Professional Documents
Culture Documents
Contact : ddoc-theses-contact@univ-lorraine.fr
LIENS
THESE
par
CHRISTIAN PENU
Ingénieur EEIGM
Composition du jury :
Cette thèse a été réalisée au Laboratoire des Sciences du Génie Chimique (LSGC) au
sein de l’équipe Génie des Procédés de Polymérisation en partenariat avec le Laboratoire des
Milieux Rhéologiquement Complexes (Gemico).
Je voudrais remercier tout d’abord M. Guo Hua Hu, mon directeur de thèse qui m’a
permis d’effectuer ce travail de recherche. Ses apports scientifiques et ses conseils avisés
m’ont permis de mener à bien ce projet. Je tiens également à remercier M. Lionel Choplin
pour avoir co-dirigé ma thèse et m’avoir bien accueilli au sein du Gemico.
Je remercie aussi messieurs Philippe Marchal et Christian Fonteix avec qui j’ai pris
beaucoup de plaisir à discuter tout au long de ce travail de thèse. Merci à Philippe de m’avoir
fait aimer la rhéologie et de m’avoir bien conseillé durant ces trois années de thèse. Un grand
merci à Christian pour toute la partie modélisation et son soutien.
Je tiens également à remercier toutes les personnes du LCSM avec qui j’ai collaboré :
tout d’abord Mme Brigitte Vigolo pour toutes les discussions sur les nanocomposites et
nanotubes ainsi que pour son aide, M. Jean François Marché pour ses conseils précieux et
pour tous les essais de conductivité électrique, M. Edward Mcrae pour ses conseils et sa
bonne humeur et M. Alain Celzard pour la discussion sur la percolation ainsi que les
documents fournis.
J’adresse un grand merci à tous les gens de l’atelier : Christian, Patrick, Yann, Alain et
Pascal pour leur excellent travail et pour leur bonne humeur permanente.
Je remercie également Frank, Hakim, Richard et Mathieu du service Semi pour m’avoir
toujours aidé et accueilli avec le sourire.
Merci à Steve pour toutes les bouteilles d’azote qu’il a du transporter et à Kevin pour les
pompes réparées.
Je tiens aussi à remercier Véronique, Claudine, Josiane, Annie, Nelly et Corinne pour la
super ambiance qu’elles mettent au premier étage ainsi que pour leur disponibilité et leur aide.
Je tiens enfin à remercier la super bande qui a fait que ces années de thèse se sont
passées dans la joie et la bonne humeur. Tout d’abord je voudrais remercier Sandrine,
toujours de bonne humeur, toujours prête à aider, toujours disponible, bref Sandrine…
ıȣȞİȤȓȗİȚ ȑIJıȚ. Je remercie aussi Thierry et pas seulement parce qu’il est mon déménageur de
table attitré. Merci aussi à Georges pour m’avoir fait partager toutes ses histoires et ses
conseils financiers ;)
Merci également, à Barbara et Rabih pour leurs conseils et leur soutien en première
année de thèse.
Muito obrigado a Anne e Suel por me permitir gastar o meu primeiro ano de PhD.
Muchas gracias a José, alias Paola por todos sus “coucou”, a Marina o seu bom humor y
a Lety por el sombrero mexicano. Y a todas las tres por la ambiancia latina que han creado en
el grupo.
Merci à Clémence pour m’avoir parlé de Hunter X Hunter, à Sara pour avoir toujours le
sourire et à Jean Marie pour m’avoir épargné l’écoute d’Alizée ;) et pour leur bonne humeur.
Multumesc lui Pistocea cel Voinic pentru sfaturile lui, pina la urma nu a fost o idee
proasta sa fac o teza.
Enfin je dois cette thèse à Sophia et à mes parents qui ont su me soutenir dans les
moments les plus difficiles et m’ont donné le courage de continuer.
Résumé
-1-
Abstract
-2-
SOMMAIRE
-3-
-4-
SOMMAIRE ........................................................................................................ 3
NOMENCLATURE ............................................................................................ 8
CHAPITRE 1
Synthèse bibliographique
1. Introduction ........................................................................................................... 21
2. Nanocomposites .................................................................................................... 21
3. Renforts des nanocomposites à matrice polymère ................................................ 25
4. Nanotubes de carbone............................................................................................ 28
5. Procédés de fabrication de nanocomposites à matrice polymère et à renforts de
nanotubes de carbone ............................................................................................ 34
6. Seuils de percolation des nanotubes de carbone dans une matrice polymère ....... 41
7. Conclusion ............................................................................................................. 45
CHAPITRE 2
Méthodologies et techniques expérimentales
1 Introduction ........................................................................................................... 51
2 Produits utilisés lors de la synthèse et l’étude des propriétés des nanocomposites
............................................................................................................................... 51
3 Suivi de la cinétique de polymérisation de l’İ-caprolactame par calorimètrie
différentielle .......................................................................................................... 53
4 Suivi de la cinétique de polymérisation de l’İ-caprolactame et détermination des
seuils de percolation par rhéologie........................................................................ 62
5 Préparation des nanocomposites à matrice polystyrène et à renforts de nanotubes
de carbone.............................................................................................................. 67
6 Techniques de caractérisation................................................................................ 69
-5-
CHAPITRE 3
Etude de l’influence des nanotubes de carbone sur la cinétique de
polymérisation du lactame 6 par calorimétrie différentielle
1 Introduction ........................................................................................................... 79
2 Mécanisme réactionnel de la polymérisation anionique de l’İ-caprolactame....... 79
3 Etude cinétique par voie calorimétrique................................................................ 82
4 Modélisation de la conversion et résultats expérimentaux.................................... 83
5 Conclusion ........................................................................................................... 104
CHAPITRE 4
Etude rhéocinétique de l’influence des nanotubes de carbone sur la
polymérisation du lactame 6
1 Introduction ......................................................................................................... 109
2 Influence de la présence des nanotubes sur la rhéocinétique .............................. 111
3 Influence de l’état de dispersion des nanotubes de carbone sur le comportement
rhéocinétique. ...................................................................................................... 116
4 Origine de l’effet inhibitif des nanotubes de carbone sur la vitesse de
polymérisation ..................................................................................................... 118
5 Conclusion ........................................................................................................... 122
-6-
CHAPITRE 5
Etude des seuils de percolation sur les nanocomposites à matrice polyamide
6 et polystyrène et à renforts de nanotubes de carbone
1 Introduction ......................................................................................................... 127
2 Percolation rhéologique....................................................................................... 127
3 Percolation électrique .......................................................................................... 131
4 Double percolation lors de la polymérisation anionique en présence de nanotubes
de carbone............................................................................................................ 135
5 Nanocomposites à matrice polystyrène et renforts de nanotubes de carbone : seuils
de percolation ...................................................................................................... 139
6 Seuils de percolation électrique et rhéologique : pourquoi une telle différence ?
............................................................................................................................. 145
7 Conclusion ........................................................................................................... 153
ANNEXES........................................................................................................ 177
-7-
Nomenclature
NOMENCLATURE
B Facteur autocatalytique -
G’ Module élastique Pa
G* Module complexe Pa
I Intensité électrique A
Ip Indice de polydispersité -
ke Indice de consistance -
Constante cinétique de dissociation ionique du caprolactamate de
Kd mol.kg-1
sodium
K. Facteur de calibration dépendant du taux de cisaillement rad-1
Ȗ
-8-
L Longueur utile du cylindre intérieur du dispositif Couette mm
ne Indice d’écoulement -
n Constante cinétique -
pc Seuil de percolation -
T Température K
T°C Température °C
-9-
Nomenclature
SYMBOLES GRECS
į Angle de déphasage -
ȝ Moyenne -
ıt Ecart type -
ī Couple N.m
IJ Contrainte Pa
- 10 -
ABREVIATIONS
CL İ-caprolactame
MMT Montmorillonite
NC Nanocomposite(s)
PA Polyamide
PBM poly-n-butylmetacrylate
PC Polycarbonate
PCL Polycaprolactone
- 11 -
Nomenclature
PE Polyéthylène
PI Polyimide
PP Polypropylène
PS Polystyrène
PTFE Polytétrafluoroéthylène
PU Polyurée
PUR Polyuréthane
PVI Polyvinylimidazole
THF Tetrahydrofurane
UV Rayonnement ultraviolet
US Ultrasons
- 12 -
INTRODUCTION
GENERALE
- 13 -
- 14 -
Contexte scientifique
- 15 -
Introduction générale
Objectifs
Le travail présenté dans cette thèse porte sur la synthèse et l’étude de nanocomposites
à matrice polymère et renforts de nanotubes de carbone.
Le deuxième objectif est centré sur l’étude des propriétés électriques et rhéologiques
des nanocomposites obtenus, le but étant de déterminer les seuils de percolation respectifs. La
comparaison des différents seuils devra permettre de comprendre un peu mieux l’organisation
des nanotubes dans la matrice polymère.
- 16 -
CHAPITRE 1
- 17 -
- 18 -
Synthèse bibliographique
1. Introduction ................................................................................................ 21
2. Nanocomposites .......................................................................................... 21
2.1. Définition, intérêts et différences avec les composites « classiques » ......................... 21
2.2. Nanocomposites existants et méthodes de fabrication................................................. 22
2.3. Autres nanocomposites ................................................................................................ 24
3. Renforts des nanocomposites à matrice polymère .................................. 25
3.1. Charges inorganiques ................................................................................................... 25
3.2. Nanocharges carbonées ................................................................................................ 26
4. Nanotubes de carbone ................................................................................ 28
4.1. Découverte ................................................................................................................... 28
4.2. Structure ....................................................................................................................... 29
4.3. Méthodes de fabrication ............................................................................................... 31
4.4. Propriétés...................................................................................................................... 32
4.5. Inconvénients : Prix, synthèse et toxicité ..................................................................... 33
5. Procédés de fabrication de nanocomposites à matrice polymère et à
renforts de nanotubes de carbone............................................................. 34
5.1. Intérêts et état de l’art................................................................................................... 34
5.2. Méthodes de fabrication .............................................................................................. 36
5.3. Méthode de fabrication choisie : polymérisation in situ .............................................. 37
6. Seuils de percolation des nanotubes de carbone dans une matrice
polymère ...................................................................................................... 41
6.1. Théorie de la percolation.............................................................................................. 41
6.2. Types de percolation .................................................................................................... 43
6.3. Influence des charges ................................................................................................... 43
7. Conclusion ................................................................................................... 45
- 19 -
Synthèse bibliographique
- 20 -
Chapitre 1
1. Introduction
Les matières plastiques sont de nos jours tellement présentes dans notre
environnement quotidien qu’on en oublie presque que la notion de macromolécule n’existe
que depuis 1920. La production industrielle des matières plastiques à grande échelle a
commencé seulement après la seconde guerre mondiale et n’a cessé d’augmenter depuis,
produisant ainsi 1.5 millions de tonnes en 1950 contre 245 millions en 2005. Néanmoins, 81
% de cette production est dédiée à 6 polymères d’usage courant (PE, PP, PVC, PS, PET,
PUR).
Le reste de la production est consacrée à d’autres matières plastiques dites à haute
valeur ajoutée. Ces matières présentent des propriétés exceptionnelles permettant des emplois
spécifiques à contraintes particulières. Dans cette famille de matières plastiques à haute valeur
ajoutée on trouve des homopolymères comme le PTFE ou le poly-para-phénylène
téréphtalamide plus connus respectivement sous les noms de Téflon® et Kevlar®.
On trouve également des mélanges de polymères permettant d’obtenir un compromis
entre les propriétés de deux polymères ou plus (ex : polystyrène choc). Enfin, l’ajout de
charges à une matrice polymère permet d’obtenir des matériaux composites avec des
propriétés particulières (ex : gomme pour pneumatique). Récemment, une nouvelle classe de
matériaux présentant de nouvelles propriétés a vu le jour. Ces derniers sont appelés
nanocomposites (NC).
Dans cette partie, on introduira les différents types de NC existants ainsi que les
différents types de nanocharges, utilisées lors de la fabrication des NC. Plus particulièrement
on s’intéressera aux nanotubes de carbone (NTC) et aux NC à matrice polymère et à renforts
de NTC. Enfin, nous introduirons également la notion de percolation qui permettra de décrire
quelques unes des propriétés des NC détaillées dans le chapitre 5.
2. Nanocomposites
2.1. Définition, intérêts et différences avec les composites « classiques »
Les matériaux composites sont formés d’une matrice contenant des inhomogénéités (de
l’ordre du micron) qui sont beaucoup plus grandes que les atomes mais suffisamment petites
pour que ces matériaux soient homogènes à l’échelle macroscopique [1]. Parmi les matériaux
composites on peut citer des composites naturels tels que le bois (fibres de cellulose dans une
matrice de lignine) mais aussi synthétique tels que la gomme d’un pneumatique qui outre la
résine élastomère contient également du noir de carbone ou de la silice.
Les NC sont également composés d’une matrice contenant des charges. La différence
par rapport aux matériaux composites classiques provient du fait que les charges possèdent au
moins une dimension de l’ordre du nanomètre. Ces nanocharges peuvent être
monodimensionnelles (e.g. NTC), bidimensionnelles (e.g. argiles en feuillets) ou encore
tridimensionnelles (e.g. nanosphères).
- 21 -
Synthèse bibliographique
- 22 -
Chapitre 1
Les argiles en feuillets sont composées, comme leur nom l’indique, d’une multitude de
feuillets rigides superposés les uns sur les autres.
L’une des premières mentions de l’incorporation d’argiles en feuillets dans une
matrice polymère date du milieu du XXème siècle. A l’époque, l’incorporation d’argiles
minérales telles que la bentonite ou l’hectorite à des teneurs proches de 50% en masse par
rapport au polymère ne produisait pas de très bons résultats. Ceci était du à la mauvaise
dispersion des charges dans la matrice, les argiles formant des agglomérats compacts de
feuillets empilés les uns sur les autres.
En 1976, une première tentative visant à exfolier (séparer les feuillets les uns des
autres) eut lieu par un procédé de polymérisation in situ d’İ-caprolactame (CL) en présence
de montmorillonite (MMT). Cette méthode ne permit cependant pas une dispersion des
charges dans la matrice. [5]
Il fallut attendre jusque 1987 pour qu’une équipe japonaise découvre un moyen
efficace d’exfolier les feuillets d’argile en remplaçant les cations inorganiques par des cations
organiques. Ces argiles ainsi modifiées sont appelées argiles lyophilisées ou encore organo
argiles. [6]
En 1993, la même équipe prépara, pour la première, fois un NC PA6/MMT par
polymérisation in situ du CL en présence de MMT. Depuis, plusieurs méthodes de fabrication
comprenant entre autres l’extrusion réactive ont été mises au point pour obtenir des NC à
matrice polymère et renforts d’argiles en feuillets.
De nos jours, plusieurs NC à matrice polymère et à renforts d’argiles en feuillets sont
en phase de commercialisation dans le domaine de l’emballage grâce à la faible perméabilité
aux gaz induite par l’argile, ou encore dans le domaine de la sécurité en tant que retardateurs
de flammes. [7, 8]
- 23 -
Synthèse bibliographique
a b
- 24 -
Chapitre 1
Parmi les argiles en feuillets, on peut citer les phylosilicates, les smectites ou encore
les MMT. Sur ces trois argiles, la MMT est de loin l’argile en feuillets la plus utilisée en tant
que renfort pour les matériaux polymères. Son nom provient de la localité Montmorillon dans
la Vienne.
La MMT est composée d’une superposition de feuillets. Chaque feuillet contient une
couche octaédrique de Al(OH í)5O et de deux couches tétraédriques de SiO4. Les feuillets
sont séparés par des cations inorganiques tels que le lithium, le sodium, le césium ou encore le
rubidium (voir figure 1.1). Afin de la rendre compatible avec les matrices polymères, les ions
inorganiques se trouvant entre les feuillets sont remplacés par des ions organiques tels que des
cations d’amine quaternaire [2]. Les argiles ainsi lyophilisées s’exfolient plus facilement dans
la matrice polymérique.
Les POSS sont des molécules hybrides entre les silicones (R2SiO) et la silice (SiO2), et
ont des tailles de l’ordre du nanomètre. Elles ont l’avantage de présenter des groupes
fonctionnels permettant leur liaison avec des macromolécules. Les POSS sont utilisées, entre
autres, pour contrôler la morphologie des matériaux polymères.
Les nanosilices sont sûrement les premières nanocharges à avoir été produites
industriellement. En effet, dès 1944, la société Degussa produit en quantité industrielle de la
nanosilice sous la marque Aerosil®. Aujourd’hui, la marque Aerosil® comprend plusieurs
gammes de silices avec des particules dont les plus petites ont un diamètre inférieur à la
dizaine de nanomètres.
- 25 -
Synthèse bibliographique
La surface de ces particules peut être modifiée afin de faciliter leurs interactions avec
la matrice. Elles sont utilisées en tant que charges renforçantes dans de nombreux matériaux
polymères comme par exemple le silicone ou encore le caoutchouc des pneus.
Parmi les autres nanocharges on peut citer les nanopoudres d’alumine (Al2O3), le
nano-oxyde de titane (TiO2) ou encore le carbure de silicium (SiC).[2]
- 26 -
Chapitre 1
Parmi ces 4 formes allotropiques deux sont utilisées aujourd’hui en tant que nano
charges : les fullerènes et les graphites exfoliés. Les autres nanocharges carbonées
fréquemment utilisées ont un grand facteur de forme (diamètre/longueur) et permettent
d’améliorer les propriétés mécaniques des matériaux polymères. Parmi elles, on peut citer les
nanofibres de carbone et les NTC.
Les nanocharges carbonées sont généralement obtenues en phase gazeuse
contrairement aux charges classiques qui sont obtenues en phase solide ou liquide comme le
montre le tableau 1.2.
Tableau 1.2 : Différents facteurs contrôlant la fabrication des matériaux carbonés ainsi que leur
principales caractéristiques [10].
- 27 -
Synthèse bibliographique
4. Nanotubes de carbone
4.1. Découverte
Les NTC ont probablement été synthétisés dès le milieu du XXème siècle. Néanmoins
ils n’ont pas pu être clairement identifiés du fait de leur très petite taille et du manque de
microscopes à haute résolution. De plus, l’industrie plastique étant à ses balbutiements et
l’industrie de l’acier considérant les nano particules de carbone comme des impuretés, aucune
étude sérieuse sur les nanoparticules carbonées n’a été entreprise avant la fin des années 80.
[11]
En 1985 Smalley découvrit les fullèrenes et 6 ans plus tard Iijima identifia pour la
première fois les nanotubes de carbone multiparois. Les nanotubes monoparois furent
également produits pour la première fois par Iijima en 1993.
Depuis leur découverte, les recherches sur les NTC n’ont cessé de s’accélérer comme
le montre la figure 1.4
7000
Fullerenes
6000
Nanotubes de carbone
Nombre de publications
5000
4000
3000
2000
1000
0
1985 1990 1995 2000 2005 2010
Année
Figure 1.4 : Nombre de publications référencées dans Science Finder Scholar® jusqu’en 2007
traitant sur les fullerènes ou les NTC.
- 28 -
Chapitre 1
4.2. Structure
Le graphite est constitué d’une multitude de feuillets de carbone superposés les uns aux
autres. Le graphène est le nom que l’on donne à un feuillet de graphite. Les feuillets de
graphène sont composés d’atomes de carbone en hybridation sp2 et organisés sous forme
hexagonale comme le montre la figure 1.5
- 29 -
Synthèse bibliographique
Figure 1.6 : Comparaison des tailles et des coûts de fabrication (en 2000) des différents charges
carbonées [2].
La figure 1.7 montre la structure des SWNT (a) et MWNT (b). Les SWNT sont
composés d’un seul feuillet de graphène enroulé sur lui-même. Les SWNT existent sous 3
formes selon l’orientation des atomes de carbone par rapport à l’axe central : armchair, zigzag
et chiral. [12] Les MWNT sont composés de plusieurs feuillets de graphène concentriques.
Comme dans le graphite, ces derniers présentent la particularité d’avoir des liaisons faibles
perpendiculaires à leur axe.
a b
- 30 -
Chapitre 1
- 31 -
Synthèse bibliographique
Source de
Méthode Principe Catalyseur Nanotubes obtenus
carbone
MWNT
L=300nm
Ablation Dégradation d’une source de
SWNT
laser carbone par un laser,
Ni, Co L=10-100Pm
D=5-20nm
Solide
benzène,
ou des particules métalliques
xylène…
nanométriques
Fe(CO)5 HIPCO Procédé CVD particulier SWNT pur
L,D=longueur,diamètre des NTC
4.4. Propriétés
Les NTC ont une faible masse volumique et une bonne élasticité caractérisée par des
modules élastiques qui peuvent atteindre des valeurs de près de 1TPa dans certains cas,
comme le montre le tableau 1.4.
Ils ont aussi de bonnes propriétés thermiques : stabilité jusque 2800°C dans le vide et
750°C dans l’air.[15] Leur conductivité thermique comprise entre 1800 et 2000 W/(m.K) est
proche de celle du diamant et 4 fois plus grande que celle du cuivre ou de l’argent. Les
différentes propriétés des NTC sont résumées dans le tableau 1.4 [7].
- 32 -
Chapitre 1
2500
2000$
2000
Coûts par gramme ($)
1500
1000$
1000
500$
400$
500
200$
20$
0
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Année
Figure 1.9 : Evolution des prix des SWNT depuis 1997 [22].
- 33 -
Synthèse bibliographique
La toxicité, un autre inconvénient majeur des NTC, est directement liée à leur taille
nanométrique et surtout à leur grand facteur de forme. En effet, tout comme les fibres
d’amiante, les NTC peuvent facilement infiltrer les cellules et provoquer à long terme des
cancers. Il y a encore très peu d’études sur la toxicité des NTC néanmoins, l’Institut National
de Recherche et de Sécurité recommande de prendre le plus de précautions possibles lors de
leur manipulation. [23]
Un autre inconvénient est cette fois plus intimement lié à la structure des NTC. En
effet, comme la plupart des particules nanométriques, les NTC on tendance à former des
agrégats stabilisés par des liaisons faibles du type Van der Waals. La surface d’échange des
NTC étant très grande, les agrégats ainsi formés sont très stables et difficiles à casser. Les
agrégats peuvent à leur tour se regrouper formant des agglomérats.
La figure 1.10 montre les agrégats formés par les MWNT et ceux formés par les
SWNT. Comme on peut le remarquer, les agrégats formés sont différents selon les NTC : les
SWNT étant alignés les uns aux autres pour former des paquets alors que les MWNT forment
plutôt des enchevêtrements.
- 34 -
Chapitre 1
a b
Dans les deux cas, il est essentiel de pouvoir disperser et séparer les NTC les uns des
autres pour assurer un bon état de dispersion dans la matrice et ceci afin de profiter au
maximum de leurs propriétés exceptionnelles. L’incorporation d’agrégats ou d’agglomérats
de NTC, au lieu de NTC isolés, dans une matrice polymère fait perdre l’avantage majeur que
représente la taille nanométrique des NTC. En effet, les agrégats peuvent être assimilés à des
particules microscopiques avec une surface de contact beaucoup plus petite que celles de tous
les NTC, pris séparément.
En outre, les agrégats n’ayant pas forcément les mêmes dimensions, on obtient donc
un matériau aux propriétés hétérogènes sans compter sur le fait qu’ils ont des propriétés
mécaniques, électriques et thermiques beaucoup moins bonnes que les NTC isolés.
- 35 -
Synthèse bibliographique
Aujourd’hui, pour les raisons mentionnées ci-dessus, la plupart des procédés de mise
en forme des matériaux thermoplastiques n’utilisent pas de solvants. Parmi ces procédés, on
peut citer les deux plus connus qui sont l’extrusion et l’injection. Ces procédés permettent
grâce à des températures et des cisaillements élevés de fondre/plastifier le polymère.
L’extrusion permet la fabrication de matériaux composites bien que les hautes
viscosités du milieu rendent difficile la dispersion des charges dans la matrice. De ce fait,
l’état de dispersion (structuration) que ce type de procédé permet d’obtenir est de l’ordre du
micromètre. Hu et al [26] ont montré que l’énergie dispersive crée par le cisaillement dans
une extrudeuse n’est pas assez importante pour casser les agrégats à des échelles
nanoscopiques.
Une solution permettant d’obtenir des matériaux composites nanostructurés est la
compatibilisation des nanocharges. En effet, en greffant à la surface de ces dernières une
fonction ayant des affinités avec la matrice polymère, on peut améliorer leur état de dispersion
dans le NC. En outre, si la fonction greffée à la surface des nanocharges réagit avec le
polymère, on obtient alors un matériau présentant de meilleures propriétés mécaniques. Ce
procédé est appelé « grafting to ».
- 36 -
Chapitre 1
5.3.1. Introduction
La figure 1.11 présente les différents types de polymérisation in-situ. Les procédés
sont classés en deux parties selon que l’interface entre NTC et matrice polymère soit localisée
ou diffuse.
- 37 -
Synthèse bibliographique
Polymérisation in situ
Avec Sans
greffage greffage
INTERFACE LOCALISEE
INTERFACE DIFFUSE
A partir Directement
de à la Sans Avec
fonction activante surface fonction fonction
ex.
liaison
hydrogène
liaison enchevetrement
ʌ-ʌ CNT-polymère
fonctionalisation fonctionalisation
Le tableau 1.5 présente une liste très complète mais non exhaustive des principaux
travaux sur la polymérisation in situ en présence de NTC. On peut noter que les différents
types de polymérisation à savoir la polymérisation anionique, radicalaire et la
polycondensation ainsi que les différentes méthodes de polymérisation (en solution, en masse,
en émulsion) ont été explorés. Les ultrasons ont été utilisés suivant les cas pour assurer un
bon état de dispersion des NTC.
- 38 -
Chapitre 1
Tableau 1.5 : Polymérisation in situ pour différents procédés, matrices polymères et nanotubes.
Mécanisme de Type de
Polymère Type d’interface NTC US Réf.
polymérisation polymérisation
En masse PA6 Localisée: grafting from SWNT-COCl Non 27
Polymérisation
anionique PS Localisée: grafting from NTC-Aryl halide 28
En solution Non
PMMA Localisée: à partir de la surface SWNT-Li+ 29
PAA Localisée: à partir de la surface 30
PSS Localisée: grafting from 31
En solution SWNT Oui
32
PMMA Diffuse
33
PS Localisée: à partir de la surface MWNT-oxydé Non 34
Polymérisation Emulsion PVI Localisée: grafting from MWNT-OH Oui 35
radicalaire PMMA Diffuse: coating MWNT Oui 36
MWNT-OH Oui 37
Localisée: grafting to
MWNT-COOH Non 38
En masse PMMA MWNT-COOH Oui 39
Diffuse: ʌ-ʌ Oui 40
MWNT
Non 41
PBM 42
Polymérisation SWNT-g-ATRP
En solution PS Localisée: grafting from Non 43
radicalaire par activateur
transfert PMMA 44
d’atome (ATRP) SWNT-g-ATRP
En masse PS & PMMA Localisée: grafting from Non 45
activateur
PBT SWNT 46
Diffuse
PUR & Epoxy NTC 47
PU,PUR Localisée: grafting from MWNT-amine Oui 48
En solution Diffuse MWNT 49
PI
Diffuse: possible ʌ-ʌ SWNT 50
Poly- PA, PET Localisée: grafting from NTC Non 51
condensation PA610 Diffuse : coating MWNT-oxydé 52
PA66 SWNT Oui 53
Diffuse
PA6 MWNT-COOH 54
PA6 Localisée: grafting from SWNT-COOH 55
En masse PA1010 Localisée: covalente Oui 56
MWNT-COOH
PET Probablement localisée 57
- 39 -
Synthèse bibliographique
La deuxième raison se base sur le fait que la polymérisation anionique des lactames est
très rapide, quelques minutes dans certains cas [58-67] et est donc de ce fait bien adaptée aux
procédés réactifs de synthèse de composites.
Bien qu’étant très rapide, la polymérisation anionique des lactames présente quelques
inconvénients. Le principal inconvénient de ce type de polymérisation est dû à son mécanisme
réactionnel, qui sera décrit dans le chapitre 3, et plus précisément à la réactivité des anions. En
effet, ces derniers peuvent réagir très facilement avec des impuretés présentes dans le milieu
et être donc consommés. D’une manière générale, la mise au point d’un procédé de
polymérisation in situ, en présence de NTC, nécessite de connaître l’influence de ces derniers
sur les cinétiques de réaction.
A notre connaissance, il n’y a pas eu jusqu’ici d’étude détaillée sur les effets des NTC
sur les cinétiques de polymérisation lors d’un procédé de polymérisation in situ. Un grand
nombre d’études ont concerné les cinétiques de polymérisation des lactames [58]. Très peu se
sont, néanmoins, concentrées sur les effets de différents additifs ou impuretés sur ces
cinétiques.
Bukac et al [68] ont isolé les impuretés présentes en petites quantités, jusque 0.05% en
masse par rapport au monomère, dans le lauryllactame industriel. Ces impuretés étaient
principalement du cyclododecanone, des hydrocarbones C24 et des lactames insaturés.
Lorsque ces impuretés furent introduites dans le monomère, à des teneurs allant de 0.1% à
1.3% en masse, elles eurent toutes pour effet la diminution de la vitesse de polymérisation du
lauryllactame. Cette inhibition a été expliquée par la réaction de ces composés avec le
catalyseur menant à la consommation de ce dernier.
Dans le chapitre 3 nous avons étudié l’influence des NTC sur la cinétique de la
PAACL à l’aide de la calorimétrie différentielle. Un modèle cinétique empirique a été choisi
afin de traiter les résultats ainsi obtenus et a permis de donner une explication rigoureuse
quant à l’origine des effets observés.
La viscosité étant un paramètre important lors de tout procédé de polymérisation, le
chapitre 4 a été consacré à l’étude de l’évolution de cette dernière pendant la PAACL.
L’influence des NTC sur les propriétés rhéologiques du système pendant la PAACL a ainsi pu
être établie.
- 40 -
Chapitre 1
6.1.1. Introduction
Le mot percolation vient du latin percolo ce qui veut dire filtrer, passer. Bien que la
notion ait été utilisée par Flory en 1941 pour décrire la gélation lors d’un procédé de
polymérisation, le terme percolation a été introduit pour la première fois en 1957 par J. M.
Hammersley [71]. Ce dernier a utilisé ce terme afin de décrire l’écoulement aléatoire d’un
fluide à travers un milieu, associant le mécanisme aléatoire au milieu (percolation : le milieu
« décide » du chemin emprunté par les particules) et non au fluide (diffusion : les particules
« décident » du chemin à prendre).
De nos jours, la notion de percolation est employée dans des domaines aussi vastes
que variés allant du percolateur dans une machine à café jusqu’à l’étude de la propagation des
feux de forêt. On parle donc de différentes percolations selon l’étude que l’on mène. Il est
difficile de donner une définition générale de la percolation, on peut toutefois citer celle
donnée par L’Encyclopedia Universalis [72] qui résume assez bien cette notion :
La notion commune à tous les types de percolation est donc la notion de seuil de
percolation, se caractérisant par un changement brutal des propriétés observées.
6.1.2. Définitions
La percolation peut être décrite de deux manières différentes selon que l’on axe
l’étude sur les sites, on parle alors de percolation de site (site percolation), ou sur les liaisons
(bond percolation)
La figure 1.12 nous permet d’illustrer tout en définissant quelques notions importantes
de la percolation de site :
- 41 -
Synthèse bibliographique
Site vacant
Site occupé
Cluster
Dans la percolation par liaison, ce sont cette fois les liaisons qui sont :
x soit occupées, permettant alors le transfert de l’information,
x soit vacantes.
P( p) ( p pc ) E (1.1)
P(p) est la probabilité que, pour une certaine fraction de sites occupés p, un site appartient au
cluster percolant. Le coefficient ȕ ne dépend pas des propriétés microscopiques du système
mais seulement de sa dimension.
- 42 -
Chapitre 1
Les travaux réalisés dans le cadre de cette thèse ont porté sur la détermination des
seuils de percolation rhéologique et électrique. Les phénomènes à l’origine de ces seuils
seront étudiés en détail au cours du chapitre 5.
- 43 -
Synthèse bibliographique
40
35
25
20
15
10
0
0.1 1 10 100 1000 10000
Sphères Noir de de
Facteur Fibres
formede NTC
carbone carbone
Les NTC ont un grand facteur de forme comme on peut le voir dans la figure 1.13. De
ce fait, on obtient des seuils de percolation très faibles. Malheureusement, la plupart des
méthodes actuelles produisent des NTC dont la distribution moyenne des facteurs de formes
est assez large 100-1000. Il est d’ailleurs assez difficile d’estimer la distribution moyenne des
facteurs de forme d’un échantillon de NTC. De plus, la présence d’agrégats de NTC provoque
une diminution du facteur de forme et donc une augmentation du seuil de percolation.
- 44 -
Chapitre 1
En outre, beaucoup de NTC ont des surfaces irrégulières, voire des branchements ce
qui a pour effet d’augmenter le seuil de percolation.
Enfin, la plupart des modèles statistiques (e.g. modèle du volume exclu) sont basés sur
des cylindres rigides, or les NTC sont très élastiques.
7. Conclusion
Le principal objectif de ce premier chapitre a été d’introduire le contexte général de
cette thèse. La notion de NC a été définie et plusieurs exemples ont été donnés avant de se
concentrer sur le système étudié, à savoir les NC à matrice polymère et à renforts de NTC.
Outre le choix des NTC en tant que charge renforçante, nous nous sommes attardés sur
le choix du procédé de fabrication des NC. Un procédé de polymérisation in situ a été choisi
du fait des nombreux avantages qu’il procure. L’influence des NTC sur un tel procédé n’étant
que très peu connue, il a été décidé d’étudier leurs effets sur la cinétique et l’évolution des
propriétés rhéologiques durant la PAACL.
Enfin, la notion de percolation a été introduite. Celle-ci sera nécessaire pour l’étude
des propriétés électriques et rhéologiques des NC obtenus par le procédé de polymérisation in
situ.
- 45 -
- 46 -
CHAPITRE 2
- 47 -
- 48 -
Méthodologies et techniques expérimentales
1 Introduction ................................................................................................ 51
2 Produits utilisés lors de la synthèse et l’étude des propriétés des
nanocomposites ........................................................................................... 51
3 Suivi de la cinétique de polymérisation de l’İ-caprolactame par
calorimètrie différentielle .......................................................................... 53
3.1 Préparation du mélange réactionnel ............................................................................. 54
3.2 Suivi de la polymérisation par calorimétrie différentielle............................................ 57
4 Suivi de la cinétique de polymérisation de l’İ-caprolactame et
détermination des seuils de percolation par rhéologie............................ 62
4.1 Introduction .................................................................................................................. 62
4.2 Dispositif expérimental ................................................................................................ 63
4.3 Calibration du dispositif : Analogie Couette [84] ........................................................ 63
4.4 Suivi de la polymérisation par rhéologie : mode opératoire ........................................ 66
4.5 Détermination des seuils de percolation rhéologique : mode opératoire ..................... 67
5 Préparation des nanocomposites à matrice polystyrène et à renforts de
nanotubes de carbone................................................................................. 67
6 Techniques de caractérisation................................................................... 69
6.1 Microscopie électronique ............................................................................................. 69
6.2 Mesures des masses molaires....................................................................................... 70
6.3 Méthodes de mesure de conductivité électrique .......................................................... 71
6.4 Analyse thermogravimètrique ...................................................................................... 73
6.5 Détermination des taux de conversion ......................................................................... 73
- 49 -
Méthodologie et techniques expérimentales
- 50 -
Chapitre 2
1 Introduction
Ce chapitre décrit le procédé de fabrication des nanocomposites ainsi que les différents
appareils et méthodes permettant de suivre les cinétiques de polymérisation. Les autres
appareils de mesure utilisés durant nos travaux seront également décrits ainsi que leurs
principes de fonctionnement.
H H
O
NH
Composition
et formule
81-83% 83%
O O
NH NH
Température
d’ébullition 270°C 270°C 270°C
(1bar)
Masse
volumique à 1020 500 800
20°C (kg.m3)
Le tableau 2.2 présente la formule chimique ainsi que les différentes propriétés du
styrène et du 2,2ƍ-azobis (2-méthylbutyronitrile) qui sont respectivement le monomère et
l’amorceur utilisés lors de la polymérisation radicalaire du styrène.
- 51 -
Méthodologie et techniques expérimentales
2,2ƍ-azobis (2-
Styrène méthylbutyronitrile)
Abréviation St AMBN
Température
-31°C 50°C
de fusion
CH2
CH3
CH3
Composition
N
et formule N N N
H3C
CH3
Température
d’ébullition 145°C -
(1bar)
Masse
volumique à 900 1100
20°C (kg.m3)
Le tableau 2.3. présente la formule chimique ainsi que les différentes propriétés des
produits utilisés lors de la détermination des masses molaires par GPC et des taux de
conversion.
Tableau 2.3 : Produits utilisés lors de la détermination des masses molaires et des taux de conversion.
Acide trifluoro-
Tetrahydrofurane Dichlorométhane Méthanol
acetique
Abréviation THF DC TFAA Me
Température
-108°C -97°C -15.4°C -97.7°C
de fusion
O F O
H H
Composition C F C C H3C OH
et formule
Cl Cl
F CH3
Température
d’ébullition 67°C 40°C 72.4°C 64.7°C
(1bar)
Masse
volumique à 890 1325 1535 796
20°C (kg.m3)
- 52 -
Chapitre 2
Les NTC utilisés lors de la fabrication des NC sont des MWNT produits par CVD. Ils
ont un diamètre compris entre 10 et 20nm une longueur variant de 0.5 à 1000µm. Ces MWNT
ont été gentiment fournis par l’Université de Tsinghua en Chine. La figure 1.10.b montre
deux images de ces MWNT sans autre traitements prises au MEB et au MET. Les points noirs
que l’on peut voir sur les images MET sont des particules d’alumine et de fer qui ont été
utilisées comme catalyseurs de lors de la croissance des nanotubes.
Avant de pouvoir suivre la PAACL par DSC ou rhéologie, une première étape consiste
à préparer le mélange réactionnel. Les différentes étapes sont illustrées dans le diagramme
suivant.
- 53 -
Méthodologie et techniques expérimentales
Préparation
Dispersion
T=80°C,10s
mélange utlrasons
réactionnel
T=80°C, 20min
Sac à gants, Préparation
Prélevement
azote capsules de DSC
DSC Rhéologie
- 54 -
Chapitre 2
Pour la même raison, toutes les pesées sont effectuées dans un sac à gants sous
atmosphère d’azote. L’utilisation du sac à gants est indispensable surtout lors de la
préparation des capsules de DSC. L’effet de l’humidité est d’autant plus important du fait que
les capsules contiennent très peu de matière (autour de 10 mg). Tous les essais de
polymérisation effectués dans des capsules scellées à l’air libre se sont soldés par des échecs.
Toutes les pesées sont réalisées sur une balance de précision du type Mettler AE 240.
Les NTC, CL, C10 et C20 sont introduits dans un pilulier en verre d’un volume de 50cm3
fermé par bouchon étanche. Ce dernier est alors introduit dans un bain d’huile thermostaté à
80°C afin d’obtenir une phase liquide nécessaire à l’homogénéisation du milieu. L’agitation
mécanique se fait à l’aide d’un barreau aimanté à 300tr/min.
3.1.3.1 Introduction
Les ultrasons caractérisent tout son dont la fréquence est supérieure à la gamme de
fréquences audible par l’homme. Cette dernière se situe entre 16Hz et 18kHz. Au delà, on
peut grossièrement diviser les ultrasons en deux familles. Dans la première, appelée aussi
région de puissance « power region », et se situant entre 20kHz et 40kHz, les ultrasons
permettent d’obtenir une énergie acoustique suffisamment élevée afin de donner naissance au
phénomène de cavitation.
La deuxième région, se trouve plutôt aux hautes fréquences, supérieures à 5MHz et est
utilisée dans le domaine médical ainsi que pour les contrôles industriels non destructifs.
- 55 -
Méthodologie et techniques expérimentales
Les ondes sonores se transmettent par vibration dans toute substance solide, liquide ou
gaz ayant des propriétés élastiques. Dans les liquides et les gaz, les ultrasons produisent tour à
tour des cycles de compression et d’expansion qui rapprochent les molécules les unes des
autres dans un cas et les éloignent dans l’autre. Si l’intensité des ultrasons est suffisamment
importante, l’extension peut donner naissance au phénomène de cavitation. Ce phénomène
s’accompagne d’une augmentation drastique et localisée de la température et de la pression
pouvant atteindre 5000°C et 2000atm. La taille des bulles est, cependant, relativement petite
par rapport au volume total et la chaleur produite est rapidement dissipée sans changer les
conditions environnantes (pour des durées relativement courtes).
Lorsqu’elles entrent en contact avec une surface solide, les bulles explosent et
entraînent le liquide qui entre alors en collision avec la surface du solide avec des vitesses
pouvant atteindre dans certains cas 400 km/h. C’est ce phénomène qui est à l’origine de la
bonne distribution des NTC et de la dislocation des agrégats.
Figure 2.3 : Deux manières de représenter la formation et la cavitation des bulles [81].
La génération des ultrasons se fait par un appareil muni d’une sonde à ultrasons de
type Hielsher UPS200U. Contrairement aux bains à ultrasons, ce type d’appareil permet
d’assurer une énergie acoustique constante en fonction du temps et uniformément repartie. La
sonde est directement introduite dans le milieu réactionnel et émet des ultrasons à une
fréquence de 24kHz avec une puissance allant de 40 à 200W.
- 56 -
Chapitre 2
Les calorimètres isothermes ont été les premiers calorimètres développés. Le premier
calorimètre a été fabriqué en 1780 par Lavoisier et Laplace et son principe de fonctionnement
se fonde sur la pesée de la glace fondue [82]. Depuis cette date, d’autres calorimètres
isothermes ont été inventés, cependant ils sont tous constitués des mêmes éléments décrits
dans la figure 2.4.b. :
a b
Résistance R
Système
TC, C Chauffage
TA WA
Figure 2.4 : a. Calorimètre original de Lavoisier mis au point en 1780 [82] ; b. Schéma général d’un
calorimètre.
- 57 -
Méthodologie et techniques expérimentales
3.2.3.1 Principes
Les DSC font partie de la famille des microcalorimètres pour lesquels la masse de
l’échantillon est de l’ordre de la dizaine de milligrammes. Cette miniaturisation a permis de
limiter l’influence de l’environnement sur la mesure, augmentant ainsi la précision de ces
dernières par rapport aux ATD classiques.
- 58 -
Chapitre 2
Comme dans le cas des ATD, les appareils de DSC sont constitués de deux dispositifs
calorimétriques identiques. Le premier reçoit le produit à analyser, tandis que le deuxième fait
office de référence et reçoit dans certains cas un matériau neutre qui reste inchangé sur la
gamme de températures étudiée. Les deux dispositifs sont placés dans le même
environnement thermique et physicochimique : température, pression, gaz vecteur, liaison
thermiques avec l’extérieur identiques. Le montage différentiel, ainsi conçu, permet
d’éliminer de la mesure ce qui est du à l’appareillage et de garder que les effets dus à
l’échantillon.
- 59 -
Méthodologie et techniques expérimentales
- 60 -
Chapitre 2
a b
Photographie 2.1 : Appareil DSC Pyris 1 : a. Vue d’ensemble ; b. Taille des cellules comparées à une
pièce de 10centimes d’euros
La température est mesurée avec une précision théorique de 0.01K, et tant que la taille
de l’échantillon n’excède pas quelques milligrammes la précision sur le flux thermique
différentiel est de 10 µW.
L’étude cinétique de la PAACL par DSC a été effectuée en régime isotherme. Pour
des raisons qui seront expliquées dans le chapitre 3, le mode opératoire est le suivant :
1. Introduction de la capsule contenant les réactifs dans l’appareil et maintien à 40°C
pendant 1 minute.
2. Montée en température de 40°C jusqu’à la température de consigne (180°C ou 220°C)
à 350°C/min.
3. Maintien isotherme de la température de consigne pendant une durée t.
- 61 -
Méthodologie et techniques expérimentales
500 250
1 2 3
400
Flux de chaleur(mW) 200
Température(°C)
300
150
200
100
100
50
0
-100 0
0 1.5 3 4.5 6
Temps(min)
Figure 2.7 : Evolution du flux de chaleur ( ) et de la température ( ) pendant le premier
maintien en température (1), la montée en température (2) et le deuxième maintien en température (3).
- 62 -
Chapitre 2
a
b
FOUR
Unité : mm
Figure 2.8 : Dispositif expérimental : a. Rhéomètre utilisé ; b. Schéma du réacteur Couette utilisé.
- 63 -
Méthodologie et techniques expérimentales
L’analogie Couette repose sur le fait que la « signature rhéologique » d’un produit
(couple/vitesse) obtenue dans un système avec une géométrie quelconque, est similaire à celle
donnée par le même produit dans un système avec une géométrie conventionnelle (ex :
Couette).
Ainsi, un mélangeur composé d’une cuve (de rayon Re) et d’un agitateur quelconque
(ex : hélicoïdal), a une réponse (couple/vitesse pour un produit donnée) identique à celle
donnée par un Couette parfait de même rayon extérieur Re et de rayon interne Ri à déterminer.
Afin de déterminer le rayon interne équivalent Ri, il suffit de mesurer le couple (ī) en
fonction la vitesse de cisaillement (:) pour un fluide obéissant à une loi en puissance :
. ne . ne 1
IJ ke J ; K ke J (2.1)
: R e /r
2/n e
* .
IJ(r) Ȗ (r,n e ) (2/n e ) (2.2)
2ʌLr 2 R e /R i
2/n e
1
ne
§ 2:(R e /R i ) 2/ne · (2.3)
* 2S Lr IJ 2
2S LR i kȖ ne
2
2S LR i k e ¨ 2
2/n e ¸
© n e [(R e /R i ) 1] ¹
Ce qui donne finalement le rayon interne équivalent :
Re
Ri n e /2
ª 2: § 2S LR 2 k ·1/ne º (2.4)
«1 ¨
e e
¸ »
«¬ ne © * ¹ »¼
4.3.1 Calibration
W
.
J K.: KW * (2.5)
Ȗ
Ces deux facteurs nous permettront alors de déterminer le rayon interne équivalent Ri.
- 64 -
Chapitre 2
R e /r
. 2/n e
IJ 1 Ȗ (2.6)
K IJ (r) ;
K . (r,n e ) (2/n e )
R e /R i
2/n
* 2ʌLr 2 Ȗ : e
1
peut être déterminée soit graphiquement, soit par calcul pour deux indices de pseudo plasticité
différents. Pour une position optimale x* on a K . (n e )=K . (n e ') ce qui nous donne :
Ȗ Ȗ
1/(2 / n 2 / n ')
ª n ' (R e / R i ) 1 (2 / n 2 / n ') º
2 / ne '
(2.7)
r*= « e 2 / ne
Re »
n
¬ e (R e / R i ) 1 ¼
Afin d’obtenir des bonnes valeurs de calibration, il suffit donc de faire les calculs en r*
quelque soit le fluide utilisé pour la calibration.
Afin de calibrer le nouveau dispositif nous avons utilisé une huile silicone se
comportant comme un fluide Newtonien de viscosité 79 Pa.s. à 50°C. Le dispositif à été
calibré de façon à ce qu’il y ait 3 mm de gap entre le cylindre et la cuve (au fond), et que le
cylindre soit plongé au ¾ seulement dans le fluide comme le montre la figure 2.9.
- 65 -
Méthodologie et techniques expérimentales
Par la suite, une gomme silicone a été utilisée afin de vérifier l’exactitude de la
calibration. On a comparé la réponse de cette dernière dans des plateaux parallèles avec celle
donnée dans notre dispositif considéré comme un Couette parfait de dimensions Re=12.5 mm,
Ri=10.33 mm et L = 15 mm.
La figure 2.10 montre le comportement de la gomme silicone déterminé dans le
dispositif Couette ou dans une géométrie à plateaux parallèles. Comme on peut le remarquer,
même si on observe quelques écarts à haute fréquences, le comportement observé est le même
pour le plateaux parallèles et pour le dispositif couette calibré.
1.E+05
1.E+04
Ș(Pa.s),G'(Pa),G''(Pa)
1.E+03
Ș dispositif Ș plateaux //
1.E+01
0.01 0.1 1 10 100
Ȧ(rad/s)
Figure 2.10 : Réponse rhéologique d’une gomme silicone dans le dispositif Couette et dans un
dispositif de plateaux parallèles à déformation constante de 2%.
- 66 -
Chapitre 2
Les seuils de percolation sont déterminés dans le domaine viscoélastique linéaire dans
le dispositif Couette. Après la polymérisation, les échantillons sont sortis du couette et
plongés dans de l’azote liquide. La partie supérieure de la coupelle ainsi obtenue est découpée
et séchée 1 nuit à 80°C sous vide, avant d’être à nouveau réintroduite dans le dispositif
couette (calibré à nouveau pour les mesures de percolation rhéologique).
- 67 -
Méthodologie et techniques expérimentales
Dispersion
utlrasons 10s
Pesée + ajout
(A)
T=80°C, T=100°C, T=120°C, T=140°C, T=160°C, T=180°C,
2h 1h 1h 1h 1h 1h
Figure 2.11 : Différentes étapes du procédé de polymérisation in situ du styrène en présence de NTC.
- 68 -
Chapitre 2
6 Techniques de caractérisation
6.1 Microscopie électronique
Dans les microscopes électroniques les matériaux sont observés à l’aide d’un faisceau
d’électrons. Ces derniers sont déviés ou absorbés par le matériau qui se retrouve alors dans un
état excité. Le passage de l’état excité à l’état normal se fait par émission de nouveaux
électrons ou de photons avec différentes longueurs d’ondes qui sont captés par des détecteurs
afin de fournir des informations sur le matériau analysé.
Comme le montre la figure 2.12, on peut classer les microscopes électroniques en
deux familles selon que le faisceau d’électrons incident traverse ou pas le matériau à analyser.
Dans le premier cas on parle de microscope électronique à transmission (MET) et dans le
deuxième de microscope électronique à balayage (MEB).
Outre leur principe de fonctionnement, la différence entre ces deux microscopes réside
dans leur pouvoir séparateur qui est d’environ 10nm pour le MEB et 0.2nm pour le MET.
6.1.2.1 MEB
Les images MEB ont été prises avec un microscope de type Jeol modèle JSM-330A.
Les NTC sont déposés tels quels sur un support et fixés à ce dernier avec du scotch double
face.
- 69 -
Méthodologie et techniques expérimentales
6.1.2.2 MET
Les images MET ont été prises avec une microscope de type Philips modèle 200 CX
avec une tension d’opération de 200kV. Pour l’observation, les NTC ont été dispersés dans de
l’éthanol avec un bain ultrasons de faible puissance pendant quelques minutes puis déposés
sur un grille en cuivre.
Cette méthode élaborée par Schuttenberg et Schulz [85] repose sur la réaction de N-
trifluoroacteylation du polyamide. Comme le montre la figure 2.13., les atomes d’hydrogène
des fonctions amide, réagissent avec l’anhydride trifluoroacetique en présence de
dichlorométhane. Le polyamide « trifluoroacetylé », PA-TFAA ainsi formé devient soluble
dans le THF à température ambiante.
- 70 -
Chapitre 2
Environ 0.1g de PA6 ou de NC ont été introduits dans 5 mL de TFAA et 10mL de DC,
le tout dans un récipient en verre de 50mL. La réaction s’est déroulée sous atmosphère
d’azote jusque complète dissolution du PA6 ou NC (environ 24h).
Le solvant est ensuite extrait par roto-évaporation à 35°C. Le solide ainsi obtenu est
séché sous vide à 50°C pendant 3h avant solubilisation dans le THF.
Les mesures de GPC ont été réalisées sur un appareil de la marque Waters modèle
1525/2414 équipé d’un réfractomètre UV préalablement étalonné avec des étalons de
polystyrène.
6.3.1 Principes
I Le
V (2.9)
VA
La méthode 4 électrodes est plus appropriée pour les matériaux conducteurs. Elle est
basée sur l’utilisation de 4 terminaux : deux pour l’introduction du courant et deux pour la
mesure de la tension dans l’échantillon.
- 71 -
Méthodologie et techniques expérimentales
a b
Un autre type de mesure assez peu utilisé est celui des courants de Foucault. Il permet
de mesurer la conductivité électrique d’un matériau grâce à l’induction d’un champ
magnétique qui induit dans le matériau des courants de Foucault qui à leur tour induiront un
champ magnétique. Ce dernier, une fois capté, donnera des informations sur la conductivité
électrique.
Bien souvent le seul fait de préciser quelle est la méthode utilisée ne suffit pas pour
qu’on puisse comparer les résultats d’un étude à une autre. Ceci vient du fait que la mesure
des très faibles ou très hautes conductivités est très sensible aux différentes conditions
expérimentales (humidité, température…)[80]
- 72 -
Chapitre 2
6.4.1 Principe
La pureté des MWNT utilisés dans cette étude est déterminée par thermogravimétrie.
La thermogravimétrie consiste à mesurer la perte de poids provoquée par la dégradation de
l’échantillon à une température donnée. L’appareil de mesure est proche d’une DSC, à savoir
qu’il est composé d’un four de précision dans lequel sont placés des creusets contenant le
produit à analyser. La différence majeure vient du fait que le dispositif four-creuset-
échantillon est placé sur une balance de précision permettant d’évaluer la perte de poids en
fonction de la température.
M 0 M résiduel
X (2.10)
M0
- 73 -
- 74 -
CHAPITRE 3
- 75 -
- 76 -
Etude de l’influence des nanotubes de carbone sur la
cinétique de polymérisation du lactame 6 par calorimétrie
différentielle
1 Introduction ................................................................................................ 79
1.1 Polyamide 6.................................................................................................................. 79
2 Mécanisme réactionnel de la polymérisation anionique de l’İ-
caprolactame ............................................................................................... 79
2.1 Initiation ....................................................................................................................... 79
2.2 Amorçage ..................................................................................................................... 80
2.3 Propagation................................................................................................................... 81
2.4 Terminaison.................................................................................................................. 81
3 Etude cinétique par voie calorimétrique.................................................. 82
3.1 Principe......................................................................................................................... 82
3.2 Choix des expériences.................................................................................................. 82
4 Modélisation de la conversion et résultats expérimentaux..................... 83
4.1 Incertitudes des mesures : intérêt de la modélisation................................................... 83
4.2 Modélisation................................................................................................................. 86
4.3 Identification paramétrique à 220°C ............................................................................ 89
4.4 Effets des nanotubes sur la vitesse de polymérisation à 220°C ................................... 95
4.5 Influence de l’état de dispersion des nanotubes sur la vitesse de polymérisation à
220°C............................................................................................................................ 97
4.6 Identification paramétrique à 180°C ............................................................................ 98
4.7 Effets des nanotubes sur la vitesse de polymérisation à 180°C ................................. 101
4.8 Influence de l’état de dispersion des nanotubes sur la vitesse de polymérisation à
180°C.......................................................................................................................... 103
5 Conclusion ................................................................................................. 104
- 77 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude cinétique
- 78 -
Chapitre 3
1 Introduction
Ce chapitre décrit l’influence des NTC sur la vitesse de la PAACL. Cette étude est
essentielle, lors de la mise au point du procédé de polymérisation in situ. Dans un premier
temps le mécanisme de polymérisation ainsi que quelques généralités sur les PA6 seront
introduits avant d’aborder les aspects cinétiques. La vitesse de polymérisation sera suivie
grâce à l’étude du dégagement de chaleur provoqué par la réaction. Dans le chapitre 4, les
aspects cinétiques seront étudiés d’un point de vue rhéologique.
1.1 Polyamide 6
Le PA6 a été synthétisé pour la première fois par IG Farben Industry en 1938 à partir
du CL. Tout comme le polyamide 6,6 qui est plus communément appelé nylon, les premiers
PA6 ont été synthétisés par polycondensation. La polycondensation du CL passe par une
étape très lente de transformation de ce dernier en acide aminocaproique suivie de la
polyaddition. Bien que ce procédé de synthèse soit encore très utilisé aujourd’hui, il présente
néanmoins quelques inconvénients notamment des temps de réaction très longs, jusqu’une
dizaine d’heures, des pressions importantes (10-15bar) et l’utilisation d’un vide poussé afin
d’éliminer l’eau issue de la polyaddition.
Depuis quelques décennies, une autre voie de synthèse du PA6, basée sur un
mécanisme de polymérisation anionique, a été développée. La polymérisation anionique est
beaucoup plus rapide (jusque quelques dizaines de minutes) et permet l’obtention de
polyamides avec des masses molaires et des taux de cristallinité plus grands que ceux obtenus
par polycondensation. La polymérisation anionique des lactames est donc particulièrement
bien adaptée aux différents procédés de fabrication des composites tels que la pultrusion,
l’injection moulage réactive (reaction injection molding) ou l’extrusion réactive.
2.1 Initiation
L’initiation s’effectue à l’aide un catalyseur, qui est généralement un sel ionique
comprenant un métal alcalin. Parmi les catalyseurs utilisés, on peut citer le sodium (Na),
l’hydrure de sodium (NaH) et enfin le plus employé, notamment pour ses facilités d’emploi,
le caprolactamate de sodium (Na-CONC5H10), ce dernier étant le catalyseur utilisé pour notre
étude.
Le catalyseur étant initialement sous la forme d’un sel contenant l’anion lactame
(lactamate) accompagné d’un cation métallique, la première étape consiste en la dissociation
de ces deux ions.
- 79 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude cinétique
O O
+ - Kd
Na N -
C N C +
H H H H
+ Na (3.1)
6 6
sel
Ce dernier estime par ailleurs qu’au dessus de 190°C la dissociation des sels de
caprolactamate de sodium est totale.
2.2 Amorçage
La réaction d’amorçage (3.2) est plus lente que les autres réactions en cours lors de la
polymérisation. Elle est donc la réaction limitante. En outre il a été démontré qu’en dessous
de 200°C la durée de polymérisation pour atteindre 90% de conversion est de l’ordre d’une à
plusieurs heures [86, 87].
H O O O H O
N C
+ - + -
Na N C
H H
+ Na HN C N C
(3.2)
6 H 6 H H
6 6
H O
N C O O +
+ - O Na O H O
R N C
+ Na N C
-
H 6 H H 6 H R NH C N C N C (3.3)
6 6 H
- 80 -
Chapitre 3
2.3 Propagation
La propagation se déroule en deux étapes. Dans un premier temps un transfert de
proton a lieu entre le monomère et l’anion macromoléculaire (réaction 3.4). Cette réaction
permet la régénération du catalyseur (anion caprolactamate). Par la suite, le « nouveau »
catalyseur ainsi créé va pouvoir réagir avec la chaîne polymère (réaction 3.5).
+
O
Na O O O O H O
H H H
-
N C N C N C N C NH C N C
6 n-2 6 H 6 n-2 6 6 H
6
+ + (3.4)
H O
O
N C + -
H
Na N C
6 H
H 6 H
H O H O
N C N C
n-1 H +
6 6 Na O H O
H O
- (3.5)
N C N C N C
+ 6 n-1 6 6 H
O
+ -
Na N C
H 6 H
2.4 Terminaison
Une des particularités de la polymérisation anionique des lactames est que, outre les
réactions d’amorçage et de propagation, beaucoup de réactions secondaires sont possibles.
Ces dernières peuvent dans certains cas créer des branchements entres les macromolécules ou
de nouveaux centres actifs sur des macromolécules existantes. Cependant, un bon nombre de
ces réactions consomment les catalyseurs et dans certains cas produisent de l’eau qui est un
inhibiteur de la polymérisation anionique.
Ces différentes réactions sont illustrées en annexe A.
- 81 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude cinétique
dX dH / dt (3.6)
dt 'H pol
Le tableau 3.1 détaille les différentes expériences effectuées à 180°C et à 220°C pour
différentes teneurs en MWNT et différentes puissances d’ultrasons. Chaque expérience a été
répétée 3 ou 4 fois.
* Tous les pourcentages de nanotubes dans ce chapitre ainsi que des chapitres suivants seront des pourcentages
massiques par rapport à la concentration totale en monomère.
- 82 -
Chapitre 3
Tableau 3.1 : Essais de polymérisation en DSC avec 0.3%* d’activateur et 0.3% de catalyseur. La
faible valeur du nombre de mesures à 180°C est due à une sélection volontaire des données dont la
raison est expliquée plus loin.
* Les concentrations en activateur et catalyseur dans le milieu sont données en pourcentages massiques par
rapport au monomère initial.
- 83 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude cinétique
50
40
30
20
10
P(mW)
-10
EXO
-20
-30
-40
-50
1 1.5 2 2.5 3
t(min)
Figure 3.5. Flux de chaleur P dégagé par la PAACL à 220 °C avec 0.3% d’activateur, 0.3% de
catalyseur, 0.5% de MWNT et 40W de puissance d’ultrasons. Poids contenu dans la capsule:
(Ƒ, Ŷ: 10.4mg) (U, S: 10.2mg).
Pourquoi une telle différence pour ces 4 échantillons faits dans les mêmes conditions ?
Cette différence peut être causée par plusieurs facteurs et en particulier : la non homogénéité
de l’échantillon, la montée rapide en température pour atteindre la température de consigne, la
dérive de la ligne de base de la DSC et la non uniformité de la température à l’intérieur des
capsules d’aluminium.
La dispersion des nanotubes est assurée par les ultrasons alors que l’activateur et le
catalyseur sont dispersés par agitation du mélangé à l’aide d’un barreau aimanté à 80°C. Le
mélange ainsi préparé est refroidi jusque température ambiante afin de produire un solide qui
est alors cassé en petits grains. Ces derniers seront pesés et enfermés dans les capsules
d’aluminium. Bien que le mélange devrait être parfaitement homogène, il peut y avoir des
zones hétérogènes (différentes teneurs de NTC et concentrations en activateur ou catalyseur)
qui produiraient ainsi des échantillons DSC non représentatifs du système.
- 84 -
Chapitre 3
Les capsules contenant les échantillons sont placées dans l’appareil à température
ambiante. Cette dernière est augmentée ensuite jusqu’à la température de consigne (180°C ou
220°C) à la vitesse de 350°C.min-1, cette dernière étant la vitesse maximale que peut réguler
l’appareil de DSC. Bien que cette étape soit nécessaire afin de minimiser la polymérisation
avant que la température de consigne ne soit atteinte, elle génère une incertitude sur le temps
(t0) de début de réaction.
Un autre effet, qui peut expliquer la différence observée, est la non uniformité de la
température à l’intérieur des capsules en aluminium. En effet, bien que la DSC et les capsules
aient été conçues pour maintenir une température uniforme, cette dernière n’est pas uniforme
dans la capsule mais dépend de la surface de contact de l’échantillon avec la capsule [92].
Dans notre cas, les capsules contiennent initialement de petits grains qui ne présentent pas
toujours la même surface de contact avec la capsule d’une capsule à une autre.
En outre, la température dans les capsules dépend également du volume et de
l’épaisseur de ces dernières. Les premiers essais réalisés avec des capsules en acier d’un
volume de 60µL et d’épaisseur au moins deux fois plus grande que celle en aluminium ont
donné des résultats encore moins bien reproductifs que dans le cas des capsules en
aluminium.
Considérant toutes les incertitudes mentionnées ci dessus, le choix de la DSC pour des
mesures cinétiques pourrait être remis en cause. En réalité, bien qu’elle introduise ces
incertitudes, la DSC reste à nos yeux la meilleure méthode pour suivre des cinétiques rapides
de polymérisation isotherme. En effet, la réaction étudiée étant exothermique et la quantité de
chaleur dégagée étant très importante en début de réaction, il est très difficile de maintenir une
température isotherme avec des méthodes traditionnelles (ex. réaction dans un réacteur
parfaitement agité).
Les essais menés à 180°C ont fait apparaître les mêmes problèmes de reproductibilité
que ceux effectués à 220°C. De plus, la cristallisation qui était négligeable à 220°C doit être
prise en considération. En effet, comme le montre la figure 3.6, il existe deux pics
exothermiques à 180°C, le premier est facilement attribuable à la polymérisation et le second
à la cristallisation.
- 85 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude cinétique
6
P(mW)
EXO
3
2
1 2 3 4 5 6 7 8
t(min)
Figure 3.6. Flux de chaleur P dégagé par la PAACL à 180°C avec 0.3% d’activateur, 0.3% de
catalyseur, 0.5% de MWNT et 40W de puissance d’ultrasons. Poids contenu dans les capsules :
(U: 10.33mg, Ŷ: 11.15mg, |: 10.94 mg).
4.2 Modélisation
Afin de limiter les incertitudes mentionnées ci dessus, les résultats ont été analysés de
la manière suivante. D’abord, un model empirique très utilisé pour estimer l’évolution du taux
de conversion pendant la PAACL a été choisi [88] :
dX (3.7)
K (1 BX )(1 X ) n
dt
où n est une constante, K la constante cinétique (dépendant de la température) et B le facteur
autocatalytique [88].
Dans une précédente étude menée dans notre équipe [93], il a été démontré que
d’autres modèles sont mieux adaptés pour décrire la polymérisation anionique des lactames.
Bien que le modèle décrivant le mieux l’évolution de la vitesse de polymérisation durant la
PAACL soit un modèle mécanistique, ce dernier n’a pas été employé dans cette étude.
En effet, un modèle mécanistique demande l’identification de beaucoup plus de
paramètres et requiert donc beaucoup plus d’expériences à différentes concentrations de NTC,
activateur & catalyseur et à différentes températures.
- 86 -
Chapitre 3
Pour chaque série de conditions expérimentales illustrées dans le tableau 3.1 (une
teneur en NTC, une température, une puissance d’ultrasons données), notre objectif a été
d’identifier un modèle qui correspond au mieux à k essais réalisés pour la série en question.
Trois constantes (K B n) et k paires de paramètres expérimentaux (t0 et M0) ont été
identifiés pour chaque condition expérimentale. Afin d’identifier ces paramètres au moins 3
suivis cinétiques par DSC ont été nécessaires pour chaque série de conditions expérimentales.
La méthode Runge Kutta d’ordre 4 a été utilisée afin d’estimer la conversion donnée
^
par le modèle X (i, j ,T ) pour le ième essai au jème temps de mesure en résolvant le système
différentiel suivant :
^
àt t0 (i ) ; X 0; (3.13)
^ ^
àt tij ; X X (i, j ,T ) (3.14)
^
dX ^ ^
(3.15)
K (1 B X )(1 X ) n
dt
Le vecteur de paramètres qui doit être identifié est le suivant :
TT t 1
0 ... t0 k M 0 1 ... M 0 k K B n (3.16)
^ ^ ^
P (i, j ,T ) ('H pol ) M 0 (i ) K (1 B X (i, j ,T ))(1 X (i, j ,T )) n (3.17)
- 87 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude cinétique
Un algorithme évolutionnaire développé dans notre laboratoire [95] a alors été utilisé
pour comparer les valeurs expérimentales et modélisés de la quantité de chaleur relâchée
pendant la PAACL afin de minimiser un critère (équation 3.18) correspondant à la méthode
de maximum de vraisemblance [96]:
3
J (T ) ¦ k Ln( J (T ))
l 1
l l
(3.18)
avec
k
k1 k2 k ; k3 km ¦k
i 1
i, f (3.19)
k
¦ (M
^
J1 (T ) 0 (i ) M 0 (i,T )) 2 (3.20)
i 1
k
^
J 2 (T ) ¦ (M
i 1
pol (i ) M pol (i,T )) 2
(3.21)
ki , f
k
^ (3.22)
J 3 (T ) ¦¦ ( P(i, j ) P(i, j,T ))
i 1 l 1
2
^ ème
M 0 (i ) et M 0 (i,T ) étant respectivement la i masse initiale expérimentale et modélisée ;
^ ème
M pol (i ) et M pol (i,T ) la i masse finale de polymère expérimentale et modélisée ; ki,f le
nombre total de valeurs de puissance (ou chaleur dégagée par la PAACL) pour chaque essai, k
le nombre d’essais répétés pour chaque série de conditions expérimentales et km le nombre
^
total de valeurs de puissance pour toutes les répétitions (voir tableau 3.1). P (i , j ) et P(i, j ,T )
sont les valeurs de puissance expérimentale et modélisée pour le ième essai au jème temps de
mesure, respectivement.
- 88 -
Chapitre 3
k essais DSC
Modélisation +
Algorithme évolutionnaire
Identification paramétrique
(K,B,n)
k ·(t0,M0)
Figure 3.7 : Schéma représentant les différentes étapes de la modélisation pour un série de mesures.
Tableau 3.2. Paramètres obtenus lors de la modélisation pour chaque série d’essais à 220°C, 0.3%
d’activateur, 0.3% catalyseur.
Puissance
MWNT
Série des ultrasons K (*10-3) B N
(%)
(W)
1 0 7.3 45.6 3.4
2 0.25 6.8 43.9 3.5
3 0.5 40 8.5 24.2 3.0
6 0.75 5.6 40.8 3.9
7 1.5 6.8 25.6 3.9
3 40 8.5 24.2 3.0
4 0.5 120 7.3 28.6 3.7
5 200 5.2 30.8 3.7
- 89 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude cinétique
Ce test permet d’estimer si la moyenne ou l’écart type d’une population donnée sont
représentatifs de cette population. La moyenne (ȝ) et l’écart type (ıt) de la population sont
estimés, respectivement, par les équations 3.23 et 3.24 :
nt
¦x
i 1
i
(3.23)
P
nt
nt
¦ (P x )²
i 1
i
(3.24)
Vt
nt 1
nt représentant le nombre total d’individus de la population et xi la valeur d’un individu de la
population.
Par exemple, la valeur théorique pour un test de Student sur un intervalle de confiance
de 90% et 6 degrés de liberté est de G0.90=2.31. Cela signifie qu’un individu de la population a
90% de chances d’avoir une valeur comprise dans l’intervalle décrit par l’équation 3.25 et
illustré par la figure 3.4.
ª¬Z mod G0.90V t ; Z mod G0.90V t º¼ (3.25)
Si la population appartient à cet intervalle, cela signifie que la moyenne et l’écart type
calculé grâce aux équations 3.23 et 3.24 sont représentatifs de cette population. En
considérant que Min est la valeur minimale de notre population et que Max est la valeur
maximale, l’intervalle réel est [Min,Max]. Si cet intervalle est compris dans l’intervalle
théorique à 90%, alors on peut écrire les inégalités suivantes :
- 90 -
Chapitre 3
En appliquant les équations 3.23 et 3.24, nous avons calculé la moyenne et l’écart type
de l’ensemble de valeurs de la constante cinétique n. Nous avons trouvé une moyenne de
ȝn=3.5 et un écart type de ıtn=0.053.
Lorsqu’on applique le test de Student sur l’ensemble des valeurs de la constante
cinétique n, on obtient l’équation suivante qui définit l’incertitude normalisée :
Max Min
1.96 (3.31)
2V t
Puisque la valeur trouvée (1.96) est inférieure à la valeur théorique (G0.90=2.31), on
pouvons considérer que l’intervalle réel [Min,Max] est inclus dans l’intervalle théorique et
donc la moyenne ȝn et l’écart type ın sont représentatifs de la population constituée par toutes
les valeurs de n. En d’autres termes, on peut affirmer que la variation de n n’est pas
significative.
Après avoir effectué le test de Student sur les valeurs de n, il a été décidé de fixer cette
dernière à 3.5 pour tous les essais effectués à 220°C. Avec n fixé, l’algorithme évolutionnaire
couplé au modèle cinétique donne de nouvelles valeurs pour les paramètres B et K comme le
montre le tableau 3.3.
En examinant ce nouveau tableau on remarque que K semble osciller autour d’une
valeur moyenne lorsqu’on fait varier la teneur en NTC. De même B semble varier autour
d’une valeur moyenne lorsque l’on fait varier la puissance des ultrasons. Il a donc été décidé
de soumettre ces deux populations à un test de Student.
Tableau 3.3. Paramètres obtenus lors de la modélisation pour chaque série d’essais à 220°C, 0.3%
d’activateur, 0.3% catalyseur avec n=3.5.
Puissance
MWNT
Série des ultrasons K (*10-3) B n
(%)
(W)
1 0 7.27 45.86
2 0.25 6.8 43.9
3 0.5 40 7.77 30.5 3.5
6 0.75 6.72 30.5
7 1.5 7.67 18.9
3 40 7.77 30.5
4 0.5 120 5.89 39.1 3.5
5 200 5.9 26.19
- 91 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude cinétique
Suite aux tests de Student, il apparaît que K ne dépend pas de la teneur en NTC
(incertitude normalisée à 1.09 pour une valeur de Student à 90% de G0.90=2.78). La valeur
moyenne de K a été trouvée à ȝK=0.00725 avec un écart type de ıtK=0.00043
De même, il apparaît de que B ne dépend pas de la puissance en ultrasons (incertitude
normalisée à 1.05 pour une valeur de Student de G0.90=2.92). L’écart type sur l’ensemble des
valeurs de B a été trouvé égal à ıtB=6.45 et la valeur moyenne de B a été trouvée à ȝB=32.76
ce qui est très proche de la valeur trouvée précédemment à 40W et 0.5%. Pour cette raison, la
valeur de B a été fixée à 32.98.
En fixant alors n=3.5 pour l’ensemble des valeurs, K=0.00725 lorsque l’on fait varier
la teneur en NTC et B=32.98 lorsque l’on fait varier la puissance des ultrasons nous obtenons
les résultats présentés dans le tableau 3.4.
Tableau 3.4. Paramètres optimisés pour chaque série d’essais à 220°C, 0.3% d’activateur, 0.3% de
catalyseur.
Puissance
MWNT
Série des ultrasons K (*10-3) B n
(%)
(W)
1 0 45.82
2 0.25 45.53
3 0.5 40 7.25 32.98 3.5
6 0.75 28.6
7 1.5 22.03
3 40 7.25
4 0.5 120 6.91 32.98 3.5
5 200 5.03
En observant les résultats présentés dans le tableau 3.4 on remarque que B dépend de
la teneur en NTC et que K dépend de la puissance des ultrasons. Plus tard au cours de ce
chapitre, nous essayerons de comprendre à quoi sont dues ces dépendances.
Le modèle utilisé étant empirique et non mécanistique, la constante n n’est pas le vrai
ordre de la réaction. Néanmoins, la valeur obtenue dans notre cas est relativement grande
comparée aux valeurs trouvées dans la littérature qui sont comprise entre 1 et 2 [88, 89] et
dans certains cas 2.5 [94].
Les figures 3.9 et 3.10 montrent respectivement les courbes “brutes” (non traitées) et
les courbes obtenues par le biais de la modélisation pour le cinétiques de polymérisation du
système CL/C10/C20/MWNT à 220°C avec respectivement 0.75% et 0.5% de NTC. Afin de
pouvoir comparer visuellement les courbes modélisées et expérimentales, pour chaque essai,
la valeur t0 de la courbe brute a été choisie la plus proche possible de celle trouvée par la
simulation.
- 92 -
Chapitre 3
35 33
32
30
31
30
25
29
28
20
9 14
P(mW)
15
10
0
0 10 20 30 40
t(s)
Figure 3.9 Chaleur relâchée P durant la PAACL à 220°C avec 0.3% d’activateur, 0.3% de catalyseur
et 0.75% de MWNT. Les triangles et les carrés représentent les valeurs brutes et les courbes
représentent les valeurs modélisées pour chaque essai. Poids initiaux simulés : (S, : 10.5mg) ;
(Ŷ, : 10.4mg) ; (U, :10.25mg) ; (Ƒ, : 10.0 mg). L’encart représente un
grossissement des données.
- 93 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude cinétique
45 38
40
35
37
30
P(mW)
25
36
9 13
20
15
10
0
0 10 20 30 40
t(s)
Figure 3.10 Chaleur relâchée P durant la PAACL à 220°C avec 0.3% d’activateur, 0.3% de
catalyseur et 0.5% de MWNT. Les triangles et les carrés représentent les valeurs brutes et les courbes
représentent les valeurs modélisées pour chaque essai. Poids initiaux simulés : (Ƒ, : 10.6mg) ;
(S,: 10.5mg) ; (U, :10.4mg) (Ŷ, : 9.7 mg). L’encart représente un
grossissement des données.
La différence moyenne entre les valeurs expérimentales et modélisées pour les essais
illustrés figure 3 est de 0.51 avec un écart type à 90% de 1.17. Les résultats présentés dans la
figure 3.10 présentent quant à eux un écart beaucoup plus important entre les valeurs
expérimentales et les valeurs modélisées. Cette différence est en moyenne de 2 avec un écart
type à 90% de 2.33.
En prenant en compte toutes les séries d’essais, la différence moyenne est 1.34 avec un
écart type à 90% de 1.91. Par exemple, une chaleur relâchée de 30mW serait estimée par la
simulation à 30 r 1.91 mW. Cet écart semble correct et même un peu faible compte tenu des
écarts expérimentaux observés.
- 94 -
Chapitre 3
- 95 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude cinétique
90
a
80
70
Taux de conversion (X)
60
50
0%
40
0.25%
30 0.50%
20 0.75%
1.50%
10
0
0 50 100 150
t(s)
5
b
0%
4 0.25%
0.50%
0.75%
3
1.50%
P (W/kg)
0
0 10 20 30 40
t (s)
Figure 3.11 Taux de conversion simulé, en %, (a) et Flux de chaleur simulé (b) du système
CL/C10/C20/MWNT à 220°C avec 0.3% d’activateur et 0.3% de catalyseur en présence de différentes
teneurs de MWNT. Puissance dispersive des ultrasons : 40W.
- 96 -
Chapitre 3
Figure 3.12: Effet de la dispersion des NTC sur le facteur de fréquence. La croix centrale représente
un centre actif (catalyseur ou anion). Les lignes fines représentent des segments de polymère & les
lignes en gras représentent des NTC. Les flèches en pointillés décrivent une collision entre un centre
actif et les macromolécules. Les flèches plaines décrivent une collision entre le centre actif et les NTC
(ou agrégats de NTC).
a. Milieu réactionnel contenant des agrégats de NTC.
b. Milieu réactionnel contenant des NTC bien dispersés.
- 97 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude cinétique
90
80
70
Taux de conversion (X)
60
50
40
30
40W
20
120W
10 200W
0
0 50 100 150
t(s)
Figure 3.13 : Taux de conversion simulé (%) du système CL/C10/C20/MWNT à 220°C avec 0.3%
d’activateur et 0.3% de catalyseur en présence de 0.5% de MWNT à différentes puissances
d’ultrasons.
- 98 -
Chapitre 3
7
P(mW)
EXO
4
3
1 2 3 4 5 6 7 8
t(min)
Figure 3.14: Courbe brute (chaleur dégagée) du système de polymérisation CL/C10/C20/MWNT à
220°C avec 0.3% d’activateur et 0.3% de catalyseur. Seules les données encadrées on été prises en
compte pour la modélisation.
Tableau 3.5. Paramètres obtenus lors de la modélisation pour chaque série d’essais à 180°C, 0.3%
d’activateur, 0.3% catalyseur.
Puissance
MWNT
Série d'ultrasons K(*10-3) B n
(%)
(W)
8 0 4.056 11.31 3.11
9 0.5 2.23 11.44 3.49
40
12 0.75 1.016 10.65 3.58
13 1.5 1.003 11.88 3.24
9 40 2.23 11.44 3.49
10 0.5 120 1.66 22.35 3.32
11 200 1.387 34.28 3.34
- 99 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude cinétique
Comme on peut le noter dans le tableau 3.5, le coefficient n varie autour d’une
moyenne de ȝn180=3.37 avec un écart type de ıtn180=0.16. Cette valeur est proche de la valeur
trouvée à 220°C et étant donnée que la constante n ne devrait pas varier avec la température, il
a été décidé de fixer n=n180°C=n220°C=3.5. La valeur de n ainsi fixée, on peut de nouveau
appliquer la modélisation.
Tableau 3.6. Paramètres obtenus lors de la modélisation pour chaque série d’essais à 180°C, 0.3%
d’activateur, 0.3% catalyseur avec n=3.5.
Puissance
MWNT
Série d'ultrasons K(*10-3) B n
(%)
(W)
8 0 3.56 20.03
9 0.5 2 13.66
40 3.5
12 0.75 1.12 8.88
13 1.5 1.56 10.07
9 40 2 13.66
10 0.5 120 2.186 12.77 3.5
11 200 2.35 15.6
Le tableau 3.6 présente les paramètres identifiés pour chaque série d’essais à 180°C
pour n=3.5. Tout comme pour la PAACL à 220°C, les variations de K avec la teneur en NTC
et B avec la puissance en ultrasons ne sont pas significatives. Dans la première partie du
tableau 3.6 on remarque que K oscille autour d’une valeur moyenne de ȝK180=0.00206 avec un
écart type de ıtK180=0.001. Dans la deuxième partie du tableau 3.6 on remarque que B oscille
autour d’une valeur moyenne de ȝB180=14.01 avec une écart type de ıtB80=1.45
La constante K a été fixée à une valeur moyenne de 0.002 s-1. Comme précédemment,
B a été fixé à 13.66 qui est la valeur du test à 40W comme le montre le tableau 3.7
Tableau 3.7. Paramètres optimisés pour chaque série d’essais à 180°C, 0.3% d’activateur, 0.3%
catalyseur.
Série Puissance
MWNT
d'ultrasons K(*10-3) B n
(%)
(W)
8 0 32.5
9 0.5 13.66
40 2 3.5
12 0.75 5.15
13 1.5 2.94
9 40 2
10 0.5 120 1.86 13.66 3.5
11 200 1.59
- 100 -
Chapitre 3
6 5.5
5
5.25
4
P(mW)
5
40 60 80
1
0 50 100 150 200
t(s)
Figure 3.15: Flux de chaleur, relâché durant la PAACL du système CL/C10/C20/MWNT à 180°C
avec 0.3% d’activateur, 0.3% de catalyseur et 0.5% MWNT. Puissance dispersive : 40W. Les
triangles, les carrés et les ronds représentent les valeurs brutes et les courbes continues les valeurs
obtenues après identification paramétrique. Poids initial simulé : (Ŷ, : 11.12mg) ;
(|, : 11.00mg) ; (S , :10.25mg). L’encart montre un agrandissement des données.
- 101 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude cinétique
80
70
50
40
30
20
10
0
0 50 100 150 200
t(s)
Figure 3.16 : Taux de conversion simulé (%) du système CL/C10/C20/MWNT avec 0.3% d’activateur
et 0.3% de catalyseur en présence de MWNT pour une puissance d’ultrasons de 40 à différentes
températures : (220°C;0% ), (180°C, 0% ), (180°C, 0.5% ) et
(180°C, 0.75% ).
- 102 -
Chapitre 3
70
60
Taux de conversion (X)
50
40
30
40W
20 120W
200W
10
0
0 100 200 300 400
t(s)
Figure 3.17 : Taux de conversion simulé (%) du système CL/C10/C20/MWNT à 180°C avec 0.3%
d’activateur et 0.3% de catalyseur en présence de 0.5% de MWNT à différentes puissances
d’ultrasons.
- 103 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude cinétique
5 Conclusion
Dans ce chapitre nous avons étudié l’influence des NTC sur les cinétiques de la
PAACL grâce à la calorimétrie différentielle. Afin de minimiser les erreurs expérimentales,
produites par la méthode employée, un modèle autocatalytique empirique a été combiné à un
algorithme évolutionnaire développé dans notre équipe.
Nous avons montré que l’addition de MWNT ralentit la PAACL. En outre, l’état de
dispersion de ces derniers a joué un rôle important sur les cinétiques de polymérisation, un
meilleur état de dispersion menant à une vitesse de polymérisation plus faible.
Par ailleurs, le modèle cinétique a révélé que l’effet inhibitif produit par l’évolution de
la teneur en NTC n’a pas la même origine que l’effet inhibitif produit par les différents états
de dispersion. L’augmentation de la teneur en NTC entraîne une diminution de l’autocatalyse
alors qu’une puissance dispersive plus grande provoque une diminution de la constante
cinétique, ce qui pourrait être du à une gêne stérique produite par les NTC.
Dans le chapitre 4, on réalise une étude cinétique basée sur la détermination des
propriétés rhéologiques durant la PAACL en présence de NTC.
- 104 -
CHAPITRE 4
- 105 -
- 106 -
Etude rhéocinétique de l’influence des nanotubes de
carbone sur la polymérisation du lactame 6
- 107 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude rhéocinétique
- 108 -
Chapitre 4
1 Introduction
1.1 La rhéologie
La rhéologie est la science qui s’appuie sur l’étude de la déformation et l’écoulement
de la matière. Une grande partie de la rhéologie a été consacrée à la mise au point d’équations
constitutives, ou lois de comportement, qui consistent à établir une relation entre le tenseur
des contraintes et le tenseur des déformations. Selon leur réponse après une déformation, on
peut citer trois types de comportements (cf. figure 4.1).
Solide Liquide
élastique Matériaux viscoélastiques visqueux
Les solides élastiques sont des matériaux qui reprennent leur forme initiale dès que la
contrainte imposée redevient nulle. Ils obéissent à la loi de Hooke du nom du célèbre savant
qui l’identifia en 1678 :
W GJ (4.1)
Les liquides visqueux, contrairement aux solides élastiques ne reprennent pas leur
forme initiale si la contrainte devient nulle. Ils obéissent à la loi de Newton :
.
W KJ (4.2)
1.2 La rhéocinétique
- 109 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude rhéocinétique
M(X) M(t)
Ce terme a été introduit pour la première fois par Cherkinskii en 1977 [99]. Ce dernier
étudiait alors des réactions de polymérisation et de dépolymérisation. Depuis, plusieurs
auteurs ont exploré cette méthode. Ainsi Kulichikhin et al [100] ont étudié la polymérisation
radicalaire de l’acrylamide dans un viscosimètre rotatif muni d’un double cylindre. La
rhéocinétique a permis de prévoir l’évolution de la viscosité en fonction du temps et les
constantes cinétiques obtenues étaient proches de celles déterminées par analyse chimique.
Luisier [91] a étudié l’augmentation de la viscosité durant la polymérisation anionique
du lauryllactame dans un réacteur Couette. Il a mis au point une relation entre la viscosité et le
degré de conversion à différentes températures.
Sibal et al [88] et Davé et al [89] ont établi une corrélation entre le comportement
rhéologique et les cinétiques de polymérisation du CL. Les réactions étaient suivies à l’aide
de rhéomètres munis de systèmes d’injection permettant l’incorporation des échantillons
entres deux plateaux parallèles.
Afin de suivre l’augmentation de la viscosité durant la PAACL en présence de
MWNT, un réacteur de type Couette a été conçu pour s’adapter à notre rhéomètre. La
méthode dite « Analogie Couette» a ensuite été appliquée afin de tenir compte des effets de
bord présents dans notre réacteur et qui ne sont pas pris en compte pour le calcul d’un
réacteur Couette idéal. Pour plus de détails sur la géométrie du réacteur et l’analogie Couette
se reporter au chapitre 2.
- 110 -
Chapitre 4
1.E+05
1.E+04
1.E+03
0%
Ș (Pa.s)
1.E+02 0.25%
0.5%
1.E+01
1%
1.E+00 1.25%
1.E-01
0 100 200 300 400 500
t (s)
Figure 4.3. Viscosité complexe (Ș) durant la PAACL à 180°C avec 0.3% d'activateur et 0.3% de
catalyseur en présence de différentes teneurs de MWNT. Puissance dispersive : 40W.
- 111 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude rhéocinétique
0.9
0.8
Taux de conversion (X)
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
X isotherme
0.2 X adiabatique
X mesuré
0.1
0
0 100 200 300 400 500 600
t(s)
Figure 4.4 : Evolution du taux de conversion expérimental comparé aux modèles en régime isotherme
ou adiabatique lors de la PAACL à 180°C avec 0.3% d’amorceur et 0.3% d’activateur.
Ea
P ('H pol ) M 0 k0 exp( )(1 BX )(1 X ) n (4.3)
RT
- 112 -
Chapitre 4
d (4.4)
P ª M 0 Xc polTqC M 0 (1 X )cmonTqC º¼
dt ¬
En regroupant les équations 4.3 et 4.4 on obtient un système différentiel qui peut être
résolu par une méthode Runge Kutta d’ordre 4, ce qui nous permet de tracer la courbe en
régime adiabatique (cf. figure 4.4). En analysant cette figure, on remarque que la modélisation
pour un système adiabatique se rapproche un peu plus des résultats expérimentaux que la
modélisation en système isotherme. Les résultats adiabatiques sont proches de ceux
expérimentaux jusqu’à ce qu’une conversion d’environ 50% soit atteinte cependant, dès que
l’on dépasse cette valeur de conversion la comparaison n’est plus possible. Ceci est
probablement dû au fait que lors de la modélisation adiabatique nous n’avons pas pris en
compte la chaleur dégagée par la cristallisation. En effet, l’étude cinétique par DSC à 180°C a
montré que les effets de cristallisation peuvent être considérés comme négligeables seulement
jusqu’à des taux de conversion compris entre 30% et 50%.
Toutefois, en examinant le figure 4.4, tout particulièrement aux temps faibles, on peut
dire que le modèle isotherme tout comme le modèle adiabatique fournissent une
approximation relativement bonne de l’évolution de la conversion en fonction du temps
jusqu’à une valeur de 50% de cette dernière.
Ces résultats ont été obtenus sur le PA6 sans NTC. Concernant les NC, étant donné
que la cinétique est ralentie, le dégagement de chaleur s’effectue plus lentement, le maintien
isotherme de la température notamment en début de polymérisation devrait donc être meilleur
que dans le cas de la PAACL sans NTC.
- 113 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude rhéocinétique
1.E+04
1.E+03
1.E+02
1.E+01
Ș (Pa.s)
1.E+00
0%
1.E-01 0.25%
0.5%
1.E-02
1%
1.E-03 1.25%
1.E-04
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5
Taux de conversion (X)
Figure 4.5 Viscosité complexe (Ș) en fonction du degré de conversion (X) durant la PAACL à 180°C
avec 0.3% d'activateur et 0.3% de catalyseur en présence de différentes teneurs en MWNT. Puissance
dispersive : 40W
La figure 4.5 confirme le fait qu’il n’y a pas de période d’induction. La viscosité
semble rester constante au début de la polymérisation jusqu’à ce que le degré de conversion
soit de 15 à 20%. Ce comportement est du à la sensibilité du rhéomètre couplé au réacteur
Couette. Le couple mesuré par le rhéomètre doit être supérieur à 10-4 N.m, cette valeur étant
la limite inférieure de mesure de l’appareil. Ce couple étant atteint pour un taux de conversion
compris entre 15 et 20% pour nos essais de polymérisation, l’évolution de la viscosité avant
que ces degrés de conversion ne soient atteints ne peut donc être mesurée.
En étudiant les résultats présentés dans la figure 4.5, on peut noter deux
comportements distincts selon la teneur en NTC. Pour des teneurs supérieures ou égales à 1%,
l’augmentation de la viscosité est visible dès que le degré de conversion atteint 15%. Pour des
teneurs inférieures ou égales à 0.5% l’augmentation de la viscosité est visible à partir d’un
taux de conversion d’environ 20%.
- 114 -
Chapitre 4
K K0 exp(mX ) (4.5)
Le modèle a été identifié par la méthode des moindres carrés et la valeur de m pour
l’échantillon sans NTC a été trouvée égale à 40. Les échantillons faiblement chargés (0.5%)
ayant le même comportement rhéologique que l’échantillon sans NTC, ils ont donc la même
valeur de m qui sera notée mfaible = 40.
Les échantillons fortement chargés (1% de NTC) présentent un comportement
différent des échantillons faiblement chargés. Néanmoins, leur comportement peut être
également identifié par le modèle exponentiel de l’équation (4.3) comme le montre la droite
en pointillés de la figure 4.5. La valeur de la constante m à été trouvée à : mfort=54.
Le modèle que nous avons employé ici a déjà été utilisé pour décrire le comportement
rhéologique durant la PAACL. Ainsi Davé et al. [89] et Sibal et al. [88] ont trouvé qu’en
dessous d’un certain degré de conversion, 70% et 50% respectivement, le comportement
rhéologique, à différentes températures, peut être identifié par le modèle phénoménologique
décrit par l’équation (4.5). Les valeurs de m trouvées respectivement par ces deux auteurs ont
été de 17.5 et 19.5. Ces valeurs sont plus petites que celles que nous avons trouvées (40 et 54)
néanmoins elles sont du même ordre de grandeur.
Durant son travail de thèse, [101] Sibal a trouvé que la viscosité du monomère dépend
de la température suivant une loi d’Arrhenius qui est décrite par l’équation (4.6) :
- 115 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude rhéocinétique
Comme nous l’avons décrit dans la partie 2.1, après une certaine valeur de conversion,
le comportement réel ne peut plus être rapproché par un comportement isotherme.
De plus, la cristallisation a également une influence sur la viscosité du milieu. Ainsi,
lors de l’étude de la PAACL, entre 130°C et 160°C, la différence de comportement observée
après Xc a été causée par l’apparition de cristaux qui ont contribué à l’augmentation de la
viscosité en se comportant comme des charges (interlocking mechanism) [88, 89]. Le même
phénomène est présent dans notre cas. En outre, il a été montré que les NTC peuvent agir
comme agents nucléants favorisant la cristallisation et augmentant sa vitesse.[102]
L’influence des NTC sur la viscosité durant la PAACL est clairement visible sur la
figure 4.3. En comparant les résultats obtenus pour l’échantillon sans NTC et l’échantillon
contenant seulement 0.25% de NTC, on peut voir qu’après une valeur de viscosité de 10000
Pa.s correspondant à Xc, l’augmentation de la viscosité est 6 fois plus grande pour
l’échantillon contenant des NTC que pour l’échantillon pur. Cet effet illustre la cristallisation
et l’augmentation de la vitesse de cristallisation comme mentionné plus haut mais
probablement aussi la présence d’un réseau de NTC qui combiné au réseau macromoléculaire
entraîne une augmentation de la viscosité.
- 116 -
Chapitre 4
1.E+06
1.E+05
1.E+04
1.E+03
Ș (Pa.s)
1.E+02
40W
1.E+01
120W
1.E+00
200W
1.E-01
0 50 100 150 200 250 300
t (s)
Figure 4.6. : Effet de la puissance d’ultrasons sur l’évolution de la viscosité complexe (Ș) durant la
PAACL à 180°C à 0.3% d’activateur et 0.3% de catalyseur en présence de 0.5% de NTC.
- 117 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude rhéocinétique
1.E+04
1.E+03
1.E+02
Ș (Pa.s)
1.E+01
40W
120W
1.E+00
200W
1.E-01
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5
- 118 -
Chapitre 4
-2
-4
Masse (%) -6
-8
-10
-12
-14
-16
-18
-20
0 200 400 600 800 1000
Température (°C)
Figure 4.8 : Analyse thermogravimétrique des MWNT utilisés pour cette étude.
En considérant, du fait de leur faible teneur en impuretés, que les NTC utilisés sont
responsables de l’inhibition de la PAACL, quelle est l’origine de ce phénomène ? Ce pourrait-
il que les NTC aient neutralisé en partie l’activateur et/ou le catalyseur utilisés pour la
PAACL ?
Si une partie de l’activateur a réagi avec les NTC, alors la masse molaire du PA6
devrait augmenter avec la teneur des NTC. Le tableau 4.1 compare la masse molaire obtenue
expérimentalement par GPC et la masse molaire estimée pour différentes conditions
expérimentales. En considérant que les réactions de branchement ou de polycondensation sont
limitées au début de la polymérisation, la masse molaire estimée est obtenue grâce à la
relation 4.7:
Mn X
>M 0 @ M (4.7)
> A@ mon
Mn étant la masse molaire estimée, [M0] la teneur initiale en monomère, [A] la teneur initiale
en activateur et Mmon la masse molaire du CL.
- 119 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude rhéocinétique
Tableau 4.1. Masse molaire expérimentale vs estimée après la PAACL avec 0.3% de catalyseur et
0.3% d’activateur en présence de NTC.
Comme on peut le remarquer dans le tableau 4.1, les échantillons faiblement chargés
(jusque 0.5%) présentent des masses molaires estimées très proches des masses molaires
mesurées. Le petit écart peut provenir du fait d’une part, que le système n’est pas parfaitement
isotherme et que la GPC a été calibrée avec des étalons de polystyrène, d’autre part. L’indice
de polydispersité semble diminuer avec l’ajout de NTC. Néanmoins cette diminution n’est pas
suffisamment grande, de 1.9 à 1.7 en valeur moyenne, pour signifier un changement brutal de
mécanisme de terminaison.
En considérant l’évolution de la masse molaire en fonction de la teneur en NTC on
peut donc affirmer qu’il n’y a pas de réaction entre l’activateur et les NTC.
Avant la découverte des NTC, beaucoup de recherches se sont concentrées sur les
fullerènes [104]. Ainsi, il a été montré qu’il peut y avoir une réaction entre le sec-butyllithium
et les C60 formant des anions de C60. Ces anions sont stabilisés par la délocalisation des
charges négatives sur la cage du fullerène. Cet effet stabilisant est supposé être encore plus
fort dans le cas des NTC. D’ailleurs, ces derniers ont déjà été fonctionnalisés par de anions
butyles secondaires. Les NTC chargés négativement ont alors initié la polymérisation
anionique du styrène. [105]
En se basant sur ces résultants, il se pourrait que les anions caprolactamate utilisés en
tant que catalyseurs de la PAACL aient réagi avec les NTC. Cette réaction pourrait mener à la
formation d’un complexe ionique entre le NTC, l’anion caprolactamate et le cation de sodium
par un mécanisme de physisorption à la surface des NTC. La polymérisation anionique
pourrait dans ce cas être initiée par le complexe NTC-CL-Na ainsi formé. Champetier et al
[106] ont d’ailleurs proposé un mécanisme de la PAACL basé sur la formation d’un complexe
intermédiaire comme le montre la figure 4.7.
- 120 -
Chapitre 4
H O
O + + +
N C O HH3C O Na O + Na
+ - - H O
R N C + Na N C N C O
+
+ N C -
N HC O +
H H O
H 6 H 6 R N HC H 6 H R N C
N C CH3
H 6 H H 6 HH
6 H
H O +
Na
N C O
O O
R - O
NH C N C CH3 N C
H NH C
6 H H H H
6 6 H 6 H
+ +
H
O HH3C O H
- H
N C N C O O
H 6 H R N C
N C CH3
H 6 HH
6 H +
Na
Cela pourrait ainsi expliquer le fait que la vitesse de polymérisation diminue avec
l’augmentation de la teneur en NTC dans le système de polymérisation. Ce mécanisme
pourrait d’ailleurs confirmer l’hypothèse expliquant la diminution de la constante cinétique
observée pour une meilleure dispersion. En effet, l’augmentation de la puissance des ultrasons
aurait pour effet une meilleure dispersion des NTC augmentant ainsi la surface de contact
entre NTC et système réactionnel favorisant ainsi les réactions entre catalyseurs et NTC.
A la fin de la polymérisation, les NTC et les macromolécules forment un réseau
interpénétré [108]. La réaction de polymérisation est alors gênée par la grande viscosité du
milieu et la diffusion des monomères vers les centres actifs devient donc de plus en plus
difficile au fur et à mesure que la teneur en NTC augmente. [109]. Pour cette raison, le degré
de conversion est bien souvent plus faible en présence de NTC que sans.
- 121 -
Influence des NTC sur la PAACL : étude rhéocinétique
5 Conclusion
Cette partie complète les résultants observés par calorimétrie différentielle. En accord
avec le chapitre 3, nous avons montré, par voie rhéologique cette fois, que les NTC
ralentissent la PAACL. Bien que l’état de dispersion influence également la vitesse de
polymérisation, cet effet n’est que très faiblement visible avec une étude rhéocinétique.
Néanmoins l’évolution de la viscosité durant la PAACL a montré que des puissances
d’ultrasons élevées peuvent éventuellement détruire partiellement les NTC. En outre, l’étude
rhéocinétique a montré une différence de comportement entre les échantillons faiblement
chargés (t0.5%) et fortement chargés (d1%), ces derniers présentant une augmentation de la
viscosité en fonction du degré de conversion beaucoup plus rapide que les premiers du fait de
la présence des NTC.
Les mesures de masses molaires ont montré qu’il n’y a pas de réaction entre
l’activateur et les NTC. Au contraire, une réaction entre ces derniers et le catalyseur ne peut
pas être négligée. La formation d’un complexe ionique entre les NTC et le catalyseur a été
proposée pour expliquer le phénomène inhibitif observé.
- 122 -
CHAPITRE 5
- 123 -
- 124 -
Etude des seuils de percolation sur les nanocomposites à
matrice polyamide 6 et polystyrène et à renforts de
nanotubes de carbone
- 125 -
Etude des seuils de percolation électrique et rhéologique
- 126 -
Chapitre 5
1 Introduction
Ce chapitre sera divisé en deux grandes parties. La première partie reprendra les
résultats présentés au chapitre 4 pour s’attarder sur le phénomène de gélation observé lors de
la polymérisation et qui peut être assimilé à un phénomène de percolation. On étudiera
également l’influence des NTC sur l’évolution de la viscosité afin de déterminer un seuil de
percolation rhéologique des NTC dans la matrice PA6.
La deuxième partie de ce chapitre portera sur la détermination des seuils de
percolation électrique et rhéologique des NTC dans une matrice PS. On essayera notamment
de comprendre pourquoi il y a une différence entre ces deux seuils.
2 Percolation rhéologique
2.1 Comportement rhéologique des polymères
Le comportement rhéologique des polymères est complexe et dépend de beaucoup de
facteurs tels que : le taux de cisaillement, la masse molaire, le taux d’enchevêtrements, le taux
de réticulation, la température, le polymère dissous en solution ou à l’état fondu…
Domaine pseudoplastique
(shear thinning)
Dynamiques de Dynamiques de
longues courtes
distances distances
Figure 5.1 : Comportement général des matériaux polymères.
- 127 -
Etude des seuils de percolation électrique et rhéologique
En ce qui concerne les polymères on observe les deux cas. Les thermodurcissables
sont formés par un gel chimique, c’est la raison pour laquelle ces matériaux sont dans la
plupart des cas non recyclables. Pour ce qui est des polymères thermoplastiques, on se trouve
plutôt dans le cas d’un gel physique produit par l’enchevêtrement des macromolécules les
unes avec les autres.
Lors d’un procédé de polymérisation, au début de la réaction le milieu contient de
petites molécules (monomère et dans certains cas solvant). Au fur et à mesure de la réaction
les macromolécules se forment puis grandissent. Lorsqu’elles atteignent une longueur critique
les macromolécules s’enchevêtrent formant ainsi un réseau tridimensionnel, on parle alors de
gélation.
- 128 -
Chapitre 5
Réponse
viscoélastique, loi en
puissance
Figure 5.2 : Différentes structures selon la teneur en NTC dans la matrice polymère.
Figure 5.3 : Passage d’un comportement Newtonien à un comportement de type solide lors du seuil
de percolation rhéologique.
- 129 -
Etude des seuils de percolation électrique et rhéologique
K=f(Z)
112, 113, 115,
p>pc : comportement de type solide à basse fréquence
116, 118, 121
p<pc : comportement newtonien à basse fréquence
G’=f(G’’)
p>pc : changement de pente 113, 116
Graphique p<pc : même pente que le polymère pur
tan į = f(Z)
112, 116, 118,
p>pc : tan į z f(Z)
120-122
p<pc : tan į = f(Z)
dȘ/dZ= f(Z)
p>pc : n 112
p<pc : n faible
Ș*= f(G*)
p>pc : changement de la courbe 123
p<pc : même courbe que le polymère pur
Loi en G’ Į (p-pcG’)ȕG’ 123
puissance Ș Į (p-pc,Ș)ȕȘ
115
- 130 -
Chapitre 5
La loi de percolation a été adaptée au comportement rhéologique pour obtenir les lois
décrites dans les deux dernières lignes du tableau 5.1. Ces lois de percolation permettent
d’obtenir un seuil de percolation de manière plus « objective » que les critères graphiques,
néanmoins leur précision est également limitée par les faibles écarts observés lors du seuil de
percolation rhéologique.
3 Percolation électrique
3.1 Introduction
Lorsque l’on charge une matrice isolante (e.g. polymère) avec des charges
conductrices (noir de carbone, NTC, particules métalliques…) on remarque qu’en dessous
d’une certaine teneur en charges le composite est isolant. A partir de cette teneur dite critique
la conductivité électrique augmente brutalement. Cette teneur critique est plus communément
appelée seuil de percolation électrique (pc). Ce phénomène s’explique par l’apparition d’un
chemin de charges conductrices dans la matrice à partir de pc.
Les NTC sont de très bons conducteurs électriques. En les mélangeants avec une
matrice polymère isolante, soit une conductivité de 10-11 S.cm-1 équivalente à une résistivité
de 1011 Ohm.cm-1, on peut obtenir des matériaux ayant des conductivités suffisantes pour les
applications anti-statiques, comme par exemple les pièces automobiles en contact avec le
carburant. En général, une conductivité électrique de l’ordre de 10-8 S.cm-1 est suffisante pour
des applications anti-statiques. [124]
- 131 -
Etude des seuils de percolation électrique et rhéologique
Conductivité
Matériau Référence
S.cm-1
Graphite (dans plan) 26000 125
Graphite 772
Diamant 10-10Æ1000 126
Cuivre 600000
Nanofibres de carbone (VGCF) 300-600 127
Bien que les NTC n’aient pas une conductivité exceptionnelle comparée au cuivre,
leur atout provient de la haute densité de courant qu’ils laissent passer avec un faible effet
joule.
- 132 -
Chapitre 5
- 133 -
Etude des seuils de percolation électrique et rhéologique
V
Ve ( p pc )t p > pc (5.1)
V0
V (5.2)
Ve ( pc p) s p < p c
V0
3.2.2.2 Contact indirect entre les nanotubes : Fluctuation induced tunneling (FIT)
Selon cette théorie FIT il existe un « transfert par saut d’électrons» (hopping transfert)
activé thermiquement entre des charges conductrices déconnectées ou faiblement connectées.
Les électrons pourraient donc « sauter » sur des distances plus ou moins longues en fonction
de la température, d’une charge conductrice à une autre.
Les NTC dans les matrices polymère étant bien souvent entourés par une couche de
polymère, ce phénomène serait courant dans ce type de composite, la distance de saut étant de
l’ordre de 5nm [115, 118].
* Les indices 3D désignent un système tridimensionnel, les constantes étant différentes pour des systèmes
bidimensionnels (t2D=1.3).
- 134 -
Chapitre 5
G"
tan G (5.3)
G'
Pour rappel G’ le module élastique et G’’ le module de perte sont définis par
l’équation 5.4 où G* est le module complexe :
- 135 -
Etude des seuils de percolation électrique et rhéologique
45
40
35
1.25%
30
1%
0.50%
25 0.25%
Tan į
0%
20
15
10
0
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6
Taux de conversion
Figure 5.5 : Tan į en fonction de la conversion durant la PAACL à 180°C, 0.3% d’amorceur, 0.3% de
catalyseur à différentes teneurs de MWNT.
En examinant les courbes à fortes teneurs (1%), on peut remarquer que la tan į
atteint un maximum entre 20 et 30% de conversion. Comme on peut le remarquer les valeurs
de tan į pour de faibles conversions n’ont pas été représentées. Ces valeurs n’ont pas pu être
déterminées du fait de la faible sensibilité du rhéomètre aux faibles viscosités évoquée au
chapitre 4. Pour cette raison, les pics de tan į pour de faibles teneurs en NTC n’ont pas pu être
identifiés. On peut néanmoins remarquer que le phénomène de gélation déterminé par le
maximum de tan į a lieu pour une conversion maximale de 30% soit une masse molaire
critique d’enchevêtrement inférieure à 49000g/mol selon l’équation 4.7.
- 136 -
Chapitre 5
Pour répondre à cette question, nous avons essayé de déterminer le seuil de percolation
rhéologique sur les échantillons obtenus après polymérisation. Ces mesures ont été assez
difficiles à réaliser à cause de la dégradation à haute température du polyamide en présence
d’oxygène et d’eau. Nous avons finalement pu obtenir les résultats présentés dans la figure
5.6 sur des échantillons contenant encore le monomère résiduel.* Ces essais on été effectués
dans le Couette sur des échantillons prélevés tels quels après la PAACL.
1.E+05
X=89%
X=86%
1.E+04
X=83%
Ș(Pa.s)
X=78%
X=66%
1.E+03
0%
0.25%
0.50%
1%
1.25%
1.E+02
0.01 0.1 1 10
Ȧ(rad/s)
* Les conditions expérimentales ne nous ont pas permis de faire les essais de percolation sur des échantillons
sans monomère résiduel, notamment du fait que le PA6 se dégrade lorsqu’on le presse à haute température pour
faire des essais en plateaux parallèles. Une autre solution envisagée a été de faire fondre des granulés de NC
(dont on avait extrait le monomère résiduel) dans le dispositif Couette, cependant, la viscosité des échantillons
est telle que des bulles d’air restent emprisonnées, faussant ainsi la mesure.
- 137 -
Etude des seuils de percolation électrique et rhéologique
Bien que les matrices (macromolécules + monomère résiduel) soient différentes d’un
échantillon à un autre, on peut néanmoins remarquer une différence de comportement entre
les échantillons faiblement concentrés en NTC (0.5%) et fortement concentrés (1%). En
effet, les échantillons faiblement concentrés semblent avoir un comportement Newtonien à
faible fréquence la viscosité ayant tendance à former un plateau. Dans le cas des échantillons
fortement concentrés, la viscosité semble au contraire augmenter à basses fréquences ce qui
est caractéristique d’un comportement de type solide.
Ce changement de comportement est le même que celui présenté dans la figure 5.3 et
qui illustre le seuil de percolation rhéologique. Ce dernier se situerait dans notre cas entre 0.5
et 1%.
4.3 Conclusion
En comparant les différents résultats (rhéocinétiques et rhéologiques), tout porte à
croire que le seuil de percolation rhéologique des NTC dans la matrice PA6 est entre 0.5 et
1%. Néanmoins, du fait que la matrice polymère n’est pas la même et contient également du
monomère résiduel à différentes teneurs, le seuil de percolation déterminé est à prendre avec
précaution. En tout état de cause, le seuil de percolation doit être déterminé en ne faisant
varier qu’une seule variable (teneur en NTC).
Pour cette raison et afin de comprendre les mécanismes mis en jeu lors de la
percolation rhéologique, il a été décidé de changer de matrice polymère tout en gardant le
même procédé de synthèse de nanocomposites (polymérisation in situ).
* Le dispositif expérimental utilisé nécessite l’utilisation d’azote afin de ne pas dégrader le polymère ou inhiber
la polymérisation. L’azote est apporté par une bouteille qui a une capacité limitée. L’ajout des NTC ralentissant
la polymérisation (cf. chapitres 3 et 4), des taux de conversion plus élevés n’ont pas pu être obtenus du fait de la
faible capacité de la bouteille d’azote.
- 138 -
Chapitre 5
Tableau 5.3 : Masses molaires déterminées par GPC et taux de conversion déterminés par mesures
gravimétriques des échantillons PS/NTC étudiés.
Dans cette partie nous avons étudié les propriétés électriques et rhéologiques de NC à
matrice PS et à renforts de NTC en vue de déterminer les seuils de percolation respectifs et
comprendre les mécanismes responsables de ces seuils.
- 139 -
Etude des seuils de percolation électrique et rhéologique
1.E+00
1.E-01
1.E-02
1.E-03
1.E-04
1.E-05
ı (S/cm)
1.E-06
-4
1.E-07 -5 y = 1.8729x - 6.7424
-6 R2 = 0.8096
1.E-08 -7
ln(ı)
-8
1.E-09
-9
1.E-10 -10
-11
1.E-11 -12
-2.5 -2 -1.5 -1 -0.5 0 0.5
1.E-12
ln(p-pc)
1.E-13
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5
%NTC
Figure 5.7 : Conductivité électrique des nanocomposites à matrice PS en fonction de la teneur en
NTC. En encart : loi de percolation réalisée avec des fractions volumiques.
En appliquant la loi de percolation électrique aux résultats illustrés par la figure 5.7 un
coefficient de percolation t3D = 1.87, proche de la valeur théorique qui est de 2, a été trouvé.
La conduction semble donc se faire à température ambiante par contact direct entre les NTC.
- 140 -
Chapitre 5
1.E+04
3%
1.5%
1%
0.9%
0.6%
0%
1.E+03
0.01 0.1 1 10 100
Ȧ (rad/s)
Figure 5.8 : Viscosité complexe en fonction de la fréquence pour différentes teneurs de NTC. Mesures
effectuées à l’aide du dispositif Couette.
- 141 -
Etude des seuils de percolation électrique et rhéologique
En utilisant nos résultats expérimentaux nous avons essayé toutes les méthodes de
détermination du seuil de percolation décrites dans le tableau 5.1. Les résultats les plus
spectaculaires ont été obtenus en observant l’évolution de la tan į et du module élastique G’.
Les autres résultats sont présentés en annexe C.
40
35
3%
30
1.5%
1%
25
0.9%
tan į
0.6%
20
0%
15
10
0
0.01 0.1 1 10
Ȧ (rad/s)
Figure 5.9 : Tan į en fonction de la fréquence pour différentes teneurs en NTC à 180°C. Mesures
effectués à l’aide du dispositif Couette.
- 142 -
Chapitre 5
500
400
300
G' (Pa)
200
100
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
%NTC
Figure 5.10 : Module élastique en fonction de la teneur en NTC à une fréquence de 0.039rad.s-1.
Mesures effectuées à l’aide du dispositif Couette.
- 143 -
Etude des seuils de percolation électrique et rhéologique
1.E+06 700
600
500
1.E+05 400
G
300
200
100
1.E+04
G(Pa)
0
0 1 %NTC 2 3
1.E+03
3%
1.5%
1%
1.E+02 0.9%
0.6%
0%
1.E+01
0.01 0.1 1 10 100
t(s)
Figure 5.11 : Evolution du module élastique G en fonction du temps après une déformation
instantanée de 10% dans la géométrie Couette. En encart : évolution du module élastique en fonction
de la teneur en NTC 80s après la déformation initiale.
5.3.3 Conclusion
Les essais rhéologiques sur des NC à matrice PS et renforts de NTC ont permis de
déterminer un seuil de percolation rhéologique pour une teneur de NTC comprise entre 0.9%
et 1%. Pour déterminer ce seuil, la plupart des méthodes disponibles ont été essayées. Dans
notre cas, les méthodes ayant permis la détermination du seuil sans ambiguïté sont celles
étudiant l’évolution du module élastique G’et la tan G. De manière générale ces deux
méthodes permettent d’évaluer l’élasticité du milieu qui varie fortement d’un comportement
visqueux à un comportement solide.
- 144 -
Chapitre 5
Longueur Diamètre
Pc_rhéologique Pc_électrique Informations sur la
NC des NTC des NTC Date Réf
matrice
(µm) (nm)
0.38-0.5 0.5-0.75
valeur min/max selon 10-15 10-15 MFI 18g à 300°C 1.2kg 2005 135
malaxeur
MWNT/PC 5 (170°C)
0.99 5 int. MFI 18g à 300°C 1.2kg 2004 121
0.5 (280°C) 1-10
10-15 ext.
2 1-2 MFI 5.3g à 300°C 1.2kg 2002 113
MWNT/
5 int.
PA6/ABS 2-4 2-4 1-10 PA6 : Mn=20kg/mol 2004 122
10-15 ex
MWNT/iPP 2 1-2 10-50 10-20 MFI 2.9g à 190°C 5kg 2003 139
- 145 -
Etude des seuils de percolation électrique et rhéologique
Figure 5.12 : Fabrication des pastilles de NC en vue des mesures rhéologiques par plateaux
parallèles.
- 146 -
Chapitre 5
L’écoulement forcé que subit le NC lors de la fabrication des pastilles, peut avoir pour
conséquence l’alignement des NTC dans la direction de ce dernier. Ceci aurait pour effet
l’augmentation du seuil de percolation, comme il a été précisé dans le chapitre 1.
500
400
300
G' (Pa)
200
100 Couette
Plateaux //
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
%NTC
Figure 5.13 : Evolution du module élastique G’ en fonction de la teneur en NTC à une fréquence de
0.039 et un déformation de 10%. Comparaison entre plateaux parallèles et Couette.
La figure 5.13 compare l’évolution du module élastique G’, déterminé par les mesures
Couette et par les mesures en plateaux parallèles, pour différentes teneurs de NTC à fréquence
constante (0.039 rad.s-1). Comme on peut le remarquer, bien que légèrement différentes, les
deux courbes présentent la même évolution. En considérant les résultats obtenus en plateaux
parallèles, le comportement change comme dans le cas du Couette à partir d’une teneur en
NTC de 0.9%. Toutefois, on peut remarquer que l’écart entre à 0.9% et 1% observé avec les
plateaux parallèles, est beaucoup moins important que celui observé avec le Couette.
Au vu de ces résultats et notamment du fait que le seuil de percolation est le même
pour les essais en plateau parallèle et en Couette, on peut conclure que l’orientation des NTC
dans la matrice n’est, dans l’ensemble, pas modifiée lors de fabrication des pastilles en presse.
Une orientation partielle ne peut être exclue, cependant, son influence sur le seuil de
percolation est négligeable.
- 147 -
Etude des seuils de percolation électrique et rhéologique
Comme nous l’avons mentionné plus haut, le seuil de percolation rhéologique décrit
un changement de comportement rhéologique du NC pour une teneur en charges donnée. Ce
comportement peut être caractérisé par une certaine « rigidification » du système du fait de la
présence des charges. Ce phénomène sera d’autant plus visible que la matrice polymère est
fluide. Ainsi, plus la température de mesure est élevée, plus l’effet des charges sera visible.
Au contraire, plus la température de mesure sera faible, plus il faudra ajouter de charges pour
observer une différence de comportement.
6
1.5%
1%
5 0.9%
0.6%
4 0%
tan į
0
0.01 0.1 1 10
Ȧ (rad/s)
Figure 5.14 : Tan į en fonction de la fréquence pour différentes teneurs en NTC à 160°C. Mesures
effectuées à l’aide du dispositif Couette.
- 148 -
Chapitre 5
Généralement les seuils de percolation sont déterminés sur une large gamme de
fréquences, néanmoins certaines méthodes comme celle présentée dans la figure 5.10
comparent l’évolution d’un paramètre rhéologique (G’ par exemple) en fonction de la teneur
en charges à une fréquence donnée. Comme on peut le voir dans le tableau 5.4, Du et al [119]
ont trouvé des seuils de percolation différents, bien que proches, en fonction de la fréquence.
Bien que les différences observées entre les seuils de percolation rhéologique et
électrique soient en grande partie dues aux conditions expérimentales, plusieurs hypothèses
ont été cependant proposées pour décrire le phénomène physique à l’origine du seuil de
percolation rhéologique.
- 149 -
Etude des seuils de percolation électrique et rhéologique
Figure 5.15 : Représentation d’une macromolécule conformée en pelote statistique encadrée par des
NTC.
Cette hypothèse se base sur la théorie selon laquelle l’écoulement du polymère fondu
est décrit par sa conformation en chaîne gaussienne.
- 150 -
Chapitre 5
L’écoulement des polymères fondus peut être cependant décrit par une autre théorie
qui est celle la reptation introduite par le prix Nobel Pierre Gilles de Gennes. Selon ce dernier
pour des temps d’observation longs, correspondant à des fréquences faibles, la
macromolécule s’écoule le long de son axe à l’aide de petites vibrations un peu à la manière
d’un serpent (d’où le nom de reptation). L’écoulement dépendrait donc de la facilité qu’a la
macromolécule à avancer le long de son axe. Cette dernière dépend des frottements des
segments macromoléculaires entre eux ou avec d’autres macromolécules environnantes.
Plus il y aurait d’enchevêtrements, plus la distance entre ces derniers serait petite,
donc plus le mouvement transversal de la macromolécule réptante serait difficile. La présence
de nanotubes pourrait jouer le même rôle de ponts physiques que les enchevêtrements comme
le montre la figure 5.17.
Figure 5.17 : Représentation d’une macromolécule et son tube de reptation en présence de NTC.
- 151 -
Etude des seuils de percolation électrique et rhéologique
Lorsque l’on prend en compte ces deux théories, le seuil de percolation rhéologique
serait atteint pour une distance comprise entre la distance entre enchevêtrements et deux fois
le rayon de giration. La distance entre enchevêtrements dépend du polymère étudié et sa
valeur est de quelques dizaines de nm dans la plupart des cas [141]. Le seuil de percolation
rhéologique serait donc atteint lorsque la distance entre NTC serait comprise entre une dizaine
et une centaine de nm.
- 152 -
Chapitre 5
7 Conclusion
L’étude des seuils de percolation est essentielle pour optimiser la teneur en nanotubes
de carbone et plus généralement en charges dans les matériaux composites ou
nanocomposites. En outre, en étudiant plusieurs propriétés, chacune ayant son propre seuil de
percolation, on peut mieux comprendre la structure interne des nanocomposites. Ainsi lors de
l’étude des seuils de percolation des nanocomposites à matrice polystyrène à renforts de
nanotubes de carbone, le seuil de percolation rhéologique correspondant en fait au seuil de
rigidité a été trouvé supérieur au seuil de percolation électrique.
Néanmoins, bien qu’étant très importante, l’étude des seuils de percolation doit être
très rigoureuse. En effet, il a été démontré que les seuils de percolation dépendent de
beaucoup de paramètres qui ne sont pas toujours pris en compte par les différents auteurs lors
de la comparaison de leurs résultats respectifs. Le simple fait de presser les échantillons afin
de pouvoir les observer dans des plateaux parallèles peut avoir pour effet de modifier la
structure interne des nanocomposites et donc de modifier les seuils de percolation En tout état
de cause, afin de pouvoir comparer les résultats d’une équipe à une autres il faudrait que les
échantillons soient préparés et étudiés dans les mêmes conditions.
- 153 -
- 154 -
CONCLUSION ET
PERSPECTIVES
- 155 -
- 156 -
Conclusions et perspectives
La dispersion des nanotubes de carbone dans les matrices polymères est aujourd’hui le
principal challenge lors de la fabrication des nanocomposites. Le premier objectif de cette
thèse a été de choisir un procédé de fabrication de nanocomposites permettant un bon état de
dispersion. Afin de replacer ce travail dans son contexte, une partie de l’étude bibliographique
décrite dans le chapitre 1 a été consacrée aux différents matériaux nanocomposites ainsi
qu’aux différentes nanocharges et leurs emplois avant de s’attarder sur les nanotubes de
carbone.
Une autre partie de l’étude bibliographique a consisté à identifier les procédés de
fabrication existants afin de pouvoir choisir celui permettant la meilleure dispersion. Grâce
aux nombreux avantages qu’il procure, un procédé de polymérisation in situ a été choisi. Ce
procédé repose sur la polymérisation anionique activée de l’İ-caprolactame en présence
nanotubes de carbone.
- 157 -
Conclusions et perspectives
Une grande partie de ce travail a été axée sur les phénomènes de percolation observés
dans le cas des matrices polymères renforcées par des charges électriquement conductrices et
particulièrement les nanotubes de carbone.
Les résultats ainsi que le modèle rhéocinétique établi lors du suivi de la polymérisation
par rhéologie, ont révélé deux comportements distincts entre les nanocomposites fortement et
faiblement concentrés en nanotubes. Des mesures rhéologiques réalisées sur les
nanocomposites, après polymérisation, ont montré un comportement newtonien à basses
fréquences pour les échantillons faiblement chargés. Au contraire, les échantillons fortement
chargés ont eu un comportement de type solide à basses fréquences. Cette différence de
comportement entre les échantillons fortement et faiblement chargés a mis en évidence la
présence d’un seuil de percolation rhéologique entre 0.5% et 1% de nanotubes en masse par
rapport au monomère.
La détermination des seuils de percolation sur les nanocomposites à matrice
polyamide a été particulièrement difficile du fait de la dégradation de ce dernier à haute
température en absence d’atmosphère inerte. Afin de mieux comprendre les mécanismes en
jeu lors du phénomène de percolation, il a été décidé de travailler sur une matrice polystyrène.
Le seuil de percolation rhéologique des nanocomposites à matrice polystyrène et à renforts de
nanotubes de carbone a été déterminé à 180°C, par des mesures oscillatoires et de relaxation,
entre 0.9% et 1%. Ces valeurs sont néanmoins à prendre avec précaution. En effet, il a été
démontré que le seuil de percolation rhéologique dépend de plusieurs paramètres, les plus
importants étant :
x la température de mesure
x la fréquence de mesure en mode oscillatoire
x la méthode fabrication des nanocomposites
x la méthode de préparation des échantillons
x la méthode de détermination du seuil (graphique, lois…)
- 158 -
Conclusions et perspectives
Pour cette raison, la comparaison des seuils de percolation trouvés, pour un même
nanocomposite (même matrice et nanotubes de carbone), par différents auteurs est très
délicate. D’ailleurs, les différents seuils de percolation obtenus d’une équipe à une autre
prouvent l’importance des paramètres cités ci-dessus.
La détermination d’un seul seuil de percolation (par exemple rhéologique) n’est pas
suffisante pour comprendre l’organisation des nanotubes dans la matrice. C’est la raison pour
laquelle, le seuil de percolation électrique des nanocomposites à matrice polystyrène a
également été déterminé, sa valeur étant comprise entre 0.5% et 0.6%. La comparaison des
deux seuils de percolation ainsi trouvés, a permis d’identifier le seuil de percolation
rhéologique au seuil de rigidité. Ce dernier apparaît lors de la formation d’un réseau rigide de
nanotubes, bien après la formation du premier chemin conducteur électrique défini par le seuil
de percolation électrique.
Un vrai seuil de percolation rhéologique inférieur au seuil de percolation électrique,
comme il est mentionné dans la littérature, n’a pas pu être identifié dans notre cas. Son
existence ne peut cependant pas être exclue.
Pour conclure, ce travail de thèse n’a pas pu répondre à la question intrinsèque aux
nanocomposites à renforts de nanotubes de carbone : « Comment obtenir la meilleure
dispersion des nanotubes dans la matrice ? ». Néanmoins, on espère que ce travail a pu
apporter quelques informations intéressantes concernant la percolation et l’influence des
nanotubes sur un procédé de polymérisation in situ.
Une suite à ce travail pourrait consister à appliquer les résultats obtenus à un procédé
industriel tel que l’extrusion réactive ou l’injection moulage réactive.
- 159 -
- 160 -
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
- 161 -
Références bibliographiques
- 162 -
1. A. I. P. G. CIARLET, R. V. KOHN, M. H. WRIGHT, Theory of composites, Editeur:
C. U. Press, 2004.
4. F. D. Brian Cantor, Ian Stone, Metal and Ceramic Matrix Composites, Editeur:
Institute of Physics Publishing, 2004.
11. M. Monthioux, V. L. Kuznetsov, Who should be given the credit for the discovery of
carbon nanotubes?, Carbon, 44, 1621 (2006).
12. A. K.-T. Lau, D. Hui, The revolutionary creation of new advanced materials-carbon
nanotube composites, Composites, Part B: Engineering, 33B, 263 (2002).
- 163 -
Références bibliographiques
19. M.-F. Yu, B. S. Files, S. Arepalli, R. S. Ruoff, Tensile loading of ropes of single wall
carbon nanotubes and their mechanical properties, Physical Review Letters, 84,
5552 (2000).
- 164 -
26. G.-H. Hu, L.-F. Feng, Extruder processing for nanoblends and nanocomposites,
Macromolecular Symposia, 195, 303 (2003).
- 165 -
Références bibliographiques
39. J. H. Sung, H. S. Kim, H.-J. Jin, H. J. Choi, I.-J. Chin, Nanofibrous Membranes
Prepared by Multiwalled Carbon Nanotube/Poly(methyl methacrylate) Composites,
Macromolecules, 37, 9899 (2004).
- 166 -
47. H. Huang, C.-H. Liu, S.-S. Fan, Method for manufacturing carbon nanotube
composite, Application: US, (Tsinghua University, Peop. Rep. China; Hon Hai
Precision Industry Co., Ltd.).Patent, 2005-143424 ; 2006135677, 2006
50. C. Park et al., Dispersion of single wall carbon nanotubes by in-situ polymerization
under sonication, Chemical Physics Letters, 364, 303 (2002).
52. M. Kang, S. J. Myung, H.-J. Jin, Nylon 610 and carbon nanotube composite by in situ
interfacial polymerization, Polymer, 47, 3961 (2006).
- 167 -
Références bibliographiques
59. C.-L. Zhang, L.-F. Feng, S. Hoppe, G.-H. Hu, Grafting of polyamide 6 by the anionic
polymerization of e-caprolactam from an isocyanate bearing polystyrene backbone,
Journal of Polymer Science, Part A: Polymer Chemistry, 46, 4766 (2008).
60. G.-H. Hu, H. Li, L.-F. Feng, Rate of the activated anionic polymerization of e-
caprolactam onto an isocyanate bearing polypropylene in the melt, Polymer, 46, 4562
(2005).
62. C.-L. Zhang, L.-F. Feng, X. Gu, S. Hoppe, G.-H. Hu, Determination of the molar
mass of polyamide block/graft copolymers by size-exclusion chromatography at room
temperature, Polymer Testing, 26, 793 (2007).
63. C.-L. Zhang, L.-F. Feng, G.-H. Hu, Anionic polymerization of lactams: a comparative
study on various methods of measuring the conversion of e-caprolactam to polyamide
6, Journal of Applied Polymer Science, 101, 1972 (2006).
64. G.-H. Hu, H. Li, L.-F. Feng, Follow-up of the course of the anionic ring-opening
polymerization of lactams onto an isocyanate-bearing polymer backbone in the melt,
Journal of Applied Polymer Science, 102, 4394 (2006).
65. G.-H. Hu, H. Li, L.-F. Feng, A Two-Step Reactive Extrusion Process for the Synthesis
of Graft Copolymers with Polyamides as Grafts, Macromolecules, 35, 8247 (2002).
67. G.-h. Hu, H. Cartier, L.-f. Feng, B.-g. Li, Kinetics of the in situ polymerization and in
situ compatibilization of poly(propylene) and polyamide 6 blends, Journal of Applied
Polymer Science, 91, 1498 (2004).
- 168 -
70. J. Horsky, J. Kolarik, L. Fambri, One-step synthesis of hybrid composites of poly(6-
hexanelactam) combining solid tribological additives and reinforcing components,
Macromolecular Materials and Engineering, 288, 421 (2003).
77. C.-W. Nan, Nan CW. Physics of inhomogeneous inorganic materials., Progress in
Materials Science, 37, 1 (1993).
80. F. Lux, Models proposed to explain the electrical conductivity of mixtures made of
conductive and insulating materials, Journal of Materials Science, 28, 285 (1993).
- 169 -
Références bibliographiques
92. F. Danes, B. Garnier, Estimation of the heat transfer bias of kinetic measurements for
polymers by differential scanning calorimetry with an isothermal mode, International
Journal of Thermal Sciences, 42, 583 (2003).
- 170 -
94. K. J. Kim, D. S. Hong, A. R. Tripathy, Kinetics of adiabatic anionic copolymerization
of e-caprolactam in the presence of various activators, Journal of Applied Polymer
Science, 66, 1195 (1997).
95. C. Fonteix, Bicking, F., Perrin, E., Marc, I., Haploid and diploid algorithms, a new
approach for global optimization: compared performances., International Journal of
Systems Science, 26, 1919 (1995).
96. E. Walter, Pronzato, L., Identification of Parametric Models from Experimental Data,
, Editeur: Springer, Springer, 1997.
97. R. A. Cimini, D. C. Sundberg, A mechanistic kinetic model for the initiated anionic
polymerization of e-caprolactam, Polymer Engineering and Science, 26, 560 (1986).
- 171 -
Références bibliographiques
- 172 -
118. C. A. Mitchell, R. Krishnamoorti, Dispersion of Single-Walled Carbon Nanotubes in
Poly(e-caprolactone), Macromolecules, 40, 1538 (2007).
126. D. Walton, Handbook of Chemistry and Physics 86th Edition 2005-2006 by David
Lide, Editeur: Chemistry & Industry (London, United Kingdom), 2006.
129. C. A. Grimes, C. Mungle, D. Kouzoudis, S. Fang, P. C. Eklund, The 500 MHz to 5..50
GHz complex permittivity spectra of single-wall carbon nanotube-loaded polymer
composites, Chemical Physics Letters, 319, 460 (2000).
- 173 -
Références bibliographiques
139. M.-K. Seo, S.-J. Park, Electrical resistivity and rheological behaviors of carbon
nanotubes-filled polypropylene composites, Chemical Physics Letters, 395, 44
(2004).
- 174 -
141. M. Rubinstein, R. H. Colby, Polymer physics, Editeur: Oxford University Press,
2003.
- 175 -
- 176 -
ANNEXES
- 177 -
Annexe A
- 178 -
Annexe A
Réactions secondaires lors de la PAACL
A.1. Transcylation : réactions de branchement
+
Na O H O
- C O C O
N C + N C
+ (1)
NH H 6 H - +
H 6 H N Na
+
H O Na O O (2)
-
N C N C N C
6 n-1 6
H O H O +
H O O Na O
C O
N C N C
+ N C N C
- (3)
N C
6 n-1
6
H
+ N-
Na 6 n-1 + H 6 H
+
O O Na
C N C HN
- (4)
+
H O Na
C O C O
O
N C + -
H
- (5)
H 12 H N + N C N
Na
12
- 179 -
Annexe A
O O
H
- (6)
CH C N C
BH CH2 H
H O O 11
H
CH C N C
HC H
11
H H O O
H
CH C N C - (7)
+ CH HBH
- 11
B
O O O O
- -
C N C CH2 + B C N C CH + BH (8)
- Polycondensation
+
O O Na O O O O O
(9)
- C O
C N C CH + C N C CH2 C N C CH C + - +
N Na
- 180 -
+
Na O +
H O Na
O
- - O O O
CH
1
C
2
N C
3 N C (10)
5
CH2 H
4 1-2 H 6 H +H3C CH2 C CH C N C H
H 6
H3C
1-3 +
O Na O O O
- (11)
O CH2 C N C CH C N CH
H H O
6 HC H 6
CH C N C + 3
1 2 3 Na
CH2 H O O O
4 H
5 - O
2-4 N C
+ CH2 C N C
HC C CH3
(12)
H 6 H
5
H
H O O + 3-4
H O O
Na H +
CH C N C - O Na O
1 2 3
CH H CH2 C N C - (13)
4 HC C N CH2
5 5
H 6
Suite des réactions de condensation provoquées par l’attaque des anions sur les ȕ-cetoimides
et les ȕ-cetoamides.
O O + O
O O O O Na O
- -
+ Na N
+
C (14)
C N C CH C C N C + N C CH C
H 6 H H H
6
O +
O O O O O Na O
Na N
+ - -
O
H3C CH2 C CH C N C H + C
H3C CH2 C CH C N C N C (15)
H H 6 H
H3C 6 6 H 6 H
H3C
- 181 -
Annexe A
CH2 C +O C N NH C N C (16)
O O H 6 H
C N C
O O O
NH C +O C CH CH2 C N C (17)
H 6 H
O O O N O
O C N
C CH C N C NH H2O + N (18)
O O
C N C
O O O O O O
C C C C N C + C CH C (19)
O C N
NH NH H 6 H NH NH
O
A.4. Hydrolyse
O O
O O O
+ - O
Na N C
+H
NH C (20)
+ + -+
C N C H2O C NH C
H 6 H 6 H
O +
Na
O
O O O O
O O O + - NH C
Na N C C + NH C CH C +H (21)
C N C CH C + H2O + H 6 H - 6 H
O +
Na
O
O O
O
O O + - NH C
Na N C C + NH C +H (22)
NH C CH C + H2O + H 6 H - +
6 H
O
Na
+
O - Na O O
O O + - O
Na N C (23)
NH C CH C + 2 2 +2 H
H O NH2 +O -+
CH2 C + 2 NH C
6 H O + H 6 H
Na
A.5. Régénération à haute température des anions lactamate à partir des anions carbonate
O
- Na+ Na
+
O O Na
+
O O
- -
2 NH C + + H2N C O (24)
+ O
-
O N C
H 6 H O + H 6 H 6
Na
- 182 -
- 183 -
Annexe B
Annexe B
Principe de l’algorithme évolutionnaire
Codage
L’une des phases les plus importantes consiste à coder sous la forme d’un
chromosome les variables du problème d’optimisation. Il existe deux grands types de codage :
le codage binaire qui permet de décrire les variables avec des séries de bits 0 ou 1
(caractéristique des algorithmes génétiques) et le codage réel où les variables ont directement
leur valeurs (caractéristiques des algorithmes à stratégie d’évolution). Mais d’autres types de
- 184 -
codages peuvent être utilisés tels que le classement dans des problèmes d’ordonnancement, le
type et le nombre d’appareillages dans les problèmes de conception…
Evaluation
C’est l’étape la plus coûteuse en temps de calcul car la fonction d’évaluation peut être
très complexe. Elle peut, par exemple, nécessiter une résolution numérique pour des systèmes
d’équations différentielles. Il convient donc d’être vigilant et ne pas calculer inutilement cette
fonction d’évaluation.
Critère d’arrêt
Le critère d’arrêt marque la fin de l’algorithme. Trouver l’optimum est le critère idéal
mais les temps de calcul peuvent être rédhibitoires et il n’est pas toujours sûr que celui-ci soit
atteint. Si une perte de biodiversité se fait sentir au cours des générations et que la fonction
d’évaluation semble ne plus s’améliorer, l’algorithme peut être arrêté. Une autre possibilité
consiste à arrêter l’algorithme lorsqu’un temps donné s’est écoulé ou lorsqu’un certain
nombre de générations a été atteint.
Sélection
Cette étape a pour but de choisir les individus qui se reproduisent en essayant de
favoriser les meilleurs. Un compromis doit être trouvé pour éviter la perte de biodiversité si
les meilleurs sont excessivement sélectionnés, et la non convergence engendrée par
l’insuffisance de sélection des meilleurs.
Mutation
La mutation correspond à une reproduction asexuée et permet un contrepoids pour les
enfants vis à vis de leurs parents. C’est un opérateur d’exploration utilisé pour permettre une
meilleure variation de la population. En fait, la mutation génère un nouvel individu au hasard
dans l’espace des solutions.
Croisement
Le croisement correspond à une reproduction sexuée entre les parents sélectionnés.
Ainsi, les enfants héritent des qualités de leurs deux parents. C’est un opérateur d’exploitation
qui régule la convergence de l’algorithme. Il existe différents types de croisements mais le
croisement généralement utilisé est un croisement barycentrique entre les deux parents. Un
poids est attribué à chacun des parents, celui-ci pouvant être négatif pour élargir l’exploration
de l’espace.
Remplacement
Après la création d’enfants par les divers opérateurs génétiques, une nouvelle génération
forme la nouvelle population. Seuls les enfants meilleurs que les parents sont conservés.
- 185 -
Annexe C
- 186 -
Annexe C
Différentes méthodes de détermination du seuil de percolation rhéologique
(voir tableau 5.1)
Tous les résultats présentés dans cette annexe ont été obtenus grâce aux mesures
rhéologiques réalisées dans le dispositif Couette en mode oscillatoire avec un balayage en
fréquence (100rad.s-1Æ0.01rad.s-1) à une déformation constante de 10%. Les mesures ont été
faites sur des NC à matrice PS et à renforts de NTC.
1.E+05
1.E+04
1.E+03
G' (Pa)
1.E+02
3%
1.5%
1%
1.E+01 0.9%
0.6%
0%
1.E+00
0.01 0.1 1 10 100
Ȧ (rad/s)
- 187 -
Annexe C
1.E+05
1.E+04
1.E+03
G'' (Pa)
1.E+02
3%
1.5%
1%
1.E+01 0.9%
0.6%
0%
1.E+00
0.01 0.1 1 10 100
Ȧ (rad/s)
1500
G'' (Pa)
1000
500
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
%NTC
- 188 -
1.E+06
1.E+05
1.E+04
G' (Pa)
1.E+03
3%
1.E+02
1.5%
1%
0.9%
1.E+01 0.6%
0%
1.E+00
1.E+01 1.E+02 1.E+03 1.E+04 1.E+05
G''(Pa)
0.3
0.2
dȘ/dȦ
0.1
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
%NTC
- 189 -
Annexe C
40
35
30
1 rad/s
25
0.25 rad/s
Tan į
0.1 rad/s
20
0.039 rad/s
0.025 rad/s
15
0.015 rad/s
0.01 rad/s
10
0
0 0.5 1 1.5 2
% NTC
1.5
į
3%
1
1.5%
1%
0.9%
0.6%
0%
0.5
1.E+02 1.E+03 1.E+04 1.E+05 1.E+06
G*(Pa)
- 190 -
1.E+05
1.E+04
Ș(Pa.s)
1.E+03 3%
1.5%
1%
0.9%
0.6%
0%
1.E+02
1.E+02 1.E+03 1.E+04 1.E+05 1.E+06
G(Pa)
4.6
4.55
4.5
log Ș
y = 0.0629x + 4.5138
2
R = 0.988
4.45
4.4
0.039 rad.s-1
4.35
-3 -2 -1 0 1
log (p-pc)
- 191 -
Annexe C
y = 0.2411x + 5.9234
2
R = 0.994
log G'
0.039 rad.s-1
5
-3 -2 -1 0 1
log (p-pc)
- 192 -