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Débitmètres électromagnétiques

par Jean-Noël STAUB


Ingénieur de l’École Supérieure d’Électricité
et Laurence BERGOUGNOUX
Maître ès Sciences

1. Généralités................................................................................................. R 2 275 - 2
1.1 Théorie simplifiée ........................................................................................ — 2
1.2 Application aux débitmètres industriels.................................................... — 4
1.3 Caractéristiques du fluide ........................................................................... — 4
1.4 Terminologie ................................................................................................ — 5
2. Technologie des débitmètres électromagnétiques ........................ — 5
2.1 Éléments constitutifs ................................................................................... — 5
2.2 Capteur ......................................................................................................... — 5
2.3 Compensation des variations du courant d’excitation............................. — 6
2.4 Élimination des signaux parasites ............................................................. — 6
2.5 Adaptation du capteur au convertisseur ................................................... — 9
3. Caractéristiques de construction des débitmètres électro-
magnétiques .............................................................................................. — 9
3.1 Élément primaire ......................................................................................... — 9
3.2 Élément secondaire ..................................................................................... — 11
3.3 Marquage des instruments. Information technique ................................. — 11
3.4 Nettoyeurs d’électrodes .............................................................................. — 11
3.5 Simulateur de signal de débit..................................................................... — 12
3.6 Emploi en atmosphère explosible.............................................................. — 12
4. Qualités de fonctionnement. Utilisations spécifiques .................. — 12
4.1 Étude de grandeurs d’influence ................................................................. — 12
4.2 Propriétés des débitmètres électromagnétiques ...................................... — 13
4.3 Comparaison avec d’autres instruments de mesure de débit ................. — 14
5. Essais et étalonnages ............................................................................. — 15
5.1 Considérations générales ........................................................................... — 15
5.2 Essais statiques et électriques.................................................................... — 16
5.3 Essais d’étalonnage. Essais en débit réel .................................................. — 16
6. Exploitation et utilisation...................................................................... — 17
6.1 Choix du procédé électromagnétique........................................................ — 17
6.2 Conception de l’installation ........................................................................ — 17
6.3 Précautions pratiques d’installation........................................................... — 18
6.4 Contrôles d’exploitation.............................................................................. — 19
6.5 Changement d’un élément ......................................................................... — 19
7. Débitmètres à métaux liquides ............................................................ — 19
7.1 Débitmètres à effet Faraday........................................................................ — 19
7 - 1994

7.2 Débitmètres à distorsion de flux ................................................................ — 20


Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. R 2 275

araday tenta, en 1832, de mesurer la vitesse du courant de la Tamise par


F
R 2 275

induction magnétique. Il disposa sur chaque rive deux électrodes qui


devaient capter la tension induite par le mouvement de l’eau dans le champ
magnétique terrestre. Sa tentative échoua à cause des artefacts causés par les
potentiels électrochimiques sur les électrodes et de la nature conductrice de la
rivière. Ce fut, cependant, la première tentative de mesure du débit utilisant les
techniques électromagnétiques.

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DÉBITMÈTRES ÉLECTROMAGNÉTIQUES ____________________________________________________________________________________________________

Aujourd’hui, les débitmètres électromagnétiques fonctionnent sur le principe


de Faraday :
si un liquide conducteur, animé d’une vitesse V à l’intérieur d’un tube (dont le
diamètre D est électriquement isolé), traverse perpendiculairement un champ
magnétique B, une tension U est induite dans ce liquide. Cette tension est captée
par deux électrodes qui mesurent :
U = DB · V
Le convertisseur recueille la tension aux électrodes et calcule le débit-volume
en multipliant la vitesse d’écoulement par la section du tube de mesure.
Les débitmètres électromagnétiques sont utilisés pour la mesure de débits
de liquides conducteurs et de métaux liquides. Ils ne peuvent pas être
utilisés pour des mesures de débits de gaz.
La théorie des débitmètres électromagnétiques commença avec les travaux
de Thürlemann, qui détermina la réponse d’un débitmètre avec un champ magné-
tique uniforme pour des profils de vitesse axisymétrique. Schercliff [1] introduisit,
quelques années plus tard, le concept de fonction de valence, qu’étendit Bevir [2]
en démontrant comment la fonction de valence dépend à la fois du champ magné-
tique et de la configuration des électrodes.
Les débitmètres électromagnétiques sont utilisés dans l’industrie depuis le
début des années 50.
Avantages. Les débitmètres électromagnétiques ne gênent en rien l’écou-
lement du fluide ; par conséquent, ils ne font pas intervenir de pertes de charge
dans le système, ils ont une réponse linéaire, avec une large gamme de diamètres
de conduite (de quelques mm à 2 m), et ont la capacité de mesurer un écoulement
bidirectionnel. Le choix approprié des électrodes et des matériaux constituant
la manchette leur permet d’être utilisés pour une grande variété de liquides agres-
sifs et corrosifs. Ils sont particulièrement utilisés pour la mesure de boues
contenant des particules en suspension ; ils sont aussi largement utilisés dans
la production de papier, dans l’agro-alimentaire et le traitement des eaux.
Les débitmètres électromagnétiques sont relativement insensibles à la densité
et à la viscosité du fluide à mesurer et aux profils d’écoulement ; leur principal
inconvénient, hormis le prix, est le fait qu’ils ne peuvent être utilisés que pour
des liquides conducteurs.

1. Généralités où E est le champ électrique résultant de la présence d’autres


sources. Le terme V ∧ B représente la force électromotrice induite
par le mouvement du fluide.
Si l’on prend pour hypothèses de départ :
1.1 Théorie simplifiée — une fréquence du champ magnétique suffisamment petite
pour s’affranchir des effets d’auto-induction, c’est-à-dire du terme
Un débitmètre électromagnétique industriel est constitué par un ∂B
en -------- ;
tube cylindrique isolant qui est soumis à un champ magnétique ∂t
engendré par deux bobines B1 et B2 disposées de part et d’autre
— une conductivité non nulle permettant de négliger le courant
du tube (figure 1).
∂D
Dans le plan de symétrie du système sont disposées deux de déplacement D, c’est-à-dire le terme --------- en comparaison de j ;
∂t
électrodes E1 et E2 , que nous supposerons réduites à un point
géométrique. Ces électrodes sont réunies à un amplificateur dont alors les équations de Maxwell vont s’écrire :
l’impédance d’entrée est supposée infinie et ne sont soumises à
aucune tension électrique externe.  rot E = 0
 rot B = µ ⋅ j
Revenons aux considérations théoriques qui ont permis la 
réalisation de ces appareils. Un liquide de conductivité σ, animé
d’une vitesse V en un point quelconque de la zone de mesurage où La divergence d’un rotationnel étant nulle, et la perméabilité
l’induction magnétique est B, génère un courant de densité j qui obéit magnétique µ restant constante, on obtient :
à la loi d’Ohm :
j = σ (E + V ∧ B ) (1) div ( rot B ) = µ div j = 0
(2)
div j = 0

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Figure 1 – Schéma d’un débitmètre


électromagnétique

En combinant (1) et (2), et avec l’hypothèse que la conductivité σ différent selon le capteur. Il n’y a pas de modèle général pour pré-
est uniforme, la tension U relevée entre les électrodes est décrite senter les débitmètres électromagnétiques. Parce que des pertur-
par une équation du type Poisson : bations identiques ont des effets différents sur les capteurs, des
mesures précises du profil ou un modèle mathématique du profil
∇2 U = div (V ∧ B ) (3) sont aussi importants que le façonnage du capteur.
U est le potentiel induit par le mouvement du fluide. La tension recueillie aux électrodes ne dépend donc que du
En faisant l’hypothèse d’un écoulement rectiligne et d’un champ débit-volume Q et non de la distribution radiale des vitesses. Les
magnétique uniforme, Schercliff donna une solution à l’équation (3). premiers débitmètres fabriqués à cette époque s’approchaient le
Il proposa un vecteur de valence W qui décrit la contribution de la plus possible de ces conditions théoriques, c’est-à-dire que le champ
taille des électrodes et de la forme du tube de mesure au signal total. magnétique était sensiblement uniforme et les inducteurs fort longs.
Une caractéristique remarquable de ce capteur est son hypersensi- Mais les constructeurs se sont vite aperçus qu’ils ne gagnaient rien
bilité à l’écoulement à proximité des électrodes, qui se traduit par en précision à exagérer ce domaine.
un vecteur de valence élevé. Les compromis auxquels ils ont abouti sont excellents, mais il
Bevir étendit les résultats de Schercliff à un vecteur de valence faut abandonner l’idée séduisante que le débitmètre électromagné-
à trois dimensions. La solution de l’équation (3) du débitmètre est tique peut être rendu insensible à toute perturbation du profil des
maintenant donnée par : vitesses. Dans les appareils de petits diamètres, il est difficile de
produire autre chose qu’un champ uniforme car, pour des nécessi-

U = τ
(W ∧ B ) ⋅ V dτ (4)
tés de construction, la longueur du tube de mesurage dépasse plu-
sieurs diamètres. L’écoulement est essentiellement axisymétrique
dans des conduites de petits diamètres et l’on se trouve dans le cas
W est le vecteur de valence (parfois c’est W ∧ B qui est appelé décrit par la théorie.
vecteur de valence). En revanche, dès que le diamètre devient important (à partir
τ est le volume du tube de mesurage du débitmètre. de 150 mm), il devient nécessaire de se rapprocher de la
condition (7), ou bien encore de rechercher des symétries du champ
Les premiers chercheurs ont calculé le vecteur W dans le cas où magnétique et du champ électrique qui privilégient les écoulements
B est uniforme dans tout l’espace de mesurage jusqu’à l’infini et axisymétriques. Dans la pratique, les écoulements que l’on rencontre
lorsque les vitesses V parallèles à l’axe présentent une symétrie ne sont pas axisymétriques, mais n’en diffèrent pas trop à condition
axiale, ce qui correspond à la réalité lorsque la conduite présente de respecter les conseils d’installation.
une longueur droite suffisante. On trouve alors ce résultat fonda-
mental pour la différence de potentiel aux électrodes : D’autre part, la relation fondamentale (3) est vectorielle, le débit-
mètre électromagnétique est donc sensible au sens de
4B Q l’écoulement : on observe une inversion de la tension lorsque le
U = ------------------ (5)
πD débit s’inverse.

ou U=DB · V (6) Exemple : ordre de grandeur des tensions recueillies.


Si l’on considère un débitmètre de 0,2 m de diamètre, la valeur de


avec D diamètre de la conduite, l’induction que l’on peut produire, sans échauffement exagéré des
Q débit, s’exprime par Q = V dS (avec dS élément de inducteurs, dans un entrefer égal au diamètre, n’excède pas 0,02 T. À
S
surface). la vitesse de 1 m/s, la tension développée aux électrodes est de :
Bevir montra aussi que la condition nécessaire et suffisante pour U = 0,02 × 0,2 × 1 = 4 mV
un débitmètre idéal, qui mesurerait le débit quel que soit le profil
des vitesses d’écoulement, était : Les tensions recueillies en pratique, avec un champ de longueur finie
et un écoulement à vitesse nulle à la paroi, sont encore plus faibles, 0,3
rot W = 0 à 0,4 mV pour 1 m/s de vitesse débitante.
|W ∧ B | = constante (7) Dans les conditions qui précèdent, on a admis que la perméabilité
Mais cette condition est impossible à satisfaire dans l’espace de magnétique µ du fluide et des parois était constante, hypothèse qu’il
mesurage. Les erreurs mesurées sur des débitmètres différents ont ne faut jamais perdre de vue.
montré que l’effet d’une même perturbation de l’écoulement est

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Lorsque les électrodes ont une surface finie, on constate que l’on La technique d’excitation à courant continu pulsé (§ 2.4.4) a remar-
se rapproche de la condition (7), malheureusement l’emploi de quablement amélioré la stabilité du zéro. La fréquence d’excitation
trop grandes électrodes présente l’inconvénient signalé au (§ 1.3). est typiquement entre 6 et 12 Hz. Car dans cette « course » à la basse
fréquence, on trouve une limite. La fréquence du champ inducteur
est la fréquence porteuse du signal de débit et, de ce fait, la constante
de temps de la mesure est au moins égale à la période du champ
1.2 Application aux débitmètres inducteur. Dans les débitmètres industriels, on est en pratique obligé
industriels d’augmenter la constante de temps du débitmètre pour filtrer les fluc-
tuations rapides du débit aux fins d’enregistrement ou pour toute
1.2.1 Confrontation de la théorie avec la réalité autre raison, et, par conséquent, l’abaissement de la fréquence por-
teuse n’a pas trop d’inconvénients. Pour les asservissements à temps
Un débitmètre électromagnétique industriel est constitué par un de réponse très court (inférieur à la seconde), l’emploi d’une fré-
tube en matériau non magnétique, revêtu intérieurement d’un revê- quence très basse ne sera plus possible. Le tableau 1 permet de
tement isolant. Deux bobines d’induction sont disposées de part et comparer les techniques d’excitation. (0)
d’autre de la conduite.
Lorsqu’on emploie un champ magnétique continu, la tension
induite est continue ; or, entre deux électrodes plongées dans un Tableau 1 – Comparaison des différents types
électrolyte, il apparaît toujours une tension continue dite de pola- d’excitation des débitmètres électromagnétiques
risation. Cette tension apparaît même entre deux électrodes de
même métal, car les états de surface peuvent être différents ou le Signal/Bruit
Techniques Signal Stabilité Temps
devenir. Cette tension est de l’ordre du volt et varie dans le temps à fréquence
d’excitation d’excitation du zéro de réponse
(formation des électrodes) ; elle dépend de la température, de la basse
composition et de la concentration de l’électrolyte. Cette tension se
superpose au signal de débit, et ses variations peuvent être de même
Secteur AC Mauvaise Bon Excellent
grandeur que le signal de débit ou même plus grandes encore (le (50 Hz)
signal de débit est défini au paragraphe 1.4).
On emploie donc un champ alternatif ; le signal de débit change
de sens à chaque alternance, et on peut alors le distinguer de la ten- Courant continu Quelques Quelques
sion de polarisation, qui est continue. Même si cette tension de pola- pulsé DC (6 Hz) Excellente problèmes problèmes
risation varie quelque peu, sa variation est lente comparée à celle
du signal alternatif.
En fait, on élimine la tension de polarisation en utilisant un ampli- Double
ficateur qui n’amplifie que la composante alternative du signal et fréquence Excellente Excellent Excellent
ne trasmet pas la fréquence zéro, c’est-à-dire le courant continu.
L’emploi d’un champ alternatif n’est pas sans inconvénients, car
tout champ alternatif induit dans le circuit des électrodes des
■ L’excitation double fréquence a été développée par la société
tensions alternatives.
Yokogawa pour résoudre les problèmes à la fois de l’excitation AC et
Le problème pratique est donc de retenir seulement le signal de de l’excitation à courant continu pulsé. Cette nouvelle méthode
débit et d’éliminer les signaux parasites. d’excitation combine l’excellente stabilité du zéro obtenue par
l’adoption d’une fréquence d’excitation basse (6,25 Hz) avec l’excep-
tionnelle réjection du bruit de fond généré par le fluide, grâce à une
1.2.2 Choix de la fréquence du champ inducteur fréquence d’excitation haute (75 Hz). Les deux formes d’ondes sont
superposées pour donner un signal d’excitation composite unique.
La grandeur des tensions parasites est proportionnelle à la Le principe de cette méthode est exposé au (§ 2.4.4).
fréquence du champ. Il faut donc travailler aux basses fréquences.
■ Pour des raisons de simplicité, la première technique employée
fut celle de l’utilisation du courant du secteur pour produire un 1.3 Caractéristiques du fluide
champ alternatif (excitation AC).
À la fréquence du secteur (50 ou 60 Hz), l’effet d’auto-induction 1.3.1 Conductivité
est déjà élevé, et par ailleurs le secteur est omniprésent. Au surplus,
certaines tensions parasites proviennent du champ lui-même et lui Nous avons indiqué (§ 1.1) que, dans un fluide de conductivité
sont proportionnelles ; en ce qui les concerne, on ne gagne rien à homogène, la distribution des courants et des tensions ne pouvait
un champ fort. Un champ fort présente en outre un inconvénient dépendre de la conductivité. Par conséquent, les tensions présentes
secondaire : il retient les particules magnétiques qui peuvent se trou- au niveau des électrodes n’en dépendent pas non plus.
ver dans le liquide et s’agglomèrent alors au droit des inducteurs, Toutefois, la présence des électrodes elles-mêmes trouble
modifiant ainsi la distribution des vitesses et du champ magnétique, l’homogénéité. Tant que les électrodes sont ponctuelles et que la
ce qui est préjudiciable à la précision. résistivité du liquide est petite devant celle de l’amplificateur, il n’y
Il ressort de tout ce qui précède que les appareils à excitation AC a pas de modification du champ électrique avec la conductivité.
ont une précision qui ne peut être meilleure que 1 % pleine échelle. Lorsque l’électrode a une surface grande par rapport aux dimen-
■ Nous verrons (§ 2.4.2) que les systèmes de conversion alternatif- sions du tube de mesurage et que, par ailleurs, l’état de surface de
continu éliminent les signaux non synchrones du champ inducteur, l’électrode (donc la conductivité à cette surface) varie d’un point à
et il y a donc intérêt à ce que les signaux parasites en provenance du un autre, il peut en résulter une influence de la conductivité du fluide,
secteur ne soient pas synchrones du signal de débit. C’est pourquoi influence vraisemblablement du second ordre sur la tension
les constructeurs ont adopté depuis de nombreuses années une fré- recueillie. Ce dernier effet peut être éliminé par l’emploi d’électrodes
quence différente de celle du secteur. capacitives (§ 2.4.6).
L’impédance du capteur est inversement proportionnelle à la
conductivité du liquide. Il suffit donc que l’amplificateur du conver-
tisseur ait une impédance d’entrée suffisamment grande (c’est-à-dire

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200 à 1 000 fois l’impédance du capteur vue des électrodes) pour ■ Facteur d’étalonnage du capteur et signal de référence : le
que la tension du signal de débit aux électrodes ne dépende pas facteur d’étalonnage est la valeur du signal de débit par unité de débit
de la conductivité. dans des conditions normalisées. Ce facteur n’est significatif que s’il
est rapporté à l’intensité du champ magnétique ou à une grandeur
Exemple : l’eau de ville a une conductivité de 0,1 à 0,2 µS/m. Un qui s’y rattache et qui est appelée signal de référence (§ 2.3).
débitmètre de 0,2 m de diamètre plein de cette eau présente une
impédance de 200 à 2 400 Ω suivant la conductivité effective et la sur-
face des électrodes. Avec un amplificateur dont l’impédance d’entrée
est de 20 MΩ, l’erreur est de 0,01 % au plus, donc indécelable.
2. Technologie
De nombreux utilisateurs accordent beaucoup d’importance à
l’impédance d’entrée de l’amplificateur, car ils pensent que c’est le des débitmètres
seul critère qui entre en jeu pour la mesure de liquides très peu
conducteurs. En fait, on sait construire économiquement des ampli- électromagnétiques
ficateurs dont l’impédance d’entrée est de plusieurs milliers de
mégohms, si bien que la limitation à la mesure de liquides peu 2.1 Éléments constitutifs
conducteurs n’est pas là.
Pour des faibles conductivités, l’impédance de la source du débit- Le capteur est l’élément essentiel, mais il ne peut être utilisé seul
mètre électromagnétique devient très grande et les effets des cou- pour plusieurs raisons : la tension de débit aux électrodes est faible
rants d’écoulement sur les parois du tube entraînent la naissance (elle se mesure en microvolts), il faut d’abord l’amplifier ; en outre,
de bruit sur les électrodes, dont l’amplitude est inversement pro- elle doit être débarrassée de signaux parasites qui causeraient une
portionnelle à la conductivité. Pour ces raisons, les fabricants ont erreur insupportable ; il faut aussi élaborer, à partir de cette tension,
posé une limite « basse » à la conductivité, de 1 à 5 µS/cm. un signal représentatif du débit en tenant compte de la valeur du
champ dans le tube de mesurage. Ce signal doit être mis sous une
forme acceptable pour les instruments indicateurs et enregistreurs.
1.3.2 Composition chimique D’autre part, il faut dans certains cas produire le courant d’alimen-
tation des inducteurs aux caractéristiques voulues.
La composition chimique du liquide conducteur monophasique a Tous ces éléments ont le caractère commun d’être purement élec-
peu ou pas d’effet sur les performances des débitmètres électro- triques et constituent l’ensemble appelé élément secondaire. Il peut
magnétiques, conçus avec les électrodes adéquates et le revêtement arriver que certains éléments, ou même la totalité du convertisseur,
voulu. La variation du pH du fluide n’a pas d’influence sur les per- soient fixés sur le capteur, mais cela ne change en rien la nature
formances de l’appareil. des choses.
■ Lorsque l’on mesure le débit d’un fluide hétérogène, telle une sus-
pension de particules isolantes dans un électrolyte, la condition de
conductivité uniforme dans le tube de mesurage n’est plus satisfaite. 2.2 Capteur
Si, toutefois, on a affaire à une dispersion homogène de particules
petites par rapport à la section du tube de mesurage, la mesure est
encore possible. Les discontinuités de conductivité dues au manque 2.2.1 Débitmètre électromagnétique
d’homogénéité sont la cause d’un bruit supplémentaire. Lorsque ce avec tube de mesure
bruit devient gênant, c’est l’indice que les inhomogénéités sont telles
que la mesure ne peut plus être garantie. Le corps de l’élément primaire (figure 2) est constitué le plus
souvent par un tube en matériau non magnétique, revêtu, s’il en
est besoin, d’un isolant intérieur. Ce revêtement intérieur ne doit
pas être détérioré par le fluide qui circule dans le tube (§ 3.1).
1.4 Terminologie
Nous utiliserons en principe le vocabulaire de la norme NF X 10-
100. Nous rappelons ci-après quelques définitions importantes.
■ Capteur : par analogie avec d’autres instruments de mesure de
débit, la partie parcourue par le débit à mesurer, ainsi que les organes
produisant le champ, appelés communément capteur, ont reçu le
nom d’élément primaire. Néanmoins, nous emploierons assez sou-
vent l’ancien terme, qui se rencontre sur de nombreux documents.
■ Convertisseur : une analogie avec d’autres instruments a
conduit à donner le nom d’élément secondaire à l’ensemble électro-
nique de traitement de l’information issue du capteur jusqu’à l’obten-
tion d’un signal à courant continu utilisable par les instruments
indicateurs et enregistreurs courants. C’est un convertisseur de
signal ou, plus simplement, un convertisseur.
■ Tube de mesurage : partie du tube ou manchette du capteur
soumise à l’action du champ magnétique et dans laquelle le fuide
s’écoule.
■ Signal d’électrodes : différence de potentiel recueillie aux élec-
trodes, comprenant le signal de débit et des tensions parasites.
■ Signal de débit : c’est la partie de la différence de potentiel Figure 2 – Vue éclatée d’un débitmètre à champ uniforme constant ;
recueillie aux électrodes qui est proportionnelle au débit et au montage à brides
champ magnétique à l’intérieur du tube de mesurage et qui est en
phase avec le champ.

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Le champ électromagnétique est engendré par des inducteurs


placés en général de part et d’autre du tube. Une culasse en matériau
ferromagnétique est souvent disposée autour des inducteurs, tant
pour diminuer la réluctance que pour éviter toute perturbation du
champ inducteur par des masses ferromagnétiques voisines, et
peut-être pour concevoir un champ magnétique produisant le vec-
teur de valence W souhaité. Une disposition quelquefois employée
consiste à utiliser le corps de la conduite en acier comme culasse
et à disposer les inducteurs entre le corps de la conduite et le revê-
tement isolant.
Les électrodes, généralement au nombre de deux, sont situées
dans un plan perpendiculaire à l’orientation moyenne des lignes de
force du champ magnétique.
Les connexions aux électrodes et le circuit de mesure de la ten-
sion aux électrodes sont disposés de manière que la résultante des
auto-inductions du champ électromagnétique alternatif sur le circuit
des électrodes soit globalement nulle. Un dispositif mécanique ou
électrique approprié permet de minimiser la valeur de cette
auto-induction en minimisant la surface du circuit électrique projeté Figure 3 – Sonde à insertion
sur un plan perpendiculaire à l’induction B (on minimise le flux).
Des électrodes supplémentaires sont quelquefois ajoutées ; elles
sont placées assez loin de la zone de mesurage et servent soit à la
validation de la mesure (§ 6.2.2), soit à la fixation du potentiel du
fluide, afin de minimiser les tensions parasites de mode commun
(§ 2.4.5).

2.2.2 Sondes à insertion

Ne nécessitant pas de tube de mesure à revêtement isolant dans


le même diamètre que celui de la tuyauterie, les sondes à insertion
sont intéressantes, car elles peuvent être utilisées pour une conduite
déjà existante, avec un diamètre supérieur à 50 mm.
Au contraire des débitmètres électromagnétiques à manchette où
le champ est réparti sur toute la section du tube, les sondes sont
à installer sur une section où la vitesse est le reflet de la réalité
(figure 3). Figure 4 – Installation de plusieurs sondes sur la conduite
Le champ magnétique est concentré sur la section K symé-
triquement vers la droite et la gauche. La tension V m induite per-
Pour obtenir ce signal, le procédé idéal consisterait à installer un
pendiculairement au champ B, est proportionnelle à la vitesse
capteur de champ parfait à l’intérieur de la zone de mesurage. Cela
d’écoulement, et est recueillie par les 2 électrodes E1 et E2 .
est impossible, et il faut se contenter des solutions approchées
La mesure de débit peut se faire avec plusieurs sondes (figure 4), suivantes : mesure du courant par l’intermédiaire d’une résistance
pour améliorer la précision : ou d’un transformateur d’intensité. Le courant inducteur n’est repré-
— dans le cas de longueur droite de tuyauterie insuffisante ; sentatif du champ que si la réluctance du dispositif de mesurage reste
pour ce type de débitmètre, le montage recommandé est : 10 fois constante.
le diamètre nominal (DN) en amont, et 5 fois le diamètre nominal Par ailleurs, il faut tenir compte du déphasage entre courant induc-
en aval ; teur et champ dans la zone de mesurage (§ 2.4.2). La valeur de ce
— dans le cas de fluides peu homogènes, très chargés, où la déphasage dépend des caractéristiques du matériau amagnétique
vitesse d’écoulement peut varier dans la tuyauterie. utilisé pour le tube et de son épaisseur, des caractéristiques du circuit
La linéarité d’un tel système est moins bonne que celle d’un magnétique lorsqu’il en est employé un, ainsi que des autres
débitmètre électromagnétique avec tube de mesure, mais permet éléments de la structure (en particulier des enveloppes, si celles-ci
néanmoins une mesure de débit dans des conduites de grand dia- sont en matériau conducteur). Ce déphasage varie donc légèrement
mètre avec un coût beaucoup plus faible que celui des débitmètres avec le type de capteur. Il augmente assez nettement lorsque l’on
à manchette. La meilleure linéarité est obtenue pour un enfonce- utilise un tube plus épais pour résister à une pression de service
ment de la sonde à D/6 (avec D le diamètre de la conduite). plus élevée.
Ce déphasage dépend bien entendu de la fréquence d’excitation,
mais cette variation est peu sensible.
2.3 Compensation des variations
du courant d’excitation
2.4 Élimination des signaux parasites
Ainsi qu’il a été exposé au (§ 1.1), le signal de débit est propor-
tionnel au champ magnétique inducteur ; il faut donc soit rendre ce 2.4.1 Origine et nature des signaux parasites
dernier constant en module, soit tenir compte de son intensité dans
l’élaboration du signal analogique traduisant la valeur du débit. Dans Nous touchons là le cœur du problème en matière de mesure de
l’un et l’autre cas, il faut mesurer ou tout au moins repérer la valeur débit par débitmètre électromagnétique.
du champ inducteur. Pour ce faire, un signal de référence propor-
tionnel au champ magnétique est engendré soit dans le capteur, soit ■ Ces tensions ont des origines différentes ; elles peuvent être liées
dans le convertisseur. à la technologie du capteur ou de l’élément convertisseur et présen-
ter alors un caractère irréductible ou dont la réductibilité est

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conditionnée par un progrès technologique non encore acquis, ou Pour profiter de l’avantage du débitmètre électromagnétique
bien provenir de l’environnement (tensions appliquées au fluide ou d’être sensible au signal de débit, il faut que le démodulateur soit
aux instruments, inductions électromagnétiques à fort niveau, sensible à la différence de phase entre le signal recueilli et le champ
inductions radioélectriques, etc.). inducteur. Comme la phase du signal de référence (§ 2.3) est en rela-
tion constante avec le champ inducteur, c’est la phase du signal de
■ Mais, plus que leur origine, leur nature est importante ; il faut référence qui définit celle du signal de contrôle.
distinguer :
Le redressement peut être réalisé par un démodulateur synchrone
— les tensions périodiques synchrones du champ inducteur,
ou échantillonneur-additionneur.
tensions qui se décomposent en tensions en phase avec le signal
de débit et tensions en quadrature avec lui ; Les démodulateurs modernes sont intégrés au sein du conver-
— les tensions périodiques non synchrones du champ inducteur ; tisseur et pilotés par le microprocesseur qui permet un choix optimal
le degré de nuisance de ces tensions est lié à leur fréquence ; de la fréquence du champ et un filtrage numérique. L’introduction
— les transitoires à spectre de fréquence large. du microprocesseur a permis une amélioration considérable des per-
formances des débitmètres électromagnétiques. Le système de
■ Les possibilités d’élimination dépendent bien évidemment du redressement est complété par un filtre qui élimine, ou tout du moins
niveau des tensions parasites. réduit, les composantes alternatives présentes dans le signal
En ce qui concerne les tensions parasites qui ont leur origine redressé. C’est ce filtre qui définit la constante de temps minimale
dans le site sur lequel l’appareil est installé, on pourra définir une de l’instrument. La nécessité d’avoir un filtre efficace conduit à une
valeur de niveau du parasite au-dessus de laquelle le fonction- constante de temps nettement supérieure à la période du champ.
nement de l’instrument est compromis. On ne sera donc pas sur- Le démodulateur synchrone élimine donc les tensions d’auto-
pris que parmi les moyens figurent des règles d’installation (§ 6.2) induction en provenance directe du champ inducteur.
qui ont pour but de ramener le niveau des nuisances au-dessous
Le démodulateur n’apporte que peu de protection à l’égard des
de ce seuil.
signaux parasites transitoires, tels que ceux résultant du passage
La tension parasite synchrone en phase avec la tension de débit de bulles au droit des électrodes ou d’actions électrochimiques vio-
présente les mêmes caractères que celle-ci et ne peut en être lentes au niveau des électrodes.
distinguée.
On retiendra de cette analyse que le démodulateur synchrone
La tension en quadrature est éliminée en se servant d’un critère peut, en dépit de ses qualités, être pris en défaut et qu’il est essen-
de phase. tiel de minimiser les tensions parasites appliquées à celle-ci.
■ Indépendamment de leur nature, le mode d’introduction des
tensions parasites est important. Le progrès décisif qui a permis
l’utilisation pratique du débitmètre électromagnétique est l’utilisa- 2.4.3 Systèmes à champ continu pulsé
tion d’une structure électrique symétrique pour le capteur et pour
l’entrée de l’amplificateur. On a représenté (figure 5a) une forme de champ inducteur dit à
courant continu pulsé, qu’il est assez facile de produire, constitué
L’amplificateur n’amplifie normalement que la tension appliquée par des paliers reliés par des parcours ascendants et descendants.
entre les deux entrées (cette tension est dite de mode série ou
encore différentielle) et rejette les tensions appliquées entre la La fenêtre d’échantillonnage (figure 5b) est ouverte pendant des
terre et l’une ou l’autre entrée (ces tensions sont dites de mode fractions de la période au cours desquelles le champ est constant.
commun ou parallèle). La réjection des tensions parasites de mode On escompte que lorsque le champ est constant il n’y a pas
commun n’est pas infinie : on caractérise la réjection de mode d’induction parasite. Ce n’est pas tout à fait vrai parce que le
commun par le rapport des signaux de modes commun et série qui régime transitoire n’est pas tout à fait éteint. Ces systèmes de
produisent le même signal en sortie. Cette réjection peut atteindre mesure sont généralement utilisés dans des convertisseurs à
120 dB par l’utilisation d’amplificateur d’instrumentation intégré microprocesseur et la conversion de la tension analogique en
présentant une forte impédance d’entrée. numérique se fait par le comptage des impulsions émises par un
convertisseur tension-fréquence dans la fenêtre d’échantillonnage.
Les fabricants de systèmes à courant continu pulsé l’appellent
2.4.2 Démodulateur synchrone quelquefois système à zéro compensé (car il est possible de mesurer
(pour l’excitation AC) la tension aux électrodes lorsque le courant d’excitation est nul).
Cette appellation ne doit pas induire en erreur : ce procédé a permis
Il existe dans tout débitmètre un organe qui transforme le signal d’améliorer remarquablement la stabilité du zéro, ce qui a fait de
de débit alternatif en signal continu, de manière que ce signal lui le système le plus utilisé des principes d’excitation. Mais il reste
continu soit proportionnel au signal de débit à tous les niveaux toujours sensible aux bruits électrochimiques qui apparaissent occa-
depuis le zéro jusqu’au niveau maximal. La tension recueillie aux sionnellement à la surface des électrodes dans un fluide contenant
électrodes est de la forme : des particules solides qui n’ont pas la même conductivité que le
fluide.
dΦ dB dS
U = – --------- = – S --------- – B ---------
dt dt dt
avec Φ flux magnétique à travers la surface S (S étant le vecteur
surface, S = Sn où n est la normale orientée à la surface).
dS dB
B --------- = B ⋅ D ⋅ V est le signal utile et le terme – S --------- est un
dt dt
signal parasite éliminé par l’utilisation d’un démodulateur
synchrone.
Le fonctionnement du démodulateur peut se réduire à une inver-
sion de polarité commandée par la polarité d’un signal de contrôle.

Figure 5 – Excitation à courant continu pulsé

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2.4.4 Système à excitation double fréquence 2.4.5 Tensions parasites de mode commun.
Effets de salissure des électrodes
La technique d’excitation à courant continu pulsé réalise une
bonne stabilité de zéro grâce à un long temps de réponse qui Si les impédances du circuit des électrodes sont bien égales, la
compense les bruits de l’alimentation et les parasites. symétrie est parfaite, et c’est seulement à cause de l’imperfection
L’excitation double fréquence a été développée pour résoudre de l’amplificateur que les tensions parasites de mode commun
les problèmes rencontrés par les excitations AC et courant continu apparaissent dans le signal de sortie. Une protection de 80 dB est
pulsé. Dans ce type d’excitation, le champ magnétique a une chose commune et une protection de 120 dB est possible (§ 2.4.1).
composante haute fréquence (75 Hz) superposée à une basse fré- Exemple : considérons un capteur délivrant 500 µV pour une
quence (6 Hz), figure 6a. Le signal ne subit donc pas l’influence du vitesse débitante de 1 m/s. Une dérive de zéro de 0,5 % d’une échelle
bruit à basse fréquence produit par les réactions électrochimiques, de 2 m/s correspond à une tension de mode série à 5 µV. Si la protec-
les viscosités élevées et/ou les liquides à faible conductivité. tion est de 100 dB, une tension de mode commun de 500 mV lui est
Le signal induit, qui est fonction linéaire du débit, a les mêmes équivalente (à condition toutefois qu’elle soit synchrone et en phase
composantes en fréquence (figure 6b ). Les deux composantes du avec le signal de débit).
signal sont traitées par deux modules différents avec des filtres
passe-haut et passe-bas. L’addition de ces deux signaux permet On est amené, pour vérifier l’insensibilité de l’amplificateur aux
d’obtenir un signal de débit exempt de bruit introduit par les flui- tensions externes, à employer des tensions d’essai assez élevées ;
des tendant à se solidifier ou à adhérer, avec une excellente stabi- une valeur maximale de 50 V (valeur efficace) est assez commu-
lité du zéro et une grande rapidité de réponse aux variations de nément spécifiée (quelquefois plus). Il faut toutefois prendre garde
débits. Le traitement du signal s’effectue selon la figure 6c. à ce qu’un amplificateur à grand gain conçu pour amplifier des
tensions faibles ne perde ses qualités si la tension qui lui est appli-
Sur la voie fréquence basse, le signal d’entrée est démodulé quée, fût-ce en mode commun, dépasse un certain niveau (de
comme un signal basse fréquence, puis passe dans un filtre l’ordre de quelques volts). C’est la raison pour laquelle il faut, par
passe-bas ayant une constante de temps longue, ce qui permet des dispositions adéquates d’installation, minimiser les tensions
d’obtenir un signal de débit stable et régulier. Sur la voie haute de mode commun appliquées.
fréquence, le signal est conditionné par un échantillonnage haute
fréquence, puis est introduit dans un filtre passe-haut présentant la La réjection de mode commun peut être gravement détérioriée
même constante de temps que le filtre passe-bas. si les impédances du circuit des électrodes cessent d’être symé-
triques. Si les électrodes se salissent, leurs impédances risquent de
Le bruit de salissure des électrodes a une fréquence basse, puis- devenir différentes et les courants de mode commun s’écoulant vers
que le potentiel électrochimique des électrodes varie très lente- l’amplificateur deviennent différents ; il apparaît alors à l’entrée de
ment. Ce bruit est supprimé par une grande constante de temps du l’amplificateur une tension de mode série proportionnelle au
filtre passe-bas. L’immunité aux bruits du fluide est un des avanta- déséquilibre des courants.
ges de l’excitation double fréquence, dont on peut dire aussi
qu’elle présente une bonne stabilité du zéro et un temps de Il ne faudrait pas conclure de cette investigation des causes d’erreur
réponse court. que le débitmètre électromagnétique est un instrument instable. Dans
la mesure où les causes sont connues, elles peuvent être minimisées.
L’excitation double fréquence associée à un revêtement céramique C’est ainsi que l’on sait réaliser des débitmètres à basse fréquence
du tube de mesure et à des électrodes constituées d’un cermet de suffisamment affranchis de dérive de zéro pour que le réglage de
platine-alumine permettent que la précision (0,5 % du débit) zéro fait en usine se conserve sur le site d’installation, à condition
demeure très élevée sur une large étendue de mesure. toutefois que les liquides mesurés dans l’un et l’autre cas n’aient
pas de trop grandes disparités.

Figure 6 – Excitation double fréquence (doc. Yokogawa)

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2.4.6 Débitmètres à électrodes capacitives d’amplitude et éventuellement de phase en fonction d’une mesure
de quotient en courant alternatif. L’opération se simplifie lorsque
Le vecteur de valence W d’un débitmètre électromagnétique l’élément remplacé est de même type que le précédent. Même dans
peut être considérablement amélioré par l’utilisation d’électrodes ce cas favorable, un tel remplacement conduit à une perte de pré-
larges. Des électrodes de grandes surfaces de contact ne peuvent cision, car l’incertitude de la mesure électrique lors de l’ajustage vient
être utilisées pour des produits industriels parce qu’il se pose des augmenter l’erreur. Il est donc préférable, dans un tel cas, de pro-
problèmes de salissure. Les avantages d’électrodes de grande taille céder à un réétalonnage lorsqu’on en a la possibilité.
sans problème de salissure peuvent être obtenus avec des électro- C’est la raison pour laquelle les organes d’ajustage du gain sont
des capacitives. très souvent logés dans l’élément secondaire, car lors d’un rééta-
Considérons le cas d’une ligne électrodes-amplificateur de lon- lonnage leur retouche est plus aisée.
gueur nulle. Lorsque l’impédance d’entrée de l’amplificateur est très
élevée, on peut disposer une impédance en série sur chaque élec-
trode sans changer le résultat de la mesure. Si l’électrode est isolée
3. Caractéristiques
par une pellicule assez mince, celle-ci constitue un condensateur de
capacité suffisamment forte pour que l’impédance série ainsi intro-
de construction
duite ne soit pas la cause d’une erreur d’adaptation. Un débitmètre des débitmètres
électromagnétique peut donc fonctionner dans ces conditions.
La capacité de l’électrode elle-même par rapport à la masse du
électromagnétiques
capteur est de l’ordre de grandeur de la capacité série et serait une
cause d’erreur si des dispositions spéciales n’étaient pas prises 3.1 Élément primaire
pour annuler son effet.
Un tel système est plus complexe qu’un dispositif à électrodes Le choix judicieux des matériaux en contact avec le fluide a une
nues. Il est plus délicat à protéger de certaines tensions parasites. grande importance. En effet, dans les conditions réelles de service,
Par contre, il présente l’avantage de ne pas mettre le métal des ces matériaux ne doivent pas être altérés par le fluide et leurs pro-
électrodes en contact avec le fluide. Il peut s’employer en milieu priétés physiques ne doivent pas se dégrader dans le temps d’une
chimiquement agressif et supprime les tensions parasites nées de manière telle que le fonctionnement de l’appareil soit compromis.
l’attaque des électrodes. L’utilisateur étant celui qui connaît le mieux les propriétés chi-
Les électrodes capacitives sont employées aussi pour se prému- miques du fluide, c’est à lui qu’incombe le choix final du ou des maté-
nir contre les effets de la salissure des électrodes. riaux à utiliser, compte tenu des impératifs techniques exposés par
le constructeur. Cet aspect des choses ne doit pas être perdu de vue.
Les électrodes capacitives présentent indiscutablement l’avantage
En effet, en pratique, le constructeur du débitmètre acquiert une
de supprimer la période de formation électrolytique des électrodes
bonne connaissance de l’agressivité des fluides dont la mesure de
métalliques, période au cours de laquelle des tensions fluctuantes
débit est spécifique du débitmètre électromagnétique ; il est donc
de grande amplitude sont superposées au signal d’électrodes et
amené à proposer des solutions déjà étudiées. Mais un composant
peuvent saturer l’amplificateur.
additif, même en petite quantité, peut modifier radicalement l’agres-
sivité du fluide, et il n’y a que l’utilisateur qui puisse juger d’un tel
risque.
2.5 Adaptation du capteur Par ailleurs, il faut tenir compte également des fluides qui sont
au convertisseur appelés à traverser pendant un temps limité le corps du capteur,
tels que liquides ou vapeurs de nettoyage, liquide de stérilisation,
Même si le capteur et le convertisseur ont été conçus pour fonc- etc. En effet, ces fluides sont quelquefois portés à des tempéra-
tionner ensemble, le fonctionnement correct nécessite un certain tures qui excèdent notablement les valeurs de service retenues
nombre d’adaptations ou de réglages. Le signal de référence est de (vapeur), et leur agressivité (eau de Javel) peut être différente de
même nature pour tous les capteurs destinés au même type de celle du fluide s’écoulant normalement [10].
convertisseur, mais il n’est pas forcément de même grandeur ; il
faut donc :
— ajuster l’amplitude du signal de référence à ce qui peut être 3.1.1 Corps de l’élément primaire
accepté par le convertisseur ;
— ajuster la phase du signal de référence par rapport à celui du Il peut être réalisé dans divers matériaux, tous amagnétiques.
débit, de manière que la démodulation du signal de débit soit par-
■ Métal ou alliage non magnétique peu conducteur (afin que les
faitement synchrone dans le cas d’une excitation AC et réduire la
courants de Foucault dont il est le siège ne perturbent pas trop le
surface du circuit des électrodes pour minimiser la tension
champ magnétique dans la section de mesurage) : le matériau habi-
d’auto-induction dans le cas d’une excitation à courant continu
tuellement utilisé est l’acier inoxydable amagnétique.
pulsé ;
— ajuster le gain du convertisseur en fonction de la sensibilité ■ Matériau composite : il est constitué par une armature de fibres
propre du capteur pour l’étendue d’échelle désirée ; en effet, deux tissées ou de fibres courtes dispersées dans un ciment ou dans un
capteurs de même type et de même diamètre n’ont jamais des compound durci par polymérisation (tel que polyesters, résines
coefficients identiques : la différence peut être de 1 à 5 % suivant époxy, etc.), ou encore dans un matériau plastique, chargé ou non,
les précautions prises et le type de capteur. fritté par des fibres ou fils enrobés d’un compound durci, ou bien
Pour éviter des adaptations individuelles, l’ajustage de phase et enfin un matériau plastique thermodurci ou fritté.
l’ajustage d’amplitude peuvent être logés dans chaque capteur et
faits une fois pour toutes en usine, de manière que l’élément secon-
daire n’ait à traiter qu’un seul type de signal normalisé en phase 3.1.2 Revêtement
et en amplitude. Cela n’empêche pas de conserver dans l’élément
secondaire un réglage de l’étendue d’échelle. Le revêtement est très important pour la durée de vie de l’instru-
Il faut retenir, en résumé, que le remplacement de l’élément ment. Il peut être résistant à la corrosion et à l’abrasion pour certaines
primaire ou d’un élément secondaire dans un ensemble de mesure applications. Mais, dans tous les cas, il doit assurer une bonne étan-
nécessite, si l’on veut conserver une certaine précision, un ajustage chéité autour des électrodes, et doit être indéformable face aux

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variations de température et de pression, car le diamètre intérieur 3.1.3 Électrodes


du tube intervient dans l’expression du signal de débit. Le tableau 2
fait le résumé des caractéristiques physiques de quelques revête- C’est un des éléments essentiels du capteur, elles peuvent être
ments parmi les plus utilisés. (0) réalisées dans les matériaux suivants.
■ Aciers fortement alliés (inoxydables) : ils conviennent pour la
plupart des liquides non corrosifs et dans d’autres cas où la pellicule
Tableau 2 – Comparaison de quelques revêtements d’oxyde protectrice qui se développe en surface n’est pas dissoute
par l’agent agressif (c’est le cas de l’acide sulfurique concentré).
Type de Résistance Stabilité
Résistance Résistance Facilité Résistance
revêtement chimique face aux
à l’abrasion au passage de moulage aux chocs
■ Alliages à haute teneur en nickel, à teneur en fer nulle ou faible :
T P de gaz thermiques
ils conviennent en général pour les fluides oxydants. De tels alliages
Polyuré- Mauvaise Quelques Bonne Mauvaise Bonne Bonne résistent à l’acide sulfurique.
thannes problèmes
■ Métaux rares et précieux : tels que, par exemple, le titane, le tan-
PTFE Excellente Quelques Mauvaise Quelques Bonne Bonne tale, l’or, le zirconium ; ils conviennent dans des cas spécifiques de
problèmes problèmes
forte agressivité. Le platine et le platine iridié sont extrêmement
PFA Excellente Quelques Mauvaise Quelques Excellente Bonne résistants à l’agression mais sont coûteux.
problèmes problèmes
■ Carbures métalliques : ils résistent aux abrasions sévères.
Céramique Bonne Excellente Excellente Excellente Bonne Quelques
problèmes ■ Cermet platine-alumine : les électrodes de platine ont été utili-
sées dans les tubes de mesure en céramique. La tige de platine était
insérée dans un trou dans le revêtement en alumine, puis était
■ Polyuréthannes : employés en raison de leur large domaine chauffée. Avec cette structure, il apparaissait un cisaillement le long
d’utilisation en température (– 50 à + 70 oC) et de leur excellente de la tige de platine, entraînant des déformations, qui pouvaient
résistance à l’usure et aux chocs. causer de sérieux problèmes au capteur (figure 7a ).
■ Polytétrafluoroéthylène (PTFE) : sous forme de manchon filé il Pour résoudre ce problème, il a été développé une électrode cer-
est extrêmement utilisé. Chimiquement très inerte, très lisse, il peut met. L’électrode platine-alumine est entièrement moulée dans la
s’employer sans problème entre – 50 et + 130 o C. Toutefois, en poudre d’alumine, qui a déjà la forme de la conduite (figure 7b ). La
raison de ses propriétés de non-adhérence, il n’adhère pas à la paroi structure entière est chauffée. Ce dispositif réduit le cisaillement
interne du tube et est susceptible de s’écraser lorsqu’il est soumis à presque à zéro. Le platine contenu dans l’électrode cermet sert à
une dépression. Il n’est pas élastique, et l’étanchéité au passage des minimiser la différence de rétrécissement entre le cermet et l’alu-
électrodes pose un problème délicat, car pour un emploi universel mine, à condition que le cermet soit électriquement conducteur.
on ne peut utiliser des joints élastomères de moins bonne tenue
chimique.
■ PFA : c’est un matériau moins perméable et qui a de bonnes
caractéristiques en température et en pression, avec un point de
fusion à 260 oC. Le scellement de l’électrode est la partie la plus
critique.
■ Ébonite : sa résistance chimique est particulièrement bonne à
l’égard des lessives et des attaques alternées par les acides et les
bases.
■ Caoutchoucs naturels résistant à l’abrasion : ils sont dotés d’une
excellente résistance à l’usure et d’une bonne résistance aux pro-
duits chimiques.
■ Autres matériaux plastiques : les polyamides, les polyesters
chlorés, les polyéthylènes, le PVC à la fois tube de mesurage et
revêtement, chimiquement très inertes, les fluoréthylènes chlorés,
de propriétés voisines du PTFE, mais adhérents au tube et d’applica-
tion facile.
■ Verres et émaux vitrifiés : autrefois assez employés, ils le sont
moins aujourd’hui ; ils présentent l’avantage de résister à des tem-
pératures de 150 oC mais résistent mal dans ces conditions à
l’action d’acides ou de bases à forte concentration.
■ Céramiques : elles ont les propriétés souhaitées pour la réalisation
d’un tube de mesure ; elles offrent une excellente résistance à l’abra-
sion et à une grande diversité de solutions chimiques. Les tempéra-
tures d’utilisation peuvent atteindre 180 oC, puisque les céramiques
sont indéformables malgré les changements de température et de
pression.
Mais les céramiques, dont l’alumine Al2O3 (99,9 %), sont cassantes Figure 7 – Comparaison de deux types d’électrodes (doc. Yokogawa)
et vulnérables aux chocs thermiques si la construction du tube a été
mal conçue. Le tube de mesure est recouvert d’un boîtier en fonte
ou en acier inoxydable.

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3.1.4 Enveloppe du capteur L’utilisation de ces nouveaux types de conditionneurs a engendré


une série de débitmètres avec des besoins réduits en alimentation
Les inducteurs et les électrodes sont généralement protégés par et une précision accrue. Les sorties typiques du conditionneur sont :
une seule enveloppe. Le champ des inducteurs se fait sentir à l’exté- — sorties analogiques :
rieur de l’espace de mesurage, et une enveloppe en métal magné- • courant (ex. : 4-20 mA, 0-20 mA, – 20 + 20 mA),
tique modifierait la distribution du champ. Une enveloppe en métal • fréquence (ex. : 1 000 Hz/m3 · s–1) ;
conducteur est le siège de courants de Foucault qui changent la — sorties impulsionnelles :
valeur du champ, au point de faire apparaître une tension résiduelle
en quadrature. Les mesures et les étalonnages ne doivent donc être • une impulsion de 50 ms pour 1 L, 1 m3 ;
effectués que lorsqu’un capot conducteur ou magnétique est mis en — sorties tout ou rien :
place et que tous les boulons de fixation ont été serrés. • sens d’écoulement,
• présence du liquide,
Comme le capteur est inséré dans la conduite, il est fréquem- • bon fonctionnement (ex. : chien de garde du microprocesseur),
ment enterré avec celle-ci et il peut arriver qu’il soit accidentel-
• alarme (ex. : débit haut-débit bas) ;
lement immergé. Il est nécessaire alors que l’enveloppe soit — sorties numériques :
étanche à l’immersion.
• liaison série,
Le choix de l’indice de protection (IP) du capteur se fera suivant • modem.
les conditions d’exploitation envisagées. Le premier chiffre désigne
le degré de protection du produit contre la pénétration de corps L’ensemble des éléments du conditionneur est rassemblé dans
solides étrangers. Le second chiffre désigne le degré de protection une enveloppe qui peut être soit réalisée de manière étanche et
contre la pénétration des liquides. Cela fait l’objet d’une norme fixée au capteur, soit de forme quelconque et placée à une certaine
internationale CEI 529 (tableau 3). (0) distance du capteur.

Tableau 3 – Les indices de protection IP 3.3 Marquage des instruments.


Premier chiffre Second chiffre
Information technique
Indice Description abrégée Indice Description abrégée
Dans le cas du débitmètre électromagnétique, le marquage et
0 Non protégé 0 Non protégé l’information revêtent une importance particulière.
1 Protégé contre les corps 1 Protégé contre les chutes En premier lieu, le capteur est inséré dans une conduite dont les
solides supérieurs à 50 mm verticales de gouttes d’eau caractéristiques ne recoupent pas forcément celles du capteur ; il faut
donc que le marquage du capteur permette à un non-spécialiste de
2 Protégé contre les corps 2 Protégé contre les chutes reconnaître ses caractéristiques considérées sous l’aspect portion de
solides supérieurs à 12 mm d’eau avec une inclinaison conduite de celui-ci.
de 15o max
En second lieu, le capteur doit être le plus souvent associé à un
3 Protégé contre les corps 3 Protégé contre l’eau en pluie convertisseur qui lui est propre lorsque l’on veut conserver la pré-
solides supérieurs à 2,5 mm
cision d’origine ; le marquage doit donc permettre de rapprocher
4 Protégé contre les corps 4 Protégé contre les projec- ces éléments. L’échelle et les propriétés de l’instrument dépendent
solides supérieurs à 1 mm tions d’eau à la fois des deux éléments et leurs caractéristiques individuelles
5 Protégé contre la poussière 5 Protégé contre les jets d’eau doivent être connues de l’utilisateur. Le marquage permet seul la
connaissance de ces caractéristiques individuelles.
6 Totalement protégé 6 Protégé contre les vagues
contre la poussière Il est indispensable d’identifier chaque appareil par son type et
son numéro dans la série, de manière à pouvoir se reporter sans
7 Protégé contre les effets ambiguïté à une information technique par exemple et de conserver
de l’immersion la feuille des réglages usine généralement fournie par le
8 Protégé contre les effets constructeur. La norme NF X 10-120 recommande l’inscription obli-
de l’immersion prolongée gatoire de certaines informations et facultative d’autres.

Nota : CEI 529 (1989) Degrés de protection procurés par les enveloppes (code IP)
L’étanchéité peut être rendue parfaite par soudure du capot sur
3.4 Nettoyeurs d’électrodes
la manchette ; en contrepartie les éléments internes ne sont plus
accessibles. ■ Nettoyage par ultrasons : on applique à l’électrode une vibration
ultrasonique (ou même sonique) d’amplitude suffisante pour déta-
cher les particules isolantes. La difficulté est d’obtenir des amplitudes
3.2 Élément secondaire suffisantes aux points voulus et qui ne causent pas de dommage aux
dispositifs d’étanchéité.
■ Autres dispositifs et conclusion sur l’intérêt des dispositifs de
Les tensions générées par les débits sont faibles (typiquement nettoyage : il existe deux autres dispositifs : les électrodes
0,3 mV/m · s –1) ; cela tend à être quasiment indépendant de la taille démontables et le nettoyage électrique. Mais, d’une manière géné-
du débitmètre. Avec l’application du microprocesseur et ses tech- rale, la meilleure protection contre la salissure est l’amélioration des
niques de filtrage numérique, une amélioration considérable a été caractéristiques d’entrée des convertisseurs, de manière à permettre
enregistrée dans les performances des débitmètres électroma- un bon fonctionnement même avec des électrodes sales. Lorsque
gnétiques à excitation à courant continu pulsé. Les conditionneurs l’on redoute l’isolement des électrodes par effet pelliculaire, l’emploi
à microprocesseur permettent le contrôle des mesures, un choix d’électrodes capacitives est à recommander (§ 2.4.6) et donne de
adaptatif des fréquences d’excitation et du filtrage numérique, la meilleurs résultats que le nettoyage électrique.
détection du taux de remplissage du tube.

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3.5 Simulateur de signal de débit 4.1.1.2 Champs électriques et magnétiques


À niveau moyen, et lorsque les appareils sont bien étudiés, ces
grandeurs n’ont un effet sur la précision que si elles sont synchrones
Tous les constructeurs réalisent des simulateurs de signal de du champ inducteur.
débit qui permettent de vérifier le fonctionnement du convertisseur
et le recalibrage de celui-ci lorsque, à la suite d’un dépannage ou L’influence est donc principalement à craindre pour les débitmè-
d’une modification, il est nécessaire de restaurer la valeur du gain tres à inducteurs alimentés à la fréquence du secteur. Pour les
du convertisseur. Ce dispositif est également utile lors du rempla- autres types de débitmètres, lorsque l’effet d’un champ est percep-
cement d’un élément d’un ensemble par un autre, que cet élément tible, il se traduit par un battement du signal délivré. L’effet moyen
soit le capteur ou le convertisseur. sur la mesure est nul. Il faut filtrer ce signal de sortie pour éliminer
le battement. Si la fréquence de battement est basse, le filtrage
Le simulateur permet de déterminer le facteur propre de calibrage sera difficile et la constante de temps sera augmentée de façon
d’un capteur après étalonnage de celui-ci en débit. Il faut pour cela inadmissible.
substituer le simulateur au capteur et le réétalonnage se fait auto-
matiquement sur l’envoi d’un signal étalon (par exemple en Lorsque les champs sont élevés (dans le cas de voisinage de gros
mémoire). alternateurs, de barres transportant un fort courant, ou d’instal-
lations d’électrolyse à forte puissance par exemple), les signaux
Ce simulateur doit opérer à partir d’un signal de référence du induits peuvent saturer les organes d’amplification et rendre le fonc-
champ et, en pratique, il utilise le même signal de référence que tionnement impossible.
l’élément secondaire. Ce signal de référence est très souvent le
courant inducteur. Ce signal n’est généralement pas tout à fait en Dans les cas normaux, on s’affranchit des effets des champs
phase avec le signal de débit et sa phase doit être corrigée. électriques et magnétiques par l’observation de règles d’implanta-
tion et d’installation adéquates. Lorsque la conduite est munie d’un
Le signal simulé possède bien les caractéristiques du signal de système de protection cathodique, il faut s’assurer que les valeurs
débit à condition que : maximales des tensions de mode commun continues et alterna-
— le signal de référence reste, dans tous les cas d’utilisation, tives appliquées aux électrodes sont compatibles avec les limites
proportionnel au champ inducteur ; de réjection de mode commun (§ 2.4.5).
— les traitements de signal opérés dans le simulateur (en parti-
culier la correction de phase) ne varient pas dans les conditions 4.1.1.3 Autres facteurs d’environnement
d’emploi.
Les autres facteurs ont une influence négligeable, en dehors des
C’est pourquoi le simulateur doit être employé avec circonspection
valeurs extrêmes proches des limites de destruction.
pour déterminer la sensibilité du débitmètre à différents facteurs
d’influence. Il est cependant d’un emploi précieux, car il délivre un Les vibrations peuvent toutefois avoir un effet, en ce qu’elles
signal de débit stable, à faible bruit superposé, facilement repro- provoquent des déplacements périodiques des fils de connexion,
ductible avec précision par des procédés purement électriques. modifiant ainsi la surface du circuit de mesure de la tension élec-
trode plongée dans le champ magnétique. De tels effets sont évités
par des dispositions d’installation appropriées.

3.6 Emploi en atmosphère explosible


4.1.2 Caractéristiques de la source
d’alimentation en énergie
Certains capteurs sont réalisés suivants les normes du matériel
à sécurité intrinsèque [11].
L’effet des caractéristiques de la source d’alimentation en énergie
est toujours à prendre en considération ; dans ce cas aussi, l’éva-
luation des performances avec un signal simulé est assez facile.

4. Qualités Les débitmètres à champ inducteur non synchrone du réseau


d’énergie sont totalement affranchis des variations de fréquence de
de fonctionnement. celui-ci et l’utilisation d’une alimentation continue régulée affranchit
le convertisseur des variations de tension du secteur.
Utilisations spécifiques Par contre, les parasites et les régimes transitoires ayant des
effets néfastes sur les électroniques numériques à base de micro-
processeur, il convient de prendre des précautions telles que :
4.1 Étude des grandeurs d’influence
— l’utilisation de lignes spécialisées « mesure ou informatique »
pour l’alimentation ;
4.1.1 Effet des conditions environnantes — la mise en place de filtres antiparasites et contre les
surtensions ;
4.1.1.1 Température ambiante — l’utilisation éventuelle d’un onduleur pour s’affranchir des per-
Son effet doit toujours être pris en considération. L’évaluation de turbations du secteur ou l’utilisation de débitmètres électromagné-
cet effet par des mesures de débit en fonction de la température tiques alimentés en courant continu.
ambiante n’est pas chose aisée. Par contre, les essais à l’aide d’un
signal de débit simulé sont assez faciles à mettre en œuvre ; mais
il faut s’assurer de l’équivalence par une étude critique du système 4.1.3 Influence des conditions d’utilisation
de simulation. On trouve actuellement à des prix modérés des
débitmètres dont l’erreur en fonction de la température n’excède 4.1.3.1 Influence de la nature du fluide
pas ± 0,2 % dans le domaine – 10 à + 55 oC.
Nous avons exposé (§ 1.3.1) le rôle de la conductivité du fluide.
D’autres appareils sont un peu moins performants, dans ce L’effet de la viscosité peut s’apprécier par une mesure de linéarité
domaine, mais l’erreur reste du même ordre de grandeur. dans une très large gamme de vitesses débitantes, de 0,1 à 7 m/s,
L’effet des variations de la température ambiante sur le capteur de manière à juger de l’influence d’une variation importante du
ne peut être facilement dissocié de l’effet de la température du nombre de Reynolds. Cela suppose que les qualités de linéarité élec-
fluide (§ 1.3) et se heurte aux mêmes difficultés d’évaluation. trique du convertisseur sont bonnes et susceptibles d’être vérifiées.

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4.1.3.2 Influence d’un régime d’écoulement pulsatoire


Tableau 4 – Longueurs droites nécessaires
Si l’on ne sort pas du domaine de fonctionnement, un écoule-
ment pulsatoire n’est pas la source d’une erreur. Toutefois, certains
(doc. Endress + Hauser)
convertisseurs de débitmètres ne sont pas conçus pour fonctionner
correctement lorsque le débit instantané est négatif et fourniront Débitmètre Débit- Débit-
donc une indication erronée si le débit devient négatif au cours du Perturbation électro- mètre mètre
cycle pulsatoire. magnétique à vortex à turbine
Le seul effet d’un écoulement pulsatoire est de limiter le domaine Réducteur< 8o 5 DN 15 DN 10 DN
de mesure à une fraction du débit instantané maximal. Ce dernier
Longueurs Un coude 8 DN 20 DN 10 DN
n’est pas, en général, indiqué par le constructeur et, en l’absence
d’autres indications, devra être pris égal au débit maximal de droites Deux coudes 10 DN 25 DN 12 DN
l’échelle. amont
Trois coudes 12 DN 40 DN 15 DN
non coplanaires
4.1.3.3 Influence des perturbations de la veine fluide
Réducteur< 8o 5 DN 5 DN 10 DN
Nous avons exposé comment on cherchait à s’affranchir de
Longueurs Un coude 8 DN 5 DN 10 DN
l’influence des perturbations de la veine fluide (§ 1.1).
droites Deux coudes 10 DN 5 DN 10 DN
La connaissance des caractéristiques intéresse vivement l’utilisa-
aval
teur, principalement lorsqu’il s’agit de gros débitmètres, car les Trois coudes
emplacements où il est le plus aisé d’installer un débitmètre ne sont non coplanaires 12 DN 5 DN 10 DN
pas en général au centre d’une portion droite de la conduite. Certains
Après une vanne de régulation, il faut multiplier par 3 la valeur utile pour la
croient, de bonne foi, que les débitmètres électromagnétiques réduction concentrique.
modernes s’accommodent sans perte de précision de perturbations DN : diamètre nominal.
hydrauliques majeures.
Cependant, les experts chargés par l’ISO d’étudier les conditions 4.1.3.5 Effets des caractéristiques du circuit d’utilisation
d’essai des débitmètres électromagnétiques ont été unanimes pour du signal délivré par l’appareil
admettre qu’une longueur droite en amont du débitmètre égale à
cinq fois le diamètre était nécessaire pour éviter des erreurs impor- Cette caractéristique n’est pas toujours indiquée par le construc-
tantes de mesurage. Toutefois, comme des essais (un peu anciens teur. Pour une distribution en boucle de courant, l’erreur relative pro-
il est vrai) montraient que, même à cette distance, une perturbation voquée par une variation de charge de zéro à la valeur maximale
hydraulique majeure était à l’origine d’une erreur du même ordre prescrite est, en général, très inférieure à 0,1 %.
de grandeur que la classe de précision des instruments courants du
marché, on recommande en outre de prendre garde à ce que l’écou-
lement soit substantiellement axisymétrique. 4.1.4 Conclusion sur les grandeurs d’influence
Des essais sur plusieurs débitmètres électromagnétiques ont
montré qu’une vanne à opercule placée à un diamètre en amont de Nous verrons (§ 5) les problèmes relatifs aux essais de type au
la bride amont du débitmètre, c’est-à-dire environ 1,5 diamètre du cours desquels peuvent être tracées certaines courbes d’influence.
plan des électrodes, pouvait être à l’origine d’une erreur de 4 % au Il n’est pas toujours possible de prédire la dégradation de la qualité
moins, pouvant atteindre 8 % du mesurage lorsque la vanne est du mesurage lorsque l’on s’écarte des conditions où la précision est
partiellement fermée. garantie.
Les erreurs dépendent des positions relatives et des types de débit- Les valeurs importantes de l’erreur dues aux perturbations de
mètre, suivant la nature du compromis adopté par son constructeur, l’écoulement ne se rencontrent guère que dans les cas cités
compromis qui convient mieux à certaines positions relatives qu’à au (§ 4.1.3.3). En dehors de ces cas, les qualités de fonctionnement
d’autres (tableau 4). (0) ne sont que peu dégradées par les conditions d’écoulement.
Les régions voisines des électrodes sont plus sensibles que les
autres, il est donc probable que l’erreur est par excès lorsque la
position de la vanne et son degré de fermeture canalisent l’écou-
lement le long des électrodes et est une erreur par défaut dans le
4.2 Propriétés des débitmètres
cas contraire ; c’est à peu près ce qui se passe dans la réalité. électromagnétiques
4.1.3.4 Influence de la pression
et de la température du fluide Nous n’examinerons ici que les propriétés des débitmètres
On estime en général que l’effet de la pression sur le facteur de électromagnétiques industriels pour électrolytes ; il est donc
mesurage est inférieur à 0,1 %. Un effet indirect de la pression peut sous-entendu que l’inconvénient majeur est qu’ils ne fonc-
se manifester lorsque le fluide n’est pas totalement exempt de bulles tionnent pas avec les liquides isolants et que la précision est
gazeuses. Il est possible de mesurer l’influence de la pression sur fortement dégradée lorsque les liquides sont très peu
le zéro de l’instrument mais, pour que cet essai ait une signification, conducteurs (conductivité inférieure à 1 µS/cm). Le débitmètre
il faudrait qu’il puisse être fait après installation sur le site. électromagnétique est un instrument de mesure statique, sans
partie mobile, et qui, par conséquent, est résistant à l’usure, ne
L’effet direct de la température du fluide sur le facteur de mesu-
présente pas de seuil de sensibilité, ne pose pas de problème
rage n’est en général pas connu, car son appréciation se heurte à
d’entretien et dont le facteur d’étalonnage ne varie pas au cours
de grandes difficultés. La conductivité varie avec la température, la
du temps.
perméabilité des éléments magnétiques également, ainsi que celle
du fluide mesuré. La variation de température provoque également
une variation de viscosité. Des variations dimensionnelles inter-
viennent enfin. Toutes ces petites variations peuvent avoir un effet La sensibilité est très grande et l’appareil est absolument sans
cumulé notable, mais on n’a pas de résultats précis sur l’ordre de hystérésis.
grandeur des erreurs.

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validée par un dispositif qui détecte que la conduite est pleine ou


Le mesurage par débitmètre électromagnétique bien encore par une disposition d’ordre logique (par exemple, inhi-
bition liée à l’arrêt d’une pompe ou à la position de vannes).
On a regroupé ici les limites de fonctionnement raisonnables En utilisant des matériaux évolués tels que la céramique pour la
que l’on peut espérer d’un débitmètre électromagnétique : construction du tube de mesure et des techniques de traitement
■ limites de température : – 25 à + 180 oC, numérique du signal pour extraire celui-ci du bruit, le débitmètre
électromagnétique peut être utilisé dans une gamme d’applica-
■ pression : jusqu’à 40 bar, tions jusqu’ici inaccessible pour lui.
■ vitesse du fluide : 0,2 à 10 m/s,
■ diamètre de raccordement : 2 mm à 2 m,
4.3 Comparaison avec d’autres
■ exactitude de mesure : 0,2 % (dans de bonnes conditions instruments de mesure de débit
hydrauliques) jusqu’à 3 % de la valeur mesurée,
■ perte de charge : nulle,
Nous ne pourrons ici faire tous les rapprochements et nous nous
■ temps de réponse : à partir de 0,1 s, cententerons de mettre en évidence quelques différences pour
guider l’utilisateur dans sa décision.
■ conductivité du fluide : à partir de 1 µS/cm.
On estimait autrefois que le débitmètre électromagnétique, ins-
trument relativement cher, ne devait être employé que lorsque des
La loi est linéaire et la constante de temps courte (elle est au mini- instruments de technique plus classique n’étaient plus satisfai-
mum égale à la période du champ inducteur). L’appareil mesure les sants. Ce n’est plus vrai aujourd’hui. Le prix a baissé, la fiabilité a
débits ainsi que le sens d’écoulement. Sa précision relative n’est pas augmenté et est devenue nettement supérieure à celle d’appareils
détériorée aux débits proches du débit nul. qui étaient réputés meilleurs de ce point de vue.
Il ne provoque pas de perte de charge, il n’est pas obstruable et
peut, avec certaines restrictions, mesurer le débit de liquides chargés
de particules fines. Le débitmètre électromagnétique s’imposera dans tous les
cas où son emploi sera possible et où l’une ou plusieurs des
Il n’est pas détérioré par le passage de corps solides et résiste
conditions d’emploi suivantes seront spécifiées :
bien à l’abrasion par le fluide mesuré.
— liquide visqueux, chargé, abrasif ou agressif ;
Il se prête à des réalisations résistant à des corrosions sévères et — précision meilleure que 1 % ou même 0,5 % du maximum
à des pressions très élevées (1 000 bar) et cela sans perte de précision de l’échelle dans une large plage de l’échelle de mesure ;
et avec une longévité convenable. — longueur droite disponible courte (inférieure à 20 diamè-
L’appareil peut être nettoyé et détartré sans perte de précision. tres).
L’utilisation des revêtements céramiques permet des tempéra- Cela est surtout vrai lorsqu’on est amené à choisir entre un
tures de fluide pouvant aller jusqu’à 180 oC. Pour des températures débitmètre à déprimogène ou à venturi.
supérieures il s’agit de réalisations spéciales.
La fiabilité de l’instrument est élevée, puisqu’il ne possède pas ■ Lorsque la longueur droite est inférieure à la longueur minimale,
de partie mobile, et sa mise en service a été simplifiée par l’emploi la précision de l’appareil électromagnétique est en règle générale
de microprocesseur permettant un dialogue homme-machine lors moins dégradée que celle du venturi ou du déprimogène. S’il s’agit
des réglages initiaux. de mesures de débit d’eau, les débitmètres à restriction (déprimo-
Les isolements au niveau des connexions du capteur doivent gène, venturi) exigent une surveillance constante et des purges
rester parfaits, on veillera en particulier à l’étanchéité des presse- périodiques des circuits de prise de pression. On est totalement
étoupe. affranchi d’une sujétion comparable avec l’électromagnétique.
Un élément principal du prix est le prix d’étalonnage en débit réel. ■ Les débitmètres à flotteur ont une précision moins bonne que
En effet, cet instrument ne peut être étalonné avec précision en uti- les débitmètres électromagnétiques ; leur loi de mesure est éga-
lisant seulement des mesures dimensionnelles et électriques. Avec lement linéaire et pour des applications simples où l’on ne recher-
de telles méthodes, on ne peut atteindre qu’une précision d’étalon- che qu’une précision moyenne, à lecture directe et sans
nage moyenne mais qui vaut bien celle d’autres instruments de enregistrement, sans transmission électrique à distance, ils sont
mesure de débit susceptibles d’un étalonnage absolu (tels les débit- beaucoup moins coûteux que l’électromagnétique. Pour les autres
mètres à organe déprimogène lorsque la plage de débit est étendue). emplois dans des diamètres moyens, l’électromagnétique est plus
Le débitmètre électromagnétique a une sensibilité certaine aux performant. Dans les très petits débits, la suprématie de l’électroma-
inductions parasites d’origines électrique et magnétique, et gnétique peut être remise en question, car le débitmètre à flotteur se
nécessite des précautions d’installation (§ 6). prête assez facilement à la réalisation de microdébitmètres.
Le défaut principal du débitmètre électromagnétique est sa ten- ■ Les débitmètres à hélice sont tout aussi précis que les débit-
dance à être affecté d’une dérive de zéro en fonction de différents mètres électromagnétiques, mais dans un domaine plus étroit de
facteurs d’influence. Cette dérive, toutes choses égales par ailleurs, vitesse débitante (de 2 à 5 m/s environ). Le facteur d’étalonnage
dépend du degré de sophistication de l’appareil et donc de son diminue régulièrement lorsque la vitesse débitante diminue sans
prix. que la fidélité diminue pour autant.
Il est souvent nécessaire de régler le zéro de l’instrument après Donc, moyennant une correction pour le débitmètre à hélice, les
installation, surtout si l’on s’intéresse aux faibles vitesses débitantes. deux appareils deviendront équivalents, mais alors le prix le sera
On peut néanmoins s’affranchir de cette nécessité avec les débit- aussi, si l’on s’en tient aux débitmètres supérieurs à 100 mm. Le
mètres modernes lorsque le liquide mesuré est suffisamment débitmètre à hélice est beaucoup plus fragile et sujet à usure, et ce
conducteur et l’échelle minimale supérieure à 2 m/s. critère déterminera le choix en fonction de l’agressivité du fluide
Lorsque le corps du capteur est vide, le zéro ne reste pas stable mesuré et des possibilités de révision périodique.
en général et l’instrument délivre des indications fantômes ; la
mesure doit alors être inhibée ou, ce qui revient au même, doit être

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Lorsque l’on désire connaître non le débit, mais seulement les L’étalonnage est forcément entaché d’une erreur de mesurage qu’il
quantités débitées, et ce avec une précision moyenne, on préférera faudrait s’efforcer de déterminer en procédant à un grand nombre
le débitmètre à hélice, plus simple, en s’arrangeant pour ne pas de mesurages, de manière à dégager une valeur convention-
avoir affaire à des vitesses débitantes inférieures à 0,25 m/s. nellement vraie de la constante de mesurage. L’erreur provient plus
du procédé de mesure du débit vrai que de l’instrument.
■ Les compteurs d’eau volumétriques s’exécutent dans plu-
sieurs versions qui se caractérisent par des précisions de mesure La constante de mesurage doit être déterminée pour diverses
fort différentes, et il ne peut y avoir d’ambiguïté de choix que s’il valeurs du débit à moins que la caractéristique d’influence débit ne
s’agit d’un appareil de précision pour conduite de diamètre supé- soit connue. Dans le cas particulier du débitmètre électromagné-
rieur à 100 mm ou bien lorsque la perte de charge admissible est tique, il est admis que la constante de mesurage ne doit pas nor-
faible, ou encore lorsque le liquide est agressif. Dans les autres cas, malement être tributaire du débit. À l’erreur systématique qui
les domaines d’application sont nettement différents. résulte des écarts constatés lors du premier étalonnage, il convient
d’ajouter l’erreur fonction du débit, communément appelée erreur
■ Les débitmètres à ultrasons sont moins précis que les de linéarité. Cette erreur de linéarité peut être considérée comme
débitmètres électromagnétiques, mais ont un avantage de prix cer- une erreur complémentaire, au même titre que les erreurs résultant
tain lorsque le diamètre de la conduite dépasse 500 mm. Ils sont de l’emploi de l’instrument dans des conditions autres que celles
plus sensibles aux perturbations amont et aval que les débitmètres de l’étalonnage.
électromagnétiques. Ils sont aussi plus sensibles à la présence des Ces considérations illustrent bien l’importance de l’étalonnage
bulles de gaz et de corps étrangers. Lorsque, du fait de l’importance conçu comme nous venons de l’indiquer pour non seulement déte-
du diamètre, l’étalonnage du débitmètre électromagnétique est jugé rminer la constante de mesurage, mais aussi donner une limite
trop coûteux, ou même se trouve impossible, le débitmètre électro- d’erreur.
magnétique perd son avantage relatif à la précision du facteur
d’étalonnage et se trouve ramené de ce point de vue au niveau du Lorsque l’on peut déterminer l’erreur de mesure sur le débit, on
débitmètre à ultrasons. On aura alors le choix entre deux appareils peut calculer l’erreur propre de l’instrument ainsi que l’erreur
dont l’un, plus cher, aura une plage de mesure de débit très large, aléatoire.
sera peu sensible aux perturbations de la veine liquide et à la nature Remarque : l’étalonnage dont nous venons de parler est bien entendu un étalonnage en
débit vrai et n’a rien à voir avec un étalonnage qualifié abusivement d’absolu qui, à partir
du fluide ; l’autre moins cher, mais moins satisfaisant aux basses de mesures mécaniques et électriques sur les éléments du débitmètre, prétend déterminer
vitesses débitantes, sera plus exigeant en matière de longueur la constante de mesurage.
droite amont pour conserver une certaine précision. Lorsque la pré- L’étalonnage doit donc être effectué dans des conditions telles
cision exigée est médiocre (de l’ordre de 3 %), la question de choix qu’aucun des facteurs d’influence retenus ne vienne agir sur le résul-
ne se pose plus. tat du mesurage (nous rappellerons que les facteurs non retenus,
■ Les sondes à insertion (§ 2.2.2) employées en mesure de débit c’est-à-dire les facteurs dont l’influence est faible, sont réputés
sont par leur principe de mesure comparables aux débitmètres élec- causer des erreurs assimilables à des erreurs aléatoires). Ces
tromagnétiques mais leurs précisions ne sont en rien comparables, conditions sont appelées conditions de référence. Nous
car il y a toute la différence entre une mesure ponctuelle et une verrons (§ 5.3.3) que des nécessités pratiques conduisent à élargir
mesure globale. Pour que la mesure ponctuelle soit représentative la fourchette des conditions de référence plus qu’il ne conviendrait
du débit et ne soit pas légèrement fluctuante, il faut éviter les pertur- pour s’en tenir à la définition proposée.
bations en amont et en aval. Le facteur de mesure d’une sonde à Une fois l’étalonnage effectué, il faut déterminer les différentes
insertion employée en débitmètre ne sera jamais connu avec une erreurs complémentaires en fonction du facteur d’influence. Bien
précision comparable à celle du débitmètre électromagnétique, entendu, on se limite aux facteurs qui ont une influence effective.
hormis le cas d’un étalonnage en place. Mais sa fidélité reste hono-
rable pour lui permettre de prendre l’avantage lorsqu’on n’a pas
besoin d’une précision élevée et que les différences de prix sont très 5.1.2 Catégories d’essais
importantes, c’est-à-dire pour des diamètres de conduite supérieurs
à 300 mm. Il n’est pas possible de procéder, sur chaque appareil, à tous les
Remarque : débitmètres insérés dans des conduites de gros diamètres enterrées ; la essais nécessaires à la détermination des caractéristiques
dépose d’un débitmètre global Venturi ainsi que celle d’un débitmètre électromagnétique
ont des conséquences importantes non seulement sur les coûts, mais sur la gestion de d’influence. Jusqu’à présent, en matière de débitmètres électro-
l’exploitation, et il convient de bien peser le risque que présente l’adoption de tel ou tel magnétiques, de tels essais ont été effectués par les constructeurs
débitmètre. À ce point de vue, les mesures ponctuelles ou partielles, telles celles réalisées eux-mêmes au cours du développement des instruments et n’ont
par la sonde à insertion ou le débitmètre à ultrasons, présentent un moindre risque.
pas été, très généralement, le fait des utilisateurs.
Il faut savoir que les installations permettant des mesures précises,
ainsi que leur mise en œuvre, sont très onéreuses, et les construc-
5. Essais et étalonnages teurs savent bien qu’ils représentent une part importante de leurs
frais de développement. Les installations de mesure de débit d’eau
sont, pour la France :
5.1 Considérations générales — le CEMATH (Centre d’Études des Matériels Hydrauliques,
dépendant du Canal de Provence) à Aix-en-Provence ;
Les essais ont pour but de déterminer l’aptitude du débitmètre à — la Société Anonyme de Gestion des Eaux de Paris (Stations
fournir une indication juste et fidèle dans toutes les conditions d’essais des débitmètres) (SAGEP) ville de Paris ;
d’emploi envisagées. Dans cette optique, les essais comportent — le Centre Technique des Industries Aérauliques et Thermi-
l’établissement des caractéristiques d’influence. ques (CETIATH) à Lyon ;
— l’Électricité de France à Chatou.
L’intercomparaison de ces stations organisée par le BNM (Bureau
5.1.1 Caractères de l’étalonnage National de Métrologie), en 1990, a permis d’obtenir des résultats
cohérents à 2 millièmes près. Les différents essais de type appli-
L’étalonnage a pour but de déterminer la constante de mesurage cables aux débitmètres électromagnétiques sont définis dans les
dans toute l’étendue de l’échelle, c’est-à-dire le coefficient par normes ISO/TC 30/SC 5N66 et ISO/TC 30/SC 5N72.
lequel il faut multiplier le signal de sortie pour obtenir le débit : Le résultat des essais de type est essentiel pour l’utilisa-
accessoirement l’étalonnage comporte une opération d’ajustage de teur. Il est maintenant souvent donné sous forme d’une courbe
l’échelle à la valeur désirée et doit fixer une référence pour pou- enveloppe telle que l’une de celles représentées sur la figure 8,
voir, le cas échéant, modifier l’échelle de l’instrument.

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Le simulateur est parfaitement utilisable pour déterminer les


caractéristiques du convertisseur. Il permet, en particulier, de vérifier
l’influence de la température et des variations de tension du secteur
sur le convertisseur.
Le simulateur n’est pas, en général, propre à la détermination
des effets de la distorsion du courant alternatif.
Retenons qu’on ne saurait se passer des essais avec simulateur
pour les convertisseurs qui permettent de simplifier et d’abréger
notablement les essais en débit.
D’autre part, par substitution, le simulateur présente également
l’intérêt de fournir une mesure indirecte du signal de débit à la sortie
de l’élément primaire. Cette mesure donne une évaluation ou tout
au moins un repérage de la sensibilité de l’élément primaire seul,
indépendamment de l’élément secondaire associé. Cette sensibilité
s’exprime en µΩ/unité de débit ; en effet la tension recueillie aux
électrodes est proportionnelle au courant inducteur dans la gamme
normale d’utilisation et donc on a :

U électrodes en µV/ ( m 3 ⋅ s –1 )
--------------------------------------------------------------------------- = Sensibilité du capteur en µΩ/ ( m 3 ⋅ s –1 )
I inducteur en A
La connaissance de cette valeur est précieuse lors des opérations
d’entretien.

Figure 8 – Courbes d’enveloppes de précision


5.3 Essais d’étalonnage.
courbe qui définit la valeur minimale de l’erreur pour diverses clas- Essais en débit réel
ses de débitmètres. En même temps doivent être spécifiées
l’échelle et les conditions de référence des essais. En outre, l’effet 5.3.1 Étalonnage à sec
des facteurs ayant une influence notable doit être précisé ainsi que
les plages admissibles de variation de ces facteurs. On ne doit Lorsqu’on cherche à établir, par des mesures physiques, la valeur
jamais oublier que l’incertitude résultant de ces facteurs doit être et l’orientation du champ magnétique en différents points de la sec-
ajoutée à l’erreur portée sur la courbe enveloppe. tion de mesurage puis, par calcul d’intégration, le facteur d’étalon-
nage d’un débitmètre électromagnétique, on s’aperçoit très vite
qu’on n’obtient qu’une précision médiocre, au prix d’un travail
5.2 Essais statiques et électriques important. L’étalonnage par le calcul ou étalonnage à sec n’est plus
compatible avec la précision généralement recherchée pour les
débitmètres électromagnétiques.
5.2.1 Essais de résistance à la pression du corps
de l’élément primaire
5.3.2 Procédures d’essai en débit réel
De tels essais n’ont rien de très particulier, mis à part le fait qu’il (cf. NF X 10-138)
est bon de les effectuer avant étalonnage, car la mise en pression
fait disparaître les hystérésis mécaniques provenant des contraintes 5.3.2.1 Mesure à débit constant
de fabrication.
On s’efforce d’obtenir un débit rigoureusement constant tel
Quelquefois, un essai de pression est spécifié, l’ensemble étant
qu’on peut l’obtenir en utilisant la pression d’une colonne d’eau de
en fonctionnement, afin de vérifier que la mise en pression n’a pas
hauteur constante. La hauteur de cette colonne d’eau peut être
d’effet sur le zéro. Il faut alors prendre garde à ce que la mise en
maintenue extrêmement constante en aménageant un déversoir de
pression ne provoque pas des déplacements de liquide qui appa-
grande section par rapport à la section de la conduite d’écoulement
raîtraient comme une dérive du zéro.
du débit. L’alimentation du réservoir sommital doit être maintenue
légèrement supérieure au débit de l’étalonnage.
5.2.2 Essais électriques. Essais simulés Pour être certain d’éviter toute erreur, il faut diminuer les régimes
transitoires : la meilleure manière est d’aiguiller très rapidement le
Les essais en débit sont longs et onéreux, aussi les remplace-t-on débit vers la capacité jaugée en démarrant au même instant la
dans la mesure du possible par des essais avec un débit simulé, mais mesure du temps. Lorsque la capacité est pleine, on aiguille rapi-
il faut pour cela être certain que la simulation du débit est bien exacte dement le débit en dehors et l’on arrête simultanément le comptage
et n’est pas affectée par la variation du facteur d’influence considéré. du temps. On ne peut éviter que chaque aiguillage dure un temps
fini au cours duquel le débit est transféré progressivement. On réalise
Un simulateur est un quadripôle qui reçoit le signal de référence en pratique le système d’aiguillage pour que les erreurs se
(§ 2.3) et élabore à partir de celui-ci un signal réglable en grandeur compensent. On prend la capacité jaugée assez grande pour que le
et en phase, qui représente les caractéristiques d’un signal de débit. temps d’aiguillage ne soit qu’une faible fraction du temps total de
Il faut que le facteur du simulateur soit connu, qu’il soit précis, mesure.
stable, que la forme en soit identique à celle d’un signal de débit
et que les facteurs d’influence que l’on fait varier ne modifient pas
5.3.2.2 Mesures à débit à peu près constant
la valeur du signal de débit fictif par rapport au signal de référence.
Ce simulateur permet d’essayer le convertisseur mais ne préjuge en Toutes les conditions requises au paragraphe 5.3.2.1 sont difficiles
rien des qualités du capteur. à obtenir et sont onéreuses. Lorsque les débits sont importants, c’est
quelquefois impossible.

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Les propriétés de linéarité du débitmètre électromagnétique, sa


faible constante de temps, la nature électrique de l’indication de
débit permettent d’obtenir une précision aussi bonne en procédant
à une mesure à débit légèrement variable.
Il faut alors faire une intégrale en fonction du temps du signal
délivré par l’instrument, avec une précision largement meilleure que
celle que l’on veut obtenir. Les systèmes modernes permettent
d’obtenir une précision de quelques 10 –4 en valeur relative. Le sys-
tème à aiguillage peut toujours être employé, mais cette fois en inté-
grant le débit. On peut également partir du débit zéro et arrêter le
débit à la fin du dépotage, à condition que les régimes transitoires
ne durent qu’une faible fraction du temps de mesure.
L’effet de ces régimes transitoires peut être déterminé en procé-
dant à deux essais successifs portant sur la même quantité entre
les mêmes niveaux de la capacité mais, au cours du second essai,
on procède à un arrêt du débit au milieu de l’essai, de manière à
provoquer une seconde fois le régime transitoire. On constate en
pratique que, dès que la durée du transitoire est égale au dixième
du temps total, la différence des deux mesurages est indiscernable.

5.3.3 Conditions des essais.


Conditions de référence
Les normes (NF X 10-120) prescrivent les conditions de référence
suivantes :
— fluide : eau propre, exempte de bulles et de particules ; Figure 9 – Installation d’un débitmètre électromagnétique
— pas d’écoulement axisymétrique ou hélicoïdal. Cette condition
signifie qu’en amont des cinq longueurs droites il ne peut y avoir
de perturbation créant une forte dissymétrie axiale ; y a lieu de s’assurer que, pour le débit à mesurer, la vitesse d’écou-
— débit non pulsé ; lement est encore suffisante pour que l’erreur reste dans des limi-
— au moins cinq longueurs droites égales au diamètre en amont tes acceptables.
de l’élément primaire et trois en aval ; La précision est d’autant meilleure que la vitesse débitante est
— diamètre interne de la conduite amont égal au diamètre plus élevée. En outre, à partir d’une dimension nominale de
interne de l’élément primaire ; 100 mm, le prix de l’élément primaire augmente en fonction du
— température de l’eau : 4 à 40 oC. Ces limites de température, diamètre et l’économie ainsi réalisée va bien au-delà des frais de
assez larges, sont imposées par le fait qu’il est pratiquement convergent-divergent. Il est tentant de profiter de la réduction de
impossible de régler la température de l’eau des stations d’essai de diamètre pour placer là des éléments de robinetterie ; ce n’est pas
gros diamètres ; incompatible avec un bon fonctionnement du débitmètre sous
— conductivité de l’eau : comprise entre 50 et 5 000 µS/cm ; réserve du respect des règles que nous avons indiquées (§ 4.1.3.3).
— environnement : 0 à 30 oC pour l’élément primaire, 10 à 30 oC
pour l’élément secondaire ; Les conditions d’exploitation sont déjà bonnes lorsque la vitesse
— l’alimentation doit se faire à la tension nominale à 2 % près ; débitante en fin d’échelle est de 2 m/s. On peut aller jusqu’à 7 et
fréquence (s’il y a lieu) égale à la fréquence nominale à 0,5 % près ; même 11 m/s lorsque le fluide n’est ni visqueux ni abrasif. On est
distorsion (s’il y a lieu) inférieure à 0,05. limité dans cette voie par la perte de charge admissible dans le
convergent-divergent.
Lorsque la conicité du convergent est faible (3,5o de demi-angle
au sommet), la longueur du convergent peut être comprise dans la
6. Exploitation et utilisation longueur droite amont spécifiée (5 ou 10 diamètres suivant la pré-
cision désirée).
Pour éviter une trop grande perte de charge, le divergent aval
6.1 Choix du procédé électromagnétique doit avoir aussi une conicité faible, quitte à le tronquer si l’on veut
diminuer le coût de l’installation.
Il importe de faire un choix judicieux de l’emploi du débitmètre
Lorsque le fluide à mesurer est relativement chargé, il est recom-
électromagnétique en fonction des besoins et des propriétés de
mandé de disposer l’axe du tronçon de mesurage verticalement ; si
l’instrument.
la nécessité veut que cet axe soit horizontal, on fera en sorte que
Il peut arriver que, pour le but visé, le débitmètre électromagné- les génératrices inférieures des tronçons de conduite soient dans le
tique ne soit pas adéquat [12]. prolongement l’une et l’autre (figure 9b) ; dans ce cas, l’axe des
électrodes doit être perpendiculaire au plan des trois axes. On évi-
tera que l’axe des électrodes ne soit vertical.
6.2 Conception de l’installation
L’installation type est représentée sur la figure 9.
6.2.2 Disposition du circuit véhiculant le fluide

■ Élimination des gaz en suspension


6.2.1 Choix du diamètre nominal Le débitmètre mesurant un débit-volume, des dispositions seront
prises pour éviter la présence de gaz sous forme d’émulsion. Le gaz
Le diamètre nominal doit être choisi de sorte que la vitesse peut se rassembler en bulles qui, lorsqu’elles passent au droit des
d’écoulement soit suffisante pour une bonne précision. électrodes, créent des discontinuités de conductivité préjudiciables
Cependant, il est parfois jugé plus simple d’adopter un diamètre à la stabilité de l’indication.
nominal égal à celui de la conduite adjacente, mais dans ce cas il

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■ Élimination des coups de bélier Signalons que certains éléments primaires ne peuvent être pla-
Afin d’éliminer les risques de surpression ou de dépression dans cés à proximité d’une masse magnétique importante sans que le
la conduite, des précautions seront prises pour prévenir l’apparition facteur de mesurage soit perturbé. Une distance égale au diamètre
de coups de bélier par l’utilisation d’accumulateurs hydropneuma- procure en général une sécurité suffisante.
tiques ou de clapets antiretour. ■ Fixation du potentiel de l’élément primaire
■ Particules magnétiques ● Pour éviter la présence de tensions trop élevées en mode
commun à l’entrée de l’élément secondaire, on s’efforce en général
Lorsque le fluide transporte des particules ferromagnétiques,
de fixer le potentiel du fluide au potentiel alternatif moyen des élec-
même en très petite quantité, on doit craindre que celles-ci ne
trodes.
soient retenues au droit des inducteurs par le champ. Cela peut
spécialement se produire dans les appareils à fort champ inducteur Comme ce dernier est généralement proche de celui de la masse
alimentés directement par le secteur. Il faut, dans ce cas, disposer du capteur, cela revient à faire en sorte que le fluide soit mis à la
des filtres à particules magnétiques. masse du capteur. Le revêtement intérieur isolant est un obstacle
à cette mise à la masse. Si la conduite adjacente est en matériau
Avec des appareils à champ faible, ce phénomène n’est plus à
isolant, il sera nécessaire de mettre en place dans la conduite une
craindre si la vitesse reste suffisante. Toutefois, si la densité de par-
électrode généralement de forme annulaire, reliée au corps de
ticules magnétiques est élevée, le facteur d’étalonnage risque
l’élément primaire. Lorsque la conduite adjacente est métallique,
d’être affecté.
on la relie au corps de l’élément primaire par des tresses entre les
■ Validation de la mesure brides (figure 9).
Pour que la mesure soit correcte, il faut que la manchette du Il est quelquefois nécessaire de fixer le potentiel de l’élément
débitmètre soit à tout instant entièrement remplie par le fluide à primaire par rapport à celui des masses métalliques avoisinantes,
mesurer. c’est-à-dire en définitive par rapport à la terre.
L’ensemble de la tuyauterie doit être conçu de telle manière que Par ailleurs, il arrive fréquemment que l’enveloppe de l’élément
cette condition soit satisfaite à tous les régimes de débit. Dans secondaire soit reliée à la terre. Il peut s’ensuivre que des blindages
certaines circonstances, si la manchette de l’appareil se vide complè- des conducteurs reliant élément primaire et élément secondaire
tement, il se peut que l’appareil n’indique par un débit nul. Si les soient parcourus par des courants d’équilibrage importants suscep-
règles d’exploitation ne permettent pas de lever cette ambiguïté, il tibles de provoquer des perturbations. C’est pourquoi il est recom-
faut prévoir un dispositif approprié d’invalidation de la mesure. Un mandé de s’informer auprès des constructeurs des dispositions à
tel dispositif peut être constitué par une des électrodes auxiliaires prendre lorsque l’on peut craindre que les terres soient à des poten-
qui surveillent en permanence la conductivité du fluide à l’intérieur tiels différents.
de la manchette. Une de ces électrodes peut être constituée par une ● Si la conduite est munie d’une protection cathodique en cou-
bride en contact avec le fluide, l’autre peut être incorporée à l’élément rant continu, il n’est plus possible de procéder comme il vient d’être
primaire. indiqué, en utilisant une simple connexion métallique.
La plupart des constructeurs livrent ou peuvent livrer sur Lorsqu’une protection cathodique est appliquée, les parties inter-
demande des éléments primaires comportant cette électrode, ainsi nes des conduites adjacentes sont en général revêtues d’un matériau
que le dispositif d’invalidation associé. relativement isolant. On peut donc isoler totalement l’élément
primaire du reste de la conduite.
■ Liquides chargés de particules abrasives
Le courant continu de polarisation est en général obtenu par
Les liquides abrasifs provoquent une usure plus ou moins impor-
redressement d’un courant alternatif, et le courant redressé n’est pas
tante du revêtement intérieur, qui doit être choisi en conséquence.
filtré, si bien qu’il subsiste des composantes alternatives qui peuvent
Le collet amont du revêtement est la partie la plus sensible au s’introduire dans l’élément secondaire, principalement en mode
phénomène d’érosion, même lorsque le liquide n’est pas très abrasif commun mais aussi en mode série, et peuvent avoir une action per-
(pâte à papier par exemple) ; malgré les précautions prises, turbatrice plus ou moins grande suivant que les inducteurs sont ali-
l’alignement du tube intérieur de l’élément primaire et de la conduite mentés ou non à la fréquence du réseau.
à l’amont peut être imparfait. Il arrive fréquemment que cette
Pour remédier à cet inconvénient, il faut d’abord filtrer le courant
conduite soit d’un diamètre très légèrement supérieur, il faut alors
continu de protection, de manière à diminuer le niveau des compo-
prévoir un anneau de protection résistant à l’abrasion.
santes alternatives.
■ Dépôts sur les électrodes
Lorsque des dépôts importants se produisent sur les électrodes,
le fonctionnement du débitmètre est perturbé. Pour éviter ces 6.3 Précautions pratiques d’installation
dépôts, il faut que la vitesse d’écoulement soit le plus élevée possible
et qu’aucune électrode ne soit placée en bas du tube de mesurage. 6.3.1 Contraintes mécaniques
Il est également possible d’utiliser des systèmes de nettoyage (§ 3.4), sur le corps de l’élément primaire
mais ces systèmes sont à éviter ; on peut aussi utiliser des capteurs
à électrodes démontables. Le corps de l’élément primaire doit être soustrait le plus possible
■ Choix des emplacements et spécification des liaisons aux contraintes mécaniques importantes. Quelle que soit la manière
dont l’élément primaire est réalisé, il comporte des pièces isolantes
En ce qui concerne la liaison élément primaire – élément secon-
dont la tenue mécanique et l’étanchéité aux points de raccordement
daire, il faut toujours suivre rigoureusement les indications du
seront satisfaisantes dans la mesure où l’assemblage que constitue
constructeur. En règle générale, le ou les câbles de liaison ne doivent
l’élément primaire n’est pas soumis à des contraintes mécaniques
pas longer des câbles transportant des courants forts ou parcourus
trop élevées. Cela est particulièrement vrai pour les débitmètres à
par des transitoires de commutation. La longueur de la liaison élé-
revêtement céramique à montage « sandwich ».
ment primaire – élément secondaire doit être la plus courte possible.
Ces contraintes peuvent résulter de l’action de la température
L’élément secondaire ne doit pas être soumis à des champs
sur les canalisations.
magnétiques importants, c’est-à-dire être proches de barres de dis-
tribution, de gros redresseurs, de machines tournantes, d’armoires Pour limiter les efforts en jeu, il est recommandé de prévoir sur
à relais puissants, etc. les conduites des soufflets de dilatation ou des joints glissants
(figure 9), en prenant garde qu’ils ne soient pas à l’origine de tur-
bulence en amont.

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D’autres contraintes peuvent d’ailleurs apparaître du fait des l’environnement du dispositif marquent la différence qui existe avec
tolérances de montage ; c’est pourquoi l’interposition d’un élément les débitmètres électromagnétiques industriels pour électrolytes.
d’adaptation est toujours conseillé, d’autant que ce dernier facilite Dans le domaine des métaux liquides, il existe deux grands
grandement le montage et le démontage de l’instrument sur la types de débitmètres électromagnétiques :
conduite.
— l’un basé sur la mesure d’une force électromotrice induite par
La qualité des raccordements, surtout dans la portion de conduite effet Faraday ;
amont, doit être exemplaire : pas d’aspérités, pas d’excentration, pas — l’autre basé sur la modification du couplage de bobinages
de discontinuité. Il est essentiel que les joints d’étanchéité ne fassent (débitmètre à distorsion de flux DDF).
pas saillie à l’intérieur.

6.3.2 Branchements électriques 7.1 Débitmètres à effet Faraday


Les raccordements électriques entre éléments primaire et secon- Historiquement, les débitmètres à effet Faraday ont été utilisés
daire doivent répondre à des règles particulières qui ne sont pas de pour le sodium liquide avec des tubes et des électrodes en acier
pratique courante et sont même contraires à certaines pratiques cou- inoxydable. Le choix des matériaux est fonction de la nature du
rantes. Il faut donc rechercher sur les documents quelles sont les fluide conducteur à contrôler ; mais le tube de mesure doit être
indications du constructeur à ce sujet et les suivre scrupuleusement. amagnétique dans tous les cas.
Le capteur est assez souvent inséré dans une conduite très longue ;
les lignes d’alimentation et de transmission d’informations sont 7.1.1 Principe
longues et sont par conséquent une cible de choix pour la foudre ;
même si l’installation n’est pas victime d’un coup de foudre direct, Un conducteur, par exemple le sodium liquide, en mouvement
les inductions d’électricité statique peuvent endommager les circuits dans un champ magnétique est le siège d’une force électromotrice
électroniques. (effet Faraday). Cette fém s’exprime par (figure 10) :
Le câblage doit être réalisé pour que les inductions statiques e = BLV
s’écoulent à la terre ou même, en cas de besoin, à la conduite,
sans passer par les appareils. Le débit Q dans la canalisation a pour expression :
Bien entendu, dès que le risque est grand, des dispositifs de Q = Ke
protection doivent être disposés sur les raccordements.
avec e (V) fém,
B (T) induction magnétique,
6.4 Contrôles d’exploitation L (m) longueur du conducteur,
V (m/s) vitesse d’écoulement,
Il est tout à fait possible, par des contrôles d’exploitation judi-
cieusement pratiqués, d’établir, avec une quasi-certitude, une pré- K coefficient calculé pour chaque débitmètre, fonction
somption de bon fonctionnement de l’instrument. des diamètres intérieur et extérieur du tube, de la
variation avec la température de la résistivité du
Au premier rang de ces contrôles figure le contrôle du gain de sodium et de celle de l’acier inoxydable du tube ou
transfert, qui est habituellement pratiqué par un simulateur interne
des électrodes et de l’induction B.
à l’appareil. Ce contrôle vérifie en général du même coup la cor-
rection du signal de référence ou la valeur du courant inducteur ; Le champ magnétique est donné par un aimant permanent
de nombreux appareils à microprocesseur sont dotés de fonctions monobloc ou par un assemblage d’aimants de géométrie simple.
d’autotest qui facilitent grandement ces contrôles. Toutefois, pour améliorer le profil de l’induction B dans la
conduite, la technique employée est l’écrasement du tube.
Le contrôle de la stabilité du zéro lorsque le débit est arrêté,
conduite pleine, est également un indice précieux. Il est bien peu L’aimant est le point sensible du débitmètre : la température, les
de défectuosités de fonctionnement qui n’aient pas une influence chocs, peuvent provoquer des dérives.
sur la qualité du zéro. Lorsque l’élément primaire et l’élément Le tube de mesure est en acier inoxydable, généralement de même
secondaire peuvent être déconnectés, les mesures de l’isolement diamètre que celui sur lequel il est monté. Deux électrodes sont
du circuit inducteur par rapport à la terre et l’isolement du circuit soudées sur le tube de mesure, et doivent être impérativement de
des électrodes par rapport à la terre sont des indicateurs précieux même nature afin d’éviter un effet thermocouple. Contrairement aux
du stade de dégradation de l’appareil. débitmètres électromagnétiques utilisés pour les liquides électroly-
tiques, les électrodes ne sont pas isolées du tube de mesure car le
métal en mouvement est beaucoup moins résistif que le tube
6.5 Changement d’un élément lui-même.

Le changement d’un élément primaire ou secondaire nécessite


de s’assurer de la cohérence des réglages (sensibilité du capteur,
gain du convertisseur, valeur de la pleine échelle...).

7. Débitmètres
à métaux liquides
Ces débitmètres électromagnétiques pour métaux liquides sont
utilisés le plus souvent pour contrôler des débits de sodium liquide
Figure 10 – Principe d’un débitmètre à effet Faraday (doc. Novatome)
(dans le nucléaire).
Il existe aussi des appareils pour mesurer des débits de mercure
et de lithium. La nature du fluide, sa température (100 à 600 oC),

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7.1.2 Précautions d’emploi 7.2.2 Conditions de fonctionnement


Le tube doit être préchauffé et calorifugé, avant le passage du L’appareil ne doit pas être soumis à des contraintes mécaniques
fluide. Cependant, il faut veiller à ce que l’aimant ne monte pas de tuyauterie excessives. Il permet de déterminer toute variation
lui-même en température. de débit (± 5 %) par rapport au débit nominal qui sera déterminé
Lorsque le conduit est resté un certain temps à l’air, il se forme lors du démarrage de l’installation.
une couche d’oxyde à l’intérieur. Cette couche isole électriquement Une précision accrue demanderait une correction du signal en
les électrodes. Pour les nettoyer, il faut « mouiller » le tube ; cela fonction de la température du mercure et éventuellement une
consiste à faire circuler le fluide à température moyenne (≈ 400 oC linéarisation de celui-ci.
pour Na) pendant quelques heures. Le principe de ces capteurs, non intrusifs, sans électrodes en
Sans étalonnage, la précision de ce débitmètre est meilleure que contact avec le fluide, permet de supprimer tout entretien au
± 7 %. niveau du capteur.
Même si les débitmètres à métaux liquides sortent du cadre des
débitmètres industriels pour électrolytes, les progrès réalisés dans
7.2 Débitmètres à distorsion de flux ce domaine ces dernières années par des chercheurs du nucléaire
pourraient peut-être intéresser un jour les industriels qui utilisent
Ces débitmètres présentent l’avantage d’exclure tout contact des métaux liquides.
avec le fluide à contrôler et limitent les problèmes de matériaux
rencontrés avec les débitmètres à effet Faraday. Le tube de mesure
est, toujours, en matériau amagnétique : par exemple, en matériau
plastique pour du mercure (< 130 oC) et en acier inoxydable pour
le sodium.

7.2.1 Principe
Ce capteur (figure 11) est constitué d’une bobine primaire ali-
mentée par un courant sinusoïdal et de deux bobines secondaires
placées symétriquement de part et d’autre de la bobine primaire.
Ces trois bobines sont enroulées autour du conduit qui véhicule le
fluide ; le calcul théorique en est relativement complexe.

Figure 11 – Débitmètre à distorsion de flux (doc. Novatome)

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P
O
U
Débitmètres électromagnétiques R

E
par Jean-Noël STAUB N
Ingénieur de l’École Supérieure d’Électricité
et Laurence BERGOUGNOUX
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X 10-120 11.93 Mesure de débit d’un fluide conducteur dans les
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électromagnétiques. and evaluating their performance under installed
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mance des débitmètres électromagnétiques utili- conduites fermées. Méthode par débitmètres
sés pour les liquides (X 10-121). électromagnétiques.
NF X 10-138 09.83 Mesure de débit de liquides dans les conduites ISO 9104 1991 Mesure de débit de fluides dans les conduites fer-
fermées. Méthode par pesée. mées. Méthode d’évaluation de la performance
des débitmètres électromagnétiques utilisés pour
7 - 1994

les liquides.

Constructeurs
Doc. R 2 275

ABB Instrumentation, Division Kent-Taylor Krohne


Bailey Sereg Novatome
Danfoss Otic Fischer & Porter
Endress + Hauser Sappel
Faure Herman SART
Foxboro France Yokogawa France
I2E

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