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20/01/2018
Restauration et
réhabilitation des deux
Borjs Nord et Sud à Fès
Réalisé par :
BENSAID Chaimaa
WADJINNY Fatima
Encadré par :
M.DEMHATI
Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Remerciements
Nous remercions très sincèrement tous ceux qui ont apporté leur contribution à la
finition de notre projet.
Monsieur DEMHATI, pour son encadrement et pour ses efforts et directives au cours
de notre projet. La réussite de ce travail n’est qu’une reconnaissance parmi tant d’autres
pour la qualité des connaissances qu’il nous a prodiguées.
Monsieur OUARDI, notre professeur en géologie, qui nous a tant aidés lors de nos
recherches sur la géologie de la région de Fès.
Enfin, nous tenons à adresser nos sentiments de gratitude les plus sincères à tous ceux
et toutes celles grâce à qui ce travail a pu être mené dans les meilleures des conditions
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Résumé :
Ce rapport porte sur le diagnostic des différentes pathologies rencontrées lors d’une visite des deux Borjs
Nord et Sud à Fès, ce qui a permis de déterminer les différentes techniques nécessaires de réhabilitation et de
restauration, ainsi que l’étude géotechnique du site via des essais géotechniques et puis conclure par un
comparatif des deux Borjs.
Abstract :
This report deals with the diagnosis of the various pathologies encountered during a visit of the two
north and south Borjs to Fès, which made it possible to determine the various techniques necessary for
rehabilitation and restoration, as well as the geotechnical study of the site via geotechnical tests and
then conclude with a comparison of the two Borjs.
ملخص
مما جعل من الممكن،يتناول هذا التقرير تشخيص مختلف المشاكل التي تمت مواجهتها خالل زيارة اثنين من برج الشمال والجنوب إلى فاس
فضال عن الدراسة الجيوتقنية للموقع عبر اختبارات جيوتقنية ثم تختتم بمقارنة بين،تحديد مختلف التقنيات الالزمة إلعادة التأهيل والترميم
البرجين
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
INTRODUCTION GENERALE :
A l’instar de ces majestueux édifices, trônent les deux BORJS Nord et Sud, qui fait partie du
patrimoine marocain, et qui ne peut être protégé qu’à travers un programme de restauration
généralement assuré par l’autorité mais guidé par des ingénieurs
Les deux BORJS Sud et Nord sont l’un des monuments ayant bénéficiés de ce programme de
restauration vue les divers dégradations qui ont subi, et par conséquent ont conduit à son
disfonctionnement et une ruine par la suite.
Le présent rapport s’articulera autour de cinq chapitres :
Le 1 er chapitre sera dédié à une description du cadre général de l’étude et deux BORJS.
Le 2ème chapitre sera consacré au diagnostic visuel réalisé lors d’une visite guidée aux deux
BORJS.
Le 3ème chapitre exposera les diverses techniques de restauration qu’on a jugé nécessaire pour
résoudre les problèmes cités en 2ème partie.
Le 4ème chapitre sera destiné à l’évaluation de la stabilité de pente et des différents essais
géotechniques.
Le 5ème chapitre dédié à un comparatif entre les deux borjs.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
CHAPITRE I
Présentation de la zone d’étude et les deux
borjs :
Ce chapitre est une présentation générale dans le but de situer la zone des deux borjs Nord et sud
dans un contexte régional clair. Apres la délimitation de la zone, un aperçu géologique,
hydrogéologique et climatique, seront présentées et une présentation de l’histoire ainsi que
l’architecture de ces deux borjs .Ces informations seront exploitées lors de l’étude envisagée dans les
chapitres suivants.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
En l’an 807, Idris Ier, fonda sa capitale, Fès. Depuis les dynasties et les sultans qui se sont
succédés sur le trône n’ont tous pas manqué d’ajouter à la ville leur cachet par des constructions
remarquables.
Pour se protéger et se défendre, Fès s’est dotée, depuis sa fondation, de plusieurs dispositifs de
défense, remparts, portes monumentales, tours, Kasbah et Borjs. Encore aujourd’hui, l’enceinte de la
ville compte plus de 25 Km de long. Composée de plusieurs portes et tours, elle constitue un
témoignage remarquable de l’histoire de la ville et représente une fourchette chronologique allant de
l’époque fatimide jusqu’à la fin du XIXème siècle.
Au temps des Saadiens, et pour se prémunir contre les invasions étrangères notamment
turques, El Mansour al-Dhbi, dota la ville de onze borjs. Neuf protégeaient Fès-Jdid parmi lesquels
subsistent encore cinq monuments à savoir Borj Cheikh Ahmed, borj Boutouil, borj Sidi Bounafaa,
Borj Mahrez, et Borj Jdid. Les deux autres plus imposants défendant Fès al-Bali : Borj Sud et Borj
Nord.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
La présente étude s’intéresse à la région de la ville de Fès qui appartient à la plaine de Saïss.
Située au nord centrale du Maroc, Fès s’étend sur la partie nord orientale de la plaine de Saïss
(fig 2), limitée au nord par les rides pré rifaines (J.Tghat 837m et J.Zalagh 900m), au sud par les
causses moyens atlasiques tabulaires, à l’est par la vallée de l’Oued Sebou, et à l’ouest par le plateau
de Meknès (flexure Taoujdat).
De point de vue cartographique, la ville de Fès représente les coordonnées suivantes:
Les abscisses sont comprises entre -5.084782 et -4.916553, tandis que les ordonnées sont comprises
entre 33.972302 et 34.073602, et l’altitude moyenne est de l’ordre de 400 m.
I.1.2 Cadre géologique :
La zone d’étude est située à cheval sur deux grandes unités structurales du Maroc :
Le domaine rifain au nord représenté dans notre secteur par les rides sud rifaines de Fès (Jbels Tghat
et Zalagh), et le sillon sud rifain au Sud représenté par la plaine de Fès.
Les grands traits de la géodynamique de ces deux zones structurales seront rappelés ci-après.
Figure 3 : carte schématique des limites géologiques de la zone d’étude. (Carte géotechnique Fès 1966 1/1.000.000)
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Le domaine rifain :
La chaîne rifaine appartient au système des chaînes alpines de la Méditerranée occidentale, elle se
prolonge vers l’est dans le Tell algérien avec lequel elle forme les Maghrébides (Durant et
Delgua1963 ;Frizon1991). Dans cette chaine, on distingue du nord au sud trois grands domaines: les
zones internes , les zones externes et les rides sud rifaines.
Les rides, Zalagh et Tghat :
Ce sont des lignes de reliefs à ossature jurassique surplombent les dépôts néogènes du bassin de
Saïss. Elles ont été érigées depuis la fin du Miocène moyen- supérieur jusqu’au Pliocène inférieur
(Faugères,1978).
Ces rides ont été interprétées comme des écailles de matériel mésozoïque de l’avant rifain, résultant
d’une phase de compression contemporaine de la mise en place de la nappe prérifaine.
Le sillon sud rifain :
Le sillon sud rifain est un large synclinal dans sa partie septentrionale, où s’étend la plaine de Fès.
C’est un bassin a substratum anté-Miocène qui est formé essentiellement par le Lias calcaire, sur ce
dernier reposent en discordance, une puissante série monotone mio-plio-quaternaire qui débute par des
faciès transgressifs du Miocène moyen-supérieur surmontés par les marnes du Tortono-Messinien, sur
une grande puissance (Faugères, 1978). Au-dessus de ces derniers se déposent les formations
fluviolacustres du pliocène supérieur-quaternaire moyen (Ahmamou, 1987).
La plaine de Fès :
Constitue la partie orientale de bassin lacustre de Saïss tout de même la partie septentrionale du
sillon sud rifain. A la suite de la phase compressive N025-030 qui est à l’origine de la surrection des
rides sud rifaines, la mer a été chassée de la plaine de Saïss qui se rattache au continent avec
installation d’un système lacustre.
L’analyse de la déformation des calcaires lacustres sur la bordure nord du bassin du Saïss, note la
présence d’un épisode distensif qui est d’âge Pliocène supérieur (Aït Brahim et Chotin, 1984). Cet
épisode a contribué à l’approfondissement du bassin, suivi de mouvements compressifs Plio-
Quaternaires qui sont responsables de l’exhaussement du Prérif et de son avancement par
chevauchement sur la plaine de Saïss (Ahmamou, 1987).
Etant donné sa position entre deux domaines structuraux très différents, le Moyen Atlas au sud et
le domaine rifain au nord, la plaine de Saïss a fait l’objet de nombreuses études qui ont porté,
essentiellement, sur la lithostratigraphie de ces formations très diversifiées (Faugères1978; Cirac1987;
Essahlaoui2000…etc.).
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Entre les deux grandes unités structurales une transgression marine a déposé au Miocène une série
marneuse très puissante (1000 m de profondeur), suivie au Plio-Villafranchien et au Quaternaire par
des dépôts continentaux des conglomérats (30m de profondeur) avec des altérations d’argile.
L’étude des affleurements géologiques dans la région de Fès montre que nous avons une
dominance des marnes, conglomérats, calcaires lacustres, limons et tufs, et alluvions (fig4).
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
I.1.3 Aperçu climatique :
La plaine de Saïss dispose de plusieurs stations météorologiques, la station retenue pour faire cet
aperçue est la station de Fès Saïss, vu qu’elle couvre une longue période de l'histoire climatique de la
région.
Température :
Pour cette étude nous disposons des températures mensuelles et annuelles de la station de Fès Saïs,
pour une période qui s’étale de 1978 à 2001.
Figure 5 : Diagramme des températures moyennes mensuelles (à gauche); Diagramme des températures moyennes annuelles (à
droite)
En ce qui concerne le régime interannuel, la figure 5 à droite nous précise les variations temporelles
de la température de notre région d’étude :
On trouve que la température moyenne annuelle calculée pour la période 1978-2001 est de l’ordre de
17.76 °C et l’année 2000-2001 est considérée comme étant la plus chaude (20.5°C), tandis que l’année
1982-1983 a été la plus froide (15.61°C).
Précipitation :
Les résultats ci-après représentent les précipitations moyennes mensuelles- un régime interannuel
-pour la période entre (1968 et 2001), que nous avons eu par le biais de la station de Saïss :
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
La présentation graphique (fig7), montre que l’ombre de l’indice xérothermique s’étend sur six mois
de mai à octobre. Cet ombre est plus vaste au mois de juillet et août. La période humide s’étend de
novembre à avril, avec les mois les plus humides coïncident avec les mois de décembre et janvier.
De ce qui précède on peut conclure que notre région se caractérise par un climat semi-aride, Il
s'agit donc d'une zone subdésertique, caractérisée par une saison sèche s'étendant sur la plus grande
partie de l'année et une saison « humide », avec de faibles précipitations qui ne dépassent pas au mois
le pluvieux les 64mm.
I.1.4 Aperçu hydrologique/ hydrogéologique :
La ville de Fés dispose de plusieurs Oueds qui constituent son réseau hydrographique. En effet,
Oued Fès représente le cours d’eau principale et qui suit la direction NE-SW.
La majorité des cours d’eau prend naissance au pied du Causse Moyen atlasique et ces sources, (fig8).
Figure 8 : Le réseau hydrographique de la ville de Fès Carte digitalisée à partir des cartes topographiques
La ville de Fès se caractérise par un réseau hydrographique varié (Oued Fès, Oued Ain Semen,
Oued Boufekrane, Oued El Mehraz…), caractérisé par un faible débit, dont l’organisation spatiale
nous permet de dire qu’il est faiblement ramifié. Mais ceci n’a jamais était un souci Socio-écologique,
car la ville de Fés dispose de plusieurs unités hydrogéologiques recelant deux principales nappes : la
nappe phréatique qui a pour réservoir les formations plio-quaternaires à calcaires lacustre,
conglomérats, ainsi qu’une nappe profonde qui circule dans les calcaires et les calcaires dolomitiques
liasiques (Amraoui ;2005). Ces deux nappes communiquent entre elles par endroits, à travers des
flexures.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Le monument le plus majestueux de Fès, Borj Nord a été fondé par le sultan saadien légendaire
El Mansour Eddahbi, en 1582, dans le cadre de la mise en place d’un dispositif de défense constitué
de onze forts ceinturant la Médina de Fès. Au côté Nord de la Médina, ce borj été jonché à
l’emplacement de l’ancien Msalla mérinide. Selon les chroniques historiques, notamment Manouni,
Ibn al-Kadi et al-Fachtali, les Borjs Nord et Sud furent élevés avec l’apport de captifs portugais, ce
qui explique le caractère européen de leur architecture. D’après les mêmes sources, le sultan El
Mansour avait donné ses ordres de donner des tirs de canons à partir des deux borjs pour annoncer les
heures de rupture de jeune au mois sacré de Ramadan,. Une tradition plusieurs fois séculaire, toujours
en vigueur.
Sous le Protectorat français, le monument a été utilisé par la Résistance Nationale en vue de
diriger ses opérations avant qu’il ne soit occupé par les colons français qui l’ont transformé en caserne
militaire et en prisons. Encore aujourd’hui, des anciens combattants de la ville de Fès nous font part
de leur mémoire et souvenirs remontant à leur séjour dans les prisons de ce fort.
En 1963, le borj fut restauré par le Service des Beaux Arts pour abriter un Musée d’Armes. Il
fut alors le premier Musée spécialisé en matière d’histoire d’armes au Maroc. La collection provient
en grande partie de l’ancienne Makina, fabrique d’armes désaffectée construite par le Sultan Hassan I
à la fin du XIXème siècle et qui abritait un petit Musée et dépôt d’armes. Sa Majesté feue Hassan II a
particulièrement gratifié ce musée d’un don important provenant de l’ancienne réserve d’armes du
palais.
Une fois, transféré sous tutelle de la Commission Marocaine d’Histoire Militaire, le 22 Mars
2003, le borj a fait l’objet d’un projet global de réhabilitation qui englobe la restauration de la bâtisse,
le réaménagement des abords extérieurs, l’installation des équipements spécifiques et
muséographiques, la réorganisation de l’exposition, et la restauration de la collection.
I.2.2.Architecture :
Imposant par son ampleur ( 2250m2) et sa hauteur (18 m), remarquable par l’harmonie de son
plan et l’équilibre de ses proportions, le Borj Nord témoigne d’une phase primordiale de l’évolution
de l’architecture militaire au Maroc et dans le monde. Du fait de l’épanouissement des armes à feu
vers la fin du XVe siècle, les bastions étaient désormais destinés à abriter des armes à feu lourdes et à
supporter les tirs de canons et d’obusiers.
Le borj nord se compose en effet d’un noyau carré, régulièrement flanqué aux quatre coins de
bastions dont les faces forment des angles très aigus et s’arrondissent aux épaules. Selon la citation
d’A. al-Fachtali (auteur du XVIème siècle), l’édifice était pourvu « d’angles de forme triangulaire»
depuis sa fondation. L’étage du borj se compose d’une cour centrale à ciel ouvert bordée, d’une
succession de casemates servant au dépôt de munition (boules de canons…). A l’origine ouverts sur la
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
cour à ciel ouvert, ces casemates ont été fermées par des portes massives au temps du Protectorat pour
servir de prisons. La bâtisse est essentiellement réalisée en pisé ; l’épaisseur des murs et des voûtes
d’arrêtes atteint 3.60 m.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Bâti à la même année (1582) que le fort Nord, le Borj Sud fut implanté à « Hajar el-
Katran », une haute colline rocheuse surplombant la ville ancienne de Fès au Sud, à
l’extérieur des remparts. Il fait partie de la ceinture des bastions saadiens protégeant la
Médina de Fès et jalonnant les remparts. Les sources historiques le désignent par « bastion
Bab el- Foutouh». Néanmoins, seul M. el- Nasiri fait allusion à son utilisation par le sultan
alaouite Moulay bd el- Rahman (1822 – 1859) pour lancer des boules et projectiles contre les
Oudayas qui durent à leur tour riposter. Le fort fut par la suite occupé par les Colons français
qui l’utilisèrent comme siège administratif. Dès lors, le monument fut désaffecté. Avant sa
restauration sous tutelle de la Commission Marocaine d’histoire Militaire en 2004, le
monument se trouvait dans un état de délabrement avancé et menaçait ruine.
Si le Borj Nord s'inscrit avec les forts saadiens de Larache dans le grand courant de
l'architecture militaire bastionnée connue alors dans tout le Bassin méditerranéen, le Borj Sud,
par son plan typique composée d’une avancée triangulaire en forme de pic et d’une autre
partie rectangulaire, dénote une volonté clairement affichée de se distinguer des autres
fortifications de l'époque.
Toutefois, hormis son allure générale, le monument ressemble dans ses détails de
construction aux borjs saadiens contemporains : épaisseur des courtines, casemates voûtées en
berceau, plate-forme de tirs, parapet bordé d'embrasures à canon et percé de meurtrières,
magasin de munitions, citerne d'eau…Il fait donc partie de l’architecture dite bastionnée,
apparue en Italie vers 1520, elle a régné dans tout le bassin méditerranéen au cours du 16e
siècle. Elle est, dans l’ensemble caractérisé par des murs épaisses susceptibles de supporter les
tirs de canons et par des bastions faisant saillie du corps du bâti, destinés à couvrir le noyau du
fort et à permettre des tirs croisés.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
CHAPITRE II
Etat des BORJS Nord et Sud avant les
travaux de restauration
Ce chapitre est dédié à l’ensemble des problèmes et pathologies rencontrées lors de la visite
des deux BORJS Nord et Sud.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
II. Etat du BORJ Nord et BORJ Sud avant les travaux de restauration
La visite du musée est faite dans un ordre et avec une organisation qui permettra de n’oublier
aucun élément ni aucun problème déterminant. Par exemple, notre parcours d’inspection
commence à l’extérieur, d’où l’on pourra observer les lésions ainsi que les symptômes que
l’on suivra plus en détail, et en proposant des hypothèses probables des causes de ces
anomalies.
Au cours de notre visite sur le site mentionnée, nous avons effectué une étude préliminaire
des éléments suivants :
Le pisé :
Le musée est construit entièrement par pisé, un matériau traditionnel souvent utilisé à
l’époque. Il est humide et généralement extrait sur le lieu de construction. Pour réaliser un
mur en pisé, la terre est compactée dans un coffrage et damée en couches successives,
pouvant lui donner un aspect unique.
Le mur en pisé assure le plus souvent la fonction de mur porteur, mais il peut aussi être
utilisé en cloison intérieure. Sa masse lui procure de bonnes propriétés thermiques et
acoustiques. Il contribue à réguler l’humidité non excessive des pièces.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Pour comprendre le comportement du pisé du musée, nous sommes forcément passées par
une bonne connaissance de sa composition et des interactions mécaniques, physiques et
chimiques se produisant en son sein.
La terre à pisé est composée d’argiles (grains au-dessous de 2 μm), de limons (ou silts, entre
2 μm et 60 μm), de sables (entre 60 μm et 2 mm), et parfois de graviers (entre 2 mm et 2 cm)
et de cailloux (entre 2 cm et 10 cm). Les proportions entre ces composants de la terre à pisé
sont très variables naturellement et la granulométrie des pisés existants reflète cette diversité:
on bâtissait avec la terre locale, en évitant au maximum le transport de ce matériau pondéreux.
La microscopie électronique à balayage montre des ponts d’argile liant les grains de sable
d’un échantillon de pisé. Les argiles ont une structure moléculaire feuilletée : des plans
d’anions d’oxygène emprisonnent des cations de silicium d’aluminium et de magnésium et
s’empilent en feuillets élémentaires nanométriques. Ceux-ci s’agrègent couramment en
plaquettes, forme géométrique à très grande surface par rapport à son volume. Ces plaquettes
d’argile se collent entre elles par la force capillaire due à la tension superficielle des
ménisques formés par l’air et le film de quelques nanomètres d’eau qui les entoure. Beaucoup
de surface de contact pour une faible masse : la force capillaire de cohésion est multipliée.
A l’échelle moléculaire, les feuillets élémentaires des argiles sont aussi liés par les forces de
Van der Waals. Néanmoins, pour la cohésion du matériau, ces forces ont un rôle négligeable
par rapport aux forces. Les forces électrostatiques dues aux charges électriques des ions
constitutifs des feuillets d’argiles et des ions mobiles qui les entourent ont un rôle essentiel
dans les différences de propriétés entre les familles d’argiles.
A l’échelle des grains micrométriques, ce sont les forces de friction et capillaires qui sont
prépondérantes. Les forces de frottement entre les granulats sont augmentées par la diversité
des granulométries. Au final, le pisé est un béton d’argile qui peut défier les siècles, à la
condition d’être bien protégé d’une humidification excessive. Le pisé n’est jamais vraiment
sec, et la quantité d’eau contenue dans le matériau varie en fonction de l’humidité relative de
l’air et, dans une moindre mesure, de la température. Cette capacité à capter et à reléguer les
molécules d’eau liquide est quantifiée par les isothermes de sorption/désorption, dont la pente
moyenne ξ est communément appelée la capacité hygroscopique.
La construction du BORJ en pisé a nécessité une mise en œuvre soignée, passant entre autres
par l’analyse de la terre à utiliser, les caractéristiques du lieu de construction et la période de
l’année, tout en rendant le matériau plus résistant en le stabilisant avec un liant hydraulique.
La terre est tamisée et malaxée avant utilisation, avant d’être soigneusement compactée par
damage. Le coffrage est similaire à celui d’un béton classique. La terre est à la bonne
humidité. Les chantiers se déroulent hors périodes de gel, ils doivent être protégés de la pluie.
Le mur doit reposer sur un soubassement suffisamment important, qui intègre un matériau
empêchant les remontées capillaires depuis le sol. Le terrain du BORJ est au sommet donc
nous n’avons pas de risque d’inondations. Un débord de toiture est nécessaire pour éviter le
ruissellement de l’eau sur le mur d’où la construction des murs d’acrotère au BORJ. Côté
intérieur, le mur est laissé brut. Côté extérieur, il est recouvert par un enduit à base de chaux
pour le protéger.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
La maçonnerie en pierre :
Pour la construction des soubassements afin de créer une assise pour accueillir le musée en
pisé tout en la protégeant des remontées capillaires. Le soubassement en pierre peut être
construit à la hauteur du sol, en vue de construire un étage ou être semi-enterré jouant rôle de
mur de soutènement.
Le soubassement en pierre est construit avec des pierres de tailles différentes trouvées dans
l'environnement proche de la construction. On distingue 2 techniques de construction pour un
soubassement en pierre : la maçonnerie à pierres sèches et la maçonnerie à hourder au
mortier de chaux.
La maçonnerie à pierres sèches repose sur l'assemblage de pierres de préférence plates sans
liant. Les pierres sont calées entre elles pour constituer une assise stable. Les murs
construits à partir de cette technique font une épaisseur de 60 à 90 cm. Les pierres sèches, en
raison de leur nature, sont perméables et résistent mal aux intempéries.
Les pierres hourdées au mortier de chaux : cette technique consiste à sceller les pierres
constituant le soubassement en réalisant des joints à base de chaux aérienne ou de chaux
hydraulique. La chaux aérienne qui fait prise au contact de l'air permet au soubassement en
pierre de respirer et favorise l'évaporation de l'humidité. La chaux hydraulique qui durcit au
contact de l'eau est plus étanche mais conserve en partie l'humidité.
Lors de notre visite au musée BORJ Nord en tenant compagnie du conservateur M. Hafid,
nous avons décelé plusieurs anomalies, voire des pathologies à l’intérieur ainsi qu’à
l’extérieur de la bâtisse, nous avons appris que lors des travaux précédents de restauration qui
ont eu lieu en 1963 et en 2000, et qui avaient pour dessein d’adapter le BORJ à sa nouvelle
fonction de musée, les responsables ont procédé à plusieurs aménagements intérieurs qui ont
sensiblement modifié la disposition des locaux.
Ces transformations se représentent sous forme des ajouts dans les différents coins du BORJ
qu’il soit au rez –de- chaussée, au 1 er étage ainsi qu’au terrasse. des casemates et une
habitation ajoutée pour le gardien en 1 er étage ainsi que la voute de l’escalier en terrasse
servant à abriter l’escalier.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Au Rez-de-chaussée :
Plusieurs transformations ont subi le rez-de-chaussée de la bâtisse, nous citons :
A l’aile sud-est, des cloisons ont été ajoutées afin d’aménager un local de garde, des
sanitaires et un local abritant des installations électriques, ce qui a modifié
complètement le plan d’origine de cette aile.
Les ouvertures menant au sous-sol ont été, de leur part, condamnées.
Une grande porte à deux battants a été percée, vraisemblablement sous le Protectorat,
dans le flanc ouest de l’aile sud-est.
A l’étage:
L’aménagement de plusieurs locaux et cloisons en béton, ce qui a sensiblement
modifié la disposition de l’étage.
Sur le côté nord, le mur séparant les deux casemates médianes a été éventré.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
A l’intérieur du monument :
Mauvaise disposition des canalisations de l’aile sud-ouest qui déversent les eaux
usées sur les soubassements extérieures.
Mauvaise qualité de l’ensemble des enduits appliqués aux murs lors des derniers
travaux de restauration. Ces enduits ont été sensiblement dosés en ciment et ne
s’adhèrent pas parfaitement aux matériaux de construction d’origine.
Mauvaise adhérence des structures bâties, modernes, greffées au niveau de l’étage
et de l’aile sud-est avec l’aspect historique et esthétique du monument. Il en va de
même pour le carrelage des sols de l’étage.
Occupation inadéquate des lieux
Eclairage général fade et insuffisant, absence d’éclairage spécifique mettant en
valeur les objets exposés.
Ameublement insuffisant et précaire non adapté au monument ; manque cruel de
supports d’exposition et de rangement des réserves.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
A l’extérieur du monument :
Figure 19 : vue extérieure, façade ouest, écroulement Figure 18 : R.D.C couloir nord et humidité capillaire
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
La clôture du site est assurée par un grillage en plus des jardinières qui entoure une
surface de 3.69 H, la façade sud -est comprend une falaise instable menacée du glissement du
terrain, s’étendant sur une longueur de 250 m indiquée en jaune, en plus d’une zone de
glissement de terrain, s’étendant sur une longueur de 88 m qui représente le grand risque
d’effondrement en trois zones comme indiqué dans la figure ci-dessous :
La figure ci-dessous représente une vue d’ensemble des trois zones d’effondrement, en
précisant l’altitude de la falaise des deux côtés, ainsi que la longueur sur lequel se compose le
grand risque du glissement qui se manifeste dans l’éboulement du sol effrité, en plus des
profondes fissurations tout au long de la falaise, ces fissurations vont mener à un
effondrement ultérieur de toute la falaise y compris le BORJ.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
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Figure 24 : Falaise sud du borj nord ; vue d’ensemble des zones d’effondrements ;
La première zone d’effondrement du BORJ sud présente une altitude de 15m, et est proche au
bastion donnant sur le côté sud, tandis que la zone 2 présente un risque d’effondrement du
mur de clôture, en plus d’une grotte habitée situé au contrebas du mur de clôture rassemblant
les rongeurs qui creusent dans le talus, et par conséquent ils causeront l’instabilité du talus.
Figure 25 : Risque d’effondrement du mur Figure 26 : Grotte habitée située au contrebas du mur de clôture
de clôture
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
La photo ci-dessous présente les différents aménagements annexes qui sont menacés tels que
le passage piéton, la clôture et les jardinières.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Le site représente aussi des interventions anthropiques qui se manifestent dans l’extraction
clandestine du sable, induisant ainsi des grottes qui contribuent à l’instabilité du talus, comme
la montre la photo ci-dessous :
Figure 29 : Falaise sud du borj nord: extraction clandestine du sable en cour - Grottes
A l’instar du BORJ Nord, le BORJ Sud présentait aussi des pathologies et des anomalies très
graves.
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A l’intérieur du BORJ :
Le Borj Sud se trouvait dans un état de délabrement très avancé ; la partie nord de la bâtisse
était menacée par une ruine vu qu’il y avait un décollement et dégradation de l’ensemble des
enduits appliqués sur les murs, ainsi que le décollement du fruit en pierre de taille à cause des
gouttières, qui déversent sur les murs, et dernièrement de l’apparition de multiples fissures
profondes au niveaux des voûtes, des sols et des murs.
L’instabilité du terrain a causé un affaissement des sols, en outre la maçonnerie du brique et/
ou du pisé présentait une dégradation très avancée, et qui dans certains murs il y avait du
foisonnement des herbes.
Figure 32 : Amas des pierres et foisonnement des herbes Figure 33 : La dégradation de la maçonnerie et de l’enduit
Le R.D.C présentait une déposition du remblai de terre et d’un amas de pierres qui
dévalorisait le monument, en plus des anomalies révélées et qui sont les suivantes :
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
A l’extérieur du monument :
Tout d’abord, nous définissons par un enduit une ou plusieurs couches de mortier appliqué
sur un support dans le but de le protéger, le support dans notre cas est le pisé. La dégradation
de ‘enduit est très remarquables, touchant la totalité des façades de l’intérieur et de l’extérieur.
C’est un problème pourra être généré par plusieurs facteurs : L’humidité, en premier lieu, un
désordre au départ mineur qui peut vite contaminer d'autres éléments du musée et se
transformer en problème majeur, plus difficile et coûteux à traiter.
Par exemple, l’infiltration des eaux qui s'introduit par une fissure dans le mur ou par pression
hydrostatique dans les fondations et les remontées capillaires, l'eau contenue dans le sol
remonte à travers les capillarités du mur, tout ceci est dû à l’absence totale de l’étanchéité au
niveau des fondations de BORJ.
En plus le vieillissement des enduits qui sont à la base du sable et de la chaux, il s’agit d’un
phénomène naturel vu que le BORJ date depuis des siècles a subi plusieurs cycles
d’ensoleillement dégradant les enduits sans oublier son érosion par l’action mécanique du
vent et de la pluie battante qui érodent les surfaces.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
La principale cause de cette dégradation est l’humidité, c’est l’inconvénient majeur que nous
avons détecté et auquel le pisé réagit négativement, elle reste bloquée dans le mur provoquant
une altération et dégradation du pisé.
La teneur en eau d’un pisé sain, en équilibre avec l’atmosphère du logement, est d’environ 1
à 3%, une fois passée la période de séchage après sa mise en œuvre. En s’humidifiant, le pisé
prend une couleur foncée à partir de 5 à 7% : il reste dur mais la pathologie est déjà là.
La pathologie humide du pisé a de multiples origines, conduisant le plus souvent à
humidifier excessivement la base du mur, au contact avec son traditionnel soubassement en
maçonnerie de pierres, galets ou briques, liés à la chaux. Celui-ci met le pisé hors de portée du
rejaillissement de l’eau de pluie frappant le sol. Le soubassement s’il existe est bien souvent
également un matériau poreux. Cependant, le débit de remontée capillaire au sein de son
réseau poreux est suffisamment faible pour que le surplus d’eau puisse être évacué par
évaporation avant qu’il n’atteigne le mur en terre. Sauf si une élévation du niveau du sol
réduit sa hauteur exposée à l’air, sauf si un enduit imperméabilise sa surface. L’humidification
excessive du pisé peut également arriver si la vapeur d’eau du logement ne peut s’évacuer du
mur et condense à l’intérieur, à cause d’une couche peu ou pas perméable à la vapeur.
Concernant la maçonnerie en brique c’est la désagrégation du mortier de pose et son érosion
mécanique par le vent et la pluie au cours du temps, qui fragilise, puis détruit les structures en
maçonnerie de brique. Cette dégradation favorise par la suite l’infiltration des eaux fragilisant
la maçonnerie du pisé.
Cette détérioration du pisé a pour effet à la dégradation du mur et détachement des masses
en terre. Et par conséquent l’obturation des fenêtres et la porte principale.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
II.2.3 La fissuration :
Nous avons constaté que les fissures apparaissent dans plusieurs zones au niveau du BORJ et
notamment les voûtes et les façades extérieures. Le problème réside dans la profondeur des
fissures jugée très grande, et rendant difficile sa réparation.
Concernant les voûtes, des structures capable d’absorber les charges inhérentes à leur propre
poids, celles transmises par les planchers et les couvertures et celles provenant des vents
propres au lieu, en les transmettant aux fondations, ,l’origine de sa fissuration due à la
décompression générée et excessive sous le poids des toitures qui supportent des canons très
lourds et excessive par le mouvement des murs résultant de l’affaissement différentiel du sol.
Les figures si dessous montrent la transmission des charges à travers la voûte et la
déformation réelle.
Les fissures apparaissent aussi dans les façades et notamment celle extérieure nord-ouest. Un
excès de compression sur le mur épais de 50 cm est derrière ces fractures. Les mouvements de
terrain constituent une des causes les plus fréquentes des fissures des murs traditionnels. De
tels mouvements peuvent avoir de multiples causes, certaines sont intrinsèques au terrain
(humidification des sols cohésifs, …), d’autres sont en lien direct avec les caractéristiques des
fondations existantes dans notre construction en question.
Notre reconnaissance visuelle des mouvements est possible à l’aide de l’analyse des désordres
et des fissures reproduits en fonction des différents types de mouvement (descente ou
glissement), de la concernée, pour cela nous allons étudier la stabilité du talus au niveau du
BORJ dans un axe suivant.
Il faut noter ici que le sol marneux risque de s’affaisser à long terme et causer des tassements
différentiels contribuant à la même pathologie vu les conditions climatiques de la zones, des
épisodes de sécheresse sont très fréquentes, les fortes chaleurs à Fès et l’absence prolongée de
pluies pendant la saison d’été déshydratent les sols superficiels et en profondeur. Cette
diminution de la teneur en eau entraîne une dessiccation des sols. Les sols marneux sont
particulièrement sensibles aux variations hydriques qui, en fonction de leur spécificité
minéralogique, se traduisent par des variations plus ou moins importantes de volume (retrait-
gonflement) que l’on peut évaluer exactement par l’essai de l’odomètre. Ce phénomène peut
entraîner des tassements différentiels aux conséquences particulièrement néfastes sur le BORJ
Dégradation des murs des acrotères :
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Les murs d’acrotères désignent des éléments d'une façade situés au-dessus du niveau de la
toiture ou de la terrasse, pour constituer des rebords ou des garde-corps, pleins ou à claire-
voie sont bien présents dans le BORJ Sud. Notre première investigation visuelle montre qu’ils
sont en état de dégradation très avancé à cause de l’érosion mécanique par l’action la pluie.
Cette dernière frappe et coule rapidement sur les murs enlevant par la suite les particules en
surface et généralement toutes les parties non protégées situées aux sommets. Cette
dégradation contribue à la stagnation des eaux et par conséquent au problème cités en (1) et
(2).
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
II.3 Conclusion :
L’évaluation des dommages que nous avons prélevés dans le musée nécessite toute une
bonne connaissance du climat environnant. En effet, l’humidité, la variation de la
température, la pluie battante mais aussi le vent et l’ensoleillement sont tant des paramètres
intervenants dans la création d’une ambiance environnante plus ou moins propice à ces
dégâts.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
CHAPITRE III
Techniques de restauration et de
réhabilitation
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
- Dans le respect total des règles de l’art et la juridiction nationale en matière d’urbanisme
et de protection du patrimoine culturel, le projet a été approuvé par l’ensemble des
instances concernés, en particulier par le Ministère de la Culture. Une Convention relative
au suivi des travaux de restauration menés par la CMHM, a été signé entre celle-ci et le
Ministère de la Culture le 22 Mars 2004.
- Une fois, mis au point, le marché fut lancé par appel d’offre restreint. Seules les
entreprises ayant mené à bien au précédent des travaux de restauration en matériaux
traditionnels ont été consultées.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
D’un coût total de près de 9 millions de dirhams, ces travaux ont été entrepris dans une
durée de 12 mois.
III.1.3 Le suivi du chantier :
Les travaux de restauration menés à l’intérieur du Borj Nord ont permis de constater
l’état initial de certaines parties du monument ayant été condamnées ou modifiées. Les
travaux de terrassement, de fouilles et de décapage des revêtements des murs et des sols sont
assistés par l’Inspecteur du Monuments Historique de Fès et par le Conservateur du Musée
d’Armes, qui est archéologue de formation. Nous avons ainsi relevés les structures
architecturales suivantes :
- Une fouille a été menée à l’angle ouest de l’aile sud Est du Borj pour réouvrir l’accès à
un sous-sol existant, qui a été condamné lors des travaux de restauration de 1963. La couche
décapée compte 3.60 m de profondeur, 1 m de large, et 2.50 de long. Il s’agit d’un remblai
comportent notamment des débris de matériaux de construction modernes et un matériel
archéologique entremêlé, hors contexte archéologique. Nous avons toutefois collecté un
nombre important de tessons de céramique et d’os, qui pourront faire ultérieurement l’objet
d’une étude descriptive.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
le sol sont revêtus d’un enduit hydraulique étanche riche en chaux. Les quatre angles des
plafonds de la citerne présentent des conduits d’eaux en poterie montant vers les terrasses. Il
s’agit donc vraisemblablement d’un système servant à la fois de collecte et de répartition
d’eaux pluviales émanant des terrasses. Le trop plein est déversé à l’extérieur du monument
par un système de canalisation traditionnelle en maçonnerie de brique. Il y’a lieu aussi de
signaler que cette citerne est en très bon état de conservation.
- Des travaux de fondations menées à l’étage, partie à ciel ouvert, ont permis de constater
l’existence, à 1m de profondeur au-dessous du niveau de sol actuel, d’une structure
architecturale qui pourrait être un bassin d’eau. Les travaux ont été suspendus pour faire
des sondages servant à mieux comprendre la fonction initiale de cette structure.
- A l’étage du borj, le décapage des enduits réfectionnés des façades extérieures des
casemates a permis de constater que ces cellules étaient à l’origine largement ouvertes sur la
terrasse. Elles ont été fermées par des murs en maçonnerie de briques et par des portes
massives pendant le Protectorat pour servir de prisons pour les membres de la résistance
nationale.
Figure 37 : Exemples de tessons de céramique mis à jour : matériel entremêlé hors contexte
archéologique
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
La dégradation des enduits dans le monument a généralement pour cause l’humidité des
murs. Parfois aussi l’action de la végétation : des racines capillaires s’introduisent entre le
mur et l’enduit.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Le décapage et le Nettoyage :
Le nettoyage est une opération irréversible qui est effectué en premier lieu pour
supprimer une altération esthétique, visuelle. Il doit être associé à d’autres interventions plus
spécifiques pour lutter contre les dégradations physiques qui induisent des pertes de matière
(dessalement, consolidation, réparation...) et pour améliorer la conservation de l’œuvre. Parmi
les méthodes couramment utilisées pour le nettoyage des façades, on trouve celle avec du
brossage qui est utile pour dépoussiérer, pour améliorer le lavage à l'eau, pour éliminer les
recouvrements biologiques (algues, mousses et lichens).
Au niveau du borj ils ont réalisé :
Décapage des enduits des murs intérieurs ( plus de 7000 m2 ) ; ces enduits ont été
tous déjà réfectionnés. Les enduits de la citerne qui étaient intacts n'ont pas été
décapés. Les revêtements des sols dégradés ou faits en matériaux modernes ont été
aussi décapés.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Après nettoyage il faut penser à appliquer un enduit convenable gardant une certaine
similitude au niveau de l’apparence.
En présence d’humidité, il se produit une réaction chimique entre plâtre et ciment.
On peut utiliser comme solution t des mortiers à base de plâtre gros et de chaux aérienne pour
restaurer ces façades.
Ils ont réalisés des échantillons d’enduits et les essais d’arrachement afin de déterminer
l’enduit convenable.
Restauration des parties dégradées de la maçonnerie des murs du borj :
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Pour les parties en pierre dégradées, elles devront être refaites à l’aide de nouveaux blocs
de préférence de même provenance que les pierres anciennes. Ils devront être taillés de la
même façon et présentant les même traces d’outils.
Les dégradations du pisé rencontrées sur le BORJ peuvent se réparer superficiellement.
Idéalement, la terre sera utilisée pour reboucher les massifs détachants, sous forme de mortier
de terre liquide ou bien avec un coulis de chaux. Il faut éviter le ciment, qui rigidifie la zone et
peut aggraver la pathologie (au-delà d'un aspect esthétique discutable).
Colmatage des fissurations :
Autres travaux :
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Figure 43 : Photos de l’aménagement des escaliers et Appareillage de plafond traditionnel (bsat) en solives
et en voliges (bois de cède) et tubage d’électricité
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
III.2.1 Phase 1 :
III.2.2 Phase 2 :
Reprise en sous œuvre :
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Ce dernier contenait des canons installés sur la terrasse, à long terme ceci représente une
surcharge importante qui n’a pas été tenu en compte lors de la confection du monument et qui
pourra détériorer les fondations et apporter des déformations néfastes.
On est amené donc à consolider et étayer les fondations existantes en leur ajoutant une
masse supplémentaire, en fixant la nouvelle masse aux vieilles fondations au moyen de
tenseurs d’acier, de boulons d’ancrage et d’autres types de lien, et en les attachant ensemble
afin de créer un système de fondation tel que l’ensemble ne pourra plus se déplacer
latéralement.
Ce concept de consolidation et d’étayage des fondations existantes ne consiste sur l’ajout
d’une masse supplémentaire uniquement quand il n’y a pas de problème d’affaissement
(roche dure), ce qui est le cas dans notre projet, le BORJ-SUD se trouve sur une roche
conglomératique dure. Cette action qui consiste aussi à agrandir les fondations est plus
efficace lorsque l’on élargit le radier au-delà du bord externe de la construction, car ainsi la
pression des charges transférées s’étendra sur une plus grande largeur (dépassant celle du
mur) d’une strate plus profonde et plus résistante du sol.
Suites aux recommandations du laboratoire et du bureau d’étude, le maître d’œuvre du
projet a opté pour une consolidation en sous œuvre en béton armé du mur intérieur adossé à la
rompe menant à la terrasse et aux murs extérieurs nord et nord-ouest, soit une longueur totale
de 60 m. Pour entamer ces travaux des sondages et de fouilles ont été menés à l’intérieur et à
l’extérieur des murs du BORJj afin de relever l’état des fondations. Les reprises en sous
œuvres nécessitent donc de :
▪ fouiller jusqu’à atteindre le bon sol sous lequel reposent les murs (de 1 à 5 m de
profondeur) à l’aide d’un compresseur mécanique vu la solidité du rocher
▪ démolir les parties basses de ces murs en pisé (1m de hauteur, et 1m d’épaisseur)
▪ Effectuer un blocage en béton armé sous les murs traités d’une hauteur de 1.20m et
d’une épaisseur variée entre 50 et 100 cm.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Or, il s’est avéré que ces murs en pisé sont d’une extrêmes solidité et que leur profondeur
sous le niveau du sol actuel atteint dans certains endroits plus de 7 m. Vue leur délicatesse,
ces travaux en sous œuvre ont duré plus de trois mois.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Figure 53 : Etayage, démolition et consolidation en béton armée des murs jugés mal fondés, partie par
partie
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Traitement des fissures profondes par injection du béton à l’intérieur d’un habillage
en maçonnerie de brique traditionnelle, en plus du renforcement au moyen d’agrafes
métalliques.
Traitement des fissures moyennes par un colmatage en briques et mortier
traditionnels.
Traitement des fissures fines par injection de mortier traditionnel riche en chaux.
III.2.3 Phase 3 :
Restauration des parties des murs intérieurs et extérieurs dégradées par une
maçonnerie en briques et mortier traditionnels.
Réouverture des fenêtres et portes anciennes condamnées et leur restauration en
matériaux traditionnels.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Figure 55 : Canalisations
III.2.5 Phase 5 :
Application d’enduit de dégrossissage en mortier traditionnel à base de chaux
(1/3) et de sable ( 2/3) à l’intérieur du monument
Application d’enduits de finition ( 2/3 chaux et 1/3 sable) avec joints
apparents sur les voûtes et les voussures des arcs et des entrées ;
Application d’enduit de finition en mortier traditionnel à base de chaux 2/3 et
de sable 1/3.
Reconstruction et construction nouvelles en matériaux traditionnels à base de
brique, de mortier et de bois de cèdre.
Aménagement d’escaliers traditionnels pour accès aux sous –sols, à l’étage et
aux terrasses.
Couverture des galeries du RDC : piliers et arcades en maçonnerie de brique et
de mortier traditionnels pour monter la couverture, dans le respect total de
l’aspect traditionnel du monument.
Intégration des équipements : groupe électrogène, transformateur, élévateur
pour handicapés, télésurveillance, etc.
Revêtement des sols de l’étage et des escaliers par le système d’étanchéité
traditionnel dit « Dfira » à base de tout venant compacté, de chaux et de
fragments de briques cuites, avant l’application du zellij .
Revêtement du sol du RDC en brique cuite traditionnelle
Aménagement des abords : site pittoresque, vue unique de la Médina
Clôture en grille en fer forgé traditionnel (400 m2)
Construction d’une jardinière ( 200 ml);
Allée périphérique revêtue en pierre calcaire : 200 m2
Places, esplanades et aires de repos revêtus en pierre taillée de Taza : 400 m2
Aménagement du parking.
Plantations et mobilier urbain.
Éclairage public.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
CHAPITRE IV
Le 4ème chapitre sera destiné à l’évaluation de la stabilité de pente et des différents essais
géotechniques effectués.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
IV.1 Définition :
La Géotechnique est l'ensemble des activités liées aux applications de la Mécanique des
Sols, de la Mécanique des Roches et de la Géologie de l'ingénieur. La Mécanique des Sols
étudie plus particulièrement le comportement des sols sous leurs aspects résistance et
déformation.
A partir des essais de laboratoire de plus en plus perfectionnés, la Mécanique des Sols fournit
aux constructeurs des données nécessaires pour étudier les ouvrages de génie civil et du
bâtiment, en vue d’assurer leur stabilité en fonction des sols.
Des analyses granulométriques par tamisage sont déjà effectuées à cet égard, et montrant que
la fraction granulométrique dominante correspond à celle inférieure de 0.080mm; chose qui
ne nous permet pas l’identification de la texture de nos échantillons. En revanche on a
effectué la sédimentométrie.
Les résultats des analyses sédimentométriques ont révélé une certaine variété à l’échèle
micrométrique, ce qui fait que chaque type de marne possède une texture qui le caractérise.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Cependant, les marnes bleues ; les plus profondes ; nous avons aperçu une claire différence
de la distribution des classes granulométriques. En effet et contrairement aux trois autres
types, les marne bleues disposent un pourcentage des sables fins assez élevé qui a affranchi le
seuil de 24%, pour cet échantillon ce sont les limons qui dominent à 41%, suivit des argiles à
35%.
Ces résultats nous permettent de déterminer la texture de nos échantillons en effectuant la
projection des points sur le triangle de la texture.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Apres avoir effectué la projection, il s’est avéré qu’en générale les quatre échantillons se
retrouvent dans la même texture argileuse. Mais avec une variation de sous-texture, on trouve
que les marnes jaunâtres ainsi que les marnes brunes ont une sous-texture argilo-limoneuse.
Les marnes grises possèdent une sous-texture limono-argileux fins, et finalement les marnes
bleues ont une sous-texture qui tend vers l’équilibre, c’est une texture limono-argileuse.
Pour notre site le sable est fin d’où les essais seront effectués sur la marne bleue, la
composante dominante, et qui une texture limono-argileuse.
La consistance d’un sol à grains très fins varie suivant sa teneur en eau. Plus précisément à
teneur en eau décroissante le sol passe de l’état liquide à l’état plastique puis à l’état solide.
Le passage d’un état à un autre s’effectue de façon progressive néanmoins il existe des essais
permettant de déterminer les teneurs en eau limites pour lesquelles ces changements d’état
s’observent :
WL : limite de liquidité, teneur en eau qui sépare conventionnellement l’état liquide de l’état
plastique.
Wp : limite de plasticité, teneur en eau qui sépare conventionnellement l’état plastique de
l’état solide.
Ces limites sont appelées limite d’Atterberg.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Indice de consistance :
Ces limites d’Atterberg servent de base aux classifications des sols fins.
Principe :
Cet essai consiste à déduire l’indice de plasticité (IP) en déterminant les deux limites de
liquidité et de plasticité qui varient en fonction de la teneur en eau et le pourcentage des
particules fins de l’échantillon étudié. Vue Surtout que cet essai s’intéresse à la fraction fine
inferieure à 400μm.
Figure 59 : 1-casagrande, 2- lavage de l’échantillon, 3- étalement de l’échantillon, 4-WL et Wp prêtent à mesuré leur
teneur en eau.
Mode opératoire :
Pour la limite de plasticité Wp : Par contre pour déterminer la limite de plasticité on utilise le
même échantillon mais en suivant une autre méthode. Celle-ci consiste à faire des petits
cylindres de 3mm de diamètre divisés en 3 tronçon de 10cm de longueur, sont caractérisés par
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
une très faible teneur en eau (car on a séché l’échantillon à l’aide d’un séchoir), jusqu’à
l’apparition d’une micro fissuration.
Finalement on pèse chaque cylindre afin de déterminer sa teneur en eau. Cette opération est
faite deux fois, et on déduit la limite de plasticité en calculant la moyenne des deux résultats.
La détermination de la valeur au bleu de méthylène d’un sol (V.B.S.) a pour but de mesurer la
quantité et l’activité argileuse d’un sol par dosage de la quantité de bleu de méthylène pouvant
s’adsorber sur la prise d’essai. Cette valeur est rapportée par proportionnalité directe à la
fraction 0/50 mm du sol.
Mode opératoire :
L’essai s’effectue sur une éprouvette de sol placé dans une boite de cisaillement constituée
de deux demis boîtes indépendantes. Le plan de séparation des deux demis boîtes constitue un
plan de glissement correspondant au plan de cisaillement de l’éprouvette. Il consiste à
appliquer sur la face supérieure de l’éprouvette un effort vertical maintenu constant pendant
toute de durée de l’essai, puis produire, un cisaillement qui s’effectue selon le plan horizontal
de glissement des deux demis boîtes l’une par rapport à l’autre en leur imposant un
déplacement relatif à vitesse constante. Enfin mesurer l’effort horizontal de cisaillement
correspondant.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Dans tous les sols, une partie de la résistance au cisaillement est due au frottement qui se
manifeste aux points de contact entre les grains. La résistance au cisaillement d’un sol est
exprimée par un angle qui d’autant plus élevé que le sol est frottant. Un sol plastique ou
comportant une forte quantité d’argile est peu frottant (Schlosser 1992).
Mode opératoire :
Apres prélèvement soit par carottier convenable ou par bloc, on fait extraire un échantillon
homogène intact à l’aide d’une trousse coupante en métal, cette trousse sera mise par la suite
dans la boîte de cisaillement et elle sera retirée pour laisser rien l’échantillon dans le boîtier.
Apres, les demis-boites commencent à se déplacer en exécrant une force (qui doit changer
d’une phase à une autre) mais avec une vitesse constante. En refait cette manipulation pour la
deuxième force sur le deuxième échantillon, et la troisième force sur le troisième échantillon
du même sol.
Limite Atterberg :
Afin d’obtenir une classification « LCPC », on se base sur l’IP et la limite de liquidité 78 en
effectuant une projection des points obtenus sur le diagramme de classification, qui indiquera
par la suite le type de plasticité des échantillons.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Seules les marnes bleues représentent des difficultés d’extraction vue leur IC qui dépasse les
1,5.
Valeur de Bleu de méthylène :
Cet essai nous a permis la confirmation de l’activité des argiles qui était révélée lors des
essais précédents.
Donc effectivement les valeurs de bleu de méthylène, ont confirmé les analyses qui précédent.
Pour les marnes bleues, la valeur est de 2,6, donc de plasticité moyenne.
Résultats du cisaillement :
D’après les résultats que nous avons eu les résultats suivants, la marne bleue dispose d’un
angle de frottement élevé (ϕ°=23°) avec une cohésion de 0.50Bar.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Nous allons étudier la stabilité, pour se faire nous avons choisi deux méthodes : Méthode
des tranches manuellement, Méthode de BISHOP par logiciel de calcul (GEOSTUDIO).
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Figure 64 : Tranches effectuées manuellement sur la surface de rupture induite par le rayon critique Rc=26.27 m
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Après multiples reprise nous obtenons donc une valeur minimal du coefficient de
sécurité FS=1.295 < 1.5 La pente n’est pas stable, on a du risque de glissement.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Figure 66 : Tranches effectuées manuellement sur la surface de rupture induite par le rayon critique Rc = 61m
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Tableau 3 : Les angles d'orientation des différentes tranches par rapport à l'horizontale
Après multiples reprises, nous obtenons donc une valeur minimale du coefficient de
sécurité FS=2.12 > 1.5 La pente est stable, on n’a pas de risque de glissement.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Après avoir incérer les différents paramètres relatifs au sol notamment (le poids volumique,
l’angle de frottement, la cohésion et le niveau de la nappe phréatique). Le lancement du calcul
est désormais possible, le logiciel nous fournis les résultats qui seront en ANNEXE (en se
basant sur la méthode de bishop) pour le BORJ NORD et le BORJ SUD.
Pour des rayons critiques presque semblables la valeur du coefficient de sécurité trouvée
par la méthode des tranches est proche à celle trouvée par la méthode de bishop. Quoique
cette dernière reste plus précise puisqu’elle prend en compte l’ensemble des efforts appliqués
sur chaque tranche même celles de butée et de poussée exercés par les tranches voisines.
L’évaluation de la stabilité par logiciel est plus rapide et précise, contrairement à la méthode
manuelle qui nécessite une expérience au préalable pour approcher au plus vite le rayon
critique.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
CHAPITRE V
Ce chapitre porte sur une comparaison des deux borjs Nord et Sud à plusieurs niveaux.
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Restauration et réhabilitation des BORJS Sud et Nord à Fès
Après l’étude de la stabilité de la pente, le Borj Sud est jugé plus stable que le Borj Nord, et
vu aussi que le Borj Nord représente un risque de glissement très important qui doit être
résolu, à titre d’exemple par un talus boisé comme le cas de l’hôtel des mérinides,
contrairement au Borj Sud qui ne représente aucun glissement de terrain.
Le soubassement et son problème d’écroulement est présent juste au Borj Nord, néanmoins
le Borj Sud souffrait des fissures très profondes qui ont induit à une substitution d’une partie
de pisé par du béton armé.
Entre autres, Borj Nord est doté d’une grande superficie par rapport au Borj Sud.
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Conclusion
Ce rapport est un fruit d’un travail acharné, il porte sur les différentes techniques de
réhabilitation et de restauration, en faveur des deux borjs Nord et Sud à Fès, et c’est après
avoir fait une visite sur le lieu, où nous avons pu détecter les différentes anomalies et
pathologies visuellement, et qui ont mené à une dégradation très poussée des monuments.
La visite en compagnie du conservateur nous était très utile, dans la mesure où c’était à la
base de ses informations directrices, que nous avons mené à bien notre projet.
Nous espérons que ce travail sera à la hauteur, et relatera clairement les informations
nécessaires pour réussir un projet.
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Annexes :
Les résultats trouvés via GEOSTUDIO
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Bibliographie
Ouvrages et documents :
Webographie :
http://www.groupement-mh.org/
http://www.defiscalisation-monuments-historiques.info/rehabilitation-ou-restauration-d-un-
monument-historique-379.php
https://voyages.michelin.fr/afrique/maroc/fes-boulemane/fes-dar-dbibegh/fes/point-de-vue-
du-borj-sud
https://www.petitfute.com/v57786-fes/c1173-visites-points-d-interet/c937-monuments/c952-
fortifications-remparts/162767-borj-sud.html
https://ma.kompass.com/a/restauration-de-batiments-anciens-et-monuments-
historiques/7112007/
http://www.h24info.ma/maroc/medina-de-fes-ou-en-est-la-restauration-des-monuments-
historiques/
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