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Votre PROGRAMME de droit

ANNALES 2 0 1 8
constitutionnel L1-S2 traité à travers
les DIFFÉRENTES ÉPREUVES
rencontrées en TD et lors de l’EXAMEN
Les CORRIGÉS sont CONFORMES
aux attentes de votre professeur et à ce que ANNALES

CORRIGÉES ET COMMENTÉES
vous pouvez réaliser dans le temps imparti. CORRIGÉES ET COMMENTÉES
FINAL (dissertation, commentaire,
cas pratique, QRC et QCM).
2019
des institutions
la mise en place
organiques pour ainsi marqué par
une mul-
d’ordonnances
gouvernement, Ve République est la législation par
voie
e. Le début de la
de la V Républiqu
e
titutio n permet également retards
nces. La Cons en souvenir des
tiplicité d’ordonna ines spéc ifiques. En effet, e bliqu e, les articles
des doma
que d’ordonnance dans s sous la IV Répu

Dissertation juridi
textes budg étaire d’ord onna nce,
votes sur les vigueur, par voie

Sous la direction
chroniques des isent la mise en
Sujet 8 Constitution autor le, en cas de
47 et 47-1 de la la Sécurité socia
financement de . De plus, et depu
is
de finances et de

LICENCE 1
des projets de loi dans les délai s constitutionnels articl e 74-1,
le Parlement son
non-adoption par Constitution, en
nt : 28 mars 2003, la en Outre-mer. Si
ces

d’Aurélien Baudu
rez le sujet suiva s la titutionnelle du
ordonnances sou
Vous traite la réforme cons onna nce pour le droit applicable s, l’artic le 38
« La pratique des des domaines préci
:
Durée de l’épreuve prévoit une procé
dure d’ord
se cantonnent à légiférer par
3 heures d’ordonnances gouvernement de
Ve République »
différents types ère générale, au et 47-1 res- Très bien !
Aucun document n permet, de mani é, les articles 47
de la Constitutio aujourd’hui abrog n rencontrant peu
de
L’article 92 étant

LICENCE 1
sujet et de son
n’est autorisé voie d’ordonnance. l’artic le 74-1 de la Constitutio sur la pratique
La délimitation du
étape essentielle
sés à ce jour, ralités, principale
ment champ est une
tant encore inutili de leurs géné de la dissertation.
Il apparaît
compte tenu entreront nos réflex
ions. se concentrer sur
succès, c’est ainsi, 38 que se conc opportun ici de
de l’article ent, pour l’exé-
Constitution.
Paly) : des ordonnances et au gouvernem
l’article 38 de la
CORRECTEUR (N. Constitution perm rs une loi
OBSERVATIONS DU e La procédure de
l’article 38 de la de l’accord du
Parlement à trave
juridique. L’étud amme et à la suite mesures qui re-
dans sa technicité cution de son progr un délai limité, des
lté du sujet réside d’un ensemble
de dis- re par ordonnances, pour au pouv oir exécutif de
La principale difficu cher à l’examen ire nécessite de d’habilitation, de prend
ine de la loi. Elle
perm et ainsi
fier le droit exis-
es oblige à s’atta Le travail préparato ent du doma pour modi
des ordonnanc aire s
ent procédurales. es (dispositions lèvent habituellem législative ordin néan- Attention à bien
définir les notion
essen tiellem ordon nanc ent à la procédure mporaine, elle peut
positions
ents mécanisme
s relatifs aux
eil constitutionnel, déroger provisoirem est une réalité conte prévue par autour du sujet…
recenser les différ rudence du Cons des ordonnances Même si elle est
organiques, jurisp n juridique exige
un tant. Si la pratique t à sa légitimité. déroger à
constitutionnelles, r là. Une dissertatio exe et dubitatif quan es suppose, provisoirement, de
fois pas en reste donc faire émer
ger une moins laisser perpl des ordonnanc attein te à la théorie
etc.). Il ne faut toute umentation. Il faut la Constitution, la pratiq ue
la Ve Républiqu e. Elle porte
exécutif et
nstration et d’arg ant fondateurs de

LES INSTITUTIONS
il de démo sion des pouvoirs
trava
et y répondre. des principes pourt autorisant une confu domaine de
léma tique des pouvoirs en intervenir dans le
prob de la séparation gouvernement à la Constitution, au
ose d’autoriser le par l’article 24 de
législatif. Elle supp au principe posé dénonce peu à

LES INSTITUTIONS DE LA Ve RÉPUBLIQUE


citoyens. porte attein te la doctr ine
bien connue des la loi. Enfin, elle loi. C’est ainsi que son article au
est aujourd’hui e ré- Parlement vote la Gaudemet dans
voie d’ordonnance est désormais utilisé terme duquel, le notamment Yves uée ». C’est
La législation par ion des autres, elle atives importante
s. des ordonnances, la législation délég
des uns, l’approbat ou créations législ peu la pratique quelques abus de de plus en plus
Suscitant l’hostilité des réform es la SNCF , etc., Sur l’abus ou sur stent également
gulièrement pour
procéder à
n du
e de
droit du travail, réform ge de la légis- titre évocateur « aires de l’opposition conte nanc es sous la V Ré-
e
ficatio ment ordon
Code des marchés
publics, modi
pas et témoignent d’un
ancra
e République. Bou-
ainsi que les parle pouv oir législatif. La pratiq
ue des
r sur l’opportunité,
uent de leur s’inte rroge
les exemples récen
ts ne manq
pratique actuelle
de la V la confiscation le opportun de voie d’or-
onnance dans la étences entre le
pouvoir tion. En effet, il semb ent de légiférer par
Il serait bien de
définir le mot
lation par voie d’ord provisoire, la répartition des comp ent au gouvernement publique pose ques ettre au gouvernem nances ne e mérite d’être

DE LA Ve RÉPUBLIQUE
s de perm ue des ordon La problématiqu
de donner son risque la pratiq
mais aussi sur les
ppée, elle
« ordonnance »,
leversant, de mani
ère rètem
es permettent conc domaine de la loi. Par les se demander si ative ordinaire. précisée ou dévelo
étymologie et son
histoire.
utif, les ordonnanc iendrait ainsi de procédure législ le sujet.
législatif et exéc uellement du donnances. Il conv e en cause de la ainsi in- permet de traiter
mesures qui relève nt habit pouv oir de légifé- uire à une remis gation. Il apparaît
de prendre des limitée, son pourrait pas cond rtée à cette interro ue des ordonnanc
es
ue, pour une durée yant la législation
par voie cée doit être appo
Parlement délèg Une réponse nuan ner que la pratiq
ordonnances, le n de 1958, en prévo pratique bien conn
ue ière partie, de soulig mais que cette déro-
ent. La Constitutio titutionnaliser la téressant, dans une prem ative ordin aire,
nde partie,
rer au gouvernem réalité , que cons , fréqu emm ent utili- ation à la procédure législ Dans une seco
fait, en décrets-lois suppose une dérog drée (1).
ons et exemples d’ordonnance, ne précédentes. Les législa- et qu’elle est enca législ ation par voie
Quelques précisi nus sur les des Républiques des assemblées gation peut être
néce ssaire
le principe mêm
e de la
auraient été bienve des décrets-lois ence de majo rité stable au sein bilité parle ment aire. ntrer que, plus que n qui peuvent cond
uire
régimes des III et
IVe Républiques
sés compte tenu
de l’abs liée à l’insta il s’agira de démo ive et sa banalisatio
e

décrets-lois. à une inefficacité ment comme son utilisation abus ption des lois (2). re partie du
et la pratique des nt de remédier es apparaît égale d’ordonnance, c’est ssus normal d’ado
L’intitulé de la premiè en réponse
tives, permettaie des ordonnanc oir exécu- cause du proce
it
titutionnalisation valorisant le pouv à une remise en nécessaire et
plan est bien constru
En 1958, la cons du constituant en suppose : une dérogation à la problématiqu
e posée.
dre aux objectifs des ordonnances
un moyen de répon effet, la pratique enir dans des ordonnances
t le Parle ment . En
celui-ci peut interv 1 • La pratique e ordinaire
tif et en rationalisan nt du pouvoir exécutif puisque Schémati- édure législativ
encadrée à la proc
la législ ation . par voie d’or-
évide ent de légiférer
un renforcement fier, par voie d’ordonnance, au Parlement. Ainsi, la et au gouvernem
et modi Parlement
le domaine de
la loi
autorisé à se subst
ituer
ponc- Constitution perm Constitution, le
ernement est ainsi e par les difficultés L’article 38 de la l’article 24 de la au pro-
quement, le gouv si elle est justifié té gaul- la mesure où, selon apparaît comme une dérogation
des ordonnances, motivée par la volon donnance. Dans es des ordon-
constitutionnalisation légiférer, apparaît également ue des ordonnanc atoire, la pratique
à vote la loi, la pratiq n des lois. Dérog
qui font l’objet
tuelles du Parlement pouvoir exécutif. ordinaire d’adoptio re de conditions
le voie cessus normal et un certa in nomb , la pratiq ue
lienne de revalo
riser
s de législation par la moins soumise à encadré. En outre 81
plusieurs mécanisme e 92 de nances est néan ainsi strictement
1958 prévoit alors que l’ancien articl Son exercice est
La Constitution de ssant de noter par le d’un contrôle (A).
onna nce. Il est d’ailleurs intére s trans itoires », autorisait la prise,
d’ord sition
du titre XV « Dispo
Constitution, issu

80

Dont un dossier de Dissertations


3 COPIES RÉELLES
(notées 5, 10 et 15/20) sont reproduites
Des COMMENTAIRES et des
CONSEILS sont placés en marge
de tous les corrigés pour comprendre
19 SUJETS 3 COPIES RÉELLES
D’ÉTUDIANTS
Commentaires
Cas pratiques
et commentées dans le dossier. leurs points forts et leurs points faibles.

a ve c d e s c o n s e i l s d e m é t h o d o l o g i e

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Sujet 14 Dissertation juridique
Vous traiterez le sujet suivant :
Durée de l’épreuve :
3 heures « Le Conseil constitutionnel est-il un organe politique
Aucun document ou juridictionnel sous la Ve République ? »
n’est autorisé

OBSERVATIONS DU CORRECTEUR (F. Terfous)

Il est nécessaire de respecter scrupuleusement la méthodologie de la disser-


tation juridique afin d’éviter le hors sujet. Dans un premier temps, vous vous
poserez les bonnes questions et définirez les termes du sujet : qu’est-ce que
le Conseil constitutionnel ? Comment définit-on un organe politique ? Un
organe juridictionnel ? Ensuite, vous devrez délimiter votre champ d’étude :
ici, il n’est question que d’étudier le Conseil constitutionnel comme institu-
tion sous la Ve République. En ce qui concerne votre délimitation temporelle,
l’étude doit se concentrer sur un cadre temporel particulier : de la nais-
sance de la Ve République jusqu’à nos jours. Face à un tel sujet, il sera tou-
jours apprécié d’apporter des éléments d’actualité, cela démontrera votre
intérêt pour la matière et votre prise de recul par rapport au sujet proposé.
L’écueil à éviter serait d’être fermement persuadé que le Conseil consti-
tutionnel est strictement une juridiction sans influence politique ou, au
contraire, que cette institution serait un organe politique ne présentant au-
cun trait de la juridiction. Le travail de dissertation est un travail de réflexion
qui demande de la rigueur juridique.

Très intéressant de faire le parallèle Le 10 mai 2017, Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel annonçait
entre l’actualité et le sujet de la
dissertation, cela démontre votre
officiellement les résultats du second tour de l’élection présidentielle. Le contrôle de
intérêt pour la matière. l’élection présidentielle est l’une des missions fondamentales confiées au Conseil
constitutionnel et place cette institution au cœur de l’actualité.
Le Conseil constitutionnel succède au Comité constitutionnel. Le Professeur Guil-
laume Drago utilisait une formule pleine de sous-entendue pour qualifier ce Comité
Poursuivre avec des éléments constitutionnel, qu’il considère comme étant « en quelque sorte un régulateur im-
historiques et citer des auteurs, puissant de l’activité des pouvoirs publics ». C’est sur ce constat que va s’engager,
montre au correcteur que vous en 1958, la question de la création du Conseil constitutionnel. Place de la Répu-
maîtrisez la matière.
blique, le 4 septembre 1958, le Général de Gaulle disait que « dégagé de toute
attache », le Conseil constitutionnel a « qualité pour apprécier si les lois votées sont
conformes à la Constitution ». Il ajoute que « La compétence, la dignité et l’impar-
tialité de l’État en seront mieux garanties. »
Il a pour mission principale de veiller à ce que le Parlement respecte les limites
des domaines de la loi en vertu de l’article 34 de la Constitution. Institution nou-
velle dans le paysage constitutionnel français, le Conseil constitutionnel est très

120
mal accueilli, tant par la classe politique, que par la doctrine. Le droit français a
longtemps été hostile à l’idée de soumettre une loi à un contrôle et avait finale-
ment institué un organe de nature politique, dont la mission était de veiller à la
séparation des pouvoirs législatif et exécutif. Ainsi, la Constitution de 1958 a rom-
pu avec la tradition française attachée à la souveraineté de la loi et fermement
opposée au contrôle de constitutionnalité. Une telle évolution est conséquente
à la prise de conscience des inconvénients de l’absence de contrôle et de la
possibilité d’abus pour le législateur. Par ailleurs, l’instauration d’un tel contrôle Il aurait été utile d’approfondir cette
se révélait être une nécessité dans un État de droit. notion. En effet, en 1958 on passe
de l’État légal à l’État de droit.
Force est de constater que les rôles du Conseil constitutionnel vont progressive-
ment évoluer, ce dernier arrivera à s’imposer comme une véritable institution de
la Ve République. En effet, à partir de 1971 le juge constitutionnel aura surtout
pour rôle de contrôler la constitutionnalité des lois. Cependant, ce contrôle ne Le fait que l’article 5 alinéa 1er
représente qu’un aspect du rôle du Conseil constitutionnel. Cette institution dis- de la Constitution consacre que
pose aussi d’attributions électorales : contrôle des élections présidentielles et le président de la République
veille au respect de la Constitution
parlementaires et des opérations de référendums. Le Conseil constitutionnel dis- ne s’oppose pas à l’idée que le
pose aussi de compétences consultatives. Ainsi, le président de la République Conseil constitutionnel soit aussi
le consulte avant de mettre en vigueur l’article 16 de la Constitution sur les le gardien de la Constitution.
C’est pourquoi, si, politiquement,
mesures qu’il a prises sur la base de cet article. Enfin, le Conseil constitutionnel le président est gardien de
peut éventuellement constater que le président de la République est empêché la Constitution, il n’en demeure
dans ses fonctions (maladie, captivité, disparition…). Toutes ces attributions ne pas moins que, juridiquement,
le Conseil constitutionnel veille au
font cependant pas du Conseil constitutionnel le « gardien de la Constitution  »,
respect de la Constitution à travers
ce rôle étant réservé au président de la République (Const. 1958, art. 5). Le le contrôle de constitutionnalité.
Conseil ne dispose que de compétences d’attributions qui sont limitativement
énumérées.
Quel lien ont ces statistiques
Le Conseil constitutionnel siège à Paris, dans « l’aile Montpensier » du Palais avec le sujet ? Si vous tenez
Royal, l’autre aile étant occupée par le Conseil d’État. Depuis son installation, il à mentionner les statistiques,
a rendu plus de 4800 décisions, dont plus de 1100 décisions au titre de contrôle établissez le lien qu’elles ont avec
le sujet.
de constitutionnalité des normes et près de 3000 décisions en contentieux élec-
toral.
La nature des missions conférées au Conseil constitutionnel a toujours porté à
débat. Un organe juridictionnel, au sens large désigne une institution disposant La définition des termes du sujet est
du pouvoir de dire le droit, cela s’oppose à l’organe purement politique, qui trop rapide, cela aurait nécessité
n’est pas doté de cette compétence. La politique constitue la science du gou- un approfondissement.
vernement des États, la politique menée déterminera la manière de gouverner
un État.
Au premier abord, il peut sembler étonnant de s’interroger sur le véritable rôle
joué par le Conseil constitutionnel, tant ses missions sont connues. Cependant,
ces interrogations sont tout à fait légitimes lorsque l’on observe le décalage qui
Très bonne citation mais précisez
existe entre le rôle initialement confié au Conseil constitutionnel en 1958 et son vos propos. La nuance devrait être
rôle actuel. Ainsi, François Mitterrand nous mettait en garde du risque de l’em- de mise à ce stade.
prise politique sur cette institution « Disposant de grands pouvoirs, le Conseil La dicastocratie (gouvernement
des juges) qu’a incarné le Conseil
constitutionnel doit à tout prix éviter de s’ériger en gouvernement des juges. » constitutionnel n’a été que
temporelle. C’est entre 1986 et
Il est tantôt mis en avant les aspects politiques du Conseil constitutionnel de par les 1995, sous la présidence de Robert
personnalités politiques qui y siègent, mais parfois il est présenté telle une véritable Badinter, que le Conseil a exercé,
juridiction. en dehors de ses attributions
proprement juridictionnelles,
Il est opportun de s’interroger quant à la véritable nature des rôles joués par le des compétences caractérisant
habituellement des gouvernants.
Conseil constitutionnel. Très critiqué, il est légitime de se demander quelle est
la véritable nature de cette institution. Présente-t-elle les caractéristiques d’une
juridiction ?

121
Il est nécessaire de prendre en compte l’évolution progressive des missions attri-
buées au Conseil constitutionnel pour s’apercevoir que d’une institution politique
(1), il s’est progressivement érigé en juridiction constitutionnelle (2).

1 • Le Conseil constitutionnel : un organe a priori politique

La mise en place du Conseil constitutionnel, en 1958, trouve ses origines dans


des fondements politiques (A). L’argumentation qui tend à le considérer comme
un organe politique s’appuie essentiellement sur le mode de nomination de
ses membres. En effet, le Conseil constitutionnel se compose de membres poli-
tiques (B).

A) Une institution d’origine politique

À l’origine, le Conseil constitutionnel n’était pas perçu comme une juridiction,


bien qu’il disposât déjà du monopole du contrôle de la conformité de la loi
à la Constitution. Il est donc nécessaire de mettre en relief la perception de
l’époque pour mieux appréhender le rôle du Conseil constitutionnel. En 1958, la
loi, votée par le Parlement, représentait « l’expression de la volonté générale »,
son contrôle semblait donc illusoire.
Michel Debré, rédacteur de la Constitution de 1958, nous donnait sa vision de
l’institution, le 27 août 1958, et manifestait déjà ses craintes quant à l’influence
politique qui pouvait être exercée à l’égard du Conseil constitutionnel : « La
création du « Conseil constitutionnel » manifeste la volonté de subordonner la
loi, c’est-à-dire la décision du Parlement, à la règle supérieure édictée par la
Constitution. (…) À ce Conseil d’autres attributions ont été données, notam-
ment l’examen du règlement des Assemblées et le jugement des élections
contestées, afin de faire disparaître le scandale des invalidations partisanes.
L’existence de ce Conseil, l’autorité qui doit être la sienne, représentent une
grande et nécessaire innovation. La Constitution crée ainsi une arme contre la
déviation du régime parlementaire. »
Par ailleurs, cette institution fut, au départ, pensée dans l’objectif de réguler la
vie politique. Le Conseil constitutionnel devait ainsi veiller à la stricte séparation
des pouvoirs exécutif et législatif sous la Ve République. Cela explique alors le
fonctionnement du mode de saisine.
Dans sa version initiale le Conseil constitutionnel ne pouvait être saisi que par
quatre personnalités politiques : le président de la République, le Premier mi-
nistre, le président de l’Assemblée nationale et le président du Sénat. Le contrôle
Bien, mais à expliquer. de constitutionnalité se faisait donc a minima, réduit à un contrôle préventif,
étant donné qu’il ne portait que sur les textes de loi avant leur promulgation. Par
ailleurs le contrôle de constitutionnalité ne s’effectuait qu’au regard du texte de
la Constitution seule. Le Conseil constitutionnel ne disposait pas, alors, d’une
indépendance suffisante à l’égard des auteurs de la loi : tenant ses pouvoirs
d’eux, il ne leur était pas véritablement extérieur.
Ensuite, le contrôle de constitutionnalité des lois a un aspect certainement
politique. Les membres du Conseil constitutionnel ne pourront ainsi jamais se
soustraire complètement du contexte. En effet, statuer sur la constitutionnalité
d’une loi, c’est apprécier la régularité d’une décision prise par la majorité du

122
Parlement. Être amené à constater l’inconstitutionnalité d’une loi reviendrait à
remettre en cause cette décision et dire que cette majorité s’est trompée. Ce
constat pourrait donner lieu à des exploitations politiques contre la majorité
ayant pris cette décision.
Le Conseil constitutionnel trouve donc une forte empreinte politique, de par sa
conception, cependant l’argument selon lequel cette institution manquerait d’im-
partialité se fonde surtout sur sa composition.

B) Une composition essentiellement politique

Tout d’abord, il est important de remarquer que la composition du Conseil


constitutionnel n’a que très peu évolué depuis son instauration. Cela participe
certainement à son caractère éminemment politique. Elle résulte de la volon-
Vous mettez en évidence l’absence
té du constituant de 1958. Par ailleurs, comme le relève le Professeur Pascale de formation juridique obligatoire
Deumier « contrairement aux systèmes constitutionnels étrangers, aucune règle des membres du Conseil
n’exige une haute qualification juridique ou une expérience éprouvée de juriste constitutionnel et apportez une
réelle démonstration.
pour être nommé au Conseil constitutionnel » alors que cette institution était
vouée à devenir une juridiction.
En vertu de l’article 56 de la Constitution, le Conseil constitutionnel, qui siège au
palais Royal, se compose de deux séries de membres : ceux nommés et ceux
de droit à vie. En ce qui concerne les membres nommés, ceux-ci sont recrutés
intuitu personae par des autorités politiques. Comme des juges, ils exercent une
fonction juridictionnelle, sans y faire carrière.
Les membres de droit sont les anciens présidents de la République qui siègent
à vie, ainsi leur ancienne fonction de président de la République leur donne le
droit d’être membre du Conseil. En tant que « Gardien de la Constitution », les
anciens présidents de la République peuvent ainsi faire part de leur expérience
et de leur point de vue. Leur présence soulève des interrogations légitimes et,
notamment, celle de savoir si le Conseil constitutionnel constitue véritablement Vous répondez au sujet
cependant cette affirmation devrait
un organe impartial. En effet, ces membres de droit sont avant tout des hommes être appuyée à l’aide
politiques, dont les couleurs ne sont un secret pour personne. Dès lors, leur prise d’un exemple tiré de la doctrine
de position, au sein de ce conseil, pourrait être interprétée comme autant d’opi- ou de la jurisprudence.
nions partisanes.
L’emprise politique du Conseil constitutionnel dans sa composition actuelle
ne fait point de doute. Il suffit d’étudier les anciennes fonctions de chacun
de ses membres pour s’en convaincre. Ainsi, il est actuellement présidé par
Laurent Fabius, connu pour ses nombreux mandats politiques. Parmi ses
Eléments d’actualisation : si le sujet
membres actuels, nous retrouvons une majorité de personnalités politiques. En est posé en 2017, il conviendra de
effet, Valéry Giscard d’Estaing est le seul ancien président de la République, préciser que François Hollande
Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy n’y siégeant plus depuis, respectivement, a décidé de ne pas siéger tout
comme J. Chirac et N. Sarkozy.
mai 2011 et janvier 2013. Nous retrouvons, en outre, Lionel Jospin, ancien Pre- Enfin que Mme Belloubet, nommée
mier ministre ; Michel Charasse, ancien sénateur et ancien ministre du budget. ministre de la Justice, garde des
Sont aussi membres : Nicole Belloubet, ancien professeur de droit, mais aussi Sceaux, a été remplacée par
Michel Mercier (ancien ministre).
femme politique ; Jean-Jacques Hyest, connu pour ses nombreux mandats
politiques, dont celui de député et de sénateur et Corinne Luquiens, ayant eu
une formation mixte (juridique et politique), mais dont la carrière fut essen-
tiellement politique, elle fut notamment ancienne secrétaire générale de l’As-
semblée nationale et de la présidence. Seuls trois membres, sur neuf, ne sont
pas issus du monde politique   : Claire Bazy-Malaurie, ancienne haute fonc-

123
tionnaire issue de l’ENA  ; Nicole Maestracci, ancienne magistrate et Michel
Pinault, ancien conseiller d’État.
La présence des membres de droit au sein du Conseil constitutionnel a toujours
porté à débat, dès lors qu’elle conforte la thèse selon laquelle ce Conseil pourrait
constituer un organe influencé politiquement. Le Conseil des ministres a adopté,
le 13 mars 2013, un projet de loi constitutionnelle, prévoyant de mettre fin à cette
situation, cependant il n’a pas abouti.
Trois de ses membres sont nommés par le président de la République, trois autres, le
sont par le président de l’Assemblée nationale et les trois derniers, par le président
du Sénat. Ce mode de nomination est totalement libre et renforce la thèse, selon
laquelle le Conseil constitutionnel serait « politisé ».
Désormais, afin de remédier aux critiques légitimes émises à son encontre, ce
mode de nomination est encadré depuis 2008 (L. const. n° 2008-724, 23 juill. 2008,
art. 56, al. 1er, précisée par la LO n° 2010-838, 23 juill. 2010). À la suite de cette loi, le
président de la République ne pourra procéder aux nominations relevant de sa
compétence, qu’après avoir recueilli l’avis public de la Commission permanente
chargée des lois constitutionnelles de chaque assemblée.
Les membres du Conseil constitutionnel sont nommés pour une durée de 9 ans et
renouvelés par tiers tous les trois ans. Par ailleurs, il est important de relever que le
président du Conseil est désigné par le président de la République. Depuis 1958, les
chefs d’État ont toujours choisi un des membres qu’ils avaient désigné. De ce fait,
le président du Conseil constitutionnel est, bien souvent, par ses fonctions passées,
une personnalité politique.
La manière de désigner les membres du Conseil constitutionnel et ses consé-
quences sur le fonctionnement de ce conseil font toujours l’objet de critiques
tenant à son caractère politique. Il est ainsi reproché aux membres du Conseil
constitutionnel d’être de fervents alliés des autorités qui les ont nommés. Le
président de la République et le président de l’Assemblée nationale apparte-
nant à la même majorité politique (sauf en cas de cohabitation), la majorité
des membres du Conseil constitutionnel est, elle-même, issue du même camp
politique.
Avec du recul nous pouvons observer que les inquiétudes quant à une politi-
sation du Conseil constitutionnel étaient en grande partie infondées. Georges
Vedel, membre du Conseil constitutionnel de 1980 à 1989, déclarait dans un
article de presse : « La couleur politique du Conseil est une invention journalis-
tique : ses membres ne renient pas leurs opinions politiques mais ils appliquent
les textes » (Le Point n° 1328, févr. 1998). Il suffit de constater les nombreuses
censures du Conseil constitutionnel sur des textes importants pour la majorité
politique, et ce, quels que soient les partis politiques à l’origine des textes. Déçus
de ces censures, les majorités politiques en place ont, parfois, accusé le Conseil
constitutionnel d’être « un gouvernement des juges », et de rendre des décisions
politiques. Or, comme nous l’avions démontré précédemment, les membres
du Conseil constitutionnel sont bien souvent issus des majorités politiques en
place. De ce fait, à travers leurs décisions, ils ont pu, tout simplement, démontrer
la totale indépendance et l’impartialité du Conseil. Au-delà de l’impartialité de
ses membres, le Conseil constitutionnel dispose de toutes les qualités lui offrant
la qualification de juridiction.

124
2 • L e Conseil constitutionnel :
une institution évolutive aux fonctions juridictionnelles

Les années 1970 ont été un tournant majeur dans l’évolution des missions dévolues
au Conseil constitutionnel. En effet, le contrôle s’est orienté progressivement vers la
protection des libertés publiques et des droits fondamentaux et, ainsi, a conféré des
missions d’ordre juridictionnel au Conseil constitutionnel (A). Par ailleurs, la réforme
du 23 juillet 2008, avec l’introduction de la question prioritaire de constitutionnalité,
a véritablement confirmé le rôle juridictionnel de cette institution (B).

A) L’acquisition progressive de missions d’ordre juridictionnel

À partir de 1971, on constate une évolution notable des missions attribuées Très bien. Il est aussi à noter que,
au Conseil constitutionnel, qui se révèlent être de plus en plus juridiques. Tout dans sa décision n° 2004-505
DC du 19 novembre 2004, Traité
d’abord avec la décision dite « liberté d’association » en date du 16 juillet établissant une Constitution pour
1971, le Conseil constitutionnel étend le champ du bloc de constitutionnalité. l’Europe, le Conseil a intégré les
Il est décidé d’y inclure la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen traités et accords internationaux
dans le bloc de constitutionnalité.
de 1789 et le Préambule de la Constitution de 1946, qui se réfère, lui-même,
aux principes fondamentaux reconnus par les lois de la République, ainsi que
les « objectifs à valeur constitutionnelle ». Cette décision est réellement vécue
comme une émancipation du Conseil constitutionnel à l’égard du pouvoir
exécutif. Elle octroie deux nouvelles missions de régulation au Conseil consti-
tutionnel : le contrôle de l’activité des pouvoirs publics et celui du système
politique.
Par ailleurs, à partir de 1974, la saisine du Conseil constitutionnel n’est plus
réservée exclusivement aux quatre plus hauts fonctionnaires de l’État, mais
étendue à 60 députés ou 60 sénateurs. Cette possibilité, largement utilisée,
contribue à l’amélioration de l’efficacité du contrôle de constitutionnalité et Très bien, il s’agissait
permet la saisine de cette institution par les groupes d’opposition. Le Conseil d’un élément essentiel
constitutionnel a, ainsi, été amené à connaître des lois relatives à la matière attendu dans la dissertation.
pénale, fiscale, économique, administrative, civile et, donc, à introduire dans
toutes les branches du droit la dimension constitutionnelle. On a ainsi pu par-
ler d’une « constitutionnalisation généralisée des différentes branches du droit
» (travaux du Professeur Favoreu). En 1974, l’avancée a été considérable dans
le processus de juridictionnalisation du Conseil constitutionnel. Le Professeur
de droit public Jean Rivero remarquait dès 1984 : « Pour la défense des droits
de l’Homme, peu de progrès aussi décisifs ont été réalisés, en si peu de temps,
par si peu d’hommes. »
En outre, le Conseil constitutionnel contrôle les élections présidentielles, dont il
proclame les résultats. Il statue sur les contestations concernant les élections lé-
gislatives ou sénatoriales. Dans cette hypothèse, il exerce les missions d’un juge
ordinaire. Il veille aussi à la régularité des référendums des articles 11 et 89. Ces
missions, éminemment d’ordre juridictionnel, corroborent la thèse selon laquelle
le Conseil constitutionnel serait une véritable juridiction.
Ensuite, l’autorité de chose jugée inhérente aux décisions du Conseil constitu-
tionnel (Const. 1958, art. 62) s’impose, non seulement à la Cour de cassation
(25 avril 1985, Bogdan), mais aussi au Conseil d’État (20 décembre 1985, S.A.
Etablissements Outters). Son pouvoir juridictionnel s’en trouve donc clairement

125
identifié. L’autorité de ses décisions est absolue. Elle « s’attache non seulement
à leur dispositif mais aussi aux motifs qui en sont le soutien nécessaire et en
constituent le fondement même » (Cons. const., 16 janv. 1962, n° 62-18 L : JO,
25 févr. 1962, p. 1915). N’étant susceptibles d’aucun recours, les décisions « s’im-
posent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridic-
tionnelles » (Const., art. 62, al. 2).
Malgré ces évolutions notables en faveur de la juridictionnalisation du Conseil
constitutionnel, une lacune perdure. En effet, il manque toujours le droit, pour le
justiciable, de contester la constitutionnalité de la loi. Le contrôle de constitu-
Bonne transition. tionnalité reste un contrôle a priori, que seules les autorités publiques peuvent
déclencher. La pratique révèle les carences d’un contrôle uniquement a priori.
En effet, ce contrôle de constitutionnalité n’atteint la loi qu’à un moment de sa
conception, alors que l’inconstitutionnalité d’une loi apparaît surtout au mo-
ment de son application. Ainsi, de nombreuses voix s’élevèrent en faveur d’un
contrôle a posteriori.

B) L ’affirmation claire du rôle juridictionnel du Conseil constitutionnel :


l’introduction de la Question Prioritaire de Constitutionnalité

Michel Aurillac, haut fonctionnaire et homme politique français, estime que le


Conseil constitutionnel « n’est utile que s’il peut se faire juge de la constitutionnalité
par renvoi du Conseil d’État ou de la Cour de cassation ». Cette intervention vision-
naire annonce la réforme de la QPC de 2008.
Cette réforme de juillet 2008 a bouleversé le rôle du Conseil constitutionnel
en introduisant la Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC), qui permet
de contrôler une loi après sa promulgation. Introduit par la révision constitu-
tionnelle n° 2008-724 du 23 juillet 2008, l’article 61-1 de la Constitution autorise
un contrôle de constitutionnalité des lois en vigueur, qui portent atteinte « aux
droits et libertés que la Constitution garantit ». Précisée par la loi organique
n° 2009-1523 du 10 décembre 2009 (JO, 11 déc. 2009, p. 21379) et le décret
n° 2010-148 du 16 février 2010 (JO, 18 févr. 2010, p. 2969), la procédure peut être
engagée depuis le 1er mars 2010.
Avec le mécanisme de la QPC, tout justiciable peut soulever devant son juge
la question de constitutionnalité applicable au litige dont il est partie. Si le
juge est convaincu du bien-fondé de la question, alors il devra surseoir à sta-
tuer et la transmettre à sa Cour suprême, qui décidera, elle-même, de saisir
ou non le Conseil constitutionnel. Ce dernier statuera alors sur la conformité
aux droits et libertés que la Constitution garantit de la disposition législative
ainsi contestée, dans un délai de trois mois. Il pourra, soit juger la loi conforme
à la Constitution et le procès devra reprendre devant la juridiction de base,
soit considérer que cette loi est contraire à la Constitution et elle sera alors
abrogée.
La QPC est donc un mécanisme purement juridictionnel qui rapproche le rôle
C’est un bon exemple, mais il aurait du Conseil constitutionnel français de celui de la Cour suprême américaine.
nécessité plus d’explications.
Ce contrôle a posteriori a permis de pallier les lacunes du contrôle a priori,
puisqu’il est mis en œuvre par un justiciable, qui a toujours intérêt à faire valoir,
qu’au moment où elle lui est appliquée, la loi porte atteinte à l’un de ses droits
fondamentaux.

126
La mise en place de la QPC est vécue comme une « révolution juridique » (Ni-
colas Sarkozy) au service des droits et libertés en conciliation avec l’intérêt gé-
néral. Cette procédure a élevé le Conseil constitutionnel au rang de régulateur
des ordres juridictionnels.
Si le Conseil constitutionnel est désormais une juridiction, il est important de souli-
gner qu’il ne s’agit pas d’une juridiction comme une autre, mais bien d’une juridic-
tion constitutionnelle. Il est alors légitime de se demander si son mode de composi-
tion, pensé au départ pour un organe de nature politique, demeure pertinent pour
un organe devenu juridictionnel.

127
Votre PROGRAMME de droit

ANNALES 2 0 1 8
constitutionnel L1-S2 traité à travers
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2019
des institutions
la mise en place
organiques pour ainsi marqué par
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Dissertation juridi
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LICENCE 1
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d’Aurélien Baudu
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LICENCE 1
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La délimitation du
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l’article 38 de la de l’accord du
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juridique. L’étud amme et à la suite mesures qui re-
dans sa technicité cution de son progr un délai limité, des
lté du sujet réside d’un ensemble
de dis- re par ordonnances, pour au pouv oir exécutif de
La principale difficu cher à l’examen ire nécessite de d’habilitation, de prend
ine de la loi. Elle
perm et ainsi
fier le droit exis-
es oblige à s’atta Le travail préparato ent du doma pour modi
des ordonnanc aire s
ent procédurales. es (dispositions lèvent habituellem législative ordin néan- Attention à bien
définir les notion
essen tiellem ordon nanc ent à la procédure mporaine, elle peut
positions
ents mécanisme
s relatifs aux
eil constitutionnel, déroger provisoirem est une réalité conte prévue par autour du sujet…
recenser les différ rudence du Cons des ordonnances Même si elle est
organiques, jurisp n juridique exige
un tant. Si la pratique t à sa légitimité. déroger à
constitutionnelles, r là. Une dissertatio exe et dubitatif quan es suppose, provisoirement, de
fois pas en reste donc faire émer
ger une moins laisser perpl des ordonnanc attein te à la théorie
etc.). Il ne faut toute umentation. Il faut la Constitution, la pratiq ue
la Ve Républiqu e. Elle porte
exécutif et
nstration et d’arg ant fondateurs de

LES INSTITUTIONS
il de démo sion des pouvoirs
trava
et y répondre. des principes pourt autorisant une confu domaine de
léma tique des pouvoirs en intervenir dans le
prob de la séparation gouvernement à la Constitution, au
ose d’autoriser le par l’article 24 de
législatif. Elle supp au principe posé dénonce peu à

LES INSTITUTIONS DE LA Ve RÉPUBLIQUE


citoyens. porte attein te la doctr ine
bien connue des la loi. Enfin, elle loi. C’est ainsi que son article au
est aujourd’hui e ré- Parlement vote la Gaudemet dans
voie d’ordonnance est désormais utilisé terme duquel, le notamment Yves uée ». C’est
La législation par ion des autres, elle atives importante
s. des ordonnances, la législation délég
des uns, l’approbat ou créations législ peu la pratique quelques abus de de plus en plus
Suscitant l’hostilité des réform es la SNCF , etc., Sur l’abus ou sur stent également
gulièrement pour
procéder à
n du
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droit du travail, réform ge de la légis- titre évocateur « aires de l’opposition conte nanc es sous la V Ré-
e
ficatio ment ordon
Code des marchés
publics, modi
pas et témoignent d’un
ancra
e République. Bou-
ainsi que les parle pouv oir législatif. La pratiq
ue des
r sur l’opportunité,
uent de leur s’inte rroge
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ts ne manq
pratique actuelle
de la V la confiscation le opportun de voie d’or-
onnance dans la étences entre le
pouvoir tion. En effet, il semb ent de légiférer par
Il serait bien de
définir le mot
lation par voie d’ord provisoire, la répartition des comp ent au gouvernement publique pose ques ettre au gouvernem nances ne e mérite d’être

DE LA Ve RÉPUBLIQUE
s de perm ue des ordon La problématiqu
de donner son risque la pratiq
mais aussi sur les
ppée, elle
« ordonnance »,
leversant, de mani
ère rètem
es permettent conc domaine de la loi. Par les se demander si ative ordinaire. précisée ou dévelo
étymologie et son
histoire.
utif, les ordonnanc iendrait ainsi de procédure législ le sujet.
législatif et exéc uellement du donnances. Il conv e en cause de la ainsi in- permet de traiter
mesures qui relève nt habit pouv oir de légifé- uire à une remis gation. Il apparaît
de prendre des limitée, son pourrait pas cond rtée à cette interro ue des ordonnanc
es
ue, pour une durée yant la législation
par voie cée doit être appo
Parlement délèg Une réponse nuan ner que la pratiq
ordonnances, le n de 1958, en prévo pratique bien conn
ue ière partie, de soulig mais que cette déro-
ent. La Constitutio titutionnaliser la téressant, dans une prem ative ordin aire,
nde partie,
rer au gouvernem réalité , que cons , fréqu emm ent utili- ation à la procédure législ Dans une seco
fait, en décrets-lois suppose une dérog drée (1).
ons et exemples d’ordonnance, ne précédentes. Les législa- et qu’elle est enca législ ation par voie
Quelques précisi nus sur les des Républiques des assemblées gation peut être
néce ssaire
le principe mêm
e de la
auraient été bienve des décrets-lois ence de majo rité stable au sein bilité parle ment aire. ntrer que, plus que n qui peuvent cond
uire
régimes des III et
IVe Républiques
sés compte tenu
de l’abs liée à l’insta il s’agira de démo ive et sa banalisatio
e

décrets-lois. à une inefficacité ment comme son utilisation abus ption des lois (2). re partie du
et la pratique des nt de remédier es apparaît égale d’ordonnance, c’est ssus normal d’ado
L’intitulé de la premiè en réponse
tives, permettaie des ordonnanc oir exécu- cause du proce
it
titutionnalisation valorisant le pouv à une remise en nécessaire et
plan est bien constru
En 1958, la cons du constituant en suppose : une dérogation à la problématiqu
e posée.
dre aux objectifs des ordonnances
un moyen de répon effet, la pratique enir dans des ordonnances
t le Parle ment . En
celui-ci peut interv 1 • La pratique e ordinaire
tif et en rationalisan nt du pouvoir exécutif puisque Schémati- édure législativ
encadrée à la proc
la législ ation . par voie d’or-
évide ent de légiférer
un renforcement fier, par voie d’ordonnance, au Parlement. Ainsi, la et au gouvernem
et modi Parlement
le domaine de
la loi
autorisé à se subst
ituer
ponc- Constitution perm Constitution, le
ernement est ainsi e par les difficultés L’article 38 de la l’article 24 de la au pro-
quement, le gouv si elle est justifié té gaul- la mesure où, selon apparaît comme une dérogation
des ordonnances, motivée par la volon donnance. Dans es des ordon-
constitutionnalisation légiférer, apparaît également ue des ordonnanc atoire, la pratique
à vote la loi, la pratiq n des lois. Dérog
qui font l’objet
tuelles du Parlement pouvoir exécutif. ordinaire d’adoptio re de conditions
le voie cessus normal et un certa in nomb , la pratiq ue
lienne de revalo
riser
s de législation par la moins soumise à encadré. En outre 81
plusieurs mécanisme e 92 de nances est néan ainsi strictement
1958 prévoit alors que l’ancien articl Son exercice est
La Constitution de ssant de noter par le d’un contrôle (A).
onna nce. Il est d’ailleurs intére s trans itoires », autorisait la prise,
d’ord sition
du titre XV « Dispo
Constitution, issu

80

Dont un dossier de Dissertations


3 COPIES RÉELLES
(notées 5, 10 et 15/20) sont reproduites
Des COMMENTAIRES et des
CONSEILS sont placés en marge
de tous les corrigés pour comprendre
19 SUJETS 3 COPIES RÉELLES
D’ÉTUDIANTS
Commentaires
Cas pratiques
et commentées dans le dossier. leurs points forts et leurs points faibles.

a ve c d e s c o n s e i l s d e m é t h o d o l o g i e

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