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LE ROLE DE
L’ASSURANCE ET
DE L’ACTUARIAT
DANS
L’ECONOMIE
MAROCAINE.
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Remerciements.
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Enfin, j'adresse mes plus sincères remerciements à tous mes proches et amis qui m'ont
toujours soutenue et encouragée au cours de la réalisation de ce mémoire.
Citation
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Dédicace :
Ce mémoire est dédié à mes parents, qui m'ont toujours poussé et motivé
dans mes études. Sans eux, je n'aurais certainement pas fait d'études
longues.
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Sommaire
Page n°
Introduction générale………………………………………………… 7
• Intérêt du sujet………………………………………………. 7
• Problématique de recherche……………………………….. 7
Préambule : Historique de l’assurance au Maroc……………………… 8
A. Définition de l’assurance…………………………………………. 10
1. le risque…………………………………………………………….
10
2. la prime………………………………………………. ……………
11
3. la prestation………………………………………………………..
11
4. la compensation au sein de la mutualité………………………….
B. Classification des assurances…………………………………….. 11
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A. l’importance de l’assurance………………………………………. 32
1. l’emploi dans l’assurance……………………………………...
33
2. le chiffre d’affaire de l’assurance……………………………..
33
B. l’utilité de l’assurance……………………………………………..
33
1. la protection du patrimoine……………………………………….
2. la protection des personnes……………………………………….. 34
3. l’utilité économique de l’assurance ……………………………… 34
Section II : le rôle de l’assurance au Maroc…………………………… 35
A. L’influence sur l’activité économique……………………………. 36
1. L’influence de l’assurance au niveau micro-économique………. 36
2. L’influence de l’assurance au niveau macro-économique……… 38
3. Le rôle international de 38
l’assurance………………………………………………………….
B. les indicateurs de demande d’assurance………………………….
C. le rôle moral, social d’une assurance……………………………..
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Section III : Les problèmes de l’assurance marocaine….. …………… 40
Préambule………………………………………………………………….. 46
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Introduction générale :
Intitulé « le rôle de l’assurance et de l’actuariat dans l’économie marocaine » le thème
de recherche, objet du projet de fin d’étude s’intéresse à éclaircir le rôle de l’assurance
marocaine et à identifier des pistes de progrès susceptibles.
Les objectifs majeurs, visés dans le cadre de ce travail, consistent à mettre en exergue le
concept actuariat au Maroc et à identifier son rôle dans l’économie.
Intérêt du sujet :
Problématique de recherche :
La prise de conscience des dangers croissants de la vie moderne fait de la sécurité un
besoin de plus en plus grand face aux conséquences souvent graves des sinistres de toute
sorte qui peuvent atteindre les personnes et les entreprises les plus protégées. Avec
l'apparition de nouveaux risques de grande ampleur à l'impact financier et humain.
L'assurance voit son champ s'élargir.
Au surplus l’actuaire est plus amené à intervenir en tant que spécialiste des risques
financiers au delà de son activité historique dans le monde des assurances.
L’actuaire de quoi s’agit-il ? Et Quel est le rôle de l’actuaire dans l’économie ?
Au-delà d'un simple rôle d'indemnisation, l'assurance accompagne le développement
économique par la redistribution des risques et des capitaux.
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Préambule :
Historique sur le secteur d’assurance au Maroc :ii
Le secteur des assurances fait partie des secteurs introduits au Maroc à la suite de l'activité
maritime qui a permis l'émergence d'agences des compagnies d'assurances étrangères dans les
principaux ports marocains au cours du XIXe siècle.
Au Maroc, l'assurance n'a pas été toujours une culture de nos ancêtres. Pendant longtemps,
l'opération d'assurance a été considérée comme immorale car elle développait la négligence et
la notion de pari. Elle a été rejetée par le système juridique islamique, hormis les impératifs
du développement économique.
L’assurance n’a pu voir le jour qu’après l’avènement du protectorat, d’une part par
l’élimination des sociétés façades qui n’avaient de sociétés que le nom et qui en fait ne
constituaient que de simples agences, et d’autres part par la marocanisation entamée à partir
de 1974.
De même que, le pouvoir d'achat limité de certaines couches de la population qui considèrent
l'assurance comme un produit de luxe, réservé aux marocains issus de la classe à revenu
élevé, constituait en partie un véritable handicap au développement naturel du secteur.
Avec le temps, cette pratique a pu tisser une place dans la société marocaine. Les premières
sociétés d'assurance étaient des compagnies étrangères qui travaillaient dans l'assurance
maritime, et ce n'est qu'après, que cette activité a pu se généraliser pour toucher d'autres
secteurs.
La transplantation de cette technique au Maroc se justifie à l'origine d'une part, par l'arrivée
des étrangers, attirés par les richesses du pays et l'abondance de ses matières premières ainsi
que les facilités administratives et fiscales que leur accordaient les autorités du protectorat, et
d'autre part, par la volonté de se prémunir contre les aléas de l'avenir.
En 2004, le nombre des entreprises s'est ramené cette année à dix huit dont quinze entreprises
commerciales et trois mutuelles.
Après avoir donnée une vision générale de l’historique du secteur au Maroc. Nous allons
essayer dans cette première partie d’élargir le champ du secteur d’assurance nous identifions
tout d’abord ce secteur,ces bases techniques, et sa structure et ensuite nous évoquerons des
éclaircissements sur l’utilité et l’importance de ce secteur dans l’économie et les problèmes
qu’il encourt au Maroc.
.
ii
: Historique de l’assurance au Maroc de : SADAS assurances voir bibliographie.
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Première partie : le
rôle de l’assurance
dans l’économie
marocaine.
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A. Définition de l’assurance.
" L'assurance est une opération par laquelle une personne, l'assuré, se fait promettre,
moyennant une rémunération (la prime), pour lui ou pour un tiers, en cas de réalisation d'un
risque, une prestation par une autre partie, l'assureur, qui prenant en charge un ensemble de
risques, les compense conformément aux lois de la statistique ".
1-le risque :
• Etre futur.
• Etre aléatoire et incertain dans sa survenance ou dans sa date.
• L’arrivée de l’événement ne doit pas dépendre de la volonté de l’assurée.
« Nous allons détailler dans la deuxième partie la notion du risque ».
2- la prime :
La prime est la contribution que verse l’assurée à l’assureur en échange de la garantie qui
lui accordée. Elle est payable au départ de l’opération d’assurance ou de l’année
d’assurance.
Lorsque l’organisme d’assurance est une société mutuelle la prime s’appelle cotisation.
On distingue entre prime ou cotisation fixe qui ne peut être modifié en cours du contrat
sans le consentement de l’assureur et prime ou cotisation variable pratiqués par les
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sociétés mutuelles d’où le paiement est soit complémentaire d’un rappel de cotisation si
les sinistres ont coûté plus cher que prévu soit a un remboursement appelé ristourne dans
le cas contraire.
L’engagement pris par l’assureur en cas de réalisation du risque consiste à verser une
prestation. Il s’agit d’une somme d’argent destinée soit au souscripteur et assuré, soit a un
tiers ou soit au bénéficiaire.
Il convient de distinguer de sortes de prestations : celles des indemnités et les prestations
forfaitaires.
Chaque souscripteur verse sa prime sans savoir si lui ou un autre qui en bénéficiera, mais
conscient du fait que grâce à ses versements et à ceux des autres que l’assureur pour
indemniser ceux qui auront été sinistrés. L’ensemble des personnes assurées contre un même
risque et qui cotisent mutuellement constituent une mutualité.
Cette solidarité est très forte, si le risque s’aggrave ; si le risque diminue et si les assurés
trichent.
L’idée de la compensation implique que tous les membres de cette mutualité soient traités sur
pied d’égalité et avec équité.
En fonction de leur objet, les multiples contrats qui entrent dans l’une ou l’autre de
ces familles peuvent être repartis en deux catégories :
• les assurances de dommages : qui ont pour but de protéger le patrimoine de
l’assuré. On les classe à leur tour en assurances de choses et celles de
responsabilité.
Le fondement des assurances de dommages est le principe indemnitaire : la réparation doit
correspondre aux dommages subis sans engendrer d’enrichissement sans cause.
• les assurances de personnes : elles ont pour objet de prémunir l’assuré contre les
atteintes à sa personne. On les divisent en : assurance-vie et assurance contre les
accidents corporels.
Les assurances de personne n’ont pas de caractère indemnitaire : l’assureur doit verser les
sommes assurées sans tenir compte du dommage ou de l’absence de dommage du
bénéficiaire.
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En conséquence, dans sa gestion, l’assureur doit mettre de coté tous ou partie des primes pour
faire face à ses engagements dans l’avenir et de plus les primes doivent bénéficier d’intérêts
composés, c'est-à-dire capitalisés.
Les statistiques sont indispensables à l’assurance pour le calcul des primes en premier lieu,
pour une meilleure répartition des risques en second lieu.
En effet, on peut maîtriser le hasard avec des études statistiques portant sur un très grand
nombre de cas et sur des périodes longues. On peut ainsi prédire la probabilité de survenance
d'un événement avec suffisamment de certitude pour en tirer des conclusions chiffrables.
Les statistiques pourront par exemple indiquer combien de décès surviennent à tel âge de la
vie ou l'âge moyen de décès d'une population masculine ou féminine à une époque donnée.
De même, les statistiques pourront indiquer l'effectif de sinistres Incendie survenus dans une
population d'assurés et combien ils ont coûté, globalement et en moyenne.
Pascal mathématicien français du XVII siècle, a étudié le hasard et a démontré qu’il était régi
par des lois.
Au XVIII siècle, Bernoulli autre mathématicien suisse énonça la loi des grandes nombres à
partir des études précédentes.
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Prenons un dé à jouer à 6 faces, la probabilité de sortir le 1 est de 1/6e puisque chaque face a
autant de chances de sortir. En jouant un nombre de fois limité, 10 par exemple, la possibilité
de sortir le 1 est de 0, 1, 2, 10 fois peut être avec de la chance, soit un résultat très proche ou
très éloigné des 1/6e. Mais en jouant beaucoup plus, 10.000, 1.000.000 de fois, le nombre
total de sorties du 1, la fréquence observée se rapproche de la probabilité théorique de 1/6e.
Si on possède des études portant sur un très grand nombre de cas, on connaît de manière
précise, la probabilité de survenance d’un événement. Ainsi en raisonnant globalement on
peut maîtriser le hasard.
En ce qui concerne l’assurance, la loi énoncée précédemment est capitale. Nous devons
garantir l’assuré contre un risque qui est aléatoire. En raisonnant globalement on peut
connaître avec précision acceptable la probabilité de survenance du risque.
Cette probabilité s’appelle fréquence.
De même les statistiques vont nous indiquer combien de sinistres sont survenus et combien ils
ont coûté. On pourra ainsi calculer le coût moyen d’un sinistre.
Il est aisé de comprendre que ces informations essentielles vont permettre à l’assureur de
calculer ce qu’il devra payer et donc ce que les souscripteurs auront à débourser.
Bien entendu, les assureurs doivent suivre en permanence l’évolution des statistiques pour
adapter, si nécessaire, les primes en conséquence.
Pour l’assurance des risques nouveaux pose des problèmes en raison de l’absence ou de
l’insuffisance des statistiques. On procède alors par tâtonnements et ajustements successifs.
iii
B –Le calcul des primes
La prime "commerciale" due par l'assuré est constituée par la "prime pure" augmentée des
"chargements".
I - LA PRIME PURE OU PRIME TECHNIQUE
La prime pure ou technique correspond à la partie de la prime collectée par l'assureur qui va
être placée dans un "pot commun" afin de procéder au règlement des sinistres. Elle est
fonction d'un "taux de prime", et de l'assiette des capitaux assurés, selon la formule suivante :
D'ASSURANCE http://www.jurisques.com/cass8.htm
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Elle est déterminée selon le calcul des probabilités, par référence au recensement statistique
d'évènements passés groupés en risques homogènes de même nature.
En ce qui concerne le risque incendie, on peut penser, par exemple, qu'un incendie va affecter
15 maisons sur 10.000 sur une année.
La fréquence de ce type de sinistre sera alors exprimée selon le rapport 15/10.000.
C'est ainsi que la prime concernant une opération de lancement d'un satellite pourra
correspondre à une part importante de sa valeur, de l'ordre d'un tiers, voire de la moitié,
lorsque celle-ci est conduite avec un nouveau lanceur, insuffisamment qualifié.
En revanche, la valeur de la prime est considérablement réduite lors d'un vol routinier, avec
un lanceur dont la fiabilité est éprouvée.
1.2 - COUT MOYEN DES SINISTRES
En divisant le coût total des sinistres par leur nombre, on arrive à un coût moyen pour un
exercice donné.
Ainsi,
• Sur quinze maisons incendiées, 4 peuvent être détruites en totalité, 5 à moitié et 6 pour
une faible part, de sorte qu'en moyenne le coût du sinistre peut être évalué, par
exemple, à 60% des capitaux assurés.
• pour une valeur assurée de 1.000 E, le coût moyen du sinistre sera de 1.000 E x 60% =
600 E.
Le taux de prime sera donc calculé selon la formule suivante:
Dans l'exemple précité, le taux de prime sera de 15/10.000 x 600 = 0,9 pour 1.000 E assurés.
Si le risque a été inexactement déclaré par l'assuré, le taux de prime n'aura pas été ajusté
au risque à garantir.
En cas de preuve de mauvaise foi dans la déclaration du risque, la résiliation du contrat est
encourue sur le fondement de l'article L 113-8 du Code des Assurances.
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L'assiette de la prime varie selon que le bien assuré a une valeur déterminable, qu'il s'agisse
d'une assurance de responsabilité dont le montant du sinistre potentiel est indéterminé, ou une
assurance de personnes dont la prime est fonction des capitaux assurés.
1. ASSIETTE DE LA PRIME EN ASSURANCE DE CHOSE
1.1 - CHOSES A VALEUR DETERMINEE
Cette technique est souvent utilisée en matière de risque "marchandises transportées", ou pour
garantir le parc automobile des transporteurs.
L'assuré doit alors fournir une déclaration périodique de ces existences variables, qu'on
appelle "déclaration d'aliment".
La prime est également souvent fixée en fonction du chiffre d'affaires de l'entreprise, et il
appartient à celle-ci de déclarer régulièrement son montant (prime ajustable).
Enfin, les parties au contrat d'assurance peuvent convenir d'un compte courant entre les
primes dues par l'assuré et le montant des indemnités dues par l'assureur, un tel mécanisme
étant couramment utilisé en matière d'assurance transport.
La prime est fonction de la nature et de l'importance des risques garantis, lesquels sont très
variables selon qu'il s'agisse d'une entreprise ou de particuliers.
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Il convient d'ajouter à la prime pure, qui correspond exclusivement au risque pris en charge, le
chargement commercial et le chargement fiscal.
1. LE CHARGEMENT COMMERCIAL
o Frais de gestion (17,6%)
o Frais de rémunération du capital dans Sociétés par actions (2%)
o Frais de production : rémunération des intermédiaires (12,2 %)
o Frais d'encaissement des primes.
Le total de ces différentes charges peut atteindre près de 30 % en assurance dommage et plus
de 13% en assurance vie.
2- CHARGEMENT FISCAL
Taxe unique calculée sur la prime, mais dont le taux varie selon la branche d'assurance, de
l'ordre de :
• 9% pour risques divers
• 18% pour risque automobile (a doublé en 1984) + 15% à Sécurité Sociale +
1,90 pour fonds de garantie + 0,10 au fonds de revalorisation, soit plus de 35%
• Elle atteint 30% de la prime pour les risques incendie d'habitation des
particuliers.
Il faut ajouter diverses taxes parafiscales par contrat pour financer le fonds de garantie
attentats, et le fonds d'indemnisation des victimes du SIDA.
Sans préjudice d'une harmonisation ultérieure, tout contrat d'assurance est exclusivement
soumis aux impôts indirects et taxes parafiscales grevant les primes d'assurance dans l'Etat
membre de l'engagement, c'est à dire celui où le preneur a sa résidence habituelle ou, si le
preneur est une personne morale, l'Etat membre où est situé l'établissement de cette personne
morale auquel le contrat se rapporte.
1. la nécessité de la production :
L’assureur doit s’efforcer de réunir le maximum d’assurés cette production est vitale pour
deux raisons :
Pour que la compensation entre les risques puisse se faire dans les meilleures conditions, il
faut réunir un grand nombre de risques semblables. Qui ont les mêmes chances de se réaliser
et qui occasionnent des débours du même ordre.
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3. la dispersion du risque :
Il faut éviter aussi que tous les risques assurés ne se réalisent en même temps sinon la
compensation ne pourrait avoir lieu.
En pratique cette règle est parfois difficile à respecter. Nous verrons que les techniques de la
réassurance et la coassurance permettent de limiter les éventuels cumuls.
Il ne suffit pas de sélectionner et de disperser les risques, il faut encore éviter d’accepter un
trop gros risque dont le coût en cas de sinistre ne pourrait être compensé par les primes. Il ne
faut pas qu’un seul sinistre puisse menacer la mutualité.
En pratique dans ce type de situation l’assureur n’acceptera qu’une partie d’un risque trop
important pour sa mutualité. Il pratiquera la technique de division des risques que nous
examinerons dans la section III.
1. L’Etat.
Dans un but de protection des assurés, l’État contrôle les activités d’assurances et de
réassurance. L’organisme chargé de cette fonction au Maroc est la Direction des Assurances
et de la Prévoyance Sociale (Ministère des Finances). L’État intervient également pour
imposer obligatoirement certaines assurances.
Ce sont les preneurs du risque qui encaissent les primes et paient les sinistres. Au Maroc, on
distingue 4 formes de sociétés d’assurances :
Ce sont des sociétés à but lucratif. Elles doivent avoir un capital minimum légalement exigé.
Elles sont dirigées par un Conseil d’Administration. Elles peuvent pratiquer toutes les
branches d’assurance, n’ont pas de limitation territoriale au Maroc et travaillent avec des
intermédiaires (agents généraux et courtiers).
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La particularité de la CNSS réside dans le fait que cet organisme prévoit à la fois des
prestations à court terme et des prestations à long terme. Cette caisse sert en outre des
allocations familiales au profit des affiliés mariés avec des enfants.
Il a pour but d’assurer, au titre des risques vieillesse, d’invalidité et de décès, le versement de
prestations au profit du personnel contractuel, de droit commun employé par des organismes
publics tels que offices, collectivités locales, etc. (les fonctionnaires ne sont pas compris dans
cette catégorie).
Le régime de la CIMR est un régime mixte capitalisation / répartition. Il est alimenté par les
contributions patronales, qu’il gère par répartition. Les parts salariales sont quant à elles,
versées à une compagnie d’assurances afin de constituer le volet capitalisation.
La combinaison de ces deux ressources, permet le service d’une rente viagère à l’âge de la
retraite du salarié.
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L’agent général n’est pas un commerçant. Il exerce une profession libérale et est rémunéré par
des commissions. Le portefeuille de l’agent général appartient à sa société mandante à qui il
doit l’exclusivité de sa production sauf pour les risques qu’elle ne pratique pas ou qu’elle
refuse.
-Les courtiers :
Le courtier est le mandataire de l’assuré. Il n’est lié à aucune société d’assurances. Il place les
contrats de ses clients auprès des sociétés de son choix. Il est rémunéré par des commissions
de courtage qui varient selon les branches. La profession de courtier est réglementée (idem
pour les agents généraux) par des conditions de capacité professionnelle prescrites par la
réglementation en vigueur.
Dans le public, il y a parfois confusion entre courtier et agent général. Voici les principales
différences entre ces 2 catégories d’intermédiaires.
-Les experts :
Ce sont des personnes choisies en fonction de leur compétence pour déterminer la nature, la
cause et l’importance des dommages en cas de sinistre. Ainsi, il y a des experts Auto (les plus
nombreux), Incendie, Transport, Objets d’art, médecins-experts pour les dommages corporels,
etc.…
L’assuré fait également appel à des experts, par exemple, pour l’expertise préalable en
assurances Incendie ou, encore, s’il y a contestation avec l’assureur (contre expertise).
Quand un expert est nommé par un juge, on dit qu’il y a expertise judiciaire.
-Les Actuaires :
Ce sont des personnes de niveau universitaire (Sciences Mathématiques et Actuarielles) qui,
chez les assureurs, effectuent des calculs de probabilité notamment en Assurance-vie et
Capitalisation (espérance de vie, valeurs de rachat, valeurs de réduction, etc.). Les actuaires
s’occupent aussi des statistiques dont ils tirent des conclusions pour l’élaboration des tarifs
toutes branches. La deuxième partie vise à éclaircir ce concept.
-Les Consultants :
Ce sont des personnes indépendantes qui conseillent les assurés (essentiellement entreprises)
pour l’élaboration de leur programme d’assurances en fonction d’une analyse de risque. Les
consultants sont rémunérés sur base d’honoraires. Au contraire des courtiers, ils
n’interviennent pas dans le placement des polices d’assurances.
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-Les Risk-Managers.
Ce sont des personnes qui, dans les grandes entreprises, sont chargées de la "gestion des
risques", fonction qui englobe évidemment la gestion du dossier Assurances. Au niveau des
entreprises, on trouvera toutefois le plus souvent un "chargé d’assurances".
1. la coassurance.
La coassurance consiste en un partage proportionnel d’un même risque entre plusieurs
assureurs. Chacun accepte un certain pourcentage du risque, reçoit en échange ce même
pourcentage de la prime et en cas de sinistre sera tenu de paiement de la même proportion des
prestations dues.
Le pourcentage accepté par chaque assureur est fonction de critères fixés à l’avance qui
reflètent les capacités financières de chacun. Concrètement il s’agit de définir le plein de
souscription appelé aussi plein d’acceptation. Le plein de souscription c’est la somme
maximale qu’un assureur peut accepter sur un risque déterminé.
En pratique, les pleins sont déterminés par catégorie d’assurance et par nature des risques.
Plus le risque encouru sera important, moins le plein sera élevé.
Juridiquement, le souscripteur connaît tous les coassureurs. Il les a tous agrées et a un recours
contre chacun d’eux. Chaque coassureur n’est tenu qu’à concurrence du pourcentage qu’il a
accepté (la quote part).
En théorie, il est tout fait imaginable d’établir autant de contrats qu’il y a des coassureurs.
Cela est d’ailleurs conforme à l’analyse juridique. Mais cette multiplicité de contrats présente
de nombreux inconvénients pour l’assuré. Aussi a-t-on coutume de n’établir qu’une police
dite police collective à quittance unique.
Dans cette police figurera une annexe spéciale, dite de coassurance, indiquant la répartition
du risque entre les différentes sociétés d’assurance avec les références précises de chaque
coassureur et la quote-part du risque accepté. De plus dans cette annexe on désignera un
coassureur charger de représenter tous les autres dans les relations avec le client il s’agit de
l’apériteur ou société apéritrice. L’apériteur est en fait l’assureur que le souscripteur a
contacté à l’origine.
Cet assureur a défini les garanties et fixé les primes, puis recherché les partenaires nécessaires
à la couverture totale du risque. Ensuite, il a établi la police en autant d’exemplaires que de
coassureurs, plus un pour le souscripteur. Il a fait signer la police, encaissera les primes, les
repartira entre tous les coassureurs. Il est l’interlocuteur du client.
L’apériteur n’est pas nécessairement l’assureur qui a accepté la plus grosse quote-part. il n’est
aussi tenu qu’à concurrence du pourcentage qu’il a retenu, bien que l’assuré le considère
comme son assureur.
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Remarque : pour les risques très importants, on fait appel à des dizaines voire des centaines
de coassureurs.
2. La réassurance :
Malgré toutes les précautions prises par les assureurs et l’exploitation scientifique des
statistiques pour le calcul des primes, la mutualité des assurés peut être menacée.
Tout d’abord les lois fondamentales de l’assurance ne sont pas toujours faciles à respecter. En
particulier, la règle de dispersion est parfois écartée et cela conduit à des cumuls de risques.
En second lieu, les statistiques, à la base de l’assurance, concernent le passé. La réalité des
sinistres peut on différer. Il peut y avoir ce que les assureurs appellent des séries noirs, c’est à
dire des sinistres répétitifs ou dont l’ampleur est exceptionnelle.
Ces deux aspects justifient pleinement la mise en œuvre d’une sécurité supplémentaire, la
réassurance, qui est une autre forme de répartition du risque.
2.1 Définition.
La réassurance est une opération par laquelle une société d’assurance s’assure elle-même
auprès d’une autre société pour une partie des risques qu’elle a pris en charge. C’est en
quelque sorte « l’assurance de l’assurance ». L’assureur qui se réassure est appelé le cédant ou
encore l’assureur direct.
Il détermine notamment :
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L’assureur direct est le seul responsable vis-à-vis des assurés, qui ne connaissent pas le ou les
réassureurs. Il s’agit de la différence fondamentale avec la coassurance.
La réassurance s’effectue sur un ensemble de contrats, ce qui justifie l’emploi du mot traité au
lieu de contrat.
La réassurance de sommes est déterminée en fonction des capitaux assurés sur chaque contrat
relevant du champ d’application du traité. Ainsi en parle de réassurance de sommes ou de
capitaux. Cette réassurance est donc déterminée à ma souscription des contrats, avant tout
sinistre.
La réassurance de sommes est toujours proportionnelle aux capitaux garantis : pour chaque
contrat, le réassureur prendra en charge un certain pourcentage du risque, recevra le même
pourcentage de prime et paiera la même proportion des sinistres.
La réassurance de sommes est très utilisée pour les assurances incendie, individuelle-
accidents, ou les assurances vie.
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Les ventilations de ces réassureurs par pays et par régions d’origine sont données par le tableau
suivant :
3. la bancassurance.
3.1 Définition :
Le premier l’entend comme des services financiers intégrant des produits de la banque et de
l’assurance. C’est un bouquet étendu de services financiers, offert par un intermédiaire
financier, dont chacune des fonctions était autrefois assumée par des branches différentes,
clairement délimitées : des banques, des assurances, des instituts de prévoyance et des gérants
de fortune.
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La bancassurance est une pratique qui a vu le jour au Maroc, en fait, depuis plusieurs années.
En effet, c'est vers la moitié des années 70 (1973), avec la convention d'assistance de
rapatriement de corps, destinée initialement aux marocains résidant à l'étranger lors de leur
déplacement, que cette technique est née. Elle s'est développée depuis une dizaine d'années
avec la vente des produits d'assurances par les banques à travers les contrats groupe ouverts.
C’est un modèle classique qui vise en priorité à dégager des synergies au niveau de
l’exploitation. Il se fonde sur des coopérations entre une banque et une assurance soit
appartenant à un même groupe financier (groupe Benjelloun avec la BMCE Bank, la RMA et
Al Wataniya), soit détenant des participations croisées l’une dans l’autre (la BCM et Axa
Assurances Maroc). Cette forme de coopération qui vise essentiellement une utilisation plus
rationnelle des fonds propres et des réseaux de distribution denses des établissements
bancaires est amenée aujourd’hui, avec l’entrée en vigueur des dispositions du nouveau code
des assurances, à évoluer rapidement vers un modèle beaucoup plus sophistiqué. Un modèle
qui prendra la forme, à l’instar de ce qui se pratique au sein des systèmes financiers étrangers,
d’un bouquet de prestations destinées à satisfaire tous les besoins financiers du client, tout au
long de sa vie. Ces services concerneront aussi bien l’assurance et la retraite que les
placements financiers.
Quatre principales stratégies sont possibles pour rapprocher la banque de l'assurance et donner
naissance ainsi à la bancassurance. Il s'agit de la signature d'un accord de distribution entre la
banque et la compagnie d'assurances; la signature d'un partenariat avec prise de participation
stratégique entre les deux établissements; la création d'une compagnie d'assurances commune
entre les deux parties et enfin la mise en place d'une filiale d'assurances de la banque en
question.
Plusieurs raisons plaident pour un rapprochement entre banquiers et assureurs, on peut citer
entre autres:
Le fait que le marché de l'assurance vie (seul touché par la bancassurance) est
attrayant pour les banques, tant du point de vue des marges de profit que des
possibilités de croissance;
Dans un pays où les rites sociaux et religieux ne sont pas toujours favorables au
développement de l'assurance, la culture de la clientèle bancarisée peut, en quelque
sorte, permettre de vulgariser un peu plus le message de l'assurance;
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En premier lieu, il ressort de l'examen des états annexes 5 communiqués – états retraçant les
encaissements de primes et leurs versements effectifs aux entreprise d'assurances, au titre de
la période du 1er janvier au 31 décembre 2006 - que le taux moyen de règlement des primes
aux entreprises varie d'une banque à l'autre :
- il est de 100% pour Attirajiwafa Bank, le Crédit populaire du Maroc, la BMCI et
Barid Al Maghrib ;
- compris entre 95 et 99%, pour BMCE Bank, le Crédit Agricole du Maroc et la
SGMB ;
- et entre 87 et 90%, pour le Crédit du Maroc et le CIH.
D'autre part, on relève une évolution importante de l’implantation de guichets bancaires
dédiés à la distribution de produits d'assurances ; leur nombre est en effet passé de 2.546 à
2.669 unités, d’un exercice à l’autre (Barid Al Maghrib inclus, avec 367 agences agrées). Les
agences implantées dans les villes de Casablanca (au nombre de 717) et
Rabat (164 guichets) représentent 35,4% de l'ensemble des réseaux d'agences bancaires.
Les quatre plus importants réseaux de distribution bancaires sont ceux du "Crédit populaire du
Maroc" (611 agences contre 530 en 2005), "Attijariwafa Bank" (544 contre
515), "Crédit Agricole du Maroc" (268 contre 250) et SGMB (218 contre 201). La "BMCE
Bank" a réduit son réseau d'agences dévolu à la distribution de produits d'assurances, de
270 à 181 unités.
Par ailleurs, l'activité des banques en matière de distribution de produits d'assurances a
progressé à un rythme soutenu, au cours des trois derniers exercices ; le marché de la
bancassurance a en effet totalisé des émissions de primes d'un montant global de
2.955.192,65 milliers de dirhams (MDH) contre 2.269.657,10 MDH, en 2005, soit une
progression de 30,2% (contre 28,6% en 2005 par rapport à 2004), celle-ci étant
essentiellement due au fort taux de croissance (34,7%) des émissions "vie" et "capitalisation"
(ce même taux était de 47,6% en 2005 par rapport à 2004).
Le montant total des commissions allouées aux établissements bancaires s'élève à
120.713,75 milliers de dirhams contre 106.142,36 MDH en 2005, soit un accroissement de
iv
Source : Évolution de la bancassurance pour l’exercice 2006. Ministère des finances et
de la privatisation.
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13,7% contre 22,3%, en 2005/2004; la progression des commissions perçues au titre des
opérations "vie" et "capitalisation" étant de 14,8% (contre 26,8% en 2005/2004).
En dernière analyse, un rapprochement entre les émissions de primes "vie" et "non vie"
réalisées par les banques et celles réalisées par les 10 premiers intermédiaires d'assurances du
marché1, a porté sur les montants respectifs de ces dernières rapportés aux primes émises
totales "vie" et "non vie" du marché de l'assurance :
4. la libéralisation.
Au Maroc, la libéralisation est venue pour clore plusieurs années agitées: liquidation,
assainissement... Elle consistera en la mise en place de tarifs élaborés sur des bases
statistiques ayant le consensus du marché et validées par la Direction des assurances, au lieu
de leur homologation.
L'objectif est de déterminer un tarif représentatif pour chaque branche d'assurance. Pour cela,
les compagnies doivent constituer une banque de données statistiques au niveau de la
Fédération Marocaine des Sociétés d'Assurances et de Réassurance. Par la suite, ce tarif doit
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être proposé et appuyé par une étude statistique, à la Direction des assurances qui doit en
principe proposer des ajustements au cas où les tarifs avancés sont jugés insuffisants. Les
compagnies d'assurances ont la possibilité de réviser leurs tarifs une fois par an. Cette révision
est soumise à l'approbation préalable de la Direction des assurances.
Cette libéralisation qui était programmée initialement à partir de 2001 a été reportée vers une
date ultérieure en raison de plusieurs motifs invoqués par les sociétés d'assurances: situation
financière du secteur modeste eu égard à la santé de la bourse marocaine ces dernières années,
structure du marché qui ne cesse de changer de physionomie avec la vague des fusions
acquisitions et surtout, manque de préparation au niveau technique et statistique pour la
majorité des compagnies d'assurances.
Depuis la libéralisation des tarifs en 2001, les assurances sont invitées à plus de transparence.
Ainsi, en entamant leur mue, elles se restructurent à coups de rapprochements de fusions et
d'alliances, et se réorganisent.
Quatre compagnies réalisent 60% de l’activité du secteur : A la fin de l’année 2005, les
quatre premières compagnies du secteur réalisent plus de 60% du chiffre d’affaires total. Ces
quatre compagnies sont aussi les seules à passer la barre des 100 millions d’euros en termes
de chiffre d’affaires. Il s’agit de :
17,2% du marché,
3) Wafa Assurance, la compagnie du groupe ONA avec 12,7% de part de marché,
4) CNIA avec 9% du marché.
En 2005 le secteur poursuit sa restructuration capitalistique :
*3Source : fiche de synthèse du 1er octobre 2006 Rédigée par : Christine BRODIAK, Mission Economique
de Rabat http///www.ubifrance.fr/infos-marches/librairie.asp à la Chambre Française de Commerce et
d’Industrie du Maroc
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Objectifs de l’AMO :
Premièrement, un moyen de redistribution des richesses par le principe de solidarité qui est le
socle sur lequel repose le principe même de la couverture généralisée.
Deuxièmement, un moyen de distribution indirecte de revenus et d'amélioration du pouvoir
d'achat.
Troisièmement, un moyen déterminant de création massive d'emplois directs et indirects,
aussi bien dans les métiers médicaux, paramédicaux, de l'industrie pharmaceutique, de
l'assurance et autres services, à travers l'activité économique importante qui sera insufflée par
la demande.
Quatrièmement, un moyen de décentralisation de l'acte médical. Ainsi, les villes et les centres
ruraux qui étaient, jusqu'à présents, boudés aussi biens par l'investissement public que privé,
parce que jugés non rentables faute de pouvoir d'achat de la population sans couverture
maladie, draineront cet investissement et permettront enfin le rapprochement entre le citoyen
et l'acte médical.
Concernant les orientations du projet, deux approches se dégagent pour l'heure: l'une pour les
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salariés du privé qui disposent de revenus réguliers (c'est l'AMO), l'autre pour la population
indigente (c'est le projet RAMED) : le Régime d'Assurance-maladie pour les
Economiquement défavorisés.
Panorama de la couverture médicale selon les pays :
-Contexte macroéconomique :
Le Maroc est un pays en développement à revenu intermédiaire, tranche inférieure (PIB 1.300
US dollars par habitant).
• Années 80: programme d'ajustement structurel (PAS)
• Années 90: stabilisation macroéconomique, réformes structurelles, ouverture de l'économie,
transition démocratique.
-Contraintes structurelles
Persistances des déficits sociaux (éducation, emploi, santé, logement). Aggravation de la
pauvreté - Importance de l'économie informelle.
-Données démographiques
Population estimée à 31 millions d'habitants, dont 48% vivent en milieu rural. Transition
démographique: déclin progressif mais certain de la fécondité, baisse du taux de mortalité et
vieillissement progressif de la population. L'effet principal pour les 20 prochaines années sera
un accroissement continu des tranches d'âge actif.
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Toute la population? Ou seulement une partie d'entre elle? Et sur quels critères?
Dans un premier temps, application de l'AMO à tous les salariés et à tous les pensionnés des
deux secteurs d'activité et généralisation progressive par la suite. Ce choix a été concrétisé
dans le projet de loi de 1995. Ce projet a été critiqué parce qu'il ne faisait aucune place à la
population active non salariée d'une part, et aucune disposition relative à la population
économiquement faible d'autre part.
C'est la raison de son rejet par les syndicats, certaines organisations politiques et les
professionnels de santé en général.
Alors que le patronat (CGEM) et les organismes assureurs y étaient plutôt favorables.
La dernière étape du processus a permis de coupler l'AMO au RAMED (Régime d'assurance
médicale aux personnes économiquement faibles) et de planifier la généralisation progressive
de l'AMO au moyen de plusieurs régimes: régime des salariés et des pensionnés, régime des
étudiants, régime des travailleurs indépendants.
Autrement dit, quel est le panier de soins de base qui doit être rendu obligatoire? Autant que
le panier dont bénéficient les assurés déjà couverts par les mutuelles et les compagnies
d'assurances? Ou moins? Pour des raisons de contraintes de financement ou par peur
d'emballement des dépenses de santé qui ne pourraient pas être maîtrisées?
Cette question fondamentale qui consiste à savoir s'il est possible d'étendre à tous la
couverture médicale existante, dont ne bénéficie qu'une minorité, ou s'il s'agit de concevoir
une couverture spécifique, de qualité moindre, aux populations non couvertes est une question
lancinante commune à tous les pays en développement et à toutes les organisations
internationales qui se préoccupent de la stratégie d'extension de la couverture médicale.
Cette question pose un double problème: celui de la sauvegarde des avantages acquis et celui
de la faisabilité économique et financière de l'extension de la protection sociale. La position
du patronat a été, à cet égard, édifiante. La CGEM a fait valoir à juste raison les arguments
socioéconomiques suivants: les entreprises marocaines, dont la majorité est constituée de
PME-PMI, sont appelées à relever d'énormes défis liés à la mondialisation et à la
libéralisation de l'économie tout en participant à l'effort de l'investissement et de l'emploi
(calendriers de la zone de libre-échange Maroc Union Européenne, et de l'accord avec l'OMC,
nouveau partage du travail à l'échelle mondiale avec la montée en puissance de la concurrence
des pays à bas salaire).
Ainsi, les risques d'une protection sociale trop coûteuse et d'un panier de soins trop ambitieux
sont réels: baisse de la compétitivité-prix des entreprises et augmentation de la taille du
secteur informel en raison des surcoûts demandés à l'employeur et à l'employé. La taille
actuelle de l'économie informelle (estimée entre 30 à 40%) représentant, du reste, déjà une
gageure pour le financement de la protection sociale.
La CGEM s'est donc exprimée, tout comme les compagnies d'assurances en faveur d'un
panier de soins minimaliste pour le reste de la population assurable, ainsi que pour l'exclusion
des ascendants du champ des bénéficiaires, afin d'alléger les charges sur les entreprises et
atténuer les risques de fraude du système.
Cette position allait de pair avec le maintien des avantages acquis pour les personnes déjà
assurées. Maintien auquel se sont montrés naturellement favorables les mutuelles, les
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syndicats et les producteurs de soins. Ces derniers et les spécialistes de santé publique
faisaient néanmoins valoir que le choix du panier de base ne pouvait pas obéir exclusivement
à des arguments économiques et financiers et qu'il fallait donc les pondérer avec des
arguments liés à la politique de santé et aux programmes de santé prioritaires de l'Etat.
Ces préoccupations légitimes ont été suffisamment fortes et assez explicitement exprimées
pour être prises en compte et finalement formulées dans l'esprit et la lettre de loi sur la CMB.
Cette question est en étroite relation avec les deux précédentes. L'enveloppe à financer
dépendant naturellement des choix concernant les personnes et les prestations couvertes. Le
débat a porté essentiellement sur le dosage respectif de la fiscalité, des prélèvements sociaux
obligatoires, de la participation des ménages assurés, ainsi que le rôle qu'il fallait réserver à la
protection complémentaire. Ce débat a permis l'adoption des mesures suivantes:
• Financement de l'assurance sociale (AMO) par des cotisations des employeurs, des
employés, des pensionnés, et des travailleurs indépendants, de façon exclusive sans
participation du budget de l'Etat.
• Responsabilisation effective des ménages assurés au moyen d'une participation substantielle
à leurs dépenses de soins qui ne sont pas en rapport avec le risque catastrophique, à charge
pour eux de contracter des assurances complémentaires pour couvrir ces frais.
• Financement du RAMED par la fiscalité, le budget de l'Etat devant mieux cibler les
dépenses directes de soins vers les plus démunis, et continuer à assurer le financement de la
politique de santé publique.
Ces mesures ayant pour but d'augmenter le financement institutionnel et public de la santé
tout en aménageant une meilleure répartition des responsabilités entre l'Etat, les entreprises et
les ménages.
Les assureurs actuels, Ou un acteur nouveau sous forme de caisse unique, confinant les
acteurs actuels dans l'assurance complémentaire? La gestion doit-elle revêtir un caractère de
monopole public, en ce qui concerne l'assurance-maladie de base, ou doit-elle revêtir un
caractère concurrentiel pur ou concurrentiel administré? Et quel doit être le devenir des
régimes internes spécifiques aux entreprises et établissements publics. Bien entendu, ces
questions ne concernaient que le premier régime d'AMO, celui des travailleurs salariés et des
pensionnés du secteur public et privé. Les instructions politiques au plus haut niveau avaient
donné l'orientation de faire appel aux “organismes de prévoyance sociale existants”. Mais
toute la question était de savoir si les compagnies d'assurances commerciales à but lucratif
pouvaient être considérées comme des organismes de prévoyance sociale dans le cadre d'un
régime public et légal à caractère obligatoire. La polémique sur le montage institutionnel,
contemporaine du débat international sur le dosage optimal entre institutions publiques et
privées dans les systèmes de santé, a été très vive et a considérablement ralenti la mise en
oeuvre de la réforme. Comme d'ordinaire, en pareille matière, le débat a été ramené à
l'alternative public/privé, et comme c'est toujours le cas, les partisans de l'une ou de l'autre de
ces chapelles ont comparé une vision idéalisée théorique de celle qu'ils défendent avec une
description concrète des imperfections de celle qu'ils combattent.
Ce débat a mis en parallèle les difficultés concrètes de la gestion publique (gigantisme,
rationnements, comportements bureaucratiques, inefficacité, clientélisme politique et social)
avec des imperfections concrètes du marché de l'assurance-maladie (informations imparfaites,
concurrence imparfaite, sélection et discrimination, absence d'équité). C'est ainsi que la
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Le débat proprement dit n'a pas concerné le “pourquoi” de la réforme, tout le monde
s'accordant sur la nécessité d'une plus grande solidarité et d'une plus grande équité dans le
financement de l'accès aux soins. Tout le monde ayant pris conscience aussi que le
financement du secteur de la santé avait besoin de ressources additionnelles et surtout de
ressources institutionnelles.
Le débat a concerné le “comment” réformer? Et à quelle dose réformer ? compte tenu de la
taille de l'économie du pays, des défis nouveaux auxquels elle est confrontée, et compte tenu
des arbitrages nécessaires vis-à-vis des autres besoins sociaux (éducation, chômage de masse,
lutte contre la pauvreté, retraites, etc.).
(*4) source : l’économiste voir la bibliographie.
A. L’importance de l’assurance.
La statistique sur l’effectif du personnel fait ressortir que le secteur de l’assurance est une
branche employant un personnel nombreux dans un contexte international. Il offre à ses
collaborateurs des conditions de travail modernes et supérieures à la moyenne et adapte sa
politique du personnel selon les besoins. Ceci se ressent aussi en matière de rémunération.
En France le total des personnes travaillant dans le secteur des assurances représente environ
1% de la population active soit prés de 220000 emplois. Ces emplois se répartissent ainsi
-121700salariés des sociétés d’assurance.
-19500 agents généraux d’assurance employant 38000 salariés et travaillant avec 13000 sous
agents
-2400 courtiers employant 16000 salariés
-4300 experts
-2100 collaborateurs.*6
vi
*6 Source : les grands principes d’assurances Couilbault François Constant Eliashberg, Michel Latrasse ; préf. de
M. de Vulpillières. - Paris : A A éditeurs, 1992
*7 Source : rapport d’activité du secteur d’assurance au Maroc en 2000 ministères de l’économie des finances et de la
privatisation.
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Quant au Maroc, en 2000, le nombre des intermédiaires était de 641 au lieu de 526 l’année
précédente. Ce nombre est réparti comme suit :
- 449 : agents d’assurances agréés
(En exercice au 31/12/2000) ;
- 192 : courtiers d’assurances agréés*7
L’assurance occupe une place très importante dans l’économie nationale. Les 14 compagnies
et mutuelles et 930 environ intermédiaires (190 courtiers environ et 740 agents environ)
opèrent dans le marché marocain de l’assurance pour un chiffre d’affaires de 14736,9MDH en
2006 contre 13149,8 MDH en 2005, soit une progression de 12,1 % contre 7.5% en 2005.
La progression de la croissance du chiffre d’affaires est essentiellement due à la forte hausse
de l’évolution des assurances-vie qui ont enregistré une augmentation de 26.7% en 2006
contre 13.4% en 2005.*7
L’évolution en 2006 du chiffre d’affaires a eu un impact considérable sur la structure du
chiffre d’affaires du marché de l’assurance.
Le tableau suivant retrace l’évolution du CA entre 2004 et 2006 en millions de dirhams.
B. L’utilité de l’assurance.
1-la protection du patrimoine.
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De même nous avons tous conscience que nous pouvons occasionner des dommages à autrui
et être tenus à réparation au titre des règles de responsabilité.
Les assurances de responsabilité évitent à l’auteur du dommage de prélever sur son
patrimoine les sommes nécessaires à l’indemnisation des victimes. Ainsi tant les assurances
de biens que les assurances de responsabilité concourent à la conservation du patrimoine des
assurés.
Certains événements peuvent frapper la personne humaine dans son intégrité physique :
songeons aux accidents corporels aux maladies et bien sur au décès. Les victimes ou leurs
proches pourront bénéficier de prestations versées par l’assureur si une assurance adéquate a
été souscrite.
L’assurance des personnes a vocation à intervenir pour ne pas laisser les individus
complètement démunis dans certaines situations.
L'assurance voit son champ s'élargir, avec l'apparition de nouveaux risques de grande ampleur
à l'impact financier et humain très lourd. Au-delà d'un simple rôle d'indemnisation, l'assurance
accompagne le développement économique par la redistribution des risques et des capitaux.
Personne ne conteste l’utilité de l’assurance en tant qu’industrie ni en tant qu’entreprise.
Pourtant, à y regarder de près, la question de sa contribution au fonctionnement de l’économie
se pose. En effet, elle ne crée pas de richesses matérielles et elle ne crée pas de monnaie,
comme le font les banques grâce aux crédits. L’argent ne fait que transiter dans ses comptes,
depuis les comptes bancaires des cotisants vers ceux des assurés indemnisés. À première vue,
l’assurance s’apparente donc à une administration, tantôt publique, privée ou hybride, qui
redistribue des masses monétaires entre les assurés. Il n'en est rien. L'assurance est corrélée au
développement économique, elle contribue à diminuer le coût du risque et elle favorise les
transferts de capitaux entre les agents averses aux risques et ceux qui sont disposés à en
prendre.
xiv
*8source : L'assurance dans l'économie contemporaine un rôle clé, Daniel
ZAJDENWEBER directeur du master professionnel banque, finance, assurance, dossier n°247
page 59,60
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Quant aux investisseurs, ils ne se risqueraient pas à investir si le moindre incendie, dégâts des
eaux ou rappel des marchandises pour cause de défauts venaient à détruire leurs stocks et à
interrompre leur activité pendant plusieurs mois. Seuls les plus aisés ou ceux bénéficiant de la
couverture de l’État pourraient investir. En matière de réduction des conflits également,
l'assurance joue un rôle primordial. Nul besoin de poursuivre l’auteur d’un dommage, s’il
existe, puisque l’assurance indemnise la victime. Les assureurs ont en outre une bonne
connaissance des probabilités des sinistres. En transférant la gestion des risques à un assureur,
les parties d’un contrat commercial évitent d’avoir à inscrire les probabilités dans les clauses
contractuelles. Elles s’en remettent à l’assureur pour évaluer les primes et donc fournir un prix
du risque que les contractants seraient incapables d’estimer.
3-2.Réduire le coût de l’endettement.
En l’absence d’assurance, les créanciers exigeraient des garanties ou des taux d’intérêt plus
élevés incorporant une prime de risque supplémentaire. Dans le crédit immobilier, par
exemple, sans assurance, le coût du crédit serait sensiblement plus élevé, ralentissant l’activité
du secteur du BTP et réduisant ainsi la croissance du PIB, c’est-à-dire le bien-être de
l’ensemble de la population.
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Ceci étant, il apparaît donc que l’assurance est particulièrement imbriquée dans l’activité
économique : cette imbrication peut s’analyser à deux niveaux :
Puisque la consommation est la satisfaction de besoins il est tout naturel de s’attacher à son
concept pour distinguer au moins deux grandes catégories de sujets économiques pour l’étude
de motivation dans la demande d’assurance.
1. Les ménages :
Il n’est pas besoin de démontrer que la fonction du ménage est de consommer. Leur capacité
de consommation a pour limite celle de leur revenu c à d de leur pouvoir d’achat.
Nous pouvons alors nous demander dans quelle mesure il va se placer pour accepter de
retrancher une part de son pouvoir d’achat actuel en vue de se réserver une consommation
future ?
L’assurance aura pour objectif de donner aux ménages la garantie du maintien en l’état de
leur capital investi ; l’assurance dommage se rattache au concept de l’investissement de
remplacement d’autant plus que l’intérêt de l’assurance n’est toujours pas parvenu à gagner la
conviction d’un large publique et va jusqu’à en donner une mauvaise image : c’est la relation
assuré assureur.
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Cependant même si les ménages soient réticents à l’égard de l’assurance, il n’en demeure pas
moins vrai que celle-ci constitue un besoin nécessaire en l’absence d’autres moyens d’auto
assurance.
Mais si ce besoin peut s’avérer essentiel dans les pays développés il n’en est pas de même au
Maroc : pays en voie de développent évidemment où il est conçu par une large majorité de la
population comme un besoin de luxe.
Ainsi ce besoin n’existe au Maroc que chez une petite partie d’agents économiques qui
dispose de revenus élevés et d’un niveau culturel leur permettant de s’intéresser aux services
des assurances.
En revanche la grande majorité des agents économiques n’ont même pas la capacité financière
de satisfaire tous les besoins essentiels et à fortiori le besoin d’assurance.
2. les entreprises :
Les entreprises sont des agents économiques qui consomment également des biens et services
mais leur fonction consommatrice a néanmoins un caractère intermédiaire la production étant
sa fonction principale. En effet certains biens et services consommés disparaissent à la fin du
processus de production tandis que d’autres se trouvent intégrés aux biens et services
produits.
Dès lors, quels seront les mobiles de la demande d’assurance pour les entreprises ?
L’assurance peut s’intéresser même aux risques que peut générer l’avènement de
circonstances extra-économiques préjudiciable à l’entreprise. (Incendie, défaillance humaine
dans le système informatique). Cependant les entreprises marocaines et plus particulièrement
les PME sont encore loin de ces préoccupations et ne recourent à l’assurance que très
faiblement faute de prise de conscience de la nécessité de ces opérations.
Il paraît pour le chef de famille et pour le chef d’entreprise que l’assurance est avant tout un
réducteur d’incertitude. Elle ne supprime le risque comme on l’entend dire par erreur ; mais il
s’agit au niveau financier en réduisant la variabilité de la richesse de l’assuré cela épargne au
chef de famille et au chef de l’entreprise la constitution de réserves de précaution qui
autrement seraient nécessaires pour maintenir la pérennité de l’unité économique dont ils ont
la charge.
A la place de ces réserves dont le montant optimum serait difficile à établir et dont le
rendement financier serait limité par une contrainte de liquidité ; intervient le paiement d’une
prime d’assurance fixe et périodique.
Grâce à l’assurance le risque financier est ainsi stabilisé et devient une composante du coût
total de production (ou le budget familial d’un ménage)
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Au total on ne peut contester que l’absence d’assurance se traduirait pour le chef de famille
que pour le dirigeant par une incertitude financière préjudiciable et qu’elle entraînerait pour le
premier une diminution de la proportion à constituer un patrimoine et pour le second une
diminution de l’esprit d’entreprise ; deux éléments qui auraient des répercussions sur
l’activité économique globale.
On sait que l’on cherche à mesurer la contribution productive d’un secteur économique dans
l’activité nationale ; il faut donc calculer la valeur ajoutée de chaque secteur égale à la
différence entre son chiffre d’affaires et le total de ses achats de biens et services
intermédiaires.
xv
: Fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurances, école marocaine d’assurances, cours
d’assurances cote 368/EMA-1
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Considérée il y a plusieurs années comme immorale, car dit-on elle développe la négligence et
la notion de jeu, l’assurance apparaît actuellement comme un acte de haute prévoyance et
d’aide sociale.
Premièrement, l’assurance est créatrice de sécurité, l’assureur vend de la sécurité que l’assuré
achète comme une marchandise et de ce fait l’assureur s’efforce à développer la prévention.
Quand un nouveau risque apparaît du fait de la loi, de la jurisprudence ou du fait économique,
l’assureur crée aussitôt une nouvelle police pour garantir ce risque et ce après accord des
services de contrôle.
Deuxièmement, l’assurance est un facteur de puissance économique en développant l’esprit
d’entreprise. C’est le cas notamment pour l’assurance crédit à l’exportation, les commerçants
et industriels sont à l’abri de l’insolvabilité de leurs clients.
Sur le plan morale, tout d’abord elle assure la protection sociale de la famille en cas du décès
du chef de famille, elle assurera la destinée de la famille en lui versant un capital.
Elle renforce du point de vue social la solidarité entre les hommes du fait que nul ne peut
s’assurer lui-même et là on retrouve la devise mutualiste selon laquelle : « tous pour un et un
pour tous ». C’est un facteur de paix social.
Les assurances ont aussi une fonction morale à jouer, c’est la fonction de régulation des
patrimoines. En effet, elles font jouer la solidarité qui permet de faire supporter à la
collectivité les dommages subis par les uns et par les autres.
C’est pour protéger les intérêts des assurés et des épargnants que l’état se resserve le droit
d’intervenir dans les affaires des assurances et que les textes de loi font de la solvabilité une
obligation pour les compagnies qui doivent à tout moment honorer leurs engagements.
Or, cette sacro-sainte règle de solvabilité a été perdue de vue par certaines sociétés qui,
profitant de plusieurs facteurs, ont oublié les règles de bonne gestion.
Dès lors, le secteur entre dans une crise qui l’empêche de trouver le dynamisme nécessaire
pour contribuer au développement du pays. Cette crise semble être plus d’ordre structurel
que conjoncturel.
Les déficits techniques que connaissent d’une manière cumulative les entreprises
d’assurances, en justifient certainement ce caractère structurel et supposent une véritable
réforme du secteur tenant compte des enjeux économiques et sociaux en présence pour avant
tout sauvegarder les intérêts des assurés.
Partant de là, l’objectif est d’essayer en premier lieu d’analyser les facteurs de blocage du
fonctionnement technique, financier et socio-économique de l’assurance.
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Aussi seront –nous amenés ensuite à définir des aspects de l’effort déjà entrepris par l’autorité
de tutelle et enfin à proposer des perspectives pour pallier aux insuffisances susvisées.
Les problèmes de l’assurance au Maroc.
Le cadre juridique dans lequel évoluent nos marchés et la crise qui mine nos économies
depuis plus de dix ans limitent l’impact de notre secteur sur l’ensemble de l’activité
économique et pourraient, si rien n’est fait pour endiguer leurs effets négatifs, nous ramener
au point de départ.
Nous présentons ci-dessous les raisons principales relatives à cette crise, nous énumérons ces
problèmes abstraction faite de leur ordre d’importance.
xvi
Les obstacles relatifs aux mécanismes techniques de l’assurance*11
De ce qui précède, on peut déduire que l’assurance fonctionne à cycle inversé : l’assureur
vend sa marchandise en encaissant des primes ou des cotisations avant de verser le prix
d’achat de cette même marchandise sous forme de règlement de sinistres. Cette inversion met
certes l’assureur à l’abri des crises de trésorerie, mais au détriment de l’acheteur de sécurité
qui risque de voir son assureur disparaître au moment du sinistre.
D’une autre côte, l’un des problèmes délicats qui se pose est la manière dont on doit fixer le
prix de vente sachant que le prix de revient ne sera connu que plus tard.
Pour pouvoir résoudre ce problème des connaissances en termes de tarification des risques
sont nécessaires.
1. La tarification en Assurance
• En branche non-vie :
• le coût des sinistres moyens
• l’importance des sinistres graves
• Le taux des responsabilités civiles.
xvi
*11dans la revue banques et entreprises au Maroc N°26 de cote L3.1383 dossier
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• En branche vie :
C’est la table de mortalité et « les taux du tarif » -c à dire les taux de capitalisation retenus
pour servir les intérêts des prévisions mathématiques – qui servent de base à la prévision de
la charge technique.
Le fait que l’autorité réglementaire intervienne, en général, dans cette dernière catégorie
d’assurance, pour imposer l’application de la table de mortalité, la fixation de l’intérêt à
servir, etc.…, influe beaucoup sur le degré de performance des assureurs dans l’établissement
des tarifs.
Economique : Elles proviennent du fait que les contrats d’assurances peuvent être souscrits
pour une longue durée ; la conjoncture économique se modifiant, les obligations réciproques
au terme des polices peuvent ne plus correspondre à la volonté des parties à l’origine.
Le coût du risque est donc difficilement prévisible. Dans la fixation de la prime, l’assureur est
entièrement libre. Cette liberté a deux conséquences :
o Elle facilite une offre illimitée de l’assurance.
o Elle permet une concurrence très âpre dans la profession.
Le compte des résultats des opérations d’assurances tel établi par la direction des assurances,
est constitué d’un débit et d’un crédit, dont la différence permet de constater la capacité ou la
défaillance de l’entreprise à faire face à ses engagements à deux niveaux :
Avant la réassurance
Ceci étant, comment interprète-t-on les résultats des affaires directes des entreprises
d’assurances marocaines.
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Solde des affaires directes par rapports au chiffre d’affaires par branche d’assurances
(en millions de DH)
Les assureurs marocains, dans leur majorité, attribuent les déficits techniques de leurs sociétés
principalement à l’assurance automobile et à une moindre mesure à la catégorie accidents du
travail qui représente 25 % du déficit brut global.
On peut donc être amené donc à penser qu’une révision à la hausse de ce tarif pourrait être
une solution à ce problème. Or il n’en est rien, car, ce sont plus des facteurs d’ordre structurel
que technique qui sont à l’origine de ce déficit :
Le niveau de vie des assurés est généralement faible et les structures socio-économiques ne
permettent pas de faire jouer la loi des grands nombres pour opérer une compensation
naturelle des bons risques et mauvais risques.
Mais globalement, même si le secteur enregistre un déficit technique à ne pas négliger, celui-
ci diminue considérablement en pourcentage. Cette diminution est due à notre avis aux
mesures d’ordres financiers édictées par l’autorité réglementaire, lesquelles mesures imposent
aux entreprises d’assurance, ayant des difficultés dans leur gestion, une révision rigoureuse de
cette dernière.
Ainsi pensons-nous que cela nous autorise à relier d’une manière relative, le manque de
performance de la gestion des assureurs marocains aux rapports que ceux-ci entretiennent
avec l’autorité réglementaire.
Après la réassurance
Le déficit technique des entreprises marocaines après les opérations de réassurances est celui
donné par le solde net de réassurance au niveau du compte des résultats des opérations
d’assurances (toutes branches)
Aussi seront nous amenés à mesurer les incidences de la réassurance sur le déficit technique
des sociétés d’assurances à partir du tableau suivant :
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Source : à partir des comptes rendus de l’activité des entreprises d’assurance publiés par la
direction d’assurance.
A partir de ce tableau, on constate que le solde net de réassurance s’améliore de plus en plus
et ce, depuis 1998.ainsi, donc compte tenu du bénéfice dégagé au niveau des cessions de
réassurances, sauf pour l’année 2000.
Ainsi, selon le tableau n 24, la réduction du déficit technique de l’assurance marocaine, ainsi
que son aggravation sont imputable à la réassurance.
Or, les conséquences de cette fuite finiront certainement par avoir des retombées
préjudiciables aux assurés dans l’avenir comme l’implique même la logique de l’assurance.
Lorsque les réserves techniques sont supérieures à leurs actifs représentatifs, on est en
situation de déficit de couverture, et, dans le cas inverse, on est en excédant de couverture.
Les sociétés marocaines ont, dans leur ensemble, un déficit de couverture des réserves
techniques considérable.
Il a été estimé par l’administration à la fin de l’année 2000 à 3043 millions de dhs
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Evolution des déficits de couverture des réserves techniques (ensemble des sociétés :
branche vie et non-vie
1992 -1204.9
1993 -1007.6
1994 -1136
1995 -1377
1996 -1389.99
1997 -2971.67
1998 -3200.94
1999 -3018.14
2000 -3043
Source : à partir des comptes rendus de l’activité des entreprises d’assurance publiés par la
direction d’assurance.
Ces remarques autorisent à notre sens, la confirmation de l’inaptitude des assureurs marocains
à veiller à l’équilibre technique de leur gestion et l’attitude tolérante de l’autorité de contrôle.
Cette dernière joue un rôle important dans le contrôle de l’équilibre technique de la gestion
des sociétés d’assurances.
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Préambule :
Dans un monde en constante évolution ou les changements économiques, réglementaires,
démographiques et sociaux modifient notre paysage, les assureurs doivent faire preuve
d’adaptation et d’anticipation au quotidien pour imaginer des réponses au inquiétudes
et risques de la vie tels que l’invalidité, la dépendance, le chômage, le prix du pétrole, les
fluctuations de la bourse, le terrorisme, les aléas de la vie … Tous ces craintes doivent
pouvoir être atténués grâce à des garanties de prévoyance sociale.
L’assurance est entrain de vivre un important virage de nombreux acteurs sous-
estiment encore. Les actuaires, les comptables, les commerciaux, les dirigeants vont
changer leur regard sur la valeur d’une police d’assurance et donc sur la valeur des
compagnies.
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Deuxième partie : le
rôle de l’actuariat dans
l’économie marocaine.
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A. La définition de l’actuariat :
Qu’est-ce qu’un actuaire ? Voilà une question qui nous est fréquemment posée et à laquelle la
réponse peut prendre plusieurs formes, car il n’existe pas une seule définition indépendante de
l’époque et de la région. Nous vous proposons donc diverses définitions visant à illustrer sous
différentes facettes ce qu’est l’actuaire et ce qu’il fait.
Avant de proposer une réponse plus élaborée, regardons ce que dit le dictionnaire Le Petit
Robert. On y apprend que l’actuaire est un professionnel, spécialiste de l’actuariat (1872,
anglais « actuary », du latin « actuarius », sténographe, scribe chargé des procès-verbaux, de «
actum »).
L’actuariat moderne n’a toutefois rien à voir avec la sténographie. L’actuariat est décrit par ce
même dictionnaire comme suit : « technique appliquant les méthodes statistiques et du calcul
des probabilités aux opérations financières, aux problèmes d'assurance, de prévoyance et
d'amortissement. ».
Le dictionnaire anglais Harrap’s 21st Century Dictionary définit l’actuaire comme quelqu’un
qui calcule les risques d’assurance et donne des conseils à des sociétés d’assurance, etc. quant
à l’établissement des primes.
Voilà qui nous donne une bonne idée et nous « rassure » un peu, sans toutefois exposer la
pleine signification de ce qu’est l’actuariat.
Comme le définit le dictionnaire de la gestion des risques et des assurances
Actuariat : l’art de l’actuaire.
Actuaire : technicien muni d’un diplôme délivré par un institut d’actuariat et spécialisé dans
l’application de la statistique et du calcul de la probabilité aux matières financières et à
l’assurance plus particulièrement a l’assurance sur la vie.
Une visite sur le site web de différents organismes actuariels nord-américains nous permet de
trouver des explications et définitions additionnelles de ce qu’est l’actuaire.
Ainsi, l’Institut canadien des actuaires (ICA, site web : www.actuaires.ca) nous offre la
définition suivante :
« Les actuaires sont des professionnels du monde des affaires qui appliquent les
mathématiques aux problèmes financiers. Les actuaires font appel à leurs connaissances
spécialisées en mathématique financière, en statistique et en théorie des risques afin de
résoudre les problèmes spécifiques :
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Les actuaires possèdent un bon sens pratique des affaires, la créativité requise pour mettre leur
formation et leur expérience au profit de solutions novatrices aux nouveaux problèmes, ainsi
que les compétences nécessaires en communication leur permettant de persuader leurs
collègues et leurs clients. Ils aident les gens à mieux se préparer pour l'avenir en réduisant les
risques associés :
• À la retraite;
• À la maladie;
• À l'invalidité;
• Au chômage;
• Aux dommages matériels et à la perte de biens;
• Aux placements;
• À la mort prématurée;
• À une vie trop longue.
Cette définition élargit déjà la définition classique de l’actuaire à titre de « personne qui
calcule les primes d’assurances », laquelle ne représente qu’une facette des tâches de nature
actuarielle.
La Casualty Actuarial Society est un organisme actuariel international également basé aux
États-Unis qui se spécialise dans l’application de l’actuariat au domaine des assurances
générales ou assurance I.A.R.D. (CAS, site web www.casact.org).
On retrouve sur ce dernier site une définition de l’actuaire qui peut se traduire ainsi : « Les
actuaires sont des experts pour évaluer la probabilité d’événements futurs, concevoir de façon
créative des mesures pour réduire la probabilité d’événements indésirables, et amenuiser
l’impact des événements indésirables qui surviennent…. Les actuaires sont des professionnels
de premier plan pour trouver des façons de gérer le risque. »
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À la lumière de ces diverses définitions, nous vous proposons la version suivante d’une
définition moderne de l’actuaire.
L’actuaire est un professionnel spécialisé dans l’analyse, la modélisation et la gestion des
conséquences financières découlant d’événements incertains (ou de risques). Nous allons
élargir ce concept dans le prochain chapitre.
Aujourd'hui, le Maroc compte entre 100 à 120 actuaires dont la majorité sont concentrés dans
le secteur des assurances.
C'est du moins ce qui ressort des chiffres avancés par l'AMA.
Les actuaires au Maroc sont répartis comme l’indique en 62% dans les compagnies
d’assurance, 15% pour les administrations, 13% pour les caisses de retraite et le reste pour les
banques et finances.
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L’Association Marocaine des Actuaires, créée il y a près de dix ans, le 11 mars 1998, vient
d’entrer dans le Gotha mondial de l’actuariat. En effet, au cours de l’Assemblée Générale, à
Dublin, capitale de l’Irlande, de l’Association Actuarielle Internationale, l’AMA a été admise
en tant que membre affilié, c’est-à-dire à part entière, de cette association qui regroupe toutes
les organisations actuarielles nationales d’envergure.
Présidée par M. Mustapha Lebbar, par ailleurs Chef de Division, en charge de l’Inspection
générale à la Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale, l’AMA dispose ainsi d’un
atout maître grâce à cette affiliation pleine et entière à l’AAI, celui d’étendre le bénéfice de
cette reconnaissance internationale à tous les actuaires nationaux.
L’affiliation étant acquise, il va s’agir donc pour l’Association Marocaine des Actuaires
d’obtenir sa reconnaissance en tant qu’Ordre national professionnel habilité à certifier les
comptes des compagnies d’assurances tout particulièrement. Il paraît acquis, à cet égard, que
la DAPS soutiendra une telle démarche qui permettra aux actuaires nationaux de servir encore
mieux leur pays en offrant leurs services et compétences aux compagnies d’assurances locales
qui, jusque-là, avaient recours à des actuaires étrangers pour la certification de leurs comptes.
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L’AMA a pu constituer son vivier à partir des filières de formation locales et internationales
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comme l’Institut National des Statistiques et de l’Economie appliquée, INSEA. Cet institut,
qui formait moins de dix actuaires par an durant la décennie 70, a pu former des promotions
de 25 actuaires par an à compter de 1989 et met sur le marché plus de 34 actuaires par année
depuis 2001.
Par ailleurs, l’Université Mohammed V de Rabat a formé une quarantaine d’actuaires grâce à
la maîtrise de mathématiques appliquées en actuariat (soit deux promotions) alors que le
Master en Finance Actuariat de l’Université de Settat s’affirme désormais comme une filière
reconnue.
Enfin des actuaires nationaux doivent leur formation à des écoles, universités et instituts
étrangers prestigieux comme l’ENSAE, l’ISUP, l’ISFA et le CEA en France, HEC Lausanne
en Suisse, les universités belges de Louvain et de Bruxelles (UCL et ULB) et l’École
d’actuariat de l’université de Laval au Québec.
Sans prétendre constituer un cours d’actuariat cette section revient rapidement sur les modèles
assurance-vie et de l’assurance non-vie.
1. assurance non-vie :
2. assurance vie :
Peut être étudié selon deux modèles le modèle individuel et le modèle collectif :
le modèle individuel
le modèle collectif :
Dans cette partie nous n’allons plus étudier les individus d’un portefeuille dans leur
intégralité mais plutôt a partir de classes de contrats homogènes, au sens que les individus
ont la même probabilité d’occurrence de l’événement et le même versement associé.
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L’actuaire joue un rôle majeur dans le secteur des assurances. En effet, l’actuaire est
désormais, au plan international comme au niveau national, un important acteur du secteur des
assurances. En effet, son rôle est incontournable pour le développement des produits
d’assurances, lesquels se caractérisent désormais par leur multiplicité et leur sophistication.
Cette position nodale est rendue encore plus stratégique par le fait que nombre de
réglementations internationales ont rendu obligatoire la certification par les actuaires du passif
technique des compagnies d’assurances.
Au plan national et depuis l’entrée en vigueur du nouveau Code des Assurances, les actuaires
ont engagé une large réflexion sur l’applicabilité de ce texte fondateur, tout en contribuant
activement à la mise en œuvre de la réforme des régimes de retraites initiée sous le
gouvernement de M. Driss Jettou.
Enfin, c’est au niveau de la vérification de la pertinence des tables de mortalité que le rôle des
actuaires a été mis en valeur, sachant qu’il s’agit là d’un instrument fondamental pour les
diverses branches d’assurances.
Pour le Maroc, et comme précisé plus haut, la profession d’actuaire a véritablement connu son
essor à compter de la création officielle de l’Association Marocaine des Actuaires, AMA, le
11 mars 1998.
L’actuariat est incontournable dans l’évaluation du risque tant en assurance vie qu’en
assurance accidents et dommages. L’équilibre financier des entreprises d’assurances repose
sur les calculs actuariels: tarification des produits et estimation des provisions techniques.
Il est en quelque sorte le statisticien de l’assureur. Dans son travail, l’actuaire fait appel aux
outils mathématiques de la statistique, du calcul des probabilités et de la théorie du risque.
L’actuaire se fonde sur les chiffres et la rigueur scientifique. Il doit également faire preuve de
beaucoup d’efficacité pour éviter les erreurs.
«Nous créons des produits et nous faisons des études pour voir s’ils seront rentables. Les
données avec lesquelles nous travaillons doivent donc être fiables», indique Hicham
Amakrane, actuaire dans une compagnie d’assurances.
Les actuaires sont souvent confrontés à des problèmes de données. A titre d’exemple,
l’absence d’une table de mortalité marocaine gêne. Les actuaires sont donc obligés de recourir
à une table française et les résultats des simulations réalisées ne sont pas toujours conformes à
la réalité marocaine.
Les régimes de prévoyance sociale et de retraite recourent également aux actuaires. Normal,
puisqu’il faut régulièrement réaliser des études et simulations pour tester la viabilité des
régimes. Déterminer les taux de cotisations adéquats et le niveau des prestations à servir est
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Ces événements aléatoires peuvent entraîner des conséquences financières pour un individu,
les membres de sa famille ou pour une entreprise. L’analyse et le traitement de ces risques
financiers constituent l’essentiel du travail professionnel de l’actuaire.
Lors de cet exercice, il indique alors quelle est la santé financière du programme en date
d’évaluation (excédent ou déficit, profitabilité d’une ligne d’affaires d’une société
d’assurance) et comment est survenue la modification de la santé financière du programme
depuis la dernière évaluation (analyse d’expérience). Ces résultats ont un impact sur
l’établissement de la tarification future pour ce même programme ou d’autres de même
nature.
Par cette longue énumération de tâches à réaliser, on peut mieux apprécier ce que fait
l’actuaire et les connaissances dont il a besoin. Il utilise les probabilités et les statistiques pour
la modélisation de risques financiers. Une connaissance des mathématiques financières et des
mathématiques actuarielles est essentielle à son travail. La modélisation des risques requiert
des connaissances en programmation et éventuellement l’utilisation de logiciels statistiques.
La simulation de l’expérience financière d’un programme, le calcul des passifs ou de la
tarification sont des tâches requérant l’utilisation de l’ordinateur : l’actuaire se doit
naturellement d’être à l’aise dans un environnement lui permettant d’appliquer des modèles
composés de formules mathématiques à des données statistiques.
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L’environnement économique, fiscal, légal et social dans lequel les programmes de transfert
de risque sont établis doivent également être compris par l’actuaire. La formation de l’actuaire
lui inculque des bases dans ces champs de compétence connexes, de même que des aptitudes
en communication pour pouvoir communiquer ses résultats à divers publics.
4-Normes professionnelles
Ce travail actuariel doit être fait selon des normes professionnelles. L’actuaire est donc un
professionnel ayant une formation scientifique (principalement dans le domaine des
mathématiques appliquées) qui œuvre généralement dans le secteur de la finance et de
l’assurance. La sécurité financière d’un grand nombre de personnes, et la profitabilité ou santé
financière de grandes entreprises dépend de l’intégrité et du niveau de professionnalisme de
l’actuaire.
Nous présentons dans la section suivante des exemples typiques de travail professionnel
effectué par les actuaires. Sans être exhaustif, les secteurs d’activité professionnelle énumérés
ci-dessous donnent un bon aperçu des employeurs typiques et des tâches principales de
plusieurs actuaires.
Il faut noter que le lien entre le type d’employeur et la spécialisation du travail professionnel
en actuariat n’est pas clairement délimité : on peut par exemple trouver dans une société
d’assurance vie des actuaires spécialisés dans le domaine des régimes de retraite ou de
l’investissement. Toutefois, la présentation par employeur type donne une bonne image du
travail de l’actuaire.
1. Assurance de personnes
Le secteur des assurances de personnes est sans doute le premier domaine d’emploi de
l’actuaire d’un point de vue historique. L’assureur offre une protection contre certains risques
en offrant des polices d’assurance. Les risques suivants donnent un aperçu de quelques
produits offerts:
• Le risque de décès : assurance sur la vie (assurance vie entière, assurance temporaire);
• Le risque de survie : rente viagère (avec ou sans garantie en cas de décès);
• Le risque d’invalidité : assurance invalidité de courte ou de longue durée.
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Ces polices d’assurance font l’objet d’un contrat émis à une seule personne (assurances et
rentes individuelles) ou à un groupe tel que les employés d’une entreprise (assurances et
rentes collectives).
• établir la tarification d’un produit d’assurance en fonction des caractéristiques des assurés
(exemple : sexe, âge, statut fumeur/non fumeur pour l’assurance vie);
• déterminer le niveau des passifs actuariels requis selon les lois;
• déterminer la solvabilité actuelle et future de l’assureur;
• déterminer la profitabilité de chaque ligne d’affaires de l’assureur;
• établir la juste valeur d’une société lors d’une fusion, acquisition ou démutualisation.
Enfin, il est courant de retrouver des actuaires aux postes de haute direction d’une société
d’assurance: leurs tâches quotidiennes impliquent alors plus souvent des activités
administratives et de stratégie corporative.
2. Assurance I.A.R.D.
Les assurances I.A.R.D. couvrent les risques « Incendie, accidents et risques divers ». On
retrouve également l’appellation assurances générales ou assurances de dommages.
L’assurance I.A.R.D. se spécialise dans les risques touchant les biens et la responsabilité. Les
exemples typiques sont l’assurance habitation (incendie, vol, etc.) et l’assurance automobile
(collision, feu, vol, vandalisme, etc.). On y retrouve également des branches plus spécialisées
telles que l’assurance responsabilité civile, l’assurance maritime, l’assurance cautionnement,
etc.
La nature du travail n’est pas la même d’une province à l’autre et d’un pays à l’autre.
• établir la tarification d’un produit d’assurance en fonction des caractéristiques des assurés
(exemple : sexe, âge, expérience de conduite, type de véhicule et lieu de résidence pour
l’assurance automobile);
• déterminer le niveau des passifs actuariels requis selon les lois;
• déterminer la solvabilité de l’assureur;
• déterminer la profitabilité de chaque ligne d’affaires de l’assureur;
• établir la juste valeur d’une société lors d’une fusion ou acquisition.
Il y a une similitude entre les tâches de l’actuaire en assurance vie et en assurance I.A.R.D.,
mais les distinctions pratiques, les produits, les normes applicables et les techniques utilisées
diffèrent considérablement entre les deux secteurs d’activités.
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L’employeur typique d’actuaires dans ce domaine est une société d’actuaires conseil. Une
telle entreprise offre ses services à plusieurs clients qui ont besoin des services spécialisés
d’un actuaire. On retrouve cependant des actuaires dans ce domaine de pratique qui sont à
l’emploi de sociétés d’assurance, du gouvernement ou d’employeurs ayant de nombreux
employés.
Le client type d’un bureau d’actuaires conseil est par exemple une entreprise offrant un
régime de retraite à ses employés : elle aura besoin des services de l’actuaire pour l’assister
dans la conception et l’élaboration du régime pour effectuer les évaluations actuarielles
périodiques requises selon la loi et ainsi obtenir un avis professionnel sur la santé financière
du régime et le niveau des coûts reliés au régime.
Notons enfin que des actuaires conseil spécialisés dans le domaine de pratique de l’assurance
vie ou I.A.R.D. peuvent effectuer les tâches qui sont énumérées ci-dessus pour ces deux
domaines d’activités à l’intérieur d’une firme de consultation.
Le gouvernement emploie plusieurs actuaires, au niveau provincial ou fédéral, selon les divers
programmes de sécurité sociale établis par des lois et visant à protéger la population. Il
emploie également des actuaires dans les organismes de contrôle visant au respect des lois
régissant l’encadrement des activités d’assurance et l’établissement de régimes de retraite.
5. Risques financiers
Bien qu’on retrouve une moins grande proportion d’actuaires spécialisés dans ce domaine
comparativement à ceux cités précédemment, il s’agit d’un domaine en voie d’expansion. Des
actuaires aux compétences quantitatifs solides évoluent dans une sphère d’activité où leurs
aptitudes à l’évaluation du risque s’appliquent dans le contexte de la finance et de l’évaluation
des produits financiers plus sophistiqués. Ces actuaires travaillent donc plus du côté de l’actif
que du passif, par opposition à l’évaluation des engagements des programmes de sécurité
financière.
Certains actuaires s’impliquent à la fois dans les domaines de l’actif et du passif par la nature
des mandats qui leurs sont confiés (appariement et immunisation pour société d’assurance ou
régimes de retraite).
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6. Divers
Cette dernière catégorie regroupe des champs disparates, mais qui correspondent à des
parcours bien spécifiques.
Certains actuaires se spécialisent dans la réassurance, soit à titre d’assureur de risques cédés
par des sociétés d’assurance à un réassureur. L’assureur se protège, par exemple, contre des
risques de pertes catastrophiques reliées à un seul événement, ou encore cède une proportion
définie de l’ensemble de ses risques pour éviter notamment de trop grandes fluctuations dans
ses résultats financiers.
D’autres actuaires se retrouvent dans les universités où ils se consacrent aux missions
traditionnelles de l’enseignement et de la recherche dans leur discipline.
Enfin, un domaine relativement récent d’intérêt pour les actuaires est la gestion du risque
d’entreprise (« Enterprise Risk Management ») : l’actuaire applique alors ses connaissances
de modélisation du risque non seulement à une branche traditionnelle du risque, mais à
différentes facettes des risques encourus par une entreprise dans la conduite de ses activités
d’affaires.
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Conclusion générale :
Tout au long de ce travail de recherche, nous avons essayé de mettre en exergue le rôle
de l’assurance et de l’actuariat dans l’économie marocaine. Après avoir donné une
analyse du secteur d’assurance au Maroc, Son rôle les problèmes dont il souffre. Nous
avons fini par analyser la notion d’actuariat et son rôle dans l’économie marocaine.
L’importance du secteur aussi vital pour l’économie nationale mérite une attention
particulière, car le marché de l’assurance réalise des primes importantes ces dernières
années.
Au surplus l’actuaire est plus amené à intervenir en tant que spécialiste des risques
financiers au delà de son activité historique dans le monde des assurances.
Il est certain que ce segment trouve encore des difficultés pour s’épanouir et reste
confronté à des déficits incompatibles avec les impératifs de développement qu’offre le
secteur. Handicaps qu’il est nécessaire d’étudier et d’analyser dans un contexte marqué
par la libéralisation du secteur qui promet pour un pays comme le nôtre ayant un grand
potentiel de développement, l’arrivée de grands opérateurs du secteur et par
conséquent, le transfert d’une partie importante de l’épargne dans le giron des
entreprises étrangères ayant un avantage concurrentiel supérieur.
On est alors en droit de se poser la question suivante :
Quels sont les freins qui entravent le développement des produits assurances ? Et quelles
sont les mesures prises pour développer ce secteur ?
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Bibliographie :
Les ouvrages :
• Etude sur le secteur des assurances au Maroc. élaboré par NYAB Yacine, BENSAAD
Othmane, AL MOUSSAMMA Abdel basset, BELAZIZ Faouzi, RAISSI Mehdi. De l’ENCG
De Settat, Travail fait le 22/11/2001.
Articles et dossiers :
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http://www.dfcg.com/images/echanges/2558-p59a61.pdf
• L’Economiste :
o Article du 20/03/2006 dossier ; rubrique : emploi et carrière, l’actuaire Mr
tout risque dans l’entreprise, Khadija MASMOUDI.
o Et Article du 7/01/2008 dossier, rubrique emploi et carrières ; L'actuariat
sort progressivement de ses frontières originelles, Jalal BAAZI.
o Et article du 1/04/2003 Economie, Actuariat: Bientôt une association
professionnelle, de Khadija MASMOUDI.
Article du 25/10/2002, et du 29/10/2002 30et 31/10/2002 Economie, Assurance-maladie
obligatoire et système de soins: Ce qu'il faut savoir Par Dr Abdeljalil Grefft-Alami.
• Quelle politique industrielle pour le secteur des assurances au Maroc par Zakaria
BENJOUID Université Hassan 1er ; projet de fin d’étude.
• la revue banques et entreprises au Maroc : N°26 de cote L3.1383 dossier de la
fondation Al saoud.
Webographie :
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http://www.finances.gov.ma/pls/portal/docs/PAGE/PORTAIL_INTERNET_MFP/VI
E_PUBLIQUE/ASSURANCES_PREVOYANCE_SOCIALE/LISTE_ESES_0.PDF
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Annexe :
situation liminaire (exercice 2007) secteur marocain des assurances.
FAITS MARQUANTS 2007
Organisation de l’examen professionnel des intermédiaires d’assurances
Compte tenu du potentiel de développement du marché de l’assurance et de la forte demande
des agréments, la Direction des Assurances et de la Prévoyance Sociale a programmé en juin,
une nouvelle session de l’examen professionnel des intermédiaires d’assurances. Cet examen,
qui constitue un passage obligé pour l’exercice de la profession d’intermédiaire d’assurances, a
été organisé en collaboration avec la Fédération Marocaine des Sociétés d'Assurances et de
Réassurance qui s’est chargée de l’organisation matérielle.
Cette session a été marquée par une très forte participation (272 candidats à l’agrément
d’agents, 254 candidats à l’agrément de courtier), signe de l’intérêt croissant manifesté à ce
métier.
Nouvelle Direction Générale et nouveau plan d’action à la Fédération
En juillet, Monsieur Hamid BESRI a été nommé directeur général de la Fédération
Marocaine des Sociétés d'Assurances et de Réassurance. Ce changement s’est accompagné
d’une nouvelle dynamique de travail qui s’est concrétisée par la mise en place d’un plan
d’action à court terme. Une vingtaine de projets prioritaires ont ainsi été identifiés et confiés
à des comités opérationnels ; leur réalisation doit intervenir avant fin 2008.
Introduction en bourse d’ATLANTA et changement dans l’actionnariat de la Marocaine
Vie
Dans le cadre des choix stratégiques et de positionnement des acteurs, 2007 a été marquée par
deux événements majeurs. Le premier concerne l’introduction en bourse de 17% du capital
d’ATLANTA. Cette opération a connu un fort engouement et l’action a été souscrite plus de 102
fois. Elles sont désormais trois entreprises d’assurances à ouvrir leur capital au public et à être
cotées sur la bourse (Atlanta, Marocaine Vie et Wafa Assurance).
Le deuxième fait marquant concerne la prise de participation par la Banque Centrale
Populaire de 43,54% du capital de la Marocaine Vie. Cette prise de participation s’est faite par
cession de bloc et doit être finalisée au plus tard le 30 avril 2008.
Lancement d’une formation diplômante en Assurance
Pour répondre au besoin du secteur des assurances dans le domaine de la formation, et
développer les compétences dans les métiers de l’assurance, la Fédération Marocaine des
Sociétés d'Assurances et de Réassurance a conclu un partenariat avec le Centre de
Formation de la Profession d’Assurance (CFPA) pour la dispense de deux cycles de formation
diplômante, Brevet Professionnel Assurances (BPA) et Brevet Technicien Supérieur Assurances
(BTSA). Ces formations s’étalent sur 2 ans et sont dispensées par des compétences marocaines,
avec l’appui technique du Groupe ENASS de Paris. Les inscriptions sont ouvertes aussi bien aux
salariés des entreprises d’assurances qu’au personnel des intermédiaires d’assurances. Le
démarrage a eu lieu en novembre 2007, et il a connu un franc succès avec 110 inscrits dans les
deux cycles.
Publications financières
Dans le cadre de ses communications financières, la Fédération Marocaine des Sociétés
d'Assurances et de Réassurance a publié, en mars, une note liminaire sur l’activité du secteur
marocain des assurances au titre de l’exercice 2006. Cette situation fait ressortir une nette
augmentation du chiffre d’affaires (+12,1%) ; celui-ci a atteint 14,7 milliards de dirhams. Cette
croissance est réalisée essentiellement par les Assurances Vie et Capitalisation qui ont vu leur
chiffre d’affaires progresser de 26,7%. Pour les Assurances Non Vie, et en dépit d’une
concurrence très vive, le montant des primes émises a dépassé pour la première fois les 10
milliards de dirhams marquant une évolution de 7,2%.
Cette embellie a été confirmée au 1er semestre 2007. En effet, les statistiques publiées en
octobre font ressortir un chiffre d’affaires global de 9 milliards de dirhams en progression de
15,2% par rapport au 1er semestre 2006. La branche Vie et Capitalisation continue de tirer le
marché vers le haut avec un volume de primes émises de 2,36 milliards de dirhams et un taux
de croissance de 34,5%. Pour sa part, la branche Non Vie contribue à hauteur de 6,7 milliards
de dirhams et réalise une progression de 9,5%.
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D’un point de vue chiffres, ils sont environ 26 milles sinistres matériels automobiles à passer
par le système de compensation, pour un montant global qui dépasse les 200 millions de
dirhams.
Réflexion pour l’amendement du statut d’agent d’assurances
En 2007, la Fédération a engagé, en interne, une réflexion visant l’amendement du statut
d’agent d’assurance. L’esprit de l’amendement est d’aboutir à un dispositif de nomination de
l’agent par la compagnie mandante, tout en maintenant les conditions de stage et
d’expérience professionnelle. Il serait donc question de dispenser l’agent de l’examen
professionnel, sans pour autant remettre en cause le dispositif de contrôle a posteriori par
l’Administration, prévu par le code des assurances. La mise en application de ces nouvelles
dispositions nécessite, bien entendu, la modification du livre IV du Code des assurances.
Coefficient de Réduction Majoration
En 2007, le système de consultation du Coefficient de Réduction Majoration (CRM) a trouvé son
rythme de croisière. Ce dispositif, mis en place en août 2006, permet au réseau de distribution
de se renseigner, via un accès en temps réel, sur l’historique de chaque assuré en automobile.
Son objectif est de moraliser le risque d’assurance automobile et d’instaurer une concurrence
loyale entre les intermédiaires d’assurances.
A fin 2007, tous les intermédiaires d’assurances en activité disposent d’un accès direct, et la
consultation du CRM fait désormais partie intégrante des réflexes, avant la souscription de tout
contrat d’assurance Responsabilité Civile automobile.
Manifestations professionnelles
Dans le cadre des manifestations professionnelles, la Fédération a apporté une contribution
active pour l’organisation de deux événements de dimension internationale. Il s’agit du Spring
Meeting de l’IUMI (International Union of Marine Insurance) qui s’est tenu à Casablanca du 10
au 12 mars 2007 sous le thème « Marine Insurance – The technical, Financial and Human
Challenge ». Cet événement, qui s’est déroulé pour la première fois dans un pays arabe et
africain, a connu la participation d’une centaine d’experts de différentes nationalités. Cette
manifestation a connu un franc succès
La deuxième manifestation à bénéficier du soutien de la Fédération est la 20ème conférence de
la Fédération Afro-asiatique des Assureurs et Réassureurs (FAIR) qui s’est déroulée à Marrakech
du 17 au 21 octobre 2007. Cette manifestation, organisée principalement par la Société
Centrale de Réassurance, et qui est la seconde du genre à être tenue au Maroc, après celle de
Tanger en 1983, a connu elle aussi, un grand succès tant par le nombre de participants qui a
dépassé 700, que par la qualité de son organisation et la pertinence des thèmes débattus.
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Table de mortalité :
TV88-90 / TD 88-90 TPRV 93
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112 0 0 112 5
113 0 0 113 1
114 0 0 114 0
115 0 0 115 0
116 0 0 116 0
117 0 0 117 0
118 0 0 118 0
119 0 0 119 0
Source :
http://membres.lycos.fr/oliviersanchez/t
ables.htm
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