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DE
BLAISE PASCAL
TOME TROISIÈME
PARIS
LIBRAIRIE HACHETTE ET O
BOULEVARD 79
SAINT-GERMAIN,
1872
PHYSIQUE.
AU LECTEUR.
Moncherlecteur, quelquesconsidérationsm'empêchantde donner à
présent un Traité entier, où j'ai rapporté quantité d'expériencesnou-
velles que j'ai faites touchant le vide, et les conséquencesque j'en ai
tirées, j'ai voulu faire un récit des principalesdanscet abrégéoù vous
verrez par avancele desseinde tout l'ouvrage.
L'occasionde ces expériencesest telle. Il y a environ quatre ans
qu'en Italie on éprouvaqu'un tuyau de verre de quatre pieds, dont un
bout est ouvert, et l'autre scellé hermétiquement,étant rempli de vif-
argent, puis l'ouverturebouchéeavecle doigt ou autrement, et le tuyau
disposéperpendiculairementà l'horizon, l'ouverturebouchéeétant vers
le bas, et plongéedeux outrois doigts dans d'autre vif-argent, contenu
en un vaisseaumoitié plein de vif-argent, et l'autre moitié d'eau; si on
débouchel'ouverture, demeurant toujours enfoncéedans le vif-argent
du vaisseau, le vif-argentdu tuyau descenden partie, laissantau haut
du tuyau un espacevide en apparence, le bas du mêmetuyau demeu-
rant plein du mêmevif-argentjusqu'à une certaine hauteur. Et si on
hausseun peu le tuyau jusqu'à ce que son ouverture, qui trempoit au-
paravantdans le vif-argentdu vaisseau, sortant dece vif-argent, arrive
à la région de l'eau, le vif-argent du tuyau monte jusqu'en haut avec
l'eau, et ces deux liqueurs se brouillent dansle tuyau; mais enfintout
le vif-argenttombe, et le tuyau se trouve tout plein d'eau.
Cette expérienceayant été mandée de Rome au R. P. Mersenne,
minimeà Paris, il la divulgua en France en l'année 1644, non sans
l'admiration de tous les savanset curieux, par la communicationdes-
quels étant devenuefameusede toutes parts, je l'appris de M. Petit,
intendantdes fortifications,et très-versé entoutesles belles-lettres,qui
l'avoitapprisedu R. P. Mersennemême.Nousla fîmesdoncensembleà
Rouen, ledit sieur Petit et moi, de la même sorte quelle avoitl été
faite en Italie, et nous trouvâmesde point en point ce qui avoit été
mandéde ce pays-là, sans y avoir pour lors rien remarquéde nouveau.
Depuis, faisant réflexionen moi-mêmesur les conséquencesde cette
expérience,elle me confirmadans la penséeoù j'avoistoujours été, que
le viden'étoit pas une choseimpossibledans la nature, et qu'elle ne le
fuyoitpas avectant d'horreur que plusieurs se l'imaginent.
Ce qui m'obligeoità cette pensée étoit le peu de fondementque je
voyoisà la maximesi reçue, oue la nature ne souffrepoint le vide, qui
PASCAL III 1
2 NOUVELLES EXPERIENCES
n'est appuyéeque sur des expériencesdont la plupart sont très-fausses,
quoiquetenues pour très-constantes: et des autres, les unes sont entiè-
rement éloignéesdecontribuerà cettepreuve, et montrentque la nature
abhorrela trop grande plénitude, et non pas qu;ellefuit le vide : et les
plus favorablesne font voir autre chose, sinonque la nature a horreui
pour le vide, ne montrant pas qu'elle ne peut le souffrir.
A la foiblessede ce principe, j'ajoutois les observationsque nous fai-
sons journellement de la raréfaction et condensationde l'air, qui,
comme quelques-uns ont éprouvé, peut se condenserjusqu'à la mil-
lième partie de la place qu'il sembloitoccuper auparavant, et qui se
raréfie si fort, que je trouvois comme nécessaire, ou qu'il y eût un
grand videentre ses parties, ou qu'il y eût pénétrationde dimensions
Maiscommetout le monde ne recevoit pas cela pour preuve, je crus
que cette expérienced'Italieétoit capablede convaincreceux-là mêmes
qui sontles plus préoccupésde l'impossibilitédu vide
Néanmoinsla forcede la préventionfit encoretrouver des objections
qui lui ôtèrentla croyancequ'elle méritoit. Les uns dirent que le haut
de la sarbacaneétoit plein des esprits du mercure ; d'autres, d'un grain
imperceptibled'air raréfié; d'autres, d'une matière qui ne subsistoitque
dans leur imagination : et tous, conspirantà bannir le vide, exercèrent
à l'envi cette puissance de l'esprit, qu'on nomme subtilité dans les
écoles, et qui, pour solutiondes difficultésvéritables, ne donneque de
vaines paroles sans fondement.Je me résolus donc de faire des expé-
riencessi convaincantes,qu'ellesfussentà l'épreuvedetoutesles objec-
tions qu'on pourroity faire; j'en fis au commencementde cette année
un grand nombre, dont il y en a qui ont quelquerapport avec celle
d'Italie, et d'autres qui en sont entièrementéloignées, et n'ont rien de
commun avec elle. Elles ont été si exacteset si heureuses, que j'ai
montré par leur moyen, qu'un vaisseausi grandqu'on pourra le faire,
peut être rendu vide de toutes les matièresqui tombent sous les sens,
et qui sont connuesdans la nature ; et quelle force est nécessairepour
faire admettre ce vide. C'est aussi par là que j'ai éprouvé la hauteur
nécessaireà un siphon, pour faire l'effet qu'on en attend, aprèslaquelle
hauteur limitée, il n'agit plus, contre l'opinionsiuniversellementreçue
dans le monde durant tant de siècles; comme aussi le peu de force
nécessairepour attirer le piston d'une seringue, sans qu'il y succède
aucune matière, et beaucoup d'autres choses que vous verrez dans
l'ouvrage entier, dans lequel j'ai dessein de montrer quelle force la
nature emploiepour éviter le vide, et qu'elle l'admet et le souffreeffec-
tivementdansun grand espace, que l'on rend facilementvidede toutes
les matièresqui tombentsousles sens. C'estpourquoij'ai diviséle traité
entier en deux parties, dont la premièrecomprendle récit au long de
toutesmes expériencesavecles figures, et une récapitulationde ce qui
s'y voit, diviséeen plusieurs maximes ; et la seconde,les conséquences
quej'en ai tirées, diviséesen plusieurspropositions,où j'ai montréque
l'espacevide en apparence,qui a paru dans les expériences,est videen
effetde toutes les matièresqui tombent sousles sens, et qui sontcon-
nues dansla nature. Dansla conclusion,je donnemonsentimentsur le
TOUCHANT LE VIDE 3
sujet du vide, et je répondsaux objectionsqu'on peut y faire.Ainsi,je
me contentede montrer un grand espacevide, et je laisse à des per-
sonnessavanteset curieuses à éprouver ce qui se fait dans un tel
espace: comme, si les animauxy vivent ; si le verre en diminue sa
; et tout ce qu'on peut y faire
réfraction : n'en faisant nulle mention
dans ce traité, dont j'ai jugé à propos de vous donner cet abrégépar
avance,parcequ'ayantfait ces expériencesavec beaucoupde frais, de
peine et de temps, j'ai craint qu'un autre qui n'y auroit employéle
temps, l'argent, ni la peine, me prévenant, ne donnâtau public det
chosesqu'il n'auroit pas vues, et lesquellespar conséquentil ne pour-
roit pas rapporteravecl'exactitudeet l'ordrenécessairepour lesdéduire
commeil faut: n'y ayant personnequi ait eu des tuyaux et des siphons
de la longueur des miens, et peu qui voulussentse donner la peine
nécessairepour en avoir.
Et commeles honnêtes gens joignent à l'inclinationgénéralequ'ont
tousles hommesde se maintenirdansleurs justes possessions,cellede
refuserl'honneurqui ne leur est pas dû, vous approuverezsans doute,
queje me défendeégalement, et de ceux qui voudroientm'ôter quel-
ques-unesdes expériences queje vousdonneici, et queje vouspromets
dansle traité entier, puisqu'ellessont de mon invention; et de ceux
qui m'attribueroientcelled'Italiedontje vousai parlé, puisqu'ellen'en
est pas. Carencorequeje l'aie faite en plus de façonsqu'aucunautre,
et avec des tuyaux de douzeet mêmede quinzepieds de long, néan-
moinsje n'en parleraipas seulementdansces écrits, parce queje n'en
suis pas l'inventeur; n'ayant desseinde donnerque cellesqui me sont
particulièreset de mon propregénie.
Abrégé de la premièrepartie, dans laquellesont
rapportées les expériences.
EXPÉRIENCES.
I. Uneseringuede verreavecun piston bien juste, plongéeentière-
mentdans l'eau, et dont on bouchel'ouvertureavecle doigt, en sorte
qu'il toucheau bas du piston, mettant pour cet effetla mainet le bras
dansl'eau; on n'a besoinque d'une forcemédiocrepour le retirer, et
fairequ'il se désunissedu doigt, sans quel'eau y entre en aucunefaçon
(ce que les philosophesont cru ne pouvoirse faireavecaucune force
finie): et ainsi le doigt se sent fortement attiré et avec douleur; le
pistonlaisse un espacevideen apparence,et où il ne paroît qu'aucun
corps ait pu succéder, puisqu'il est tout entouré d'eau qui n'a pu y
avoird'accès,l'ouvertureen étant bouchée : si on tire le piston davan-
tage, l'espacevide en apparencedevientplus grand ; maisle doigt ne
sent pas plus d'attraction
: et si on le tire presquetout entier hors de
l'eau, et en sorte qu'il n'y reste que son ouvertureet le doigt qui la
bouche ; alors ôtant le doigt, l'eau, contre sa nature, monteavec vio-
lence, et remplitentièrementtout l'espaceque le pistonavoitlaissé.
II. Un souffletbien ferméde tous côtésfait le mêmeeffetavec une
pareillepréparation,contrele sentimentdes mêmesphilosophes
4 NOUVELLES
EXPÉRIENCES
III. Un tuyau de verrede quarante-sixpieds, dont un bout est ouvert,
et l'autre scelléhermétiquement,étant rempli d'eau, ou plutôt de vin
bien rouge, pour être plus visible, puis bouché, et élevéen cet état, et
portéperpendiculairementà l'horizon, l'ouverturebouchéeen bas, dans
un vaisseau plein d'eau, et enfoncédedans environd'un pied; si l'on
débouche l'ouverture, le vin du tuyau descendjusqu'à une certaine
hauteur, qui est environde trente-deux piedsdepuisla surfacede l'eau
du vaisseau, et se vide, et se mêle parmi l'eau du vaisseauqu'il teint
insensiblement, et se désunissant d'avec le haut du verre, laisse un
espace d'environ treize pieds vide en apparence, où de mêmeil ne
paroît qu'aucun corps ait pu succéder: si on incline le tuyau, comme
alors la hauteur du vin du tuyau devientmoindrepar cette inclinaison,
le vin remontejusqu'à ce qu'il vienneà la hauteur de trente-deuxpieds:
et enfin si on l'incline jusqu'à la hauteur de trente-deux pieds, il se
remplit entièrement, en ressuçantainsi autant d'eau qu'il avoit rejeté de
vin: si bien qu'on le voit plein de vin depuisle haut jusqu'à treize pieds
près du bas, et rempli d'eau teinte insensiblementdansles treize pieds
inférieurs qui restent.
IV. Un siphon scalène, dont la plus longue jambe est de cinquante
pieds, et la plus courte de quarante-cinq, étant rempli d'eau, et les
deuxouverturesbouchéesétant mises dans deuxvaisseauxpleins d'eau,
et enfoncéesenviron d'un pied, en sorte que le siphonsoit perpendicu-
laire à l'horizon, et que la surfacede l'eau d'un vaisseausoit plus haute
que la surfacede l'autre de cinq pieds: si l'on déboucheles deux ouver-
tures, le siphon étant en cet état, la plus longuejambe n'attire point
l'eau de la plus courte, ni par conséquentcelledu vaisseauoù elle est,
contre le sentimentde tous les philosopheset artisans; mais l'eau des-
cend de toutes les deux jambes dans les deux vaisseaux, jusqu'à la
même hauteur que dans le tuyau précédent, en comptantla hauteur
depuis la surface de l'eau de chacun des vaisseaux ; mais ayant incliné
le siphonau-dessousde la hauteur d'environtrente et un pieds, la plus
longuejambe attire l'eau qui est dansle vaisseaude la plus courte; et
quand on le rehausseau-dessusde cette hauteur, cela cesse, et tousles
deuxcôtésdégorgentchacundansson vaisseau ; et quand on le rabaisse,
l'eau de la plus longuejambe attire l'eau de la plus courtecommeaupa-
ravant.
V. Si l'on met une corde de près de quinze pieds avec un fil attaché
au bout (laquelleon laisselongtempsdans l'eau, afin que s'imbibantpeu
à peu, l'air qui pourroit y être enclos, en sorte) dans un tuyau de
quinze pieds, scellé par un bout comme dessus, et rempli d'eau, de
façonqu'il n'y ait hors du tuyau que le fil attaché à la corde, afin de
l'en tirer, et l'ouvertureayant été misedans du vif-argent
: quandon tire
la corde peu à peu, le vif-argentmonte à proportion,jusqu'à ce que la
hauteur du vif-argent, jointe à la quatorzièmepartie de la hauteur qui
reste d'eau, soit de deux piedstrois pouces : car après, quand on tire la
corde, l'eau quitte le haut du verre, et laisse un espacevide en appa-
rence , qui devientd'autant plusgrand, que l'on tire la cordedavantage :
que si on inclinele tuyau, le vif-argentdu vaisseauy rentre, en sorte
LE VIDE.
TOUCHANT 5
que, si on l'inclineassez, il se trouvetout plein de vif-argentet d'eau
qui frappe le haut du tuyau avec violence,faisantle mêmebruit et le
même éclat que s'il cassoit le verre, qui court risque de se casseren
: et pour ôter le soupçonde l'air que l'on pourroitdire êtredemeuré
effet
dansla corde, on fait la mêmeexpérienceavecquantitéde petitscylin-
dresde bois, attachésles uns aux autres avecdu filde laiton.
VI. Uneseringueavecun piston parfaitementjuste, étant mise dans
le vif-argent, en sorte que son ouverture y soit enfoncéepour le moins
d'un pouce, et que le reste de la seringuesoit élevéperpendiculairement
au dehors : si l'on retire le piston, la seringuedemeuranten cet état, le
vif-argententrant par l'ouverturede la seringue, monteet demeureuni
au piston jusqu'à ce qu'il soit élevé dans la seringuedeux pieds trois
pouces;mais après cette hauteur, si l'on retire davantagele piston, il
n'attire pas le vif-argent plus haut, qui, demeuranttoujours à cette
hauteur de deux piedstrois pouces, quitte le piston : de sorte qu'il se
fait un espacevideen apparence,qui devientd'autant plus grand, qua
l'on tire le piston davantage: il est vraisemblableque la même chose
arrive dans une pompe par aspiration, et que l'eau n'y monteque jus-
qu'à la hauteur de trente et un pieds, qui répond à cellede deux pieds
trois poucesde vif-argent. Et ce qui est plus remarquable, c'est que la
seringuepeséeen cet état sans la retirer du vif-argent, ni la bouger en
aucune façon, pèse autant (quoiquel'espacevide, en apparence, soit si
petit que l'on voudra)que quand, en retirant le pistondavantage, on le
fait si grandqu'on voudra, et qu'ellepèsetoujours autant que le corps
de la seringue avec le vif-argentqu'elle contientde la hauteur de deux
piedstrois pouces sans qu'il y ait encore aucun espace vide en appa-
rence ; c'est-à-dire, lorsquele piston n'a pas encorequitté le vif-argent
de la seringue. mais qu'il est prêt à s'en désunir, si on le tire tant soit
peu. Desorte que l'espacevide en apparence, quoiquetous les corpsqui
l'environnenttendent à le remplir, n'apporte aucun changementà son
poids, et que, quelquedifférencede grandeurqu'il y ait entreces espaces,
il n'yen a aucuneentre les poids.
VII. Ayantrempliun siphonde vif-argent, dont la plus longuejambe
a dix pieds, et l'autre neuf et demi, et mis les deux ouverturesdans
deuxvaisseauxde vif-argent, enfoncéesenvirond'un poucechacune, en
sorte que la surface du vif-argentde l'un soit plus haute de demi-pied
que la surfacedu vif-argentde l'autre: quand le siphonest perpendicu-
laire, la plus longuejambe n'attire pas le vif-argentde la plus courte;
mais le vif-argent, se rompant par le haut, descenddans chacunedes
jambes, et regorgedansles vaisseaux,et tombejusqu'à la hauteurordi-
naire de deux pieds trois pouces, depuis la surfacedu vif-argent de
chaquevaisseau : que si on inclinele siphon, le vif-argentdes vaisseaux
remontedansles jambes, les remplitet commencede coulerdela jambe
la plus courtedansla plus longue, et ainsi vide son vaisseau ; car cette
inclinaisondansles tuyaux où est ce vide apparent, lorsqu'ils sont dans
quelqueliqueur, attire toujoursles liqueursdes vaisseaux, si les ouver-
tures des tuyaux ne sont pointbouchées,ou attire le doigt, s'il boucha
ces ouvertures.
6 NOUVELLES
EXPÉRIENCES
VIII. Le même siphon étant rempli d'eau entièrement, et ensuite
d'un'è corde, commeci-dessus, les deux ouverturesétant aussi mises
dans les deuxmêmesvaisseauxde vif-argent,quand oh tire la cordepar
une de ces ouvertures, le vif-argentmontedes vaisseauxdanstoutesles
deux jambes : en sorte que la quatorzièmepartie de la hauteur de l'eau
d'une jambe avec la hauteur du vif-argent qui y est monté, est égale
à la quatorzièmepartie de la hauteur de l'eau de l'autre, jointe à la
hauteur du vif-argentqui y est monté; ce qui arrivera tant que cette
quatorzièmepartie de la hauteur de l'eau, jointe à la hauteur du vif-
argent de chaque jambe, soit de la hauteur de deux piedstrois pou-
ces: car après, l'eau'se diviserapar le haut, et il s'y trouvera un vide
apparent.
Desquellesexpérienceset de plusieursautres rapportéesdansle livre
entier, où sevoientdes tuyaux detoutes longueurs,grosseurset figures,
chargésde différentesliqueurs, enfoncésdiversementdans des liqueurs
différentes,transportés des unes dans les autres, pesés en plusieurs
laçons, et où sont remarquéesles attractionsdifférentesque ressentle
doigtqui bouchele tuyau où est le vide apparent, on déduitmanifeste-
ment ces maximes :
MAXIMES.
I. Quetousles corps ont de la répugnanceà se séparerl'un de l'autre,
et à admettrece vide apparentdansleur intervalle, c'est-à-dire, que la
nature abhorrece vide apparent.
II. Quecette horreur ou cette répugnancequ'ont tous les corps n'est
pas plus grande pour admettre un grand vide apparent qu'un petit,
c'est-à-dire pour s'éloignerd'un grand intervalleque d'un petit.
III Quela forcede cette horreur est limitée, et pareilleà celle avec
laquellede l'eau d'une certaine hauteur, qui est environde trenteet un
pieds, tend pour couleren bas.
IV. Queles corpsqui bornent ce vide apparent ont inclination à le
remplir.
V. Que cette inclinationn'est pas plus forte pour remplirun grand
vide apparent qu'un petit.
VI. Quela forcede cette inclinationest limitée, et toujours pareilleà
celle avec laquelle de l'eau d'une certainehauteur, qui est environde
trente et un pieds, tend à couleren bas.
VII. Qu'une force plus grande, de si peu que l'on voudra, que celle
avec laquelle l'eau de la hauteur de trente et un pieds tend à couleren
bas, suffitpour faire admettre ce vide apparent, et même si grand que
l'on voudra ; c'est-à-dire pour faire désunir les corps d'un si grand in-
tervalle que l'on voudra, pourvu qu'il n'y ait point d'autreobstacleà
leur séparation, ni à leur éloignement,que l'horreur que la nature a
pour ce vide apparent
LE VIDE.
TOUCHANT 7
RÉPLIQUEDU P. NOËL.
Monsieur,
Celledont il vous a plu m'honorerme fut rendue jeudi au soir entre
cinq et six, par un de nos pères. Je l'ai lue avec admiration, qu'en
si peu de temps et incommodéde votre santé, vous ayezrépondude
point en point à toute ma lettre; et avecun singuliercontentement,
que vous procédiezà la recherchede la vérité si généreusementet si
méthodiquement,et m'ayez, avec tant de civilité, fait part de vos
penséestouchant le vide; je vous remercietrès-humblement'etde tout
mon cœur; j'aime la vérité, et la recherche sans préoccupation,dans
vos sentimens, de la façondont on traite les sciencesdans les écoles,
et de celle qui est en usage parmi les personnesqui veulentvoir, et
SECONDE LETTREDU P. NOELA PASCAL. 19
non pas croirece qui peut se savoir.Je me sens obligéà.vousdire ce
qui m'est venu en l'esprit après les lumières que m'a donnéesla lec-
ture de votrelettre vraiment docte, claire et courtoise: et pour com-
mencerpar la définitionde l'espacevide, qui sembleêtre le fondement
detout le reste, je rapporteraivos paroles.
«Ceque nous appelonsun espacevide, estun espaceayant longueur,
largeur et profondeur,immobileet capablede recevoiret de contenir
un corps de pareillelongueur et figure; c'est ce qu'on appelle solide
en géométrie,où l'on ne considère que les chosesabstraiteset imma-
térielles.Desorte que la différenceessentiellequi se trouve entre l'es-
pacevideet le corps matériel, qui a longueur, largeur et profondeur,
est que l'un est immobileet l'autre mobile, et que l'un peut recevoir
au dedans de soi un corps qui pénètre ses dimensions,au lieu que
l'autre ne le peut; car la maximeque la pénétration de dimensions
est impossible,s'entend seulementdes dimensionsde deux corps ma-
tériels: autrement elle ne seroit pas universellementreçue. D'où l'on
peut voir qu'il y à autant de différenceentre le néant et l'espacevide,
qu'entrel'espacevideet le corpsmatériel; et qu'ainsil'espacevidetient
le milieuentrela matièreet le néant.D
Voilà, monsieur, votre penséede l'espace vide fort bien expliquée;
je veuxcroire que tout cela vous est évident , et en avez l'esprit con-
vaincuet pleinement satisfait, puisque vous l'affirmez,ayant dit au-
paravant, «qu'on ne doit jamaisporter un jugementdéfinitifde l'affir-
mativeou négatived'une proposition,que ce que l'on affirmeou nie
n'ait une de ces deux conditions,ou qu'il paroisse si clairementet si
invinciblementde lui-mêmeà la raison ou auxsens, suivant qu'il est
sujet à l'un ou à l'autre, que l'esprit n'ait aucun moyende douter de
sa certitude; et c'est ce que nous appelonsprincipes ou axiomes;ou
qu'il se déduisepar des conséquencesinfaillibleset nécessairesde tels
principes ou axibines.» Ce sont, monsieur, vos sentimenstouchantles
conditionsnécessairespour assurerune vérité.Or quand je disoisdans
ma lettre, que tout ce qui est espace est corps, je croyois dire une
choseévidenteet convaincanted'elle-mêmeen matière de vide appa-
centou véritable, que je présupposois,commechose évidente, n'être
ii esprit, ni accidentd'aucun corps, d'où il se déduit nécessairement
lu'il est corps;je voismaintenantla défectuositéde mon discours : le
riden'est ni corps matériel, ni accident du corps matériel, mais un
espacequi a longueur, largeur et profondeur,immobileet capablede
recevoiret de contenirun corps. Maissi je nie qu'il y ait aucun espace
réelet capablede soutenirla lumière, de la transmettreet d'apporter
lu retardementau mouvementlocal d'un corps, qui ne soit corps ma
ériel, je ne vois pas commenton puisse me convaincredu contraire :
tia négativeest appuyéesur ce que l'astronomiene se sert point dé cet
spacepourexpliquer les parties et mouvemensde cegrand monde, ni
à médecinepourl'intelligencedes parties, mouvemehset maladiesdu
petitmonde, ni l'art pour ses ouvrages,ni lanature pour ses opérations
LMUrelles; et suivantla maximeque la nature ne fait rien en vain, il
àùt, ou rejeter ce vide, ou s'il est dans le monde, avouer que ces
'----.
20 SECONDE LETTRE
grands espacesqui sont entre nous et les cieux ne sont pas corpsma-
, et que le videvéritablepeut suffireà tout cela.Nousdisonsqu'il
tériels
y a de l'eau, parce que nousla voyonset la touchons ; nous disonsqu'il
y a de l'air dans un ballon enflé, parce que nous sentonssa résistance;
qu'il y a du feu, parce que nous sentons sa chaleur.Maisle vide véri-
tablene toucheaucundes sens: et pour dire qu'onle sentdans un tube
où le vif-argent ne paroît point, j'en attends une preuvequi me dé-
trompe; et la plupart de ceuxqui cherchentla véritécurieusement,ont
cru jusqu'à présent, fondéssur plusieursexpérienceset bonnesraisons,
que dans le mondeun espace vide est naturellementimpossible.Cet
espaceet l'air seroientde naturesbien différentes,celui-ci étantmobile
et impénétrable,et celui-là immobileet pénétrable; et néanmoinson
ne sauroit connoîtreaucunedifférenceentre la lumièrequ'on dit passer
par le vide seul, et celle qui passeroitpar le vide et l'air joints en-
semble : si le vide suffit, c'est en vain que la nature y emploiel'air.
Voyez,monsieur, lequel de nous deux est plus croyable,ou vousqui
affirmezun espacequi ne tombe pas sous les sens, et qui ne sert. ni
à l'art, ni à la nature, et ne l'employezque pour déciderune question
fort douteuse; ou moi qui le nie pour ne l'avoir jamaissenti, pour le
connoîtreinutile et impossible,par ce raisonnement,que cet espace
ne seroit pas corpsmatériel, et le seroit, ayant l'essenceet les pro-
priétés du corps matériel. Mais ce vide ne seroit-il point l'intervalle
de ces anciens philosophesqu'Aristote a tâché de réfuter, ou bien
l'espace imaginaire de quelques modernes, ou bien l'immensitéde
Dieu qu'on ne peut nier, puisque Dieu est partout ? A la vérité, si ce
vide véritable n'est autre chose que l'immensitéde Dieu, je ne puis
nier son existence; mais aussi ne peut-on pas dire que cette immen-
sité n'étant autre chose que Dieu même, esprit très-simple, ait des
parties les unes horsdes autres, qui est la définitionque je donne aux
corps, et non pas celleque vous dites être de mes auteurs, prisedela
compositionde matièreet de forme ? Les corps simplessont corps, et
néanmoins,au jugement des plus intelligens,n'ont point cette compo-
sition : j'avoueque les mixtesl'ont, mais je la tiens trop obscurepour
être employéeà la définitiondes corps : c'estpourquoije définisle corps,
ce qui est composéde parties les unes hors des autres, et dis que tout
corps est espace, quand on le considèreentre les extrémités, et que
tout espaceest corps, puisque tout espaceest composéde parties les
unes hors les-autres, et que toutce qui est composéde partiesles unes
hors les autres, est corps.
Si vousmeditesquelesespècesdu saint sacrementont des partiesles
unes hors des autres, et néanmoinsne sont pas corps,je répondrai
premièrement,par le composédes partiesles unes hors des autres, on
entend ce que nous appelonsordinairementlong, large et profond.
Secondement,que l'on peut fort bien expliquerla doctrinede l'Eglise
catholiqueet romaine, touchant les espècesdu saint sacrement, en
lisant que les petits corps qui restent dansles espècesne sont pas la
ubstancedu pain. C'estpourquoile concilede Trentene se sert jamais
Ju mot d'accident,parlantdu saint sacrement,quoiqu'eneffetcespetits
DU P. NOËLA PASCAL. 21
corps soient vraimentles accidensdu pain, selonla définitiondel'acci-
dent, reçue de toutle monde : ce qui ne détruit point le sujet, soit pré-
sent, soit absent. Troisièmement,que, sans miracles, tout composéde
partiesles unes hors des autres est corps; et je crois que, pourdécider
la question du vide, il n'est pas besoinde recourir aux miracles, vu
quenous présupposonsque toutesvos expériencesn'ont rien par-dessus
les forces de la nature. Maisrevenonsà votre espace, où je ne vois ni
parties, ni longueur, ni largeur, ni profondeureffectiveet réelle. S'il
.:stl'immensitéde Dieu, qui est pur esprit, je saisbien que, dansl'ima-
ginationdu géomètre,séparantla quantité detoutes ses conditionsindi-
viduelles par une abstraction d'entendement, je trouve un espaceim-
mobile; mais un tel espace, ainsi dénué de toutes ces circonstances,
n'est que dans l'esprit du géomètre, et ne peut être ce vide que vous
dites paroître dans le tube, ni l'immensité de Dieu, quoiqu'onse la
figurelongue, large et profonde, selonnotre façon d'entendrejointe et
attachée au corps. Je pense en avoir assez dit pour douter s'il y a de
l'espacevide, et si, entre la matièreet le corps, il y a d'autre différence
qu'entrele corpsqui estdans l'espacedu géomètre , et celui qui est dans
le monde; celui-ci est matière matérielle, mobile, effectifet réel; et
l'objet de celui-là, qui n'a qu'un être inventionnelet n'est que la res-
semblancede l'autre, est par conséquentsans effetet sans mouvement
Néanmoins,puisque vous assurez l'existence de cet .espacevide, et
m'apprenezdans votre lettre que l'on ne doit rien assurer sans des con-
victions, ou des sens, ou de la raison, je me persuade que vousen
avez, lesquellesje ne vois pas, et partant je présupposel'existence de
cet espacevide, et ne trouve pas qu'il me servepourexpliquervos expé-
riences, qu'en disant quatre choses.La première, qu'à la descentedu
vif-argentpas un corpsn'entre dans le verre. La deuxième,que le vide
tient la place du vif-argent descendu. La troisième, qu'il soutientla
lumièrequi passeau travers. La quatrième, qu'il retarde le mouvement
des corpsmatériels, quoiqu'il n'ait aucune résistance, étant pénétrable
et immobile.Je ne doute point que vous n'ayez prévu les difficultés
qu'enfermentces quatre propositions.Je m'arrête à la première, qui est
la sourcedes autres, et sur cela je proposemes difficultés,dont j'espère
être satisfaitpar vos profondesspéculationset courtoisies. Donc, pour
la première, vousdites que a tous les hommesensemblene sauroient
démontrerqu'aucun corps succèdeà l'espacevide en apparence,et qu'il
n'est paspossibleencoreà tous les hommesdemontrerque, quandl'eau
y remonte, quelquecorps en soit sorti. » Là-dessusvous me demandez
si cela ne suffiroit pas, suivant mes maximes, pour assurer que cet
espaceest vide.Je répondsingénumentque non. Si à moinsd'une dé-
monstration mathématique, c'est-à-dire évidente et convaincante,
qu'une matièreentre dans le verre à la descente du vif-argent, je dis
qu'il n'y a qu'un espacevide, je pourrai, par mêmeraison, nier que,
depuisnotre terre jusqu'au firmament,il y ait aucune matière, et con-
clure en cettesorte : Tousles hommesensemblene sauroientdémontrer
mathématiquementque ces grandsespacessoientremplisd'aucun corps,
et partant je dis que ces grands espacesne sont qu'un videimmobileet
22 SECONDE LETTRE
pénétrable, suffisantà souteniret à transmettrela lumièredes astres,
et à montrerleurs mouvemens.Si tel étoit mon discours et mon senti-
ment, quediriez-vous?Or, tout ainsi que les naturalistes croient avoir
assez de preuves et de raisons physiquespour assurerque ces grands
espaces sont remplis d'un corps impénétrableet mobile, quoiqu'ils
n'aient pour cela aucune démonstrationmathématique; de même,
quoique je n'aie point de semblablesconvictions,je pensenéanmoins
avoir assezde preuvesnaturelles pour dire que par les poresdu verre
passeet entre dans le verreune matièrequi s'appelleair subtil.
Venonsaux expériences,qui me font servir de vos termes, et dire
simplementque mon sentimentest que l'air subtil entre par les pores
du verre. Commeces pores sont fort petits, l'air qui les remplit doit
être fort subtil et séparé du plus grossier, et dans son mélangedoit
avoirmoinsde terre et moins d'eau. Que dans tout ce que nous appe-
lons air, il y ait de la terre, nous l'expérimentonsen hiver, dans un
froidfort: les mains, exposéesà l'air, contractentune crassecomposée
de ces petits atomesterrestresqui le remplissentet le refroidissent
; que
dans ce même tout il y ait de l'eau, celase voit manifestementen la
canneà vent dont elle sort, quand vousla chargezavecvitesse ; qu'il y
ait aussi du feu élémentaire,c'est-à-dire, de ce feu qui, pour sa peti-
tesse et sa rareté, est invisible, et par suitefort différentde la flamme
et du charbonalluméqui est entouréd'étincellesou petitesflammesqui
s'éteignentdans l'eau. et non pas le feuélémentaireincorruptible ; qu'il
y ait, dis-je, de ce feu-là dans l'air, on peut le connoîtreau foyerd'un
miroir ardent qui brûle par le concoursdes rayonsqui sont dans l'air,
et par un mouchoiroù se ramassentles esprits ignés, que l'air qui est
autour du feu lui apporte ; d'où l'on voit sortir des étincellesdansun
lieu obscur, quand, après l'avoir étenduet bien échauffé,et resserré
tout chaud, on l'étend et passe la main par-dessusun peurudement;
que si les feuxde nos cheminéesremplissentd'espritsignésl'air d'alen-
tour, le soleil,qui brûle par réfractionset réflexions,pourrabienépandre
ses espritssolairesen tout l'air du monde, et par conséquenty ayfijrdu
feu, que M.Descartesappellepetite matière.
L'expériencenous apprendaussi que, dans le mélangeque nous appe-
lons eau, il y a de l'air; en voiciune preuveconvaiiiçante:
Faitesune chambrecarrée de cinq ou six pieds en tout sens, à la
chausséed'un ruisseaude mêmehauteur ; mettez au milieude la voûte
un canal rond de trois ou quatre poucesde diamètre,long de quatre
pieds, qui descendeen la chambreperpendiculairement au pavé, fait au
niveaupar où l'eau du ruisseaucouleà plombsur le milieud'unepierre
fort dure, plate, ronde, et à un pied de diamètre, plus haute que le
reste du pavédetrois pouces ; faitesà côté, dans l'une des quatre mu-
, à fleurdu pavé, un trou par oùl'eau s'écoule
railles ; faites-enun autre,
à un pied du pavé, dansla muraillequi est vis-à-visde ce trou; mettez
en dehorsun canalrond et long de trois piedsqui le remplisseparfaite-
ment , et aille s'étrécissantdepuis sa naissancede la muraille, où il a
neuf à dix poucesde diamètre, jusqu'au bout qui sera de deuxà trois
pouces : l'air sortira sans cesse par ce canalavecautant d'impétuosité
DU P. NOÉLA PASCAL. 23
qu'il sort de ces grands souffletsde forgeoù se fond le fer des mines ;
cet air, mêlé, confonduet commeperdu dans ce tout, que nousappe-
lons eau, et qui tombeà plop par le canal de la voûte, se retrouve,et
se séparede l'eau grandementpresséeentre la pierre qui la reçoit, et
l'autre eausuivantequi la pousse ; et cet air, ne trouvant en toute la
chambrerien d'ouvert que ce canal qui est dans la murailleà un pied
du pavé, poussé par le suivant, s'engonfledans ce canal, et sort de
mêmevitesseque celui de ces grands soufflets,longsde plus de quinze
pieds.Voilàune preuvepéremptoirede l'air mélangéavec l'eau, et de
leur séparationartificielleet violente: l'eau séparée et plus grossière
s'écoulepar le trou d'en bas à fleur du pavé, et l'air séparésort par son
canalun pied plus haut.
Je remarque ici une différencefort notable entre l'air qui est dans
l'eau (c'estle mêmedes autres élémens)et l'air qui est mêléavecl'eau,
faisantune partie du tout, ou mélange, que nous appelonseau: l'air
dansl'eau fait un tout à part, que nousappelonsair, et montetoujours
au-dessus de l'eau; l'air mêlé avec l'eau fait un tout avec les autres
élémens,quenous appelonseau, et ne s'enséparepointque par quelque
violence.
Le feu élémentairese trouve aussi dans l'eau, mêlécommeles autre
élémens, et ne s'en sépare que quand il est fort contraintpar la com-
pressionde l'eau ; cellequi est chaude, et principalementcellequi bout,
est pleined'espritsignés, que noscharbonset nos flammeslui envoient :
disonsde mêmedu soleil à l'égard des eauxdu monde : c'est pourquoi
la nuit on voit desflammessur la mer, que les vaisseauxet autres corps
fontsortir de l'eau quand ils la froissent.
Qu'il y ait de la terre dans l'eau, cela se voit dans les canauxdes
fontaines,et dans certainespierresqui s'encroûtentau courantdel'eau
par les atomesterrestresqui se séparentd'elle étant pressés.
Lesmouvemenssensiblesde l'eau dans le thermomètreme semblent
ne pouvoirs'expliquerintelligiblementque par l'entréeoulemouvement
des espritsignés de l'air chaud ou de la main échauffée.Voicima pen-
sée, que je proposetout simplement : les esprits de feu qui transpirent
sans cessede la main chaude qui touchela bouteilledu thermomètre,
meuventl'air qui est dans les pores du verre par leur toucher ; et cet
air mû, meut son voisin, et celui-cison voisin,qui est dansl'eau beau-
coupmoinsmobile, commesi vous aviezdans une coupe d'argent plu-
sieurs parties, dontles unes fussentcarréeset les autres rondes, mêlées
par ensemble,et que vousremuassieztout ce mélangeen remuantla
coupe: les partiesrondes, commeplus mobiles,se sépareroien j;des car
rées, qui auroientmoinsde mouvement.
L'air donc,par son mouvement,se séparede l'eau, et l'eau, par cette
séparationde l'air, tient moinsde place, et noussemble,à causequ'elle
se ramassevers le bas, qu'elle descend,et à cause qu'ellequitte une
partie de son rare,qui est l'air, qu'ellese condense.
Or, plus grande est la chaleurde la main,le mouvementest plus
grand, et de plus de partiesqui roulentles unes sur les autres: et plus
grandest le mouvement,plusgrandeest la séparationdel'air et del'eau.
24 SECONDE LETTRE
Cesrouladesne sont pas sensibles, mais la raison nous les apprend
par cet axiome, que « le mouvementd'un corps arrêté par l'une de ses
parties, et mû par les autres, tient du circulaire.» Otezce mouvement
accidentairedes parties de l'air, et conséquemmentdes partiesde l'eau,
l'air et l'eau reprennentleur mélangenaturel; et par ce mélange, l'eau
s'enfle, tient plus de place, et semblemonter. Sil'eau descendeffective-
ment sans que l'air s'en sépare, nous dirons probablementque les es-
prits ignés entrent dans le thermomètre,et que quelquesautresen sor-
tent; car je suis l'opinionde ceuxqui veulentqu'un corpssimpleoccupe
toujours un mêmeespacedansle monde, jamais ni plus grand ni plus
petit; autrementil y auroit ou de la pénétrationdes corps, ou du vide:
pénétration, s'il occupoitune plus grande place ; du vide, s'il en tenoit
une plus petite : ainsi, ou le monderegorgeroit, ou ne seroit pas tou-
jours plein. On ne peut pas nier qu'entre les corpssimples, il n'yen ait
de plus rares, qui, avec pareil nombred'atomessensibles,tiennent plus
de place, et de plus denses qui en tiennent moins : le feu élémentaire
est, de sa nature, plus rare et moinsdenseque la terre, et la terre, de
sa nature, plus dense et moinsrare que le feu élémentaire : le feu sim-
ple jamais moins rare, la terre simplejamais moins dense ; les mixtes
sont plus ou moinsrares, plus ou moins denses, selonqu'ils sont plus
ou moins participans du feu ou de la terre; d'où s'ensuit que le corps
mêléde terre et de feu est en partie dense, en partie rare: si vouslui
ôtez de son feu, ou lui donnez de la terre, vous le condensez ; ou si
vous diminuezsa terre, ou augmentezson feu, vous le raréfiez; et si
vous sépareztotalementle feu de la terre et la terre du feu, vousaurez
du rare dans un espacedu monde, et dans l'autre du dense.Faisonsque
celui-ci soit d'un pied et celui-là de quatre, avec pareil nombre d'a-
tomes naturels, les deux joints ensemblesans se mêler tiendrontune
place de cinq pieds : qu'ils soientmêléset confonduspar ensemble,et
prenez toutesles petites placesque tient le feu, ellesne feront jamais
toutesensemblequ'une place de quatrepieds ; preneztoutes cellesque
tient la terre, elles n'en feront qu'une d'un pied, et toutes deux en-
sembleune de cinq pieds.
Cequi fait croirequ'un mêmecorps, sansrien perdre ou acquérir, ait
tantôt plus, tantôt moinsde place, est l'insensibilitédu corpsqu'il perd
ou acquiert ; le sens est trompé, mais il est corrigépar la raison
: nous
ne sentonspas ce qui est dans un ballon; toutefoisnous jugeons qu'il
est plein de quelquecorps, à cause qu'il résiste quand on le presse ; et
puis, cherchant quel peut être ce corps, nous trouvonsque c'est celui
que nous appelonsair; de même, voyantque la lumièrepasseà travers
une bouteillede verre, nous jugeons qu'elle contient en soi un corps
transparent. Or, tout ainsi que le ballon s'enflequand l'air y entre, de
mêmeun corps mêlétient plus de place quand il se remplit d'un autre
invisible, et moins quand il le quitte.
Ces expériencesci-dessusmontrent que les élémenssont mêlés, et
la comparaisondes liqueurs, qu'on appellehumeurs, mêléesdans nos
veines, artères et autres concavitésde notre corps, fait entendrece mé-
lange des élémensdu grand monde, où les actions et mouvemensdu
DU P. NOELA PASCAL. 25
firmament,desétoileset des planètes, et principalementdu soleil, font
voirque les élémensdoiventy être mêlés, en sorte que vousne saurez
prendreaucunepartiesensibledel'un quelesautres n'y soient.Le soleil
mvoiecontinuellementet par tout le monde ses esprits solaires,qui,
sanscesseet insensiblement,meuventet mêlent tout pour le bien du
nonde, commele cœur envoiepar tout le corps ses esprits de vie, qui
cemuentsanscesseet mêlenttout pour lebien du corps.
L'expérience nousapprendque les corpssetiennentlesuns auxautres.
Premièrement,les homogènes,s'il y en a de continus, et à fautede
ceux-ciles hétérogènescontigus, et entre ceux-ciles plus facilesà mou-
roir.Doncle vif-argent,mû de sa pesanteur, en descendanttirera l'air
quiest dansles pores, commele plus mobiledes corpshétérogènescon-
igus, et l'air qui estdans les pores celui qui lui est congnéet contigu,
comme l'eau tire l'eau.
Il me semblequ'en voilàsuffisammentpour dire, avec le commun,
[uelesélémenssontmêlés, quel'air se séparede l'eau, et quitte, quand
l y est contraint, son plus grossier, et qu'il passedans le tube par les
poresdu verre, et que le videvéritablen'est appuyéni sur la raison,
nisur l'expérience.
Disonsmaintenantpourquoile vif-argent,le tube étant bouché, des-
cend,et ne descendqu'à la hauteur de deux pieds trois pouces.Com-
taronsle vif-argentqui est dans le tube avecceluiqui est dans la cu-
ette, commele poidsqui estdansun bassindela balance, avecle poids
quiest dansl'autre: si celuiqui est dans la cuvettepèseplus que celui
quiest dans le tube, il descendraet fera monter celui qui est dans le
ube, commele poidsd'unebalancele pluspesantdescendet fait monter
'autre; au contraire, si celuiqui est dans le tube est plus pesantque
elui de la cuvette, il descendra,et fera monterceluidela cuvettejus-
qu'àl'égalitéde pesanteurqui, dans l'inégalitéde surfaceperpendicu-
lire à l'horizon,se rencontreen cellequi est dansla cuvette, plus basse
e deuxpiedstrois poucesque celledu tube ; et cette inégalité de sur-
ice arrivede ce que le vif-argentqui est dansle tube n'a pas assezde
esanteurpours'égalerde surfaceà celuide la cuvette, s'approchantdu
entre autantquelui, celui-cimontantet l'autre descendant,l'avantage
u'a celui dela cuvettepar-dessusl'autre se prend de l'air qui pèsesur
elui dela cuvette, et ne pèsepas sur celui du tube.
Celaveutdire que l'air communque nous respironssoit pesant : ol
,'endoutepas, aprèsavoirpeséune canneà ventdevantet aprèsl'avoit
hargée.L'air qui couvrela surfacedu vif-argentdans le tube ne des-
endpas, soit pour êtreretenupar le verrequi demeure,soit pour avoit
uitté son plusgrossierqui le rendoitpesant: d'où s'ensuitqu'il ne pèse
.i ne chargepointle vif-argent; petit ou grand, il n'importe,ne pesant
on plus grandque petit, puisqu'ilne pèsepoint; maiscelui qui estsur
i surfacede la cuvettepèseet la charge ; et partant il est, à l'égard de
elui qui est dans le tube, trop pesant pour monter, le laissant des-
endre: si vousôtezcet équilibre, qui est dans cetteinégalitéde sur-
ace, l'un monteet l'autre descend
: pour exemple,si vous inclinez le
ubeen sorte que la surfacedu vif-argentqui est dans le tube ne soit
26 LETTRE
SECONDE
plus élevéesur cellequi est dans la cuvettede deux piedstrois pouces,
le vif-argentde la cuvettedescend, et fait montercelui qui est dans le
tube. Cetteréponseest communeà l'eau d'environtrente-troispieds.
Venonsmaintenantà l'expériencede la seringue.Nousavons montré
que dans l'eau il y a de l'air, et partant l'air peut en être séparé, et l'air
épuré peut entrer en la seringuepar ses pores, quand, par la traction
du piston, celui qui est dans les pores du verre est contraint de suivre:
et ne pouvantsuivre que tirant après soi l'eau contiguë, la serre contre
le verre, dont les pores sont trop petits pour son passage,et la serrant,
il en sépare et tire l'air qui le suit. La résistancequ'on fessentà la pre-
mière séparationdu piston, vient, et de l'air des pores qui n'est point
encoredans le mouvementpour les quitter et suivreun corpsqui le tire
dans le verre, et de l'air qui est dans l'eau, dont la séparationrésiste
au mouvementqui les sépare : la difficultédiminue peu à peu, ne res-
tant plus que la seconderésistance.La main de l'ouvrier qui tire avec
une tenaillele fil de fer par la filière, sent beaucoupplus de résistance
au commencementqu'à la suite: la raison physique de cette difficulté
est que ce qui reposeest plus éloigné4u mouvementque ce qui est déjà
dans le mouvement.
L'air qui est dans la seringue, subtil et mobileextrêmement,est tou-
jours dans l'agitationpar les esprits solairesqui surviennentsans cesse,
commeles vitaux dans toui$2les parties du corps, sort avecimpétuosité
sitôt que vous ôtezle doigt, et l'eau entre par la mêmeouverture, tirée
par celui qui reste, et par ce mouvementde l'air et de l'eau se fait le
mélangecommeauparavant.
L'expériencede la corde s'entendassezbien, si nous disonsqu'à me-
sure qu'elle sort du tuyau , l'eau prend sa place, et n'ayantpointd'autre
corps contiguplus mobile que le vif-argent, elle le fait monterjusqu'à
la hauteur nécessaireà l'équilibre de celui qui est dans le tube avec
celui qui est dansla cuvette.
Vousvoyez, monsieur,que toutesvos expériencesne sont point con-
trariées par cette hypothèse,qu'un corpsentredansle verre, et peuvent
s'expliqueraussi probablementpar le plein que par le vide, par l'entrée
d'un corps subtil que nous connoissons,que par un espacequi n'est ni
Dieu, ni créature, ni corps, ni esprit, ni substance, ni accident, qui
transmet la lumièresans être transparent, qui résiste sans résistance,
qui est immobileet se transporte avec le tube, qui est partout et nulle
part, qui fait tout et ne fait rien: ce sontles admirablesqualitésde
l'espacevide en tant qu'espace : il est et fait merveilleentant que vide;
; il est long, large et profonden
il n'est et ne fait rien en tant qu'espace
tant que vide ; il exclutla longueur, la largeur et la profondeurentant
qu'espace : s'il est besoin, je montrerai toutes ces belles propriétés et
conséquences.
Sur la fin de votrelettre, vous accusezd'obscuritéma définitionde la
lumière. Permettez-moique je l'expliqueen deuxmots. Par un corps
lucide, queje distinguedu lumineux, en tant quele corpslumineuxest
ce que nous voyons, et le corps lucide ne sevoit pas, mais il touche la
vue par son mouvement, qu'il fait voir, et ce qui fait voir
c'est-à-dire
DU P. NOELA PASCAL. 27
estce qui figurela partie du cerveauvivant, qui termineles nerfs opti-
questous remplisde cespetitscorps, qu'on appelleespritslucides,ou,
qicemot voussemblemoinsfrançois, lumineux;et cette partie du cer-
,'eauvivantest la puissanceque nous appelonsvue: le mouvementqui
ait cette figure, est celui que j'appelleluminaire, et ne convientqu'à
;es petitscorpsqui sont capablesde figurer la vue ; le corps que nous
appelonstransparentest toujoursrempli de ces petits corps ou esprits
ucides; mais cespetits corps n'ont pas toujoursun mouvementlumi-
laire, c'est-à-direun mouvementcapablede figurer la vue: il n'y a
quele corpslumineux,commela flamme,qui puissedonnerce mouve-
nent luminaire,commeil n'y a que l'aimantqui puissedonnerle mou-
rementmagnétiqueà la limaillede fer; et commel'aimant donne ce
nouvementà cette poudre de fer sans la donnerau corps voisin, de
nêmela flammeau corpslumineuxne donnesonmouvementluminaire
[u'auxespritslucides, et non pas aux autres voisins.Ceciest court,
naissuffisantpourdes personnescapableset intelligentes,commecelle
I.qui j'ai l'honneurd'écrire.
Cettedéfinition,qui dit que l'illuminationest un mouvementlumi-
naire(c'est-à-direcapablede toucher et de figurer la vue) des rayons
composés d'espritslucides, ne peut convenirà la lumièrequi passepar
e vide, si le viden'a les qualitésd'un corpstransparent.
Quandj'ai dit que la lumièrepénétroit ce vide apparentavec réfrac-
ionset réflexions,je n'aipoint dit qu'il yen eût d'autres sensiblesque
;elledu verre.Je saisbien que les.optiquesmettentdesréfractionsdans
'air à la sortiedu verre
; maiscommeelles ne peuventêtre sensibleseq
notrevideapparent,je ne m'y arrête pas.
Au reste, monsieur,vous pouvez, en cette réponse, voir ma fran-
chiseet docilité,que je ne suis point opiniâtre, et que je ne cherche
quela vérité.Votreobjectionm'a fait quitter mes premièresidées; prêt
i quitter ce qui est dans la présente contraireà vos sentimens, si
vousm'enfaitesparoîtrele défaut : vousm'avezextrêmementobligépar
ios expériences,me confirmanten mes pensées, fort différentesde la
plupartde cellesqui s'enseignentaux écoles : il me semblequ'elles
s'ajusteroientbien auxvôtres, exceptéle vide, queje ne sauroisencore
goûter.Si je n'étois incommodéd'une jambe, je me donneroisl'hon-
neurde vous voir, et de vous assurer de bouche, ce que je fais par
rit, queje siijs de tout moncœur, monsieur,votre, etc.
I ÉTIENNE NOËL.
LE PLEIN DU VIDE,
PARLEPÈRENOËL.
A MONSEIGNEUR LE PRINCEDE CONTI.
Monseigneur,
La nature est aujourd'huiaccuséede vide, et j'entreprendsde l'en
justifieren la présencede VotreAltesse
: elle en avoitbienété aupara
vant soupçonnée; mais personnen'avoit encoreeu la hardiesse de
28 LE PLEIN DU VIDE.
mettre des soupçonsen fait, et de lui confronterles sens et l'expé-
rience.Je faisvoir ici son intégrité, et montre la faussetédes faits dont
elle est chargée, et les imposturesdes témoinsqu'on lui oppose.Si elle
étoit connuede chacun commeelle est de VotreAltesse, à qui elle a
découverttous ses secrets, elle n'auroit été accuséede personne, et on
se seroit bien gardé de lui faire un procèssur de faussesdépositions,
et sur des expériencesmal reconnueset encore plus mal avérées.Elle
espère,Monseigneur,que vouslui ferezjusticedetoutesces calomnies.
Et si, pour une plus entière justification, il est nécessairequ'elle paye
d'expérience, et qu'elle rende témoin pour témoin, alléguant l'esprit
de Votre Altesse, qui remplit toutes ses parties, et qui pénètre les
chosesdu mondeles plus obscureset les plus cachées,il ne setrouvera
personne, Monseigneur,qui ose assurer qu'au moins, à l'égard de
VotreAltesse, il y ait du vide dansla nature. Cetteraisonne laisserien
à faire à toutes les expériencesproduiteset à produire : et je ne doute
point que nos adversairesn'en demeurent d'accord avec moi, qui en
suis aussi persuadéque personne, et qui, par cette persuasionuniver-
selle, ajoutée à mes devoirsparticuliers, suis aussi parfaitementque
nul autre, Monseigneur,de Votre Altesse, le très-humble, très-obéis-
sant et très-obligéserviteur, ÉTIENNE NOËL,de la compagniede Jésus.
§ 1. Expériencevenue d'Italie.
Un tuyau de verre de quatre pieds, dont un bout est ouvert, et
l'autre scellé hermétiquement, étant rempli de vif-argent, puis l'ou-
verture bouchéeavec le doigt ou autrement, et le tuyau disposéper-
pendiculairementà l'horizon, l'ouverture bouchéeétant versle bas, et
plongéedeux ou trois doigts dans l'autre vif-argent, contenu en un
vaisseaumoitié plein de vif-argent, et moitié d'eau: si on débouche
l'ouverture, demeurant toujours enferméedans le vif-argentdu vais-
seau, le vif-argent du tuyau descend en partie, laissant au haut du
tuyau un espacevide en apparence, le bas du mêmetuyau demeurant
plein du mêmevif-argentjusqu'à certaine hauteur. Et si on hausseun
peu le tuyau jusqu'à ce que son ouverture, qui trempoit auparavant
dans le vif-argent du vaisseau, sortant de ce vif-argent arrive à la ré-
gion de l'eau, le vif-argentdu tuyau monte jusqu'en haut avec l'eau,
et ces deuxliqueurssebrouillentdans le tuyau ; mais enfintout le vif-
argent tombe, et le tuyau se trouvetout plein d'eau.Voilàl'expérience,
commel'a couchéeM. Pascal, le fils, dans son livre des Expériences
nouvellestouchantle vide, que nous rapporteronsci-après.
§ 2. Discours sur cette expérience.
Le R. P. Valerianus Magnus, en son traité qu'il appelle Demon-
stratio ocularis loci sine locato, raisonnant sur ce fait, avance trois
: la première, que l'espacequi se trouve dans le tuyau
propositions
sur le vif-argent, est vide; la seconde,que la lumièrepasseà travers:
la troisième, que le vif-argentemploiedu temps, soit à monter, soità
descendre, par cet espace.On ne doute point de ces deux dernières;
LE PLEIN DU VIDE. 29
on les voità l'œil: toute la preuvede la premièreest que pas un corps
n'a pris la place que le vif-argent a quittée ; d'où se concluten pre-
mière instance,que cet espaceest vide, et de cette conséquence,jointe
aux autresdeux propositions,se déduit nécessairement,que le mou-
vementd'un corps par le videne se fait pas en un instant, mais par
succession;et que la lumière n'est ni corps, ni dans un corps; et
qu'un corpslumineuxtire la lumièredu néant, puisque le vide est un
néant. Je ne combats point toutes ces conséquences;elles suivent par
nécessitécet antécédent, qu'aucun corps n'est entré ni demeurédans
l'espace qu'a quitté le vif-argent. Mais quantité d'autres expériences
nous faisantvoir que les corps se poussentou se tirent si fort les uns
les autres, que le vide entre eux est impossiblesans miracle(et même
absolument, selonceux qui ne peuvent se figurer aucun espaceenvi-
ronné de corps, que composéde parties les unes hors des autres, long,
large et profond, qui sont l'essenceet les propriétésd'une dimension
réelleet effective;et selonceux qui disent que le corpsn'étant que par-
tiesles unes hors des autres, et la nature des partiesétant de composer
et faire un tout, les individus corporelsdifférensd'espècescomposent
immédiatementun tout corporel,qui est le monde); tout celame rend
tel antécédentfort suspect, en général, pourle vide ; et, en particulier,
pour celui dont il est question: voicides expériencesqui le contrarient.
Les yeux nous font voir que cet espacea quasi deux pieds de long;
qu'il est rond, qu'il reçoitsa figure du verre, commel'eau de son vase;
qu'il fait monter le vif-argent, commeun corpsqui s'enfuyantle pous-
seroit en sa place;qu'il l'arrête, commeun piston bien juste arrête
l'eau dansune seringue ; qu'il ne retarde pas moins le mouvementna-
turel du vif-argentquand le tube est renversé, que l'air; qu'il transmet
la lumière, commeun corpstransparent; que d'un souffletplein de ce
vide apparent, on fait sortir un corps tout semblableà notre air en ses
effets, quand on le pressedébouchantson ouverture : tout celane peut
se nier; on le voit à l'œil. Ajoutezqu'on ne sait ce que devientce corps,
qui remplissoittout cet espacede vide apparent ; est-il anéanti ? Non,
c'est le vif-argentqui entre dans la cuvette.Maisquelleplace a prise ce
vif-argent? Cellede l'air en montant. Et l'air dont il a pris la place,
qu'est-il devenu? Vousme direz qu'il est condensé; cette condensation
ne peut être sanschasseret exclurequelquecorps, ou remplir quelque
vide. Si quelquecorpsest chassé, où est-il allé, puisquetout est plein?
Si le videest rempli, le vide sera le lieu de cet air condensé; et voilà
ce pauvre air hors du monde, privé de toute communicationavec les
corps tant célestes que terrestres. De plus, même avant que le vif-
argent fût descendu, le vide, où s'est placé l'air épaissi, étoit autour
du tuyau. Voilàdonc du vide, et dedans, et dehorsle tuyau : du vidt
rempli au dehors, qui étoit vide auparavant et sans corps ; et du vide
dans le tuyau, vide véritableet sans matière.Cette expériencepouvant
se faire partout, dans de longs et gros tuyaux, il y aura du videvéri-
table partout, et dedans, et dehors le tuyau; rempli tantôt dehors,
tantôt dedans; tantôt sans corps au dedans, tantôt sans corps au de-
hors. Je ne m'arrêtepas à réfuterla condensationvide et sansexclusion
30 LE PLEtN DU VIDE.
de corps, que quelques-unsattribuent à Aristote.Une partie ne sauroit
.être plus voisinedu centre qu'auparavant, si ellene prend la placed'un
autre corps, qu'elle chasse
; ou si elle n'entre dans le vide ou dans un
corps: il n'y a que ces trois façons de joindre davantageune partie à
une autre. La pénétrationdes dimensionsest impossiblenaturellement;
faut-il donc, pour s'approcher davantage, où entrer dans le vide, ou
chasser un corpsqui servoit d'entre-d'eux?
§ 6. Du thermomètre.
Lesmouvemenssensiblesde l'eau dans le thermomètreme semblent
le pouvoirs'expliquerintelligiblementque par l'entréeou le mouvement
les espritsignésde l'air chaud ou de la main échauffée.
Voicima pensée, que je proposetout simplement.Les esprits de feu
quitranspirentsans cessede la main chaudequi touchela bouteilledu
thermomètre,meuventl'air qui est dans les pores du verre par leur
oucher ; et cet air mû, meut son voisin qui est dans l'eau, et, par ce
aouvement,cetair se séparede l'eau beaucoupmoinsmobile. Comme
i vousaviez, dansune couped'argent, plusieursparticules de même
latièreet pesanteur,dontlesunes fussentcarréeset les autres rondes,
lêléespar ensemble,et que vous remuassieztout ce mélange en re-
J'ascalm 3
34 LE PLEIN DU VIDE.
muant la coupe : les particulesrondes, commeplusmobiles, se sépare-
roient des carrées, qui auroientmoinsde mouvement.L'air donc, par
ce mouvement,se séparede l'eau, et l'eau, par cette séparation, tient
moinsde place ; et il nous semble, à cause qu'elle se ramasse vers le
bas, qu'elledescend, et à cause qu'ellequitte une partie de son rare,
qu'elle se condense.Or, plus grande est la chaleurde la main, le mou-
vementest plus grand, et de plus de partiesqui se roulent les unessur
les autres; et plus grand est le mouvement,plus grande est la sépara-
tion de l'air et de l'eau. Ces roulades ne sont pas sensibles
; mais la
raisonnousles apprendpar cet axiome,que CL le mouvementd'un corps
arrêté par l'une de ses parties, et mû par les autres, tient du circu-
laire. » Otezce mouvementaccidentaire des parties de l'air, et consé-
quemmentdes parties de l'eau, l'air et l'eau reprennent leur mélange
naturel et propre au monde ; et, par ce mélange, l'eau s'enfle, tient
plus de place, et paroît monter.Si l'eaudescendeffectivementsans que
l'air s'en sépare, nous dirons probablementque les espritsignés entrent
dansle thermomètre, et que quelquesautres en sortent.
Ceque dessus doit s'entendre d'un thermomètre qui seroit bouché
hermétiquement ; car les mouvemensde ceux qui sont ouverts par en
bas s'entendent facilementpar l'entrée des espritsignésqui repoussent
et font enflerl'eau, qui remonteet se ramasseà leur sortie.
§ 21. Sixièmeexpérience.
La sixièmeexpérience : Une seringue avec un piston parfaitement
Juste, étant mise dans le vif-argent, en sorte que son ouverturey soit
enfoncéepour le moinsd'un pouce, et que le reste de la seringuesoit
élevé perpendiculairementau dehors : si l'on retire le piston, la serin-
gue demeuranten cet état, le vif-argententrant par l'ouverture de la
seringue, monteet demeure uni au piston, jusqu'à ce qu'il soit élevé
dans la seringuedeux piedstrois pouces : mais après cette hauteur, si
l'on retire davantagele piston, il n'attire pas le vif-argent plus haut,
qui, demeuranttoujours à cette hauteur de deux pieds trois pouces,
quitte le piston: de sorte qu'il sefait un espacevide en apparence,qui
devientd'autant plus grand, que l'on tire le piston davantage - il est
vraisemblableque la mêmechosearrivedansune pompepar aspiration,
et que l'eau n'y montequejusqu'à la hauteur de trente et un pieds, qui
répondà cellede deux pieds trois pouces de vif-argent. Et ce qui est
plusremarquable,c'est que la seringuepeséeen cet état sans la retirer
du vif-argent,ni la bougeren aucune façon, pèseautant (quoiquel'es-
pacevide en apparencesoit si petit que l'on voudra)que quand, en re
tirant le piston davantage, on le fait si grand qu'on voudra; et qu'elle
pèsetoujoursautant que le corps dela seringueavecle vif-argentqu'elle
contientdela hauteurde deux piedstrois pouces, sans qu'il y ait encore
aucunespacevideen apparence;c'est-à-dire, lorsquele piston n'a pas
encorequitté le vif-argentde la seringue, mais qu'il est prêt à s'en dés
unir, si on le tire tant soit peu. Desorteque l'espacevideen apparence,
quoiquetous les corpsqui l'environnenttendent à le remplir, n'apporte
aucun changementà son poids ; et quelquedifférencede grandeur qu'il
y ait entre ces espaces,il n'yen a aucuneentre les poids.
Cetteexpérienceest une confirmationde ce qui a été dit jusqu'à pré
sent, et n'a rien de nouveauque le mêmepoidsde la seringue, avecun
petit et grand espace d'éther, qui ne pèse point et ne change pas le
poids.Sa légèreténe paroît qu'au mouvement,et n'est pas sensibleen
ce poidsqu'on fait dela seringue
48 LE PLEINDU VIDE.
§ 22.Septième expérience.
La septiemeexpérience: Ayantrempli un siphonde vif-argent, dont
la plus longuejambe a dix pieds, et l'autre neufet demi, et misles deux
ouverturesdans deux vaisseauxde vif-argent, enfoncéesenviron d'un
poucechacune, en sorte que la surface du vif-argentde l'un soit plus
haute de demi-piedque la surfacedu vif-argentde l'autre: quand le si-
phon est perpendiculaire,la plus longuejamben'attire pas le vif-argent
de la plus courte; maisle vif-argent, se rompantpar le haut, descend
dans chacunedes jambes, et regorgedans les vaisseaux,et tombe jus-
qu'à la hauteur ordinairede deux pieds trois pouces, depuisla surface
du vif-argent de chaquevaisseau : que si on inclinele siphon, le vif-
argent des vaisseauxremontedans les jambes, les remplitet commence
de coulerde la jambe la plus courte dans la plus longue, et ainsi vide
son vaisseau; car cette inclinaisondans les tuyaux où est cevide appa-
rent, lorsqu'ils sont dans quelqueliqueur, attire toujours les liqueurs
des vaisseaux,si les ouverturesdes tuyaux ne sont point bouchées;ou
attire le doigt, s'il boucheces ouvertures.
Cetteexpérienceest la mêmeque la quatrième ; ellechangeseulement
l'eau en vif-argent.
§ 23. Huitièmeexpérience
La huitièmeexpérience : Le mêmesiphonétant remplid'eau entière-
ment, et ensuite d'une corde, commeci-dessus, les deux ouvertures
étant aussi misesdans les deux mêmesvaisseauxde vif-argent, quand
on tire la cordepar une de ces ouvertures, le vif-argentmontedes vais-
seauxdanstoutes les deux jambes : en sorte que la quatorzièmepartie
de la hauteur de l'eau d'une jambe avecla hauteur du vif-argent qui y
est monté, est égale à la quatorzièmepartie de la hauteur de l'eau de
l'autre, jointe à la hauteur du vif-argentqui y est monté; ce qui arri-
veratant que cette quatorzièmepartie de la hauteur de l'eau, Ijointeà
la hauteur du vif-argentdans chaquejambe, soit de la hauteur dedeux
piedstrois pouces ; car aprèsl'eau se diviserapar le haut, et il s'y trou-
veraun vide apparent.
Cetteexpériencea si grand rapport avecla cinquième,que qui a l'in-
telligenceet la raisonde l'une, l'a de l'autre.
Tout ce discoursest une confirmationde l'opinion commune, que
dansle mondeil n'y a pointdévide. Tousles corps, en tant que corps,
s'y entre-touchent pour faire un tout plein et parfait. La diversitédes
formessubstantielleset matérielles,causéespar l'union et proportiondu
rare et du dense, commeles tableauxet images, par l'union et propor-
tion du blanc et du noir, n'empêchepas cette union corporelle.
Et parceque nous avonsparlé souvent, en ce petit traité, du rare et
du dense, et que la différencedes deux semblemoinsconnueà quel-
ques-uns,je mettrai, pour la conclusionde ce petit ouvrage,une hypo-
thèse possibleet probablepour aider cetteconnoissance.
Présupposonsdonc, par manièrede simplehypothèse,queDieu, vou-
lant faire le monde, ait créé une masse de corps extrêmementrare,
LE PLEINDU VIDE. Z;9
plus ampleque n'est tout ce grand monde; que cette masse, par sa
mobilitéet fluiditéconsécutiveà sa rareté, soit réduite à un globequi
soit l'espacedu monde.Le mouvement,qui resserreà cette capacitéel.
figuretoute cette masse, aura fait une différenceentre les parties qui
serontversla circonférenceet cellesqui serontversle centre, celles-ci
étantbeaucoupplus serréesque celles-là.Disonsensuite que ces parties
conserventcet état sans le changer dans le monde, et divisonstout ce
globeen quatreparties concentriques,dontl'intérieuresoit la terre la
plus dense, la plus consistante, la moins rare, la moins fluide et la
moinsmobilede toutes ; celle d'après, soit l'eau, denseà proportion
;
la troisième,soit l'air; et la quatrième, l'éther, ou le feu élémentaire.
Que ces parties soient la matière du monde, inaltérableet incorrup-
tible; que leur mélangeserveà tous les composésmixtesquis'y retrou-
vent; ainsi conséquemmentdes corps matériels.Voilà une différence
claireentrele rare et le dense, quipeut servirde principeà la physique,
prouvele plein, et servira de fin à ce discours.
TRAITÉ
DE LA PESANTEURDE LA MASSEDE L'AIR.
CHAP. II. — Quela pesanteurde la massede l'air produit tous les effets
qu'on a jusqu'ici attribués à l'horreur du vide.
Cechapitreest diviséen deuxsections : dans la premièreest un récit
des principauxeffetsqu'on a attribués à l'horreur du vide ; et dans la
seconde,on montre qu'ils viennentde la pesanteur de l'air.
SECT.I. — Récitdeseffetsqu'onattribueà l'horreurdu vide.
Il y a plusieurs effets qu'on prétend que la nature produit par une
; en voiciles principaux.
horreur qu'elle a pour le vide
I. Un soufflet,dont toutes les ouvertures sont bien bouchées, est
; si on essayede le faire, on y sent de la résistance,
difficileà ouvrir
commesi ses ailes étoientcollées.Et le piston d'une seringuebouchée
résistequand on essayede le tirer, commes'il tenoit au fond.
On prétend que cette résistancevient de l'horreur que la nature a
pour le vide qui arriveroit dans ce soufflet,s'il pouvoitêtre élargi; ce
qui se confirme,parce qu'elle cessedès qu'il est débouché,et que l'air
peut s'y insinuer pour le remplirquand on l'ouvrira.
II. Deuxcorpspolis, étant appliquésl'un contrel'autre, sont difficiles
à séparer et semblentadhérer.
Ainsi un chapeau étant mis sur une table, est difficileà levertout
à coup.
Ainsi un morceau de cuir mis sur un pavé, et levé promptement,
l'arrache et l'enlève.
Onprétend que cette adhérencevientde l'horreur que la nature a du
102 DE LA PESANTEURDE L'AIR.
vide, qui arriveroit pendant le tempsqu'il faudroit à l'air pour arriver
des extrémitésjusqu'au milieu.
III. Quandune seringuetrempe dans l'eau, en tirant le piston, l'eau
suit et montecommesi elle lui adhéroit.
Ainsi l'eau monte dans une pompeaspirante, qui n'est proprement
qu'une longueseringue, et suit son piston, quand on l'élève, commesi
elle lui adhéroit.
On prétend que cette élévationde l'eau vient de l'horreur que la na-
ture a du vide, qui arriveroit à la place que le pistonquitte, si l'eau
n'y montoit pas, parce que l'air ne peut y entrer: ce qui se confirme,
parce que si l'on fait des fentes par où l'air puisseentrer, l'eau ne
s'élève plus.
De même, si on met le bout d'un souffletdans l'eau, en l'ouvrant
promptementl'eau y monte pour le remplir, parce que l'air ne peut y
succéder, et principalement si on bouche les trous qui sont à une
des ailes.
Ainsi, quand on met la bouche dans l'eau, et qu'on suce, on attire
l'eau par la mêmeraison ; car le poumonest commeun souffletdontla
boucheest commel'ouverture.
Ainsi, en respirant, on attire l'air commeun souffleten s'ouvrant
attire l'air pour remplir sa capacité.
Ainsi, quand on met des étoupes alluméesdansun plat plein d'eau,
et un verre par-dessus, à mesure que le feu des étoupess'éteint, l'eau
montedans le verre, parce que l'air qui est dans le verre, et qui étoit
raréfié par le feu, venant à se condenserpar le froid, attire l'eau et la
fait monter avec soi, en se resserrant pour remplir la placequ'il quitte;
commele piston d'une seringueattire l'eau avec soi quand on le tire.
Ainsi les ventousesattirent la chair, et formentune ampoule ; parce
que l'air de la ventouse, qui étoit raréfié par le feu de la
bougie, venant à se condenser par le froid quand le feu
est éteint, il attire la chair avec soi pour remplir la place
qu'il quitte, commeil attiroit l'eau dans l'exemple pré-
cédent.
IV. Si l'on met une bouteille pleine d'eau, et renversée
le goulot en bas, dans un vaisseauplein d'eau, l'eau de la
bouteilledemeuresuspenduesans tomber.
On prétend que cette suspensionvient de l'horreur que
la nature a pour le vide, qui arriveroit à la place que
l'eau quitteroit en tombant, parce que l'air ne pourroit y
succéder: et on le confirme,parce que si on fait une fente
par où l'air puisse s'insinuer, toute l'eau tombe inconti-
nent.
On peut fairela même épreuve avec un tuyau long, par
exemple, de dix pieds, bouché par le bout d'en haut, et
ouvert par le bout d'en bas (fig.15); car s'il est pleind'eau,
et que le bout d'en bas trempe dans un vaisseau plein
Fig.15. d'eau, elledemeureratoute suspenduedans le tuyau, au
lieu qu'elletomberoitincontinentsion avoitdébouchéle haut du tuyau.
CHAPITRE II. 103
Onpeutfairela mêmechoseavecun tuyaupareil, bouchéparenhaut,
et recourbépar le bout d'enbas (fig.16), sansle mettredansun vaisseau
pleind'eau, commeon avoitmis l'autre ; car s'ilau est plein d'eau, elley
demeureraaussi suspendue; lieu que si on de-
bouchoitle haut, ellejailliroitincontinentavecvio-
lencepar le bout recourbé en formede jet d'eau.
Enfin, on peut faire la mêmechoseavecun simple
tuyau, sansqu'il soitrecourbé, pourvuqu'il soit fort
étroit par en bas (fig.17) : car s'il est bouché par en
1 -, --- demeurera
l'eau ------- sus-
----
haut, y
pendue; au lieu qu'elle en
tomberoitavecviolence,sion
débouchoitleboutd'en haut.
C'est ainsi qu'un tonneau
plein de vin n'en lâche pas
une goutte, quoiquele robi-
net soit ouvert, si on ne dé-
bouchele haut pour donner
vent.
V. Si l'on remplitd'eau un
tuyau fait en formedecrois-
sant renversé, ce qu'on ap-
Fig.16. Fig.17 Fig.18. pelle d'ordinaireun siphon,
dont chaque jambe trempe
dansun vaisseauplein d'eau (fig.18), il arriveraque si peu qu'un des
vaisseauxsoit plus haut que l'autre, toute l'eau du vaisseaule plus
élevémonteradans la jambe qui y trempejusqu'au haut du siphon,
et se rendra par l'autre dans le vaisseaule plus bas où elle trempe ; de
sorteque si onsubstituetoujoursdel'eau dansle vaisseaule plus élevé,
ce fluxsera continuel.
Onprétendquecetteélévationdel'eau vientdel'horreur que la nature
a du vide qui arriveroitdans le siphon, si l'eau de ces deuxbranches
tomboitde chacunedans son vaisseau, commeelle y tombe en effet
quand on fait une ouverture au haut du siphon par où l'air peut s'y
insinuer.
Il y a plusieursautres effetspareilsque j'omets à causequ'ils sont
toussemblablesà ceuxdontj'ai parlé, et qu'en tous il ne paroit autre
chose, sinonque tous les corps contigusrésistent à l'effort qu'on fait
pour les séparerquandl'air ne peut succéderentre deux : soit que cet
effortviennedeleur proprepoids, commedans les exemplesoù l'eau
monte, et demeuresuspenduemalgréson poids; soit qu'il viennedes
forces qu'on emploiepour les désunir, comme dans les premiers
exemples.
Voilàquelssont les effetsqu'on attribuevulgairementà l'horreur du
vide: nous allonsfairevoir qu'ils viennentde la pesanteurdel'air.
104 DE LA PESANTEUR
DE L'AIR.
SECT. II. — Quela pesanteurdela massede l'air produittousleseffets
qu'onattribuea l'horreurdu vide.
Si l'on a bien compris, dans le Traité de l'Équilibredes liqueurs, de
quellemanièreelles font impressionpar leur poidscontre tous les corps
qui y sont, on n'aura point de peine à comprendrecommele poidsde la
massede l'air, agissantsur tous les corps, y produittousles effetsqu'on
avoit attribués à l'horreur du vide
; car ils sont tout à fait semblables,
commenous allonsle montrersur chacun.
CONCLUSION
DES DEUXPRÉCÉDENSTRAITÉS.
J'ai rapportédansle traité précédenttousles effetsgénéralementqu'on
a penséjusqu'ici que la nature produitpour éviter le vide, où j'ai fait
voirqu'il est absolumentfauxqu'ils arriventpar cetteraisonimaginaire :
et j'ai démontré, au contraire, que la pesanteur de la massedel'air en
est la véritableet uniquecause, par des raisonset des expériencesabso-
lument convaincantes : de sorte qu'il est maintenantassuré qu'il n'ar-
rive aucun effet dans toute la nature qu'elle produise pour éviter le
vide.
Il ne sera pas difficilede passer de là à montrer qu'elle n'en a point
d'horreur ; car cette façonde parler n'est pas propre, puisque la nature
créée, qui est celledont il s'agit, n'étant pas animée, n'est pas capable
de passion ; aussi elle est métaphorique, et on n'entend par là autre
chose, sinon que la nature fait les mêmeseffortspour éviterle vide, que
si elle en avoit de l'horreur: de sorte qu'au sens de ceuxqui parlent de
cette sorte, c'est une mêmechosede dire que la nature abhorrele vide,
et dire que la nature fait de grands effortspour empêcherle vide. Donc,
puisque j'ai montré qu'elle ne fait aucune chose pour fuir le vide, il
s'ensuit qu'elle ne l'abhorrepas; car pour suivrela mêmefigure, comme
on dit d'un homme qu'une chose lui est indifférente, quand on ne
remarquejamais en aucunede sesactionsaucun mouvementde désir ou
d'aversion pour cette chose ; on doit aussi dire de la nature qu'elle a
une extrêmeindifférencepour le vide, puisqu'onne voit jamaisqu'elle
fasseaucune chose, ni pour le rechercher, ni pour l'éviter. (J'entends
toujourspar le motde vide, un espacevide de tous les corpsqui tombent
sous les sens.)
Il est bien vrai (et c'est ce qui a trompéles anciens)que l'eau monte
dans une pompequand il n'y a point de jour par où l'air puisse entrer,
et qu'ainsiil y auroit du vide, si l'eau ne suivoitpas le piston, et même
qu'ellen'y monteplus aussitôtqu'il y a desfentespar oùl'air peut entrer
pour la remplir ; d'où il semblequ'ellen'y monte que pour empêcherle
vide,puisqu'ellen'y monteque quand il y auroit du vide.
Il est certain de même qu'un souffletest difficileà ouvrir, quand ses
ouverturessont si bien bouchées,que l'air ne peut y entrer, et qu'ainsi
; au lieu que cetterésistancecessequand
s'il s'ouvroit, il y auroit du vide
l'air peut y entrer pour le remplir : de sorte qu'ellene se trouve qUE
quand il y auroit du vide ; d'où il semble qu'elle n'arrive que par la
crainte du vide.
Enfin, il est constant que tous les corpsgénéralementfont de grands
effortspour se suivre, et se tenir unis toutes les fois qu'il y auroit du
vide entre eux en se séparant, et jamais autrement; et c'est d'où l'on a
concluque cette union vient de la crainte du vide.
Maispour faire voir la foiblessede cette conséquence,je me servirai
DES DEUXPRECÈDENS TRAITÉS. 125
de cet exemple : Quandun souffletest dans l'eau, en la manière que
nousl'avonssouvent représenté, en sorte que le bout du tuyau, que je
supposelong de vingtpieds, sorte hors de l'eau et aille jusqu'à l'air, et
que lesouverturesqui sont à l'une des ailes soient bien bouchées, afin
que l'eau ne puissepas y entrer; on sait qu'il est difficileà ouvrir, et
d'autant plusqu'il y a plus d'eau au-dessus, et que, si on déboucheces
ouverturesqui sont à une des ailes, et qu'ainsil'eau y entre en liberté,
cette résistancecesse.
Si on vouloit raisonnersur cet effetcommesur les autres, on diroit
ainsi : Quandles ouverturessont bouchées,et qu'ainsi, s'il s'ouvroit, il
y entreroitdel'air par le tuyau, il est difficilede le faire
; et quand l'eau
peut y entrer pour le remplir au lieu de l'air, cette résistance cesse.
Donc, puisqu'il résiste quand il y entreroit de l'air, et non pas autre-
ment , cette résistancevient de l'horreur qu'il a de l'air.
Il n'y a personnequi ne rît de cette conséquence,parcequ'il peut se
faire qu'il y ait une autre causede sa résistance.En effet, il est visible
qu'on ne pourroit l'ouvrir sans fairehausserl'eau, puisque celle qu'on
écarteroiten l'ouvrant, ne pourroitpas entrer dans le corps du soufflet ;
et ainsiil faudroitqu'elle trouvâtsa placeailleurs, et qu'elle fit hausser
toutela masse, et c'estce qui cause la résistance : ce qui n'arrive pas
quand le souffleta des ouverturespar où l'eau peut entrer; car alors,
soit qu'on l'ouvreou qu'on le ferme, l'eau n'en hausse ni ne baisse,
parce que celle qu'on écarte entre dansle souffletà mesure ; aussi on
l'ouvresans résistance.
Toutcelaest clair, et par conséquentil faut considérerqu'onne peut
l'ouvrir sans qu'il arrive deux choses: l'une, qu'à la vérité il y entre de
l'air; l'autre, qu'on fassehausserla massede l'eau; et c'est la dernière
de ces chosesqui est cause de la résistance, et la premièrey est fort
indifférente,quoiqu'ellearrive en mêmetemps.
Disonsde mêmede la peine qu'on sent à ouvrir dans l'air un souf-
flet bouché de tous les côtés : si on l'ouvroit par force, il arriveroit
deux choses : l'une, qu'à la vérité il y auroit du vide; l'autre, qu'il
faudroithausseret soutenirtoute la massede l'air, et c'est la dernière
de ces chosesqui causela résistancequ'on y sent, et la premièrey est
fort indifférente; aussi cette résistanceaugmente et diminueà propor-
tion de la chargede l'air, commeje l'ai fait voir.
Il faut entendre la mêmechose de la résistance qu'on sent à séparer
tousles corps entre lesquelsil y auroit du vide ; car l'air ne peut pas
s'y insinuer, autrementil n'y auroit pas du vide. Et ainsi on ne pour-
roit les séparer, sans faire hausseret soutenirtoute la massede l'air,
et c'est ce qui causecette résistance.
Voilàla véritablecause de l'union des corps entre lesquelsil y auroit
du vide, qu'on a demeuré si longtemps à connoître, parce qu'on a
demeurési longtempsdansde faussesopinions, donton n'est sorti que
par degrés; de sorte qu'il y a eu trois divers tempsoù l'on a eu de dif-
férenssentimens.
Il y avoit trois erreursdans le monde, qui empêchoientla connois-
sancede cette causede l'uniondes corps
126 CONCLUSION
La premièreest, qu'on a cru presque e out temps que l'air es
léger, parceque les anciensauteursl'ont dit; et que ceuxqui font pro
fessionde les croire les suivoientaveuglément,et seroient demeuré
éternellementdans cette pensée, si des personnesplus habilesne le
en avoientretirés par la forcedes expériences.Desorte qu'il n'étoitpa
possiblede penserque la pesanteurde l'air fût la causede cetteunion
quand on pensoitque l'air n'a point de pesanteur.
La secondeest, qu'on s'est imaginéque lesélémensne pèsent poin
dans eux-mêmes,sansautre raison sinon qu'on ne sent point le poid
de l'eau quand on est dedans, et qu'un seau plein d'eau qui y es
enfoncén'est point difficileà lever tant qu'il y est, et qu'on ne com
menceà sentir son poids que quand il en sort: commesi ceseffetsni
pouvoientpas venird'une autre cause, ou plutôt commesi celle-làn'é
toit pas hors d'apparence,n'y ayant point de raisonde croire que l'eai
qu'on puisedans un seau pèse quand elle en est tirée, et ne pèseplu
quand elle y est renversée; qu'elle perde son poids en se confonda
avec l'autre, et qu'elle le retrouve quand elle en quitte le niveau
Étranges moyens que les hommescherchentpour couvrirleur igno
rance! Parce qu'ils n'ont pu comprendrepourquoion ne sent point1
poidsde l'eau, et qu'ils n'ont pas voulu l'avouer, ils ont dit qu'ellen'
pèsepas, pour satisfaireleur vanité par la ruine de la vérité ; et onl'
reçu de la sorte: et c'est pourquoiil étoit impossiblede croire que 1
pesanteurde l'air fût la causedeces effets, tant qu'on a été dans cett
imagination; puisque quand mêmeon auroit su qu'il est pesant, on
auroit toujoursdit qu'il ne pèsepas dans lui-même;et ainsi on n'au
roit pas cru qu'il y produisîtaucuneffetpar son poids.
C'est pourquoij'ai montré, dans l'Équilibredes liqueurs, que l'eai
pèse dans elle-mêmeautant qu'au dehors, et j'y ai expliquépourquo
nonobstantce poids, un seau n'y est pas difficileà hausser, et pour
quoi on n'en sent pas le poids : et dansle Traité de la pesanteurde II
massede l'air, j'ai montré la mêmechosede l'air, afind'éclaircirtou
les doutes.
La troisièmeerreur est d'une autre nature; elle n'est plus sur 1
sujet de l'air, mais surcelui des effets:mêmes qu'ils attribuoient
l'horreur du vide, dont ils avoientdes penséesbienfausses.
Car ils s'étoient imaginéqu'unepompe élèvel'eau non-seulemen
dix ou vingt pieds, ce qui est bien véritable,maisencoreà cinquante
ent, mille, et autant qu'on voudroit, sansaucunesbornes.
Ils ont cru de même, qu'il n'est pas seulementdifficilede sépare
deuxcorpspolisappliquésl'un contrel'autre, mais que celaest absolu
ment impossible;qu'un ange, ni aucune force créée ne sauroit li
faire, aveccent exagérationsque je ne daigne pas rapporter; et ains
des autres.
C'est une erreur de fait si ancienne, qu'on n'en voit point l'origine
et Héronmême, l'un desplus ancienset des plus excellensauteursqu
ont écrit de l'élévationdes eaux, dit expressément,commeune chos
qui ne doit pas être mise en doute, que l'on peut faire passerl'eau
d'une rivière par-dessus une montagnepour la faire rendre dans lf
DESDEUXPRÉCÉDENSTRAITÉS. 127
vallon opposé,pourvu qu'il soit un peu plus profond, par le moyen
d'un siphonplacé sur le sommet, et dont les jambes s'étendentle long
; et il assure
des coteaux, l'une dans la rivière, l'autre de l'autre côté
que l'eau s'élèverade la rivière jusque sur la montagne, pour redes-
cendredansl'autre vallon, quelquehauteur qu'elleait.
Tous ceux qui ont écrit de ces matièresont dit la même chose ;
et même tous nos fontainiers assurent encore aujourd'hui qu'ils
ferontdes pompesaspirantes qui attireront l'eau à soixante pieds. si
l'on veut.
Ce n'est pas que, ni Héron, ni ces auteurs, ni ces artisans, et
encore moinsles philosophes,aient poussé ces épreuves bien loin; car
s'ils avoient essayéd'attirer l'eau seulementà quarante pieds, ils l'au-
; mais c'est seulementqu'ils ont vu des pompes
roient trouvé impossible
aspirantes et des siphonsde six pieds, de dix, de douze, qui ne man-
quoientpoint de faire leur effet, et ils n'ont jamais vu que l'eau man-
quât d'y monterdans toutesles épreuvesqu'il leur est arrivé de faire.
Desorte qu'ils ne se sont pasimaginéqu'il y eût un certain degréaprès
lequelil en arrivât autrement. Ils ont pensé que c'étoit une nécessité
naturelle,dont l'ordre ne pouvoit être changé; et commeils croyoient
que l'eau montoit par une horreur invincibledu vide, ils se sont
assurésqu'ellecontinueroità s'élever, commeelle avoit commencésans
cesserjamais; et ainsi tirant une conséquencede ce qu'ils voyoientà ce
qu'ils ne voyoientpas, ils ont donné l'un et l'autre pour également
véritable.
Et on l'a cru avec tant de certitude, que les philosophesen ont
fait un des grands principes de leur science, et le fondement de
leurs traités du vide: on le dictetous les jours dansles classeset dans
tousleslieuxdu monde, et depuistous les temps dont on a des écrits,
tous les hommesensembleont été fermesdans cette pensée, sans que
jamais personney ait contreditjusqu'à ce temps.
Peut-être que cet exempleouvrirales yeuxà ceux qui n'osent penser
qu'une opinion soit douteuse,quand elle a été de tout tempsuniversel-
lement reçue de tous les hommes ; puisque de simplesartisans ont été
capablesde convaincred'erreur tous les grands hommesqu'on appelle
philosophes: car Galiléedéclaredans ses Dialogues,qu'il a appris des
fontainiersd'Italie, que les pompesn'élèventl'eau que jusqu'à une cer-
taine hauteur : ensuite de quoi il l'éprouva lui-même; et d'autres
ensuite en firent l'épreuve en Italie, et depuisen France avec du vif-
argent , avec plus de commodité,mais qui ne montroit que la même
choseen plusieursmanièresdifférentes.
Avantqu'on en fût instruit, il n'y avoit pas lieu de démontrerque la
pesanteur de l'air fût ce qui élevoitl'eau dans les pompes; puisque
cette pesanteur étant limitée, elle ne pouvoitpas produire un effet
Infini.
Maistoutes ces expériencesne suffirentpas pour montrer que l'air
produit ces effets; parce qu'encore qu'elles nous eussent tirés d'une
erreur, elles nous laissoientdans une autre: car on apprit bien par
toutesces expériences,que l'eau ne s'élève que jusqu'à une certaine
128 CONCLUSION
hauteur; mais on n'apprit pas qu'elle s'élevât plus haut dans les lieu:
plus profonds: on pensoit, au contraire, qu'elles'élevoittoujoursà Il
mêmehauteur, qu'elle étoit invariable en tous les lieuxdu monde ; e
commeon ne pensoitpoint à la pesanteurde l'air, on s'imaginaque li
nature de la pompeest telle, qu'elle élèvel'eau à une certainehauteu
limitée, et puis plus. Aussi Galilée la considéracomme la hauteu
naturellede la pompe,et il l'appelala alteszalimitatissima.
Aussicommentse fût-on imaginé que cettehauteur eût été variable
suivantla variétédeslieux? Certainementcelan'étoitpas vraisemblabl
et cependantcettedernièreerreurmettoit encore hors d'étatdeprouve
que la pesanteurde l'air est la cause de ces effets
; car commeelle es
plus grande sur le pied des montagnes que sur le sommet, il est
manifesteque les effetsy seront plus grands à proportion.
C'estpourquoije conclus qu'on ne pouvoit arriver à cette preuve
qu'en en faisantl'expérienceen deux lieux élevés, l'un au-dessus de
l'autre, de quatre cents ou cinq cents toises ; et je choisis pour cela
la montagne du Puy-de-Dômeen Auvergne,par la raison que j'ai
déclaréedans un petit écrit queje fis imprimerdèsl'année 1648,aussi-
tôt qu'elle eut réussi.
Cetteexpérienceayant découvertque l'eau s'élèvedans les pompesà
des hauteurs toutes différentes, suivant la variété des lieux et des
temps, et qu'elle est toujoursproportionnéeà la pesanteur de l'air, elle
acheva de donner la connoissanceparfaite de ces effets;elle ter-
mina tous les doutes; elle montraquelleen est la véritablecause ; elle
fit voir que l'horreur du vide ne l'est pas; et enfin elle fournit toutes
les lumièresqu'onpeut désirersur ce sujet.
Qu'on rende raison maintenant, s'il est possible,autrementquepar
la pesanteurde l'air, pourquoi les pompesaspirantesélèventl'eau plus
basd'un quart sur le Puy-de-Dômeen Auvergne,qu'à Dieppe.
Pourquoiun mêmesiphonélèvel'eau et l'attire à Dieppe,et non pas
a Paris.
Pourquoi deux corps polis, appliquésl'un contre l'autre, sont plus
facilesà séparersur un clocherque dansla rue.
Pourquoiun souffletbouchéde tous côtésest plus facileà ouvrirsur
le haut d'une maisonque dansla cour.
Pourquoi, quand l'air est plus chargé de vapeurs, le piston d'une
seringuebouchéeest plus difficileà tirer.
Enfinpourquoitous ceseffetssont toujoursproportionnésau poids de
l'air, commel'effetà la cause.
Est-ce que la nature abhorreplus le videsur les montagnesque dans
les vallons, quand il fait humide que quand il fait beau? Ne le
hait-elle pas égalementsur un clocher, dans un granier et dans les
cours?
Quetous les disciplesd'Aristoteassemblenttout ce qu'il ya de fort
dans les écritsde leur maître et de ses commentateurs,pour rendre
raisonde ceschosespar l'horreur du vide, s'ilsle peuvent : sinon qu'ils
reconnoissentque les expériencessont les véritablesmaîtresqu'il faut
suivredans la physique ; que cellequi a été faite sur les montagnes,a
DES DEUXPRÉCÉDENS TRAITÉS. 129
renversécettecroyanceuniverselledu inonde, que la nature abhorrele
vide, et ouvertcetteconnoissancequi ne sauroit plusjamaispérir, que
la nature n'a aucunehorreur pour le vide, qu'ellene fait aucunechose
pour l'éviter, et que la pesanteur de la massede l'air est la véritable
cause de tous les effetsqu'on avoit jusqu'ici attribués à cette cause
imaginaire.
FRAGMENT
D'un autre plus long ouvragede Pascalsur la mêmematière, diviséen
parties,livres, chapitres,sectionset articles,dontil ne s'est trouvéque
ceciparmisespapiers.
Part.I, liv. III , CHAP.
I, SECT.
II.
AUTRE FRAGMENT
Surla mêmematière,consistanten tables,dont onn'en a trouvéque
intituléescommes'ensuit.
Avertissement. — Pour l'intelligencede ces tables, il faut savoir:sep,"s
1°Que Clermontest la ville de Clermont,capitaled'Auvergne,élevée
au-dessusde Paris, autant qu'on a pu le juger par estimation,d'envi-
ron 400 toises.
2° Quele Puy est une montagned'Auvergnetout prochede Clermont,
appelée le Puy de Dôme, élevéeau- dessus de Clermontd'environ
500 toises.
3° QueLafonest un lieu nomméLafonde l'Arbre, situéle long de la
montagnedu Puy de Dôme,beaucoupplus près dansla véritéde son
pied que de son sommet, mais que l'on prend néanmoins,dans les
tables suivantes, pour le juste milieu de la montagne, et par consé-
quent pour être égalementdistantde son piedet desonsommet ; savoir,
d'environ250toisesde l'un et de l'autre.
Il faut encore savoir que médiocr. fait médiocrement ; différ. fait
différence;pi. fait pieds; po. ou pouc. fait pouces; lig. ou lign.fait
; liv. ou livr. fait livres
lignes ; onc. fait onces.
SECONDETABLE
Pour assignerun cylindrede plomb, dont la pesanteur soit égaleà la
résistancede deux corps polis appliqués l'un contrel'autre, quand
on les sépare.
Cetterésistanceest égaleau poidsdu cylindrede plomb,ayantpour
basela face commune,et pour hauteur:
Quandl'air estchargé.
LEPLUS. MÉDIOCR. LEMOINS. DlFFElt
pi.po.lig. pi.po.lig. pi.po.lig. po.lig.
A PARIS. 2 9 4 2 86 278 18
ACLERMONT 2 6 10 26 252 18
A LAFON 252 244 236 18
Au PUy. 236 228 2 1 10 18
DIFFÉRENCE D'UNLIEUA L'AUTRE.
Quandl'air estchargée
LETLCS. MÉDIOCR.LEMOINS
DO.
lig. po.lig. po.lig.
DEPARIS ACLERMONT. 2 6 2 6 2 6
DECLERMONT ALAFON 1 8 1 8 1 8
DELAFON AUPUY. 1 8 1 8 1 8
DECLERMONT AUPU-Y 3 4 3 4 3 4
DEPARIS AUPUY.., ., 5 10 5 10 5 10
AUTREFRAGMENT. 135
TROISIÈME TABLE
Pour assignerla forcenécessairepour séparer deuxcorpsunis par une
facequi a de diamètreun pied.
Quandl'air estchargé.
LEPLUS. MÉDIOCR.LEMOINS. DlFFÉR.
livres. livres. livres. livres.
A PARIS. 1808 1761 1714 94
ACLERMONT. 1675 1628 1581 94
A LAFON. 1579 1532 1485 94
AuPuy. 1483 1436 1389 94
D'UNLIEUAL'AUTRE.
DIFFÉRENCE
Quandl'air est chargé.
LEPLUS. MÉDIOCR. LEMOINS.
livres. livres. livres.
DEPARISACLERMONT. 133 133 133
ALAFON
DECLERMONT 96 96 96
DELAFONAUPUY. 96 96 96
AUPUY.
DECLERMONT 92 192 392
AUPUY.
DEPARIS 325 325 325
QUATRIÈME TABLE
Pour assignerla forcenécessairepour désunirdeuxcorpsunis par une
facequi a de diamètresix pouces.
Quandl'air estchargé.
LEPLUS. MÉDroCR.LEMOINS.BIFFER.
liv.onc. liv.onc. liv.onc. liv.onc.
A PARIS. 452 440 4 428 8 23 8
A CLERMONT 419 6 40710 39514 23 8
A LAFON 395 10 383 14 372 2 238
Au PUY 371 14 360 2 348 6 238
D'UNLIEUAL'AUTRE.
DIFFÉRENCE
Quandl'air est chargé.
LEPLUS. MÉmOCR.LEMOINS.
LIV.ONC. LIV.ONC. LIV.ONC.
.DEPARIS
ACLERMONT. 3210 3210 32 10
DECLERMONT
ÀLAFON 23 12 23 12 23 12
DELAFONAUPUY. 23 12 23 12 23 12
AUPUY.
DECLERMONT 47 8 47 8 47 8
DEPARISAUPUY. 80 2 80 2 80 2
136 AUTREFRAGMENT.
CINQUIÈME TABLE
Pour assigner la
forcenécessaire pourdiviser deux corpsunis par tint
facequi a de diamètreun pouce.
Quandl'air est chargé. i
SIXIÈMETABLE
Pour assigner la force nécessaire
pour désunir deuxcorpscontiguspar
une facequi a de diamètresix lignes.
Quandl'air est chargé,
LE
1 PLUS. MEDIOCR. LE MOINS. DIFFER
APARIS
liv. onc. 3 1 liv.onc.
3 onces.
liv.onc.
2 15 2
A CLERMONT. 2 12 2 11 2 10 2
ALAFON 2 9 2 8 2 7 2
AUPUY. , 2 6 2 5 2 4 2
DIFFÉRENCE
D'UNLIEUA L'AUTRE.
Quandl'air estchargé.
T,EPLUS. MEDIOCR.LEMOINS.
onces. 1
DEPARIS A CLERMONT °TS' onces. onces.
DECLERMONT 5 5
ALAFON 3 3 a
DELAFONAUPUY. 3 3
DECLERMONTAUPUY. 6 36 6
DBPARISAUPUY.,.. il 1 il il
AUTREFRAGMENT. 137
SEPTIÈMETABLE
Pour assigner la hauteur à laquelle s'élèveet demeure suspendule
mercureou vif-argenten l'expérienceordinaire.
Quandl'air est chargé.
LEPLUS. MÉDIOCR.LEMOINS. DIFFÉR.
pi.po.lig. pi.Po.lig. pi.po.lig. po.lig.
APARIS 2 4 4 2 3 7 2 210 1 6
A CLERMONT 223 216 2 9 1 6
A LAFON. 2 9 2 111 3 1 6
Au PUT 1 11 3 1106 199 1 6
DIFFÉRENCE
D'UNLIEUA L'AUTRE.
Quandl'air est chargé.
LEPLUS. MÉDIOCR.LEMOINS.
pO. lig. po. lig po. lig.
DEPARIS
A CLERMONT. 2 1 2 1 2 1
DEÇLERMONT
ALAFON. 1 6 1 6 1 6
DELAFONAUPUY. 1 6 1 6 1 6
DECLERMONTAUPUY. 3 3 3
DEPARIS
AUPUY. 5 1 5 1 5 1
HUITIÈMETABLE
Pour assignerla hauteurà laquelle l'eau s'élèveet demeuresuspendue
enl'expérienceordinaire.
Quandl'air estchargé.
LEPI.US. MÉDIOCR. LEMOINS.DIFFÉR.
pi. P0- pi. po. pi. po. pi. Po.
APARIS. 32 31 2 30 4 1 8
A CLERMONT. 29 8 28 10 28 1 8
A LAFON 28 27 2 26 4 1 8
Au Puy 26 3 25 6 24 7 1 8
DIFFÉRENCE
D'UNLIEUAL'AUTRE.
Quandl'air est chargé.
LEPLUS. MÉDJOCR.LEMOINS.
« pi. pO. pi. PO. pi. PO.
DET-ARIS
ACLERMONT 2 4 2 4 2 4
DECLERMONT
ALAFON 1 8 1 8 1 8
DELAFONAUPUY. 1 8 1 8 1 8
DECLERMONT
AUPUY. 3 4 3 4 3 4
DEPARISAUPUY. 5 8 5 8 5 8
138 RÉCITDE L EXPÉRIENCE
RÉCITDE LA GRANDE
EXPÉRIENCE
DE L'ÉQUILIBRE DES LIQUEURS.
Projetéepar le sieur B. Pascal, pour l'accomplissement
du traité qu'il a
promisdanssonAbrégétouchantle vide,et faiteparle sieurF. Périer,en
unedesplushautesmontagnes d'Auvergne, appeléevulgairementle Puy
de Dôme.
Lorsqueje mis au jour mon Abrégésousce titre: Expériencesnou-
vellestouchantlevide, etc., où j'avois employéla maximede l'horreur
du vide, parce qu'elle étoit universellementreçue, et que je n'avois
point encorede preuvesconvaincantesdu contraire, il me resta quel-
ques difficultésqui me firentdéfierde la véritéde cette maxime,pour
l'éclaircissementdesquellesje méditaidèslors l'expériencedontje fais
voirici le récit. quipouvoitme donnerune parfaiteconnoissancede ce
que je devoisen croire.Je l'ai nomméela grandeExpériencede l'Équi-
libre des liqueurs, parce qu'elle est la plus démonstrativede toutes
cellesqui peuventêtre faitessur ce sujet, en ce qu'ellefaitvoir l'équi-
libre de l'air avecle vif-argent,qui sont, l'un la pluslégère, et l'autre
la plus pesantede toutesles liqueursqui sontconnuesdansla nature.
Maisparcequ'il étoit impossiblede la faireencettevillede Paris. qu'il
n'y a que très-peu de lieuxen Franceproprespour cet effet, et que la
ville de Clermonten Auvergneest un des plus commodes,je priai
M.Périer, conseilleren la cour des aides d'Auvergne,monbeau-frère,
de prendre la peinede l'y faire.Onverra quellesétoientmes difficultés,
et quelle est cette expérience,par cette lettre que je lui en écrivis
alors.
Copiede la lettre de M.Pascal, lejeune, à M.Périer,
du 15novembre1647.
Monsieur,
Je n'interromproispas le travail continueloù vosemploisvous enga -
gent, pour vous entretenir de méditationsphysiques,si je ne savois
qu'ellesservirontà vousdélasseren vosheuresde relâche,et qu'au lieu
que d'autresen seroientembarrassés,vousenaurez du divertissement.
J'en faisd'autant moinsde difficulté,queje saisle plaisirque vousre-
cevezencette sorted'entretien.Celui-cine sera qu'une continuationde
ceux que nous avons eus ensembletouchantle vide.Voussavezquel
sentimentles philosophesont eu sur ce sujet: tous ont tenu pour
maxime,que la nature abhorrele vide ; et presquetous, passant plus
avant, ont soutenu qu'ellene peut l'admettre, et qu'elle se détruiroit
elle-mêmeplutôt que de le souffrir.Ainsiles opinionsont été divisées
;
les uns se sontcontentésdedire qu'ellel'abhorroitseulement,lesautres
ont maintenu qu'elle ne pouvoit le souffrir.J'ai travaillé,dansmon
Abrégédu Traitédu vide, à détruirecettedernièreopinion,et je crois
que IIs expériencesquej'y ai rapportéessuffisentpour fairevoirmam-
DU PUY-DE-DÔME. 139
festementque la nature peut souffriret souffreen effetun espace, si
grand que l'on voudra, vide de toutes les matièresqui sont en notre
connoissanceet qui tombentsousnos sens. Je travaille maintenant à
examinerla véritédela premièreavoir, que la nature abhorrele vide,
et à chercherdes expériencesqui ssent voirsi les effetsque l'on attri-
bue à l'horreur du vide, doivent être véritablementattribués à cette
horreurdu vide, ou s'ils doiventl'être à la pesanteur et pression de
l'air; car, pour vousouvrir franchementma pensée,j'ai peine à croire
que la nature, qui n'est point animée, ni sensible, soit susceptible
d'horreur, puisqueles passionsprésupposentune âme capable de les
ressentir, et j'incline bien plus à imputer tous ces effetsà la pesanteur
et pressionde l'air, parce que je ne les considère que commedes cas
particuliers d'une propositionuniverselle de l'équilibredes liqueurs,
qui doit faire la plus grande partie du traité que j'ai promis. Cen'est
pas queje n'eusse ces mêmes penséeslors de la production de mon
Abrégé;et toutefois, faute d'expériencesconvaincantes, je n'osai pas
alors (etje n'ose pas encore)me départir de la maximede l'horreur du
vide, et je l'ai mêmeemployéepour maximedans mon Abrégé : n'ayant
alors d'autre dessein que de combattre l'opinion de ceux qui sou-
tiennent que le vide est absolumentimpossible,et que la nature souf-
friroit plutôt sa destruction que le moindre espacevide. En effet, je
n'estime pas qu'il nous soit permis de nous départir légèrementdes
maximes que nous tenons de l'antiquité, si nous n'y sommesobligés
par des preuves indubitableset invincibles.Mais, en ce cas, je tiens
que ce seroitune extrême foiblessed'en faire le moindre scrupule, et
qu'enfinnous devonsavoirplus devénérationpourlesvéritésévidentes,
que d'obstinationpour ces opinionsreçues. Je ne sauraismieuxvous
témoignerla circonspectionque j'apporte avant que de m'éloignerdes
anciennesmaximes,que de vousremettredans la mémoire l'expérience
queje fiscesjours passésen votre présenceavecdeuxtuyaux, l'un dans
l'autre, qui montre apparemmentle vide dans le vide.Vousvîtes que
le vif-argentdu tuyau intérieur demeurasuspenduà la hauteur où il se
tient par l'expérienceordinaire, quand il étoit contre-balancéet pressé
par la pesanteur de la masse entière de l'air, et qu'au contraire, il
tombaentièrement, sans qu'il lui restât aucunehauteur ni suspension,
lorsque, par le moyendu vide dont il fut environné, il ne fut plus du
tout presséni contre-balancéd'aucun air, en ayant été destituéde tous
côtés.Vousvîtesensuite que cette hauteur ou suspensiondu vif-argent
augmentoitou diminuoità mesureque la pression de l'air augmentoit
ou diminuoit, et qu'enfin toutes ces diverseshauteurs ou suspensions
du vif-argentse trouvoient toujours proportionnéesà la pressionde
l'air.
Certainement,après cette expérience,il y avoit lieu de se persuader
que ce n'est pas l'horreur du vide, commenous estimons,qui causela
suspensiondu vif-argentdans l'expérienceordinaire, mais bien la pe-
santeur et pressionde l'air, qui contre-balancela pesanteur du vif
argent. Maisparceque tous les effetsdecette dernière expériencedes
dpuxtuyaux, qui s'expliquentsi naturellementpar la seule pressionet
140 RÉCITDE L'EXPÉRIENCE
pesanteur de l'air, peuvent encoreêtre expliquésassez probablemen
par l'horreur du vide, je me tiens dans cette anciennemaxime : résolu
néanmoinsde chercher l'éclaircissemententier de cette difficultépar
une expériencedécisive.
J'en ai imaginé une qui pourra seulesuffirepour nous donnerla lu-
mière que nous cherchons, si elle peut être exécutée avec justesse
C'est de faire l'expérienceordinaire du vide plusieurs fois en même
jour, dans un mêmetuyau, avecle mêmevif-argent, tantôt en bas et
tantôt au sommetd'une montagne, élevéepour le moinsde cinq ou six
cents toises, pour éprouversi la hauteur du vif-argent suspendudans
le tuyau se trouvera pareille ou différentedanscesdeuxsituations.Vou
voyezdéjà, sans doute, que cette expérienceest décisivede la ques-
tion, et que, s'il arrive que la hauteur du vif-argent soit moindre au
haut qu'au bas dela montagne(commej'ai beaucoupde raisonspour le
croire, quoiquetous ceux qui ont méditésur cette matièresoient con-
traires à ce sentiment), il s'ensuivra nécessairementque la pesanteu
et pressionde l'air est la seule causede cette suspensiondu vif-argent
et non pas l'horreur du vide, puisqu'il est bien certain qu'il y a beau-
coup plus d'air qui pèse sur le pied de la montagne, que non pas sur
son sommet ; au lieuqu'on ne sauroitdire que la nature abhorrele vide
au pied de la montagneplus que sur son sommet.
Mais commela difficultése trouve d'ordinaire jointe aux grandes
choses,j'en vois beaucoupdansl'exécutionde ce dessein, puisqu'il faut
pour cela choisir une montagne excessivementhaute, proche d'une
ville dans laquelle se trouve une personnecapabled'apporter à cette
épreuvetoute l'exactitudenécessaire ; car si la montagneétoit éloignée
il seroitdifficiled'y porter des vaisseaux, le vif-argent, les tuyaux et
beaucoupd'autres choses nécessaires, et d'entreprendre ces voyage
pénibles autant de fois qu'il le faudroit pour rencontrer au haut de
ces montagnesle temps serein et commode, qui ne s'y voit que peu
souvent ; et commeil est aussi rare de trouver des personneshors de
Paris qui aient ces qualités, que deslieux qui aient ces conditions,j'ai
beaucoupestimémon bonheur, d'avoir, en cette occasion, rencontré
l'un et l'autre, puisque notre ville de Clermontest au pied de la haute
montagne du Puy de Dôme, et que j'espère de votre bonté que vous
m'accorderezla grâce devouloiry fairevous-mêmecette expérience ; et
sur cette assurance, je l'ai fait espérer à tous nos curieux de Pa-
ris, et entre autres au R. P. Mersenne,qui s'est déjà engagé,par les
lettres qu'il en a écrites en Italie, en Pologne, en Suède, en Hol-
lande, etc., d'en faire part aux amis qu'il s'y est acquispar son mérite
Je ne touche pas aux moyensde l'exécuter,parce queje sais bien que
vousn'omettrezaucune des circonstancesnécessairespour la faire avec
précision.
Je vous prie seulementque ce soit le plus tôt qu'il voussera possible
et d'excusercette liberté où m'obligel'impatiencequej'ai d'en appren-
drele succès, sans lequelje ne puis mettrela dernièremain au traité
que j'ai promis au public, ni satisfaireau désir de tant de personnes
qui l'attendent, et qui vous en seront infinimentobligées.Cen'est pas
DU PUY DE DÔME. 141
que je veuillediminuerma reconnoissancepar le nombrede ceuxqui
la partagerontavec moi, puisqueje veux, au contraire, prendre part à
cellequ'ils vousauront, et en demeurerd'autant plus, monsieur,votre
très-humbleet très-obéissantserviteur, PASCAL.
M.Périerreçut cette lettre à Moulins,où il étoit dans un emploiqui
lui ôtoitla liberté de disposerde soi-même;de sorte que, quelquedésir
qu'il eût de faire promptementcette expérience,il ne le put néanmoins
plus tôt qu'au mois de septembredernier.
Vousverrezles raisons de ce retardement, la relation de cette expé-
rience , et la précisionqu'il y a apportée, par la lettre suivantequ'il me
fit l'honneurde m'en écrire.
RÉCIT
DesobservationsfaitesparM. Périer,continuellement
jourpar jour, pendant
lesannées1649,1650et 1651, en la villedeClermonten Auvergne,sur
la diversitédesélévations
ou abaissemens du vif-argentdansles tuyaux,
etdecellesqui ont été faitesen mêmetempssurle mêmesujetà Paris,
parun desesamis,et à Stockholm en Suèdepar MM.ChanutetDescartes.
Aprèsl'expérienceque je fis au Puy de Dôme,dont la relationest
ci-dessus,M.Pascalmemandade Parisà Clermontoù j'étois, que non-
seulementla diversitédes lieux, maisaussila diversitédestempsen un
même lieu, selon qu'il faisoit plus ou moins froid ou chaud, sec ou
humide,causoientde différentesélévationsouabaissemens du vif-argent
dansles tuyaux.
Pour savoir si cela étoit vrai, et si la différencedu tempéramentde
l'air causoitsi régulièrementet si constammentcette diversité,qu'on
pût en faire une règlegénéraleet en déterminerla causeunivoque,je
merésolusd'en faireplusieursexpériencesdurantun long temps.
Et, pour exécuterce desseinavec plus de facilité,je mis un tuyau
avec son vif-argenten expériencecontinuelle,attachédansun coinde
moncabinet,marquépar pouceset par lignes,depuisla superficiedu
vif-argentoù il trempoit,jusqu'à trente poucesdehauteur.Je le regar-
doisplusieursfoisle jour, mais particulièrementle soiret le matin, et
l je marquoisen une feuillede papierà quelle hauteur précisémentétoit
[ le vif-argentà chaquejour, le matin et le soir, et quelquefoismêmeau
milieu du jour, lorsquej'y trouvoisdes différences;et j'y marquois
) aussi les différencesdes temps, pour voir si l'un suivoit toujours
[ l'autre.
Je commençaicesobservationsau commencement de l'année1649,et
t,Jes continuaijusqu'au derniermars 1651.
Aprèsles avoirfaitespendantcinqou sixmois,qui m'avoientfaitvoir
bde grandesdifférencesen la hauteurdu vif-argent,je trouvai, à la vé-
rité, que d'ordinaireet communémentle vif-argent, commeon me
l'avoit mandé,se haussoitdansles tuyaux en tempsfroidet humideou
couvert, et s'abaissoiten temps chaud et sec ; maisque cela n'arrivoit
qpastoujours,et qu'il arrivoitquelquefoisau contraireque le vif-argent
s'abaissoit le tempsdevenantplus froidou plus humide, et se haussoit
pquandle tempsdevenoitplus chaudou plus sec.
Je m'avisai,pour en avoir plus delumièreet plus de connoissance,
de tâcherd'en avoirdesobservationsqui fussentfaitesen d'autres lieux
mien éloignésles uns des autres, et qui fussenttoutesfaitesen même
temps, afin de voir si on pouvoitdécouvrirquelquechoseen les con-
frontant les unes aux autres.
Pour cet effet,j'en écrivisà Paris à un demes amis, qui y étoit pour
alors, et qui étoitune personnefort exacteen touteschoses : je le priai
le prendre la peine d'y faire les mêmesobservationsqueje faisoisa
clermont, et de m'en envoyerses feuillestousles mois; ce qu'il fit,
148 OBSERVATIONS
depuis le 1eraoût 1649 jusqu'à la fin de mars 1651,auquel tempsje
finis aussi.
Et je me donnai l'honneur d'en écrire aussi à M. Chanut, dontle
mérite et la réputation sont connuspar toute l'Europe, qui étoit pour
lors ambassadeuren Suède, lequel me fit la faveurd'agréer ma prière
et de m'envoyerpareillementles observationsque lui et M. Descartes
firentà Stockholm,depuisle 21 octobre1649jusqu'au24 septembre1650.
commeje lui envoyoisaussi les miennes.
Mais je ne pus faire aucun autre profit detoutes ces observations
confrontéesles unes aux autres, sinon de me confirmerce que j'avois
appris par les miennesseules, qui est que d'ordinaireet communémen
le vif-argent se hausseen temps froid ou en temps couvertet humide.
et qu'il s'abaisseen tempschaudet sec, et en tempsde pluie ou de neige:
mais que cela n'arrive pas toujours, et qu'il arrive quelquefoistout au
contraireque le vif-argentse hausse le temps devenantplus chaud, et
s'abaissele tempsdevenantplus froid; et demêmequ'il s'abaissequand
le tempsdevientplus couvertet plus humide, et se hausse quand il de
vient plus secou plus pluvieuxet neigeux ; et qu'ainsion ne sauroitfaire
de règle générale.
Je crois pourtantqu'onpourroit faire celle-ciavec quelquecertitude,
que le vif-argent se hausse toutesles fois que ces deuxchosesarrivent
tout ensemble,savoir, que le temps se refroidit, et qu'il se chargeouu
couvre; et qu'il s'abaisseau contrairetoutesles foisque cesdeuxchoses
arrivent aussi ensemble,que le temps devienneplus chaud, et qu'il se
déchargepar la pluie ou par la neige; mais quand il ne se rencontre
que l'une de ces deux choses, par exemple,que le temps seulementse
refroiditet qu'il ne se couvrepoint, il peut bien arriver que le vif-argent
ne haussepas, quoiquele froidle fassehausser d'ordinaire,parcequ'il
se rencontreune qualité en l'air, commede la pluie ou de la neige, quii
produit un effetcontraire; et en ce cascelledes deux qualités, du froid
ou de la neige, qui prévaut, l'emporte.
M. Chanutavoit conjecturé, par ses observationsdes vingt-deuxpre-
miers jours, que c'étoient les vents régnans qui causoientcesdivers
changemens;mais il ne me semble pas que cette conjecturepuissese
soutenir dans ses expériencessuivantes : aussi avoit-il bien prévului--
même, commeil paroît par ses lettres, qu'ellespourroientla détruire.
Et, en effet, le vif-argenthausseet baisseà toutes sortesde ventset enn
toutes saisons,quoiqu'ilsoit ordinairementplus haut en hiverqu'enété:
je dis ordinairement, parce que cette règle n'est pas sûre. Car, par
exemple,je l'ai vu à Clermont,le 16de janvier 1651,à vingt-cinqpoucesa
onzelignes, et le 17 à vingt-cinqpoucesdix lignes, qui est presqueson
plus bas état: il faisoit ces jours-là un calme douxet un grand ouest;
et on l'a vu à Paris, le 9 août 1649, à vingt-huitpouces deuxlignes,
qui est un état qu'il ne passe guère : je ne puis dire quel tempsil fai--
soit, parce que celui qui faisoitles observationsà Paris ne l'a pas mar-
qué. Cependanton peut faire ces remarques générales touchant les
plus grandes et les plus petites hauteurs remarquéesdans ce.. expé-
riences. ;
DE L'AIR.
SURLA PESANTEUR 14g
A Clermont,le plus haut, vingt-six pouces onze ligneset demie, le
14 février1651,nord, bien geléet assezbeau.
Celan'est arrivé que ce jour-là; mais en beaucoupd'autres, durant
ce mêmehiver, il y a eu vingt-six poucesdix lignesou neuflignes, et
mêmeonzelignes, le 5 novembre1649.
Leplus bas, vingt-cinqpouceshuit lignes, le 5 octobre1649.
Il n'y a que celui-là de si bas, quelquesautres à vingt-cinqpouces
neuflignes, ou dix ou onze.
La différenceentre le plus haut et le plus bas à Clermont,est d'un
poucetrois ligneset demie.
A Paris, le plus haut, vingt-huitpoucessept lignes, le 3 et 5 novem
bre 1649.
Leplus bas, vingt-septpoucestrois ligneset demie,le 4 octobre1649.
Et on peut remarquer que, dans le mêmemoisde cette année, il se
trouva presqueau plus haut et au plus bas:
Savoir,vingt-huitpoucessix lignes, le 4 décembre1649;et vingt-sept
poucesquatre lignes, le 14 décembre1649.
La différenceentre le plus haut et le plus bas à Paris, est d'un pouce
trois ligneset demie.
A Stockholm,leplus haut, vingt-huitpoucessept lignes,le 8 décem-
bre 1649,auqueljour M.Descartesremarquequ'il faisoitfroid.
Leplus bas, vingt-sixpoucesquatrelignesettroisquarts, le 6mai1650,
vent sud-ouest,tempstroubleet doux.
La différenceentre le plus haut et le plus bas à Stockholm,est de
deuxpoucesdeuxligneset un quart.
Et ainsi les inégalitésse sont trouvéesbeaucoupplus grandesà Stoc-
kholm, qu'à Paris ou à Clermont.
Et ces inégalitéssont quelquefoisfort promptes.
Par exemple,6 décembre1649,vingt-septpoucescinq lignes.
Et le 8 du mêmemois, vingt-huitpoucesseptlignes.
Il m'auroitété facilede faire imprimer la plus grandepartie de ces
observations,parce que j'en garde encoreles originaux; maisj'ai jugé
que cela seroit agréableà peu de personnes.On pourra le fairenéan-
moins, si on le désire; et en attendant, j'ajoute ici deux lettres de
M. Chanut, dont j'ai déjà parlé, qui confirmenttout ce que j'ai dit de
lui dans ce récit.
NOUVELLES EXPÉRIENCES
FAITES ENANGLETERRE,
Expliquéespar les principesétablisdans les deux traités précédens,De
l'équilibredesliqueurs,et Dela pesanteurdela massede l'air.
Outre les expériencesqui ont été rapportéesdans les traités précé-
dens, il peut s'en faire une infinité d'autres pareilles, dont on rendra
toujoursraison par le principede la pesanteurde la massede l'air.
Plusieurspersonnesont pris plaisir depuis quinze ou vingt ans d'en
inventerde nouvelles ; et entre les autres, un gentilhommeanglois,
nomméM.Boyle, en a fait de fort curieuses,que l'on peut voir dans
un livre qu'il en a composéen anglois, et qui a été depuis traduiten la-
tin sousce titre: Novaexperimentaphysico-mechanica deaere.
L'ona jugé à proposd'en mettre ici en abrégéles principales,pour
fairevoirle rapportqu'ellesont aveccelles qui sont contenuesdansles
traités précédens , et pour confirmerencore davantage le principe
qu'ony a établide la pesanteurde la massede l'air.
Unedes chosesles plus remarquablesqui soit dans ce livre des expé-
riencesde M.Boyle,estla machinedontil s'est servi pourles faire ; car
commeil est impossibled'ôtertout l'air d'une chambre, et qu'on ne
s'étoit aviséque de vide le bout d'un tuyau bouchépar en haut par le
moyendu vif-argent ; cet espacevide étant si petit, l'on ne pouvoity
faireaucuneexpérienceconsidérable.
Aulieu que se servant d'une machinedont la premièreinventionest
due à ceuxde Magdebourg,mais qu'il a depuisbeaucoupperfectionnée,
il a trouvémoyende viderun fort grand vasede verre qui a une grande
ouverturepar en haut, par le moyende laquelleon peut y mettretout ce
que l'on veut, et voir au traversdu verrece qui arrivequandon l'a vidé.
Cettemachineest composéede deuxprincipalesparties : savoir, d'un
grand vasede verre, qu'il appellerécipient, à cause de la ressemblance
qu'il a avecles vasesdont se serventles chimistes, et qu'ils appellentde
152 NOUVELLES EXPÉRIENCES
ce nom, et d'un autre vase qu'il appellepompe, à cause qu'il sert à
attirer et à sucerl'air contenudansle récipient.
Lepremiervase, nommérécipient, est d'unefigurerondecommeune
boule, pour être plus fort, et pouvoirmieux résisterà la pressionde
l'air quand on le vide. Il est d'une telle grandeur, qu'il peut contenir
soixantelivresd'eau à seize oncesla livre, c'est-à-direenvirontrente
pintes, mesurede Paris. Et c'est, dit-il, le plus grandque les ouvriers
aient pu faire.
Il a par en haut une ouverture fort large, et un couverclepropre
pour la boucher, qui est encorepercépar le milieu, et quel'on bouche
avec une clef de robinet que l'on lèveplus ou moinsou tout à fait,
pour fairerentrer autant d'air que l'on veut dansle récipientque l'ona
vidé.
Outrecette ouvertured'en haut, le récipienten a encoreune par en
bas, qui va un peu en pointe, et dans laquelleentreunedesouvertures
d'un robinet.
L'autre partie de la machine,appeléepompe, est faite d'airain en
formed'un cylindrecreux, long environde treize ou quatorzepouces,
et dontla cavitéen a près de trois de diamètre.
Elle a deuxouverturespar en haut, l'une dans laquelleentre l'autre
ouverturedu robinet, qui entre aussi par son autre côtédans l'ouver-
ture d'en bas du récipient, commenous avons dit; en sorte qu'il y a
par ce moyencommunicationdu récipientdans la pompe,quandle ro-
binet est ouvert : l'autre à côté, par laquelleon peut faire sortirl'air
qui est dans cette pompe ou cylindrecreux, et à laquelle il y a une
soupapequi laissesortirl'air de dedans, et empêchede rentrer celuide
dehors.
Cette pompeest tout ouvertepar en bas, et l'on bouchecette ouver-
ture avecun gros piston, qui est juste, en sorteque l'air ne puissepas-
ser entre deux.
Cepistona pour mancheune lamede fer étroite, maisassezépaisse,
un peuplus longueque le cylindre, ayant un côtétout denteléet plein
de crans, dans lesquelsentrentles crans d'uneroueattachéeà des piè-
cesde bois qui serventde soutienà ce cylindreet à toutela machine :
et ainsien faisant tourner cette roue, l'on fait monterou descendrele
pistoncommel'on veut, et l'on chasse de cette sorte l'air qui est con-j
tenu dansle cylindre, qui sort par le trou qui est en haut, et que l'on
reboucheaussitôt avecun morceaude cuivre fait exprès,qui est juste
à l'ouverture.
Cette descriptionsuffit pour pouvoir entendreles expériencesque
nous devons rapporter ci-après : ceux qui désireronten voir une plus
ample et plus particularisée,pourront la trouver dans le livre de
M. Boyle, où l'on voit aussi la figure de cette machine gravée dans
une planche.
Pour vider maintenantle récipientparle moyen de cette machine,
il faut, premièrement,que le piston soit au bas du cylindre,que le ro-
binet qui fait la communication du récipient dansla pompesoit fermé,
et que le trou du haut du cylindresoitdébouché.
1
FAITESEN ANGLETERRE. 153
r
Les chosesétant ainsi disposées,il faut faire monterle pistonpar le
moyen de la roue, jusqu'au haut du cylindre, et en faire ainsi sortir
tout l'air qui y est par le trou d'enhaut qui est ouvert, et que l'on bou-
cheaussitôtavecle bouchonde cuivre ; puis il faut faire redescendrele
pistonjusqu'aubas de la pompe, en sorte qu'elleest par ce moyentoute
vided'air: aprèscelail faut ouvrirle robinet qui fait la communication
du récipientdansla pompe ; et ainsil'air du récipientsortant par ce ro-
binet, remplit la pompe, qu'il faut encorevider de la mêmemanière
qu'auparavanten fermant le robinet, et puis la rempliret la revider
toujours, jusqu'à ce qu'on n'entende plus l'air sortir par le trou d'en
haut de la pompe,et qu'enapprochantune bougieallumée, ellene s'é-
teigneplus; par où l'on connoîtque l'on ne tire plus rien du récipient,
et qu'ainsi il est autant vide qu'onpeut le vider par cette machine.
Maisil est facilede comprendrequ'il est impossiblede le viderentiè-
rementpar ce moyen-là,commeM. Boylel'avouelui-même : parceque
lorsque, après avoirvidéla pompe,on ouvrele robinet, toutl'airdu ré-
cipientn'entre pas dans la pompe : maisil se partage dans ces deuxva
ses suivantla proportionde leurs capacités ; et ainsi le récipientétant
beaucoupplus grand que la pompe,il demeureune plus grandepartie
d'air dans le récipient que dansla pompe ; en sorte que l'on ne sauroit
empêcherqu'il n'yen reste toujoursune quantitéun peu considérable,à
moinsque la capacitéde la pompene fût incomparablement plusgrande
que celledu récipient ; ce qui n'a point été fait.
Et ainsi il ne faut pas s'étonnersi quelqueseffetsne s'y font pas
commeils devroientse faire, s'il étoit entièrementvide ; comme,par
exemple,que le vif-argentn'y tombepas entièrementdans l'expérience
ordinaire,et que mêmequand on la fait avecde l'eau, elle y demeure
suspendueen une hauteurassezconsidérable.
Maisil ya celaà remarquer, que si ces effetsne s'y font pas entière-
ment, du moins ils s'y font dans la plus grande partie, et suivant la
proportion de l'air que l'on a tiré du récipient; car, par exemple,
commele rapporte M. Boyledans l'expériencequ'il en a faite, le vif-
argent n'y demeurepas suspendu à la hauteur de vingt-septpouces
commeil feroit dans l'air, mais seulementà celled'un doigt, c'est-à-
dire à neuf ou dix lignes; et l'eau n'y demeurepas suspendueà la hau-
teur de trente-deuxpieds, mais seulementà celled'un pied, suivantla
mêmeproportionque le vif-argent ; ce qui est une grande diminution,
et qui montreaussibien que ces effetsviennentde la pesanteurde l'air,
dont il ne reste qu'une petitepartie dansle récipient, que si cette eau
et ce vif-argenttomboiententièrementdansun lieu qui fût entièrement
vide.
Caril est certainque rien ne fait mieuxvoir que c'est la pesanteurde
la massede l'air qui produittous ces effetsque l'on remarque dans les
liqueurs qui demeurentsuspenduesles unes plus haut, et les autres
plus bas, dans l'expérienceordinairedu vide, que de voir que, comme
ces effetscessententièrementlorsquel'on ôte entièrementla pressionet
1le ressortde l'air, ce que l'onfait par l'expériencedu vide dans le vide,
ils diminuentaussi très-sensiblement,et sont presqueréduits à rien,
154 NOUVELLES EXPÉRIENCES
lorsquel'air qui pressele vaseoùla liqueur se répand, est extrêmement
diminué, commeen cette machinede M.Boyle.
Et c'est pourquoi, encoreque l'on puissefaire quelquesexpérier.e::S
dans ce récipient, qui paroissenttoutes semblablesà celles qui se fe-
raient en plein air; comme,par exemple,que deux corps polisy de-
meurentattachésl'un contrel'autre sans se désunir, quand on en a at-
tiré l'air avecla pompe,il ne s'ensuitpas pour celaque cet effetpuisse
se faireaussi bien dansle vide que dans l'air, et qu'ainsiil n'est point
causépar la pesanteurde l'air, ce qui seroitcontraireà ce qui a été dit
dansle traité de la pesanteurdela massede l'air; maisil s'ensuitseule-
mentqueceteffetvientdel'air qui est restédansle récipient,lequelsedi-
latantet se raréfiant,à causequ'il n'est pluscomprimépar l'air extérieur,
presse,par sonressort,cesdeuxcorpsl'un contrel'autre,et a encoreassez
deforcepour les empêcherde sedésunir : maiscommeils ne sont pas si
pressésque dans l'air, si l'on pouvoitmettreles mains dans ce réci-
, l'on ne sentiroitpas sansdouteune si granderésistanceà les sé-
pient
parer; ou bien si l'on vouloiten faire l'expérienced'une manièreplus
facile. il n'y auroit qu'à pendre au corps de dessousun poids un peu
considérable,qui fît le mêmeeffetqu'une main qui le tireroit, et l'on
verrait qu'en vidant le récipient,ces deux corps se sépareroientbeau-
coupplus facilementque dans l'air. Ainsi cette expérienceest toute
semblableà celles que nous avons rapportéesde l'eauet du vif-argent
que l'on fait dans cette machine.Carcommesi, Ó. u lieu d'un tuyau de
trois ou quatre pieds dont on se sert pour faire l'expérienceavec de
l'eau, dans lequell'eau se videjusqu'à la hauteur d'un pied, on se ser-
voit d'un tuyauqui ne fût longque d'un demi-pied,il arriveroitqu'en
vidantl'air du récipientl'eaune tomberoitpoint, maisdemeureraittou-
jours suspenduejusqu'au haut du tuyau, parce que l'air qui y reste
suffiraitencorepour la soutenirdanscette hauteur ; et, commel'on ne
pourroitpas conclurede là que l'eau demeureroitde mêmesuspendue
dans des tuyaux plus hauts, commede trois ou quatre pieds, ou de
quelquehauteur qu'ils fussent, et qu'ainsicet effetde la suspensionde
l'eau ne vient point de la pressionde l'air: l'on ne peutpas conclure
aussi, de ce que deux corpspesant peut-êtrechacun quatre ou cinq
onces, ou mêmeun peu plus, demeurentattachésl'un contre l'autre
dansce récipient,que deuxcorpsbeaucoupplus pesansy demeureront
de mêmeunisl'un à l'autre, et qu'ainsi cet effetde l'adhésionde deux
corps polis, appliquésl'un contrel'autre, n'est point causépar la pe-
santeurde l'air.
Ainsil'on voit danstoutesles expériencesqui peuvent se faire dans
cettemachine,que cellesoùil arrive deseffetspareils à ceuxque nous
venonsde rapporter, ne fontrien contrece principede la pesanteurde
l'air, puisquel'on peut dire, avecraison,qu'ilssontcauséspar l'air qui
restedansle récipient ; et que les autresau contraireserventautantà le
prouveret à l'établir,que si le récipientétoittout à fait vidé.
Nousallons donc en rapporter quelques-unes,tirées, commenous
avonsdit, du livredeM.Boyle,en faisantvoirqu'ellesdépendentmani
festementdu principede la pesanteurde l'air.
FAITESEN ANGLETERRE. 155
I. Il remarquepremièrement,qu'ayantvidéle récipienten la manière
qui a été dite, l'on a beaucoupde peine à lever la clef du robinetqui es'
au haut du récipient, commenous avons marqué, et qu'on la son
pesante, commesi un grandpoidspendoitau bout d'en bas.
Ce qui est bien naturel et bien aiséà expliquerpar le principede 11
[pesanteurde l'air; car dans cette expérience,l'air ne touchantpoint
cette clef par-dessous, mais seulement par-dessus, il faut, pour la
[lever, lever la colonned'air qui pèse dessus, laquelleétant pesante, il
me faut pas s'étonnersi on trouvela clef pesante, et si on a de la peine
sà la lever.
II. Il remarqueaussiqu'aprèsavoirfaitmonterle pistonjusqu'auhau
Xiucylindre, et qu'on en a ainsi chassétout l'air, l'on a beaucoupde
peine à le faireredescendre,et qu'il semblequ'il soit colléet attachéau
ihaut du cylindre ; en sorte qu'il faut employerune grande forcepour
l'en séparer.
Cet effet n'est pas plus malaisé à expliquerque le précédent. Car
puisque l'air qui environnele piston le presse par-dessouset non par-
bdessus,il faut, pour le baisser, repousseret souleverla colonned'air
qui fait effortcontrele bas; ce qui ne peut se faire qu'avecpeine, et en
y employantune forceconsidérable.
III. Il rapporteaprèscela plusieursexpériencesqu'il a faites dans le
récipient; et premièrementcelle d'une vessie d'agneau assez ample,
sèche, fort molleet seulementà demipleine d'air, dont ayant bien bou-
ché l'orifice, en sorte qu'il ne pouvoitpoint du tout y entrer d'air, il la
imiten cet état dans le récipient. et en ayant ensuite bien bouchél'ou-
verture , il le fit vider par le moyen de la pompe ; et à mesurequ'il se
vidoit, l'on voyoit la vessie s'enfler, en sorte qu'avant mêmeque le
récipient fût autant désemplid'air que l'on pouvoit le désemplir,elle
paroissoit entièrementtendue, et aussibandéeque si l'on y eût soufflé
de l'air. Pour être encoreplus assuréque l'enflurede cette vessievenoit
de ce qu'on ôtoit l'air qui l'environnoitet qui la pressoit, il fit lever un
'<peula clefdu robinetqui étoitau haut du récipient,poury fairerentrer
iHel'air petit à petit; et à mesurequ'il y entroit, on voyoitla vessiese
ramollir peu à peu, et enfin, quand on y laissoitentrertout à fait l'air,
telle devenoitaussi flasquequ'auparavant.
Il rapportesur ce sujet une expériencetoute pareille que l'on faisoit
avec une vessiede carpe, dont il attribuel'inventionà M.de Roberval.
Il a refaitplusieursfoiscettemêmeexpérienceavecla vessied'agneau,
et il remarqueque, lorsqu'il y laissoit trop d'air, elle se crevoit, et en
crevant faisoitun bruit semblableà celui d'un pétard.
Pour rendre raison de cet effetpar notre principe, il n'y a qu'à dire
en un mot qu'il est tout pareil à celui qui a été rapporté dansle Traité
sMela pesanteurde l'air, page272, d'un ballonqui s'enfleou se desenfle.
là mesure qu'on le monte au haut d'une montagne,ou qu'on l'en fait
descendre, puisqu'onvoit de mêmecette vessied'agneaus'enflerà me-
sure qu'on diminue l'air qui la comprimoit,et qui la faisoit paroître
mmolleet flasque.
IV. Il remarqueencore,par plusieursexpériencesqu'il a faites, qu'en
156 NOUVELLES EXPÉRIENCES
vidant un vase de verre qui ne soit pas rond, maisseulementd'une
figure ovalique, il se casse toujours, quoiqu'onle fassefort épais; al.
lieu que quand il est tout à fait rond commeune boule. quoiqu'ilsoi
beaucoupplus mince, il ne se casse point, parce que cette figurefai
que ses partiess'entre-soutiennentet se fortifientles unes les autres.
Ceteffetne vient pas de l'horreur quela naturea pour le vide, puisqu
si cela étoit, le vaserond devroitaussibiensecasserque l'autre: mai:
il vient de la pesanteurde l'air, lequelpressantbeaucoupcesdeuxvase
par dehors, et très-peu par dedans, puisqu'ilssont presquevides d'air
cassecelui qui est en formeovalique,parcequ'il a moinsde résistance
mais ne cassepoint celui qui est rond, parce que cette figure le rend
plus fortet plus capablede résisterà l'effortque l'air fait pourle casser
V. C'estaussipar cemêmeprincipede la pesanteurde l'air, qu'il fau
expliquerune autre expériencequ'il rapporte d'un siphon plein d'eau.
long d'un pied et demi, qu'il mit dans son récipient, et qui cessade
couler dès lors qu'on eut vidé ce récipientpar le moyende la pompe ;
car il est clair que l'air qui reste dans le récipient ne pouvant éleve
l'eau par sa pressionque jusqu'à un pied, commeon a remarquéci-
dessus, un siphonlong d'un pied et demidevoitcesserde couler.
VI. Il a encoreéprouvéque des poidsd'inégalegrosseur,pesantégale
ment dans l'air, perdoient leur équilibre dans le vide; et il en a fait
l'expérienceen cette manière.
Il prit une vessiesèche, à demi pleined'air, dont il bouchabien l'ou-
verture, et l'attacha en cette sorte à l'un des bras d'une balancesi juste
et si délicate, que la trente-deuxièmepartie d'un grain étoit capablede
la faireincliner d'un côté ou d'autre, et à l'autre bras de la balanceil
mit un poidsde plombde la mêmepesanteurque la vessie ; en sorte que
ces deux poidsétoientainsi en équilibredansl'air; et mêmeil remarque
que le poids de plombpesoitun peu plus que la vessie.
Ayant mis le tout dans le récipient, et en ayant tiré l'air avec la
pompe, l'on voyoitau contrairele côté où étoit penduela vessie,l'em
porter par-dessusl'autre, et baisserde plus en plus à mesure que l'on
; et en laissantrentrer l'air petit à petit, l'on
tiroit plus d'air du récipient
voyoitaussila vessieremonterpeu à peu, et enfinredevenirà son équi-
libre quand on y laissoitentrer tout à fait l'air.
Ceteffetest tout pareilà ce qui a été dit dans le Traité de l'Équilibre
des liqueurs (pag.264 et 265),qu'il peut se faireque des poidssoienten
équilibredans l'air, qui ne le seroientpas dans l'eau, ni mêmedans un
air plus humide ; et la raisonqui en est donnéeen cet endroit doit aussi
servirà expliquerl'expérienceque nous venonsde rapporter.
Caril est clair que lorsquela vessieest dans l'air en équilibreavecle
plomb, elle est contre-peséeen cet état non-seulementpar le plomb,
maispar un volumed'air égalà soi, beaucoupplus grandquen'est celui
qui contre-pèsele plomb : or étant misedansle récipientpresquevide,
encoreque sa pesanteurnaturelle n'augmentepas, néanmoinselle est
moinscontre-peséeet moinssoutenue, parce que le volumed'air qui la
contre-pesoita perdu beaucoupde sa forcepar la diminutionde l'air, et
bien plus à proportionque celuiqui contre-pesoitle plomb,parce qu'il
FAITESEN ANGLETERRE. 157
est bien plus grand ; et par conséquentla vessiequi étoit en équilibre
dans l'air, doit s'abaisserdansce vide, et cesserd'êtreen équilibre.
Outrecesexpériences,M. Boyleen a fait quelquesautres, lesquelles
ne dépendentpoint, à la vérité, du principedela pesanteurde l'air, et
qui arriveroienttout de mêmequand il ne pèseroitpas, mais qui n'y
sontpointaussicontraires.
Il a éprouvé,par exemple,qu'un pendulene va pas si vite dans l'air
que dans le vide ; et pour le connoître,il en a pris deuxparfaitement
égauxdans l'air, dontil en a misl'un dansle récipient,et laissél'autre
dans l'air; et ayant ensuitefait viderle récipient,le pendulequi y étoit
enferméalloitplus vite que celui qui étoit enplein air, en sortequel'on
comptoitvingt-deuxbattemensdel'un contrevingt seulementdel'autre.
Il a encoreremarquéque les sonsdiminuoientbeaucoupde leur force
dans le récipientlorsqu'on le vidoit ; ce qu'il a éprouvépar le moyen
d'unemontresonnantequ'il a misedans ce récipient, et que l'on n'en-
tendoitpresquepoint sonneraprèsl'avoirvidé, quoiqu'onl'entendîtfort
bien auparavant.
Cequi n'est point contraire,commeil semble,à ce qui a été dit dans
l'expériencequenousavonsrapportéedela vessie,laquelleen se crevant
faisoitautant de bruit qu'un pétard ; car tout ce qu'on peutjustement
en conclure,est qu'il faudroitque le bruit eût été beaucoupplus grand.
Il a vouluéprouver,outrecela, si le feu pourroitse conserverdansce
récipientvidé, et combiende tempsil y dureroit ; et pour celail y mit
premièrementune chandellede suif allumée, qu'il dit s'être éteinte en
moinsd'une minute, aprèsavoirvidéle récipient ; et ayant faitla même
expérienceavecun petit ciergede cire blanche, il n'y demeurapas non
plus alluméplus d'uneminute.
Il mit ensuite des charbons ardens, et l'ayant fait aussitôtvider, il
remarquaque, depuisquel'onavoitcommencéà le vider jusqu'à ce que
les charbonsfussententièrementéteints, il s'étoit seulementpassétrois
minutes ; et y ayant mis dela mêmemanièreun fer rouge au lieu de
charbons,cetterougeurduravisiblependantl'espacede quatreminutes.
Il a fait encorela mêmeépreuveavecun boutde la mèchedont se ser-
vent les soldatspour leurs mousquets,qu'il suspendittout alluméedans
son récipient, et qui s'éteignoittout de mêmeà mesurequ'on le vidoit.
Il a voulu encore après cela éprouverce que deviendroientles ani-
maux que l'on mettroit dans ce récipient ; si ceuxqui ont des ailes y
voleroient; si les autresy marcheroient;et enfinsi les uns et les autres
pourroienty vivrelongtemps.
Ony mit premièrementde ceuxqui ont des ailes, commede grosses
mouches,des abeilleset des papillons; mais après qu'on eut vidé le
récipient, ils tombèrentdu haut en bas sans pouvoirdu tout se servir
de leurs ailes.
Il y mit encoreune alouette, qui non-seulementy perdit l'usage de
ses ailes, mais devint tout d'un coup languissante;et ayant ensuite
souffertplusieursconvulsionstrès-violentes,on la vit enfinexpirer, et
tout celase passapendantl'espacedeneufou dix minutes.
Ony mit ensuiteun moineau,qui y mourutde même, aprèscinq ou
158 NOUVELLES EXPÉRIENCES FAILESEN ANGLETERRE
six minutes; et après, une souris qui y vécutun peu plus longtemps
et qui n'y souffritpas tant de convulsionsque les animauxà ailes.
Voulantaussi éprouversi les poissonspourroienty vivre, et ne pou-
vantenavoird'autres vivans,il y mitune anguille, laquelle,après que
l'on eut vidéle récipient, y demeuracouchéeet immobiledurant long-
temps, commesi elleeût étémorte. Néanmoins,quand on ouvrit après
cela le récipientet qu'on l'en retira, on trouvaqu'ellene l'étoit pas, et
qu'elleétoitaussi vivequ'avantqu'onl'y mît.
Voilàce que l'on a jugé à propos d'extrairedu livre de M. Boyle, et
les expériencesque l'on a trouvéesles plus considérables,et qui ont le
plus de rapportau sujet destraités précédens,dontles unes ont celade
particulier,qu'ellesprouventclairementque l'air a dela pesanteur,et
toutesont celade commun,qu'ellesne prouventrien qui soit contraire
à ce principe.
DE L'ESPRIT GÉOMÉTRIQUE1
I.
On peut avoirtrois principauxobjets dans l'étude de la vérité: l'un,
de la découvrirquand on la cherche ; l'autre, de la démontrerquand
on la possède; le dernier,de la discerner d'avec le faux quand on
l'examine.
Je ne parle point du premier ; je traite particulièrementdu second,
et il enferme.le troisième. Car, si l'on sait la méthodede prouver la
vérité, on aura en mêmetemps cellede la discerner, puisqu'en exami-
nant si la preuvequ'on en donneest conformeaux règlesqu'on connoît,
on saura si elle est exactementdémontrée.
La géométrie, qui excelleen ces trois genres,a expliquél'art de
découvrirles vérités inconnues ; et c'est ce qu'elle appelle analyse, et
dontil seroitinutile de discourir aprèstant d'excellensouvragesqui ont
été faits.
Celuide démontrer les vérités déjà trouvées, et de les éclaircir de
telle sorte que la preuve en soit invincible, est le seul que je veux
donner; et je n'ai pour cela qu'à expliquer la méthode que la géomé-
trie y observe;car elle l'enseigneparfaitementpar ses exemples,quoi-
qu'elle n'en produiseaucun discours.Et parce que cet art consisteen
deux chosesprincipales, l'une de prouverchaquepropositionen parti-
culier, l'autre de disposer toutes les propositionsdans le meilleur
Ordre, j'en. ferai deux sections, dont l'une contiendrales règles de la
conduite des démonstrationsgéométriques,c'est-à-dire méthodiqueset
parfaites,et te, seconde comprendra celles de l'ordre géométrique,,
oc'est-à-direméthodiqueet acccompli: de sorte que les deux ensemble
renfermeronttout ce qui sera nécessairepour la conduitedu raisonne-
(IIIlentà prouveret discernerles vérités;lesquelles j'ai desseinde donner
sentières.
t
SECT. éA_-I'
I. — De la méthodedes démonstrationsgéométriques,
c'est-à-direméthodiqueset parfaite.
Je ne puis faire mieux entendrela conduite qu'on doit garder pour
rendre les démonstrationsconvaincantes,qu'en expliquantcelle que la
géométrie observe.
Mon objet est bien plus de réussir à l'une qu'à l'autre, et je n'ai
dxhoisicette sciencepour y arriver que parce qu'elle seule sait les véri-
1. Les deuxfragmensqui suiventsontintitulésdansl'éditiondeBossut
sur la géométrie
'N(ijlexions en général,et De l'art de persuader.
164 DE L'ESPRITGÉOMÉTRIQUE.
tables règlesdu raisonnement,et, sans s'arrêter aux règles dessyllos
gismesqui sont tellementnaturellesqu'on ne peut les ignorer, s'arrêt
et se fondesur la véritable méthode de conduire le raisonnement e
toutes choses, que presquetout le mondeignore, et qu'il est si avanta
geuxde savoir, que nous voyonspar expériencequ'entre espritségau
et toutes choses pareilles, celui qui a de la géométriel'emporte
acquiert une vigueur toute nouvelle.
Je veux donc faire entendre ce que c'est que démonstrationpa
l'exemplede celles de géométrie,qui est presquela seule des science
humaines qui en produised'infaillibles,parce qu'elle seule observe1
véritableméthode, au lieu que toutes les autres sont par une nécessit
naturelle dans quelque sorte de confusion que les seuls géomètre
savent extrêmementconnoître.
Maisil faut auparavant que je donnel'idée d'une méthode encor
plus éminente et plus accomplie, mais où les hommesne sauroien
jamais arriver: car ce qui passe la géométrienous surpasse ; et néan
moinsil est nécessaired'en dire quelquechose, quoiqu'ilsoit imposs
ble de le pratiquer.
Cette véritable méthode, qui formeroitles démonstrationsdans
plus haute excellence, s'il étoit possibled'y arriver, consisteroit~
deuxchoses principales : l'une, de n'employer aucun terme dont ~o
n'eût auparavant expliqué nettementle sens ; l'autre, de n'avancerja
maisaucune propositionqu'on ne démontrâtpar des vérités déjà con
nues; c'est-à-dire, en un mot, à définirtous les termes et à prouve
toutes les propositions.Mais,pour suivrel'ordre mêmeque j'explique
il faut que je déclarece que j'entendspar définition.
Onne reconnoîten géométrieque les seules définitionsque les logi
ciens appellent définitionsde nom, c'est-à-dire que les seulesimpos
tions de nom aux chosesqu'on a clairement désignéesen termespar
faitement connus ; et je ne parle que de celles-là seulement. Leu
utilité et leur usage est d'éclaircir et d'abréger le discours, en expri
mant par le seul nom qu'on imposece qui ne pourroit se dire ~qu'
plusieurs termes; en sorte néanmoins que le nom imposé demeur
dénué de tout autre sens, s'il en a, pour n'avoir plus que celui auque
on le destine uniquement. En voici un exemple. Si l'on a besoin di
distinguer dans les nombresceux qui sont divisiblesen deuxégalemen
d'avec ceux qui ne le sont pas, pour éviter de répéter souventcett
condition, on lui donne un nom en cette sorte: j'appelle tout nombr
divisibleen deux égalementnombre pair. Voilàune définitiongéomé
trique: parcequ'après avoir clairementdésignéune chose, savoirtou
nombre divisibleen deux également, on lui donne un nom que ~l'o
destitue de tout autre sens, s'il en a, pour lui donnercelui de la ChO
désignée.D'où il paroît que les définitionssont très-libres, et qu'elle
ne sont jamais sujettes à être contredites ; car il n'y a rien de plus
permisque de donnerà une chosequ'on a clairementdésignéeun ~no
tel qu'on voudra.Il faut seulement prendre garde qu'on n'abusede la
liberté qu'on a d'imposerdes noms, en donnant J mêmeà deuxchose
différentes.
DE L'ESPRITGÉOMÉTRIQUE. 165
Ce n'est pas que cela ne soit permis, pourvu qu'on n'en confonde
pas les conséquences,et qu'on ne les étende pas del'une à l'autre.
Maissi l'on tombedans ce vice, on peut lui opposerun remèdetrès-
sûr et très-infaillible: c'est de substituer mentalementla définitionà la
place du défini, et d'avoir toujours la définitionsi présenteque toutes
les foisqu'onparle , par exemple , de nombrepair, on entende précisé-
mentque c'est celui qui est divisibleen deuxpartieségales, et que ces
deuxchoses soient tellement jointes et inséparablesdans la pensée,
qu'aussitôt que le discoursen exprimel'une, l'esprit y attache immé-
diatementl'autre. Carles géomètreset tousceuxqui agissent méthodi-
quement , n'imposentdes nomsaux chosesque pourabrégerle discours.
et non pour diminuerou changer l'idée des chosesdont ils discourent.
Et ils prétendentque l'esprit suppléetoujours la définitionentièreaux
termes courts, qu'ils n'emploientque pour éviter la confusionque
la multitude des paroles apporte. Rien n'éloigne plus promptementet
plus puissammentles surprises captieusesdes sophistesque cette mé-
thode , qu'il faut avoirtoujours présente , et qui suffitseulepourbannir
toutes sortesde difficultéset d'équivoques.
Ceschosesétant bien entendues, je reviensà l'explicationdu véri-
table ordre, qui consiste,commeje disois, à tout définiret à tout prou-
ver. Certainementcette méthode seroit belle, mais elle est absolument
impossible: car il est évidentque les premiers termes qu'on voudroit
définir en supposeroientde précédenspour servir à leur explication,
et que de même les premières propositionsqu'on voudroit prouver
en supposeroientd'autres qui les précédassent; et ainsi il est clair
qu'on n'arriveroitjamais aux premières.Aussi, en poussantles recher-
chesde plus en plus, on arrivenécessairementà des motsprimitifsqu'on
me peut plusdéfinir, et à des principessi clairs qu'on n'en trouve plus
qui le soientdavantagepour servirà leur preuve. D'oùil paroîtque les
hommessont dans une impuissancenaturelle et immuablede traiter
quelquescienceque ce soit dansun ordreabsolumentaccompli.
Mais il ne s'ensuit pas de là qu'on doive abandonnertoute sort
d'ordre. Car il y en a un, et c'est celui de la géométrie,qui est à la
vérité inférieuren ce qu'il est moins convaincant,mais non pas en ce
qu'il estmoinscertain. Il ne définitpas tout et ne prouve pas tout, et
c'est en cela qu'il lui cède; mais il ne supposeque des chosesclaireset
constantespar la lumièrenaturelle, et c'est pourquoiil est parfaitement
wéritable, la nature le soutenant au défaut du discours. Cet ordre,
le plus parfait entre les hommes, consiste non pas à tout définir
couà tout démontrer,ni aussi à ne rien définirou à ne rien démontrer,
mais à se tenir dansce milieu de ne point définirles chosesclaires et
entenduesde tous les hommes,et de définirtoutes les autres ; et de ne
rpoint prouver toutes les choses connues des hommes, et de prouver
toutes les autres.Contrecet ordre pèchent égalementceuxqui entre-
prennent de tout définir et de tout prouver, et ceux qui négligent
tic le faire dars les choses qui ne sont pas évidentes d'elles-
mêmes.
C'estce que la géométrieenseigneparfaitement.Ellene définitaucune
166 M L'ESPRITGÉOMÉTRIQUE.
de ces choses, espace, temps, mouvement, nombre, égalité, ni ]
semblablesqui sont en grand nombre, parce que ces termes-làdésn
gnent si naturellementles chosesqu'ils signifient,à ceuxqui entende
la langue, que l'éclaircissementqu'on en voudroit faire apportent
plus d'obscuritéque d'instruction.Caril n'y a rien de plus faibleque
discoursde ceux qui veulent définirces mots primitifs.Quelle~nécess
y a-t-il, par exemple, d'expliquerce qu'on entend par le mot ~homm
Ne sait-on pas assez quelle est la chose qu'on veut désignerpar
terme?Et quel avantage pensoit nous procurer Platon, en disant qi
c'étoitun animalà deuxjambessans plumes ? Commesi l'idée que j'ti
ai naturellement, et que je ne puis exprimer, n'étoit pas plus nette
plus sûre que celle qu'il me donne par son explicationinutile et mêm
ridicule; puisqu'un homme ne perd pas l'humanité en perdant 11
deuxjambes, et qu'un chaponne l'acquiertpas en perdant ses plume
Il y en a qui vontjusqu'à cetteabsurditéd'expliquerun mot par le IDo
même.J'en sais qui ont définila lumière en cette sorte : La lumièree £
un mouvementluminaire des corps lumineux; commesi on ~pouv
entendrelesmotsde luminaireet de lumineuxsans celuide lumière.
On ne peut entreprendre de définir l'être sans tomber dans cet
absurdité : car on ne peut définirun mot sans commencerpar celui-ci,
c'est, soit qu'on l'exprimeou qu'on le sous-entende.Donc pour ~défin j
l'être, il faudroit dire c'est, et ainsi employerle mot définidans SÎ
définition.
Onvoit assezde là qu'il y a des mots incapablesd'être définis; et
la nature n'avoit supplééà ce défaut par une idée pareille qu'elle
donnéeà tous les hommes,toutes nos expressionsseroientconfuses ; aj
lieu qu'on en use avec la mêmeassuranceet la même certitude ~qu
s'ils étoient expliqués d'une manière parfaitement exempte d'équii
voques;parce que la nature nousen a elle-mêmedonné, sans parolese
une intelligenceplus nette que celle que l'art nous acquiert par ~no
-
explications.
Cen'est pas que tousles hommesaientla mêmeidée de l'essencedes
choses que je dis qu'il est impossibleet inutile de définir. Car, paf
exemple,le temps est de cettesorte. Quile pourradéfinir ? Et pourquoi
l'entreprendre,puisquetous les hommesconçoiventce qu'on veut ~dir
en parlant de temps, sans qu'on le désignedavantage?Cependantil y
a bien de différentesopinions touchant l'essence du temps. Le:
uns disent que c'est le mouvementd'une chose créée; les autres, Id
mesuredu mouvement,etc. Aussice n'est pas la nature de ces~chose
que je dis qui est connue de tous: ce n'est simplementque le rappor- -
entre le nom et la chose; en sorte qu'à cette expression,temps, tom:
portent la pensée vers le mêmeobjet: ce qui suffit pour faire que co
termen'ait pas besoind'être défini, quoiqueensuite, en examinant~C
que c'est que le temps, on vienneà différerde sentimentaprèss'êtremis
à y penser; car les définitionsne sont faites que pour désigner les
chosesque l'on nomme, et non pas pour en montrerla nature. Ce n'est
pasqu'il ne soit permisd'appelerdu nomde tempsle mouvementd'une
chose créée;car. commej'ai dit tantôt, rien n'est plus libre quea
DE L'ESPRITGÉOMÉTRIQUE. 167
les définitions.Maisensuite de cette définitionil y aura deuxchoses
qu'on appelleradu nom de temps : l'une est celle que tout le monde
• entend naturellementpar ce mot, et que tous ceux qui parlent notre
languenommentpar ce terme; l'autre sera le mouvementd'une chose
créée, car on l'appelleraaussi de ce nom suivant cette nouvelledéfi-
nition. Il faudra donc éviter les équivoques, et ne pas confondre
les conséquences.Car il ne s'ensuivra pas de là que la chose qu'on
entendnaturellementpar le mot de temps soit en effet le mouvement
d'une chosecréée.Il a été libre de nommerces deuxchosesde même ;
naisil ne le sera pas de les faireconvenirde nature aussibien que de
nom. Ainsi, si l'on avancece discours : Le temps est le mouvement
d'une chose créée; il faut demanderce qu'on entend par ce mot de
temps, c'est-à-dire si on lui laisse le sens ordinaire et reçu de tous,
ou si on l'en dépouillepourlui donner en cette occasionceluide mou-
vementd'une chose créée.Quesi on le destituede tout autre sens, on
ne peut contredire, et ce sera une définitionlibre, ensuitede laquelle,
commej'ai dit, il y aura deuxchosesqui auront cemêmenom. Maissi
on lui laisse son sens ordinaire, et qu'on prétende néanmoins que
ce qu'on entend par ce mot soit le mouvementd'une chose créée, on
peut contredire.Cen'est plus une définitionlibre, c'est une proposition
qu'il faut prouver, si ce n'est qu'ellesoit très-évidented'elle-même
; et
alorsce sera un principe et un axiome, mais jamais une définition,
parceque danscette énonciationon n'entend pas que le motde temps
signifiela mêmechose que ceux-ci, le mouvementd'unechosecréée;
mais on entend que ce que l'on conçoit par le terme de temps soit
ce mouvementsupposé.
Si je ne savoiscombienil estnécessaired'entendrececiparfaitement,
et combienil arrive à toute heure, dans les discoursfamilierset dans
les discours de science, des occasionspareilles à celle-ci que j'ai
donnéeen exemple,je ne m'y seroispas arrêté.Maisil me semble,par
l'expérienceque j'ai dé la confusiondes disputes, qu'on ne peut trop
entrer danscet esprit de netteté, pourlequelje fais tout ce traité, plus
quepour le sujet quej'y traite.
Carcombieny a-t-il de personnesqui croient avoir définile temps
quand ils ont dit que c'est la mesuredu mouvement,en lui laissant
cependantsonsensordinaire ! Et néanmoinsilsont fait une proposition ,
et non pas une définition.Combieny en a-t-il de même qui croient
avoirdéfinile mouvementquand ils ont dit: Motusnec simpliciter
actus, necmerapotentia est, sedactusentis in potentia!Et cependant,
s'ils laissentau mot de mouvementson sens ordinairecommeils font.
ce n'est pas une définition,mais une proposition ; et confondantainsi
les définitionsqu'ilsappellentdéfinitionsde nom, qui sontles véritables
définitionslibres, permiseset géométriques,aveccellesqu'ils appellent
définitionsde chose, qui sont proprementdes propositionsnullement
libres, mais sujettes à contradiction, ils s'y donnentla liberté d'en
former aussi bien que des autres : et chacun définissantles mêmes
choses à sa manière. par Une liberté qui est aussi défenduedans
ces sortes de définitionsque permise dans les premières, ils em-
168 DE L'ESPRITGÉOMÉTRIQUE.
brouillenttoutes choses et, perdant tout ordre et toute lumière, ils
se perdent eux-mêmeset s'égarentdans des embarrasinexplicables.
Onn'y tomberajamais en suivantl'ordre dela géométrie.Cettejudi-
cieuse scienceest bien éloignéede définirces mots primitifs,espace,
temps,mouvement,égalité,majorité,diminution,tout; et lesautresque
le mondeentendde soi-même.Maishors ceux-là, le reste des termes
qu'elle emploiey sont tellementéclaircis et définis, qu'on n'a pas
besoinde dictionnairepour en entendreaucun; de sorte qu'en un mot
tous ces termes sont parfaitementintelligibles,ou par la lumièrenatu-
relleou par lesdéfinitionsqu'elleen donne.
Voilàde quelle sorte elle évitetous les vices qui se peuventrencon-
trer dans le premierpoint, lequel consisteà définirles seuleschoses
qui en ont besoin.Elle en use de mêmeà l'égardde l'autre point, qui
consiste à prouver les propositionsqui ne sont pas évidentes.Car,
quand elle est arrivéeaux premièresvéritésconnues,elle s'arrête là et
demandequ'on les accorde , n'ayantrien de plus clair pourlesprouver :
de sorte que tout ce que la géométrieproposeest parfaitementdémon-
tré, ou par la lumièrenaturelle, ou par les preuves.Delà vient que si
cette sciencene définitpas et ne démontrepas toutes choses,c'est par
cetteseuleraisonque celanousest impossible.Maiscommela nature
fournit ce que cette science ne donne pas, son ordreà la vérité ne
donnepas une perfectionplusqu'humaine, maisil ja.toutecelle où les
hommespeuventarriver.Il m'a sembléà proposde donnerdès l'entrée
de ce discourscette.
On trouvera peut-être étrange que la géométriene puisse définir
aucune deschosesqu'elle a pour principauxobjets : car elle ne peut
définir ni le mouvement,ni les nombres, ni l'espace; et cependantces
trois choses sont celles qu'elle considèreparticulièrementet selon la
recherchedesquelleselle prend cestrois différensnomsde mécanique,
d'arithmétique,de géométrie,ce derniermot appartenantau genreet à
l'espèce.Maison n'en sera passurpris, si l'on remarquequecetteadmi-
rable sciencene s'attachantqu'aux chosesles plus simples, cette même
qualitéqui les rend dignesd'être ses objets les rend incapablesd'être
; de sorte que le manquede définitionest plutôt une perfection
définies
qu'un défaut, parcequ'il ne vient pas de leur obscurité, mais au con-
traire de leur extrêmeévidence,qui est telle qu'encorequ'ellen'ait pas
la convictiondes démonstrations,elleen a toute la certitude.Elle sup-
pose donc que l'on sait quelleest la chosequ'on entendpar ces mots,
mouvement,nombre, espace ; et, sans s'arrêter à les définirinutile-
ment , elleen pénètrela nature, et en découvreles merveilleusespro-
priétés.
Cestrois choses,qui comprennenttout l'univers, selon ces paroles ,
Deusfecitomnia in pondere,in numéro, et mensura, ont une liaison
réciproqueet nécessaire.Car on ne peut imaginerde mouvementsans
quelque chose qui se meuve; et cette chose étant une, cette unité
est l'originedetous les nombres; et enfinle mouvementne pouvantêtre
sans espace, on voit ces trois chosesenferméesdans la première.Le
temosmêmey est aussi compris : car le mouvementet le tempssont
DE L'ESPRITGÉOMÉTRIQUE. 169
~datifsl'un à l'autre; la promptitudeet la lenteur, qui sontles diffé-
ences des mouvemens,ayant un rapport nécessaire avec le temps.
Linsiil y a des propriétéscommunesà toutes choses, dont la connois-
ance ouvrel'esprit aux plus grandesmerveillesdela nature.
La principale comprend les deux infinités qui se rencontrentdans
outes: l'une de grandeur, l'autre de petitesse.
Car quelquepromptque soit un mouvement,on peut en concevoirun
[ui le soit davantage, et hâter encore ce dernier; et ainsi toujours à
'infini, sans jamais arriver à un qui le soit de telle sorte qu'on ne
puisseplusy ajouter. Et au contraire, quelquelent que soitun mouve-
nent, on peut le retarder davantage, et encorece dernier ; et ainsi à
'infini, sans jamais arriver à un tel degré de lenteur qu'on ne puisse
ncoreen descendreà une infinitéd'autres, sans tomber dansle repos.
)e même, quelquegrandque soit un nombre, on peut en concevoirun
lus grand, et encoreun qui surpassele dernier, et ainsi à l'infini, sans
amaisarriver à un qui ne puisseplus être augmenté.Et au contraire,
[uelquepetit que soitun nombre, commela centièmeou la dix-millième
lartie, on peut encoreen concevoirun moindre, et toujours à l'infini,
ans arriver au zéro ou néant. Quelquegrand que soit un espace, on
eut en concevoirun plus grand, et encoreun qui le soit davantage ; et
insi à l'infini, sans jamais arriver à un qui ne puisseplus être aug-
nenté.Et au contraire, quelquepetit que soit un espace, on peut encore
n considérerun moindre, et toujours à l'infini, sans jamais arriverà
~inindivisiblequi n'ait plus aucune étendue. Il en est de mêmedu
emps. Onpeut toujoursen concevoirun plus grand sans dernier, et un
noindre, sans arriver à un instant, et à un pur néant de durée. C'est -
-dire, en nuun mot, que quelquemouvement,quelquenombre, quelque
espace,quelque temps que ce soit, il y en a toujours un plus grand et
m moindre : de sortequ'ils sesoutiennenttous entre le néant et l'infini,
liant toujoursinfinimentéloignésde ces extrêmes.
Toutesces véritésne se peuvent démontrer, et cependantce sont les
ondemenset les principesde la géométrie.Maiscommela cause qui
es rend incapablesde démonstrationn'est pas leur obscurité, maisau
contraireleur extrêmeévidence,ce manquede preuve n'est pas un dé-
'aut, maisplutôt une perfection.D'oùl'on voit que la géométriene peut
; mais par cette seuleet avan.
léfinir les objets ni prouverles principes
tageuseraison, que les uns et les autres sont dans une extrêmeclarté
, qui convaincla raison plus puissammentque le discours.Car
laturelle
lU) a-t-il de plus évident que cette vérité, qu'un nombre, tel qu'il
soit, peut être augmenté : ne peut-onpas le doubler? Que la prompti-
tude d'un mouvementpeut être doublée, et qu'un espacepeut être dou-
blé de même?Et qui peut aussi douter qu'un nombre, tel qu'il soit, ne
puisseêtre divisépar la moitié, et sa moitiéencore par la moitié? Car
cette moitié seroit-elleun néant? Et commentces deux moitiés, qui se-
roientdeux zéros, feroient-ellesun nombre?De mêmeun mouvement,
quelque lent qu'il soit, ne peut-il pas être ralenti de moitié, en sorte
qu'il parcoure le mêmeespacedans le double du temps, et ce dernier
mouvementencore?Carseroit-ce un pur repos? Et commentse pour
170 DE L'ESPRITGÉOMÉTRIQUE.
roit-il que ces deuxmoitiésde vitesse,qui seroientdeux repos, fissen
la premièrevitesse?Enfinun espace, quelquepetit qu'il soit, ne peut-
il pas être diviséen deux, et ces moitiésencore?Et commentpourroit-i
se faire que ces moitiésfussentindivisiblessans aucune étendue, elles
qui jointes ensembleont fait la premièreétendue?
Il n'y a point de connoissancenaturelle dans l'homme qui précède
celles-là,et qui les surpasseen clarté. Néanmoins,afinqu'il y ait exem-
ple de tout, on trouve des esprits excellensen toutes autres choses,
que ces infinités choquent, et qui n'y peuvent en aucune sorte con-
sentir.
Je n'ai jamaisconnu personnequi ait pensé qu'un espacene puisse
être augmenté. Maisj'en ai vu quelques-uns, très-habilesd'ailleurs,
qui ont assuré qu'un espacepouvoitêtre diviséen deux partiesindivi-
sibles, quelque absurdité qu'il s'y rencontre.Je me suis attachéà re-
chercheren eux quellepouvoitêtre la cause de cette obscurité,et j'ai
trouvéqu'il n'yen avoit qu'une principale,qui est qu'ils ne sauroient
concevoirun continudivisibleà l'infini : d'où ils concluentqu'iln'y est
pas divisible.C'estune maladienaturelleà l'hommedecroirequ'il pos-
sède la vérité directement;et de là vient qu'il est toujours disposéà
nier tout ce qui lui estincompréhensible; au lieu qu'eneffetil ne connoît
naturellementque le mensonge,et qu'il ne doit prendre pour vérita-
bles que les chosesdontle contrairelui paroît faux. Et c'est pourquoi,
touteslesfois qu'une propositionest inconcevable,il faut en suspendre
le jugementet ne pas la nier à cette marque, maisen examinerle con-
traire; et si on le trouvemanifestementfaux, on peut hardimentaffir-
mer la première, tout incompréhensiblequ'elle est. Appliquonscette
règle à notre sujet.
Il n'y a point de géomètrequi ne croie l'espace divisibleà l'infini.
On ne peut non plus l'être sans ce principequ'être hommesansâme.
Et néanmoinsil n'yen a point qui comprenneune divisioninfinie ; et
l'on ne s'assurede cette véritéque par cetteseuleraison, mais qui est
certainementsuffisante,qu'on comprend parfaitementqu'il est faux
qu'en divisant un espace on puisse arriver à une partie indivisible,
c'est-à-dire qui n'ait aucune étendue. Car qu'y a-t-il de plus absurde
que de prétendrequ'en divisant toujours un espace, on arriveenfinà.
une divisiontelle qu'en la divisanten deux, chacunedes moitiésreste
indivisibleet sansaucune étendue, et qu'ainsi ces deux néans d'éten-
due fissent ensembleune étendue?Car je voudroisdemanderà ceux
qui ont cette idée, s'ils conçoiventnettementque deux indivisiblesse
touchent : si c'est partout, ils ne sont qu'une même chose, et partant
les deux ensemblesont indivisibles;et si ce n'est paspartout, ce n'est
donc qu'en une partie : donc ils ont des parties, doncils ne sont pas
indivisibles.Ques'ils confessent,commeen effet ils l'avouent quand
on les presse, que leur propositionest aussi inconcevableque l'autre,
qu'ils reconnoissentque ce n'est pas par notre capacitéà concevoirces
chosesque nousdevonsjuger de leur vérité, puisque ces deux con-
traires étant tous deux inconcevables,il est néanmoinsnécessairement
certain que l'un des deuxest véritable. 's
DE L'ESPRITGÉOMÉTRIQUE. 171
Maisqu'à cesdifficultéschimériques,et qui n'ont de proportionqu'à
notre foiblesse,ils opposentces clartés naturelleset ces véritéssolides :
s'il étoit véritable que l'espace fût composéd'un certain nombre fini
d'indivisibles, il s'ensuivroit que deux espaces, dont chacun seroit
carré, c'est-à-direégal et pareil de tous côtés, étant doubles l'un de
l'autre, l'un contiendroitun nombrede ces indivisiblesdoubledu nom-
bre des indivisiblesde l'autre. Qu'ilsretiennentbien cette conséquence,
et qu'ils s'exercentensuiteà ranger des pointsen carrés jusqu'à ce qu'ils
en aient rencontrédeuxdont l'un ait le doubledes points de l'autre, et
alorsje leur ferai cédertout ce qu'il y a de géomètresau monde.Mais
si la choseest naturellementimpossible, c'est-à-dire s'il ya impossi-
bilitéinvincibleà ranger des carrésde points, dont l'un en ait le dou-
ble de l'autre, commeje le démontreroisence lieu-là mêmesi la chose
méritoit qu'on s'y arrêtât, qu'ils en tirent la conséquence.
Et pour les soulagerdansles peines qu'ils auroient en de certaines
rencontres, commeà concevoirqu'un espace ait une infinitéde divi-
, vu qu'on les parcourt en si peu de temps, pendant lequel on
sibles
auroit parcourucetteinfinitéde divisibles,il faut les avertir qu'ils ne
doiventpascomparerdes chosesaussi disproportionnéesqu'est l'infinité
des divisiblesavecle peu de tempsoù ils sont parcourus : mais qu'ils
comparentl'espaceentier avecle temps entier, et les infinis divisibles
de l'espaceavec les infinisinstans de ce temps ; et ainsi ils trouveront
que l'on parcourtune infinitéde divisiblesen une infinité d'instans, et
un petit espaceen un petit temps ; en quoi il n'y a plus la disproportion
qui les avoit étonnés.
Enfin, s'ils trouvent étrangequ'un petit espaceait autant de parties
qu'un grand, qu'ils entendentaussi qu'ellessont plus petites à mesure,
et qu'ils regardent le firmamentau travers d'un petit verre, pour se
familiariseravec cette connoissance,en voyant chaquepartie du ciel
en chaque partie du verre. Maiss'ils ne peuvent comprendreque des
parties si petites. qu'ellesnous sont imperceptibles,puissent être au-
tant diviséesque le firmament,il n'y a pas de meilleurremèdeque de
les leur faire regarder avecdes lunettes qui grossissentcette pointe dé-
licatejusqu'à une prodigieusemasse : d'où ils concevrontaisémentque,
par le secoursd'un autre verre encoreplus artistementtaillé, on pour-
roit les grossirjusqu'à égaler ce firmamentdont ils admirentl'étendue.
Et ainsi ces objetsleur paroissantmaintenanttrès-facilementdivisibles,
qu'ils se souviennentque la nature peut infinimentplus que l'art. Car
enfinqui les a assurésque ces verres auront changé la grandeurnatu-
relle de ces objets, ou s'ils auront au contrairerétablila véritable,que
la figure de notre œil avoit changée et raccourcie, comme font les
lunettes qui amoindrissent ?
Il est fâcheuxde s'arrêterà ces bagatelles ; mais il y a des tempsde
niaiser.
Il suffitde dire à des esprits clairsen cette matière que deux néans
d'étenduene peuventpas faire une étendue.Maisparcequ'il y en a qui
prétendents'échapperà cette lumière par cette merveilleuseréponse,
que deux~néa,S d'étenduepeuvent aussi bien faire une étendue que
172 DE L'ESPRITGÉOMÉTRIQUE.
deux unités dont aucunen'est nombrefont un nombrepar leur assem-
blage; il faut leur repartir qu'ils pourroientopposer,dela mêmesorte,
que vingtmillehommesfont une armée, quoiqueaucun d'eux ne soit
armée; que millemaisonsfont une ville, quoiqueaucune ne soit ville;
ou que les parties font le tout, quoique aucune ne soit le tout, ou,
pour demeurerdans la comparaisondes nombres, que deux binaires
fontle quaternaire, et dix dizainesune centaine, quoique aucun ne le
soit. Maisce n'est pas avoir l'esprit juste que de confondre par des
comparaisonssi inégalesla nature immuabledes chosesavecleurs noms
libres et volontaires,et dépendantdu caprice des hommesqui les ont
composés.Caril est clair que pour faciliterles discourson a donnéle
nomd'arméeà vingt mille hommes, celui de villeà plusieursmaisons,
celuide dizaineà dix unités; et que de cette liberté naissentles noms
d'unité, binaire, quaternaire, dizaine, centaine, différenspar nos
fantaisies, quoique ces choses soienten effetde mêmegenre par leur
nature invariable, et qu'ellessoienttoutes proportionnéesentreelleset
ne diffèrentque du plus ou du moins, et quoique,ensuitede cesnoms,
le binaire ne soit pas quaternaire, ni une maisonune ville, non plus
qu'une ville n'est pas une maison. Maisencore, quoiqueune maisonne
soit pas une ville, elle n'est pas néanmoinsun néant de ville ; il y a
biende la différenceentre n'être pas une choseet en être un néant.
Car, afin qu'on entendela choseà fond, il faut savoir que la seule
raisonpour laquellel'unité n'est pas au rang des nombresest qu'Eu-
clideet les premiersauteurs qui ont traité d'arithmétique,ayant plu-
sieurs propriétésà donnerqui convenoientà tous les nombreshormisà
l'unité, pour éviter de dire souvent qu'en tout nombre, hors l'unité,
telle conditionse rencontre, ils ont exclu l'unité de la significationdu
mot nombre,par la liberté que nous avons déjà dit qu'on a de faireà
son gré des définitions.Aussi, s'ils eussent voulu, ils en eussent de
mêmeexclule binaireet le ternaire, et tout ce qu'il leur eût plu; car
on en est maître, pourvu qu'on en avertisse : commeau contraire
l'unité se met quand on veut au rang des nombres, et les fractionsde
même.Et, en effet, l'on est obligéde le fairedans les propositionsgé-
nérales , pour éviter de dire à chaquefois: En tout nombre, et à l'u-
nité et aux fractions, une telle propriétése trouve ; et c'est en ce sens
indéfiniqueje l'ai pris danstout ce quej'en ai écrit. Maisle mêmeEu-
clidequi a ôté à l'unité le nomde nombre, ce qui lui a été permis, pour
faireentendrenéanmoinsqu'ellen'est pas un néant, mais qu'elle est
au contrairedu mêmegenre, il définitainsi les grandeurshomogènes :
Lesgrandeurs, dit-il, sont dites être de même genre, lorsquel'une
étant plusieurs fois multipliéepeut arriver à surpasser l'autre. Et par
conséquent,puisque l'unité peut, étant multipliéeplusieursfois, sur-
passer quelque nombreque ce soit, elle est de mêmegenre que les
nombresprécisémentpar sonessenceet par sa nature immuable,dans
le sens du mêmeEuclidequi a vouluqu'ellene fût pas appeléenombre.
Il n'en est pas de mêmed'un indivisibleà l'égardd'une étendue ; car
non-seulementil diffèrede nom, ce qui est volontaire,mais il diffère
de genre, par la même définition;puisqu'un indivisible multipliéau-
DE L'ESPRITGÉOMÉTRIQUE. 173
tant defois qu'onvoudra, est si éloignéde pouvoirsurpasseruneéten-
due, qu'il ne peut jamais formerqu'un seul et unique indivisible;ce
qui est naturelet nécessaire,commeil est déjà montré.Et commecette
dernièrepreuveest fondéesur la définitionde ces deux choses,indivi-
sible et étendue,on va acheveret consommerla démonstration.
Un indivisibleest ce qui n'a aucunepartie, et l'étendueest ce qui a
diversespartiesséparées.
Sur ces définitions,je dis que deuxindivisiblesétantunisne fontpas
une étendue.Car, quand ils sont unis, ils se touchentchacun en une
partie; et ainsiles partiespar où ils se touchentne sont passéparées,
puisqueautrementellesne se toucheroientpas.Or, par leur définition,
ils n'ont point d'autresparties : doncils n'ont pas de partiesséparées;
doncils ne sont pas une étendue,par la définitiondel'étenduequiporte
la séparationdes parties.Onmontrerala mêmechosede tousles autres
indivisiblesqu'ony joindra, par la mêmeraison.Et partant un indivi-
sible, multiplié autant qu'on voudra, ne fera jamais une étendue.
Doncil n'est pas de mêmegenre que l'étendue, par la définition des
chosesdu mêmegenre.
Voilàcommenton démontreque lesindivisiblesne sont pas de même
genreque les nombres.Delà vient que deuxunités peuventbien faire
un nombre,parce qu'ellessont de mêmegenre ; et que deuxindivisi-
bles ne font pas une étendue,parce qu'ils ne sont pas du même genre.
D'oùl'on voitcombienil y a peu de raison de comparerle rapportqui
est entrel'unité et les nombresà celui qui est entre les indivisibleset
l'étendue.
Maissi l'on veut prendredans les nombresune comparaisonqui re-
présenteavecjustessece que nousconsidéronsdans l'étendue, il faut
que ce soit le rapport du zéroaux nombres ; car le zéro n'est pas du
mêmegenreque les nombres,parcequ'étantmultiplié, il ne peut les
: de sorte que c'est unvéritableindivisiblede nombre,comme
surpasser
l'indivisibleest un véritablezérod'étendue.Et onen trouveraun pareil
entre le repos et le mouvement,et entre un instant et le temps; car
toutesces chosessont hétérogènesà leurs grandeurs, parce qu'étant
infinimentmultipliées,elles ne peuventjamais faire que des indivi-
sibles, non plus que les indivisiblesd'étendue, et par la mêmeraison.
Et alorson trouveraune correspondanceparfaiteentre ces choses ; car
toutescesgrandeurssontdivisiblesà l'infini, sanstomberdansleurs in-
, de sorte qu'ellestiennenttoutesle milieu entre l'infiniet le
divisibles
néant.
Voilàl'admirablerapportque la nature a mis entre ces choses,et les
deuxmerveilleuses infinitésqu'ellea proposéesaux hommes,non pas à
concevoir,maisà admirer ; et pour en finir la considérationpar une
dernièreremarque,j'ajouteraique ces deuxinfinis,quoiqueinfiniment
différens, sont néanmoinsrelatifsl'un à l'autre, de telle sorteque la
connoissancedel'un mènenécessairement à la connoissancede l'autre.
Cardansles nombres,de ce qu'ilspeuventtoujoursêtre augmentés,i]
s'ensuitabsolumentqu'ilspeuventtoujoursêtre diminués,et celaclaire-
ment: carsil'onpeutmultiplierunnombrejusqu'à100000, par exemple,
174 DE L'ESPRITGÉOMÉTRIQUE.
on peut aussien ~prendre ine cent millièmepartie, enle divisantpar la
mêmenombrequ'on le multiplie,et ainsitout termed'augmentationde-
viendra termede division, en changeantl'entier en fraction. De sorte
que l'augmentationinfinie enferme nécessairementaussi la division
infinie. Et dans l'espace le même rapport se voit entre ces deux in-
finis contraires; c'est-à-dire que, de ce qu'un espacepeut être infi-
niment prolongé, il s'ensuit qu'il peut être infiniment diminué,
commeil paroît en cet exemple : Si on regardeau traversd'un verreun
vaisseauqui s'éloignetoujoursdirectement, il est clair que le lieu du
diaphaneoù l'on remarqueun point tel qu'onvoudra du navire haus-
sera toujours par un flux continuel, à mesure que le vaisseaufuit.
Donc, sila coursedu vaisseauest toujoursallongéeet jusqu'àl'infini,
ce point hausseracontinuellement ; et cependantil n'arriverajamaisà
celuioù tomberale rayon horizontalmenéde l'œil au verre, de sorte
qu'il en approcheratoujours sans y arriverjamais, divisantsans cesse
l'espacequi resterasousce pointhorizontal,sansy arriver. D'où l'on
voit la conséquencenécessairequi se tire de l'infinitéde l'étenduedu
coursdu vaisseau, à la divisioninfinieet infinimentpetite de ce petit
espacerestant au-dessousde ce point horizontal.
Ceuxqui ne seront pas satisfaitsde ces raisons, et qui demeureron
dansla créanceque l'espacen'est pas divisibleà l'infini, ne peuven
rien prétendreauxdémonstrationsgéométriques;et, quoiqu'ilspuissen
être éclairésen d'autres choses, ils le serontfort peu en celles-ci
: car
on peut aisément être très-habilehommeet mauvaisgéomètre.Mai
ceuxqui verrontclairementces véritéspourrontadmirerla grandeuret
la puissancede la nature danscette doubleinfinitéqui nous environn
detoutesparts, et apprendrepar cette considérationmerveilleuseà se
connoîtreeux-mêmes,en se regardantplacés entre une infinitéet un
néant d'étendue, entre une infinité et un néantde nombre,entre une
infinité et un néant de mouvement,entre une infinitéet un néantde
temps. Sur quoi on peut apprendre à s'estimerà son juste prix, et
formerdes réflexionsquivalent mieuxque tout le reste de la géométri
même.
J'ai cru être obligéde faire cette longue considérationen faveur de
ceuxqui, ne comprenantpas d'abord cette double infinité, sont capa-
bles d'enêtre persuadés.Et, quoiqu'ily en ait plusieursqui aientassez
delumièrespour s'enpasser,il peut néanmoinsarriverque ce discours,
qui sera nécessaireaux uns, ne sera pas entièrementinutile aux
autres
> II.
L'art de persuadera un rapportnécessaireà la manièredontles llom
mes consententà ce qu'on leur propose,et aux conditionsdeschoses
qu'on veut fairecroire.
Personne n'ignore qu'il y a deux entréespar où les opinionssont
reçuesdans l'âme, qui sont ses deux principalespuissances,l'entende-
ment et la volonté.La plus naturelleest cellede l'entendement,car on
ne devroitjamais consentir qu'aux vérités démontrées;mais la plus
DE L'ESPRITGÉOMÉTRIQUE.
ordinaire, quoiquecontrela nature, est cellede la volonté, car tout ca
qu'il y a d'hommessont presquetoujours emportésà croire non paspar
la preuve, maispar l'agrément.Cettevoie est basse, indigne, et étran-
gère; aussi tout le monde la désavoue.Chacunfait professionde no
croire et mêmede n'aimer que ce qu'il sait le mériter.
Je ne parle pas ici desvérités divines, que je n'aurois garde de faire
tombersous l'art de persuader, car ellessont infinimentau-dessusdela
nature : Dieuseul peut les mettre dans l'âme, et par la manièrequ'il lui
plaît. Je sais qu'il a vouluqu'ellesentrent du cœur dans l'esprit, et non
pas de l'esprit dansle cœur, pour humilier cette superbepuissancedu
raisonnement,qui prétend devoir être juge des chosesque la volonté
choisit; et pour guérir cette volontéinfirme,qui s'est toute corrompue
par ses sales attachemens.Et de là vient qu'au lieu qu'en parlant des
choseshumaineson dit qu'il faut les connoîtreavant que de les aimer,
ce qui a passéen proverbe,les saintsau contrairedisenten parlant des
chosesdivines qu'il faut les aimer pour les connoître, et qu'on n'entre
dans la vérité que par la charité, dont ils ont fait une de leurs plus
utilessentences.En quoi il paroîtque Dieua établicet ordresurnaturel,
et tout contraire à l'ordre qui devoitêtre naturel aux hommesdans les
chosesnaturelles.Ils ont néanmoinscorrompucet ordre en faisant des
chosesprofanesce qu'ils devoientfaire des chosessaintes, parce qu'en
effet nous ne croyonspresque que ce qui nous plaît. Et de là vient
l'éloignementoù nous sommesde consentiraux vérités de la religion
chrétienne,tout opposéeà nosplaisirs.«Dites-nousdeschosesagréables
et nous vous écouterons, », disoientles Juifs à Moïse;commesi l'agré-
ment devoit régler la créance ! Et c'est pour punir ce désordrepar un
ordre qui lui est conforme,que Dieu ne verse ses lumièresdans les
espritsqu'aprèsavoir domptéla rébelliondela volontépar une douceur
toute célestequi la charmeet qui l'entraîne.
Je ne parle doncque des véritésde notre portée; et c'est d'elles que
je dis que l'esprit et le cœur sont commeles portes par où elles sont
reçues dans l'âme, mais que bien peu entrent par l'esprit, au lieu
qu'elles y sont introduites en foule par les caprices témérairesde la
volonté,sans le conseildu raisonnement.
Cespuissancesont chacuneleurs principeset les premiers moteurs
de leurs actions.Ceuxde l'esprit sont desvérités naturelleset connues
à tout le monde, commeque le tout est plus grand que sa partie, outre
plusieursaxiomesparticuliersque lesuns reçoiventetnon pas d'autres,
maisqui, dès qu'ils sontadmis , sontaussi puissans,quoiquefaux, pour
emporterla créance, que les plus véritables.Ceuxdela volontésont de
certainsdésirs naturels et communsà tousles hommes,commele désir
d'être heureux,que personnene peut pas.ne pasavoir, outre plusieurs
objetsparticuliersque chacunsuit poury arriver, et qui, ayant la force
de nous plaire, sont aussi forts, quoiquepernicieuxen effet,pour faire
agir la volonté, que s'ils faisoientson véritablebonheur.
Voilàpour ce qui regardeles puissancesqui nous portentà consentir
Maispour les quilités des chosesque nous devonspersuader, elles sont
biendiverses.
176 DE L'ESPRITGÉOMÉTRIQUE.
Les unes se tirent, par une conséquencenécessaire, des princip
communset des vérités avouées.Celles-làpeuvent être infailliblem
persuadées ; car, en montrantle rapportqu'ellesont avec les princip
accordés,il y a une nécessitéinévitablede convaincre,et il est impo
sible qu'ellesne soientpas reçuesdansl'âme dès qu'on a pu les enrô
à cesvéritésqu'elle a déjà admises.
Il y en a qui ont une union étroiteavecles objetsde notre satisfa
tion ; et celles-làsont encore reçues avec certitude, car aussitôtqu'
fait apercevoirà l'âme qu'une chosepeut la conduireà ce qu'elle air
souverainement,il est inévitablequ'ellene s'y porte avecjoie.
Mais celles qui ont cette liaisontout ensemble, et avec les vérit
avouées, et avecles désirsdu cœur, sont si sûres de leur effet,qu
n'y a rien qui le soit davantagedans la nature. Commeau contraire
qui n'a de rapportni à noscréancesni à nos plaisirsnousest importu
fauxet absolumentétranger.
En toutes ces rencontresil n'y a point à douter.Maisil y en a où ]
chosesqu'on veut fairecroiresontbienétabliessur des véritésconnue
mais qui sont en mêmetempscontrairesaux plaisirsqui noustouche
le plus. Et celles-làsont en grandpéril de fairevoir, par une expérie
qui n'est que trop ordinaire, ce queje disois au commencement : q
cetteâme impérieuse,qui se vantoit de n'agir que par raison, suit p
un choix honteux et téméraire ce qu'une volonté corrompuedésir
quelquerésistanceque l'esprittrop éclairépuissey opposer.C'est~a
qu'il se fait un balancementdouteuxentre la véritéet la volupté, et q
la connoissancede l'une et le sentimentde l'autre fontun combatdo
le succèsest bien incertain, puisqu'ilfaudroitpour en juger connoî
tout ce qui se passe dans le plus intérieur de l'homme, que l'homr
mêmene connoîtpresquejamais.
Il paroît de là que, quoique ce soit qu'on veuillepersuader,il fa
avoir égard à la personne à qui on en veut, dontil faut connoîtrel'e
prit et le cœur, quelsprincipesil accorde, quelleschosesil aime ;
ensuiteremarquer, dans la chosedont il s'agit, quels rapports elle
avecles principesavoués, ou avecles objets délicieuxpar les charm
qu'on lui donne.Desorte que l'art de persuaderconsisteautantencel
d'agréerqu'en celui de convaincre,tant les hommesse gouvernentpli
par capriceque par raison !
Or, de ces deux méthodes,l'une de convaincre,l'autre d'agréer,
ne donneraiici les règlesque dela première;et encoreau cas qu'ons
accordéles principeset qu'on demeurefermeà les avouer : autreme
je ne saiss'il y auroit un art pour accommoderles preuvesà ~l'inc
stancede nos caprices.Maisla manièred'agréerest biensans compar
son plus difficile,plus subtile, plus utile et plusadmirable;aussi,
je n'en traite pas, c'est parce que je n'en suis pas capable; et je m
sens tellementdisproportionné,queje croisla choseabsolumentimpo
sible.Cen'est pas que je ne croiequ'il y ait des règlesaussi sûres~po
plairequepour démontrer,et que qui les sauroitparfaitementconno
tre et pratiquerne réussîtaussi sûrementà se faireaimerdesrois et i
toutessortesde personnes,qu'à démontrerles élémensde la ~géomé
DE L'ESPRITGÉOMÉTRIQUE. 177
à ceux qui ont assez d'imaginationpour en comprendreles hypothèses.
Maisj'estime, et c'est peut-êtrema foiblessequi me le fait croire, qu'il
est impossibled'y arriver. Au moins je sais que si quelqu'un en est
capable,ce sontdes personnesque je connois, et qu'aucun autre n'a
sur celade si claireset de si abondanteslumières..
La raison de cette extrêmedifficultévient de ce que les principesdu
plaisirne sont pas fermeset stables.Ils sontdiversen tous les hommes,
et variablesdans chaqueparticulieravecune telle diversité,qu'il n'y a
pointd'hommeplus différentd'un autre que de soi-mêmedanslesdivers
temps. Un hommea d'autres plaisirs qu'une femme; un riche et un
pauvreen ont de différens;un prince, un hommede guerre, un mar-
chand, un bourgeois, un paysan, les vieux, les jeunes, les sains, les
malades, tous varient; les moindresaccidensles changent.Or, il y a
un art, et c'est celui queje donne, pour fairevoirla liaisondesvérités
avecleurs principessoit de vrai, soit de plaisir, pourvuque les princi-
pes qu'on a une foisavoués demeurentfermeset sans être jamais dé-
mentis.Maiscommeil y a peu de principesde cette sorte, et que hors
de la géométrie,qui ne considèreque des figurestrès-simples,il n'y a
presquepoint de vérités dont nous demeurionstoujoursd'accord, et
encoremoinsd'objets de plaisir dontnous ne changionsà toute heure,
je ne sais s'il y a moyende donnerdes règlesfermespour accorderles
discoursà l'inconstancede nos caprices.
Cetart quej'appellel'art de persuader, et qui n'est proprementque
la conduitedes preuvesméthodiquesparfaites, consisteen trois parties
: à définirles termesdonton doit se servir par des défini-
essentielles
tions claires; à proposer des principesou axiomesévidenspourprou-
verla chosedontil s'agit; et à substituertoujoursmentalementdansla
démonstrationlesdéfinitionsà la placedes définis.
La raisonde cette méthodeest évidente, puisqu'il seroit inutile de
proposerce qu'on veut prouver et d'en entreprendrela démonstration,
sion n'avoitauparavantdéfiniclairementtous lestermes qui ne sont pas
intelligibles;et qu'il faut de mêmeque la démonstrationsoit précédée
de la demandedes principesévidensqui y sont nécessaires,car si l'on
n'assurele fondementon ne peut assurer l'édifice;et qu'il faut enfin
en démontrantsubstituer mentalementles définitionsà la place des
définis,puisque autrementon pourroit abuser des divers sens qui se
rencontrent dans les termes. Il est facile de voir qu'en observant
cette méthodeon est sûr de convaincre,puisque,les termes étant tous
entenduset parfaitementexemptsd'équivoquespar les définitions,et
les principesétant accordés, si dans la démonstrationon substitue
toujours mentalementles définitionsà la place des définis, la force
invincibledes conséquencesne peut manquerd'avoir tout son effet.
4tissijamais une démonstrationdans laquelle ces circonstancessont
gardées n'a pu recevoirle moindredoute; et jamais cellesoù elles
manquentne peuventavoirde force. Il importedonc bien de les com-
prendreet de les posséder,et c'est pourquoi,pour rendre la choseplus
facileet plus présente,je les donneraitoutes en ce peu de règlesqui
enfermenttout ce qui est nécessairepour la perfectiondes définitions,
PASCAL 111 12
178 DE L'ESPRITGÉOMÉTRIQUE.
des axiomeset des démonstrations,et par conséquentde la méthode
entièredes preuvesgéométriquesdel'art de persuader.
Règlepour les définitions.— 1. N'entreprendrede définiraucunedes
choses tellement connues d'elles-mêmes,qu'on n'ait point de termes
plus clairs pour les expliquer.2. N'omettreaucun des termesun peu
obscurs ou équivoques, sans définition.3. N'employerdans la défini-
tion des termes que des mots parfaitementconnus, ou déjà expliqués.
Règles pour les axiomes.— N'omettre aucun des principes néces-
sairessans avoirdemandési on l'acoorde, quelque clair et évidentqu'il
puisse être. 2. Ne demanderen axiomesque des choses parfaitement
évidentesd'elles-mêmes.
Règlespour lesdémonstrations.—1. N'entreprendrede démontrerau-
cune des choses qui sont tellementévidentesd'elles-mêmesqu'on n'ait
rien de plus clair pour les prouver.2. Prouvertoutesles propositionsun
peu obscures, et n'employerà leur preuveque desaxiomestrès-évidens,
ou des propositionsdéjà accordéesou démontrées.3. Substituertou-
jours mentalementles définitionsà la place des définis,pour ne pas se
tromper par l'équivoquedes termes que les définitionsont restreints.
Voilàles huit règles qui contiennenttous les préceptesdes preuves
solideset immuables.Desquellesil y en a trois qui ne sont pas absolu-
ment nécessaires, et qu'on peut négliger sans erreur; qu'il est même
difficileet commeimpossibled'observertoujoursexactement,quoiqu'il
soit plusparfait de le faire autant qu'on peut; ce sont lestrois premières
de chacunedes parties:
: Ne définir aucun des termes qui sont parfaite-
Pour les définitions
ment connus.
Pour les axiomes: N'omettreà demanderaucun dès axiomesparfaite-
mentévidenset simples.
Pour les démonstrations : Ne démontreraucune des choses très-
connuesd'elles-mêmes.
Car il est sans doute que ce n'est pas une grande faute de définiret
d'expliquerbien clairement des choses, quoique très-claires d'elles-
mêmes , ni d'omettreà demanderpar avancedes axiomesqui ne peuvent
être refusésau lieu où ils sont nécessaires,ni enfinde prouverdes pro-
positionsqu'on accorderoitsans preuve.Maisles cinqautres règlessont
d'une nécessitéabsolue, et on ne peut s'en dispenser sans un défaut
essentielet souvent sans erreur; et c'est pourquoije les reprendraiici
en particulier.
Règlesnécessairespour les définitions.— N'omettreaucun destermes
un peu obscurs ou équivoques,sans définition.N'employerdans les
définitionsque des termes parfaitementconnus ou déjà expliqués.
Règles nécessaires pour lesaxiomes. — Ne demanderen axiomesque
des chosesparfaitementévidentes.
Règlesnécessairespour lesdémonstrations.— Prouvertoutes les pro-
, en n'employantà leur preuve que des axiomestrès-évidens
positions N'a-
d'eux-mêmes, ou des propositionsdéjà démontréesou accordées.men-
buserjamaisdel'équivoquedes termes, en manquantde substituer
talementles définitions qui les restreignentet les expliquent,
DE L'ESPRITGÉOMÉTRIQUE. 179
Voilàles cinq règlesqui formenttout ce qu'il y a de nécessairepour
rendreles preuvesconvaincantes,immuableset, pour tout dire, géomé-
triques; et leshuit règlesensembleles rendent encoreplus parfaites.
Je passe maintenant à celle de l'ordre dans lequel on doit disposer
les propositions,pour être dans une suite excellenteet géométrique.
Aprèsavoir établi
Voilàen quoi consistecet art de persuader, qui se renfermedans ces
deuxprincipes : Définirtous les noms qu'on impose ; prouver tout, en
substituantmentalementles définitionsà la placedes définis.
Sur quoi il me sembleà proposde prévenirtrois objectionsprincipales
qu'on pourra faire. L'une, que cette méthode n'arien de nouveau;
l'autre, qu'elle est bien facileà apprendre, sans qu'il soit nécessaire
pour cela d'étudier les élémens de géométrie, puisqu'elle consiste
en ces deux mots qu'on sait à la première lecture; et enfin qu'elle
est assez inutile, puisque son usage est presque renfermé dans les
seulesmatièresgéométriques.Il faut donc faire voir qu'il n'y a rien de
si inconnu, rien de plus difficileà pratiquer, et rien de plus utile et de
plus universel.
Pour la première objection, qui est que ces règles sont communes
dansle monde,qu'il fauttout définiret tout prouver ; et que les logiciens
mêmesles ont mises entre les préceptesde leur art, je voudrois que la
chosefût véritable, et qu'elle fût si connue, que je n'eusse pas eu la
peine de rechercheravectant de soin la sourcede tous les défautsdes
raisonnemens,qui sontvéritablementcommuns.Maiscelal'est si peu,
que, si l'on en excepteles seuls géomètres,qui sont en si petit nombre
qu'ils sont uniques en tout un peupleet dans un long temps, on n'en
voit aucun qui le sacheaussi. Il sera aisé de le faireentendreà ceux qui
auront parfaitementcomprisle peu que j'en ai dit; mais s'ils ne l'ont
pas conçu parfaitement,j'avoue qu'ils n'y auront rien à y apprendre.
Maiss'ils sont entrés dans l'esprit de ces règles, et qu'ellesaient assez
fait d'impressionpour s'y enracineret s'y affermir, ils sentiront com-
bien il y a de différenceentre ce qui est dit ici et ce que quelqueslogi-
ciens en ont peut-être écrit d'approchantau hasard, en quelqueslieux
deleurs ouvrages.
Ceuxqui ont l'esprit de discernementsaventcombien il y a de diffé-
renceentre deux mots semblables, selon les lieux et les circonstances
qui les accompagnent.Croira-t-on,en vérité, que deux personnesqui
ont lu et apprispar cœur le mêmelivre le sachentégalement,si l'un le
comprenden sorte qu'il en sachetous les principes, la forcedes consé-
quences,les réponsesaux objectionsqu'on y peut faire, et toute l'éco-
miede l'ouvrage; au lieu qu'en l'autre ce soientdes parolesmortes, et
des semencesqui, quoiquepareillesà celles qui ont produit des arbres
si fertiles, sont demeuréessècheset infructueusesdans l'esprit stérile
qui les a reçuesen vain? Tousceux qui disentles mêmeschosesne les
possèdent pas de la même sorte; et c'est pourquoi l'incomparable
auteur de l'Art de conférer1s'arrête avec tant de soin à faire entendre
Fig.2L
que K soit le concoursdes droites MK,SK; V le concoursdesdroites
ESSAISPOURLES CONIQUES. 183
MV, SV; A le concoursdes droites MA,SA;µ le concoursdesdroites
MV,SK ; et que par deux des quatre points A, K, jx, V qui ne soient
point enmêmedroiteavecles points M, S, commepar les points K, V,
passe la circonférenced'un cerclecoupant les droites MV,MP, SV, SK,
aux points 0, P, Q, N : je dis que les droites MS,NO, PQ, sont de
mêmeordre.
LEMME II. — Si par la même droite passent plusieurs plans, qu/i
soient coupéspar un autre plan, toutes les lignes des sectionsde cet
plans sont de mêmeordre avec la droite par laquellepassent lesdits
plans.
Cesdeuxlemmesposés et quelquesfacilesconséquencesd'iceux, nous
démontreronsque les mêmeschosesétant poséesqu'au premierlemme,
si par les points K, V (fig. 21) passe une sectionquelconquedu cône
qui coupe les droites MK, MV, SK, SV aux points P, 0, N, Q : les
droites MS, NO, PQ seront de même ordre. Cela sera lin troisième
lemme.
Ensuite de ces trois lemmes et de quelques conséquencesd'iceux,
nous donneronsdes élémensconiquescomplets : savoir, toutes les pro-
priétés des diamètres et côtésdroits, des tangentes, etc., la restitution
du cône presque sur toutes les données, la descriptiondes sectionsdu
cônepar points, etc.
Quoi faisant, nous énonçons les propriétés que nous en touchons
d'une manière plus universellequ'à l'ordinaire. Par exemple,celle-ci:
si dans le plan MSQ(fig. 21), dans la sectionde cône PKV, sont me-
néesles droitesAK, AV,atteignantes la sectionaux pointsP, K, Q, V;
et que de deux de ces quatre pointsqui ne sont point en mêmedroite
avec le point A, commepar les points K, V, et par deux points N, 0
pris dans le bord de la section, soient menées quatre droites KN, KO,
VN,VO,coupantesles droitesAV,APaux points L, M, T, S : je dis que
la raison composéedesraisonsde la droite PM à la droite MA, et de la
droite AS à la droite SQ, est la même que la raison composéedes
raisonsde la droite PL à la droite LA, et de la droiteATà la droite TQ.
Nous démontreronsaussi que, s'il y a trois droites DE, DG, DHque
les droites AP, AR coupentaux points F, G,H,C, y, B, et que dans
la droite DC soit déterminéle point E,la raison composéedes raisons
du rectanglede EF en FGau rectanglede ECen Cy, et de la droiteAyà
la droite AG, est la même que la composéedes raisonsdu rectangle
de EF en EH au rectanglede ECen CB, et de la droite ABà la droite
AH ; et elle est aussi la même que la raison du rectangledes droites
FE,FD, au rectangle des droites CE, CD. Partant, si par les points
E, D passeune sectionde cônequi coupeles droites AH, ABaux points
P, K, R, X, la raison composéedes raisons du rectangle des droites
EF, FC, au rectangle des droites EC , Cy, et de la droite yAà la droite
AG, sera la mêmeque la composéedesraisons du rectangledes droites
FK, FP, au rectangle des droites CR, CX,et du rectangle des droites
AR, AX, au rectangledes droites AK, AP.
Nous démontrerons aussi que si quatre droites AC, AF, EH, EL
(fig. 22) s'entre-coupentaux points N.P, M,0, et ou'une sectionde
184 ESSAISPOURLES CONIQUES.
cônecoupelesditesdroitesaux points C, B, F, D,H,G,L, K: la rai-
son composéedes raisons du rectangle de MC en MB, au rectan-
gle des droitesPF, PD, et du rectangledes droites AD, AF, au rec-
tangle desdroites AB,
AC, est la même que
la raison composéedes
raisons du rectangle
des droites ML, MK,
au rectangledesdroites
PH, PG, et du rectan-
gle des droitesEH,EG,
au rectangledesdroites
EK,EL.
Nous démontrerons
aussi la propriété sui-
vante,dont le premier
inventeurest M.Desar-
gues, Lyonnois,un des
grands esprits de ce
temps, et des plus ver-
sésaux mathématiques,
et entreautres aux co-
niques, dont les écrits
Fig.22. sur cettematière,quoi-
qu'enpetit nombre, en
ont donnéun ampletémoignageà ceux qui auront vouluen recevoirl'in-
telligence.Je veuxbienavouerqueje doisle peuquej'ai trouvésur cette
matièreà ses écrits, et que j'ai tâché d'imiter, autant qu'il m'a été pos-
, sa méthodesur ce sujet qu'il a traité sansse servirdu trianglepar
sible
l'axe, entraitant généralementde touteslessectionsdu cône.Lapropriété
merveilleusedont est question est telle: Si dans le plan MSQ(fig. 21)
il y a une sectionde cône PQV,dansle bord de laquelleayant pris les
quatre points K, N, O, V, soientmenéesles droites KN, KO,VN,VO,
de sortequepar un mêmedes quatre pointsne passentquedeuxdroites,
et qu'uneautre droitecoupe,tant le bord de la sectionaux points R, X,
que les droitesKN,KO,VN,VOaux pointsX, Y, Z, Õ;je dis que comme
le rectangledes droites ZR, ZXest au rectangledes droites YR, yX,
ainsi le rectangle des droites R, X est au rectangle des droites
XR, XX.
Nous démontreronsaussi que, si dans le plan de l'hyperboleou de
l'ellipse, ou du cercle AGTE(fig. 23), dont le centreest C, on mène
la droite AB touchante au point A la section, et qu'ayant mené le
diamètreAT, on prennela droite AB, dont le carré soit égal au quart
du rectangle de la figure, et qu'on mène CB; alors quelque droite
qu'on mène, commeDE, parallèleà la droite AB, coupantela section
en E et les droitesAC, CBaux points D. F : si la sectionAGEest une
ellipse ou un cercle, la sommedes carrés des droites DE, DF sera
égale au carré de la droite AB; et dans l'hyperbole, la différence
ESSAISPOURLES CONIQUES. 185
•s mêmes carrés des droites DE, DF, sera égale au carré de la
oite AB.
Nousdéduironsaussi quelquesproblèmes ; par exemple,d'un point
donnemenerune droite tou-
chante une section de cône
donnée.
Trouver deux diamètres
conjuguésen angle donné.
Trouverdeuxdiamètresen
angle donné et en raison
donnée.
Nous avons plusieurs au-
tres problèmes et théorè-
mes , et plusieurs consé-
quencesdes précédens; mais
la défiance que j'ai de mon
peu d'expérienceet de capa-
cité ne me permet pas d'en
Fig.23. avancerdavantageavant qu'il
ait passé à l'examendes ha-
es gens qui voudront nous obliger d'en prendre la peine: aprèsquoi
l'on juge que la chose mérite d'être continuée, nous essayeronsde
pousserjusqu'où Dieunous donnerala force de la conduire
MACHINE ARITHMÉTIQUE.
A MONSEIGNEUR LECHANCELIER 1.
Monseigneur,
M le public reçoit quelque utilité de l'invention que j'ai trouvée
ur faire toutes sortesde règles d'arithmétique,par une manièreaussi
uvelle que commode,il en aura plus d'obligationà VotreGrandeur
à mes petits efforts, puisqueje ne saurois me vanter que de l'avoir
Mue, et qu'elle doit absolumentsa naissance à l'honneur de vus
nmandemens.Les longueurs et les difficultésdes moyensordinaires
fit on se sert m'ayant fait penser à quelque secoursplus promptet
is facile pour me soulagerdans les grands calculsoù j'ai été occupé
3uisquelquesannéesen plusieursaffaires qui dépendentdes emplois
at il vousa plu honorermon père pour le servicede Sa Majestéen la
ute Normandie;j'employai à cette recherchetoute la connoissance
e mon inclinationet le travail de mes premièresétudesm'ont fait
quérirdans les mathématiques;et après une profondeméditation,je
:onnusque ce secoursn'étoit pas impossibleà trouver. Les lumières
la géométrie,de la physique et de la mécaniquem'en fournirent
PierreSeguier.
186 MACHINE ARITHMÉTIQUE.
le dessein, et m'assurèrentque l'usage en seroit infaillible, si quelqu
ouvrier pouvoit former l'instrument dont j'avois imaginé le modèle
Maisce fut en ce pointque je rencontraides obstaclesaussi grandsqu
ceux que je vouloiséviter, et auxquelsje cherchoisun remède.N'ayan
pas l'industrie de ipanier le métal et le marteau commela plume et 1
compas ; et les artisans ayant plus de connoissancede la pratiqued
leur art que des sciencessur lesquellesil est fondé, je me vis réduit
quitter toute mon entreprise, dont il ne me revenoitque beaucoupd
fatigues, sans aucun bon succès. Mais,monseigneur,Votre Grandeu
ayant soutenu mon courage, qui se laissoit aller, et m'ayant fait
grâce de parler du simplecrayonque mesamis vousavoientprésenté
en des termes qui me le firentvoir tout autre qu'il ne m'avoitparu au
paravant : avecles nouvellesforcesque vos louangesme donnèrent,j
fis de nouveauxefforts ; et suspendanttout autre exercice,je ne songe
plus qu'à la constructionde cette petite machine, que j'ai osé, mon
seigneur, vousprésenter, après l'avoirmiseen état de faire, avec ell
seuleet sans aucun travail d'esprit, les opérationsde toutesles partie
de l'arithmétique, selon queje me l'étois proposé.
C'estdoncà vous, monseigneur,que je devoisce petit essai, puisqu
; et c'est de vousaussi quej'en attend
c'est vous qui me l'avez fait faire
une glorieuse protection, Les inventionsqui ne sont pas connuesor
toujours plus de censeurs que d'approbateurs : on blâmeceuxqui le
ont trouvées, parce qu'on n'en a pas une parfaiteintelligence; et par u
injuste préjugé, la difficultéque l'on s'imagineaux chosesextraord
naires, fait qu'au lieu de les considérerpour les estimer, on les accus
d'impossibilité, afin de les rejeter ensuite comme impertinente
D'ailleurs, monseigneur,je m'attends bien que parmi tant de docte
qui ont pénétré jusque dans les derniers secretsdes mathématiques,
pourra s'en trouver qui d'abord estiment mon action téméraire, v
qu'en la jeunesse où je suis, et avec si peu de forces,j'ai osé tente
une route nouvelledans un champtout hérissé d'épines, et sans avo
de guidepour m'y frayer le chemin.Maisje veuxbien qu'ils m'accusen
et mêmequ'ils me condamnent,s'ils peuvent justifier que je n'ai pf
tenu exactementce que j'avois promis ; et je ne leur demandeque
faveur d'examinerce que j'ai fait, et non pas celle de l'approuversan
le connoître. Aussi, monseigneur,je puis dire à Votre Grandeurqt
j'ai déjà la satisfactionde voirmon petit ouvrage, non-seulementaut(
risé de l'approbationde quelques-unsdes principauxen cettevéritah
science, qui, par une préférencetoute particulière,a l'avantagede r
rien enseigner qu'elle ne démontre,mais encorehonoréde leur estim
et de leur recommandation ; et que mêmeceluid'entre eux, de qui
plupart des autresadmirenttousles jours et recueillentles production
ne l'a pas jugé indignede se donnerla peine, au milieude ses grande
occupations, d'en enseigner et la dispositionet l'usage à ceux qv
auront quelque désir de s'en servir. Cesont là véritablement,monse
gneur, de grandes récompensesdu temps que j'ai employé,et de
dépenseque j'ai faite pour mettre la chose en l'état où je vousl'ai prti
sentée.Maispermettez-moide flatterma vanitéjusqu'au point de
di
MACHINE ARITHMÉTIQUE. 187
ellesne me satisferoientpas entièrement,si je n'en avois reçu une
ucoup plus importanteet plus délicieusedeVotreGrandeur.En effet,
nseigneur,quandje me représenteque cette mêmebouche,qui pro-
ce tous les jours des oraclessur le trône de la justice, a daigné
mer desélogesau coupd'essaid'un hommede vingt ans; que vous
yezjugé digned'être plus d'une foisle sujet de votre entretien,et de
voir placé dans votre cabinet parmi tant d'autres chosesrares et
cieusesdont il est rempli, je suiscombléde gloire, et je ne trouve
nt deparolespour faireparoîtrema reconnoissance à VotreGrandeur,
na joie à tout le monde.
)ans cette impuissance,où l'excèsde votre bonté m'a mis, je me
tenterai de la révérer par mon silence : et toutela familledont je
te le nom étant intéresséeaussi bien que moi par ce bienfait e*
plusieursautres à faire tous les jours des vœux pour votre pro
rité,nous les feronsd'un cœur si ardent, et si continuels,queper-
.ne ne pourra se vanter d'être plus attaché que nous à votre ser-
e, ni de porter plus véritablementque moila qualité, monseigneur,
votre, etc., PASCAL.
AVIS
WSSlÛre à tousceuxquiaurontcuriositéde voirla machine arithmétique,
et de s'enservir.
Lmilecteur, cet avertissementservirapour te fairesavoirquej'expose
publicune petitemachinedemoninvention,par le moyende laquelle
le tu pourras, sans peinequelconque,faire toutesles opérationsde
ithmétique,et te soulagerdu travail qui t'a souventesfois fatigué
prit, lorsquetu as opérépar le jeton ou par la plume: je puis, sans
somption,espérer qu'elle ne te déplairapas, après que M.le chan-
gerl'a honorée de son estime, et que dans Paris, ceuxqui sont le
mx versés aux mathématiquesne l'ont pas jugée indigne de leur
)robation.Néanmoins,pour ne pas paroîtrenégligentà lui faireac-
rir aussi la tienne, j'ai cru être obligéde t'éclaircirsur toutes les
âcultés que j'ai estimées capablesde choquerton sens, lorsquetu
ndras la peine de la considérer.
e ne doute pas qu'après l'avoir vue, il ne tombe d'abord dans ta
nséequeje devoisavoirexpliquépar écrit, et sa construction,et son
Lge;et que, pour rendre ce discoursintelligible,j'étois mêmeobligé,
vantla méthodedes géomètres,de représenterpar figuresles dimen-
ns, la dispositionet le rapportde toutes les pièces,et commentcha-
nedoit être placéepour composerl'instrument, et mettresonmouve-
mten sa perfection.Maistu ne dois pas croire qu'aprèsn'avoirépar-
é ni le temps, ni la peine, ni la dépensepour la mettre en état de
tre utile, j'eusse négligéd'employerce qui étoit nécessairepour te
atenter sur ce point, qui sembloitmanquerà son accomplissement,
je n'avoisété empêchédele faire par une considérationsi puissante,
e j'espèremêmequ'ellete forceradem'excuser.Oui,j'espèreque tu
prouverasqueje mesoisabstenude ce discours,si tu prendsla peine
188 MACHINE ARITHMÉTIQUE.
de faire réflexiond'une part sur la facilité qu'il y a d'expliqu
bouche, et d'entendre par une briève conférence,la constructi
l'usage de cette machine; et d'autre part, sur l'embarraset la diff
qu'il y eût eu d'exprimerpar écritles mesures,les formes,les pr
tions, les situations et le surplus des propriétés de tant de
différentes.Alors tu jugeras que cette doctrineest du nombrede
qui ne peuventêtre enseignéesque de vive voix; et qu'un discou
écrit en cette matièreseroit autant et plus inutile et embarrassan
celui qu'on emploieroità la descriptionde toutes les parties
montre, dont toutefoisl'explicationest si facile, quand elle est
boucheà bouche ; et qu'apparemmentun tel discoursne pourroi
duired'autre effetqu'un infaillibledégoûten l'esprit de plusieurs
faisantconcevoirmilledifficultésoù il n'yen a pointdu tout.
Maintenant, cher lecteur, j'estime qu'il est nécessairede t'ai
que je prévoisdeuxchoses capablesde formerquelquesnuagese
esprit. Je sais qu'il y a nombre de personnesqui font profess
trouverà redire partout, et qu'entre ceux-làil pourra s'en trouve
te diront que cette machine pouvoit être moinscomposée ; c'est
premièrevapeur que j'estime nécessairede dissiper.Cettepropo
ne peut t'être faitequepar certainsespritsqui ont véritablementque
connoissancede la mécaniqueou de la géométrie,maisqui, pour i
savoirjoindre l'une à l'autre, et toutesdeuxensembleà la physiqu
flattent ou se trompent dans leurs conceptionsimaginaires,et se
suadent possiblesbeaucoupde chosesqui ne le sont pas, pour ne
séder qu'une théorie imparfaitedes chosesen général, laquelle
pas suffisantede leur faire prévoir en particulierles inconvénie
arrivent, ou dela part de la matière, ou des placesquedoiventocc
les piècesd'une machinedontles mouvemenssont différens,afin(
soient libres et qu'ils ne puissent s'empêcherles uns les autres.
doncque cessavansimparfaitste soutiendrontque cette machine
voit être moins composée,je te conjurede leur fairela réponseq
leur feroismoi-même,s'ils me faisoientune telle proposition,et d
assurerde ma part queje leur feraivoir, quandil leur plaira, plus
autres modèles, et mêmeun instrument entier et parfait, beau
moinscomposé,dont je me suis publiquementservi pendant six
entiers; et ainsi que je n'ignore pas que la machinene peut êtren
composée,et particulièrementsi j'eusse voulu instituerle mouve
de l'opérationpar la face antérieure,ce qui ne pouvoitêtre qu'ave
incommoditéennuyeuseet insupportable;au lieu que maintenan
fait par la facesupérieureavectoutela commoditéqu'on sauroitsou
ter, et mêmeavec plaisir : tu leur diras aussi que mondesseinn'a
jamais visé qu'à réduire en mouvementréglé toutesles opératio
l'arithmétique,je me suis en mêmetempspersuadéque mondesse
réussiroit qu'à ma propre confusion,si ce mouvementn'étoit sim
; commodeet promptà l'exécution,et que la machinene fût
facile
rable, solide,et mêmecapablede souffrirsans altérationla fatigu
transport; et enfin que, s'ils avoientautant méditéque moi sur <
matière, et passépar tous les cheminsque j'ai suivispourvenirà
MACHINE ARITHMÉTIQUE. 189
t, l'expérienceleur auroit fait voir qu'un instrumentmofns'composé
pouvoitavoirtoutes ces conditionsquej'ai heureusementdonnéesà
tte petite machine.
Car pour la simplicitédu mouvementdes opérations,j'ai fait ensorte
.'encoreque les opérationsde l'arithmétiquesoient en quelquefaçon
poséesl'uneà l'autre, commel'additionà la soustraction,et la multi-
cationà la division,néanmoinselles se pratiquent toutes sur cette
ichinepar un seulet unique mouvement.
Pourla facilitéde ce mêmemouvementdes opérations,elleesttoute
parente, en ce qu'il est aussifacilede fairemouvoirmilleet dixmille
lies toutes à la fois, si elles y étoient,quoiquetoutes achèventleur
ouvementtrès-parfait,que d'en faire mouvoiruneseuleUenesais si
rès le principesur lequelj'ai fondécettefacilité , il en reste un autre
ns la nature).Quesi tu veux , outrela facilitédu mouvementde l'opé-
tion, savoirquelleest la facilitéde l'opérationmême,c'est-à-dire la
ilité qu'il y a en l'opérationpar cettemachine,tu le peux, si tu prends
peine de la compareraveclesméthodesd'opérerpar le jeton et par la
ume. Tu sais commeen opérantpar le jeton, le calculateur(surtout
rsqu'il manqued'habitude)est souventobligé,de peur de tomberen
reur, de faire une longue suite et extensionde jetons, et commela
cessitéle contraintaprès d'abrégeret dereleverceuxqui se trouvent
utilementétendus; en quoi tu vois deuxpeinesinutiles,avecla perte
deux temps.Cettemachinefaciliteet retrancheen sesopérationstout
superflu; le plus ignorant y trouve autant d'avantageque le plus
périmenté;l'instrument suppléeau défautde l'ignoranceou du peu
habitude; et par des mouvemensnécessaires,il fait lui seul, sans
êmel'intentionde celui qui s'en sert, tous les abrégéspossiblesà la
Lture,toutesles fois que les nombress'y trouventdisposés.Tu saisde
ême, commeen opérantpar la plume, on està tout momentobligéde
tenir ou d'emprunterles nombresnécessaires,et combiend'erreurssa
issent dans ces rétentionset emprunts, à moins d'une très-longue
bitude, et en outre d'une attention profondeet qui fatiguel'espriten
m de temps. Cettemachine délivrecelui qui opèrepar elle, de cette
nation; il suffit qu'il ait le jugement, elle le relève du défautde la
émoire; et sans rien retenir ni emprunter, elle fait d'elle-mêmece
l'il désire, sans mêmequ'il y pense. Il y a cent autresfacilitésque
isagefait voir, dont le discourspourroit être ennuyeux.
Quantà la commoditéde ce mouvement,il suffit de dire qu'il est
, allant de gaucheà droite, et imitantnotre méthodevulgaire
sensible
écrire, fors qu'il procèdecirculairement.
Et enfinquant à sa promptitude,elle paroît de même, en la compa-
.nt avec celledes autres deuxméthodesdu jeton et de la plume : et si
Lveux encoreune plus parfaite explicationde sa vitesse, je te dirai
relle est pareilleà l'égalitédela mainde celuiquiopère : cettepromp-
tude est fondée, non-seulementsur la facilitédes mouvemensqui ne
nt aucunerésistance,maisencoresur la petitessedesroues que l'on
.eut à la main, qui fait que le cheminétant plus court, le moteur
eutle parcouriren moinsde temps; d'oùil arrive encorecettecommo-
190 MACHINE ARITHMÉTIQUE.
dite, que par ce moyen la machinese trouvant réduiteen plus p
volume,elleen est plus maniableet portative.
Et quant à la durée et soliditéde l'instrument, la seule dureté
métal dont il est composépourroiten donnerà quelqueautre la cer
tude : mais d'y prendreune assuranceentière, et la donnerauxautr
je n'ai pu le faire qu'après en avoirfait l'expérience,par le transp
de l'instrumentdurant plus de deuxcent cinquante lieues de chem
sans aucunealtération.
Ainsi, cherlecteur, je te conjureencoreune foisdene point prend
pour imperfectionque cette machinesoit composéede tant de pièc
puisquesanscettecomposition,je ne pouvoislui donnertoutesles cc
ditionsci-devantdéduites, qui toutefoislui étoienttoutesnécessair
en quoi tu pourrasremarquerune espècede paradoxe,quepour rend
le mouvementde l'opérationplus simple, il a fallu que la machine
été construited'un mouvementplus composé.
La secondecause que je prévoiscapablede te donnerde l'ombrag
ce sont, cher lecteur, les mauvaisescopiesde cette machinequi pou
roient être produitespar la présomptiondes artisans : en cesoccasio
le te conjured'y portersoigneusement l'esprit de distinction,te gare
dela surprise, distinguerentre la copieet la copie, et ne pasjuger c
véritablesoriginaux,par les productionsimparfaitesde l'ignorance
de la téméritédes ouvriers : plus ils sontexcellensen leur art, plus
est à craindre que la vanité ne les enlèvepar la persuasionqu'ils
donnent trop légèrementd'être capablesd'entreprendreet d'exécu
d'eux-mêmesdes ouvragesnouveaux,desquelsils ignorentet les pri
cipes, et les règles, puis, enivrésde cettefaussepersuasion,ils trava
lent en tâtonnant, c'est-à-diresansmesures certaines et sans propo
tions régléespar art: d'oùil arrivequ'aprèsbeaucoupde temps et
travail, ou ils ne produisentrien qui revienneà ce qu'ils ont entr
pris- ou, au plus, ils font paroîtreun petit monstreauquelmanque
les principauxmembres,lesautres étantinformeset sansaucunepr
portion : ces imperfections,le rendant ridicule, ne manquentjama
d'attirer le méprisde tous ceux qui le voient, desquelsla plupart r
jettent, sans raison, la faute sur celuiqui, le premier,a eu la pens
d'unetelleinvention ; au lieu de s'en éclairciravec lui, et puisblàm
la présomptionde ces artisans, qui, par une fausse hardiessed'os
entreprendreplus que leurs semblables,produisentces inutiles avo
tons. Il importe au public de leur faire connoîtreleur foiblesse,
leur apprendreque pour les nouvellesinventions,il faut nécessair
ment que l'art soit aidé par.la théorie, jusqu'àce quél'usageait rend
les règlesdela théoriesi communes,qu'il lesait enfinréduitesen ar
et que le continuelexerciceait donnéauxartisans l'habitudede suivi
et pratiquerces règlesavec assurance.Et tout ainsi qu'il n'étoitpas e
monpouvoir,avectoute la théorieimaginable,d'exécutermoiseul mo
propre dessein, sans l'aide d'un ouvrier qui possédâtparfaitement]
pratique du tour, de la lime et du marteau, pour réduireles piècesd
la machine dans les mesureset proportionsque par les règles de
théorieje lui prescrivois: il est de mêmeabsolumentimpossibleà toi*
MACHINE ARITHMÉTIQUE. 191
les simplesartisans, si habiles qu'ils soienten leur art, de mettre en
perfectionune pièce nouvellequi consiste, commecelle-ci, en mouve-
menscompliqués,sansl'aide-d'unepersonnequi, par les règles de la
théorie,lui donne les mesureset les proportionsde toutes les pièces
dentelledoit être composée.
Cher lecteur, j'ai sujet particulier de te donner ce dernier avis,
iprèsavoir vu de mes yeux une fausseexécutionde ma pensée, faite
parun ouvrierdela ville de Rouen, horlogerde profession,lequel, sur
e simplerécit qui lui fut fait de mon premier modèleque j'avoisfait
quelquesmoisauparavant, eut assezde hardiessepour en entreprendre
autre, et qui plus est, par une autre espècede mouvement;mais
commele bonhommen'a autre talent que celui de manieradroitement
es outils, et qu'il ne sait pas seulementsi la géométrieet la mécanique
ont au monde : aussi (quoiqu'il soit très-habileen son art, et même
rès-industrieuxen plusieurschosesqui n'en sont point)ne fit-ilqu'une
pièceinutile, propre véritablement,polie et très-bien limée par le
lehors, mais tellement imparfaite au dedans, qu'elle n'est d'aucun
isage. Toutefoisà cause seulementde sa nouveauté, elle ne fut pas
ans estime parmi ceux qui n'y connoissentrien, et, nonobstanttous
es défauts essentielsque l'épreuvey fit reconnoître, ne laissapas de
rouverplace dansle cabinetd'un curieuxde la mêmeville, remplide
plusieursautres piècesrares et ingénieuses.L'aspectde ce petit avorton
ne déplutau dernierpoint, et refroidittellementl'ardeur aveclaquelle
e faisoisalorstravaillerà l'accomplissementde mon modèle,qu'à l'in-
tant mêmeje donnaicongéà tous mes ouvriers, résolude quitter en-
ièrement mon entreprise, parla juste appréhensionque je conçus
[u'une pareille hardiessene prît à plusieursautres, et que les fausses
opiesqu'ilspouvoientproduire de cette nouvellepensée, n'en ruinas-
ent l'estimedès sa naissance, avec l'utilité que le publicpouvoiten
ecevoir.Maisquelque tempsaprès, M.le chancelier,ayant daigného-
lorerde sa vue mon premiermodèle,et donnerle témoignagede l'es-
ime qu'il faisoitde cette invention, me fit commandementde la mettre
n sa perfection;et, pour dissiperla crainte qui m'avoit retenu quel-
quetemps, il lui plut de retrancher le mal dès sa racine, et d'empê-
her le coursqu'il pouvoitprendreau préjudicede ma réputationet au
lesavantagedu public, par la grâce qu'il me fit de m'accorderun pri-
ilége, qui n'est pas ordinaire, et qui étouffeavant leur naissancetous
es avortonsillégitimesqui pourroientêtre engendrésd'ailleursque do
a légitimeet nécessairealliancede la théorieavecl'art.
Au reste, si quelquefoistu as exercé ton esprit à l'inventiondesma
hines, je n'aurai pas grand'peineà te persuaderque la formede l'in-
trument, en l'état où il est à présent, n'est pas le premiereffetde
'imaginationque j'ai eue sur ce sujet: j'avoiscommencél'exécutionde
nonprojet par une marchetrès-différentede celle-ci, et ensa matière,
t en sa forme,laquelle(bienqu'en état de satisfaireà plusieurs)ne me
lonnapas pourtantla satisfactionentière ; ce qui fit qu'en la corrigeant
jeuà peuj'en fis insensiblementune seconde,en laquelle,rencontrant
encoredes inconvéniensque je ne pus souffrir,pour y apporterle re-
192 MACHINE ARITHMÉTIQUE.
mède, j'en composaiune troisième,qui va par ressorts, et qui esttrès
simpleen sa construction.C'estcelle de laquelle, commej'ai déjà dit
je me suis servi plusieursfois, au vu et su d'une infinitéde personnes
et qui est encoreen état de servir autant que jamais. Cependant,en la
perfectionnanttoujours, je trouvai des raisonsde la changer ; et enfin
reconnoissantdans toutes, ou de la difficultéd'agir, ou de la rudesse
aux mouvemens, ou de la dispositionà se corrompretrop facilemen
par le temps ou par le transport, j'ai pris la patiencede fairejusqu'à
plus de cinquantemodèles,tous différens,les uns de bois, les autre
d'ivoire et d'ébène, et les autres de cuivre, avant que d'êtrevenu i)
l'accomplissementde la machine que maintenantje fais paroître, la
quelle, bien que composéede tant de petitespiècesdifférentes,comme
tu pourras voir, est toutefoistellement solide, qu'après l'expérienc
dont j'ai parlé ci-devant,j'ose te donner assuranceque tous les efforts
qu'elle pourroit recevoiren la transportant si loin que tu voudras, ne
sauroientla corrompre,ni lui faire souffrirla moindrealtération.
Enfin, cherlecteur, maintenantquej'estimel'avoirmiseen état d'être
vue, et que mêmetu peux, si tu en as la curiosité, la voiret t'en servir,
je te prie d'agréerla libertéqueje prendsd'espérerque la seulepenséeà;
trouverune troisièmeméthodepour fairetoutesles opérationsarithmé-
tiques, totalementnouvelle, et qui n'a rien de communavec les deux
méthodesvulgaires de la plume et du jeton, recevrade toi quelque
estime; et qu'en approuvantle desseinque j'ai eu de te plaire, en tes
soulageant,tu me sauras gré du soin quej'ai pris pour faire que toutes
les opérationsqui, par les précédentesméthodes,sont pénibles,compo-
sées, longueset peu certaines, deviennentfaciles simples,promptea
et assurées.
PRIVILÈGEDU ROI
POUR LAMACHINE ARITHMÉTIQUE.
Louis, par la grâcede Dieu, roi de Franceet de Navarre,etc.; salut.
Notre très-cher et bien-amé le sieur Pascalnousa fait remontrerqu'à
l'imitation du sieur Pascal, son père, notre conseilleren nos conseils,
et président en notre cour des aides d'Auvergne,il auroit eu, dès ses
plus jeunes années, une inclinationparticulièreaux sciencesmathéma-
, dans lesquelles, par ses étudeset ses observations,il a inventé
tiques
plusieurs choses, et particulièrementune machine, par le moyen de
laquelleon peut faire toutes sortes de supputations, additions, sous-
, multiplications, divisions, et toutes les autres règlesarith-
tractions
métiques, tant en nombres entiers que rompus, sans se servir de
plume ni jetons, par une méthodebeaucoupplus simple,plus facileà
apprendre, plus prompteà l'exécution, et moinspénibleà l'esprit que
les autres façons de calculer qui ont été en usagejusqu'à présent; et
qui, outre ces avantages, a celui d'être hors de tout danger d'erreur,
qui est la conditionla plus importante de toutes dans les calculs. De
laquelle machineil auroit fait plus de cinquante modèles,tous diffé-
rens, les uns composésde verges ou lamines droites, d'autres de
eourbes, d'autresavec des chaînes; les uns avec des rouages conoen-
MACHINE ARITHMÉTIQUE. 195
triques, d'autres avec des excentriques, les uns mouvans en ligne
droite, d'autres circulairement, les uns en cônes, d'autres en cylin-
dres , et d'autres tout différensde ceux-là. soit pour la matière, soit
pour la figure, soit pour le mouvement : de toutes lesquellesmanières
différentes,l'inventionprincipaleet le mouvementessentiel consistent
en ce que chaqueroue ou verge d'un ordre faisant un mouvementde
dix figuresarithmétiques, fait mouvoirla prochained'une figureseu
lement.Aprèstous lesquels essais, auxquelsil a employébeaucoupde
tempset de frais, il seroitenfin arrivé à la constructiond'un modèle
achevéqui a été reconnu infailliblepar les plus doctesmathématiciens
de ce temps, qui l'ont universellementhonoré de leur approbationet
estimé très-utile au public. Mais,d'autant que ledit instrumentpeut
être aisémentcontrefait par des ouvriers, et qu'il est néanmoinsim-
possiblequ'ils parviennent à l'exécuter dans la justesse et perfection
nécessairespour s'en servir utilement, s'ils n'y sont conduitsexpressé-
ment par ledit Pascal, ou par une personnequi ait une entière intelli-
gencede l'artificede son mouvement,il seroità craindreque, s'il étoit
permisà toutes sortesde personnesde tenter d'en construire de sem-
blables, les défautsqui s'y rencontreraientinfailliblementpar la faute
des ouvriers, ne rendissentcette inventionaussi inutile qu'elle doit
être profitableétant bien exécutée.C'est pourquoiil désireroit qu'il
nous plût faire défensesà tous artisans et autres personnes. de faireou
faire faireledit instrument sans son consentement,nous suppliant, à
cette fin, de lui accordernos lettres sur ce nécessaires ; et parce que
ledit instrument est à présent à un prix excessifqui le rend, par sa
cherté, commeinutileau public, et qu'il espère le réduire à moindre
prix et tel qu'il puisseavoircours, ce qu'il prétend faire par l'invention
d'un mouvementplus simpleet qui opèrenéanmoinsle même effet, à
la rechercheduquelil travaille continuellement,et en y stylant peu à
peu les ouvriersencorepeu habitués, lesquelleschosesdépendentd'un
tempsqui ne peut être limité.
A ces causes, désirant gratifieret favorablementtraiter ledit Pascal
fils, en considérationde sa capacité en plusieurssciences, et surtout
en mathématiques,et pour l'exciterd'en communiquerde plus en plun
les fruitsà nos sujets, et ayant égardau notablesoulagementque cette
machinedoit apporter à ceux qui ont de grands calculs à faire, et à
raisonde l'excellencede cette invention, nous avonspermiset permet-
tons par ces présentessignéesde notre main, audit sieur Pascal fils, et
à ceux qui auront droit de lui, dès à présent et à toujours, de faire
construire ou fabriquer par tels ouvriers, de telle matière et en telle
formequ'il aviserabon être, en tous les lieuxde notreobéissance,ledit
instrumentpar lui inventé, pour compter, calculer, faire toutes addi-
tions, soustractions,multiplications,divisionset autres règlesd'arith-
métique, sans plume ni jetons; et faisons très-expressesdéfensesà
toutes personnes, artisans et autres, de quelque qualitéet condition
qu'ils soient, d'en faire, ni faire faire, vendre, ni débiter dans aucun
lieu de notre obéissance,sans le consentementdudit sieur Pascal fils,
ou 4e ceuxqui auront droitdelui, sousprétexted'augmentation,chan-
196 MACHINE ARITHMÉTIQUE.
gementde matière, formeou figure, ou diversesmanièresde s'en ser-
vir, soit qu'ils fussent composesde roues excentriques,ou concentri-
ques, ou parallèles, de vergesou bâtonset autres choses, ou que les
rouessemeuventseulementd'une part ou de toutesdeux, ni pour quel-
que déguisementque ce puisseêtre, mêmeà tous étrangers, tant mar-
chandsque d'autres professions,d'en exposerni vendreen ce royaume ,
quoiqu'ilseussentété faits hors d'icelui: le tout à peine de trois millf
livres d'amende, payables sans déport par chacundes contrevenans,
et applicablesun tiers à nous, un tiers à l'Hôtel-Dieude Paris, et l'au-
tre tiers audit sieur Pascal, ou à ceuxqui auront son droit; de confis-
cationdes instrumenscontrefaits, et de tous dépens, dommageset in-
térêts. Enjoignonsà cet effetà tous ouvriers qui construirontou fabri-
queront lesdits instrumens en vertu des présentes, d'y faire apposer
par ledit sieur Pascal, ou par ceux qui auront son droit, telle contre-
marque qu'ils auront choisie, pour témoignerqu'ils auront visité les
dits instrumens, et qu'ils les auront reconnus sans défaut. Voulons
que tous ceux où ces formalitésne seront pas gardées, soientconfis-
qués, et que ceux qui les auront faits ou qui en seront trouvés saisis
soient sujets aux peines et amendessusdites; à quoi ils seront con-
traints en vertu des présentes, ou de copiesd'icellesdûment colla-
tionnées par l'un de nos amés et féaux conseillers-secrétaires, aux-
quelles foi sera ajoutée commeà l'original : du contenu duquel nous
vous mandonsque vous le fassiezjouir et user pleinementet paisible-
ment , et ceux auxquelsil pourra transporter son droit, sans souffrir
qu'il leur soit donné aucun empêchement.Mandonsau premier nôtre
huissier ou sergent sur ce requis, de faire, pour l'exécutiondes pré-
sentes, tous les exploitsnécessaires,sans demanderautre permission.
Cartel est notre plaisir: nonobstanttous édits, ordonnances,déclara-
tions, arrêts, règlemens, privilèges, statuts et confirmationd'iceux,
clameurde haro, charte normande, et autres lettres à ce contraires,
auxquelleset aux dérogativesy contenues , nous dérogeonspar ces pré-
sentes. Donné à Compiègne,le vingt-deuxièmejour de mai, l'an de
grâce mil six cent quarante-neuf, et de notre règne le septième.
SignéLOUIS.Et plus bas, la REINERÉGENTE, sa mère, présente. Par
le roi, PHÉLYPEAUX, gratis. L'originalen parcheminscellédu grand
sceaude cire jaune.
DESCRIPTION
DE LA MACHINE DE PASCAL,
ARITHMÉTIQUE
PARDIDEROT
Dansla figure24,NOPRest une plaquede cuivrequi formela surface
de la machine.Onvoit à la partie inférieurede cetteplaque
supérieure
Fig.26.
Sile barillet14.15 est celuide la tranche des sous, soienttracéesles
deux rangées :
0, 19, 18, 17, 16, 15, 14, 13, 12, 11, 10,
19, 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9.
9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1,
10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18.
Sile barillet 14,15 est celuide la tranche des unités de livres, soient
tracéesles deux rangées:
0, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1,
9,0,1,2,3,4,5,6,7, 8.
Il est évident, 1°que c'est de la rangéeinférieuredeschiffrestracés
sur les barillets, que quelques-uns paroissent à travers les ouvertures
nela ligne YZ(fig.24), et que ceux qui paroîtroientà travers lesouver-
tures couvertesde la bandemobile PR, sont de la rangéesupérieure.
2° Qu'en tournant (fig.24)le cercle mobileQ, on arrêtera, sousune
des ouverturesde la ligne YZ, tel chiffre que l'on voudra ; et que le
chiffreretranchéde 11 sur le barillet des deniers, donneracelui qui lui
corresponddans la rangéesupérieuredes deniers; retranché de 19sur
le barillet des sous, il donneracelui qui lui corresponddansla rangée
supérieuredes sous; retranchéde 9 sur le barilletdesunités de livres,
il donneracelui qui lui corresponddansla rangéesupérieuredesunités
de livres, et ainside suite.
3°Quepareillementceluidela bandesupérieuredu barilletdesdeniers,
retranchéde 11, donneracelui qui lui corresponddans la rangéeinfé-
rieure, etc.
200 MACHINE ARITHMÉTIQUE.
La pièce abcdefghikl qu'on entrevoit (même fig. 26) est celle
qu'on appelle sautoir. Il est importantde bien en considérerla ligure,
la position et le jeu;
car, sans une connois-
sancetrès-exactede ces
trois choses,
il ne faut
pas espérerd'avoirune
idée précise dela ma-
chine.Aussiavons-nous
répété cette pièce en
quatre figuresdifféren-
tes. a bcde f ghi kl
(fig 26) est le sautoir,
comme nous venons
d'en avertir
: 1 2 3 456
Fig.27. 78 x y Tz u l'est aussi
(fig. 27); et 123456789 l'est encore (fig. 29). Voyezégalement la
figure28.
Le sautoir (fig.26) a deux anneauxou portions de douilles, dans les-
quellespassela portion fk et g l de l'axe de la roue à chevilles8,9; il
est mobilesur cette partie d'axe. Le sautoir (fig.27) a une concavitéou
partie échancrée3.4,5; un coude u, pratiqué pour laisser passer les
chevillesattachéesà la roue 8,9; deux anneaux dont on voit un en 6,
l'autre est couvert par une portion de la roue
6, 7 ; en 2, une espècede coulissedans laquelle
le cliquet1; 2 est suspendu par le tenon 2, et
pressé par un ressort entre les chevillesde la
roue 8,9. Ceressort est représentépar zu; en
appuyant sur le talon du cliquet, il pousse son
extrémité1 entre les chevillesde la roue 8, 9.
Ona représenté(fig.28) le sautoir avec tous
ses développemens,pour en faire mieux sentir
la figure et le jeu. Comparezcette figure, lettre
Fig.28. à lettre, avecla figure 27.
Ce qui précèdebien entendu, nous pouvonspasser au jeu de la ma-
chin. Soit (fig.26) le cerclemobile1 Q2, mû dans la direction1 Q2 : la
roue à chevilles4, 5 sera mue, et la roue à chevilles6,7; et (fig 29) la
roue VIII, IX, car c'est la mêmeque la roue 8,9 de la figure26. Cette
roue VIII, IX seramue dans la directionVIII, VIII, IX, IX. La première
de ses deux chevillesr, s, entrera dans l'échancruredu sautoir ; le sau-
toir continuera d'être élevé, à l'aide de la secondecheville s. Dansce
mouvement,l'extrémité 1 du cliquet sera entraînée; et, se trouvant à
la hauteur de l'entre-deuxde deuxchevillesimmédiatementsupérieurà
celui où elle étoit, elle y sera pousséepar le ressort. Maisla machine
est construitede manièreque ce premieréchappementn'est pasplustôt
fait, qu'il s'en fait un autre, celui de la secondechevilles, de dessous
la partie 3, 4 du sautoir: ce secondéchappementlaissele sautoiraban-
donnéà lui-même : le poids de sa partie 4567 fait agir l'extrémité 1
MACHINE ARITHMÉTIQUE. 201
lu cliquet contrela chevillede la roue 6,7, sur laquelle elle vient de
s'appuyerpar le premieréchappement;fait tourner la roue 8,9 dansle
Fia. 29.
ens 8,8,9,9 et par conséquentaussi dansmêmesensla roue 10,11.11,
t la roue 12,13,13, en sens contraire, ou dansla direction13, 13, 12;
t dans le mêmesens que la roue 12, 13,13 , le barillet 14, 15.Maistelle
st encore la construction de la machine, que, quand par le second
chappement,celuide la chevilles de dessousla partie 3,4 du sautoir,
e sautoir se trouveabandonnéà lui-même, il ne peut descendreet en-
raîner la roue 8,9 que d'une certainequantité déterminée.Quandil est
escendu de cette quantité, la partie T (fig.27) de la coulisserencontre
étochioR, qui l'arrête.
Maintenant(I) si l'on suppose, 1°quela roue VIII, IX a douzechevil-
es, la roueX, XI autant, et la roue XII, XIII autant encore ; 2° que la
oue 8,9 a vingt chevilles,la roue 10,11 vingt, et la roue 12,13 autant;
° que l'extrémitéT du sautoir(fig.27)rencontrel'étochioR précisément
uand la roue 8, 9 (fig.29)a tourné d'une vingtièmepartie, il s'ensuivra
videmmentque le barillet XIV, XVfera un tour sur lui même, tandis
ue le barillet 14, 15ne tournerasur lui-mêmeque desa vingtièmepartie.
(II) Si l'on suppose,1°que la roue VIII, IX a vingt chevilles, la
oue X, XI autant, et la roue XII. XIII autant ; 2° que la roue 8,9 ait
ix chevillles,la roue 10,11 autant, et la roue 12,13 autant; 3° que
extrémitéT du sautoirne soit arrêtée(fig. 26)par l'étochioR quequand
a roue 8, 9(fig. 29)a tourné d'une dixièmepartie, il s'ensuivraévidem-
mentque le barillet XIV, XVfera un tour entier sur lui-même, tandis
ue le barillet 14,15 ne tournera sur lui-mêmeque de sa dixièmepartie.
(III) Si l'on suppose,1° que la roueVIII, IXait dix chevillesla roue X,
LIautant, et la roue XII, XIII autant; 2°que la roue 8,9 ait pareillement
ix chevilles,la roue 10, 11 autant, et la roue XII, XIII autant aussi;
,°que l'extrémitéT du sautoir(fig.27)ne soitarrêtée par l'étochioR que
[uandla roue 8,9 (fig.29)aura tourné d'un dixième,il s'ensuivraévi-
iemmentque le barillet XIV, XV fera un tour entier sur lui-même,
andis que le barillet 14,15 ne tournera sur lui-mêmeque d'un dixième.
202 MACHINE ARITHMÉTIQUE.
On peut donc, en général, établirtel rapportqu'on voudraentre un
tour entier du barillet XIV,XV, et la partie dont le barillet 14,15
tourneradans le mêmetemps.
Donc, si l'on écrit sur le barillet XIV, XV les deux rangéesde
nombresuivantes, l'une au-dessousde l'autre, commeon le voit:
j
0, 11, 10, 9,8,7, 6, 5, 4, 3,2, 1,
11, 0, 1,2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10,
et sur le barillet 14,15, les deux rangéessuivantes,commeonlesvoit:
0, 19, 18, 17, 16, 15, 14, 13, 12, 11, 10,
19, 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9;
9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1,
10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18;
et que les zéros des deux rangées inférieuresdes barillets correspon
dent exactementaux intervalles A, B, il est clair qu'au bout d'une
révolutiondu barillet XIV, XV, le zéro correspondraencore à l'inter-
valleB; maisque ce sera le chiffre1 du barillet14, 15, qui correspon
dra dans le mêmetempsà l'intervalleA.
Donc, si l'on écrit sur le barillet XIV, XV les deux rangées sui-
vantes, commeon les voit:
0, 19, 18, 17, 16, 15, 14, 13, 12, 11, 10,
19, 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9;
9, 8, 7, 6, 6, 4, 3, 2, 1,
10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18;
et sur le barillet14, 15, les deuxrangéessuivantes, commeon les voit:
0, 9,8,7, 6, 5, 4, 3, 2, 1,
9, 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8;
et que les zérosdes deuxrangéesinférieuresdes barilletscorresponden
en même temps aux intervallesA, B, il est clair que dans ce cas, de
mêmeque dans le premier,lorsquele zéro du barillet XIV, XVcorres-
pondra , aprèsavoirfaitun tour, à l'intervalleB, le barillet 14, 15 pré-
senteraà l'ouvertureou espaceAle chiffre1.
Il en sera toujours ainsi, quelles que soient les rangées de chiffres
que l'on trace sur le barilletXIV, XV, et sur le barillet 14, 15.Dansle
premiercas, le barillet XIV,XVtournera sur lui-même,et présentera
les douze caractères à l'intervalleB, quand le barillet 14, 15 n'ayant
tourné que d'un vingtième,présentera à l'intervalle A le chiffre 1.
Dansle secondcas, le barillet 14, 15, tournera sur lui-même, et pré-
senterases vingt caractèresà l'ouvertureou intervalleB, pendantque
le barillet 14, 15 n'ayant tourné que d'un dixième,présentera à l'ou-
verture ou intervalleA le chiffre 1. Dans le troisièmecas, le barillet
XIV, XVtournera sur lui-même,et aura présentéces dix caractèresà
l'ouvertureB, quand le barillet 14,15 n'ayanttournéque d'un dixième.
présenteraà l'ouvertureou intervalleAle chiffre1.
Maisau lieu de fairetoutescessuppositionssur deuxbarillets,je peux
Iès faire sur un grand nombrede barillets, tous assemblésles uns
ave<
MACHINE ARITHMÉTIQUE. 203
Exemplede multiplication.
Revenezaux ouverturesinférieures; faites remonterla bande PI
sur les ouverturessupérieures; metteztoutes les roues à zéro, par l
moyendu conducteur, commenous avonsdit plus haut. Ou le multi
; s'il n'a qu'un carac
plicateurn'a qu'un caractère, ou il en a plusieurs
tère, on écrit, commepour l'addition, autant de fois le multiplicand
qu'il y a d'unitésdans ce chiffredu multiplicateur;ainsila sommed
1245livres étant à multiplierpar 3, j'écris ou pose trois fois cett
sommeà l'aide de mes roueset des cerclesQ; aprèsla dernièrefois, i
paroîtaux ouvertures3735livres qui est en effetle produitde 1245li
vres par 3.
Si le multiplicateura plusieurscaractères, il faut multipliertousle
chiffresdu multiplicandepar chacun de ceux du multiplicateur,les
écrirede la mêmemanièreque pour l'addition ; maisil fautréserverai
secondmultiplicateurde prendrepourpremièreroue celledesdizaine
La multiplicationn'étant qu'uneespèced'addition, et cette règle se
faisantévidemmentici par voied'addition,l'opérationn'a pas besoinde
démonstration.
Exemplede division.
Pour faire la division,il faut se servirdes ouverturessupérieures
faites donc descendrela bande PR sur les inférieures; mettez à
toutesles rouesfixéessur cette bande, et qu'on appellerouesde quo
tient;faites paroître aux ouverturesvotrenombreà diviser, et opére
commenous allons dire. Soit la somme65 à diviser par 5; vous
dites, en 6, 5 y est, et vous ferez tourner votre roue commesi vous
vouliezadditionner5 et 6; cela fait, les chiffresdes rouessupérieure
allant toujours en rétrogradant, il est évident qu'il ne paroîtra plus
que 1 à l'ouvertureoù il paroissoit6; car dans 0,9,8,7,6,5,4,3,2,1;
1 est le cinquièmeterme après6.
Maisle diviseur5 n'est plusque dans 1; marquezdonc 1 sur la roue
des quotiens,qui répond à l'ouverturedes dizaines ; passezensuiteà
MACHINE ARITHMÉTIQUE. 207
'ouverturedes unités, ôtez-en5 autant de fois qu'il sera possible,en
joutant 5 au caractèrequi paroît à travers cette ouverture, jusqu'à
« qu'il vienneà cette ouverture, ou 0, ou un nombreplus petit
ne 5, et qu'il n'y ait que des zéros aux ouverturesqui précèdent : à
chaqueaddition,faitespasserl'aiguilledela roue des quotiensqui est
lu-dessousde l'ouverturedes unités, du chiffre1 sur le chiffre2, sur
e chiffre3, en un mot sur un chiffrequi ait autant d'unités que vous
erezde soustractions; ici, après avoir ôté trois fois 5 du chiffrequi
paroissoità l'ouverturedes unités, il est venu 0 : donc 5 est treizefois
III65.
Il faut observerqu'en ôtant ici une fois 5 du chiffrequi paroît aux
mités, il vient tout de suite0 à cette ouverture; mais que pour cela
'opérationn'est pas achevée,parce qu'il reste une unité à l'ouverture
les dizaines,qui fait, avec le 0 qui suit, 10, qu'il faut épuiser; or, il
st évidentque 5 ôté deux foisde 10, il ne restera plusrien; c'est-à-
lire que, pour exhaustiontotale, ou que pour avoir 0 à toutes les
ouvertures,il faut encore5 deuxfois.
Il ne faut pas oublierque la soustractionse fait exactementcomme
L'addition,et que la seule différencequ'il y ait, c'est que l'une se fait
sur lesnombresd'en bas, et l'autre sur les nombresd'en haut.
Maissi le diviseura plusieurscaractères,voicicommenton opérera.
Soit9989à diviser par 124,on ôtera 1 de 9, chiffrequi paroît à l'ou-
verturedes mille ; 2 du chiffrequi paroît à l'ouverturedes centaines,
4 du chiffrequi paroîtraà l'ouverturedes dizaines ; et l'on mettra l'ai-
guille des cerclesde quotient, qui répondà l'ouverturedes dizaines,
sur le chiffre1. Si le diviseur124 peut s'ôter encoreune foisde ce qui
paroîtra, aprèsla premièresoustraction,aux ouverturesdes mille, des
centaineset des dizaines, on l'ôtera, et on tournera l'aiguille du
mêmecerclede quotient sur 2, et on continuerajusqu'à l'exhaustion
la pluscomplètequ'il sera possible : pour cet effet, il faudra réitérer
ici la soustractionhuit foissur les trois mêmesouvertures ; l'aiguilledu
cercledu quotientqui répondaux dizainessera doncsur 8, et il ne se
trouveraplus aux ouverturesque 69, qui ne peutplus se diviser par
124;on mettradoncl'aiguilledu cerclede quotient, qui répondà l'ou-
verturedesunités, sur 9 : ce quimarqueraque, 124ôté80 foisde 9989,
il reste ensuite69.
Manièrede réduire leslivresen sous, et les sousen deniers.
Réduireles livresen sous, c'est multiplierpar 20les livresdonnées,
et réduireles sous en deniers, c'est multiplier par 12. Voy.Multipli-
cation.
Convertirlessousen livreset les deniersen sous, c'est diviserdans
le premiercas par 20, et dansle secondpar 12.Voy.Division.
Convertirles deniersen livres, c'estdiviser par 240.Voy.Division.
Il parut en 1725une autre machinearithmétiqued'une composition
plus simpleque cellede M.Pascal, et que cellesqu'on avoit déjà faites
à 'imitation : elle est de M. de L'Epine; et l'Académiedes sciencesa
ié qu'elle contenoit plusieurs chosesnouvelleset ingénieusement
208 MACHINE ARITHMÉTIQUE.
pensées.On la trouveradans le Recueildesmachinesapprouvéespa
cette académie
; on yen verra encoreune autre deM.de Boitissendea
dont l'Académiefait aussi l'éloge. Le principe de ces machinesune
foisconnu, il y a peu demérite à les varier; mais il falloittrouverce
principe; il falloits'apercevoirque si l'on faittournerverticalementde
droiteà gaucheun barillet chargéde deux suites de nombresplacée
l'une au-dessousde l'autre en cette sorte:
0, 9, 8, 7, 6, etc.,
9, 0, 1, 2, 3, etc.,
l'additionse faisoitsur la rangéesupérieure,et la soustractionsur l'in-
férieure, précisémentde la mêmemanièreI
LETTRE
DE PASCAL ET ROBERVAL A FERMAT,
Surun principede géostatiquemis en avantpar ce dernier.
Monsieur,
Le principeque vousdemandezpour la géostatiqueest que, si deux
poidségauxsont joints par une ligne droitefermeet de soi sanspoids
et qu'étantainsi disposés,ils puissentdescendrelibrement,ilsne repo
serontjamais, jusqu'à ce que le milieude la ligne(qui est le centrede
pesanteurdes anciens)s'unisseau centrecommundeschosespesantes
Ceprincipe, lequelnousavonsconsidéréil y a longtemps,ainsi qu'il
vousa été mandé, paroît d'abord fort plausible : mais quand il est
question de principe, vous savez quellesconditionslui sont requise
pour être reçu; desquellesconditions, au principedont il s'agit, la
principalemanque; savoir, que nousignoronsquelleestla causeradi-
cale qui fait que les corpspesansdescendent,et quelleest l'originede
L Dansun rapportlu à l'Académie dessciencesle B févriertS49, sur
une machinearithmétique imaginéepar MM.Maurelet Jayet,M.Binetrap-
pelleen peu demotslesdiversinstruments dumêmegenrequiont été pro-
posésà différentes époques.Il consacreà la machinede Pascalles ligne
suivantes:
« BlaisePascalfitconstruire,de 1642à 1645,unevéritablemachineà cal-
culer, qui devintun sujet d'admirationpour ses contemporains. A cette
époque,la mécanique pratiqueétaitpeu avancéesousle rapportde la préci-
de
sion:se proposerde remplacer,pardesmouvements et descombinaisons
piècesmatérielles,l'actedessupputations numériques,auquelconcourent la
mémoireetle jugement,était,certes,uneentrepriseaudacieuse.
« LeConservatoire des arts et métierspossèdela machineà laquelle
Pascalattribuetoutesces qualités,et dontil a faitlui-mêmeusage.Une
petitecaissede laitonde 36 centimètres de longueur,n centimètresde lar-
geuret 8 centimètres de hauteur,renfermetoutlemécanisme. Grâceà l'obli-
geancedenotreconfrère , M.Pouillet,nousavonspu l'étudier,et reconnaîtr
que riende ce que Pascalénoncene pouvaitêtre contestéd'une manière
LETTREDE PASCALET ROBiiRYAL A FERMAT. 209
leur pesanteur. Ce qui n'étant point en notre connoissance(commeil
fautlibrementavouer, et en ceci, et quasi en toutes les autres choses
physiques),il est évidentqu'il nousestimpossiblede déterminerce qui
arriveraitau centre, où leschosespesantesaspirent, ni aux autreslieux
horsla surfacede la terre, sur laquelle, parce que nous y habitons,
nousavonsquelquesexpériencesassez constantes, desquellesnous ti-
ons ces principesen vertu desquelsnousraisonnonsen la mécanique.
La diversitédes opinionstouchantl'originedela pesanteurdescorps
lesquellesaucunen'a été jusqu'ici, ni démontrée, ni convaincuede
ausseté par démonstration,est un ample témoignagede l'ignorance
humaineen ce point.
Lacommuneopinionest, que la pesanteurest une qualité qui réside
lansle corpsmêmequi tombe.D'autressont d'avisque la descentedes
orps procèdede l'attractiond'un autre corpsqui attire celui qui des-
end, commele globede la terre paroît attirer une pierre qui tombe.Il
a une troisième opinionqui n'est pas hors de vraisemblance;que
'est une attractionmutuelleentreles corps , causéepar un désirnatu-
el que ces corpsont de s'unir ensemble,commeil est évidentau fer et
l'aimant, lesquelssont tels, que si l'aimant est arrêté, lefernel'étant
; et si le fer est arrêté, l'aimant ira vers lui; et si
as, ira le trouver
us deuxsont libres, ils s'approcherontréciproquement l'un de l'autre;
a sortetoutefoisque le plus fort des deuxfera le moinsde chemin.
Or, de ces trois causespossiblesde la pesanteur ou des centresdes
)rps. les conséquencessont fort différentes,particulièrementde la
remièreet desdeuxautres, commenous feronsvoir en les examinant.
Car si la premièreest vraie, le senscommunnousdicte qu'enquel-
le lieu que soit un corpspesant, près ou loin du centre dela terre, il
eseratoujourségalement,ayant toujours en soi la mêmequalité qui
fait peser, et en même degré. Le sens communnous dicte aussi
oséecettemêmeopinionpremière)qu'alorsun corpsreposeraaucentre
ommundes chosespesantes,quand les partiesdu corpsqui seront de
trt et d'autre du mêmecentre, seront d'égalepesanteur,pour contre-
solue;néanmoins la questionde savoirsi l'instrumentaideréellementle
lculateur,abrégesontravailen donnant,avecsûreté,lesrésultatsattendus,
bsistetoutentière.Lalenteurde sa marcheest manifeste ; et l'imparfaite
écutiondesesengrenages à chevillesne permetguèrede comptersur son
actitude.Ellefutcependant : plusdecinquante
le fruitde longuesrecherches
saisd'instruments de formesdiversesentraînèrentl'auteurà des dépenses
nsidérables. Plusieursmécaniciens et géomètres onttentéde perfectionner
tte invention,et parmieuxon citeLeibnitzcommes'étantsouventlivré à
genrede recherches. Tousces effortsdu géniemécanique n'ontpourtant
outi, aprèsun siècle,qu'à cetteconclusion : « Lama-
énoncéepar Bossut
inede Pascalestaujourd'huipeu connueet nullementen usage.»
Lesprogrèsaccomplisdepuisun petitnombred'annéespar les artsinéca-"
quesontpermisderéaliserdesmachinesarithmétiques bienpluscommodes
plusprécisesque n'étaientces premiersessais.Il seraittroplongde les
umérerici.Le lecteuren trouveraune nomenclature complètedansune
rieusenoticepubliéeparM.Th.Olivierà l'occasiond'unemachineà calcu-
de M.Roth.
PASCAL M -4
210 LETTRE
peser l'une à l'autre, sans considérer si elles sont peu ou beauco
égalementou inégalementéloignéesdu centre commun.
Si cette premièreopinionest véritable, nous ne voyons point qq
principe que vous demandezpour la géostatiquepuisse subsister.
soientdeuxpoidségauxA, B (fig.30),jointsensemblepar la ligne dr
ferme et de soi sans poids AB ; soit Cle point du milieu de la m*
ligne AB; et soient D,E, deux autres points tels quels Q
laditeligne entreles poidsAet B. Vousdemandezqu'on y
accordequeles poidsA, B tombantlibrementavecleurlig
ne reposerontpoint jusqu'à ce que le point du milieuG;
nisse au centre commundes choses pesantes.Suivantc
premièreopinion, nous accordonsque, si le point C est
au centre des choses pesantes, le composédes poids A
demeurera immobile véritablement.Maisil nous sem
aussi quesi le point D ou E convientavec le même cer
commun des choses pesantes, combienque l'un despo
en soit plus proche que l'autre, ils contre-pèserontenc
et demeureronten équilibre; puisque(pour nous servir
vos proprestermes)ces deux poidssont égaux, et ont ti
deux mêmeinclination de s'unir au mêmecentre comm
Fig.30. des choses pesantes, et l'un n'a aucun avantagesur l'au
pour le déplacer de son lieu. Et il ne sert de rien d'al
guer le centre de pesanteur du corps AB, lequel centre, selon
anciens, est au milieu C; car il n'a pas été démontré que le poin
soit le centre de pesanteur du composéA, B, sinon lorsque la d<
cente des corps se fait naturellement par des lignes parallèles;
qui est contre vos suppositionset les nôtres, et contrela vérité:
mêmenous ne voyonspas qu'aucun corps, hormis la sphère, ait
centre de pesanteur, poséela définitionde ce centre selonPappuset
auteurs; et quand il y en auroit un en chaquecorps, il ne paroît 1
(et n'a jamais été démontré)que ce seroit ce point-làpar lequelle coi
s'uniroit au centre des choses pesantes : mêmecela, pour les raiso
précédentes,répugne à notre communeconnoissanceen plusieurs
gures, commeen la secondedes deux figures suivantes. En tout ca
nousne voyonspoint que ce centre de pesanteurdes anciensdoiveè1
considéréautre part qu'aux poidsqui sont pendus ou soutenushors
lieu auquel ils aspirent.
Quant à la comparaisonqui vous a été faite d'un levier horizont
lequel, éfant presséhorizontalementau4 deuxbouts par deuxforces
puissanceségales, demeureen l'état qu'il est: elle vous sembleenti
rement pareilleau levier précédentAB (puisquevous voulez l'appe
ainsi), d'autant que ces poidsne pressent le levier que par la force
puissancequ'ils ont de se porter vers leur centre commun.Commesi
levier horizontalest AB (fig. 31), et les forcesou puissanceségales
et B pressant horizontalementle levier pour se porter à un certa
point communC, auquelelles aspirent, et lequel est poséégalement
inégalemententre les mêmespuissancesdans la ligne AB: ces forc
pressantégalementle levier, se résisterontl'une à l'autre, selonnot
DE PASCALET ROBERVAL
A FERMAT. 211
sens: encoremêmeque l'une commeA, fût plus procheque l'autredu
point communauqueltoutesdeux aspirent. Et quand le levierne seroit
pas horizontal,maisen telle
autre positionque l'on vou-
dra, étant considéréde soi
sans poids, et toutesles au-
tres choses commeaupara-
vant, le mêmeeffets'ensui-
Fig.31. vra, selonnotre jugement
Nousajouteronsici ce que
nous pensons, suivant cette premièreopinion, de deux poidsqui se-
roientinégaux,joints commedessusà une ligne droite fermeet de soi
3ins poids.
Soientdoncdeux poidsinégauxA et B (fig.32), desquels A soit le
moindre;et soit ABla ligne fermequi les joint, dans laquellele point
C soitle centre de pesanteur du composédes corps A, B, selonles an-
ciens : ce point Cne sera pas au milieu de la ligne AB. Si doncon met
le composédes poids A, B, da sorteque le point C convienneau centre
commundeschosespesantes, nousne pouvonscroire que ce composé
demeureraen cet état, le poidsAétantentièrementd'unepart du centre
des chosespesantes, et le poids B entièrementde l'autre part. Maisil
nous sembleque le plus grand poidsB doit s'approcherdumêmecentre
des chosespesantes,jusqu'à ce qu'une partie dudit poidsB soit au delà
dudit centreversA commela partie D, en sorte que cettepartie Davec
tout le poidsA étant d'une mêmepart, soit de mêmepesanteurque la
partie E restant de l'autre part.
Fig.32. Fig.33.
Sila secondeopiniontouchantla causedela descentedes poidsestvb.
ritable,voicilesconséquences qu'onpeut en tirer, selonnotrejugement.
Soitle corpsattirant ADXEsphérique,duquelle centresoitH(fig. 33);
212 LETTRE
et que la vertu d'attraction soit également répandue par toutes les
parties du même corps, en sorte que chacune, selon sa puissance,
tire à soi le corps attiré, ainsi que supposent les auteurs de cette
opinion.
Sur cette position, le sens commun nous dicte que les distanceset
autres conditionsétant pareilles, les partieségalesdu corpsattirant at-
tireront également,et les inégales, inégalement.
Soitdonc le corps attiré L considéré, premièrement,hors le corps
attirant en A; soitmenéela ligne droite AH, à laquelle soit un plan
perpendiculaireEHD, coupantle corps ADXEen deux parties égales,
et partant d'égale vertu. Soient aussi dans la ligne AH pris tant de
points que l'on voudra, commeK, I, par lesquels soient menésdes
plans FIC, GKBparallèles au plan EHD, coupant le corps attirant
ADXEen parties inégales, et partant d'inégalevertu; alors le corps L
étant en A, sera attiré vers H par la vertu entière de tout le corps
ADXE ; et le cheminétant libre, il viendraen K, où étant, il seraattiré
versH par la plus grande et forte partie BDXEG,et contre-tirévers A
par la plus petite et plus foiblepartie BAG.Il en serade mêmequand
il sera parvenuen I, où il sera moins attiré que quand il étoit en K ou
en A; toutefoisil sera toujours contraintde s'approcherdu centreH,
tant qu'il y soit venu: mais la partie qui attire diminuanttoujours, et
celle qui contre-tires'augmentanttoujours, il sera continuellementat-
tiré avec moinsde vertu, jusqu'à ce qu'étant arrivéen H, il sera éga-
lementattiré de toutes parts, et demeureraen cet état.
Si cette propositionest vraie, il est faciledevoir que le corpsL pèsera
d'autant moins, qu'il sera plusproche du centre H; maiscette diminu
tion ne sera pas en la raison des lignes HA, HK, HI; ce que vous
connoîtrezen le considérantsans autre explication.
Si la troisièmeopinionde la descentedes corpsest véritable,les con-
clusions que l'on peut en tirer sont les mêmes, ou fort approchantde
cellesque nous avonstiréesdela secondeopinion.
Puis doncque de cestrois causes possiblesde la pesanteur nous ne
savonsquelleest la vraie, et que mêmenousne sommespas assurésque
ce soit l'une d'elles, pouvantse faire que la vraie cause soit composée
des deuxautres, ou que c'en soit une tout autre, de laquelleon tireroit
des conséquencestoutesdifférentes,il nous sembleque nousne pouvons
poser d'autres principes pour raisonner en cette matière, que ceux
desquelsl'expérience,assistéed'un bon jugement, nous a rendus cer-
tains.
Pour ces considérations,dans nos conférencesde mécanique,nous
appelonsdes poids égaux ou inégaux, ceux qui ont égale ou inégale
puissancede se porter vers le centre commundes chosespesantes ; et
nous entendonsun mêmecorps avoir un même poids, quand il a tou-
jours cette mêmepuissance : que si cette puissanceaugmenteou dimi-
nue , alors, quoiquece soit le mêmecorps, nous ne le considéronsplus j
commele mêmepoids.Or, que celaarrive ou nonaux corpsqui s'éloi-
gnent ou s'approchentdu centre commundes chosespesantes,c'est
choseque nous désirerionsbien de savoir : mais ne trouvantrien qui
j
DE PASCALET ROBERVAL
A FERMAT. 213
noussatisfassesur ce sujet, nous laissonscette questionindécise,rai-
sonnantseulementsur ce que lesancienset nousavonspu découvrirde
vrai jusqu'àmaintenant.
Voilàce que nousavionsà vous dire pour le présent touchant votre
principede la géostatique,laissant à part beaucoupd'autres doutes,
pour éviterla prolixitédu discours.
Quantà la nouvelleproportiondes anglesque vous mettezen avant,
afinde la démontrer,vous supposezdeux principes, desquelsle pre-
mier est vrai: mais le secondest si éloignéd'être vrai, qu'il y a des
casoù il arrivetout le contraire de ce que vous demandezqu'on vous
accordepour vrai.
Le premierest tel. SoitA (fig.34) le centre commundes choses pe-
santes, l'appui du levier, N; du
centre A intervalle AN, soit dé-
crite une portionde circonférence
telle quelle CNB, pourvu que
l'arc CN soit égal à l'arc NB; et
soit considéréela circonférence
CNB,commeune balance ou un
levier de soi sans poids, qui se
Fig.34. remuelibrementà l'entourde l'ap-
pui N; soientaussi des poids égauxposés en C et B. Vous supposez
que ces poidsferontéquilibreétantbalancéssur le pointN.Et il semble
que tacitementvous supposezen-
core l'équilibre quand les bras
du levier NC et NBseroient des
lignesdroites(fig.35),pourvuque
les extrémitésC et B soient égale-
ment éloignéesdu centreA, et les
lignesNCet NB,sous-tendantesou
cordes en effet ou en puissance
Fig.35. d'arcs égaux NC, NB.
Toutesces chosessontvraiesen général;maisnousneles croyonstelles
quepour les avoirdémontréespar des principesqui noussont plus clairs
et plus connus.
Toutefoisen particulieril y a une distinctionà faire, laquelle est de
grande considération;savoir, que
quandles arcs NCet NB sontcha-
cun moindresqu'un quart de cir-
, le levierCNB,chargé
conférence
des poidsC et B, pèse sur l'appui
N, poussantversle centreA pour
s'en approcher. Mais quand les
arcs CN,NBfontchacunun quart
Fig.36. de circonférence, l e levier CNB
(fig.36), chargé des poids C, B,
ne pèse nullementsur l'appui N, d'autantque les poids sont diamé-
tralementopposés; et partant le levierdemeurerade mêmesans appui
214 LETTRE
qu'avec en appui. Finalement, quand les arcs égaux NC, NB soi
chacun plus grands qu'un quart de circonférence(fig, 37) , le levi
CNB, chargé des poids égau
C, B, pèse sur l'appui N pou
sant vers P, pour s'éloignerd
centreA.
Cette distinction étant vra
comme elle est, votre secon
principe ne peut subsister, (
qui paroîtra assez par l'exame
d'icelui.
Votre second principeest te
Soient A le centre communde
choses pesantes; la balance o
le levier, EFBCD(fig.38), dor
Fig.37.
l'appui est D. Soit posé un poic
comme B, tout entier au point B pesant de toute sa puissance su
l'appui B Ou bien soit diviséle poidsB en partieségalesE, F, B, C, D
lesquelles soient posées sur ]
levieraux pointsE F, B, C, D
étant les arcs EF, FB,BC,CI
égaux, et tout l'arc EFBCDdé
crit alentour du centre A.Vou
supposezque le poids B, mi
tout entierau point B, pèserad
même sur l'appui B, qu'étan
posé, par parties égales, au:
Fig.38. points E, F, B, C, D. Cela es
tellement éloigné du vrai, que quelquefois le poids B, ainsi pos
par parties sur le levier, ne pèseraplus du tout sur l'appuiB, quelque
fois, au lieu de peser sur l'appui B pour tirer le leviervers A, il pèser
tout au contrairesur le mêmeappui B, pour éloignerle levierde A. E
toutefois, étant ramassé tout entier au point B, il pèseratoujours dE
toute sa forcesur l'appui B, pour emporterle levier vers A.Et généra
lement, étant divisé et étendu, il pèseratoujours moins sur l'appui,
qu'étant ramassé au point B, et vous supposezqu'entier et divisé, il
pèse toujours de même.
Toutesces chosessont démontréesensuite de nos principes, et nous
vous en expliqueronsles principauxcas, que vousconnoîtrezvéritable
sans aucune démonstration.
Soit derechefA (fig. 39) le centrecommundeschosespesantes, alen-
tour duquelsoit décritle levier CBDqui soit de soi sanspoids, prolongé
tant que de besoin: et soit B le point de l'appui, auquel si un poidsest
posé, nous demeuronsd'accordavec vous qu'il pèserade toute sa puis-
sance sur l'appui B, lequel appui, s'il n'est assez fort, rompra, et le
poids s'en ira avec sonlevier jusqu'au centre A. Maintenantsoitdivisé
le poids, premièrement,en deux parties égales : et ayant pris les arcs
BCet CDchacun d'un quart de circonférence,afin que tout l'arc CBD
DE PASCALET ROBERVAL A FERMAT. 215
soitune demi-circonférence,soit posée une moitié du poids en D,
'autre en C, alors ces deux poids C et D pesant vers A, ne feront
point d'autre effetsur le levier
CBD,sinon qu'ils le presseront
égalementpar les deuxextrémi-
tés Cet D pour le courber.Sup-
posantdoncqu'il est assezroide
pour ne pas plier, ils demeure-
ront sur le levierde mêmeque
s'ils étoient attachés aux bouts
dudiamètreDAC , sansqu'il soit
Fig.39. besoinde l'appuiB, sur lequelle
evier chargé de ces deux poids ne fait aucun effort : et quand cet
ippui sera ôté, le tout demeurerade mêmequ'avecl'appui, ce qui est
assezclair.
Que si le poidsest diviséen plus de deux parties égales, et qu'étant
stendu sur des portionségalesdu levier, deuxd'icellesparties se ren-
contrent aux points C, D, et les autres dans l'espaceCBD,alorscelles
qui seronten C et Dne chargerontpoint l'appui B. Quantaux autres,
elles le chargeront. mais d'autant moins que plus elles approcheront
des pointsC, D, auxquelsfinit la charge.Ainsiil s'en faudrabeaucoup
que toutes ensembleétendues chargent autant l'appui que lorsqu'elles
sontramàsséesen B : elles ne pèsentdonc pas de même.
Davantagesoientpris les arcs égaux BCet BD (fig. 40) chacun plus
grand qu'un quart de circonférence,et soit imaginée la ligne droite
CD; puis étant diviséle poids en deux parties égalesseulement,soient
attachéesl'une en C, et l'autre
en D: alors Il est clair que le
levier chargé des poids C, D,
pèsera sur l'appui B; mais ce
sera tout au contraireque si les
deux poids étoient ramassésen
B : car si l'appui n'est pas assez
fort. il rompra, et les poidsem-
portant le levier, que nous sup-
posons être de soi sanspoids,
ne cesserontde se mouvoirtant
que la ligne droiteCDsoitvenue
au pointA, le levierétantmonté
Fig.40. en partie au-dessusdeB vers P.
au lieu de s'abaisservers A, commeil arriveroitsi les poids, étant ra-
massésen B, avoientrompul'appui. Voyezquelledifférence !
Enfin soit le levier commeauparavant, auquel soientdes quarts de
circonférenceBC,BD (fig.41); et de part et d'autre du point C, soient
pris des arcs égaux CG,CE, chacunmoindrequ'un quart. De mêmede
part et d'autre du point D soientpris les arcs égauxentre eux et aux
précédensDH, DF, tous commensurablesau quart. Soit aussi divisé
tout l'arc EBF en tant de partieségalesque l'on voudra, en sorte que
216 LETTRE
les points E, C, G,B. H,D, F soient du nombre de ceuxqui font la
; et soit diviséle poidsen autant de partieségalesquel'arc EBF
division
lesquellesparties de poids soient po-
sées sur les parties de la divisiondu
levier Alors les poids qui se trouve-
ront poséssur les arcs EC et FD, dé-
chargerontautant l'appuiB, qu'il étoit
chargé par ceux des arcs CG, DH
partant tous ceux qui seront sur les
arcs EG et FH ne chargeront point
l'appui B, lequel, par ce moyen, ne
sera chargéque par ceuxqui serontsur
l'arc GBH
; et si entre BGet BHil n'y
a aucun poids (ce qui arrivera quand
les arcs BG et BH ne feront chacun
Fig.41. qu'une partie de la susdite division
du levier), alors l'appui B sera entièrementdéchargé.Voyezdonccom-
bien il y a de différenceentre les poids ramassésen B, et étenduspar
parties sur le levier EBF; voyez aussi qu'un même poids divisé par
parties et étendu sur le levier, pèse d'autant moins sur l'appuiB, que
plus grande est la portionqu'il occupede la circonférencedécritealen-
tour du point A, centrecommundes chosespesantes.
Cette dernière considérationpourroit bien être cause qu'un même
corps pèseroit moins, plus proche que plus éloignédu centre commun
des choses pesantes : mais la proportion de ces pesanteurs ne seroit
nullement pareille à celledes distances, et seroit peut-être très-difficil
à examiner.
Maintenant, pour venir à votre démonstration, soit le levier GIR
(fig. 42) duquel l'appui soit I, et que les extrémités G, R et l'appui 1
soient égalementéloi-
gnésde A, centrecom-
mun des chosespesan-
tes, alentour duquel
soitimaginéela portion
de circonférenceGIR;
soit fait que, comme
l'arc GI est à l'arc IR,
ainsi le poids R soit
au poids G. Vousdites
que le levier chargé
des poidsG,R, demeu-
Fig42. rera en équilibre sur
son appui I Quantà
la démonstration,vous supposezqu'elle est facile en conséquencede
vos deux principes précédens. Et de fait, si ces principes étoient
vrais, il ne resteroit aucune difficulté, et la chose pourroit se con-
clure ainsi. Soit faite la préparation suivant la méthode d'Archi-
mède, en sorte que les arcs RQ, RM soient égaux, tant entre eux
DE PASCALET ROBERVAL A FERMAT. 217
qu'àl'arc IG; et les arcs GB,GMégaux, tant entre eux qu'a l'arc IR;
etsoit étendule poids R égalementdepuis Q jusqu'en M. et le poidsG
mssi égalementdepuisMjusqu'en B; ainsi les deux poids G, R seront
égalementétendussur tout l'arc BGIMRQ,lequel arc sera quelquefois
moindreque la circonférenceentière, quelquefoiségal à icelle, et quel-
quefoisplus grand. Et d'autant que les portions IB, IQ sont égales, le
levier BGIRQdemeurera en équilibre, par le premier principe, sur
l'appuiI. Maisle poids G étendu depuis B jusqu'en M pèse de même
qu'étant ramassé au point G, par le secondprincipe; et par le même
principe,le poids R pèse de mêmeétant étendu depuisM jusqu'en Q,
qu'étantramassé au point R. Partant, puisque ces deux poids, étant
camassésen Get en R, pèsentde mêmesur le levierqu'étant étendus,
ît qu'étant étendus ils font équilibresur le levier, ils feront encore
équilibreétant ramassésen Get en R.
En cette démonstration,tout ce qui est fondésur le secondprincipe
reçoitles mêmesdifficultésque le principemême ; et partant, la con-
clusionne s'ensuit point que les poids G, R fassent équilibre sur le
levierGIR.
Nouspourrionsnous contenterde ce que dessus, croyant que vous
serez satisfait. mais nous vous prions de considérer encore deux
instances, dontla premièreest telle.
Au levierGIR(fig.43) soit l'angle GIRdroit, et partant l'arc GIRune
demicirconférencedécrite autour
de A, centre commundes choses
pesantes Si l'on pose l'arc GI
moindre que l'arc IR, par exem-
ple, que GI soit le tiers de IR,
et le poids R de vingt livres, il
faudroitdoncen Gsoixantelivres,
selon vous, pour faire équilibre
sur le levierGIR appuyé au point
I, et toutefois, si vous mettez
des poids égauxen G et en R; ils
serontdiamétralementopposés,et
partant, par le principede la géo-
statiqueau cas dudit principe, ac-
cordépar vouset par nous. lesdits
poids égaux feront encore équili-
Fig.43. bre, commes'ils pesoientsur les
extrémités du diamètre GR vers
le centre A: et quand il y a une fois équilibre,pourpeu que l'on aug-
mente ou diminuel'un des poids, l'équilibrese perd.Voyezcommecela
peut s'accorderavec votre position.
La secondeinstance est telle Soit A (fig. 44)le centrecommundes
choses pesantes, à l'entour duquel soit la circonférenceGIR, l'appui
du levier 1 et les bras IG, IR, desquels GI soit le moindre; et soit
prolongéela ligne droite IA tant qu'elle rencontrela circonférence
en B. Partant, selonvous, il faudra en Gun plus grandpoidsqu'en R.
218 LETTREDE PASCALET ROBERVAL A FERMAT.
Et si l'on prend l'arc IC plus grand que IR, mettant en C le mêm
poids qui étoit en R, il faudra en G un plus grand poids qu'aupara
vant pour faire l'équilibre. D
mêmeprenantl'arc ID encoreplu
grand que IC, et faisant ID être
le bras du levier, et mettant en 1
le même poids qui étoit en C, i
faudraencoreaugmenter le poid
G. Ainsiplus le bras du levierqu
est en la circonférenceIRB abou
tira près du point B, étant Charg
du même poids, plus il faudraei
Gun grand poids pour contre-pe
ser. Et selonle sens communpa
le raisonnementordinaire, le bra
du levier étant la ligne droiteII
chargéecommedessus, il faudro
en Gle plusgrandpoids.Et toute
Fig.44. foisalorsle poidsqui seroiten B
pesantversA, feroittout soneffo
sur la roideurdu bras BI. et le moindre poids qui seroit en G feroi
balancer le bras IB vers D: et pour peu que le poids qui sera en (
fasse balancer le bras IB avec son poids vers D (ce qui est facile
démontrer), alors encore que tant G que B sortent hors la circonfé
rence, on conclura quelque chosede choquant de votre position.
Enfin, monsieur, parce que l'expériencede ce que dessusne peut se
faire par les hommes, des poids à l'égard de leur centre naturel : s
vousvoulezprendre la peinede la faire à l'entourd'un centre artificie
supposonspour levierun petit cercleartificiel au lieu du grand cercl
naturel, et des puissancesqui agissent ou aspirent vers le centredi
petit cercle, au lieu des poids qui tendent vers le centre du grand:
vous trouverez que l'expérienceest du tout conformeà ce raisonne
ment.
Si vousavez agréable de continuernos communicationssur ce suje
ou sur celui de la géométrie,en laquellenous savonsque vousexcelle
entre tous ceux de ce temps, nous tâcheronsà vous donner contente
ment; et ce' que nous vous proposeronsne sera point par forme de
questions, car nous en enverronsles démonstrationsen mêmetemp
pour en avoir votre jugement. Vousnous obligerez aussi de nousfain
part de vos pensées.Noussommes,etc.
A Paris, le 16 août1636.
DÉDICACE. 219
celeberrimj: matheseos
t.
ACADEMIÆPARISIENSI~.
Hæcvobisdoctissimiet celeberrimiviri, aut dono , aut reddo:vestra
m essefateorquæ non, nisi inter vos educatus, mea fecissem ; pro-
a autem agnoscoquæ adeo praecellentibusgeometrisindigna video.
bisenim nonnisi magna ac egregiademonstrataplacent. Paucisver
ium audax inventionis, paucioribus(ut reor)genium'elegans de-
instrationis,paucissimis utrumque. Sileremitaque, nihil vobiscon-
um habens, nisi ea benignitasquæ me a junioribusannisin erudito
ceosustinuit, hæc oblata, qualiacunquesint, exeiperet,
Horumopusculorumprimum, magnaex parteagit de ambitibus , seu
ipheriis numerorum quadratorum, cuborum, quadrato quadrato-
n et in quocunquegradu constitutorum; et ideo de numericarum
estatumartibitibusinscribitur.
ecundumcirca numerosaliorummultiplicesversatur, et ut exsola
litionecharacterumnumericorumagnoscanturmethodumtradit.
~ineincepsautem, si juvat Deus, prodibunt et alii tractatus quos
nimoparatos habemus, et quorumsequunturtituli :
)e numeris magico magicis; seu methodus ordinandi numeros
tiesin quadratonumerocontentos,ita ut non solumquadratustotus
magicus;sed, quod difficiliussane est, ut ablatissingulisambitibus
quumsemper magicumremaneat, idque omnibusmodis possibi-
is, nullo omisso.
PromotusApolloniusGallus; id esttactiones circulares, non solum
les veteribusnotæ, et a Vietarepertæ, sed et adeoulterius promotæ
vixéundempatianturtitulum.
~actiones sphæricæ,pari amplitudinedilatæ, quippeeademmethodo
ctatæ.Utrarumqueautem methodussingula earum problemataper
na resolvensex singulari conicarumsectionumproprietate oritur,
e aliis multis difficillimisproblematibussuccurrit; et vix unicam
mpletpaginam.
'actionesetiam conicæ: ubi ex quinque punctis et quinque rectis
is, quinquequibuslibet,etc.
~ocisolidi,cum omnibuscasibuset omniex parte absolutissimi.
oci plani: non solumilli quos a veteribustempus abripuit, nec
umilli quoshis restitutisperillustrishujus aevigeometrasubjunxit,
et alii huc usquenon noti, utrosquecomplectentes,et multo latius
berantes, methodo, ut conjicereest, omninonova, quippe nova
estante,via tamenlongebreviori.
Conicorum opus completum,et conica Apolloniiet alia innumera
ca fere propositioneamplectens; quod quidem nondum sexdeci-
Cettedidicaceétaitadresséeà uneréuniondesavantsquis'assemblaient
ulièrementchezle P. Mersenne. Cetteiteuniocdevintplustardle premier
L
fftude l'!cadémiedessciences,quifutfondéeen <666.
220 DEDICACE.
mum ætatis annum assecutusexcogitavi, et deinde in ordinemc
gessi.
Perspectivæmethodus, qua nec inter inventas, nec inter inve
possibilesulla compendiosioresse videtur ; quippequæ puncta icl
graphiæper duarumsolummodorectarumintersectionempræstet,
sanenihil breviusesse potest.
Novissimaautem ac penitusintentatæ materiæ tractatio, scilice
compositione aleæ in ludis ipsi subjectis,quod gallico nostro idior
dicitur faire les partis des jeux : ubi anceps fortuna æquitate rati
ita reprimitur ut utrique lusorum quod jure competit exacte sen
assignetur.Quodquidemeofortiusratiocinandoquærendum,quom
tentando investigaripossit : ambiguienim sortiseventusfortuitæc
tingentiæpotius quam naturali necessitatimeritotribuuntur. Ideo
hactenus erravit incerta; nunc autem quæ experimentorebellisfue
rationis dominiumeffugerenon potuit : eam quippetanta securita
artem per geometriamreduximus, ut certitudinisejus particepsfa
jam audacter prodeat; et sic matheseosdemonstrationescum (
incertitudine jungendo, et quæ contraria videntur conciliando
utraque nominationemsuam accipiensstupendumhunc titulum
sibi arrogat
: aleæ geometria.
Nonde gnomonialoquor, nec de innumerismiscellaneisquæ sati
promptuhabeo; verumnec parata, nec parari digna.
De vacuo quoque subticeo,quippe brevi typis mandandum, et
solumvobis (ut ista) sed et cunctis proditurum: non tamen sine r
vestro, quem si mereatur, nihil metuendum: quodequidemaliqua
alias expertussum, maxime in instrumentoillo arithmeticoquodti
dus inveneram, et vobis hortantibus exponens,agnovi approbat
vestræpondus.
Illi sunt geometriænostræ maturi fructus : feliceset immaneluc
facturi, si hos impertiendoquosdamex vestrisreportemus.
B. PASCAL
DatumParisiis, 1654.
TABLE
ILESTFAITMENTION
DONT DANSLALETTRE
PRÉCÉDENTE.
Si on joue chacun256, en
6 5 4 3 2 1
Parties. Parties.Parties. parties. Parties. Partie.
------- 63 70 80 128 256
Partie. 96
Il 2e
2 63 70 80 96 128
mm'aanpnpaarr-
- Partie.
tient - - --- - _---.J
surles 3. 56 60 64 64
256pistoles Partie-
de mon
joueur Partie.
joueur, 42 ---40 32 -
partie
pourla ----
5* 24 16
Partie.
6° 8
Partie.
PA.-O.T.
TU 1'a
226 DEUXIÈME
LETTRE
Fi Si on joue256, chacun, en
f 6 5 4 3 '1 2 1
,IJ Partie.. Parties.Parties.Parties. Parties. Partie
-- - ------- - _- --
LaV" 63 70 80 96 128 256
Partie.
Les61"'
Parties. 256 r; '.-
PORISMATA DUO :
AUCTOREPETROFERMAT.
PorismaI. —DatispositioneduabusrectisABE,,YBC(fig.45,46,
sesein punctoB ^cantibys : datis etiampunctisAet D inrecta AB
quæeruntur duopu
ta, exempligrati
0 et N, a quiby
si ad quodlibetrec
YBCpunctum, ut
recta OHN infiec
tur, rectamABD
punctis1 et Vsecar
rectangulumsub
in DVæqueturspa
dato,videlicet
recto
Fig.45. gulpsub ABin BD
Ita proceditpor
problematissolution
matica Euclidisconstructio.et generalissimam
repræsentabit.
Sumaturpunctum quodvis0; jujiga^jjrrecta AOsecansrectam Y
in punctoP; a ~pm
to 0 ducatur recta
ipsiABDparallela
rectæYBC occurre
in Q;ducatur etÏé
infinita PNM ~eid
ABD parallela ;
junctaQDsecetre
tam PNM in punc
Aioduo puncta
/:11".
"Fig$$ etN adimplerepro;
situm; sumptoqui
pe ubilibetin rectaYBCpunctoH, et ductisrectisOH, NI rectæ AI
occurrentibusin punctisI et V, rectangulumsub AIin DV.in quibu
- 23$
PORISMES.
betomninocasibus(tres tantum triplexfigurarepraesentat)rectangulo
Bin BDæqualeerit.
Cj
Fig.47.
PORISMA II. — Dato circuloABCD(fig. 48, 49), cujus diameterAC,
entrumM: quæruntur duo puncta ut E et N, a quíbus, si ad quod-
vis circumferentiæ punctum,
ut D, inflectaturrecta EDN,dia-
metrumin punctisQ et H secans,
summaquadratorum QDet DH,
ad triangulum QDHhabeatra-
tionemdatam, idemquein qua-
libet inflexione generaliter et
perpetuocontingat.
A centro M exciteturad dia-
metrumperpendicularisM;B fiat
ratio data eademquæ quadrupla
rectæBUad rectamUM ; a punc-
to U exciteturUEad diametrum
perpendicularis,et ipsiUBæqua-
lis; sumpta.recta MOipsi MU
FiuAH. æquali, fiat ONæqualiset paral-
lela rectæ UF: dicopunctaquæ-
sita esse puncta E et N. Sumpto
quippequovis in circumferentia
punctout D, et junctis ED,UD,
rectis, diametrumin punctis Q
et H secantibus,summaquadra-
torum QDet DH ad triangulum
QDHerit, in quocumquecasu,
in rationedata, hocestinratione
quadruplæBUad rectamUM.
Non solum proponitur inqui-
renda istius porismatisdemon-
stratio, sedvideantetiam
subtilio-
resmathematician duoaliapunc-
Fig.49. ta præterEetNpossintproblemati
propositosatisfacere,et utrum
solutionesquæsionis sicutin primoporismate suppetantinfinitæ. Sinihil
respondeant,
geometriaein hac partelaborantinondedignabimur opifulari.
240 SOLUTION
D'UN PROBLÈME
SOLUTIOPROBLEMATISA DOMINOPASCAL~PROPOS
EODEMAUCTORE FERMAT.
ProposuitdominusPascal hoc problema: Dato trianguli angul
verticem,et rationequam habetperpendiculumad diffcrentiamlater
invenirespeciem~tria
Exponaturrecta qu
dataAG(fig. 50,51)s
quam portio circuli j
capaxanguli dati de
batur. Eoquæstionem
duximusut, data basi
anguloverticisAIC,~e'
tione quamhabet per
diculum ad differen
laterum,quæratur~tr
gulum.
Ponaturjam factum
et triangulum quæsi
esse AIC, demittatur
pendiculumIB; et di
arcu AFCbifariam in
junganturAF,FC,et ji
Fig.50. ta IF, demittanturin
tas AI,IC, perpendicu
CO,FK:deindecentr
intervalloAF,~describ
circulusAHGEC, cui re
CI, IF, continuatæ ~oc
rant in punctis G, H,
deniquejungatur GA.
gulus AFCad centrum
plus est anguli AGC
circumferentiam;sed
gulus AICæquaturang
AFCin eadem portio
igitur angulusAICduj
est anguli AGC.Sedan
lus AICæquatur duo
angulis AGC, IAG; igi
anguli IGA,IAGsunt
Fig.51. quales,ideoquerectæ:
IG : sed quum a centr
in rectam SC cadat perpendicularisFK, æquales sunt GK, K
ideoqueKI est dimidiadifferentiainter rectas CI, IG, hoc est in
rectas CI, IA. Data est autemratio perpendicularisIB ad differ
PROPOSÉPAR PASCAL. 241
tiam laterum CI, IA; ergo datur ratio BI ad IK, et singulis in rec-
tam ACductis, data est ratio rectangulisub ACin BI ad rectangulum
sub ACin IK; sed rectangulumsub ACin BI æquaturrectangulosub
AIin CO; est enim utrumquedimidiumtrianguli AIC: ergo ratio rec-
tangulisubAIin COad rectangulumsub ACin IK dataest.Daturautem
ex hypothesiangulus AIC,et rectus est COIex constructione ; ergo
datur specietriangulum COI.Ratio igitur COad CIdata est, ideoque
rectangulisub AI in CO rectangulum sub AI in IC ratio datur. Sed
probavimusrationemrectangulisub AIin CO,ad rectangulumsub AC
in IK dari; ergo datur ratio rectanguli AICad rectangulumsub ACin
IK. Jam in trianguloAFC,datur angulusAFCex hypothesi;ergoan
gulus GACdatur, cui æqualis CIF idcirco dabitur; est autem rectus
angulusFKI; ergo triangulum FIK datur specie;ideoquerectæKIad
IF ratio data est; ideoquerectanguliACin IKad rectangulumsub AC
in IF datur ratio. Probatumest autem dari rationemrectanguliAI in
IC ad rectangulumACin IK; ergo datur ratio rectanguli AI in IC
ad rectangulumACin IF. Est autem rectangulumCIG æquale rec-
tanguloCIA,quia reclæIG, IAsunt æquales,et rectanguloCIGæquatur
rectangulumHIE: ergoratio rectanguliHIEad rectangulumsubACin
IF data est. Sitdata ratio EDad AC: quumigitur ACsit data, dabitur
ED, quæ ponatur recta HE in directumut in figura50; rectangulum
igitur HIE ad rectangulumACin IF est in rationedata EDad AC; sed
ut DEad AC,ita DEin IF ad ACin IF : igitur. ut rectangulumHIEest
ad rectangulumACin IF, ita rectangulumDEin IF ad rectangulum
ACin IF; rectangulumigitur DE in IF æquaturrectanguloHIE. Pro-
batumest triangulumAFCdari specie;seddaturbasisACmagnitudine;
ergodatur AF, ideoqueduplaipsius EH datur. Æqualibusrectangulis
DEin IF et HIE addatur rectangulumsub DEin IH; fiet rectangulum
sub DE in FH æqualerectanguloDIH ; datur autem rectangulumsub
DE in FH, quia utraque rectarum DE, FH datur; daturigitur rectan-
gulumDIHet ad datammagnitudinem DHapplicaturdeficiensfiguraqua-
drata; ergorectaIH datur, ideoquereliquaIF. DaturautempunctumF
positione;ergodatur et punctumI, et totum triangulumAIC.Non est
difficilisab analysiad synthesinregressus.
Sed,ut omnedubium tollatur, probaturfacillimetriangulumquæsitum
essesimile inventoAICin figura 51 (triangulumautem AICex utra-
visparte puncti F verticemhaberepotest, in æqualia punctoF utrin-
quedistantia,erit enimidemspecieet magnitudine,et positiovariabit).
Si enimtriangulumquæsitumnon est simileinvento, manenteeadem
basi, ejus vertex vel ibit inter puncta F et I, vel inter puncta I et A.
[Exutravisparte nihil interest; namde parte FCidemsecundumtrian-
gulum AICpari demonstrationeconcludit). Sit primum vertex inter
Aet I, et triangulumquæsitumponatur, si fieripotest, similetriangulo
AMC.JungaturFMet demittaturperpendicularisFP; erit ratio perpen-
diculiMNad MPdata ex hypothesi,ideoqueæqualisrationi IBad IK
quam probavimusdatæ æqualem: quod est absurdum:quumenimin
trianguloFMPangulusad M æquaturanguload I trianguliIFK. erunt
limilia triangula FIK, FMP; sedFMest major FI; ergoMPest major
PALCAL III 16
242 SOLUTION
D'UN PROBLÈME
PROPOSEPARPASCAL.
IK; est autem MNminorIB : non igitur eadempotest esseratio MNa
MPquæ IB ad IK. Si punctumMsit inter I et F, probabituraugeriper
pendiculumet minui differentiam laterum, idqueeademargumentation
Ideoquevarians proportionemsi punctumMsit in portioneFC, utemu
secundotriangulo AIC,et erit eademdemonstratio,ut inutilesit diutiu
in his casibus immorari. Constatigitur triangulum quæsituminvent
AICesse simile, et patet propositoessesatisfactum.
Proponitur si placettam dominoPascalquam dominoRobervalsol
vendumhoc problema:
Ad datum punctumin heliceBaliani, inveniretarigentem.
Quænamautem sit hujusmodihelixnovitdominusRoberval.
Hujus problematisa nobis soluti, solutionema viris eruditissim
expectamus;aut si maluerint ipsis impertiemur, imo et generalemd
linearumcurvarumcontactibusmethodum.
Sed nea præsentimateriatriangularivacuismanibusdiscessissevidea
nur, proponipossunt hæ quæstiones:
Data basi, anguloverticis, et aggregatoperpendiculiet differenti
laterum: invenire triangulum.
Data basi, angulo verticis, et differentiaperpendiculiet differenti
laterum : inveniretriangulum.
Data basi, angulo verticis, et rectangulosub differentialaterum it
perpendiculum: inveniretriangulum.
Data basi, angulo verticis, et summa quadratorumperpendiculie
differentiælaterum : inveniretriangulum.
Et multæ similes,quarumenodationemfaciliusinventurosviros doc
tissimosexistimo,quamdecontactuhelicisBalianipropositumproblem
aut theorema.
Sed observandumin quæstionibusde triangulis, quoties problem
poterit solviper plana, nonrecurrendumad solida: quodquumnorint
viri doctissimi,supervacuumfortassesubit addidisse.
tETTRE DE SLUZE,
dela cathédralede Liège,traduite del'italienen françois,
Chanoine
pourréponseà M. ***.
Monsieur,
J'avoue que j'ai grande obligationalla gentilezza de M.Pascal, et
'ai grande estimede sa science, par la solutiondu problèmeque vous
lui aviezproposé; maisje voudroisbiensavoirs'illui a été proposéavec
toute son universalité
: la raisonqui m'en a fait douter ; est queje vois
qu'il considèretous les points donnés dans un mêmeplan, et je les
considèreen quelquesplansdifférensqu'ilspuissentêtre; ce que vous
pouvezlui demandercommede vous-même.
Pour ce qui est des problèmesque vousm'avezenvoyés ; je dirai seu-
lementque;s'ilsm'eussentétéenvoyésquandje lesai demandés,j'aurois
tâché de lui donner satisfaction; mais la multitude des affairesqui
; commefous savez lWm,les tecànçei étantfiaiM
m'sççabient t lui
LETTREDE SLUZE. 243
permettentpasd'appliquermon esprit à de semblablesrecherches.Mais
voyant que,vous le désirez,je n'ai pu m'empêcherde les considérer
quelquepeu; et d'abord je me suis aperçuque le premierproblème
pouvoitrecevoirtrès-aisémentsolutionpar leslieuxsolides,c'est-à-dire
avecl'intersectionde deuxhyperboles.Aprèsavoirfait un petit griffon-
nement d'analyse,je reconnusque le problèmeétoit plan, et que la
résolutionn'en étoit pas difficile,mais que la constructionen seroitun
peulongueet embrouillée.Ainsi,pour ne pas être obligéd'écrirebeau-
coup , j'ai choisiun casseulemententre plusieursqui sont dansle pro-
blème ; et pour trouverune constructionplus brève,je l'ai appliquéaux
nombres,commevous verrez dans le papier qui est dans cette lettre.
Par là toutes les personnes intelligentesverrontaisémentque j'ai la
onstruction universelle; je vousl'enverraisi vousla désirez,bien que
na paresses'y oppose.J'estimepourtantque M.Pascalsera satisfait.
Pour ce qui est de l'autre, je m'aperçusd'abord qu'il pFenoitson
originede cinqplansqui touchentun ou deuxcônesopposés.La réso-
ution en est longue, mais pourtant je ne la crois pas si difficile.Quoi
[u'il en soit, l'embarrascontinueldesaffairesqui se sont présentéeset
nultipliéesau tripledepuisque vousn'avezété ici, ne me donnepas le
empsd'y penserpour le présent.
Je souhaiteroisbien que vousme fissiezla faveurde me marquerles
ivresqui ont été impriméssur cette matière, ou sur autre de philo-
ophie,qui soientde quelqueconsidération.Nousavonsici des Exerci-
ationesmathematicæde M.FrançoisSchooten,professeurà Leyde : je
rois qu'onlesaura vuesà Paris.
Je viensà ce que vousme ditesde M.Descartes;je l'estimeun grand
homme ; c'est pourquoije voudroissavoirparticulièrementce qu'onlui
oppose. Je ne prétendspas le faire passer pour irrépréhensible,même
ans ses écrits de géométrie,parceque j'ai remarquéen plusieursen-
roits qu'il étoit homme,et que quandoquebonus dormitat Homerus:
lais une petite tachene rend pas difformeun beau visage,atqueopere
n longofas est obreperesomnum.
Fig.52.
Et les cellules qui sont entre deux parallèlesqui vont degauches
droite, s'appellent cellulesd'un mêmerang parallèle, commeles ces
lules G, G, 7t, etc., ou 1jJ,6, etc.
Et cellesqui sont entre deuxlignes qui vontde haut en bas, s'appes
eiit cellulesd'un mêmerang perpendiculaire,commeles cellulesG, o
, D, etc., et celles-ci,a, 1jJ,B, etc.
Et celles qu'une mêmebase traverse diagonalement,sontdites cey
lulesd'unemêmebase, commecellesqui suivent,D, B, 0, , et celles-o
A 1jJ,7t.
Les cellulesd'une mêmebase égalementdistantesde ses extrémité, à)
DU TRIANGLE
ARITHMÉTIQUE. 245
sontditesréciproques,commecelles-ci,E, R et B, 0; parceque l'expo-
sant du rangparallèlede l'uneest le mêmequel'exposantdu rangper-
pendiculairede l'autre, commeil paroît en cet exemple,où E est dans
le secondrangperpendiculaire,et dansle quatrièmeparallèle ; et sa ré-
ciproqueR est dansle secondrang parallèle, et dans le quatrièmeper-
pendiculaireréciproquement;et il est bien facile de démontrerque
celles qui ont leurs exposansréciproquementpareils, sont dans une
mêmebase, et égalementdistantesde sesextrémités.
Il est aussibien facile de démontrerque l'exposantdu rang perpen-
diculairede quelquecellule que ce soit, joint à l'exposantde son rang
parallèle,surpassedel'unité l'exposantde sa base. Par exemple,la cel-
lule F est dansle troisièmerang perpendiculaire,et dansle quatrième
parallèle,et dansla sixièmebase, et les deuxexposansdes rangs 3+4
surpassentde l'unité l'exposantde la base6, ce qui vient de ce que les
deuxcôtésdu trianglesontdivisésenun pareil nombrede parties;mais
celaest plus tôt comprisque démontré.
Cette remarque est de mêmenature, que chaquebase contientune
cellule plus que la précédente, et chacuneautant que son exposant
d'unités; ainsi la secondecpaa deux cellules,la troisièmeA^^ en a
trois, etc.
Or les nombresqui se mettent dans chaque cellulese trouventpar
cetteméthode.
Le nombrede la premièrecellulequi est à l'angledroit est arbitraire
;
mais celui-là étant placé, tous les autres sont forcés; et pour cette
raisonil s'appellele générateurdu triangle; et chacun des autres est
spécifiépar cetteseulerègle:
Lenombrede chaquecelluleest égal à celui de la cellulequi la pré-
cèdedans son rang perpendiculaire,plus à celui de la cellulequi la
précèdedansson rangparallèle.Ainsila celluleF, c'est-à-dire, le nom-
bre de la celluleF, égale la celluleC, plus la celluleE; et ainsi des
autres.
D'oùse tirent plusieursconséquences. En voiciles principales,où je
considèreles triangles dont le générateurest l'unité
; maisce qui s'en
dira conviendraà tous lesautres.
CONSÉQUENCE I. —En tout triangle arithmétique,toutesles cellules
du premierrangparallèle et du premierrang perpendiculairesontpa-
Teillesà la génératrice.
Car par la constructiondu triangle, chaque celluleest égale à celle
qui la précèdedanssonrang perpendiculaire,plus à cellequi la précède
; or les cellulesdu premierrang parallèlen'ont
dans son rang parallèle
aucunescellulesqui les précèdentdans leurs rangsperpendiculaires,ni
cellesdu premierrangperpendiculaire dansleurs rangsparallèles: donc -
ellessonttouteségalesentre elles, et partant au premiernombregéné-
rateur.
Ainsiç égaleG+zéro, c'est-à-dire,ç égaleG.
AinsiAégale m+zéro, c'est-à-dire,ç.
Ainsia égaleG+ zéro, et 1tégalea+ zéro.
Et ainsides autres.
246 TRAITÉ
CONSÉQOBMCB II. — En tout trianglearithmétique, chaquecellulee.,
égaleà la sommede toutescellesdu rang parallèleprécédent,comprise
depuisson rang perpendiculairejusqu'au premierinclusivement.
Soitune cellulequelconquew: je dis qu'elleest égaleàR+ ê + ^-fç;
qui qout cellesdu rang parallèlesupérieurdepuisle rang perpendicu
laire de Mjusqu'au premierrang perpendiculaire.
Cela est évident par la seule interprétationdes cellules, par cells
d'où elles sont formées.
[ DoncEest à V comme3 en 4 en 5 en 6, à 4 en 3 en 2 en 1.
MaisVest l'unité ; donc t est le quotientde la divisiondu produit
3 en 4 en 5 en 6, par le produit de 4 en 3 en 2 en 1.
fe — Sile générateurn'étoit
Avertissement. ,.. pas;, l'unité, il eût fallumul-
1tiplier le quotientparle générateur.
i.
if ,. USAGES
DIVERS ,, OU TRIANGLEARITHMÉTIQUE,
DONT; LEGÉîf^RATEtJR
K~'UNITE.
Aprèsavoirdonneles proportionsqui se rencontrententre lescellules
set les rangs des je passe à diversusagesde
trianglesarithmétiques,
tceuxdontle générateurest l'unité; cest ce qu'onverradans les traités
tsuivants.Maisj'en laissebien plus que je n'en donne;c'est unechose
2b2 USAGEDU TRIANGLE ARITHMÉTIQUE
étrange combienil est fertileen propriétés! Chacunpeut s'y exercer ; :
j'avertisseulementici que, dans toute la suite, je n'entendsparlerquej
des trianglesarithmétiques,dontle générateurest l'unité. ,.,
COMBINATIONES.
DEFINITIONES 1. - Combinationisnomendiversea diversisusurpstur;
dicamitaquequo sensu intelligam.
Si exponaturmultitudo quævis rerum quarumlibet, ex quibus liceat
aliquammultitudinemassumere, verbi gratia, si ex quatuor rebus per
litteras A, B, C, D expressis, liceat duas quasvis ad libitum assu
mere : singuli modiquibus possunteligi duæ differentesex his quatuor
orlatis, vocanturhic combinationes.
Experimentoigitur patebit, duas posse assumi,inter quatuor, sex
modis; potest enim assumiA et B, vel A et C, velAet D. vel B et C,
vel B et D, vel C et D.
Non constituo A et A inter modos eligendiduas, non enim essent
differentes;nec constituoA et B, et deindeB et A, tanquamdifferentes
modos, ordine enim solummododifferunt, ad ordinem autem non
attendo: ita ut uno verbodixissepoteram, combinationeshie conside-
rari quæ necmutatoordine procedunt.
Similiterexperimentopatebit, tria inter quatuor, quatuor modis as-
sumi posse,nempeABC.ABD,ACD,BCD.
Sicet quatuorin quatuor, unicomodoassumi posse, nempe ABCD.
His igitur verbis utar :
1 in 4 combinatur4 modisseu combinationibus.
2 in 4 combinatur6 modisseu combinationibus.
3 in 4 combinatur
4 modisseu combinationibus.
4 in 4 combinatur1 modoseu combinatione.
Summaautem omniumcombinationumquæfieri possuntin 4 est 15;
summa enim combinationum1 in 4, et 2 in 4 et 3 in 4, et 4 in 4,
est 15.
LEMMA I. —Numerusquilibetnon combinaturin minore.
Verbigratia, 4 non combinaturin 2.
LEMMA II. 1 in 1 combinatur 1 combinatione.
2 in 2 combinatur 1 combinatione.
3 in 3 combinatur 1 combinatione.
Etsicgeneraliteromnisnumerussemeltantumin æquali combinatur.
LEMMA III. 1 in 1 combinatur 1 combinatione.
1 in 2 combinatur 2 combinationibus.
1 in 3 combinatur 3 combinationibus.
Et generaliterunitas in quovisnumerototiescombinaturquotiesipse
continetunitatem.
LEMMA IV. Si sint quatuor numeri, primus ad libitum, secundus
Report. 69
Le produitde 6 par 6. 26
Le produitde7 par 4 7
Le produitde8 par 3. 24
Leproduitde 2 par 2. 4
j'en faisla somme 4 4 9
Si 148est divisible par 7, le nombreproposé287542178 le seraaussi.
.Lamêmeméthodepeutencoreservirà reconnaîtresi 119 est un multiple
:7.
Onmultipliera 9 par l'unité,ce qui donne. 9
Puis1 par 3. 3
Et enfin4 par 2 2
Et l'onferala somme 4 4
Si cettesommeest divisiblepar 7, 449le seraéga.ement.
Enfin,et par curiositéplutôtqueparnécessité,on pourratraiterencorele
mbre 44 commeona traité449, c'est-à-dire
Multiplier4 parl'unité, ce quidonne. 4
Puis4 par 3. 3
Et fairela somme 7
Celle-ciétantévidemment divisiblepar7, le nombre14le seraaussi;par-
et419le sera, et parsuite, enfin,le nombreproposé287542478 seralui-
meunmultiplede7.
Tn nombre quelconque étantdonné,reconnaître s'il estdivisible
par 6.
,Boildonnéle nombre248742.
les nombresnaturelsétant encoreécritsles uns à côtédes autresdans
318 CARACTÈRES
DE DIVISIBILITÉ
DES NOMBRES.
plus dictum est, numeris naturalibus 1,2,3,4,5, etc., et 1 s:
positot
etc. 43 21 .,
, etc. 4 4 4 1
Ex 10aufer 6, reliquum4 sub 2 ponito.
Ex 40 aufer 6, reliquum4 sub 3 ponito.
Ex 40aufer 6, reliquum4 sub 4 ponito.
Et sic semperredibit 4, quod agnoscipotuit ubi semelrediit.
Ergo, si proponaturnumerusquilibet, de quo quærebaturutrui
divid'endusper6, nempe 248742,sumeultimamejusfiguramsemel.
præcedentemquater.
præcedentemquater, etc::.
et uno verbo, primamsemel, reliquarumvero.
summamquater.
< "
Si summa 102 dividatur per 6, dividetur et ipse numerus propo
248742per eumdem6.
Vis agnoscereutrum numerus dividatur per 3. Scriptus ut p
numéro naturalibus, et 1 sub 1 ppsito
5 4 3 2 1
11111
Ex 10aufer 3 quotiespotest, reliquum1 sub 2 ponito.
Ex 10 aufer 3 quantumpotest, reliquum1 sub 3 ponito, et sicin
nitum.
Ergo si proponaturnumgrusquilibet2451, ut sciasutrum divid
per 3.
sumesemelultimamfiguram.
præcedentemsemel.
et semelsingulas.
,"'it i. ,.. Ii .:fP" j,
PROBLEMATA DE CYCLOIDE,
MENSE
PROPOSITA JUNII1658. •'
Quumab aliquotmensibus,quædamcirca cycloidem', ejusque centra
gravitatis, meditaremur,in propositionessatis arduas ac difficiles,ut
nobisvisumest, incidimus,quarum solutionema præstantissimistoto
orbe geometrissupplicespostulamus,propositoipsis præmio,nonmer-
cedisgratia (quodabsit!) sedin obsequiinostri, aut potiusmeritieorum
qui hæc invenerint, publicumargumentum.
Quæveroproponimussunt ejus modi.DatopunctoquolibetZ (fig.53)
PROBLÈMES SURLACYCLOÏDE,
PRorosÉs ENJUIN4658.
Nousétantoccupé,il y a quelquesmois, de diversesquestionstouchant
la cycloïde1et soncentredegravité,plusieursproblèmes, dontlarésolution
nous sembledevoirexigerquelquesefforts,vinrentse présenterà notre
esprit.Nousen demandons instammentla solutionà tous les géomètres de
l'univers,offrantà ceuxqui l'auronttrouvéeun prix, non pour rémunérer
(loinde nous cette pensée!) maispourleur témoigner
leurs efforts,
déférenceet rendrepubliquement hommage- à leurmérite. notrej
Voicicesproblèmes:
Parun pointZ(fig.53),prissurunecycloïdequelconque, on traceparallè-
defioitioadfinemhujusscriptihabetur.
1. Cycloidis
PROBLÈMES SURLA CYCLOIDE. 323
in quacumquecycloideABCD,ex quo ducta sit ZYbasi AD parallela
quæ axemCFsecetin puncto Y; quæruntur :
Dimensiospatii CZY; ejusdemquecentrum gravitatis; solidagenita
ex circumvolutionedicti spatii CZY,tam circa ZYquamcirca CY; et
horum solidorumcentra gravitatis.
Fig.53.
Quod si eademsolida planoper axem ducto secentur; et sic fiant
utrinque duo solida, duo scilicet ex solidocirca basim ZY, et duo ex
solido circa axemCY genito , cujusque horum solidorumquærimus
etiam centra gravitatis.
Quiaveroquæsitorumdemonstratioforsanadeoprolixaevadet, ut vix
intra præstitutumtempus exsequi satis commodepossit, genio et otio
doctissimorumgeometrarumconsulentes,ab his tantum postulamus,
ut demonstrent,vel moreantiquorum, vel certe per doctrinamindivi-
sibilium(hancenimdemonstrandiviam amplectimur)omniaquæquæ-
sita sunt, data esse: ita ut facile ex demonstratis, quælíbet puncta
quæsita ex datis in hypothesibus,possintinveniri.
I Et ut
apertiusmentemmeamexplicem,necsubsitaliquidamhiguum,
exemplorem illustro. Proponatur, verbi gratia, parabolaABC(fig. 54),
Voicimaintenant
le cas particulierdontle calculseraregardécommesur
fisant.
Unedemi-cycloïde ACF,tournantautourde sa baseAF,engendreun solide
que l'on coupeen deuxmoitiéségalespar un planconduitsuivantl'axede
révolutionA;F on demandede déterminerle centredegravitéde chacunede
ces moitiés.
RÉFLEXIONS
Sur les conditionsdes prix attachésà la solutiondes problèmes
concernantla cycloïde.
Le 1eroctobreétant arrivé, auquel expiroitle tempsdestinépour re-
cevoirles solutionsde ceux qui prétendroientaux prix des problèmes
de la roulette, appeléeen latin cyclois,ou trochois, nous en ouvririons
dès à présent l'examen, si l'absencede M.de Carcavi,qui a eu la bonté
d'envoyernos écrits et d'en recevoirles réponses,ne nous obligeoità
retarder jusqu'à son retour, qui doit être dans peu de temps. Maisnous
avonsjugé à proposde répondrecependantà deuxsortesde personnes,
qui s'efforcentde traversercet examenpar des interprétationsridicules
qu'ils font de mes paroles,qu'ils tournent entièrementcontreleur sens
naturel et contre celui quej'ai: essayant, par ces chicaneries,de frus-
trer ceuxqui auroient envoyéles véritablessolutions, des prix qu'ils
auroientmérités.
Les premiers sont des gensqui, écrivantde pays fort éloignés,man-
dent, par leurslettresdu moisd'août, qu'ayantreçu les écrits que nous
leur envoyâmesau mois de juin, ils vont travaillerà cette recherche ;
mais que, pour ouvrirl'examenà Paris, ondoit attendrenon-seulement
le 1er octobre 1658,mais encoretrois ou quatre mois après, et même
huit, ou peut-être un an : n'étant pas impossible,disent-ils, que leurs
lettres, quoiqueécritesle 1eroctobre,soienttrès-longtempsen chemin ,
soit par les incommoditésde la saison, soitpar cellesdela guerre, soit
enfinpar les tempêtesde mer qui peuventarrêter, ou mêmefaire périr
les vaisseauxqui les portent, auquel cas ils seroientrecevablesd'en-
voyerde secondeslettres, pourvu qu'ils eussentde bonnes attestations
de leurs officierspublics, qu'elles fussent conformesaux premières,
écritesavant le 1eroctobre.
Certainement,si monintentionavoit été telle, et si lesparolesdemon
écrit le marquoient,je seroisbien suspectd'avoirproposéune chimère,
en proposantles prix, puisquej'aurois nu ne jamaisles donner: et que
RÉFLEXIONS SURLESPRIXCONCERNANT LACYCLOÏDE. 39
quiconque se fût présenté au 1er octobre avec ses solutions, j'au-
rois toujourspu le remettre, dansl'attentede quelque vaisseauqui,
ayant eu le vent favorableen portant mes écrits, pouvoit l'avoircon-
traire, ou mêmeêtre péri, en rapportantles réponses.Et mêmeceux
qui auroientgagnéles prix en se trouvantles premiersentre ceuxdont
on auroit reçu les solutionsau 1eroctobre, ne seroientjamais en as.
surance d'en pouvoirjouir, puisqu'ilspourroienttoujours leur être
contestéspar d'autres solutionsqui pourroientarriver tous les jours,
premièresen date, et qui les excluroientsur la foides signaturesdes
bourgmestreset officiersde quelquevilleà peineconnue, du fondde la
Moscovie,de la Tartarie, de la Cochinchineou du Japon.D'ailleurson
auroit eu trop de tromperiesà craindre sur cet article ; il n'y eût eu
aucune sûreté à produire ses résolutionsà l'examen,puisquedes pla-
giairesauroientpu les déguiseret lesdater d'auparavant, en lesfaisant
ainsi venirde quelqueîle bien éloignée.
J'ai voulu agir avecbien plus de clarté, de sûretéet de promptitude;
et c'est pourquoij'ai établiun jour et un lieu fixe
: le lieu est Paris
; le
jour est le 1eroctobre, auquel, le temps étant expiré, l'ouverturede
l'examendessolutionsreçues jusqu'alors, doit commencersans atten-
dre davantage, et le prix accordéau premierqui se trouveraalorsen
date, sans qu'il puisseêtre troublé en sa possessionpar ceuxqui vien-
dront après, lesquelsseroienttoujours, ou suspects, ou au moinstrop
tard arrivés, et ne sont plus recevablespourle prix.
Je saisbien qu'en celail y a quelqueavantagepour les François, et
surtout pour ceuxde Paris; maisen faisantfaveuraux uns, je n'ai pas
fait d'injusticeaux autres.Je laisseà tous ceuxqui viendrontl'honneur
de leur invention;je ne disposepas de la gloire; le méritela donne;je
n'y touche pas: je ne règle autre chose que la dispensationdes prix,
lesquelsvenantde ma pure libéralité, j'ai pu disposerdes conditions
avec une entièreliberté. Or je les ai établiesde cette sorte; personne
n'a sujet de s'en plaindre
; je ne devoisrien aux Allemands,ni auxMos-
covites; je pouvoisne les avoiroffertsqu'aux seulsFrançois ; je puis en
proposerd'autrespour les seulsFlamands, ou pourqui je voudrois.J'y
;ai néanmoinsagi le pluségalementque j'ai pu; et si lesconditionssont
plus favorablesaux Françoisqu'aux autres, ce n'a été que pour éviter
de plus grandesdifficultés,et des injusticestoutes évidentescomme
1celleque je viensde représenter.Et ainsi ayant été nécessaire, pour les
1éviter, dedéterminerun temps et un lieu, j'ai cru que trois moiset
demi suffisoient,et que Paris étoit le lieu le plus propre pour avoir
r réponsede toutesparts. C'estpourquoien faisantmesécritsau moisde
juin, j'ai donnéjusqu'au 1eroctobre, intra primam diem octobris; et
j'ai déclaréque si dans ce temps, d'environtrois mois et demi, il no
: se trouvoitpersonnequi eûtrésolumesquestions,je les résoudroisalors
[moi-même,sans attendredavantage : quodsi his circitertribus elapsis
mensibus,nullusinveniaturqui quæsita nostra solverit, non denega-
[bimusquœipse invenimus.Par où il estsivisibleque je ne vouloislais-
ser passerque le temps de ces trois mois pour attendreles solutions,
t qu'il est ridiculede m'imputercet autre sens, qui, commej'ai dit, eû*
330 SURLES PRIX
RÉFLEXIONS
rendu les promessesdes prix vaines et chimériques : et mon second
écrit le marqueencoretrop clairement ; car voici les règles que j'y ai
: que ceux-là seuls seront admis, qui dans le temps prescrit
établies
auront fait signifierà M.de Carcavi,par un acte public, qu'ils ont les
solutions, en lui en envoyant, ou une démonstrationabrégée, ou au
moinsle calcul d'un certaincas par où il parût qu'ils ont tout résolu.
Quipublicoinstrumentointra prœstitutumtempusillustrissimodomino
de Carcavisignificaveritse eorum quæ quarto. sunt solutionempenes
se habere, et aut demonstrationemquantumviscompendiosam ad ipsum
miserit; aut. saltemad confirmandamsuæassertionisveritatem casus
quemmoxdesignabimuscalculumdederit, hunenobissatisfecissedecla-
ramus.
Voilàmes termes, qui assurémentne souffrentaucune équivoque,et
par lesquels j'ai établi les conditionsles plus équitablesque j'ai pu
imaginer; car ayant établi qu'on prendroitdate du jour qu'on auroit
signifiéet délivréà M.de Carcavimêmela démonstrationou le calcul
proposé,j'ai retranchétoutesles disputessur la primauté, qui seroient
nées, si on avoit pris date du jour de l'envoi, ce qui les auroit fait de-
meurer indécisesdurant plusieursmoisou plusieurs années, commeil
a été déjà dit. En exigeantqu'on fît cette significationpar un acte pu-
blic, j'ai arrêté de mêmeles soupçonset les disputesqui auroient pu
naître entre les prétendans, sur des écrits de mains privées : chacun
ayant intérêt d'être non-seulementpremier, maisencoreseul; et ayant
sujet de demanderdes preuvesplus authentiques que des écrits de
mains privées, pour croire qu'il en est venu d'autresdansle temps,
soit devant, soit après soi. AussiM.de Carcavi,ni moi, ne voulantpas
qu'on nousen crût sur notre parole, nous avons averti de prendre des
actes publics. Et enfin, en me contentant, ou d'une démonstration
abrégée, ou au moinsdu calculd'un seul cas pour donner date, en
attendant qu'on envoyât la démonstrationentièreavec plus de loisir,
j'ai soulagé les géomètresautant qu'il étoit possiblede le faire, puis-
qu'on ne pouvoitpas moinsleur demander, et que néanmoinsce que
j'ai demandéest à peu près suffisant: ce calcul étant si difficileet dé-
pendant tellementdu fond de la question, qu'on peut juger que qui
l'aura trouvé a tout résolu en soi-même,et ne manqueplus que de loi-
sir pour l'écrire et l'achever. En quoi je crois avoir gardé un assez
juste tempérament : car, d'une part, il n'étoit pas juste d'exigerune
démonstrationentière et écriteau long, et de faire dépendrela pri-
; et de l'autre côté, il eût été bien
mauté du loisir qu'il faut pour cela
plus injuste de ne pas exiger des preuves certaines qui marquassent
qu'on a résolules questions, et d'accorderle premierrang à ceux qui
n'auraientdonnéaucunemarque de les avoir résolues ; desorte que j'ai
satisfaità tout, en demandantle véritablecalculde ce cas.
Et c'est pourquoije ne puis assezadmirer la vaine imaginationde
quelques autres, qui ont cru qu'il leur suffiroitd'envoyerun calcul
fauxet fabriquéau hasard, pour prendredate du jour qu'ils l'auraient
donné, sans avoirproduit d'autre marquequi fasseconnoîtrequ'ils ont
résolules problèmes : ce qui est une imaginationsi ridicule, que j'a
LA CYCLOÏDE.
CONCERNANT 331
honte de m'amuserà la réfuter. Cependant,encore qu'ils sacnentfort
bien que leur calcul est faux (car cela est visibleà l'œil même);qu'ils
l'aient mandéeux-mêmespar leurs lettres, et qu'ils n'en aient envoyé
aucunautre, ils ne laissentpas, par la plus plaisanteimagination du
monde, de se croireen état d'être misen ordre depuisle jour qu'ils ont
produitce fauxcalcul : prétendantque ce que j'ai dit en d'autres occa-
sions, toutes différentes, du peu d'égardqu'on doit avoiraux erreurs
de calcul(savoirquand la démonstrationentièreet géométriqueest en-
voyéeen même temps; car alors la choseest sans doute), doit aussi
avoirlieu lorsqu'onn'envoieautre chosequ'un faux calcul, en laquelle
occasionje n'ai jamais dit un seul mot de pardonner ces erreurs. En
effet.il faudroitavoir perdu le sens pour le dire; car il n'est pas diffi-
ciled'entendrequelledifférenceil y a entre deuxpersonnesqui veulent
montrer qu'ils ont résoluune question, dont l'une apporte,pour preuve
de son discours, une démonstrationparfaiteet géométriquesans aucun
défaut, à quoi il ajoute encorequelquescalculs, tandis que l'autre ne
produit autre chosequ'un seul calculsansaucune sortede preuve. Qui
ne voit la différencequi se trouve entreles conditionsde cesdeuxhom-
mes, en ce qui regarde les erreurs de calcul? Il est toujours juste de
pardonnerceserreurs à celui qui donneen mêmetempsles démonstra-
tionsentièreset parfaitesqui rendent le calcul superflu,qui enseignent
l'art de le bien faire, qui apprennentà en reconnoîtreet corriger les
défauts, et qui enfin toutes seulesconvainquentinvinciblementqu'on a
résolules questions; mais la conditionde l'autre est toute différente,
puisque, n'ayant donnépour toute marque de ses solutionsqu'un seul
calculpour laisserà juger, selonqu'il sera vrai ou faux, qu'il à résolu
les questionsou non, s'il se trouve fauxen toutes ses parties, que res-
tera-t-ilpar où on puisseconnoîtrequ'il a trouvé la vérité? Y a-t-il rien
desi foible, que de vouloirqu'on lui pardonnetoutesles erreurs qui s'y
trouveront, et qu'encorequ'il soit faux en tout, et qu'il ne contienne
ripn de vrai, au lieu d'en conclureque l'auteurn'a pas trouvé la vérité,
on en conclueau contrairequ'il possédoit la vérité depuisle jour qu'il a
produit la fausseté?C'estassurémentce qu'on ne peut non plus con-
clure d'un fauxcalcul, que d'une faussedémonstration ; car ce que les
paralogismessont en démonstration,les erreurs decalculle sont quand
le calculest seul. Il n'y a que deuxmanièresde montrerqu'on a résolu
des questions: savoir, de donner, ou la solutionsans paralogisme,ou
le calculsans erreur; et c'est aussi une de ces deux chosesque j'ai exi-
gée, pour pouvoirprendredate.Maisn'est-ce pasune plaisantepréten-
tion, de vouloirpasser pour avoir découvertla vérité, par cette seule
raison qu'on a produit une fausseté, et de se faire préféreraux autres
quiauroient produit les véritables calculs, parce qu'on auroit donné
une faussetéavant eux, et que la règleque j'aurois établiepour recon-
noître qui seroitle premierqui auroit résolules questions, fût de voir
qui seroitle premierqui eût fabriquéune fausseté?Sicela étoit ainsi.
il eût été bien facileà toutessortes de personnesd'en fabriquerau ha-
sard et à sa fantaisie, et en les envoyantà M.de Carcavi,prendredate
dès lors; en quoi sans courir aucun risque, puisqu'ilspouvoientse ré-
3:-','2 RÉFLEXIONS
SUR LES PRIX
tracter à leur volonté, ils se fussent acquis cet avantage, que s'ils
avoientpu ensuite découvrirla vérité et même après le temps expiré,
ou bien avoir quelques lumièresdes solutionsdéjà donnéesquand on
les examineroit,ils auroientété assurésd'être les premiersen date, en
vertu de la fausseté qu'ils auroient les premiers produite: et de cette
manièreil seroitarrivé que l'honneurdela premièreinvention,qui est
la principalechosequ'on considèreences matières,n'auroit pasdépendu
de la premièreproductionde la vérité, maisde la première production
qu'on auroit faiteà sa fantaisie d'une fausseté; ce qui est la chosedu
mondela plus extravagante.
Je seroisbien fâché qu'on me crût capabled'avoirdonnépour loi une
conditionsi injuste et si impertinente. Maiselle est aussi éloignéede
monsens que de mes paroles. Quand j'ai dit qu'il suffiroit,pour passer
pour premier, d'envoyer une démonstrationabrégée, ou au moinsle
calculd'un seul cas, je n'ai pas dit une seule parole de pardonnerles
erreurs de calcul, commemes paroles, que j'ai déjà rapportées, le
témoignent : aut saltemad confirmandamsuæ assertionisveritatemcal-
culumunius casusmiserit. Et c'est être ridicule de rapporterà ce lieu,
où je n'en parle en aucune sorte, ce que je dis sur un autre sujet, savoir
quand le reste des démonstrationset les solutionsentièressontà loisir
apportées à l'examen, auquel cas si les juges les trouvent toutesvéri-
tableset géométriques, on y pardonnerasans douteles erreursde cal-
cul (quoiquece soit toujours une grâce) : si solutioexhibita dominode
Carcavivirisquesecumad hoc adhibitis geometricaac vera judicetur,
sçilvosempererrore calculi: lesquelles,commej'ai déjà dit, il est tou-
jours aussi juste de pardonneren n'agissant pas à la rigueur, quand la
démonstrationest présente, qu'il est hors de raison d'y penser quand
on ne produit qu'un seul calcul, fauxen toutes ses parties.
Il n'est donc que trop visible que ceux qui ont produit ces calculs
faux, ne l'ont fait que pour gagner par là le temps de chercherà loisir
ce qu'ils n'avoientpas encoretrouvé, et ce qu'ils veulentêtre réputés
avoir trouvé depuis le jour qu'ils avoient envoyéleur fausseté, s'ils
peuventy arriver ensuitepar quelquevoie, en quelque temps que ce
soit. Maisc'est en vain qu'ils ont tenté cette finesse: car la règle est
écrite: il falloit envoyerle calcul dans le temps, s'ils l'eussent eu; et
un calculfauxen toutes ses parties n'est en aucune sorte un calcul:
et ainsi quand ils l'auroient envoyé, même signépar un notaire, ce ne
seroit que des erreurs signéespar notaire, et ils seront réputéscomme
n'ayant rien envoyé.
Leurscalculssontdoncjustementréputésnuls, puisqu'iln'y avoit que
deux mesuresà désigner, et qu'ils les ont donnéestoùtesdeux fausses.
et chacuned'environde la moitié. Cependantquelques-unsde ceux-là
qui déclarentfranchementqu'ils saventbien qu'ellessont fausses, mais
en ne laissant pas de prétendre d'en avoir acquis leur rang, disent
aussi qu'ils en ont maintenantun autre calcul qu'ils assurent être le
véritable, mais ils ne l'envoientpas: ce qui ne fait que trop paroître
leur finesse;car s'ils l'avoienten effet, que ne l'envoyoient-ilsen même
temps?vu mêmequ'il ne falloitpas quatre lignespourl'écrire, et qu'au
CONCERNANT LA CYCLOÏDE. 333
lieu de cela, ils emploientdes pagesentièresà dire qu'ils l'enverrontsi
on le leur demande ; mais ce n'étoit pas cela qu'il falloitfaire, il falloit
l'envoyers'ils l'avoient: la règle n'étant pas de le promettredans la
temps. maisde l'envoyerréellement.C'estcela qui fait foi; maispour
'les simplespromessesqu'ils font, on n'est pas pl-usobligé de les croire,
qu'en ce qu'ils promettentavec une pareille certitudedans les mêmes
lettres, qu'ilsenverrontaussidans peu de temps la quadraturedu cer-
cle, et mêmeen deuxmanièresdifférentes : de toutes lesquelleschoses
il seracependantfort permisde douter, jusqu'à cequ'il en paroissed'au-
tres preuvesque des paroles.Et ainsi, puisqu'ils ont laissé passer le
tempssans envoyerni le vrai calcul demandé,ni aucune solution, ni
aucuneautre chose, et qu'ils nousont ainsi laissésentièrementdansle
doute, s'ils ont en effetrésolunos questions,ou en queltempsils lesont
résolues; leurs fauxcalculsne nous en donnantaucune marque, nous
leur déclaronssans les nommer, ni les marquer en aucune manière,
qu'ils ne sont plus recevablesquant aux prix ; que le tempsenest passé
à leur égard ; que nous al-lonsexaminerles calculset les solutionsdes
autres qui ont été reçus dansle temps; et que pour eux , qui ne peuvent
plus prétendreni aux prix, ni à l'honneurdela premièreinvention, il
leur resteau moinscelui de corrigerleurserreurs aprèsl'avertissement
qu'onleur en donne ; ce qui leur sera d'autant plus facile,que le véri-
tablecalcul commencemaintenantd'être divulgué.Carcommeje m'é-
tois engagé,par mon premierécrit, de le publier aussitôt que le temps
seroitexpiré,j'ai commencéà le faire dans le commencement d'octobre ;
et parcequeje ne sais pas encoresi entretousceuxqui ont déjà envoyé
les leursà M.de Carcavi,il y en a qui l'aient rencontré, et que, s'il s'en
trouve, il est juste que je le laisse publier sousleur nom, je n'ai pas
encorevoulu l'imprimersousle mien; mais parce qu'il n'est pas juste
aussi que d'autress'en attribuentdésormaisl'invention, le tempsoù je
mesuis obligéde le laisserchercherétant fini, je l'ai donnéécrit à la
main à plusieurs personnesdignesde foi, et entre autres à M. de Car-
cavi , à M.de Roberval, professeurroyal de mathématiques,à M. Ga-
lois, notaireroyal à Paris, et à plusieurspersonnesde France, et d'ail-
leurstrès-considérables par leurs qualitéset par leur science, afin que,
commej'ai déjàdit, si ceuxdonton a reçu lessolutionsl'ont trouvé, je
leur en quitte la gloire, sinon, qu'on sachequi en est le premierinven-
teur.
Voilàce que nousavionsà dire généralementpour tous ceuxdontles
calculset les solutionsqu'on a reçuesdans le temps se trouverontévi-
demmentfaussesdans l'examen, et pour tous ceuxqui prétendroient
qu'on devroitdésormaisen recevoirde nouvelles.
Ce7 octobre1658.
l'espère donnerdans peu de jours la manièredont on est venuà la
connoissancede cetteligne, et qui est le premierqui en a examinéla
nature ; c'est ce quej'appellerail'Histoirede la Roulette.
334 NOTESSUR QUELQUES
SOLUTIONS
S
ANNOTATA
IN QUASDAM
SOLUTIONES
PROBLEMATUM
DECYCLOIDE
Elapsotemporepræmiiscomparandisdestinato, et ad kalendasocto-
bris terminato, verumcalculumcasusamepropositihucusquelatentem
novissimeevulgarecœpi, ut si in examinandissolutionibusquæ a di-
versis geometrisintra præstitutumtempusmissæsunt, quædamrepe-
riatur quæ eodeminciderit; ejus auctor præmioet gloria inventionis
potiatur: sin vero, ego meo nomine publici tunc juris faciamillum
queminterim manuscriptumad plurimosjamundequaque misi; et inter
cæterosad illustrissimumD. de Carcavi, ad clarissimumac insignis-
simum geometramD. de Roberval, regium mathematicorumprofes-
sorein, ad integerrimumvirumD. Gallois,notarium regium, ac ad di-
versos aliostum dignitate, tum scientia præcellentissimos viros, qui
rogati sunt diemquo eum receperuntannotare et subsignare.
Deindesolutiones apud D. de Carcavimissasab eo tèmporequo Lu-
tetiam deseruit, examinareaggressussum (quæ enim ante abscessum
suum receperat in arculis clausasreliquit, necante suum reditumpo-
terunt perpendi). Ab ea ergo, ex iis quas apud eum reperi, incipere
visumest, quæ gravissimaest, quippequæabsque ulla demonstratione
in solocalculoconsistitcasus quem designaveram;quem quidemcal-
culumpostulaveram,ut ex eo, prout verus aut falsus esset, dignosci
possit,an ejus auctorabsolvissetnecne, quæ se absolvisseprofiteretur
problemata.Sicenim locutuseram : Qui quæstionesresolverit, signi-
ficabitintra præstitutumtempus D. de Carcaviet quideminstrumento
publico,sesolutioneshabere.Et quia simplexilla assertio, omniproba-
tione destituta, vanaprorsusfuissetet jus nullum auctori suodedisset
cur aliis præferretur, subjunxi: Et ad confirmandamsuæ assertionis
veritatem,aut demonstrationem compendiosam miserit, aut saltemcal-
culumistiuscasus, ex cujusnempeveritate, de veritateassertionisjudi-
caretur.
Hicigitur auctor calculumsuum hujus casusmisit in indiciumve-
ritatisa se repertæ.At vero calculusiste suus nimiumfalsus est, et
nihil prorsusveri continet.Duasenim solummensurasprofert, et am-
bas falsas, et, ut dictumest, nimiumfalsas: ita ut calculusille quem
auctor ad confirmandamsuæ assertionisveritatemjuxta præscriptam
legemmisit, nihil aliud cònfirmet, nisi ipsumvane asseruissese de-
monstrationempenesse habere.Falsus enim calculus, in indiciumso-
lutionis adductus, falsitatempotiusquam veritatemsolutionisindicat.
Adeoque miror hunc auctorem, ea quæ decalculi erroribuscondonan-
dis in illa omninooccasionediximus, ad istam trahere voluisse: non
intelligensquanta sit differentiainter eum qui asserens se cujusvis
1. Nousavonscru inutilede donnerune traductionde cetécrit; toutce
sur lesconditions
qu'ilcontientse retrouvedansles Réflexions
- desprix, etc.
Voy.p. 500.
DESPROBLÈMES DE LA ROULETTE. 335
quæstionissolutionem habere, nullamdemonslrationemaffert, sed so
lummodocalculum,ex quo solosuaderenititur se vererem absolvisse,
et eum qui totius quæstionissolutionemomniex parte geometricede-
monstratamprofert, et simul cum hac solida demonstratione,etiam
superaddit calculum.Magnumsane est inter utrumque discrimen ,
quantum ad errores calculiattinet. Qui enim solutionemgeometrice
demonstratamexhibet,nullumde suasolutionedubiumrelinquit, eique
æquumest sempercondonareerrorescalculi qui præsenti demonstra-
tionisluce evanescuntet corriguntur.
Alter vero qui nihil aliud quam calculum sine ulla demonstratione
porrigit, si erroneus sit, et nullamverammensuramhabeat, quid ei
supererit unde patefaciat se rem resolvisse?An sola falsitas repertæ
veritatisindiciumest?Ut ergoex demonstratione falsanon ostenderetur
detectamesse veritatem, sic et nec ex falso calculoostenditur. Quod
enimparalogismusest in demonstratione,hocerror calculiest in cal-
culo solo, et demonstrationedestituto ; nec aliter quis judicare potest
se quæstionemresolvisse,nisi aut demonstrationemparalogismispur-
gatam, aut saltemcalculumerroris expertemproferendo.
Et ideo, quumapud mestatuissemexpeririac certo dignoscerequis
futurus esset primus, qui quæstionesnostras absolveret,hæc indicia
flagitavi,ut intra præstitutumtempus, aut demonstratioipsa, quan-
tumviscompendiosa,aut saltemcalculusilliusquemdesignaveram casus,
prodiret : quibus verbis quis aliud intelliget quam verum calculum,
non autem falsum ? falsusenimcalculusnon est calculus.Etquid stul-
tius fuisset, quam ex calculofalso, et nihil veri habente, concludere
auctoremsuum verampossideredemonstrationem,ipsiqueprimas dare,
et jus concedereut omnibusaliis posthabitis,prior habeatursolutionis
inventor? Nonplane ea mihi intentiofuit; et si ita esset, liberumcui-
libet fuissetstatim atque scriptanostravulgatasunt, calculumfictitium
quantumviserroneumad libitum componere,et ex eotamenordinem
sibiascribere,acnullumdamnummetuendo,inde securitatemadipisci,
ut si qua deindevia problemataetiamultimo loco solvisset, ad prima
tamen præmiaveniret, quia falsumcalculumprimusprotulisset.Et ita
foret, ut primæinventionis honor, qui his in rebus præcipuusest, non
a prima veritatisdetectione,sed a prima falsitate pro arbitratu fabri-
cata, penderet.Absitut tam iniquam et ineptamconditionempro lege
dederim ! Hoc certelongeabestsicut a mentemea, sic et a verbismeis,
quæ ita se habent.
Quipublicoinstrumento,intra præstitutumtempus,illustrissimoD.
deCarcavisignificaveritseeorum qua?quæsita sunt demonstrationem
penes se habere; et aut ipsammetdemonstrationemad ipsum miserit;
aut saltem, ad confirmandam suæ assertionisveritatem, casus quem
•771 - designabimuscalculumdederit(ibinulla prorsusfactaest, ut nec
ox
fieri potuit , de condonandiserroribus mentio), sequeparatum esse
professusfuerit omnia omnino demonstraread ipsius D. de Carcavi
nutum, huncnobissatisfecissedeclaramus;et consentimusprimumqui
hæc fecerit primo secundumsecundopræmio donandum.Hæc ergo
prima est conditio,ut aut ipsaabbreviatasolutio mittatur, aut saltem
336 NOTESSUR QUELQUES
SOLUTIONS.
calculus, nulla de condonandiserroribusfactamentione.Quiaverohic
calculus etiam verus non omnino sufficiebatad præmia obtinenda,
hancsecundamconditionem,ut æquumerat, subjunxi:si sua solutioab
ipso D. de Carcavi virisque ad id secumadhibitis, quum ipsi visum
fuerit, exhibita, geometricaac vera judicetur, salvosempererrorecal-
culi. Ibi sane, ubi de examinandisdemonstrationibusagitur, jure con-
donantur errores calculi; quum enim adest demonstratio,ita eos ne-
gligeresemperjustum est, ac ridiculum foret, quum calculus solus
exhibitur, qui si nihil veri habeat, calculusnon est, ut jam satis dixi-
mus.
Talis est autem calculusauctorisillius de quo hic agitur, nec quic-
quam veri continet; ipsiusque falsitatemauctor ipsemetagnovit, il-
lumqueposterioribuslitteris revocavit, nec ullum alium misit, et sic
reveranihil misissecensendusest. Se tamenalium calculumpenes se
habere scribit, quem verumesse asserit; cujus novæassertionisquum
nullum hucusque indiciumprotulerit, sed mera tantum verba, non"
plus in hac re fideimeretur quam quum in eisdemepistolispari fidu-
cia promittit se brevi missurum quadraturam circuli et hyperboles
duabusdiversismethodisexpeditam;de quibus omnibusperiti quique
interimnon temeredubitabunt.Si enim calculumquæsitumreveraha-
beret, cur non intra tempus constitutummisissetnon video : hocenim
promptiusfuisset quam fusis quibus utitur verbis polliceri.Calculum
autem verum promittendo, et non mittendo, spatium quærendi sibi
præpararevidetur, ut si forte etiamextra tempus reperiat, aut aliquo
modoillius quemjam ad multosmisimusnotitiamhaberepossit, illum
ipse sibi fortassis, et quasi a se jamdiu repertum, et intra debitum
tempus, adscribat.Meliustamende ipso sentimus; hæc enim frustraet
inaniter tentaret. Oportebatquippe, si habuisset, intra tempusdestina-
tum misisse;scriptanamquelex instat, qui intra præstitutum tempus
publicoinstrumentocalculumsaltemmiserit.Ille autemnihilex iis im-
plevit: non enim instrumentumpublicum, sed privataschartulasad-
duxit, quas sane reliqui auctores qui publicas. ut postulatumest, at-
tulerunt, respuent, sive posterioressint ut eipræponantur,sivepriores
fuerint ut soli et sine sociohabeantur, quibusquum egodebitorsim,
resisterenon possem : non enim privatis scripturisfidesadhibetur, nec
ut ipsi verbismeis credar, auderemaut vellempetere; et ideopubli-
cum instrumentumflagitaveramfideexse ipso dignum. Auctorautem
ille nec tale instrumentumvalidumattulit, sed et nec verumcalculum
dedit, solamvero falsitatem, et sic quum nobis omninodubium reli-
querit an quæstionesresolverit,aut a quo temporeresolverit,quidquid
de hac quæstionescripsittanquam aut inane aut falsum, et quasi non
fuisset, habendumest; et quumjam elapsumsit tempus, ipse auctor
iure ab ipsa palæstra, quantum ad præmiaattinet, exclususest.
Ipse veroquumjam ad primæinventionishonorem,divulgatoa nobis
verocalculo, pervenirenon possit, suos saltemerrores corrigendiglo-
riammonitusconeturadipisci.
Datum9 octobris4658.
HISTOIREDE LA ROULETTE. 337
HISTOIRE DE LA ROULETTE,
APPELÉEAUTREMENT TROCHOÏDE OU CYCLOÏDE,
Jù l'on rapportepar quelsdegréson estarrivé à la connoissance
ae
cetteligne.
La rouletteest une ligne si commune,qu'aprèsla droiteet la circu-
laire ; et elle se décrit si souventaux
, il n'yen a point de si fréquente
yeuxde tout le monde, qu'il y a lieu de s'étonnerqu'ellen'ait pointété
considéréepar les anciens, dans lesquelson n'en trouve rien: car ct
n'est autre chose que le chemin que fait en l'air le clou d'une roue,
quand elle roule de son mouvementordinaire, depuisque ce cloucom-
menceà s'éleverde terre, jusqu'à ce que le roulementcontinu de la
roue l'ait rapportéà terre, après un tour entier achevé: supposantque
la roue soit un cercle parfait, le clou un point dans sa circonférence,
et la terre parfaitementplane.
Le feu P. Mersenne,minime, fut le premierqui la remarquaenvi-
ron l'an 1615,enconsidérantle roulementdes roues; cefut pourquoiil
l'appela la roulette.Il voulut ensuite en reconnoîtrela nature et les
propriétés; maisil ne put y pénétrer.
Il avoitun talent tout particulierpourformerde bellesquestions ; en
quoi il n'avoitpeut-être pas de semblable : maisencorequ'il n'eût pas
un pareil bonheurà les résoudre. et que cesoit proprementen cecique
consistetout l'honneur, il est vrai néanmoinsqu'on lui a obligation,et
qu'il a donnél'occasionde plusieursbelles découvertes, qui peut-être
n'auroientjamaisété faites, s'il n'y eût excitéles savans.
Il proposadoncla recherchede la nature de cette ligne, à tous ceux
de l'Europequ'il en crut capables,et entreautresà Galilée ; maisaucun
ne put y réussir, et tous en désespérèrent.
Plusieursannéesse passèrentde cette sorte jusques en 1634, que le
père voyantrésoudreà M.de Roberval,professeurroyal de mathémati-
ques , plusieurs grands problèmes, il espérade tirer de lui la solution
de la roulette.
En effetM.de Robervaly réussit; il démontraque l'espacedela rou-
lette est triple de la roue qui la forme.Cefut alors qu'il commençade
l'appelerpar ce nomtiré du grec, Trochoïdes,correspondantau mot
françoisRoulette.Il dit au père que sa questionétoit résolue, et lui dé-
claramêmecetteraison triple, en exigeantnéanmoinsqu'il la tiendroit
secrètedurant un an, pendant lequelil proposeroitde nouveau cette
questionà tousles géomètres.
Le père, ravi de ce succès leur écrività tous, et les pressa d'y re-
penser, en leur ajoutant que M. de Roberval l'avoit résolue, sans leur
dire comment.
L'année et plus étant passée, sans qu'aucun en eût trouvéla solu-
tion, le père leur écrivitpour la troisièmefois. et leur déclaraalors la
raisonde la rouletteà la roue, comme3 à 1. En 1635, sur ce nouveau
PASCAL
III 22
338 HISTOIREDE LA ROULETTE.
secours,il s'en trouvadeuxqui en donnèrentla démonstration : onre-
çut leurssolutionspresque en mêmetemps, l'une de M. de Fermat,
conseillerau parlement de Toulouse,l'autre de feu M.Descartes,et
toutesdeuxdifférentesl'une de l'autre, et encorede celledeM.deRo-
berval : de telle sortenéanmoinsqu'en les voyant toutes, il n'est pas
difficilede reconnoîtrequelleest cellede l'auteur
; car il est vrai qu'elle
a un caractèreparticulier, et qu'elleest prisepar unevoiesi belleet si
simple,qu'on connoît bien que c'est la naturelle.Et c'est en effetpar
cettevoiequ'il est arrivé à des dimensionsbien plus difficilessur ce
sujet, à quoiles autresméthodesn'ont pu servir.
Ainsila chosedevint publique, et il n'y eut personneen France, de
ceuxqui se plaisentà la géométrie,qui ne sût que M.de Robervalétoit
l'auteur de cette solution, à laquelle il enajouta en ce mêmetemps
deux autres : l'une fut la dimensiondu solide à l'entour de la base;
l'autre, l'invention des touchantes de cette ligne, par une méthode
qu'il trouvaalors, et qu'il divulguaincontinent, laquelleest si géné-
rale, qu'elle s'étendaux touchantesde toutesles courbes : elleconsiste
en la compositiondesmouvements.
En 1638,feuM.de Beaugrandayant ramassélessolutionsdu plande
la roulette, dont il y avoit plusieurscopies,avecune excellentemé-
thode, demaximis et minimis. de M. de Fermat, il envoyal'une et
l'autre à Galilée,sansen nommerles auteurs : il est vrai qu'il ne dit
pas précisémentque cela fût de lui; maisil écrivitde sorte qu'enn'y
prenantpas garde de près, il sembloitque ce n'étoit que par modestie
qu'il n'y avoitpas misson nom ; et, pour déguiserun peu les choses,
il changeales premiers noms de roulette, et trochoide,en celuide
cycloïde.
Galiléemourutbientôtaprès, et M.de Beaugrandaussi.Toricellisuc-
cédaà Galilée,et tous ses papierslui étantvenusentre les mains, il y
trouvaentre autrescessolutionsdela roulettesousle nom de cycloïde,
écritesde la mainde M.de Beaugrand,qui paroissoiten être l'auteur,
lequelétant mort, il crut qu'il y avoitassezde tempspassépour faire
que la mémoireen fût perdue , et ainsi il pensaen profiter.
Il fit doncimprimerson livre en 1644, dans lequelil attribue à Ga-
lilée ce qui est dû au P. Mersenne,d'avoir formé la questionde la
roulette: et à soi-mêmece qui est dû à M.de Roberval,d'en avoirle
premierdonnéla résolution : en quoiil fut non-seulementinexcusable,
maisencoremalheureux;car ce fut un sujet de rire en France, de voir
queToricellis'attribuoit, en 1644,uneinventionqui étoitpubliquement
et sans contestationreconnuedepuis huit ans pour être de M.de Ro-
berval. et dont il y avoit, outre une infinitéde témoinsvivans, des
témoignagesimprimés, et entre autres un écrit de M.Desargues,îm-,
primé à Parisau moisd'août 1640,avec privilége,oùil est dit, et que
la rouletteest de M.de Roberval,et que la méthodedemaximis et
nimisest de M.de Fermat. mi-1
M.de Robervals'en plaignitdoncà Toricelli,par une lettre qu'il lui
en écrivitla même année; et le P. Mersenneen mêmetemps, rnaisj
encoreplus sévèrement : il lui donnatant de preuves,et imprimées, et
HISTOIREDE LA ROULETTE. 339
de toutessortes, qu'il l'obligead'y donnerles mains, et de cédercette
inventionà M.de Roberval,commeil fit par seslettres que l'on garde,
écritesde sa main, du mêmetemps.
Cependantcommeson livre est public, et que son désaveune l'est
pas, M.de Robervalayant si peu de soinde se faire paroître, qu'il n'en
a jamaisrien fait imprimer;beaucoupde mondey a été surpris, et je
l'avoisété moi-même ; ce qui a été cause que par mes premiersécrits
je parle de cette ligne commeétant de Toricelli,et c'est pourquoije me
suis senti obligéde rendre par celui-cià M. de Robervalce qui lui ap-
partient véritablement.
Toricelliayant reçu cette petitedisgrâce,et ne pouvantplus passer,
auprèsde ceux qui savoientla vérité, pour auteur de la dimensionde
l'espace de la roulette, ni mêmede celledu solideautourde la base,
M.de Robervalla lui ayant déjàenvoyée,il essayade résoudreceluià
l'entour de l'axe. Maisce fut là qu'il trouvabiende la difficulté;car
c'est un problèmed'une haute, longueet pénible recherche.Ne pou-
vant donc y réussir, il en envoyaune solutionassezapprochante,au
lieu dela véritable, et mandaque ce solideétoità son cylindrecomme
11 à 18 : ne pensantpas qu'on pût le convaincre.Maisil ne fut pasplus
heureux en cetterencontrequ'en l'autre; car M.de Roberval, qui en
avoit là véritable et géométriquedimension, lui manda non-seule-
ment son erreur, mais encorela vérité.Toricellimourut peu de temps
après.
M. de Robervalne s'arrêta pas à là seule dimensionde la premièreet
simplerouletteet de ses solides;maisil étendit sesdécouvertesà toutes
sortes de roulettes, allongéesoù accourcies,pour toutes lesquellesses
méthodessont générales,et donnent, avecune même facilité, lestou-
chantes, la dimensiondes plans et de leurs parties, leurscentresde
gravité et les solides, tant autour de la base qu'autour de l'axe. Car
encore qu'il ne l'ait donné au long que des roulettesentières, sa mé-
thode s'étend, sans rien y changer, et avec autant de facilité, aux
parties, et ce seroitchicanerque de lui en disputer la première réso-
lution.
La connoissancede la roulette ayant été portéejusque-làpar M.de
Roberval, la chose étoit demeuréeen cet état depuis quatorzeans,
lorsqu'uneoccasionimprévuem'ayant fait penser à la géométrieque
j'avoisquittée il y avoit longtemps,je me formaidesméthodespour la
dimensionet les centres de gravité des solides, des surfacesplaneset
courbes, et des lignes courbes, auxquellesil me semblaque peu de
choses pourroient échapper: et pour en faire l'essaisur un sujet des
plus difficiles,je me proposaice qui restoità connoîtrede la nature de
cette ligne; savoir, lescentres de gravitéde ses solides, et des solides
de ses parties; la dimensionet les centres de gravité des surfacesde
tous cessolides; la dimensionet lescentresde gravitédela lignecourbe
mêmede la rouletteet de ses parties.
Je commençaipar les centresde gravité des solideset des demi-so-
, que je trouvai par ma méthode, et qui me parurent si didcilet
lides
r par toute autre voie, que, pour savoirs'ils l'étoienten effet
auta'jfl^
340 HISTOIREDE LA ROULETTE.
je me l'étois imaginé, je me résolus d'en proposerla recherchea tou
les géomètreset mêmeavec des prix. Cefut alors queje fis mesécrit
latins, lesquels ont été envoyéspartout; et, pendantqu'on chercho
ces problèmestouchant les solides,j'ai résolutous les autres, comm
on verra à la finde ce discours, quandj'aurai parlé des réponsesqu'o
a reçues des géomètressur le sujet de mes écrits.
Ellessont de deuxsortes.Lesuns prétendentd'avoirrésolu les pro
blèmesproposés,et ainsi avoir droit aux prix ; et les écritsde ceux-l
serontvus dans l'examenrégulierqui doit s'en faire. Les autres n'on
point vouluprétendreà ces solutions, et se sont contentésde donne
leurs premièrespenséessur cette ligne.
J'ai trouvé de belles chosesdans leurs lettres, et des manièresfor
subtiles de mesurerle plan de la roulette, et entre autres dans celle
de M.Sluze, chanoinedela cathédralede Liège;de M.Richi, Romain
de M.Huguens,Hollandois,qui a le premierproduitque la portionde
la roulette, retranchéepar l'ordonnéede l'axe, menéedu premierquar
de l'axedu côté du sommet, est égale à un espacerectiligne donné
et j'ai trouvé la même chose dans une lettre de M.Wren, Anglois
écrite presqueen mêmetemps.
Ona vu aussila dimensionde la rouletteet de sesparties, et de leur;
solidesà l'entour de la base seulement, du révérendP. Lallouère,jé-
suitede Toulouse.Commeil l'envoyatoute imprimée,j'y fis plus de ré-
flexion;et je fus surpris devoir que tous les problèmesqu'il y résout,
n'étant autre choseque les premiersde ceuxque M.de Robervalavoi
résolusdepuissi longtemps, il les donnoitnéanmoinssousson nom
sansdire un seulmot de l'auteur. Carencorequesa méthodesoit diffé
rente , on sait assez combienc'est une choseaisée, non-seulementde
déguiser des propositionsdéjà trouvées, mais encore de les résoudr
d'une manièrenouvelle,par la connoissancequ'on a déjà eue une fois
de la premièresolution.
Je priai doncinstammentM.de Carcavi,non-seulement defaireavertir
le révérendpèrequetout cela étoit deM.de Roberval,ou au moinsma-
nifestementenfermédans ses moyens, mais encorede lui découvrirla
voie par laquelleil y est arrivé (car on ne doit pas craindrede s'ouvrir
entre les personnesd'honneur).Je lui fisdoncmanderque cette voiede
la première découverteétoit la quadrature que l'auteur avoit trouvée
depuislongtemps,d'une figurequi se décrit d'un trait de compassur
le surfaced'un cylindredroit, laquellesurface, étant étendueen plan,,
formela moitiéd'une ligne, qu'il a appeléela compagnede la roulette,
dont les ordonnéesà l'axe sont égalesaux ordonnéesde la roulette, di--
minuéesdecellesde la roue.En quoije crus faireun plaisirparticulier
au révérendpère, parce que dans seslettresque nousavons, il parlede3
la quadraturede cette figure, qu'il appellecycloï-cylindrique,comme
d'une chosetrès-éloignéedesa connoissance , et qu'il eût fort désirécon--
noître.M.de Carcavin'ayantpas eu assezde loisir, a faitmandertout
celaet fort au long, par un de ses amis, au révérendpère, qui a faill
réponse.
Maisentretous les écritsqu'on a reçusde cettesorte, il n'y a rien des
HISTOIRE DE LA ROULETTE. 341
plus beauque ce qui a été envoyépar M. Wren ; car outre la bellema-
nière qu'il donnede mesurerle plan dela roulette, il a donné la com-
paraisondela ligne courbemêmeet de sesparties, avecla lignedroite:
sa propositionest que la ligne dela rouletteest quadruplede sonaxe,
dontil a envoyél'énonciationsans démonstration.Et commeil est le
premierqui l'a produite, c'est sans douteà lui que l'honneurde la pre-
mièreinventionen appartient.
Je ne croiraipas pourtant lui rien ôter, pour dire, ce qui est aussi
véritable,que quelquesgéomètresde France, auxquelscetteénoncia-
tion a été communiquée,en ont trouvéla démonstration sur-le-champ,
et entre autres M.de Fermat.Et je dirai de plusque M.de Robervala
témoignéque cette connoissancene lui étoit pasnouvelle ; car aussitôt
qu'onlui en parla, il en donnala démonstrationentière.avecunetrès-
belleméthodepour la dimensionde toutes les courbes, laquelleil n'a-
voit point encorevoulupublier : espérantd'en tirer quelquesconnois-
sancesencoreplus considérables,commeen effet c'étoit par là qu'il
avoitcomparédepuislongtempsles lignesspiralesaux paraboliques ; on
en voit quelquechosedansles Œuvresdu R. P. Mersenne.
Cetteméthodeest encoretirée de la compositiondes mouvemens,de
mêmeque celledes touchantes ; car commela directiondu mouvement
composédonnela touchante, ainsisa vitessedonne la longueure la
courbe, dont voicila premièrepublication.
Voilàce que j'ai trouvé de plusremarquabledans les écritsde ceux
qui ne prétendentpoint aux prix. Quant aux autres, je n'en parlerai
qu'aprèsl'examenqui devoits'en ouvrirle 1" octobre, mais que nous
sommesobligésde remettreau retour de M. de Carcavi,qu'on attend
de jour en jour.
C'estalorsqu'onjugera de ceuxqui auront satisfaitaux quatre con-
ditionsportéespar mesécrits, publiésau moisde juin; savoir:
1°Quela solutionait été reçue et signifiéechezM.de Carcavidans le
1eroctobre,qui est le temps prescrit : Qui intra præstitutumtempus
illustrissimoD. de Carcavi significaverit, etc.
2° Qu'ellesoit accompagnéed'un acte public, instrumentopublico,
pour ôter tout soupçon.
3° Qu'ellecontienne,ou une démonstrationabrégée,ou au moins le
calculd'un cas queje demandepour reconnoître,par la qualitéde ca
calcul, si celuiqui l'envoieavoit en effetdèslorsla résolutionnette et
parfaitedes problèmes : aut saltemad confirmandamsuæ assertionis
veritatemcasusquemmoxdesignabimuscalculumdederit;ce quiparoî-
troit êtrevrai ou faux, selonque le calculseroitvrai ou faux.
4° Quel'onenverroitensuiteet à loisirl'entièredémonstration detous
les autres cas proposés, omnia omninodemonstrare;et qu'elle soit
jugéevraieet géométriqueen toutesses parties, par ceux que M. de
Carcavivoudranommer.Et j'ai même pardonnéles erreurs de calcul
qui se trouverontdanscesdernièreset entièresdémonstrationsde tous
lescas généralement; parceque, quandles démonstrations sont présen-
tes, les calculsne sontjamaisnécessaires,et les erreurs y sont tou-
jours pardonnables.
342 HISTOIRE DE LA ROULETTE.
S'il s'en trouvequi soientdans ces conditions, le premier aura le
premierprix, et le second,le second : s'il n'yen a qu'un, il les aura
tous deux.Maisceuxqui ne les auront pas toutes accomplies,seront
exclusdes prix, quoiqu'ilsne le soientpas de l'honneur, qui leur ap-
partiendratoujourspar le méritedes écrits qu'ils pourront produire ;
car je n'ai pas mis desconditionsà la dispensationde l'honneur, dont
je ne disposepas, maisseulementà celledes prix dontj'ai pu disposer
à mon gré.
Ques'il ne se trouvepersonnedansl'examenqui ait résolules problè-
mes, je les donneraialors moi-même,commeje mesuisobligépar mes
écrits de le faire, quand le tempsseroit expiré, c'est-à-direau 1eroc-
tobre. Et j'ai en effet déjà commencéà divulguermon calcul, que
j'ai donné écrit à la main à plusieurspersonnesdignesde foi, et entre
autres, à M.de Carcavi,à M.de Roberval,à M.Galois,notaireroyala
Paris, et à plusieurs autres personnesde France, et d'ailleurstrès-
considérablespar leur qualité et par leur science, qui ont marqué le
jour qu'ils l'ont reçu. J'ai cru à proposd'en user ainsi, et de ne pas le
faireencoreimprimer,afinquesidansl'examenil s'entrouvequi l'aient
déjàrencontré,je publiequ'ils l'ont résoluavant que j'eusse divulgué
ma solution ; sinon je donneraipubliquementce que personnen'aura
trouvé, et j'y ajouterai encoreles problèmessuivans, qui restent sur
la naturede la roulette, dont quelques-unsne me semblentpas moins
difficiles.
1° Le point Z (fig. 53, p. 495)étant donnéoù l'on voudra, dans la
roulettesimple,trouvernon-seulementla dimensiondela ligne courbe
Z A, compriseentre le point Z et le sommet(cequeque M.Wren a ré-
solu), mais encorele centre de gravité de cette portion de la ligne
courbe.
2°Trouverla dimensionde la surfacedécrite par cetteportiondela
lignecourbe,tournée, tant autourde la base(cequi est facile),qu'autour
de l'axe, d'un tour entier, ou d'un demi, ou d'un quart, ou de telle
partie detour que l'on voudra.
3° Trouverle centrede gravitéde cettesurface, ou demi-surface,ou
quart de surface, etc.; ce qui est le plus difficileet proprementle
seulqueje propose.
Danstous lesquelsproblèmesje supposela quadraturedu cercle, où
il est nécessairede la supposer.
Voilàce qui restoità découvrirsur la nature de cette ligne, et dont
je tiendraila solutionsecrètejusqu'au dernierdécembrede cette année
1658,afinque, si quelqu'un en trouve la solutiondans ce temps, il
ait l'honneur de l'invention.Maisce temps expiré, si personnene la
donne,je la donneraialors; et mêmela dimensiongénéraledes lignes
courbesde toutesles cycloïdesallongéesou accourcies ; lesquellesne
sont pas égalesà deslignesdroites, maisà des ellipses.
C'estlà que j'ai fini de considérerla naturede cette ligne.Et pour
reprendre,en peu de mots, toutecette histoire, il paroît:
Quele premierqui a remarquécetteligne en la nature, maissansen
pénétrerles propriétés,a été le P. Mersenne.
HISTOIREDE LA ROULETTE. 343
Quele premierqui en a cornu la nature, trouvéles touchantes, me-
suré les planset les solides,et donnéle centrede gravité du planet de
ses parties, a été M.de Roberval.
Quele premierquien a mesuréla ligne courbe, a été M.Wren.
Et qu'enfinj'ai trouvéle centrede gravitédessolideset des demi-so-
lides dela ligne et de ses parties, tant autour de la base, qu'autour de
; le centre de gravité des surfaces, demi-surfaces,quarts de sur
l'axe
face, etc., décritespar la ligne et par ses parties, tournéesautour de la
baseet autourde l'axe ; et la dimensionde toutesles lignescourbesdes
roulettesallongéesou accourcies.
Ce10octobre1658.
RÉCIT
Del'examenet du jugementdes écrits envoyéspour les prix proposés
publiquementsur le sujet de la roulette, où l'on voit que ces prix
n'ont point été gagnés, parce que personnen'a donné la véritable
solutiondesproblèmes.
L'absencedeM.de Carcaviayant retardél'examendes écrits qu'il a
reçussur les problèmesproposéstouchantla roulette, aussitôtqu'il fut
de retour, il assembla.le 24 novembre,des personnestrès-savantesen
géométrie,lesquellesil pria de vouloirexaminercesécrits : et leur dit
qu'encorequ'on lui en eût envoyéplusieurs, il y en avoit peu néan-
moinsà examiner,parceque la plupartavoientétéretiréspar lesauteurs
qui avoientpriéqu'on ne les soumîtpas à l'examen,et qu'ainsiil ne lui
en restoitque de deux personnes,qu'il ne voulut point nommer. Que
l'un des écritsconsistoiten un simplecalculd'un cas proposé,lequel
lui fut envoyésigné par l'auteur en date du 15 septembre1658, et
porté chez lui, le 23, par une personnequi demandaqu'on marquât
sur le paquetle jour de la réception,en disantqu'il étoit questiond'un
prix; ce qui fut fait. Maisqu'il reçut incontinentaprès des lettresdu
1. LeP. Lallouère,
jésuite.
350 RÉCITDE L'EXAMEN
POURLES PRIX
mêmeauteur, du 21septembre,par lesquellesil mandoitque soncalcu
étoitfaux : en quoiil persistapar d'autres des moisde septembre,d'oc
tobre et de novembre, sans néanmoinsenvoyerd'autres calculs, mai;
déclarantaussi qu'il ne prétendoitpoint aux prix destinésà ceux qu.
auroient résolules problèmesdans le temps déterminé.De toutesles
quelleschosesM.deCarcaviconclutqu'encoreque cet auteur ne lui sû
pas mandéqu'on ne soumîtpoint soncalculà l'examen,il jugeoit néan.
moinsque celan'étoit pas nécessaire,un auteur étant le meilleurjuge
des défautsde son propreouvrage : de sorte qu'onne fut pas obligéd'y
apporter beaucoupd'attention; et mêmeonvit d'abordqu'il en falloi
peu pour en juger, parce que les mesures qui y sont donnéessont
différentesdes véritables, chacunepresquede la moitié; et quedans un
solideaigu par une extrémité, et qui va toujoursen s'élargissantvers
l'autre, il assigne le centrede gravitévers l'extrémitéaiguë, ce qui est
visiblementcontre la vérité. On jugea aussi que ce calcul ayant été
envoyéseul, pour faire juger, selonqu'il seroitvrai ou faux, que l'au-
teuravoit ou n'avoitpas les méthodespour la résolutiondes problèmes
au temps qu'il l'avoit envoyé ; les erreurs qui s'y trouvoientlui don-
noient l'exclusion,et ne devoientpas être misesau rang de ces autres
simpleserreurs de calcul, que l'anonymeavoitbien voulu excuserà
ceuxqui enverroienten mêmetempslesdémonstrationsou les méthode
entièreset véritables, auxquellessi les calculsne se trouvoientpas con-
formes, il paroîtroit assez que ceserreurs ne seroientque de calcul et
non pas de méthode; sur quoil'anonymeavoit dit, salvo sempererrore
calculi: au lieu que, quand le calcul est seul, on ne sauroit juger si
l'erreur qui s'y trouve est de méthodeou de calcul, dont aussil'ano-
nyme n'a dit en aucunemanière, salvoerrore calculi; et qu'il y a appa-
rence que c'est une erreur de méthode, lorsque, ayant reconnuque le
calcul est faux, on n'en envoieensuite aucun autre. Maison jugea en
mêmetempsqu'il falloitlaisserà l'auteur de ce calcull'avantaged'avoir
reconnule premiersa faute , puisqu'il l'avoit en effet écrit incontinent
aprèsl'avoir envoyé.
M.de Carcavidit ensuitequ'il ne restoit donc à examinerque l'écrit
d'un autre auteur , daté du 19 août, style ancien, et signé par un
notairele mêmejour, où l'auteur prétend donner une méthodeentière
pour la résolutionde tous les problèmes.avecles solutionset démon -
strations en cinquante-quatrearticles. Quele paquet en fut délivréà
Paris au commencementde septembre,et qu'il avoit reçu depuis trois
autres lettresdu mêmeauteur ; l'une du 3 septembre,par laquelleil cor-
rige quelqueserreurs qu'il avoitremarquéesdans son écrit, et il ajoute
mêmequ'il n'est pas encorepleinementassuré du reste, ne l'ayant pas,
jusques à ce temps-là,assez exactementexaminé: l'autre du 16 sep-
tembre , par laquelleil ne fait qu'avertir de l'envoides premières,et la
dernièredu 30 septembre,où il dit en général, et sansrien marqueren
particulier, qu'outreles correctionsqu'il a envoyées,il peut y en avoir
d'autresà faire: par où il sembleêtre en défiancede sessolutions;et ce
t. Wallis.
SUR LA ROULETTE. 351
qui le marqueencoredavantage,est qu'il demande,par la mêmelettre,
si on ne se contenteroitpas d'une solutionapprochantede la véritable.
Or, il n'y a guère d'apparencequ'une personnequi croiroitavoirdonné
les solutionsexacteset géométriques,demandàtsi on ne se contenteroit
par des approchantes ; mais néanmoins, commeil ne révoquepas les
siennesen proprestermes, quoiqu'ily ait eu beaucoupde temps pour
le faire, s'ill'eût voulu, on jugea qu'on ne pouvoitpas sur cela refuser
d'examinerdes écrits envoyésavec acte public, et qui n'avoientpas été
expressémentrévoqués : vu mêmequ'il dit par une de ses lettres, que
les défauts qui pouvoientêtre dans ses solutions, et qu'il appelle des
erreurs de calcul n'empêchoientpas, selonson avis, que la difficulté
desproblèmesne fût suffisamment surmontée.
Ons'y appliquadonc, et on jugea que, ni dansson premierécrit, ni
dans ses corrections, il n'avoit trouvé, ni la véritabledimensiondes
solidesautour de l'axe, ni le centrede gravité dela demi-roulette,ni
de ses parties (ce qui avoit été résolu depuis longtempspar M. de Ro-
berval), ni aucundes centres de gravitédes solides,ni de leurs parties,
tant autour de la base qu'autourde l'axe, qui étoient proprement les
seuls problèmesproposéspar l'anonymeavec la conditiondes prix,
commen'ayant encoreété résoluspar personne;et l'on trouva qu'outre
les erreurs qu'il avoit corrigéespar sa lettre, il en avoitlaisséd'autres,
et qu'il y en avoit de nouvellesdans sa correctionmême, lesquelles
serencontrentdans presque tous les articles, depuis le trente jusqu'au
dernier.
On jugea aussi que ces erreurs n'étoient point de calcul, mais de
méthode,et proprementdes paralogismes : parce que les calculsqu'il y
donne sont très-conformesà ses méthodes, mais que ces méthodes
mêmessontfausses.Et on remarquaqu'une de ses erreursles plus con-
sidérablesconsisteen ce qu'il raisonnede certaines surfacesindéfinies
en nombre,et qui ne sont pas égalementdistantesentre elles, demême
que si elles l'étoient; ce qui fait qu'ayant à mesurer la somme de ces
surfaces,oula sommedesforcesdeleurs poids(à quoi se réduit toutela
difficultéet tout le secret), il n'en trouve que de faussesmesures, ses
méthodesn'allant point aux véritables.
C'est ce qui le mène à comparer, commenombre à nombre, des
quantités qui sont entre ellescomme des arcs de cercle au diamètre,
ou commeleurs puissances ; et c'est ainsi que voulantdonnerla raison
du solidedela roulette à l'entour de l'axe à la sphèrede sa roue (ou da
son cercle générateur),après l'avoir donné comme23 à 2 dans son
premier écrit, il la donne comme37 à 4 dans sa correction, par un
calcul très-conformeà ses méthodes ; au lieu que la véritableraison
que M. deRoberval a donnée dece même solideà son cylindre de même
hauteur et de même base, est commeles trois quarts du carré de la
demi-basede la roulette, moinsle tiers du carré du diamètre de la
roue, au carré de cettedemi-base.
Il n'est pas moinséloignédu véritablecentre de gravitédes solidesà
l'entour de la base, et encore plus de ceuxà l'entourde l'axe, à cause
d'un nouveauparalogismequ'il y ajoute, en prenantmalles centresde
352 RÉCITDE L'EXAMENPOURLES PRIX.
gravitéde certainssolidesélevésperpendiculairement sur des trapèzes,
dont il se sert presquepartout, et coupéspar desplans qui passent
par
l'axe. Et on jugea que les erreurs de ces écrits donnoientencoresans:
difficultél'exclusion.
Le jugementde ses écrits ayant été ainsi arrêté, il fut concluque.
puisqu'on n'avoit reçu aucune véritable solution des problèmesque
l'anonymeavoitproposés,dans le tempsqu'il avoit prescrit, il ne devoit
à personneles prix qu'il s'étoitobligéde donnerà ceuxdont on auroitt
reçu les solutionsdans ce temps; et qu'ainsiil étoit juste que M. des
Carcavilui remîtles prix qu'il avoitmisen dépôtentre sesmains, puis-
qu'ils n'avoientété gagnéspar personne;ce qui a été exécuté.
Paris, le 25novembre1658.
LeP. Lallouère.
SUITEDE L'HISTOIREDE LA ROULETTE. 353
eût eu en main des méthodeset des démonstrationsgéométriquesde
la vérité, cen'eût pas été par cette conformitéqu'il se fût assuréde sa
solution, mais qu'il en eût jugé plutôt, et decellede M. de Roberval
même, par ses proprespreuves. Onconnut doncqu'il n'avoit, en cela,
de lumièrequ'empruntée ; et ainsi on s'étonna de la prièrequ'il faisoit
en mêmetemps, qu'on s'assurât et qu'on crût sur sa parolequ'il étoit
arrivé à cette connoissancede soi-même , et par la seule balance
d'Archimède.A quoi on réponditque sonénonciationétoit véritableet
très-conformeà celle de M. de Roberval; mais qu'il étoit bon qu'il
envoyâtsesméthodespour voir si ellesétoient différentes.
Il ne satisfit point sur cette demande, mais continua à prier qu'on
s'assurât sur sa parole, qu'il avoit trouvé ce problèmepar la balance
d'Archimède,sans mander en aucune sorte ses moyens. Cequi ne fit
que trop connoitre son dessein,et on le lui témoignaassezclairement
par plusieurs lettres : mais il y demeurasi ferme, que, quand il vit
l'Histoire de la roulette imprimée, sans qu'il y fût en parallèle avec
M.de Roberval,il se plaignit hautementde moi, commesi je lui eusse
fait une extrêmeinjustice.
Sa plainteme surprit, et je lui fis mander que, bien loin d'avoirété
injusteen cela, j'aurois cru l'être extrêmementd'ôter à'M.de Roberval
l'honneurd'avoirseul résoluce problème : n'ayant aucune marqueque
personney eût réussi. Queje n'avois point d'intérêt en cette affaire;
mais que je devoisy agir équitablement,et donner à tous ceux qui
avoientproduitleurs inventionssur ce sujet, ce qui leur étoitdû. Que
s'il avoit montré qu'il fût en effetarrivé à cetteconnoissancesans se-
cours. je l'auroistémoignéavecjoie: mais que, n'ayant rien fait d'ap-
prochant, et n'y ayantpersonnequi ne pût, aussibien que lui, donner
une énonciationdéguisée,et se vanter de l'avoir trouvéesoi-mêmepar
la balanced'Archimède,j'aurois failli de donner à M.de Robervalun
compagnondansses inventions.
Cesraisons ne le satisfirentpoint ; il persista à écrire qu'on ne lui
rendoitpasjustice : de sorte qu'onfut obligéde lui manderplus sévè-
rementles sentimensqu'on en avoit.Onlui fit doncentendreque, dès
qu'on a vu une inventionpubliée,on ne peut persuaderlesautres qu'on
l'auroit trouvée sansce secours, ni s'en assurer soi-même,parce que
cette connoissancechange les lumièreset la dispositionde l'esprit, qui
ne sontplus les mêmesqu'auparavant;et quand on auroit pris de nou-
vellesvoies, ce n'en seroit pas une marque,parce qu'on sait qu'il est
aussi facilede réduire à d'autres méthodesce qui a été une fois décou-
vert, qu'il est difficilede le découvrirla première fois. Qu'ainsitout
l'honneurconsisteen la premièreproduction ; quetoutesles autressont
suspectes,et que c'est pour éviter ce soupçon,que les personnesqui
prennentles chosescommeil faut, supprimentleurs propresinventions,
quand ils sont avertis qu'un autre les avoit auparavant produites,
quelquespreuvesqu'il y ait qu'ils n'en avoientpoint eu de connois-
sance: aimant bien mieux se priver de ce petit avantage,que de s'ex-
poserà un reproche si fâcheux, parce qu'ils savent qu'il n'y a point
assurémentde déshonneurà n'avoirpoint résoluun problème ; qu'il y
PASCALIII 4)11
354 SUITEDE L'HISTOIREDE LA ROULETTE.
a peu de gloireà y réussir, et qu'ily a beaucoupde honte à s'attribuer
desinventionsétrangères.
La moindrede ces raisons, et de toutesles autres qu'onlui écrivit,
eût été capable, ce me semble, de fairerenoncerà tous les problèmes
de la géométrieceux qui sont au-dessus de ces matières : mais pour
lui il n'en rabattit rien de sa prétention, et il persiste encoremainte-
nant. Voilàquel a été son procédésur les problèmesde M.de Roberval,
où j'admirai à quoi cettefantaisiede l'honneur des sciencesporte ceux
qui veulenten avoir, et qui n'ont pas de quoi en acquérird'eux-mêmes.
Maisil n'en demeurapas là, et, pendant qu'on l'exhortoità quitter
cette entreprise, il s'engageaà une autre, qui fut de se vanterd'avoir
résolutous les problèmesque j'avois proposéspubliquement : en quoi il
se trouva dans un étrangeembarras, et bienplus grandqu'auparavant ;
tar, dans sa première prétention, il avoit en main les énonciationsde
M. de Roberval, et pouvoitainsi en produire de semblableset véri-
tables, en assurant qu'il y étoit arrivé par des moyensqu'il vouloit
tenir secrets: au lieu que, dans sa secondeprétention, il ne pouvoitau
plus avoir que l'énonciationd'un seul cas, que j'ai communiquéeà
quelquespersonnes,et qui n'est peut-êtrepas venuejusques à lui: de
sorte qu'étant dans l'impuissanceentière de produire toutes les énon-
ciations dont il se vantoit, ne pouvant y arriver ni par sa propre
invention,ni par communication,il se mit dansla nécessitéde succom-
ber à tous les défisqu'on lui a faits d'en faire paroître aucune, et par
ce moyen, en état de nous donner tout le divertissementqu'on peut
tirer de ceux qui s'engagenten de pareillesentreprises,commecelaest
arrivé en cette sorte.
Cefut dans le moisde septembrequ'il commençaà écrire qu'il avoit
résolutous ces problèmes : on me le fit savoir, et je fus surpris de sa
petiteambition; car je connoissoissa forceet la difficultéde mes pro-
blèmes, et je jugeoisassez, par tout ce qu'il avoit produit jusqu'ici,
qu'il n'étoit pas capabled'y arriver. Je m'assuraidonc, ou qu'il s'étoit
trompélui-même, et qu'en ce casil falloitle traiter avectoute la civi-
lité possible, s'il le reconnoissoitde bonne foi, ou qu'il vouloit nous
tromper, et attendreque j'eussepubliémes problèmespour se les attri-
buer ensuite, et qu'alors il falloiten tirer le plaisir de le convaincre,
qui étoit en mon pouvoir, puisque la publicationde mes problèmes
dépendoitde moi. Je témoignai donc mon soupçon, et je priai qu'on
observâtses démarches.La premièrequ'il fifyfut d'envoyer,avant que
fi terme des prix fut expiré, un calcul d'un cas proposé, si étrange-
ment fauxen toutesses mesures, que lui-mêmele révoquapar le pre-
mier courrier d'après : mais bien loin de le faire avec modestie, il y
agit avecla fierté du mondela plus plaisante et la moins fine; car il
manda qu'à la véritéson calcul étoit faux, mais qu'il en avoitun autre
bien véritable, et mêmede tous les cas généralement,avec toutesles
démonstrationsécritesau long en l'état qu'il vouloitles faire paroître,
et toutes prêtesà donnerà l'imprimeur ; mais que néanmoinsil ne vou-
loit pas les produireavant quej'eusse impriméles miennes,comme{9
devoisle faireen ce temps-là, qui étoit le commencement d'octobre.
SUITEDE L'HISTOIRE DE LA ROULETTE. 355
Je l'entendisassez,etil ne fut pas difficileà toutle mondedevoir que
c'étoit justementce que j'avois prédit. Onrésolutdoncde le pousserà
l'extrémité; et pour montrer parfaitementqu'il ne pouvoitrien donner
qu'aprèsmoi, je promis publiquement, dans l'Histoirede la roulette,
dedifférer de trois mois, savoir,jusqu'au 1erjanvier, la publication
de mesproblèmes;au lieu qu'il s'étoit attendu queje les donneroisau
1eroctobre,commeje l'eussefait en effetsans cela.
Cetteremise, qui lui eût été si favorable,s'il eût eu véritablementses
solutions,trahit son mystère, et lui devint insupportable,parce qu'il
ne les avoitpas, et qu'il voyoitbien qu'onalloit juger de lui par l'usage
qu'il feroitde ce délai. Celale mit doncen colère ; et il fut si naïf dans
t.samauvaisehumeur, qu'il le témoignafranchementpar ses lettres, où
il mandoit que c'étoit une chose étrange, que je voulusseainsi sans
raison différer de troismois entiersla publicationde mes solutions.A
quoi on lui réponditqu'il avoitle plus grand tort du mondede s'en
[plaindre;que rien ne lui étoit plus avantageux;qu'il devoitbien en
profiter, et s'assurer par là l'honneurde la premièreproduction, pen-
dant que je m'étoisliélesmainsmoi-même,et que, si son ouvrageétoit
prêt, il pouvoitle faire paroître deux ou trois moisavantaucun autre.
Qu'ainsiétant le premierde loin, il n'y auroit que lui dontil fût certain
qu'il ne tînt sesinventionsde personne : et enfinon lui dit alors, en sa
Ifaveur,tout ce qu'onavoitdit contrelui en l'autre occasion.
Cesraisonsétoientles meilleuresdu monde ; mais il en avoit une in-
vincible , qui le forçoità ne point y consentir, et à manderencorequ'il
étoit résolude ne rien produire qu'après moi. Cetteréponsefut reçue
jdeJ.i manièrequ'onpeut penser, et on délibéralà-dessusde ne plus le
flatter e sorte qu'on lui écrivit nettement que son procédé n'étoit
pas soutenable; qu'on lui donnoit avis dela défianceoù l'on étoit de
lui; qu'après avoir donnéun fauxcalcul, il étoit engagéd'honneurde
se hâter de donner le véritable, s'il l'avoit; mais que de demeurer si
longtempssansle faire, après tant de défis, et de ne point vouloir en
produireavant que d'avoirvu les solutionsd'un autre, c'étoit montrer
aux moinsclairvoyansqu'il n'en avoit point ; et qu'ainsi on lui décla-
Toitpour la dernièrefois, qu'il devoitenvoyeravant le 1erjanvier, ou
ses méthodes,ou ses calculs ; et s'il ne vouloit pas les donner à dé-
couvert, qu'au moins il les donnât en chiffre; que cet expédientne
pouvoit être refusé, sous quelqueprétexte que ce fût; que c'étoit la
manièrela plus sûre et la plus ordinaire dont on se servîten ces ren-
contres , pour s'assurerl'honneur d'une invention, sans que personne
pût en profiter; que, s'il acceptoitcette condition,il n'avoit qu'à en-
voyer son chiffreà un de ses amis dans le mois de décembre ; que le
mien étoit déjà fait, et qu'on les produiroit ensemble;qu'ensuiteson
explication et la mienne paroîtroient aussi ensemble; et que celui
dont le chiffreexpliquése trouveroitcontenirla vérité, seroit reconnu
pour avoir résolules problèmesde lui-mêmeet sans secours ; mais que
celui dontle chiffreexpliquésetrouveroitfaux, seroitexclu del'hon-
meurde l'invention,sans pouvoirensuite y prétendre,après avoir vu
IÉCS solutionsde l'autre * découvert.
356 SUITEDE L HISTOIREDE LA ROULETTE.
Voilà l'expédientdécisif qu'on lui proposa;et on lui ajouta, le plus
sévèrementque la civilitépeut le permettre, que, s'il le refusoit, il pa-
roîtroità toute la terre qu'il n'avoit point ces solutions
; qu'autrement
il ne céderoitpas à un autre l'avantagede la premièreinvention ; et que
si, ensuite de ce refus et après que j'aurois produit les miennes, il
entreprenoit d'en produire aussi, il ne passeroit que pour les avoir
prises de moi, et acquerroittoute la méchanteopinionque méritoit un
procédé de cette nature. On attendit la réponse à tout cela, comme
devant servir de dernière preuvede l'esprit aveclequelil agissoit ; et on
la reçut peu de tempsaprès, qui portoit ce que j'avois tant prédit, qu'il
ne vouloit donner ni discours, ni chiffre, ni autre chose, ni accepter
aucune condition, qu'il vouloitvoir mesinventionspubliéeset à décou-
vert, avant que de rien produire; qu'il ne me disputoitni les prix ni
l'honneur de la première invention ; qu'il ne prétendoit autre chose,
sinon de voir mes problèmes, et en publier ensuite de semblables ; que
c'étoit sa dernière résolution, et qu'il ne vouloit plus parler sur ce
sujet.
Cette réponse, la plus clairedu monde, fitvoir son impuissanceaussi
parfaitementqu'il étoit possible, à moins que dela confesseren propres
termes, ce qu'il ne falloit pas espérerde lui. Et ainsion jugea que ce
refusabsolu de donner ni discours ni chiffre, le convainquoitpleine-
ment; et qu'il me seroit inutile de remettre encoreà un nouveauterme
la publicationde mes problèmes, puisque, ayant déclaréqu'il ne pro-
duiroitrien qu'aprèsmoi, sesremises suivroient toujours les miennes,
et que la chose iroit à l'infini. Je crus donc qu'il ne falloit point diffé-
rer après le terme du 1erjanvier, et qu'alors je devois, à ma première
commodité,terminer cette affaire, qui a assez duré, et donner à tant
de personnessavantesqui se sont plu à ces questions, la satisfaction
qu'ils attendent. Maisil me semblaqu'il étoitbon de faire voir ce récit
par avance, afin qu'après que j'aurois donnémes solutions, s'il arrivoit
qu'il fût si mal conseillé que de les déguiser, tout le monde connût la
vérité.C'estla seule chose que j'ai voulu faire par ce discours, et non
pas décrier sa personne; car je voudroisle servir, et je respectesa
qualité de tout mon cœur. Aussij'ai caché son nom; mais s'il le dé-
couvre après cela lui-même, pour s'attribuer ces inventions, il ne
devrase prendrequ'à lui de la mauvaiseestimequ'il s'attirera; car il
doit bien s'assurer que ses artifices seront parfaitement connus et
relevés.
Et qu'il n'espère pas s'en sauver par l'attestation d'un ami qu'il
pourroit mendier, qui certifieroitavoir vu sonlivre en manuscritavant
le 1erjanvier: ce n'est pas ainsi qu'on agit en ces matières, où la seule
publicationfait foi. S'il n'étoit questionque d'un simplecalcul de trois
lignes, dont on eût donné les copies à plusieurs personnes, qui se
trouvassenttoutes conformes,ce seroit quelque chose. Mais quand il
s'agit d'un livre entier, et de cent propositionsde géométrieavec leurs
calculs, où il n'y a rien de si facileque de mettre un nombre ou un
caractèrepour un autre, c'est une plaisantechosede prétendre que ce
serait assez de produire le certificat d'un ami, qui attesterait d'avoir
SUITEDE L'HISTOIRE DE LA ROULETTE. 357
vu ce manuscritun tel jour; et principalement,si on avoit de quoi
montrerque cet amine l'auroitni lu ni examinéen donnantce certi
ficat.Il n'y a personnequi dût prétendreque son autorité pût arrêter
ainsi tousles doutes: onne croiten géométrieque les chosesévidentes.
Je lui ai donnésixou sept moispour en produire : il ne l'a point fait;
et il luia étéaussi impossiblede le faire, qu'il seroit aisé de déguiser
les vraiessolutionsquand elles serontune foispubliées.
Maisonne doit pas être surpris de son procédéen cette rencontre.
ni de ce qu'il avoitentrepris sur les problèmesde M. de Roberval,car
il agit demêmeen toutesoccasions.Et il y a plusieurs années qu'il se
vante et qu'il répète souventqu'il a trouvé la quadrature du cercle,
qu'il la donneraà son premierloisir, résolueen deux manièresdiffé-
rentes, et aussicelle de l'hyperbole: d'où l'on peutjuger s'il y a sujet
decroiresur sa parolequ'il ait les chosesdontil se vante.
Paris,ce 12décembre1658.
Paris, le 29janvier1659.
Depuisque cettepièce a été faite, j'ai publiémonTraitéde la rou-
lette; et le premierjour de janvierj'en envoyaile commencementà
cettemêmepersonnedontj'ai parlé danscet écrit, afinqu'ily vîtlecal-
cul du cas quej'avoisproposé,et où il s'étoittrompé: sur quoiil n'a pas
manquéde dire que c'étoitjustementainsi qu'il avoitréforméle sien;
et il s'est hasardéde plusde faire davantage,et d'envoyerles calculs
de quelquesautres cas dans une feuilleimprimée du 9 janvier, où il
assurequ'elleest touteconformeau manuscritqu'il en avoitdonnéde-
puis longtempsà des gens de croyance, pour servir de preuve qu'il
avoit tout trouvésans moi. Maisoutreque, quand sescalculsseroient
justes, cela lui seroitmaintenantinutile, après la lumièreque ce que
je lui ai envoyéa pu lui donner
: il se trouve, de plus, que ceux de ses
calculsque je viens d'examineren les recevant sont tellement faux
quecelaest visibleà l'œil; et entre autres, le centrede gravitédu so-
lideautourde l'axe, qu'il placetout contrele quart de l'axe.Il ne donne
pas moinsmal à proposla distanceentrel'axe et le centrede gravitédu
demi-solidede la partie supérieurede la roulette autourde l'axe. De
sorte que cettepiècequ'il dit être si conformeà son manuscrit, et la-
quelleil vientde produirepour soutenir sa prétention, est ce qui lui
ferme absolumentla bouche, et qui montre le mieuxle besoinqu'il
avoit de voir messolutionset mes méthodes,que je lui ai toutes en-
voyéesmaintenant, sur lesquellesil lui sera aussi facilede corriger
encoresesnouvellesfautesaprèsl'avis queje lui en donne, et de trou-
ver les véritablescalculs, qu'il lui seroit inutile de se les attribuer
désormais.
'l,»
1- SUITEDE L HISTOIREDE LA ROULETTE.
HISTORLETROCHOIDISSIVE CYCLOIDISCONTINUATIO,
In qua videreest cujusdamviri machinamentaqui se auctoremproble-
matumsuper hacre propositorumerat professus.
Tantumin rebus geometricisseveritatisinest, ut peropportunumsit
aliquidintervenire,quopossitearum asperitasaliquantulummitigari.
Nescioquid hujusmodi trochoidis historia desiderabat,quæ sensim
elanguisset,si nihil aliud lectoresexea didicissent,nisi quædama me
problemataad explicandumproposita, certaque explicaturispræmia
constituta: quæquumnemoessetadeptus,tandemeorumsolutionema
meipsoproditam.Hacnarrationequid tristius, si nulluseam jocularis
eventus hilarasset ? Percommodeigitur accidit is quemhic exposituri
sumus.
Audieratquidam, cujus nomen a me tacebitur, omniumquæ olim
Robervalliodissolutaerant problematumlongeillud difficillimum esse,
quo solidumcirca trochoidisaxem demensusest. Ergoquum et hujus
problematissolutionem,et viasquibus ad eam perveneratRobervallius
accepisset,sibi quoquesolutionisistius gloriamassereremeditatusest,
quasi sua ipsius industria repertæ : magnum aliquidratussi ad hanc
laudemante annos viginti duos ab alteropræceptamsociusaccederet.
Sedconsiliumsuum ipse pervertit, tam rudibusartificiisrem aggres-
sus, ut omnibuspalam foret, nullam hujus inventionispartem ipsi
deberi. Quam enim protulit enuntiationem, quamque adoptabatin
suam, Robervallianæsimul conjunctamemisit a qua solis duntaxat
vocibusdistinguebatur,ut si dixeris, rectangulumex basi et altitu
dine, pro eo quod est, duplicatumtrianguli spatium. In hacporro
epistola fatebatur se falsamquidem enuntiationemante id temporis
evulgasse,de hujus autemposteriorisveritateconfiderese, quia Rober-
vallianæcongruebat.
Hæcin hominummentesplane contrariamde illo opinioneminjicere.
Nam si certæ quædammethodi, ac geometricædemonstrationesipsi
fuissentin manibus,an ille de solutionesuaexhac tantumsimilitudine
certior factus foret? ac non potius de solutionetum sua, tum etiam
Robervalliiex propriisrationibusjudicaret ? Patuit ergo virum alieno
lumine usum, non suo: nec satis juste visus est postulare, ut ipsi
demumaffirmanticrederemussua se operauniusqueArchimedisbilan-.
cis auxilioad eamcognitionemesseperductum.Undeet responsumest
deprolatæ ab ipsoenuntiationisveritate,dequeilliuscumRobervalliana
congruentiadubitarequidem neminem, non alienum tamen fore, si
suas quoquemethodosproferret, quo faciliuscerneretur, an propriæ
ipsi ac peculiaresessent.
Nil ille ad ista postulatareponere,de methodissuisnullammentio-
nem facere, nec minustamenenixeinstare, ut ipsumsolaArchimedis
bilance usum omnessibi persuaderent.Quorsumhæc tenderentsatis
superqueinnotuit,nec id'obscureipsi litteris significatum.Haudtamen
segnius perrexit quo occeperat,atque etiam ubi historiamtrochoidis
SUITEDE L'HISTOIREDE LA ROULETTE. 359
typis evulgataminspexit, seque illic Robervallioæquiparatumminime
reperit, gravemsibi factaminjuriamaperteconquestusest.
Egovero hujus expostulationisnovitate perculsus, homini scriben-
dum curavi, me quidem non modo iniquum in eo nullo modo fuisse,
sed contrapotius summæiniquitatisreum futurum, si solutionisistius
gloriam, quam præter Robervalliumnemo meritus videretur, cum
alio quoviscommunicassem.Remsane totam meanihil interesse,mihi
tamenæquo cum omnibus jure agendum, et unumquemquepro sua-
rum inventionummerito ornandumfuisse.Ad hanc cognitionemsi sua
se opera pervenissedemonstrasset,id me promptoanimo prædicatu-
rum. Sedquum ab eQnil quidquamsimileesseteffectum,accuivisenun-
tiationemementiri, eamque sola Archimedisbilance inventam jactare
promptumesset, nonpotuisse me sine summa injuriaullum Rober-
valliocomitemadjungere.
Hæc animum ejus non satis placaverunt, nee etiam tum destitit
acriter pcstulare jus suum; ita ut paulo severiusadmonendusfuerit
officiisui. Denuntiatumest igitur eam esseinventionissemel evulgatæ
conditionem,ut illam se neIDO proprioacuminecomprehensurum fuisse
fidemvelsibi vel aliisfacerepossit.Hacquippe cognitionementinovum
lumen novasquecogitationesinseri; nequicquamautem peculiares
quasdamvjas ostentari, quum liqueat tam facileproblematajam reso-
luta novis rationibus explicariquam ægre primum solvi et expediri ;
adeoquetotam primis solutionibusgloriamdeberi; suspicionecæteras
non carere, quam ut amolianturhonestihomines,qui res istasut par
est æstirnant, sua statim inventa sponte premunt, si forte ab altero
jam prolaterescierint,quibuslibetargumantisconstethffiCipsispenitus
ignotafuisse.Multo enimQialmit. istiusgloriæ jacturam facere,quam
in tammolestæ opinionispericulumvenire. Norunt scilicet in proble-
matenon solvendonullumdedecus, levissimumin solvendohonorem,
in alienisvero fœttbus sibi arrogandisgravissimumesseflagitium.
Quemvisalium paulo ingenio erectiorem,et geometricisrebus ali-
quanto superiorem,vel uua ex istis cæterisquequæ ipsi allatæ sunt
rationibusab omnibushujusmodiproblematis alienasset. At ille de sua
spe nihil remisit, cui etiamnuminhæret pertinacissime.En qua ille
ratione super illis solutionibusRobervallianisse gesserit; ubi mihi
demirarisubiit, quo vana illa laudisexscientia petitæ cupiditasimpel-
leret jejunos animos,gloriæavidos, sed minores1
Utinam vero hic stetisset!At longeultra provectusest. Quippedum
illum ab hoc consiliodeterrent omnes, aliud et id longeoperosiusag-
gressu est. Palam siquidemprædicavitquæcumqueproposuerampro-
blematadissolvissese : quod quidem ipsum in tncredibUe!;i quasdam
multoqueprioribusdifficiliores conjecitangustias;siquidemanteaenun-
tiationesRobervallianæin promptuerant, necarduumerat similesali-
quaseasqueverasemittere, ac certis et arcanis comprehensasmethodis
; nunc vero nihil prorsus, præter unius duntaxatcapitisenun-
jactitare
tiationem, penesillum poteratesse, quæpaucisinsuper a me creditaad
ipsum forte non pervenit.Quumergohinc quascumqueenuntiationeset
pollicituspræstareminimeposset, nec eas sua velalienaopecomparare:
360 SUITEDE L HISTOIREDE LA ROULETTE.
illinc sæpius compellereturab omnibus, ut vel unam salternex iis
ostenderet, fieri aliter non potuit, quin nobis identidemprovocan-
tibus turpiter deesset, ac multum de se risum excitaret, ut solentqui
majora viribustemereaudent. Hoc qua ratione contigeritjam expo-
nam.
Menseseptembriocceperatscribereomniahæc se problematadissol-
visse.Resad me statim delataest: necmediocriteranimum percussit
minuta hominisambitio.Noveramenim vires ipsius, et problematum
meorumdifficultatem: et excæterisquæ ad huncdiemille protulerat,
satis ipsumhuiconeriimparemesseconjiciebam.Ratussumigitur illum
aut decipi,atqueadeo, si suum spontefatereturerrorem, summacum
humanitatetractandum: aut id agere ut nos deciperet, ac problema-
tum meorumevulgationemmanere, ut ea deincepssibi arrogaret, ip-
sumqueanimicausareumfraudisistiusesseperagendum ; quodquidem
mihipronum erat ac proclive,penes quem totum hujus evulgationis
stabatarbitrium.Itaque nonnullissuspicionesmeaspalamtestatus ; cu-
ravi ut omnesmotusejusincessusqueservarentur.
Ac primumnondumexactapræmiorumdievenitab eo cujusdampro-
positioniscalculustot et tantis undequaqueconfertuserroribus, ut ab
so per proximumstatimcursoremfuerit abdicandus,non ea sanequa
aebueratmoderatione,sedqua poteratlepidissimapinguissimaque fero-
cia. Fatebatur enim priorem quidem calculum falsum esse, sibi vero
tum alterum omni ex parte verum, universasquesimulpropositiones
complexum,tum demonstrationes omnesserie descriptas,et ad eden-
dum paratasessein manibus, quas tamenin publicumexire non esset
passurus, nisi meis antea vulgatis, quod per illud temporis, ineunte
scilicetoctobre,præstiturumme professuseram.
Quid hæc sibi vellent satis intellexi, nec cuiquam amplius dubi-
tatum est quin ipsissimumillud essetquod futurum essedenuntiaram.
Placuitigitur ad extremashunc angustiasdeducere.Et quo manifestius
liqueretnihil ipsumnisime præeuntepromereposse,tres in mensesad
kalendasnempejanuariasvulgationemproblematummeorumin historia
trochoidisrejeci, eas alioquinkalendisoctobris,quod et ipse sibipolli-
cebatur, daturus in lucem.
Hacquidemprolationenihil ipsifueratcommodius,si modosolutiones
istæ præsto fuissent. Illæ vero procul aberant, ideoqueet hancvelut
infensamet mysteriorumsuorumenuntiatricemtulit ægerrime.Noverat
enim ita de se sententiamlaturos omnes, ut hac morauteretur. Illud,
inquam, hoministomachumfecit, quem illetam candideac non dissi-
mulanteraperuit, ut scriberenon veritussit, novumplanesibividerime
meorumproblematumeditionemtres totosin mensessinecausa distu-
lisse. Responsumest summa illum injuria mihi succensere;nil ipsi
commodiuset opportunius;quinpotiusoccasionemoblatamarriperetac
primæ inventionishonoremsibi assereret, dum ego quasi constrictis
mihimetmanibusotiosussederem ; posseillum, si modoquodanteapræ-
dicaveratin promptuesset opus suum, illud geminisvel etiamtribus
ante alterumquemlibetmensibusproducere,atqueita unumfore, quem
constaretinventasuaa neminemutuatum ; deniquequæcurnquealioloco
SUITEDE L HISTOIREDE LA ROULETTE. 361
.d ipsum deterrendumdicta erant, nunc ad ipsum excitandumstimu-
sandumque r epetitasunt.
, His rationibusnihil validius
quicquam. Nihilominushomini conscio
nfirmitatissuæaltera quædamsuberat ineluctabilisqua ad dissentien-
tum cogebatur.Iterum ergo rescripsit fixum esse sibi nihil omnino
iisi post editaspropositionesmeasedere. Hæc responsiosic acceptaest
it dignumerat : visumest nulla circuitionejam utendum.
Plane ergo et aperte significatumest ejus rationem iniquissimam
esse, nec commodasde ipso suspicionesomnium animis insedisse;
aissum ante fallacemab illo calculum, veri, si modoipsi præstoesset,
nittendinecessitatemafferre, siquidem honori suo consultum vellet;
etrem semper in diem trahere, et tam multis compellationrbusexsti-
nulatum silere; denique nullas mittere solutionesnisi alienis prius
aspectis; id vero vel tardioribus ingeniis fidemfacere nullas revera
Dlutionesipsi suppetere. Postremoitaque denuntiatumest, ut intra
memvertentis anni vel methodossuas, vel calculos mitteret, si non
expressisverbis conceptos, saltern aliquibus notis involutos; nullum
am tergiversandilocum relictum esse ; eam enimdemumet securissi-
nam et frequentissimamesse viam, qua quis sibi possetalicujusinven-
donisgloriam vindicare, nec aliis rapiendamexponere.Quæsi condi-
bonesipsi arriderent, reliquumesse, ut alicui suorummensedecembris
otas suas mitteret; meas dudum paratas; utrasque simul productum
~ri,ut cujus notæ expositæveritati congruere deprehenderentur, hie
senuinusistorumproblematuminterpreshaberetur: contra cujus expo-
ntaenotæ errore censerentur implicitæ, is inventionispalma excide-
et, nec ad eamalienisdeinceps solutionibus cognitisaspirareposset.
Hisconditionibusnihil æquiuspræcisiusquevisum, quas si refugeret
lie, sedulocommonitusest, et severitate quantam humanitatis leges
:rre poterant maxima, certo istud indiciofuturum omnibuseas illum
olutiones nunquam habuisse, nunquam alioquin primæ inventionis
rudemcuiquamconcessurumfuisse.Quodsi repudiatisquæipsioblatæ
verant conditionibus, meisque exindesolutionibusvulgatis, aliquas
itiam vulgandiconsiliumresumeret, manifestumapud omnesplagia-
riumhabitum iri, debitamquehis factis opinionemsibi accersiturum.
suspensisomniumanimis expectabaturejus responsio,tanquam ulti-
numingeniiejus specimendatura. Necmulto posttemporeadvenitilla
quidemauguriorummeorumGonfirmatrixcertissima.Enimverorescri-
sebatille, nequicquama se vel scripta vel notas vel aliud quidpiam
xigi, conditionesnullas serecipere; nec quidlibet editurum, prius-
quammeainventaedita inspexisset: de præmiis laudibusvenihil me-
um certare : id unum sibi esse in animo, ut problematamea videret;
connullaquesimilia promeret : fixumillud sibi ac immotum;nec quid-
quamampliusde his omnibusauditurumlibenter.
Plana hæc erant et aperta, nec quidlibetefflagitaripotuit, quople-
iius convinceretur, nisi reum se ingenue confiteretur, quod ab ipso
perari non poterat. Hac igitur omniumconditionumdeclinationesatis
mperqueconvictusjudicatus est: ego vero nequicquammeorumpro-
dematumeditionem prorogaturus, quandoquidemille nullos nisi me
0U;;; SUITEDE L'HISTOIREDE LA ROULETTE.
præcuntegressusfacturum se professus, me quoquecunctantecunctat
turus foret, ac res sic in immensumprocessura.Ratus sum itaquerem
ultra præstitutumkalendarumjanuarii tempusprotrahendamnon esses
sed ubi quid primum otii nactus essem, otum id post tantas prolatioo
nes absolvendum, ac sic votis tot eruditorum hominum, quibus hal
quæstionesnon injucundæfuerunt, faciendumsatis.
Interim haud abs re visum est mihi, ut hæc narratio velut præcur-
reret, si forte solutionesmeasille in se transferre moliretur, omniunn
oculis exposituraveritatem.Id unum hoc scripto perfectumvolui, none
autem virum ullatenus infamatum, quem equidemomnibus officiis
lubentissimecolerem, cujus et dignitati honorem habeo quampluri-
mum. Ideoquenomini ejus peperci; quod ille si modo hæc inventa sibid
arrogandorevelaverit,sibi tribuat quicquid dedecorisinde contraxeriU
Nec dubitet ille futurum ut ejus artes omnium oculissubjiciantur.
Nequevero effugiumsibi speret emendicatoalicujus amici chirogra-
pho, testificantisforsan visum sibi ante kalendas januarii librumejues
manu exaratum. Haud ita omnino ista tractantur : sola editio fidenir
facit. Non negaverimquin si de calculoquodamtribus versibus com-
prehenso disoeptaretur, plura ac inter se congruentiaejus exemplavia
multis ante tradita, nonnihil fideifactura essent. At quum de integro
volumine,de centum geometriæpropositionibusearumquecalculisagi-i
tur, ubi nihil æque facileest ac numerospro numeris, notas pro notis
substituere, ludicrumsaneac lepidumamiciafferrechirographum,asse—
rentis hunc librum hacvel ista die sibi inspectum,præsertim si ostendii
possetab ipso nec lectumillum nec excussum.Nemosibi tantum jurats
tribuerit, ut ad dubitationesomnestollendassola sua auctoritassufficiat.
In geometricissola demum manifestacreduntur. Sexseptemvemensese
concessiut sua ederet, nihil edidit. Atquehoc ipsi non minus arduum i
fuit quam pronumessetveras solutionesjam prolatasinterpolare.
Sed hæc cave ne novailli ac inusitata existimes, nec quos etiamin
Robervallianaproblemata fecit,incursus. Ita enim ubique homo est: :
adeo ut jam plures annos ambitioseeffutiat quadraturam circulia se E
inventam, camque ubi tempus tulerit a se proditum iri, simul cum i
hyperbolesquadratura : i nunc, et homini, quantum de se prædicat.
creduluslargito. It1
t
LETTREDE CARCAVI
A DETTONVILLE.
Monsieur,
Personnen'ayant donné les solutions des problèmes,que vous avez
proposésdepuissi longtemps,vousne pouvezplus refuser de paroître
pour les donner vous-même, comme la promesseque vous en avez
faite vousy engage.Je sais que ce vous sera de la peined'écriretant de
LETTREDE CARCAVI A DETTONVILLE. 363
Solutionset de méthodes; mais aussi c'est toute celle que vous y
surez : car, pour l'impression,je ne songepas à vous la proposer;j'ai
les personnesqui en auront soin : et il s'offreencoreun soulagement
x votre travail, en ce qu'il ne sera pas nécessairede vous étendresur
desproblèmesque vous avez proposéscommefaciles, tels que sont le
sentrede gravité de la ligne courbede la rouletteet de ses parties, et la
dimensiondessurfacesdessolides; desortequevousn'aurezpresquequ'à
lonner ceuxque vousavez proposés commedifficiles,c'est-à-dire, le
sentre de gravité des solideset des demi-solidesde la roulette et de
fcesparties, tant autour de la base qu'autour de l'axe, auxquels vous
wiez attaché les prix dans votre premierécrit; et le centrede gravité
les surfacesdeces solideset demi-solides,desquelsvousavez dit, en les
proposantdans l'Histoirede la roulette, que c'étoientceuxque vous es-
imiez difficiles,et proprementles seulsquevousproposiez.
Ce sont donc aussi proprementles seuls que nous vous prions de
donner et dont nous avons considéréle succès avec attention. Car,
sommeils paroissent si difficilespar la seule énonciation, et que vous
Iluiles connoissiezà fond, vous m'aviezdit plusieurs fois que vous en
jugiez la difficultési grande, je orus qu'elle étoit extrême; et quandje
ses eus un peu considérésen effet, il me sembla, selon le peu de
lumière que j'en ai, que le moins qu'on pouvoit en dire, étoit qu'il
'i'avoitrien été résolu de plus cachédans toute la géométrie, soit par
œs anciens, soit par les modernes, et je ne fus pas seul dansce senti-
ment.
Ainsi, lorsquele terme du 1eroctobre fut arrivé, nous fûmesbien
lises de voir que vous le prolongeâtesjusqu'au 1erjanvier, parceque
nous espérâmesde mieux reconnoître, par un plus longespace de
semps,si le jugementque nous en faisionsétoit véritable; et le succès
confirmebien notre pensée : car une attente de sept ou huit mois sans
solutionen est une marqueconsidérable, en un temps où se trouvent
aussi grands géomètres,et en plus grand nombreà la fois qu'on en
iit jamais vu, et où l'on a résolu les problèmesles plus difficiles.Car
inocee que pour la grandeur du génie aucun des anciensn'ait peut-
ttre surpasséArchimède, il est certain néanmoins que, pour la dif-
hcultédes problèmes,ceux d'aujourd'hui surpassent de beaucouples
iiens, commeil se voit par la comparaisondes figures toutes uni-
cormesqu'il a considérées,à cellesque l'on considère maintenant, et
jurtout à la rouletteet à ses solides, à l'escalier, aux trianglescylm-
eriques, et aux autres surfaces et solides dontvous avezdécouvertles
propriétés.
Il n'y a doncjamais eu de tempssi propreque celui-ci à éprouverla
difficultédes propositionsdegéométrie.Or, nous n'avonsvu la solution
aucune de celles que vous avezproposéescommedifficiles.On a bien
envoyécelle des problèmesque vous aviez déclarésêtre plus faciles ;
eavoir : le centre de gravité de la ligne courbe et la dimensiondes
solides,laquelle M.Wren nous envoyadans ses lettres du 12 octobre;
tt M. de Fermat aussidansles siennes, où il donneune méthode fort
~ualleet générale pour la dimensiondes surfacesrondes; mais pour
3(à4 LETTREDE CARCAVI A DETTONVILLE.
ces centresde gravité des solideset demi-solides,et de leurs surfaces,
nousn'en avonspointvu de résolution.
Je dirai à tout autre qu'à vous, monsieur, ce que cela a fait juger
de la difficultéde vosproblèmes,et de ce qu'il falloit être pour les ré-
; et je ne vous parlerai ici que du désir que nous en avons, et
soudre
de la nécessitéoùnoussommesd'avoirrecoursà vous pour des choses
que nous ne pouvonsavoir que de vous. N'espérezdonc pas fuir nos
importunités.Je suis résolu de ne jamais cesserde vousen faire, non
plus que de rechercher les occasionsde vous témoignercombienje
suis, etc.
DeParis, ce 40 décembre4858.
LETTREDE DETTONVILLE
A CARCAVI.
Monsieur,
Puisque je suis enfin obligé de donnermoi-mêmela résolutiondes
problèmesque j'avois proposés, et que la promesseque j'en ai faite
m'engagenécessairementà paroître, je veux, en découvrantmonnom,
faireconnoîtreen même temps à tout le mondecombiencelui qui le
porte a de respect et d'estimepour votre personne,et de reconnois-
sance pour toute la peine que vousavez voulu prendre en cetteocca-
sion.Je souhaiteroisqu'elle pût être, en quelquefaçon,récompensée
par ce discoursqueje vousdonne, où vousverreznon-seulementla ré-
solution de ces problèmes,maisencore les méthodesdont je me suis
servi, et la manièrepar où j'y suis arrivé. C'est ce que vous m'avez
témoignésouhaiterprincipalement,et sur quoije vous ai souventouï
plaindrede ce queles anciensn'en ont pas usé de même ; nenousayant
laissé que leurs seules solutionssans nous instruire des voiespar les-
quellesils y étoientarrivés, commes'ils nous eussentenviécettecon-
noissance.
Je ne me contenteraidonc pas de vous donnerles calculs, desquels
voicicelui du cas quej'avois proposé: le centrede gravitédu demi-so-
lide de la demi-roulette,tournéeà l'entourde la base, est distant de la
based'une droite qui estau diamètredu cerclegénérateur, commesept
fois le diamètreà six fois la circonférence,et est distant del'axed'une
droite égale au quart de la circonférencedu cerclegénérateur, moins
seizequinzièmesparties de la distancequi est entre le centredu cercle
générateur et lecentrede gravité desondemi-cercle.Maisje vousdécou-
, de plus, ma méthodegénéralepour les centres de gravité, qui
vrirai
vousplairad'autant plus, qu'elleest plus universelle
; carellesert égale-
ment à trouverles centres de gravité des plans, des solides, des sur-
faces courbeset des lignes courbes.J'ai besoin,pour vousl'expliquer,
de cette définition.
S'il y a tant de quantités qu'on voudra A, B, C, D, lesquelleson
prenneen cette sorte: premièrement,la sommede toutesA, B, G, D;
puis la sommedesmêmes,exceptéla première,savoirB, C, D; puis la
LETTREDE DETTONVILLE
A CARCAVI. 365
sommedes mêmesexceptéles deux premières, savoir, C, D; et ainsi
toujours, commeon les voitici marquées :
J'appellela sommede ces quantités, prises de cette sorte,
la sommetriangulaire de cesmêmes quantités, à com-
mencerpar A; car on pourroit prendrela sommede ces
mêmesquantités, à commencerpar D, et qui ne seroitpas
la même.
Celaposé, je vous dirai les penséesqui m'ont mené à cette connois-
sance. J'ai considéréune balance B, A, C, suspendueau point A, et
i
Fig.55.
sesbras de telle longueurqu'on voudraAB, AC, divisésen partieséga-
les de part et d'autre, avecdes poidspendusà chaque point de divi-
sion; savoir, au bras AB, les poids3, 5, 4, et au bras ACles poids 9,
8; et supposantla balanceêtre en équilibreen cet état, j'ai tâché de
comprendrequel rapport il y avoit entre les poidsd'un bras et ceuxde
: car il est visibleque ce n'est pas que
l'autre, pour faire cet équilibre
la sommedes uns soit égaleà celledes autres ; maisvoicile rapportné-
cessairepour cet effet.
Pour faire que les poids d'un bras soienten équilibreavec ceux de
l'autre, il faut que la sommetriangulaire desuns soit égale à la somme
triangulaire des autres, à commencertoujours du côté du point A.Et
la démonstrationen sera facilepar le moyende ce petit lemme, dont
vousverrezun assez grand usagedansla suite.
Siles quatrequantitésA, B, C, D. sont prises en cette sorte: la pre-
mièreune fois, la secondedeux fois, la troisièmetrois fois, etc., je dis
que la sommeégalede ces quantités prises de cette sorte, est égaleà
leur sommetriangulaire, en commençantdu côté A.
Fig.56.
Je dis que si la sommetriangulaire des poids4, 0, 7, est égaleà là
sommetriangulaire des poids9, 8 (à commencertoujours du côté A).
la balancesera en équilibresur le centreA.
La démonstrationen est la mêmeque la précédente
LETTREDE DETTONVILLE A CARCAVI. 367
De cette propriétéje démontreles trois propositionssuivantes.
PROPOSITION I. — Soit CABune balancedivisée en tant de parties
gales qu'on voudra aux points C, D,A,E, F, B, auxquellessoient
venduslespoids 8,9,5,4,0,7; de tous.lesquelsensemblele centrede
Fig.57.
gravité communsoit au point A (l'un de ces points) : je dis que la
sommetriangulaire de tous ces poids, à commencerdu côtéqu'on vou-
dra, par exemple,du côté C, c'est-à-dire, la sommetriangulaire des
voids8, 9, 5, 4, 0, 7 , est égale à la simplesommedecespoids8,9,5,
, 0, 7 (c'est-à-dire, à la sommede ces poids pris chacunune fois),
multipliéeautant de fois qu'il ya de points dans le bras CA(puisqu'on
a commencépar le côtéC), c'est-à-diretrois fois en cettefigure.
italien.
1 Mathématicien
A CARCAVI.
LETTREDE DETTONVILLE 377
carré de 2. la troisièmepar le carré de 3, etc.: leur sommeprise de
cette sorte, sera égale à deux fois leur sommepyramidale, moinsleur
sommetriangulaire.
Avertissement. —Onverradansla suite l'usagedecette propriété,dans
l'applicationqui s'enferaaux lignesdroitesou courbes ; et, pour faciliter
l'intelligencede cette application,j'en donneraiici quelquesexemples.
Soitdoncdans la figure66, par exemple, l'axe BAdu triligneBAC,
diviséen un nombreindéfinide parties égales, aux points K, H, E,
d'où soient menéesles ordonnées: on est assez averti par les choses
précédentes.que la simplesomme
de ces ordonnéesest égale à l'es-
pacedu triligne.
Je dis maintenantque la somme
triangulaire de ces ordonnéesIK,
GH,FE, etc., à commencerdu côté
de la base CA, est la mêmechose
que la sommedes rectanglescom-
pris de chaque ordonnée, et de sa
Fig.66 distancedela base; c'est-à-dire,la
somme des rectanglesIKen KA, GHen HA, FE en EA.
Cequi est bien aisé à démontreren cette sorte. Puisque les distances
AK,KH, HE, sontégales, et qu'ainsien prenant AKpour 1, AHsera 2,
AE, 3, etc.: il s'ensuit que la sommedes rectanglesIK en KA, GHen
HA,FEen EA,etc., n'est autre choseque IK multipliépar 1, GHpar 2,
FE par 3, etc.; ce qui n'est que la mêmechoseque la sommetriangu-
laire de ces droites IK, GH, FE, commeje l'ai montré dans le com-
mencement.
Je dis de même que deuxfois la sommepyramidalede ces mêmes
ordonnées,à commencerdu côté de la base CA,est égale à la somme
des solides faits de ces mêmesordonnéesmultipliéeschacune par le
carré de sa distancede la base; c'est-à-dire, IK en KAcarré +GH en
HAcarré, etc.
Car ces carrésétant 1, 4,9, etc., il s'ensuit que la sommedes or-
données multipliéeschacune par chacun de ces carrés, est la même
choseque leur sommepyramidaleprise deux fois, moins leur somme
triangulaire prise une fois. Or cette sommetriangulaire n'est qu'un
indivisibleà l'égard des sommespyramidales , puisqu'ilya une dimen-
sionde moins, et que c'est la mêmechosequ'un point à l'égard d'une
ligne, ou qu'uneligne à l'égard d'un plan, ou qu'un plan à l'égard d'un
solide, ou enfin qu'un fini à l'égard de l'infini; ce qui ne changepoint
l'égalité.
Caril faut remarquerque, commela simplesommede ces lignes fait
un plan, ainsileur sommetriangulairefait un solide,qui est composé
d'autant de plans qu'il y a de divisionsdans l'axe ; lesquelsplans sont
formés chacun par les simples sommesparticulièresdes ordonnées,
dont la sommetotale fait la sommetriangulaire. En effet,la somme
triangulairede ces ordonnéesse prendainsi: premièrement,en les pre-
nant toutes ensembleCA,IK, GR. FE, ce qui faitun plan égal au tri-
378 LETTREDE DETTONVILLE A CARCAVI.
ligne; ensuite en les prenant toutes, exceptéla première,c'est-à-dire,
IK, GH, FE, ce qui fait un autre plan égal au triligneBIK ; et ensuite
GH, FE, cç qui fait un autre plan égal au triligne BGH,etc. De sorte
qu'il y a autant de plansque de divisions,chacundesquelsplans étant
multipliépar les petites portionsde l'axe, forment autant de petits so-
lides prismatiquesd'égale hauteur, tous lesquels ensemblefont un
solide, commeje l'ai dit ailleurs.
Dela mêmesorte, la sommepyramidaledesmêmesordonnéesfait un
planplan, composéd'autant de solidesqu'il y a de portionsdans l'axe,
lesquelssolidessont forméschacunpar les sommestriangulairesparti-
culières, dont la sommetotale fait la sommepyramidale; car leur
sommepyramidalese prend ainsi : premièrement,en prenantla somme
triangulairede toutes, qui fait un solide, commenousvenonsde dire;
et ensuitela sommetriangulaire de toutes, exceptéla première, qui
fait un autre solide, etc. Et ainsi, autant qu'il y aura de divisions, il
y aura aussi de solides, lesquels, étant multipliéschacun par une des
petites divisionsde l'axe, formerontautant de petits plans plans de
mêmehauteur, qui tous ensemblefontle planplan dont il s'agit.
Et l'on ne doit pas être blessédecette quatrièmedimension,puisque,
commeje l'ai dit ailleurs, en prenant des plans au lieu des solides;ou
mêmede simples droites, qui soient entre elles commeles sommes
triangulairesparticulièresqui font toutes ensemblela sommepyrami-
dale,la sommedecesdroitesferaun planqui tiendralieude ce planplan.
Il faut entendrela mêmechosedes lignes courbes BF, BFG, BFI,
BFC, et de leurssommestriangulaireset pyramidales ; car tout cela est
généralpour toutes sortesde grandeurs, chacuneselonsa nature.
Je viensmaintenantaux problèmesproposéspubliquementtouchantla
roulette,desquelsvoiciceuxqueje proposaidansle premierécritau mois
de juin. Étant donnée(fig.67)une portionquelconqueCZY,de la demi-
roulette,retran-
chée par une
quelconqueor-
donnéeà l'axe;
trouver:
18 La dimen-
sionet le centre
de gravité de
l'espaceCZY.
2e La dimen-
sionet le centre
Fig.67. de gravité de
son demi-solide
autourde la base ZY, c'est-à-dire, du solidefait par le triligne CZY,
tourné autour de la baseZYd'un demi-tourseulement.
3° La dimensionet le centre de gravitéde son demi-solideautour de
l'axeCZ.
Et ceuxque je proposaiau commencement d'octobredans l'Histoire
de la roulette sontceux-ci
LETTREDE DETTONVILLE A CARCAVI 379
1° Trouverle centrede gravitéde la ligne courbe CY.
2° Trouverla dimensionet le centre de gravité de la surfacede son
demi-solideautourde la base.
3° Trouverla dimensionet le centre de gravité de la surfacede son
demi-solideautour de l'axe.
Pour résoudreces problèmes ; la premièrechose que je fais, est de
substituerà ces demi-solidesdes ongletsqui y ont un grand rapport,
et dontvoicila définition.
DÉFINITION. — Soit un triligne rectangle ABC(fig.68), composéde
lieuxdroitesAB, AC, dont celle qu'on voudra, commeAB, seral'axe, et
autre la base; faisant angle droit, et de la courbe quelconqueBC.
Soient diviséesen un nombre indéfini de
partieségales, tant ABaux points D, que
ACaux pointsE, et encorela courbemême
BCaux pointsL; et que chacunedes parties
de ABsoit égale à chacune des parties de
AC, et encore à chacune des parties de la
courbeBC(car il ne faut pas craindre l'in-
commensurabilité,puisqu'en ôtant d'une
de deux grandeurs incommensurablesune
Fig.68. quantité moindre qu'aucune donnée, on
les rendcommensurables).Soient maintenant, des points D, menées
des perpendiculaires à l'axe jusqu'à la courbe, elles s'appelleront
les ordonnéesà l'axe. Soient menées, des points E. des perpendicu-
laires à la base jusqu'à la courbe, elles s'appellerontles ordonnéesà la
base. Soientencoremenées, des pointsL, desperpendiculairesà la base,
celless'appellerontles sinussur la base. Soientenfinmenées, desmêmes
points L, des perpendiculairesà l'axe, elles s'appellerontles sinus sur
l'axe.
Avertissement.— On suppose toujours ici que le triligne est une
figure plane, et que la courbeest de telle sorte , que tant les sinus que
[les ordonnéesne la rencontrentqu'en un point. Et les portions de l'axe
)de la base et de la courbe sont toutes égales, tant entre elles que les
unes aux autres.
Il faut aussi remarquer que les sinus diffèrentdes ordonnées, en ce
que les sinus naissentdes divisionségalesde la courbe, et les ordonnéés
des divisionségales de l'axe ou de la base.
Soientmaintenantentendues des perpendiculaires, élevées sur le
plan de tous les points du triligne, qui forment un solide prismatique
infini, qui aura le triligne pour base, lequel soit coupé par unceplan
inclinépassantpar l'axeou par la base du triligne : la portionde so-
lide, retranchéepar le plan, s'appelleraonglet.
: Quesi l'on fait au-dessousdu triligne ce que je viens de figurerau-
, dessus ; c'est-à-dire, que les perpendiculairesde tous les pointsdu tri-
„ ligne soient prolongéesde l'autre part, et coupéespar un autre plan
égalementincliné de l'autre part, il se formera au-dessousdu plan du
triligne un autre onglet. égal et semblableà celui du dessus: et tous
deuxensembles'appellerontle doubleonglet.
380 A CARCAVI.
LETTREDE DETTONVILLE
Or il est visible que tant l'onglet que le double onglet sera com
pris de trois plans et d'une portion de la surface cylindracé
laquelle portion s'appellera la surface courbede l'ongletou du doub
onglet.
Et l'onglet ou le doubleonglet qui seront retranchés par des ~pla
inclinés, passant par la base du triligne, s'appellerontl'onglet, ou
doubleongletde la base.
Et l'onglet ou le double onglet qui seront retranchés par d,
plans passant par l'axe, s'appellerontl'onglet, ou le doubleonglet(
l'axe.
J'avertis que je supposetoujours ici que le plan qui retrancheles or
glets est incliné à celui du triligne de 45 degrés.
Je donneraimaintenant ici les rapports qu'il y a entre le doubleor
glet de l'axe, par exemple,et le demi-solidedu trilignetourné à l'entou
de l'axe.
Je dis donc, premièrement,que le doubleongletest au demi-solid
commele rayon au quart de la circonférence.
Carsoit entendule triligneCFA(fig.69), tournéà l'entour del'axeCF
et que le solide qui en sera formé soit coupépar u
plan passant par l'axe CF, perpendiculaireau plan d
trilignequi coupele solideen deuxdemi-solideségaux
dont je considéreraicelui qui est du côtédu triligne
Maintenantsoit divisé l'axe en un nombreindéfinid
parties égalesaux points Z, d'où soientmenéesles or
donnéesZY.Soitaussi un demi-cerclequelconqueRY
(fig. 70), et le rayon ZY, perpendiculaireau dia
mètre RS. Soit aussi la touchantemenéedu point Y
dans laquelle soient prises YM, YN, égales chacun
au rayon. Donc chacune des droites ZM, ZN, fer
avec YZ un angle de 45 degrés (qui est l'angle d'in
Fig.69. clinaison des plans qui engendrentle double ongle
sur le plan du triligne) et l'angle, entierMZNsera droit.
Maintenant(fig.70) soiententendusdes plans élevéssur chacunede
ordonnéesZY, perpendiculairementau plan du trili
gne, qui coupent, tant le double onglet que le demi
solide. Il est visible que la figure entière MYNZ
représentera la section que chacun de ces plans per
pendiculaires,passantpar les ordonnéesZY,formeront
tant dans le doubleongletque dans le demi-solideau
tour de l'axe; c'est-à-direque les sectionsque chacu
de ces plans formeradans le doubleonglet, seront de
trianglesrectangleset isocèles, dont les angles droit
serontaux pointsZ(et qui serontsemblablesau triangl
Fig.70. rectangle MZN),et la basede chacun de ces triangle
sera doublede chaque ordonnéeZY,de mêmequeMNest doubledeZY
Et le contenu de chaque triangle sera égal au carré de son ordonnée-
c'est-à-direde l'ordonnée sur laquelle il est formé, de même que 1
triangle MZNest égal au carré de ZY.
A CARCAVI.
LETTREDE DETTONVILLE 381
Il est aussi visible que les sections que ces mêmes plans formeront
dans le demi-solide,seront des demi-cercles,qui auront pour rayonsles
mêmes ordonnéesZY, et qui seront semblablesau demi-cercleRYS; et
desquelsauront partout aux trianglesdu doubleonglet, chacun au sien,
sa mêmeraisonque le demi-cercleRYSau triangle MZN.
D'oùil paroîtque les sectionsforméespar les plans sur les droitesZY,
étant toutes semblables, tant entre elles qu'à la figureMNZRS,il arri-
era que tous les triangles ensemble,formés dansle double onglet, se-
ont à tous les demi-cerclesensembleformésdansle demi-solide,comme
se triangleMZNau demi-cercleRYS, ou commele rayon au quart de la
circonférence,et qu'ainsile doubleongletsera au demi-solide,enla même
saisondu rayon au quart de la circonférence.Ce qu'il falloitdémontrer.
Je dis, 2°, que les centresde gravité, tant du doubleonglet (lequel
voitau point H), que du demi-solide(lequel soit au point V), serontsur
seplan du triligne.
Cela est visible, puisque le plan du triligne sépare en deux parties
égaleset toutes pareilles, tant le doubleonglet, que le demi-solide.
Je dis, 3*, que ces deux centres de gravité du double onglet et du
demi-solide,et mêmeceluidu solideentierà l'entour de l'axe, sont tous
également distans de la base.
Car tous les triangles qui forment l'onglet sont entre eux en même
saisonque les demi-cerclesqui forment le demi-solide ; et partant, en
considérantCFcommeune balance, à laquelle soientpendusles trian-
les de l'onglet, ses deuxbras seront en mêmeraison que les deuxbras
le la mêmebalance, en considérantqu'au lieu des trianglesde l'onglet,
on y pendeles demi-cerclesdu demi-solide,ou mêmeles cerclesentiers
qui formeroientle solideentier à l'entourde l'axe; et par conséquentles
centresde gravité du solideentier, et du demi-solide,et du doubleon-
glet, sont tous égalementdistans de la base AF.
Je dis, 4°, que le bras HT(ou la distanceentre le centrede gravitédu
doubleongletet l'axe CF)est au bras VT(ou à la distanceentrele centre
le gravitédu demi-solideet le mêmeaxe CF), commele quart dela cir-
conférenced'un cercleà son rayon.
Car en entendant, commetantôt, des plans élevésperpendiculaire-
ment sur chaque ordonnée, ils formerontdes sectionsdans l'onglet et
dansle demi-solide,semblablesau triangleMZN,et au demi-cercleRYS ;
H il arrivera que le centre de gravité de chaque triangle du doubleon-
glet divisera toujours l'ordonnéeen même raison; savoir, aux deux
tiiers depuis Z : et qu'aussi le centre de gravitéde chaque demi-cercle
ilivisera toujours l'ordonnée en même raison; savoir, en la raison
le ZP à ZY(fig.70), où le point P est le centre de gravité du demi-
cercle RYS. Donc puisque toutes les ordonnéesZYsont diviséesaux
deux tiers, par les centres de gravitédes triangles qui sont les portions
lu doubleonglet, de mêmeque ZYestdiviséeaux deuxtiers au point 0,
tst que les mêmesordonnéesZYsont aussi toutes diviséespar les cen-
tres de gravité des demi-cercles,qui sont les portionsdu demi-solide,
un mêmeraison que ZYest diviséeau point P : il s'ensuit que le bras de
chaque triangle est au bras de chaquedemi-cercle,toujoursen la même
382 LETTREDE DETTONVILLE
A CARCAVI.
raison que OZ,qui est le bras du triangle MZNsur RS, à PZ, qui estt
aussi le bras du demi-cercleRYS, à l'égard de RS,Et par conséquentles
bras HT de tous les triangles ensemble,c'est-à-dire du double onglet,
est au bras VTdetOl'Sles demi-cerclesensemble,c'est-à-diredu demi--
solide, en la mêmeraison que OZà ZP, laquelle on sait être la même
que le quart de la circonférenceau rayon.
Je dis, 5°, que la surface courbedu doubleongletest à la surfacedue
demi-solide,commele rayon au quart de la demi-circonférence.
Car, soit maintenantla courbe AYC,diviséeen un nombre indéfini
de parties égalesaux pointsY; d'où soientmenéesles perpendiculaires
ou sinus YZ; et soiententendusde mêmedes plans élevésperpendicu-
lairementau triligne, passant par chacun des sinus ZY,lesquelsplanse
coupent, tant la surface courbe du doubleonglet, que celle du demi-
solide: il est visible que les sections que ces plans formerontdansla
surfacecourbedu double onglet, seront des lignes droites, doublesde
sinus ZY, commeMNest double de YZ ; et que les sectionsque cesmê--
mes plans formerontdans la surface du demi-solideseront des demi-
circonférences,lesquellesseront partout aux droites forméesdans lai
surfacedu double onglet, chacuneà la sienne, commela demi-circon-
férenceRYS, à la droite MN;et par conséquentque toutes les droites
ensemblede la surface courbe du double onglet, seront à toutes lésa
demi-circonférencesensemble,en la même raison que la droiteMN,ài
la demi-circonférenceRYS, ou commele rayon au quart dela circon--
férence; mais la sommede toutes les droites de la surfacede l'onglett
(c'est-à-dire, la sommedes rectanglescomprisde chacune de ces droi--
tes, et des portionségalesde la courbe AYC,des divisionsde laquelle.
ellessont menées)composela surfacemême ; et la sommede ces demi--
circonférencesde la surface du demi-solide, composentcette surfaceE
même, commed'autres l'ont démontré, et entre autresle P. Tacquet,
Doncla surface courbe du' double onglet est à la surface du demi- -
solide, commele rayon au quart de la circonférence.
Je dis, 6°, que le centrede gravité de la surfacecourbedu doubleon--
glet, et le centrede gravité de la surface du demi-solide,et mêmecelui i
de la surfacedu solide entier autour de l'axe, sont tous sur le plan du i
triligne, et tous égalementdistans de la baseAF.
Cequi se démontrerade mêmequ'on a vu pour les centres de gravité f
de leurs solides. -
Je dis, 7° que le point H étantmaintenantle centrede gravitéde la s
surfacecourbedu doubleonglet, et le point V étant le centre de gravité l
de la surface du demi-solide,le bras HT sera au bras VT, comme
quart de la circonférence au rayon. leij
Car en prenant (fig.71)le pointI, qui soit le centre de gravitéde la,
demi-circonférence,on démontrerade même (fig.72)que les sinusYZ
seront tous diviséspar les centresde gravitéde chaquedemi-circonfé-
rence, en mêmeraison que ZYde la figure71l'est au point I. Et il est
visibleque, dans la figure72, les pointsY sontles centresde gravitéde
chacune des droites du double onglet, et qu'ainsiles sinusYZseront
leurs bras.Doncles bras des droitesdu doubleonglet sontaux bras des
LETTREDE DETTONVILLE
A CARCAVI. 383
demi-circonférencesdu demi-solide,chacuneà la sienne, toujoursen la
Hnêmeraisonde YZà ZI (fig. 71). Doncle bras de toutesles droitesen'
semble (ou de la surfacecourbe
du double onglet) sera au bras
de toutesles demi-circonférences
ensemble(ou de la surface du
demi-solide),en la mêmeraison
que YZ à ZI, laquelle on sait
d'ailleurs être la même que du
quart de la circonférenceau
rayon.
Avertissement.-Puisquecelle
qu'on veut des deuxdroitesd'un
triligne est prise pour l'axe et
Fig.71 Fig.72. l'autre pour la base, tout ce qui
a été dit de l'onglet de l'axe à l'égard du solideautour de l'axe, sera de
mêmevéritablede l'onglet de la base à l'égard du solideà l'entour de
la base, et se démontrerade même, puisqu'il ne faudra qu'appeleraxe
la droite qui étoit appeléebase, et appeler basecelle qui étoit appelée
axe.
Voilàles rapports qui sont entre les demi-solideset les onglets. Par
où il paroît que, si on connoîtla dimensionet les centresde gravité des
onglets et de leurs surfaces courbes, on connoîtrala mêmechosedans
les demi-solides,par la comparaisondu rayon au quart de la circonfé-
, dont on supposeici que la raisonest donnée.
rence
Ainsi, pour résoudretousles problèmesproposés,il suffirade trouver
ces trois choses : 1° la dimensionet le centre de gravité d'une portion
quelconque de
la roulette CZY
(fig. 73);2°le
centre de gra-
vité de sa ligne
courbeCY; 3°la
dimensionet le
centre de gra-
vité desdoubles
onglets,tant de
la base que de
Fig.73. l'axe,et la di-
mension et le
centre de gravité de leurs surfacescourbes. Ce sont donc là les pro-
blèmesquevousverrezici.
Or, pour arriver à ces connoissancessur le sujet des portionsde la
roulette en particulier, je donneraides propositionsuniversellespour
connoîtretoutesceschosesen toutes sortesde trilignesgénéralement.
C'est, monsieur, ce que j'ai cru devoir vous dire avant que d'entrer
en matière, et que j'aurois pu peut-êtremettre en moins de place, si j'y
avoistravaillé davantage ; maisj'ai eu une raison particulièrede démê-
384 LETTREDE DETTONVILLE
A CARCAVI.
1erde petitesdifficultésqui embarrassentceux qui n'entendentpas la
sciencedes indivisibles
: auxquelsayant voulu proportionnerce dis-
cours, j'ai mis dans les avertissemensce qui pouvoitleur être néces-
, maisen articlesdétachés,afinde ne pointennuyerlesautresqui
saire
n'auront qu'à les passersansleslire. Je n'ai donc plus qu'à vousprier
d'excuserles défautsque vousverrezici, ce quej'espèredevotrebonté,
et de la connoissancequevousavezdu peu de loisir quej'ai de m'appli-
quer à cessortes d'études
; ce qui fait que je vousenvoiece discoursà
mesure que je l'écris: de sorte qu'il pourrabienm'arriverde répéter
plus d'une fois les mêmeschoses,et peut-êtreque je l'ai déjà fait, ne
mesouvenantpas assezde ce quej'ai une foisenvoyé.
Il mereste encoreà vousdireque, dansla suitedece discours,je me
serviraisouventde cette expression : une multitudeindéfinie,ou un
nombreindéfinide grandeursou de parties, etc., par où je n'entends
autre chose, sinon une multitudeou un nombreplusgrand qu'aucun
nombredonné.
Je vousavertiraiencoreque j'use indifféremment de cesdeuxtermes,
donnéou connu, pour signifierune mêmechose : cen'est pas queje ne
sachequ'il y a dela différence,en ce que, selonEuclideet les anciens,
une grandeur est donnée,quand on peut y en donnerune égale, et
qu'ainsi l'espacedu cercle est donné, quand son rayonest donné ; au
lieu qu'on ne peut pas dire absolumentqu'il soit connu,parceque le
mot de connuenfermequelqueautre chose.Maisdansce discoursj'ap-
pelle un espacedonnéou connu, celui qui a une raison donnéeà un
carré connu; et de mêmej'appelleun solidedonnéou connu, celui qui
a une raison donnéeà un parallélépipèdeconnu : et j'appelleraison
donnéeou connue, la raisonde nombreconnuà nombreconnu, ou de
droiteconnueà droiteconnue,ou dela circonférenced'un cercleà une
portion connue de son diamètre, et je n'en reçoisaucuneautre pour
donnéeou connue.
Il m'arriverasouventde marquerun mêmepointpar plusieurslettres,
comme,par exemple(fig. 74), où le
diamètreFMétant diviséen un nombre
indéfinide partieségalesaux points0,
d'oùsont menéestoutesles ordonnées,
entre lesquellesje considèreparticuliè-
rementcellequipart d'unpointdonnéP:
je marquede la lettre A tous les points
où les ordonnéescoupentla demi-cir-
conférence;et je marque encorede la';
lettre R les pointsoù les ordonnéesOA
qui sontentre P et M, coupent la cir-
, et je marquede la lettre1
conférence
les pointsoùles ordonnéesOAqui sont
Fig.74. entre Pet F, coupentla circonférence:
et ainsi quand je dis les ordonnéesOA,je les comprendstoutes géné-
ralement;quandje dis les ordonnéesOR, je n'entendsque cellesqui
sontentre P et M; et de mêmequandje dis OC,j'entends cellesqui
LETTREDE DETTONVILLE A CARCAVI. 385
sont entre G et P, parce que le point C est marqué particulièrement
pour celles-là,commeon le voit dansla figure.
Je crois aussi avoirou-
blié de vous dire, en dé-
finissantles trilignes rec-
tangles, qu'encore que la
ligneBC, qui joint les ex-
trémités des deux droites
perpendiculairesAB, AC
(et qui est commel'hy-
poténuse du triligne) ne
soit pas une lignecourbe,
F:1, -1- mais une ligne droite, ou
, ce seroittou-
ligne mixte
jours un trilignerectiligne
ou mixtiligne
: pourvuque
cetteconditions'y rencon-
tre, que les ordonnées,
tant à l'axe qu'à la base,
ne coupentjamais l'hypo-
ténuse du triligneen deux
points. Ainsi un triangle
Fig.76. rectangle sera un triligne
rectiligne; et ainsi (fig. 75
et 76)le triangle BACFB est un triligne, dontles deuxdroitessont BA.
AC, et l'hypoténuseest la courbeBFC(fig.75)ou la ligne mixteBFC
(fig.76) composéede la courbeCFet de la droite FB parallèleà la base
AC: toutes lesquellessortesde trilignessontconsidéréesici générale-
ment, le discoursdevants'entendrede tous sans exception.
TRAITÉ
DESTRILIGNES RECTANGLES, ET DE LEURSONGLETS.
LEMME GÉNÉRAL. —Soit un triligne rectanglequelconquetel qu'il a
été défini dans la lettre précédenteABC(fig.77), dont les ordonnéesà
l'axe soientDF, et lesordonnéesà la basesoientEG, coupantla courbe
en G; d'où soientramenéesdesperpendiculairesGRà l'axe, prolongées
: soientaussi
indéfiniment,et lesquellesj'appelle lescontre-ordonnées
prolongéesindéfinimentles ordonnéesà l'axe. Et soitsur l'axe AB, et
del'autre côtédu triligne, une figurequelconqueBKOA,dans le même
plan, compriseentreles parallèles extrêmesCA, BK (cettefigures'ap-
pelleral'adjointedu triligne). Quecettefigureadjointesoit coupéepar
les ordonnéesFD, aux points 0, et par les contre-ordonnées GR, aux
points I. Je dis que la sommedes rectanglesFD en DO, comprisde
chaqueordonnéedu triligneet de chaqueordonnéede la figureadjointe,
est égale à la somm des espacesARI, qui sont les portions de l'ad-
PASCAL m 2à
386 TRAITÉDES TRILIGNES
jointe, comprisesdepuis chacunedes contre-ordonnées,jusqu'à l'extré-
mité de l'adjointedu c6tédt A.
Car soit entendu le triligne BACêtre multipliépar la figureBAOK,
et former par ce moyenun
certainsolide: c'est-à-dire,
soientdetous les points du
triligne ABC, élevéesdes
perpendiculairesau plan,
qui formentun solidepris-
matique infini, ayant le
triligne ABC pour base.
Soit aussi entendue la fi-
gure BAOK,tournant sur
l'axe BA, relevée perpen-
Fig.77. diculairementau plan du
triligne ABC; et soit enfin entendue la base ACs'élevertoujoursparal-
lèlementà soi-même,le point A parcouranttoujours le bord de la figure
relevée AOIKB,jusqu'à ce qu'elle retombeau point B; la portion du
solide prismatique infini, retranchéepar la surfacedécrite par la ligne
CAdans son mouvement, sera le solide que l'on considèreici, laquelle
sera comprise de quatre surfaces, entre lesquelles le triligne tiendra
lieu de base.
Soientmaintenant entendus deux ordres de plansperpendiculairesà
celui du triligne, les uns passantpar les ordonnéesDF à l'axe (lesquels
coupant le solide, donneront pour sectionsles rectangles FD en DO,
comprisde chaque ordonnéeDF, et de chaque ordonnéeDOde la figure
adjointe) : et les autres plans passant parles ordonné3sGE, lesquels
seront parallèlesà l'adjointeBAOK,relevéecommeil a été dit, et cou-
pant le mêmesolide, formerontpour sectionsdes figureségaleset toutes
semblablesaux portionsRIA, comprisesdepuischaquecontre-ordonnée
RI, jusqu'à l'extrémitéde la figuredu côté de A (ce qui paroît par les
parallélismes,tant de chacun de ces plans avec l'adjointe relevée,que
de la ligne ACavec soi-mêmedans tout son mouvement).Or, il est vi-
sible que les sommesdes sections, faites par chacun de ces ordres de
plans, sont égales chacuneau solide, et par conséquententre elles
(puisqueles portionsindéfiniesAE, EE, etc., de la base, sont égales,
tant entre elles qu'aux portionségaleset indéfiniesAD, DD, etc., de
l'axe); c'est-à-dire que la sommede tous les rectanglesFD en DO, est
ale à la sommede : ce qu'il falloit démontrer.
toutesles portionsRIA
LEMME. — Soit ABK(fig.78)un triangle rectangleet isocèle,dontB
joit l'angle droit; soit aussi AIKune parabole dont A soit le sommet,
"B la touchanteau sommet, et AB ou BK le côté droit; et soit une
droite quelconqueRIV, parallèle à BK, coupantABen R, la parabole
enI, et la droite AKen V.
Je dis, 1°, que le triangle isocèleARVest égal à la moitié de AR
carré. Celaest visible.
Je dis, 2°, que le triligne paraboliqueAN, multiplié par AB, est,
égal au tiers de AR,cube.
ET DE LEURSONGLETS. 387
Car le triligne ARI, par la nature de la parabole, est le tiers du
rectangleAR en RI. Doncen multipliant le tout par AB, le triligne
ARI multipliépar AB, sera le tiers du solidede
AR en RI en AB; c'est-à-dire, de AR cube,
puisqueRI en AB, est égal à ARcarré.
Je dis, 3°, quesi AIKest une parabolecubique
(c'est-à-dire,que les cubesdes ordonnéessoient
entreeux commelesportionsde l'axe, ou, ce qui
est la mêmechose,que ABcarré en RI, soit tou-
jours égal à ARcube): le triligne ARI,multiplié
Fig.78. par AB carré, sera égal au quart de ARcarré-
carré.
Car, par la nature de cette parabole, le triligne ARIest le quart du
rectangleAR en RI; donc en multipliantle tout par ABcarré, on dé-
montrerale reste commeen l'article précédent.
Et de même pour les autres paraboles carré-carrées, carré-cubi-
ques, etc.
Rapportsentre les ordonnéesà l'axe et les ordonnéesà la base d'un
trilignerectanglequelconque.
PROPOSITION I. — La sommedes ordonnéesà la baseest la mêmeque
la sommedesordonnéesà l'axe.
Carl'une et l'autre est égaleà l'espacedu triligne.
PROPOSITION II. — La sommedescarrés des ordonnéesà la baseest
doubledes rectanglescomprisde chaqueordonnéeà l'axe, et desa dis-
tancedela base; c'est-à-dire,quela somme,de touslesEGcarré (fig.79)
estdoubledela sommedetousles rectanglesFDen DA.
Carsi le triligne ABCa pour adjointeun trianglerectangleet isocèle
ABK,dont les côtésAB, BKsoientégauxentre eux, et la baseAKune
ligne droitequi soit coupée
par les ordonnéesFD, aux
points0, et par lescontre-
ordonnéesGR, aux points
I; il arrivera, commeil a
été démontré,que la som-
me de tous les rectangles
FD en DO, ou FD en DA
(puisque partout DO sera
égalà DA), sera égale à la
somme de tous les trian-
Fig.79.
gles ARI; c'est-à-dire,par
le lemmeprécédent,à la moitiéde la sommedetous les ARcarré, ou
de touslesEGcarré.
COROLLAIRE. — Doncla sommedes carrés des ordonnéesà la baseest
doublede la sommetriangulairedesordonnéesà l'axe, à commencer par
la base.
Car la sommedes rectanglesFDen DAest la mêmechose que la
388 TRAITÉDES TRILIGNES
somme triangulaire des ordonnées FD, à commencerdu côté de A,
commeil a été démontrédans la lettre à M. de Carcavi.
PROPOSITION III. — La sommedes cubes des ordonnéesà la baseest
triple des solides compris de chaqueordonnéeà l'axe, et du carré de
sa distancede la base; la sommede tousles EG cubeest triple de la
sommede tous lesFD en DAcarré
Car si la figureadjointeABKest composéedes deux droitesperpendi-
culaires AB, BK, et de la parabole AOK,telle qu'elle a été supposé
dans le lemmeprécédent, il arrivera toujours, par le lemme général,
que la sommedes rectanglesFD en DO, sera égaleà la sommedes por-
tions ARIqui seront ici des trilignes paraboliques.Doncen multipliant
le tout par BA, la sommedes solidesFD en DO en AB, ou FDen DA
carré, sera égale à la sommedes trilignes ARI, multipliéspar AB;
c'est-à-dire,par le lemmeprécédent, au tiers de la sommedesARcube,
ou desEGcube.
COROLLAIRE. — Doncla sommedescubesdes ordonnéeesà la base est
égale à six fois la sommepyramidale des ordonnéesà l'axe, à com-
mencerpar la base.
Carla sommedes EGcube est triple de la sommedesFD en DAcarré;
et la sommedesFD en DAcarré est doublede la sommepyramidaledes
ordonnéesFD, à commencerdu côté de A, commeil a été démontré
dans la mêmelettre.
PROPOSITION IV. — On démontrerade mêmeque la sommedes carré-
carrés des ordonnéesà la base est quadruple de la sommedes ordon-
néesà l'axe, multipliéeschacunepar le cubede sa distancede la base;
et ainsi toujours.
Avertissement.— Puisquecelle qu'on veut des deuxdroitesd'un tri-
ligne est prise pour l'axe et l'autre pour la base, tout ce qui a été
dit des ordonnéesà la base, à l'égard des ordonnéesà l'axe, pourra
se dire de même des ordonnéesà l'axe, à l'égard des ordonnéesà la
base.
PROPOSITION V. — La sommedes solidescomprisdu carré de chaque
ordonnéeà la base, et desa distancede l'axe, est égale à la sommedes
solides compris du carré de chaque ordonnéeà l'axe et de sa distance
de la base: je dis que la sommedes solidesde tous lesEGcarré en EA
est égale à la sommedes solidesde tous lesDFcarré enDA.
Ouce qui est la mêmechose:
La sommetriangulaire des carrés des ordonnéesà la base est égale
à la sommetriangulaire des carrés desordonnéesà l'axe, en commen-
çant toujours du côté du centre du triligne ; c'est-à-dire,du point où
l'axe et la base se coupent
: je dis que la sommetriangulaire de tousles
EG carré est égale à la sommetriangulaire de tous les DF carré, en
commençanttoujoursdu côtédeA.
Car, si on entendque le doubleongletde la basesoitformésur le tri-
ligne CAB.dont le centre de gravité soit au pointY, d'où soientmenées
les perpendiculairesYZ, YZ, qui serontles bras sur l'axeet sur la base,
et qu'on entendeque ce doubleonglet soit coupépar des plans perpen-
diculairesau triligne, passantT>ar les ordonnéesEG: il est visibleque
ET DE LEURSONGLETS. 389
les sectionsque ces plansdonnerontdansle double onglet, serontdes
trianglesrectangleset isocèles,égauxchacunau carréde sonordonnée
EG; commeon l'a vu dansla lettre où il a été montré que le triangle
rectangleet isocèleMZN(fig.80).
qui représenteles triangles de
ces sections, est égal au carre
de ZY (fig. 81), qui représente
les ordonnées.
Maintenantsoit entendu le
mêmedoubleonglet, coupé par
un autre ordrede plans perpen-
diculairesà celuidu triligne, et
passant par les ordonnéesDF,
lesquelsdonnerontpoursections,
Fig.80. Fig.81. dans le doubleonglet, des rec-
tanglesqui aurontla basechacun
égale à son ordonnéeDF, et la hauteurégale à deuxfois AD : tous
lesquelsrectanglesseront coupésen deuxégalementpar les ordonnées
DF; et partant les centres de gravité de ces rectangles seront aux
points Q, où chaqueordonnéeest coupéepar la moitié,et les droitesQD
seront leurs bras sur BA; c'est-à-dire, la distanceentreleur centrede
gravitéet BA.
Oril est visibleque la sommede ces rectanglescomposele solidedu
double onglet, et que la sommedes triangles forméspar l'autre ordre
de plansEG, composeaussile mêmesolidedu doubleonglet ; et qu'ainsi
la sommedesuns n'est que la mêmechoseque la sommedes autres ; et
que chacunedesdeuxn'est que la mêmechoseque le solidedu double
onglet: d'où il paroît qu'aussi la sommetriangulairedes portionsdu
solidecomprisesentre tous les plansvoisinsdu premierordre EG, est
la mêmechose que la somme triangulaire des triangles forméspar
les plans EG; et que ce n'est encoreque la mêmechose que la somme
triangulaire des portions des rectangles formés par les plans FD,
comprisestoujours entre tous les mêmes plans voisins du premier
ordreEG.
, par la méthode générale des centres de gravité
Mais , la somme
triangulairedes portions de chacunde ces rectangles,comprisesentre
les plansEG, est égale à chaquerectanglemultipliépar son bras QD
sur l'axe AB; donc la sommede ces rectanglesmultipliéschacun par
QD, est égaleà la sommetriangulairedes trianglesforméspar les plans
EG(à commencertoujoursdu côtéde AB).
Maischacun de ces triangles, forméspar les plansEG, est égal à
chaqueEGcarré ; et chacundesrectanglesforméspar les plansFD, est
égalà deuxfois chaqueADen DF ; doncla sommetriangulairede tous
les EGcarré, est égaleà la simplesommede deux foistous lesADen
DF multipliéspar DQ ; c'est-à-dire, à la simplesommede tous les AD
en DF carré; ou (ce qui n'est que la mêmechose, puisquele premier
ADest 1, le secondAD, 2, etc.) à la sommetriangulairede tous les
DFcarré. Cequ'il falloitdémontrer.
330 TRAITÉDES TRILIGNES
Avertissement.—Ona été assezaverti dansla lettre, que la quatrième
dimensionn'est point contre la pure géométrie,puisqu'ensubstituant,
tant aux EG carré, qu'aux rectanglesADen DF, des droitesqui soient
entre elles en mêmeraison que cescarrés et ces rectangles, on démon-
trera la mêmechose par la même manière, sans aucun changementet
sans quatrièmedimension.
Rapports entre les sinus sur la base d'un triligne quelconque,et les
portions de sa lignecourbecomprisesentrele sommetet les ordonnées
à l'axe.
DÉFINITION. — Onappelleici arcs non-seulementles portionsdescir-
conférencesde cercle, maisencoreles portionsde toutessortesdelignes
courbes.
HYPOTHÈSE GÉNÉRALE. — Soit un triligne rectanglequelconqueBAH
(fig.82), et soitlemêmetriligneBAP,renversédel'autre part del'axeBA,
et qu'ainsi les deux bases
égales HA, AP, ne fassent
qu'une même ligne droite;
soit divisé, tant l'axe, que
la courbeBP, en un nombre
indéfini de parties toutes
égales entre elles; c'est-à-
dire que les parties de l'axe
BD,DD, etc., soientégales,
tant entre elles, qu'auxpar-
ties égales de la courbeBI,
Fig.82. II, etc. Soient menées les
ordonnéesDOà l'axe, et les sinus IL sur la base.
Les rapportsqui setrouvententre la sommedes sinusIL, et la somme
des arcs ou des portions BOde la courbe (comprisesentre le point B et
chacunedes ordonnéesà l'axe) serontles suivans.
PROPOSITION VI. — La sommedes arcs de la courbe,comprisentre le
sommetet chaqueordonnéeà l'axe, est égale à la sommedes sinussur
la base; c'est-à-direque la sommede tous les arcs BO, est égale à la
sommedessinus IL.
PROPOSITION VII. — La sommedes carrés de ces mêmesarcs BOest
égaleà deuxfois la sommetriangulaire desmarnessinus IL, à commen-
cer par A.
PROPOSITION VIII. — La sommedes cubesde cesmêmesarcs BOest
égaleà six fois la sommepyramidaledesmêmessinus IL, à commencer
par A.
PROPOSITION IX. — La somme triangulaire des mêmesarcs BO, à
commencerpar A, est égale à la moitié dela sommedes carrés desmi-
mes sinus IL.
PROPOSITION X. — La sommepyamidaledes mêmesarcs BO, à com-
mencerpar A, est égale à la sixième partie des cubesdes même,
sinus IL.
ET DE LEURSONGLETS. 391
PROPOSITION XI. — La somme triangulaire des carrés des mêmes
arcs BO, à commencerpar A, est égale à la sommetriangulaire des
carrés desmêmessinus IL, à commencerpar A.
PROPOSITION XII. — Je dis maintenant qu'en menant les sinus sur
l'axe, savoir, les perpendiculairesIR, la sommedes rectanglescompris
de chacundes mêmesarcs et de l'ordonnéequi le termine, savoir, la
sommede tous les rectanglesBOen OD, est égale à la sommedes por-
tionsdu triligne, comprisesentre chaquesinus sur l'axe et la base, sa-
voir, à la sommede toutesles portions IRAP.
PROPOSITION XIII. — La sommedes carrés de chaquearc, multipliée
par son ordonnée, c'est-à-dire de tous les BO carré en OD, est double
de la sommetriangulaire de cesmêmesportions IRAPdu triligne, entre
la baseet chaquesinus sur l'axe, à commencerdu côtéde B.
PROPOSITION XIV.— La sommetriangulaire des rectanglesde chaque
ordonnéeavecson arc, c'est-à-direla sommetriangulaire de tousles BO
en OD, à commencerpar A, ou, ce qui est la mêmechose, la sommede
tous les solidesADen DOen OB,comprisde chaquearc, de son ordon-
née, et de la distanceentre l'ordonnéeet la base, est égale à la somme
de cesportions IRAPdu triligne, multipliéeschacunepar son bras sur
la base AP, c'est-à-direpar la perpendiculairemenéesur APdu centre
de gravité de chaqueportion IRAP.
PROPOSITION XV.— La sommedesarcs multipliéschacunpar le carré
de son ordonnée,c'est-à-dire
de tousles BOen ODcarré,
est doublede la sommede ces
portions IRAP du triligne,
multipliéeschacunepar son
bras sur l'axeAB,c'est-à-dire
par la perpendiculaire sur
AB, menéedu centrede gra-
vité de chaqueportion IRAP.
PRÉPARATION ALADÉMON-
STRATION (fig. 83.) — Soit
Fig.83. prise dans la droite AH pro-
longée, la portion AC égale à la ligne courbe BIP ou BOH : et ayant
diviséACen autant de partieségalesqu'il y en a dansla courbeBIP, aux
pointsE, et qu'ainsichacunedes portionsAE,EE, etc., soit égaleà cha-
cun des arcs BI, II, etc., soient des points E menées des perpendicu-
lairesEG,qui rencontrentles sinus IR sur l'axe, prolongéss'ille faut aux
pointsG; de sorte que chacune des droitesEGsoit égaleà chacun des si-
nus IL sur la base, et que par tousles points B, G, G, G, soit entendue
passerune lignecourbe,dontles droitesEGserontlesordonnéesà la base,
et les droitesGRen serontles contre-ordonnées : la nature de cetteligne
sera telle, que quelquepoint qu'on y prenneG, d'où on mèneles droites
GE, GRI, parallèlesà l'axeet à la base, il arrivera toujours que la por-
tion AE, ou la droite RG, sera égale à l'arc BI, et la portion res-
tante EC, à l'arc restant IP : et par ce moyenles ordonnéesDOà l'axe
étant prolongées, et la coupant en F, chacune des droites DF sera
392 TRAITÉDES TRILIGNES
égale à chacun des arcs BO,compris entre l'ordonnée mêmeDF et le
sommet.
Celaposé, la démonstrationdes propositions6,7, 8, 9 ,10,11,12,13
14, 15, qui viennentd'être énoncées, sera facile.
DÉMONSTRATION DELAPROPOSITION VI. — Je dis que la sommedetout
les arcs BOest égale à la sommedes sinus IL.
Cartous les arcs BOsont les mêmes que toutes les ordonnéesDF à
l'axe, dont la somme est égale à celle des ordonnéesEG, par la pre-
mière proposition,c'est-à-direà la sommedes sinusIL.
DÉMONSTRATION DELAPROPOSITION VII. — Je dis que la sommedes
arcs BOcarré est doublede la sommetriangulaire dessinus IL, à com-
mencer par A, ou que la sommedes DF carré est doublede la somme
triangulaire des ordonnéesEG, à commencerpar A: ce qui est démon-
tré par le corollairede la secondeproposition.
DÉMONSTRATION DELAPROPOSITION VIII. — Je dis que la sommedes
arcs BOcube est égale à six fois la somme pyramidaledesmêmessi-
nus IL, à commencerpar A, ou que la sommede tous les DF cube est
égale à six fois la sommepyramidale de toutes les EG, à commencer
par A: ce qui a été démontrépar la troisième.
DÉMONSTRATION DELAPROPOSITION IX. — Je dis que la sommetrian-
gulaire des arcs BO, à commencerpar A, est égale à la moitié de la
sommedes carrés des sinus IL, ou que la sommetriangulaire des or-
données DF, à commencerpar A, est égale à la moitié de la somme
des carrés des ordonnéesEG : ce qui est démontrépar le mêmecorol-
laire de la seconde.
DÉMONSTRATION DELAPROPOSITION X. — Je dis que la sommepyra-
midaledes arcs BO, à commencerpar A, est égale à la sixièmepartie
de la sommedes cubes des sinus IL, ou que la somme pyramidaledes
ordonnéesDF, à commencerpar A, est égale à la sixièmepartie de la
sommedescubesdes ordonnéesEG: ce qui a été démontrépar le corol-
laire de la troisième.
DÉMONSTRATION DELAPROPOSITION XI.—Je dis que la sommetrian-
gulaire des arcs BOcarré est égale à la sommetriangulaire des sinus
IL carré, à commencertoujours par A, ou que la somme triangulaire
des ordonnéesDF carré est égale à la sommetriangulairedesordonnées
EG carré, à commencertoujours par A : ce qui a été démontrépar la
cinquième.
DÉMONSTRATION DELAPROPOSITION XII. — Je dis que la sommedes
rectanglesBOen OD, ou FD en DO, est égale à la sommedes portions
IRAP.
C'estla mêmechoseque ce qui a été démontrédansle lemmegénéral.
Car en considérantle triligne BAPcommeétant la figure adjointe du
triligne BAC,il s'ensuit, par ce qui a été démontrédansce lemme , que
la sommedes rectanglesFD en DO(comprisde chaqueordonnéeDFdu
triligne BAC, et de chaqueordonnéeDOdu triligne BAP), est égaleà
la somme des portions ARIP de la figure adjointe, comprisesentre
chaquecontre-ordonnéeRI et la droiteAP, et que les unes et les autres
composentun mêmesolide.
ET DE LEURSONGLETS. 303
,
DÉMONSTRATION DELAPROPOSITION XIII. — Je dis que la sommede
tous les BOcarré en OD, ou FD carré en DO, est double de la somme
triangulairedes mêmesportions ARIP, à commencerdu côtéde B : ou
que cettesommetriangulaire des portions ARIP est égaleà la somme
des solidesQDen FD en DO(qui sont la moitié des FD carré en DO,
chaqueFD étant divisépar la moitiéen Q).
Carsoit entenduela figure adjointe BAPrelevéeperpendiculairement
au plan du triligne BAC,et former le solidedont il a été parlé dans le
lemmegénéral, qui soit coupépar deuxordresde plansperpendiculaires
au triligne, les uns passant par les droites EGet les autres par les
droites DF; les uns donnant pour sectionsdes figurespareillesaux es-
paces ARIP, et les autres donnant pour sectionsles rectanglesFD en
DO, commecela a été dit dans le lemmegénéral : et ainsi ce solidesera
composéde la sommedes espacesARIP, et le même solide est aussi
composéde la sommedes rectanglesFD en DO: d'où il s'ensuit que la
somme des portions ARIP, élevéesperpendiculairementau plan ABC
sur les droites EG; et la sommedes rectanglesFDO, élevésaussi per-
pendiculairementau même plan ABC, ne sont qu'une même chose,
tant entre elles qu'avecle solide
: et par conséquent,que la sommetrian-
gulaire des portions du solide comprisesentre tous les plans EG. à
commencerdu côtéde AB, est la mêmechoseque la sommetriangulaire
des espacesARIP ; et que c'est aussi la même chose que la sommetri-
angulaire des portionsde chaquerectangle FD en DO,comprisesentre
tous les mêmesplans EG.
Mais, par la méthodegénéraledes centresde gravité, la sommetrian-
gulaire des portions de chacun de ces rectangles comprisesentre les
plans EG, à commencerdu côté de AB, est égale à chaque rectangle
multipliépar son bras QDsur AB ; doncaussi la sommedes rectangles
FDO,multipliés chacun par son bras QD, est égale à la sommetrian-
gulaire des portions ARIP, à commencerpar B. Ce qu'il falloit dé-
montrer.
DÉMONSTRATION DELAPROPOSITION XIV. — Je dis que la somme
triangulairede tous les BOen OD, ou FDen DO, à commencerpar A,
est égale à la sommede ces espacesIRAP, multipliés chacun par son
bras sur la base AP.
Caren relevantle triligne adjoint BAP, qui formerale solidecoupé
parles deux ordresde plans, commeen l'article précédent, desquels
les uns forment pour sectionses espacespareilsà ARIP, et les autres
les rectanglesFD en DO, la sommede chacun, c'est-à-dire,tant deses-
pacesARIPque des rectanglesFD en DO , ne sont qu'une mêmechose
que le solide.D'oùil est évidentque la sommetriangulairedes portion:
du solide comprisesentre tous les plans FD, est la mêmechoseque k
sommetriangulairede tous les rectanglesFD en DO ; et que c'est aussi
la même chose que la somme triangulaire des portions des espace;
ARIP, comprisesentre touslesmêmesplans FD.
; Maisla sommetriangulairede chaqueespaceARIP, comprisentre les,
plans FD, à commencerdu côtéde AP, est égale (par la méthode gé-
nérale des centres de gravité)à chaqueespaceARIP, multipliépar son
394 TRAITÉDESTRILIGNES
bras sur AP: donc aussi la sommede ces espacesARIP, mulotipliés
chacun par son bras sur AP, est égale à la sommetriangulairedes
rectanglesFDO,à commencerpar A. Cequ'il falloitdémontrer.
DÉMONSTRATION DELAPROPOSITION XV.—Je dis que la sommede
tous les DOcarréen OB, ou de tous les FDen DOcarré, est doublede
la sommedesportionsARIP,multipliéeschacunepar sonbrassur l'axe
BA ; ou que la sommedes solidesFDen DOen DS, qui est la moitiédes
FDen DOcarré ( chaqueDOétant divisépar la moitiéen S) est égaleà
la sommedes espacesARIP, multipliéschacun par sonbras sur l'axe
AB.
Carsoit relevéde mêmele triligne adjointBAP, qui formeraun so-
lide coupépar les deuxordresde planssur EGet DF, qui donnentpour
sectionsdansle solideles rectanglesFDOet les espacesARIP,qui sont
tels que la sommedes rectanglesFDOet la sommedes espacesARIP
ne sont qu'une mêmechose, tant entre ellesqu'avecle solide.
Soit maintenantentendu un troisièmeordre de plans, parallèlesà
celuidu triligne et élevésau-dessusdu plan du triligne, et tous en di-
stanceségalesl'un de l'autre; en sorte qu'ils divisentla droiteAP (re-
levéeperpendiculairement au plan du triligne) en un nombreindéfini
de partieségales: et qu'ainsiils coupentle solideenun nombreindéfini
u'eparties, compriseschacuneentre deuxquelconquesplansvoisins.
Donc,puisquecestroischosesne sontqu'unemême : savoir,la somme
desrectanglesFDO, relevéssur les droites FD, la sommedes espaces
ARIP, relevéssur les droitesEGet le solide : il s'ensuitque la somme
triangulairede toutes les portionsdes espacesARIP, comprisesentre
tous les plansvoisinsde ce troisièmeordre, est la mêmeque la somme
triangulairede touteslesportionsdes rectanglesFDen DO, comprises
entre les mêmesplansvoisinsde cemêmetroisièmeordre, à commencer
toujours du côtéd'en bas, c'est-à-dire, du côté du triligneABC,qui
sertde baseau solide.
Maisla sommetriangulairedes portionsde chaqueespaceARIP,com-
prisesentre les plans voisinsdu troisièmeordre, est égale à chaque
espaceARIP,multipliépar son brassur l'axeAB : et demêmela somme
triangulairedes portionsde chaquerectangleFDO,comprisesentreles
mêmes plans du troisièmeordre, est égale à chaque rectangleFDO,
multipliépar sonbras sur l'axe, ou à chaquerectangleFDO, multiplié
par SD(car SDestle bras sur l'axe), c'est-à-dire, à chaquesolideFD
en DOen DS.
Doncla sommede tous les FDen DOen DS, est égaleà la somme
des espacesARIP,multipliéschacunpar sonbrassur l'aie AB.Cequ'il
falloitdémontrer.
PROPRIÉTÉS
DESSOMMES ET PYRAMIDALES.
SIMPLES,TRIANGULAIRES
Avertissement.— On suppose ici que ces trois lemmes soient
connus:
I. Si une droite quelconqueAF est AHF divisée comme on voudra
au point H: je dis que AFcarréest égal à deux fois le rectangleFAen
AH, moinsAHcarré, plus HF carré.
II. Je dis aussi queAF cube est égal à AHcube, plus HF cube, plus
3AHcarréen HF, plus 3HFcarré en HA.
III. Je dis que 3AF en HAcarré, plus 3AFen HF carré, moins AF
cube, moins2FHcube, sont égauxà 2AHcube.
PREMIÈRE PROPRIÉTÉ. — Soit une multitudeindéfiniede grandeurs
telles qu'on voudra A, B, C, D, desquelleson connoissela somme
simple, la sommetriangulaire et la sommepyramidale, à commencer
par A:je dis qu'on connoîtraaussi leur sommetriangulaire et pyra-
midale, à commencer par D.
Car, soit prise la lignedroiteAF(fig.89) detelle grandeurqu'on vou-
dra, laquellesoit diviséeen un nombreindéfinide parties égales aux
pointsH, et que de tous les pointsde divisionon élèvedes perpendi-
culaires HD, qui soient entre elles commeles grandeursproposées;
404 PROPRIÉTÉS DESSOMMES SIMPLES,
c'est-à-direque la premièreHD(qui est la plusprochedu pointA)soit
à la secondeHD, commeAest à B, etc.
Maintenant,puisqu'onconnoîttant la
droite AF, par la construction, que la
sommedesdroitesHD, par l'hypothèse,
on connoîtrala sommede tous les rec-
tangles comprisde AFet de chacunedes
HD; mais la sommedes rectanglesAH
en HD est donnée,puisquela première
AHétant 1, la secondeAH, 2, etc., la
sommedes rectanglesAH en HD n'est
autre chose que la sommetriangulaire
de toutes les HD, à commencerpar A,
Fig.89. laquelleest donnéepar l'hypothèse.Donc
la sommedes rectanglesrestant FH en HDsera donnée,c'est-à-dire,la
sommetriangulaire des HD, à commencerpar F, et par conséquen
aussi la sommetriangulaire des grandeursproposéesA, B, C, D, à
commencerpar D.
Demême,puisqueAF carré est donné, et aussi la sommedetous les
HD, il s'ensuitque la sommede tous les AF carré en HDest donnée ;
c'est-à-dire,la sommedes solidescomprisdechaqueHDet deAFcarré.
Mais,par les lemmessupposésdans l'avertissement,AFcarré est égal
à deuxfoisFAen AH, moinsAHcarré, plus HF carré ; et cela esttou-
jours vrai, quelquepointque l'on considèred'entre les pointsH : donc
tous les DHenAFcarré sont égauxà deuxfoistous lesDHenHAenAF,
moinstousles DHen HAcarré, plus tous les DH en HF carré : mais
tous lesHDen AHen AFsont donnés( puisqueAFest donnée,et aussi
tous les AHen HD, commeon vient de voir), et tous lesDHen AH
carré sont aussi donnés.
donnés,puisquec'estla mêmechoseque la sommepy-
ramidaledes HD, à commencerpar A, laquelle est donnéepar l'hypo-
thèse. Doncaussi tous les restans, savoir, tous les DH en HF carré,
serontpar conséquentdonnés ; c'est-à-dire, la sommepyramidaledes
HD, à commencerpar F; et partant aussi la sommepyramidaledes
grandeursproposées,à commencerpar la dernièreD. Ce qu'il falloit
démontrer.
IIe PROPRIÉTÉ. —Lesmêmeschosesétant posées : si on ajouteà cha-
cunedesgrandeursproposéesA,B, C,D, une mêmegrandeurcommune
E, laquellesoitaussi connue
; en sortequechacunedes grandeursA, B,
C, D, avec l'ajoutéeE, ne soit plus considéréeque commeune même :
et qu'ainsiil y ait maintenantautant de grandeursnouvellesqu'aupa-
ravant : savoir, Aplus E, B plus E, C plus E, D plusE, etc.;je dis que
la sommetriangulaireet la sommepyramidalede ces grandeursainsi
augmentées,sera aussi connue,dequelquecôtéquel'on commence.
Car, en prenantla figureAHFDcommeauparavant, et prolongean
chacunedes perpendiculaires DHjusquesen 0, en sorteque l'ajoutée
communeHOsoit à chacune des HD, commela grandeur ajoutéeE, j
est à chacunedesautresA, B, C, D, il est visibleque, puisqueHOest;
donnée,et aussila sommede toutesles AH(car elles sont égalesà la;i
TRIANGULAIRES ET PYRAMIDALES. 405
moitiéde AF carré), la sommedes rectanglesAHen HOsera donnée ;
mais la sommedes rectangles AH en HD est aussi donnée; donc la
sommedes rectangles AH en DO est aussi donnée, c'est-à-dire, la
sommedetous les rectanglesROen OD, c'est-à-direla sommetriangu-
laire des OD ; et partant aussi la sommetriangulairedes grandeursaug-
mentéesAplus E, B plus E, C plus E, D plus E. Cequ'il falloit premiè-
rementdémontrer.
Onmontrerademêmeque la sommepyramidaledes ODest donnée,
ou, ce qui est la mêmechose, la sommedes RO carré en OD: car la
sommedesRO carré est donnée : savoir, le tiers de RScubeou AFcube;
mais HOest donnée ; donc tous les ROcarré en OHsont donnés ; mais
tous les ROcarré, ou AHcarré en HD, sont aussi donnés, commeil a
été dit: donc tous les ROcarré en ODsont donnés ; donc, etc.
IIIePROPRIÉTÉ. — Lesmêmeschosesétant posées : si les grandeurs
proposéesA, B, C, D, sontdes lignesdroitesou courbes,desquellesles
sommessimples,triangulaires et pyramidales soient donnéescommeil
a déjà été supposé, et outre cela la sommesimple de leurs carrés, la
sommetriangulaire de leurs carrés et la sommesimple de leurs cubes:
je dis que la ligne communeE leur étant ajoutée, commeil a été sup-
posé, et qu'ainsi chacuned'ellesavecleur ajoutéenesoit plus considérée
que commeune seuleligne, la sommedescarrés de ces lignesaugmen-
téessera donnée,et aussi la sommetriangulaire de leurs carrés et la
simplesommede leurs cubes.
Car,soitcommeauparavantles perpendiculairesHDégaléesaux lignes
proposéesA, B, C, D, chacuneà la sienne, et la droite HOà la ligne
ajoutée E: donc, par l'hypothèse, la simple sommedes HDsera don-
née, et la sommede leurs carrés, et la sommede leurs cubes, et aussi
la sommetriangulairedesdroites HD, ou la sommedesAHen HD, et la
sommetriangulairede leurs carrés, ou la sommedes AHen HD carré,
et la sommepyramidaledes HDou des AHcarré en HD.
Il faut maintenantdémontrerque la sommedesODcarré est donnée,
et aussi la sommedes ODcube, et enfin la sommetriangulaire des OD
carré, ou la sommedesROen ODcarré. Cequi sera aiséen cette sorte.
ChaqueODcarré étant égal à deux fois OH en HD, plus OHcarré,
plus HDcarré, il s'ensuit que la sommedesODcarré sera donnée, si la
sommedes OHen HDdeuxfoisest donnée, et la sommedes OHcarré,
et la sommedes HDcarré. Or, puisqueOHest donné, et aussi la somme
des HD , la sommedes rectanglesOHen HDest donnée ; et partant aussi
deux foisla sommede cesmêmesrectanglesOHen HD ; maisla somme
des OHcarré est donnée, et aussila somme des HD carré, par l'hypo-
thèse. Doncla sommedes ODcarré est donnée.Cequi est le premier
article.
Maintenant,chaqueODcube étant égal à trois fois OHcarré en HD,
plus trois foisOHen HDcarré, plus OHcube, plus HDcube, il s'ensuit
que la sommedes ODcube sera donnée, si trois foisla sommedes OH
carré en HDest donnée, plus trois foisla sommedes HOen HD carré,
plus la sommedes HO cube, plus la sommedes HDcube. Or, puisque
HOcarré est donné, et aussila sommedes HD, la sommedesHOcarré
406 PROPRIÉTÉS DESSOMMESSIMPLES;
en HD sera aussi donnée ; et partant aussi le triple de cette somme.De
même, puisqueHOest donné, et aussila sommedes HDcarré, la somme
des OHen HDcarré sera aussi donnée, et partant aussi le triple de cette
somme.Maistous les OHcube sont encoredonnés, et tousles HDcube
sont aussi donnéspar l'hypothèse. Doncla sommedes ODcube sera
donnée.Cequi est le secondarticle.
Enfin, pourmontrerque la sommedesROen ODcarré est donnée, il
faut montrer que la sommedes RO en OHcarré est donnée, plus la
sommedes RO en HD carré, plus le doublede la sommedes ROen OH
en HD. Or la sommedes ROou AHen HDcarré est donnéepar l'hypo-
thèse: et puisqueHOcarré est donné, et aussi la sommedetous les RO,
il s'ensuit que la sommede tous les ROen OHcarré est donnée : et de
même, puisqueHOest donné, et aussi tous les AHen HDpar l'hypo-
thèse, tous les AHen HD en HOle seront aussi, ou tousles ROen OH
en HD ; et partant aussile doublede cette somme.Donctous les ROeu
ODcarré sont aussi donnés.Ce qui est le dernierarticle.
IV. PROPRIÉTÉ. — Les mêmeschosesétant posées : si on appliqueà
chacunedes lignesproposéesune lignequelconque,commeDN,qui sera
appelée sa coefficiente,et que chaque coefficienteDN ait telle raison
qu'on voudra avecsa ligne DH; soit que ces raisons soientpartout les
mêmes,ou qu'ellessoientdifférentes,et qu'onconnoissela simplesomme
des coefficientes DN, et la simple sommede leurs carrés, et la somme
triangulaire desdroitesDN, ou, ce qui est la mêmechose, la somme
desROen DN :
Je dis, 1°, que si la sommedes HDen DNest donnée,c'est-à-direla
sommedes rectanglescomprisde chaqueligne et desa coefficiente; aussi
la sommedesODen DNsera donnée,c'est-à-direla sommedes rectan-
gles comprisde chaqueaugmentéeet desa coefficiente.
Cartous les ODen DNsont égauxà touslesHDen DN(qui sont don-
nés par l'hypothèse),plus tous les OHen DN, qui sont donnés,puisque
OHest donné, et aussila sommedes DNpar l'hypothèse.
Je dis, V, que si la sommedes HDen DNcarré est donnée,la somme
des ODen DNcarré sera aussi donnée.
Carla sommedes OH en DNcarré est aussi donnée, puisqueOHest
donné, et aussila sommedes DNcarré, par l'hypothèse.
Je dis, 3°, que si la sommedesHD carré en DNest donnée,et aussi
la sommedes HD en DN, la somme des ODcarré en DNsera aussi
donnée.
Car la sommedes HD carré en DNest donnée par l'hypothèse, et la
sommedes HO carré en DN est aussi donnée (puisqueHO carré est
donné, et aussi la sommedes DN), et la sommedes OHen HDen DN
est aussi donnée,puisqueOHest donné, et aussi la sommedes HDen
DNpar l'hypothèse ; et partant aussi le doublede cette somme.
Je dis, 4°, quesi la sommetriangulaire des rectanglesHDen DNest
donnée,ou, ce qui estla mêmechose,si la sommedes AHen HDen DN
est donnée,ou desRO en HD en DN, la sommetriangulaire des OD
en DNsera aussi donnée;ou, ce qui est la même chose, la sommedes
ROen ODen DN.
TRIANGULAIRES ET PYRAMIDALES. 407
Carla sommedesROen OHenDNest aussi donnée,puisqueOHest
donné, etaussi la sommedesROen DNpar l'hypothèse.
Avertissement.-Siau lieu d'ajouterla grandeurcommuneE, ou HO,
à chacunedes grandeursproposéesHD, commeon a fait ici, pour en
formerles toutes OD, on ôte, au contraire, de chacunedes grandeurs
HDla grandeurcommuneHI, on conclurades restesDI, tout ce qui a
été concludes entièresOD.Et si on prend, au contraire, une grandeur
quelconqueHG, de laquelleon ôte chacunedes grandeursproposées
HD, on concluraencoredesrestes GDlesmêmeschoses : et demêmesi
on prendAX(égaleà la plus grandedes grandeursproposées)pour la
grandeurcommune,de laquelleon ôte chacunedesautresHD, on con-
clura toujours la mêmechosedesrestesDX.Caril n'y a de différence,
en tousces cas, que dansles signesde plus et de moins; et la démon-
stration en sera semblableet n'aura nulle difficulté,principalement
après les lemmesmarquésdansl'avertissementdevantla premièrede
ces propriétés.
D'où il paroît que, s'il y a une ligne quelconquedroiteou courbe,
donnéede grandeur RS, coupée commeon voudraaux points T, en
parties égalesou inégales,et qu'elle soit prolongéedu côté de S jus-
qu'en P, et du côtedeR jusqu'enQ, et que leslignesajoutéesSP, OR,
soient donnéesde grandeur : si on connoîttoutesces choses, savoir,
la sommede leurs carrés, la sommedeleurs cubes, la sommetriangu-
laire desmêmeslignesTP, la sommepyramidaledes mêmeslignes, et
la sommetriangulairede leurs carrés, à commencertoujours du côté
de R: il arriveraaussi que les mêmeschosesseront donnéesà l'égard
des lignesTQ, c'est-à-dire,la sommedes lignesTQ, la sommede leurs
carrés, la sommede leurs cubes, la sommetriangulaire des mêmes
lignesTQ, leur sommepyramidale,et la sommetriangulairede leurs
carrés, à commencermaintenantdu côtéde S.
Caren prenantles droitesHDde la grandeur, des droites PT ; c'est-
à-dire, que la premièrePT ou PR, soit égaleà la premièreHD, c'est-
à-dire, à la plus prochedu pointA, et que la secondePT soit égale à
la secondeHD, etc., et prenantHGégaleà PQ: il est visibleque (puis-
que toutesles sommessupposéessontdonnéesà l'égard des droitesTP,
à commencerpar la grandeRP)lesmêmessommesserontdonnéesdans
les droitesHDqui leur sont égales, à commencerdu côtéde la grande
HD, ou du côté du point A; et par conséquentles mêmessommesse-
ront donnéesà l'égarddesmêmesHD, à commencerdu côté de F ( par
la premièredeces propriétés): et partantlesmêmessommesserontdon-
néesà l'égarddesrestesGD,à commencerdu côtéE; c'est-à-direqueles
mêmeschosesseront donnéesà l'égarddes droites TQ, à commencer
du côté de S; puisquechaque TQest égal à chaqueDG, des choses
égalesétantôtéesde choseségales.
Il faut entendrela mêmechose dans les portionsdes figuresplanes,
commeon va voir dans cet exemple.
Soit une figureplane quelconqueLZZV(fig.90)donnéede grandeur,
et diviséecommeon voudrapar les droitesYZ, et qu'on y ajouted'une
part la figureMLZ,et de l'autrela figureKVZ,qui soientaussitoutes
408 PROPRIÉTÉS DESSOMMES SIMPLES,
deux donnéesde grandeur : je dis que si on connoît la sommedes
espaces MYZ, et aussi leur somme triangulaire, à commencerdu
côtéde VZ, on connoîtraaussila sommedes espaces
KYZet leur sommetriangulaire.
Et on le montrerade la même sorte, en prenant
de mêmeles droitesHD qui représententles espaces
MYZ ; c'est-à-dire que la première HD représentele
plus grand MYZou MVK,et la seconde, le second,
etc. : et que la droite GH représente l'espaceentier
MVZ;c'est-à-dire que ces droites soient entre elles
en mêmeraison que ces espaces.
De toutes les propriétésqui sont ici données, se
FI,!'.!JO. tirent plusieursconséquences,et entreautrescelles-ci.
Ques'il y a un triligne quelconqueFDXA(fig. 91) dont on connoisse
l'espace, le solideautour de l'axe FA, et le centrede gravitédecedemi-
, lequel centre de gravité soit Y: je dis que quelquedroite qu'on
solide
prenne dansle mêmeplan , parallèleà FA, et qui ne coupepoint le tri-
, commeRS laquellesoit éloignéede FA d'une distance donnée
ligne ;
et qu'on entende que le plan tout entier
soit tourné autour de cette droite RS :
on connoîtraaussi le solideformépar le
triligne dans ce mouvement,et aussi le
solide formé dans le mêmemouvement
par le triligne FDXX(qui est le reste du
rectanglecirconscritFAXX),et aussi les
centresde gravitéde cessolideset deleurs
demi-solides.
Cela se conclut des propriétés précé-
dentes; car on a ici les grandeursHD,
Fig.91. desquelleson connoîtla sommesimpleet
la sommedeleurs carrés, (puisque l'espaceAFDXet son solideautour
deAF sont donnés); doncen leur ajoutant, pour grandeur commune,
la distanceHO (qui est aussi donnée par l'hypothèse), il s'ensuit de
ce qui a été montré dans ces propriétés, que la sommedes ODcarré
sera donnée; et partant aussi le solide formé par la figure entière
SFDXAR,tournée autour de RS, sera donné. Maisle cylindre formé
par le rectangle SFARsera aussi donné ; doncle solideannulaireres-
tant, formépar le triligne FDXAautour de RS, sera aussi donné.
Onmontrerade même que le solide annulaire formé par le triligne
FDXX,sera aussi donné, puisquele cylindre de SXXRest donné.
Et pour leur centre de gravité, cela se montreraainsi.
Puisquele centre de gravitédu demi-solide,formépar le triligneFXA
autour de FA, est donné, ou (ce qui est la même chose, en supposant
la quadrature du cercle)le centrede gravitédu doubleongletde l'axe;
il s'ensuit que la sommedes HD cubeest donnée, et aussi la somme
triangulairedes HDcarré; doncpuisque la grandeur communeHOest
aussi donnée, la sommedes ODcube sera aussi donnée, et aussi la
sommetriangulairedes ODcarré ; donc le centre de gravité du demi-
TRIANGULAIRES ET PYRAMIDALES. 409
solidede la figureentièreSFDXAR,tournant autour de SRd'un demi-
tour, seraaussi donné.Maisle centre de gravitédu demi-cylindrede
SFARest aussi donné (en supposanttoujoursla quadrature du cercle
quand il le faut); donc le centre de gravité du demi-solideannulaire
restant, formépar le triligne FXAautour de la même SR, sera aussi
donné; la raisondu cylindreau solideannulaireétantdonnée.
Onle montrerade mêmedu solideannulaireFDXX.Et on montrera
aussila mêmechoseen faisanttourner tout le plan autour deXXou dlol
BE, etc.
1
TRAITÉ
DESSINUSDU QUARTDE CERCLE.
LEMME. —Soit ABC(fig.92)un quart decercle,dont le rayon ABsoit
considérécommeaxe, et le rayonperpendiculaireACcommebase; soit
D un point quelconquedans l'arc, duquel soitmenéle sinusDI sur le
rayonAC;et la touchanteDE, dans laquellesoient
pris lespointsE où l'on voudra, d'oùsoientmenées
les perpendiculairesER sur le rayon AC: je dis
que le rectanglecomprisdu sinus DI et de la tou-
chante EE, est égal au rectanglecompris de la
portionde la base (enferméeentre les parallèles)
et du rayon AB.
Carle rayonADestau sinusDI, commeEEà RR
ou à EK : ce qui paroît clairementà cause des
Fig.92. trianglesrectangleset semblablesDIA,EKE, l'an-
gleEEKou EDIétant égala l'angleDAI.
PROPOSITION I. — Lasommedessinus d'un arc quelconquedu quart
de cercleest égale à la portion de la base compriseentrelessinus ex-
trêmes,multipliée— par le rayon.
PROPOSITION II. La sommedes carrésde ces sinus est égale à la
sommedes ordonnéesau quart de cercle qui seroientcomprisesentre
lessinus extrêmes,multipliéespar le rayon,
PROPOSITION III. —La sommedes cubesdes mêmessinus est égaleà
la sommedescarrésdesmêmesordonnéescomprisesentre lessinus ex-
trêmes, multipliéespar le rayon.
PROPOSITION IV. — La sommedes carré-carrésdes mêmessinusest
égale à la sommedescubes des mêmesordonnéescomprisesentre les
sinus extrêmes,multipliéespar le mêmerayon.
Et ainsi à l'infini.
PRÉPARATION A LADÉMONSTRATION. — Soit un arc quelconqueBP
(fig.93), divisé en un nombre indéfinide parties aux pointsD, d'où
soient menésles sinus PO, DI, etc.: soit prise dans l'autre quart de
cercle la droiteAQ,égaleà AO(qui mesurela distanceentre les sinus
extrêmesde l'arc BAPO): soit AQdiviséeen un nombreindéfinide
partieségalesaux pointsH, d'oùsoientmenées les ordonnéesHL.
DÉMONSTRATION DELAPROPOSITION I. — Jedis que la sommedessi
410 TRAITÉDES SINUSDU QUARTDE CERCLE.
nus DI (multipliéschacun par un des arcs égauxDD, commecelas'en-
tend de soi-même)est égaleà la droiteAOmultipliéepar le rayon AB.
Caren menantde tousles pointsD
les touchantes DE, dont chacune
coupe sa voisine aux points E, et
remenant les perpendiculairesER:
il est visible que chaque sinus DI
multipliépar la touchante EE, est
égal à chaque distance RR multi-
pliéepar le rayon AB.Donctous les
rectanglesensembledes sinus DI,
multipliéschacun par sa touchante
EE (lesquelles sont toutes égales
entre elles) sont égaux à tous les
rectanglesensemble,faits de toutes
les portions RR avec le rayon AB;
Fig.93. c'est-à-dire (puisqu'une des tou-
chantesEE multiplie chacun des sinus, et que le rayon ABmultiplie
chacunedes distances)que la sommedes sinus DI, multipliéschacun
par une des touchantesEE, est égale à la sommedes distancesRR ou
à AO, multipliée par AB: mais chaque touchante EE est égale à
chacundes arcs égauxDD.Doncla sommedes sinus multipliéspar un
des petits arcs égaux, est égale à la distance AO multipliéepar le
raysn.
Avertissement. — Quandj'ai dit que toutesles distancesensembleRR
sont égales à AO, et de même que chaque touchante EE est égale à
chacundes petits arcs DD, on n'a pas dû en être surpris, puisqu'onsait
assezqu'encoreque cette égaliténe soit pas véritablequand la multitude
des sinus est finie, néanmoinsl'égalitéest véritablequand la multitude
est indéfinie,parce qu'alors la sommede toutes les touchantes, égales
entre ellesEE, ne diffèrede l'arc entier BP, ou de la sommede tousles
arcs égauxDD,que d'une quantité moindrequ'aucunedonnée : non plus
que la sommedes RR de l'entièreAO.
DÉMONSTRATION DELAPROPOSITION II. Je dis que la sommedes
DIcarré (multipliéschacun par un des petits arcs égauxDD)est égaleà
la sommedes HLou à l'espaceBHQLmultipliépar le rayon AB.
Car, en prolongeant, tant les sinus DI, que les ordonnées HL de
l'autre côté dela base, jusques à la circonférencede l'autre part de la
base qui les coupeaux points G et N, il est visible que chaqueDI sera
égalà chaqueIG, et HNà HL.
Maintenant,pour montrer ce qui est proposé, que tous les DI carré
en DDsont égauxà tous les HLen AB, il suffitde montrerque la somme
de tous les HL en AB, ou tous les HNen AB, ou l'espaceQNNmulti-
plié par AB,est égal à tous les GI en ID en EE, ou à tous les GI en RR
enAB(puisqueID en EE est égal à chaque RR en AB).Donc, en ôtant
la grandeurcommuneAB, il faudra montrerque l'espaceAQNN est égal
à la sommedes rectanglesGI en RR : ce qui est visible, puisquela
sommedesrectanglescomprisde chaqueGI et de chaqueRR, ne diffère
TRAITÉDES SINUSDU QUARTDE CERCLE.
oque d'une grandeur moindre qu'aucune donnée de l'espace AOGN,
)qui est égal à l'espaceAQNN,puisquela droite AQest prise égale à la
odroiteAO.Cequ'il falloitdémontrer.
DÉMONSTRATION DELAPROPOSITION III. — Je dis que la sommedes
DI cubeest égaleà la sommedes HL carré, multipliéepar le rayon AB.-
Carsoit décritela ligne CGNNM de telle nature, que quelqueperpen-
diculaire qu'on mèneà la base, commeDIGou LHN, il arrive toujours
aquechaqueDI carré soit égal à IGen AB, et la démonstrationsera pa-
ireilleà la précédente,en cette sorte.
Il est proposéde montrer que la sommedes HL carré en AB, ou des
IHNenABcarré, ou de l'espaceAQNN,multipliépar ABcarré, est égale
éàla sommedesDI cube, multipliéspar chaquearc DD, ou à la somme
des DI carré en DI en EE, ou des GIen ABen RR en AB, ou des AB
carré en GIen RR : doncen ôtant de part et d'autre le multiplicateur
xommunAB carré, il faudra montrer que l'espaceAQNNest égal à la
somme des rectanglesGIen RR ; ce qui est visiblepar la même raison
qu'en la précédente.
DÉMONSTRATION DELAPROPOSITION IV. — Je dis que la sommedes
DI carrécarré est égale à la sommedes HL cube, multipliéspar AB.
Caren décrivantune figureCGNM,dontla naturesoittelle que, quel-
pqueperpendiculairequ'ony mène, commeDIG, il arrive toujours que
DI cube soit égal à IG en ABcarré ; la démonstrationsera semblableà
la précédente,parceque cette figuresera toujourscoupéeen deux por-
tions égaleset semblablespar l'axe ABN,de mêmeque le demi-cercle
CBM ; et ainsià l'infini.
Corollaire.— De la premièreproposition, il s'ensuit que la somme
bdessinusversesd'un arc est égal à l'excès dont l'arc surpassela dis-
Jtanced'entreles sinusextrêmes,multipliépar le rayon.
Je dis que la sommedessinusversesDX(fig. 94) est égale à l'excès
dontl'arc BP surpasse la droite AO, multi-
pliépar AB.
Car les sinus verses ne sont autre chose
que l'excès dont le rayon surpasseles sinus
: donc la somme des sinus verses DX
droits
est la mêmechose que le rayon AB, pris au-
; c'est-à-dire, multiplié par tous
tant de fois
les petits arcs égauxDD ; c'est-à-dire, mul-
tiplié par l'arc entier BP, moins la somme
des sinus droits DI, ou le rectangle BAen
Fig.94. AO.Et par conséquentla sommedes sinus
versesDX est égale au rectanglecomprisdu
rayon ABet de la différenceentre l'arc BP et la droiteAO.
PROPOSITION V.—Lecentrede gravitéde tous lessinusd'un arc quel-
conque, placéscommeils se trouvent, estdans celuiqui diviseen deux
également la distanced'entreles extrêmes.
Soit(fig.94), un arc quelconqueBP, et soit AOla distanceentreles
sinus extrêmes,coupéeen deuxégalementen Y: je dis que le point Y
uera le centre de gravitéde tous lessinus DI de l'arc BP.
412 TRAITÉDESSINUSDU QUARTDE CERCLE.
Carsi on entendque AOsoit diviséeen un nombreindéfinide parties
égales, d'où soientmenéesdes ordonnées,et que l'on considèrechaque
sommedessinus qui se trouve entredeux quelconquesdes ordonnées
voisines, il est visible que toutes ces petites sommesparticulièresde
sinus seronttoutes égalesentre elles, puisqueles distancesd'entre les
ordonnéesvoisinessont prises toutes égales entre elles, et que chaque
sommede sinusest égaleau rectanglefait de chacunede ces distances
égales, multipliépar le rayon. Doncla droite AOest diviséeen un
nombreindéfinide partieségales, et ces partieségalesentre ellessont
touteschargéesde poidségauxentre eux (qui sont les petitessommes
de ces sinus, comprisesentrelesordonnéesvoisines).
Doncle centre de gravité de tous ces poids, c'est-à-direde tous les
sinus placéscommeils sont, se trouveraau point du milieuY. Cequ'il
falloitdémontrer.
PROPOSITION VI.— Lasommedes rectanglescomprisde chaquesinus
sur la baseet de la distancede l'axe, ou du sinus sur l'axe, est égale
à la moitiédu carré de la distanced'entrelessinusextrêmessur la base,
multipliéepar le rayon, lorsquel'arc estterminéau sommet.
Soitl'arc BP, terminéau sommetB, et soientDSles sinussur l'axe:
je dis que la sommedes rectanglesDI en IAou DI en DS, est égaleà
la moitiédu carréde AOmultipliépar AB.
Car il a été démontré,à la fin du Traité des trilignes, que la somme
des rectanglesAI en ID, est égaleà la sommedes sinus ID multipliée
par AY(qui est la distanceentre le dernierABet leur centrede gravité
communY) ; maisla sommedes sinus est égaleà AB en AO: doncla
sommedes rectanglesAIen ID est égaleà ABenAOen AY,c'est-à-dire
à la moitiédu carré de AOmultipliépar AB.
PROPOSITION VII.—La sommetriangulairedessinussur la based'un
arc quelconque,terminéau sommet,à commencer par le moindredes
sinus extrêmes,est égaleà la sommbdes sinusdu mêmearc sur l'axe,
multipliéepar le rayon, ou, ce qui est la mêmechose, à la différence
d'entre les sinus extrêmessur la base, multipliéepar le carré du
rayon.
Je dis que la sommetriangulaire dessinus DI, à commencer du côté
de DO, est égaleà la sommedes sinus DS, multipliéepar le rayon, ou
à BV(quiest la différenceentre BAet DO),multipliéepar BAcarré, ce
qui n'estvisiblementquela mêmechose,puisquela sommedessinusDS
est égaleau rectangleVBen BA,par la premièredecetraité.
Carla sommetriangulairedes sinus DI, à commencerpar DO, n'est
autre chose, par la définition,que la simplesommedetousles DIcom-
pris entre les extrêmesBA, DO: plus la sommede tousles DI, excepté
le premierDO ; c'est-à-dire,comprisentre le secondQTet AB, et ainsi
: maisla sommedes sinus comprisentre DOet BA, est égaleà
de suite
OAou PVen AB ; et la sommedes sinuscomprisentre DTet AB, est de
même égaleau rectangleTAou QSen AB, et ainsi toujours. Doncla
sommetriangulairedes sinus DI, à commencerpar DO,est égaleà la
sommedessinus PV,QS, DS, etc., multipliéepar AB.Ce qu'il falloit
démontrer.
TRAITÉDES SINUSDU QUARTDE CERCLE. 413
PROPOSITION VIII.— La sommepyramidaledessinus d'un arc quel-
conqueterminéau sommet,à commencer par le moindre, est égaleà la
sommedessinusversesdu mêmearc multipliéepar le carré du rayon,
ou, ce qui estla même chose,à l'excèsdontl'arc surpasse la distance
entrelessinus extrêmes,multipliépar le cubedu rayon.
Je dis quela sommepyramidaledessinus DI, à commencer par DO,
est égaleà la sommedessinusversesDX , multipliéepar BAcarré, ou,
ce qui est la mêmechose,par le corollaire, à l'arc BP, moinsla droite
AOenABcube.
Carcettesommepyramidalen'est autre chose que la sommetriangu-
laire des sinusDI comprisentre POet AB, plus la sommetriangulaire
de tous les sinus compris entre DTet AB, et ainsi de suite: mais la
premièrede ces sommestriangulairesest égale,par la précédente,à BV
ou PXen ABcarré ; et la secondede cessommestriangulairesest égale,
par la mêmeraison, à BZou QXen ABcarré. Donctoutesles sommes
triangulairesensemble,c'est-à-dire, la sommepyramidaledessinusDI,
à commencerpar DO, est égaleà la sommedes sinusverses DXmulti-
pliée par ABcarré. Cequ'il falloitdémontrer.
PROPOSITION IX. — La somme des espacescompris entre l'axe et
chacundes sinus d'un arc terminé au sommet,est égale, étant prise
quatre fois, au carré de l'arc; plus le carré de la distanceentre les
sinus extrêmes,multipliéschacunpar le rayon.
Je dis que la sommedes espacesDIAB,prise quatre fois, est égaleau
carré de l'arc BP, multiplié par AB, plus le carré de la droite AO,
multipliéaussi par AB.
Carces espacesDIABne sont autre chose que les secteursADB,plus
les trianglesrectanglesAID.Or chaquesecteurADBest égal à la moitié
du rectanglecomprisde l'arc BD et du rayon : donc le secteur pris
deuxfois, est égalau rectanglecomprisde l'arc et du rayon : et partant
tous les secteursensemblepris deux fois, sont égauxà tous les arcs
BD,multipliéspar AB, ou à la moitiédu carréde l'arc entier BP, mul
tipliépar AB(puisquetousles arcsensembleBDsont égaux à la moitié
du carré de l'arc entier BP, parce qu'il est diviséen parties égales).
Doncla sommedes secteurs, prisequatre fois, est égaleau carrédel'arc
BP, multipliépar le rayon. Et chaque triangle rectangle AIDest la
moitiédu rectanglede AIen ID; et partant touslestriangles ensemble
AID, pris deuxfois, sont égauxà tous les rectanglesAI en ID, c'est-à-
dire par la cinquième,à la moitiédu carré AOenAB: donc quatrefois
la sommedes trianglesAIDest égale au carré AO, multipliépar AB.
Doncquatre foisla sommedes espacesDIABest égaleau carré de l'arc
BP, plus au carré de AO, multipliéschacunpar AB. Ce qu'il falloit
démontrer.
PROPOSITION X. —La sommetriangulaire desmêmesespaces,prise
quatre fois à commencer par lemoindresinus, est égaleau tiersdu cube
de l'arc; plus la moitié du solide compris de l'arc et du carré du
rayon, moins la moitié du solide compris du moindresinus et de
la distanced'entre les extrêmeset le rayon; le tout multipliépar le
rayon.
414 TRAITÉDESSINUSDU QUARTDE CERCLE.
Je dis que la sommetriangulairedes espacesDIAB,à commencer par
DO, prise quatre fois, est égaleau tiers du cubede l'arc BP, multiplié
par AB ; plus la moitiéde l'arc BP, multiplié par AB cube, moins la
moitiédu rectangleAOen OD,multipliépar ABcarré.
Car la sommetriangulairede ces espaces,à commencerpar DO, se
formeen prenant, premièrement,la sommesimplede tous cesespaces,
dontle quadrupleest égal, par la précédente,au carrédel'arc BP, mul
tiplié par AB, plus OAcarré multipliéaussipar AB, et en prenant en-
suite la sommedetous les espaces,exceptéle premierBPOA,savoir, la
sommede tous les espacesBQTA,BDIA,etc. : doncle quadruple est
égal, par la précédente,à l'arc BQcarré,multipliépar AB,plusTAcarré
multiplié par AB; et ainsi toujours. Donc quatre fois cette somme
triangulairedes espacesBDIAest égaleà la sommedetous les arcs BD
carré multipliéspar|AB, c'est-à-dire au tiers du cube de l'arc entier
BP, multipliépar AB, plus la sommede tous les IA carré, ou de tous
les DScarré (qui sontles sinus sur l'axe) multipliéspar AB.Maisla
sommedes sinusDS carré est égale à l'espaceBPV, multipliépar AB
(par la secondede ces propositions):et en prenant ABpour commune
hauteur, la sommedes DSou IAcarré multipliéspar AB, sera égale à
l'espaceBPVmultipliépar ABcarré.
Doncla sommetriangulairedetousles espacesDIABest égaleautiers
du cube de l'arc BP multipliépar AB ; plus à l'espaceBPV, multiplié
par AB carré ; mais J'espaceBPVest égal au secteurBPA, moins le
triangle AVP,c'est-à-direà la moitiédu rectanglecomprisde l'arc BP
et du rayon BA,moinsla moitiédu rectanglede AOen OP.Donccette
sommetriangulaireest égaleau tiersdu cubedel'arc BP, multipliépar
AB, plus la moitiéde l'arc multipliépar ABcube, moinsla moitiéde
AOen OD,multipliépar ABcarré. Ce qu'il falloitdémontrer.
PROPOSITION XI. — La sommetriangulaire descarrés dessinus d'un
arc quelconque,terminéau sommet,à commencer par le moindresinus,
est égale, étant prise quatre fois, au carré de l'arc, plus au carré de
la distanceentre les sinus extrêmes,multipliéschacunpar le carré du
rayon.
Je dis que la sommetriangulaire des DI carré, prise quatre fois, à
commencer par DO, est égaleau carré del'arc BP, plus au carré de la
droite AO,multipliés chacunpar ABcarré.
Carcette sommetriangulairedes DI carré se trouve, en prenantpre-
mièrementla simplesommede tous les DI carré, qui est égale, par la
seconde,à l'espaceBDOAmultipliépar AB, et en prenant ensuite la
sommedes mêmescarrés, exceptéle premier DO, savoir, QTcarré,
DI carré, etc., qui sont égaux,par la mêmeseconde,à l'espaceQTAB,
multipliépar AB ; et ainsi toujours. Doncla sommetriangulaire de
tous lesDI carré est égaleà la sommedes espacesDIAB,multipliéepar
AB: doncaussi leurs quadruples seront égaux ; maisla sommede ces
espaces,prisequatrefois, est égaleau carré de l'arc BP, plus au carré
AO,multipliésparAB : et en multipliantencorele tout parAB, la somme
des espacesDIAB,prisequatre fois, et multipliéepar AB, sera égale
au carréde l'arc BP, plus au carré AO,multipliéspar ABcarré. Donc
TRAITÉDES SINUSDU QUARTDE CERCLE. 415
aussi ia sommetriangulaire desDI carré sera égale au mêmearc BP
carré, plus au même AOcarré, multipliésde même par ABcarré. Ce
qu'il falloitdémontrer.
Fig.104. Fig.105.
DX : il a été démontrédansle Traitédes trilignes, propositionXII, que
la somme des rectanglescompris de chaque OR et de l'arc RM, est
égaleà la sommedesespacesQZLN(comprisentre le sinus QZet chacun
des autre sinusDNou LN, qui sont entre les points Q, B).
Or, la sommede ces espaces est donnée ; car si de la sommedes
espacesAXDC(comprisentre ACet le point B), qui est donnéepar les
propositionsprécédentes,on ôte la sommedes espacesAXSC(compris
entre ACet ZQ, qui est aussi donnéepar les corollairesprécédens: les
portionsrestantesANLCseront aussi données; c'est-à-dire (en prenant
les portions au lieu du total), la somme des portions ZNLQ,plus la
portionAZQCprise autant de fois, c'est-à-diremultipliéepar l'arc BLQ
:
mais cette portion AZQCmultipliéepar l'arc BQ, est donnée, puisque
tant la portionque l'arc sont donnés.Doncla sommedes portionsZNLQ
sera donnée; et partant aussi la somme des rectangles compris de
chaque ORet de l'arc RM.Ce qu'il falloitdémontrer.
PROPOSITION XII. — Les mêmes choses étant posées : je dis que la
sommedes solides comprisde chaque ORet du carré de l'arc RM, ett
donnée.
Car en reprenantla mêmefigure, il a été démontrédansle Traité des
trilignes, propositionXIII, que la sommede ces solidesest doublede
la sommetriangulairedesportionsZNLQ,à commencerpar B.
424 TRAITÉDES ARCSDE CERCLE.
Il suffiradoncde montrerque cette sommetriangulaire est donnée,
et on le montreraen cette sorte.
Si de la sommetriangulairede toutesles portionsAXDC,qui estdon-
née par les corollairesprécédens,on ôtela sommetriangulairede tou-
tes les portionsAXSC,qui estaussidonnéepar les mêmespropositions,
la sommetriangulairerestantedes portionsANLCsera donnée, c'est-à-
dire (enprenant les parties au lieu du total), la sommetriangulairedes
portions ZNLQ,plus la portionAZQC,prise autant de fois, ou multi-
pliéepar la moitiédu carré de l'arc BQ(car la sommetriangulaired'un
nombre indéfinide points est égale à la moitiédu carré de leur somme
simple); mais la portion AZQCest donnée, et aussi la moitiédu carré
de l'arc BQ. Doncla sommetriangulairedes ZNLQl'est aussi. Cequ'il
falloitdémontrer.
PROPOSITION XIII. — Les mêmeschosesétant posées : je dis que la
sommedescarrésdesordonnéesRO,multipliéschacunpar l'arc RM,est
donnée.
Car, par la propositionXVdes trilignes, la sommede ces solidesest
double de la sommedes solides comprisde chaqueespaceZNLQ,mul-
tiplié par son bras sur AB.Doncil suffira de connoîtrela sommede ces
derniers solides.Cequi se fera en cette sorte.
Si de la sommedes solidescomprisde chaqueespaceAXDCet de son
bras sur AB,qui est donnéepar le corollaireprécédent,on ôte la somme
des solidescompris de chaque espaceAXSCet de sonbras sur AB, on
aura la sommedes solidescomprisde chacundes espacesrestansANLC
et de son bras sur AB ; c'est-à-dire (en prenant les portionsau lieu du
total) qu'on connoîtrala sommedes solidescompris de chaque espace
ZNLQet de sonbras sur AB,plus l'espaceAZQCpris autant de fois, ou
multipliépar l'arc BQ, et le tout multipliépar le bras decet espaceAZQC
sur AB ; car il a été démontré, dans les lemmesde ce traité, que l'es-
pace entier quelconqueANLC,multipliépar son bras sur AB, est égalà
la portion AZQC,multipliéepar son bras sur AB, plus à la portionres-
tante ZNLQ,multipliéetoujours par sonbras sur la mêmeAB.
Oron connoîtl'espaceAZQC,multipliépar BQ, et le tout multipliépar
son bras sur AB, puisqu'onconnoîtl'arc BQ, l'espaceAZQCet son bras
sur AB.Doncon connoîtla sommerestantedes espacesZNLQmultipliés
chacun par sonbras sur AB.Cequ'il falloitdémontrer.
PROPOSITION XIV.— Lesmêmeschosesétant posées : je dis que la
sommetriangulaire des rectanglescomprisde chaqueordonnéeOR et
de sonarc RM, est donnée,ou, ce qui est la mêmechose,la sommedes
PO en OR en RM.
Car cette sommeest égale, par la propositionXIVdes trilignes, à
la sommedes solides comprisde chaque espaceZNLQet de son bras
sur ZQ. Doncil suffirade connoîtrecette dernière somme,ou mêmeil
suffirade connoîtrela sommedes solidescomprisde chacundes mê-
mes espacesZNLQet de son bras sur AC ; puisque chaque bras sur ZQ
diffèredu bras sur ACd'une droite égaleà ZA, et que la sommedes
espacesZNLQ,multipliéschacunpar ZA, est donnée(ZAétant donnée
et aussi la somme des espacesZNLQ).Or on connoîtracette somme
TRAITÉDES ARCSDE CERCLE. 425
des espacesZNLQ,multipliés chacun par son bras sur AC. en cette
sorte:
Si de la sommedes espacesAXDC,multipliéschacun par son bras
sur AC, qui est donnéepar le corollaireprécédent,on ôtela sommedes
espacesAXSC,multipliéschacun par leurs bras sur AC, qui est aussi
donnée par le même corollaire,la sommerestante des espacesALNC,
multipliéspar leurs bras sur AC, sera connue ; c'est-à-dire(enprenant
les portionsau lieu du total), la sommedes portionsZNLQ,multipliées
chacunepar sonbras sur AC, plus AZQCpris autant de fois (ou multi-
plié par l'arc BQ), et le tout multipliépar le bras de l'espaceAZQG
sur AC.Or on connoît ce dernier produit de l'espaceAZQC,multiplié
de cette sorte (puisqu'onconnoît l'espaceAZQC,et sonbras sur AC, et
l'arc QB).
Donc on connoîtla sommedes espacesZNLQmultipliéschacun par
son bras surAC. Donc, etc. Cequ'il falloitdémontrer.
PROPOSITION XV.— Soit donnéun demi-cercleMTF(fig.106), dont G
soit le centre, et dont Ie diamètreMFsoit diviséenun nombreindéfini
de parties égales aux points 0, d'où
soientmenéesles ordonnéesOA ; et soit
donnéeune ordonnée quelconquePV,
menéedu point donnéP dans le demi-
diamètreGM: je dis que la sommedes
rectanglescomprisde toutes les ordon-
néesOI (qui sontentre l'ordonnéePVet
le point F, qui est l'extrémitéde l'autre
demi-diamètreGF) et de l'arc IF (en-
tre chaque ordonnéeet le point F) est
donnée.
Carsi on ôte la sommedes rectangles
ORen RM(comprisdp.touteslesordon-
Fig.106.
nées, depuisPV, jusqu'àM, et deleurs
arcs), qui est donnéepar la précédente,de la somme des rectanglesOS
en SM(comprisdes ordonnées,depuis le rayon GT,jusqu'à M, et de
leurs arcs), qui est aussi donnéepar la même précédente : les rectan-
gles restants OCen CM,comprisdes ordonnéesOCen GTet PV, et de
leurs arcs, serontconnus.
Donc, par les propriétésdes sommessimplestriangulaires, etc., en
considérantl'arc TV commeune ligne donnée, diviséeen un nombre
indéfinide telles parties qu'onvoudra, aux points C, à laquelle sont
ajoutéesde part et d'autreles lignesdonnéesVRM,TBF, et en prenant
les droitesCOpourcoefficientes : il s'ensuit que, puisquela sommedes
rectanglesOCen CMest donnée,aussila sommedesrectanglesOCenCF
(comprisde chaqueCOet de l'arc CBF)sera donnée.
Maisla sommedes rectanglesODen DF (comprisdes ordonnéesen-
tre GTet F, et deleurs arcs DF)est donnée,par la précédente.Doncla
somme,tant des rectanglesOCen CF, que des rectanglesODen DF,est
donnée, c'est-à-dire la sommedes rectangles01en IF. Ce qu'il falloit
démontrer.
426 TRAITÉDESARCSlJ CERCLE.
PROPOSITION XVI.— Les mêmeschosesétant posées : je dis que la
sommetriangulaire desmêmesrectangles01 en IF (comprisdesordon-
néesqui sont entreP et F, et de leurs arcs jusquesà F) est donnée,et
aussi la simple sommedes 01 carré en IF; et la simplesommedes OI,
enIF carré.
Caron montrerade mêmequ'en la précédente,que la sommetrian-
gulairedes rectanglesOSen SMest donnée(comprisdes ordonnéesqui
sont entre GTet M, et de leurs arcs jusqu'à M); et aussi la simple
sommede tous les OScarré en SM; et celledetous lesOSen SMcarré.
Et ondémontreraaussi de même que la sommetriangulairedes OR
en RMest donnée(comprisdes ordonnéesqui sontentre PVet M, et de
leurs arcs)
; et aussi la simplesommedesORcarréen RM;et aussicelle
des ORen RMcarré.
D'oùon conclura, demêmequ'en la précédente,que la sommetrian-
gulairedesOCen CM(comprisdes ordonnéesqui sont entreGet P, et
de leurs arcs jusqu'à M)est donnée; et aussi la simple sommedes OC
carré en CM; et aussi celledes OCenCMcarré.
Et de là on conclura, par la propriétédessommessimplestriangulai-
res, etc., que puisqu'onconnoîtla sommedes ordonnéesOC,qui sont
les coefficientes,et aussileurssommestriangulaires,et aussila simple
sommede leurs carrés (car l'espaceGTVPest connu, et partant la
sommedes ordonnéesOC ; et le centrede gravité de cet espaceGTVP
est aussi connu, et partant la sommetriangulairedes OC,ou la somme
des rectanglesGOen OC ; et aussile solidede l'espaceGTVPtournéau-
tour de GP, et partant la sommedes carrés OC): il s'ensuitqu'on con-
noîtra aussi la sommetriangulairedesOCen CF, comprisdesmêmesOC
et deleursarcsjusqu'àF; et aussila simplesommedesOCcarréen CF;
et aussi celle des OCen CFcarré. Maison connoît, par la précédente,
la sommetriangulaire des ODen DF, comprisdes ordonnéesqui sont
entre Get F, et de leursarcs jusqu'à F, et aussi la simplesommedes
ODcarré en DF, et celledes ODen DFcarré.
Donc, en ajoutantles deux ensemble,onaura la sommetriangulaire
des 01 en IF, comprisdesordonnéesentre P et F, et de leursarcs jus-
qu'à F; et aussila simplesommedesOI carréen IF, et celle des OIen
IF carré. Cequ'il falloitdémontrer.
Fig.115.
DIMENSION
D'UNSOLIDE
FORMÉ
PARLEMOYEN
D'UNE
SPIRALE
AUTOUR
D'UN
CÔNE.
Soitun cercledonnéABCD(fig. 125), dontA soitle centre, et ABun
demi-diamètre;soit BG perpendiculaireau plan du cerclede quelque
grandeurque ce soit, par exemple,égaleà AB, et soit entendu, en un
mêmetemps.la ligne AB. se tourner uniformément à l'entourdu centre
A, et la ligneBG, se
porterenmêmetemps
et par un mouvement
uniformele long du
demi- diamètre BA ;
et soit encoreenten-
du enmêmetempsle
point B monter uni-
formémentvers G :
en sorte qu'en un
mêmetempsle point
Barrive à l'extrémité
de la ligne BG, la
ligneBGau centreA,
et le demi-diamètre
Fig. i-ô. ABau pointB d'oùil
étoit parti.
Par ces mouvemens,la ligne BG décriraune spirale BIHAdans le
; et le pointB, en montant, décrirauneespècede spirale
plan du cercle
en l'air, ou autour d'un cône BFE, qui se termineraau point E, d'où
la perpendiculaireAEest égaleà BG.
On demandela proportionde la sphère, dontle cercledonnéest un
grand cercle, avecle solidespiral décritparces mouvemens,et terminé
du
par quatre surfaces: savoir,la spirale BHAdécrite dans le plan
cercle, la portion de surface coniquebornée par la droite BEet par
DE LA SPIRALEAUTOURD'UNCÔiNE. 449
l'espècede spiraleBFE, le triangle rectiligneBAE,et la surfacecylin-
dracéedécritepar BGportéeautour de la spiraleBHA.
SOLUTION. —Soit coupéeBAen un nombreindéfinide partieségales
aux points0 : et soitle point T celui du milieu, d'oùsoit menéle demi-
cercle TH, qui, commeil est aisé de l'entendre, couperale diamètre
prolongéen H au mêmepoint où arrive la spirale.
Soitsur ce demi-cercleélevéela surfacecylindriqueTPFH,quicoupe
les surfacesqui bornentle solide, et y donnentpourcommunessections
TPFH,qui sera composéede quatrelignes : savoir, la ligne TP, qui se
trouvera dans le plan BAE, la ligne FH dans la surface cylindracée
égale à TP, le demi-cerclePF dans la surfacesupérieure,et le demi-
cercledela base TH égal au précédentPF, commetout celaest évident ;
et ainsi la figure TPFHsera un rectanglecylindrique.
Soit maintenantd'un des points 0 menél'arc OIà l'entour du centre
A, qui coupe la spiraleen I, et soitélevéde mêmele rectanglecylin-
drique OYSI : je dis, et cela sera incontinentdémontré,quece rectangle
cylindriqueOYSIsera au premier PTHF. commeBOcarré en OA,à
BTcarré en TA.
Ce qui étant toujours véritableen quelquelieu que soitle point 0 :
il s'ensuitque tous les rectanglescylindriquesensemble,c'est-à-direle
solideproposé,sera à celui du milieu PTHF pris autant de fois, c'est-
à-dire au demi-cylindrequi a le cercle donnépourbase, et pour hau-
teur TP, qui est la moitiédu demi-diamètre,commetous les BO carré
en OAensemble,à BT carré en TA, ou à BT cube pris autant de fois,
c'est-à-dire commela perle du troisièmeordre au rectanglede l'axeet
de l'ordonnéedu milieu : laquelle raison M.de Sluzea donnée, non-
seulementdansla perle du troisièmeordre, mais encoredans celle de
tous les ordres, où cette raisonest toujours commenombre donnéà
nombre donné.
Doncle solideproposéest au demi-cylindredu cercledonnéet de la
hauteur TP, en raison donnée ; donc il est aussi en raison donnéeau
cylindre entier de mêmebase et de la hauteur quadruple ; savoir, du
diamètre entier BD, et par conséquentà la sphère, qui est les deux
tiers du cylindre. Ce qu'il falloit démontrer.
Or, que le rectangle cylindriqueYOISsoitau rectanglecylindrique
PTHF, commeBO carré en OA, à BT carré en TA, cela se prouve
ainsi:
Je dis, premièrement,que l'arc OI est à l'arc TH, commele rectangle
BO, OA,au rectangleBT, TA ; car les arcs OI, TH
, sontenraisoncom-
poséedes demi-diamètresA,O AT , et des angles
, ou desarcs BC , BCD ,
qui sont, par la nature de la spirale, commeCIou BO, à DH ou BT;
donc ces arcs sont en raison composéede BO à BT et de OAà TA ,
c'est-à-dire commele rectangleBO, OA, au rectangle BT, TA.
Venonsmaintenantaux rectanglescylindriquesYOIS,PTHF: il est
visible qu'ils sont en raisoncomposéedes hauteurset des bases, c'est-
à-dire, en raison composéede OYà TP, ou BOà BT, et de l'arc OI à
l'arc TH, c'est-à-dire, commeon l'a vu, du rectangleBO,OA. au rec-
angleBT, TA : maisla raisoncomposéede BOà BT Dldu rectangle
PACSALIII 2'J
450 DE LA SPIRALEAUTOURD'UN CÔNE.
BO, OA, au rectangleBT, TA, est la mêmeque la raisonde BOcarré en
OAà BT carré en TA. Donc, etc. Cequ'il falloitdémontrer.
Les solidesdes autres spiralesdes ordressupérieurs, se trouverontde
mêmepar le moyendes lignes en perle des ordres supérieurs. '1-
ÉGALITÉ
DES LIGNES SPIRALE ET PARABOLIQUE.
PROPRIÉTÉS DUCERCLE.
I. Si la touchanteEV (fig. 126)est perpendiculaireau rayon AE, el
que, l'arc EBétant pris moindrequ'un quart decercle, on inclineBV,
faisant avecla touchantel'angle BVEaigu:
je dis que toutela portion BVsera hors du
cercle.
Car en menant la touchante BZ, elle fera
angle obtus avez EZ (puisque l'arc BE est
moindrequ'un quart de cercle).Doncl'angle
BZEsera plus grandque l'angle BVE: donc
le point Z est entre les pointsE, V: donc
l'angleABVest obtus ; doncla portionBVsera
hors du cercle.Cequ'il falloitdémontrer.
Fig.126. II. Si d'uneextrémitédu diamètre(fig.127)
est menéela touchanteSN, et
del'autre extrémitéGla droite
GN, qui la coupe en N, et le
cercleenX: je dis quela droite
SNestplusgrandequel'arcSX.
Car,en menantla touchante
XR, les deux touchantesXR,
RS, serontégales, tant entre
elles, qu'à RN (à cause que
Fig.127. l'angleSXNest droit): doncSN
est égaleà SR, plus RX, qui
sont ensemble plus grandes
que l'arc SX. Ce qu'il falloit
démontrer.
III. Si la touchante SL
(fig.128)étantperpendiculaire
au diamètre SG, est égale à
l'arc SXmoindrequ'un quart
de cercle: je dis qu'enmenant
les droites SX, XL, les trois
angles du triangle XSL sont
Fig.128. aigus.
Car en menantla droite GXN.l'angleXSL l'est visiblement,puisqu'il
est égal à l'angle G; l'angle SXLl'est aussi, puisqu'il divise l'angle
452 ÉGALITÉDESLIGNES
droit SXN,par la précédente; et l'angle SLXl'est, à plus forte raison.
le côtéSL qui est égal à l'arc SX, étant plusgrandque la droiteSX.Ce
qu'il falloitdémontrer.
IV. Si, la touchanteS8(fig.129)étantpriseplus grande que lediamè-
tre SG,auquel elleestperpendiculaire,l'on mèneau centrela droite 8T,
coupant le cercleau point Y:je
dis que, quelquepoint qu'on
prennedans l'arc SX, commeX,
dontonmèneSX coupantT8 en
Q, la portion8Qest plus grande
que l'arc SX.
Car, en menant 8Zparallèle
à ST, les triangles rectangles
Z8S,NGS,seront semblables(à
cause de l'égalité des angles G
et 8SZ); donc les côtés seront
: maisGSest po-
proportionnels
sée moindre que S8; donc SN
est aussi moindreque Z8 : mais
Z8 est moindreque 8Q(puisque
STest moindrequeTQ, le point
Q étant hors du cercle); donc
SN est moindre que 8Q: mais
Fig.129. l'arc SXest moindreque SN(par
; donc à
ce qui a été démontré)
plus forte raison l'arc SX est moindre que 8Q. Ce qu'il falloit dé.
montrer.
V. Si l'arc de cercleEB (fig. 130)moindrequ'un quart de cercle,est
égal à la touchante EV, perpendiculaireau
rayon AE : je dis que l'angle EAVsera plus
grand que la moitié de l'angleEAB.
Carsoitmenéela droite AZ, qui coupel'an-
gle EABen deuxparties égales, et la touchante
EVau point Z : il est visibleque la portionEZ
est moindreque la corde EB ( puisquel'angle
EZBest obtus, l'arc étant moindrequ'un quart
; maisla corde EB est moindre que
de cercle)
l'arc EB, et partant moindre que EV : doncà
plus forte raisonEZest moindreque EV : donc
à plus forte raison EZ est moindre que EV:
Fig.130. donc l'angleEAZest moindreque l'angleEAV.
Cequ'il falloitdémontrer.
PROPRIÉTÉS DELASPIRALE.
Si le rayon AB(fig. 131), qui est le commencement de la spiralede la
première révolutionBCDXA, est divisé en tant de portionségales au'oll
SPIRALEET PARABOLIQUE. 453
voudra, aux pointsA, Y, 4, 3, B: et lesarcs menésde ces pointsau
tour du centrecommunA, coupantla spiraleaux pointsC, D, X, etc.
Je supposequ'on sachetoutesles propriétéssuivantes
:
Fig.131.
1°Que l'arc quelconque3Cestà l'are 4D, commele rectangleB3in 3A
aurectangleB4in 4A.
454 ÉGALITÉDES LIGNES
2° Queles rayonsAB, AE, A8, etc., font tous les angleségauxentre
eux, et divisentles arcs en tant de portionségalesentre elles que le
rayon AB: et qu'ainsi telle partie que la premièreportion B3 est du
rayon, telle partie l'arc BEl'est de sa circonférence,et l'arc CFou 3C
dela sienne:et telle partie estencorel'angleBAEde quatre anglesdroits.
3*Quele rayon entierBAest à une portionquelconqueA3, commela
circonférenceentièreBEBà l'arc E8B, qui contientautant de portions
égalesdu cercle. que A3contientde portionségalesdu rayon, ou comme
telle autre circonférencequ'on voudra3C3, à l'arc correspondant CF3.
4° Que tous les arcs BE, 3C, 4S, comprisentre deux rayonspro-
chains AB, AE, qui comprennentun des arcs égaux, sonttousen pro-
portion arithmétique : et que le moindrede ces arcs Y9, qui part du
point Y le plus proche du centre, est égal à la différencedont chacun
des autres diffèrede sonvoisin : et qu'ainsisile premierest 2, le second
est 4, le troisièmeest 6: et ainsi toujours en suivantles nombrespairs,
5° Quece moindrearc Y9, pris autant de foisque l'arc BE est danssa
circonférence,est égal au plus grand arc BE.
6°Quecemoindre arcY9 est égalau dernierarc extérieur
dela spiraleXY.
7° Quel'angle aigu que fait la touchanteà un point quelconquede la
spiraleCavec son rayonAC, se trouveraen faisantun triangle rectan-
gle, dont la base soit ce rayon AC, et la hauteur soit égaleà l'arc exté-
rieur CF3. Car alors l'angle de la touchante avec son rayon sera égal à
l'angleque l'hypoténused'un tel trianglerectanglefait avecsabase.
CONSÉQUENCES. — 8° Quela touchantede la spiraleau point A est la
même que le rayon AB, et que les touchantesaux autres points font
toujours avec les rayons menésde ces points des angles d'autant plus
grands que le point d'attouchementest plus prochede B, parce que la
raison du rayon à l'arc extérieur en est d'autant moindre : y ayant
moindre raison de ACà l'arc CF3, que de ADà l'arc DH4,puisqu'en
changeantet en renversant, il y a plus grande raison de l'arc CF3à
l'arc DH4,que de CAà ADou AS, c'est-à-direque du mêmearcCF3à SD4.
9° Qu'ainsisi on mènedes touchantesde tous les pointsoù la spirale
est coupéepar les rayons qui divisent la circonférenceen arcs égaux,
le plusgrand angleque cestouchantesfassentavecles rayons, estcelui
dela touchantemenéedu pointB, où le premierrayoncoupela spirale,
lequel est égal à celui d'une hypoténuseavec sa base, la base étant à
la hauteur, commele rayon à la circonférence.Et le moindrede ces
angles est celuide la touchantemenéedu point X, où le dernierrayon
coupela spirale.
10°Quele moindredes anglesdes touchantesavec leurs rayons est
plus grand que la moitié de l'anglecomprispar deux rayonsprochains
qui enfermentl'un desarcs égaux ; savoir, la moitiéde l'angleBAE.
Car l'angle de la touchanteau point X est celuide l'hypoténused'un
triangle avec sa base (la baseétantà la hauteur, commeAXà l'arc ex-
térieur XY, ou commeAY à l'arc Y9); donc en faisant la perpendicu-
laire YGégale à l'arc Y9, l'angle GAYsera celui de la touchanteau
point X avecson rayon. Or, cet angle GAYest plusgrandque la moitié
de l'angleYA9ou BAE(par la dernièrepropriétédu cercle); et menant
SPIRALEET PARABOLIQUE. 455
la touchante EV égale à l'arc EB, et menant aussi l'hypoténuseAV,
l'angle EAVsera égal à cet angle, qui est le moindrede tous, de la der-
nière touchanteau point X avecson rayon: mais l'angle EAVest plus
grand que la moitiéde l'angle BAE,par ce qui a été démontré ; donc
l'angle de la touchanteau point X est aussi toujoursplus grand que la
moitiéde l'angle BAE.Ce qu'il falloit démontrer.
PROPRIÉTÉS DELAPARABOLE.
Soit AB(fig. 132)la touchante au sommetd'une parabole, diviséeen
tant de parties égalesqu'on voudra aux points 3, 4, Y, d'où soient
menésles diamètresou lesparallèles à l'axe, coupantla paraboleen Q,
7, L.Et de cespoints soient menéesles touchantesjusqu'aux diamètres
prochainsQK,75, LT. etc. : je dis que toutes les portions desdiamètres
PK, Q5, 7T, LY, etc., comprisesentre
les touchanteset la parabole, sont éga-
les entre elles.
Car chacune, commePK, par exem-
ple, sera montrée égale à la première
YL, en cette sorte:
Soit prolongée KQ (puisque PK est
prise en exemple ) jusques à l'axe au
point S, et menéel'ordonnéeQM.
Donc, par la nature de la parabole,
puisque les deux diamètres SA, KP,
sont coupés par la touchante SK, il
arrivera que
SAestà PKcommeQScarréà QKcarré,
ou comme3 Acarré à 3 B carré,
ou comme3Acarré à AYcarré,
ou comme3 Q
ou MA à LY.
Mais,à causede la touchante, SAest
égaleà MA ; doncPK est égale à LY.Ce
qu'il falloit démontrer.
Je suppose qu'on sache cette autre
propriétéde la parabole:
Que si on mène les ordonnées, par
Fig.132. tous ces mêmespoints, PR, QM, 7G,
LH; toutesles portions de l'axe com-
prises entre ces ordonnées,savoir RM, MG, GH, HA, seront en pro-
: et que leur différencesera double de la première
portion arithmétique
HA(il fautdirele mêmedesdroitesqui leur sont égales, PZ, Q2,70, LY).
De sorte que, si la dernièreLY est 1, la secondeest 3, la troisième
5, etc.; ainsi toujours par les nombresimpairs.
Avertissement.-
Je démontrel'égalitédela lignespiraleavecla parabo-
lique en inscrivantet circonscrivant,tant à la spirale qu'à la parabole
desfiguresdesquellesje considèreseulement le tour, oula sommedescôtés
1156 ÉGALITÉDES LIGNES
La manièredont je me sers pour inscrireet circonscrireces
esttelle. figures
POURINSCRIRE UNEFIGURE ENLAPARABOLE. — Soit (fig. 133)une
Fig.133.
parabole dontAR soit l'axe, RP la base, ABla touchanteau soinmrt,
diviséeentant de parties égalesqu'on voudra, aux points 3,4, etc.,
SPIRALEET PARABOLIQUE. 457
d'où soientmenéesles parallèles à l'axe, qui coupentla parabole aux
points 7 , Q, P, etc.Lesaccommodées PQ, Q7, etc., font une figurein-
scrite en la parabole, et c'estcellede laquelleje me sers, dont le tour
est visiblementmoindreque celui de la parabole, puisque, par la na-
ture de la ligne droite, chaqueaccommodée est moindreque la portion
de la parabolequ'ellesous-tend.
Avertissement. — Je supposele principe d'Archimède : que si deux
lignessur lemêmeplan ontlesextrémitéscommunes,et sontcourbesvers
la mêmepart, cellequi estcontenueseramoindrequecellequi la contient.
POURCIRCONSCRIRE UNEFIGURE ALAPARABOLE. — Soient, dans la
mêmefigure133,despointsQ,7, etc.,menéesdestouchantesQK,75, etc.,
qui coupentles diamètresprochainsenK, 5, etc., la figurePKQ57 , etc.,
composéedes touchantesKQ, 57, etc., et des portions extérieuresdes
diamètresPK, Q5,etc., formeune figurecirconscriteà la parabole,qui
est celledontje me sers, et dontle tour est visiblementplus grand que
celuide la parabole,puisque les deuxquelconquescôtésliés KK,plus
PQ(dontl'un est la touchante, et l'autre la portion extérieuredu dia-
mètre), sontplus grands quela portion dela parabolequ'ils enferment,
puisqu'ils ont les extrémitésP, Q, communes , et que la parabole est
courbeversla mêmepart.
CONSÉQUENCE. — De cette descriptionet de la propriété que nous
avonsdémontréede la parabole, il s'ensuitqu'en toute figure circon-
scriteà la paraboleen la manièrequi est ici marquée,les portionsdes
parallèlesà l'axe PK, Q5, LY, sont toutes égalesentreelles.
POURINSCRIRE UNEFIGURE ENLASPIRALE. — Soit le rayon AB le
commencement d'unespiralede la premièrerévolution,diviséenparties
égalesaux points3,4, etc., d'où soientmenéslescercles3 C,4DC, etc.,
concentriques au grand, qui coupentla spirale en C, D, etc.Lesaccom-
modéesBC, CD, etc., formerontune figure inscriteen la spirale, qui
est celledont je me sers, et dont le tour est visiblementmoindre que
celuide la spirale, puisquepar la nature de la ligne droite, chaque
accommodée est moindreque la portion dela spirale qu'ellesous-tend.
I POURCIRCONSCRIRE UNEFIGURE A LASPIRALE. — Soient des points
C, D, etc., menéeslestouchantesde la spirale, jusquesaux cerclespro-
chains qu'ellescoupenten M, N, etc., la figure 8MCND,composéedes
portions extérieures des arcs BM, CN, etc., et des touchantesMC,
IND,etc., qui sera circonscriteà la spirale, est celledont je me sers, et
dont le tour est visiblementplus grand que celuidela spirale, puisque
deux quelconquescôtésliés BM,plus MC(dont l'un est un arc de cercle
extérieur, et l'autre la touchantede la spirale), sont plus grandsque la
portion de la spiralequ'ils enferment,ces figuresétant partout courbes
wersla mêmepart, et ayant les extrémitésB, C, communes.
DÉFINITION.—Soit, dans la mêmefigure133,la droiteABle commen-
cementd'une spirale de la premièrerévolution ; et soit la mêmedroite
ABla touchanteau sommetd'une parabole,dont l'axeARsoit égal à la
moitiéde la circonférencedu grand cercleBEB, et la base RP, égale
uu rayon AB.Cetteparaboleet cette spirale ayant cette condition,se-
ront dites correspondantes. ,.
458 ÉGALITÉDES LIGNES
Soit maintenant diviséeABen tant de portionségalesqu'on voudra
aux points 3, 4, Y, etc., d'où soientmenés autant de cerclesayant le
centrecommunen A, qui coupentla spiraleen C, D, etc., que de lignes
droites parallèlesà l'axe, qui coupentla paraboleQ, 7, etc. (Donccha-
que point du rayon, comme3, donneraun point dansla parabolepar la
parallèleà l'axe 3Q, et un point dans la spiralepar l'arc de cercle 3C.)
Cespoints sont dits correspondans; et la portion de la paraboleentre Q
et P correspondà la portionde la spiraleentreB et C; et les inscritesCB,
PQ, sont correspondantes:et par la même raisonles inscritesDC, Q7.
Et si, de cespointsQ,7, etc., sontmenéesles ordonnéesQZ,72, etc.,
la portion QZ correspondà la portion CE, et 72 à DF, etc. Et la pre-
mière portion PZ (égaleà la premièreportionde l'axe, compriseentre
les deux premièresordonnées)correspondà l'arc BE du premiercercle,
comprisentre les deuxpremiersrayons : et la secondeportionQ2, com-
priseentre la secondeet la troisième,correspondà l'arc du secondcercle
CF comprisentre le secondet le troisièmerayon ; et ainsi desautres. Et
le triangle rectangle PQZcorrespondau triligne BEC, fait de l'arc BE
et des droites BCCE: et de mêmele triangle Q72correspondau triligne
CFDC;et les touchantes de la parabole et de la spirale QK, CM,sont
correspondantes,étant menées des points correspondansQ, C; et la
portion PK à l'arc BM, etc.
Rapportsentre la parabole et la spirale, qui ont la conditionsupposée
pour être dites correspondantes.
: je dis
I. Si une parabole et une spirale sonten la conditionsupposée
que, quelquepointqu'onprennedans la touchanteAB, comme3, la por-
tion du diamètre extérieur, ou bien 3Q, compriseentre le point 3 et la
parabole, est égale à la moitié del'arc 3FC,passant par le mêmepoint
3, et extérieurà la spirale.
Car, par la nature de la spirale, la circonférenceentière BEB est à
l'arc extérieurCF3, commeBAcarré à A3 carré (puisquel'entièreBEB
est à l'arc CF3, en raison composéede l'entière BEB à l'entière 3C3,
ou de BSTà A3, et de l'entière 3C3à l'arc CF3, qui est encorecomme
BAà A3).Doncleurs moitiéssont aussi en même raison ; et partant BP,
qui est la moitié de la circonférenceBEB, est à la moitiéde l'arc CF3,
commeAB carré à A3carré, ou, par la nature de la parabole, comme
la même BP à 3Q.Donc 3Qest égaleà la moitiéde l'arc CF3.Cequ'il
falloit démontrer.
COROLLAIRE. — D'où il s'ensuitque le moindredes arcs Y9, compris
entre deux rayonsprochains, est doubledu dernier diamètre extérieur
YL.
Carce moindrearc Y9 est égal au dernier extérieur YX, lequel est
doublede sa portion YLpar cette proposition.
II. Lesmêmeschosesétant posées : je dis que les anglesque les tou-
chantesde la spirale font avecleursrayons, sont égauxaux angles que
les touchantesde la parabolefont avecleurs ordonnéesaux points cor-
respondans; ou, ce qui est le même, que quelquepoint qu'onprenne
dansla spirale, commeC, soncorrespondantQ dans la parabole,l'angle
SPIRALEET PARABOLIQUE. 459
ECMdu rayon avecla touchante,sera égal à l'angle ZQKde l'ordonnée
ZQavecla touchanteQK.
Carla portionde la touchante, compriseentre le point Q et l'axe, est
l'hypoténused'un triangle rectangle, dont la base est l'ordonnéeQ6
(égaleà A3ou AC),et la hauteurest doublede A6 ou de Q3, et partant
égaleà l'arc extérieurCF3 (qui est doublede la même Q3) : mais par
la propriétéVIIde la spirale, l'angle ECMde la touchante au point C
avecsonrayon est aussi égal à l'angle de l'hypoténuseavecla base qui
soità la hauteur, commele mêmerayonACau mêmearc extérieurCF3.
Doncl'angle ECMest égal à l'angle ZQK.Ce qu'il falloit démontrer.
III. Lesmêmeschosesétant posées : je dis que chacundesarcs BE
CF, etc., (qui sont les mêmesque les arcs BE, 3C,45, etc., compri
entreles deux rayons prochains),diminuéde la moitié du dernierY9
est égal à chacunedesportions del'axe qui lui correspond,PZ, Q2, etc
(etqui sontlesmêmesque lesportions de l'axe entreles ordonnées).
Car toutes ces portionssont entre ellescommeles nombresimpairs ;
et tous les arcsBE, CFou 3C, sont entre eux commeles nombrespairs:
maisle pluspetit des arcs Y9
estdoubledela premièrepor-
tion YL, par le corollairedu
rapportpremier; doncsi YL
est 1, l'arc sera 2: et par-
tant toutes les portionsP2,
Q2,etc.,étant 1,3,5,7, 9,etc.,
et les arcs BE, 3C, etc.,
étant, 24,6,8, etc. : il s'en-
suit que chacun diffère de
son correspondantde l'unité,
c'est-à-dire de la moitié de
Y9.Cequ'ilfalloitdémontrer.
LEMME. —Si unegrandeur
Aestmoindrequequatre au-
tres ensembleB, C, D, E:
je dis que la différenceentre
la premièreAetdeuxquelcon-
ques des autres, commeB,
plus C, sera moindrequeles
quatre ensembleB, C, D, E.
Celaest manifeste.
PROBLÈME. —Étant donnée
une parabole et une spirale
en la conditionsupposée : in-
scrire et circonscrireen l'une
et en l'autre des figures, en
Fig.134. sorte que le tour de l'inscrite
enla parabolene diffèredu tourdel'inscriteenla spirale, qued'uneligne
moindrequ'unequelconquedonnéeZ; et demêmepour les circonscrites.
Soitpris dansune figureséparée
(fig. 134)le rayon ts plusgrandque
kCiO ÉGALITÉDES LIGNES
ie rayon AB ; et ayant élevés8 perpendiculairementégale à la circonfé-
rence dont ts est le rayon, soit menée 8t, coupant son cercle en y :
soit maintenantde 8Y retranchée 8a de telle grandeur qu'on voudra,
pourvuqu'elle soit moindrequ'un tiers de Z; et ayant menéas coupant
l'arc en d, soit diviséela circonférenceen tant d'arcs égauxqu'on vou-
dra, pourvuque chacun, commesx, soit moindreque l'arc sd.
Je dis qu'en divisantle cercleBEBen autant d'arcs égaux, et le rayon
ABde mêmeen autant de portionségales aux points 3,4, etc., d'où
soientmenésà l'ordinairedescercleset des parallèlesà l'axe, qui, cou-
pant la spirale et la parabole, y donnerontles pointspour inscrire et
circonscriredes figuresen la manière qui a été marquée : ces figures
satisferontau problème.
PREMIÈRE PARTIE DELADÉMONSTRATION. — Quela différenceentre les
deuxinscritesestmoindreque Z.
Pour prouverque la sommedescôtésde l'inscrite en la paraboledif-
fêredes côtésdel'inscrite en la spirale d'une ligne moindre que Z, on
fera voir que chaque côté de l'une ne diffèrede son correspondantque
d'une ligne, qui, prise autant de fois qu'il y a de côtés, ou qu'il y a
d'arcsen la circonférence,est moindreque Z. D'oùil s'ensuitnécessai-
rementque toutes ces différencesensemble, prises chacune une fois,
sont moindresque Z.
Je dis doncque la différenceentre BC, par exemple,et son correspon-
dant PQ , prise autant de fois qu'il y a d'arcsen la circonférence,est
moindreque Z.
Car en menant du point E (puisqueBCest prise en exemple)la per-
pendiculaireEV égale à l'arc EB, et retranchant EO égale à ZP (et
qu'ainsi l'excèsVOsoit égal au demi-arcY9): il est manifesteque CO
sera égale à PQ, CEétant égale à QZ ; doncil suffirade montrerque la
différenceentre COet CB, prise autant de fois qu'il y a d'arcs, est
moindreque Z. Maiscette différenceentre BCet COest moindreque la
sommedes deuxdroitesBV, VO(car la différencedescôtésBC, CO, est
moindreque la base BO , laquelleBOest moindreque les côtésensemble
BV VO).Donc il suffira a fortiori de montrer que les deuxcôtesen-
sembleBV, VO, pris autant de fois qu'il y a d'arcs, sontmoindresque
Z : et cela est aisé, puisquechacun, pris autant de fois qu'il y a d'arcs,
est moindrequ'un demi et mêmequ'un tiers de Z.
Car cela est visiblede VO, puisque, étant égale à un demi Y9, il est
clair qu'étant prise autant de fois qu'il y a d'arcs, ellene sera égale
qu'au demi-arc BE, et partant, bien moindre qu'un demi Z, l'arc BE
étant moindrequ'un demi Z, puisqu'il est moindre que l'arc sx de la
figure séparée(le rayon ABétant moindreque ts), lequel arc sx est
moindre que 8Q par le lemmeIV des spirales, et a fortiori, que 8A,
qui a été pris moindrequ'un tiers de Z.
Il ne reste doncqu'à démontrerla mêmechosede BV, et celasera aisé
en cette sorte:
Soit prise dans la figureséparéela portionsl égale à l'arc sx, et soit
menée le parallèleà t8, et 19 parallèleà lx. Donc, puisquel'angle Ixs
SPIRALEET PARABOLIQUE. 461
est aigu par la troisièmepropriétédu cercle, l'angle tzs sera obtus, et
partant tz sera moindreque ts ou ty, et a fortiorique tq : doncaussi,
à cause des parallèles, lx sera moindre que le: mais le est à 8q,
commels à s8 : donc lx a moindreraison à 8q, que Is à s8, ou que
: donc lx prise autant de fois que l'arc sx est
l'arc lx à sa circonférence
en sa circonférence,ou l'arc BEdans la sienne, est moindreque 8q, et
a fortioriqu'un tiers de Z.
DoncBVa fortiori, prise autant de fois, sera moindrequ'un tiers de
Z, puisqu'elleest moindreque lx, le rayon AB étant moindre que le
rayonts, et touteschosesproportionnelles.Cequ'il falloitdémontrer.
DEUXIÈME PARTIE DELADÉMONSTRATION. — Que la différenceentre les
deuxcirconscritesestmoindreque Z.
Pour prouver que la sommedescôtésde la circonscriteà la spirale,
ne diffèrede celle descôtésde la circonscriteà la parabole,que d'une
lignemoindreque Z: on montreraque deux quelconquescôtésliés, cir-
conscritsà la spirale, commel'arc BM,plus la touchanteMC,ne dif-
fèrentdesdeux côtés correspondansen la parabole PK, plus QK, que
d'une ligne, qui, priseautant defoisqu'ily a d'arcsenla circonférence,
est moindreque Z. D'où il s'ensuit nécessairementque toutesles diffé-
rencespriseschacuneune fois serontmoindresque Z.
Je dis doncque la différenceentre deux quelconquescôtés liés BM,
plus MC, et les correspondansPK, plus KQ;prise autant de fois qu'il
y a d'arcs, est moindreque Z.
CarpuisqueCEest égal à QZ, que les anglesZ et CEVsont droits, et
que les anglesECIdu rayon avecla touchantede la spirale, et ZKQde
l'ordonnéeavecla touchantede la parabole, sont égaux : il s'ensuit
que EI est égal à ZK, et CI à QK, et 01 à KPou à YLou au demi-
arc Y9.
Maintenant,puisque EV touche le cercle BEen E, la portionIVest
toutehorsle cercle; et, puisqueBVYest inclinéeen angleaigu, et aussi
CI (l'angleau pointE étant droit): il s'ensuit, par la premièrepropriété
du cercle, que les droitesBV,MI, sont touteshors le cercle ; donc les
trois droites BV, VI, IM, étant touteshorsle cercle, l'arc BM, par le
principe d'Archimède,sera moindreque les trois droites, ou que ces
quatre droitesBV,VO,OI, IM ; donc, par le lemmeprécédent,la diffé-
renceentrel'arc BMet les deuxquelconques01, plusIM, seramoindre
que les quatre BV,VO,OI, IM, ou que les trois BV, VI, IM. Doncla
différence,qui est toutela même, entre l'arc BM,plus MC,et les deux
OI, plus IMC,ou les deux PK, plus KQ, est moindreque BV,plus VI,
plusIM.
Donc,pourmontrerque la différenceentreBM,plus MC,et PK, plus
KQ,priseautant qu'ily a d'arcs, est moindrequeZ, il suffiraa fortiori,
de montrerque ces trois ensembleBV,plus VI, plus IM,prisesautant
de fois, sontmoindresque Z. Et celaest aisé, puisquechacuned'elles,
priseautant de fois, est moindrequ'un tiers de Z.
Car cela est déjà montrédeBV.
Celaest aussi aisé de VI, puisqu'elleest égaleà l'arc Y9(chacunedom
462 ÉGALITÉDES LIGNES
deuxVO, 01 étant, montréeégaleà un demi-Y9), et qu'ainsi étant
autant de fois a VI,
prise qu'il y d'arcs, ne sera qu'égaleà l'arc BE, et par-
tant moindrequ'un tiers de Z.
Fig.135
Il ne reste doncqu'à le montrerde IM,en cette sorte
Soitprise dansla figureséparée,sh égaleà El; et soientmenées102,
SPIRALEET PARABOLIQUE. 463
parallèle à c8, et hcf perpendiculaireà scq. Soit maintenant menée
hrp, faisantl'angle hps égal à l'angle ICEde la figure135: doncelle
tombera entre hf et h2, puisque l'angle hps ou ECI, du rayon avecla
touchante de la spirale, est moindreque l'angle s2h ou st8 (à cause
qu'au trianglerectanglest8, la baseest à la hauteurcommele rayon à
la circonférence),et plus grand que la moitiéde l'angle BAE,ou que
l'angle IEB, ou hsx, ou hfs : maisl'angleCest droit ; doncl'angle hro
est obtus: et partant hr est moindreque ho; mais ho est à 8q comme
hs à s8. Donc il y a moindre raison de hr à 8q, que de hs à s8 : donc
a fortiori il y a moindreraisonde hr à un tiers de Z, que de hs ou EI,
à la circonférenceBEB, moindreque s8, et a fortiori, que de EV ou
l'arc BE à la circonférence.Donchr, prise autant de fois que l'arc BE
est en sa circonférence,estmoindrequ'un tiers de Z.
Et partant IT (qui est égal à hs, toutes chosesétant pareilles), et a
fortiori IM, pris autant qu'il y a d'arcs, seramoindrequ'un tiers de Z.
Cequ'il falloitdémontrer.
COROLLAIRE. — Il s'ensuit de cette mêmeconstructionque la figure
inscriteenla parabole,ne diffèrede la circonscriteà la mêmeparabole,
que d'une ligne moindreque Z.
Car en tout trianglerectangleou amblygone,l'excès dont les deux
moindrescôtésensemblesurpassentle plus grand, est toujoursmoindre
que chacundes côtés. D'où il s'ensuit que deux côtésliés quelconques
de la figurecirconscrite,commePK, plus KQ,surpassentl'inscritePQ
d'unelignemoindreque le côtéPK (puisquel'angle de la touchanteavec
la parallèleà l'axe est toujoursobtus, si ce n'est au sommetoù il est
; donc tous les excèsensemble, dontles côtésliésde la circon-
droit)
scrite surpassentles côtés liésde l'inscrite, sontmoindresque tousles
côtésPK ensemble,c'est-à-dire moindresque YL pris autant de fois
qu'il y a d'inscrites,ou qu'ily a d'arcsen la circonférence
; or, YLou la
moitié de Y9priseautantde fois, estmoindrequeZ; donctouslesexcès
ensemble, dont les côtés circonscritssurpassent les inscrites, sont
moindresque Z.
THÉORÈME. —Si uneparaboleet unespirale sonten la conditionSllp.
posée,je dis que la ligneparaboliqueest égaleà la lignespirale.
Carsi elles ne sont pas égales, soit X la différence
; et soit Z le tiers
de X, et soientinscriteset circonscritesà la paraboleet à la spiraledes
figures commeen la précédente,en sorte que la différenceentre les
inscritessoit moindreque Z, et que la différenceentre les circonscrites
soitaussi moindreque Z.
Maintenant,puisquela ligne spiraleest moindreque le tour de la
figurequi lui est circonscrite,et plusgrandeque le tour de l'inscrite:
il s'ensuitque la différenceentre la lignespiraleet le tour de la figure
qui lui est inscrite, est moindreque Z; et de mêmepour la parabole
(puisquela différenceentrel'inscriteet la circonscriteest moindrequeZ,
par la construction)
; mais la différenceentre l'inscrite en la spiraleet
l'inscriteen la parabole,est aussimoindreque Z, par le corollairede
la précédente.Doncla différenceentre la ligne spiraleet le tour de
l'inscriteen la parabole, est nécessairementmoindreque deux Z. Mais
464 ÉGALLTE DESLIGNESSPIRALEET PARABOLIQUE.
la différenceentre l'inscrite en la paraboleet la ligne mêmede la para-
bole, est moindre que Z. Doncla différenceentre la ligne de la spirale
et la ligne dela paraboleest nécessairementmoindreque trois Z, c'est-
à-dire, que X, contrela supposition.
On montrera toujours la même absurdité, quelque différencequ'on
suppose entre les lignesspirale et parabolique.Doncil n'yen a au-
cune : donc ellessont égales.Cequ'il falloitdémontrer.
Fig.136.
par le mouvementde la figureABCsur CBprolongée,et un au remoià-
vementégal du point C sur la courbe AC, soit décritela cycloïdeCOH.
Pascalui 30
466 LETTREDE SLUZEA PASCAL.
Soit aussi le point X le centrede gravitéde la courbeIPH égaleà CA,
duquel soit menéeà HGla perpendiculaireXQ: je dis que le triligne
mixtiligneCHAau triligne mixtiligneCHI, aura toujours la mêmerai-
son que HQà QG.De même en prenant quelque point en la cycloïde,
comme0, par lequelpassele triligne générateurMOLK,et menantOPT
parallèleà CG,si R est centrede la courbePH, duquel on appliqueRS,
le triligne LOHau triligne HOPsera toujours en même raisonde HSà
ST. D'où s'ensuit (supposantle triangle générateurconnu) que, quand
nous avonsle centre de pesanteurde la ligne courbe du triligne et des
parties d'icelle, nous avons aussi la quadrature de la cycloïde; et
qu'ayant d'ailleurs la quadrature de la cycloïde, nous avons le centre
de la courbe qui l'engendre, et d'où aussi l'on peut tirer quantité
d'autres conséquencesque vousavez déjàtirées, ou quevoustirerezsans
difficulté.Mes principes sont quasi les mêmesque ceuxdontvousvous
êtes servi; je le voispar les règles de la statique et par les nombres
(commevous avezpu remarquerdans le lemmeque je vousai envoyé) ;
mais votre applicationest plus belle et plus universelle.Pardonnezà
mon incivilité, si j'interrompsvos occupationsplus sérieuses, quoique
ce soitune faute dans laquelleje suis en hasard de retomberencore ci-
après; car si je puis rencontrer un jour le loisir que je n'ai pu avoir
jusqu'à présent, d'étudier parfaitementvos principes, je prendrai la
hardiessede vousécrire, s'il y a en quoij'aie eu le bonheurde rencon-
trer quelque chosequi ait du rapportavec iceux ; et j'espère que vous
aurez la bonté de lé souffrir de celui qui est absolument, monsieur,
votre, etc.
A Liège,ce 29 avril1659.
ETDF.RNIER
FinDUTROISIÈME VO
TABLE ANALYTIQUE
A A
Abraham. PromessequeDieului fit,I, santeurdelamassedel'airestlimitée,
308:pourquoiDieufitnaîtredeluile aussiles effetsqu'elle produitsont
peuplejuif,I, 323. limités,III, 112;que commela pesan-
Absolution. Maximes desjésuites,qui teurde la massedel'airvariesuivant
l'accordent facilement, I, 100et sui- fets lesvapeursquiarrivent,aussiles ef-
vantes. qu'elleproduitdoiventvarierà
Académiciens. Originedeleurdoctrine, proportion,III, 115;quecomme lepoids
I, 315. de l'air est plusgrandsur les lieux
Actionshumaines.Laconcupiscence et profondsque sur les lieuxélevés,
la forcesontla sourcede toutesles aussileseffetsqu'elley produitsont
actionshumaines, I, 374;importance plusgrandsàproportion, III, 115;que
de la moindreaction, I, 377;il faut commeleseffetsdela pesanteur dela
faireles petiteschosescommeles masse-de l'air augmententou dimi-
grandes,et lesgrandescommelesfa- nuentà mesurequ'elleaugmente ou
ciles, différencedansl'exé- diminue,ils cesseraiententièrement
cutionI,de396;cellesqui ont notreesprit si l'onétaitan-dessusdel'air, ou en
propreouDieupourmobile, I I, 111; un lieuoùil n'yen ait point,III,117;
maximes desjésuitessur la moralité combien l'eaus'élèvedanslespompes
desactions,II, 117,121et suiv.,127 enchaque lieudumonde, III, 119;com-
et suiv. bienchaquelieudumondeest chargé
Adam. Témoin et dépositaire dela pro- parla massedel'air,III,121 ; combien
messedu Messie, 308,309;satra- pèselamasseentièredel'airquiestau
I, Noé
ditiontransmise par et parMoïse, monde,III,121;conclusion, III,124;
I, 310;mystèredesonétatglorieuxet fragment d'unautreouvrage dePascal
deson péché, 1,316. sur la mêmematière,111, 129;autre
Agrément. Voy.Beauté. fragmentsurla mêmematièreet con-
Aimable.Voy.Amour. sistantentables : 1°tablepourassi-
Aînesse.Injusticede la prétentiondes gneruncylindredeplombdontla pe-
ainésquionttout,I, 396. santeursoit égaleà la résistancede
Air (Traitédela pesanteur dela masse deuxcorpsappliqués l'uncontrel'au-
del'), III,98;quela massedel'aira tre quandonlessépare,III, 134;2°ta-
dela pesanteur ; qu'ellepresseparson ble pourassignerla forcenécessaire
poidstousles corpsqu'elleenferme, pourséparerdeuxcorpsunisparune
98; expériencefaiteen deuxlieux facequi a unpieddediamètre, III,135;
élevésl'unau-dessusdel'autrede500 3°demêmepourunefacequia six pou-
toises, la
III, 101;que pesanteur de cesdediamètre,III,135 ; 4°demême
lamassedel'airproduittousleseffets pourunefacequia un poucededia-
qu'ona jusqu'iciattribuésà l'horreur mètre,III, 136 ; 5°demêmepourune
duvide,III, 101 ; récitdeseffetsqu'on facequia 6lignes de diamètre, III, 136;
attribueà l'horreurdu vide,III, 101; 6°tablepourassigner la hauteurà la-
que la pesanteur de lamasse de l'airest quelles'elèveet demeuresuspendu le
la cause:1°deladifficulté d'ouvrirun mercureenl'expérience ordinaire, III,
soufflet 104; 2 °
de la diffi- 137;7 °table pourassigner l a hauteur
cultédebouché, III,
séparer corpspolisappli- laquelle s'élèveet demeure
deux à l 'eau sus-*
qués l'uncontrel'autre,III,105;3°de pendueen l'expérience ordinaire, III,
1élévation del'eaudansles seringues 137 ; récitdesobservations faitespar
et dans les pompes, III, 106; 4 °de la Périer,à Clermont, pendantlesannées
suspension d e l'eaudansles tuyaux 1649,1650et 1651,surla diversitédes
bouchés enhaut,III,107;
parl'eau 5°de l'as- élévations ouabaissements dumercure
censionde dansles siphons, III, danslestuyaux,etdecellesfaitesen
108;6°del'enflurede la chairquand mêmetempsàParisparun desesamis
ony applique desventouses, III,282; età Stockholm p ar Chanut et Descar-
7°del'attraction qui se faite n suçant, tes,III, 147;expériences faitesenAn-
III,enfants
111;8°del'attraction
tettent de leursdnourrices,
ulait que gleterre,III,151.
les Alba(Jeand'). Domestique desjésuites,
III, 112 ; 9° de l'attraction d el'air qui qui se défenditcontreeux parleurs
liefaitenrespirant;quecommela pe- propresmaximes, I, 66.
470 TABLEANALYTIQUE.
Atcoran.Parallèleentrece livreet la Amour-propre. Sa nature,I, 252;nous
Bible,I, 343. faithaïrla véritéet trompernossem-
Alexandre. Onimiteplutôtsesvicesque blables, I, 252et suiv.;estopposé à la
ses vertus,I, 279; comment a
il agi véritéet à la justice,1,372;lareligion
sans le savoirpourla gloiredel'E- chrétienneseule a remarquéquece
vangile,I, 343. les fûtun péché,I, 372;sondérèglement,
AlliancedeDieuavec Juifs,I, 329et on origineet comment il est
suiv. devenupéché,II, 24,
Alvarez,religieuxdominicain. Citésur Annat.Citésur lespéchésd'ignorance,
la doctrinedes thomistes,I, 203, I, 43;réponse à sonécritintitulé:
204. Recueilde plusieursfaussetés etim-
..1mbition.Maximes desjésuites,I, 91; etc.,II, 199 et suiv.;
postures, * 224et
II.50. suiv.Lettresprovinciales quiluisont
Ambroise(Saint).Faussement allégué adressées;1°lettreXVII , Pascaldiscute
par les jésuitespour soutenirleurs contreluilesensdescinqproposilions
doctrinessur les occasionsprochai- condamnées, 1,181et suiv.;2°Lettre
nes,il, 134;faussement allégué parles sursonécritqui a pourtitre: Labonne
jésuitessur le sujet des valetsqui foi desjansénistes,I, 195et suiv.;
prennentle bien de leurs maîtres 3°lettreXVIII : tout le mondecon-
pourégaler leurs gagesàleurspeines, damneladoctrine quelesjésuitesren-
II, 143. fermentdans le sens de Janscnius.
Ame.Pourquoi Pascalne veutpasdé- Dansles questionsde fait on doit
montrersonimmortalité pardesrai- s'enrapporterà ce qu'onvoit,1, 200
sonsnaturelles, reuvedeson et suiv.;4°fragment
I, 243;pinstabilité d'unelettreXIX,
immatérialité, 1, 2ô3; de élogedelafoiet dela piétédesjansé-
ses efforts,I, 287;la questiondeson nistes,I, 214.
immortalité ne supportepas l'indiffé-Antéchrist.Combien il doitdifférerdu
rence, I, 298; âmechrétienne, preuve Christ,I, 354;lesmiraclesdécideront
dela religion,I, 312;sectesqui ont entre lui etElie et Hénoch, I, 354 ;
penséquenousen avionsdeux,315; fera-t-ildes signesaunomde Jésus-
importance de la questiondesonim- Christ ou ensonproprenom?Il, 3.
mortalité,I, 364;conséquences mo Itntithèses. Aquoiressemblent ceuxqui
ralesselonqu'elleestmortelle ou in enfonten forçantlesmots,1,289.
mortelle,I, 372;incompréhensibilité pologie pour lescasuistescontreles
de sonunionavecle corps,I, 381 ; calomniesdesjansénistes.Factums
une preuvede sonimmatérialité, I, pourles curésdePariscontrece li-
385;comment ellereçoitsesopinions, vre, H,116et suiv.Voy.Jésuites.
III,174. Apôtres.Sontunepreuvedela religion
Amis.Peusubsisteraient, si chacunsa- chrétienne, I, 312; nousontdécouvert
vaitcequesonamiditdelui,I, 253. l'espritdesEcritures, I, 330 ; combien
Amour.Celuiqui aimeune personneà il estdifficile qu'ils eussentététrom-
causedesa beautél'aime-t-il? I, 272; pés et trompeurs, I, 341; preuvesde
on n'aimejamaisune personne,on Jésus-Christ,I, 341; leursmiracles
n'aimequedesqualités,I, 272;cause devaientconvaincre lesjuifs,I, 353.
et effetsde l'amour,I, 28; sonseul Archimède. Sanséclatseraiten même
objet légitime,sesdésordres,I, 371 ; vénération, I, 334.
considérédansla représentation des Arcsdecercle(Traitédes).Définitions,
comédies,I, 375; discourssur cette propositions, III, 415.
passion,II,49;seseffets, s a manière Ariens.E n ils
quoi erraient,I, 362.
d'être,II, 52,54,65;onl'a opposéà Arnauld.Comment lesmolinistes inven-
tort à la raison,II,55;est-ildes na- tèrentle pouvoirprochainpourfaire
tionsplusamoureuses lesunesqueles conclurelacensurecontrelui,I, 23et
autres?II,56. suiv.;injustice,absurditéetnullitéde
AmourdeDieu.Maximes des jésuites, lacensureprononcée contre lui, I,36 et
I, 105et suiv.; est, avecl'amourdu suiv.;attaquépar lesjésuitessur sa
prochain,la loi qui suffitaux chré- foienlaprésence réelle, I ,169 etsuiv
tiens, I, 363;c'est Dieumêmeque défendupar ses écrits,170et suiv.,
nousdevonsaimeren nous,1,369;de 175et suiv.;a condamné leserreurs
l'amourqu'ondoità Jésus-Christ, I, émisesdansles cinqpropositions, I,
373; contradictions des philosophes, 185;défendu d'avoir renouveléune
I. 374. des cinq propositions, I, 196; part
Amourdesoi. Règlede l'amourqu'on qu'onluiattribuedanslesfactums de
se doità soi-même et au prochain, I, Pascalcontrelesjésuites, II, 114. do
375. Sonadressedanslechoix
Astrologie.
TABLEANALYTIQUE. 471
mouvement des astres pourprédire lution,I, 101,163 ; surlesoccasions
malheuroubonheur,I, 383. prochaines, 1,102;maxime immorale,
Athanase.Sa disputeavecsaintBasile I, 162.
surlesécritsdesaintDenisd'Alexan-Beau.Comment nousnousen formons
drie,I, 187. l'idée,II, Si.
Athées.Queldoitêtreleurdésespoir, 1, Beauté.Cdela
omment nousla comprenons,
311;réponseà quelques-unes deleurs I,289; beautépoétique, I, 289.
objections, 1,365; leursprincipessont Bellesactions.Cachéessontles plusai-
vrais, maisleurs conclusions sont mables,I,276,277.
fausses; pourquoi, I, 385. Bible.Comment Pascalla considérait,
Athéisme. Marque et forced'esprit,mais I, 242.
jusqu'àuncertaindegréseulement, I, Bien. Dieuseulestle véritable,I, 294;
381. l'homme nepeutconnaîtrelevraibien
Attrition.Maximes des Jésuites,I, 103. sansla foi,I, 294 ; nousnepouvons y
Vov.Contrition. arriver nos
par efforts,I, 294; levrai
Augustin(Saint).Sa doctrinede la biendoitêtre telquetouspuissentle
grâceefficace, I, 202et suiv.;cité,I, posséder à la fois,sansdiminution et
263;voulaitéchauffer,noninstruire, sansenvie,I, 295 ; levraibieninsé-
qu'ilenseignesur la sou- parabledelaconnaissance
I, 288;cdeelaraison. de la vraie
mission I, 318:exposéde religion, ; celuiquenouspropo-
I, 308
sadoctrinesurla grâceet le librear- sentlesphilosophes, I, 312
; delare-
bitre,II, 87et suiv.;faussement allé- cherchedu vraibien,vanitedesphi-
gué par lesjésuites,II, 144,145. losophesquicomptent 288souverains
Aum6ne. Maxime desJésuitespouren biens,I, 385.
faciliterle précepteet mêmeen dis- Bienstemporels.Maximesdesjésuites
penser,IIl, 59,60,a 83,118,128etsuiv. surles biensmalacquis,I, 83; leur
Auteurs. y en qui parlentbienet égalitéest juste; mais,ne pouvant
qui écriventmal; pourquoi,1,287; fortilierla justice,on a justifiéla
nesontpasobligés dediredeschoses force,I, 274 ; figuresdesbiensspiri-
nouvelles,mais de leurdonnerune tuelsdansles on l
prophètes,
es
I, 329;pour-
disposition nouvelle, 287; del'abusdu Bille
quoi peut aimer,I, 377.
moidansleursécrits,I, 377. (Érade),jésuite.Citésurla simo-
Auteurscanoniques.Aucunne s'est nie,I, 124.
servidela naturepourprouverDieu, Binômes. Usagedu trianglearithméti-
I, 306. que pour trouverleurs puissances,
Avarice.Maxime desjésuitespourl'ex- III,266.
cuser, I, 91. Bois(Du),jésuite.Citésur l'homicide,
Avénements deJésus-Christ. Pourquoi le I,142.
premiera été préditet le secondne Bon.C'estparla volontédeDieuet non
l'estpoint,I, 326. par la nôtre qu'il faut en juger,I,
Aveuglement. Deceluides réprouvés, 368.
; deuxsortesd'aveuglement
I, 346 par- Bonheur.Le bonheurn'estni horsde
laientles hommes, I, 372. nousnien nous,ilest enDieuethors
Axiomes. Règlespourles axiomes,III, et dansnous,1,250;l'imagination de
178: fait,I, 255;notreexistencetourmen-
téenousen éloigne,I, 264;l'homme
B le metdansle divertissement, i, 265;
deuxinstincts contraires dans l'homme
Banqueroutiers. Maximes desjésuitesà pourl'obtenir,I, 266 ; vestiges dece-
leurégard,I,81, 125,136. lui dontl'hommeest déchu, I, 293;
Baptême. Pourquoi l'Églisea changé sa nousenavonsuneidéeet nepouvons
règleprimitivepourl'admission à ce y arriver,i, 293;c'estlebutde tous,
sacrement, II, 38. mêmede ceuxqui vontse pendre,
Basile(Saint).Sa disputeavecsaint 1,294;il nousrestequelqueinstinct
Athanase surlesécritsde saintDenis de celuide notrepremièrenature,I,
d'Alexandrie, I, 187;faussement allé- 313.
guéparlesjésuitespoursoutenirleur Bonsmots(Diseurde).Mauvais carac-
doctrinesur les occasionsprochai- tère,I, 277.
nes,II.134. Boyle, physicienanglais.Sesexpérien-
Bauny(LeP.). jésuite.Citésur lespé- cessur la pesanteurdel'air,III,151;
chésd'ignorance, I, 42et suiv.;49; machine pneumatique inventéeparlui,
sur les occasionsprochaines, I, 54; 111,141,152.
sur l'envie,I, 92; surla confession,Brisacier,jesuite.Citésur la commu-
1,98;surlapénitence, 100;surl'abso- nion, I, 172.
472 TABLEANALYTIQUE.
C Chine,sa religionsansmarques devé-
rité, 1,320.
Les
Calomnie. jésuitesl'ôtentdunom- Chrétiens. Pluspersécutésquenel'ont
bre des crimeset ne fontpointde étélesjuifsetlessagesdel'antiquité,
scrupules de s'enservirpourdécrier I,311 ; combienle vraichrétienest
leursennemis,1,157 ; curieuxexem- heureux,raisonnable, vertueux et ai-
ple,1,160,161;maximes desjésuites, mable,I, 316;idéesjustesdes vrais
II, 15!t.. chrétienssurle Messie, faussesidées
Calvinistes.Dioùvientleurerreursur desmauvais, I, 326;comparés avecles
l'Eucharistie, et
1, 363;sourcede leur juifs les païens, I, 326; les vrais
hérésie,I, 394. chrétienset les vraisjuifsont une
Caramuel (le P.),jésuite.Question pro- mêmereligion,I, 347et suiv.;plus
poséepar lui, savoir : s'il est permis puissantsquene l'ontété lesjuifset
auxjésuitesde tuerlesjansénistes, I, les paiens, I, 365; ontseulsété as-
76; citésur la calomnie, 1, 158,159; treintsà prendreleursrègleshors
citésurla calomnie et l'homicide, II, d'eux-mêmes, I, 369; différence entre
154. leschrétienset les juifs,I, 370;ont
CastroPaolo,jésuite.Citésur l'amour consacré les vertus,I, 385;beaucoup
de Dieu,I, 105. croientpar superstition, beaucoup ne
Cathécumène. Comment ils étaientre- croient pas, par libertinage, I, 387;
çus dans la primitiveEglise,II, 36. leurespérance est mêlée d e jouissance
Catholiques.Les miraclesdiscernent croient etde crainte,I, 391; pourquoiils
entreeuxet les hérétiques,I, 354; aux mystères,I, 394;com-
comment sontorthodoxes, I, 362,363. paraison de ceuxdespremierstemps
Voy.Religioncatholique. avecceuxd'aujourd'hui, II, 34.
Centrede gravité. Méthodegénérale Christianisme. Unde ces grandsprin-
pourles centresdegravitéde toutes cipes,II, 25. Voy.Religioncatholi-
sortesdelignes,desurfaceset deso- que.
lides,III, 369;la mêmem éthode énon- Christine,reine de Suède.Lettrede
céeautrement, III,373;méthode géné- Pascal,en lui envoyantla machine
ralepourtrouverla dimension et les arithmétique, III,192.
centresdegravitéd'untrianglequel- Cicéron.Cesfaussesbeautésont des
conqueet de sesdoubles admirateurs,
onglets,par Circoncision. I, 291.
la seuleconnaissance de sesordonnées Pourquoiaboliepar les
à l'axeouà la base,III, 394;centre apôtres, I, 363.
de gravitéde la surfacecourbedes Classifications. Leurerreur,I, 278.
doublesonglets,trouvéspar lacon- Cœur.A sonordredifférent deceluide
naissance dessinussur l'axe,111,399; l'esprit,I, 288 ; a ses raisonsquela
méthodepourtrouverceluide1esca- raisonne connaitpoint,I, 360;sa
lier, et du trianglecylindrique, III, malice,et nonla raison,nousfaitre-
445,446. jeterles véritésdivines, I, 364;les
Cercle.Sespropriétés,III,451. hommesle confondent souventavec
Cérémonies. Il est supersitieux d'ymet- trenotre
leurimagination, I, 371;il fautymet-
tre ses espérances, I, 369. decer- foi,autrement ellerestetou-
Certitude. N'ya-t-ilpasderègle joursvacillante,371.
titude, I, 388.Voy.Démonstrations, Combinaisons. Définitions,III,289; 1cm-
Preuves. mesdivers,III, 289et suiv.;proposi-
César. Etaittrop vieuxpourconquérir tions,III, 292et suiv.; problèmes,
le monde,I, 281. III, 300et suiv.; définitions, usage
Charité.Aunordredifférent deceluide du trianglearithmétiquepourleur
l'esprit,I, 228 ; un desprincipesqui Comédie.calcul,III, 253etsuiv.
partagentla volontédes hommes, I, Scènesqu'onypréfère,I, 279;
325; son essence; I, 325 ; estl'unique leplusdangereux desdivertissements,
objetde l'Écriture, I, 332;pourquoi en ce qu'elleémeutles âmeset fait
Dieuen multiplieles figures,I,333; naîtrelespassions,I, 375.
distanceinfiniedes espritsà la cha- Comitolus, jésuite.Citésurla contrition,
rité, qui est surnaturelle, I, 334; où I,103.
de Dieu.Lettresur
mènele manquedecharité,I,356;sa Commandements
fausseimageen ce monde,I, 378; la possibilité de lesaccomplir, II,57;
n'estpasun préceptefiguratif, I, 383; dissertation sur le véritablesens de
decelledujuste,I, 388. ces parolesdes saintsPèreset du
Chartreux.Différence de l'obéissance concilede Trente : « Lescommande-
d'unchartreuxet decelled'unsoldat, ments ne sont pas impossibles au
1,369. justes, » II, 81: 1°examendusensd
TABLEANALYTIQUE. 473
cett6propositionpar celuide ses Contrition.Maximesdes jésuites,I,
termes,II,83;2°examendelamême 103;attrition,maximesde jésuites,
proposition parsonobjet,II,83;3°exa- II,121.
mendelamêmeproposition pard'au- Conversations. Formentou gâtentl'es-
tresconsidérations, prit et le sentiment,
II, 91;4°conclu- Conversion. I,288,368.
sion,II,94. Opuscule surlaconversion
Communautés. Leur esprit de corps dupécheur,II, 37; faussesidéesque
doitcéderà celuidel'humanité, 1,372. les hommes s'enforment,I, 371; ca-
Conciles.Artifices desjésuitespouren ractèrede la véritable,I, 318.
éluderl'autorité,I, 59 et suiv.;du Corps.Impossible d'entirerla moindre
consentement unanimede tous les pensée,I, 372,373;tousensemble ne
théologiens et principalement desjé- valentpasle moindredes esprits,I,
suites,l'autoritédu papeet descon- 835.
cilesœcuméniques n'est pointinfail- Courage. Yena-t-ilà affronter, à l'ago-
libledansles questionsde fait,I, 188 nie,unDieutout-puissant et éternel?
etsuiv. I, 370.
Concupiscence. Est la sourcede tous Courbes. Dimension deslignescourbes
nos mouvements, I, 282; de trois detouteslesroulettes,III,439.
sortes,cequi faittroissectes,I,295 ; Coutume. Saforce,I, 392,393;faitnos
estundesgrandsdéfautsdel'homme, preuvesles plus forteset les plus
I, 312et suiv.;est la seulecause,et crues, I, 307; doit être suiviedès
non la raison,qui nousfait rejeter qu'onla trouveétablie,281; faitnos
les véritésdivines,I, 364 ; sur les principesque l'oncroitnaturels,I,
troisconcupiscences de ce monde,I, 260 ; sa force,I, 255.
367;nousrendhaïssables, I, 369;est Crainte.Delabonneetde la mauvaise
arecla force,la sourcedetoutesnos crainte,I, 370.
actions, I, 374;comment on a voulu Création.Pourquoireprésentée en six
la faireserviraubienpublic,I, 378. jours,I, 393;preuvesde la création,
Conditions.Les plusaisées,selonle I, 327.
monde,sontles plus difficilesselon Créatures.Quandennemiesdesjustes,
Dieu,I, 366. I, 325
; combien nousdevonspeunous
Confessions. Maximesdes Jésuites,I, y attacher,I, 371.
97;quoiqu'on nepuisserienimaginerCromwell. Conséquence dugraindesa-
de pinscharitableet de plusdoux, ble quicausasa mort,I, 256.
ellea faitrévoltercontrel'Egliseune Croyance. Véritable motifdela nôtre,I,
grande partiede l'Europe,I, 253;les 388;commentDieul'exige,I, 370 ;
unsen approchent avectropde con- trois moyens decroyance: la raison,
fiance,,
les autresavectropdecrainte, la coutume, l'inspiration, I,370;diffé-
I, 367. rentsgenresdevieselonlescroyances,
Coniques (Essaispourles).Définitions, I,264;les plusfortesnousviennent
propositions et problèmes, III, 182et de l'habitude,I, 307.
suiv.;lettredeLeibnitz à Périer,pour Cupidité.Sa nature, I, 325; un des
lui donnerl'ordreà mettredans la principes quipartagent la volontédes
publication du TraitédesConiques, hommesI, 325.
de Pascal,III, 466etsuiv. CurésdeParis. Avisenvoyépar eux
Conninck, jésuite.Citésur l'amourde auxcurésdesautresdiocèses,surle
Dieu,105. sujet desmauvaises maximes dequel-
Conscience. Différence entre reposet quesnouveaux casuistes.II, 114;fac-
sûretédeconscience, I, 365;dangers tumspoureuxet lescurésdeRouen
desfauxprincipesde conscience, I, contrelesjésuites,II, 115-331.
369. Curiosité.Estl'unedesprincipales ma-
Consentement général.Objection contre ladiesdel'homme,I, 288.
cecritériumde certitude, I, 388. Cycloïde, Voy. Roulette.
Constitution. Écritsur la signaturede Cyrus.Comment il agit sansle savoir
ceuxquisouscrivent aux constitutions pourla gloiredel'Evangile, I, 343.
en cettemanière : « Je ne souscris
qu'ence:quiregarde la foi,» ousim- D
plement« Je souscris auxconstitu-
tionstouchantla foi,» II, 3. Damnés.Unedeleursprincipales con-
Continuité. Dégoûte en tout,I, 28. fusions, I, 363.
Contrariétés. Cellesde l'hommeaprès Daniel.Equivoque de la duréede ses
en avoirdémontréla grandeuret la soixante-dix semaines, I, 341.
bassesse,I, 249,291et suiv. Darius.Comment il aagi,sanslesavoir,
ContratMohaira.Voy.Mohatra. pourla gloiredel'Evangile, I, 343.
474 TABLEANALYTIQUE.
Défauts. Remercîments que nous de- éternel,niinfini, voit bienqu'ilya
vonsàceuxquinousavertissent des dans la natureun être nécessaire
nôtres, I, 386. éternelet infini,I, 250;touteschoses
Définition. Desmotsquinepeuvent être tiennent presque desadouble infinité,
définis, ou dontla définition e st plus I, 261; est seulle vraibien,I, 216,
obscureque le mot lui-même,III, 295;neseraaperçuquedeceuxquile
166;desdéfinitions de nomset des cherchentdetoutleur cœur,I, 297;
définitions de choses,III,167;règles en se cachantaux hommes,a mis
desdéfinitions. III, 178. danssonÉglisedesmarquespourse
Déisme.Aussiéloignéde la religion faireconnaître, I, 297;prouve p ar le
chrétienne, quel'athéisme y est con- zèledesunset l'indifférence des au-
traire,I, SU. tres, I, 300;riendepluslâchequede
Délicatesse. Remarques surcettequalité faire le bravecontrelui, I, 301 ; sa
danslesrapportsde l'hommeavecla justice enversles réprouvésdoit
femme,II, 53. moinschoquerquesamiséricorde en-
Déluge.Miraclequi prouveque Dieu verslesélus,I, 302;preuvesdeson
avait l epouvoiret lavolonté désauver existence, I, 302et suiv.;la foi nous
le monde,I, 309;preuvedu déluge, apprendson existence, la gloirenous
I, 327. fera connaîtresa I,303; infi-
Démons.Jésus-Christ n'a pointvoulu nimentincompréhensible, nature.I, 303;
deleurtémoignage, I, 365. avantage infinià l'admettre, I,303,304;
Demonstrations. Dela méthode desdé- pourquoi il est caché, I, 308;pourquoi
monstrations géométriques, se
c'est-à- il ne manifestepointavectoute
direméthodiques et parfaites, III,163; l'évidence qu'ilpourraitfaire,I, 311;
consisteen troispartiesessentielles, notrefélécitéestd'êtreen lui,notre
III, 177;règlespourles démonstra- uniquemald'être séparéde lui,I,
tions,III,178. 312et suiv.;ce qu'enseigne sa sa-
Denis(Saint)d'Alexandrie. Dispute de gesse,I, 313 ; la grâce,seulmoyende
saint Basileet de saint Athanase à nousunirà lui, I, 314;commentil
proposde sesécrits,I, 187. révèleson être et ses préceptes,
uneseule I,
fin
Dépendance. Tousles hommesy sont 314; unseul précepte, :
astreints,I, 369. toutp ar lui,t out pourlui,I,à314;est-
Descartes. Réflexionssursaphilosophie, il incroyable qu'ils'unisse nous,I,
; élogedelasoncaractère,
I, 381 sesex- 317, combiennous savonspeu ce
périencessur pesanteurde l'air, qu'ilest,I, 317;son incompréhens
III, 150.Le bilitén'empêche pas l'homme desavoir
Désespoir. désespoir ouhisuperbe, qu'ilest,deleconnaîtreetdel'aimer,
dernierstermesdelaraison,I, 315. I, 317; imagede l'homme qui s'est
Désir.Celuide la véritéet du bon- lasséde lechercherpar le raisonne-
heurnousestlaissépournouspunir, ment et quicommence à lire les Ecri-
I, 296. tures,I, 319et suiv.; cequ'ila mon-
Dettonville. Pseudonyme dePascaldans tré parlesmiraclesdel'ancienne loi,
lacorrespondance pour lasolution des I, 331;dusenslittéralet spirituelde
problèmes dela roulette,III, 362et sesparoles,I, 332;suffitaux saints,
suiv. I, 334; son desseinde se cacheraux
Devoir.Essencedeceluidel'homme, 1, unsetdesedouceurdécouvrirauxautres,I,
371;la passionnousle faitoublier, 344 etsuiv.; à ceux deson avénement,
I, 381. 1,344 ; visible quile cherchent,
Dévotion.Ce que l'expériencenous I,344,345;agitplutôtsur notrevo-
montreà sonC égard,I, c390. lontéquesurnotreesprit,I, 345; son
Diana,jésuite. itationurieuse à pro- abandonparaîtdansles païens,sa
posd'unreligieuxquiquitte sonha- danslesjuifs,I, 316 ; onne
bit, ut eat incognitus ad lupanar,I, le protection
connaitutilementquepar Jésus-
60;citésur la contrition, I, 104;sur Christ,I, 349et suiv.;insuffisance de
l'aumône, 119,120; citationsdiverses, lapreuvetiréedu spectacle del'uni-
I, 219. vers,I, 350;cequ'est le Dieu deschré-
Dicasillus, jésuite.Citésur lacalomnie, tiens,I, 350;peuttenter, noninduire
I, 158. enerreur, I, 354;nepeutpermettre
Dieu.PourquoiPascalne veutpas dé- desmiraclesau profitd'unefausse
montrersonexistence pardesraisons ou mauvaise doctrine, l, 354; sadou-
naturelles,I, 243;le plusgrandca- ceurpourfaireentrerla religiondans
ractèresensibledesa toute-puissancenosespritset dansnoscœurs,I, 3P9;
est l'immensité de l'univers,I, 246; sensibleaucœur etnonà la rason,f,
l'homme, qui n'est ni nécessaire, ni 360;il s'estréservéà Ipiseul le droit
TABLEANALYTIQUE. 475
denousinstruire,I, 363;deuxsortes coupables, I, 298;le risquedanslo
de personnesle connaissent, I, 365; douteobligeà chercherla vérité,I,
il fautnes'entretenir deluiparce 364.
queson
qu'ilestla vérité,I, 369; royaumeDuel. Maximedes jésuites,I, 151et
est en nous,!,369;cequ'ilexigede suiv.
notre foi et de notreràison,I, 370;
comment les hommessontpartagés E
par rapport à lui, I, 370;s'il existe,
il ne fautaimerquelui,I, 371;son Éclipses.Rusesdesastrologues quiles
butdansla créationdesintelligences, donnentcommeprésages demalheur,
I,372;ne jugedeshommesquepar Ecriture I,583.
l'intérieur,I, 375; absoutaussitôt sainte.Estime qu'on doiten
qu'ilvoitla pénitence dansle cœur,I, faire,I, 306 ; ses merveilles, preuves
375;il y a loin de le connaître à l'ai- del'Écriture,I,312;imagedel'homme
mer,I, 384 doit
; ne est que suivant s es qui commence à la lire aprèss'être
promesses, I, 389; toujours,s'il lasséde chercherDieupar le raison-
est une fois,I, 392;savolontéseule nement,I, 319et suiv.; obscure
règle dece qui est bon,I, 395;enlui pourlesJuifset lesmauvais chrétiens,
de
la parolene diffèrepas l'intention, claire les
pour justes,I, 328 ; authen-
ni de l'effet,ni les moyensde l'effet, ticitédel'histoireracontéeparlesli-
I, 416;pourquoi il estun Dieucaché, vresmosaïques, I, 327;Jésus-Christ
II,41 et suiv. et les apôtresnousen ontdécouvert
Dignité. Celledel'hommedansl'étatde le véritablesens, I, 330; comment
natureetdansl'étatactnet,I, 361. ellemarquelavérité,I, 331;sonvéri-
Discours.Digressions qu'onpeuty ad- tablesens est celuiqui en accorde
mettre,I, 290. toutesles contrariétés, sourcedeces
Disproportion del'homme, I, 246. contrariétésI, 330,331, 332; sonuni-
Diversité.Combien grandeentretoutes queobjetestla charité,I,332;obser-
choses,mêmedemêmeespèce,I,390, vationssursesclartés et sesobscuri-
note1. tés, I 346;commentelle parle de
Divertissement. Dansle sensdedissi- Dieu,I, 350;l'Ancien Testament con-
pation,oubli de sot,I, 264; nouscon- tenaitles figuresdela joie future,le
solede nosmisères, etc'estcependant Nouveau contientles moyensd'yarri-
la plusgrandedenosmisères,I,268; ver,I. 366;malà proposattaquéesur
si l'homme était heureux,il le serait ce qu'elledit du nombredes étoiles,
d'autantplus qu'il serait moinsdi- I, 368 ; réponseà l'objectionqu'elle
verti,
I, 275;leslgrands divertisse- est pleinede chosesqui ue sontpas
ments,et surtouta comédie,dange- du Saint-Esprit, I, 387;pleinedepas-
reuxpourlaviechrétienne, I, 375. sages pour consoleretintimidertou-
Divisibilité desnombres. Voy.Nombres. tesles conditions, I, 392;il est faux
Docilité.Tropdedocilitédela raison quel'Ecriture aitétébrûléeavantEs-
est un vice commel'incrédulité, et drasetrestituéeparlui,I,401et suiv.;
aussipernicieux, I, 387. desesdiverses interprétation, I,404et
Docteurs.Pourquoi on veutqueles doc- suiv.
teurs graves soient infaillibles,I, Église.Dieuy amisdes marquessensi-
r 377. bles pour se faireconnaître, I, 297;
Doctrine.Sertà discernerles miracles, saperpétuité malgré lesschismes et les
w et est elle-mêmediscernéepar eux, hérésies,I,308et suiv.;a toujoursété
I,352;comment on blasphèmeréci- visibleoudans la synagogue ouen elle-
proquement la doctrineet les mira- même,I,329;la foien elledevaitêtre
cles,I, 358. de précepte,pourquoi, I, 356;a trois
Dogmatistes. Insuffisance deleurdoc- sortesd'ennemis : les Juifs,leshéré-
f, trine,I, 292;laraisonles confond, I, tiques et les mauvaischrétiens,I,
293; originede leurfaussedoctrine, 357;ce qu'elleopposeà cesennemis,
{ I, 315. I, 357;toujours combattue pardeser-
Domestiques. Relâchement dela morale reurs contraires,I, 361;ce quinous
des jésuitespource quiles regarde, trompequandnouscomparons lesdif-
1,66. férentsâgesdel'Église,1,365:sonhis-
Douleur.Pourquoiil n'est pashonteux toireest proprement celledela vérité
d'ysuccomber, I, 382. ; ellen'arienà craindredesper-
I,367
Doute.Dans les doutesimportantsil sécutions, I, 367; nepeutjugerdel'é-
fautchercherla vérité,I, 297,298, tat des cœursquepar l'extérieur,I,
ceuxquien gémissent méritentcom- 375;absout quand ellevoitla péni-
, mais les indifférentssont tencedansles œuvres,I, 375;~q'est
passion
476 TABLEANALYTIQUE.
pas déshonorée par la conduitedes banqueroutiers, I,31 ; surlesrestric-
hypocrites, I,375;saerreurdeceuxqui tionsmentales,I, 94; sur la confes-
prétendent que discipline estim- sion,I, 98,99;surla pénitence, 1,99;
muable, I,380; comment on y entrait sur les occasions prochaines, I, 102;
autrefoiset comment surla
ony entreau- de contrition, I, 104;sur l'amour
jourd'hui,II, 34; qu'ellecondamne Dieu. I, 105; sur la simonie, I,125;
souventdeserreursquinesontsou- sur lesbanqueroutiers, I,125etsuiv.:
tenuespar aucunshérétiques,sans surl'homicide, I, 140, 156 ; sur la spé-
qu'ondoivedirepourcelaqu'ellecom- culation et la pratique,I,141et suiv.
battedeschimères, II, 85. Esclave. Flattéet battu,I, 384.
Égoisme. Lapentevers soi estle com- Espace. Dilficultéde sa définition, III,
mencement de toutdésordre,I, 372; 337;desrelations dumouvement, des
son dérèglement, I, 381. nombreset del'espace, 340.
Egyptiens. Infectés d'idolâtrie etdema- Esprit.Diverses espèces; chacund'eux
gie,I,309 ; leurreligion sansmarques doit régnerchezsoi, non ailleurs,
de vérité,I. 320. I, 280 ; plusona d'esprit,pluson
Élie.Lesmiraclesdiscernent entrelui trouved'hommes originaux, I, 284;
, et lesfauxprophètes, I, 354. espritde justesse,de géométrie, de
Eloquence. Ennuieà la longue,I, 28; il finesse,I,285, 286 ; comment il s'atta-
y fautde l'agréable et deréel,1,290; cheau faux,I, 287;instabilité deses
lavraiese moquedelafausse,I, 290; efforts,I, 287;se formeparles con-
sesfaussesbeautésquenousblâmons versations, I, 287; a sonordrequiest
en Cicéronontleursadmirateurs, I, par principeset démonstrations, I,
e n
291; quoiconsistela vraie,I, 379; 288;touslescorpsensemble nevalent
estunepeinturedela pensée,I, 379. pas le moindredes esprits,I, 335 ;
Elus.Touttourneà bienpoureux,I, règlede Montaigne pourjugerdesa
346;ignorent leursvertus,I, 365. solidité, III,179, à180;deuxsortes
Emplois.Pourquoiles grandssontsi d'espritsarrivent la vérité,I, 365;
recherchés, I, 265. riel n'arrêtelavolubilité du nôtre,I,
Ennemis.Nousappelons ainsitoutce 368 ; a besoinde la mémoiredans
quis'opposeà notresatisfaction, toutesses opérations,
323, sortes I, 383,deux
325;sensdece motdanslesEcritu- l'autrede d'esprits,l'un etsuiv.
géométrique
res,I, 333. finesse,II,50
Envie.Maximes desjésuitespourl'excu-Espritgéométrique. Développements sur
ser,I, 92. cettesorted'esprit,de sa soliditéen
Épictète. Sa manièred'écrireest celle lui-même et de sesméthodesde dé-
qui s'insinuele mieux,I, 288;che- monstration, Ill, 163et suiv.
min qu'il montreaux hommes,I, Espritsaint.Comment lesapôtresjugè-
387; entretienavecSacisur lui et rentparlui, I, 363.
sur Montaigne, II, 5et suiv.;est un États.Périraient si onnefaisaitsouvent
des philosophesqui ont le mieux plier lesloisàla nécessité, I, 309.
connules devoirsde l'homme,ré- Éternel.Cequi seulestéternel,I, 383.
sumé de sa morale,6; en quoi il se Eternité. Malheur deceluiquiauravécu
trompe,7. sans ypenser, I, 299.
Epicuriens.Leurdoctrine surlespas- Etre.Pourquoi onnepeutdéfinirl'être,j
sions,I, 296;originedeleurfausse Eucharistie. III,166.
doctrine, I, 315. Port-Royal défendu contre
Epine. Miracle de la sainteÉpineà lesjésuitessurce sacrement, I,70 et
, Port-Royal, I, 358.Voy.Port-Royal. suiv.; figuredela croixetdelagloire,
Equilibre des liqueurs.Voy.Liqueurs hérésiedes calvinistes, I, 362
; facile
(Traitédel'Équilibre des). à croiresi l'Evangile estvraietsiJé-
Erreurs.Impressions anciennes etchar- sus-Christ est Dieu,I, 388;pourquoi
mesdela nouveauté causesd'erreurs, onlamettaitautrefois dansla bouche
1,259;despuissances trompeuses, I, desmorts,II,31.
264; il peutêtre bonqu'ily aitcer- Eucher(Saint).Citésur l'Eucharistie
taineserreurs, I, 288. I, 175.
Escalier.Méthode pour trouversa di- Eutychiens. En quoi ilserraient,I, 352
mension et soncentredegravité,III, Evangélistes. Comment ils représentent
445. Jésus-Christ, I, 335.
Escobar,jésuite.Ssur ursa Théologie mo- Evangile.Artificedesjésuites- pour en
rale,I, 53; citésurla la non-obligationéluderl'autorité,I,59et suiv.;sasim-
dujeûne,I, 53 ; simonie, I, 63; plicitéremédie auxvicesdel'homme,
surladirection d'intention, I, 70;sur I, 315;preuvede Jésus-Christ; son
la corruption desjuges,I, 79; surles styleadmirable, I, 341;comment les
TABLEANALYTIQUE. 477
païens,sansle savoir,ontagipoursa Figures.Figurede la véritéchezles
gloire,I, 343. Juifs,I,326 ; est faitesurla vérité,er
Exception.Il fauttoujourslui préférer la vérité reconnuepar la figure, I,
larègle,I, 287. 326; diversessortesdefigures,I, 328;
Excuse.Souvent pire que l'insulte,I, pourquoiles prophètes ont parlé en
282. figures,I, 328et suiv. ; ont subsisté
Exemples. Comment ils serventà prou- jusqu'àla vérité,I, 329;la grâce, fi-
ver,I, 286. guréepar la loi,figureelle-même la
Exorcistes.Les miraclesprouvaient gloireàlaquelle elle conduit, I, 329;
contreeuxen faveurdes apôtres,I, decellesqui marquent fatalitéet de
354. cellesquimarquentillusion,I, 386.
Ezéchiel. Comment il parlaitd'Israël,I, Filiutius,jésuite. Citationcurieuse pour
370. dispenserdu jeûneceluiquis'estfa-
F tigué ad insequendam amicam, I,
54;citésur lesrestrictions mentales,
Factumspour lescurésdeParis et de I, 93; cité sur la pénitence,I, loO,
Rouen,II, 115-331.Voy.Jésuites, sur I, 101;sur l'amourde Dieu;105;I,
Port-Royal. l'homicide, I, 141.
Fagundez,jésuite.Citésur la confes- Filleau (Le P.), jésuite.Ses attaques
sion,I,99;surlacontrition. I, 104. contrePort-Royal, I, 178.
Fantaisie.Semblable et contraireau Fin dernière.Combien il est important
sentiment,I, 286;chacuna les sien- dela connaître, I, 298.
nescontrairesà sonproprebien,I, Finessede l'esprit.En quoielle con-
287. siste,I, 285.
Faux.Comment l'espritetla volontés'y Fini.S'anéantit en présencede l'infini,
attachent, I, 287. J, 302.
Félicité.L'homme en jouiraitavecas- Flahaut (LeP.), jésuite.Ses leçonsà
surances'il n'avaitjamaisété cor- Caenpourpermettrele duel,II, 117.
rompu,I,293 : oùl'homme doitlacher- Foi. Va principalement à établirdeux
cher,I, 313;estle seul butdetousles choses : la corruption dela natureet
hommes, l'objetseulen diffère,I, 363. la rédemption de Jésus-Christ, I, 300;
Femmes. Maximes desjésuitessur leur cheminquiy conduit,I, 305;comment
I, 95; pourquoi
luxe,est leurconversa- la raisondoits'y soumettre,I, 317,
tion si recherchée, ; com- 318;au-dessusdes sens,et non pas
I, 265
mentellesdéterminent dansl'homme contre,I, 318 ; impossiblesans la
sesidéessur la beauté,II,51 ; est le grâce, I, 318 ; en quoielleconsiste
sujetle plusproprepoursoutenirla tout entière,I, 360; de ses motifs
beauté,II, 52; combienellesaiment dansla religionchrétienne,I, 370 ;
la délicatessedansles hommes,II, parfaite,en quoielleconsiste, I, 371;
53;ce n'estpointun effetdela cou- bonheurde ceuxqui viventdanssa
tume,maisuneobligation dela nature simplicité, I, 384; est undondeDieu
quel'hommefasseles avancespour et nonduraisonnement, I, 386.
gagnerl'amour dela femme,II, 55. Force.Estle tyrandumonde,I, 269;ne
Fermat.Lettrede Pascalet Roberval pouvantfortifierla justice,ona jus-
surunprincipedegéostatique énoncé tifiéla force,I, 274; n'estmaîtresse
par Fermat,III,208;lettrede Pascal que desactions extérieures, I, 280;
sur les partis,les combinaisons et sonpouvoir etceluidel'opinion, I, 380.
diversproblèmes de mathématiques, Formalitéset cérémonies. Il est super-
III, 220;nouvelle lettresur la règle stitieuxd'y mettreson espérance, I,
despartis,III,226;lettredeFermatà 369.
Pascalsurle trianglearithmétique et Formulairede foi. Il est arrêté qu'il
sur certainespropositions sur les sera souscritpar tousles évêques du
puissances des nombres,III, 231; royaume, I, 222; ordonnance des vi-
autrelettreà Pascalsurles règlesdes cairesgénérauxde Parispourla si-
partiset sur certainespropriétés des gnaturedu formulaire dresséen exé-
nombrespremiers.III, 232;autre cutiondes constitutionsdes papes
lettreà Pascalsurlespartis,III,234 InnocentXet Alexandre VII,II, 327;
réponsede Pascalà cettedernière, textedu Formulaire, II, 330;déclara-
III, 235; de
lettre Pascal,considéra- tion descurésdeParissurl'ordonnance
tions sur la géométrie,détailsin- desvicairesgénéraux, II, 330etsuiv.
times,III,237; deuxpropositions de Fou.Ceseraitl'êtreque de ne l'être
> géométrie démor.trées parlui,III,238; I, 377.
solution donnéeparluid'unproblèmeFoudre. pas, Pourquoiellenetombepassur
j, degéométrie proposéparPascal,24o. leslieuxbas,I, 288.
478 TABLEANALYTIQUE.
G les grâcesque Dieufaiten cettevie
sontla mesuredela gloirequ'ilpré-
Garasse.Bouffonnerie impiede ce jé- pareen l'autre,ÏI, 101.
suite,1,115. Granados, j ésuite. Citésur la confes-
Généalogies. Soinqu'avaient lesanciens sion,I,99; surla contrition,I, 104.
de les~conseiver, 1, 327;de cellede Grandeurde l'homme,I, 249;a besoin
Jésus-Christ dansl'Ancienet le Nou- d'êtrequittéepourêtresentie,I, 281;
veauTestament, 1,347. commentl'hommedoit ressentirla
Génie.Asonempire,sonéclat,sa gran- sienne,I, 316; diversessortesde
deur,etc.,1, 334. grandeurs, réciproquement invisibles,
Géomètres. Auraientl'espritde finesse I, 334;deux sortesparmileshommes,
s'ils avaientla vuebonne,I, 285 se II,18.
rendentridiculesen voulanttraiter Grandeursmathématiques. Considéra-
géométriquement les chosesfines,I, tionssurleur multiplicité et leurdi-
286. visibilitéà l'infini,III, 169et suiv.
Géométrie. Comprend un grandnombre Grands.Quelque élevésqu'ilssoient,ils
de principes,1, 285;de l'espritgéo- ontleursfaiblesses, I, 279; troisdis-
métrique,III,163et suiv. ; ,on excel- courssur leur condition, H, 15; ha-
lenceet son inutilité,111,237;deux sardsdeleurnaissance, II,16;ceque
de Fermat,III,238;so- c'estqu'êtregrandseigneur,II, 19
propositionspar Fermatd'un pro- Grecs.Égarements
lutiontrouvée de leurmythologie
blèmeproposépar Pascal,III, 24o. I, 309;leursprincipales loisemprun-
Voy.Espritgéométrique. téesà cellesdesHebreux, I, 320.
Géostatique. Lettressur un principede Guerre.Pourquoielle a de l'attrait,I,
géostatiqueénoncépar Fermat,III, 265;quidevraitêtrejugesiondoitla
208. faire,I, 275.
Gerson.Citésurl'infaillibilité du pape, Guerresciviles.Le plus grand des
1,228;faussement alléguépar lesjé- maux, I, 269.
suites pour soutenirleurs maximes
sur la simonieet l'usure,II, 139et H j
suiv.
Gloire.Sa recherche,qui est la plus Habitudes. Dangerdequitterlesbonnes,
grande bassessede l'homme,est en mêmependantpeude temps,I, 391.
mêmetempsla plus grandemarque Voy.Coutume.
de son excellence, 1,249;combien sa Hasard.Donneet ôtelespensées,I, 380.
douceurest grande,I, 251;les bêtes Hébreux.Entraînésà l'idolâtriepar
ne s'admirentpoint,I, 287;la grâce l'exempledes Égyptiens, I, 309.Voy.
enest la figureet y conduit,1,329. Juifs.
Gourmandise. Maximes des jésuites Hénoch.Fut un des saintsde l'ancien
pourl'excuser,I, 92,93. monde, I, 308.
des
Grâce.Doctrine jésuites sur la Henriquez, jésuite.Citésur l'amourde
grâcesuffisante, I, 29et suiv.;consi- Dieu, I, 105.
dérations s urla grâce suffisanteet la Héreau (LeP.),jésuite.Citésur l'homi-
grâceefficace,I, 29 et suiv. ; de la cide,I, 142;sur le duel,I, 152;ses
grâceactuelletoujours présente,I, 42 leçonsau collègede Clermontpour
et suiv.;la grâceefficace n'a pointété permettre l'homicide, II, 117.
condamnée par l'Eglise,I, 188;sens Hérésies.Leursourceestl'exclusion de
de Jansénius,201;doctrinede saint certainesvérités;moyendelesempê-
Augustin, 202;peutseulenousunirà cheret deles réfuter,I, 362.
Dieu,I, 314;les dplusimpies en sont Herétiques. Reprochent auxcatholiques
capables,I, 315; oublecapacitédela Unesoumission superstitieuse, I, 318
;
recevoiroude la perdre,I,316 ; la foi pourquoiles miraclesleur seraient
impossible sanselle,I, 318;la nature inutiles,I, 358;sourcedeleursobjec-
en estuneimage,I, 323 ; figuredelu tions,I, 362;avantagesqu'ilstirent
323,329;figuréepar la loi, contrel'Églisede la moraledes ca-
gloireI,sera
toujoursdansle monde, suisteset desjésuites,II, 160et suiv.
I, 329;faitembrasser
I, 363
; les preuvesde Hérode.Comment il a agisansle savoir
la religion,I, 364; nécessairepour pourla gloiredel'Evangile, I, 343.
faired'unhommeun saint,I, I, 377 ; Histoire.Suspectequandelle n'estpas
donnece à quoi elle oblige,I, 388; contemporaine; I, 322. Cara-
nouvellesconsidérations surla grâce Homicide. Questionproposée par
efficaceet sur la grâe suffisante à muel,savoirs'il est permisaux jé-
proposdel'accomplissement descom- suitesde tuerles jansénistes, I, 72et
mandements de Dieu,II,57 et suiv.i suiv. ; maximes desjésuitespourl'cx-
TABLEANALYTIQUE. 479
cuser,I, 137et suiv.,147et suiv.,II, sérable à Dieu,I,296;grandeur et misère:mi-
121,147 ; doctrine del'Églisecatholi - deconnaîtrequ'ill'est; ~graLd
que, I , 153e t suiv. puisqu'ilconnaîtsa misère, 1, 297
;
Homère. Seslivresbienmoinsanciens combienl'indifférent est malheureux
quelaloimosaïque, I, 321;afait un et coupable, I, 297et suiv.;sonétat
romanet qu'ildonnepourtel,I, 322. pleindemisère, de faiblesseetd'obs-
Homme.En regard des infinimeut curité,I,299;naimeparticulièrement
grandset desinfiniment petitsdela que ce qui peutluiêtreutile,I, 301;
nature,I, 246et suiv.;qu'est-ceque automate autantqu'esprit,1,306,307 ;
l'homme, 1,247; salimitesdesonintelli- sonimpuissance d'acquérirpar lui-
gence,I, 247; grandeur, I,sans248et mêmela vertu,remèdeà ce mal,I,
se concevoir pen- 307; sa vraienature son vraibien,
suiv.;nepeutbornéen
sée, I, 248; toutgenre,I, chosesinséparables a connaître,I,
248;sa dignitémalgré sa faiblesse, I, 308;preuve de sa corruption origi-
249;il neoufaut pas lui montrersa nelle,I, 308;cequ'ilfautpourrendre
grandeur sa bassesseseulement, raisonde toutesanature,I,311; ce
maisl'uneet l'autre,I, 249;a enlui qu'il lui importedeconnaître, I,311;
unenaturecapable debien,I,249;où aveugle,s'il neseconnaîtpleind'or-
estson bonheur, I, 250; sanaturese gueil,etc., I, 311; sentimentsqu'il
considère en deuxmanières.I, 250; doitavoirpourla religionchrétienne,
deuxchosesl'instruisent : l'instinct I, 311 ; contrariétés qui setrouventen
et l'expérience, 250; sasavanité, I,251 ; lui,I, 312 ; les contrariétés qui sont
sa grandeurmalgré faiblesse,I, unepreuvedelavraiereligion,I, 312
251;sonamour-propre, I, 252;n'est et suiv.;n'attendez del'homme ni véri-
que déguisement, mensongeet hy- té,ni consolation,I, 313;son étatavant
pocrisie et ensoi-mêmeet à l'égard et depuisla chute,I,313;sescontra-
des autres,I, 253;pourquoi il n'est dictions, preuve de sesdeuxnatures,I,
pasétonnédesa faiblesse, I, 254;in- 314;étrangetéde la doctrinechré-
capable devraiet debien,I, 260; ses tiennesur sonétatet ses devoirs,i,
principesnaturelsne sont que ses 316;la pénitence chemindesagran-
principesaccoutumés, I, 260; est à deur, I, 316; extrémitéde sa bas-
lui-même le plusprodigieux objet de sesse,I, 317;devoirsde saraison,ï,
la nature,I, 263;conséquences desa 317 ; capable d'amouret de connais-
doublenature, I,263; d'où vient q u'il sance, I. 317;imagedeceluiquis'est
n'estpasheureux, I, 264 ; pourquoi il lassédechercherDieupar leraison
aimetantlebruitet le remuement, I, nementet qui commence à lire les
265;contradiction de ses instincts, Ecritures, I, 319et suiv.;tousrecher
pourlsa e divertissement et le repos, I , chentleursatisfaction, maislaplacent
266; vanité,I, 266 ; image deleurs dansunobjetdifférent, I, 323: moyens
conditions, I, 268; e ncore une contra- de son salut,I, 330; a ime la diversité,
dictiondansson esprit,I, 271; effet I,332;tendances charnelles ouspiri-
de la maladiesur lui, I, 276;n'est tuellesde ses appétits,I, 333;tout
quemensonge, duplicité, contrariété, l'instruitde sa condition, I, 345; en
secachantet sedéguisant à lui-même, mêmetempsindigneet capablede
I, 276; son moiest haïssable, I, 277; Dieu,I, 345; doitvoirassezpourcon-
les sciencesabstraites,nonplusque naîtrequ'ila perdula vérité,I, 361;
cellesde lui-même, ne lui sontpas tombédesaplace,lachercheavecin-
propres,I, 277, 278 ; sacondition, I, quiétude, I, 361;sa dignitédansl'é-
281; inconstance de son humeur,I, tat d'innocence et dansl'état actuel,
281,282;aimela malignité contreles 361; ne peutse connaître q ue par la
superbes, 282;n'estni angeni bête, soumission desa raison,I, 364;doit
qui veut faire l'angefait la bêle, avoirdifférentsgenresde vie selon
I, 287 ; sacuriosité i nquiète pour l es ses croyances,I, 364; moyensde
chosesqu'il ne peutsavoir,I, 288 ; combattreses sentimentscontrela
contrariétés étrangesdanssa nature, religion,I, 366;ainsifaitqu'àforce
I,291et suiv.;cequ'ilseraits'iln'a- de luidirequ'ilest unsotil le croit,
vaitjamaisétécorrompu, I, 293;plus I, 368;importance de bienréglersa
inconcevable sansle mystèredupéché conversation intérieure, I , 368; son
originelquecemystèren'estinconce- injusticeet sa corruption, I, 371et
vableà l'homme, I, 293;seulmoyen suiv.;prennentsouvent leurimagina-
qu'ila deseconnaître, I, 293, note 1; tionpourleur cœur,I, 371 ; est visi
deuxvéritésdefoiparrapport à lui,I, blementfait pour penser,I, 37it
293,294,note;pourquoi n'est-ilheu- commentils sopt partagéspar rap-
reuxqu'enDieu? pourquoi si~conP'îire ~Hjrt àDieu,I, 370,371; guerreintes-
480 TABLEANALYTIQUE.
tineen luientrelaraisonet lespas- seconde nature,I, 254; soncaractère,
sions,I, 372; combienest grande I, 254; sa puissance,ses effets,I,
leur folie,I, 377;la grâceseulepeut 255,259: erreurimportanteoù elle
, en faireun saint,I, 377;le tirerdesa nousentraîne, I, 256; e xemples céLè-
misèren'est pas indignede Dieu,I, bresde seseffets,I, 258.
378;tousse haïssentnaturellementImmortalitéde l'âme.Importancede
l'un l'autre,I, 378;peut-ilmériterla cettequestionpournotreconduiteen
communication avecDieu?I,378;dé- cettevie,I, 364.Voy.Ame.
régtement desonamour-propre et de Impies.Blasphèment la religionchré.-
sonégoïsme,I, 381;il ne lui est tienneparcequ'ilsl'ignorent, I, 311;
pas honteuxde succombersousla la croientun simpledéisme,I, 311;
douleur,maisil l'estdesuccomber au les plusimpiessontcapablesde la
plaisir,pourquoi, I, 382;combienil grâce,I, 315; comment leur indiffé-
se connaîtpeu,I, 382; sonintimité renceprouve la corruption et la ré-
dansl'immensité destempset deses- demption,I, 316,361;commentils
paces,I, 383 ; rienneluiestsi insup- abusentdeleur raison, I, 364;veulent
portableque d'êtredansun pleinre- se persuader qu'iln'ya pointdeDieu,
pos,I, 384;jusqu'oùvasa bassesse,I, I, 371.
385; de sa faiblesse,I, 386: Impiété.C'estd'elleque viennentles
la religion
preuves chrétienneseulele rend peinesdela piété,I,374.
heureuxet aimable,I, 386; chemin Incertain.Pensée curieuse sur l'incer-
qu'il doit suivre, I, 387 ; avantage taindanslavieetdansla religion,I,
pourlui de seeonnaitre, I, 389; deux 379,380. mauvaiseavec
seulessortes : justesqui se croient Inclination laquelle
pécheurs,pécheursqui se croient nousnaissons.I, 371,372.
justes, 1,391; sa description,I, 392 ; Incompréhensibilité de Dieu,del'âme,
il n'y a rienqu'onnelui rendenatu- de la créationdu monde,du pécbé
rel, il n'y a naturelqu'onne fasse originel, I, 38.
perdre,1, 392;deuxsortesdegran- Incompréhensible. N'estpas unepreuve
deursparmieux,II, 18;cen'estpoint de non-être,I, 317.
uneffetdela coutume,c'estuneobli- Inconstancede l'homme.Sa cause,I,
gationdela naturequel'homme fasse 281.
les avancespourgagnerl'amitiédela Incrédules.La religionnousobligede
femme, II, 55. les regardercommecapablesde la
Histoire.Caractères de l'histoireécrite grâce,I, 301; il taut les appelerà
parMoïse, I, 327,3 28. avoirpitiéd'eux-mêmes, I, 302;réfu-
Honnêtes gens. Onn'apprendpointaux tationde l'objectionqu'ilstirentdes
hommesà le devenir,et cependant juifs, I, 324;devoirdela tolérance à
ils se piquentde l'être,I, 279. leur égard,I, 360;sontles pluscré-
Honorius,pape. Un de ses décrets dules, I, 381; commentraisonnent
condamnécommehérétiquepar un ceuxqui n'aimentpas la vérité,!,
concilegénéral,I, 190;cettesemence, 387.
bien que confirmée par deuxautres Indifférence. Satéméritéen matièrede
conciles et plusieurspapes, aété atta- religion,I, 297et suiv.; comment celle
quée par lecardinalBellarmin, I, 191. desimpiesprouvela combien corruptionet la
elle est
Honte.Il n'yen a qu'àn'enpointavoir, rédemption, I, 316;
I, 301. dangereuse, I, 364;comment ellesert
HuguensdeZulichem. Lettreà Pascal à conserverles faussesreligionset
sur les problèmes dela roulette,III, mêmelavraie,I, 384.
464. Indifférents. Leurfauxraisonnement, I,
Humilité.Nedoitpas nousrendrein- 299.
capables dubien,I, 316. Inégalité.Il est nécessaire qu'ily en ait
Hurtado,jésuite.Citésur la contrition, conséquence, I, 273. dans
sur l'amourdeDieu,I,105. Infaillibilité.Si elleétait dans un, ce
Hypocrites.NenepeuventtromperDieu, serait un miracleétrange, la
l'Eglisequi peut jugerque par multitudecela paraîtnaturel,I, 379
l'extérieur,n'estpas déshonorée par Voy.Pape.
eux,I, 375. Infaillible.Pourquoionveutquelepapu
et les docteursgravesle soient, J,
1 377.
Infini.Sonincompréhensibilité. Dispro-
Ignorance. Combien est déplorable celle portioninfiniedel'unitéàl'infini,I,
dela religion,I, 297et suiv. 302;il y a uninfiniennombres, mais
imagination.Aétablidansl'hommeune nousnesavonscequ'ilest,I, 303.
TABLEANALYTIQUE. 481
Iniquités.SensdecemotdanslesÉcri- euxà lacomment pincedessaintsPères,1,50et
ils ont permisl'i-
tures,1,333. suiv.;
Inquisition.Toute corrompue et igno- dolâtrieaux Indeset dansla Chi-
rante,1,376;elle etles jésuitessont ne,I, 52; dispensefaciledu jeûne
lesdeuxfléauxde la société,1,376. enseignée par eux, 1,53; leurs
Insensibilite del'homme pourleschoses différents artificespouréluderl'auto-
del'éternitéen mêmetempsquedesa torité de l'Évangile,des conciles
sensibilité pourles moindres choses, et des papes;quelquesconséquences
I, 300. quisuiventde leur doctrinesur la
Instinct.Comparé avecl'esprit,I, 383. probabilité;leurs relâchements en
Intelligence. Nepeutpasplusarriverau faveurdes bénéficiers, des prêtres,
centredes chosesqu'embrasser leur desreligieux etdesdomestiques; his-
circonférence, I, 262; ses limites,I, toiredeJeand'Alba,1,59et suiv.;de
247;sonétatavant et aprèsle péché leur méthodede dirigerl'intention;
originel,313. permissionqu'ils donnentde tuer
Intention.Doctrinedes jésuitessur la pourla défensedel'honneuret des
directiond'intention, 1,69. biens, et qu'ils étendentjusqu'aux
Intolérance.Au lieude convertirelle prêtresetauxreligieux;questioncu-
n'engendre quela terreur,1,360. rieuseproposée p ar Caramuel, savoir
Inventions.Leurprogrèscontinuel,I, s'il est permisauxjésuilesdetuerles
380. jansénistes,I, 68 et suiv.;leursmaxi-
Isaac.Atransmisla promesse duMessie, mescorrompues touchant lesjuges,les
1,308. usuriers,le contratMohatra, lesban-
Israël.Cequ'enontditles prophètes, I, queroutiers,les restitutions,etc.,I,
330; comment en parlaientlespaïens 77et suiv.;dela faussedévotion à la
et Ézéchiel, 1,370. sainteViergequ'ilsontintroduite;di-
versesfacilitésqu'ilsont inventées
J poursesauversanspeineet parmiles
douceurs et lescommodités dela vie;
Jacob.Transmet lapromesse duMessie, leursmaximessurl'ambition, l'envie,
1,309. Défendus la les
gourmandise, équivoques, les
Jansénistes. del'attaqued'hé- restrictionsmentales, les libertésqui
résiecontre les allégations duP. An- sontpermisesauxfilles,leshabitsdes
nal,1,181etdeleur
suiv.,1foietdeleur
95et suiv.,200et femmes, le jeu,le précepted'entendre
suiv.;éloge piété, la messe,I, 87et suiv.;calomniateurs,
1,214;persécutés pourla signaturedu I, 159et suiv.;leurscalomnies contre
Formulaire,I, 222et suiv.;persécu- depieuxecclésiastiques etde saintes
tionsdesjésuitescontreeux,I, 337 ; religieuses, I, 167et suiv.;espritde
ressemblent auxhérétiques, maispar leur politique, I, 163; leursattaques
le bien,I, 359. calomnieuses contrePort-Royal,170
Jansénius.Lespropositions condamnées et suiv.;méritentd'êtreaccusésd'hé-
sont-elles danssonli e,1,23et suiv.; résieet nonlesjansénistes; pourquoi,
condamner sa doctrine,c'est condam- I, 199;originede leur hainecontre
ner la grâceefficace,saintAugustin, Jansénius,1,208,note;fragments sur
saint Paul,etc., Il, 3 et suiv.Voy. leurs constitutions,leurs maximes,
Constitution, Jésuites,Propositions, leur conduite,etc.,I, 216et fausses suiv.;
Jansénistes, Grâce. maximes surl'aumône,I, 219; deleur
Jarrige (LeP.),jésuite.Sefit huguenot, doctrines, 1,3 57;conséquences
et futpendueneffigieparceuxdeson morale,I,357;leurdoctrinedelapro-
ordre,I, 177. babilitédétruitla perpétuitéde l'É-
Jérusalem.Merveilles de la Jérusalem glise,I, 357;commentils détruisent
céleste,1,367,368.ils inventèrentle lavéritéoules conséquences desmi-
Jésuites.Comment racles,1, 257; leur duretésurpasse
pouvoirprochainpourfaireleur conclure celledesjuifs,I, 358;obligentlesrois
lacensured'Arnauld, I, 23; doc- à seconfesser à eux,I, 359;ressem-
trine sur la grâcesuffisante, I, 29et blent en malaux hérétiques, I, 359;
suiv.;leurdoctrinesurlespéchés d'i- avisdescurés deParis auxcurésdes
gnorance, 1,42 et suiv.;leurdessein autresdiocèses deFranceausujetdes
en établissant une nouvellemorale; mauvaisesmaximesde quelquesca-
deuxsortesde casuistesparmieux, suistes,II,114;histoiredeleurmorale
beaucoup de relàchés,et quelques- accommodante, II, 118; censuresde
unsde sévères : raisondecettediffé- l'assemblée du clergéde 1642,dela
rence;explication deladoctrinedela Sorbonne, dela FacultédeLouvain,
,-obal)ilité
; fouled'auteurs mis par de l'archevêque de Paris,11,118;leur
PASCAL. III - 3t
482 TABLEANALYTIQUE.
peude respect en moralepourl'auto- gnagedesdémons, I, 365; avaitl'ordr
des
rité Pères,II, 153;quelques-unes dela charité,nonde l'esprit,1,288;
deleursmaximes sur les actionshu- enquoiconsistesa religion,I,308 ; est
maines,II. 117,121et suiv.; 127et l'objetdetoutetlecentreoùtouttend,
suiv.; i"' factumpourlescurésdePa- I, 306;ce quemontresonincarnation,
ris contreunlivreintitulé : Apologie I, 316 ; accomplissement des prophé-
pour les casuistescontrelescalom- tiesen sa personne,1, 309et suiv.;
nies desjansénistes,11,115et suiv.; médiateurnécessaire,1, 318;pour-
2°factumsurle mêmesujetcontreun quoirejetéparlesjuifs, 1, 323etsuiv.;
nouveau libellepubliépareux,II,123 et ceuxqui l'ontcrucifiésontles gar-
suiv.;3eet4efactum oùl'on faitvoirque diensdes livresqui témoignentde
toutce quelesjésuitesontallégué des lui,I, 324,325; pourquoi le tempsde
saints l'ères et docteursde l'Église son premieravènement a étéprédit,
pour autoriser leurs pernicieuses et celuide sonsecondne l'estpoint,
maximes estabsolument faux,II,131; I, 326 ; figurépar Joseph,1, 328;lui
5efactum,sur l'avantage queleshéré- et sesapôtresnousdécouvrent l'esprit
tiquesprennentcontrel'Eglisedela desEcritures,1,330 ; cequ'ila appris
moraledescasuisteset des jésuites, auxhommes, I, 330 ; enluitoutesles
II, 160et suiv.;6efactum,où l'onfait contrariétés desÉcrituressontaccor-
voirqueleursoeiétéentièreestréso- dées,1, 332;pourquoiil estvenu I,
luedene pointcondamner l'Apologie 333;commentil a été, 1, 334;ordre
descasuistes,et oùl'onmontreque desa grandeur,I, 334et suiv.;com-
c'estunprincipedesplusfermesdela bien sont admirablesla clartéet la
conduitede ces pèresdedéfendre en naïvetédesesparoles,1,335; jamais
corpslessentiments deleursdocteurs hommen'aeu plusd'éclatni plusd'i-
particuliers,11,168,7efactumoujournal gnominie,1, 335 ; à peineaperçudes
detoutcequis'est passé,tantà Paris historiens à causedesonobscurité,1,
quedanslesprovinces, sur lesujetde 335 ; est unDieudonton s'approche
lamoraledel'Apologie descasuistes, sans lequelons'abaisse
jusqu'àlapublication descensuresdes sansorgueil etsous
désespoir, I, 336; centredes
archevêques et évêqueset de la Fa- deuxTestaments, I, 336; préditet pré-
cultéde Théologie de Paris,II, 177; disant,I, 336;s'estsacrifiépourtons,
8e factum,en réponseà l'écritdu 1,336;prouvésurtoutparles prophé-
P.Annat,intitulé: Recueildeplusieursties, 1, 336et suiv.; objectionsdes
faussetés etimpostures contenuesdans juifscontrelui,I, 342;différences en-
leJournal,etc.,II, 199et suiv.;9efac- tre luiet Mahomet, I, 344; venupour
tum contenant les plaintesdescurés la sanctification desunsetla pertedes
contrelemêmeouvrage, 224et suiv.; autres,1,346; sa mission,1,346 ; on
JOofactumpourdemanderla condam- ne connaitDieuutilement queparlui,
nationde l'Explic.du Décalogue, du I, 349et suiv.;horsdeluinousnesa-
P. Tambourin, cequec'estni que notrevie,ni
II, 248et suiv.;conclu- vonsnotre
siondescurésdeParispourlapublica- que mort,ni que Dieu,ni que
tiondela ceusuredel'Apologie desca- nous-mêmes, 1,351;comment prouvé
différences
suistes,H, 251;factumdescurésde par ses miracles,I, 353 ;
Rouencontrele mêmeouvrage, II,253 entren'êtrepaspourluiet le dire,et
et suiv.;factumdes curésdeNevers n'êtrepaspourluiet feindred'enêtre,
contrele mêmeouvrage,II,265;fac- 1,354;combien l'Antéchrist doitdiffé-
tumdescurésd'Amiens le même rer delui, I, 355;deuxpartisentre
contre
ouvrage,II,269et suiv.; requêtedes ceuxn'estqui l'ecoutaient, 1, 357; dire
curésd'Évreux contrele même ouvrage, qu'il pasmort pourtousmèneau
; requêtedescurésdesvilleset désespoir,
II,284 ; comment
I,361 futaccom-
doyennésdudiocèsede Lisieuxpour pliela prophétiequ'ildevaitêtrejugé
le mêmeobjet,II,286et suiv.;mande- par les juifset les gentils,1, 367;du
ment des vicairesgénérauxdeParis mystèredesa rédemption, I,386; con-
pourla publication dela censurepar sidéréen toutesles personnes et en
euxfaitedel'Apologie descasuistes, II, nous-mêmes,I, 387;différences entre
289; censuredel'archevêque deRouen lui et Mahomet, 1, 387; annoncépar
contre l'Apologie,289; censurede Moïseet Job,I, 393;le Mystèrede
l'évêquede Neverscontrele même Jésus,opusculepubliéà la suitedes
ouvrage, II,293; projetdemandement Pensées,I, 396; pourquoiil n'a pas
contrel'Apologie, ; réponseà vouluêtremisà mortsanslesformes
II, 295
leurs écritscontrelesmiraclesdela de lajustice,I, 399.
sainteÉpineà Port-Royal, II,239. Jeu. PourquoiH est si recherché,I,
Jésus-Christ. N'apointvouludu témoi- 265.
TABLEANALYTIQUE. 483
Jeûne.Dispense facilequ'endonnentles quoiquedétruisantleur loi, les mi-
jésuites, I, 53. raclesde Jésus-Christ et des apôtres
Job. AvecSalomon, a le mieuxconnu auraientdû lesconvertir, I, 352,353;
lesmièreshumaines etena lemieux appelésà dompterlesroiset esclaves
1, 370.de
parlé, du péché,I,370;différence entreeux
Joseph. Figure Jésus-Christ, 1, 328. et leschrétiens,I, 370.
Jugement. Combien il est difficilede Justes.Élevés jusqu'àla participation de
proposer unechoseaujugementd'un la Divinité, 1,315 ; il y adeuxhommes
autre,sans corrompre sonjugement en eux,I, 362;agissentpar foidans
la manièrede la lui proposer, lesmoindres choses,I, 388.
par
I, 280;causes d'erreur,1 254;pré- Justice.Difficulté de la connaître,1,
somptions des nôtres,différence se- 256,259;variations sursonprincipe;
lonlespointsdevue,I, 382. la coutumefaitson autorité,I, 257 ;
Juges.M aximes desjésuitessur la mo- penséesdiverses,1, 273et suiv.;de
rale desjuges,1,78;maximedesjé- lajusticeetdelaforce,1,274 ; l'homme
suitessur leurcorruption ; saintAu- ne peut la connaîtresans la foi, l,
gustin faussement alléguépar eux 294;le proprede cellede Dieuest
pourlessoutenir, II, 145 et suiv. d'abattrel'orgueil,1,367.
Juifs.Pourquoi étaientbaisdespaïens, Justification.Développement dela doc-
1 311 ; sontunepreuvede la religion trinecatholique sur cepoint,II,63.
chrétienne, I, 312:séparés desautres
peuples,I, 320,leurs histoires sont L
les plusanciennes,1,320;croientà
l'unitéde Dieu,I, 320;se croientles Lacédémoniens. Différence deleurmort
seulsauxquels Dieua révéléses mys- généreuse et de celledes martyrs,I,
tères,I,320;professent la doctrinede 365.
la chute,maisattendentunlibérateurLaid.Comment nousnousen formons
pour tousleshommes, 1,320;gouver- l'idée,II, 51.
nés par la loi la plusancienneet la Lamech.Fut un dessaintsde l'ancien
plusde parfaite, I, 320et suiv. ; singula- monde, I, 308.
rité leurdurée,I,321 ; comprirent Lamy. Citésurla contrition, I, 104;sur
un Étatd'uneseulefamille,I,321 ; le l'homicide, 1, 142;sur le meurtre,I,
plus ancien peuple connu,1, 321; 207.
admirables en leursincérité,1, 321; Langue.Estun chiffre;une languein-
conservent, auxdépensdeleurvie,le connueest déchiffrable, I, 289.
livrequi les déshonore en tantdefa- Latins.Égarements deleurmythologie,
çons, 1,322; leursincéritésingulière, I. 309.
I, 322;comment Dieuformace peu- Layman.Citésurle duel,I, 151.
Dieua faitce LeCourt(LeP.),jésuite,Sesleçonsà
ple, 1,322;pourquoi
peuple,I, 323; leurs erreurschar- Caenpourpermettre le duel,II, 117.
méconnule MessieLégislateurs.
nelles,I, 323;ontdeson Lespluscélèbresdel'an-
dansla grandeur abaissement, tiquitéontemprunté leursprincipales
1, 324; leurrefusd'admettreJésus- loisdecellesdesjuifs,I, 320.
Christestundesfondements denotre Leibnitz.Lettreà Périerpourl'ordreà
croyance, I, 324; parallèleentreles mettredansla publication du Traité
juifs, les chrétiens et les païens, I, desconiquesdePascal,111,466.
326;peuple faitexprèspourservirde LeMaistre.Avocatcélèbre,frèrede Le
témoinauMessie, I, 326; comment ils Maistrede Saciet neveud'Arnauld;
sontla figureet la représentation du sa lettrecontrela bulleUnigenitus,
Messiequ'ils ignorent,I, 331;leur I, 222et suiv.
doctrineavait touteslesmarquesdela Le Moine(LeP.), jésuite.Citésur le
vraiereligion, 1, 331;accomplissementpouvoirprochain, I, 26et suiv. ; cité
detouteslesprophéties qui lesregar- surles péchésd'ignorance, I, 43, 44;
dent,I, 339et suiv. ; sonétat actuel bouffonnerie impie de ce jésuite,I,
est unepreuvedela religion,1,342; 114.
leur deuxièmedestructionest sans Le Pailleur.Lettrede Pascalà lui au
promesse de rétablissement, I, 342; sujetdesidéesduP. Noëlsurle vide,
f témoins suspects, s'ilseussentététous 221.
B convertis, 342;leurreligiondiffé- Lessius.Citésurle luxedesfemmes.I,
rentedansI,la traditionde la Bibleet 95 ; citésurl'homicide, I, 17 et suiv.,
dansla traditiondupeuple, I, 343; les 149.
i vraisjuifsetles vraischrétiensont Lettresprovinciales, I, 23-215; appen
unemême
L quoiconsistait religion, et
I, 347 suiv. ; en dice
: 1° fragments, 1,216;2°vingtième
f leur religion,I, 347 ; lettre qui a couru sousle titre de
484 TABLEANALYTIQUE.
Lettred'unavocatau parlement à un euxdesmanichéens et despélagiens
de ses amis touchantl'inquisition II, 89etsuiv.
qu'onveutétabliren Franceà l'occa- Luxedesfemmes.Maximes desjésuites
sion de la nouvellebulledu pape pourl'excuser,I, 95.
AlexandreVI,I, 222;3°censureet
condamnation des Lettres provin- M
ciales, 1, 231 ; Lettres provinciales
traduitesen latinparNicole,sousle Machinearithmétique.Pascalavaitde
pseudonyme de Wendrock, 1, 232;si 19à 20anslorsqu'il l'inventa,I, 244
;
ellessontcondamnées à Home, ceque ses effetsadmirables, conclusion, I,
Pascalycondamne estcondamné dans 376;lettrede Pascalau chancelier;
le ciel,I, 376. III, 185;avisnécessaireà ceuxqui
Lettresdiverses.II, 101et suiv.Voy. voudrontla voir et s'en servir, III,
Grâce. 187;lettredePascalà lareineChris-
Libre.Il n'estpasbon del'êtretrop,I,391. tine en la lui envoyant, III,192; pri-
Librearbitre.Doctrine desPèressur le vilégedu roi, III, 194;sa description
librearbitredanssesrapportsavecla par Diderot, III,196;usagepourl'ad-
grâce,11,87et suiv., dition,I Ir,204;exemplede soustrac-
Liqueurs(Traitédel'Equilibre d es),
III, tion,III, 205;exemplede multiplica
83; les liqueurspèsentsuivant tion, III, 206 ; exemplede division,
que III, 83; pourquoi
leurhauteur, lesli- III,206; manierederéduireleslivres
queurspèsentsuivantleur hauteur, en souset les sous en deniers,III,
III, 85;exempleet raisonsde l'équi- 207;notesurlamachine arithmétique
libre des liqueurs,III, 88;de l'équi- dePascal,111, 208.
libred'uneliqueuravecun corpsso- Magiciensde Pharaon. Les miracles
lide,III,90; des corpsqui sonttout discernententreeuxet Moïse, I, 354.
enfoncésdansl'eau,III,92;descorps Magistrats.Leurprincipalprestige,l,
compressibles quisontdansl'eau.III, 270.
93; desanimauxqui sontdansl'eau, Mahomet.Sa religionsansmarquede
III,96;récitde la grandeexpérience celledes vérité,I, 320;sa religion comparée à
del'équilibre desliqueurs, projetéepar torité juifs, 1,343;n'a d'autreau-
Pascalpourl'accomplissement deson que sa volonté,I, 343; n'a point
traité, et faitepar M.Périersur une faitdemiracles,I, 343 ; n'étaitpasan-
des plus hautesmontagnes de l'Au- noncépardes prophéties, 1, 343;dif-
vergne, ditele Puyde Dôme,III,138; férenceentre lui et Jésus-Christ, 1,
lettre dePascalà Périersurcetteex- 344;différence entreJésus-Christ et
périence,138; lettredePérierà Pas- lui,1,387.
cal, copie de la relationde l'expé- Majorité.Pourquoi on la suit,1,269.
riencefaitepar Périer,III, 141 ; con- Mal.Jamaisonnele faitsi pleinement
séquences, 145. etsi gaiementquequandonlefaitpar
Livres.Quelssontlesmeilleurs,1,354 ; un fauxprincipedeconscience, 1,370.
les deux plus ancienssontceuxde Maladie.Étatde l'hommemalade,1,
Moïseet deJob,I, 393. 276;prièreà Dieupourendemander
Loimosaïque. DecelledonnéeparDieu lebonusage,11,28.
aux Hébreux,I, 320et suiv.; est la Malheureux. Lesplaindresanslesaider
plus ancienne et la plusparfaite,1, pas d'ungrandmérite,1,280.
320et suiv.;visibledans les saints Malignité. n'est L'hommel'aimecontreles
livreset dans la traditiondes pro- superbes,1,282.
phètes,I, 326;figurede la véritédu Manichéens. Leurserreursà proposde
Messie. 1, la grâce,1, l'accomplissement
326;figuredenature des commande
329;n'a pasdétruitla et n'a mentsde Dieu,11,87et suiv.
pas étédétruite parelle,1,375;obli- Mariana.Sesmaximes politiques etson
geaità cequ'ellenedonnaitpas,1,388. livreDeregeet regisinstitutions,où
Lois.Il n'yen a pointd'universelles, I, il permetauxpeuplesde tuerlesrois
257;illesa y en a de naturelles,maisla qu'ilsregardentcomme destyrans,I,
raison corrompues, I,257; pour- 226et note.
quoisuit-onles anciennes, I, 269;de Martial.Défautde son épigramme sur
leur justice,I, 214;obéissance qu'on lesborgnes, 1, 282.
leur doit, 274,275;doiventsouvent Martyrs.Energiedeleurfoimalgréles
plieràlaNous nécessité, I, 309. tourments, 1, 311;différence entrela
despaïenset celledes
Lunettes. ontdécouvert desêtres mortgénéreuse
qu'on ne connaissaitpas ; consé- martyrs, 1,365.
quence,I, 368. Mascarenhas. Citésur la communion
Luthériens.Erreursrenouveléespar 1,172,173.
TABLEANALYTIQUE. 485
bIasqtot.Deceuxquien imposentà un mentonblasphème réciproquement la
tout,1, 288. doctrineet les miracles, 1, 358;ce
Mathématiques. OEuvres diverses,III, qu'ondoitconclure deceuxquieurent
163etsuiv. lieuà Port-Royal, 1,358;définition, 1,
Mauvais. C'estparla volonté deDieuet 359;prouvent le pouvoirque Dieu a
nonparla nôtrequ'ilfautenjuger,1, sur les cœursparceluiqu'il exerce
363. sur lescorps,1,359; onnepeut pas
Maux.Seulremèdeà ceuxde l'huma- direqu'ilssoientabsolument convain
-
nité,1,312etsuiv.bonnessontdans cants, 1, 364;on en demandeet on
Maximes. Toutesles n'ycroitpas, 1, 368 ; Dieun'en fait
le monde,onne manquequ'àles ap- pointdansla conduitedesonÉglise;
pliquer,1, 273. d'unmédiateur c'enseraitun étrangesi l'infaillibilite
Médiateur.Nécessité en- étaitdans un,1,379; les incrédules
treDieuet nous,1, 351. croientceuxdeVespasien pourne pas
Médiocrité. Rienn'est bonnequ'elle,I, croireceuxde Moïse, 1,381 ; leurim-
275,276. portanceet leur force,1, 393;ques-
Membres. Deleurrôledansnotreorga- tionssur les miraclesproposées par
nisation, et de l'hypothèse qu'ils Pascalà l'abbéde Barcos,11,1; s'il
soientpensants,I, 372,373. fautpourqu'uneffetsoitmiraculeux
Mémoire. Estnécessaire pourtoutesles qu'ilsoit au-dessusde la forcedes
opérations del'esprit,1,383. hommes, des démons, desangesetde
Menjot. Sonéloge,1,529,530. toutelanaturecréée,11,1;s'ilnesuffit
Mensonge. Il y a des gensqui mentent pasqu'ilsoitau-dessus delaforcena-
mentir,1,279.
pourComment turelledes moyensqu'ony emploie,
Messe. lesjésuitesdispensent 1;sisaintThomasn'est pascontraire
dupréceptedel'entendre, 1,95,96. à cettedéfinition et s'il n'estpasd'a-
Messie. Promisdès le commencementvis qu'uneffetpourêtremiraculeux
dumonde,1,308;a toujoursétécru, doitsurpasserla forcede toutela na-
I, 310;figuresdu Messie,1, 323;ac- ture créée, 11, 2; si les hérétiques,
complitles prophéties,1, 323;lareli- déclarés et reconnus, peuventfaireda
gion sa vérité,1,326; vaismiraclespourconfirmer
juivefiguredechrétiens uneer-
idéedesjuifsetdes charnels reur,11,2;si leshérétiques convertis
à sonsujet,1, 326;le peuplejuiffait peuventen faire,11,2; les miracles
exprèspourlui servirode témoin,1, faitspar le nomdeDieu,ouparl'in-
326;siles prophétiesntdeuxsens terpositiondes chosesdivines, ne
il estsûrqu'ilestvenu,I,327;lacon- sont-ilspasla marquede la vraie
versiondespaïensétaitréservéeà sa Église, 11, 2 ; s'il n'estjamaisarrivé
grâce,1,336 ; effetset marquesde sa queleshéréitques aientfaitdesmira-
venue,Il 339et suiv.;comment il a clesetdequellenatureils sont,11,3;
étérejeteparlesjuifscharnels,1,323, si l'Antéchrist feradessignesaunom
323. deJésus-Clii-ist ouen sonproprenom,
hIJtier.Lechoixestlachosela plusim- 11,3; si lesoraclesont été miracu-
portanteà toutela vieet lehasarden leux, 11,3.
dispose,1,255. Misère.Persuadele désespoir, 1, 316;
Meynier.Ses attaques contrePort- commentnousdevons connaîtrela
Royal,1,171et suiv.,176,178. 1,351;Salomonet Job ontle
nôtre,connu
Mien,tien.Commencement et imagede mieux la misèrede l'homme el
l'usurpation detoutelaterre,1,282. enontle mieuxparlé,1,370.
Miracles.Ceuxde Jésus-Chribt et des Miséricorde deDieu.Combat notrepa-
apôtresprouventla religionchré- resseennousinvitantauxbonnesœu-
tienne,1,310; visiblesimagesdesin- vres.1,367.
visibles,1, 323;les visiblesimagesMode. Faitla justice,1,273.
desinvisibles, ; leur nécessitéAlamrs.Quandtous vontau dérègle-
1,331
pourétablirla religion.1, 342;pen- ment,nul ne sembley aller,I, 278.
séessur lesmiracles,règlespourles Voy.Morale.
discerner,1,352et suiv.;ontservià iJfohatra.Explication de ce singulier
la fondation et servirontà la conti- contratusurairepermispar lesjésui-
nuationdel'Église, 1,355; cequi fait tes,1,80.
qu'onnecroitpas lesvi aiset qu'on Moi.Est baïssable,1,277 ; del'abusdu
croitles faux,!, 356;la croyance aux moichezlesauteurs, 1,377.
miraclesétaitnaturelle et n'avaitpas Moïse.Acruet transmisla promesse du
besoinde précepte,1, 356;comment Messie,1, 309;est unepreuver'e la
lesjésuitesdétruisent ou leur vérité religionchrétienne,1, 312;pensées
ou leursconséquence-, 1, :,s¡;eOIll- d>eiscssuiiui et salui,I, 327et suiv;
486 TABLEANALYlIQUE.
lesmiracles discernententreluietles ment,desnombreset de l'espace,111,
magiciensdePharaon,1,354. 168et suiv.;deses relationsavecle
Molina.Citésurl'homicide, 1,150;im- temps, 111, 1 69.
piétédesa doctrine,1,203. Moyens decroire.Notreespritena trois;
Molinistes. Comment ils inventèrentle la raison,la coutume, l'inspiration,1,
pouvoirprochainpour faireconclure 370.
la censured'Arnauld, 1,23. MultitudeQuine seréduitpasà l'unité
Monde.N'offre pointde satisfaction vé- estconfusion, 1,379.
ritableet solide,298;je nesaisni qui Multitudeet unité. Considérées dans
m'y a mis,ni ce que c'est,1,299;ce l'Église.1,378,379.
qu il faut pourrendreraisonde sa Mystère (Le)deJésus.Opuscule publié à
conduiteen général,1,311;pourquoi la suitedesPensées, 1,396.
il subsiste,1, 345,360;pouvoirqu'y
ont la forceet l'opinion,1*380;in-
compréhensibilité desacréationetde N
sonéternité,1,381.
Montaigne. Comment il voit qu'onjuge Nature.La religionchrétienne,quoi-
la soliditéde l'espritdes hommes, 1, qu'ellelui soit contraire,a toujours
351,352;entretienavecM.de Saci duré,1,310;sa corruption ne peutse
surlui et sur Épictète,11,5; de son connaîtrequepar la vraiereligion,t,
pyrrhonisme, résuméde sa philoso- 311;n'offrerien qui ne soit matière
phie, 1,17 et suiv. ; commeil parle dedouteet d'inquiétude, 1,319;image
des miracles,1, 389;grandsdéfauts de la grâce,1, 331 ; merveilles de sa
de ses Essais,1, 374: sa manière doubleinfinité,l'infiniment grandet
d'écrire est cellequis'insinuelemieux, l'infiniment 174;sonétatac-
petit,111,
1, 288;parlaittropde soi,1, 287;ce tuel,I, 361; laloi ne l'a pas détruite
qu'ila debonetce qu'ila demauvais, et na pasétédétruitepar elle,et 1,375;
1,287; sotprojetqu'ilaeudesepein- pourquoi elleades perfections des
dre, 1, 279;cité,1, 277;son erreur défauts, 1, 377;est toute en mouve-
surle prestigedela représentation, Is ment;le reposentiereest la mort,
1,
272. 382;suite perpétuelleêtret indéfiniede
Montalte(Louisde).Pseudonyme sous ses mouvements, sans pourcela
lequelPascala publiéses Provin- infinie ni éternelle,1,382,383;il ne
ciales. fautpasen jugerselonnousmaisse-
Morale.Celledujugementse moquede Ion elle, 1, 384; on y reconnaîten
cellede l'esprit,1,290,291; en quoi tout la maind'un mêmemaître,1,
elleconsistetout entière,1,360;les 390.
philosophes anciensl'ontconduitein- Naturel.Agréments du stylenaturel,1,
dépendamment de l'immotralité de 290.
l'àme,1,372;sommairede celleen- Néant.Sonhorreur,1, 298 etsuiv.
seignéepar les jésuites,11, 117et Nécessaire. Il n'est pas bonde l'avoir
suiv.,127et suiv. Voy.Jésuites. toutentier,1,391.
Mort. Plus aisée à supportersans y Nestoriens. Enquoiilserraient,1,363.
penser,quela penséedela mortsans Neutralité.Essencedu pyrrhonisme, 1,
péril,283;alternativeterrible où elle 292.
jetteral'indifférent, LalettreauP. Annatcontreson
1,298;différenceNicole.intitulé
entrela mortgénéreuse despaïenset livre : La bonnefoi desjan-
celledes martyrs.1, 365;mortsou- sénistes,luiest attribuée,1,195;pu-
daineseule à craindre,1, 380, la bliesous le pseudonyme deWendrock,
craindrehorsdupérilet nondansle une traductionlatine des Provin-
péril,1, 389; considérations sur elle ciales,augmentée denotesétendues,
au pointde vue chrétien,11,21 et 1,232;sonpréambule auxtroisdis-
suiv. courssurla condition des grands,11,
Mots.Formentd'autrespenséesparleur 15; part qu'onlui attribuedans les
disposition différente.1,287. factumscontreles jésuites,11,113,
Motuproprio. Lesbullesappeléesde note1. sur cet état,
motuproprion'ontjamaisétéreçues Noblesse. Considérations
en France, 1, 229.luidu 11,15et suiv.
Mourant.Est-ceen couraged'af- Noé.A été la figuredu Messie,1, 308.
fronterun Dieutout-puissant et éter- Voy.Déluge.
nel,1,370.Lemoindre Noël(le P.),jésuite.Première lettredu
Moltvement. Pascalau sujetdesesexpé-
importeà toute P.Noëlàetdeses
la nature,1,377 ; difficultédele défi- riences idéessurlevide,III,
ntr. III,it)7;desrelationsdumouve- 8; réponsede Pascal,12; réplique
TABLEANALYTIQUE. 487
duP. Noël,18; sontraitéintitulé : le Dieuet nonleurmisère,I, 311;une
Plein du vide,27et suiv. ; lettrede desgrandes maladiesde l'homme,I,
Pascalà M. le Pailleurau sujetdes 312et suiv.;l'orgueilet la paresse,
idéesduP.Noëlsurle vide,49;lettre sourcesde tousles vices,I, 315;per-
à luidePascalle père,poursoutenir suadela présomption, I, 316; son
lesidéesde sonfilscontrecellesdes égarement, I, 361 ; est, avecla pa-
jésuites,62. a resse, la sourcede nos péchés,I,
Nombres.Il y uninfinien nombre, 267.
maisnousne savonsce qu'ilest, 1, Origène. Sesécrits,quoiquecondamnés
303;desrelationsdu mouvement, des parunconcilegéneral,ontétédéfen-
nombreset de l'espace,III, 168et duspar le P. Halloix,Pic de La Mi-
suiv.;caractèresde leur divisibilité, randoleet Genebrard, I, 190.
déduitsde laconnaissance delasom- Osée.Accomplissement de ses prophé-
medeleurschiffres,III,311 ; divisi- ties,1,332.
bilitépar7, III,315;divisibilité par6, Ouvrage. Ladernièrechosequ'ontrouve
III,317;divisibilité par3, III,318;di- enenfaisantun, 1,290.
visibilitépar 9, III,319; divisibilité
par4,III,319;divisibilité par 16,II,
492;divisibilité par 11,III, 322.Voy. P
Ordresnumériques.
Nombres premiers.Remarques deFer- Païens.Leurconversion réservéeà la
matsur certainespropositions tou- grâcedu Messie,1, 336; les sages
chantlesnombrespremiers,III,234. n'ont pu leurpersuaderles grandes
véritésdela religion,I,336;leurcon-
version, preuve dela divinitéde Jé-
0 sus-Christ, 1,337; ce qu'ils disaient
Obéissance.Différence d'Israël,1,370.
entrecelle d'un Papes. Artificesdes jésuitespour en
soldatet celled'un chartreux,I, 369. éluderl'autorité,I, 59 et suiv.; du
Occasions prochaines.Maximes desjé- consentement unanimede tous les
suites,I, 102;Pèresfaussement allé- théologiens et principalement desjé-
guéspareuxpoursoutenircettedoc- suites,l'autoritédespapeset descon-
trine,II, 131etsuiv. cilesœcuméniques n'estpointinfail-
Omnes.Hérésiesdans l'interprétation libledansles questions de fait,I, 188
decemot,I, 378. et suiv.;nombreux exemples, I, 208 et
Opinions. Estcomme la reinedumonde suiv.;de leursdiversesbullessur la
dontla forceestle tyran,I, 269;com- dépendance de l'autoritétemporelle,
mentellesse succèdent du pourau 1 26; jamaisl'Eglisen'a reconnu
contre,I,269;cellesdupeuplesaines, l'infaillibilité en eux, maisdans le
I, 269,271 et suiv.;combienles opi- concileuniversel, maximes del'Église
nionsrelâchées plaisentauxhommes, gallicane, 1,
2 28;d angers deladoctrine
1, 376; commentles hommessont del'infaillibilité despapes,I, 229,ju-
presquetoujoursemportésà croire, gementsur leurs censures,I, 376,
nonpasparla preuve,maisparl'agré- pourquoion veutquele papesoitin-
ment,III,174,175. faillible;comment ondoitjugerdece
Oracles.Ont-ilseu quelquechosede qu'ilest;il est lechefdel'Eglisecon-
miraculeux? II,3. sidéréedansson unité; il n'en est
Ordresnumériques (Traité des). Propo- qu'une partie, sionlaconsidère dans
sitionsdiverses, III,268et suiv.,272 sa multitude, I, 377,378,379.
et suiv.
; composition desordresnu- Parabole.Égalitédes lignesspiraleet
mériques,III, 272; résolution desor- parabolique, III, 450,ses propriétés,
dresnumériques, III,274; sommation III,455;rapportsentrela paraboleet
des nombresdesdiversordres,III, la spirale,III,458.
277;duproduitdesnombrescontinusParesse.Maximes desjésuitespourl'ex-
ou des nombresqui s'obtiennent en cuser,1,92; estavecl'orgueillasource
multipliant entre eux plusieurster- detouslesvices,I, 315.
mesconsécutifs de la sérienaturelle,ParlementdeParis.Lepapeetlesévê-
Ill, 278;résolutiondes produitsdes ques,et mêmeles jésuites,n'appré-
nombrescontinus,282; résolution hendaientrien tant, I, 225; nom-
généraledes puissances; définitions, breusescausesde nullitéindiquées
usagedu trianglearithmétique pour pour l'inviter
à nepasrecevoirla bulle
leurformation, III,282. Unigenitus, 225et suiv.
; ondoitaux
Orgueil.Unedeses contradictions, 1, parlements, surtoutàceluide Paris,
251; des philosophes qui ontconnu d'avoirtoujours maintenu l'autoritédu
488 TABLEANALYTIQUE.
nosrois contreles entreprises dela doctrinedelachute,I, 308;comment
cour d eHome, I, 229, n ote 2. Jésus-Christ ena retiréles hommes,
Paroles.Influentsurle sensdesmots, I, 3n; prouve la véritablereligion, 1,
1,290. 312et suiv.;expliqueseulles con-
Partis. Développement sur la règledes trariétésde notrenature,I, 313;état
partis,11,226et suiv.;111, 220et suiv., del'hommeavantet depuisle péché
232et suiv.,234et suiv.;usagedu originel, I, 313; mystèrede sa trans-
triangle a rithmétique pour déterminer mission,I, 316; ce qu'on ne peut
les partis entre deux joueursqui prouversans lui,1, 351;incompré-
jouenten plusieursparties, 111, 257. hensiblequ'ilsoitet qu'ilne soitpas,
Pascalpère.Instructions qu'il donnait 1,381.
àson filstouchant la religion,I, 244; Pécheurs. Absurdité de vouloirles pu-
lettresursa mortécritepar son fils rifiersans la pénitence, 1, 379, o pus-
àlettrede
Mme Périeret à sonmari,I, 438 ; culesur leurconversion,
lui auP.Noëlpoursoutenir Peinture.Savanité,1,290.II,37.
les idéesdesonfilssurlevidecontre Pélagiens.Pourquoiil y en auratou-
cellesdujésuite, III,62. jours, I ,363; leurserreursàproposdu
Pascal(Blaise). Savie,parMmePérier librearbitre,11,88.
(GilbertePascal), 1 et suiv.
; il défend Pénitence. Maximes desjésuites,1,99;
la formedesa polémique contrelesjé- nécessaire, non pour ydemeurer, mais
suites,I,107 et suiv.;réponseauxre- pourallerà la grandeur,I, 316;Dieu
prochesd'hérésie,I, 181et suiv.;his- en juge par le cœur, mais l'Église
toiredesPensées;comment il a passé n'en peutjugerqueparlesœuvres,I,
les dernièresannéesdesa vie,I,235 375.
et suiv.;25 et suiv.;comptequ'il Pensée.L'homme nepeut se concevoir
renddesessentiments, 1,376et suiv.; sanselle, I, 18; fait la dignitéde
unedeschosessur lesquelles il avait l'homme, 249; c'estenellequecon-
le plus de vuesétait l'instruction sistele moi,I, 250 ; contradiction de
d'unprince,II, 15;Epictète et Montai- sa nature,I, 371,235;lesmêmesfor-
gneétaientses deuxlivresles plus mentunautrecorpsde discourspar
ordinaires, II, 6. unedisposition différente, I, 287.
Pascal(Gilberte), sœurdePascal.Voy. Pensées, 1,235. Préface où l'on faitvoirde
Périer(Mme). quellemanièreellesontété écriteset
Passions.Guerredansl'hommeentre recueillies ; cequien a faitretarder
elleset laraison,1,296;toujoursvi- l'impression ; quelétaitle desseinde
vantesdansceuxmêmequiveulenty l'auteurdanscet ouvrage,1, 235et
renoncer,I, 296;grandsobstaclesà suiv.—Appendice auxPensées, I, 400.
la foi, I, 305;guerreintestineentre Périer(Mme),néeGilbertePascal.Vie
ellesetla raison,I, 372;nousfont écriteparellede li. Pascal, I et suiv.;
oubliernos devoirs,moyende s'en lettresdePascalà elle,détails intimes,
souvenir, I, 381 ; maîtresses, sont d es II, 102;lettreà ellede Pascalet de
vices;dominéessont des vertus,I, sa sœurJacqueline sur la perfection
39; sont plus grandesà mesure d'une chrétienne, II, 104et suiv.;fragment
lettrede Pascalà elle sur le
qu'onaplus d'esprit,II, 50;quelles
sontcellesqui sontles plusconve- mariagede safille,II, 110.
nablesà l'homme, II, 51. Périer (Etienne), beau-frère de Pascal.
Patriarches.La longueurdeleurviea Préfacedes Pensées, 1,235;lettrede
servià conserverles traditionsdes Pascalà lui sur l'examendu mobile
premiersfaits,1, 327. des actionshumaines,II, 110,111;
Paul(Saint).Avaitl'ordredelacharité, expérience du PuydeDôme faitepar
non de l'esprit,1, 286 ; comment il lui,II,310et suiv.;récitde sesob-
expliquelesÉcritures, 330;les mi- servations
I,luiet barométriques à Clermont
raclesdiscernent entre Barjésu, pendantlesannées1649,1650 et 1651
I, 354. Perier(Mlle). Observations sur sa gué-
Pauvreté.Pourquoion doitl'aimer,I, risonmiraculeuse par la sainteépine
377. dePort-Royal, II, 302. ontmisà
Péché.Vraiennemide l'homme, I, 333; Pères.Comment les jésuites
adeuxsourceset deuxremèdes, I,367; leurplacecomme autoritéunefoulede
sonessence,II,44. casuistes inconnus, 1,57; toutceque
Péchéoriginel.Mystère desa transmis- lesjésuitesenontallèguepourauto-
sion,I , 293; nous sommes plusincon- riser leursmaximes est absolument
cevables sansce mystèrequece mys- fauxet contraire à la doctrinedeces
tèrene nousestinconcevable, I, 293; saints,Il, 131et suiv.
seule,la religionchrétienneadmetla Perpétuité. Marquede la véritable reli-
TABLEANALYTIQUE 489
gion,I, 312;celle de lareligionchré- Pompée.Comment il a agi, sansle sa-
tiennepreuvedesa vérité,1,312. voir,pourla gloirede l'Evangile,I,
Perron(Du),cardinal.Citésurl'eucha- 343.
ristie,1,175. Pompes.Théoriesdu P. Noël,III, 45;
Persécutions.Cellesquiattaquentl'E- leur théoried'aprèsPascal,III,106;
glisenesontpointà craindre pour combien l'eaus'y élèveenchaquelieu
du monde,119.
elle,1.367. duP. Brisacier
P ersuasion.De la persuasionde soi- Port-Royal. Impostures
même,I, 287;en quoiconsistel'art 1, 115; calomnies desjésuitescontre
depersuader, III, 177. sesreligieuses, 1,168;persécution et
Pétau.Citésurla pénitence,I, loi; sur conduitedes religieuses,1, 357;ce
la grâce,1,204. qu'ondoit penserdes miraclesque
Pétrone.Cité,I, 290. Dieuy a faits,I, 358 ; réponseà un
Peuple.N'estpassivainqu'ondit,1,269; écritpubliéausujetdesmiraclesqui
ses opinionssaines,I, 269,271et s'y sontaccomplis parlasainteEpine,
suiv.;il est dangereuxde lui dire II, 140.
queleslois ne sontpasjustes,I, 274, Possibilité,pouvoir. Discoursoù l'on
275. fait voirqu'iln'ya pas une relation
PeupledeDieu.Voy.Juifs. nécessaire entrel'unet l'autre,II,94;
Pharisiens.Lesmiraclesdiscernent en- règlepourdéterminer en quellescir-
treJésus-Christ et eux,I, 354. constances il y a relationde la possi-
Philosophes.Leursdivisionsen mille bilitéaupouvoir,II, 95;qu'ily ades
sectesdèsl'antiquité, I, 309;leuror- chosespossibleset d'autres impos-
gueil,I, 311;insufifsance deleurdoc- siblesquiperdentcesconditions, en
trine,bien qu'ilsnous proposent, 1, lesconsidérant accompagnées dequel-
312et suiv.;doubleerreursurla na- quescirconstances, II, u6.
ture de l'homme,I, 315; ne prescri- Pouvoir prochain. Desoninventionet
vaientpointde sentimentspropor- comment lesmolinistes s'enservirent
tionnésauxdeuxétatsde l'homme,1, pourfaireconclurela censured'Ar-
316: contradiction dansleur doctrine uauld,I, 23;nouvelles considérations
del'amourde Du-uet desoi-même, I, sur le pouvoirprochainà propos
374; ontconsacrélesvicesenlesmet- de l'accomplissement descommande-
tanten Dieumême,1, 385;leur va- mentsdeDieu,II, 57et suiv.
nité;oùils ontmisle souverainbien, Prêtres.Relâchements desjésuitessur
1, 385. la moraledesprêtres,1,64.
Philosophie. S'enmoquer, c'estphiloso-Preuves.Dedifférentessortes,I, 286;
pher,1,291 ; ne vautpastoutentière ensemble decellesdela religion chré-
uneheure deprière,I, 331. tienne; nul hommeraisonnablene
Physique. Traitésdiversdephysique, II, peuty résister,1,312 ; ne convain-
173etsuiv. quent que l'esprit,I,307;decellesde
Piété.La pousserjusqu'àla supersti- noscroyances, 1,370.
tionc'estladétruire,1,318;ditlérentePrévention. Commeellenousinduiten
de la superstition,318; elle a ses erreur,1,391.
peines,maisquineviennent pas d'elle, Prière.Estle principal remèdeà lacon-
I, 37; cequ'estlavéritable,seseffets, cupiscence, 1,307; pourquoiDieul'a
II,46. établie, 1 , 388.
Pintereau.Citésurla contrition, 1,103. Principes. Les premiersprincipesont
Pithou.Citésurleslibertésdel'Eglise tropd'évidence pournous,1,248; leur
gallicane, 1,228. finesse etleur multitude;etcependant
Plaire.Moyen infaillible,1,287. l'omission d'un seulmèneà l'erreur,
Plaisir. Estla monnaiepourlaquelle I, 285; différence deceuxqui raison -
nousdonnonstout ce qu'onveut,1, nent par principeset de ceux qui
290;sesprincipes sontdiversen tous jugentpar le sentiment,I, 290;c'es
leshommeset variablesmêmedana le cœur que nous connaisson
chaqueparticulier, III, 177;pourquoi par lespremiers, I , 295.
il esthonteuxd'ysuccomber, I, 382; Principes naturels.Sontnosprincipe,
i comment l'homme estnépourle plai- accoutumés, 1.260;doctrinedespyr-
les combat rhoniensetdesdogmatistes, 292.
sir,11,5 0;
l a religion q ui I,
est la seulequi ait toujoursété,1, Probabilité.Explication de cette doc-
310. trine,II, 55; seseffets,1,377.
Platon.Sa définition del'homme, III, 166. Prophètes. Ontpreditle Messieet an-
Poésie.Onnesuitpasen quoiconsiste noncésaloinouvelle, I, ; sontune
310
l'agrément,quiestsonobjet,I, 289. preuvede la religionchrétienne,I,
Poëtes,Leursfaussesthéologies, I, 309. 312;n'entendaient pasla loiàla lettre,
490 TABLEANALYTIQUE.
1,326; pourquoide leur tempsle lequel elledoitserenfermer, I, 296;
la
peuplenégligeait loi,I, 326,327; n'a pu concevoir le péché originel, I,
pourquoi ils ont en
parlé figures, I, 314,315; ce qui luiestincomprehensi-
328et suiv.;cequ'ilsontditde Jésus- blenelaissepasd'être, I, 317;sader-
Christ,I, 330; ont prédit et n'ont pas nière démarche estdesavoirqu'ilya
étéprédits, I, 336. uneinfinitédechosesquila surpas-
Prophéties. Leuraccomplissement prou- sent, I ,317; doitsavoirdouter,affir-
ve le Messie,I, 310 ; pourquoiDieu meret sesoumettre oùil fautI, 317;
lesa faites,I, 323;confiées auxJuifs, l'exclureoun'admettrequ'elle,excès
quin'ontpasreconnu le Messie comme à éviter,I,318 ; riendesi conforme à
leur accomplissement, I, 324;leur laraisonquele désaveu delaraison,
doublesens,I,324;prouvent lesdeux I, 318;voittroppournieretpasassez
Testaments, 1, 329; marquent-elles pourassurer,1, 319;véritésqu'elle
réalitéou figure, I, 329;ont deux ignoreet quelecœursent,1,360 ; ce
I, 329;condition
sens, pour lesexami- n'estqueparsa soumission que nous
ner, I, 329;sont laplus grandedes pouvons nousconnaître, I. 304;com-
preuvesdeJésus-Christ. I, 336;diffé- mentles impiesen abusent, I, 304;
tenceentrecellesquiprédirent le pre- nesuffitpaspourconvaincre lesin-
mieret le secondavénement, 1,341; crédules,maiscelane lesjustifiepas,
seulesnepouvaient pasprouver Jésus- I, 364;cen'estpasellequis'oppose à
Christpendantsa vie,I, 353;onne l'admissiondes véritésdivines,I,
peutpas direqu'ellessoientabsolu- 364;touteslesreligions et lessectes
mentconvaincantes, I, 364. dumondeonteu la raisonnaturelle
Propositions (Cinq). Touslesmembres pourguide;lesseulschrétiens ontdû
de Port-Royal encondamnent leser- prendreleursrègleshorsd'eux-mê-
reurs,I, 185 ; les jésuitesveulent mes,I, 369;la religionchrétienne ne
obliger à reconnaitre qu'ellessontdans l'exclutpas, maiselle veut qu'elle
Jansénius, I, 186et suiv.,200et suiv.; cèdeàla révélation, I,370;différence
comment ellesontétécondamnées, I, entreelleet le sentiment,I, 371;
208. guerreintestine entreelleet les pas-
Puissances desnombres. Quelques pro- sions,I, 372;sa corruption, I, 392;
positions de Fermatsurles puissan- c'està tort qu'onl'a miseen opposi-
ces, III,232;résolutiongénéraledes tionavecl'amour, 11,55.
puissances numériques, 111, 282;som- Raisonnement. Seréduitàcéderausen-
mationdes puissances numériques, timent, I,286; onse persuademieux
III,303. parlesraisonsqu'ona trouvées soi-
Puyde Dôme. Expérience,diteduPuy même,I, 287; différence entre les
de Dôme,surl'équilibre desliqueurs chosesderaisonnement et leschoses
et la pesanteurde l'air, III, 138et desentiment, I,290; n'estpasle seul
suiv. moyende démonstration, I, 306.
Puy (Du).Citésur leslibertésdel'E- Rédempteur. Comment il a relevéles
glisegallicane, 1, 228. hommes du péché;importance dele
Pyrrhoniens.Considérations surleur connaître, I, 312.
doctrine, 291 etsuiv.;il n'yen a Rédemption.
I, d'effectif Prouvée par l'indifférence
jamaiseu parfait,I, 262;la des impies et par l'inimitié desJuifs,
naturelesconfond, I,292; leursprin- l, 316 ; sespreuves; comment il n'est
cipes sontvrais, maisleursconclu- pasjustequetousla voient,I, 361.
sionssontfausses,pourquoi, I, 385. Reginaldus. Citésur la confession, I,
Pyrrhonisme. Cettesectese fortifie plus 99;sur l'homicide, I, 141,143,150.
parsesennemis queparsesamis, t , Règles. Nécessaires pour discernerle
254;penséescontrelui,I, 260;com- valeur sentiment d'avecla fantaisie,I, 286;
mentil a servila religion, I, 359. de cellede nosjugements, I,
286,287; il fauts'yteniret sedéfier
desexceptions, 1,287.
R Religions. Cequelavraiedoitnousen-
seigner, I , 314;plusieurscontraires,
Raison.Laraisonet lessenss'abusent et parconséquent toutesfausses,ex-
réciproquement, I, 264; commande ceptéune, 1,310 toutessontintolé-
;n'ontnilamorale
plusimpérieusement qu'un maître, I, rantes,I, 310; q ui
273; ployable à tous sens, I, 286; peutplairenilespreuvesquipeuvent
quandelle estimpuissante, onextra- attacher,I, 320;marqueprincipale de
vague;la nature la soutient,I, 292; toutefaussereligion,I, 352;on ne
guerrequ'ellesoutientdansl'homme croirait pas auxfaussesreligions s'il
aveclespassions, I, 296;ordredans n'yenavaitpasunevraie,I, 356;tou-
TABLEANALYTIQUE. 491
tes, à l'exception du christianisme, chercheren soientprivés,I, 361 ; les
onteularaisonnaturellepourguide. deuxloisquiluisuffisent, I,363
; pro-
I, 369;comment l'indifférence sert à portionnée à tousles esprits,1,363;
les conserver,I, 384; l'absencede sespreuvesnesontpasgéométrique-
témoinsestunepreuvedeleurfaus- mentconvaincantes, maisassezclaires
seté,1.393. pourcondamner ceuxquirefusentd'y
Religion297 catholique.Nécessité del'étu- croire,I,364;combien et en quoielle
dier,1, et suiv.;négligence deceux estadmirable, 1,364; quatresortesde
qui la combattent, 1, 298;glorieux personnes par rapportà elle,I, 366;
pourelled'avoirdesennemissiinfini dé- comment il fautcombattre les senti-
raisonnables, 1, 300;avantage303. mentsqueleshommes ontcontreelle,
à croiresesenseignements, I, I, 366;preuvequ'elleestvéritable et
marquedelavraiere- aimable,
304;a seulelaaucune 1,366;partide se tromper
ligion,I, 307; autren'aordon- en la croyantvraieou enla jugeant
néd'aimerDieu,I, 307 ; elleseulea fausse , 1, 366; de l'ordrede ses
connunotrenature,1, 307 ; propor- preuves,1, 370;n'est pas unique,
tionnéeà tous, étant mêléed'exté- preuvedesa vérité,I, 379;n'estpas
rieuret d'intérieur,1,307 ; sa perpé- certaine, maisquioseradirequ'ilest
certainement
tuité,1,308 ; autrespreuves, I, 308; possiblequ'ellene soit
relevéepar descoupsextraordinaires pas.I, 380;seulea étéperpétuelle, 1,
de la puissance de Dieu,1,309;s'est 386 ; elleseule rend l'homme heureux
maintenue sansfléchiret plier sous et aimable,I, 386.
la volontédes tyrans,I, 309;quoi- Religion juive.Celledesvraisjuifs est
que contrenature, contreleest sens lamêmequecelledesvraischrétiens,
commun, contrenosplaisirs, la 1,347et suiv. ; en quoielleconsistait,
seulequi ait toujoursété,1,310;son I, 347.
établissement et sa grandeur doiventRéprouvés. Il y a assezd'obscurité pour
être le but de tout, I, 310 ; consiste les aveugler, assezdeclartépourles
î proprement au mystèredu Rédemp- condamner, 1,345;touttournéà mal
leur,I, 311; deuxvéritésprincipales poureux,I, 346 ; ignorentla gran-
tdequ'elleenseigne, I, 311;sommaire deurdeleurscrimes,I, 365.
ses preuves,1, de312;prouvéepar Respect. Cequec'est,I, 271.
;; les contradictions la naturehu- Restitutions. Maximes desjésuitespour
maineet parlepéchéoriginel, I, 312 en dispenser. I, 82.
? et suiv.;nousenseignele remèdeà Restrictions mentales. Doctrinedesjé
l'orgueil età laconcupiscence, I, 312; suites,I, 93.
cequ'elleenseigneauxjusteset aux Résurrection des corps.N'estpasplus
impies, I, 315; a pu seule guérir incroyable
del'homme,Ribeyre. que la création,1,365.
lesdeuxvicesprincipaux Lettreà luidePascalà l'occa-
I, 315; étantseuleexempte d'erreur sionde ses expériences sur le vide,
et de vice,ellepeut seuleinstruire lit, 73;réponsede Ribeyre,111,79;
et coniger, l, 316;étrangeté desa répliquede Pascal,III,81.
doctrine,I, 316;commenty croient Rivières.Sontdes cheminsqui mar-
, les simples,I, 318; fondéesur une chent,I, 291.
religionprécédente;preuveseffec- Roannez ( Mlle
de) Fragments delettres
tives,I, 320;divinedansles Evan- à elleécritesparPascal,II, 40.
giles,lesapôtres et les traditions, I, Rois.Leur prestige, I, 270;leur puis-
346; prouvéepar l'état présentet sanceest fondeesurla raisonet sur
passédes Juifs,328 ; nécessitédes lafoliedes peuples, et bienplussur
miraclespourson établissement, l, la folie,I, 270.
342;si divinequ'ellea une religionRomains.Leurreligionsansmarquede
divinepourfondement, I, 33 ; bien vérité,I, 320;leursprincipaleslois
différentedansles livressaints et empruntées à celledes Hébreux,I,
danslescasuistes,I, 343,note2; sa 320;comment ils ont agi sansle sa-
véritédanssonobscurité, I, 347; ses voirpourla gloirede l'Evangile,I,
marquesde vérité,ses ennemis,I, 343.
357;deuxmanières d'enpersuader la Roulette ouCyclofde. Définition,111,326;
vérité,l'uneparla forcedela raison, problèmes surla cycloïde proposés en
l'autreparl'autorité deceluiquiparle, prixaumoisdejuin1658, programme,
I, 360; ceuxqui semblent les plus op- III,322; a u
addition programme pré-
àsa
posés les gloiren'y seront pasinuti- cédent,III, 326; réflexions s ur les
les pour autres,I, 361;ce qu'il conditions desprixattachésà la solu-
fallaitqu'elleenseignât, I, 361;ilest tiondesproblèmes surla cycloïde, III,
justeque ceuxqui ne laveulent pas 328; n otes sur quelques s olutions dé
492 TABLEANALYTIQUE.
cesproblèmes, 111, 334; histoiredela fuirefacilement parmi lesdouceurs et
o ù
roulette, l'on rapportepar quels lescommodités dela vie,1,90;Dieu
degrés onestarrivéà la connaissance n'a jamaislaissél'hommesansson
decetteligne,III,327 et suiv.;récit espérance, I, 308.
del'examen etdujugement desécrits Sanchez. Citésur lesrestrictions men-
envoyés pourlesprix,où l'onvoitque tales,I, 93;sur la contrition, I, 103;
cesprixn'ontpointétégagnésparce surla simonie, 1,122.
que personnen'a donnéla véritableSancius(le P.), jésuite.Cité sur les
solutiondesproblèmes, III,349;suite concubinaires, II, 156.
del'histoire dela roulette, oùl'onvoit Sanctarel,Sesmaximes sur la dépen-
le procédéd'une personnequiavait dancedel'autoritétemporelle, 1, 226
voulus'attribuerl'invention des pro- et note.
blèmes, 111,352;solutionsdes pro- Schismatiques. Les miracles ne peuycnL
blèmespar Pascal,III, 362et suiv.; prouverpoureux,1,358.
traitégénéralde la roulette,ou pro- Sciences.Ontdeuxextrémités qui se
blèmestouchantla rouletteproposés touchent : l'ignorance et lasciencela
publiquement et résoluspar A.Det- plus avancée ; dangerdes demi-sa-
tonville(Pascal), III. 431; dimension vants,I, 262;les sciencesabstraites,
des lignescourbesdetouteslesrou- nonplusquecellesdelui-même, ne
lettes,111, 439; lettresde Huguens de sont pas propresà l'homme,I, 277,
Zulichem et de Sluzeà Pascalsur les 278.
problèmes dela roulette,III,464,465.Sectes. D'oùestvenueleurdiversité par-
milesphilosophes, I, 315;totuesont
eu la raisonnaturellepourguide,I,
S 369.
Sem.AvuLamech qui a vuAdam ; il a
Sable.Grandes conséquences d'ungrain vu Abraham quia vu Jacobquia vu
desable,1,256. ceux quiontvuSource Moïse, I, 327.
Sablé(marquise de).Lettreoùil la re- Sémi-Pélagiens. deleurhérésie,
merciede lui avoirprocuréla con- 1,394;leurerreursurlajustification
naissance deMenjot, II, 111, II, 63,64.
Saci.Entretien aveclui surEpictèteet Sénèque. Cité,1,257.
Montaigne, II, 5. Sens.Changeselonles parolesqui
Sacrifices. Lesancienssacrifices étaient l'expriment, I, 290;cachédesEcri-
desfigures, 1,329; leuressence etleur tures,I, 329;bornésdansleursper-
forme,II, 22. ceptions, I 248; lessensetlaraison
Sages. Persécutés dansl'antiquitépour s'abusentréciproquement, 1, 264;la
avoirenseignél'unitéde Dieu,1,314; religionqui y paraîtcontraireestla
ceuxdel'antiquité n'ontpu convertir seulequiait toujoursété, 1,310;où
lesnations,I, 336;ceuxdel'antiquité ilsontemportél'homme, I, 313;con-
qui enseignèrent l'unitéde Dieufu- séquencesde leur opposition à l'es-
rent persecutés.I, 365;leur conclu- pritdépénitence, I, 374.
sionsurl'existence deDieu,I, 371. Sensation.Les sensationsdutact, de
Saint-Cyran.Accusé decalvinisme par l'ouïe et de la vue nesonttoujours
lesJésuites,1, 173et suiv.;défendu quedesnerfstouchés, 1,383?
par ses propresécrits, 173et suiv., Sentiment. Notreraisonnement
duit à céderau sentiment,I, 286;
se 1é-
178.
Sainte-Beuve, professeur duroienSor- ainsiquel'esprit,il se formepar les
bonne.Censuradansses écritspu- conversations, I, 288; différence de
blics,longtemps avantle pape, les ceuxquijugentparlesentiment et de
cinqpropositions, 1, 185. ceuxquiraisonnentpar principes, I,
ainteté. Cellede l'hommen'est pas 290;différence entreluiet la raison,
exempte demal,I, 316. I, 371.
Saints.Leurempire,leurgloire,I, 334; Sentiments.Raisonde leurs change-
but commun qu'ilsont avectousles mentsavecletemps, 1,389.
hommes. I, 363;fausse idéequi nous Sermons.Beaucoup de genslesenten-
faitrejeterleurexemplecommedis- dentcommeils entendent vêpres,
proportionné à notreétat,1,366;ne 291. il
se sont jamaistus sur leurssenti- Sibylles.Leurslivressuspectset faux,
ments,1, 376;ne peuventle devenir I,322. tenir tant
sanslagrâce, I, 377. Silence.S'y qu'on peut,I,
Salomon. Avec Job,a lemieuxconnula 368,369comment il devient la plus
misèredel'homme, 1, 370. grandepersécution, I, 37fl. 63ti
Salut.Maximes desjésuites pourle Simonie. Maximes desjésuites,1, 1
TABLEANALYTIQUE. 493
suiv.,122,133,II, 115et suiv.; Pères T
de l'Églisefaussement. alléguéspar
lesjésuitespoursoutenirleursdoc- Tacite.Cité,1,248,257.
II,135et suiv.
trines, Tambourin(le P.). Factumdes cur s
Simples. Saintetédeleurfoi,I, 318. de Parispourdemanderla condam-
Sinus. Traitédes sinusttl quart de nationde son Explicationdu Déca-
cercle,III,409. logue,II, 248 etsuiv.
Siphon.Raisonnements du P.Noëlsur Tannerus.Citésur la simonie,I, 123,
les mouvements de l'eau dans un 133.
siphon,III, 42; sa théoried'après Temps. Combien l'hommeest impru-
Pascal,III,108. dentdansla considération du passé,
Sirmond.Citésur l'amourde Dieu,J, du présentet de l'avenir,I, 255,256;
105. difficultédele déifnir,III, 166;du
Sluze.Lettrede lui surla solutionde tempsetdu mouvement, III,168,169.
plusieurs problèmes degéométrie, III, Testament. L'Ancien et le Nouveau se
242; lettreà Pascalsurles problèmes prouvent par lesprophéties
dansl'unet vérifiées
contenues
dansl'autre,I,
dela roulette, III,465.
Soi.Chacuny tendet c'estcontretout 329 ; leNouveau figuréparl'Ancien, 1,
ordre,I, 372. 329; Jésus-Christ estlecentredel'An-
Soldat.Différence entreunsoldatet un cienetduNouveau, I, 336;caractères
chartreux,quantà l'obéissance,I, del'Ancien et duNouveau, I, 366.
369. Théodoret.Ses écrits, quoiquecon-
Solidescirculaires(Petit traité des), damnéspar un concilegénéral:ont
III,426etsuiv. été défenduspar le P. Sirmond,1,
Sommes simples, triangulairesetpyra- 190. Renferme
midales. Leurs propriétés, III, 403. Théologie. unefouledescien-
Songes.Pourquoi on croità leur signi- ces,1,389,390.
fication,1,356. Thermomètre. Comment le P. Noëlex-
Sortilèges.Pourquoi ony croit,I, 356. pliqueses variations de hauteur,III,
Soumission. Cellede la raisonexpli- 33.
quée,I, 317,318. et de la Thomas(Saint).Citésur l'eucharistie,
Spéculation(Dela) pratique I,176;sa doctrinedela grâceefficace,
enmorale,selonlesjésuites,1,141et 1, 202et suiv.; sa doctrinesur les
suiv. miracles,II, 2; falsification d'un de
Spirale.Dimension dosolideengendré ses passagestouchantl'homicide, II,
parlemoyend'unespiraleautourd'un 147 aussementalléguépar les jé-
cône,III,448 ; égalitédeslignes spi- suitessurlesoccasions prochaines, II,
raleet parabolique, III,450 132;et surla
; ses pro- Thomistes. simonie,II, 135 et suiv.
priétés,III,452;rapportsentrela pa- Leurdoctrinesurla grâce,
raboleet la spirale,111, 458. I, 29etsuiv.
Stoïciens.Où ils placentle bonheur,I, Tolerance. Dieunousendonne - l'exem-
250; leursfauxraisonnements, 1,295 ; ple,1,360.
leurdoctrinesurlespassions,1,296 ; Tradition.Celled'Adam encorenouvelle
originedeleurfaussedoctrine, I, 315; enNoé et Moïse, I, 310;objection con-
leursprincipessontvrais,maisleurs trececritériumdecertitude, I. 388.
conclusions sontfausses;pourquoi, 1, Triangle arithmétique (Traité au). III,
385. 243et suiv. du
; usage trianglearith-
Style.Agrément dustylenaturel,I, 290; métiquedontle générateur estl'unité,
remarquesur quelquesphrases,I. III,251 ; sonusage : 1°pourlesordres
384. numériques, 111,
252; 2°pourlescom-
Suarez.Citésurla simonie, 1,556; sur binaisons, III,253;2° pourdétermi-
la confession, I, ; sur la contri- ner les partisqu'ondoitfaireentre
101
tion,II,262;surl'amourde Dieu,II, deuxjoueursquijouentenplusieurs
264,265. parties, III, 257;4° pourtrouverles
Superbe.La superbeou le désespoir, puissancesdesbinômeset des apo-
dernierstermesdela raison,1,315. tomes, III, 266.
Surnaturel.Sileschosesnaturelles sur- Triangles cylindriques. Méthode pour
passentla raison,que dira-t-ondes trouverleurdimension et leurcentre
surnaturelles?
I, 317. degravité,III,446.
Symétrie.Comment on la voitseule- Trilignes. Traitédestrilignes rectangles
ment,1,392. et de leurs onglets,III,385;rapports
Synagogue. Figuredel'Église;pourquoi entrelesordonnées àl'axeet les or-
elle est tombée dansla servitude,I, donnéesà la based'un trilignerec-
329. tanglequelconque, III, 387;rapport
494 TABLEANALYTIQUE.
entre lessinussur la based'un tri- rités doit être autan punique l'in-
lignequelconque, et les portions d e troduction dumensonge,
sa ligne courbecomprisesentre le ensentonsuneimageetI,ne291 ; nous
possédons
sommetet lesordonnées à l'axe,III, quele mensonge, 1, 293; s i l'homme
390;méthodegénéralepourtrouver n'eût pasétécorrompu, il en jouirait
la dimension et le centrede gravité avecassurance, 1, 293; nousla con-
d'untrianglequelconque, par la seule naissonsnon-seulement par la raison,
connaissance des ordonnéesà l'axe maisencorepar le cœur,1,295 ; ses
ouà la base,III, 394;méthode pour marquesvisibles,I, 310; ses trois
trouverla dimensionet le centrede états,chezlesJuifs,dansle ciel,dans
de la surfacecourbedes l'Eglise,1,326;comment s'altèrecelle
gravitéonglets,par la seuleconnais- de l'histoire,
doubles I, 327; trois principaux
sancedessinussurl'axe,III,399. objetsdanssonétude,1,335; lesmi-
Trinité.PourquoiPascalne veutpoint raclesdécidentdanscelledela reli-
la démontrerpar des raisonsnatu- gion,1,354 ; couverted'un voile.I,
relles,I, 243. 857,358; est uneet ferme.1, 358;
Trismégiste. Seslivressuspectset faux, combien sa recherche estimportante,
I, 322. 1.364
; deuxsortesd'esprityarrivent,
Tyrannie.Cequec'est,1,275. I, 365; sonhistoireest cellede l'E-
glise, I, 367 aprèsl'avoirconnue, i.
U fauttâcherde la sentir,1, 371;sans
la charité,ellen'est pas Dieu,mais
Unigenitus uneidole,I, 375.
Lettrecontrecettebullequi Vérités
tendà établirunesorted'inquisition sontinfiniment divines.Leursflgurell.I, 323;
en France,1,222et suiv. au-dessusde la na-
Unité.Jointeà l'infininel'augmente ture,et Dieuseulpeutles mettredans
de l'âme,
considérations surla va- II, 347 ; deuxmanières d eles
rien,I, 302; I, 360;surcellesquisem-
leurde cemotdansl'étudedesnom- persuader,
bres et généralement de toutesles blent
I, 362.
répugnantes et contradictoires,
grandeurs,II, 344;quine dépendpas Vertu. Peude mériteà en avoirunesi
dela multitude esttyrannie,I, 579. l'onn'apascellequi luiest opposée,
Unitéet multitudeconsidéréesdans I,277 ; commenton doitla mesurer,
l'Église,1,378, 379. 1,278; nese satisfaitpasd'elle-même,
Univers.Sonspectacle, 1,246. I,288; l'homme ne peutl'acquérirpar
Universels Leur
(Gens). portrait,I, 276. lui-même, remède à cetteimpuissance,
Usure.Gersonfaussement alléguépar I, 307;en quoielleconsiste,1,369;
lesjésuitespoursoutenirleursmaxi- commentnousnousy soutenons,I.
finessurl'usure,II, 140et suiv.; con- 383; se corromptpar l'exagération,
damnéepar les Pères,143; maximes 1,389.
desjésuites, I, 79. Lesincrédulescroientses
Usuriers.Maximesdes jésuites sur Vespasien. miraclespourne pascroireceuxde
l'usure,1, 79. Moïse, I, 381.
Vice.Est la causede notresouffrance
V interneparla résistance qu'il faità la
grâce,1,874 ;il en estquine tiennent
Valentia(Le P.), jésuite.Citésur la quepar d'autres, I, 275;leur source
1, 105;
contrition, dansl'orgueiletla paresse,I, 315.
sur la simonie,122, Victoria.
133,554. Citésur l'homicide, 1,137.
Valérien,capucin, Abominablement ca- Vide.Nouvelles expériences surlevide.
lomniépar les jésuites;sa réforme III, 1; avertissement, III, 1; expé-
fermeet victorieuse, I, 165. riences,III,3; maximes, III,6; con-
Vanitédel'homme, 1,251.Voy.Homme. séquences desexpériences, 1.1,7;sen-
Varron.Cité,I, 257,258. timentde Pascal,III,7; premièrelet-
Cité sur 1aumône,I, 55,60,
Vasquez. tre duP.Noëlà Pascalsur sesexpé-
118,128et suiv.;citésur l'amourde riences, III,8; réponsededuPascal au
Dieu,1,105. P. Noël.III, 12; réplique P. Noël,
Vérité.L'emportetoujourssur la vio- III,18;le Pleinduvide, parle P.Noël,
venuesd'Italieet
lence,I, 127 ; l'amour-propre la fait III,27; expériences
haïr,1,252et suiv. ; chaquedegréqui discourssurcetteexpérience, III,28;
nous élèvedans le mondenousen conclusion,III, 30; que les autres
éloigne,I,253;unméridienendécide éléments se trouventdans l'air, III,
1, 256
; objection d es pyrrho- 30; que l'eauest mêléea vec les autres
souvent,291et suiv.;l'abusdes vé- éléments,III, 32; du thermomètre,
niens,I,
TABLEANALYTIQUE. 495
III,33,de lararéfaction et dela con- Vie.Considérée commeun songedont
densation, III,34; de la porosité des la mortest leréveil, 1, 292,note1;
corps,III,35; quele mondeestplein, sesconditions différentes selonDieu
III, 36;réponsesauxdifficultés dela et selonle mende,I, 366.
premièreexpérience, III, 37; sur la Vierge (Sainte).Dela faussedévotion à
première expérience faiteparPascal, sonégard, introduitepar lesjésuites,
III,39; raisondecetteexpérience, III, I, 88; son enfantement mystérieux
39; seconde expérience. III,40 ; troi- n'estpasplusincroyable quelacréa-
sièmeet quatrième expériences, rai- tion,I, 365.
sonnements sur les mouvements de Vol.Maximes desjésuites,I, 79.
l'eaudansunsiphon,III,42;pourquoiVolonté. Il y a unedifférence univer-
l'eau ne descendpas plus bas que selleetessentielle entresesactionset
trente-deux pieds,III, 45; cinquième toutesles autres,I, 259;estun des
expérienceet saraison, III, 46 ; sixième principaux organesde la créance,I,
expérience, III, 47; septièmeexpé- 259;comment elles'attacheau faux,
rience,III,48; huitième expérience, 1, 287;sonbutest toujoursle bon-
III,48; lettredePascal à M.Le Pail- heur,1, 294;principesqui la parta
leurau sujetdesdoctrinesduP. Noël gent, I, 325; le desseindeDieuestde
surle vide,III.49;lettre de Pascalle la perfectionner, 345;il fautjugerdu
pèreauP.Noëlpoursoutenirlesidées bienet dumalparla volontédeDieu
deson fils contrecellesdujésuite,III, et non par la nôtre,1, 363;volonté
62et suiv. : lettrede Pascalà M.de propre, on est satisfaitdèsl'instant
Ribeyreau sujetde ce qui futdit à qu'ony renonce,1,369;combien elle
l'occasion de ses expériences sur le estdépravée, 1, 372.
videdansle prologuedesthèsesde Volubilité. Rienn'arrêtecelledenotre
philosophie soutenues au collégedes esprit,I, 368.
jésuitesde Montferrand, III,73;ré- Vrat,Beaucoup le voient
qui n'ypeuvent
ponsedeM. de Ribeyreà la lettre atteindre, 1,376.
précédente, III, 79; répliquede Pas-
cal, III, 81; fragmentd'un traitédu
vide,III, 158.Voy.Air (Traitédela w
pesanteur d e la massede l'). Voy.
Liqueurs ( Traitédel'équilibre des).
Viehumaine.Illusionperpétuelle : on Wendr\>cSZPsetiiojiymé eous I fjjuil Ni-
nefaitques'entre-tromper et s'entre- colebirtrljas4 tfadifciion des
flatter,I, 253. Provinciales,I, 23i. - lanm,
FINDE
LA TABLE
ANALYTIQUE.
TABLE.
PHYSIQUE.
Pjges
NOUVELLES EXPÉRIENCES T. ucn -.NT LE V;DE I
Premièrelcllre du P. Noël à Pascal H
Réponsede Pascalau P. Nuel. 2
Répliquedu P.NoëJ. 18
Le pleinduvide, par le P. Noël 27
Lettrede Pascalâ M.LePailleur,ausujetdu P. Noël 49
LettredeM.Pascalle pèreau P. Noël. G2
LettredePascal à 111. de RibcFe. 73
Réponsede M.deRibeyre 79
Répliquede Pascal si
TRAITÉ DEL'ÉQUILIBRE DESLIQUEURS 83
TRAITÉ DELAPESANTEUR DELAMASSE DEL'Am. 98
Conclusion des deux précédents traités 4 24
Fragment sur la même matière 129
Autrefragmentsurla mêmematière. -ni
Récit de la grandeexpériencede l'équilibre des liqueurs <3.8
Observationssurla pesanteurde J'air. 47
Nouvellesexpériences faitesen Angleterrc., 151
Fragmentd'un traitédu vide. 458
MATHÉMATIQUES.
DEL'ESPRIT GÉOMÉTRIQUE. G 3
SSSAIS POURLESCONIQUES ,|G..
MACHINE ARITBI%Iil'IOUF 85
mettre de Pascalet Robervalà Fermât 208
,ettrede Pascalà Fcrmat. 220
.ettrede Pascalà Fermât 22c
.aUra de Fermat à P,Jscal. , 231
.ettrede Fermât à Pascal 232
.eUrede Fermât à Pascal 234
«ttre de Pascal à Fermât 235
,eUre de Fcrmat à Carcavi., 236
,ellre de Fcrmat fi Pascal. 236
ettre de Pascal à Format 237
ettre de Fermât
à M.*** 238
eux pommesde Fermat. 238
>lution d'un problème proposé par Pascal )
240
ettrede Sluze. , ,. 242
LAITÉ.
nu TRIANGLE ARITHMÉTIQUE 243
Diversusagesdu trianglearithmétique. 251
PASCAL HT
498 TABLE.
Pages.
TRAITÉ DESORDRES NLMÉtUQUES. 268
PROBLÈMES SURLACYCLoïDE. 322
Réflexionssur les conditionsdes prix attachésà la solutiondes pro-
blèmesconcernantla cycloïde. 328
Notessur quelquessolutionsdes problèmesde la roui elle. 334
HsTOiRE DELAROULETTE, appeléeaussi trochoïde
ou cycloïde. 337
Récitde l'examenet du jugementdes écritsenvoyéspourles prixpro-
posés sur le sujetde la rouleue. , , 34b
Suite de l'Histoirede la roulette. 352
Diversesinventionsde A. Dettnoville (B.Pascal)en géméolrie. 362
TRATÉDESTRIL'GPFES RECTANGLES ETDELEURS ONGLETS. 385
Propriétésdessommessimples,triangulaireset pyramidales. 403
TRAnÉ DESSINUS DUQUART DUCERC.LE. 409
TRAITÉ DES ARCS DECERCLE. , 415
TRAITÉ nEs SOLIDESCIRCULAIRES. 426
TRAITÉ GÉNÉRAL DELAROULETTE., 4:31
Dimension des lignescourbesde toutesles roulettes 4 39
De l'escalier, des trianglescylindriqueset de la spiraleautourd'un
cône. 444
Égalitédes lignesspiraleet , » Ilkl~>
LettredeHuguensde Zulichem parabolique
à Dettonville. , 17>11
46
Lettrede Sluzeà Pascal '," 405
Lettrede Sluzeà Pascal V , j ,¡QG
Lettrede Leibnitzà Périer.V.iC6 j ¡
TABLE 4QI)
466
ANALYTIQUE
ETDERNIER
FINDELAT.\m.EDUTROISIEME VOLUME.
— Typogr A. MOUSSIN.
COULOMMIEUS.