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Module : Systèmes Logiques

Anouar Bouazza

Chapitre 2 :
Les Fonctions Logiques
I. Introduction
Les circuits logiques sont caractérisés par des variables binaires, qui affectent des transitions entre
deux états possibles. Ces deux états sont appelés niveau haut (vrai) et niveau bas (faux) ou niveau 1 et
niveau 0. Pour étudier d’une manière systématique ces variables binaires, on utilise une algèbre
différente de l’algèbre classique, dite algèbre de Boole, du nom du mathématicien anglais, inventeur
de ce concept (George Boole 1815-1864).

II. Définitions
· variable logique :
Un système numérique ne manipule que de donnée binaire. On appelle donc variable logique une
donnée binaire c'est-à-dire ayant deux états possible 0 ou 1
· Fonction logique :
On appelle une fonction logique une entité acceptant plusieurs valeur logique en entré et dont la sortie
(qui peut y avoir plusieurs) peut avoir deux étapes possible 0 ou 1.
On réalise des fonctions logique par des composants électroniques admettant des signaux électriques
en entrée et restituant un signal en sortie {1 logiqueà à 5v ; 0 logique à à 0v}.
· Les lois de composition :
Les lois de composition sont des règles logiques qui permettent de simplifier l’écriture de l’expression
algébrique (algèbre de BOOLE)
L’algèbre de Boole est l’outil mathématique qui permet d’établir la relation entre les sorties et les
entrées d’un système logique (synthèse du système). Réciproquement, cet outil nous permet de
déterminer les règles de fonctionnement d’un système logique existant (analyse du système).

III. Les opérateurs logiques de base


Les portes logiques sont des circuits électroniques dont les fonctions de transfert matérialisant les
opérations de base appliquées à des variables électriques.
· ANSI : Norme américaine
· CEI : Norme européenne

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Fonction Définition Table Equation Symboles Schéma à contact Circuits

La sortie est toujours égale à la x S x 1


S=x S
x TTL : C.I 7407
OUI variable binaire d’entrée. 0 S = ………. x S=x MOS : C.I 4010
1
La sortie est le complément de x S
x S= x S
1 TTL : C.I 7404
NON la variable binaire d’entrée. 0 S = ……….
x S= MOS :C.I 4049
1 x
La sortie est égale à 1 si au X y S S
³ x TTL : C.I 7432
OU moins une des variables d’entrée 0 0
1
0 1 MOS :C.I 4071
y
prend la valeur 1. 1 1 S = ……….
1 0
La sortie est égale à 1 lorsque X y S
& S TTL : C.I 7408
ET toutes les variables d’entrée sont 0 0 x y
0 1 MOS : C.I 4081
actionnées simultanément. S = ……….
1 0
1 1
La sortie est égale à 1 si aucune X y S
S TTL : C.I 7402
NOR variable d’entrée n’est 0 0 ³ x y
0 1 1 MOS : C.I 4001
‘Non ou’ actionnée. simultanément. S = ……….
1 0
La sortie est égale à 1 si au X1 y1 S
NAND moins l’une des variables 0 0
& x S
TTL : C.I 7400
‘Non Et’ d’entrée n’est pas actionnée. 0 1 S = ………. MOS : C.I 4011
y
1 0
1 1

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IV. Théorèmes de l’algèbre de Boole F = a + b + c.d = a.b.(c + d ) = a.bc
. + a.b.d
L'ensemble de Boole B={0,1} munit des fonctions logiques élémentaires NO (complément),
AND (appelé multiplication logique) et OR (appelé addition logique) constitue une algèbre. Nous
2. Théorème de Shannon
allons donner ci-dessous les différentes propriétés de ces opérateurs:
Le complément d'une fonction logique s'obtient en complémentant chacune des variables et en
Théorèmes Produits Sommes permutant les opérateurs ET et OU :

Associativité (a.b).c = a.(b.c) = a.b.c (a + b) + c = a + (b + c) = a + b + c !(", #, $, +, . ) = !(", #, $, +, . )

Commutativité a.b = b.a a +b = b+a Exemple:


Idempotence a.a = a a+a = a Soit la fonction %(&, ', *) = &'* + &'* + &'* + &'* . On peut utiliser l'associativité de l'addition
Absorption a + a.b = a a.(a + b) = a logique, la distributivité de la multiplication logique par rapport à l'addition logique et réécrire

Allégement a.( a + b) = a.b l'expression précédente sous la forme:


a + a.b = a + b
%(&, ', *) = (&. '. * + &. '. *) + &. '. * + &. '. *
Complémentarité a.a = 0 a + a =1
= '. * + &. '. * + &. '. *
Distributivité a.(b + c) = a.b + a.c a + (b.c) = (a + b).(a + c)
= '. (* + &. *) + &. '. *
Constantes a.1 = a a.0 = 0 a +1 = 1 a+0 = a

· Les théorèmes, ci-dessus peuvent être démontrés facilement par une table de vérité
· Le calcul algébrique est grandement facilité par l'utilisation des théorèmes de De Morgan et
de Shannon.

1. Théorème de Morgan Théoriquement, on peut obtenir ainsi l'expression simplifiée, mais le calcul algebrique n'est pas
Le complément d'un produit est égal au produit des compléments: toujours aisé, surtout lorsque le nombre des variables devient important. D'autre part, on n'est jamais
sûr que l'expression obtenue est la plus simple.
a + b = a.b et a.b = a + b
· A tout produit logique du premier membre correspond une somme logique dans le second membre V. Représentation d’une fonction logique
· A tout somme logique du premier membre correspondant un produit logique dans le second Une fonction logique est une combinaison des variables Booléennes (binaires) reliées par des
membre opérateurs ET, OU et NON. Elle peut être représentée soit par une écriture algébrique, soit par une
· Toute grandeur logique de premier membre correspond la grandeur complémentaire dans le second table de vérité, soit par un tableau de Karnaugh, soit par un logigramme.
membre
1. Représentation algébrique
· les théorèmes de DE MORGAN peuvent être appliqués à des produits logiques (somme logiques)
comportant un nombre quelconque de variables Une fonction logique écrite sous forme algébrique, peut être représentée sous différentes formes :
Exemple somme, produit, somme canonique ou produit canonique.

Donner l’écriture de la fonction F = a + b + c.d Sous forme d’une somme des produits
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a. Forme somme Une table de vérité contient 2N lignes, avec N correspond au nombre des variables d’entrée.
Une fonction logique est écrite sous la forme de somme, si elle est constituée de plusieurs termes reliés
Si on a N entrées et M sorties donc on aura (N+M) colonnes dans la table de vérité.
entre eux par l’opération OU
Une expression logique X (A, B, C,…) fonction A, B, C….peut être représenté par une table de vérité.
Exemple :
Cette table donne les valeurs que peut prendre X suivant les différentes combinaisons des variables A,
X1 = A + B X 2 = A + BC X 3 = A.(B + C) + B.D( A + C) B, C….
Exemple :
b. Forme produit
Une fonction logique est écrite sous la forme de produit, si elle est constituée de plusieurs facteurs Soit la table de vérité suivante à trois variables A, B, C
reliés entre eux par l’opération ET A B C X
0 0 0 0
Exemple : 0 0 1 1
X 1 = A.B X 2 = A( B + C )( D + E ) X 3 = (B + A).(D + C) 0 1 0 1
0 1 1 0
1 0 0 0
c. Forme somme canonique
1 0 1 1
Une fonction logique est écrite sous la forme de somme canonique, si toutes les variables figurent
1 1 0 0
dans chaque terme et si, dans chacun de ces termes, toutes les variables sont reliées entre elle par 1 1 1 0
l’opérateur ET. Ces termes se désignent sous le nom mintermes. L’expression algébrique de la fonction X est donnée par la somme des mintermes des trois variables A,
B, C relatifs à chaque case de X=1
Exemple :
Soit les fonctions à trois variables A ,B,C X = A.B.C + AB
. .C + A.B.C
X1 = A.B.C + A.B.C On note qu’une table de vérité donne l’expression de X sous forme de somme canonique.
X 2 = A.B.C + A.B.C + A.BC
. Ø Le logigramme
X 3 = A.B + A.B.C C’est une méthode graphique basée sur les symboles des portes logiques.
Toutes ces fonctions sont écrites sous forme de somme canonique sauf la fonction X3 car son premier
Exemple :
terme n’est pas un miniterme (puisque C n’apparait pas dans ce terme)
Soit la fonction logique S, impliquant les variables logiques A, B et C, telle que F soit définie par
d. Forme produit canonique l’équation :
Une fonction logique est écrite sous la forme de produit canonique, si toutes les variables figurent
S = A.B + B.C + (C + A)
dans chaque produit et si, dans chacun de ces termes, toutes les variables sont reliées entre elle par
Le circuit logique (logigramme) correspondant à cette fonction est le suivant :
l’opérateur OU. Ces termes se désignent sous le nom maxtermes.
Exemple :
A
Soit les fonctions à 4variables A ,B,C,D
S
X1 = ( A + B + C + D).( A + B + C + D)
B
X 2 = ( A + B)( A + B + C + D)( A + B + C + D)
La fonction X2 n’est pas sous forme de produit canonique car le premier produit ne contient pas les
variables C et D, donc ce n’est pas maxtermes. C
Ø Table de vérité
Une table de vérité définit les relations entrée(s)/sortie(s) en faisant la liste de toutes les possibilités, Ø Tableau de Karnaugh
Le tableau de Karnaugh est un moyen simple pour représenter une expression (ou fonction) booléenne
une ligne à la fois dans la table.
comportant un nombre donné de variables.
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Construction du tableau de Karnaugh : 2. Méthode graphique : simplification par tableau de Karnaugh
Pour N variables booléennes :
§ Le tableau comporte 2N cases. Cette méthode repose sur l’utilisation des tableaux de Karnaugh.

§ Chaque case représente un produit binaire. a. Tableau de Karnaugh


C'est une table de vérité à deux dimensions. L'intersection d'une ligne avec une colonne constitue une
§ Pour inscrire une fonction une fonction logique dans un tableau de Karnaugh, celle-ci doit se
case. Les variables sont divisées en deux groupes: des variables lignes et des variables lignes et des
présenter sous forme d’une somme de produits logiques.
variables colonnes. Le tableau est construit tel que deux cases adjacentes correspondent à deux
§ Dans chaque case de tableau, on inscrit 1 ou 0 selon la présence ou non de la forme canonique
combinaisons adjacentes. Voila des exemples de tableaux de Karnaugh représentants 2, 3, 4 ou 5
de la fonction du terme correspondant.
variables logiques d’entrée:
§ On passe d’une case à la case adjacente en changeant l’état d’une seule variable.
§ On passe d’une colonne à une colonne suivante (respectivement d’une ligne à une ligne
x 0 1 xy 00 0 11 10
suivante) en changeant l’état d’une seule variable (par le code Gray). y 1
z
Exemple : 0 0
1 1
f ( a, b, c ) = abc + abc + abc + abc Tableau à 2 variables Tableau à 3 variables
ab 00 01 11 10
c xy 00 01 11 10 xyz 00 0 01 01 110 11 1 10
0 1 0 0 0 zt tu 0 0 1 0 1 0 0
1 1 1 0 1 1 1
00 00
Remarque : 01 01
Les cases extrêmes d’un tableau de Karnaugh doivent être considérées comme adjacentes comme si le 11 11
10 10
tableau était en fait un cylindre développé. Tableau à 4 variables Tableau à 5 variables
VI. Simplification des fonctions logiques b. Règles de regroupement
La simplification d’une fonction consiste à obtenir son expression la plus compacte possible afin de 1. On ne regroupe que les points vrais de la fonction qui sont adjacents (contenant des 1).

minimiser le nombre d’opérateurs logiques nécessaires à sa réalisation. 2. On ne peut regrouper que 2k cases adjacentes (nombre pair).

On distingue deux méthodes de simplification : 3. Un point vrai peut être utilisé plusieurs fois dans des groupements différents.

§ Méthode algébrique (Algèbre de Boole). 4. On doit utiliser au moins une fois tout les points vrais de la fonction.

§ Méthode graphique (Tableau de Karnaugh). 5. On doit rechercher les groupements les plus grands possible pour minimiser le nombre des

Mais la méthode la plus rapide et la plus sûr est la simplification par les tableaux de Karnaugh variables utiles.
6. Si une fonction est exprimée avec N variables, un regroupement de 2k cases conduit à un terme
1. Méthode algébrique produit simplifié de (N – k) variables. Les k variables éliminés sont celle qui ont varié dans le
regroupement.
Les théorèmes de l’algèbre de Boole étudiés précédemment peuvent nous être utiles pour simplifier
7. La fonction simplifiée est la réunion des différents regroupements.
une expression logique. Pour cela prenons quelque exemple
Exemple 1
X = A.B.C + A.B.C + A.B.C = A.B(C + C ) + A.B.C
= A.B + A.B.C = A.( B + B.C ) = A.( B + C )
Exemple 2
Z = A.B + A.B + A.B = B.( A + A) + A.B = B + A.B = A + B

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c. Simplification par les tableaux de Karnaugh
Pour 3 variables d’entrée : (a, b et c) Pour 4 variables
d’entrée : (a, b, c et d)

s
Etats possible pour
l’entrée b et c
00 01 11 1 00 01 11 10
bc 0 cd
a ab
On utilise
Etats possible 0 0 1 1 1 00 0 1 1 1
obligatoirement
pour l’entrée 1 0 1 0 0 01 0 1 0 0
Le code Gray
a
11 1 0 1 1
10 1 0 1 0

d. Principe de simplification
§ Réaliser des groupements de ‘1’ adjacents, dans l’ordre, par 16, 8, 4 ,2 ou 1. Il faut toujours
s’arranger à regrouper le maximum de ‘1’ pour diminuer la taille des termes.
§ Lorsqu’il ne reste plus de ‘1’ isolé, les regroupements sont terminés.
§ L’équation simplifiée est déduite de ces groupements
§ Il et également possible et c’est parfois facile de regrouper les états 0 de la fonction F et de
considérer que nous étudions F
Exemples :

00 01 11 10 00 01 11 10
bc cd
a ab
0 00 1 0 0 1
0 1 1 1
01 1 0 0 1
1 1 0 0 0 11 1 0 0 1
10 1 0 0 1
! = !. ". # + !. # + !. " $( = &

00 01 11 10 00 01 11 10
cd cd
ab ab
00 1 0 0 1 00 0 1 1 1
01 0 0 0 0 01 0 0 1 1
11 0 0 0 0 11 0 0 1 1
10 1 0 0 1 10 0 1 1 1
$% = ". & $' = # + ". &

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