par les concepteurs. Elles seront alors prises en compte par le règlement de copro-
priété et connues par les résidents dès leur arrivée.

« Les Angéliques » - Architecte Laurence Croslard LOGEMENT 1


LOGEMENT 2
Les Angéliques. Thorigné Fouillard,
projet en cours de réalisation
Ch 2

Salon Salon
C Salle à manger Salle à manger

C
Cellier Cellier
Chaque logement possède un garage
attenant comportant un cellier. SB
Les T3 possèdent un balcon Ch 1 Ch 3
de 6,50 m² en plus d’un jardin ;
les T4 possèdent une salle d’eau et Garage Garage
une salle de bain ainsi que deux WC. Ch 1 Ch 2
Surface d’un T3 : 74,55 m² T3 T4 Rez-de-
Surface d’un T4 : 88,65 m² chaussée Etage

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Des logements avec des volumes originaux

Réglementation de De l‘habitat semi-collectif de l’habitat traditionnel. à la ma-


à la « maison–appartement » nière des anciens corps de fermes
l’habitat intermédiaire qui auraient été divisés en plusieurs
Dans les années 80, une forme origina-
Au regard de la réglementation, l’habi- le d’habitat collectif est apparue sous la logements. Les petits logements sont
tat l’intermédiaire n’existe pas. Seules forme de gradin (Figure 1). Cette confi- réalisés sous les combles. La hauteur
deux catégories existent : l’habitat in- guration permettait de créer de grandes du bâti : R+1+C.
dividuel et l’habitat collectif. terrasses sur les toitures des logements
Le code de l’habitation et de la construc- inférieurs. Les stationnements étaient
tion considère la superposition de plus réunis au centre des bâtiments. Des es- Des possibilités
de 2 logements (avec ou sans partie caliers extérieurs permettaient d’accé- d’imbrications nombreuses
commune) comme une caractéristique der soit aux logements soit aux terras- De nombreuses superpositions et im-
ses depuis les espaces verts communs. brications peuvent être imaginées
de l’habitat collectif, on applique alors
Il s’agissait alors d’un habitat dit semi- dans l’habitat intermédiaire. Il n’y a
la réglementation des immeubles col-
collectif présentant les caractéristiques pas de règle concernant le nombre de
lectifs aux logements intermédiaires. de ce que l’on nomme aujourd’hui logements assemblés et c’est pour cela
« habitat intermédiaire ». que chaque projet est différent et peut
De nombreux projets ont été réalisés s’adapter au contexte.
depuis. Leurs volumétries sont variées.
Ces projets s’apparentent parfois à de
petits collectifs ou encore à des mai-
sons individuelles imbriquées les unes
3 logements
dans les autres.
Fig. 1. Immeuble en gradins. R+3
Plusieurs catégories se dégagent :
• le petit collectif. Il est caractérisé
par un volume global dans lequel
s’insèrent plusieurs logements en 3 logements
simplex ou duplex. La hauteur du
bâti : R+1 à R+3 (Figures 2 et 3) ;
• la maison appartement. Les vo-
lumes sont individualisés et per-
Fig. 2. Petit collectif. R+2+C
mettent de distinguer les différents
logements. Lorsqu’on isole chaque
volume, la similitude à l’habitat indi-
6 logements
viduel apparaît. La hauteur du bâti :
R+1 à R+3 (Figure 4) ;
• les grandes maisons. Leur volume
est souvent proche des maisons
Fig. 3. Petit collectif. R+2
bourgeoises du 18 ou 19ème siècle.
Elle présentent souvent des faça-
des ouvertes de tous les côtés. à
6 logements
l’intérieur, le volume est divisé en
plusieurs logements. La hauteur du
bâti : R+1 à R+1+C ;
• la longère. Un volume global appa-
Fig. 4. Maison-appartement. R+1+C raît, il reprend les caractéristiques

Immeuble en gradins. Saint-Grégoire Un petit collectif. Betton La longère. Mordelles

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Les espaces extérieurs de qualité


L’avantage d’un appartement Une intimité préservée Réglementation et accessibilité
avec « jardin » Selon la façade sur laquelle ils sont dis- des terrasses et balcons
L’atout majeur de l’habitat « intermé- posés, les balcons et les terrasses peu- Actuellement, les terrasses réalisées sur le
diaire » réside dans son offre en espa- vent soit être à la vue de tous, soit mé- toit des logements inférieurs sont souvent su-
ces extérieurs privatifs. Ces espaces nager l’intimité des habitants au même rélevées d’environ 35 cm par rapport au sol
répondent à la forte envie d’avoir un titre que le patio d’une maison. De la du logement. Au regard de la loi sur l’acces-
jardin attenant à son logement, ce qui même manière, les jardins positionnés sibilité* le sol de l’appartement et le sol de la
constitue alors une alternative au coût en pied d’immeuble seront moins visi- terrasse/balcon devront être au même niveau.
élevé du m² de jardin en secteur urbain ble s’ils ne font pas face à la rue. Mais Cela implique de proposer dès le début de la
ou péri–urbain. la conception doit prendre en compte conception, une solution technique adaptée.
l’intimité du logement du dessous. *Loi 2005-102 du 11 février 2005 pour « l’éga-
lité des droits, des chances, la participation et
la citoyenneté des personnes handicapées ».
Des espaces privatifs
multiples Des espaces communs
Certains logements possèdent plusieurs à valoriser
espaces extérieurs privatifs. Les résidents doivent pouvoir s’appro-
On voit ainsi la combinaison d’un jar- prier les espaces extérieurs communs
din et d’une terrasse, d’un balcon et qui accompagnent les opérations. Pour
d’une terrasse, de plusieurs terrasses, cela, ceux-ci doivent être facilement ac-
de plusieurs balcons, d’un balcon et cessibles depuis les logements.
d’une loggia. Chaques espaces propose Afin que ces espaces deviennent des
un degré d’intimité différent. lieux du quotidien, l’intimité des usa-
gers doit être respectée. Ainsi, ils se-
Selon que l’on possède un jardin en ront placés de préférence en coeur
pied d’immeuble ou une grande terras- d’îlot plutôt qu’à l’avant du bâti ou le
se, l’utilisation qui est faite de ces espa- long des axes de circulation. Une terrasse à l’abri des regards.
ces est différente. Ils proposent chacun Betton
une relation spécifique avec une ou
plusieurs pièces du logement. Dans le
prolongement d’une cuisine, la terrasse
permettra de prendre les repas à l’ex-
térieur, tandis qu’un balcon attenant à
une chambre sera un lieu de lecture ou
© Christophe Le Devehat

un espace de jeu.
L’attrait de ces espaces extérieurs ré-
side dans la variété des usages qu’ils
proposent du fait de leur taille plus im-
portante que dans un immeuble collec-
tif commun. Un aménagement de coeur d’îlot face Un balcon et une loggia. Le Rheu
aux terrasses. Chantepie

Des balcons superposés. Le Rheu

Cet espace vert


est situé en coeur
d’îlot côté jardin.
Betton.

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Des facilités pour stationner


De nombreuses solutions sont propo-
sées pour le stationnement des véhi-
cules :
• le stationnement en sous-sol est une
solution assez onéreuse qui doit être
mutualisée avec d’autres immeubles ;
• des box peuvent être prévus dans le
prolongement du bâti ou bien de ma-
nière indépendante ;
• les garages peuvent être intégrés au
bâti comme dans une maison indi-
viduelle. Ils seront alors accolés au
logement ou bien situés en dessous.
Dans ce cas, l’accès au logement
pourra s’effectuer directement de-
puis le garage ou bien par un sas La main courante de l’escalier et le garde corps donne de la qualité à la façade.
dans lequel l’escalier va s’insérer. Le Rheu
La plupart des projets prévoit en gé-
néral une partie du stationnement en
aérien. Il peut être positionné à l’avant de rangements ou le support de plan- • des accès directs depuis le rez-de-
des habitations ou bien réparti dans tations ; chaussée sont parfois positionnés
l’îlot. • des escaliers intégrés au bâti : dans un renfoncement ou bien sous
cette solution permet de ménager un escalier ou la coursive des autres
l’intimité des résidents dès l’accès à logements. Cette disposition per-
Des accès personnalisés l’escalier. Il peut aussi protéger des met de dissimuler en partie l’entrée
L’accès individualisé au logement est vents ou de la pluie et permettre une et ménage l’intimité des habitants
une spécificité de l’habitat intermé- meilleure intégration architectura- lorsqu’ils sortent de chez eux ;
diaire. Celui-ci donne aux habitants le le ; • dans certains projets les entrées
sentiment d’entrer dans une maison. • des coursives et perrons : on trou- sont disposées à l’opposé les unes
Plusieurs cas de figures se présentent : ve parfois des coursives ou perrons des autres afin d’éviter les vis-à-vis.
• des escaliers extérieurs : leur trai- aménagés desservant plusieurs loge-
tement s’intègre dans la composition ments. Ces espaces tampons permet-
de la façade. On peut y adjoindre tent de ne pas sortir directement sur
d’autres usages comme des espaces la rue depuis son logement ;

« Les Ancolis ». Gévezé. T. Dupeux. Espacil


Le garage communique directement avec L’appartement situé à l’étage est accessible soit
l’intérieur de l’appartement. depuis un escalier extérieur accédant au palier,
soit depuis le garage. Cet appartement possède
un jardin et un balcon.

T4 T4
Mutualisation des garages de chaque
Garage
côté du bâtiment. Le Rheu
Jardin

Salon C Salon
C Salle à manger Salle à manger

Jardin SB
Garage Ch 1 Ch 1

Ch 2 Ch 2 Ch 3
SB
La coursive crée un auvent pour les
entrées situées au-dessous. Le Rheu T3 Rez-de-chaussée Etage

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L’habitat intermédiaire : un enjeu de mixité


Diversité sociale s’accompagne souvent de la volonté de
Certains promoteurs ont la volonté de vivre en centre ville/bourg ou du moins
créer une mixité générationnelle au dans un quartier situé à proximité de
sein des immeubles. Pour cela, ils pro- commerces, services et équipements.
posent pour les personnes âgées des T2 Afin de répondre à ces attentes, ces lo-
et des T3 ayant des surfaces généreu- gements devront être implantés à proxi-
ses et situés en rez-de-chaussée. mité du pôle de vie de la commune. Les
Des T1, T1 bis et des T2 sont dispo- opérations d’urbanisme devront égale-
sés dans les étages et s’adressent aux ment être bien desservies en transports
célibataires et aux jeunes couples. Ces en commun.
« Plein Sud ». ZAC de la Timonière. logements plus petits correspondent à
Acigné. Laurence Croslard - Architecte des budgets plus réduits.
Date de réalisation : 2003 Il s’agit, dans ces programmes, de lo- Qui sont les acheteurs ?
Programme : 9 logements en accession ger les deux extrémités de la « chaîne Ce sont principalement des propriétai-
libre (8 en habitat intermédiaire + une de vie », les jeunes ménages avec peu res occupants et notamment des jeunes
maison individuelle). Ces logements ont de moyens et les personnes âgées suf- ménages.
été commercialisés en 3 mois. 90% des fisamment autonomes pour vivre dans En effet, les caractéristiques architec-
acheteurs étaient des primo-accédants, la un logement indépendant. turales de ces logements répondent
population ciblée par le promoteur. D’une manière générale, les immeubles souvent aux envies des populations
Spécificité : les logements comportent d’habitat intermédiaire sont composés qui cherchent à acheter leur propre lo-
des terrasses ou jardinets. Une maison de typologies très variées. Il en résulte gement.
individuelle est accolée à l’ensemble côté alors une hétérogénéité des résidents Les investisseurs sont souvent minori-
ouest. au niveau de la structure des ménages. taires parmi les acheteurs car ces loge-
« Ces logements sont souvent achetés ments atypiques et souvent plus grands
soit par des jeunes ménages souhaitant induisent des loyers plus élevés.
des espaces extérieurs pour les enfants, Mixité urbaine L’intérêt de l’habitat intermédiaire est
soit par des familles, soit par des person- L’habitat intermédiaire peut s’adapter qu’il peut répondre à la fois au désir
à des contextes urbains variés. Il faut d’individualisation et au besoin d’ur-
nes se retrouvant seules après avoir ha-
cependant prendre en compte les at- banité. Les jeunes ménages s’orientent
bité une grande maison qu’ils ne peuvent
tentes des résidents qui font le choix vers ce type de produit bénéficiant de
plus entretenir ». L. Croslard
d’un logement plus petit. En effet, cela certaines caractéristiques de la maison
mais à proximité du centre-ville.
On trouve également des célibataires,
des couples sans enfants, des familles
monoparentales ainsi que des seniors.
Pour cette dernière catégorie, il s’agit
de choisir un logement plus adapté au
vieillissement, mais permettant d’ac-
cueillir ponctuellement enfants et pe-
tits enfants.

Cet immeuble mélange les caractéristiques du collectif et de l’intermédiaire.


Certains accès sont individualisés mais il existe un ascenseur. Quelques duplex
avec jardin sont intégrées à l’ensemble des logements. Pacé
Remerciements aux personnes intérrogées :
• architectes : Laurence Croslard, Thierry
Dupeux, Sophie Laisné (Atelier du Canal)
• promoteurs immobiliers : Pierre Lemesle

Le logement intermédiaire dans l’agglomération (Aiguillon construction), Messieurs Loury et


Rogensky (Espacil)

Afin de répondre aux enjeux du PLH et d’anticiper l’accroissement de leur population


AUDIAR
les communes de l’agglomération doivent réaliser un certain nombre de nouveaux lo- (Agence d’urbanisme et de développement
gements, notamment en collectif. intercommunal de l’agglomération rennaise)
4 avenue Henri Fréville
Dans ce cadre, la réalisation de logements de types intermédiaires semble une solution CS 40716 - 35207 RENNES Cedex 2
appropriée à diverses communes. Contact : Anne LE THIEC
Certaines catégories de populations souhaitent en effet vivre dans les centres bourgs 02 99 01 85 11 www.audiar.org
et sont en attente de logements de petites tailles. Les immeubles collectifs classiques
ne correspondent pas toujours à l’image qu’ils se font d’un logement en péri urbain.
L’habitat intermédiaire offre une solution originale qui peut séduire ces nouveaux ha-
bitants.
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